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Full text of "Journal de botanique .."

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ERRATA. 

Pag'c  193,  lig^e  34  et  35,  au  lieu  de 

elle  ne  montre  en  A  aucune  bande  d'absorption,  ainsi  que  le  fait  cette 

dernière. 

tire 
elle  montre  en  A  une  bande  d'absorption,  ce  que  ne  fait  pas  cette  der- 
nière. 

Page  169,  dans  la  légende  de  la  fig.  iz,  au  lieu  de 
Schicckia  coogesta 

liri 
Schieckia  flavescens. 


tes  pages  ff  3  à  çtS  omI  «té  omises  dans  la  paginalioi 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


JOURNAL 

DB 

BOTANiaUE 


Directeur  :  M.  Louis  MOROT 

Doctenr  te^dences,  alde^uturallste  an  Muséum. 


rrome   III.  —  1.SS8. 


PRIX  DE  L'ABONNEMENT 
12  Irancs  par  an  pour  la  France 
IB  Irancs  par  an  pour  l'Etranger 


L*a  Abonnamant»  sont  rs^us 

AUX    BUREAUX    DU    JOURNAL 
9,  Hne  dn  Regajd,'.9 

•t  i  11  UtoaUe  J.  LZOHZVALISS,  33,  Bis  SaoliM 

PARIS 


D,B,i..ab,Google 


db.Google 


l*  ANNEE 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Directeur  :  M.  Louis  MOROT 


RECHERCHES  SUR  LE  CLADOSPORIUM  BERBARUM 
Par  H.  J.  COSTANTIN 

11  y  a  plusieurs  mois,  on  m'apporta  un  Halioiis  qut  avait  été 
conservé  dans  l'acide  picrîque  et  qui  s'était  couvert  de  moisis- 
sures à  la  suite  de  l'évaporation  du  liquide. 

L'examen  microscopique  me  révéla  la  présence  : 

i"  du  Cladosporiuftt  herbarum  ; 

2"  de  X  Alternaria  tenuts; 

3°  d'une  forme  rappelant  assez  bien  le  Macrosporiufn  tenais- 
simunt  ou  Clasierosporiuw.  tenm'ssimum  de  Saccardo. 

La  présence  de  ces  trois  formes  sur  un  même  milieu  si  spé- 
cial m'engagea  à  tenter  leur  culture.  Je  fis  le  semis  des  deux 
premières  sur  différents  milieux,  pomme  de  terre  et  orange, 
crottin,  agar-agar  et  crottin,  etc. 

I  "  Cladosporitim.  —  En  prenant  à  l'extrémité  d'un  fil  de  pla- 
tine préalablement  chauffé  au  rouge  des  traces  aussi  faibles  que 
possible  de  la  partie  contenant  le  Cladosporitim  en  grande 
abondance,  j'ai  obtenu  sur  la  pomme  de  terre  stérilisée  plon- 
geant dans  le  jtis  d'orange  des  spores  extrêmement  diverses. 
Les  unes  sont  bien  reconnaissables  comme  des  spores  de  Cla- 
dosporium  ;  les  autres  passent  très  nettement  à  la  forme  A/ter- 
ttaria  (i)  ;  enfin,  de  petites  spores  incolores,  dont  la  nature  s'est 
révélée  nettement  dans  les  cultures  ultérieures,  se  montrent  éga- 
lement (a),  A  peu  près  à  la  même  époque,  j'ai  semé  sur  de  l'agar- 
agar  additionné  de  crottin  d'antilope,  dans  un  petit  cristalb'soir 
de  verre,  dont  j'ai  décrit  ailleurs  la  forme  (3),  des  spores  de 
Ciadospormm  de  même  origine,  et  j'ai  obtenu  trois  jours  après, 

1.  Une  observation  ultérieure  faite  à  l'endroit  où 
Ciadosfiorium  ne  me  montre  pas  de  traces  de  sporc^s 

2.  HormodtHiiroit. 

3.  Voir  Bull.  Soc.  èot.  18SS,  p.  at». 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


2  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

le  9  juillet,  en  très  grande  abondance  V Horfttodenâron  clados- 

fortoides. 

Le  1 1  juillet,  je  sème  sur  de  l'agar-agar  et  du  crottin  des 
grandes  spores  noires  du  Clodosponujn  herbarutn  venant  d'un 
tube  de  pomme  de  terre,  et,  le  15  juillet,  je  constate  dans  cette 
seconde  culture,  ce  que  je  n'avais  pas  vu  dans  la  première,  des 
taches  d'un  beau  rose  qui  sont  dues  à  une  levure. 

Le  1 2  juillet,  j'isole  un  fragment  de  l'agar-agar  contenant  le 
Cladosporium,  je  le  mets  dans  la  gélatine  glycérinée  ;  malgré 
cela,  le  développement  continue  pendant  quelque  temps,  et  j'ob- 
serve tous  les  passages  du  Cladosporium  à  VHortnodendron . 

En  semant  des  spores  de  Cladosporium  de  troisième  culture  , 
sur  la  pomme  de  terre  stérilisée  et  le  crottin,  j'obtiens  le  dados- 
porium  et  X Hormodendron. 

J'avais  ainsi  acquis  la  certitude  de  l'identité  du  Cladospo- 
rïu?>t  herbarum  et  de  X Hormodendron  cladospoHoides ,  dès  le 
15  juillet  de  cette  année.  J'ai  attendu  pour  publier  ce  résultat 
intéressant  la  confirmation  d'autres  faits  importants  sur  l'histoire 
du  Cladosporium;  y  M  ça  tort  :  car,  en  feuilletant  il  y  a  quelques 
jours  les  deux  derniers  numéros  (novembre  et  décembre)  des 
Annales  de  l'Institut  Pasteur,  y' ai  constaté  que  M,  Laurent  avait 
publié  ce  résultat  avant  moi. 

L'examen  der^/Z^rway/d,  que  je  continuais  en  même  temps, 
a  exigé  des  recherches  plus  nombreuses,  et  les  conséquences 
auxquelles  j'arrivais  impliquaient  un  polymorphisme  si  étendu 
que  j'ai  pu  craindre  une  erreur.  Je  crois  cependant  ne  pas  devoir 
retarder  plus  longtemps  la  publication  des  faits  que  j'ai  observés, 
en  indiquant  bien  dans  quelles  conditions  les  résultats  ont  été 
obtenus. 

2"  Alternaria.  —  Le  2  juillet,  je  fis  le  semis  des  spores  de 
X Allernaria  ienuis  qui  se  développait  sur  XHaliotis  sur  de 
l'agar-agar  mélangé  à  une  décoction  de  crottin  d'Antilope.  J'ob- 
tins, trois  jours  après,  exclusivement  V  Alternaria.  Cultivée  sur 
la  pomme  de  terre  et  le  citron,  la  même  forme  m'a  donné,  du 
2  juillet  au  1 1  juillet,  des  spores  A' Alternaria  et  des  spores  qui 
se  rapportaient  à  la  forme  Horntodendron. 

Un  grand  nombre  d'autres  observations  m'ont  confirmé  ce 
résultat,  j'ai  trouvé  sur  un  milieu  d'agar-agar  trois  formes  intime- 
ment mélangées,  X Hormodendron,  X Alternaria  et  une  forme 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


C.Saoïaciiau,  — 5i»-iï  racine  du  Najas.  3 

rappelant  le  Macrosporium.  Or,  j'ai  constaté  à  diverses  reprises 
que,  lorsque  deux  spores  appartenant  à  deux  espèces  différentes 
germent  sur  le  même  milieu,  leurs  mycéliums  ne  se  mélangent 
pas(i). 

Une  nouvelle  étude  faite  d'un  Cladasporiutn  qui  se  dévelop- 
pait sur  de  l'acide  picrîque  où  avaient  été  conservés  des  ani- 
maux (Mollusques)  m'a  permis  de  trouver  des  formes  intermé- 
diaires entre  le  Cladosporiunt  et  XAllernarta. 

Enfin,  en  examinant  tout  récemment  une  culture  où  VHor- 
modendron  s'était  développé  accidentellement  sur  du  jus  de  crot- 
tin, j'ai  pu  reconnaître  au  centre  une  spore  rappelant  celle  des 
Altemaria,  spore  d'ailleurs  observéesur  le  substratum  primitif. 

Ces  diverses  raisons  me  conduisent  à  penser  qu'il  existe  une 
relation  entre  le  Cladospormm  et  V Altemaria.  Or  tous  les  au- 
teurs, MM.  Gebellini  et  Grefini,  Bauke,  Kohi,  s'accordent  pour 
rattacher  ce  dernier  au  Pleospora  kerbarttm.  L'opinion  primitive 
de  Tulasne  se  trouve  donc  confirmée  et  le  polymorphisme  est 
plus  grand  encore  que  ne  l'avait  soupçonné  ce  savant  illustre 
dont  le  nom  est  toujours  la  plus  grande  gloire  de  la  botanique 
française. 


SUR    LA   RACINE    DU    NAJAS 

Par  M.  C.  SAUVAGEAU 

La  tige  du  Najas  major  est  couchée  ou  dressée  suivant  la 
profondeur  de  l'eau,  et  fixée  au  sol  par  des  racines  adventives  ; 
elle  est  faussement  dichotome  et  possède  à  chaque  nœud  un  faux 
verticille  ternaire  de  feuilles,  formé  par  deux  feuilles  opposées 
engainantes  et  par  la  première  feuille  du  rameau  axillaire,  ayant 
le  caractère  d'une  préfeuille  ;  les  deux  feuilles  sont  plus  rappro- 
chées l'une  de  l'autre  sur  la  face  supérieure  que  sur  la  face  infé- 
rieure, et  c'est  seulement  sur  celle-ci,  entre  les  gaines,  que  nais- 
sent les  racines  adventives,  généralement  au  nombre  de  trois  à 
chaque  nœud  et  superposées.  Ces  racines,  qui  restent  toujours 
simples,  ne  naissent  pas  simultanément,  comme  cela  se  voit  dans 
les  Zostera  par  exemple,   mais    successivement.    La  première 

■I.  j'ai  vérifié  ce  fait  d'un  =  manière  très  saisissante  pour  XActostalagmus  cin- 
nabarimis  (rouge)  et  le  Cephalotheciunt  roseam  (rose),  pour  li;  Slackybotrys  lo- 
bulata  et  VBormodendron  cladosporioides,  également  chez,  les  Mucorinées. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


4  JOUKNAL  DE  BOTANIQUR 

racine  qui  apparaît  à  un  nœud  naît  au  niveau  même  de  la  base 
des  gaines,  la  seconde  naît  directement  au-dessus  de  la  première 
et  la  troisième  immédiatement  au-dessus  de  la  deuxième,  de 
sorte  que  leurs  bases  se  trouvent  à  peu  près  en  ligne  droite.  Par 
suite  de  ce  mode  de  développement,  on  trouve  donc  à  chaque 
noeud  des  racines  de  longueur  et  d'âge  plus  ou  moins  inégaux  : 
car,  parfois,  un  nœud  possède  pendant  longtemps  deux  racines 
ou  même  une  seule  ;  d'autres  fois,  elles  poussent  à  des  intervalles 
de  temps  assez  rapprochés.  Mais  si,  sur  deux  nœuds  successifs, 
l'inférieur,  par  exemple, a  trois  racines  et  le  supérieur  deux,  celles- 
ci  sont  plus  âgées  que  la  troisième  du  nœud  situé  au  dessous. 

P.  Magnus,  qui,  dans  son  mémoire  sur 
le  genre  Najas  (i),  a  étudié  avec  détails 
toutes  les  parties  de  cette  plante,  ne  parle 
qu'incidemment  de  sa  racine,  et  seulement 
pour  fixer  la  position  des  premières  racines 
après  la  germination. 

Dans  son  grand  travail  sur  la  racine, 
M,  Van  Tieghem  a  décrit  le  cylindre  central 
d'une  racine  adventive  de  Najas  major  (2) 
comme  constitué  par  deux  assises  de  cellules 
semblables,  alternes,  de  8  à  12  cellules  cha- 
cune, entourant  une  large  cellule  axile  dont 
la  paroi  est  résorbée  de  bonne  heure.  La 
première  rangée  représenterait  la  membrane 
rhizogène,  la  deuxième  correspondrait  à 
dê'facî.  Tes  poîu'nW  Celle  qui,  chcz  Ic  Poiamogeton  lucens,  est 
pas  éié  de»iBé>.  formée  de  cellules  vasculaires,  libériennes 

et  conjonctives,  mais  dont  les  éléments  ne  seraient  ici  nulle- 
ment différenciés  comme  tels,  et  seraient  même  restés  à  l'état 
cambial.  Seule,  la  cellule  centrale  aurait  le  caractère  conduc- 
teur et  correspondrait  à  celle  de  YEiodea  et  du  Poiamogeton, 
mais  résorberait  sa  paroi  au  lieu  de  l'épaissir.  L'auteur  s'ap- 
puie sur  cette  structure  de  la  racine  du  Najas  major  pour  mon- 
trer la  dégradation  organique  des  plantes  aquatiques.  Sa  des- 
cription est  acceptée  dans  les  travaux  postérieurs  {3),  Cependant 

I.  Beitraege  zur  Kennlnîss  der  Gattung  Najas  [m 

3.  Symétrie  de  structure  des  Plantes  vasculaires. 
t.  XIU,  1870-1871,  p.  lîo.) 

3.  Costantin,   Influence  du   -milieu  sur  ta  slrttctttre  de  la  racine   (Aon.  Se, 
nat.  Bot.,  7"  série,  t.  I,  1885,  p.  171-17*. ), 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


C.  Sauv*obau.  —  Suf  la  racine  du  Najas.  5 

M.  H,  Schenck,  qui  tout  récemment  a  beaucoup  étudié  les  plantes 
aquatiques,  s'en  tient  pour  la  racine  du  Najas  major  à  la  des- 
cription citée  plus  haut,  mais  considère  comme  <>  très  vraisem- 
blable qu'on  peut  démontrer  dans  la  première  assise  l'exisi 
de  tubes  criblés  (i).  a 

En  réalité,  la  structure  est  un  peu  plus  complexe  qu'c 
l'a  indiqué. 

La  racine  possède  un  cylindre  central  très  étroit  au  n 
d'une  écorce  d'un  diamètre  beaucoup  plus  grand.  L'assise 
fère  vue  de  face,  dans  une  région  où  les  poils  ont  atteint  let 
veloppement,  se  montre  constituée  par 
des  cellules  très-allongées  dans  le  sens 
de  la  racine  et  non  pilifères;  la  plupart 
des  cloisons  transversales  de  séparation 
sont  occupées  par  une  toute  petite  cellule 
arrondie,  qui  est  la  cellule  pilifère  (Fig.  1). 
Les  poils  sont  étroits,  longs,  cylindriques. 
En  coupe  longitudinale  radiale,  les  cel- 
lules pilifères  alternent  assez  régulière- 
ment avec  celles  qui  ne  porteront  jamais 
de  poil;  les  premières,  beaucoup  plus 
étroites,  un  peu  triangulaires,  à  proto- 
plasme plus  abondant  et  granuleux,  en- 
foncent leur  base  convexe  dans  les  cellules 
de  l'assise  subéreuse  sous-jacente,  tandis 
que  la  pointe  arrive  au  niveau  de  la  sur- 
face de  la  racine,  et  la  cellule  légèrement  ^'^-  '■ 
renflée  en  ce  point  donne  au  poil  le  diamètre  qu'il  doit  p 
der  (Fig.  2). 

La  même  assise  pilifère,  étudiée  en  coupe  longitudinale 
à  fait  au  sommet  de  la  racine,  permet  de  comprendre  cette  di 
sition  :  car  les  cellules  y  sont  toutes  semblables  l'une  à  l'a 
très  aplaties  et  allongées  radialement  ;  un  peu  plus  hau 
encore  sous  la  coiffe,  toutes  n'ont  déjà  plus  la  même  forr 
les  cellules  restées  étroites  alternent  avec  celles  qui  se  sont  a 
gées  (Fig.  3).  Cette  différence  ira  en  s' accentuant,  et  les  cel 
étroites  qui  seront  les  cellules  pilifères  s'élargiront  seulemer 

,    3.  H.  Scbenck,  VergUkkende  Anatomie  der  submtrsen  Gemaechse  (Biblii 
botanlca.  Cassel,  i"  fasc,  iBSn,  p.  63). 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


6  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

peu   vers  leur  base,  de  manière  à  prendre  une  section  triangu- 
laire et  à  s'enfoncer  dans  les  cellules  sous-jacentes. 

Avant  leur  chute,  les  poils  présentent  une  autre  particularité. 
Comme  si  l'aspiration  osmotique  du  protoplasme  devait  être  ren- 
due plus  active  au  moment  de  la  maturité  des  poils,  la  base  con- 
vexe s'est  accrue  vers  le  haut  et  vers  le  bas,  ce  qui  rend  les 
autres  cellules  de  la  même  rangée  plus  largement  adossées  contre 
elles,  et  même,  si  l'on  n'avait  pas  suivi  les  stades  antérieurs,  on 
pourrait  être  tenté  de  croire  que  ces  cellules  pilifères  provien- 
nent du  cloisonnement  tangentiel  des  cellules  subéreuses.  Puis, 
les  cellules  non  pilifères 

\     j    ( j  l^- — t^*^     I       I     /      /     '^^  cette   assise    externe 

vont  tomber  les  premiè- 
res, et  une  coupe  longi- 
tudinale les  montre  ré- 
duites à  de  simples  laniè- 
res déchirées,  jaunâtres; 
les  cellules  pilifères  très 
élargies  à  la  base  ont  per- 
sisté; elles  portent  encore 
les  poils,  mais  munis 
d'une  collerette  plus  ou 
moins  irrégulière,  reste 
de  la  paroi  externe  des 
cellules  détruites  (Fig.  4) . 
Les  poils  absorbantsfonc' 
tionnent  encore  comme  tels,  car  ils  ont  conservé  leur  proto- 
plasme. Plus  tard,  les  poils  tombent  et  l'assise  subéreuse  de* 
vient  totalement  externe. 

Comme  le  montrent  des  coupes  du  sommet  de  la  racine, 
l'assise  subéreuse  est  le  seul  représentant  de  l'écorce  externe. 
Toutes  les  cellules  de  l'écorce  interne  possèdent  sur  leurs  faces 
longitudinales  les  plissements  parallèles  qui  ont  été  signalés  chez 
beaucoup  de  plantes;  elles  laissent  entre  elles  de  nombreux 
canaux  aérifères  séparés  par  des  murs  à  une  seule  épaisseur  de 
cellules  (t).  L'accroissement  des  cellules  en  longueur  doit  se 
continuer  pendant  quelque  temps,  car,  à  la  base  d'une  racine 

J  de  protoplasme  ùtlércel- 


I^g.3.- 


K  pUifère 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


I>f=3 


C.  Sauvacsau.  -  Sur  la  racine  du  Najas.  7 

àg^e,  les  cellules  sont  beaucoup  plus  longTies  qu'à  i  et  2  centi- 
mètres de  l'extrémité.  Beaucoup  de  cellules,  surtout  dans  cette 
dernière  région,  possèdent  près  de  leur  base  des  hernies  plus  ou 
moins  globuleuses  ou  allongées  qui  pendent  dans  la  lumière  du 
canal  et  peuvent  produire  du  protoplasme  intercellulaire. 

Les  parois  radiales  de  l'endoderme  présentent  nettement  les  - 
plissements  qui  se  traduisent  sur  les  coupes  par  les  points  foncés  ; 
dans  les  parties  jeunes,  tout  le  reste  de  ses  parois  est  incolore  et 
cellulosique  ;  au  contraire,  sur  des  coupes  faîtes  à  la  base  de  ra- 
cines âgées,  les  parois  radiales  et  la  paroi  tangentielle  externe 
se  sont  subérifiées,  et  ont  pris  une  teinte  bru- 
nâtre plus  ou  moins  foncée.  Parfois  cette  modifi- 
cation tend  à  envahir  l'écorce;  les  côtés  des  cel- 
lules en  contact  avec  l'endoderme  et  surtout  avec 
l'assise  subéreuse  se  colorent  de  la  même  ma- 
nière sur  une  plus  ou  moins  grande  longueur, 
et  même  assez  fréquemment  les  coupes  transver- 
sales montrent  des  taches  d'un  brun  jaunâtre  qui 
s'étendent  sur  plusieurs  cellules  corticales  et  qui  f  j- 1 
sont  produites  par  une  modification  de  leurs  pa- 
rois, commençant  par  les  revêtements  des  canaux 
aéritères  et  les  lamelles  moyennes.  Les  petits 
méats  situés  au  contact  de  l'endoderme  ou  de 
l'assise  subéreuse  sont  fréquemment  obturés  par 
une  matière  de  même  couleur  qui  est  un  produit 
du  revêtement  des  espaces  in  ter  cellulaires.  Tan- 
tôt l'envahissement  du  méat  n'est  que  partiel, 
tantôt  l'obturation  est  complète,  et  sur  des  coupes  '^^''^  *' 

longitudinales  on  voit  ces  canaux  étroits  bouchés  par  des  co- 
lonnes irrégulièrement  interrompues,  qui  doivent  avoir  pour 
effet  de  rendre  la  racine  plus  solide. 

La  racine  du  Najas  minor  est  plus  grêle  que  celle  du  Najas 
major,  mais  son  parenchyme  cortical  présente  les  mêmes  carac- 
tères et  prend  naissance  par  le  même  mode  de  cloisonnement. 

L'action  successive  de  l'iode  et  de  l'acide  sulfurique  colore 
en  bleu  les  cellules  de  l'écorce  ;  les  cellules  subéreuses  prennent 
la  teinte  jaune  caractéristique,  mais  moins  nettement  que  l'endo- 
derme, dont  on  voit  très  bien  sur  une  racine  jeune  les  points  som- 
bres du  milieu  des  parois  radiales  colorées  en  jaune,  et  sur  les 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


e  JOURNM   Dr.  30TANIQUF. 

raeines  âgées  ce  sont  les  parois  radiales  tout  entières  et  les 
parois  tangentielles  externes  qui  se  colorent  ainsi.  Les  revête- 
ments intercellulaires  avec  leurs  épaississements  aux  coins  et  les 
lamelles  moyennes,  ou  bien  restent  incolores,  ou  souvent  pren- 
nent la  teinte  jaune,  et  la  matière  qui  obture  partiellement  ou 
complètement  les  méats  voisins  de  l'endoderme  ou  de  l'assise 
subéreuse  se  colore  de  même.  Celle-ci  est  bien  un  produit  du  re- 
vêtement intercellu taire  :  car  si  l'on  traite  par  le  carmin  aluné 
des  coupes  dont  la  cellulose  a  été  dissoute  par  le  liquide  cupro— 
ammoniacal,  les  parties  subérifiées  restent  incolores,  tandis  que 
les  lamelles  moyennes, 
les  revêtements  intercel- 
lulaires avec  leurs  épais- 
sissements  aux  coins,  se 
colorent  en  rose  et  la  ma- 
tière qui  obture  les  méats 
se  colore  de  même,  fai- 
sant complètement  corps 
avec  les  revêtements. 

Le  cylindre  central 
Najas  major  (Fig:,  5)  est 
constitué  par  un  assez 
grand  nombre  de  cellules 
à  parois  blanches  et  na- 
«<i/dr.  LcatubcgcribiFaiont  rrari]iii>  crées  laissant  entre  elles 
iir'K.  -r  vai.Mau  m  (  cil  ou  i.  ^^  ^^^^  petits  méats  trian- 
gulaires, et  entourant  un  vaisseau  central  ou  deux  vaisseaux  con- 
tigus  ;  elles  sont  beaucoup  plus  étroites  que  celles  de  l'écorce. 
Dans  une  coupe  transversale  prise  tout  à  fait  à  l'extrémité  de  la 
racine,  le  cylindre  central  est  composé  d'une  cellule  axile  entourée 
de  deux  assises  de  cellules  alternes,  la  plus  extérieure  étant  exac- 
tement appliquée  contre  l'endoderme  qui  n'a  pas  encore  terminé 
ses  cloisonnements  pour  produire  le  parenchyme  cortical.  La 
figure  observée  ressemble  alors  tout  à  fait  au  dessin  que  M.  Van 
Tieghem  a  donné  de  la  structure  de  cette  racine  ■  Mais  cette  dispo- 
âtiou  n'a  qu'une  durée  extrêmement  courte:  car,  à  peine  formées, 
ces  cellules,  surtout  celles  de  l'assise  externe,  se  cloisonnent,  soit 
tangentiellement  pour  séparer  des  cellules  libériennes,  soit  radia- 
lemeot  ou  obliquement  pour  multiplier  leur  nombre.  Cette  divi- 


Flt-s- -A'a/' 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


C.  Sauvacbau.  —  Sur  ia  racine  du  Najas.  9 

sionse  fait  assez  irrégulièrement  pour  que,  finalement,  l'on  trouve, 
suivant  les  points  considérés,  2-5  cellules  entre  le  vaisseau  axile 
et  l'endoderme.  Les  premiers  cloisonnements  limitant  les  cellules 
libériennes  ont  lieu  dans  4-6  cellules  de  l'assise  externe  correspon- 
dant au  péricycle,  et  par  conséquent  sont  formées  à  ses  dépens, 
et  sont  contiguës  à  l'endoderme.  Dans  les  régions  très  jeunes, 
elles  sont  très  faciles  à  reconnaître  :  car  de  très  bonne  heure, 
elles  paraissent  vides  de  protoplasme,  tandis  que  les  autres  ce! 
luJes,  y  compris  le  vaisseau  axile,  sont  encore  remplies  d'un  pro- 
toplasme abondant  avec  un  gros  noyau  ;  c'est  dans  ces  parties 
jeunes  que  l'on  peut  constater  le  plus  fréquemment  l'existence 


Fl|;.  6.  -  Kajaa  minor. 

des  cribles.  Plus  tard,  on  reconnaît  encore  les  tubes  criblés,  à 
leur  position  et  à  leur  section  quadrangulaire  ou  pentagonale,  et 
leur  nombre  varie  de  to  à  15.  Ils  sont  contigus  à  1-2-3  cellules 
qui  paraissent  correspondre  aux  cellules  compagnes. 

Le  vaisseau  central  perd  aussi  bientôt  tout  son  protoplasme  ; 
bien  qu'entouré  de  cellules  qui  font  très  légèrement  saillie  dans 
sa  cavité,  il  n'est  point  dû  à  la  résorption  d'une  ou  de  plusieurs 
cellules  préexistantes  ;  il  a  une  paroi  propre  qu'il  conserve  pen- 
dant toute  là  durée  de  la  racine.  Les  angles  laissés  par  les  cel- 
lules qui  l'entourent  ne  lui  appartiennent  point,  ils  sont  fermés 
par  Ba  membrane  propre,  laissant  ces  angles  à  l'état  de  très  pe- 
tits méats  et  entourant  complètement  le  vaisseau.  Ces  très  petita 
méats  triangulaires,  de  même  que  ceux  qui  occupent  les  points 
de  r  Junion  des  autres  cellules  du  cylindre  central,  se  voient  mieux 
sur  des  racines  âgées,  surtout,  si  avant  de  colorer,  on  a  traité 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


lo  JUORNAL  DE  BOTANIQUE 

par  l'eau  de  Javelle.  Sur  l'une  des  racines  que  j'ai  étudiées,  j'ai 
même  vu  qu'une  partie  de  la  membrane  s'était  séparée  des  cel- 
lules limitantes  et  flottait  dans  la  lumière  du  vaisseau.  Au  lieu 
d'un  vaisseau,  on  en  trouve  parfois,  mais  plus  rarement,  deux, 
qui  ne  sont  point  dûs  à  ce  que  la  coupe  passe  à  l'endroit  où  deux 
cellules  sont  séparées  par  une  cloison  oblique  :  car  on  les  trouve 
sur  une  série  de  coupes  successives.  Ce  vaisseau  axile  à  parois 
propres  ne  possède  d'épaississement  en  aucun  point  de  son  par- 
cours ni  à  aucune  époque  de  son  existence. 

Les  autres  cellules  conservent  toujours  une  couche  de  cyto- 
plasme pariétal;  ce  sont  des  cellules  conjonctives,  plus  longues 
et  plus  étroites  que  celles  de  l'écorce,  et  pourvues  d'un  noyau 
très  volumineux  dont  la  longueur  atteint  souvent  plusieurs  fois 
le  diamètre  des  cellules. 

En  résumé,  le  cylindre  central  de  la  racine  du  Najas  major 
est  composé  de  1-2  vaisseaux  axiles,  représentant  le  bois,  entou- 
rés d'un  nombre  variable  de  tubes  criblés,  la  plupart  d'origine 
péricyclique,  séparés  entre  eux  et  du  vaisseau  central  par  des 
cellules  conjonctives. 

Aucun  élément  de  ce  cylindre  central  n'est  jamais  lignifié  nï 
subérifié,  toutes  les  parois  se  conservent  blanches  et  brillantes, 
et  la  réaction  par  l'iode  et  l'acide  sulfurique  colore  toutes  ces 
cellules  en  bleu.  Pour  cette  étude,  les  coupes  doivent  être  très 
minces  :  car,  même  dans  les  parties  vieilles,  alors  que  les  cellules 
corticales  n'ont  plus  qu'une  couche  protoplasmique  pariétale 
insignifiante,  les  cellules  conjonctives  du  cylindre  central  en  ont 
conservé  une  couche  assez  importante  qui  se  colore  en  jaune 
vif,  et  peut  en  partie  masquer  la  teinte  bleue  des  parois.  Sur  des 
coupes  très  minces  on  peut  aussi  observer,  par  cette  même  réac- 
tion, les  lamelles  moyennes  et  la  mince  couche  de  revêtement 
des  petits  méats  que  l'on  isole  d'ailleurs,  et  que  l'on  colore  en 
rose,  tout  aussi  bien  que  celles  de  l'écorce,  par  le  liquide  cupro- 
ammoniacal  et  le  carmin  aluné. 

Le  cylindre  central  de  la  racine  du  Najas  minor  a  la  même 
nature  chimique  que  celui  du  Najas  major,  mais  sa  structure  est 
un  peu  plus  simplifiée.  Ici,  on  trouve  encore  un  ou  deux  vaisseaux 
axiles  avec  leurs  parois  propres,  mais  séparés  de  l'endoderme 
par  un  seul  rang  de  cellules  dans  lesquelles  sont  taillés,  par  des 
cloisons  tangentielles  ou  obliques,  3-4-5  tubes  criblés,  accompa- 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


A.  Feamcbbt.  —  Nott  sur  U  Ranunculus  chxrophyllM  L.  1 1 

gnés  de  cellules  étroites  ressemblant  à  des  cellules  compag-nes 
etséparésTun  de  l'autre  par  1-2-3  cellules  conjonctives  (Fig.  6"7)' 
Le  cylindre  central  de  la  racine  du  Najas  minor  et  du  Najas 
wtajor  reste  donc  tout  entier  cellulosique,  et  correspond  à  un 
seul  faisceau  avec  vaisseau  axile  représentant  le  bois,  et  liber 
périphérique. 

NOTE  S\JRIJE  RANUNCULUS  CH^ROPHYLLOS  L. 

Par  U.  A.  FBANCHET 

Linné  a  emprunté  à  Bauhin  le  nom  de  Ranunculus  chairo- 
phyllos,  mais  sans  l'appliquer  d'une  façon  précise  à  la  plante  que 
voulait  désigner  l'auteur  du  Pinax.  Il  a,  en  effet,  reproduit  tex- 
tuellement dans  les  deux  éditions  de  son  Species  la  diagnose 
incohérente  de  Guettard,  avec  addition  de  cette  phrase  du  Pinax 
M  Ranunculus  cherophyllos  Asphodeliradicc  »^l  la  citation  de  deux 
figures  qui,  on  doit  le  supposer,  devaient  fixer  l'opinion  des  bo- 
tanistes futurs  sur  l'identité  de  la  plante  à  laquelle  il  appliquait 
te  nom  de  R.  chxrophyllos .  Or,  il  se  trouve  que  ces  deux  figures 
ne  sont  point  en  accord  avec  la  phrase  descriptive  qu'il  admet 
et  que,  de  plus,  elles  concernent  deux  plantes  de  la  région  mé- 
diterranéenne différentes  de  celle  de  Guettard,  qui  avait  trouvé 
ta  sienne  dans  les  bois  de  Baville  et  dans  celui  de  la  Barre,  près 
Etampes.  L'espèce  figurée  par  Columna,  Ecphr.  tab.  311 ,  est  en 
effet  le  R.  tnillefoliatus  Vahl,  de  l'Italie  méridionale,  et  celle  de 
Barrelier,  Icon.  581,  provenant  du  mont  Soracte,  dans  l'Etrurie, 
bien  qu'appartenant  au  même  groupe,  demeure  indécise  à  cause 
de  ses  tiges  robustes  et  pluriflores.  U  est  aussi  à  remarquer  que 
ni  l'une  ni  l'autre  de  ces  deux  espèces  ne  présente  les  pédoncules 
sillonnés  et  les  sépales  réfléchis  que  Guettard  attribue  à  la 
plante  d'Etampes  (i). 

La  question  se  complique  encore  dans  la  deuxième  édition 
du  Species  par  l'addition  d'un  nouveau  synonyme,  celui  du  Pro- 
drome de  Bauhin  :  «  Ranunculus  grumosa  radice  folio  Rammculi 
bulbosi  •.  Cette  phrase  s'applique  en  effet  inconstestablement  à 

I.  Gucitard  n'aura(t-il  point  décrit  la  panie  supérieure  d'un  R,  bulbosus  et  la 
partie  inférieure  du  R.  chairopkyllos }  A  cette  époque,  pour  les  besoins  d'une 
belle  dessiccation,  on  séparait  volontiers  les  plantes  en  deux  et  l'on  trouve  des 
exemples  de  confusions  semblables. 


D,B,i..ab,Google 


Il  JOURNAL  DE  BOTANIQUK 

la  plante  nommée  depuis  par  Bertoloni  J?.  Agerii.  (Cf.  Prodr. 
Bauh.  p.  95)  et  qui,  particularité  bizarre,  mais  ignorée  de  Linné, 
présente  réellement  le  caractère  d'avoir  les  sépales  réfléchis,  jus- 
tifiant ainsi  en  partie  {car  les  pédoncules  ne  sont  pas  sillonnés) 
la  diagnose  de  Guettard  copiée  par  Linné  et  si  parfaitement  inap- 
plîquable  à  la  plante  de  la  Flore  de  Paris  (i). 

II  demeure  donc  établi  que  Linné  a  compris  sous  le  nom  du 
R.  chserophyîlos  : 

i"  La  plante  de  Guettard,  des  environs  d'Etampes. 

2"  Une  plante  d'Etrurie  dont  l'identité  n'est  pas  bien  établie. 

3"  Le  R.  tnillefoliaius ,  du  midi  de  l'Italie. 

4"  Le  R.  Agerii,  de  Bologne,  qui,  seul  de  tous  les  synonymes 
cités,  a  les  sépales  réfléchis. 

Le  R.  ckseropkyllos  L.  n'est  donc  qu'un  composé  d'espèces 
différentes,  et  si  l'on  voulait  conserver  ce  nom,  on  ne  pourrait 
l'appliquer  qu'à  la  plante  6gurée  par  Columna,  la  seule  dont 
l'identité  puisse  être  établie,  parmi  les  synonymes  de  la  première 
édition  du  6^^erw. L'objection  tirée  de  ^habitude  oîi  l'on  est  plus 
ou  moins  de  donner  le  nom  de  R.  cA^yff^/y//o5  à  la  plante  de 
l'Ouest  et  du  Centre  de  la  France  ne  saurait  prévaloir  contre  le 
chaos  de  la  description  linnéenne,  pas  plus  que  dans  une  question 
d'identité  une  diagnose  fautive  ne  saurait  prévaloir  contre  une 
figure  exacte,  comme  c'est  ici  le  cas. 

J'ajouterai  que  l'herbier  de  Linné  n'apporte  aucun  éclaircisse- 
ment. La  plante  qu'on  y  trouve  sous  le  nom  de  R.  chéerophyllos 
est,  selon  M.J.  B.  Trimen,  une  forme  du  R.  orientalis^  et  d'autre 
part  le  R.  flabellaitis  Uesf-  s'y  rencontre  sous  l'étiquette  du  R. 
bulbosus. 

On  trouvera  du  reste  une  grande  abondance  de  détails  sur 
cette  question,  que  paraissent  avoir  soulevée  Chaubard,  FragJn. 
(1830)  et  Mérat,  Nouv.  Fl.  des  env.  de  Paris  (1836),  dans  une 
notetrès  intéressante  de  M.J.  B.  Tiïmea^  Jourji.qf  Boiauy  {i^T^), 
p.  225,  et  dans  un  travail  de  M.  J.  Freyn,  Zur  Kenntniss  einiger 
Arien  der  Gattung  Ranunculus,  qui  fait  suite  à  des  observations 
sur  le  même  sujet  publiées  A3M.^\0esterr,-  bot.  Zeits.  XXVI,  p.  126- 

I.  Dans  le  R.  ehafrophyUos  des  environs  de  Paris,  les  sépales  finissent  quel- 
quefois pat  devenir  très  étalés  et  les  pédoncules  présentent  quelques  fines  stries 
sous  la.  pubescence  qui  les  recouvre;  mais  ce  n'est  point  là  ce  qu'il  est  convenu 
d'appeler  des  sépales  réfléchis  et  un  pédoncule  sillonné,  dont  un  bon  exemple 
est  fourni  par  le  R.  bulbosus. 


D,B,i..ab,Google 


p.  A.  Dangeaku.  —  Notice  biographique  surj.  Moriire.  13 

128.  J'adopte  volontiers,  pour  ma  part,  les  conclusions  du  bota- 
niste autrichien. 


NOTICE  BIOGRAPHIQUE  SUR  J.  MORIERE 

Par  M.  P.  A.  DANGEARD 

M,  Modère,  dont  ce  journal  annonçait  récemment  la  mort,  a  sa 
place  marquée  parmi  les  botanistes  nonnands  :  les  Lamouroux,  les 
Chauvin,  les  de  Bri'bisson,  les  Lenormand,  les  Roberge,  etc. 

N6  en  181 7  à  Cormelles.près  Caen,  il  débuta  comme  instituteur  en 
1S57  à  Con dé-sur- N oireau ;  l'année  suivante,  il  élail  nommé  directeur 
des  cours  spéciaux  au  lycée  de  Caen,  Le  15  avril  1859,  la  Faculté  des 
sciences  de  Lyon  lui  décernait  le  grade  de  docteur  es  sciences  natu- 
relles pour  une  thèse  de  géologie  et  minéralogie  et  une  ihèst^  de  bota- 
nique ayant  pour  titre  :  Considérations  générales  sur  l'espèce.  In- 
fluences du  climat,  du  soif  delà  cuHitreet  de  Phybridité sur  Irs plantes . 
Étude  spéciale  du  sol  végétal.  Ix  10  mai  de  la  même  année,  il  était 
chargé  d'un  cours  à  la  Faculté  des  sciences  de  Caen.  La  chaire  qu'il 
occupait  comprenait  à  cette  époque  la  géologie,  la  minéralogie  et  la 
botanique;  cette  division  allait  avoir  une  grande  influence  sur  les  tra- 
vaux du  professeur,  qui  porta  parallèlement  ses  efforts  sur  ces  trois 
enseignements, 

M,  Morière  fut  l'ami  et  le  collaborateur  de  M.  A.  de  Brébîsson, 
auteur  de  la  Flore  de  Normandie;  ce  dernier  lui  confia  son  œuvre; 
i  elle  ne  pourrait  être  en  meilleures  mains  i,  disait-tl  dans  la  préface 
de  la  4'  édition  en  1869.  On  sait  comment  M.  Morière  s'acquitta  de 
ce  précieux  legs;  il  était  préparé  à  ce  travail  par  un  grand  nombre 
d'herborisations  particulières  et  d'excursions. 

M,  Morière  était,  en  effet,  un  botaniste  herborisant,  «  Réunissons- 
nous  souvent,  disait-il  (Discours  prononcé  à  la  séance  solennelle  de 
rentrée  de  la  Faculté  des  sciences,  le  15  novembre  1863,  p.  32),  afin 
de  multiplier  ces  visites  des  plantes,  d'où  l'on  revient  toujours  plus 
heureux  et  plus  instruit.  •  Son  plus  grand  bonheur  était  de  diriger 
chaque  semaine  les  excursions  des  élèves  de  la  Faculté  :  l'hiver,  on 
recueillait  des  algues,  des  mousses,  des  champignons;  au  retour  de  la 
belle  saison,  on  allait  faire  connaissance  avec  les  stations  des  plantes 
les  plus  rares  de  la  Normandie. 

On  doit  aussi  à  M.  Morière  de  nombreuses  observations  de  térato- 
logie. 

Enfin  la  paléontologie  végétale,  par  les  rapports  qu'elle  présente 
avec  la  botanique  et  la  géologie,  devait  attirer  son  attention,  qui  ne 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


14  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

laissait  échapper  aucune  occasion  de  sen'ir  la  science.  Il  a  publié  sur 
ce  sujet  des  travaux  pour  lesquels  il  prenait  toujours  l'avis  de  savants 
paléontologistes  et  l'on  trouve  dans  ses  ouvrages  la  trace  des  relations 
aimables  qu'il  entretint  avec  les  Brongniart,  les  de  Saporla,  les  Renault. 

M,  Morière  était  lié  d'amitié  avec  les  botanistes  normands  :  il  con- 
serva pieusement  leur  mémoire  dans  plusieurs  notices  biographiques. 
Comme  professeur  de  botanique,  il  avait  la  garde  des  collections 
léguées  à  la  Faculté;  il  veillait  avec  une  grande  sollicitude  sur  ces  ri- 
chesses scientifiques  et  ne  laissait  échapper  aucune  occasion  de  les 
compléter  :  il  était  heureux  lorsqu'il  pouvait  venir  diriger  lui-même 
l'arrangement  et  la  classification  des  magnifiques  herbiers  qui  se  trou- 
vent dans  une  salle  du  Jardin  des  Plantes  de  Caen, 

Ses  travaux  ne  se  bornent  pas  à  la  botanique  :  il  a  laissé  un  grand 
nombre  de  mémoires  importants  et  de  notes  sur  la  géologie  normande 
et  la  minéralogie  ;  professeur  d'agriculture,  il  a  fait  pendant  de  longues 
années  des  conférences  qui  ont  eu  une  influence  considérable  sur  les 
progrès  de  la  culture,  de  l'industrie  locale  et  de  l'économie  domestique. 

La  confiance  de  ses  collègues  l'avait  désigné  pour  le  poste  d'hon- 
neiu'  de  Doyen  de  la  Faculté  des  sciences;  son  savoir  étendu,  son  acti- 
vité l'appelaient  dans  un  grand  nombre  de  sociétés  savantes;  au  pre- 
mier rang  se  trouve  la  Société  Linnéenne  de  Normandie,  dont  il  fut 
iusque  dans  ces  derniers  temps  le  secrétaire  infatigable.  Il  est  tout 
naturel  que  les  distinctions  les  plus  hautes  soient  venues  le  trouver  : 
M.  Moriére  était  officier  de  la  Légion  d'hoimeur,  officier  de  l'Instruc- 
tion publique,  chevalier  de  l'Ordre  du  Lion  néerlandais.  Depuis  un  an, 
il  était  doyen  honoraire  et  professeur  honoraire. 

M.  Morière  avait  pour  ses  élèves,  —  et  ils  sont  nombreux  —  UQ 
dévouement  sans  bornes,  il  facilitait  leurs  débuts,  provoquait  leurs 
premiers  travaux,  les  encourageait  et  leur  donnait  en  toutes  circons- 
tances l'appui  de  son  savoir,  desesrelationsetdesa  légitime  influence: 
la  nouvelle  de  sa  mort  a  été  vivement  ressentie  par  tous. 


Nous  terminons  cetie  notice  p3r  la  liste  des  principales  publii 
botaniques  de  M.  Morière. 


î  DIVERSES. 

Promenades  de  la  Société  Linnéenne  de  Normandie,  excursions  à 
Vaux-sur-Laison,  à  la  Brèche-au-Diable,  à  Dives,  à  jarques  (Mémoires  de 
la  Sociéié  Unnéenne,  vol.  IXl. 

Excursions  entre  la  Houblonnièrc  et  Lisieuz,  et  à  Arromanches  (Id. 
vol.  X). 

Note  sur  quelques  herborisations  faites  en  lëôo  (Caen  1861). 

Note  sur  quelques  plantes  de  la  Flore  normande  {Bulletin  de  la  Société 
Linnéenns  de  Normandie,  vol.  VII). 


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p.  A.  Danceard.  —  Notice  èiograpUque  sur  J.  Morure.  ij 

Note  sur  quelques  herborisations  faîtes  en  iS6i  {Mémoires  de  i'Acadê- 
wû  des  Sciences,  Arts  et  Belles-Lettres  de  Caeti), 

Quelques  observations  critiques  sur  les  espèces  du  g;enre  Mottolropa 
(Bulleti»  de  la  Société  Botanique  de  France,  iSda). 

Note  sur  une  Liliacée  de  la  Californie  {Bull,  Soc,  Linn.^  vol.  VIII). 

Compte-rendu  de  l'excursion  de  la  Société  Liaaéenne  à  Falaise  le 
16  juillet  1665. 

—  k  Trouville-sur-Mer  le  15  juillet  1863. 

—  à  Vire  le  8  juillet  1866. 

—  à  Clécy  et  Condé-sur-Noireau  les  38  ei  29  juin  1873,  etc. 

Note  sur  la  découverte  du  Pyrola  rotundi/olia  dans  les  dunes  de  Mer- 
vîlle  (Calvados).  —  Nouvelle  station  du  Mottolropa  kypopitys  (Bull.  Soe. 
lÀHttéenHe  de  Normandie,  tSjS-iSjp). 

TÉRATOLOGIE  VÉGÉTALE. 

Note  sur  un  cas  de  chorise  dans  le  Galanthus  nivaiis  et  de  floriparité 
dans  le  Cardamine  pratensis  (Caen,  1861). 

Transformation  des  étamines  en  carpelles  dans  plusieurs  espèces  de  Pavot 
{Mémoires  de  la  Société  Linttéenne  de  Normandie,  t86o-i86i). 

Note  sur  plusieurs  cas  témtologiques  offerts  par  le  Colza  (/rf.,  1863- 

Note  sur  une  Fraxinelle  monstrueuse  {Bull.  Soc.  Linnéeane  de  Norman- 
die, vol.  Vin). 

Note  sur  deux  cas  de  tératologie  vég6ta\c{Senecio /acot^a  et  Plantago 
mariiima)  (Caen,  1861). 

Note  sur  divers  cas  tératoloçiques  du  Tri/oUum  repens  {Mémoires  Soc. 
Linn.  de  Normandie,  186 ^-6 ç). 

Cas  tératolo^ques  offerts  par  le  Primula  sinensis  (Bull.  Soc.  Linn.  de 
Normandie,  3'  série,  tome  VIII). 

A  citer  encore  diverses  observations  analogues  relatives  au  Tulipa  Ges- 
neriana  (Id,,  i8jo-i8'j3J^  au  Mais  {Id.,  i8j3'j4\  à  des  fruits  de  Prunier 
[Td.,  1878-1879)  etc. 

Note  sur  deux  végétaux  fossiles  trouvés  dans  le  département  du  Calva- 
dos (Mémoires  de  la  Société  Linnéenne  de  Normandie,  iSS^-Sg). 

Note  sur  un  tronc  lossile  paraissant  se  rapporter  au  genre  Cycadeomje- 
ion  (Bull,  Soc.  Linnéenne  de  Normandie,  3»  série,  H'  vol.). 

Sur  les  empreintes  oflertes  par  les  grès  siluriens  dans  le  département 
de  rOrne  et  connus  vulgairement  sous  le  nom  de  t  Pas  de  Bœuf  1  {Assa- 
eiation  française  pour  l'a-vancemenl  des  sciences.  Congrès  de  Paris,  tSjS), 

Considérations  générales  sur  la  Flore  fossile  et  spécialement  sur  celle 
dtl  Lias  (Bulletin  Soc.  Linnéenne  de  Normandie,  3°  série,  IV''  vol.). 

Note  sur  les  Equisétacées  du  grès  liasique  de  Sainte-Honorine-la-Guil- 
laume (Orne),  /rf.,  3"  série,  V'  vol.). 

Sur  une  nouvelle  Cycadée  fossile  trouvée  à  Montigny  (Calvados)  dans 
le  Lias  (/rf.,  3"  série,  t.  X). 


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i6  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Sur  la  présence  du  genre  Baitksia  dans  la  craie  des  environs  de  Vimou- 
tiers  (Orne), 

Note  1°  sur  le  Tkinn/eldia  rkomèoidalis  Ectingh. 

2"  sur  le  Wîlliamsonia  Morieri  Sap,  et  Mar.  {BuU.  Sec,  Linn.  de  A'or- 
ntattdie.  4*  série,  II' vol.). 

VARIÉTÉS 

Le  tomeutum  d'une  Mutîsiacée  employé  oomme  matière 

textile. 
DaDS  une  lettre  datée  de    Tapin-tzé,    ra  septembre  18S8,  M.   l'abbé 
Dc-lavay,  l'infatigable  exploraieur  du  Yun-nan,  doiine  des  renseignements 
curieux  sur  IVtitisation  d'une  Mutisiacée  chinoise,  décrite  dans  ce  Journal, 
vol.  Il,  p.  68,  le  Gerbera  Dtlavayi  : 

*  Cette  plante  est  appelée  au  Yun-aaû  Ta-ko  Isao.  Les  peuplades  des 
Lo-lo  l'utilisent  comme  plante  textile  ;  ils  détachent  cette  couche  feu- 
trée qui  tapisse  le  dessous  des  feuillles,  la  filent  comme  du  coton  et  en 
fabriquent  une  toile  très  chaude  pour  l'hiver  et  que  l'on  dit  inusable  et 
imperméable.  La  trame  seule  est  de  Ta-ho-tsao;  la  chaîne  est  faite  avec 
du  âl  de  chanvre,  du  moins  dans  les  environs  de  Tapin-tzé.  » 
Abbé  Del.\vay, 


CHRONIQUE 

Les  galeries  de  Botanique  du  Muséum  d'hisloire  naturelle  de  Paris,  qui  étaient 
fermées  depuis  plusieurs  mois  par  suite  de  iravaui  de  rangement  de  collections, 
seront  prochainement  ouvertes  de  nouveau  au  public.  Mais  dès  à  présent  les 
botanistes  sont  admis  à  y  visiter  le  Carporama  qui  vient  d'y  être  installé.  On 
sait  qu'il  s'agit  d'une  magnltîque  collection  de  fruits  exotiques  moulés  en  cire 
exécutée  à  l'Ile  de  France  par  M.  de  Robillard  d'Argentelle  au  commencement 
de  ce  siècle  et  donnée  au  Muséum  par  ses  héritiers. 

La  Société  botanique  de  France  a  procédé  dans  sa  séance  du  38  décembre  à 
ses  élections  annuelles.  Ont  été  élus  pour  l'année  1889  :  Président,  M.  H.  de  Vu.- 
houin;  vice- présidents,  MM.  G.  BaxtiiBH,  l'abbé  Hub,  Mamcin  et  PAToir».t.AHD. 

La  Société  mycologique  de  France  a  éjfaleinent  renouvelé  son  bureau.  M.  Bou- 
DiBR  en  a  été  réélu  président  et  MM.  Patouillard  et  Prillibui  ont  été  nommés 
Tice-prési  dents. 

La  Société  philomathique  a  célébré  le  10  décembre  le  centij'me  anniversaire 
de  sa  fondation.  Elle  a  publié  à  celte  o[:casion  un  magnifique  volume  contenant, 
avec  und  nodce  de  M.  Berthclot  sur  son  origine  et  son  histoire,  un  certain  nom- 
bre de  mémoires  dont  plusieurs  relatifs  à  des  questions  de  Botanique. 

Lt  Gérant  ;  Louis  Mohoi. 


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lô  JANVIER  18119 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Directeur:  M.  Louis  MOROT 


NOTE  SUR  LE  DAUCUS  HTSPIDUS  DC. 

Par  M.  l'abbé  UASCLEP 

Parmi  les  nombreuses  formes  de  Daiicus  que  l'on  rencontre 
sur  le  littoral  français,  îl  en  est  une  qui,  bien  qu'assez  nettement 
caractérisée  pav  son  port  rameux  et  trapu,  sa  tige  hérissée  de 
poils  blancs,  ses  feuilles  velues  sur  les  deitx  faces  et  ses  fruits 
très  petits  à  aigtiillons  grêles,  subulês  dès  la  base,  crochus  ou  un 
peu  ranteux,  ne  laisse  pas,  depuis  bientôt  un  siècle  qu'elle  a  été 
signalée  à  l'attention  des  botanistes,  de  les  embarrasser  beau- 
coup pour  sa  détermination  exacte  et  n'a  pas  encore  de  place 
bien  définie  dans  la  classification  des  Daucus  français.  C'est  la 
forme  décrite  par  de  Candolle,  dans  la  «  Flore  française  «  sous 
le  nom  de  D.  hispidus  (i)  (excl.  synon.)  ;  elle  parait  spéciale- 
ment localisée  sur  quelques  points  des  falaises  crayeuses  de  la 
Manche  et  du  golfe  de  Gascogne.  Malgré  une  distribution 
géographique  aussi  restreinte,  elle  n'a  presque  jamais  été  consi- 
dérée comme  un  type  spécial  aux  côtes  sur  lesquelles  elle  végète. 
Connue  depuis  1803  sur  les  falaises  de  la  Somme  et  de  la  Seine- 
Inférieure,  elle  a  été  successivement  rapportée  au  D.  hispidus 
de  Desfontaines  (2),  confondue  avec  les  D.  guinmifer  A^  La- 
marck  (3)  cx.marttimus  de  Withering  (4),  ou  considérée  comme 
une  simple  variété  du  D.  Carota  (5).  Seul,  de  Candolle  dans  le 

I.  Lamarck  et  de   Candolle,  Flore  française,  3*  édii-,  i8o,s,  I.  IV,  p.  33S. 

1.  Jioucher  de  Crhiecaur,  Entrait  de  la  Flore  d'Abbeville  et  du  département 
de  la  Somme,  1803,  p.  30.  —  De  Candolle,  Flore  française,  loc.  cit.  —  Paitçuf, 
Flore  de  la  Somme,  1S34,  p.  ifr>,  elc. 

,1.  Grenier  et  Godroit,  Flore  de  France,  1848,  t.  I,  p.  663.  —  De  Vieq,  Flore 
de  la  Somme,  1883,  p.  181. 

4.  De  Vicg,  Plantes  de  la  vallée  de  la  Bresie,  1877,  p.  i+. 
.     5.  De  Brebisson,  Flore  de  Normandie,  i*  édil.  p.  105,  —  DeVicq,  CaiaIo£oe 
de   la  Somme,  1S65,  p,   108,  et  Végétation   sur  le   littoral   de  la  Somme,  1876, 


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i8  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Prodrome  (i)  incline  pour  faire  de  son  D.  hispidus  une  espèce 
trançaîse  distincte  de  toute  autre. 

En  {vésence  d'une  telle  divergence  dans  les  opinions,  il  m'a 
paru  intéressant,  malgré  la  faible  importance  que  présente  cette 
controverse  au  point  de  vue  de  la  flore  française,  de  rechercher 
quelle  peut  bien  en  être  la  cause,  quelle  est  celle  de  ces  diffé- 
rentes opinions  qui  doit  prévaloir,  enfin  quelle  est  la  valeur  à 
accorder  au  D.  hispidus,  A  cet  effet  j'ai  étudié  le  plus  grand 
nombre -possible  de  spécimens  de  cette  forme  maritime,  soit  sur 
place,  soit  en  herbier  ;  j'ai  pu  ainsi,  par  la  même  occasion,  me 
rendre  un  compte  plus  exact  de  sa  distribution  en  France.  Sur 
les  côtes  septentrionales  je  l'aï  observée  au  Tréport  et  à  Mers, 
où  sa  présence  avait  déjà  été  signalée  ;  je  l'ai  également  recueillie 
sur  les  falaises,  près  du  bourg  d" Aidt,  mais  je  ne  l'ai  pas  revue 
aux  environs  de  Dieppe.  Sur  la  côte  basque  sa  présence  n'avait 
pas  encore  été  constatée  jusqu'à  ce  jour  ;  j'en  possède  plusieurs 
échantillons  provenant  de  l'herbier  du  docteur  Blanchet,  de 
Bayonne.  Les  uns,  des  falaises  de  la  Chambre  d'Amour,  au  nord 
de  Biarritz,  sont  confondus  avec  le  D.  gummifer  de  la  même 
localité;  d'autres,  sans  détermination,  ont  été  recueillis  aux 
environs  de  Saint-Jean-de-Luz. 

I.  —  Il  est  assez  facile  d'expliquer  les  différentes  opinions  des 
auteurs  à  propos  du  D.  hispidus.  Boucher  de  Crèvecœur,  de 
CandoUe,  dans  la  Flore  française,  et  quelques  autres,  le  rap- 
portent au  D.  hispidus  décrit  et  figuré  par  Desfontaines  dans 
la  Flora  allaniica  (2),  mais  il  faut  faire  remarquer  qu'ils  ren- 
voient à  la  figure  de  l'auteur  et  non  au  texte  ;  or,  cette  figure 
concorde  bien  au  premier  abord  avec  notre  plante,  surtout 
pour  le  détail  des  fruits.  Desfontaines  ne  figurant  pas,  chose 
singulière,  les  caractères  les  plus  saillants  de  son  espèce,  les 
aiguillons  épaissis  et  glochydês  en  étoile  au  sommet. 

Grenier  et  Godron,  dans  leur  Flore  de  France,  ne  font 
aucune  allusion  au  D.  hispidus  ;  ils  indiquent,  au  Tréport  et  à 
Dieppe,  le  D.  gutnntifer,  en  faisant  suivre  la  citation  de  ces  deux 
localités  de  la  mention  (DC).  D'où  provient  ce  changement? 
Le  véritable  D.gumntifer  existe  également  au  Tréport,  et  ces 

t.  P.  et  A.  De  CandoUe,   Prodomus  s/stemalis  naturalis  regnl  veg'etabilis, 
i83o,  IV,  p.  313.  1  An  sttrps  gallica  omnlno  eadem  ac  mauricanlca.  > 
2.  Des/onlaines,  Flora  atlanCica,  1,  p.  343,  tab.  63. 


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Abb£  Habobt.  —  N9U  nw  U  Daucus  hfspidus  DC.  19 

auteura  n'auront  probablement  eu  communication  que  des 
échantillons  de  cette  espèce. 

Quant  à  de  Vicq,  qui  a  eu  plusieurs  fois  l'occasion  de  voir  et 
de  recueillir  des  échantillons  appartenant  aux  deux  types  diffé- 
rents, il  est  manifestement  embarrassé,  après  la  correction  de 
Grenier  et  Godron.  Dans  son  catalogue  des  plantes  vasculaires 
de  la  Somme  (1865),  et  dans  son  étude  sur  le  littoral  de  ce  dépar- 
tement (1876),  il  réunit  les  deux  formes  sous  le  titre  de  D.  Ca- 
rotayAT.  Ai'sptdusdç  Brébisson(i),  C'était  supprimer  la  difSculté 
et  noa  la  résoudre.  Dans  sa  brochure  sur  les  plantes  de  la  vallée 
de  la  Bresle,  en  1877,  il  considère  le  Daucus  du  Tréport  et  de 
Mers  comme  étant  le  Z>.  man'ti'mus  With.  (2),  s'appuyant  pro- 
bablement en  cela  sur  la  remarqne  de  Grenier  et  Godron  à 
propos  de  cette  espèce,  que  ceux-ci  regardent  comme  une  forme 
plus  velue  et  plus  trapue  du  D.  gumtmifer  ;  enfin,  en  1883,  dans 
sa  Flore,  il  identifie  complètement  les  D.  gutmnifer  et  tnari- 
timttsi,^).  Cependant  dans  son  herbier,  inséré  dans  Therbier  de 
France  au  Muséum,  il  étiquette  D.  martlimus  le  D.  hispidus 
DC.  du  Tréport,  et  Z>.  gummi/er  l'échantillon  de  cette  espèce 
provenant  de  la  même  localité. 

II.  —  Le  ^.  hispidus  DC.  n'est  certainement  pas  la  même 
plante  que  celle  qui  a  été  décrite  par  Desfontaines  dans  la  Flora 
atlantica.  Sans  doute,  sa  figure  a  de  nombreux  points  de  res- 
semblance avec  la  forme  de  nos  falaises  crayeuses,  maïs,  je  l'ai 
déjà  fait  remarquer ,  elle  est  incomplète  et  par  conséquent 
fautive.  Il  suffit  pour  saisir  la  différence  entre  ces  deux  plantes* 
de  se  reporter  à  la  description.  Le  Daucus  de  Desfontaines  est 
surtout  caractérisé  par  ses  fruits  à  aiguillons  épaissis  et  glo- 
chydés  en  étoile  au  sommet  laculeis  seminumpeltato-stellatis  *\ 
au  contraire,  dans  le  Daucus  de  de  Candolle  les  aiguillons  sont 
très  fins  au  sommet  et  recourbés,  crochus,  rarement  ramifiés. 
Ces  caractères  distinctifs  sont  bien  suffisants  pour  trancher  com- 
plètement le  différend  ;  ils  sont  constants  de  part  et  d'autre,  j'ai 
eu  la  bonne  fortune,  grâce  à  l'aimable  obligeance  de  M.  Fraachet, 

I.  D.  Carola  L.  var.  kispidus  Brebiss.,  FI.  Norm,,  3'  édit.  105  .  Variété 
maritime  rencontrée  au  pied  des  falaises  à  Mers  et  au  Ttépott.  ■ 

3.  D.  Carola  L.  var.  tHorilimus  {D.  marilimus  With.  —  D.  gummi/ef 
Lmk.?).  ■  EboulemenI  desTalaîses  au  Tréport,  1S55,  ei  à  Mers,  1876.  • 

3.  D,  Carola  L.  var.  maritimas  {D.  maritimas  With.  —  D.  gummi/er  Lmk. 
•  Eboulementa  de:>  falaises.  —  Mers.  —  tic  trouve  aussi  au  Tréport.  ■ 


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an  JOUKNAL  1>K  BOTANtyUK 

de  pouvoir  examiner  l'échantillon  du  D.  kispiâtis  africain,  con- 
tenu dans  l'herbier  de  Desfontaines  au  Muséum,  et  ayant  servi 
à  sa  description  :  tous  les  fruits  sont  tels  que  je  viens  de  le  dire; 
le  même  caractère  s'observe  également  sur  d'autres  échantillons 
de  D.  hispidiis  Desf. ,  recueillis  à  Bonifacio  et  à  l'île  Rousse, 
que  j'ai  eu  l'occasion  d'examiner.  Quant  au  port  général  du 
DaucMS  de  Desfontaînes,  il  a  certainement  été  mal  rendu  dans 
sa  figure,  car  il  est  impossible  au  premier  abord  de  le  coniondre 
avec  celui  de  la  «  Flore  française,  » 

Notre  Daucus  hispidus  français  des  côtes  de  la  Manche  et  de 
l'Océan  ne  peut  être  davantage  confondu  avec  le  D.  gutntnifer 
de  Lamarck.  Cette  fois  encore  les  caractères  tirés  du  fruit  pour- 
raient suffire  à  établir  la  différence.  Le  D.  giiminifer  a  les  fruits 
plus  larges,  armés  d'aiguillojis  triangulaires,  dilatés  et  con- 
fluents à  la  base;  les  aiguillons  sont  toujours,  au  contraire, 
très  grêles  et  bien  distincts  dès  la  base  dans  le  D.  hispidus  DC. 
D'autre  part,  les  feuilles  du  D.  guimnifer  sont  luisantes  et 
presque  com-plètement  glabres  sur  la  face  supérieure,  tandis  que 
celles  du  D.  hispidus  DC.  sont  velues  sur  les  deux  faces. 
Enfin  le  port  et  surtout  l'aspect  sont  différents.  Je  préciserai 
mieux  d'ailleurs  tous  ces  caractères  distinctifs  dans  le  tableau 
récapitulatif  qui  termine  cet  article. 

Peut-on  davantage  prétendre  à  l'identité  du  D.  maritimus 
With.  et  du  D.  hispidus  DC.  ?  Je  ne  le  crois  pas.  Sans  avoir  à 
me  prononcer  ici  sur  la  similitude  des  D.  ntaritintus  et  guttt' 
inifer,  je  dirai  simplement  que  quelques  caractères  essentiels  du 
Daucus  des  côtes  anglaises  excluent  absolument  toute  idée  d'as- 
similation avec  celui  des  falaises  des  environs  du  Tréport  ou  de 
Biarritz.  La  plante  de  Withering,  comme  le  D.  guntmijer,  a  les 
feuilles  d'un  vert  sombre,  luisant  «  leaves  of  a  dark  green, 
glossy  (i)  »  et  les  aiguillons  des  fruits  sont  aplatis  «  bristles  of 
the  seeds  flattened  (2)  >  ;  il  est  donc  inutile  d'insister  davantage. 
D'autre  part,  la  figure  que  donne  Withering  de  son  Daucus  n'a 
absolument  rien  du  port  du  D.  hispidus  DC;  or  elle  est,  dit-il, 
d'une  irréprochable  exactitude;  «  The  gênerai  habit,  and  pré- 
cise shape  of  the  leaves  are  ace  urately  delineated  i> . 

T.  W.  Wiikerîng,  An  arrangement  of  Brîlish  plants,  iMiS,  l.  II,  p.  391.  — 
PI.   ,2.  B,  U. 

it  orSritish  plants  by  W.  Withering, 


D,B,l..ab,G00glC 


Abbé  Masclkp.  -~  Noie  sur  le  Daucus  hispîdus  DC.  z\ 

Enfin  doit-on  considérer  le  Daucus  hispidus  comme  une 
simple  variété  maritime  du  D.  Carota  ?  Par  5gs  fruits  pltis petits 
et  plus  étroits ,  ses  aiguillons  crochus  ordinairement  dirigés  en. 
grande  partie  vers  le  liaut^  sa  villosiié  si  particulière  et  tout 
un  ensemble  de  caractères  affectant  son  port  général,  le  D.  his^ 
pidus  diffère  autant,  à  mon  avis,  du  D.  Carota  qu'en  diffère  lui- 
pième  le  D.  gummifer  ;  c'est  donc,  comme  ce  dernier,  une  forme 
végétale  assez  nettement  caractérisée  pour  occuper  dans  la  flore 
de  France  une  place  bien  déterminée. 

m.  —  Quelle  doit-être  cette  place,  ou  mieux  quelle  est  la 
valeur  spécifique  du  Daucus  hispidus  DC.  ?  En  comparant  quel- 
ques-uns de  mes  nombreux  spécimens  avec  des  échantillons  de 
D.  Carota  et  de  D.  gummifer,  j'ai  été  surpris  d'observer  entre 
ces  trois  types,  en  particulier  pour  le  fruit,  qui  présente,  à  mon 
avis,  les  caractères  distïnctifs  les  plus  importants,  certaines  formes 
de  transition  parfaitement  graduées  ;  quelques-unes  pouvaient 
indifféremment  être  rapportées  au  Carota,  au  gummifer  ou  à 
Vhispidus.  En  présence  de  ces  transitions  nombreuses  et  insen- 
sibles, je  suis  arrivé  à  cette  conclusion  que  toutes  les  formes  de 
Daucus  que  l'on  rencontre  sur  le  littoral  de  la  Manche  et  de 
l'Océan  sont  dérivées  d'une  seule  et  même  espèce,  le  D.  Carota 
de  Linné.  Cependant,  comme  malgré  cette  origine  commune  on 
distingue  facilement  au  milieu  de  ce  grand  nombre  de  formes 
intermédiaires  trois  principales  qui,  étudiées  séparément,  pour- 
raient être  considérées  comme  des  espèces  distinctes  et  autour 
desquelles  viennent  se  grouper  toutes  les  autres,  je  ne  considère 
pas  les  Daucus guntmifer  Gtkispidus  comme  de  simples  variétés; 
ce  sont,  avec  le  D,  Carota  de  Grenier  et  Godron,  des  sous-es- 
pèces, ou  mieux  des  types,  qui  servent  comme  de  jalons  pour 
aider  à  subdiviser  un  stirpe  primitif  unique.  De  cette  façon,  on 
leur  conserve  dans  la  classification  la  place  due  à  leurs  carac- 
tères et  on  montre  leur  dépendance  réciproque.  C'est  ce  que  je 
me  suis  efforcé  d'établir  dans  le  tableau  suivant.  Il  résume  et  pré- 
cise même  tout  ce  que  je  viens  de  dire.  Jugeant  inutile  d'y  repro- 
duire les  descriptions  d'auteurs  bien  connus,  je  me  suis  contenté 
d'indiquer  dans  ces  courtes  diagnoses  quelques  caractères  sail- 
lants rires  du  port  général  de  la  plante  et  surtout  de  la  forme, 
de  la  grandeur  et  de  la  disposition  du  fruit  et  de  ses  aiguillons. 
Je  les  fais  suivre  d'un  court  aperçu  sur  la  distriburion  géogra- 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


9t  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

phîque  de  chacun  de  ces  types  sur  le  littoral  français  de  la 
Maache  et  de  l'Océan,  de  manière  à  érit»  à  l'aTenir  toute  coa- 
fiision  dans  les  Flores. 

Daucus  Carota  L.,  Spec.  348. 

Ty^  a  :  CaroU.  —  (ZJ.  Caro/a  Gren.  et  Godr.,  FI.  fr.  p.  665.). 

Fi'uil  ellipsoïde,  à  face  commissuralc  envlroa  /  /ois  plus  longue 
que  large  (3™"  de  larg.  sur  +"■  de  long,  en  moy.)  ;  aiguillotts  suàuiés 
dès  la  èase,  disposés  autour  de  la  face  commissurale  en  rayonnant,  per- 
pendiculaires  à  l'axe. 
Forma  littoralis  ."  Tige  presque  nulle,  rameaux  (rès  courts,  souvent 

e/a/M  complètement  sur  le  sol,  kispides,  feuilles  d'un  î«r/j(îM*yM*, 

assez  consistantes. 

Cette  ftjrme  est  répandue  sur  toutes  les  cotes  de  la  Manche  et  de 
l'Océan;  elle  y  fructifie  souvent  mal. 

Type  %  :  gununifer.  —  {p.  gummifer  Lamk,  Dict.  I,  p.  634; 
Gren.etGodr.,Fl.  fr.,p.  669;Lloyd!,FI.  p.  151;  etc.  —  D.viaritimus 
With.?) 

Fruit  ovoïde,  k  face  commissurale  environ  aussi  longue  que  large 
(2-3"°'),  aignillons  souvent  de  moins  de  i""  de  long-,  triangulaires, 
dilatés  et  confluents  à  la  base,  généralement  tous  ascendants. 

Tige  courte,  épaisse,  hérissée,  ainsi  que  la  base  des  rameaux,  de 
poils  réfléchis;  feuilles  épaisses,  luisantes  et  presque  complètement 
glabres  sur  la  face  supérieure.  Plante  de  I  à  3  décim. ,  d'un  verlj'au- 
itâire  dans  toutes  ses  parties. 

—  Falaises  crayeuses  du  Blanc-Ne:  (Pas-de-Calais)  et  du  Tréport 
(Seine-Infér.)!  ;  au  sud  de  cette  localité  on  le  rencontre  çà  et  là  sur  les 
falaises  et  les  rochers  maritimes  jusqu'à  la  Vilaine  (Cfr.  Gren.  et 
Godr.,  de  Brébisson,  Lloyd,  FI.)  ;  Poulingaen  (Bardin  in  Lloyd)  et  ile 
Leven  (Bureau!)  dans  la  Loire-Inférieure;  falaises  de  la  Chambre 
d'Amour  à  la  pointe  Sainte- Anne,  Bass.-Pyrén.  (Blanchet!,  Foucaud, 
etc.). 

Type-;:  ydipiàm.  —  {D .  hispidus  DC.,  Fl.fr.  4,  p.  328,  non  Des- 
font.) 

Fruit  plus  petit  et  plus  étroit  que  dans  les  deux  types  précédents, 
à  face  commissurale  plus  de  t  fois  plus  longue  que  large  (envir.  i™" 
de  larg.  sur  3""  de  long.)  ;  aiguillons  très  grêles,  subulés  dès  la  base, 
crochus  au  sommet,  quelquefois  ramifiés,  ceux  des  deux  fiers  supé- 
riêm^  ordinairement  ascendants  et  formant  un  angle  aigu  avec  la  ligne 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


N,  PATODtLLun.  —  Fragments  if^fcohgiçues.  33 

oommissuiale  périphérique,  ceux  du  tiers  inférieur  souvent  dirigés 
vers  le  Sas. 

Tige  coitfley  épaisse  et  tordue,  ainsi  que  la  base  des  rameaux  ; 
feuilles  un  peu  moins  épaisses  que  dans  le  tj-pe  gummifer,  velues  sur 
l*s  deux/aces.  Plante  de  j  à  4  décim.,  d'un  vert  pâle  dans  toutes  ses 
parties,  couverte,  surtout  à  la  base,  de  longs  poils  blancs  ré^éckis;  se 
distingue  &  première  vue  du  D.  gummifer  par  son  aspect  blanchâtre. 

—  Lieux  herbeux,  escarpements  et  éboulîs  des  falaises  crayeuses 
d'Ault,  de  Mers  (Somme)  et  du  Tréport  (Sein.-Infér.)  !  ;  falaises 
crayeuses  de  la  Chambre  d'Amour  et  des  envir.  de  Saint- Jeande-Lua, 
Basses-Pyrénées!  (Herb.  Masclef,  ex  herb.  Blanchet). 


FRAGMENTS    MYCOLOGIQUES 

(SmiU.) 

Par  M.  N.  PATOUILJJARD 

Le  genre  Lachnocladium  Lev. 
Lorsque  Leveillé,   dans  ses  Champignons  du  Muséum  (i) 
étudia  les  Hyméoomycètes  rameux  à  forme  de  Clavaire,  îl  dis- 
tribua  les  espèces  L'gneuses  ou  coriaces  dans  deux  genres  : 
Merisma  Pers.  et  Ert'ocladus  Lev. 

Le  genre  Merisma  Fers,  fut  modifié  de  façon  qu'il  se  trouva 
limité  aux  <  Clavaires  qui  ont  la  consistance  de  Tkélépkores  >. 
Toutes  les  espèces  dont  les  ramifications  sont  étalées  en  lames 
et  qui  ont  l'hyménium  nettement  unilatéral  furent  rejetées  dans 
les  Théléphorécs  vraies. 

D'autre  part,  les  Hyménomycètes  clavariformes  dont  la  sur- 
face est  plus  ou  moins  velue  furent  placés  dans  un  genre  spécial, 
établi  sous  le  nom  SEriocUtdtts  et  caractérisé  comme  il  suit  : 

e  ReceptaculutH  coriaceum,  ramosum;  rami  compressa  vel 
tereies,  tomentost,  ubtque  fructiferii  Fungi  coralloidei,  epixyli 
vel  terrestres.  » 

Plus  tard  le  nom  à^ Eriocladus  fut  changé  en  celui  de  LacAno- 
cladiunt  (in  Dict.  d'Orbigny)  qui  a  été  conservé  '  depuis  cette 
époque  par  tous  les  auteurs . 

Les  Lachnocladium  corre^ondent  aux  Clavaires  de  la  section 
«  Velutinae  »  de  VEpicrtsis  de  Pries;  déjà  dans  cet  ouvrage, 

I,  Annales  des  Sciences  nainreUes,  iSfâ. 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


34  JOURNAL   Dr,  BOTANIQUE 

puis  dans  le  Sttmnui  Veget.  Scar.din.  du  même  auteur,  on  fait 
remarquer  que  toutes  les  Clavaires  velues  sont  à  spores  inconnues.  - 
Les  auteurs  plus  récents  sont  également  muets  sur  les  caractères 
carpologiques  de  ces  Champignons. 

C'est  à  l'étude  de  ces  caractères  que  nous  nous  sommes  atta- 
chés dans  la  présente  note.  Nous  avons  mis  à  contribution  la  riche 
collection  du  Muséum  d'Histoire  naturelle,  qui  renferme  presque 
tous  les  types  des  auteurs. 

L'examen  de  la  diagnose  de  Leveillé  citée  plus  haut  montre 
qu'il  n'était  pas  absolument  certain  de  la  distribution  de  l'hymé- 
nium  sur  toute  la  surface  des  rameaux;  c'est  qu'en  effet,  si  quel- 
ques espèces  ont  l'hyménium  réellement  amphîgène  et  comme 
telles  sont  de  véritables  Clavaires,  il  en  est  un  grand  nombre  où 
la  membrane  fruaifère  ne  recouvre  qu'une  face  unique  des 
branches,  ou  est  localisée  en  des  points  bien  déterminés  :  ces  es- 
pèces se  rapprochent  donc  plus  des  Théléphores  que  des  Cla- 
vaires. 

Ces  deux  manières  d'être  ont  fait  que  certains  mycolo- 
gues placent  le  genre  Lachnocladimn  à  la  suite  des  Clavaires, 
comme  le  faisait  Leveillé,  et  que  d'autres  (Berkeley  :  CubaH 
Fungi,  etc.)  le  mettent  parmi  tes  Théléphorées.  En  réalité,  ce 
groupe  est  composé  d'éléments  hétérogènes  qui  doivent  être 
éloignés  les  uns  des  autres  comme  il  sera  indiqué  plus  loin. 

La  même  remarque  doit  être  faite  pour  le  genre  Merisfna 
(Pers.)  Lev.  :  les  espèces  de  ce  genre  qui  ont  l'hyménium  am- 
phigènc,  ayant  une  consistance  dure,  tenace,  deviennent  des 
Plerula,  tandis  que  les  autres,  à  hyménium  limité,  doivent  ren- 
trer dans  une  des  sections  des  f-azhnocladiutn. 

Examinés  au  point  de  vue  de  la  villosîté,  les  Lachnocladium 
nous  fournissent  des  observations  parallèles  à  celles  de  la  distri- 
bution de  l'hyménium  :  les  L,  brasiliense  Lev.  et  /,.  diva- 
ricatunt  {Mert'sma  Lev.),  qui  ont  l'hyménium  amphîgène,  onf 
les  rameaux  couverts  uniformément  d'un  tomentum  délicat 
constitué  par  àespoiVs  aigus,  rarement  simples,  plus  souvent  ra- 
meux,  étoiles  ou  irrégulièrement  fourchus  dichotomes.  Ces  deux 
espèces  seules  dans  toutes  celles  que  nous  avons  étudiées  nous  ont 
montré  de  véritables  poils,  et  dans  toutes  les  deux  nous  n'avons 
pu  rencontrer  les  spores. 

Ailleurs  {L.  /urceUaium,  L.  ittbulosumy  etc.)  la  suriace  des 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


N,  pATouiLi.ARD.  —  Fragnteitts  taycologiqitcs.  15 

rameaux  est  couverte  d^un^  J>ulvérzilence  {à  la  loupe)  limitée  à 
une  face  unique.  Cette  pulvérulence  est  causée  non  par  de  véri-. 
tables  poils,  mais  simplement  par  des  amas  de  spores  disposées 
en  petits  tas  sur  toute  la  partie  fertile.  A  ce  sujet  il  est  nécessaire 
de  remarquer  que  tous  les  spécimens  que  nous  avons  vus  étaient 
secs,  de  même  que  les  descriptions  originales  ont  été  faites  sur 
des  plantes  d'herbier,  en  sorte  que  rien  ne  prouve  que  ces  Cham- 
pignons étaient  pulvérulents  à  l'état  frais.  En  effet,  bon  nombre 
de  Clavaires  indigènes,  qui  sont  glabres  sur  le  vivant,  deviennent 
pulvérulentes  par  dessiccation;  telles  sont  les  Cl.  aurea,  Bafryiis, 
condensaia,  ^acct{/a,^avida,  etc.,  et  si  on  ne  connaissait  pas  leur 
consistance  ainsi  que  leur  hyménium  amphîgène,  on  serait  tenté 
de  les  foire  rentrer  dans  le  genre  Lachnocladium. 

Quelques  espèces(Z.yK«(7A.î,  aciculare,  compressum),  placées 
primitivement  par  Leveillé  dans  le  genre  Merisnta  {Ann.  Se. 
Nat. ,  184.5,  2iP-  ^^li  208),  ont  les  rameaux  absolument  glabres  ': 
ils  ne  sont  ni  sétuleux  ni  pulvérulents,  mais  le  tronc  commun  est 
seul  velu  à  la  manière  de  beaucoup  de  Théléphores  :  les  poil» 
sont  formés  par  des  paquets  d'hyphes  séparés  de  la  masse  géné- 
rale. Les  spécimens  que  nous  avons  eus  entre  les  mains  étaient 
stériles,  en  aorte  que  la  place  de  ces  plantes  reste  douteuse.. 
Ajoutons  que  leur  tissu  est  différent  de  celui  des  autres  Lachno- 
eladtUtn;  les  hyphes  sont  plus  volumineuses,  plus  tenaces,  et  la 
consistance  des  plantes  est  tout  à  fait  ligneuse. 

Enfin  il  en  est  qui  ont  les  rameaux  glabres  {L.  cartilagi- 
neunt  Bk.)  mais  qui  ne  rentrent  pas  moins  dans  notre  genre,  à 
cause  de  l'hyménium  unilatéral,  aisément  reconnaissable  à  une 
coloration  différente. 

La  forme  générale  des  Lachnocladium  est  celle  des  Clavaires 
de  la  section  Ramaria,  c'est-à-dire  qu'ils  sont  formés  d'un  tronc 
commun  qui  se  divise  en  rameaux  plus  ou  moins  fourchus.  Ces 
rameaux  sont  cylindracés  ou  aplatis,  aigus,  arrondis  ou  élargis 
au  sommet,  lisses  sur  les  deux  faces  ou  ayant  l'une  d'elles  fgéné- 
ralement  la  face  fertile)  plus  ou  moins  canaliculée.  Les  bifurca- 
tions des  rameaux  ont  en  général  une  forme  semi-circulaire,  les 
aisselles  sont  aplaties  et  fertiles  sur  les  deux  faces. 

La  consistance  est  très  variable;  certaines  espèces  sont  pres- 
que charnues,  d'autres  sont  cartilagineuses,  et  quelques-unes  sont 
absolument  ligneuses. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


96  JUURNAL  DE  BOTANIQUE 

Les  spores  appartîeiuieat  à  deux  types  bien  distincts  :  les 
unes  sont  ovoïdes,  lisses  et  de  couleur  ocre  pâle  ;  les  autres  sont 
ovoïdes  apiculées  à  une  extrémité,  brunes  et  échinulées  verni- 
queuses . 

Les  con^dérations  qui  précèdent  nous  amènent  à  classer  le 
genre  Lachnocladium  de  la  manière  suivante. 

Section  I.  —  La,chndclju>iuu  Lev. 

Rameaux  cylindracés,  tnturemtnt  tonunieux  par  des  poils  simpUs 
eu  rameux,  spores  inconnues.  Plantes  coriaces. 

1.  Lachnocladium  brasiliens»  l..ev.,  Ann.  Se.  nai.,  1846, 
Champigc.  du  Mus.  n"  315.  (BHocladus.) 

Herb.  Mus.  Par.  :  Sur  les  troncs;  Babia,  Brésil  (Blanchet).  — 
Guyane  (Méllnon).  —  Tkelephorabrasiliensis\jî\.,  Herbariumofthe 
U.  S.  Norik  Pacific  Exploring  Expédition  under  eomnt.  Ringgold 
and  Rodgers  (C.  Wright  coll.). 

2.  Laobnocladium  divarioatum  Berk. 

Herb.  Mus.  Par.  :  Clavaria  divaricata  Berk.  (^Merisma  Lev.). 
Surinam  (Hoslman,  n"  501). 

Section  H.  —  Coniocladiuh  Pat, 

Rameaux  arrondis  ou  comprimés,  plus  ou  moins  ciarnus,  co- 
riaces, cartilagineux,  élastiques,  Hyménium  unilatéral.  Spores  ocra' 
des  pâles,  lisses.  Epixyles  ou  terrestres. 

3.  LacIuiGcladiam  {Eriocladus)  faroellatum  Lev.  ioc.  cil. 
n"  21  [.  —  Spores  8-9  X  4*5  f  ■ 

Herb.  Mus.  Par.  :  Clavaria  furcellata  Fr.,  Bolivie,  vallées  entre 
Tipoani  et  Apolobamba  (Weddel,  1847);  Rio-de -Janeiro  {Aug.  Saint- 
Hilaire). 

4.  Lachnocladium  cai-tilagineum  Berk.  et  Cuit. 
Sports  6-7  X4-5.''- 

Herb.  Mus.  Par.  :  L.  cartilagineum  B.  et  C,  Ftmgi  Cuàenses 
Wrigkliani,  n"  388. 

5.  Lachnocladium  s:eiiiculatum  Lev.,  loc.  cit.,  a"  193. 
Spores  4  X  3  f'. 

Herb.  Mus.  Par.  :  Clavaria  geniculata  Lev.  ;  Paramaribo  (Kegel, 
a- 586). 

6.  Lachnocladium  pallidnm  B,  et  C,  Cuban  Fungi  n°  460. 
Spores  ovoïdes,  subglobuleuses  ;  4  ^. 

Herb.  Mus. Par.  :  Clavaria pallida^.^\.C,FtmgiCub.  Wrigklianif 
San  Andres  Tuxtla  (Mexique). 

7.  Lachnocladium  cervinum  B.  et  C,  loc.  cil.,  n"  459. 
Spores  du  précédent;  5  p. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


E,  MAUHVADn.  —  A  propos  du  Rananculus  cha:raphyllos.  ay 

Hexb.  Mus.  Par.  :  Clavaria  cervitia  B.  et  C.  Cuba  (Wright)  ;  Gna* 
deloupe  (L'Hermînier). 

g.  Lachnocladium  claTarioideutn  Pat.  nov.  sp. — Stipe 
reoflé  à  la  base,  comprimé,  strié,  blanc  ronssâtre,  long  de  3-4 
centimètres  sur  3-4  millîm.  d'épaisseur,  divisé  au  sommet  en  ra- 
meaux fastigiés,  comprimés  et  canalicnléea,  bi-trichotomes,  épus 
de  i/a  à  i  mûlim.;  pointes  stériles,  longues  et  fauves,  zone  hymé- 
nifère  d'un  blanc  roussâtre,  unilatérale,  lisse;  spores  ovoïdes,  à 
peine  jaunâtres  (sub  lente),  lisses,  à  une  gouttelette;  4-5  X  3f  ■ 

Plante  tenace,  ayant  l'aspect  d'une  Clavaire.  Hauteur  5-8 
centimètres. 

Sur  la  terre,  Guyane  Française  (Maronï)  ;  Melinon  n"  70. 

Affine  au  L.  cartt'lag^'jteum,  mais  à  spores  plus  petites. 

9.  Lachnocladium  Tiolacexun  Pat,  nov.  sp.  —  Stipe  tu- 
béreux  àla  base,  haut  de  1-5  centimètres,  très  grêle  {3-3  millim. 
d'épaisseur),  comprimé,  blanchâtre,  divisé  au  sommet  en  rameaux 
festigiés,  violets  grisâtres,  épais  de  i  milUm.  environ,  bi-tricho- 
tomes, comprimés,  canaliculés,  aigus  à  l'extrémité.  Zone  hymé- 
ntfère  unilatérale,  glabre,  blanchâtre ,  spores  ovoïdes,  jaunâtres, 
lisses,4-5X3.«' 

Fiante  tenace,  haute  de  5  à  8  centimètres. 

Sur  le  sol  humide,  sous  bois,  Guyane  Française  (Maroni), 
Melinon  n°  loi .  (A  suivre.) 


A  PROPOS  DU  RANUNCULUS  CHMROPHYLLOS 

Nous  avons  reçu  de  M.  Maliavaud  la  lettre  suivante  que  nous  nous  em- 
pressons de  publier. 

Monsieur  le  Directeur, 

L'auteur  d'une  ■  Note  sur  le  Rattunculus  chxrephylîos  »  insé- 
rée dans  le  dernier  numéro  de  votre  Journal,  examinant  avec  une 
érudition  et  une  compétence  incontestables,  relativement  à  cette 
espèce,  la  question  de  nomenclature  que  j'avais  précédemment 
tr^tée  (1),  se  prononce  en  faveur  de  la  réforme  proposée  par 
M.  Freyn  et  qu'il  a  d'ailleurs  adoptée  depuis  longtemps  dans  ses 
ouvrages.  C'est  nue  conclusion  contraire  à  celle  de  mon  article. 
Voulez-vous  me  permettre,  sans  rentrer  dans  le  fcmd  du  débat, 

I.  Jonntal  de  Botanique,  N*du  i6dêceiiibre  iS88. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


a8  JOURNAL  DE  BOTANIQUK 

ile  répondre  à  mon  savant  contradicteur  par  une  simple  re- 
marque? 

D'après  M.  Freyn  et  ceux  qui  partagent  sa  manière  de  voir, 
le  Ranunculus  chœropkyllos  de  la  tradition  lînnéenne  et  le 
R.  Jiabellatus  Desf,  correspondraient  au  même  type,  et,  les 
deux  expressions  étant  ainsi  parfaitement  synonymes,  laseconde, 
plus  précise  que  la  première,  la  remplacerait  avantageusement. 
Mais,  ainsi  que  je  l'ai  déjà  fait  observer,  la  prémisse  sur  la- 
quelle est  fondée  cette  innovation  n'est  admise  que  par  quelques 
botanistes;  le  plus  grand  nombre,  à  l'exemple  de  Grenier,  de 
Boissier,  de  M.  Cosson,  etc.,  distinguent  la  plante  africaine,  au 
moins  à  titre  de  variété,  de  l'espèce  française;  ils  estiment  que 
Jiabellatus  n'est  pas  synonyme  de  chserophylloSt  et  l'abandon  de 
ce  dernier  terme  les  oblige  d'en  créer  un  nouveau. 

On  peut  apprécier  l'opportunité  de  cette  controverse  par  ses 
conséquences.  Naguère,  sauf  quelques  réserves  théoriques,  tout 
le  monde  était  d'accord  sur  l'emploi  du  terme  cliéerophyllos 
et  l'espèce  ainsi  nommée  n'était  pas,  du  moins  pratiquement^ 
au  nombre  des  litigieuses.  La  nouvelle  casuistique  est  venue 
changer  tout  cela.  Tandis  que  beaucoup  de  botanistes  res- 
teront iîdèles  à  une  tradition  séculaire,  quelques-uns  s'appli- 
queront à  rechercher  dans  l'obscunté  des  textes  prélinnéens 
l'emploi  présumé  le  plus  orthodoxe  du  nom  spécifique  remis  en 
question,  et  comme  cette  sorte  d'exégèse,  ainsi  que  l'a  fort  bien 
montré  mon  savant  contradicteur,  est  une  source  d'interpréta- 
tions variées,  la  forme  privilégiée  mise  en  possession  du  nom 
linnéen  sera,  pour  l'un  des  commentateurs  le  Ranunculus  Agerii 
Bertol,,  pour  un  autre  le  ^.  millefolialus'VaAA,  etc.,  déserte 
qu'une  expression  qui  avait  jadis  un  sens  précis  et  fixé  par  l'u- 
sage sera  désormais  indécise  et  sujette  à  l'équivoque.  La  meil- 
leure nomenclature,  à  mon  avis,  la  plus  favorable  au  progrès 
scientifique,  serait  celle  qui  assignerait  à  chaque  objet  un  nom 
correct  et  universellement  accepté.  Nous  sommes  iort  loin,  hé- 
las !  de  cet  idéal,  mais  ce  n'est  pas  une  raison  pour  s'en  éloigner 
de  plus  en  plus  en  obscurcissant  ce  qui  restait  clair  jusqu'à  ce 
jour.  Aussi  je  me  rallie  pleinement,  pour  ma  part,  à  la  conclu- 
sion formulée  dans  les  termes  suivants  par  l'illustre  Boissîer  : 

"  Ranuncuhts  chairopkyllos  :  Ex  cl.  J.  Freyn  et  aliorum  ob- 
servationibus  patet  Lionsei  descriptionem  et  specimina  ejus  her- 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


Notice  biographique  sur  H.  Loret.  ly 

barii  ad  alîam  vel  alias  species  dubïas  spectare;  nihilominus  ne 
confusio  major  oriatur  prescriptionîs  jure  leg-em  priorïtatis  tem-. 
perans  hanc  speciem  ab  omnibus  botanicis  sub  hoc  nomine  jam- 
dudum  notam,  cl.  Trlm^n  {Journal of  Bolany,  1873)  secutus,sub 
chéerophyllo  Auct.  enumerare  aptius  autumo  (1)  ». 
Veuillez  agréer,  Monsieur  le  Directeur,  etc. 

Ern.  Maunvai'd. 

NOTICE  BIOGRAPHIQUE  SUR  H.  LORET 

W.  Henri  Loret  est  mort  à  Montpellier,  le  4  diîcembre  18S8.  Il  était 
ni-  le  1 2  octobre  181 1 ,  à  Jarnac-Champagne,  dans  la  Charcnte-Infi-rieure* 
Il  fut  tiève  du  petit  Séminaire  de  Pons,  de  1826  à  1S30,  et  manifesta 
pendant  longtemps  l'inteutiou  d'entrer  dans  les  ordres;  il  enseigna 
mi^mc  les  humanités  dans  l'établissement  dont  il  avait  été  l'élève  ;  mai» 
sa  santé  délicate  dut  lui  faire  abandonner  ses  projets.  II  se  mit  à  voya- 
ger, parcourut  à  plusieurs  reprises  le  midi  de  la  France  et  l'Italie  er 
vint  finalement  se  fixer  à  Montpellier,  en  1S60,  croyOns-nous, 

Il  paraît  n'avoir  cherché  d'abord  dans  la  Botanique  qu'un  moyen 
de  se  distraire  et  acquit  une  grande  érudition.  D'une  santé  trop  (aible 
pour  supporter  les  hivers  humides  du  nord  et  les  étés  trop  chauds  du 
midi,  iJ  quittait  Montpellier  dès  les  premières  chaleurs  pour  établir  ses 
quartiers  d'été  dans  un  village  de  montagne;  ne  pouvant  herboriser 
lui-même,  il  comptait  beaucoup  sur  les  instituteurs,  chez  lesquels  il  se 
logeait  de  préférence,  et  s'efforçait  de  leur  donner  le  goût  de  l'herbo- 
risation; il  se  procurait  aussi  des  plantes  par  les  écoliers  auxquels  il 
promettait  des  récompenses  pour  les  espèces  intéressantes  qu'ils  lui 
rapportaient.  Ne  pouvant  étudier  lui-même  la  nature  sur  place,  Loret 
se  dirigea  surtout  vers  l'étude  des  herbiers.  Il  n'aimait  pas  la  société, 
vivait  fort  retiré  et  ne  voyait  qu'un  petit  nombre  de  personnes.  ^Vussi 
possède-t-on  très  peu  de  renseignements  sur  sa  vie. 

Ses  princip>aux  travaux  sont  : 

I,  —  Glanes  d'un  botaniste  avec  des  observations  sur  quelques  espèces  du 
midi  de  ]a  France  {Bull,  de  la  Soe.  toi.  de  France,  1859),  br.  io-8  de. 
71  pages. 

3.  —  L'herbier  de  Marchand  et  Lapeyrouse  {Bull,  de  la  Soe.  bot.  de  France, 
1860),  br.  in-8  de  12  p.—  En  collaboration  avec  Timbal-Lagraic. 

3.  —  L'herbier  de  la  Lozère  et  M.  Prost  (Bull,  de  la  Soc.  d'Agric,  Indus- 
trie, Sciences  et  Artsdudepari.de  la  Losère,yi\\(\^  br,  in-8  de  54  p.,  1863. 

4  —  Mes  herborisations  au  Bousquet  d'Orh  et  au  Caylar  (Hérault)  en  1864, 

1.  Flora  Oricntalis,  Supplemintum,  page  ù. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


3»  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

avec  des  conaidéradona  sur  la  Flore  de  Montpellier  (Mém.  de  FAe.  d** 
Se.  et  Lettres  de  Montpellier,  1864),  10  p.  in-4. 

5.  —  Révision  comparative  de  l'herbier  et  de  l'histoire  abrégée  des  Pyré- 

nées de  Lapeyrouse,  br.  in-8  de  86  p.  —  En  collabor.  avec  M,  Cloa, 

6.  —  Promenades  botaniques  dans  l'arrondissement  de  Saint-Pons-de-Tho» 

mière  en  1866,  suivies  des  décovivertes  récentes  faîtes  par  nos  amis  daoa 
l'Hérault  {Bull,  de  la  S&e.  bot.  de  Fr.,  xm,  i366),  p.  440-455- 

7.  —  Note  sur  une  dizaine  de  plantes  nouvelles  pour  la  Flore  de  Montpel- 
lier et  de  l'Hérault  {Bull,  de  la  Soc.  het.  de  Fr.^  xvi,  1869),  385-289. 

8.  —  Herborisations  dans  l'Hérault  en   1867  {Bull,  de  la  Société  Bat.  dg 

France,  XV,  1868),  p.  104-107. 

9.  —  Note  sur  cinquante  plantes  des  herbiers  de  Montpellier  et  quelques 

autres  espèces  nouvelles  pour  la  Flore  de  l'Hérault  (5»//. f^£  la  Soc.bot, 
de  FroMce,  Xix,  1872),  p,  305-309. 

10.  —  Des  régions  botaniques  de  l'Hérault,  avec  une  appréciation  prélimi- 
naire des  causes  qui  nous  privent,  depuis  un  siècle,  d'une  Flore  de 
Montpellier  {Retme  des  sciences  naturelles,  1873). 

11.  —  De  l'herbier  connu  sous  le  nom  d'herbier  Magnol  {Mém.  de  PAcad, 
des  Se.  et  Lettres  de  itontpeUier,  scct.  des  Se.,  vi,  p.  435). 

13.  —  Causeries  botaniques,  second  supplément  aux  glanes  d'un  botaniste 
{Bull,  de  la  Soc.  bot.  de  France,  XXVIl,  1880),  p.  365-374. 

13.  —  Etude  du  Prodrome  de  M.  Lamotte  {Revue  des  Sciences  naturelles^ 
juin  1883,  br.  in.8  de  3i  p. 

14.  —  Flore  de  Montpellier,  comprenant  l'analyse  descriptive  des  plantes 
vasculaires  del'Héraull  etc., avec  une  carte  du  département;  3  vol.  in-ia 
de  918  p.;  Montpellier  et  Paris,  1876.  —  En  collaboration  de  M.  A,  Bar- 
randon. 

15.  —  Flore  de  Montpellier,  etc.,  etc.  Deuxième  édition,  Montpellier  et 
Paris,  1886,  i  vol.  in-8  de  664  p. 

VARIÉTÉS 

Chambres  chaudes. 

Les  chambres  chaudes  sont  des  appareils  qui  ont  pour  but  de  mainte- 
nir une  préparation  à  une  certaine  température  dans  le  champ  du  mi- 
croscope, de  manière  à  permettre  de  suivre  son  évolution  à  tous  les 
instants. 
Le  réglage  de  la  température  peut  s'opérer  par  différents  procédés. 
l'Dans  la  chambre  chaude  de  M.  Vignal  (1),  c'est  à  l'aide  du  ré- 
gulateur de  d'Arsonval.  Au  dessus  de  la  caisse  contenant  l'eau  se  trouve 
on  tube  de  verre  où  le  liquide  s'élève  plus  ou  moins  haut  en  se  dila- 
tant. Cette  colonne  liquide  exerce  une  pression  sur  ta  plaque  du  régu- 

I.  Archives  de  physiologie,  Vil. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e   , 


Variélét.  31 

lateui  qui  facilite  ou  entrave  l'accès  du  gas  qui  se  rend  à  un  brûleur 
placé  au  dessous  d'un  tube  appendiculaire  eo  condnuité  avec  la  chambre 
à  eau. 

3°  L'appareil  indiqué  par  M.  Malassez  (  t)  est  beaucoup  plus  dm< 
pie,  mais  aussi  bleu  moÎDs  pariait.  Sa  fabrication,  il  est  vrai,  sera  bien 
moins  dispendieuse.  C'est  une  lame  de  métal  placée  sur  la  platine  du 
microscope  chaufTée  simplement  par  un  appendice  métallique  au  des- 
sous de  l'extrémité  duquel  se  trouve  un  brûleur.  La  lame  de  métal  est 
couverte  d'une  boîte  de  même  nature,  perforée  en  son  centre,  dans  la- 
quelle la  préparadon  est  glissée.  Un  thermomètre  plongé  dans  la 
chambre  donne  la  température. 

3°  La  chambre  construite  par  M.  Batbs  (a)  est  à  la  fois  plus  par- 
faite et  plus  compliquée.  Le  chauffoge  s'opère  encore  à  l'aide  d'un 
appendice  métallique  qui  se  trouve  sous  un  brûletu,  mais  ici  la  chaleur 
est  transmise  i  un  liquide,  mélange  d'eau  et  de  glycérine,  qui  remplit 
la  chambre.  Le  réglage  de  la  température  s'opère  à  l'aide  d'un  ther- 
momètre électrique  contenant  un  Index  mercuriel  à  sa  partie  supérieure. 
Quand  les  deux  colonnes  de  mercure  se  rejoignent,  le  courant  passe, 
ime  bobine  entourant  un  fer  doux  attire  une  plaque  qui  ferme  le  pas- 
sage du  gaz.  },  C. 

Note  sur  le   Vicia  villosa  Roth, 

Les  descriptions  que  donnent  la  plupart  des  Flores  du  Vida  vil- 
losa  Roth  sont  tellement  variables,  et  diffèrent  à  lui  tel  point  de  la 
description  princcps,  que  nous  croyons  être  utile  à  nos  confrères  en 
leur  donnant  le  texte  exact  du  Tnniamen  Jlorm  Germanicm  de  cet 
auteur,  II,  2*  partie,  p.  1S2. 

VICIA  vUtosa. 

V-  pedunculis  muUîfloris,  florïbus  îmbricatis,  foliolis  ovalibus  villosis, 
stipulis  nervosis  basi  dentatis. 

Similis  Vicia  Craccaf.,  differt  autem  :  i .  Caule  debiliure  cum  foUis,  sd> 
pulîs  et  pedunculis  villosissimo.  i.  Radice  anaua;  nec  perenni.  3.  Stipulis 
nervosis,  semisagittatis  quidem,  sed  ovato-lanceolatis,  triplo  saltem  latiori- 
bus,  basi  uno  alterove  dente  notatîs,  praicjpue  in  inferioribus.  4.  Foliolis 
reniotioribu9,ovalibus;nec  ]ineari4anceolatis,pubescentibus,approximatia. 
'  5.  Floribus  duplo  fere  majoribus,  spedosioribus,  pur pureo-vio lace is. 
6.  Calyce  villis  loogis  adsperso  :  denHtiK  setaceis,  triplo  longioribus  et 
villis  longis  obsessis;  nec  linearibus,  superioribus  obsoletis.  7.  Lcgumi- 
niius  duplo  latioribus  et  scsqui  longioribus.  8.  Sintim'lus  duplo  majoribus, 
pulvere  fuliginiso  quasi  adspersis,  griseis;  nec  aigris,  glabris. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


3»  JOURNAL  DE  BOTAN[QUE 

11  semble  qu'une  description  aussi  nette  et  aussi  détaillée  ne  puisse 
laisser  place  à  aucune  incertitude.  Il  suffit  cependant  de  comparer  en- 
tre elles  et  de  rapprocher  de  celle-ci  les  descriptions  de  la  pntsque 
universalité  des  flores  modernes  pour  reconnaître  que  ce  ocra  a  été 
appliqué  Â  plusieurs  plantes  différentes  et  toutes  plus  ou  moins  éloi- 
gnées de  celle  désignée  par  Roth.  Il  est  cependant  élémentaire,  lors- 
qu'un nom  est  emprunté  à  un,  auteur,  de  puiser  dans  ce  même  auteur 
les  éléments  de  la  description,  et  de  s'abstenir  de  toute  fantaisie. 

COPINEAU. 

Nouvelle  méthode  pour  reconnftttre  de  petites  quantités 
d'invertine  (i). 

Le  Bacilltis  phosphorescfiis  Hermès  {Micrococcits  phosphorescens 
Cohn,  M.  Pfliigeri  Ludwîg),  qui  se  rencontre  sur  les  poissons  salés, 
jouit  de  la  propriété  de  luire  quand  il  se  développe  dans  le  glucose  et 
de  perdre  son  éclat  phosphorescent  en  présence  du  saccharose. 
■  Otte  propriété  peut  servir  à  déceler  une  faible  quantité  de  sucrasc 
ou  invertine.  Dans  ce  but,  on  prépare  une  décoction  de  poisson  dans 
l'eau  de  mer,  on  y  ajoute  7  0/0  de  gélatine  et  on  mélange  avec  une  cul- 
ture du  Bacille  précédent.  Après  coagulation,  on  a  un  substratum  régu- 
lièrement lumineux.  Cette  force  lumineuse  s'atténue  au  bout  de  deux 
ou  trois  jours  et  l'on  possède  un  milieu  d'une  extrême  sensibilité  aui 
agents  chimiques.  Si  on  ajoute  du  saccharose  sur  la  gélatine,  l'intoQ- 
sité  lumineuse  ne  change  pas  ;  mais  si  cette  solution  est  additionnée 
d'une  trace  d'invertine,  de  levure  de  bière,  ou  d'un  élément  quelconque 
produisant  l'invertine,  il  se  forme  au  bout  de  peu  de  temps  une  large- 
plaque  lumineuse  sur  le  substratum.  J.  C. 


CHRONIQUE 

L'Académie  des  sciences  a  procéilê  dans  sa  séance  publique  liu  14  décembre  i 
la  diitribution  de  ses  prix,  parmi  lesquels  nous  relevons  les  suivants  : 

l.c  prix  Desmazièrcs  a  éié  décerné  à  M.  V.  Faïod  pour  un  Mémoire  intitulé  : 
Prodrome  d'une  histoire  aaturelU  des  Agaricinées. 

Le  prix  Montagne  a  été  décerné  à  M.  Gastos  Bonmibe  pour  un  Mémoire  sur 
la  syntÂfse  des  Lichens. 

Une  iDentian  honorable  a  été  accordée  à  M.  L.  Manouj  pour  ses  Recherches 
sur  ta  pénélralioH  ou  la  sortie  des  gas  datts  tes  ptanles,  et  une  citation  hono- 
rable à  M.  PbVrou  pour  deux  Mémoires  ayant  pour  objet,  l'un  l'atmoiphère  interne 
des  feuilles,  l'autre  Tempo i son nement  par  l'hydrog'éne  sulfuré. 

Le  Céranl  .•  Louis  MonoT. 


D,B,i..ab,Google 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Directeur:  M.  Louis  MOROT 


FRAGMENTS    MYCOLOGIQUES 

(Suite.) 

Par  M.  N.  PATOUILLARD 

Section  Ui.  —  Dendrocladium  Pat, 

Rameaux  plus  ou  moins  comprimés,  souvent  canalicttlés ;  aisselles 
aplaties,  semi-circulaires  ;  hymiîiium  unilatéral;  spores  brunes,  échi- 
nées ou  verruqiteuses,  ovoïdes  arrondies,  apiculées  à  la  base.  Plantes 
dures,  ordinairement  ligneuses. 

10.  Lachnooladlum  tubalosum  Lev.,  loc.  cit.,  a"  20^)  (par 
erreur  Eriocladus  Jtstulosus\. 

Spores  bruQes,  aculéok-es;  10-13  X  5-6;*. 

Herb.  Mus.  Par.  :  Clavaria  tubulosa  Pr,  Mtg.  Guyane  Française 
(Leprieur);  Guadeloupe  (l.'Herminier). 

11.  liachnocladium  guadelupense  Lev.,  loc.  cit.,  n»  2o\{Me- 
risma)',  Pterula  Sacc.  Sylloge,  vol.  VI,  p.  742. 

Spores  brunes,  veriuqueusts,  apiculées  à  la  base;  12  ~-'  6  [t. 
Herb.  Mus.  Par.  :  Guadeloupe  (L'IIerminier). 
13.  Lachnoctadium  carbonarium  Montg,,  Crypt.   Guy.  n"  425. 
Spores  ovoïdes,  ocrac<;es,  verruqueuses,  apiculées. 
Herb.  Mus.  Paj,    :    Clavaria  carbonaria  Mtg.  Guyane  (Leprieur 
o«  897). 

13.  Lachnocladium  albocinereum  Pat.  nov.  sp.  — 
Plante  rigfîde,  ligneuse,  haute  de  4-5  centimètres,  formée  d'un 
tronc  renflé  à  la  base,  très  court  ou  atteignant  2  centim.  de  long, 
épais  de  5-7  millim.,  villeux,  strié- canalîculé,  divisé  en  rameaux 
courts  et  larges,  aplatis,  creusés  d'un  côté,  une  ou  deux  fois 
fourchus,  à  pointe  obtuse  et  tronquée.  Hyménium  unilatéral, 
villeux,  blanc  cendré.  Spores  ovoïdes,  apiculées  à  la  base,  jaunes 
brunâtres,  portant  des  verrues  très  courtes  (7-8  X  5  f*)-  Plante 
d'un  blanc  gris. 

Sur  du  bois  pourri.  Guyane  Française  (Maroni).  Melinon. 

14.  Lachaocladium  leucoceras  Pat.  nov.  sp.  —  Tronc 
court,  épais,  villeux,  tuberculi forme,  portant  des  rameaux  sim- 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


34  (OUKNAL  DE  BOTANIQUE 

pics  sur  une  longueur  de  2  ou  3  centimètres,  puis  deux  ou  trois 
fois  dichotomes,  aplatis,  g'iabres  et  lisses  sur  la  face  stérile,  pul- 
vérulents et  ridés  sur  l'autre  face  ;  aisselles  arrondies  ou  bosse- 
lées par  une  courte  pointe  obtuse  ;  extrémités  des  ramifications 
obtuses  arrondies.  Hyménium  unilatéral;  spores  ovoïdes,  apicu- 
lées,  verruqueuses,  ocracées  brunes  (8-10  X  4-5  f). 

Plante  haute  de  5-6  centimètres,  brunâtre  (sur  le  sec)  sur 
la  face  stérile,  ocracée  sur  le  côté  sporifère,  blanche  au  sommet 
des  rameaux. 

Sur  le  bois.  Guadeloupe  (L'Herminier), 

15.  Lachnocladîum  gig^auteum  Pat.  nov.  sp.  —  Plante 
ligneuse,  élastique,  haute  de  1 5-35  centimètres,  formée  d'un  stipe 
simple,  long  de  5-6  centim.,  épais  de  S-io  millimètres,  arron- 
di, canaliculé.  Ce  stipe  se  divise  en  haut  en  deux  branches,  divi- 
sées elles-mêmes  cinq  ou  six  fois  successives  par  des  dichotomies 
en  rameaux  dressés,  de  plus  en  plus  grêles  et  dVjale  longueur, 

es  divisions  terminales  étant  simplement  incisées;  les  bifurcations 
sont  semi -circulaires  et  ont  les  aisselles  comprimées.  Rameaux 
un  peu  aplatis,  convexes  sur  une  face,  canaliculés  sur  la  face 
opposée.  Hyménium  pulvérulent  étendu  sur  la  face  concave  des 
rameaux  et  sur  les  deux  côtés  des  aisselles  dans  les  bifurcations. 
Spores  ovoïdes  obtuses,  apiculées  à  la  base,  brunes,  échinulées, 
volumineuses  (12-15  •"^  S'9f^)* 

Ce  Champignon  très  élégant  à  l'aspect  d'un  coryrabe  de  ra- 
meaux arrivant  tous  à  la  même  hauteur  et  portés  par  un  pédon- 
cule unique.  La  couleur  est  d'un  brun  noîr  sombre,  avec  l'hymé- 
nium  ocracé.  Plante  pleine,  ayant  un  axe  central  rougeâtre, 
fibreux  élastique. 

A  terre  sur  des  débris  de  bois  pourri.  Guj'ane  Française 
(Maroni);  Melinonn"  109. 

16.  Lachnocladium  insigne  Pat.  nov.  sp.  —  Coriace, 
élastique,  tenace,  cassant,  très  rameux.  Stipe  allongé  (6-7  centi- 
mètres), grêle  (3  millim.  d'épaisseur),  comprimé,  canaliculé  d'un 
côté,  se  divisant  par  dichotomies  égales  en  ramifications  de  plus 
en  plus  grêles;  il  naît  d'un  tubercule  ligneux  subglobuleux.  Ra- 
meaux comprimés,  canaliculés,  glabres  sur  la  partie  convexe  qui 
est  stérile  et  d'un  brun  clair  (noirâtre  sur  le  sec),  pulvérulents 
dans  les  parties  convexes  et  dans  les  aisselles  des  ramifications 
qui  sont  fertiles;  les  divisions  terminales  sont  plus  ou  moins 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


N.  Paiodillabd.  —  Fragments  mycelogiques.  35 

longues,  droites  ou  flexueuses  et  aiguës.  Spores  subglobuleuses, 
ocracées  brunes,  mucronées  à  la  base  (mucron  hyalin),  couvertes 
d'aiguillons  grêles  et  longs  (i  1-12  X  8  gf). 

Quelquefois  le  stîpe  est  fourchu  dès  la  base,  mais  alors  les 
premiers  rameaux  atteignent  4-5  centimètres  de  longueur  sans 
se  diviser.  Plante  de  10-15  centimètres  de  haut,  formant  une 
touffe  bien  fournie  de  divisions  grêles  et  pleines. 

La  partie  corticale  s'exfolie  facilement  en  lanières,  rappelant 
par  ce  caractère  le  genre  A.  Curlis  de  Fries,  dont  la  seule  espèce 
décrite  pourrait  bien  appartenir  au  genre  LcLchnocladiufn . 

Croît  dans  le  sable  chargé  d'humus,  en  juin.  Guyane  Fran- 
çaise (Maroni)  ;  Mélinon  a"  104. 

17.  Lachnocladimn  guyanense  Pat.  nov.  sp.  — Touffe 
serrée  de  8-10  centimètres  de  hauteur,  formée  de  stipes  nom- 
breux, grêles,  flexueux,  mesurant  2-3  centimètres  de  longueur 
siu-  1-2  millimètres  d'épaisseur,  se  divisant  par  dichotomie  en  ra- 
meaux grêles,  entrelacés,  à  divisions  terminales  longues  et 
aiguës  ;  les  stipes  et  rameaux  sont  canalîculés  sur  toute  la  lon- 
gueur, fertiles  et  pulvérulents  sur  la  partie  concave.  Spores 
ocracées  brunes,  ovoïdes  mucronées,  échinulées  (6-8  X  4-5  p)- 

Plante  fragile  d'un  fauve  bistré,  formée  d'une  axe  noir  entou- 
ré d'une  écorce  fauve. 

Sur  le  sol  humide  couvert  de  feuilles  mortes.  Guyane  Fran- 
çaise (Maroni);  Melinon  n"  84. 

=  Les  Clavariacyanocephala'B.  ctCy  Cu&an  Fungz  n°  ^^^ 
et  Clamaria  C/a<fo«/*aSpeg.,  du  Paraguay,  dont  nous  n'avons  vu 
que  des  spécimens  insuffisants,  nous  semblent  se  rapporter,  la 
première  aux  Dendrocladiunt  (spores  jaunes,  échinulées,  12-13 
X  8  f»)  et  la  seconde  aux  Coniocladiutn  (spores  ovoïdes,  lisses, 
jaunâtres,  6-7  f). 

Les  Clavaria  acuiissima  Bk.  in  Montg.  Cktl.  VIT,  p.  386  et 
Pterula  iaxifortnis  Montg.  Guy.  n"  432,  placés  dans  le  genre 
Lachnocladium  dans  le  Sylloge  de  M.  Saccardo,  nous  semblent 
devoir  rentrer  toutes  les  deux  dans  les  Pterula. 

Le  Pterula  seiosaP^ck  placé  également  dans  le  genre  LacAno- 
cladîum  par  l'auteur  du  Sylloge  est  tout  différent.  Les  soies  dont 
il  e.st  parlé  dans  la  description  ne  sont  pas  autre  chose  que  les 
stérigmates  très  allongés  de  basides  bispores  éparses  sur  toute  la 
surËice  des  clavules  ;  les  filaments  semblables  à  des  cheveux  qui 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


36  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

s'observent  à  l'extrémité  des  rameaux  sont  dus  à  des  hyphes 
isolées  disjointes  de  la  masse  principale.  Cette  plante  est  ana- 
logue comme  constitution  au  Ceratella gracilis  Berk.  et  Desm., 
des  environs  de  Paris,  ainsi  qu'il  nous  a  été  possible  de  nous  en 
assurer  par  les  spécimens  originaux  qui  nous  ont  été  gracieuse- 
ment communiqués  par  M.  Peck  lui-même. 

Les  Lach.fuTtalel^cv.,  scoparium  Lev,  etdcîirw/dr^  Jungh.et 
Lev. ,  dont  la  place  est  douteuse,  ont  exactement  la  constitution 
du  Thelephora  amboinensis  Lev.  et  font  certainement  partie  d'un 
même  groupe  de  Théléphoréesdont  on  ne  connaît  pas  les  spores. 

=  Espèces  signalées  dans  le  Sylloge  de  M.  Saccardo  et  qui 
nous  sont  inconnues  : 

L.  Hookeri  Bk,  de  l'Inde. 

L.Micheneri'Q.  et  C,  de  la  Pensylvanie. 

L.  subsitniîe  Bk, ,  de  New-Jersey  (Am,  Sept.) 

L.  semivestHmn  B.  et  C,  delà  Pensylvanie. 

L,  reiicnlatunt  B.  et  Cooke,  du  Brésil. 

L.  rameale  B,  et  Br.,  deCeylan. 

L.  setulosunt'^V..,  d'Australie. 

Enfin  nous  ne  doutons  pas  qu'un  certain  nombre  d'espèces 
des  régions  chaudes,  classées  dans  les  Clavaires  {Raman'a), 
doivent  venir  se  ranger  dans  quelque  section  de  Lacknocladiwm. 

Si  maintenant  nous  nous  demandons  quelle  place  doit  prendre 
le  genre  qui  nous  occupe  dans  la  série  des  Hyménomycètes,  il 
nous  semble  résulter  de  l'étude  qui  précède  que  la  Section  I  à 
hyméniura  amphigène  doit  rester  dans  les  Clavariées  et  que  les 
Seciions  //et ///doivent  prendre  place  dans  les  Thêléphorées 
à  la  suite  du  Pkylacteria.  i^a  suivre.) 

EXPLICATION   DE    LA    PLANCHE  I 

1.  Lachnocladiitm  giganieum  Pat.  (gr.  nat.). 

b  coupe  grossie  d'uQ  rameau. 
c  spores. 

2.  Lacknocladium  insigne  Pat.  (fragment  gr.  nat.) 

a  spores. 

3.  Zi»ciS»!ï£/aii)'M»i/«f«//ii/»»iFr.  (fragment  derameau  grossi, face  Stérile.) 

a  fragment  de  rameau  grossi,  face  hyménifère. 
b  spores. 

4.  Lachnocladiitr»  carlilagineum  B.  et  C.  (rameau  grossi.) 

5.  Lachmocladium  brasiliense  Lev.  (rameau  grossi.) 

a  deux  poils  de  ce  rameau. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


Journal  de  Botaniq 


3'  année    PI .  I 


\ 


0  « 
4 


I 


].  Lachnocladmm  ^i^anteum    Pat._2.L  insigne  Pat  ^  3    L  furcellatum    Fr. 
4  L  cartila^ineum  B  et  C  „  5   L  brasilicnse    Lev  _   6   L  â^Jt^'^^^fi^ JiéV*7N 
7   l.  ôuadelupense  Lev  _  6  L  tubulosum  Fr.  '         -f^ 


D,B,i..ab,Google 


H.  DouLioT.  —  Recherches  sur  le  périiter 

6.  Lachttocladium  guyanettse  Pat.  (spores.) 
•j.  —  gitad^lttpense  Lev.  (spores. I 

8.  —  lubulositm  Fr.  (.spores.) 


RECHERCHES  SUR  LE  PERIDERME 

Par  M.  H.  DOULIOT 

HtpÉRICINÉES.  —  «  Dans  les  Hypéricinées,  dît  M.  Vesque(i), 
il  y  a  une  différence  assez  significative  entre  les  Hypericunt  avec 
leur  périderme  au-dessous  de  l'épiderme  et  V Ancistroioèus  pul- 
chelltis  qui  possède  au-dessous  des  fibres  libériennes  primaires 
un  périderme  à  cloisons  internes  épaissies,  comme  dans  les 
Ternsirœmîocêes,  etc.  » 

Je  dois  dire  que  je  n'ai  trouvé  aucune  différence  entre  l'ori- 
gine du  périderme  chez  les  Hypericunt  et  les  Ancistrolobus .  Est- 
ce  que  l'exfoliation  précoce  de  l'écorce  du  Millepertuis  jusqu'à 
l'endoderme  exclusivement  a  induit  M.  Vesque  en  erreur  au 
point  de  lui  faire  prendre  l'endoderme  pour  un  épiderme  ?  Je  ne 
sais,  toujours  est-il  que  M.  Morot  {2)  s'exprime  au  sujet  du  péri- 
derme des  Hyperiaan  dans  les  termes  suivants  qui  sont  fort 
justes.  •  Chez  les  Hyperùum  où  le  péricycle  comprend  plusieurs 
assises  de  parenchyme,  le  liège  se  forme  dans  l'assise  sous-endo- 
dermique  restée  incolore  tandis  que  les  autres  se  chargeaient  de 
chlorophylle.  »  Au  sujet  des  autres  Hypéricinées  nous  ne  pou- 
vons que  citer  M.  Van  Tieghem  (3). 

«  Le  péricycle  (des  Hypéricacées)  est  quelquefois  tout  entier 
parenchymateux,  comme  dans  les  Millepertuis,  il  donne  alors  le 
liège  par  son  assise  externe  (TridestniSy  Ascyrum')\  mais,  le 
plus  souvent,  la  plante  devenant  ligneuse,  le  péricycle  se  sclérifie 
dans  sa  zone  externe,  à  partir  de  l'endoderme  et  constitue  un 
anneau  fibreux  presque  continu,  en  dedans  duquel  subsistent  un 
ou  deux  rangs  de  cellules  pourvues  de  chlorophylle.  C'est  dans 
cette  zone  interne  du  péricycle  que  le  liège  prend  naissance 
en  exfoliant  non  seulement  l'écorce,    mais  encore  l'anneau  fi- 

1.  J.  Vesque,  Mémoire  sur  l'anatomie  de  l'écorce  [Ann.  des  se.  nai-,  Bot., 
fi-  sér.,  t,  II,  1875I. 

3.  L.  Morot,  Recherches  sur  le  péricycle  (Ann.  des  se.  oat..  Bot.,  6'  série, 
t-  XX,  1884). 

3.  Ph.  Van  Tieghem,  Canaux  sécréteurs  des  plantes  (Ano.  des  se.  na(..  Bot., 
f  série,  t.  I,  1885). 


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38  JOURNAL  l»B  BOTANIQUE 

breux   {Ancîsirolobus,   Cratoxyion,   Elima,    Haronga,   Psoro- 

spermum,  Endodesmt'a).  • 

On  peut  donc  dire  d'une  manière  générale  que  dans  les  neuf 
genres  d'Hypéricacées  vraies  appartenant  aux  deux  tribus  des 
Hypéricées  et  des  Vismiées  le  périderme  est  péricyclique. 

Or  on  joint  parfois  à  ces  deux  tribus  une  troisième  tribu 
formée  par  le  seul  genre  Frankenia  dont  MM.  Bentham  et 
Hooker  font  une  famille  à  part.  Les  Frankenia  diffèrent  des 
Hypéricacées  vraies  notamment  par  leurs  deux  verticilles  alter- 
nes d'étamines,  toutes  simples  et  fertiles,  et  leurs  graines  munies 
d'un  albumen  amylacé.  Ils  en  différent  encore  par  l'origine  de 
leur  péridenne  qui  n'est  pas  péricyclique  mais  bien  sous-épîder- 
mique.  La  morphologie  interne  se  trouvant  ici  d'accord  avec  la 
morphologie  externe,  nous  sommes  portés  à  écarter  les  Franké- 
niées  des  Hypéricacées  et  à  ne  pas  rompre  l'homogénéité  de  cette 
famille  en  y  conservantun  genre  qui  en  diffère  par  trois  caractères 
importants. 

L'étude  du  développement  du  liège  des  Hypéricacées  est 
intéressante  à  un  autre  titre  :  en  vérifiant  sur  YHypertcunt  caly- 
cinunt  les  observations  de  M.  Morot  et  de  M.  Van  Tieghem,  j'ai 
observé  dans  le  liège  de  cette  plante  la  formation  d'une  assise 
plissée  au  milieu  du  liège  mou,  phénomène  observé  jadis  par 
Sanio  sur  un  Melaleuca  et  qui  est  fréquent  chez  les  Rosacées,  les 
Œnothérées  et  les  Myrtacées.  Le  liège  des  tiges  souterraines 
de  \ Hyperkum  a  beaucoup  de  ressemblance  avec  celai  des  tiges 
souterraines  d'Œnothérées  :  sous  un  endoderme  pourvu  de 
plissements  à  cellules  plus  grandes  que  celles  du  péricycle,  le 
périderme  se  iorme  par  quatre  ou  cinq  cloisons  centripètes  déta- 
chant trois  ou  quatre  assises  de  liège  mou  dont  les  éléments  se 
dissocient  et  se  séparent  les  uns  des  autres  avec  méats  quadran- 
gulaires,  plus  une  quatrième  ou  cinquième  assise  de  liège  qui  ne 
dissocie  pas  ses  cellules;  bien  au  contraire,  on  voit  apparaître 
sur  les  membranes  radiales  un  plissement  lignifié  qui  se  colore 
fortement  en  vert  par  le  vert  d'iode,  tandis  que  toutes  les  autres 
membranes  du  liège  se  colorent  en  rose  par  le  carmin  borate. 
L'écorce  n'est  encore  attaquée  ni  exfoliée  en  aucun  point  que 
le  périderme  a  déjà  une  demi-douzaine  d'assises  de  cellules. 

Dans  le  Cratoxylon  coccineum,  le  périderme  possède  des 
assises  pUssées  et  des  assises  de  liège  dur  avec  épaississement 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


Abbé  Mascls'.  —  Sur  la  géographie  boiaitique  du  Nord  de  ta  Fnmce.      39 

des  cellules  en  forme  d'U  l'onveiture  dirigée  vers  l'intérieur. 
Cette  forme  d'épaississement,  coaime  on  sait,  se  rencontre  aassi 
souvent  dans  des  cellules  d'endoderme. 

Dana  VElitea  articulata,  le  liège  est  formé  d'une  alternance 
régulière  d'assises  subéreuses  non  épaissies  et  d'assises  épaissies 
en  U  et  lignifiées  ;  ces  dernières,  avant  de  s'épaissir,  présentent 
sur  leurs  faces  radiales  des  plissements  échelonnés.  Les  mêmes 
épaîssissements  en  U  se  retrouvent  dans  le  Tridesm.is  Billardiert. 
L'alternance  d'assises  plissées  et  d'assises  de  liège  mou  non 
subérifîé  est  très  nette  dans  VAscyrum  Crux-Andreœ.  Le  phé- 
nomène est  le  même  dans  le  Visntta  cayemtensts  que  dans 
VEUeea  articulata,  avec  cette  différence  que  les  assises  de  liège 
dur  s'épaississent  sur  toute  leur  périphérie. 

Ces  exemples  sont  assez  variés  pour  que  nous  puissions 
penser  que  le  phénomène  est  général  chez  les  Hypéricacées. 
Quant  au  Frankenia  leevts  avec  son  périderme  sous-épider- 
mique,  il  n'offre  rien  d'analogue. 

ETUDES  SUR  LA  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  DU  NORD 

de  la  France 

(SuiU.) 

Par  M.  l'abbé  HASCLEF 

G.  Espèces  littorales.  —  Les  espèces  de  nos  sables  mari- 
times que  je  désigne  sous  ce  nom  sont  celles  qui,  habitant  indif- 
féremment dans  d'autres  contrées,  souvent  plus  méridionales,  le 
voisinage  de  la  mer  ou  l'intérieur  des  terres,  ne  se  rencontrent 
normalement  dans  le  nord  de  la  France  que  sur  le  littoral.  Bien 
que  la  plupart  de  ces  plantes  semblent,  au  premier  abord,  se 
comporter  dans  les  dunes  ou  sur  les  levées  de  galets  de  la  région 
du  nord  comme  de  véritables  espèces  marilintes,  on  ne  saurait 
au  point  de  vue  de  \3.  géographie  botanique  les  confondre  avec 
elles.  En  effet  l'influence  du  sel  marin  et  du  voisinage  de  la  mer 
n'ont  évidemment  sur  ces  espèces  littorales  qu'une  action  fort 
secondaire,  et  d'autres  causes  locales,  d'un  ordre  tout  à  lait  dif- 
férent, doivent  avant  tout  déterminer  leur  station.  Je  vais  essayer 
dans  un  instant  de  rechercher  quelles  sont  les  principales  ou  du 
moins  celles  qui  nous  échappent  le  moins. 

Parmi   nos  espèces  littorales   les  unes,   comme   Glauciunt 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


40  JOURNAL  l>E  BDTANIQUK 

flavuin  CraDtz,  Silène  coni'caL,.,  Medtcagofm'm'malÀais..,  Trifo- 
Hum  scabrunt  L. , Hippophae  rkatmioz'des  L. ,  Carex arenarvi  L. , 
Pkleutn  areitaritint  L. ,  sont  éminemment  caractéristiques  de  la 
végétation  des  sables  maritimes  dont  elles  forment  en  partie  le 
fond  et  où  elles  abondent  souvent  ;  d'autres,  comme  Lepidiuitt 
mderale  L.,  Silène  nuians  L,,  Medicago  média  Fers,  (M.  fal- 
catO'Saiiva  Rchb,),  Rosa  spinosissima  L.,  Planiago  arenaria 
W.  et  K.,  Eqm'setum  variegaium  Schl.,  y  sont  beaucoup  plus 
rares  et  d'un  indigénat  souvent  plus  difficile  à  établir. 

Voici  d'ailleurs  plus  en  détail  la  distribution  dans  le  nord  de 
la  France  de  chacune  de  ces  espèces. 

Le  SiLEKF,  CONICAest  commun  du  littoral  belge  à  l'embouchure 
de  la  Somme,  où  on  le  rencontre  sur  les  deux  rives  de  la  baie  ;  il 
habite,  dans  les  sables  maritimes  fixés,  les  endroits  les  plus  secs 
et  tes  plus  arides. 

Le  Phleum  ARENARIL'M  végète  dans  des  conditions  presque 
identicjues  ;  il  est  très  répandu  sur  tout  le  littoral,  dans  la  zone 
des  dunes  comme  dans  celle  des  galets. 

Le  Carex  arenaria  est  très  abondant  dans  toutes  les  duHes 
où  il  est  d'une  grande  utilité  pour  fixer  les  sables  mouvants.  — 
11  existe,  entre  la  Somme  et  TAuthie,  dans  V  ancienne  garenne  de 
Villers-sur-Authie  (de  A'icq),  le  long  du  cordon  littoral  ancien 
si  visible  en  cet  endroit  ;  la  présence  de  cette  espèce  dans  une 
dune  de  formation  antérieure  à  celle  de  la  tourbe  (i)  me  paraît 
une  bonne  preuve  de  son  ancienneté  dans  la  région  du  Nord, 

L'Hippophae  RHAMNOiDhS  couvre  de  Ses  buissons  très  rameux 
et  épineux  la  plupart  des  vallons  humides  et  des  bas-fonds  ma- 
récageux des  dunes;  on  le  trouve  également  sur  les  levées  de 
galets,  entre  Ault  et  Cayeux,  vis-à-vis  le  Hable  d'Auli/  ;  de 
V'icq,  dans  sa  Flore,  l'indique  à  Mers  où  je  ne  Tai  pas  revu.  — 
UHippophae  rhamnoides  est  toujours  très  abcndant  dans  ses 
habitations.  Ordinairement  il  reste  très  rabougri  et  atteint  au 
plus  60  à  80  cent.  ;  mais  sur  certains  points  bien  abrités  il  se 
développe  et  forme  de  véritables  arbustes,  de  i  m.  50  à  2  m.  de 
haut,  dont  le  tronc  atteint  de  6  à  8  cent,  de  diamètre. 

Le  TrIFOLIUM  SCABRUM  est  encore  une  espèce  littorale  très 
répandue;  elle  n'est  pas  à  proprement  parler  spéciale  aux  dunes; 
on  ta  rencontre  sur  tous  tes  points  sablonneux  en  général,  so 
I.  Cfr.  Notice  explicative  de  la  carte  géologique  de  [■'rance,  feuille  deMontreu 


D,B,i..ab,Google 


Abbé  Masclbp.  —  Suria  géographie  botanique  dit  Nord  de  la  France.  4.1 
vent  assez  loin  de  la  mer,  sur  les  pelouses,  derrière  les  dunes, 
dans  les  lieux  pierreux,  au  milieu  des  galets. 

Le  Medicago  minima  recherche  les  endroits  herbeux  et  les 
pelouses  ;  il  existe  sur  tout  le  littoral,  mais  il  est  fort  désséminé 
et  assez  rare.  —  11  a  été  rencontré  à  l'intérieur  du  département 
de  la  Somme,  près  des  ruines  du  Château  de  Boves  par  le  D^  Ri- 
cher  et  M.  Copineau  ;  il  a  été  très  vraisemblablement  introduit 
dans  cette  localité. 

Le  Glaucilm  flavum  est  très  irrégulièrement  dist:ibué  dans 
la  région  du  Nord.  On  le  rencontre  presque  sans  interruption 
et  souvent  abondant  dans  ses  habitations  sur  tout  le  littoral  du 
département  de  la  Somme,  soit  dans  les  dunes  ou  sur  les  levées 
de  galets,  soit  sur  les  éboulis  mi-pierreux,  rai-sableux  à  la  base 
des  falaises!  — Dans  \^  Pas-de-Calais  A  est  encore  commun  dans 
les  dunes  de  Berckl ,  sur  les  limites  de  la  Somme  ;  puis  il  semble 
disparaître  jusqu'aux  environs  de  Boulogne  où  on  le  retrouve  par 
pieds  isolés  vers  le  Porteltx  Witnereux,  de  préférence  à  la  base 
des  falaises,  sur  le  sable  grossier  de  la  plage  I  Plus  au  nord  ïl  n'a 
plus  été  trouvé  dans  ces  derniers  temps  que  dans  les  dunes  de 
Tardingheii  (de  Lamarlière)  et  plus  à  l'intérieur  des  terres,  d'une 
manière  manifestement  adventice,  sur  les  tahis  du  cfiemin  de  fer 
de  Boulogne  à  Calais  (Giard,  de  Lamarlière),  11  n'a  pas  été  revu 
aux  environs  immédiats  de  Calais-Saint- Pierre  où  il  avait  été 
successivement  signalé  comme  abondant  dans  les  champs  pier- 
reux par  Lestiboudois  (1837),  Dovergne,  Debonningue  et  Gazin 
{1876).  —  11  n'est  pas  indiqué  dans  le  département  du  Nord. 

Le  Silène  nutans  a  été  trouvé  dans  les  dunes  du  Pas-de- 
Calais  sur  trois  points  diflférents  :  dans  celles  de  Tardingken, 
par  M.  de  Lamarlière;  dans  celles  A'Amèleteuse,  au  milieu  des 
buissons  de  Rosa  spitiosissima  près  de  la  Slack,  par  M.  Debray; 
enfin  dans  celles  de  Condette,  par  M.  Rigaux. 

Le  RoSA  SPINOSISSIMA  habite  les  terrains  sablonneux,  où  ,il 
recouvre  souvent  de  grands  espaces,  à  l'arrière  des  dunes  ou  des 
levées  de  galets,  ordinairement  à  une  assez  grande  distance  de 
la  mer.  Il  existe  dans  le  Nord  à  Dunkerque  (Flahault)  ;  dans  le 
Pas-de-Calais,  à  Ambleteuse  (Giard)  et  dans  les  dunes  de  Con- 
dette où  il  est  très  abondant  sur  certains  points  vers  Neufckàtel 
et  Flortncthun!  ;  enfin  dans  la  Somme,  à  Saint- Valéry,  dans  les 
endroits  herbeux  au-dessus  de  la  Ferté  et  dans  le  bois  de  Lan- 
eAères{de  Vicq). 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


43  j<jurnal  de  botanique 

Le  MedicaGO  média,  que  l'on  rencontre  sur  quelques  points 
du  département  de  la  Somme,  dans  les  champs  de  Luzerne  et 
dans  les  UeuK  incultes,  àl'état  d'introduction  manifeste,  se  trouve 
dans  les  dunes  du  Nord  à  Dunkerque  (Queulaîn),  dans  celles  du 
Pas-de-Calais  à  Elapies  et  à  Berckl,  en6n  dans  celles  de  la 
Somme  au  Croioyf  et  au  Hourdel  dans  les  galets  (de  Vïcq). 

Le  Lepidium  ruderale  n'a  été  observé  que  dans  une  seule 
localité  du  Pas-de-Calais,  dans  les  sables  de  Berck-Plage,  o\y 
il  est  abondant  (Wignier).  Il  a  probablement  été  introduit  dans 
cette  localité  ;  malgré  cela  je  le  considère  comme  une  de  nos 
bonnes  espèces  littorales,  car  tel  il  se  manifeste  dans  les  régions 
voisines,  en  Belgique,  en  Normandie  et  dans  l'Ouest.  —  LeiejSï- 
dtunt  r«rfeya/ff  a  été  recueilli  dernièrement  à  l'intérieur  du  dépar- 
tement du  Nord,  dans  les  décombres,  près  de  Cambrai,  par 
M.  l'abbé  Godon  ;  cette  fois  il  est  purement  adventice  et  acci- 
dentel. 

Le  Plantago  arenarja,  que  l'on  rencontre  quelquefois  à 
l'intérieur  à  l'état  d'introduction  passagère,  présente  au  contraire 
sur  le  littoral  tous  les  caractères  d'une  plante  indigène  ou  du 
moins  parfaitement  naturalisée.  M.  l'abbé  Queulain  l'a  recueilli 
À  Jfosendael près  de  Dunkr:rque,  dans  le  Nord;  il  abonde  dans 
les  dunes  de  Berck,  Pas-de-Calais,  entre  la  baie  d'Aulhie  et 
l'hôpital  maritime  !  ;  enfin  il  existe  dans  la  Somme  entre  le  Crotoy 
et  l'embouchure  de  la  Maye  (de  Vicq), 

Enfin  I'Equisetum  VARIRGATUM  a  été  trouvé  très  abondant  en 
1877  par  M.  l'abbé  Boulay  près  de  Dunkerque,  le  long  «  d'un 
sentier  traversant  un  terrain  légèrement  marécageux,  derrière 
les  dunes,  entre  le  Rosendoel et  La  mer  (i);  »  M.  l'abbé  Boulay 
l'y  a  revu  en  aussi  grande  abondance  et  fructifié  enaoilt  1887,  en 
compagnie  de  M.  l'abbé  Hy. 

La  distribution  géographique  dans  le  Nord  de  la  France  de 
nos  espèces  littorales  une  fois  connue ,  il  reste  à  rechercher  quelles 
peuvent  bien  étire  les  causes  de  la  présence  exclusive  sur  le  lit- 
toral de  ces  espèces  nullement  maritimes.  Elles  sont  multiples; 
plusieurs,  peut-être  des  plus  importantes,  nous  échappent  com- 
plètement ;  d'autres  qui  nous  viennent  naturellement  à  l'esprit, 
comme  surtout  Vinfluettcs  du  climat  maritime  et  aussi  la  nature 


D,g,tz*a:Jb.GOOgle 


Abbé  M.isJutr.—  Sur  la  gtagrafikie  iotanique  du  Nord  de  la  France.  43 
physique  et  chimique  du  sol,  le  manque  de  concurrents,  les  causes 
géologiques  antérieures,  semblent  fournir  quelques  explications 
satisfaisantes  que  je  vais  tenter  de  (aire  ressortir,  sans  toutefois 
oser  rien  affirmer  d'une  manière  bien  positive. 

a).  Climat  maritime.  —  <  On  conçoit,  dit  de  CandoUe  (i), 
qu'une  même  espècepuisse  ètrelimitéedans  un  point  par  unecause, 
dans  une  autre  direction  par  une  seconde  cause,  plus  loin  par  une 
troisième,  au  delà  par  une  quatrième,  etc.  Ceci  est  d'autant  plus 
vrai  que  r^»»;i'â'/A;'ou  la  i'Â7À<;rfj'5«,  réparties  successivement  dans 
les  mois  de  l'année,  peuvent  agir  aussi  comme  causes  de  délimita- 
tion et  se  mélanger  avec  \t^  effets  de  température.  Delà  des  phé- 
nomènes bizarres  dans  les  limites  d'espèce,  et  une  foule  d'exem- 
ples qui  paraissent  des  anomalies,  et  qui  cependant  pourront 
peut-être  s'expliquer,  si  l'on  scrute  chaque  fait,  et  si  l'on  compare 
attentivement  les  limites  bien  constatées  d'une  espèce  avec  les 
conditions  de  température  et  d'humidité,  dans  toute  l'étendue  de 
ces  limites.  »  Sans  entrer  dans  une  foule  de  détails  que  l'on  ne 
saurait  aborder  qu'avec  une  science  égale  à  celle  du  législateur 
de  la  Géographie  botanique,  et  en  se  tenant  aux  considérations 
générales,  il  me  paraît  possible  d'établir  que  nos  espèces  litto- 
rales trouvent  sur  nos  côtes,  grâce  au  climat  marilime,  un 
ensemble  de  conditions  favorables  qui  y  déterminent  leur  pré- 
sence et  qu'elles  ne  rencontrent  plus  à  l'intérieur  des  départe- 
tements  du  Nord  où  elles  ne  pénètrent  pas  (2).  Pour  cela  dans  la 
crainte  d'erreurs  ou  d'hypothèses  hasardées,  je  suivrai  pas  à  pas 
les  principes  posés  par  de  Candolle  dans  son  Chapitre  sur  la 
f  délimitation  des  espèces  « ,  n'étudiant  parmi  les  nombreux  élé- 
ments météorologiques  tels  que  la  température,  la  fréquence  ou 
l'intensité  des  pluies,  la  directioc  des  vents,  l'état  hygrométrique 
de  l'air,  la  lumière,  etc.,  qui  forment  tout  climat  en  général,  que 
ceux  qui  peuvent  avoir  une  influence  évidente  sur  la  dispersion 
des  espèces  qui  nous  occupent. 

Parmi  elles,  dix  appartiennent  à  la  flore  méridionale  de  l'Eu- 
rope et  tendent  dans  le  Nord  de  la  France  vers  leur  limite  de  dis- 
persion boréale;  deux  autres,  au  contraire,  YHippophae  rkam- 

1.  A.  de  CandoUe,  Géographie  botanique  taisonoée,  t.  I,  p.  71. 

a.  La  disfribuiio»  géographique  de  ces  espèces  qui  sera  Étudiée  dans  la  se- 
conde partie  de  ce  travail  vient  confirmer  cette  conrlusioa;  la  plupart  sont  éga- 
lement littorales  en  Belgique,  en  Normandie  et  dans  l'Ouest,  régions  où  le  climat 
est  peu  différent  du  nôtre. 


D,B,i..ab,Google 


44  jmlKNAl    Dr.  iiOl  AMIJLIK 

noi'des  et  \ Equisetzun  variegaiuin  appartiennent  plutôt  à  lafloyf 
septentrionale  et  tendent  vers  leur  limite  de  dispersion  australe  ; 
enfin  une  dernière,  le  Carex  arenaria,  affectionne  surtout  nos 
côtes  occidendales  et  est,  chez  nous,  à  sa  limite  de  dispersion 
orientale;  le  climat  ne  peut  agir  sur  ces  trois  catégories  d'es- 
pèces d'une  façon  identique,  il  importe  donc  de  rechercher  sépa- 
rément quelle  peut  être  son  action  sur  chacune  d'elles. 

a..  —  Espèces  plutôt  métidionales.  —  Parmi  ces  dix  espèces, 
sept,  Glaiicinm  flavum-,  Lepidium  ruderale,  Silène  conica, 
Medicago  miniftta,  TrifoUum  scabrum,  Ptantago  arenaria, 
Phleum  arenarium,  sont  annuelles  ou  bisannuelles  et  trois, 
Silène  niitans,  Medicago  inedia.  Rasa  spinosissima ,  sont  vivacrs 
ou  ligneuses. 

Espèces  annuelles  et  bisannuelles.  —  «  Les  espèces  annuelles 
sont  arrêtées  vers  le  nord  d'un  continent  presque  toujours  par 
le  défaut  d'une  somme  de  température,  calculée  soit  entre  le 
jour  où  commence  et  celui  oîi  finit  un  certain  degré  nécessaire  à 
chaque  espèce,  soit  entre  l'époque  où  règne  et  celle  où  cesse  une 
quantité  d'humidité  exigée  aussi  par  chaque  espèce.  En  d'autres 
termes,  \t.  froid  de  l'hiver  ou  la.  sécheresse  de  ^d-V/ empêchent 
momentanément  la  végétation  de  ces  plantes;  mais  elle  s'établit 
lorsque,  entre  les  époques  faisant^obstacle,  la  somme  de  tempé- 
rature est  suffisante.  \J interruption  par  le  froid  est  ordinaire 
dans  l'Europe  lempe'rée  et  probablement  dans  tes  régions  analo- 
gues; celle  par  la  séclieresse  se  présente  surtout  sur  les  bords  dff 
la  mer  Méditerranée ,  et  probablement  dans  tous  les  pays  où  il 
règne  une  époque  de  sécheresse  bien  caractérisée  ».  (i)  D'après 
ces  conclusions  de  de  CandoUe,  c'est  surtout  le  froid  de  l'hiver 
qui  détermine  dans  nos  régions  les  limites  polaires  des  espèces  ; 
dans  le  cas  présent  la  question  à  nous  poser  revient  donc  à  celle- 
ci  :  fait-il  moins  froid  dans  le  }iord  de  la  France  sur  le  littoral 
qu'à  l'intérieur  des  terres  et  par  conséquent  est-ce  bien  le  climat 
maritime  qui  permet  la  présence  sur  nos  côtes  de  nos  espèecs 
littorales  annuelles}  La  réponse  est  affirmative  si  l'on  étudie 
soit  les  conditions  générales  climatérïques  du  nord  de  la  France, 
soit  les  données  spéciales  empruntées  aux  diverses  statistiques 
météorologiques  locales.  11  importe  d'ailleurs  de  préciser  davan- 
tage, il  est  tout  d'abord  bien  loin  de  ma  pensée  de  vouloir  dire 

I.  A.  de  CandoUt,  Géographie  botanique  raisonnée,  t.  I,  p.  loi,  loi. 


D,B,i..ab,GoOglc 


Abbé  M.isci.KF.  —  Sur  la  géographie  botanique  du  Word  de  la  France.  45 
que  dansnotre  région  du  Nord  il  existe  une  différence  notable  entre 
le  climat  de  l'intérieur  et  celui  du  littoral,  et  cela  à  l'avantage  de 
ce  dernier.  Notre  région  est  trop  petite  et  trop  peu  montagneuse 
pour  y  constater  de  ces  différences  considérables  signalées  déjà 
depuis  longtemps  par  Alexandre  de  Humboldt,  à  la  latitude  de 
Genève  par  exemple  (i);  au  contraire  les  diverses  fnoyennes  de 
tetnpérature  relevées  dans  le  Nord  de  la  France  sur  divers  points 
du  littoral  sont  inférieures  de  quelques  dixièmes  de  degré  à 
d'autres  prises  à  l'intérieur  (2). 

Mais  dans  le  cas  présent,  nous  dit  encore  de  Candolle  (3)  <  la 
méthode  des  moyennes  de  température  par  mois,  par  saisons, 
par  année  surtout,  ne  mérite  aucune  confiance.  Elle  n'explique 
les  délimitations  que  par  hasard,  dans  le  cas  où  l'on  compare  des 
climats  dans  lesquels  la  marche  de  la  température  est  parallèle 

pendant  les  saisons  dont  il  s'agit Elle  est  vicieuse  pour  les 

régions  où  l'est  et  l'ouest,  le  centre  et  le  littoral  offrent  des  comii- 
tiotis  exirêmeinent  différentes,  a 

Or  les  conditions  climatériques  sont  loin  d'être  les  mêmes  sur 
le  littoral  et  à  l'intérieur.  Sur  les  côtes  le  climat  est  essentielle- 
ment maritime  ou  insulaire  ;  grâce  à  l'influence  du  Gulfstream 
et  à  la  prédominance  des  vents  du  Nord  en  été  et  des  vents  du 
Sud  en  hiver,  elles  sont  rafraichies  pendant  l'été  et  réckaufiées 
fendant  l'hiver,  et  la  différence  entre  les  plus  fortes  chaleurs  et  les 
plus  grands  froids  de  l'année  y  est  relativement  faible.  A  peine 
s'éloigne-t-on,  au  contraire,  des  bords  de  la  mer  dans  la  direction 
de  l'est,  que  son  influence  se  fait  moins  sentir  et  que  par  suite 
les  saisons  offrent  un  plus  grand  écart  ;  le  climat  devient  rapide- 
ment de  plus  en  plus  continentaly  les  étés  sont  plus  chauds  et  les 
hivers  plus  froids  .C  ^sx  ainsi  qadadiff^érence  entre  les  moyennes 
de  l' hiver  et  de  l'été  (\ui  n'est  que  de  i3°,6à  Abbeville  est  déjà  de 
15",$  à  Arras,  où  le  climat  est  assez  inconstant  pour  avoir  des 
écarts  annuels  de  plus  de  50"  (4).  On  peut   donc  affirmer,  sans 

I.  A.  de  Huiaboldl,  D>.-  distribulïono  geographica  plantanim,  p.  iiK. 

a.   Tentpératares  moyennes  : 

ItttérUur.  —  Arras,  u',9;  Lille,  q",7. 

Littoral.  —  Dunkerque,  g', 4;  Abbeville,  9",4;  La  Chapelle  près  Dieppe,  g", 3. 

3.  A.  de  Candolle,  Géogrnpliie  botanique  raisonnée,  t.  I,  p,  ioi. 

4.  Température  ta  plus  basse  :  Année  1880.  —  18- 

Température  la  plus  haute  :  Année  1880.  +  îi',\ 
Année  1881.  +  37°,  4 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


46  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

crainte  de  se  tromper,  que  les  végétaux  sont  soumis  sur  le  litto- 
ral à  des  conditions  climatériques  bien  meilleures  que  dans 
l'intérieur  des  terres  ;  la  température  y  est  plus  uniforme.  C'est 
cette  uniformité  de  température  qui  doit  surtout  être  utile  aux 
espèces  annuelles  qui  nous  occupent  pour  le  moment  ;  elles  se 
trouvent  sur  le  bord  de  la  mer  comme  dans  une  espèce  de  serre 
froide  à  température  constante.  Leurs  graines  n'ont  guère  à  re- 
douter les  froids  excessifs  de  l'hiver,  et  grâce  à  la  douceur  rela- 
tive de  la  température  au  printemps  et  à  l'automne  elles  peuvent 
commencer  à  végéter  plus  tôt  et  surtout  ont  tout  le  temps  de 
fleurir  et  de  mûrir  leurs  fruits  pendant  les  mois  de  septembre  et 
d'octobre  où  les  gelées  hâtives  ne  sont  pas  tant  à  craindre  sur  le 
littoral  qu'à  l'intérieur. 

Espèces  vivaces  et  ligneuses.  —  «  Pour  les  espèces  vivaces 
et  ligneuses,  les  circonstances  qui  influent  sont  plus  variées.  Le 
froid  habituel  ou  moins  fréquent  des  hivers  détermine  souvent 
la  limite  du  côté  où  les  climats  deviennent  excessifs.  La  durée  de 
la  jteige  modifie  cette  cause  principalement  à  l'égard  des  espèces 
vivaces.  U' humidité  om  la  sécheresse  influent  aussi  dans  plusieurs 
circonstances  et  arrêtent  souvent  en  Europe  l'extension  des 
espèces(i).  b  Cette  fois  c'est  encore,  suivant  de  CandoUe,  \ç.  froid 
de  l'hiver  qui  arrête  surtout  les  espèces  méridionales  vivaces 
dans  leur  dispersion  vers  le  Nord  ;  tout  ce  qui  vient  d'être  dît  à 
propos  des  espèces  annuelles  peut  donc  encore  s'appliquer  ici. 
La  neige  ne  persiste  guère  sur  le  littoral,  elle  y  fond  beaucoup 
plus  rapidement  qu'à  l'intérieur,  sa  durée  ne  peut  par  conséquent 
que  modifier  bien  peu  les  effets  du  froid  de  l'hiver. 

Quant  à  \ hutnidité  et  à  la  sécheresse,  elles  sont  inégalement 
réparties  dans  le  nord  de  la  France  sur  le  bord  de  la  mer  et  à  l'in- 
térieur, suivant  les  saisons  ;  ainsi,  undis  que  dans  les  terres  le  nom- 
bre des  jours  pluvieux  est  sensiblement  le  même  en  été  qu'en  au- 
tomne, sur  le  littoral  au  contraire,  à  Dunkerque,  à  Abbeville,  il 
y  a  en  moyenne  dix  jours  de  pluie  de  plus  en  automne  qu'en  été. 
Cette  dernière  saison  est  donc  plus  sèche  sur  le  littoral  et  cette 
sécheresse  un  peu  plus  grande  ne  peut  qu'y  favoriser  la  pré- 
sence et  le  développement  d'espèces  plus  méridionales. 

^.  —  Espèces  plutôt  septentrionales.  —  Bien  que  les  deux 
s  dont  il  s'agit  ici,  VHippophoe  rhamnoides  et  XEquisetum 
,.  Â.  de  CandoUe,  Géographie  botanique  raisonoée,  t.  I,  p.  m:. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


Abbé  Masclbi'.  —  Sur  la  géographie  botaniqtu  du  Nord  de  la  Fnaice.  47 
variegatum^  soient  plutôt  septentrionales  que  méridionales  (1) 
par  rapport  aux  précédentes,  elles  ne  sont  pas  comme  elles  arri- 
vées dans  le  nord  de  la  France  presque  à  leur  limite  normale  de 
dispersion  ;  elles  habitent  aussi  bien  l'Europe  centrale  que  sep- 
tentrionale. Seulement,  dans  toute  l'Europe  centrale,  on  ne  les 
rencontre  ordinairement  toutes  deux  que  sur  les  sables  et  les 
graviers  au  bord  des  rivières  et  des  torrents,  tandis  que  plus  au 
nord,  en  Belgique,  en  Angleterre,  en  Suède  et  en  Norwège, 
VHzppopkae  rkamnoides  n'existe  plus  que  dans  les  sables  mari- 
times, comme  dans  le  nord  de  la  France  et  en  Normandie  ;  VEqm- 
setum  variegatufn  se  trouve  dans  le  même  cas  sur  quelques 
points,  en  paaiculier  sur  le  littoral  belge.  Ce  sont  donc  deux 
espèces  qui  rentrent  dans  la  catégorie  de  celles  étudiées  par  de 
CandoUe  comme  ayant  des  stations  bien  différentes  datis  divers 
points  de  leur  habitation,  et  à  ce  titre  l'irrégularité  de  leur  disper- 
sion ne  peut  être  expliquée,  selon  cet  auteur,  que  par  l'effet  de 
climats  différents  qui  changent  la  nature  physique  des  stations. 
<  Ce  n'est  pas  l'espèce  qui  change  de  conditions,  mais  elle  trouve 
tantôt  dans  une  station,  tantôtdans  une  autre,  suivant  le  pays  >  (2) 
ce  qu'elle  exige  pour  prospérer.  Les  espèces  dont  il  s'agit  ici 
paraissent  surtout  rechercher  le  voisinage  de  l'eau  et  une  atmos- 
phère imprégnée  d'humidité;  en  Suède,  en  Angleterre,  dans  le 
nord  de  la  France,  elles  trouvent  normalement  ces  conditions 
sur  le  bord  de  la  mer  ;  mais  plus  à  l'intérieur,  elles  sont  obligées 
de  rechercher  le  voisinage  des  cours  d'eau,  où  les  conditions  cli- 
matériques  d'humidité  ont  certains  points  de  ressemblance. 

Y.  —  Espèce  à  dispersion  occidentale.  —  Cette  espèce,  le 
Carex  arenaria,  qui  recherche  et  habite  plus  spécialement  les 
bords  de  l'Océan,  de  la  Manche,  de  la  mer  du  Nord  et  de  la  Bal- 
tique, y  est  évidemment  attirée  par  \Agrande  humidité  des  côtes 
occidentales  {3).  Ici>  comme  dans  la  catégorie  précédente,  ce 
n'est  plus  l'inQuence  tout-à-fait  locale  du  climat  maritime  spécial 
au  nord  de  la  France  qui  doit  entrer  en  ligne  de  compte,  maïs 
bien  \g  climat  maritime  de  l'Europe  occidentale  en  général. 

b)  Causes  locales  plus  secondaires.  —  Ces  causes,  énumé- 
cces  plus  haut,  n'ont  pas  l'importance  générale  du  cUtnat  mari- 

I.  Cfr.  C.  P.  Nyman,  Conspectus  florzEuropx,  1878-1384. 

3.  A.  de  CaitdolU,  Géograpbie  boianlque  raisoimée,  1. 1,  p.  450. 

3.  Ibid,,  p.  346. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


,t  lOUKNAL  l)K  HOTANIQUK 

tune;  elles  n'agissent  que  sur  telle  ou  telle  espèce  en  particulier, 
et  leur  action,  toujours  combinée  avec  la  précédente,  ne  paraît 
pas  suffisante,  dans  Us  conditions  actuelles,  pour  déterminer,  à 
elle  seule,  la  présence  de  nos  espèces  littorales  dans  les  sables 
maritimes  du  Nord. 

a.  —  Infltiejice  du  sol.  —  Il  est  évidemment  inutile  de  rappeler 
l'influence  de  la  nature  physique  des  sables  tnarittiHes;  il  ne 
peut  donc  être  question  pour  le  moment  que  de  leur  influence 
chimique.  Le  calcaire  contenu  dans  les  sables  des  dunes  et  des 
galets  a  peu  d'influence  sur  les  espèces  littorales,  peut-être  a-t-il 
une  action  tout  à  fait  secondaire  sur  le  Medicago  mlninta  qui 
semble  le  rechercher.  Le  Chlorure  de  Sodium,  doit  avoir  un  rôle 
plus  important;  son  action  est  évidente  sur  le  Glaiiciiim,  flavum 
qui  a  souvent  l'aspect  d'une  plante  halophile;  elle  est  également 
probable  sur  le  Carex  areizaria.  Ces  deux  espèces  se  compor- 
tent d'ailleurs  sur  tout  le  littoral  français  comme  deux  marilintes 
■prèférentes . 

p.  —  Le  m^anque  relatif  de  concurrents  dans  nos  sables  mari- 
times permet  une  multiplication  plus  facile  dts  espèces  littorales, 
ou  même  leur  introduction  des  contrées  voisines,  mais  dans  le 
cas  présent  cette  influence  est  absolument  subordonnée  à  celle 
du  climat  maritime. 

y.  —  Quant  aux  causes  géologiques  antérieures  elles  ont  pu 
déterminer  la  présence  actuelle  de  quelques-unes  de  nos  espèces 
littorales,  mais  cette  question,  peu  importante  si  Ton  considère 
exclusivement  les  conditions  actuelles  de  végétation  sur  notre 
littoral,  sera  traitée  dans  un  chapitre  spécial  à  la  fin  de  ces  études 
de  Géographie  botanique.  J'ai  déjà  fait  remarquer  en  passant 
que  le  Carex  arenaria  paraît  avoir  existé  sur  le  littoral  de  la 
Somme  avant  l'âge  de  la  formation  de  la  tourbe.     (A  suivre.) 


NOTA 

Par  suite  d'une  erreur  de  composition  le  texte  de  la  page  [441   (n°  du   16  d£- 

cembre  18S8,  IJ^es  13  et  suivantes]  a  été  tronqué;  Il  doit  être  rétabli  de  la  ma- 

Le  SaliX  kepens  —  Var.  argentea  —  est  répandu  dans  toutes 
les  dunes,  dans  les  bas>fonds  humides  et  un  peu  marécageux  I 

Enfin  le  Setaria  VIRIDIS  —  Var.  reclinata  —  a  été  trouvé  à 
Cayeux  par  M.  Debray  ;  je  l'ai  également  récolté  dans  les  dunes 
près  A'Etapies  ! 

Le  Gérant  .•  l.nuis  Morot. 


D,B,i..ab,GoOglc 


là  FEVRIER  ia«i) 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Directeur  :  M.  Louis  MOROT 


OBSERVATIONS 
SUR  DEUX  PRIMULA  A  GRAINES  ANATROPHS 

Par  H.  A.  FRANCHET 

On  sait  que  dans  les  graines  des  Hottonia  l'embryon  est  per- 
pendiculaire au  hile,  lequel  est  situé  tout  près  du  micropyle  et 
dans  le  même  plan  que  lui;  en  d'autres  termes  les  graines  des 
Hottonia  sont  anatropes.  Dans  celles  de  tous  les  Prmmla  con- 
nus jusqu'ici,  le  hile  occupant  un  point  quelconque,  ordinaire- 
ment  le  milieu,  de  la  face  ventrale,  il  en  résulte  que  la  ligne 
formée  par  la  cicatrice  hilaire  est  parallèle  à  la  direction  de 
l'embryon,  d'où  une  tiémîtropie  de  la  graine  plus  ou  moins  ac- 
centuée. 

L'anatropie  des  graines  chez  les  Hottonia,  l'hémîtropie  chez 
les  Primula,  voilà  en  réalité  à  quoi  se  réduit  la  difterenciation  des 
deux  genres,  pour  lesquels  Endlicher  a  été  jusqu'à  établir  deux 
tribus  distinctes.  Cette  division  en  deux  genres  et  en  deux  tri- 
bus pour  des  plantes  dont  les  affinités  sont  si  évidentes,  et  que 
Linné  n'avait  que  péniblement  séparées,  a  pourtant  été  acceptée 
sans  contestation  par  tous  les  phytographes,  sans  doute  parce 
qu'elle  ne  souffrait  pas  d'exception,  et  que  d'autre  part  elle  cor- 
respondait, pour  les  plantes  qui  en  étaient  l'objet,  à  des  condi- 
tions de  végétation  et  d'existence  réellement  dissemblables,  les 
Hottonia  étant  des  plantes  éminemment  aquatiques,  les  Pri' 
mula  affectionnant,  sauf  de  rares  exceptions,  les  stations  élevées 
et  le  plus  souvent  sèches. 

11  n'y  aurait  donc  point  lieu  de  revenir  sur  cette  question 
sans  la  découverte  récente  de  ûrmx.  Primula  à  graines  anatropes 
comme  celles  des  Hottonia,  le  P.  Dclavayi  et  le  P.  vinciflora, 
appartenant  l'un  et  l'autre  à  la  flore  des  plus  hautes  régions  de 
la  Chine  occidentale,  et  que  plusieurs  particularités  morpholo- 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


50  lOUKNAL  DE  BOTANIQU!-: 

giques  rendent  d'autre  part  fort  remarquables.  Ainsi,  seuls  (i) 
parmi  leurs  congénères,  sauf  peut-être  une  espèce  himalayenne, 
ils  sont  normalement  uniflores;  leur  fleur,  sensiblement  plus 
grande  que  dans  tous  les  autres  Primula,  naît  avant  les  feuilles, 
ou,  tout  au  moins,  se  développe  en  même  temps,  et  non  posté- 
rieurement comme  on  le  voit  d'ordinaire;  les  graines,  absolu- 
ment lisses,  ont  leur  tégument  externe  formé  de  grandes  cellules 
hexagonales  et  débordent  tout  autour  de  l'embryon,  sauf  dans 
le  voisinage  du  hile,  en  une  large  expansion  aliforme  et  translu- 
cide; elles  sont  aussi  très  comprimées,  de  forme  arrondie,  ou 
plus  ou  moins  nettement  trapézoidale,  ou  rectangulaire.  Dans 
tous  les  Primula  connus  les  graines  sont  épaisses,  anguleuses, 
souvent  papilleuses  et  dans  tous  les  cas  absolument  dépourvues 
d'aile. 

L'anatropie  des  graines  du  P.  Delavayt  &.  du  P.  vini:iflora 
n'est  complète,  je  dois  le  dire, 
qu  a  leur  parfaite  maturité. 
Dans  l'ovule  et  dans  les  grai- 
nes jeunes  l'hëmitropie  de- 
meure encore  évidente,  surtout 
chez  le  P.  Delavayi  (fig.  i). 
La  cicatrice  du  hile  s'y  montre 
Fig,  [.  en    effet   réellement   ventrale, 

Graiiiis  j,UTi.:s (i;roi.ip.)du  PrimuU  IUhv<:yL     (jj^^  qyg  \^  plaCC  qu'elle  OCCUpC 

sur  cette  région  soit  très  va- 
riable et  déterminée  d'ailleurs  par  la  position  elle-même  des 
graines  toujours  extrêmement  nombreuses  et  pressées  les  unes 
contre  les  autres  sur  le  placenta.  11  en  résulte,  comme  M.  Bâil- 
lon Ta  tout  d'abord  observé,  que  sur  un  même  placenta,  selon 
que  le  hile  occupe  le  milieu  de  la  face  ventrale  ou  presque  la 
base  de  la  graine  jeune,  celle-ci  peut-être  considérée  comme 
hémitrope  ou,  dans  le  dernier  cas,  comme  réalisant  presque 
l'anatropie,  avec  toutes  les  positions  intermédiaires  possibles. 
Mais,  comme  je  viens  de  le  dire,  ce  n'est  que  dans  la  graine 

I.  [,e  P.  Elvestnna  Kinij,  du  Sikkim-llimalaya,  appartient  très  proiiablement 
au  intmf  grimpe  que  IfS  P.  Delavayi  et  vincijiora,  dont  il  a  la  véj^'iation  ;  mais 

ronl  constituer  un  groupe  pariiculii-r,  Onipkalogr.tmiiia,  ilénominatiiin  proposée 
en  i«B,;  pour  le  P.  Delavayi  (Cf,  BiUl.  Soc.  hol.  de  Frauce,  vol.  XXXII,  ]>.  iji], 
et  tjue  M.  Pa^,  Moiioi;/:  Priiit.,  a  cru  dev.iir  remplacer  par  celle  Ai  Bm-bal.e. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


A.  ['sMicHET.  — Sur  deux  Primula  à  gi-amcs  anntropes.  51 

mûre  que   l'anatropie  se  montre  réelle  (fig.  2);  par  suite  sans 
doute  d'un  développement  inégal,  le  hile  se  rapproche  de  plus 
en  plus  du  micropyle,  jusqu'à  lui  devenir  contigu,  et  se  trouve  ' 
ainsi   placé   sensiblement  sur   le  même 
plan;  la  graine,  d'oblongue  qu'elle  était 
dans   sa  jeunesse,  devient   trapézoïdale 
ou   presque  arrondie,   en   même   temps 
que  l'aile  s'accroît  au  point  d'égaler  au 
moins  la  moitié  de  la  largeur  de  l'em- 
bryon avec  son  abondant  albumen. 

Tout  ceci  s'applique  plus  particuliè- 
rement au  /*.  Delavayi ;  dans  le  P.  vin-  p|g  ,^ 
cijlora,  chez  lequel  l'expansion  aliforme    ^"''^^  "•''Y  (e"»-«') /'"  ''n- 
de  la  graine  se  produit  assez    tardive- 
ment, l'hémitropie  se  montre  peu  nette,  même  dans  l'ovule;  la 
jeune  graine  apparaît  fixée  par  son  angle  ventral  inférieur,  son 
hile  oblique  se  trouvant  ainsi  sensiblement  rapproché  du  micro- 
pyle, sans  être  pourtant  absolument  dans  le  même  plan  que  lui. 
Ce  n'est  que  plus  tard,  toujours  en  conséqence  de  l'inégal  déve- 
loppement de  la  graine,  que 

l'obliquité    du  hile   disparait  £ 

tout  à  fait  et  que  l'anatropie 
devient  complète.  Acelte  pé- 
riode (fig.  3),  la  graine  se 
montre  aussi  largement  ailée 
que  celle  du  P.  Delavayi;  sa  Fi^.  s. 

forire  est  également  trapézoi-         '^■""'"°  <k™""-'J  "    """'  "  '"""J""''- 
dale  ou  même  nettement  rectangulaire  ;  ses  dimensions  presque 
moitié  moindres  et  le  réseau  plus  lâche  des  cellules  du  tégument 
externe  permettent  delà  distinguer  assez  facilement  de  celle  du 
P.  Delavayi. 

Si  maintenant  l'on  compare  les  graines  mûres  des  Hottonia 
avec  celles  des  deux  Primula  dont  je  viens  de  parler,  on  se 
convaincra  facilement  que  l'anatropie  existe  au  même  degré  et 
se  présente  dans  les  mêmes  conditions  chez  les  deux  genres. 
On  en  peut  conclure  à  la  nécessité  de  supprimer  tout  au  moins 
la  tribu  des  Hottoniées  et  de  ne  conserver  le  genre  Hottonia  que 
sur  la  seule  considération  des  conditions  particulières  dans  les- 
uelles  il  végète,  distinction  qui  pourra  peut-être  sembler  de 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


51  lOURNAL  DE  BOTANIQUE 

mince  valeur  à  ceux  qui  considèrent  le  genre  dans  son  accep- 
tion la  plus  large. 


INFLUENCE  DE  L'EXPOSITION 
L'ACCROISSEMENT  DE  L'ÉCORCE  DES  SAPINS 

Par  M.  EmU«  MER 

J'ai  publié  dans  \e  Journal  de  Bolanique  (i)  une  strie  d'observations 
relatives  à  l'influence  de  l'exposition  sur  le  développement  du  bois 
dans  les  Sapins.  J'ai  montré  quetorsque  le  tronc  de  ces  arbres  se  trouve 
fortement  insolé,  ainsi  que  cela  a  lieu  sur  les  versants  exposés  à 
rOuesi  et  principalement  sur  les  lisières,  les  couches  ligneuses  sont 
notablement  réduites  sur  la  lace  du  ironc  qui  reçoit  directement  le  so- 
leil, mc:r.c  lorsque  les  branches  et  les  racines  sont  bien  plus  dévelop- 
pées de  ce  côté.  Il  en  résulte  une  excentricité  plus  ou  moins  prononcée 
de  la  moelle.  J'ai  attribué  ce  fait  à  un  ralentissement  de  l'activité  cam- 
biale résultant,  particulièrement  en  été,  de  l'action  du  soleil  sur  le 
tronc  dégarni  de  branches. 

Mais  le  cambium  ne  produitpas  seulement  du  bois;  il  forme  encore 
de  l'écorce.  Il  était  dés  lors  nécessaire,  pour  compléter  cette  étude,  de 
rechercher  si  le  développement  de  l'écorce  se  trouve  ralenti  comme 
celui  du  bois  et  s'il  l'est  dans  les  mêmes  proportious  on  pour  parler  en 
termes  plus  précis,  si  te  rapport  corltco-ligiieiix  varie  sous  l'influence 
de  l'exposidon  {2).  Ce  sont  ces  recherches  que  je  vais  exposer. 

I 

Je  dois  en  premier  lieu  faire  connaître  les  conditions  dans  lesquelles 
il  est  nécessaire  d'opérer  pour  recueillir  les  éléments  permettant  d'éta- 
blir avec  précision  le  rapport  cortîco- ligneux.  L'écorce  doit  être  assez 
développée  pour  que  son  épaisseur  puisse  être  apprécîéeà  l'aide  d'une 
échelle  divisée  en  millimètres.  Il  faut  donc  s'adresser  à  des  sujets  déjà 
assez  âgés  et  n'ayant  pas  spécifiquement  une  écorce  trop  mince.  D'autre 
part  cet  âge  ne  doit  pas  être  trop  avancé,  afin  que  l'écorce  ne  soit  pas 
encore  rhytidùméc.  On  ne  peut  en  effet  tirer  des  conclusions  certaines 
de  mesures  prises  sur  des  écorces  où  le  rhytidôrae  a  déjà  acquis  une 
certaine  extension,  non  seulement  parce  qu'une  plaque  de  rh y tid Orne 

2.  Par  rapport  cortico- ligne 
r^orce  en  un  point  donni;  du 
point,  longueur  mesurée  sous  é< 

Le  mol  écorcs  doit  (in  reste 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


E.  MmH.  —  De  l'accroissement  de  Vêcorce  des  Sapins.  53 

peut  avoir  perdu  une  portion  plus  ou  moins  grande  de  sa  substance 
soit  spontanément,  soit  pendant  les  manipulatioas  accompaguaQt  l'aba- 
tagc  dr  l'arbre  et  la  préparation  de  la  rondelle,  mais  encore  parce  que 
l'épaisseur  de  cette  plaque  ne  représente  plus  l'épaisseur  du  tissu  vi- 
vant. Elle  a  pu  se  dessécher  ou  au  contraire  absorber  de  l'eau,  suivant 
les  circonstances  atmosphériques,  se  décomposer  même  plus  ou  moins 
sous  l'influencedes  nombreux  organismes  qui  y  ont  élu  domicile.  Aussi 
nie  paraît-il  impossible  d'apprécier  avec  exactitude  le  rapport  cortico- 
ligneux  sur  un  arbre  ayant  dépassé  un  certain  âge,  variable  du  reste 
avec  l'espèce.  Du  moins  des  mesures  prises  dans  ces  conditions  ne 
sauraient  avoir  aucun  intérêt  au  point  de  vue  physiologique,  puis- 
qu'elles ne  fourniraient  que  des  indications  erronées  sur  l'épaisseur 
réelle  de  l'écorce  formée  depuis  le  jeune  âge.  Leschances  d'erreur  sont 
encore  plus  nombreuses  quand  les  écaillesde  rbytidôme  ont  commencé 
à  se  soulever,  parce  que  la  surface  de  l'écorce  présente  des  reliefs  et 
des  anfractuosités  qui  rendent  toute  mesure  incertaine. 

D'après  ce  qui  précède,  il  est  peu  d'essences  qui  se  prêtent  à  l'étude 
des  iniluences  du  milieu  sur  la  croissance  de  récorce.  I.c  Hêtre,  le 
Charme  se  rhvtîdômenl  assez  tard,  mais  leur  écorce  jusque-là  reste  bien 
mince;  les  variations  d'épaisseur  qu'elle  éprouve  sont  par  suite  peu 
appréciables.  Les  divers  Pins,  le  Mélèze  ont  une  écorce  épaisse,  mais 
qui  se  rhylîdime  de  bonne  heure.  L'Iipicéa,  et  surtout  le  Sapin  sont, 
parmi  nos  essences  indigènes,  celles  qui  m'ont  paru  présenter  le  plus 
de  facilités  pour  cette  recherche,  parce  que  l'écorce,  tout  en  acquérant 
une  certaine  épaisseur,  ne  commence  guère  à  se  rhytidômer  que  vers 
l'âge  de  40  à  50  ans  pour  la  première,  de  60  à  70  ans  pour  la  seconde. 
C'est  sur  des  sujets  de  cet  âge  que  mes  observations  ont  été  faites.  J'ai 
observe,  en  outre,  dans  la  prise  des  mesures,  certaines  précautions  qu'il 
est  bon  de  faire  connaître.  Ainsi,  lorsque  j'avais  des  échantillons  sur 
lesquels  se  trouvaient  quelques  plaques  seulement  de  rhytidôme,  j'évi- 
tais de  prendre  les  mesures  dans  les  régions,  assez  limitées  du  reste, 
où  se  trouvaient  ces  plaques.  De  même  je  laissais  de  côté  celles  où  je 
remarquais  des  cicatrices  de  branches  tombées,  parce  que  l'écorce  est 
toujours  plus  épaisse  en  ces  points  et  se  rhytidôme  plus  tôt.  Je  mcgar- 
dais  bien  aussi  de  prendre  mes  mesures  aux  points  où  le  contour  de  la 
section  présentait  soit  des  saillies  trop  prononcées,  soit  au  contraire 
des  sinus,  parce  que  l'écorce  y  est  toujours  plus  épaisse,  bien  que  pour 
des  causes  différentes  comme  je  l'expliquerai  plus  loin. 

Si  je  ne  prenais  pas  mes  mesures  sur  les  points  où  l'écorce  avait 
reçu  un  développement  exagéré,  j'avais  soin  de  ne  pas  les  prendre 
davantage  sur  ceux  ou  elle  était  trop  mince  par  une  cause  accidentelle, 
telle  que  l'érosion  provenant  des  instruments  ayant  .servi  à  préparer  la 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


s*  JOIRNAL  IIE  BOTANIQUE 

roudelle.  Enfin,  d'une  manière  gi*ni!rale,  je  ne  me  bornais  pas  à  noter 
l'épaisseur  de  l'écorce  sur  un  seul  point  de  la  n'gion  où  je  voulais  re- 
cueillir cette  d^:tenninalion,  je  le  faisais  encore  sur  plusieurs  points 
voisins,  de  maniire  à  obtenir  une  moyenne  aussi  exacts  que  possible. 
Même  dans  les  échantillons  où  le  contour  de  Tt-corce  est  le  plus  régu- 
lier, il  existe  certaines  inégalités  peu  appréciables  el  qui  auraient  suffi 
à  fausser  les  résultats  si  j'avais  lirailé  mes  mesures  à  un  seul  point.  Ces 
mesures  ont  été  évaluées  aussi  bien  pour  !c  bois  que  pour  l'écorceàun 
demi-mil limétre  près.  C'est  la  plus  grande  approximation  à  laquelle  il 
m'ait  paru  possible  d'arriver  dans  la  pratique. 

Les  observations  dont  il  va  <^tre  question  en  premier  lieu  ont  été 
faites  sur  des  Epicéas  de  lisière,  exposés  à  l'Ouest,  voisins  de  ceux  qui 
font  l'objet  du  tableau  I.  (V.  Journal  de  Botanique,  a"  aimée,  p.  iS^ 
et  /#7.^  Il  est  donc  inutile  que  je  décrive  de  nouveau  leur  situation. 
Pour  chacun  d'eux  l'épaisseur  du  bois  et  celle  de  l'écorce  futmesurée 
à  la  base  sur  la  section  d'abatage,  tant  du  côté  de  la  lisière  que  du  côté 
du  massif  (i).  Les  mesures  sont  inscrites  dans  le  tableau  A.  Elles  sont 
évaluées  en  millimètres  et  les  rapports  co ri ico- ligneux  en  millièmes.  Il 
en  sera  de  même  dans  tous  les  tableaux  qui  suivront. 

TABLEAU  A 


COTi 

DE  LA 

LISIÈRE 

COTÉ 

DU  MASSIF 

BOIS 

ÉCOHCE 

APHÏHT  C.  L. 

BOIS 

ÉCOBCS      KA 

POHT  c.  I„ 

7S 

5 

66 

•4.5 

10 

OQ 

50 

100 

"fS 

7 

(.11 

50 

60 

75 

5 

«6 

53 

37 

75 

53 

80 

37 

1 

54 

37 

t» 

3 

3' 

60 

3,33 

66 

98 

S,01 

61 

Moyeunea 

On  voit  que  sur  la  partie  du  tronc  tournée  vers  la  lisière  l'écorce  est 
généralement  plus  mince  que  sur  la  partie  tournée  vers  le  massif,  mais 
le  rapport  cortico-ligneux  est  en  moyenne  plus  élevé  dans  le  premier 
cas.  Par  suite  de  l'exposition  le  développement  de  l'écorce  a  donc  été 
moins  entravé  que  celui  du  bois. 

Dans  cet  exemple  l'aclivilé  cambiale  avait  été  très  ralentie  parce 
que  les  arbres  se  trouvaient  fortement  insolés.  Il  y  avait  lien  de  s'assu- 
rer si,  dans  les  circonstances  où  la  chaleur  est  moins  ardente,  aux  ex- 

e  fussent  àgéa  que  de  45  ans  environ,  l'écorce  était, 
ment  sur  la  face  louriîce  vers  la  lisière.  C'est  là, 
c,  une  condition  défavorable  pour  celle  recherche. 

ent   pas   encore    soulevées,    ce   qui    m'a 

e  exactitude  relative. 


D,B,i..ab,Google 


E.  Mer.  —  De  F  accroissement  de  l'icorce  des  Sapins.  55 

positions  méridionales  par  exemple,  le  rapport  cortico- ligneux  ne 
s'élève  pas  et  si  l'écorce,  au  lieu  d'i^tre  plus  développi'C  sur  la  face 
échauffée  que  sur  l'autre  face,  par  comparaison  seulement  avec  le  bois, 
ne  l'est  pas  d'une  manière  absolue.  Des  recherches  ont  été  entreprises  à 
cet  effet  dans  un  massif  de  Sapins  âgés  de  60  à  75  ans,  en  pente 
rapide  exposée  au  Sud,  à  une  altitude  moyenne  de  800  mètres.  Les 
sujets  mesurés  se  trouvaient  soit  à  quelque  distance  de  la  lisii.-re,  soit 
sur  le  bord  de  clairières.  Je  choisis  des  arbres  éloignés  d'au  moins 
I  m.  des  plus  rapprochés,  afin  de  n'avoir  pas  à  tenir  compte  de  l'in- 
fluence du  voisinage  (i).  Sur  les  sections  d'abatage  pratiquées  à 
cm.  20  du  sol  et  pour  chacune  des  faces  Nord  et  Sud  (Sapins),  Est 
et  Ouest  (Epicéas)  je  mesurai  le  rayon  de  la  moelle  à  l'écorce,  ainsi  que 
l'épaisseur  de  celle-ci  (tabl.  B), 

TABLEAU  B. 


SAPINS 

RPICÉAS 

__KOK,>__ 

__-»^ 

bN- 

B» 

im- 

_^-B.T 

\m- 

im. 

N- 

Ml. 

"5 

108 

fcm. 

«a 

■*U. 

buu. 

c.  1. 

Bail- 
60 

66 

tmm. 

1.1. 

57 

Mt. 
."S 

f-m. 

g.l. 

9 
.■i« 
«3 

95 

î,5 

36 

ss 

t 

s 

',11 

90 

M 

5» 
83 

80 

47 

«5° 

40 

84 

10 

66 

So 

s» 

S» 

75 

S» 

85 

6.S 

7Û- 

6 

4» 

9» 

7S 

i»o 

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9 

33 

95 

Jï 

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■K5 

«3 

37 

9S 
75 

.70 

l 

9* 
4; 

■4 

ICT 

63 

6« 

99 

B 

9S 

t*1 

68 

3 

39 

6B 

4 

S9 

De  tous  les  Sapins  figurant  au  lableau  B,  le  n"  ;  est  le  seul  dont  le  ra^oo  soit 
plus  faible  vers  la  rampe  que  vers  la  pente  (a).  Cela  tient  à  ce  que,  pour  une  cause 
quelconque,  la  présence  d'un  obstacle,  d'une  grosse  piene  ou  d'une  souche,  par 
ex-,  le  déTcloppement  des  racines  a  été  entravé  de  ce  côté.  Le  rapport  cortlco> 
ligneui  o'cD  est  pas  moins  plus   développé  vers  la  pente,  ce  qui  met  bien  en 

t.  Lorsque  deux  Sapins  se  trouvent  très  rapprochés,  à  nioin^  de  1  m.  par 
ex.  pour  Vigt  de  60  ans,  les  couches  lig;neuses  sont  plus  minces  sur  les  faces 
voisiner  que  sur  les  faces  opposées.  Il  en  résulte  une  perturbation  dans  l'accrois- 
peraeoi  de  l'écorce  qui  masque  ou  exagère  plus  ou  moins,  suivant  le  caSj  l'in- 
fluence de  l'exposition. 

3.  Je  crois  devoir  prévenir  une  fois  pour  toutes,  afin  d'éviter  toule  confusion, 
que  par  rampe  j'entends  la  partie  du  versant  située  au-dessus  de  l'arbre,  du  câté 
de  la  moDtaKae,  et  par  pente  la  partie  du  même  versant,  ^tuée  au-dessous  de 
l'arbre,  du  cJté  de  la  vallée. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


S6  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

évidence  l'influence  de  l'exposition  Sud.  Probablement  pour  le  même  motif  la 
croissance  du  bois  avait  été  encore  bien  plus  restreinte  du  côté  de  l'O.  puisque 
le  rayon  de  ce  côté  ne  mesurait  c|je  711,  tandis  qu'il  étaii  de  155  du  côté  de  TE. 
Cependant  l'écorce  avait  la  mOme  épaisseur  (8  millim.)  de  part  et  d'autre.  L'in- 
fluence de  l'eiposition  O.  est  donc  ici  iiîen  manifeste. 

Le  Sapin  □"  g  était  ombrag'é  par  des  voisins  et  ne  recevait  la  lumière  direct» 
que  par  une  trouée.  De  ce  côte  son  c'corce  ëtait  plus  L'paisse  que  sur  tout  le  reste 
de  la  section  ;  elle  avait  7  millim.  d'épaisseur. 

Quelquefois  par  suite  de  l'inlervenlion  d'autres  causes,  l'iniluence  de  l'expia 
sition  est  moins  évidente,  mais  ressort  cependant  à  ta  suite  d'une  analyse  minu- 
tieuse. C'est  ce  qui  se  présente  dans  les  deux  cas  suivants  : 

1°  Un  Sapin,    situé  parmi  ceux  qui   font   l'objet  du  tableau   B  présentait  les. 


\  Epaisseur  du  bois.  . 


'  Kappor 


Sud.  I    '''^T^""' j"  i.'°corce!     "^  (  «apport  c.  1.    71,. 

Cet  arbre  était  fortement  courbé  à  la  base,  le  côté  convexe  tourné  vers  la 
pente.  Contrairement  à  ce  qui  a  lieu  d'ordinaire  dans  ces  sortes  de  courbures 
occasionnées  par  le  poids  de  la  nci^e,  l'éboulement  d'un  rocher  ou  la  chute  d'un 
arbre  voisin,  le  plus  grand  rayon  était  situé  vers  la  rampe,  du  côté  concave  par 
conséquent  (1).  On  verra  plus  loin  que  lorsque  les  accroissements  du  bois  sont 
très  considérables,  notamment  au  niveau  des  courbures,  l'écorce  est  loin  de  se 
développer  dans  la  même  proportion  et  (|ue  dans  ce  ras  le  rapport  cortico- 
ligneux  est  faible.  Mais  ici  l'épainseur  de  l'écorce  sur  le  côté  S.  était  relative- 
ment si  grande  qu'il  faut  attribuer  ce  résultat  en  partie  à  l'exposition.  Et  en 
effet  cet  arbre  se  trouvait  sur  le  bord  d'une  clairière  placée  au-dessous  de  lui,  ce 
qui  permettait  au  soleil  de  frapper  la  face  exposée  au  Sud. 

2"  Sur  im  autre  Sapin  faisant  partie  du  même  massif  que  le  précédent,  les 
s  furent  relevées  : 


^°"*-  }         _        de  l'écorce.      to  \  ^PP""  ^-  '•    54- 
_    ,    l  Epaisseur  du  bois.  ,  .     iSo  j 
S"'!-  _         He  l-,V«rce.         7       «^PP""  '^-  '-     3»- 


Ici  le  rapport  cor tico-ligneuK  est  plus  faible  à  l'exposition  Sud,  bien  qu'il  n'y 
ait  qu'une  faible  différence  entre  l'épaisseur  du  bois  du  côté  N.  et  du  côté  S. 
Cela  tient  à  ce  que  l'écorce  est  ndtableroent  plus  mince  aur  ce  dernier  côté,  bien 
que  l'arbre  soit  situé  sur  la  lisière.  La  différence  entre  ce  résultat  et  ceux 
(x>nstatés  précédemment  provient  de  ce  tju'au  niveau  où  les  mesures  ont  été 
prises,  le  tronc,  par  suite  d'un  déracinement  partiel  remontant  à  la  jeunesse  de 
l'arbre,  était  très  incliné,  la  face  tournée  vers  la  pente,  touchant  presque  le  sol. 
Il  en  était  résulté  que  cette  face  s'était  trouvée,  pendant  le  cours  de  son  déve- 
loppement, soustraite  à  la  lumière  directe  qui  venait  an  contraire  frapper  la 
face  Nord,  dans  toute  la  partie  du  tronc  couchée  vers  la  terre. 

Le  tableau  B  monlre  quo  le  rapport  cortico-ligneux  s'élève  aux  ex- 

1.  Cet  effet  était  dû  à  la  présence  de  racines  plus  nombreuses  et  plus  fortes 
vers  la  rampe,  ce  qui  avait  favorisé  le  ili-ïelc)ppement  du  bois  de  ce  côté. 
L'iniluence  de  la  rampe  avait  ici  triomphé  de  celle  de   la  courbure  gcotroplque. 


D,B,i..ab,Google 


E,  Mkb.  —  De  l'accroissement  <U  l'écorce  des  Sapins.  57 

positions  S.  et  O.  non  seulement  parce  que  le  bois  y  est  moins  déve- 
loppé, mais  encore  paice  que,  dans  biea  des  cas  tout  au  moins,  l'écorce 
y  est  plus  épaisse.  Il  existe  donc  une  sorte  de  balancemernt  entre  la 
production  du  bois  et  celle  de  l'écorce,  celle-ci  augmentant  quand  la 
première  dimiaue.  S'il  n'en  était  pas  de  même  pour  les  Epicéas  du  ta- 
bleau A ,  c'est  parce  que  sur  la  lisière  O.  le  soleil  était  par  trop  ardent 
et  ralentissait  le  fonctionnement  du  cambium,  aussi  bien  dans  sa  forma- 
tion corticale  que  dans  sa  formation  ligneuse,  eu  moindre  proportion 
toutefois  pour  cette  dernière.  Au  S.  et  à  l'U.  le  rapport  cortico-ligneux 
est  donc  plus  grand  parce  que  le  bois  s'y  accroît  moins  et  l'écorce  sou- 
vent davantage.  Un  des  termes  du  rapport  et  fréquemment  les  deux 
sont  modifiés  de  manière  à  concourir  à  son  élévation. 

J'ai  cherché  à  savoir  si  les  variations  du  rapport  cortico- ligneux 
constatées  à  la  base  des  arbres  se  maintiennent  sur  toute  la  hauteur  du 
tronc.  Dans  ce  but  des  rondelles  furent  prélevées  de  4  en  4  mètres, 
jusqu'à  la  hauteur  de  12  to.,  niveau  de  la  naissance  des  branches.  Pour 
chacune  d'elles  le  rapportcortico-ligneux  fut  calculé  d'après  les  mesures 
relevées  sur  le  diamètre  parallèle  à  la  lignede  plus  grande  pente  (N.  S.) 
ainsi  que  suc  le  diamètre  perpendiculaire  à  cette  ligne  (E.  O.).  Les  rap- 
ports cortico-ligneux  lésultant  de  ces  mesures  sont  inscrits  dans  le 
tableau  C.  Les  arbres  faisaient  partie  du  mCme  massif  que  ceux  dont  il 
a  été  question  dans  le  tableau  B.  Seulement  ils  étaient  plus  éloignés 
de  la  lisière.  Leur  végétation  était  vigoureuse. 


TABLEAU  C. 

,,» 

.... 

A  8- 

A  la- 

M- 

1 

S,5|i|..,. 

l!s,S||j..,. 

lis  Si 

Uni 

il^i^ll 

"w- 

Wn-,  eO  r  55  1  65  1 1 


m 

^, 

58  1   7.1 

tf, 

58 

47  1  SI 

!.!. 

,TO 

60 

,M 

47 

.14 

6a 

47 

4H 

." 

4H 

49 

,« 

l-l 

6» 

M 

4"|6o 

S" 

4« 

63 

59 

44 

56]  60 

,1.1 

53 

57  |04 

W 

48 

58 

7" 

64 

57 

50 

JU 

49      46 

46 

M     4^ 

.1» 

44 

64 

58 

11 

49     44 

4Ï 

40 

46 

46 

6t 

47      60 

4» 

49 

49 

a8 

»     SO 

« 

42 

* 

SI 

40 

47    41 

41 

41 

51 

48 

51 

54 

56 

5S 

(ÉPICÉAS) 


i6     39     37      36      ï8 


Mq.l  87  ,  4S  I  48  I  41 1  4«  I  SI  I  24  I  sa  I  29  I  X»  I  84  i  38  1  SD  I  2B  !  se  I 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


5$  lUUKNAL  DE  BOTANIQUE 

De  rexaracn  du  tableau  C  ressortent  les  faits  s 

1°  A  tous  les  niveaux  le  rapport  cortico-ligneux  est  moins  éicvC 
au  N.  et  à  l'E.  qu'au  S.  et  à  PO.  ; 

2"  Pour  chaque  arbre  ce  rapport  est  maximum  à  la  base  ;  îl  dimioue 
ensuite  pour  se  relever,  en  ce  qui  concerne  les  Sapins,  entre  8  et  12  m, 
«  atteindre  parfois  à  ce  dernier  niveau  la  valeur  <^u'U  avait  à  la 
base(i); 

3"  Le  rapport  cortico- ligneux  oscille,  pour  les  Sapins  étudiés,  eit- 
tre  40  et  59  (en  mov.  50,6)  et  pour  les  Epicéas  où  il  est  sensiblement 
plus  faible,  entre  34  et  47  {en  moyenne  3  3}  ; 

4"  Dans  Ions  ces  arbres  le  bois  était  généralement  plus  développé 
au  N.  qu'au  S.  et  à  l'E.  qu'à  l'O.  L'écorce  suivait  assez  souvent  une 
marche  inverse.  Toutefois  elle  était  généralement  plus  mince  que  dan.s 
les  sujets  dont  il  est  question  au  tableau  H,  parce  qu'au  lieu  d'être, 
comme  ces  derniers,  à  proximité  de  la  lisière,  les  arbres  auxquels  elle 
appartenait  se  trouvaient  dans  le  massif  et  moins  vivement  frappés  par 
le  soleil. 

En  calculant,  d'après  les  données  renfermées  au  tableau  C,  la 
moyenne  du  rajiport  coriico- ligneux  pour  ciiacune  des  expositions, 
j'ai  dressé  le  tableau  D. 

TABLEAU  D 








SAPINS 

ÉPICÉAS 

Ei|«ltl«u 

1"  1 

!■! 

I°î 

1'  t 

H"  S 

l' i 

1'  7 

I"l 

I-l 

I'  l    1"  1 

Nur<l 

S' 

45 

40 

57 

49 

41 

41 

4"' 

34 

35      "> 

K9t 

S' 

53 

+3 

^4 

5» 

4» 

53 

47 

.■« 

34       lâ 

Sud 

4-3 

5'-» 

57 

5» 

4B 

54 

û7 

4^ 

50 

40       3= 

Ouest 

59 

53 

55 

54 

45 

54 

5'> 

45 

44 

40       ifi 

KoyemieB 

S7 

53 

50 

58 

48 

49 

54 

40 

41 

37    27 

Il  résulte  de  ce  tableau  que  si  l'on  faisait  passer  par  l'axe  de  chaque 
arbre  deux  plans  diamétraux  orientés  l'un  N.-E.,  S.-O.;  l'autre  S.-E., 
N.-0.,0Q  diviserait  le  tronc  en  quatre  portions  exposées  chacune  â  l'un 
des  points  cardinaux,  les  portions  tournées  vers  le  Sud  et  l'Ouest 
ayant  généralement  moins  de  Ixiis  et  plus  d'écorce  que  les  deux  autres. 

I.  Le  rapport  cortico-li^neux  diminui?  à  partir  de  la  base,  parce  c^ue  dans 
r£tat  de  massif  serré  où  se  trouvaient  les  Sapins  d'observation,  les  accroisse- 
menlB  ligneui  suivaient  une  marche  inverse.  Très  minces  dans  la  région  infé- 
rieure, ils  allaient  en  augmentant  vers  la  rime.  On  verra  plus  loin  que  l'activité 
génératrice  de  l'écorce  persiste  quand  celle  du  bols  est  déjà  ralentie. 

Quant  au  relèvement  du  rapport  coriico-ligneux  dans  les  parties  hautes  du 
tronc,  il  lient  peut-être  â  ce  que  ceUes-ci  sont  plus  vivement  frappées  par  le 
soleil  que  les  parties  moyennes.  On  remarquera  que  ce  relèvement  est  plus  sen- 
sible dans  les  sujets  vigoureu:(  du  tableau  C  que  dans  ceux  à  végétation  lan- 
pissante  du  tableau  R,  sans  doute  parce  que  ces  derniers  étant  dominés,  la  cime 
n'était  guère  plus  insolée  que  la  partie  moyenne. 


D,g,tza:Jb.GOOgle 


J.  CosTAVTiH.  —  Tulaanella,  Procotrsmella,  Pachysterigma.  59 

Des  mesures  semblables  furent  prises  à  la  base  du  tronc  sur  des 
Mélèzes  de  45  ans,  dépérissants  comme  ils  le  sont  dans  les  Vosges  à 
cet  âge.  Ils  étaient  situés  dans  ua  massif  clair  d'Epicéas,  et  exposésles 
uns  au  Sud,  les  autres  à  l'Est.  Ils  mesuraient  de  o  m.  75  à  i  m,  de  tour. 
Les  rapports  cortico- ligneux  sont  inscrits  en  millièmes  dans  le  tableau  E. 


TABLEAU  E 

N- 

3 

4 

Morannes 

9:              •           107 
117            lîi          13,1 
108            113         1,7 
166             IJ3          ,15 
122            119        118 

,66 

171 
152 

r^ns  tons  ces  Mélèzes  les  rapports  cortico-ligneux  étaieat  plus  éle- 
vés à  rO.  qu'à  TE.  Au  Sud  il  en  éiaît  de  même  relativement  an  Nord, 
à  l'exception  dn  a°  4. 

L'écorce  de  ces  arbres  se  trouvait  rhylidômée,  condition  fâcheuse, 
ainsi  que  je  l'ai  dit,  pour  ces  sottes  de  mesures.  Mais  comme  elle  était 
très  épaisse  et  que  cette  épaisseur  variait  sensiblement  suivant  l'expo- 
sition, les  résultats  ci-dessus  qu>  semblent  pouvoir  être  admis. 
M  suivre.) 


TULASITELLA,  PROTOTREMELLA,  PACHYSTERIGMA 
Par  M.  J.  COSTANTIN 

On  observe  souvent  dans  l'évolution  d'une  science  des  pé- 
riodfs  pendant  lesquelles  une  question  bien  posée  reste  de 
longues  années  sans  réponse;  puis,  tout  à  coup,  après  une 
lente  maturation,  pluHeurs  chercheurs  publient  presque  simul- 
taaéoaent  la  solution  du  problème. 

Tulasce  avait  autrefois  décrit  la  structure  d'un  Champigaoa 
ayant  les  caractères  extérieurs  du  Cortzdum  tncarnalum  mais 
ea  différant  par  les  basides  qui  présentaient  des  stérigmates  ren- 
flés en  massue.  N'attribuant  pas,  à  tort,  à  ce  caractère  une  grande 
importance  il  en  fit  une  variété  pinîcola.  Il  a  fallu  pour  résoudre 
ce  problème,  d'une  part  que  la  lente  étude  analytique  de  la 
structure  anatomîque  des  Hyménomycètes  établît  l'uniformité 
de  la  structure  de  la  baside  dans  les  innombrables  espèces  de  ce 
groupe,  d'autre  part  que  lestravaux  sur  les  Protobasidioraycètes 
ou  Hétérobasidiés  montrassent  les  grandes  variations  de  cet  or- 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


6a  JOURNAL  Dr,  lîOTANIQUR 

gane.  Ceci  explique  comment,  après  une  sorte  de  sommeil  de 
seize  années,  la  variété  précédente  a  été  élevée  par  trois  auteurs 
différents,  en  1888,  presque  en  même  temps,  à  la  dignité  de 
genre.  Ces  trois  genres  sont  Ttilasnclla  Schroeter.  Prototre- 
we/Za Patouîllard  et  Pachystcn'gma  BrefeUi,  Istvanffy  et  Olsen. 
Cette  surabondance  de  noms,  bien  qu'intéressante  à  signaler, 
est  regrettable,  et  le  nom  le  plus  ancien  de  Schroeter  devra  seul 
subsister  si  l'on  ne  veut  pas  transformer  la  botanique  en  une  tour 
de  Babel. 

Bien  qu'ils  aient  obtenu  les  mêmes  résultats  fondamentaux, 
quelques  divergences  se  manifestent  dans  les  interprétations  des 
trois  observateurs. 

M.  Schroeter  a  décrit  (i) une  seule  espèce  du  genre  nouveau,  le 
Ttilasnella  Htacina,  développée  sur  les  tiges  du  Sarotkamuus ; 
selon  lui,  les  basides  ovoïdes  sont  semblables  à  celles  des  Tré- 
mellinées,  mais  comme  elles  ne  sont  pas  cloisonnées,  il  regarde 
le  genre  précédent  comme  intermédiaire  entre  les  Sebacitia  (Tré- 
mellinée  coriace)  et  les  Thelephora.  Il  le  place  en  appendice  des 
Trêmellinées  avant  les  Dacryomycètes. 

M.  Patouillard  n'a  décrit  (2)  également  qu'une  espèce  du 
genre  Prototremella ,  le  P.  Tutasnei,  qu'il  a  pu  observer  sur  les 
Saules  et  les  Peupliers;  il  n'a  pu  l'identifier  d'une  manière  cer- 
taine avec  l'espèce  de  Tulasne.  li  place  nettement  la  plante  dans 
les  Hétérobasidiés.  Cette  interprétation  tient  à  ce  que  l'auteur 
range  les  Dacryomycètes  dans  ce  groupe, 

M.  Brefeld  n'est  pas  de  cet  avis  (3).  Les  Dacryomycètes  sont 
pour  lui  des  Autobasidiomycètes  ;  aussi  place-t-il  les /'acAy^/'*- 
Ttgjna  au  voisinage  des  Hypochnus.  11  en  décrit  quatre  espèces  : 
Pachysterigma  fugax  nov.  sp.,  riitilaus  nov.  sp.,  violaceunt 
nov.  sp.  et  incamatum. 

11  me  semble,  en  somme,  que  les  Tulasnella  représentent 
un  terme  de  transition  entre  les  Hypochnacées  et  les  Dacryomy- 
cètes ;  ils  se  rapprochent  des  premiers  par  leur  hyménium  disjoint, 
leur  aspect  de  Coritctum,  des  seconds  par  le  renflement  de  leurs 
stérigmates. 

I.  Kryptog.  Flora  von  SchUsien,  p.  jî?,  fascicule  r;çu  le  6  juillet  t888,  à  la 
bibliothèque  de  l'Et^ole  Normale. 

a.  Joum.  de  Bol.,  n"  du  16  août  188K. 

3.  Auiobasldioutyceien,  p.  5,  \yzxi  à  la  fin  <lc  l'année  iSSR. 


D,B,i..ab,Google 


C.  SâuvACBAU.  —  Sur  la  racine  des  plantes  aquïiiques  :  les  Poiamogeion.    tii 

CONTRIBUTION  A  L'ÉTUDE  DU  SYSTÈME  MÉCANIQUE 

DANS  LA  RACINE  DI':S  PLANTES  AQUATIQUES 

LES  POTAMOGETON 

Par  M.  C.  SAUVAGEAU 

M.  I-.  Olivier,  par  ses  recherches  sur  l'appareil  tégiiînentaire 
des  racines  {i),  a  établi  que  •  chez  les  Monocotylédoties,  l'endo- 
derme et  la  membrane  périphérique  du  cylindre  central  sont 
susceptibles  d'épaississement,  ces  assises  n'étant  point  généra- 
trices de  tissus  secondaires,  lorsqu'elles  ont  acquis  leurs  carac- 
tères propres.  L'épaississement  a  surtout  pour  but  de  protéger 
les  faisceaux  libériens  o  (p.  70.  Presque  toutes  les  plantes  que 
l'auteur  a  étudiées  sont  des  ].lantes  terrestres;  quelques-unes, 
Calla  palustris,  Ponlederia  crassipes,  Typha  latifolia,  sont 
aquatiques,  et  îl  spécifie  que  chez  celles-ci,  lors  même  que  l'en- 
doderme s'épaissit,  <  l'assise  périphérique  du  cylindre  central  se 
compose  uniquement  de  cellules  à  parois  minces  >  (p.  69), 
L'endoderme  s'épaissit  donc  pour  jouer  un  rôle  protecteur  des 
faisceaux  libériens. 

Depuis,  cetteassise  a  été  étudiée  à  un  point  de  vue  plusgénéral 
parM.Schwendener,danssonbeau  travail  intitulé:  '  DieSchuts- 
scheiden  und  ihre  Verstaerkungen  0  (2),  Les  conclusions  de 
l'auteur  sont  bien  connues,  en  particulier  celle-ci,  que  le  climat 
et  le  mode  de  vie  exercent  une  grande  influence  sur  le  rôle  mé- 
canique de  l'endoderme,  que  si  la  plante  vit  sur  des  murailles, 
sur  des  rochers,  est  exposée  à  la  sécheresse,  cette  assise  se  ren- 
force par  des  couches  d'épaississement,  tandis  que  si  la  plante  vi 
dans  des  endroits  humides,  elle  conserve  des  parois  minces, 
M.  Schwendener  montre  (loc.  cit.,  p.  60 et  61)  que  les  rhizomes, 
partageant  le  même  milieu  que  les  racines,  possèdent  un  épais- 
sissement  comparable  au  leur,  et  construit  sur  le  même  modèle, 
mats  qu'un  parallélisme  aussi  parfait  ne  peut  s'établir  entre  les 
tiges  feuîUées  submergées  des  plantes  aquatiques  flottantes  et 
nageantes,  et  leurs  racines  s'étendant  dans  le  sol,  car  les  racines 

I.  1-,  Olivier,  Recherches  sur  l' appareil  lêgumeniaire  des  racines.  (Ann.  Se. 
nat.,  Bol.,  t:  série,  t.  XI,  1881.) 

3.  Zf^'viKnàe.nç^ ,  Die  Scht^sscheiden  umi  ikre  Verstaerkungen  (Physikalischc 
Abiiandlungen  <ier  koeni^lichen  Akademie  der  Wissenschaflen  tm  Berlin,  1H81, 
P-  75.  5  Pl-)- 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


62  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

qui  vivent  cachées  dans  le  limon  ne  peuvent  réclamer  une  cons- 
truction aussi  solide  que  les  organes  caulïnaires,  influencés  par 
le  mouvement  de  l'eau.  Aussi,  dit-il,  ne  doit-on  pas  s'étonner 
de  voir  les  Poiantogeton  lucens,  pectinnius,  crispus  et  natans, 
par  exemple,  posséder  dans  leur  tîge  une  gaine  épaissie,  tandis 
que  leur  racine  se  contente  d'une  gaîne  à  parois  minces. 

M.  Schwendener  avait  étudié  l'endoderme  seulement  par  la 
méthode  de  l'anatomie  comparée.  M.  Costantin  a  repris  la  ques- 
tion dans  plusieurs  mémoires,  en  étudiant  les  différents  tissus 
et  les  modifications  qu'ils  subissent  sous  l'iaûuence  des  milieux, 
par  >  la  méthode  de  l'anatomie  comparative  •,  en  réunissant 
l'expérience  et  l'observation  anatomique.  Ses  conclusions  coo- 
Ërment  d'ailleors  celles  que  M.  Schwendener  avait  formulées  au 
sujet  de  l'endoderme,  et  il  termine  son  mémoire  sur  la  racine 
en  disant  :  «  Les  racines  aériennes  sont  les  plus  épaissies  et  les 
plus  lignifiées  >;  *  la  lignine  se  forme  difficilement  sous  terre, 
dans  l'eau  et  à  l'obscurité.  Les  conséquences  de  cette  modifica- 
tion sont  très  importantes,  car  les  fonctions  du  tissu  fondanaen- 
tal  et  de  l'endoderme  se  trouvent  par  cela  même  entièrement 
changées{i).  » 

Tout  récemment,  un  travail  d'ensemble  sur  l'anatomie  compa- 
rée des  Phanérogames  aquatiques  a  été  publié  par  M.  Schenck  (2); 
ce  mémoire,  bien  que  fait  à  un  point  de  vue  diËEérent,  vérifie  les 
travaux  des  auteurs  précédents.  L'auteur  se  préoccupe  surtout 
de  rechercher  la  série  des  modifications  anatomiques  qui  con- 
duisent des  plantes  aquatiques  les  plus  différenciées  aux  Mono- 
cotylédones  submergées  dont  la  structure  anatomique  est  la 
plus  dégradée  et  la  plus  inférieure.  Dans  la  racine  de  ces  der- 
nières, les  épaississe  m  ents  et  la  lignine  n'existent  plus;  aiosi 
M.  Schenck  dit  à  propos  de  l'endoderme  de  la  racine  :  «...  chez 
les  Elodea,  Potamogeiott  dettsus  et  crispus,  Valiisneria,  Letitna 
trisuka,  les  parois  radiales  seules  sont  imprégnées  de  subérine 
sous  la  forme  de  stries.  Partout  l'endoderme  reste  à  parois  déli- 
cates »  (toc.  cit.,  p.  59), 

Plus  loin,  l'auteur  décrit  en  détail  la  racine  adventive  du  Po- 
tamogeton    natans  qu'il   prend  comme  type  de   la  racine  des 

1.  Costaniin,  Recherches  sur  l'influence  qu'exerce  le  milieu  sur  la  slfucluta 
(Us  racines,  (.^on.  St.  nat..  Bot.,  ?•  série,  t.  I,  itWs,  p.  178.I 

"   ~ ~  ■     oTa- 


D,g,tza:Jb.GOOgle 


C.  Sauvageau.  —  Sur  la  racine  des  piaules  aquatiques  :  les  Potamogcton.  63 
plantes  Monocotylédones  submergées,  et  dit  en  terminant  :  «  A 
l'exception  des  tubes  criblés,  les  éléments  du  cylindre  central 
épaississent  tant  soit  peu  leur  paroi  »  {loc.  cit.,  p.  71).  II  ne 
parle  nullement  de  l'endoderme  qu'il  représente  cependant  très 
épaissi  dans  la  figure  77  ;  ce  fait  passe  donc  pour  l'auteur  comme 
inaperçu,  tandis  qu'à  propos  de  l'épaissisçement  de  la  même  as- 
»se  dans  la  tige  des  Potamots,  il  insiste  à  plusieurs  reprises  sur 
les  conditions  extérieures  qui  peuvent  en  amener  la  formation. 
Chez  les  autres  Potainogeton  cités,  non  seulement  il  ne  retrouve 
plus  aucun  épaisissement  des  cellules  conjonctives  ou  endoder- 
miques,  maïs  les  vaisseaux  résorbent  leur  paroi  propre  dès  le 
début. 

Le  cas  A\i.Poi.  Hata»s,k  peine  cité  parM.  Schenck,  est  cepen- 
dant moins  étrange  et  moins  exceptionnel  qu'on  pourrait  le  sup- 
poser, car  un  grand  nombre  d'espèces  du  genre  Potamogelon 
présentent  dans  leurs  racines  le  même  phénomène.  Non  seule- 
ment l'endoderme  peut  épaissir  ses  cellules,  soit  sur  toute  leur 
périphérie,  en  O,  soit  sur  leur  face  interne  et  leurs  faces  ra- 
diales, en  U,  mais  en  outre  les  places  perméables  manquent  fré- 
quemment. L'assise  corticale  extérieure  à  l'endoderme  peut 
même  le  renforcer  dans  son  rôle  mécanique  en  s' épaississant  et 
en  se  lignifiant  avec  plus  ou  moins  d'intensité.  Tous  les  éléments 
du  cylindre  central  sont  à  leur  tour  susceptibles  de  s'épaissir  et 
de  se  lignifier  d'une  manière  frappante;  seuls,  les  tubes  criblés 
font  exception,  en  conservant  toujours  leur  paroi  cellulosique. 
I^  modification  de  l'endoderme  précède  celle  des  cellules  con- 
jonctives du  cylindre  central,  et  souvent  reste  seule;  parfois, 
mais  exceptionnellement,  la  sclérose  se  montre  d'abord  dans  la 
moelle. 

Ces  épaissi ssements  se  rencontrent  dans  les  parties  âgées, 
mais  peuvent  faire  défaut  ;  il  faut  toujours  les  chercher  à  la  base 
des  racines.  Fréquemment  les  racines  qui  poussent  à  un  même 
nœud  sont  épaissies  et  lignifiées  à  des  degrés  différents;  quel- 
ques-unes peuvent  être  très  profondément  modifiées,  tandis  que 
d'autres  voisines  le  sont  beaucoup  moins,  et  X^xa  diamètre  ne 
peut  être  un  guide  dans  la  recherche  de  ces  modifications,  car 
il  peut  varier  beaucoup  dans  les  racines  nées  sur  un  même  verti- 
citle,  et  les  racines  étroites  peuvent  être  plus  épaissies  que  celles 
qui  sont  plus  larges.  Le  degré  d'agitation  de  l'eau  dans  laquelle 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


6+  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

vit  la  plante  n'est  point  non  plus  une  cause  permettant  de  pré- 
voir aprioriX^  valeur  ou  même  l'existence  de  modifications. 

La  structure  du  cylindre  central  de  la  racine  des  Poiamnge- 
ton  est  assez  simple.  Au  dessous  de  l'endoderme,  le  pcricycle 
est  toujours  bien  distinct  et  reconnaissable,  les  faisceaux  libé- 
riens sont  réduits  chacun  à  un  seul  tube  criblé,  accompagné  de 
une  ou  parfois  deux  ou  trois  cellules  annexes.  Ces  tubes  criblés, 
toujours  formés  aux  dépens  du  péricycle  et  comîgus  à  l'endo- 
derme, se  distingeni  des  autres  cellules  parleur  section  trans- 
versale quadrangulairc  ou  pentagonale,  et  paraissent  vides  de 
matière  protoplasmîque,  tandis  que  la  cellule  annexe,  ou  les  cel- 
lules annexes  contigues,  taillées  aussi  dans  le  péricycle,  plus 
étroites,  sont  remplies  de  protoplasme  (i).  Les  taisceaux  li- 
gneux, formés  chacun  de  un  ou  plusieurs  vaisseaux  isolés  ou 
réunis  côte  à  côte,  alternent  plus  ou  moins  régulièrement  avec 
les  faisceaux  lil)ériens  et  sont  souvent  en  nombre  moindre.  Fré- 
quemment, en  vieillissant,  ces  vaisseaux  dont  la  section  était 
primitivement  arrondie,  acquièrent,  tout  en  conservant  la  net- 
teté de  leurs  parois,  un  contour  plus  irrégulier,  grâce  aux  cel- 
lules coniiguës  qui  font  une  légère  saillie  dans  la  lumière  du 
vaisseau.  La  disposition  et  l'importance  des  vaisseaux  est  assez 
variable  suivant  les  espèces,  et  aussi,  mais  à  un  degré  moindre, 
suivant  les  individus;  les  plus  internes  ont  un  plus  grand  dia- 
mètre et  sont  très  nettement  réticulés;  parfois  a-3  gros  vaisseaux 
se  réunissent  au  centre  au  contact,  ou  laissent  entre  eux  une 
moelle  étroite  de  quelques  cellules.  Si  le  nombre  et  l'importance 
des  vaisseaux  diminuent,  il  y  a  une  tendance  à  la  formation  d'un 
vaisseau  axile  unique,  représentant  tout  le  système  ligneux,  ou 
contre  lequel  s'appuient  quelques  vaisseaux  moins  importants; 
les  ornements  ligneux  dans  ce  dernier  cas  sont  moins  visibles 
que  dans  le  premier.  Ces  éléments  sont  séparés  par  des  cellules 
conjonctives  qui  peuvent  être  considérées,  soit  comme  du  paren- 
chyme ligneux,  soit  comme  du  parenchyme  libérien,  et  s'épais- 
sir à  un  degré  plus  ou  moins  considérable  en  devenant  des 
fibres  ponctuées. 

1.  M.  Van  Tie^^bem,  dans  son  grand  travail  sur  la  Racine  {Recherches  sur  la 
symétrie  dt  structure  dis  pliattes  vasculaires,  Ann.  Se.  nat.,  Bot.,  5*  série,  t.  XIII), 
n'a  décrit  et  tîguré  qu'une  seule  espèce  de  Potamogelon,  le  P.  lucens,  dont  il 
représente  les  tubes  criblés  (fig,  37)  comme  situés  dans  l'assise  sous-péricyclique. 
Je  les  al  au  contraire  toujours  rencontres  dans  le  péricycle. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


-la  racine  dis  plantes  aquatiques .-  les  Potamogelon.     65 
S  des  Potamo^eton  pianiaginetis  Ducros,  Robbinsit 
Oakes,  polygomfoUus  Pourr.,  natatts  L.,  présentent  beaucoup 
de  points  de  ressemblance,  principalement  avant  l'apparition 
des  modifications  dues  à  la  sclérose. 
Leur  cylindre    central    possède    3-7 
tubes  criblés,   pourvus  chacun  d'une 
cellule  annexe  qui  en  est  séparée  vers 
l'intérieur    par   une    cloison  tangen- 
tielle,   ou   pourvus    parfois  de  deux 
cellules  annexes  séparées   par  deux 
cloisons    obliques   (fig.    i,   2,  3,  4). 
Chaque  faisceau  ligneux  est  composé 
de   1-2-3  vaisseaux,  dont  les  plus  ex- 
ternes, au  contact  du  péricycle,  sont 
spirales,  et  les  plus  internes  réticulés  ;      '*'  ''''"'°  .Tibiés  sont  incii,|uc-=  par 
ceux-ci  peuvent  se  toucher  ou  laisser 
entre  eux  quelques  cellules  conjonctives. 

Les  coupes  transversales  faites  dans  une  région  peu  âgée 
montrent  que  l'endoderme,  dans  les  points  opposés  aux  tubes 
criblés,  lignifie  ses  cellules  sans  les  épaissir;  les  autres  cellules 
de  la  même  assise  ne  sont  que  partiellement  modifiées. 

A  la  base  d'une  racine  âgée  de  Pot .  piantagineus  (fig.  2), 


/'«.j»/D»Wi'/«t«,  llj.ed'u..eiad..eàKéc  p6t.  t^lsgomfoliii,.  Racine  jeun* 

(K'.  4JO).  (er.  4.W). 

l'endoderme  a  toutes  ses  cellules  uniformément  épaissies  en  O  ; 
les  places  perméables,  quand  elles  existent,  sont  toujours  très 
étroites,  comprenant  chacune  une  ou  plus  rarement  deux  cel- 
lules; elles  correspondent  bien  aux  faisceaux  ligneux,  mais  sont 
toujours  en  nombre  bien  moindre,  et  peuvent  même  manquer  à 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


66  JOURNAL  DR  BOTANIQUE 

différents  niveaux.  Parfois  quelques  cellules  de  l'assise  corticale 
sus-endodermique  subissent  la  même  modification,   mais   plus 
tardivement,  en  quelques  points  correspondant  à  des  faisceaux 
libériens.  L'endoderme  s'épaissit  de  la  sorte  avant  les  éléments 
conjonctifs  du  cylindre  central.  Dans  celui-cî,  les  cellules  tout  à 
fait  centrales,  entre  les  gros  vaisseaux,  sont  très  épaissies,  ligni- 
fiées,  et  ont  pris  la  structure  ponctuée  ;  en  outre  les  tubes  cri- 
blés, avec  leur  cellule  annexe,  sont  entourés  d'un  cadre  de  cel- 
lules épaissies  et  li- 
gnifiées, formé  par 
les  cellules  péricy- 
cliques  directement 
à  leur  contact,  àpeu 
[M'es  aussi  modifiées 
que  celles  de  l'en- 
doderme,   et     vers 
l'intérieur   par    des 
cellules    conjoncti- 
ves moins  profon- 
dément    modifiées. 
Mais  la  paroi  tan- 
gentielle  de  sépara- 
tion  entre  le    tube 
criblé  et  sa  cellule 
annexe    reste    tou- 
Fig.  ^  jours    cellulosique; 

P«/./,/j.;-.«,7^AW.B««.d=ra.i.,.AKÔ.(Rr.430).  c'cSt      d'ailleUrS      UU 

fait  que  nous  retrouverons  dans  toutes  les  racines  qui  produiront 
un  cadre  épais  autour  du  liber.  La  sclérose  du  péricycle  peut 
s'étendre  à  d'autres  cellules  qu'aux  voisines  des  tubes  criblés. 
Parfois  aussi  les  quelques  cellules  de  la  moelle  restent  cellulo- 
siques et  à  parois  minces. 

On  constate  de  même,  dans  la  racine  âgée  du  Pot.  polygoni- 
folius  (fig.  4),  que  les  cellules  entourant  le  liber,  les  cellules  de 
la  moelle,  et  parfois  des  cellules  sus-endodermiques  se  sont 
sclérifiées;  maïs  l'endoderme,  qui  s'est  épaissi  et  lignifié  unique- 
ment pour  former  les  cadres  libériens,  laisse  en  face  de  chaque 
^sceau  ligneux  une  place  perméable  large,  à  éléments  peu  ou 
point  lignifiés. 

Il  en  résulte  pour  la  racine  du  Pot.  polygonifoltus  une  struc- 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


C.  Sauvachau.  —  Sui- l:i  racine  des  plantes  aguat'çues  .■  ies  Voiamogeian.  fi-j 
ture  radiée  assez  nette,  qui  la  distingue  des  racines  précédentes 
dans  lesquelles  les  places  perméables  étaient  rares  et  étroites. 
C'est  là  son  mode  d'épaîssissement  général.  Cependant,  dans 
quelques  exemplaires,  il  va  plus  loin,  et  j'ai  observé  des  racines 
qui,  à  leur  base,  avaient  une  lignification  plus  avancée;  les 
coupes  possédaient  une  gaine  complète  et  uniforme,  quelques- 
unes  montraient  une  ou  deux  interruptions  d'une  seule  cellule 
non  modifiée;  la  moelle  volumineuse  était  complètement  scléri- 
fiée;  seuls,  les  éléments  du  péricycle  opposés  aux  vaisseaux 
étaient  restés  cellulosiques,  mais  des  coupes  pratiquées  à  quel- 
ques centimètres  au-dessous  de  la  base  revenaient  à  la  structure 
typique. 

C'est  surtout  par  son  mode  d'épaîssissement  de  l'endoderme 
que  la  racine  du  Pot.  naiaits 
se  distingue  des  précédentes. 
Au  début,  les  cellules  de  l'en- 
doderme s'épaississent  non  plus 
sur  tout  leur  pourtour,  mais  en 
U,  en  laissant  entre  elles  des 
places  perméables  larges,  en 
nombre  variable,  et  correspon- 
dant à  des  faisceaux  ligneux 
(fig.  5).  Plus  tard  cet  épaissis- 
sement  augmente  pour  chaque 
cellule,  en  conservant  la  même  f^e- s- 

-  ,  ,  ,  „    ,  />«.  »««BJ(Er.  41'»). 

forme;  le  nombre  des  cellules 

modifiées  augmente  aussi,  de  sorte  que  les  places  perméables 
deviennent  de  plus  en  plus  étroites  et  de  plus  en  plus  rares, 
et  même  font  défaut  sur  beaucoup  de  coupes.  La  sclérification 
gagne  les  cellules  de  l'avant- dernière  assise  corticale  pour  aug- 
menter la  protection  du  cylindre  central  ;  et  quant  à  celui-ci  on 
peut  le  rencontrer  totalement  modifié,  avec  toutes  ses  parois 
cellulaires  épaissies  et  lignifiées,  à  la  seule  exception  des  parois 
tangentîelles  qui  séparent  chaque  tube  criblé  de  sa  cellule  annexe. 
La  région  centrale  devient  ainsi  un  véritable  cylindre  scléreux. 
M.  Schenck,  dans  le  mémoire  cité  plus  haut,  décrit,  en  outre 
de  la  racine  du  Poi.  naiaiis,  celle  des  Pot.  densus,  cn'spus  et 
pectinatus;  pour  lui,  celle-ci  est  de  beauco'jp  la  plus  dégradée  ; 
on  y  voit  encore  5  tubes  libériens,  mais  le  système  vasculaire 
n'y  est  plus  représenté  que  par  un  caiial  axile  sans  parois  pro- 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


68  lOURNAL  DE  BOTANIQUE 

près,  et  par  conséquent  sans  aucune  trace  d'épaississement.  Je 
n'ai  pas  rencontré  d'exemplaires  aussi  dégradés  que  celui  dé- 
crit par  cet  auteur;  des  plantes  recueillies  dans  le  département 
de  la  Gironde  avaient  bien  des  racines  très  étroites,  mais  leur 
cylindre  central  montrait  toujours,  avec  4-5  tubes  criblés,  1-2 
vaisseaux  axiles,  larges,  à  paroi  propre,  lignifiée,  se  laissant  fa- 
cilement reconnaître.  Sur  des  Pot.  pectinaius  L.,  recueillis  l'été 
dernier  au  Croisic,  dans  une  mare  proche  de  la  mer,  j'ai  cons- 
taté une  structure  beau- 
coup   plus    différenciée  ; 
les  rhizomes  étaient  pro- 
fondément enfoncés  dans 
la  vase,  et  il  était  difficile 
de  les  en   extraire  avec 
leurs  racines".  Le  diamètre 
de  ces  racines,  prises  sur 
un  même  rhizome,  varie 
du  simple  au  double,  et 
se  traduit  par  le  nombre 
différent  des  assises  corti- 
cales et  des  éléments  du 
cylindre  central.  Les  plus 
grosses  et  en  même  temps 
les  plus  âgées  sont  pour- 
pre- "•  vues  d'un  endoderme  dont 
toutes  les  cellules  forte- 
ment  et  uniformément  épaissies  en  O  ne  laissent  aucune  place 
perméable  (fig.  6);   le  péricycle  à  larges  cellules  renferme  8-9 
tubes  criblés   et  quelques  rares   cellules  épaissies  et  lignifiées. 
Le  centre  est  occupé  par  un  large  vaisseau  axile,  entouré  de 
grosses  cellules  conjonctives  à  parois  minces,  et  les  faisceaux 
ligneux  en  nombre  un  peu  moindre  que  les  tubes  libériens  som 
assez  régulièrement  disposés.   Les   cellules    qui  les  entourent 
laissent    au    contact    des    vaisseaux   des   méats   qui    sembleni 
s'agrandir  avec  l'âge,  de  sorte  que  quelques-uns  de  ces  vais- 
seaux sont  comme  isolés  sur  une  partie  de  leur  contour,  qui 
devient  en  même   temps  moins  net;  ils  peuvent  même  s'isolei 
complètement,  et  certaines  coupes  manquent  ainsi  de  quelques- 
uns  des  vaisseaux  les  plus  extérieurs,  soit  ijuc  leur  paroi  ait  été 
résorbée,  soit  qu'elle  ait  été  enlevée  par  le  rasoir. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


C.  Sauvagbau.  —  Sur  la.  racine  des  plantes  aquatiques  ;  tes  Potainigeton.    6g 

L'endoderme  des  racines  plus  étroites  et  plus  jeunes  prises 
sur  le  même  rhizome  était  déjà  uniformément  épaissi  en  O  et 
lignifié. 

La  racine  du  Pot.  im'crocarpus  Boiss,  et  Reut.  possède  à 
peu  de  choses  près  la  même  structure  et  la  même  modification, 
mais  son  endoderme  laisse  de  larges  places  perméables. 

Dans  le  Pot.  rufescens  Schrad.,  Tendoderme  présente  une 
particularité  que  j'ai  retrouvée  dans  une  douzaine  de  racines  de 
cette  plante;  les  places  perméables  sont  assez  larges,  et  les  au- 
tres cellules  endodermiques  peuvent  acquérir  un  épaisssement 
tel  que  leur  lumière  devient  très  petite.  Mais  il  est  remarquable 
qu'une  bonne  partie  des  tubes  criblés  sont  recouverts  par  des 
cellules  endodermiques  lignifiées  et  non  épaissies,  dont  la  paroi 
ondulée  paraît  plutôt  flasque  que  rigide,  et  les  tubes  criblés  pé- 
nètrent pour  ainsi  dire  dans  leur  intérieur  en  poussant  la  paroi 
qui  les  en  sépare.  Ce  sont  alors  les  cellules  de  l'avant-dernière 
assise  corticale  qui  s'épaississent  et  renforcent  en  ces  points 
l'endoderme;  l'avant-dernière  assise  corticale  jouerait  donc  ici 
un  rôle  mécanique  au  moins  aussi  important  que  l'endoderme. 

Toutes  les  racines  qui  viennent  d'être  passées  en  revue 
étaient  relativement  bien  différenciées  sous  le  rapport  du  nombre 
des  vaisseaux  ligneux  ;  mais  les  racines  des  espèces  dont  la  diffé- 
renciation est  moins  avancée  présentent  des  modifications  sem- 
blables résultant  du  développement  du  système  mécanique  avec 
l'âge. 

Bien  que  le  Pol.  irichoides  Cham.  et  Schl.,  et  principalement 
le  Pot.  gramineus  L.,  et  le  Pol.  lucois  L.,  soient  des  espèces 
de  grande  taille  et  dont  les  feuilles  supérieures  sont  fréquem- 
ment flottantes,  leurs  racines  sont  grêles,  le  cylindre  central 
comprend4-7tubes criblés,  i-2vaisseaux  larges, axiles,  réticulés, 
correspondant  aux  gros  vaisseaux  des  racines  précédentes,  et 
tout  près  desquels  sont  des  vaisseaux  étroits,  spirales,  généra- 
lement en  même  nombre  que  les  faisceaux  libériens.  L'épaissis- 
sement  de  l'endoderme  du  Pot.  htcens  se  produit  en  O,  inéga- 
lement pour  ses  différentes  cellules  {fig,  7),  et  les  places 
perméables,  d'abord  assez  nombreuses,  deviennent  ensuite 
rares;  celui  du  Pot.  trichoides.,  également  en  O,  est  plus  faible, 
et  dans  le  Pot.  gramiiieus  on  voit  seulement  quelques  cellules 
épaissies  en  (J  comme  dans  le  Pot.  nataiis,  et  au  nombre  de 
1-2-3  pour  chaque  tube  criblé  protégé  (fig.  8). 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


70  JOUKNAL  DE  BOTANIQUE 

Les  racines  du  Pot.  ptisillus  L. ,  sont  très  grêles  et  leur 
structure  est  très  simplifiée  ;  les  tubes  criblés  conservent  leur 
nombre  habituel,  mais  le  système   ligneux   est  représenté  par 


Pot.  era<nint,i!  (Rr.  4,w).  Pùl.  iuciHS  (gt.  <jo). 

un  unique  vaisseau  axile  large,  parfois  deux  vaisseaux  contîgus, 
réticulés,  mais  moins  lignifiés  que  dans  les  espèces  précédentes, 
et  entourés  parfois  de  quelques  cellules  conjonctives  lignifiées 
et  légèrement  épaissies  transformées  en  fibres  ligneuses.  Très 
généralement  leur  endoderme,  complètement 
épaissi  en  O,  forme  une  gaine  solide  et  ré- 
sistante à  places  perméables  très  rares  (fig.  9). 
On  en  rencontre  dans  lesquelles  lavant-der- 
nière  assise  corticale  renforce  l'endoderme, 
et  dont  tous  les  éléments  du  cylindre  central 
sont   épaissis   et   lisrnifiés,    à  part  la  cloison 
*;'K-  9-  tangentielle  de  séparation  entre  chaque  tube 

criblé  et  sa  cellule  annexe,  qui  reste  toujours 
mince  et  cellulosique.  Malgré  leur  minceur,  les  racines  de  cette 
espèce  submergée  sont  donc  tout  aussi  sclérifiées  que  les  racines 
aériennes  les  plus  modifiées  de  beaucoup  de  plantes. 

D'après  M.  H.  Schenck,  le  Pot.  crispus  L.,  n"a  plus  de 
vaisseaux  à  parois  propres  (loc.  cit.  p.  6(  et  fig.  79);  au  centre 
du  cylindre  central  est  un  canal  axile,  large,  limité  par  la  paroi 
des  cellules  voisines  qui  font  un  léger  bombement  dans  sa  cavité; 
il  en  est  de  même  des  canaux  situés  autour  et  qui  alternent  avec 
les  4-5  tubes  criblés.  Cependant  ces  canaux  ne  sont  point  des 
lacunes,  comme  le  croit  cet  auteur,  maïs  de  vrais  vaisseaux.  En 
effet,  en  examinant  des  coupes  très  minces  à  un  fort  grossisse- 
ment, on  peut  toujours  facilement  reconnaître  dans  les  angles 
de  ces  vaisseaux  de  tous  petits  méats  triangulaires  laissés  entre 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


C.  ii.\s:\ACEAv.  —  Sur/a  f^ctne  des  plantes  aqualigites  :  Us  Potamnt.'eion.  71 
la  paroi  des  cellules  continués  et  la  paroi  propre  du  vaisseau  ; 
celle-ci  est  continue,  plus  mince  que  celle  des  cellules  conjonc- 
tives, et  formée  de  cellulose  plus  condensée.  D'ailleurs,  sur 
des  coupes  longitudinales  traitées  par  l'eau  de  javelle,  puis  par 
le  vert  d'iode  et  le  brun  d'aniline,  la  paroi  cellulosique  des  vais- 
seaux se  colore  en  brun  clair,  et  l'on  voit  à  sa  surface  de  très 
légers  et  très  délicats  ornements,  assez  espacés,  d'un  brun  vert 
plus  foncé,  réticulés  pour  les  1-2  vaisseaux  axiles,  spirales  pour 
les  autres.  Mais  si  les  éléments  ligneux  restent  ainsi  toujours 
très  peu  lignifiés,  l'endoderme  au  contraire  épaissit  fortement  ses 
cellules  en  O  et  les  lignifie ,  en  ne  laissant  que  de  très  rares 
places  perméables,  souvent  absentes.  Quelques  racines  ont  plu- 
sieurs cellules  de  renforcement  de  l'endoderme  épaissies  et 
lignifiés,  de  même  que  certains  éléments  du  cylindre  central,  et 
il  est  probable  que  l'on  doit  pouvoir  trouver  des  exemplaires 
tout  aussi  modifiés  que  les  Pot.  natans.  Pot.  pusilliis,  etc. 

Chez  le  Pot.  perfolt'atus  L.,  et  le  Pot.  ampiifolms  Fuck., 
dont  le  cylindre  central  a  également  une  structure  très  dégradée, 
les  cellules  endoderraiques  qui  sont  opposées  au  liber  sont  légè- 
rement épaissies  en  O  et  lignifiées;  les  autres  sont  des  places 
perméables. 

Le  Pot.  densits\..,  a  ses  vaisseaux  dans  le  même  état  d'in- 
férioriié  que  le  Pot.  crr'spus,  mais  fréquemment  plusieurs  de  ses 
tubes  criblés  ont  découpé  2-3  cellules  annexes,  dont  l'une  exté- 
rieurement, et  alors  ils  ne  sont  plus  au  contact  direct  de  l'endo- 
derme. Celui-ci  n'est  jamais  épaissi,  mais  seulement  lignifié  sur 
les  parois  radiales  et  tangenlielle  externe,  qui  restent  beaucoup 
plus  minces  que  les  parois  des  cellules  des  différentes  assises 
corticales.  Dans  les  racines  âgées,  l'assise  sous-subéreuse  et 
l'assise  sus-endodermique  s'épaississent,  mais  sans  se  lignifier. 

En  résumé,  on  voit  donc  que  toutes  les  espèces  de  Potamots 
étudiées  précédemment  ont  de  vrais  vaisseaux  ;  plusieurs 
d'entre  elles  peuvent  subir  dans  leur  cylindre  central  une  sclé- 
rose très  complète  et  très  profonde,  respectant  seulement  la 
cloison  libérienne  ;  les  modifications  sont  moins  abondantes  ou 
même  très  faibles  chez  d'autres  espèces  dans  lesquelles  il  est 
cependant  probable  que  l'on  pourra  observer  une  sclérose  com- 
parable sur  des  exemplaires  plus  favorables.  Lorsque  la  sclérose 
est  faible,  elle  se  montre  dans  les  cellules  endodermiques  op- 
posées au  liber. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


71  JOUKNAL  DE  BOTANIQUE 

Comme  on  a  pu  le  remarquer,  les  phénomènes  d'épaississe- 
ment  et  de  lignification  cités  plus  haut  ne  sont  point  en  rapport 
avec  la  division  en  sections  établie  dans  le  genre  Potatnogeton. 
Us  ne  sont  point  non  plus  un  résultat  de  l'état  d'agitation  de 
l'eau,  car  à  part  les  exemplaires  du  Pot.  planlagiiteus ,  qui  pro- 
viennent des  torrents  des  environs  d'Amibes,  ceux  du  Pot.  rtt- 
fescens  et  quelques  Pot.  crispus  qui  ont  été  recueillis  dans  une 
petite  rivière  à  cours  assez  rapide,  les  autres  espèces  non  exoti- 
ques proviennent  de  mares,  de  bassins  ou  de  fossés,  dont  l'eau 
était  dormante  et  nullement  agitée. 

La  sclérification  de  l'endoderme  et  du  cylindre  central  ne  se 
fait  d'ailleurs  pas  au  même  degré  pour  les  différentes  racines 
nées  à  un  même  nœud.  Ainsi,  entre  autres  exemples,  sur  un 
pied  de  Pot.  pustllus,  recueilli  en  juillet  dans  un  fossé  dont  l'eau 
peu  profonde,  presque  stagnante,  était  recouverte  de  plantes 
aquatiques  et  en  particulier  d'une  épaisse  couche  ^Hydrocltaris, 
j'ai  étudié  comparativement,  en  faisant  des  coupes  à  leur  base, 
quatre  racines  développées  à  un  même  nœud;  la  sclérose  s'y 
manifestait  à  des  degrés  différents  pour  chacune  d'elles.  Dans 
la  plus  modifiée,  tout  le  cylindre  central  était  épaissi  et  lignifié, 
de  même  que  l'endoderme,  à  part  de  très  rares  places  per- 
méables, et  plusieurs  cellules  de  l'avant-dernière  assise  corticale; 
dans  la  moins  modifiée,  les  cellules  endodermiques,  bien  qu'à 
peine  épaissies,  étaient  toutes  très  nettement  et  très  uniformément 
lignifiées  sur  tout  leur  pourtour,  et  toutes  les  cellules  du  cy- 
lindre central  avaient  conservé  leur  paroi  cellulosiqus,  sauf 
l'unique  vaisseau  axile.  Les  deux  autres  racines  présentaient 
des  états  intermédiaires  entre  les  deux  précédents. 

Les  faits  qui  viennent  d'être  exposés  ne  concordent  doncpas 
avec  les  conclusions  des  auteurs  qui  ont  cru  que  le  milieu  aqua- 
tique diminuait  ou  faisait  disparaître  complètement  la  sclérose 
des  éléments  de  soutien  et  de  protection,  mais  montrent  au  con- 
traire que  le  développement  de  la  lignine  dans  la  racine  des 
PoiafKogeton  peut  se  faire  aussi  abondamment  que  dans  beau- 
coup de  racines  aériennes.  Si  la  sclérose  de  ces  éléments  a  pour 
principal  effet  de  protéger  les  racines  aériennes  ou  souterraines 
contre  la  sécheresse,  elle  doit  avoir  un  rôle  différent  chez  des 
espèces  submergées  qui  ne  peuvent  résister  à  l'absence  de  l'eau; 
elle  n'est  point  non  plus  en  rapport  avec  la  structure  plus  ou 
moins  différenciée  du  système  conducteur  ni  avec  le  degré 
d'agitation  de  l'eau  ambiante. 

Le  Gérattt  ;  Louis  Matioi. 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Directeur  :  M.  Louis  MOROT 


CONTRIBUTION  A  LA  FLORE  DE  L'AMÉRIQUE 
ÉQUATORIALE 

Nots  sur  une  collection  de  planies  recollées  dans  l 'Amérique  équaforiate 
par  M.  H.  Poortmann  en  iSSiSa 
ParK.  DRAEE  DEL  CA8TIU<0 

Les  plantes  dont  on  va  lire  l'énumération  et  la  description 
ont  été  recueillies,  en  1881  et  18821  par  M.  H.  Poortmann,  sous 
la  direction  de  M.  Edouard  André,  dans  la  Cordillière  des  Andes, . 
vers  la  limite  de  l'Equateur  et  du  Pérou,  autour  de  Loja  et  de 
Huacapamba.  M.  P.  Maury  a  décrit  dans  ce  recueil  les  Cypé- 
racées  rapportées  del'Aménquedu  Sud  par  M.  Edouard  André; 
peut-être  lira-t*on  avec  quelque  intérêt  une  notice  sur  des  plantes  : 
provenant  des  mêmes  régions,  et  appartenant  à  deux  familles 
sur  lesquelles  il  reste  sans  doute  bien  des  études  à  faire  :  les 
Micacées  et  les  Campanulacées. 

Quelques  mots  sur  les  pays  visités  par  M.  Poortmann. 

Loja  (ou  Loxa),  capitale  de  la  province  du  même  nom,  la 
plus  méridionale  de  la  République  de  l'Equateur,  est  située 
près  de  l'endroit  où  la  Cordillière  des  Andes,  courant  du  Sud-Est 
au  Nord-Ouest,  change  de  direction  en  entrant  dans  l'Equateur, 
et  s'infléchit  vers  le  Nord;  elle  cesse  alors  de  porter  le  nom 
d'Andes  du  Pérou  pour  recevoir  celui  d'Andes  de  Quito.  Pres- 
que immédiatement  au  Sud  de  Loja  se  forment  deux  chaînes 
parallèles,  réunies,  un  peu  au  Nord  de  cette  ville,  par  le  chaînon 
d'Acayana.  Une  fente  de  la  chaîne  orientale  permet  aux  eaux  du 
Rio  Zamora,  l'une  des  rivières  sur  lesquelles  Loja  est  bâtie ,  de 
s'écouler,  vers  l'Atlantique,  dans  le  Rio  Santiago,  et,  de  là,  dans 
le  Maragnon.  Loja  est  donc  placée,  à  3, aao.  mètres  d'altitude 
{MM.  Vidal-Senèze  et  Jean  Nœtzliy  in  Bull.  Soc.  Géogr. 
Par.  xS8S),  au  tond  d'une  vallée  entourée ,  presque  de  tous 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


74  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

côtés,  par  de  hautes  montagnes  (3.000  mètres);  le  climat  y  est, 
paraît-il,  tempéré  (18° —  ao"  c.)  et  très  humide  (/.  c).  M.  Poort- 
mann  a  exploré  les  deux  chaînes  aux  environs  de  Loja  :  la 
Sierra  de  Zamora,  sur  la  chaîne  orientale  ;  les  montagnes  de 
Chonta-Cruz,  ViUonaca,  le  plateau  de  Chuquiribamba,  et  les 
hauteurs  de  Cîsne,  sur  lach^ne  ocddentale, 

Huacapamba  (ou  Huancabamba)  est  dans  le  Pérou ,  au  sommet 
d'une  vallée  tributaire  du  Maragnon. 

Les  environs  de  Loja  paraissent  être  d'une  grande  richesse 
botanique  :  ils  ont  fourni  à  Hartweg  près  de  la  moitié  des  Cam- 
panulacées,  environ  le  tiers  des  Ericacées,  et  plus  du  sixième  de 
la  collection  totale  des  espèces  trouvées  par  luï  dans  la  longue 
portion  des  Andes  qui  s'étend  de  la  limite  du  Pérou  au-delà  de 
Bogota. 

Ce  n'est  pas  le  moment  d'examiner  les  causes  de  ce  fait  de 
géographie  botanique.  L'étude  de  la  distribution  des  plante» 
dans  la  région  andine  a  été  ébauchée  par  plusîeuts  auteurs,  à- 
commencer  par  Humboldt  qui,  à  larges  traits,  en  a  magistralement 
jeté  les  fondements;  mais  cette  étude  ne  pourra  être  faite  d'une 
manière  complète,  qu'après  que  les  matériaux,  heureusement  fort 
nombreux,  dont  on  dispose,  auront  été  suffisamment  travaillés. 

ERIGACEiE 
(subordo  Vaccinîeanun) 

Macleania  ffooA. 

1,  M.  SalapaBenth.  et  Hook.,  G^.,  II,s^^- 
Ceratostemma  Salapa  Benth.,  PI,  Harlw.,  p.  141.  —  Tyria  Salafia 

Klotzsch,  in  Ltnn^a,  xztv,  p.  21. 

Hauteurs  de  Cisne  (Poortmann  80!). 

Recueilli  aussi  aux  environs  de  Loja  par  Hartweg  (75+!). 

2.  U.  Poortmanni  sp.  nov, 

Arbor  gtabra  (3-6  m,  alta).  Folia  (6  cent,  longfa;  25  miil.  lata)  oblongo- 
subspathulata,  acutiuscula,  infemè  attenuata.  Florum  fàsdculi  numcroâ, 
axillares,  folio  brcviorea,  ferc  sessilcs,  pediceliis  quàm  flores  brcvioribus, 
bracleolis  parvis  ovato-delloideis  acutis.  Calyx  (3-4  mill.)  brcvis,  campa- 
milatus,  dentibus  5  ovato-deltoideis.  Corolla  1  pui^urea  >  cylindraceo- 
campanulata  (13  mill.  longa),  lobis  5  acatis  recurvis  tubo  brevioribi». 
Bacca  obovoïdea  apicc  tnmcata. 

Environs  de  Loja  {Pooitmaaa,  126!) 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


Dbau  DEL Castilu).  —  C»nM6utioii  àla  fiort  de  l'A'mrique  équatoriaU.  75 
Ce  MacUania  a  l'iafloresceacc  de  la  plupart  des  espèces  du  genre; 
nuûs  il  s'en  distingue  bien  nettement  par  la  forme  de  ses  feuilles. 

PsAMUistA  Klofssch. 

I.  P.  penduUlIora  KL,  in  Linnma,  xxtv,^j. 

Tkibaudia pendulijîora  DC.,  Prodr.  vil,  p.  563,  n"  7. 

Covdillières  de  Zamora  (Poortmann  371!) 
Orthjîa  Klotssck. 

I.  O.  abbreviata  sp,  nov. 

Arbor  vel  arbuscula  (z-8  m.  alta)  glaberrima,  ramulis  Ixvibus  com- 
pressiusculis,  Folia  subquiataplinervîa,  retîculata,  elHptîca  (7  ceat.  longa; 
3  lata)  acumioata,  basi  constricta,  petiolo  brevissimo.  Racemi  axillareSy 
abbrCTÏati  (rhachide  i  cent,  longo),  pedicellis  leviter  nutantibus  (3  cent. 
lon£;Ï9)i  Calyx  bre'vis  (3  mill,),  lîmbo  campaoulato  .subintegro  dentibua  5. 
parvis  interdum  obsolescentibus.  Corolla  ■  dense  rasea  vel  diluté  miniata, 
buce  albâ  1  tubo  cylindraceo  (3  cent,  et  ultra  longïi  ;  3  mill.  lato),  deatibus 
5  brcvîbus.  Staminum  filamcnta  vix  ciliata. 

Rio  de  San  Francisco  {Poortmann  314.!) 

Voisine  de  VO.  secundiffora  Kl.,  cette  espèce  en  diffère  par  son 
inflorescence  ramassée  et  par  la  forme  de  son  calice. 
Oreanthes  Benih. 

I.  O.  buxifoUus  Benth.,  PI.  Hariweg.,  p.  140. 

Hauieurs  de  Çisne  (Poortmaim  83 1),  localité  indiquée  par  Beotham. 
Ceratosteuua  Juss. 

I.  C.  Andreannin  sp.  nov. 

Arbuscula  (bi-metralis)  glaberrima.  Folia  ovata  (8  cent,  longa;  4  lata> 
acuminata,  ba^  constricta,  septuplinervia,  petiolo  brevissimo.  Pedunculi 
axillarea,  solitarii,brevissimi(3-3mill.),adba5inbractei3  oblongis  acumina- 
ds  instrucd,  pedicellum  unicanad  basin bibracteolatum  (15  mill.  toDgum)ad 
apicem  iacrassatum  gerentes.  Calyx  (vix  i  cent,  loagus)  latè  campaaulatus, 
limbo  integro  minatè  5-denticulato.  Corolla  miniata,  ampta,  subcylindracea 
(4  cent.  loKga;  2  lata),  lobîs  oblongis  (i  cent.)  acutis.  Standoa  coroUâ. 
paulo  breviora.  Fructus  maturus  igaotus. 

Huacapamba  (Poortmann  222  !) 

Voisine  par  son  port  du  C  speciosum  Ed.  André  (///.  kort.  i8;o, 
p.  53,  pi.  ix),  et  originaire  des  mêmes  régions,  cette  espèce  en  dîâÎËre 
par  des  caractères  importante  :  son  calice  est  entier  et  non  quinqué- 
îobé,  ce  qui  la  réunît  aux  Siphonandra  Kl.  ;  de  plus  les  feuilles  du  C. 
specicsam  ne  sont  ni  rétrédes  à  la  base,  ni  acuminées. 
Cavbnoishia  Zdndl. 
I.  G.  melutomoides  Benth.  et  Hook.,  Gen.IItp.jjo, 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


76  lOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Thibaudia  »ulasiomoides  H.B.K,,  Nov.gen.  UI,  212.  —  Proclesia 
melastomoides  Klotsch,  Ïd  Lintuea,  xxiv,  p.  32. 
Huaeapamba  (Pooitmann  213 1) 

D'après  M.  Poortmano,  tes  bractées  sont  rouge-carmîa,  le  calice 
vert,  et  la  corolle  blanche. 

Thibauuia  h.  B.  a: 

1.  T.  floribtinda  H.  B.  K.,  Ncv.  gen.  et  sp.  III,  210,  t.  a';4. 
Villonaca  (Poortmann  68!). 

Dans  les  échantillons  rapportés  par  M.  Poortmann,  les  feuilles  sont 
un  peu  plus  petites  que  dans  le  type  de  Humboldt  et  Bonpland.  Le 
finit  est  une  drape  «  comestible  »,  ovale-oblongue,  couronnée  par  les 
lobes  épaissis  du  calice,  d'abord  rouge,  puis  noirâtre.  La  tige  est 
c  gonflée  au-dessus  du  sol  >  et  a  la  forme  d'un  tubercule  <  gros  comme 
une  tête  d'eniànt.  >.  Ce  caractère  semble  commun  à  beaucoup  d'Eri- 
cacées. 

Vacciniitm  Linn. 
I .  V.  esoallonioides  sp,  nov. 

Repens,  ramulis  adscendeatibus  teretîbus  hirsuto-pubescentibus.  Polîa 
conforta,  oblongo-clliptica  (1  cent,  longa,  3-4  mill,  lata),  utrinque  acuta, 
supernè  calloso-dentata,  infemè  intégra,  pennivcnia,  venis  in  utrâque 
pagina  proEninulis,  superiore  g'Iabrâ,  iuferiore  baud  secûs  ac  petîolos  pu- 
bescente.  Flores  in  axillis  soIitarii,geminati,  vel  ternatî,foliasubaMquantcs; 
pcdîcelli  flore  brcviores,  bracteolis  2  oppositis  ovatis  acutis  instructi.  Calyx 
(3  mill.  loDgus)  campanulatus,  lobis  ovatis  acuminatis.  Corolla  (4  mill. 
longa)  tubulosO'Campanulata,  c  deasè  rosea  vel  miniata  >.  Antherae  muti- 
ca;,  tubulis  his  brevioribus  aoticè  dehiscentibua,  fjlamentis  pilosis.  Froctus 
baccatus,  parvuj, 

Chonta-Crus  (Poortmann  94  I).  A  été  trouvé  dans  l'Equateur  par 
M.  Grisar. 

Cette  espèce  se  place,  dans  la  section  Neurodesia  Kl.,  à  côté  du 
V.  reflexum  Hook.,  Bot.  Mag.  57S1,  trouvé  dans  les  mêmes  régions; 
mais  ce  dernier  a  des  rameaux  pendants,  des  fleurs  plus  nombreuses, 
et  les  tubes  des  anthères  très  courts. 

2.  V.  Mortinia  Benth.,  PI.  Hartw.p.  ast. 
Ravin  de  Santa-Barbara  (Poortmann  185!). 

(Subordo  Ericinearam.) 

GAin.TH£RiA  lÀnn. 
I.  G,  retiouUtaH.  B.  K.,  A^^.  Gen.,  UI,  221. 
Villonaca  (Pooitmann  792!).  A  été  trouvé  dans  les  mêmes  régions 
par  Humboldt  et  Hartweg. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


E.  Mbb,  —  De  i'accroisseaieni  de  l'ècorce  des  Safims.  77 

3.  G.  loxeosîs  Benth,,  P/.  Hariw.  p.  143,  «•  ypo. 

Chonia-Crus  (Poortmann  96!). 

Les  fleurs  sont  roses  ou  rouges  ;  les  bractées  d'un  rouge  vif. 
Bbparia  Miti. 

i.  B.  grandiflora  H.  B.  K.,  Pi.  ^eç.,  II.  p.  laa,  t.  iiç. 

Sans  Â>ca/i/é  (Poonmana  89  J).  A  été  trouvé  aux  environs  de  Loja 
par  Humboldt  et  Hartweg. 

2.  B.  décora  sp.  nov. 

j^rbuscula  (2-3  m.  alta)  ramulis  teretibus  vJz  conspicuè  puberulis.  FoUa 
oblongo-elliplica  (4  cent,  looga  ;  i  lata)  acuta,  îo  pedolum  brevetn  atte- 
□uata,  glabra,  suprà  lucida,  subtùs  glaucescentia,  venis  parùm  conspicuis. 
Racemi  (4-5  cenL  Iod^î)  sub  apice  ramulorum  coofertj,  ferrugineo-tomcn- 
tetli,  8-10  flori,  bracteis  oblongis  acutis  caducia.  FedicelU  (10-15  '"'"-  '('"ÏTi) 
bractcolis  mox  orbati,  Calyx  pubcrulus,  campanulatus  (3  mill,  longus), 
lobis  6  oblongts  subacutis.  CoroUa  glabra  ardenter  rubra,  laciciiis  (3  cfjit, 
longîs)  obloagfts  basi  attcnuatis.  FrucCus  maturi  oon  TÏsi. 

Chonla-Cruss  (Poortinaaa  116!). Se  trouve  aussi  dausla  coUectiou 
Vidal -Senèze. 

Ce  Be/aria  se  rapproche  du  B.  resînosa  Mutis,  qui  a  des  feuilles 
arrondies  à  la  base,  et  des  fleurs  plus  grandes.  (A  suivre.) 


INFLUENCE  DE  L'EXPOSITION 

L'ACCROISSEMENT  DE  L'ÈCORCE  DES  SAPINS 

(Suile.) 

Par  M.  Emlls  MER 

H 

De  ce  qui  précède  11  résulte  qu'aux  expositions  du  S,  et  de  1*0.  le 
rapport  cortico-Ugneux  est  plus  élevé  qu'à  celles  du  N .  et  de  l'E.  et 
que  la  différeDce  est  d'autant  plus  grande  que  les  arbres  sont  plus  inso- 
lés.  Il  iaut  en  rechercher  la  cause  dans  le  fait  suivant  :  quand  l'accrois- 
sement du  bois  se  trouve  ralenti  pour  un  motif  quelconque,  celui  de 
l'écotce  ne  diminue  pas  dans  la  même  proportion  et  parfois  même 
augmente. 

C'est  ce  qui  ressort  des  observations  suivantes  ; 

i"  —  Des  Sapins  et  des  Epicéas  à  végétation  languissante  furent 
abattus  dans  le  même  massif  que  ceux  iaisant  l'objet  du  tableau  C.  Sur 
chacun  d'eux  les  rapports  cortico-ligneux  furent  calculés  i  divers 
niveaux  comme  précédemment.  Ils  sont  exprimés  en  millièmes  dans  le 
tableau  F. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 
TABLEAU  F. 


BASE 

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(ÉPICÉAS) 


I  4^  1  SJ  1  62     59  I  33  I  45  I  47  I 

jC      4>       42      34      39      30      40       ao      45  I  y  I  S»  I    '5  I 
I  41 1  47  I  4*    4S  I  81 1  S7  I  43  I  ••    46  |  S2  [  28  |  24  ] 


•e    »ï    17 


S"     4> 

S8|87 

On  voit  que  les  variations  du  rapport  cortico- ligneux  suivent  dans 
le  tableau  précédent  ta  même  allure  à  f>eu  près  que  chez  les  Sapins  vi- 
goureux. Seulement  ce  rapport  acquiert  à  tous  les  niveaux  une  valeur 
plus  élevée.  Il  oscille  entre  46  et  73  (en  moyenne  63). 

2"  —  Quand  sur  un  côté  du  tronc  l'accroissement  du  bois  est  ralenti 
par  une  des  nombreuses  influences  que  j'ai  signalées  comme  produisant 
l'eicentricité  de  la  moelle  (i),  le  rapport  cortîco-ligneux  est  plus  élevé 
de  ce  côté.  Je  me  contenterai  de  le  prouver  pour  deux  cas  lorsque 
l'excentricité  est  causée  :  a)  par  l'influence  de  la  rampe,  p)  par  celle  du 
voisinage. 

a).  J'ai  monu-ê  que  g-inéralement  les  coucbes  ligneuses  des  Sapins  sont  plus 
largues  rers  la  rampe  que  vers  la  pente,  parce  que  les  racines  sont  plus  volumi- 
neuses et  plus  nombreuses  du  càté  de  la  rampe  (1). 

Le  rapport  cortica-II{^eux  est-Il  influencé  par  cette  inégalité  du  développe- 
ment du  boisî  C'est  ce  que  les  observations  suivantes  font  connaître.  Eiles  ont 
été  cSectuées  sur  des  Sapins  de  60  ans  peuplant  un  versant  Nord,  exposition  qui 
fut  choisie  pour  que  l'influence  excercée  par  le  Boleil  pût  être  nég-ligée  (ta- 
bleau G). 

TABLRAU  a 


N- 


RAMPE 


PENTE 


I.  Voir  C.  R.  de  l'Académie  des  Sciences,  Janvier  i: 
3i  V.  Revue  des  Eaux  et  Forêts.  T.  37,  pp.  461  et  st 
sulv.;  T.  38,  pp.  19  et  sulv.;  67  et  suiv.;  119  et  suiv. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


E.  Mb».  —  Dé  Paeeroissement  d*  l'écorce  des  Sapin. 


n 


Cest  du  dblt  de  la  pente  que  le  rapport  corUco-Ugneux  est  le  plus  élevé.  Sor 
les  pointa  où  les  acciolasements  du  bois  sont  moins  développés,  la  formation  de 
l'écorce  ne  diminue  pas  en  égale  proportion.  Elle  est  quelquefois  vers  la  pente 
aussi  et  même  pins  épaisse  que  vers  la  rampe. 

P).  Une  trop  grande  proximité  entre  deux  arbres  est,  comme  je  l'ai  fait  reoiar* 
quer  plus  baut,  une  cause  puissante  d'excentricité  de  la  ntoelle.  Ici  encore  le 
rapport  cortico-ligneus  diB%re  sur  les  faces  voisines  de  ce  qu'il  est  sur  les  faces 
opposées,  comme  le  montre  le  tableau  H. 

TABLEAU  H 


e^^^ 

COT 

DU  VC 

ISIN 

COTÉ  OPPOSÉ 

tion 

entre  1» 

Ehcgc» 

Bal> 

Ecnrce 

lUpport 

Bo» 

Ecoree 

Rapport 

artHC* 

c.  1. 

c,  L 

«Dlim. 

Miillim. 

millim. 

mlUim. 

mllUn, 

Sapin 

Sud 

10 

65 

82 

Sa 

6 

73 

Id. 

id. 

10 

117 

68 

130 

g 

6i 

Epicéa 

id. 

'5 

53 

S6 

61 

a 

3a 

id. 

id. 

S4 

74 

90 

3 

33 

id. 

id. 

8S 

47 

"S 

5 

43 

id. 

id. 

4° 

45 

'33 

"38 

7 

So 

id. 

id. 

1° 

So 

62 

180 

10 

55 

id. 

Nord 

45 

88 

'05 

6 

57 

Hoy 

nuidi 

19 

71 

5 

76 

112 

6 

60 

Oo  voit  que  le  rapport  cortîco-ligneux  est  toujours  plus  élevé  sur 
les  ùces  voisines,  c'est-à-dire  sur  celles  où  le  bois  s'est  le  moins  accru. 

Généralement  les  racines  sont  plus  développées  sur  les  faces  libres 
que  sur  les  faces  voisines.  Mais  il  peut  arriver  exceptionnellement 
qu'elles  soient  dn  premier  cAté  entravées  pour  une  cause  quelconque 
(im  obstacle,  par  ex.).  C'est  alors  sur  les  laces  rapprochées  que  les  an- 
neaux ligneux  du  tronc  sont  le  plus  laides.  Dans  ce  cas  le  rapport  cor- 
tico-ligneux  est  plus  élevé  du  côté  libre,  comme  le  montre  le  tableau 
suivant. 

TABLEAU  I 


COTÉ  DU  VOISIN 


COTÉ  OPPOSÉ 

ÉCOKCB    RArrORT    C 


3*  —  Le  tronc  des  Sapins  est  ôréqnemment,  c 
dège  de  ces  tiuneurs  produites  par  VŒctdium  elalinum  et  connues 
sons  le  noms  de  Chaudrons.  L'extension  du  mycélium  de  ce  Cbampi 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


8o  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

-  gnon  étant  dans  le  principe  moins  prompte  que  le  développement  du 
tronc,  la  tumetiT  se  trouve  d'abord  localisée  sur  un  côté  de  celui-ci.  Le 
chaudron  peut  être  dit  alors  unilatéral.  Ses  progrès  étant  ensuite  plus 
rapides  que  ne  Test  l'accroissement  en  grosseur  du  tronc,  il  embrasse 
celui-ci  sur  une  portion  plus  ou  moins  grande  de  son  pourtour  et  finit 
par  l'envahir  complètement.  II  est  alors  a»««/aiV«.  Or  dans  le  cours  de 
mes  recherches  sur  toutes  les  causes  pouvant  produire  l'excentricité  de 
la  moelle  des  sapins,  j'aï  remarqué  que  lorsque  le  chaudron  est  unila- 
téral, les  accroissements  ligneux  du  tronc  sont  plus  étroits  dans  les 
régions  situées  du  même  calé  au-dessus  et  au-dessous  de  lui  et  cela  sur 
une  longueur  plus  ou  moins  grande,  parfois  même  jusqu'à  la  base.  Il 
.en  résulte  quesur  ces  points  rexcentricitédelamoelleestplusaccusée(i). 
Comme  conséquence  des  laits  exposés  précédemment,  le  rapport 
corticû-ligneux  doit  être  plus  élevé  dans  ces  régions. 

C'est  en  effet  ce  que  montre  l'observation .  On  peut  en  juger  d'après 
les  exemples  suivants  où  figureut,  exprimés  comme  toujours  en  mîUîè- 
mes,  les  rapports  cortico-ligneuz,  calculés  à  l'aide  de  mesures  prises 
sur  des  Sapins  situés  à  diverses  expositions  et  attaqués  par  des  chau- 
drons sur  différentes  Éaces  de  leur  tronc.  Ces  Sapins  éuient  tous  assez 
écartés  des  voisins  pour  qu'il  n'y  ait  pas  à  faire  entrer  en  ligne  de 
compte  l'influence  exercée  par  ceux-ci  sur  leur  accroissement. 

Sapin  te  I.  —  Situé  sur  lu 
à  3  mètres  au-dessus  du  sol,  ! 
sur  celui  tourué  vers  l'Est. 

TABLEAU  J 


Base 77  8a  64  S*  71 

A  i'  au-dessous  du  chaudron 56  51  ifi  61  63 

JmmédiatemeDt  sous  le  cbaudron  ...  143  58  46  109  8S 

Au  milieu  du  chaudron  ........  100  loo  75  75  87 

A  I'  au-dessus  du  chaudron 5B  54  40  55  61 

A4-          —                  —        SO  45  45  47  *6 

HoyenneB.  .  .  80  65  52  68  98 

En  laissant  de  côté  la  section  faite  au  milieu  du  chaudron  (3),  on 
voit  qu'à  tous  les  niveaux,  le  rapport  cortîco-Ugneux  est  plus  élevé  sur 
la  face  chaudronnée  (Nord)  que  sur  la  face  opposée  (Sud)  et  que  la 
différence  entrelea  rapports  cortico-ligneui  sur  ces  deux  faces,  maxima 


I.  La  réduction  dans  la  largeur  des  accroissements  au-dessus  c 
du  chaudron  est  une  conséquence  de  l'excltalloD  causée  à  ces  niveaux  dans  l'as- 
sise cambiale  par  la  présence  du  parasite.  Les  matériaux  nutritifs  qui  affluent 
dans  la  tumeur  sont  puisés  de  préférence  dans  les  régions  voisines,  lesquelles  se 
trouvent  alors  appauvries, 

3.  Cette  section  ne  figure  au  tableau  ci-dessus  que  parce  qu'il  en  sera  question, 
irius  loin. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


E.  Hbb.  —  Dt  {'aceroissem^l  de  l'tcorce  des  Sufiims,  ■  8i 

au  dessus  et  au-dessous  du  chaudron,  va  en  dimÎDuant  vers  la  basé  ou 
vers  Je  haut  à  partir  de  la  tumeur.  Il  ne  fautpas  oublier  cependant  qu'il 
y  a  lieu  de  tenir  compte,  dans  l'appréciatioa  de  ce  résultat,  de  deux 
autres  influences  que  j'ai  fait  ressortir  précédemment  :  celle  du  niveau, 
en  vertu  de  laquelle  le  rapport  cortico- ligneux  diminue  â  partir  de  la 
base,  et  celle  de  la  rampe,  en  vertu  de  laquelle  ce  rapport  est  toujours 
plus  élevé  vers  la  pente.  Dans  cet  exemple,  les  rapports  cortico-ligneux 
devaient  donc  êtreàtous  les  niveaux  plus  considérables  sur  la  face 
tournée  vers  le  Nord  que  sur  celle  tournée  vers  le  Sud,  parce  que  la 
première  correspondait  à  la  fois  à  îa  pente  et  au  côté  chaudronné.  L'in- 
fluence de  la  rampe  et  celle  du  chaudron  s'étaient  ajoutées  pour  dimi- 
nuer les  accroissement  ligneux  du  côté  de  la  pente. 

D'autre  part,  les  diÉférences  entre  les  rapports  cortico-ligneux  de  la 
base  et  des  régions  situées  au-dessus  et  au-dessous  du  chaudron  étaient 
moins  grandes  qu'elles  ne  l'eussent  été  si  le  chaudron  avait  été  plus  rap- 
proché de  la  base. 

Safiin  »*  ^.  '—  Situé  sur  un  versant  expos<;  an  Nr>rJ,  chsudrannê  du  câté  île 
la  rampe,  par  conséquent  vers  le  Sud,  à  ^  m<'tres  du  s  \. 

TABLEAU    K 

NOMD       KST        SVa     0UB3T      IIOT,. 

Base 5J        +S        4a        54        48  . 

A  1"  de  la  base 31       32       31       38       44. 

A  3'  de  la  base  et  à  i'  au-dessous  du  chaudron  .        41        38 


S8        63 

A  I'  au-dessus  du  chaudron 41        41        70        45        49 

Hoyennss-  .  .      41,6  39,2  B7,6  46,8    4^ 

Ici  le  chaudron  se  trouvait  du  côté  de  la  ra-npe.  Son  tntluence  qui  était  de  ré' 
duire  les  accroissements  ligneux  de  ce  côté  se  irnuvaii  contrebalancée  par  celle 
de  la  rampe.  Aussi  est-ce  seulemeitt  un  peu  au-.le^sus  de  la  tumeur  que  le  rap< 
port  cordco-llgneux  est  plus  élevé  sur  la  face  cbaudronnée  que  sur  la  face  op- 

SapîH  1°  J.  —  SiluË  sur  uo  versant  exposé  au  Sud.  Le  chaudron  se  trouve 
à  I  mètres  du  sol  sur  le'  côté  du  tronc  tourné  vers  l'Ouest  et  un  peu  sur  le  cbik 
tourné  vers  le  Nord. 

TABLEAU  L 


A  i"  de  la  basi^ 

\  J'  de  la  baiic,  immédiatement  sous  le  chaudron  . 

Dans  le  chaudron ■   . 

Immédiatement  au-dessus  du  chaudron 


Moyenne!-  .  .      T6      70      83    106       83 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


il  jUUlîiNAL  UH  HOTANlyUfc; 

Dans  cet  exemple,  on  n'a  plus  à  tenir  compte  de  l'influence  de  la  rampe,  puis- 
que la  tumeur  se  trouve  de  côté.  Mais  à  son  influence  sur  les  accroissements  U- 
f^neux  et  par  suite  sur  les  rapports  conico-ligneux  vient  s'ajouter  celle  de  l'et- 
position  à  l'Ouest  qui  agit  dans  le  même  sens.  Toutefois  l'influence  du  chaudron 
est  manifeste,  puisque  la  dilT<;rence  entre  les  rapports  cortico-li^neux  des  faces 
I^t  et  Ouest  est  mnxima  dans  les  régions  qui  l'avoisinenl,  tandis  que  cette  diff^ 
rence  devrait  être  plus  grande  à  la  base,  ainsi  qu'oo  l'a  vu  précédemment,  si 
l'inilueuce  de  l'expoïilion  existait  seule. 

SafitM  fl''  4.  —  Situé  s'jr  un  versant  exposé  a 
a  mètres  du  sol  sur  le   côl^  du   tronc  tourné  vers 
sur  le  cdté  tourné  vers  le  Sud. 

TABLEAU   M 


Hase  . S°  94  86  85  78 

A  i~,sadu  sol  et  à  o',50  au-dessous  du  chaudron.  47  70  85  77  69 

Dans  le  chaudron 70  103  la  138  110 

A  l' au-dessus  du  chaudron 47  64  71  74  64 

Hoyeimes.  .  .  53  82  62  123  80 

La  différence  entre  les  rapports  conico-li gueux  sur  la  face  chaudronnée  et 
sur  celle  qui  lui  est  opposée  est  sensiblement  la  même  à  tous  les  niveaux,  en 
laissant  de  câié,  bien  entendu,  les  mesures  prises  dans  la  tumeur  elle-même. 
Uail  celte  unifsrmilé  est  une  preuve  de  l'influence  enercée  par  celle-ci,  puisque, 
d'après  ce  qui  a  été  dit  plus  haut,  suc  un  Sapin  intact  le  rapport  cortico-ligneux 
li  en  décroissant  à  partir  de  la  base.  D'autre  part,  pour  un  même  niveau,  Il  est 
bien  plus  élevé  à  l'Ouest  qu'à  l'Est.  Une  aussi  grande  diflerence  ne  se  constate 
pas  d'ordinaire  dans  un  Sapin  non  chaudronné. 

J'ai  cru  devoir  entrer  dans  tous  les  détails  qui  précédent  pour 
mootrer  quelle  complexité  règne  dans  la  manifestation  de  ces  phéno- 
mènes et  quelle  attention  il  faut  apporter  lorsqu'on  cherche  à  interpré* 
ter  les  rèsuluts. 

4*  —  On  remarque  parfois  sur  le  contour  des  sectious  transversales 
pratiquées  dans  le  tronc  des  Sapins  la  présence  de  siaus,  dus  à  ce  que 
sur  ces  points  le  bois  s'est  formé  avec  moins  d'acdvité  que  dans  les 
régions  voisines.  Mais  l'écorce  y  est  en  revanche  plus  épaisse.  C'est  ce 
que  mciti^nt  en  évidence  les  données  suivantes  relevées  sur  des  ron- 
delles di-  Sapins  exposés  au  Sud. 

a) ,  L'écorce  avait  une  épaisseur  de  6  vers  le  Nord  et  de  S  vers  le  Sud.  Dans 
lui  sinus  cette  épaisseur  était  de  9. 

p).  L'épaisseur  de  l'écorce  variait  suivant  les  points  entre  7  et  9.  Dans  un 
sinus  elle  était  d:  1». 

y).  Le  Sapin  n^  7  du  tableau  C  présentait,  un  sinus  sur  la  face  tournée  vers 
l'Ouest  (rondelle  de  base).  L'épaisseur  du  bois  correspondant  à  ce  sinus  était  de 
83,  celle  de  l'écorce  de  9,5,  Le  rapport  cortico  ligneux  était  donc  de  114,  tandis 
que  de  pan  et  d'autre  de  ce  sinus,  l'épaiss  .ur  du  bois  était  de  S6,  celle  de  l'é- 
corce (le  7;  rapport  cortico-ligneux  :  81. 

8).  Lz  Sapin  n°  H  (même  tableau]  offrait  sur  sa  face  Kord-Oucst  [rondelle  prc- 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


f.  VuiLrBHiH.  —  Sur  les  affùtiiés  des  Frankétiiét.  83 

lerée  à  i  mètres  du  sol)  uo  sinus  pour  lequel  l'épaisseur  du  bois  était  de  H), 
celle  de  l'écorce  de  5  et  le  rapport  cortico-llgneuz  de  56.  La  moyenne  de  ce 
rapport  pour  reasemble  de  la  seclioa  était  de  43  seulement. 

l).  EnfiD  sur  la  face  Sud  du  Sapin  n"  9  [même  tableau,  rondelle  de  base)  se 
trouvaient  deux  sinus.  Pour  l'un  le  rapport  cortico-Ugneuic  Était  de  6a,  pour  l'au- 
tre de  56;  tandis  qu'il  était  de  51  seulement  pour  la  région  interposée  entte  cei 
deux  sinus  et  de  41  pour  l'ensemble  de  la  rondelle, 

Dana  les  sinus  que  présente  le  contour  du  bois,  le  rapport  cortico-llgoeux  est 
donc  sen^blemeni  plus  élevé,  non  seulement  parce  que  le  bots  est  moins  déve- 
loppé, mais  parce  que  l'écorce  l'est  dav3n<3g;e.  Les  deux  formations  tendent  i 
éire  complémentaires  (1). 

De  tous  les  faits  qui  viennent  d'être  exposés  il  résulte  que  lorsque 
l'accroisse meot  du  bois  est  ralenti,  que  ce  soU  d'une  manière  générale, 
par  suite  d'un  abaissement  dans  l'activité  v^étative  de  l'arbre  résul- 
tant de  la  siérililé  du  sol,  d'une  situation  trop  oicbragée  ou  bien  que 
ce  ralentissement  soit  local  et  dû  à  une  inégale  répartition  des  racines 
et  des  branches,  à  l'invasion  de  parasites,  à  des  accidents  météoriques, 
à  des  mutiladons  causées  par  l'homme,  le  développement  de  l'écorce 
est  entravé  d'une  manière  moins  sensible  et  parfois  même  se  trouve 
accru.  II  semble  que  la  formation  de  l'écorce  ait  besoin  de  conditions 
moins  favorables  que  la  formation  ligneuse,  que  l'assise  cambiale  soit 
moins  exigeante  à  cet  égard  et  que,  lorsqu'elle  devient  impuissante  A 
produire  du  bois,  elle  puisse  encore  faire  de  l'écorce. 

Cette  conclusion  permet  de  se  rendre  compte  de  l'influence  diâï- 
renie,  et  en  quelques  cas  opposée,  de  l'exposition  sur  la  formation  du 
bois  et  de  l'écorce.  C'est  précisément  parce  que,  aux  expositions  du 
S.  et  de  rO.,  la  croissance  diamétrale  du  bois  est  ralentie  sur  les 
faces  de  l'arbre  les  plus  insolées  que  l'écorce  y  acquiert,  relative- 
ment et  parfois  d'une  manière  absolue,  plus  d'épaisseur. 

(/4  suivre,) 

SUR  LES  AFFINITÉS  DES  FRANKÉNIÉES 

Par  M.  Paul  VDILLEHIN 

Le  petit  groupe  des  Frankéniées,  rédtiit  au  genre  unique  qui 
lui  donne  son  nom,  est  un  de  ceux  qui  embarrassent  le  plus  les 
classificateurs.  Les  uns,  à  la  suite  d'Eicbler,  le  placent  dans  la 
famille  des  Hypérîcacées  ;  d'autres,  comme  Bentham  et  Hookcr, 
le  croient  plus  voisin  des  Caryophyllées.  Sans  même  rappeler 
que  de  CandoUe  rapprochait  les  Frankéniées  des  Violacées,  des 
Linacées,  etc.,  il  nous  suffira  d'ajouter  que  Decaisne  et  Lemaout 

I.  C'est  ce  qui  a  lieu   normalement  chez  le  Cbarme.  Les   couches   lij^euscs 
dans  cette  essence  sont,   comme  on  le  sait,  flexueuses,    ce  qui  s'aperçoit  peu  à 
l'écorce  comblant  en  partie  les  inégalités  de  contour  du  bois. 


D,B,i..ab,Google 


«4  JOUKNAL  UK  BOTANlyUK 

ont  insisté  sur  leurs  analogies  avec  les  Plombaginées,  pour  indi- 
quer la  délicatesse  du  problème  taxinoniique  qui  se  pose  à  leur 
sujet  et  la  nécessité  d'utiliser  toute  donnée  scieptiâque  capable 
d'en  éclairer  la  solution. 

En  faisant  appel  aux  caractères  anatomîques,  M.  Douliot  (i) 
vient  de  révéler  une  notable  différence  entre  les  Frankéniées  et 
les  Hypéricées,  puisque  le  périderme  est  exodermique  dans  les 
premières,  péricyclique  dans,  les  secondes.  D'autres  détails  de 
structure  déjà  connus  corroborent  cette  première  indication.  En 
effet,  l'absence  de  canaux  ou  de  poches  oléifères  et  la  présence 
de  glandes  épidermîques  irréductibles  aux  systèmes  sécréteurs 
des  Hypéricées  caractérisent  nettement  les  Frankéniées. 

Si  le  périderme  exodermique  éloigne  les  Frankéniées  des 
Hypéricées,  il  les  écarte  également  des  Plombaginées,  où  il  n^t 
aux  dépens  du  péricycle.  C'est  une  nouvelle  preuve  à  l'appui  de 
l'opinion  que  nous  avons  émise  (2)  en  refusant  de  voir,  dans  les 
organes  excréteurs  des  Frankéniées  et  des  Plombaginées,  malgré 
les  ressemblances  liées  à  une  adaptation  commune,  un  argument 
décisif  en  faveur  d'une  filiation  commune  des  deux  groupes. 

En  dehors  de  leurvaleur  propre,  les  caractères  anatomîques, 
employés  comme  moyen  de  contrôle,  ont  l'avantage  de  nous 
engager  à  soumettre  les  données  de  la  morphologie  florale  à 
une  critique  plus  sévère.  Or  le  calice  gamosépale  persistant  des 
Frankéniées  diffère  des  sépales  libres  des  Hypéricées.  L'an- 
drocée  nettement  méristémone  de  celles-ci  s'oppose  aux  deux 
cycles  d'étamines  simples  de  celles-là  et,  comme  le  remarquent 
Bentham  et  Hooker,  la  polystémonie,  sur  laquelle  on  a  établi, 
dans  le  genre  Frankema^  une  section  Hypericopsis;,  n'a  qu'un 
poids  médiocre  dans  un  genre  oti  les  étamines  sont  presque 
constamment  anisomères  avec  les  pétales.  II  s'agirait  plutôt, 
dans  ce  cas  exceptionnel  et  isolé,  d'une  réminiscence  de  la  dis- 
position aphanocy clique  que  d'une  tendance  à  là  ramification  des 
étamines.  La  placentation  pariétale  est  loin  d'être  réalisée,  chez 
les  Hypéricacées,  au  même  degré  que  chez  les  Frankéniées.  Sauf 
dans  le  genre  ^i-ryrww,  où  d'ailleurs  ta  capsule  devient  septicide, 
tandis  que  celle  des  Frankenia  est  locuHcide,  les  bords  carpel- 

t.  H.  Douliot,  Recherches  sur  le  périderme  (Journal  de  Botanique,  t.  111, 
■8S9.  p.  37)- 

a,  P.  Vuiltemin,  Recherches  sur  quelques  glandes  eptâermiques  (Anaales  dci 
sciences  naturelles,  Botanique,  7*  série,  t.  V,  1B87,  p.  151). 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


p.  VuiLLEuiM,  —  Sitf  les  ttffmités  des  Frankéniies.  85 

laires  se  reploient  chez  toutes  les  Hypéricées  et,  puisque  la  pla- 
centation  pariétale  constitue  généralement  un  état  dérivé,  les  cas 
nombreux  dans  lesquels  les  loges  sont  complètement  fermées  et 
la  placeotation  axile  paraîtront  être  le  type  essentiel  de  cette  fa- 
mille. Les  caractères  anatomiques  confirment  d'ailleurs  les  no- 
tions morphologiques  pour  nous  montrer  dans  les  Hypéricacées 
un  groupe,  sinon  entièrement  confondu,  du  moins  étroitement 
enchaîné  avec  les  Clustacées,  Enfin  l'albtunen  farineux  des  FroH' 
kenia  n'a  pas  son  équivalent  chez  les  Hypéricées. 

Les  Caryophyllées  ne  pourront  jamais,  à  cause  de  leur  pla- 
ceotation  axile,  absorber  directement  les  Frankéniées,  bien  que 
la  fleur,  rînflorescence,  l'appareil  végétatif,  le  port  même  aient 
plus  d'un  point  de  contact  entre  les  représentants  de  ces  deux 
séries  de  plantes.  Nous  avons  déjà  eu  l'occasion  de  signaler  (i), 
dans  la  stucture  du  pérîcycle  de  la  tige,  une  analogie  entre  les 
deux  groupes.  Et  en  effet  si  cette  zone,  chez  les  Frankenia, 
reste  souvent  molle  aux  nœuds,  où  elle  produit  des  racines,  elle 
a,  dans  les  entrenceuds,  une  tendance  à  devenir  scléreuse  dans  sa 
portion  externe,  tout  comme  chez  les  Caryophyllées.  Mais  son 
développement  est  très  restreint  ;  la  zone  lignifiée  se  réduit  par 
exemple  à  deux  assises,  dont  les  parois  cellulaires  sont  peu 
épaissies,  et  la  zone  herbacée  n'a  qu'un  rang  de  cellules.  Chez  les 
Caryophyllées,  au  contraire,  le  péricycle  est  doué  d'une  activité 
considérable,  rappelant  celle  dont  il  jouît  chez  les  Chénopodia- 
cées,  allant,  exceptionnellement  il  est  vrai,  jusqu'à  la  formation 
de  faisceaux  surnuméraires  {i),  et  se  manifestant  habituellement 
par  la  production  du  périderme. 

A  côté  de  ces  données  plus  ou  moins  négatives  sur  les  affi- 
nités  des  Frankéniées,  la  morphologie  florale,  éclairée  par  l'ana- 
tomie.  va  nous  fournir  des  renseignements  plus  positifs,  en 
marquant  décidément  la  place  des  Frankéniées  parmi  les  Tama- 
ricacées.  Ce  rapprochement  ne  date  pas  d'aujourd'hui.  Decaisne 
et  Lemaout  s'y  sont  longuement  arrêtés.  Pour  eux,  en  effet,  la 
&mille  des  Frankéoiacées  c  se  rapproche  des  Tamariscinées  par 
l'hypopétalie,  l'ovaire  uniloculaire  à  placentation  pariétale,  les 
ovules  ascendants  anatropes,  la  capsule  à  valves  médio-sémini- 

I.  P.  Vuniemin,  Sur  U  péricycle  des  Caryophyllées  (BulledD  de  la  SocUté  bo- 
tanique de  France,  t.  XXXU,  i8Ss,  p.  3S1). 

I,  L.  Morot,  Rechtrchâs  sur  U  péricycle  (Annales  des  sciences  nat.,  Bou- 
idqae,  6*  s£rie,  t.  XX,  1885,  p.  319; 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


86  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

fères  et  l'embryon  droit  ;  mais  les  TamariGcinées  en  dtfièrent  par 
les  sépales  presque  libres,  imbriqués,  les  anthères  introraes,  la 
j^raine  exalbuminée,  les  feuilles  alternes,  l'inflorescence  en  épis.> 
Nous  observerons  qu'une  des  principales  différences  indiquées, 
anthères  introrses,  est  inconstante,  puisque  les  Tamarvc  les  ont 
généralement  extrorses.  D'autre  part  les  Fouquiérées,  coosi- 
dérées  comme  famille  dans  le  Prodrome,  réunies  aux  Franké- 
oiacées  par  Endlicher,  puis  aux  Tamariscinées  par  Bentham  et 
Hooker  et  par  la  plupart  des  botanistes  modernes,  forment  un 
trait  d'union  entre  les  deux  groupes.  Malgré  leur  albumen 
charnu,  les  feuilles  alternes,  les  sépales  libres,  etc.,  placent  les 
Fouquiérées  auprès  des  Tatnarix  et  la  petite  tribu  des  Réaumu- 
riées,  Tamaricacées  à  albumen  farineux,  les  rattache  directement 
aux  Frankenia. 

Nous  ne  pensons  pas  non  plus  que  l'on  doive  tenir  grand 
compte  de  ce  fait  que  les  verticilles  staminaux  sont  formés  de 
trois  pièces  chez  les  Frankenia,  au  lieu  d'être  isomères  aux 
pétales  comme  dans  les  Tamaricées.  Chez  ces  dernières  en  effet, 
à  part  le  Tamart'x  tetrandra  où  tous  les  cycles  floraux  peuvent 
être  tétramères,  on  observe,  aussi  bien  que  chez  les  Frankéniées, 
le  passage  de  cycles  plus  nombreux  à  des  cycles  ternaires  ;  seule- 
ment chez  les  Frankenia  ce  passage  s'effectue  entre  la  coroUe 
et  l'androcée,  chez  les  autres  entre  l'androcée  et  le  pistil.  Chez 
les  unes  et  chez  les  autres  on  trouve  d'aiUeurs,  sauf  exception, 
deux  cycles  d'étamtnes. 

La  placentation  est  essentiellement  pariétale,  parfois  même 
avec  exagération,  puisqu'elle  devient  b  asilaire  chez  les  Tamarix. 
A  ce  point  de  vue  encore,  la  réunion  des  Frankéniées  aux  Ta- 
maricées est  bien  plus  naturelle  que  leur  rapprochement  des 
Hypéricées. 

La  disposition  des  feuiUes  est  loin  d'être  toujours  un  caractèfe 
de  famille,  et  un  groupe  comprenant  à  la  fois  les  Frankéniées  à 
feuiUes  opposées  et  les  Tamaricées  à  feuiUes  alternes  ne  nous 
semble  pas  manquer  d'homogénéité  pour  ce  seul  motif.  En  tous 
cas,  l'uniformité  de  structure  intime  de  l'appareil  végétatif  com- 
pense largement  cette  divergence  extérieure. 

L'épiderme  est  partout  caractérisé  par  ses  éléments  plus  ou 
moins  prolongés  en  papiUes  ou  en  poils  mécaniques  unicellu- 
latres,  par  sa  surface  enduite  de  croûtes  résineuses  ou  calcaires, 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


Variété.  87 

chez  les  Rfoumurta,  les  Tamartx,  les  Myricarùit  comme  chez 
les  Frankenia,  par  ses  organes  excréteurs,  qui  présentent  une 
identité  absolue  chez  les  Tamaricées  et  les  Frankéniés  et  non  pas 
une  simple  analo^e  comme  tes  glandes  de  ces  deux  groupes 
comparées  à  celles  des  Plombaginées. 

L'exoderme  est  le  lieu  de  formation  du  périderme  chez  les 
Myricaria  et  Tamartx,  aussi  bien  que  chez  les  Frankem'a. 

Dans  les  deux  coupes,  le  cambium  de  la  tig;e  envoie  des 
prolongements  d'un  iâJsceau  à  l'autre  et  forme  un  cercle  géné- 
rateur continu  ;  le  péricycle  tend  aussi  chez  les  Tamaricées  à 
organiser  un  anneau  scléreux  ininterrompu,  bien  que  sur  te  dos 
des  faisceaux  ils  s'épaississent  beaucoup  plus  que  dans  l'espace 
correspondant  aux  rayons  médullaires. 

En  somme,  l'aoatomîe  et  la  morphologie  florale  nous  auto- 
risent également  à  placer  les  Frankénîées,  à  titre  de  tribu,  dans 
la  famille  desTamaricacées.  Cette  tribu,  caractérisée  par  le  calice 
gamosépale  et  les  feuilles  opposées,  se  relie  à  celle  des  Tama- 
ricées par  l'intermédiaire  des  Réaumuriées  et  des  Fouquîérées. 

La  famille  des  Tamarîcacées,  avec  l'extension  qu'on  lui  donne 
ici,  présente,  dans  son  corps  végétatif  et  dans  son  appareil  repro- 
ducteur, une  homogénéité  supérieure  à  celle  de  bien  des  familles 
considérées  comme  très  naturelles. 


VARIETES 

Hasse  d'inclusion  au  savon.  Application  &  la  botanique 
et  &  la  matière  médicale,  par  M.  Godprin. 

I.es  procédés  de  technique  microtomique  applicables  aux  drogues 
d'origine  végétale  en  sont  encore  à  l'état  naissant;  ils  sont  loin  de  la 
perfection  qu'ont  acquis  ceux  dont  font  usage  les  bounistes  et  surtout 
les  zoologistes.  C'est  au  point  qu'il  y  a  peu  de  temps  il  était  impossible 
et  qu'aujourd'hui  il  est  encore  fort  difficile  d'obtenir  de  bonnes  coupes 
totales  dans  la  plupart  des  drogues. 

Cet  état  d 'infériorité  s'explique  facilement,  si  on  pense  que  les  pro- 
duits de  la  matière  médicale  représentent  presque  toujours  des  mem- 
bres de  la  plante  qui  ont  atteint  tout  leur  développement,  où  le  sté- 
réome  est  très  développé,  qui  sont  eu  un  mot  très  durs  et  d'une  hété- 
rogénéité très  marquée.  D'autre  part,  les  microtomes  connus  jusqu'ici 
ont  été  construits  pour  couper  des  objets  n'ofirant  aucune  rési^ance. 


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88  lOUKNAL  IJK,  BOTANIQUE 

Cependant  quelques  ii^ntativcs  heureuses  ont  ùU-  entreprises  pour 
combler  cette  lacune  ;  M.  le  Docteur  Vinassa,  privat-docent  à  l'Univer- 
sité de  Berne,  a  imaginé  un  microtome  qui  est  encore  peu  connu  en 
France  et  que  je  crois  devoir  recommander  ici  parce  qu'il  m'a  rendu 
de  réels  services.  A  l'aide  de  cet  instrument,  dont  la  description  se 
trouve  dans  Zeitschrift  fi'ir  loisseiisckaftlicke  Mikroskopie  {i),  j'ai  pu 
couper  la  plupart  des  racines,  écorces,  rhizomes  et  bois  officinaux, 
dont  quelques-uns  avaient  près  de  trois  centimètres  de  diamètre.  Les 
bois  durs  ont  seuls  résisté.  C'est  le  seul  microtome  qui  m'ait  donné  de 
tels  résultats.  L'auteur  donna,  en  même  temps  que  la  description  de 
son  appareil,  une  méthode  d'inclusion  dans  le  vide  à  la  gélatine  glycé- 
rinée. 

D'après  mes  observations,  cette  substance,  dont  M.  Vinassa  dit  le 
plus  grand  bien  et  qui  s'appliquerait  à  la  plupart  des  cas,  ne  convient 
qu'à  peu  de  corps;  en  effet  elle  est  toujours  molle,  flexible  et tremblot- 
tante  et  ne  peut  par  conséquent  offrir  un  soutien  suffisant  aux  tissus. 
De  plus,  la  gélatine  retenant  fortement  l'eau,  l'évaporatîon  de  la  solu- 
tion initiale  de  gélatine  glycérinée,  pour  l'amener  à  la  consistance 
voulue,  est  d'une  longueur  désespérante  et  la  fin  de  l'opération  ne  peut 
être  appréciée  facilement. 

J'ai  cherché  une  masse  exempte  autant  que  possible  de  ces  incon- 
vénients; je  l'ai  trouvée  dans  le  savon,  employé  depuis  longtemps  en 
histologie.  Mais  s'il  est  vrai  que  cette  substance,  par  la  privation  d'eau, 
peut  prendre  une  consistance  très  dure  et  peu  flexible,  en  revanche 
elle  devient  cassante  et  friable.  Il  fallait  donc  faire  entrer  lesavon  dans 
une  composition  qui  lui  conservât  ses  qualités  et  atténuât  autant  que 
possible  ses  défauts.  D'après  cela  le  problème  comprenait  deux  incon- 
nues; le  choix  du  savon  et  le  choix  des  substances  avec  lesquelles  il 
devait  être  mêlé. 

Tout  d'abord  j'ai  rejeté  les  savons  du  commerce,  parce  que  leur 
composition  est  mal  définie,  complexe  et  très  variable,  et  que,  d'autre 
part,  j'ai  pensé  qu'il  était  possible  d'obtenir  des  savons  de  meilleure 
qualité  pour  le  but  poursuivi.  Je  me  suis  arrêté  à  celui  d'huile  de  ricin 
et  de  soude  qui  se  prépare  avec  la  plus  grande  facilité,  est  d'un  grain 
très  fin  et  qui,  par  dessication,  f>eut  acquérir  une  grande  dureté.  Pour 
l'obtenir  on  fait  dissoudre  dans  environ  15  parties  d'eau  à  50°  ou  60°, 
3  parties  en  poids  de  soude  caustique  et  on  ajoute  S  parties  d'huile 
de  ricin,  La  saponification  se  fait  immédiatement.  B  faut  même  veiller 
à  ce  que  la  température  ne  s'élève  pas  trop,  auquel  cas  la  masse  devient 

I.  D'Viiiaasa.  Beitraege  aurpka$-makogHostisehe»MihvskopU.^  Zeitschrift   ' 
fur   vlssenschafUiche    Mikroskopie  und   fur  mikioskopiscbe  Technlk,  Meft  3, 
Band  U,  pafe  309;  Band  IV,  page  395. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


Variété.  !):> 

Spumeuse  et  déborde  iacilement  du  vase.  Une  fois  ta  5apoiufi<^tion 
terminée,  on  purifie  le  produit  par  les  procédés  connus.  Pour  cela  on 
ajoute  de  l'eau  salée  en  maintenant  la  température  de  fusion.  Le  savoa, 
insoluble  dans  l'eau  chlorurée  sodique,  monte  à  la  surface.  On  laisse 
refroidir  et  on  obtient  un  pain  de  savon  que  l'on  traite  encore  une  fois, 
après  fusion  dansi'eau, par  le  sel  marin,  etcelacommeprécédemment.  Le 
pain  qui  résulte  de  la  seconde  opération  est  découpé  en  morceaux  qui 
sont  mis  à  sécher  et  que  l'on  conserve  pour  l'usage;  il  contient  encore 
beaucoup  d'impuretés,  telles  que  carbonnate  de  soude,  chlorure  de 
sfxlium,  dont  on  le  débarrassera  au  moment  opportun. 

Avec  le  savon  ainsi  préparé,  il  s'agît  maintenant  de  faire  la  masse 
d'inclusion  définitive.  Elle  est  composée  comme  suit  : 

Savon  ci- dessus 5°  gf. 

Alcool  à  90' 160  gr.  environ 

Gélatine  fine 2  gr.  5 

Glycérine 30  gr. 

Eau 25  gr. 

Le  savon  est  dissous  dans  l'alcool  légèrement  chauffé,  puis  on  filtre. 
Une  seule  opération,  avec  une  seule  quantité  d'alcool,  donne  donc  la 
solution  savonneuse  et  enlève  les  impuretés  du  savon.  D'autre  part  on 
fait  dissoudre  à  une  douce  chaleur  la  gélatine  dans  le  mélange  d'eau  et 
de  glycérine.  On  ajoute  cette  solution  à  la  première;  le  mélange  reste 
limpide,  malgré  la  présence  simultanée  de  la  gélatine  et  de  l'alcool. 
Dans  cette  solution  le  savon  représente  à  peu  près  la  cinquième  partie 
du  poids  total  du  liquide.  C'est  ce  liquide  qui  sera  plus  tard  évaporé 
après  qu'il  aura  pénétré  les  objets  d'étude  et  les  englobera  dans  une 
masse  d'inclusion  solide. 

Pour  faire  les  inclusions  dans  cette  masse,  voici  la  marche  que  j'ai 
toujours  suivie.  Les  objets,  placés  dans  l'alcool  ordinaire,  sont  d'abord 
soimils  au  vide  d'une  trompe,  jusqu'à  ce  qu'il  ne  s'en  échappe  plus  de 
bulles  gazeuses,  ce  qui  dure  une  ou  deux  heures.  Cette  première  opé- 
ration a  pour  but,  comme  on  le  devine,  de  chasser  l'air  des  objets,  en 
y  faisant  f>énétrer  un  liquide  très  fluide,  l'alcool,  et  de  faciliter  par  là 
les  imprégnations  ultérieures.  Ce  résultat  obtenu,  on  porte  les  objets 
dans  l'eau  et  on  les  soumet  de  nouveau  au  vide  ;  l'eau  remplace  l'al- 
cool et  ramollit  ces  objets,  ce  que  l'on  cherchait  ;  si  on  n'est  pas  pressé, 
on  peut  les  y  laisser  un  jour. 

Une  fois  les  objets  ramolUs,'on  les  porte  dans  le  liquide  d'inclusion 
et  on  chauffe  au  baîn-marîe  à  une  température  d'environ  50°.  L'alcool 
et  une  partie  de  l'eau  s'évaporent  ;  le  liquide  savonneux  remplace  l'eau, 
pénètre  les  objets  et  s'y  concentre,  les  englobant  dans  une  masse  qui 
duidra  par  refroidissement.  On  cesse  de  chaufifer  lorsque  la  surËice  du 


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90  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

liquide  se  recouvre  d'une  pellicule.  La  qnandté  de  liquide  initial  doit 
être  assez  abondante  pour  que,  à  la  fin  de  l'évaporation,  les  objets  y  bai- 
gnent encore;  cette  quantltéest  facile  à  déterminer  si  on  se  rappelleque 
le  poids  de  la  partie  non  évaporée  est  la  cinquième  partie  environ  du 
poids  total  du  liquide.  Au  moyen  d'une  pince  on  retire  les  objets  main- 
tenant imprégnés  de  la  masse  savonneuse,  on  les  dépose  sur  des  pla- 
ques de  verre;  au  bout  de  quelques  minutes  le  liquide  d'ïnclusioa  qui 
les  a  pénétrés  s'est  solidiâéet  on  peut  immédiatement  procéder  à  l'exé- 
cution des  coupes.  Cependant  il  vaut  mieux  laisser  le  matériel  se  des- 
sécher un  jour  ou  deux  à  la  température  du  laboratoire.  Avec  un  peu 
d'habitude  on  juge  facilement  si  les  préparations  ont  acquis  le  degré 
de  dessication  nécessaire.  Si  ce  d^ré  avait  été  dépassé,  on  n'aurait 
qu'à  placer  les  objets  dans  un  flacon  ou  un  petit  cristallisoir  exacte- 
ment fermé  et  dont  on  aurait  mouillé  les  parois.  Dans  ce  milieu  saturé 
d'humidité,  le  savon  reprend  vite  de  la  mollesse. 

Et  maintenant  quelle  est  la  raison  de  la  composition  de  cette  masse 
d'inclusion?  J'ai  déjà  dit  que  le  savon  sec,  très  dur,  est  malheureuse- 
ment trop  friable  ;  dès  lors  l'idée  me  vint  d'y  ajouter  de  la  gélatine, 
corps  qui  possède  beaucoup  de  liant.  Le  véhicule,  malgré  l'eau  et  la 
glycérine  qu'il  renferme,  peut  être  considéré  comme  alcoolique  ;  j'ai 
donné  la  préférence  à  l'alcool  sur  l'eau  [>our  un  grand  nombre  de  raisons, 
dont  les  principales  sont  que  l'alcool  s'évapore  plus  vite  que  l'eau  et 
fournit  un  résidu  savonneux  moins  visqueux  ;  de  plus,  pendant  l'évapo- 
radon  le  liquide  alcoolique  ne  se  boursouffle  pas  à  la  surface  comme 
avec  l'eau.  On  a  souvent  objecté  que  le  savon,  à  cause  de  sa  grande 
alcalinité,  altère  les  membranes  et  doit  être  rejeté  comme  masse  d'inclu- 
sion. Je  ferai  d'abord  remarquer  que  le  traitement  du  savon  d'huile  de 
ricin  pal  l'alcool,  comme  il  est  dit  dans  le  mode  de  préparation  de  la 
masse,  élimine  la  plus  grande  partie  des  carbonates  alcalins;  ensuite, 
avant  d'adopter  le  savon,  j'ai  fait  l'expérience  suivante  :  des  corps  émi- 
nemment gonflables  dans  l'eau,  tels  que  la  gomme  arabique  et  cette 
Algue  employée  en  pharmacie  sous  le  nom  de  Carragaken,  ont  été  placés 
d'une  part  dans  de  l'eau  tenant  en  dissoludou  5  0/0  de  potasse  causti- 
que et  de  l'autre  dans  de  l'alcool  potassé  au  même  titre.  Dans  l'eau  al- 
calinisée,  le  Carragahen  fut  réduit  en  bouillie  au  bout  de  quelques  mi- 
nutes; la  gomme,  bien  entendu,  ne  tarda  pas  à  se  dissoudre;  dans 
l'alcool,  au  contraire,  le  Carragahen  résista  indéfiniment  à  la  dissolution 
et  ne  fit  que  se  gonfler  légèrement  en  reprenant  le  volume  et  la  consis- 
tance qu'il  a  à  l'état  frais  ;  la  gomme  ne  fut  pas  altérée.  De  cette  simple 
expérience  je  conclus  que  les  membranes  cellulaires  n'ont  rien  à  crain- 
dre dans  un  milieu  alcalin  alcoolique,  ce  qui  me  détermina  à  adopter 
l'alcool  comme  véhicule  et  le  savon  comme  corps  solide  principal.  La 


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Variéli.  91 

^ycéiùie  ajontée  au  mélange  empêche  la  dessication  complète  du 
savon  et  coDtribue  avec  la  gélatine  à  le  rendre  moins  cassant.  Enfin 
l'eau  a  pour  but  d'étendre  quelque  peu  l'alcool  et  d'empêcher  le  durcis- 
sement des  objets. 

La  masse  d'inclusion  dont  il  est  ici  question  est  jann&tre,  presque 
transparente,  ne  se  dessèche  jamais  complètement.  Son  grain  est  très 
fia;  on  peut  la  couper  en  tranches  extrêmement  minces  qui  ne  se  bri- 
sent pas  et  n'adhèrent  pas  au  couteau  ;  enfin  elle  est  d'une  dureté  déjdt 
considérable.  Grâce  à  elle,  j'ai  pu  obtenir  des  coupes  dans  des  drogues 
où  je  n'avais  pu  le  faire  par  aucun  autre  procédé,  pas  même  après  in- 
clusion dans  la  gélatine  glycérinée,  telles  que  le  Carez  des  sables,  le 
bulbe  de  Colchique,  le  rhizome  de  petit  Houx,  les  racines  de  BapHsia 
Hncioria,  de  Dictame  blanc,  de  Gentiane,  de  Saponaire,  de  Réglisse, 
de  Garance,  d'Ipéca,  les  graines  de  Sirophantus,  le  fruit  de  Fenouil, 
la  Galle  de  Chine,  le  Cairagahen,  le  Poivre  noir,  etc.  Enfin  tous  les 
corps  dont  la  coupe  a  réussi  dans  la  gélatine  glycérinée  ont' pu  être 
anssi  <x)upés  dans  la  masse  savonneuse. 

Mais  ce  n'est  pas  seulement  pour  les  objets  durs  que  la  substance 
en  question  m'a  rendu  desseryicesi  j'en  ai  encore  retiré  le  plus  grand 
profit  pour  les  corps  mous  et  minces,  qui  ne  peuvent  supporter  la  pres- 
sion des  pinces  du  microtome  et  qui  fléchissent  au  choc  du  couteau. 
Pour  ces  corps,  comme  les  feuilles,  les  Mousses,  les  tiges  et  racines 
giéles,  les  petits  thalles  de  cryptogames  etc.,  je  conduis  les  opérations 
comme  il  a  été  dit  ci-dessus  jusqu'à  et  y  compris  l'inclusion  dans  le 
savon  et  la  dessication  subséquente. 

Ensuite  les  corps,  enrobés  dans  la  masse  d'Inclusion,  sont  recou- 
verts d'une  forte  couche  de  paraffine  que  l'on  coule  en  prisme  autour 
d'eux,  absolument  comme  dans  les  procédés  d'inclusion  au  moyen  de 
cette  substance  seule.  La  paraffine  et  le  savon  adhérent  complètement 
entre  euxet  le  tout,  paraffine,  savon,  objet  d'étude,  iâit  corps.  Le  prisme 
ainsi  obtenu  est  débité  en  coupes  au  moyen  du  microtome  à  bascule  dit 
de  Dumaige,  d'après  la  méthode  habituelle.  On  a  donc  ici  les  avanuges 
de  la  paraffine  qui  est  de  maintenir  les  corps  ilexibles,  sans  en  avoir 
l'inconvénient  qui  est  de  dessécher  les  objets  et  de  les  rendre  friables  à 
un  point  tel  qu'ils  se  réduisent  en  poudre  au  passage  du  couteau  ;  les 
coupes  font  même  la  chaîne.  Par  ce  procédé  mixte,  j'ai  pu  obtenir 
d'excellentes  coupes  dans  des  feuilles  très  minces,  problème  toujours 
difficile,  comme  on  sait;  enfin  il  m'a  été  possible  de  coupera  i/ioo 
de  millimètre  plusieurs  Algues  gélatineuses  comme  le  Carragahen,  ce 
qne  jusqu'ici  je  n'avais  jamais  pu  réussir.  Ces  Algues,  en  eâet,à  l'éUt  sec 
sont  cassantes,  cornées,  et  ne  peuvent  se  couper;  si  on  les  humecte, 
elles  deviennent  trop  molles  et  du  reste  dans  ce  cas  leur  flexibilité  et 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


91  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

leur  viscosité  sont  un  obstacle  presque  invincible.  D'après  ce  qui  a  ét^ 
dit  plus  haut  de  l'action  de  la  potasse  alcoolique  sur  les  corps  mucila- 
gineux,  cette  Algue  avait  pris  une  bonne  consistance  et  j'ai  pu  en  obte- 
nir des  coupes  irréprochables. 

On  voit  donc  que  la  masse  d'inclusion  au  savon  que  je  propose, 
ainsi  que  les  procédés  opératoires  qui  l'accompagnent,  peuvent  être  de 
la  plus  grande  utilité,  non  seulement  aux  pbarmaci^raphes,  mais  encore 
aux  botanistes. 


CHRONIQUE 


Voici  le  programme  des  herborisât ioas  projetées  par  les  professeurs  de  l'Uni- 
versité de  Montpellier  pour  le  second  semestre  de  l'année  scolaire  tSSS-iSSo  : 

to  inara,  Plan  des  Quatre^Selgneius. 

17     —     Bois  du  Mas  de  Maigjet  et  de  la  Madeleine. 

14     —      Coteaux  de  Blone. 

31      —     Prairies  de  Lattes. 

7  avril,   Landes  de  Cannelles. 

14     .—     Vallon  de  Pontvalès  à  Murviel. 
5  mai.    Plaine  de  Saint-Martin  de  Londres  (toute  la  journée). 

13    —      Bols  de  la  Colombière. 

19    —      Monlag-ne  des  Capouladoux  (toute  la  journée). 

38    —      Dunes  de  Maguelone, 
1  juin,   Bois  (siliceux)  de  la  Moure. 
9     —     (Pentecâte),  Bois  de  Pardallhan  (toute  la  journée). 

16     —    Marais  de  Vie  et  des  Arcsquiers. 

33     —    Terrains  salés  des  Onglous  à  Agde  (toute  la  journée). 

30     —    Garig^es  de  la  Valette. 
7  juillet,  Forêt  de  Salnl-Pieire-la-Fage  et  de  Soubès,   près  Lodère  (du  sa- 
medi soir  au  dimanche  soir). 

Lorsque  le  nom  de  la  localité  n'est  suivi  d'aucune  indication,  llierborisatioli 
ne  se  prolonge  pas  au  delà  de  la  demi-joumée. 

Les  herborisations  sont  dirigées  par  tous  les  professeurs  de  Botanique  de 
l'Université;  toutes  les  personnes  qui  s'intéressent  à  la  botanique,  étudiants  ou 
non,  sont  libres  d'7  prendre  part. 

M.  G.  BoKMiBB  ouvrira  son  cours  à  la  Sorbonne  le  mercredi  30  mars,  à  10  h.  t/i, 
et  le  continuera  le  samedi  et  le  mercredi  de  chaque  semaine  à  la  même  heive. 
Il  traitera  des  végétaux  cr/plogames. 


Le  cours  de  M.  Bcbsau  commencera  le  samedi  3]  mars,  à  3  h.,  et  se  conti- 
nuera à  la  même  heure,  chaque  samedi  des  mois  de  mars  et  d'avril,  dans  le  grand 
amphithéâtre  du  Muséum  d'Histoire  naturelle.  Le  professeur  étudiera  les  plantes 
fos^lea  phanérogames  et  leurs  affinités  dans  la  flore  actuelle. 

Le  GtroMl .-  Louis  Ho*ot. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


D,B,i..ab,Google 


Journal  de  Botani(^ue 


3'  année    PI 


ill   X  Orchis  U 


II.  CephaUnthera  Érandiftoci 
izetiana  nov  hybr  '-^' 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Directeur:  M.  Louis  MOROT 


NOTE  SUR  DES  ORCHIDEES  DES  ENVIRONS  DE  PARIS 

(X  Orchis  Lutzetiana  nov.  hybr.) 

Par  M.  E.  G.  CAMDS 

Nous  espérons  être  agréable  aux  botanistes  parisiens  en  fai- 
sant  conn^tre  quelques  faits  nouveaux  sur  les  Orchidées  des 
environs  de  Paris. 

It  s'agit  d'abord  de  deux  Orcliidées  anomales  ayant  une  ana- 
logie plus  apparente  que  réelle.  La  première  est  un  Gymnadema 
conopea  (récolté  par  M.  Luizet  dans  les  marais  de  la  Genevraie 
prèsd'Episy)  à  fleurs  munies chacunededeuxéperons('iP/.//,y./). 
Ces  fleurs  ne  sont  pas  doubles,  le  labelle  est  unique,  normalement 
à  3  lobes,  et  ayant  à  la  base  deux  dépressions  donnant  naissance 
à  deux  éperons.  Cette  forme  anomale  n'avait,  je  crois,  pas  en- 
core été  observée  ;  on  avait  déjà  trouvé  des  Gymnadenia  et  des 
Orchis  xfsxvLXs  de  plusieurs  éperons,  mais  chacun  d'eux  provenait 
d'une  division  particulière  du  périaothe. 

La  deuxième  plante  est  un  Cephalantkera grandïJlora{céco\\é 
par  MM.  Chevallier  et  Camus  dans  le  ravin  d'En-Haut,  près 
d'Esches)  à  fleurs  géminées  {PI.  II,  f.  2).  Les  deux  ovaires  sont 
sondés  et  chaque  fleur  possède  deux  labelles  qui  sont  aussi  sou- 
dés. Cette  anomalie  est,  dans  les  Orchidées,  moins  rares  que  la 
précédente;  nous  l'avons  observée  dans  les  Ophrys  ayacknites 
et  aranifera. 

La  troisième  plante  représentée  par  notre  planche  est  une 
hybride  que  nous  dédions  à  M.  Luiset,  botaniste  distingué  qui 
l'a  découverte  dans  le  marais  tourbeux  d'Episy. 

Les  parents  présumés  sont  VOrc&z's  mceamdta  et  XO.  laxiflo- 
ra.  La  diagnose  de  cette  plante  se  résume  ainsi  : 

Taôercules  radicaux  aplatis,  digités-palmés.  Tige  assez  gréle, 
hante  de  5  décim.  environ,  cylindrique,  dressée,  un  peu  flezueuse 


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98  lOORNAL  DE  BOTANIQUE 

Striée  et  violacée  au  sommet.  J^euiUts  dnisséts  lùgëremeatcaiialîculées, 
linéaires,  larges  de  2  cenlim.  ecviroD  ;  les  inférieures  obtuses  au  soin- 
met,  les  supérieures  aiguës;  Amenées,  surtout  les  inférieures,  dépassant 
les  fleurs.  Ovaire  contourné,  légèrement  courbé  au  sommet.  Ëperon 
conico-cylindrique,  horizontal  ou  descendant,  un  peu  plus  court  que 
l'ovaire.  Labelle  trilobé,  à  lobes  latéraux  assez  larges,  dirigés  en  bas, 
arrondis  subcréoelés  en  avant  ;  lobe  médian  entier,  plus  long  que  les 
lobes  latéraux. 

Divisions  du  périanthe  libres;  les  extérieures  allongées  obtuses, 
les  deux  latérales  étalées-dressées,  à  la  fin  recourbées  en  arrière  ;  di- 
visions intérieures  plus  courtes  que  les  extérieures,  conuiventes.  Pleurs 
peu  nombreuses,  d'un  pourpre  un  peu  violacé,  disposées  en  épi  lâche 
(Pl.I!,f.3). 

Cette  plante  est  intermédiaire  entre  \0.  laxiflora  dont  elle  a 
le  port  général,  quoique  plus  grêle,  et  VO.  incarnata  dont  elle  a 
les  bractées,  l'éperon  et  les  tubercules  digités. 


ETUDES  SUR  LA  GEOGRAPHIE  BOTANIQUE  DU  NORD 

de  la  Francs 

(Suite.) 

Par  M.  l'abbé  UASCLEF 

D.  Espèces  de  l'intérieur  non  modifiées.  —  Je  n'ai 
pas  la  prétention  d'énumérer  ici  toutes  les  espèces  appartenant 
à  la  flore  intérieure  de  la  région  du  Nord  qui  pénètrent  dans  les 
sables  maritimes  et  peuvent  s'y  fixer  sans  se  modifier  à  la  façon 
des  formes  littorales  étudiées  précédemment  ;  je  vais  simplement 
indiquer  celles  que  l'on  y  rencontre  le  plus  fréquemment  et  qui 
sont  vraiment  caractéristiques  de  la  flore  des  dunes  et  des  galets. 
Elles  sont  à  peine  au  nombre  d'une  trentaine.  Je  résume  en  quel- 
ques mots  leur  distribution  géographique,  les  classant  en  dififé- 
rentes  catégories  suivant  les  principales  causes  probables  de  leur 
dispersion. 

a)  —  Quatre  d'entre  elles,  Tkalictrunt  minus  h. ,  Erytkrsea 
pulchella  Pries,  Orobancke  Galii  Dub.  et  Corynephorus  caites' 
cens  P.  B.,  paraissent  attirées  dans  nos  sables  du  littoral  par 
l'influence  du  climat  jnaritinte.  Ce  sont,  en  effet,  des  espèces 
dont  la  dispersion  dans  l'Europe  occidentale  est  bien  plus  méri- 
dionale que  boréale.  Depuis  les  côtes  de  l'Ouest  jusqu'à  celles 


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Abbé  Masclbf.  —  Sttrla  giograpkù  botanique  du  Nofddt  Ut  France.      99 

de  l'Angleterre,  de  la  Hollande  et  même  de  la  péninsule  Scan- 
dinave, elles  sont  beaucoup  plus  fréquentes  sur  les  bords  de  la 
mer  qu'à  l'intérieur  des  terres;  dans  la  région  du  Nord,  en  par- 
ticulier, elles  sont  très  rares  à  rintérjeur(i).  Elles  se  comportent 
donc  comme  les  espèces  littorales^  et  doivent  vraisemblablement 
être  soumises  aux  mêmes  influences,  (s) 

Toutes  quatre  peuvent  être  considérées  comme  communes 
dans  nos  sables  maritimes;  leur  dispersion  offre  cependant 
quelques  particularités  à  signaler. 

Le  CORYNEPHORUS  CANKSCENS  est  fréquent  dans  toute  la  ré- 
gion des  dunes  ;  on  le  rencontre  également  au  milieu  des  galets 
près  de  l'embouchure  de  la  Somme. 

L'OrobANCHE  GALU  se  rencontre  dans  toutes  les  dunes,  para- 
site sur  divers  Galium,  mais  comme  toutes  les  Orobanchées  il 
est  très  irrégulièrement  disséminé;  il  abonde  par  place  et  manque 
sur  certains  autres  points. 

Le  ThalICTRUM  minus,  également  spécial  aux  dunes, 
manque  au  Nord  du  Pas-de-Calais,  dans  celles  d' Atnbleteuse^ 
de  Wissant  et  de  Calais.  C'est  surtout  dans  le  dépanement  du 
Nord  qu'il  est  abondant,  vers  Gravelines  et  Dunkerqtte.  —  La 
forme  la  plus  fréquente  dans  nos  dunes  est  celle  qui  a  été 
décrite  par  Dumortier  sous  le  nom  de  Th.  dunense.  —  Le 
Th.  minus  est  une  espèce  calcicole  préférente  ;  il  trouve  donc 
dans  les  sables  calcaro-st'liceux  des  dunes  une  station  chimique 
favorable. 

L'Erythrsa  pulchella  existe  sans  lacune  dans  toutes  les 
dunes,  de  la  Belgique  à  la  Somme  ;  on  le  retrouve  également 
tout  autour  de  l'estuaire  de  ce  fleuve  jusqu'aux  environs  d'Abbe- 
ville.  Il  végète  indifféremment  au  milieu  des  sablés  arides,  sur 

I.  Le  Cùry»epiorvs  ecutescens  a  été  trouvé  dans  le  département  du  Pas-de- 
Calais  dans  deux  localités  sablonneusFs  de  la  régiim  des  coltinti  d'Artois,  à 
Saini-Pol  (Boulay)  et  entre  Hesdigneui  et  Laiuissiere  (Dovcrg-ne,  Mascl.).  —  Le 
Tkaliclrum  minus  et  \' Oroèancke  Galii-a'aat  plus,  dana  ces  derniers  temps,  été 
sipialés  d'une  manière  exacte  que  dans  quelques  localités  le  iong  du  flettoe  de  la 
Somme  qui  parait  être  leur  limite  normale  dedispersion  intérieure  dans  le  nord  de 
la  France.  —  UBrylhrxa  pulchella  a,  à  peu  près,  la  même  distribution  que  les 
deux  espèces  précédentes  dans  le  département  de  la  Somme,  mais  on  la  rencontre 
SOT  plusieurs  points  du  Pas-de-Calais  dans  des  rég:ioDs  et  des  stations  très  diffé- 
rentes. (Consulter  pour  plus  de  détails  la  Flore  de  la  Somme  et  le  Cal.ilogue  du 
Ptu-de-Caiais.) 

3.  Toutes  nos  espèces  tittarales.  e:(clusives  ou  non,  rentrent  tiaus  la  catégorie 
de  celles  que  Grisebach,  dans  •  la  végétation  du  globe  »,  désigne  sous  le  nom 
Htspices  atlantiques. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


loo  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

les  pelouses  sèches  et  dans  les  endroits  un  peu  marécageux.  — 
Cette  espèce  est  indiquée  par  les  auteurs  comme  étant  une  sili' 
cicole  préférente,  elle  est  loin  de  rencontrer  toujours  sur  le 
littoral  du  Nord  des  terrains  dépourvus  de  calcaire,  et  par 
conséquent  de  se  manifester  comme  telle.  C'est  d'ailleurs  sur 
des  terrains  calcaires  qu'on  la  rencontre  le  plus  fréquemment  à 
l'intérieur. 

—  On  pourrait  joindre  à  cette  première  liste  une  espèce,  le 
Jasione  moniana,  dont  nous  avons  déjà  étudié  la  distribution 
dans  nos  sables  maritimes  à  propos  des  formes  littorales.  Cette 
espèce  a  en  Europe  une  dispersion  géographique  à  peu  près 
identique  à  celle  des  quatre  précédentes  ;  elle  est  de  même  très 
rare  à  l'intérieur  dans  la  région  du  Nord(i),  Sa  fréquence  sur 
le  littoral  du  nord  de  la  France  peut  donc  aussi  justement  être 
attribuée  à  l'influence  du  climat  maritime.  —  Comme  YEry- 
ikr^a  littoraliSy  le  y.  moniana  doit  être  considéré  comme  indif- 
férent à  la  nature  chimique  du  sol;  je  dois  dire  cependant  qu'il 
recherche  dans  certaines  dunes,  à  Wimereux,  par  exemple,  les 
endroits  les  plus  pauvres  en  calcaire.  Aux  environs  de  Douai  il 
existe  sur  la  silice  pure  ! 

b)  —  Douze  espèces  calcicoles  exclusives  ou  seulement  pré- 
férentes,  Clematis  Vitalbah., Diplotaxis temiifolia'DQ,.,  D.mu- 
ralisXiC,  Trijolium  fragifentm  L.,  Antkyllis  Vultierariah., 
Eryngium.  campestre  L.,  Ceniaurea  Cakitrapa  L-,  Chlora 
per/oliata'L.y  Lycopsis arvetisisl^.,  Cynoglossum  officinale  \^., 
Echium  vulgare  L.,  et  Scleropoa  rigida  Gris.,  se  voient  assez 
souvent  dans  les  dunes  ou  au  milieu  des  galets,  surtout  à  l'ar- 
rière, à  proximité  des  terres  où  elles  trouvent  leur  station 
habituelle.  Elles  ont  presque  toujours  dans  les  sables  maritimes 
l'aspect  de  plantes  introduites;  on  peut  dire,  sans  crainte  de  se 
tromper,  qu'elles  viennent  de  l'intérieur  y  rechercher  le  calcaire, 
la.  concurrence  vitale,  si  faible  dans  ces  terrains,  ne  s'opposant 
nullement  à  leur  propagation. 

Toutes  ces  espèces  peuvent  être  regardées  comme  communes, 
bien  qu'elles  manquent  sur  bien  des  points.  Elles  sont  souvent 

I,  V,t  Jastone  montana  manque  dans  le  Pas-de-Calais;  daos  le  Nord  il  eiiste 
aui  enviriins  de  Douai,  à  Moaligny  (Gossart),  PoHlà-Raches  (Masci.)  et  Flimx 
(Neckerl)i  dans  la  Somme  il  est  signalé  à  VUkrs-ToumflU  {^\a\\hen)  et  à  N.-D. 
de  Grâce  près  Amiens?  (Pauquy). 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


Abbé  Masclbf.  —  Sur  la  géographie  botauique  du  Nord  de  la  France,  loi 
très  abondantes  dans  leurs  habitations  comme  toutes  les  espèces 
introduites. 

—  Le  Trifolium  fragiferum  est  assez  rare  à  l'intérieur  ;  il 
peut,  sous  bien  des  rapports,  être  rapproché  des  espèces  de  la 
catégorie  précédente  et  subit  probablement  aussi  l'influence  du 
climat  tnaritime. 

c)  —  Quatre  autres  espèces  semblent  simplement  recher- 
cher dans  les  sables  maritimes  \3l  nature  physique  du  terrain  ;  ce 
sont  :  Senebiera  Coronopus  Poir.,  Hypockseris glabra^^.,  Hiera- 
ciunt  untbellatunt  L.  et  Fesiuca  tenuifolia  Sibth. 

L'HypoCH^RlS  GLABRA  n'existe  que  dans  les  dunes  de  Calots 
à  Sattgatie  (Qoxû^y)  et  de /a  Cd^ïc,^  à /'^«l'A;^// les  trois  autres 
espèces  sont  communes,  l'HlERAClUM  UMBELLATUM  seulement 
dans  les  dunes,  les  Senebiera  Coronopus  et  Festuca  tenui- 
folia, indifféremment  dans  les  dunes  et  au  milieu  des  galets. 

—  Le  Pinus  maritiTiui  L.  planté  en  si  grande  abondance 
dans  certaines  parties  des  dunes,  surtout  entre  la  Somme  et 
l'Authie,  doit  être  rangé  dans  la  même  catégorie. 

d)  —  Le  Thesium  humifusum  DC,  d'après  sa  distribution 
géographique  générale  si  restreinte  (i),  doit,  être  considéré 
comme  indigène  dans  nos  sables  maritimes.  Il  est  plus  fréquent 
sur  le  littoral  du  Nord,  comme  sur  les  côtes  de  l'Ouest  et  de  la 
Belgique,  parce  qu'il  y  trouve  réunies  toate  les  conditions  pky- 
sico-chimiques  favorables  à  son  développement,  c'est-à-dire  un 
terrain  sablonneux  très  propice  à  son  parasitisme  et  du  calcaire. 

Cette  espèce  existe  dans  le  département  du  Nord,  dans  les 
dunes  fixées  entre  Dunkerque  et  la  frontière  belge  (Flahault)  ; 
dans  le  Pas-de-Calais  et  la  Sonttne,  çà  et  là  dans  toutes  les 
dunes  depuis  Wissant jusqu'à  Saint- Quentin-en-Toumtont. 

e)  —  Je  parlerai  prochainement,  à  propos  de  la  végétation 
des  marais  du  littoral,  du  Liparis  Lœselii  Rich.  et  des  Juncus 
tenageia,  obtusiflorus  et  lampocarpus  Elirh.,  que  l'on  rencontre 
quelquefois  dans  les  endroits  humides  et  marécageux  des  dunes. 

_/)  —  Je  termine  par  l'étude  de  l'une  des  espèces  les  plus 
remarquables  de  la  flore  des  dunes  du  nord  de  l'Europe  occi- 
dentale, le  Pyrola  rotundijolta  L. 

1.  Espèce  de  l'Europe  occidentale,  à  aire  de  dispersion  très  petite  :  habite 
depuis  l'Ang-leierre  et  la  Flandre  occidentale  jusque  dans  le  Lantruedoc  et  le  Juia 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


loi  (OUkNAI.  DE  BOTANlyUE 

Dans  notre  région  cette  espèce  est  très  abondante  sur  cer- 
tains points  des  dunes  :  dans  le  Marquenterre !  (de  Vicq.,  etc.), 
aux  environs  A'Biaples  et  de  Condeite!,  dans  les  dunes  de  la 
Slack  (Giard)  et  de  Tardingken  (de  Lamarlière) ,  enfin  aux 
environs  de  Dunkerque  (Flahault).  Elle  y  recherche  surtout  les 
endroits  humides  et  un  peu  marécageux  à  l'abri  des  forêts  de 
Pins  ou  des  buissons  ^ Hippophae  et  de  Salix  repens.  —  Elle 
■manque  dans  les  dunes  du  Calaisis. 

Le  Pyroîa  arenaria  semble  bien  indigène  dans  nos  dunes  ; 
c'est  à  mon  avis  une  plante  absolument  indifférente  au  voisinage 
de  la  mer. 

11  se  pose  à  son  sujet  une  question  intéressante  que  je  vais 
essayer  de  résoudre,  jusqu'ici  on  a  généralement  admis  (i)  que 
ce  n'est  pas  le  type  lînnéen  qui  existe  dans  les  dunes,  mais  bien 
la  forme  trouvée  par  Koch  dans  l'île  de  Norderney  et  décrite 
parlai  sous  le  nom  de  var.  arenaria  (2).  Cette  affirmation  est 
beaucoup  trop  exclusive,  j'ai  recueilli  et  étudié  un  nombre  con- 
sidérable d'échantillons  et  à  peine  en  ai-je  vu  deux  ou  trois 
représentant  la  forme  arenaria  bien  caractérisée  dans  toutes  ses 
parties  ;  mais,  d'autre  part,  il  est  presque  aussi  rare  de  rencon- 
trer le  type  parfait.  Le  plus  généralement  on  trouve  des  formes 
qui  établissent  le  passage  entre  le  type  et  sa  variété  :  par  leurs 
feuilles  Aç.  23,$  centim.,  arrondies,  ovales  ou  subrénijôrmes, 
très  rarement  subaiguës  et  par  \^urs  pédiceiles  dépassant  le  plus 
souvent  le  calice,  elles  se  rapprochent  beaucoup  du  type,  tandis 
que  par  leurs  sépales  presque  constamment  obtus  et  arrondis, 
même  dans  les  formes  très  développées  et  à  grandes  feuilles, 
elles  peuvent  être  rapportées  à   la  forme  arenaria{^. 

Cette  forme  arenaria  n'est  point  d'ailleurs  exclusivement 
littorale;  elle  paraît,  dans  le  nord  de  la  France,  particulière 

I.  Grenier  et  GodroH,  Flore  de  France;  de  Vicq,  Flore  de  la  Somme;  Dumor- 
Her,  Bouquet  du  littoral  belge;  etc. 

3.  Koch,  Synopsis  Borœ  gennanic^c  ei  helveticîe,  p.  478  :  •  Pyrela  rolundi/o- 
iùi{\^,  sp.  567),  staminibus  sursum  curratis,  stylo  declinaio  apice  arcuala.  petalis 
obovatis,  laciniis  calycis  lanceolatis  acurofnatîs,  apice  recurvalis,  corollam  dimi- 
dîam  .Tquantibus,  racemo  œquali...  Variât  ; 

p.  arenaria,  minor,  follis  dimidio  niinoribus  acuiiusculîs,  pedunculis  calycem 
vil  œquantibus,  laciniis  calycis  latioribus  oblongis  obtusiusculis. 

3.  Les  échantillons  publiés  àansVHer&ier  des  flores  locales  de  France,  N'  157, 
des  dunes  de  Saint-Quenlin-en-ToumioiK,  Soinme,  et  dans  les  Planlit  Gallix 
septenirienalis  et  Belgii,  N*  102,  des  dunes  de  Merlimont,  Pas-de-Calais,  soni 
très   mélangés;  on   peut  y  voir  toutes   les   formes  de  transîcion  que  je  vietis  de 


D,B,i..ab,GoOglc 


Abbé  M.is':lbf.—  Sur/a  giogfaphie  botanique  dtt  Nord  de  la  France.  103 
aux  stations  sablonneuses  en  général.  Elle  a  été  trouvée  par  de 
Mélîcocq  (i)  aux  environs  de  Béthune,  sur  les  digues  du  canal, 
entre  Gorre  et  cette  ville,  dans  un  terrain  sablonneux  et  couvert  ; 
je  la  possède  également  d'une  autre  localité  sablonneuse  du 
Pas-de-Calais,  de  Matringhen  près  Aire-sur-la-Lys.  Les  échan- 
tillons provenant  de  ces  deux  localités  concordent  bien  avec  la 
description  de  Koch,  sinon  peut-être  pour  les  sépales  qui,  sans 
être  lancéolés  et  triangulaires  au  sommet,  comme  dans  le  type, 
ne  sont  pas  aussi  nettement  arrondis  que  dans  la  plupart  des 
formes  de  nos  dunes,  tout  en  étant  cependant  oblongs,  obtus. 

J'ajouterai  qu'il  est  très  rare  de  rencontrer  dans  le  nord  de 
la  France,  soit  dans  les  dunes,  soitàl'întérieur,  des  formes  pré- 
sentant sur  leurs  hampes  florifères  ^/«f  de  deux  bractées  (4,  5 
ou  6),  comme  cela  s'observe  constamment  sur  les  Pyroles  des 
côtes  du  Yorkshire  ou  du  comté  de  Lancastre  (2). 

Que  conclure  de  tout  cela  sinon  que  le  Pyrola  rotundifoîia 
est  une  espèce  très  polymorphe  dans  les  dunes  et  dans  les  sta- 
tions sablonneuses  en  général,  et  que  certaines  descriptions  ou 
déteitaiaations  qui  en  ont  été  faites  sont  fautives  ou  du  moins 
troppeugénérales.par  suite  de  l'examen  d'un  nombre  insuffisant 
de  spécimens? 

Conclusions.  —  Je  résume  rapidement  les  caractères  de  la 
végétation  des  sables  maritimes. 

Vingt  espèces  véritablement  maritimes  y  paraissent  fixées 
par  l'influence  du  chlorure  de  sodium  contenu  dans  le  sol  ou 
distribué  par  les  brumes  de  la  mer. 

Vingt— sept  sont  des  espèces  de  l'intérieur  qui,  sous  l'in- 
fluence du  sel  marin,  des  vents  de  la  mer  ou  de  X aridité  de  la 
station,  s'y  modifient  assez  profondément  pour  constituer  des 
Jormes  littorales  spéciales  qui  y  remplacent  exclusivement  les 
types  spécifiques. 

Treize,  bien  que  n'étant  nullement  maritimes,  sont  exclusi- 
vement littorales  dans  notre  région.  Le  climat  maritime  se.rQ\A& 
déterminer  leur  présence  de  préférence  à  toute  autre  influence. 

I.  De  Mélicocq,  Plantes  croissant  spontanémeat  aux  environs  de  BJthune, 
1S49,  p.  333  (sub  Doau  P.  serotina  de  MéUc.]-  —  Herbier  des  flores  locales  de 
Brauce,  N"  158  •, 

I.  /.  B.  Planekott,  Note  sur  le  Pp'ola  rotttndijolia,  Var.  armoria  Koch  (An- 
nales (lea  Sciencas  naturelles,  série  3,  t.  18,  p.  370.   i))5^  ). 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


104  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Vingt-sept  autres  enfin  sont  des  espèces  que  Ton  retrouve 
également  à  l'intérieur  des  terres  dans  la  région  du  Nord,  Les 
unes,  beaucoup  plus  communes  sur  le  littoral,  semblent  encore 
dépendre  de  Vinfiuence  du  climat  maritime  ;  les  autres,  d'uoe 
dispersiont  souvent  inverse,  ne  sont  pas  pour  la  plupart  indi- 
gènes dans  les  sables  maritimes  et  y  viennent  rechercher,  grâce 
au  manque  relatif  de  concurrents,  la  nature  physique  ou  chimique 
du  sol. 

C'est  un  total  de  87  espèces  vasculaires,  dont  60  dicotyle~ 
dones,  25  monocotylédo?tes,  i  gymnosperme  et  i  cryptogame. 

Sur  ces  87  espèces,  25  sont  annuelles,  5  bisannuelles,  3  an- 
nuelles ou  bisannuelles,  i  (Viola  sabuîosa)  annuelle,  bisan- 
nuelle ou  vivacey  45  vivaces  et  6  ligneuses. 

Elles  sont  réparties  en  34  familles  dont  27  de  dicotylédones 
et  5  de  monocotyle'doties ,  dans  les  proportions  suivantes  : 
i8  Graminées,  3  Borraginées, 

8  Papilionacées,  3  Joncées, 

7  Crucifères,  2  Violariées, 

5  Composées,  2  Silénées, 

4  Rubiacées,  2  Géranîacées, 

4  Gentianées,       ,  2  Ombellîiëres, 

3  Renonculacées,  2  Cypéracées. 

3  Alsinées, 

L^s  19  autres  familles  (Papavéracées,  Rosacées,  Tamaris- 
dnées,  Campanulacées ,  Pyrolacées,  Convolvulacées,  Oroban- 
chées,  Labiées,  Plantaginées ,  Salsolacées ,  Polygonées, 
Saatalacées ,  Eléagnées ,  Euphorbiacées ,  Salicinées  ,  Aspara- 
gînées,  Orchidées,  Abiétinées,  Equisétacées),  n'ont  qu'un  seul 
représentant  ;  il  est  vrai  que  trois  d'entre  elles,  les  Tamaris- 
cinées,  Santalacées  et  Eléagnées  n'ont  que  cet  unique  représen- 
tant dans  le  nord  de  la  France. 

L'influence  du  sel  marin  semble  primer  toutes  les  autres. 
Non  seulement  elle  fixe  dans  les  dunes  ou  sur  les  levées  de 
galets  une  vingtaine  d'espèces  véritablement  maritimes,  mais 
elle  y  modifie  profondément  huit  espèces  de  la  flore  terrestre, 
domiant  à  quelques-unes  de  ces  formes  littorales  l'aspect  de 
plantes  fuUopkyles.  C'est  donc  28  espèces,  soit  près  de  1/3,  qui 
sont  soumises  à  cette  influence,  sans  parler  d'espèces  comme 
Glaucium  flavum  et  Carex  arenaria  sur  lesquelles  elle  est 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


Abbé  MAscLBf.  —  Sm"  la  géographie  botanique  du  Nord  de  la  France.  105 
encore  bien  probable.  Elle  s'exerce  seule,  à  l'exclusion  de  toute 
autre,  dans  les  parties  les  plus  voisines  de  la  mer,  où  la  propor- 
tion de  Chlorure  de  Sodium  est  encore  insuffisante  (0,3  ào,i  0/0) 
pour  exercer  une  action  répulsive  sur  la  plupart  des  espèces  de 
la  flore  terrestre  ;  beaucoup  plus  à  l'intérieur,  quand  la  propor- 
tion de  sel  marin  tombe  à  quelques  centièmes  seulement,  elle  se 
£ût  encore  sentir  d'une  façon  manifeste  sur  certaines  espèces, 
tandis  qu'elle  paraît  nulle  sur  toutes  les  autres  qui  les  accom- 
pagnent. Ce  fait  montre  combien  il  faut  peu  de  sel  marin  dans  le 
sol  pour  les  espèces  maritimes  qui  le  recherchent;  mais  dans 
ces  conditions  le  Chlorure  de  Sodium  déposé  par  les  buées  de 
la  mer  doit  suppléer  à  la  minime  quantité  contenue  dans  les 
sables.  C'est  à  cette  dernière  action,  dont  le  mode  et  les  con- 
ditions nous  échappent,  et  qu'il  faudrait  rechercher  par  des 
expériences  nombreuses  et  suivies,  que  l'on  doit  probablement 
attribuer  la  présence  de  certaines  espèces  maritimesà  une  grande 
distance  de  nos  côtes. 

La  flore  des  terrains  soumis  à  faction  directe  des  eaux 
salées  est  surtout  caractérisée,  avons-nous  vu,  par  la  présence 
des  Salsolacées  et  des  Ploinbaginées  ;  dans  les  sables  man- 
tilles, au  contraire,  ce  sont  les  Grantinées  qui  dominent.  Sur 
les  18  représentants  de  cette  famille  que  l'on  y  rencontre,  1 1  su- 
bissent l'influence  du  sel  marin  (9  maritimes  sur  20,  2  formes 
littorales  sur  8).  A  côté  des  Graminées  nous  trouvons  parmi  les 
28  espèces  soumises  à  l'influence  salée  du  sol  ou  de  l'atmosphère, 
3  Crucifères,  2  AlstJtées,  i  Salsolacée,  i  Cypêracée,  i  TamariS' 
cinée,  familles  qui  comptent,  après  les  Salsolacées,  les  Plomba- 
ginées  et  les  Graminées,  le  plus  'grand  nombre  de  représentants 
parmi  les  plantes  halophyles  et  maritimes. 

Après  l'influence  du  sel  marin ,  celle  du  climat  tnarittme 
par^t  la  plus  importante.  Nous  avons  vu  toute  l'action  qu'elle 
doit  avoir  sur  18  espèces  qui,  bien  qu'indifférentes  à  l'influence 
précédente,  ne  s'écartent  pas  ou  très  peu  du  littoral  dans  le  nord 
de  la  France.  Les  espèces  de  cette  nouvelle  catégorie  n'étant 
nullement  halophyles  appartiennent  un  peu  indifféremment  à 
n'importe  quelle  famille  ;  nous  y  trouvons  cependant  2  Gra- 
minées, 2  Silénées,  i  Crucifère,  3  PapilionacéeSy  i  Cypêracée, 
Êunilles  fréquemment  représentées  sur  les  bords  de  la  mer. 
Sur  les  87  espèces  de  nos  sables  maritimes,  en  voici  donc  46, 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


106  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

c'est-à-dire  plus  de  la  moitié,  qui  ne  peuvent  guère  vivre  loin 
de  la  mer  et  semblent  avoir  leur  existence  intimement  liée  avec 
son  voisinage.  Cette  proportion  est  relativement  considérable; 
elle  montre  dès  à  présent  combien  la  flore,  déjà  si  pauvre,  du 
nord  de  la  France,  compterait  d'espèces  en  moinssi  cette  région 
n'était  pas  litttorale. 

Les  autres  influences  ne  sont  plus  qu'accessoires  et  ne  se 
font  souvent  sentir  que  d'une  manière  accidentelle;  celles  du 
calcaire,  des  vents  de  la  nter  et  de  Varidité  de  la  station  méri- 
tent cependant  quelque  attention.  \a  première  attire  12  espèces 
dont  3  Borraginées,  2  Crucifères  et  2  Papilionàcêes  ;  les  deux 
autres  modifient  une  vingtaine  d'espèces  où  dominent  surtout 
\e^  .Rubiacêes  {/^ ,  les  Géraniacêes  (2)  et  les  Graminées  {2). 

A  un  point  de  vue  plus  général  et  plus  philosophique,  il  &ut 
faire  une  large  part  dans  les  sables  maritimes  à  la  lutte  pour 
l'existence.  Le  manque  de  concurrents  nombreux  sur  des  terrains 
oij  de  grands  espaces  sont  encore  presque  sans  végétation  et  un 
cl  mat  plus  doux  favorisent  l'introduction  des  espèces  continen- 
tales; mais  ces  causes  favorables  sont  souvent  contrebalancées 
ou  du  moins  atténuées  par  deux  influences  contraires,  Varidité 
de  la  station  et  surtout  Vinfluence  répulsive  du  sel  marin.  La 
lutte  pour  l'existence  ne  transforme  nullement  les  espèces  ;  elle 
en  soumet  seulement  quelques-unes  à  l'action  modificatrice  du 
fnilieu.  On  s'aperçoit  aisément  à  propos  de  ccrtMacs  formes  lit- 
torales de  l'influence  considérable  qu'a  pu  avoir  le  milieu  sur 
la  formation  de  certaines  variétés  considérées  aujourd'hui  comme 
espèces  distinctes  ;  c'est  certainement  cette  action  qui  a  été  et 
est  encore  la  plus  puissante  et  doit  avant  tout  être  recherchée 
dans  toute  question  ayant  trait  à  l'origine  de  l'espèce  végétale, 
(A  suivre.) 

INFLUENCE  DE  L'EXPOSITION 

L'ACCROISSEMENT  DE  L'ÉCORCE  DES  SAPINS 

Par  H.  Emile  M  Kl* 
III 
Si,  d'après  ce  qui  vient  d'être  dit,  il  est  manifeste  que  le  dévelop- 
pement de  l'écorce  aux  expositions  chaudes  soit  lié  au  ralentissement 
dans  la  production  ligneuse,  est-ce  la  seule  cause  pour  laquelle  le  rap- 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


E.  Mbb.  —  Dt  l'accroissemetil  de  l'tcorce  des  SapÎHS.  lO? 

port  cortîco-ligneux  est  plus  élevé  à  ces  expositions  ?  C'est  ce  que  je 
vais  examiner. 

L'exposition  au  S.  et  àl'O.  n'a  pas  seulement  pour  résultat  défavoriser 
la  formation  corticale  relativement  à  celle  du  bois,  elle  exerce  encore  sur 
l'écorce  une  autre  influence  :  elle  active  la  formation  du  rhytidôme  (i). 

Ainsi,  sur  les  versants  exposés  au  S.  et  à  l'O.  le  rhytidôme  s'élève 
à  une  plus  grande  hauteur  sur  les  faces  de  l'arbre  tournées  vers  ces 
expcisidons  quesur  leslaces  opposées.  La  diSérenceest  principalement 
frappante  sur  les  sujets  occupant  les  lisières.  C'est  ce  que  mett<;nt  en 
évidence  les  observations  suivantes  faites  sur  des  Epicéas  de  45  ans 
situés  sur  la  lisière  inférieure  d'un  massif  exposé  au  Sud.  On  mesura 
sur  la  face  tournée  vers  la  lisière,  ainsi  que  sur  celle  tournée  vers  le 
massif,  la  hauteur  au-dessus  du  sol  à  laquelle  commençaient  à  appa- 
raître des  plaques  rhytidômiques.  Le  tour  des  arbres  fut  pris  à  i™,  30 
du  sol.  Toutes  ces  mesures  sont  exprimées  en  centimètres. 


Hauteur  moyenne  d 

Od  voit  que  dans  ces  arbres  le  rhytidAme  s'élevait  dj  côté  de  la  lisière  k  une 
hauteur  double  de  celle  qu'il  occupait  sur  la  face  du  tronc  tournée  vers  le  massif. 
Les  Epicéas  dont  il  vient  d'être  question  étaient  assez  vigoureux. 
Voici  maintenant  des  mesures  prises  sur  des  Épicéas  placés  sous  les 
premiers  et  par  suite  d'une  végétation  languissante.  Quoique  de  même 
âge  que  les  précédents,  leurs  dimensions  étaient  bien  plus  faibles. 
Les  plaques  rhytidômiques  étaient  plus  épaisses  et  plus  soulevées  par 
la  sécheresse. 


I.  D'une  manière  (générale  le  rhytidâme  apparaît  quand  l'écorce?  a  acquis  une 
certaine  épaisseur.  Aussi,  loutea  cboses  égales  d'aJlleuTS,  les  écorces  minces  se 
rbytidôinent- elles  plus  tard  que  les  écorces  épaisses.  C'est  ainsi  que  les  Sapins  se 
rhytidûmenl  plus  tard  que  les  Pios  et  le  Mélèze,  le  HÉtre  et  le  Charme  plus  tard 
que  le  Chiîne  et  l'Orme.  Il  faut  tenir  compte  cependaQl  des  différences  spécifiques. 
L'Epicéa,  bien  qu'ayant,  à  âge  égal,  une  écorca  plus  mince  que  le  Sapin,  se  rhy- 
lidûme  plus  tôt. 

1.  Le  n"  6  situé  au  dessus  du  n°  5  se  trouvait  en  partie  abrité  du  .^leil.  Aussi 
se  trouvaii-il  moins  rbylidômé  que  ses  voisins. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


io8  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

La  diff6rj;nci;  entre  les  hauteurs  auxquelles  s'élève  le  rhylidôme 
suivant  les  faces  est  donc  plus  sensible  sur  les  sujets  l'igoureux  que 
sur  les  arbres  malvenants. 

J'ai  cherché  à  sa\oir  si  cette  diÉférence  diminue  en  in(*me  temps 
qu'augmente  l'éloignement  de  la  lisière.  Dans  ce  but  les  mesures  sui- 
vantes furent  relevées  sur  des  arbres  situés  de  plus  en  plus  profondé- 
ment dans  le  massif. 


'  DE   LA  LISIKRE 


A  15-  DE  LA  LISIERE. 


A  ic^  DE  LA  LISIERE. 


A  20-  DE  LA  LISIÈRE. 


Les  n°*  13  et  24  avaient  perdu  leur  cime.  Elle  avait  dépéri  sous  le  couvert  des 
arbres  voisins.  Le  n"  ig  avait  beaucoup  souffert  des  incisions  qui  lui  avaient  él^ 
^les  par  des  maraudeurs  pour  recueillir  la  résine.  Les  plaques  de  rhytidôme 
dont  son  écorce  était  recouverte  étaient  épaisses  et  très  rapprochées.  Il  en  étai 
de  mime  du  n"  13  qui  avait  perdu  beaucoup  do  résine  par  suite  de  l'amputa' 
tion  mal  exécutée  de  branches  assez  nombreuses. 


A  25-  DE  LA  LISIÈRE. 


OBSERVATIONS 


Arbre  très  vigoureu. 
Végétation  languiss; 
branchements. 
Mal  venant. 


D,g,tza:Jb.GbOg[e 


E.  MiK.  —  De  l'accroissement  de  Vécorce  des  Sapins.  109 

On  voit  que  la  différence  entre  les  hauteurs  du  rhytidôroe  sur  les 
iaces  tournées  vers  la  lisière  et  vers  le  massif  est  moins  considérable 
que  pour  les  arbres  occupant  la  lisière  Elle  varie  entre  d'assez  laides 
limites  suivant  le  degré  de  végétation  des  individus  observés  ;  mais 
au  delà  d'une  certaine  distance  elli?  ne  parait  pas  diminuer  à  mesure 
qu'augmente  l'éloignement  de  la  lisière. 

Les  dïHereDCes  de  hauteur  du  rhytidôme  sont  encore  plus  accusées  aur  les  li- 
sières exposées  à  l'Ouesl,  comnip  on  peut  en  juger  par  les  chiffres  si 


Hauteur  moyenne  du  Thytidôme  255  55 

Diflfércnce  ....       200 

A  â  oiètrts  du  celle  lisière,  un  Epicéa  situé  en  plein  massif  était  rbylidômé  sur 
6a  du  c6lé  de  la  lisière  et  sur  10  du  càié  opposé. 

A  (a  mètres  de  la  lisière,  un  autre  situé  sur  le  bord  d'une  petite  clairière  ex- 
posée à  l'Ouest  était  rhytidômé  sur  140  du  câié  Ouest  et  sur  30  seulement  du 
côté  Est. 

Les  mesures  suivantes  furent  prises  sur  des  Épicéas  situés  dans  un 
massif  très  clairière,  lalblement  incliné  vers  l'O.  Les  arbres  y  étaient 
mal  venants  par  suite  de  l'état  dénudé  du  sol.  Leur  écorce  très  rhyti- 
dômée  était  couverte  de  lichens  (i).  On  a  pris  la  hauteur  des  rhyto- 
dÔmes  siu"  les  faces  tournées  vers  l'O.  et  vers  l'E, 


Haut,  moyenne  da  rhytidôme  112  22 

Différence   ,  .    90 

L'écorce  était  envahie  par  le  rhyiidàme  jusqu'à  une  assez  grande  hauteur, 
parce   qu'en  raison  de  l'état  clairière  du  massif  et  de  l'épaisseur  de  l'écorce,  le 

t.  Il  est  à  remarquer  que  les  Ucbens  envahissent  de  préférence  les  écorces 
rhytldAmées  des  arbres  situés  dans  les  clairières  ou  sur  les  lisières  et  qu'ils 
acquièrent  plus  d'extension  sur  les  faces  du  tronc  tournées  vers  le  S.  et  l'O., 
même  lorsque  les  faces  opposées  toot  rhytidômées.  Cela  tient  d'une  part  à  ce  que 
CCS  orgfaBÎsmes  se  fixent  plus  facilement  sur  les  plaques  de  rhytidôme,  y  trouvent 
me  alimentation  abondante  et  d'autre  part  à  ce  qu'ils  ont  besoin  pour  s'accroître 
d'une  lumière  assez  vive.  C'est  sans  doute  leur  présence  sur  les  écorces  crevas- 
sées, lesquelles,  comme  je  viens  de  le  montrer,  appartiennent  généralement  aux 
snjets  de  végfètatlon  languissante,  qid  a  fait  croire  que  l'envahissement  des  lichens 
ett  nuisible  aux  arbres. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


iio  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

soleil  avait  accès  directement  sur  te  tronc.  Pour  le  même  motif  la  dlffrence  des 
hauteurs  du  rbytiddme  sur  les  deux  faces  était  très  accentuée. 

Des  mesures  aoalt^ues  furent  prises  sur  des  Épicéas  occupaat  le 
bas  d'un  versant  exposé  au  Nord,  situés  les  uns  sur  la  lisière,  les  autres 
à  quelque  distance  de  cette  lisière. 


Hauteur  moy. 
durhytid.  117 
DLftérence .    42 

L'influence  de  la  chaleur  solaire  est  telle  que  sur  les  lisières  ex- 
posées au  Sud,  ce  n'est  pas  précisément  sur  la  face  du  tronc  la  plus 
dégagée  que  l'écorce  se  couvre  le  plus  de  rhytidôme,  mais  sur  le  côté 
qui  reçoit  les  rayons  du  S.-O.,  lors  même  que  ces  rayons  ne  peuvent 
lui  parvenir  qu'obliquement,  après  avoir  été  quelque  peu  tamisés  par 
les  cEmes  des  arbres  voisins.  Non  seulement  le  rhytidôme  s'y  élève 
plus  haut,  mais  encore  les  plaques  y  sont  plus  épaisses  et  plus  soule- 
vées par  la  dessication.  C'est  ce  que  montrent  les  chiffres  relevés  sur 
trois  Epicéas  placés  sur  une  lisière  exposée  au  Sud,  Ib  indiquent  la 
hauteur  du  rhyddôme  sur  les  faces  tournées  respectivement  sur  la 
lisière  Sud,  vers  le  massif  et  vers  le  S.-O. 


Voici  encore  quelques  exemples  qui  montrent  combien  est  puis- 
sante l'influence  de  l'exposidon  O.  sur  la  formation  du  rhytidôme. 

Ud  Épicfa  de  78  de  tour  est  dtué  en  plateau  sur  une  lisière  exposée  à  l'Est, 
laquelle  est  séparée  de  la  libère  opposée  par  un  massif  bien  fourni,  largpe  de 
50  mètres  environ.  La  face  de  cet  arbre,  tourné  vers  l'Ouest,  se  trouvait  donc 
assez  g;arantie  du  soleil  par  les  cimes  des  arbres  composant  le  massif.  L^  rhyti- 
dôme s'élevait  cependant  à  la  même  ttauieur  (40)  sur  cette  &ce  que  sur  la  face 
orientée  vers  l'Est. 

Un  autre  Épicéa  de  So  de  tour  se  trouvait  enfoncé  dans  le  mansit  à  ta  mètres 
de  l'arbre  dont  il  vient  d'être  question,  séparé  par  conséquent  de  la  lisière  Ouest 
par   une  bande  de  bois  de  40  mètres  de  largue.   Malj^ré  celte  inégalité  d'abri,  le 


D,B,i..ab,Google 


E.  Hbs.  —  Suf  l'aceroissefHenl  de  l'écoree  des  Safiùis.  tii 

rkytidteie  s'élevait  à  iio  du  sol  sur  la  face  loucnée  vers  l'Ouest  et  à  loo  seule- 
ment sur  la  face  opposée. 

Les  expositions  au  S.  et  à  l'O.  précipitent  l'apparition  du  rhyti- 
dAme  pour  deux  motifs  :  i"  parce  qu'elles  favorisent,  comme  on  l'a  vu, 
le  développement  de  l'écoree  ;  3"  parce  qu'elles  occasiomient  la  mort 
des  parties  superficielles  de  ce  tissu. 

En  effet,  l'observation  montre  que,  toute  influence  d'exposition  mise 
à  part,  les  écorces  se  rhytidôment,  dès  qu'elles  ont  acquis  une  cer- 
taine épaisseur.  Ainsi,  chez  les  Sapins  situés  en  plein  massif,  les  plaques 
ihytidômiques  apparaissent  plus  tôt  sur  la  face  du  tronc  tournée  vers 
b  rampe  que  sur  la  face  opposée,  parce  que  l'écoree  y  est  plus 
épaisse  (i).  La  rapidité  d'accroissement  de  l'écoree  est  donc  d'une 
manière  générale  cause  de  précocité  du  rhytidôme. 

Mais  l'insuffisance  de  nutrition  en  est  une  cause  plus  puissante  encore. 
Bien  des  exemples  le  prouvent  et  notamment  l'effet  produit  sur  l'écoree 
par  l'échauSemcnt  solaire.  Cet  écbauffement  a  pour  résultat  de  la 
nécroser  sur  une  épaisseur  plus  ou  moins  grande.  Les  diverses  obser- 
vations dont  j'ai  rendu  compte  établissent  ce  fait  d'une  manière  bien 
évidente.  Les  arbres  dont  la  végétation  est  ralentie,  soit  parce  qu'ils 
croissent  dans  de  mauvais  sols  ou  à  des  altitudes  supérieures  à  leur 
aire  de  végétation  optima,  soit  parce  qu'ils  ont  été  mutilés  par  l'homme 
ou  les  météores,  ont  une  écorce  très  rhytidômée,  bien  qu'elle  soit  sou- 
vent moins  épaisse  que  l'écoree  nonrhytidûmée  de  sujets  vigoureux(2). 

Par  contre,  une  écorce  épaisse  peut  rester  longtemps  avant  de  se 
rhytidâmer,  quand  elle  est  le  siège  d'une  nutrition  Uès  active.  A  cet 
égard  l'observation  suivante  est  concluante  ; 

Un  Sapin  exposé  au  Nord  avait  été  dans  sa  jeunesse  fortement 
incliné  vers  la  pente  par  le  poids  de  la  neige  qui  s'était  amassée  sur 
lui.  Comme  presque  toujours  en  pareil  cas,  il  s'était  redressé  par  le 
géotropisme.  Il  en  était  résulté  une  courbure  prononcée  à  convexité 
tournée  vers  la  pente  et  formation  de  bois  rouge  de  ce  côté,  indice 
d'une  nutrition  abondante  (3).  Ce  cas  se  présente  fréquemment  dans 
les  sapinières  des  hautes  montagnes.  Ordinairement  l'assise  cambiale, 
surexcitée  par  l'active  nutrition  dont  elle  est  le  siège  pendant  le  redres- 
sement géoiropique,  produit  en-dessous  et  au  niveau  de  la  courbure 

I.  Elle  y  est  plus  épaisse  il'une  manière  absolue,  car  l'activité  cambiale  étant 
pha  développée  vers  la  rampe,  il  se  forme  à  la  fois  plus  de  Irais  et  plus  d'écorce 
q«e  vers  la  pente,  bien  que  le  rapport  cortlco-Ugneux  y  soit  plus  faible,  comme 
Je  l'ai  montré. 

3.  Cette  écorce  est  moins  épaisse  parce  que  l'activité  cambiale  est  faible 
dans  ces  arbres,  aussi  bien  eu  ce  qui  concerne  la  formation  corticale  que  la  for- 
matloD  ligneuse.  Mais  le  rapport  cortico-ligneus  y  est  presque  toujours  plus 
élevé. 

3.  V.  Compte-rendu  Acad.  des  Se.,  février  1887. 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


III  JOURNAL  DK  BOTANIQUE 

des  couches  de  bois  bien  plus  développées  du  côté  convexe  que  du 
côté  concave.  Mais  ici  le  contraire  avait  eu  lieu.  Bien  que  les  couches 
de  bois  rouge  (vers  la  pente)  fussent  assez  larges,  celles  du  côté  con- 
cave (vers  la  rampe)  l'étaient  encore  plus.  En  voici  le  motif.  Par  suite 
du  renversement  dont  l'arbre  avait  été  le  siège,  les  racines  du  côté  de 
la  pente  s'étaient  trouvées  arrêtées  dans  leur  développement  ;  on  n'en 
voyait  presque  pas  ;  par  contre  elles  avaient  pris  un  grand  accroisse- 
ment vers  la  rampe  (i).  Le  bois  situé  de  leur  côté  s'était  donc  très  dé- 
veloppé. 

Mais  si  la  couche  cambiale  avait  formé  des  accroissements  moins 
larges  vers  la  pente,  elle  avait  ea  revanche  produit  de  ce  côté  une 
écorce  tout  à  tait  anormale  pour  l'âge  de  l'arbre  (2).  Or,  malgré  son 
épaisseur,  cette  écorce  n'était  pas  encore  rhytidômée. 

La  nutrition  joue  donc  un  rôle  important  dans  la  formation  du  rhy- 
Udôme.  Lorsque  l'écorce  arrivée  dépasser  une  certaine  épaisseur, 
n'étant  plus  suffisamment  nourrie,  elle  se  nécrose  par  places.  Ce  dépé- 
rissement est  encore  activé  par  la  dessiccation.  Sous  les  plaques  mortes, 
il  se  forme  un  tissu  générateur  qui  devient,  comme  le  montre  l'obser- 
vation, le  siège  d'une  abondante  nutrition  (3) . 

Le  phellogène  me  paraît  donc  devoir  être  considéré,  non  pas 
comme  provoquant  la  formation  du  rhytîdôme,  mais  comme  en  étant 
la  conséquence.  Les  éléments  de  ce  tissu  se  multipliant  activement 
sous  les  plaques  rhytîdômiques  ont  pour  effet  d'augmenter  l'épaisseur 
de  l'écorce  (4). 

De  tout  ce  qui  précède,  il  résulte  que  l'exposition  au  S.  et  à  l'O. 
favorise  la  croissance  de  l'écorce  :  1°  en  ralentissant  celle  du  bots; 
2"  en  provoquant  l'apparition  précoce  des  plaques  de  rhyiidôme. 
{A  suivre,) 

I.  V.  Revue  des  Eaux  et  Forêts.  T.  17,  p.  570  et  suiv. 

3.  Elle  avait  13  d'épaisseur  vers  la  pente  et  5  seulement  vers  la  rampe. 

3.  I^es  aliments  qui  se  rendaient  aux  parties  mortes,  ne  trouvant  plus  d'em- 
ploi, s'accumulent  dans  les  régions  limites  encore  vivantes. 

4.  Si  l'écorce  est  plus  épaisse  aux  endroits  où  elle  se  rfaytidôme,  ce  n'est  pas 
seulement  parce  qu'elle  l'était  déjà  avant  l'apparitoa  de  ces  plaques,  mais  encore 

'e  celles-ci  entraîne  la  création   de  foyers  d'épaissis- 


CHRONIQUE 


M.  Dbhébaih,  professeur  de  physiolog-ie  végétale  appliquée  à  l'agriculture, 
fera  son  cours  au  Muséum,  le  mardi  et  le  samedi,  à  1  h.,  à  partir  du  mardi  a&  mars. 
Il  trajtera  du  développement  des  végétaux. 

M.  G.  ViLLB,  ouvrira  son  cours  le  samedi  23  mars,  à  3  S.  i/ï,  dans  le  grrand 

amphithéâtre  du  Muséum,  et  le  continuera  le  mardi  et  le  samedi  à  la  même  heure. 
Le  Gérant  :  Louis  Morot. 


D,B,i..ab,Google 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Directeur:  M.  Louis  MOROT 


NOMOCHARIS 

fJOUVEAU     GRNRE    DE    LILI ACÉliS-TULIPÉES 
Par  M.  A.  FRANCHET 

Perianthium  dcciduum,  scgmends  patcntibus  dissïmilibus  ;  calycis 
segmenta  ovata,  breviter  acuraînata,  integerrima,  foveola  destituta; 
peUlâ  late  ovata,  margine  dentato-fimbriata,  basi  foveolata;  foveola 
magna,  flabelUfonnis,  emedio  a  limbo  soluta,  multiâda,  lobis  oblongis, 
ÏDcisis;  Btaraina  6,  basi  segmentis  breviter  coalescentîbus  illisque 
duplo  breviora  ;  filamenta  înferne  circiler  ad  médium  usque  inflato-cla- 
\iformia,  parte  inflata  cava  apice  rotimdata,  exindc  subulata;  anthère 
oblongo-ovata:,  medio  dorsofixse,  e  latere  longitudinaliter  déhiscentes  ; 
discus  tenais,  annularis,  integer,  parvus  ;  ovarium  seasile,  ovato-oblon- 
gum,  triloculare,  loculismultiovulacis;  stjius capsulae  subEcquilongus, 
apice  paulo  incrassatus,  stigmate  obscure  trilobo;  capsula  ignota. 

Bulbus  squamosus,  squamis  albldis  oblongis,  camosis,  imbricatîs  ; 
fibrse  radicales  crassœ,  nunc  fusïformes,  villos^e;  cauUs  pedalis  vel 
paulo  uiira;  folia  lanceolata,  sparsa  vel  3-6  verticillata  ;  flores  i  vel 
3-4  axillares,  speciosi,  virginei  subnutantes;  sepala  pallide  rosei, 
ssepius  immaculati  ;  petala  rubesceatia,  maculis  vîolaceis  conspersa, 
foveola  nigro-purpurea. 

Genus  inter  Lilinm  et  Fritiliariam  médium;  bulbi  iudole,  antheris 
dorsoSxis  styloque  Liliis  vere  affinis;  petalis  foveolatis  ad  Fritilia- 
riam vertitur.  Ab  utroque  génère  differt  :  staminum  filamentis  parte 
inferiore  inflatis,  cavisque;  foveola  mu  lu  fida  et  semilibera,  quod  in 
nuUo  génère  affini  observatum  ;  perianthii  lobis  exterioribus  et  interio- 
rïbus  dissimilibus,  omnibus  late  palentibus. 

N.  pardanthina. 

Yun-nan,  în  pascuis  mentis  Koua-la-po,  supra  Hokin;  fl.  2  jun. 

1883  (Delavay.n"  257). 

Le  tubercule  est  formé  d'écaîlles  étroites,  charnues,  comme 
celui  de  certains  Lis  ;  dans  les  individus  grêles  les  teuilles  sont 
ordinairement  éparses  et  la  fleur  solitaire.  Les  individus  robustes, 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


114  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

atteignant  jusqu'à  o'',6o,  ont  presque  toujours  les  feuilles  ver- 
ticîllées  par  4-6,  sauf  les  inférieures  et  les  supérieures,  et  ils  ont 
jusqu'à  4  fleurs  larges  de 6-8  cent.;  ces  fleurs  sont  très  ouvertes; 
leurs  divisions  étalées  horizontalement  présentent  la  particula- 
rité singulière  d'être  nettement  dissemblables.  Les  3  externes 
ovales,  entières  sur  les  bords,  sont  le  plus  souvent  dépourvues 
de  macules  violacées;  les  3  intérieures  largement  ovales,  à 
bords  dentés-flmbriés,  parsemées  de  taches  d'un  pourpre  brun, 
offrent  en  outre  à  leur  base  une  large  macule  d'un  pourpre 
foncé  en  partie  recouverte  par  une  écaille  flabelliforme  qui  est 
libre  dans  sa  moitié  supérieure  et  divisée  jusqu'au  milieu  en 
5<8  lobes  étroits,  élargis  et  lobules  au  sommet. 

Les  filets  staminaux  sont  très  remarquables  par  le  renflement 
de  leur  portion  inférieure,  obovale-clavîforme,  creuse  et  à 
parois  très  minces,  arrondie  au  sommet  et  surmontée  par  une 
pointe  subulée  qui  porte  l'anthère  insérée  par  le  milieu  du  dos. 

Cette  charmante  Liliacée,  qu'on  peut  espérer  voir  cultiver  un 
jour,  fait  l'ornement  des  pâturages  à  sol  calcaire  de  la  mon- 
tagne de  Koua-la-po,  dans  le  district  de  Tali,  où  elle  végète 
parmi  les  herbes,  à  la  manière  des  Lis. 

EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  ni 
Nomoeharis  pardaHtkina. 
I.  Sépale.  —  2.  Pétale.  —  3.  Étamine.  —  4.  Pistil.  —  5.  Ovaire. 


INFLUENCE   DE  L'EXPOSITION 

L'ACCROISSEMENT  DE  L'ÉCORCE  DES  SAPINS 
{Suite.} 
Par  M.  EmUft  MER 
IV 
Par  ce  qui  précède  on  voit  que,  lorsque  le  développement  du  bois 
se  trouve  ralend  pour  une  cause  quelconque,  celui  de  l'écorcc  l'est  àun 
degré  moindre  et  même  parfois  est  accru.  Le  fouctionoement  du  cam- 
bium  est  alors  modifié  :  il  forme  relativement  plus  d'écorce  que  de 
bois.  J'ai  cherché  à  savoir  quel  changement  subît  le  rapport  cortico- 
ligaeux  dans  le  cas  opposé,  c'est-à-dire  lorsque,  par  suite  d'une  excita- 
tion quelconque,  l'épaisseur  des  couches  ligneuses  est  excessive.  Ces 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


Journal  de  Botanique. 


3' Année,  PL,  m. 


ith.  Imp  E.iouard  Bry,  Pam 

Nomocharis  pardaiithina  Franch.        CooqIl   of    ' 


D,B,i..ab,Google 


:.  Meb,  —  De  l'aceroissetaenl  dt  l'ét. 


e  des  Sapin. 


cas  sont  assez  fréquents  dans  les  sapinières.  Je  vais  en  passer  quelques- 
ans  en  revue. 

1°  Lorsque  les  Sapins  ont  été  dans  leur  jeunesse  fortement  inclinés 
vers  le  sol  par  le  poids  de  la  neige,  ils  se  redressent  ensuite  en  vertu 
du  géotropisme,  ce  qui  produit  une  courbure  très  prononcée.  Au  des- 
sous de  la  courbure  la  moelle  est  très  excentrique  vers  la  rampe,  une 
section  transversale  pratiquée  à  ce  niveau  est  fortement  ovale  et  le  bois 
correspondant  au  côté  tourné  vers  la  penie  se  trouve  formé  de  couches 
très  larges  présentant  une  structure  particulière.  Il  est  dur,  très  dense 
.  et  coloré  en  orange  par  une  iraprégnadon  assez  intense  de  tannin  et  de 
résine.  Par  contre,  le  bois  correspondant  au  petit  rayon  tourné  vers  la 
rampe  est  formé  de  couches  très  minces.  Il  y  a  donc  eu  de  ce  dernier  côté 
un  ralentissement  notable  dans  le  développement,  tandis  que  du  côté 
opposé  le  cambium  avait  une  activité  tout  à  fait  anormale.  Presque 
toujours  le  redressement  géoiropique  s'opère  avec  trop  d'énergie.  Le 
tronc  dépassant  la  verticale  se  trouve  incliné  vers  la  rampe.  Un  second 
redressement  s'effectue  alors  eu  sens  inverse  du  premier.  Il  en  résulte 
une  seconde  courbure  opposée  à  la  première,  c'est-à-dire  convexe  vers 
la  rampe.  La  moelle  est  alors  à  ce  niveau  rejetée  vers  la  pente  et  les 
couches  formées  de  bois  orange  occupent  toute  la  convexité  de  la 
courbure.  Comment  se  comportent  les  rapports  cortico- ligneux  sur  ces 
faces  successivement  concaves  et  convexes?  C'est  ce  que  le  tableau 
N  est  destiné  à  faire  ressortir.  Les  Sapins  qui  en  font  l'objet  avaient 
soixante  ans,  ils  étaient  exposés  au  sud.  Le  côté  convexe  de  la  pre- 
mière courbure  était  donc  tourné  vers  le  S.,  celui  de  la  deuxième 
courbure  vers  le  N. 

TABLEAU  N. 


llH  II  1" 

•"'■» 

liilTHKiDl-dHrkm, 

Slll  U  1* 

C*irlin. 

aglTiHAliloUirliiri. 

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119 

87 

109 

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64 

t.i 

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10 

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70 

44 

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74 

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79 

79 

69 

7" 

.19 

8S 

»3 

7S 

60       73 

63 

86 

ȕ 

82 

89 

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98 

«6 

85 

74 

8S 

49 

66 

83 

80 

66 

59 

68 

74 

Sons  la.  premièce  courbure,  le  bois  est  bien  plus  développé  vers  le  S.  que 
vers  le  N.  (88  et  6+  pour  le  n°  i  —  108  et  S5  pouf  le  n'  a—  136  et  53  pour  le  n"  3.) 
Les  rapports  cortico-li gueux  sont,  au  contraire,  plus  élevés  au  N.  qu'au  S,  Au 
niveau  de  la  première  courbure,  l'influence  de  la  rampe  reprend  le  dessus,  peut-être 
même  celle  de  la  deuxième  courbure  commence-t-elle  à  se  faire  sentir.  Le  bois 
est  un  peu  plus  développé  aa  N.  qu'au  S.  [58  et  57  pour  i  —  70  et  60  pour  a  — 
76  et  7a  pour  3.)  Les  rapports  conlco-Ugntus  changent  aussi  de  sens  et,  sauf 
pour  le  n°  3,  oom  plus  élevés  au  S.  qu'au  N. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


ne  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Sous  la  deuxième  courbure,  rinlluence  du  g-éotropisme  auquel  est  due  cette 
coubure  s'ajoutaot  à  celle  de  la  rampe,  la  diffêreace  eaCre  les  couches  tournées 
vers  le  N.  et  celles  tournées  vers  le  S.  s'accentue  (54  et  40  pour  i  —  67  el  45 
pour  2  —  115  et  42  pour  3}.  Les  rapports  conico-ligoeux  continuent  à  être  plus 
élevés  au  S.  qu'au  K. 

Enfin  au  niveau  de  la  deuxième  courbure,  les  différences  dans  le  développe- 
ment des  couches  de  bois  deviennent  plus  faibles.  En  même  temps  la  différence 
entre  les  rapports  cortico-tigneux  diminue. 

Le  tronc,  présentant  dans  toute  cette  région,  ainsi  que  je  l'ai  fait  remarquer, 
une  section  ovale  très  prononcée,  le  grand  axe  dirigé  suivant  la  ligne  de  plus 
grande  pente,  c'est  vers  les  expositions  E.  et  O.  que  le  bois  est  le  moins  déve- 
loppé. Ausiii  est-ce  de  ces  côtés  que  les  rapports  corlico-ligneux  sont  générale- 
ment les  plus  élevés. 

J'ai  remarqué  que  ce  n'est  pas  au  niveau  de  chaque  courbure,  comme 
on  l'aurait  cru,  mais  un  peu  au  dessous,  que  la  différence  entre  les 
rayons  est  le  plus  sensible.  C'est  là  que,  dans  les  deux  cas,  le  géotro- 
pisme se  fait  le  plus  vivement  sentir,  bien  que  le  maximum  d'effet 
apparent,  c'est-à-dire  le  point  où  la  courbure  est  le  plus  prononcée, 
soit  placé  un  peu  plus  haut.  J'ai  constaté  ce  fait  dans  la  plupart  des 
courbures, 

2"  De  toutes  les  influences  occasionnant  l'excentricité  de  la  moelle 
dans  les  Sapins,  la  courbure  par  redressement  géotropique  est  de  beau- 
coup la  plus  puissante.  II  en  est  une  autre  qui  produit  aussi  une  excen- 
tricité assez  prononcée,  c'est  celle  que  j'ai  désignée  sous  le  nom  d'in- 
fluence du  voisinage.  Lorsque  deux  arbres  sont  rapprochés,  les  accrois- 
sements sont  réduits  sur  les  faces  voisines  et  très  développés  sur  les 
faces  opposées,  par  suite  d"un  balancement  nutritif  dont  la  cause  est 
différente  de  celle  qui  agit  dans  les  courbures  (i). 

Le  bols  des  couches  larges  présente  une  structure  analogue  à  celle 
que  l'on  remarque  sur  le  côté  convexe  des  courbures;  il  y  est  très 
dense  et  la  teinte  en  est  orangée  (2). 

J'ai  voulu  savoir  si,  de  même  que  dans  les  courbures,  ce  dévelop- 
pement anormal  du  ixiis  entraîne  un  abaissement  du  rapport  cortico- 
ligneux.Jeme  bornerai  à  mentionner  l'observation  suivante  qui  fut 
faite  sur  un  Lpicéa  de  quarante-cinq  ans,  situé  dans  un  massif  exposé 
au  Sud.  Il  était  séparé  d'un  arbre  semblable  par  une  très  iaible  distance 
(o'°i75)-  I-à  ligne  qui  reliait  leurs  centres  étant  transversale  au  versant 

I,  Quand  deux  arbresse  trouvent  aune  faible  distance  l'un  de  l'autre,  les  raciiies 
et  les  rameaux  se  développant  peu  sur  les  faces  voisines,  la  nourriture  se  porte 
du  côté  opposé,  tandis  que  dans  les  courbures  c'est  l'excitation  causée  par  le 
géotropisme  qui  produit  un  grand  développement  de  bois  sur  une  face  et  par 
suite  la  réduction  des  couches  sur  l'autre  face.  Dans  le  premier  cas,  l'exagération  . 
de  la  production  ligneuse  sur  un  côté  est  ta  conséquence  de  la  diminution  sur 
l'autre.  Dans  le  deuxième  cas  elle  en  est  la  cause. 

3.  C'est  surtout  dans  les  Epicéas  que  se  remarque  cette  ctdoralion  qui  est 
beaucoup  plus  rare  dans  les  Sapins  même  très  rapprochés. 


D,B,i..ab,Google 


K.  Mbr.  —  De  l'accrotsscttuttt  de  l'écorce  des  Salins.  117 

(perpendiculaire  à  celle  de  plus  grande  penie) ,  l'influence  du  voisinage 
D'était  pas  contrebalaDcée  par  celle  de  la  rampe,  puisque  celle-ci  agis- 
sait sur  le  diamètre  parallèle  à  la  ligne  de  plus  grande  pente.  La  lon- 
gueur des  rayons  ainsi  que  l'épaisseur  de  l'écorce  furent  mesurées 
dans  quatre  directions  :  du  côté  de  l'arbre  voisin  et  du  côté  opposé 
d'une  part,  vers  la  rampe  et  vers  la  pente  d'autre  part.  Ces  mesures 
furent  prises  à  deux  niveaux  :  à  la  base  et  à  un  mètre  du  sol.  Elles 
sont  consignées  dans  le  tableau  O. 

TABLEAU    O 


COTE  TOURNE 


HtT-     57    2        34     67      2        29      69       2,25    31^     60      2       32.B    31 


On  voit  que  le  rapport  cortico-llgneux  est  plus  élevé  du  côté  de 
l'arbre  voisin  que  du  côté  opposé,  vers  la  pente  que  vers  la  rampe. 
Ici,  comme  dans  les  courbures,  le  développement  de  l'écorce  n'est  pas 
proportionnel  à  celui  du  bois. 

3*  Il  est  encore  de  nombreuses  circonstances  dans  lesquelles  le 
bois  acquiert  chez  les  Sapins  un  développement  exagéré.  J'en  exami- 
nerai deux. 

a)  Le  tronc  de  ces  arbres  est  fréquemment  le  siège  de  mutilations 
locales,  de  meurtrissures  par  suite  d'un  éboulement  de  roches,  de  la 
chute  d'arbres  voisins  ou  préclpiiés  des  régions  supérieures.  lien  résulte 
des  plaies  plus  ou  moins  étendues.  Non  seulement  l'écorce  est  enlevée, 
mais  encore  le  bois  est  entamé  assez  profondément.  Sur  les  bords  de 
chaque  plaie  app>arait  ensuite  un  dssu  de  recouvrement  présentant 
en  section  transversale  de  très  larges  couches  d'accroissement  qui  pro- 
gressent les  unes  vers  les  autres  et  finissent,  au  bout  de  quelques 
années,  par  se  rejoindre  dans  la  partie  médiane  de  la  plaie.  C'est  ce 
qu'on  appelle  les  bourrelets.  Le  grand  développement  des  zones  qui 
le  constituent  est  dû  :  i"  à  l'accumulation  sur  les  bords  de  la  plaie  des 
matériaux  destinés  à  alimenter  le  tissu  qui  a  disparu;  2"  à  ta  diminu- 
tion de  pression  exercée  par  l'écorce  sur  le  cambium,  par  suite  de  son 
interruption.  Le  tissu  de  ces  bourrelets  a  une  structure  analogue  à 
celle  que  j'ai  signalée  plus  haut  dans  les  cas  d'excentricité  par  suite 
de  courbures  ou  du  voisinage.  Il  se  distingue  par  sa  densité,  le  poli 
qu'il  acquiert  sous  le  rabot  et  sa  teinte  orange. 

Les  couches  ligneuses  du  côté  opposé  à  la  plaie  ne  participent  pas 
à  ce  développement  exagéré,  parfois  même  celles  qui  se  forment  dans 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


lis  lOUKNAL  DK  BOTANIQUE 

cette  région,  après  l'apparition  des  bourrelets,  sont  plus  étroites,  tou- 
jours en  vertu  du  balancement  nutritif,  que  celles  qui  s'étaieut  fonnées 
auparavant. 

Il  en  résulte  une  grande  inégalité  entre  le  diamètre  passant  par  la 
plaie  et  le  diamètre  qui  lui  est  perpendiculaire  passant  par  les  bour- 
relets (i);  ce  qui  donne  aux  sections  pratiquées  à  travers  la  plaie  une 
forme  ovalaire  très  prononcée. 

Ceci  posé,  pour  m'assurer  si  l'écorce  acquiert  aux  extrémités  du 
grand  diamètre  une  épaisseur  proporlionnelle  à  celle  du  bois,  je  mesurai 
les  rayons  R  et  R'  du  grand  diamètre,  puis,  sur  le  diamètre  perpendi- 
culaire, le  rayon /-aboutissant  au  côté  opposé  à  la  plaie  (a),  enfin  l'épais- 
seur de  l'écorce  à  l'extrémité  de  chacun  de  ces  rayons.  Ces  mesures 
ainsi  que  le  rapport  coriîco- ligneux  sont  inscrits  ci-après  : 


''  47  3  63 

.  L'épaisseur  de  l'écorce  a  un  peu  augmenté  aux  extrémités;  mais 
l'augmentation  n'a  pas  été  en  moyenne  proportionnelle  à  celle  du  bois. 
4."  Le  même  résultat  fut  obtenu  sur  une  plaie  produite  par  le  rési- 
nage  d'un  Epicéa.  R  représente  l'un  des  rayons  composant  le  grand 
diamètre  passant  par  les  bourrelets,  et  r  l'un  des  rayons  (celui  abou- 
tissant au  coté  opposé  à  la  plaie)  du  petit  diamètre  perpendiculaire 
au  premier.  Ce  petit  diamètre  passait  par  ia  plaie. 


Le  rapport  cortico-ligneux  est  bien  plus  faible  du  coté  du  bourrelet, 
5"  Ce  n'est  pas  seulement  à  la  suite  de  balancements  nutritifs  ou 
de  traumatismes  que  se  produit  un  développement  exagéré  des  couches 
ligneuses.  L'excitation  causée  dans  l'assise  cambiale  par  la  présence 
de  parasites  peut  aboutir  au  même  résultat.  Il  se  forme  alors  des  tu- 
meurs dans  lesquelles  le  bois  et  l'écorce  acquièrent  un  accroissement 
insolite.  Mais  cet  accroissement  se  lait-il  dans  le  môme  rapport  pour 
l'un  et  l'autre  de  ces  tissus? 

C'est  ce  que  j'ai  cherché  à  voir  sur  les  tumeurs  dont  il  a  été  ques- 
tion précédemment  :  sur  les  chaudrons.  Dans  ce  but,  j'ai  inscrit  aux 
tableaux  J.-M.  les  rapports    cortico-ligneux  résultant   des  mesures 

t.  La  plaie  est  supposée  ici  assez  large  pour  que  les  bourrelets  à  leur  début  se 
formcpt  presque  aux  extrémités  d'un  diamètre. 

2.  Il  était  inutile  de  mesurer  le  rayoo  aboutissant  à  la  plaie,  puisque  celle-ci 


urer  le  rayon  aboutissant  à  la  plaie,  puisque  celles 
le  par  les  nouveaux  accroissements, 

D,g,tza:Jb.GOOg[e 


E,  Mbr.  —  De  Caccroissemtnl  de  l'écorce  des  Sapins.  119 

prises  sur  des  sections  transversales  pratiquées  à  travers  les  chaudrons. 

Dans  le  Ubteau  J,  ce  rapport  est  de  100  sur  les  faces  chaudronnées, 
de  75  seulement  sur  les  faces  opposées.  Il  est  bien  plus  élevé  qu'à 
aucun  autre  niveau  de  l'arbre,  sauf  sur  la  section  pratiquée  immédiate- 
ment sous  lui,  où  il  s'élève  à  142,  par  suite  d'une  diminution  considé- 
rable dans  l'épaisseur  des  couches  de  bois  de  cette  région. 

Dans  le  tableau  K,  ce  rapport  est  m  sur  la  face  chaudronnée,  40 
à  58  seulement  sur  les  autres  faces.  11  est  eu  moyenne  plus  élevé  à  ce 
niveau  qu'aux  niveaux  inférieur  ou  supérieur. 

Dans  le  tableau  L,  ce  rapport  est  180  et  200  sur  les  faces  chaudron- 
nées,  66  et  107  sur  les  autres.  C'est  encore  à  ce  niveau  qu'il  est  de 
beaucoup  le  plus  élevé. 

Dans  le  tableau  M,  ce  rapport  est  103  et  258  sur  les  faces  chau- 
dronnées, de  70  et  12  sur  les  autres.  C'est  toujours  à  ce  niveau  qu'il 
est  le  plus  considérable. 

On  voit  que,  sous  l'influence  du  f>arasîte,  l'écorcc  s'est  développée 
cette  fois  bien  plus  que  le  bois  (i). 

6°  Il  arrive  fréquemment,  dans  les  sapinières,  que  deux  arbres, 
après  avoir  vécu  très  rapprochés,  se  rencontrent  et  s'accolent  par  suite 
des  progrès  de  raccroîssement.  Les  couches  ligneuses  deviennent  de 
plus  eu  plus  étroites  sur  les  faces  en  contact  et  finissent  même  par  ne 
plus  se  former.  Au  contraire,  sur  les  cotés,  dans  les  régions  limitant 
celles  qui  se  touchent,  ces  accroissements,  toujours  par  suite  du  balan- 
cement nutritif  dont  j'ai  signalé  précédemment  plusieurs  exemples, 
acquièrent  une  épaisseur  de  plus  en  plus  grande.  Pendant  ce  temps, 
les  deux  écorces  sont  fortement  comprimées.  Maïs  elles  le  sont  inégale- 
ment, suivant  les  points.  Elles  te  sont  moins  dans  les  régions  qui  sont 
arrivées  les  premières  en  contact,  puisque  les  couches  d'accroissement 

I.  n  semble  que  dans  les  tumeurs  d'origine  parasitaire  11  en  soit  généralement 
de  même.  Ainsi  pour  l'une  de  ces  tumeurs  de  Pin  d'Alep  que  M.  Vuillemin  a 
reconnu  tout  récemment  être  produites  par  des  bactéries  (C.  R.  Académie  des 
Sciences.  Dec.  tSSH  et  janv.  iSSçi  ),  j'ai  constaté  que  l'écorce  avait  une  épaisseur 
parfois  double  de.celle  du  bois  mesuré  sur  le  rayon.  En  dessous  de  la  tumeur, 
dans  le  tissu  normal,  le  rapport  cortlcO'1l|fneuic  était  de  50, 

Le  Frêne  est  dans  certains  cas  le  siège  de  tumeurs  d'aspect  analogue  à  celles 
dont  il  vient  d'être  question,  quoique  probablement  d'origine  diUéretite,  car  s'il 
existe  dans  l'écorcc,  comme  je  l'ai  constaté,  des  poches  à  bactéries,  la  moelle  et 
le  bois  sont  parcourues  par  de  nombreux  filaments  mjrcéltens.  Dans  la  région  saine 
qui  se  trouvait  aa-dcssous  d'une  de  ces  tumeurs,  je  me  suis  assuré  que  le  rapport 
corlico-ligneuir  était  de  ji,  tandis  qu'au  niveau  de  la  tumeur,  il  était  de  500. 

Le  Hêtre  est  fréquemment  dans  les  Vosges,  aux  altitudes  dépassant  900  mètres, 
le  siège  de  tumeurs  sur  la  nature  desquelles  je  ne  suis  pas  encore  iiié,  mais  qui 
ont  peut-être  une  origine  parasitaire.  Cette  maladie  envahit  des  massifs  entiers. 
Rllc  y  est  certainement,  plus  encore  que  le  climat,  la  cause  qui  entrave  la  végé- 
tation du  Hêtre  dans  ces  régions.  Là  encore,  la  formation  de  l'écorce  est  relati- 
rement  plus  développée  que  celle  du  bols.  Ainsi,  au-dessous  d'une  de  ces 
tomeurs,  le  rapport  cortico-ligneui  fut  trouvé  de  36,  et  de  300  dans  la  tumeur. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


iio  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

ont  cessé  de  s'y  former.  C'est  surtout  dans  les  régions  limites,  là  où  ces 
couches  acquièrent  un  grand  développement,  que  les  écorces  sont  le 
plus  comprimées,  précisément  par  suite  de  cet  accroissement  exagéré 
du  bois.  Aussi  les  écorces  s'amincissent-elles  de  plus  en  plus  sur  ces 
points.  Dans  cette  lutte  (résistance  des  écorces,  expansion  du  tissu 
ur,  rendue  irrésistible  par  suite  de  l'accumulation  des  matières 
î  antérieurement  à  alimenter  le  cambium,  actuellement  inerte, 
j  en  contact),  les  écorces  finissent  par  être  perforées  ou  résor- 
2s  assises  cambiales  se  rejo^neni  alors  et  fitsiontienl.  Les 
dans  cette  région,  séparées  des  lambeaux  qui  restent  inclus 
bois,  sont,  par  suite  des  nouveaux  accroissements,  rejetées  de 
plus  vers  l'extérieur  et  se  reconnaissent  longtemps  encore  sous 
deux  cordons  longitudinaux,  séparés  par  un  étranglement  (i). 
tendant  les  premières  années  postérieures  au  fusionnement, 
hes  ligneuses  qui  se  forment  sous  ces  cordons  d'écorce  et  dans 
iinage  sont  généralement  très  larges,  beaucoup  plus  que  dans 
es  parties  du  tronc.  Mais  les  choses  ne  se  passent  plus  ici 
dans  les  cas  de  courbures,  d'excentricité,  de  recouvrement  de 
m  rien  n'entravait  le  développement.  Dans  les  soudures,  tant 
ambium  n'est  pas  parvenu  à  remplir  les  vides  séparant  les  plans 
i  aux  deux  troncs,  il  est  gêné  dans  son  fonctionnement  par  ta 
h  des  contours.  Produit-il  dans  ce  cas  plus  d'écorce  que  de 
est  ce  qu'il  y  avait  intérêt  à  connaître.  Je  me  bornerai  à  citer 
iple. 

R'  sont  les  rayons  aboutissant  aux  extrémités  du  diamètre 
parles  centres  de  deux  Sapins  fusionnés,»' et  r'  sont  les  rayons 
ant  à  des  points  du  contour  voisins  des  cordons  corticaux  dont 
h.  La  longueur  de  ces  rayons  et  l'épaisseur  des  écorces  corres- 
;es  sont  incrits  ci-après  : 


r  57  4-5  78 

R'  60  3.5  58 

r'  51  4-5  So 

voit  que  le  rapport  cortico-Hgneux  est  sensiblement  plus  élevé 
voisinage  des  cordons  corticaux  refoulés  par  les  couches  d'ac- 
nent.  Si  donc  sur  ces  points  il  s'était  formé  beaucoup  de  bois, 
t  produit  plus  d'écorce  encore. 

rès  la  fusion,  il  subdste,  isolées  dans  le  bois,  deux  bandes  d'écorce,  pressées 
itre  l'autre,  effilées  à  leurs  extrémités,  parce  que  la  compression  y  était 
sldérable,  comme  je  l'ai  expliqué  plus  haut.  Ces  deux  bandes  sont  recd- 
les  arbres  avalent  mâmeâ  dimensions.  Elles  sont  curvilignes  s'ils  étaient 
Dans  ce  cas,  c'est  vers  le  plus  petit  qu'est  tournée  la  concavité  de  la 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


H.  Doui.ioT.  —  Influence  de  la  lumière  sur  le  développement  du  liège,  m 

Lorsque,  au  Heu  d'évaluer  le  rapport  cortico- ligneux  dans  le  voisi- 
nage de  ces  cordons,  on  t'évalue  au  niveau  même  do  cordon,  on  lui 
trouve  une  valeur  bien  plus  considérable  (385     dansl'ex.  précédent),  (i) 

L'ensemble  des  observatioas  rapportées  dans  ce  chapitre  permet 
d'établir  les  points  suivants  : 

Tandis  que  le  rapport  cortico- ligueux  s'élève  lorsque  la  croissance 
du  bois  s3  ralentit,  il  s'abaisse  ou  s'élève  quand  cette  croissance  s'exa- 
gère. 11  s'abaisse  à  la  suite  d'influences  pliysiologiques  (courbures,  dé- 
veloppement inéquilatéral,  etc.)  ou  de  certains  traumatisraes  (frottures, 
résinage).  L'écorce  ne  se  forme  pas  alors  dans  les  mêmes  proportions 
que  le  bois.  Il  s'élève  au  contraire  dans  les  tumeurs  produites  par  la 
présence  des  parasites,  de  même  que  dans  les  cas  de  soudures.  L'é- 
corce acquiert  alors  un  plus  grand  développement  que  le  bois. 

Le  fonctionnement  du  cambium  varie  donc  suivant  le  genre  d'exci- 
tations dont  il  est  le  siège. 

{A  suivre.) 

INFLUENCE  DE  LA  LUMIÈRE 
SUR  LE  DÉVELOPPEMENT  DU  LIÈGE 

Par  H.  H.  DOULJOT 

Examinons  différentes  coupes  transversales  de  tiges  aériennes 
de  Dicotylédones  :  Saule,  Drimys,  Erable,  Virgilie,  Cotoneas- 
ter,  Prunier,  Jujubier,  Cornouiller,  Chrysophylle,  etc.,  repré- 
sentées dans  les  figures  ci-jointes.  Nous  pourrons  constater  le 
développement  inégal  du  liège  sur  les  deux  faces  d'un  rameau 
dont  l'une  est  éclairée  vivement  tandis  que  l'autre  est  dans 
l'ombre.  J'ai  observé  ce  phénomène  sur  un  grand  nombre  de 
plantes  où  le  périderme  est  superficiel,  soit  épidermique,  soit 
sous-épidermique,  tandis  que,  dans  les  tiges  aériennes  où  le  pé- 
riderme est  profond,  il  acquiert  la  même  épaisseur  dans  toute 
son  étendue.  De  plus,  j'ai  constaté  que  les  tiges  qui  poussent  à 
l'abri  de  la  lumière,  sans  être  enterrées,  sont  dépourvues  de  pé- 
riderme longtemps  après  que  les  tiges  de  même  âge  en  possè- 
dent plusieurs  assises. 

Si  nous  rapprochons  ces  faits  des  expériences  de  M.  Dufour 
sur  les  feuilles,  expériences  qui  mettent  en  évidence  l'influence 

I.  Bien  que  cette  grande  épaisseur  de  l'écorce  au  niveau  des  cordons  ne  pai- 
raisse  pas  due  à  la  superposition  de  deux  parlies  voisines,  je  ne  crois  pas  néan- 
moins devoir  l'invoquer,  à  cause  dea  plissements  dont  cette  région  a  été  le  siège. 


D,g,tza:Jb.  Google 


133  lOURNAL  DE  BOTANIQUK 

de  la  lumière  sur  le  développement  de  la  cuticule,  nous  serons 

conduits  à  admettre  que  la  même  cause  agit  dans  le  cas  qui  nous 

occupe. 

Dans  les  recherches  d'anatomîe  physiologique,  on  s'eflTorce 
de  ne  faire  varier  qu'une  cause  à  la  fois  quand  on  soumet  une 
plante  à  des  expériences,  et  quand  on  observe  les  effets  dus  à 
cette  cause  on  a  soin  que  toutes  choses  soient  égales  d'ailleurs, 
notamment  l'âge  de  la  plante,  son  alimentation,  ses  rapports 
avec  les  objets  extérieurs,  son  atmosphère,  etc.  Si  nous  exami- 
nons un  rameau  horizontal  aérien,  nous  pouvons  admettre  que 
de  tous  côtés  il  est  entouré  de  la  même  atmosphère,  que  tous 
ses  points  reçoivent  les  mêmes  aliments,  et  que  les  seules  causes 
qui  puissent  agir  différemment  sur  les  deux  faces  sont  la  pesan- 
teur et  la  radiation.  Si  donc  nous  trouvons  qu'en  tous  les  points 
de  la  face  supérieure  l'épaisseur  du  liège  est  beaucoup  plus 
considérable  qu'aux  points  correspondants  de  la  face  inférieure, 
nous  sommes  portés  à  croire  que  seules  la  pesanteur  et  la  lu- 
mière ont  influé  sur  cette  formation. 

Si,  au  lieu  d'observer  un  rameau  horizontal,  nous  observons 
un  rameau  vertical,  nous  faisons  disparaître  l'une  des  deux 
causes  en  question,  la  pesanteur,  et  le  développement  plus  con- 
sidéiable  du  liège  du  côté  du  midi  que  du  côté  du  nord  est  dû  à 
la  seule  influence  de  la  lumière. 

Quant  à  la  pesanteur  seule,  elle  n'a  aucune  influence  sur  le 
développement  du  liège  d'un  rameau  horizontal.  Si  on  coupe 
les  rameaux  qui,  n'ayant  jamais  reçu  la  lumière  directe  du  soleil, 
ont  poussé  à  la  lumière  diffuse  dans  l'épaisseur  d'un  fourré,  on 
constate  que  le  Uège  a  le  même  développement  sur  toute  la  pé- 
riphérie, et  cependant  la  pesanteur  agit  sur  eux  comme  sur  ceux 
qui  sont  vivement  éclairés.  La  lumière  est  donc  accélératrice  du 
développement  du  liège. 

Le  résultat  atteint  est  utile  à  la  plante.  Le  liège  est  imper- 
méable dans  les  tiges  aériennes  où  il  est  toujours  subériflé,  très 
souvent  même  imprégné  de  lignine  ;  il  a  donc  pour  effet  de  retar- 
der l'évaporation  de  l'eau  qui  circule  dans  la  plante  ;  cette  éva- 
poration  serait  certainement  plus  rapide  du  côté  vivement  éclairé 
que  de  Vautre,  si  un  hège  plus  abondant  de  ce  côté  ne  venait 
compenser  le  premier  effet  de  ta  lumière. 

La  tige  a  un  rôle  conducteur  dans  la  vie  du  végétal,  et  il  im- 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


H.  DouLiOT.  —  Influence  ae  la  lumiii-e  sur  le  développement  dit  liège.      123 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


IÏ4  JOURNAI,  DK  BOTANIQUE 

porte  que  le  tissu  qui  la  revêt  protège  de  1  evaporation  les  liqui- 
des qu'elle  conduit. 

Comment  agit  la  lumière?  Par  quel  mécanisme  physique  ou 

chimique  accélère-t-elle  la  production  du  liège .'  La  question  est 

actuellement  sans  réponse.  Toutefois,  il  est  permis  de  croire  que 

'"  i'""!"--»  agit  sur  l'état  hygrométrique    des  tissus.   Le  liège 

ins  les  plantes  aquatiques  et  dans  les  rameaux  des 

riennes  qui  se   développent  dans  l'eau.  Les  racines 

sont,  dans  un  grand  nombre  de  plantes,  dépourvues 

ons  péridermiques  ;  l'humidité  retarde  le  développe- 

■érîderme  ;  on  est  par  suite  porté  à  admettre  que  l'in- 

la  lumière  est  due  à  une  diminution  de  l'état  hygro- 

es  tissus  sur  lesquels  elle  agît. 


,A    FLORE    D'ETAMPES    EN 


Par  H.  E.  BOZE 

iréface  de  son  ouvrage  intitulé  :  Observalionssurlesplatites, 
aris  en  1747,  Guettard(i),  docteur  en  médecine  de  la  Faculté 
s  l'Académie  royale  des  sciences,  et  médecin-botaniste  du 
ns,  raconte  qu'il  avait  hérité  des  manuscrits  de  son  grand- 
lis  Descurain,  maître  apothicaire  à  Étamp^s,  qui,  jusqu'à 
ivée  dans  sa  quatre-vingt-deuxième  année,  en  1740,  avait 
consigner  sur  un  Catalogue  les  résultats  de  ses  herborisa- 
de  cette  ville.  Guettard  ajoute  «  que,  dans  cet  ouvrage, 
)posé  deux  choses  :  i"  de  faire  connaître  les  plantes  qui 
X  environs  d'Etampes;  2°  de  rapporter  des  Observations 
it  surtout  les  glandes  et  les  filets  ou  poils  de  ces  plantes  » . 
reste,  •  que  cette  seconde  partie  lui  est  propre  et  pa-^ticu- 
ue  la  première  est  à  peu  de  chose  prts  entièrement  de  son 
•  :  car  il  s'était  contenté  »  de  traduire  en  français  le  Cata- 
;lui-ci  avait  écrit  en  latin,  en  adaptant  toutefoi.s  aux  phrases 
le  Toumefort  ou  des  Bauhius  celles  plus  récentes  de  Van 
le  Linné,  ce  qui  ne  pouvait  manquer  de  faire  plaisir  aux 
I  botanique  ». 

int  de  côté  les  Observations,  en  général  curieuses,  publiées 
J,  ainsi  que  les  indications  locales  concernant  les  plantes 

ampcs  en  1715,  mort  en  17S6. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


E.  KozE.  —  La  Flore  d'Élampes  en  ij47.  115 

étrangères  aux  environs  d'Étampes,  notamment  celles  d'Orléans  et 
quelques  autres  du  centre  et  de  l'ouest  de  la  France,  pour  ne  s'en  tenir 
qu'à  la  partie  du  livre  qui  reproduit  l'ceitvre  patiente  de  Descurain, 
l'intérêt  que  cette  œuvre  peut  présenter  n'apparaii  pas  tout  d'abord, 
dissimulé  qu'il  est  sous  l'étiquette  de  l'ancienne  nomenclature,  aujour- 
d'hui si  peu  coûipréhensible.  Mais  j'ai  été  vivement  frappé  de  la  clarté 
toute  nouvelle  que  jette  sur  cet  ouvrage  la  traduction  synonymique 
des  phrases  descriptives  dans  la  nomenclature  binaire  moderne.  Et  j 'en 
ai  été  d'autant  plus  surpris  que  M6rat  ne  le  cilc  pas  dans  sa  Liste 
chronologique  des  ouvrages  publiés  sur  les  plantes  des  environs  de 
Paris  et  que  Germain  de  Saint-Pierre,  dans  son  Guide  du  botaniste, 
n'en  reproduit  que  quelques  extraits  qui  n'en  donnent  qu'une  idée  fort 
incomplète. 

Dans  le  Catalogue  de  Descurain,  très  consciencieusement  établi, 
avec  l'indication  détaillée  des  localités  pour  les  plantes  rares  ou  peu 
communes,  se  trouvent  inscrites  près  de  mille  espèces  de  la  Flore  pari- 
sienne comprenant  environ  180  cryptogames  et  830  phanérogames.  Il 
m'a  paru  qu'il  y  avait  quelque  profit  à  tirer  de  ce  travail,  qui  permet 
de  se  faire  une  idée  de  la  végétadon  de  certains  points  des  environs 
de  Paris,  telle  qu'elle  existait  il  y  a  près  de  150  ans.  Aussi,  pour  tirer 
le  meilleur  parti  possible  de  ces  documents,  ai-je  réparti  par  locahtés 
les  plantes  qu'y  notait  Descurain  et  que  Guettard  y  signalait  en  1747, 
de  façon  à  présenter  successivement,  groupées  autour  de  Dourdan,  de 
la  Ferté-Alais,  de  Malesherbes,  d'Étampes  et  d'Etrechy,  les  espèces 
plus  ou  moins  rares  qui  y  ont  été  observées  au  commencement  de 
l'autre  siècle.  Et,  pour  conserver  aux  indications  de  l'auteur  toute  leur 
authenticité,  j'ai  cru  convenable  de  faire  suivre  les  noms  modernes 
des  plantes  de  leurs  localités  respectives,  en  reproduisant  ces  indica- 
tions d'après  le  texte  même  de  Guettard  :  on  retrouvera,  du  reste, 
aisément  presque  toutes  ces  localités,  mais  parfois  sous  des  noms  diffé- 
remment écrits,  sur  la  Carte  de  l'Elat-major  au  ^'^. 

La  Flore  de  Dourdan  est  encore  à  faire  ;  l'ouvrage  de  Guettard 
mentionne  dans  les  environs  de  cette  ville  les  plantes  suivantes  :  Pela- 
sites  vulgaris,  proche  Dourdan  en  sortant  de  la  ville  par  la  Porte 
Saint-Pierre  pour  aller  au  moulin  Moreau  et  le  long  de  la  rivière  ;  Ty- 
pha  ialifolia  et  angiislifolia,  dans  des  marais  et  marres  des  environs 
de  Dourdan  ;  Fiimana  vulgaris,  autour  de  Dourdan  ;  Lychnis  Viscaria 
et  Serrafula  (inctoria,  dans  les  bois  des  environs  de  Dourdan;  Alsirie 
segelalis,  dans  les  campagnes  qui  sont  autour  de  la  forôt  de  Dourdan, 
du  côté  de  Louis  (i)  et  de  Bandeville;  Sorbus  torminaiis  et  Aria^ 
dans  la  forêt  de  Dourdan;  Pkyteuma  spicalum,  dans  cette  forêt,  aux 

I.  D'après  la  carte  précitée,  il  s'agit  de  la  ferme  et  de  la  forèi  de  l'Ouye. 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


136  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

environs  de  Louis  ;  Linaria  Pelliceriana,  aux  environs  du  couvent  de 

Louis,  proche  Dourdan;  Sitcla  fulmonacea,  dans  la  forêt  de  Dourdan 

où  ce  Lichen  est  attaché  aux  arbres;  Monlia  fontaiia,  sur  les  bords 

d'un  étang  qui  est  entre  Dourdan  et  Rochefort;  Lillorella  iacusfris, 

le  long  de  l'étang  Despréaux,  proche  le  chemin  de   BandeviUe  à 

Rochefort. 

»  A  lo-ia  kilomètres  de  Dourdan, ensedirigeantsurPaiis,dansles 
bois  de  Baville  (i)  :  Ranuncuius  ckmrophyllos,  Genisla  pilosa  et  an- 
glica;  dans  les  prés  de  la  vallée  de  Dourdan  jusqu'à  Baville,  Orchis 
coriophora;  dans  les  bois  du  Marest proche  Q&\W\e.^  Aguilegtavulgaris, 
et  dans  les  champs  voisins  Inula  graveolens;  dans  les  campagnes  qui 
sont  vis-à-vis  de  l'hermitage  de  Baville,  proche  le  bois  de  Chantropars, 
Alsine  segeialis,  et  sur  la  montagne  de  l'hermitage  Saint-Nicolas 
proche  Baville,  Linaria.  Peiliceriana.  Dans  la  demi-lune  du  château 
de  Baville  et  dans  les  landes  de  Jouy  proche  ce  même  endroit,  BupU- 
vrum  ienuissimum;  dans  les  landes  de  Jouy  proche  Baville  :  Rhyn- 
ckospora  aiàa,  Centtinculus  minimus,  Moniia/onlana,  Cicendia  Jîli- 
formis,  ScuUliaria  minor,  Tittsea  muscosa^  Drosera  rolundifolia; 
puis,  Lomaria  spicaut,  le  long  des  aulnets  qui  sont  au  bas  des  landes 
de  Jouy.  Très  peu  de  plantes  sont  signalées  du  côté  de  Saint- Yon  ou 
de  Boissy-so us- Saint- Yon  :  Spiranikes  aulunmalis,  Genisla.  anglica, 
Digiialis  purpurta.  Mais  dans  les  bois,  les  bruyères  ou  les  prés  de 
Brières-le-Château  (ou  Bruyères-le-Châtel)  se  trouvent  :  Lycknis  vis- 
caria,  Serraiula  tincloria,  Senecio  adotiidifolius  (.*),  AquiUgia  vul- 
garis,  Trïfolium  subterraneum,  Scirpus  fluilans,  Limosellaaquaiica, 
Helosciadium  itmtidatuat.  » 

Un  petit  nombre  d'espèces  se  trouvent  de  même  inddemment  signa- 
lées à  la  Ferté-Alais  ou  dans  les  environs  de  Vayres,  savoir  :  »  •  Pu- 
mana  vuigaris{2),  autour  de  la  Ferté-à-Leps  ;  Linaria  Pelliceriana,  sur 
les  montagnes  qui  sont  proche  la  Ferté-à-Leps  et  qui  sont  de  sable  et 
chargées  de  rochas  de  grès  ;  *  Lycknis  mscaria  dans  les  bois  des  envi- 
rons de  la  Ferté-à-Leps;  Orckis  conopea  ç.\.  Tetragonolobns  siliquostts, 
dans  les  prés  de  la  vallée  qui  s'étend  depuis  la  Ferté-à-Leps  jusqu'à 
Cemy  et  au  delà;  *  Sckœnus  nigricans,  dans  les  prairies  de  la  Ferté- 
à-Leps;  Orchis  pyramidalis,  dans  les  bois  de  Villiers  proche  la  Ferté- 
à-Leps,  sur  la  pente  de  ce  bois  qui  regarde  le  couvent;  *  Hypocfueris 
maculata,  dans  le  bois  de  Villiers  proche  la  Ferté-à-Leps;  Veronica 

I.  Ces  indications  de  Guettard  pourraient  être  vérifiées  dans  une  herborisation 
de  Saint-Cheron  à  Breuillei, 

3.  L'astérisque  devant  le  nom  spécifique  indique  que  la  plante  figure  dans  les 
Flores  comme  ayant  été  observée  près  de  la  même  ville,  mais  sans  qu'il  y  ait 
nécessairement  toujours  conrormiié  dans  la  citation  précise  de  la  localité  (Cfr.  le 
Guide  pratique  de  Botanique  rurale,  de  M,  G.  Camus,  aux  herborisations  de  la 
Ferté-Aleps,  Malesberbes,  Élampes  et  BtrechyJ. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


E,  Rou.  —  La  Flore  d'Étampes  en  iy4j-  127 

f/ico/a,  autour  de  Vayres;  Pkalangiurtt  ramosum,  dans  les  bois  de 
Beaamoat,  au  bout  du  chemin  qui  conduit  à  Vayres,  du  côté  de  ce 
village;  LaserpiUum  laiifolium,  dans  les  bois  de  Beaumont  à  gauche 
du  chemin  de  Vayres;  " /V««iAi««)M  Cervaria,  dans  les  boîs  de  Beau- 
mont  en  descendant  à  Vayres.  * 

Parmi  les  espèces  indiquées  comme  se  trouvant  à  Malesherbes, 
Guettard  a  le  soin  de  distinguer  celles  qui  figuraient  sur  uu  manuscrit 
du  P.  Barrelier  (i),  dont  il  devait  la  communication  à  *  Messieurs  de 
Jussieu  »  ;  ce  sont  les  suivantes  :  *  A  Malsherbe  ou  aux  environs  (sans 
autres  détails)  :  *  Ophioglossum  vulgalum,  *  Osmunda  regatis,  *  Cete- 
rach  officinarum^  *  Polystickum  Tkelypleris  (2),  "  Ornilhogalum 
pyrenaicum,  ■  Daphtte  Laursola,  Drosera  rolundi/olia,  Inu/a  kirla. 
La  station  de  quelques  autres  espèces  a  ùté  mieux  précisée  par  le 
P.Barrelier,  et  plusieurs  d'entre  elles  y  ont  été  retrouvées  par  Guettard 
qui  le  fait  ainsi  connaître  ;  Buiomtts  umbêltatus,  le  long  de  la  rivière 
qui  passe  proche  le  château  de  Malsherbe  {le  P.  Barrelier  l'indique 
aux  environs  de  cet  endroit)  ;  Galantkus  nivalis  (le  P.  B,  l'indique  au 
Bois-Menard  (3),  proche  Malsherbe)  ;  *  Scilla  aulumtialt's^  sur  la  mon- 
tagne qui  est  vis-à-vis  le  château  de  Malsherbe  (le  P.  B.  l'indique  aux 
environs  de  ce  château)  ;  Radiola  Millegrana,  entre  les  roches  de  la 
montagne  qui  est  vis-à-vis  le  Château  de  Malsherbe  (le  P.  B,  l'indique 
aux  environs  de  cet  endroit)  ;  Lonicera  Xylostenm,  dans  le  Parc  de 
Malsherbe  (le  P.  B.  l'indique  aux  environs  de  ce  bourg).  Enân  les 
espèces  suivantes  sont  signalées  pour  la  première  fois  par  Guettard  à 
Malsherbes  :  •  Lemna  polyrrhisa,  dans  quelques  fossés;  •  Hippiiris 
vulgsris,  le  long  des  saignées  des  prés  qui  sont  vis-à-vis  le  Château  ; 
Cyperus  longus,  sur  les  bords  des  rivières;  "  Genisla  sagitlalis,  à 
Malsherbe  ;  *  Uikospermuin  parpureo-caruleitm,  dans  le  Parc  ;  Eryst- 
ttium  ckeiranthoides ,  dans  les  champs  sablonneux  qui  sont  au  bas  du 
Château;  *  Helian/Aemum pulveralenfum,  dans  les  terres  des  environs 
de  Malsherbe;  •  Fumanavulgaris,  très  abondant  autour  de  Malsherbe; 
"  Gentiana  PneumonanlAe,  dans  les  prés;  "  Geniiana  Crttciala,  dans 
le  Parc  du  Château  ;  Cklora  ptrfotiaia,  à  Malsherbe  ;  Inula  salictTta, 
dans  leii  prés.  • 

Les  trois  précédentes  localités  n'avaient  pu  être  visitées  que  rare- 
ment par  Descurain  ou  Guettard  ;  il  n'en  était  pas  de  même  d'Étampes 
et  d'Etrechy  ou  de  leturs  environs,  dont  l'exploration  réitérée  était  plus 
facile.  Il  en  est  résulté  que  les  constatations  que  ces  botanistes  y  ont 

1.  Jacques  Barrelier,  né  à  Paris  en  1606,  mort  en  1673. 

3.  Guettard  ajoute  :  i  Peut-étrs  est-ce  la  Foudre  que  Coroud  marque  au  même 
endroit  sous  le  nom  de  Filix  aquatica  repens.  • 

3.  Boi&-Minard,  d'après  la  cane  de  l'Etat-major,  à  environ  4  kilomètres  au 
nord  de  Malesherbes. 


D,B,i..ab,Google 


laS  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

feites  nous  ont  été  transmises  par  eux  avec  beaucoup  plus  de  détails. 
On  les  trouvera  ci-après,  mais  présentées  sous  la  forme  plus  pratique 
d'herborisations.  fA  suivre.) 


CHRONIQ.UE 


Congf6l  botanique.  —  Nous  nous  empressons  de  communiquer  à  nos 
lecteurs  la  lettre  suivante  relative  an  Congjès  projeté  pour  18S9  : 

•    MoNSIBltB, 

•  La  Société  botanique  de  France  a  décidé  qu'elle  saisirait  l'occasion 
offerte  par  l'Eiposilion  universelle,  pour  inviter  les  personnes  qui,  à  l'étranger 
comme  en  France,  s'occupent  de  botanique,  à  se  réunir  à  Paris,  en  Congrèa, 
dans  la  seconde  quinzaine  du  mois  d'aoïlt  iSSi).  Tous  les  botanistes  qui  assiste- 
Congrès  pourront  y  présenter  des  travaux  sur  les  sujets  de  botanique 
pure  ou  appliquée  qui  leur  sont  le  plus  familiers,  et  en  provoquer  la  discussion. 

-  La  Société  a  pensé  qu'il  y  aurait  lieu,  en  outre,  de  profiter  du  séjour 
simultané  à  Paris  de  nombreuses  notabilités  scientifiques,  pour  porter  la 
lumière  sur  quelques  questions  importantes.  Elle   croit  opportun  par  exemple, 

'appeler  ra;:e»tiOD  du  Congrès  sur  celles-ci  : 

■  I*  Tts  l'utililé  qu'il  y  aurait  à  établir,  entre  les  dlHërentes  sociétés,  les  diffé- 
;nts  musées  botaniques,  une  entente  pour  arriver  à  dresser  des  cartes  exactes 
e  la  répartition  des  espèces  et  des  genres  de  végétaux  sur  le  globe. 

■  Ce  serait  une  <Euvre  analogue  à  celle  que  sont  en  voie  de  réaliser,  pour 
'S  cartes  géologiques,  le:>  Congrès  géologiques  internationaux. 

■  Une  exposition  de  cartes,  livres,  brochures,  photographies,  etc.,  relatifs  à 
.  géographie  botanique,  aura  lieu,  pendant  la  durée  du  Congrès,  dans  le  local 

même  où  il  se  tiendra. 

-  3°  Des  caractères  que  l'anatomie  peut  fournir  à  la  classification. 

■  La  Société  botanique  de  France  serait  heureuse.  Monsieur,  que  vous  vou- 
isiez  bien,  par  votre  présence  et  votre  concours  actif,  contribuer  au  succès  de 
réunion  à  laquelle  nous  avons  l'honneur  de  vous  inviter  en  son  nom.  Nous 
us  serons  reconnaissants  de  nous  faire  savoir  avant  le  i"  juin  prochain  (par 
e  lettre  adressée  au  secrétaire  du  Comité,  rue  de  Grenelle,  8+,  à  Paris)  si  vous 

d'y  assister.  Dans  ce  cas,  vous  recevrez  ultérieurement,  avec 
du  jour  qui  sera  fixé  pour  l'ouverture  du  Congrès,  une  convocation 
spéciale.  Nous  vous  prions  enfin  d'avoir  l'obligeance  de  nous  Indiquer  le  plus  tôt 
possible  les  titres  des  travaux  écrite  ou  communications  verbales  que  vous 
pourriez  apporter  au  Congrès. 

-  VcuiUcz  agréer.  Monsieur,  l'assurance  de  nos  sentiments  les  plus  distingués. 

■  l.e  Secritairt  •  Le  Président  de  la  Société, 

du  Comité  d'organisation,  Président  du  Comité  d'organisation, 

P.  Mabhï.  h.  de  VILMORIN.  . 


M.  le  professeur  Gobbbi,,  de  Marburg,  a  pris  la  direction  du  Flora. 
M.  le  docteur  R.  von  Wbttstsin,  de  Vienne,  remplace  M.  le  docteur  Skofîti 
comme  rédacteur  en  chef  de  VOesterreichische  botaniscke  Zeilschrift. 

M.  Ch.  Uartins,  ancien  professeur  de   Botanique  et  directeur  du  Jardin  des 
plantes  à  Montpellier,  vient  de  mourir. 

On  annonce  également  la  mort  de  M.  le  docteur  Mouûeoi,  qui  fut  l'un  des  pro- 
moteurs de  la  Société  mycologique  de  France. 

Le  Gérant  ;  Louis  Mobot. 


D,g,tza:Jb.GOOgle 


JOURNAL  D] 

Directeur;  M 

ÉNUMl 

PLANTES    DU    h 

RècoUéss  par  HH.  J.  C 

Par  M.  ] 

SALVI 

8.  Radula  J.  G.  Baker,  Jlanc 
Embouchure  du  Guaviare,  Se| 
S.  aurionlata  Aublet,  F/,  de 
Baker,  /.  c,  p.  136. 

Embouchure  du  Guaviare,  Sej 
S.  minima  J.  G.  Baker,  /.  c, 
Vas.    Gaillariiana   (Fig.  i),   fi 


Pie-  I.  —  Saloùiia  miHin 
GaiOardlana:  i,  port 
pluie;  3,  fronde  Tue  à 
i,  appaid]  frnctilère. 


si^ra  inter  nervos  ad  marginem  3-^ 
Pructus  juvcnilisglobosus  ad  basiu  ] 
ceptacula...?  An  apecies  altéra? 
Embouchure  du  Guaviare,  Sq 

1,  Cette  énumération  sera  suivie  d'i 
&njoD  et  A.  GalUard  ? t  sur  la  rég;iai 
vasculaîres  citées  ici,  M.  Gaillard  a 
gtaos  qui  ont  Été  décrites  par  MM.  N. 
lie  la  Société  mycologiquê  dt  France,  : 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 


A.  oaroliniana  WUld.,  sp.  PL,  V,  p.  541  j  Kuhn,  in  FI.  Brasil., 
I,  p.  659,  t.  83,  f.  i-6j  J.  G.  Baker,  /,  c,  p.  138.  —  A.  macrophylla 
Kaulf.,  Enum.  Filic,  p.  373;  Mart.,  le.  Crypt.  Brasil.,  t.  74-75. 

Embouchure  du  Guaviare,  Septembre,  A.  GailL,  d.  189. 

LYCOPODIACÉES 

LYCOPODIUM 

L.  alopecuroides  L.,  Sp.  PI.,  p.  1565;  J.  G.  Baker,  /.  c,  p.  19. 

Var.  gracile,  caulc  radicaute,  ramosa,  gracili,  elongata;  pinnulis  infe- 
rioribus  triangularibus,  latis,  superioribus  aagustioribus,  acuminaiis; 
rsmulis  spicigeris  20-30  cm.  longis,    tenuibus,   piaoulis   subverticillatis, 

Lieux  humides,  Atures,  Août,  A.  Gaill.,  n.  175, 

Ar.  géogr.  :  Guiana  (Leprieur,  n.  15,  in  Herb.  Mus.  Par.!). 

SELAGINELLA 

S.  oonvolutft  Spring,  Monogr.,  II,  p.  62;  J.  G.  Baker,  /.  c„ 
p.  88.  —  Lycopodium  hygromelriciim  Mart.,  Reise  in  Brasil.,  II, 
p.  793;  —  L.  Bryopleris  Aublet,  /.  c,  II,  p.  967;  —  L.  convotutum 
W.  Arnoit,  in  Mem.  0/  ike  Wern.  Soc,  V,  p.  199 

VuLGO  :  Elecho. 

Haut-Orénoque,  J,  ChaÉf.,  o.  500. 

S.  asperula  Spring,  /.  c,   p.  225;  J.   G.  Baker,  /.  c,  p.  105. 

Cerro  Caricha,  J.  ChafF,,  n.  117;  bois  des  environs  de  Sau-Fer- 
nando  de  Atabapo,  Août,  A,  Gaîll.,  n.  240. 

S.  Parkeri  Spring.,  /.  c,  p.  226;  J,  G.  Baker,  /.  c,  p.  104, 

Var.  stellata  Baker.   —  S.  stellala  Spring,  /.  c,  p.  228, 

Haut-Orénoque,  J.  Chaff.;  n.  501. 

S.  stolonifera  Spring,  /,  c,  ^►.209;  J.  G.  Baker,  /.  c,  p.  61. 

A  terre  dans  les  bois  ombragés  dt;.?4iï^de  l'Orénoque,  entrée  du 
Raudal  d' Atures,  Juillet,  A.  Gaill.,  n.  i 

S.  erythropua  Spring,  /.  c,  p.  155;  J.  G.  BaSîSi^-  '^■'  P-  ^03. 
Lycopodium  eryikroptis  Mart.,  le.  Crypt.  Brasil.,  t.  a?!)  f-  -S- 

Sur  les  rochers,  bois  touffus,  Raudal  d'Atures  TuilW'  ^-  Gaill., 
n.  128.    ,  ^ 

S.  oiiitocensis  n.  sp.  (Fig.  2). 

Caule  repente  nodis  raicifera,  radicibus  filiformibus;  frouj^"^  ^'^" 
vibus,  dicbotomis;  pinnulis  inferioribus  numerosis,  dense imbricatiîl'*'""' 
gis,  I  mm.-i,5,  obliquis,  obtusis,  supra  intense  viridibus,  subtus  p!tî''^' 
nitidis  ;  superioribus  seriaris,  ovato-acutis,  inccquilateralibus,  s 


D,g,tza:Jb.GOOlj^[d 


p.  MiDRT.  —  Êitumtra/ian  des  planits  du  Haul'Oreitoqite.  131 

marjpae  obsoletissime  ciliatis;  [sptds  terminalibus,  3-3  mm.  loag'is,  tetra- 
gonis,  squamis  Iaxis,  carinatis,  cuspidatis  glabris.  —  Affinis  S.  jungenna' 


nioidei,  Breynii,  guyattensî,  deitsi/oii^  sed  pinaularum  dispositioae,  fîmii- 
tatequc  diversa. 

A  terre,  lieux  humides  et  ombragés,  Cerro  de!  Morro,  entre  Mai- 
pures  et  San-Femando,  Août,  A.  Gaili.,  q.  201. 

UYHËNOPHTLLÉES 

TRICHOMANES 

T.  floribundum  H.  B.  K.,  AW.  G^n.  et  Sp.,  I,  p.  25;  Hook., 
Sp.  Filic,  I,  p.  129.  —  T.  pinnaium  Hedwig,  Gen.  et  Sp.  Filic, 
Szsc.  I,  t.  4,  f.  I  ;  —  Neuromanes  Hedwigit  V.  D.  Bosch,  Hymenopk., 
p.  8  ;  —  Neurophyllunt  pinnatum  Presl,  Hymenopk.,  p.  19,  t.  4,  C. 

VuLGO  :  Ciilanirilto. 

Sources  de  la  Hariquita,  J.  Chaff.,  n.  24. 

CYATHÉACÉES 

ALSOPHILA 

A.  bleclmoides  Hook.,  /.  c.I,  p.  35;).  G.  Baker,  Filic.  Brasil., 
p.  31+.  —  Polypodiarrt  blecknoides  Sw.,  Syn.  Filic,  p.  73  ;  —  P.  ros- 
tratum  Willd.,  Sp.  PL,  V,  p.  193  ;  —  Metaxya  rostrala  Presl,  Tenf. 
Pterid.,  p.  60,  t.  I,  f.  5;  —  Alsophila  rostrata  Mart.,  le.  Crypt, 
Brasiî.,  p.  64,  t.  39. 

Haul-Orénoque,  J.  Chafif.,  n.  502. 

POLTPODIACÉKS 

T^NITIS 

T.  angustifolia  R.  Br.,  Prodr.  FI.  Nov.  Holl.,  p.  154;  Hook., 
l.c,  V,  p,  187.  —  Villaria  angaslifolia  1-  G.  Baker,  /"T/jV.  Brasil., 
P- 543. '-36.  f- 17-19- 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


I3a  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Rochers  de  Maipures,  J.  ChaÉf-,  n.  215;  rochers  granitiques  des 
bois  humides  des  bords  de  l'OréDoque,  Salvajito,  Août,   A.  GaîIL, 


L.  trapeziformis  Dry,  in  Trans.  Linn.  Soc.,  III,  p.  43,  t.  9; 
Hook.,  l.c,  I,  p.  214. 

Haut-Orénoque,  J.  Chaff.,  d.  509. 

ADIANTUM 

A.  intennedium  Sw.,  in  Act.  Holm.,  1817,  p.  76;  Hook.,  /.  c, 
m,  p.  25. 

Var.  P  triangulalunt  Moore,  Index  Filic,  p.  29.  —  A.  friangw 
/oAfmKaulf.,  Enunt.  Filic,  p.  204. 

VULGO  :  Culanirillo. 

Bois  humides  entre  Atures  et  Maipures,  Août,  A.  Gaill.,  n.  253, 

V KK.-bipinfiaium'^.  E,  Boemer,  mss.  in Herb.  Mus.  Par. 

Rocher  du  Sipapo.J.  Chaff.,  n,  327. 

A.  prionophyllum  H.  B.  K-,  /.  c,  I,  p.  16;  Hook.,  /.  <:.,  II, 
p.  21.  . 

Entre  les  roches  granitiques,  Savane  d' Atures,  Juillet,  A.  Gaill., 
n.  129. 

A.  rhomlwideum  H.  B.  K.,l.c.,  I,  p.  i6;  Hook.,  l.c,  II,  p.  23. 

Rochers  de  l'Orénogue,  Maipures,  J.  Chaff,,  n.  315. 

A.  obtuauiQ  Desv.,  in  Berlin.  Mag.,  V,  p.  327;  Hook.  et  Grew, 
le.  Filic,  t.  188;  Hook.,  /.  c,  II,  p.  19. 

Haut-Orénoque,  J.  Chaff.  n.  506. 


A.  radiata  Fée,  Gen.  Filic,  p.  145;  Moore  Ind.  Filic,  p.  18.  — 
Adiantum  radiatum  L.,  Sp.  PI.,  p.  1556;  Plumier,  Filic,  p.  55, 
t.  100;  — Rypolepis  radiata  Hook.,  /.  c,  II,  p.  72,  t.  91,  f.  A. 

Rochers  d'Atures,  J.  Chaff.,  n.  301. 

PTERIS 

P.  Aquilana  L.,  Sp.  PL,  p.  1533;  Hook.,  /.  c,  II,  p.  196. 
Var.  y  caudata  Hook.,  l.  c;  —  P.  caudata  L.,  5/.  PI.,  p.  1533  ; 
Jacq-,  le.  Rar.,  t.  645. 

Savane  de  San-Femando,  J.  Chaff.,  n.  345. 

UENISCIUH 

M.  retioulatniD  Sw.,  Syn.  Filic,  p,  19;  Hook.,  /.  c,  V,  p.  165; 
J.  G.  Baker,  Filic  Brasil.,  p.  563,  t.  36,  f.  7-8,  t.  49,  f.  3. 
Bords  du  rui&seau  de  la  Hariquita,  J.  Chafï.i  a.  6. 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


p.  Maubï.  —  Éintmiralio»  des  limitas  d*t  Haul-Orénoque.  133 

ASPLENICU 

A.  auritum  Sw.,  Fl.  Ind.  Occid.,  III,  p.  1616;  Hook.,  /.  c,  III, 
p.  178;  Fouraier,  Foug.  du  Mexique,  p.  106;  Mooré,  Ind.  Filie., 
p.  115. 

Var.  ^monodon  Fournier,  /.  c;  —  A.  utonodim  Liebm.,  Fiù'c,  ' 
Mexic,  p.  96. 

Sur  les  branches  des  arbres,  rive  gauche  de  l'Orénoque  ealre 
Maipures  et  San-Feruando,  Août,  A.  Gaill.,  n.  342;  Haut-OréDOque, 
J.  Chaff.,  n.  507. 

A.  formosnm  Willd.,  Sp.Pl.,  V,p. 329;  Hook., /.  (^.,  III,  p.  143; 
Moore,  Ind.  Filic,,  p.  132. 

Rochers  d'Atures,  J.  Chafif.,  n.  300. 

ANTHROPHYUM 

A.  oayennenae'Kaulf.,  i^uM.  FiHc,  p.  192;  Kunze,  Analeci. 
Pterid.,  p.  30,  t.  19,  f.  2;  Hook,,  /.  c,  V,  p.  171.  —  HentionHis 
cayennenseT)esv.,  Berlin  Mag.,  V,  p.  311. 

Haut-Oréooque,  J.  Chaff.,  n.  510. 

GVMNOGRAHMB 

G.  Calomelanos  Kaulf.,  Enum.  Filic.,  p.  76;  Hook.,  l.c.,'W, 
p.  148;  Sturm,  in  Mart,  Fl.  BreisiL,  p,  556,  t.  35,  f.  14-16,  —  Acros- 
Hckum  Calomelanos  L.,  Sp.  PL,  p.  1539;  Sw.,  Syn.  Filic,  p.  15. 

Haut-Orénoque,  J.  Chaff.,  n,  505. 

ASPIDIUM 

Asp.  maorophyllum  Sw.,  Syn.  Ftlic,  p.  43  et  239;  Hook., 
/.  c,  IV,  p.  58.  —  CardiocUsna  tnacrophylla  Fée,  Gen.  Filic.,  t.  34, 
B,  I. 

Haut-Orénoque,  J.  ChaÉf,,  n,  50S. 


P.  attenaatum  H.  B.,  in  Willd.,  Sp.  PL,  V,  p.  91,  sub  Gonîo- 
pklebio;  Hook.,  l.c,  V,  p.  34. 

Rochers,  Maipures,  J.  Chaff.,  n.  313, 

P.  piloselloidâs  L,,  Sp.  PL,  p.  1543;  Hook.,  /.  c,  V,  p.  33.  — 
Craapedaria  pilasellotdes  Fée,  Gen.  Filic,  p.  264. 

Var.  P  mûniliyornte Hook.,  l.c; —  P.  cayennense  Desv.,  Journ. 
Bol.,  VI,  p.  357  ;  —  P.  cilialum  Willd.,  Sp.  PL,  VI,  p.  257. 

Fougère  enlaçant  les  troncs  des  arbres,  San-Fernando  de  Atabapo, 
Septembre,  A.  Gaill.,  n.  197. 

P.  PhyllitidisL.,5/. /*/.,  p.  1543;  Plumier,  i^ï'/iV.,  t.  13061131; 
Hook.,  /.  c,  V,  p,  38.  —  Campyloneuron  Morittrianum  Fée,  Poly- 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


134  JOURNAL  DE  BOTANrQOE 

pod,,  p.  258;  —  P.  repens  Mett.,  Filic.  Hort.  Lips.,  p.  34,  t.  24, 

f.  1-2. 

Haut-Orénoque,  J  CbafT.,  n.  504. 

P.  persîcariSBfoliuiQ  Schrad.,  GoeU.  g.  Aus.,  1824,  p.  867; 
Hook.,  /.  c,  V,  p.  55;  J.  G.  Bak^; Filic.  Brasil.,  p.  535,  t.  35, 
i.  8-11,  t.  48,  f.  II  6is.  —  Microgramme  persicmfolium  Presl,  Teni. 
Pterid.,  p.  213,  t.  9,  f.  7. 

Bois  humides,  Maipures^J.  Chaff.,  n.  216;  sur  les  arbres,  bords  de 
rOrénoque,  Eaudal  d'Atures,  Juin,  A.  Gaîll.,  n.  17, 

P.  peroussam  Cav.,  in  Sw.,  Syn.  Filic,  p.  26;  Hook.,  l.  c,  V, 
P-55- 

Sur  les  arbres,  San  -  Fernando,  J.  Chaif.,  n.  344;  sur  les  troncs 
pourris,  rive  gauche  de  l'Orénoque,  au-dessous  de  San-Fernando, 
Août,  A.  Gatll.,  n.  271. 

Ad  hanc  speciem  forsan  refertur  spécimen  incompletum  alterum  : 
Entre  Maipures  et  San-Fernando,  Septembre,  A.  Gaill.,  n.  195. 

P.  Schomburgkianum  Kunzc,  in  Schkuhr,  Fil.  SuppL,  p.  33, 
t.  42;Hook.,/.  <^.,  V,  p.  68. 

Arboricole,  rive  gauche  de  t'Orénoque  au-dessous  de  San-Fer- 
nando, Août,  A.  Gaill.,  n.  196  ;  Haut  Orénoque,  J.  Chaff.,  n.  503. 

P.  pulchrmuMart.  et  Galeotti,  T^i'/i'c,  Mexic,  p.  41,  t.  8,  f.  2; 
Hook.,  l.c,  IV,  p.  300. 

Rochers  d'Atures,  J.  Chaff-,  n.  303  ;  sur  les  rochers,  dans  les  bois 
humides  des  bords  de  l'Orénoquc,  Salvajito,  Raudal  d'Atures,  Juillet, 
A.  GailL,  n.  109. 

P.  aturenae  n,  sp.  (Fig.  3). 

Rhizomate  clongato,  crasso,  radicibus  n\imerosis  obtecto;  frondibus 
lanccolatis,  25  cm.  longis,  rigidis,  crassiusculis,  superne  attenuatis,  acu- 
rainatis,  inferne  pinnulis  viï  brcvioribiis ;  petîolo  lutescente  squamoso,  gra- 
cili;  pinnulis  obHquis,  supra  atroviridibus,  glabris,  i-nerviis,  lanceolatis, 
acùminatis,  ajiice  dentato-lobacis,  margioe  subundulata  crasaa  albîda,  bast 
dilatatis,  nervo  unico  prominulo,  subtus  .Uete-viridibus,  squamosis;  soris 
rotundis,  rufescentibua,  latis,  inter  mesonervon  et  marginem  7-9  seriatis, 
remotiusculis  ;  sporangiis  ovoideis,  crassiusculis,  glabris,  longe  pediccllatis, 
annuli  articulis  subhyaliais;  sporis  ellipsoideis,  luteis,  minutissine  punctu- 
latis.  —  P.  nulanli  Blume  affmis,  suppetit  P.  eUgans  Poirel,  plumuta 
H.  B.  K.  atque  suspensum  L.  diversis  characteribus. 

Sur  les  roches  granitiques,  bois  humides  |des  bords  de  l'Orénoque, 
Salvajito,  Eaudal  d'Atures,  Juillet,  A.  Gaill.,  n.  in. 


SCHIZ^A 

S.  penniUa  Sw.,  Syn.  Filic,  p.  150  et  359;  |.  G.  Baker,  Syn. 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


p.  Maurï.  —  Ènumération  des  filantes  lin  Haut-Orenoqiie.  135 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


IjS  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Filtc.,  p.  430.  —  S,  trilateralis  Schkuhr,  Krypt,  Gew.,  p.  137, 
t.  136;  Hook.  et  Grew.,  le  Filtc,  t.  54;  —  AcHnostachys  trilateralis 
J.  Smith,iii/?£>oi6..y£«(r«,,I, p.  202;  —  A.  fienrtula Hook,,  Gen.Filic, 
t.  m*. 

Bois  de  San-Feniando, .  J.  Chaff.,  n.  346;  bois  des  environs  de 
San-Femando  de  Aiâbapo,  Août,  A.  Gaill,  n.  241. 


A.  oblongifolia  Sw.,  Syn.  Filic,  p.  156;  Mart.,  le.  Crypi. 
Brasil.,  p.  114,  n.  loj  J.  G.  Baker,  Syn.  Filtc,  p.  431.  —  Osmunda 
oblongifolia  Cav,,  le,  VI,  p.  69,  t.  592,  f.  2. 

VuLGO  :  Culantrillo. 

Savane  d'Atures,  J.  Chaff.,  n.  2pS. 

A.  tomentosa  Sw-,  Syn,  Filic,  p.  157;  Moore  Ind.  Filic, 
p.  69. 

.Specimina  incompleta  frondibus  sierilibus,  glabrescentibus. 

Rochers,  Maipures,  J.  Chaff.,  n.  206. 

LYGODIUM 

L.  Tolubile  Sw,,  Syn.  Filic,  p.  152  ;  Sturm,  in  Mart,  FI.  Brasil., 
Sc&iseac,p.  177,1.  14, f,  17-18;  J,  G,  Baker,  Syn.  Filic,  p.  438.  — 
L.  scandens  Schk\ibx,  Krypt.  Gew.,  p.  138,  t.  138. 

Haut-Orénoqne,  J.  Chaff.,  n.  511. 

L.  venustum  Sw.,  Syn.  Filic,  p.  153  et  383;]  Schkuhir,  Krypt. 
Gew.,  p.  140,  t.  139;  Mart.,  le.  Crypt.  Brasil.,  p.  119,  t.  57,  f.  3; 
Sturm,  /.  c,  p.  172,  t.  14,  f.  1-5. 

i"  Forma  hîrsuta. 

Tiges  grêles  s'élevant  à  2  mètres  de  terre  environ  en  s'enlaçant  aux 
arbustes  du  voisinage;  au  pied  des  roches  granitiques  de  Puerto- 
Zamuro,  Juin,  A,  Gaill.,  n.  13. 

3"  Forma  glabra. 

Rochers  à  Caicara,  J.  Chaff.,  n.  161. 

{A  suivre.) 

INFLUENCE  DE  L'EXPOSITION 

L'ACCROISSEMENT  DE  L'ÉCORCE  DES  SAPINS 

(Fin.) 

Par  M.  Emile  MBK 

V 

RÉSUME   HT   CONCLUSIONS    PRATIQUES. 

Les  observations  qui  précèdent  peuvent  être  résumées  ainsi  qu'il 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


E.  Mb«.  —  Dt  l'aceroîssemfiH  de  l'écorce  des  Sapins.  137 

suit  :  1°  Sur  les  versauts  expcsés  au  Sud  et  à  l'Ouest  l'assise  cambiale 
des  Sapins  est  ralentie  dans  sou  fonctionuemeut  sur  la  face  frappée  par 
le  soleil,  mais  la  formation  du  boîs  est  plus  atteinte  que  celle  de  l'é- 
corce par  ce  ralentissement.  U  eu  résulte  que  le  rapport  cortico- ligneux 
est  plus  fort  sur  cette  face  que  sur  la  &ce  opposée. 

2"  J'ai  montré  que  le  rapport  cortico-ligneux  s'élève  dans  toutes  les 
circonstances  où  ta  formation  du  bois  est  moins  active,  et  que  le  déve- 
loppement de  l'écorce,  sans  être  précisément  complémentaire  de  celui 
du  bois,  ne  varie  pas  dans  la  même  proportion.  On  est  donc  autorisé 
à  en  conclure  que  si,  aux  expositions  chaudes,  l'écorce  est  relativement 
plus  épaisse  que  le  bois,  c'est  précisément  parce  que  l'accroissement 
de  ce  dernier  se  ralentit. 

3°  L'influence  de  l'exposition  sur  le  développement  relatif  de  ces 
deux  tissus  varie  suivant  l'intensité  de  réchauffement.  A  cet  égard 
trois  cas  doivent  être  distingués  : 

a)  Dans  l'intérieur  des  massifs  l'effet  produit  est  moins  sensible 
que  sur  les  lisières,  à  cause  de  l'abri  que  les  cfmes  procurent  au  tronc. 
Bien  que,  dans  ces  conditions,  le  rapport  cortico-ligneux  soit  plus 
élevé  sur  le  côté  însolé  de  chaque  arbre  que  sur  le  côté  opposé,  le  ra- 
lentissement de  croissance  du  bois  sur  le  premier  de  ces  côtés  n'est 
pas  tel  que  l'écorce  puisse  y  acquérir  une  épaisseur  supérieure  à  celle 
qu'elle  possède  sur  le  second  où,  par  suite  de  ce  que  j'ai  appelé  l'in- 
fluence de  la  rampe,  l'activité  cambiale  est  pins  grande. 

§)  Sur  les  lisières  Sud,  ainsi  que  dans  leur  voisinage,  la  croissance 
du  bois  est  plus  ralentie  que  dans  le  massif.  Aussi  l'écorce  se  déve- 
loppe tellement  sur  la  face  insolée  qu'elle  acquiert  une  épaisseur  supé- 
rieure à  celle  qu'elle  possède  sur  l'autre  fece. 

y)  Mais  ce  balancement  nutritif  a  une  limite  et  quand  la  formation 
ligneuse  est  par  trop  affaiblie,  ainsi  que  cela  se  présente  sur  les  lisières 
O.,  la  formadon  corticale  est  atteinte  à  son  tour,  bien  que  toujours 
dans  une  moindre  proportion.  L'écorce  est  alors,  en  valeur  absolue, 
plus  mince  que  sur  le  côté  ombragé  du  tronc,  le  rapport  cortico-ligneux 
s'y  maintenant  néanmoins  supérieur, 

4'  Qu'il  s'agisse  d'arbres  vigoureux  ou  d'arbres  à  v^étation  lan- 
guissante, le  rapport  cortico-ligneux  atteint  son  maximum  à  la  base  du 
tronc.  Il  diminue  ensuite  pour  se  relever  dans  la  partie  supérieure,  où 
il  atteint  quelquefois  la  valeur  qu'il  avait  à  la  base.  A  tous  les  niveaux 
c'est  sur  la  &ce  exposée  au  S,  et  à  l'O.  qu'il  est  le  plus  fort.  11  a  une 
valeur  moyenne  sensiblement  plus  élevée  dans  les  Sapins  que  dans  les 
Epicéas. 

-  5'  Le  rapport  cortico-ligneux  variant  en  sens  inverse  de  la  crois- 
sance du  bois,  on  est  autorisé  à  supposer  que  pour  un  arbre  il  aug- 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


,38  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

mente  avec  l'âge  et,  si  l'on  considère  les  oscillations  qu'il  subit  dans  le 
temps,  que  c'est  pendant  la  phase  descendante  de  l'accroissement 
ligneus  qu'il  atteint  sa  valeur  tnaxima. 

6"  Toutes  choses  if-gales  d'ailleurs,  chez  les  arbres  à  végétation 
languissante  pour  quelque  motif  que  ce  soit,  le  rapport  conico- ligneux 
est  plus  élevé  que  chez  ceux  à  croissance  rapide. 

7°  Ce  n'est  pas  seulement  en  ralentissant  le  développement  du  bois 
que  les  expositions  S.  et  O.  élèvent  la  valeur  du  rapport  cortico-11- 
gneux,  mais  en  favorisant  la  formation  du  rhytîdôrae,  laquelle  en- 
traine l'apparition  d'un  tissu  générateur  et  l'interposition  de  nouvelles 
assises  qui  contribuent  dans  une  certaine  mesure  à  épaissir  l'écorce. 

8°  Puisque  le  rapport  cortico-ligueux  diminue  quand  la  formation 
du  bois  augmente,  on  doit  supposer  que,  lorsque  par  suite  d'une  surac- 
tivité cambiale  elle  s'accroît  démesurément,  le  rapport  cortico- ligneux 
doit  devenir  très  faible.  L'observation  montre  que  l'effet  varie  suivant 
le  genre  d'excitations  auquel  est  soumis  le  cambium.  Tandis  que  le 
rapport  s'abaisse  dans  le  cas  des  courbures  produites  par  le  redresse- 
ment géolropique,  ainsi  que  dans  les  cas  d'excentricité  excessive  de  la 
moelle  causée  par  ce  que  j'appelle  l'influence  du  voisinage,  il  s'élève 
au  contraire  sous  l'influence  des  parasites.  Le  chaudron  en  offre  un 
exemple  remarquable. 

De  l'étude  que  je  viens  de  faire  découlent  un  certain  nombre  d'ap- 
plications, 

A  l'exception  assez  rare  des  espèces  où  l'ècorcc  est  utilisée  pour 
le  tannage,  ce  tissu,  pour  la  plupart  des  arbres  forestiers,  constitue  un 
déchet,  parce  qu'il  nejsert  à  aucun  usage.  On  doit  donc  chercher  à 
apprécier  l'importance  de  ce  déchet  et,  par  des  opérations  de  culture 
appropriées,  le  restreindre  autant  que  possible.  Il  ne  saurait  être 
r^ardé  comme  une  quantité  négligeable.  A  l'aide  d'un  calcul  bien 
simple  il  est  facile  de  s'assurer  que,  lorsque  le  rapport  cortico- ligneux 
estenmoycnnedeo,05  pour  un  arbre,  le  rapport  du  volume  de  l'écorce - 
au  volume  total  est  de  io%.  Lorsque  le  rapport  conico-figneux  est  de 
0,07  à  0,08,  le  rapport  deces  mêmes  volumes  s'élève  jusqu'à  .15V0  en- 
viron. Le  premier  cas  s'applique  aux  Sapins  vigoureux  qui  font  l'ob- 
jet du  tableau  C,  et  le  second  aux  Sapins  de  végétation  languissante 
dont  il  esl  question  au  tableau  F. 

Ce  déchet  cortical  est,  d'après  ce  qui  précède,  plus  considérable 
sur  les  versants  exposés  au  S.  et  à  l'O.,  cC  pour  un  même  arbre,  il  est 
plus  grand  sur  la  portion  du  tronc  tournée  vers  ces  expositions.  Il  est 
plus  élevé  dans  les  peuplements  clairières  que  dans  les  massifs  pleins. 
Mais  c'est  principalement  sur  les  arbres  des  lisières  méridionales  qu'il 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


E.  Meb.  —  De  i'accyoissepunl  <£•  t'écot-ce  des  Sapins.  139 

attdot  sa  plus  grande  valeur.  Le  bois  des  arbres  occupant  les  versants 
exposiis  au  S,  et  à  l'O.  est  plus  apprécié,  parce  que  la  densité  en  est 
généralement  plus  grande  et  surtout  parce  que  les  défauts  y  sont  moins 
fréquents  et  y  acquièrent  moins  de  gravité,  D  est  bon  de  savoir  que 
ces  qualités  sont  Jusqu'à  un  certain  point  contrebalancées  par  une  aug- 
mentation du  déchet  cortical.  Les  Sapins  dont  la  végétation  est  lan- 
guissante sont  peu  recherchés  parce  que,  outre  leurs  faibles  dimén- 
dons,  ils  ont  un  bois  dur,  peu  homogène,  se  prêtant  mal  au  travail. 
On  a  vu  que  ces  arbres  ont  un  rapport  cortico-ligneux  très  élevé. 
Leurs  défauts  sont  donc  encore  aggravés  par  un  déchet  considérable. 
Or  un  déchet,  quelque  faible  qu'il  soit  sur  l'unité,  finit  par  devenir 
très  appréciable  sur  rensemble. 

Puisque  la  proportion  d'écorce  varie  avec  le  degré  de  vigueur  de 
la  végétation  et  par  suite  avec  le  traitement,  il  devra  être  tenu  compte 
de  cet  élément  dans  les  expériences  de  sylviculture  où  l'on  se  propose 
de  déterminer  l'accroissement  de  volume  résultant  de  telle  ou  telle 
Opération.  Pour  avoir  des  résultats  comparables,  il  sera  nécessaire  de 
prendre  les  mesures  non  pas  sur-  l'écorce,  comme  on  se  contente  gé- 
néralement de  le  faire,  mais  sous  l'écorce,  afin  de  ne  pas  comprendre 
dans  les  calculs  l'épaisseur  de  celle-ci.  Enfin  les  mesures  devront  être 
prises  à  différentes  hauteurs,  puisque  l'on  a  vu  que  le  rapport  cortico- 
ligneux  varie  suivant  les  lùveaux.  Il  sera  donc  le  plus  souvent  néces- 
saire d'abattre  l'arbre  d'expérience  et  de  prélever  des  rondelles  de 
distance  en  distance. 

Peut-on  arriver  à  restreindre  dans  une  certaine  mesure  le  déchet 
causé  par  l'épaisseur  de  l'écorce?  C'est  ce  qu'il  me  reste  à  exami- 
ner. On  a  vu  que  le  ralentissement  de  la  végétation  est  la  principale 
cause  de  l'élévation  du  rapport  cortico-ligneux.  On  devra  donc  cher- 
cher à  activer,  par  tous  les  moyens  possibles,  la  croissance  des  arbres 
et  cela  dès  leur  jeunesse.  Il  faudra  les  placer  dans  des  conditions 
telles  que  cette  croissance  s'effectue  à  toutes  les  périodes  de  leur  exis- 
tence, régulièrement  et  uniformément  sur  tout  leur  contour.  On  devra 
enfin  les  préserver  de  toutes  mutilations,  car  ces  mutilations,  outre 
leurs  conséquences  fâcheuses  sur  la  qualité  des  bois„  entrainent  tou- 
jours un  ralentissement  plus  ou  moins  prolongé  de  la  croissance  li- 
gneuse et  par  suite  une  production  exagérée  d'écorce.  D  sera  surtout 
nécessaire  de  soustraire  les  arbres,  dans  la  mesure  du  possible,  à  toutes 
les  influences  qui  produisent  l'excentricité  de  la  moelle,  puisque  dans 
ce  cas,  le  développement  du  bois  étant  ralenti  d'un  côté,  le  rapport 
cortico-ligneux  s'élève  de  ce  côté.  Pour  arriver  à  ce  résultat,  il  im- 
porte de  veiller  sans  cesse  à  ce  que  les  arbres  soient  bien  répartis  sur 
le  terrain,  de  manière  que  leur  cîme  et  leurs  racines  puissent  se  déve- 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


■«D  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

lopper  symétriquement.  Cette  égale  répartitioc  des  tiges,  que  l'on 
cherche  si  rarement  à  réaliser,  est  à  mon  sens  une  des  règles  les  plus 
essentielles  à  observer  en  sylviculture.  Je  l'ai  déjà  recommandée  à  plu- 
sieurs reprises.  C'est  en  l'observant  qu'on  peut  obtenir  la  plus  grande 
production  de  matière  ligneuse  et  la  meilleure  qualité  des  bois. 

Mais  c'est  principalement  sur  les  versants  exposés  au  S.  et  à  l'O. 
qu'on  devra  s'efforcer  d'abaisser  le  rapport  cortico-ligneux,  parce  que 
c'est,  comme  on  l'a  vu,  sur  ces  versants  que  ce  rapport  est  le  plus 
élevé.  On  y  parviendra  de  deux  manières  :  i"  en  activant  la  végéta- 
tion des  arbres  qui  tend  toujours  à  se  ralentir  aux  expositions  chaudes  ; 
3°  en  protégeant  leur  tronc  contre  les  atteintes  directes  du  soleil. 
Quelques  explications  sont  ici  nécessaires. 

La  seule  source  de  fertilité  des  forêts  consiste  dans  la  couverture 
de  débris  organisés  qui  s'accumulent  sur  le  sol  et  dans  les  fermenta- 
tions dont  elle  est  le  siège.  Pour  que  ces  fermentations  se  produisent 
avec  toute  l'activité  nécessaire,  il  faut  un  degré  assez  prononcé  d'hu- 
midité laquelle  tait  trop  souvent  défaut  sur  les  versants  tournés  vers 
les  expositions  chaudes.  La  terre  se  dessèche,  se  tasse  et  devient  sté- 
rile. Pour  obvier  à  ces  inconvénients  qui  se  font  d'autant  plus  sentir 
que  les  arbres,  en  vieillissant,  élèvent  plus  leurs  cimes  et  découvrent 
davantage  la  terre,  il  est  nécessaire  d'y  maintenir  ua  sous-étage  très 
serré  ou  d"y  introduire  une  végétation  arbustive,  desdnée  à  soustraire 
le  sol  à  un  échauSement  trop  intense.  Cette  précaudon,  indispensable 
au  maintien  de  la  fertilité,  sera  encore  utile  à  un  autre  point  de  vue. 
Elle  aura  poureffet,  en  préservant  dans  une  certaine  mesure  le  tronc  des 
arbres  contre  les  rayons  du  soleil,  d'entraver  l'épaississement  trop 
rapide  de  l'écorce  et  de  prévenir  la  formation  exagérée  du  rhyûdôme. 

C'est  surtout  dans  les  clairières,  daus  les  vides  même  de  peu  d'im- 
portance, enfin  sur  les  lisières,  que  cette  prolecdon  est  efficace.  Dans 
les  massifs  à  périmètre  sinueux,  le  nombre  des  arbres  de  lisière  est 
considérable.  Il  est  nécessaire,  si  l'on  veut  drer  un  bon  parti  de  ces 
arbres  trop  souvent  négligés,  de  les  élaguer  quand  ils  sont  jeunes 
pour  ne  pas  laisser  les  branches  prendre  trop  d'accroissement,  ce  qui 
rend  le  tronc  impropre  aux  usages  industriels.  Mais  alors  ce  tronc  dé- 
garni est  échauffé  par  le  soleil.  Il  en  résulte,  comme  je  l'ai  lait  voir, 
un  ralentissement  notable  dans  la  production  ligneuse.  On  obviera  à 
cet  inconvénient  en  établissant  devant  ces  arbres  un  rideau  protecteur 
composé  d'espèces  résistant  à  la  chaleur  et  destiné  à  couvrir  le  sol 
ainsi  qu'à  abriter  les  troncs,  * 


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E.  RozB.  —  La  Flore  d'Élampes  en  i  •^41;.  141 

LA   FLORE   D'ÉTAMPES    EN    1747 
d'après  descurain  bt  gubttard 

(FiH.) 

Par  M.  E.  ROZE 

l'Herborisation  à  l'ouest  d'Étampes,  parlefàuboui^Saint-Maitin, 
en  Temontant  le  cours  de  l'Allouelie,  jusqu'à  Saint-Hilaire  (i),  avec 
retour  par  Cbalo-Saint-Marc,  Longuecoise,  Valnay,  le  long  de  la 
Challouette  (12  à  13  kilomètres,  aller  et  retour).  Les  espèces  suivantes 
ysontindiquées  parGuettard  :  «  Ponlinalts antipyreUca; ceU.^  Mousse 
est  très  commune  dans  plusieurs  des  rivières  qui  passent  dans  la  ville, 
surtout  dans  celle  qui  fait  aller  les  moulins  à  papier;  Hypnum  rusci- 
forme,  atuchée  aux  pierres  des  bords  et  aux  piliers  des  pierres  qui 
servent  de  ponts  sur  le  ruisseau  qui  passe  au  moulin  de  l'Hôtcl-Dieu, 
cette  Mousse  est  très  adhérente  à  ces  pierres  ;  Scolopendrium  officinale, 
le  long  des  rivières  qui  traversent  la  ville,  et  dans  plusieurs  puits; 
A/Horantus  Biitum,  commune  le  long  des  maisons  mêmes  de  la  ville; 
Anikriscus  sylvestris,  autour  des  maisons  du  Eauxbourg  Saint-Martin  ; 
Tulostoma  brumale,  ce  Champignon  sur  les  murs  des  jardins  de  ce 
fauxbourg;  .^opodium  Podagraria,  dans  ces  jardins;  Sinapts  nigra, 
Hyoscyamus  niger,  aux  environs  de  ce  fauxbourg;  Chara  vulgaris  et 
fragilis,  Âlisffta  ranunculoides^  Hydrockaris  Morsus-Ran^e,  dans 
qnelqnes  fossés,  lacunes  et  eaux dormantesautour  de  laparo'sscSaint- 
Martiil;  Briea  EragrosHs,  dans  les  terres  qui  sont  vis-à-vis  du  cime- 
tière de  la  porte  Saint-Jacques  et  aux  environs  de  cet  endroit  ;  Teesda- 
Ua  nudieau/is,  SUT  les  muTS  du  cimetière  de  la  porte  Saint -Jacques; 
Loroglossuwi  htrcinum.^  Chenopodiunt  Bonus- Henricus,  Silène  conica, 
Lactuca  virosa,  dans  ce  cimetière  ;  Panicum  Crus-galli,  dans  les  fossés 
de  la  porte  Saint -Jacques;  Dianthus  prolifer,  sur  les  murs  de  la  ville; 
Aftdropogem  Ischmtnum,  sur  les  glacis  des  fossés  de  la  ville  ;  "  Tragus 
racemùsus  (3),  dans  les  champs  et  les  vignes  qui  sont  à  gauche  du 
grand  chemin,  depuis  la  porte  Saint-Jacques  jusqu'aux  Capucins; 
*  Polycnemum  arvense,  dans  plusieurs  champs  incultes  et  parmi  les 
bleds  ;  Parnassia  palusirts,  Vaieriana  dioica,  Menyanthes  irifoliafa, 
communs  dans  les  prés  des  environs  de  la  ville;  Asptenium septen- 
irianaU  (3),  sur  la  pente  des  montagnes  qui  sont  le  long  du  chemin 
de  Saint-Hilaire,  vis-à-vis  de  Valnay  :  il  y  est  assez  commun  et  il  y 

t.  Lieu  de  naissance  d'EticDce  Geoâroy  Saint-Hilaire,  dont  la  statue  est  à 
Etanpes. 

I.  Woods  l'a  également  récolté  dans  le  grand  chemin,  près  de  la  porte  Saint- 
Jacques. 

3.  Mérat  l'indique  avec  doute  à  Etampes. 


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143  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

forme  quelquefois  des  touffes  considérables;  Ceterach  officinarum, 
sur  les  rochers  qui  sont  le  long  du  chemin  de  Saint-Hilaire;  "  Aspe- 
riila  arvensis,  dans  les  champs,  le  long  de  ce  chemin  ;  Onom's  Natrix, 
Genisla  afigltca,  Campanuta  roiundifolia,  Melissa  Nepeta,  Stachys 
germanica  et  Salvia  Sclarea^  le  long  de  ce  môme  chemin  ;  [à  3-4  kilo- 
mètres au  nord  de  Saint-Hilaire  :  Asari/m  tiiropœum,  dans  les  bois  de 
Chesnay  et  de  Boutervillîers,  et  Leonurus  Marrubiastrum  L.  {?), 
autour  de  la  marre  du  Chesnay];  Arum  othcm/oAwïi,  autour  du  villagede 
Saint-Hilaire;  Cephalanlkeralancîfolia,  dans  les  bois  du  Grand-Saint- 
Mars,  et  Dapkne  Laureola,  dans  le  village  de  ce  nom  ;  Ittula  Hetenium, 
dans  le  parc  de  Cherelles  proche  Longuetoise;  Stachys  alpina,  le 
long  du  chemin  de  Longuetoise  ;  "  Asperula  arvensis,  sur  les  mon- 
tagnes qui  sont  à  la  gauche  du  chemin  de  Valnay;  Mgopodium  Poda- 
graria,  Ophrys  arajzifera,  dans  le  parc  de  ce  nom;  Opkioglossum 
vulgaium,  Tkalictritm  Jlavujn  et  luctdum,  Scuteltaria  galericulaia, 
Geniiana  Pneumonatilke ^  dans  les  prés  et  les  aulnets  de  Valnay; 
Orckis  miii/aris  et  Simia,  en  montant  la  montagne  de  Valnay,  dans 
le  bois,  et  dans  les  prés  qui  sont  au  bas  ;  Cyiistts  supinus,  le  long  du 
pctitbois  de  Valnay  ;Z.mO(/£»'w»iofor^;W»i,  Cepkalaniheralancifolia, 
Iris  fatidissima,  Narcissus  Pseudo-A'arcissus,  Malus  comMuniS  çi 
Pirus  commuais,  Slachys  sylvalica,  Chlora  perfoliata  dans  les  bois 
de  Valnay  ;  Vtdurtiuttt  Opulus,  à  Valnay  et  sur  les  murs  ;  Tulosloma 
brumaU;  Potamogeton  serralum  L.,  dans  la  rivière' de  Cballouetie, 
proche  le  moulin;  Ratrachosperntum  moni'liforme,  cette  Algue  com- 
mune dans  la  rivière  qui  passe  à  Valnay,  depuis  cet  endroit  jusqu'à 
Saint -Mania.  > 

2°  Herborisation  au  sud  d'Étampes,  par  le  faubourg  Saint-Pierre, 
le  Petit  Saint-Mard,  Vauroux,  Ormoy  et  Boissy-Ia-Rivière.en  remon- 
tant le  cours  de  la  Juine,  puis  en  suivant  le  cours  de  cette  rivif;re  par 
la  Vallée-Potin,  Bierville,  Artondu  et  Vauvert  (aller  et  retour,  13  et 
14  kilomètres  environ).  Guettard  y  signale  les  espèces  suivantes  : 
«  yEgopodium  Podagraria^  dans  les  jardins  du  fauxbourg  Saint-Pierre; 
Linaria  spurt'a  et  Elatine,  dans  les  champs  des  environs  de  ce  faux- 
bourg;  Teucriam  Chamxdrys,  sur  les  meurges  des  vignes  des  envi- 
rons de  la  paroisse  Saint -Pierre  ;  Calatnitttha.  Nepela^  dans  les  masures 
des  environs  de  celte  paroisse;  Veromca  Teucrium,  sur  le  bord  des 
prés,  entre  la  porte  Saint-Gilles  et  les  Potereaux,  et  celle  de  Saint- 
Pierre  ;  Gnapkalium  luieo-albuia,  proche  les  Potereaux  ;  AchilUa 
Plarmica,  dans  un  pré  qui  est  à  la  gauche  et  environ  A  moitié  chemin 
de  la  porte  Saint-Gilles;  Asplenium  Rufa-muraria,  sur  les  murs  de 
la  ville  du  côté  des  prés  ;  Polygonum  ampkibium,  dans  plusieurs  fossés 
et  dans  la  rivière  à  la  porte  Saint-Gilles  ;  PAysalis  Alkekmgi,  le  long 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


E.  RoiB.  — La  Flore  d'Éiampts  tn  174'.  143 

des  préB,  proche  le  Petit- Saint-Mars;  Skêrardia  arvensis,  dans  les 
champs  du  Petit-Saint- Mars  ;  Asctepias  Vincetoxicum,  sur  les  groux 
de  Vauroux;  Thalictrum  flavum  et  lucidutn,  dans  les  prés,  depuis 
Saint- Pierre  en  allant  à  Ormoy  ;  Stackys  germanica,  à  l'entrée  d'Or- 
moy;  ÂnthylUs  Vulneraria  et  Ribes  Uva-Crispa,  à  Ormoy;  Pedicu- 
laris  syivaliea  et  paluslris,  dans  les  prés  humides  d'Ormoy  ;  Sapona- 
ria  officinalis .,  le  long  du  chemin  de  Boissî-la  Rivière;  Drosera  rofun- 
difolia  (1),  entre  ta  rivière  de  Juine  et  de  Climon,  proche  la  Vallée- 
Potin;  [le  Drosera  longifolia  est  indiqué  à  2-3  kilomètres  plus  au  sud, 
dans  les  prés  de  Saclas,  avec  le  Salvia  Sclarea  et  le  Cirsium  erïopho- 
rum]  ;  Anagallis  tentlla,  Pinguicula  vulgaris,  Pedicularis  syivaliea  et 
palustris,  dans  les  prés  qui  sont  autour  de  Bierville  ;  Stackys  palustris, 
le  long  des  ruisseaux  de  Bierville;  Potamogeton  compressum  L.  (?),  en 
allant  à  Bierville  dans  les  marres  où  l'on  fait  rouir  le  chanvre,  et  dans 
une  petite  fontaine  qui  est  vis-à-vis  d'Artondu  ;  Phalaris  arundinacea, 
du  côté  de  Vauvert,  entre  les  aulnets  ;  Batrackospermum  vtonili forme, 
dans  la  rivière  qui  coule  proche  Vauvert;  Orckis  conopea,  ifiacutala 
et  laii/olia,  EpipacHs  palustris,  Polygala  amara,  Irmla  salicina, 
Scoraoftera  Aumilis,  Ltnum  catAarticum,  Siiaus  pratensis,  dans  les 
prés  de  Vauvert;  Pinguicula  vulgaris  et  Anagallis  teuella,  dans  les 
prés  qui  sont  autour  de  Vauvert  ;  Œnanlhe  fistulosa  et  Lachenalii, 
Hydrocotyle  vulgaris,  dans  les  prés  bas  autour  de  Vauvert  ;  Verbascum 
Lycknitis,  sur  les  rochers  de  Vauvert.  » 

3°  Herborisation  au  nord  d'Étampes,  par  Vaudouleurs,  Morigny, 
ViUcmartia  et  Champigny,  à  peu  de  distance  de  la  Juine,  en  revenant 
par  Jeurre,  Malassis,  Brunehaut,  Montlaucon,  puis  par  la  route  natio- 
nale et  le  long  du  Juînetean  (9  à  10  kilomètres  aller  et  retour).  Les 
espèces  qui  suivent  y  sont  indiquées  par  Guettard  :  »  Anthémis  ntixta 
L.,  à  l'entrée  d'Etampes;  Ophioglossum  vulgalum,  dans  le  petit  pré 
qui  est  derrière  Vaudouleurs  ;  Hellehorus  fatidus,  sur  les  collines  et 
"  Aîsitie  setacea,  dans  les  sables,  autour  de  Vaudouleurs;  Anlhyllis 
Vuhieraria,  sur  les  montagnes  de  Morigny;  Carduncellus  mitissi- 
mus,  proche  Morigny,  dans  les  vignes  du  chantier  du  Terrier;  Mairt- 
caria  Parlkenium^  dans  les  masures  de  Morigny;  Prenanthes  mura- 
lis,  dans  le  parc  de  l'abbaye  de  Morigny  ;  Myriophyllum  spicalum  et 
verticillalum,  dans  les  lacunes  des  environs  de  Morigny; /-^otwh/u- 
lyrrkisay  Potamogeton  crtspum  et  serratum,  Utricularia  vulgaris, 
Bidens  triparlita,  Stackys  palustris,  dans  les  marais,  fossés  et  ruis- 
seaux de  Morigny  ;  Iris /œtidissima,  dans  les  bois  de  Morigny  ;  Eçui- 

I.  <  On  ne  trouve  pas  toujours  du  Rossolts  où  vient  le  Sphagnum;  mais  où 
se  trouve  le  Rossolis,  on  y  rcocontre  ordiDairement,  pour  ne  pas  dire  toujours, 
cette  Mousse  au  milieu  de  laquelle  11  paraît  Tég;éter  mieux  que  partout  ailleurs.  11 
(Guettard.) 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


1+4  lOURNAL  DE  BOTANIQUE 

seium  arvense,  Linaria  spiiria  et  Elaline^  dans  les  champs  autour  de 
Morigny;  Eptpaclis  palustris,  Hydrockaris  Morsus-Rana^  Triglo- 
ckin  palustre,  Pheilandrium  aquaticutn^  Œnanihe  fistulosa  ei  Lâche- 
naiii,  Allhxa  officinalts,  Genfiana  Pneumonantke ,  Scorsonera  hu- 
milis,  dans  les  prés,  fossés,  eaux  dormantes,  aulnets  et  lieux  humides 
des  environs  de  Villemartin  ;  Iris  fœtidissima,  dans  les  bois  de  Villc- 
martia;  *  Asperula  arvensis,  dans  les  champs  qui  regardent  l'occident 
de  la  montagne  de  la  garenne  de  Villemartin;  Loroglossum  hircinum, 
Anthyllis  Vulneraria,  Campanula  glomerala,  sur  cette  montagne; 
Echinospermam  Lappuia,  le  long  du  chemin  de  cette  garenne;  Cla- 
donia  rangiferina  ^ijuniperus  communis,  communs  dans  cette  môme 
garenne,  avec  Conium  maculaium,  puis,  proche  de  la  fontaine,  Gen- 
iiana  germantca  et  Conyaa  sqiiarrosa,  et  dans  les  terres  autour  de  la 
garenae,  Caucalis leplophyllal^.Q);  Arabis  Tkaliana  dansles  vignes, 
Nepeta  Caiaria  dans  les  hayes,  Ajuga  Ckamœpitys  dans  les  sables, 
«  Mairicaria  Partkenium  dans  les  raasiures,  autour  de  Villemartin; 
Spirantkes  auiumnalis,  en  septembre,  dans  les  endroits  humides  et 
stériles  autour  de  la  montagne  de  Champigny;  Sculellaria  galerictt- 
laia,  autour  des  chaussées  de  Champigny;  Ophioglossum  vulgaHtm, 
dans  les  terres  incultes  et  humides  qui  sont  proche  Jeurre  ;  Sagittaria 
sagittifolia,  dans  les  fossés  du  château  de  Jeurre;  Samolus  Vale- 
randi,  Lysimackia  vulgaris,  Slellaria,  nemorura,  Gentiana  Prteumo- 
nantke,  Senecio  paludosus,  dans  les  aulnets  et  les  prés  de  Jeurre;  An- 
chusa  o/ficinalis,  dans  les  bleds;  Nepela  Caiaria,  dans  les  hayes, 
proche  Jeurre;  Comum  maculaium.,  proche  Jeurre,  le  long  du  grand 
chemin;  Senecio  paludosus,  dans  les  près  de  Malassis;  Ophioglossum 
vulgatum,  dans  les  lacunes  qui  sont  vis-à-vis  Brunehault  ;  PolystichuM 
cristalum,  dans  les  aulnets  de  Brunehault;  Myriophyllam  spicaium  et 
verticilUUum,  Triglochin  palustre,  Hydrockaris  Morsus-Rmnx,  Spar- 
ganiutn  ramosum  et  simplex,  dans  les  lacunes,  fossés  et  eaux  dor- 
mantes autour  de  Brunehault;  Vfricaria  vulgaris,  dans  les  fossés  du 
Château  de  ce  nom;  Cynoglossum  officinale,  dans  le  parc;  &'ysitnuitt 
Alliaria,  dans  les  cépées,  et  Orobancke  major  dans  le  bois  de  Brune- 
hault; Podospermum  laciniaium,  trouvé  une  fois  le  long  du  grand 
chemin,  vis-à-vis  du  petit  bois  de  Brunehault;  Eckinospermum  Lap- 
pula,  dans  les  vignes  autour  de  Montfaucon;  Saxi/raga  granulata 
et  Araiis  Thaltana,  conunuos  dans  le  petit  bois  qui  est  au  bas  de 
Montfaucon;  •  Neslia  paniculala,  dans  les  bleds  qui  sont  autour  de 
Montiaucon,  où  se  trouve  plus  tard  le  Sfellera  Passerina;  Tulosloma 
brumale,  sur  les  murs  du  parc  de  Saint-Lazard  (i),  le  long  du  grand 
chemin;   Op&rys  myodes,  araciniles  etapi/era,  Arislolochia  Clemati- 

1.  Saint-Lazard  D'est  pas  indiqué  sur  la  Carte. 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


E.  RozB.  —  Ita  Fiofe  d'Élamfies  ett  tj4j.  145 

fis,  Cynoglossum  officinale,  Vefonica  arvensis,  Bryoïiiaalba,  Sfipo- 
naria  o/ficinnlis,  dans  le  parc  de  Saint-Lazard  ;  Gerajiiutn  lucidum, 
dans  le  bois  et  sur  les  murs  de  Saint-Lazard  ;  Satyrium  hirctnum,  Li- 
thospermttm  officinale,  "  Leonurus  Cardiaca,  Conysa  sçnarrosa,  dans 
les  bois  de  Saint-Lazard;  Lysimackia  nemorum,  quelquefois  avec  le 
L.  Nummu/aria,  dans  les  prés  autour  de  Saint-Lazard  ;  Muscari  race- 
iKOSiim  et  comosam,  Piantago  are  naria,  Corrigiola  litioralis,  Linaria 
supiiia,  Ajuga  Chanumpitys,  "  Âlsine  selacea,  "  Siiene  OUies^  dans  ies 
sables  autour  de  Saint-Lazard  ;  Hyoscyamits  niger,  commun  le  long  du 
grand  chemin  depuis  Saint-Lazard  jusqu'à  Jeurte.  »  [A  8-10  kilomètres 
d'Étampes,  vers  l'est,  se  trouvent  d'après  Guettard  :  Asplenium.  sep- 
UntriotiaU,  sur  les  rochers  de  Bouvilles,  à  gauche,  peu  avant  ce  vil- 
lage, avec  Ceierach  officinarum;  Andropogon  Ischssmum,  le  long  des 
vignes,  à  l'entrée  de  Bouvilles,  et,  dans  les  environs,  Globularia  vul- 
garis,  Stachys  germanica  et  Fumana  vulgaris  (très  abondant)  ;  sur  ies 
montagnes,  Teucrium  montanum ;  enfin,  dans  les  bois  de  Bouvilles, 
Veronica  spicala,  Gentiana  Cruciaia  et  germanica,  Cepkalatithera 
rubra,  Buxus  sempervirens,  Cyfisus  supinus\. 

4"  Herborisation  aux  environs  d'Etrechy  par  Saint-Martin  de  la 
Roche,  le  bois  du  Roussay,  Fontaine livault,  le  bois  de  la  Barre,  les 
moulins  de  Pierre-Brou  et  de  Vaux,  Gravelles  et  Viotué  (environ  7  à 
8  kilomètres).  Guettard  y  mentionne  les  espèces  qui  suivent  :  •  Anthé- 
mis mixla,  proche  Etrechy,  le  long  du  grand  chemin;  Xanthium  stru- 
marium,  le  long  du  grand  chemin  proche  Etrechy,  sous  la  porte  même 
de  ce  bourg  et  proche  la  Chapelle  des  Corps  saints  ;  AspUnium  sep- 
tentrionale, dans  les  fentes  et  les  trous  des  rochers  qui  sont  sur  le  haut 
de  la  montagne  de  Saint-Martin  de  la  Roche;  Polyslichum.  crislatam, 
dans  les  creux  de  ces  rochers  ;  Verèascum  Lychnitis,  entre  les  roches 
de  Saint-Martin;  Sagina  erecta  L.,  sur  la  montagne  de  Saînt-Martiu ; 
Cuscuta  epilkymum,  abondant  sur  les  bruyères  du  haut  de  la  montagne 
de  Saint-Martin;  *  Stellera  Passerina,  dans  les  bleds  en  allant  à  l'her- 
mîtage  de  Saint-Martin  de  la  Roche  ;  Chhra  perfoliala,  en  montant  à 
cet  hermitage;  Hypnum  serpens  (l);  Genista  anglica,  à  l'entrée  du 
bois  du  Rousset  proche  l'hermitage  ;  Scilla  bifolia  et  Endymion  nuians, 
très  communs,  Orniikogalum  umbellatum.  Arum  maculatum,  Orchis 
maculaia,  Plalantkera  bifolia,  Ophrysmyodes,  *  apifera  et  aracknites, 
Neottia  Nidus-Avis,  Genista  Hncloria  et  sagiltalis,  Trifolium  rubetis 

\,  ■  j'ai  trouvé,  dit  Gueltard,  cette  Mousse  attachée  aux  parois  extérjenres 
iTuiK  %us:«  de  pierre  oil  cotile  l'eau  qui  dégoutte  de  la  rocbe  de  rbermiiage  Saiut- 
Hanln.  Celte  roche  forme  uoe  caTeme  assez  spacieuse  pour  contenir  à  l'aise  dix 
à  douze  personnes...  Cette  cavenre  est  très  agréable  et  très  commode  pour  se 
mettre  à  couvert  dans  l'été  des  rayons  du  soleil  de  midi,  comine  il  nous  arrivait 
ordinairement  lorsque  nous  herborisions  dans  les  bois  voisins.  • 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


146  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

et  motitanum,  Malus  communis  et  Pirus  communis,  Vînca  minor^  Ru- 
bia  iinctorum,  Peucedanitm  Oreoseiinum,  Turriiis  Aifsuta'L.,  Ma/va 
alc*a,  Hypericum  montanutn,  Veronica  spicaia^  Digiialis  purpitrea, 
Galeobdolon  luieum,  Dianthas  Armeria,  Lactuca  saligna,  dans  les  bois 
du  'R.OMs^.eV,  Jungermannia  çuinquedentata,  Bryum  capillare,  Mnium 
affine  et  undalatum,  et  Neckera  pennaia^  sur  les  rochers  de  ces  bois, 
le  long  du  chemin  haut  qui  conduit  à  la  ferme  et  qui  est  parallèle  à 
l'allée  Blanche  ;  Polypodium  vulgare,  Aspleniitm  Trichomaties,  Rufa- 
muraria  et  Adianlunt-mgrum,  dans  les  fenles  de  ces  rochers  ;  Ophrys 
aratii/era,  derrière  la  ferme;  Cephatanihera  lancifolia,  Folygala 
amara^  Globttlaria  vulgaris,  sur  le  haut  de  la  montagne  du  Rousset  ; 
Géranium  lucidum,  dans  les  masures  du  Parc  du  Rousset  ;  Coronilla 
minima  et  *  Heltanikemum  pulverulentum,  dans  les  terres  arides  et  in- 
cultes des  environs  du  Rousset;  *  Linaria  Pelliceriana,  assez  com- 
mune sur  le  haut  des  montagnes  du  Rousset  ;  "  Aceras  anthropo- 
phora,  sur  la  pente  de  la  montagne  ;  Lyckttis  Viscat-ia,  en  descendant 
de  Vaucelas  pour  aller  au  bois  du  Rousset,  â  l'entrée  du  bois,  où  il  est 
commun;  *  Carduncellus  mitissimus,  entre  les  bois  du  Rousset  et  la 
montagne  de  Chaufour;  [à  l'automne,  dans  les  fonds  humides  ou  sur 
les  hauteurs  des  bois  du  Roussel,  comme  Cliampignons  :  Coriinartus 
violaceus,  Cantharellus  infaridibuH/ormis,  tubœformis,  sinuosus  e: 
cibarius,  Cralerellus  cûrnucopioides,  Hydnum  repandum,  Clavaria 
rugosa  et  pislillaris,  Schisophyllnm  commune.  Phallus  impudicus, 
Scleroderma  vulgare  et  verrucûsum,  Leotia  lubrica,  Torrubia  opkio- 
glossoides,  Crucibulum  vulgare  et  Cyat&us  striaius\\  Cucubalus  bac- 
cifer,  dans  les  hayes  de  Foniaine-Livaux;  Limodorum.  aborlivum,  sur 
la  pente  de  la  montagne  des  bois  de  la  Barre,  du  côté  qui  regarde 
Champigny;  Platauthera  bifolia,  Scilla  bifolia,  Corydalis  solida, 
Vitica  minor,  Asclepias  Vincetoxicum,  Turriiis  hirsula  L.,  Hyperi- 
cum-montanu^,  Veronica  s picai a,  Digitalis  purpurea,  Dianthus  Ar- 
meria^ Silène  nulans,  Lychnis  Viscaria,  dans  les  bois  de  la  Barre; 
Asplenium  TricAomanes,  Rnla- mur  aria  et  Adiantum-nigrum,  Poly- 
podium vulgare,  Polyslichum  crislatum,  dans  les  fentes  des  rochers 
de  ces  bois;  Alisma  Planlago,  dans  les  trous  remplis  d'eau  et  dans  les 
rochers  au  haut  des  bois  de  la  Barre;  SHpa  pentiata  et  Ranunculus 
chœropkyllos  dans  le  haut  de  ces  bois  ;  Polygala  amara^  Globitlaria 
vulgaris,  Teucrium  monfanum,  sur  la  montagne  de  la  Barre  ;  "  Lina- 
ria  Pelliceriana,  assez  commun  sur  le  haut  de  la  montagne  de  la 
Barre;  Mespilus  germanica,  dans  les  bois  de  la  Barre,  vers  le  haut  de 
la  montagne,  entre  les  rochers;  GenlianagermanicayS-atl^h3.\nâe& 
bois  de  la  Barre,  où  elle  est  commune;  [et  dans  ces  bois,  comme 
Champignons  ;  Lepiola  procera,  Scleroderma  vulgare  et  verrucosum, 


D,g,tza:Jb.GOOgle 


E.  RozB.  —  La  Flore  d'Etampes  en  1747.  T47 

Pesisa  scu/ellatti\\  Sa^'ria  nodosa,  le  long  d'une  saignée  des  prés  qui 
sont  aa  bas  des  bois  de  la  Barre,  du  côté  du  moulin  de  Pierre- Broux  ; 
Spergula  pentandra,  dans  les  champs  qui  sont  au  bout  de  la  chaussée 
de  Pierre-Broui,  le  long  des  bois  de  la  Barre  ;  une  belle  Mousse,  Phi- 
lonolis  foniana,  puis  Orchis  t>taculafa&.  lalifolia,  Ciadium  Mariscus, 
Pinguicula  vitlgaris,  Irmla  salicina,  dans  les  prés  des  environs  de 
Pierre-Broux  ;  SelUmm  paliisire  L. ,  (?)  le  long  des  fossés  de  ces  prés  ; 
Scutellaria  gaUriculata,  Stachys  palttsirts,  Bidens  Iriparlita,  autour 
des  chaussées,  le  long  des  ruisseaux  et  dans  les  fossés  aqueux  de 
Pierre-Broux;  Ufricularia  vitlgaris  et  Ranunculiis  Litigua,  dans  les 
fossés  de  la  levée  de  Pierre-Broux;  Triglochin  palaslre,  proche  le 
moulin  de  Pierre-Broux;  Nymphssa  alba,  autour  de  ce  moulin  ;  Cype- 
rus  iongus,  1res  commun  le  long  de  la  rivière  de  Juice,  proche  ce 
moulin  ;  •  Epîpactis  palustris  et  Scorsonera  humilis,  dans  les  prés  du 
moulin  de  Vaux;  Teucrium  montanum^  dans  les  terres  incultes  des 
environs  de  GraveUes;  Cucubalus  baccifer,  le  long  du  chemin  de  Gra- 
velles;  Peucedanum palustre,  le  longdes  fossésdeGravelleset  de  Vin- 
thué;  Nyntphaa  alba  et  Lylkrum  Hyssopi/olia,  dans  les  fossés  autour 
de  Vinthué.  » 

[En  dehors  des  espèces  indiquées  dans  les  locaIit<^s  ci-dessus, 
Guettard  en  signale  d'autres  également  intéressantes  dans  quelques 
stations  plus  ou  moins  éloignées  d'Etrechy.  Ainsi,  dans  les  bois  de 
Premières  ou  de  Villeneuve-sur- A uvers,  au  milieu  desquels  se  trouve 
la  Grange-des-bois  :  Cephalanthera  rubra,  Aceras  anlhropophora, 
PhalangiuM  Liliago,  Ruscus  acalsaius,  Campanula  persicifolia  et 
TracÂeliuirt,  Scleranthus  pérennisa  Silène  Otites,  Aguilegia  vitlga- 
ris, Genista  pilosa,  Onoiiis  Columnm,  Trifolium  rubens  et  mo>ita- 
nunt,  Lathyriis  tuberostis,  Lithosperntum  purpureo-cmruUam,  Melit- 
lis  melissopkyllum,  Teucrium  montanum,  Epilobiitm  moHlatium,  Gé- 
ranium liicidum  (très  abondant  sur  les  rochers  de  Ville  neuve -sur- An- 
vers), Fumatia  vulgaris,  Seseli  montattum  &.  glaucum,  Pencedaiium 
Cervaria  et  Oreoselinum,  Serratula  tinctoria.  Initia  salicina,  Hy- 
pockœris  maculata,  Antennaria  dioica;  dans  tes  saignées  des  prés  qui 
sont  autour  de  Chamaraiide  et  de  Gillevoisin,  et  dans  les  fossés  qui  sont 
vis-à-vis  ce  dernier  château  :  Nilella  cranslucens,  Ckara  kispida,  Ulri- 
cularia  minor.] 

Enfin,  on  a  pu  remarquer  que  les  espèces  les  plus  communes  n'a- 
vaient pas  été  inscrites  dans  les  listes  précédentes,  Gueitard  ne  leur 
assignant  pas  de  localité  particulière  ou  les  désignant  seulement 
comme  croissant  çà  et  là  assez  abondamment.  Or,  il  convient  de  mcn- 
donner  ici  un  certain  nombre  d'espèces  moins  communes  et  cependant 
traitées  comme  telles  :  Ceratophyllum  demersum  et  submersum,  Or' 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


148  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

chis  Morio,  Atliunt  sphmrocephalum,  Juncus  squarrosus,  Cyperus 
fuscusft\.flavescens,  Carex Psettdo-Cyperus,  Festuca gigantea^  Tamtu 
communis,  Parnassia  paluslris,  Nigella  arvetisis.  Anémone  Pulsa- 
iflia,  Sium  laiifolium,  Jasione  motiiana,  Asperuta  tinctoria,  Helian- 
tkemum  guttalum,  Brunella  grandiflora^  Ajuga  pyramidalis ,  Oro- 
dancie  ramosa  L.  {sur  ie  Chanvre),  Saponaria  Vaccaria,  Carthamus 
lanatus,  Chrysanthentutn  stgsium^  Chondrilla  juncea,  Pieris  hiera- 
cioides,  etc. 

Nous  terminerons  en  faisant  remarquer  que  si  les  botanistes  du 
XIX'  siècle  n'ont  pas  jusqu'ici  contrôlé  toutes  les  indications  de  Descu- 
rain,  en  revanche  ils  ont  signalé  la  présence  de  quelques  espèces  inté- 
ressantes que  Guettard  ne  mentionne  pas  dans  son  ouvrage;  ainsi  au- 
tour d'Etampes  :  Linum  Leonii,  Trigonella  monspeliaca,  Trinia  vul- 
garis,  Turgenia  latifolia,  Veronica  pracox,  Valerianella  coronata, 
Micropus  erectus,  Arnoseris  minima,  Tragopogon  major,  Euphorbia 
falcala,  Carex  Sckreberi;  et  autour  d'Etrechy  :  Adonis fiammea,  Ery- 
Stmum  orientale,  Bulliarda  Vaillantii,  Rubia  peregrina,  Micropus 
erectus,  Potamogelon  pusillus.  La  liste  de  ces  espèces  n'ajoute,  il  est 
vrai,  que  bien  peu  de  chose  aux  constatations  de  Descurain;  elle  n'en 
complète  pas  moins,  à  notre  avis,  l'idée  que  l'on  pourrait  se  faire 
d'après  lui  de  la  Flore  d'Etampes. 


CHR0N1Q.UE 


Un  Congrès  International  d'Horticaliure  sera  tenu  à  Paris,  à  l'occasion  de 

'  l'Exposition,  du  i6  au  ii  août.  Les  personnes  qui  désirent  y  prendre  part  sont 
,  priées  de  faire  parvenir  leur  adhésion,  avant  le  i"  juin,  au  Président  du  Comité, 

84,  rue  de  Grenelle,  à  Paris.  

Une  exposition  loiernalioDale  de  Botanique  géographique,  commerciale  et 
industrielle  doit  avoir  lieu  à  Anvers  en  1S90.  A  cette  exposition  sera  annexée  une 
exposition  rétrospective  et  générale  de  microscopîe. 


MM.  Otto  Lindbbrg,  professeur  à  l'Université  d'Helsingfors,  dont  les  travaux 
bryoioglques  sont  bien  connus,  est  mort  le  30  février  dernier. 


M.  de  Lagerbeim,  qui  avait  déjà  préconisé  l'emploi  de  l'acide  lactique  pour 
l'étude  des  Algues  sèches  (Voir  ff^iÈw^'a,  1888,  p,  ^i,  (A  Journal  de  Botanique, 
tSS8,  p.  448)  te  recommande  également  aux  mycologues,  principalement  pour 
l'étude  des  Péronosporées  et  des  Urédinées  {Revue  mycologique,  1889,  p.  95)- 
Le  mode  d'emploi  est  celui  que  l'auteur  a  Indiqué  pour  les  Algues. 

Le  Cératii  ^  Louis  MoaoT. 


D,B,i..ab,Google 


JOURNAL  DE  BOTANIQUI 

Directeur:  M.  Louis  MOROT 


RECHERCHES  SUR  L'ORIGINE 

SUÇOIRS  DES  PHANÉROGAMES  PARASITES 
Par  H.  ORANEL 

L'étude  anatomique  des  organes  absorbants  des  plantes  pt 
nérogames  parasites  a  depuis  longtemps  occupé  l'attentic 
M.  de  Solms-Laubach(i)  en  a  fait  connaître  la  structure  défîniti 
d'une  manière  qui  ne  laisse  rien  à  désirer;  cependant  la  nati 
morphologique  de  ces  suçoirs  n'est  pas  si  bien  définie  qu'on 
puisse  encore  entreprendre  utilement  des  recherches  sur  ce  poi 
La  structure  de  l'organe  adulte  ne  révèle  pas  en  effet  sa  vérital 
nature ,  et  l'étude  du  développement  peut  seule  fournir  la  soluti 
du  problème. 

Le  développement  des  suçoirs  a  été  étudié  par  M.  Lecli 
du  Sablon  (2),  d'abord  chez  le  Melampyrumpratense,  puisd: 
diverses  Rhinanthées  et  Santalacées.  Pour  ce  savant,  la  pat 
du  suçoir  du  Mélampyre  qui  s'enfonce  dans  la  plante  nourricîi 
a  pour  origine  l'assise  pilifère  de  la  racine  ;  il  y  a  par  conséque 
au  point  de  vue  morphologique  aussi  bien  qu'au  point  de  \ 
physiologique,  une  relation  étroite  entre  les  suçoirs  et  les  pt 
radicaux.  Suivant  lui,  l'assise  piUfère  prend  une  part  préponi 
rante  dans  la  formation  du  suçoir  en  constituant  les  cellules  abs 
hantes. 

En  développant  son  sujet  dans  un  mémoire  ultérieur,  l'auti 
n'a  rien  changé  à  sa  manière  de  voir,  au  sujet  des  suçoirs 
Melampyrum  et  des  Rhinanthées  ;  mais  il  admet  que,  chez 
Santalacées,  les  cellules  de  l'assise  pilifère,  mortes  ou  exfolié 

I.  tfeber  den  Ban  und  Entwicklung;  der  Emaehrungsorg'ane  parasllist 
Phanerog^men.  (Jahrbûcher  fQr  wisseoschafdjche  Botanlk,  i.  VII,  p.  509.) 

).  OliservatioDs  anaiomlques  sur  la  structure  et  le  développement  des  suç 
du  ifelantpyrum  praitHSt  (Bulletin  de  la  Soc.  bot.  de  France,  t.  XXXIV,  p.  : 
31  >TTil  1S87)  et  Recherches  sar  les  organes  d'absorption  des  plantes  para! 
(Ann.  des  Sciences  natur,,  7"  Série,  Bot.,  t.  VI,  p.  90-117,  et  PI.  I-UI,  1887). 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


iSe  JOURNAL  DE  BOTANIQUE    ' 

sont  remplacées  comme  organes  absorbants  par  les  cellules  d'une 

assise  plus  profonde,  difficile  à  déterminer. 

Tout  récemment,  M.  L,  Koch  (i),  étudiant  le  développe- 
ment des  Rhinanthées  et  plus  spécialement  le  Rktnanthns  mtnor, 
adopte  les  idées  de  M.  Leclerc  du  Sablon  sur  l'origine  des  suçoirs 
du  Melampyrum  et,  sans  insister  sur  le  rôle  joué  par  l'assise 
pilifère,  étudie  le  mode  de  pénétration  du  suçoir  dans  la  plante 
nourricière,  ainsi  que  les  modifications  que  subissent  les  divers 
tissus. 

De  mon  côté,  j'ai  étudié  l'origine  des  suçoirs  d'abord  chez 
les  Santalacées  et  chez  un  certain  nombre  de  plantes  développant 
leurs  organes  d'absorption  sur  leurs  racines  ou  sur  leurs  tiges, 
plus  tard  chez  quelques  Rhinanthées  (3). 

Chez  les  Santalacées  (Osyn's  alba,  Thesiuvt  divaricaturn), 
le  premier  développement  du  suçoir  a  lieu  dans  les  couches 
moyennes  du  parenchyme  cortical,  alors  que  l'assise  pilifère  est 
déjà  flétrie  et  en  voie  d'exfoliaîion.  Plus  tard  seulement,  l'endo- 
derme et  le  péricycle  sont  intéressés  par  les  divisions  cellulaires 
qui  gagnent  peu  à  peu  et  de  proche  en  proche  les  éléments  pa- 
renchymateux  du  cylindre  central.  Finalement  ils  se  mettent  en 
continuité  anatomique  avec  les  éléments  issus  de  l'écorce  et  for- 
ment ainsi  l'ensemble  du  suçoir.  Aux  cellules  vasculaires  formées 
de  bonne  heure  s'en  ajoutent  successivement  d'autres  qui  naissent 
en  divers  points  et  qui  se  réunissent  poiu-  former  l'axe  vascu- 
laire  du  suçoir. 

Chez  les  Rhinanthées  {Melampyrum  nemorosum,  Eupkrasia 
officinalis,  (9(ï(J«ft'fej^Kfea)étudiées  par  nous,  la  marche  du  déve- 
loppement du  suçoir  est,  dans  ses  traits  principaux,  la  même  que 
chez  les  Santalacées.  Au  contact  d'une  racine  ou  d'une  parcelle 
d'humus  renfermant  des  matières  nutritives'  utiles  à  la  plante,  le 
suçoir  commence  à  se  développer  dans  le  parenchyme  cortical,  au- 
dessous  de  l'assise  pilifère  (PI.  IV,  fig.  i;  f.  4;  f.  7  ;/r.).  L'assise 
piUfère  se  présente  sous  des  aspects  très  variés.  Le  plus  souveat 
elle  se  flétrit  de  bonne  heure  {Odontites  lutea,  f.  7).  D'autres 
fois,  elle  a  déjà  disparu  sur  la  plus  grande  partie  de  la  racine; 

I.  Zut  Entwiclcelungsg«5chichle  der  Rhinanthaceen  {RMnanikm  nUftorEIirh.), 
(Prings.  Jabrb.  fîSr  wisseosch.  Bot.,  t.  XX.) 

a.  Note  sur  rorlglne  des  ençoira  de  quelques  Phanérogames  parasites,  par 
U.  Grand  (BoU.  de  la  Soc.  bot.  de  France,  t.  XXXIV,  p.  313;  pi.  IV et  V,  m 
juillet  1867)  et  Comptes  rendus  de  l'Acad.  des  Sciences,  18  lérrier  1889. 


D,g,tza:Jb.GOOgle 


Geahbl.  —  Sur  l'oHgiiu  des  suçoirs  des  Pkanérogames  parasiUs.  151 
maïs,  au  contact  d'une  parcelle  d'humus,  au  voisinage  d'un  suçoir 
en  voie  de  formation,  elle  prend  un  très  grand  développement 
(f.  2,  j*/.).  Dans  ce  cas,  les  cellules  qui  la.  constituent  s'allongent 
beaucoup,  sans  se  cloisonner  toutefois,  et  jouent  leur  rôle  habi- 
tuel de  poils  absorbants  ou  celui  d'organes  fixateurs. 

Les  cellules  sous-jacentes  à  l'assise  pilîfère  qui  constituent  les 
initiales  du  suçoir  s'allongent  d'abord  taogentiellement,  puis  se 
divisent  par  des  cloisons  dans  diverses  directions  (fig.  2,  fig.  5). 
Ce  foyer  de  développement  est  très  localisé  d'abord  et  tranche 
nettement  sur  l'ensemble  des  tissus  voisins  par  la  multiplicité  des 
divisions  cellulaires  qu'il  subit.  Les  cellules  voisines  du  paren- 
chyme cortical  ne  tardent  pas  à  participer,  dans  une  certaine 
mesure,  à  cette  division;  mais  la  prolifération  y  est  moins  active 
que  dans  les  cellules  du  groupe  initial.  Le  parenchyme  cortical 
est  déjà  très  développé  ;  son  développement  se  traduit  à  l'exté- 
rieur par  un  petit  mamelon,  par  une  légère  protubérance,  alors 
que  l'endoderme  et  le  péricycle  n'ont  subi  encore  aucune  modi- 
fication (fig.  2,  fig.  5).  La  prolifération  gagne  vers  le  cylindre 
central  d'un  côté,  vers  la  plante  nourricière  de  l'autre.  Les  cel- 
lules de  l'endoderme  se  divisent  plus  ou  moins  tardivement  en 
direction  radiale  et  tangentielle,  et  le  péricycle  participe  enfin  à 
ces  divisions  (fig.  3). 

Il  se  forme  ainsi  un  cône  de  pénétration  qui  a  pour  sommet 
les  cellules  sous-jacentes  à  l'assise  pilifère.  Les  cellules  terminales 
de  ce  cône  refoulent  devant  elles  les  tissus  aplatis  et  en  voie  d'ex* 
foliation,  dissolvent  probablement  aussi  les  parois  de  la  plante 
attaquée  et  pénètrent  dans  ses  tissus  {f.  6). 

Le  suçoir  ainsi  constitué  n'est  pas  seulement  formé  d'une 
masse  de  parenchyme  cellulaire  renfermant  un  protoplasma  plus 
ou  moins  dense  ;  les  tissus  de  la  racine  sont  reliés  à  ceux  de  la 
plante  nourricière  par  une  traînée  de  vaisseaux  formant  un  véri- 
table axe  vasculaire  dans  le  suçoir.  Cet  axe  vasculaire  est  formé 
d'un  iaisceau  de  cellules  annelées  et  spiralées  réunies  bout  à 
bout  (f.  6-).  La  différenciation  de  ces  vaisseaux  aux  dépens  des 
cellules  qui  entrent  dans  la  constitution  du  suçoir  se  fait  par 
places  et  dans  des  endroits  indéterminés.  Ce  n'est  pas  le  plus 
souvent  au  contact  d'un  faisceau  du  bois  de  la  racine  que  la  diffé- 
renciation commence,  se  continuant  ainsi  jusqu'à  l'extrémité  du 
suçoir.  Souvent  l'endoderme  n'est  pas  encore  modifié  que  les 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


ISJ  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

cellules  spiralées  sont  déjà  formées  au  premier  foyer  de  dévelop- 
pement  du  suçoir  et  en  divers  points  du  parenchyme  cortical  en 
voie  de  division;  d'autres  lois,  la  di£Férenciation  des  cellules 
vasculaires  se  fait  beaucoup  plus  tardivement.  Dans  tous  les  cas, 
les  cellules  vasculaires  se  développent  par  places  et  se  mettent 
plus  tard  en  continuité  anatomique.  Les  cellules  du  suçoir  qui 
s'enfoncent  dans  la  plante  nourricière  sont  toujours  dépourvues 
d'ornements  au  début;  mais  on  en  trouve  fréquemment  sur  les 
suçoirs  un  peu  âgés. 

Chez  VOrobanche  mt'nor,  c'est,  comme  pour  les  Santalacées 
et  les  Rhinanthées,  dans  les  couches  moyennes  du  parenchyme 
cortical  qu'a  lieu  le  premier  développement  du  suçoir.  Plus  tard 
seulement,  l'endoderme  et  le  péricycle  sont  intéressés  par  les 
divisions  cellulaires  qui  gagnent  les  éléments  parenchymateux 
assez  abondants  dans  la  partie  libéro-ligneuse  du  cylindre  central. 

Les  suçoirs  de  la  Cuscute  qui  sont  formés  par  la  tige  ont  un 
mode  de  développement  qui  rappelle  beaucoup  celui  des  suçoirs 
formés  par  les  racines  des  espèces  que  nous  venons  d'examiner. 
Il  ne  saurait  être  question  ici  d'assise  pilifère;  mais  l'épiderme 
est  différencié  comme  organe  de  fixation,  tandis  que  le  suçoir 
est  tout  entier  d'origine  plus  profonde  et  se  développe  aujc  dé- 
pens de  quelques  assises  du  parenchyme  cortical.  Il  se  produit 
de  bonne  heure,  alors  que  le  suçoir  ne  fait  pas  encore  s^llie  au 
dehors,  une  différenciation  très  nette  d'une  assise  superficielle 
parfaitement  distincte  des  assises  corticales  externes.  Cette 
assise  superficielle  remplira  vis-à-vis  du  suçoir  le  rôle  d'épiderme, 
tandis  que  l'épiderme  de  la  tige  et  les  deux  ou  trois  assises  corti- 
cales situées  au-dessous  seront  rejetées  sur  le  côté  sans  prendre 
aucune  part  à  la  constitution  du  suçoir. 

En  résumé,  le  développement  des  suçoirs  temporaires  peut 
être  ramené  à  im  seul  type.  Chez  toutes  les  plantes  parasites  sur 
racines  étudiées  par  nous,  l'assise piltfère  ne  contribue  pas  à  la 
formation  du  suçoir,  qui  nmt  plus  profondément  dans  le  paren- 
chyme cortical.  Les  tissus  ainsi  formés  se  joignent  plus  ou  moins 
tardivement  à  l'endoderme  et  au  péricycle,  qui  se  divisent  à  leur 
tour  pour  relier  le  cylindre  central  aux  formations  vasculaires 
du  suçoir.  Chez  les  parasites  sur  tiges  (Cuscute),  la  marche  du 
développement  est  identique.  Les  initiales  du  suçoir  se  dififéren- 
cient  aux  dépens  des  couches  moyennes  du  parenchyme  cortical, 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


D,B,i..ab,GoOglc 


irnal  de  Botaniqin 


M.  G~nrl  iA. 

MELAMPYRUM  NEMOROSUM  (1-3)     EUPHRASIA  OFFICINALIS  ( 


ODONTITES  LUTEA  f  %).. ,  ,^..  y..,  CiOOQIc 


Grambl.  —  Sur  l'origine  des  suçoirs  des  Phanérogames  parasiies.       153 

qui  se  rejoignent  plus  tard  avec  celles  du  cylindre  central  égale- 
ment modiËées.  Les  cellules  épîdermiques  subissent  un  allonge- 
ment considérable  et  constituent  un  organe  fixateur  sans  avoir  le 
moindre  rapport  morphologique  avec  le  suçoir. 

La  nature  morphologique  des  suçoirs  a  été  très  discutée  ;  ces 
formations  ont  été  longtemps  assimilées  à  des  racines  latérales 
ou  à  des  radicelles.  Rîen  dans  l'étude  du  développement  ne  nous 
semble  devoir  faire  considérer  les  suçoirs  que  nous  venons 
d'étudier  comme  des  racines  modifiées.  Leur  origine  est  toute 
différente.  Ce  sont  des  formations  exogènes  au  début,  qui  se 
relient  plus  tard  avec  des  formations  plus  ou  moins  importantes 
issues  de  l'endoderme  et  du  péricycle.  Les  suçoirs  n'ont  pas  dès 
lors  l'origine  péricyclîque  des  radicelles,  ils  ne  présentent  pas 
d'ailleurs  la  moindre  trace  de  coiffe,  et  la  disposition  de  leur 
système  vasculaire  ne  permet  pas  davantage  de  les  assimiler  à 
des  racines. 

EXPLICATION  DES  FIGURES  {PI.  IV). 
Abréviations.  —  pe,  parenchyme  cortical;  //,  asdse  pilifère;  pr,  pro- 
cambium;  ettd,  endoderme;  pér,  péricycle;  /,  liber;  b,  bois;  vi,  vais- 
seaux développés  dans  le  suçoir. 
Fig.  1.  —  Meiampyrum  nemarosunt.  —  Coupe  transversale  dans  une  racine 
où  un  suçoir  commence  à  se  former.  Le  développement  du  suçoir  dé- 
bute dans  le  parenchjime  cortical  au  dessous  de  l'assise  pilifère. 
Fig'.  2.  —  Melatnpyrttm  ntmorosum,  —  Etat  moyen  du  développement  du 
suçoir.  —  Les  cellules  de  l'assise  pilifère,qui  s'étaient  allongées  au  voi- 
sinage du  suçoir,  sont  mortes  on  en  partie  exfoliées.  La  division  cellu- 
laire est  très  active  dans  le  parcocbyme  cortical. 
Fig.  3.  —  Melamfyrum  nemorosum.  —  Etat  plus  avancé  du  développement 
d'un  suçoir.  L'endoderme  et  le  péricycle  intéressés  à  leur  tour  par  les 
divisions  cellulaires  sont  maintenant  en  continuité  anatomiquc  avec  le 
parenchyme  cortical. 
Fig.  4.  —  Eupkrtuia  o/fieinalis.  —  Coupe  transversale  dans  une  racine 
présentant  un  suçoir  en  voie  de  formation.  Les  initiales  du  suçoir  {pr) 
se  développent  dans  le  parenchyme  cortical  au-dessous  de  l'assise  pili- 
fère  exfoliée. 
Fig.  5.  —  Eupkrasia  offieimalis.  —  Le  foyer  de  développement  du  suçoir 

est  en  voie  de  diviâon  très  active. 
F^g.  6.  —  Eupkrasia  o/fieinalis, — Les  initiales  du  suçoir  s^allongent  pour 
'pénétrer  dans  la  plante  nourricière.  Vaisseaux  développés  dans  l'axe 
dm  suçoir. 
Fig.  7.  —  OdoHl^  lulsa,  —  Coupe  transversale  d'une  racine  montrant  le 
premier  début  du  développement  d'un  suçoir  dans  le  parenchyme  cor- 
tical au-dessous  de  l'assise  pilitère  morte  et  en  partie  exfoliée. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


15+  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

LISTE  DES  ALGUES  RECUEILLIES  A  L'ILE  MIQUELON 

PAR  M.  LE  DOCTEUR  DELAMARE 

Par  M.  P.  HARIOT 

C'est  seulement  au  commencement  de  ce  siècle,  pendant  les 
années  iSi6  et  1S19-1820,  qu'un  botaniste  s'occupa  des  Algues 
de  l'tle  Miquelon.  Bachelot  de  la  Pylaîe  recueillît  un  assez  grand 
nombre  de  ces  végétaux,  dont  une  partie  seulement  fut  décrite, 
en  1829,  dans  la  Flore  de  Terre-Neuve  et  des  îles  Saint-Pierre 
etMiclon,  Dans  ce  travail,  l'auteur  signale  à  Miquelon  les  espèces 
suivantes  ;  Lajnituiria  Agarunt,  mussefolia,  linearts,  longt- 
crurts,  caperata,  dermatodea,  plalynervts,  stenoloba;  Fucus 
vest'culosus  (avec  trois  variétés),  bicornis,  edentaius,  Fueci,  «w- 
clonensis,  filiformis;  Halidrys  nadosa,  gracilis;  Furcellaria 
fastigiaia.  Un  grand  nombre  d'autres  espèces  recueillies  par  de 
la  Pylaîe  se  trouvent  dans  l'herbier  du  Muséum  et  dans  l'herbîer 
Thuret. 

En  1825,  le  même  auteur  avait  publié  :  Quelques  Observations 
sur  les  productions  de  l'Ile  de  Terre-Neuve  (Annales  se.  nat,, 
1825,  p.  177).  Il  y  décrit  les  iMJninaria  longicruris^  caperata, 
dermatodea  et  quelques  formes  de  Lamtitaria  digitata  et  Alaria 
esculenta. 

Depuis  cette  époque  jusqu'en  1881,  la  flore  algologique  de 
Miquelon  ne  fut  plus  l'objet  d'aucune  recherche.  En  1883,  M.  le 
docteur  Delamare,  médecin  de  la  Marine,  envoya  au  Muséum  le 
résultat  de  ses  récoltes.  Ces  dernières  comprennent  36  Algues, 
dont  deux  nouvelles  pour  la  Flore  de  l'Amérique  du  Nord.  L'une 
est  le  Sorocarpus  uvssformts,  qui  n'a  encore  été  indiqué  que 
dans  la  Baltique  et  à  Helgoland.  L'autre  est  absolument  inédite. 
Je  l'ai  dédiée  à  M.  le  docteur  Delamare,  en  souvenir  de  la  part 
qu'il  a  prise  à  l'élaboration  de  la  flore  de  l'île  Miquelon.  C'est  la 
seule  espèce  qui,  jusqu'ici  du  moins,  paraisse  spéciale  à  cette  île. 

CHLOROPHYCE^ 

I.  Cladophora  arota  (Dillw.)  Kûtzing  Phycologia  generaliSy 
p.  263. 

Dans  l'anse  à  Trois  Pics,  31  mai  1882  (n"  20). 
,  Var.  vaucherimformis. 

Coti/erva  vaucAeri/e/ormis  G.  Agardh,  Sys/ema,  p.  I18. 
Sineloco  (n"  19). 


db.Googlc 


p.  Hmiot.  —  Liste  des  Algues  rectteillies  à  l'ile  Miquel 
3.  Monostroma  pulchrum  Farlow,  Marine  Algee 

glan<i,  p.  41 . 

Dans  l'anse  à  Trois  Pics,  31  mai  82  (m  23). 

Cette  belle  espèce  avait  été  déjà  recueillie  par  de  la  P3 

Thuret  et  Muséum  sub  Ulva  Linsa  var.). 

3.  M.  Blyttîi  (Areschoug)  Wittrock,  Mùttog.  Monoslt 
IV,fig.ii. 

Partie  sud  de  la  rade,  janvier-février  1882  (n*  33) . 
Observé  à  Miquelon  par  de  la  Pylaie,  le  M.  BlyfHi 
réale,  parait  bien  voisin  des  M.  obscurum  eX/ascum. 

4.  Ulva  clathrata  C.  Agardh,  Species  Âlgarum^  i,  p. 
î  6.  ertcta  (Lyngb.)  Le  Jolis,  Algues  t^rines  de  CAarb. 

Etang  d'eau  saumâtre  ne  communiquant  plus  avec  la  mei 
mois,  18  juillet  1882  (n"  106). 

C'est  probablement  à  VUlva  claiAraia,  ainsi  que  le  faii 
M.  Le  Jolis,  qu'il  faut  rapporter  VEnteromorpha  erecla  ( 
plante  de  Miquelon  paraît  concorder  avec  la  descriptioa  e 
plaircs  de  Bretagne  et  d'Angleterre  :  comme  ces  démît 
soyeuse  et  adhère  au  papier. 

PILEOPHYCE* 

5.  SorocarpuB  uvteformis  Pringsbeim,  Morphologie 
Algen^  p.  9,  t.  3,  A  {1862).  —  Hauck,  Meeres  Algen,  p.  33 

Eclocarpus  siliculosus  p.  uvxformis  Lyngbye,  Hydn 
p.  132,  t.  43,  D. 

Dans  l'anse  à  Trois  Pics,  31  mal  1882  (n"  20). 

Ce  genre  encore  peu  connu  n'a  été  rencontré  jusqu'ici 
.  côtes  sud  et  ouest  du  Danemark  :  dans  la  mer  Baltique, 
gave  danà  l'île  de  Fionie  (Lyngbie),  près  de  Sonderbur 
voisine  d'Alsen  (Eeinke)  et  à  Helgoland  dans  la  mer  du  Ni 
héim).  D  est  parfaitement  caractérisé  par  la  disposition  de 
sporanges  en  grappe  de  raisin.  Les  sores  mesurent  de  8+-H 

6.  Pylaiella  littoralîs  (L.)  Y^y^mx^^Ectocarpeer,^. 
Dans  l'anse  à  Trots  Pics,  31  mai  1883  (n°2o),  mêlé  au 

arda  et  au  DictyoUpkon  fceniculaceus.  Sporanges  pluriloc 

7.  Chordiaria  flagelUformis  C.  Agardh,  Synopsit 
p.  XIL 

Dans  l'anse  à  Trois  Pics,  17  février  1882  (n*  27);  : 
(u»  109). 

8.  Desmarestîa  aculeata  Lamourouz,  Essai,  p.  25. 
Côte  de  l'Ouest,  10  déc.   1881  (n°  28J  ;  Rade  de  Miqueloi 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


1S6  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

(n"  39,  30,  31),  16  mais  1883;  anse  de  Miqiielon,  17  mai  1882  (n*  25); 

rejeté  au  rivage,  partie  sud  de  la  rade,  31  mai  1883  (n"  32). 

9.  Dictyosiphon  faBnionlaoens  HudsoD,  Flora  anglica,  p.  164. 
Dans  l'anse  à  TroisPics,  3imai  et  21  juillet  1882  {n"  30, 31  et  107), 

10.  Scytosiphon  lomentarium  (Lyugb.)  G.  Agardti,  SptcUs  Ai' 
garum^  I,  p.  126. 

Dans  l'anse  à  Trois  Pics,  !"■  juin  1882  (n"  40) . 
Delamarea,  gen.  nov. 

Thallus  cyliodraccua,  tubulosus,  simplictssiinus,  subcoriaceus,  fibris 
radicaltbus  affixus,  stratis  duobus  cellularum  coDtextus  ;  celluiis  interio- 
ribus  majoribus  eloogatia,  versus  peripheriam  minoribus  et  brevibos, 
corticalibus  in  paranemata  iaarticiilata  saccsta  libéra  demum  evolutis, 
Sparan^a  unilocularia  ovata,  magna,  intcr  paraDcmata  per  totam  super- 
fidem  thalli  sparsa-  Sporangia  plurilocularia. 

11.  Delamarea  parodoxa.  —  Greg-aria,  challis  filifonnibus,  pedali- 
bua,  contortis,  1,5  ad  3  millim. 
crassis,  basi  atteauatia  fcre  capil- 
laribua,  fibris  radicalibus  mono- 
sipboniis  articulatis,  hic  illic  pro- 
liferis.  Znosporangiis  unilocula- 
ribns  40  ad  54  fi  longis,  33  ad 
40F'latis;  paraoematibus  obloo- 
gts  vel  cylindraceo-clavatis,  60 
ad  90  f(  loDgis,  30  ad  40  p  crassis  ; 
pilis  articulatis  hyalinisinterspar- 
9ts. —  Color  in  sjcco  fuacua.  Sub- 
standa  coriaceo  -  membranacea. 
Vcre  fructificat. 

Hab.  ad  iasulam  Mïqnelon,  ia  sîau  dicto  <  Anse  à  Trois  Pîcs  >. 

Par  soa  aspect  extérieur,  la  stnicture|de  sa  fronde  et  sa  fructificadoa, 
le  genre  Delamarea  rappelle  certaines^Chordariées,  le  Ckûrda  Filum  et 
le  Scytosiphon  lomenlarius.  Il  se  distingue  toutefois  de  toutes  les  Chor- 
dariées  par  ses  paraphyses  qm  ne  sont  pas  articulées.  Il  s'éloigne 
d'autre  paît  du  Chorda  Filum,  dont  les  paraphyses  sont  également  unî- 
cellulaires,  par  la  forme  de  ses  sporanges.  On  sait  que  dans  le  Chorda, 
comme  chez  les  Lanùnariées,  les  sporanges  unilocùlaires  sont  étroite* 
ment  oblongs.  En  outre  la  fronde  du  Chorda  Filum  est  de  structure 
plus  compliquée,  puisqu'elle  présente  des  filaments  internes  formant 
des  diaphragmes  transversaux  qui  découpent  la  cavité  en  Ic^es  super- 
posées. C'est  avec  le  Scytosiphon  que  la  ressemblance  est  la  plus 
grande.  La  contexture  de  la  fronde  est  tout  à  fait  pareille  dans  les 
deux  genres,  avec  cette  seule  difièrence  que  les  paraphyses  ne  sont  pas 
aus^  constamment  et  aussi  uniformément  développées  dans  le  Scytosi- 


tapareéexa. 


D,B,i..ab,Google 


p.  Huioi.  ■—  ZÀsU  des  Algues  rtcueiilies  à  CUe  iiiçueUm.  157 

^koH  que  dans  le  Delamarea.  Mais  divers  caractères  empêchent  de 
considérer  le  Delamarea  comme  une  espèce  de  Scyiosiphon.  Il  y  a 
d'abord  la  différence  de  fructification.  Dans  les  Scyiosiphon,  les  tri- 
cbosporanges  sont  seuls  connus  et  on  ne  connaît  les  sporanges  unilo- 
cnlaires  dans  aucun  des  genres  qui  possèdent  des  sporauges  plurilo- 
cuiaires  de  même  structure.  Déplus  le  mode  de  v^étationdes.deux 
plantes  est  tout  à  fait  différent.  La  fronde  du  Scytosipkon  lotnentarius 
est  fixée  au  substratum  par  un  disque  lobé  {Thin-et,  Rechercha  sur 
les  aoosports  des  Algues,  p.  30);  celle  du  Delamarea^  au  contraire, 
adhère  au  sol  par  des  rhjzoldes  filamenteux  articulés,  dont  quelques- 
ons  jouent  le  rdle  de  stolons  et  émettent  de  nouvelles  frondes  autour 
de  la  fronde  primaire.  Ces  jeunes  frondes  sont  d'abord  monosiphonîëes 
et  conferroldes,  mais  bientôt  les  articles  se  découpent  par  des  cloisons 
longitudinales  en  plusicuis  cellules  qui  se  divisent  ensuite  en  diverses 
directions.  En  même  temps  que  cette  multiplication  a  lieu  et  que  la 
fronde  s'accrott  en  épaisseur,  les  cellules  internes  se  détruisent  et  la 
fronde  se  creuse. 

13.  Chorda  Filum  Lamouroux,  Essai,  p.  36. 

Bords  de  la  rade,  25  avril  1883  (n°  393). 

13.  C.  tomentosa  Lyngbie,  Hydrophytologia  danica,  p.  75,  t.  19, 

Dans  l'anse  à  Trois  Pics,  3i  juillet  1883  {n°  107). 

(A  suivre.] 

ÉNUMÉRATION 

DU 

PLANTES    DU    HAUT-ORÉNOQUE 

Bécoltées  par  HM.  J.  Chaffanfon  et  A.  Gaillard 

f^He.) 

Par  H.  P.  KA.URT 

GRAMINÉES 


H.  grannlarUSw.,  Prvdf.,  p.  35  ;  Lam.,  Encycl.,  f.  839. 
Savane  de  Moitaco,  J.  Chaff.,  u.  385. 

ANDROPOGON 

A.  Hontnfari  H.  B.  K.,  /.  c,  I,  p.  184;  —  Knoth,  Bnum.^  \ 
p,  4S6.  —  TYackypogon  Montufari  Nées  ab  Eseob.,  Agrosi.  BrasH,, 
p.  343.  —  T.  polymorphus  Hack,,  FI.  Brasil,,  Gram.,  p.  26^. 

SavaDC  d'Atoies,  J.  Ctiaff.,  n.  369. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


isS  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

A.  oontortus  L.,  Sp.,  éd.  2  II,  p.  1045  ;  Ail.,  F/.  Pedetn.,  n.  2377, 
t.  9i,f.  4;  H.  B.K., /.£■.,  I,p.  185. 

VuLGo  :  Sajeta.  —  Les  graines  s'attachent  aux  vêtements  et  [ffo> 
dniseDt  des  piqûres  fort  désagréables. 

Savane  d'Atures,  Août,  A,  Gaill.,n.  136. 

A.  leuooataohys  H.  B.  K.,  /.  c,  I.  p.  187  ;  Kunth,  /.  c,  p.  495. 

Savane  d'Atures,  J.  Cbaff.,  n.  270. 

A.  fastigiatusSw.,/?/. /«rf.  Ocdd.,  I,  p.  207;  H.  B.  K., /.  c,  I, 
p.  000,  t.  64.  —  Dieclomis  fastigtale  P.  de  Beauv-,  Âgrost,  p.  133, 
t.  33.  f-  5- 

Lieux  rocheux,  Savane  d'Atures,  J.  Chaff.,  n.  275. 

A.  aturensis  a.  sp.  (Fig.  4). 


s;  s.  si™ 

Culmis  0.75  cm.  altis,  basi  radiées  firmas,  ramosas,  tenues  prœbcadbus, 
simpUcibus,  glaberrimis,  luteo-roseis,  omoino  et  imprimis  prope  nodos 
încrassatos  plus  minusve  cericifcria;  vaginis  teretibus,  striatis,  g-lahris, 
iateraodiis  brevioribus,  margine  rosea,  cericifera;  liguUs  2  nun,  longis» 
striatis,  glabris,  recte  tnincatis,  pallide  rufo-bninneis  ;  laminis  30-40  cm. 
longis,  Uncaribus,  infeme  margine  panun  dliatis,  convoluds,  supcme 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


p.  BIauht.  —  Eummiralio»  des  plantes  du  Haut-Oréacque.  159 

longe  acuminaiis,  subtus  carina,  nervis  mar^nibusque  scabridis,  viridibua 
vel  basi  luteolis  et  medio  rubeutibus  ;  panicula  laxa,  ramulosa  ;  spiculis  in 
apice  pedunculorum  binis,  glabris;  spjcis  4-5  mm.  lon^s  e  vagina  spathi- 
fonni,  lata,  acuminata,  dorsoviridi,  margiae  rubella,  gUbra,  multispiculatis; 
pedicellis  filifonnïbus,  hirtelHs,  superne  articulatïs  ;  racheos  articulis  lenui- 
bus,  clongads,  subcuneifbrmibus,  angfulatia,  luteis,  supcme  dilatatJs,  emar- 
gioalis,  pilosis;  pilisalbis,  serialis,  iaccribus  affixis,  basinque  cingentibus; 
spiculis  sessilibus,  6-8  mm.  longis,  obicngis  in  parte  inferiore  luteolis,  in 
superiore  nibentibus;  glumis  approximatis,  prima  oblonga,  emarginata, 
pallida,  dorso  canaliculato-birtella,  5-aervia;  secunda  subhyalina,  nitida 
margine  ciliata,  3-nervia,  nervo  medio  in  aristam  tenuem,  longam,  hirtel- 
lam  abiente;  tertia  membranacea,  oblonga,  pilosula;  quarta  margine 
ciliata,  albida,  in  aristam  validam,  3  cm,  longam,  ad  médium  geaiculatam, 
in  parte  inferiore  fuscescentem,  bispidulam,  tortam,  in  superiore  subulatara 
mfo-lutcam  ;  antheris  brcvibus,  rufis,  exertis  ;  stigmate  lanceolatn,  plumoso, 
cxaerto.  —  Inter  A,  ceriferum  Hack.  et  A.  ru/um  Kuntb,  quibus  affmis, 
collancandus  ab  utroque  vero  valde  dissimilis. 

Lieux  rocheux,  savane  d'Atures,  J.  Chaff.,  n.  276. 

A.  bioomis  L.,  Sp.  PI.,  éd.  1,  II,  p.  1046;  Kunth,  /.  c,  p.  4.94; 
.  Flack.  in  Gram.  Brasil,  II  part.  3,  p.  383.  —  Ânalkerum  Incorne  P. 
de  Beauv.,  Âgrost.y  p.  128  el  150,  t.  22,  f.  i. 

Lieux  très  humides,  La  Hariquiu,  J.  Chaff.,  n.  65. 

FASPALUM 

P.  papiUosumSpreDg.,  Syst.  Vegei.,  I,p.  244;Doell,  F/.5«w(7., 
Gram^  II,  pars  II,  p.  54.  —  Paspalus  multiflorus  Poîret,  Ericycl., 
Sufipl.,  IV,  p.  309. 

Rochers,  Savane  de  Maipures,  J.  Chaff. ,  n.  377. 

P.  Chaffianjonii  o.  sp.  (Fîg.  5). 

Rhizomate  squamis  late  obovatis,  obtusis  vel  subacutis,  sulcatis,  pilosis 
obtccto  ;  culmis  pluribus  70-80  cm.  altis,  sulcatis,  glabris  ;  vaginis  basi  cffolia- 
tis,  ad  médium  et  aupeme  margine,  ore  et  ligula  ciliatis;  foliis  linearibus, 
5-6  cm.  latis,  20-35  '^^  longis,  acuminatis,  acutis,  hirtellis  imprimis  &de 
inferiore;  panicula  brcvî,  4-stachya;  spicis  infimis  8  cm.  longis,  superio- 
ribus  abbreviatis;  rachï  flezuosa;  spiculis  bis eriatîa,  altérais,  numerosia, 
parum  remotis,  pilosia  adlatus  quasi  lanatîs,  ovato-acutis,  ciuereis;  glumis 
OTalibus  acutis,  sessilibus  iequalibus,  spicam  ante  postque  anthesin  invol- 
ventibua  et  superantibus;  paleia  vel  valvulis  coriaceb  albîdia  aut  pallide 
luteolis,  nitidis,  lasvibus,  obsoletissime  punctulatia,  inferiore  involuta, 
brève  acuminata,  superiore  involvente,  acutata,  alis  hyalinis  recurvatis; 
staminibus  3,  antheris  crassis,  atro-violaceis,  parum  exsertis,  stigmadbus 
3,  plumosia,  atro-rufis,  vix  exacrds;  caryopsi  immatura.  —  In  vidnitate 
P.  AmHodes  Trin.  et  P.  bkpkaroph^ri  Rœm.  et  Schult.  coUocandum  nec 
affine  ;  cbaracteriis  propriis  eximium. 

Savane  humide,  Bocadel  Pao,  J.  Chaff.,  n.  391. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


p.  Maokt.  —  ÈMuméraiiOit  desplattles  du  Ha*l'Orénoqua.  i6i 

P.  plioatum  Michx,  FI.  Bor.  Amer.,  I,  p.  45;  Doell,  A  c,  p.  76. 

Bords  de  l'Orénoquc,  Almacen,  J.  Chaff.,  n.  295. 

P.  Tirgatum  L.,  Sp.  PI.,  éd.  U,  p.  81  ;  H.  B.  k;  /.  c,  p.  93; 
Trin.,  Spec.  Gram.,  XI,  t.  131, 133;  Doell,  /.  c,  p.  88. 

Var.  i  glabriusculum  Doell. 

Bois,  San-Fernando,  J.  Chaff.,  n.  343. 

P.  stellatam  Fluegge,  Monogr.,  p.  64;  Trin.,  /.  <:.,  XXIV, 
t.  284;  Doell,  /.  c,  p.  93.  —  P.  cuyaèense  Trin.,  /,  c,  t.  284. 

Savane  d'Atures,  Août,  A.  Gaill.,  n.  135. 
P.  carinatum  Flue^e,  /.  c,  p.  65  ;  H.  B.  K.,  A  c,  p.  85  ;  Doell, 
/.  c,  p.  96. 

Lieux  secs,  La  Hariquita,  J.  Chaff.,  n.  47. 

A  typico  differre  videlur  spicis  brevioribus,  spicularum  glumis 
acominatis,  pilis  albîdis. 

P.  lanoiflopumTrin.,/.  c.XXIV,  t.  286;DoeU, /.c,  p.  97. 

Varielas  gluoia  posdca  apice  obtusata  vel  tnincata. 

Savane  d'Atures,  J.  Chaff.,  n.  278. 

P.  dhrysodactylon Doell,  /.c.p.  118.  —  P.  eanescens  Nées 
abEsenb.,  in  Trin.  Diss.  II;  —  Patiicum  ckrysodactylon  Trin., 
Act.  Peirop,,  1835,  p.  197  ;  Steud.,  Syn.,  Gram,.,  p.  38. 

Savane  "d'Atures,  Août,  A.  Gaill.,  n.  134, 


H. pimotatns Nées  abEsenb.,  Agrost.  Brasil.,  p.  16;  Doell, 
/.£■.,  p.  135.  —  Agrosiis  punctcUa  Lam.,  Encycl.,  I,  p.  17;  — 
Eriocktoa punctala  Hamilt.,  Prodr.,  p.  5;  Kunth,  /.  c,  I,  p.  73. 

Savane  d'Atures,  J.  Chaff.,  n.  265. 

PANICUM    . 

P.  rottboellioides  H.  B.  K.,  /.  c,  p.  96;  Steud.,  Syn.  Gram., 
p.  56. 

Savane  d'Atures,  J.  Chaff.,  n.  366, 

P.  Telutinosuni  Nées  ab  Esenb.,  Agrosi.  Brasil.,  p.  I3i  ;  Trin., 
sp.  Gram.,  XV,  t.  180;  Doell,  /.  c,  p.  186. 

Bords  de  l'Orénoque,  Almacen,  J.  Chaff. ,  n.  394. 

P.  Megiston  Schultes,  Mant.,  II,  p.  348  ;  Steud.,  l.  c,  p.  64.  — 
P,  alHssimum  Meyer,  Prim.  FI.  Esseq.,  p.  63. 

Bords  de  rOrénoque,  Maipures,  J.  Chaff. ,  n.  387, 

P.  latifolinm  L.,  Sp.  PI.,  éd.  I,  p.  88;  Steud.,  /.  c,  p.  69.  — 
P.  divaricatum  L.,  /.  c,  p.  86;  Kunth,  /.  c,  p.  175;  —  P.  glulino- 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


t6a  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

jvnLam-,  ///.,  p.  174,'  t.  43,  f.  3;  —  P.  ruscifolium  H.  B.  K.,  /.  c, 

p.  121  ;  —  P.  aggluHnans  KuDth,  /.  c,  p.  120. 

VoLGO  :  Carresitlo, 

Lieux  humides,  El  Toraîo,  J.  Chaff.,  n.  150;  Bois  ombragés, 
bords  de  l'OréQoque,  Raudal  d'Atures,  Juillet,  A.  Gaill.,  n.  97. 

P.  cayenense  Lamk. ,///.,  t.  90S;  Kunth,  Syn.  PI.  jEguinoci.,  I, 
p.  177;  Doell,  /.  c,  p.  219.  —  P.  campestre  Neesab  Escnb.,  Agrost. 
Brasil.,  p.  19";  Triu.,  Sp£c.  Gram.f  XX,  t.  239. 

Var.  ^  divarica/um  Doell,  /.  c. 

Bords  de  l'Orénoque,  Las  Bonitas,  J.  Chaff.,  n.  297;  Bois  des 
environs  de  San- Fernando  de  Atabapo,  Sept.,  A.  Gaill-,  n.  165, 

P.  zizauicides  H.  B.  K.,  /.  c,  p.  100;  Kunth,  Enum.,  1,  p.  88; 
Doell,  /.  c,  p.  288.  —  P.  pseudorisoides  Steud.,  /.  c,  p-  75  ;  — 
P.  orisoidesSvf.,  Prod.  FI.  Ind.  Occid.,  I,  p.  162. 

Bords  de  l'Orénoque,  savanes  humides,  Mapire,J.  Chaff-,  n.  290. 

P.  petrosum  Trin.,  Spec.  Gram.,  XXIV,  t.  280;  Steud,,  /.  c, 
p.  55,  —  Tylotkrasya petrosa  Doell,  /.  c,  p.  296,  t.  37, 

Savane  d'Atures,  J.  Chaff.,  n.  272. 

P.  Thrasya  Trin.,  Mem.  Petrop.  Se.  ttai.,  I,  p.  228;  Steud. 
/.  c.p.  55.  —  Thrasya  paspaloides  H.  B.  K.,  A  C,  p.  89,1.  39; 
Kunth,  /.  c,  suppl.,  p.  50,  t.  X,  f.  3. 

Savane  des  Raudals,  Quahiros,  J.  Chaff.,  n.  280. 

P.  micranthum  H.  B.  K.,  /.  c,  p.  105;  Steud.,  /.  c,  p.  90; 
Doell,  l.c,  p.  251. 

Var.  kirlum,  spicults  numeroaîoribus;  pedicellis  lievibus,  violaceis; 
glumis  hirtis,  valvulîs  subhyalinis  minute  hirtellis,  subaerviis. 

Cerro  Carichaud,  savane  sèche,  J.  Chaff.,  n.  284. 

P.  leucophseum  H.  B.  K.,  l.c,  p.  97;  Kunth,  /.  c,  p.  124; 
Trin.,  Spec.  Gram.,  XIX,  t.  220;  Doell,  /.  c,  p.  136.  —  Trichacm 
insularis  Neesab  ^eiA>.^  Agrost.  Brasil.,  p.  86;  —  Pamcuminsulare 
Meyer,  FI.  Esseq.,  p.  60. 

Forma  major,  foliis  25  mm.  latis,  acutis,  supra  scabriusculis,  subtus 
puberulis;  paaicula  lata,  corymboidca;  glumis  mcdîo  glabrescentibus,  latc- 
ribustantum  pilosis. 

Bords  de  l'Orénogue,  Mapire,  J.  Chaff.,  n.  286. 

P.  species,  —  An  nova? 

Specimina  certe  reducta,  minima  (5-8cm,  alu)  sed  characteris  propriis 
satis  distincta  :  radicibusftbrosis;  culmis  pluribus  ad  nodos  cîliads;  vagiots 
sulcatis,  pilis  basi  tubercutatis  obtcctis;  foliis  lanceolads,  nerVosis,  supra 
glabris,  subtus  ad  mar^nem  ciliatis;  paniculis  Iaxis,  ramb  subdichotomis. 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


p.  Uaitbt. —  Énumèratioit  des  platUes  du  Haui-Orénoqzte.  163 

3A,  angiilatîs,  hirCellis  Vel  scabridis;  spiculis  soli Cari is,  termina- 
libus,  ova.ds;  g'Iumis  glabm,  la.te  obovatis,  7-nerviis,  brève  mucronatjs, 
viridjbus,  bas!  apiccque  rubellia,  inferiorc  vaginante,  spicula;  dimidio  bre- 
viore;  valvulis  nitidis,  glabris,  ovatis,  obtu«s.  —  Proximum  P.  dichotomo 
L.  aed  diversum. 

Petite  grainmée  des  Ueux  humides,  Puerto-Zamuro,  Juin,  A.  Gaill., 
a.  39. 

SBTA&IA 

S.  maorostaohya  kunth,  Agrosf  Syn.,  p.  154;  H.  B.  K.,  /.  c, 
p.  iio.  —  Panicum  selosum  Sw.,  Prodr.  PI.  Ina.  Occid.,  I,  p.  139; 
Doeil,  /.  c,  p.  162  ;  —  P.  macrostachyum  Doell,  /,  c,  p.  166. 

Boids  de  l'Orénoque,  Mapire,  J.  Chaff.,  n.  388. 

OLYRA 

O.  latifolia,  L.  Anu^nii.  Acad.,  V,  p.  40S;  H.  B.  K.  /.  c,  p.  197. 
O.  paniculata  Sw.,  Obs,  Bol.,  p.  34.7  ;  —  O.  arundinaeea  H.  B.  K., 
/.  c,  p.  197. 

Fonoa  culmîs,  vaginîs,  foliisque  pubescentibus. 

Bois  de  Maipures,  J.  Chaff.,  n.  319, 

SFOROBOLUS 

S.  tenaciasimus  P.  de  Beauv.,  Ss'fiij'.,  p.  2Ô. —  Vilfa  tenacis- 
«Irnct  H.B.K.,  /.  «T.,  p.  138;  Kunth,  S««»».,  I,  p.  211;  Trin.,  Spec, 
Gram.,X..fx>\  —  Agr<;sfis ie/tacis$imaja.cq..  Coll.,  I,p,  85 et /r.r(W., 
t.  j6. 

Savanes  sèches,  bords  de  l'Orénoque,  J.  Chaff,,  0.  364. 

DACTÏLOCTENIUH 

D<  muoronatnm  Willd.,  Enum.  Aori.  Berol.,  II,  p.  1029;  P.  de 
Beauv.,  /.  c,  p.  160;  Doell,  /.  c,  p.  87.  —  D.  asgypHacum  WilId., 
/.tf.;H.  B.  K., /.  <:.,p.  157. 

Savane  de  Maipures,  J.  Chaff.,  n.  268;  Savane  d'Atures,  Août, 
A.  GaiU.,  n.  139. 

BRAGROSnS 

E.  poœoides  P.  de  Beauv.,  /.  <:,,p.7i,  1. 14,  f;  11  ;  Steud.,  /.  c, 
p.  263. 

Savane  d'Atures,  J.  Chaff.,  n.  267. 

E.  inoana  n.  sp.  (Fig.  6). 

Radicibus  fibrons,  firniis;  culmis  pluribus,  csspitoms,  erectis,  80  cm. 
shia  et  ultra,  foUatis,  simplicibus,  tcretiboB,  sulcatis,  g'iabris,  ad  nodos 
mlescentibus  vel  fusco-nigresceatibus;  folionim  vaginis  sulcatis,  glabris, 
ore  pilostusculis,  ligula  brevissima,  ciliata;  foliis  planis,  longe  acuminatis, 
1  cm.  lads,  30  cm.  longis,  rigidiusculia,  g'iabris,  margiae  sursum  scabrius- 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


i64  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

cuits,  viridibus;  panicula  laxa,  20  cm.  loaga,  sublaaceolata,  axe  C 

et  ramulis  angulatia,  scabridis,  ramis  remotis  vel  pluribus  subvertidllads, 

auberectis;   apiculia  late  ovato-lanceolatis,  6^  floris;  glumis   lanceolatis, 


Fi^-â.  —  Eretrostii  intana  ;  1,  épilUM  ;  i,  neur  entière  1  3,  bnctée  de  laba»  di  l'épillet; 
4,  glume  lofécicure;  5,  ovïire  ;  6,  Elumellule. 

hyaliDO-albidis  vel  purpurascentibus,  i-nerviis,  carina  TÎridi  scabridis; 
valvulis  coocoloribus,  îaferiore  late-obovata,  trîcarinata,  cariais  basi  bar- 
batis,  apicc  tantiim  ona  média,  tantum  tribua  aristatis,  dorso  scabrîdis; 
supcriore  bicarinata,  cariais  scabrîdis,  abovaCa,  oblusata,  lateribus  supra 
recurvatia;  stigmatibus  3,  plumosis,  vix  exsertis,  violaceis;  stamiaibus3, 
aotheris  brevibus,  inclusis,  pallide  luteolis.  —  E.  psammedts  Trin.  et 
B.  alitrensi  H.  B.  K.  afrmis,  sed  major,  spiculis  maximis,  albidis  vel  Ixte 
puqiu  rasceotib  us. 

Bords  de  l'Orénoque,  Boca  del  Pao,  J.  Cliaff.,  D.  289;  Savane 
humide,  Mapire,  J.  Chaff.,  a.  296. 


CHRONIQ.UE 


Dans  ooe  communlcadon  faite  demièremeDi  à  l'Acadéjnle  des  sciences,  H.  P. 
VuiUp.min  attribue  k  im  Champignon  du  genre  Didymospkatria,   1c  D.  popuinta, 

la  maladie  qui,  depuis  un  certain  nombre  d'années,  attaque  le  Peuplier  pyrami- 
dal, notamment  en  Lorraine.  Il  résulte  de  ses  expériences  que  ce  parasite  est 
utilement  combattu  par  l'emploi  des  solutions  cupriques;  11  recommande  égale- 
ment d'élaguer  les  rameaux  Inférieurs,  plus  facilement  infestés  que  les  autres. 


On  annonce  la  mort  de  H.  Peyrltscb,  d'Ionsbnick,  auteur  d'une  monographie 
des  Laboulbénlacées,  et  de  plusieurs  travaux  de  morphologie  et  de  tératologie 

I^  Gênmt  :  Louis  Mobot. 


D,B,i..ab,GoOglc 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Directeur:  M.  Louis  MOROT 


FRAGMENTS    MYCOLOGIQUES 
Far  M.  N.  PATOUILLARD 

Champignons  extra-européens. 

Lentinus  crispuB  nov.  sp.  —  Chapeau  de  3  centim.  de 
diamètre,  orbiculaire,  en  entonnoir,  ocracé  pâle,  glabre  excepté 
au  centre  où  il  est  ponctué  par  de  petites  écailles  appliquées  et 
brunes  ;  marge  droite,  plissée  crispée  ;  tissu  mince,  blanchâtre. 
Stipe  dressé,  central,  cylindrique,  un  peu  renflé  à  la  base,  brun 
roux,  long  de  3  centim.  et  épaisde3millim.,  couvert  d'un  tomen- 
tum  court  et  serré.  Lames  décurrentes,  étroites,  peu  distantes, 
à  bords  entiers,  pâles  ;  spores  incolores,  ovoïdes,  lisses  (5-6 
X  4  f)-  Plante  dure,  coriace. 

Sur  brindilles  pourries,  dans  le  sable.  Ciudad  Bolivar  (Vene- 
zuela). Août.  Coll.  L.  Savoye. 

—  GoprinuB paucilamellatus  nov.  sp. —  Chapeau  charnu, 
tendre,  blanc,  campanule  convexe,  obtus  au  sommet  qui  est  un 
peu  jaunâtre  et  écailleux;  diamètre  5-6  centimètres;  bords  ea- 
uers,  minces  et  lisses.  Lames  très  peu  nombreuses  (20  à  25), 
étroites  (2-3  millim.  de  largeur)»  brunes  roussâtres,  très  dis- 
tantes; espaces  interlamellaires  blanchâtres  et  h'sses.  Spores 
grandes  (15-20  X  10-12  ^),  citriformes,  fauves  brunâtres,  munies 
d'un  large  pore  au  sommet.  Stipe  central,  blanc,  long  de  lo-iz 
centimètres,  épais  de  5  millim.  environ,  cylindrique,  régulier, 
strié  sur  toute  sa  longueur.  Anneau  et  volve  nuls. 

Sur  la  terre  fumée.  C.  Bolivar  (Venezuela).  Août.  Coll.  L.  Sa- 
voye. 

—  Lenzites  endophsaa  nov.  sp.  —  Chapeau  sessile,  semi- 
orbiculaire,  rigide,  large  de  5-6  centim.  sur  4-5  de  long,  plan, 
ombre  pâle,  plus  foncé  en  arrière,  zone,  rugueux  près  des  bords, 
subtomenteux.  Tissu  épais  (5  millim.),  fauve  ferrugineux,  non 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


166  lOURNAL  DE  SOTANIQUE 

zone.  Lames  rayonnantes,  serrées,  anastomosées,  à  marge  en- 
tière, ocracées  pâles,  larges  de  5-6  millim.  en  arrière,  atténuées 
en  avant. 

Sur  les  troncs.  La  Trinité.  Mai.  Coll.  L.  Savoye, 
Obs.  —  Plante  voisine  du  L.  snbferrugiitea  Berk,,  maïs  plus 
mince;   elle  pourrait  être  une  forme  lenzitoïde  du  Trametes 
odorata. 

—  Polyporus  depauperatus  nov.  sp.  —  Chapeau  gris, 
glabre,  pectine  sillonné,  mince,  papyracé,  sessile,  inséré  par 
toute  la  face  postérieure  qui  est  largement  décurrente.  Hyme- 
nium  blanc  de  neige,  tomenteux  (à  la  loupe),  en  grande  partie 
stérile.  Pores  petits,  entiers,  arrondis,  blancs  crème,  à  cloisons 
minces,  disposés  par  petits  groupes,  principalement  sous  la 
partie  du  chapeau  qui  est  réfléchie. 

Sur  troncs  d'arbres.  Puerto-Cerico  (Haut-Orénoque).  Mai. 
Coll.  A.  Gaillard. 

Obs.  —  Chapeau  large  de  r  -2  centimètres,  épais  de  2-3  millim. , 
décurrent  en  arrière  sur  une  longueur  de  3  à  3  centim.  Tissu 
blanc. 

—  Trametes  bombycîna  nov,  sp.  —  Plante  coriace, 
mince,  souple,  étalée  sur  le  support,  libre  à  la  partie  supérieure 
qui  est  réfléchie  en  un  chapeau  orbiculaire,  onduleux,  tomen- 
teux-soyeux,  ocracé  pâle,  plus  ou  moins  zone,  à  marge  aiguë. 
Hyménium  rougeàtre,  pâle,  sillonné;  pores  larges,  peu  pro- 
fonds, sinueux  et  irréguliers,  séparés  par  des  cloisons  épaisses, 
disposés  concentrique  ment  suivant  les  sillons  de  rhj'ménium; 
marge  stérile,  étroite  et  glabre  sous  la  partie  réfléchie  du  cha- 
peau, tomenteuse  et  large  dans  la  partie  résupinée.  Tissu  pâle. 

Plante  de  6-8  centimètres  de  largeur,  épaisse  de  1-2  milli- 
mètres. 

Sur  le  bois  mort.  Saïgon  (Cochînchine).  Coll.  Henry,  n"  132. 

—  Hexagona  hetsropora  nov.  sp.  —  Résupiné,  mince, 
étalé  longitudinalement,  ocracé  pâle,  marge  stérile,  étroite, 
glabre,  blanche  puis  brune.  Pores  anguleux,  entiers,  à  cloisons 
minces,  d'abords  petits,  puis  alvéolés. 

Sur  les  troncs  pourris.  Puerto  Zamuro  (Haut-Orénoque). 
Avril.  Coll.  A.  Gaillard. 

Obs.  —  Cette  plante  forme  des  plaques  de  6  à  10  centimètres 
de  longueur  et  dont  l'épaisseur  est  à  peine  de  i  millim.  ;  leur 


D,g,tza:Jb.GOOgle 


N,  Patooii-i^rd.  —  Fragments  mycotogiques.  167 

couleur  est  fauve  blanchâtre  avec  des  reflets  légèrement  rosés. 
La  première  année  les  pores  ont  environ  un  demî-millimètre  de 
diamètre  et  la  marge  est  blanche,  la  deuxième  année  les  pores 
atteignent  deux  millimètres  et  la  marge  prend  une  couleur  brune. 

—  Irpez  subâaTus  nov.  sp.  —  Chapeau  subéreux,  dimi- 
dié,  plan,  ocracé,  zoné-sillonné,  tomenteux,  à  bords  obtus, 
épais.  Hyménium  couleur  tabac  claire;  dents  nombreuses,  dis- 
posées sans  ordre,  cylindriques,  ou  aplaties  et  canalîculêcs ; 
près  des  bords  elles  s'unissent  de  manière  à  former  des  pores 
îrréguliers;  marge  stérile.  Tissu  jaune  citron. 

Sur  le  bois  mort.  Tonkin.  (Herb.  Mus.  Par.) 
Obs.  —  Plante  de  3-6  centim.  de  largeur,  sur  1-2  de  lon- 
gueur ;  tissu  épais  de  I  miUim.;  dents  longues  de  23  miUim.; 
marge  stérile  de  2  mïllim.  environ. 

Ce  Champignon,  qui  dérive  évidemment  d'un  Polypore,  res- 
semble aux  formes  irpicoïdes  du  PôlyporusflavusIixw^.^mAiS 
la  couleur  du  chapeau  et  celle  de  l'hyménium,  sa  consistance, 
son  épaisseur,  etc.,  sont  différentes. 

—  Lachnocladium  cirratum  nov.  sp.  —  Plante  formant 
des  touffes  denses,  mesurant  8-15  centimètres  de  diamètre  sur 
8-10  de  hauteur.  Ces  touffes  sont  formées  d'un  très  grand  nom- 
bre de  souches  distinctes  les  unes  des  autres,  mais  naissant  côte 
à  côte,  longues  de  3-5  millimètres,  épaisses  de  1-2,  se  divisant 
dès  la  base  en  un  nombre  variable  de  rameaux  (ordinairement 
4-6)  grêles  (i  millim.),  qui  se  divisent  bientôt  et  à  plusieurs  re- 
prises en  branches  de  plus  en  plus  grêles  se  terminant  en  vrilles 
enroulées  sur  elles-mêmes  ou  enlaçant  les  rameaux  voisins.  La 
couleur  générale  de  la  touffe  est  ocracée  blanchâtre  ;  les  rameaux 
sont  cylindriques  ou  un  peu  comprimés  ;  l'une  des  faces  est  blan- 
châtre et  pulvérulente,  l'autre  face  est  ocracée  et  glabre  ;  l'extré- 
mité est  simple  et  aiguë.  Spores  très  peu  colorées,  presque  blan- 
ches, ovoïdes  arrondies,  lisses  ou  un  peu  anguleuses  mais  non 
échinulées  ou  verruqueuses,  munies  d'une  gouttelette  centrale 

(4X3f)- 

Sur  la  terre.  Guyane  française.  (Herb.  Mus.  Par.) 
Obs.  —  Cette  espèce,  qui  appartient  à  la  section  Canioda- 
diumy  a  le  port  de  certains  Lichens  fruticuleux  ;  elle  se  rappro- 
che par  quelques  caractères  du  L.  cartilagineum,  mais  en  est 
bien  distincte  ainsi  que  de  toutes  ses  congénères. 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


i6B  tOURNAL  DE  BOTANIQUE 

—  Fracchis&a  glomerata  nov.  sp.  —  Périthèces  ordinai- 
rement groupés  en  nombre  considérable,  rarement  épars,  ostîo- 
lés,  noirs,  ruguleux,  subglobuleux  (1/4  de  millim.),  à  la  fin  légè- 
rement aplatis  ou  déprimés,  coriaces  carbonacés;  croûte  my- 
célienne  nulle,  Thèques  claviformes,  longuement  stîpitées  (90  X 
12-15  f),  multispores  ;  paraphyses  milles;  spores  incolores, 
cylindriques,  courbées,  munies  d'une  gouttelette  à  chaque  extré- 
mité, très  petites  (6  X  '  f)- 

Sur  écorces  d'arbres.  Palissades  d'Atures  {Haut-Orénoque). 
Coll.  A.  Gaillard. 

—  Ampbisphaeria  atrychnicola  nov.  sp.  —  Périthèces 
épars,  noirs,  ponctiformes,  dimidiés,  ostiolés.  Thèques  cylin- 
dracées,  à  8  spores  unisériées  (110  X  16/*);  paraphyses  nom- 
breuses, filiformes,  simples  ou  rameuses.  Spores  fusiformes, 
étranglées  à  la  cloison,  brunes-verdâtres  (25-28  X  6-7  ,"). 

Sur  écorce  de  Strycknos  Gwbleri.  Haut-Orénoque.  Coll.  A. 
Gaillard. 

—  Lembozia  orbicularis  nov.  sp.  —  Périthèces  allongés, 
obtus  aux  extrémités,  noîrs,  ternes,  s'ouvrant  par  une  fente  lon- 
gitudinale, disposés  par  groupes  de  3-8  au  centre  d'une  tache 
orbiculaire  brune,  ayant  3-4  millim.  de  diamètre  et  formée  de 
fibrilles  rayonnantes.  Ces  taches  sont  éparses  ou  confluentes  en 
séries  allongées,  ou  en  plaques  formant  pellicule  à  la  surface  de 
la  feuille,  Thèques  ovoïdes  obtuses  (50  X  20  u),  à  parois  épais- 
ses et  à  8  spores  ovoïdes,  unîseptées,  arrondies  aux  extrémités, 
étïanglées  à  la  cloison,  brunes,  mesurant  12-15  f  sur  5-6, 

A  la  face  supérieure  des  feuilles  d'un  Dracœna.  Zanzibar. 
(Herb.  Mus.  Par.) 

—  Tuberculina  Pelargonii  nov.  sp.  —  Parasite  sur 
V^cidt'um  du  Pncctma  grantilaris  qui  prend  une  couleur  brune 
foncée.  Spores  ovoïdes,  incolores,  lisses,  à  contenu  granuleux 
(8-10  X  6  ,"  )  formant  une  couche  épaisse  à  la  surface  de  XJSjà- 
dium. 

Sous  les  feuilles  d'un  Pelargonium.  Yemen.  (Deflers  n"  295.) 
(A  suivre.) 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


C.  Sauvaoeau.  —  Sur  la  racine  des  plantes  aquatiques.  169 

CONTRIBUTION  A  L'ÉTUDE  DU  SYSTÈME  MÉCANIQUE 

RACINE  DES  PLANTES  AQUATIQUES 

LES  ZOSTERA,  CYMODOCEA  ET  POSIDONIA 

Far  H.  C.  SAWAGEAD 

J*ai  indiqué  récemment,  dans  la  région  centrale  d'un  certain 
nombre  d'espèces  de  Potamogeton  (i),  l'existence  d'un  système 
mécanique  composé  de  cellules  à  parois  épaissies  et  lignifiées, 
dont  la  production  et  l'importance  paraissent  indépendantes  de 
l'état  de  l'eau  dans  laquelle  vivent  ces  plantes.  Il  m'a  paru  inté- 
ressant de  rechercher  s'il  existait  dans  la  racine  de  plantes  nette- 
ment aquatiques  d'espèces  différences,  mais  de  genres  voisins, 
croissant  dans  des  conditions  semblables,  un  stéréome  de  nature 
et  d'importance  comparables  et  répondant  aux  mêmes  besoins 
de  solidité  et  de  fixation  dans  le  sol.  Pour  cela,  je  me  suis  adressé 
à  nos  plantes  marines  indigènes.  Les  exemplaires  étudiés  de 
Zostera  marina  L.  ont  été  récoltés  au  Croisic,  à  Arcachon  et 
dans  l'étang  de  Thau  ;  ceux  de  Zosiera  ttana  Roth. ,  au  Croisîc, 
à  Arcachon  et  à  Hendaye;  M.  Flahault  a  bien  voulu  me  procurer 
des  exemplaires  de  Cyniodocea  a'quorea  Kœnig,  recueillis  à 
Autibeset  àBanyuls.et  de/'oj/'tfOTwVi  Cffa///«' Kœnig,  provenant 
d'Agde.  La  structure  anatomique  de  la  racine  de  ces  plantes 
marines  étant  connue  d'une  façon  fort  incomplète,  j'en  donnerai 
une  courte  description  en  étudiant  le  système  mécanique. 

Chez  tous  les  Potamogeton,  la  région  corticale  est  plus  ou 
moins  semblable  ;  ainsi,  les  cellules  de  la  couche  pilifère  qui  por- 
tent des  poils  absorbants  persistent  presque  toujours  plus  long- 
temps  que  leurs  congénères,  comme  je  l'ai  déjà  signalé  chez  le 
Najas  (2);  l'assise  subéreuse,  toujours  évidente,  lignifie  ses  cel- 
lules en  les  épaississant  plus  ou  moins  suivant  les  espèces  et  les 
individus.  L'assise  sous-subéreuse  reste  toujours  simple;  ses 
cellules  très  légèrement  coUenchymateuses  sont  plus  nombreuses 
que  celles  des  assises  corticales  plus  internes,  et  par  conséquent 
ne  sont  pas  disposées  en  séries  radiales  avec  elles;  elle  appar- 
tient cependant  à  l'écorce  Interne,  car  elle  a  la  même  origine  et 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


fjo  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

s'en  distingue  seulement  par  des  cloisons  radiales  plus  nom- 
breuses. Au  début,  toutes  les  cellules  de  l'écorce  interne  com- 
prises entre  l'assise  sous-subéreuse  et  le  cylindre  central  sont 
régulièrement  disposées  en  séries  radiales  et  concentriques;  plus 
tard  les  assises  les  plus  internes  conservent  seules  cette  disposi- 
tion régulière,  et  les  cellules  des  i,  2,  3  assises  extérieures  se 
séparent  en  files  radiales,  perdent  souvent  toutleur  protoplasme, 
s'allongent  suivant  le  rayon,  et  leurs  parois  se  rapprochent  fré- 
quemment jusqu'au  contact,  de  manière  à  produire  des  canaux 
aérifères  allongés  radialement,  plus  ou  moins  irréguliers,  séparés 
par  des  murs  étroits  de  cellules  aplaties  ;  les  murs  de  cette  zone 
lacuneuse  s'appuient  contre  les  cellules  de  l'assise  sous-subé- 
reuse, qui  sont  toujours  intimement  réunies  entre  elles  et  aux 
cellules  subéreuses,  sans  méats.  Le  rôle  mécanique  de  la  région 
extérieure  de  l'écorce  est  donc  faible  chez  les  Potantogeton ;  il 
n'en  est  pas  de  même  chez  les  plantes  marines. 

Le  rhizome  rampant  du  Zostera  tnarina  L. ,  composé  d'entre- 
nceuds  de  1-4  centim.  de  longueur,  émet  à  chaque  nœud,  un  peu 
au-dessous  de  l'insertion  de  la  feuille,  deux  groupes  latéraux  de 
racines  adventives,  dont  le  nombre  varie  avec  la  vigueur  de  la 
plante,  mais  qui  s'élève  fréquemment  à  une  quinzaine,  accolées 
l'une  à  l'autre.  Ces  racines,  pourvues  chacune  d'une  coléorhîze, 
naissent  et  se  développent  simultanément,  et  peuvent  atteindre 
une  assez  grande  longueur,  en  restant  grêles,  cylindriques,  non 
ramifiées.  Leur  durée  n'est  jamais  bien  grande,  car  tandis  que  la 
plante  s'accroît  en  avant  et  développe  de  nouveaux  entre-nœuds, 
les  entre-nœuds  postérieurs  deviennent  de  plus  en  plus  bruns, 
noirâtres,  et  meurent.  M.  Duchartre,  qui  a  étudié  cette  plante  il 
y  a  quelques  années,  a  donné  peu  de  détails  sur  la  structure  ana- 
tomique  de  sa  racine  (1). 

De  même  que  chez  les  autres  espèces  aquatiques,  le  cylindre 
central  de  la  racine  du  Zostera  marina  est  très  étroit  par  rap- 
port à  la  région  corticale  (fig.  i).  En  coupe  transversale,  l'assise 
pitifère  est  formée  de  cellules  allongées  radialement,  à  parois 
minces;  les  cellules  qui  portent  les  poils  ont  les  parois  plus 
épaisses  que  leurs  congénères,  et  s'enfoncent  plus  profondément 

I.  Duchartre.  Quelques  observations  sur  les  caractères  analomiques  des  Zos- 
tera et  Cymodocea,  à  propos  d'une  plante  trouvée  pris  de  Montpellier.  (Bull. 
Soc.  Bol,,  t.  X[X,  1873,  p.  J89.) 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


C.  Sauvasbad.  —  Sur  la  racinâ  des  plantes  aquatiques.  171 

dans  l'assise  sous-jacente  en  repoussant  une  cellule  de  l'assise 
subéreuscj  qui  est  plus  petite  et  à  contenu  plus  dense  et 
plus  ^anuleux  que  ses  voisines.  De  même  que  dans  le 
Najas  et  le  Potamogeton,  ces  cellules  pîlifères  persistent  plus 
longtemps  que  les  cellules  de  la  même  assise  dépourvues  de 
poils. 

L'assise  sous-jacente,  appelée  souvent  assise  subéreuse,  mé- 
rite ici  beaucoup  mieux,  comme 
nous  allons  le  voir,  le  nom  plus 
général  ^exodemte  que  lui  a  donné 
M.  Vuillemin  (i)  ;  les  cellules  à  con- 
tour polygonal  épaissies  en  o,  par- 
fois jusqu'au  point  d'obturer  com- 
plètement leur  lumière,  sont  légè- 
rement teintées  en  jaune  brunâtre, 
et  leur  lamelle  moyenne  est  rendue 
plus  apparente  par  une  teinte  plus 
foncée.  L'endoderme  présente  les 
mêmes  caractères  ;  il  comprend  une 
quinzaine  de  petites  cellules  très 
régulièrement  épaissies  en  o,  sans 
aucun  vide  formant  place  perméa- 
ble, mais  sa  couleur  est  des  plus  ac- 

E 
centuees  et  peut  atteindre  le  brun 

assez  ioncé.On  pourrait  croire,  par 
analogie  avec  les  Potamogeton,  que 

ces    deux    assises    ainsi     régulière-    Fig.  I,  — Racine  de  ^flj«rfl™Mrt«a(gr. 

ment  épaissies  et  colorées  doivent  d^^r— c'^S'che'loi^nchymâifuK' 
être  en  même  temps  IJErnifiées  et  —  d-  ^""^  lacuneaM!  de  r^corce.  — 
transformées  en  un  vrai  scleren-  etdai>ai«8uivanieaie9iuiie>iibitkas 
chyme.  Il  n'en  est  rien,  car  seule  la  *""'  '"  "'"  '  ^"  '"  "^  ""'' 
lamelle  moyenne  qui  entoure  chaque  cellule  est  lignifiée,  tout 
en  restant  parfois  extrêmement  mince.  £0  effet,  par  le  vert 
d'iode  et  le  carmin  aluné,  la  lamelle  moyenne  seule  se  colore  ea 
vert  et  les  couches  d'épaississement  en  rose;  la  lame  verte  est 
toujours  facilement  visible  sur  tout  le  pourtour  des  cellules  endo- 
dermiques,  tandis  qu'elle  est  plus  apparente  sur  les  parois  radiales 

I.  P.  VuiUemin.  L'exoderme.  [Bull.   Soc.   Bot.,  t.   XXXIII,   p.    3o.  Séance  dn 
M  janTÏer  1886.) 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


171  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

des  cellules  exodermiques  que  sur  leurs  faces  tangentielles.  La 
réaction  du  chlorure  de  zinc  iodé,  ou  de  l'acide  phosphorique 
iodé  (i),  conârme  ce  résultat,  car  la  lamelle  moyenne  se  colore 
en  brun,  tandis  que  répaississement  devient  violet  ;  les  couches 
d'épaissi  s  sèment  sont  donc  de  nature  cellulosique.  On  obtient 
toujours  ce  résultat,  que  les  préparations  soient  traitées  directe- 
ment par  les  réactifs,  ou  qu'elles  ateot  subi  préalablement  l'ac- 
tion de  l'eau  de  Javelle, 

L'écorce  comprise  entre  l'endoderme  et  l'exoderme  se  com- 
pose de  trois  zones  :  une  zone  interne,  parenchymateuse,  formée 
de  3-5  rangées  de  cellules  arrondies,  disposées  en  séries  radiales 
et  concentriques,  et  aussi  parfois  assez  régulièrement  en  spirale, 
tout  au  moins  suivant  2-3  tours  de  spire  ;  puis  une  zone  lacu- 
neuse  de  2-3  rangées  de  cellules  séparées,  comme  dans  les  Pota- 
mogeton,  en  files  radiales  étroites  qui  délimitent  des  espaces  în- 
tercellulaîres  naturellement  disposés  dans  le  même  sens;  parfois, 
cependant,  ces  cellules  restent  unies  entre  elles  et  continuent 
régulièrement  la  zone  interne;  mais  cette  dernière  disposition 
est  exceptionnelle,  bien  que  M.  Duchartre  la  considère  comme 
normale  et  caractéristique.  La  zone  externe  collenchymateuse 
joue  un  rôle  mécanique  très  marqué,  par  l'épaisseur  de  ses  parois  ; 
elle  est  formée,  tout  au  moins  à  la  base  des  racines,  de  2-3  ran- 
gées de  cellules  à  parois  cellulosiques,  épaisses,  à  angles  arron- 
dis, sans  méats  entre  elles  ni  avec  l'exoderme  ;  les  plus  intérieures 
sont  les  plus  larges.  Il  est  facile  de  suivre  sur  de  jeunes  racines 
le  développement  de  cette  zone,  qui  appartient  en  réalité  plutôt 
à  l'écorce  interne  qu'à  l'écorce  externe.  Ainsi,  au  début,  lorsque 
l'assise  pilifère  et  l'exoderme  sont  différenciés,  et  que  toutes  les 
assises  corticales  sont  déjà  formées  et  très  régulièrement  dispo- 
sées, la  plus  extérieure  de  celles-ci  se  cloisonne  longitudînale- 
ment  radialement,  puis  ses  cellules  ainsi  augmentées  en  nombre 
s'allongent  radialement  beaucoup  plus  que  leurs  congénères,  et, 
avant  de  s'épaissir,  se  cloisonnent  tour  à  tour  tangentiellement 
une  ou  deux  fois,  sans  laisser  de  méats  entre  elles  ni  avec  les 
cellules  de  l'exoderme.  Ce  système  collenchymateux correspond 
donc  à  l'assise  sous-subéreuse  des  Potantogeton. 

Le  cylindre  central  est  remarquable  par  sa  simplicité.  Les 

I.  Mangio.  Sio'  les  riaetijs  iodés  de  la  cellulose.  (Bull.  Soc.  Bot.,  t.  XXXV, 
iSSS,  p.  411.) 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


C.  S.iuvACKAu.  —  Sar  la  racine  des  fiantes  aquati^.ifS.  173 

cellules  du  péricycle  sont  allongées  radialement,  gorgées  de 
protoplasme,  mais  4,5  d'entre  elles  se  sont  cloisonnées  de  ma- 
nière à  séparer  vers  l'extérieur  et  contre  l'endoderme  un  tube 
criblé  de  section  pentagonale,  qui  paraît  vide  de  protoplasme,  et 
vers  l'intérieur  une  cellule  annexe.  Ce  péricycle  constitue  à  lui 
seul  tout  le  système  conjonctîf  du  cylindre  central  ;  car  en  dedans 
de  lui  se  trouvent  uniquement  quelques  cellules  vides  de  matière 
azotée,  à  parois  blanches,  nacrées,  minces,  ondulées,  dont  le 
nombre  varie  de  3  à  9  suivant  le  diamètre  du  cylindre  central, 
et  que  je  considère  comme  des  cellules  conductrices  représen- 
tant le  système  vasculaire.  Les  vrais  vaisseaux  font  dont  com- 
plètement défaut,  et  aucune  cellule  n'a  ses  parois  épaissies  ni 
lignifiées. 

Dans  la  racine  du  Zosl.  tnan'na,  le  système  mécanique  de 
renforcement  s'obtient  donc  par  t'épaississement  cellulosique  de 
l'exoderme  et  de  l'endoderme,  et  par  la  transformation  en  col- 
lenchyme  de  la  zone  externe  de  récorce..Dans  celle  du  Zosi. 
«i7«aRoth,,  le  cylindre  central,  l'endoderme  et  l'exoderme  ont 
les  mêmes  caractères  que  précédemment  ;  mais  la  zone  interne  de 
l'écorce  est  représentée  comme  chez  les  Potanwgetott  par  une 
seule  rangée  régulière  de  cellules,  mais  un  peu  plus  larges,  et 
légèrement  épaissies.  La  zone  interne  a  aussi  une  tendance  à  la 
disposition  en  spirale,  ses  assises  sont  moins  nombreuses,  mais 
les  cellules  sont  plus  larges;  ainsi  l'on  voit  fréquemment  une 
cellule  de  la  troisième  rangée  à  partir  de  l'endoderme  avoir  une 
lumière  aussi  large  que  toute  la  surface  du  cylindre  central. 

Ainsi,  tandis  que  des  Pota?KOgeton  recueillis  dans  des  fossés 
ou  dans  des  mares,  comme  Pot.  polygonifolins,  Pot.  natans,  Pot. 
fusillus,  etc.,  peuvent  subir  dans  l'endoderme  et  dans  le 
cylindre  central  de  leurs  racines  une  sclérificatîon  complète,  les 
Zostera  qui  forment  dans  l'Océan  de  véritables  prairies  sous- 
marines,  souvent  mises  à  découvert  à  chaque  marée  basse,  et 
qui  doivent  lutter  contre  la  force  des  lames,  ont  un  système  mé- 
canique moins  important  et  dans  lequel  le  sclérenchyme  fait 
défaut. 

X^^PhucàgrostismajorÇJzitA. ,  ou  CytnodoceaxquoreaViœiù^. , 
exclu  de  la  Florede  France  par  Grenier  et  Godron,  a  été  trouvé 
depuisdansdifféremeslocalités  du  littoral  méditerranéen.  «  C'est 
une  plante  herbacée  à  tige  rampante,  à  feuilles  rubanécs,  qui 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


174  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

forme  des  prairies  sous-marines  à  la  façon  du  Post'doma  Caitb'm, 
ou  mieux  du  Zostera  marina  dont  elle  se  rapproche  davantage 
par  la  dimension  des  feuilles.  Elle  croît  dans  les  criques  peu  pro- 
fondes, à  fond  de  sable  vaseux,  qui  ne  sont  pas  trop  exposées 
au  choc  des  vagues.  Elle  s'avance  plus  près  du  rivage  que  le 
Posidonia,  et  ne  paraît  pas  descendre  aussi  bas(i).  »  Son  rhizcnne 
rampant  est  fixé  au  sol  par  des  racines  attei^ant  fréquemment 
30*40  centimètres  de  longueur,  et  dont  le  diamètre  peut  dépasser 
3  millimètres  à  la  base  ;  elles  se  ramifient  assez  abondamment,  et 
leurs  nombreuses  radicelles  concourent  puissamment  à  la  fixa- 
tion de  la  plante;  leur  situation  et  leur  ordre  d'apparition  ont 
été  décrits  avec  beaucoup  de  soin  par  M.  Bornet  dans  son  excel- 
lent travail  sur  cette  plante.  Il  a  établi  que  «  les  racines  sortent 
de  la  partie  inférieure  de  la  tig^e,  un  peu  au-dessous  de  la  lîgrie 
d'insertion  des  feuilles.  Les  premières  naissent  par  paires  de 
chaque  côté  de  la  tige  ;  mais  plus  tard  il  n'y  en  a  qu'une  seule 
par  entre-noeud...  Dans  les  parties  du  rhizome  dont  les  entre- 
nœuds sont  allongés,  il  y  a  une  forte  racine  au  niveau  de  chaque 
renflement.  Là  où  les  entre-nœuds  sont  courts,  les  racines  sont 
beaucoup  plus  grêles  ou  manquent  tout  à  fait  (2).  »  M.  Bornât  a 
étudié  très  brièvement  la  structure  anatomique  de  ces  racines;  il 
s'est  plutôt  attaché  à  l'étude  de  l'origine  des  racines  adventïves 
et  des  radicelles. 

M,  Duchartre,  dans  son  mémoire  cité  plus  haut,  se  proposant 
d'établirpar  des  différences  anatomiques  entre  les  divers  organes 
végétatifs  des  caractères  distinctifs  entre  le  Zosiera  et  le  Cymo- 
docea,  donne  une  courte  description  de  la  ré^;ion  corticale  de  la 
racine,  et  pense  que  les  racines  de  ces  deux  plantes  se  ressem- 
blent par  leur  cylindre  central. 

L'écoice  de  la  racine  est  très  large  par  rapport  au  cylindre 
Ctentral,  son  assise  pilifère  doit  tomber  très  facilement,  car  toutes 
les  coupes  que  j'ai  faites  dans  un  grand  nombre  de  racines  et  de 
radicelles  conservées  dans  ralcooll'avaîent  perdue  (3).  L'assise 
subéreuse  ou  exodermc  est  formée  à  la  base  des  racines  âgées 

1.  Ed.  lîornet.  Recherches  sur  le  l'hucigrostis  rmjor  Carol.  (Ann.  Se.  oat., 
Bol.,  s"  série,  t.  I,  \»j\,  p.  S.) 

I.  Rtl.  Ilornet,  loc.  cil.,  p.  ni, 

3.  M,  Hùrn;^t  {loc.  cit..,  p.  43)  dît  que  «  les  psils  ne  reposent  pas  sur  la 
couche  épidermique,  ils  sortent  des  cellules  situées  ail-dessous  d'elle.  »  Il  m'a 
donc  lAv.  impasîi'jl:  de  vcrilier  c 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


C.  Sauvaobau.  —  Sur  ia  racine  des  plantes  afualiqitcs.  175 

de  cellules  toutes  également  épaissies  en  U  (fig.  2),  l'épaississe- 
ment  s' arrêtant  presque  toujours  sur  les  parois  radiales  avant 
d'atteindre  la  paroi  externe.  Ces  cellules  ne  sont  cependant  pas 
toutes  également  lîgnîfiées,  car  si  les  réactifs  indiquent  toujours 
que  leur  lamelle  moyenne  a  subi  la  lignification,  ils  montrent 
aussi  que  l'épaississement  est  complètement  cellulosique  chez  les 
unes,  parfaitement  lignifié  chez  les  autres,  ou  encore  que  les 
couches  successives  d'épaississement  sont  d'autant  moins  ligni- 
fiées qu'elles  sont  plus  jeunes  et  plus  internes. 

Au-dessous  est  une  zone  épaisse  d'une  dizaine  d'assises  de 
cellules  collenchymateuses  qui  doivent  jouer  le  rôle  mécanique 
le  plus  important  dans  cette  ra- 
cine. Ses  cellules  les  plus  exté- 
rieures sont  étroites  et  sans  méats, 
les  plus  intérieures  sont  plus  lar- 
ges et  laissent  de  très  petits  méats 
imercellulaires,  dont  la  paroi  fait 
assez  fréquemment  saillie,  surtout 
aux  angles,  sous  forme  de  petits 
globules  plus  ou  moins  réguliers, 
souvent  pédîcellés,  et  qui  peuvent 
même  aller  d'une  paroi  à  la  paroi 
opposée  (1).  On  voit  au-dessous 
une  zone  lacuneuse  constituée  par 
des  files  radiales  de  cellules,  de   ^'5'  *'  ~  Hasc  de  rMir=  ûgéE  de  cyma- 

docêi  irjuor4a.  Rcgjon  corticale  (gr.  ^o). 

même  que  chez  les  Potamogeton      -  a.  Eioderme.  —  b.  Zone  eoUEnchy- 

.         ^    ,  ...  maKu.e.  -  C.  Zone,  lacuBcuK.  -  Le. 

et  les  ZOStera,    mais  plus    impor-       celloles  sécréltic=.   sont  indiquées   par 

tante,  et  dont  les  éléments  appar-      ""po""'"*- 
tiennent  à  une  puiâsaote  zone  parenchymateuse  interne,  à  cel- 
lules très  régulièrement  disposées  en  assises  radiales  et  concen- 
triques. N'ayant  pas  eu  à  ma  disposition  de  sommet  de  racine, 
je  n'ai  pas  pu  suivre  le  développement  des  diâërentes  zones cor- 

I.  Ces  petits  globules  ou  protubËrajices  dans  les  méats  doivenl  être  analogues 
aux  bâtonnets  dccrits  par  M.  H.  Schenck  chez  certaines  Marattiacé^s  {Ber.  der 
deu/.  Bol.  Gesei/,,  Baud  IV,  18S6);  surdes  coup«s  longitudinales  j'en  al  observe 
qui  étaient  très  loQgs  et  pendants  dans  la  lumière  du  canal,  mais  ils  sont  beau- 
coup plus  fréquents  sous  forme  de  1res  petits  g-lobules,  entiers  ou  comme  aeg- 
mentès,  adhérents  à  la  paroi,  et  parfois  en  nombre  considérable  dans  un  mâme 
canal.  Toutes  les  racines  n'en  possèdent  pas  autant.  J'en  si  d'ailleurs  rencontré 
dans  la  racine  d'autres  plantes  aquatiques,  telles  que  les  Zoslera  marina  prove- 
nant d'Arcacboo  et  des  racines  d'Elodea  canadensis. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


176  JOUKNM,  1)K   KOTANiyiiK 

ticales  ;  mais  par  l'étude  des  radicelles  minces,  on  voit  que  non 
seulement  la  zone  lacuneuse  appartient  à  la  zone  interne,  mais 
que  la  zone  externe,  quand  elle  est  très  mince,  est  réduite  à  1-2 
assises  dont  les  cellules  sont  opposées  aux  cellules  sous-jacentes  ; 
son  développement  est  donc  le  même  que  celui  des  assises  col- 
lenchymateuses  du  Zosiera. 

L'endoderme  conserve  toujours  ses  parois  minces,  très  peu 
lignifiées,  mais  plus  sombres  que  celles  des  autres  cellules;  son 
rôle  mécanique  doit  être  faible,  comparé  surtout  à  la  zone  col- 
lenchymateuse. 

L'écorce  possède  un  appareil  sécréteur  assez  abondant.  Des 
cellules  Irrégulièrement  réparties  dans  la  zone  coUenchymateuse, 
mais  plus  répandues  au  voisinage  de  l'assise  subéreuse,  renferment 
une  matière  granuleuse,  d'un  brunjaunàtre  ou  d'un  brun  orangé; 
quelques-unes  d'entre  elles  ont  un  contenu  plus  foncé,  plus  épais, 
et  qui  paraît  plus  homogène  et  adhérent  à  la  paroi  cellulaire. 
Elles  ont  la  même  forme  et  les  mêmes  dimensions  que  leurs  voi- 
sines, et  s'en  distinguent  seulement  par  une  paroi  un  peu  plus 
foncée  ;  souvent  isolées,  elles  peuvent  être  cependant  contiguës 
ou  superposées  sans  qu'il  existe  de  communication  directe  entre 
elles.  La  zone  corticale  interne  en  renferme  aussi  quelques-unes, 
mais  en  nombre  bien  moindre  ;  on  peut  souvent  les  reconnaître, 
même  après  avoir  dissous  la  matière  sécrétée,  parce  que  la  paroi 
est  légèrement  plus  épaisse  et  de  forme  plutôt  ovale  qu'arrondie. 

L'eau  de  Javelle  jaunit  cette  matière  sécrétée,  puis  la  dissout, 
mais  un  peu  plus  lentement  que  le  protoplasme  ;  le  perchlorure 
de  fer  exerce  sur  elle  une  action  à  peine  sensible,  et  le  chlorure 
de  zinc  iodé  lui  donne  une  coloration  plus  foncée  qu'au  cyto- 
plasme. Certaines  couleurs  d'aniline,  comme  la  safranine,  le  vert 
d'iode,  le  bleu  de  méthylène,  etc. ,  la  colorent  facilement,  et  avec 
d'autant  plus  d'intensité  qu'elle  estplus  homogène  et  plus  dense. 

Dans  le  cylindre  central,  beaucoup  plus  large  que  celui  des 
Zosiera,  le  péricycle  est  bien  caractérisé  (fig,  3)  ;  les  cellules  sont 
remplies  de  protoplasme,  sauf  les  tubes  criblés  à  section  penta- 
gonale  que  certaines  cellules  ont  séparés  par  une  cloison  tan- 
gentielle;  on  rencontre  jusqu'à  S  tubes  criblés  séparés  l'un  de 
l'autre  par  3,  4,  5  cellules  pérîcycliques  qui  sont  très  courtes  en 
coupe  longitudinale. 

Les  vaisseaux  vrais,  à  parois  ornées  d'épaississements  ligni- 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


C.  Sadvaceau.  —  Sur  la  racine  <Us  plattles  aquaUques.  177 

fiés,  foot  complètement  défaut  ;  ils  sont  remplacés  par  des  sortes 
de  canaux  vasculaires  très  régulièrement  disposés  en  alternance 
avec  les  faisceaux  libériens  et  situés  immédiatement  au-dessous 
du  péricycle.  Souvent  une  seule  cellule  constitue  le  canal,  ses 
parois  sont  lég-èrement  concaves  par  suite  de  la  légère  saillie 
des  cellules  continues;  mais  parfois  le  canal  est  formé  par  la 
réunion  de  2,3  cellules  dont  la  paroi  de  séparation  a  disparu,  et 
son  contour    devient    ainsi 
très  irrégnlier.    On    trouve 
aussi  des  canaux  qui  n'ont 
pas  subi  cette  évolution  tout 
entière,  ils  sont  indiqués  par 
3,3  cellules  continues  qui  ont 
perdu  leur   contenu    azoté, 
dont  les   parois   périphéri- 
ques commencent  à  devenir 
concaves,  et  dont  les  parois 
mitoyennes,  très   minces  et 
ondulées,  paraissent  en  train 
deserésorber.  '%':.7,.':^riZiS'ù!îZ%^"c" 

La  moelle  forme  un  mas-  ''"'''"^  c»nir;ii  [gr.  aïo). 
sif  assez  important  de  cellules  dont  les  parois  intimement  réunies 
sans  méats,  et  même  légèrement  arrondies  aux  angles,  restent 
toujours  cellulosiques.  Le  plus  souvent  une,  plus  rarement  deux 
de  ses  cellules  se  transforment  en  une  cellule  sécrétrice  analogue 
à  celles  de  l'écorce. 

Le  système  mécanique  de  la  racine  du  Phucagrosiis  inajor 
est  donc  formé  principalement  par  l'assise  subéreuse  et  une 
épaisse  zone  coUenchymateuse.  L'endoderme  épaissit  à  peine 
ses  cellules.  Aussi,  les  grosses  racines  conservées  dans  l'alcool 
diminuent  de  diamètre,  deviennent  profondément  ridées;  mais 
les  coupes  reprennent  dans  l'eau  leur  diamètre  normal. 

Les  vaisseaux  ligneux  se  retrouvent  cependant  au  point  d'in- 
sertion des  radicelles,  comme  M.  Bornet  l'a  figuré.  On  les  ren- 
contre même  à  la  base  des  radicelles  âgées,  où  ils  forment  dans 
la  racine  mère,  sur  une  hauteur  qui  ne  dépasse  pas  la  largeur  de 
la  radicelle  et  à  la  base  de  celle-ci,  de  petits  faisceaux  formés 
d'articles  courts,  à  ornements  spirales  non  déroulables,  ou  spiro- 
réticulés. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


its  journal  de  botanique 

Le  Postdom'a  Caulini  Kœnig,  qui  végète  dans  la  Méditerra- 
née à  une  plus  grande  profondeur  que  le  Zosiera  et  le  CytMa- 
docea  et  dont  il  est  par  conséquent  difficile  de  se  procurer  des 
échantillons  en  très  bon  état,  a  été  l'objet  en  1860  d'une  étude 
attentive  et  d'un  mémoire  détaillé  de  la  part  de  Grenier  (i  ) .  Avant 
lui,  cette  plante  n'avait  été  décrite  que  d'une  façon  incomplète  et 
inexacte  ;  aussi,  1  une  de  ses  conclusions  est  que  le  lecteur  de  la 
Floye  de  France  ne  doit  guère 
tenir  compte  de  la  description 
qu'il  y  a    donnée    de    cette 
plante,  description  qu'il  avait 
empruntée  aux  Icônes  de  Reî- 
chembach  {loc,  cit.,  p.  365).  A 
ma  connaissance,  cette  plante 
n'a  pas  été  étudiée  spéciale- 
ment depuis  cette  époque. 

Le  rhizome  rampant  et 
ligneux  est  assez  gros  et  cou- 
vert par  des  feuilles  distiques, 
larges  et  longues,  qui  pren- 
nent naissance  à  des  nœuds 
très  rapprochés.  Les  racines 
adventives  sortent  assez  irré- 
gulièrement de  sa  face  infé- 
rieure; elles  sont  noires,  tor- 
tueuses, très  ramifiées,  ligneu- 
ses,  et    leur    ensemble   doit 

Fig.  «.   -  Bâte    île   ricins    âgée  de  PosidonU    ,  ,  ,      _         , 

CauiinL  Région  corticale  (i;r.  iio).— A.  Aubik  former  un  systcmc  de  fixatiou 

pillRfc  -    B    Sdcrcnçhymc  JoriRine  cxodcr-    (rès  SOlldc  :  IcS  pluS  âgéeSqUC 
miqut^?  —  C.  Zone  externe  de  paranchyme.  —  >  f  &  *1 

'-'•  "'!"'"  -^créirice»  nont  Indiqué»  par  un  j'ai  rcDContrées  avaieut  un 
diamètre  de  4  millimètres; 
mais  comme  ces  plantes,  avant  d'être  rejetées  sur  le  rivage,  ont 
été  arrachées,  puis  roulées  par  les  vagues,  les  parties  moins 
résistantes  sont  détruites,  les  racines  sont  tronquées,  et  je  n'ai 
pas  pu  en  étudier  le  sommet.  ^ 

La  racine  du /'cj'iifiTm'a  C2«/»u'a  une  structure  plus  complexe 

I.  Cb.  Grenier.  Recherches  sur  U  Posidonia  CaiiUnl  Kixnig.  (BuU.  Soc.  boL 
France,  1860,  t.  VII.)  —  Le  même  volume  du  Bulletin  renferme  sur  celle  plante 
des  observations  de  ].  Gay,  Germain  de  Saint-Pierre,  Ad.  Broagniart  et  A,  Ckl». 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


C.  SiDvAQBAu.  —  Si*»-  la  raeùu  des  plaaUs  aquatiques.  179 

que  celle  des  plantes  précédentes.  L'assise  pilifère,  formée  en 
coupe  transversale  de  cellules  aplaties  et  plus  larg;e^  que  celles 
qui  sont  sous-jacentes,a  ses  parois  épaissies  et  lignifiées  (fig.  4); 
et  il  est  remarquable  que  les  poils  et  les  cellules  qui  les  portent 
se  colorent  par  le  vert  d'iode,  tandis  que  le  parenchyme  cortical 
se  teinte  en  rose  par  le  carmin  aluné, 

L'exoderme  unique  ou  assise  subéreuse  est  remplacé   par 
une  zonede  plu- 
sieurs  couches 
de  cellules    de 

sclérenchyme, 
étroites,  épais- 
sies, sansméats, 
qui  se  confon- 
dent vers  l'inté- 
rieur avec  une 
zone  de  paren- 
chyme à  parois 
minces  et  à  très 

petits    méats 

triangulaires. 
Dans  les  racines 
âgées,  la  région 
sclérifiée    com- 
prend 6-8  assi-    P'S'5.  -  Fo^idoma  Cab/.W. -Cyliiulrscentml  de  la  m#me  racine 

ses  de   cellules 

et  la  zone  de  parenchyme  externe  a  une  épaisseur  4-5  fois  plus 

grande. 

Tandis  que,  dans  le  Zosiera  et  le  Cymodocea,  la  zone  externe 
se  terminait  brusquement  vers  l'intérieur,  ici  ses  cellules  se 
séparent  peu  à  peu,  de  manière  à  se  continuer  avec  les  rangées 
radiales  de  la  zone  lacuneuse,  qui  peut  avoir  une  épaisseur  d'une 
dizaine  de  cellules.  Il  y  a  également  passage  insensible  à  la  zone 
parenchymateuse  interne  formée  de  cellules  régulièrement  dis- 
posées et  qui  est  formée  aussi  d'une  dizaine  d'assises.  Comme  je 
l'ai  dit,  je  n'ai  pas  pu  étudier  l'origine  de  ces  différentes  zones; 
mats  dans  les  radicelles  étroites  on  trouve  une  assise  pilifère, 
une  zone  scléreuSede  i,  3,  3  rangées  de  cellules,  une  zone  paren- 
chymateuse externe,  large,  qui  constitue  à  elle  seule  presque 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


itto  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

toute  l'écorce  ;  la  zone  lacuneuse  fait  défaut  et  la  zone  interne,' 
réduite  à  2-3  assises  de  cellules,  passe  insensiblement  à  la  zone 
externe.  Il  est  probable  que  la  zone  scléreuse  est  une  produc- 
tion exodermique,  et  que  la  zone  parenchymateuse  externe  cor- 
respond au  coUenchyme  du  Zostera  et  du  Cymodocea. 

De  même  que  dans  le  Cymodocea  aiqjtorea,  certaines  cellules 
de  l'écorce  renferment  un  contenu  brun,  dense  et  abondant  ;  elles 
sont  nombreuses  d^ns  la  zone  scléreuse,  et  aussi  dans  la  zone  de 
parenchyme  externe,  où  elles  ne  se  distinguent  de  leurs  voisines 
que  par  un  contour  un  peu  plus  arrondi;  elles  peuvent  être 
isolées  ou  accolées  l'une  à  l'autre,  sans  communication  directe 
entre  elles,  et  sont  dépourvues  de  grains  d'amidon,  tandis  que 
leurs  voisines  en  renferment.  La  matière  brune  se  colore  par  le 
chloro-iodure  de  zinc,  la  safranine,  le  vert  d'iode,  le  bleu  de  mé- 
thylène, comme  celle  du  Cymodocea.  Ces  cellules  sécrétrices 
sont  moins  nombreuses  dans  la  zone  corticale  interne  et  font 
défaut  dans  le  cylindre  central. 

Les  cellules  de  l'endoderme  ont  leurs  plissements  radiaux  à 
peine  marqués  ;  celles  qui  sont  opposées  aux  faisceaux  libériens 
forment  de  petits  arcs  protecteurs  de  sclérenchyme,  renforcés 
parfois  par  quelques  cellules  de  l'assise  corticale  extérieure  qui 
sont  également  épaissies  et  lignifiées  {fig.  5).  Dans  les  racines 
larges,  on  peut  compter  jusqu'à  quinze  de  ces  arcs  sclérifiés,  en 
même  nombre  que  les  taisceaux  libériens.  Au  centre  du  cylindre 
central,  est  une  large  moelle  dont  les  cellules  fortement  épaissies 
et  lignifiées  n'arrivent  pas  au  contact  des  faisceaux  vasculaires. 
Dans  les  radicelles  étroites  et  jeunes,  l'endoderme  est  modifié 
avant  la  moelle  ;  cependant  sa  lignification  se  fait  de  bonne  heure. 
Entre  cette  masse  sclérifiée  et  l'endoderme  est  une  masse  coii- 
jonctive  cellulosique,  dans  laquelle  sont  situés  les  faisceaux  libé- 
riens et  ligneux.  Ceux-ci  constituent  de  petits  massifs  de  2-5 
vaisseaux  étroits,  spirales  et  principalement  réticulés,  qui  alter- 
nent régulièrement  avec  les  faisceaux  libériens  situés  dans  le  pé- 
ricycle,  et  formés  chacun  d'un  seul  tube  criblé,  souvent  moins 
apparent  que  dans  les  plantes  précédentes.  Le  péricycle,  formé 
aussi  d'éléments  moins  bien  caractérisés,  ne  produit  point  avec 
l'endoderme  de  cadres  libériens  épaissis  comme  ceux  des  Pota- 
mogeton. 

En  résumé,  l'anatomie  de  ces  plantes  diffère  profondément, 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


p.  Hartot.  —  Usie  des  Algues  recueillies  a  l'île  Miguelon.  i8i 

et  si  l'on  peut  invoquer  l'influence  du  milieu  aquatique  pour  expli- 
quer l'absence  d'éléments  lignifiés  dans  la  racine  du  Zosteratx.àM 
Cyntodoceà,  il  faut  remarquer  que  le  Posidotu'a  Cauh'ni,  qui  est 
plus  profondément  submergé,  possède  au  contraire  un  système 
ligneux  conducteur  très  net  et  un  système  mécanique  sclérîfié 
très  important,  qui  rend  Içs  racines  très  dures  et  doit  leur  donner 
une  grande  solidité  de  fixation.  Les  racines  des  plantes  submer- 
gées qui  croissent  dans  l'eau  douce  ou  dans  la  mer  ne  se  com- 
portent donc  pas  d'une  façon  identique  au  point  de  vue  de  leur 
appareil  de  soutien.  Quelques-unes  peuvent  posséder  un  sté- 
réorae  puissant  composé  de  cellules  de  sclérenchyme  nombreuses 
et  fortement  épaissies  {Posid.  Caulini,  Pot.  plantagzneus ,  Pot. 
polygonifolius ,  Pot.  natans...),  d'autres  épaississent  leurs  parois 
Sans  les  lignifier  {Zost,  marina,  Zost.  nana,  Cyjnodocea  seqiio- 
rea...)  et  leur  système  mécanique  est  un  véritable  collenchyme, 
d'autres  enfin  sont  dépourvues  de  tout  épaississement  {Naj. 
ntajor,  N.  rainor...).  La  méthode  de  «  l'anatomie  comparative  » 
a  montré  que  des  racines  aériennes,  quand  elles  deviennent  sou- 
terraines, ou  que  des  racines  souterraines,  quand  elles  vivent 
jdans  l'eau,  perdent  en  partie  ou  en  totalité  la  propriété  d'épaissir 
et  surtout  de  lignifier  leurs  cellules;  mais  cette  conclusion  de 
l'expérience  ti«nt  peut-être,  dans  certains  cas,  à  une  sorte  d'état 
maladif  des  racines,  qui  est  le  résultat  de  leur  existence  dans  un 
milieu  diflférent  de  celui  pour  lequel  elles  sont  adaptées,  et  si 
elle  est  vraie  pour  les  plantes  dont  on  fait  varier  le  milieu,  elle 
ne  peut  s'appliquer  à  toutes  les  plantes  normalement  submer- 
gées, puisque  quelques-unes  d'entre  elles  possèdent  au  contraire 
un  système  sclérîfié  très  puissant. 

LISTE  DES  AI.GUES  RECUEILLIES  A  L'ILE  MIQUELON 

PAR  M,  LE  DOCTEUR  DELAMARE 

(Suife.) 

Par  M.  P.  HARIOT 

14.  Laminaria  flexicaulis  Le  Jolis,  Examen  des  espèces  con- 
fondues sous  le  nom  de  hAVûiaa,Û3,  digitata,  p.  57. 

Dans  l'anse  à  Trois  Pics,  janvier-mars  1882  (n"  37,  38,  51), 

15.  L.  caperata  de  la  Pylaie,  Ann.  se.  nal.,  I,  4,  p.   180,  t-9,  c. 

(1825). 


D,B,i..ab,Google 


iSa  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

L,  Ijimourouxii  Bory  mss  in  herb.  Mus,  Par, 

Ile  Miquelon,  janvier-mars  (n"  49). 

16.  L.  longiorurîs  de  la  Pylaie,  Ann.  se.  nal.  I,  4,  p.  177,  t.  9,  « 
et  A  (1825). 

L.  Opkiura  Bory  in  herb.  Mus.  Par. 

Trouvé  flottant  au  bout  du  Cap  Miquelon,  1+  juillet  i88a  (n"  129). 
La  fronde  peut  être  atténuée  à  la  base  (V.  caneala  de  la  Pylaie),  cor- 
dée ou  très  élargie  [V.^/iii'/ïdJï'j  de  la  Pyl.). 

Le  Laminaria  longicruris  est  placé  par  M.  Le  Jolis  dans  la  sectdoQ 
«  Saccharine  •  caractisée  par  «  canaUs  in  sttpite  nulli^  sub  epidermide 
autem  frondis  numerosi,  parvi  ».  Pour  Areschoug,  au  contraire,  la 
même  plante  est  caractérisée  par  t  truncus  imfijna  parte  in  seclione 
iransversali  orbem  lacunaruia  in  i/iteriore  cortice  ostendens  • .  Mais  il 
ajoute  que  les  lacunes  ne  sont  pas  iaciles  à  observer  et  qu'elles  se 
trouvent  surtout  vers  l'extrême  base  dans  la  région  moyenne  de 
l'écorce.  Elles  sont  beaucoup  plus  rares  clans  les  autres  parties  du  stipe 
qui  sont  creuses  et  seulement  dans  la  région  interne.  (C/r,  Areschoug. 
Observaliones  phycologiae^  III,  p.  8).  Je  n'ai  pu  rencontrer  ces  lacunes 
dans  les  spécimens  de  Terre-Neuve  et  de  Miquelon,  qu'il  m'a  été  per- 
mis d'examiner. 

17.  Laminaria  (Hafgygia)  Cloustoni  (Edmonston)  Le  Jolis, /uc. 
cit.,  p.  56. 

Hafgygia  Cloustoni  Areschoug,  loc.  cit.,  IV,  p.  i. 

Laminaria  platyateris  de  la  Pylaie,  Flore  de  Terre-Neuve,  p,  52. 
Farlow,  Marine  Algee  0/ Neui  England,  p.  94, 

Dans  l'anse  à  Trois  Pics,  19  janvier  1883  {n*  50). 

Le  Laminaria  C/ous/oui  appartlem  au  groupe  des  Dendroidae  de 
M,  Le  Jolis  et  aux  Hafgygia  de  Kûlzing.  Le  gem^e  Hafgygia  a  été 
créé  dans  le  Pkycologia  generalis  pour  une  Laminaire  qui  présente  des 
canaux  muciféres  dans  le  stipe  ;  l'analyse  donnée  est  excellente,  maïs 
l'auteur  lui-mf-mc  y  a  réuni  des  formes  du  L.  digitaia  qui  ne  renferment 
pas  de  lacunes  à  mucilage.  {Cfr.  Kûtzing,  Pkycologia  generalis,  p. 
346,  t.  30-31  (18+3). 

Sous  le  nom  de  L.'  plalymeris,  qui  paraît  n'être  qu'une  forme  à 
fronde  très  élargie  à  la  base,  de  la  Pylaie  a  certainement  eu  cette  plante 
en  vue,  ainsi  qu'en  témoigne  un  échantillon  authentique  conservé  dans 
l'herbier  du  Muséum. 

18.  Saooorhîza  dermatodea  (de  la  Pylaie)  Farlow,  loc.  cit., 
P-95- 

Laminaria  dermatodea  de  la  Pylaie,  Ann.  se.  nal.,  I,  4,  p.  180, 
t.9,;'.  1825. 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


Lkci^bc  du  Sabloh.  —  Note  sur  Us  suçoirs  des  plantes  parasites.         1S3 

Plante  bien  caractérisée  par  les  cryptes  dont  la  fronde  est  parse- 
mée ;  elle  est  très  variable  de  consistance,  tantôt  molle  etmince,  tantôt 
ayant  la  dureté  et  l'épaisseur  du  cuir.  Les  formes  à  frondes  étroites 
répondent  au  L.  lorea  (Bory)  ;  d'autres  sont  profondément  bifides  et  se 
rapprochent  de  la  variété  himanlopkcrra  de  de  la  Pylaie.  Malgré  cela 
il  est  absolument  impossible  de  les  séparer  du  type. 

Dans  l'anse  à  Trois-Pics,  janvier-mai  1883  {a"  39  et  46);  anse  du 
Gros  Gabion,  à  mer  très  basse,  plus  profondément  que  les  Fucus, 
17  juin  1882(0"  155); 

19-  Agarum  Tumerî  Postels  et  Ruprecht,  Illustr.  Alg.,  t.  23. 

Laminaria  Agarum  et  Boryide  la  Pylaie,  Flora  de  Terre-Neieiit. 

Rejeté  par  la  mer  en  toute  saison,  surtout  en  automne  et  en  hiver, 
avril  1882  (n°  48)  ;  sur  une  ligne  de  pèche  au  large  du  Cap  Blanc,  par 
30  brasses  de  fond,  17  juin  1883  {n"  154).  ■ 

XJ Agarum  ne  se  trouve  en  place  que  profondément . 

{A  suivre.) 


NOTE  SUR  LES  SUÇOIRS  DES  PLANTES  PARASITES 


Nous  avons  reçu  de  M.  Leclerc  du  Sablon  la  lettre  suivante  que  noua 
nous  empressons  de  publier. 

Monsieur  le  Directeur, 

Le  dernier  numéro  du  Journal  de  Batam'^ne  renferme  un 
article  de  M.  Granel  sur  les  plantes  parasites,  article  dont  les 
conclusions  dîâèrent  en  certains  points  des  résultats  que  j'ai 
publiés  en  1887.  Voici  quelle  me  paraît  être  la  cause  de  cette 
divergence,  du  moins  en  ce  qui  concerne  les  Rhioanthées.  Les 
suçoirs  commencent  à  se  former  dans  les  parties  très  jeunes  des 
raûnes,  près  du  sommet  végétatif,  et  si  les  conditions  sont  fa- 
vorables le  développement  est  très  rapide;  dans  ce  cas,  où  le 
suçoir  arrive  à  son  complet  développement,  il  me  paraît  certain, 
d'après  mes  préparations,  que  c'est  l'assise  pilifère  elle-même 
qui  s'enfonce  dans  la  plante  nourricière  et  non  une  assise  sous- 
jacente  comme  le  veut  M,  Granel. 

Mais  il  y  a  dans  l'étude  du  développement  une  cause  d'er- 
reur :  lorsqu'un  suçoir  a  commencé  à  se  former  dans  une  très 
jeune  racine,  il  peut  se  faire  que  les  conditions  ne  soient  pas 
&vorables  à  un  développement  ultérieur.  Alors  le  renflement  qui 
s'est  formé  sur  la  racine  constitue  comme  une  sorte  de  tubercule 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


rt4  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

qui  ne  donnera  jamaJs  un  suçoir  fonctionnant  comme  tel  et  qu'il 
ne  faut  pas  confondre  avec  un  très  jeune  suçoir.  J'ai  d'ailleurs 
signalé  cette  confusion  possible  à  propos  de  Santalacées  :  «  Sur 
des  racines  déjà  âgées  on  trouverait  bien  des  suçoirs  à  différents 
états  de  développement  ;  mais  ce  sont  là  des  suçoirs  avortés  qui, 
ayant  commencé  à  se  former  sur  une  racine  très  jeune,  ne  se  sont 
pas  trouvés  dans  des  conditions  favorables  à  leur  croissance. 
L'arrêt  du  développement  a  été  alors  suivi  de  certaines  modifi- 
cations dans  les  tissus,  qui  pourraient  donner  des  idées  fausses 
sur  la  vraiemarche  du  développement.  »  La  plus  importante  de 
ces  modifications  est  l'exfoliation  de  l'assise  pîlifère  qui,  comme 
sur  les  autres  points  de  la  racine,  disparait  après  avoir  fonctionné 
pendant  un  certain  temps. 

Si  donc  on  considère  ces  tubercules  plus  ou  moins  volumi- 
neux comme  des  suçoirs  aux  divers  stades  de  leur  développe- 
ment, on  croira  que  l'assise  pilîfère  est  exfoliée  et  ne  joue  pas  le 
rôle  que  je  lui  ai  attribué.  Telle  est,  je  crois,  l'origine  de  l'opi- 
nion de  M.  Granel.  La  description  que  cet  auteur  a  donnée  est 
exacte,  comme  j'ai  pu  le  vérifier  moi-même,  mais  elle  ne  s'ap- 
plique pas  à  des  suçoirs  en  voie  de  formation.  M.  Granel  a  étu- 
dié, non  le  développement  des  suçoirs,  mais  les  formes  défini- 
tives que  présentent,  dans  des  racines  relativement  âgées,  des 
suçoirs  avortés  plus  ou  moins  tôt  dans  leur  croissance. 
Leclerc  du  Sablon. 

CHRONIQ^UE 

M.  BuBBAU,  professeur  de  Botanique  au  Muséum  d'Histoire  nalurellc,  fera  sa 
prochaine  herborisation  le  36  mai  18S9,  à  Mantes.  Rendez-vous  à  la  g:are  Saint- 
Laïare,  à  8  heures. 

Pour  profiter  de  la  rËducllon  de  50  0/0  accordée  par  le  chemin  de  fer,  il  est 
indispensable  de  verser  le  montaot  de  la  demi-place  au  Laboratoire  de  Botanique 
(galerie  des  Herbiers),  au  plus  tard  le  vendredi  14  mai,  à  4  heures. 

On  sait  que  pendant  la  durée  de  l'exposition  universelle  les  terrains  du  Tro- 
cadéro   sont  réservés   à   l'horticulture.   Une  série   de  concours  répartis  à  onze 


époque 

s  différentes  doivent  y  être  0 

uverts. 

Le  premier  a 

coïncidé  ave 

z  rinau£U- 

ration  de  l'exposition.  Le  prochain 

ura  lie 

u  du  .4  au  =9 

mai,  les  autr 

es  du  7  au 

IX  juin 

du  II  au  37  juin,  du  iz  au 

7  juin 

t,  du   3  au  7 

août,  du  16  a 

u  21  août. 

du  6  a 

II  septembre,  du  10  au  35 

septembre,  du  4  au 

9  octobre   e 

du  iSan 

iS  octobre. 

UGér^t 

,•  Louis  MoiioT. 

D,B,i..ab,GoOglc 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Directeur  :  M.  Louis  MOROT 


SUR  UN  NOUVEAU  GENRE  D'UREDINEES 

Par  M.  G.  LAOERHEIU 

H  y  aquelque  temps,  je  reçus  de  M.  Rostrup,  de  Copenhague, 
une  Urédinée  très  remarquable,  sous  le  nom  de  Puccïnia  tnar- 
ticulata  Berkeley  et  Curtis.  Les  échantillons  en  avaient  été 
récoltés,  le  15  août  1887,  sur  XElyvtus  arenarius  en  Seeland 
(Danemarck).  En  étudiant  dans  le  Sylloge  Uredtneamm.  de 
M.  de  Toni,  les  diagnoses  des  espèces  de  Puccinies  qui  vivent 
sur  VElymus^  il  ne  me  parut  pas  impossible  de  rapporter  la 
plante  que  j'avais  entre  les  mains  au  Puccima  Elymi  Westen- 
dorp.  Ne  possédant  pas  le  travail  de  Westendorp,  je  m'adressai 
à  mon  conirère,  M.  de  Wildeman,  qui  eut  la  bonté  de  m'envoyer 
une  copie  de  la  description  de  cette  espèce,  en  même  temps 
qu'un  fragment  de  l'exemplaire  original,  emprunté  à  l'herbier 
de  Westendorp. 

Le  premier  examen  confirma  mes  présomptions.  Le  Pucctm'a 
Elymi  est  une  espèce  très  particulière,  et  que  Westendorp  a 
bien  mal  décrite  ;  c'est  pour  cette  raison,  sans  doute,  qu'elle 
est  demeurée  inaperçue  jusqu'ici,  et  qu'elle  a  été  déente  à  nou- 
veau par  Berkeley  et  Curtis  sous  le  nom  de  P.  tnaritculata. 
J'espère  que  la  description  exacte  que  je  m'efforce  d'en  donner 
attirera  sur  elle  l'attention  des  mycologues. 

Voici  d'abord  la  description  donnée  par  Westendorp  (i), 

<  Uredo  Elymi  nov.  sp.,  Herb.  crypt.  Belg.  n°  39  ! 

Groupes  rougeâtres,  devenant  jaunes  par  l'âge,  allongés, 
elliptiques,  recouverts  en  partie  par  les  débris  de  l'épiderme  qui 
se  rompt  longitudinalement.  Sporidies  globuleuses  ou  ovoïdes, 
sessiles  ou  courtement  pédicellées.  —  Cet  Vredo  se  développe 
sur  les  parties  latérales  des  nervures  saillantes  de  la  face  infé- 

I.  Notice  sut  quelques  cryplc^ames  Inédites  ou  nouvelles  pour  la  flore  belg« 
{BtUl.de  PAcad.  roy.  de Bêlgigut,  XVUI,  n"  7  et  10). 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


06  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

rieure  des  feuilles  de  VS^ymtts  arenartus^  aux  euviroos  d*Os- 

tende  (Landzweert). 

Puccmia  Elymïaov.  sp,,  Herb,  crypt.  Belg.  n"  39 1 
Groupes  brunâtres  devenant  presque  noirs,  allongés,  aplatis, 
tachant  l'épiderme  en  noir  grisâtre  et  restant  presque  toujours 
recouverts  par  lui,  quoiqu'il  se  déchire  au  centre  des  pustules 
et  longitudinalement.  Pédicelle  court,  gros  et  transparent,  sup- 
portant des  sporidies  fusiformes,  biloculaires.  Cette  Urédinée 
croît  sur  la  iace  supérieure  des  feuilles  de  VElyntus  aretiarius, 
d^s  les  dunes  d'Ostende  (Landzweert).  » 

Les  échantillons  originaux  que  j'ai  eu  l'occasion  d'étudier  ont 
été  récoltés,  en  effet,  aux  environs  d'Ostende,  par  Westendorp 
et  Landzweert.  Voici  le  résultat  de  mes  observations  sur  ces 
échantillons  types . 

Les  colonies  d'Urédos  sont  isolées  ou  disposées  en  files  à  la 
face  si^érieure  de  la  feuille.  Elles  ont  une  forme  allongée,  et 
demeurent  environnées  par  l'épiderme  déchiré.  Les  Urédospores 
sont  ovoïdes,  longues  de  24  3  36  /<  sur  18-27  f*  de  largeur  ;  leur 
membrane  est  jaunâtre,  échinée,  pourvue  de  8  pores  germi- 
natifs  (i)  ;  je  n'ai  pu  retrouver  quelle  avait  pu  être  la  coloration 
du  contenu.  Il  n'y  a  pas  de  paraphyses.  Les  téleutospores  appa- 
raissent à  la  face  inférieure  delà  feuille  sous  forme  de  pulvinules 
allongés,  atteignant  plusieurs  centimètres  de  longueur,  souvent 
confluents,  de  couleur  grise;  ils  sont  recouverts  par  l'épiderme 
de  la  feuille  ;  si  l'on  enlève  l'épiderme,  on  trouve  au-dessous  de 
lui  une  couche  noire  de  téleutospores.  Les  téleutospores  sont 
un  peu  claviformes,  fusiformes  ou  cunéiformes,  ordùtairemeiti 
îricellulaires^  plus  rarement  seulement  bicellulaires ,  leur  men- 
brane  est  lisse,  brunâtre,  épaissie  au  sommet  de  la  spore  où  elle 
est  aussi  plus  fortement  colorée  qu'ailleurs  ;  les  spores  sont  à 
peine  étranglées  au  niveau  des  cloisons  de  séparation  ou  même 
ne  le  sont  pas  du  tout  ;  elles  sont  habituellement  tronquées  ou 
arrondies  au  sommet,  atténuées  à  la  base  en  un  pédicelle  gros  et 
court,  de  couleur  brune. 

Leur  longueur  atteint  de  54  à  90  ,";  elles  sont  larges  de  12  à 
i8  |i.  Autour  des  groupes  de  téleutospores  on  voit  un  feutrage 
d'hyphes  allongés,  à  parois  épaisses,  étroitement  serrés  et  de 

I.  Lespores  apparaissent  tris  nettement  lorsqu'on  les  traite  par  l'acide  lactiqne. 
(Voir  Revue  mycolagique,  iSSg,  n"  43,  p.  95. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


G.  Lagbbheih.  —  Sm-tm  nouveau  genre  d'Urédinées.  187 

couleur  brune,  comme  c'est  le  cas  pour  le  Pucctm'a  Asperifoltt 
(P-ersooo)  Wettstein  {P.  rubigo-vera  Winter). 

La  description  que  nous  venons  de  donner  s'écarte  de  la  dia- 
gnose  originale  de  Westendorp,  sur  un  point  important.  Cet 
auteur  dît,  en  effet  :  <  pédiceUe  court,  gros  et  transparent,  sup- 
portant des  sporidies  fusiformes,  biloculaires.  Or,  l'examen  des 
échantillons  origi- 
naux montrent  que 

le  pédiceUe  est 
court,  mais  coloré 
en  brun,  et  que  les 
spores  sont  presque 
toujours  tricellulai- 
res.  Westendorp  a, 
sans  doute,  pris  la 
cellule  ioférieure  de 
U  spore  pourlepé-  '*»*»«'» 
dioelle  et  n'a  pas  re-  ^''"'''''■'  ^'™'- 

marqué  le  vrai  pédicelle  (fig.  i-8.)- 

L'observation  des  échantillons  récoltés  par  M.  Rostrup  m'a 
fourni  les  mêmes  résultats  avec  cette  différence  que  les  spores 
s'y  sont  trouvées  presque  toujours  tri  ou  quadricellulaîres(âg.8), 
au  point  qu'il  m'a  fallu  beaucoup  de  recherches  pour  en  observer 
une  qui  fût  bicellulaîre.  J'ai  rencontré  une  ou  deux  fois  des 
^>ores  ramifiées,  qui  présentaient  quelque  ressemblance  avec 
les  spores  de  Chrysomyxa, 

On  attribue  aujourd'hui,  dans  la  systématique  des  Urédïnées, 
beaucoup  d'importance  au  nombre  des  cellules  qui  constituent 
les  téleutospores  ;  le  genre  Uromyces  ne  se  distingue  du  genre 
PtKcima  que  par  ses  téleutospores  unicellulaires,  tandis  que 
celle  des  Puccinta  sont  bicellulaires.  On  ne  peut  donc  pas  rap- 
porter à  ce  dernier  genre  une  ■  Puccînie  n  dont  les  téleutospores 
sont  tri-quadricellulaires  ;  elles  doivent  nécessairement  consti- 
tuer un  autre  genre.  Je  propose  de  lui  donner  le  nom  de  Ros- 
trufta;  'y&  suis  heureux  de  cette  occasion  de  rendreun  hommage 
aux  mérites  du  savant  mycologue  danois,  M.  E.  Rostrup,  qui  a 
retrouvé  cette  remarquable  Urédinée.  On  pourrait,  à  première 
vue,  <7oire  qu'il  «eiait  préférable  de  rapporter  le  P*tcciiua 
£/)*««' Westendorp  au  gem^  Phragmidium  ;  mats  je  ferai  re- 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


(88  lOURNAL  DE  BOTAWQUE 

marquer  que  toutes  les  espèces  de  Pkragfntdium  ont  été  obser- 
vées jusqu'ici  sur  les  Rosacées,  à  l'exclusion  de  toute  autreplante. 
D'ailleurs,  le  Rostrupia  Elynu  a  une  grande  ressemblance  avec 
certaines  espèces  de  Puccinies  des  Graminées,  avec  le  P.  Aspe- 
rifolii  Persoon  (Wettsteîn)  par  exemple.  C'est  probablement 
une  forme  hétéroïque,  comme  presque  toutes  les  Urédinées  des 
Graminées,  et  sans  doute  la  forme  œcidienne  se  produit  siu:  une 
plante  des  dunes  ou  des  bords  de  la  mer.  La  grande  ressemblance 
qui  existe  entre  ses  urédospores  et  ses  téleutospores  avec  celles 
des  Urontyces  et  des  Puccinia  rend  très  vraisemblable  que  son 
.^cidiunt,  encore  inconnu,  ressemble  beaucoup  à  la  forme  aeci- 
dienne  de  ces  deux  genres.  On  sait  que  ï.£cztù'unt  des  Uro- 
myces  et  des  Puccinies  est  entouré  d'un  pseudo-péridium  et 
qu'on  n'y  observe  pas  de  paraphyses,  contrairement  à  ce  qu'on 
voit  chez  les  Phragmidiufn. 

Le  Puccima  triariiculata  Berkeley  et  Curtis  est  la  même 
plante  que  le  Puccima  Blym.i  de  Westendorp  ;  je  dois  à  l'obli- 
geance de  M.  Farlow  d'avoir  pu  étudier  des  exemplaires  authen- 
tiques de  la  plante  américaine,  ce  qui  m'a  permis  d'établir  son 
identité  avec  notre  Rostrupia;  le  nom  spécifique  donné  par 
Westendorp  étant  le  plus  ancien,  il  doit  être  conservé.  —  Il  est 
possible  aussi  que  le  Puccinia  tomipara  Trelease  soit  un  Ros- 
trupia, mais  je  n'ai  pu,  malheureusement,  en  étudier  d'échan- 
tillons originaux. 

ROSTRUPIA  nov.  geaus  Uredinearum. 

Sori  uredosporiferi  explanatinredosporis  apice  pedicelll  solitariis; 
son  teleulosporiferi  ezplanati;  telemospor^  simplices,  2  —  pluries 
scptatœ  (rarissime  imiseptatœ),  quoque  loculo  porum  siaguîum  germi- 
natlonis  gerente.  .^cidia  adhuc  ignota,  vercsimilUer  (ut  in  generibus 
Uromyces  et  Puccinia)  pseudoperidio  instructa  et  paraphysibus  desti- 
tuU. 

t.  R.  Elymi. 

Puccinia  Elymi  Westendorp,  Notice  sur  quelques  cryptogames 
inédites  ou  nouvelles  pour  lajlore  belge  (Bull,  de  l'Acad.  roy.  de  Bel- 
gique, XVIII,  n"  7  et  lo). 

Puccinia  triariiculata  Berkeley  et  Curtis,  Characters  of  new 
Pungi,  collecied  in  the  Nortk  Pacific  Exploring  Expédition  by 
Charles  Wright,  n*  130  (Proceed.  of  the  American  Acad.  of  Arts  and 
Se.  i862);DeTom,  Syllôge  Uredinearum  et  Ustilaginearum,  p.  732, 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


A.  G.  Gakcin.  —  Sur  U  pigment  de  /"Euglena  sanguinea  Ehrhg.  189 

Padova  i838;  Rosirup,  Mykohgiske  MeddeUlser,  p,  2  (Meddelelser 
fra  den  botan.  Foren.  1888),  Kjôbenhavo,  1888. 

R.  sorisuredosporiferisio  paginasuperiorefoliorum  solitariis  vel  in 
slriis  disposilis,  sœpe  confluentibus,  paraphysibus  destitutis.  Uredos- 
poris  ovatis,  membrana  pallîde  fusca,  echinulata  et  porîs  8  prasditis. 
Sons  teleutosporarum  in  pagina  inferiore  foliomm,  griseis,  epider- 
mide  tectis,  Teleutosporis  plerumque  2-3  septatis,  fusiformîbus, 
clavatts  vel  cuneatis,  ad  septa  non  vel  panim  constrictis,  apice  obtusa, 
adbasim  attcnualià,  episporio  levi,  brunnco  ad  apicem  incrassato  et 
obscuriore,  pedicello  brevissimo,  bninneo  perslstente,  pseudoperidio 
hypharum  fuscarum,  arcte  conjunctanim  drcumdatîs.  Species  verosî- 
militer  heteroica. 

Long,  uredosp.  24-36  [».;  lat.  uredosp.  18-271*;  long,  teleutosp. 
$4-90  |j-;  lat.  teleutosp.  \2-\%f.. 

Hab.  in  foliis  Etymi  arenarim  ad  Ostende  in  Belglo  (Westendorp 
et  Landzweert),  ad  Vemraetofte  in  insnla  Sjaelland  Daniae  (Rostrup)  ; 
in  foliis  Elymi  mollis  in  fretu  Behring  Americae  borealis  (Wright). 

3.  B.  tomipara. 

Puccinia  tomipara  Trelease,  Preliminary  lisl  of  ike  Parasitic 
Pungiof  Wiscotisin,  p.  23  (Trans.  of  the  Wisconsin  Acad.  of  Se., 
Arts  and  Lett.,  vol.  Yl,  Madison  1S84);  De  Toni,  /.  c.,p.  656. 

c  Soris  uredosporîferis  parvis,  rotundatis  vel  leniter  elongatis,  epi- 
phyllis  ;  uredosporis  ut  plurimum  globosis,  subinde  mguloso-verrucu- 
losis,  32-26]i.  diam.,  pallide  flavis;  soris  teleutosporiferîs  compactis, 
atris,  diu  epîdennîde  tectis,  rotundatis  vel  elongatulis,  plerumque  cire. 
2mm.  diam.;  teleutosporis  îrrcgulariter  oblongis,  sessilibus,  vertice 
haod  incrassatis,  .35 — 43^=13 — 22,2 — 6— locularibus,  sœpe  tomiparis. 
episporio  tenui,  pallide  castaneo-brunneis. 

Hab.  in  foIiis5^ru«(  vcrosimUiler  ciliati  in  America  boreali .  • 


SUR  LE  PIGMENT  DE  VEUGLENA  SANGUINEA  EHRBG. 
Par  H.  A.  0.  GARCIN 

En  1881  (1),  M.  Rostafinski  publiait  une  étude  sur  la  ma- 
tière rouge  qui  imprègne  certains  végétaux  ;  Heentatococcus , 
Chîamydomonas ,  Treniepohlia ,  anthéridies  des  Characées,  œufs 
des  Bulbock^te,  etc.  Cette  substance,  qu'il  isola  et  qu'il  nomma 
chiororufine,  présentait  la  propriété  de  bleuir  par  l'acide  sulfu- 

■ .  Vihtr  dt»  rothe»  Farbstoff  eim'gtr  Cklorophyceen,  etc.  80t.  Zeit.,  Mai  iSSi 
p.  461.  * 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


190  JOURNAL  DB  BOTANIQUE 

rique.  Cette  propriété,  découverte  par  de  Baiy  (i),  rapprochait 
la  chlororuline  de  la  ckrysoqutnone  précédemment  étudiée  par 
Liebermann  (2).  Cette  analog-ie  n'échappa  point  àM.Rostafînski 
qui  se  procura  de  la  chrysoquinone  et  fit  comparativement  l'ana* 
lyse  spectrale  des  deux  substances. 

Avec  la  chrysoquinone,  on  observe  près  de  A  une  bande 
obscure  et  l'absorption  totale  commence  à  peu  de  distance  de  la 
raieD. 

La  substance  rouge  de  M.  Rostafinski  possède,  d'après  lui,  les 
caractères  spectraux  typiques  de  la  chrysoquinone,  et  en  plus, 
fait  capital,  entre  B  et  C  la  bande  caractéristique  de  la  chloro- 
phylle. L'éminent  botaniste  trouve  dans  ce  fait  la  légitimation 
de  son  appellation  de  cklororufine,  et  il  est  porté  à  croire  que 
cette  matière  provient  de  la  réduction  de  la  chlorophylle. 

Ayant  eu  à  ma  disposition  une  grande  quantité  d'Euglena 
sanguinea  Ehrbg. ,  je  voulus  entreprendre  l'étude  du  pigment 
couleur  de  sang  qui  donne  à  ce  végétal  sa  teinte  caractéristique, 
pigment  qui  n'a  pas  été  étudié  faute  d'une  quantité  suffisante  de 
matériaux. 

Ce  curieux  Mastigophore  (3),  tantôt  considéré  comme  une 
espèce  distincte  (Ehrenberg),  tantôt  comme  une  forme  del'^^. 
viridis  (Stein,  Savelle  Kent),  s'était  plusieurs  fois  déjà  déve- 
loppé en  grande  abondance  au  Jardin  botanique  de  la  ville  de 
Lyon,  dans  un  tonneau  contenant  des  Potamogeton.  L'an  der- 
nier, au  mois  d'octobre,  je  le  trouvai  mélangé  en  proportion  à 
peu  près  égale  avec  la  forme  verte,  mais  au  moment  où  je  vou- 
lus les  étudier,  ces  Euglènes  disparurent  tout  à  coup  à  la  suite 
d'une  forte  pluie.  Dernièrement  et  dans  le  même  tonneau,  ils 
apparurent  de  nouveau  et  en  quantité  bien  plus  considérable  ;  de 
plus,  malgré  de  longues  recherches,  il  me  fut  impossible  de 
découvrir  parmi  les  innombrables  Euglènes  rouges  un  seul  in- 
dividu vert.  Ces  végétaux  formaient  à  la  surface  de  l'eau  une 
pellicule  ocracée  continue. 

Vu  à  un  fort  ;;rossissement,  XE.  sanguinea  montre  à  la  péri- 
phérie de  son  protoptasma  une  infinité  de  très  petits  corpuscules 

t.  Berichte  der  oaturf.  Ges.  2a  Freibur{r,  1856. 
3.  Annalea  der  Cbemie  u.  Pharmacie.  1871.  S.  399. 

3,  G.  Klebs.  OrgattisaHon  emiger  FiageUaUngruppeit,  etc.  Uutersocb.  a.  d. 
boUnisdi.  Institut,  zu  Tûbingen  von  D'  Pfeffer. 


D,g,tza:Jb.GOOgle 


A.G.Gabcim.  —  S^r  U  pigment  de  l'E,us\eaA  sanguines  JS*/^^.  igi 

rouge-orangé  foncé,  que  l'on  met  facilement  en  liberté  en  faisant 
éclater  le  végétal  par  une  pression  sur  la  lamelle.  Ces  gcanula- 
tions,  au  contact  du  liquide  ambiant,  se  montrent  animées  d'un. 
vif  mouvement  brownien.  Il  est  facile  de  constater  que  ce  pig- 
ment est  complètement  insoluble  dans  l'eau  ;  il  n'est  pas  plus 
soluble  dans  l'alcool  froid.  Le  corps  de  l'Euglène  contient  en 
oatre  des  grains  de  parataylon  assez  gros  et  discoïdes  ainsi  que 
des  grains  de  chlorophylle  aussi  nombreux  que  dans  la  forme 
verte  et  ne  paraissant  nullement  en  dégénérescence.  L'Algue  se 
■""t^^plff-  fréquemiaenc  par  libre  scissiparité  ;  la  division  binaire 
daas  un  kyste  ne  s'est  montrée  que  fort  rarement. 

IPour  extEaîre  la  matière  rouge,  je  mis  mes  Euglènes  dans  un 
mortier  de  verre,  dont  ils  gagnèrent  bientôt  le  fond  (i);  je  dé- 
cantai alors  le  liquide,  ce  qui  peut  se  faire  à  peu  près  complète- 
ment en  raison  de  l'adhérence  de  l'Algue  aux  parois  du  vase.  Je 
traitai  le  dépôt  rougeâtre  par  de  l'alcool  froid  à  90"  en  ayant 
soin  de  le  triturer  avec  un  pilon  afin  de  faire  éclater  la  membrane 
d'enveloppe  des  Euglènes  et  de  faciliter  ainsi  l'action  de  l'alcool. 

Pour  enlever  toute  la  chlorophylle,  je  laissai  macérer  un  jour 
à  l'obscurité  et,  jetant  le  tout  sur  un  filtre,  je  fis  subir  au  réàdu 
un  grand  nombre  de  lixîvîatîons. 

La  teinture  ainsi  obtenue  était  d'un  vert  jaunâtre  et  s'altérait 
facilement  à  la  lumière  ;  t'analyse  spectrale  montra  qu'elle  pré- 
sentait le  spectre  ordinaire  d'une  teinture  alcoolique  de  feuilles, 
c'est-à-dire  celui  de  la  chlorophylle  et  de  la  xanthophylle  super- 
posées (2). 

Je  repris  alors  par  le  chloroforme  le  résidu  laissé  sur  le  filtre 
et  j'obtins  une  liqueur  d'une  belle  teinte  rouge  orangé,  qui,  con- 
centrée par  évaporation  à  l'air  libre  et  soumise  au  spectroscope 
(fig.  i),  ne  laisse  rien  voir  d'anormal  avant  600  (3)  ;  l'absorption 
commence  à  être  sensible  à  580;  elle  s'accentue  assez  rapide - 
ment,  se  montre  déjà  assez  forte  à  500  et  devient  totale  vers 
480.  Ni  vers  A,  ni  entre  B  et  C,  ainsi  que  nous  l'avons  déjà  dit, 
on  n'aperçoit  rien  d'anormal. 

t.  Dans  UD  récipient  opaque,  Us  restent  toujours  à  U  sur&ce  et  rendent  ainsi 
la  décantation  impossible. 

3.  Nos  analyses  spectrales  ont  été  faites  arec  le  concoon  de  H.  RJgollot,  chef 
des  travaux  de  physique  à  la  Faculté  des  Sciences  de  Lyon. 

3.  Les  cbiSres  placés  au-dessous  des  spectres  indiquent  les  longueurs  d'ondes. 
Ccûe  notatloD  a  l'avantage  d'être  absolue,  tandis  que  l'échelle  du  spectroscope 
CM  variable  pour  chaque  ina 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


194  lOURKAI.  OB  BOTANIQUE 

leur  plus  sombre,  sur  les  granulations  rouges  qui  l'aToisioent. 

De  cette  étude  il  résulte  donc  : 

1°  Que  XEttglena  sanguinea  possède  un  pigment  rouge- 
orangé,  constitué  par  des  granulations  extrêmement  ténues,  in- 
solubles dans  l'eau  et  l'alcool  firoid,  soluble  dans  le  chloroforme 
et  l'acide  azotique  concentré,  et  bleuissant  sous  l'action  de  l'acide 
sulfurîque  ; 

s"  Que  la  niâne  n'est  point  analogue  à  la  chrysoquînone; 

3°  Que  la  matière  colorante  du  point  oculiforme  n'est  point 
de  la  rufine. 

Si  VEuglena  sanguinea  n'est  qu'une  forme  physiologique  on 
pathologique  de  VE.  viridis,  il  nous  semble  possible  de  décou- 
vrir les  circonstances  qui  président  à  la  formation  du  pigment 
rouge  et  d'en  provoquer  expérimentalement  soit  la  disparition, 
soit  la  réapparition.  C'est  cette  étude  que  nous  poursuivons  eo 
ce  moment  et  que  nous  espérons  mener  à  bonne  an,  grâce  à  la 
grande  quantité  de  matériaux  que  nous  possédons. 

LISTE  DES  AI-GUES  RECUEILLIES  A  L'ILE  MIQUELON 

PAR  M.  LE  DOCTEUR  DELAMARE 

(Fin.) 

Par  M.  P.  HARIOT 

20.  Orgyia  pinnata  Rostaânski,  in  herb.  Mus.  Par. 
Alaria  escuUnia  Greville,  Alg.  Brii.,  p.  25,  t.  IV, 

Dans  l'anse  à  Trois-Pics,  où  elle  ne  découvre  qu'à  mer  très  basse, 
15  février  1882,  31  mai  1883  (n"  39  «47), 

Plante  très  variable  pour  laquelle  de  la  Pylaie  à  créé  plusieurs  es- 
pèces suivant  que  les  dimensions  de  la  fronde  et  des  pinuules  sont  plus 
ou  moins  larges.  (L.  linearis,  Pylaii,  megalopleris^  musafolia,  etc.) 
M.  G.  Agardh,  s'est  efforcé  de  caractériser  ces  diverses  formes  par  des 
desdipdous  munitieuses,  tout  en  ayant  soin  de  feire  remarquer  que 
«  tegT'e^  nisi  invicem  Juxtapositm  et  comparata  deierminaniur  »  {^fr. 
J.  G.  Agardh,  Bidrag  till  Kaennedomen  ofGroenlands  Laminariêer 
oeh  Fucaeeer,  p.  33  et  seq.). 

21.  Ascophyllnm  uodosam  (L.)  Le  Jolis,  Algues  marines  de 
Cherbourg,  n"  loi. 

Grande  anse,  pointe  de  Miqnelon,  décembre  1881  (n"  13),  pointe 
an  Cheval,  bords  de  la  rade,  pointe  aux  Soldats,  janvier-mars  1883 

(■>•  ■♦)• 


D,B,i..ab,GoOglc 


p.  Habiot.  —  Liste  des  Aiguës  recutUlUs  h  l'île  Miquebm,  195 

33.  Fnous  eTanesceofi  C.  Agardh,  Species,  p.  92. 

Très  commoD  dans  toutes  les  parties  de  la  câte  où.  eziateat  des 
rochers,  janvier  1883  {n"  i  et  2)  ;  à  la  pointe,  février  1882  (a"  5  et  6)  ; 
Grande  anse,  janvier  1882  (n"  7  et  iS). 

33.  F.  TesiculosusL.,  Species plantarum,  II,  p.  1626. 

Paitout  où  il  y  a  des  rochers,  janvier-mars  1S82  (n"  11  et  12);  à  la 
pointe  (n"  3  et  4). 

Certains  échantillons  se  rapportent  assez  exactement  à  la  forme 
distinguée  par  de  la  Pylaie  sous  le  nom  de  Magalopkysus  (Flore  de 
Terre-Neuve,  p.  76  et  in  herb.  Mus.  Par.). 

24.  F.  Fuecide  la  Pylaie,  Flore  de  Terre-Neuve,  p.  87. 
Ue  Miquelon  {n"  8). 

Le  Fucus  Fueci,  considéré  par  M.  J.  Agardh  comme  une  simple 
variété  du  précédent,  pourrait  peut-être,  de  même  que  le  -P.  miclonen- 
sis,  être  rapproché  du  F.  evanescens. 

25.  F.  fllifonnis  Gmelin,  Hisioria  Fucorum,  ub.  1,  A,  f,  i. 

A  la  pointe  au  Cheval  et  à  l'anse  à  Trois-Pics,  janvier-mars  1882 

Espèce  moins  commune  que  les  précédentes. 
26,  F.  edentatus  de  la  Pylaie,  Flore  de  Terre-Neuve,  p.  84, 
Pointe  au  Cheval,  janvier  1882  (n"9,  15,  16,  17,  18). 
Se  rencontre  partout  eu  toutes  saisons. 

FLOBIDK« 

27.  Porphyra. 

Sur  Rhodomela  fusca,  partie  sud  de  la  rade  de  Miquelon,  mars-mai 
1882  {n"  34,  35,  36). 

28.  Ptilota  plumosa  (L.)  J.  Agardh,  Spedes  Algarum,  2,  p.  95. 
Rade  de  Miquelon.  Aborde  à  la  côte  et  semble  habiter  à  de  grandes 

profondeurs,  avec  VAgarum  à  la  griffe  duquel  il  est  souvent  fixé  (n"  24). 

39.  Ceramium  rubrnm  C.  Agardh,  DisposiHo  Algaram  Suecùs, 
p.  17. 

Dans  l'anse  à  Trois-Pics,  25  juillet  1883  (n°  108)  ;  sur  le  stipe  du 
L,am.  longtcruris,  4  août  1882  (n°  no)  ;  sur  Âscophyllumi;^  14). 

30.  HalosacoionramwitaceaiD {L.)J. Agardh,  L^tecf«f.iJ^f»r«M, 
2.  P-  358- 

Anse  à  Trois-Pics,  pointe  au  Cheval,  anse  de  Beilivauz,  férrier- 
mai  1882  (n<*  41,  43);  pointe  au  sud  de  la  rade,  17  mai  1882  (n*  43). 

31.  Chondrus  crispas  Lyngbye,  Tentaman  hydniph,  dtmictB, 
p.  iS.t-S- 

Anse  k  Trois-Pics,  mélangé  au  Gigafiina  matnilhsa  (n<*  45). 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


ig6  ...  -  JOURNAL  DE  BOTAMIQUE 

32.  Gigartina  mamiUosa  {Good.  et  Woodw.)  J.  Agardh,  Âlgw 
tnoris  Medii.,  p,  104. 

Anse  â  Trois-Pics,  avec  le  précédent  (a"  45). 

33.  Almfeltia  plicata  Fries,  Flora  scanica,  p.  10. 
Rade  de  Miquelon,  février  1882  (n"  26,  391). 

34.  Rhodymenîa  palmata  GrevîUe,  Alg»  àrHarmicœ,  p.  93. 
Rochers  qui  longent  le  banc  de  galets  du  Chapeau,  30  mars  1883 

(n''33);  fixé  sur  les  stipesduia»». /£)«^'cr«rti,  4août  1882  (q*iii); 
sur  roc  dans  l'anse  du  Gros-Gabion,  17  juin  1882  (n"  153). 
Employé  comme  vermifuge  par  les  Anglais  de  Teire-Neuve. 

35.  Corallina  ofBcinalîs  L.,  Fauna  Suecim  (n"  2234). 
Sina  loco  (n"  44). 

36.  Rhodomsla  subfusoa  (Woodward)  C.  Agard,  Sptcies^  1, 
p.  378. 

Rade  de  MlquelOD,  partie  sud,  mars-mai  1882  (a"  34, 35,  36);  grand 
étang  d'eau  saumàtre  ne  communiquant  plus  avec  la  mer  depuis  tm 
mois,  18  juillet  1882  (n*  105). 

ÉNUMÉRATION 

DM 

PLANTES    DU    HAUT-ORÉNOQUE 

Rtaoltées  par  HH.  J.  Chaffonjon  et  A.  Gaillard 

(SniU.) 

Par  M.  P.  MAURT 

CYPÉRACÉES 

CYPERUS 

c.  amabiliB  Vahl,  Enum.  PL,  II,  p.  318.  —  C.  aureus  H.  B.  K., 
/.«.,  P-205;  Bôckeler,  in  Linnaa,  XXXV,  p. 494;  —  C.\auran- 
iiacus  H.  B.  K.,  /.  c,  p.  205. 

Savane  sèche.  Las  Bonitas,  J.  Cbaff.,  n.  391;  Atures,  Août, 
A.  Gaill.,  a.  140. 

C.  elegana  Lin.,  Sp.  PI.,  p.  68;  BOckder,  /.c,  XXXVI,  p.  533. 
—  C.  toluccensis  H.  B.  K.,  /.  c,  p.  206. 

Savane  humide.  Las  Bonitas,  J.  Cbaff.,  n.  292;  Atures,  Août, 
A,  Gûll.,  n.  142. 

"Vas.,  trmradiata,  involucri  phyllis  5  lads,  cuspidatis;  umbells  radiis 
abbreviatis,  interioribus  sessilibus;  spiculis  sessilibus ;  caryopsi  ellipsoidea. 

Haut-Orénoque,  J.  Chaff.,  n.  512. 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


p.  Maort.  —  Enumeration  des  flatiies  du  Hatit-OréHOÇue.  tgfj- 

C.  Hsspan  Lin.,  Spec.  PI.,  p.  66;  Kunth,  Enum.  PI.,  Il;  p.  34.;- 
Bôckeier,  /.  c,  XXXV,  p,  574.  —  C.  nudus  H.  B.  K.,  /.  c,  p,  203. 

Dans  l'eau,  ruisseau  de  la  Hariquita,  J.  ChafF.,  n.'  63.   > 

C.  sphaoelatus  Rottb.,  GrM«.,p.  36;  Bôckeler,  /.  c,  XXXVI, 
p.  393. 

Savane  d'Atures,  Août,  A.  Gaill.,  n.  143. 

C.flavuaBcklr.,  /.  c,  XXXVI, p.  384.  —  Mariscus  fiavus  Vahl, 
/.  *^.,  P-  377;  — ^-  cofifertus  a.  B.  K.,  /.  c,  p,  213. 

VuLGO  :  Corosiilo. 

Savane  d'Atures,  Juillet,  A.  Gaill.,  n.  86. 

KYLLINGIA 

K.  odorata  Vahl,  /.  c,  II,  p.  382;  H.  B.  K.,  Le,  p.  211; 
Bôckeler,  /.  <;.,  XXXV,  p.  410. 

Savaoe  humide  de  riIePannan,J.Cliaff,,  n.  293;  Savane  d'Atures, 
Août,  A.  Gaill.,  n.  141, 

FIMBRISTYLIS 

F.  oapillariB  A.  Gray,  Man.  Bot.  Northern  U.  S.,  cd.  5,  p.  567. 
—  Seirpus capiiiaris  h..  Mont.,  p.  321  ;  —  Isolepis  capillaris  Rœm. 
et  Schult.,  Syst.,  II,  p.  118;  —  Is.  bufania  H.  B.  K.,  /.  c,  p.  222. 

\*  Forma  major. 

VuLGO  :  Chaposal. 

Lieux  secs,  La  Hariquita,  J.  Chaff.,  o.  514. 

2°  Forma  minima. 

VuLGO  :  Paconeja. 

Lieux  secs,  La  Hariquita,  J.  Chaff.,  n.  17. 

F.  jtinciformis  Nées  ab  Eseub.  (sub  Oncostylidè),  Cyper.  Brastl., 
p.  45.  —  Isolepis  junciformis  H.  B.  K.,  /.  c,  p.  222. 

Savane  humide,  Alures,  J.  Chaff.,  n.  273. 

Var.  p  conostaehya  Clarke  mss.  in  Herb.  Mus.  Par.  (sub  Bulboslylidé), 
culmis  tenuioribus,  foliis  brevioribus,  panicula  depaup>erata. 

Savane  d'Atures,  Août,  A.  Gaill.,  n.  137. 

ELEOCHARIS 

E.  sulcata  Nées  ab  Esenb.,  in  Linnma,  IX,  p.  394;  Bôckeler, 
/.  c,  XXXVI,  p.  445. 

Dans  les  eaux  du  ruisseau  La  Hariquita,  J.  Chaff.,  n.  515. 
scmpus 

S.  OaîUardii  n.  sp.  (Fig.  7). 

SufirutesceoB,  cœspitosus,  caule  lignosa,  valde  ramosa,  ramisdiTaricadg, 
foliorum  vaginis  siccis  dense  adprcssîs  obtccta;  râdidbus  nnmeroaiâ,  fir- 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


ifl  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

mis,  dotccndentibiiB  basique  fasdculum  craBsum  formandbus;  vagfinis  lads 
lazisque,  ère  dense  piloso-laoatis  ;  loliis  culmi  dimidinm  Kquastîbus,  rigidiSi 
ensifonnibus,  triquetris,  «ends,  pitosulis,  margine  scabridîs;  culmîs  5-8 


Plg.  7.  —  Sicfr/m  GatllardU  t  i,  port;  i,  fntjmenc  {rroui  de  feuille;  g,  ipillsli  4^bnwtÉe 
de  l'épillel;  5,  anlhère;  6,  achaine;  7,  andtocée  et  gynécée. 

cm.  altis,  triquetris,  sulcatis;  spîculis  obloago-ovoideis,  obtusis,  6^'"*. 
longis^  squamis  arctc  ïmbricaiis,  late  ovalibua,  obcusis,  me[^raaaco»-pel- 
Inôdis,  BlmniiieO'-albidis,  vis  carioMis;  oaryopai  squame  1/3  brevivre,  tri- 
4)PKtia,  iwitrrrnmTWi'iilii ,  aagMlis  promimoixibus,  piriformi,  apîoe  «ocdata, 


D,g,tza:Jb.GOOgle 


p.  Maubt.  —  Ènmnéralion  des  plattits  du  Haut-Orénoque.  199 

tnbercttlo  minimo  atrato  coronata,  baai  attcnuata  ;  stylo  trifido,  adgmatibus 
fiads,  panim  exsertis.  —  Species  eximia  nullam  suppeteas;  in  sectione 
BmBoslylidis  Kunth  coUocanda,  a  Fi»tirislyiiva\à.K  difiert  spiculis  soUtariis, 
et  ad  SeirpttM  perigynio  déficiente,  foliisquc  pcrtinet. 

Dans  les  fentes  des  rochers  granitiques  sur  lesquels  s'écoulent  les 
eaux,  Atures,  Juillet,  A.  Gaill-,  n.  105. 

S.  aturensis  n.  sp.  (Fig.  8), 

Osspitosus,  radice  fibrosa;  culmis  erectis,  trian^ularibua,  sulcatis, 
basi  foliatis,  viridibus  aut  purpurascentibus,  8-10  °'°.  altis;  vag^nis  infimis 
aphyllis,  supremis  parum  productis,  ore  pilosb,  purpureis;  foliia  brevissi- 


A 


Flg.  8,  —  5W 

chAume  ;  3,  epiiiei  \  41  omctee  \  5,  anarocce  ce  gyncccc  ;  d,  ïcauno. 

mis  Tct  aullis,  triquetris  ;  spiculis  ovatis  vel  subg-lobosis,  parvulîs  ;  squamis 
dense  adpressîs,  orbiculatis,  obtusis,  pellucido-purpurds  vel  atropurpureis, 
apîcc  sobcarinata;  caryopai  1/3  gquanuc  breviore,  late  oboyata,  trigooa, 
compressa,  basi  atteuuata,  apice  subcordata,  Intcola,  tubercule  mimimo, 
bnumeo  coronata;  stylo  trifido  viz  eiserto;  setis  nullis.  —  Affinis  5.  ku- 
totiach!fS  Willd.,  et  lattato  Willd.,  sectionis  Bid&oslylidis  {Isolepis  Knath). 
&itTe  les  rochers  granitignes,  savane  d'Atures,  A.  Gaill.,  a.  46. 

S.  radloifloTus  n.  sp.  (F^.  9), 

Radidbns  fibrosis  capitlariboa,  passmi  spicnlBtQ  «ntfloram  solitariam  fe- 
rentibns,  colmis  cœ^tosis,  subtetragorô, ■àrilaWis,  lO-DS"*  ^'<^)  fliifonni- 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


«M  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

bus;  vaginis  effoliatis,  infimis  atrofiiscis,  margiae  hyalinîs,  saprema  basi- 
purpurascente,  sulcata,  ore  postice  membranacco-producta  ;  spiculis  radi- 
calibus  unifloris,  culmeis  plurifloris,  subcompressis,  lanceolatis,  : 


Fig.  p.—  ScirftiS  radiciflena  :  i,  ipillet;  i,  bradée;  3,  iindroc4e  et  gynéc**;  4, ■cbWM; 

lis,  8"""  longis;  squamis  laiis,  acucia,  carinatis,  canna  viridula,  lateribos 
atropurpureis,  margine  angustissime  hyalina;  caryopsi  radical!  majore, 
utraque  ovato-trigona,  angulis  prominulis,  basi  parum  constricta,  a^ùcc 
tnincata,  longitudinal! ter  margaritata,  luteo-nitida,  apice  tuberculata,  to- 
berculo  triaagularî  magao,  acuco,  bruDDco;  stylo  trifido,  vix  exserto,  ded- 
duo;  setis  caryopsi  brevioribus,  tenuissimis  retrorsum  scabridis,  fosda; 
filamentis  3,  elongatis.  —  Se.  /gnuisfiicato  Beklr.  vix  affinis. 

Rochers,  Cerro  Mogote,  J.  Chafi".,  n.  281.  (A  suivre.) 

CHRONIQ.UE 

M.  Rbichbnbach,  le  savant  botaniste  bien  connu  notamment  par  ses  tlxTanx 
sur  les  Orchidées,  est  mort  le  6  mai  à  Hambourg;.  Par  son  testament,  11  laisse 
toutes  ses  collections  botaniques  au  Musée  impérial  de  Vienne,  à  contUtitHi 
qu'elles  y  seront  conservées  pendant  vin^-clnq  ans  dans  des  caisses  scellées  el 
ensuite  exposées  publiquement.  A  défaut  d'acceptation  du  Musée  Impérial  de 
Vienne,  le  legs  ira,  sous  les  mêmes  conditions,  à  l'UnWersité  d'Upsal,  oi,  à 
défaut,  à  celle  de  Cambridge,  ou  enfin  au  Muséum  d'histoire  naturelle  de  Paris. 

Madame  Malbrançhe,  a6,  me  de  Joyeuse,  à  Rouen, 'désire  Tendre  l'herbier  de 
~  Phanérogames  de  feu  M.'  Malbranche  : 

33  -paqnets  de  plantes  exodques. 

40       —  —         de  France  et  d'Europe. 

13       —  —         d'Algérie,  herbier  Trabut. 

lit  GéroMt  :  Louis  Mosor. 


db.Google 


3*  ANNÉE 


JOURNAL  DE  BOTANIOUE 

Directeur:  M.  Louis  MOROT 


HERBORISATION  A  FONTAINEBLEAU 

LB  30  MAI   1889 

Par  H.  D.  LUIZET 

Les  botanistes  qui  se  sont  occupés  de  la  flore  de  Fontaine- 
bleau ont  toujours  reconnu  la  nécessité  de  consacrer  plusieurs 
journées  à  l'exploration  de  la  forêt.  Les  stations  les  plus  riches 
sont,  en  effet,  très  écartées  les  unes  des  autres  et,  par  les  plan- 
tes spéciales  qu'on  y  trouve,  elles  méritent  chacune  d'être  visi- 
tées. Il  était  donc  intéressant  d'essayer  s'il  ne  serait  pas  possi- 
ble, dans  une  seule  journée  et  sans  le  secours  d'aucun  véhicule, 
d'explorer  les  stations  principales  de  la  forêt  ;  en  un  mot  de  ré- 
colter dans  une  même  excursion  la  majeure  partie  des  espèces 
rares  qui  font  de  Fontainebleau  l'une  des  localités  les  plusfré- 
quentées  des  botanistes  parisiens. 

Le  30  mai  1889,  favorisé  par  un  temps  exceptionnel,  je  mis 
ce  projet  à  exécution,  en  compagnie  de  notre  savant  confrère 
M.  Guignard,  dont  le  concours  éclairé  a  largement  contribué  à 
la  réussite  de  l'herborisation.  Le  résultat  obtenu  nous  eng'age 
à  Ëùre  conn^tre  notre  itinéraire  et  la  liste  de  nos  récoltes. 

Quelques  plantes  étaient  défleuries,  d'autres  n'étaient  pas 
«icore  très  développées  ;  je  ne  les  ai  citées  sur  les  listes  sui- 
vantes que  lorsqu'elles  ont  pu  être  reconnues  d'une  façon  cer- 
taine et  leurs  noms  sont  précédés  d'un  astérisque. 

Partis  à  10  heures  et  demie,  aus^tôt  après  déjeuner,  de  la 
gare  de  ^Fontainebleau,  nous  avons  gagné  par  les  Basses-Loges, 
la  route  de  Valvins  à  la  Croix  de  Toulouse,  explorant  les  abords 
de  la  gare,  puis  les  taillis  frais  et  couverts  du  bois  de  la  Made- 
leine ;  nous  avons  ainsi  récolté  : 

*  Tcrdyliuro  ma«itn>im  L.  1  Isatis  tinctoria  L. 
Crepb  tectorum  L.  1  '  Leontodon  hispîdus  L. 

*  Chondrilla  jôncea  L.  |  ArabU  sag^tlata  D,  C. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


lOURNAL  DE  BOTANIQUE 


Platanthera  montana  Rchb. 
Ltaum  catharticum  L. 
Euphorbia  dulcîs  L. 

*  Goodyera  repens  R.  Br. 
Polys^ia  aostriaca  Crantï 
Melittis  Melissopbyllum  L. 
Luzula  Porsteri  D.  C. 

*  Trifolium  médium  L. 
Ophrys  aranifera  Huds. 

*  Genista  sagittalîs  L. 
Ruscus  aculeatus  L. 
Carez  tomeatosa  L. 


Carcx  digitata  L. 

—  divulsa  Good. 
Orchis  purpurca  Huda. 

—  militarîs  L. 
Neottîa  Nidus-avis  Rtch . 
Mespilus  gcrmanica  L. 
Ranunculus  Chœrophyllos  Auct. 
•  Hyperîcum  montaaum  L. 
Silcne  autans  L. 

Equisetum  hiemale  L. 
Géranium  sangniaeum  L. 
Anémone  Pulsatilla  L- 


A  midi  et  demi  nous  arrivions  à  la  Croix  de  Toulouse,  après 
avoir  recueilli,  à  droite  ou  à  gauche  de  la  route,  dans  les  parties 
herbeuses  ou  sur  les  bords  des  taillis  : 


Aceras  anthropophora  R.  Br. 
Orchis  militarîs  L. 

—  purpurea  Huds. 

•  —     hybrida  Bœnningh. 

—  anthropophoro-militaris. 
Anacamptis  pyramidal is  Rtch. 

•  Cephalanthera  rubra  Rich. 


Polygala  austriaca  Crantz 
Asperula  tiactoria  L. 
Lilhospermum  officinale  L. 
Carez  humilis  Leyss. 
Asclepîas  Vincetosicum  L. 
Ajug^  gcnevensis  L. 
Platanthera  montana  Rchb. 


Une  demi-heure  de  recherches  aux  environs  immédiats  de  la 
Croix  de  Toulouse  qui  sont  assez  riches  nous  procurait  encore  : 


Anémone  Pulsatilla  L. 
—        sylvestris  L. 
•  Phyteuma  orbJculare  L. 
Carez  ericetorum  Poil. 
Luzula  multiflora  Lej. 


Genista  pilosa  L. 
■  Thaliclrum  sylv£ 
Euphorbia  Esula  L. 
Géranium  sanguineum  L. 
Campa  nula  glomerata  L. 
Spiriea  Kilipendula  L. 

Délaissant  à  dessein  les  rochers  Cassepot,  dont  la  flore  est 
très  pauvre,  nous  hâtions  le  pas  jusqu'au  champ  de  courses  de 
la  vallée  de  la  Solle,  glanant  çà  et  là  : 

*  Scabiosa  suaveotens  Desf.  1  Teesdalîa  nudicaulis  R.  Br. 
Scleranthus  anauus  L.  1  Aira  prœcoz  L. 

—         perennis  L.  I  Viola  caoina  L,  var. 

Enfin  aux  abords  de  la  route  de  Melun, 

Rosa  pimpiaellifolia  D.  C.  1  Cynoglossum  officinale  L. 

•  Pirua  acerba  D.  C.  1 

Dans  les  clairières  sablonneuses  jusqu'à  Bellecrotx  et  sur  les 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


D.  LuitsT.  —  Herborisation  à  FontaitubUau.  303 

pentes  boisées  que  l'on  gravit  avant  d'y  arriver,  nous  avons 
trouvé  une  foule  de  plantes  intéressantes  : 


ADunone  PulsatJlla  L. 

*  Ranuaculos  gramincus  L, 

—  Chserophyllos  Auct. 

Spergula  Morisonii  Bor. 

—        pentandra  L, 
Asperula  tiactoria  L. 

*  Scabiosa  suaveolciM  Dcsf. 
Rosa  pimpinellifolia  D.  C. 

*  Plulangium  Liliago  Schreb. 
Carex  ericetorum  Poil. 
Teesdalia  nudicauIisK.  Br. 
Sderanthus  perennis  L, 

A  3  heures,  nous  arrivions  à  Bellecroix.  Une  heure  de  re- 
cherches  aux  abords  du  carrefour  et  dans  les  mares  environ- 
nantes nous  permettait  de  récolter  à  peu  près  toutes  les  raretés 
que  l'on  y  trouve  habituellement  : 


VeroQÎca  prostrata  L. 

—        spicaia  L. 
Omithopus  perpusillus  L. 
Cephalanthcra  ensifolia  Rich. 
■  —  rubra  Kich. 

Thesiura  humifasum  D,  C. 
Jasione  moniana  L. 
Asplenium  Adiaotum-aigrum  L. 
Spiraea  Pilipendula  L. 
Turritis  glabra  L. 


•  Sedum  sexaogalarc  L. 

•  —      villosum  L. 

•  Crassula  rubeos  L. 
BuUiarda  Vaillantii  D.  C. 
Helosciadium  inundatum  Kocb 

•  Utricularia  minor  L. 
MoBtia  nùaor  L. 
Carcx  Schreberi  Schrk. 
Raaunculus  aoditlorus  L. 

—  Chœrophyllos  Auct. 

—  Flammuta  L. 

—  Philunotis  Ehrh. 

—  hololeucos  Uoyd 

—  divaricatus  Scbr. 
Pcplis  Portula  L. 
Pedicularis  sylvatica  L. 


Spergula  Morisonii  Bor, 

—  peataadra  L. 
Moenchia  erccta  Rchb. 
I  une  us  squarrosus  L. 
Vcronica  scutellata  L. 
Trifolium  strjatum  L. 
Ophioglossum  ambiguum  Coss.  et 

Genn. 
Carex  vesicaria  L. 
Ornithopus  perpusillus  L. 
Illecebrum  verticillatuin  L. 
Alopecurus  geoiculatus  L. 
Aira  prœcoz  L. 

Ajuga{reDeveiisisL.(floribu3rosei3) 
*  Ëlodes  palustris  Spach 
Potamogetoa  polygoaifolius  Pourr, 


Le  mauvais  état  des  mares,  exceptionnellement  vaseuses 
cette  année,  ne  nous  a  pas  permis  de  recueillir  le  Ranunculus 
tripartitus  D.  C.  qui  est  d'ailleurs  beaucoup  plus  rare  à  Belle- 
croix  qu'à  Franchart.  Le  Trifolium-  striciunt  L.  a  également 
échappé  à  nos  recherches,  même  à  l'endroit  où  nous  l'avions 
toujours  trouvé  jusqu'ici.  II  est  à  craindre  que  cette  espèce  ait 
disparu  et  il  en  sera  malheureusement  de  même  à  bref  délai  de 
V Ophoglossutn  amàiguum  Coss.  et  Germ, 

Aussitôt  DOS  récoltes  terminées  à  Bellecroix,  nous  n'avions 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


304  lOURNAL  DE  BOTANIQUE 

plus  qu'à  gagner  Franchart  aussi  rapidement  que  possible.  Les 
grandes  futaies  ne  nous  ofiErent  qu'un  petit  nombre  de  plantes 
intéressantes  : 


Rnscus  aculeaCus  L. 
Ilex  Aquifotium  L. 
Cephalanthera  ensifolia  Rich. 


•  Csmpanula  persicaefolia  L. 

•  Vinca  min  or  L. 

•  l'rifolium  médium  L. 
Neottia  NJdus-avis  Ricb. 

L'exploration  des  rochers  et  des  mares  de  Franchart  nous  a 
procuré  : 
Myosotis  scricta  Liak 


Spcrgula  Moriaonii  Bor. 
Genista  angUca  L. 
Veronica  scutellata  L. 
Hclosciadium  innodatum  Koch 
Trifolium  mious  Relhau 

—        micraDtbum  Vîr. 
JuDCus  squatTosus  L. 
Asplenium  lanccolatum  Huds. 
Carex  vesicaria  L. 

1  Poil. 


Carex  humilîs  Leyss. 
RaDuaculus  hololeucos  Lloyd. 
Ranunculus  hololeucos  var.  minor 

Bor. 
Raaunculus  trjpartitus  D.  C. 

—  Chxrophyllos  Auct. 

Potentiila  spleadens  Ram. 
Elodes  palustris  Spach 
Heliaathemum  polifolium  D.  C. 
—  umbellatum  Mill. 

Senecio  sylvaticus  L, 

Sur  les  bords  d'une  allée  coodmsant  aux  gorges  d'Apremont 
abonde 

Potentiila  splcndens  Ram. 

L'abondance  des  eaux  à  la  mare  aux  Pigeons  ne  nous  a  pas 
permis  d'apercevoir  VAtr(^szs  agrostidea  D.  C.  qu'il  est  facile 
de  récolter  au  mois  de  juillet. 

Il  était  plus  de  cinq  heures  quand  nous  quittions  Franchart 
pour  nous  rendre  au  Parquet  du  Puits-Cormier  par  le  Chêne* 
Rouge  et  le  Long-Boyau. 

Aux  environs  du  Chêne-Rouge,  nous  avons  trouvé  ; 
Carex  tomentosa  L.  1   Genista  pilosa  L. 

Hélianthe  mu  m  umbellatuni  Mill.  | 

mats  le  temps  nous  manquait  pour  explorer  avec  fruit  cette 
partie  sauvage  et  peu  connue  de  la  forêt. 

Au  Parquet  du  Puits-Cormier,  nous  récoltions  : 
*  Allium  flavum  L.  Tragopog'OD  major  Jacq. 

Crépis  lectorumL. 
Trifolium  montanum  L. 

—        ochrolcucum  L. 
Koeleria  cristata  Pcrs. 
Aathyllis  Vulneraria  L. 


Berteroa  iocana  D.  C. 
*  Salvia  verticillata  L. 
Silène  conica  L. 
'  Scabiosa  suaveolens  Desl. 
'  Orobancbe  Tcucrii  Schltz. 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


Alysaum  montanum  L. 
Géranium  sanguincum  L. 
•  PeucedaDura  Cervaria  Lap. 
Trinia  vulgaris  D.  C, 
Hcliantbemutn  poiîfolium  D.  C. 


D.  LuiiBT.  —  HerborisaHon  h  Fontaùitôleau.  105 

Traversant  ensuite  la  plaine  du  polygone  de  tir  pour  nous 
rendre  à  la  Chaise  à  l'Abbé,  nous  trouvions  aux  alentours  du 
Vert-Galant  : 

•  Hypochœris  maculata  L. 
Verooica  prostrata  L, 

*  Scabiosa  suaveoleos  Desf. 
Gtobularia  Willkomii  Nym. 
Eupborbia  Esula  L. 
Carex  ericctorum  Poil. 

Enfin  nous  étions  assez  heureux  pour  retrouver  une  espèce 
rarissime  que  depuis  longtemps  personne  n'avait  récoltée  à  Fon- 
tainebleau : 

Carex  obesa  Coss.  et  Germ. 

Cette  plante  ne  se  trouve  plus  au  carrefour  du  Vert-Galant 
où  on  l'avait  signalée,  mais  dans  les  environs  immédiats  de  ce 
carrefour. 

Il  ne  nous  restait  plus  beaucoup  de  temps  pour  e:q>lorer  le 
Mail  Henry  IV;  néanmoins  nous  avons  pu  y  recueillir  : 


•  Orobanchc  Teucrii  Schltz. 

•  Hypochœris  maculata  L. 

•  Peucedanum  Cervaria  Lap, 
Arcnaria  triflora  L. 
A^rula  linctoria  L. 
Sesleria  cœmlea  Ard. 

Rosa  pimpinellifolia  D.  C. 
Epipactis  atrorubens  Hoffm. 

•  liialictnim  sylvaticum  Koch 
Viola  caniiia  L.  var. 


Heliantfaerauni  umbcllatum  Mill. 
~  polifolimn  D.  C. 

Fumana  procumbeas  Gr.  Godr. 
Carex  moatana  L, 

—  ericctorum  Poil. 

—  humilis  Leyss. 

•  Hutchinsia  petrxa  R.  Br. 

•  Ononis  Columnœ  AH. 
Sorbus  latifolia  Pers. 

•  Goodyera  repeos  R.  Br, 


De  là  nous  sommes  revenus  à  la  gare  par  le  parc  du  château. 
Malgré  l'obscurité  du  crépuscule  nous  pouvions  encore  consta- 
ter dans  le  grand  canal 

*  Potamo^ton  crispus  L.  |  "  Potamogelon  pectioatus  L. 
mais  nous  dûmes  renoncer  à  trouver  dans  le  parc  quelques  espè- 
ces qu'il  est  très  facile  d'y  découvrir  en  plein  jour  : 

*  Anacamptis  pyramidalis  Rich,  1  Cucubalus  bacciferus  L, 
Aceras  anthropopbora  R.  Br.  | 

A  8  heures  et  demie  nous  étions  de  retour  pour  dîner. 
Notre  excursion  nous  avait  donc  demandé  10  heures  de 
marche. 

Notre  connaissance  antérieure  de  la  forêt  et  de  sa  flore  nou$ 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


3oâ  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

a  certainement  beaucoup  aidé  dans  nos  recherches,  et  elle  seule 
a  pu  nous  permettre  d'effectuer  notre  trajet  en  si  peu  de  temps. 
Aussi  conseillerons-nous  aux  botanistes  désireux  de  faire  cette 
excursion  de  coucher  la  veille  à  Fontainebleau  et  de  partir  de 
grand  matin  de  façon  à  pouvoir  déjeuner  à  Franchart  vers  midi. 
Us  pourront  ainsi  consacrer  plus  de  temps  à  leurs  recherches  et 
rentrer  à  Fontainebleau  avant  le  crépuscule. 

La  longueur  du  trajet,  abstraction   faîte  des  détours,   est 
d'environ  30  kilomètres. 


FUNGI     NONNULLI     GALLICI 
a  P.  A.  KARSTBN  et  P.  HARIOT  deicripU. 
Hariotia  n.  g.  Karsten. 

Perithecia  carbonacea,  erumpentJa,  glabra,  rima  subdehis- 
centia,  atra.  Asci  cylindraceo-clavati.  Sporse  24  :  nae,  ovoideae, 
i-septatœ,  hyalinae.  Paraphyses  nuUss. 

H.  strobilig«iia(De5m.)  Karst.  etHariot. 

Syn  :  Sphseria  strobiligena  Desm.  13  not.  1846,  p.  75. 
Didytnella  sirobiligenû,  Sacc.  Syll.  1 .  p.  552 . 

Ascilongit.  105-120  p,  crassit.  12-15  i^,  **^^^  non  cserules- 
centes.  Sporœ  distichae,  longit.  12-18  p,  crassît.  4-6  f*. 

Ad  conos  dejectos  Fini  tnaritimi  in  Gallia  occidentalî.  Di- 
cksenant  strobilinaTn  in  memoriam  revocat. 

LeptosphsBria  Ailanti  n.  sp.  (Karst.  etHar.). 

Perithecia  sparsa,  sphîeroideo-applanata,  epidennide  tecta, 
ostiolo  papitUeformt,  rotundato,  perforante  donata,  atra,  circî- 
tcro,2  mm.  lata.  Asci  cylindraceo<clavati,  longit.  75-95  f,  cras- 
sit. 8-10  ft.  Sporse  8  :  nœ,  distichse,  fusoideo-bacillares,  utroque 
apice  obtusae,  rectae  vel  leviter  curvulœ,  3-septatœ,  ad  septum 
médium  leviter  constrictœ,  loculo  penultîmo  levissime  protu- 
bérante, luteoUe,  longit.  30  F*.,  crassît.  3-4  f.  Paraphyses  aon 
vts;£. 

Ad  ramulos  Ailanti glanduîosî,  in  Gallia. 

Dothidea  rudis  n.  sp.  (Karst.  et  Har.). 

Stromata  per  corticem  fissam  erumpentia,  sparsa,  subiode 
confluentia,   pulvinata,  planiuscula,    tuberculosa,  atra,    intus 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


Lbclbrc  Dtr  SiBLOM.  —  Sur  i'*ndodtrmt  de  la  tige  des  SéiaginelUs.  307 
fusca  vel  fusco-cinerea,  orbicularia  vel  oblongata,  1-2  mm.  lata. 
Locull  minimi  dispersi,  albi.  Sporae  ellipsoidese,  utrinque  obtu- 
sissimx,  i-septatae,  ad  septum  leviter,  interdum  parum,  cons- 
tricta:,  fuligiaese,  longit.  17-25  (*,  crassit.  1 1-13  f». 

In  ramis  emortuis  Quercus,  in  Gallîa. 

GlcBOSporium  Ghenopodii  n.  sp.  (Karst.  et  Har.). 

Maculae  nuUae.  Acervuli  sparsi,  applanato-discïformes,  epi- 
dermide  nigriâcata  velati,  deîn  denydati,  pallidi,  orbiculati  vel 
oblongati,  latitudine  0,2  mm.  Conidia  ellipsoîdea,  eguttulata, 
longit.  9-8  f»,  crassit.  3-4  ;»■ 

Ad  caules  emortuos  Chenopodn  albt  ia  An^Ttàa.. 

Gl.  tnicroscopicum  n.  sp.  (Karst.  et  Har.). 

Maculae  nuUse.  Acervuli  sparsi,  subcutaneo-erumpentes,  ro- 
tundati,  mlnutissîml  (vix  0,1  mm.  lati),  fuliginei  vel  succinei, 
dein  aperti,  intus  pallidî.  Conidia  fusoideo-bacillaria,  curvula, 
vulgo  guttulîs  minutis  prxdita,  hyalîna,  longit.  20-30  fi.,  cras- 
sit. 2'4  f^.  Sporophora  non  visa. 

Ad  carpella  arida  Cameh'me  sylvesiris  in  Arvernia, 


SUR  L'ENDODERME  DE  LA  TIGE  DES  SELAGINELLES 

Fai  H.  LECLESC  DU  SABLON 

On  connaît  la  structure  de  la  tige  des  Sélaginelles.  Si  l'on 
prend  comme  exemple  une  tige  mince  de  Selaginella  hortensis, 
on  reconnaît  dans  une  section  transversale  deux  régions  nette- 
ment  séparées  par  de  très  grandes  lacunes  et  réunies  seulement 
l'une  à  l'autre  par  de  minces  trabécules  formés  chacun  d'une  seule 
cellule  très  allongée  dans  le  sens  du  rayon  de  la  coupe. 

La  partie  périphérique  annulaire  est  formée  uniquement  de 
parenchyme  cellulaire;  la  partie  centrale  qui  renferme  le  bois  b 
et  le  liber  correspond  au  moins  partiellement  au  cylindre  central. 
Mais,  où  est  la  limite  précise  entre  l'écorce  et  le  cylindre  central? 
en  d'autres  termes,  où  est  l'endoderme?  Les  anatomistes  sont 
peu  explicites  à  ce  sujet.  Les  traités  classiques  ne  font  pas  men- 
tion  de  l'endoderme  de  la  tige  des  Sélaginelles.  Dans  son  mé- 
moire  sur  le  passage  de  la  tige  à  la  racine,  M.  Gérard,  sans  in- 
sister  d'ailleurs  sur  ce  point,  appelle  endoderme  l'assise  ta  plus 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


308  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

externe  p  de  la  partie  centrale  de  la  tige  ;  les  cellules  qui  forment 
les  trabécules  seraient  donc,  d'après  cette  manière  de  voir, 
l'avant-demière  assise  de  l'écorce.  Ce  vague  qui  règne  dans  la 
détermination  de  l'endoderme  de  la  tige  des  Sélaginelles  tient 
sans  doute  à  ce  qu'on  n'a  si- 
gnalé dans  aucune  assise  les 
caractères  spéciaux  de  l'en- 
doderme. 

Ces  caractères  existent  ce- 
pendant, mais  dans  des  con- 
-  ditions  où  on  ne  les  trouve 
pas  ordinairement.  On  voït, 
en  effet,  sur  la  figiure,  que  les 
cellules  des  trabécules  e  por- 
tent un  cadre  subérifié  comme 
les  cellules  ordinaires  d'endo- 
derme.  Cette  assise  est  donc 
l'endoderme  et  l'assise  la  plus  externe  p  de  la  partie  centrale  est 
le  péricycle  appuyé  directement  contre  le  liber.  Le  cadre  subé- 
rifié que  porte  chaque  cellule  de  l'endoderme  est  légèrement 
épaissi,  mais  ne  laisse  pas,  en  général,  voir  de  plissements. 

Il  est  intéressant  de  remarquer  que,  dans  ce  cas,  les  cellules 
de  l'endoderme  ne  jouent  pas  le  rôle  qu'on  leur  attribue  généra- 
lement. On  dit  qu'au  moyen  de  leurs  plissements  les  cellules  de 
l'endoderme  s'engrènent  les  unes  avec  les  autres  de  façon  à 
adhérer  fortement  les  unes  aux  autres  et  à  constituer  un  appareil 
de  protection  pour  le  cylindre  central.  Chez  les  Sélaginelles,  il 
en  est  tout  autrement;  les  cellules  de  l'endoderme  sont  complè- 
tement isolés  les  unes  des  autres  et  ne  peuvent  jouer  le  même 
rôle  mécanique  que  chez  les  autres  plantes. 

J'ai  retrouvé  l'endoderme  avec  les  mêmes  caractères  dans  les 
autres  espèces  de  Sélaginelles  que  j'ai  étudiées,  c'est-à-dire  dans 
le  S,  cauUscens,  le  5.  inéequifotia  et  le  S,  irïangularts. 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


P,  Madkï.  —  ÉHuméralion  des  piaittes  du  ffaul-Orénoque.  J09 

ÉNUMÉRATION 

PLANTES    DU    HAUT- ORÉNOQUE 

R6coltées  par  HH.  J.  Chaflanion  et  A.  Gaillard 

(Suite.) 

Par  M.  P.  HADRT 

HYPOLYTRUM 

H.  longifolium  Nées  ab  Esenb.,  Cyp.  BrasiL,  p.  66;  Bôckeler, 
/.  c,  XXXVU,  p.  134. 

Cnlmeis  brevioribus,  spîculisminimis. 
Haut-Orénoque,  J.  Chaff.,  n.  513. 

DICHROMENA 

D.  nerrosa  Vahl,  /.  c,  p.  209.  —  D.  ciliata  Vahl,  /,  c,  p.  240. 
—  Rhynchcspora  nervosa  Bcklr,  /.  c,  XXXVU,  p.  529. 

VuLGO  :  Copela  de  Banoquon. 

Lieux  secs,  La  Hariquita,  J.  Chaff.,  o.  41  ;  plaines  d'Aturcs,  Mai, 
A.  Gain.,  n.  2. 

D.  pubera  Vali],  /,  c,  p.  241.  —  D.HumboUiana'He&'&^  Esenb., 
/.  t.,  p.  m;  —  Rhyttckospora pubera^c^h.^  t.  c,  XXXVIl,  p.  528. 

Cerro  Mogote,  J.  Chaff.,  n.  282. 

RHYNCHOSPORA 

R.  oapitata  Rœm.  et  Schult.,  Syst.,  II,  p.  88;  Bôckeler,  /.  c, 
XXXVIl,  p.  538.  —  Chmtospora  capiialm  H.  B.  K.,  /.  c,  p.  129. 

Savane  d'Atures,  Août,  A.  Gaill,  n.  138. 

R.bsrbata  Kunth,  £«««.,  n,  p.  290;  Bôckeler,  l.  c,  XXXVIl, 
p.  54S- 

VhK.glalira  (Ckéetospara pterocarpa  H.  B.  K.,  /.  c,  p.  230). 

Lieux  très  secs,  La  Hariquita,  J.  Cbaff.,  n.  516. 

R.  hirsuta  Vahl,  /.  c,  p.  231  ;  Bôckeler,  /.  c,  XXXVU,  p.  612.  — 
IHchromena  hirsuta  Kimth,  /.  c,  p.  281. 

Savane,  Maipures,  J.  Chaff.,  n.  279. 

R.  oaphaloteB  Vahl,  Enum.,  II,  p.  237  ;  Bôckeler,  /.  c,  XXXVU, 
p.  630. 

VuLGO  :  Corosilh. 

LaHariquiu,  J.  Chaff-,  n.  34. 

R.elegautula  n.  sp.  (Fig.  10). 

Culmiscœspitosi3,filiformibus,  30*30 ™.a)tis;radîdbua&brosis,  cailla- 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


3IO  JOUKNAL  DE  BOTANIQUE 

ribus;  folits  angulatia,  apice  scabridis,  seCaceïs,  remods,  cuiroobrcvioribus; 
panicula  laia,  aubcorymbosa,  ramia  remotisaimis,  basi  bractea  breviore  se- 
taceasuSiims;  spiculis  solitariis,  breviuscule  pedunculaijs,  supremis  subscs- 
aiUbi]s,laaceolatis,teretibus,angustîs,6'io'°".  lon^3,floribus2-3frucDferis; 
sqnamia  oblongi9,obtuaaCo-mucroiiatis,carinati9,  luddis.fuscîs,  iafimis  ;t  ste- 
rilibus,  caryopsi  squama  multo  breviore,  oblonga,  basi  stipitata,  apice  trun- 
cata,  bilobata  vel  bideatata,  rostra  acuto  basî  dilatato,  marginata,  undula- 
to-nigosa,  oitida,  cinerascente  vel  albida;  stylo  longiasimo,  breviter  bifi- 
do,  vix  ezserto.  —  R.  ittnciformi  Bœcklr.  arcte  affinis,  corymbis  et  spiculis 
lazioribus  majoribusque,  caiyopsi  oblonga ncc subglobosa  imprimis  distin- 
gnitur. 

VuLGO  :  Paja  de  marickal. 

Lieux  humides,  savane  d'Atures,  J.  Chaff.,  □.  274. 


-  RkyHchoipiiri  tUgaxtitlit:  i,  épillet;  i, 
3,  fleur  d";  4.  fleur  p;  s,  ach«(ne 


So.  Tôrticillata  MuehI.,  Descr.ùb.Gram.,  p.226;Bôckeier,/.  t., 
XXXVIII,  p.  445.  —  Se.  teneila  Kunlh,  /.  c,  p.  353;  —  Hypoporum 
tenellum  NeesabEsenb-,  /.  c,  p.  171,  t.  9,  fig.  2. 

Cerro  Mogote,  J.  Chaff.,  0,283  ;  savane  rocheuse,  Atures,J. Chaff., 
o.  271. 

S,  bracteata  Cavan.,  le,  V,  t.  457;  Bôckeler,  /.  c,  XXXVllI, 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


^.tiÂxiKt.  —  Émmuuratùmdesptaitlts  d»  HoHi-Oritioqite.  ati 

p.  515.  —  Sc.flùribunda^.  B.  K.,  Le,  p.  30;  Macrolomia bracfeata 
Necs  ab  Eseob.,  /.  c,  p.  183,  t.  24. 

Vui/30  :  CortatUra  o  SaàU  vegeial. 

lieux  humides,  La  Hariquîu,  J.  ChaiF.,  n.  66. 

ERIOCAULONÉES 


P.  TTnffhnimnitAggii  Mart.,  in  Nov.  Act.  Acad.  nai.  cur.,  XVII,  i, 
17, 1,3;  Kômîcke,  in  Flor.  Brasil.,  I,  parsi,  p.  304,  t.  38. 
Foliis  interdum  magis  elongatis. 
Bords  de  l'Atabapo,  San-Fernando,  Sept.,  A.  Gaill.,  n.  167. 

P.£PALANTHUS 

p.  Lamarokii  Kunth,  /.  c,  III.  p.  506;  Kômicke  /.  c,  p.  356.  — 
Brwcauion/ascfculafuiii\Mm\ii.,  EncycL,  III,  p.  276,  t.  50,  f.  3;  — 
E.  Lamarckii  Steud.,  Synops.,  U,  p.  376;  —  Pmpalanikus  Oftonis 
Klotsch  Id  R.  Schomburgk  Reise  in  Bril.  Guyana,  III,  p.  1 1 1 5. 

Ceno  Mogote,  J.  Chaff.,  n.  114.. 

P.SUbtOis  Miq.,  in  Naiurk.  Verh.  v.  d.  Holl.  Maatsch.  d.  Wiss. 
te /iaarlem,ll,  p.  321,  t.  65;  Kôrnicke,  /.C,  p.  358.  —  P.  suàulaius 
Klotsch,  /.  c,  p.  1 1 16. 

Sur  les  rochers  granitiques,  savane  d'Atures,  Jnill.,  A.  Gaill., 
n.  95. 

P.  Htuuboldtii  Kunth,  l.e.,  III,  p.  535;  Kôroicke,  /.  c,  p.  447. 
—  Erioeaulon  umbellaium  H.  B.  K.,  /.  c,  p.  353. 

Rochers  des  bords  de  t'Orénoque  du  Meta  à  Atures,  J.  Chaff., 
n.  121;  rocheradarandalSaaBorja,  J.  Chaff.,  n.  137. 

P.  fertilis  Kômicke,  /.  c,  p.  44S,  t.  58,  f.  1. 

Plante  des  lieux  humides,  San  Fernando  de  Atabapo,  Sept-, 
A.  Gain.,  n.  174. 

P.  oaule806D8 KuDth,  /.  c,  III,  p.  537;  Kômicke,  l.c,  p.  465.  — 
i*. /r<ïc«-(«  Klotsch.,  /.  c,  p.  1115. 

Piedra  San  Boija,  J.  Chaff-,  n.  133. 

ERIOCAULON 

E.  Homboldtii  Kunth,  /.  c,  III,  p.  544;  Kômicke,  /.  <?.,  p.  497  ; 
Klotsch,  /.  c,  p.  1064. 


VoLGO  :  Tucilia. 

Savane  d'Atures,  J.  Chaâ.,  n.  355. 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


aia  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

ALISMACÉES 

LOPHIOCARPUS 

L.  gnysnenais  M.  Michel!, in  A-  et  C.DC,  Monogr.  Pkanerog,, 
m,  p.  63. 

Raudal  de  Munu,  J.  Chaff.,  n.  13+". 

AROIDÉES 

PISTIA 

P.  Stratiotes  L,,  Zeyl.^  p.  152,  n.  322;  A.  Eagler  in  A.  et  C.DC. 
Monogr.  Pkanerog.  11,  p.  634. 
Var,  y  obcordata  A.  Engler. 
Rio  Guaviare,  près  de  sod  embouchure,  Sept.,  A.  Gaill.  n.  186. 


C.  picturatum  C.  Koch  in  Wochmsckr.  f.  Garin.,  1863  p:  135; 
A.  Engler,  l.  c,  p.  465. 

Lieux  humides  près  d'un  morîchal,  Puerto-Zamuro,  Mai,  A.  Gaill. 
n.9. 

Cum  dubio  ad  C.  pietttraium  ducimua  spedmen  mancum  a  Gaillardio 
lectum  :  flores  enim  fœmiaeos,  a  larvis  destitutos,  doq  vidimus.  Una  tamen 
e  numerosîs  formis  Caladii  esse  videtur,  distincts  fblii  uoici  limbo  anguste 
hastato,  lobis  acutis,  pastico  quam  anticïs  parum  langiori,  ad  aervum 
médium  albescenti;  pedunculo  inferne  rulescenti,  supeme  Tiridi;  spatha 
viridi  apice  alhida. 

(W  suitire.) 

RECTIFICATION 

Daiu  l'anicle  publié  par  M.  Garcin  daoa  le  dernier  Dumiro  sur  le  Pigment  de 
VEuglena  sattgttûua,  il  s'est  glissé  une  erreur  que  nos  lecteurs  auront  du  reste 
rectiliÉe  d'eux-mâmes  A  la  pagt  193,  au  lieu  de 

>  La  chrysoquinooe,  qui  avait  été  généralement  considérée  comme 
fort  voisine  de  la  chlororuâne,  s'éloigne  tout  à  fait  de  la  rufioe  :  car 
elle  ne  montre  en  A  aucune  bande  d' absorption,  ainsi  que  le  fait 
cette  dernière.  » 
Il  tant  lire  : 

«  La  chrysoquÎDone,  qui  avait  été  généralement  considérée  comme 
fort  voisine  de  la  chlororufine,  s'éloigne  tout  a  fait  de  la  rufine  ;  c<^ 
elle  montre  en  A  une  bande  d'absorption,  ce  que  ne  fait  pas  cette 
dernière.  » 

Lt  Gérant  .•  Louis  Mosot. 


D,B,i..ab,GoOglc 


1"  JUILLET  1889 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Directeur:  M.  Louis  MOROT 


LES  HERBORISATIONS  AUX  ENVIRONS  DE  MONTPELLIER 

(Suite.) 

Par  H.  Ch.  FLAHAULT 

IV.  ^  Les  bois  siliceux  dans  la  région  de  l'Olivier, 
Les  terrains  siliceux  sont  beaucoup  moins  répandus  dans  la 
plaine  méditerranéenne  française  que  les  terrains  calcaires  ;  nous 
avons  vu  que  la  garigue  (qui  est  calcaire,  par  définition)  occupe 
la  plus  grande  partie  de  la  surface  non  cultivée,  et  le  territoire 
sans  culture  est  très  étendu  ;  il  n'y  reste  pourtant  plus  que  quel- 
ques débris  de  forêts  méritant  à  peine  le  nom  de  bois. 

Les  terrains  siliceux  ont  de  grands  avantages  sur  les  sols 
calcaires  au  point  de  vue  de  la  conservation  des  forêts.  Les  cal- 
caires, quel  que  soit  leur  âge  géologique,  sont  le  plus  souvent 
compacts  et  presque  toujours  métamorphisés  ;  ils  ont  subi  des 
pressions,  des  oscillations  et  des  fractures  qui  en  font,  lorsqu'ils 
n'ont  pas  été  recouverts  par  des  alluvîons,  un  sol  fendillé  dans 
lequel  les  pluies  s'infiltrent  immédiatement  et  sur  place  sans 
laisser  de  traces  sensibles.  La  garigue  ne  peut  devenir  produc- 
tive que  par  des  reboisements  d'une  réussite  plus  difficile  que 
partout  ailleurs,  et  rien  ne  &it  prévoir  que  les  populations  du 
midi  doivent,  de  longtemps,  chercher  des  éléments  de  prospérité 
dans  la  culture  forestière;  il  semble  que  l'horreur  des  arbres  soit 
instinctive  chez  elles,  que  chaque  individu  la  subisse  fatalement, 
comme  par  héritage,  tant  on  y  prend  soin  de  détruire  les  arbres, 
là  même  où  seuls  ils  pourraient  assurer  quelques  revenus  de  la 
propriété,  et  sauvegarder  le  pays  contre  les  dévastations  des 
torrents  débordés.  Aussi  la  garigue  sera-t-elle  longtemps  le 
refuge  de  beaucoup  de  représentants  de  la  flore  spontanée  1 

Les  sols  siliceux  ont  plus  de  fraîcheur  ;  s'ils  sont  dominés 
par  des  couches  calcaires,  ils  sont  arrosés  par  des  sources,  ets'ils 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


314  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

occupent  eux-mêmes  les  surfaces  les  plus  élevées,  la  moindre  dé- 
ptessioii  y  devient  une  mare  ou  un  marais.  Dans  tous  les  cas,  les 
eatccs'y  emmagasinent  lentement,  etsont  utilisées  successirement 
par  les  plantes.  Les  espèces  arborescentes  s'y  développent  avec 
vig'ueur,  et  résistent  longtemps  à  la  destruction  due  aux  efforts 
de  l'homme  ;  les  arbrisseaux  y  sont  serrés  et  forment  facilement 
des  broussailles  impénétrables,  de  véritables  maquis,  défendus 
par  leur  épaisseur  même  contre  la  dent  des  troupeaux  les  plus 
aifamés. 

La  reconstitution  du  vignoble  méridional  leur  portera  pour- 
tant une  nouvelle  atteinte.  Plusieurs  des  variétés  de  vignes  amé- 
ricaines qui  se  prêtent  le  mieux  à  la  reconstitution  comme  porte- 
greffes  ou  comme  producteurs  directs  prospèrent  beaucoupmieux 
dans  les  sols' siliceux  qu'ailleurs;  nos  modestes  bois  de  Gram- 
mont,  de  Doscares  et  autres  sont  très  menacés.  Espérons  que  les 
hommes  éclairés  qui  les  possèdent  voudront  conserver  aux  bota- 
nistes de  Montpellier  des  souvenirs  qui  ne  sont  pas  sans  gloire, 
et  des  ressources  particulièrement  précieuses  pour  nous  en 
raison  de  la  faible  distance  qui  nous  en  sépare.  Linné,  on  se  Le 
rappelle,  avait  reçu  de  son  ami  Boissier  de  Sauvages  tant  de 
richesses  puisées  dans  le  trésor  du  bois  de  Grammoat  qu'il  parait 
s'être  fait  une  idée  fort  exagérée  de  son  étendue  ;  la  petite  mare 
qu'on  y  trouve  encore  était  un  lac  pour  lui.  Comment  le  savant 
suédois,  accoutumé  à  la  pauvreté  des  forêts  du  nord,  eùt-il  pu 
croire  que  tant  d'espèces,  et  si  précieuses,  se  puissent  rencontrer 
sur  un  si  faible  espace  ? 

Touscesbois, clairsemés  sur  tmeétendue  de  quelques  kilom^ 
très  carrés,  paraissent  bien  n'en  avoir  fait  qu'un  autrefois  ;  pour- 
tant la  carte  du  diocèse  de  Montpellier,  dressée  par  les  ordres  des 
Etats  de  Languedoc  à  la  veille  de  la  Révolution,  les  figure  déjà 
séparés  par  des  vignes.  Leur  défrichement  partiel  remonte  donc 
à  plus  d'un  siècle;  il  aurait  pourtant  été  activé,  s'il  est  vrai, 
comme  on  le  rapporte,  que  les  prisonniers  autrichiens  internés  à 
Montpellier  pendant  les  guerres  du  premier  empire  furent  em- 
ployés à  ce  travail.  Les  charrues  à  vapeur  et  les  attelages  de  six 
à  huit  paires  de  boeufs  atteignent  plus  rapidement  le  même  but. 
Les  botanistes  regretteront  ces  bois,  s'il  le  faut,  mais  ils  ne  se  plain- 
dront pas  pourtant  et  ne  protesteront  pas  comme  ils  le  font  lors- 
qu'ilsvoient  dépouiller lamontagnesans autre résultatqu'uae  me- 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


C.  Fl.vh  tuLT.  —  Les  heriorisations  aux  ettvirons  de  Moitipellier.         115 

nace  constante  pour  les  cultures  et  pour  les  habitants  des  plaines. 

Les  sols  siliceux  de  notre  plaine  méridionale  sont  d'àg'e  et  de 
formations  très  variés.  Ce  sont  parfois  des  alluvions  quaternaires 
du  Rhône,  comme  dans  les  localités  classiques  de  Grammont, 
Doscares,  Saînt-Aunès  et  Mézouls,  ou  des  alluvions  de  même 
âge  descendues  des  Cévennes  le  long  de  la  vallée  de  l'Hérault, 
comme  à  Pézénas.  Ailleurs  ce  sont  des  grès  du  Crétacé  supérieur, 
correspondant,  ou  peu  s'en  faut,  au  Danien  supérieur  du  Nord, 
comme  à  Clapiers,  ou  des  poudingues  à  gros  éléments  du  même 
âge,  formant  une  partie  du  Garumnien  de  Leymerie,  comme  on 
en  voit  aux  collines  de  Montarnaud. 

A  Saint -Georges,  à  Murviel,  à  Courpoiran,  dans  les  gorges 
du  Verdus  près  de  Saint-Guilhem-le-Désert,  la  flore  de  la  silice 
se  développe  sur  des  dolomîes  oolithiques  parsemées  de  nodules 
siliceux. 

Les  grès  siliceux  carbonifères  et  triasiques  et  les  schistes  per- 
mîens  sont  abondants  aux  environs  de  Lodève  et  de  Clermoat 
l'Hérault. 

Enfin,  pour  compléter  cette  série,  des  éruptions  ont  couvert 
de  roches  basaltiques  quelques  points  de  notre  territoire. 

Ce  sont  vers  le  sud,  les  derniers  représentants  des  pays  d'Au- 
vergne. 

Les  schistes  dévonîens,  siluriens  et  cambriens  s'appuient  sur 
les  arêtes  granitiques  des  Cévennes,  mais  ils  n'apparaissent  guère 
au-dessous  de  la  limite  de  l'Olivier.  Presque  partout,  au  niveau 
ou  ces  schistes  anciens  sontànu,le  Châtaignier  remplace  l'Olivier, 
Nous  nous  arrêterons  au  niveau  supérieur  de  l'Olivier,  pour  reve- 
nir plus  tard  à  nos  montagnes. 

Si  au  lieu  de  nous  élever,  nous  cherchons  au  delà  de  nos 
limites  immédiates  les  ilôts  toujours  restreints  formés  par  les  ter- 
rains siliceux  dans  la  plaine  de  la  Méditerranée  française,  nous 
en  retrouverons  au  centre  des  Corbières,  à  Durban  notamment, 
où  les  schistes  siluriens  affleurent  à  moins  de  cent  mètres  d'alti- 
tude ;  sur  le  bord  occidental  de  ce  massif,  on  retrouve  les  grès 
siliceux  du  Garumnien,  connus  sous  le  nom  de  grès  d'Alet  ;  à 
Fontfroide,  à  Boutenac,  à  Fontlaurier,  c'est-à-dire  au  bord  sep  - 
tentrional  des  CcH-bières,  la  silice  apparaît  sous  forme  de  grès  du 
Crétacé  sopéricur  dont  noua  n'avons  pas  l'analogue  aux  environs 
de  Montpellier. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


3i6  JOURNAL  UE  BOTANigOK 

Tout  près  de  là  nous  pouvons  explorer  trois  monticules  qui 
émergent  au  milieu  d'une  riche  plaine  d'alluvions,  si  petits,  si 
modestes,  que  l'état-major  les  a  négligés  comme  des  accidents  de 
surface  insignifiants  ;  les  trois  taupinières  de  Quillanet  ont  pour- 
tant reçu  la  visite  denombreux  géologues  ;  elles  sont  dues  à  un  af- 
fleurement de  mélaphyre  avec  quartz  bipyramidé  et  méritent 
aussi  d'attirer  l'attention  des  botanistes. 

Les  schistes  anciens  forment  encore  tout  le  massif  des  Albères, 
c'est-à-dire  les  contreforts  des  Pyrénées  orientales  qui,  panant 
du  col  de  Bellegarde,  sont  baignés  par  la  Méditerranée,  du  Cap 
Creux  à  CoUioure. 

De  l'autre  côté  du  Rhône  les  terrains  siliceux  sont  aussi  très 
variés  ;  mais  ils  y  occupent  des  espaces  plus  étendus,  et  la  plaine 
plus  étroite  se  confond  davantage  avec  les  basses  montagnes. 

En  nous  étendant  sur  des  détails  géologiques  de  peu  d'intérêt 
par  eux-mêmes  pour  les  Botanistes,  nous  n'avons  eu  d'autre  but 
que  de  rappeler  combien,  dans  le  bassin  de  la  Méditerranée,  la 
composition  des  terrains  est  différente  de  celle  des  terrains  cor- 
respondants au  Nord  du  plateau  central. 

La  silice  se  présente  dans  notre  midi  sous  des  formes  très 
variées,  aux  époques  géologiques  les  plus  éloignées  les  unes  des 
autres.  Or,  tous  ces  lambeaux  de  sols  siliceux  disséminés  de 
loin  en  loin  dans  notre  région  méditerranéenne,  quel  que  soit 
d'ailleurs  l'état  physique  de  la  roche  siliceuse,  présentent  cer- 
tains caractères  communs  de  végétation  qui  frappent  les  yeux 
les  moins  exercés  à  de  pareilles  observations.  Les  arbrisseaux 
en  sont  beaucoup  plus  caractéristiques  que  les  espèces  arbores- 
centes. Les  Cistes  y  tiennent  la  plus  grande  place  ;  les  Bruyères 
{Erica  arborea,  scopart'a,  cinerea,  Calluna  vulgaris)  et  le 
Lavandula  Stœchas  ne  leur  cèdent  guère  en  importance. 

l^csCaiycotofKe spinosa,  Ulex parviflorus ,  Genistacandicans, 
et,  parmi  les  Cistes,  les  Cistuscrispus,  C.  ladaniferus,  C,  laurt- 
folius,  C.  populifoHuSy  C.  ni^ricans,  ne  se  trouvent  pas  partout, 
mais  on  ne  les  rencontre  jamais  en  dehors  des  bois  siliceux. 

Les  espèces  herbacées  n'y  sont  pas  moins  localisées.  Les 
Heliani/iemum  gutiaium,  Tolpis  barbata,  Andryala  sinuata. 
Brisa  major,  Veronica  officinalts,  Luzula  camfestris,  Lupinus 
reticulaius,  L.hi'rsuius,  LinariaPelhcertana,  Trifoliutn  suffoca- 
ium,  Gem'sla  pilosa,  HieraciutttJaubertianum,U.syh/aticunt, 


D,g,tza:Jb.GOOgle 


Ch.  Fi.ahaolt.  —  i«  herborisations  aux  environs  de  Montpellier.  117 
H.  untbeUatiea,  Orchis  Morio  ,5  picta  Reichenbach  fil. ,  se  trou- 
vent dans  nos  sols  siliceux,  quel  que  soit  leur  état  physique  et 
ne  se  rencontrent  pas  ailleurs  dans  notre  région.  Il  faut  y  ajouter 
une  série  de  Graminées  fort  remarquables  à  plusd'un  titre,  telles 
que  :  Vulpia  sciurotdes  Gmelin,  f.jl/ï'cAtf/«  Reichenbach,  Nar- 
durtis  Lachettalii  Godron,  Aira  Cuptniana  Gussone,  et  1'^»- 
tkoxantkuntodoraium  L,  dont  la  présence  nous  semble  indépen- 
dante de  la  nature  du  sol  dans  l'Europe  tempérée.  Quelques- 
unes  des  espèces  que  nous  venons  de  mentionner  ne  sont  pas 
rigoureusement  liées  pourtant  à  l'existence  de  la  silice  dans  le 
sol.  Nous  connaissons  un  point,  situé  à  peu  de  distance  de 
Montpellier,  où  quelques  individus  ^  Ulex  parviflorus  se  sont 
développés  au  milieu  d'une  garigue,  à  côté  du  Genista  Scor~ 
pïus. 

Les  Silène  gallica,  Polygala  vulgaris,  Jasione  montmta, 
Veronica  Teztcrium,  Hieracium  Pilosella,  se  trouvent  partout 
dans  nos  boissillceux,  mais  on  les  rencontre  parfoisaîlleurs.  UHe- 
lianthemum-  vulgare  et  le  Beiomca  offictnalis  sont  moins  carac- 
téristiques encore,  bien  qu'on  ne  les  trouve  pas  communément 
en  dehors  des  sols  siliceux. 

D'autres  espèces  enfin,  qui  échappent  facilement  aux  recher- 
ches, doivent  être  mentionnées  comme  propres  à  nos  bois  siliceux; 
ce  sont  Tillxa  muscosa,  AstsroUnunt  siellaium,  Carexaidipo- 
siyla  Duval-Jouye. 

On  rencontre  aussi  que  dans  les  bois  siliceux  de  la  plaine 
quelque  Châtaigniers  ;  mais  ils  sont  toujours  dominés  par  le  Pin 
maritime,  s'ils  sont  associés.  A  l'état  isolé  même,  le  Châtaignier  ne 
prospère  pas  dans  notre  plaine  ;  il  y  subit  évidemment  des  con- 
ditions climatérîques  auxquellesil  est  mal  adapté,  car  on  le  voit 
prospérer  dans  les  mêmes  sols  au  delà  de  350  à  400  mètres  d'al- 
titude. On  pourrait  en  dire  autant  de  V  Anarrkimitn  ùeliidt'folùim, 
du  Digilalis  purpurea,  du  Saroihantmis  scoparitis,  qu'on  ren- 
contre ça  et  là  dans  nos  bois  siliceux  peu  élevés,  mais  qui  n'occu- 
pent une  place  importante  dans  la  constitution  de  la  flore  qu'au 
dessus  de  la  région  de  l'Olivier. 

On  a  cru  jadis  que  le  Châtaignier  croissait  sur  le  calcaire 
oolithique  à  Saînt-Guilhem  le  désert;  mais  E.  Dumas  et  Dunal 
ont  dès  longtemps  trouvé  ce  calcaire  parsemé  de  nombreux  no- 
dules siliceux  qui  ne  modifient  en  rien  l'aspect  physique  de  la 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


3iS  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

roche,  mais  qui  sufSsent  à  fournir  la  silice  au  Cliataignier,  et  eo 

expliquent  laprésence. 

Le  Chêne- vert  n'est  pas  exclu  des  terrains  siliceux;  il  y  pros- 
père même,  comme  sur  les  terrains  calcaires,  s'il  n'est  pas  en  con- 
currence avec  d'autres  espèces  ;  mais  le  Chène-liège  prédomine 
et  supplante  plus  ou  moins  son  congénère  lorsqu'ils  sont  associés  ; 
d'autre  part,  le  Pin  maritime  étouffe  le  Chène-vert  et  l'élimine 
complètement.  Le  Pin  d'Alep  se  rencontre  aussi  dans  les  terrains 
siliceux,  mais  il  y  occupe  une  place  très  subordonnée. 

Rien  n'est  plus  instructif,  quand  il  s'agit  d'acquérir  la  notion 
nette  des  différences  qui  existent  entre  la  flore  des  terrains  cal- 
caires et  celle  des  terrains  siliceux  du  midi,  que  d'examiner  avec 
quelque  attention  les  points  où  ces  terrains  sont  en  contact. 

Tout  près  de  Durban,  dans  les  Corbières,  un  lambeau  de  grès 
siliceux  du  Crétacé  supérieur  est  compris  entre  deux  lèvres  de 
calcaire  blanc,  s'étendant  le  long  de  coteaux  à  pente  assez  forte. 
L'opposition  des  deux  flores  y  est  si  tranchée  qu'elle  frappe  les 
yeux  à  grande  distance.  La  végétation  du  sol  siliceux  fait  une 
tache  d'un  vert  foncé  qui  court  tout  le  long  des  coteaux,  en  sui- 
vant rigoureusement  les  accidents  de  la  stratification.  Une  pointe 
de  calcaire  de  quelques  mètres  de  superficie  seulement  fait  saillie 
dans  les  grès;  on  n'y  trouve  pas  une  seule  des  espèces  qui  cou- 
vrent d'épais  buissons  les  grès  environnants.  11  y  a  quelques 
années,  la  Pinède  de  Durban  fut  brûlée;  l'incendie  s'étendît  sur 
tout  le  bois  siliceux,  mais  il  s'arrêta  sur  tout  le  pourtour  précisé- 
ment au  contact  des  deux  terrains  et  ménagea  la  pointe  calcaire 
isolée  dans  les  grès.  C'est  qu'avec  les  grès  siliceux  disparaissent 
aussi  le  Pin  maritime,  dont  la  présence  justifie  le  nom  de  Pinède 
donné  à  beaucoup  de  bois  siliceux  du  midi,  et  en  même  temps 
les  Ert'ca  scoparia  et  arborea,  Catluiia  vulgan's,  Cistus popuU' 
folius,  salm'folius,  nigricans,  laurifolius ,  Calycotome  spinosa, 
Dlex  parviflorus,  Lavandula  Stœckas  ;  \cs  broussailles  serrées 
que  forment  ces  végétaux  s'embrasent  et  communiquent  l'incendie 
avec  une  étonnante  rapidité. 

Immédiatement  au  delà  des  limites  du  grès,  la  végétation 
frutescente  est  formée  par  le  Chêne-vert,  les  Junipertis  pkœni- 
cea,  Amelanchier  vulgdtis,  Coronilla  E-mentSy  RosmaHma 
officinalts  et  Btixus  setnpervirens.  Des  Cistes  qui  formaient  tout 
à  l'heure  la  masse  principale  du  bois,  il  ne  reste  plus  que  quelques 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


Ch.  Flahaui-i.  —  Las  hsrborisatitms  aux  eum'rvns  dt  Montpellier.  S19 
iodividus  épars  de  C.  ailndiis  et  de  C.  monspeliensts ,  les  seuls 
auxquels  la  silice  ne  soit  pas  nécessaire. 

Ou  arrive  au  même  résultat  par  la  comparaison  des  trois  ilôts 
mélaphyriques  de  Quillanet  avec  les  coteaux  calcaires  qui  les 
enTÎronnent.  Il  n'ont  que  quelques  mètres  de  suriace  ;  les  Cistes 
et  les  Bruyères  y  font  un  maquis  en  miniature,  tandis  que  les 
roches  calcaires  sont  à  peine  couvertes  de  quelques  herbes  domi- 
nées par  les  touffes  épineuses  du  Genita  Scorpi'us. 

La  distribution  des  Cistes  dans  la  région  méditerranéenne 
française  donne  Ueu  à  quelques  remarques  intéressantes  :  deux 
d'entre  eux  seulement  sont  indifférents  quant  à  la  nature  du 
sol  {C.  oBddus,  C.  wtonspeldettsis)  ;  le  C.  salvifolius  se  rencontre 
assez  fréquemment  dans  les  calcaires  riches  en  dolomie,  comme 
à  la  montagne  de  Cette,  dans  les  g:org'es  de  l'Hérault,  en  aval  de 
Saïnt-Guilbem-le-Oésert.  Tous  les  autres  paraissent  exiger  des 
sols  riches  en  silice.  Ils  montrent  aussi  des  aptitudes  très  diverses 
Telativement  à  l'altitude  où  Ils  prospèrent.  Les  C.  albtdus,  tmons- 
^Hensis  et  salvifûUus  s'étendent  des  plaines  inférieures  jusqu'au 
voisinage  de  la  limite  supérieure  du  Chêne-vert  ;  le  C.  sahn'fo- 
ù'us  dépasse  même  les  deux  autres  en  altitude  ;  le  C.  laurifoH^ts 
paraît  préférer  la  r^ioo  élevée  à  la  plaine  ;  on  le  trouve  ça  et  là 
dans  les  bots  siliceux  de  la  région  basse  ;  mats  c'est  vers  4.00  m. 
ijii'il  prend  une  place  prépondéiante.  Quelques  autres,  au  con- 
traire, ne  dépassent  pas  la  plaine  et  la  lone  la  plus  chaude;  t^ 
sont  :  C.  crispus,  C.  p&patlifolius ,  C.  ladamferus,  C.  Mt'grùoHt^ 

Quelques  plantes,  intéressantes  à  dîverstitres,  méritent  d'être 
signalées  à  l'occasion  de  quelques  localités. 

Les  quelques  buissons  qui  entourent  encore  la  mare  de  Gram- 
mont  et  qui  gardent  le  nom  de  bois,  par  souvenir  du  passé,  don- 
nent asile  aux  Gemsia  cn7idicans,  Vicia-  airopurptirea,  Pitnpi- 
nelia peregriua ;  tout  près  de  là,  au  bois  de  la  Moure,  nous  ren- 
controns les  GetUsia  piiosa,  Orckis  Morio  f  p  pfcta^  Serapias 
Lingaa,  Isûetes  Dvrisei;  à  Doscares,  on  trouve  les  Galium 
imariiiiKMJK,  Thrimciit  tuàerasa,  Linaria  grxccu,  Cylitaes  hyfio- 
tysiis;  on  peut  signaler  à  Saint-Aunès  :  Bifora  radians,  Myosotit 
versicolor,  Aira  Cupamojta,  Calycotome  j;;^/»£'j'<ry  à  Mézouls,  on 
propriétaire  instruit  a  iiuroduit  dans  ses  bois  le  Cistus  iadam- 
férus,  le  Rhus  Coiirms,  l' Ulex  eurofmus,  VEphedra  aiiissima, 
ÏKjuniperus  drupacea. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


sto  JOURNAL  UE  BOTANIQUE 

Les  Spiriea  Fih'penduia,  Vicm  atropurpurea,  V.  lutea, 
Heliantliemum  gtittatum,  Lupinus  hirsutus,  Silène  gallica, 
Verbascufft  ntaiale,  Trî'foiium  rubens,  se  rencontrent  dans  toute 
cette  région  siliceuse  voisine  de  Montpellier. 

Un  peu  plus  loin  de  nous,  à  Saint-Georges  et  à  Murviel,  à 
Montarnaud  et  à  Puéchabon,  il  est  facile  d'observer  plusieurs 
hybrides  de  Cistes,  C.  albido  X  crispus,  crispa  X  albidus,  mons' 
peliensi  X  salvi/olius,  salvifolio  X  monspeliensis ,  laurifolio  X 
monspeliensis  {C.  Ledon  Lamarck)  et  monspelieitst  X  laurifo- 
lins;  ce  sont  là  des  hybrides  expérimentalement  démontrés, 
nommés  d'après  la  comparaison  avec  les  produits  obtenus  par 
les  fécondations  croisées  réalisées  autrefois  par  M.  Bornet  à  la 
villa  Thuret. 

A  Murviel,  on  peut  récolter  encore  :  Onobrychis  Capnl-galii, 
ctsupiiia,  Lathyrus  Nissalia,  Geumsylvaticum,  Fumaria  major, 
Cepkalanthera  rubra,  etc. 

A  Montarnaud  et  à  Puéchabon,  tout  démontre  que  l'altitude 
est  déjà  plus  élevée  ;  le  Châtaignier  y  atteint  des  dimensions 
respectables,  bien  qu'il  ne  soit  pas  très  fréquent;  dans  les  bois 
prospèrent  Chrysanthemunt  corymbosum.  et  montanum,  Melit- 
fis  ftielissophylluitt,  Thymus  Serpyllutn^  Teucrium  Scorodonia, 
Salvia  verticillata,  Kœleria  valesiaca,  Andropogon  Gryltus, 
Dant/ioitia  decumbens,  Saponaria  ocymoides,  Géranium  san- 
guineum-,  Potentilla  hirta,  Trijolium,  rubens,  Liiho^permum 
purpureo-cseruleunt,  Passertna  Thymelea,  Euphorbia  Duvalii 
Lecoq  et  Lamolte,  Phalangium  Liliago,  Anacamptis  pyrami- 
dalis,  Melica  uniflora,  Carex  olbiensis.  Toutes  ces  plantes  ne 
sont  pas  spéciales  aux  terrains  siliceux;  maïs  elles  nous  indi- 
quent le  voisinage  de  la  limite  supérieure  de  l'Olivier. 

Dès  que  nous  l'aurons  dépassée,  nous  nous  trouverons  dans 
lazone  du  Châtaignier,  où  prédominent  les  Digitalis purpurea, 
Anarrhinum  bellidiJoUum,  Teucrium  Scorodonia.  C'est  le  com- 
mencement de  la  flore  des  montagnes  ;  laissons-la  de  côté  pour 
le  moment  et,  quittant  les  abords  immédiats  de  Montpellier,  arrê- 
tons-nous vers  l'Ouest  sur  l'ilôt  basaltique  de  Roquehaute,  près 
de  Béziers.  Nous  y  trouverons  les  Isoeies  Durisei,  Echium  pian- 
iagineum,  Lupinus  hirsutus  et  reticulatus,  CUex  parviftorus, 
Juncus  capitatïis,  Hordeunt  Caput-Medusse. 

Plus  loin  encore,  aux  environs  de  Narbonne,  nous  pourrons 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


Cb.  Fi.iHAui.T.  —  hes  herborisalions  aax  environs  de  Monipelltcr.  an 
explorer  les  coteaux  de  Boutenac  et  de  Fontfroide,  justement 
fameux  parmi  les  botanistes;  le  BuUeiin  de  la  Société  botanique 
de  France  a  rendu  compte  d'herborisations  très  riches  dans  ce 
massifsiliceux  des  basses  Corbières  (i).  Nous  ne  pouvons  songer 
à  ajouter  à  ce  qui  a  été  dit  sur  ces  localités  privilégiées  par  nos 
confrères,  M.  MaugeretetM,  G.  Gautier;  nous  sortirions  d'aiU 
leurs  du  cadre  que  nous  nous  sommes  tracé  en  nous  éloignant 
davantage  de  Montpellier. 

Des  mares  se  sont  formées  naturellement  dans  les  dépressions 
de  quelques-uns  "de  nos  bois  siliceux;  d'autres  ont  été  creuséas 
pour  les  besoins  de  diverses  exploitations.  La  plupart  d'entre 
elles  sont  depuis  longtemps  célèbres  dans  le  monde  botanique, 
malgré  leur  peu  d'étendue  ;  elles  sont  particulièrement  ûivorables 
à  l'herborisation  ;  assez  profondes  pour  n'être  pas  ordinairement 
épuisées  par  les  sécheresses  de  l'été,  elles  offrent  aux  plantes 
aquatiques  qui  ne  redoutent  pas  les  températures  élevées  des 
condicions  très  avantageuses. 

Quelques  minutes  suffisent  pour  que  nous  récoltions  dans  la 
mare  de  Grammont  El^ocharis  palustris,  Acorus  Calamus, 
Ranunculus  Philonotis,  R.  muricatus,  Batrachium  Drouetit, 
Isoetes  setacea,  Calliiriche  kamulata,  Graitola  officinalis.  Les 
marcs  de  Rigaud,  situées  aux  portes  d'Agde,  sont  de  vieilles 
carrières  creusées  dans  le  basalte  ;  on  y  récolte  le  Dantasonium 
polyspermum  Cosson  et  XElatine  Fabri  Grenier,  Myostirus  mi- 
nimus,  Lytlirum  bibracieattim^  L.  thymifolia,  Preslia  cervina. 
Il  en  eM  de  m Jme  des  mares  de  Roquehaute  ;  elles  occupent  le 
sommet  d'un  petit  plateau  d'origine  volcanique,  d'où  les  ingé- 
nieurs du  grand  siècle  tirèrent  les  meilleurs  matériaux  qui  aient 
été  employés  aux  travaux  du  canal  du  midi  ;  on  y  peut  récolter  : 
Manunculus  lateriflorus  DC. ,  PepUs  erecta,  Builiardia  Vaillan' 
tii,  Sedufn  csBspitosum,  Cicendia  fili/armis.  Myosotis  cxspitasa 
Schultz  p  parvijîora  Brébisson,  Isoetes  setacea,  Marsilea  pu- 
bescens,  Piltilaria  minuta  Durieu,  Velezia  rigida,  Œnanthe 
srlaifolia;  Juncuspygmseus,  slriatus,  Tenageya,capitatus,  etc. 
Au  delà  de  nos  limites,  les  mares  de  la  colline  de  Biot  près  d' An- 
tibes,  et  même  les  ravins  humides  de  l'Estérel  ou  des  Albères, 
nous  fourniraient  en  partie  les  mêmes  espèces  et  les  mêmes  sujets 
d'observation. 

I.  BalletiD  de  la  Soc.  bat.  de  France,  EX,  iS6i,  et  XXXV,  tSSS. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


3M  lOtlKNAl.  lïl".  BOTANigUK 

C'est  du  20  mai  au  15  juin  qu'il  faut  herboriser  dans  les  bois 
siliceux  de  la  plaine  méditerranéenne;  c'est  du  i^auôjuinqu'oa 
y  fera  les  plus  abondantes  récoltes.  Cette  époque  passée,  beau- 
coup de  végétaux  qui  les  caractérisent  se  dessèchent  et  dispa- 
raissent ;  c'est  vers  les  dunes  et  les  plages,  et  sur  les  bords  des 
grands  marais  salants,  qu'il  convient  d'aller  herboriser  en  atten- 
dant que  la  canicule  nous  invite  à  chercher  les  sommets. 


'  OBSERVATIONS  SUR  LE  POLLEN  DES  CYCADEES 

Par  H.  Léon  aUIOITARD 

Le  poUea  des  Cycadées  a  été  étudié  dans  ces  dernières  an- 
nées par  M.  Juranyi  (i)  et  par  M.  Treub  (3),  qui  en  ont  suivi  le 
développement  à  partir  du  plus  jeune  âge.  Tout  récemment, 
M.  Strasburger  (3)  s'en  est  occupé  au  point  de  vue  de  la  mem- 
brane. Certains  faits  anormaux  ou  exceptionnels,  signalés  par 
M.  Juranyi  au  sujet  de  la  division  nucléaire  dans  les  cellules 
mères  du  pollen,  m'ayant  semblé  devoir  être  vérifiés,  j'ai  profilé 
d'une  occasion  qui  m'était  oû^e  d'étudier  des  fleurs  mâles  de 
CycaSy  Zamia  et  Ceraîozantia  pour  chercher  à  contrôler  les  faits 
observés.  Incidemment,  mon  attention  s'est  portée  sur  une  ques- 
tion d'un  intérêt  général,  concernant  la  structure  du  noyau  au 
repos,  examinée  à  nouveau  l'an  dernier  dans  un  important  mé- 
moire par  M,  Strasburger  (4). 

La  division  indirecte  du  noyau  est  caractérisée,  comme  on 
Bait,  par  une  série  de  phénomènes  qui  se  succèdent  dans  un  ordre 
déterminé.  Le  plus  important  consiste  en  ce  que  les  segments 
qui,  à  un  moment  donné,  apparaissent  distincts  les  uns  des 
autres  dans  le  noyau,  se  dédoublent  suivant  leur  longueur 
chacune  en  deux  moitiés  égales;  celles-ci  se  séparent  l'une  de 
l'autre  au  stade  de  la  plaque  nucléaire  pour  se  transporter,  eo 
sens  inverses,  aux  deux  pôles  du  fuseau  achromatique,  où  elles 

I.  Juranyi,  BeoBacht.  ûàer  Keritiheilung  (Sitzuogsber.  der  ungaKschen  Acjd' 
d.  Wiss.,  p.  70,  i83t). 

3.  Treub,  Rtckerckes  sur  Us  C^cadt'ts  (Ann,  du  Jardin  boL  de  Buitsniorg, 
vol.  II,  18B5). 

3.  Strasburger,  l/eôer  dus  W/n^kslkmm  vegelahiliseker  Zellhante,  i88g. 

4.  Strasburger,  Sur  la  division  des  noyaux  cellulaires,  ta  dcoisio»  des  ceUtiits 
tl  ia  yécondalion  [Journal  de  Botanique,  mars  laaSj.  —  Ueier  Kernund  ZelUlui- 
iung  im  PfloHatnrekke,  1888. 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


L.  GuiGHAKi>.  —  Oèurvatioris  sur  It  poUên  des  Cycadées.  uj 

vont  concourir  à  la  formation  des  deux  nouveaux  noyaux.  Le 
dédoublement  longfitudinal  de  chacun  des  segments  primaires 
peut  avoir  lieu  avant  la  naissance  de  la  plaque  nucléaire, 
presque  aussitôt  après  leur  difTéren dation  dans  le  noyau  encore 
pourvu  de  sa  membrane;  mais  les  deux  moitiés  restent  rappro- 
chées, souvent  même  elles  se  réunissent  intimement  l'une  à 
l'autre,  par  suite  de  la  contraction  et  du  raccourcissement  dont 
les  segments  sont  le  siège,  jusqu'à  la  formation  de  la  plaque 
nucléaire.  C'est  seulement  à  ce  stade  qu'elles  se  séparent  déSni- 
tîvement  pour  se  diriger  vers  les  deux  pôles  opposés.  11  en  est 
ainsi,  par  exemple,  dans  la  plupart,  sinon  dans  la  totalité,  des 
cellules  mères  de  pollen  entrant  en  division  {Liliuai,  AUmttt, 
Fritillaria,  Alsirœmeria,  etc.)  et  dans  diverses  cellules  ani- 
inales  (Salamandre,  etc.).  Ailleurs  ce  dédoublement  ne  se  mani- 
feste qu'au  moment  de  l'orientation  et  de  la  disposition  des 
segments  chromatiques  en  plaque  nucléaire  (tissus  végétatifs, 
albumen).  Dans  le  premier  cas,  le  phénomène  essentiel  de  la  ka- 
ryokinèse  est  plus  hâtif  que  dans  le  second  ;  mais  dans  l'un 
comme  dans  l'autre,  c'est  au  stade  de  la  plaque  nucléaire  ijue 
les  segments  secondaires,  nés  par  dédoublement  longitudinal 
des  segments  primaires,  se  distribuent,  à  nombre  égal,  en  deux 
groupes  destinés  à  former  les  noyaux  futurs. 

Cette  règle  générale,  établie  par  de  nombreuses  recherches, 
comporterait  certaines  exceptions,  si  les  données  fournies  pour 
divers  cas  étaient  réellement  fondées  ou  ne  représentaient  pas 
simplement  des  anomalies  accidentelles. 

Pour  M.  Juranyi,  le  dédoublement  longitudinal  des  segments 
primaires,  chez  le  Ceralozatnia  longîfolia,  aurait  lieu  surtout 
après  leur  arrivée  aux  pôles  et  non  au  stade  de  la  plaque  nu- 
cléaire (i).  D'autre  part,  M.  Carnoy  dit  avoir  constaté  de  même 
les  indices  d'un  dédoublement  aux  pôles  dans  les  noyaux  du  sac 
embryonnaire  du  Paris  quadri/olia,  du  MaîanihetMum  bifolium, 
et  dans  ceux  du  périanthe  ^m  Ltlium  caitdidu/n  {2).  Dans  les 
^>erniatocytes  de  la  Salamandre,  M.  Flemming  a  constaté 
d'une  façon  certaine  (3),  à  côté  de  la  karyokinèse  normale,  une 

I.  L<K.  ch-,  p.  71-77,  6k.  G.  etc. 

î.  Carnoy,  La  cyiodiêi-eit  clus  Us  Arikropodés  (La  CtttmU,  1, 1,  p.  331,  1885). 
3.  Flemming,  Ntti£  Beitrag»  *ur  Kemttmss  lier  ZtUe  (Arch.  f.  Mikrosk  .\nat., 
1.  XXIX,  p.  400,  441). 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


au  )OUitNAL  DE  BOTANIQUE 

modification  analog'ue,  à  certains  égards,  à  la  précédente,  qu'il 
désigne  sous  le  nom  de/orme  hétérotypique.  Dans  ces  cellules, 
les  segments  secondaires  destinés  à  former  les  nouveaux  noyaux 
sont  au  nombre  de  12;  dès  leur  arrivée  aux  pôles  du  fuseau, 
ils  ofïrent  un  dédoublement  longitudinal  donnant  naissance  à 
24  segments.  MM.  Ed.  Van  Beneden  et  Van  Neyt  (i)  auraient 
vu  parfois  pendant  la  reconstitution  du  noyau,  dans  les  œufs  en 
segmentation  de  l'Ascaride  mégalocéphale,  les  segments  secon- 
daires se  dédoubler  avant  de  se  résoudre  en  fins  granules  reliés 
entre  eux  par  des  filaments.  Il  est  vrai  que  M.  Boveri  révoque 
en  doute  cette  observation  {2).  D'ailleurs,  parmi  ces  divers  cas, 
celui  des  spermatocytes  de  la  Salamandre  est  le  seul  qui  soit 
nettement  établi. 

Une  opinion  analogue  à  celle  de  M.  Juranyi  avait  été  émise 
par  M.  Heuser  au  sujet  des  noyaux  des  cellules  mères  pollini- 
ques  du  Tradescantia.  J'ai  montré  (3)  qu'elle  n'était  pas  fondée,  et 
que  les  segments  chromatiques  se  dédoublent  au  stade  de  la  pla- 
que nucléaire. 

Si  le  dédoublement  longitudinal ,  au  lieu  d'avoir  lieu  au  stade 
de  la  plaque  nucléaire,  ne  se  produisait  qu'après  l'arrivée  aux 
pôles  des  segments  chromatiques  non  dédoublés,  comme  dans 
l'opinion  de  ces  deux  derniers  observateurs,  on  pourrait  se  de- 
mander quelle  est  la  raison  d'être  de  la  plaque  nucléaire  et  com- 
ment il  peut  se  faire  que  les  segments  se  distribuent  toujours  à 
nombre  égal  entre  les  deux  nouveaux  noyaux,  car  une  réparti- 
tion égale  de  la  substance  chromatique  ne  peut  s'expliquer  que 
par  la  séparation  des  deux  moitiés  de  chaque  segment  dédoublé 
au  stade  de  la  plaque  nucléaire  ;  la  scission  longitudinale  appa- 
raît d'autant  plus  nécessaire  que  les  segments  primaires  peuvent 
avoir  une  longueur  différente,  et  que,  d'autre  part,  s'ils  se  cou- 
paient simplement  en  travers,  comme  on  l'avait  cru  jadis,  les 
deux  tronçons  destinés  chacun  à  l'un  des  deux  noyaux  futurs 
pourraient  de  même  être  inégaux. 

Avant  d'exposer  les  résultats  que  l'étude  du  Ceratozamia 

1.  E.  Van  Beneden  et  Van  Neyt,  Nouv.  recherches  Sur  la  Jécondahott  el  ia 
division  milosique  ckea  l'Ascaride  mégaioc^hale,  p.  4f>,  1S87, 

3.  Boveri,  Ueber  Difftrensirung  der  Zellkeme  wàÀrend  der  FurckuMg des 
Bits  von  Ascaris  megalocephoia  [Anat.  Anzeiger,  p.  689,  1887). 

3.  L.  Guig-nard,  Noai>.  recherches  sur  le  noyau  celltUaife  <Ann,  des  Se.  nat. 
Bot,,  188s,  p.  358). 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


L.  GuiGHARD.  —  Observations  sur  U  pollen  des  Cycadéts.  ijs 

m'a  fournis  sur  cette  première  question,  je  désire  attirer  l'atten- 
tion sur  un  second  point  qui  consiste  à  savoir  si  le  noyau  à 
Tétat  de  repos  renferme  un  filament  chromatique  unique,  con- 
tinu, ainsi  qu'on  l'a  admis  jusqu'au  récent  mémoire  de  M.  Stras- 
burger,  ou  bien  si,  comme  le  pense  aujourd'hui  cet  éminent 
botaniste,  il  contient  des  segments  chromatiques  toujours 
libres  et  distincts,  mais  dont  les  nombreux  replis  empêcheraient 
d'apercevoir  les  extrémités  libres  dans  la  masse  chromatique 
pelotonnée  du  noyau  au  repos. 

Dans  les  cellules  mères  pollinîques  des  plantes  chez  lesquelles 
les  segments  chromatiques  peuvent  être  comptés  avec  certitude, 
le  nombre  de  ces  derniers  offre  une  fixité  remarquable  pour  une 
espèce  donnée.  Ainsi  que  je  i'al  fait  remarquer  jadis  (i),  il  est 
de  12  pour  le  Lilium,  de  8  pour  VAllium  et  V Atstrœmeria,  de 
16  pour  le  Listera.  D'autre  part,  au  cours  des  divisions  qui 
donnent  naissance  à  l'oosphère,  dans  le  sac  embryonnaire  des 
fiiverses  espèces  de  Lilium  que  j'ai  pu  examiner  à  cet  égard,  on 
peut  de  même  compter  12  segments  chromatiques  dans  les 
noyaux  sexuels.  M.  Strasburger  est  arrivé  aux  mêmes  résultats 
pour  les  cellules  mères  de  pollen  des  plantes  indiquées  (3);  il 
retrouve  également  le  nombre  12  dans  celles  du  Tradescantia, 
de  X Helleborîts  fœiidus ,  du  Chlorophyion  Siernbergianum-. 

Comme  le  nombre  observé  dans  les  cellules  mères  de  pollen 
se  maintient  tel,  par  le  fait  même  du  dédoublement  longitudinal, 
jusque  dans  le  noyau  générateur  du  tube  poUinique  (2),  il  en  ré- 
sulte que  pour  le  Lis,  par  exemple,  au  moment  de  la  féconda- 
tion, le  noyau  mâle  et  le  noyau  femelle  se  mélangent  à  nombre 
égal  de  bâtonnets. 

On  entrevoit  l'intérêt  de  cette  fixité  si  l'on  remarque  que 
c'est  seulement  dans  les  cellules  sexuelles  qu'on  l'observe,  car 
dans  les  tissus  végétatifs,  comme  aussi  dans  les  cellules  primor- 
diales de  la  jeune  anthère  avant  la  formation  définitive  des  cel- 
lules mères  de  pollen,  et  dans  celles  de  l'ovule  à  l'exception  du 
sac  embryonnaire,  te  nombre  des  segments  chromatiques  varie 
(dans  le  sac  embryonnaire  lui-même,  il  n'est  d'ailleurs  pas  fixe 

I .  L.  Guîgnard,  Rtckerckes  sur  la  simcttav  et  la  dmiswn  du  noyau  ctlttt- 
laire  (Ann.  des  Se.  nat.  Bot.,  9*  série,  t.  XVII,  p.  40). 

I.  Tout  récemnieiit,  j'ai  pu  les  compter  dans  les  tubes  poltiniques  du  Lilium 
Martagon,  oîi  j'ai  rencontré  plusieurs  cas  de  divisiao  du  noyau  générateur;  la 
plaque  nucléaire  et,  par  suite,  chacune  de  ses  moitiés  o&aieiit  11  se£ments. 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


Mt  JUUKKAL  DE  BCn'ANlQUE 

pour  les  antipodes).  Pour  le  Lis  en  particulier,  les  observations 
récentes  de  M.  Strasburger(i)  et  les  miennes  (a)  montrent  qu'il 
est  ordinairement  de  i6.  Un  fait  analogue  se  retrouve  dans  d'au- 
tres plantes.  Il  y  a  donc  réduction  de  nombre  pour  les  segmenu 
chromatiques  des  cellules  sexuelles  :  comment  se  fait  cette  ré- 
duction et  par  quel  moyen  s'établit  la  fixité  observée  dans  les 
dernières  cellules?  Si  l'inverse  existait,  on  pourrait  concevoir 
jusqu'à  un  certain  point  que,  la  formation  des  éléments  sexuels 
représentant  en  quelque  sorte  le  point  culminant  de  la  vie  de  la 
plante  et  du  développement  de  ses  cellules,  ces  éléments  nais- 
sent et  se  différencient  quand  les  segments  chromatiques  ont 
atteint  le  nombre  qui  caractérise  la  plante  considérée.  Or,  c'est 
précisément  le  contraire  qui  existe,  à  en  juger  du  moins  par  les 
cas  observés. 

Jusqu'aux  plus  récentes  observations  de  M.  Strasburger,  on 
a  admis  que  ce  nombre  apparaît  dans  le  noyau  au  moment  où  il 
se  prépare  à  la  division  et  grâce  à  la  segmentation  transversale 
d'un  filament  chromatique  unique.  Au  premier  abord,  il  est  évi- 
dent que  la  fixité  de  nombre  se  conçoit  beaucoup  plus  facilement 
si  l'on  suppose  l'existence  de  filaments  distincts  et  autonomes 
dans  le  noyau  au  repos.  Pour  que  le  noyau  au  repos  renferme  un 
filament  unique,  il  faut  nécessairement  qu'il  y  ait  soudure  bout  à 
bout  des  segments  chromatiques  arrivés  aux  pôles  du  fuseau 
après  la  division  de  la  plaque  nucléaire.  Or,  on  comprend  que  la 
reconstitution  de  ce  filament  unique  soit  un  des  phénomènes  les 
plus  compliqués  de  la  karyokinèse.  (A  suivre.) 

NOTE  SUR  UNE  THYMÉLÉACÉE  NOUVELLE 

DU   rONKIN 

Par  H.  DRAKE  DEL  CA8TIIXO 

Parmi  les  plantes  récemment  rapportées  du  Tonkin  par  M .  Ba- 
lansa,  il  en  est  une  qui  mérite  d'appeler  l'attention  au  point  de 
vue  botanique  et  économique.  C'est  une  Thyméléacée,  du  genre 
lVùkstrtenna^nà\.\  elle  est  inédite,  et  peut  donc  recevoir  le 
nom  de  celui  qui  en  a,  le  premier,  enrichi  nos  herbiers.  Voici  sa 
description  : 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


Drakb  obl  Castillo.  —  Nclt  tnr  tms  TkyméUacée  nouvelle  du  Tonkin.    trj 

Widutrcemia  Bolansœ  sp.nov. 

Arbuscula  (bi-metialis)  cortice  bruaoeo,  novetlls  veluClnis,  ramu- 
lis  terctibus  ad  apicem  spiarsë  sericeo-pubesceatibus,  demùm  glabratis. 
Folia  subchartacea, ÎQtegra,  obloûga,  ovata  (  10-13  cent,  longa,  3-5  lala), 
acuta,  basi  in  petiolum  brevissimum  (3-4  mill.)  constricta,  nervis  pin- 
natis  incurvis  utrinque  ad  iS,  addids  nonnunquàm  intermediis  multo 
minoribus,  paucis  confluentibus  vel  anastomaotibus,  pagina  superiore 
glabrâ,  inferiore  simul  ac  petiolum  adpressè  pubescente  vel  puberulâ. 
Panicula  thyrsoidea,  terminalis,  nuiaos,  ampla,  multifiora  {ad  20cent. 
lata,  pedunculis  primariis  1015  cent,  longis),  Iota  i^aesertim  siif>emè 
sericeo-pubescens,  bracteis  parvulis  (1-2  mill.  tongis),  acutis.  Flores  ad 
apicem  peduQculonunquatemi.priiQÙrabracteolîs  ovatis  (6-7  mill.  lon- 
gis) obtusis  extùs  puberulis  iatiis  glabris  caducis  fukrati .  Perianthium 
soididè  album,  extùs  dense  scriceum,  tiibulosum  (i  cent,  longum,  3 
mill.  tatum),  utrinque  atténua tum,  lobis(i'3  mill.  longis)  obtusiusculis 
erectis.Slamtnaacl  apicem  perïantbii  insena.  Disci  squama^  in  cyathum 
varié  lobatum  connatiE.  Ovarium  villoso-sericeum;  ovulum  mjirgina- 
tutn.Fnictusperianthio  înclusus,  pericarpio  extùs  villoso  sicco;semen 
brunneura,  lasve,  lineare-oblongum,  utrinque  acutum,  anticè  lineâ  pro- 
roînulâ  longitudinaliter  percursum.  Ëmbryo  cotyledonibus  crassiusca- 
lis  villosulis. 

On  voit,  d'après  cette  description,  quele  W.  Ba/ausa?  occupa 
une  place  spéciale  dans  le  genre.  Son  inflorescence  ne  rappelle 
guère  que  celle  du  W.japonfca  Miq.  ;  encore  sa  panicule  est-elle 
bienplus  ample  que  dans  cette  dernière  espèce.  Une  autre  particu- 
larité de  l'inflorescence  est  la  disposition  des  fleurs  par  quatre  au 
sommet  des  rameaux  de  l'inflorescence  :  elles  sont  enveloppées 
pendant  quelque  temps  dans  deux  bractées  ovales  qui  forment 
ime  sorte  de  gros  bouton  et  qui  tombent  ensuite,-  Ce  caractère 
est  peut-être  unique  dans  le  genre.  Le  périanthe  du  ff^.  Balansee 
ofire  aussi  des  particularités  Intéressantes  :  ses  lobes  sont  dres- 
sés, tandis  qu'ils  sont  étalés  dans  la  plupart  des  autres  espèces  du 
genre;  de  plus,  le  périanthe  des  Wickstrœniia  est,  en  général, 
caduc,  ou  ne  persiste  qu'en  partie  :  ici,  il  est  complètement  per- 
sistant, enveloppe  entièrement  le  fruit,  et  ne  le  laisse  tomber  qu'à 
maturité,  en  se  fendant  longitudinalement.  Le  disque  est  cyathi- 
fonne,  mais  incisé  d'une  manière  assez  variable.  Enfin  un  dernier 
trait  caractéristique  de  cette  espèce  est  une  sorte  d'aile  qui  borde 
longitudinalement  l'ovule  :  on  retrouve,  plus  tard,  une  trace  de 
cette  aile  dans  une  ligne  saillante  qui  s'étend  le  long  de  la  face 
antérieure  de  la  graine. 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


3S8  JOURNAL  DE  BOTANIQUK 

Le  IVtckstyœmia  Balansa?  n'est  pas  connu  à  l'état  spon- 
tané (i),  maïs  il  est  cultivé  par  les  Tkôs  et  les  Mans  qui  le  dési- 
gnent sous  le  nom  de  Cai-gio  et  qut  emploient  les  fibres  de  son 
écorce  à  faire  du  papier  d'assez  bonne  qualité.  Des  fragments  de 
cette  écorce  et  des  échantillons  de  ce  papier  figurent,  cette  année, 
à  l'Exposition  universelle.  La  plante  n'est  pas  cultivée  dans  le 
Delta,  mais  seulement  dans  la  région  montagneuse  du  N.-O.  du 
Tonkin,  sur  le  versant  des  collines.  Les  indigènes  repro- 
duisent la  plante  par  semis.  A  cet  efiet,  ils  recueillent,  au  mois 
d'avril,  des  fruits,  mûrs  à  cette  époque,  et  les  sèment  à  l'abri  du 
soleil,  dans  un  terrain  convenablement  préparé.  La  plantule 
commence  à  sortir  de  terre  vers  le  quarantième  jour;  au  bout  de 
trois  ou  quatre  mois,  on  repique  les  jeunes  plants  en  laissant 
entre  eux  l'intervalle  d'un  mètre.  L'arbrisseau  n'est  bon  à  recéper, 
pour  la  première  fois,  qu'à  la  fin  de  la  troisième  année  :  mais  les 
recépages  suivants  se  font  tous  les  deux  ans,  pendant  un  certain 
nombre  d'années,  à  cause  de  la  grande  rusticité  de  la  plante.  On 
dépouille,  à  la  main,  les  tiges  de  leur  écorce,  pendant  qu'elles 
sont  encore  vertes;  on  obtient  ainsi  des  lanières  que  l'on  fait 
sécher  et  que  l'on  transporte  ensuite  à  Hanoï,  oii  se  fait  la  fabri- 
cation. Cette  fabrication  consiste  à  réduire  en  pâte  les  écorces 
et  à  en  relier  les  fibres  au  moyen  d'un  mucilage  retiré,  par  ma- 
cération, des  copeaux  du  bois  d'une  Laurinée  {ActinodapAne 
cochinchinensis  Meissn.)  que  les  indigènes  appellent  Caï-no. 
Cette  dernière  plante  a  été  trouvée  par  M.  Balansa,  à  l'état 
spontané  aux  environs  de  Ouon-bi  {eu  fleurs  au  mois  de  novembre 
1885)  et  de  Thu-Phap  (en  fruits  au  mois  d'avril  1887  ;  en  fleurs 
au  mois  de  décembre  1888). 

Cette  propriété  de  fournir  une  matière  susceptible  d'être 
transformée  en  papier  n'est  pas,  on  le  sait,  particulière  au  W. 
Balansœ,  dans  la  famille  des  Thyméléacées.  Ainsi,  entre  autres, 
une  plante  d'un  genre  voisin  (Edgewortkia  papyrt/era  Zucc.) 
fournit  l'écorce  dont  on  fait  le  meilleur  papier  de  Chine  et  du 
Japon.  Wy AanssiMnïVTckslrœmia  [W.t'udicalAna.),  répandu 
dans  l'Inde  et  dans  l'Océanie,  dont  les  fibres  corticales  sont 
employées  à  la  confection  des  vêtements  de  certaines  peuplades 
polynésiennes. 

I.  Les  renseignements  qui  suivant,  sur  cette  planie.  sont  dus  à  M,  Balansa. 
Le  Garant .'  Louis  Mobot. 


D,B,i..ab,GoOglc 


3*  ANNÉE  N»  14  16  JUILLET  1889 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Directeur:  M.  Louis  MOROT 


OBSERVATIONS  SUR  LE  POLLEN  DES  CYCADEES 

Par  H.  Uon  GOIGNABD 

Daos  la  plupart  des  noyaux  au  repos,  les  éléments  chromati- 
ques sont  tellement  enchevêtrés  et  contournés  que,  même  avec 
l'aide  des  réactifs  colorants,  l'observation  ne  permet  pas  de  se 
faire  une  opinion  sur  la  constitution  de  la  charpente  nucléaire. 
En  faisant  agir,  dans  certaines  conditions  (i),  l'eau  de  Javelle  sur 
les  noyaux  de  l'albumen  {FviitUaria,  Gaianthus,  Leucotum)  et 
des  cellules  mères  de  pollen  {Lilium  bulbiferunt,  AUium), 
M.  Strasburger  a  vu  des  segments  libres  ou  tout  au  moins  des 
bouts  libres  dans  ces  noyaux  examinés  avant  leur  entrée  en  di- 
vision, ce  qui  l'a  conduit  à  cette  conclusion,  qu'il  n'y  a  pas  con- 
tinuité des  anses  chromatiques,  et  par  conséquent  ni  soudure  à 
la  dernière  phase  de  la  division,  ni  segmentation  transversale  à 
la  première. 

A  la  suite  de  ses  observations  sur  la  Salamandre,  M.  RabI  (2) 
avait  de  même  émis  l'idée  que  les  segments  chromatiques  pour- 
raient bien  être  libres  dans  le  noyau  au  repos,  mais  il  n'en  avait 
pas  fourni  la  preuve. 

L'étude  du  pollen  des  Cycadées  me  paraît  intéressante  aux 
deux  points  de  vue  qui  viennent  d'être  mentionnés,  et  pour  cette 
raison  j'examinerai  successivement  la  structure  du  noyau  au 
repos  et  les  différents  stades  de  la  division,  en  prenant  comme 
exemple  le  Ceratozamia  niexicana. 

Fixé  dans  son  état  normal  par  les  réactifs  appropriés,  le  noyau 
au  repos  d'une  cellule  mère  de  pollen  offre  une  charpente  chro- 
matique dont  les  nombreux  replis  sont  tellement  enchevêtrés  et 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


330  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

délicats  qu'il  est  impossible  de  les  suivre  dans  leur  trajet  au  sein 
de  la  masse  nucléaire  (voir  Planche  V,  fi^.  i).  Uème  qittajui  les 
approches  de  la  dÏTisioo  se  manifestent  par  la  cORtiactton  et  l'é- 
paîssisseiaent  des  replis,  on  ne  peut  décider  xykc  ecnkudie  s^l 
existe  des  segments  libres  dans  la  masse  pelotonnée  (fig.  2). 
Une  circonstance  plutôt  accidentelle  que  cherchée  m'a  permis 
d'observer  les  noyaux  dans  des  conditions  particulièrement  fa- 
vorables, sans  qu'il  fût  besoin  d'employer  des  réactifs  tels  que 
l'eau  de  Javelle,  dont  l'action  est  difficile  à  modérer  et  à  suspen- 
dre au  moment  précis  où  commence  la  dissolution  des  éléments 
figurés  du  noyau.  Un  grand  nombre  d'étamines  de  Ceraiosamia 
ayant  été  placées  dans  de  l'alcool  absolu  employé  en  quandté 
ifisufifisante  pour  éviter  une  hydratation  assez  prononcée  de  ce 
liquide,  la  fixaticHi  des  noyaux  se  produisit  dans  des  coadittoos 
telles  qu'une  partie  de  la  masse  pelotonnée  se  trouva  refoulce 
sur  le  côté  contre  la  membrane  nucléaire,  tandis  que  l'antre 
psirtie  déroulait  ses  replis  dans  tout  le  restede  la  cavîté  d»  noyau. 
Le  même  résultat  peut  être  obtenu,  quoique  avec  beaucoup 
moins  de  chances  de  réussite,  par  l'emploi  direct  d'un  alcool 
dilué. 

Les  noyaux  ainsi  fixés  avaient  déjà  commencé  à  contracter 
leurs  anses  chromatiques;  sans  cette  circonstance,  l'étude  de  lear 
structure  n'eût  pas  été  possible. 

L'un  deux  est  reçK-ésenté  dans  la  fig.  3,  à  un  fort  grossisse- 
ment. A  gauche,  on  voit  une  agglomération  de  replis  chroma- 
tiques serrés  les  uns  contre  les  autres  et  dans  lesquels  se  trouve 
le  nucléole;  cette  partie  du  peloton  comprend  environ  le  tiers  de 
la  masse  totale.  Parfois,  l'amas  formé  par  ces  anses  chromatiques 
refoulées  est  plus  considérable,  et  une  même  coupe  de  sac  p(^- 
nique  présente  de  notables  différences.  A  droite  de  la  même 
figure,  les  anses  peuvent  être  suivies  dans  leur  trajet. 

Observées  à  l'aide  d'objectifs  àimmersion  et  après  coloration 
par  l'hématoxyline,  elles  m'ont  souvent  paru  former,  malgré 
leurs  sinuosités  et  leurs  brusques  changements  de  direction,  na 
filament  ininterrompu,  dans  toute  la  partie  de  la  cavité  nucléaire 
où  le  refoulement  n'avait  pas  eu  lieu. 

Lorsque  les  noyaux  ne  montraient  aucune  extrémité  chroma- 
tique libre,  il  y  avait  lieu  de  se  demander  et  de  rechercher  si  une 
telle  apparence  n'était  pas  due  à  l'accoleinent  des  bouts  libres  aux 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


L.  GuiGNABD.  —  OisfrvaHàns  sur  U  pvilett  des  Cycadées.  131 

asses  snuées  dans  lear  vDÎsioa^  ;  mais  dans  ce  cas,  l'aspect  eût 
été  celui  d'im  reticniam.  Je  crois  arror  remarqué,  il  est  vrai, 
qu'il  en  est  parfois  ainsi  ;  de  même,  on  aperçoit  assez  souvent  ira 
eu  deux  bouts  se  terminant  librement  dans  la  carité  nucléaire, 
alors  même  que  les  Doyaux  n'ont  pas  été  eotanés  parle  rasoir. 
Tont  en  reoonnaàssant  combien  ces  derniers  faits  penrem  venir 
à  l'appui  de  l'hypothèse  des  segments  normalement  distincts 
et  indépendants  dans  le  Doyaa  au  repos,  il  faut  tout  d'abord  ibire 
les  remarques  suivantes. 

Comme  on  te  verra  pins  loin,  la  plaque  miidéaire  est  formée 
par  %  segments  chrom;uique3  dans  le  Ceratozavtia;  par  consé- 
quent le  ncHsbre  des  extrémités  libres  est  de  16.  Or,  dans  les 
noyaux  dont  la  partie  facilement  otiservabte  représentait  en 
moyenne  la  moitié  de  la  masse  totale  des  anses  cbromatiqDes,  on 
n'apercevait  qu'une  ou  deux  extrémités  libres  ou  accolées  à  une 
anse  chromatique  voisine,  rarement  mi  nombre  un  peu  plus  élevé, 
dans  les  cas  où  le  filament  ne  se  montrait  pas  ininterrompa. 
On  est  amené  par  cela  même  à  penser  que,  si  les  segments  sont 
réellement  prcformés,  presque  tonteslieursextrémitéssetroavent 
constamment  dans  la  partie  contractée,  ce  qui,  à  la  suite  d'un 
grand  nombre  d'observations,  ne  laisse  pas  de  paraître  assez  peu 
probable.  Il  est  évident,  d'antre  part,  que  l'alcool,  en  agissant  sar 
le  âlament  nucléaire,  peut  déterminer  sa  ruptare  en  un  on  plu- 
sieurs points  :  dès  lors,  on  s'explique  la  présence  de  quelques 
bouts  libres  ou  entnùnés  mécaniquement  au  contact  d'anses 
chromatiques  situées  dans  leur  voisinage,  ce  qui  donne  l'appa- 
reitce  d'un  reticulum.  D'ailleurs,  j'ai  assez  souvent  remarqué, 
sur  le  trajet  d'une  ou  de  plusieurs  anses,  des  parties  étirées  et 
grêles  comme  des  fils,  qu'une  coloration  intense  avec  l'hémato- 
xyline  permettait  seule  d'apercevoir;  il  y  avait  tout  lieu  de  croire 
qu'elles  étaient  dues  a  l'action  de  l'alcool.  On  peut  se  demander 
également  a,  quand  on  distingue  des  bouts  libres,  la  segmenta- 
tion transversale  du  filament  n'est  pas  en  voie  de  se  manifester, 
circonstance  qui  vient  compUquer  la  qnesdon,  d'autant  que, 
comme  je  l'ai  fait  remarquer,  c'est  seulement  au  moment  où  le 
noyau  se  prépare  à  la  division  par  la  contraction  et  l'épaississe- 
ment  de  ses  anses  chromatiques  que  l'étude  de  la  structure  est 
possible. 

Déjà,  dans  la  fig.  3,  on  peut  apercevoir  en  certains  points, 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


331  lOUKNAL  DE  BOTANIQUE 

sur  le  trajet  des  anses,  une  double  série  de  granulations  chroma- 
tiques, ce  qui  montre  que  le  dédoublement  longitudinal  est 
proche.  Un  peu  plus  tard,  quand  plusieurs  extrémités  libres  sont 
visibles  (6g.  4),  ce  dédoublement  devient  manifeste  dans  toutes 
les  anses  chromatiques,  et  les  moitiés  parallèles  s'écartent  peu  à 
peu  l'une  de  l'autre,  soit  sur  un  point  quelconque  de  leur  Ion- 
gueur,  soit  surtout  vers  les  bouts  (fig.  5).  Puis  la  membrane  nu- 
cléaire disparait  et  les  anses^  se  raccourcissant  de  plus  en  plus, 
se  rapprochent  au  centre  de  la  cellule  mère.  Bientôt  leur  nombre 
devient  facile  à  compter,  même  avant  l'apparition  du  fuseau 
achromatique  (âg,  6  et  7).  Tandis  que  M.  Juranyi  en  trouve  de 
8  à  24  dans  le  Ceratozamia,  j'en  ai  toujours  compté  8,  non-seu- 
lement dans  les  noyaux  des  cellules  mères,  mais  aussi  dans  tous 
ceux  qui  en  dérivaient  jusqu'à  la  formation  définitive  du  grain 
de  poUen. 

Incurvés  d'abord  vers  le  milieu  de  leur  longueur,  les  seg- 
ments primaires  doubles  finissent  par  se  redresser  presque  com- 
plètement à  l'équateur  du  fuseau  ;  puis  chaque  moitié  glisse  en 
sens  inverse  vers  les  pôles  {fig.  8  et  9).  Les  phénomènes  ulté- 
rieurs sont  conformes  à  la  règle  générale  (fig.  10  à  14),  et  je 
passe  les  détails  sous  silence.  Comme  M.  Strasburger  a  étudié 
tout  récemment  la  formation  des  membranes  dans  les  Cycadéees 
et  a  même  bien  voulu  faire  mention  des  quelques  indications  que 
je  lui  avais  fournies  à  cet  égard,  il  me  suffira  de  signaler  seule- 
ment les  particularité]]  qu'on  observe  au  cours  des  divisions  qui 
se  produisent  dans  le  grain  de  pollen  lui-même. 

Ces  divisions  se  produisent  de  telle  façon  que  l'axe  du  fuseau 
est  perpendiculaire  au  plus  grand  diamètre  du  grain  (fig.  1 7  et 
23).  Le  premier  fuseau  est  déjà  formé  de  deux  moitiés  un  peu 
inégales,  la  base  commune  des  cônes  qu'elles  représentent  étant 
plus  rapprochée  de  la  face  plane  du  grain  de  pollen  (fig.  17). 
Une  différence  marquée  s'observe  dans  l'orientation  des  seg- 
ments secondaires  arrivés  aux  pôles,  et  la  cloison  cellulosique 
qui  vient  séparer  les  deux  groupes  prend  la  forme  d'un  verre  de 
montre  (fig.  19,  20)  ;  il  en  résulte  une  petite  cellule  lenticulaire, 
pourvue  d'un  noyau  aplati,  à  charpente  chromatique  très  dense, 
et  une  grande  cellule  dont  le  noyau  grossit  et  laisse  voir  un 
reticulum  moins  serré. 

Au  stade  de  la  plaque  nucléaire,  ce  gros  noyau  o£fre  à  son 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


L.  GnicNABD.  —  Oistrvatiotu  sur  ie  poUtn  dts  Cyeadtts.  133 

tour  S  segments  chromatiques  doubles  (il  a  été  seul  représenté 
dans  la  âg.  sa,  la  cellule  étant  vue  par  sa  face  convexe).  Les 
deux  moitiés  du  fuseau  sont  très  dissemblables,  ainsi  que  les 
deux  groupes  de  segments  secondaires  après  la  division  de  la 
plaque  nucléaire  (fig.  34).  La  seconde  cloison,  presque  hé- 
misphérique, se  superpose  à  la  première  (fig.  35).  Dès  lors,  le 
graÏQ  de  pollen  renferme  deux  petites  cellules  considérées  jus- 
qu'à ces  derniers  temps  comme  un  prothalle  rudimentaire, 
a'ayaat  aucun  rôle  à  remplir  au  moment  de  la  formation  du  tube 
pollinique  qui  se  développe  à  l'opposé  et  dans  lequel  pénètre 
seul  le  gros  noyau  situé  dans  la  grande  cavité  du  grain.  D'après 
les  observations  de  M.  Juranyi,  il  peut  se  faire  une  troisième 
petite  cellule,  par  suite  de  la  division  de  ce  dernier  noyau; 
mais  il  ne  paraît  pas  en  être  ainsi  dans  le  Ceratozamta  maxicana. 
La  formation  des  cellules  soi-disant  prothallîennes  est  donc 
successive;  il  en  est  de  même  chez  les  Gnétacées  et  les  Coni- 
fères (i).  Par  suite,  elles  ne  peuvent,  en  réalité,  être  assimilées 
à  une  formation  prothallîenne,  et  il  est  beaucoup  plus  rationnel 
de  les  considérer,  avec  M.  Strasburger,  comme  un  produit  d'éli- 
mination accompagnant  la  différenciation  des  éléments  sexuels, 
élimination  qu'on  retrouve  dans  la  même  circonstance  chez  les 
animaux. 

De  cette  courte  description  du  développement  du  pollen 
chez  le  Ceratozamta,  il  résulte  que  l'anomalie  signalée  par 
M.  Juranyi  n'existe  pas.  L'examen  du  Zavtta  cycadsefoliaet  du 
Çycas  Rummiana  m'a  fourni  des  résultats  analogues.  Je  n'ai 
pas  davantage  réussi  à  constater,  dans  les  plantes  mentionnées 
par  M.  Carnoy,  les  faits  exceptionnels  que  cet  auteur  dit  avoir 
aperçus. 

Quant  à  la  struaure  du  noyau  au  repos,  on  voit  que  les  iâits 
observés  parlent  plutôt  en  faveur  de  l'existence  d'un  filament 
chromatique  ininterrompu  chez  le  Ceratozamta,  du  moins  dans 
les  noyaux  des  cellules  polUniques. 

Assurément,  l'hypothèse  de  la  soudure  par  les  extrémités, 
pendant  la  reconstitution  du  noyau,  des  segments  chromatiques 
arrivés  aux  pôles,  introduit  dans  le  phénomène  une  assez  grande 
complication,  puisqu'elle  implique  la  nécessité  d'une  segmenta- 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


«34  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

tion  transversale  ultcn«ure,au  moment  où  le  noyau  entrera  à  son 
tour  en  division.  Comme  le  nombre  des  segments  chromatiques 
est  le  même  dans  les  divisions  qui  se  succèdent  dans  les  cellules 
mères  de  pollen,  on  a  quelque  peine  à  coocevoir  qu'il  puisse  se 
mainteoir  td  par  des  segmeautions  répétées.  En  outre,  M .  Stra&- 
burgerfait  remarquer  avec  raison  qu'on  ne  compreodpas  très  bien 
que  la  soudure  se  fasse  avec  régularité,  surtout  si  quelques- 
uns  des  segmeots  arrivent  en  retard  au  pôle  on  n'y  ptenoent  pas 
'orîeatatioit  nécessaire. 

D'autre  part,  comme  oo  l'a  vu  plus  haut,  le  nombre  desseg- 
meots  est  toujours  moins  élevé  dans  les  noyaux  sexuels  que 
dans  les  noyaux  purement  végétatifs;  par  suite,  dans  l'hypo- 
thèse de  la  préexistence  de  segments  libres,  il  laut  supposer  on 
bien  une  résorption  d'un  certain  nombre  de  ces  derniers,  ou  bien 
une  fusion  de  plusieurs  d'entre  eux.  Or,  jusqu'ici,  ni  l'un  ni 
l'autre  de  ces  deux  cas  ne  s'appuie  sur  un  seul  fait  d'observation. 
Admettre  la  soudure  de  quelques-uns  des  segments,  c'est  réin- 
troduire la  même  complication  que  dans  l'hypothèse  d'an  fila- 
ment unique,  avec  celte  conséquence  forcée  qu'il  doit  ea  résulter 
une  inégalité  notable  dans  la  longueur  de  ces  segmeats  com- 
parés les  nos  aux  autres.  S'il  est  vrai  que  leur  longueur  varie 
dans  un  même  noyau,  cette  variation  n'est  pas  plus  marquée 
dans  les  oellulcs  sexuelles  que  dans  les  cellules  végétatives  ;  elle 
ne  m'a  jamais  paru,  d'ailleurs,  aller  du  simple  au  double. 

Ne  peut-on  pas  supposer  que  les  éléments  chromatiques,  as 
moment  où  les  aoyanx  se  constituent  et  se  différencient  en  tant 
que  noyaux  sexodSi,  sont  le  siège  de  changements  internes  par- 
tîculiers,  destinés  à  leur  conférer  les  caractères  propres  qu'on 
observe  en  eux  dans  tel  ou  tel  groupe  de  plantes  ? 

Chez  les  Phanérogames,  le  noyau  mâle  qui  doit  se  iustonner 
arec  le  noyau  femelle  dans  l'acte  de  la  fécondation  ne  présente 
ptus  an  mookent  où  il  pénètre  dans  l'oosphère,  de  segments  dis- 
tincts ;  il  est  pourtant  admissible  que  les  sc^meats  qu'il  ren- 
ferme, bien  qu'es  apparence  confondus  et  fiisionnés,  conservent 
néanmoias  leur  autonomie;  et  de  fait,  on  les  vok  réa^^iacaîtrc 
après  quelque  temps  au  contact  du  noysu  femelle  (i).  Mais 
cette  manière  de  voir  oc  peut,  en  tout  cas,  s'appliquer  aussi 

s  cas,  sera  l'objet  d'm  tra- 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


L.  GuicNARD.  —  OifervaHOns  sur  Iê  folUn,  des  Cycadées.  «35 

&cîlement  à  ce  qiii  se  passe  chez  les  Cryptogames  vasculaiiBS,, 
Dans  mes  recherches  récentes  sur  les  anthérozoïdes  (i),  je 
ciTMS  -avoir  mOFitré  qae,  pour  donnar  le  corps  de  ces  derniers,  le 
noyau  de  la  cellule  mère  subit  une  métamorphose  complète  en  se 
nourrissant  du  protoplasme  de  cette  dernière.  Il  est  impossible  de 
retrouver,  dans  le  corps  de  l'anthérozoïde,  une  structure  nuclé- 
aire nettement  différenciée,  à  plus  forte  raison  d'y  distinguer 
des  segments  chromatiques  même  accolés  ou  enchevêtrés  les  uns 
avec  les  autres.  A  œ  sujet,  je  d<M£  faire  remarquer  que  je  ne  psis 
considérer  comme  exacts  les  résultats  énoncés  tout  récemment  par 
M.  Belajeff  (i),  concernant  les  Fougères  et  les  Prèles.  Cet  obser- 
vateur admet  que  le  corps  de  l'anthérozoïde  renferme,  dans  sa 
partie  la  plus  épaisse  seulement,  un  £lament  nucléaire.  Après 
avoir  exanûeé  de  aouveaa  ces  mêmes  plantes,  je  ne  puis  que 
maintenir  mes  résultats  antérieurs. 

Bien  que  la  substance  chromatique  du  corps  de  l'anthéro- 
zoïde se  montre  presque  homogène,  j'ai  constaté  récemment  que, 
dans  le  Piluîariaglobulifera,  l'anthérozoïde,  arrivé  dans  l'arcJié- 
gone,  se  transforme  d'abord,  au  contact  du  noyau  de  l'oosphère, 
en  uti  petit  atnas  chromatique,  où  l'on  commence  bientôt  pat 
apercevoir  des  granulations  distinctes,  puis  des  segments  libres, 
nombreux  et  courts,  qui  se  confondent  bientôt  avec  ceux  du 
noyau  femelle,  au  contact  duquel  on  les  distingue  pendant  un 
court  espace  de  temps.  A  l'intérieur  de  l'oosphère  des  Crypto- 
^anes,  coanne  datis  celte  des  Phanérogames,  des  segments 
chromatiques  apparaissent  donc  différenciés  à  un  moment  donné  ; 
mais  s*n  est  possible,  à  la  rigueur,  d'admettre  leur  préexistence 
et  leur  maintien  chez  les  Phanérogames,  il  est  beaucoup  plus 
4ilfidle  de  croire  qu'ils  persistent  dans  le  corps  de  l'anthéro- 
zoïde, pour  redevenir  libres  et  distincts,  à  un  moment  donné  du 
phénomène  de  la  fécondation. 

II  y  a  donc,  comme  on  le  voit,  un  certain  nombre  d'objec- 
tions sérieuses  contre  l'hypothèse  de  la  transmission  de  noyau  à 
à  Qoyaa,  à  travers  tontes  tes  divisioms  nucléaires^  qai  s'opèrent 
dans  une  plante,  de  segments  chnmiatiques  autonomes.  On  sait 
iT^eurs  que,  dans  toutes  ces  divisions,  les  segments  secondaires 
arrivés    aux  pôles    présentent   une  contraction  très  marquée, 

t  sffueture  âes  antJiéroBindes   (Revue  gé- 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


336  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

'  pendant  laquelle  ils  s'accolent  les  uns  aux  autres  en  s'incurvant 
plus  ou  moins,  comme  pour  reformer  une  charpente  chroma- 
tique unique,  dont  les  éléments  présentent  une  étroite  connexité. 

EXPUCATION  DE  LA  PLANCHE  V. 
CtraioMantia  mtxieana. 

Fig.  I .  —  Cellule  mère  de  pollen  avec  son  noyau  au  repos.  Gr.  800. 

Pig.  3.  —  Ccmmencement  de  la  contraction  du  filament  nucléaire.  Gr.  800. 

Pig.  3.  —  Cellule  mère  dont  le  conteoua  été  fixé  par  Taloml  dilué.  Le  fila- 
ment chromatique  du  noyau  est  partiellement  refoulé  sur  un  côté,  à 
gauche,  où  il  forme  une  masse  confuse;  à  droite,  les  replb  se  montrent 
continus.  Gr.  1400. 

Pig.  4.  —  Même  mode  de  fixation.  On  aperçoit  quatre  extrémités  libres 
dont  deux  sont  reliées  par  un  mince  filet  protoplasmique.  L'indice  du 
dédoublement  longitudinal  se  manifeste  déjà  par  la  présence  de  deux 
séries  parallèles  de  granulations  chromatiques.  Gr.  1400. 

Pig.  5.  —  Noyau  fixé  dans  son  aspect  normal,  après  la  segmentation.  Les 
moitiés  de  chaque  segment  sont  très  distinctes  et  plus  ou  moins  écartées 
Tune  de  l'autre.  Gr.  1400. 

Pig.  6.  —  La  membrane  du  noyau  a  disparu;  les  segments  doubles  ont 
continué  leur  contraction.  Gr.  800. 

Fig.  7.  —  Stade  plus  avancé:  les  8  segments,  faciles  à  compter,  ont  pour 
la  plupart  la  forme  d'un  V.  Gr,  800. 

Fig.  8.  —  Plaque  nucléaire,  offrant  déjà  un  commencement  de  séparation 
des  moitiés  de  segments.  Gr,  800. 

Pig.  9.  —  Séparation  plus  avancée  des  deux  moitiés  de  chacun  des  seg- 
ments. Gr.  800. 

Fig.  10.  —  Arrivée  aux  p61e3  des  huit  segments  secondaires,  qui  ont  pris 
pour  la  plupart  la  forme  4'U.  Gr.  800. 

Pig,  II.  —  Contraction  aux  pâles  des  segments  secondaires.  Gr.  800. 

Pig.  13.  —  Un  desnouveaux  noyaux  dontles  éléments  chromatiques,  après 
la  c«ntractîon,  commencent  à  former  une  masse  serrée.  Gr,  800. 

Fig.  13.  —  Les  deux  nouveaux  noyaux,  ou  noyaux  secondaires,  à  l'état  de 
repos.  Gr.  300. 

Fig.  14.  —  Aspect  d'une  cellule  mère  après  la  dernière  division  et  la  for- 
mation des  cloisons.  Gr.  300. 

Fig.  15.  —  Jeune  grain  de  pollen  bolé,  avec  ses  deux  membranes  et  son 

noyau  au  repos;  grains  amylacés  dans  le  protoplasme.  Gr.  800. 
Fig.  16.  —  Aspect  des  huit  segments  diromadques  après  la  disparition  de 

la  membrane  nucléaire.  Gr.  800. 
Fig.  !?■  —  Fuseau  nucléaire,  montrant  la  séparation  des  moitiés  de  chaqae 

segment.  Gr,  800. 
Pig.  18.  —  Arrivée  des  segments  secondaires  aux  pôles  du  fuseau;  le 
groupe  inférieur  présente  un  aspect  particulier  dû  à  la  position  de  ses 
segments  dans  un  même  plan.  Gr.  800. 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


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DaAKS  DBL  CiSTii.Lo.  —  Con&iiufiim  h  la  flort  de  l'Anurique  eçuatoriaU.  237 

Fig^.  19.  —  Contraction  des  segments  dans  chaque  groupe  ;  apparition  de 
ta  cloison  de  cellulose  qui  séparera  la  petite  cellule  de  la  grande. Gr. 800. 

Fig.  ao.  —  Formation  complète  de  la  cloison;  noyaux  au  repos.  Gr.  800. 

Pig.  31.  —  Le  noyau  de  la  grande  cellule,  entré  en  division,  montre  ses 
huit  segments  chromatiques.  Gr.  800. 

Fig.  33.  —  Disf>ositîon  et  forme  des  segments  dans  la  grande  cellule,  vue 
par  sa  partie  supérieure.  La  petite  cellule  n'est  pas  représentée.  Gr.800. 

Pig.  33.  —  Fuseau  nucléaire  de  la  grande  cellule,  avec  aa  moitié  inférieure 
surbaissée.  Gr.  800. 

Pig.  34.  —  Arrivée  aux  pôles  des  deux  groupes  chromatiques;  le  groupe 
inférieur  offre  )a  mfime  disposition  que  dans  la  &g.  ili.  Gr.  800. 

Fig.  35.  —  Grain  de  pollen  adulte.  La  seconde  cloison  s'appuie  sur  la  pre- 
mière, Gr.  800. 


CONTRIBUTION  A  LA  FLORE  DE  L'AMERIQUE 

ÉQUATORIALE 

Note  sur  une  collection  de  plantes  récoltées  dans  l'Amérique  iquatoriale 

par  M.  H.  Poortmann  en  i8St-Sa 

(Fin.) 

Par  H.  DRAKE  DEL  CASTILLO 

CAUPANULAGEL£ 

(Subordo  Lobdliearum) 
Centropogon  Presl. 

1.  C.  erianlhus  Benth,  et  Hook.,  Gen.  II,  S47' 
Siphocampylus  eriantkas  Beath.,  PI.  Hartweg.,  p.  139,  n'  778. 
Villonaca  près  Loja  (Poortmaim  79 1). 

2.  C.  erytlmBus  sp.  nov. 

Frutex  bi-mctralîs,  totus  dcnsè  lanatus,  pilis  arbusculifbrmibus  rubris, 
fbliorum  pagina  superiorc  demùm  scabrâ.  FoUa  coriacca  ovata  (4-5  cent, 
longa;  3-3  lata),  basi  attenuata,  suprà  rugosa,  petiolo  craaso.  Flores  |in 
axillia  superioribus  solitaria,  pedicellïs  folio  brevioribus.  Calycis  tubus  he- 
mispluericus  (8  mill.  longiis)  lobis  linearibus  brevibus.  Corolla  purpurea 
tubulosa  pariïm  arcuata,  lobis  linearibus  acutis  recurvb.  Tubus  stamineus 
dense  villosus;  antherz  setuloso-piloss;  appcndicis  pili  liberi.  Fmctus  (e 
schedulâ)  I  globoso-compressos  >  rcrisimilitcr  baccatus. 

Ceàadal  près  de  Z^j'a  (Portmann  283 1). 

L'absence  des  Imits  rend  très  difficile  la  distiDCtioa  entre  les 
Centropogon  à  aothëres  dépourvues  d'appendice  cartilagineux ,  et  les 
Siphocampylus.  Cependant  Beatham  et  Hooker  ayant  rangé  l'espèce 
précédente  parmi  les  Centropogon,  il  semble  qu'on  peut  lui  réunir 
génériqnement  celle-ci.  Elle  en  a  le  port  et  l'orgasisadon  florale: 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


1^  jOUKNAL  DE  BOTAKK^Un 

mais  cUe  ea  diâëre  par  son  tomemnm  rougcâtre  et  beaucoup  pt«s 
épais,  ainsi  que  par  la  iorme  de  ses  feuilles.  Le  C  trytÀr-ares  se  place 
aussi  à  côté  du  C.  Hariwegii  Bcnth.  et  Hoolt.;  mats  cehii-ci  a  des 
feuilles  et  des  fleurs  beaucoup  plus  grandes,  et  est,  en  outre,  recon- 
vert  d'uue  pubescence  laineuse  entièrement  blanche. 

5.  C.  graoilis  sp.  nos. 

Artior  vd  arbuscula  (4-8  m.  alta)  ramis  flexuo^s  ^acilibus  giabris  vd 
apice  hispidulis.  Folia  membranacea  ovata  (6-13  -cent,  long'a;  4.-7  lata), 
in  petîolum  brevem  (8-15  miU.)  contortum  abrupte  ang^usua,  pagHnl  supe- 
riore  glaberrimâ,  inferiorc  hand  secàs  ac  petiolum  pilLs  «lollibiis  ad  nren-os 
densioribus  vestka,  margine  dentibus  callosis  Tsmotiuscnlia  iBtu-i>cto.  Cj"bw 
termindks  abbreviata;  {ad  a  cent,  longa-  ;  pedicellis  15  inill.  longœ),  inflo- 
rescentiâ  totà  hispidâ,  bracteolis  oblongo-obovatis  obsolète  serratis.  Calycïs 
{i  cenC.loQgi)  segmenta  obi ongo -lance ola ta,  tenuiter  serraca.  Corolla  auran- 
tiaca,  intus  glabra  (3-4.  cent,  long'a),  incurva,  tubo  cylindrico  (1  cent.  1/3 
long'a),  iauce  amjiliatâ,  limbi  lobJs  antîcis  ovato-deltoideis  acuminatis,  pos- 
tids  obiongis  acutis.Tubua  sCanuaeus  gjaber;  anthera:  dorso  dense  villas», 
miooribus  appendice  cartilagineâ  coronatis.  Bacca  ignota. 

Environ  de  Loja  {Portmann  150I). 

Voisine  du  C.  so!anifoliits  Benth.,  cette  espèce  en  diffère  par  ses 
feuilles  pubescentes  en-dc-ssous,  par  son  inflorescence  assez  fortement 
hispide,  par  son  calice  à  lobes  légèreaMSit  dentés  et  par  ses  anthères 
velues  sur  le  dos. 

4.  C.  reticnlatuB  sp.  nov. 

Herbacea,  caulibus  contortis  apîce  tomentellis.  FoUa  haud  remota, 
ovata  (Lmbo  7-10  cent,  longo,  4-7  lato),  acuta,  basi  in  petiolum  {3-3  cent, 
longum)  gracilem  attenuata,  membranacea,  supra  glabra,  subtùs  pallida, 
reticulata,  in  nervis  et  venis  lomcntella,  marginc  revoluto  dentibus  callosis 
instructo.  Flores  solitarii,  axillares,  pedunculo  gradli  {|«àBi  peiioluEm  vix 
duplo  lougiore  bractcolîs  3  parvis  setaceis  basi  instructo.  Calycis  (5-6  aiil], 
lOQgi)  subgloboai  dentés  lineares,  mbo  breviores.  Corolla  violacea  (3-3 
cent,  looga),  tubo  levtter  arcuato,  fauce  vix  ampliatà,  lobis  recurvis  IJnea- 
ribus  acutis  (5-6  tnill.  longis).  Tubus  stamineus  coroUam  superans,  pilosus, 
aatberis  glabris;  appendicis  pili  liberi.  Bacca  (1  cent,  lata)  subglobosa. 
Scaûna  obovau. 

f^ooitmann  !  (sans  étiqucOe). 

Cette  espèce  rappelle  le  C,  sarittamensù  PresL,  par  son  poil; 
mais  elle  en  diffère  par  sa  ooosisuace  herbacée,  par  ses  feuilles  atté- 
aaées  k  la  base,  par  son  pétiole  grfile  et  par  ses  anthères  glabres. 

5.  0.  eaptt&tss  ;>.  mn*. 

Herba  data,  caulîbusTalidTnscnlis.  FoKa  sub  apicem  cauHs 'apprrtzÏTnaa, 
otftongo-Isîncecflata  (25-45  «nt,  longa,  8-15  lata)  baà  attenuata,  fcrè  sessi- 
Sa,  tenuiter  Miraca  suprà  glahra,  sobiAs  paUidiara,  aoaeoieltB.  Kaceans 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


Dbaib  DEL  Castillo.  —  CoHlrièulieH  à  la  filtre  de  l'Amérique  égualofiaU.   139 

terminalis,  multiflorus,  abbreriatus,  sabcapitanis,  foliis  floraiibus  (2-3  cent, 
longis,  i-a  latis)  ovatis  ^-el  obovatis  basi  attenuatis  quàm  flores  circiter 
dimidio  brevioribns,  Calys  tubo  obloi^o  (5  mill.),  lobts  hncaribus  (1  ce«. 
loog-isl  acutis  remote  dentîculatis.  Coroîlîc  purpurMC  supemè  puberuhe 
parûm  arcuata;  (2-3  cenc.  longes)  tubus  basi  attrtmntiw,  faux  sensim  acte- 
nuata,  lobi  oblongi,  acuti.  Tubus  suimineus  glaberjanthera:  pilosa;;  appen- 
dicis  pili  connati.  Bacca  ignota. 

Ifitacapaiaéa  [i)  {Poortinian  igS,*). 

Espèce  très  remarquable  par  son  port  et  son  inflorescence. 

6.  C.  f  esnersformis  sp.  nov. 

Herbacca,  tota  moUiter  pubescenti-hirsuCa,  foliis  oblongis  (15-Ï5  cent, 
longîs,  5-q  latis)  acutis  infemè  in  petîolum  longum  attenuatis,  mar^îne 
denticulato;  floralïbns  oHongTi-obovatis  multo  brevioribus.  Pedicelli  2-5, 
graciles  (5-^  ccatL  longi^  ki  nceanKi  tcnnîmalem  breveai  conferti.  Calyz 
oTudeo-canpanaUtus  (11  m^  loof  ns,8  lalust,  deotibvs  deltoideo-oblongis 
acutis.  CoroUa  (4.-5  cenL  loaga;  i  lata)  cylindraceo-can^nulata,  vix  ar- 
cuata,  inferne  attenuaca,  supernè  leviter  ampliata,  ore  oblique,  lobîs 
oblongo-deltoideis  subulatis,  posticïs  majoribus.  Tubus  staimneus  glabcr; 
anthenc  basi  et  dorso  lâspïdx;  appendixcartilaginea. 

JluacafiamSa  (Poortmann  224!). 

Celte  espèce  se  rapproche  du  C.  besleroides  H,  B.K-,  par  la  forme 
de  ses  fleors  ;  mais  sa  consistaQce  est  herbacée,  et  la  forme  de  ses 
fetùUes  est  dififereoDc  ainsi  qne  l'iofloicscesce. 

7.  C.  liirtiflanu  sp.  nov, 

Herbacea  (1  m.  t/2  alca),  tota  pilis  fulvis  arbusculiformibus  vestîta. 
Fona  elliptica  (12  cent,  longa,  6  lata),  acuminata,  basi  acuta,  brevîter  pc- 
tioiata.  FkiT^s  axillares,  foHo  subb^c^'k>^cs  (pedicclKs  6  cent,  long'is).  Caly- 
cs  tabiB  facnisfiifricas  (6-(t  shU.  latas)  ;  liaibr  lacinii  Kneares  subulati. 
CoroUa  ttAulosa  leviter  accuua,  fiiice  vix  asq^Kaiâ  lobis  incaTTis  liaearibua 
acutis.  Tubus  stamioeus  dense  pubescens;  aatLcra;  supernè  setulis  fulvis 
instructffi;  appendîcis  pîti  liberi.  Fructus  ig;aocus. 

Rio  de  Sa»  J^fMictsco  (PooTtaann  3171). 

Bien  que  les  fruits  manquent  aux  échantillons  de  M.  Poortnmnn^ 
ce  collecteur  les  donne  comme  ressemblant  à  cenx  du  n"  283,  c'est-à- 
dire  à  •  une  petite  boule  aplatie,  i  Les  termes  semblent  convenir  i 
one  baie  de  Cenlropogon.  Malgré  sa  cocsistance  berbacée,  le  C-  htr- 
ti.fiin'us  appelle  les  C.  trùattkus  et  barhaius  BeiUb.  et  Hook. 

S.  C.  palUdi»J:^.w0. 

Herbacea,  ^laberrjma,  tota  paUidè  viridis,  FoUa  oblongoJanceoiata  (15 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


sfo  JOUKKAL  DE  BOTANIQUE 

cent,  longa,  3  lau)  acuminata,  in  petiolum  [1-3  cent,  longum)  attcauata, 
inœqualiter    incisn-dentata.  Racemus  tennioalis  paucitlorus.    Calyx   tubo 
oblongo,  lobis  linearibus.  Corolla  parùm  arcuata  lobis  obloDgis.  Bacca 
OTOidea  (i  ceat.  loaga);  semina  oblonga. 
Zaraguro  (PoortmanD  333 1). 


ECHINOBOTRYUM  ET  STYSJNUS 
Par  H.  J.  COSTANTIN 

MM.  Reinke  et  Berthold  ont  publié  en  1S79,  dans  un  travail 
sur  les  Champi^ons  détruisant  la  pomme  de  terre  (i),  une  note 
sur  le  Stysanus  Slemom'tis ;  ce  mémoire,  bien  que  contenant  des 
résultats  intéressants,  n'a  été  analysé  dans  aucun  journal  ou 
recueil  bïbliog^raphîque  de  botanique  (3)  ;  seul,  de  Bary  le  cite 
sans  d'ailleurs  parler  de  la  plante  précédente.  En  1886,  M.  Mat- 
tirolo  (3),  ayant  découvert  un  Melanospora  qui  donne  pour  forme 
imparfaite  le  Stysanus  Stentonitis,  suivit  le  développement  de 
ce  dernier,  et  fut  amené  à  contredire  complètement  les  résultats 
des  deux  premiers  observateurs. 

Les  faits  consignés  dans  ces  deux  mémoires,  l'un  presque 
inconnu,  l'autre  ne  traitant  qu'incidemment  du  Slysantts,  nous 
étaient  inconnus  quand  M.  Rolland  et  moi  (4)  avons  publié  une 
note  qui  confirmait  d'une  manière  complète  les  résultats  de 
MM.  Reinke  et  Berthold,  comme  je  m'en  suis  assuré  récemment 
en  lisant  leur  mémoire  que  j'ai  pu  en6n  me  procurer.  Une  consé- 
quence que  nous  n'avions  pas  déduite,  tirée  peut-être  sans 
preuves  suffisantes  par  MM.  Reinke  et  Berthold,  se  trouve  en 
puissance  dans  notre  travail  et  c'est  sur  elle  que  je  veux  insister 
ici. 

Nous  avons  décrit  dans  nos  cultures  un  appareil  à  spores  ver- 
ruqueuses  et  noires  ;  les  deux  auteurs  allemands  le  regardent 
comme  appartenant  à  un  Echinobotryum.  Ce  rapprochement  a  été 
niéparM.  Mattirolo  qui  déclare  n'avoir  jamais  pu  vérifier  ce  fait; 

I.  RtMié  et  Berthold.  Die  Zersetzung  der  Kartoffel  durch  Pilze.  Berlin,  1S79, 
p.  Sl.pl-VetVl. 

3.  Ni  dans  le  Bofanisck*  Zetlung,  ni  dans  le  BolaniseJker  jAkrtthericlU,  ni 
dans  le  BotatttScÂes  C*ntraiblatt  qui  a  cAmmencé  à  paraître  l'année  suivante. 

3.  Mattirolo.  Sullo  svlluppo  di  due  nuovi  Hypocreacel  e  sulle  spore-butbilll 
degU  Ascomlceti  (Nuoto  Gloroale  Botanlco  Italiano,  XVIII,  n*  3,  p.  lai,  a  pi.) 

4.  Cosfanfm  et  RoUand.Okv^XoyçtmKDX^mi  Stysanus  A 
{Bull,  de  la  Soc.  bot.,  18SS,  séance  13  juillet,  p.  391]. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


J.  CoiTAMTiH.  —  Echinobotryum  gt  Stysanus.  141 

il  cite  et  figure  comme  premier  stade  du  développemeat  du  Sty- 
;a««f  une  forme  qu'il  appelle  ^c/dU&WMr;  constituée  par  un  fila- 
meut  court,  simple,  lerminé  en  haut  par  une  tète  de  spores  en 
sympode.  Ces  spores  naissent  d'une  manière  très  analogue  à  ces 
têtes  sporifères  que  nous  avons  appelées  pseudo-capitules.  On 
voit  d'abord  une  spore  terminale,  puis  au-dessous  une  conidie 
semblable  rejetant  la  première  de  côté  ;  ceci  se  répétant  alterna- 
tivement d'un  côté  et  de  l'autre,  on  a  une  tête  qui  dans  certains 
cas,  dit  l'auteur,  rappelle  un  CephcUosporium.  Ces  premiers 
stades  ressemblent  à  ceux  que  nous  avons  décrits  ;  ils  ne  dîffè* 
rent  que  par  la  nature  des  spores,  noires  et  verruqueuses  pour 
nous,  incolores  pour  M.  Mattirolo.  Nous  verrons  un  peu  plus  loin 
qu'il  n'y  a  peut-être  pas  un  abîme  infranchissable  entre  ces  deux 
structures,  car  les  spores  verruqueuses  et  noires  se  trans- 
forment bientôt  en  spores  lisses  et  presque  incolores.  Il  nous 
paraît  cependant  assez  difficile  de  rapprocher  des  Aclodiunt  les 
stades  primordiaux  de  l'auteur  italien,  car  dans  toutes  les  es* 
pèces  comprises  dans  ce  genre  les  spores  paraissent  insérées  à 
une  distance  notable  du  sommet  (i).  Nous  savons,  en  outre,  que 
le  pseudo-capitule  se  transforme  rapidement  en  chapelet. 

Les  différences,  peut-être  plus  apparentes  que  réelles,  que  je 
constatais  entre  nos  résultats  et  ceux  de  M.  Mattirolo,  m'ont  en- 
gagé à  entreprendre  de  nouvelles  cultures,  ce  que  j'ai  pu  faire 
très  aisément  à  l'aide  de  mes  anciens  matériaux  conservés  dans 
mon  herbier-serre  de  Mucédinées.  En  vérifiant  l'exactitude  de 
nos  premières  recherches,  j'ai  été  amené  à  constater  l'identité  de 
M  Echinobotryum  atrum,  et  du  Stysanus  Siemoniiis  et  c'est  ce 
résultat  intéressant  que  je  vais  établir  et  discuter  maintenant. 

MM,  Reinke  et  Berthold  ont  désigné  sous  le  nom  à'EckinO' 
botryutn  les  fascicules  de  spores  verruqueuses  et  noires  dont 
nous  avons  parlé  plus  haut.  On  peut  se  demander  d'abord  si 
cette  détermination,  que  M.  Mattirolo  admet  sans  objection,  est 
suffisamment  justifiée.  Les  appareils  fructifères  que  j'ai  repré- 
sentés sur  la  planche  VI  (fig.  3,  4  et  5)  ne  paraissent  pas,  au 
premier  aspect,   rentrer  dans  la  définition  du  genre  précédent 

I.  Voir  BonordenHa.ndb.  fig;.  9S  (A.cttrD3tant\  {\%.  loi  \cOHSpersuni),  Harz 
Einlg-.  neu.  Hyph.,  pi.  IV,  fig-.  1  {paliidum),  et  même  la  Ëgure  de  VAcladium 
*iveum  Sacc.  =  Haptaria  nivea  Léveillé,  Ann.  se.  oai.  1843,  VIE,  fig,  7  qui  se 
rapproche  des  GotMtoôohys. 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


H3  jOUKNAl.  DE  BOTAMIQUE 

donnée  par  Corda  (i).  Cet  auteur  cazactésisait,  eu  effet,  les 
Champî^ons  de  ce  gre«p«  par  leur  vie  parasitaire  smi  les  pieds 
des  SiysartuSt  par  l'absence  de  mycéliiun  et  par  les  capitules 
sporifêres  sessiles.  Cette  déânicioa  a  été  modiâée  à  la  suite  des 
recherches  de  M.  Saccardo  (2),  qui  a  montré  que  le  paraait^me 
s'est  qu'accidentel,  car  plusieurs  e^>êces  se  développeat  en  sa- 
prophytes sar  le  bots;  dans  ces  conditions  de  vie,  le  BLycéhuin 
apparaît  très  aeitement  et  il  peut  s'agréger  ea  feisceaux  de  fila- 
ments parallèles  ;  enâo,  la  fructification,  portée  sur  des  filameots 
courts,  nCHTS,  sinylesi  ou  ramiâés,  n'est  pas  nécessairement  com- 
posée de  spores  teraÛBées  par  un  loa^  rostre  coaune  dans  les 
figures  dues  à  Corda. 

La  diagnose  du  genre  étant  ainsi  tiraosfiHméer  le  Chan^û^ou 
que  j'ai  figuré  (fig.  3,  4,  5)  peut  être  regardé  comme  VEtàino- 
botryttm  airtax,  car  ses  spores  sont  verruqueuses  et  il  accom- 
pagne le  ^i^j'.  Siamom'tîS  {;^).  L'exactitude  de  ceUe  coocLusion 
se  trouve  confirmée  par  une  observation  faite  dans  une  cuitufe 
sur  crottin  de  cheval  stérilisé  où  j'ai  pu  voir  sur  quelques  pieds 
de  Stysantts  des  iascicules  de  spores  à-'Eckinoèattymn  (pJ.  \'I, 
fig.  24). 

\J Eckinobotryunt  n2  reste  pas  toujours  à  l'état  sinqile  :  je  l'ai 
rencontré  à  l'état  agrégé  dans  une  culture  d'un  hmoîs  sur  la 
pomme  de  terre  ;  il  présente  alors  le  même  aspect  qu'un  Stysa- 
nus  court  et  trapu  dont  la  tète  ne  serait  plus  couverte  de  chape- 
lets mais  de  pseudo -capitules  de  spores  (pi.  VI,  fig,  6).  Cette 
forme  fasciculée  ne  se  rapporte  ^i\x^3xxx.Stysaftus'a^JSixa.SpO' 
rocyùe  (4).  Cependant  aucuae  espèce  décrite  dans  ce  deriser 
genre  ne  paraît  cadrer  avec  la  plante  précédente;  ceci  tient 
peut-être  à  sa  rareté  et  à  la  rapidité  de  la  chute  des  grosses 
spores  noires  verruqueuses.  J'ai  pu,  en  effet,  assister  sur  un 
autre  milieu  (5)  au  remplacement  des  spores  précédentes  par 
des  conidies  lisses,  d'un  jaune  brunâtre,  puis  légèrement  cen- 
drées, presque  incolores.  Ces  conidies  nouvelles  se  disposent 

1,  Corda,  Prachtflora,  p.  17,  pi.  V.'.II,  ei  Sturm,  Dentsch.  Flora  lU,  t.  II,  p.  51, 
pi.  aï. 

1.  Saccardo,  Fungi  italici,  fig.  780,  Bo  et  1199.  Sylloge,  IV. 

3.  La  seule  différence  est  l'absepci?  de  rostre  à  l'extrtmtté  de  la  spore,  mai; 
Is  forme  et  les  dimensions  de  ces  otiranes  reproducteurs  peuvent  varier  el  MM. 
Reînlte  et  Bsnhold  ont  observé  des  spores  pirifonnei. 

4.  Les  spores  sont  noires  et  non  en  chapelet. 
.  CuUute  sur  crottin  de  cheval. 


D,g,fza:Jb.GOOglC 


J.  CosTANTM.  —  Echiaoborrruni  et  Slysanus.  X43 

en  chapelet,  et  la  Stilbée ïncoDnue apparaît  comme  un  Stysanus. 
J'ai  pu,  dans  quelques  cas,  observer  des  stades  de  transition  où 
les  têkes  sporifères  étaîeot  couvertes  de  spores  veiruqueuses  à  la 
pénpMrîe  et  «mposées  va.  centre  de  petites  cooîdks  lisses.  Une 
pareille  association  se  retrouve  à  tous  les  k^'ca.ei  la  6^re  35 
^fJ.  VI)  la  met  en  évidence  sur  un  iudividu  )eune. 

Une  objection  vient  à  l'esprit  en  examinai»  ces  premèies 
préparatïoas  :  en  peut  attribuer  ce  nouvel  aspect  à  une  exten- 
sion, jusqu'ici  non  décrite,  du  parasite;  ^Echinobatrywm,  qm 
d'ordinaire  n'attaque  que  le  pied,  couvrirait  de  ses  capitules 
sercés  la  tète  du  Stysanus  de  manière  à  masquer  les  conidies 
Bomaks  de  ce  desoier.  Cette  objection  peut  êire  levée  par  la 
cnltme  attentive  et  répétée  des  ^>ores  d' EcMnoboàryum.  Cette 
recherche  m'a  conduit  à  vérifier  les  résultats  indiqués  l'an  passé. 
J'ai  d'abord  constaté  que  ces  spores  n'exigxnr  pas  pour  ger- 
mer un  repos  de  deux  mots  comme  l'indiquent  MM.  Reinke  et 
BertkoLd  ;  quinze  jours  ou  trois  semaines  apcès  la  différen dation 
des  spores,  leur  germination  s'effectue,  «  elle  réussit  sur  les 
milieux  les  pKis  divers  (i).  Un  seul  tube  apparaît  et  le  plus  sou- 
vent de  côté,  ou  vers  une  partie  amincie  (fig.  7).  Le  troisième 
jour  déjà,  dans  les  cultures  sur  pomme  de  terre,  on  observe  de 
petites  touffes  hémisphériques  blanches  de  5  millimètres,  qui 
deviennent  légèrement  grisâtres  en  atteignant  im  centimètre 
v«s  le  cinquième  jour.  Au  bout  de  ce  temps,  l'existence  d'un 
grand  nombre  de  conidies  se  manifeste,  et  deux  jottrs  après,  leur 
germination,  au  fond  du  tube  de  culture  sur  le  liquide  et  sur  tes 
pans  de  la  pomme  de  terre,  est  visible  à  l'œil  nu.  Pendant  ces 
premiers  jours,  on  voit  apparaître  les  pscudo- capitales  (fig.  8  à 
II).  Les  premières  spores  sont  légèrement  verruqueuses  et  noi- 
râtres et  rappellent  tout  à  fait  celles  qui  viennent  de  les  produire, 
mais  les  spores  suivantes  restent  peu  colorées  ou  incolores  et 
lisses;  on  a  bientôt  des  tètes  peu  colorées  ou  complètement  in- 
colores comme  celles  qui  ont  été  décrites  par  M.  Mattîrolo.  Par 
une  série  de  transitions  insensibles,  on  voit  alors  les  ramifica- 
tions apparaître,  le  pédicelle  s'allonger  et  la  transformation  d'un 
Eckinobotryuvt  à  spores  incolores  en  une  sorte  de  PénicULe  se 
produire  (fig.  12,  13,  15,  17).  (A  suivre.) 

e  et  bouillon  de  veau  ni.'utre  ci  ar.ide,  agar- 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


944  lOUKNAL  DE  BOTANIQUIt 

CHRONIQUE 

Congres  botanique.  —  1^  Coo^ès  oi^aaisé  par  la  Société  bota- 
nique de  Fraoce,  à  l'occasion  de  l'Expositioa  uaiverselle,  se  tiendra  à 
Paris,  du  30  au  35  août. 

Lt  programme  suivant  a  été  arrêté  à  titre  provisoire  par  le  Comité 
d'organisation  ;  il  pourra  être  modifié  dans  ses  détails,  s'il  y  a  lieu,  dans 
la  première  séance  du  Congères. 

Mardi  ao  août.  —  Séance  d'ouverture  du  Congrès,  à  2  heures,  à  Thàtel 
de  la  Société  d'horticulture,  rue  de  Grenelle,  84. 

Le  soir,  à  8  heures  et  demie,  réception  des  membres  étrangers. 

Mercredis!  août.  —  Le  matin,  à  9  heures,  séance  consacrée  k  l'examen 
de  la  1™  question  {De  rutitiié  qu'il  y  aurait  à  établir  entre  les  différentes 
sociétés,  Us  différente  musées  botaniques,  une  entente  pour  arriver  à 
dresser  des  caries  de  la  répartition  des  espèces  et  des  genres  de  végétaux 
sur  le  gloie).  —  et  autres  communications,  s'il  y  a  lieu. 

Dans  l'après-midi,  visite  à  l'Exposition  universelle. 
Jeudi  13  août.  —  Excursion  aux  environs  de  Paris. 

Vendredi  33  août.  —  Le  matin,  à  9  heures,  séance  consacrée  à  l'examen 
de  la  T  question  (Des  caractères  que  l'aneUemie  pent  fournir  à  la  classifi- 
cation), —  et  autres  communications,  s'il  y  a  lieu. 

Dans  l'après-midi,  visite  aux  collections  et  laboratoiies  botaniques  du 
Muséum  d'histoire  naturelle  et  des  autres  grands  établissements  scien- 
tiriqucs. 

Samedi  2400^1. —  Le  matin,  àg  h.,  séance  ;  communications  diverses. 

Dans  l'après-midi,  visite  à  l'Exposition  universelle. 

Dimanche  2j  août.  —  Banquet  offert  aux  botanistes  étrangers. 

Dans  la  semaine  qui  suivra,  auront  lieu  diverses  excursions  botaniques 
dont  le  programme  sera  définitivement  arrêté  pendant  le  Congrès. 

Les  botanistes  étrangers  ou  français  n'habitant  point  Paris  sont  ins- 
tamment priés  de  faire  connaître  au  Secrétariat,  dès  leur  arrivée,  leur 
adresse  à  Paris. 

Le  20  août,  jour  de  l'ouverture  du  Congrès,  le  Secrétariat  sera  ouvert 
pour  recevoir  les  inscriptions,  de  9  heures  du  matin  à  5  iieures  du  soir, 
rue  de  GrcDcUe,  84. 

Les  objets  destinés  à  l'Exposition  de  géographie  botanique  devront 
être  adressés  franc  de  port,  au  siège  de  la  Société  botanique,  rue  de 
Grenelle,  84,  le  15  août  au  plus  tard,  à  moins  qu'ils  ne  soient  apportés  par 
les  membres  du  Congrès  eux-mêmes.  Dans  ce  cas  ils  devront  être  remis 
au  Secrétariat  le  19  août  ou  dans  la  matinée  du  20  août  au  plus  tard. 

Les  dires  des  mémoires  ou  communications  doivent  être  remis  au 
Secrétariat  au  plus  tard  la  veille  de  la  séance  dans  laquelle  ils  seront 
présentés. 

Le  volume  des  Actes  du  Cengrès  sera  envoyé  à  tous  les  botanistes 
étrangers  y  ayant  pris  part. 

Le  Gérant.-  Louis  Mobot. 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Directeur  :  M.  LouIs  MOROT 


ECHINOBOTRYUM  ET  STYSANUS 

(Fin.) 

Par  H.  J.  COSTANTIN 

De  pareilles  métamorphoses  peuvent  être  également  obser- 
vées dans  une  culture  sur  gélatine  et  bouillon  de  viande  neutra- 
lisé ;  les  formes  pénicîlliales  (fîg.  14)  prédominent,  maïs  oq  peut 
observer  des  états  intermédiaires  analogues  aux  précédents 
constitués  par  des  Pénicîlles  à  spores  mi-partie  en  chapelets,  mi- 
partie  en  pseudo-capitules  (fig.  18,  19,  ao). 

Au  début  de  la  formation  del'état  agrégé  de  ï Echinoèotryum^ 
on  observe  un  état  semblable  à  rameaux  assez  écartés  et  noirs, 
à  spores  en  pseudo-capitules  (fig.  21). 

On  sait  maintenant,  et  je  n'insiste  pas  sur  ce  point,  comment 
de  cette  sorte  de  pinceau  on  arrive  au  Stysanus.  Cette  étude 
permet  de  constater  ime  fois  de  plus  que  l'on  peut  passer  des 
formes  les  plus  simples  aux  états  les  plus  complexes  par  une  série 
de  transformations  insensibles  et  successives,  et  qu'à  un  grand 
nombre  de  ces  stades  la  plante  peut  produire  des  conidies  et 
dans  certaines  conditions  se  maintenir  longtemps  arrêtée  à  ce 
point  de  son  évolution  ;  dans  la  culture  sur  gélatine,  en  particu- 
lier, c'est  la  forme  Pénicille  qui  prédomine.  Des  faits  analogues 
ont  déjà  été  indiqués  pour  plusieurs  plantes,  principalement 
pour  les  Fufnago  par  M.  Zopf. 

Avec  l'âge,  les  cultures  précédentes  sur  pomme  de  terre 
changent  d'aspect  ;  au  bout  d'un  mois  le  substratiun  est  envahi 
sur  plusieurs  faces  par  un  gazon  court,  noirâtre,  où  abonde 
VEchinobotryum  tel  qu'il  est  représenté  par  les  figures  i  à  6  et 
31  ;  une  autre  face  o£Fre  un  mycélium  élevé,  cotonneux,  grisâtre, 
oîi  les  têtes  des  Stysanus  se  montrent  assez  abondamment.  Beau- 
coup plus  tard,  après  quelques  mois,  les  derniers  forment  une 
véritable  forêt. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


346  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Le  milieu  a  une  influence  sur  la  précodté  de  l'apparition  et 
sur  la  multiplicité  de  ces  derniers  appareils  reproducteurs,  car 
sur  le  crottin  de  cheval,  au  bout  d'un  mois,  les  Stysanus  sont 
incomparablement  plus  nombreux  que  dans  la  culture  précé- 
dente. 

Les  semis  précédents  étaient  faits  avec  des  spores  de  même 
origine.  Toutes  provenaient  d'une  plante  qui,  depuis  près  d'un 
an  et  demi,  est  cultivée  principalement  sur  la  pomme  de  terre.  Si 
le  milieu  agit  sur  une  génération,  on  conçoit  qu'il  agisse  sur  une 
longue  série  de  générations  ;  aussi  n'aî-je  pas  été  trop  étonné  en 
voyant  l'aspect  très  différeai  d'une  autre  culture  faite  tout  ré- 
cemment en  partant  d'un  Siysanus  développé  spontanément  sur 
un  Fœmculum.  Au  bout  de  quelques  jours  de  culture  sur  pomme 
de  terre,  il  y  avait  plus  de  tête  de  Stysanus  que  dans  les  an- 
ciennes cultures  au  bout  d'un  mois. 

On  pourrait  être  tenté  d'attribuer  de  telles  variations  à  une 
autre  espèce,  mais  l'étude  que  j'ai  pu  faire  jusqu'ici  de  cette  cul- 
ture récente  ne  paraît  pas  justifier  cette  manière  de  voir. 

Sans  vouloir  trop  insister  sur  cette  dernière  question  encore 
peu  étudiée,  on  peut  penser  qu'elle  donnera  peut-être  la  clé  de 
bien  des  contradictions,  M.  Mattirolo  dit  en  particulier  que  pen- 
dant une  quinzaine  de  jours,  dans  ses  cultures  à  l'automne,  ïla 
obtenu  les  périthèces  d'un  Melaiiospora.  Jusqu'ici,  dans  les  con- 
ditions de  mes  expériences,  je  n'ai  pas  vérifié  le  fait,  mais  je  ne 
désespère  pas  d'y  arriver, 

De  l'étude  actuelle  je  conclus  que  les  résultats  des  recher- 
ches de  M.  Mattirolo  ne  sont  pas  incompatibles  avec  celles  de 
MM.  Reînke  et  Berthold,  et  que  X Eckinobotryum-  appartient  au 
Stysanus.  II  paraît  également  naturel  d'admettre  qu'il  doit  en 
être  ainsi  des  autres  Eckinobotryum  qui  se  rencontrent  sur  d'au- 
très  Stysanus  {£.  parasitons  sur  S.  Caput-Medusx ,  E.  Cttrt 
sur  ^.  monïloi'des)  ;  ce  genre  disparaîtrait  donc  peut-être  en  en- 
tier (i).  Enfin  la  fasciation  de  X Echinobotryutn  conduit  à  penser 
que  la  distinction  des  Sporocybe  et  des  Stysanus  n'est  pas  toujours 
nette.  Cette  étude  fait  en  outre  entrevoir  qu'un  examen  attentif 
des  formes  imparfaites  permettra  de  simplifier  notablement  la 
nomenclature  très  compliquée  de  cette  partie  de  la  Mycologie. 

I.  Il  resterait  à  examiner  si  !'£.  j^rve  qui  se  développe  sur  l'Aulne,  et  qui  panlt 
asscE  différent,  appartient  au  métne  groupe. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


db.Google 


(Journal  de  Botanique. 


3^  Année.  PL.' 


J^  tï    l'HP 


J.  CoEtantm   del  et  iith. 


:} 


imp. Edouard  Bry.Pdr 

Echmobotpyum  et    Stysanu^,,QQQq[^> 


Abbi  Maïclbp,  —  Sur  la  géo^'aphU  botatiijHe  dit  Nord^de  la  Fretnet.    1*7 
EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  VI. 

—  Eckinobotryum  avec  une  Spore  terminale. 

—  La  spore  terminale  rejetée  de  côté  par  le  développement  d'une 
5[K>re  sous-jacente. 

3.  —  Ramification  du  pied. 

4, 5.  —  Fascicule  porté  et  inséré  sur  un  filament  brun. 

6.  —  Etat  agrégé. 

7.  —  Germination. 

8.  9,  10.  —  Apparition  des  premières  conidies   incolores  (culture  sur 
pomme  de  terre). 

—  Fascicules  incolores  ou  peu  colorés  ressemblant  à  X'Eckinobe- 
iryum  (même  milieu). 

13,  13,  15,  17.  —  Stades  de  transition  de  la  forme  en  pseudo-capitule 
la  forme  en  chapelets  [culture  sur  pomme  de  terre). 

14.  —  Forme  pénicilliaie  produite  sur  gélatine  et  bouillon  de  veau. 
16,  18,  19  et  30.  —  Formes  en  pinceau  dans  lesquelles  les  spore»  sont 

encore  en  pseudo-capitules  (même  milieu). 

Fig,  31.  —  PoTiae  EcAîitoiotryum  bien  dJfiérendéc  commençant  à  se  déve- 
lopper pour  s'agréger. 

Fig.  33.  —  Mycélium  de  Stysanus. 

Fig.  33.  —  Pied  de  Slysa/tus  sur  les  câtés  duquel  apparaît  une  forme  en 
pinceau. 

Fig.  34.  —  Pied  du  S/ysanits  avec  une  forme  Eckinoialryitm  analogue  à  la 
précédente, 

Fig.  35.  —  Siysanus  montrant  l'association  des  spores  normales  et  des 
spores  verruqueuses. 


Fig. 
Fig. 

Fig. 
Fig. 
Fig. 
Fig. 
Fig. 
ï 
Fig. 

Fig, 

Fig. 
Fig. 


ETUDES  SUR  LA  GEOGRAPHIE  BOTANIQUE  DU  NORD 
de  la  France 
(Suiit.) 
Par  M.  l'abbé  UASCLEP 
III.  —  Végétation  des  marais. 
Il  existe  sur  le  littoral  du  Nord  de  la  France,  en  arrière  des 
dîmes,  deux  régions  marécageuses  importantes,  mais  d'une  phy- 
àonomie  fort  différente.  La  première,  exclusivement  constituée 
par  des  ailuvions  tourbeuses,  souvent  mélangées  de  sables,  s'é- 
tend de  la  baie  de  la  Somme  à  celle  de  l'Authie.  Dans  le  Mar- 
quenterre,  à  l'embouchure  de  la  Maye  et  de  Saint-Quentin-en- 
Tourmont  à  Monchaux,  on  ne  voit  contre  la  dune  que  quelque 
endroits  complètement  submergés,   et  il  faut  pénétrer  de  plu- 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


948  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Sieurs  lieues  dans  l'intérieur  des  terres  jusqu'au  delà  des  villages 
de  Rue  et  de  Quend,  pour  rencontrer,  sur  une  longueur  d'une 
dizaine  de  kilomètres,  de  larges  surfaces  présentant  bien  l'as- 
pect de  véritables  marais  tourbeux;  mais  de  l'autre  côté  de 
l'Authie,  entre  Berck-sur-mer  et  Cucq  près  Etaples,  les  tour- 
bières atteignent  tout  leur  développement  et  occupent,  sur  une 
longueur  de  deux  lieues  environ  et  une  largeur  de  deux  à  trois 
kilomètres,  la  dépression  située  entre  les  dunes  et  l'ancien  cor- 
don littoral.  Aux  environs  d'Etaples  le  marais  disparaît  brusque- 
ment; on  trouve  cependant  encore  à  peu  de  distance  de  là  un 
marécage  tourbeux  de  quelque  importance  que  l'on  doit  ratta- 
cher à  cette  première  série  de  marais,  c'est  la  Claire-Eau,  au  mi- 
lieu des  dunes  de  Condette. 

L 'autre  grande  région  marécageuse  du  littoral  commettce  à 
Calais  et  se  contintte  jusqu'en  Belgique.  Cette  fois  les  alluvions 
superficielles  sont  généralement  glaiseuses  et  ce  n'est  que  ça  et 
là  que  l'on  voit  affleurer  la  tourbe.  Dans  ces  conditions  le  dessè- 
chement du  marais  était  plus  facile;  aussi,  bien  que  son  fond 
soit  souvent  d'un  niveau  inférieur  à  celui  de  la  haute  mer,  a-t-ÏI 
été  presque  entièrement  conquis  par  la  culture,  et  il  forme  cette 
curieuse  région  des  Wattergands  et  des  Moëres  dont  la  végéta- 
tion, toute  d'introduction  récente,  sera  étudiée  avec  celle  des 
plaines  de  Flandre.  Seules  les  parties  tourbeuses  ou  même  sim- 
plement sableuses  qui  demeurent  complètement  submergées  ou 
à  l'état  de  prairies  marécageuses,  peuvent  nous  intéresser  dans 
la  présente  étude  et  doivent  être  rapprochées  des  parties  analo- 
gués  de  la  catégorie  précédente.  C'est  surtout  au  nord  de  Dun- 
kerque,  vers  Téteghem  et  Ghyvelde,  que  ces  marécages  sont  le 
plus  développés. 

Pour  que  l'étude  des  marais  du  littoral  soit  complète,  il  im- 
porte de  distinguer  une  troisième  zone,  d'une  étendue  beaucoup 
moindre,  mais  d'une  importance  géographico-botanique  bien 
plus  considérable,  puisque  les  influences  marines  s'y  font  sentir 
plus  que  dans  les  deux  premières  ;  je  veux  parler  des  quelques 
mares  plus  ou  moins  èt^nAa.^s,SiionAs  sablonneux  et  quelquefois 
tourbeux,  que  l'on  rencontre  au  milieu  des  dunes  sur  n'importe 
quel  point  du  littoral.  Quelques-unes  ne  sont  complètement  sub- 
mergées  que  pendant  la  saison  des  pluies  et  offrent  vers  la  fin 
des  étés  très  secs  de  nombreux  points  de  ressemblance  avec 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


Abbé  MAscLBr.—  Sur  la  géographie  botanique  du  Nord  de  la,  Franet.    149 

certaines  stations  de  la  zone  des  lieux  humides  précédemment 
distin^^uée  dans  les  dunes.  Toute  division  devient  alors  arbitraire 
et  l'on  voit  que  souvent  la  végétation  des  marais  du  littoral  ne 
doit  être  considérée  que  comme  un  complément  naturel  de  celle 
des  dunes. 

Au  premier  abord  la  flore  de  tous  ces  divers  marécages  ne 
présente  pas  un  cachet  maritime  bien  spécial  ;  on  se  croirait 
même  la  plupart  du  temps  dans  nos  marais  de  l'intérieur,  mais 
en  y  herborisant  avec  attention  on  observe  vite  ça  et  là  quelques 
espèces  spéciales  à  cette  partie  du  littoral  et  dépendantes  des 
diverses  influences  qui  s'y  font  sentir. 

Ces  espèces,  les  seules  dont  je  dois  parler  ici,  sont  au  nombre 
de  dix-huit  :  huit  kalopktles,  sept  maritimes,  deux  littorales  et 
une  variété  littorale. 

A.  Espèces  halophiles.  —  Ces  espèces  sont  :  Althma  qf' 
ficinalis  \^.,Jumcus  Gerardi Lois.,  Scirpusglaucus Sm.  (S.  Ta- 
èemsgmontani Gmél.;  S.  lacustris  L.,?.  digynus Goàr.),  S.ma- 
riti'mus  L,,  Carex  divisa  Yiaàs.,  Rumex  pahtstris  Sm.,  Sa- 
molus  Valerandi  L.  et  Triglochin  palustre  L.  Leur  présence 
dans  divers  marais  salés  de  l'intérieur,  bien  plus  que  sur  les 
bords  de  la  mer  dont  elles  s'écartent  assez  facilement,  prouve 
qu'elles  recherchent  avant  tout  la  présence  du  sel  marin.  On 
les  retrouve  toutes,  le  Carex  divisa  excepté,  dans  les  maraïs 
salants  de  la  Lorraine  (Godron)  ;  les  Scirpus  glaucus,  Juncus 
Gerardi  et  Althssa  officinalis  existent  dans  les  marécages 
salés  de  la  Limagne  (Lamotte  et  F.  Héribaud);  cette  der- 
nière se  voit  encore  à  l'état  spontané  dans  les  terrains  salifères 
du  Jura  (Grenier)  ;  enfin  dans  les  marais  salés  de  l'Allier  on  peut 
recueillir  Carex  divisa,  Scirpus  glaucus,  S.  marititnus  et  Tri- 
glochin palustre  (du  Buysson).  Aucune  de  ces  plantes  ne  peut 
être  considérée  comme  kalophile  exclusive  ca  France.  Dans  la 
région  du  Nord,  au  contraire,  quatre  (Althaea  officinalis ,  Junctts 
Gerardt,Scirpus glaucits  et  Carex  divisa)^  comportent  comme 
telles;  les  Scirpus  maritimus  et  Rumex  palustris  {i),  encore 
presque  exclusifs,  remontent  la  Somme  jusqu'à  Amiens  (Gonse), 

I.  Le  RuMex  palustris  a  ét^  trouvi  à  l'intérieur  des  (erres,  à  ZMl*.  par 
M.  i'abbé  Boula;.  Dovergne,  dans  soa  Cataiogue  manuscrit,  ie  sig^nale  près  de 
l'embouchure  de  la  Canctie  i  Brimeux  et  Maresquet. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


ajo  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

et  seuls  les  Samolus  Valerandi  et  Triglochtn  palustre  ne  sont 
que  préférents, 

L'Altilea  OFFICINALIS  est  spontané  et  fréquent  au  bord  des 
fossés  et  des  chemins,  dans  tout  le  Marquenierre  et  de  l'Autkù 
à  la  Canckei  II  existe  également  auprès  de  Dunkerque. 

Les  JUNCUS  Gerardi  et  SciRPUS  GLAucus  se  retrouvent  ça  et 
là  dans  tous  les  marécages  du  littoral;  tous  deux  pénètrent  assez 
profondément  à  l'intérieur  en  remontant  le  long-  des  embou- 
chures et  des  rivières  I 

Le  CareX  divisa  existe  dans  les  marais  de  Saint- Quentin' 
en-Tourmont  (de  Vicq)  ;  on  le  retrouve  avec  les  deux  espèces 
précédentes  dans  les  prairies  salées  de  Xembotickure  de  la  Somme! 
Le  Carex  divisa  n'a  pu  être  retrouvé  à  Boulogne  et  à  Berck  où 
Rigaux  et  Dovergne  le  signalent. 

Le  RuMEX  PALUSTRis,  presqu'aussi  rare,  se  trouve  sur  quel- 
ques points  de  l'embouchure  de  la  Somme,  dans  les  marais  de 
Saiftt-Quettiin-en' Tourment  (de  Vicq),  à  Berck  (Wignîer)  et  à 
Gravelines  (Boulay). 

Les  SCIRPUS  MARITIMUS,  SaMOLUS  VALERANDI  et  TRIGLOCHiM 
PALUSTRE  sont  cotnmuns  sur  tout  le  littoral  dans  les  grands  ma- 
rais, les  lieux  humides  des  dunes  et  même  des  falaises  I 

Voyons  maintenant  s'il  est  possible  de  faire  concorder  la 
présence  de  ces  espèces  halophiles  dans  les  marécages  du  littoral 
septentrional  de  la  France  avec  leur  affection  marquée  pour  le 
sel  marin;  en  d'autres  termes,  y  trouven  t-cUes  cette  substance 
qu'elles  recherchent  partout  oiî  elles  peuvent  la  rencontrer,  ou 
du  moins  est-ce  bien  elle  qui  a  pu  y  déterminer  leur  présence? 

Pour  celles  qui  se  trouvent  dans  les  marécages  des  dunes  le 
doute  n'est  pas  possible  ;  comme  nous  l'avons  vu,  en  effet,  dans 
le  paragraphe  précédent,  la  proportion  de  Chlorure  de  Sodîiun 
y  est  encore  bien  suffisante  pour  exercer  une  action  efficace. 
Mais  la  réponse  n'est  pas  aussi  aisée  quand  il  s'agit  des  grands 
marais  situés  en  arrière  des  dunes,  ceux-ci  n'étant  nullement 
salés.  La  difficulté  est  cependant  plus  apparente  que  réelle,  et 
elle  s'aplanit  assez  facilement  si  l'on  fait  appel  aux  documents 
historiques  et  géologiques  (i).  Primitivement  ces  marais,  pério- 

I.  a).  —  Marais  fourbeux  enlre  la  Somme  ti  la  Cauckt.  —  L'eiisience  d'an 
cordon  littoral  ancien  composé  de  sables  et  de  galets,  au  pied  d'une  aocieiiDe 
alaise  crayeuse  courant  entre  la  baie  de  la  Somme  et  la  Canche,  •  prouTe  qu'à 


D,g,tza:Jb.GOOgle 


Abbé  Masclbp.  —  Sur  la  ^ographu  iotanique  du  Nord  de  la  France.  151 
diquement  soumis  à  des  inondations  marines,  étaient  fortement 
salés,  et  ce  n'est  que  très  lentement  qu'ils  ont  pu  être  col- 
matés par  les  eaux  douces  de  nos  rivières.  Encore  au  xvn'  siècle 

une  époque  antérieure  à  la  formation  des  tourbes  la  mer  s'étendait  bien  plus  à 
l'Ouest.  Après  la  formaticn  du  cordon  littoral,  la  mer  a  dû  reculer  beaucoup  à 
l'Est,  abandonaani  une  plage  de  sable  sur  l'extrémité  de  laquelle  une  dune  s'est 
flevée.  L'espace  compris  entre  la  dune  et  l'oMcim  cordo*  est  devenu  un  marais 
soumis,  au  moins  pendant  les  premiers  temps,  à  des  inondations  marines,  mais 
gui  a  été  colmaté  surtout  Par  les  alluvions  d'eau  douce  de  la  Canche,  de  la 
Maie,  de  l'Authie  et  très  proiailemeni  de  la  Somme  ;  ce  marais  a  été  progrès- 
slvemeot  recouvert  par  les  dunes,  qui,  depuis  qu'elles  sont  tîxées,  sont  à  leur 
tour  attaquées  par  la  mer.  Le  marais  a  même  complètement  disparu  vers  Etaples, 
où  la  dune  eat  venue  s'appliquer  contre  l'ancienne  falaise.  ■  (Notice  explicative 
de  la  carte  géologique  de  Montreuil).  La  mare  de  Condetie,  dont  j'ai  déjà  parlé, 
peut  être  regardée  comme  le  dernier  vestige  de  ces  marais  vers  le  Nord.  Au  Sud, 
la  main  de  l'homme  est  venue,  dans  ces  derniers  siècles,  aider  et  compléter 
l'œuvre  des  phénomènes  géologiques  et  l'action  envahissante  du  sable.  •  Au  ii' 
siècle,  le  territoire  de  Rue,  couvrant  une  superficie  de  30.000  beclares  environ, 
était  un  lac,  connu  sous  le  nom  de  Marquenterre  ;  lut  xvii'  siècle  encore,  la 
Somme,  l'Authie,  la  Maye  s'épanchaient  sur  cette  grande  surface,  et  les  marées 
d'équinoxe  la  couvraient  périodiquement.  Imitant  l'exemple  que  leur  avaient 
donné  les  Flamands  de  Dunkerque  ei  de  Nieuport,  les  paysans  de  Picardie  ont 
agrandi  leurs  domaines  par  la  conquête  de  ces  terres  inondées.  Les  ilôts  qui  s'é- 
tevaient  çà  et  là  au  milieu  des  lacs  et  des  étangs,  les  dunes  du  littoral  el  la 
longue  ondulation  de  terrains  qui  se  termine  au  promontoire  du  Crotoy,  ont  servi 
de  points  d'attache  pour  la  construction  des  rempart  qui  ont  servi  à  arrêter 
les  marées.  Les  routes  du  Marquenterre  ne  sont  autre  chose  que  d'anciennes  le- 
vées de  défense  établies  contre  la  mer;  au  moyen  de  fossés  d'écoulement,  de 
digues  ou  renclolures  parfaitement  entretenues,  d'aqueducs  en  maçonnerie  éle- 
vés sous  la  direction  d'un  syndical,  le  pays  a  été  complètement  assaini.  .  (E. 
Reclus,  Nouvelle  Géographie  universelle;  II,  la  France,  p.  793). 

b).  —  Marais  entre  Calais  et  la  Belgique.  —  ■  A  l'époque  de  la  domination 
romaine,  les  terres  basses  qui  s'étendent  au  Nord-Est  des  collines  de  l'Artois  et 
que  traverse  aujourd'hui  la  ll^ae  de  frontières  entre  la  France  et  la  Belgique 
étaient  couvertes  par  les  eaux.  Encore  aux  11*  et  x'  siècle,  toutes  les  campagnes 
étaient  iiKMidées  jusqu'à  Watten,  puis,  au  Sud  d'un  étroit  défilé,  le  marais  s'éta- 
lait largement  dans  le  voisinage  de  Saint-Omer.  Cette  ville,  l'ancien  Portus 
ItiUus  ou  Sithius,  •  recevait  dans  son  port  des  embarcations  de  mer,  et  dans 
les  terres  d'alluïion  qui  l'entourent  on  a  trouvé  des  carènes  englouties...  Un  bour- 
relet de  dunes  formé  par  le  vent  el  les  flots,  et  percé  de  distance  en  distance 
par  des  chenaux  d'entrée,  indique  la  langue  de  sable  sur  laquelle  s'élevèrent 
pendant  le  moyen-âge  les  villes  de  Calais,  de  Gravelines,  de  Dunkerque,  Abrités 
par  ce  rivage,  et  sans  cesse  envahis  par  les  alluvions  que  leur  apportaient  l'Aa 
et  ses  afUuents,  les  lacs  intérieurs  de  la  Flandre,  dont  l'étendue  était  d'environ 
80.000  hectares,  diminuaient  graduellement  de  sur/ace  et  se  changeaient  en  ma- 
rais... Dès  le  vit*  siècle  on  commença  des  travaux  d'endiguemenl  autour  des 
Iles  semées  dans  le  golfe  de  Flandre.  Agrandissant  le  domaine  de  proche  en 
proche,  les  industrieux  riverains  rattachèrent  peu  à  peu  toutes  ces  (les  au  conti- 
nent, et  l'estuaire,  vidé  d'année  en  année,  fut  changé  en  un  réseau  de  fossés  d'é- 
coulement... En  temps  de  guerre,  on  a  souvent  eu  recours  à  l'ouverture  des 
écluses  pour  noyer  les  campagnes  qui  entourent  les  places  fortes  de  la  côte  fla- 
mande... En  1793,  les  digues  ayant  été  percées  par  mesure  de  défense,  les  deux 
tiers  de  l'arrondissement  de  Dunkerque,  situés  au-dessous  du  niveau  marin,  res^ 
lèrtnt  inondés  pendant  plusieurs  années.-  les  fonda  des  Moëres  furent  chan- 
gés «■  UM4  mer  permanente.  •  (E.  Reclus,  loc,  cil.  p.  795  à  799.) 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


351  lOUKNAL  DE  BOTANIQUE 

les  marais  entre  la  Somme  et  la  Canche  subissaient  des  inonda- 
tions marines  à  l'époque  des  grandes  marées,  et  il  n'y  a  pas  un 
siècle  que  toute  la  région  des  Moëres  fut  complètement  recou- 
verte par  l'eau  de  mer.  Dans  ces  conditions  il  n'est  nullement 
étonnant  d'y  rencontrer  quelques  espèces  kalophiUs  qui,  attirées 
d'abord  par  la  présence  du  sel  marin,  ont  6nt,par  wor  adaptation 
letiie,  à  s'habituer  dans  un  milieu  non  salé,  quand  le  Chlorure  de 
Sodium,  après  une  diminution  graduée  et  presque  Insensible, 
eut  complètement  disparu.  On  observe  souvent  des  faits  ana- 
logues d'adaptation  à  l'embouchure  des  fleuves;  certaines 
espèces  balophiles  tes  remontent,  quelquefois  très  loin,  s'habî- 
tuant  ainsi  peu  à  peu  à  l'eau  douce. 

B,  Espèces  maritimes.  —  Les  plantes  de  cette  catégorie 
habitant  les  marécages  du  littoral  du  Nord,  sont  :  Sagina-  fnari- 
tima  Don  (.S*,  stricta  Pries),  Juncus  maritimus  Lmk.,  Scirpus 
Savi't  S^h.  et  Maur.,  S.  ^oMii*  Hoppe  (^S".  pungens  Vahl.), 
6'.  pauciflorus  Lightf, ,  Schœnus  m'gricans  L .  et  Alopecurus  btti- 
bosus  L.  "EaFrance,  les  trois  premières  sont  des  maritimes  exclu- 
sives, le  ^cïV^MJ^fjMiV  ne  s'écarte  des  bords  de  la  mer  que  pour 
remonter  quelques  grands  fleuves  et  les  autres  sont  simplement 
préférentes;  dans  la  région  du  Nord,  au  contraire,  cinq,  SagiHa 
maritima,  Juncus  maritimus,  Scirpus  SavH,  S.  Rothû'ct  Alo- 
pecurus èutèosus,  sont  absolument  exclusives  et  le  Scirpus  pauci- 
florus peut  encore  être  considéré  à  peu  près  comme  tel,  bien 
qu'il  remonte  la  Somme  jusqu'aux  environs  d'Abbeville  (de 
Vicq)  et  ta  Canche  jusqu'à  Hesdïn  ?  (Dovergne).  Quant  au  Scka- 
nus  nigyicans  il  se  comporte  dans  le  Nord  comme  dans  le  reste 
de  la  France,  en  maritime  préférente. 

Le  SaGINa  maritima  se  retrouve  ça  et  là  sur  tout  le  littoral 
du  département  de  la  Somme/;  plus  au  nord  II  devient  plus  rare 
et  n'est  plus  signalé  qu'à  Calais  (Boulay).  Il  a  cependant  pu 
échapper  aux  recherches  à  cause  de  sa  petitesse.  Il  affectionne 
surtout  comme  station  les  lieux  humides  et  herbeux  des  dunes 
ou  du  voisinage  inmiédiat  de  la  mer  ;  on  ne  le  trouve  pas  dans 
les  grands  marais  proprement  dits. 

Le  Juncus  maritimus,  qui  habite  indifféremment  tes  maréca- 
ges des  dunes  et  les  marais  qui  sont  en  arrière,  est  assezrépandu 
de  la  Somme  à  la  Canche/  (de  Vicq,  Dovergne)  ;  plus  au  nord 


D,g,tza:Jb.GOOgle 


Abbé  Masclb?.  —  Sur  la  géograpkU  beianiqut  da  Noi-âdt  la  Fratue.  353 
il  n'a  plus  été  trouvé  dans  ces  derniers  temps  qu'à  Tardtnghen, 
Pas-de-Calais  (de  Lamarlière) . 

Les  SciRFUS  SAvn  et  S.  Roran  sont  1res  rares  dans  le  nord 
de  la  France,  Le  premier  existe  dans  les  marais  de  Saini-Quen- 
tin-eH~Tourntont  et  du  Petit-Laviers  près  Cambron,  Somme 
(de  Vtcq)  ;  il  n'a  pu  être  retrouvé  dans  les  quelques  localités  du 
Pas-de-Calais  où  Dovergne  le  signale.  Le  second  est  indiqué 
dans  la  Somme  par  de  Vicq  dans  les  marais  de  Saint-Queniin- 
eit-  Tourment,  Samt-Firntm  et  entre  la  Maye  et  le  Crotoy;  dans 
le  Pas-de-Calais,  Rigaiix  le  mentionne  à  Etapies,  dans  le  marais 
près  la  Canche,  où  il  n'a  pas  été  revu  après  maintes  herborisa- 
tions. 

Le  SciRPUS  PAUCIFLORUS  se  rencontre  ça  et  là  dans  les  marais 
tourbeux  et  les  prés  sablonneux  humides  dans  toute  la  région 
des  grands  marais  entre  la  Somme  et  la  Canche  I  (de  Vicq,  Bou- 
ay,  etc.).  On  ne  l'a  pas  trouvé  depuis  très  longtemps  sur  d'au- 
tres points  de  notre  littoral. 

L'AlopecuruS  BULBOSUS  existe  sur  plusieurs  points  maréca- 
geux autour  de  la  baie  de  Somme  {de  Vicq)  ;  sa  présence  dans 
d'autres  localités  est  fort  hypothétique.  Cette  espèce  se  com- 
porte dans  le  nord  autant  comme  une  espèce  halophUe  que 
comme  une  maritime  proprement  dite. 

Quant  au  SchcenuS  NIGRICANS,  il  est  d'une  très  grande  abOTt- 
dance  sur  le  littoral,  surtout  entre  la  Somme  et  la  Canche;  on 
ne  le  trouve  pas  seulement  dans  les  grands  marais  tourbeux  mais 
encore  dans  la  plupart  des  marécages  sablonneux! 

La  présence  de  ces  espèces  maritimes  dans  nos  marécages  du 
littoral  n'a  nullement  besoin  d'être  expliquée;  les  influences  ma- 
ritimes, encore  efficaces  dans  les  dunes  profondes,  ne  le  sont 
giière  moins  dans  les  marais  qui  en  sont  proches.  J'at  d'ailleurs 
déjà  eu  l'occasioa  de  &ire  remarquer,  à  propos  d'autres  es- 
pèces tnaritimes,  que  l'action  de  la  mer  peut  se  faire  sentir  à  de 
très  grandes  distances. 

G.  Espèces  littorales.  —  Je  ne  considère  comme  appar- 
tenant vraiment  à  cette  catégorie  que  le  Gentiana  Amarella  L.  et 
\e.JtmcKs  Tenageia  L.  I*eur  présence  dans  nos  marais  du  littoral 
peut  très  bien  être  attribuée  aux  influences  clitnatériques  qui  s'y 
font  sentir  dans  les  conditions  diverses  longuement  développées 


db.Google 


954  lOORNAL  DE  BOTANIQUE 

à  propos  des  dunes.  he/uHCUS  Tenageia  appartient  plus  spécia- 
lement à  iï_;fcr«»(£Wrfî(ï»a/e  de  /'£«roj>«et  tenddansle  nord  de 
la  France  vers  sa  limite  de  dispersion  boréale;  le  Genttana 
Amarella,  au  contraire,  est  plutôt  une  espèce  septentrionale. 
Cette  dernière,  exclusivement  localisée  en  France  sur  les  côtes 
occidentales^  depuis  le  nord  de  la  Bretagne  jusqu'en  Belgique 
où  elle  se  comporte  de  la  même  façon,  doit  même  être  regardée 
comme  un  des  meilleurs  types  de  nos  plantes  littorales  ou 
atlantiques  (Grisebach). 

Le  Gentiana  Amarella  habite  surtout  dans  les  marécages 
sablonneux  des  dunes;  il  est  indiqué  entre  la  Somme  et  la 
CancKe,  dans  la  Somme,  au  Croloy,  à  Saint- Firmin,  dans  les 
dunes  de  Saint-Quentin-en-Tourntont  et  dans  le  marais  de 
Quend  (de  Vicq),  dans  le  Pas-de-Calais,  à  Berck  et  à  Merli' 
mont  (Wignier)  ;  M.  l'abbé  Roulay  l'a  trouvé  dans  le  Nord  aux 
environs  de  Dunkerque. 

LeJuNCUS  Tenageia  (i)  n'a  encore  été  signalé  sur  le  littoral 
du  Nord  qu'aux  environs  de  Boulogne,  dans  les  marais  ;de  Cff»- 
dette  (Rigaux)  et  à  Wtmille  (Giard)  ;  selon  ces  auteurs  il  abonde 
dans  ces  deux  localités  sablonneuses. 

—  Un  bon  nombre  d'espèces  intéressantes  de  la  flore  du  nord 
de  la  France,  Comarum  palustre  L.,  Cineraria  palustris  L., 
Gentiana  Pneumonantke  L.,  Liparis  Lœselii  Rich.,  Carex 
à'mosaL.,  etc.,  ne  se  trouvent  que  dans  nos  marais  du  littoral  ou 
y  sont  beaucoup  plus  répandues  qu'à  l'intérieur,  mais  l'on  ne 
peut  pour  cette  seule  raison  les  considérer  comme  littorales 
dans  le  Nord;  ce  sont  desespèces  des  grands  marais  tourbeux  en 
général  qui  ont  pu  disparaître  de  l'intérieur  par  suite  du  dessè- 
chement systématique  et  que  l'on  doit  regarder  dans  les  marais 
du  littoral,  beaucoup  moins  éprouvé  sous  ce  rapport,  comme  les 
derniers  représentants  de  l'ancienne  végétation  tourbeuse  des 
plaines  du  Nord. 

L'une  de  ces  dernières  espèces,  très  rare  en  France,  le  Cine- 
raria  palustris ,  bien  que  de  moins  en  moins  abondante  sur  notre 
littoral,  couvre  encore  de  grands  espaces  sur  quelques  points  des 
marais  des  dunes  entre  la  Somme  et  Boulogne-sur-Mer,  surtout 


1.  Le  /.  Tenageia  signalé  à  riDtirieur  du  départemcDt  du  Nord  i.  Pontà- 
Roches  près  Douai  (Lesliboudois)  et  aux  environs  de  Sainl-Amaad  (de  Héli- 
cocq],  n'a  pas  été  retrouvé  dans  ces  derniers  temps. 


D,B,i..abiGoogle 


Abbé  Masclsf.  —  Sttr  la  géographie  botanique  du  Nord  de  la  France.    asS 

■Vfx^Saint-Qttentin'en-Tourmont;  on  doit  attribuer  cette  abon- 
dance au  manque,  dans  ces  habitations,  de  concurrents  nonp- 
èreux  permettant  la  multiplication  facile  de  cette  plante  par  ses 
nombreuses  aigrettes.  Ce  fait  de  géographie  botanique  est  d'au- 
tant plus  intéressant  à  signaler  qu'il  est  à  rapprocher  d'un  autre 
absolument  identique  observé  pour  la  même  espèce,  par  De- 
caisne,  sur  le  littoral  de  la  Hollande  (i). 

D.  Forme  littorale.  —  La  forme  spéciale  au  littoral  dont  il 
s'agit  ici  est  le  Lotus  comiculatus  L.  —  Form.  tenuis  (L.  tsnui- 
foUus  Rchb.  ;  /,,  tenuis  Kit. ,  Gren.  et  Godr.)  ;  elle  est  assez  coin- 
imtne  sur  toutes  nos  côtes  dans  les  lieux  humides,  les  prairies  et 
au  bord  des  fossés  dans  les  marais.  On  ne  sait  trop  à  quoi  attri- 
buer la  formation  de  cette  forme  grêle,  qui  diffère  surtout  du 
type  par  ses  folioles  et  ses  stipules  lancéolées-linéaires  et  ses 
pédoncules  fiUforntes^  et  que  l'on  ne  retrouve  jamais  nettement 
caractérisée  à  l'intérieur  ;  ne  serait-ce  pas  plutôt  à  l'action  répul- 
sive et  comme  appauvrissante  du  sel  marin  qu'à  la  constitution 
physique  de  la  station  î 

Conclusions.  —  Les  grands  marais  tourbeux  et  les  divers 
marécages  situés  en  arrière  ou  à  l'intérieur  des  dunes  nous  four- 
nissent donc  une  nouvelle  série  de  i8  espèces,  dont  la  présence 
sur  le  littoral  est  dépendante  des  diverses  influences  locales  qui 
s'y  font  sentir  ;  elles  augmentent  d'autant  les  listes  établies  lors 
de  l'étude  des  terrains  soumis  à  Faction  directe  des  eaux  salées 
et  des  sables  m.ariiimes. 

Sur  ces  iS  espèces,  6  sont  des  dicotylédones  et  12  des  motu)- 
cotylédones;  14  sont  vivaees,  1  bisannuelle  ou  vivctce  et  3  seule- 
ment annuelles. 

Les  6  dicotylédones  appartiennent  chacune  à  une  famille  dif- 
férente :  Alsinées,  Malvacées,  Papilionacées,  Gentianées,  Pri- 

I.  Builetin  de  la  Soctélé  bobmique  de  France,  1S55,  t.  II,  p.  643.  ■  M.  E>ecaJ3Dc 
r^pone  qu'au  mois  d'Aoïlt  dernier  il  a  visité,  en  Hijlande,  les  travaux  de  des- 
sèchement, aujourd'hui  achevés,  de  la  mer  de  Harlem,  et  qu'il  a  va  une  grande 
partie  du  soi  le  plus  rtcentmenl  tnis  à  sec  couverte  de  Cineraria  palustris, 
espèce  habituellement  rare  dans  ce  pays  et  en  général  peu  abondante  dans  les 
localités  où  elle  se  rencontre.  Elle  s'est  ainsi  développée  depuis  deuic  ans  seule- 
ment sur  quelques  terrains  desséchés  de  la  mer  de  Harlem,  en  telle  quantité 
qu'elle  j  forme  des  champs  de  fleurs  jaunes.  Au  dire  des  habitants  du  pays,  le 
vent  soulève  parfois  des  nuées  d'aigrettes  de  cette  plante,  qui  obscurcissent  pres- 
que le  del.  • 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


356  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

mulacées,  Polygonées.  Les  i3  monocotylédottes  sont  réparties  en 

4  familles,  dans  les  proportions  suivantes  : 

7  Cypéracées,  i  Joncaginée, 

3  Joncées,  i  Graminée. 

1.3.  famille  dominante  est  ici  celle  des  Cypéracées  (7  espèces 
sur  18,  soit  plus  de  1/3).  D'une  manière  générale  on  peut  donc 
désigner  nos  marécages  du  littoral  sous  le  nom  de  zone  des  Cypé- 
racées, comme  nos  sables  maritimes  sous  celui  de  zone  des  Gra- 
minées et  les  terrains  soumis  à  l'action  directe  des  eaux  salées 
sous  celui  de  zone  des  Salsolacées. 

Les  deux  faits  de  géographie  botanique  les  plus  importants 
qui  se  dégagent  des  quelques  considérations  précédentes  sont 
tout  d'abord,  Vadaptation  lente  de  certaines  halophiles  à  l'eau 
dôuce,  ce  qui  explique,  pour  la  suite,  leur  dispersion  facile  dans 
des  terrains  non  salés,  et  en  second  lieu  Véloignement  de  la  mer 
àequelques  maritimes,  sans  que  pour  cela  les  influences  mannes 
cessent  d'exercer  sur  elles  une  action  incontestable. 

(A  suivr><.) 


FRAGMENTS    MYCOLOGIQUES 

(SuifeJ 
Far  M.  N.  PATODILL.ARD 

Polyporus  arcuatus  Pat.  nov.  sp.  —  Chapeau  flabelli- 
forme,  simple  ou  lobé  par  la  soudure  incomplète  de  deux  indi- 
vidus, dur,  rigide,  incurvé  en  avant  et  Sur  les  côtés,  prolongé 
en  arrière  en  un  stipe  ascendant,  courbé,  cylindrique,  élargi  en 
disque  à  la  base.  Glabre  ou  à  peine  villeux  à  la  loupe,  gris  de 
souris,  orné  de  zones  nombreuses  plus  foncées  et  séparées  par 
des  sillons  peu  profonds.  Stïpe  concolore,  marge  droite,  entière. 
Hyménium  concave,  fauve  rougeàtre,  non  décurrent  et  marginé 
en  arrière,  stérile  sous  la  marge  qui  est  plus  pâle.  Pores  très 
petits,  anguleux,  visibles  à  la  loupe  seulement;  cloisons  mïnces, 
entières.  Tubes  fauves,  longs  de  2  millimètres  ;  tissu  pâle,  blan- 
châtre, dur,  épais  de  4-5  millimètres  au  milieu. 

Sur  les  troncs.  Nouvelle- Guinée. 

Plante  atteignant  de  S  à  13  centimètres  de  longueur  dont  a  à 
4  pour  le  stipe  ;  celui-ci  est  inséré  sur  le  dos  du  chapeau  et  se 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


N,  pATODiLLABD.  —  Fragments  mycalogiqttes.  js7 

continue  avec  lui  de  manière  à  ramener  l'hyménium  vers  la  terre. 
Cette  disposition  donne  au  Champignon  l'aspect  d'une  coquille 
de  Gryphée  arquée. 

—  Polyporus  pachyphlcBUS  Pat.  nov.  sp.  —  Chapeau 
sessile,  dimïdié,  semi-orbiculaire, convexe,  glabre,  dur,  sillonné 
concentriquement,  tuberculeux,  brun  noir,  un  peu  luisant,  plus 
pâleenavant;  marge  obtuse.  Il  est  recouvert  d'une  croûte  épaisse 
de  3-4  millimètres,  dure,  à  cassure  compacte,  noirâtre.  Tissu 
&uve,  très  dur,  rayonné  fibreux  et  zone .  Tubes  très  longs,  dis- 
posés par  couches,  fauves;  cystides  allongées,  aiguës,  brunes, 
nombreuses  ;  spores  subglobuleuses,  lisses,  incolores  (sub  lente), 
5-6  fi.  Hyménium  plan  ou  un  peu  concave,  brun,  pores  arron- 
dis, petits,  à  cloisons  entières. 

Sur  les  troncs.  Iles  Fidji  (Fïlhol,  1 875),  Herb.  Mus.  Paris  ;  Ka- 
merun  (Afrique  centrale),  Herb.  Mus.  Berlin. 

Plante  de  grandes  dimensions,  atteignant  30*40  centimètres 
de  largeur  sur  une  épaisseur  d'environ  10  centimètres  au  point 
d'insertion  ;  les  tubes  ont  une  longueur  à  peu  près  égale  à  l'épais- 
seur du  tissu.  Affine  au  Pot.  senex  Nées  et  Mtg.,  notre  Champi- 
^on  s'en  distingue  facilement  par  la  grandeur  relative  des  tubes 
et  du  tissu,  la  présence  de  cystides  volumineuses,  des  spores  à 
peu  près  incolores  et  une  croûte  très  épaisse. 

—  FolyporuB  mfo-ochraceus  Pat.  nov.  sp.  —  Chapeau 
coriace,  rigide,  peu  épais,  arrondi  en  avant,  régulièrement  atté- 
nué en  arrière,  jaune  d'ocre,  zone  concentriquement,  couvert  de 
stries  divergentes,  nombreuses  et  tenues,  à  peine  villeux,  marge 
infléchie.  Stipe  latéral,  cylindracé,  ocre  brun ,  pubérulent,  élargi 
en  disque  à  la  base.  Hyménium  plan,  non  décurrent,  brun  roux; 
pores  très  petits,  anguleux,  àcloisons  minces;  tubescourts,  fauves; 
spores  ocracées,  ovales,  lisses,  tronquées  en  avant  (8-10X6-7  c). 
Tissu  pâle,  blanchâtre,  mince. 

Sur  les  troncs.  Brésil  (Weddel),  Herb.  Mus.  Par. 

Chapeau  long  de  3  centimètres  sur  s  i  /2  de  large  et  épais  de 
2  millimètres;  stipe  long  de  i  centimètre  environ  sur  2-3  milli- 
mètres de  diamètre.  Ressemble  au  P.  mutabilis  Berk.  et  surtout 
wxP.Jibrtlloso-radxans'i&\jg,vas3S  il  est  bien  distinct  de  toutes  les 
espèces  voisines  par  ses  tubes  colorés  et  ses  spores  ocracées. 

—  Polyporus  Delavayi  Pat.  nov.  ap.  —  Subéreux,  con- 
vexe, infléchi  vers  le  bord,  sessile,  rigide,  orbiculaire,  un  peu 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


,S8  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

onduleiuc  à  la  marge  qui  est  aiguë,  couvert  d'une  couche  mince 
glabre  ou  un  peu  villeuse  (à  la  loupe),  châtain  rougeâtre,  noo 
luisante,  tachée  de  noirâtre,  plus  pâle  au  pourtour;  diamètre 
8-10  centimètres.  Tissu  soyeux,  fauve  pâle,  épais  de  i  centi- 
mètre en  arrière  et  de  2  millimètres  en  avant.  Hyménium  ocracé 
pâle,  plan  concave;  pores  petits,  quadrangulaires,  à  cloisons 
obtuses,  très  entières.  Tubes  longs  de  5-8  millimètres,  plus  courts 
en  avant  et  atteignant  les  bords  du  chapeau.  Spores  lisses,  ovoï- 
des, apîculées  à  la  base,  contenant  une  gouttelette  oléagineuse 
jaimâtre  (6-8  X  3 1-). 

Sur  les  vieux  troncs  à  Ta-long-tan  (Yun-nan).  Uelavay. 

Plante  voisine  du  Pol.  ockroleucus  Berk.,  mais  distincte  par 
sa  couleur,  ses  tubes  moins  longs,  ses  spores  plus  petites  et  de 
forme  différente,  etc.  Les  Pol.  Delavayi  Pat.,  Pol.  ockralatcus 
Bk,  Pol.  volvatus  Peck  et  quelques  autres  forment  un  groupe  de 
Polypores  à  spores  blanches  exactement  parallèle  au  Ganoderma 
parmi  les  espèces  à  spores  colorées. 

—  Hexagona  secpialis  Pat.  nov.  sp.  —  Sessile,  subdimi- 
dié,  inséré  latéralement  ;chapeaulauve  brunâtre, plan,  orbicidaire, 
glabre,  sillonné  pectine,  scabre  par  des  crêtes  rayonnantes, 
nombreuses,  couchées  et  peu  saillantes  ;  marge  droite,  mince, 
sinueuse;  diamètre  12  centimètres,  largeur  8  centimètres;  tissu 
subéreux,  brun  terne,  également  épais  sur  toute  son  étendue 
(2*3  millimètres).  Hyménium  convexe,  bran  rosé,  stérile  sous  la 
marge;  alvéoles  larges  (3-4  millimètres),  à  4*5  angles  arrondis, 
entières  près  des  bords,  anastomosées  et  sinueuses  en  arrière; 
cloisons  subéreuses,  épaisses  (1/2  - 1  millimètre),  obtuses,  en- 
tières. Tubes  bruns  pâles,  un  peu  violacés  près  de  l'ouverture, 
profonds  d'environ  15  millimètres  vers  le  point  d'insertion  du 
chapeau  et  diminuant  insensiblement  en  se  rapprochant  du  pour- 
tour. 

Sur  les  troncs.  San  Carlos  de  Rio  Negro  (Venezuela).  Leg. 
L.  Savoye. 

Plante  très  voisine  de  VH.  glabra  Lév.;  elle  en  diffère  par 
son  chapeau  vergeté  de  lignes  saillantes,  par  la  coloration  diffé- 
rente de  son  tissu,  la  teinte  violacée  de  l'hyménium,  etc. 

—  Capnodium  ûructicolum  Pat.  nov.  sp.  —  Périthèces 
nombreux,  noirs,  rigides,  dressés,  subchamus,  longs  de  \  milli- 
mètre environ,  renflés  à  la  base,  étalés  en  disque  au  sommet, 


D,g,tza:Jb.GOOgle 


N.  Patouillabu.  —  Fragments  mycologiqucs.  ïS9 

villeux.  Thèques  en  massue,  longuement  stîpitées  (60  X  12  ;»), 
à  8  spores.  Spores  subglobuleuses,  lisses,  non  septées,  brunes 
(6-8  p). 

Pycnîdes  mélangées  aux  périthèces  ascophores,  noires, 
ovoïdes,  obtuses  et  percées  d'un  pore  au  sommet  ;  stylospores 
fusoïdes  (  6  X  i  j*),  nombreuses,  à  peine  brunâtres.  , 

Conidies  ovoïdes,  brunes,  en  chapelets  partant  du  mycélium 
qui  court  entre  les  périthèces  et  les  pycnides. 

Habite  sur  les  fruits  d'un  Myrstne  du  Yun-nan  {Leg.  Dela> 
vay). 

Ces  fruits  sont  entièrement  couverts  de  périthèces  et  pa- 
raissent sétuleux  à  la  loupe.  Espèce  voisine  du  C  maximum  Bk. 
et  du  C.  arrkîsum  Pat.  et  Gail-,  mais  en  diffère  par  plusieurs 
caractères. 

—  Acanthostigma?  Hederœ  Pat.  nov.  sp.  —  Epîphylle; 
mycélium  brun-noir  formé  de  filaments  grêles,  septés,  rameux, 
plus  ou  moins  moniUformes,  rapprochés  et  entrelacés  de  façon  à 
former  une  pellicule  mince  facilement  séparable  du  support.  Pé- 
rithèces épars  sur  le  mycélium,  globuleux  {30-60  /n),  subasto- 
mes  (  ?  ),  bruns,  à  parois  flexibles,  celluleuses,  portant  6*8  soies 
divergentes,  éparses,  effilées,  brunes,  d'une  longueur  égale  à 
celle  des  périthèces  et  d'une  largeur  d'environ  3-4  n  à  sa  base. 
Thèques  claviformes,  subsessiles,  à  8  spores  {60  X  10  fi);  para- 
physes  nulles.  Spores  incolores,  droites  ou  un  peu  courbées, 
cylindracées,  atténuées  à  une  extrémité,  à  3  cloisons  ou  plutôt 
à  protoplasma  divisé  en  quatre  masses  réfringentes  (12  X  3  /«). 

Pycnides  mélangées  aux  périthèces,  de  même  forme  qu'eux 
mais  plus  petites;  elles  sont  également  sétuleuses  à  la  surface; 
stylospores  hyalines,  ovoïdes  fusiformes,  simples  (3-4  X  1,5  p). 

Habite  la  lace  supérieure  des  feuilles  de  Lierre  qu'elle  re- 
couvre d'un  enduit  fuligineux  analogue  à  certains  Caprwdium. 
Nantes  {Loire-Inf.)  Leg.  Menier. 

Nous  ne  plaçons  cette  plante  qu'avec  doute  dans  le  genre 
Acanthost^ma^  car  ses  affinités  avec  les  Férisporiacées  (Melioia 
et  Capnodmm)  sont  indiscutables. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


a60  )OURNAL  DE  BOTANIQUE 

ÉNaMÉRATION 

PLANTES    DU    HAUT-ORÉNOQUE 
RâcolUes  par  HH.  J.  Cbaftanjon  et  A.  Gaillard 

{SuiU.) 
Par  M.  P.  HADRT 
COMMELYNÉES 

DICHORISAHDRA 

D.  Aubletiana  Rœm.  et  Schult.,  Sys/.,  xu,  p.  i  i8i  ;  C.  B.  Clarke, 
in  A.  et  C.  DC  Monogr,  Pkanerogam.,  m,  p.  373, 

Terrains  humides  des  bords  de  l'OréQoque,  J.  Chaff.,  n.  302; 
Salvajito,  Raudal  d' Attires,  Août,  A.  Gaill.,  n.  155. 


T.  Spruoei  C.  B.  Clarke,  /.  c,  p.  387. 
L4eux  humides,  El  Tomo,  J.  Chaff.,  n.  14S 

XYRIDÉES 

XYKIS 

Z.  laoerata  Pohl,  ex  desciipt.  Seuber  in  FI.  Brasil.,  m,  pars  i, 
p.  3l6. 

Savane  humide  d'Atures,  J.  Chaff.,  n.  34;  savane  d'Atures,  Juillet, 
A.  Gain.,  n.  106. 

Recte  io  prima  generia  sectione  spccicm  coUocavit  Seuber,  at  figura 
saa  n.  11,  tabuUe  xxvi,  valvas  medio  placentiferas  prasbet.  An  lapsus? 
Spcciminum  aoatrorum  semina  fiindo  capsula:  ailiia  sunt. 

ABOLBODA 

A.  pulohella  H.  et  B.,  PI.  mquenoct,,  m,  p.  110,  t.  ii4;Kunth, 
&IUM.,  IV,  p.  25. 

Puerlo-Zamuro,  près  Atures,  Juill.,  A.  Gaill.,  n.  107 

PONTEDERIACÉES 

EICHHORNIA 

E.  tuitans  Solms-Laubach,  in  A.  et  C.  DC.,  Monog.  Phanerog., 
IV,  p.  536. 

Vak.  ppaaeifiora  Solms>Laubach. 
Raudal  de  Muou.  J.  Cbaff-,  n.  134. 

{A  suiore.) 
Lt  CéroMi;  Louis  Mokot. 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


JOURML  DE  BOTANIQUE 

Directeur:  M.  Louis  MOROT 


COMMUNICATIONS  PRÉLIMINAIRES 
LA  STRUCTURE  DE  LA.  TIGE  DES  SÉLAGINELLES 

Par  M.  VLADE8CU 

Je  trouve  dans  le  n'  ra,  du  i6  juin  1889,  de  ce  Journal  une 
note  de  M.  Leclerc  du  Sablon,  sur  l'endoderme  de  la  tige  des 
Sélaginelles.  Ce  fait  m'a  décidé  à  publier  ces  communications 
préliminaires,  où  sont  exposés  les  résultats  auxquels  je  suis 
arrivé  sur  la  structure  de  la  tige  de  ces  plantes,  que  j'ai  étudiée 
dans  le  laboratoire deM.  Van  Tieghem,  pendant  les  années  1S86, 
1SS7,  1888,  et  que  j'espère  prochainement  publier  sur  les  Lyco- 
Podtnées.  Je  réserve  donc  les  détails  de  description,  les  varia- 
tions qu'on  observe  suivant  les  espèces,  les  discussions  et  les 
figures  pour  ce  dernier  travail  et  je  me  contente  d'exposer  ici 
les  points  principaux. 

L  —  On  sait,  depuis  les  travaux  d'Hofmeister,  Pfeffer,  Treub, 
etc.,  que  la  tige  des  Sélaginelles  tire  son  origine  d'une  cellule 
(rarement  plus)  généralement  à  deux  faces,  qui  produit  alterna- 
tivement à  droite  et  à  gauche  des  segments. 

Chaque  segment  se  divise  d'abord,  par  une  cloison  anticltne 
verticale,  en  deux  moitiés  inégales,  correspondant  aux  rangées 
des  feuilles. 

Chaque  moitié  de  segment  ainsi  formée  se  comporte  comme 
il  suit  :  par  une  cloison  péricline  tangentielle,  située  vers  son 
tiers  interne,  elle  se  divise  en  deux  cellules,  dont  une  plus  petite 
ioterne,  et  une  autre  plus  grande  externe. 

La  grande  cellule  externe  se  divise  ensuite  encore  une  fois, 
par  une  autre  cloison  parallèle  à  la  précédente,  en  deux  cellules 
inégales.  Chaque  moitié  de  segment  se  trouve  de  la  sorte  divi- 
sée en  trois  cellules  inégales,  la  plus  grande  étant  la  plils  externe. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


ate  JOUHNAL  £Œ  BOTANIQUE 

II.  —  La  cellule  externe,  par  des  divisions  ultérieures  péri- 
cUoic^ues  et  aatîcliuiques,  dans  tous  les  sens,  produiia.de  dehors 
en  dedans  VépidermeeX  ïécerce,  qui  fornieta  f/as  tard  le  selé- 
rcochyme  de  la  tîge, 

III.  —  La  cellîile  interne  donnera  naissance  aussi  par  des 
divisions  répétées  dans  tous  les  sens,  mais  plus  rares  dans  le 
sens  transversal,  à  un  ensemble  de  tissus,  en  forme  d'ellîpsoïde 
allongé,  qui  se  différencie  comme  il  suit  de  dedans  en  dehors  : 

a.  Une  lame  centrale  de  tissu  vasculaire,  généralement 
diarche  et  à  développement  centripète,  comme  l'a  déjà  fait 
connaître  Russow. 

b.  Sur  les  deux  côtés  de  la  lame  vasculaire,  deux  lames  de 
tissu  parenchymateux,  formées  de  cellules  allongées  et  très 
étroites,  riches  en  contenu  et  qui  vont  en  diminuant  d'épaisseur 
vers  les  extrémités  de  la  lame  vasculaire,  où  elles  dispar^aisseot 
souvent.  C'est  ce  que  j'appelle  parenchyme  fasciculaire  du  nora 
de  Strangparenchym  que  Potonié  a  donné  au  tissu  aualogiue 
des  Fougères. 

c.  Enveloppant  de  toute  part  ces  lames,  il  y  a  un  cylîadte  de 
tissa  formé  de  tubes  criblés,  plus  larges  sur  les  bords  latéraux 
de  l'ellipsoïde  central  et  plus  étroits  aux  extrémités.  C'est  )a 
zone  libérienne,  dont  le  développement  montre  la  même  marche 
que  la  lame  vasculaire,  c'est>à'dire  commence  aux  extrémités 
de  l'ellipsoïde  central  sous  forme  de  deux  ara,  qui  se  réunissent 
plus  tard  sur  les  borda  latéraux,  à  mesure  que  les  cellules-de  ces 
parties  premieot  le  caractère  des  tubes  crises,  que  j'ai  tcouvéa 
exactement  comme  les  a  décrits  M.  de  Jaaczswski. 

IV.  —  Tout  le  tissu  coings  entra  le  tiaeu  formé  par  la  cel- 
lule externe  et  celui  formé  par  la  eeliktl&  interBC,  que  je  Tiens 
d'indiquer,  est  foemé  par  la  cellule  moyeime  des  serments. 

Le  mode  de  production  de  ce  tissu  étant  particuUeir  aux 
Sélag^elles,  je  déctisaï  d.'abord  la  marche  mènie  de  cecte  pro- 
duction, pour  précisée  eosuite  Ws  diâetetUBsi  zones  qui-peurciK 
y  être  distinguées  «t  caractériaées. 

Tout  d'abord  la  cellule  meyemie  commence  à  se  diviser,  par 
des  cloisons  antidines-  transv«rses,  en  plusieurs-  cellules  super- 
ptksées.  Chacune  de  celles-ci  se  divise  par  des  cloisons  aattclines 
radiales  en  plusieurs  cellules  qui  enveloppent  de  toutes  parts  le 
masAÎC  eUijpaoïdal  central,  issu  de  la  cellule  interne. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


VuDEscu.  —  Sm-  Ia  skfBciurgde  lit  tige  dts  SélagintlUs.  léy 

ChacuQtt  des  ccUutca  dece  atAtK^loik  se  divise  ensuite  par  de» 
doisoos  périctine»  tai^enticUes  en  un  eettaia  noiabre  de  cel' 
Iules  (de  troi»  à  cinq,  et  oùmc  plus),  et  on  peut  voir  sur  de 
bonnes  prépaxatMOs,  par  l'épaisseur  dtfférenttt  des  membrane» 
cellulaires,  le  contour  de  l'ancienne  cellule  et  la  rangée  radialA 
de  3-5  cellule»  à  laqocllit  elle  a  dornié.  naîooanee.  Ce  cloisonne- 
ment  tangeoticl  commeoce  d'abord  dan»  lea  cellules  situées  sur 
Ica  cô^  de  l'eUipsoide  central,  oiii  le  cleisoBoemeat  est  aussi 
plu»  acceatuéy  et  s'étend  Tcss  le»eziréniîté8,.Ottil  ne  se  produit 
généralement  que  trois  ou  même  deiuc  cellule»  par  rangée. 

V.  — '  Les  cellule»  qui  composent  chat^ttc  rangée  radiale 
ainsi  formée  donnent  naissance  à  troi»  couches  différentes  : 

a.  La  ceiiule  la  phts  interne,  s'il  y  a  trois  ou  quatre  cellules 
dans  la  rangée  ^u  Us  deux  cellules  ittiemes,  s'il  y  a  plss  de 
quatre  cellules  dans  la  rangée),  formera,  par  des  divisions  longi- 
tudinales perpendiculaires,  un  tissu  à  éléments  allongés  et  uo 
peu  plus  larges  que  ceux  qu'ils  entourent,  c'est-à-dire  que  cem 
de  l'ellipsoïde  central  issu  de  la  cellule  interne  des  segments.  Ce 
tissu,  qui  enveloppe  de  toutes  parts  la  zone  libérienne,  n'est 
autre  que  le  péricycU  de  la  tige  des  Sélaginelles,  ou  du  moins 
son  représentant. 

b.  La  cellule  la  plus  externe ,  tt'il  y  a  trois  cellules  dans  la 
rangée  {pu  les  deux  cellules  les  plia  externes,  s'il  y  a  quatre  ou 
plus  de  quatre  cellules  dans  ta  rangée),  se  divise  aussi  par  des 
cloisons  longitudinales  et  forme  un  tisaïc  à  éléments  très  larges, 
qui  ressemblent  en  tout  aux  éléments  de  l'écorce,  tissu  qui  n'est 
autte  que  la  zoae  corticale  qui  se  tsouve  en  contact  avec  les  tra- 
bécules.  Elle  se  distingue  du  reste  de  l'écorce,  qui  provient  delà 
cellule  externe  de»  segnkcHts,  par  le  diamètre  plus  faible  de  ses 
ccUoIe»,  par  leur  oMmbrane  plus  mince  e«  plo»  longtemps  cella- 
loaiqae  et  par  leur  contenu  qui  ressemble  à  celui  des  tissas  j^us 
itttcsnc8'  On  peut  bt  désigner  sou»  \s  non:  ^ét  erce  interne. 

e.  La  ceilmie  «utçue^  vgùaa  trouve  dans  chaque  rangée  entre 
k>  ceOide»  qui  prodaîroot  le  pérÏŒjele  et  c^les  qoi  formeront 
l'écorce  interne,  prend  descacactèfespanisolievs. 

Tout  d'aboffdeUe  restfr  indiviac,  «commence  à  s'isoler  sur 
son.  pour^r  qni  touche  auc  rai^fces  Vffisines,  c'est-à-dire  sur 
len  face»  iadiafe&  et  transversales,,  et  cela  à  cause  du  développe» 
ment  du  péricycle  et  de  l'écorce  interne.  Il  se  forme  de  la  sotte, 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


364  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

entre  ces  cellules  uniques  de  chaque  rangée  et  par  leur  sépara* 
tion,  des  espaces  lacuneux  qui  constituent  une  atmosphère  con- 
tinue, comprise  entre  l'écorce  interne  et  le  péricycle,  interrom- 
pue seulement  par  les  cellules  isolées  qui  réunissent  ces  deux 
zones. 

Ces  cellules  isolées  peuvent  acquérir  le  caractère  de  cellules  en' 
dodemtiques ;  elles  restent  dans  ce  cas  simples,  indivises,  s'allon- 
geant  seulement  pour  suivre  la  croissance  en  épaisseur  de  la  tige, 
et  prennent  en  même  temps  une  direction  oblique  à  cause  de 
l'allongement  inégal  des  tissus  qui  sont  en  dehors  d'elles  et  de 
ceux  qui  se  trouvent  en  dedans.  Dans  ce  cas,  ce  qu'on  nomme  les 
trabécules  représente  Xendoderme. 

Ou  bien  les  cellules  isolées  se  divisent  de  nouveau  dans  le 
sens  tangentiel,  produisant  ainsi  des  rangées  isolées  de  cellules. 
Ce  nouveau  cloisonnement  se  fait  dans  le  sens  centripète  :  la 
cellule  se  divise  d'abord  en  deux,  puis  de  ces  deux  cellules 
filles  l'externe  ne  se  divise  que  dans  le  sens  radial  ou  transversal, 
tandis  que  la  cellule  interne  se  divise  de  nouveau  dans  le  sens 
tangentiel;  de  ces  deux  nouvelles  cellules  filles  l'externe  se  di- 
vise comme  la  précédente  dans  le  sens  radiât  ou  transversal, 
tandis  que  l'interne  se  divise  de  nouveau  par  une  cloison  tan- 
gentielle  en  deux  cellules,  et  ainsi  de  suite,  de  trois  à  quatre  fois. 

L'ensemble  des  cellules  tormées  par  les  divisions  radiales  ou 
transversales  des  cellules  externes  de  divers  ordres  constituera 
la  partie  externe  des  trabécules,  partie  oii  ces  dernières  sont 
constituées  d'au  moins  deux  files  de  cellules  unies  sur  leurs  faces 
radiales  ou  transversales.  C'est  ce  qu'on  peut  nommer  Xêcorce 
trahêculaire. 

D'autre  part,  la  cellule  interne  simple,  qui  termine  du  côté 
interne  chaque  trabécule  et  qui  a  donné  naissance  par  ses  divi- 
sions tangentieltes  à  l'écorce  trabéculaire,  constituera  l'endth 
derme.  Il  se  trouve  de  la  sorte  que  les  trabécules  sont  simples  à 
leurs  extrémités  internes  —  qui  sont  formées  par  l'endoderme  — 
et  composées  à  leurs  extrémités  externes  (écorce  trabéculaire). 
Chaque  cellule  eadodermique,  à  cause  du  mode  même  de  déve- 
loppement que  nous  avons  décrit,  s'articule  donc  à  chacune  de 
ses  deux  extrémités  avec  deux  cellules  :  du  côté  interne  avec 
deux  cellules  péricycUques,  du  côté  externe  avec  deux  cellules 
ttabéculaires. 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


Vladbïcu.  —  Siwta  ilfuciitre  de  la  itge  des  SélaginelUs.  *65 

De  part  et  d'autre,  la  cellule  endodermique  avance  un  peu 
entre  les  deux  cellules  avec  lesquelles  elle  s'articule,  de  sorte  que 
celles-ci  sont  amenées  à  s'insérer  un  peu  sur  les  côtés  de  la  cel- 
lule endodermique.  Cela  se  voit  très  bien  du  côté  de  l'écorce 
trabéculaire,  où  l'extrémité  de  la  cellule  endodermique  est  en 
forme  de  dôme,  présentant  ainsi  des  surfaces  d'insertion  plus 
larges  pour  les  deux  cellules  de  l'écorce  trabéculaire.  Enfin  les 
cellules  endodermiques  sont,  le  plus  souvent,  plus  larges  du 
côté  de  l'écorce  trabéculaire  et  plus  étroites  du  côté  du  péci- 
cycle;  quelquefois  même  elles  manifestent  bien  deux  moitiés 
différentes  :  une  interne  plus  longue,  cylindrique,  et  une  autre 
externe  plus  large,  évasée  en  tronc  de  cône.  Au  point  d'union 
de  ces  deux  moitiés  se  trouve  l'épaississement  caractéristique, 
qui  a  ici  la  forme  d'un  anneau.  Dans  les  jeunes  cellules  on  voit 
cet  épaississement  sous  forme  de  deux  points  latéraux  {points 
obscurs  de  Caspary). 

C'est  au  mois  de  décembre  de  l'année  1887,  quand  je  me 
trouvais  dans  le  laboratoire  de  M.  VanTîeghem,  quej'ai  eu  l'oc- 
casion d'observer  ce  caractère  et  cette  situation  de  l'endoderme 
dans  la  tige  des  Sélaginelles. 

La  portion  annulaire  épaissie  de  la  cellule  endodermique  se 
subérîfie  de  bonne  heure  et  pour  quelque  temps  c'est  la  seule 
partie  subérifiée.  Mais  un  peu  plus  tard  tout  le  contour  des  cel- 
lules endodermiques  se  subérifie  et  cette  subérification  atteint 
tous  les  autres  éléments  qui  limitent  l'atmosphère  intérieure, 
mais  seulement  sur  les  &ces  qui  touchent  à  cette  atmosphère,  ce 
qui  prouve  l'influence  de  cette  dernière. 

Quant  au  rôle  de  cet  endoderme  particulier,  ce  ne  peut  pas 
être  un  rôle  protecteur  —  dans  le  sens  propre  du  mot  —  pour 
les  tissus  externes  j  bien  plus,  c'est  un  rôle  conducteur.  Ce  rôle, 
d'ailleurs,  nous  le  discuterons  dans  le  travail  général,  dont  j'ai 
fait  mention  plus  haut,  oii  je  montrerai  aussi  que  tout  le  tissu 
provenant  de  la  segmentation  des  cellules  moyenne  ei  interne 
des  segments,  est  un  tissu  conducteur,  savoir  :  le  tissu  vascu- 
lettre,  le  tissu  libérien  et  le  parenchyme  conducteur  (Leitparen- 
chym  des  Allemands),  ce  dernier  comprenant  le  parenchyme  fas- 
ciculaire,  le  péricycle,  l'endoderme,  l'écorce  trabéculaire  et 
l'écorce  interne. 

VI. — On  voit  donc  que  je  trouve  pour  hitïgp  ^ÇiS  Sélaginelles 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


•66  fOntHAL  DB  WOTAViQrm 

une  origine  comffume  pour  le  périeycle  (tissu  qui  enveloppe  la 
zone  libérienne),  pour  Vendwterm^  et  poor  lui  certaja  Bosâtre 
de  couches  intenies  4e  l'écorce  <éoorce  tiabéculaire  et  écorce 
interne).  On  ne  peut  donc  pas,  ponr  les  Sél^înellee  du  tnoîss, 
tracer  la  limite  du  cylindre  central  et  de  fécorce  entre  le  péri- 
cycle  et  l'endoderme,  comme  te  crmt  le  savant  professeur  du 
Muséum  ;  mais  on  peut  rattacher  tous  les  tissus  qui  se  trouvent 
en  dehors  du  liber  à  l'écorce,  comme  l'ont  déjà  fait  Russow  et 
Treub,  mais  avec  les  différences  qui  résultent  de  la  description 
précédente, 

VII.  —  Tous  ces  rissus  que  j'ai  reconnus  dans  la  tige  des 
Bélaginelles,  je  les  ai  trotrvés  aussi  dans  leurs  racines,  et  il  y  a 
une  continuité  parfaite  entre  les  tissus  du  même  nom,  sauf  les 
différences  qui  s'imroduisent  par  l'absence  d'une  atmosphèn; 
înteroe. 

Jàssy,  le  io  juillet  t68p. 


ÉNUMERATJON 


PLANTES    DU    H AUT-ORENOQUE 
McalUM  pu  HM.  J.  OufiMian  «  (.  GnUard 

Par  M.  V.  MAtlKT 

6MILACÉES 

8MII.AX 

>.  ma^pomsis  Willd.,  S^.  PI^  H.  S.  K.,  /.  £.,  p.  370^  A. 
DC.,  in  Maaogr.  PMoerag.  \,  p.  n  i. 

Specimina  pertecta,  mascula  florifera,  (œmmea  frnctifera.  LimbifolionnD 
variafoiles  tum  aculeati,  tan  iaiermm,  5-18  em.  laRgH;  flore*  MMcMli  pe^ 
odlu  glifonsibus  3  cm.  loagii;  MaoMaa  >/?  pictalie  breviora,  antberis 
ellipaoideis,  obtuBia^  âluoeotû  jcqualibus;  ilorea  Ibcmiaei  dcficieatcs; 
baccz  pisi  minoris  magiikiidiDe,  siccK  oigresceotes. 

Bois  de  SaD-Fcmando  de  Aubapo,  J.  Cbaff.,  d.  343  ;  bois  de  Sin- 
Fenutodo,  apAt,  A.  Gaîll.,  a.  190. 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


-  Émmmirat»H  4es  p/tuHas  dm  Haut-Oréwque. 
DIOSCOREACÉES. 


D.  Holinfoiclea n.  sp.  (fig.  ii). 

Planta  volubilis  mascula  ramis  sulcatis  g^labris,  iolîis  altère 
deltoideo-cordatis,  aut 
latîoribus  aut  oblong'is, 
maxime  variis,  mem- 
branaceis,  9-7  neniis, 
tribus  aervîs  mediis  a- 
ream  lanceolatam  de- 
tcrminantibiia ,  apice 
cusfHdatia,  basi  et  sinu 
plus  minus  ve  au  rie  ut  is 
roiundatis;  petiolis  sul- 
catis glabris  5-7  cm. 
longis  basi  tortis;  ra- 
cornis axîllaribus  sim- 
plicjbus  20-30  cm.  lon- 
gis,  subtilissimc  sca- 
briusculis,  filiformibus 
flezuosis,  floribus  re- 
(lciis,soUtariis,pedicel- 
latis,  pedicello  1-3  mm.  n 

longo  basi  bibractcato  ; 
perigonio  hypocrateri-       WÎk 
formi  6-partito,  glabro,         ^ii 
viridulo,   3    mm.  lato,  '^ 

lobîs  laDCeolato-obloo-  ■ 

gîs,  obtnaiuBculis;  sta-  *t' 
minibus  tribus  sepali- 
BÎS,  petaliids  nul  lia,  tî- 
lamento  brevi,  anthera 
iutrorsa  luteo-albida, 
cilipdca,  biloculari,  du- 
plo  longiore;  rudimen- 
to  styltao  nullo.  —  Pla- 
rimis  notis  D.  kepta- 
ueur»  Vell.,  et  magis 

SpeciebuSSecCionis^i;^    Fie.ii.-ZfùccffRaAaAwb^ftdap.a.:  i.rrBERi.ntdcruBiiu; 
mim  triandris  aiïînis.  '  *'  '';'""'  "«^"f  d"d^'»ïli«;3,  ctîniiiie;4,tiiat™na.ede  la 

fltur  tf. 

VuLGO  :  Bora. 

Taillis  humides  des  bords  de  l'Orénoque,  Salvagito,   Aoilt,  A. 
Gaill.,  o.  113. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


368  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

D.  species. 

Spécimen  fructilerum  foliis  D.  megalobolrym,  caytHnensis  3ut  trackj- 
carpat,  alternis,  7-nervii9,  bast  cordaiia,  apice  acuminatis,  mucronulatis, 
6-7  cm.  longis,  petiolis  ftliformibus  4-5  cra.  lon^s,  basi  tords  ;  spicis  axilla- 
ribus  polycarpis  ;  capsula  refleza  brevi  pedicetlau,  trialata,  rotunda,  cerasi 
mag'nitudiae;  seminibus  parvis  rotuodatis,  bruimco-rubris,  late  membrana- 
ceo-alatis. 

Pceno-Zamuro,  Juillet,  A,  Gaill.,  n.  126. 

AMARYLLIDÉES 


C.  scoPzonerœfolia  Benth.,  FI.  Austr.,  VI,  p.  449;  Baker  in 
Jûum.  Littn.  Soc,  XVII,  p.  124.  —  Hypoxis scorsonerafolia\jxaùi,, 
Encycl.,  III,  p.  183. 

Boca  del  Pao,  lieux  humides,}.  Chafl.,  n.  78. 

BARBACENIA 

B.  Alexandriiua  Rob.  Schomb.,  Vergl.,  Bd.  II,  p.  343;  Rich. 
Schomb.,  /.  c,  p.  1066.  ~-  Vellosia  /uàiflora  H.  B.  K,,  /.  c,  p.  300; 
Radia  tubiflora  A.  Rich.,  in  KuDth,  Syn.  PI.  ieguiiioct.,  I,  p.  300. 

VuLGO  ;  Paja  lucilla. 

Savane  d'Atures,  sur  les  rochers  recouverts  d'un  peu  de  terre, 
Juillet,  A,  Gain.,  n.  100:  Maipures,  rochers  secs,  J.  Chaff.,  □.  326. 

IRIDÉES 


C.  paludosa  Aubl.,  PI.  Guyan.^  I,  p.  38,  t.  13;  KlaU,  in  Fi.  Bra^ 
si/.,  III,  p.  514,  t.  64,  f.  I.  —  Ci^ura  humilis  eXgracilts,  H.  B.  K., 
/.  c.,p.  320. 

Plante  des  lieux  humides,  savane  d'Atures,  Juillet,  A.  GaiU.,  D.  70 
et  Puerto- Zamuro,  ibld,  n.  loi. 

Var.  [suif/otosa,  floribus  minimis,  flavis;  ovario  longe  pcdicellato; 
capsula  su bglobosa,  i  cm.  loDga,  violaceo-punctata,  triloculari, 

VuLGb  :  Paj'a. 

Puerto- Zamuro,  Juillet,  A.  Gaill.,  n.  118. 

H^MODORACÉES 


S.  orinocensis  Meisn.,  Cen..  P/.,  p.  397  et  Comment.,  p,  300. 
—  Wackendorjia  orinocensis  H.  B.  K.,  /.  c,  I,  p.  319,  f.  698. 
Savane  d'Atures,  Salvajilo,  Août,  A.  Gaill.,  n.  52". 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


p.  Maubï.  —  ÊHUMéraHon  des  pianUs  du  Haul-Oré»oqm.  369 

S.flaTe80eiu  □.  sp.  (fig.  12). 

Caule  simplîce  basi  tuberoso,  vitloso,  pilis  loogis  flavcacentibus  eglaa< 
dulîs,    30-55  cm.  alto;  foliis  Uncaribus,   plurinerviis,  p]anîs,  acumioatis, 


30-30  cm.  longis,  S-io  mm.  latis,  radicalibus  vagioantibus  g-labriSi'cauIinis 
brcvibus  squamsformibus,  hirtîs;  panîculœ  tennmalis  ramis  abbrcTÎalis 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


«»  SOURNAL  DE  BOTAMK^UG 

pcdicelliaque  nuUis  villosia,  bractcis  acuBÙsatts,  fiCiiads,  mêrfimK  ■ambra  - 
naccis;  periantho  sexpartito,  hirto,  mbro-flavescenti,  partibus  tribus  ,ex- 
tcrnis  pautlo  latioribus,  linearibus,  subcoriaceis,  iatemis  glabris,  nicinbra> 
■aceis,  obtusis;  staminibus  bast  insertis  quinque  quorum  uaicum  longius, 
Slameato  crasso,  aathcra  ieriili;  ovariî  liberi  stylo  stamen  maj us  squante, 
cyliodrico,  torio;  capsula  triquetra,  angustc  marginata,  triloculari,  loculis 
2-3  spermis.  —  A  specte  preecedeiUc  msaifeste  distiDcla. 

Endroits  sablonneux  et  humides,  Savane  d'Atures,  Salvajito,  AoAt, 
A,  Gaill.,  D.  53;  savane  humide,  J.  ChafT.,  n.  1S5. 

BROMÉLIACÉES 
prrcAiiuiiA 
P.  pungens  H.  B.  K.  /.  c,  I,  p.  294  ;  J.  G.  Baker,  in  Journ.  oj 
Bot.,  1881,  p.  230. 
Folia  tantum. 
Rochers  à  Atures,  J.  Chaff-,  n.331. 

P.  armata  n.  sp.  (fig.  13). 
Foliis  15-20  rosulatia,  linearibus,  2i>30  cm.  loa^s,  i  cm.  latis,  flexuosis, 
canalîcutatis,  supra  viridîbus,  subtns  pruinoso-ciaerascentibus,  margine 
spinulosia,  spïais  tcnuibus  patentïbus,  rcmods;  scapo  30-35  cm.  alto, 
bracteis  aut  rudimentariis  fbliis  plurïbusmunito;  racemo  simpUci  iu-i5cm. 
Iong;o,  glabro,  bractcato,  bracteis  ovato-lanccolatis,  cuspîdatis,  margîae 
scariosis;  pedicellis  brevibus  glabris;  sepalis  linearibns  2  cm.  loagis,  acu> 
minatis;  petali9  3  cm.  longia,  basî  liberis  nervosis;  capsula  ovato-acuta, 
loculicida,  scminibus  atro-brunneis,  lateribus  duobus  angustc  alb»-alatis.  — 
AlGnîs  P.  vtmscosai  Mart.,  et  angusH/olis  Soland.,  sed  foliis  asgustis  spi- 
nosisquc  Mtdistincta. 

TenaûiB arid«*,  San-Feroaiido  de  Atabapo,  Septembre,  A.  Gaill-, 
n.  .76. 

SaXAMINÉES 

MARANT.% 

M.  Mfuadinaeea  L.,  Sp.^  éd.  1,  p.  3;  HoiaoÉBiow,  Froé.  Monogr. 
Scit.,  p.  9;  R.  Schomb,,  /.  c,  IIl,  p.  917  et  io&^ 

SantjkiBarbara,  J.  Chaff.,  n.  5;  dans  les  rocbers,  Certo  Carichaud, 
J.  Chaff-,  n.  141;  Savane d'Aturcs,  Salvaiito,  Août,  A. Gaill.,  n.  147; 
Puerto-2^muro,  Juillet,  A.  Gaill.,  n^  99. 

MVBOSUA, 

M.  cannœfolium  Lin.  f.,  Suppl.,  p.  8,  n.  1351  ;  Willd.,  Sfec, 
I,p.  13.  —  Calaihea  Myrosma  Kcke,  in  Bail.  Sac.  lMp.Nat.Mase., 
iWi,  ï, 'fit  Honmâ.,  /.  c,  p.   la,  pro  parte;  —  Marmida  MyivsÊma 


D,g,tza:Jb.GOOgle 


p.  Haubt.  —  ÈmmuiraHett  •dte  ■piattits  du  Maul-Orénoque.  ■aji 

IMetr.,  Spec,  I,  p.  22;    —  Tia/ùuiiius  macropus  Klousch,  in  R. 
Schomb.,  /.  c,  III,  p.  1135  (syn.  ex  Beath  elHook.,  Ci?«,  m,  p.  651). 
Lieux  hamides,  bords  de  VOrénoque,  J.  Chaff.,  n.  158. 


fig.ri.'-  Fileaé-Mn am— ««  ^.  a,:  j.^Ht;  *,  ieur  •téfeMe  tfttàU;  %,  coBpe  taosltiidl' 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 


H.  oannoidea  A.  Rich.,  N.  Ad.  Leop.,  p.  15,  Suppl.,  t.  9-10; 
Horanin,,  /.  c,  p.  39. 
VuLGo  :  Platanillo. 
La  Hariquita,  J.  Chaff.,  n.  32. 

ORCHIDÉES  (i). 

EPIDENDRUU 

E.  bioomutumHook.,  BoL  Mag,,  t.  3333;  Lindl.,  Fol,  Orchid.^ 
I,  p.  27. 

HauNOrénoque,  J.  ChaiT.,  n.  517. 

E.  Schomburgkii  Lindl.,  Bot.  Reg.,  1838,  t.  53  et  Fol.  Orchid., 
I,  p.  70. 

Savane  d'Atures,  J.  Chaff.,  d.  306. 

E.floribunâumH.  B.  K.,  /.  c,  I,  p.  353,  t.  86;  Hook.,  Bot. 
Mag.,  t.  3637  ;  Lindl.,  Fol.  Orchid.,  I,  p-  91 . 

Var.  foliis  obtusis  carnosb,  petalis  iincaribus  nec  filiformibus,  labelli 
lubis  latcralibus  conformibus  termioalibus,  divaricatis  latb.  Magis  ad  B.den- 
si^oruM  Hook  {Bot.  Mag.,  t.  3791)  pcrtinet  sed  foliis  obtusis  et  floribus 
paucioribus  distinctum  ;  ad  E.  JiorièundutH  verisimiliter  rcfcrcndum  carao 
teris  alteris. 

Rochers  de  Maipures,  J.  Chaff. ,  n.  329. 


C.  TÎolaoea  H.  B.  K.  (sub  CymbidioJ,  l.  c,  I,  p.  341  ;  Lindl.,  The 
Gen.  andSp.  of  Orchid.  Pl.,p.  163.—  Caiileya superiaR.  Schomb., 
in  Lindl,  Sert.  Orchid.,  t.  22  (v.  s.);  —  Ëpidétidrum  violaceum 
Rchb.  f.,  Walp.  Ann„  VI,  p.  318. 

VuLGO  :  Flor  de  Hoyo. 

Bois  humides,  bords  de  l'Orénoque,  J.  Chaff.,  n.  144. 

BRASSAVOLA 

B.  CUCiillata  R.  Br.,  in  Hort,  Kew.,  éd.  2.,  V,  p.  216;  Lindl., 
Gen.  and  Spec.,p.  II4. 

Haut-Orénoque,  J.  Chaff-,  n.  518, 

I.  Outre  les  espèces  énumérées  ici,  M.  ChaflaDjon  a  envoyé  au  Muséun  d'his- 
toire nararelle  un  certain  nombre  d'Orchidées  vivantes  appanenaat  à  divers 
genres  :  Epidendrum,  Cyrlopodium,  CalasetitiH,  SeMomSurgkia^  BraisoBola, 
CaUltya,  Hcxadesmia.  Jusqu'à  présent  les  espèces  suivantes,  ayant  fleuri,  ont  pu 
être  déterminées  :  Epidendrunt  iicamuluni,  varUgatut»,  Rûcker^,  Caill^ 
violaceOf  Hexadesmia  crurigtra,  Catasehtm  BungtroUi. 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


p.  Mauuï.-^  ÉHuméralioH  tUs  plantes  dit  Haul-OréHoque.  17,11 

POLYSTACHYA 

P.luteola  Hook.,  Exot.  Fl.,  Il,  t.  103;  Lîndl.,  Ge>i.  and.  Spec, 
p.  73.  —  Epidendrum  minutum  Aubl.,  PI.  Gityaft.,  II,  p.  824;  — 
Dendrobium  polystackion  Sw.;  Act.  Hùlm,,  iSoo,  p.  387;  Lindl., 
CqU.  Bol.,  t.  20. 

Salvajilo,  Août,  A.  GailU,  n.  178  ;  bois  des  bords  de  l'Oréaoque, 
J.  Chaff-,  n.  198. 

CAMPYLOCENTRON 

C.  mioranthum  Lindl.,  Bot.  Rtg.,  t.  1772  {^\ih Ângrieco);  Benth., 
mjourn.  Linn.  Soc,  XVIII,  p.  337  et  Benth.  et  Hook.,  Gen.,  III,  p. 
585  nomen  tantum  generîs.  —  Aeranlkus  micranihus  Rchb.  f.  in 
Walp.  Attti.  \T,  p.  901. 

Sur  les  arbres  des  bords  de  l'Orénoque,  J.  Chaff.,  n.  305. 

HABENARIA 

H.  triflda  H.  B.  K.,  /.  ^.,  I.,  p.  330;  Lindl.,  Gen.  and.  spec,  p. 
313. 

Savane  sèche,  bords  de  l'Orénoque,  J.  Chaff. ,  n.  419. 

H.quadrata  Lindl.,  Gen.  and  spec,  p.  316,  ex  descriptione. 
Forêt  et  savane,  Caicara,  J.  Chaff-,  n.  168  et  169. 

H.  Sohomburgkii  Lindl.,  in  R.  Scbonib.,  /.  c,  p.  1 123,  nomen 
tantum  (t.  sp.  Schomburgklanum). 

Au  pied  des  roches  granitiques,  Salvajito,  raudal  d'Atures,  Juillet, 
A.GaiU.,  u.  83. 

H.  Tiridiaorea  Lindl. 

Endroits  btunides,  savane  d'Atures,  Salvajito,  Août,  A.  Gaill., 
n.  53- 

BURMANNIACÉES 

BURUANNIA 

B.  bicolor  Mart-,  Nov.  Gen.  et  Spec,  I,  p.  10,  t.  5,  f.  i  ;  Seub. 
Fl.  Brasil.,  III,p.55. 

Lieux  humides,  rochers,  Atures,  J.  Chaff.,  n.  311. 

Od3.  Meo  sensu  in  uoam  reducendz  species  ab  auctoribus  distinctee  : 
\»  B.qttadrifiora'^ïAA.  hb.  (Dîctr.,  Synaps.,  1,  p.  162),  cujus  specimiaa 
vidi  Hostmanniaoa  surinamcnsia;  3°  B.  brachyphytla  Willd.  hb.,  orinoccnsis 
(Dietr.,  /.  c),  ex  diagaosi;  3"  B.  bicolor  Mart.  supra  citata;  ctiam  nomen 
Martianum  retînendum. 

(^_  suivre.) 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


374  fOUSKAI.  UË  BOTANK^US 

NOTE  SUR  LE  GENRE  CEPHALEUROS 

Par  H.  r.  KAXIOT 

Le  genre  Cephaleuros  a.  été  créé  eo  1837  par  Kunze,  pour 
deux  plantes  rapportées  de  Surinam  par  Weigell.  C'est  dans 
l'exsîccata  publié  par  ce  voyageur  qu'on  trouve  la  premiire 
description  du  C.  virescens.  Je  croîs  utile  de  la  reproduire  ici  :■ 

Cepkaleuros  Kunze,  n.  g.  Mucoroîdeoruin . 

«  Hyphasma  decumbens  e  floccis  septatis.  Flocci  sporangi- 
feri  erecti,  simplices  nonseptati,  apîce  demum  clavato  sporaa- 
giferi  ;  sporangîis  pluribus.  Sporidîa  globosa.  > 

La  plante  est  dite  hypophylle,  quoiqu'elle  se  développe 
certainement  à  la  face  supérieure  des  feuilles.  Pries  a  déjà  fait 
remarquer  cette  erreur  du  descripteur. 

Le  célèbre  mycologue  suédois  reproduit  en  partie  la  des- 
cription de  Kunze  {Sysiema  mycolo^'cum  3.  p.  337)  en  183g,  et 
la  fait  suivre  de  quelques  observations  sur  la  place  que  le  Cepha- 
leuros  doit  occuper  dans  le  règne  végétal  :  ■  Cœspites  sistît  in 
fotiis  coriaceis  perennibus  vîvis  determloatos,  szpe  radiantes,  e 
floccis  decumbentibus  septatis  contextes,  colore  viridi  canes- 
cente.  Hic  color  non  est  smaragdinus,  xruginosus  vel  olivaceus 
Fungorum,  sed  laetus  Alganim.  Est  itaque  in  Hoc  ordine  rece- 
dens,  ut  inter  Lichenes  Fungosque  amphibola  Strigula.  > 

Cette  comparaison  avec  les  Strigula  est  intéressante,  et 
nous  verrons  plus  loin  combien  elle  est  justifiée. 

Il  est  boa  de  faire  remarquer  que,  maigre  l'afirmatk»  de 
Kunze  d'abord,  puis  de  Pries,  les  filaments  fmctïKTes-  ne  «nt 
pas  continus,  mais  nettement  septés,  comme  j'ai  pu  m'enassœr 
sur  des  spécimens  authentiques  axtacrrés  dans  l'herbier  du 
Muséum.  De  ce  côté,  il  n'y  a  donc  aucun  rapprochement  à 
établir  avec  les  Mucorinées,  et  l'ensemble  des  autres  caractères 
éloignent  également  le  Cepkaleuros  de  tous  les  autres  groiq>es 
de  Champignons. 

Pendant  quelques  années  il  ne  fut  plus  question  du  genre 
Cepkaleuros.  Montagne,  dans  la  Flore  de  Cuba,  (i)  (p.  133)1  ^ 
pïopoa  des  Strigula,  considère  le  CephaUu^s  gokum.  ul  état 
c  atypique  1  de  ce  gvire  de  Liebena  dons  ii  oe  wcait  qfi'aR 

I.  Histoire  plçrique,  politique  et  naturelle  de  Cuba.  Plantes  cellulaires  par 
C.  Montagne,  C,  atlas  (1838-1841). 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


p.  Habiot.  —  NoU  stir  U  gt^re  Cephaleuros.  a^ 

c  dégénérescence,  nucbide  ou  une  simple  anambrphow.  i  Les 
dessins  qui  accompagnent  les  échantillons  du  Strigula  com^liai' 
naia  dans  l'hcibier  de-  Montagne  représentent  très  exacieoient 
les  détails  de  la  plante  de  Kunse. 

LéTciUé  identifie  également  dans  l'herbier  du'  Msséum  le 
Cephaitmtros  et  le  Sirigula. 

C'est  l'opïoion  qui  va.  régner  désormais,  et  M.  Nylaralsr  dit 
implicitement  «  Cepkaieitrvs  virescens  a  cel.  Montagse,.  jaoi 
recte,  ut  ytdetar,  hue  (vel  St.  compianata)  rdataitt  forma,  leeeu 
don ,  anomala ,  di ifect  plagula  thallioa  comrexitxe ,  aupca 
radtatim levitet  qoasinervosaetdenmmsœpeplas  nûausalbido^ 
pilosa,  piln  decumbentibus.  Obvenit  luec  fbnna  vtrescaus  as^ 
typo  sed  oonnisi  sterilis  a  me  visa  fuit.  »  Cf.  Expositio  syautpHca 
Pyreiwcarpeorimt  p.  67  (1859). 

Nous  arrÏTOns  enfin  à  une  période  où  l'étude  des  phmtcs 
vivantes  remplace  celle  des  échantillons  d'herbier.  Avant  d'en 
exposer  les  résultats,  je  compléterai  la  description  du  Cepka' 
lettros  virescens  de  Kunze,  en  disant  que  le  thalle  est  orbicnlaii^r 
lobér  formé  de  files  de  cellules  rayonnantes  comme  celle  d'an 
Coi^chsete  ou  d'un  Melobeaa,  que  sa  &c«  inférieure  est  garnie 
de  rhizoïdes  à  protoplasma  coloré,  que  ses  bords  sont  armas  de 
soies  aiguës  et  que,  de  son  disque,  s'élèveat  de  gn>s  filaments 
eloMoimés  temûnés  au  sommet  par  un  booquet  de  sporanges. 

Cette  description  répond  presque  enrièrement  à  celle-  que 
le  docteur  A.  Ciunîngham(i)  a  donnée,  en  1877,  du  Mycoàiaa 
farasiiic»,  sonvea*  genre  d'Algne  éptphylle.  qu.'il  observa 
antoor  de  Calcareii  »gr  les  Cameilta,  les  CroUm,tstc.  Jcn'aipas^ 
itcstiraircamtatffsar  kl  échantillons  de  Veigelt  la  sinuuâ» 
sou»«aOicidhipe  aranfeace  as- thalle  du  l^caideay  m  l&fnietifif 
cation  sexoéeque  t'aneor  décrit  ;  mais  il  semUe  très  wansem" 
Uable  que  ces  caiacsères  sonc  ioadés  sur  des  obaenaaioas 
îscomplètes  on.  enoBces. 

Un  pdseegr  de  l'imércsaBute  étude  de  Caooîngiiam.  3  trait 
ZXOL  T9ppbtta,  que  le  Mycoidea  peut  présenter  avec  certaias 
Lichens  :  •  The  aoomalous  subepidermidal  site  and  se  called 
cephaluroid  conditions  of  the  varions  species  of  Str^^ul»  aat 
probable  explicable  as-owing  to  their  gonidial  éléments  betoa- 

I.  On  Myceùiea  fiinisiiieM,lTtaaé  al  ûtt  Ut^  Sm.  tSSo). 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


Vj6  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

ging  to  Algse  ïdeotical  with  or  similar  to  the  specîes  hère  des- 
cribed.  * 

Cette  allusion  discrète  de  Cunningham  ne  tarda  pas  à  rece- 
voir une  entière  confirmation.  Dans  un  récent  mémoire  (18S4) 
sur  le  Strigula  complanata,  M.  Ward  (i)  étudie  successivement 
l'Algue  qui  en  fournit  les  gonidies  et  le  Lichen  complet.  Il 
reconnîût  l'étroite  affinité,  sinon  l'identité,  de  cette  Algue  avec 
le  Mycoidea  de  Cunntngham,  et  conclut  en  ces  termes  :  %.  Je  n'ai 
pas  eu  l'occasion  d'examiner  tes  dessins  originaux  ni  les  prépa- 
rations des  formes  aberrantes  telles  que  Strigula,  Cephaleuros, 
etc.,  mais  tout  milite  en  faveur  de  la  probabilité  que  le  vieux 
genre  Strigula  comprend  le  Lichen  que  je  viens  de  décrire, 
tandis  que  la  forme  Cephaleuros  est  simplement  l'Algue  couverte 
de  ses  poils  stériles  et  de  ses  poils  fertiles.  >  Les  faits  que  nous 
avons  rapportés  plus  haut  changent  cette  probabilité  en  cer- 
titude. 

n  m'a  été  permis  d'examiner  de  nombreux  échantillons  de 
Strigula  (2)  et  dans  la  plupart  d'entre  eux  j'ai  retrouvé  facile- 
ment les  caractères  indiqués  par  Kunze  et  les  deux  botanistes 
anglais.  Il  arrive  même  quelquefois  de  rencontrer  des  Siriguia 
qui  ne  sont  pas  encore  complètement  lichenisés  et  dont  une 
partie  du  disque  est  formée  par  l'Algue  encore  pure.  Dans  tous 
les  cas,  la  plante  (Algue  ou Lichen)est  solidement  implantée  dans 
la  feuille  sur  laquelle  elle  vit,  par  l'intermédiaire  de  rhizoïdes 
bien  figurés  par  MM.  Cunningham  et  Ward,  ce  qui  explique  la 
difficulté  que  l'on  éprouve  pour  enlever  le  thalle  sans  l'endom- 
mager. Montagne  avait  déjà  fait  cette  remarque  relative  au 
contact  du  Cephaleuros  avec  le  Lichen  :  «  A  côté  des  plaques 
dégénérées  qui  portent  le  Cephaleuros  de/tsus  de  Surinam,  on 
en  trouve  d'autres  qui  portent  des  périthèces  et  qui  n'ont  consé- 
quemment  pas  subi  l'anamorphose  qui  transforme  les  premiers 
en  fibrilles  chargées  d'utricules  à  leurs  extrémités.  >  (Loc,  cit. 
p.  133).  n  en  est  ici  comme  des  TreKtepohlia  par  rapport  aux 
Cenogonium.  (A  suivre.) 

1.  Marshall  Ward,  Slruclure,  âevchptnent  and  life  hislory  of  a  tropical  efi- 
pilous  Lichen  (Trans.  of  the  Lion.  Soc,  Janv.  i8«4). 

i.  Je  n'ai  remarqué  qu'uD  aeu]  échantillon  de  Siriguia  corticole  [S.  wuiano- 
>Mo/0MMoot.t  Java,  ZolUnger,  d'  1119  fn  herb.Mont.). 

L*  Gérant  :  Louis  Morov. 


D,g,tza:Jb.GOOgle 


3*  ANNÉE  N"  17  I"  SEPTEMBRE  1SS9 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Directeur:  M.  LouiB  MOROT 


NOTE 

SUR  DEUX  NOUVEAUX  GENRES  DE  BAMBUSÉES 

Par  M.  A.  FRANCHKT 

GLAZIOPHYTON,  gem  nov. 
(Bambusem-ArundinarÙB), 

Spiculzc  secus  ramalos  ultimos  spicatae,  cylindrico-subulatœ,  biflorse 
vcl  nrius  Dni-triilorae,  racbilla  elongata,  glabra,  sub  âoribus  artîculata; 
flores  bermaphroditi,  saperîore  magis  acutato  ;  glutna  vacua  ad  basia 
spicula:  ssEpius  abortu  uaica,  vel  nimc  in  splculis  superioribus  gliimae 
vaciue  duae,  trinervûc  cum  mucrocnlo  brevi  ;  racbilla  ultra  florem  supe- 
riorem  fertilem  in  glumellas  inanes  subabortiyas  produoa;  glumella 
inferior  5-7  cervia,  nervo  dorsali  in  carinam  proemi pente  ;  glumella 
superioracutcbicarinau,  ad  cannas  et  secus  mar^em  longe  dliata;  lo- 
dicuta:  très,  obovatae,  apice  integerrinue,  Dec  ciliatK;  stamina  3  sub 
anihesi  parum  exsertx,  filameotis  liberis  ;  ovarinm  glabrum  subsessile, 
oblongum,  apice  paulo  incrassatnm  ;  9tyli  2  e  basi  liberi  et  loogissime 
plamosi  ;  caryops  ignota. 

Ehizonia  vix  hypogxum  cnlmos  dimorphos  edeos,  alteros  graciles 
fblistos  Dunqnam  ilorigeros  raris^me  erolutos,  alteros  elatos  practer 
basin  vaginatam  perfecte  aphyllos,  enodes,  intns  transversim  Œebre 
septalos,  saepius  stériles,  passim  e  nodis  apicalibus  âorigeros  ;  inflo- 
rescentia  jubseformis,  amplissima,  ramîs  gracilibus  elongatis  numero- 
sissimis  e  nodis  pluribus  (3-7)  supeipositis  erumpentibus  et  (jnasî 
fasdculatis,  elegantcrarcuato-dependentibus  ;  ramnli  ultimi  spiculigeri 
sspâns  ad  ^ayiH^fn  bracteœ  scarlosae  genûai  vel  terni,  ahero  brevissîmo 
nnispiculato,  alteris  elongads  plorispiculatls,  spicuUs  3-3  sessilibus, 
dis^tis;  ramull  spicnligeiî  omnes  bractea  propria  stipati  et  praterna 
Isacteola  dotso  bicarinata  glomellam  snperiorem  peifecte  fingenie 
aAloe  donaU,  sed  sîra  et  forma  coin  glnmis  illi  supeipositis  misiine 
confundeoda. 

filaaiopltytoit  mirabile.  —  Glabrum;  folia  anguste  lanceolata, 

ta,Hiar0ne  «n^hr^^  trinltiinM-gia  i-iiin  ngryiilignfip;mlH«i  tTaDSTeT- 


D,B,i..ab,Google 


aT8  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

salibus,  bas!  cordata  in  petdolum  brcrissimum  contracta  ;  vagioas  cylîn- 
dricas  stricte  adfU'esfix,  ore  pUosae  ;  culmi  stériles  vel  florenies  digiti 
minons  viz  crassitie,  8-13  pédales,  strictissimi  ;  paoîcnla  fere  usque 
tripedalis;  spiculse  lucidae  perfeae  levés,  12-15  ""^l-  loogas,  vix 
3  mill.  latœ. 

Hai».  in  vidnitate  tirbis  Rio  de  Janeiro,  ad  cacumina  moatis  Tingua 
(Glazîou,  n.  8.999);  ^  monte  Mono  da  Bandeira  prope  Petropolln 
(id.  n.  14.383)  et  ad  cacumina  Serra  de  Oi^os  (id.  n,  17.914). 

Le  G.  fHtraèile  a  été  découvert  aux  environs  de  Rio  de 
Janeiro  par  M.  Glaziou,  qui  a  dû  suivre  son  évolution  durant 
quinze  années  avant  d'être  suffisamment  édifié  sur  ses  affinités. 
M.  Glaziou  a  bien  voulu  me  faire  part  de  toutes  les  observa- 
tions qu'il  a  faites  et  dont  je  présente  ici  le  résumé. 

Cette  Bambusée'  affectionne  les  stations  découvertes,  éle- 
vées et  sèches,  où  ses  longs  rhizomes  rampent  presque  à  la  sur- 
face du  sol,  produisant  de  distance  en  distance  de  grosses  nodo- 
sités revêtues  de  larges  écailles  luisantes  et  d'où  sortent  des 
tiges  aériennesà  peine  de  la  grosseur  du  petit  doigt,  atteignant 
trois  à  quatre  mètres,  dressées,  raides,  insensiblement  atté- 
nuées jusqu'au  sommet  ;  dans  cet  état  la  plante  rappelle  absolu- 
ment le  Sa'rpus  lacusfris  non  Qeuri. 

Ces  tiges  aériennes  ne  portent  Jamais  de  véritables  feuilles  ; 
seule  leur  portion  inférieure,  sur  ime  longueur  d'environ  o",4o  à 
o'°,50,  est  recouverte  d'écailles  engainantes  étroitement  appli- 
quées ;  ces  tiges  sont  aussi  absolument  dépourvues  de  noeuds 
dans  toute  la  longueur  du  mérithalle  et  n'en  présentent  qu'un  seul 
sous  forme  d'un  bourrelet  terminal  marquant  le  terme,  ou  plutôt 
l'arrêt  de  letir  développement,  lorsqu'elles  sont  stériles,  ce  qui  est 
le  cas  le  plus  ordinaire.  Enfin,autre  particularité  non  moins  inté- 
ressante chez  une  Graminée,  cette  tige,  dont  les  parois  sont  très 
minces,  est  creuse  intérieurement  et,  saut  vers  la  base  dans  la  ré- 
gion recouverte  par  les  gaines,  cloisonnée  transversalement  jus- 
qu'au sommet  par  des  diaphragmes  rapprochés.  Ces  diaphragmes 
produisent  extérieurement  des  bourrelets  annulaires,  très  appa- 
rents lorsque  la  plante  est  sèche  ou  qu'on  la  presse  entre  les 
doigts;  c'est  tout  à  bit  ce  qui  se  produit  chez  le  Cyperus  artt-, 
cuiaius  et  chez  qudques  autres  espèces  du  même  groupe. 

L'existence  de  doisons  transvasâtes  dans  la  tige  des 
Graminées    n*est    pourtant  pas  un  fait   isolé    et   propre    an 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


Glasiophyton ;  M.  Balansa  en  a  constaté  depuis- longtemps 
l'existence  chez  certains  Zizania,  tels  que  Z.  aquaUca,  et  il  est 
probable  qu'ils  seront  observés  dans  d'autres  espèces  ;  je  ne  les 
ai  moi-même  rencontrés  d'ailleurs  dans  aucune  autre  Bambusée. 
C'est  seulement  dans  cet  état  aphylle  et  stérile  que;  durant 


A.  —  I,  bractée  ram£>le;  a.  piéfcuille-,  j,  brutie  Sorale  (nérile);  4,  glumcUe  inférieure 
5,  glnm'llï  lupérieDrc;  6,  fleur  nidimenCairc.  ~  ;  fTileaWlt;  i,  gliune;  c,  glomelle  infi' 
rienni  J,  Oeur. 

de  longues  années,  M.  Glazioua  trouvé  la  plante  ;  le  hasard  le  mit 
enfin  sur  la  voie  du  mode  de  production  des  tiges  feuillées.  A  la 
suite  d'un  de  ces  incendies,  si  fréquents  dans  les  bois  de  ces 
régfions,  toutes  les  xiges/onct/ormes  stériles  furent  détruites 
presqu'au  ras  du  sol  et  remplacées  par  d'autres  tiges  très  grêles, 
peu  élevées,  également  cloisonnées  en  dedans,  présentant  pour 
la  plupart  vers  leur  tiers  supérieur,  à  l'aisselle  d'une  assez  grande 
bractée  scarieuse,  des  rameaux  ^cîculés  foliifères.  Ces  nou- 
velles tiges,  dont  le  diamètre  est  de  3  à  4  mill. ,  ne  dépassent  guère 
0^,60  et  les  feuilles  qu'elles  portent  sont  toujours  petites,  étroi- 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


38o  ÏOURNAL  DE  BOTANIQUE 

tfement  lancéolées  ;  cette  sorte  de  tige  foliifère  est  probablement 
appelée  àdis{)àVaître  prom{)tefflcnt,  puisqu'on  ne  la  trouve  jamais 
simultanément  avec  les  X\^tsyonci' formes,  soit  que  Ces  deiDi^res 
denieurent  stériles,  soit  qu'elles  deviennent  florifères. 

n  faut  croire  que  ce  dernier  cas  est  ausû  rare  que  celui  de 
l'apparition  des  tiges  feuillées  et  qu'il  ne  se  produit  que  dans  des 
conditions  toutes  particulières  de  végétation.  M.  Glaziou  n'a  en 
effet  observé  la  floraison  de  la  plante  qu'une  seule  fois  et  seu- 
lement sur  les  tiges  que  j'appelle  ici  jonct'fonnes ;  dans  cette  cir- 
constance elles  lui  ont  semblé  avoir  atteint  leur  maximum  de  dé- 
veloppement en  grosseur  et  en  élévation.  L'arrêt  de  développe- 
ment si  nettement  indiqué  chez  les  tiges  j'onaf ormes  vouées  à  la 
stérilité  par  l'existence  d'un  nœud  apical,  est,  en  cas  de  florai- 
son, remplacé  par  une  superposition  de  nœuds  plus  ou  moins 
écartés  et  portant  chacun,  latéralement  et  à  l'aisselle  d'une  brac- 
tée scarieuse,  de  longs  rameaux  florifères  fascicules,  qui  consti- 
tuent par  leur  ensemble  une  grande  panicule  égalant  parfois  un 
mètre  et  courbée  en  élégant  panache. 

L'inflorescence  du  Glaziophyiou  offre  quelques  particularités 
intéressant  l'inflorescence  des  Graminées  en  général.  On  sait  en 
effetque,danspresque  toutes  les  espèces  qui  composent  cette  &• 
mille,  les  divisions  de  l'inflorescence,  au  moins  dans  leurs  der- 
nières ramiflcations,  sont  absolument  nues  à  la  base.  Dans  le  Gla- 
ziophyton,  tous  les  rameaux  portant  les  épiUets  sont  accompagnés 
d'une  bractée  propre.  Ce  fait  pourrait  bien  d'ailleurs  se  présenter 
dans  un  certain  nombre  de  Bambusées  dont  l'inflorescence  très 
compliquée,  qui  n'a  pas  été  jusqu'ici  nettement  définie,  semble 
de  nature  à  éclaircir  les  doutes  qui  peuvent  encca«  exûter  sur 
le  mode  de  ramification  de  la  paoicule  des  Graminées. 

Les  rameaux  spicîfères  du  Glazwphyton  sont  ordinairement 
rapprochés,  comme  fascicules,  au  nombre  de  3-4,  et  leur  base 
est  incluse  dans  la  bractée  de  l'axe  primaire  à  l'aisselle  de  'là^ 
quelle  ils  se  produisent,  de  sorte  que  cette  bractée  semble  au  prê- 
rdier  coup  d'èeil  leur  être  commune  à  tous.  Chacun  d'eux  pré- 
sente d'autre  part  à  sa  base  une  bractée  propre  axâlante,  ayabt 
là  forme  et  la  consistance  d'une  glume  et  de  plus,  à  la  partie 
àntérieurei  tme  Wactéole  mince,  ou  préfeuîllé,  bicarénéè  (i)  sûr 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


A.  FeAMCBBT.  —  Sur  â^us  noaoeaux  gtmvs-  de  Bam&uiéfS.  iSi 

le  dos,  ciliolée  sur  les  carènes  et  sur  les  bords,  c'est-à-dire 
o&ant  la  plus  complète  similitude  avec  une  glumelle  supérieure 
florale.  Il  en  résulte  qu'arec  ses  rameaux  spicifèrcs  portant  cha- 
cun à  leur  base  une  bractée  et  une  préfeuille  glumelliforme,  per- 
sistant l'une  et  l'autre,  chaque  portion  d'inflorescence  est  çqiis^ 
tituée  absolument  de  la  même  façon  qu'un  épîUet,  la  ress.em-:i 
blance  étant  poussée  jusqu'à  la  complète  analogie  de  forme  des 
organes  axillants;  seulement,  dans  l'épillet,  c'est  la  fleur  qui  S9 
trouve  substituée  à  un  rameau. 

Cette  persistance  des  bractées  axillantes,  qui,  je  crois,  n'a  été 
constatée  dans  aucune  autre  Graminée,  permet  peut-être  d'ap- 
précier avec  quelques  justesse  le  mode  d'inflorescence  du  Gla- 
ziophyton;  d'une  part  chacun  des  rameaux  portant  des  fleurs  et 
d'autre  part  la  disposition  des  rameaux  étant  unilatérale,  il  en 
résulte  que  les  rameaux  spicifères  fournissent,  dans  cette  espèce, 
uoe  véritable  cyme  unipare. 

L'épillet  des  Glaziophyiott  est  étroit,  cylindrique,  subulé, 
luisant,  long  de  15  à  18  mill.,  sur  i  nùll.  de  largeur  environ;  i^ 
présente  à  sa  base  une  ou  deux  glumea  stériles,  puis  1-3  (ordi- 
nairement'!) fleurs  hermaphrodites;  il  est  terminé  [ar  une  fleur 
rudimentaire  atrophiée,  longuement  pédicellée;  le  rachîs  est 
toujours  glabre, articulé,  très  fragile,  assez  allongé  entre  chaque 
fleur. 

La  plante  appartient  incontestablement  par  son  organisation 
florale  au  groupe  des  Bambusées-Arundinariées  et  peut  prendre 
~  place  entre  les  Arundinaria  et  \ts  Phyilostachys,  ces  derniers 
présentant  comme  elle  des  bractées  à  la  base  des  rameaux  flori- 
fères, tout  en  s'en  éloignant  par  son  ovaite  stipité  et  par  ses  styles; 
les  Arundinaria  ont  des  épîllets  le  plus  souvent  multiflores. 
IjlaÎQ  c'est  surtout  par  ^es  car^tèrea  végétatifs  que  le  Gia^- 
fJ^ytoH  se  distingue  pettemept  àfi  toutes  le^  ^ambusées  connues, 
«t  à  plus  juste  titre  peutr«tre  qi^e  I9  plqp^rt  des  autres  genres 
du  groupe  ^uque^  il  appartiefl(.  (1  y  a  longtemps  du  reste  que 
tCuQtli  a  &it  ob^icrver  que,  ct)çz  les  Crf^minées^  la  grande  n^or 
rite  des  genres  qe  pouvait  ^re  sépfi|çé  çlaircmefit  que  E^vr  I4 
considération  d?  çar^ctère§  pris  ^aos  leqrs  orgai^^  ^^  végé- 
t^tioa,  les  orgafies  floraui;  f)e  jCourqîss^çt  soqyent  que  d^  ^lér 
mçfitç  de  distinctipp  V9gV(!  ^  <**KB?  HPPTFÇlftîiPA  (Ji^cu^ablç. 

opposé  sur  le  dos  de  la  bracléote  ou  prél«u!l!e:  on  sait  que  I4  carène  dea  g)%- 
mcUes  supëileures  florales  est  duc  à  une  cause  semblable. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


^t  JOURNAL  DE  BOTANiQire 

MICROCALAMUS,  gen.  nov. 
(Bambusea-Arundinariéi) 

Spicula:  ovatae,  panim  compressîe,  bîflone,  floribus  dis^milibus, 
înferiore  ovato  neutro  vel  masculo,  superiore  subulato,  subincano, 
hermaphrodito  ;  glumae2lateovatœcoiicav3?,inargmeciliolatae,brevls- 
sime  mucronatŒ,  inferiore  trinervi,  superiore  daplo  longiore  5-nervi; 
flos  neuter  vel  masculus  :  glumella  inferior  ovato-lanceolata,  7-neTvis, 
conspicue  carinata  ;  glumella  superior  tenuissime  membranaceà,  hya- 
lina,  apicé  fimbriata,  carinis  obtusis  maigineque  baud  ciliolatis  ;  sta- 
mîna  3  ;  flos  hennaphroditus  ;  glumella  inferior  rigide  chartacea  obscure 
5-DerTis,  glumellam  superiorem  illi  ûoris  masculi  sinûllimam  arcte 
involvecs;  lodîculae  très  miQimae,obovat£,apice  truncaUe;  sUmiiia3, 
filamentis  liberis  haud  exsertis;  ovarium  sessile  axipilosa  insideos, 
ovato-obloDgum,  glabrum,apicerotuadatuin;sty]i3  latediscreti,  elon- 
gati,  gracillimi,  parte  superiore  tantum  longe  plumosi.  Flores  pani- 
culatd,  panicula  pauciflora  terminalis,  rachide  valde  augulata,  pîlosula, 
sab  floribos  articulata.  —  E  cccspiie  crassiusculo  pluricaulis  vel  saepius 
unicauUs  demum  graciliter  rhizomatosum  ;  culmi  graciles,  erecti,  vel 
arcuati,  striati,  glabri,  bas!  vaginis  foliorum  amii  prseterid  vesdd, 
co^erum  longe  nudatl,  apîcè  tantum  uniaodes  et  supra  nodum  bre- 
viter  foliosi  ûoriferique  ;  Dodus  barbatus  e  squamis  ramum  sœpius  hori- 
zontale edensj  vagùue  parum  inilatae,  undique  pilosul^e,  ore  pilosae; 
limbus  lauceolatus,  acuminatus,  iopetiolum  breviter  attenuatus,  glaber, 
multioervis,  venulls  traosversis  crebiis;  petiolus  cum  vagina  artûni- 
iatus,  secus  lioeam  articuladonis  pilosus. 

M.  barbinodis. 

Hab.  —  ÂMca  Iropica  occldeotalis  :  Congo,  Ogooué,  in  silvis 
ad  Djobé  (ThoUon,  n.  765). 

Le  Microcalamus  àarÔittcdts  est  encore  une  de  ces  Bam- 
busées  herbacées  de  très  petite  taille  qui  semblent,  jusqu'ici  du 
moins,  être  particulières  à  l'Afrique  tropicale  occidentale,  ou 
même  s'y  montrer  à  l'exclusion  des  espèces  robustes.  Sa  souche 
est  assez  épaisse  et  donne  naissance  à  un  petit  nombre  de  tiges 
radicantes,  qui  deviennent  promptement  des  rhizomes  grêles.  A 
chaque  nœud  il  se  produit  une  tige  également  grêle,  haute 
de  oi°,35  à  o^iSo  et  à  peine  du  diamètre  d'une  plume  de  pigeon. 
Cette  tige  est  d'abord  dressée  ou  arquée,  pourvue  à  la  base  de 
qudques  gaines  appartenant  aux  feuilles  de  l'année  précédente, 
-pi^is  très  long^iei^eot  nue  et  présentant  un  seul  nœud  situé  dans 


D,g,tza:Jb.GOOgle 


A.  PuHCtiBt. —  iSw  d4ux  nowMotfx  genres  de  Bambusies.  «83 

sa  partie  supérieure;  ce  nœud  donne  naissaùceàun  rameau  qui 
se  développe  en  formant  un  angle  droit  avec  la  tige.  11  âemble 
qu'après  la  floraison  la  tîge  devienne  de  plus  en  plus  arquée 
jusqu'à  toucher  le  sol  et  s'enraciner  au  nœud;  le  rameau  dont 
l'évolution  est  commencée  conserve  sa  position  qui  devient  alors 
■verticale;  c'est  lui  qui,  l'année  suivante,  constituera  la  tige  flori- 
fère. Ce  mode  de  végétation  demande  sans  doute  une  confir- 
mation ;  mais  il  parait  ressortir  bien  clairement  de  l'ensemble  des 
spécimens  envoyés  par  M.  ThoUon.. 

C'est  seulement  au-dessus  du  nœud  dont  ÏI  vient  d'être  ques- 


■iglame;»,  gluipc!leiar«r)eun;  £,  glomelle  ««pirioars  ds  Im  fleur  ioririeiue;  ^  Oei». 

tion,  et  dans  une  portion  assez  raccourcie  de  la  tfge,  que  se  pro- 
duisent les  feuilles,  généralement  au  nombre  de  3  ou  4;. la 
pantcule  terminale  ne  dépasse  ordinairement  pas  la  feuille  supé- 
rieure; elle  est  pyramidale,  formée  derameauxinégaux,  souvent 
rapprochés  par  s  à  4  le  long  d'un  axe  très  anguleux  et  finement 
scabre;  les  épillets  petits  (o"',i36),  en  partie  avortés,  sont  'arti- 
culés avec  le  rameau  et  très' caducs, 

lye  Microcalantus  .est  la  seule  Bambusée  africaine,  connue' 
jusqu'ici,  qui  n'ait  que  3  étamines.  Elle  paraît  bien  distincte  dans 
la  tribu  des  Arundinariées,  à  laquelle  elle  appartient,  par  ses 
épillets  biflores  dissembbbles  et  dont  la  fleur  inférieure  -est 
neutre  oumâlé  ;  par  ses  longs  styles  très  écartés,  extrêmeriiént 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


«S4  ]OURMAL  E>E  BOTANIQUE 

grSles,  plumenx  seulement  dans  leur  partie  supérieure  ;  par  ses 
jumelles  snpérienres  dépourvues  de  cils  sur  les  carèoes  et  sur 
les  bords,  caractère  qui  a  été  rarement  observé  cheE  les  Bam- 
bosées  ;  enfin  par  son  mode  de  végétation. 


NOTE  SUR  LE  GENRE  CEPHALEUROS 

(Fm.) 

Par  M.  P.  HASIOT 

M.  Ward  a  remarqué  que  le  thalle  du  Strîgula  complanaia 
contient  souvent  du  carbonate  de  chaux  en  petits  granules. 
Lorsqu'on  examine  par  sa  face  inférieure  un  de  ces  thalles  en- 
croûtés, le  tissu  opaque,  avec  ses  lignes  rayonnantes  et  concen- 
triques, rappelle  à  s'y  méprendre  les  Corallinées  du  groupe  des 
Mélobésiées.  D'où  vient  cette  abondance  de  matière  minérale  ? 
n  serait  intéressant  d'en  noter  l'apparition  et  d'en  suivre  le  déve- 
loppement sur  la  plante  vivante.  Les  feuilles  qui  donnent  asile  à 
ces  Lichens  {Canteih'a,  etc.),  de  nature  coriace,  contiennent  fré- 
quemment dans  leurs  tissus  des  cristaux  d'oxalate  de  chaux.  Y 
a-t-il  un  rapport  à  établir  ? 

Les  gonidîes  des  Strigula  sont-elles  toujours  fournies  par  le 
Cephaleuros  virescens}  L'examen  des  espèces  contenues  dans 
l'herbier  du  Muséum  conduit  à  répondre  négativement.  Il  est 
usé  de  voir  que  le  Cephaleuros  entre  dans  la  composition  des 
Strigula  Feei,  cotttpkmata^  nemathora,  viridissima,  ciliata  et 
elegans.  Dans  le  Striguia  Rotula,  de  même  que  dans  le  Strigula 
racoplaca  Mont,  in  herb.  (Racoplaca  tenuissima  Fée),  on  trouve 
une  Algue  discoïde  appartenant  bien  au  même  groupe  que  le 
précédent,  mais  elle  en  dîfière  beaucoup  par  ses  cellules  plus 
petites,  l'absence  de  rbizoïdes  et  de  poils.  C'est  une  plante  iden- 
tique à  celle  qui  donne  les  gonidîes  de  VOpegrapha  fi^itut 
Mont,  M.  Bomet  l'a  provisoirement  rapportée  au  genre  Pkyllac- 
UtUum  Kûtz.  D'après  M.  Hansgirg,  elle  doit  rentrer  dans  le 
genre  P^t^ftiMillardet  (i). 

Tout  autres  sont  les  gonîdies  du  Strigula  actitwpiaca  Nyl. 
n  est  probable  qu'elles  appartiennent  au  Protococcus  viridis. 

I.  ^omtiL,  Rtcherekis  smr  Us  ^mdies  d*i  hiehtits  {tiia^^^ia3L.%i  xvu,  p.fia 
t.  1-6, 1 873},  —  Hansg^lrgr,  Uehtr  dU  CaOtmg  CreaAcantfai  Kût».,  P«riphleKmatiQii> 
IBU^^  tmi  Haueirgla  dt  Timi  (Flora,  1*  mars  i>B9)* 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


p.  Habim.  —  JK?*  sur  le  gmra  CephaJeuroa.  iSj 

Les  côtes  rayonDantea  qu'on  aperçoit  sur  le  disque  du  Lichen 
sont  formées  par  des  incrustations  de  carbonate  de  chaux.  L« 
Striguia  Babingiotti  (Berk.)  d'Angleterre  n'est  pas  un  Lichen, 
attendu  qu'il  n'a  pas  de  gonldies.  La  couche  entrelacée  hori- 
zontale est  constituée  par  les  hyphes  du  Champignoa  On  volt 
sans  peine  leur  connexion  avec  les  filaments  bruns  qui  produisent 
les  spores. 

Le  Striguia  Mierothyrium  Mont,  est  tout  simplement  un 


Flg.  I.  Flg.  «.  Pij.  ), 

StHfuU  tlUalm  (Hant.).     Ot*grafka^icin»  (HoDt.).      Hante^rgi*  JI*Mtlg*n 

NDUYeUe-CïJidonle.  Herb.  Thuteu  vx.  Wildcmui. 

disque  d'épiderme  décoloré,  ainsi  qu'il  est  facile  de  le  constater 
en  coupant  une  feuille  verticalement.  Les  petits  conceptacles 
qu'on  remarque  sur  quelques  disques  s'y  trouvent  comme  sur  les 
autres  parties  de  la  feuille. 

En  terminant,  il  me  sera  permis  de  faire  remarquer  combien 
la  description  des  Lichens  laisse  à  désirer,  puisque  des  diffé- 
rences aussi  considérables  que  celles  dont  il  vient  d'être  question 
ne  s'y  trouvent  pas  mentionnées.  Je  crois  être  dans  la  réalité 
eu  concluant  des  observations  précédentes  que  : 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


3»  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

l'Le  genre  CepheUeuros  est  parfaitement  autonome  et  non 
constitué  par  une  anamorphoseou  forme  anormale  d'un  ^^-^k^. 

3°  Le  genre  Mycotdea^  crée  en  1877,  doit  être  remplacé  par 
le  genre  Cepkaleuros,  plus  ancien  de  50  années,  puisqu'il  a  été 
établi  dès  1837. 

3°  Le  genre  Cephaleuros  participe  à  la  formation  de  la  plu- 
part des  espèces  du  genre  Strigula.  D'autres  espèces  empruntent 
leurs  gonidies  à  un  Pkycopeltis  et  à  une  Frotococcacee. 

4°  Les  Strigula  BabtngUmx  et  Microthyrium  ne  sont  pas 
des  Lichens. 

Les  recherches  que  j'ai  dû  faire  sur  le  Cephaleuros  et  les 
Strigula  m'ont  conduit  à  examiner  certaines  Algues  du  groupe 
des  Trentepohliacées,  caractérisées  par  leur  disposition  en  disque 
plus  ou  moins  flabelliforme. 

J'avais  pensé  tout  d'abord  que  le  Stnguia  Rotula  empruntait 


Fiï.4.  FiE- S- 

PHyllactûlium  trtfiSeMHUaib.  —  t.  v.,  iporengu  videa.         UyeeUtafsrasIlica  HvuE. 
Porto  Rico.  Pbjcotheca  uniï.n'"?- 

ses  gonidies  à  XHansgirgia  jlabetligera  (Wildeman).  Mais  cette 
dernière  plante  s'en  distingue  par  ses  cellules  moins  ténues  et 
par  leur  disposition  moins  régulière,  flabelliforme.  Elle  ne 
semble  pas  différer  du  Pkyllactidium  signalé  par  M.  Bomct; 
cette  Algue  ne  m'a  pas  présenté  de  fructiâcations,  de  sorte  qu'il 
est  difficile  de  se  former  une  idée  arrêtée  à  son  sujet. 

La  comparaison  entre  XHansgirgta  (Wildeman)  et  le  Phyl- 
laciîdium  tropt'cum,  dont  je  dois  des  échantillons  authentiques 
à  l'obligeance  de  M,  Mœbîus,  d'Heîdelberg,  montre  nettement, 
endésaccord  avec  l'opinion deM.de  Toni(i),queces deux  Algues 

I.  loterno  all'ideotila  del  PiyUacltdiuM  Iropieum  Hœbiua  con  la  Ha^P'V^ 
flabelligera  (Rend.  R,  Ac.  Lincd,  iv,  faac.  9,  scni.  a,  dot.  1886). 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


p.  Hariot.  —  Note  sur  U  gam  Cepbaleuros.  387 

sont  différentes.  La  plante  de  M.  de  Toni  présente  des  cellules 
beaucoup  plus  grandes.  Dans  le  Phyllactidium.  tropicunt  que 
j'ai  étudié,  les  sporanges  sont  terminaux,  situés  au  sommet 
d'une  file  de  cellules,  tout  comme  M.  Ward  l'a  représenté  dans 
les  figures  40  et  41  de  la  planche  XX  de  son  mémoire.  M.Mœbius 
y  a  signalé  des  filaments  nombreux,  dressés,  naissant  à  la  sur- 
face de  l'Algue,  filaments  que  je  n'ai  pas  rencontrés.  D'ailleurs, 
dans  VHansgirgia,  dont  on  n'avait  d'abord  décrit  que  les  spo- 
ranges intercalaires,  M.  de  Wildeman  vient  de  découvrir  des 
filaments  fructifères  (i)  qui  présentent  une  grande  ressemblance 
avec  ceux  de  divers  Trentepoklia.  Les  caractères  tirés  de  la 
fructification  rapproclient  donc  ces  deux  Algues  du  Mycoidea 
parasitica  qui,  entre  autres  caractères,  s'en  distingue  néanmoins 
par  ses  cellules  moins  rigides  et  la  présence  de  rhizoïdes  quï 
fixent  énergiquement  l'Algue  à  son  support.  Dans  VHansgirgia. 
et  le  Pkyllactidmm  la  croissance  exclusivement  superficielle  du 
thalle  permet  de  l'enlever  facilement  et  dans  toute  son  intégrité 
avec  la  pointe  d'une  aiguille,  ce  qui  n'a  pas  lieu  AVccXe.  Mycoidea. 

Quant  à  la  plante  considérée  par  M.  Hansgirg  comme  le 
Mycoidea  parasitic<i{\),  plante  dont  il  regarde  le  Phycopeltis 
Millardet  comme  une  première  phase  du 
développement,  il  est  impossible  d'y  voir 
l'Algue  décrite  par  A,  Cunnîngham.  Les 
échantillons  distribués  sous  le  n"  337  du 
Phycotheca  universalis  ne  laissent  aucun 
doute  à  cet  égard.  Elle  doit  être  réimie 
au  Phyllactidium  tropicunt,  dont  elle 
présente  les  mêmes  cellules,  les  spo- 
ranges de  même  dimension  et  semblable- 
ment  disposés. 

n  reste  encore  une  autre  espèce  inté- 
ressante qui  semble  se  rapprocher  beau- 
coup de  XHansgirgtaflabelligera:  c'est 
le  Phyllactidium  arundinacema  Monta- 
gne, recueilli  par  Durieu  de  Maison-  y^^_  ^ 
neuve,  en  Algérie,  sur  les  chaumes  des  ^''^^u^^).'aj^^'^'"' 
Pbragmites.  Il  présente,  comme  la  plante 

I.  Encore  quelques  mots  &  propos  de  VHiutsgirgia  fiaielltetrtt  (Soc  Roj.  àt 
Bol  de  Belgique,  ittviii,  p.  34,  g.ftv.  1889).  ^ 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


•88  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

de  M,  de  Tonî,  des  cellules  intercalaires  qui  pourraient  bien 

être  des  sporanges.  H  est  difficile  de  se  prononcer  avec  certitude. 

En  admettant,  avec  M.  Hansgirg,  que  les  genres  Hansgt'rgia 
{de  Toni)  et  Pkyllactidtum  (Bornet)  Mcebius  non  Kûtzing, 
doivent  appartenir  au  genre  PkycopelU's  {}),  ce  dernier  genre 
se  tiouverait  actuellement  composé  des  espèces  suivantes  : 

1"  Pkycopeltis  epiphyton  Millardet  (1868);  2*  Ph.  flabelligera 
(de  Toni)  Hansgirg  (1888)  ;  3*  Pk.  tropt'ca  (Mcebius)  Hansg.  — 
Mycoidea parasitica  (Hansg.)  non  Cunningham  {1889);  4"  Pky- 
eopelh's  {Pkyllactidiuftt  sp.  Bomet)  dont  les  cellules  entrent 
dans  la  composition  de  l' Opegrapha  filicina  et  de  certains  Stri- 
gula;  ^""i  Ph.  aruttdtmcea  {tAont.)  sub  Phyltactidium,  (1846). 
Mais  aussi  longtemps  que  la  fructification  de  toutes  ces  plantes 
ne  sera  pas  bien  connue  et  qu'on  ne  saura  pas  si  elles  constituent 
des  êtres  définitifs  ou  seulement  des  formes  passagères,  leur 
rapprochement  ne  peut  être  que  provisoire. 


NOUVELLES  RECHERCHES 

PHYSIOLOGIQUES 

SUR  LA  GERMINATION   DES  GRAINES 
Par  M.  Edouard  HECKEL. 

Il  n'est  pas  indifférent,  au  début  de  cette  étude,  de  faire  con- 
naître les  circonstances  qui  m'y  ont  conduit  :  on  verra,  par  là, 
la  filiation  des  faits  et  des  recherches  qui  successivement  m'ont 
amené  à  parcourir  le  cycle  expérimental  indiqué  par  le  titre 
même  du  mémoire  (a). 

Le  33  juin  1876,  pendant  un  séjour  à  Nancy,  je  fus  a[^>^ 
par  un  pharmacien  de  cette  ville,  pour  constater  dans  son  labo- 

I.  Hansfirg.  Loc.  cit. 

n  est  probable  que  c'est  ég^alerae'at  une  TreDtEpobUée  du  même  groupa  (pA 
fournit  les  g'onldies  du  genre  Trtchofktlù^tt  (HQII.  Arg'.).  Dans  la  diagnoM  da 
genre,  M.  Mûller  d'Argovle  dit  en  effet  •  sysfema  goitidiale  pkyUaclideo-eAroo- 
UpoideuiH  •  et  plos  loin  ■  gonldîa  pHlekre  pyllacHekalia  ■.  11  en  aérait  de  métac 
du  StentKiUamys  Ju>rrid*la  <MaU.  Arg.).  (Cfr.  Pyrenoearpt»  attauM  ia 
Eagler'9  botantschen  Jarbùcbeca,  vi.  4.  p.  418.   18S5). 

3.  J'ai  pensÉ  que  ce  procédé  d'exposition,  bien  qu'lnualté,  aérait  accuditt  favo- 
lablement,  parce  que,  tout  en  rampant  avec  les  traditions  classiques,  il  donne 
ptoa  de  vie  aux  recherches,  et  permet  plus  fadlemeat  la  lecture  toujoun  pénible 
d'une  longue  série  d'expériences  physiologiquas. 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


B.  Hbcebl,  —  Sur  la  gemUHoiio»  des  graines,  aSg 

ratoîre  un  phénomène  de  germination  assez  curieux  dont  une 
mauvaise  interprétation,  toute  contraire  à  la  vérité  et  aux  intérêts 
de  ce  praticien,  avait  éveillé  quelque  crainte  dans  son  esprit. 
Voici  les  ^ts  ;  on  m'excusera  de  m'y  appesantir  un  peu,  je  le 
crois  nécessaire,  non  pas  à  cause  de  l'intérêt  qu'ils  peuvent  pré- 
senter en  eux-mêmes,  mais  en  raison  de  ce  que  cette  circonstance 
fortuite  a  servi  de  point  de  départ  à  toutes  les  recherches  dont 
je  me  propose  de  donner  ici  le  détail. 

Le  20  au  matin,  on  avait  préparé,  pour  les  besoins  de  l'offî- 
àne,  du  soufre  lavé  destiné  à  l'usage  interne  (i). 

Cesoufre  très  humide  (il  venait  de  subir  de  nombreux  lavages) 
fiit  étendu  à  midi,  le  même  jour,  sur  une  large  caisse  en  bois 
dans  un  des  compartiments  d'une  étuve  maintenue  entre  40  et 
60°  C.  Immédiatement  au-dessus  du  casier  à  soufre,  se  trouvaient, 
dans  la  même  étuve,  des  semences  de  Brassica  mgra  (Moutarde 
noire),  qui,  placées  là  pour  être  desséchées  en  vue  d'une  plus 
&cile  pulvérisation,  furent  le  même  Jour  fréquemment  agitées, 
afin  de  renouveler  autant  que  possible  les  surfaces  d'évaporation. 
Durant  cette  manœuvre  rapide,  [opérée  par  un  garçon  de  labo- 
ratoire avec  plus  de  précipitation  que  de  soin,  beaucoup  de 
graines  tombèrent  sur  le  sou&e  humide  par  dessus  la  boîte  à 
petits  bords  qui  les  contenait,  et  à  travers  les  mailles  du  grillage 
de  séparation  placé  entre  les  deux  cases  de  l'étuve.  Dans  ce  mi- 
lieu, malgré  la  baisse  de  température  de  la  nuit  0e  thermomètre 
desoradit  3  30''C.)(3),  elles  germèrent  très  rapidement.  Le  21  à 
10  heures  du  matin,  c'est'à-dire  après  33  heures,  les  grainea 
avaient  poussé  des  germes  de  0^,03  de  long  et  le  2a  à  midi, 
quand  je  fus  appelé  par  le  pharma<ùen  que  ce  luxe  de  végéta- 
tion étonnait  et  inquiétait  d'autant  plus  qu'il  l'attribuait  à  ua 
dâieloppemettt  subit  de  Champignons  capables  de  compromettre 
son  soufre  (sic),  les  semis  avaient  atteint  o'',q35  et  o'°,o30,  mais 
ils  étaient  flétris,  le  3ouû«  ayant  perdu  toute  son  humidité  et  le 
milieu  étant  resté  quelque  temps  à  la  température  de  50'.  L'ex- 

I.  On  «ait  qoe  la  prâparatlon  du  MiufTAlavé  apciii'  buidcàibarraMec  la/Snvr 
de  soufre  du  coniinerce  de  Valide  su^m-iq»*  «t  da  Vadde  stU/ttreux  qu'elle 
renferme  toujours,  substances  qui  pourraient  snlre  à  l'emploi  midical.  Cette 
maidpnladoa  ae  bXx  oatoraUement  avec  le  pliu  sraad  aoln  et  os  peut,  dis  lors, 
cea^érer  le  aonEre  qui  proTtent  de  cette  préparation  comma  étûit  absolumoat. 
p«I  oti  i  pea  prèa. 

a.  L'étuya  itait  probablement  oomplètement  abaadaDDfe  la  auit  au  cliauffie 
d'iae  &ç(n  lirfgfattice. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


300  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

^licatton  du  fait  ne  fut  pas  difficile  à  trouver  ;  elle  calma  les 
vaines  alarmes  du  pharmacien,  et  je  me  promis  de  mettre  à 
l'étude  les  différentes  questions  que  cette  observation  singulière 
soulevait  dans  mon  esprit. 

Il  était  évident  que  la  germination  d'abord,  puis  le  développe- 
ment du  jeune  embryon  avaient  trouvé  là  pour  se  produire  avec 
une  si  grande  rapidité  des  conditions  spéciales  qui  ne  se  re- 
trouvent pas  à  l'état  de  nature,  même  le  plus  favorable,  et  que 
les  expérimentations  n'ont  point  réalisées  jusqu'ici,  si  on  s'en  rap- 
porte aux  derniers  documents  fournis  sur  ce  point  de  physio- 
logie végétale  par  les  travaux  de  A.  de  CandoUe  {De  la  gertiù- 
naHon  sous  des  degrés  divers  de  lempératuye  constante,  in  *  Bi- 
bliothèque universelle  »  et  «  Revue  suisse  » ,  novembre  1865).  — 
Le  soufre,  en  dehors  de  son  action  spéciale  en  tant  que  support 
bien  approprié  par  sa  ténuité,  par  sa  porosité,  par  son  humidité 
enfin,  pour  favoriser  la  germination,  serait-il  intervenu  comme 
agent  chimique  en  fournissant  abondamment  au  jeune  végétal  ua 
des  principaux  éléments  constituants  de  son  organisme  ?  En  un 
mot,  le  soufre,  après  avoir  agi  comme  substratum  germinatif 
favorable,  aurait-il  été  absorbé  par  le  jeune  végétal?  Mais  alors 
80U5  quel  état  ?  Aurait'il  passé  dans  les  tissus  de  la  plante  à  l'état 
naturel  ou  sousla  forme  d'acide  sulfureux  oud'acidesul/urigue} 
On  sait,  en  effet,  que  les  lavages  les  plus  consciencieusement 
opérés  laissent  toujours  dans  la  fleur  de  soufre  des  quantités 
minimes,  mais  appréciables  aux  réactifs,  de  ces  composés  sulfu- 
reux. Dès  lors /'ociVife  f«^MJ^w«j  à  dose  infinitésimale,  aurait-il 
ta  propriété  d'activer  la  germination  et  agirait-il  à  l'égal  de 
tacide  cMorhydrique  en  permettant  la  pénétration  plus  rapide 
de  l'eau  d'imbtbition  à  travers  le  spermoderme  (1)?  Faudrait-il 
par  suite  admettre  comme  exactes  les  affirmations  de  Léa  (2)  qui 
déclare,  antérieurement  à  Vogel  (3)  et  contradictoirement  aux 
observations  |de  ce  dernier  auteur,  que  les  'graines  peuvent 
germer- en  présence  d'une  faible  quantité  d'acide  sulfurique(4)? 

I.  Hûtstein.  —  Sur  la  germinaiùm  des  graines  sous  t'ùtfiutitet  ^agtnis  Chi- 
miques acides  (GarUu-Flora.  Mu^  1855,  p.  So.J. 
3.  Chêm.  CenlralUall,  p.  688,  1867. 

3.  Das  Keimen  der  Sanun  (De  la  germination  des  grraîDes)  ia  SiUuMgsitrieht* 
dtr  kônighch.  it^er.  Akad.  der  Wisseitschafien  *»  Mûnchett.  1870.  Il,  Heft  iiS. 

4.  Cette  question  de  l'influence  des  acides  à  dose  forte  ou  bible  a  préoccupé 
depuis  10D£teiiip«  lés  physiologistes  bien  avant  les  recherches  des  deux  savanU 
allemands  que  je  Tiens  de  citer.  Je  Us  en  effet,  dans  Mejen  (JfeufS System  der 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


E.  Hbcibl.  —  Sur  la  ^rminàSo»  dèS  graitus.  391 

D'autre  part,  les  faits  observés  dans  l'étuve  de  Nancy 
semblent  protester  contre^  les  résultats  des  expériences  ctassi* 
ques  dues  à  Edwards  et  Colin  [De  l'infiuence  de  la  température 
iur  la  germination.  —  Annales  des  Sciences  naturelles,  a*  Sé- 
rie, 1S34,  pp.  257-370,  Paris.]  et  contre  ceux  plus  récents  du 
Aiémoire  déjà  cité  de  A.  de  Candolle.  On  sait,  en  effet,  que  le 
^int  saillant  de  ce  dernier  travail  consiste  surtout  dans  la  déter- 
mination pour  un  certain  nombre  de  graines  d'une  température 
de  germination  favorable  au-dessus  et  au-dessous  de  laquelle  le 
phénomène  devient  de  plus  en  plus  difficile  et  de  plus  en  plus 
lent.  Une  généi^satîon  a  permis  au  savant  botaniste  genevois' 
d'établir,  comme  conséquence  de  ce  travail,  que,  en  général,  de 
10  à  ao^C,  le  processus  germinatifs'opèreavec  le  plus  de  rapi- 
dité :  or,  dans  le  cas  actuel,  entouré  il  est  vrai  de  circonstances' 
spéciales,  le  phénomène,  affranchi  de  l'influence  de  la  tempé- 
rature fevorable,  loin  de  se  ralentir  au-dessus  de  20"  (temps  fa- 
vorable maximum)  a  doublé  de  rapidité  au-dessus  de  ce  chiffre 
thermique.  Quel  est  donc  l'élément  inconnu  qui  avait  troublé  la 
marche  d'un  phénomène  à  phases  en  apparence  bien  et  rigou- 
reusement déterminées  ;  quelles  conditions  en  avaient  modifié  si 
profondément  les  résultats?  Tous  ces  points  absolument  nou- 
veaux ne  pouvant  être  éclaïrcïs,  dans  l'état  des  recherches  faites 
sur  ces  diverses  questions,  que  par  une  série  d'expériences,  je 
les  conduisis  ainsi  qu'il  suit. 

La  double  influence  de  la  température  et  de  l'humidité  étant 
pour  le  moment  laissée  de  côté,  la  première  question  à  étudier 
était  de  savoir  si  le  soufre  lavé  &.\^  soufre  en  fleur  du  commerce 
(non  lavé)  présentent  des  différences  en  tant  que  substratum 
germinatif,  c'est-à-dire  si  les  substances  que  le  soufre  impur  ren- 
ferme en  abondance  sont  susceptibles,  soit  par  leur  nature 
même,  soit  par  leur  dose,  de  hâter  ou  de  retarder  la  germination 
et,  dans  le  cas  de  l'affirmative,  à  quelle  dose  leur  action  se  mani- 
feste, à  quelle  autre  ellecessedesefairesendr.  Pour  ces  recherches, 
des  graines  de  Brassica  mgra  L.  et  de  Sinafn's  alba  L.  furent 
choisies  en  bon  état  (une  à  une)  et  provenant  de  la  récolte  de 

PflaïueitpkyàologU.   Berlin  183B,  p.  309)  la  phrase  snlranie  :  •  Tout  récenuueiil 

•  H.  Goeppert  (Frorùp's  Ifoti»»».'^*  861,  mars  1834)  a  fait  connattre  des  obser- 

•  vadoos  par  lesquelles  des  acides,  tda   que  sulfurique,  tuoHpie,  eilriqtu,  i 
«  faible  dose,  ont  une  action  accélératrice  sur  la  genninatlaa,  tandis  que  l'intep- 

•  vention  des  dcalis  fixes  agit  en  sens  contralM.  •  ' 


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39a  JUURNAL  DE  BOTANIQUE 

l'aonée  (i).    Soixante  d'entre  elles  (60)  et  de  chaque  çspèce 

fureat  semées  le  13  mat  1877  (T:=  16°  C.)  simultanévent  et 

réparties  dans  trois  vases  contenant,  l'un  du  sabie  granitique 

caUi»e{2),  l'autre  du  sou/re  sublimé  et  le  troisième  du  soufre 

lavé. 

Ces  vases,  au  nombre  de  6,  maintenus  dans  des  coaditioos  de 
température  parfaitement  identiques  furent  arrosés  de  la  même 
quantité  <^Vti«ià>/z7/Â;,' ils  contenaient  chacun  le  même  poids  di« 
substratum  (soufre  ou  sable),  et  le  soufre  sublimé  présentaU 
une  réaction  manifestement  acide  aux  réactifs  colorés.  Ainsi 
semées  ces  graines  se  comportèrent  comme  suit  : 

Le  14,  à  1  heure  du  soir,  les  radicules  apparaissent  sîmulia- 
nément  (poiu*  Brassica  aussi  bien  que  pour  Sinapt's)  dans  le 
sable  et  dans  le  soufre  lavé.  Rien  dans  le  soufre  sublimé. 
(T=,6-,s)(3). 

Le  15,  à  midi,  le  développement  est,  dans  le  sable,  plus  avancé, 
mais  de  peu,  que  dans  le  soufrelavé.Riendansle  soufre  sublimé 
(T-iyV). 

Le  16,  à  4  heures  du  soir,  le  développement  se  poursuit 

I.  J'ai  considéré  comme  absolnment  inutile  de  me  préoccuper  de  l'origlDe 
autofïcondée  ou  croisée  de  ces  graines,  les  recherches  de  Darwin  (Des  effets  de 
la  /écortdatioH  croisée  et  de  la  /êeondatioit  directe,  trad.  Ed.  Heckcl,  p.  359) 
ne  donnant  rien  de  certain  suc  la  priorité  germin«tive  à  accorder  aui  dernières 
aur  les  premières.  Un  point  plus  important  consiste  â  n'employer  que  des  graines 
de  même  volume  ou  à  peu  près.  J'y  arrivais  en  faisant  passer  les  gTalnes  de 
Brassica  à  travers  les  trous  d'une  passoire  et  en  n'utilisant  que  celles  qui  avaient 
franchi  ces  ouvertures  et  rejetant  les  autres. 

3.  Le  choit  du  sable  siliceux  était  ici  imposé  par  la  nécessité  d'employer  comme 
substratum  une  matière  dépourvue  d'action  chimique  sur  l'acide  sulfuriqae  con- 
tenu dans  le  soufre  sublimé.  Quant  à  la  calcinatlon,  elle  avait  pour  but  de  faira 
disparaître  du  sable  tome  matière  organique  pouvant  agir  comme  engrais  et  de 
placer  ce  substratum  dans  les  mêmes  conditions  que  le  soufre  sublimé  lavé  qol 
ttc  renferme  pas  de  matière  organique. 

3.  11  est  à  remarquer  que,  dafis  cette  expérience  pinceurs  fols  répétée,  la 
germination  s'est  produite  en  45  h.  à  une  température  voisine  de  17*;  ce  résultat 
est  absolument  contraire  à  ceux  qna  M.  A.  de  Candolle  dgiule  dans  son  remar- 
quable travail  déjà  (ùté.  Four  Sina^is  aJbn,  un  lap*  de  temps  de  3  jours  i/i 
serait  nécessaire,  dans  ces  conditions,  pour  arriver  à  la  germination,  et  ta  tempé- 
rature de  II  à  13*,  d'après  ce  savant,  serait  celie  qui  fournirait  les  résultats  que 
j'indique.  A  ce  degré,  d'après  M.  A.  de  Candolle,  les  graines  de  Simapts  aiia 
germent  en  4J  heures.  Je  dois  rappeler  ici  qu'une  seule  expérience  de  germina- 
tion sur  le  soufre  lavé,  la  Heule  signalée  avant  celle-ci,  avait  été  pratiquée  par 
M.  O.  Réveil  qui  l'indique  dans  ses  recherches  concernant  l'Action  des  pûisoms 
atef  Us  plantes  (Thèse  pour  le  doctorat  ès-scjeocos  natyrelieg,  L.jfon  tS55,  p.  86), 
mais  la  graine  mise  en  cause  était  une  Graminèe  (OigeJ  et  l'expérimentateur, 
tmiquement  préoccupé  de  constater,  sans  tendance  explicative,  rinQuence  nodve 
du  suisirvbtm,  n'a  indiqué  ni  la  température,  ni  la  durée  delà  germinatioo.C'e§t 
donc  Ui  une  expérience  inutile  n  point  de  vue  qui  nous  occupe. 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


E.  HacuL.  —  Suf  la  germmalion  des  graines.  393 

lentement,  mais  d'une  manière  à  peu  près  égale,  dans  le  soufre 
laSré  et  dans  le  sable.  Rien  encore  dans  le  soufre  sublimé  (T=io°). 
Le  17,  à  II  heures  du  matin,  même  état;  rien  dans  le  soufre  su- 
blimé. Les  19,  20  et  21,  le  développement  a  marché  plus  rapide- 
ment dans  le  sable  que  dans  le  soufre  lavé.  Rien  n'a  levé  dans  te 
soufre  sublimé  ■(T^i  i°,5). 

Les  32  et  23,  les  jeunes  plants  ont  jauni  et  se  sont  flétris. 
Kien  encore  dans  le  soufre  sublimé. 

Soumis  à  l'analyse,  ce  soufre  m'a  donné  ogr.  525  d'acide 
Bulfurique  libre  pour  100  grammes  de  son  poids  ;  d'autres  échan- 
tillons de  diverses  provenance  et  dcHinant  aux  réactifs  colorés 
àpeu  prèsle  même  rouge,  ont  fourni  une  moyenne  de  o  gr.  45  du 
même  acide  (i). 

Cette  première  expérience,  quoique  laissant  dans  l'ombre  l'in- 
fluence de  l'acide  sulfureux  du  soufre  sublimé  et  la  limite  infé- 
rieure de  l'action  de  l'acide  sulfiirique,  avait  cependant  pour  ré- 
sultat démettre  en  évidence:  1°  que,  surle  soufre  sublimé,  la  ger- 
mination ne  saurait  se  produire  et  que  le  fait  est  dû  soit  à  la  trop 
grande  abondance  d'acide  sulfurique  (5  gr.aSpour  1000)  (3),  soit 
à  l'action  de  l'acide  sulfureux  (3)  ;  2"  que,  sur  le  soufr«  lavé  et  sur 
le  sable,  la  gennïnation  est  simultanée  ;  que,  par  conséquent,  le 
soufre  n'a  aucune  action  ni  hàttve  ni  retardatrice  sur  le  processus 
germinatif,  même  dans  des  graines  qui  renferment  normalemeot 
cette  substance. 

Ce  soufre  ne  paraît  pas  non  plus  agir  favorablement,  qu'il 
soit  absorbé  ou  non,  après  le  développement  de  la  jeune  plan- 
tule,  puisque  l'accroissement  de  cette  dernière  est  plus  rapide, 
pendant  le  même  laps  de  temps,  les  conditions  ambiantes  res- 
tant égales,  dans  le  sable  quartzeux  que  dans  le  soufre. 

n  importait,  ces  points  acquis,  de  détenniner  expérimen- 
talement le  mode  d'action  de  l'acide  sulfureux  et  la  limite  d'in- 
fluence nocive  de  l'acide  sulfurique  pour  quelques  graines  d'ordre 

I.  J'ai  dosé  l'acide  sulfurique  au  moyen  de  sulfate  de  baiyte,  dont  le  poids 
pour  $0  gt.  de  soufre  sublimé  a  été  de  o  gr.  77,  ce  qui  donne  o  f^t.  51S  d'adde 
pour  100  gr.  de  soufre,  et  o  gj.  03a  poitr  les  10  grammes  de  cttie  substance  qui 
ont  serri  de  substratum, 

■a.  Les  auteurs  classiques,  et  en  particulier  Van  Tle{rhein[7>aA'^^ll«i^^iM', 
t.  I.  Pans,  iSSi),  soDt  d'accord  pour  admettre  que  1/500  d'acide  aulfiirique  suffit 
pour  cuspeiidre  la  germlnatioa  de  toutes  les  graines. 

3.  Aucun  auteor  ne  s'est  jasqu'ld,  à  ma  connaissance,  occupé  de  l'aoUoa  de 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


394  JOURNAL  UE  BOTANIQUE 

différent.  Pour  ce  qui  a  trait  à  l'action  de  ce  dernier  corps,  qui 
offre  surtout  quelque  intérêt  quand  son  action  s'applique  à  des 
semences  renfermant  normalement  du  soufre,  il  y  a  discordance 
entre  les  savants.  Vogel  {ioc.  cit.)  déclare  que  (des  doses  fort 
minimes  d'huile  de  vitriol  suffisent  pour  arrêter  à  tout  jamais 
l'acte  genninatif  ».  Voici  du  reste  comment  il  appuie  ses  asser- 
.tions  :  «Pour  ce  qui  a  traita  l'acide  sulfurique,  j'ai  déterminé  les 
limites  dans  lesquelles  une  solution  agît  ou  n'agit  pas  sur  la  ger- 
mination des  graines.  J'ai  employé  d'abord  une  solution  à  3 
pour  loo  d'acide  sulfurique,  puis  une  autre  à  ogr.  40  et  enfin 
une  troisième  à  o  gr.  08  pour  100.  Dans  les  deux  premières  so- 
lutions, pas  de  germination  ;  dans  la  troisième  là  moitié  des  se- 
mences germa,  mais  aucune  plante  n'arrira  à  complet  développe- 
ment. > 

fA  suivre  J 


CHRONIQUE 

Le  Congrès  botanique. 

Le  Coogffès  botanique  organisé  par  la  Société  botanique  de  France 
s'eat  tenu  à  Paris,  du  20  au  35  août,  sous  la  présidence  de  M,  Fischer  de 
Waldheim,  professeur  à  l'Université  de  Varsovie,  assisté  de  MM.  W.  Bar- 
bey, de  Genève,  Th.  Durand,  de  Bruxelles,  C.  Hansen,  de  Copenhague, 
M.  HartOft,  de  Cork,  KoJtz,  de  Luxembourg,  O.  Penzig,  de  Gênes,  Timi- 
riazeff,  de  Moscou,  Ed.  Bureau  et  L.  Guignard,  de  Paris,  vice  présidents; 
de  MM.  J.  Daveau,  de  Lisbonne,  Grccescu,  de  Bucharest,  M,  Kraus,  de 
Luxembourg,  E.  Poniropoulos,  d'Athènes,  P.  Maory,  de  Paris,  et  P.  Vuil- 
lemin,  de  Nancy,  secrétaires. 

Une  commission  composée  de  M.  Ed.  Bureau,  président,  de  MM.  le  D' 
Cosson,  de  l'Institut,  O.  Peniig,  P.  P.  y.  Koltz,  G.  Rouy,  et  P.  Maury, 
membres,  a  été  chargée,  dès  la  première  séance,  d'examiner  les  différents 
points  compris  dans  la  première  question  :  De  l'utiliié  qu'il  y  aurait  à  et»- 
htirentrt  Us  différentes  Sociétés,  les  différents  Musées  botaniques,  une  en- 
tente pour  arriver  à  dresser  des  cartes  de  la  répartition  des  espèces  et  des 
genres  de  végétaux  sur  le  globe.  A  la  suite  du  rapport  présenté  au  Congrès 
par  M.  Ed.  Bureau,  au  nom  de  cette  commission,  et  après  une  discussion 
intéressante  de  la  question,  il  a  été  pris  par  le  Congrès  un  certain  nombre 
de  décisions  dont  voici  les  principales  :  Il  y  a  lieu  de  faire  du  tracé  des 
cartes  de  géographie  botanique  comprenant  plusieurs  pays,  une  ceuvre 
internationale.  A  cet  effet,  la  commission  nommée  par  le  Congrès  fonc- 
tionnera'en' permanence,  avec  son  siège  provisoire  à  Paris,  jusqu'à  ta  réa- 
niond'un  prochain  Congrès  international.  EHle  recevra  et  concentrera  Les 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


Chronique:  apj 

docamenU  nécessaires,  dirigera  l'exécutioa  de  premiers  projets  de  carte, 
fouroira  à  tous  les  botanistes  qui  le  désireront  les  indipitions  indispensables 
poor  la  pardcipatioQ  à  l'œuvre  commuae  et  préparera  un  rapport  sur  les 
premiers  efforts  effectués.  Le  type  de  carte  adopté  est  uoe  carte  au  ,  gg^  om 
ou,  à  défaut,  celle  dont  l'échelle  s'en  rapprochera  le  plus.  Chaque  botaniste 
pointera  sur  une  carte  de  ce  genre  les  espèces  de  sa  région  à  raison  d'une, 
de  deux,  trois  ou  quatre  espèces  par  carte,  de  telle  sorte  que  les  pointages 
soient  toujours  nets  et  restent  parfaitement  distincts  pour  chaque  espèce. 
La  commission  réunira  ces  divers  pointages  sur  une  carte  délînitive. 

Ces  propositions,  adoptées  par  le  Congrès,  concordent  avec  les  conciu' 
sîons  d'un  travail  de  M.  le  professeur  Dnide,  de  Dresde,  dont  lecture  a  été 
donnée  en  séance.  H  y  a  également  intérêt  à  noter  un  autre  travail  relatif 
à  la  même  question  présenté  par  M.  E.  Pâque,  dans  lequel  l'auteur  propose 
une  notation  universelle  des  espèces  et  des  genres  sur  les  cartes  de  géo- 
graphie botanique. 

La  seconde  question  proposée  par  le  comité  d'organisation  du  Con- 
grès :  Des  caractères  que  l'anaiomie  peut  fournir  a  la  classification  des 
végétaux,  a  été  traitée  par  M.  Vesque  et  a  été  l'objet  d'une  discussion  im- 
portante de  la  part  d'un  certain  nombre  de  botanistes  présents.  M.  Vesque 
a  montré  que  l'anatomie,  n'étant  que  la  connaissance  plus  approfondie  d'or- 
ganes déjà  connus  par  un  eiamen  macroscopique,  oc  faisait  qu'étendre,  que 
préciser  la  caractéristique  d'un  type  végétal,  et  que  par  conséquent  elle  ne 
pouvait  être  laissée  de  côté  dans  la  classification.  Reste  à  (aire  choix  des 
caractères  anatomiques,  à  établir  parmi  eux  un  ordre  hiérarchique,  une 
subordination  semblable  à  celle  qui  a  été  établie  parmi  les  caractères  ex- 
ternes et  qui  est  d'une  valeur  taxonomique  si  grande.  Dans  la  seconde 
partie  deson  travail,  M.  Vesque  s'efbrce  de  faire  cette  distinction  des  ca- 


En  dehors  de  ces  deux  questions,  de  nombreux  travaux  ont  été  présentés 
au  Congrès.  Nous  nous  bornerons  à  les  indiquer. 

M.  le  professeur  E.  Pontropoulos  a  cherchéà  établir,  pour  les  plantes 
ligneuses  de  Grèce,  une  concordance  entre  les  noms  des  anciens  auteurs 
grecs,  les  noms  vulgaires  actuels  et  la  nomenclature  botanique. 

MM.  Ed.  Bomet  et  Ch.  Flahault  ont  exposé  les  résultats  de  leurs  remar- 
quables recherches  sur  les  plantes  dites  perforantes  qui  vivent  dans  le  test 
calcaire  des  mollusques  et  qu'ils  rapportent  à  des  Algues  chlorosporées  et 
phycocbromacées  ou  à  des  Champignons.  Jusqu'à  ce  jour  ces  plantes  étaient 
peu  connues;  le  travail  des  deux  savants  al gologues  révèle,  sur  leur  organi- 
sation et  leur  vie,  des  faits  importants. 

M.  E.  Roze  s'est  occupé  de  l'action  d«  la  chaleur  sur  les  enveloppes  flo- 
rales. 

M.  L.  Guignard,  poursuivant  ses  délicates  recherches  sur  le  noyau,  ap- 
porte des  aperçus  tout  nouveaux  sur  l'union,  dans  la  fécondation,  des  deux 
noyaux  qui  doivent  former  l'embryon.  Un  résultat  du  plus  haut  intérêt,  in- 
diqué par  M.  Guignard,  est  la  possibilité  entrevue  de  pouvoir  déterminer 
la  sexualité  d'un  embryon  d'après  la  structure  et  le  nombre  des  bâtonnets 
du  filament  des  noyaux  générateurs. 


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agi  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

M.  D.  Clos  Tait  consattre  âe  nouveaux  eseaiplcs  de  lobadoo  on  anoma- 
lie de  feuilles  simples. 

M.  Bescherelle  décrit  an  certain  nombre  <le  Mousses  et  Hépatiques  des 
Colonies  françaises,  du  Brésil  et  du  Paraguay. 

M.  Ad.  Cbatin  signale  le  Goodyera  repens  dans  une  piniëre  du  bob 
Saint-Pierre  aux  Essarts-le-Roy  (Scine-et-Oise). 

M.  Ed.  André  a  étudié  et  déterminé  les  nombreuses  Broméliacées  qu'il 
avait  récoltées  au  cours  de  son  voya{^  d'exploration  dans  la  Colombie  et 
l'Ecuador. 

M.  M.  Hartog  signale  un  réactif  et  un  colorant  nouveau  pour  l'étude  des 
Saprolégniées. 

M.  H^.  Mer  décrit  les  modifications  de  croissance  et  les  altérations  da 
bois  consécutives  aux  lésions  du  tronc  des  Sapins  et  Epicéas. 

M.  P.  Rcinsch  propose  une  écbellc  universelle  de  micrographie. 

M.  G.  Camus  présente  une  série  d'hybrides  d'Orchidées  des  environs 

M.  E.  Malinvaud  annonce  d'intéressantes  découvertes  pour  la  Qore  de 
France  et  notamment  pour  le  département  du  Lot. 

MM.  Battandier  et  Trabutfont  connaître  un  certain  nombre  de  plantes 
rares  ou  nouvelles  pour  l'Algérie. 

M.  H.  Léveillé  a  fait  dans  les  montagnes  des  Ncîlgheries,  dans  l'Inde, 
de  curieuses  observations  sur  la  fleur  d'un  Œnoikera. 

M.  le  D''Edm.  Bonnet  a  démontré  que  l'herbier  conservé  an  Muséum  sons 
le  nom  de  Gaston  d'Orléans  devait  être  attribués  P.  Boccone. 

M.  Th.  Durand  décrit  un  genre  nouveau  de  Liliacées,  de  l'Afrique  cen- 
trale. 

M.  Roujou,  enfin,  s'est  appliqué  à  rechercher  les  causes  de  ta  variation 
de  la  taille  chez  les  végétaux. 

Le  Congrès  a  été  très  heureusement  complété  par  des  visites  intéres- 
santes aux  cultures  de  M.  de  Vilmorin,  à  Verrières-le -Buisson,  aux  herbiers 
du  Muséum,  de  M.  le  Xy  E.  Cosson,  de  M.  G.  Rouy,  enfin  à  l'Ezpoàtion 
universelle,  P.  M. 


NouvellsB  diverses. 

Nons  avons  le  regjet  d'anooticer  à  nos  lecteurs  la  mort  dn  Révéread  Mom 
JosErs  BiaKii.BT,  le  savant  botaniste  anglais  si  connu  par  ses  travanz  mycslft- 
«iq««-  

M.  A.  EirautB,  de  l'Unlverdtf  de  Breslau,  est  nommé  professeur  de  Bota&lqae 
systématique  et  directeur  du  Jardin  botanique  et  du  Muséum  de  Berlin,  en  roa- 
pbcement  de  M.  EicUer. 

U.  J.  Ubbam  est  nommé  soos-directeur  du  Jardin  botanique  et  du  Muséum 
<k  Berlli). 

Le  GeroMl:  Louis  MoboI. 


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i6  SEPTEMBRt  i88i» 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Directeur  :  M.  Louis  MOROT 


NOUVELLES  RECHERCHAS 

PHYSIOLOGIQUES 

SUR  LA  GERMINATION   DES   GRAINES 
Par  M.  Edouard  RECKEL. 

Comme  il  me  paraissait  très  important  de  connaître  aussi 
exactement  que  possible  la  dose  d'acide  sulfunque  capable  de 
suspendre  la  germination  (i)  et  que  l'écart  entre  les  chiffres  de 
Vogel  et  de  Van  Tieghem  {2)  est  comme  i  est  à  2,  pour  la  même 
quantité  d'eau,  je  résolus  de  reprendre  les  expériences  capables 
de  me  conduire  à  un  chiffre  exact. 

H  m'intéressait  aussi  desavoir,  je  l'ai  dit  déjà,  si,  au-dessus  de 
ia  dose  nocive,  l'acide  sulfurique  n'agissait  pas  à  l'égal  de  tous 
les  autres  acides,  c'est-à-dire  en  tant  qu'accélérateur  du  processus 
germinatif.  Pour  y  arriver,  je  fis  germer  des  graines  de  Brassica 
nigra  L.  et  de  Sinapis  alba  L.  dans  l'appareil  de  Nobbe,  en  les 
arrosant  avec  de  l'eau  distillée  contenant  des  doses  progressives 
d'acide  sulfurique,  en  commençant  par  une  goutte.  Cet  acide  sul- 
furique avait  été  purifié  au  préalable  avec  le  plus  grand  soin. 

i"  Expérience.  —  Le  20  novembre  1879,  à  9  h.  1/2  du  ma- 
tin, mis  simultanément  à  germer  les  graines  bien  choisies  et  de 
même  calibre,  de  l'année,  dans  le  liquide  acidulé  (rougissant 
manifestement  le  papier  tournesol)  et  dans  l'eau  distillée  pure; 
le  tout  mis  dans  une  chambre  maintenue  à  13°  le  jour  et  à  9°  la 
nuit.  Les  observations  sont  prises  deux  fois  par  jour  :  le  soir  à 
2  heures  et  le  matin  à  9  heures. 

1 .  Cette  connaissance  m'élait  de  première  nécessité  pour  suivre  d'autres  recher- 
ches sur  la  germination,  cl  en  particulier  concernatil  l'iniluence  de  l'élecrridté 
sur  ce  processus.  On  verra  qu'elles  ont  été  uiilisées  dans  une  étude  concernant 
l'action  du  Duide  électrique  sur  la  germination  des  Kraines. 

3.  Ce  savant  indique  [Trailê  de  Botanique,  1H81,  p.  105)  l'acide  sulfurique 
comme  vénéneux  à  la  dose  de  i  pour  500  de  liquide,  tandis  que  la  proportion  la 
plus  faible  signalée  ci-dessus  par  Vogel  est  de  3  pour  jco  (ou  o  gr.  40  pour  100). 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


3-j8      '  JOUUNAL  UE  BOTANiyUK 

Le  32,  à  9  heures  du  matin,  la  germination  s'est  produite  dans 
tous,  les^  vaaes,  mais  die  est  un  peuplas  avancée- dans  l'ea&aei- 
dulée.. 

z"  EXPËRTCNnr.  —  Atec  an;i<fe  sdfuriqœ  ?  gfnKtes  pour  eau 
500  grammes.  Le  23-  novcmbce,.  à  nûdï,  mis  à. germer  (T  =:  iS'  le 
jour  et  g"  la  nuit).  La  germination,  pour  une  cause  restée  incon- 
nue, ne  s'est  pas  jiroduite  du  tout.  Je  crois  à  un  accident. 

3"  ExPÈRlENCK.  —  Àncc  ^de-  5uii&ii:iqtie  3  gouttes  pour 
500  grammes.  Mis  à  germer  le  23  novembre,  à  10  h.  i  /4  du  matin, 
simultanément  (T=  16°)  des  graines  de  B.  nigra  et  de  Sînapis 
alba.  Le  35,  à  9  heures  do-  matin,  germînatibn  dans  Stnœpis  aléa 
et  simultanément  dans  le  témoin.  Rien  dans  Brassica  nigra. 

Le  26,  à  9  heures  du  matin,  dans  Sitiapisalba  développement 
complet  de  part  et  d'autre.  Dans  Brassica  mgra  commence- 
ment de  g,ermioatron  pour  les  graines  non  acidulées  ;  rien  dans^ 
les  autres. 

Le  27,  le  développement  se  poursuit  dans  les  jetmes  pfiui- 
tules  de  Sinapi's  alba-,  mais  avec  un  retard  pour- celles  qui  sont 
dans  l'eau  acidulée.  Dans  Brasilia  nigra  très  peu  de  grainey 
ont  germé  dans  l'eau  acidulée,  à  peu  près  toutes  dans  l'eau  non 
acidulée. 

4"  Expérience.  —  Avec  acide  sulfurîque,  4  gourteff  poor 
eau  500  gr.  (T  ^^  lo").  —  Le  27  novembre,  a  detct  heures  45  dur 
soii-,  mis  à  germer  Brassica  dans  l'appareil  de  Nobbe.  Le  3  â>i- 
cembre  au  matin,  germination  comme  dans  l'eau  acidulée,  rien 
dans  l'eau  distillée. 

Le  5  (après  7  jours),  la  germination  apparaft  dans  Ffeaii  dis- 
tillée. 

5'^  EXPÉRIEN'CE.  —  Avec  acide,  5  gouttes  pour  eau  50a  gr. 
Le  30  novembre,  à  neuf  heures  30  du  matin,  mis  à  gennei- 
Brassica  {T^  10").  Le  7  décembre,  à  huit  heures  du  matinij ger- 
mination avancée  dans  Teau  acidulée.  Rien  d'ans  l'eau  distâlYée, 
où  le  phénomène  ne  commence  qu'à  midi  environ. 

6'  Expérience.  —  Avec  acide  suffurique,  6  gouttes  pour 
eatr  distHlée  500  gr.  Le  5  décante,  mis  à  scsmcs;  Bfssska 
m^nz.  à.  trois  heures  i/a  du  soir  (T=  10").  Le  iQ>à  neuf  heures 
du  matin,  germination  dans  l'eau  acidulée  ohfizdc  nnwnJareuBes 
graia«s>;  quelq;ues-uaea  seulement  ont  Tevé  d^ns  fea-u. distillée. 

7*  ËxpÉmiEncEf.  —  Avec  ackle  sid&iciqoKr  &  goitft^  pour 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


ir  graines.  39 

500  gr.  d'eata.  BrassitA  m^rm  {X  ^  90°).  Le  4  décetnbte,  à 
neof  heuEcs  do.  tnatia^  mis  à  gsemer.  Le  lOy  à  oeuf  hcates  da 
matùi,  une^caiiuc:  a  gtrax  à^Bs  k'eau.  arkhilft,  rkn  dans  ïeaa 
disliUée. 

&'  £XPKR1BKC£.  —  Afiidc,  9  £«uuc5  pou  5^00-  gr,  d'ean 
Sûta^aiSa  etBmissiat  mgra  (T=  12°).  Le  16  d&ccabre,  àdix 
heures  du  matîn,  mis  à  gczncc.  Le  19,  à  nenf  hetarea  dK  iMOr- 
tksr  ^rpwttion  des  pncoûèrcs  ladicsks  daae  rcw  acidHlée  pour 
Smttpfs  aiéa,  rîea  poor  .A^mf^ilia  Mcjra. 

Ljt  ao  déctaàattf  à  dix  hemcs  du  asalia,  gcmisatioA  daaft 
Brssskm  acidirig- 

9°  ËXPÉaiENCB.  —  Avec  lo  gonUes  d'acide  daas  50»  gi, 
eau  dîstîttce.  — BwmssAoi  migra  et  Simipis  aiia~  —  Le  >>  dé» 
ceidbre-  iSt^,.  niis  à  ^xma.  Le  3  janriior  1880^  à  actif  Wnscs, 
gTxniaation  da:».  eau  acsdolée,  tiea  daas  cai  diabUéc  pow 
Brttssico:.  Pour  Siti^ts  aiéa,  le  3P  décembre,  mis  à  gcnncr  ;  le 
3:  jaavier,  à  neuf  hcaiesdu  matîiiy  getwinalMitt  t^ns  eau  aeâdlolce  ; 
le  soir,  les  graiacs  pincées  daasl'caMdistméelêTcaL 

uf  ËXKBEHCB.  —  Avec  1 1  goottes  d'adde.  Le  &  ttxàtr 
iSSa,  à  Biidi,  mis  à  geimer;  gexmiatîott  ïe  10,  à  sept  hoves  àm 
seàr  :  daas  eau  distiUée,  b^  genaànaûoa  a'csk  ^ipaieale  qœ  le 
1  [,  à  cinq  heures  dn  soir. 

11'^  Expérience.  —  Avec  13  gouttes  d'aàde  daia5oogr. 
d'caa  dîstittée.  L^piàntm  aatmaat-  Le  10  fiénier,  mis  à  ger- 
mec  ^T  =  12°).  Le  1 1,  à  ome  hearcs.  du  mania,  gcrmÎKiiiott  ea 
aoheiiscs.  Dans  le  tcmiùn,  la  geiiaiialion  se  produit  à  bail 
Heofcs  du.  soir. 

N.  B.  —  (Dbns  les  joms  smraabs,  et  à  paclâr  de  cette  csEpé- 
rience,  on  remacqae  que  ka  jeanes  plants  Levés  dans,  l'aciide  s«l- 
fimcpse  œ  se  dév«U9>peiit  pas  si  bieit  qne  dans  l'eau  distillée 
pae.> 

Le  10  iàxâei,  à  tiais  beuxcs  15  du  soir,  mcaie  «Epérieace  à 
la,  Blême  doae,  arec  Sfmt^'s:  tûia~  dans  Teau  acidulée,  geno»- 
natioD  1&  13  tévrier,  à  midi;  dans  l'eau  distillée,  le  13,  à  cinq 
heares  du  soie. 

t2*  EXPERlEttCE. — Avec  1 6  gcwttes  d'acide  povrean  S^ogr-  : 
misàgevmei  LeïmatsrSSo,  à  Erois beoies du  soie;  geruûitaiMa 
le  4  mare,  à  trots  heares  da  smr,  daas  Tean  acidulée.  \>asx 
l'eau  distillée,  germination  le  5 ,  à  sept  heures  du.  matia. 


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30O  JOURNAL  UE  BOTANIQUE 

1 3"  Expérience.  —  Avec  20  gouttes  d'acide  pour  eau  500  gr. 
Le  4  mars,  1880,  à  sept  heures  du  soir  (T  =  18").  Germination 
le  6,  à  midi,  dans  une  graine  seulement.  Rien  dans  eau  distillée. 

14"  Expérience,  —  Acide  21  gouttes  pour  eau  500  gr.  Le 
6  mars  1880,  à  raidi  (T=  17").  Germination  le  8  mars,  à  sept 
heures  du  soir,  dans  l'eau  distillée,  rien  daos  l'eau  acidulée.  Le 
9,  le  îo,  le  II,  rien  dans  l'eau  acidulée. 

Il  résulte  de  cette  première  série  d'expériences  que  :  1°  con- 
trairement aux  assertions  de  Vogel  et  de  Van  Tieghem,  l'acide 
sulfurique  pur  n'arrête  pas  définitivement  l'acte  de  la  germi- 
nation aux  doses  peu  élevées  que  ces  auteurs  ont  fixées  (i)  :  il 
faut  atteindre  le  chiffre  de  2  pour  100  en  poids  du  liquide  immer- 
geant pour  obtenir  ce  résultat  ;  2°  cet  acide  jouit  de  la  propriété 
de  hâter  la  germination  jusqu'au  moment  où  il  la  suspend,  mais 
cette  propriété  est  surtout  accentuée  aux  petites  doses  (de 
5  à  8  gouttes  pour  500  gr.  d'eau),  pour  reprendre  ensuite  avec 
plus  d'activité  aux  doses  un  peu  plus  fortes  (15  à  20  gouttes 
pour  500  gr.  d'eau);  toutefois,  dans  ce  dernier  cas,  les  germes 
précocement  développés  meurent  de  bonne  heure.  C'est  donc  au 
détriment  de  la  plantule  que  le  processus  germinatif  est  hâté,  et 
on  pourrait  comparer  le  phénomène  à  un  véritable  avortement 
(expulsion  prématurée  du  jeune  embryon  du  milieu  des  enve- 
loppes de  sa  graine). 

Donc,  dans  notre  expérience  sur  le  soufre  sublimé  qui  ren- 
ferme plus  de  5  pour  looo  d'acide  sulfurique,  cet  acide  a  pu,  à 
lui  seul,  suspendre  la  germination.  L'acide  sulfureux  aurait-il  pu 
agir  si  énergiquement  sur  l'acte  germinatif?  Pour  le  connaître, 
(et  c'était  important,  aucun  auteur  n'ayant  porté  son  attention 
sur  ce  point)  j'instituai  les  expériences  suivantes, 

La  grande  difficulté  était  de  trouver  un  substratum  sur  lequel 
l'acide  sulfureux  fût  sans  action  rapide,  mais  qui  pût  absorber 
au  fur  et  à  mesure  l'acide  sulfurique  qui  se  forme  toujout^  dans 
les  solutions  de  cet  acide  employées  pour  arroser  les  graines. 

t.  Il  me  semble  que  la  t;rande  diSërence  constatée  eutrc  ces  résultats  et 
ceux  que  je  donne  ici  pourrait  s'expliquer  en  admettant  que  l'acide  eœpioyc  par 
CCS  expérimentateurs  n'était  pas  absolument  pur  :  il  est  certain  qu'une  très  faible 
quantité  d'arsenic  (el  l'acide  sulfurique  du  commerce  en  renferme  toujours)  suffit 
à  arrêter  la  germination  d'une  façon  définitive,  ainsi  qu'il  résulte  des  expériences 
de  M.  A.  Chatin  e(  des  miennes  [Comptes-rendus  de  l'Académie  des  Sciences. 
3  mal  1875,  t.  LXXX,  p.  1172).  Je  n'ai  employé  dans  mes  expériences  que  de 
l'acide  sulfurique  chimiquement  pur. 


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E.  Heckeu.  —  Sur  la  germination  des  graines.  301 

Je  pris  pour  cela  du  calcaire  pur  (poudre  de  marbre  blanc)  et  y 
semai  Brasst'ca  nigra  et  Sinapis  alba  (i). 

I"  Expérience.  —  Le  16  novembre,  à  3  heures  du  soir,  rais 
à  ^erraer  dans  4  vases,  dont  2  témoins  arrosés  d'eau  distillée,  et 
2  arrosés  d'une  solution  d'acide  sulfureux  (T  =  13°  le  jour  et 
9°  la  nuit).  Le  20  novembre,  germination  dans  le  vase  témoin 
Sinapis  alba,  rien  dans  la  solution  sulfureuse.  Le  21,39  heures 
,  du  matin,  germination  dans  Brassica  nigra  arrosé  d'eau  dis- 
tillée, rien  dans  la  solution  sulfureuse. 

Le  22  novembre,  la  germination  continue  dans  l'eau  distillée. 
Dans  l'acide  sulfureux  {T  ^  13*  et  9°),  je  cesse  de  mettre  de 
nouvelle  solution  sulfureuse. 

Le  23  novembre,  la  germination  continue  dans  l'eau  distillée, 
où  les  radicules  sont  pourvues  de  leurs  poils.  Dans  l'acide  sul- 
fureux quelques  graines  de  Brassica  nigra  ont  germé  ;  il  n'y  a 
du  reste  plus  aucune  odeur  d'acide  sulfureux  dans  le  vase  à 
germination,  il  n'est  pas  douteux  que  tout  s'est  évaporé  ou  s'est 
transformé  en  sulfite  et  sulfate  de  chaux. 

Le  24  novembre,  ta  germination  continue  très  activement 
dans  les  vases  à  eau  distillée.  Dans  Sinapis  alba  arrosé  d'acide 
sulfureux,  rien;  dans  Brassica  nigra  et  acide  sulfureux,  germi- 
nation très  accentuée. 

Le  25  novembre,  le  développement  continue  dans  Brassica 
nigra  traité  par  l'acide  sulfiweux  ;  rien  dans  Sinapis  alba  ayant 
subi  le  même  traitement. 

Les  26,  27  et  38  novembre,  même  observation. 

11°  Expérience.  —  Les  graines  de  Brassica  nigra  mises  sur 
le  sable  calcaire  arrosé  d'acide  sulfureux  en  solution,  le  23  no- 
vembre, à  6  heures  du  soir,  germent  très  vigoureusement  le  27 
au  soir.  J'avais  cessé  le  25  de  mettre  de  l'eau  sullureuse. 

111"  Expérience.  —  L'acide  sulfureux  paraissant  agir  sur  les 

I.  On  pourrait  m'objecter,  U  est  vrai,  que  l'anhydride  sullureux  n'est  pas  san^ 
action  si:r  le  cnrtionate  de  chaux  humide  et  donne  naissance  à  du  sultîte,  puis  à 
du  sulfate  de  chaux.  Rien  n'est  plus  exact,  toutefois  cette  action  de  l'acide  sulfu- 
reux sur  le  calcaire  est  assez  lente;  la  solution  qui  arrosait  les  graines  était  renou- 
velée assez  fréquemment  pour  avoir  la  certitude  qur  les  semences  mises  en  expé- 
rience ont  été  constamment  en  présence  de  l'acide  sulfureux,  et  de  l'acide  suifu. 
reux  seulement,  car  l'acide  sulfurique  était  absorbé  au  fur  et  à  mesure  de  sa 
formation.  Quant  au  sulfite  de  chaux  on  sait  qu'il  est  trop  peu  soluble  dans  l'eau 
(1  p.  i<oa),  même  en  présence  de  l'acide  sulfureux  qui  augmente  sa  solubilité,  pour 
avoir  à  craindre  que  son   action  retardatrice  de  la  germination  ait  pu  se  faire 


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303  JOURNAL  DG  BOTANIQUE 

sonenoes  de  Simapù  aifm  d'wie  manicffe  nuisible,  et  en  empêcher 
complètement  la  g;ermînation,  j'ai  agi  spécialement  sur  ces 
graines  dans  one  expériettoe  qni  knr  est  pr-opre. 

Le  2$  novembre  1S79,  à  4  heaics  du  soir,  mis  des  graines 
choisies  à  germer  dans  -j,  appareils  de  Nobbc  dont  le  gY>dct  était 
■%KirTÀ  de  marbre  |Mlé  :  deuK  de  ces  godets  âiieat  arrosés  de  so- 
lution sulfureBse  (t),  le  troisième  Teçat  de  l'eau  distillée  <c>st 
letémoîn).  L«  so,  àç  henes  da  •atîii,  wiem  d'aucun  côté;  les 
graines  arrosées  de  solutîo'n  sidfiimiâe  et  <^i  sOIlt^lo^nlalenleDt 
d'une  couleur  jauae-blancbe,  devietnenc  TeiOàtrcs,  Le  30,  à 
■9  heures  d«  matin,  toi^ursrien  ;  œs  graroesont  pris  une  coolear 
plus  verdâtre  encore.  Le  2  décembre,  à  x  heures  du  soir,  la 
geniiinaftton  est  «arqaéedansieténMim,  tîen  dans  l'eau  snUurée. 
Le  3  dcceirArre,  rien  encore  dans  l'ean  suUnrée.  je  suspaids 
l'arrosage  avec  la  solutioa  d'acide  snlfoieaK  et  la  remplace  par 
l'eau  distillée.  Malgré  cette  substivfttioa ,  rien  dans  les  graines 
de  Stnapis  alba,  traitées  <par  l'acide  sulfureux,  ne  nioaitTe  dé- 
sormais un  commencentent  de  germination. 

D'awtres  «xpérieoces  sur  Trapa!)ium  rmajHS,  Gcram'ma  Ro- 
èerttanmm,  Fagjffyfrttm  esctUentum,  qui  renferment  toutes  du 
«orfre,  ont  dorme  le  même  résultat  que  Sinapis  alba.  D'après 
ces  faits,  il  me  paraît  évident  que  l'acide  salfurenx,  à  la  même 
dose,  agit  d'une  fa^on  très  dffiEéivnte  sur  des  graines  similaires, 
en  empêchant  les  unes  (51k(7^>  tutto)  d'arriver  jamais  à  germi- 
nation et  en  suspendant  seulement  daas  les  autres  ce  processus, 
pendant  toute  la  dorée  dxi  contact  avec  ces  graines,  pour  le 
laisser  reprendre  "quand  il  «st  transfenné  en  acide  sulfurique 
absorbé  alore  par  le  substratmn. 

L'^acide  snWaFeax  n'agit  donc  pets  sur  la  gennination  en  tant 
que  substance  toKtqne  aossi  atti^Fcneot  que  sur  les  plantes,  car, 
d'après  Van  Tïeghcm^s),  <  r»ôde  sulfureux:,  même  à  petite 
dose,  nuit  aux  plantes  vertes^  il  détermine  sur  les  feuilles  des 
t»:he5  olivâtres  qui  bientôt  denemeot  brunes.  ■  En  unt  que 
diangement  de  couleur,  c'est  généralement  le  contraire  qui 
anÎTO,  dans  ies  graioes.  Nobs  l'avons  d^à  vu.  L'adde  sulfureux 

I.  ]e  Tcrsai  à  tfhaqae  iTTOSBge  enTlreiB  15  f;r.  de  cette  solution  qui,  on  le 
sait,  Teirferme  à  la  pivssim  de  0*76  <«  4  !■  tcmpéranire  de  lo*.  17  fois  son 
vslame  iTacide  srilfnrenc  -  c'ea)  Are  <qie  15  ^.  Pesa  de  Mlle  solution  renferment 
^05"  de  ce-^m. 

I.  T»-culé  de  Botanique.  Paris,  1881,  p.  169. 


D,g,tza:Jb.GOOgle 


E.  Heckkl,  —  Sm-  la  gntmmatàvt  des  graines.  303 

paraît-être  eo  assez  pethc  quantité  dans  le  soufre  suèlrtaé  pour 
ne  .pas  suspendre  à  lui  seul  la  germination  ni  J'axrèler  déûaitî- 
vement. 

£a  somtn&i  si  nous  reveuans  maintetiaQt  aux  faits  particuliers 
à  .l'étuve  de  J^îinicy,  nous  voyons  ^ue  :  1°  le  soufre  n'a  pas  pu 
faàter  vraisemblablement  la  germination  (i)  puisqu'il  n'est  j>as 
absorbé  (2);  2"  l'acide  sulfurique  qui  aurait  pu  liàter  la  germina- 
tion manquait,  et  en  tout  cas  il  m'aurait  pas  suffi  à  déterminer  la 
promptitude -étonnante  du  phénomène  ;  3"  l'acide  sulfureux  de- 
vait manquer  aussi,  mais,  en  tout  cas,  il  eût  été.  par  sa  faible 
quantité  et  par  son  innocuité  sur  Brassica  itigra,  impuissant  à 
■netardcr  le  pliénomène.  11  fallait  donc  rechercher  ailleurs  les 
conditions  qui  avalent  favorisé  le  développement  de  Brassica 
m'gra  dans  l'expérience  initiale  et  accidentelle.  Etait-ce  la  tcm- 
■pérature  au  degré  élevé  de  40  à  60°  C,  atdée  de  l'humidité,  qui 
avait  pu  déterminer  cette  exubérance  de  vitalité  gerjninative  ? 
Au  contraire,  devait-on  attribuer  ce  phénomène  peu  commun 
de  rapidité  de  germination  et  d'élongation  hàiive  à  ce  que  les 
giatnefi  de  Moutarde  noire  avaient  subi,  avant  de  tomber  sur  le 
-SfMafre  lavé  et  humide,  une  desaication  de  t{ueiqueâ  heures  de 
durée  à  la  température  de  60".'  Les  deux  causes  pourraierrt  bien 
.avoir  engendré  cumulativcment  ce  résultat,  mais  l'une  d'elles 
'était  aussi  capable  de  l'avoir  produit  isolément  «  sans  lesecours 
synergique  de  l'autre 

'C'étaient  là  autant  de  questloiiE  à  résoudre.  La  .premièrerne 

^otiviait  l'èire,  pas  plus  que  Ja  seconde  du  reste,  .avec  les  don- 

.  .-nées  acquises.  La  question  de  l'in&uenoe  de  la  vapeur  d'eau  «t 

des  températures  élevées  sur  la  .germination  des  graines  de  .mo- 


1.  La  foi  en  Tinïlnence  du  soiiFre  sur  la  perminaiion  est  cependant  tris  pro- 
'feadc.'Car  Ii>eiiner  [VergliicA.  Pb^.  des  Ksimangsfrrgaiss,  fi.  513)  s'cacprinic 
ainsi  qu'il  suit  :  •  Baschfeimigend  solUn  au/  den  Keitnungsproc&ss  vieler 
■  Samtn  einwirkcti  .■  Schxefelblitiiten...  •  Mes  expériences  intîrmani  celle  ma 
ntire  de  -roir  étaisnt  acpenrtajit  -puliliies  dons  Jeurs  pniiicipaui  TéaultatB  dèe  le 
mois  de  novempre  iS;!),  dans  le  Bulletin  de  la  SociéU  botanique  et  horlicole 
de  Provence  el  l'ouvrage  de  Detmer  datedeiHUo. 

a.  J.^i  .prouvé  dans  un  mémeiie  .anténieur  inséiié  «u  Bulhiia  de  la  Société 
i^mnipm  fst  korUcDle  de  Praoamce  (nov.  187^)  et  intktuhc  -  HMClÊeroàes  ■piÊ^sieio- 
■giqu^aur  la  .prm-imaHett  de  quelques  graàtes  de  CrMc^ères  •  qu^-deeiemeDces 
de  Sinapis  albs  et  de  Brassica  aigra  :geiaaBnî.  aur  le  âouEre  bieo  la.vc  et  bien 
yfar  àsits  te.inèBieJaps  de  'Unupe  que  «or  le;eid>le  quarticuK;  qnE,  d'aimv  ^art,  le 
■oufre  Tonfeiniê  dans  .les  jeiaies  plantules  -jarmeaaat  de  cette  ferminatiui  ny  est 
pas  en  ph's  jurande  quanta  d'un  côté  ^ue  .de  l'autre. 


D,B,i..ab,GoOglc 


304  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

nocotylédones  et  de  dicotylédones  a  été  à  peine  effleurée.  On  ne 
connaît  de  récents  que  les  travaux  de  F.  Hadebrandt  (i)  et 
encore  n'ont-îls  porté  que  sur  20  espèces  cultivées.  Il  résulte  des 
recherches  de  ce  physiologiste  viennois  que  les  graines  les  plus 
résistantes,  après  un  séjour  de  10  heures  dans  l'eau  à  50°  C,  ont 
germé  dans  la  proportion  de  39  0/0  (Colza)  seulement,  ou  de 
40  0/0  (Brassica)  au  plus  ;  à  55°  il  n'y  avait  plus  de  germination 
possible.  Pour  le  blé,  60  0/0  de  graines  germèrent  après  sheures 
d'immersion  dans  l'eau  à  50°  C,  mais  i  0/0  seulement  après 
10  heures  d'immersion,  L'Orge,  l'une  des  espèces  les  moins 
résistantes,  après  10  heures  de  séjour  dans  l'eau  à  30"  n'eut  que 
36  0/0  de  ses  graines  qui  germèrent  ;  après  5  heures,  à  40°, 
50/0,;  et  après  10  heures,  i  0/0.  L'effet  nocif  produit  d'après 
cet  auteur  était,  en  général,  beaucoup  plus  fort  et  plus  prompt 
quand  les  graines  avaient  subi  au  préalable  un  gonflement  par 
l'humidité  avant  le  commencement  de  l'expérience. 

Comme  on  le  voit,  les  résultats  ont  été  fort  difiërents  suivant 
les  espèces,  et  il  n'y  aurait  rien  de  surprenant  que  le  Bras- 
sica ntgra  eût  pu  supporter  pendant  10  heures  une  température 
humide  comprise  entre  40  et  60",  avec  alternative  de  baisse 
à  22°  pendant  la  nuit,  sans  déperdition  des  propriétés  germina- 
tives.  Mais  ici,  bien  au  contraire  de  ce  qui  se  produit,  la  ger- 
mination a  été  considérablement  hâtée,  et  ce  résultat  est  plus 
surprenant.  Il  est  vrai  que  les  graines  de  Brassica  nigra,  loin 
d'avoir,  avant  l'expérience,  été  gonflées  par  l'humidité,  se  trou- 
vaient, ainsi  que  jel'ai  indiqué,  dans  des  conditions  diamétrale- 
ment opposées  :  elles  avaient  subi  une  dessicatîon  plus  ou  moins 
prolongée  à  l'air  sec  maintenu  entre  40  et  60". 

Cette  opération  avait-elle  prédisposé  favorablement  les 
graines  à  l'influence  de  l'humidité?  Des  expériences  n'avaient 
point  été  faites  en  vue  de  résoudre  cette  question,  mais  l'action 
de  la  température  sèche  avait  été  reprise  par  Honel  (z).  Quoique 
les  données  sur  ce  sujet  fussent  déjà  assez  nombreuses,  mais 

i.  Def  Einfltiss  des  Quellungswasser  versckitdfticr  Temperaiuren  ouf  dit 
Ktimjahigkeil  der  Samitt  (De  riniluence  de  l'eau  de  source  à  dift.irentes  tempé- 
ratures sur  les  propriétés  germinalives  des  graines).  Wissenschafil.  prakt.  Umer- 
such.  auf  <lem  Gebiel  des  l'Hanienbaues.  Bd.  Il,  p.  +7,  1^76. 

3.  Welche  IVarmgrade  trockine  Samen  ertragea  ohru  dU  KeimfâhigktU 
anuubûssen  (Quel  degré  de  (empérature  sèche  peuvent  supporter  les  graines 
sans  perdre  leur  faculté  germinative).  Ibld.,  p.  77,  1876. 


D,g,tza:ib.GOOg[e 


A.  Khamchït. —  Observation  SurU  genre  Guaduella  Feanch.  305 

spéciales  il  est  vrai  à  quelques  espèces,  ce  savant  a  examiné 
à  ce  point  de  vue  15  à  18  plantes  indigènes  et  a  trouvé  que  la 
plupart  d'entre  elles  ayant  leurs  graines  convenablement  dessé- 
chées (contenant  au  plus  3  0/0  d'humidité)  peuvent  supporter 
pendant  une  heure  une  température  de  1 10°  C.  sans  inconvénient. 
Quant  à  la  limite  supérieure,  il  ne  l'a  pu  fixer  d'une  façon  ab- 
solue, ayant  trouvé  des  différences  énormes  d'une  espèce  à 
l'autre,  et,  dans  la  même  espèce,  des  difEerences  individuelles 
marquées.  En  général,  cependant,  il  a  pu  dire  qu'un  séjour  de 
15  minutes  entre  iio  et  125°  est  fatal.  Comme  on  le  voit,  l'au- 
teur, uniquement  préoccupé  de  la  question  de  nocivité,  n'a 
point  recherché  si  une  certaine  dessîcation,  à  une  température 
favorable  et  moins  élevée  que  celle  qu'il  a  fait  intervenir,  était 
capable  de  hâter  le  processus  germînatif  ;  d'autre  part,  il  n'a  visé 
que  les  températures  extrêmes. 

^^^^^^^  {A  suivre.\ 

OBSERVATION  SUR  LE  GENRE  GUADUELLA  Franch. 

Par  M.  A.  FRANCHET 

M.  Hackel,  dans  son  travail  sur  la  classification  des  Graminées, 
n'a  pas  cru  devoir  conserver  le  genre  Gtiaduella  autrement  qu'à 
titre  de  section  des  Guadua.  Le  genre  Gtmduella  avait  été 
établi  pour  une  Bambusée  herbacée  du  Gabon  qui  pouvait  se 
distinguer  des  Guadua  de  l'Amérique  du  Sud  non  seulement  par 
son  port,  mais  aussi  par  quelques  caractères  floraux  tels  que  la 
compression  très  sensible  des  épillets,  la  brièveté  des  glumetles, 
l'élongation  des  styles.  A  ces  caractères,  dont  la  valeur  géné- 
rique peut  sans  doute  être  contestée,  comme  il  arrive  pour  tant 
d'autres  genres  de  Graminées,  je  puis  aujourd'hui  en  ajouter  un 
autre  que  j'avais  méconnu  à  l'examen  des  premiers  spécimens 
décrits. 

On  sait  que  dans  tousles  genres  de  Bambusées,  à  l'exception 
d'un  seul,  le  Planotia,  les  feuilles  ont  leur  pétiole  articulé  avec 
la  gaine.  Cette  articulation  est  très  apparente  chez  les  feuilles  de 
tout  âge  et  se  montre  sous  la  forme  d'une  ligne  coupant  trans- 
versalement la  série  des  nervures  au  point  précis  ou  le  pétiole  se 
joint  à  la  gaine.  Chez  les  Planotia,  cette  ligne  transversale  de 
scission  n'existe  pas  et  les  séries  de  nervures  parallèles  se  coati- 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


Sa6  jOURNAI^  3E  BOTANIQUE 

Quem  delà  gaine  àla  feoHle.  Dansle  Guadttella  marantijolia,  la 
Ëgne  de  scission  n'existe  pas  non  plus  et  ne  scmbJe  pas  même 
pouvoir  exister;  dans  toulesiesBaiinbaâéesea  effet, -et  même  chez 
ies  Planatta,  toutes  œs  nervures  sortt  parallèles,  de  sorte  que,  à 
l'exoeption  de  celles  des  feuilles  de  ce  dernier  genre,  elles  sem- 
blent comme  juxtaposées  bout  à  bout  aapoÎDt  deniptnredu  pé- 
tiole et  de  la  gaine.  La  jiervureHȎdianedesfcuJilesdu  GuaducUa 
se  comporte  autrement;  elle  se  divise  en  effet  en  denxdaitsla 
portion  pétiolaire,  de  façon  à  figurer  un  V  dont  la  potole  pénètre 
assez  profondément  dans  la  région  de  la  gaine.  Dans  ces  condi- 
tions il  semble  qu'elle  manque  de  prédisposition  à  se  séparer 
transversale  m  em ,  et  de  fait  aucun  des  nombretiK  spécimens  de 
Guadelîa  que  j'ai  pu  voir  ne  présente  les  gaines  privées  de  leur 
limbe,  particularité  qui  caractérise  si  bien  les  autres  Bambiiaées. 

Tous  les  auteurs  qui  ont  parlé  des  Planotia  s'accordent  pour 
donner  une  grande  importance  au  fait  de  la  continuité  de  la 
gaine  avec  la  feuille;  il  semble  donc  logique  de  ne  pas  lui  en 
attribuer  une  moindre  chez  toute  autre  Bambiisée  présentant  la 
même  particularité,  comme  cest  le  cas  du  Gnaduella. 

Le  G.  jnarantifolia  a  été  retrouvé  dans  le  Congo  français 
(Ogooué)  dans  l'île  de  N'Djolé  (TboUon,  n,  716);  il  croît  dans 
les  lieux  humides  et  ombragés  et  atteint  jusqu'à  2  m,  d'élévatioD, 
sans  pour  cela  cesser  d'ùtre  herbacé. 


SUR  LES  PROCÉDÉS  POUR  REPRÉSEN'l'ER 
DISTltlBUTION  GÉOGRAPHIQUE  DES  PLANTES 

Par«.  PaWAHT 

Une  des  questions  les  plus  vastes  et  les  pUis  complexes  de 
la  botanique  est  celle  qui  touche  à  la  répartition  des  espèces 
végétales  à  la  suriace  dn  globe.  La  difficulté  s'augmente  ^encore, 
eamème  temps  que  l'intérêt  s'accroît,  si,  de  l'état  actuel  de  la 
natute,  on  essaye  de  remonter  aux  causes  diverses  qui  ont  dû  le 
^Eoduire.  La  composition  cbiraique  du  sol,  les  conditions  clima- 
téci^Des,  la  localisation  et  le  déplacement  des  oréations  anté- 
riâUFes  sont  autant  d'éléments  qui  doivent  entrer  dans  l'équation 
de  œ  problème.  De  la  seule  plaoe  .aictuellemeat  occu_pée  jtar 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


Abbé  Hï.  —  Smr  ia  4islri6ubtm  giographiqae  liôs  piaules.  307 

«ne  plante  00  pourra  être  conduit  à  conjectarer  l'aliment  qai 
lui  est  nécessaire,  l'intensité  et  la  qualité  des  radiations  conve- 
■■ahW  poar  ses  diverses  foncdons,  peut-être  même  l'cntgine  et 
les  migrations  de  sou  espèce. 

Mais  avant  de  passer  ainsi  des  faits  aux  lois,  il  SaxA  réunir  des 
indications  positives,  nombreuses  et  exactes,  qui  permettent  des 
généralisatioDs  ultérieures;  il  tant  pouvoir  exprimer,  par  une 
aicthode  simple  et  nette,  la  distribution  présente  des  végétaux. 

Ce  problème  tout  pratique  figurait  en  tête  du  prog:ramme 
que  la  Société  botanique  de  France  proposait  à  l'examen  des  bo- 
tanistes réunis  par  ses  soins  en  Congrès  à  Paris,  au  mois  d'août 
dernier.  A  celte  occasion,  des  projets  ont  été  discutés,  des  réso- 
lutions votées;  il  semble  donc  que  la  question  soit  jugée  sans 
appel. 

Malgré  cela,  le  lecteur  me  pardonnera  l'importunité  ou  la 
témérité  d'en  pai4er  brièvement  ici,  persuadé  que  la  solution 
reste  tout  entière  à  trouver,  et  que  notamment  les  procédés 
adoptés  par  la  Commission  du  Congrès  soulèvent  des  difficultés 
d'exécution  telles  que  le  fonctionnement  s'en  trouvera  fatale- 
ment paralysé. 

11  serait  facile  de  contester  d'abord  la  compétence  législative 
d'une  réunion  qui  se  déclara  internationale,  à  la  dernière  heure, 
sans  que  rien  dans  son  mode  de  convocation,  ni  même  dans  sa 
composition  effective,  lui  permit  de  justifier  -ce  titre.  Mais  ju- 
geons-la plutôt  par  ses  .actes. 

La  plupart  des  membres  venaient,  il  faut  bien  le  dire,  dans 
l'intention  de  s'éclairer  eux-mêmes,  bien  plus  que  pour  apporter 
des  lumières  :  deux  mémoires  seulement  répondaient  à  la  ques- 
tion posée.  Celui  du  R.  P.  Pàque,  de  Charleroi,  ne  fut  apprécié 
que  par  un  petit  nombre  d'auditeurs  attentifs  ;  la  Commission 
n'en  tint  aucun  compte.  Celui  de  M.  Drude,  le  savant  spécialiste 
de  Dresde,  n'eut  pas  même  les  honneurs  d'une  lecture  publique, 
car  on  jugeaà  propos  de  passer  outre,  au  lieu  d'attendre  l'arri- 
vée, annoncée  comme  prochaine,  de  cet  important  document. 

La  Commissionavait,  du  moins,  à  faire  preuve  d'une  connais- 
sance approfondie  de  la  question,  et  à  présenter  au  Congrès 
des  propositions  bien  déânies,  mûries  préalablement  par  une 
étude  attentive. 

La  désillusion  ne  larda  pas  à  devenir  manifeste,  pour  tout 


db.Googlc 


3oB  JOURNAL  DK  BOTANIQUE 

esprit  non  prévenu,  en  suivant  la  discussion  incohérente  et  dif- 
fuse qui  se  prolongea  au-delà  des  limites  marquées  au  pro- 
gramme du  Congrès.  Mais  Terreur  principale  fut  de  prendre 
comme  point  de  départ  l'imitation  des  procédés  suivis  par  la 
Société  géologique;  c'est  faute  d'avoir  su  l'éviter  que  la  Com- 
mission s'est  heurtée  par  la  suite  à  toutes  sortes  de  difficultés.  En 
fait,  il  n'y  a  rien  de  comparable  entre  la  méthode  suivie  par  les 
géologues  pour  la  confection  de  leurs  cartes  et  celles  qui  peuvent 
convenir  aux  botanistes.  Au  géologue  une  carte  unique  suffit  à 
établir  les  affleurements,  si  variés  qu'ils  soient,  des  diverses  for- 
mations terrestres  sur  une  région  déterminée.  Le  botaniste,  pour 
une  seule  de  ses  espèces,  aura  besoin  de  cartes  nombreuses, 
puisque  les  résultats  n'ont  d'intérêt  que  si  l'on  considère  la  dis- 
persion générale  de  cette  espèce  sur  le  globe.  On  voit  de  suite 
où  peut  conduire  la  répétition  de  ces  cartes  nombreuses  autant 
de  fois  que  l'exige  le  nombre  considérable  aussi  des  espèces  vé- 
gétales. Et  la  Commission  n'a  pas  reculé  devant  le  nombre  incal- 
culable de  feuilles  sacrifiées  à  un  simple  travail  préparatoire  d'in- 
ventaire (i). 

A  dire  vrai,  cette  méthode  de  pointage  sur  une  carte  n'est 
pas  absolument  à  proscrire,  lorsque,  une  lois  arrivé  au  terme  des 
recherches,  il  s'agit  d'exprimer  d'une  façon  saisissante  aux  yeux 
les  résultats  obtenus  sur  une  espèce  ayant  un  intérêt  particuher. 
Encore  faudrait-il  l'amender,  de  façon  à  la  rendre  pratique,  en 
restreignant  ces  tracés  aux  espèces  notables  et  spécialement  ca- 


i"  L'éclielle  adoptée  pour  les  cartes  par  la  Commission  étant  beaucoup  trop 
grande,  le  nombre  des  caries  exigées  pour  une  même  espèce  se  trouve  propor- 
tion ne  Hem  ent  raulliplic.  Si  l'on  considère  que  certaines  plantes  rei^ouvrenl  plus  de 
la  moitié  de  la  surface  du  globe,  et  que  chaque  carte  préconisée  ne  comprend 
pas  une  surface  égale  à  i/Scx>  de  celle  de  la  terre  ferme,  on  voit  que  plus  de 
403  cartes  seront  ainsi  sacrifiées  au  pointage  de  celte  seule  espèce.  En  prenant 
une  moyenne  entre  les  aires  dt  dispersion  des  diverse^'  plantes,  od  peut  conjeC' 
lurer  que  chacune  comporterait  l'usage  de  50  cartes  au  moins. 

a"  La  Commision  n'ayant  désigné  aucune  plante,  ni  groupe  de  plantes,  pour 
diriger  spécialement  les  recherches,  l'observateur  de  bonne  volonté  se  troune 
placé  devant  la  perspective  de  50  canes  répétées  autant  de  fois  que  l'exigent 
les  300.QO0  Phanérofjames  connues.  Et  les  plantes  Cryptogames  en  plus  ! 

L'imagination  déjà  se  refuse  à  ce  calcul,  maïs  la  réalité  dépasserait  encore  de 
beaucoup  ces  limites,  car  on  suppose,  dans  cette  première  supputation,  que  tes 
mêmes  cartes  passent  successivement  entre  les  mains  des  divers  collaborateurs  à 
cette  œuvre  gigantesque. 


D,g,tza:Jb.GOOgle 


Abbé  Hv.  —  Sur  la  dislriiulioit  géographique  des  plantes.  30g 

ractérîstïques,  en  opérant  surtout  sur  une  échelle  moins  vaste, 
20  à  50  fois  plus  petite,  par  exemple,  que  celle  adoptée.  Mais 
vouloir  l'appliquer  au  début,  quand  il  s'agit  de  réunir  des  docu- 
ments, c'est  une  erreur  complète,  que  le  bon  sens  suffit  à  pros- 
crire ;  c'est  prendre  à  rebours  une  question  qui  semble  cependant 
admettre  un  mode  de  solution  plus  pratique. 

Avant  d'aborder  cette  seconde  partie,  à  peine  est-il  besoin 
de  le  faire  observer,  toutes  les  idées  émises  ici  ne  peuvent  avoir 
qu'une  valeur  purement  indicative  :  elles  suffiront  à  montrer, 
toutefois,  qu'il  est  possible  de  trouver  un  mode  de  notation 
simple  et  suffisamment  précis  pour  exprimer  l'aire  de  disper- 
sion d'une  plante  donnée  et  la  faire  connaître  par  correspon- 
dance. 

Beaucoup  de  systèmes  analogues  ont  été  déjà  proposés  ; 
d'autres  peuvent  surgir,  plus  ingénieux  et  plus  simples  encore, 
entre  lesquels  une  Commission  dûment  autorisée  aurait  la  mis- 
sion de  choisir  pour  l'imposer  comme  mesure  générale. 

Toutes  réserves  faîtes  sur  la  portée  de  cette  méthode ,  en  voi- 
ci quelques  traits. 

L'habitat  d'une  espèce  peut  être  exprimé  par  une  formule 
donnant  les  trois  éléments  les  plus  importants  à  faire  connaître  : 
la  latitude,  la  longitude  et  l'altitude.  Ces  formules,  en  outre,  ont 
l'avantage  de  s'appliquer  à  n'importe  quelle  carte  ou  sphère 
terrestre. 

lo  La  latitude,  condition  dominante,  peut  s'indiquer  par  le 
nombre  même  marquant  les  degrés,  de  o"  à  90",  de  l'équateur 
aux  pôles.  Ce  sera  le  coefficient  de  la  formule,  avec  le  signe  — ■ 
pour  les  latitudes  australes.  Pour  plus  grande  précision,  on  peut 
faire  suivre  ce  nombre  d'un  chiffre  indiquant  le  dizième  de  degré. 
Ainsi  tous  les  lieux  situés  sur  la  latitude  de  Paris  auraient  pour 
coefficient  49°  ,9;   celui  de  Buenos- Ayres  serait — 34°, 6(1), 

2°  La  longitude,  condition  un  peu  secondaire  ici,  comporte 
par  suite  une  moindre  précision.  Supposons  la  surface  du  globe 
divisée  par  les  12  principaux  cercles  horaires  en  24  fuseaux, 
chaque  lettre  de  l'alphabet  latin  peut  les  désigner  brièvement, 
(Je  dis  24  lettres  de  l'alphabet  latin,  /et /étant  une  même  lettre.) 

I.  Il  est  lacile  de  déduire  ce  dernier  chiffre  décimal  de  l'exprestiion  de  la  lati- 
tude doonée  ardiDairement  en  minutea  :  il  sufiit  de  diviser  le  nombre  de  mlnules 
par  6,  et  d'ajouter  au  quotient  une  unité,  quand  il  y  a  un  reste. 


D,B,i..ab,Google 


jio  )OUKl!l.\L  DR  BOT.4Nl<QUS 

a  désignerait  ainsi  le  premier  fuseau  à  l'est  de  Paris,  âcditi  sibsé 
à  Toaest  du  même  méridien,  arec  tous  les  imennédiaires.  Oa 
donnera  une  précisioa  trèssufBsameàcette  lettre  en  lut  annexant 
un  indice,  de  i  kga,  marquant  Les  sixièmes  de  degrés  tenrestrcs. 

La  loDgitode  de  Marseille  s'indiquerait  s,,»  ccUe  de  Bor- 
deaux 2„, 

3"  Enfin  l'altitude,  élément  très  important,  puisqu'il  comge 
d'une  part  l'indication  trop  absolue  de  la  latitude,  et  qu'il  fÙEc 
d'autre  part  la  posttioa  pcécise  de  l'habitat  d'uœ  plante,  pcvc 
s'indiquer  d'une  &çon  non  moins  simple  et  rapide.  On  poumil 
enqiloyer  dans,  ce  but  les  lettres  de  ral[^bet  grec  :  les  dix  pre- 
raàères  de,  x  à  x,  désignaiK,  de  loa  en  loo  mètres,  les  prioc^ax 
échelons  jusqu'à  i  .000  mètres  ;  puis  une  seconde  série,  de  *  à-*, 
les  échelons  intermédiaires,  de  200  en  300  mètres,  entre  1.000 
mètres  et  3. oou  mètres  ;  en&n  les  dernières,  de  «f  à  ûi,  réservées  aux 
altitudes  extrêmes,  de  3.000  mètres  à  5.00U  notées  par  de|frés 
de  5(X)  en  500  mètres. 

Ainsi,  pour  appliquer  ce  mode  complet  de  notation  à  ma  tieu 
visite  récemment  par  la  Société  botanique,  toute  plante  réccdtée 
au  sommet  du  mont  Alatic  pourrait  ètrectiquetée  aB0si:43",z  a,r^, 
qui  indique  la  latitude  à  i/tuide  de^rcprès,  laloogitnde  à  1/6  de 
degré  p>rès,  et  enfin  montre  que  l'altitude  est  comprise  entre  600 
et  700  mètres. 

Notons  que  la  même  formule  simplifiée,  dépouillée  de  ses 
chiffres  décimaux  et  indice,  doiuierait  encore  le  plus  souvent  un 
renseî^^ment  svEâsanuoent  exact  quand  il  s'agit  de  la,  rcpacû- 
tion  générale  à  la.  surÊice  du  globe  (i). 

Inutile  d'ajouter  enfin  que,  pour  un  pa3rs  décenninc,  comme 
la  France,  on  pinnrait  encore  simplifier  les  demandes  de  rcs- 


I.  Ceux  qui  tiendraieDt  absolument  au  moi^e  de  noLation  graphique  par  poin- 
lage  treuvcraïcnt  <)ans  l'eaploi  de  ces  («ranles  i*  iDoyea  de  vaecr  n^mlencM 
l'aire  de  dispersion  d'aae  piaule  donaéa  sur  le  premier  papier  quadrillé  veso.  Si 
Ton  réHéchit,  en  effet,  que,  sous  les  latitudes  de  TEurope,  le  t/[o  de  degré  de 
latitBde  0St  sensiblemeat  égal  au  r/â  de  degr^  de  loDgitndc,  que,  par  saile,  las 
quadiilalères  fJQrnLcs  par  l'eut reccoiseoieiit  de  ces  coordonoécï  géojj^raflùques 
sont  presques  des  carrés  parfaiis,  on  peut  établir  des  sortes  de  cartea  niueites, 
smvant  la  praiectiou  dite  de  Mrrcator,  où  fes  ré^oos  de  la  lOD*  tempérée  hw 
relativemeuc  peu  défijrnkéea  dans  leur  coot&guratioii.  Par  exemple,  en  uiilisaol  m 
papier  quadrillé  en  millimètres,  que  l'bn  trouve  partout,  on  peut  donner  à  chaque 
division  la  valeur  d'une  des  unités  de  longitude  et  de  latitude  employées  dans  les 
farmulea  précédesiea,  et  représenter  «le-  nûmacule  carte  de  France,  nesureot 
(fO  mai.  MT  73  mm^  sm  laquelle  plu»  de  4.000  petits  carvéa 
autant  de  points  de  rtpèie.  C'est  pk&  4«e  s'eugc  la.  pla^n, 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


Abbt  Hr.  —  Sur  la  ^ttriSutioir  géoginpAifae  des  plaaics.  311 

seig^nements,  en  substituant  à  ce  mode  de  fonnutaire  f  éoécal  nn 
système  de  notation  s'adapcant,  non  plus  à  un»  caote  qnricoaque, 
mais  à  une  carte-type  pourvue  de  lég-endes  détaillées,  poetanir 
par  exemple,  outre^  l'altitude,  la  coo^osition  ninécabig^iqiwr  itn. 
terrain,  etc.  Ce  setait  lecôled'uncCoaunissioitspécîakrdrécràiUi) 
cette  cane-modèle,  sotv  d'aptrès  la  con£giiratio«  pkysiique-  du 
sol,  soit  en  tenant  comjpte  desdivisicms  aidministratives:,  «la:  xai^ 
nicre  à  y  rattacher  lie  plus  «luplcmenc  pos^ble  les  iodlLcacioas- 
qu'elle  attend  de  ses  eorre^xfodaats.  Quelques  fomanlies  cir- 
culast  ainsi  entre  la  feule  dss  observatems  *C  on.  bmcaiL  oeiiMal  ' 
permettraient  de  réunir  avant  peu,  sans  eocojBbcemeu:  ai  coo- 
fusiois,  une  tuasse- impofftaste  de  discDEBCiKsd'ioieincnpirÉtaiûon 
facile. 

Qud  serait,  ev  dé£nitÎTe,  le- rôle  d'axe  CotsmissioB  pem»- 
note  mi  d'un  boreau  queloenqor  cbaigé.dec8nCratt3erlt£9dDCB- 
meots  ?, 

1  "  Avast  le  commencement  des  opôcaiâoaBy,  dââ^cir  exacte- 
mcsl  un  petit  nombre  d'espèces  sur  lesquelles  il  est  pdns  iaté- 
ressaat  de  posséder  actaeïLcnteac  des  rcsoltals  précisa»  La  siai[^ 
consuJtation  de  publicaitioas  qiécîales,  de  CfisriMsk,  par 
exemple,  ou  de  MM.  Tchihatchef,  Drude,  pouir  ne  citer  qiue  Ira 
plus  connues,  faciliterait  sing;ulièreinent  ce  choix. 

3"  Désigner  aux  collaborateurs,  outre  l'espèce  recommandée, 
son  aire  présumée  de  dispersion,  L'expression  en  serait  fort 
simple  :  il  suffirait  de  marquer  les  latitudes  et  longitudes  ex- 
trèmes  actueUeiaent  conaoes.  Soit  «omnie  cxem|^  l'Oltvkr;  la 

formule -+"1.  indiquerait  que  ttm  ne  connaît  pas   de  localité 

spontanée  pour  cet  arbre  en  dehors  des  32"  et,  45'^  parallèles,,  et 
que  sa  distribution  orientale  s'arrête  au  méridien  marqué  par 
c,i  (43' de  longitude  Est). 

En  face  de  pareilles  données^  quel  serait  maintenant  le  rôle 
de  l'obserrateor?  Suivant  qae  le  végétal  en  question  se  troicve 
ou  non  dans  la  région  qu'il  explore,  il  devra  naturellement  domicr 
les  rcBsei^nemems  suivants. 

i"  Supposons  que  l'Olivier  croisse  dans  son  pays.  Si  ce  pays 
est  en  dehors  des  limites  fixées  par  là  formule,  il  y  a  intérêt  ma- 
jeur à  faire  coimaitre  cette  localité  nouvelle  qui  agrandit  d'au- 
tant l'aire  de  dispersion  connue.  Si  le  pays  est  compris  dans  les 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


jia  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

limites  indiquées,  il  y  a  un  certain  intérêt  encore  à  signaler  les 
localités  authentiques,  ne  serait-ce  que  pour  constater  les  cir- 
constahces  de  fréquence  ou  de  rareté  de  la  plante,  ou  encore 
pour  mettre  en  évideuce  les  discontinuités  qui  sont  inévitables 
dans  Taire  de  dispersion  d'un  végétal  quelconque. 

2"  Supposons  que  l'observateur  ne  connaisse  pas  l'Olivier 
dans  ses  environs.  Il  n'a  rien  à  faire,  lorsque  cette  région  est  en 
dehors  des  limites  marquées  par  la  formule  ;  mais  son  rôle  de- 
vient très  important  dans  le  cas  contraire,  car  it  faut  signaler, 
comme  lacune  dans  l'aire  de  dispersion  générale,  cette  région 
d'oii  l'Olivier  est  absent. 

Ainsi,  par  ce  procédé  ou  tout  autre  analogue,  la  correspon- 
dance devient  facile,  l'on  évite  des  renseignements  inutiles  ou 
encombrants,  puisque  tout  se  passe  conformément  à  un  pro- 
gramme déâni,  et  bientôt  Ton  acquiert  des  notions  précises  qui 
ne  cessent  progressivement  de  s'étendre. 

Malgré  ses  imperlections,  le  Congrès  qui  vient  de  se  tenir  à 
Paris  a  eu,  du  moins,  l'avantage  d'attirer  l'attention  publique 
sur  un  point  d'un  intérêt  évident  ;  ce  sera  l'objet  d'une  Coramis- 
sion  ultérieure  de  prendre  les  mesures  les  plus  convenables  à  la 
vulgarisation  cherchée. 


CHR0N1Q.UE 

Noua    apprenons  la   mort  de   M.  l'abbé  Locahtb,  secrétaire  grënëral   de  la 
•  Société  française  de  BoiaDique  ■,  dont  ii  avait  été  l'un  tles.pronoieurs. 

M.  G.  de  Lagesbiih  est  nommé  professeur  et  directeur  du  Jardin  botanique 
à  l'Université  de  Quito  (Equateur). 

M.  K.  Pkahti.  est  appelé  à  remplacer  M.  Eug-ler  comme  professeur  de  Bota- 
nique et  comme  directeur  du  Jardia  botanique  de  l'Univeraiié  de  Brcslau. 

M.  Sauebeck  succède  à  M.  Keichenbach,  dans  la  direction  du  Jardin  botanique 

de  Hambourg.  

Erratum.  —  Dans  !e  numéro  du   i6  août,  une   erreur  s'est  glissée   dans  la 

légende   de   la  figure  ii,  page  269  ;  il  faut,  au  lieu  de  Sckïeckia  cougesla,  lire 
i".  flavescens,  comme  dans  le  texte. 

Z«  Gênait  !  Louis  MoBOT- 


D,B,i..ab,GoOglc 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Directeur:  M.  Louis  MOROT 


SUR  LA  CULTURE  DU  NYCTALIS  ASTEROPHORA 
Pat  M.  J.  COSTANTIN 

Krombholz  (i)  a,  le  premier,  essayé  de  cultiver  le  Nyctaiis 
asteropkora  en  semant  la  poussière  jaune-brunâtre  qui  couvre 
son  chapeau  sur  un  Russuîa  adusta,  espèce  à  la  suriace  de  la- 
quelle se  rencontre  d'ordinaire  ce  parasite  ;  au  bout  de  neuf  jours, 
3  obtint  une  ébauche  de  Champignon  à  l'endroit  où  le  semis  avait 
été  iait,  et  le  vingtième  jour  il  eut  un  fruit  bien  développé. 

Cette  méthode  de  culture  très  imparfaite  n'était  pas  suffisam- 
ment rigoureuse  :  car  riea  ne  prouvait  qu'il  n'y  eût  pas  de  spores 
AaNyeialts  snr  la  Russule  avant  le  semis.  Les  résultats  de  Kromb- 
holz, injustement  méconnus  ou  ignorés,  ne  fixèrent  la  convic- 
tion de  personne  et,  depuis  Corda  (2)  jusqu'à  Tulasne  (3),  tout 
le  monde  pensa  que  la  poussière  jaune-btunàtre  qui  couvre  le 
chapeau  du  parasite  était  due  à  un  parasite  de  deuxième  ordre 
(Asteropkora  pour  Corda,  Hypomyces  asîerophorus  pour  Tu- 
lasne). 

En  1859,  de  Bary  (4)  revint  à  l'opinion  de  Krombholz  et  re- 
garda V Asteropkora  comme  composé  de  chlamydospores  du 
Nyctaiis;  mais,  comme  on  ne  connaissait  pas  dans  les  Agarici- 
nées  d'autre  exemple  d'une  pareille  multiplicité  d'organes  repro- 
ducteurs, on  conçoit  que  cette  opinion  ait  été  longtemps  accueillie 
avec  une  incrédulité  que  la  méthode  de  démonstration  exclusive- 
ment anatomique  de  l'auteur  justifiait  peut-être  un  peu.  On  ne 
doit  cependant  repousser  aucune  méthode,  et  la  vérité  se  trouve 
sur  tous  les  chemins  j  c'est  ce  qu'ont  montré  M.  Vuillemin  (5)  et 

I.  Essbare  Schwaemme,  p,  5. 
3.  Icônes  fung.,  (V,  p.  8. 

3.  Anit.  des  se.  nai.,  4'  série,  t.  XIII,  p.  5.  —  Selecta  FuDg.  Carp.  m,  p.  s+.  59- 

4.  Zur  Kenotoias  einîger  Ag-arlcinen  {Bot.  Zeitung.,  1S59). 

5.  Etudes  biolog;iques  sur  les  Cbamplgnons,  p.  \iy-ii6. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


314  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

M.  deSeynes  (i)  en  donnant  de  nouveaux  ar^^umeats  plaidant  en 

faveur  de  l'opinion  de  de  Bary. 

M.  Brefeld  (2)  a  clos  définitivement  le  débat  en  étaWiasant 
par  des  cultures  pures  que  la  basidiospore  du  NycteUis  peut, 
en  germant,  donner  X Asteropkora,  et  le  développement  a  été 
poussé  jusqu'à  la  formation  d'une  ébauche  de  fruit  d'Agaric.  Au 
début  de  ses  études  sur  cette  question,  l'auteur  avait  échoué,  ce 
qui  semble  indiquer  une  grande  difficulté  dans  cette  recherche; 
il  employait  cependant,  comme  milieu  nutritif,  le  liquide  mysté- 
rieux dont  il  a  tenu  jusqu'ici,  je  crois,  la  composition  secrète.  Il 
avait  lieu,  à  bon  droit,  de  s'étonner  de  ses  insuccès  :  car  cette 
substance  nutritive  merveilleuse  lui  avait  permis  de  cultiver  avec 
succès  un  grand  nombre  de  Champignons,  et  c'était  aussi  grâce 
à  elle  que  M.  Moeller  avait  obtenu  ses  intéressants  résultats  sur 
les  Lichens.  Ces  échecs  pouvaient  être  dus  à  la  vie  parasitaire 
du  Nycialis,  qui  ne  trouverait  que  dans  les  Russules  les  sub- 
stances nécessaires  à  sa  nutrition  ;  ces  idées  ont  conduit  l'émi- 
nent  mycologue  allemand  à  extraire  des  Russules  desséchées 
ces  matières  alimentaires,  et  t'est  sur  ce  Uquide  additionné  de 
sucre  que  ses  essais  ont  pu  réussir. 

Ayant  repris  cette  question  au  mois  de  juillet  de  cette  année, 
j'ai  été  très  étonné  de  réussir  du  premier  coup  la  culture  du 
Nycialis  asterophora  sur  un  milieu  qui  n'a  rien  de  mystérieux  et 
qui  n'a  aucun  rapport  avec  les  Russules.  Il  consiste  en  pommes 
de  terre  stérilisées  plongeant  dans  du  jus  d'orange.  La  pomme 
de  terre  sur  laquelle  on  sème  les  chlamydospores  se  couvre,  au 
bout  de  très  peu  de  temps,  d'une  petite  plaque  d'abord  blan^ 
châtre,  puis  jaunâtre,  sur  laquelle  se  dressent  rapidement  de 
jeunes  fruits.  Ces  derniers  grandissent,  présentent  bientôt  un 
pied  et  un  chapeau  et  se  reconnaissent  très  nettement  comme 
Nycialis  avec  le  chapeau  couvert  de  chlamydospores.  Une 
tranche  de  pomme  de  terre  peut  produire  quatre  à  cinq  Agarics 
bien  différenciés  et  une  multitude  d'individus  plus  petits  restés 
à  l'état  d'ébauche. 

A  l'aide  de  mes  premières  cultures  parfaitement  pures,  j'ai 
fait  de  nouveaux  semis  de  chlamydospores  et  j'ai  obtenu  des 

I.  Recherches  pour  servir  à  l'histoire  Daturelle  des  végétaux  inférieurs,  IL 
3.  Uniersuch.  aus  dem  Gesammt(rebieCe  der  Hykolo^e.  VIII.  Autobasidlomj- 
ceten,  p.  77  (avec  la  collab.  de  MM.  OUeo  et  Istiranffy). 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


E.  Hbckbi.  —  Slêr  la  gerutinatiûit  des  graines.  315 

développements  de  plus  en  plus  remarquables  par  une  sorte  d'en- 
tnùnement  (i). 

Ces  résultats  indîqaent  une  fois  de  pluâque  le  parasitisme  est 
moins  absolu  qu'on  ne  le  suppose  d'ordinaire  \  les  progrès  des 
méthodes  de  culture  font  tous  les  jours  reculer  les  bornes  du 
parasitisme  nécessaire,  et  peut-être  arrivera-t-on  même  à  démon- 
trer qu'il  n'existe  pas  (3).  On  peut  se  demander,  en  tous  cas, 
pour  le  genre  Nyctalis,  quelle  est  la  valeur  des  espèces  du  groupe 
>^«/?^  qui  ne  sont  pas  parasites  {N.  cryptarum-  Secret,  qui  se 
développe  sur  la  terre  et  N.  Rhtzainorpka  Fuck.  rencontré  sur 
des  tiges  mortes  d'Aulne). 

Les  Nyctalis  sont-ils  les  seuls  Agarics  capables  de  produire 
des  chlamydosporesP  Cela  paraît  peu  vraisemblable.  Des  re- 
cherches seront  à  faire  dans  cette  voie. 


NOUVELLES  RECHERCHES 

PHYSIOLOGIQUES 

SUR  LA  GERMINATION   DES  GRAINES 

(Suite.) 

Par  M.  âdouard  HECKEL. 

J'ai  cru  devoir  combler  ces  lacunes  par  l'expérimentation,  en 
me  servant  d'une  étuve  de  Wiesnegg,  munie  d'un  régulateur  de 
Schlœsing,  permettant  de  maintenir  la  chaleur  entre  40  et  60 
(conditions  de  l'expérience  initiale).  Des  graines  de  Brassica 
n^a  et  de  Stnapt's  aléa  en  bon  état  y  furent  placées  et  main- 
tenues pendant  10  heuçes.  Après  avoir  subi  cette  dessication, 
on  les  mit  à  germer  dans  les  conditions  normales,  sur  du  sable 
quaitzeux  du  Drac  (afQuent  de  l'Isère)  arrosé  d'eau  ordinaire. 

Voici  le  relevé  de  mon  cahier  d'expériences. 

I.  J'espère,  en  employant  des  vases  de  culture  plus  larges,  avec  un  milieu  nu- 
iritif  plus  abondant  ei  une  atmosphtrc  moins  restreinte,  obtenir  des  individus 
aussi  grands  et  peut-être  plus  que  les  plus   beaui   échantillons  observés  dans  la 

I.  Les  Nyclaiis,  d'ailleurs,  oe  poussent  pas  seulement  sur  les  Russules  noires  : 
on  les  observe  sur  certains  Lactaires  ei  peut-êîte  sur  d'autres  Ag-arics  (Wlnier 
Piit,  I.  P-  S'3)- 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


3i6  lOURNAI.  DE  BOTANIQUE 

I*  Expérience 

BraSSICA NIGRA.  —Le  6  fmn  1817,  à  ît  h.  î\4  du  matin, 
mis  à  germer  (vase  /),  dans  une  chambre  mamtetau  à  ta  tem^ 
pérature  de  2^4,  des  graines  desséchées  de  cette  fiante.  Dans 
le  vase  II,  témoin,  je  place  en  parallèle  les  mêmes  semences 
n'ayant  pas  subi  dedesstcation,  toutes  les  autres  conditions  étant 
égales  d'ailleurs. 

SiNAPiS  ALBA.  —  Le  même  jour,  à  la  mime  heure,  mis  à 
germer,  avec  les  mêmes  précautions  que  ci-dessus,  des  graines 
dans  deux  vases,  /'  et  IP. 

Le  7  juin,  à  1 1  h.  du  matin  (temp.  s=  23°  8),  rien  d'un  côté 
ni  de  l'autre  ;  24  h.  i  /4  s'étaient  déjà  écoulées. 

Le  8  juin,  à  9  heures  du  matin  (temp.  ^  33°  8),  c'est.à-dire 
après  46  h.  1/4,  germination  de  part  et  d'autre  dans  les  vases  I 
et  n  (Brassica  nigra). 

On  doit  admettre,  après  examen  attentif,  une  légère  avance 
pour  les  graines  non  desséchées.  Pour  le  Sinapis  al6a,  une 
seule  graine  a  germé  dans  le  vase  ir  fsemences  desséchées). 
Rien  dans  les  autres. 

Le  9,  à  1 1  heures  du  matin  (temp.  =  38"  5),  pour  le  Bras- 
sica  m'çra,  la  germination  continue  de  part  et  d'autre,  un  peu 
plus  développée  dans  les  graines  non  soumises  à  la  dessication. 

Le  même  jour,  dans  Sinapis  aida,  les  radicules  sont  toutes 
émergeantes  dans  les  deux  vases  I'  et  II';  ce  résultat  n'a  été 
obtenu  qu'après  73  heures. 

Le  10,  le  1 1  et  le  12  juin,  à  1 1  heures  du  matin  (T  ^  29°), 
dans  Brassica  nigra  le  développement  continue  de  part  et 
d'autre,  mais  inégalement,  car  les  semis  dont  les  graines  n'ont 
pas  été  desséchées  ont  une  légère  avance. 

Durant  les  mêmes  jours,  dans  les  mêmes  coaditiotts,  de  nom- 
breuses  radicules  se  sont  développées  dans  les  graines  de 
Sinapis  aida  de  part  et  d'autre  ;  maïs  un  accident  s'étant  produit, 
tes  jeunes  plantes  ont  péri. 

Les  13,  14  et  15,  à  11  heures  (T  ^30"),  les  jeunes  pousses 
de  Brassica  nigra  ont  o  m.,  02  de  longueur  en  moyenne,  de 
part  et  d'autre. 

Les  16, 17  et  18  (T=ï  28°),  les  jeunes  végétaux  contînuentà 
s'accroître,  mais  les  semis  des  graines  qui  ont  subi  la  dessication 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


E.  Hbckbl.  —  Sur  la  germinaiio»  des  graines.  31  j 

prennent  de  l'avance  et  sont  un  peu  plus  élevés  (de  o  m.,  005) 
que  leurs  congénères  dont  les  graines  n'ont  pas  été  desséchées 
(de  o  m.,  035  à  o  m.,  03). 

!!•  Expérience 

Le  33  mai  t8Tj  (T  ^  îp"  C),  placé  dans  deux  vases  conte- 
nant du  sable  quartseux,  arrosé  d'eau  distillée,  60  graines 
choisies  de  Brassica  nigra.  Elles  sont  projetées  dans  chaque  vase, 
les  unes  (vase  I)  ayant  été  soumises  à  la  dessication  entre  40" 
et  6(f  pendant  6 jours,  et  les  autres  {^ase  II)  dans  les  conditions 
normales. 

Le  33,  39  heures  du  matin  (T^  18°),  rien  n'a  paru  (16  h.  1/2 
se  sont  écoulées  depuis  te  commencement  de  l'expérience). 

Le  24,  à  9  heures  du  matin  (T  =  17"  5),  les  radicules  font 
saillie  de  part  et  d'autre;  cette  saillie  semble  plus  prononcée 
dans  le  vase  II  (graines  non  desséchées).  La  germination  s'est 
produite  en  40  heures. 

Le25,  à  9  heures  du  matin  (T^  iS°),  état  égal  dans  les  deux 
vases  ;  la  germination  continue. 

Le  a6,  à  9  heures  du  matin  (T  =  iS")  même  état  de  part  et 
d'autre  ;  les  graines  qui  n'ont  pas  subi  la  dessication  {vase  II) 
paraissent  un  peu  plus  avancées  ;  les  cotylédons  y  sont  bien 
déployés,  tandis  que  les  autres  ont  encore  les  cotylédons  enve- 
loppés de  membranes  spermodermîques. 

Le  27  (T  =  19"  5),  état  égal  de  part  et  d'autre, 

Le3S,  à 9  heures  du  matin,  état  égal  départ  et  d'autre;  la 
différence  entre  les  deux  semis  disparaît  complètement. 

Le  39  et  te  30  (T=  19"  8  et  20"),  état  égal. 

Le  31,  à  II  heures  du  matin  (T=:  31°),  les  semis  du  vase  I 
(graines  desséchées)  sont  décidément  plus  développés  de  om.  01 . 

Le  i"  juillet,  à  11  heures  du  matin  (T  =:  22°),  la  différence 
s'accentue  en  faveur  du  vase  I. 

Les  2,  3,  4  et  5  juillet,  la  différence  s'accentue  encore,  mais 
les  semis  sont  desséchés;  le  6,  après  avoir  jauni,  ils  sont  morts 
d'inanition. 

ni'  Expérience. 

Des  graines  de  Sinapis  alba.  desséchées  entre  3o  et  40"  pen- 
dant 34  heures  ont  été  semées  avec  des  graines  ordinaires  sépa- 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


3i8  JOURNAL  OB  BOTANIQUE 

rément  dans  deux  vases  I  et  II  contenant  du  sable  cakaire. 

Vase  I.  —  Graines  de  Siuapis  alba  n'ayant  subi  aucune  des- 
siccation sont  semées  le  2  j  mai,  à  i  heure  du  soir  {T=iifi''  S). 

Vase  II. —  Mêmes  graines  desséchées  sont  semées  à  la  même 
heure. 

Le  28  mai,  à  10  heures  du  matin,  après  21  heures,  rien  ni  d'un 
côté  ni  de  l'autre. 

Le  29,  à  10  heures  du  matin,  (T  =  19*  8)  germination  simul- 
iaitée  après  4S  heures. 

Le30,â  iiheures  du  matin  (T^20°),  la  genninatioa  conti- 
nue, et  le  développement  des  cotylédons  se  fait  plus  rapidement 
dans  les  graines  desséchées. 

Le  31,  à  9  heures  du  matin  (T  =21"),  le  développement  est 
plus  avancé  dans  les  graines  desséchées. 

Le  1"  juin,  à  11  heures  du  matin  (T  =32"),  état  plus  avancé 
dans  les  plants  provenant  des  graines  desséchées. 

Le  2,  à  1 1  heures  du  matin  (T  :=  23°),  la  différence  entre  les 
semis  semble  disparaître. 

Le  3,  à  II  heures  du  matin  (T  :=  22°  5),  les  plants  issus  de 
graines  desséchées  reprennent  de  l'avance. 

Les  4,  5  et  6  juin,  tous  les  semis  jaunissent  et  meurent. 

Il  résulte  de  ces  observations  que  l'action  assez  prolongée 
d'une  température  sèche  de  40  et  60"  sur  les  graines  de  Cruci- 
fères reste  à  peu  près  sans  influence  sur  la  rapidité  de  leur 
germination  dans  le  soufre  ou  dans  le  sable,  mais  non  sur  l'ac- 
croissement primitif  du  jeune  embryon.  Si  cette  condition  est 
donc  intervenue  pour  la  réalisation  d'une  partie  du  phénomèae 
observé  à  Nancy  dans  l'étude  du  pharmacien,  elle  a  été  cepen- 
dant insuffisante  à  le  réaliser  en  entier  (i).  Il  ne  restait  donc  plus, 
par  exclusion,  qu'à  connaître  l'action  de  la  chaleur  combinée  à 
l'humidité  et  il  fallait  donc  chercher  si  les  graines  normales  hâte- 

I.  11  est  boD  da  retenir  de  cei  expériences,  au  moins  pour  ce  qui  concenie 

les  graines  mises  en  cause  (Brassica  nigra),  ce  résultat  important  non  men- 
tionne par  Hôhnel,  à  savoir  que  si  la  germination  n'est  ni  hâtée,  ni  retardée  par 
cette  Inflaence,  les  jeaaes  plants  qui  en  proviennent  sont  susceptibles  de  se  déve- 
lopper plus  rapidement  que  leurs  congénères  non  succhauflés  dans  la  graine.  H 
sera  utile  de  rechsrcher  si  cette  action  est  générale.  Dans  l'état  actuel  de  la 
science,  il  me  semble  difEcile  de  donner  de  ce  phénomène  une  explication  plau- 
sible, à  moiDs  d'admettre  que  les  matériaux  hydrocarbonés  enfermés  dans  les 
cotylédons  ont  subi,  sous  l'inlluence  de  la  chaleur,  un  commencement  de  transfert 
matlon  qui  évite  à  la  plante  un  travail  d' assimilation  plus  complet  et  détermine  par 
coneéquent  tuM  plus  facUe  M  plus  prompte  absorption  de  la  nutiàre  DntritlTe. 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


p.  M*mr.  —  L»  tracé  des  Cartes  dt  Géographie  iolaitique.  319 

raient  leur  germinarion  sous  l'influence  d'un  substratum  spécial, 
faamecté  et  maintenu  lui-même  à  cette  température  élevée  dans 
une  atmosphère  humide.  (A  suivre.) 


LE 
TRACÉ  DES  CARTES  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 

AU  CONGRÈS  INTERNATIONAL  DR  BOTANIQUE  TENU  A  PARIS 

EN  AOUT  1889 

Pu   M.    P.    HADRT 

Depuis  longtemps,  les  botanistes  occupés  à  rechercher  la  dis- 
tribution des  végétaux  à  la  surface  du  globe  ont  reconnu  combien 
il  leur  était  difHcîIe,  le  plus  souvent  impossible,  d'arriver  seuls  à 
établir  avec  une  rigoureuse  exactitude  la  carte  d'une  espèce 
même  peu  répandue.  La  solution  de  ce  problème  si  simple  en  » 
apparence,  d'une  donnée  scientiâque  si  daire,  se  heurte  à  de 
nombreuses  difficultés  matérielles,  qu'un  seul  homme  ne  saurait 
absolument  faire  disparaître,  y  consacrât-il  le  meilleur  de  son 
temps.  La  carte  de  l'aire  d'une  espèce  suppose,  en  effet,  la  cons- 
tatation de  cette  espèce  en  tous  les  points  du  territoire  où  elle 
croît,  indépendamment  de  toute  autre  considération.  Or  combien 
de  botanistes  ont  pu  récolter  eux-mêmes,  dans  i'i??^;'^  ses  stations, 
une  plante  quelconque  ?  Bien  plus,  quels  herbiers,  si  riches 
soient-ils,  possèdent  des  échantillons  provenant  de  toutes  les 
localités  où  telle  plante  a  été  constatée  ?  Et  ce  n'est  envisager  là 
que  le  côté  statistique  de  la  question,  le  seul  du  reste  qui  puisse 
fournir  un  fondement  sûr  aux  comparaisons  ultérieures  des  aires, 
aux  déductions  biologiques  générales,  etc.  11  reste  encore  à  tenir 
compte  de  la  fréquence  ou  de  la  rareté  des  individus  de  l'espèce 
considérée,  en  sa  station  ;  de  la  spontanéité  ou  de  la  naturalisa- 
tion; des  conditions  climatériques,  enfin  de  la  nature  du  sol. 

n  serait  superflu  d'insister  davantage  pour  montrer  que,  dans 
le  tracé  des  cartes  de  géographie  botanique,  une  entente  s'im- 
pose entre  tous  les  botanistes,  entre  les  différents  herbiers,  pour 
un  échange  constant  de  documents  recueillis,  une  division  du 
travail  et  aussi  une  concentration  des  résultats  acquis.  C'est  là  ce 
que  divers  savants  ont  tenté  déjà  avec  un  succès  plus  ou  moins 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


320  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

grand,  et  parmi  eux,  qu'il  sufiSsede  rappeler  simplement  MM.  Cot- 

trel  Watson,  en  Angleterre,  Regel,  en  Russie,  Sargent,  aux 

États-Unis. 

C'est  une  nouvelle  tentative  de  ce  genre  que  vient  de  foire  la 
Société  botanique  de  France  en  inscrivant  à  l'ordre  du  jour  du 
Congrès  botanique  organisé  par  ses  soins  la  proptosition  suivante  : 
De  l'utilité  qu'il  y  aurait  à  établir  entre  les  différentes  sociétés, 
les  différents  musées  botaniques,  une  entente  pour  arriver  à 
dresser  des  cartes  de  la  répartition  des  espèces  et  des  genres  de 
végétaux  sur  le  globe. 

Soumettre  un  tel  problème  à  l'examen  d'une  assemblée  de 
botanistes  nombreux,  de  nationalités  diverses,  réunis  dans  le  but 
de  s'éclairer  mutuellement  et  de  tirer  de  leur  union  une  aide  réci- 
proque et  une  force  certaine,  c'était  presque  le  résoudre,  tout  au 
moins  hâter  et  assurer  l'exécution  de  l'ceuvre  qu'il  suppQse. 
L'œuvre  du  tracé  des  cartes  de  géographie  botanique  est  en  effet 
entrée,  depuis  la  réunion  du  Congrès,  dans  une  voie  nouvelle, 
celle  de  la  réalisation.  Ce  sera  donc  l'honneur  de  la  Société  bota- 
nique de  France  d'avoir  provoqué  un  mouvement  qui  ne  saurait 
désormais  ni  cesser  ni  se  ralentir. 

Avant  d'examiner  ce  qu'a  fait  le  Congrès,  il  convient  d'établir 
nettement  les  divers  points  renfermés  dans  la  question  proposée. 
Dans  l'esprit  de  la  Société  botanique,  l'entente  déjà  plusieurs  fois 
essayée  ne  pouvant  faire  de  doute,  il  y  avait  lieu  i"  de  décider  de 
quelle  manière  elle  se  ferait  ;  2*>  de  définir  la  tâche  devant  incomber 
à  chaque  collaborateur  ;  3"  de  rechercher  un  moyen  de  centrali- 
sation et  de  généralisation  des  résultats  partiels  ou  spéciaux. 

i"  L'entente  entre  tous  les  botanistes  peut  se  faire  rapidement 
si  chacun  conserve  sa  liberté  d'action  dans  des  limites  nettement 
définies  pour  tous  et  s'il  ne  perd  pas  de  vue  que  ses  observations 
seront  comparées  à  d'autres  et  devront  concourir  à  un  résultat 
général.  Cette  pensée  doit  être  le  Uen  même  qui  unira  et  guidera 
les  nombreux  collaborateurs  que  l'œuvre  nécessite.  Maintenant, 
au  point  de  vue  pratique,  il  serait  préférable  que  tous  adoptassent 
pour  arriver  au  même  but  les  mêmes  moyens,  par  exemple  que 
la  constatation  des  localités  se  i\K  partout  d'une  manière  uniforme, 
sur  des  cartes  très  comparables  entre  elles,  c'est-à-dire  autant  que 
possible  à  la  même  échelle  ;  qu'il  ne  soit  tenu  compte  que  des 
plantes  dont  il  existe  en  herbier  un  spécimen  d'une  authenticité 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


p.  Macbt.  —  Li  tfoei  d*s  Caries  de  Céograpkie  beiattique.  311 

incontestable  quant  à  la  localité  et  d'une  détermination  spécîGque 
certaine,  ainsi  que  des  espèces  généralement  reconnues  et  non  des 
variétés  ou  des  formes  locales,  ces  dernières  pouvant  donner 
lieu  plus  tard  à  des  tracés  spéciaux,  etc.  On  éviterait  ainsi  bien 
des  causes  d'erreurs.  Mais,  à  la  rigueur,  il  ne  saurait  y  avoir  un 
grand  inconvénient  à  ce  que  les  documents  fussent  préparés  dif- 
féremment par  chacun,  parce  qu'il  est  évident  que  leur  concen- 
tration, leur  comparaison  et  leur  utilisation  définitive  ne  peuvent 
être  l'œuvre  de  tous,  mais  d'un  petit  nombre,  d'une  commission, 
qui  sera  l'intermédiaire  entre  tous. 

Si  les  moyens  particuliers  peuvent  varier,  il  n'en  est  pas  de 
même  de  ceux  qui  seront  employés  par  la  commission.  En  effet, 
les  conclusions  obtenues  par  elle  devront  toujours,  pour  être 
iacilement  comprises  et  acceptées  par  tous,  revêtir  une  uniformité 
rigoureuse  dans  la  publication  qu'elle  aura  à  en  faire.  Ce  sera  la 
consécration  de  l'entente  qui,  sans  cela,  n'existerait  plus.  Quels 
devront  être  ces  moyens?  C'est  ici  que  la  discussion  pourra 
s'ouvrir,  serrée,  approfondie,  car  ils  apparaissent  comme  très 
divers  et  ils  méritent  un  sérieux  examen  pour  leur  choix  définitif. 

3°  Ces  premiers  points  établis,  il  est  facile  de  définir  la  tâche 
des  collaborateurs.  Elle  consiste  simplement  à  pointer  sur  une 
carte  les  localités  où  ils  ont  pu  récolter  une  espèce  donnée,  ou 
mieux,  dont  ils  possèdent  des  échantillons  non  douteux.  Cette 
constatation  pourra  s'accompagner  de  notes  sur  la  fréquence  de 
l'espèce,  sur  l'association  qu'elle  forme  avec  d'autres,  sur  les 
conditions  climatériques  de  la  station,  sur  son  altitude,  sur  la 
nature  du  sol,  etc.  Ces  documents  seront  transmis  à  la  commissioa 
qui  devra  les  utiliser,  mais  chaque  collaborateur  ayant  intérêt  à 
en  conserver  le  double,  il  serait  aisé,  dans  les  herbiers  publics  ou 
privés,  de  joindre  à  l'enveloppe  contenant  les  divers  échantillons 
d'une  même  espèce,  la  carte  sur  laquelle  on  aura  noté  les  localités 
représentées  dans  l'herbier.  Ce  serait  une  sorte  de  souche,  de 
témoignage  des  documents  fournis  à  la  commission. 

3°  La  centralisation  et  la  généralisation  des  résultats  parti- 
culiers ne  peuvent  être  effectuées,  nous  venons  de  le  dire,  que 
par  une  commission.  Cette  commission  aura  donc  à  étudier 
les  divers  systèmes  proposés  pour  la  solution  la  plus  pratique 
du  problème  et  à  faire  un  choix.  Certes  les  systèmes  ne  lui 
manqueront  point  ;  il  est  à  désirer  qu'elle  adopte  le  plus  simple, 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


331  lOURNAL  DE  BOTANIQUE 

dût-elte  en  voir  sa  tâche  augmentée.  H  dépendra  certainement 
d'elle  de  conduire  à  bien,  par  sa  direction,  son  activité,  son 
travail,  une  entreprise  considérable. 

Telles  sont  brièvement  développées  les  données  de  la  ques- 
tion soumise  au  Congrès. 

Dès  la  première  séance,  après  la  constitution  du  bureau,  su- 
la  proposition  de  M,  le  professeur  Ed.  Bureau  à  qui  l'on  doit 
l'initiative  de  la  question .  une  commission  a  été  nommée,  chargée 
d'étudier  dans  ses  détails  la  réalisation  du  projet  et  de  déter* 
miner  les  points  qu'il  convenait  surtout  de  soumettre  à  la  dis- 
cussion. Cette  commission  a  été  ainsi  composée  :  Président, 
M.  le  professeur  Ed.  Bureau  ;  membres  :  MM.  le  D' E.  Cosson ,  de 
l'Institut;  D''  O.  Penzig,  directeur  du  jardin  botanique  de  Gènes; 
J.  P.  J.  Koltz,  vice-président  de  la  Société  botanique  du  Grand- 
Duché  de  Luxembourg  ;  Georges  Rouy,  P.  Maury,  membres  de 
la  Société  botanique  de  France. 

Dans  la  séance  suivante,  M,  Ed.  Bureau  a  fait  au  Congrès 
l'exposé  général  de  la  question  et  a  rendu  compte  du  premier 
travail  de  la  commission.  Celle-ci,  adoptant  sans  hésiter  le  prin- 
cipe de  l'entente  à  établir,  s'était  surtout  préoccupée,  dans  sa  dé- 
libération, de  rechercher  le  meilleur  moyen  pratique  de  réaliser 
cette  entente.  11  lui  avait  paru  qu'on  pourrait  l'obtenir  par  l'uni- 
formité et  la  simplicité  des  méthodes  employées  ;  aussi  appelait- 
elle  la  discussion  générale  sur  la  valeur  de  ces  méthodes.  La 
discussion  ouverte  a  été  longue;  elle  a  dépassé  les  limites  pré- 
vues, mais  cela  prouve  que  la  question  a  été  sérieusement  étu- 
diée. On  ne  saurait  donc  regretter  le  temps  employé.  Dès  le 
début  il  a  été  facile  d'apprécier  la  tendance  générale  des  idées 
exprimées.  L'oeuvre  à  tenter  apparaissant  comme  nouvelle,  dans 
son  caractère  de  généralité  d'abord,  et  aussi  dans  son  exécution, 
il  importait  peu  de  tenir  absolument  compte  des  travaux  anté- 
rieurs qui  n'avaient  pas  eu  la  même  pensée  pour  guide.  Les 
divers  orateurs  qui  ont  pris  la  parole  paraissaient  tous,  en  effet, 
dominés  par  la  même  pensée,  que  l'aîre  d'une  espèce  devait  s'ob- 
tenir par  une  notation  rigoureuse  des  localités,  abstraction  faite 
des  causes  diverses  qui  l'y  ont  amenée  et  l'y  maintiennent.  11 
faut,  en  un  mot,  réunir  tout  d'abord  des  faits  ;  les  lois  en  décou- 
leront facilement  ensuite. 

Trois  systèmes  ont  été  exposés  et  discutés.  Le  premier,  pré- 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


p.  Mmbt.  —  Lt  traei  dts  Caries  de  Géographie  botani^Ht.  313 

sente  par  M.  Ed.  Bureau,  consiste  à  pointer  les  localités  sur  une 
carte  spéciale  pour  chaque  espèce,  carte  de  pointage,  et  à  re- 
présenter l'aire  ainsi  obtenue  par  une  teinte  en  couleur  sur  une 
carte  définitive.  La  première  devra  forcément  être  à  une  échelle 
assez  grande,  tandis  que  la  seconde  pourra  être  de  beaucoup 
réduite.  Il  est  évident  que  ce  système  très  simple  exigera  uo 
grand  nombre  de  cartes  :  c'est  là  son  point  faible. 

M.  E.  Pàque,  de  Charleroi,  qui  proposait  un  second  sys- 
tème, pense  qu'il  serait  facile  d'indiquer  sur  une  même  carte  ua 
grand  nombre  d'espèces,  en  employant  pour  chaque  espèce  d'un 
même  genre  des  lettres  de  diverses  couleurs  combinées  diverse- 
ment.  Cette  méthode  peut  être  applicable  pour  les  genres  ne 
renfermant  qu'un  petit  nombre  d'espèces,  ou  pour  des  espèces  à 
aires  très  distinctes.  Elle  a  d'ailleurs  l'inconvénient  de  faire  accom- 
pagner la  carte  d'une  liste  ou  clé  des  espèces  souvent  fort  lon- 
gue, dans  tous  les  cas  toujours  incomplète,  puisqu'on  ne  peut 
jamais  dire,  à  un  moment  donné,  que  l'on  connaît  toutes  les 
espèces  d'un  genre. 

Le  troisième  système  est  dû  à  M.  G.  Rouy.  Il  consiste  à  di- 
viser la  surface  de  la  planisphère  en  sections  d'un  quart  de  degré 
carré  numérotées,  pour  l'hémisphère  boréal,  de  droite  à  gauche 
à  partir  du  méridien  de  Paris  et  de  haut  en  bas.  Ces  quadrila- 
tères ont  pour  but  de  restreindre  le  travail  de  pointage  des  lo- 
calités. Il  suffira  en  effet  d'indiquer  sur  des  listes  que  telle  espèce 
se  rencontre  dans  le  quadrilatère»';  des  signes  conventionnels 
préciseront  le  point  et  feront  connaître  la  fréquence  ou  la  rareté. 

Il  est  assurément  regrettable  qu'un  mémoire  annoncé  de 
M.  le  professeur  Drude,  de  Dresde,  ne  soït  parvenu  au  Congrès 
que  le  dernier  jour  de  sa  réunion  et  u'aît  pu  être  lu  que  dans  la 
séance  de  clôture.  Mais  on  a  été  heureux  de  voir  le  savant  bota- 
niste allemand,  bien  connu  par  ses  travaux  de  géographie  bota- 
nique, sans  préconiser  de  système  en  particulier,  exprimer  dans 
ce  mémoire  des  opinions  générales  qui  étaient  précisément  celles 
du  Congrès.  Cette  communion  d'idées  est  intéressante  à  cons- 
tater :  elle  est  d'un  bon  augure  pour  l'avenir  de  l'œuvre. 

Le  Congrès  ne  s'est  point  tout  d'abord  prononcé  sur  ces 
divers  systèmes;  il  a  laissé  le  soin  de  les  examiner  à  sa  commis- 
sion, dont  il  a  étendu  les  prérogatives.  Il  a  été  en  effet  adopté 
en  principe  dans  cette  première  séance  qu'il  y  avait  lieu  de  faire 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


3*4  lOUKNAL  DE  BOTANIQUE 

du  tracé  des  cartes  de  géographie  botanique  comprenant  plu- 
sieurs pays  une  œuvre  internationale.  Il  s'en  suivait  donc  que  la 
commission  devait  être  déclarée  permanente,  ce  qui  a  été  fait, 
et  on  lui  a  donné  la  faculté  de  s'adjoindre  tel  membre  qu'elle  ju- 
gerait nécessaire. 

En  s'inspirant  des  idées  exposées  dans  cette  séance,  la  com- 
mission a  pu,  à  la  séance  suivante,  présenter  un  rapport  et  sou- 
mettre à  l'examen  du  Congrès  une  série  de  résolutions  destinées 
à  établir  les  principaux  points  relatifs  au  tracé  des  cartes.  Ces 
résolutions  ont  été  successivement  discutées  et  votées  ensuite 
telles  qu'elles  suivent. 

Résolutions  votées  par  le  Congrès  international  de  Botanique 
de  1889. 

L.es  botanistes  réunis  en  Congrès  à  Paris,  au  mois  d'août  1889,  après 
avoir  nommé  une  commission  à  l'cfiet  d'étudier  les  questions  qui  se  ratta- 
chent à  l'exécution  des  cartes  de  géographie  botanique,  le  rapport  de 
cette  commission  ayant  été  entendu  et  suivi  d'une  délibération  en  séaoce 
générale,  décident  : 

Article  frbuibr.  —  Il  y  a  lieu  de  faire  du  tracé  des  cartes  de  géogra- 
phie botanique  qui  comprennent  plusieurs  pays  une  oeuvre  internationale. 
Art.  3.  —  La  commission  mentionnée  ci-dessus  deviendra  permanente 
et  sera  chargée  d'organiser  le  travail  des  cartes  et  de  centraliser  les  résul- 
tats. Ses  fonctions  dureront  jusqu'au  prochain  Congrès  international  de 
Botanique  en  quelque  lieu  ei  à  quelque  époque  qu'il  se  tienne.  Elle  devra 
lui  présenter  un  rapport  sur  les  travaux  accomplis. 

Art.  3.  —  11  convient  de  s'occuper  avant  tout  de  la  géographie  bota- 
nique des  espèces,  l'aire  des  genres  ou  des  familles  résultant  nécessairement 
de  la  surface  occupée  sur  le  globe  par  les  espèces  qui  les  composent. 

Art.  4.  —  Le  procédé  recommandé  pour  arriver  a  établir  les  canes 
donnant  l'aire  des  espèces  est  celui  usité  depuis  longtemps  pour  l'établis- 
sement des  cartes  géologiques,  procédé  qui  consiste,  pour  cette  science,  à 
marquer  en  couleur,  sur  une  carte  dite  carie  de  pointage,  tous  les  alllen- 
remencs  d'un  même  terrain  et  à  recouvrir  d'une  teinte,  sur  une  seconde 
carte,  toute  la  surface  occupée  par  l'ensemble  de  ces  pointages. 

En  botanique,  les  pointages  seront  obtenus  en  relevant,  dans  le  plus 
grand  nombre  d'herbiers  possible,  les  localités  indiquées  pour  une  même 
espèce. 

Art.  5,  —  11  ne  sera  tenu  compte  que  des  échantillons  rigoureusement 
déterminés  et  des  localités  indiquées  avec  précision. 

Art.  6.  —  On  pourra  pointer  sur  une  même  carte  autant  d'espèces 
qu'on  voudra,  pourvu  que  les  aires  de  ces  espèces  ne  se  recouvrent  pas. 

Art.  7.  —  Les  botanistes  de  chaque  pays  exécuteront  le  travail  de 
pointage  relatif  à  leur  propre  flore. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


p.  Mjimr.  —  Le  Iraei  des  Caries  de  Géographtt  botamqtu.  31$ 

Art.  8.  —  Chaque  carte  de  pointage  sera  faite  en  deux  exemplaires, 
dont  un  restera  dau  le  paya,  et  l'autre  sera  transmis  à  la  Commission  inter* 
nationale  des  cartes  botaniques. 

Akt.  9.  —  Le  Congrès  recommande,  pour  le  travail  de  pointa^^,  quel 
que  soit  le  pays  dont  il  s'agisse,  l'emploi  uniforme  de  cartes  au    — ,^aB 
et,  à  défaut,  de  cartes  dont  l'échelle  se  rapproche  le  plus  de  celle-ci. 

Art.  10.  —  Il  recommande  aussi  l'emploi  de  cartes  quadrillées  de  telle 
sorte  que  chaque  quadrilatère  soit  égal  à  un  quart  de  degré  carré,  et  nu- 
tHéroté  de  gauche  à  droite  et  de  haut  en  bas,  le  méridien  adopté  étant  celui 
de  Paris,  le  plus  employé  pour  les  cartes  terrestres. 

Les  prescriptions  ci-dessus  ont  pour  but  de  rendre  les  comparaisons  et 
les  reports  plus  faciles,  lors  du  rapprochement  des  différentes  cartes  par- 
tielles pour  tracer  des  cartes  d'ensemble. 

Art.  II.  —  Pour  le  tracé  des  cartes  définitives  qui  représenteront  l'aire 
de  chaque  espèce,  le  Congrès  préfere  à  la  méthode  qui  consiste  à  entourer 
l'ûre  par  un  trait,  celle  qui  consiste  à  recouvrir  cette  aire  par  une  teinte; 
cette  dernière  montrant  la  répartition  d'une  manière  plus  apparente  et  ayant 
le  grand  avantage  de  permettre  d'indiquer  par  la  différence  d'intensité  des 
teintes  le  degré  de  fréquence  ou  de  rareté  des  espèces. 

AST.  13.  —  La  commission  internationale  des  cartes  botaniques  aura 
provisoirement  son  siègfe  à  Paris.  Toute  ofh~e  de  collaboration  et  toute 
demande  de  renseignements  devront  être  adressées  au  Président  de  cette 
commission  (ij. 

Art.  13.  —  Cette  commission  sera  formée  de  six  membres  élus  en 
Congrès  international  de  Botanique;  elle  pourra  s'adjoindre  tout  savant 
dont  le  concours  lui  paraîtra  utile. 

Art.  14.  —  La  commission  actuelle  aura  à  rédiger,  pour  les  actes  dn 
Congrès,  une  notice  explicative  réglant  les  détaib  du  travail  qui  ne  peti- 
vcnt  trouver  une  place  dans  les  présentes  dédsions. 

Fait  et  arrêté  à  Paris,  en  séance  du  Congrès  intematioual  de  Botani- 
que (2),  auquel  ont  pris  part  des  botanistes  de  la  Russie,  de  la  Grande- 
'  Bretagne,  de  l'Allemagne,  du  Danemark,  de  la  Belgique,  du  Grand-Duché 
de  Luxembourg,  de  la  France,  de  la  Suisse,  de  l'Italie,  de  l'Espagne,  du 
Portugal,  de  la  Grèce,  de  la  Roumanie,  du  Mexique,  duBrésil,  de  la  Répu- 
blique argentine. 

Le  FrésideiU  dit  Congrès  iniernaiûmal  de  Boianique^ 
FiSHER  DE  WALDBEIM. 

On  se  tromperait  beaucoup  si  l'on  voulait  voir  dans  ces  arti- 
cles autre  chose  que  de  simples  indications  ayant  pour  but  de 
Ëidlliter  un  travail  en  commun.  La  pensée  du  Congrès,  en  les 
votant,  n'a  pas  été  de  les  imposer  à  tous  les  botanistes,  maïs  de 

I.  H.  Ed.  Bureau,  professeur  au  Muséum  d'histoire  naturelle,  me  CuHer,  57, 
Paria. 

3>  Adopté  par  54  voix  sur  55  votauts. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


3*«  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

les  proposer  à  ceux  qui  voudront  bien  collaborer  à  l'exécutioa 

des  cartes  botaniques. 

Pour  se  conformer  à  ces  résotutions,  la  commission  a  pensé 
qu'il  serait  préférable  de  commencer  par  les  espèces  arbores- 
centes, les  arbres  forestiers,  par  exemple,  dont  l'aire  encore  im- 
parfaitement connue  peut  fournir  des  indications  pratiques  im- 
médiates. On  pourra  encore  dresser  des  cartes  des  espèces 
caractéristiques  d'une  région  ou  des  espèces  rares.  Il  est  évident 
qu'il  y  a  momentanément  moins  d'attrait  à  s'occuper  des  espèces 
très  répandues  ou  herbacées  susceptibles  de  s'acclimater  facile- 
ment en  divers  endroits. 

Le  type  de  carte  provisoirement  adopté  pour  le  pointage  des 
espèces  trançaises  est  la  carte  de  France  au  ,  ^i^o^  «n  quatre 
feuilles,  publiée  par  la  maison  Hachette.  Suivant  qu'on  s'occu- 
pera d'une  région  à  l'est,  ou  à  l'ouest,  etc. ,  on  n'aura  à  se  munir 
que  de  la  feuille  correspondante. 

La  commission  fait  appel  à  toutes  les  bonnes  volontés  ;  elle 
cherchera  les  moyens  les  plus  propres  à  faciliter  la  tâche  com^ 
mune  et  s'efforcera  de  bien  remplir  le  mandat  qui  lui  a  été 
confié. 


A  propos  du  dernier  Congrès  de  Botaniqiiè. 

M.  Ed.  Bureau,  professeur  au  Muscum,  nous  adresse  la  lettre  suivante 
que  nous  aous  empressons  de  publier. 

Monsieur  le  Dikecteur  et  cher  Confrère, 

M.  l'abbé  Hy,  dans  le  dernier  numéro  de  votre  Journal,  vient 
de  publier  une  critique  assez  vive  des  travaux  du  Congrès  interna- 
tional de  Botanique  qui  s'est  tenu  à  Paris  au  mois  d'août  dernier,de 
ceux  du  moins  qui  ont  trait  à  l'établissement  des  cartes  destinées 
à  représenter  la  distribution  géographique  des  plantes.  Bien  que, 
dans  cet  écrit,  la  commission  que  j'ai  eu  l'honneur  de  présider 
soit  traitée  un  peu  légèrement,  et  que  le  Congrès  lui-même  soit 
accusé  d'être  tombé  dans  «  une  erreur  complète  que  le  bon  sens 
suffît  à  proscrire  »,  je  ne  discuterai  pas  les  articles  de  M.  l'abbé 
Hy,  persuadé  que  la  polémique  n'a  jamais  convaincu  personne 
et  prend  inutilement  un  temps  qui  serait  mieux  employé  au  Ira- 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


A  propos  At  dernier  Congrès  de  Botanique.  33^ 

vail.  Mais  si  les  opinions  peuvent  varier,  il  n'en  est  pas  de  même 
des  faits  ;  il  est  nécessaire  qu'ils  soient  exactement  connus,  et 
notre  honoré  confrère  aime  trop  la  vérité  pour  regretter  qu'elle 
soit  établie  sur  quelques  points  où  il  paraît  insuffisamment  reo- 
seigné. 

M.  Hy  dit  que  rien  dans  le  mode  de  convocation,  ni  même 
dans  la  composition  efiective  du  Congrès,  ne  justifie  le  titre 
d'international. 

Voici  quel  a  été  le  mode  de  convocation  :  la  Société  bota- 
nique  de  France  a  envoyé  des  lettres  d'invitation  dans  tous  les 
pays,  aux  présidents  de  toutes  les  Sociétés  s' occupant  de  Bota- 
nique, en  les  priant  de  transmettre  l'invitation  aux  membres  de 
ces  Sociétés.  Les  invitations  ont  été  renouvelées  quelques  se- 
maines avant  le  Congrès.  Des  annonces  ont  été  mises  longtemps 
à  l'avance  dans  les  journaux  scientifiques  et  dans  les  journaux 
politiques.  La  publicité  a. été  aussi  étendue  que  possible. 

Quant  à  la  composition  efiective  du  Congrès,  les  botanistes 
qui  y  ont  assisté  appartenaient  à  seize  nationalités  différentes. 
C'est  exactement  le  chiffre  des  nationalités  représentées  au 
Congrès  botanique  international  de  Florence  en  1876.  Quinze 
pays  ont  pris  part  au  Congrès  international  de  Paris  en  18(17,  ^ 
onze  seulement  au  Congrès  international  de  Londres  en  1866.  Je 
n'établis  pas  de  comparaison  avec  les  Congrès  mixtes  de  Bota- 
nique et  d'Horticulture;  mais  il  est  clair  que,  parmi  les  Congrès 
spéciaux  de  Botanique,  il  n'y  en  a  jamais  eu  de  plus  interna- 
tional que  le  Congrès  de  Paris  en  1889.  C'est  cette  constatation 
en  séance  qui  a  fait  décider  l'adjonction  au  titre  du  Congrès  du 
mot  miernaiional,  lequel,  du  reste,  n'est  nullement  indispen- 
sable ;  personne,  en  effet,  n'a  contesté  et  ne  contestera  jamais  le 
caractère  international  aux  deux  Congrès  de  Bruxelles  :  Congrès 
de  Botanique  horticole  en  1877,  Congrès  de  Botanique  et  d'Hor- 
ticulture en  1881,  qui  n'ont  pas  jugé  nécessaire  de  faire  figurer 
cet  adjectif  dans  leiu"  ritre,  et  dans  chacun  desquels  quinze  pays 
ont  été  représentés.  Ce  qui  importe  ce  n'est  pas  le  mot,  mais  le 
caractère  de  la  réunion. 

Une  autre  rectification  me  parait  indispensable. 

M.  l'abbé  Hy  dit  :  «  Le  travail  de  M.  Drude,  le  savant  spé- 
datiste  de  Dresde,  n'eut  pas  même -les  honneurs  d'une  lecture 
publique  ;  >  or,  ce  mémoire,  traduit  en  français  sur  la  demande 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


jaS  lOURNAL  DB  BOTANIQUE 

de  M.  Drude  lui-même,  est  parrenu  au  Congrès  le  samedi 
34  août,  et  a  été  lu  dans  la  séance  tenue  le  soir  du  même  jour. 
Les  idées  qui  y  sont  exposées  ont  été  unanimement  approuvées, 
et  on  a  été  &ai^  de  leur  concordance  remarquable  avec  les 
conclusions  auxquelles  la  commisâon  était  arrivée  de  son  câté. 
n  est  bien  probable  que  M.  l'abbé  Hy  n'assistait  pas  à  cette 
séance.  Le  désaccord  entre  son  observation  et  les  faits  serait  sans 
cela  fort  étonnant. 

Mais  ce  qui  n'étonnera  pas  moins,  c'est  qu'ayant  à  proposer' 
une  méthode  pour  désigner  l'aire  de  dispersion  des  végétaux,  il 
n'ait  pas  demandé  la  parole  pour  l'exposer  et  montrer  par 
exemple  comment  la  notation  »j-e,.  est,  suivant  lui,  préférable  au 
pointage  sur  une  carte  des  localités  où  l'espèce  est  constatée. 
Nous  espérons  qu'il  voudra  bien  développer  ses  idées  dans  le 
prochain  Congrès.  En  attendant,  nous  connaissons  assez  notre 
laborieux  et  zélé  confrère  pour  être  convaincu  qu'il  ne  mettra 
pas  de  divergences  de  vues  dans  la  manière  de  procéder  au 
dessus  des  intérêts  de  la  science,  et  qu'il  prendra  la  part  qui  lui 
revient  dans  une  œuvre  dont  il  reconnaît  1'  <  intérêt  évident  >. 
Qu'il  emploie  les  procédés  qui  lui  paraîtront  les  meilleurs.  Le 
Congrès  n'a  rien  imposé,  rien  proscrit.  Une  rétmion  de  cette 
nature  n'est  pas  un  tribunal.  Le  Congrès  de  1867,  qui  a  adopté 
les  lois  de  la  nomenclature,  a  simplement  recommandé  ces  lois 
comme  le  meilleur  guide  à  suivre  pour  la  nomenclature  dans  le 
régne  végétal.  Le  Congrès  de  1889  recommande,  pour  arriver  a 
connaître  exactement  l'aire  de  chaque  espèce,  le  procédé  qui  lui 
paraît  le  plus  clair  et  le  plus  précis  ;  voilà  tout.  Ceux  qui  vou- 
dront adopter  la  voie  indiquée  la  prendront,  d'autres  suivront 
un  autre  chemin  ;  mais  ce  qu'il  y  a  d'important  c'est  que  tous 
nous  marchons  vers  le  même  but  et  j'espère  bien  qu'avec  du 
travail  et  de  la  patience,  nous  l'atteindrons. 

Veuillez  recevoir,  Monsieur  le  Directeur  et  cher  Confrère, 
l'assurance  de  mes  sentiments  distingués. 

Ed.  Bureau. 

Le  Certml!  Louis  Mobot. 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


[i6  OCTOBRE  1889 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Directeur;  M.  Louis  MOROT 


UN    NOUVEAU    TYPE   DE   MUSA 
MUSA  LASIOCARPA 

Par  H.  A.  FRANCHET 

Le  Bananier  quî  fait  le  sujet  de  cette  note  peut  être  considéré 
comme  la  plus  petite  des  espèces  du  g^enre,  parmi  celles  que 
nous  connaissons  jusqu'à  présent  ;  la  plante  en  effet,  prise  dans 
son  ensemble,  ne  dépasse  guère  o^.ôo  et  le  plus  souvent  même 
elle  atteint  à  peine  la  moitié  de  cette  hauteur.  Sa  végétation 
souterraine,  autant  qu'on  en  peut  juger  par  les  spécimens  en- 
voyés à  l'herbier  du  Muséum,  consiste  en  un  gros  rhizome  de 
o^jOS  à  o",©?  de  diamètre  qui  paraît  se  développer  horizontalt;- 
ment,  sans  qu'on  puisse  dire  encore  si  la  plante  est  monocar* 
pieone  et  si  elle  reproduit,  ou  non,  par  rejet.  M.  Delavay  écrit 
seulement  à  son  sujet  c  La  culture  de  cette  plante  est  très  facile  ; 
mais,  depuis  4  ans  qu'elle  végète  trèsbîen  dans  mon  jardin,  elle 
ne  m'a  pas  encore  donné  de  fleurs  >, 

1(6  Musa,  lasiocarpa  est  acaule  ou  presque  acaule  ;  les  feuilles 
se  développent  toutes  auras  du  sol;  elles  sont  très  glauques, 
lancéolées  ou  ovales-lancéolées,  rétrécies  en  pétiole  un  peu  plus 
court  que  le  limbe,  et  ne  présentent  point  la  longue  gaine  si  ca> 
ractérïstique  dans  les  autres  espèces  de  Bananier.  Dans  le  M.  la- 
siocarpa  la  partie  inférieure  dilatée  du  pétiole  est  très  large, 
mais  en  même  temps  très  courte,  et  persiste  sous  la  forme  d'un 
anneau  circulaire,  tronqué  au  sommet,  résultant  d'une  sorte  de 
désarticulation  qui  se  produit  chaque  année  au  point  même  où 
le  pétiole  est  le  plus  largement  dilaté. 

L'inflorescence  portée  par  un  court  pédoncule  se  développe 
entre  les  feuilles  et  demeure  toujours  longuement  dépassée  par 
elles  ;  cette  inflorescence,  accompagnée  à  sa  base  par  quelques 
bractées  foliacées  presque  planes,  ovales-lancéolées,  acimiinées, 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


330  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

atteint  tout  au  plus  o'°,25  de  longueur  chez  les  individus  les  plus 
robustes  ;  elle  forme  un  thyrse  largement  ovale,  ou  ovale-coni- 
que, dressé,  souvent  un  peu  oblique,  extrêmement  dense,  et 
dont  les  nombreuses  bractées  imbriquées,  lancéolées  ou  ovales- 
lancéolées,  minces  et  jaunâtres,  sont  absolument  persistantes  ; 
ces  bractées  accompagnent  chacune  438  fleurs  brièvement  pé- 
dicellées  et  deux  ou  trois  fois  plus  courtes  qu'elles. 

Les  fleurs,  longues  de  oi^iO^  au  plus,  sont  jaunes  ponctuées  de 
brun  ;  elles  rentrent  tout  à  fait  dans  le  type  de  celles  des  autres 
Musa,  avec  cette  différence  pourtant  que  les  5  lobes  révolutés 
du  calice  sont  égaux  entre  eux  ;  les  étamines  sont  au  nombre  de 
5  et  exsertes;  le  staminode,  court  et  subulé,  égale  à  peine  la 
moitié  des  fllets  des  étamines  normales  ;  le  stigmate  est  trilobé 
et  inséré  un  peu  excentriquement  au  sommet  de  l'ovaire  ;  le  fruit 
est  ovoide-trigone,  couvert  d'une  pubescence  brune,  courte  et 
serrée,  nullement  charnu,  à  péricarpe  mince  ;  chacune  des  loges 
renferme  4  à  6  graines  obscurément  anguleuses,  qui  remplissent 
toute  la  cavité. 

On  voit  que  le  Musa  lasiocarpa  présente  des  caractères  qui, 
jusqu'ici  du  moins,  n'ont  été  signalés  dans  aucune  autre  espèce 
du  genre  et  permettent  de  le  considérer  comme  une  section  par- 
ticulière parmi  les  Bananiers.  Sans  parler  de  l'absence  de  tige  et 
de  la  pubescence  du  fruit,  la  forme  dense  de  l'inflorescence,  la 
persistance  des  bractées,  l'absence  de  pulpe  dans  les  fruits,  en 
font  le  type  d'une  section  bien  distincte. 

Cette  curieuse  espèce  a  été  découverte  en  1885,  par  M.  De- 
lavay,  dans  les  régions  élevées  du  Yun-nan,  sur  les  rochers  de 
Loko-chan  et  sur  ceux  de  Che-tong,  près  de  Tapin-tze,  à  une 
altitude  de  1.200  mètres  environ.  La  plante  s'y  montre  rare  et 
très  cantonnée';  les  Chinois  lui  donnent  le  nom  de  Ngay  fst'ao. 
Banane  des  rochers.  Elle  fleurit  au  mois  de  juin  et  ses  fruits  sont 
mûrs  à  la  fin  de  juillet. 

MusËLLA  (Mus^B  sectio  nova). 

Bractete  tenues  demum  membranacese,  in  thyrsum  ovatum  arcte  im- 
bricate,  persistentes;  tructus  siccus,  extus  pubescenti-tomentellus. 
'Planta  acaulis  vel  subacaulis;  inflorescentîa  foHis  brcvior. 

Musa  (Musella)  lasiocarpa.  —  Planta  rhizomatosa;  folîa  e  basî 
attenuata  lanceolata  vel  ovato-lanceolata,  peliolo  limbo  subbreviore 
înfeme  breviter  et  latissïme  dilatato,  pane  inferlore  annulum  fingente 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


■  tyft  de  Musa  :  Musa  lasiocarpa. 


bmie  oifAiuuile  des  pétioles  et  unr  acctlon  vertkiilB  dn  mèmea.  —  3.  Fruit  avec  lei 
gnlnei.  —  4.  Fleur.  —  j.  Calice  et  coralle, 

dintius  persislente  ;  ihyrsus  erectus,  deosissimus,  bracteis  lanceolatis 
Tel  ovato-lanceolatis,  acutis,  aplce  parum  reflexis,  pallide  lutescenti- 
bns,  multistrîatis  ;  flores  lutei  ;  calyx  spathaceus  apicc  5-lobus,  lobis 
revolutis  linearibus,  multiDervis,  intcr  aervos  fusco-punctatus ;  corolla 
calyce  pamm  brevior  vel  illum  îcquaDS,  obovato-spathulata,  subacuta, 
margine  crispa  ;  stamina  5  exserta,  staniiaodio  subulato  ;  stigma  trilo- 
bum;  ovarium  triloculare»  loculis  8-io  ovulatis;  fimctus  siccus,  peri- 
earpio  teaui,  ovatiis,  trigonus,  extus  sericeus;  semîna  in  guoquc  loculo 
4-6,  obscure  angulata,  totam  locnlnm  Implentia. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


33»  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

NOUVELLES  RECHERCHES 

PHYSIOLOGIQUES 

SUR  LA  GERMINATION  DES  GRAINES 

(Fin.) 

Pv  M.  Edouard  HECKEL 

Pour  répondre  à  cette  question,  j'emDloyaî  dans  l'étuvede 
Wiesnegg,  comme  subtratum  très  humide  et  très  spongfieux, 
capable  de  remplacer  avantageusement  le  soufre  en  accentuant 
ses  qualités,  une  éponge  lavée  et  exempte  de  sel  marin  (ce  der- 
nier corps  hâte  la  germination).  Bien  imbibée  d'eau  distillée, 
cette  éponge  était  placée  sur  le  fond  d'une  assiette  constamment 
recouvert  d'une  couche  du  même  liquide  et  le  tout  placé  dans 
l'étuve  maintenue  à  une  température  constante  au  moyen  du 
régulateur  de  Schlœsing.  Des  graines  de  Brassica  mgra  avaient 
été  semées  au  préalable  sur  l'éponge  et  sur  le  fond  de  l'assîette. 
En  moins  de  la  heures,  sous  l'influence  de  cette  température 
humide,  des  radicules  s'étaient  formées  dans  un  grand  nombre 
de  graines  semées  sur  l'éponge;  par  contre,  rien  de  semblable 
ne  s'était  formé  dans  les  graines  plongées  au  milieu  de  l'eau  à  48°, 
et,  maintenues  dans  ces  conditions,  elles  ne  germèrent  jamais. 
Les  graines,  après  avoir  émis  leur  radicule,  s'arrêtaient  là  si  la 
température  était  conservée  à  48",  mais  en  la  faisant  descendre  à 
20  ou  même  17°  5  (température  favorable  à  ces  graines),  j'obte- 
nais un  développement  rapide  de  germes,  comme  dans  l'étuve 
de  Nancy. 

Ni  avec  Sinapis  alba,  ni  avec  Pisunt  sati'vum,  la  reproduc- 
tion du  phénomène  n'a  été  possible,  bien  que  l'une  et  l'autre  de 
ces  graines  aient  à  peu  près  le  même  degré  favorable  de  germi- 
nation que  la  Moutarde  noire.  Il  est  bon  de  dire  que,  dans  les 
conditions  normales,  les  graines,  qu'elles  soient  immergées  dans 
une  faible  quantité  d'eau  ou  semées  sur  des  éponges  humides, 
germent  dans  le  même  laps  de  temps,  ce  qui  nous  conduit  à 
admettre  que  le  fait  singulier,  propre  au  Brassica  nigra,  ne 
reconnaît  pas  pour  cause  une  plus  prompte  îmbibition  des  mem- 
branes, comme  c'est  le  cas,  par  exemple,  quand  on  fait  agir  de 
l'eau  légèrement  acidulée  sur  des  graines  amylacées. 

Evidemment,  le  phénomène  sî  remarquable  de  l'étuve  de 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


E.  Hbccbl.  —  Sur  la  girmiHatiùH  des  graints.  333 

Nancy  s'était  reproduit  ici  avec  facilité  sur  des  éponges  qui 
sont  plus  poreuses  (i)  encore  que  le  soufre,  et  je  pus  à  mon  aise 
le  faire  naître  sur  du  soufre  pur,  bien  humide,  dans  les  mêmes 
conditions  que  sur  l'éponge,  mais  avec  un  peu  moins  de  rapidité. 

En  dehors  de  l'explication  qu'il  vient  donner  d'un  phéno- 
mène resté  jusqu'alors  inexplicable,  ce  fait,  relatif  à  la  Moutarde 
noire,  n'est  pas  sans  signification  au  point  de  vue  de  la  valeur 
des  températures  favorables.  Celles-ci  ne  seraient  pas,  en  effet, 
im  point  rigoureusement  fixé,  ou  du  moins  il  pourrait  varier 
avec  l'état  hygrométrique  du  milieu  aérien.  II  est  donc  possible, 
pour  certaines  graines  (2),  d'abréger,  par  cet  artifice  expérimen- 
tal et  d'une  manière  notable,  la  durée  de  la  germination,  surtout 
quand  il  s'agit  de  semences  desséchées  qui  lèvent  difficilement. 

M.  le  docteur  Pauchon  (3),  dans  sa  thèse  de  doctorat  ès- 
sciences,  a  confirmé  mon  interprétation  pour  un  grand  nombre 
de  graines.  «  Dans  une  longue  série  d'expériences  relatées  dans 
«  ce  travail,  dit-il,  j'ai  été  frappé  de  la  rapidité  plus  grande  de 
«  germination  que  présentent  certaines  graines,  et  celles  de 
«  Ricin  en  particulier,  dans  des  appareils  hermétiquement  fer- 
«  mes  dont  l'air  était  saturé  de  vapeur  d'eau,  comparativement 
«  aux  mêmes  graines  germant  librement  à  l'air  dans  les  mêmes 
■  conditions  de  température.  >  11  est  évident  que,  dans  ce  cas, 
le  milieu  était  saturé  d'humidité  comme  dans  l'étuve  de  Nancy. 

Cette  action  des  températures  humides  étant  vidée,  je  jugeai 
utile  de  reprendre  l'action  des  substances  chimiques  et  en  partî- 
éuUer  celle  des  anlifermentescibles,  la  germination  pouvant  à 
boa  droit,  comme  tous  les  phénomènes  vitaux,  dans  leur  essence, 
être  considérée  comme  une  fermentation,  c'est-à-dire  le  résultat 
de  dédoublements  chimiques. 

J'ai  expérimenté  en  employant  les  appareils  à  germination 
de  Nobbe  et  des  solutions  de  Benzoate  et  de  Satycilate  de  Soude 
à  des  doses  croissantes,  jusqu'à  o  gr.,  13  pour  100  gr.  d'eau  dis- 
tillée. Je  ne  crois  pas  nécessaire,  ma  méthode  étant  maintenant 

I.  Sur  cea  épongées,  les  graines  sont  entourées  d'une  atmosphère  saturée  de 
vapeur  d'eau  chaude,  tandis  que  les  graines  de  l'assieite  sont  plongées  dans 
l'eau  à  48*. 

3.  Je  n'ai  jusqu'ici  encore  rencontré  que  le  Brassica  nigra  qui  présente  ce 
phénomène  (le  Siuapis  aiba,  bien  que  très  rapproché,  ne  me  l'a  pas  oETen),  mais 
il  n'est  pas  douteux  qu'on  ne  le  retrouve  dans  d'auirea  graines. 

3.  Rechtrehti  sur  le  rôU  de  la  tiimiire  dans  la  germUUUioa.  Paris,  iSSo, 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


334  JOURNAL  DR  BOTANIQUE 

connue  par  le  long  exposé  que  j'en  ai  fait  relativement  à  l'adde 
sulfurique  et  à  l'acide  sulfureux,  d'indiquer  de  nouveau  sur  ce 
point  mes  procédés  de  recherche.  A  cette  dose  seulement,  j'ai 
constaté  pour  le  Bensoate  de  Soude,  que,  pendant  toute  la  durée 
du  contact  de  la  solution  avec  les  diverses  graines  (Brassi'ca 
Napus,  B.  nigra,  Phaseolus  vulgaris,  Fagopyrum  escuUnium)^ 
le  processus  a  été  suspendu.  Après  huit  jours  d'expérience,  j'ai 
remplacé  la  solution  saline  par  l'eau  distillée  et  le  phénomène  a 
repris  sa  marche  ordinaire;  il  y  a  eu  germination.  Expérimente 
à  part  pour  dissocier  son  action  dans  le  Benzaaie  de  Soude  de 
celle  de  la  Soude,  \ Acide  âensoîçue  par^t  agir  plus  activement. 
La  germination  n'a  jamais  repris  son  cours  après  suspension  de 
Bon  action  à  la  dose  de  o  gr.,  lo  pour  loo. 

Le  Salycilaie  de  soude  agit  plus  profondément.  A  des  doses 
moindres  de  ogr.,o8  pour  loo,  il  suspend  complètement  la  végé- 
tation, non  seulement  dans  les  graines  (Fagopyrum  esculenium, 
Solanum  m'grum,  Brasstca  Napus),  maïs  encore  dans  les  tuber- 
cules de  pomme  de  terre,  àHHeliantkus  tuberosus,  etc. 

Il  n'est  pas  douteux,  d'après  ces  faits,  que  certains  antifer> 
mentescibles  suspendent  ou  arrêtent  définitivement  le  processus 
germinatif.  Ce  point,  ici  du  reste  à  peine  effleuré,  confirme  abso- 
lument tout  ce  que  nous  ont  appris  les  recherches  de  M.  Duclaux 
touchant  l'influence  et  l'intervention  des  microbes  dans  l'acte 
germinatif.  Les  composés  chimiques  ci-dessus  indiqués  sont  des 
microbicides  de  degré  variable  :  il  n'y  a  dès  lors  rien  d'étonnant 
à  leur  voir  suspendre  ou  arrêter  définitivement  le  processus 
germinatif,  suivant  leur  degré  de  nocuité  sur  la  vie  microbienne. 
Ailleurs,  j'ai  démontré  que  l'acîde  arsénieux  et  le  bîchlonire  de 
.mercure  à  faible  dose  arrêtent  complètement  l'acte  germinatifl 
n  y  aurait,  de  ce  chef,  des  recherches  fort  importantes  à  entre- 
prendre sur  la  natiu'e  des  microbes  propres  à  chaque  espèce 
ou  à  plusieurs  d'entre  elles,  pour  opérer  la  mise  en  œuvre  des 
matériaux  accumulés  dans  la  graine.  Cette  matière  fera  l'objet 
d'un  chapitre  nouveau  de  nos  études  sur  la  germination.  Quoi 
qu'il  en  soit,  il  découle  de  ce  travail  quelques  faits  importants 
qui  méritent  d'êtve  signalés  soit  en  eux-mêmes,  soit  dans  leurs 
conséquences.  —  i°  Contrairement  aux  affirmations  de  Detmer, 
les  fleurs  de  soufre  pur  ne  hâtent  point  la  germination  même 
des  graines  qui  renferment  du  soufre  dans  leurs  éléments  consti* 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


N.  Patouillabd.  —  Fragments  vtyetHûgiques.  335. 

tutifs;  3°  Xacide  sulfureux  en  solution  suspend  ou  arrête  défî- 
nitivement  l'acte  germînatlf  suivant  les  espèces  auxquelles  il 
s'adresse;  3'  \ acide  sulfurîque,  contrairement  aux  assertions 
de  plusieurs  auteurs,  à  faible  dose,  loin  d'arrêter  la  germination 
la  hâte  aux  dépens  de  la  vitalité  du  germe  :  il  faut  atteindre 
les  doses  élevées  de  2  pour  1000  en  poids  pour  voir  le  processus 
germinatif  définitivement  arrêté  ;  4°  la  dessication  des  grainea- 
entre  40  et  60",  à  une  température  sèche,  a  pour  résultat  non  de 
hâter  la  germination,  mais  de  permettre  aux  jeunes  plantules  de 
se  développer  plus  rapidement,  sans  doute  parce  que  cette  opé- 
ration préalable  a  mieux  préparé  les  éléments  hydrocarbonés  de 
la  graine  à  être  utilisés  promptement  par  l'embryon;  5°  les  tem- 
pératures humides  élevées,  de  40  à  60°, ont  pourrésultatde  hâter 
considérablement  la  germination  ;  les  mêmes  températures  su- 
bies par  les  graines  au  sein  de  l'eau  auraient  pour  conséquence 
de  retarder  le  même  processus. 

Ces  résultats  ont  déjà  en  eux-mêmes  leur  importance  parce 
qu'ils  mettent  en  lumière  l'action  mal  connue  ou  connue  d'une 
façon  erronée  de  quelques  substances  chimiques  communes  ou 
même  de  quelques  agents  physiques  de  haute  influence.  Mais 
si  l'on  veut  bien  ne  pas  perdre  de  vue  que  les  phénomènes  de 
germination  du  pollen  sur  les  stigmates  doivent  être  dépeiw 
dants  des  mêmes  conditions  (sécheresse,  températures  élevées 
humides,  influence  des  substances  chimiques  renfermées  dans  les 
eaux  de  pluie,  etc.),  on  reconnaîtra  que  ces  recherches  pourront 
jeter  un  jour  utile  sur  celles  plus  importantes  encore  qui  pour- 
raient être  entreprises  concernant  les  conditions  ambiantes  ca< 
pables  d'influencer  la  germination  du  pollen  et  par  conséquent 
l'acte  fécondatif. 


FRAGMENTS    MYCOLOGIQUES 

Pu  M.  N.  PATOCILLABD 

Note  sur  quelques  Champignons  de  la  Martinique. 

Les  espèces  indiquées  dans  cette  énumératioQ  ont  été  récol- 
tées, pendant  les  mois  de  mars  et  d'avril  1889,  par  M.  Dûss  qtà 
nous  les  a  communiquées  directement  ;  elles  prOTÏeiment  soit  des 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


336  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

environs  immédiats  de  la  ville  de  Saint-Pierre,  soit  des  forêts  de 

l'intérieur  de  l'He. 

1.  Leucocoprinus  cepsestïpes  (Sow.).  —  Sur  un  vieux 
tronc  de  Cocotier  pourri  (n°  46), 

2.  Marasmius  coneolor  Berk.  etCurt.  Cub.  Fungt  n"  i^^. 
•^  Sur  brindilles  ^Heisteria  coccinea  à  terre  (n°  36). 

3.  AndrosaceuB  haeinatocephaluB  (Mtg.)  Syll.  Crypt. 
n"  351.  Fr.  Epier,  p.  382.  —  Sur  feuilles  mortes  (n"  41). 

Ohs.  —  La  pellicule  du  chapeau  est  formée  de  cellules  à  con- 
tenu rouge  ;  elles  ont  une  forme  ovoïde  et  sont  couvertes  de 
grosses  pointes  dans  toute  leur  partie  supérieure.  La  couleur 
plus  ou  moins  rosée  des  lames  est  causée  par  la  présence  d'un 
certain  nombre  de  cellules  semblables  à  celles  de  la  pellicule. 
Cystides  saillantes,  minces,  incolores,  ovoïdes  ou  étirées,  obtu- 
ses au  sommet.  Spores  allongées  fusiformes,  atténuées  en  pointe 
à  la  base,  mesurant  20  X  5  ,",  lisses  et  incolores. 

GRINIPELLIS  nov.  gen.  —  Agaricinés  leucosporés  plus  ou 
moins  coriaces,  sessiles  ou  stjpités,  à  chapeau  mince,  glabre,  vil- 
leux  ou  squamuleux,  couvert  d'une  pellicule  formée  de  fibres 
accolées,  tenaces,  longues,  criniformes. 

Nous  instituons  ce  nouveau  groupe  pour  y  ranger  les  es- 
pèces de  Collybia  voisines  du  C.  stipiiaria,  ainsi  que  quelques 
Marasmius  à  pellicule  fibreuse.  Il  est  probable  qu'une  étude  at- 
tentive des  formes  sessiles  ou  résupînées  de  Z^niinus,  Panus  et 
Pleurotus  fera  découvrir  d'autres  espèces  de  CrinipelUs. 

A  ce  genre  se  rapportent  les  espèces  suivantes  : 

Collybia  sHpitaria  Fr.  Syst.  Myc.  L  p.  138.  —  Pat.  Tab. 
n°  525.  Europe,  Amérique  boréale,  Cuba,  Venezuela. 

Collybia  bisukata  Pat.  et  Gail.  Bull.  Soc.  myc.  1888,  p.  14, 
pi.  VII,  fig.  3.  Venezuela. 

Collybia  excentrica^s.\..tX^2S!i.  Bull.  Soc.  myc.  1888,  p.  15, 
pi.  VII,  fig.  I.  Venezuela. 

Marasmius  nitiduius  Berk.  et  Curt.  Cub.  Fungi  n°  134. 
Cuba. 

Marasmius  gaUatus  Berk.  et  Curt.  Nort.  Pac.  Expl.  n"  ^. 
Japon. 

4.  Grinipellis  aspeiifoUa  Pat.  nov.  sp.  —  Chapeau  ses- 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


V 


.^ 


I 


N.  Patouillabd.  —  Fragments  ittycologiques. 
SÏIe,  résupiné  ou  réfléchi,  gla- 
bre, coriace,  sec,  strié  jusqu'au 
milieu,  brun  pâle;  diamètre 
5-10  millimètres;  pellicule  for* 
mée  de  fibres  très  longues,  in- 
colores, tenaces,  cylîndracées  ; 
àpeine  amincies  vers  la  pointe. 
Lames  distantes,  sèches,  con- 
colores  ou  plus  pâles,  atté- 
nuées aux  deux  extrémités, 
inégales,  insérées  au  pourtour  I ,  I 
d'un  tubercule  stiptiforme,  hé-  — r*—^ 
rissées  sur  les  deux  faces  e^ 
sur  la  tranche.  Cystides  abon- 
dantes, claviformes,  saillantes, 
ayant  le  sommet  rendu  ru- 
gueux par  des  incrustations 
d'oxalate  calcaire. 

Sur  l'écorce  du  Murraya 
exotica  vivant,  après  les  gran- 
des pluies  (n°  35). 

licule  du  chapeau. 

5.  Heliomyces  fœtens  Pat.  n.  sp.  —  Fétide,  fascicule, 
chapeau  orbiculaire,  ténu,  membraneux,  translucide  au  pour- 
tour, glabre,  omboné  au  centre,  roux,  lacéré  sur  les  bords. 
Lames  nombreuses,  très  minces,  égales,  adnécs,  non  anasto- 
mosées. Stipe  central,  grêle,  rigide,  glabre,  élargi  au  sommet, 
légèrement  strié.  Basides  simples,  à  quatre  stérigmates;  spores 
Ovoïdes,  incolores  6  X  4  i^' 

Sur  le  bois  pourri  du  Prunus  occidentalis  (n'  58) . 

06s.  —  Chapeau  de  1,5-3  centîm.  de  diamètre,  formé  d'une 
pellicule  tiès  mince  qui,  en  séchant,  se  déchire  près  des  bords  et 
se  contracte,  laissant  à  nu  la  membrane  hyméniale  incolore. 
Lames  molles,  larges  de  2  millimètres.  Stipe  long  de  6-8  centim., 
épais  de  1-2  millimètres.  Plante  distincte  de  toutes  ses  congé- 
Dères  par  son  chapeau  lacinié  sur  les  bords. 

6.  Heliomyces  sp.  —  Le  n"  51  de  la  collection  appartient 
à  ce  genre,  mais  son  mauvais  état  de  conservation  ne  permet 
pas  une  étude  suiâsante.  Le  chapeau  est  orbiculaire,  large  de 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


338  lOURNAL  DE  BOTANIQUE 

3-4centiin.,  transparent,  très  mince,  couvert  de  stries  rouges, 
pulvérulentes,  allant  du  centre  à  la  circonférence.  Lames  iné- 
gales, peu  nombreuses,  étroites.  Stïpe  long  de  2-3  centim., 
épais  de  i  1/2  millim. 

Troncs  pourris  dans  les  grands  bois. 

Obs.  —  Le  genre  Heliomyces  est  très  voisin  du  genre  Ma- 
rasmius;  il  n'en  diffère  que  par  la  consistance  plus  molle  de  son 
chapeau.  Un  certain  nombre  de  Marasmius  à  lames  réticulées- 
anastomosées  (Marasntius  sleitopkyllus  Mtg.,  Mar.  tesseliatus 
Mtg.,  etc.),  doivent  rentrer  dans  le  genre  Heliomyces  et  former 
avec  VHel.  ptiropus  Lev.  une  section  spéciale  {Dictyoploca  Mtg.). 

7.  Lentinus  vellereus  Berk.  et  Curt.  Joum.  Soc.  Lin.  X, 
p.  331.  —  Sur  différents  bois  pourris  :  Artocarpus  incisa,  Te- 
coma  peniapkylla,  etc.  (n"  21  et  64). 

Plante  utilisée  comme  aliment  dans  son  jeune  âge.  Spores 
ioX3-4f- 

8.  Lentinus  Berterîi  Fr.  EL,  p.  46.  —  Sur  le  bois  mort 
(n°  3)- 

Obs.  —  Les  lames  sont  plus  'ou  moins  crénelées  sur  la  tran- 
che et  ont  les  deux  faces  couvertes  de  petites  aspérités  incrus- 
tées de  calcaire.  Ces  aspérités  sont  formées  par  des  touffes  d'hy- 
phes  fortement  accolées  qui  émergent  de  la  trame  en  traversant 
la  couche  hyménienne  ;  ces  productions  ne  sont  pas  homologues 
des  cystides  et  ne  sauraient  leur  être  comparées  :  elles  sont  ca- 
ractéristiques du  genre  Lentinus  et  de  son  proche  voisin  le  genre 
Favolus.  La  présence  de  ces  organes  pileux  n'exclue  pas  celle 
de  véritables  cystides  dans  l'un  et  l'autre  genre. 

Dans  le  Lentinus  Berterii  les  spores  sont  incolores,  lisses, 
ovoïdes  atténuées  à  la  base  et  mesurent  6-7  X  3  f. 

9.  Lentinus  calvescens  Berk.  Dec.^  n"  536.  —  Troncs 
pourris  (n"'  2  et  54). 

Comme  dans  l'espèce  précédente,  les  lames  sont  hérissées  de 
touffes  pileuses. 

10.  Fanns  engrammus  (Mtg.).  —  Lentinus  Mtg.  Cuba 
t.  XVII,  f.  2.  —  Sur  différents  bois  tendres  {Spondias  AfonSùt^ 
etc.)  (n'  56). 

11.  Schisophyllum  commune  Fr.  Syst.,  i.  p.  333.  

Sur  beaucoup  de  bots  pourris,  mais  surtout  sur  les  bois  tendres. 


db.Googlc 


N.  Patouili^kd.  —  Fragmettls  tttytologiques.  y^ 

12.  Locellina  hiatuloides  Pat.  □.  sp.  — Chapeau  sépa- 
table  du  stipe,  très  mince,  mou,  campanule  puis  ét^é,  mame- 
lonné au  centre,  ondulé  et  profondément  incisé  lobé  sur  les 
bords,  glabre,  luisant,  brun  fauve,  plus  foncé  vers  la  partie 
moyenne,  couvert  de  stries  longues  et  serrées  provenant  de  cra- 
quelures de  la  pellicule;  marge  droite  ou  à  peine  recourbée  en 
dessous.  Lames  ocracées,  minces,  molles,  serrées,  atténuées  aux 
deux  extrémités,  libres,  insérées  au  pourtour  d'un  large  coUa- 
rium.  Basides  à  quatre  stérigmates;  spores  ovoïdes,  lisses,  atté- 
nuées à  la  base,  à  une  seule  gouttelette,  jaunes  d'ocre  (8-10  X 
5  ;i).  Cystides  peu  nombreuses,  saillantes,  ventrues,  étirées  au 
sommet  en  on  mucron  aigu.  Stipe  central,  grêle,  blanchâtre, 
strié  sur  toute  sa  longueur,  égal,  élargi  sous  le  mamelon  ducha- 
peau.  Anneau  nul.  Volve  blanche,  engainante,  membraneuse, 
dressée,  iaciniée  sur  les  bords,  un  peu  renflée  à  la  base. 

Sur  du  fumier  de  cheval  (n°  23). 

Chapeau  mesurant  10  centim.  de  diamètre;  lames  larges  de 
6-7  millim. ,  de  la  couleur  de  celles  du  Galera  tener;  stipe  long 
de  10-12  centim.,  épais  de  6  millim.;  volve  atteignant  5  àentim. 
de  hauteur. 

Les  espèces  du  genre  Locellina  sont  rares  et  ont  peu  d'aiE- 
nités  les  unes  avec  les  autres  :  celle  qui  nous  occupe  a  exacte- 
ment le  port  d'un  Hiatula,  son  chapeau  est  également  réduit  à 
une  pellicule  très  mince  ;  d'autre  part  la  forme  des  cystides  la 
rapproche  des  Pluteus,  mais  ses  spores  jaunes  et  sa  longue  volve 
la  distinguent  suffisamment. 

13.  Flammula  vinicolor  Pat.  n.  sp.  —  Chapeau  charnu, 
convexe  plan,  orbîculaire,  lisse,  profondément  ombiliqué  au 
centre,  rouge  lie  de  vin  à  l'état  frais,  brun  fauve  sur  le  sec  La- 
mes nombreuses,  serrées,  larges,  horizontales,  à  peine  décur- 
rentes,  fauves.  Spores  ovoïdes,  lisses,  ocracées,  mesurant  6-7 
X  3-4  r~  Stipe  tenace,  grêle,  cylindrique,  strié,  brun  rougeâtre, 
plus  pâle  au  sommet. 

Fascicule  sur  le  bois  pourri  (a°  44). 

Chapeau  large  de  1-2  centim.  ;  stipe  épais  de  2  millim.,  long 
de  3-4  centim. 

Espèce  voisine  du  F.  anepsia  Mtg, 

14.  Goprinus  discipes  Pat.  n.  sp.  —  Chapeau  raioee,  coa- 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


:340  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

vexe  plan,  déprimé  au  centre,  strié  sillonné  sur  toute  sa  lon- 
gueur par  des  rides  nombreuses  et  fines,  villeux  furfuracé,  brun 
noir.  Lames  adnées  au  sommet  du  pied,  linéaires^  étroites,  ser- 
rées, noirâtres.  Spores  noires  pourprées,  ovoïdes  obtuses,  S-io 
X  6  f*,  pourvues  d'une  gouttelette  au  centre.  Stipe  grêle,  cyiin- 
dracé,  émergeant  d'un  disque  mycélien  jaunâtre  et  villeux. 

Sur  du  fumier  de  cheval  (n"  52). 

Plante  marcescente  ;  chapeau  large  de  15  millim.,  stipe  long 
de  3  centîm.  environ,  épais  de  2  millim. 

15.  Polyporus  Tricholoma  Mtg.  Cent.  I,  n"  53.  —  Sur  les 
troncs  (n"  i). 

Pores  anguleux,  130-160  ,"  de  diam.;  cloisons  mesurant 
30  /*  d'épaisseur.  Spores  ovoïdes,  incolores,  lisses,  à  deux  gout- 
telettes, 6-7  X  3-3  fi. 

16.  Polyporus  stipitarius  Berk.  et  Curt.  Journ.  Lin. 
Soc.  X,  p.  304.  —  Avec  le  précédent  (n"  i"). 

Spores  ovoïdes,  lisses,  incolores,  à  deux  gou  tel    te  ,  8-k>>. 

17.  Polyporus  flavescens  Mtg.  Ceut.  \  II,  .>.  30.  —  .\u. 
pied  des  arbres  (n"  14). 

Spores  incolores,  ovoïdes,  lisses,  8-9  X  3  f*. 

18.  Polyporus  Aiiberianus  Mtg.  Sylloge  n'soo.  — Sur 
tronc  de  Magnolia  Phtinieri. 

19.  Polyporus  scruposus  Fr.  Epicr.^.  473  (P.  isidioïdes 
Bk.,  P.  gtlvus  Schw.).  — Sur  les  souches  de  différents  arbres 
(«<■  .8). 

20.  Polyporus  licnoîdes  Mtg.  Cuba  p.  401.  —  Troncs 
d'arbres  (d"  49). 

21.  Polyporus  hirsutus  Fr.  Syst.  Myc.  I,  p.  367.  —  Sur 
divers  arbres  {Caryophyltus  aromaticus,  Bois  lézard,  etc.) 
(n°"  20,  29). 

32.  Polyporus  pinsitns  Fr.  Epier,  p.  479.  —  Bois  mort 
(n"  43)- 

23.  Ganodenua  lucidum  (Leyss.)  Krst.  —  Troncs  d'ar- 
bres (d'  16). 

Nos  spécimens  sont  remarquables  par  l'abondance  des  spores 
qui  couvrent  la  face  supérieure  du  chapeau  :  en  certains  points 
la  couche  atteint  i  centîm,  d'épaisseur. 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


N.  Patouillabp.  —  FragtH^nlS  mycologtqius.  n,x- 

24.  Poria  cameo-pallens  Bk.  var.  chterea.  — Sur  le  bois 
mort,  à  terre  (n"  12). 

Semblable  au  type,  mais  d'une  couleur  cendrée  qui  passe  au 
rougeâtre  par  le  froissement. 

35.  PoriaobducensPers.  J/^f.  £'»»'.  3,p.  lo^ivaicamea. 

—  Sur  les  troncs  de  Cyathea  arborea  (n°  24). 

a6.  Poria  ferruginosa  Fr.  Syst.  I.  p.  378.  —  Troncs 
pourris  (n"'  50,  62). 

37.  Glœoporus  conchoides  Mtg.  Syll.  n"  561.  —  Form& 
résupînée,  sur  racines  des  arbres  morts  (n°  40). 

38.  Lenzites  repanda  Fr.  Epier,  p.  404.  —  Sur  les  troncs 
(n»  19). 

39.  Trametes  sepium  Berk. ,  Dsedatea  Rav.  Fung.  Car; 
fàs.  L  n*  31,  — Sur  Spondias  Mombin. 

30.  Trametes  hyduoides  Fr.  Epier,  p.  490.  —  Sur  les 
troncs  (n"  63). 

31.  MyrîadoporusDussiiPat.  ^»//.  Soç.myc.Fr.i'i^^. 

—  Troncs  d'arbres  (n"  17), 

Forme  vésiculaîre  de  P.  igniarius  ou  de  P.  marmoratus. 

33.  Dsedalea  Burserae  Pat.  nov.  sp.  —  Largement  ré- 
supiné,  tuberculeux;  marge  parfois  réfléchie  en  petits  cha- 
peaux bruns  en  dessus;  tissu  brun  très  mince.  Pores  très  étroits, 
serrés,  allongés,  sinueux,  contournés,  à  cloisons  obtuses  et  épais- 
ses. Hyménium  d'abord  recouvert  d'une  pruine  jaune  citron, 
puis  glabre  et  brun  noir. 

Sur  le  bois  pourri  de  Bursera  gummifera  (n"  38).  Cette 
plante  se  distingue  aisément  de  toutes  ses  congénères  par  la 
pulvérulence  jaune  qui  recouvre  les  cloisons  de  l'hyménium. 

33.  Stereujn  ûisciatum  Schw.  Carol.  n°  1013.  —  Sur 
les  troncs  (n"  57). 

34.  Sterenm  macrorrhiznm  (Lev.)  Champ,  Mtts.  p.  146. 
■"—  Sur  le  bois  pourri  dans  la  terre  (n°  34). 

35.  Auricnlaria  polytricha  Mtg.  Fr.  Fung.  Nat.  p.  26. 

—  Sur  Magnolia  Plumieri  (n°  37). 

36.  Quepinlopsis  fissus  (Berk.)  Fung.  BHt.  Mus.  p.  383. 

—  Sur  bois  pourri  (n"  33), 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


3*3  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Dans  DOS  spécimens,  les  spores  ont  l'aspect  ordinaire,  mais 

on  peut  observer  un  certain  nombre  de  celles-ci  qui  sont  septées 

dans  leur  partie  moyenne  ;  quelques-unes  d'entre  elles  ont  même 

un  léger  étranglement  à  la  cloison.  Dans  le  genre 

W  ^         Guepim'opsis,  la  présence  ou  l'absence  de  cloisons 

"M  ^      "^^"^  ^^^  spores  ne  nous  semble  pas  un  caractère 

spécifique  suiBsant  ;  aussi  nous  pensons  que  le  G, 

S^Sm^i.   P^^'^fi  (Tul.)  dont  les  spores  sont  septées  n'est  pas 

distinct  du   G.  tnerulinus  (Pers.)^  du  reste  le  port 

de  ces  deux  plantes  est  absolument  identique. 

37.  C3rathus  microsporus  Tul.  —  Sur  le  bois  pouiri 

K  33)- 

Cette  plante  réduite  en  poudre  est  employée  comme  aphro* 
disiaque  par  les  indigènes. 

38.  Asterina  pellîculosa  Berk.,  mélaogée  à  un  Capno- 
diufn  stérile.  —  Sur  feuilles  vivantes  de  Sysygium  calyptrantkes 
K6). 

39.  Hypoxylon  rubiginosum  Fr,  Sum.  V.  S.  p.  384.  — 
Sur  écorce  de  Sursera  balsainifera  (n"  10). 

,  40.  Hypoi^lon  serpens  Fr.  Sum.  V.  S.  p.  384.  —  Avec 
le  précédent. 

41.  Hypozylon  margiaatum  Berk.  Cub.  Fungi  n"  830. 
—  Sur  bois  mort  (n"  53). 

42.  Daldinia  vemicosa  Ces.  et  de  Not.  —  Sur  tronc  de 
Pst'dtum  {a"  66). 

43.  Xylaria  comuta  Fr.  forme  cotùdifère.  —  Sur  bois 
pourri  provenant  de  France  (n°  31). 

44.  Valsa  congesta  Pat.  nov.  sp.  —  Férithèces  noiis, 
ovoïdes,  étirés  en  un  long  col,  droit 
ou  flexueux,  groupés  en  nombre 
considérable,  à  peine  immergés 
dans  le  support,  longs  d'environ 
3  millim.  Thèques  clavifonnes, 
courtes  (20  X  4-5  f )  à  8  spores. 
Spores  incolores ,  cylindràcées , 
dourbées  (4  X  i  f»). 

Sur  tronc  pourri  et  déccxtiqué 
de  Mangifera  indica  (d*  7). 


-  d.  Tbèqi 


D,g,tza:Jb.GOOgle 


A  propos  du  Omgris  botanique.  343 

45.  N»ctria  rbytidospora  Pat,  n.  sp.  —  PérUhèces  très 
petits  {1/3  mîUîm.),  ovoïdes,  lisses,  papilles  au  sommet,  mous, 

orangés  rouges,  épars  ou  groupés  par  3-4.  Thèques 
'     ^         cylindracées  à  8  spores  unisériées.  Paraphyses  nulles. 

tA    Spores  incolores,  ovoïdes,  divisées  par  une  cloison 
^    moyenne  en  deux  loges  un  peu  inégales,  étranglées  à 
Nictrta       i*  cloison,  couvertes  de  stries  longitudinales  fines  et 
'^To^*    serrées  (13-16  X  6-7,-). 

Parasite  sur  l'espèce  précédente. 

46.  Trîblidiella  ruftila  Sacc.  —  Sur  brindilles  pourries 
(D"S). 

47-  Fuligt>  septîca  Rosttki.  —  Sur  la  terre  et  les  débris 

(■■•65). 

48.  Stemonitîs  flxsca  Rostfkt. — Sur  le  bois  mort^n"  45). 

49.  Stilbum  cinuabarinum  Mtg,  —  Sur  écorce  de  bois 
dur,  pourri  (n*  61). 


A  propos  du  Congrès  botanique. 

M.  Tabbé  Hy  nous  prie  de  communiquer  à  aos  lecteurs,  la  lettre 
ndvaitte  ; 

Monsieur  le  Directeur  et  cher  Confrère, 

Permetlez-raoi  de  soumettre  à  vos  lecteurs  deux  mots  de  réponse  à 
la  lettre  de  M.  Bureau,  insérée  au  dernier  numéro  de  votre  Journal. 

Le  savant  professeur  du  Muséum,  président  de  la  commission 
chargée  de  diriger,  au  dernier  Congrès  botanique,  la  discussion  rela- 
tive à  la  répartition  des  espèces  végétales,  ne  discute  aucun  des  argu- 
ments, aucune  des  conclusions  de  la  note  où  j'ai  eu  l'honneur  d'appré- 
cier les  travaux  de  cette  commission.  Il  y  relève  seulement  denx 
iaits,  dont  il  conteste  l'exatitude,  et  formule  un  seul  reproche,  auquel  il 
me  sera  facile  de  répondre. 

Le  premier  fait  contesté  est  relatif  au  mode  de  convocation  du 
Congrès,  Il  est  indiscutable  que  la  formule  de  convocation  ne  faisait 
aucune  mention  de  Congrès  Hiternaiional.  C'est  tout  ce  que  j'ai  dit  et 
voulu  dire.  Du  reste,  il  ne  m'appartient  point  de  juger  cette  question 
purement  nominale,  à  laquelle  je  faisais  une  simple  allusion  de  quatre 
lignes. 

Le  deuxième  lait  est  relatif  au  mémoire  de  M.  Drude.  U  est  incon- 
testable —  que  le  mémoire  était  annoncé  dès  le  commencement  du 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


J44  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Congrès,  avant  la  fixation  de  l'ordre  du  jour;  —  que  toute  la  discussion 
s'est  faite  et  terminée,  que  les  résolutions  ont  été  votées  ,  sans  qu'on 
ait  lu  le  mémoire.  L*a-t-on  lu  plus  tard,  après  la  question  vidée,  dans 
une  dernière  séance  de  clôture?  Cela  est  possible,  maïs  est-ce  suffisant? 
Le  public  jugera. 

Quant  au  dernier  reproche  de  n'avoir  pas  développé  en  séance  les 
critiques  que  je  me  suis  permises  plus  tard,  ni  exposé  le  système  de 
cotation  qui  a  lait  le  véritable  objet  de  ma  note,  voici  ce  que  j'ai  à 
répondre  : 

Les  objections  principales,  au  nombre  de  trois,  que  j'ai  relevées 
dans  ma  note,  ont  toutes  été  formulées  en  séance,  mais  la  Commission 
n'en  a  tenu  aucun  compte. 

i"Le  R.  P.  Pâque  a  essayé  de  montrer  le  défaut  capital  du  système 
adopté,  en  faisant  ressortir  le  nombre  excessif  des  cartes  rendues  né- 
cessaires. 

2°  La  nécessité  d'attirer  spécialement  l'attention  des  observateurs 
sui  un  groupe  limité  de  végétaux  a  été  signalée  par  M.  le  ly  Cosson, 
de  l'Institut,  qui  a  proposé  notamment  les  arbres  forestiers  comme 
sujet  très  convenable  pourles  premières  recherches.  Ce  fait  est  d'autant 
plus  digne  de  remarque  que  M.  le  D' Cosson  s'était  vu  associer,  à  la 
dernière  heure,  à  la  Commission  d'initiative,  désireuse  sans  doute  de 
compter  dans  ses  rangs  un  membre  aussi  compétent,  mais  moins  sou- 
soucieuse,  peut-être,  de  mettre  à  profit  son  expérience. 

3"  Sur  la  question  délicate  de  l'échelle  à  adopter,  j'ai  eu  l'honneur 
d'exposer  en  séance  mon  humble  avis,  en  proposant  un  quadrillé  basé 
sur  les  coordonnées  géographiques,  ce  qui  éliminait  tout  désaccord, 
chacun  restant  libre  d'adopter  les  proportions  qui  lui  conviendraient 
pour  les  cartes.  Au  fond,  le  système  de  notation  que  j'ai  eu  l'occasion 
d'exposer  depuis  n'est  que  le  développement  de  cette  idée. 

Ces  diverses  observations  seront-elles  consignées  au  procès- verbal? 
C'est  ce  que  nous  montrera  seulement  la  rédaction  définitive  des  actes 
du  Congrès. 

Ce  qui  est  certain,  c'est  que,  pour  ma  part,  ayant  formulé  l'obser- 
vation précédente  à  la  séance  du  mercredi  21  août,  je  n'ai  pu  m'assurer 
si  l'on  en  avait  tenu  compte  dans  le  procès-verbal,  par  la  raison  que 
lecture  n'a  pas  été  faite  de  ce  procès-verbal  au  commencement  de  la 
séance  suivante  du  33  août. 

Agréez  Je  vous  prie,  M.  le  Dlretenr,  l'assurance  de  mes  meilleurs 
sentiments. 

F.-C.  Hy. 

L*  Gértml  .*  Louis  Horoi. 


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3*  ANNEE  N*  ii  i"  NOVEMBRE  iS8ff 

JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Directeur  :  M.  Louis  MOROT 
NOTES  SUR  LE  GENRE  TRENTEPOHLIA  MARTIUS 

Par  H.  P.  HARIOT 

Parmi  les  Chlorophycées,  il  en  est  quelques-unes,  réunies  sous 
le  nom  de  Trentepohliacées ,  qui  présentent  un  intérêt  tout  spécial 
par  leur  habitat,  leurs  caractères  organoleptiques  et,  par  dessus 
tout,  par  le  rôle  qu'elles  jouent  dans  la  composition  des  Lichens, 
Elles  croissent  partout  autour  de  nous,  sur  la  roche  la  plus 
aride,  sur  les  plantes  aquatiques,  sur  les  feuilles  aussi  bien  que 
sur  les  rameaux  des  arbres  ;  on  ne  saurait  gratter  une  écorce 
sans  en  découvrir  quelqu'une  (i).  Elles  constituent  la  portion 
gonidiale  d'un  grand  nombre  de  Lichens.  Dans  certains  d'entre 
eux,  même,  les  Trentepohh'a  existent  encore  assez  purâ  pour 
qu'on  puisse  percevoir  l'odeur  caractéristique  de  violette  qu'ils 
répandent  et  déterminer  leurs  caractères  spéci6ques.  Leur  ancien 
nom  {Chroolepus)  est  employé  actuellement  pour  désigner  une 
variété  de  système  gonidial  (gonidia  chroolepoideà)  (3),  Qui  plus 
est,  cenains  Cœnogont'um  ne  sont  Lichens  que  de  nom  ;  l'examen 
microscopique  montre  qu'ils  sont  entièrement  formés  d'une 
Algue  parfaitement  pure  {Cœiwgonùim  confervoides,  di'alep- 
tum,  etc.). 

Leur  place  dans  la  classification  est  à  côté  des  Cladoplwra^ 
dont  ils  ont  le  faciès  général,  mais  dont  ils  s'éloignent  par  leur 
coloration  habituellement  plus  ou  moins  vive,  leur  station  pres- 
que toujours  terrestre,  leur  mode  de  fructification, 

t.  ■  Les  Trentepohlia  prospèrent  dans  des  circonstances  où  00  n'aurait  pas  cru 
leur  présence  possible  et  j'en  ai  rencontré  jusqu'au  bord  immËdial  de  la  mer,  sar 
des  bois  baignés  par  l'eau  salée.  -  Bornel,  ReckercAes  sur  ies  gonidies  des  Zj- 
cluns  (Ann.  se.  nai.  3.  XVII.  1873,  p.  51;.). 

Lyngbye  a  rencontré  le  T.  aurea  sur  des  morceaui  de  bois  submergés  dans 
les  lacs  de  la  Suède  et  M.  Farlow,  dans  les  nf^mes  conditions,  aux  États-Unis. 

3.  Nylander,  De  gonidiis  et  eontm  formis  diversis  animadversùmes.  (Flora, 
p.  358.  ï877-) 


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346  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

L'odeur  de  violette  doat  ces  Algues  sont  douées  peut  se  ren- 
contrer dans  toutes  les  espèces  quand  elles  sont  fraîches  ou  es 
bon  état  de  conservation  ;  un  long  séjour  en  herbier  ne  les  en 
prive  pas  toujours,  car  des  échantillons  du  Tr.  polycarpa,  récoltés 
il  y  a  plus  d'un  siècle  (en  1767)  par  Commerson  dans  le  détroit 
de  Magellan,  la  laissent  encore  percevoir  quand  00  les  mouille. 
En  Europe,  le  Tr .  Joltlhus  c:st  particulièrement  connu  sous  ce 
rapport,  d'oii  son  nom  et  les  désignations  de  VeiUkenntûos,  Veil- 
ckenstein,  dont  il  est  affecté  dans  les  parties  montagneuses  de 
l'Allemagne  où  on  le  rencontre.  Le  caractère  tiré  de  l'absence 
ou  de  la  présence  d'odeur  ne  saurait  être  considéré  comme 
sérieux,  et  devra  être  rejeté  de  la  classi6cation. 

La  couleur  ne  paraît  pas  non  plus  devoir  entrer  en  ligne  de 
compte,  du  moins  pas  autant  que  l'ont  admis  la  plupart  des  algo- 
logues.  La  coloration  varie  dans  la  même  plante  avec  l'état  de  la 
plante  elle-même,  avec  le  mode  de  conservation  et  de  dessicatîon. 
Sur  le  vivant,  elle  diffère  absolument  de  celle  que  revêtira  la 
plante  sèche.  Le  T .polycarpa,  plus  connu  sous  le  nom  de  T.fiava, 
dans  la  nature  est  coloré  en  orangé  vif;  dans  les  herbiers,  il  est 
toujours  jaune  ou  verdàtre. 

En6n  un  caractère,  sur  lequel  on  a  beaucoup  trop  insisté,  doit 
être  énergiquement  rejeté  :  c'est  celui  qui  a  été  tiré  de  l'aspect 
de  la  membrane  cellulaire.  Dans  les  espèces  européennes  (  T.  au- 
rea  et  surtout  T.  Joh'ihus).,  cette  enveloppe  est  presque  tou- 
jours plus  ou  moins  striée  en  spirales  ;  dans  le  T.  polycarpa,  c'est 
presque  l'exception  de  trouver  la  plante  à  l'état  normal.  Cet 
aspect  a  été  généralement  mal  interprété  ;  ou  bien  on  en  a  tiré 
des  caractères  spécifiques,  ou  bien  on  y  a  vu  des  hyphes,  hyphè- 
ineSy  etc.  et  on  a  pris  les  échantillons  ainsi  déformés  pour  des 
productions  lichéniques.  La  moindre  observation  attentiyie  et 
l'emploi  prudent  des  réactifs  (chloroiodure  de  zinc,  acide  phos- 
phorique  iodé)  montrent  nettement  ce  qu'il  en  est.  Les  plantes  qui 
croissent  dans  les  lieux  arides,  exposées  à  de  longues  intermit- 
tences de  sécheresse  et  d'humidité,  présentent  habituellement 
cette  déformation  qui  en  change  totalement  l'aspect  :  la  mem- 
brane cellulaire  forme  alors  un  sol  artificiel  qui  est  on  ne  peut 
plus  propice  au  développement  et  à  la  germination  de  spores  de 
Champignons-  ou  d'Algues  inférieures.  C'est  pour  avoir  mécotuiu 
l'importance  de  ce  caractère  et  sa  véritable  signification,  qu'un 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


p.  Habiot.  —  Noies  sur  le  genre  Trentepohlia  Mariius.  347 

certain  nombre  de  Cœnogonitim  ont  été  publiés  (C.  corriigaium, 
cancellaium,  etc.). 

Puisque  j'en  suis  à  parler  des  Cainogonium.y^a  profiterai 
pour  faire  observer  qu'il  faudrait  se  garder  de  considér4^ tomme 
Lichens  tout  ce  qui  a  été  décrit  sous  ce  nom.  S'il  est  de  vrais 
Cœfwgomum  à  gonidies  revêtues  par  des  hyphes  de  Champi- 
gnons, pourvus  d'organes  de  fructification  (apothécîes),  il  en  est 
d'autres  dans  lesquels  on  rechercherait  vainement  ces  caractères. 
Les  descriptions  des  lichénographes  indiquent  en  effet  des 
Lichens  de  ce  genre  avec  la  mention  «  absque  hypkis  obducenti- 
bus  »  ;  ce  sont  des  Trentepohlia  purement  et  simplement,  sur 
lesquels  j'aurai  plus  loin  l'occasion  de  revenir.  Le  nombre  est  de 
plus  en  plus  rare  chaque  jour  des  botanistes  qui  admettent  encore 
que  les  ChrooUpus,  Sirosiphon^  etc . ,  quoique  non  envahis  par 
des  filaments  fongiques,  sont  des  Lichens,  stériles  il  est  vrai, 
mais  malgré  tout  des  Lichens  (1).  Cette  singulière  théorie  revien- 
drait à  considérer  les  Algues  les  mieux  caractérisées  et  les 
Lichens  comme  appartenant  à  un  même  groupe  de  crypto- 
games. 

On  s'est  beaucoup  occupé,  depuis  quelques  années,  des  végé- 
taux de  cette  famille.  On  a  surtout  étudié  leurs  formes  à  thalles 
rayonnants  ou  flabelliformes,  si  élégantes,  si  remarquables  et 
encore  si  peu  connues  au  point  de  vue  de  leur  développe- 
ment (2).  Les  Trentepohlia  n'ont  pas  été  délaissés  pour  cela  ; 
de  nouvelles  espèces  ont  été  décrites  ;  on  a  cherché  à  suivre 
leur  évolution,  mais  d'une  manière  qui  ne  satisfait  pas  complète- 
ment l'esprit.  N'a-t-on  pas  dit,  en  effet,  sans  preuve  à  l'appui, 
que  le  Protococcus  caldariorum  n'était  qu'un  état  uniccllulaîre  du 
développement  du  T.  lagenifera  Hild,  ?  11  est  également  certain 
que  des  protonemas  de  Mousses  ont  pu  être  confondus  avec  des 
Algues  appartenant  au  groupe  des  Trentepohliacées  (Gongro- 

•  I.  Haud  pauca  alia  gênera  sxpissime  quoquesotumthallo  sterili  occurrunc,  sic 
•  quoad  plurimas  specles  :  Scylonenta,  Sirosiphou,  Chroolepus,  Gongrosîra,  go- 

■  nimiis  et  gonidiis  iaier  se  valde  dissimilia,  Algis  vulgo  relata  :  sed  apoihecîa 

■  lichenea  apud  certas  species  habent,  (araquam  in  scripiis  meis  variis  indicavi  ». 
Nylander,  Lichenes  FuegUa  el  Falagonlx,  p.  19  (:i)B8}. 

a.  De  Toni,  Sopra  un  nuovo  génère  di  Trenlepokiiacee  (Notariaia,  Ilf,  p.  581, 
1888);  Id.,  Inlomo  ail'  identita  del  Phyllaclidium  iropicum  con  la  Hansgirg-ia 
OabeUigera  (Reod.  R.  Ac.  Lincei,  IV,  9,  18BH).  —  De  Wildemao,  Oiservatiaas  sur 
quelques  formes  d'Algues  terrestres  épiphytes  (Bull.  Soc.  Roy.  Bot.  Belgique, 
XXVII,  p.  119,  1888);  Id.  Encore  quelques  mois  a  propos  de  /'Hansgirgia  Ilabei- 
Ugera  (lot:,  cit.,  XXVUI,  p.  34,  1889).  . 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


348  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

stra  ericeiorunt,  Treniepoklia  ilicùola,  Chroolepus  jticnndus 
d'après  M,  Hansgirg)  (i). 

K  m'a  paru  intéressant  de  tracer  une  monographie  de  ce 
genre  polymorphe,  sur  lequel  tout  n'a  pas  été  dît,  tant  s'en  faut, 
et  de  publier  les  observations  qu'il  m'a  été  donné  de  faire  siu*  les 
nombreux  échantillons  d'herbier  qui  sont  à  ma  disposition  et  sur 
les  types  authentiques  qui  m'ont  été  communiqués. 

Il  ne  me  semble  pas  inutile  de  faire  brièvement  l'historique 
des  espèces  qui  composent  le  genre  Trentepahlia,  Fondé  en 
1817  par  Martius  (Flora  erlangensis  p.  351)  pour  le  Byssvs 
aurea,  ce  genre  fut  rapidement  adopté  par  C.  Agardh  (Sysiema 
Algarmn,  1824),  mais  avec  adjonction  d'Algues  appartenant  à 
une  toute  autre  classe  et  au  genre  Chantransia.  En  même  temps, 
C.  Agardh  créait  le  genre  Chroolepus,  qui  se  trouve  faire  double 
emploi  et  doit  par  suite  être  supprimé.  Le  Systenta  Algarutx. 
indiquait  sept  espèces  :  Ck.Jolitkus,  connu  de  Micheli  dès  1739 
et  de  Linné;  Ch.  odoratus,  également  cité  par  Micheli  et  par 
Lyngbye(i8i9);  Ch.  lichenicola  (Engîish  botany^  t.  1609,  1808); 
Ch,  rubicundîts  (Roth  Catalecia,  3.  p.  298.  1806);  Ch.  cobcU- 
tigineus  (Wûllfen  in  Jacquin  Collectanea  2.  p.  175,  1788);  Ch, 
eùeneiis  Micheli  et  Dillwyn  et  enfin  le  Trentepohlia  aurea 
que  signalaient  Morison  dès  1672  et  Pétiver  en  1702.  En 
1836,  Nées  et  Montagne  décrivent  leur  Trentepohlia  poly- 
carpa;en  1841,  Hookeret  Arnott  font  connaître  la  même  plante 
sous  le  nom  de  Mycinema  }  fiava.  Kûtzing,  en  1 843,  fait  paraître 
son  Phyeologia  generalis  où,  en  outre  des  espèces  d'Agardh,  il 
décrit  les  Ch.  umbrïnus,  kercym'cus,  rupestris,  sulphuretts,  les 
variétés  glomeratus,  tomentoszis  et  alpinus  du  Ch.  aureus, 
Ch.  periivianus,  flavus  et  villosus  et  le  Proioçoccus  ujnbrtmtsf^i 
plus  tard  est  rentré  dans  la  synonymie.  Deux  ans  plus  tard, 
en  1S45,  le  Phyeologia  gcrmanica  du  même  auteur  renferme 
comme  nouveautés  les  Ch.  abietimis,  velutinus,  oleifertis,  les 
■variétés  pulvinatus,  t'ncrassaius  et  lanostis  du  Ch.  auretis,  et 
Protococctis  crustaceus,  nouvelle  désignation  du  Prot.  umbrinus 
du  précédent  ouvrage.  Le  Sfecies  Algarum,  publié  en  1849, 
contient  toutes  les  espèces  précédemment  citées  et  en  plus  les 
Ch.  cœnileum,  riparium,  irregulare,  odoratum  ?>  aurantiacum, 

1.  Haaaffirg,  Ueàer  TTentepoklia  (Flora,  p.  81,  18S7). 


D,g,tza:Jb.GOOgle 


p.  Hahlot.  —  Noies  sur  le  genre  Trenlepohlia  Martius.  349 

Jiavtim-  p  rigidulutn.  Parmi  les  espèces  douteuses  ou  peu  connues, 
sont  énumérés  les  Ch,  fnelœnum,  Arttottn,  rubicunduvt,  nteso- 
mêlas-,  cobaHîgîneum,  Uchemcola  et  iticicoîa. 

Flotow,en  1850,  fait  connaître  le  Ch.}  Kœrèeri,  et  Montagne, 
en  1852,  dans  le  Flora  chtletta,  donne  les  caractères  distinctifs 
de  son  T.  Tuckemianniana.  En  1854,  dans  le  quatrième  volume 
des  Tabulai  phycologicse ,  Kûuing  figure  une  partie  des  Algues 
énumérées  dans  son  Species  et  décrit  une  nouvelle  espèce,  le  Ch. 
momlifortne  Naegeli. 

Puis  viennent  le  Ch.  cùterascens  Montagne,  1856;  le  Ck.  chi- 
nensis  Harvey,  1859  ;  le  Ck.  lageniferus  Hildebrandt,  1861  ;  le 
C^.^^-dc/ZeRabenhorst,  1S63,  et,  indiqué  seulement  de  nom  par 
Itzigsohn,  en  1868,  le  Ch.  megalorrhynchutn. 

Le  Flora  europiea  Algarum  de  Rabenhorsi  (1868)  renferme 
deux  nouvelles  espèces,  les  Ch.  Bleischii  çxjucutidîts;  M.  Gobi, 
en  1 87 1 ,  publie  un  très  intéressant  mémoire  sur  les  Chroolepus  et 
décrit  le  Ck.uncinatus.'UHedwigia  de  1883  énumère les  Algues 
nouvelles  rapportées  de  l'Inde  anglaise  par  Kurz  et  énumère  six 
espèces  de  Chroolepus  :  Ch.  botryoides,  elongatunt,  fusco^ 
airum,  tenue,  Kursn  et  calamicola. 

On  voit  ensuite  paraître  :  en  1874,  le  Ch.  sinense  de  Raben- 
horst;  en  1875,  le  Ch.  polyarihrum  d'Al,  Braun  et  lesC^.  ento- 
phyticus  fX-muscùolaà.t.^A.  Reinsch;  en  1876,  le  Ck.capitellaius 
Ripart  ;  en  1878,  le  Ck.  Bleischiiv.  Piceai  Wille,  le  Ch.  siibstm- 
Plex  Caspary  etle  Ch.  ntontis-tabulx  Reinsch.  Nordstedt  décrit, 
en  1882,  une  très  curieuse  espèce  du  Brésil  le  Tr.  pleiocarpa  ; 
M.Hansgirg,eni886,le  Tr.  IVilleana,  eniSSSlcs  Tr.  ffilnschti 
et  de Baryana;  M.  de  Wildeman,  en  1888,  les  Tr.  Lagerkeimti , 
mom'h'a,  torulosa  et  diffusa.  Enfin,  M.  Farlow,  en  1889,  a 
distribué  sous  le  N°  202  des  Algse  Ainericêe  borealis  exsiccatse ,  le 
Tr.  setifera  dont  la  description  doit  prochainement  paraître,  et 
MM.  Wittrock  et  Nordstedt  le  Tr.  recurvaia  (Algse  aquse  dulcis 
exsiccatse.  19,  n"  914). 

EnfinM.deToni,dansson^//c^iî^/fi2ra/«(I.p.  235  et  261), 
énumère  37  espèces  de  ce  genre  et  en  exclue  8  ;  avec  quatre 
autres  plantes  qui  n'y  figurent  pas,  on  se  trouve  donc  actuelle- 
ment en  présence  de  41  espèces,  nombre  qui  sera  certainement 
modifié  par  suite  de  plusieurs  réductions  et  de  quelques  aug- 
mentations. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


350  JOURNAL  DE  BOTANrQUE 

Comme  toutes  les  Algues  vertes,  les  Treftiepoà/t'a  sont  des 
planteséminemment  polymorphes;  aussi  ne  faut-il  pas  s'étonner 
si  les  espèces  ont  été  à  ce  point  prodiguées.  Quels  sont  donc  les 
caractères  sur  lesquels  oo  peut  les  baser?  Il  ne  faudrait  pas  tout 
d'abord  accorder  une  trop  grande  confiance  à  la  disposition  des 
zoofporanges,  qui  peuvent  être,  dans  une  même  plante,  latéraux, 
sessiles  ou  pédîcellés,  terminaux  ou  supponés  par  des  cellules 
qui  ont  pris  une  forme  spéciale  f'T.  UfUinata,  pleiocarpa,  etc.)i 
ainsi  que  le  prouvent  les  recherches  de  M.  de  Wildeman  et  mes 
propres  observations  ;  la  dimension  de  ces  organes  est  également 
fort  variable.  C'est  à  la  forme  des  cellules  du  thalle  qu'il  faut 
avoir  recours,  à  leurs  dimensions  relatives  suivant  les  deux  axes  ; 
c'est  là  qu'on  trouvera  les  données  les  plus  sures  pour  l'établisse- 
ment des  espèces  ;  ces  cellules  peuvent  être  cylindriques,  toru- 
leuses,  moniliformes  ;  l'extrémité  des  filaments  et  des  rameaux 
peut  aussi  fournir  de  bons  caractères;  quant  à  l'épaisseur  de  la 
membrane,  elle  ne  saurait  entrer  en  ligne  de  compte  :  elle  varie 
avec  l'àgc  et  l'exposition.  Certaines  espèces  présentent  en  outre 
une  difi"érenciation  tranchée  entre  les  filaments  horizontaux,  ram- 
pant à  la  surface  du  substratum,  pouvant  même  constituer  un 
disque,  et  les  filaments  dressés  qui  en  proviennent  :  ces  caractères 
ne  sauraient  être  passés  sous  silence. 

Je  diviserai  donc  les  Trentepohlia  que  j'ai  étudiés  en  :  i"  Es- 
pèces à  cellules  cylindriques  ;  2'  Espèces  à  cellules  toruleuses  ou 
monilifonnes .  Je  ferai  remarquer  que  la  plupart  des  plantes  à  longs 
filaments  se  rencontrent  dans  le  premier  groupe,  tandisque  celles 
qui  se  développent  en  couche  pulvérulente  ou  peu  saillante  peu- 
vent être  généralement  comprises  dans  le  second. 

^  (A  suivrez 

LA  VÉGÉTATION  A  165  LIKUES  DU  POLE  NORD 

Par  M.  Ed.  JARDIN 

En  publiant,  dans  un  autre  recueil  (i),  la  liste  des  plantes 
recueillies  par  l'expédition  du  lieutenant  Greely  dans  la  baie  de 
Lady  Franklin,  nous  l'avions  fait  précéder  de  quelques  obser\'a- 
tions  sur  la  végétation  polaire.  Cette  liste  était  suivie  de  notes 
succinctes  sur  chacune  des  plantes  ramassées  autour  de  la 
1.  BuUclin  de  la  Société  botanique  de  Franct,  séance  du  31  mars  1889, 


D,g,tza:Jb.GOOgle 


Ed.  Jardin.  —  La  végitalim  à  i6s  iltues  du  pèle  Nord.  351 

Station  de  l'expédition.  Des  motifs  particuliers  ont  empêché 
cette  seconde  partie  de  notre  travail  de  paraître  dans  ce  recueil  ; 
nous  la  donnons  ici  telle  qu'elle  avait  été  préparée. 

Mats  avant,  il  nous  semble  utile  de  dire,  en  quelques  mots^ 
ce  que  c'était  que  cette  expédition. 

En  1881,  une  convention  avait  été  passée  entre  les  princi* 
pales  nations  maritimes  d'Europe  et  d'Amérique,  pour  organiser 
des  missions  charg'ées  de  faire  des  observations  météorologiques 
et  magnétiques  dans  les  régions  les  plus  voisines  des  deux  pôles. 
L'expédition  préparée  par  les  Etats-Unis,  et  composée  de 
24  personnes,  était  commandée  par  le  lieutenant  Greely.  Elle 
s'établit  dans  la  baie  de  Lady  Franklin,  autour  du  fort  Conger, 
par  81°  44'  de  latitude  N.  et  67°  18'  de  longitude  O.,  le  13 
août  188a.  Malgré  toutes  les  précautions  prises,  le  personnel, 
à  bout  de  ressources,  quitta  le  fort  le  y  août  1883,  et  le  peu  de 
survivants,  7  seulement,  put  être  rapatrié  (i). 

Les  plantes  recueillies  autour  du  fort  et  dans  la  baie  de  Lady 
Franklin  ont  pu,  heureusement  pour  la  science,  parvenir  aux 
Etats-Unis.  Elles  ont  été  déterminées  par  le  savant  botaniste 
docteur  Georges  Vasey,  et  elles  sont  actuellement  déposées  au 
Muséum  d'Histoire  naturelle  de  l'institution  Smithsonienne  à 
Washington,  13°  département,  n°  16064  (2)- 

FKANÉROGAMES 

1.  Ranunoulus  nivalis  R.  Br.  —  Croît  depuis  le  bord  de  la  mer 
jusqu'à  1800  pieds.  Il  s'élève  de  5  à  6  pouces.  C'est  une  des  grandes 
plantes  de  cette  terre  de  glace.  Martins  l'indique  au  cap  Nord,  dont  le 
sommet  le  plus  élevé  est  à  50S  mètres  au-dessus  du  niveau  de  la  mer.  Il 
végète  aussi  au  Labrador,  au  Spitzberg,  autour  de  rAlteofjord  et  dans 
les  montagnes  Rocheuses. 

2.  Rauunculus  afflnisR.  Br,  —  Mime  station.  Cetteplante  atteint 
jusqu'à  6  pouces.  Torrcy  et  Gray  l'indiquent  au  détroit  de  Koizebue 
etàl'îleMelville. 

Dans  la  Nouvelle-Zemble,  par  68*76'  de  latitude  N.,  on  compte 
10  Rcnonculacées. 

3.  Papaver  nudicaule  L.  —  Quelquefois  toutes  les  fleurs  sont 

I.  Pour  plus  de  détails,  consulter  Dans  Us  Glaces  arctiques,  journal  de  la 
nisûoD  au  pôle  Nord,  du  lieut.  Greely.  Librairie  Hachette,  Paris, 

I.  Le  docteur  Vasey  en  a  publié  la  liste  dans  le  Bofaaical  Gasetle,  vol.  X, 
1SS5,  p.  364-5C>6,  et  le  général  Greely  l'a  publiée  de  nouveau  avec  notes,  comme 
appeiidice  11",  dans  son  livre  :  Three  years  0/  Arclic  sea  {Note  du  secrêtaire-od- 
joini  de  la  Société  Smllksonienne). 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


353  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

blaaches.  Indiqué  dans  la  Flore  des  États-Unis  comme  existant  dans  le 
Labrador,  l'Amérique  arctique,  à  Unalaska.  Il  existe  dans  la  Sibérie 
au  Spïtzberg  et  dans  les  montagnes  du  Finmarck.  D'après  de  CandoUei 
deux  espèces  seulement  appartiennent  à  la  Sibérie  (i). 

4.  Coohlearia  offloinalis  L.?  —  De  i  à  3  pouces  de  haut.  Cette 
petite  plante  a  été  trouvée  au  cap  Nord,  dans  l'Amérique  arcdque, 
autour  de  l'Altenfjord.La  var.  ^est  le  Cochlearia groenlandica  à&  Wi- 
thering. 

■5.  Braya  alpins  Stenb.  et  Hoppe,  v.  glabeHafB.purpurascerts'^. 
Br.).  —  On  trouve  celte  espèce  sur  les  parties  les  plus  glacées  des  mon- 
tagnes de  Carinthie  et  de  Laponie.  Une  variété  est  indiquée  dans  les 
montagnes  Rocheuses,  Est-ce  la  même  que  le  B.  glabella  de  l'Amé- 
rique arctique,  dont  fait  mentioD  Richard,  dans  le  journal  du  voyage 
de  Franklin? 

6.  Vesicaria  arotloa  Ricb.  —  Croit  depuis  le  bord  de  la  mer  jusqu'à 
une  altitude  de  1000  pieds.  Les  plus  grands  échantillons  ont  4  pouces 
de  haut  et  6à  7  pouces  de  large.  C'est  VAlyssum  arciicum  de  Worms- 
kiold,  indiqué  dans  l'Amérique  britannique  depuis  le  Canada  jusqu'aux 
régions  arctiques,  et  dans  l'ile  d'Anticosti. 

7.  Parrya  arenioola  Hook.  f.? —  N'est  pas  indiqué  dans  la  Flore 
des  États-Unis  de  Torrey  et  Gray,  qui  mentionnent  les  P.  macrocarpa 
R.  Br.  et  artica  E.  Br. 

8.  Eutrema  Ed'warsii  R.  Br.  —  Est  signalé  dans  l'Amérique  arc- 
tique et  dans  l'île  Saint-Laurent.  Ledebours  l'indique  dans  le  «  Flora 
Rossica  ». 

9.Clieiranthuspygmœu8Adans.{/fM/tfrïJ-/Kf'W'^«jHook.). — Se 
trouve  depuis  50  jusqu'à  1000  pieds  d'altitude.  Les  échantillons  recueil- 
lis sont  jeunes  et  presque  tous  de  moins  de  2  pouces  de  haut.  Le  pins 
grand  a  6  pouces.  Quelques  pieds  portent  la  tige  et  les  siliques  des 
années  précédentes.  La  Flore  des  Etats-Unis  signale  cette  espèce  dans 
l'Amérique  arctique  et  au  détroit  de  Kotzebue.  An  id  ac  H.  pygmceaSà- 
vigny,  Encycl.  metk.'î 

10.  Draba  hirta  L.  (D.  ardica  Wahl.).  —  Atteint  de  s  à  3 
pouces  de  haut.  Le  D.  kiria  Sm.  (nonLinn.)  est  le  D.  ruptstris 
d'Aiton.  Les  D,  hirta  FI.  dan.  et  muriceila  Whlbg.  en  sont  voisins. 
La  Flore  des  États-Unis  indiquecette  espèce  dans  l'Amérique  arctique 
et  subarctique,  au  détroit  de  Kotzebue  et  dansles  montagnes  Rocheuses. 
On  l'a  recueillie  autour  de  l'Altenijord. 

11.  Draba  rupestrisR.  Br,  —  Torrey  et  Gray  indiquent  cette  es- 

I.  M.  Vio-ay  {Soc.  bot.  de  France,  la  avril  iSgç)  poKède  cette  plante  delà 
Nouvelle-Zemble,  des  Alpes  de  Dovre,  des  montagnes  de  Laponie  voiaines  du 
lac  Smandca  et  du  Groenland. 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


Ed.  Jardin.  —  Z«  vtgitaliimà  tif^  litues  du  pôle  Nord.  353 

pèce  daas  les  montagnes  Rocheuses,  et  ajoutent  qu'elle  ne  se  distingue 
pas  bien  du  D.  hirta^  var,  4  de  Hooker  (2*  voy.  dé  Parry).  Il  y  a  beau- 
coup d'incertitude  au  sujet  de  la  détermination  de  ces  petites  espèces. 
13.  Draba  alpina  L.  —  Etait  en  fleurs  le  16  juin.  Les  auteurs  de  la 
Flore  des  Etats-Unis  distinguent  dans  cette  espèce  :  a  sillques  glabres, 
P  siliques  velues,  y  fleurs  blanches,  8  fleurs  jaunes.  Elle  se  trouveàlile 
Melville,  sur  les  rivages  de  la  mer  Arctique  et  dans  le  détroit  de 
Koizebue. 

13.  Lyohuis  apet&la  L.  —  Depuis  le  rivage  jusqu'à  1000  pieds 
d'altitude.  Les  échantillons  ont  de  i  à  5  pouces  de  haut,  et  portent 
rarement  i  à  3  fleurs.  Cette  plante  existe  au  Spitzberg  (lat,  79"  55'),  au 
Groenland,  au  Labrador  et  dans  la  baie  de  Baffio. 

La  liste  du  lîeutenanlGreely  ne  signale  pasle5'î7e//*(ïirii«/tr,  plante 
essentiellement  hyperboréenne,  qui  a  été  vue  en  fleurs,  par  M.  de 
Saussure,  au  milieu  des  neiges  du  mont  Blanc  (3470°'  d'altitude). 

14.  LyotinistrifloraR.  Br.  —  Se  trouve  mêlé  avec  le  L.  apetala. 
La  tige  et  les  feuilles  plus  pubescentes  ;  le  plus  souvent  i  fleur,  rare- 
ment 3. 

15.  Arenaria  groenlandioa  Spriag.î  —  N'a  été  trouvé  qu'en 
feuilles. 

16.  Arenaria  vema  L.  (non  Ville)  v.  hirta^Alsiite  verna  Whlbg.). 
—  Croît  de  200  à  1000  pieds  d'altitude. 

17.  Cerastium  alpinum  L.  (C.  lanatum  Lamk.?).  —  Indiqué  au 
cap  Nord,  autour  de  rAltenfjord,  et  depuis  le  Groenland  jusqu'à  Sitka. 
Le  type  a  deux  variétés,  l'une  à  feuilles  et  sépales  presque  glabres, 
l'autre  (C.  Fiszkerianum  Ser.  in  DC.)  velue,  à  poils  plus  rigides.  La 
liste  du  lieutenant  Greely  n'indique  pas  ces  légères  différences. 

18.  Stellaria  loogipes  Goldie,  var.  Bdwarsii  T.  et  G,  —  On  la 
ricolte  dans  la  baie  de  Lady  Franklin,  depuis  le  bord  de  la  mer  jusqu'à 
1000  pieds  d'altitude.  Elle  a  de  2  à  4  pouces  de  haut.  C'est  le  5.  Ed- 
warsii  R.Bv.,  S.  nitida  et  ovalifoliaf  de  Hooker.  Elle  est  indiquée 
sur  les  rivages  de  ta  mer  Arctique,  au  détroit  de  Behring  et  dans  les  ■ 
montagnes  Rocheuses. 

La  Nouvelle-Zemble  compte  14  Caryophyllées. 

19.  Potentilla  nivea  L.  —  Se  trouve  depuis  la  côte  jusqu'à  1000 
pieds  d'altitude  ;  de  2  à  5  pouces  de  haut.  C'est  une  espèce  assez  répan- 
due. Elle  croit  en  Norwége,  dansl'AUenQord,  au  cap  Nord,  en  Sibérie, 
dans  l'Amérique  arctique.  On  ne  l'a  pas  encore  signalée  en  Islande. 
M.  de  Mohl  l'indique  au  Lautaret,  dans  le  DaUphiné,  et  dans  une  partie 
du  Valais  et  du  Tyrol,  qui  sont  des  terrains  priraitife.  Hooker  [Bot. 
Mag.)  décrit  les  difTérentes  formes  de  cette  espèce  sporadlque,  qui 
varie  considérablement  :  les  P.  beionicmfolia  Poir.  et  leucopkylla  Pall. 
peuvent  s'y  rapporter. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


35*  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

20.  Pote&tJlla  nivea  L.  var.  guinaia  Lange.  —  C'est  le  P.  nivea 
Wahll^.,  qui  croît  autour  de  l'Altenfjord. 

21.  Potentilla  pulchella  R.  Br.  —  La  Flore  de  l'Amérique  du 
Nord  indique  cette  espèce  dans  les  îles  de  la  mer  Arctique  et  sur  le 
littoral,  entre  les  rivières  Makcn^e  et  Coppermine.  D'après  R.  Brown, 
ce  serait  le  P.  sericea  de  Gréville. 

{A  suivre.) 


L'HERBIER  ET  LES  MANUSCRITS  D'ALBERT  DE  HALLER 
Par  M.  Ed.  BONNET. 

Il  existe,  à  U  Galerie  de  Botanique  du  Muséum,  un  herbier  assez 
important  attribué  à  Albert  de  Haller,  le  contemporain  et  l'illustre  ad- 
versaire de  Linné;  c'est  tout  ce  que  nous  apprend  une  tradition  soigneu- 
sement conservée,  mais  qui  ne  s'accompagne  d'aucune  preuve  et  reste 
muette  sur  les  circonstances  qui  ont  aroen^  cette  collection  de  Berne  à 
Paris.  Les  archives  et  les  registres  du  Muséum  gardent,  sur  ce  sujet, 
le  même  silence  ;  quant  aux  deux  auteurs  qui  se  sont  plus  spécialement 
occupés  de  l'histoire  des  herbiers  et  des  grandes  collections  publiques 
ou  privées,  les  renseignements  qu'ils  nous  fournissent  sont  loin  de  faire 
la  lumière  sur  la  question  en  lidge. 

Lasègue  {Herb.  Delesseri  p.  342)  affirme  que  «  l'herbier  du  grand 
Haller  est  conser\-é  à  Milan  »  et  M.  Alphonse  de  Candolle  {La  Phyto- 
graphie  p.  417),  après  avoir  mentionné  un  seul  herbier  de  Haller  dé- 
posé à  l'Université  de  Gœitingue,  fait,  remarquer  que  l'indication  de 
Laségue  doit  être  erronée:  sur  ce  point,  l'auteur  de  la  Photographie  a 
parfaitement  raison,  et  j'ajouterai  même  que  Laségue  a  vraisembla- 
blement puisé  ce  renseignement  inexact  dans  un  article  anonyme 
de  la  Biographie  Universelle  (Suppl.  tom,  fJ6,  p.  374). 

Que  Haller  ait  composé  un  herbier  pour  l'Université  dans  laquelle 
il  professa  pendant  17  ans  l'anatomie  et  la  botanique,  il  n'y  a  là  rien  que 
de  très  naturel;  mais  il  ne  faut  pas  oublier  que  Haller,  après  avoir 
quitté  Gottingue  en  1 753,  vint  se  fixer  définitivement  à  Berne,  sa  pa- 
trie, et  que  c'est  dans  cette  ville  qu'il  publia,  en  176R,  son  ouvrage 
capital  V Historié  slirjiiiini  indigeriavum  He/veii/p;  notre  auteur  avait 
dû  nécessairement  réunir,  pour  la  rédaction  de  ce  grand  travail,  une 
importante  collection  de  plantes  si'chcs.  Que  sont  devenues  ces  collec- 
tions, doit-on  leur  identifier  l'herbier  conservé  à  Paris  et,  dans  ce  cas, 
par  quel  concours  de  circonstances  le  Muséum  en  est- il  devenu  proprié- 
taire? telles  sont  les  questions  que  je  me  propose  d'examiner  et  que  je 
crois  être  en  mesure  de  résoudre. 

Et  d'abord,  quelques  mots  sur  la  collection  elle-même.  L'herbîer 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


Ed.  BoNNBT.  —  L'kerbieret  Us  manuscrils  d'Alherl  de  Hallcr,  355 

attribuée  Haller,  forme  60  vol  urnes  io-folio  de  47  cent,  de  haut  sur33cent, 
de  lai^e,  à  demi-reliure  eu  veau  brun  ;  ctiaque  volume  porte  au  dos,  outre 
im  Dum^-ro  d'ordre,  l'indication  de  la  classe  ou  du  groupe,  quelquefois 
des  genresqu'il  reufermc  ;  l'eusemble  de  ces  iuscriptions  donae  la  clef  du 
sj-stème  suivi  dans  l'arrangement  de  la  collection  et  reproduit  exacte- 
ment les  grandes  lignes  et  les  principales  divisions  de  la  classification 
Hall^rienDC.  L'iierbier  dL-bute,  comme  VHistoria  slirpiiim  Hetvetim, 
par  les  PlanJpetaiïe  (Cichoraccîc}  et  se  termine  par  les  Epiphyllo- 
spermae  (Filices)  et  les  Cryptogames  cellulaires  ;  il  présente,  dans  sa 
disposition  générale,  tous  les  défauts  du  système  de  Haller,  c'est-à-dire 
qu'à  c6té  de  quelques  familles  très  naturelles  il  contient  de  nombreux 
groupes  absolument  artificiels. 

A  l'intérieur  de  la  plupart  des  volumes,  on  trouve  un  êx-libris 
anonyme  mais  très  caractéristique  ;  c'est  une  élégante  vignette  qui  var'e 
dans  ses  dimensions,  dans  sa  forme  et  dans  ses  détails,  mais  dont  le 
principal  sujet  exprime  invariablement  la  même  idée  :  au  premier  plan 
d'un  paysage,  une  chenille,  une  chrysalide  et  un  papillon  les  ailes  dé- 


ployées; dans  un  cartouche,  la  devise  «  A'ow /^/n /^rïV  ».  Cette  allusion 
à  la  vie  future  concorde  parfaitement  avec  ce  que  nous  connaissons  du 
caractère  de  Haller,  chrétien  sincère,  qui  donna  une  édition  delà  Bible 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


3S6  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

€t  prit  la  dCfense  de  la  religion  naturelle  coutre  La  Metterie  et  de  la 

révél a tioû  contre  Voltaire. 

Quant  aux  i^cliaotillons  qui  figurent  dans  la  collection,  ils  pro- 
viennent (le  divers  pays  de  l'Europe  centrale  et  septentrionale,  du  nord 
de  l'Asie,  du  Canada,  de  plusieurs  jardins  botaniques,  DOtamment  de 
celui  de  Giiitiingue,  mais  les  plantes  de  Suisse  sont  en  grande  majorité. 
Sur  les  étiquettes,  j'ai  relevé  uQe  strie  de  dates  comprises  entre  les 
années  1732  et  1769;  beaucoup  ne  sont  pas  datées;  ces  documents  se 
divisent  naturellement  eu  deux  catégories  :  à  la  première  correspond 
une  série  d'étiquellesaccompagnant  les  plantes  reçues  en<;changeon 
envoyées  par  des  correspondanis,  c'est  ce  qu'indiquent  clairement  les 
variétés  d'écriture,  le  mode  de  rédaction  et  souvent  les  indications  spé- 
ciales portées  sur  ces  papiers.  La  seconde  catégorie,  la  plus  nombreuse, 
comprend  des  étiquettes  d'une  écriture  fine,  irrégulière  et  assez  difScile 
à  lire,  dont  les  indications  brèves,  souvent  même  incomplètes,  se  rap- 
portent presque  exclusivement  à  des  espèces  de  Suisse  et  plus  spécia- 
lement de  la  région  Bernoise  ;  elles  accompagnent  les  plantes  récoltées 
par  l'auteur  de  l'herbier  et  sont  toujours  dépour\Ties  de  signature.  Ce- 
pendant, si  l'on  examine  avec  attention  ces  petits  papiers,  on  ne  tarde 
pas  à  reconnaître  qu'ils  ont  été  taillés  dans  des  fragments  de  lettres  et 
que  quelques-uns  portent  encore  au  revers  la  suscription  s  Monsieur, 
Monsieur  de  Ilaller  >,  suivie  d'un  titre  plus  ou  moins  mutilé,  mais 
qu'on  peut,  sans  grande  difficulté,  restituer  de  la  façon  suivante  :  Direc- 
teur des  salines  de Or  03  sait  que  Hailef,  de  retour  à  Berne, 

exerça  différentes  chaînes  publiques,  judiciaires  ou  administratives, 
notamment  celle  de  directeur  des  salines  de  Roche,  et  qu'il  introduisit 
d'utiles  perfectionnements  dans  l'exploitation  de  ces  salines. 

Toutes  ces  particularités  semblent,  au  premier  abord,  ne  constituer 
que  des  présomptions;  elles  ont,  en  réalité,  une  importance  capitale, 
comme  il  sera  facile  d'en  juger  par  la  suite  de  ce  travail. 

Peu  de  temps  après  la  mort  de  Haller,  arrivée  le  13  décembre  1777, 
les  collections  dépendant  de  sa  succession  furent  achetées  par  Joseph  H, 
empereur  d'Autriche,  et  données  à  l'Université  de  Pavie;  dix-huit  ans 
plus  tard,  l'herbier  et  les  volumes  les  plus  précieux  de  la  bibliothèque 
de  Haller  quittaient  Pavie  pourn'y  plus  rentrer. 

Dans  la  première  moitié  de  l'année  1796,  les  commissaires  de  la 
République  Française  près  l'armée  d'Italie  saisissaient  dans  les  musées, 
dans  les  couvents  el  les  universités  des  villes  occupées  par  nos  troupes, 
les  objets  d'art,  de  science  et  de  curiosité  qui  leur  paraissaient  les  plus 
dignes  d'orner  et  d'enrichir  les  collections  des  grands  établissements 
publics  de  Paris.  Un  article  du  Magasin  Encyclopédique  (2°  année  1 796, 
tome  2,  p.  276),  dont  les  éléments  sont  empruntés  au  Moniteur  Uni- 
versel, fournit,  sur  les  prélèvements  artistiques  et  scientifiques  opérés 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


Ed.  BoHNBT.  —  L'herbier  et  les  manuscrils  d'Albert  de  Haller.  357 

au  nom  de  la  République,  de  curieux  renseignements  que  je  crois 
d'autant  plus  utile  de  reproduire  ici,  qu'Us  ne  sont  point  entièrement 
étrangers  à  mon  sujet  : 

»  Les  commissaires  du  gouvernement  à  la  recherche  des  objets  des 
«  sciences  et  arts  ont  adressé,  au  Directoire,  la  note  des  différents 
t  objets  de  sciences  et  d'arts  qu'ils  ont  recueillis  et  qui  sont  déjà  en 
€  route  pour  la  France 

«  Les  objets  les  plus  importants  pour  les  sciences  sont Les  ma- 

•  nuscrits  de  Léonard  de  Vinci,  L'herbier  de  Haller,  en  60  volumes. 
f   Trois  ouvrages  du  même  savant,  avec  les  additions  et  les  corrections 

■  de  sa  main.  La  collection  des  substances  volcaniques  recueillies  par 
«  Spallanzani. 

«  La  plus  grande  partie  de  ces  objets  est  déjà  à  Tortone.  Lescom- 
«  missaires  écrivent  qu'ils  font  partir  le  reste  pour  la  même  ville,  où 
«  tout  restera  en  dépôt  jusqu'à  ce  qu'il  soit  décidé  quelle  sera  la  voie 
€  la  plus  facile  et  la  plus  siire  pour  le  faire  parvenir  en  France.  • 

Après  plusieurs  mois  et  de  nombreuses  vicissitudes  (i),  les  col- 
lections réunies  par  les  commissaires  français  arrivèrent  enfin  à  Paris 
et  furent  immédiatement  réparties  entre  le  Musée  du  Louvre,  I3  Biblio- 
thèque nationale,  le  Jardin  des  Plantes  et  l'Institut;  une  note,  insérée 
au  Moniteur  i/z/iferje/du  Sfrimairean  V  {28  novembre  1796},  contient 
les  détails  les  plus  précis  à  ce  sujet;  c'est  un  document  historique 
qui  vaut  la  peine  d'être  mis  sous  les  yeux  du  lecteur. 

«  Notice  des  objets  de  sciences,  d'arts  et  de  curiosité  arrivés  d'I- 

<  talie 

«  Etat  des  caisses  destinées  pour  le  Jardin  des  Plantes  :  1°  L'her- 

<  bier  de  Haller,  en  soixante  volumes,  provenant  de  l'Univecsité  de 
«  Pavic.  2°  Une  collection  de  substances  volcaniques  faite  |>arSpallan- 

■  zani  et  extraite  de  l'Université  de  Pavie.  3"  Quatre  volumes  de 
€  Haller  et  d'autres  livres  provenant  de  l'Université  de  Pavie,  4"  Mi- 

■  néraux  donnés  par  le  P.  Fini,  de  Milan  ;  deux  aiguilles  de  crystal  de 
«  roche,  provenant  de  la  Bibliothèque  Ambroisicnne  de  Milan;  deux 
«  cadres  renfermant  des  lamelles  de  différents  bois,  provenant  de  la 
€  Société  économique  de  Milan.  Différentes  graines  de  Milan.  5"  Mi- 
«  néraux  provenant  de  l'Institut  de  Bologne.  6"  L'herbier  d'AIdro- 
f  vande,  en  16  volumes,  provenant  du  même  Institut.  7"  Grande  pierre 
€  de  Florence,  provenant  de  la  Bibliothèque  Ambroisienue  de  Milan. 
«  8"  Collection  de  marbres  et  pierres  fines,  provenant  de  l'Institut  de 
«  Bologne.  9"  Figures  manuscrites  d'AIdrovande,  en  dix-sept  volumes, 

<  provenant  de  l'Institut  de  Bologne. 

I.  Voir  pour  plus  de  détails  l'introduction  placée  en  tête  du  travail  de  M.  Ch. 
Ravaiseon-MolUen  :  l*S  manuscrits  de  Léonard  de  Vinei;  Paris  iSSi,  un  70I. 
U-foUo. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


àsB  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

»  Etat  des  caisses  destinées  pour  l'Institut  national  :...  Douze  petits 
<  manuscrits  de  Léonard  de  Vinci  sur  les  sciences...  Les  tables  anato- 
«  iniques  de  Haller  avec  des  corrections  et  additions  de  sa  main.  » 

Malgré  leur  importance  et  leur  intérêt  scientifique,  ces  collections 
ne  furent  point  inscrites  sur  les  registres  du  Muséum;  cependant,  les 
procès-verbaux  des  séances  de  l'assemblée  des  professeurs  nous  appren- 
nent qu'en  1815,  tes  objets  provenant  de  l'Université  de  Bologne,  ainsi 
que  d'autres  collections  dont  je  n'ai  pas  à  m'occuper  en  ce  moment, 
furent  rendus  aux  ayants-droit;  toutefois,  le  procès-verbal  qui  constate 
cette  restitution,  le  fait-il  d'une  manière  tout  à  fait  sommaire  et  sans 
entrer  dans  aucun  détail. 

Malgré  le  laconisme  des  archives  de  notre  grand  établissement 
d'histoire  naturelle,  j'ai  pu  faire  une  constatation  utile,  à  savoir  que, 
tandis  que  la  Prusse,  la  Hollande,  les  Etats-Poniificaux  exigeaient  la 
restitution  de  tous  les  objets  de  science,  d'art  ou  de  curiosité  qui  leur 
avaient  été  enlevés  autrefois,  l'empereur  d'Autriche,  donnant  à  ses 
co-alliés  l'exemple  d'une  grande  modération  et  d'un  rare  désintéresse- 
ment, renonçait  spontanément  à  toute  idée  derevendication;  bien  plus, 
les  registres  de  cette  époque  nous  ont  conservé  le  souvenir  de  deux 
visites  que  François  II  fit  au  Muséum,  dans  le  but  d'établir  des  relations 
d'échange  entre  le  Jardin  de  Schœnbrunn  et  celui  de  Paris  et  de  procurer 
â  ce  dernier  un  certain  nombre  de  plantes  rares  qui  manquaient  dans 
ses  cultures. 

Le  Muséum  et  l'Institut  conservèrent  donc  la  paisible  possession  des 
collections  saisies  par  le  gouvernement  de  la  République  en  Lombardie. 

Des  trois  ouvrages  de  Haller  mentionnés  dans  le  Magasin  encyclo- 
pédique, deux  furent  attribués  i  la  bibliothèque  de  l'Institut,  où  ils  se 
trouvent  encore  ;  ce  sont  les  Icônes  analomicœ  (8  lascicules  reliés  en 
sept  volumes  in-folio)  et  la  Bibliotheca  aiialomica  (3  tomes  reliés  en 
quatre  volumes  in-4)  ;  le  troisième,  représenté  par  les  quatre  volumes 
donnés  au  Jardin  des  Plantes,  suivant  la  note  du  Moniteur,  figure 
aujourd'hui  sur  le  catalogue  de  la  bibliothèque  de  cet  établissement 
sous  la  cote  B^  13;  c'est  V Historia  slirpium  indigenarum  Hehetis, 
Tous  ces  volumes  sont  inlerfoliés  et  chargés  de  notes  de  la  main  de 
Haller,  qui  a  en  outre  apposé  sa  signature  sur  quelques-uns  d'entre 
eux;  à  l'intérieur,  ou  trouve  Vex-libris  allégoriqueque  j'ai  déjà  signalé 
,-.  sur  les  fascicules  de  l'herbier  con- 


serve  à  la  Galerie  de  botanique, 
CL^  ^    /""^  avec  la  devise  :  non  iota  péril; 

'  Lt    ■^'i      aueluues  volumes  sont  en  outre 


''     y^  avec  la  devise  :  non  iota 

ù   -"^     quelques  volumes  sont  t 
/  ^*~-'^       munis  d'un  second  ex-lib 


x-libris  aux 
armes  de  l'Empire  d'Autriche, 
avec  la  légende  :  Bibliolheca  Ti- 


D,g,tza:Jb.GOOgle 


Ed.  BoN.sBT.  —  L'herbier  et  les  manuscrits  d'Aiàerl  de  Halier.  359 

cenensis  (Bibliothèque  de  Pavie).  J'ajouterai  enfin,  comme  dernier 
argument,  que  l'écriture  des  étiquettes  de  l'herbier  est  absolument  iden- 
tique à  celle  des  Dotes  de  VHistoria  stirpium  et  des  deux  ouvrages  de 
la  Bibliothèque  de  l'Institut. 

Il  me  semble  que  les  faits  que  je  viens  d'exposer  sont  assez  pro- 
bants pour  ne  laisser  aucun  doute  dans  l'esprit  du  lecteur  et  qu'il  m'est 
permis  maintenant  d'affirmer  que  la  collection  conservée  au  Muséum, 
sous  le  nom  do  Halier,  est  réellement  l'œuvrcde  cet  illustre  uaturaliste. 
On  comprend  toute  l'imporunce  que  présente  cet  herbier  pour  la  dé- 
termination des  espèces  mentionnées  dans  les  travaux  botaniques  de 
Halier;  mais,  à  côté  de  la  grande  série  de  plantes  suisses  et  de  celle 
du  Jardin  de  Gœttîngue  réunies  par  notre  auteur,  on  trouve  un  nombre 
presque  égal  d'échantillons  qu'il  avait  reçus  de  ses  correspondants  par- 
mi lesquels  figuraient  les  phytographes  les  plus  connus  de  cette  époque. 
Malheureusement,  suivant  une  coutume  assez  générale  au  siècle  der- 
nier, les  étiquettes  qui  accompagnent  les  spécimens  envoyés  à  Halier 
sont  très  brièvement  libellées  et  portent  rarement  une  signature  ;  ce  n'est 
donc  que  par  une  étude  attendve  et  une  vérification  minutieuse  qu'il 
sera  possible  d'en  reconnaître  les  écritures  et  d'en  déterminer  les  au- 
teurs. L'examen  <le  plusieurs  fascicules  de  l'herbier  m'a  permis  d'y 
reconnaître  déjà  les  coUecdons  suivantes  ;  plantes  d'Autriche  (Jacquin)ï 
du  midi  de  la  France  (Gouan\  du  Jardin  de  Berlin  (Ludolfir?),  du  Jar- 
din de  Trianon  (B.  de  Jussieu),  du  Jardin  particulier  de  Gronovius, 
du  Jardin  de  Versailles  (Lemonier),  des  environs  de  Madrid  (Ortcga),  ' 
des  environs  de  Nice(Allione),  de  Sibérie (Gmelin),  de  Suède  (Linné). 

Quant  à  VHistoria  stirpium  Helvelite  de  la  Bibliothèque  du  Mu- 
séum, les  nombreuses  notes  autographes  de  Halier  inscrites  sur  cet 
exemplaire  consistent  surtout  en  :  corrections  et  rectifications  du  texte 
et  des  diagnoses  ;  additions  synonymlques  ;  mention  d'espèces,  de  va- 
riétés et  de  localités  nouvelles;  indication  des  propriétés  thérapeutiques 
et  des  usages  de  quelques  plantes  ;  essai  d'identification  de  certaines 
espèces  avec  celles  de  Dioscoride;  indications  de  géographie  bota- 
nique; renseignements  bibliographiques  (i),  etc. 

Les  auteurs  le  plus  souvent  cités  sont  Allione,  Blackwell,  Crantz, 
Gmelin,  Gouau,  Hill,  Jacquin,  Leers,  Necker,  Œder,  Pollich,  Rei- 
chard,  Scopoli,  Scheuchzer.  Comme  on  pouvait  le  prévoir,  le  nom  de 
Linné  ne-  se  rencontre  que  rarement  dans  ces  annotations.  Parmi  les 
correspondants  suisses  qui  ont  fourni  des  plantes  ou  des  renseigne- 

1.  On  sait  (jue  les  (rois  volumes  de  VHtstoria  stirpium  portent  lous  la  même 
date  et  le  même  nom  de  ville  -.Bernaf  rjrfj/ cette  indication  est,  paralt-il,  inexacte, 
car  Halier  a  écrit  en  tt>te  du  deuxiËme  volume  :  -  Hic  tomus  Lausannœ  edilus, 
1767  •,  et  à  la  fin  du  troisième:  •  Ex  preto  prodiit  35  mait,  176S  et  eodem  tempore 
Lausannse  •;  le  tome  I  aurait  donc  seul  été  édité  à  Berne  et,  comme  le  suivant, 
postdaté. 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


3eo  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

mcots  à  Haller  pour  la  rédaction  de  son  ouvrage,  Gagocbin  occupe  le 
premier  rang  ;  viennent  ensuite  J.  Gesner,  Thomas,  Duvernoy,  Huber. 
J'ai  relevé  çà  et  là,  aussi  bien  dans  VHiséoria  sfirpium  que  daxts 
l'herbier,  quelques  noms  linnéens  d'une  écriture  différente  de  celle 
de  Haller  et  d'flhe  date  postérieure,  à  en  juger  par  ]a  couleur  de 
l'encre;  ces  notes,  dont  je  n'ai  pu  déterminer  exactement  l'auteur,  ont 
été  \Taisemblablement  ajoutées  pendant  le  séjour  des  collections  à 
l'Université  de  Pavie.  ^ 

CHRONIQ.UE 

Session  extraordinaire  de  la  Société  mycologique  de  France. 

La  Société  mycologîque  de  France  a  tenu  sa  session  extraordinaire 
annuelle  à  Paris,  du  dimanche  6  au  vendredi  1 1  octobre.  Les  deux  premières 
journées  ont  été  consacrées  à  une  exposition  pablique  de  Champignons  quî 
a  provoqué  une  grande  afïluence  de  visiteurs.  On  y  remarquait  plusieors 
envois  intéressants,  notamment  ceux  de  M.  Barla,  de  Nice,  de  M.  Méaier, 
de  Nantes,  etc. 

Le  lundi  soir  a  eu  lieu  une  séance  où  ont  été  faites  plusieurs  communica- 
tions :  Sur  les  ntatii-res  sucrées  dans  Us  Champignons,  par  M.  Bourquelot; 
sur  Une  excursion  à  Zermait  (Suisse),  avec  description  de  cinq  CkatKpi- 
gnons  nouveaux,  par  M.  Rolland;  sur  Les parapkyses,  leur  roU  et  leurs 
rapports  avec  hs  autres  éléments  d%  l'kymimum^  par  M.  Boudier;  Sur  la 
place  du  genre  Favolus  dans  la  classification^  par  M.  Patouillard  ;  Sur  quel- 
ques Champignons  inférieurs  nouveaux  recueillis  à  l'exposition  coloniale, 
par  M,  Delacroix. 

La  journée  du  mardi  8  octobre  a  été  employée  à  l'exploration  de  la. 
forêt  de  Villers-Collerels ;  entre  autres  espèces  intéressantes,  YBeekyna 
faginca  a  été  récolté  au  cours  de  cette  excursion.  Le  lendemain,  la  Société 
a  parcouru  les  en^'irons  de  Pierretonds;  parmi  les  espèces  remarquables 
qui  y  ont  été  rencontrées,  on  peut  citer  les  Pleuroius  lignaiilis,  Pamttt 
Delaslri,  etc. 

Le  vendredi  u,  une  excursion  a  été  faite  dans  les  bois  d'Ecouen,  où 
l'on  a  découvert  le  Mucronella  calva.  Le  soir,  la  session  a  été  close  par 
une  séance  dans  laquelle  ont  été  entendues  les  diverses  communicadons 
suivantes  :  Sur  les  premiers  jnycologues  parisiens^  par  M.  Rozc;  Sur  Us 
Champignons  de  Kameron,  par  M,  l'abbé  Bresadola;  Sur  une  collection  dt 
Champignons  microscopiques  figurant  à  VexpostUon  mycologîque^  par  U 
Costantin.  M.  Bertrand  avait  aussi  envoyé  une  Clé  dichotomique  permet! 
tant  d'arriver  rapidement  à  la  détermination  des  Bolets  et  des  Agaridaées 
à  spores  blanches. 

Bien  que  les  excursions  aient  été  malheureusement  contrariées  par  la 
pluie,  cette  nouvelle  session  n'en  laissera  pas  moins  de  bons  souvenirs 
à  ceux  qui  ont  pu  y  prendre  part,  et  contribuera  certainement  à  resserrer 
encore  les  liens  d'amitié  qui  existent  entre  les  membres  de  la  Société  my- 
cologique. 

Le  Gérant  :  Louis  MoKor. 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


JOURNAL  DE  BOTil 


Directeur:  M.  Louis  MORO' 


LA  VEGETATION  A  165  LIEUES  DU  : 
(Fin.) 
Par  M.  Ed.  JARDIN 

22.  Potentilla  maculata  Pourr.  (P.  salhbur^ 
aurea  FI.  dan-,  P.  crocea  Haller).  —  C'est  une  de; 
le  plus  de  noms  ;  on  en  compte  uqc  quinzaine,  sai 
riétés.  Hornemann  l'Indique  au  Groenland,  et  Meyi 

33.  Dryas  octopetala  L,,  var.  inlegrifoHa.  — 
la  côte  jusqu'à  1000  pieds  d'altitude.  Les  spéc 
3  pouces  de  haut  ;  les  feuilles  sont  le  plus  souvent  ei 
légèrement  déniées.  C'est  la  plante  la  plus  commui 
acres  de  terrain,  principalement  dans  l'intùrieur  di 
vent  beaucoup  de  pétales.  Est-ce  le  D.  chamsdr 
auteurs,  Geum  chamxdri/olium  de  Crantz?  On  t 
Rosacée  en  Europe,  au  cap  Nord,  autour  de  l'Alten 
tagnes  granitiques  des  Carpathes,  en  Suisse,  au  m< 
dans  l'Amérique  arctique,  le  Groenland,  le  Labr: 
Behring  et  les  montagnes  Rocheuses  (de  52  à  56°  Le 

La  Nouvelle-Zemble  n'a  que  deux  Rosacées  de  p 

24.  Saxifragra  oppositifolia  L.  {S.  ceerulea 
la  côte  jusqu'à  1900  pieds  d'altitude.  Les  fleurs,  dt 
rient  du  rose  au  pourpre  foncé.  Celte  plante  est  tr 
les  régions  arctiques  de  l'Europe,  au  Spitzberg,  autc 
en  Laponie,  sur  es  monts  Grampians  en  Ecosse,  j 
d'altitude,  sur  les  Carpathes,  jusqu'à  la  limite  des 
dans  la  Suisse  centrale,  à  6000  pieds  d'altitude  et 
En  Amérique,  on  la  voit  à  Terre-Neuve,  dans  le 
d'Aniicosti,  sur  les  bords  de  la  mer  Arctique,  dans 
zebue  et  dans  les  montagnes  Rocheuses. 

Alph.  de  Candolle  (Géogr.  phys.j  dit  qu'elle  n'i 
géter  que  de  4  à  5"  à  l'ombre.  On  la  trouve  dans  les 
rochers,  au  niveau  des  neiges  éternelles.  Il  en  est 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


aga  bryoides,  Androsace  gla- 
lute  des  Carex  et  des  Poa,  dit 

—  Recueilli  à  une  altitude  de 

fleur.  La  Flore  de  l'Amérique 
espèce.  Le  S.  Jiagfllaris  croît 
:  à  l'île  Melville,  au  détroit  de 
que,  dans  les  montagnes  Ro- 
e  trouve  aussi  dans  les  Alpes 
:,  trouvé  par  Jacqucmoot  dans 
singaultii  fleurit  dans  les  mon- 
lUS  du  niveau  de  la  mer. 
.  —  N'a  pas  cti!)  trouvé  au- 
à  4  pouces  de  haut.  Hooker 
:outes  ses  parties,  qui  serait  le 

Amérique  arctique,  au  Groen- 
;  N.-O.  et  dans  le  sud  du  lac 

Mant.  non  Spec.  {S.  groenlati' 
au  cap  Nord;  il  a  une  variété 
R.  Br.  et  le  5.  vmosa  Ilaw. 
rctique,  depuis  le  Groenland 
Izberg,  en  Laponie,  autour  de 

nieilli  entre  Soo  et  1200  pieds 
jnt  de  2  à  3  pouces;  quclques- 
le  type,  à  fleurs  en  capitules 
édicellées?  Le  S.  fiivaits cxoil 
Groenland,  dans  le  Labrador, 
:  Canada  et  les  montagnes  Ro- 

cueilli  à  une  altitude  de  200  à 

i  var.  jS  est  le  5.  retusa  Pers, 
e  trouve  au  Spitzberg,  autour 
jusqu'au  dùtroit  de  Behring  et 
pe,  sur  les  monts  Brcadalbane, 
s  de  Styrie  et  en  Transylvanie. 
;  espèce  en  Scandinavie,  dans 
ihatka. 

typeriorea  Hook.  (non  Town- 
cap  Nord,  à  l'Alten^ord,  an 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


Ed.  JABDis,  —  La  végélatioM  à  tôs  l'eaes  du  pôle  Nord.  363 

Groenland,  au  Labrador,  au  df-uoit  de  Kotzebue,  dans  les  montagnes 
Rocheuses  et  les  montagnes  Bleues  (New  Hampshire).  La  var.  hyper- 
borea,  à  l'île  Melville, 

I^  Nouvelle-Zemble  compte  1 1  Saxifrages. 

31.  Epilobium  latifolium  L.  (non  Schmitt).  —  Depuis  la  cftte 
jusqu'à  1200  pieds  d'altitude,  sur  un  sol  rocailleux.  Spécimens  de  2  à 
4  pouces  de  haut.  Pursh  a  constat-^  une  variété  à  feuilles  étroites  et 
lancéolées,  faîtières,  à  tige  et  fleurs  plus  petites  que  Je  type.  Cette 
espèce  a  été  recueillie  dans  l'Amérique  arctique,  au  Groenland,  an 
Labrador,  à  Sitka,  au  détroit  de  Kotzebue  et  dans  les  montagnes 
Rocheuses.  C'est  XE.  eorymbosam,  E.  frigidum  Retz,  Cham^nerium 
kalimifoliunt  Salisb.  L'£'.  angusli/olium  croit  au  cap  Nord. 

■3,2.  Erigeron  uniflorum  L.  —  Depuis  la  cote  jusqu'à  800  pieds 
d'altitude,  plus  fourni  à  mesure  qu'il  s'élève.  C'est  VE.  polymorphum 
Scop.  et  VE.  alpinum,  v.  •(  Poir.  On  le  voit  au  cap  Nord,  dans  l'Alten- 
fjord.  Il  est  indiqué  par  le  pasteur  Lœstadius  à  Karesuando,  Laponie 
suédoise,  par  (i%°%(i'  N,  \JE.  alpinum  L.  est  signalé  dans  la  Flore 
antarctique  de  Hooker,  qui  regarde  VE.  uniflorum  comme  une  va- 
riété. C'est  aussi  l'opinion  de  de  CandoUe  (Prodr.  V.). 

%l.  Erigeron  compositum  Pursh,  v.  trijïdum  Grev.  —  Re- 
cueilli à  une  altitude  de  100  à  Soo  pieds.  Spécimens  de  i/2à  3  pouces, 
généralement  à  une  fleur. 

34.  Arnica  alpina  OHv.  —  Depuis  la  côte  jusqu'à  1500  pieds, 
de  2  à  6  pouces  de  haut.  Est-ce  VA.  monlatia  de  Linné  et  1'-^.  alpina 
de  Willdenow? 

35.  Taraxaoum  oflBcinale  Web.,  var.  lividum  Koch.  —  Depuis 
la  côte  jusqu'à  1200  pieds  d'altitude,  de  2  à  4  pouces  de  haut.  Les 
fleurs  ont  deux  teintes  de  couleurs,  jaune  foncé  et  blanc  jaunâtre. 

La  Nouvelle-Zemble  compte  14  Composées. 

36.  Caaaiope  tetragona  L.  —  Trouvé  à  une  altitude  de  100  à 
500  pieds. 

37.  Androsace  septentrionalis  L.  —  Croît  de  50  à  500  pieds 
an-dessus  du  niveau  de  la  mer.  C'est  VA.  multijlora  Lamk.  qui  a  été 
obser\'é  dans  les  montagnes  de  Ja  Provence  et  cultivé  au  Jardin  des 
Plantes  (Ettcycl.  melh.).  Cette  espèce  a  une  variété  j3  de  Willdenow. 

On  trouve  8  Primulacées  dans  la  Nouvelle-Zemble. 

38.  Pediculaiis  capitata  Adams.  —  Se  développe  à  une  hau- 
teur de  100  à  700  pieds,  Hooker  (FI.  bor,  am.)  l'indique  dans  l'Amé- 
rique arctique  de  l'ouest,  en  Sibérie?  Le  P.  lapponica  existe  au  cap 
Nord. 

39.  Pedkmtaris  Langsdorfli  Fish.,  var.  lanata  Grev.  —  Cette 
espèce,  mêlée  au  Dryas,  croit  à  une  hauteur  de  50  à  100  pieds  au- 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


D,B,i..ab,Google 


Ed.  JjtRDiN.  —  La  végèlalioH  à  idj  lieues  du  pSle 
Ce  n'est  pas  VA.  arclica  de  la  flore  d'Alaska,  de  Rc 
£xspHosa,  V.  arclica  Auct. 

54-  Trisetum  subspicatum  Beauv.  —  Recueilli 
jusqu'à  800  pieds  d'altitude;  de  3  à  7  pouces  de  haut, 
trouve  dans  le  tiers  au  moins  de  la  surface  terrestre,  de 
hyperboréennes  jusqu'au  Mexique,  en  Colombie,  au  1 
gonie,  aux  Malouines  et  aux  îles  Caroiines  (Géogr.  bot 
subspicata,  Lhérit,  Aira  subspicata  L.  Cette  dernière 
l'AltenÇord. 

55.  Poa  cenisia  Ail.  [P.  arclica  R.  Br.).  —  De 
haut. 

56.  Poa  abbreTiata  R.  Br.? 

57.  Poa  alpina  L.,  var.  vivipara  Host,  —  C'est 
de  Willd.  IS'Agroslis  alpina  est  au  cap  Nord,  le  P.  i 
l'Altenljord. 

5S.  Poa  laxa  Hasncke.  —  De  2  à  3  pouces  de  h 
var.  Linn.,  Poa  elegans  Dcn. 

59.  Poa  cssia  Smith,  var.  —  Croit  aussi  dans  l'A 

60.  Festuca  rubra  L.  —  De  2  à  3  pouces  de 
autour  de  rAltentjord,  eu  Lapouie, 

61.  Agropynuu  violaceumHornm. —  Atteint 
de  haut. 

CRYPTOGAMES 

1.  Equisetum  Tariegatum  Schl. 

2.  Equisetum  arTense  L.  —  Croît  dans  l'AlteD 
bleme  nt  dans  plusieurs  autres  points  de  l'extrême  Non 

3.  Cystopterts  fragilis  Bernh.  —  Croît  depuis 
1800  pieds  d'altitude,  et  atteint  de  3  à  6  pouces  de  hai 
{Aspidiumfr agile  Svf.)  s'accommode  de  températures 
puisqu'on  la  trouve  en  Normandie,  près  de  Falaise,  L 
et  sur  les  Cordillières  des  Andes. 

Le  capitaine  Philipps  a  recueilli  le  Polytricha, 
Spitzberg. 

On  pourra  consnlier  avec  fruit  :  Les  travaux  du  savant 
sur  la  flore  du  Groenland  ei  de  la  terre  de  Grinoell;  Fellmann 
colaires  de  la  Laponie  orientale;  l'Index  de  Norman  sur  les  pla 
arctiques  de  la  Norvfèg-e  ;  E.  Durand,  P.  James  et  S.  Ashmed 
plantes  arctiques;  la  Botanique  des  voyages  au  pôle  sud,  de  H 
elj.  D.  Hooker;  Ch.  Martin  s,  Voyage  botanique  depuis  Dront 
Nord  (Norwèg'e],  La  végéiation  du  Spiczberg  comparée  à  celli 
Pyrénées;  Michaux  [Pr.  Andr.),Flora  borealisamerlcaoa;  Parr 
Nord;  etc. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

E  GENRE  TRENTEPOHLIA  MARTIUS 
(Suite). 
Par  M.  P.  HABIOT 

TRENTEPOHLIA.  Martîus  (1817). 
Sub^enus  I.  Eu-Trentepohlia. 

/"  Articulis  cylindricis 
pohlîa  aureaZ.".,  Systema  naturse,  2  p.  1347 
19;  Martius,  Flora  crypiogamica  Erlangensts, 
îitzîng,  Tab.  phycol.,  t.  93. 

ancieaaes  espèces  connues,  puisqu'elle  a  déjà  été 
:li,  Petivcr,  Morrison  et  Linné,  le  Tr.  aurea  est  le 
est,  comme  la  plupart  des  plantes  abondamment 
s  polymorphes  tant  au  point  de  \-ue  de  l'apparence 
caractères  microscopiques.  Les  nombreuses  variétés 
s  par  Kfltzing  reposent  sur  des  variations  qui  sont 
et  ne  méritent  guère  d'être  conservées. 
m  être  à  peu  près  simple,  comme  le  T.  subsimplex 
ents  plus  ou  moins  ramcuz,  à  rameaux  plus  ou  moins 
llemcut  atténués  flagelliformes  (var.  X,  /afWsumKùtz., 
lissis  au  sommet  (var.  y  tomentosum&.  S  intricalum 
peut  également  être  disposée  de  diverses  façons  sur 
i  eux-mêmes  sont  fort  variables  :  Its  écorces,  les  ro- 
.  Tantôt  elle  (orme  de  petites  touffes  lâches  ou  ser- 
:roît  en  plaques  plus  ou  moins  étendues  [Conferoa 
e  inherb.  Thuret). 

s  des  cellules  qui  constituent  les  filaments  et  les 
non  seulement  d'une  plante  à  une  autre,  mais  encore 
ntillon  et  suivant  la  région  où  croît  le  Trentepoklia. 
s  froids  qu'on  trouve  les  plantes  les  plus  dévelop- 
cimen  des  îles  Féroe,  provenant  de  Lyngbye,  pré- 
arges  de  27  f.  sur  60  [i  de  longueur.  Dans  les  régions 
neosions  sont  habitocUement  moindres,  pidsqn'oo 
us  les  intermédiaires  entre  8  [i  et  30  [j.  d'épaisseni 
gueur;  la  moyenne  des  nombreux  échantillons  qu'il 
xaminer  peut  être  fixée  entre  12  -  16  j*  X  32  -  40  [i. 
de  nombreuses  variations  peuvent  exister  et  qu'us 

let  det  Phys.  oekonom.  Gesellschaft  zu  Koeniesberg-,  p.  153, 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


p.  Habiot.  —  KoUs  sur  le  genre  TrcDtepoblia  Martius.  367 

vaste  champ  se  trouve  à  la  disposition  des  créateurs  d'espèces  et  de 
variélés{i).  Il  peut  infime  arriver,  par  suite  du  développement,  que  les 
cellules  se  trouvent  être  plus  larges  que  longues  (10- 14  ji  X  8  -  10  ja). 

J'ai  dit  plus  haut  que  le  T.  aurea  n'était  pas  difficile  sur  le  substra- 
tum  qui  lui  convient;  on  l'a  rencontré  à  diverses  reprises,  en  effet, 
des  fragments  de  bois  immergés  [lacs  de  la  Suède  (Lyngbye),  de  l'Alle- 
magne {T.subsimpUx  Casp.),  lacs  des  États-Unis  (Farlow)  in  herb, 
Thuret  J.  I-a  plante,  dans  ce  cas,  croît  en  plaque  serrée,  mais  ne  présente 
d'ailleurs  pas  d'autres  caractères  différentiels  saillants. 

Les  zoosfKiranges  sont  tantôt  terminaux,  tantôt  latéraux,  sessiles 
ou  portés  à  l'extrémité  de  petits  rameaux,  Leiu^  pore  de  déhiscence 
esttacile  à  constater;  il  est  assez  large  dans  certains  échantillons  et 
quelquefois  même  il  est  pourvu  d'un  bec.  Les  dimeusions  de  ces 
oi^anes,  habituellement  globuleux  (plus  rarement  ovales),  varient  entre 
20  et  38  u..  Les  zoosporanges  sont  espacés,  en  petit  nombre,  le  long  des 
rameaux,  ou  bien,  comme  dans  une  espèce  voisine,  ils  peuvent  être  as- 
sez rapprochés  et,  dans  ce  cas,  fort  nombreux. 

Hab.  —  Le  Trentepohlia  aurea  a  été  indiqué  dans  toute  l'Europe, 
en  Amérique  et  en  Nouvelle-Zélande  d'après  M.  Nordsicdt.  M.  de 
Toni  l'a  s^oalé  récemment  à  la  Terre  des  États  (Amérique  australe). 
Je  l'ai  vu  de  plusieurs  localités  du  Brésil,  où  il  a  été  recueilli  par  M.  le 
]>  Wainio,  des  Antilles  (Perrottei),  de  Cuba  (in  herb.  Montagne),  des 
Éuts-Unis  (Farlow,  Wolle),  des  Comores  (Hildebrandt),  de  Suède 
(Areschoug,  C.  Agardh,  Lyngbye),  du  Danemark  (Lyngbye),  de  Nor- 
■wège  (Hofmaim,  Bang),  d'Angleterre  (Harvey),  d'Italie  (de  Toni, 
Meu^hini,  de  Notaris),  de  différents  points  de  l'Allemagne  (Caspary, 
Rabenborst,  Kunze,  Al.  Braun),  de  Suisse  (Ed.  Fischer),  et  d'un  grand 
nombre  de  localités  françaises  (Paris,  Vosges,  Normandie,  Yonne,  Sa- 
voie, Aveyrou,  Alpes- Maritimes,  etc.). 

Obs. —  Le  TV.  lïar^ii  est  souvent  envahi  par  les  hypcsd'unCbampi- 
glKm  et  en  cet  état  il  constitue  le  Cysiocoleus  ebeneus  Thwaites,  qui  n'a 
pas  encore  été  vu  Cructiâé.  Le  parasitisme  ne  parait  pas  nécessaire,  car 
on  rencontre  fréquemment  ces  filaments  mycéliens  répandus  à  la  sur- 
face de  substances  de  nature  diverse,  telles  que  des  Mousses,  des 
plumes,  des  brindilles  de  bois,  etc.  On  le  rencontre  aux  Etats-Unis 
(Farlow)  sous  cette  forme  singulière  que  Kûtzing  a  figurée  comme 
Buibairichia peruana  (Tab.  phycol.,  IV,  t.  97,  f.  3). 

1.  On  trouve  en  NormaB^e  et  ea  Brctagae  des  fonnea  à  ûlancMs  très  étrtHts 
[frio{B)  qai  ont  quelquefois  été  prises  pour  le  T.  aiUtiaa;  il  eu  est  de  même 
dans  l'Amérique  (h)  Nord,  oà  l'os  a  oonsidéré  des  variatioBS  aaalogacs  comaw 
appartenant  au  T.  lageni/era.  Le  T.  liehemieola  appartient  cenainemest  â  ane 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


D,B,i..ab,GoOglc 


P,  Hakiot-  —  Notes  sur  le  genre  Treniepohiia  Marlius.  369 

par  M.  Gobi  (type),  de  Prague  {M.  Hansgirg),  de  Bourges  parRipart 
(  T.  capiUiiala)  ;  je  l'ai  trouvé  également  sur  une  écorce  recueillie  au 
Chili  par  Cl.  Gay. 

=  Trentepokîia  veluttna  Kîitzing  (sub  Chroolepus),  1845  {^)- 
Le  T.  veluiina  est  assez  rarement  représenté  dans  les  herbiers; 
aussi  n'est-il  pas  facile  desefaîreunejuste  idée  de  sa  valeur  spt-cifique. 
J'ai  reçu  de  l'herbier  de  Berlin,  sous  ce  nom,  une  plante  absolument 
identique  à  la  figure  de  Kfltzing  et  correspondant  exactement  à  la 
description  qu'il  en  donne.  Les  filaments  sont  grêles,  très  ramifiés, 
chargés  de  zoosporanges  abondants;  le  système  des  filaments  couchés 
est  manifestement  toruleux.  On  ne  saurait  mieux  comparer  cette  plante 
qu'avec  les  petites  formes  du  T.  aurea  qu'on  rencontre  en  Bretagne, 
en  Normandie,  aux  Etats-Unis,  ou  encore  avec  celle  qui  croît  sur  les 
Lichens  et  constitue  pour  la  plupart  des  aigologues,  le  Ch.  lichenicola. 
Le  T.  veluiina,  par  tous  ses  caractères;  doit  donc  rentrer  comme 
synonyme  dans  le  T.  aurea. 

Les  cellules  mesurent  10- 14  [i  X  28  [j.  ;  les  zoosporanges  sont  sphé- 
riques  et  présentent  comme  dimension  environ  20  f.. 

=s  Trentepokîia  Itckenicola  Engl.  Bot.  (sub  Cofi/erva), 
1808  (2). 

Cette  forme  partage  avec  laprécédente  le  privil^e  d'être  à  peu  près 
inconnue  des  botanistes,  qui,  pour  la  plupart,  l'ont  placée  dans  les 
species  dubi/e,  depuis  C.  Agardh  (3)  jusqu'à  M.  de  Toni,  Dilhvyn, 
en  180Ç  (Brùisi  ConJerviB,  p.  56),  dit  en  parlant  de  cette  plante  : 
f  This  species  is  nearly  related  to  C.  aurea,  firom  which  some  of  ihe 
filaments  seem  scarcely  to  differ  escept  in  their  sraaller  size.  >  Le 
jugement  porté  par  Dillwyn  paraît  exact  si  on  examine  la  figure  citée 
de  VEnglisk  Botany,  qui  représente  des  touffes  d'une  petite  espèce 
filamenteuse  croissant  à  la  surface  des  Lichens.  Les  dimensions  indi- 
quées par  M.  Cooke  (Brilish  fresh  waier  Algw,  p.  187)  semblent 
encore  corroborer  le  dire  de  Dilhvyn,  d'autant  plus  que  l'algologue 
anglais  regarde  cette  piaule  comme  une  variété  du  T.  abielina,  qui  a 
été  fréquemment  confondu  avec  les  formes  grôles  et  chétives  du  T. 
aurea;  de  plus,  il  l'indique  comme  croissant  non  seulement  sur  les 
IJchens  mais  aussi  sur  les  vieux  arbres.  Lafigure  donnée  par  M,  Cooke 
(t.  73,  f.  3)  représente  une  plante  à  cellules  bien  toruleuses  pour  un 
T.  aurea  ou  un  T.  abielina;  sauf  cette  petite  différence,  la  descrip- 

I.  KOiziof ,  Phyeolegia  germanïca^  p.  tzi.  —  Tabui,  pkyeol.,  IV,  t.  91,  f.  4.  — 
Hans^rg,  Prodromus  der  Aigenfiora  voh  BoekmeH,  p.  89  (iSâ6), 

3.  Euglisk  Botany,  t.  lâog.  —  De  Toni,  Sylloge  Algarut»,  I,  p.  347  {■BS9), 
3.  C.  Agardh,  Syslema  Algarum,  p.  34  (1S34). 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

.  anglais  se  rapporte  parfeîtemeot  à  la  fjante  que  l'OB 
ncrit  sur  les  Lichens  crustacés  (Normandie,  Bretagoe, 
le).  Il  y  a  plus  :  la  plante  lichi'nicole  ne  saurait  être 
loi  que  ce  soit  du   Tr.  aurea  qui  croît  dans  les  lieux 

non  plus  que  du  Tr.  velulina. 

ITicrbier  de  Kew,  par  la  bienveillante  entremise  de 
un  fragment  de  la  plante  tj'pe  deSowerby.  J'ai  éti  très 
ntrer  une  espèce  à  cellules  toruleuses-fu  si  formes,  ana- 
•wc^«  auquel  je  la  rapporte.  Je  suppose  que  le  même 
lit  deux  plantes  distinctes,  dont  l'une,  le  vrai  T.  ticke- 
'ont  dccrit  et  figuré  les  algologues  anglais,  ne  saurait 
T.  aurea. 

T.  tickemcola  a  été  Indiqué  aux  Etats-Unis  par 
t  complètement  identifié  au  T.  abielina.  Je  necoimais 
'a  eue  en  vue  le  botaniste  américain. 

intepohlia  polycarpa  Nées  et  Montagne  (2), 

i;s  et  Montagne  décrivaient  sous  le  nom  de  T.fiatycar^ 
eillie  à  l'ile  Juan  Fernande!  par  Bertero.  La  description 
auteurs  prouve  qu'ils  ont  tenu  un  grand  compte  de  la 
amentset'des  zoosporanges  «  filîs  longioribus  modo 
cato-aspcris,  articuîis  yaldc  irregalaribus  et  oblïteralis 
do  tcnuissima  pellucîda  indicatis,  maximcque  fructibus 
im  crebris  sessilibns  subcylindricis  ant  ovalîbus  tuber* 
■  C'est  cette  même  plante  que  M.  Kûtzing  reprend,  Œ 
^nomination  de  Chroolepus  Jlavus,  dans  le  Phycologia 
..  Deux  années  auparavant,  en  i  S41 ,  Hooker  et  Arnott(3) 

le  nom  de  Mycinema?  _flava  pour  une  plante  qui  croîs- 
les  du  Qaadria  keUropkylla  et  rapportée  du  Chili  par 
chey. 

uies  Algarum  (1849),  Kûtzing  distingue  deux  variétés  î 
'*m,  originaire  de  la  Terre  de  Feu  et  des  Malouines, 
,  déjà  considérée,  dès  1S43,  comme  espèce  spéciale  dans 
meralis.  Nous  verrons  plus  loin  quelle  est  la  valeiff 
accorder. 

1767,  Commerson  avait  recudllî  dans  ?e  détroit  de 
1  Gallant,  la  même  plante,  qu'U  appelait  «  Mucedofer- 
"um  instar  siipites  frulicunt  ssccos  irtvestiens  » .  Bory 

\  watsr  Atg»  a/  Umtti  StUa,  p.  i3a„  t.  iid^  C  7,  8  (iS;). 

r,  tS36].  —  KatriDg-,  TtO.  pkjeol.  IV.  t.9^  f.  i. 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


p.  Hakiot,  —  Notes  sur  k  genre  TreDtepohIta  Marhus.  371 

de  Saint -Vincent  (i)  la  désignait  sous  le  nom  de  Scylonema  attraniia- 
cas,  mais  sans  la  moindre  description. 

L'examen  de  nombreux  types  m'a  parfaite- 
ment démontré  que  toutes  ces  plantes  étaient  ab- 
solument identiques  et  que  la  priorité  revenait  de 
droit  au  Treniepûhlia  polycarpa,  publié  depuis 
1836.  De  plus,  il  est  hors  de  doute,  par  l'inspec- 
tioo  même  d'échantillons  authentiques,  que  le 
T.  polycarpa  de  Montagne  et  le  Ch.flavum  v.  ri- 
giduium  ne  sauraient  être  distingués  d'aucune 
manière;  tout  est  semblable  dans  ces  deux  plantes: 
même  di^KisitJon  des  filaments  et  des  rameaux, 
dimensions  égales,  même  desquamation  des  cel- 
lules, fruits  semblableroent  placés.  Il  est  impos- 
sible d'admettre  l'opinion  de  M.  de  Wilde- 
man  (2)  qui  semble  vouloir  séparer  la  variété 
P  rigidulum  du  T.  polycarpa^  et  encore  moins 
celle  de  M.  de  Toni  (Syll.,  I,  p.  239)  qui  consi- 
dère la  variété  dtée  plus  haut  comme  devant  ren- 
trer dans  le  T.  villosa  Kûtz.,  qui  me  semble  suf- 
fisamment distinct  du  T.  polycarpa.  M.  de  Wil-  „.  ~,  ,  ^  .,■  ^  ,- 
àeaaa{loe~  cit.)  dit  qu'il  lui  parait  naturel  de  """-*" "^e":^' "îk-R»"' 
fondre  en  une  senle  espèce  les  T.Jlava  et  villosa,  «.  zoosponogu  pédiceilé» 
espèce  qui  s'appeUerait  T.  polycarpa.  Je  ne  san-      '*'°"'  ^*''' 

rais  souscrire  à  cette  manière  de  voir,  les  T.  flava  et 
polycarpa  ayant  dès  leur  créadoo  été  destinés  à  re- 
présenter une  seule  et  même  plante.  Quant  au  re- 
proche adressé  à  KQtzing  {TaèuléE  pkycologicm,  IV, 
t.  90,  f.  I,  a  et  (^  d'avoir  figuré  des  filaments  envahis 
parles  byphes  d'un  Champignon,  il  ne  saurait  en  au- 
cune façon  être  maintenu.  Le  célèbre  algologue  a  par- 
faitement rendu  l'aspect  caractéristique  que  donne  aux 
Trentepohlia  cette  desquamation  caractéristique  sur 
laquelle  j'ai  déjà  eu  l'occasion  d'insister. 

En  1873,  dans  son  remarquable  mémoire  sur  les 

gonidies  des  Lichens,  M.  Bornet  a  fait  voir  que  les 

TV^n/f^ji /l'a  filamenteux  de  grande  taille,  viùsinsdu 

T.  fiava,  entraient  dans  la  composidon  de  certains 

|i«wa  Hook.  et  Ar-   Ctetiogonium,  Il  a  lui-même  indiqué  le   T.  villosa 

B*Khey)  gt.  330'   comme  l'Algue  du  Can.  confervoides.  Les  observa- 

1.  Bory  in  dUrvilIe,  Flûre  des  IllS  Malouines,  p.  59s  (1S15],  In  Bull.  Soc. 
Udd.  de  Paris. 

a.  De  Wildeman,  OtservaHons  sur  quelques  formes  du  genre  TreotepohUa 
(BuU.  Soc.  Roy.  de  Botanique  de  Belgique,  XXVII,  1SS8]. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


373  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

tions  que  j'ai  faiies  sur  un  grand  nombre  de  Canogotiium  m'ont  montré 
que  cette  opinion  était  de  tous  points  justifiée.  Le  T.pûlycarpa  ne  con- 
tribue pas  seulement  à  former  certains  Lichens;  on  le  rencontre  admi- 
rablement pur  dans  de  prétendus  Camo- 
^Kî^À      gonium.  C'est  encore  lui  qui  constitue 
en  réalité  les  C.  cancellalum  et  corru- 
gatum  de  Leighton  (i)  et  le   C.  pul- 
vinatum  Krph.  (2)  du  Pérou.  Les  <  ele- 
menia  obducentia  grosse   corrugàta  et 
ntittute  cancellala  ■  ne  sont  que  la  con- 
séquence de  la  production  de  stries  et 
de  squames  aux  dépens  de  la  membrane 
cellulaire,  ainsi  que  j'ai  pu  m'en  assurer 
^  par   l'examen   d'échantillons   authcnti- 

S^  ques.  Il  est  probable  que  le  C.  retislria- 

tum  Leight.  se  trouve  dans  le  même  cas. 
Le  T.  Tuckertnaniana  Mtg.  (3)  ne 
diffère  pas  non  plus  du  T.  polycarpa, 
dont  Montagne  ne  te  différenciait  que 
par  sa  couleur  verte,  ses  cellules  trois  à 
quatre  fois  plus  longues  que  larges,  ses 
j     j       zoosporanges  sphëriques,  lisses,   ainsi 
FiE.3.-r™(*/»*/w  lucktrmanicna  quG  Ics  filaments.  D  cst  impossible  d'éta- 
Montg,  —  tems  (Herb.  Montagne),   blir  Une  espècc  sur  dcs  caractôres  aussi 
variables.  Je  puis  affirmer  que  le  Ckr. 
tnontis  tabulas  Reinsch  (4)  n'en  est  pas  non  plus  distinct.  Cette  der- 
nière plante,  créée  pour  une  Algue  du  Cap  de  Bonne-Espérance,  se 
retrouverait  également,  d'après  M.  Reinsch,  au  Chili  et  au  Pérou.  La 
description  ne  permet  guère  de  conserver  quelques  doutes  à  ce  sujet 
(diam.  filam.  16-22  |i.,  diam.  spor.  39-45  fi}.  La  variété  tenuior  Grunow 
oe  saurait  non  plus,  à  mon  avis,  être  distinguée,  quoique  M.  de  Wilde- 
man  la  rattache  au  T.  viliosa  (5). 

Le  T.  foîycarpa  est  une  plante  au  moins  aussi  polymorphe  que  le 

i.  Leighton,  Oa  the  Lichens  of  Ceylon  (Trans.  of  the  Linnean  Society  of 
London,  17,  p.  171,  1S71-1871). 

3.  V^etD^e\}iâhKi,  Au/saehlungUHd  Besc/irtHuttg  der  FUckiett  welchê  D  H. 
Wavra  RiiUr  von  Fernsee  von  swei  Retsen  um  die  Brde  tnilirachle  (Verbaadl. 
der  k.k.  zool.  bot.  Cesellschaft  in  Wien,  XXVI,  p.  44-;,  1877). 

3.  CI.  Gay,  Historia  pkysicay  polytica  de  Ckile,  VIII,  p.  27+  [1851). 

4.  P.  Reinsch,  Bresk  tvater  Algie  Jrom  Ike  Cape  of  Good  Uope  (Pr,  of  the 
LInn.  Soc.,  XVI,  p.  145  (1878). 

5.  Grunow,  Reise  seiner  Majeslael  Fregatte  Novara,  etc.,  Algen,  p.  41  (1S67). 
—  De  Wildeman,  Stif  quelques  espèces  du  genre  Trenlepohiia  (Soc.  Roy.  de 
Bot.  de  Belg.,  la  octobre  1880,  p.  97.) 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


p.  Hahioi.  —  N'oies  sur  le  genre  Trentepohlia  Marlius.  373 

T.  aurea  :  l'aspect  cxliîrieur  varie  à  l'infini,  ca  rapport  avec  le  terrain 
nourricier  et  les  conditions  de  température.  Tantôt  c'est  un  gazon 
court,  haut  tout  au  plus  de  quelques  millimètres;  tantôt  ce  sont  des  fila- 
ments qui  dépassent  3  ou  3  ceoiimètres.  Quand  cette  Algue  est  fraîche, 
elle  présente  une  coloration  rouge-orangée,  très  vive,  qui  disparaît 
rapidement  et  passe  au  jaune  plus  ou  moins  pâle  et  même  au  vert  gai. 
Les  caractères  microscopiques  ne  sont  pas  moins  variables.  Les  dia- 
mètres des  cellules  présentent  tous  les  intermédiaires  entre  10  et  32  ^ 
sur  24  à  80  u.  de  longueur.  La  moyenne  des  dimensions  dans  les  plantes 
que  j'ai  examinées  peut  tïtre  fixée  de  14-20  sur  40  [»..  Quelquefois  les  fila- 
ments et  les  rameaux  sont  tellement  obscurcis  par  les  stries  et  les  de- 
squamations qu'il  devient  impossible  d'apercevoir  les  cloisons  transver- 
sales. On  trouve  toutes  les  grosseurs  de  zoosporanges  depuis  24  jus- 
qu'à 44  in.;  la  moyenne  est  généralement  de  36  [».. 

La  disposition  adoptée  pour  la  fructification  n'est  pas  non  plus  uni- 
forme :  si  la  plupart  du  temps  les  zoosporanges  sont  placés  en  files,  en 
grand  nombre  le  long  des  filaments,  il  peut  en  être  souvent  aussi  tout 
autrement.  On  trouve  en  etïet  des  sporanges  terminaux,  d'autres  f>édi- 
cellés  à  l'extrémité  de  ramules  latéraux  ou  d'unecellule  uncinëe.  M.  de 
Wildeman  a  signalé  des  grappes  de  zoosporanges  sessiles  disposés  à 
droite  et  à  gauche  des  rameaux. 

Il  m'a  été  permis  d'examiner  des  échantillons  provenant  des  régions 
suivantes  1  Afrique  :  Cap  de  Bonne-Espérance  (Lesson)  ;  Asie  ;  Ceylan 
(Ferguson,  Thwaîtes),  Java  (Zollinger),  Chine  (Barthe),  Philippines 
(Llanos);  Ocêanie  :  TahxiS  (Jardin,  Lépine),  Nouvelle-Calédonie  (Ba- 
lansa);  Amérique:  Etats-Unis  (Farlow),  Mexique  (Farlow,  Mûllcr), 
■  Bolivie  (Gaudichaud),  Pérou  (Wavra),  Chili  (Cl.  Gay),  Juan  Fer- 
oandez  (Bertero),  Malouines  (d'Urville,  Hooker),  Terre  de  Feu  (Com- 
merson,  Spegazzini,Savatier,  Hariot),  Brésil  (Salzmann),  Guadeloupe 
(Mazé  et  Schramm), 

Syn.  —  La  synonymie  du  Treniepohlia  polycarpa  peut  donc  être 
fixée  de  la  manière  suivante  : 

Treniepohlia  polycarpa  Nées  et  Mont.,  loc.  cil.  (1836). 

Scytonema?  auraatiacus  Bory  in  d'Urville,  Flore  des  Malouiûes, 
p.  595  (1825). 

Mycinema  ?  flava  W.  Hooker  et  Arrioll,  loc,  cit.  (1841). 

Chroolepus  flavus  (inclus  var.  fi  et  ■{)  Kûts.y  loc.  cit.  (1843  et 
1849). 

Chroolepus  aureus  Hooè.  et  Harv.,  FI.  antarctica,  L  part  II, 
p.  502(1847). 

Trentepohlia Tuckermaniana  Moni.^  loc.  cit.  (1856). 

Cœnogonium  cancellatum  Leigklon,  loc.  cit.,  p.  172  (1872). 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


374  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Cœnogonîum  comigalum  Letghton,  id, 
Chroolepus  montis  tabula:  Rfi/tsck,  loc,  cit.,  (1875). 
Cœoogoiiîuni  puIvÎDatum  Krempelkûber,  loc.  dt.,  (1877). 

—  coiifervoides  ^MC/.  mull.,  non  Nyiander  J 

—  patagonJcum  Mûller  Arg.,   Lichen.   Bcîtr.   1264 

(Flora,  18SS,  p.  47). 
Une  question  se  pose  ici  :  le  T.polycarpa  est-il  réellement  distinct 
du  T.  aureaf  Si  l'on  n'examinait  que  les  extrêmes,  on  pourrait  har- 
diment répondre  oui.  Mais  il  existe  tant  de  variations,  qu'après  mûre 
réflexion  il  pourraîtOtre  pennisd'hésiter.LesécbantillousautbeQtiques 
du  T.  potycarpa  (ia  plante  de  \V.  Hooker,  celle  de  Montagne)  pré- 
sentent, il  faut  bien  le  reconnaitrc,  des  ressemblances  telles  avec  la 
plante  d'Europe  qu'on  ne  peut  manquer  d'en  être  frappé.  Le  système 
de  ramification  est  fréquemment  le  même;  les  dimensions  des  articles 
□c  sauraient  être  prises  en  sérieuse  considération,  étant,  dans  bien  des 
cas,  identiques  \  il  en  est  de  même  de  la  gros.seur  des  zoosporanges, 
qui  peuvent  atteindre  dans  le  T.  aurea  jusqu'à  38  [i.  Peut-on  tirer  un 
caractère  distinctif  du  nombre  des  zoosporanges  ?  Je  ne  le  crois  pas  :  à 
ces  organes  sont,  d'une  manière  générale,  plus  nombreux  dans  le 
T.  polycarpa,  le  Eait  n'est  pas  sans  exception.  Montagne  lui-même, 
en  décrivant  son  T.  polycarpa  en  1836,  ne  le  différenciait  du  T.  aurea 
que  par  ses  âlaments  plus  longs  diversement  ramifiés,  muriqués,  ver- 
ruqueux,  par  ses  articles  très  irréguliers  et  oblitérés,  à  peine  délimités 
par  une  ligne  pcllucide  très  ténue,  et  surtout  par  ses  fruits  sessiles, 
abondamment  rassemblés  sur  les  ûancs  des  rameaux,  tuberculeux- 
hérissés.  Ici  encore,  c'est  le  caractère  tiré  des  stries  qui  i"a  emporté,  rf 
nous  savons  maintenant  ce  qu'il  en  faut  penser.  En  1852,  lemémcauteur 
ne  sépare  soc  Ck.  Tuckermantanum  du  T.  aurea  que  par  ses  spores 
sessiles  :  or  la  plante  de  Monugne  ne  saurait  être  éloignée  du  7".  poly 
carpa. 

Il  me  semble  qu'en  présence  de  ces  faits,  à  la  suite  de  l'examen  d'un 
grand  nombre  d'individus  de  diverses  provenances,  il  m'est  pennis  de 
proposer  de  considérer  les  T.  aurea  eX  polycarpa,  sinon  comme  iden- 
tiques, tout  au  moins  comme  des  races  d'une  même  e^>èce.  Le  T.  po- 
lycarpa serait,  dans  les  pays  chauds,  le  représentant  du  T,  aurea 
d'Europe  et  en  serait,  par  suite,  une  race  européenne.  Je  croîs  en 
conséquence  qu'il  n'est  pas  trop  téméraire  de  diviser  le  T.  aurea  de 
la  manière  suivante,  qui  semble  répondre  à  la  distribution  géogra- 
phique. 

ivar.  genuina  (inclus.  TV,  uncinata,  velu- 
tina  et  lichemcola^. 
var.  polycarpa. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


C,  CoMsBAD.  —  NsU  sur  U  Meum  adonidifolium.  375 

Obs.  —  Oq  a  quelquefois  considéré  le  Ckrysolkrix  noli-iatigere  (  i) 
et  son  thalle  stérile,  le  Peribolrymn  Pavom  Fr.  comme  synonyme  du 
. Mycineotai flojHi  et  par  suite  du  T.  polycarpa.  Il  y  a  là  une  erreur 
manifeste;  les  gonîdies  de  ce  Lichen  sont  fournies  par  une  Algue  glo- 
buleuse protococcoide  et  les  Hlameoiâ  ae  sont  que  des  hyphes  de 
nature  fiingique. 

VARIÉTÉS 


Note  SUT  le  Meum  adonidifoHum. 

Le  Meam  adonidifoHunt  Gay,  dont  M.  Rony,  vient  de  faire  paraître 
la  notice  dans  ses  Suites  à  la  Flore  de  Frcmce  (Le  Naturaliste,  i""  oc- 
tobre 18S9),  a  toute  une  histoire  fort  utile  à  connaître. 

M.  Chabert  publia  cette  espèce  dans  le  Bulletin  de  la  Société  bola- 
nique  de  France,  1860,  p.  575  (et  non  576),  et  M.  Gay  joignit  au  tra- 
vail de  M.  Chabert  uoe  longue  note  terminée  par  une  seconde  descrip- 
tion, fort  détaillée,  de  l'espèce  nouvelle. 

Le  Conspectus  de  Nyman  relègue  (p.  292)  le  M.  adonidifolium  au 
rang  de  soos-espèce,  dépendant  du  M.  Mufeilina. 

La  Flore  des  Alpes  du  D'  Bouvier  rétablit  (p.  290  et  non  2S9)  le 
M.  adonidifolium  comme  e^>èce. 

Enfin,  en  18S4,  M.  Chabert  indique  au  mont  Iseran  une  nouvelle 
station  (omise  par  M.  Rouy)  du  M.  adonidifolium,  qu'il  ne  considère 
phis,  lui-même,  que  comme  une  simple  variété  du  M.  Afulellina  {Bull. 
Soc.  Bol.  de  Fr.  1S84,  p.  369). 

Mais  un  jugement  plus  sévère  encore  a  été  porté  sur  lui  par  son  au- 
teur même,  M.  Gay,  en  même  temps  qu'il  en  signale  la  présence  au 
Mont-Dore.  En  effet,  nous  lisons  dans  le  Bulletin  de  la  Société  bola- 
niçue{i^(>2,p.  ^)  la  rétractation  suivante,  qui  ne  peut  qu'honorer  celui 
qui  l'a  laite  et  que  nous  regretwns  de  ne  pouvoir  citer  en  entier  : 

t  J'ai  été  obligé  dereconnaitre,  aprèsétude,  qu'il  n'y  avait  pas 

■  lieu  de  se  âer  aux  caractères  indiqués,  qu'ils  étaient  tous  variables, 
•  et  que  par  conséquent  l'espèce  n'était  pas  tenable.  Ce  n'est  qu'une 

<  formeélancéedui1/«tffnAf»/.!//;>ta,qui,naindaiislazone  alpine  au  col 
€  du  Sancy,  i  1 785  mètres  d'altitude,  comme  dans  toute  la  cliaine  des 

<  Alpes,  allonge  considérablement  sa  tige  et  ses  feuilles  radicales  lors- 

<  qu'il  descend  dans  la  zone  subalpine,  comme  U  le  fait  à  Tigues  et  à 
«  la  Val-en-Tarantaise{ii20  et  1400  m.  d'altitude)  et  sur  les  flancs  de 

1.  Massalon^o,  Sulla  Chrysothrix  ooli-tanj^e  Html.  {Atti  del  Istitiita  vmeto, 
V,  sér.  m,  if(6o].  —  De  Tonl  {Nolarisia,  1S88,  p.  51S).  ~  Strcîoz  {Nontenela^r 
Fungormm,  p.  407).  —  Montagne,  i^Ami  ckiùna,  VIII,  p.  313  (1852);  Sylloge, 
p.  383  I1856). 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


376  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

«  la  gorge  de  l'Enfer  au  Mont-Dorc  (ait.  d'environ  1600  m.  et  an-des- 
«  sous).  Cette  forme  est  pourtant  bonne  à  conserver  dans  les  herbiers 
«  pour  montrer  quel  aspect  différent  une  différence  de  taille,  accom- 
«  pagoée  de  feuilles  plus  amples  et  plus  longuement  pétiolées,  peut  im- 
t  primer  aux  individus  d'une  même  espèce,  croissant  aux  deux  limites 
(  extrêmes  de  leur  zone.  Celte  différence  de  taille  est  souvent  ici  de 
(  plus  du  double,  etc.  > 

11  n'est  pas  étonnant  que  ce  passage  ait  échappé  à  beaucoup  de 
botanistes,  car  il  se  trouve  dans  les  récits  de  courses  faites  principale- 
ment à  la  recherche  des  Isoeles;  mais  il  n'en  est  pas  moins  précieux  à 
retenir,  car  on  en  doit  tirer  les  conclusions  suivantes  ; 

Le  Menin  adonidifolium  Gay  n'est  qu'une  forme  et  doit  être  abso- 
lument supprimé  à  tout  autre  titre,  au  moins  sous  le  nom  de  M.  Gay, 
qui  l'a  répudié. 

En  outre  des  habitats  indiqués  dans  les  Sui/es  à  la  Flore  <U  France, 
cette  forme  a  été  signalée  au  Mont-Dore  et  au  mont  Iseran,  et  elle  doit 
se  trouver  encore  dans  de  nombreuses  autres  stations. 

C.  Copine  AU, 

La  présence  du  CochUaria  angUca  L.  dans  le  dàpartemeat  du 
Pas-de-Calais. 
Les  indications  données  dans  la  Flore  de  France  de  Grenier  et 

Godron  (1}  sur  la  distribution  sur  !e  littoral  de  la  Manche  et  de  la  mer 
du  Nord  des  CochUaria  aiiglica  et  daiiica  sont  absolument  fautives, 
11  suffit  pour  s'en  convaincre  de  jeter  les  yeux  sur  les  travaux  publiés 
plus  récemment  sur  la  flore  du  nord  et  du  nord-ouest  de  la  France  (2). 
Tandis  que  le  C.  daitica  est  assez  communément  répandu  sur  nos 
côtes  occidentales,  le  C.  anglica  n'a  pas  encore  été  constaté  d'une 
manière  certaine  vers  le  nord,  au-delà  de  l'embouchure  de  la  Seine  (3). 
L'un  de  mes  correspondants  et  amis,  M.  T.  Delattre,  en  herbori- 
sant au  mois  d'août  dernier  sur  le  littoral  du  Pas-de-Calais,  a  recueilli 
de  nombreux  et  très  beaux  spécimens  de  cette  dernière  espèce  au  pied 
du  talus  pierreux  de  l'étang  de  l'ancien  port  de  Wimereux,  près  Bou- 
logni-sur-Mer.  Bien  qu'il  y  ait  de  nombreuses  raisons  pour  douter  de 
]'iudigi':iat  de  cette  plante  dans  cette  localité  si  restreinte  et  souvent 
explorée,  je  crois  le  fait  digne  de  remarque.  C'est  la  première  fois,  en 
efiet,  que  le'C".  anglica  est  signalé  dans  le  rayon  de  la  flore  du  nord 
de  la  France.  Il  manque  en  Belgique,  A.  Masclef. 

1.  Grenier  et  Godron;  Flore  de  France,  I,  p.  lîBet  135.  {C.  anglica  I..  ;  sur  les 
côtes  de  l'Océan,  depuis  Calais  jusqu'à  Dayonae.  —  C.  danica  L.  :  sur  les  côtes 
de  la  Bretagne  et  de  la  Normandie.) 

ï.  Lloyd  :  Flore  de  l'ouest  de  la  France;  de  Brébisson  :  Flore  de  la  Nor- 
mandie; de  Vicq  :  Flore  du  départemenl  de  la  Somme;  Boanier  el  de  Layens  : 
Flore  du  Ford  de  la  France  el  de  la  Belgique;  Masclef:  Catalogue  des  plantes 
vasculaires  du  département  du  Pas-de-Calais,  et  Eludes  sur  la  géographie  bo- 
tanique du  Nord  de  la,  France  (i"  pariie  :  le  Lilloral). 

3.  Niel  :  Catalogue  des  plantes  planérogames  vasculaires  el  des  cryplogamts 
semi-vaseulaires  croissant  spontanément  dans  le  département  de  l'Eure. 
Le  Gérant:  Louis  Hobot. 


,  Google 


'  DECEMBRE  iSS? 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Directeur  :  M.  Louis  MOROT 


UNE  NOUVELLE  ESPECE  DE  BOLET 

Par  H.  L.  ROLLAND 

La  description  du  Boletus  piorans  a  été  taîte  à  la  Société 
mycologique  de  France  dans  sa  séance  extraordinaire  du  7  oc- 
tobre 1889,  et  il  y  a  été  question  de  la  variété  que  j'ai  nommée 
EUuîhtros,  pour  rappeler,  en  même  temps  que  le  nom  de  la  per- 
sonne qui  me  l'a  apportée  en  nombreux  spécimens,  un  Champi- 
gnon tout  à  fait  distinct  (1). 

Cette  variété  remarquable  mérite  un  rapport  plus  détaillé 
que  celui  que  j'ai  donné  en  décrivant  le  type. 

Boletus  piorans,  var.  Eleutheros. 

Chapeau  large  de  un  décimètre,  jaune  flave,  comme  celui  du 
B.  fiavus,  maïs  recouvert,  dans  la  jeunesse,  d'une  viscosité 
épaisse  d'un  brun  foncé,  laquelle  disparaît  plus  tard  par  l'actioQ 
des  pluies. 

Il  est  charnu,  mou,  à  chair  jaune. 

Pied  cylindrique,  long  de  un  décimètre,  sur  un  centimètre  et 
demi  de  large,  s'épaississant  vers  la  base  qui  s'amincit  ensuite  ea 
un  prolongement  radiciforme;  j'ai  toujours  trouvé  ce  prolonge- 
ment rejeté  sur  le  côté. 

Ce  pied  est  d'une  couleur  jaune  dorée  surtout  vers  le  haut  ; 
il  est  couvert  de  larges  granulations  d'un  brun  rougeâtre  qui, 
vers  la  base,  prennent  une  teinte  violacée. 

Nettement  jaune  au  sommet  et  couvert  de  points  rouges,  il 
prend  donc  vers  le  bas  une  couleur  violacée-grise. 

Farci  d'une  moelle  blanchâtre,  il  se  creuse  ensuite. 

Les  tubes,  qui  ont  jusqu'à  un  centimètre  de  long,  forment 
une  dépression  autour  du  pied,  tout  en  étant  décurrents.  Les 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


37»  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

pores  sont  grands,  anguleux,  composés,  et  présentent  sur  la 
tranche  des  granulations  semblables  à  celles  du  pied.  Quand  ils 
sont  jeunes  et  fermés,  ils  ont  une  forme  sinueuse  et  dédaliforme, 
et  ces  points  rougeâtres  sont  très  apparents. 

Ceux-ci,  tant  sur  le  pied  que  sur  l'hyménîum,  sont  fortement 
g^élatineux,  et  l'on  peut  reconnaître  à  l'aide  du  microscope  qu'ils 
sont  formés  par  des  bouquets  de  cellules  thécîformes,  gorgées 
d'humeur;  elles  sont  incolores,  mais  prennent  avec  l'iode  une 
teinte  jaune-verdàtre. 

Je  crois  devoir  assimiler  ces  cellules  à  celles  que  l'on  ren- 
contre sur  la  tranche  des  feuillets  des  Agarics  et  qui  dans  cer- 
taines espèces  exsudent  un  liquide. 

Avec  l'âge,  les  tubes  s'élargissent  et  prennent  une  teinte 
jaune-verdàtre  avec  des  pores  rouilles. 

Les  spores  de  ce  Bolet  sont  légèrement  flaves  et  ont  8  à  9  f^ 
de  long  sur  3  de  large. 

Tandis  que  le  type  du  B.  plorans  se  rencontre  sous  bois, 
cette  variété  paraît  occuper  les  lisières  et  les  terrains  tourbeux, 
mais  toujours  dans  le  voisinage  des  Mélèzes.  —  Zermatt , 
Août  1889. 

EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  VII. 

A.  Champiffnoa  adulte  avec  sa  coupe  ;  le  chapeau  est  d'uo  jaune  flave,  mais 

encore  recouvert  du  voile  visqueux  brun. 

B.  Champignon  très  jeune. 

C.  Aspect  à  la  loupie  de  la  tranche  des  tubes  d'un  jeune  individu;  on  voit 

le  groupemeoC  des  granulations  visqueuses. 

D.  Une  de  ces  granulations  se  résolvant,  avec  un  grossissement  de  2t)o  dia- 

mètres, en  un  bouquet  de  cellules  thécîformes. 

E.  Spores  grossies  S80  fois. 


NOTES  SUR  LE  GENRE  TRENTEPOHLIA  MARTIUS 

.(Suite). 

Par  H.  P.  HARIOT 

3.  — TrentepohUa  chinensis  Harvey  (sub  Chroolepus), 
1860  (i). 

Harvey  a  décrit  sous  ce  nom,  en  1860,  une  plante  voisine  de  l'es- 

I.  Harsey,  CharaeUrs  of  nsm-Algm  chufiy  from  Japo»  and  adjacent  répons, 
coUected  by  Ck.  Wright  irt  lAe  Narth  Pacific  Exptoriag  Expédition  under 
Captait!  J.  Radgtrs  (Proceedings  of  the  American  Academy  of  Arts  ind  Sciences, 
IV,  p.  327,  1860). 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


û^ 


'L.v; 


9> 


db.Gooi; 


s'C 


D,B,i..ab,Google 


p.  Hariot.  —  Noits  sur  U  fiwr»  Trente poh 
pèce  précédeate,  mais  qui  parait  cependant  dev 
quelques  caxactères  qui  m'ont  semblé  constants. 
par  quelques  hyphes,  le  T.  cki- 
nensis  peut  encore  être  consi- 
déré comme  une  Algue,  ses 
caractères  généraux  n'ayant  été 
que  peu  modifiés.  D'ailleurs 
j'ai  rencontré  la  même  espèce 
provenant  de  régions  différen- 
tes (Brésil,  Madagascar)  et  non 
lichénisée.  La  description  don- 
née par  l'illustre  algologue  an- 
glais, tout  en  étant  exacte, 
□'indique  pas  les  dimensions 
des  articles.  L'examen  de  types 
authentiques  me  permet  de  ré- 
parer cet  oubli  :  les  cellules 
varient  entre  i6  et  32  <f.  d'épais- 
seur, sur  20  à  48  (1  de  lougueui  ; 
elles  sont  remarquables  par 
leur  brièveté  et  à  peine  une  fois 
plus  longues  que  larges;  cer- 
taines d'entre  elles  sont  à  peu 
près  égales  dans  les  deux  sens. 
Les  zoosporanges,  disposés  le 
long  des  filaments,  rappellent 
ceux  du  T.  pùlycarpa  et  pré-  P'î-  -i-  —  Trenup 
sentent  habituellement  2+  ■^  j"  céûSa'srossîcï 
d'épaisseur. 

Je  dois  à  l'obligeance  de  M,  le  professeur  En 
muoication  d'un  échantillon  authentique  du  C 
Brauu  (i).  Cette  plante  est  absolument  identique  é 

H(Ui.  —  Hong-Kong  (Ch.  Wright);  Comores  1 
gascar  (Fr.  Rodriguez)  ;  Océanie  :  île  de  Pâque 
Bahia  (Blanchct). 

Le  T.  chinensis  peut  être  saxicole  ou  corticol 

4.  —  Trentepohlia  jucunda  Cesatî 
1868  (3). 

Cette  espèce  est  remarquable  par  le  coloris 

1 ,  Al.  Braun ,  SïlauugshgrichU  Bot.  Ver.  Prmi.  SroMdet 

a.  Cesati,   in   Rabeahorst,   Algen   Saeksens,   34S;   R 

Alg;  3,  p.  373  (1868);  de  Toni,  Sylloge  Algarum,  I,  p.  ; 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


38o  JOUKMAL  DE  BOTANIQUE 

conserve  après  la  dessîcaiion.  Elle  forme 
à  la  surface  de  l'écorce  du  Populus  nigra 
un  gazon  court  assez  étendu.  Les  filaments 
sont  alloHgés,  peu  rameux,  à  cellules  cy- 
lindriques gt- né  raie  ment  à  peine  plus  lon- 
guesque  larges,  variantde  dimensions  entre 
16  -  20  ft  X  20-34  l^-  S*'''  '^s  rameaux  les 
articles  sont  un  peu  plus  longs  et  mesurent 
environ  16  X  36  f  ■  Les  zoosporanges  sont 
arrondis,  terminaux  ou  latéraux,  compris 
entre  28  et  36(1. 

Par  l'ensemble  de  ses  caractères,  le 
T.  jucunda  se  rapproche  du  T.  aurea,  au- 
quel il  paraît  être  ce  que  le  T.  chinensis 
est  au  T.  polycarpa^  c'est-à-dire  une  espèce 
à  cellules  courtes.  En  tout  cas  on  ne  saurait 
le  comparer  au  T.  odorata,  dont  il  s'éloigne 
manifestement. 

La  valeur  spécifique  de  cette  plante  a 
été  contestée  :  on  l'a  considérée  comme 
un  protonema  de  Mousse,  puis  comme  un 
stade  de  développement  d'une  espèce  plus 
élevée  (i).  En  effet,  on  rencontre  dans  les 
échantillons  publiés  par  Rabenhorst  des 
protonemas  facilement  reconnaisables; 
quant  à  la  seconde  hypothèse,  elle  ne 
pourrait  être  résolue  que  par  des  cultures 
menées  à  bonne  fin.  Avec  M.  Gobi  (2),  je 
crois  qu'il  faut  la  considérer  comme  espèce 
distincte. 
'''S  *A~  ^'■""^"'•'J-^'^'  Hab.  —  Ad  cortices  Populinitrs,  Ver- 

cellis  in  Italia  supenore  (V.  deCesati). 

5.  —  Trentepohlia  TiUosa  Kûtzing  (sub  Ckroolepus), 
'843  (3)- 

Je  considère  comme  authentiques  des  échantillons  provenant  du 
Brésil  et  recueillis  par  Sello  :  ils  concordent  entièrement  par  leurs 
caractères  et  par  leur  habitat  avec  la  description  de  Kûtzing,  et  surtout 
avec  la  figure  publiée  par  cet  auteur  {Tab.  pkyc.  IV,  t.  96,  f.  2).  Je  ne 

I.  Hansgirg,  Ueber  TrentepohUa  (Flora,  1887,  p.  81);  Cesali,  loc.  cit. 

3.  Gobi,  Algologistke  Siudien,  p.  341. 

3.  KQtÙDg,  Phjcotogia  genefolis,  p.  384  (1843);  ?  de  Ton!,  Syllogt,  I,  p.  339 

(18B9) 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


p.  Hariot.  —  Notes  sur  le  genre  Trentepohlla  Mariius.  381 

crois  pas  que  la  plante  décrite  sous  ce  nom  par  M.  de  Toni  {Sylioge,  I, 
p.  239)  puisse  se  rapporter  à  l'espèce  de  Kûtzing,  dont  les  dimensions 
sont  notablement  plus  considérables.  En  tout  cas,  il  faut  de  toute  né- 
cessité en  retirer  la  variété  ^  rigtdalum  qui,  ainsi  que  je  l'ai  montré, 
d'après  l'examen  d'échantillons  authentiques,  n'est  autre  chose  que  le 
7".  polycarpa  parfaitement  typique. 

Les  dimensions  des  cellules  varient  entre  28  -  30  X  64  -  68  n  (M. 
de  Toni  n'attribue  à  sa  plante  que  12  à  18  p).  Je  n'ai  pas  observé  les' 
zoosporanges  de  cette  espèce.  M.  deWildemandit  les  avoir  rencontrés 
sur  un  échantillon  des  Philippines  considéré  comme  appartenant  au 
Casnogoniam  confervoides.  Cette  plante,  qui  m'a  été  communiquée,  ne 
me  semble  différer  en  rien  du  T.  polycarpa.  Je  ferai  la  même  observa- 
tion au  sujet  du  Ck.flavus  var.  Unmor  Grunow,  que  M.  de  Wildeman 
rapporte  également  au  T.  villosa,  se  basant  sur  la  disposition  pédicel- 
lée  des  zoosporanges  (1). 

J'ai  rencontré  de  différentes  autres  localités  des  échantillons  d'un 
Tretitepohlia  que  je  ne  puis  éloigner  du  T.  villosa  :  il  n'en  diffère  que 
par  la  longueur  moins  considérable  des  cellules,  qui  parfois  sont  pres- 
que carrées.  Leurs  dimensions  varient  entre  28-33  X  48  -  52  f*.  Je 
considère  cette  plante  comme  une  variété,  pour  laquelle  je  propose  le 
nom  de  T.  villosa  var.  brachymeris,  le  type  étant  bien  caractérisé  par 
la  longueur  remarquable  des  cellules  végétatives. 

M,  le  D'  Bornet  émet  l'avis  (2)  que  le  T.  villosa  fournit  les  gonî- 
dies  du  Canogonium  confervoides ;  le  fait  est  hors  de  doute.  Toutefois 
M.  Nylander  a  imposé  à  ce  Lichen  le  nom  de  C.  disjunctum  qu'il  dis- 
tingue du  C.  confervoides  par  la  présence  d'hyphes  de  nature  fongique 
qui  revêtent  les  filaments  de  l'Algue.  J'ai  pu  constater  que  le  C,  co«- 
fervoides  n'est  pas  un  Lichen,  mais  une  Algue  parfaitement  pure  dont 
je  parlerai  plus  loin. 

H<Ui.  —  Brésil  (Sello)  typusl  —  Var.  :  Java(Herb.  Caen);  Sikkim 
(Herb.  Berlin);  Indes  Orientales  (Walker  Arnott);  Nellighery  (Per- 
rottel)  ;  Guadeloupe  (Herb.  Caen  sub  Rkisoclonium  ele^ansOcQ\a.QX\, 

6.  —  TRENTEPOHLJA  WAINIOI  sp.  n. 

T.  caespitulîs  flavo-viridibus,  i/a  centim.  cîrcîter  altis,  ïntri- 
catis;  fiUmentis  cylindricis,  i6-a8  f  latis,  32-73  f*  longïs,  pellu- 
cidis,  eodem  fere  diametro  ac  rami;  ramis  brevioribus  vel  lon- 

I.  De  Wildematt,  Sur  quelques  espèces  du  getuv  Trentepohlla  (Soc.  Rojr.  de 
Bot.  de  Belg.,  11  octobre  1889,  p.  97). 

3.  Bomet,  RecMerches  sur  les  ganidies  des  Uehens  (loc.  dt.,  p.  16,  t.  VIO, 
f.  3.4). 

3,  NylaDJer,  Quelques  observaHûns  sur  le  genre  Caeao£oiiiuiD  (loc.dt.,  p.  91). 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


liW3^ 


383  JOiniNAL  DE  BOTANrqUE 

gissîmis,  sparsis,  plus  minus  flexuosis,  patentibus,  secuadîsvel 
ex  ut  roque  latere  nascentîbus,  aliquando  brevissimîs  uncinatis; 
articule  apîcali  leniter  attenuato;  zoosporangi'is  non  conformi- 
bus,  aliis  ut  in   T.  poly-  . 

carpa  sphaericis  28-40  f 
crassis,  alteris  minoribus 
racemose  in  cellula  (vel 
pluribus)  laterali,  quo- 
rum une  terminali,  dis- 
positis,  13(1  crassis. 


Corttcola  in  Brasilia,  Sitio  (Minas  Geraës).  Lgt.  et  comm.  cl. 
D' Wainio  cui  libenter  dicata. 

Cette  forme,  qui,  par  l'ensemble  de  ses  caractères,  se  rapproche  du 
T.  polycarpa,  me  semble  en  différer  par  son  double  mode  de  fructifi- 
cation :  d'un  côté,  on  trouve  des  zoosporanges  normalement  disposés, 
sèssîles  le  long  des  filaments;  d'un  au:re,  on  rencontre  des  ramusculcs 
Uni-  ou  pluriccllulaires,  placés  sur  les  flancs  des  filaments,  et  qui  por- 
tent latéralement  et  à  leur  sommet  des  zoosporanges  (3  dans  le  cas  le 
plus  simple)  de  plus  petites  dimensions.  Malgré  leur  faiUe  diamètre, 
ces  organes  ont  atteint  leur  entier  développement,  ainsi  que  le  prouve 
le  pore  qu'on  remarque  à  leur  sommet. 

Uq  échantillon  de  l'herbier  Montagne  (i),  que  je  rapporte  à  la 
même  plante,  est  particulièrement  intéressant  :  la  cellule  latérale  spo- 
langifère  s'est  transformée  en  un  ramuscule  composé-digité  sur  les 
divisions  duquel  s'insèrent  les  organes  de  fructification,  qui  gardent 
toujours,  comme  dans  la  plante  du  Brésil,  de  faibles  dimensions. 

I .  Herbier  Hontagae,  cmn  Strifflila  mfîA^a,  Cajesn»  (Lcprlenr). 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


p.  Habiot.  —  NoUs  sur  le  genre  Treotepohiia  Màr/ias.  383 

Ne  serait-ce  pas  pour  un  cas  analogue  que  M.  de  Wildemaû  a 

signalé  des  grappes  latérales  de  sporanges  sessiles? 

Oij.  —  C'est  également  au  T.  Wai'moi  qu'il  faut  rapporter  le  Ci. 

fiavum  var.  tahitense  Grunow  {Reise  seiner  Majeslaei  Fregatte  No- 

Tara  um  die  Brde,  Algen,  p,  41,  1867), 

7.  —  Trent^ohlia  arborum  C.  Agardh  (siib  Confervd)^ 
1824  (i). 

C.  Agardb  a  décrit  dans  le  Sysiema  Algarum,  sous  le  nom  de 
Con/erva  aborunt,  une  Algue  rapportée  des  îles  Mariannes  par  Gaudi< 


PIg.  9.  —  TritUtfioktla  ar- 
turitm  C^Aeirdb. 

a.  ZoDtporangci  pédiceIKa 
(fC-ÏJ^)'  ~  t'"  H'rluaM 
(Oudichlnd). 

chaud.  La  brièveté  de  la  description  ne  révélant  aucune  particularité 
n'était  pas  faite  pour  donner  une  idée  suffisante  de  cette  plante,  qui  est 
restée  à  pen  près  inconnue  jusqu'à  ce  jour.  Kûtzing  inspectes,  p.  373) 
la  range  dans  les  «  speeies  non  salis  cogniise  >  ;  M.  de  Toni  {Sylloge, 
I,  p.  224),  en  reproduisant  la  description  de  C.  Agardh,  n'insiste  pas 


.  C.  Agardb,  Sysiema  Algarum, 


8  (18.+). 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


jg*  JOOKNAL  DE  BOTANIQUE 

davaniage.  C'est  M.  Nylander(i)  le  premier  qui  a  attiré  l'attentioa  sur 

cette  plante  qu'il  rapporta  ec  variété  à  son  Ceenogoniam  can/ervoides. 

J'ai  pu  étudier  les  types  d'Agardh  et  de  M.  Nylander  et  j'ai  parfai- 
tement constaté  qu'ils  sont  identiques.  Les  diamètres  des  cellules 
rient  de  i6  -  28  f*  X  4°  -  60  f .  Les  zoosporanges  arrondis  ou  plus  sou- 
vent elliptiques  présentent  habituellement  les  dimensions  suivantes 
18  -  24  ft  X  24  -  32  /t.  Ils  sont  quelquefois  latéraux  ou  terminaux,  mais, 
dans  le  plus  grand  nombre  des  cas,  leur  disposition  remarquable  rap- 
pelle assez  exactement  le  mode  de  fructification  du  CepkaUurùs  {My- 
coidea),  c'est-à-dire  qu'ils  sont  portés  par  une  cellule  allongée,  géné- 
'  ralement  recourbée  en  crochet.  Ils  sont  réunis  par  groupes  de  2  à  6  ou 
7  à  la  surface  d'une  cellule  spéciale  dont  les  dimensions  se  sont  accrues. 
Cette  disposition  présente  également  des  rapports  avec  ce  qu'on 
remarque  dans  le  T.  uncittaia. 

En  1882,  M.  Nordstedt  (2}  a  fait  connaître  un  Treniepohlia  origi- 
naire du  Brésil  et  l'a  désigné  sous  le  nom  de  T.pUiocarpa.  Les  carac- 
tères de  la  fructification  sont  les  mêmes  que  dans  la  plante  d'Agardh  ; 
les  dimensions  des  difiérents  organes  sont  également  identiques;  il  en 
résulte  que  les  deux  espèces  doivent  être  réunies  de  la  manière  suivante  ; 
Treniepohlia  arborum  C.  Agardh,  Sysi.  Algar.,  p.  88  (1824). 
■  Syn  .■CœnogoniumconfervoidesA^/.,  loc,  011,(1859). 
Trentepohiia  pleiocarpa  Nordsi.,  loc.  cit.  (1882). 

J'ai  observé  cette  plante  des  localités  suivantes  ;  Europe  :  Vienne 
(Autriche)  de  Lagerheim,  in  caldariis,  absquc  fructu  ;  Amérique  :  Gua- 
deloupe (Duchassaîng),  Brésil  (Weddell,  Gaudichaud,  Loefgren); 
Nouvelle  Grenade  (Lindig)  ;  Ocianie  :  Tahiti  (Lépine),  Iles  Mariannes 
(Gaudichaud). 

8.  —  Trentepohiia  abietina  Flotovr  (sub  Chroolepus), 
Ï845  (3)- 

C'est  en  1845,  dans  \t  PAyeologia  germattica  de  Kûtzing,  que  parut 
la  description  du  T.  abietina,  espèce  voisine  des  petites  formes  du  T. 
aurea,  et  qai  paraît  assez  fréquente  dans  le  nord  et  le  centre  de  l'Eu- 
rope et  dans  l'Amérique  septentrionale. 

Les  dimensions  des  articles  varient  entre  4  et  10  ;»  sur  12  à  48  t^  de 
longueur.  Souvent  la  cellule  terminale,  ou  plutôt  la  cellule  unique  nais- 
sant directement  du  filament  couché  plus  ou  moins  tonilcux,  comme 

I.  Nylander,  Quelques  oiservaHons  sur  le  getire  Cœnogomum  (Ann.  se.  ost,, 
H'  «.,  XVI,  p.  9a,  1861).  —  CJr:  Ann,  uc.  nat.,  4'  s.,  t,  XI,  p.  14J,  1859. 
3.  WiltTOck  et  Nordsiedt,  Algse  aqus  duicis,  fasc.  9,  n°  409  (18H1). 
3.  Ih  KQtiiog,  Phycologia  germanica,  p.  aiS  (1845).  ^  Tab.  phyc,  IV,  t,  91, 
f.  3.  —  Hanagirg:,  Prodromus  der  Algeufiora  von  Boekmen,  I,  p.  S5  (18S6). 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


p.  Hasiot.  —  Notes  sur  U  genre  Trentepohlia  Martius.  385 

dans  les  formes  grêles  du  T.  aiirea,  présente  des  dimensions  beaucoup 
plus  considérables  qui  peuvent  atteindre  jusqu'à  6  X  4^  [j-  Les 
zoosporanges  sont  très  variables  comme  disposition  ;  latéraux  la  plu- 
part du  temps,  ils  peuvent  Ctre  situés  à  l'exuémité  des  filaments  ou  * 
même  surmonter  une  cellule  allongée  qui  naît  direciemenC  de  la  partie 
couchée.  I^ur  grosseur  varie  de  13  à  30  |j;  sphil-riques  dans  le  plus 
grand  nombre  des  cas,  ils  se  montrent  quelquefois  légèrement  ovoïdes 
(12  X  16  ^)  comme  sur  certains  échantillons  du  Tyrol. 

Le  T.  abietina,  qui  paraît  se  rencontrer  sur  les  Conifères,  a  été 
signalé  également  sur  d'autres  arbres,  le  Chêne  entre  autres  (Angle- 
terre :  Nordstedt).  Ses  filaments,  tout  en  rappelant  beaucoup  ceux  du 
T.  aurea  tel  qu'on  le  trouve  dans  certains  pays  (Normandie,  Bretagne, 
Etats-Unis,  etc.),  sont  habituellement  moins  rigides,  plus  Ûexueux,  plus 
contournés  ;  les  zoosporanges  y  sont  aussi  moins  régulièrement  disposés 
et  naissent  fréquemment  au  point  d'attache  des  rameaux  entre  eux  ou 
avec  les  filaments.  On  a  rapproché  du  T.  abietina  le  T.  Uckenicola  que 
M.  Cooke  en  considère  même  comme  une  variété;  M.  WoUe  va  plus 
loin  et  réunit  les  deux  plantes  (i).  L'espèce  à  laquelle  les  botanistes 
français  donnent  ce  dernier  nom  me  paraît  se  rapporter  plutôt  aux 
petites  formes  du  T.  auma,  dont  il  m'est  impossible  de  la  séparer. 

M.  de  Wildeman'a  distingué  dernièrement  {3)  du  T.  abietina,  sous 
le  nom  de  T.  Lagerheimii,  une  plante  récoltée  sur  l'écorce  de  \'Abies 
pectinata,  à  Frîbourg-en-Brisgau,  par  M,  de  Lagerheim.  D'après  l'au- 
teur, la  nouvelle  espèce  se  distinguerait  par  ses  rameaux  moins  déve- 
loppés et  par  la  cellule  terminale  de  ces  rameaux  beaucoup  plus  longue 
que  large,  la  longueur  pouvant  dépasser  dix  fois  la  largeur.  Les  gamé- 
tanges  sont  <  sessiles,  latéraux,  globuleux,  ou  portés  sur  une  cellule 
renflée  à  la  base,  rétrécie  au  sommet  et  souvent  recourbée  » .  La  plante 
deM.de  Wildeman  est  sensiblement  plus  grêle  dans  toutes  ^s  par- 
ties, ainsi  que  j'ai  pu  le  constater  sur  un  exemplaire  envoyé  par  l'au- 
teur;  les  cellules  des  filaments  couchés  sont  plus  franchement  toni- 
leuses;  les  zoosporanges  sont  plus  nombreux  et  rapprochés.  Les  autres 
caractères  peuvent  être  observés  sur  le  T.  abietina,  qui  présente,  aussi 
bien  que  d'autres  espèces  du  même  genre  (T.  flava),  des  cellules  ter- 
minales très  allongées.  On  peut  donc  à  juste  raison  faire  rentrer  le 
T.  Lagerkeimii  dans  le  T.  abietina  à  titre  de  variété. 

J'ai  pu  étudier  le  T.  abietina  sur  des  échantillons  récoltés  en  £m- 
r^^.- Allemagne  (Flotow,  Rabenhorst,  de  Lagerheim),  Tyrol  (Kerner), 
Angleterre  (Nordstedt)  ;  Amérique  :  Canada  (Farlow). 

1.  Cooke,  Britisk  Jreskwafer  Alga,  p.  187  (1883.18S3J.  — Wolle,  ^»-M*.W(Ufe»- 
Algx  oflke  United  States,  p.  jîj  (1B87). 

a.  De  Wildeman,  Observations  sur  quelques  /ormes  du  genre  Trentepohlia 
(Bull.  Soc.  Roy.  de  Bot.  de  Belgique,  XXVIl,  p.  3,  6  mal  i888>. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


^^J^- 


.  386  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Ois.  —  La  plante  indiquée  par  Ripart  (i)  daps  les  Pyrénées  n'  est 
que  le  T.  aurea  absolument  normal,  mais  poussaat  sur  des  Conif^es  ; 
celle  du  département  de  l'Aube  (3)  appartient  au  groupe  du  T.  um^ 

9.  — •  Trentepohlia  dialepta  Nylaoder  (sub  Cccno^mtum), 
1862  (3). 

C'est  sous  le  nom  générique  de  Ceeno^onium  que  M.  Nylander  a 
décrit  cette  espèce  qui  est,  sans  ie 
moindre  doute,  un  Trentepohlia  par- 
faitement caractérisé.  L'aspect  enté- 
rieur  rappelle  en  effet  un  Cœnogo- 
ttium,  mais  là  s'arrêtent  les  ressem- 
blances. Il  est  vrai  que  l'auteur  lui- 
même  avait  ajouté  •  ineerta  quoad 
genus  ob  apolhecia  ignota  «. 

Je  compléterai  la  description  de 
M.  Nylander  par  les  notes  suivantes  : 
les  filaments  sont  plus  ou  moins  atté- 
nués au  sommet,  obtusiuscules,  pel- 
lucides,  rameuz  ;  tes  rameaux  sont 
en  petit  nombre,  quelquefois  asseï 
rapprochés  les  uns  des  autres,  et  nais- 
sent habituellement  du  même  côté  des 
filaments;  ils  présentent  sensiblement 
le  roème  diamètre  que  ces  derniers, 
dont  ils  se  déuchent  à  angle  plus  ou 


I.  Ripart,  in  Bull.  Soc.  bot.  de  France,  XV,  p.  ilii  (1868). 
3,  Briard,  Florult  cryplogantigue  de  tAube,  p.  470  (1888). 
%.  Nylander,  Qiêti^itts  observations  sur  le  genre  C<£aogoiiliuu  (Aun.  «c.  nat, 
4,  XVI,  p.  90,  i86j). 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


p.  Hariot.  —  No  Us  sur  h  genrg  Treiit«pohlia  Mariais.  ;87 

moins  aigu.  Les  dimensions  des  Câllules  varient  entre  6-8  ji  X  2S-40  j*. 
Les  cloisons  transversales,  très  transparentes,  sont  quelquefois  dififi- 
ciles  à  apercevoir,  ce  qui  explique  ces  mots  de  M.  Nylander  »  arti' 
culafionibus  ttullis  vsl  obsoUiis  raris  ».  1-es  zoosporanges  sont  laté- 
raux, ou  bien  pédicellés  à  l'extrémité  de  ramules  latéraux,  ou  bien, 
plus  rarement,  terminaux  ;  ils  peuvent  être  assez  rapprochés  le  long 
des  rameaux.  Ils  sont  sphériques  et  mesurent  (eu  raison  probablement 
de  leur  développement)  de  12  à  28  ji.  J'aî  observé  aussi  quelques 
fmctifi cations  disposées  sur  les  flancs  d'un  ramuscule  latéral,  rappelant 
ce  gui  a  lieu  habituellement  dans  le  T.  Waimoi. 

Les  échantillons  qu'il  m'a  été  permis  d'étudier  proviennent  des 
environs  de  Rio-de- Janeiro  (Brésil)  oii  ils  ont  été  recueillis,  sur  les 
feuilles  des  arbres,  d'abord  parWeddell  (type!)  et  plus  récemment 
par  M.  Glaziou  (n"  3483  ex  herb.  Fée  in  herb.  Weddell). 

10.  —  Trentepohlla  setifera  Farlow  (sub  Chroolepus), 
1889  (1). 

Cette  espèce,  qui  n'a  pas  encore  été  décrite,  est  remarquable  par  la 
ténuité  et  l'extrême  simplicité  de  toutes  ses  parties,  par  ses  filaments 
longuement  atténués  (7".  aiUnuata  Farlow,  mss.  in  herb.  Thuret). 

C'est  à  la  surface  des  écorces,  où  il  forme  une  couche  pulvérulente 
blaitchâire,  â  peine  visible,  que  se  développe  le  T.  stiifera.  I-es  fila- 
ments mesurent  de  120  à  315  ^\  ils  sont  très  rarement  rameux  et 
naissent  d'un  filament  primaire  articulé,  composé  de  cellules  toruleuses  ; 
ils  sont  terminés  en  pointe  an  sommet.  Les  cellules  varient  de  dimen- 
sions entre  6-8  ja  X  34-28  jji.  Les  zoosporanges  sont  généralement 
sphériqnes;  quelquefois  elliptiques  (18  X  ^4  l^)i  ^  ^'^^  disposés 
latéralement,  ou  bien  ils  peuvent  être  terminaux,  mais  dans  le  plus 
grand  nombre  des  cas  on  les  rencontre  A  la  base  des  filacuents  dressés, 
ou  même  sur  ceux  qui  sont  couchés.  Leur  débisccnce  se  fait  par  un 
pore  terminal  assez  large. 

En  1S76,  Krempelhûber  (2)  a  décrit  sous  le  nom  de  Cctnogonium 

t.  Farlow,  Alga  America  bortaiis  exsiccats,  n'aoï. — Je  reproduis  ci-dessous 
la  description  encore  inédite  que  M.  le  D'  Farlow  a  bien  voulu  me  communiquer  : 
•  Tr.  Tronds  diflorm  \  basai  TilaiDeotb  Irregulary  moniliform,  irre^ulary  braocbed, 
cdis  r3-i6  fi  by  6-g  p  average,  at  first  ovoid-cylindrical,  becoming  shorter  and 
broader  and  leoglb  irregulary  g-lobose  ;  vertical  filaments  150-aoo  \f-  high,  simple, 
setiform,  compoaed  of  cells  which  become  ^adually  longer  and  narrower 
towards  the  tapering  tips.  Zoosporan£ia  formed  from  the  swaller  basai  crib, 
broadl/  ovate,  22-30  ft  long;  by  tô-jo  f  broad,  wkh  ïhart  neclts.  —  On  »he  bafk 
ol  Quercus  alia.  Norwich,  comm.  Mr  W.  A.  Setchtll.  ■ 

-  3.  KicmpelbQber,'  LicMaus  ôrasiHenses  coilteH  a  IT*  Gla»iou  in  provincia 
irasiliatsi  Rio  de  Janeiro  (Flora,  1886,  p.  ajo).  Des  deux  autres  Cctitogottium 
élément  décrits  dans  ce  numéro,  je  n'ai  tu  que  k  C.  fnhinatum,  (fui  doit 
rentrer  dans  le  T.  polycarpa. 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 
effasum^  qu'il  fait  priréder  et  suivre  de  points  de  doute  et  qu'il  accom- 


pagne de  la  mention  »  planta  dnbia  •,  une  petite  Algue  qui  croît  sur 


Uni»  (F.,lo*). 


les  écorces.  Elle  y  forme  une  couche  extrêmement  mince  dont  les 
caractères  concordent  exactemcDl  avec  ceux  du  T.  setifera.  Dans  la 
description  originale,  Krempelbùber  dit,  en  parlant  de  cette  plante  : 
«  loculis  inter  septa  gonidits  parvis  viridibus  repUtis  »,  Ces  préten- 
dues gonidies  {microgontdtes)  ne  paraissent  pas  être  autre  chose  que 
des  granulations  proioplasmiques . 

Jlab.  —  Etats-Unis  (Farlow) ;  Brésil,  ad coriices  (Glaziou,  n"  3434) ; 
id.,  ad  lacinias  thalli  Sûcxx  cuj'usdam  (în  herb.  Mus.  Par.). 

{A'  suivre.) 

NOTE 

SUR  LES  AFFINITÉS  ANATOMIQUES  DU  GENRE  PODOON 

Par  H.  LouU  MOROT 

Le  g;enre  Poifocw,  qui  comprend  jusqu'ici  une  seule  espèce, 
le  P.  Delavayt,  a  été  créé  par  M.  Bâillon  (i)  pour  une  plante  à 
caractères  assez  singuliers,  découverte  par  M.  l'abbé  Delavay, 
au-dessus  de  Tapin-tze  (Yun-nan),  le  22  août  1883.  La  constitu- 
tion de  la  fleur  femelle,  seule  connue  à  cette  époque,  avait 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


L.  MoEOT.  —  Noie  sur  les  affinilés  analomiques  du  genre  Podooo.  381) 
d'abord  conduit  M.  Bâillon  à  rapporter  ce  genre,  avec  doute,  il 
est  vrai,  à  la  famille  des  Phytolaccacées.  Depuis,  cet  auteur  a  pu 
en  étudier  la  fleur  mâle  et  son  étude,  modifiant  beaucoup  sa 
première  opinion  sur  les  affinités  de  cette  plante,  l'a  amené  à  la 
placer,  comme  type  amoindri,  à  la  fin  de  la  famille  des  Sapin- 
dacées  (i).  D'autre  part,  sur  ses  indications,  M.  Franchet  a  publié 
ce  genre  comme  constituant  à  loi  seul  une  famille  distincte, 
celle  des  Podoonacées  (2). 

En  présence  de  ces  hésitations,  il  m'a  semblé  qu'il  ne  serait 
pas  sans  intérêt  de  contrôler  et  de  compléter  par  l'étude  de  la 
structure  anatomique  les  caractères  fournis  par  l'organographie. 
Grâce  à  l'obligeance  de  M.  Franchet,  j'ai  pu  examiner  dans  ce 
but  à  la  fois  des  échantillons  secs  de  l'herbier  du  Muséum  de 
Paris  et  des  plantules  fraîches  provenant  de  germination.  Voici, 
en  quelques  mots,  les  principaux  résultats  de  cet  examen. 

Racine.  —  La  jeune  racine  du  Podooa  possède  quatre  fais- 
ceaux h'gneux,  et  au  centre  de  chacun  des  faisceaux  libériens 
alternant  avec  eux  il  existe  un  large  canal  sécréteur.  C'est 
exactement  la  structure  qu'a  décrite  M.  Van  Tieghem  chez  le 
Rkus  Toxicodendron  et  qui,  d'après  ses  indications,  se  retrouve 
chez  les  Ptstacta  vera,  P.  Lenttscus,  P.  Terebinthus,  Sckinus 
Molle,  Spondias  cytkerea,  etc.  {3).  C'est,  en  un  mot,  la  structure 
générale-de  la  racine  des  Anacardiacées. 

Tige.  —  La  tige  du  Podoon  présente  également,  dans  chacun 
de  ses  faisceaux  libériens  primaires,  un  large  canal  sécréteur 
plongé  au  milieu  même  de  la  masse  des  tubes  criblés.  L'appari- 
tion de  ces  canaux  est  extrêmement  précoce  et  précède  de 
beaucoup  la  formation  de  l'arc  fibreux  qu'on  voit,  plus  tard, 
adossé  à  chaque  faisceau  libérien.  Dans  le  liber  des  faisceaux 
intercalaires  aux  faiïiceaux  principaux,  les  canaux  se  montrent 
même  avant  la  différenciation  des  vaisseaux  du  bois.  Nous 
retrouvons  donc  encore  ici  une  concordance  parfaite  avec  la 
description  que  donne  M.  Van  Tieghem  de  la  structure  d'une 
jeune  tige  de  Pistacia   Terebinthus  ou  de  P.  Lentiscus  (4),  et 

I.  H.  Bâillon,  Les  fleurs  mâUs  du  Podoon  {he.  cit.,  n'  100,  séance  du  3  juil- 
let 1SS9). 

3.  A.  Franche»,  Plartlm  Delavayatue,  p.  14s,  1889- 

3.  Van  Tiegliem,  Mémoire  sur  Us  canaux  sécréteurs  des  plantes  (Ann.  se. 
nai.,  Bot.,  5'  s.,  t.  XVI,  1871). 

4.  Van  Tieghem,  loc.  cil. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


390  lOURNAL  DK  BOTANIQUE 

l'on  sait  que  cette  localisation  des  canaux  sécréteurs  dans  le  liber 
est  caractéristique  dans  la  famille  des  Anacardiacées.  On  sait 
aussi,  par  les  travaux  de  M.  Trécul  et  de  M.  Van  Tieghem,  que 
les  Spondias  et  quelques  Sumacs  {Rhus  Toxicodendron,  typMna, 
etc.)  possèdent  en  outre  un  cercle  de  canaux  sécréteurs  à  la 
périphérie  de  la  moelle,  à  la  pointe  des  faisceaux  liber olig-neux 
principaux  (2). 

Indépendeniment  des  canaux  libériens  primaires,  il  se  forme 
ultérieurement,  comme  l'ont  observé  les  deujt  auteurs  cités  plus 
haut,  d'autres  canaux  sécréteurs  dans  le  liber  secondaire  de  la 
tige  des  Anacardiacées.  Je  n'en  ai  pas  vu  dans  le  liber  secon- 
daire de  la  tige  du  Podoon.  Celle-ci  n'en  présente  pas  non  plus 
dans  la  moelle,  mais  il  s'en  forme  plus  ou  moins  tardivement 
dans  l'écorce,  au  voisinage  de  l'épiderme. 

Feuille.  —  Dans  le  pétiole  de  la  feuille  du  Podoon,  il  existe 
d'abord  cinq  faisceaux  libéro-ligneux  disposés  en  arc  à  sa 
face  inférieure,  et  chacun  d'eux  possède,  dans  son  liber,  un  canal 
sécréteur.  Plus  tard,  on  trouve  dans  ce  pétiole  un  sixième 
faisceau  étalé  à  sa  face  supérieure  et  aussi  de  petits  faisceaux 
intercalaires;  tous  ces  faisceaux  possèdent  également  un  canal 
sécréteur  dans  leur  portion  libérienne.  En  outre,  il  existe  dans 
le  pétiole  des  plantes  adultes  des  canaux  sécréteurs  dans  le 
parenchyme  cortical. 

En  résumé,  au  point  de  vue  anatomique,  le  genre  Podoon 
s'éloigne  de  la  famille  des  Sapindacées  par  la  présence  dans  ses 
divers  membres,  racine,  tige  et  feuille,  de  canaux  sécréteurs  qui 
manquent  dans  cette  famille. 

Par  la  situation  de  ces  canaux  dans  le  liber,  il  se  rapproche 
au  contraire  de  la  famille  des  Anacardiacées,  mais,  en  même 
temps,  il  en  diffère  par  l'existence  de  canaux  corticaux. 

Cette  particularité,  jointe  aux  caractères  tirés  de  l'organisa- 
tion florale,  semble  donc  justifier  la  création,  pour  ce  genre,  de 
la  famille  spéciale  des  Podoonacées. 


i 

db.Google". 


VaHéU. 

VARIÉTÉ 


L'emploi  de  TAgar-Agar  comme  fixatif  des  coupes 
inicrotomiqu«8. 

M.  Gravis  recommande,  pour  fixer  sur  porte-objet  les  sections  d'or- 
ganes inclus  dans  la  paraffine  et  coupés  au  microtoroe,  l'emploi  de 
l'Agar-Agar  ou  gélose,  qu'il  expérimente  avec  succès  depuis  plusieurs 
années  (i). 

Préparaliùn.  Un  demi  gramme  d'Agar-Agar  est  découpé  en  petits 
morceaux  qu'on  jette  dans  500  grammes  d'eau  distillée  ;  après  quelques 
heures,  lorsque  la  substance  s'est  gonflée  dans  l'eau,  on-  chauffe  dou- 
cement jusqu'à  l'ébullition  que  l'on  maintient  un  quart-d'heure  envi- 
ron, pour  obtenir  une  dissolution  complète.  Après  refroidissement,  on 
filtre  la  liqueur  à  travers  une  toile  fine  et  on  la  conserve  dans  de  petits 
flacons  bouchés  à  l'émeri,  dans  chacun  desquels  on  ajoute  un  morceau 
de  camphre  pour  empêcher  le  développement  des  moisissures  et  des 
bactéries. 

Mode  d'emploi.  Les  lames  porte-objet  ont  besoin  d'une  grande  pro- 
preté pour  être  mouillées  par  le  fixatif.  Celui-ci  y  est  étendu  avec  un 
pinceau  en  une  couche  sur  laquelle  les  coupes  sont  rangées  au  moyen 
d'une  pince  fine;  cette  opération  est  très  facile,  surtout  lorsque  les 
coupes  ont  été  obtenues  en  ruban  continu.  Aussitôt  après,  on  chauffe 
doucement  la  préparadon  au-dessus  d'une  très  petite  flamme  de  bec  de 
Bunsen,  pour  ramollir  la  paiaidae  sa^s  fayondre.  Les  secdons  s'éta- 
lent, les  coupes  enroulées  se  déroulent  d'elles-mêmes.  La  lame  se 
refroidit  immédiatement;  la  paraffine  se  fige  et  on  peut,  si  cela  est  né- 
cessaire, faire  écouler  l'excès  de  fixatif  en  tenant  la  préparation  verti- 
calement pendant  quelques  instants.  Il  faut  ensuite  laisser  sécher  com- 
plètement le  fixatif,  ce  qui  exige  plusieurs  heures. 

Pour  dissoudre  la  paraffine,  on  fait  usage  d'essence  de  térében- 
thine tiède  ou  de  chloroforme,  et  le  dissolvant  est  ensuite  chassé  pai 
quelques  gouttes  d'alcool  fort  qu'on  fait  couler  d'une  pipette  sur  la 
lame  légèrement  inclinée. 

Si  l'objet  a  été  coloré  en  ender  avant  l'inclusion,  on  dépose  la  lame 
dans  un  flacon  contenant  de  l'alcool  absolu  pour  déshydrater  les  cou- 
pes ;  on  les  éclaircît  au  moyen  d'une  goutte  d'essence  de  girofle  et  fina- 
lement on  les  couvre  de  baume  de  Canada  et  d'une  lamelle. 

Si  les  coupes  doivent  être  colorées  sur  le  porte-objet,  la  lame  est 

7upes  microtomi^uss  Oull, 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


393  (OURNAL  DE  BOTANIQUE 

placée  dans  un  baia  colorant,  puis  lavée  à  l'alcool  et  montée  au  baume. 
On  peut  aussi  faire  agir  sur  les  coupes  fixées  te!  réactif  qu'on  ji^e 
convenable  :  potasse,  acide  étendu,  etc.  On  procède  ensuite  à  la  déshy- 
dratation par  l'alcool  absolu  et  au  montage  comme  il  vient  d'être  dit. 

Avantages  du  procédé.  Le  fixatif  étant  tout  à  (ait  liquide  à  la  tem- 
pérature ordinaire,  les  coupes  se  laissent  ranger  facilement  sur  la  lame; 
les  plis  que  forme  parfois  le  rasoir  disparaissent  et  il  ne  reste  pas  d'air 
sous  les  coupes.  En  outre  les  coupes  sont  dilatées  avant  de  se  coller 
au  verre,  et  les  cellules  végétales,  qui  se  déforment  si  facilement  pen- 
dant l'inclusion  dans  la  paraffine,  reprennent  leurs  formes  et  leurs  di- 
mensions primitives. 

L'Agar-Agar  bien  séché  sur  le  verre  est  insoluble  dans  les  diffé- 
rents réactifs  :  alcool,  éther,  chloroforme,  glycérine,  solutions  salines, 
acides  ou  alcalines;  seule  l'eau  distillée  gonfle  le  fixatif  et  compromet 
la  fixation. 

Enfin  l'Agar-Agar  ne  se  colore  pas  dans  les  bains  colorants,  si  ce 
n'est  parfois  dans  les  intervalles  qui  séparaient  les  tranches  de  paraf- 
fine lorsque  le  fixatif  a  été  employé  en  trop  grande  abondance. 

Quant  au  montage  définitif  il  peut  se  laire,  soit  dans  le  baume  de 
Canada,  soit  simplement  dans  la  glycérine. 


CHRONIQUE 


M.  Codechbt  a  été  nommé  professeur  à  l'Ecole  supérieure  de  Pharmacie  de 
Montpellier,  et  M.  Gb4nbl  à  la  Faculté  de  Médecine  de  la  même  ville. 

M.  LiQMiBR  est  nommé  professeur  de  Botanique  à  la  Faculté  des  sciences  de 
Caen. 

M.  G.  de  Lagbrhbih  a  accepté  la  chaire  de  Botanique  à  l'Université  de  Quito 
(Equateur). 

M.  BoBODiM  remplace  à  l'Université  de  Saint-PéterEbourg-  M.  FaminUln,  détnls- 


M.  Palladih  succède  à  M.  Pitra,  décédé,  comme  professeur  d'analomie  et  de 
physiologie  vég;étales  à  l'UnÎTerailé  de  Cbarkow. 

M.  DiMGLBR  a  été  nommé  professeur  de  Botanique  à  l'Académie  foreslliie 
d'Aschaflênbaarg. 

On  annonce  la  mort  de  M.  Sébastien  Vidal,  directeur  du  Jardin  botanique  de 
Hanille,  connu  par  ses  travaux  sur  la  Qore  des  îles  Philippines.  On  annonce  éga- 
lement ta  mort  de  M.  -L.  Lbsqubbbux,  auteur  de  travaux  de  pal€ontoloi{ie  bota- 
nique et  de  bryologie,  décédé  à  l'âge  de  89  ans. 

11  vient  de  se  fonder  en  Italie,  grâce  à  l'initiative  de  M.  Hermann  Ross,  assis- 
tant au  Jardin  botanique  de  Païenne,  une  Société  pour  l'échange  des  plantes 
italiennes  et  du  bassin  méditerranéen. 

Le  Gérant  1  Louis  Mobot. 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


N*  34  i6  DECEMBRE  ■ 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Directeur:  M.  Louis  MOROT 


NOTES  SUR  LE  GENRE  TRENTEPOHLIA  MARTIUS 

Par  M.  P.  HABIOT 

sf  Cellulis  tarulosis  vel  moniliformibus. 

II.  —  Trentepohlia  lagenifera  Hildebrandt  (sub  Chroo- 
lejms),  1861  (1). 

C'est  pour  ane  plante  rencontrée  dans  une  serre  d'Allemagne  que 
cette  espèce  a  été  créée.  Deux  années  pins  tard,  Rabenhorst  l'a  re- 
trouvée dans  la  serre  aux  Orchidées  du  Jardin  botanique  de  Dresde  et 
distribuée  sous  le  nom  de  CAroolepus  gracile  (2).  Depuis  cette  époque, 
elle  parait  avoir  été  fréquemment  recueillie  dans  des  conditions  ana- 
logues. 

Antériearement,  Leprieur  avait  envoyé  de  la  Guyane,  sous  le 
n*  543,  la  même  plante,  que  Montagne  avait  désignée  sous  le  00m 
A^Oidium  aureum  Link,  ainsi  qu'ea  témoignent  des  échantillons  con- 
servés dans  l'herbier  Thuret  et  dans  celui  du  Muséum.    - 

La  âgure  publiée  par  Rabenhorst  (Flora  europsa  Algarum^  III, 
p.  300,  f.  104)  donne  une  bonne  idée  de  cette  Algue  qui  est  très  poly- 
morphe. Les  filaments  toruleux  sont  composés  de  cellulea  plus  ou 
moins  allongées,  tantôt  moniliformes,  tantôt  fusîformes,  assez  forte- 
ment renflées  au  milieu  et  rétrécies  aux  deux  extrémités;  quelquefois 
aussi  la  partie  supérieure  des  filaments  est  i  peu  près  cylindrique.  Ils 
naissent  d'un  filament  basilaire  toruleux.  Les  dimensions  sont  des  plus 
variables  et  comprises  entre  6 —  13  X  20  —  24  f. 

Les  zoosporanges  sont  habituellement  caractéristiques  ;  sphériques 
quelquefois,  ils  sont,  la  plupart  du  temps,  en  forme  de  bouteilles  (d'où 
le  nom  imposé  à  la  plante)  et  elliptiques;  ils  mesurent^ — laX^Of*. 
Ils  sont  latéraux  ,  terminaux  ou  disposés  à  l'extrémité  d'un  ramuscule 

i.  Hildebrandt,  Botanisckt  ZeiltMg,  p.  85,1,  III  {tt6i\.—  W\\i.c,Atgotoiiseke 
MittkeiimigeH  (FriDgaheim's  JabrbOcher  fur  wissensch.  Bot.,  p.  437  (1887). 
a.  RabcDhorst,  Alp»  Eutvpas,  d°  1507  (Botan.  Zell.,  1863,  p.  344). 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 
souvent  des  dispositions  différentes  dans  un  môme 

er  des  échantillons  des  provenances  suivantes  :  A»té- 
Leprieur)  ;  Europe  :  Ualie  ;  Padoue  (de  Toni)  ;  Alle- 
lennings),  Dresde  (Rabenhorst)  ;  Autriche  :  Prague 
e(Nordstedt);  Finlande (Hisinger).  —  Les  spécimens 
Dreede,  de  Suède  et  de  Finlande  sont  développés 
;s  autres  croissent  sur  des  feuilles  (Curculigo,  Pan- 

Lepohlia  JoUthus  L.  (sub  Byssus)^  1763  (i). 

nciennemeot  connu  des    Trentepo&lia,  puisque,  dès 
wenckfelt,  le  signale  sous  la  dénomination  àc/oh'iius 
t  (3).  Linné,  en  17531  ^o  fail  un  Syssus,  et  Acharius 
i  Lichen  sous  les  noms  génériques  de  Lichen  et  de 
Lepraria  (3).  Eu  1811,  C.  Agardh  rangea  cetlc 
plante  parmi  les  Conferva,  et  en  1824  parmi  les 
ChrQolepus  (4).  L'iconographie  ne  l'a  pas  non 
plus  négligée,  depuis  Micheli  jusqu'à  Kût2ing  (5). 
Irf  T.JoiHhus  forme  une  croûte  tomenteuse 
rougeâtre  à   l'état  frais,   verdâtre  ou   vert-olive 
quand  elle  est  sèche,  plus  ou  moins  épaisse,  ré- 
duite quelquefois  à  une  mince  pellicule.  Ces  dil' 
féiences  ont  donné  Ueu  à  la  création  d'un  certain 
nombre  d'espèces  qu'il  n'a  pas  été  possible  de 
maintenir,  La  couleur  plus  ou  moins  variable  avec 
la  deesication  ne  saurait  fournir  d'udles  indica- 
tions. L'odeur  de  violette  qu'il  répand  —  plus 
fg,  encore  que  les  autres  espèces  du  même  genre  — 
jj;   lui  a  iîùt  donner  les  noms  de  VeiicAensleiny  Veil- 

cAenmoos. 
sont  plus  ou  moins  longuement  rameux,  à  rameaux 
I  développés  et  raides.  Les  cellules  à  membrane 
rlée  6ont,  dans  le  plupart  des  cas,  doliiformes,  ven- 
gèrcment  rétrécies  aux  deux  extrémités,  quelquefois 
s  dès  filaments  l>asilaii€B  arrondies-tomleuses.  Les 

'ont.,  éd.  I  (1753),  p.  1169,  a"  1.  —  Wallroth,   0>mp»ndium 

r,  p.  151  (.833). 

Slù-pittm  et  fessiUum  SUtsm  Calaiegus  (lâoo),  p.  382. 

iHogyapkix  SueeÛB  Prodromus   (1798),   p.  u.  —  Mel&ûdus 

8. 

■pMitio  Algamm  Suéci»  (iBi  i),  p-  33-  —  Systtma  Algarunt 

'M  pMKûUgie»,  IV.  t.  93,  f.  3;  l.  95,  f.  1  o»  a. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


p.  Habiot.  —  If  tin  iw  il  gmrt  TronUpoUla  Mar/itu.  393 

dimensions  varient  entre  14  -  3sX  34— SOf*.  Celles  de  la  base 
atteignent  40  —  44  ,u.  Les  zoosporanges  sont  très  variables  de  position , 
latéraux,  intercalaires  ou  tcrmioaux  ;  ils  peuvent  être  pédicellés  sur  une 
cellule  recourbée  en  crochet  ou  simplement  réuécie.  On  trouve  ces 
différents  modes  de  fructification  sur  le  même  échantillon.  M.  de  Wilde- 
man  a  signalé  le  premier  ceszoosporangeEpédicellés  que  j'ai  retrouvés 
sur  des  échantillons  d'Italie  (Piccone)  et  des  Pyrénées  (Ripart).  Les 
fructiâcadons  de  forme  sphérique  mesurent  de  3o  à  48  ^.  Dans  une 
forme  de  la  Nouvelle-Zélande,  séparée  par  M.  Nordsledt  (T.Jolithus 
f,  crassiorj,  ces  organes  varient  de  36  —  40  X  45  —  54 f*  (i)-  Les  zoos- 
poranges pédiccltés  sont  de  plus  faibles  dimensions  que  les  autres. 

Kûtiing  proposa,  dés  i%\^(P&ycoiogia  gêner alis-^  p.  384),  le  nom  de 
Ch,  ruptsfrs  pour  une  plante  créée  précédemment  par  Nées;  en  1845 
{Phycologiti  germanica,  p.  229),  il  fit  connaître  le  Ch.  Àtrcynieum. 
Flotow  publia  dans  les  Âlgen  Sacksens  de  Rabenhorst  {n°  203)  le  Ch.  60- 
vinam  caractérisé  «  sifaio  itnni,  subpuherulenfo^  ferrugituo-sangui- 
neo,  siccato  colore  vix  mulato  »,  Le  même  auteu;-,  en  1850,  avait  ro- 
gardécommeespàcedisdncteet  décrit  comme  telle  le  Ck.  Keerieri  {2). 
Ses  caractères  le  rapprochent,  d'après  l'auteur  lui-même,  des  Ch.  her- 
cym'cum  clrupes/re,  dont  il  aurait  la  ténuité,  mais  ses  filaments  seraient 
plus  épais,  plus  raides  et  plus  noueuz,  les  articles  plus  longs  et  plus 
larges,  aux  cloisons  plus  étranglées,  la  teinte  plus  vive.  Je  n'ai  pas  vu 
cette  plante,  mais  celles  avec  lesquelles  on  la  compare  ne  m'ont  abso- 
lument rien  présenté  de  différentiel;  aussi  suivrai-je  l'opinion  de  la 
plupart  des  algologues  en  les  réunissant  purement  et  simplement  au 
T.Jolithus.  Quant  à  la  couleur,  on  ne  saurait  y  attacher  la  moindre 
importance,  Rabenhorst  donnant,  sous  le  n"  203  de  ses  Algen  Sachsens, 
le  type  du  Ch.  bovinum  qui  est  d'une  teinte  vert-olive,  tandis  qu'il 
devrait,  d'après  la  description,  être  resté  rouge.  Sous  le  n°  201,  regardé 
par  Rabenhorst  comme  le  véritable  T.  Jolilhus,  on  trouve  une  plante 
très  mince  qui  a  conservé  sa  coloration  rouge  primitive.  La  dessîcation 
semble  se  jouer  des  caractères  de  couleur  attribués  par  les  auteurs. 

Le  T .  Jolilkus  parait  doncêtiu  une  espèce  assez  polymorphe  ;  mal- 
gré cela  elle  est  assez  reconnaissable  et  il  est  certainement  difficile  de- 
là confondre  avec  une  autre.  M.  Grunow,  dans  la  relation  du  voyage 
de  la  Novara,  a  décrit,  sous  le  nom  de  Ch.  odoratum  var,  pulvinatum, 
une  plante  qui  doit,  sans  le  moindre  doute,  être  rapportée  au  T.Jolithus, 
dont  elle  constitue  une  variation  Insignifiante  à  filaments  plus  grêles,  à 
cellules  plus  régulières.  Les  zoosporanges  mesurent  30^1. 

Très  répandu  à  la  surface  du  globe,  le  T.JolUhus  habite  de  préfé- 

I ,  NordBiedt,  Fresh  mater  Algs  colUcted  by  Mr  Berggren  ta  Neat-Zeaiand 
{KoDgl.  Sv«iwlu  Veteiwkapa  Akad.  HaaÛiiagti,  ai,  a'  6,  p.  16  (18SKJ. 
i.  Flotow,  Botan.  Ztituttg,  p.  ^6  (1650J. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 
>arois  des  rochers  humides  dans  la  rÉgîon  montagneuse, 
il  été  i  diverses  reprises  récolté  sur  des  Mousses  {C&.  Jo- 
nuscicùla'&Ahtxih.,  Ch.  odoratumvvt.palvinatumGiv.ao'w). 
examiné  des  localités  suivantes  :  Europe  :  France  :  Vo^es 
,  Pyrénées  (Ripait),  Savoie  (Brard);  Allemagne:  Wurtem- 
uis),  Saxe  (Kûtzing);  in  A/g^en  Sachsens,  n"  201  et  203 
Algen  Buropas,  n°  3,096  (Rabenhoret) ;  Autriche:  Tyrol 
},  Moravie  (Nave);  Norwège  (Areschoug,  n°344,  Witlrock); 
igardh);  Italie  (Piccone,  Carestia);  —  Amérique:  Bolivie 
—  Océanie  :  Nouvelle-Zélande  (Grunow),  Australie  (Wil- 


Sous  le  n"  921  3  des  A/gw  aqua  dulcts  de  MM.  Wittrock 
It  a  été  pubÛé,  sous  la  désignation  de  T.  Joliikus,  un  T.  au- 
aent  normal. 

Trentepoblia  di£Eîracta  Krempelhûber  (sub  Cano- 
1876(1). 

On  ne  saurait  éloigner  du  T.  Jo- 
lithus  une  plante  décrite  par  Krem- 
pelhûber sous  le  nom  de  Cœnogo- 
niutn  diffractum,  avec  doute  cepen- 
dant sur  l'attribution  générique.  Un 
simple  examen  suffit  pour  montrer 
que  ce  prétendu  Lichen  est  nnc 
Algue.  La  diagnose  donnée  par  l'au- 
teur a  besoin  d'être  complétée  •  thal- 
lus  flavo-viridis  e  filamentis  brevi- 
bus  pulvinatis  constitutus,  pulvinu- 
lis  inccqualltates  substrati  (corticis 
asperi  expansi)  late,  ut  videtur,  et 
interrupte  obtegentibus  (ita  ut  thal- 
lus  diffracto-pulvinatus  appareat);  fi- 
I  ameuta  crassiuscula,  absque  elcmen- 
tis  obducentibus,  septata,  ad  septa , 
nonnihil  contracta,  contentu  viridi 
grumoso,  crass.  0,02a  —  0,023  ""/m  ! 
apotheciadesunti.  Les  zoosporanges 
inufiahUa  difft-aeia  Kremp.  -  sphériques,  volumiueux,  sont  laté- 
w.-.d.KioB.iio,  ,Kr«.35<>.  rau^^îmgj^iaji-çsQmefmJjiauxtan- 
tmité  du  filament  principal,  tantôt  couronnant  des  rameaux 


ïlhflber,  UekenêS  érasiUensfs  eoUeeh  a  Dre  dasio»  i 
'.io-Jimtiro  (Flora,  1S76.  p.  850). 


piw^ùt 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


p.  Habiot.  —  NeUs  sur  U  genr»  Trentepohlia  liarHus.  397 

latéraux  allongés  plus  ou  moins  ûexueux.  Us  mesuieiit  de  28  à  40  ^  et 
sont  généralement  un  peu  atténués  à  la  base.  Les  cellules  soot  un  peu 
pluslonguesquelarge5;ellesvarieiit  en  longueur  entre  33  et40f  ;  elles 
sont  doliiformes,  à  contenu  granuleux  réfringent  ou  huileux. 

Le  T.  aiffracta  diffère  du  T.  Jolithus  par  son  aspect  filamenteux 
qui  le  rapproche  du  7",  polycarpa^  par  la  membrane  cellulaire  moins 
épaisse,  par  ses  filaments  et  ses  rameaux  plusdéveloppés,  par  son  habitat. 

Hab.  —  Rio  de  Janeiro  (Glaziou,  n"  1.992)  ad  cortices  arborum. 

14.  —  Trentepohlia  odorata  Wiggers  (sub  Lepra), 
1780  (i). 

Une  des  espèces  les  plus  anciennement  connues,  puisque  Micheli  en 
fait  mention,  dès  1729  (3),  sous  le  nom  de  Licken  crusiaceus  arbori- 
bus  adnascens.  Cinquante  années  plus  tard,  Wiggers  la  rapporte  à  son 
Lepra  odoraia,  et  en  1819  Lyngbye  la  décrit  et  la  figure  sous  la  déno- 
mination de  Conferva  odoraia  (Tentamen  Hydrophyiologite  danicce, 
p.  164,  t.  57  D).  En  1S24,  dans  son  Syslema,  C.  Agaidh  en  fait  le  Chroo- 
lepus  odoraius  et  Kûtzing  l'adopte  tel  quel,  en  1843,  dans  le  Phyco- 
logia  generalis.  Massalongo  en  a  fait  le  type  du  genre  Ulocodium  (3). 

Kûtzing,  dans  le  Species  Algarum  (p.  427),  y  rapporte  comme 
variété  p  auranHacum  une  plante  recueillie  en  Normandie  par  de 
Brèbisson,  et  en  sépare  le  Ch.  okiferum,  qui  semble  cependant  ne 
point  en  différer,  et  que  tous  les  auteurs  y  ont  réuni  purement  et  sim- 
plement. Il  en  est  de  même,  de  l'avis  du  créateur  de  l'espèce,  du 
Ch.  bêiulinum  Rabenhorst. 

La  première  figure  donnée  par  Lyngbye  représente  fidèlement  le 
T.  odorata  (4)  ;  la  figure  de  Kûtzing  (Taà.  pkyc.  IV,  t.  94,  f.  3)  est  pa- 
iement bonne.  On  aurait  quelque  peine  à  y  rapporter  le  Ci.  oleiferum. 
si  l'on  ne  savait  combien,  dans  une  même  espèce,  les  caractères  des 
organes  végétatifs  sont  sujets  à  varier(i(^.,  t.  92,  f.  i).  Quant  à  la  variété 
auranHacum,  j'aurai  l'occasion  d'en  reparler  bientôt. 

».  Wiggers,  PrimiHa  fions  Holsatùa,  p.  96  (1780). 

3.  Micheli,  Nmxi  filaniarum  gtnera,  p.  100,  o"  73  (1739). 

3.  Dans  le  Symvticta  Lic)u»Km  novorutH  vei  minus  cognitorum,  p.  (a  (1855). 
Hassolongo  afiinnc  avoir  trouvé  celte  plante  munie  d'apothécies  indubitablement 
attachées  aux  filamenta  du  thalle,  et  il  le  place  dans  on  nouveau  genre  Ulocodium 
[U.  odoratwm)  voisin  des  Cixttogtmium.  il  serait  du  plua  haut  Intérêt  de  pouvoir 
vérifier  l'observation  de  Massalongo,  observation  qui  lui  paraissait  à  lui-même 
tellement  extraordinaire  qu'il  ne  peut  s'empêcher  de  faire  suivre  la  description 
des  lignes  suivantes  :  •  Sono  plù  de  15  messi  che  io  raccoglleva  questa  pianil' 
cella  fomita  di  apotedl...  ma  non  prima  d'ora  osai  di  fare  publics  qucste  mia 
scoperta,  non  sapeodo  quasi  credere  ai  miei  occbi,  e  sempre  lemeodo  che  i  cre- 
duti  apotecii  polessero  per  avventura  appartenere  a  qualche  altro  Llchene  che 
vlvesse  in  comune,  somigliando  essi  moltissimo  a  quelll  délia  Biatorina  pineti, 
sia  pe  catalteri  esteriori  che  intemi.  • 
l>^4.  Wittrock,  Pomls-JorUckning oejvtr  Skandmam^K  vaexler,  p.  16  (iSSo). 


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■7^«SÎ 


3^  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Le  T.  odorala  est  essentiellement  corticole  et  paraît  se  plaire  de 
préférence  sur  les  Hêtres  et  les  Bouleaux.  Le  type  de  Lyngbye,  qu'il 
m'a  été  permis  d'étudier,  est  remarquable  par  ses  filaments  dressés, 
très  rapprochés,  parallèles,  constitués  par  des  cellules  plus  ou  moins 
toruleuses,  quelquefois  plus  ou  moins  reci angulaires,  à  peine  resserrées, 
atténuées  au  sommet.  Les  filaments  sont  brièvement  rameux  ;  quelques 
uns  rappellent  par  la  forme  de  leurs  cellules  le  Ch.  oleiferum  figiu'é 
parKûtzing.  Les  zoosporanges  sont  terminaux,  latéraux  ou  intercalaires, 
arrondis,  quelquefois  ovoïdes.  Ils  mesurent  de  24.  à  26  ^.  Les  dimen* 
siens  des  cellules  varient  de  10 —  16  X  16  —  20  fi.  Dans  d'autres  échan- 
tillons de  même  provenance,  recueillis  par  HornemannetparHofiman 
Bang,  on  trouve  des  organes  de  fructification  arrondis  {13  —  3i  fi)  ou 
ellipsoïdes  (16  X  24  f  ). 

Outre  le  type  du  Danemark  (Fionic),  je  n'ai  tu  de  plantes  analogues, 
qu'on  puisse  avec  probabilité  rapporter  au  T.  odorafa,  que  des  localités 
suivantes  :  Europe  :  Berlin  (Braun)  ;  France,  département  de  l'Aube, 
ad  Belulam. 

Le  CA.  odoratum^auraniiacum  Kûtz.  que  son  auteur  en  distingue 
comme  il  suit  «  slrato  aurantio-rubrOi  irichomatibus  snôramosis... 
articulis ellipHcis,  limbo  kyalino  lavi cittclis,  nucUo  auraniio  »,  peut 
être  regardé,  par  l'ensemble  de  ses  caractères,  comme  appartenant 
au  T.  odorata^  mais  ses  filaments  ne  sont  pas  disposés  aussi  régulière- 
ment, SCS  ramifications  sont  moins  développées,  et  sous  ce  rapport  il 
ne  serait  pas  étonnant  que  ce  fût  un  trait  de  passage  au  T.  umbrina 
(Rabenhorst,  Algen  Europax^  n"  2.255).  Les  zoosporanges  mesurent 
environ  20  /.. 

Obs.  —  La  plante  publiée  par  Rabenhorst  sous  le  n"  616  deses 
Algen  Saehsens  n'appartient  pas  au  T.  odoraia  et  devra  être  rappor- 
tée au  T.  BUischii. 

Le  Ck.  odoratum.  var.  pulvinatum  Gninow  (i)  n'est  qu'une  forme 
grêle  du  T.  JoUihus. 

On  rapproche  également, depuis C.  Agardh,du  T.odorata,  le  Con- 
serva ruàicunda  Roth.  Cette  espèce,  que  personne  n'a  jamais  vue,  et 
sur  laquelle  on  ne  peut  que  faire  des  hypothèses,  pourrait  tout  aussi 
bien  appartenir  an  T.  umôrma,  d'après  certains  détails  thés  de  la  des- 
cription et  l'habitat  indiqué. 

15.  —  Trentepohlia  Bleiechii  Rabenhorst  (sub  Chroole- 
pus),  1868  (2). 

Rabenhorst  avait  distribué,  sous  le  n"  1.496  des  Aigen  Europas, 

1.  Grunow,  Reïse  setner  Majestset  FregaUs  Nowwa  utrt  die  Brde.  Al  gin, 
p.  4-  ('8671- 

2.  Rabeoborst,  Flora  ettrapxa  Algarum,  DI,  p.  373.  —  Wllle,  à 
User,  6,  p.  171  (1878). 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


p.  Hariot.  —  Noies  sar  h  g»urt  TrentepohUa  Marbus.  3^ 

une  Trentepohliacée  qu'il  rapportait  comme  îorm&  elongala  sa  CÂ.  um- 
brinus.  C'est  elle  qu'il  éleva  au  rangd'espèce  sous  le  nom  de  Ch.  Bleis- 
chii. 

Le  type  de  Rabenhorst,  recueilli  sur  le  Bouleau  ea  Silésîe,  est  re- 
marquable par  ses  filaments  allongés  flezueux,  fameux,  à  cellules  ellip- 
tiques, fusifonnes,  fortement  étranglées,  environ  i  '/i  à  3  fois  plus 
longues  que  larges  ;  quelques-unes  sout  presque  carrées;  celles  de  la 
base  des  filaments,  arrondies,  sont  revêtues  d'une  membrane  assez 
épaisse,  translucide.  Elles  mesurent  16 — 24X20  —  48/».  Les  zoos- 
poranges, de  forme  sphérique,  présentent  comme  dimension  de  24 
à30fi.  Dans  cette  plante,  comme  dans  le  T.  odorata^  on  retrouve  une 
certaine  régularité  de  disposition  des  filaments  et  une  cohérence  assez 
grande  des  cellules  (i). 

Avec  de  légères  modifications, 
nous  avons  vu  cette  même  plante  des 
localités  suivantes  : 

Europe.  France  :  Fontainebleau, 
ad  Belulam  (Roussel)  ;  Silésîe 
(Bleisch);  Suède  (Wittrock);  Angle- 
terre ;  cum  T.  licienicola  (Soverby, 
ex.  specim.  authent.). 

Amérique.  Etats-Unis  et  Canada, 
ad  Belulam,  AÔietem  nigratn  et  Bal- 
sameam  {Farlow,  Ravenel). 

La  plupart  des  échantillons  que 
nous  avons  étudiés  étaient  étiquettes 
.  CA.  odoratus,  espèce  qui  en  est  bien 
peu  difi'érente.  La  plante  de  Suède 
publiée  par  Wittrock  et  Nordstedt 
est  peu  typique  :  ses  cellules  sont 
généralement  arrondies  et  à  peine 
fusifonnes. 

M .  Wille,  dans  son  mémoire  sur  la 
copulation  des  Treitlepohlia  (p.  171), 
a  proposé  comme  variété  nouvelle 
la  forme  Pice^  du  T.  Bleischii  et  l'a 
figurée  en  fructification  (fig.  l0-i8).  • 
II  la  caractérise  de  la  façon  suivante  : 
<  minus  ramosa,  gameiangiis  distinciis  majoribtts;  diam.  celluîarum 

1.  Dans  les  espèces  à  cellules  tomleuses,  ces  organes  ont  fréquemment  une 
certaine  tendance  à  te  sépa.rer  [tÀaiU pulvértiieMt,  dttsoeU);  dans  d'autres  cas 
elles  adhèreoi  assez  solidement  entre  elles  et  demeurent  cohérentes  (IhalU  eoMé. 
renf). 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


400  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

vegetantium  '2\-2ri  (i.,  cross,  membr.  4-5  ji.;  diam.  gatnel.  27-37  f»  ; 
orif.gamei.  4-5  [(,  ».  Les  filaments  sont  moins  réguliers  que  dans  le 
type,  mais  ce  qui  rend  cette  forme  remarquable,  c'est  l'épaisseur  de  la 
membrane  d'enveloppe  qui  est  lamelleuse  et  peut  aller  jusqu'à  6/1. 

Des  échantillons  d'Upsal  publiés  par  MM.  Wiitrock  et  Nordstedt 
(n"  221)  présentent  des  cellules  pour  la  plupart  arrondies  (24-28  fi), 
quelques-unes  plus  petites,  plus  régulièrement  ^disposées  (16  [l)  et  des 
zoosporanges  qui  peuvent  atteindre  jusqu'à  40  [x.  Ces  derniers  orgaaes 
sont  terminaux,  latéraux  ou  intercalaires.  C'est  également  à  cette 
variété  qu'il  faut  rapporter  le  n°  616  (ad  Beiulam)  des  «  Algen 
Sachsens  » ,  ainsi  qu'une  plante  sur  écorce  de  Picea  recueillie  dans  le 
département  de  l'Aube  et  publiée  sous  le  3om  de  T.  aàiéiina. 

Obs.  '—  Ces  deux  formes  ne  sont  probablement  pas  rares;  il  est  à 
peu  près  certain  qu'une  grande  partie  des  plantes  conservées  dans  tes 
herbiers  sous  le  nom  de  T.  odoraia  et  récoltées  sur  l'écorce  du  Bou- 
leau appartient  au  type. 

Le  T.  BUischii  var,  Picem  et  le  T.  umbrina  ont  été  de  la  part  de 
M.  Wille  (i)  l'objet  d'observations  intéressantes  relatives  à  la  copu- 
lation des  zoospores.  Dans  la  première  de  ces  plantes,  ces  organes,  de 
forme  d'abord  irrégulière,  puis  ovoïdes-elliptiques,  munis  de  deux  cils 
qui  les  dépassent,  se  réunissent  deux  à  deux  par  leur  extrémité  ciliée 
et  donnent  naissance  à  un  corps  (zygote)  d'abord  trigone,  puis  glo- 
buleux, 4-cilié,  dont  les  dimensions  varient  entre  13  et  15  f*.  On  y  a 
signalé  également  des  pseudozygotes,  munis  de  4  cils,  qui  tireraient 
leur  origine  non  d'une  copulation  de  zoospores,  mais  de  la  division 
imparfaite  du  contenu  d'un  zoosporange.  Dans  le  T.  umbrina,  les 
choses  se  passent  à  peu  près  de  même .  Il  arrive  quelquefois  dans  cette 
dernière  plante  que  les  zoospores  se  recouvrent  d'une  membrane  d'en- 
veloppe dans  l'intérieur  mCmc  du  zoosporange. 

16.  —  Treutepohlia  umbrioa  Kûtzing  (sub  Proiococctis), 

1843(2).  —PI.  VIII. 

C'est  en  1843,  dans  le  Phycologia  generalis,  que  Kûtzing  crée  son 
Proiococcus  umbrinus,  et  quelques  pages  plus  loin  il  décrit  la  même 
plante  sous  un  autre  nom  générique,  comme  Chrooleptts  umbrinus. 
En  1845,  dans  le  Phycologia  germanica^  il  conserve  le  nom  de  P,  um- 
brinus pour  une  autre  plante  toute  difiérente,  et  remplace  le  premier 
nom  par  celui  de  P.    crusiaceus.  L-es  descriptions  sont  maintenues 

1.  Wille,  lac.  cit.,  p.  171,  Gg.  1-18. 

î.  Kûtzing-,  Phycologia  generalis,  p.  165,  t.  7,  fig.  1-3  {1843).  —  Id.,  p.  «83, 
t.  7,  f.  I.  —  Phycologia  germanica,  p.  \à,(>  (1845).  —  Spêcies  Algarut»,  p.  437 
(1849).  —  Tab.  phycol.,  l,  t.  2,  f.  4;  IV,  t.  92,  f.  1. 

Bomet,  Recherches  sur  les  gonidies  des  Lichens,  p.  10  (1873), 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


Jn^u-nd  H.fPutp. 


C^ 


TRENTEPQHLIA  UMBRlîiA  (KUTZINGl   PORNET  :U'R  l'N  MOH^^e; 

A.COIIPE  MONTRA^T  I,A  PÉNÉTRATION  DES  FILAMENTS  DAN?  LE  K'. 

B    '00SP0RANGE3  _C  ^COrpCRF.l'.  °'3"^'i" 


i;,:c««^i 


•^^ 


D,B,i..ab,GoOglc 


p.  Habio*.  —  Notes  sur  le  getire  Treotepohlia  Martius.  401 

dans  le  Species Algarutn  avec  ta  mention  suivante  <  kmc  species  (Prot. 
crusteceus)  in  Chroolepiis  aureum  et  Lecideam  parasemam  trans- 
maiatur  ». 

Dans  ce  dernier  ouvrage,  Kûtiing  fait  une  espèce  nouvelle  pour 
une  plante  qui  lui  avait  été  envoyée  de  Falaise  par  de  Brébisson  :  le 
Ch.  irregulare  (p.  427  ;  Tab.  phyc.  iv,  t.  94,  f.  i.).  En  1863,  Raben- 
horst  (i)  sépare  également  du  T.  utnbritia  le  Ch,  quercinum,  mais 
en  1868,  dans  le  Flora  europœa  Algarum,  p.  373,  il  le  lui  réunit 
comme  var.  b.  quercitta  caractérisée  «  sirato  lenuissimo  rabello,  arli- 
cuits  ad  ijtj^  crassis  •.  On  verra  plus  loin  ce  qu'il  en  faut  penser. 
C'est  encore  à  ceUe  espèce  qu'il  faut  rapporter  le  Pleurococcus  se- 
riatus  ^yood  (2). 

Le  T.  umbrina  est  la  plus  répandue  de  toutes  les  espèces  dugenre, 
il  n'est  pas  une  écorce  qui  n'en  soit  recouverte  ;  03  le  trouve  jusque 
sur  les  pieux  des  estacades  recouverts  par  l'eau  de  mer  à  chaque 
marée.  Il  se  développe,  ainsi  que  le  fait  remarquer  M,  le  Dr  Bornet 
(loc.  cit.,  p.  10),  sous  lescouchesextérieuresdesécorces,  où  il  enfonce 
ses  filaments  rempants  jusqu'à  près  d'un  millimètre  de  profondeur, 
sans  que  rien  trahisse  sa  présence  au  dehors.  Quand  la  plante  se  trouve 
à  l'abri  de  la  lumière,  les  cellules,  au  lieu  d'avoir  un  contenu  orangé, 
mélangé  de  gouttelettes  oléagineuses,  renferment  de  la  chlorophylle. 
Il  est  beaucoup  plus  rare  de  le  rencontrer  sur  les  rochers,  où  il  n'a  été 
qu'exceptionnellement  mentionné  {Ch.  irregulare,  in  Rab.  Alg. 
Europ.,  n°2o77;  Moravie  :  Nave). 

Par  son  abondance,  le  T.  umbrina  est  prédisposé  à  fournir  les  go- 
nidies  de  bon  nombre  de  Lichens.  On  rencontre  fréquemment  ses 
cellules  envahies  par  des  hyphes;  c'est  certainement  ce  début  de 
lichenîsatiou  que  Kûizing  a  représenté  sous  le  nom  de  Ch.  monili- 
forme  (Tab.  phyc,  IV,  t.  97,  f.  \). 

Le  T.  umbrina,  malgré  sa  dispersion  considérable,  n'est  f>as  très 
polymorphe;  il  varie  même  fort  peu  dans  les  dimensions  de  ses  diffé- 
rents organes. 

Le  type  de  Kûtzing  présente  des  filaments  irréguliers  non  disposés 
en  files  parallèles  comme  dans  le  T.  odorata;  les  cellules  arrondies 
mesurent  de  16  à  20  i*;  les  terminales,  un  peu  plus  longues  (20-28  ji), 
sont  généralement  arrondies  et  rarement  un  peu  atténuées. 

Ces  caractères  se  retrouvent  sensiblement  identiques  dans  des 
échantillons  recueillis  dans  de  nombreux  points  de  l'Europe  et  de 
l'Amérique  du  Nord,  avec  quelques  légères  variantes  :  les  cellules 

I,  Rabenhorst,  Kryptogamin  Floravon  Sacisen,  I,  p.  235  (1863).  —  Algen 
Sacksetts,  n*  415. 

a.  Wood,  A  cottlribulion  to  the  kistcry  0/  tke  frtsh  violer  Alg»  0/  Nortk 
America,  p.  78,  t.  X,  f.  a  (187^), 


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403  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

peuvent  être  arrondies,  ou  plus  ou  moins  elliptiques,  ou  ovoïdes, 
quelquefois  même  rectangulaires  à  peine  étranglées  aux  cloisons  ;  elles 
peuvent  renfermer  ou  non  des  gouttelettes  huileuses;  la  membrane 
cellulaire  est  généralement  assez  épaisse;  leurs  dimensions  varient 
entre  12- 14  et  30  11. 

Les  zoosporanges  sont  latéraux,  terminaux  ou  intercalaires,  ouverts 
par  un  pore  qui  présente  d'assez  faibles  dimensions  ;  ils  peuvent  être 
pédicellés  (Belgique,  Moravie),  Ils  mesurent  de  18  à  sS  [n  et  sont  géaé- 
ralement  arrondis. 

Le  CA.  irregulare  ne  présente  pas  de  caractères  distinctîfs  qui  per- 
mettent de  le  maintenir  même  comme  variété.  L'examen  du  type  de 
Brébisson  fait  voir  des  cellules  arrondies  variant  de  16  à  24  ;i;  la  mem- 
brane  assez  épaisse  est  exactement  identique  avec  ce  que  l'on  volt 
dans  le  T.  umbrina;  il  en  est  de  même  d'échantillons  conservés  Sous 
ce  nom  dans  l'herbier  Thuret  et  que  je  ne  saurais  différencier. 

Les  précédentes  observations  s'appliquent  exactement  au  Ck.  qutT' 
cinum  Rab.  qui,  du  moins  dans  l'échantillon  distribué  et  conservé  dans 
l'herbier  Thuret,  est  envahi  par  des  hyphes  et  déjà  passé  à  l'état  de 
gonidles. 

Les  espèces  qui  précèdent  se  distinguent  facilement,  si  l'on  étudie 
les  formes  extrêmes  :  impossible  de  confondre  les  T.  odorata,  umbrina 
et  Bleisckii  examinés  sur  des  échandllons  types.  Mais  dans  la  pra- 
tique, il  n'en  est  plus  ainsi,  et  quelquefois  rien  n'est  embarrassant 
comme  de  rapporter  une  plante  à  Tune  des  trois  espèces  citées.  La 
meilleure  preuve  est  que,  parmi  les  nombreux  spécimens  qui  me  sont 
passés  sous  les  yeux,  je  n'ai  pu  en  rapporter  qu'un  bien  petit  nombre 
avec  sufQsamment  de  certitude  au  T.  odorata  tel  que  le  connaissait 
Lyngbye.  L,es  plantes  qui  portent  ce  nom  dans  les  herbiers  n'y  corres- 
pondent pas  exactement  et  quelquefois  aussi  ne  cadrent  pas  non  plus 
d'une  manière  satisfaisante  avec  les  deux  autres  espèces.  Kûtzing  a  le 
premier  montré  la  difficulté  en  étiquettant  Ch.  odorahis  des  échantil- 
Ions  qui  n'appartiennent  pas  à  cette  plante. 

Le  Ch,  odoratum  j5  artraniiacum  semble  établir  le  passage  entre  le 
T.  umbrina  à  filaments  irrégulièrement  disposés,  à  thalle  plus  ou  moins 
pulvérulent  et  les  T.  odorata  et  Bleisckii  plus  réguliers  (le  premier 
surtout)  et  Â  thalle  plus  cohérent.  Entre  les  deux  dernières  espèces,  on 
trouverait  des  caractères  distinctîfs  dans  la  forme  des  cellules  et  leurs 
dimensions  différentes.  Il  ne  me  paraît  donc  pas  impossible  de  consi- 
dérer ces  trois  plantes  comme  appartenant  à  un  même  type  spécifique 
(ainsi  que  le  proposait  déjà  M.  Gobi),  divisible  en  deux  sous-espèces, 
l'une  odorala  (comprenant  le  T.  Bleisckii),  l'autre  umbrina,  réunies 
entre  elles  par  la  variété  auranfiacum.  La  synonymie  pourrait  dès  lors 


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p.  Habiot.  —  Nous  sur  le  gtnre  Trentepohlia  Marbus.  ^3 

être  établie  de  la  manière  suivante  eo  conscrvaat  le  Qom  le  plus  an- 
cien comme  nom  de  l'espèce  complexe  (i)  : 

f  a  odoraia  {inclus.  Ch,  oleiferum, 
àelulitium).   Forma  :  BUischii 
Rab.  (incl.  var.  p  Picew).  For- 
T.  ODORATA  (Wiggers)  Wittrock  <       ma  intermedia  :   Ck.  odoralum 
V.  aurantiacum. 
P  umbrina  Kûtz.  (incl.  Ch,  quer- 

Je  résumerai  les  caractères  distinctifs  de  ces  sous-espèces  dans  un 
tableau  synoptique  qui  complétera  ce  travail. 

17.  —  Trentepohlia  rigldula  Mûlier  Arg.  (sub  Cœnogo- 
nium),  1883  (3). 

En  1S37,  Fée  dans  la  deuxième  partie  de  son  Essai  sur  Us  Cryp- 
togames des  écorces  exotiques  officinales, 
p.  1 13,  t.  XLII,  n"  39,  a  signalé  la  singu- 
lière structure  du  thalle  du  Lecanora  bys- 
siplaca  qui  se  présente  sous  la  forme  de 
lîlamenls  fameux  en  collier,  étranglés  à 
des  distances  égales  et  paraissant  être 
d'une  consistance  molle.  Ce  que  le  cé- 
lèbre lichenologue  a  pris  pour  une  struc- 
ture spéciale  du  thalle  d'un  Lichen,  n'est 
autre  chose  qu'une  espèce  de  Trentepohlia 
que  M.[MiiUcr  d'Argovie  a  fait  connaître 
en  1882  sous  le  nom  de  Cœnogonium  ri- 
gidulum.  Les  filaments  sont  habituelle- 
ment chargés  de  squames  et  de  fibrilles 
qui  ne  sont  que  des  dépendances  de  la 
membrane  cellulaire.  D'aiUeurs,  sur  le  T,i.t^,_T»»up<,hiiarigidMi<.Wi.\. 
même  échantillon,  on  trouve  des  cellules  ^^%-  —  ciarcnee-Rivfr  (wlicoi). 
parfaitement    normales    dont    les  parois 

n'ont  point  subi  la  singulière  dégénérescence  qu'on  remarque  chez 
un  grand  nombre  d'espèces  du  même  genre. 

1.  Au  moment  où  ce  travail  est  à  l'impressioa,  je  trouve,  dans  une  nouvelle 
note  de  M.  de  Wildeman,  l'expression  d'idées  du  m^me  ordre.  M.  de  Wîldeman 
ne  reconnaît  dans  les  T.  umbrina,  Bleisckii  ex  odnrata  que  deui  formes  diffé- 
rentes, l'une  se  rapprochant  du  type  T.  umiriita,  l'autre  de  la  variété  elongata 
(T.  Bleisckii).  Je  suis  aussi  heureux  de  me  trouver  en  parfaite  communauté 
d'idées  avec  U.  de  Wildeman  à  propos  des  divisions  absolument  artificielles  ad- 
mises par  M.  Hansgirg  d'abord,  puis  par  M.  de  Toni,  pour  classer  les  Trenle- 
poklia  i,CJr.  de  Wildeman,  Sur  quelques  espèces  du  genre  Trentepohlia,  in  Soc. 
Roy.  de  Bol.  de  Belg.,  12  ocl.  .Sag,  p.  gs). 

I,  MiiUer  Arg;.,  Licheitolo gische  Beitraege,  in  Flora  (i88ï,  p.  490,  n°  517). 


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404  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Les  filaments  sont  déûêcMs,  ascendants,  rigides,  d'une  couleur 
verdâtre  ou  jaunâtre,  ramifiés  en  dichotomie;  les  cellules  toruleuses, 
Aisiformes,  plus  ou  moins  globuleuses  sont  ventrues,  fortement  étran- 
glées aux  deos  extrémités,  à  membrane  très  mince,  lisse  ou  hérissée- 
squamuleuse  «  superficie  hypkemoideo-hirlella  »,  Elles  mesurent  dans 
leur  partie  renflée  de  i6  à34  |i.  et  12  à  15  dans  leur  portion  rétrécie; 
leur  longueur  varie  de  24  à  36  ■^.  Les  zoosporanges  sont  Inconnus. 

M,  deWildeman  (i)a  fait  connaître  récemment  la  même  plante 
sous  le  nom  de  T.  iorulosa,  en  y  rapportant  d'ailleurs  le  Ceenogonium 
de  M.  Millier,  dont  le  nom  spécifiquejdoit  rester,  en  vertu  des  droits 
de  priorité. 

On  le  rencontre  aussi  bien  à  la  surface  des  rochers  que  sur  l'écorce 
des  arbres,  mais  toujours  associé  à  des  thalles  de  Lichens  sur  lesquels 
il  vit  en  parasite,  que  ces  thalles  renferment  ou  non  des  Chroolépidées 
comme  éléments  gonidiaux  (Grapkis,  Leptotrema,  Lecanora,  etc.).  Il 
parait  très  tréquent  au  Brésil,  où  M.  le  docteur  Waioio  l'a  aboïkdam- 
ment  récolté. 

J'ai  vu  le  T.  rîgidula  des  localités  suivantes  : 

Asie  .-Java  (herb.  Faculté  de  Caen) .  —  Océanie  :  Tahiti  (Gninow), 
Clarence  River  (Wilcox), —  A  mériç  ue .- Chili  (Pœppîg);  Paraguay: 
Cerro  y  aguaron  (Balansa,  n"  4243)  ;  Brésil  :  Minas  Geraes  (D' Wainio). 

Je  ne  serais  pas  étonné  que  cette  espèce  se  rencontrât  dans  le  sud 
des  Etats-Unis  et  qu'il  lui  fallût  rapporter  la  figure  donnée  par 
M.  WoUe  (2)  comme  appartenant  à  une  forme  du  Z".  umôriria. 

C'est  du  T.  Bleischii  que  le  T.  rtgidula  semble  le  plus  se  rappro- 
cher, mais  il  s'en  distingue  suffisamment  par  sa  ramification  plus  déve- 
loppée, d'aspect  plus  régulier,  par  ses  cellules  plus  étranglées  à  mem- 
brane moins  épaisse. 

Obs.  —  C'est  au  T.  rigiduia  que  doivent  vraisemblablement  être 
rapportées  les  gonidiesqui  entrent  dans  la  constitution  du  Ceenogonium 
monil^forme  Tuckcrman  (3). 

18.  —  Trentepohlia  Mouilla  de  Wildeman,  1888  (4). 

M.  de  Wildeman  a  signalé,  croissant  avec  le  T.  Iorulosa,  une  autre 

plante  très  voisine,  trop  voisine  peut-être  bien.  Les  cellules  sont  lisses, 

un  peu  plus  petites,  plus  arrondies  et  mesurent  généralement  de  16  à 

38  ^.  Fréquemment  elles  sont  envahies  par  les  hyphes  d'un  Champi- 

1,  De  ViiXA^maa,  Sur  quelques /ormes  du  j««re  Trentepohlia  (Bull.  Soc.  Roy. 
de  Bot.  de  Belgique,  XXVU,  p.  4,  iSflJt). 

I.  Wolle,  Fresk  taaUr  Algx  0/  Ihe  United  Slales,  p.  123,1.  ii6,  f.  1.3  (1887). 

3.  Nylander,  Quelques  observations  sur  le  genre  Cœnogoniuro  (Ann.  Se.  nat., 
IV,  16,  p.  91,  iseij. 

4,  De  Wildeman,  hc,  cit.,  p.  4. 


D,B,i..ab,Google 


Vastes.  ip% 

gnon  qui  les  enserre  et  leur  communique  un  aspect  tout  particulier. 
Sauf  ces  caractères  d'une  très  mince  va- 
leur, le  T,  monilia  pourrait  peut-être, 
avec  juste  raison,  être  r<^-unî  à  la  plante 
précédente,  dont  on  rencontre  des  spéci- 
mens à  peu  près  identiques  de  forme  et 
de  dimensions. 

Hab.  —  Amérique  :  Chili  (Pœppig^), 
en  compagnie  du  T.  rigidula  et  du  T.  au- 
rea  {petite  forme  analogue  au  T.  lickent- 
fc/a  Auct.). 

06s,  —  Les  hyphes  qui  recouvrent  les 
cellules  du  T,  Monilia  se  rencontrent  dans 

d'autres  espèces  :  T'.ffwrrfa  (Chili,  TjTol),  ■  _  t-       touu  tt    r 

polycarpa  (Brésil,  Guadeloupe,  Tonkin),      Wiidcman,  -  chiii  (PieppÎe)!  - 
etc.  M.  P.  Reinsch  (i),  qui  a  signalé  ce        "™'  '*°' 
parasitisme,  a  donné  à  ce  Champignon  le  nom  d'Erystàe  ChrooUpidis, 

Dans  le  Sylloge  de  M.  de  Toni,  les  localités  des  T.  rigidula  eX. 
Monilia  ont  été  en  partie  interposées.  La  désignation  de  Clarence 
River  doit  se  rapporter  au  T.  rigidula. 

VARIÉTÉS 
Ranunonliis  Steveni  Andrz.  et  R.  aoris  L.  ; 

Par  H.  E.  UALIHVADD 

M.  Fr.  Townsend  a  reproduit  sous  ce  titre,  dans  le  *■  Journal  of 
Botany  *  de  M.  Britten  (Vol.  XXVII,  p.  140),  des  observations  pu- 
bliées par  M.  Kerner  dans  les  *  Scheds  ad  floram  ezsiccatam  austro- 
hungaricam  >,  recueil  peu  connu  en  France.  La  plupart  de  nos  collè- 
gues de  province  n'ayant  pas  l'occasion  de  consulter  le  »  Journal  of 
Botany  ■,  nous  croyons  être  agréable  à  ceux  qui  herborisent  et  sont 
obligés  de  s'occuper  des  espèces  critiques,  en  résumant  ici  les  remar- 
ques de  M.  Kerner  d'après  l'exposé  que  nous  devons  à  M.  Townsend. 
On  y  trouve,  relativement  à  un  groupe  de  formes  très  litigieuses  du 
genre  Ranunculus,  des  aperçus  nouveaux  ou  s'ècartant  notablement 
de  la  synonymie  généralement  admise  par  les  botanistes  français;  il 
n'est  donc  pas  sans  intérêt  de  leur  signaler  celte  divergence  à  titre  de 
renseignement,  et  sans  vouloir  nous-mëme  dès  à  présent  nous  pronon- 
cer sur  le  fond  du  débat. 


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4o6  lOURNAL  DB  BOTANIQUE 

D'après  M.  Kemer,  les  diverses  formes  nommées  Ranunculus 
acrïs  L.  par  le  plus  grand  nombre  des  botanistes  se  rapportent  à  deux 
espèces,  R.  Sleveni  Andrz.  et  R.  acris  L.,  dpnt  la  première  a  été  prise 
pour  la  seconde  par  M.  Jordan  et  par  d'autres  botanistes  français. 

Le  R.  Steveni  Andrz.  est  caractérisé  par  ses  rhizomes  longs  et 
charnus,  couverts  en  dessus  des  vestiges  des  pétioles,  et  par  la  pubes- 
cence  luisante  de  ses  feuilles.  M.  Keraer  en  décrit  trois  variétés  :  i"  la 
première  correspond  au  R.  Friesanus  Jord.  (et  non  Fritsianus,  comme 
l'écrit  à  tort  M.  Townsend);  elle  a  des  rhizomes  horizontaux  longue- 
ment rampants  et  le  bec  des  cai^JcUes  très  court;  —  3°  la  deuxième  est 
le  R,  vu/ga/us  Jotd.  in  Boreau  FI.  du  Centre,  éd.  3,  p.  15  {R.  Sleveni 
Freyn  in  Willk.  et  Lange  Prodr.  flor.  Aisp.)  ;  avec  des  rhizomes  ho- 
rizontaux longuement  rampants,  elle  offre  des  carpelles  terminés  par 
un  bec  recourbé  en  hameçon;  —  enfin  3°  une  troisième  forme,  qui  est 
le  R.  acris  Jord,  Oèstrv.,  Êisc.  VI  (1846),  présente  des  rhizomes  courts 
et  abondants,  et  le  bec  des  carpelles  courts. 

On  cultive  dans  les  jardins  botaniques  de  Prague  la  variété  n"  i  ci- 
dessus  (sous  le  nom  de  R.  serôicrts)  et  le  n"  3,  que  les  caractères  des 
rhizomes,  d'après  M.  Kerner,  rapprocheraient  du  véritable  R.  acris  L. 

Suivant  le  même  auteur,  le  R.  conslaniinopolitanus  des  botanistes 
de  Transylvanie  est  une  forme  extrôme,  dont  les  divisions  des  feuilles 
sont  larges  et  obovales.  Le  R.  silvaiicus  Fries  (non  Thuill.)  constitue 
un  type  intermédiaire,  que  M.  Jordan,  après  l'avoir  rapporté  en  pre- 
mier lieu  à  son  R.  Friesanus,  distingua  ensuite  sous  le  nom  de  R.  rie- 
morivagus.  Schur,  auteur  d'une  Flore  estimée  de  Transylvanie,  sut 
d'abord  reconnaître  le  R.  Steveni,  puis  le  débaptisa  en  l'appelant  R.  slri- 
gulosus.  l^  R.  malacophyllus  du  même  auteur  n'est  autre  que  le 
R.  consianiinopolitanus  déjà  mentionné,  et  il  y  taisait  aussi  rentrer  le 
véritable  R.  Steveni,  qui  est  commun  dans  les  jardins  de  Vienne  ;  son 
R.  Csatoi  est  une  forme  à  larges  feuilles  du  R.  Sleveni. 

Le  R.  Sleveni  est  commun  en  France  et  se  retrouve,  au  Sud,  sur 
les  hautes  montagnes  de  l'Aragon  ;  il  existe  aussi  en  Suisse  II  devient 
rare  en  Allemagne  et  dans  le  centre  de  l'Europe  et  n'y  serait  mcmc, 
comme  en  Suède,  qu'à  l'état  sporadique  et  seulement  au  voisinage  des 
habitations;  par  contre,  il  est  commun  dans  la  Hongrie  et  la  Galicie 
orieaules,  en  Transylvanie,  en  Roumanie  et  en  Voihynie;  on  ne  l'a 
pas  signalé  en  Italie.  Deux  espèces  très  voisines,  le  R.  granatensts 
Boiss.  et  le  R.  serbicus  Vis.,  lui  sont  associées,  la  première  en  Espa- 
gne, la  seconde  dans  la  péninsule  des  Balkans. 

M.  Kerner  décrit  ensuite  le  R.  acris  L.  Spec.  plant,  éd.  i,  p.  554 
(1753},  qui  serait  exactement  le  R.  Borxanus  de  M.  Jordan,  ce  der- 
nier ayant  indûment  considéré  le  R.  Steveni  comme  représentant  le 


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véritable  R.  aerts.  Le  type  liODéec  ainsi  réubli  est  largement  répandu 
dans  l'Europe  centrale  et  Jusque'dans  les  régions  arctiques. 

M,  Kerner  attribue  peu  de  valeur  aux  caractères  tirés  de  la  forme 
des  divisions  des  feuilles  ou  du  plus  ou  moins  de  rareté  ou  d'abondance 
des  poils  sur  les  tiges  ou  sur  les  petiotes.  Au  printemps,  dil-il,  on  ren- 
contre des  formes  habituellement  glabres,  avec  les  divisions  des  feuilles 
étroites,  tandis  qu'en  automne  les  tiges  et  les  pétioles  sont  plutôt  ve- 
lus et  les  divisions  des  feuilles  sont  larges.  Le  R.  cohcensis  Menyh. 
n'est  qu'une  forme  des  bois  et  lieux  couverts.  Le  nom  de  R.  neapoii- 
fanus  serait  plus  anden  que  celui  de  R.  Bormanus,  mais  la  dénomina- 
tion linnéenne  doit  être  conservée. 

M.  Towsend  croit  que  le  R.  aeris  L.  {R.  Bor/tanus  Jord.)  est  la 
forme  la  plus  commune  en  Angleterre.  On  y  trouve  aussi  certaines  va  ■ 
riétés  du  R.  Sievtfti,  mais  il  est  probable  que  le  R.  Frùsatiits  n'y 
existe  pas. 

Cet  exposé,  où  11  n'est  question  que  d'un  groupe  très  restreint  de 
formes  du  genre  Ranuneulus,  donne  un  aperçu  des  incertitudes  et  de» 
obscurités  qu'on  rencontre  à  chaque  pas  lorsqu'on  s'engage  dans  les 
sentiers  de  l'Ecole  analytique  :  i°  Désaccord  des  auteurs  les  plus  auto- 
risés sur  les  espèces  fondamentales  :  te  Aonuncu/uf  aeris  L.,  d'apris 
MM.  Kerner  et  Towsend,  correspondrait  au  R.  Bor^anus  de  M.  Jor- 
dan, qui  relègue  cette  espèce  linnéenne  dans  une  variété  du  R,  &ie- 
veut  Andiz.;  —  2*  désaccord  d'un  auteur  avec  lui-même  :  telle  plante, 
rapportée  d'abord  par  M.  Jordan  à  son  R.  Friesanus,  change  ce  nom 
contre  celui  de  R.  nemorivagiis ;  telle  autre  est  nommée  par  Schur 
R.  Sleveni,  puis  R.  strigulatits ;  —  3°  citons,  pour  mémoire,  les  ap- 
préciations différentes  sur  la  valeur  qu'il  convient  d'accorder  à  tel  ou 
tel  caractère;  —  4°  les  noms  faisant  double  emploi,  une  des  charges 
les  plus  lourdes  sous  lesquelles  succombe  la  nomenclature  botanique, 
et  certains  auteurs  se  complaisent  à  l'aggraver  avec  une  insouciance 
qu'on  ne  saurait  juger  trop  sévèrement.  Schur  a  mérité,  sous  ce  rap- 
f>ort,  do  justes  reproches;  ses  R.  strigulosus,  tnaîacophyUus  et  Csdioi 
sont  un  échantillon  de  la  facilité  avec  laquelle  il  rebaptisait  à  sa  ma- 
nière d'innombrables  formes  étudiées  précédemment  par  d'autres  et 
possédant  depuis  longtemps  leur  état-civil.  <  Ab  onomatomania  libéra 
nos,  Domine!  • 

Note  sur  le  liège  des  feuilles 
Par  M.  Louis  Morot 
La  formation  de  liège  dans  le  pétiole  des  feuilles  n'est  signalée  par 
les  auteurs  des  ouvrages  classiques  que  chez  un  petit  nombre  de  plan- 
tes. Ainsi  M.  Van  Tîeghem,  dans  son  Traité  de  Botanique  {2'  édition, 


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V*  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

p.  865),  en  cite  seulement  des  exemples  chez  le  Termînalia,  le  St' 

maba  et  VHoya  carnosa.  En  réalité,  6n  pourrait  en  ajouter  beaucoup 

d'autres. 

Ainsi  il  convient  d'indiquer,  à  côté  du  Sitnaba  cité  plus  haut,  un 
certain  nombre  d'autres  Simarubacéés,  tell  es  que  Simaruba  o/Jîcitiaiis, 
Bniceaferruginea,Picrœnafebrifuga^&.c.,  chez  lesquelles  l'assise 
sous-épidermique  du  pétiole  devient  génératrice  de  li*^e.  Il  en  est  de 
même,  parmi  les  Sapindacées,  de  plusieurs  espèces  de  Cufiania,  no- 
tamment des  C.  canescens,  emarginata,  pseudorkus,  qui  développent 
sous  leur  épiderme  une  couche  de  six  à  huit  assises  de  liège,  parfois 
davantage;  chez  la  dernière  de  ces  espèces,  cette  production  périder- 
mique  est  même  très  précoce.  On  trouve  également  du  Uége,  moins 
développé,  il  est  vrai,  à  la  périphérie  du  pétiole  de  diverses  Dîptéro- 
carpées,  comme  le  Vaieria  indica,  le  Doona  cordifùlia,  les  Dipiero- 
carpus  alaluSGltur6inaius.Chez  cette  dernière  espèce,  j'ai  en  outre 
observé  dans  certaines  feuilles  la  formation,  probablement  acciden- 
telle, d'une  couche  péridermique  plus  profonde.  I.e  liège  y  prenait 
naissance  entre  le  liber  des  faisceaux  et  les  groupes  fibreux  péricycli- 
ques  qu'il  débordait  même,  de  manière  à  les  entourer  partiellement. 

D  y  aurait  lieu  de  rechercher  les  conditions  du  développement  du 
liège  dans  les  feuilles.  Le  seul  but  de  cène  courte  note  est  d'appeler 
l'attention  des  anatomistes  sur  un  phénomène  beaucoup  plus  liéquent 
qu'on  ne  le  croit  d'ordinaire. 


CHRONIQUE 


On'installe  actueUement  à  Fontainebleau  un  laboratoire  de  biologie  vég-étale 
auquel  est  affecté  un  terrain  pris  sut  la  lorèi  et  destiné  aux  cultures  expêrimeD- 
taies  en  plein  air.  La  direction  en  est  confiée  à  M.  Gaston  Bonnier,  professeur 
de  Botanique  à  la  Sorbonne. 

Il  vient  de  se  ionder  dans  la  Haute-Vienne  grâce  â  l'acdvité  de  M.  Ch. 
Legendre,  une  Société  botanique  du  Linumsin  déjà  très  florissante,  et  à  laquelle 
nous  souhaitons  le  plus  grand  succès. 


Nous  apprenons  la  mort  de  M.  le  professeur  W.  R.  Me  Nab,  de  Dublin. 


Le  Gérant  :  Louis  Hou». 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


1"  JANVIER  1889 


REVUE  BIBLIOGRAPHIQUE 


Bel»  Bômet.  —  Noie  sur  une  nouvelle  espèce  de  Laminaire  (Lamina- 
ria  Rodriguezii)  de  la  Méditerranée.  (Bulletin  de  la  Société  bota- 
nique de  France,  L  XXXV,  1  pi.) 

L'espèce  nouvelle  décrite  par  M,  le  D' Bomet  a  été  décoaverte  par 
M.  J.  Rodriguez,  au  S.  E.  de  Port-Mahou.  Ou  la  retrouve  sur  les  côtes 
sud,  est  et  nord  de  Mioorque  et  elle  existe  également  à  Syracuse. 
L'aspect  général  de  cette  Laminaire  rappeUe  celui  &a.Laminaria  saccha- 
rina;  mais  elle  s'en  distingue  à  première  vue  par  sa  fronde  non  bosse- 
lée et  presque  toujomrs  composée  de  deux  lames  séparées  par  un  étran- 
glement très  étroit,  lames  qui  coexistent  pendant  Ift  plus  grande  par- 
tie de  l'année.  En  outre,  le  Laminaria  Rodriguezii^  contrairement  à 
ce  qui  a  lieu  pour  les  Laminaires  des  côtes  atlantiques  de  l'Europe, 
présente  à  sa  partie  inférieure  à  la  fois  des  rhizoîdes,  servant  d'appa- 
reil fixateur,  et  des  stolons  ramifiés  constituant  des  sortes  de  rhizomes 
SOT  lesquels  naissent  les  jeunes  frondes. 

La  plante  atteint  ses  plus  grandes  dimensions  en  juin  et  juillet,  A 
cette  époque,  la  fronde  de  l'année  a  pris  loute  sa  taille  et  celle  de 
l'année  précédente  est  encore  presque  entière.  Chaque  lame  peut  at- 
teindre 80  centimètres  de  long  et  30  de  large.  La  fronde  est  portée 
par  un  stîpe  cylindrique,  un  peu  comprimé  au  sommet  où  il  conflue 
avec  la  lame,  n'ayant  pas  plus  de  10  centimètres  de  long  et  4  milli- 
mètres d'épaisseur. 

Le  stipe,  les  stolons  et  les  rhizoîdes  sont  pourvus,  dans  leur  zone 
sous-corticale,  de  canaux  gommeux  qui  forment  également  un  réseau 
à  mailles  polygonales  dans  la  couche  sous-corticale  de  la  lame. 

Les  sores  fructifères  se  trouvent  sur  les  bords  inférieurs  de  la  vieille 
lame;  ils  sont  linéaires  ou  spatules,  larges  de  3  centimètres,  longs  de 
8  à  10  centimètres.  Les  sporanges  et  les  paraphyses  ont  une  grande 
ressemblance  avec  ceux  du  L.  saccharina. 

M.  Bomet  fait  remarquer  que  des  cinq  espèces  de  Laminariées  si- 
gnalées dans  la  Méditenanée  le  L.  Redriguesii  est  la  seule  qui  soit 
spéciale  à  cette  mer  et  la  seule  dont  l'indîgénat  ne  soit  pas  contestable, 
et,  d'autre  part,  que  les  Laminaires  dont  le  mode  de  v^étation  est  le 
même  que  celui  de  la  nouvelle  espèce  méditerranéenne  habitent  toutes 
l'Océan  Pacifique.  L.  Morox. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


p.  A.  Dangeard.  —  Mémoires  sur  Us  Chytridinies.  (Le  Botaniste, 
i"  série,  2'  fasc, ,  novembre  i8SS,  2  pi.) 

Après  un  exposé  des  travaux  publiés  sur  les  Chytridioées,  l'auteur 
passe  en  revue  un  certain  nombre  d'espèces  nouvelles,  en  attribuant  à 
chacune  sa  place  dans  la  ûunille  qu'il  divise  -eu  deux  grands  groupes 
comprenant,  l'un,  les  genres  dépourvus  de  mycélium,  l'auure,  les  genres 
qui  possèdent  des  filaments  nourriciers,  fusseut-ils  nidimentaires.  Les 
genres  du  premier  groupe  sont  nécessairement  parasites  à  l'intérieur 
des  cellules  de  l'hôte  ;  ce  groupe  se  subdivise  lui-même  en  deux  sec- 
tions selon  que  le  sporange  est  simple  ou  composé.  Dans  le  second 
groupe,  les  sporanges  ainsi  que  le  mycélium  peuvent  affecter  diverses 
dispositions  par  rapport  à  l'hôte  :  quelquefois  le  sporange  seul  est  exté- 
rieur; parfois  il  n'y  a  que  les  extrémités  du  mycélium  qui  pénètreut 
dans  la  cellule  hospitalière  ;  enfin  il  peut  arriver  que  l'espèce  soit  com- 
plètement endogène. 

Les  espèces  nouvelles  décrites  par  M.  Dangeard  dans  ce  mémoire 
so  t  :  VOlpidium  Spharilm,  dans  la  première  section  (sporange 
simple)  du  premier  groupe  (pas  de  mycélium)  ;  le  Micromyces  Zygonii, 
dans  la  seconde  section  (sporange  composé)  du  premier  groupe;  les 
Chyiridium  Brauni,  soopklhorum,  Breàissonii,  simplex,  Etodem  et 
Rhisidium  catenatum,  dans  le  second  groupe  (sporange  pourvu  de 
filaments  nourriciers). 

M.  F.  Rosen  avait  établi  dans  le  genre  Chyiridium  une  section 
Dentigera  pour  des  espèces  caractérisées  par  des  sporanges  présentant 
à  leur  sommet  des  sortes  de  dents.  M.  Dangeard  fait  rentrer  cette  sec- 
tion dans  le  genre  Rhistidium. 

Suivant  M.  Dangeard,  le  rôle  des  Chytridinées  serait  exclusivement 
destructeur.  Aussi  ne  croit-il  pas  que  les  Nephromyces  signalés  dans  le 
rein  de  certains  Tuniders  par  M.  Giard  soient,  comme  le  pense  cet 
auteur,  utiles  à  leur  hôte.  Il  hésite  aussi  à  rapporter  au  Cladochyirium 
tuberculorum  observé  par  M.  Vuiliemin  dans  les  tubercules  radicaux 
des  Légumineuses  les  filaments  mycéllens  habitant  ces  tubercules  avec 
lesquels  ils  constituent  des  mycorhizes  endotropiques. 

En  terminant  son  mémoire,  l'auteur  résume  comme  il  suit  les  prin- 
cipaux points  qui  lui  paraissent  bien  établis  dans  la  biologie  des  Chy- 
tridinées. 

(  Contrairement  à  ce  que  l'on  pense  généralement,  les  Chrytrîdinées 
ne  se  trouvent  jamais  dans  un  milieu  eu  putréfaction. 

(  La  lumière  favorise  l'émission  des  zoospores  ;  aussi  est-ce  après 
une  journée  bien  ensoleillée  que  l'on  a  chance  de  pouvoir  assister  à  la 
sortie  des  corps  reproducteurs. 

<  L'humidité  ne  peut  être  mise  en  cause  que  pour  les  espèces  tep- 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


restres  ;  or,  oa  sait  que  les  Synciy/rmm  habitait  les  endroits  humides, 
le  bord  des  rivières  ;  une  rosée  abondante  est  nécessaire  à  la  dissémi- 
nation des  spores  motûles. 

(  La  températtire  a  aussi  une  înflueDce  sur  le  développement  ;  mais 
son  action  paraît  moins  générale;  eo  effet,  si  la  plupart  des  espèces 
vivent  et  se  reproduisent  pendant  la  belle  saison,  quelques-unes  subis- 
sent leur  évolution  pendant  l'hiver.  L.  M. 

A .  OÙrd.  —  Noie  sw  deux  types  remarguoAUs  d'Enlomopktkorées, 
Empusa  Fresenii  Nàw.  et  Basidiobolus  Ranarum  Eid.,  suivie  de 
la  description  de  quelques  espèces  nouvelles.  (Extrait  des  comptes 
rendus  des  séances  de  la  Société  de  Biologie,  34  novembre  1888.) 

Witlaczil  a  décrit  (^Archiv.  fâr  Mikrosk.  Anal.,  xxtv,  1885)  sous 
le  nom  de  Neosygites  Aphidis  un  parasite  des  pucerons  qu'il  a  classé 
parmi  les  Grégarinides.  D'autre  part,  Nowakowsky  a  signalé  en  1883 
{Comptes  rendus  de  l'Académie  de  Cracovie,  p.  171,  pi.  xii),  sous  le 
nom  ^ Empusa  freseniana^  une  Entomophthorée  étudiée  de  nouveau 
récemment  par  R.  Thaxter  qui  l'a  observée  en  diverses  localités  sur 
VApkis  Malitl  plusieurs  autres  espèces  de  pucerons,  et  qui,  dans  sa 
monographie  des  Entomophthorées  d'Amérique  {Memoirs  0/  Boston 
Society  0/  nat.  Aist.  Tol.  IV,  n"  6,  1888),  la  nomme  Triplosporittm 
Fresenii.  De  ses  propres  observations  et  de  la  comparaison  des  figures 
de  Thaxter  avec  celles  de  Witlaczil,  M.  Giard  croit  pouvoir  conclure 
à  l'identité  au  moins  générique  de  cette  Entomophthorée  avec  le 
Neosygites  Apkidis, 

Quant  aux  espèces  du  genre  Basidiobolus  de  Eidam,  elles  parais- 
sent à  M.  Giard  ne  représenter  qu'une  des  phases  du  développement 
d'un  groupe  particulier  d'Entomophtborées  parasites  des  Muscides.  Le 
Basidiobolus  Ranarum  Eîd.  présente,  comme  on  sait,  des  spores  du- 
rables de  deux  sortes  :  les  unes  jaunes  ou  presque  incolores,  les  autres 
d'un  brun  foncé  à  épispore  épaissi  et  encroûté.  M.  Giard  a  retrouvé  ce 
double  aspect  des  hypnospores  chez  VEntomophlkora  Calliphorm, 
avec  des  dimensions  presque  identiques  pour  les  deux  espèces.  Or  le 
Basidiobolus  s'observe  sur  les  excréments  de  grenouilles,  de  rainettes, 
de  lézards',  qiû  renferment  souvent  en  énorme  quantité  des  débris  de 
CalUphora.  D'autre  part,  à  l'intérieur  du  tube  digestifde  ces  animaux, 
qui  ne  vivent  que  de  proies  vivantes,  on  ne  trouve  le  Champignon 
qu'à  l'état  de  spores  ou  d'hyphes  très  faiblement  développés.  M.  Giard 
incline  donc  à  penser  que  les  spores  durables  de  VE.  Calliphorœ  sont 
avalées  avec  le  diptère  ;  ces  spores  germent  dans  le  tube  digestif  et 
prennent  leur  complet  développement  sur  les  excrémenu  où  elles 
donnent  des  hyphes  et  des  conidies  plus  un  petit  nombre  d'hypnos- 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


pores.  Les  Calliphora,  à  leur  tour,  s'iofesteat  en  cherchant  leur  nonr- 
ritarc  sur  ces  excréments,  leur  seule  présence,  les  mouvements  de  la 
trompe  et  des  pattes  suffisant  pour  favoriser  la  projection  des  conidles. 
A  l'intérieur  de  la  mouche,  le  Champignon  donne  exclusivement  des 
spores  durables  incapables  de  reproduire  directement  le  parasite  cher 
un  autre  diptère  sans  une  nouvelle  migration.  M.  Giard  se  propose, 
d'ailleurs,  de  vérifier  son  hypothèse  en  ùisant  avaler  des  diptères  in- 
festés à  des  batraciens  pris  dans  des  localités  où  le  Bastdiobolus  n'existe 
pas  et  en  essayant  la  culture  des  spores  de  !'£.  Calliphm-m  sur  des 
excréments  de  batraciens  préalablement  stérilisés. 

Enfin  l'auteur  signale  plusieurs  Entomophthorées  nouvelles  : 

1°  Entomophikora  sacekarina,  parasite  de  la  chenille  de  XEuckelia 
yoctJiï^M,  Les  spores  conidiennes,  pyriformes,  mesurant  17  à  iS/tdans 
leur  plus  grande  dimension,  forment  sur  les  poils  de  la  chenille  des 
petits  amas  d'aspect  saccharin. 

3"  EniùiKOpkihora  Plusim,  parasite  de  la  chenille  du  Plusia  gam' 
ma.  Les  chenilles  atteintes  présentent  un  aspect  velouté  comme  certains 
végétaux  à  poils  succulents;  les  touffes  formées  par  les  hyphes  don- 
nent  au  tégument  l'aspect  ridé  et  vermiculé.  Un  acarien  très  abondant 
sur  les  chenilles  infestées  concourt  probablement  à  la  propagation  du 
Champignon,  dont  il  transporte  les  conidies. 

3"  Meiarhisiam  Chrysorrhem,  parasite  des  chenilles  du  Liparts 
Chtysorrhea  vivant  sur  les  Chênes  du  Jardin  d'acclimatation  du  bois 
de  Boulc^ne.  Les  chenilles  infestées  renfermaient  des  hyphes  unicel- 
lataires,  d'une  couleur  bnin&tre,  terminés  par  des  conidies  irrégulière- 
ment  ovoïdes,  mesurant  s  fi  de  long  sur  3  f*  de  large  et  renfermant 
généralement  deux  globules  huileux  réfrii^;ents. 

4°  Melarkisium?  Leplopkyet,  parasite  du  Leptophyes  puncialis- 
sima,  orthoptère  assez  rare  vivant  sur  les  Ormes.  Le  mycélium  est  net- 
tement cloisonné;  les  spores  sont  de  deux  sortes  :  les  unes  sont  des 
conidies  très  petites  et  ovotdes  courtes,  les  autres,  un  peu  plus  grandes, 
de  6  à  8f^,  ovoïdes  allongées  et  divisées  en  deux  par  une  cloison  trans- 
verse. Le  Champignon  présente  des  rhizoldes  nombreux  qui  font  adhé- 
rer largement  l'insecte  par  toute  sa  face  ventrale  à  la  face  inférieure  des 
feuilles.  L.  M. 

L.  Mangin.  —  Recherches  sur  la  pinétraHon  ou  la  sortie  des  gas 
dans  les  plantes.  (Annales  de  la  science  agronomique  fi-ançaise  et 
étrangère,  t.  1, 1888.) 

Les  gaz  absorbés  ou  dégagés  par  les  végétaux  pendant  l'accomplis  - 
sèment  des  phénomènes  respiratoire  et  chlorophyllien  peuvent  péné- 
trer dans  le  corps  de  la  plante  par  difiuùon  à  travers  les  membranes 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


cntmisèes  qui  recouvreiU  la  sniûice  des  otganes  exposés  à  l'air,  et  diiec- 
tement  par  l'ostiole  des  stomates.  M.  Mai^in  s'est  proposé,  dans  une 
série  de  recherches,  d'établir  la  part  qui  revient  à  chacune  d«s  voies 
dlntroduetion  on  d'exhalation  des  gaz,  et  il  a  tiré  de  ces  recherches  les 
coaclimons  suivantes  : 

1°  La  diffbâon  des  gaz  à  travers  les  surfaces  culinisées  est  indépen- 
dante des  variations  de  température  oscillant  dans  les  limites  de  la  végé* 
tation. 

2"  La  diffusion  est,  pour  chaque  gaz,  proportionnelle  i  la  différence 
des  pressions  que  ce  gaz  exerce  sur  les  deux  iaces  de  la  membrane. 

3*  La  vitesse  de  diffusion  est  variable  pour  les  différents  gaz  et  les 
nombres  trouvés  ne  dilfoent  pas  sensiblement  de  ceux  que  M.  Graham 
a  donnés  pour  le  caoutchouc. 

4°  Si  l'on  compare  les  coefficients  de  perméabilité  de  diverses 
espèces,  c'est-à-dire  la  quantité  d'adde  carbonique  qui  difiitse  par  heure 
et  par  centimètre  carré  de  surface,  on  trouve  que  : 

a)  lecoefiScient  de  perméabilité  est  noublement  plus  grand  pour  les 
feuilles  submergées  que  pour  les  feuilles  aériennes  ; 

^  la  perméabilité  des  deux  faces  des  feuilles  dissemblables  est  iné- 
gale, elle  est  ordinairement  plus  forte  pour  la  face  inférieure  que 
pour  la  face  supérieure  ; 

c)  la  valeur  de  cette  perméabilité  ne  dépend  pas  de  l'épaisseur  de 
la  cuticule,  elle  dépend  surtout  des  matières  cireuses  qui  imprègnent 
cette  substance,  et  ces  matières  se  reoccMitrent  chez  toutes  les  feuilles, 
aussi  bien  submei^ées  qu'aériennes  ; 

<i)  la  durée  de  la  vie  des  feuilles  influe  sur  la  perméabilité,  les 
feuilles  tombantes  étant  souvent  plus  perméables  que  les  feuilles  pé- 
rennes;  mais  en  même  temps,  il  semble  que  le  nombre  on  la  grandeur 
des  stomates  augmentent,  toutes  choses  égales  d^illeurs,  à  mesure  que 
diminue  la  perméabilité. 

5°  L'occlusion  des  stomates  par  un  enduit  qui  conserve  intacte  la 
perméabilité  des  membranes  diminue  les  échanges  gazeux  respiratoires 
dans  une  proportion  qui  peut  varier  du  dnquième  à  la  moitié.  Cette 
diminution,  ibible  pour  les  feuilles  dont  la  respiration  est  peu  active, 
peut  devenir  nulle  quand  la  température  est  ba^se  ;  elle  est  au  contraire 
considérable  pour  les  feuilles  jeunes  ou  les  feuilles  tombantes.  L'affai- 
blissement du  phénomène  respiratoire,  par  l'occlusion  des  stomates  est 
dû  seulement  à  ce  que  l'oxygène  n'arrive  plus  en  quantité  sufâsante  ; 
les  feuilles  éprouvent  ua  commencement  d'asphyxie  qui  se  traduit  par 
l'exhalation  d'adde  carbonique. 

6*  L'ocdnsion  des  stomates  affaiblit  dans  une  très  forte  proportion 
l'échai^  gazeux  chlorophyllien;  la  diminution  peut  aller  jusqu'aux 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


deux  tiers,  elle  est  souvent  égale  à  la  moitié.  Cette  dimînatioo  est  dœ 
à  ce  que  l'acide  carbonique  ne  peut  plus  pénétrer  que  lentement,  par 
diffusion,  dansles  tissus  de  la  feuille. 

7*  La  valeur  du  coefficient  de  perméabilité  des  membranes  est  ordi- 
nairement, sauf  pour  la  respiration  à  de  basses  températures,  trop  faible 
pour  que  la  diffusion  entretienne  les  échanges  gazeux  avec  leur  inten- 
site  nonnate;  les  stomates  sont  donc  indispensables  à  la  circulation  des 
gaz  chez  les  plantes  aériennes. 


PUBLICATIONS  PÉRIODIQUES 


Arbflitdn  des  botaaisohen  Instituts  in  Wûrzbarg. 
(,1«  Bd.,  Hcft  IV) 
Jnlim  Sachs.  Er&hmagen  ûber  die  Behandlung  chlorotischer  Garten- 
pflanzen.  —  F.  Hotl.  Uebcr  die  Funktion  der  ZellstoffTasem  der  Cautirpa 
frolifera.  —  Id.  Ucber  den  Eioflnss  der  Lage  auf  die  morpdiologiscbe 
Ausbildun^  eioiger  Siphoncen. — Id.  Ocber  das  Leuchtcn  der  Sekislasiega 
osvtuMdaeea  Schimp.  —  Id.  Die  Farbstoffe  der  ChromatophorCD  von  Bom- 
gia  fusco-Purpurea  Lyogb,  —  Id.  Beitragzur  KenntnissdcrpbysilcalischeD 
Vorg;aenge,  welchedeaReizkrûmmungeazuGrundeliegen.  — >E.  Dstlslieo. 
Die  Lichtabsorption  in  aasioiilireaden  Blaettem.  —  JuUua  Sachs.  Nachtra^ 
za  der  AbhaadluDg  <  ûber  chlorotische  Garteapflaozea  t. 

Berichte  der  deutsohen  botanischcn  GeseUsehaft 

Bd  VI,  H.  8 
W.  PaUadin.  Ueber  Zersetztmgsproducte  des  Eiweiss-Stofie  in  des 
PSanzen  beî  Abweseaheit  v«a  freiem  Sauerstoff.  —  finut  H.  L.  KraUM 
Zwei  fflr  die  deutsche  Flora  neuc  Phancrogamen  {Slaiiee  àakusiensù  Pries, 
Aliittm  Kochii  Laage).  —  Franz  Sch&tt.  Weitere  Beitrae^e  zur  Keantiùss 
des Phycoerythrins.  —  Karl  Roiohe.GcfluegelteStengclundhcraMaufcnde 
Blaetter,— T.  F.  Hananseck.  Uebcr  die  Samenhautepidcrmis  der  Capsicum- 
Arten.  —  C.  Celakovsk7.  Uebcr  eiaen  IJastard  rsn  Anikemis  colula  L.  und 
lialricaria  inodora  L.  —  Dottglai  H.  Campbsll.  Eiaige  Notizen  ûber  die 
Kfimaa^yaa MarsiUa^gyptiaca.  —  H.  Klabahn.  Zur  Entwickelungsgeschi- 
chtc  der  Zwangsdrehungen. —  H.  Moliich  und  S.  ZsImI.  Ëin  neues  Vorkom- 
meavoa  Cumarin.  — ■.Moabfns.  Berichdguc^zu  meinerfrOherenMitthcil- 
lung  ûber  eine  neue  Sûsswasserfloridee.  —  Oscar  Zherdt.  Ueber  das 
Pallissadenparenchym,  —  L.  Wittmack.  Die  Heimath  der  Bohnen  und  der 
KQrbisse.  —  Fr.  Koemicke.  Bemerkuagen  neber  dcnFlachs  des  faeutigen 
und  altea  ^gyptens.  —  C.  Steinliriiick.  Ueber  die  Abbaeofrigkeit  der 
RichtuDg  hygroskopischer  Spannkraefte  von  der  Zellwandstniktur. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


Botanlsohes  CentralbUtt  (Sd  XXXVI). 

J.  G.  0.  Tepp«r.  Bemerkua^ea  ûber  die  Kangaroo-Insel   und  einige 
Charaktcr-PtUiizcaderscibcii(i?M-/f.)-  — R-VOnWfltUtein.  NotizbctreECcnd 
die  Vcrbreitungf  der  Laerchenkrankheit. 
n°  13. 

J.  6.  0.  Tspper.  Id.  {Se*/uss). 

BotaniBohe  Ztitung  (i888). 
n*  50. 
■.  W.  Befarinek.  Die  Bactérien  der  Papilionaceenkaoellchea  (SeÀ/iiss). 

Ed.  Flschar.  —  Zur  Kenatniss  der  Pilzgattung  Çylisria. 

Bulletin  de  la  Société  botanique  de  France 

(1888,  4) 
L.  Onlgnard  et  CoUn.  Sur  la  présence  de  réservoirs  à  gomme  chez  les 

Rhamnées B.  EmBiy.  Le   bourgeon  du  Tulipier.  —  J.  DaTOan.  Un 

Armtria  nouveau:  A.  JfomyaHa.  — A.  Ponul.  Etudes  sur  des  espèces  barba- 
resques  des  types  des  Soax  et  des  Filago  {Buax  lineari/olia,  B.  psilantha, 
B,  Mtteronala,  Ewteopsis  aifgusti/olia  spp.  nn.t  Pseudevax  subg.  n..  Pi. 
mattritamiea  sp.  n.,  Filago  numidica  sp.  a.).  —  Battandier  et  Trabat.  Ex- 
cursion botanique  dans  le  Sud  de  la  Province  d'Oran.  —  Ch.  Sagagny. 
Sur  l'antagonisme  des  madères  chromatiques  et  du  protoplasma  à  l'état 
naissant.  —  E.  Gouon.  De  9pedd>us;  generis  Polygala  ad  subgeaus 
Ctontxèitxut  pertineatibus.  —  Sd.  Bornât,  Note  sur  une  nouvelle  espèce 
de  Laminaire  {Lammaria  Rodrigue*u)  de  la  Méditerranée.  —  P.  A.  Daa- 
geard.  Sur  la  formation  des  renflements  souterrains  àawXBranikis  hyettia- 
lis.  —  P  Dachartn.  Remplacement  des  étamines  par  des  carpelles  chez  le 
iSn/ira*  Mtgliewm,  —  G.  Camu.  Quelques  localités  nouvelles  de  plantes  inté- 
ressantes deaeoTÎrons  de  Paris. — Ch.  Flahaolt.  Herborisations  algologiques 
d'automne  au  Croiâc. 

Comptes  rendus  des  séances  de  l'Académie  des  Soienoea 

(T.  CVn,  n«  23) 
Barthalot  et  G.  Andrâ.  Nouvelles  expériences  sur  le  dosage  de  l'azote 
dans  les  terres  végétales.  —  Ch.  Brongniart.  Les  Entomophthorées  et  leur 
application  à  la  destruction  des  insectes  nuisibles.  —  P.  Vnilleinin,  Sur 
une  bactériocécidie  ou  tumeur  bacillaire  du  Pin  d' Alep. —  Ant.  Magnin.  Sur 
l'hcnnaphrodisme  parasitaire  et  le  polymorphisme  floral  du  Lycknii  dioica. 

Hedwigia  (Bd  XXVD,  1888). 

Heft  7-8. 

0.  Nordit«dt.  Einige  Characeeabestirooiuagen  (Ckara  tufmoiiusea,  n.  sp.) 

Heft  9-10. 

H.  HmUos,  Ueber  einige  in  Portorico  gesammelte   SQsswasser-usd. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


Luh-Al^n  (Pkyllaetidimm  tropieitm,  nov.  ^en.  dot.  spec).  —F.  StapluilL 
Calyeularia  crUpula  MittCD.  —  AntOB  Ha&igiig.  De  Spirogyra  ittsigni 
Kte.  noT.  var,  faUaci^  Zygitêmale  clialyteospermui  nov.  sp.  et  Z.  rkyneko- 
nemaie  nov,  sp.,  adjecto  conspectu  subgenerum,  secttonum  subsectionuin- 
que  gencrta  Spirogyrai  Link  et  ZygneTHoUs  De  By.  —  P.  A.  Eanton. 
Prag^menta  mycologica  XXm  (Paiinellaria  suàOBruUseens,  Meianopsam- 
ma  syrmgiea,  Dotidella  PkiUdtlpki,  Exosporiu^i  deflecUns,  Monoipormm 
erustaceumy  spp.  nn,).  —  Id.  XXIV  (Leptospkwia  SpiraM,  OtHùa  Awu- 
lanchieris,  Apospksfria  AmulanchierU,    Vtrmicitlaria  mmima,  spp.  no.). 

—  6.  Lagsrlieiiii.  Eioe  neue  Bnlorrhùa  {S.  digitala). 

Journal  ofBotanr  (décembre  1888) 
Sponcer  Le  H.  Moon.  Phatolysis  in  Ltmna  Irisulca.  — George  Hniraf . 
Catalogue  of  the  marine  Algx  ol  the  West  Indian  région  (C^Mttn.)  —  6. 
Claridge  Druce.' Notes  on  the  Flora  of  Ben  Laiogh.—  C.  C.  Babington.  On 
botanical  nomenclature.  —  t.  G.  Baker.  On  a  new  AcrosUcJtmtit  from  Tri- 
nidad  {A.  J/ariii)).  —  James  Britt«ll  and  G.  S.  Bonlger.  Biographical  Index 
ofBritish  and  Irish  Botanists.  —  Wm.  West.  New  County  Records.  — 
T.  A.  Preiton.  Additions  to  the  Flora  of  Wilts.  —  8.  A.  Stewait.  Botauical 
nomenclature.  —  T.  B.  Arclwr  Biigga.  Arum  italicMm  Mill.  and  A,  macu- 
htum  L.  —  W.  H.  Beebj.  The  two  Valerians.  —  Edward  S.  Manhall. 
VaieriafM  Mikemii, — C.C.  Babington.  Rttbus  ikyrsigtr.  —  J.  J.  Hanball. 
Goodyera  repeits  ia  Yorhshire. 

Meddelasden  af  SoaletsiB  pro  Fanna  et  Flora  SuudGa 
(Fjortonde  Hachet,  1888). 
E.  Walnio.  Revisio  Lichenum  in  hcrbario  Linnœi  asservatontm.  —  Id. 
Revisio  Licheoum  Hoffmannianonun.  —  Id.  Nolulz  de  synonymia  Lîcbe- 
num.  —  Id.  De  subgenere  Claditut.  —  M.  Brennar.  Om  variations  Iber- 
magan  haa  Primala  o/ficinalis\  Finland.  — E.  Kisenger.  Recherches  anr 
les  tubercules  du  Ruppia  rostellaia  et  du  ZatÊnichellia  polyearpa  provoqués 
parle  Tetramyxaparasïlica,  — S.  0.  Lindborg,  Bidragftillnordensmossfloral 

—  P.  A.  KarBten.  Syrabolse  ad  Mycologiam  Fennicam.  XVIH,  XIX,  XX, 
XXI.  —  A.  Obw.  Kihlman.  Poiaittogeion  vaginaltts  l'urcz.,  ny  foer  Euro- 
pas  Flora.  —  M.  Brenner.  Om  (oerekomsten  af  FesUtca  duriuseula  \  Pin- 
land.  —  Th.Selan.  Om  an  foervar  florany  froevaent,  ^-itrichium  villo- 
SMPt  Bunge.  —  P.  A.  Eafrten.  Symboix  ad  Mycolc^am  Fennicam.  XXII. 

—  R.  Huit.  Die  Atpinen  Planzertlormationea  des  noerdlîchstea  Pialands. 

"La  Naturaliste. 
15  novembre  i88t>. 
H.  Joret.  Le  Bananier. 

1*'  décembre. 

5.  Rouy.  Suites  à  la  Flore  de  Prance  de  Grenier  et  Godron  {Posa  ecrif 
folia). 

15  décembre. 

6.  Rony.  Id,  (Jiosa  Salaivensis), 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


REVUE  BIBLIOGRAPHIQUE 


M.  'W.  Beyerînok.  Die  Bactérien  der  Papilionaceen-Knoellcken.  {Les 
Bactéries  des  iubercules  de  Lègumitiettses)  [Botaoïsche  ZelCung, 

1888,  n«  46  à  53]. 

On  sait  qu'il  existe  dans  les  tubercules  des  Papilionactes  des  cor- 
puscules analogues  à  des  Bactéries,  qui  ont  reçu  à  cause  de  cette  res- 
semblance le  nom  de  bactérioîdes,  que  M.  Bninchorst  et  difTi^reats 
auteurs  regardent  comme  des  dépendances  du  cytoplasme.  Cette  opi- 
nion n'est  pas  partagée  par  M.  Beyerlnck  :  les  bactérioldes  sont, 
d'après  lui,  des  Bactéries  transformées  par  la  vie  intra-cellulaires  qui 
ont  perdu  leur  pouvoir  évolutif  et  qui  fonctionnent  comme  des  corps 
albuminoldes;  ils  sont  reliés  à  la  forme  normale,  le  Bacilliis  radicicola, 
par  une  série  d'états  transition nels  dans  lesquels  la  puissance  végétative 
va  en  croissant.  Les  Bactéries  capables  de  se  développer  se  trouvent 
soit  dans  les  très  jeunes  tubercules,  soit  dans  la  zone  de  mérisième  des 
tubercules  âgés. 

La  position  dans  laquelle  naissent  les  tubercules  semble  d'abord 
justifier  cette  théorie,  car  ils  se  forment  le  plus  souvent  près  d'une  ra- 
cine principale  à  l'endroit  de  la  sortie  d'une  racine  secondaire,  c'est-à- 
dire  en  un  point  où  les  Bacilles  ont  pu  pénétrer. 

L 'expérience  parait,  d'autre  part,  justifier  la  théorie  de  M,  Bcyerinck, 
car  il  a  toujours  vu  naître  les  tubercules  à  la  suite  d'une  infection.  Si 
l'on  sème  dans  un  vase  de  fer  blanc  fermé  et  stérilisé  avec  la  terre  qu'il 
contient  des  graines  de  Vicia,  Laihyrus,  etc.,  et  qu'on  les  arrose  avec 
de  l'eau  du  sol  stérilisée,  les  plantes  se  développent,  fleurissent,  mais 
les  tubercules  n'apparaissent  jamais. 

Le  Bacillus  radicicola  qui  produirait  les  tubercules  se  trouve  par- 
tout dans  le  sol  ;  il  a  pu  tire  isolé  et  cultivé  à  l'Jtat  de  pureté  ;  c'est  un 
microbe  aérobie  qui  se  développe  bien  sur  différents  milieux.  Ses 
formes  sont  très  variables  et  en  rapport  avec  la  puissance  végétative  ; 
cette  dernière  s'apprécie  par  les  dimensions  de  la  colonie  issue  d'un 
Bacille.  On  sait,  en  effet,  que  dans  les  cultures  sur  gélatine  les  micro- 
bes se  développent  en  petites  masses  arrondies  plus  ou  moins  grosses 
issues  d'un  élément.  Si  la  colonie  est  petite,  elle  se  compose  presqu^ 
entièrement  de  Bacilles  ayant  la  forme  des  bactérioldes,  c'est-à-dire  de 
bâtons  assez  épais  et  ramifiés  en  Y.  Si  la  colonie  est  grosse,  on  observe 
des  bâtonnets  et  des  formes  bactériennes  normales.  On  y  distingué 
même,  dans  ce  cas,  des  éléments  tiès  petits,  mobiles,  que  l'auteur  com- 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


parc  à  des  zoospores  {Schwaermer) ;  ce  seraîl  à  l'aide  de  ces  éléments 
d'une  petitesse  extr<>me  que  se  propagerait  rioft-ction. 

Le  mcxle  de  pénétration  des  Bactéries  à  riniérieur  des  racines  n'est 
pas  décrit,  car  l'auteur  admet  que  le  Bacilliis  radicicola  n'attaque  pas 
la  cellulose  ;  il  y  a  là  un  point  obscur  qui  laisse  le  lecteur  incertain  sur 
la  portée  du  traTail.  Les  Bactéries  seraient  d'abord  très  petites  et  peu 
distinctes  des  microsomesprotoplasaiiqaes,  elles  grandiraient  et  s'agen- 
ceraient en  réseau  et  à  ce  moment  on  poiurait  tout  à  fait  les  confondre 
avec  le  cytoplasme.  Les  bactérioïdes  étant  dus  à  des  Bactéries,  on  doit 
les  retrouver  ailleurs,  partout  où  peuvent  pénétrer  ces  dernières. 
M.  Beyerinck  en  a  observé  dans  les  poils  radicaux,  dans  l'écorce  des 
racines  et  même  dans  les  r^iizomes,  mais  jamais  dans  les  organes  non 
souterrains. 

En  résumé,  il  paraît  établi  qu'il  exbte  dans  les  tubercules  des  Lé- 
gumineuses une  Bactérie  très  polymorphe  qui,  à  certains  états,  prend 
une  forme  rappelant  celle  des  bactérioïdes.  Cette  dernière  observation 
peut  conduire  à  penser  que  les  bactéricides  dérivent  du  Bacillits  radi- 
cicola, mais  celte  hypothèse  ne  peut  être  établie  par  l'expérience  puis- 
que les  bactérioïdes  auraient  perdu  la  faculté  d'évoluer  (i). 

[.  CoSTA.ITty. 

G.  Colomb.  —  Sur  la  place  de  quelques  Foaffères  dans  fa  classificO" 
lion.  (Comptes  rendus  des  séances  de  l'Académie  des  scienccs> 
t.  CVII,  n"  35,  1888.) 

En  se  basant  sur  la  disposition  du  bois  dans  les  stèles  du  pétiole 
des  Fougères,  l'auteur  est  conduit  à  rétablir  l'ancien  genre  Lastran 
avec  cinq  espèces  françaises  :  L.  Filix-fœatina  (auquel  se  rattacherait 
comme  variété,  d'après  Duval-Jou\'e,  le  Fotypodiutn  rkastieuiii),  L, 
Oreopteris,  L.  Tkelypieris,  L.  Pke^opleris  et  L.  Dryopteris.  Il  en  ré- 
sulte que,  dans  la  flore  française,  le  genre  Folypodium  ne  comprendrait 
plus  qu'une  seule  espèce,  le  P.  vulgare.  L.  MoKUT. 

Oskar  Kirchnor-  —  Ueber  einen  im  Makitoet  U&etiden  Fils  (Sur 
a»  Oham.pigm)»  vivant  dans  L'kuile  d'oeillette) .  (Berichte  der  deut- 
scheabotanischen  Gesellschaft,  Bd  VI,  18SS,  p.  CI.) 

Le  Champignon  observé  par  M.  Kirchner  forme  dans  l'hoSe 
d'oeillette  un  précipité  composé  de  petites  cellules  incolores,  isolées 
ou  groupées.  Ces  cellules,  qui  mesurent  1,5  à  3,5  |i  de  diamètre  sur  une 


r.  Quant  aux.  tilamema  muet lag;ineui.  qui  traversent  Igï)  cellules,  ^t  sur  la  Datura 
desquels  on  a  beaucoup  discuté,  M.  ReyerJnck  ne  les  regarde  pas  comme  étant 
de  nature  parasitaire,  ils  réunissent  toujours  les  noyaux  et  seraient  le  résultat  de 
Ib  désorganisation  du  tonnelet  nucléaire. 


D,B,i..ab,Google 


longueur  40  à  50  fois  plus  grande,  se  multiplient  par  bourgi;onnement 
à  la  manière  des  levures.  Pendant  leur  végétation,  on  voit  se  foriner 
autour  des  groupes  de  cellules  des  gouttelett(;s  d'un  liquide  doué  d'un 
pouvoir  réfringent  un  peu  différent  de  celui  de  l'huile  environnante  et 
semblant  provenir  d'une  décomposition  de  certains  éléments  de  l'huile. 
On  obser\'e  aussi  parfois  des  cristaux  en  aiguUles  qui  peuvent  être 
formés  par  un  acide  gras.  Enfin  de  petites  bulles  de  gaz  st*  dégagent 
du  précipité. 

Tant  que  le  Champignon  reste  submergé  dans  l'huile,  U  végète  et 
se  multiplie  à  la  façon  d'un  SaccAaromyces.  Mais,  au  contact  de  l'air, 
par  exemple,  quand  on  a  vidé  les  vases  de  culture,  sur  les  parois  des- 
quels reste  le  Champignon,  celui-ci,  selon  V-  Kirchner,  entre  dans 
une  phase  nouvelle  de  développement  qui  ne  permet  pas  de  le  ranger 
parmi  les  Saccharomycétes.  Aussi  l'auteur  en  fait  le  représentant  d'un 
groupe  particulier,  sous  le  nom  à'El^omyces  olei,  et  le  regarde  comme 
se  rapprochant  des  Ustilagiaées. 

Voici  en  quoi  consisterait  ce  développement  particulier.  Dans  l'huile 
en  voie  de  dessication,  les  cellules  voisines  se  pressent  les  unes  contre 
les  autres  en  nombre  parfois  considérable,  le  plus  souvent  en  un<; 
seule  assise,  aplatissent  leurs  faces  en  contact,  et  constituent  des  amas 
sans  forme  déterminée.  Puis,  tandis  que  la  plupart  de  ces  cellules  se 
vident  peu  à  peu,  quelques-unes  au  contraire  se  renflent  aux  dépens, 
semble-t-il,  des  autres,  et  arrondissent  leur  contour  en  se  remplissant 
d'un  épais  conicnu  renfermant  un  grand  nombre  de  granulations.  Ces 
cellules  deviennent  des  spores,  dont  la  membrane  s'épaissit  et  prend 
une  vive  coloration  brune.  A  leur  maturité,  elles  ont  la  forme  d'un 
citron  ;  d'autres  fois  elles  sont  rondes  ou  un  peu  allongées  et  mesurent 
4  6  u  suivant  leur  petit  diamètre,  et  jusqu'à  8  suivant  le  grand.  L'au- 
teur n'en  a  pas  observé  la  germination.  On  peut  dès  lors  se  demander 
pourquoi  il  en  fait  des  spiores,  plutôt  que  de  simples  cellules  enk\'st6es, 
et  sur  quel  fondement  sérieux  repose  l'opinion  qui  lui  fait  éloigner  le 
Champignon  en  question  des  Saccharomycètes  pour  le  rapprocher 
des  Ustilaginées .  Ajoutons  que  l'espèce  décrite  par  lui  semble,  par  la 
plupart  de  ses  caractères,  très  voisine  de  celle  qui  a  été  décrite  par 
M.  Van  Ticghem  sous  le  nom  de  Saccharomyces  olei  (r).  Cette 
levure,  observée  dans  l'huile  d'olive  et  cultivée  dans  l'huile  d'olive  et 
l'huile  d'oeillette,  se  développait  dans  toute  l'étendue  du  liquide  sans 
s'étendre  à  la  surlace,  le  rendait  trouble,  comme  laiteux.  Ën.méine 
temps,  l'huile  subissait  une  altération  profonde,  devenait  acide  et  se 

I.  Ph.  Van  Tie^em.  Sttr  la  végétation  dam  l'hmU.  3'  note,  (Bull,  de  la 
Soc.  bot.  de  France,  t.  XXVIII,  p.  70,  1881)  et  Recherches  sur  la  vie  dans 
i'huile  {14.,  p.  117). 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


saponifiait,  en  prenant  l'aspect  d'une  pâte  dont  un  lavage  à  l'eau 
extrayait  de  la  glyctrinc  II  ne  se  dégageait  pas  de  gaz  pendant  le 
phénomène  (i).  L.  Morot. 

Abbé  Masclef  •  —  Compte-rendu  des  herborisations  de  la  Faculté  des 
sciences  de  Paris.  {Bulletin  scientifique  de  la  Faculté  des  sciences 
de  Paris,  1. 1,  i8S8,  et  Bulletin  des  sciences  naturelles  de  la  Faculté 
des  sciences  de  Paris,  1888,  n"'  1,3,  4,  5.) 

Les  herborisations  dont  il  s'agit  ont  été  faites,  sous  la  direction  de 
M.  le  professeur  G.  Bonnier,  dans  le  cours  de  l'année  18S8,  le  29  a\Til 
à  l'Etang- la- Vil  le  et  Marly-le-Roi,  le  13  mai  à  Meulan  et  dans  les  bots 
deTriel,  le  17  juin  à  Fontainebleau. 

Parmi  les  plantes  récoltées  dans  la  prcniîére  de  ces  excursions,  11 
est  intéressant  d'en  signaler  trois  nouvelles  pour  la  localité  :  le  Géra- 
nium pyreiiaicum,  prés  d'Etang,  sur  les  talus  de  la  route  qui  va  du  vil- 
lage à  la  forêt  de  Marly,  et,  dans  cette  forêt,  le  Daphne  Me^ereum  et 
le  Ruscus  aculeatns.  Le  Scolopendrium  qfficinale,  abondant  sur  les 
bords  d'un  ruisseau,  près  d'Etang,  a  été  indiqué,  non  loin  de  là,  dans 
le  puits  de  l'ancien  parc  de  Marly. 

Au  cours  de  la  deuxième  excursion,  une  plante  qui  recherche 
constamment  le  calcaire  dans  certaines  régions  de  la  France,  XAlyssunt 
calycinitm,  a  été  récoltée  dans  un  terrain  siliceux,  ne  faisant  aucune 
effervescence  avec  les  acides. 

Beaucoup  plus  encore  que  les  précédentes,  l'excursion  à  Fontaine- 
bleauàfourni  à  M.  î'abbé  Masclef l'occasion  de  remarques  intéressantes 
concernant  la  géographie  botanique,  au  point  de  vue  de  la  distribution 
des  esf)éces  en  régions  botaniques  distinctes  et  surtout  de  Vinfluence 
du  terrain  sur  la  végétation. 

Ainsi,  de  la  gare  à  la  Croix  du  Grand-Veneur,  la  nature  chimique 
variée  du  sol  explique  la  grande  proportion,  75  0/0  environ,  des  es- 
pèces indifférentes  qu'on  y  rencontre.  Pourtant  sur  bien  des  points, 
grâce  précisémeut  à  cette  constitution  variée,  on  observe  une  végéta- 
tion tantôt  nettement  sJlicicole,  tantôt  franchement  calcicole.  Aux  en- 
virons de  Notre-Dame  de  Bon-Secours,  par  exemple,  sur  les  parties 

T.  M.  Kircbner  ne  faisant  mention  d'aucun  travail  anlérleur  au  sien  sur  le 
même  sujet,  on  serait  tenté  de  croire  qu'il  a  été  le  premier  à  observer  la  vég-é- 
tation  dans  l'huile.  H  n'est  donc  pas  hors  de  propos  de  rappeler  que  M.  Van 
Tieg^hem,  outre  les  deux  notes  indiquées  ci-dessus,  en  a  publié  deux  autres  sur 
cette  question  iBulleliti  de  la  Société  botanique  de  France,  t.  XXVII,  p.  35S, 
18B0,  el  t.  XXVHI,  p.  300,  1881).  Dans  ces  quatre  notes  il  décrit  ia  végétation 
dans  les  huiles  non  épurées  les  plus  diverses  d'un  certain  nombre  d'organismes; 
tels  sont,  outre  le  Sacckaromyces  Olei,  un  VerlîcUium,  un  Cixtomium,  ua 
Sterigmatocyslis,  le  Pénicillium  glaucum,  divers  Mueor,  notamment  les 
M.  spiuosits  K\.  pleitrocystis,  une  Uonère,  etc. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


basses,  où  le  calcaire  de  Brie  est  recouvert  d'une  couche  épaisse  de 
sable  des  terrasses,  et  surtout  sur  les  pentes  sablonneuses  du  grand  pla- 
teau du  nord-est,  avant  d'arriver  au  carrefour  du  Gros-Fouteau,  on  voit 
apparaître  des  espèces  sîlicicoles  plus  ou  moins  préférentes,  qui  cou- 
vrent parfois  seules  de  grands  espaces,  ou  ailleurs  se  trouvent  en  com- 
pagnie d'espèces  indifférentes  qui,  moins  bien  douées  pour  la  lutte, 
sont  toujours  en  faible  proportion.  Quand,  au  contraire,  sur  le  plateau 
ou  les  terrasses,  le  calcaire  affleure,  ou  est  recouvert  de  limon  calcaire, 
où  merae  simplement  d'une  légère  couche  de  sable,  on  voit  apparaître 
la  végétation  calcicole,  avec  des  plantes  indifférentes  plus  nombreuses 
que  parmi  les  espèces  silicicoles.  Suivant  M.  l'abbé  Masclef,  la  com- 
position chimique  du  sol  ne  doit  entrer  que  pour  une  très  faible  part 
dans  cette  distribution  inégale  des  espèces  indifférentes,  et  il  faut  en 
chercher  l'explicndon  dans  l'étude  des  conditions  d'existence  et  dans 
l'influence  physique  du  sol. 

La  végétation  des  mares,  vallon  et  rochers  d'Apremont,  ou  mieux 
des  sables  et  des  grès  de  Fontainebleau  en  général,  est  caractérisée 
par  la  présence  d'un  grand  nombre  d'espèces  silicicoles  exclusives  avec 
quelques  indifférentes,  et  l'absence  totale  de  calcicoles. 

De  Barbîson  aux  mares  de  Bellecroix,  sur  les  parties  basses  de  la 
forêt,  les  espèces  indifférentes  prédominent.  La  végétation  des  maré- 
cages de  Bellecroix,  situés  au  milieu  des  sables  et  des  grès  de  Fon- 
tainebleau, est  presque  exclusivement  silicicole. 

Grâce  à  la  présence  du  calcaire  de  Beauce  qui  afQeure  ou  est  sim- 
plement recouvert  d'une  légère  couche  de  limon,  la  flore  du  plateau  de 
Bellecroix  et  de  la  Butte  Saint-Louis  est  nettement  calcicole,  avec  un  . 
certain  nombre  d'espèces  indifférentes,  mais  exclusion  complète  des 
sîlicicoles.  Il  convient  de  signaler  ici  que  VArenart'a  selacea,  qui  avait 
été  indiqué  comme  manquant  sur  le  calcaire,  abonde  à  côté  du  Globit- 
laria  vulgaris,  au  milieu  des  rocailles  calcaires,  sur  la  pente  dénudée 
d'un  coteau,  au  bord  de  la  route  des  Monts  de  Truys. 

Disons  en  terminant  ce  court  résumé  qu'une  partie  non  moins  inté- 
ressante du  compte  rendu  de  M.  l'abbé  Masclef  consiste  dans  ses  remar- 
ques sur  la  répartition  géographique  en  France  des  principales  espèces 
récoltées  au  cours  de  ces  diverses  herborisations.  L.  Morot. 


PUBLICATIONS  PÉRIODIQUES 

Beriohte  d«r  deutiwhen  botanischen  Gesellschaft. 

Bd  VI.  Heft  9. 
R.  Dietel.  Ueber  eine  neue  auf  Buphorhia  duleis  Jacq.  vorkommendc 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


Melatupsara.  —  Joseph  Bnmrais.  Ueber  den  anatomisch«i  Hau  von  Grin- 
delia  robusia. 

Bd  VI,  Generalversammlung'S-Hefi. 

Jf.  Seo».  Anton  de  Bary.  —  E.  Pfitur.  Kobert  Caapary.  —  W.  fi. 
Farlow.   .'Vsa  Gray.  —  G.  Haberlandt.  Hubert  Leitg^b.  —  H.  KlekahD. 

Weitcre  BcobachCunjfen  ûber  die  Jilascoroste  der  Kiefern.  —  H.  Bûsgen. 
Ueber  die  Art  und  Bcdeatunjj  des  Thierfangs  bei  Utricularia  vulgaris  L. 
—  S.  Zacbarias.  Ueber  Eatstehun^  und  Wachsthum  dcr  Zellhaut.  — 
HermanD  Hoeller.  Anatnmische  Untersuchun^ea  iiber  das  Vorkommen 
der  Gerbsaeure.  —  L.  Beisaner.  Ueber  Jug-endrormen  von  Pflanzeo,  specieJl 
von  (^oniferen.  —  B.  FraniA.  Ueber  den  Einfluss,  velchen  das  Sterilisiren 
des  Erdbodcns  airf  die  Pllanien-linCwickelung  ausûbt,  —  L.  Kldn.  Ein 
neues  ti.ïkuraionsmikroidtop.  —  L.  Klein.  Beitraege  rur  Morphologie  und 
Biolo^^ie  der  Gattung;  Vahox,  —  Oakar  Kirohnar.  Ueber  eiaen  in  Motinoel 
lebcnden  Pilz. 

Botanù»!  Gazette  iDécembre  (i88M). 

William  R.  Dndley.  Strassburg  and  its  botanical  laboratorj-.  —  Emilr 
L.  Gregoiy.  Development  of  cork-wings  on  certain  trees.  TU.  —  L.  H, 
Johnson.  .^  iremp  in  Jthe  North  Caroline  Mountains.  II .  —  J.  W.  CMcke- 
ring.  —  Some  Maine  plants.  —  E.  J.  liU.  Some  Indiana  piants. 

BotaniBches  Centralblatt  (Rd  XXXVII  iMSqi. 


F.  G.  Kohi.  Wachstum  uod  Eiweissg'ehalt  végéta bilischer  Zellbaeute. 
-  J.  J.  Kiefter.  Neue  Mittheilungen  ûber  lotringische  Milbengallcn. 


Anton  Hansgirg.  —  Noch  einmal  ûber  Bacillus  muralts  l'om.  ond  Qber 
einigc  neue  Formen  von  Grott<:n-Schizophyten, 

Botaniache  ZeÛtnog. 

(1H8H,  n^sai 
B.  Sartig.  Ueber  die  Bedeutoog  der  Reservestoffe  Iflr  den  Banni.  — 
Ed.  Fischer.  Zur  Kenntniss  der  Pilzgattung-  Cytiarla  (Schl.). 


J.  Wiesner.  Der  absteîgcnde  lA' 
Bedeutung. 

J.  Wiesner.  Id.  (Schluss).  —  H.  WoHsch.  Ueber  den  Farbenwechse! 
anchokyanbaeltiger  Blaetter  bei  rascli  eiotreiendero  'l'ode. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


Journal  of  Botany  (1889,  janvier). 

J.  G.  Baker.  New  petaloid  Monocotyledons  from  Cape  Colony  {Dios- 
corea  Burchtlii,  D.  malifolia,  D.  Mundlii,  D.  undaiiloba^  D.  Forbesii, 
D.  Tysoni^  Hypoxis  Scullyi,  If.  WoodU,  H.  acuminata,  H.  eolckicifalia, 
H.  oUgoiricka,  Vellosia  villosa,  V.  kumilis,  spp.  no.).  —  G,  Barrett- 
Halmîlton  and  L.  S.  GlasCDtt.  Plants  found  near  New  Ross,  Ireland.  — 
AUred  Fryer.  Notes  on  Pondweeds  {PoUntageloa  eoriaceus).  —  David  He 
Irdlfl.  HtpitUcr  of  Wicklow.  —  W.  Hoyle  Rogers.  Notes  on  the  Flora  ot 
South  Hanls.  —  Jamu  BriUea  and  G.  S.  Boulger.  Biographical  Index  of 
British  aod  Irish  Botanists.  —  C.  H.  Wright.  Distribatîon  of  Catogloua 
LeprUurii  —  J.  BenbOW.  Crépis  taraxaci/olia  in  Middlesex.  —  F.  J. 
Gaor9a.Autuiiuialfloweri[^ofjV«rf«ri«/ij/«r<rH«û. — Burbert  D-  Geldart. 
NewBanfehireRecords.— "W.  Mojl«Rog»r>.  ^«11  j/j&javar.  pseuda-rusti- 
catta  Crep.  —  Frédéric  Stratton.  Arum  ilalicum  Mill.  —  litluir  Bannstt. 
Potamogelon  perfoliatus  L.  \ar.  Rickardsonii. 

Notarisia  (janvier   1880). 

G.  B.  de  Toni-  PiliniaKûu.  ed  Acroblaste  Reinsch.  —  k.  HansgiiT. 
Addenda  in  Sypnopsin  gencrum  subg'enerumque  HTXOpbjcearum  cuin 
descriptione  spcc.  noT.  Cjatto/ierma  rivulare  et  generis  novi  Phzeopfty- 
cearum  Pkœodermaiium.  —  H.  RaciboriU.  Su  alcune  Deamidiacee 
lituane.  —  A.  Ficcone.  Notcrelle  fîcologiche  :  I.  Il  Fucus  vesiculosus  L. 
vive  spontaneo  in  Liguria?  —  II.  Pugillo  di  AIghe  sicule,  —  III.  Se  la 
costituzione  chimica  del  corpo  sul  quale  le  Alg'hc  sono  affisse  possa  ialluîre 
suUa  loro  distribuiione  geografica. 

Oesterreichtsche  botanische  Zeitachrift  (1SB8). 


Br.  Blocki.  Rmmtx  lUrutri  n.  hybr.  —  K.  Yasdaft.  Beitraege  zur 
Kenntniss  der  Flora  von  Sûd-Hrrcegovina  (Paris.).  —  A.  F.  Entlentner. 
Die  periodiscben  Lebenserscheinungen  der  PHanzenwelt  in  den  Anlagen 
von  Heran.  —  L.  Sîmonkaî.  Bcmerkungen  mr  Flora  von  Ungarn  (Forts.'). 
H.  Kronfatd.  Bemerkongen  ûber  volksthûmliche  Pftanzennamen.  — 
F.  B.  Kiesaliag.  Notizen  zur  Pflanzengeograpbie  Nicdèr-Ocsierreichs,  — 
E.  Farmanek.  Beitrag  zur  Flora  von  Bosnien  und  der  Hcrcegovina  {Farts.). 
—  Winter.  Scesaplana!  (i^VTr/j.). 


Ant.    Hflimerl.     Beitrag    zur    niederoeaterrcichischen    Pilz-Flora.    — 
Br,   Blocki.  Potenlilla  Andrsejomskii  n.  sp.  —  L.    Simonkai.  Id.  (Forts.). 

—  K.  TaDdaa.  Id.  (Forts.).  —  A.  F.  Eotleotner.  Id.  (Forts.).  —  Tînceiu 
V,  Borbas.  Uebcr  die  Formen  des  Bromus  erectus  Huds.  —  Pr.  Eocbek. 
Bildungsabweichungea  m  Paris  quadrifolia  L,  — Ed.  Formanek.  Id.  (Forts.), 

—  Wlater.  Id.  {Sekluss). 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


Revue  de  Botanique    (T.  VII,  n"'  78,  7g). 

H.  Gay.  Florule  de  Blida  (fin).  —  L.  Corbière.  Mousses  ei  Hépatiques 
des  environs  de  Blida  récoltées  en  1887  par  M.  H.  Gay.  —  J.  Bel.  l^cs 
Champignons  supérieurs  du  Tarn  (suite). 

Revue  mycolc^ique  (janvier  1889). 

Abbé  Barbicbe.  Note  sur  VOmpÂalia  relesla  Fr.  var.  Lotharingie.  — 
Briard.  Champignons  nouveaux  de  l'Aube  (Vermicularia  Ranurteult 
Briard,  V.  Davalliana  Briard  et  Hariot,  Cytospùra  Harioti  Briard,  Cama^ 
rosporiunt  Grossulariie  Briard  et  Hariot,  Pyrenochisla  lefitespora  Saccardo 
et  Briard,  Diplodia  Âparine  Briard,  spp.  nn.).  —  C.  Roomegaére.  La 
maladie  des  Châtaigniers.  —  M.  Fatonillard.  Le  genre  CoUopuecinta 
(C.  siaensis  Pat.  sp.  n.). 

Revue  générale  de  Botanique  (T.  I,  n°  i,  1889I. 
Ed.  fiomet.  Note  sur  VEclocarpus  {PylaUlla)  fnlvescetts  Thuret.  — 
Léon  Gnignard.  Développement  et  constitution  des  anthérozoïdes.  I.  Cha- 
racées.  —  Gaston  Bonnier.  ittudes  sur  la  végétation  de  la  vallée  de  Gha- 
tnonix  et  de  la  chaîne  du  Mont-Blanc.  —  Henri  Jumelle.  Assimilation  et 
transpiration  chloiophylliennes. 


PUBLICATIONS  DIVERSES 


Mémoires  publiées  par  la  Société  phtlomathique  é  l'occasion 
du  centenaire  de  sa  fondation  (1888). 

P.  Dncbartre.  Organisation  de  la  fleur  des  Delphittium,  en  particulier 
du  D.  elaium  cultive.  —  E.  Roze.  Recherches  biologiques  sur  VAxoUa 
filiculoides.  —  Orake  del  Castillo.  Note  sur  deux  genres  intéressants  de  la 
famille  des  Composées  ;  FitckiaWno^..  V.cXRemya  Hillcbr.  — Ed.  Bnrean. 
Etudes  sur  flore  fossile  du  calcaire  grossier  parisien.  —  A.  Franchèt. 
Monographie  du  genre  Paris. 


0.  Brelsld.  Untersuchungen  aus  dem  Geaamratgebiete  der  Mykologie. 
Vlli.  Heft,  Basidiomyceten  111.  A  utobasidiomyceten. 

Charles  B.  Plowrigbt.  .\  Monograph  of  the  British   Uredinese  and  Usii' 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


SuppUmtnt  a»  Journal  de  Botanique, 


REVUE  BIBLIOGRAPHIQUE 


O.  Brefeld.  —  BasidiomyceUn.  Ilf.  Autobasidiomyceten.  UnUrsu- 
chungen  aus  dem  Gfsantmigebiele  der  Mykologit.  VÏIJ.  \Basi- 
diomycèies.  TII.  AtttobasidiomycèUs,  Recherches  sur  l'ensemble  de 
la  Mycologie,  8*  iascicule]  avec  l'aide  de  MM.  Istvanffy  et  Johan- 
Olsen.  390  pages  et  12  planches,  1S88. 

Le  dernier  volame  de  M.  Brefeld  traitait  surtout  des  ProtobasidJo- 
mycëtes;  cetui-d  renferme  les  résultats  de  ses  études  sur  les  Hyméno- 
mycètes  que  l'auteur  appelle  Autobasidiomycètes. 

Au  milieu  des  faits  innombrables  consignés  dans  ce  mémoire  volu- 
mineux et  très  important,  nous  relèverons  deux  laits  principaux  d'un 
véritable  intérêt  se  rapportant  à  l'histoire  des  Nyclalis  et  du  Polyporus 
annosus. 

Nyclalis.  —  M.  Breield  a  résolu  d'une  manière  définitive  la  ques- 
tion pendante  depuis  les  mémoires  de  de  Bary  et  de  Tulasne  où  se  trou- 
vaient des  explications  différentes  de  la  nature  des  Asteropkora.  Il  a 
montré  que  celte  couverture  d'un  brun  inarroQ  qui  s'observe  sur  le 
chapeau  du  Nyclalis  aslerophora  appartient  bien  à  cette  Agariciuée, 
et  non  à  un  Hypomyces  comme  l'avait  cru  Tulasne.  Les  astùrophores 
1  ne  sont  que  les  chlamydospores  de  l'Agaric.  La  démonstration  a  été 
faîte  simplement  en  cultivant  les  bastdiospores  du  Nyclalis  dans  ua 
milieu  obtenu  en  faisant  unedécociion  de  la  Russule  (R.  nigricans  ou 
aditsla)  sur  laquelle  se  développe  l'Agaric  parasite.  Ce  milieu  nutritif 
s'obtient  en  faisant  macérer  des  tranches  de  la  Russule  noire  qui  ont 
été  desséchées  à  l'étuve.  On  obtient  dans  ces  conditions  un  riche 
développement  du  parasite  jusqu'à  la  formation  complète  de  l'appareil 
reproducteur.  La  démonstration  de  la  véritable  nature  des  chlamydo^ 
pores  aurait  d'ailleurs  pu  être  donnée  au  début  de  la  culture,  car  les 
auteurs  ont  trouvé  sur  des  cultures  issues  de  la  basidiospore  ta  forma- 
tion presque  immédiate  de  Y  Aslerophora;  dans  un  cas  même,  ils  ont 
pu  constater  que  la  basidiospore  en  germant  pouvait  se  transformer 
directement  en  chlamydoapore  étoUée.  Dans  ces  premiers  états  de 
développement  les  chlamydospores  sont  associées  à  un  autre  appareil 
reproducteur  imparfait  rappelant  complètement  les  Oidium.  En  général, 
c'est  la  fonne  oldiale  qnl  apparaît  la  première  ;  elle  se  maintient  pen- 
dant quelques  générations,  puis  est  bientôt  remplacée  par  la  génération 
astéropborc.  Sî  cette  dernière  est  uès  riche,  l'appareil  du  Nyclalis  œ 
9e  produit  pas,  ou,  s'il  se  forme,  les  basidiospores  ne  se  montrent  pas. 
Ilyadoncune  compensation  entre  le  développement  de  l'appareil 


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basidial  et  celui  des  cblamydospores.  Cbez  le  Nycialis  parasilica, 
les  basides  manquent  même  presque  toujours.  Il  y  a  lieu,  en  efiet,  de 
distinguer  deux  Nyclaiis  et  non  deux  Hypomyces  comme  le  peosaît 
Tulasne  ;  le  N.  parasilica  est  caractérisé,  non  seulement  par  les  cbla- 
mydospores lisses,  mais  aussi  par  la  répartition  de  ces  derniers 
appareils  :  tandis  qu'elles  se  trouvent  surtout  à  la  surface  du  chapeau 
chez  le  N.  asteropkora,  elles  se  localisent  presque  complètement  dans 
la  couche  hyménîale  chez  le  JV.  parasilica, 

La  découverte  intéressante  d'une  forme  oldiale  chez  les  Baatdio- 
mycètes  n'a  pas  été  faîte  uniquement  dans  le  genre  précédent;  ua 
grand  nombre  d'Agaricinées  (CoUybia,  Pkoliota,  StropHaria,  Clilocybé, 
Psiloey&e,  Psalkyra),  de  Polyporées  {Polyporus,  Trameles,  Désdalea), 
d'Hydnées  [Pklebia,  etc.)  présentent  à  la  germination  les  mêmes  cha- 
pelets. Ils  affectent  quelquefois  une  forme  spiralée  {Hypholoma, 
Pameolus,  Galera  et  Naucoria)^  et  comme  ils  sont  réunis  en  fascicules, 
la  forme  conidienne  rappelle  dans  ce  cas,  bien  que  les  auteurs  ne  le 
disent  pas,  les  Helicotnyces, 

Dans  le  Collybia  conigena  la  forme  ofdiale  se  produit  de  la  ma- 
nière suivante.  L^  basidiospore  donne  de  courts  filaments  dont  les 
extrémités  se  fragmentent  en  conidîes,  en  direction  centripète.  Cette 
transformation  s'étend  bientôt  à  toutes  les  parties  filamenteuses  jusqu'à 
la  spore,  de  sorte  qu'on  ne  disdngue  plus  cette  dernière.  L'une  quel- 
conque des  conîdies  ainsi  formées  présente  en  germant  les  mêmes 
phénomènes  et  donne  une  deuxième  génération  oldiale,  une  troisième, 
etc.  En  un  mot,  si  l'on  ne  connaissait  pas  le  point  de  départ,  on  pour- 
rait penser  que  l'on  a  afiTaire  à  VOidium  lactis  ou  aux  formes  voisines, 
qui  présentent  d'ailleurs  d'assez  grandes  ressemblances  avec  certaines 
grosses  Bacillariées. 

U  paraîtrait  donc  résulter  des  laits  précédents  qu'un  grand  nombre 
A^OidiuM,  et  peut -être  de  formes  affines  rangées  dans  les  Bacillariées, 
dériveraient  de  Basidîomycètes  supérieurs. 

M.  Brefeld  a  trouvé,  dans  une  autre  espèce,  une  forme  conidienne 
beaucoup  plus  diâërenciée  que  les  Oidium  ou  les  AsUropkora  précé- 
dents. 

Polyporus  annosus,  —  C'est  en  cultivant  les  spores  du  Polyporus 
annosus  (qui  est  identique  au  Tfameies  radiciperda  de  Hartig)  que  les 
trois  observateurs  ont  vu  apparaître  un  appareil  conidien  filamenteux 
si  curieux  et  si  spécial  qu'ils  ont  cru  d'abord  avoir  affaire  à  une  impu- 
reté comme  il  s'en  glisse  quelquefois  même  dans  les  cultures  faites 
avec  le  plus  de  soin.  Il  n'en  était  rien,  comme  l'ont  établi  plus  de 
soixante  cultures  nouvelles  dans  lesquelles  ta  même  forme  se  déve- 
loppa. Elle  se  montre  d'abord  sous  la  forme  d'une  tige  dressée,  renflée 
à  son  extrémité  en  une  tête  cou  verte  de  spores  comme  dans  un  Œdoce- 


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phaium,  mais  cet  aspect  oe  persiste  pas  longtemps  ;  bientôt  la  tète  se 
ramifie  ainsi  que  le  pied  qui  s'allonge  et  11  se  produit  une  forme 
agrégée  analogue  aux  formes  corémiales  qui  oat  été  décrites  dans  les 
états  imparfaits  des  Ascomycètes.  Les  truisformatlons  observées  par 
M.  Brcfeid  se  sont  arrêtées  là. 

La  découverte  précédente  mérite  de  fixer  l'attention,  car  c'est  la 
première  fois  qu'on  rencontre  chez  les  Basidiomycètes  un  appareil 
conidien  aussi  différencié  et  rappelant  ceux  qui  ont  été  décriu  chez  les 
Ascomycètes,  L'auteur  a  même  cru  devoir  créer  un  genre  nouveau 
pour  l'espèce  de  Polypore  dont  nous  parlons  \  le  genre  Heterobasidion 
serait  caractérisé  par  sa  forme  conidiale  parmi  les  Polyporées  comme 
les  Aspergilius  et  les  Sterigmatocystis  le  sont  parmi  les  Périsporiacées. 

Otigopor'us.  —  C'est  en  s'appuyant  sur  un  caractère  de  même  ordre 
que  l'auteur  a  créé  le  genre  Oligoporus  pour  les  Polypores  connus  à 
l'état  conidial  sous  les-noms  de  Plychogasfer  cUrtnus  et  rubescens  qui 
ont  été  décrits  il  y  a  deux  ans  dans  ce  Journal  par  M.  Boudier;  on  ne 
s'explique  pas  pourquoi  le  savant  allemand  en  imposant  ce  nom  de 
genre  a  cru  devoir  modifier  le  nom  de  la  première  espèce.  On  peut 
se  demander  aussi  pourquoi  M.  Brefeld  et  ses  collaborateurs  passent 
sous  silence  les  autres  formes  très  nombreuses  de  PiycAogasler, 

Tomeniella.  —  Le  genre  Tomenlella  à  été  également  séparé  des 
Hypochnus  à  la  suite  de  la  découverte  d'une  forme  conidieane  très 
curieuse  qui  a  dû  être  décrite  autrefois  sous  les  noms  de  Botrytis 
argillacea  ou  S.  epigaa.  Cet  appareil  imparfait  semble  une  transfor- 
mation de  la  baside  dans  laquelle  les  spores  portées  sur  de  courts 
stérigmates  seraient  devenues  très  nombreuses  sur  chaque  cellule  bad- 
diale.  On  voit  ainsi  comment  on  passe  d'un  Champignon  filamenteux 
à  un  Basidiomycète.  Cette  observadon  est  très  intéressante,  mais  on 
peut  regretter  de  voir  attribuer  à  ces  espèces  un  nom  nouveau,  qui 
vient  d'être,  en  iSSS,  appliqué  dans  un  autre  sensparM.Schroeter;  on 
peut  se  demander  également  ce  que  deviendront  les  autres  Hypochnus 
si,  ce  qui  n'est  pas  invraisemblable,  l'on  découvre  chez  eux  des  formes 
conidiales  analogues.  Tous  les  Hypochnus  passeraient  peu  à  peu  dans 
les  Tomentella,  il  n'y  aurait  plus  qu'à  supprimer  ce  nom.  U  me  paraît 
que  la  création  de  ces  noms  nouveaux  est  faite  un  peu  prématurément. 

Je  ne  puis  m'étendre  sur  tous  les  points  intéressants  développés 
dans  ce  mémoire,  mais  je  citerai  en  terminant  un  chapitre  un  peu 
théorique  sur  la  comparaison  des  chlamydospores  dans  les  différents 
groupes  de  Champignons.  Celte  révision  amène  M.  Brefeld  à  donner 
un  tableau  général  de  la  classificadon  de  ces  végétaux  inférieurs. 

L'examen  des  modiâcadons  apportées  à  la  forme  de  quelques 
Mucorinées  et  Coprins  par  la  culture  à  l'obscurité  termine  cet  impor- 
tant travail  qui  gagnerait  un  peu  à  être  plus  condensé.  J.  Costantdj.  ■ 


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PUBLICATIONS  PÉRIODIQUES 


(1889  n-  3.) 
H.  Oraf  ni  Solnu-Laubacb.  Anton  de  Bary. 

W.  Zopl,  Ueber  Pilzikrbatofie, —  H.  Znktl.  Hsmunoconidium  pttasatum. 
Botanisehes  CentralblaU  pCXXVH). 
n'3. 
H.  Eronfald.  Bemerkungen  liber  ConifercD.—  l.  Amann.  Lgpietriehmtt 
gtamctsctns  Hampe 

Oicar  Boreliard.  Bryologiscbe  Reiseskizzen  aus  Nordiaad. 
BoUetiii  trimastriel  de  la  Sodité  Botanique  de  L^on 

(6»  aonce,  o"  1  «  a,  1888). 

BflaaTifage.  Discours  d'ouverture. —  Kialfer.  Anomalies  d'un  Agro- 
fyrunt  eai»p«stre.  —  Lonii  Blaao.  Flore  dea  environs  d'Ajaccio.—  ViTiand- 
Morel.  Origine  de  la  Mâche.  —  BsanTÛags.  L'inulinc  dans  les  loiUdium. 
Etude  anatomique  du  faux  Ipécacuauha  blanc  du  Brésil  {Iimidium  If>eca~ 
euanka),  —  Léon  Blanc.  Excursion  au  Mont  Granier.  —  Jacqaemet.  Étude 
botanique,  chimique  et  physiologique  de  l'Ipccacuanha  strié  noir,  —  Léon 
BUnc.  Excursion  au  col  de  la  Ruchère.  —  TiTiand-Morel.  Divers  cas  de 
tératologie.  —  Garcin.  E)éveloppement  des  fleurs  et  des  fruits.  —  Léon 
nanc.  Excursion  aux  environs  de  Givors.—  Antoine  Hajpiin.  A  propos  de 
plantes  silidcoles.  —  Léon  Blano.  Excursion  à  la  forêt  des  Eparres.  — 
Aotoine  Hagnin.  La  famille  de  Jossieu.  —  Bonlln.  Le  Doum  (Cttci/tra 
iitiaica)  et  l'Argan  (Argania  Sideroxylttn).  —  BeanTiuge  et  Léon  Blanc 
Excursion  à  Donzère  et  Viviers.  —  TiTiand-Horel.  Hybridations  de  Ro- 
aiera.—  Heyran.  Divers  cas  de  tératologie. 

NtiOTO  Oiomale  botanioo  Italiano  <Vol.  XXI,  a"  1,  1889). 

G.  Arcangali.  Sopra  alcune  mostruosità  osservate  nei  liori  de!  Nareis- 
jwf  Tameit».  —  F.  Poggi  e  C.  Roiaetti.  Contribuzione  alla  fiera  délia  parte 
nord-ovest  délia  Toscana. —  P.  Cennari.  Florula  di  Palabanda.— J.  Mnallar. 
Ucheaes  Spegazùoiani  in  Statea  Island,  Fuegia  et  in  regione  fi-eti  Magel- 
lanid  lecti.  —  E.  d«  Toni.  Note  sulla  flora  del  Belluncse.  —  A.  Hori. 
Enumerazione  dei  Funghi  délie  prsvincie  di  Modena  e  di  Reggio  {Conii- 
»»aaioiU).  —  L.  NiCAtTO.  Elementi  statbtici  délia  (lora  Siciliana  (Otm/m.) 

—  BULLETINO  DELI.A  SOCIETA  BOTANICA  ITALIANA  :  0.  ArcangoU,  Sopra 

alcune  plante  raccolte  nel  Monte  Amiata;  G.  Arcangeli,  Sulla  struttura  det 
scmi  délia  Nyvtphaa  alta;  G.  B.  de  Tonl,  Prima  contribu^one  diatomolo- 
gica  sul  lago  di  Allcgbe  (Vencto);  T.  Caniel,  Conspectus  familiamm 
Phanerogamarum  ;  G.  Arcangeli,  Sulla  struttura  del  semé  del  Nuphar 
lmi*um;  G.  Cnboni,  Sulla  erioosi  nei  grappoli  délia  Vite;  A.  Tnracfiiano, 
Le  plante  spontanée  ddl'Isola  Minore  nel  Lago  Trasimeno;  R.  Pirotta, 
Sui  pronubi  AaWAmor^piailus  Simeri  Dur.;  G,  ColHMti,  Sulla  cosidetta 
tua  in/avata  dei  colli  Laziali, 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


Supplemtnt  au  Jou 


REVUE  BIBLIOGRAPHIQUE 


Beauvisage. —  Observations  sur  deux  Roses  prolifères  (Annales  de 
la  Sociil-[é  botanique  de  Lyon,  1887,  avec  1  planche). 

Les  obhcr valions  de  M,  Beauvisage  portent  sur  deux  modes  tràs 
différents  di-  prolirciation  prési'nti^-s  par  deux  Roses  dont  le  réceptacle 
était  ramifié,  chez  la  première  par  son  bord,  dans  la  région  stamiaifère, 
chez  la  si^condc  par  son  fond,  dans  la  région  carpellaire. 

La  prcinièrc  de  ces  fleurs,  appartenant  à  la  variété  connue  sous  le 
nom  de  Souvenir  de  la.  Malmaison,  montrait  à  l'analyse  :  1°  des  parties 
hypertrophiées  du  bord  de  la  coupe  réceptaculaire,  aplaties  et  très 
nettement  localisées  dans  la  région  interne  de  la  portion  siaminifère; 
2"  au  bord  supéro 'externe  de  chacune  de  ces  ramifications  récepta- 
cuiaii  es,  un  groupe  d'organes  floraux  (pétales,  étamînes  et  carpelles)  à 
inscriions  unilatérales;  ^  en  dedans  de  chacun  de  ces  groupes,  une 
véritable  fleur,  incomplète  par  l'absence  de  calyce,  mais  pourvue  d'un 
axe  réceptaculaire  bien  caractérisé  et  d'une  symétrie  propre. 

L'auteur  n'a  pu  arriver  à  reconnaître  dans  cettt-  fleur  les  organes 
appendiculaires  à  l'aisselle  desquels  les  ramifications  réceptaculaires 
avaient  pu  prendre  naissance,  non  plus  qu'à  trouver  dans  l'androcée 
des  caractères  de  forme  ou  de  disposition  qui  pussent  venir  à  l'appui 
des  théories  émises  sur  la  nature  stipulaire  ou  folîolairc  des  étamines 
des  Rosacées. 

La  seconde  fleur,  appartenant  au  Rosa  gallica,  présentait  dans  sa 
région  centrale  un  grand  nombre  de  masses  globuleuses  exsertes, 
vertes  et  non  rosées  comme  dans  le  premier  cas.  Le  réceptacle  en 
était  large,  court,  ventru  à  la  base  et  un  peu  rétréci  vers  son  bord 
supé-rieur.  Celui-ci  donnait  insertion  à  cinq  sépales  normaux  et  à  de 
nombreux  pétales  d'amant  plus  petits  qu'ils  étaient  situés  plus  en 
dedans,  sans  offrir  toutefois  aucune  forme  de  passage  aux  étamines,  qui 
manquaient  absolument  sous  leur  lorme  normale.  Les  parois  latérales 
de  la  cavité  réceptaculaire  étaient  lisses,  et  son  fond,  à  peu  près  plan, 
portait,  au  lieu  de  carpelles,  un  faisceau  d'organes  de  deux  sortes,  des 
languettes  foliacées,  Hnéaires-aigfies  ou  subulées,  entremêlées  d'un 
grand  nombre  de  pédicelles  cylindriques  terminés  à  une  plus  ou  moins 
grande  hauteur  au-dessus  de  l'orifice  du  réceptacle  par  des  boutons 
comprenant  des  sépales  de  forme  et  de  dimensions  variables,  des 
pétales,  des  étamines  et  des  carpelles. 

Plusieurs  de  ces  pédicelles  étaient  entièrement  libres  et  correspoa- 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


daientàla  face  interne  d'une  languette  folîacL-e  à  l'aisselie  de  laquelle 
ils  semblaient  prendre  naissance.  D'autres  étaient  connés  dans  une 
cerwiiie  étendue  avec  les  deux  bords  de  la  languette  foliacée.  Dans  ces 
deux  cas  le'bouton  terminant  le  ptdicelle  était  pourvu  de  cinq  sépales 
régulièrement  quinconciaux.  Dans  d'autres  cas,  plusieurs  pédicelles 
étaient  connés  entre  eux  jusqu'à  une  hauteur  variable  et  paraissaient 
correspondre  tantôt  à  une  seule,  tantôt  à  plusieurs  languettes  foliacées 
semblant  connées  avec  eux,  soit  par  leurs  bords,  soit  par  leur  face 
interne.  Enfin,  pour  plusieurs  d'entre  ceux-ci,  la  languette  foliacée 
parais.=ant  avoir  son  insertion  réelle  sur  le  fond  du  réceptacle  veaait, 
par  suite  d'une  concrescence  assez  étendue,  constituer  le  premier  sépale 
du  cycle  quînconcial  du  bouton  terminal,  et  dans  ce  cas  les  quatre 
autres  sépales  se  détachaient  successivement,  à  des  hauteurs  variables, 
du  pédicelle  qui  les  portait. 

De  ces  observations,  M.  Beauvisage  croit  pouvoir  conclure,  sous 
toutes  réserves  d'ailleurs,  que  les  languettes  foliacées  représentaient 
les  carpelles,  a)-ant  repris  leur  caractère  de  feuilles,  et  les  pédicelles, 
des  ramifications  réceptaculaires  nées  à  l'aisselle  de  ces  carpelles.  •  Le 
deuxième  cas,  ajoute-t-il,  permettrait  de  supposer  que  le  pédicelle 
n'est  autre  chose  que  le  placenta  accru  et  prolifère,  ce  qui  tendrait  à 
confirmer  la  théorie  de  la  nature  axilc  du  placenta,  en  ce  qui  concerne 
les  Roses,  Enfin  le  dernier  cas,  moulrant  im  carpelle  qui  devient  sépale, 
pourrait  &ire  supposer  que,  malgré  certaines  apparences,  il  a  son 
origine  ré-elle  sur  le  pédicelle,  et  établir  une  transition  entre  les  deux 
h)'pothèses  morphologiques  suivantes  :  supposant  admise  la  nature 
axile  du  placenta,  celui  ci  naît-il  à  l'aisselle  de  la  feuille  carpellaire,  ou, 
au  contraire,  lui  donne  t  il  insertion?  Les  deux  hypothèses  peuvent  être 
vraies,  comme  aussi  celle  qui  écarterait  toute  homologic  entre  les 
pédicelles  en  question  et  des  placentas,  et  les  envisagerait  comme  des 
productions  entièrement  nouvelles.  >  L.  Morot. 

Aug.  Dagllillon.  —  Sur  U  polymorphisme  foliaire  des  Abiétiiiées 

{Comptes  rendus  des  séances  de  l'Académie  des  sciences,  t.  C  VIII, 
ii°2,  1S89}. 

On  sait  que  l'on  a  signalé  chez  plusieurs  espèces  de  Pins  deux 
formes  différentes  de  feuilles  :  la  forme  primordiale,  succédant  immé- 
diatement aux  cotylédons,  qui  se  conserve  pendant  la  première  ou  les 
premières  années,  et  qui  est  représentée  par  des  feuilles  éparses,  fine- 
ment dentelées  sur  leurs  bords;  la  forme  définitive,  représentée  par 
des  feuilles  à  peu  pri-s  lisses,  fasciculées,  A  ce  polymorphisme  exté- 
rieur correspondent  des  différences  anatomiques  analysées  par  l'auteur 
chez  les  divers  genres  qui  composent  les  .A-biétinées  vraies. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


De  ses  observations  il  conclut  que  «  l'existeDce  de  feuilles  primor- 
diales est  assez  constante  chez  les  Abiétinées.  Le  passage  de  la  forme 
primordiale  à  la  forme  définitive  se  fait  sans  transition,  comme  dans  les 
Pins,  ou  par  gradations  insensibles,  comme  dans  les  Sapins.  Ce  pas- 
sage est  caractérisé  presque  toujours  par  le  développement  progressif 
de  l'hypoderme  et  du  sclércnchyme  adjacent  au  système  libéro-lîgneux, 
et  dans  cetaJns  genres  par  le  dédoublement  de  la  nervure  centrale  en 
deux  faisceaux,  sous  un  endoderme  commun;  en  un  mot,  par  une 
diffère nciadon  croissante  dans  la  morphologie  interne  de  l'organe.  • 

L.  MOROT. 

H.   Jumelle.  —  Assimilation  et  transpiraiioii  cklorophyllieimes, 

(Re\'ue  générale  de  Botanique,  1. 1,  n"  i ,  1889.) 

L'auteur,  dans  wtte  note,  rend  compte  des  expérience  qu'il  a  faites 
en  vue  de  rechercher  s'il  existe  entre  les  deux  phénomènes  de  l'assi* 
milation  et  de  ta  chlorovaporisation,  provoqués  tous  deux  par  l'absorp- 
tion de  radiations  lumineuses,  une  dépendance  réciproque,  si  l'arrêt  de 
l'un  d'eux  modifie  l'autre,  et  dans  quel  sens.  La  conclusion  de  ses 
recherches  est  que  quand  la  fonclion  chlorophyllienne  persistant, 
2' assimilai  ion  est  suspendue,  l'intensité  de  la  transpiration  ckloro- 
^yllienne  est  augmentée. 

Une  seule  explication  de  ce  fait,  dit-il,  semble  possible.  On  sait 
que,  d'après  M.  Wiesner,  une  partie  seulement  de  la  lumière  qui  tra- 
verse la  chlorophylle  sert  à  la  décomposition  de  l'acide  carbonique; 
la  chaleur  provenant  de  l'autre  partie  produit  de  la  vapeur  d'eau.  Or, 
si  l'assimilation  est  supjuriméc,  la  partie  des  radiations  lumineuses  qui 
servait  à  la  décomposititm  de  l'acide  carbonique  reste  libre.  Il  en 
résulte  une  plus  grande  quantité  de  chaleur  emmagasinée  dans  la 
plante,  et,  par  suite,  une  plus  forte  vaporisation.  L.  M. 


PUBLICATIONS  PERIODIQUES 


Botanische  Jabrbûcher  fQr  Systematik,  Pflanzei^esohichte 
uod  PAanzei^eographie  (Bd  X,  H.  iv,  18S8). 

Ed.  Palla.  Zur  Kenntniss  der  Gattuog  Scirpus. —  S.  Sofclimanii.  Ucbcr 
«nigt  verkannte  oder  wenig  gekannte  Geschlechter  der  Rubiaceen  Sûd- 
Amerikas.  —  E.  Warmiug.  Ueber  Grocnlands  Végétation.  —  H.  Soleredw. 
Bcitraege  zur  verglcichenden  ,\natomie  der  Aristolochiaceen  oebst 
Bcmcrkungen  ûber  den  systematischen  Wert  der  Secretzellcp  bei  dcn 
Piperaceen  und  ûber  die  Structur  der  Blattspreite  bei  den  Gyrocarpeen. 


D,g,t.za:Jb.GOOg[e 


Bulletin  de  la  Société  phUomatfaique  de  Paris. 

(7*  s.,  t.  12,  D"  4,  i«ys,) 

A.  Franchet.  Noie  sur  les  Cypripedium  de  la  t^hine  occidentale  (C, 
margarilaceum  sp.  n.). 

Bulletin  of  the  Torre;  botanical  Club  idée.  iSifK). 

A.  Holltck.  A  récent  discovery  of  Hybrid  Oaks  on  Staten  Island.  — 
F.  S.  Collins.  .\lï*  from  Atlantic  City,  N.  J.  —  J.  F.  James.  Notes  oa 
Dei'elopment  of  Caryailts  Curiissîi.  —  Th.  Meehaii.  'l'he  bracl  in  Tilia.  — • 
E.  E.  Stems.  'l'he  bulblcts  of  Lycopodium  lucidiiluta. 

Hedwi^ia  (i88S,  w-vi,. 

C.  Warnstorl.  Revision  der  Sphajna  in  der  Bryotheca  europœ.i  von 
Rabenhorst  und  in  einigen  aeltercn  Sammlungen.  —  F.  Steptkanî.  W'estin- 
dische  Hepatica^  (^Atteura  ZoUingeri^  A.  Sckwaneckei,  Kaitlin  portaricen- 
sis,  Taxiiejeunta  anlillana,  T.  Eggersiana,  Cololej'euttea  slylosa,  C. 
Sin/enisii,  Micropterygium  porlortceHse,  M.  Martianum,  Radula  porlori- 
censis,  R.  Uclilaia,  Ba^siana  Krugiana,  EuUjeunea  Urbani,  Radula 
Eggersiana,  nn.  spp. —  P.  Dietel,  Ueber  einig'e  auf  (^mpositen  vorkoni- 
mende  Rostpiize. — ■  H.  Elebahn.  fkobachtung  ûber  die  Sporen-Entleerung 
des  AhoniruQzelschorfs  Rhytisma  acerinum  Fr.  —  S.  Nawaschtn.  Ueber 
das  auf  Sphagnum  sqitarrosum  Pers.  parasîtirende  Helotium  {M.  Sckim- 
feri  n.  sp.). 

Journal  of  Botany  (février  i88g). 

AUred  Fryor.  Notes  on  Pimdweeds.  —  J.  G.  Baker.  New  petaloid  Mono- 
cotyledons  froro  Cape  Calony  {Asparagus  Sauadersiw,  A.  myn'ocladus, 
Knipkofia  Norihia?,  K.  modesta,  K.  Tysoni,  Gasteria  radulosa,  G.  Irans- 
vaalensis,  Aloe  Uplopkylla,  A.  Sfoninii,  Apicra  lurgida.Hawoi-tkia  colum- 
ftaris,  nn.  spp.)  —  James  Britten  and  G.  S.  Boaiger.  Biographical  Index  of 
British  and  Irish  Biitanists  (Coniin.).  —  J.  W,  White.  Juncus  Gef/irdiLois, 
—  B.  Daydon  Jackson.  Daboecia.  —  F.  Ewing.  Flora  ni  Beinn  Laoigh. 


PUBLICATIONS  DIVERSES 


C.  Aigret  ei  V.  François.  Flore  élémentaire  des  Cryptogames. 
V.  A.  Poulaen.  Anatomiske  Studier  over  Eriocaulaceerne. 
Ed.  Strasburger.  Histologische  Beitracge,  Heft.  II.  Ueber  das  Wacbs* 
thum  vegetabilischer  Zellhaeute. 

Hugo  de  Vries.  Intracellulare  Pangenesis. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


N°  5, —  1"  MARS  i88<).  Supp/emeni  aa  ^autaaX  de  Botanique. 

REVUE   BIBLIOGRAPHIQUE 


H>  Klebahn.  —  Weiiere  Beobachiungen  tuber  die  Blasenrosie  der 
Kiefern  (Nouvelles  observations  sur  la  Rouille  des  Pins)  [Berichte 
dur  deuisclien  bot.  Gcscll.;  6"  anoèe,  Assemblée  ,générale; 
pago  XLV]. 

La  Rouille  du  Pin  Weymoulh,  étudiée  principalement  au  Bûrger- 
park  de  Brème,  est  causée  par  la  forme  secidienne  du  Cronariium 
■RibicolaT>Kt.T.  A  cet  éiat,  l'Urédinée,  nommée  par  l'auteur /'wf'rfiir- 
mium  Strobi,  attaque  les  rameaux  âgés  d'au  moins  3  ans  et  provoque 
une  tumé&ction  de  l'écorce  bien  plus  notable  que  le  Peridermium 
Pini  corticola  sur  le  Pin  sylvestre.  Le  parasite  du  Wcymouth  est 
aussi  plus  précoce  que  celui  du  Pin  vulgaire.  Les  ravages  causés  par 
cette  maladie  sont  assez  graves  pour  compromettre  la  culture  du  Ptnus 
Sirobus  en  certains  points.  Pour  la  combattre,  on  écartera  des  pépi- 
nières les  Groseillers  et  notamment  le  RiÔes  nigrum;  on  proscrira  des 
régions  forestières  les  espèces  improductives  de  Ribes;  en  brûlera  les 
arbres  malades. 

Les  spermogonies  du  P.  Sttobi  laissent  exsuder  un  liquide  sucré  et 
rép>andent  un  parfum  qui  doit  attirer  les  insectes.  L'auteur  n'est  pas 
éloigné  d'admettre  que  cette  attraction  aurait  pour  effet  le  transport 
des  spermaties  sur  un  organe  femelle.  Il  a  vu,  chez  plusieurs  Uiédinées, 
en  relation  avec  les  jeunes  aecidies,  des  formations  que  l'on  pourrait 
peut-être  considérer  comme  des  trichogynes.  Si  les  spermaties  repro- 
duisent le  mycélium,  les  insectes  en  les  transportant,  transmettent  la 
maladie  d'arbre  en  arbre.  |Kappelons  que,  d'après  M.  Woronio,  il 
existe  un  mutualisme  de  même  ordre  entre  les  Sclerotima  des  Vacci- 
niées  et  les  insectes]. 

Le  Cronariium  Ribicola  est  connu  en  Europe  depuis  1872.  D'après 
Magnus,  il  avait  été  récemment  importé  d'Amérique.  U  est  bien  dis- 
tinct du  Cronariium  asclepiadeum.  Cette  dernière  espèce  parait  iaire 
déiaut  dans  des  régions  où  l'on  a  observé  le  Peridermium.  Pini  Cor- 
ticola. M.  Klebahn  est  disposé  à  croire  qu'il  existe  une  seconde 
espèce,  confondue  sous  ce  nom  avec  celle  dont  M.  Cornu  a  découvert 
l'hétéraecie.  P.  Vuillemin. 

Paul  Sorauar.  —  Der  Mehltkau  der  Ap/elèaeume  \^Le  Meunier  des 
Pommiers^  (Hedwigïa,  1889.  Hft.  i). 

Le  Meunier  des  Pommiers  a  été  attribué  à  divers  gem'es  d'Ery- 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


sipht-cs.  Pour  l'auteur,  il  esl  cause  par  le  Spitmrolheca  Caslagnei 
(forma  ^/^r// voisine  de  forma  i^f/-ow/V«de  Rabenhorst).  Il  envahît  les 
feuilles  et  les  rameaux,  les  couvre  de  conidies  et  en  arrête  la  crois- 
sance, II  ne  forme  ses  p6rithèces  que  sur  les  pousses  tendres  dont  il  a 
entrave-  le  développement  et  sur  les  p^-tïolcs  des  plus  jeunes  feuilles. 
I^s  périthèces  n'ont  pas  encore  éti''  observés  sur  les  Poiriers  attaqués. 

P.VUILLEMIN. 

E.  Roze.  —  Reckerclies  biologiques  sur  /'Azolla  filiculoides  Lamark 
{Mémoires  publii^s  par  la  Société  philomatliique  à  l'occasion  de 
son  centenaire,  pp.  215-227,  i  pi,). 

Il  résulte  des  observations  de  l'auteur  que,  contrairemeut  à  l'opi- 
nion admise,  les  massules  à  audrospores  et  les  protubérances  du  iL^y- 
nosporange,  loin  de  servir  de  flotteurs,  ont  au  contraire  pour  but  de 
faire  descendre  les  spores  au  fond  de  l'eau,  où  s'effectue  la  féconda- 

Après  une  description  détaillée  des  phénomènes  qui  précèdent  et 
accompagnent  la  fécondation  et  du  développement  de  l'embryon, 
M.  Roze  rend  compte  d'un  certain  nombre  d'expériences  d'où  il 
résulte  que  des  spores  qui  avaient  supporté  pendant  l'Iiiver  un  froid 
de  —  7"  n'en  ont  pas  moins  donné  au  printemps  des  anthérozoïdes  et 
des  archégones,  lesquels  ont  produits  des  embryons.  Le  froid  détruit 
au  contraire  les  organes  reproducteurs  du  Salvivia,  qui  flottent  à  la 
surface  de  l'eau.  D'autre  part,  la  chaleur  favorise  la  fécondatioi; ,  qui 
s'efiectue  en  quatre  à  cinq  jours  par  une  température  de  30",  en  dix  à 
treize  jours  à  14°,  Une  température  plus  basse  arrête  tout  développe- 
ment. Enfin  des  embryons  libres  avec  rudiments  des  deux  feuilles 
primordiales  ont  en  partie  résisté  pendant  plusieurs  mois  à  une  tem- 
pérature basse  descendue  3  +  5°  seulement.  L.  Morot. 


PUBLICATIONS  PÉRIODIQUES 

Bericlite  der  deutscben  botanîachen  Gesellschaft 

(Bd.  VI,  H.  10,  1888). 
A.  Wielor,    Ueber  den  Ort  der  Wasserleitung  im  Holzkoerper  dico- 
tyler  und  gymnospermer  Holzgewaechsc—  Jatius  Wortmann.  Einige  kurze 
Bemerkungen  zu  eincr  Abhaodlung  von  Dr.  Fr.  NoU. 

Botanical  Gazette  (Vol.  XIV,  18S9).  . 

n°  I,  janvier. 

.      Botany  in  thc  University  of  Pennsylvania.  —  Emily  L.  Gregor;.  Deve- 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


lopmcnC  of  :;ork-winfjs  ori  tf-Ttaîn  irocs.  IV.  —  L«8ter  F,  Ward.  Tlic  ■  King- 
Dtvil  ".  ^  A.  A.  Crozier.  Anfith^r  death  from  ealiog'  Cicuta  maculala,  — 
H.  E.  MorUeld.  Flornl  rci:entricitie<!.  —  GOO-  F.  AtldDBOn.  Annther  phoa- 
pho récent  miishroom. 

John  Doanell  Smith.  Uade^cribrd  phnts  from  Guatemala.  VI.  —  Hea- 
rietU  E.  Hooker.  On  Cuscuia  GronovU.  —  Emlly  L.  Grôgorjr.  Develop- 
ment cif  cork-win;ïs  nn  certain  trees.  V,  —  Charles  B.  Bames.  Notes  on 
North  American  Mosscs.  —  Walter  Oeana.  A  few  Cape  Cod  plants. 

Botanisolies  Centralblatt  (Bd.  XXXVII) 

"'5- 
J.  Bornmôller.  Ein  Beitra^  zur  Bichenilora  (Ici  sûdoestlichun  Europa. 

n»6. 
Vinc.  de  Borbas.  Tilia  Richteri^^rh.  n.  hybr.  und  zu  der  Geschichte 
der  Silberlindn . 

Botanische  Zeitung  (1889). 
n-S- 
W.  Zopf.  Uebcr  Pilzfarl.stnffc  (Forts  ) 

n"6. 
Id.  (Schiuss.) 

Le  Botaniste  (1'^  s.,  fasc.  III). 

P.  A.  Dangeard.  Recherches  sur  le  mode  d'union  de  la  tige  de  la  racine 
chez  les  Dicotylédones. 

Bulletin  de  la  Société  botanique  de  France. 
(T.  XXXV,  1888,  Session  extraordinaire  à  Narhonni.-.) 
Abbé  H.  Costa.  Mes  herborisations  dans  le  bassin  du  Dourdou.  —  Abbé 
E.  Baichére.  Note  sur  la  végétation  des  environs  de  Carcassnnne.  — 
B.  Martin.  Sur  une  Euphorbe  hybride.  —  Oliver.  Lathyrus  tenuifolias 
Desf.—  Abbé  L.Vincent.  Note  suri.  Blanche.—  E.  Hooillelarine.  Surune 
famille  de  botanistes  :  les  Thomas  de  Be\.  —  .Abbé  Baichéra.  Herborisa- 
tions dans  le  Cabardès  et  le  Miner\'ois  (Versant  oriental  de  la  Montaj,'ne 
Noire,  Aude;.  —  Ch.  Flahanlt.  L'herbier  méditerranéen  formé  à  la  Faculté 
des  Sciences  de  Montpellier.  —  P.  Tnlllemin.  Sur  les  Péïizes  des  chancres 
des  ())*nifères.  ^  G.  Gantier.  Rapport  sur  l'herborisation  au  l'ech  de 
l'Ag-nèle.  Hcrliorisation  aux  îles  de  Laute  et  de  Sainte-Lucie.  Escursioo 
aui  pinèdes  de  Houtenac.  Excursion  au  mont  Alaric.  Herborisation  aux 
Sidrièrea  de  Fitou  ei  de  Leucate.  Excursion  aux  gorges  de  la  Pierrc-Ksse. 
Excursion  à  Font-Esiramer.  Herborisation  à  la  forêt  des  Fanges.  Her- 
borisation à  la  forêt  et  au  Pla-d'Estable.  Herborisation  au  Pont-de-la- 
Fous.  —  Copinean.  Excursion  à  Saint-Antoine  de  Galamus.  Excursion  aux 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


Etroits  d'Alet.  I  lerborisation  dans  la  valléi;  de  Véraza.  —  Abl)c  Hy .  Notes 
sur  les  Lichens  recueillis  aux  environs  Ae.  Quillan.  —  Abbé  L.  Chevalier. 
Liste  des  Mousses  et  des  Hépatiques  récoltées  dans  la  forét  des  Fanges.— 
6.  Gautier.  Liste  méthodique  des  plantes,  Phanérogames  et  ("rs-ptogiimes 
supérieures,  récoltées  pendant  la  session  des  Corbières.  —  6.  R0117. 
Notice  sur  les  collections  botaniques  de  M.  Gaston  Gautier. 

Bulletin  mensuel  de  la  Société  Linnéenne  de  Paris  (n°  96}. 

H.  Bâillon.  Sur  un  mode  particulier  de  propagation  du  Mildew.  — 
L.  Pierre.  Sur  le  genre  Melienlha.  —  H,  Bâillon.  Remarques  sur  le  genre 
Tkenctrdia.  —  E.  Bâillon.  Snr  le  Dissohvna  verliciltata  Lour. 

Deutsche  botanische  MonatsBchrifl  (janvier  1889). 

V.  T.  Borbas.  Die  Hybrldeu  der  pencapetalen  Linden.  —  E.  Sagorski. 
Plaotie  criticae  Thuringiœ,  II.  —  G.  VoerUin.  Beitraege  in  bezug  auf  die 
Verbreitung  der  Poleniilla-.KTtcn..  —  E.  Figert.  Menika  paacijlof-a  n.  sp. 
—  Th.  Beling.  Funfter  Beitrag  zur  Pdanzenltunde  des  llarzes  und  seiner 
naechsten  nordwestlichen  Vnrbergç. 

Oesterreichisobe  botanische  Zeitschrifl 

(.889,  n-  1). 
A.  Hanagirg.  Beitraege  zur  Ke«ntniss  der  quarnerischen  und  dalmati- 
nischcn  Meeresalgcn.  —  Br.  Blocki.  PoUnlilla  Knappii  n.  sp.  —  J.  HniT. 
Wichtigere  neue  Funde  von  Phanerogamcn  in  Nordtirol.  —  L.  Simonkai. 
Bemerkungen  zur  Flora  von  Uagarn.  —  K.  Vandas.  Beitraege  zur  Kennt- 
niss  der  Flora  von  SQd-Hercegovina.  —  A.  F.  Entleatner.  Die  periodi- 
scben  Lebensercheinungen  der  Fflanzenwell  in  den  Aniagen  von  Meran.  — 
Ed.  Fonnanek.  Beitrag  zur  Flora  von  Bosnien  und  der  Hetcegovina. 

Revue  de  Botanique  (T.  VU,  n'  80). 

J.  Bel.  Les  Champignons  supérieurs  du  Tarn  (SuHe).  —  Thdiiot.  Relevé 
de  mes  observations  bryologiques  dans  la  Sarihe  pendant  l'année  itS88. 

Revue  générale  de  Botanique  (T.  I,  n"  2). 


Koldenipe  RoseoTinge.  Influence  des  agents  extérieurs  sur  l'organisa- 
tioD  polaire  et  dorsiventrale  des  plantes.  —  L.  Goignard.  Développement 
et  conatitntion  des  anthérozoïdes.  II  et  in.  Muscinées  et  Fougères.  — 
fiaiton  Bonniar.  Etudes  sur  la  végétation  de  la  vallée  de  Cbamonix  et  de 
U  chaîne  du  Mon^Blanc  {Suite).  —  A.  de  Planta.  Note  sur  la  composition 
des  tubercules  de  Crosnes  du  Japon. 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


14*  6.  —  i6  MARS  1B89.  Supplément  3\i  Journal  de  Botanique. 


REVUE  BIBLIOGRAPHIQUE 


H.  Bâillon.  —  Sur  un  mode  particulier  de  propagation  da  Mildew 
(Bulletin  mensuel  de  la  Société  Linnéeane  de  Paris,  n°  96). 

M.  Bâillon,  qui  avait  depuis  longtemps  cm  observer  la  présence  de 
l'œuf  du  Peronospora  viiicola  dans  les  fentes  de  l'écorce  des  sannents, 
rend  compte  d'une  expérience,  faite  dans  son  laboratoire,  qui  semble, 
en  effet,  démontrer  la  réalité  de  la  propagation  du  Mildew  par  ce  pro- 
cédé. 

Cette  expérience  a  été  faite  sur  deux  sarmeots  dépouillés  de  feuilles, 
provenant  d'un  pian  infecté,  et  plantés,  après  l'entrée  en  repos  de  la 
vigne,  dans  des  vases  contenant  du  gravier  et  privés  à  peu  près  com- 
plètement d'eau  jusqu'au  moment  où  ils  sont  entrés  en  végétation  au 
printemps  suivant.  A  la  fin  de  l'été,  les  feuilles  i'iaient  couvertes  de 
touflfes  de  Peronospora.  Le  Mildew  pourrait  donc  se  reproduire  du 
fait  même  de  la  plante  qui  le  porte  sans  qu'il  soit  nécessaire  de  faire 
intervenir,  comme  agent  d'infection,  les  vignobles  voisins.     L.  Morot. 

A.     Franohet.    —  Mission    scientifique  du    Cap  Horn   (1582-83), 
Tome  V,  BoUnique.  Phanérogamie  (In-+,  86  p.,  12  pi  ,  1889). 

Comme  le  fait  remarquer  l'auteur,  après  les  oombreux  travaux 
auxquels  a  donné  lieu  la  végétadon  des  terres  magellaniques,  11  reste 
peu  à  glaner  sur  ce  territoire,  vaste  il  est  vrai,  mais  dans  lequel  «  tout 
semble  concourir  à  l'appauvrissement  de  la  flore  :  un  sol  coupé  par 
d'iimombrables  bras  de  mer;  un  relief  qui,  daus  ses  parties  les  plus 
accentuées,  atteint  à  peine  600  mètres;  sur  de  nombreux  points,  une 
absence  presque  complète  de  terre  végétale  et  enfin,  par  dessus  tout,' 
ime  moyenne  de  température  absolument  insuffisante  poiu:  le  déve- 
loppement  complet  du  plus  grand  nombre  des  formes  végétales.  » 
Aussi  la  végétation  phanérogame  des  terres  magellaniques,  y  compris 
les  Malouines,  ou  Falkland,  et  la  côte  patagonienne,  ne  comprend- 
elle  guère  que  400  espèces. 

Un  des  principaux  intérêts  de  ce  travail  résulte  d'une  plus  grande 
précision  dans  l'indication  des  localités,  qui  sont  elles-mêmes,  pour  la 
plupart  des  espèces  signalées,  beaucoup  plus  nombreuses  que  dans 
aucune  des  listes  antérieures.  En  outre,  malgré  la  pauvreté  de  la 
flore,  18  espèces  nouvelles  sont  décrites  par  M.  Francbet  :  Ranuncu- 
ius  ^avalieri,  La^enophora  Harioti,  Cotula  Homhroni,  "  .^enecio  Hya- 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


desii,  "  Lêuceria  Hahnii,  Chlorma  BugainvilUana,  *  Elynanihus  so- 
daiium,  *  Carex  uroUpis,  *  Carex  incampla,  '  Unctnia  macroiricÂa, 
"  Unctnia  cylindrica,  "  AgrosHs  airoides,  Aira  œiphyllay  *  TriseHttfP 
Dozei,  Poa  Commersoni,  *  Festuea  pogottantka,  "  Fesluca  Com-mer- 
soni,  •  Isoetes  Savaiieri  (remarquable  par  ses  feuilles  rigides  et  pres- 
qtie  -vulnéiantes) .  Les  espèces  marquées  d'un  astérisque  sont  figurées 
dans  de  fort  belles  planches,  de  même  que  le  Pseudopanax  Imtevirens 
et  le  Lepidothamnus  Fotiki. 

D  convient  encore  de  signaler  l'existence  en  Patagonîe  de  VAiso- 
pkila  pruinata  Kaulfuss,  espèce  à  large  dispersion,  mais  qui  n'avait 
pas  encore  été  indiquée  au  sud  de  l'Ile  Juan  Femandez,  et  d'attirer 
l'attention  sur  les  intéressantes  remarques  de  M.  Franchet  au  sujet  de 
la  distribution  géograpiiique  du  Primula  /artnosa  Linné  et  de  VC/n- 
cinia  microglochin  Sprengel.  I^  Primu/à  farinosa  est  très  répandu, 
comme  on  sait,  dans  toute  la  zone  arctique  et  dans  la  région  alpine  de 
l'Europe  et  de  l'Asie  centrale.  Dans  l'Amérique  du  Nord  la  plante  n'a 
été  signalée  que  dans  la  zone  froide,  et  ne  dépasse  pas  la  région  mon- 
tagneuse du  Colorado.  Or  elle  franchit  de  là  les  hauts  sommets  des 
Andes  pour  aller  constituer,  à  plusieurs  milliers  de  kilomètres,  deux 
stations,  l'une  dans  les  Malouines,  l'autre  dans  l'archipel  magellani- 
que.  La  distribution  géographique  de  VUncinia  mierogloehin  est  à 
peu  près  la  même  :  dispersée  dans  toute  la  zone  arctique,  avec  quel- 
ques stations  dans  les  Alpes  suisses,  la  Sibérie  et  l'Himalaya,  elle  ae 
retrouve  à  la  Terre-de-Feu  et  à  Port-Galant. 

Ajoutons  enfin  que,  grâce  à  un  séjour  prolongé,  les  deux  médecins 
de  l'Expédition,  MM.  les  Docteurs  Hyades  et  Hahn,  ont  pu  étudier 
soigneusement  la  végétation  de  ces  contrées  et  fixer  les  conditions  de 
développement  d'un  certain  nombre  d'espèces.  En  outre,  par  leurs 
apÎQS  et  ceux  de  M.  Hariot,  également  attaché  â  l'Expédition,  plu- 
sieurs plantes  ont  été  envoyCes  vivantes  aux  cultures  du  Muséum,  et, 
gt&ce  aux  indications  fournies  sur  leur  mode  d'existence,  elles  y  ont 
prospéré  et  fleuri  (i).  L,  Morot. 

H.  Marshall  "Ward.  —  A  Lily-disease  [La  maladie  du  Lis\  (Annals 
of  Boiany ,  vol.  II,  n"  VII.  november  i  S88  ;  p.  319-382,  4  pi.  doubles). 

Le  Lis  est  sujet  à  présenter  des  taches  brunâtres  sur  les  dges,  les 
feuilles,  les  pédoncules,  le  périanthe.  Cette  maladie  est  causée  par  un 
Polyac/is  qui,  d'après  M.Ward,  pourrait  bien  être  la  forme  conidienne 

1.  Sisvrinchium-laxum  Link,  Erigenm  Myosotis  Pcrs,,  Vaieriama  lapathi- 
/alla  Vahl,  Amteria  ckilensis,  var.  magellanica  Doiss.,  Acxna  ascertdetK  Vahl, 
A,  Jivvigaia,  vac.  venu/osa,  Primala  magellanica  Lamk.,  Samolas  spatulatus 
Duby,  Rerbcris  empetriJoUa.  Laml;. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


d'un  ScieroHma  se  comportant  en  vrai  parasite.  Le  mycélium  estinunL 
d£  pelotes  adhésives  constituées,  soit  par  l'extrémité  renflée  d'un 
hyphe,  soît  par  des  filaments  ramifiés  et  enchevêtrés;  il  escrète  un- 
ferment  susceptible  de  digérer, la  cellulose.  Grâce  à  ce  liquide,  le. 
parasite  se  firaie  un  chemin  dans  l'épaisseur  des  parois  gonHées  de 
l'épiderme  ;  les  cellules  du  Us  sont  dissociées,  comprimées  par  les 
parois  gélifiées  et  finalement  [détruites.  Les  filaments  peuvent  aussi 
perforer  les  membranes.  A  la  surface  des  taches  se  dressent  des  coni- 
diophores,  munis  d'un  bouquet  terminal  de  petits  capitules  ou  plus 
rarement  d'une  série  de  bouquets  semblables  superposés  sur  un  sym- 
pode.  L'auteur  a  observé  de  curieuses  anastomoses  entre  des  branches 
mycélîenncs  dont  la  rencontre  n'était  pas  fortuite,  mais  préparée  par 
des  incurvations  spéciales.  P.  Vuuxeuin. 


PUBLICATIONS  PÉRIODIQUES 

Berioht<  der  deutsohen  botanlsohen  Oeaellsohaft 
(Bd.  Vn,  H  I,  1889). 
s.  Pappenheim.  Zur  Frage  der  Verscblussfaehigkeit  der  HoftQprd  im 
Spliotholze  der  Coniferen.  —  Hngo  de  Vriei.  Ueber  die  Contraction  der 
Chloi  ophyllbaender  bci  Spirogyra.  —  J.  B.  do  Toni.  Ueber  die  alte 
Schaeealgen-GattuDg  Chionyphe  Thienemann.  —  G.  Bflckmann.  Cartx 
rentota  X  cattescens  A,  SchulU.  Carex  Ar/Àuriana  Beckmann  et  Pigert. 
—  B.  Frank.  Ueber  den  experimentellen  Nachweis  der  Assimilation  freien 
Sticksto£&  durch  erdbodenbewohnende  Algen.  —  Lndwig  Klein.  Neue 
Beitraege  zur  Kenntoiss  der  Gattung  Volvox,  —  K.  SchunaiUl.  Untersu- 
chungen  Qber  das  Borragoid.  < 

Botanlsohe  Zeitimg  (1889). 
11-7  etS. 
J.  Reinka.  Ein  Fragment  aus  der  Natnrgesdûchte  der  Tilopterideeo. 

n"9. 
J.  Relnke.  Id.  (Schluss).  —  Cari  Webmer.  Das  Verbalten  des  oxalsau- 
ren  Kalkes  in  dcn  Blaettcm  von  Sfvtpkoriearpus,  Alnus  und  Cratafgus. 

Cari  Wdimer.  Id.  (Schluss). 

BotaniBchdB  Centralblatt  (Bd  XXXVD). 
n"  7  et  8. 
Josel  Boehm.  Staerkebildung  in  den  Blaettern  von  Sedum  speclaàile 
Boreau.  —  B.  Joeuson.  Entstehung  schwefelhaltiger  Oelkoerper  in  den 
Myccl&edeu  von  Pénicillium  glaiteuitt. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


n"  9. 
Cari  Lanterbacti.    Uatersuchun^en    ûber   Bau    und  EDtwickluo^    der 
Sekretbehaelter  bei  den  Cacteen,  tinter  Bcrûcksicbtiguagf  der  alIscmeiBcn 
anatomischcn  Vcrhaeltnisse  der  ietzteren. 


G.  Lanterbach.  Id.  (Porta.)-  —  Sadebeck.  Zur  Frage  ûber  Nag-Kasser 
von  Mesua  fcrrea. 

Bulletin  de  la  Société  botanique  de  France 

(T.  XXXV,  Q»  5). 
J,  A.  Battandior.  Note  sur  quelques  plantes  d'Algérie  rares  ou  nou- 
velles [SiUne  Rouyanm,  Bupleurum  maurilanicHrH,  Carum  Chaberti,  Ce»' 
tourna  Cossoaia»a,  C.  Fomeliana,  Cardunceilut  Duvauxii,  C.  cespiiosus., 
Zollikoferia  aràorescens,  Thymus  dreaiensis,  TAesiitm  maurilanicMm,  nn. 
8pp.).  —  PriUienx.  Tumeurs  ligneuses  ou  broussins  des  Vignes.  —  Guj- 
nier.  Développement  anormal  de  bourgeons  de  Hêtre  à  l'automne.  —  Ed. 
Heckei.  Sur  la  présence  et  la  nature  ^es  cystolithes  dans  le  genre  Exos- 
femmà  (Rubiacées;.  —  H.  Lecomte.  Note  sur  le  développement  des  paroi.s 
criblées  dans  le  liber  des  Angiospermes,  —  E.  6.  Camai.  Une  herborisa- 
tion à  Poun'ille,  près  de  Dieppe.  —  Panl  Hanij.  Sur  les  affinités  du  genre 
Susum.  —  Louis  Hangin.  Sur  les  réactils  iodés  de  la  cellulose.  —  A.  Ftan- 
Cbet.  Notes  sur  quelques  Primttla  du  Yunnan  {Primula  peliacida  n.  sp.J. 
—  L.  Daniel.  Structure  anatomique  comparée  de  U  feuille  et  des  folioles 
de  rinvolucre  dans  les  Cbirocacées.  —  Gaston  fionnier.  Etude  expérimen- 
tale de  l'influence  du  climat  alpin  sur  la  végétation  et  les  fonctions  des 
plantes.  —  B.  Zeillar.  Sur  la  présence  dans  les  Pyrénées  de  VAspidium 
aculealttm  var.  Brauitii.  —  B.  Hartîn.  Note  sur  deus  Cenlaurea  de  la 
Flore  du  Gard. 

Journal  of  Botanj  (mars  i88g). 

Alfred  Fryer.  Notes  on  Pondweeds  {Polatitogeion  /aleaius  a.  sp.).  — 
George  Murra^  and  Léonard  A.  Boodle.  A  systematic  and  structural 
Account  of  the  Genus  AvrainvilUa  Decne.  —  R.  H.  Beddome.  Two  new 
Athyriums  from  the  N.  W.  Himalayas  {Athyrium  Duthiei,  A.  Macdont^lli, 
nn.  spp.).  —  Frederick  J.  Hanbnir.  Funher  Notes  on  Hieracia  new  to 
Britain  (Hieracium  BackhoUsti,  H.  caledonicUnt,  H.  FXrrettst,  H.  ptoxi- 
mum,  nn.  spp.).  —  F.  Bnchanan  White.  The  coUecting  and  study  of 
Willows.  —James  Brittenand  G.  S.  Bonlger.  BiographicalIadexofBriiish 
and  Irish  Botanists  {Contin.).  —  Alfred  Fryer.  Gnapkaltuvt  uligiiuntmt  L., 
var.  pilutare  Wahl.  —  Reginald  W.  Sciilir.  Further  Notes  on  the  Kerry 
Flora.  —  W.  H.  Pearson.  Marsupella  S/ai/erj  Spruce.  —  Edward  S.  Mar- 
shall. .\  new  British  Fesluca.  —  Ftederick  J.  Hanbury.  Callitriche  iratt- 
eata  Guss.  in  Gloucestershire. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


M*  7.—  I"  AVRIL  1889.  SitfifiU'tK*Hi  au  ioamal  de  Botanlqne. 

REVUE  BIBLIOGRAPHIQUE 

H.  Jomelle.  —  Inflttence  des  substances  minérales  sur  la  sfruclure 

des  végélaux.  (Comptes  rendus  des  séances  de  l'Académie  des 

sciences,  t.  CVIII,  q"  9,  4  mars  1889.) 

M.  Jumelle  ayant  cultivé  en  même  temps,  dés  le  début  de  la  ger- 
mination, des  Lupins,  les  uns  daus  l'eau  distillée,  les  autres,  toutes 
conditions  égales  d'ailleurs,  dans  une  solution  minérale  nourricière,  a 
constaté,  à  partir  de  l'apparition  de  la  cinquième  ou  sixième  feuillci 
des  différences  très  nettes  portant  à  la  fois  sur  la  morphologie  externe 
et  sur;la  structure  anatomique,  différences  qui  s'accentuent  avec  le 
développement. 

Ainsi,  après  soixante  jours  de  végétation,  le  nombre  des  feuilles 
est,  en  moyenne,  le  même  dans  les  deux  lois  de  plantes.  A  ce  mo- 
ment la  tige  des  plantes  poussant  dans  l'eau  distillée  atteint  une 
hauteur  moyenne  de  o"',22,  les  entre-nœuds  sont  longs  et  grêles,  les 
feuilles  petites  et  très  vertes;  la  tige  des  plantes  nourries  de  sels  ne 
mesure  environ  que  o"',  16,  les  entre-nœuds  sont  courts  et  épais,  les 
feuilles  grandes  et  jaunâtres.  En  même  temps  l'examen  anatomique 
montre  que  la  présence  [des  substances  minérales  coincide  avec  une 
production  plus  grande  de  parenchyme  et  une  formation  moindre 
d'éléments  de  soutien.  Enfin,  chez  les  plantes  pourvues  de  sels,  les 
cellules  du  parenchyme  de  la  face  supérieure  se  distinguent  assez  peu 
nettement,  par  leur  forme,  de  celles  de  la  face  inférieure;  en  outre 
l'épidenne  oÉfre  des  cellules  à  parois  plus  ondulées  et  des  stomates 
plus  nombreux  que  celui  des  plantes  élevées  dans  l'eau  pure. 

On  sait  que  de  semblables  variations  de  structure  ont  été  déjà 
signalées  sous  l'influence  d'autres  conditions  et  que  l'obscurité, 
l'ombre,  l'humidité  de  l'air  ou  du  sol,  ont  une  tendance  à  augmenter 
la  proportion  de  l'eau  dans  les  cellules.  Or  les  plantes  pourvues  de 
sels  renferment  aussi  plus  d'eau  que  celles  qui  en  sont  privées,  et  cette 
inégalité,  comme  il  résulte  d'expériences  faites  par  l'auteur,  est  due  à 
la  présence  même  des  sels,  qui  attirent  et  retiennent  une  certaine  quan- 
tité d'eau.  C'est  donc  moins  à  l'absence  de  sels  qu'à  la  diminution 
d'eau  de  constitution  qui  en  résulte  que  semblent  devoir  être  attribuées 
les  modifications  de  structure  présentées  par  les  plantes  cultivées  dans 
l'eau  distillée.  L.  M. 

Roux  et  Yersin.  —  CoiHribalion  à  l'étude  de  la-  dîpkikéri*  (Annales 
de  l'Institut  Pasteur,  1888,  n"  13). 
Bien  que  le  travail  de  MM.  Roux  et  Yersin  soit  plus  médical  que 

D,g,tza:Jb.GOOglC 


botanique,  nous  cioyons  cependant  devoir  l'analyser  à  cause  de   sa 
haate  portée. 

Le  Bacille  de  la  diphthérie  a  été  découvert  par  Klebs  et  cultivé 
par  Lœffler  qui  est  arrivé  à  reproduire  les  fausses  membranes  du 
croup  en  badigeonnant  le  pharynx  de  divers  animaux  avec  <les 
cultures  pures  de  la  Bactérie.  Cependant  il  pouvait  rester  des  doutes 
après  cette  étude  sur  la  cause  de  la  maladie,  car  jamais  ce  dernier 
expérimentateur  n'était  arrivé  à  observer  les  piiénomènes  de  paralysie 
qui  accompagnent  la  diphthûrie.  Ces  doutes  ne  peuvent  plus  exist^er 
après  le  travail  de  MM.  Roux  el  Yersin. 

Ils  ont  cultivé  le  Bacille  de  Klebs  sur  le  sérum  coagulé,  sur  la. 
gélose  nutritive,  sur  le  bouillon  de  veau  légèrement  alcalin.  Ils  ont  pu, 
en  excoriant  la  muqueuse  du  pharynx  des  lapins,  des  pigeons,  avec  no 
fil  de  platine  chargé  de  ces  cultures,  reproduire  la  maladie  avec  les 
membranes  du  croup.  De  minutieuses  recherches  leur  ont  appris  que 
le  Bacille  se  localisait  en  ce  seul  point  de  l'organisme;  on  ne  le 
retrouve  ni  dans  le  sang,  ni  dans  aucun  organe.  Comment  se  pro- 
duisent donc  les  paralysies  obsen-ées  à  la  suite  du  croup?  Ces  para- 
lysies, que  Lœffl;;r  n'avait  pu  reproduire,  ont  été  observées  par  les 
auteurs  à  la  suite  d'inoculation  dans  le  pharynx  et  dans  la  trachée,  ou 
d'injection  microbienne  intra-vcineuses.  Le  microbe  n'existant  pas 
dans  le  sang,  ce  dernier  résultat  a  conduit  à  penser  à  l'exbtence  d'un 
poison  diphthérique  sécrété  par  le  microbe  qui  pénétrerait  dans  le 
sang  el  produirait  les  accidents  secondaires  (paralysies,  etc.,  et  la 
mort).  Cette  hypothèse  a  été  confirmée  par  les  faits,  car  en  inoculant  le 
liquide  de  culture,  filtré  sur  porcelaine,  de  manière  à  supprimer  les 
Bacilles,  on  arrive  à  produire,  suivant  la  dose,  des  paralysies,  des 
diarrhées  (qui  avaient  échappé  jusqu'ici)  et  enfin  souvent  la  mort. 

Ce  travail  suscite  un  grand  nombre  de  questions.  L'emploi  des 
vaccins  n'a  mènera- 1 -il  pas  plus  tard  des  accidents  secondaires  graves? 
Les  essais  faits  depuis  plusieurs  années  sur  le  charbon,  la  septicémie, 
le  charbon  symptomatique,  montrent  que  les  vaccins  ne  causent  aucune 
affection  aux  animaux.  B  n'eit  est  pas  ainsi  pour  la  dipthérie  et  la 
maladie  causée  par  le  Bacille  pyocyanique,  de  sorte  qu'il  iâut  mo- 
mentanément renoncer  à  l'espoir  de  guérir  préventivement  ces 
maladies.  Cependant  »  toutes  les  expériences  sur  les  animaux  tendent 
à  prouver  que  le  Bacille  de  la  diphthérie  ne  se  développe  que  sur  une 
muqueuse  déjà  malade  ;  aussi  voit-on  que  la  diphthérie  est  surtout 
firéquenie  à  la  suite  de  !a  rougeole  et  de  la  scarlatine.  On  ne  doit  donc 
jamais  négliger  l'angine  de  ces  deux  maladies,  il  faut  pratiquer 
fréquemment  des  lavages  phéniqués  de  la  bouche  et  du  larynx  des 
enfants  atteints  de  la  rougeole  et  de  la  scarlatine.  > 

Les  résultats  de  cette  étude  font,  en  outre,  pressentir  que  €  l'avenir 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


nous  montrera  sans  donte  que  beaucoup  d'affections  cliniques  dont 
nous  ne  voyons  pas  clairement  la  cause  sont  dues  à  des  actions 
tardives  de  ce  genre.  Beaucoup  de  néphrites,  ou  de  maladies  nerveuses, 
dont  on  ignore  l'origine  ou  que  l'on  rapporte  à  des  causes  banales, 
sont  peut-être  la  suite  d'une  infection  microbienne  qui  a  passé 
inaperçue.  »  J.  C. 

F.  A.  F.  C.  'Went.  —  Die  VacuoUn  in  den  Fortpflansungszelten  der 
Algen  [Les  vacuoles  dans  les  cellules  reproductrices  des  Algues^. 
(Botaniscbe  Zeitung,  i88g,  n°i2,  p.  197.) 

Les  précédentes  recherches  de  l'auteur  ayant  presque  exclusive- 
ment porté  sur  les  vacuoles  des  cellules  végétatives,  il  a  voulu  les 
étendre  aux  cellules  reproductrices.  Il  a  étudié  dans  ce  but  les 
zoospores  du  Codium  tomentosum,  du  Chmiomorpka  area,  du  Sporo~ 
cknas  peduneulalus,  de  YArthrocladia  villosa,  les  organes  mâles  et 
femelles  du  Cystosira  abrolanifolia  et  du  Sargassum  linifolium, 
les  pollînides,  les  carpospores  et  les  tétraspores  d'un  certain  nombre  de 
Floridées.  Partout  il  est  arrivé  aux  mêmes  conclusions  ;  les  vacuoles 
des  différents  corps  reproducteurs  proviennent,  par  voie  de  division, 
de  la  vacuole  de  leur  cellule  mère.  L.  M. 


PUBLICATIONS  PÉRIODIQUES 

Botanicat  Gazette  (Vol.  XIV,  n<>3,  18B9). 
H.  S.  Bebb.  Notes  on  North  American  Willows.  III.  —  J.  W.  HoU.  In- 
tracellular  Pangenesis.  —  W.  S.  Windle.  Fibres  and  raphidea  in  fruit  of 
Monsttra,  —  Byron  D.  Halited.  Our  worstweeds.  —  H.  W.Wiloy,  Swect 
Cassava  {Jatropka  Uanikot).  —  Stanley  Coultar.  Histolt^^  of  ihe  leaf  of 
Taxodiant.  —  John  H.  Conlter.  Continuity  of  protoplasm.  —  Donglas  H. 
Campbell.  Monotropa  unifiora  as  a  subject  for  demonstrattog  the  em- 
bryo-sac. 

Botanisohe  Zeitiu^  (1889). 
N«  11. 
P.  Soraner.  Mittheilungen  aus  dem  Gebiete  der  Phytopathologie.  I.  Die 
Lohkrankheit  an  Kirscbcn. 

N°  12. 
F.  A.  F.  C.  Went.  Die  Vacuolen  io  den  Fort pflanzuQgszellen  der  Algcn. 

BotaniBches  Centralblatt  (Bd  XXXVU,  n.  1 1). 
Cari  Lanterbach.    Untersuchung'en    ûber   Bau  und  Entwicklung-   der 
Sekretbehaelter  bei  den  Cactccn,  uoterBerûcksichtigung  der  allgemeinen 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


VerfaaehmMC  der  letzttren  (Forls.).  —  F.  Lndwig.  Anstr^' 
ItKbePQzC  {Satarrea  Te^periaiM  a.  sp,,  UsHlagv  Tt^ftria.  sp.)- 

Bnlletiii  de  la  Sodité  iDToologIqiie  de  FVanoe. 
(T.  IV,  faK.  3, 1888). 
PriDiem.  Apparition  do  Black  Rot  sur  W  teaillcs  de  Vigne  en  188S.  — 
PriUieiiS.  Le  chancre  do  Pommier  produit  pnr  nn  Keciria.  —  BawUar. 
Nouvelles  espèces  de  Discomycêtes  ÏDOpennilés  de  France.  —  H-PateolDard 
et  A.  Gaillard.  Cbampigaooa  do  Vcaéméla  et  prindpalement  de  la  régioa 
du  Haat-Orénoque,  rccoltéseni8S7parM.  A.  Gaillard  (Suiit). — L.  RoDand. 
Cinq  Kmaînea  à  CbamonLz.  —  Piillienz.  Maladie  des  feuilles  des  Pommiers 
et  Chitalgniers.  —  Coibuitia.  Sur  les  conidies  d'un  Orhilia,  —  Cottaatiii. 
sur  un  nouveau  Moriierella  (M.  Bainieri).  —  Cortantin  et  Rolland.  Blas- 
tomycfS,  genre  nooi-eau. 

Bnlletin  of  the  Terrer  betanioal  Qub  (janvier  1889t. 
W.  G.  Farlow.  New  or  imperfectiy  known  Algx  of  United  States.  — 
H.  L.  Britton.  Plants  collectcd  by  H.  H.  Rusby  in  S.  America.  —  E.  E. 
Stonu.  Bulblcts  of  Lycofodium  lucidulitnt. 

Halpighia  (t.  D,  fasc.  ix-x). 

0.  Hattirolo.  Sul  polimorfismo  délia  PUospora  kerbarvm  Tul.,  e  sul 
valore  specilico  dclla  Pleaspora  Sarcinulm  e  délia  PUospora  AllertMrias  di 
Gibelliet  Griffini.  — A.  Boni,  Ancora  délia  ÇiMrciu' miic^f^FMMVa  Alph.  D.  C. 

—  F.  Delpino.  Oascrvazioui  sopra  i  batteriocecidii  e  la  sorgente  d'azoto  in 
una  planta  di  GaUga  ofjicinalis.  —  A.  Boni.  Formaïione  délie  radici 
laterali  nelle  Monocotiledoni. 

Revue  générale  de  Botanique. 

(T.  I,  n»  3). 

E.  Jnmelle.  Recherches  physiologiques  sur  le  développement  des  plantes 

annuelles.  —  Koldemp  Rosenvinge.  Influence  des  agents  extérieurs  sur 

l'organisation  polaire  et  dorsiventrale  des  plantes  {Suite).  —  h.  Gnignard. 

Développement  et  constitution  des  anthérozoïdes.  tV.  Algues,  1°  Fucacées. 

—  Gaston  Bonnier.  Etudes  sur  la  végétation  de  la  vallée  de  Cbamonix  et  de 
la  chaîne  du  Mont-Blanc  (Suite). 


PUBLICATIONS  DIVERSES 


Alfred  W.  Bsnn«tt  and  Goorge  Hniray.  A  Handbook  of  cryptogamic 
Botany. 

John  H.  CoBlter  and  J.  H.  Rose,  Revision  of  North  American  Umbelltferx. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


ÎP  s.—  i6  AVRIL  1SS9.  SuppièttuiU  au  Joanial  de  Botanique. 


REVUE  BIBLIOGRAPHIQUE 


F.  Delpino.  —  Osservasione  sopra  i  baiteriocecidii  e  la  sorgenie 
(taaoio  in  una  piania  di  Galega  ofSciDalls  \ObxervaHons  sur  les 
iactériocicidies  et  l'origine  de  l'asoie  dans  un  pied  de  Galega  offî- 
cioalis].  (Malpighia,  t.  II,  p.  385.) 

L'auteur  commence  par  signaler  qu'il  a  observé  sur  des  racines  de 
plusieurs  Trèfles  et  d'autres  Légumineuses  des  tubercules  vides  qui 
présentaient  à  leur  sommet  un  orifice  régulier  semblant  indiquer  qu'il 
avait  servi  à  la  sortie  des  hôtes  de  la  protubérance.  Ces  tubercules 
semient  donc  bien  de  nature  pathologique,  de  véritables  cécidies,  et  - 
non  des  magasins  de  réser\'es  comme  l'ont  soutenu  plusieurs  auteurs. 
U  n'y  a  d'ailleurs,  dit-il,  pour  se  convaincre  du  peu  de  fondement  de 
cette  dernière  opinion,  qu'à  su  rappeler  qu'il  se  forme  des  tubercules 
volumineux  dès  le  début  de  ta  germination  des  Haricots,  des  Fèves, 
des  Vesces,  c'est-à-dire  à  l'époque  du  maximum  de  consommation  et 
du  minimum  de  production  de  la  plante  ;  comment  admettre  en  outre 
que  des  arbres  de  grande  taille,  comme  XcRobinia.,  pourvus  de  feuilles, 
de  fleurs  et  de  fruits  en  abondance,  puissent  avoir  des  magasins  de 
réserves  aussi  petits  et  aussi  ridicules,  i  une  si  grande  distance  du 
lien  de  consommation. 

Quant  à  l'agent  producteur  des  cécidies  il  semble  bien  que  ce  soient 
des  Bactéries.  M.  Delpino  les  a  suivies  dans  les  tubercules  d'un  pied 
de  Galega  officinalis  arraché  avec  précaution  au  début  de  son 
développement  et  cultivé  ensuite  dans  l'eau  naturelle  renouvelée 
chaque  jour.  Les  racines,  bien  lavées  pour  les  débarrasser  des  parti- 
cules de  terre,  portaient  un  grand  nombre  déjeunes  protubérances  ro- 
lumiseuses.  Leur  contenu  consistait  en  corpuscules  bactériformes , 
d'aspect  et  de  dimension  variables,  subglobulaires  ou  un  peu  allongés, 
paraissant  formés  d'un  seul  ou  au  plus  de  deux  ou  trois  éléments  cel- 
lulaires. Au  bout  d'une  semaine  de  culture,  la  plante  conmiençait  à 
développer  vigoureusement  ses  rameaux  et  avait  produit  d'abondantes 
raciaes,  dépourvues  de  tubercules.  Quant  aux  Bactéries  elles  avaient 
changé  de  forme  :  elles  étalent  devenues  des  Bacilles  Â  huit  cellules, 
rectilignes  pour  la  plupart,  d'autres  curvilignes  ou  recourbés  eu  S. 
Ayant  plus  tard  coupé  une  des  racines  chargées  de  tubercules  pour  la 
çnld ver  séparément  dans  de  l'eau  renouvelée  chaque  jour)  M.  Delpino 
a  vu  les  cellules  des  Bacilles  se  dissocier  bientôt,  comme  cela  arrive 
pour  ta  formation  des  spores  quand  le  milieu  nutritif  s'épuise. 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


Une  fois  tous  les  tubercules  sacrifiés  pour  Texamcc  anatomîque,  la 
plante,  dont  les  racines  de  plus  eu  plus  nombreuses  étaient  chaque 
jour  lavées  sous  un  jet  d'eau  avec  le  plus  grand  soin,  continua  à  vé- 
géter d'une  façon  luxuriante,  pendant  plusieurs  mois,  jusqu'à  la  flo- 
raison, qui  fut  magnifique.  Quant  aux  fruits  ils  ne  se  développèrent 
pas,  ce  que  l'auteur  attribue  tout  à  la  fois  à  l'insuffisance  du  phosphore 
et  de  la  magnésie,  et  au  défaut  de  pollinisation  par  les  insectes. 

Durant  toute  cette  culture,  à  deux  reprises  différentes  seulement, 
pour  remédier  à  un  début  de  dessication  des  feuilles  attribuée  au 
manque  de  potasse,  un  peu  de  cendres  avait  été  ajouté  à  l'eau,  une 
première  fois  trois  cuillerées  pendant  4S  heures,  la  seconde  fois  deux 
cuillerées  pendant  34  heures.  Quant  à  l'azote  indispensable  à  la  végé- 
tation de  la  plante,  M.  Delpino  pense  qu'il  faut  en  atiribuer  l'origine  à 
l'ammoniaque  existant  dans  l'atmosphère,  en  proportion  très  faible,  il 
est  vrai,  mais  passant  de  là  dans  l'eau  où  les  racines  l'absorbent  avide- 
ment, phénomène  en  parfaite  harmonie,  remarque  l'auteur,  avec  le 
développement  énorme  des  racines  toutes  les  fois  qu'elles  se  trouvent 
au  contact  d'une  masse  d'eau  abondante. 

L.    MOKOT. 

F.  Tcn  Thiunen.  —  Die  Pilse  des  Aprikosenbaumes  (Armeniaca 
vulgaris  Lam.).  Eine  Monographie  \Champignons  de  l'Abricotier. 
Monographie].  (Aus  den  Laboratorien  des  k.  k.  chemîsch-physiolo- 
gischcn  Vcrsuchsstation  fur  Wein  und  Obstbau  zu  Klosternenburg. 
188S,  n"  I.) 

I.  Champignons  attaquant  les  fruits. 

Phyllos/icia  vindobonensis  ïbûm.  —  Modifie  l'aspect  du  fÏTiit  et 
diminue  sa  valeur. 

Phoma  Armeniacaf  Tbûm.  —  Se  montre  depuis  peu  en  Autriche  et 
cause  des  dommages.  D  se  forme  sur  l'enveloppe  des  fruits  des  plages 
enfoncées  de  i"""  à  \"^  5  ;  la  chair  brunit  en-dessous  et  devient  amèrc, 
astringente  ;  le  (iruil  ne  pourrit  cependant  pas. 

Monilia  fruciigena  Pers.  —  Se  montre  aussi  sur  les  autres  arbres 
frùtiers  et  produit  des  dommages.  Le  mycélium  se  propage  sous  la 
pesu  et  la  perce  pour  fructifier. 

Monilia  laxa  Sacc,  et  Vogl.  —  A  des  propriétés  analogues. 

Gleeosporium  Ixticohr  Eerk.  —  N'a  été  observé  jusqu'ici  qu'en 
Angleterre.  Il  forme  des  plaques  d'un  brun  brunâtre. 

Epochnium  virens  Mart.  —  Produit  la  pourriture  des  fruits. 

Sforotrichum  lyococcon  Ëhrenb.  —  Vient  aussi  sur  les  Pruniers  et 
Pommiers. 

Meianomma  Minervas  H.  Fab.  , 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


il.  Champignons  attaquant  les  feuilles. 

Puccrtiia  Prunorum  Lk.  —  S'observe  aussi  sur  les  Prunelliers, 

Podospharia  tridaciyla  De  Bary.  —  Assez  commun  dans  l'Amé- 
rique du  Nord,  où  il  produit  le  ilaTic  des  Abricotiers. 

Capnodium  Armeniacs  Thûm. 
Phyllosticia  circumscissa  Cooke.  —  Un  des  plus  dangereux  ennemis 
des  cultures  de  la  plante  dans  l'Australie  méridionale. 

Clasterosporium  Amygdalearam  Sacc.  —  Souvent  épidémique 
dans  l'Europe  centrale  et  méridionale,  où  il  cause  des  dégâts  sérieux. 

Cladospi>riunt  herbariorum.  Lk.  —  Est  quelquefois  nuisible. 

III.  Champignons  attaquant  les  branches  et  la  tige. 

Valsa  ambiens  Fr.;  V.  cincta  Fr.;  V.  leucosioma  Fr.;  Euiypelia 
prunasfri  S3,cc.\  Cetiangium  pru»astri^x.\  Diplodia  /Vwni' Fuck.; 
/?.  Amygdal/e  Cookc;  Cytispora  leucosioma  Sacc,  et  C.  cincta  Sacc, 
formes  spermogoniales  des  Valsa  leuoostoma  et  cincta;  Melanconium 
fusiforme  Sacc.;  Hymenula  Armeniacs  Schulz  ;  Coryneum  Beije- 
rinckii,  étudié  récemment  par  M.  Vuillcmin,  forme  imparfaite  de 
VAscospora  BeijerinckH. 

J.   COSTANTIN. 

PUBLICATIONS  PÉRIODIQUES 

Botanische  Zeitung  (1S89.) 
n"  13. 
Egon  Ihne.  —  Ueber  die  Schwankungen  der  AufblQhzeit, 

n"  14. 
J.  Wortmano.  Beitraege  zur  Physiologie  des  Wachsthums, 
Botanisches  Centrallblatt.  (BdXXXVU.) 

Cari  Lanterbacb.  —  Untersuchungen  ûber  Bau  und  Entwicklung  des 
Sekretbehaclter  beiden  Cacteen  {Forls,). 
a'  13. 

Cari  Lanterbacb.  Id.  (ScA/uss).  —  Lndvig.  Bemerkung  Qber  Phragmi- 
dium  alàidum.  —  Anton  Hansgirg.  Bemerkungen  ûber  einige  von  S.  Wiao- 
gradski  neulich  aufgestellte  Gattungen  und  Artcn  von  Baktcrien.  —  Tb, 
Bokomy.  —  Bemerkung  zu  Prof,  Josef  Boehm's  Mittheilung  ûber  Staerke- 
bildungin  den  Blaettern  von  Sedunt  speclaiiU  Boreau. —  T.  F.  fianausek. 
Zur  Fragc  ûber  Nag-Kassar  von  Misua  ferrea; 

Bulletin  memsuel  delà  Sooiétô  Linnéenne  de  Parie. 

D'97, 
L.  Pierre.  Sur  Y  flarmandia.  —  L.  Durand.  Note  sur  t'organogénie  du 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


Poa  annua.  —  B.  Bâillon.  Les  stipules  et  les  bractées  des  Circies.  ~  H. 
Bâillon.  Types  nouveaux  d'Apocynacécs  (Smie).  —  B.  Bâillon.  Sur  quel- 
ques Gynopogo»  néo-calédoniens. 

Deuteche  botaniBohe  Monatasohrift.  (Vmjabrg.,  1889.) 
n°  2,  février. 
Hnnderlein.  —  Die  Flora  vou  Windsheim  in  Bayera.  —  E.  FlgBrt.  Bo- 
tanischc  Mittbeilungea  aus  Schlesîen.  —  Oicar  Bnrchard.  Moosc  aus  Nord- 
land  in  Norwegen.  —  Winter.  lu's  Eu^diu  ! 

0.  V.  Seemen.  Zwei  neue  Weideu  :  Sattx  Siraekleri  and  S.  Sekumtmm- 
iaaa.  —  E.  Sagorski.  Plantx  critica;  Tbunngiîe.  m.  —  J.  Bommnller.  Zor 
Flora  der  Umgebuog  Leipzigs. 

Journal  of  Botanr.  (Avril  1889.) 
Gsorge  Hnrray  and  A.  Léonard  Boodle.  A  systematîc  and  structural 
Account  of  the  Genus  AvrainviUea  Decue  (Conim.).—  lamM  Britten.  Dr. 
Leemann's  Study-sct.  —  C.  B.  Hoffat.  Planta  near  Ballyhyland,  Co.  Wez* 
ford.  —  F.  J.  Hanhury  and  H.  J.  Cosmo  Helville.  New  County  Records  for 
Sutherland,  Caithnesa,  and  Ross.  —  H.  and  J.  Orores.  On  Epiloiium  alpi- 
num  and  E.  auagallidifolium.  —  B.  D.  The  Rev.  Churchill  Babington.  — 
Wm.  Philips.  William  Allport  Leighton.  —  James  Britten  and  G.  S.  Bonl- 
gsr.  Biographical  Index  of  British  and  Irish  Botanists  (Contin.),  —  Arthnr 
Bennett.  Carex  elyiroides  Pries  in  Britain.  —  G.  C.  Dmce.  Calattiagrostis 
borealis  Laestad.  in  Scotland. —  A.  G.  More.  Erica  mediUrratua  var.  kiber- 
nica  in  AchiU  Islaad.  —  J.  W.  White.  Rubus  patlidus  W.  et  N.  in  North 
Somerset.  —  AUrsd  Fryer.  Polygali  calcarea  F.  Schultz  in  Cambrid- 
geshire. 

Oesterreichldche  botanische  Zeitschrift.  (1889.) 

A.  Eansgirg.  Beitraege  zur  Kcnntniss  der  quaraerischen  und  dalmatini- 
schcn  Meeresalgen  {ScAluss). —  V.  t.  Borbàs.  Tilia  semicua^ala  Rupr.?  ïn 
Gatizien.  —  J.  Hnrr.  Wichtîge  ocue  Funde  von  Phanerogamen  in  Nord- 
tirol  (SeAluss).  —  Br.  Blocki.  Poieniillu  Tynieckii  n,  sp.  —  K.  Tandas. 
Beitraegezur  Kenntnisa  der  Flora  von  Sad-Hercegovina  {Forts.). —  L.  Sl- 
monkai.  Bemerkungen  zur  Flora  von  Ungara.  X.  —  Ed.  Formanek.  Beitr^ 
zur  Flora  von  Bosnien  und  der  Hcrcegovina  (For/s.),  —  B.  F.  flolla.  Bin 
Tag  in  Migliarino. 

Revue  mjcoli^que.  (Avril  1889.) 

M.  Sorokine.  Matériaux  pour  la  flore  cryptogamique  de  l'Asie  centrale. 
—  C.  Spegasrini.  Fungi  nonnuDi  Paraguaria:  et  Fuegiae  {Pk<meroi»ytes, 
nov.  gen.) .  —  6.  Lagerheini.  L'adde  lactique,  excellent  agent  pour  l'étude 
des  ChampigBOoi  aecs.  —  P.  A.  Kanten.  Fungi  quidam  novi  vel  minus 
bene  cogniti.  


D,g,tza:Jb.GOOgle 


Suppiitneni  au  Journal  de  Boianiqne. 


REVUE  BIBLIOGRAPHIQUE 


Devaux*  —  Du  mécoHisme  des  échanges  gâteux  ckes  Itsplattles  aqua- 
tiques (Ann.  des  se.  nat.,  Bol-,  7*  s.,  t.  9,  1889). 

De  nombreuses  études  ont  déjà  été  faites  sur  la  nature  des  gaz  émis 
ou  absorbés  par  les  plantes  tant  aériennes  qu'aquatiques.  Mais  le  mé- 
canisme même  des  échanges  gazeux  n'a  fait  jusqu'Ici  l'objet  que  de 
bien  peu  de  travaux.  Les  recherches  de  M.  Devaux  dans  celte  voie 
délicate  peuvent  être  considérées  comme  fournissant  déjà  des  résul- 
tats fort  importants.  Ces  recherches  ont  porté  sur  les  plantes  aqua- 
tiques, dont  la  structure  est  plus  simple  et  qu'il  est  plus  facile  d'avoir 
dans  des  conditions  bien  déterminées. 

Dans  la  première  partie  de  son  travail,  l'auteur  étudie  les  échanges 
gazeux  entre  l'aîr  des  lacunes  et  le  milieu  ambiant. 

Les  gaz  émis  par  les  plantes  peuvent  suivre  deux  voies  difTërentes  : 
ou  bien  ils  se  diffusent  à  travers  les  parois  des  cellules,  on  bien  ils 
s'échappent  à  l'état  de  bulles.  Il  est  évident  que  par  diffusion  il  peut 
également  se  produire  des  entrées  de  gaz  dans  tes  plantes. 

Pour  étudier  la  diffusion  à  travers  les  tissus  d'une  plante  aquatique, 
YEIadea  par  exemple,  M.  Devaux  la  place  dans  un  entonnoir,  son 
extrémité  inférieure  plongeant  dans  un  peu  de  mercure,  et  il  coule  au- 
tour, jusqu'au  quart  environ  de  la  partie  élargie,  de  la  gélatine  fusible 
à  30",  opération  qui  n'endommage  pas  la  plante,  On  laisse  couler  le 
mercure  et  l'extrémité  de  la  dge  est  ainsi  dégagée.  On  peut  alors 
relier,  au  moyen  d'un  tube  de  caoutchouc,  la  partie  redressée  de  l'en- 
tonnoir à  une  pompe  à  mercure  et  faire  complètement  le  vide  dans  la 
plante.  Puis  la  parde  restée  libre  au-dessus  de  la  gélatine  est  laissée 
dans  l'air  ou  plongée  dans  l'eau  ;  de  l'air  pénètre  donc  dans  la  plante  ; 
on  peut  l'extraire  et  en  déterminer  la  composition. 

En  comparant  la  diffusion  dans  ses  expériences  et  celle  qui  se  pro- 
duit dans  diverses  autres  circonstances,  M.  Devaux  arrive  à  cette  con- 
clusion :  «  La  diffusion  à  travers  les  parois  Oe  la  plante  est  très  ana~ 
logue  à  celle  qui  se  produirait  à  travers  une  lame  liquide  immobili- 
sée, t  En  outre  «/a  rentrée  par  diffusion  est  la  même,  que  la  plante  soit 
dans  l'air  ou  dans  l'eau,  i 

Les  bulles  que  l'on  voit  fréqnemmmcnt  se  dégager  de  l'intérieur 
des  plantes  sortent  toujours  par  des  déchirures  de  la  plante  (section, 
blessure,  etc.).  En  recueillant  ces  bulles  et  faisant  l'analyse  des  gaz 
qui  les  constituent,  M.  Devaux  arrive  k  cette  conclusion  împorcanie  : 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


«  L'atmosphère  interne  des  plantes  sitàmergées  est  de  l'air  presque 
pur,  ayant  à  peu  près  la  composition  de  l'air  libre,  si  l'eau  est  nor- 
malemenl  aérée,  i  On  a  éraîs  souvent  une  opinion  inverse.  Cela  tient 
en  grande  partie  à  ce  que  l'on  n'avait  pas  soin  de  prendre  de  l'eau  lar- 
gement aérée,  La  respiration  de  la  plante  tendrait  èvidemmcni  à  modi- 
fier cette  composition,  mais  tes  échanges  diffusi&  qui  se  produisent 
avec  les  gaz  dissous  dans  l'eau  extérieure  compensent  l'effet  de  la. res- 
piration. 

Outre  ces  bulles  venant  de  l'intérieur  des  plantes  aquatiques,  il  se 
forme  souvent  à  leur  surface  des  bulles  beaucoup  plus  petites.  Elles 
proviennent  des  atmosphères  superficielles  extrêmement  minces  qui 
existent  toujours  à  la  surface  des  plantes  aquatiques  et  en  général  de 
tous  les  corps  plongés  dans  l'eau.  Les  bulles  de  la  première  espèce 
viennent  des  lacunes  des  plantes  aquatiques;  celles  dt  la  seconde  es- 
pèce existent  seules  pour  les  plantes  dépourvues  de  lacunes  :  un  grand 
nombre  d'Algues  sont  dans  ce  cas.  Les  diverses  circoD.stances  atmos- 
phériques peuvent  faire  varier  dans  des  limites  assez  étendues  la  com- 
position de  l'air  dissous  dans  l'eau  ;  on  conçoit  donc  que  l'air  des  la- 
cunes présente. aussi  des  compositions  variables:  c'est  ce  que  l'auteur 
a  démontré. 

<  La  saturation  normale  des  eaux  naturelles,  dit-il,  c'est-â-dire  leur 
équilibre  parfait  avec  l'atmosphère,  est  souvent  a'.teînte,  mais  ne  sub 
siste  jamais,  car  les  pressions  gazeuses  y  subissent  des  oscillations  con- 
tinuelles, 

<  Il  en  résulte  que  l'atmosphère  des  lacunes  subit  aussi  des  varia- 
tions continuelles  de  pression.  Ces  variations  sont  positives  pendant 
le  jour  et  dues  alors  à  deux  causes,  la  sursaturation  et  le  dégagement 
d'oxygène;  elles  sont  négatives  pendant  la  nuit,  parce  que  ces  deux 
causes  cessent  d'agir;  pourtant  il  arrive  parfois  que  la  pression  est  po- 
sitive au  commencement  de  la  nuit  par  suite  d'un  excès  de  saturation 
diurne. 

I  Des  variations  semblables,  mais  plus  étendues,  se  produisent 
avec  les  saisons.  > 

Dans  une  seconde  partie,  l'auteur  s'occupe  des  échanges  gazeux 
entre  la  cellule  et  le  milieu  qui  l'entoure.  Il  insiste  d'abord  sur  le  grand 
développement  de  l'appareil  aérifère  qui  fait  que  les  diverses  cellules 
sont  toujours  très  rapprochées  des  lacunes;  il  montre  que  les  méats  se 
forment  de  très  bonne  heure  et  existent  déjà  tout  près  de  l'extrémité 
même  du  cône  végétatif  de  la  lige.  L'étude  des  gaz  des  lacunes  lui  per- 
met d'énoncer  cette  proposition  :  •  Le  rm'Hcu  gazeux  externe  de  cha- 
que cellule  d'une  plante  submergée  est  de  l'air  libre  ou  dissous  dans 
lequel  les  pressions  gazeuses  sont  très  voisines  de  ce  qu'elles  sont  dans 
l'air  libre,  » 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


■  Cet  énoncé  et  les  résultats  exposés  dans  la  preniîère  partie  sur  la 
diffusion  des  gaz  conduisent  alors  l'auteur  à  cette  conclusion  :  ■  Il 
exisie  toujours  de  l'air  dissous  dans  toutes  Its  pariies  constitutives 
d'une  plante  aquatique  submerge.  —  Dans  toutes  les  cellules,  chaque 
gas  possède  à  peu  près  une  pression  uni/orme  gui  est  la  même  que 
dans  l'air  libre.  » 

Cotnme  on  le  voit,  le  travail  de  M.  Devaux  nous  fournit  des  ren- 
seignements précieux  sur  certains  phénomènes  des  plus  importants  de 
la  vie  cellulaire  et  de  la  biologie  générale.  1..  DuFOua. 

Qtroin.  —  Recherches  sur  les  Apocynées  (Annales  de  la  Société  bota- 
nique de  l>yon,  15°  année). 

Ce  travail,  qui  est  une  nouvelle  application  de  l'anatomie  à  la  sys- 
tématique, comprend  deux  parties,  l'uoe  purement  botanique,  l'autre 
traitant  spécialement  de  la  matière  médicale. 

Dans  ta  première  partie,  l'auteur  étudie  la  structure  hîstologlqne 
d'un  certain  nombre  d'espèces  d'AfKJcynées,  et  il  en  conclut  que  cette 
famille,  très  naturelle  au  point  de  vue  morphologique,  ne  l'est  pas 
moins  au  point  de  vue  anatomique.  Les  plantes  qui  la  composent 
sont  essentielle  me  M  caractérisées  dans  leur  tige  par  la  présence  de 
deux  libers,  l'un  externe,  l'autre  interne,  de  laticifères  inarticulés  et 
d'un  péricycle  renfermant  des  faisceaux  de  libres  à  parois  épaisses 
mais  cellulosiques.  I^  liber  inlerne  semble  d'ailleurs  avoir  une  signifi- 
cation différente  de  celui  des  Cucurbitacécs.  Ces  mêmes  caractères  se 
retrouvent  dans  la  famille  des  Asclépiadées,  destinée  vraisemblable- 
ment à  être  réunie  d'une  façon  définitive  Â  celle  des  Apocynées. 

La  seconde  partie  du  travail  de  M.  Garcin  est  une  étude  détaillée 
des  drogues  fournies  par  les  racines,  tiges,  feuilles  et  fruits  de  diverses 
espèces  d'Apocynées,  telles  qu'elles  sont  employées  en  médecine. 
Nous  signalerons  notamment  ses  intéressantes  recherches  sur  les  Stro- 
phanthus.  L.  Morot. 

PUBLICATIONS  PÉRIODIQUES 

Botanisohe  Zeitung. 

(i889n"i5eti6.) 
J.  Wortmann.  Beitraegfc  zur  Physiologie  des  Wachathuma  {Forts.). 

BotanlSfdwB  CeotralbUtt  (Bd  XXXVOI). 
D»  1. 
E.  DsniMrt.  Anatomie  und  Chemie  des  Blumenblatts.  —  M.  Lisran. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


Das  botaniscfae  Muséum  und  bot.  Laboratorium  fflr  Waarenkuade  zu  Ham- 
burg. 

n°  2. 
E.  Dennert.  Id.  (For/s.).  —  M.  Lieran.  H.  {Foris.).  -  F.  G.  Kohi.  Zur 
KalkoKalat-BilduDg  in  der  Pllanze. 

Beriohte  der  deutsohen  botanisohen  OeBellHchaft. 

(Bd  VU,  H.  2,  1889.) 
W.  Pfetfer.  Ueber  Oxydât ionsvorgaenge  in  leUenden  ZelIcD.  —  R.  Har- 
tlg.  Bemerkungen  zu  A.  Wielcr's  Abhandlung:  Uel>er  dcn  Ort  der  WaS- 
serldiuB}!;  im  Holzkoerper,  etc.  —  W.  Zopl.  0.\alsaeuregaehrung  (an  Stelle 
von  AlcobolgachruDg)  bei  einem  typischen  (endosporen)  Saccharomyceten 
(S.  Hansenii  n.  sp.)  —  H.  Weitarmayer.  Bemerkungen  zu  dei*  Abhandluag 
von  Gregor  Kraus  :  Grundlinico  zu  eincr  Physiologie  des  Gerbstofe.  — 
H.  Ambronn.  Das  optische  Vcrhalten  und  die  Siructur  des  Kircbgummis. 
R.  A.  Philippi.  —  Ueber  einige  chilenisclic  Pllanzengattuagea, 

Flora.  (1889,  Heit  I.) 

K.  Goebel.  Ueber  die  Jugeiidforroen  der  Pflamen.  —  W.  PhUer.  Loew 

und  Bokorny's  Silbcrreduction  in  PflaiizenzeUen.  —  F.  Lndwig.  Bcobach- 

tungen  von  Fritz  MQll^r  an  Hypoxis  decumiens.  —  A.  Huujprg.  Ueber  die 

GattiiDg  CreiiacatitJkaKa.,  PeripU£maliitKVi.tz,,aaA  Hanigirgia  UcToai. 

—  1.  Holler.  Lichenes  Sandwicenses.  —  S.  MÙUer.  Observationes  in  Li- 
chenes  argeniineoses.  —  Ed.  Widmer.  Beitrag  zur  Kenotniss  der  rotbblû- 
hçnden  Alpen-Prinieln.  —  Th.  Loeunar.  Ueber  einige  aeue  Pflanzenartea 
aus  Brasilien. 

Oesterreiohleohe  botanloohe  ZeiUohrift.  (18S9). 

A.  Kerner  t.  Haiilann.  Ueber  das  Wechsetn  der  Bl(lthenfarl>e  an  einer 
und  derselben  Art  in  verschiedenea  Gegeaden.  —  Inlliu  Wienier.  Zur 
Erklaerung  der  wechselndeu  Geschwindigkeit  des  Vcgetationsrhythmus. 

—  H.  Wilkomm.  Ueber  einige  kritiscbe  Labiaten  der  spaoischbaleari- 
schen  Flora.—  fi.  Haberlandt.  Ueber  das  Laengenwachsihum  und  den  Geo- 
tropismus  der  Rhizoidea  von  Maiehantia  und  Lunularia.  —  HawlloUlcb. 
Notiz  Qber  daa  Verbalten  von  Gingko  bilcba  L.  in  Pinstern.  —  P.  Aicher- 
un.  Zur  Synonymie  der  Baretia  ceraloides  C,  A,  Mey  und  ciniger  aegyp- 
tischer  Paronychicen.  —  i.  Freyn.  Ueber  einige  kristische  ^»-aitr-Arten. 

i.  Pitius  digenea  (P.  mgra  Am,  X  *>tfiiiaita  Dur.). 


PUBLICATIONS  DIVERSES 


L.  Trabnt.  Étude  sur  l'Halfa  (S/ifia  lenacissinta). 
Jolina  Wlanier.  Biologie  der  Pflanzen. 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


N"  10—  i6  MAI  iSSg.  Huppiément  au  Journal  de  Botanique. 

REVUE   BIBLIOGRAPHIQUE 


Henoann  Ross.  —  Contribusioni  alla  conoscensa  del  iessuio  assi- 
tnilalore  e  dello  sviluppo  tUl  p^itUrma  nei /usti  delU  plante  povere 
^'  fogii'  o  affilie.  [ConlribuHons  à  la  connaissance  du  iissu  assimi- 
laleur  et  du  développement  du  périderwie  dans  la  tige  des  planies 
pauvres  en  feuilles  ou  apAylles.]  (Nuovo  Giomalebotanîcoitaltano, 
Vol.  XXI,  n"  2,  15  avril  1S89)., 

Les  recherches  de  l'auteur  ont  porté  sur  un  certain  nombre  de 
plantes  appartenant  à  des  familles  diverses,  à  tige  arrondie,  aplalic  ou 
sillonnée,  telles  que  Spartium  junceum,  Polygo/ium,  Epkedra,  Poly- 
gala  speciosa,  Pelargonium  lelragonum,  Jasminum,  Russelia,  Collelia, 
Baccharis,  Bossis/ea,  Carmichalia,  Mueklenbeckia  platyclada,  Pkyl- 
lanihus,  Sarolhamnus  vulgaris,  Genista,  Rétama  Relam,  Plumôago 
apAylla,  Casuarina,  Il  résume  ainsi  ses  observations. 

Les  plantes  qui,  dépourvues  de  feuilles  ou  n'en  portant  qu'un  petit 
nombre,  possèdent  du  tissu  assimilateur  dans  la  tige  montrent  généra- 
lement une  tendance  à  conserver  longtemps  intacts  leur  épiderme  et 
leur  écorce,  de  manière  à  rendre  possible  une  assimilation  suffisante  ; 
leur  accroissement  en  épaisseur  est  tout  d'abord  peu  notable  et  l'appa- 
rition du  pérîderme  est  retardée. 

Celui-ci  peut  ne  se  développer  que  sur  une  partie  de  la  tige,  ou 
naitrc  sous  forme  de  taches  ou  de  lignes  longitudinales  éparses  sans 
ordre  qui  ne  se  fusionnent  que  plus  tard  pour  recouvrir  la  tige  sur  tout 
son  pourtour. 

Quand  l'accroissement  en  épaisseur  commence,  l'espace  nécessaire 
aux  nouveaux  tissus  peut  être  obtenu  par  rarrondissemeat  des  ilges 
d'abord  aplaties  ou  par  l'élai^issement  des  sillons,  de  manière  que  le 
tissu  assimilateur  persiste  le  plus  longtemps  possible. 

Dans  d'autres  cas,  le  périderme  nait  entre  les  groupes  de  tissu  assi- 
milateur, sous  forme  de  bandes  longitudinales  régulières,  qui  s'élar- 
gissent en  proportion  de  l'accroissement  en  épaisseur.  Le  tissu  assi- 
milateur n'est  pas  altéré  (Casuarina)  ou  ne  l'est  que  très  peu  (Spar- 
tium). 

Dans  les  Genêts  et  quelques  genres  voisins,  où  des  cordons  sclé- 
reux  s'étendent  sans  interruption  depuis  l'épiderme  à  travers  toute 
l'écorce,  le  périderme  se  forme  au  milieu  des  bandes  de  tissu  assimi- 
lateur, au  fond  des  sillons  primitifs,  conservant  longtemps  des  deux 
côtés  le  reste  du  parenchyme  à  chlorophylle.  L.  Morot. 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


s.  WÎQOgrsdsky.  —  Sur  le  pUomorpkismt  des  Bacléries  (Atmales 

de  rinstilut  Pasteur,  1889,  p.  249). 
E.  Hetohnikoff. — Noie  sur  iepUomorpAisme  des Baciéries{\6.p.26s)' 

M.  Zopf  a  autrefois  cru  découvrir  le  polymorphisme  des  Bactéries  ; 
malheureusement  la  méthode  qu'il  employait  était  imparfaite,  et  il  ne 
citait  comme  milieu  de  culture  que  •  l'eau  de  marais  fraîche  >  ou  l'eau 
d'égout,  comme  quelqu'un  l'a  dit  spirituellement.  Le  succès  de  cette 
théorie  a  été  éphémère  et  on  paraît  revenir  à  la  fixité  des  espèces  de 
Bactéries  comme  la  concevait  M,  Cohn.  M.  Winogradsky  a  largement 
contribué  pour  sa  part  à  renverser  ces  idées  par  l'étude  des  Bacléries 
sulfureuses;  il  reprend  aujourd'hui  cette  question  à  l'occasion  d'un 
nouveau  cas  de  polymorphisme  découvert  par  M.  Metchnikoff  chez 
le  Spirobacillus  Cienkowskii,  dont  l'autouDmie  lui  inspire  quelques 
doutes. 

Il  semble  même  vouloir  restreindre  la  portée  des  observatious  faites 
sur  le  Micrococcus prodigiosus,  par  M.  Wasserzug,  qui  a,  comme  on 
le  sait,  constaté  dans  des  conditions  absolument  rigoureuses  de  pureté 
que  le  Micrococcus  ovale  se  transforme  en  Badlle  et  en  filaments. 
M.  Winogradsky  ajoute  •  qu'aucune  espèce  ne  peut  être  caractérisée 
par  une  forme  géométrique  fixe,  et  M.  Cohn  ne  l'a  jamais  fait.  *  Il  n'en 
est  pas  moins  vrai,  comme  le  fait  observer  M.  Metchnikoff,  que  le 
Coccobacillus  prodigiosus  A  été  regardé  par  M.  Cohn  comme  un  Mi- 
ertfccccai  et  qu'il  a  été  rangé  parmi  les  Bacillus  par  M.  FlO^e,  un 
des  champions  les  plus  zélés  de  la  fixité.  Les  variations  provoquées 
par  M.  Wasserzug  n'ont  pas  dépassé  ces  limites,  ajdute  M.  Wïno* 
gradsky  ;  elles  démontrent  au  moins  que,  dans  certains  cas,  une  plante 
peut  passer  par  l'état  jWJcrococcw.?  puis  par  l'état  ^flci/Zw^.  M.  Wino- 
gradsky croit  devoir  ranger  ces  métamorphoses  parmi  les  phénomènes 
<  morbides  et  pathologiques  >  qu'on  ne  doit  pas  mettre  sur  le  même 
rang  que  les  phénomènes  normaux.  S'il  en  était  ainsi,  nous  devrions 
renoncer  à  faire  toute  expérience  et  toute  culture  ;  or,  une  connaissance 
plus  approfondie  des  choses  a  montré  qu'on  ne  torturait  pas  la  nature 
dans  les  laboratoires  et  que  la  plupart  des  observations  qu'on  y  lait 
peuvent  être  répétées  dans  la  nature.  D'ailleurs,  commeht  définir  les 
phénomènes  normaux  et  ceux  qui  ne  le  sont  pas? 

M.  Winogradsky  est-il  aussi  bien  sûr  que  chez  les  Champignons, 
pour  lesquels  il  admet  le  polymorphisme,  le  développement  se  modifie 
toujours  loul  à  coup.  Il  semble  que  la  question  des  conditions  dans 
lesquelles  se  produisent  les  variations  est  encore  trop  obscure  pour 
qu'il  soit  permis  d'être  si  affirmatif.  Ne  pourrait-on  pas  croire,  d'un 
autre  côté,  à  rinvariabiliié  de  certaines  formes  conidienoes  qai  se 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


maindennent  pendant  un  nombre  indéfini  de  générations  sans  a 
variation,  et  dont  la  parenté  avec  d'autres  formes  parfaites  a  été  dé- 
montrée d'une  manière  irrétragable. 

U  ne  laut  pas  oublier  que  M.  Winogradsky  n'a  pas  réussi  à  cultiver 
purement  ses  Bactéries  sulfureuses  ;  il  a  pu  les  conserver  tant  bien  que 
mal  sous  une  lamelle  pendant  quinze  jours  ou  un  mois,  aussi  ne  peut- 
on  attribuer  à  ses  résultats  la  portée  qu'il  paraît  vouloir  leur  donner. 
Quelques  Bacilles,  comme  celui  du  choléra,  qui  ont  été  cultivés  pure- 
ment, se  transforment  de  Bacilles  en  Spirilles;  aussi  tout  fait  penser 
qu'il  y  a  des  variations  restreintes  chez  les  Bactériacées.  Une  méthode 
rigoureuse  de  culture  résoudra  définitivement  la  question,  mais  on  ne 
saurait  n^liger  des  observations  bien  faites  comme  celles  de  M.  Met- 
chnikoff  et  on  ne  doit  pas  oublier  combien  cette  méthode  de  concomi- 
tance et  de  continuité  de  formes  a  rendu  de  services  à  la  mycolc^ie 
malgré  ses  imperfecdons.  J.  Costantin. 


PUBLICATIONS  PÉRIODIQUES 


Beriohte  der  dsutsoheii  botaniBCben  Oesellsohafl. 

(Bd  VII,  Heft  3,  1889.) 
W.  Bela|eff.  Ueber  Bau  und  Ëntwlckelung  der  Spermatozoiden  bei  den 
Gefaesskryptogamen.  —  W.  Palladin.  Kohtchydrate  als  Ujiydationspro- 
éakts  der  Eiweisstoffc.  —  H.  Hellriegel.  Bemerkun^ea  zu  dem  Aufsatze 
von  B.  Frank  <  Uebcr  den  Einfluss,  welchen  das  Sterilisirea  des  Erdbo- 
dena  aa(  die  P(lanzen-EDtwickelun}r  ausûbt  >.  -~  H.  Hellriegel  und  H.  Wil- 
farth.  Erfolgt  die  Assimilation  des  frcicn  Stickstoffs  durch  die  Leguminosen 
unter  Mitwirkung  niedercr  OrganismenT  —  Brich  Schmldt-  Eia  Beitra^ 
zur  Kenntniss  der  secundaereo  Markstrahlen. 

Botanical  Gazette. 

{avril  1889). 

F.  Renanld  and  S,  Cardot.  New  Mosses  of  North  America.  II.  —  Stanloy 
Coolter.  Histology  of  the  leaf  of  Taxodium,  II.  —  Byron  D.  Halitad.  A 
modification  of  the  versatile  anther.  —  Thomas  Hflahan.  The  winter  Icaves 
of  Corydalis  glauca  and  C.  fiavula.  —  Byron  0.  Halsted,  Pollen  motber> 
cdis. 

Botaoische  ZeUune  (1889). 
n^  17  et  18. 
i,  Wortnunn.  Beitraege  zur  Physiologie  des  WachsthumB  {Forts.  um4 
Seii»ss). 

B*  ig. 
H.  de  Triei.  Ueber  die  Panntiabilitaet  der  Protoplaste  lOr  Harostoff. 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


Botanisches  Centralblatt  (Bd.  XXXVIII). 

n*  3. 

E.  Dennert.  Anatomie  und  Chemie  des  Blumcnblatts  [For/s.). — R.  Heiae. 

7.»T    Kotwicklung'^^schidite   der    Tuberacecn   und    Elaphomyceten.   — 

H.  Lieran.  Uas  botaniscbe  Muséum  und  bol.  Laboratorium  fur  Waarcn- 

kunde  zu  Hamburg  {Forts.}.  —  F.  G.  von  Barder.  E,  R.  von  Traulvctter. 

n'4- 

E.  Dennert.  Id.  (ScA/ius).  —  F.  G.  von  Herder.  Id.  (Paris.). 

a"  S- 
Panl  Dietel.  Ucber  Rostpiize,   deren  Teleutosporen  kurz  nacb  ihrer 
Reife  keimen.  ~  0.  Loew  und  Tb.   Bokomy.   Uebcr  das  Verhalten  von 
Pdanzenzcllen  za  stark  i-erdûnnter  alkaliscber  Silberloesung.  —  F.  G.  t. 
Herder.  Id.  {Foris.). 

Le  Naturaliste.  (1839.) 
I"  Mars. 
G.  Ronj.  Suites  à  la  Flore  dt  France  de  Grenier  et  Godron  {Rosa  «■/- 
cranihà). 

P.  Hariot.  La  Truffe,  organisation,  classification.  -  -  G.  Rony.  Suites  à 
la  Flore  de  France  de  Grenier  et  Godron  {Rosa  mûllis). 

Nuovo  Gioriiale  botanico  itatiano  (Vol.  XXI,  a"  z,  avril  1889). 

C-  Hassalongo.  Nuovi  Miceti  dell'agro  veroncse.  —  k.  Piccone.  Algbe 
délia  (Tociera  del  •  Corsaro  >  aile  Azzore.  —  H.  Rou.  Contribuziooi  alla 
conosi'enza  dcl  tessuto  assimllatore  e  dello  s\'iluppo  dcl  periderma  aei  fusti 
dclle  (liante  povfiie  di  foglie  o  afiUe,  —  L.  Hicbeletti.  Indes  schedularum 
criticarum  in  Lichenes  cxsiccatos  Iialia;  (auctore  A,  B.  Massalongo),  — 
D.  Hartelli.  Caso  icratologico  neila  Magnolia  anonxfclia  Salisb.  —  Bul- 

LETINO   DELLA  S01..IETA  BOTANIC.i  lïAUANA    ;   L.    Hscchiati,  La  Synedra 

pulckella  Ki]tz.  var,  abrtortnis  M.,  ed  altre  Diatomacce  délia  sorgente  di 
Ponte  Nuovo  (Sassuolo);  G.  Cîcioni,  Sopra  una  \arietà  délia  Myosotis  in- 
iermedia^  c  del  Polygontint  ditmetorum;  A.  Goiran,  Alcune  notizie  sulla 
flora  vcniiicse;  G.  Arcangeli,  Sulla  funzione  trofilegica  délie  foglie;  L.  Hac- 
cMati,  Le  Diatomacee  délia  tortezza  di  Castelfranco  Bolognese;  A.  Goiran, 
Alcune  noiizie  sulla  flora  veronese  ;  0.  Arcangeli,  Sulla  su  uttura  dei  semi 
délia  Victoria  regia  LindI;  D.  Hartelli,  Una  uuova  specie  di  Riccia;  Sul 
Polyporus  gelsorum  Fr.  ;  L.  Cetotti,  Contribuzione  alla  micolugia  roinana  ; 
C.  ATOtta,  Seconda  contribuzione  alla  flora  délia  .Scioa  ;  R.  Pirotta,  Osscr- 
vazinni  sopra  alcuoi  Funghi;  C.  Lnmia,  Del  niiï.cuglio  gassoso  nel  sicono 
del  Fico  (Ficus  Carica);  A.  Terracciano,  Le  Viole  italiaac  spectanti  alla 
sezionc  Mclanium  D.  C.  Appunti  di  studii  filugenecico-sistematici  ;  C.  Aretta, 
Terza  contribuzione  alla  flora  dello  Scioa  ;  G.  Cnboni,  £s|<erieaze  per  la 
diffuzione  detla  Entomophthora  Grylli  Fres,  coatro  le  cavallete  ;  C.  Avetta, 
Prima  contribuzione  alla  flora  dello  Scioa. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


SttppténuHl  au  Journal  de  BoUDique. 


BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE 


C.  Aoqua<  —  Nuova  coatribusione  allô  studio  dei  cristalli  di  ossa- 
lato  dicalcio  tielle  pianle  [Nouvelle  confriiuiioti  à  l'éiade  des  cris- 
taux d'oxalatede  chaux  dans  /«//ii«/«].(Malpighia,  vol.  III,  1S89, 
p.  17,  I  pi.). 

Les  objcrvatioDS  de  l'auteur,  qui  ont  porté  sur  diverses  espèces 
apparteuaDt  aux  genres  Oxalis,  Rumex  et  Picurnia  (Phyfolacca), 
l'ont  conduit  aux  conclusions  suivantes. 

Les  cellules  cristallifères  sont  lelieud'origine  de  l'oxalate  dechaux, 
mais  non  de  l'acide  oxalique.  Celui-ci  prend  naissance  dans  toutes  les 
cellules  du  parenchyme  cortical  et  médullaire,  où  il  se  combine  avec 
la  potasse.  L'oxalate  de  potasse  qui  en  résulte  passe  d'une  cellule  à 
une  autre  par  les  espaces  intercellulaîies  et  arrive  ainsi  aux  cellules 
cristaltifères.  Les  solutions  provenant  du  sol  et  contenant  des  sels  de 
chaux  diffusent  au  contraire  à  travers  les  molécules  cellulosiques  des 
membranes.  Ces  sels  de  chaux  ne  peuvent  pénétrer  dans  les  cellules 
ordinaires  du  parenchyme  à  cause  des  propriétés  osmotjques  de  l'ec- 
toplasme ou  couche  périphérique  du  plasma.  Arrivés  au  contact  des 
cellules  cristal lifères,  ils  y  pénètrent  au  contraire,  l'ectoplasme  de  ces 
cellules  ayant  précisément  la  propriété  osmotique  de  laisser  passer  les 
sels  de  chaux.  C'est  donc  dans  ces  cellules  que  les  deux  réactifs  se 
rencontrent  et  qu'a  lieu  la  formation  des  cristaux. 

Quant  à  l'oxalate  solnble,  il  s'accumule  dans  les  espaces  interccllu- 
laires,  où  l'auteur  en  a  déterminé  la  cristallisation  par  l'emploi  de 
certains  réactils,  de  sorte  qu'on  peut  les  regarder  comme  de  véritables 
organes  excréteurs.  Il  est  vraisemblable  que  ces  espaces  intercellu- 
laires sont  revêtus  d'une  couche  plasmîque  qui  protège  les  oxalates  so- 
lubles  contre  le  contact  des  sels  de  chaux  qui  imprègnent  les  mem- 
branes. L.   MOROT. 

Alfred  W.Bennett  and  George  Murray.  —  A  Handbook  of  cryp- 
togatnic  Botany  \Manuel  de  Botanique  cryptogamique].  (Londres, 
Longmans,  Greenand  C",  1889.) 

H  n'avait  pas  été  publié  en  Angleterre  d'ouvrage  général  de  Cryp- 
tc^amie  depuis  celui  de  Berkeley  en  1857.  Or  on  sait  combien  ont  été 
conùdérables  depuis  cette  époque  les  progrès  accomplis  dans  cette 
partie  de  la  Botanique.  Cette  lacune  est  aujourd'hui  comblée  par  l'ex- 
cellent Manuel  que  viennent  de  laire  paraître  MM.  Bennett  et  Muiray. 


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Ce  Manuel  est  entièrement  au  courant  de  la  science,  et  la  lectnre  en 
est  facilitée  par  un  nombre  considérable  de  figures  soit  originales, 
soit  empruntées  à  divers  ouvrages.  II  comprend  sept  subdivisions  :  i" 
les  Cryptogames  vasculaires;  2°  les  Muscinées  ;  3*  les  Characées,  que 
les  auteurs  n'ont  pas  cru  devoir  ranger  dans  les  Algues  et  dont  ils  font 
un  groupe  intermédiaire  entre  ces  dernières  et  les  Muscinées;  4°  les 
Algues,  qu'ils  partagent  en  Floridées,  Confervoîdées  hiitérogames, 
Fucacées,  Phaeosporées,  Conjuguées,  Confervordées  isogames,  Multî- 
nucléées  et  Cœnobiées  ;  5°  les  Champignons,  formant  deux  groupes. 
les  Phycomycètes  (Oomycètes  et  Zygomycètes)  et  les  Sporocarpés 
(Ascomycètes,  Urédînées  et  Basidiomycètes),  ies  Lichens  étant  répar- 
tis dans  ce  groupe  à  leurs  places  respectives  ;  6"  les  Mycétotozoaires 
(Myxomycètes  et  Acrasiés);  7*  les  Protophytea,  comprenant  deux 
groupes,  les  Schiiophycées  (Protococcoïdées,  Diatomacées,  Cyano- 
phycées)  et  les  Schizomycètes  (Bactéries). 

Chacune  des  38  classes  entre  lesquelles  se  trouvent  réparties  les 
Cryptogames  dans  ce  système  de  classification  fait  l'objet  d'une  étude 
détaillée  plus  ou  moins  longue  où  les  principaux  types  sont  passés  en 
revue.  Les  Cryptogames  fossiles  n'ont  pas  été  non  plus  oubliés.  Enfin 
des  listes  bibliographiques  très  étendues  ajoutées  à  chaque  chapitre 
fotunissent  aulecteur  d'utiles  renseignements  et  facilitent  les  recherches 
des  cryptogamistes.  L.  Morot. 

Léon  Ouignard.  —  Développement  et  constitution  des  anthèroaotdes 
(Revue  générale  de  Botanique,  1. 1,  n"  i,  2,  3,  4,  1889). 

L'anthérozoïde  des  Characées,  des  Muscinées,  des  Cryptc^ames 
vasculaires  a,  comme  on  sait,  la  forme  d'un  filament  spirale  pourvu  de 
cils.  Le  noyau  de  la  celtule-mère  joue  un  rôle  essentiel  dans  sa  forma- 
tion :  il  ne  se  dissout  pas,  comme  on  l'avait  cru,  et  concourt  par  traoïs- 
formation  directe  à  donner  le  corps  de  l'anthérozoïde,  Undis  que  les 
cils  proviennent  directement  du  protoplasme.  Mais  le  corps  de  l'anthé- 
rozoïde dérîve-t-il  seulement  du  noyau,  ou  à  ta  fois  du  noyau  et  du 
protoplasme?  Comment  se  fait  la  transformation?  Comment  et  à  quel 
moment  naissent  les  dis?  Telles  sont  les  questions  que  M.  Guignard 
s'est  proposé  de  résoudre  dans  le  travail  qu'il  vient  de  faire  paraître 
dans  la  Revue  générale  de  Botanique  et  dont  il  a  donné  un  résumé 
dans  plusieurs  notes  insérées  aux  Comptes  rendus  de  l'Académie  des 
Sdences.  Ce  travail  est  accompagné  de  cinq  planches  qui  mettent  en 
évidence  les  conclusions  de  l'auteur. 

I.  Characées.  —  Au  point  de  vue  morphologique,  c'est  le  noyau 
seul  qui  se  transforme  directement,  sans  se  découper  en  spirale  comme 
on  pourrait  le  croire,  pour  donner  le  corps  de  l'anthérozoldd  chez  les 


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Characées.  La  formation  de  ce  dernier  ne  commence  donc  pas  dans  le 
protoplasme.  Les  cils  sont  bien  d'origine  protopUsmique  ;  entraînés 
par  l'eztréminé  antérieure  du  corps,  sur  laquelle  ils  sont  insérés,  Us 
acquièrent  leur  longueur  définitive  dès  la  première  phase  du  développe- 
ment. 

An  moment  où  l'anthérozoïde  va  prendre  naissance,  le  noyau  se 
porte  sur  le  cfité  de  la  cellule-mère,  de  façon  à  n'être  plus  recouvert 
sur  sa  {ace  externe  que  par  une  couche  très  mince  de  protoplasme  hya- 
lin. Ensuite  apparaît,  sur  cette  face  externe,  une  petite  bande  d'épais- 
sissement,  plus  réfringente  que  le  reste  du  noyau,  qui  la  produit  par  une 
métamorphose  spéciale  de  sa  substance.  Cette  bande  fait  corps  avec  le 
noyau,  sans  former  à  sa  surface  une  crête  saillante,  et  ressemble  à  un 
croissant  court  et  très  ouvert.  Bientôt  une  de  ses  extrémités  s'allonge 
et  le  noyau  semble  alors  pourvu  d'une  sorte  de  bec  qui  est  l'extrémité 
antérieure  du  corps  de  l'anthérozoïde. 

Dès  ce  moment  les  deux  cils  se  dlfférencîent,àpardr  de  l'extrémité 
antérieure  sur  laquelle  ils  s'insèrent,  dans  la  mince  couche  protoptas- 
mique  hyaline  recouvrant  la  surface  externe  du  noyau  et  qui  se  con- 
tinue pour  les  former  tout  autour  du  protoplasme  granuleux  situé  à  la 
face  interne.  Ils  acquièrent  immédiatement  leur  longueur  définitive 
qui  est  égale  à  celle  du  corps  adulte.  Peu  après  leur  formation  ils  se 
détachent  du  protoplasme  granuleux  et  s'écartent  plus  ou  moins  les 
uns  des  autres. 

Pendant  que  l'extrémité  antérieure  de  l'anthérozoïde  commence  à 
contourner  la  surface  du  protoplasme  granuleux,  l'extrémité  posté- 
rieure se  forme  à  l'opposé,  par  l'allongement  de  la  bande  d'èpaississe- 
ment,  et  s'accroît  en  sens  inverse,  pour  venir  bientôt  se  juxtaposer  à  la 
première,  ce  qui  donne  le  premier  tour  de  spire.  L'accroissement  con- 
tintiant,  le  noyau  s'édre  peu  à  peu  entre  les  deux  extrémités  du  corps, 
de  sorte  que  le  renflement  qu'il  formait  sur  le  trajet  de  la  spirale  en 
voie  d'allongement  a  disparu  lorsque  cette  dernière  comprend  environ 
deux  tours.  Quant  au  protoplasme  il  est  insensiblement  digéré  et  em- 
ployé à  la  nutrition  de  l'anthérozoïde,  et  il  finit  par  disparaître  en  ne 
laissant  que  quelques  granulations  à  la  face  interne  de  l'extrémité 
postérieure  du  corps.  L'anthérozoïde  adulte  forme  un  peu  plus  de  trois 
tom^  de  spire.  Il  ofire  toutes  les  réactions  de  la  nuclëine  ;  à  sa  surface, 
on  voit  une  envelc^pe  hyaline  extrêmement  mince. 

H.  Hépatiques,  Mousses,  Fougères.  —  Ici  encore,  c'est  le  noyau 
seul  qui  se  transforme  directement,  en  s'allongeant,  en  une  bande 
spîralée  pour  donner  le  corps  de  l'anthérozoïde.  Les  cils  naissent  de 
très  bonne  heure  aux  dépens  d'une  couche  protoplasmique  hyaline 
difiérenciée  à  cet  effet  à  la  surface  du  noyau  et  du  protoplasme  nutritif. 


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Ce  dernier  est,  soit  complètement,  soit  partiellement  absorbé  pendant 
l'accroissement  du  corps  de  l'anthérozoïde.  La  transformation  mor- 
phologique du  noyau  s'accompagne  de  modifications  internes  qui 
rendent  finalement  le  corps  spirale  homogène  et  également  chroma- 
tique, sauf  dans  la  partie  postérieure  qui  est  un  peu  moins  colorable 
par  les  réactife  de  la  nucléine.  Ce  corps  est  pourvu  d'une  enveloppe 
hyaline  excessivement  mince. 

m.  Algues.  —  Les  anthérozoïdes  des  Algues,  en  laissant  de  côté 
les  Characées,  ont  un  mode  de  formation  et  une  structure  qui  les  dis- 
tinguent de  ceux  des  groupes  précédents.  Ce  ne  sont  plus  des  noyaux 
métamorphosés,  mais  de  véritables  cellules  dont  la  constitution  peut 
d'ailleurs  offrir  quelques  variations.  M.  Guignard  en  a  étudié  le  déve- 
loppement dans  deux  familles  où  ils  représentent  deux  types  bien  diffé- 
rents, les  Fucacées  et  les  Floridées. 

Fiicacies.  —  Chaque  anthéridie  donne  naissance  à  64  antliérozoldes. 
Au  gros  noyau  primitif  succèdent,  par  des  bipartitions  répétées,  64 
petits  noyaux  uniformément  répartis  dans  leprotopIasme.Les  chroraa- 
topliores  se  divisent  aussi  et  deviennent  plus  nombreux  que  les  noyaux; 
les  uns  restent  d'abord  incolores,  les  autres  prennent  une  teinte  jaune, 
puis  orangée,  et  forment  des  globules  colorés  de  volume  variable.  A 
chaque  noyau  s'accole  un  chromatophore  incolore  qui  deviendra  le 
point  rouge  de  l'anthérozoïde.  Pour  constituer  le  corps  de  ce  dernier, 
le  protoplasme  se  répartit  autour  des  noyaux.  Le  chromatophore  accolé 
au  noyau  prend  peu  à  peu  la  teinte  orangée  caractéristique  du  •  point 
rouge  •,  tandis  que  les  globules  de  même  couleur  qui  n'entrent  pas 
dans  la  forraalion  des  anthérozoïdes,  entre  le'squels  ils  restent  dissé- 
minés, perdent  au  contraire  leur  matière  colorante  et  se  résorbent .  Le 
point  rouge  reste  adjacent  au  noyau  :  toujours  situé  sur  le  côté  du 
coips,  il  n'est  recouvert  que  par  une  couche  très  mince  de  proto- 
plasme. 

A  la  surface  du  corps  et  dans  le  plan  de  symétrie  qui  passe  par  le 
point  rouge  apparaît  bieutôt  un  anneau  protoplasmique  délicat  destiné 
à  former  les  cils.  Ceux-ci,  au  nombre  de  deux,  se  diâérencienl  très 
rapidement  et  partent  en  sens  inverse  du  point  rouge  sur  lequel  ils 
sont  miis  par  un  mince  filet  protoplasmique.  Celui  gui  correspond  à  la 
partie  antérieure  de  l'anthérozoïde  iait  une  fois  le  tour  du  corps,  l'autre 
deux  fois.  Tous  deux  se  séparent  de  la  surface  du  corps  avant  même 
que  l'anthérozoïde  commence  à  s'agiter  pour  sortir  de  l'aothéridie, 
mais  ils  ne  se  déploient  qu'au  moment  de  la  mise  en  liberté.  En  entras! 
en  mouvement,  l'anthérozoïde  adulte  devient  pyrîforme,  la  partie  anté- 
rieure du  corps  s'étirant  en  une  pointe  mousse. 

Floridées.  —  Tantôt  l'anthéridie  naît  directement  d'une  cellule 


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du  thalle  devenue  cellule  anthéridifère,  tantôt  elle  résulte  de  la  bipar- 
tition  répétée  du  premier  produit  de  bourgeonnement  de  la  cellule  an- 
théridifère. Contrairement  à  ce  qui  se  passe  chez  les  Fucacées,  où  une 
partie  du  contenu  de  l'anthéridîe  n'entre  pas  dans  la  constitution  des 
anthérozoïdes,  le  contenu  tout  entier  est  d'ordinaire  employé  à  la  for- 
mation du  poUinide  des  Floridées.  Toujours  pourvu  d'un  noyau  très 
chromatique  et  sans  nucléole,  mais  dépourvu  de  chroma tophores,  le 
poUiûide  s'entoure,  avant  de  sortir  de  l'anthéridîe,  d'une  membrane 
propre  qui,  bien  qu'elle  ne  présente  pas  à  l'origine  les  réactions  de  la 
cellulose,  ne  permet  pas  de  le  considérer  comme  une  cellule  nue. 

L.  M. 

A.  Viallanes  et  J.  d'Arbaumont.  —  Flore  de  la  Côte^'Or 
(Dijon,  1889). 

Depuis  la  publication  de  la  Flore  de  la  Côte-d'Or  de  Lorey  et 
Duret  en  183 1,  un  assez  grand  nombre  d'espèces  nouvelles  pour  le  dé- 
partement ont  été  découvertes.  Elles  sont,  il  est  vrai,  signalées  dans 
l'ouvrage  encore  récent  (1881-83)  de  Ch.  Royer,  mais  cet  ouvrage, 
d'une  grande  valeur  scientifique,  rempli  d'observations  très  intéres- 
santes, est  conçu  sur  un  plan  tout  spécial  qui  l'empfichc  de  servir  de 
manuel  pradque,  et  ce  n'était  pas  d'ailleurs  le  but  de  l'auteur,  pour  la 
détermination  des  plantes. 

Complète  malgré  son  petit  volume,  d'un  format  essentiellement 
portatif  et  d'un  prix  peu  élevé,  la  Flore  de  MM,  Viallanes  et  d'Arbau- 
mont  ne  pourra  manquer  d'être  bien  accueillie  de  tous  ceux  qui  auront 
l'occasion  d'herboriser  dans  le  département  de  la  Côte-d'Or.  Après  un 
aperçu  sur  la  distribution  gé-ographique  des  plantes  dans  le  département, 
qui,  au  point  de  vue  botanique  comme  au  point  de  vue  géolc^ique, 
peut  se  partager  en  quatre  régions  naturelles,  le  Morvan,  les  vallées  et 
coteaux  de  l'Auxoîs,  les  plateaux  jurassiques,  la  plaine  de  Saône,  les 
auteurs  nous  donnent  une  liste  des  espèces  et  des  principales  variétés 
signalées  depiùs  la  publication  de  la  Flore  de  Lorey  et  Durey,  puis 
une  table  analytique  des  fanùlles.  Viennent  ensuite  la  description 
des  familles,  l'analyse  et  la  description  des  genres  et  des  espèces.  Ce» 
descriptions,  bien  que  sommaires,  portent  sur  tous  les  caractères  es- 
sentiels; elles  sont  accompagnées,  lorsqu'il  y  a  lieu,  de  l'énumération 
des  localités  où  ont  été  observées  les  espèces  rares,  et  de  l'indi- 
cation des  propriétés  et  des  usages  des  plantes.  Une  instruction 
snr  l'emploi  des  tableaux  analytiques  et  un  vocabulaire  des  mots 
techniques  complètent  cet  ouvrage  en  le  mettant  à  la  portée  même  des 
botanistes  novices.  Nous  soubaîtoia  à  ce  livre,  précieux  sous  ses  appa- 
rences modestes,  tout  le  succès  qu'il  mérite.  L.  Morot. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


PUBLICATIONS  PÉRIODIQUES 

Beriohta  d«r  deutsohen  botanisolien  GesellBohaft. 

(Bd  Vn,  Hcft4,  1889.) 

I>.  K117.  —  Ucber  die  Bilduag  de3  Wundperiderms  an  KnoUen  in  semer 

AbhacDgigkeit  von  acuaseren  EinflOssen.  —  Otto  Hflller.  Durchbrcchiui- 

{ren  dcr  Zcllwand  in  ihren  Bcziehung  zur  Qrtabcwcguag  der  Badllariaceen. 

—  Otto  HflllBr.  Auzosporen  von  Terpsinoë  musica  Ëhr. 

Botaaiska  Notiser  (1889. 

J.  A.  0.  Skumaiv  Om  Aluns  incana  (L.)  Willd.  f.  aretiaia  n.  f.  —  F. 
Sranlnnd.  Anteckaingar  dll  Blekinges  flora.  —  K.  Fr.  Thadanfau.  Om  Pa- 
ieniiila  thuringiaca  Berah.  i  Sverige.  —  H.  Nordonstroem  och  £.  Njmaii. 
Vaextgeografiska  bidrag  til  Oester^edands  mossflora.  —  E.  Ryan.  Nogic 
BeDœrkiimg:er  om  Brachythecinm  Ryani  Kaur.  ~  Lan  Ronwll.  Fungi 
aliquot  noTt,  in  Sueda  média  et  meridionali  lecti. 
3. 

Axel  N.  Londstroem.  Om  regnuppfangaade  vaexter.  En  antikritik.  — 
S.  Bflrggren.  Nagra  iakttagelser  roerande  sporeroas  spridoing  hos  Arcki- 
dittm  phcucoides.  —  B.  Joensson.  lakttagclser  ocfver  tniktcns  saett  att 
oeppna  sig  hos  Nupkar  ItHeum  Sm.  och  Nymphéa  alia  L.  —  Chr.  Eanim. 
Bryutit  (Cladodiitm)  Blytlii  nov,  9p.  et  Pieudoleskea  Uetorum  Schpr 
frttclificans.  —  8.  Almqolst.  Om  gruppeo  Ligulai»  Fr.  af  si.  Polamogg- 
ton.  — Om  gruppindelning  och  hybrider  inom  slaegtct  Petamogtton.  — 
.Om  hoDÎogsgropens  s.  k,  fjaell  hos  Kanuneuius  och  om  bonîngsalslriDgea 
hos  Cottvallaria  Polygonatufm  och  muUiflora.  —  Om  Eupkrasia  salisbMr- 
gftKts  vaeittplats.  —  C.  G.  H.  Tbedenios.  Nagra  egendomliga  fanerogam- 
former  fran  Abus  i  Skane.  —  S.  Almquist.  Um  en  egendomling  form  aT 
' PolamogetoH  filiformis. 

3- 

Axel  N.  Lnndstroen.  Om  rcgnupprangande  vaexter.  II.  —  J.  ForsoU. 
Antcckaingar  Œlver  Rhinanthacéernas  aaatomi.  —  E.  lohansson  Bidrag 
dll  Gotlands  vaextgec^rafi.  —  Waldemar  Bnlov.  Bidrag  till  Skanes 
svampflora.  —  E.  Wainio.  Androsaee  fiU/ormis  ny  foer  Europa.  —  A.  0. 
Kihlman.  Rumex  crisput  X  damesticus  i  Finland.  —  laraxacum  nioali 
a.  5p.  J.  Lange. 

BotaniBohe  Zettung  (1889). 

H.  d«  Tiira.  Ueber  die  PermeabiUtaet  der  Protoplaste  fOr  Hamstoff 
{Sckltus). 

n"  31. 
Arthur  He^er.  Ueber  die  Ëntstehung  der  Scheidewaende  în  dem  sekret- 
fdhreaden,  plasmafreien  Intercellularraume  der  VîtOe  der  Umbelliferen. 
Botanliobes  Centralblatt  (Bd.  XXXVm). 
n*  6. 
Paol  Dietol.  Ucber  Rostpilse,  dcrea  Teleutosporcn  kurz  nach  ihrer 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


Reile  keimea  (Fûrts.).  —  0.  Loev  uad  Th.  Bokomy.  Ucbcr  das  Verhalten 
Toa  PflanzenzeHcn  zu  stark  verdûnoter  alkaltscher  Silberloesung  (Seilust), 
—  F.  a.  TOn  Hsrdflr.  Ë.  R.  von  Trautvener  {Forts}.  —  C.  Wehmer.  Zur 
CaldiuDOzalat-Frage.  —  F.  G.  KoU.  En^egnung  auf  Herm  Dr.  Wduner's 
Mittheilung  :  Zur  Calciumoxalat-Frage. 
1°  7- 

P.  Dletel.  Ueber  Rostpilze,  etc.  {Sekiuss).  —  F.  6.  Ton  Hfirder.  E.  R. 
Ton  Trautvctter  (Seiluss), 

Le  Botaniste  (i'*  sér.,  iaac.  IV,  1889.) 

F.  A.  Dangoard.  Mémoire  sur  les  Algues  {Sehratttmia  gcn.  nov.,  HariO' 
Hma  gen.  nov.,  Placosfkaira  gen:  nov.)- 

Bnlletin  de  la  Société  botanique  de  France. 
(T.XXXVI,  n'i,  1889). 

Loderc  An  SabloiL  Observations  sur  la  tig;e  des  Fougères.  —  Billiet. 
Plantes  d'Auvergne.  —  AUr.  ChaUert.  Note  sur  la  flore  d'Algérie.  —  Aodl- 
glMT.  Floraison  précoce  du  Gitlantktu  nivalis.  —  B.  Hartio.  Notice  sur  les 
lieris  de  la  flore  du  Gard.  — Edmond  Blanc.  Notes  recueillies  au  cours  de 
mes  demiera  voyages  dans  le  Sud  de  la  Tunisie.  —  LAderc  du  Sablon.  Sur 
un  cas  pathologique  présenté  par  une  Légumineuse.  —  L.  Tralint.  De 
Djidjelli  aux  Babors  par  les  Béni  Fougbal. 

Bulletin  trimestriel  de  la  Société  botanique  de  Lyon. 
{1888,  n«  3  et  4). 

Saint-Lager.  Dispersion  de  certaines  espèces.  —  Beanvisaga.  L'oligau- 
drie  est  un  caractère  de  supériorité.  —  Sarcia.  Les  EtigUna  sont  des 
Algues.  —  Moyran.  Excursion  de  la  Société  dans  le  Jura.  —  BaaDTisagft 
Course  des  iaisceaux  du  Dioscorta  Baialas.  —  Bonlln.  Herborisations  dans 
l'Aude.  —  Ant.  Magnln.  Plantes  du  Jura. —  Hayran.  Herborisations  dans  les 
Alpes.  L  La  Vallée  du  Vénéon  et  Saint-Christophe-en-Oisans.  II.  La  Vallée 
de  l'Eau  d'elle  et  le  Glandon.  UI.  La  Vallée  de  la  Romanche;  le  Goléan. 
IV.  Le  Vallonnet  (Basse- Alpes).  —  Gardn.  EugUna  spirogjra,  var.  6re- 
vicauda.  —  Beaovlaaga  La  déhiscence  des  capsules.  —  Tiviand-Horel. 
Polydadie  du  CapseUa  gracilis. 

Bulletin  de  la  Société  mTcologique  de  France. 

(T.  V,  Use.  a,  mai  1889). 

I.  B.  Barla.  Liste  des  Champ^nons  nouvellement  observés  dans  le 
département  des  Alpes-Maritimes  (Suilt).  —  L.  Dafonr.  Recherches  sur  le 
contenu  en  eau  de  deux  variétés  du  Psallicla  campesiris.  —  If .  Fatonillard. 
Note  sur  trois  espèces  mal  connues  d'Hyménomycètes  {Hypocknus  acerùtus, 
MtKTotulla  eaiva,  Enslinia  LêprUitrH),  —  Bovrqnolot.  Recherches  sur  les 
matières  sucrées  renfermées  dans  les  Champignons.  —  A.  If.  Berlen. 
Excurâon  mycologique  dans  le  Frioul. 

Journal  of  Botanj  (Mat  18S9). 

Maxwell  T.  Haitert.  Âbies  lasiocarpa  Hook  and  its  Allies.  —  Tbomu 
EU.  A  new  CJUmopodium  trom  New  Zcaland,  —  Frederick  TowDMnd.  R»- 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


Mummlus  Steveni  Andrz.  and  it.  acris  L.  —  R.  P.  MmTSf .  Sedum  pruhiatum 
Brot.  —  Edward  S.  Marshall.  Notea  on  EpihHa.  —  H.  Braitbwaitfl.  Sextns 
OttoUodbcr^.  —  James  Britten  and  G.  S.  Bonlgor.  Bi«^raphical  Index  ot 
British  and  Irish  Botanits  (Contiit.).  —  Antony  Gepp.  Is  ffyfinum  cateumla- 
tnm  Brid.  a  North  American  Moss?  —  Jamai  Britten.  Melampyrtim  tyha- 
Heum  in  Caithncss,  —  G,  Claridge  Dmce.  Festuea  htteropkylla  Lamk.  u 
Oxfordsfaire. 

Le  Naturaliste  (1889) 
15  Avril. 

G.  Roi^.  Suites  à  la  Flort  de  France  de  Grenier  et  Godron  (EpiloUMm 
Tàumeforlii,  CalUlriche  obtmangula,  C,  truHcala), 
!«■  Mai. 

P.  Hariot.  La  Truffe,  les  trurfîères.  —  G.  Colomb.  Application  de  b 
photographie  microscopique  à  l'étude  de  l'histologie. 
15  Mai. 

G.  Ronjr.  Suites  à  la  Flore  de  France  de  Grenier  et  Godron  {SeUra»- 
tkus  ttneàtaiia,  S.  verticillatus), 

Halp^hia  (Vol.  m.  &ac.  i-n). 

G.  Arcaogali.  Sopra  l'esperimento  di  Krauss.  —  G.  B.  da  Tooi.  BoodUa 
Murray  et  de  Toni,  nuovo  génère  di  Alghe  a  fronda  reticolata.  —  CanâDo 
Acqna.  Nuova  contribuzione  allô  studio  dei  cristalli  di  ossalato  di  caldo 
nelle  plante.  —  A.  M.  Bariasa.  Rivista  délie  Laboulbeaiacee  e  descrizioDC 
d'una  nuova  specie  di  questa  famiglia.  —  R.  Pirotta.  Intornq  aU'amido  delli 
epidermide  di  certi  Riamaus.  —  6.  B.  de  Toni.  Sopra  due  Alghe  Sud- 
Americane.  —  T.  PaTOd.  Sopra  un  nuovo  geoere  di  Imeoomiceti. 

Revue  générale  de  Botanique. 

(T.  I,  n=  5,  15  mai  1889). 
De  Saporta.  Les  inflorescences  des  Palmiers  fossiles.  —  Koldempe  Ro- 
senvinge.  Influence  des  agents  extérieurs  sur  l'organisation  polaire  et  dor- 
aiventrale  des  plantes  (Suite),  Eipériences  sur  les  Bégonia.  —  Dnpray, 
Sur  une  nouvelle  espèce  de  Spirogyra  {Sp.  oraria). -H.  Jumelle.  Re- 
cherches physiolc^iques  sur  le  développement  des  plantes  aonuellcf 
{Suite).  —  L.  DafoOT.  Revue  des  travaux  relatifs  aux  méthodes  de  technique 
publiés  en  1888.                        

PUBLICATIONS  DIVERSES 

G-  Bonnier.  Eléments  de  Botanique.  Anatomie  et  physiologie  végétales. 

H.  Peragallo.  Diatomées  du  Midi  de  la  France.  Diatomées  de  la  baie  de 
Wleiranehe. 

W.  Pfeffer.  Beitraege  zur  Kenntniss  der  Oxy dations vorgacnge  in  leben- 
den  Zellen. 

A,  Tiallanea  et  J.  d'Arbanmont.  Flore  de  la  Câte-d'Or. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


N*  13.  —  t6  JUIN  iH»g.  Sufifi/enifHi  OM  \oara3.\  de  Bounlque. 


REVUE  BIBLIOGRAPHIQUE 


Q.  F.  AtkinsOtt.  —  Anotker phosphorescent  tnushroom  \Un  nouveau 
Champignon  phosphoresceni\.  (Botanical  Gazette,  Vol.  XIV,  n"  i, 

,889). 

L'auteur  de  cette  note  rapporte  un  exemple  de  phosphorescence 
qu'il  a  eu  l'occasion  d'observer  avec  plusieurs  témoins  sur  le  Cliiocybe 
illudens  Schw.  Il  résulte  de  ses  observations  que  la  phosphorescence 
est  localisée  dans  l'hyraénium  et  probablement  dans  la  portion  direc- 
tement adjacente  de  l'hyménophore  ;  le  pied  et  la  partie  charnue  du 
chapeau  ne  sont  pas  phosphorescents.  Le  phénomène  persiste  après  la 
récolte  de  la  plante  tant  que  l'hyménium  conserve  de  l'huraiditiï. 
L.  MOROT. 

U.  Martelli.  —Caso  ieraiologtco  nella  Magnolia  anonsefolia  Salisb. 
\Cas  léralologique  chea  te  Magnolia  anonasfolia  Salisb.\  (Nuovo 
Giomale  boUnico.  Vol.  XXI,  n'  2,  avril  1889,  i  pi.). 

L'auteur  a  observé  sur  une  trentaine  de  fleurs  d'un  Magnolia 
anonafolia  cultivé  au  jardin  botanique  de  Florence,  des  carpelles  mé- 
langés aux  étamines.  Dans  le  plus  grand  nombre  de  cas  il  n'en  exis- 
tait qu'un,  parfois  deux,  parfois  davant^e.  Contrairement  à  ce  qui 
avait  été  signalé  par  d'autres  auteurs,  l'anomalie  était  surtout  fréquente 
dans  le  tour  de  spire  le  plus  extérieur  et  rare  dans  le  second  et  le 
troi^ème. 

Au  lieu  de  renfermer  deux  ovules  comme  les  carpelles  normaux, 
ces  carpelles  asormaux  n'en  renfermaient  qu'un;  l'un  pourtant  en  pos- 
sédait deux.  L.  M. 

Oreste  Mattîrolo.  —  Sut  polimorjismo  délia  Pleospora  herbarum 
Tul.,  e  sul  valore  specifico  délia  Pleospora  Sarcinulae  e  délia 
Pleospora  Alternarise  di  Gibelli  el  Griffini  \Sur  le  polymorphisme 
du  Pleospora  herbarum  7\(l.  et  la  valeur  spicijique  du  Pleospora 
Sarcinulae  rfi/« Pleospora  Altemarias  de  Giltelli et  Griffini\.  (Mal- 
pighia,  Vol.  U,  fasc.  IX-X,  p.  357.) 

Les  conclusions  nouvelles  du  travail  de  M.  Mattirolo  sur  la  ques- 
tion si  débattue  du  Pleospora  herbarum  se  rapprochent  beaucoup  de 
celles  de  Gibelli  et  GrifiSnl,  c'est-à-dire  qu'il  y  aurait  deux  Pleospora, 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


Vxm  ayant  powr  conidies  la  forme  Sarcinula,  l'autre  la  forme  Alier- 
naria. 

Le  tableau  suivant  résume  les  recherches  de  l'auteur  : 


PUospora  AliernaruB  Gibelli  et 
Griffini  =  PI.  infêctoria  Fuck,  PI. 
vulgaris  Nïessl. 

Forme  aacophore. 

AlUrHoria  tenais  Nées  (Gibelli  et 
GrifEni). 

Forme  conîdiale. 

Forme  pycnidiière  (Maltirolo). 


PUospora  Sarcinula  Gibelli  et  Grif- 
fini =^  PUospora  Atriarum  Tu- 
lasne  et  Auct. 

Forme  ascophore. 

Macros poriutn  Sarcinula  (Conidia 

didyma  l'ulasne)  observée  par  Tu- 

lasne,  Gibelli  et  Grif&ni,  Bauke, 

de  Bary,  Kohi  et  Matttrolo. 

Forme  conidiale. 

Forme  pycnidiftre  observée  par 
Tulasne,  Bauke.Gibelli  et  GrifTmi. 

Forme  microcontdienne  (Bauke). 

Forme  sclérotiale  (Bauke). 

Ces  résultats  diffèrent  sur  plusieurs  points  df  ceux  de  M.  Kohi  pn- 
blife  en  dernier  lieu  en  1883.  M.  Kohi  n'avait  pas  observé  la  forme  mi- 
croconidienne  qui  avait  été  découverte  par  M.  Bauke  ;  son  existence  se 
trouve  confirmée  par  M.  Mattirolo.  Il  est  malheureusement  à  regretter 
que  cette  forme  ne  soit  pas  décrite,  car  Tulasne  a  autrefois  signalé 
l'existence  d'un  appareil  à  petites  spores  qui  n'est  autre  que  VHormo- 
dendron  cladosporioiiies,  forme  naine  du  Cladosporium  herèarum. 
M.  Kohi  n'avait  pu  démontrer  la  relation  de  VAUernaria  qu'avec  des 
pycnides  à  stylospores.  M.  Mattirolo  confirme  les  résultats  de  Tulasne, 
Gibelli  et  Griffini  et  Bauke  en  établissant  un  lien  avec  un  PUospora. 
Inversement,  M.  Kohi  n'avait  pas  mentionné  d'appareil  pycnidifëie 
pour  le  PI.  Sarcinula;  cet  appareil  existe,  d'après  les  observadons 
de  l'auteur  italien. 

En  somme,  même  après  ces  nouvelles  recherches,  il  reste  bien  des 
points  obscurs  a  élucider  dans  l'étude  compliquée  du  polymorphisme 
de  ces  Champignons.  M.  Kohi  en  cultivant  un  PUospora,  qui  par  les 
dimensions  de  ses  spores  se  rattachait  au  PI.  Âiternartm,  dit  avoir 
obtenu  des  Macrosportum;  ce  résultat,  sur  lequel  M .  Mattirolo  ne  paraît 
pas  avoir  assez  insisté,  semble  indiquer  que  la  dimension  des  spores 
et  des  asques  est  peut-être  variable  chez  les  Ascomycètes  et  que  les 
deux  espèces  de  PUospora  ne  sont  peut-être  que  deux  variétés  qui 
peuvent  se  maintenir  dans  certaines  conditions  de  culture. 

J.   COSTANTIN. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


PUBLICATIONS  PÉRIODIQUES 


Anales  de  la  Sooiedad  espanola  de  Hiatoria  natural. 
(Tomo  XVIU,  Cuadcrno  i"). 
Pens  Lara.  Flomla  gaditaoa  {Cantin.).  —  Rodrignez  Risneno.  Estudio 
micrografico  de  los  aloes.  —  Rodrignaz  y  Femeniaa.'AIgas  de  las  Baléares. 

Botanisohe  Jahrbueober  fuer  Systematik,  Pflanzengesohiohte 

und  Pflanzengeographie. 

Bd.  X,  Heft  V. 

H.  Solsreder.  Bcitraege  lur  vergleichcoden  Anatomic  der  Aristolocbia- 

ceen,  nebat  Bemerkungcn  ûber  dec  systematischen  Wert  der  Secretzellcn 

bci  den  Piperaceen  uad  ûber  die  Structur  der  Blattspreite  bei  den  Gyro- 

carpecn  (ScUuss). 

Bd.  XI,  Heft  I. 
H.  Kronfeld.  Ueber  die  bîologfiscbeo  Vcrhaeltnisse  der  ^nwiÏMM-BIQte. 
—  0.  Smde.  Ueber  die  Principien  in  der  Uaterscheidnng  von  Veg etations- 
formationea,  erlaeutert  an  der  central europaeiscben  Flora.  —  L.  Witt- 
mack.  PlaotaE  Lebmaonianae  in  Guatemala,  Costarica,  Columbia,  Ecuador, 
etc.  collecta.  Bromtliaeem.  —  Ferd-  Paz.  Nachtraege  und  Ergaenzuogen 
lu  der  Monographie  der  Gattung  Aetr.  —  Ant.  Heimerl.  Neue  Arten  von 
Nycta^nacecD.  —  Tict.  Scliillner.  Die  Ganun^  HiiUbortts. 

Botanisohe  Zeitung  (1889). 
n"  32  et  23. 
Artbnr  Heyar.  Ueber  die  Eotstehuag  der  Scheidewacade  in  dem  sekret- 
fûbrcnden,  plasmafreieo  InterccUularraume  der  Vittse  der  Umbellifercn 

{Forts,  und  ScUuss). 

Botaniachea  Gentralblatt  (Bd  XXXVIII). 
n"  8. 
Cari  OchseniiU.  Ueber  Maqui  {Forts.). 

n-ç. 
Cari  OchieniUB.  Id.  {Scklitss).  —  H.  Tedin.  Die  primaere  Kinde  bei 
unsem  holsartigeD  Dikotylen,  derea  Anatomie  und  deren  Funktion  als 
Bcbfltzendes  Gewebe  [Sckluss).^-^.  A.  KarUson.  Das Transfusionsgewebe 
bei  den  Goniferen.  —  R.  Jongner.  Ueber  Rumex  crispus  L.  X  Hippolapa- 
ikum.  —  R.  Jungner.  Ueber  die  Anatomie  der  Dioscoreaceen. 

Emil  Nickel.  Bemerkungen  Qber  die  Parbeareakttonen  und  die  Aldehyd- 
natur  des  Holzes.  —  6.  A.  EarIsBon.  Das  Transfusionsgewebe  bei  den 
Coaiferen  (Schluss).  —  k-  L.  Bronwall.  Ueber  die  Stelluog  der  maennli- 
chen  Blûten  bei  den  Or/ieIricAum-Anca.  —  R.  Jnngnsr.  Ueber  die  Anato- 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


mie  der  Dioscoreaceen  (ScAlttss).  —  Th.  H.  Frin.  Etnige  Bemcrkungcn 
Obcr  die  Gattung  Pilopkor»^. 

Bulletin  de  la  Société  botanique  de  France. 

{T.  XXXVI,  n*  2,  1889). 
G.  Roay.  Le  Silaus  virescens  Boiss.  daos  les  Pyrénées- Oriental  es.  — 
D.  Clos,  Le  Siackys  ambigua  Sm.  est-il  espèce,  variété  ou  hybride?  — 
H.  Jumelle.  Marche  de  l'accroissement  en  poids  des  différents  membres 
d'une  plante  annuelle.  —  Daraux.  Sur  quelques  modifications  singulières 
observées  sur  des  racines  de  Graminées  croissant  dans  l'eau.  —  L.  DanlsI. 
Structure  anatomique  comparée  de  la  feuille  et  des  folioles  de  l'involucre 
dans  les  Corymbilères.  —  A.  Letonnieiiz.  Note  sur  un  voyage  botanique 
à  Tripoli  de  Barbarie.  —  E.  CoBSOn-  Piantse  in  Cyreoaica  et  agroTripoli- 
tano,  anno  1875,  a  cl.  J.  Daveau  lectte  {TuHÏea  DavmaHa  Coss.  sp.  nov,, 
HyPericum  Decaisntanum  Coss.  et  Dav.  sp.  noV-,  Teucrium  Pavxamtm 
Coss.  sp.  nov.)  —  R.  Blondel.  Sur  le  parfum  et  son  mode  de  production 
chez  les  Roses, 

Hedwigia  |Bd  XXVm,  1889). 

Ed.  FiBCber.  Bemerkungcn  ûber  eJnige  von  Dr.  H.  Schinz  in  Sadwesta- 
frika  gesammelte  Gastroinyceten.  —  Panl  Soraaer.  Phytopathologische 
Notiien.  I.  Der  Mehlthau  der  Apfelbaeume.  —  AntOD  Haïugirg.  Ueber  die 
Gattung  Phyllaetidium  (Bor.)  Moeb.  non  Ktz.,  nebst  ciner  systematischoi 
Uebersicht  aller  bisher  bekannten  Confervoiden-Gatlungcn  und  Untergat- 
tungen.  —  Ant.  EaDsgirg.  Nachtraegc  zu  dcn  in  Hedwigia  1888  n-  5  und  6, 
n*  9  und  10  veroeffentlichlcn  Abhandlongen.  —  P.  Dietel.  Bemerkusgen 
ûber  einige  in-und  auslaendische  Rostpiize.  —  J.  B.  de  Toni.  Ueber  einige 
Algen  aus  Fcuerland  und  Patagonien.  —  P.  A.  Kanten.  Fragmenta  myco- 
logica  XXV.  —  P.  Hagnns.  Bemerkungcn  zu  der  von  P.  Dietel  auf  Eupkor- 
6ia  liitlris  l^cq.  entdeckten  Afe/am/sora. 

P.  Dietel.  Ueber  das  Vorkommen  von  zweierlei  'l'cleutosporen  bei  der 
Gattung  Gymnosporangium.  —  G.  Lagerfaelm.  Ueber  einige  neue  oder 
bcmerkenswerthc  Uredineen  { Uromycts  Holtoayi^  Ureda  arclicus,  nn.  spp.) 
-P.  A.  Karsten.  Fragmenta  mycologica  XXVI,  —  P.  Hagniu-  Tkorett 
ramosissipta  Bory  bei  Belgrad  in  Serbien  und  deren  weitere  Verbrcitung. 
H.  Raciborski.  Ueber  einige  neue  Myiomyceten  Polena.  —  P.  A.  Saccardo. 
Mycetes  aliquot  australienses  a  cl.  j.  G.  O.  Tepper  lecti  et  a  cl.  prof.  F. 
Ludwig  communicati  {PUurolus  ckalophyllus^  Panus  laleritiaiy  Cyp/ulla 
potyecphala^  Uromyces  Tepperianus,  Dimerosporium  Ludwigiamim,  Xmm- 
muiaria  pusilld,  spp.  nn.)  —  T.  Stephani.  Hepaticœ  Australias.  1.  (Antura 
Sfoloni/era,  AnfAaceros  carnasus,  Baraania  filifor^is,  Dendroceros  itwU- 
Uri,  spp.  nn.).  —  K.  Prantl.  Die  Assimilation  freien  Stickstofis  und  der  Pa- 
rasitismus  von  Nostoc. 


D,g,tza:Jb.GOOgle 


H'  13.  —  I"  JUILLET  1SB9.  SUfifUmml  au  Journal  de  Botudque. 


BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE 


T.  Caruel.  —  CoDtribuzioae  alla  flora  délie  Galapagos  [Coatributioo 
à  la  flore  des  Galapagos].  (Rendîconti  della  R.  Academîa  dei  Lia- 
cci.  Vol.  V,  fesc.  9,  1889.) 

La  flore  des  Iles  Galapagos,  situées  dans  le  Pacifique,  sous  l'équa- 
teur,  à  150  lieues  de  la  côte  américaioe,  a  été  décrite  par  J.D.  Hooker, 
en  1847,  dans  les  «  Transactions  of  the  Linnean  Society»,  et  par  N.  J. 
ÂnderssoQ,  en  1857,  dans  les  ■  Actes  de  l'Académie  de  Siokholmi. 

En  1884.,  la  corvette  italienne  Veitor  Pisani  a  visité  les  Galapagos 
du  31  au  31  mars,  et  le  lieutenant  G.  Chierchia  en  a  rapporté  des 
plantes  qui  ont  été  étudiées  par  M.  Caruel.  Ces  plantes  étaient  au 
nombre  de  51,  dont  11  étaient  dans  un  état  imparfait  qui  en  aempécfaé 
la  détermination.  Des  40  autres,  22  a'avaient  pas  encore  été  signalées 
dans  ces  Iles,  et  a  étaient  inédites.  Une  bonne  partie  des  échantillons 
Don  déterminés  peut  être  rapportée  à  des  espèces  non  encore  signalées, 
de  sorte  que,  en  tenant  compte  des  travaux  de  Hooker  et  Andersson, 
on  peut  estimer  que  la  flore  des  Galapagos  comprend  de  414.  à  425 
formes  spécifiques. 

Des  18  espèces  déjà  signalées,  11  ont  été  trouvéesdans  une  localîti 
nouvelle. 

Hooker  et  Andersson  ont  insisté  sur  les  trois  considérations  sui- 
vantes :  i"  le  caractère  essentiellement  américain  de  la  flore  ;  a*  l'énor- 
me proportion  des  plantes  endémiques;  3°  la  localisation  des  plantes 
le  plus  souvent  dans  une  seule  tle,  parfois  dans  deux ,  très  rarement  dans 
un  plus  grand  nombre.  Le  premier  point  se  trouve  pleinement  confir- 
mé :  les  espèces  ajoutées  sont,  ou  exclusivement  am^caînes,  ou  large- 
ment ré[>andues  dans  les  pays  tropicaux  ou  subtropicaux;  une  seule, 
le  Paspalum  scrobiculalum,  n'était  connue  jusqu'ici  que  dans  l'Ancien 
Monde.  Il  ne  semble  pas  en  être  de  même  des  deux  autres  points  :  des 
32  espèces  ajoutées,  deux  seulement  sont  nouvelles  et  propres  à  ces 
îles;  d'autre  part,  sur  les  iSespèces  rencontrées  dans  des  localités  nou- 
velles, 7  doivent  passer  de  la  catégorie  des  espèces  propres  à  uneseule 
île  à  celles  des  espèces  communes  à  deux,  et  quatre  autres,  signalées 
dans  deux  des  îles  seulement  se  retrouvent  dans  trois. 

Quant  aux  deux  espèces  inédites,  l'une  est  un  Cyperus,  du  groupe 
des  C  sirigosus,  insignis,  densiflerus,  que  M.  Caruel  nonuoe  Cg»- 
lapagtnsis,  l'autre  un  Polygonum,  dont  l'échantilloD  ne  portait  ni  fleun 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


ni  fruits,  mais  bien  distinct  des  espèces  voisines,  et  auquel  M,  Caruel  a 
donné  le  nom  de  P.  galapagense.  L,  Morot. 


X^uis  Petit.  —  Nouvelles  recherchas  sur  le  pétiole  des  Phanérogames 
{Actes  de  la  Société  Linnéenne  de  Bordeaux,  1889). 

L'auteur,  dans  ce  nouveau  mémoire,  s'est  proposé  de  contrôler  par 
de  nouvelles  observations  les  résultats  de  ses  précédentes  recherches 
sur  ladisposilion  des  faisceau  libéroligneux  dans  le  pétiole  des  Dico- 
tylédones, et  d'y  ajouter  l'étude  de  l'organogénie  du  pétiole,  du  trajet 
des  faisceaux  dans  les  feuilles  composées,  et  celle  du  pétiole  des 
Monocotylédones  et  des  Gymnospennes. 

L'ensemble  de  ses  travaux  l'amèoe  à  conclure  que,  chez  les  Dico- 
tylédones, les  faisceaux  pétiolaires  sont  généralement,  à  la  caraclé- 
risiique  (coupe  transversale  pratiquée  au  sommet  du  pétiole),  distincts 
dans  les  plantes  herbacées,  soudés  en  arc  ou  en  anneau  dans  les  plantes 
arborescentes,  frutescentes  et  môme  sous- frutescentes.  II  n'en  est  plus 
de  même  chez  les  Monocotylédones  et  les  Gymnospermes,  dont  les 
pétioles  conservent  des  faisceaux  isolés  sur  toute  leur  longueur.  Enfin 
le  jîétioie  permet  de  reconnaître  certaines  femilles  {Dioscoréacées, 
Cupulifères,  Salicinécs,  Balanopsées,  Juglandées,  Géraniacées,  Mal- 
vacées.  Crucifères,  Labiées,  etc.),  certaines  tribus  (Marantées)  et  même 
certains  genres  [Pelargontum,  Liquidambor,  Plalanus,  Cercis, 
BauAinia).  L.  M. 


PUBLICATIONS  PÉRIODIQUES 


Boletim  da  Soofedade  Broteriana. 

(VI,  fasc.  3.) 

Apontamentos  sobre  a  flora  da  Zambe/ia  (Exploraçao  do  medico  M.  Ro- 
drigucs  de  Carvalho).  —  J.  Davean.  Contributions  pour  l'étude  de  la  flore 
portugaise  :  Plumbaginées  du  Portugal.  — G.  B.  da  Toni.  Manipulo  d'Aljjras 
portuguezas  colhidas  pelo  sr.  A.  F.  MoUer. 

Botanical  Gazette  (Vol.  XIV,  n*  6,  juin  i88q). 

H.  II.  Bolley,  Sub-épidermal  rusts.  —  J.  N.  Rose.  Achenia  of  Ccrtepsis. 
—  B.  D.  Halited.  Sensilii-e  stRmens  in  Composita:.  —  B.  D.  Halst«d.  Pero- 
nospora  upon  Cucumbers.  —  E.  J.  Bill.  Lactuca  Scariola  L,  —  E.  J.  Hill. 
Aller  piarmicoides  var.  lutesctns  Gray.  —  C.  B.  Atwell.  A  phi%  of  con- 
juration in  Spirogyra. 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


Botanische  ZeitungCiSSç). 
n»34. 
F.  Koaeb.  Ueber  Mikorhizenbildende  Pilze. 

n-  25  et  A 
W.  L.  Peteri.  Die  Organismen  des  Sauertcîgs  und  ihre  Bedeutung  fur 
die  Brotgachrung. 

BotanlsohflB  Centralblat  (Bd  XXXVUI). 

J.  Eriknon.  Eine  neuc  Pahaenhafer-Varicuict. 

o"  13. 
Aladar  Ricbter.  Jiutut  Fairyi  Alad.  Richt.  bov.  sp.  und  Rosa  suàdu- 
plicaUi  Borb.  var.  nov.  albiflora  A.  Ricbt. 

Comptee-renduB  hebdomadaireB  des  séances 
d«  l'Académie  des  SoieDoes  (T.CVII,  1889). 
o-  17. 
P.  P.  Sehénlll.  Pertes  et  gains  d'azote  constatés  au  champ  d'expé- 
riences de  Grignon,  de  1875  ^  i88q.  —  Grand'Enry.  Développement  sou- 
terrain, semences  et  affinités  des  Sigilbiires.  —  Cb.  HusMt.  Mouvements 
spontanés  du  Etyle  et  des  stigmates  du  Glaïeul  {Gladiolus  segiiunt).  ~- 
B.  Eodler.  Sur  la  formation  et  la  nature  des  sphéro-cristaux. 
n»  10. 
B.  R«nanH.  Sur  un  noureau  gem-e  fossile  (PtyckoxytoK)  de  tige  cyca- 
déenne. 

n"  ai, 
A.  Tréosl.  Sur  la  nature  radicubùre  des  stolons  des  IfâpkroUpis.  — 
Grand'Enry.  Calamariées:  Arthrùpittis  et  CalatHodendrim.  —  Éd.  FrilUmi. 
Sur  la  maladie  du  Peuplier  pyramidal, 
n"  33. 
Pb.  Tan  Tiegliem.  Sur  le  pédicule  de  la  racine  des  Filicinées. 

Jahrbûoher  fCir  wissenaoliaftllohe  Botanik. 

(Bd  XX,  Helt  3,  1889.) 

H-  Rodewald.  Weitere  Untersucbungen  Sber  den  StofT-und  Kraft- 
UmsaU  im  Athmungsprocess  dcr  PHanzc.  —  P.  Roeulsr.  Das  Dicken- 
vacbstbum  und  die  Entwickelungsgescbichte  der  secundaeren  Gefaess- 
bândel  bei  den  baumartigen  Lilien.  —  Karl  Scbninann.  Blûthenmorphcdo- 
giscbe  Studicn. 

Journal  of  Botan^  (Juin  1889.) 

Henry  TOmen.  Additions  to  tbe  Flora  of  Ceyion,  1885-88  [Balattoearpus 
w^Umieus,  Bugenia  pfdunculala,  Ceropegia  p»rviflora,  Coleus  elongaita, 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


Loranlhut  maixoides,  Gamotia  Ftrgusoniit  spp.  nn.).  — Hazwoll  T.  Ha»- 
ters.  An  erratic  Ivy  {Medera  Hélix),  —  J.  G.  Baker.  New  Ferns  from  Wes- 
tera  China  (Hymenopkyllum  Henryt,  Asfiidium  basipinnatum,  Ntphrodiitm 
Fordii,  N.  rampans,  Polypodrum  involutum,  P.  subkasiahtnt,  Gymiie- 
gramme  gigantea,  G.  grantmitoidts).  —  W.  H.  Painter.  Additionnai  Notes 
on  thc  Flora  ofDerbyshirc.  —  Jamei  BritUn  and  G.  3.  Bonlgo:.  Bîogra- 
phicai  Index  of  British  and  IHsh  Botaaits  (Cemlin.).  —  H.  S.  ThomfMU. 
Rare  Plants  in  Sommersetshire.  —  R.  F.  and  F.  P.  Thompson.  Curious 
Form  of  Corylus  Aveltana.  —  Alfr.  Fryer.  Irish  Potamogctons.  —  Edward 
S.  HanliaU.  Primula  hybrids.  ~  West  Gornish  Plants.  —  C.  C.  BaUngtoa. 
Hypericum  liHarii/oUum  Vahl  in  Cacrnarvonshtrc.  —  Aitlnir  BsniHtt. 
Caithnesa  Botany.  —  E.  F.  Linton.  Norfolk  Plants. 

Blalpighla  (Vol.  Ill,  fàsc.  lu-iv). 
F.  Delpino.  Valore  morfologico  délia  aquaroa  ovulifera  délie  Abietinee 
e  di  altre  Conifere.  —  A.  Bottini.  Noterclle  briologiche.  —  Y.  Fayod.  Note 
sur  une  nouvelle  application  de  la  photographie  en  botanique.  —  Inigi 
Marcatili.  Sui  fasci  midoUari  fogliari  dei  Ficus.  —  S.  Belli.  Osscrrazioni 
sn  alcune  specie  del  Gcn.  ffieraeium^  nuove  pcr  ta  Flora  Pedemontana  e 
su  alcuni  loro  caratteri  diSerenziali.  —  S.  Belll.  Le  Festuche  Italiane  del 
R,  Museo  botanico  ToHnese  enumerate  secondo  la  Monografia  di  Hackd. 
—  0.  Hattirolo  e  L.  Boscalioni.  SuUa  struttura  degli  spazii  iotercellulan 
Qci  TegumenCi  seminali  délie  Papilioaaceœ.  —  C.  Acqua.  Alcuoe  osscrw- 
zioni  sul  luog;o  di  origine  dell'  osaalato  calcico  aelle  piaote.  —  Ugo  BriiL 
Prima  comribuzione  air  Epaticologia  romana. 

Le  NaturaUste. 

i^juin. 
p.  Bois.  Les  Palmiers  à  cire.  —  6.  Rony.  Suites  à  la  Flore  dt  Franc* 
de  Grenier  et  ijoAvQn{SemptrvivittH  pUiferum). 

15  juin- 
P.  Hamy.  La  Botanique  à  l'ExpositioD  universelle  :  les  arbres  nains  du 
]apon.  —  D.  Bois.  Les  Palmiers  à  cire  {fin). 

Revue  générale  de  Botanique. 

(T.  I,  n"  6,  15  juin  i88q.) 

Ed.  Piillioux.  Les  tumeurs  à  Bacilles  des  branches  de  l'Olivier  et  du 
Pin  d'Alep.  —  Eoldeiup  RoienTinge.  Influence  des  agents  extérieurs  sur 
l'organisation  polaire  et  dorsiventrale  des  plantes  {Fi»),  Expériences  sur 
les  Papilionacées.  —  Henri  Jornelle.  Recherches  physiologiques  sur  le 
développement  des  plantes  annuelles  {Suite).  —  Gaston  Bonniar.  Obser- 
vations sur  les  Renonculacées  de  la  flore  de  France.  —  L6on  iDutonr. 
Revue  des  travaux  relatifs  aux  méthodes  de  technique  publiés  en  i838 
et  jusqu'en  avril  1889  (Suiie). 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


N*  14.  —  16  JUILLET  108).  .  SuPpliHmtl  au  Journal  de  Bolan[que. 


BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE. 


P.  J.  Kroatitxky-  —  Mouvements  des  gas  dans  les  plantes  (ScTipta 
botanîca  borti  Uaiversitatis  Petropolïuiue,  en  mue,  avec  résumé 
allemand.  Tome  U,  fascicule  II,  1889). 

L'auteur  s'est  occupé  d'étudier  la  perméabilité  du  bois  pour  l'air  et 
ses  variations  aux  différentes  saisons.  L'appareil  qu'il  emploie  se  com- 
pose essentiellement  d'un  réservoir  dans  lequel  on  peut  comprimer  de 
l'air  à  une  pression  donnée  par  un  manomètre  à  mercure,  compression 
gui  s'obtient  en  élevant  une  ampoule  remplie  de  mercure  et  commu- 
niquant avec  le  réservoir  par  l'intermédiaire  d'un  tube  de  caoutchouc. 

La  branche  d'arbre  sur  laquelle  on  opère  est  mise  en  relation  avec 
ce  réservoir  par  une  de  ses  extrémités,  tandis  que  par  l'autre  elle  est 
en  communication  avec  un  manomètre  à  eau.  L'air  comprimé  dans  le 
réservoir  vient  presser  sur  les  gaz  contenus  à  l'intérieur  des  tissus  de 
la  branche,  d'où  ils  seront  chassés  sous  l'effet  d'une  pression  d'autant 
plus  faible  que  la  branche  sera  plus  perméable.  Dès  que  celle  pression 
sera  suffisante  pour  opérer  cette  expulsion,  on  verra  le  mercure  baisser 
dans  le  manomètre,  et  au  contraire  le  niveau  s'élever  dans  la  branche 
libre  du  manomètre  à  eau. 

Tel  est  le  principe  général  de  l'appareil.  M.  Kroutitzky  le  modifie 
en  deux  points  : 

1"  Le  réservoir  à  air  comprimé  communique  avec  deux  manomètres 
à  mercure  pourvus  chacun  d'un  robinet; 

a"  A  la  grande  branche  du  manomètre  à  eau,  et  communiquant  avec 
elle  par  un  robinet,  se  trouve  soudé  nu  tube  en  U  dont  l'une  des  bran- 
ches, élargie  et  ouverte  à  sa  partie  supérieure,  porte  au  dessous  de 
l'élargissement  un  tube  qui  monte  le  long  de  la  branche  élargie  pour 
se  replier  vers  le  bas  et  venir  s'ouvrir  au  tiers  supérieur  environ  de  la 
partie  dilatée  :  quand  on  mettra  de  l'eau  par  la  branche  ouverte,  elle 
s'écoulera  par  l'orîâce  du  bec,  dès  que  soo  niveau  aura  dépassé  le  plan 
horizontal  passant  par  cet  orifice. 

Maintenant  on  conçoit  que  la  communication  de  la  branche  libre 
du  manomètre  à  eau  avec  l'extérieur  étant  fermée  et  le  robinet  qui  (ait 
communiquer  cette  branche  avec  le  tube  en  U  étant  ouvert,  sfun  excès 
de  pression  vient  i  se  produire,  le  liquide  s'écoulera  par  le  tubej'us- 
qu'à  ce  que  l'excès  de  pression  ait  disparu.  Le  volume  du  liquide  qui 
s'écoule  représente  le  volume  du  gaz  contenu  dans  les  branches,  à  la 
pression  atmosphérique. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


Pour  faire  une  expérience,  on  élève  le  récipient  à  mercure  ;  dès  que 
l'eau  commence  à  monter  dans  le  manomètre,  on  fenne  les  robinets 
des  manomètres  à  mercure  et  on  lit  la  pression  correspondante.  Grâce 
à  cette  disposition,  on  peut  rechercher  quel  temps  il  faut,  sous  une 
pression  donnée,  pour  obtenir  un  même  volume  de  gaz.  L'auteur  a  con- 
signé, dans  une  série  de  tableaux  suivant  son  mémoire,  le  temps  néces- 
saire pour  obtenir  un  même  volume  de  gaz  (30  cent,  cubes  environ) 
sous  la  pression  minima  pour  produire  l'expulsion  de  ce  gaz. 

Cette  méthode  permet  de  se  rendre  compte  de  la  différence  de  per- 
méabilité des  différents  bois  pour  l'air,  perméabilité  qui  n'a  aucun 
rapport  avec  la  perméabilité  pour  l'eau. 

Tandis  qu'une  pression  de  4-5"™  de  mercure  suffit  à  faire  circuler 
le  gaz  dans  une  branche  de  Frêne,  il  faut  pour  VAcer  platanoîtUs  une 
pression  dépassant  une  atmosph('-re. 

D'ailleurs  ces  nombres  varient,  non  seulement  d'une  espèce  à  une 
autre,  mais,  pour  la  même  espèce,  aux  différentes  saisons.  Dans  cer- 
tains cas  [Lilas,  Sureau)  la  résistance  au  passage  est  notablement  plus 
faible  au  printemps  qu'à  l'auiomnc.  Ailleurs  {Populus  èalsamea)  c'est 
le  contraire  qu'on  observe  ;  la  résistance  est  plus  grande  au  printemps 
qu'en  hiver.  Certains  arbres,  comme  VAcer  plaianoides,  ne  montrent 
pas  de  différences  sensibles  au  printemps  ou  à  l'automne.  Dans  tous 
les  cas,  les  branches  terminées  par  des  bourgeons  hivernants  sont  très 
peu  perméables, 

Quant  à  la  composition  de  l'atmosphère  intente,  voicî  ce  qu'on 
observe  :  en  hiver,  un  grand  excès  d'acide  carbonique  et  un  excès 
notable  d'azote  comparativement  à  l'air  extérieur;  au  printemps,  i  la 
reprise  de  la  végétation,  alors  qu'aucun  changement  appréciable  ne 
s'est  encore  produit  dans  le  bourgeon,  la  proportion  d'acide  carbo- 
nique commence  à  baisser  eu  même  temps  que  celle  d'oxygène  s'élève, 
et  ce  phénomène  va  s'accenluant  jusqu'à  l'épanouissement  du  bourgeon, 
époque  à  laquelle  la  proportion  d'oxygène  se  rapproche  de  celle  de 
l'air. 

Les  modifications  qui  se  produisent  au  commencement  de  l'hiver, 
aussi  bien  dans  le  contenu  cellulaire  que  dans  la  membrane,  semblent 
avoir  pour  effet  de  modifier  les  conditions  de  diffusion,  laissant  passer 
un  gaz  inerte  comme  l'azote  et  arrêtant  l'oxygène,  c'est-à-dire  ralentis- 
sant le  processus  vital  d'oxydation,  circonstance  grâce  à  laquelle  la 
plante  pctjt  supporter  un  climat  rigoureux. 

Pour  terminer  ce  résumé,  nous  ajouterons  que  l'appareil  employé 
par  M.  Kroutitzky  pour  extraire  l'atmosphère  interne  est  une  grande 
chambre  barométrique  plongée  dans  une  cuve  à  eau  et  portant  deux 
tubulures  pouvant  être  fermées  par  des  robinets  et  communiquant,  la 
première  (A)  avec  la  section  de  la  branche  dont  on  veut  extraire  le 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


gae  ;  U  seconde  (B)  avec  une  épronvette  graduée  reposant  snr  l'ean. 
Les  deux  robinets  étant  fermés  et  la  chambre  pleine  de  mercure,  on 
abaisse  le  réservoir  auquel  elle  est  reliée  par  un  tube  de  caoutchonc, 
puis  on  ouvre  le  robinet  (A),  tes  gaz  passent  dans  l'espace  vide,  après 
quoi  on  ferme  le  robinet  (A)  et  on  ouvre  (B),  en  même  temps  qu'on 
relève  le  réservoir  à  mercure,  les  gaz  rassemblés  dans  la  chambre 
passent  dans  l'éprouvettc  graduée,  où  l'on  peut  les  recueillir  et  les 
analyser  par  les  procédés  ordinaires.  Georges  Poirault. 


PUBLICATIONS  PÉRIODIQUES. 


Botanische  Zeitune([88Q). 

n'  37. 
W.  L.  Pétera.  Die  Orgaoismea  desSaucrteigs  uad  ihre  Bcdcutuog  fOr 
die  Brotgaehrunf  (SeA/uss), 

Jnlini  Wortmann.  Uebcr  die  Bciiehung  derReizbewegungen  wachsen- 
der  Org'Hne  211  den  normatcn  WachsthumserscheiDungea. 

Botanisohes  Centralblatt  (XXXIX). 

n"  I  et  3- 
A.  Tomascbek.  Ueber  die  VerdickuDgsscfaichtCD  an  kûnstlîch  herrorg-e- 
rufeuen  PoUenscblaeuachen  von  Colciicum  auluituiaU.  —  Enitach  Wolou- 
eeak.  Hinige  Worte  zur  Geschichte  des  Wiener  Herbariums. 

Bulletiti  de  la  Société  d'Histoire  naturelle  d'Autun. 
(Tome  U,  1889.) 

Ok.  Na^idin.  Les  tubercules  des  Légumineuses.  —  C.  Esg.  Bertrand  et 
B.  Renault.  Les  Poroxylons.  —  Désiré  Bol».  Le  Thé  et  ses  succédanés.  — 
Tacnet.  Notice  sur  les  plantes  qui  entrent  dans  la  composition  des  prés  et 
pâtures.  —  F.-X.  GUlot  et  L.  Lacand.  Catalogue  raisonné  des  Champignons 
supérieurs  des  environs  d'Autun  et  du  département  de  Saône -et-Loire.  — 
Cb.  Qoincr-  Une  nouvelle  excursion  à  Uchoo.  —  RêbeiUard.  Excursion  à 
Mazenay.  —  F.-X.  Gillot.  Ezcurùon  faite  au  Mnnt-Dône,  le  14  octobre  1886. 

Bulletin  de  la  Société  mjcologlque  de  France. 
(TomeV.fasc.  i.) 

Rapporteur  lasession  mycologique  tenue  àBlois  en  1888. —  Léon  Rolland. 
Essai  d'un  Calendrier  des  Champignons  comestibles  des  environs  de  Paris. 

—  Ch.  Qnincj.  Note  sur  une  forme  tératologique  du  Laclarius  palUdtis. 

—  F.  Bertrand.  Clef  dichotomique  du  genre  Amanite  (espèces  recueillies 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


dans  les  Vosges).  —  F.  Lrilwlf.  Une  aouvtllo  eq>6ce  du  gtnre  BaUrr^» 

•    Comptes-rendus  hebdomadaires  des  séanoes  de  l' Académie 
des  Solenoes  (T.  CVIO,  te  25). 
A.  TrAcnl.  Réponse  à  la  Noie  de  M.  Vao  Tieghem  intitalée  :  «  Snr  le 
pédicule  de  la  racine  des  Filiciaces.  > 

Journal  of  Botan^  (juillet  1889). 
Jamoi  Brltt«n.  Heiarich  Gustav  Rcicheobach.  —  F.  N.  Williams.  The 
Pinks  of  the  Traoswal  (Dianiius  mecislocalix,  D.  movUnsis,  D.  NeUomi, 
nn.  spp.).  —  G.  Clarïdge  Dnice.  Plants  oi  Easteraess  and  Elgia.  — 
Wm.  West.  ITie  fresshwater  Alga;  of  Maine  {SpharoMoima  Aubertianum 
n.  sp.).  —  E,  P.  Linton  and  W.  R.  Linton.  New  County  records  for  Skye, 
Ross,  Sathertand  and  Caithncss.  —  JataoB  Saonden.  Notes  on  the  flora  of 
South  Bcdfordshtre.  —  James  Brtttao  aod  fi.  8.  Bonlger.  Biograpbical 
Index  of  Brilisb  apd  Irish  Botanists  (contla.).  —  Wm.  Carrothen.  Fisluca 
keteropiylla  Lam.  in  Britaia.  —  Augnatos  Stenait.  CttHiana  amarella  var. 

Oesterreichisohe  botiuoiacbe  Zeiteohrift  (1889). 

n»4- 
F.  Ascherson.  Zur  Synonymie  der  Bnroti»  eeraioides  C.  A.  Mey  und 
einiger  Kgyptischer  ParoDychieca  (Fora.).  —  J.  Freyu.  Ueber  einige  kri- 
tische  Araéis-Artca  {Farts.),  —  l.  Breja.  Zur  Mooallora  des  Kaukasus.  — 
L.  Simonkai.  Alehemilla  pihsissima  und  Ver&aseuat  grandicalyx.  —  T.  t. 
Borbas.  Ucberden  Formenkrcis  der  Cortusa  MaitAioli. 

n"  5. 
M.  Wilkomm.  Nachtrag  zu  meinen  Mittheilungen  ûber  kriusche  Labiatcn 
der  spaniscli-balearischeQ  Flora.  —  W.  Voss.  Cari  Deschmaon.  —  J.  Prejn. 
Ueber  einige  kritiscbe  Âraiis-AxXea,  {ScÂ/itss).  —  J.  A.  Baeomler.  Mycolo- 
gische  Notizen  {Diplodia  Beekii,  GUcosportHot  firuiMosum,  nn.  spp.).  — 
Dragutin  Hirc.  Nachtraege  zur  Flora  von  Buccari.  —  K.  Taudas.  Beitraege 
zur  Kenntnisa  der  Flora  von  SOd-Hercegovina  (Forts.). —  B.  t.  BalsMy. 
yiola  EUkeaMdii,  nm.  hybr. 


PUBLICATIONS  DrVBRSES. 


J.  Hôrail.  Traité  élémentaire  de  Botanique,  d'après  la  deuxième  édition 
du  Methodisckes  Lekriuck  der  aUgemeinttt  Botattik  de  W.  J.  Behrcns. 

Jotin  Lnbbock.  La  vie  des  plantes  (Ouvrage  traduit  et  annoté  par 
M.  Edmond  Bordagc). 

BagAa»  Mol.  Catalogue  des  plaates  phanérogames  vasculaires  et  cryp- 
togames scmi-Tasculaires  croissant  spontanément  dana  le  dépaitcamic 
e  l'Eure.  _ 

ftilM.  —  i.  ilendi,  bBft.  M,  n.  DKArMtfKatMro. 


D,g,tza:Jb.GOOgle 


N'  15.  —  1"  AOUT  1889.  SttppUmtnt  au  Journal  de  Botanique. 

BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE. 

Plowright.  —  A  Monograpk  of  the  Briltsh  Uredineee  and  UsHla- 
ginta  \Description  des  Urèdinées  et  des  UsiiUiginées  anglaises\,  ' 
Londres  (Kegan),  1889. 

Sous  ce  titre,  M.  Plowright  vieot  de  publier  un  excellent  livre. 

La  description  des  espèces  d'Urédinées  et  d'Ustilagînées  y  est 
précédée  d'un  résumé  complet  de  la  biologie  de  ces  Champignons  et 
des  caractères  de  leurs  appareils  végétatifs  et  reproducteurs.  L'histoire 
de  l'hétérœcie  des  Urédinécs  est  l'objet  d'un  chapitre  spécial  auquel 
l'auteur  ajoute  des  conseils  sur  les  méthodes  de  culture  des  spores  et 
les  précautions  à  prendre  pour  semer  un  parasite  sur  la  plante  hospita- 
lière et  l'y  faire  fructifier.  Ces  indications  sont  particulièrement  pré- 
cieuses,  émanant  de  M.  Plowright,  qui  a  fait  de  nombreuses  cultures 
et  établi  par  des  expériences  directes  l'hétérœcie  de  1 1  espèces  d'Uré- 
dinées. Aussi  croyons-nous  devoir  les  reproduire  ici  en  substance. 

Imaginons  que  l'on  se  propose  de  vérifier  l'hétércecie  du  Pucctnia 
Graminis,  qui  forme,  comme  on  sait,  ses  écidiospores  sur  l'Epine- 
Vinette,  ses  urédos  et  ses  téleutospores  sur  les  Graminées.  Le  premier 
point  dont  il  faut  s'assurer,  c'est  que  la  plante  sur  laquelle  on  sèmera 
le  parasite  ne  le  nourrit  pas  déjà  ;  des  graines  de  Birberis,  semées  Â  la 
fin  de  l'automne  ou  en  hiver,  donneront  au  printemps  suivant  de  bons 
sujets  d'expérience,  dont  l'immunité  sera  certaine.  On  en  fera  deux 
lots;  les  uns  seront  destinés  à  éire  inoculés,  les  autres  serviront  de 
témoins.  Pour  les  contaminer,  on  prendra  des  téleutospores  sur  le  " 
Blé,  on  les  fera  germer  sur  l'eau,  où  elles  émettront  leurs  sporidles.  Mais 
avant  d'arroser  X^Berberis  avec  cette  eau,  il  convient  de  mouiller  les 
feuilles  avec  de  l'eau  ordinaire  répandue  au  moyen  d'un  arrosoir  à 
pomme.  On  recouvre  la  plante  d'une  cloche  de  verre  et  on  attend  quel- 
ques minutes  au  bout  desquelles  on  répand  sur  les  feuilles  déjà  mouil- 
lées l'eau  qui  contient  les  sporidies.  Puis  on  replace  la  cloche,  qu'on 
arrose  à  l'extérieur.  Ce  semis  a  plus  de  chance  de  réussir  si  on  le  pra- 
tique le  soir.  Huit  ou  dix  jours  après  se  rencontrent  les  taches  jaunes 
des  spermc^onies;  les  écidlum  apparaissent  au  bout  de  la  deuxième  on 
troisième  semaine. 

L'infection  du  Blé  par  les  écidiospores  du  Berberis  se  pratique 
de  ta  même  manière;  il  faut  noter  cependant  qu'elle  est  moins  fadle 
que  la  précédente,  attendu  que  les  écidiospores  ne  conservent  pas 
longtemps  leur  acuité  germiaatiTe.  La  culture  des  Gjmnosporangùêm 


D,g,tza:Jb.  Google 


est  très  facile  en  partant  des  téleutospores  formées  sur  les  Genévriers, 
que  l'on  sème  comme  nous  venons  de  le  dire  pour  le  Puccinia  gra- 
rtinis;  mais,  pour  obieoir  la  forme  écidieune  sur  le  Poirier  {RœsUlia 
cancellaid)^  11  faut  faire  le  semis  sur  des  plantes  dedeux  ans:  car,  avec 
des  plantutes  de  germination,  on  n'obtient  que  des  si>ermogonie5,  le 
jeune  Poirier  perdant  son  feuillage  avant  le  développement  des 
éçidium.  Georges  Poirault. 


PUBLICATIONS  PÉRIODIQUES. 


BotanlBohe  Zeitung  (1889). 
n«  39  et  30. 
Jnliiu  Wortmaim.  Ueber  die  Beziehung  der  Reizbewegungen  wachsen- 
der    Org^ane   zu   den    normalen    Wachsthumserscheiouagen  (Forts,  uttd 
ScÂlussJ. 

BotaniBcbes  Ceatralblatt  (XXXIX). 

n"  3  et  4. 

E.  Overton.  Rcitrag  zur  Kecmtniss  der  Gattung  Volvox.  —  0.  Boeckoler. 

Kn  neues  Cyperaccen-Genus.  —  Sadebock.  Ueber  die  durch  Piliangrififc 

hervorgebrachten  mascraehalichen  Zeichnungen  in  tropischeo  Hoeliern. 

Flora  (1889,  Heft  II). 
H.  SchB'aA.Mehe.t à\t.lMiVMMrz.a\a\oa  Asictnnia lomenlosa  uadLagun- 
citlaria  raccmosa.  —  A.  Hanien.  Die  Verflûssigung  von  Gélatine  durch 
Scbimmelpilze.  —  W.  Jaennicke.  Die  Sandflnra  von  Maînz.  —  k.  Weiw. 
Beitraege  zur  mccaaischen  Théorie  der  BlattsteDungen  an  Axillarkaospen. 
—  C.  Haïusknacht.  Kleinere  MitteiluDgen.  —  J.  HOUer.  Licbenologische 
Beitraege. 

Nuovo  Oiomale  botaoioo  itallano. 

(Vol.  XXI,  n"  3,  juillet  1889). 
J.  HaoUer.  Licheoes  Sébastian opolitani  lecti  a  cl.  D.  Glaziou  {Parmelia 
Giasiovit,  Psora  versicotor,  Callopisma  subviiellinam ,  C.  irasilùnst, 
C.  /uscO'livùluiK,  C.  Unellatn,  Lteania  subsquamosa,  Rinodina  gyalec' 
ioides,  R,  mtlanolropa,  R.  diffracla,  Pertusaria  xanikoieucoides,  P.  Us- 
StUaria,  Lecanora  sulpkurata^  L.  argillaceo-fasca,  L.  disptrsul/t,  L.  nêf- 
riocarpa,  L.  wtyrtoirema,  L.  hptoplaca,  Buellia  Usfacea,  S.  dîploloma, 
B.  kypomelana,  Opegrapka  Uioplaca,  O.  /ariniiUnla,  Graphina  eonsam- 
guinea,  Claihroporma  Iranslucens,  spp.  nn.).  —  T.  Caroel.  L'Orto  e  îl 
Museo  botanico  di  Firenze  aell'anno  scolastico  1S87-88.  —  A.  BotUni^ 
Sulta  struttura  dell'olJva.  —  RodoUo  Famsti.  Enumerazione  dei  Muscfai 
del  Bologncac.  Prima  centurta.  —  Buli-etino  della  Societa  BOtanica 
ITAUANA  :  A.  Goiran.  Sulla  estrazione  del  Vischîo  o  Pania  da   ; 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


LoHfana  L.,  Ilex  Aquifolium  L.  e  da  altre  piante;  G.  Arcangeli,  SuUo 
STÎIuppo  di  calore  dovuto  alla  respirazioae  nei  recettacoli  dei  Fungfhi; 
n.  HarteUi,  Sulla  Chavtwrops  iMmiiis  var.  daclylocarpa  ;  k.  Ooiran,  Di 
una  3iDg;olare  esperieaza  pracicata  sopra  le  corolle  di  Cyclamen  fiersicum; 
A.  Goiran,  sulla  presenza  di  Meliltis  alhida  Guss.  nel  Veroncsc;  C  Massa- 
longo.  Nova  species  e  génère  Taphrina{T.  Ortoselirti);  L.  Hacchiati,  Le 
SOStanze  coloranti  dcgli  strobili  à^WAiiet  exc£lsa;  E.  Barool,  Sopra  alcunî 
Licheni  raccoUi  nel  Piceno  e  nello  Abruzzo  ;  G.  Arcangali,  Sopra  dae 
Puaghi  raccotd  nel  Pisano;  C.  Hassalongo,  Osservazioni  intorno  alla  7a- 
fkrina  Umbtlliferarum  Rostrup,  e  T.  Orêoselini;  E.  Tanfani,  Viscum 
alium  e  Viscum  laxut»\  E.  Gelml,  ConCribuzione  alla  flora  dell'  isola 
Corrù;  E.  Taafani,  Supra  una  mosCruosità  di  Ophrys  arani/era;  G.  Arcan- 
gsli,  Sopra  un  caso  di  siaanzia  osservato  nclta  Saxifraga  (Bergeria)  cras- 
si/olia  L.;  E.  Tanlani,  Sopra  alcune  specie  e  varietà  di  Diattthus  istituitc 
sopra  anomalie  di  sviluppo;  G.  Arcanfireli,  Ëlenco  délie  Muscince  fino  ad 
oi;a  raccolte  al  Monte  Amiata;  F.  Panini,  Dcscrizione  detla  Makriugia 
frulfsetns  ;  A.  Goiran,  Sulla  prescnza  di  Belleoalia  romana  Rcich.  nel 
Veroncse  ;  L.  Hicheletti,  Sulla  subspontaneità  del  Lepidiuat  virginicutit  in 
Italia  ;  S.  Sommier,  Erborazioni  huni  di  stagione  ;  C.  Hasulongo,  Nuova 
specie  di  Lejeunta  scoperta  dalDott.  C.  Kosseiti  in  Toscana. 

OesterreiohiBohe  botanisohe  Zeitscbrift  (1889). 
n'6. 

L.  CelakoTSky.  Ueber  PoUntUla  Liadackeri  Tausch  und  Potentilla  ra- 
diata  Lehm.  —  R.  t.  Beck.  Trichome  in  'IVichocnen.  —  Cafatan  LippiUch. 
Ueber  das  Einreissen  der  Laubblaetter  der  Musaceen  und  einiger  vertvand- 
ter  Pflanzea.  —  F,  Santer.  Ueber  die  Potentillen  des  mittlereo  'l'irols.  — 
Karl  Flitsch.  Ueber  die  Eigcnthûmlkhkcitca  ausserordentlicb  Qppig  eot- 
wickelter  Schoesslinge  des  schwarzen  Hollunders.  —  Enstadi  Woloszcsak. 
Das  Artenrecht  der  Soldanella  hungariea  Simk.  —  K.  Vandas.  Beitraege 
lùr  Kenntaiss  der  Flora  von  Sfld-Hercegovina  (Forts.). 
n»  7. 

n.  T.  Heidnicb.  Die  Malabaila- \rtea  der  griechiscben  Flora.  — 
KichardT.  WelUtein.  Die  Gattuagen  £ir;>»n(»»<  und  Cheiranihus.  Ein  Bei- 
trag  lur  Systematik  der  Cruciferen.  —  L.  CelakoTskf.  Ueber  PoUntUla 
Lmdaektri  Tausch  und  PotenHUa  radiais  Lehm.  —  P.  Ascherson.  Zur 
Synonymie  der  Eurotia  eeratoidts  (L.)  C.  A.  Mey.  und  einiger  aegyptischcr  ' 
Paronychieen  (Forts.).  —  P.  Dietfll.  Ueber  die  Accidien  von  Mtlampsora 
Eupkoriia  duleis  Otth.  und  Paecinia  silvalica  Schroet. —  Csjetas  LipplUch. 
Ueber  das  Einreissen  der  Laubblaetter  der  Musaceen  und  einiger  vcrwand- 
t:ctVf\3.ozca{Forls.  und SeU.).  —  Lad. CelakOTsky.  Thymus quinquecostatus 
sp.  n.  —  E.  Tandaa.  Beitraege  zur  Kenntoiss  der  Flora  von  Sdd  Hercego- 
Tina  {Forts.). 

Revue  mycologique  {juillet  iS8p). 

A.   R.  Boiau,  F.   Saccardo  et  C.  Soumagnère.  Fungi  lusitanici  a 
d.  Moller  lecti.  Séries  II  (Eulypella  Minuta,  Rosellinia  amifysfoma.  A». 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


thoslùma  anceps^  Leptnsph.srta  conimhricentis,  PUospora  Pusiula,  Spka- 
rapsis  miitula,  nn.  spp.).  —  H.  Bonnet.  Du  parasitisme  de  la  l'ruffe  et  de 
la  couleur  de  son  mycélium.  —  C.  Roomegnére.  Fun^i  selecti  cisiccati.  Cen- 
turie L.  —  M.  Sorokina.  Matériaux  pour  la  flore  cryptogamiquc  de  l'Asie 
centrale  (suite).  (.Aphanisiis^  gen,  nov,)-  —  P.  Pautxey.  Champig-nons 
nouveaux  troqvés  dans  la  C6te-d'Or  {Gloaiopsis  Larti/mat,  Dineiaasporiurm 
tpixylon,  Hendersonia  Epitoiii,  Coryneum  discolar,  Péstalosia  .Esculi, 
Fusarium  parasUicutit,  nn.  spp.). 

Verhandlungen  der  k.  k.  zoologisch-botanisclien  Gesellschaft 

in  ■Wien  (Bd  XXXIX,  i&>i<j). 

I.  Quariai. 

H.  Bnnn,  Bemerkungen  ûber  einige  Arten  dcr  Gattung  Mentha,  —  i. 

DoerQer.  Ueber  Varietaeten  und  Mis-sbildungen  des  Equisetam  Telmattja 

Ehrb.  —  H.  T.  Eichentald.  noronicum  Halâcsyi,  n.  hybr.  —  Cari  Fritach. 

Ueber  Spirma  und  die  mit  Unreclit  2U  diescr  Gattung  gestellten  Rosifloren. 

—  Drag.  Hirc.  Die  Haengefichte  in  Croatien.  —  Frid.  Kraaaer.  Ueber  die 
fossilen  PflanzenrKJte  der  Kreidelormation  in  Maehren.  —  Frid.  Eraasar. 
Bemerkungen  ûber  die  Phylogenie  von  Plalanus,  —  H.  Kronfetd.  Mooogra- 
pliic  der  Gattung  Typha  Tourn.  —  M.  Kronfald.  Ueber  Hétérogamie  von 
Zea  Mays  und  Typha  lati/olia.  ~  H.  HoUsCh.  Ueber  eine  neue  Cumarin- 
pflaoze.  —  Em.  Râthay.  Ueber  das  frûhe  Ergrûnen  der  Graeser  unter 
Baeuraen.  —  Em.  Ràthay.  Ueber  extraflorale  Nectarien,  —  L.  v.  VukoUno- 
tIc.  Beitrag  zur  Kenntniss  croatischer  Eichea.  —  R.  T.  Wettatein.  Ueber 
die  Arten  der  Gattung  Aslragalus,  Sectio  Melctnocereis  und  deren  geogra- 
phiscbe  Verbreitung. 

II.  Quartal. 

r.  Arnold.  Lichenologisciie  Ausflûge  in  Tirol.  XXIV,  Finkenberg.  — 

S.'  R.  T.  Back.  Ueber  die  Entwikelung  und  den  Bau  der  Schwimmorgane 

^oaNepiunimoteracea  Lourr.  —  G.  R.  V,  Beck.  Trichnraen  ia  Trichomen.  — 

Q.  R.  VOB  Beck.  Ueber  die  Sporenbildung  der  Gattung  Pklyctospora  Corda. 

—  G.  R.  T.  Beck.  Die  Obstsorten  der  Malayenlaender.  —  H.  Brauu.  Beitrag 
lur  Flora  von  Persien,  —  M.  R.  T.  Eichenteld.  Floristische  Mittheitung  aus 
dcr  Umgegeod  vonjudenburg.  —  C.  Fritsch.  Ueber  die  systematische  Glic- 
derungder  Gattung  Potcntilla.—Z.  FriUch.  Ueber  die  Auffmdung  der  WaU- 
sUinia  Urnafa  (Steph.)  innerhalb  des  deutschen  Flore ngebi êtes.  —  M. 
Sronteld.  Ueber  Dichotypie. —  E.  Loltlesbarger.  Beitrag  zur  Kryptogainen- 
floraOberoesterreichs,— H.  Holisch.  Ueber  die  Ursachen  derWachsthums- 
richtuagea  bei  PoUenschlaeuchen.  —  R.  Raimaan.  Ueber  verschicdene 
Ausbildungsweisca  dycotyler  Staemme.  —  C.  Rechinger.  Beitrag  zur  Flora 
von  Persien.  —  0.  Stapf.  Beitraege  zur  Flora  von  Persien.  n. 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


N*  16.  —  r6  AOUT  1889.  SippUmtnt  an  Journal  de  Botanique. 


BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE. 


L.  Klein.  —  Morpkohgiscke  vnd  biohgiscke  Sludun  âèer  die  Gai- 
htng  Volvoz  [Etudes  morphologiques  et  biologiques  sur  le  genre 
VoItoz],  (Jalirbflcherfâr'wiss«Dschaftliche  Botanik.  —  Tome  XX. 
p.  133-aio  avec  3  planches.  —  1889.) 

Duram  toute  la  belle  saison  et  jusqu'à  la  Sa  d'octobre  on  trouve  les 
Volvox  dans  les  flaques  d'eau  douce,  particulièrement  dans  celles 
dépourvues  de  I^mna,  au  milieu  des  Conferves,  des  Callitriches,  des 
Characées  et  des  Utriculaires,  où  les  Crustacés  aquatiques  les  recher- 
chent avec  avidité.  Une  colonie  de  Volvox  a  la  forme  d'une  sphère  dont 
la  surface  estoccupéepardes  cellules  vertes  à  deux  longs  dis  moteurs; 
et  dont  la  cavité  interne  est  remplie  par  de  la  gélatine  provenant  de  la 
gélification  des  membranes.  Les  Volvox  vivant  en  Allemagne  et  qui 
ont  fait  l'objet  dn  travail  de  M.  Klein  peuvent  être  rapportés  à  deux 
espèces,  le  Volvox  globator  Ehr.  et  le  Volvox  aureus  Ehr.  (  Vohox 
minor  de  Stein).  Ces  espèces  sont  uès  variables  comme  taille,  et  la  di' 
mensioD  des  colonies  n'a  aucune  valeur  au  point  de  vue  de  la  spécifi- 
cation. On  ne  peut  les  distinguer  que  par  les  caractères  des  individus 
constituant  la  colonie  etpar  le  mode  d'association  de  ses  cellules. 

Le  Volvox  globafor  est  formé  de  cellules  rameuses  communiquant 
entre  elles  par  de  larges  ponctuations  et  pourvues  cbacunes  de  3  à  4 
vacuoles  pulsatiles,  dont  l'une  est  souvent  très  développée  au  niveau 
de  la  ponctuation.  Les  cellules  du  Volvox  aureus  sont  rondes,  beau- 
coup plus  éloignées  les  unes  des  autres  que  celles  du  Volvox  globator, 
et  les  filaments  protoplasmîques  que  ces  cellules  envoient  les  unes 
vers  les  autres  sont  d'une  extrême  ténuité. 

Les  corps  plasmiques  sont  enveloppés  d'une  épaisse  gaine  macila- 
gineuse  qui  n'a  jamais  les  réactions  de  la  cellulose.  L'ensemble  de  la 
colonie,  qui,  elle,  est  enveloppée  d'une  membrane  cellulosique  bleuis- 
sant par  l'iode  et  l'acide  sulfurique,  forme  un  vrai  tissu  né  de  la  dlvisioo 
successive  des  cellules  et  non  un  tissu  par  association  et  soudure  comme 
c'est  le  cas  pour  les  Hydrodyciiées.  Ces  colonies  sont  animées  à  la  fois 
d'un  mouvement  de  translation  et  d'un  mouvement  de  rotation  autour 
d'un  axe  incliné  par  rapport  au  plan  dans  lequel  elles  se  meuvent. 
Nous  pouvons  donc  distinguer  un  pôle  antérieur  et  un  pôle  postérieur 
et  nous  allons  voir  qu'il  y  a  une  certaine  différenciation  entre  les  deux 
hémisphères. 

Les  Volvox  se  multiplient  à  la  fois  par  zoospores  et  par  oeufe,  et 


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c'est  principalement  dans  l'hémisphère  postérienr  que  se  montrent  ces 
productions.  Les  cellules  qui  doivent  former  les  zoospores,  et  auxquel- 
les on  donne  le  nom  de  partkénogonidies,  sont  ordinairement  au  nom- 
bre de  8  dans  le  Volvox  globaior,  au  nombre  de  1-14  dans  le  Volvox 
aureus;  d'ailleurs  ces  nombres  varient  suivant  les  localités  et  l'époque 
de  l'année.  Par  bipartition  répétée  de  son  contenu,  la  cellule-mère 
produit  un  nombre  plus  ou  moins  grand  de  zoospores  qui  demeurent 
intimement  unies  en  une  lame.  Cette  lame,  se  reployant,  forme  une 
sphère  creuse  bientôt  expulsée  par  une  fente  de  la  membrane  de  cellu- 
lose enveloppant  toute  la  colonie;  les  deux  lèvres  de  cette  feote 
reviennent  sur  elles-mêmes  après  l'expulsion.  Cette  jeune  colonie  reste 
quelques  secondes  immobile,  puis  elle  se  met  en  mouvement  de  telle 
manière  que  le  centre  de  la  lame  primitive  soit  en  avaut  et  le  point  de 
fermeture  en  arrière. 

L'œuf  des  Volvox  provient  de  la  fusion  d'une  oosphère  et  d'un  ao- 
thérozoîde.  L'oosphère  est  une  cellule  végétative  remarquable  par  le 
nombre  des  filaments  protoplasmiques  qu'elle  envoie  vers  les  cellules 
voisines.  Cette  cellule,  grossit  beaucoup,  expulse  son  contenu  d'un 
vert  sombre  et  entouré  d'une  épaisse  couche  gélatineuse  dans  laquelle 
viendront  se  prendre  les  anthérozoïdes.  Ceux-ci  naissent  par  la  division 
d'une  cellule-mère  et  ce  sont  les  cellules  les  plus  rapprochées  du  pôle 
de  fermeture  qui  sont  les  premières  anthéridies  formées  :  au  fur  et  à 
mesure  qu'on  se  rapproche  de  réquateur,on  trouve  des  anthéridies  plus 
jeunes.  Il  se  forme  ainsi  des  faisceaux  de  16-32  anthérozoïdes  tous  pa- 
rallèles entre  eux,  suivant  un  seul  plan  du  contenu.  Comme  le  nombre 
des  cellules  qui  se  divisent  pour  donner  les  anthérozoïdes  est  de  lOOo 
à  iioo  dans  les  colonies  exclusivement  mâles  [Sph^rosira  Vo/vox), 
on  voit  que  ces  corps  prennent  naissance  en  quantités  considérables. 
Les  faisceaux  d'anthérozoïdes  sont  expulsés  en  masse  et  ne  se  disso- 
cient que  plus  tard  et  peu  à  peu.  Ce  mode  de  reproducdon  par  œot 
s'observe  durant  toute  la  période  végétative,  c'est-à-dire  de  mars  à 
novembre,  et  il  se  trouve  associé  au  mode  de  reproduction  asexuée  de 
toutes  les  manières  possibles.  Cependant  au  printemps  on  trouve  sur- 
tout des  colonies  à  parthénogonidies  et  des  colonies  ne  portant  que 
des  œufs  ou  que  des  anthérozoïdes.  En  été,  les  anthérozoïdes  ne  se 
trouvent  pas  associés  aux  parthénogonidies  et  aux  œufs,  mais  se  déve- 
loppent sur  des  colonies  spéciales.  A  la  fin  de  l'été  et  en  hiver,  on 
trouve  à  la  fois  des  colonies  végétatives  et  des  colonies  sexuées  mo- 
noïques dans  lesquelles  les  œufs  se  développent  avant  les  anthérozoï- 
des. Ce  que  nous  venons  de  dire  ne  s'applique  qu'au  Volvox  aureus. 

L'auteur  admet  pour  la  cellule  végétative  une  interprétation  nou- 
velle qui  a  l'avantage  de  simplifier  sing;ulièrement  la  notion  morpho- 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


logique  des  Volvox.  Pour  lui,  cette  cellule  végétative  est  lliomolc^e 
d'uoe  colonie  fille  ;  le  mode  de  division  est  le  même  pour  une  jeune 
colonie  végétative  que  pour  une  anthéridic  ;  seulement,  tandis  que  pour 
l'anthéridie  le  plan  unique  des  cellules  provenant  de  la  division  prend 
la  forme  d'un  segment  de  sphère,-  pour  la  cellule  végèuiive  cette  lame 
cellulaire  se  reploie  et  se  ferme  en  sphère  comme  nous  l'avons  dit  plus 
haut.  Ainsi  les  œufs,  les  anthéroioldes  et  les  cellules  végétatives  ont 
même  valeur;  us  faisceau  d'anthérozoïdes  est  une  colonie  en  tout  com- 
parable à  une  colonie  végétative,  mais  exclusivement  mAle  ;  chacune 
des  cellules  qui  les  constituent  est  une  anthéridie  à  un  seul  anthéro- 
zoïde; cette  anthéridie  à  un  seul  anthérozcdde  est  l'homologue  de  l'oo- 
gone qui  ne  forme  qu'un  œuf. 

Les  Volvox  forment  le  terme  supérieur  de  la  série  des  Vohocinées; 
par  les  Chtamydomonas,  ils  se  rattachent  aux  Flagellés,  tandis  que  le 
Physocytium  Confervicola  Borzi  les  relie  aux  Palmeltacëes. 

Georges  Poirault, 


PUBLICATIONS  PÉRIODIQUES. 


Botanisohe  Zeitung  (itttEç). 
n"  3!, 
R.  Voaebting.  Ueber  eioe  abnorme  Rhîzom-Bîldun^. 

n*  33. 
A>   Wleler.  Ueber  Aniage  uod   Ausbildung  von   Librîformfasem  io 
Abhaengigkeit  von  aeusscren  Verhaeltoissen. 

BotanlBches  Gentralblatt  (XXXIXj. 

n'5- 
B.  OvsrtOD.  Beitragf  2ur  Kenntoiss  der  Gattuog  Vohox  (Forts.). 

Botanical  Gazette  (Vol.  XIV,  n»  7,  juillet  iSSq.) 
Roland  Thaiter.  Notes  on  cultures  of  GymttosMrangiuM  made  in  1887 
and  188S.  —  CharlM  Rabertion.  Flovers  and  Insects.  —  C.  W.  Hargitt.  Cu- 
rious  case  of  variation  in  Calla.  —  F.  W.  Anderson.  Poisonous  plants  aud 
the  symptOQis  they  produce,  —  Doublas  R.  Campbell,  l'he  study  of  Pmcus 
in  inland  laboratories. 

'    Comptes  rendus  hebdomadaires  des  séances  de  l'Académie 
des  sciences  (1".  CIX). 
(T.  CIX,  n"  I.) 
Ed.  Reckel.  Sur  les  écailles  et  les  glandes  calcaires  épidermiques  des 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


GloboUriées  et  des  SéUginéea.  —  B.  BuaiiU.  Sur  le»  iaulles  de  Lê^iéê- 


P.  k.  Dangwrd.  Sur  la  nouvelle  iamille  des  PoljiUpiaridtM. 

Ad.  Csàbbard.  Sur  lea  partidoiw  anormales  dci  IroodcB  de  Fougère*- 

P.  A.  Dangeard.  Etude  du  noyau  dans  quelques  groupes  infËrieura  dei 
▼é^rétaui.  ~  Pierre  Leufs.  Influence  du  bord  de  U  mer  sur  la  strncinre 
des  feuilles. 

Hedwf^  (Bd  XXVm,  Heft  3,  1889). 

F.  Stephani.  Hepatics  Australie.  U.  —  F.  Hanck.  Ueber  das  Vorkommen 
von  Marckesettia  spongioiiUs  Hauck  in  der  Adria,  und  das  Masseoauftrctea 
von  Callithamnion  stirospermum  Griff.  im  Aegaeiscben  Meere.  —  P.  DfeM. 
Kurze  Notizen  Qber  eiajg^  Rostpilie.  —  F.  Hanck.  Ueber  einige  von  J.  U. 
Hildebraadt  im  Rothen  Meere  uud  im  Indischea  Océan  gesammelte  Algea. 

—  P.  A.  Karaten.  Fungi  aliquot  novi  in  Brasilia  a  Dre  Edw.  Waïnio  anno 
1885  lecti.  —  F.  A.  Kariten.  Fragmenta  mycologica.  XXVIl. 

Etevue  générale  de  Botanique. 

{T.I,u-7). 
Léon  DnlOW.  Une  nouvelle  espèce  de  Chanterelle  {Catttkartllia  erasti- 
fiês),  —  Henri  Jumelle.  Recherches  phystotogfiques  sur  le  développement 
des  plantes  annuelles,  a*  partie.  InQueuce  du  milieu  sur  raccroissement  en 
poids.  —  Gaston  Bonnier.  Obscrvatioas  sur  les  RenoncuUcées  de  la  Fk>re 
de  France  (Suitt).  —  AU»  Hne.  Revue  des  travaux  sur  la  description  et  U 
géographie  botanique  des  Lichens,  publiés  en  18S8. 

Revue  bryologique  (lâ*  année). 
n°  I. 
Philibert.  Etudes  sur  le  péristome.  VIU.  Différences  entre  les  Némato- 
dontées  et  les  Arthrodontées;  transitions  entre  ces  deux  groupes  (laûk). 

—  F.  Renailld  el  J.  Cardot.  Notice  sur  quelques  Mousses  de  rAmériquadu 
Nord  (suite).  —  kmvai.  ffyPitumSauferi  tiHypHum/asligialum, — Amann. 
Notice  sur  une  mycose  du  sporange  des  Mousses. 

n«a. 
Liste  des  Bryologuca  du  monde. 

u'J. 
Corbière.  Weisia  Alierli  a.  sp.  —  F.  Gravet.  Sur  la  couleur  des  Sphaï- 
gnes.  —  Philibert.  Bryum  imbricatutn  et  Bryunt  comeitse.  —  Etisabetb  C. 
Britt^.  Grimmia  lorfmata  Homs.  fertile.  —  Philibert.  Etudea  aar  le  pé- 
ristome. Vni.  Différences  entre  les  Nématodontéea  et  les  Arthrodontées; 
transtions  entre  ces  deux  groupes  (smt'U). 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


N"  17.  —  t"  SEPTEMBRE  iS89.     '      '  Skffitmtnt  im  Journal  dt  Boiatàqia^ 


BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE 


Xm  Oufoor.  —  Un*  n9aoelU  espiet  àe  Ciaatarei/e  (Revue  génèrate 
de  Botanique,  T.  I,  n'  7,  joillet  1889,  1  pi.).- 

n  s'agit  d'une  espèce  trouvée  par  l'auteur,  au  mois  de  oovembre 
'1888,  dans  la  forêt  des  Cèdres  de  Teoiet-el-Haàd  (province  d'Alger), 
&  UDe  altitude  d'environ  1450  mètres.  Cette  Cbaoterelle  est  assez  voi- 
sine d'uue  espèce  américaine  décrite  par  M.  Peck  sous  le  nom  de  Can- 
lAarellus  brevipes.  Elle  lui  ressemble  par  ses  lames  violacées  et  son 
pied  parfois  aminci  à  la  base.  Mais  ce  pied  est  à  la  fois  pins  court  et 
plus  épais  ;  le  chapeau  est  plus  petit,  les  spores  plus  allongées.  M.  Bu- 
four  a  nommé  cette  nouvelle  espèce  C.  crassipes.  L.  Mgrot. 

O.  HassalongO.  —  Nova  sfecies  e  génère  Taphrlna  (BuUetino  délia 
Società  botanica  italiana  in  Nuovo  Giomalc  botanico  italiano,  i  S89, 
n<'3,  p.  423).  , 

Osservaaioni  intorno  alla.  Taphiina  Umbellîferarum  Rosirup  e 
T.  Oreoseiini  \Observations  relatives  au  T.  Umbelliferarum  Rosirup 
et  au  T,  Oreoseiini]  (Id.  p.  443). 

L'espèce  observée  par  M.Massalongo  sur  les  feuilles  du  Peuced»- 
num  Oreoseiini  se  distingue  de  toutes  les  autres  espèces  du  genre  par 
la  situation  de  ses  asques,  qui  naissent  entre  l'épiderme  et  les  cellules 
en  palissade  et  non  entre  l'épiderme  et  la  cuticule.  L'auteur  lui  a  donné 
le  nom  de  Tapkrina  Oreoseiini.  Il  a  eu  depuis  Toccasion  de  s'assurer 
que  cette  espèce  était  la  même  qui  avait  été  observée  par  M,  Rostnip 
sur  les  feuilles  de  VHeracleum  Spkondylium  et  du  Feucedanumpaluslre 
et  nommée  par  lui  Tapkrina  Umbelliferarum.  Seulement  ce  dernier 
auteur  n'en  a  pas  doimé  de  vériuble  diagnose  et  n'a  pas  mentionné  la 
situation  caractéristique  des  asques.  L.  Morot. 

B.  Stein. —  Uêber afrikaniscke Fleckten\Liehens africains\.  (Jahres- 
Bericbt  dei  Scblesisdwa  Gesellschifi  fttr  vaterl.  Cultnr.  —  Bericht 
liber  die  Thâtigkeitder  botan.  Section  imjahre  1888,  p.  133.) 

L  Lichens  du  Kilimandjaro. — M.  Hans  Meyer  qui  a  iait,  en  1887, 
l'ascension  de  cette  montagne  couverte  déneige  du  centre  de  l'AMque, 
y  a  recueilli,  entre  aooo  et  6000  mètres,  26  espèces  de  Lichens,  dont 
iÇ  noordles  :  Slereocaulon  Mtyeri,  Ramalina  Meyeri,  Gyrophora  um- 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


bîlîcarîoîâes,  Urceolaria  Stetfensandiî,  Pyrenuta  GravenreathU 
Stetn  spp.  nn. 

II.  Lichens  d'Usamàara.  —  La  région  montagneuse  d'Usambara 
est  située  au  nord  de  Riiâdji,  à  la  même  latitude  environ  que  Zanzibar. 
M.  Hans  Meyer  y  a  recueilli,  eu  août  et  septembre  1888,  23  espèces 
de  Ijcbens,  dont  2  noaTclles  :  PhlycHs  Meyeri  et  Bambyliospora 
J&^«r/Steinspp.  nn.,'.      -,       - 

ni.  Lichens  du  Congo. —  Parmi  les  22  espèces  de  Lichens  réc<^tées 
au  Gongo,  en  1885-86,  par  M.  Ledlen,  M.  Stein  décrit  4  es[>èces  nou- 
velles :  Parmelia  congensis,  Crocynia  Ltopoldi,  Dimeltena  Slanleyi 
et  Mixodictyon  icmadophiloides  Stein  spp.  no;  L.  Morot. 

Jl.  ZabUrackner. —  Eine  bisker  itnbtsehriebmt  Sapeiaeee  Neu-CaUdenims 
[Une  Safotaeit  non  encore  décrite  de  la  Nottvelie-CalidoHÎe'].  (Oester- 
rcichischc  botaniache  Zcitschriff  1889,  n"  8.) 

L'auteur  n'ayant  eu  à  sa  disposition  que  des  échaadllons  dépourvus  de 
fruits  avait  à  hésiter  entre  les  trois  genres  Ltieuma,  StderoxyhH  et  Ckrjso- 
pkylùtm,  et  il  a  eu  recours,  pour  trancher  la  question,  à  un  caractère 
indiqué  par  Mîquel  et  tiré  du  mode  de  nervation  des  feuilles.  Voici,  en 
effet,  ce  que  dit  «Miquel  (i»  Martins  :  Flora  àrasiliensis.  Vol.  VIII,  1863, 
p,  49)  :  t  In  Sideroxylis  folia  r^gulariter  tenerrimeque  transverse  venoso- 
striulata  et  striulis  his  densissimis  utplurïmum  impressis  eflidcur,  ut  folio- 
rum  pagiiuc  nitore  quodam  metallico-sericeo  luceaot,  quum  nervi  secundarii 
tertiariique  plane  sint  iuconspicui.  Apud  Lucumas  autem  bœ  loliorum 
>triul£  omnino  desunt,  sed  costx  costulsquc  plus  minus  validée  semper 
observaatur  et  in  Ciio'^<^A>'^''denique  speciebus  prêter  striulas  in  foliorum 
pagina  superiore  eodem  modo,  quam  in  Sideroxylis  provenientes  etîain 
nervi  secundarii  et  reliquorum  ordinum  satia  sunl  perspicui.  *  Les  feuillç 
de  la  plante  en  question  présentant  la  nervation  caractéristique  du  genre 
iMcuma,  c'est  à  ce  genre  que  l'a  rapportée  M,  Zahlbruckocr,  sous  le  nom 
de  Lucitma  Sailloitii,  A  ce  caractère  tiré  de  la  nervation  s'ajoute  encore 
la  forme  bien  spéciale  des  poils  bifurques  qui  revêtent  la  face  inférieure 
des  feuilles,  L.  MorotV 


PUBLICATIONS  PÉRIODIQUES 

Beriohte  der  deutsohen  botaniaohm  OesellBohaft 

(Bd  Vn,  Heft  6.) 
C.  Comiu.  Culturversuchemit  dem  Pollen  von  Primula  aeemUsX^'^ 

BoleÙm  da  Sociedade  Broteriana. 

(VI,  fasc  4). 
J.  B.  do  Toni.  Segundo  manipulo  de  Algas  portuguezas.  —  W.  H^andOï 
Lichens  du  Nord  du  Portugal. 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


(Vn,  faac.  I). 
Joa^nim  de  Maris.  Uma  ezcursao  botanica  cm  Traz  os  Montes.  —  Ou- 
tra ezcuraao  botanica  na  meama  ProvÎDcia. 

Botanfoal  Gazette.  (Vol.  XiV,  n"  U,  août  1889). 
W.  6.  Farlov.  Notes  oa  Fuagi.  I.  —  LncîoD  U.  Ontarwood.  Notes  on 
our  Hepaticœ.  I.  Nothern  spcciea.  —  Dooglai  H.  ÇampboU.  Studies  iit 
□uclear  division.—  Jobn  H.  Coaltar.  Some  notes  in  Hypericum.  —  Thomu 
Meehao.  Sterility  of  Violets.  —  Cotutance  G.  Da  Bois.  Dion^a  museipuln. 
—  Byron  D.  Halsted.  Obscrvationa  upou  Barberry  flowcre.  —  Byron  . 
0.  Halsted.  Notes  apoa  Li/Àosfitrmum 

BotaniBOhe  Jahrbûoher  fQr  Systematlk,  Pflanzengesohiclite 

und  PflanzengeDg^pbte. 

(SaXI,  Hcfta). 

T.  SchUbar.  Die  Gattung  îltlleiorus  {SeUms).  —  Enieit  H.  L.  Eraosa. 

Beitrag  zur  Kenatniss  der  Verbreitui^  der  Kicfer  in  Norddeutschland.  — 

F.  Nisdeiini.  Ueber  dea  anatomischen  Bau  der  Laubblaetter  der  Arbu- 

toideœ  und  Vaccioioidex  in  Bezicbun^f  zu  ihrcr  systematiscbcn  Gruf^iemng 

ùnd  geographischen  Verbreitung. 

Botanîsolie  Zettung  (i8t^). 
n"  33  et  34. 
k,  Wielor.  Uebcr  Aolage  und  Ausbildung  von  Libriformfasera  in 
Abliaengigkeit  von  aeusseren  Verhaeltnissen  (Forts,  utid  SeUuss). 

Botanisobes  CentralblaH  (XXXIX). 

n*6. 

E.  Ororton.  Beitrag  lur  Kenatniss  der  Gattung  Voloox  (Forts.),  — 

Enstach  Wolosscsak.  Ueber  die  Dauer  der  Keimfaehigkeit.der  Samen.und 

Terminalknospenbildimg  bel  den  Weideo, 

n-  7. 

E.  Orerton.  Jd.  {Ports.). —  I.  B.  de  Tonl.  Ueber  Pkyllactidium  arMtdi- 
naeoum.  Mont. 

Bulletin  de  la  Société  botanique  de  France. 

(T.XXXVI,  a*  3). 

F.  de  SsyBSjlowlci.  Une  excursion  botanique  au  Monténégro.  —  Thon- 
Tentn.  Sur  l'appareil  de  soutien  dans  les  tiges  de  Saififrages.  —  L.  Daniel. 
Structure  comparée  de  la  feuille  et  des  folioles  de  l'involucre  dans  les  Cj^oa*' 
rocÉphalcs  et  généralités  sur  les  Composées.  —  Ed.  Bomet.  Les  Nostoca- 
cées  du  Systems  Algarum  de  C,  A.'  Agardh  (1834}  et  leur  synonymie  ac- 
tuelle (1889).  —  Ant.  Le  Grand.  Note  sur  le  Cyptras  distackyos  et  quelques 
espèces  des  Corbières.  —  A.  H.  Raa.  Lichenes  yilnoaneoses  a  cl.  Delavay 
prssertim  annis  1886-1887  collecd. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


Journal  «f  Botanr  (août  1889). 
B.  Canington.  and  W.  H.  Pearaoo.  A  new  Heparïc  {Ltpida*ia  reversa). 
—  W.  H.  Besbf.  Oa  some  britisb  Viola  fonns.  — E.  3.  HarshaU.  Notes  on 
Highiand  plants.  —  George  Mum?.  Catalogue  of  the  nurine  Alg£  of  the 
Weat  Indian  région  [Coniin.)  —  Arthur  Bennett.  The  Synonjmy  of  l'ota- 
mogeUm  mfesceits  Shrad.  —  Archer  Biigç[t.  Orchis  lali/otUi-tHacvlata 
Towns.  0)  i°  Devon.  —  James  Britten  and  6.  S.  Bonlgte.  Bjographical, 
Index  crf  British  and  Irish  botaniats. 

Malpighi*  {VoU  m,  feac.  v-vi). 

Q.  QibeUt  e  S.  Belli.  Rivista  critica  detle  specie  dt  Trifolium  italiani 
délia  eezione  Cl^on»semium  Ser.  in  D.  C.  Prod.  U,  p.  204.  —  0.  Penslg. 
Alcune  osservaziooi  teratologichc.  —  A.  N.  Berless.  Sullo  svîluppo  dî  alcunt 
Ifomiceti.  —  A.  Poli.  Note  di  Microtccnica.  —  0.  Peiuig.  Fiante  nuovc  o 
rare  trovate  in  Liguria. 

Notartsia  (4'  année,  juillet  1889). 
0.  Lagerheim.  Note  sur  le  Ckxlontorpka  Blanckeàna  Mont.  —  D.  Leri- 
MoreilM-  Ricercbe  sulla  fîtotagia  délie  larve  dî  Priganea.  —  G.  B.  de  TonL 
Intemo  al  génère  Ecklonia  Horaem.  —  F.  Castracane.  Aggiunta  alla  flora 
diatomologica  italiana. —  D.  Leri-Horenoa.  Alcune  osserrazïont  e  proposte 
sulla  diatomologia  lacustre  italiana. —  Ëlenco  délie  Diatomee  osservatcnei 
laghi  italiani. 

Oesterreiohieche  botaniache  ZeltsohrifL 

(XXXIX,  n°  8). 
Richard  T.  Wettstela.  Die  Gattungen  Brystmum  und  CkeiratMus 
(Forts.).  —  II.  CelakoTakr-  AUkma-armeniaea  Ten.  in  Ungarn.  —  A.  Zahl- 
bnidmer.  Eine  bisher  unbeschriebeoe  Sa^iotacee  New-Calédonien».  — 
J.  A.  Baenmler.  Mycologiscbe  Notizïen.  U.  —  Enatach  WolotscBak.  Krid- 
sche  Bemerkungen  ûber  siebenbOrgische  Weiden.  —  K.  Vandae  Beîtraege 
lur  Kenntniss  der  Flora  von  Sûd-Hcrcegovina  (Schius-i).  —  P.  Aicherson. 
Zur  Synonymie  der  Eurotia  ceraloides  (L.)  C.  A.  Mey.  und  einiger  aegyp- 
tischer  Paronychieen  (Forts). 

Revue  générale  de  Botanique. 

(T.  I,  n"  8). 
L.  Tratnit.  VÂites  numidica.  Détermination  de  ses  gffimn'B  avec  les 
Âiies  méditerranéens.  —  A.  Seignette.  Recherches  sur  les  tubercules.  — 
Benii  Jumelle.  Recherches  physiologiques  sur  le  développement  des 
plantes  annuelles  {Fi»).  —  Gaston  Bonnier.  Observations  sur  les  Rent»- 
enlacées  de  la  Flore  de  France  (Suite).  —  A.  Franchet.  Revue  des  tra- 
vaux sur  la  botanique  descriptive  et  la  géograhie  botanique  des  plantea 
de  l'Asie  publiés  en  1888. 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


6  SBPTEHBRB  18S9.  &^lifiimtt  au  Journal  d«  Boianlque. 


BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE 


P.  A.  Dangeard.  —  Sur  la  nouvelle  famille  des  Polyblepharideae 
(Comptes  rendus  de  l'Académie  des  sciences,  t.  CIX,  q'  3). 

Cette  famille,  dit  l'antenr,  constitue  un  groupe  très  homogène,  com- 
prenant trois  genres  :  Polyblepkaridês  {P.  stngularis  Dangeard), 
Pyramimonas{P.  Tetrarkynckus  Schmarda)  et  Cklorasler  {C.gyrans 
Ehr.  et  C.  agilis  Kent). 

La  structure  des  Polyblépharidées  est  identique  à  celle  des  Chla- 
mydomonadlnées,  mais  le  développement  se  &it  difiëremment  :  dans 
cette  dernière  famille,  il  7  a  une  multiplication  par  sporanges  et  une 
reproduction  sexuelle,  tandis  que  chez  les  Polyblépharidées  on  trouve 
une  division  longitadiuale  ou  un  simple  enkystement. 

Les  espèces  de  cette  famille  vivent  dans  l'eau  ;  les  aliments  solides 
ne  pénètrent  plus  à  l'intérieur  du  corps  comme  pour  les  espèces  de  la 
famille  des  Telravtilina  par  l'intermédiaire  de  laquelle  les  Polyblé- 
pharidées se  détachent  des  Flagellés  ;  la  différenciation  végétale  s'y 
accuse  par  l'appaiiiiou  de  la  chlorophylle,  du  corpuscule  amylifère  et 
de  la  membrane  cellulosique.  Ce  sont  des  Algues  au  même  titre  que  les 
ChlamydomoDadinées.  L.  M. 

Ed.  Janozewaki.  —  Les  hybrides  du  genre  Anémone.  I  et  II  (Extrait 
du  Bulletin  international  de  l'Académie  des  sciences  de  Cracovie.  -" 
Juin  1889). 

L'auteur  rend  compte  dans  cette  note  des  expériences  qu'il  a 
exécutées  sur  le  croisement  des  espèces  du  genre  Anémone  au  cours  de 
l'étude  monographique  qu'il  a  entreprise  de  ce  genre. 

Les  résultats  de  ses  recherches  qui  ont  porté  d'une  part  sur  les  Pul- 
satiiles,  d'autre  part  sur  les  Anémones  à  fruits  cotonneux,  confirment 
en  général  les  lois  d'hybridité  déjà  connues.  Les  espèces  qui  diffèrent 
entre  elles  par  la  dissémination  et  la  structure  du  iruît  et  de  la  graine, 
ainsi  que  par  le  mode  de  leur  germination  et  par  d'autres  caractères 
biologiques,  sont  absolument  incapables  de  produire  des  hybrides. 
Plus  elles  sont  proches,  plus  on  a  de  chances  d'obtenir  des  produits 
hybrides  qui  restent  presque  toujours  stériles  sitôt  que  leurs  parents 
appartenaient  à  deux  espèces  bien  distinctes  par  leurs  caractères  mor- 
phologiques. La  différence  dans  la  structure  des  grains  du  pollen  n'est 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


pas  un  obstacle  au  croisement  des  espèces  cl  à  la  fécondité  desorganes 
femelles  de  l'hybride. 

Toutes  les  tenutives  de  l'auteur  pour  féconder  les  PulsaHlla  païens, 
vulgaris.  Halleri,  alàana  parle  pollen  d'une  autre  espèce  ont  échoué. 
Au  contraire  le  P.  pratensis  fécondé  par  les  espèces  précédentes  et  par 
le  P.  vernalis  donne  des  graines  fécondes,  mais  il  ne  se  laisse  pas 
féconder  par  le  P.  alpina  qui  diffère  des  autres  Pulsatilles  notanunent 
]>ar  le  mode  de  germination. 

Quandaux  Anémones  étudiées  par  M.  de  Janczewski  (A.virginiana, 
ath'fsiris ,  japonictt,  muUiJîda  hudsoniana  et  titultifiiia  Mogellamcà), 
elltjs  s(^  croisent  dans  les  deux  sens. 

■  Les  («pèces  du  soas-geateÂnfmonati/Ae,  dans  lequel  l'auteur  réunit 
les  Anémones  à  fruit  cotonneux  qui  ne  possèdent  pas  de  rhizome 
tubért-ux,  ne  peuvent  pas  être  croiséesavec  celles  du  sous- genre  On'ôa, 
comprenant  les  espèces  à  fruit  semblable  qui  développent  un  rhizome 
tubéreux  (A.  coronaria,  horlensis,  patmata,  caroliniatia,  àijlora). 


Pierre  Lesage.  —  Influence  du  bord  de  la  mer  sur  la  structure  des 
feuilles  {Comptes  rendus  des  séances  de  rAca<lémie  des  sciences, 
t.  CIX,  n"  s). 

L'auteur  donne  dans  cette  note  le  résumé  des  recherches  compara- 
tives qu'il  a  entreprises  sur  la  structure  des  feuilles  des  plantes  qui 
vivent  au  bord  de  la  mer  et  celle  des  feuilles  dcsmémes  plantes  végétant 
dans  l'intérieiir  des  terres.  Les  recherches  out  d'ailleurs  été  complétées 
par  une  série  de  cultures  dans  lesquelles  l'élément  variable  était  le  sel 
marin,  cultures  qui  lui  ont  permis  de  vérifier  les  résultats  de  ses  obser- 
vations précédentes. 

Voici  les  conclusions  auxquelles  l'a  conduit  son  travail-: 

Les  plantes  vivant  au  bord  de  la  mer  ont  généralement  des  feuilles 
plus  épaisses  que  lorsqu'elles  végètent  à  l'intérieur  des  terres. 

L'augmenta  lion  d'épaisseur  est  accompagnée  d'un  grand  développe- 
ment du  tissu  palissadiqne  par  rapport  au  mésophylle. 

Les  méats  intcrccllulaires  et  les  lacunes  se  réduisent  beaucoup  dans 
les  feuilles  du  littoral. 

La  chlorophylle  tend  à  diminuer  dans  les  feuilles  des  plantes  qui 
poussent  au  bord  de  la  mer,  surtout  dans  les  stations  inondées  ou 
recevant  en  abondance  les  embruns  des  vagues. 

La  carnosité,  le  développement  des  palissades,  la  réduction  des 
lacunes  et  la  diminution  de  la  chlorophylle  peuvent  être  provoqués 
dans  des  cultures  expérimentales  par  la  présence  du  sel  marin. 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


PUBLICATIONS  PÉRIODIQUES 


Botanlsohe  Zeltnng  (1889). 
a"  35. 
F.  Roun.  Systematische  uod  bblo^sche    Beobachtuagea  Qber  Ero- 
fikila  vÊttiix. 

Botanisohes  Centralblatt  (XXXDt). 

E.  OTarton.  Bcitrag  zur  KenntnÏM  der  Gattungf  Vohox.  (Forts).  — 
Bock  T.  HannagstU.  Zu  !>  E.  Woloaiczak's  •  Einigc  Wone  zur  Grachichte 
des  Wiener  Herbariums.  » 

E.  Orerton.  M.  (Forts.).  —  Br.  BlocU.  Rosa  gypsieola  n.  sp. 

Bulletin  de  la  Sooiété  botanique  de  France. 

(T.  XXXVI,  n«  4). 
Hicbet  Gandoger.  Plantes  de  (udêe.  —  Balniar.  Sur  VAbsidia  emrttUa. 

—  P.  HanT;.  Sur  la  morphologie  des  tubercules  du  Sicukys  a/finis  Bge. 

—  A.  Seignette.  Recherches  anatomiques  et  physiologiques  sur  1rs  *  Crosnes 
du  Japon.  ■  —  Ed.  Jardin.  Excursion  botanique  à  165  lieues  du  pâle 
Nord  -Léon  Gaignard.  Observatioos  sur  la  structure  et  la  division  du 
noyau  dans  les  cellules-mères  du  pollen  des  Cycadées.  —  Abbé  Eue. 
Lichens  du  Cantal  cl  de  quelques  départemeots  voisins,  récoltés  en  1887- 
1888,  par  M.  l'Abbé  Fuzel,  curé  de  Saint-Constans,  2»  série. 

Le  Botaniste  (i™  série,  fasc,  V), 

P.  A.  Dangsard.  Recherches  de  morphologie  et  d'anatomie  végétales. 
(I.  De  l'axe  en  général;  H.  Étude  anatomique  des  Pinguicula;  m.  Mono- 
graphie anatnmique  des  Acanlhopkyllum).  —  Etude  du  noyau  dans  quelques 
groupes  inférieurs  de  végétaux. 

Comptes  rendus  bebdomadaires  des  séances  de  l'Académie 

des  scienoea  (T.  CIX). 
n"  6. 
Tb.  SchlOMing.  Sur  les  relations  de  l'azote  atmosphérique  avec  la  terre 
végétale.  — Lonia  Clandal.  Sur  les  matières  colorantes  du  spermoilermc 
flans  les  Angiospermes. 

n"  7. 
Sappaj.  De  l'appareil  vasculaire  des  animaux  et  des  végétaux,  étudié 
comparativement  par  la  méthode  des  coupes  et  par  la  méthode  thcrmochi- 
mique. 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


Journal  of  Botany. 

(Septembre  i88q). 
George  HnrraT.  Catalogue  of  the  marine  Algs  of  the  West  Indian  ré- 
gion. —  Jatnsfl  Brittsn.  Mundia  Kuath  v.  Mundtia  Harv.  —  Arthur  Ben- 
nett.  The  syaoaymy  of  Polamogtlon  Zisii.  —  F.  Bnchanan  Witha.  A  list  of 
british  Willows.  —  David  McArdlor.  Hepaticm  of  Ck>.  Wicklow.  —  J.  G. 
'Baker.  On  a  new  speciea  of  Pohpodim»  from  Jamaica  {P.  FamceUiï).  — 
James  Britten  and  B.  S.  Bonlger.  Biographical  Index  of  British  and  Iri^ 
Bntanists  (Cûniiit.).  —  William  Carmthera.  Report  of  the  département  trf 
Botany,  British  Muséum,  for  188H. 

IjB  Naturaliste  {15  aoilt  itii<)). 
Bonnet.  Plorule  de  Dar-et-BeTda  (Maroc), 
(i"  septembre). 
Bonnet.  Id.  (Suite  et  fia).  —  P.  Eoriot.  Notes  sur  quelques  Roses  peu 
connues. 

OeBterreiohische  botanischç  Zeitsohrift. 

(XXXIX,  n-  91 . 
M.  WiUkomm.  Neue  Artea  der  spanisch-portugiesischcn  Flora.  — 
'R.  T.  Wettstein  und  G.  Sennhols.  Zwei  neue  hybride  Orchideen.  —I.  Tele- 
nOTflky.  Lepiiiotrichum  Vel.  Bom.,  eine  neue  Crucifcrengattuog  aus  dcm 
Gebiete  der  pontischen  Flora. —  P.  Aschêrson,  Zur  Synonymie  der  EuroHa 
eeraleides  (L.)  C.  A.  Mey.  und  ciniger  Hcgyptischer  Paronychieen(5£*/jM-*), 
—  Richard  t.  Wettstein.  Die  Gattungen  Erysimum  und  Cluiranihms 
'^Sekluss).  —  Enitach  Wolossciak.  Kritische  Bemerkungen  Abcr  siebenbQr- 
gische  Weiden  (Schluss).  —  G,  Sennholz.  AdenoslyUs  canesrens.  — 
J.  BommUlar.  BeiCrag  zur  Flora  Dalmatiens, 


PUBLICATIONS  DIVERSES 


0.  Amé.  Le  jardin  d'essai  du  Hamma  à  Mustapha  près  d'Alger. 
Barla.  Flore  mycologique  illustrée  des  Alpes-Maritimes  (/asc  3). 
CaroloB  Mai.  Lauraces  americanx. 
H.  Michels.  Recherches  sur  les  jeunes  Palmiers. 
Hylander.  Lichenes  Novs  Zelandis. 
t.  Reinks.  Atlas  deutscber  Meeresalgcn  {ffe/i.  I). 

Ch.  Richon.  Catalogue  raisonné  des  Champignons  qni  croissent  dans  le 
département  de  la  Marne. 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


'■  OCTOBRE  iDSç.  Si^UmeMl  au  ionioal  de  Botanique. 


REVUE  BIBLIOGRAPHIQUE 


&.  André.  —  Broméliacée  Andrbake.  —  Hisioire  et  description 
des  Broméliacées  récolièes  dans  la  Colombie,  l'Ecuador  et  le  Véné- 
auéla  (in-4°,  XII  —  ii8p.,  40  pL,  Paris,  1889). 

Au  cours  de  son  voyage  dans  l'Ecuador  et  la  Colombie  (1875-76), 
M.  Ed.  André,  dont  le  gofli  pour  les  Broméliacées  avait  été  développé 
par  te  regretté  Ed.  Morren,  s'est  attaché  à  faire  une  ample  récolte  de 
ces  plantes  et  à  étudier  sur  place  leurs  mœurs  curieuses.  C'est  ainsi 
qu'il  a  pu  rapporter  des  régions  déjà  explorées  par  plusieurs  naturalistes, 
et  notamment  par  Humboldt  et  Bonpiand,  un  nombre  d'espèces  de 
Broméliacées  qu'on  était  loin  de  soupçonner  et  des  observations  pleines 
d'intérêt. Bon  nombre  de  ces  plantes  ont  été  introduites  dans  les  serres 
où  elles  ont  augmenté  le  chiflre  des  espèces  ornementales. 

Dans  le  livre  qu'il  publie  aujourd'hui,  M.  Ed.  André  donne  la  des- 
cription de  129  espèces  avec  14  variétés  se  répartissant  ainsi  : 

Espèces. 

iKaratas 1 
Greigia i 
Ananas 1 
Chevalliera i 
.^chmea 8 
Quesnelia t 

„,     ,    ,        (   Pitcaimia 22 

Pitcaimiese   \  t>    „ 

{  Puya II 

iSodiroa 4 

Caraguata 15 

Guzmania 3 

Catopsis 3 

Tillandsia 57 

Tecophyllum 2 


129 

Parmi  les  14  genres  cités  ici,  on  en  remarque  un  nouveau,  le 
genre  Tecophyllum,  dont  le  caractère  dominant  et  différentiel  réside 
dans  la  présence  de  grandes  gaines  bractéales  vivement  colorées  se 
délachaat  presque  à  angle  droit  de  la  hampe  florale  et  portant,  à  leur 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


aisselle,  un  fascicule  de  Ûeurs  sessîles.  L'ensemble  de  l'inflorescence 
esl  pyramidal. 

Le  nombre  des  espèces  décrites  comme  nouTelies  par  M.  Ed.  André 
est  de  91;  ce  nombre  comprend  72  descriptions  paraissant  pour  la 
première  fois  et  19  qui  ont  été  publiées  déjà  dans  différents  recueils  au 
fur  et  à  mesure  que  fleurissaient  dans  les  serres  de  M.  Ed.  André  les 
plantes  auxquelles  elles  se  rapportent.  La  plupart  de  ces  espèces  sont 
très  anistiquemem  représentées  entières  ou  en  partie. 

[^  distribution  des  Broméliacées  équinoxiales  est  des  plus  intéres- 
santes à  conoaitre.  Il  est  tout  d'abord  à  remarquer  combien  sont  nom- 
breuses les  Tillandsiem,  dans  les  régions  parcourues  par  M.  Ed.  André, 
et  tout  particulièrement  les  Tillandsia.  Au  contraire  les  jEcktnea,  les 
Nidularium,  les  Bilbergia,  etc.,  si  nombreux  au  Brésil  et  dans  le  reste 
de  l'Amérique  Méridionale,  sont  i  peine  représentés  ou  même  ne  le 
sont  pas  du  tout.  Il  semble  également  y  avoir  une  aussi  grande  diffé- 
rence entre  les  espèces  de  l'Amérique  centrale  et  du  Venezuela,  et 
celles  des  Andes  de  Colombie, 

Les  Tillandsia,  dont  M.  Ed.  André  décrit  42  espèces  ou  variétés 
nouvelles,  ont  des  stations  très  variées  et  on  les  rencontre  depuis  le 
bord  de  la  mer,  dans  la  région  chaude,  jusque  dans  la  région  subandtnc. 
Mais  c'est  surtout  dans  la  zone  tempérée,  entre  500  et  2,2CO  mètres 
d'altitude,  que  semblent  se  plaire  ces  plantes  ;  on  en  constate  en  effet 
28  espèces  dans  cette  région,  tandis  qu'il  y  en  a  9  dans  la  zone  chaude 
ei  19  dans  la  zone  subandîne  entre  2,500  et  3,500  mètres.  Les  espèces 
qui  préfèrent  les  stations  sèches  de  la  zone  chaude  et  celles  qui  habi- 
tent la  zone  subandine  ont  leurs  leuilles  recouvertes  d'écaillés  peltées 
caractéristiques.  Aucune  des  espèces  à  feuilles  lisses  ne  se  rencontre 
dans  la  région  froide. 

Les  Caraguala  suivent  à  peu  près  la  même  loi  que  les  Tillandsia: 
ce  sont  des  plantes  des  régions  chaudes  et  tempérées;  trois  espèces 
seulement  ont  été  rencontrées  au-dessus  de  3,500  mètres.  Les  Calopsis 
et  les  Guentania  sont  aussi  des  types  des  régions  chaudes  ;  ils  fleuris- 
sent au  plus  fort  de  la  sécheresse.  Les  Sodiroa  sont  grimpants  dans  les 
forêts  de  la  Cordillère  sud-occidentale  de  la  Colombie. 

Les  Mchmea  habitent  également  les  terres  chaudes  et  ne  dépassent 
pas  2,500  mètres.  A  côté  d'eux,  des  Attanas  vivent  sous  le  couvert  des 
grands  bois,  tandis  que  les  Karatas  préfèrent  les  llanos,  ou  grandes 
plaines  du  bassin  de  l'Orénoque  et  que  les  Greigia  se  tiennent  sur  les 
pentes  volcaniques  de  la  région  subandine. 

Presque  tous  les  Pitcaimia  se  rencontrent  entre  1,000  et  2,000 
mètres,  dans  la  zone  tempérée  ;  une  espèce  seulement,  le  Piicairnia 
fiutigtns,  a  été  récoltée  à  3,200  mètres  d'altitude.  Ce  sont  des  plantes 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


qui  vivent  dans  les  fissures  verticales  des  rochers,  parfois  sur  le  sol, 
rarement  sur  les  arbres,  et  fleurissent  dans  la  saison  sèclie.  Les  Paya, 
bien  voisins  des  précédents,  habitent  la  région  froide  entre  3,500  et 
3,000  mètres,  disséminés  sur  les  hauts  plateaux,  souvent  associés  à  des 
Gynerium  et  des  Deyeuxia,  pourvus  d'un  tronc  robuste  atteignant,  dans 
le  Puyagigasi  jusqu'à  dix  métrés  de  haut. 

Le  beau  livre  de  M.  Ed.  André  sera  certainement  apprécié  des 
botanistes  et  des  amateurs  ;  il  renferme  d'importants  documents  sur  un 
intéressant  groupe  de  plantes  dont  la  monographie  reste  encore  à  iaire. 

P.  Maury. 

G.  de  Lagerheûn.  —  Note  sur  U  Chsetomorpba  Blancheana  Mont. 
(Notarisia,  4»  année,  n'  15).  ■ 

L'auteur  ayant  eu  l'occasion  d'examiner  l'exemplaire  original 
d'après  lequel  Montagne  a  créé  son  Chsetomorpka  Blancktana,  a  re- 
connu que  cette  Algue  était  un  Spiropyra.  Il  explique  cette  erreur  par 
ce  fait  que  Montagne  avait  établi  sa  diagnose  sur  un  échantillon  simple- 
ment ramolli  dans  l'eau.  Traités  par  la  potasse  et  l'acide  lactique,  les 
filaments  se  sont  gonûés,  ont  repris  leur  forme  naturelle,  et  lui  ont 
montré  dans  les  cellules  plusieurs  rubans  de  chlorophylle.  Sur  un  cer- 
tain nombre  de  filaments,  il  a  pu  observer  des  canaux  de  conjugaison 
qui  lui  ont  montré  que  celle-ci  avait  lieu  soit  entre  deux  cellules  voi- 
sines d'un  même  filament,  soit  entre  deux  filaments  distincts. 
L.  M. 


PUBLICATIONS  PÉRIODIQUES 


Botanlsohe  Jahrbûcher  f&r  Systematik,  Pflanzengeschichte 

uad  PAanzengeographie  (Bd.  XI,  Heit  3). 
Frau  Niedenxn.  Ueber  den  anatomischen  Bau  der  Laubblaetter  der 
Arbuloidea;  und  Vaccinioidea;  in  Bezichung  zu  ihrer  systcmatischcn  Grup- 
pierung  und  geographischen  Verbreitung' f'ScA/iw.r).  — JohaimeB  Klinge . 
Ueber  den  Kinfluss  der  niittleren  Wiadrichtung  auf  das  Verwachsen  der 
Gewaesscr  nebst  Belrachtung  aaderer  von  der  Windrichtung  abhaengiger 
Vegctations-Eracheinungen  io  Ostbalticum.  —  Karl  Fritscb.  Ueber  eine 
neue  Polenlilla  aus  Mittelatnerika  (P.  helerosepala).  —  Fard.  Fax.  Beitraege 
zur  Kenntnis  der  Amaryllidacex  Zephyranthes  ioHgistyla,  Z .  Hitronymi, 
nn.  spp.;  Crocopsis  nov.  gen. ;  C.  fulgens  n.  sp. ;  Crinutn  argentinum 
n.  sp.  ;  Hymenocallis  Niederliinii  d.  Sp.  ;  HieronymUlla  nov.  gen.  ;  H.  cli- 
danthoides  n.  sp.  ;  BusUphia  argentina,  E.  marginata,  nn.  spp.  ;  Hip- 
peaslrum  tubispalhuvt,  H.  petiùMum,  H.  anguslifolium,  nn.  spp.  ;  Boma- 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


rea  macroeephala,  B.  Hisronymt,  B.  sMcia,  B.  StMelii,  B.  glaberrima, 
nn.  spp.;  Alsirameria  Bakeri  a.  sp.  ;  Sekickendantmia  nov.  geo.;  S.  Bi«- 
rofiymi  n.  3p. 

Botanisohe  Zeitung  (18K9). 
n"  36.  37.  38- 
F.  Roam.  Systemadsche  uod  biologische  Beobacbtuajfco  ûber  Erophila. 
vtrna  (Forts,  und  Schluss). 

BotanfBCheB  Cmtralblatt  (Bd.  XXXIX). 

E.  Overton.  Bcitrag  zur  Kenatnisa  dcr  Gattuag  Volvox  (Schluss). 

Roi.  Die  'iorûnoos-Systeinatik  und  die   Descend en2-'Ilieorie.  —  Br. 
BlOCki.  Rosa  thyraiea  n.  sp. 

Rot.  Id.  (Scbluss). 

Bulletin  de  le  Société  myoologlque  de  France. 

(T.  V.  3"  fasc.,  1889). 
N.  Patoaillard.  Le  genre  Ganoderma.  —  B.  Patonillard.  Note  sur  la 
présence  de  basides  à  la  surface  du  chapeau  des  Polypores.  —  H.  Patonil- 
lard. Sur  une  nouvelle  forme  de  Polypore  à  hyméaiura  vasculaire  {Myrûi' 
doporiu  Dusiii).  —  Légué.  Liste  des  Hymcnomycètes  obacrTés  dans  le 
Perche.  —  Ch.  Richon.  Description  de  deux  espèces  nouvelles  du  genre 
Cepkalotkeca  Fuckel  (C  palearum.  C.  celiaris),  suivie  d'une  notice  sur 
Zamidium  eellare  Pries,  Racodium  cellare  Persoon.  —  J.  Costantin. 
Notes  sur  la  culture  de  quelques  Champignons. 

JahrbOoher  fOr  wissensohaftUobe  Botanik. 
(Bd.  XX,  Heft.  4) 
Th.  Bokomy.   Ueber  Aggregation.  —  Friedrich  Jobow.  Die  cbloro- 
phyllfreien  Humuspflanzen  aach  ihren  biologjschen  und  anatomîsch-ent- 
wickelungsgcschichtlichco  Verhaeltnïssen . — H.Schenck.Ueberdas  Aeren- 
chym,  ein  dem  Koric  homologes  Gewebe  bei  Sumpfptlanzen. 
Le  Naturaliste  (15  septembre). 
Q.  R0D7.  Suites  à  la  Fîort  de  France  de  Grenier  et  Godroo  (suite)  .- 
Sempervivum  Fauecnneii  Reuter,   ^^i/xm./iV/^^^WK^Gussone,    Sax^aga 
cochlearis  Reichenbach,  S.  Lantoscana  Boissier  et  Reuter,  Angelica  kete- 
roearpa  Lloyd.  —  Ed.  Hecksl.  Les  végétaux  utiles  de  l'Afrique  tropicale. 
Sur  le  beurre  de  Kanya  ou  Oddjendjé,  fourni  par  le  Pentadesma  htly- 
racea  Don. 

Revue  générale  de  Botanique. 

(1\  I,  n"  9,  15  septembre  1889). 

1.  Costantin.  Sur  les  variations  des  AUemaria  et  des  Cladosporitim, 

—  Léon  Dnfonr.  Les  nouveaux  procédés  de  gravure  photographique.  — 

A.  Seignette.  Recherches  sur  les  tubercules  {.y«JÏf).  —  Henri  Jnmelle.  Revue 

des  travaux  de  physiologie  végétale  parus  en  1888  et  jusqu'en  juillet  188g. 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


N"  30.  —  i6  OCTOBRE  1889.  Supplémtnt  aa  Journal  de  Botanitiue. 


BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE 


H.  Schenok. —  Ueber  dos  Aerenchym,  tin  dem  Kork  homologes  Getueàe 
bti  SuMpfpflanssÊn  \Sur  /"aérecchyme,  tissu  homologue  du  lii-ge 
dans  Us  plantes  Marécageuses^  (Pringsheim's  Jahrbûcher  fur  wis- 
senschaftliche  Botanik,  Bd  XX,  Heft  4,  18S9.  —  6  pi.)- 

Chez  beaucoup  de  plaotcs  marécageuses,  appartenant  aux  familles 
les  plus  diverses,  le  phellt^ène,  dit  l'auteur,  donne  naissance,  dans  les 
portions  de  tiges  et  de  vieilles  racines  submergées  ou  enfoncées  dans 
la  vase  ou  le  sable  humide,  à  un  tissu  spécial,  dont  la  production  est 
essentiellement  liée  au  milieu  aquatique,  tissu  qui,  dans  les  échantitlons 
végétant  sur  un  sol  sec  et  dans  les  parties  aériennes  des  tiges,  est  ri^m- 
placé  par  du  liège,  dont  il  est  bien  l'homologue  au  point  de  vue  de 
l'origine,  mais  dont  il  diffère  beaucoup  par  la  forme  et  la  fonction.  Ce 
tissu,  désigné  par  M.  Schenck  sous  le  nom  6!airenchyme,  est  formé  de 
cellules  à  parois  minces  et  non  subériâées,  n'offrant  que  de  petites  sur- 
faces de  contact  et  laissant  entre  elles  de  grands  méats  remplis  d'air 
et  communiquant  les  uns  avec  les  autres.  Ces  cellules  présentent  à 
leur  intérieur  un  revêtement  protoplasmique  extrêmement  mince, 
un  petit  noyau  et  des  leucites  esigués  pouvant  donner  dans  certaines 
espèces  naissance  à  de  l'amidon;  le  reste  de  la  cellule  renferme  un  suc 
aqueux  et  jamais  d'air. 

De  même  que  le  liège,  l'aérenchyme  amène  l'exfoliation  des  tissus 
situés  en  dehors  de  lui  ;  il  forme  autour  des  portions  de  plantes  déve- 
loppées dans  l'eau  ou  la  vase  un  revêtement  spongieux  auquel  l'air 
qu'il  emprisonne  donne  une  couleur  d'un  blanc  de  neige,  et  qui  peut 
atteindre  une  épaisseur  considérable.  Il  se  régénère  constamment  de 
dedans  en  dehors  et  se  crevasse  à  la  manière  du  rhytidome. 

Au  point  de  vue  de  la  forme  et  de  rarrangement  des  cellules  di: 
l'aérenchyme,  on  peut  distinguer  deux  types  de  ce  tissu  :  dans  le  pre- 
mier {Epiloàium  kirsufum,  Lycopus  europatus^  Sesbanict  vtarginata, 
etc.)  les  cellules,  de  formeplas  ou  moins  semblable,  sont  allongées 
radialement  et  ne  se  disposent  pas  en  zones  régulières;  dans  le  second 
{/ussiaa,  Lyikrum,  Cuphea,  Caperonia,  etc.),  les  cellules  forment 
des  couches  concentriques  composées  chacune  d'une  seule  assise  et 
reliées  entre  elles  par  des  trahécules  radiales. 

Quelle  est  la  fonction  dévolue  à  ce  tissu  spécial?  M.  Schenck  le 
regarde  comme  destiné  à  pourvoir  à  la  respiration  des  portions  dé 
liantes  plongées  dans  l'eau  ou  la  vase,  c'est-à-dire  dans  des  milieux 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


où  l'absorption  de  l'oxygène  est  pins  difficile  que  dans  l'air.  A  son  avis, 
l'aéreDchyme  peut  bien  contribuer  à  fadlicer  la  flottaison  des  organes 
qui  en  sont  pourvus,  mais  ce  ne  serait  là  qu'un  rôle  accessoire. 

Les  plantes  chez  lesquelles  l'auteur  a  observé  et  décrit  la  TonnatioD 
de  l'aérencbyme  appartiennent  aux  familles  suivantes  :  Onagrariées  {Jus- 
siofa  peruviana,  fiHosa^  suffrulicosa,  odonervia,  longifolia,  etegans, 
repetts,  notons;  Oocarpon  jussimoides ;  Epilotium  kirsutum,  fosettm, 
palustre),  Lythrariées  [L^tkrum  Salicaria,  virgatunt;  Cuphea  aperia, 
Balsamona,  ingraùi  ;  Heiwtia  myrti/olia;  Nesma  verticillaifi),  Melasto- 
macées  {Rhynckanthera  dtchotoma,  eordaia;  Aeisanthera  vorta&ilis), 
Hypéiicacées  (Hypericutit  brosiliensé)^  Capparidées  {Cleome  spinosa), 
Labiées  {Lycopus  europaus;  Hypiis  2  sp.),  Euphorbiacées  {CaperoHta 
heteropetaloidts)  ;  ^liimosa.ckc&  {Mimosa  cinerea;  Neptuttia  olerace^, 
Papilionacécs  {Sesbania  marginaia,  aculeaia;  Lotus  uligiriosus;  Pka- 
seolus  multi^orus  cultivé  dans  l'eau.) 

C'est  surtout  chez  les  plantes  frutescentes  qu'on  rencontre  l'aéren- 
chyme;  la  grande  majorité  des  plantes  aquatiques  ou  cnarécageuses 
herbacées  n'en  présente  pas.  U  n'existe  pas  d'ailleurs  chez  toutes  les 
plantes  plus  ou  moins  ligneuses  des  stations  marécageuses  ou  dévelop- 
pées dans  l'eati.  Mais  il  peut  y  être  remplacé  par  des  lenticelles  aqua- 
tiques qui  jouent  le  même  rôle  et  auxquelles  le  gaz  qu'elles  retienoeat 
entre  leurs  cellules  donnent  une  teinte  blanche,  au  Heu  de  la  teinte 
brune  que  prennent  les  lenticelles  des  organes  aériens.  M.  Scheock  en 
cite  des  exemples  chez  le  Salix  vitiùnea.^  \' Eupatorium  eannaàinum, 
le  Bidens  tripartitus,  le  Scoparta  aaicts,  les  jEscAyftomene  sensiliva 
et  kispida,  etc.  L.  Morot. 

PUBLICATIONS  PÉRIODIQUES 


Annalei  des  soiences  naturelles,  Botanique,  7*  série. 
T.  IX,  n"  4,  5.  6. 
V.  Fsyod.  Prodrome  d'une  histoire  naturelle  des  Agariciaées  {Suit*  *i 
Un). 

T.X,n"i,  3,3. 

6.  d«  Saporta.  Dernières  adjoncdons  à  la  flore  Tossile  d'Aiz-eli-Pn>- 

Annals  of  Botan;  (Vol.  III,  n<>  X). 

J.  D.  Hooker.  On  Pachytheca.  —  C.  A.  Barber.  The  structure  ol  P^ehy 
tkeca. —  J.  E.  T.  Aitehison.  The  source  of  Badsha  or  Royal  Salep.  — 
P.  Groom.  On  the  hmctioa  of  laticiferous  tubes.  —  A.  B.  Bendle.  On  tbe 
vesicular  vessels  of  the  Onion.  —  T.  JolinMa.  The  nuraing  of  the  embryo 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


and  soni';  oUier  points  in  Myxodendron  punciulatum  Banks  et  Sol,  — 
T.  W.  Fnlton.  The  dispersion  of  the  spores  of  Pungi  by  ihe  agfcncy  of 
Insects,  with  spécial  référence  lo  the  Phalloidei,  —  P.  0.  Bower.  On  the 
Pitcher  oi  Neftttlàes  :  a  study  in  the  morphology  of  leaf.  —  J,  M.  Hacfar- 
lane.  Observations  on  Pitchered  loscctivorous  plants.  —  C.  B.  Clarke.  An 
aboormal  Cyperacea.  —  A.  E.  Shipler-  On  Macrosporintn  parasitieum.  — 
S.  H.  Vines.  On  the  mcchanism  of  stomata. 

Botanioal  Gazette- 
Vol.    XIV,  n°   9,  sept.    1889). 
H.   H.  Richards.  The  Uredo-^Oi^e  of  CymHosporaapum.  —  H.  L.  Rniul. 
Observations  on  the  température  of  IVees.  —  Thomas  Horong.  Paraguay 
and  its  Flora.  I. —  C.   B,  Atwell.   Abnormal  Roses.  —  F.  W.  Anderson. 
Indian  iiniiff. 

BotanJache  Zeitung  (47  Jahrgang). 

n"  39- 
i.  B.  Wakker.  Ban  uod  Dickenwacbsthum  des  Stengels  von  Aérus  preca- 


B.  L.  Robinson.  Beitraege  zur  Kenntniss  der  Stammanatomie  von  Pkjio- 
crene  tnacrophylla  Bl. 

BotaniBchee  Centralblatt  (Bd  XXXIX,  n°  13). 

0.  Loew  und  Th.  Bokomy.  Ueber  das  Verhalten  von  Pflanzenzellen  zu 
stark  verdûnnter  alkaliscber  Silberloesung.  II. 

Bulletin  de  la  Société  botanique  de  France. 

(T.  XXXVI,  a»  5,  1889). 
Hn«.  Lichens  du  Cantal  (suiU).  —  A.  Seignette.  Note  sur  les  tubercules 
AaSpirasaFiUpendulatiAyx  Ver atrum  album. —  Emery.  Epanouissement, 
veille  et  sommeil  des  périanthcs.  —  E.  Cosson.  Gi^minex  duae  novae  tune- 
tinte  e  jjenere  Sporobolus  (S.  Tournettxii^  S.  lateoirens),  —  Henri  Hua. 
Anémone  neutorosa  L.  var.  anandra.  —  M.  Niel.  Sur  un  phénomène  remar- 
quable de  vitalité  présente  par  des  souches  de  Sapin.  —  T.  Camel.  Le  Flora 
italiana  et  ses  critiques.  —  Loois  Hangin.  Observations  sur  la  membrane 
du  grain  de  pollen  mûr.  —  J.  Tallot.  Causes  physiologiques  qui  produisent 
le  rabougrisse  ment  des  arbres  des  cultures  japonaises.  —  F.  Hanry.  Sur 
les  procédés  employés  par  les  japonais  pour  obtenir  des  arbres  nains.  — 
Engàne  Baitit.  Comparaison  entre  le  rhbome  et  la  tige  feuîllée  des  Mousses. 
—  L.  Daniel.  Structure  anatomique  comparée  des  bractées  florales,  des 
feuilles  verticales  et  des  feuilles  engainantes.  —  J.  FoisBoa.  Note  sur  un 
Champignon  rapporté  au  genre  Mylitta.  —  .\bbé  Hy.  Sur  la  présence  en 
Anjou  de  VEquisetum  littorale  Kùhlwein.  —  D.  Lnizet.  Sur  des  Orekfy 
hybrides,  provenant  du  croisement  de  VAceras  anthropophsra  R,  Br.  et 
de  '^Orekis  militaris  L.,  découverts  à  Fontainebleau,  le  30  mai  1889,  par 
MM.  Guignart  et  Lnizet.  —  Alfred  Cbabert.  Deuxième  note  sur  la  flore 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


d'Algérie.  —  Emei?.  Sur  les  variations  de  l'eau  dans  les  périaathes.  — 
Doumet-Adanson.  Note  sur  un  Sapin  hybride.  —  Fanl  Bronand.  Cham]>i- 
gnons  à  ajouter  à  la  Flore  mycologique  des  environs  de  Saintes  13'  sériel. 

—  G.  Camns.  Localités  nouvelles  de  plantes  plus  ou  moins  rares  des  envi- 
rons de  Paris  et  du  Nord  de  la  France.  —  Ch.  Degagn7.  Orig-ine  nucléaire 
du  protoplasma  (3*  note).  Sur  l'origine  des  diastasea  dans  la  digestion  du 
nucelle. 

Comptes  reulus  hebdomadaires  des  séances  de  l'Académie 
des  sciences  (T.  CIX) 
nos. 
Berthelot.  Remarques  sur  les  conditions  où  s'opère  la  fixation  de  l'azoïc 
par  les  terres  argileuses.  —  Berthelot.  Recherches  nouvelles  5ur  la  Hxa- 
tton  de  l'azote  par  la  terre  végétale.  Influence  de  l'électricité.  —  A.  Gantier. 
Observations  relatives  à  la  communication  précédente  de  M.   Berthelot.  — 
A.  Giard.  Sur  la  castration  parasitaire  de  VMypericum  per/oratuat   L.  par 
la  Cecidomya  Hyperici  Bremi  et  par  ^Erysiphe  Martii  Lev. 
n°9. 
Th.  Schltofling.  Sur  les  relations  de  l'azote  atmosphérique  avec  la  terre 
végétale.  Réponse  à  M.  Berlbelot.  —  6.  Ranlin.  De  l'action  des  phosphates 
sur  la  culture  des  céréales.  —  C.  TimiriaseS.  Sur  le  rapport  entre  l'inten- 
ùté  des  radiations  solaires  et  la  décomposition  de  l'acide  carbonique  par 
les  végétaux.  —  Ed.  Heck«l  et  Fr.  Schiagdenhaiillen.  Sur  lasécrétion  oléo- 
gommorésineuse  des  Araucarias. 

n»  10. 
et.  ViUe.  Recherches  sur  les  relations  qui  existent  entre  la  couleur  des 
plantes  et  la  richesse  des  terres  en  agents  de  fertilité.  —  C.  Timiriazeff.  La 
protophyllihe  dans  les  plantes  étiolées. 

Journal  of  Botany. 

(Octobre  1889). 
William  Wsat.  The  fresh-water  AlgE  of  North  Yorkshire  {Gonaioufgo» 
liBVty  Cosmariant  grattulaium,  C.  eioraceitse,  C.  lepiJamfSpp.  nn.). — 
George  Uxara/j.  Catalogue  of  ihe  marine  Alga;  of  the  West  Indian  regioa 
{conciuded).  —  The  Rev.  M.  J.  Berkeley,  M.  A,,  F.  R.  S.  —James  Bnttsn. 
and  6.  S.  Bonlger.  Biographical  Index  of  Bricish  and  Irish  Botaniscs  (Conti»,). 

—  George  Henslow.  Lentinus  scUrolîcola  Murray.  —  William  Whitvell. 
Arcnaria  gothica  Fries  in  Britain.  —  J.  W.  Williams.  Lilittm  Afartage» 
naturalised  in  Worcestershire.  —  Arthur  Bennett.  Carex  Ixvigaia  Sm, 
var.  —  Âtripkx  fatarica  L.  —  11.  C.  Dntce.  Planta  ol  North  Bucks.  — 
J.  Sargeaunt.  Euphorbia  Esula  in  Northaroptonshirc, 

I<e  Naturaliste  (i*'  octobre  1889). 
'  P.  Maury-   La 'Botanique  à   l'Exposition    :    les  Cactées  du  Mexique. — 
G.  Rtfur.  Suite  à  la  Flore  de  France  de  Grenier  et  Godron  (suiie)  :  /V*- 
eedanum  lancifolium  Lange,  Heracleutn  alpmu-m  Linné,  Meum  adomdi- 
folium}.  Gay,  Supleurunt  eorsieum  Cossoq  et  Kralik. 


D,g,tza:Jb.GOOgle 


N*  ai.—  1"  NOVEMBRE  1889.  SuPpleMml  au  Journal  de  BoUnIque. 


REVUE  BIBLIOGRAPHIQUE 


J.  G.  Baker.  —  Handbook  of  thk  Broméliacée  (in-8*,  244  p.,  Lon- 

don,  1889). 

M.  J.  G.  Baker  \ient  de  publier  pour  les  Broméliacées  un  mauuel 
analogue  à  celui  qu'il  a  déjà  doQDé  sur  les  Fougères  et  leurs  alliés;  c'est 
la  descriptioQ  de  toutes  les  espèces  qu'il  a  pu  voir  sèches  ou  vivantes  et 
aussi  de  celles  dont  il  a  eu  une  description  certaine.  Les  espèces  éou- 
mèrées  dans  cet  ouvrage  sont  au  nombre  d'environ  800,  chif&e  de  plus 
de  moitié  supérieur  à  celui  qu'indiquait  Bentham  en  1883.  On  peut 
donc  dire  que  M.  Baker  donne  la  description  de  presque  toutes  les 
Broméliacées.  A  ce  point  de  vue,  son  livre  a  une  valeur  réelle,  puisque 
jusqu'à  ce  jour  il  n'existait  aucune  monc^rapbie  complète  de  la  famille 
et  que  l'on  était  obligé  de  chercher  dans  une  foule  de  recueils  plus  ou 
moins  faciles  à  consulter  la  description  des  espèces  connues.  U  est 
seulement  à  regretter  que  l'auteur  ail  cru  devoir  réunir,  comme  il  l'a  (ait, 
bon  nombre  de  genres  et  d'espèces  que  les  broméliographes  maintien- 
dront certainemeut  distincts  en  dépit  de  cette  teniadve.  Ainsi,  M.  Ba- 
ker comprend,  par  exemple,  dans  le  genre  jEckmea,  des  plantes  des 
mieux  caractérisées  comme  genres  différents  et  arrive  à  composer  un 
groupe  des  moins  homogènes  et  susceptible  d'une  étude  nouvelle  plus 
approfondie  (i).  On  pourrait  appliquer  la  même  remarque  à  son  genre 
Tillandsia.  Quoiqu'il  en  soit,  et  ces  réserves  faites,  on  ne  peut  que 
louer  M.  Baker  d'avoir  entrepris  et  mené  jusqu'au  bout  un  travail  de 
révision  comme  celui-ci,  qui  va  être  désormais  le  point  de  départ 
d'études  sérieuses  sur  les  Broméliacées. 

Nous  pensons  être  utile  à  nos  lecteurs  en  leur  donnant  tout  entière 
la  clas^cation  fort  simple  et  très  facile  à  saisir  de  M.  Baker, 

TRIBU  I  :  BROMELIBM 
Ovaire  infère,  fruit  indéhiscent,  feuilles  le  plus  souvent spinesceatessur 
les  bords. 

1.  Pétales  unis  en  un  tube  distinct,  ordinairement  aussi  .long  que  les  sé- 
pales : 

t.  Karalas,  —  36,  —  Amer,  tropic. 
a,  Greigisy  —  3,  —  Chili  tempéré. 
J.  Disiiaeanlkus,  —  2,  —  Colombie,  Amazone. 

I.  Slsnalona  en  passant  une  lêg-ère  rectification  à  faire.  M.  Baker  attribua  le 
nom  i^Mchnua  gigoHiea  à  deux  plaotes  différentes  :  t*  au  Chtvailiera  gigamiea 
Haury,  3°  à  \ Hophphjtmn  gtgtmi*»m  E,  Morren;  Il  jra  ainii  àcai  £cim4»  gi- 
gtmita  dans  le  livre  de  M.  Baker  (p.  45  et  p.  65). 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


2.  Pétales  libres  ou  unis  seulemeal  par  leur  base  : 

A,  Sépales  unis  en  un  tube  distinct  au-dessus  de  l'ovaire  c 
a.  Inflorescence  capitée  : 

4.  Crypfanihusy  —  12,  — Brésil,  Guyane. 
j-,  Distiganikm^  1  , —  Guyane. 

6.  Oflgiesia,  —  a,  —  Uruguay,  Brésil  mérid. 
f.  Ochagavia,  —  i,  —Juan  Feraandez, 
]S.  Inflorescence  en  paaicuie  ou  épi  : 

5.  Fernseea,  —  1,  — Brésil  ccntr. 

fi.  Ronniergia,  —  1,  —  Nouvelle  Grenade. 
10.  PorUa,  — 3,  —  Brésil. 

B.  Sépales  libres  ou  rarement  soudés  ; 
a.  Stigmates  courts,  non  tordus  : 

//.  Ananas,  —  3,  ^-  Amer,  tropic 

t3.  AcantkoslacAys^  —  2,  —  Brésil  centr. 

13.  Bromelia,  —  6,  —  Amer,  tropic. 

14.  Rkodoslackys,  —7,  —  Argent.,  Chili. 
!$■  Araocùceus, —  i,  —  Guyane,  Amazone. 

p.  Stigmates  longs,  tordus  ; 

t6.   StreptBcalyx,  —  8,  —  Brésil,  Guyane, 
ly.  jBchmea,  —  128,  —  Amer,  tropic. 
tS.  Bilbergia,  —  46,  —  Amer,  tropic.  mérid. 
I fi,  Qaesnelia,  —  13,  —  Brésil,  Guyane. 


1 RIBU  n  : 
,  graines  sa 


PITCAIRNIE.E 

is   funiculc,  divisé  en  filaments;  feuilles 


Capsule  Crivah 
spinescentcs  ou  non  : 

1.  Capsule  libre  seulement  à  son  extrémité  : 

ao.  Brochinia  —  3,  —  Guyane,  Brésil. 
31.  Bakeria  —  1,  —  Brésil? 

2.  Capsule  libre  sauf  près  de  la  base  : 

sa.  Pitcairnia^ —  130,  — Amer,  tropic. 

3.  Capsule  entièrement  libre  : 

33.  Paya,  —  14,  —  Chili,  Andes  péruv.  et  Colomb. 

4.  Capsule  septicide,  styles  courts  : 

a4.  ColleniUrfia,  —  6,  —  Brésil,  Argent. 

aj.  Dyckia,  —  34,  —  Brésil,  Uruguay,  Argent. 

3^.  Heeklia^  —  7,  —  Mexique,  Texas. 

TRIBU  m  :   TILLANDSIEM 
Fruits  toujours  trivalvaires,  supères;  graines  munies  d'un  1( 
divisé  en  filaments;  feuilles  toujours  spinescentcs  : 
1.  Corolle  gamopétale  : 

aj.  SodiroSy —  7,  —  Ecuador,  Colombie, 

aS.  Caraguafat  —  39,  —  Antilles,  Guyane,  Aadcs. 

3 fi.  Gu*maniay  —  5,  —  Amer,  tropic. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


2.  Corolle  polypétale  : 

30.  Calopsis,  —  15,  —  Amer,  tropic. 
j/.   Tillandsia,  —  3^3,  —  Am^r.  tropic. 

P.  Mal'ry 

KingO  Bfiyabe.  —  On  the  Life-kislory  of  Macrosporium  parasiticum 

Tkâm.  \Sur-  l'histoire  du  développement  du  Macrosporium  païasi- 

tàc^taThiim^.  (Annals  of  Iîotany,Vol.  III,  n''ix,  26  pages  et  2  pi.). 

Ayant  eu  à  sa  disposition  le  Macrosporium  parasiticum  qui  atta- 
quait des  Oignons  des  Bermudes,  l'auteur,  un  japonais  travaillant  au 
laboratoire  cryptogamique  d'Harward  sous  la  direction  de  M.  Farlow, 
a  cherché  à  cultiver  cette  plante.  Il  a  pleinement  réussi  dans  des 
chambres  humides  de  Van  Tieghem  ou  des  flacons  d'Erlenmayer,  en 
employant  comme  milieux  nutritifs  des  décoctions  d'Oignons  ou  de 
Dattes  ;  il  a  pu  non  seulement  reproduire  le  Macrosporium,  mais  assis- 
ter à  toutes  les  phases  du  dévi-loppement  des  péritlièces  en  reladon 
avec  cette  plante.  Il  n'a  pas  observé  de  phénomène  de  fécondation,  car 
les  périthèces  se  forment  aux  dépens  de  deux  ou  trois  cellules  qui 
émettent  des  appendices  et  se  cloisonnent  en  même  temps  de  façon  à 
faire  un  massif  parenchymateux  au  centre  duquel  se  différencient  ulté- 
rieurement les  asques. 

Ces  périthèces  sont  ceux  du  PUospora  herbarum  ;  or,  comme  on 
sait,  par  les  recherches  d'un  grand  nombre  d'auteurs  concordantes  sur 
ce  seul  point,  que  la  forme  conidienne  du  PUospora  kerbarum  est  le 
Macrosporium  Sarcinulœ  de  Berkeley,  l'auteur  en  a  conclu  que  le 
Macrosporium  parasiticum  de  M.  de  Thûmen  devait  être  identique  à 
l'espèce  de  Berkeley.  Cet  exemple  montre  une  fois  de  plus  que  l'on 
ne  saurait  trop  avertir  les  créateurs  de  petites  espèces  qu'il  ne  laul  pas 
attribuer  le  plus  souvent  de  grande  importance  au  caractère  tiré  de  la 
vie  parasitaire.  De  Bary  avait  déjà  soupçonné  que  quelques  PUospora 
peuvent  être  classés  parmi  les  parasites  facultatits,  et  plusieurs  auteurs 
(Sp^azzînî  pour  la  Vigne  el  le  Medicago  saliva,  Berlese  pour  le  Sam' 
bucus  nigra,  etc.)  ont  vérifié  la  justesse  de  ses  présomptions  pour  le 
PUospora  kerbarum. 

La  vie  saprophytique  se  reproduit  plus  aisément  que  la  vie  parasi- 
taire, car,  sur  douze  essais  de  cultures  sur  Oignons  virants,  deux  seule- 
ment ont  réussi  et  le  dévelopf>emcnt  du  Macrosporium  ne  se  reprodui- 
sait que  sur  les  gaines  des  feuilles  et  non  sur  les  parties  vertes  actives. 

Les  recherches  de  l'auteur  l'ont  amené  àformulerson  opinion  sur  la 
question  du  polymorphisme  du  PUospora  kerbarum;  il  expose  ses  con- 
clusions avec  une  précision  qui  peut  paraître  un  peu  absolue.  Selon  lui  : 

1°  L'existence  de  pycnides  appartenant  au  PUospora  kerbarum 
est  douteuse.  ■  ■        t  '    •        ■ 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


2°  l.'Al(ernaria  n'est  pas  une  forme  conidienne  d'un  PUospora. 

Je  ne  viens  pas  apporter  ici  d'arguments  tirés  d'une  étude  spéciale 
de  ces  deux  points  précis,  mais  il  me  semble  que  l'auteur  est  bien  caté- 
gorique dans  ses  négations.  H  n'a  pas  obtenu  de  P/eosporaen  cultivant 
YAUernaria.  J'avoue  que  je  n'ai  pas  été  jusqu'ici  plus  heureux;  mais 
n'ayant  pas  obtenu  d'autres  pC-rithèces,  je  n'ai  pas  cra  devoir  conclure 
qu'il  n'y  avait  pas  de  relation  entre  eux,  d'autant  plus  que  deux  expé- 
rimentateurs habiles,  M.  Laurent  (i)  et  M.  Mattirolo  (2)  affirment  qu'ils 
sont  arrivés  à  une  autre  conclusion.  Le  déterminisme  expérimental  est 
beaucoup  plus  compliqué  qu'on  ne  le  suppose  d'ordinaire,  et  on  né- 
glige bien  souvent  d'indiquer  les  conditions  précises  de  ses  expé- 
riences; on  ne  doit  pas,  en  tous  cas,  transformer  un  essai  infructueux 
en  un  résultat  positif.  Ainsi,  dans  son  étude  incidente  de  \' AUernaria, 
M.  Kingo  Miyabe  n'a  observé  aucime  variation  de  cette  forme;  pour 
moi,  j'ai  pu  en  constater  de  trùs  remarquables.  De  même,  contraire- 
ment à  ce  qu'affirme  l'auteur,  M.  Mattirolo  prétend  que  le  PUospora 
herbarum  peut  produire  des  pycnides.  On  ne  saurait  donc,  à  ce  pro- 
pos, trop  conseiller  aux  chercheurs  de  ne  pas  présenter  leurs  résultats 
négatifs  sous  une  forme  positive,  car  si  l'on  n'a  pas  observé  ime  chosC) 
cela  ne  prouve  pas  qu'elle  n'existe  point. 

Ces  remarques  faites,  je  reviens  à  une  partie  intéressante  du  travail 
de  M.  Kingo  Miyabe  sur  laquelle  il  n'a  pas  insisté,  et  que  je  puis  com- 
pléter par  des  observadons  persoimelles  :  c'est  la  déâidtion  nouvelle  du 
MacrosporiuM  Sarcinttla  qui  résulte  à  la  fois  de  son  étude  et  de  la 


PUospora  herbu 


<-um  sur  des  tiges  desséchées  de 
Colza;  j'ai  semé  des ascospores, 
dont  les  dimensions  et  la  struc- 
ture correspondent  bien  au  P. 
Sarcinui/B,  et  j'ai  obtenu  sur 
pomme  de  terre  des  Macrospo- 
rium  Sarcinutx.  J'ai  constaté 
que  les  spores  ne  sont  pas  tou- 
jours terminales;  elles  naissent 
souvent  latéralement,  sur  des  fila- 
ments encore  jeunes  ;  on  voit  très 
conmmnément  une  partie  infé- 
rieure brun-verdâtre  et  au-dessus 
le  filament  redevient  presque  in- 
colore, pour  se  colorer  un  peu 
plus  haut;  un  peu  au-dessus  du 


.  Ann.  de  l'InsL  Pasteur,  18SS,  \ 
r.  MalpiEhia,  iSSS,  U,  p.  357. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


plan  où  l'on  observe  la  variation  de  teinte,  une  spore  existe  de  côté; 
elle  est  alors  encore  jeune,  incoloreet  trèspetite(fig.(iet3).Ces  spores 
latérales  paraissent  tomber  avec  une  assez  grande  tacîUté  et  on  ne  les 
observe  pas  souvent  en  place  à  la  maturité.  On  peut  en  observer  ce- 
pendant quelquefois  en  position  comme  le  montre  la  figure  c. 

M.  Kingo  Miyabe  a  observé  de  son  c6té,  dans  des  cultures  quin'ont 
pas  été  ouvertes  et  qui  sont  restées  en  repos,  la  germinadon  des  spores 
en  place  sur  le  filament  ;  elles  produisent  des  spores  secondaires  à 
l'extrémité  de  courts  tubes  tels  probablement  que  ceux  représentés 
figurerf/ces  spores  secondaires  peuvent  elles-mêmes  donner  des  spores 
tertiaires.  Il  semble  que  l'on  ait  là  une  ébauche  de  chapelet  offrant 
peut-être  une  certaine  analogie  avec  les  chapelets  imparfaits  de  cer- 
taines cultures  A^Alfernaria. 

Je  neveux  pas,  pour  le  moment,  tirer  d'autre  conséquence;  j'espère 
que  l'étude  des  variations  des  Macrosporium  et  des  périthèces  de 
l'autre  me  permettra  de  porter  un  peu  de  lumière  dans  l'obscure  ques- 
tion de  l'histoire  des  PUospora.  J.  Costantin. 

H.  Uoebius.  —  Bearbeituttg  der  von  H.  Sckenck  in  Brasilien  gesam- 

melUtt  Algen[Ëtude  des  Algues  récoltées  au  Brésil  par  H.  ScAencJt] 

(Hedwigia,  1889,  Heft  5;  pages  309-347  ;  pi.  X  et XI.) 

Ce  travail  comprend  la  description  de  64  espèces,  dont  31  nouvelles 

pour  la  flore  brésilienne.  On  y  trouve  la  dlagnose  de  deux  genres  et 

cinq  espèces  inédits  ; 

Spirocoleus,  ^.  ».  Oscill(^iacearum  :  Irichomaiibus  arliculaiis^ 
SpiraliÔus,  sititplicibus ,  vagina  conspicua  praditis.  Ce  genre  est  aux 
Spirulina,  ce  que  les  Lyngbya  soal  aux  Oscillaria. 

Spirocoleus  Lagerheimii  sp.  n.  :  Sp.  irickomatibus  ienuièas^ 
diam«tro  ea.  2  fi,  dislinele  arHculatis,  anfraetibus  Iaxis  ca.  30  p,  dis- 
ianiibus,  diametro  spine ca.  10/»,  articulis diavtetro  longioribus;  tri- 
chomatibits  rarius  singulis,  smpius  compluribus  in  sfratum  indéfini- 
ium  consociatis.  Hab.inter  foliaei  foliola  Charae  Homemanni,  in 
Lagoa  de  Rodrigo  de  Freiias  ad  Rio  de  Janeiro. 

Entophysa,  g.  n.  Chlorospksracearum  :  Tkailus  in  Algis  tnajo- 
riàus  sub  cuiicula  vigens,  e  cellula  subrotunda  una  vel  e  compluribus 
cellulis  divisions  unius  cellula  exortis  constitutus,  membrana  crassa, 
loco  quodam  in  verrucam  vel  slipellum  produeia,  chromaiophoro  itnica 
parietino  discoideo.  Spor»  divisione  contenhts  cellul»  succedanea 
evolufa  per  foramen  msmbranm  exUrnm  ac  simut  cuticulet  kospi/is 

Les  Cklorospkmra  Klebs  difiërent  des  EnfopAysa  par  le  mode 
d'existence  et  par  les  chromatO[Aores.  Les  Kenirosphmria  Borzi 
s'éloignent  des  deux  genres  par  la  naissance  simultanée  des  zoospores. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


Les  excroissances  de  la  membrane,  qui  préparent  l'issue  des  zoos- 
pores,  se  rctrouveot  chei  certains  Keiitrosphxria  et  Càlorochyirium, 
\JEiilopliysa  ne  partage  la  propriéii-  de  vivre  dans  l'épaisseur  des 
merabraDcs  qu'avec  VEntoeladia  Reînke  et  les  formes  quelque  peu 
douleuses  de  V Enlodernta  de  Reinsch. 

Entophysa  CharSB  sp.  n.  Diameter  cellularum  14-70 /i;  sporée 
S-C)4  /'"  uHa  cellula  evolvunlur .  Hab.  in  Chata  Horocmannl  in  aqtta 
subsalsa  prope  Rio  de  Janeiro. 

Ces  irelluks  renferment  parfois  des  colonnettes  cristallines,  inso- 
lubles dans  l'eau,  la  glycérine,  l'acide  acétique,  rapidement  solubles 
dans  la  potasse,  l'acide  chlorhydrique  et  l'acide  sulfurique,  sans  former 
dans  ce  dernier  réactif  d'aiguilles  de  fjypse, 

Acetabularia  Scfaenckii  sp.  n.  :  S/ipiU  sitnpiïci  ad  2  cm.  alto, 
pella  terminali  ijifundibiiliformi  diam.  ad  5  mm.  prmdiio.  Peltawt 
radii  "^o-^o,  quorum  membrana  in  tnargine  libero  acuntitie  obluso 
instrucia  est,  coiistitntinl.  Radii  umhilicales  superiores  dickolonti  a 
laiere  sese  vori  coiilinguiii ;  radii  umhilicaUs  in/eriores,  supsrioribus 
majore.':,  dicholomi  vel  iterum  dicholomi,  exlrinsecus  lanium  se  con- 
'Uiiguiii;  illier  çiios  gibberes  tolidem,  quoi  sicnl  radii,  capui  sfipitis  cir- 
cumdant.  Sporm  ovato-globos^ ,  numerosa;,  diam.  80  u.  —  Hab  in 
Tabo  frio,  ad  oram  Brasilim.  C'est  la  première  Acetabularia  signalée 
sur  les  cilles  de  l'Amérique  du  Sud, 

La  calcification  parait  due  exclu  si  veifaent  au  carbonate;  on  ne 
trouve  pas  l'oxalatc  signalé  par  Leitgcb chez  l'v^.Mfi/ïVirr^flneiï.  La  mem- 
brane comprend  trois  couches,  dont  l'interne  jaunit  par  l'iode,  tandis 
que  l'iodu  et  l'acide  sulfurique  ne  donnent  à  aucune  la  coloration  carac- 
téristique <le  la  cellulose.  On  trouve  dans  toutes  les  parties  de  la  plante 
de  l'inuline,  de  l'amidon  et  des  cristalloides. 

Dictyopteris  Hauokiana  sp.  n.  :  Frons  dickoioma.adZcm.  alla, 
2  ad  ^  mm.  lala,  in  parte  inferiore  tenuis,  compressa  in  parte  sup, 
membraiiacea,  nervo  medio  et  nervis  marginalibus  percarsa,  inttr 
nervos  e  duabus  cellularum  stratis  constitua  est.  Sporangia  irregula- 
riler  per  totairi  frondem,  nervis  exceplis,  sparsa,  superficiem,  non 
superatitia,  sihgulas  spor.as  continent,  Hab,  ad  Olinda  apud Pernam- 
èuco  in  oris  Brasilia^. 

L'axe  de  la  nervure  médiame  est  occupé  par  de  petites  cellules  à 
parois  fermes  qui  pourraient  jouer  un  rôle  conducteur.  Au-dessus  et 
au-dessous  sont  des  éléments  fusiformes  à  parois  très  épaisses,  strati- 
fiées, munies  de  canaux  poreux  simples,  non  liquîfiées,  mais  prenant 
une  coloration  jaunâtre  par  ces  réactifs  iodés  et  remplissant  une  fonction 
mécanique.  Les  nervures  marginales  sont  composées  totalement  de 
telles  fibres  disposées  en  faisceaux  sous  les  grandes  cellules  superfi- 
cieUes. 


db.Googlc 


Les  cellules-mères  des  sporanges  découpent  sur  leur  base  ou  leur 
côié  de  petites  cellules  stériles.  Quand  il  n'y  a  qu'une  de  ces  cellules 
situées  à  la  base,  on  peut  la  comparer  au  pédicellc  des  oospores  ex- 
ternes de  Diciyopteris  polypodioides,  Diciyota,  etc. 

Ctraoilaria  Salzmanni  Bornet  sp.  n.  M.  Bornet  a  reconnu  dans 
cette  Algue  une  espèce  inédite,  qui  existe,  avec  cystocarpes,  dans  la 
colleetioQ  Salzinaon  à  Montpellier. 

Outre  ces  descriptions  d'espèces  nouvelles,  on  trouve  dans  ce  mé- 
moire des  détails  sur  la  germination  des  tétrasporcs  de  Ceramiuium 
ciavuiatum  Ag.  ei  sur  les  pelotes  adhésïves  du  Caietielta  impudtca 
Kûtz.  et  d'une  espèce  rapportée  avec  quelque  doute  à  VAmphiroa 
brasiltana  Decaisne. 

Dans  le  Cafenella,  les  cellules  superficielles  du  bouion  adhésif 
s'allongent  en  filaments  presque  incolores.  Au  contact  d'un  support  la 
cuticule  éclate,  les  iîlaraents  s'étirent,  s'écartent  et  se  fixent  si  solide- 
ment aux  racines  des  Palétuviers,  par  exemple,  qu'on  ne  saurait  les  en 
détacher  sans  arracher  un  morceau  de  l'arbre. 

\JAmphiroa  s'applique  au  support  par  un  coussinet  calleux,  peu  ou 
point  calcifié.  P.  Vuillemin. 

PUBLICATIONS  PÉRIODIQUES 

Botanische  Zeitung  (1889). 
0=42. 
B.  L.  Robinaon.  Beitraege  lur  Kenntniss  der  Stammanatomie  von  Phy- 
(ocrenA  macrophylla  Bl.  (Forts.). 

Botanichea  Centralblatt  (Bd  XL;  n»  i). 
Rndolpli  Hesse.  —  Zur  Entwikelungsgeschîchte  der  Hymenogastreen. 
Liucogaster  ftoceosus.,  cine   neue  Hymenogastreen-Species.  —  0.  Jnel. 
Morphologische  Untersuchungen  ûber  Kœnigia  isiandica  L. 

Rudolpta  Hesse.  Id.  (Schiuss).  —  0.  Jnel  Id.  (Schiuss).  —  Th.  H.  Friea 
Ucber  Stenantkus  curviflorus  Locnnr. 
vP  3- 
Paol  Knmmer.  Die  Moosflora  der  Umgcgeod  von  Hann-Mûnden. 

Bulletin  de  la  Société  impériale  des  Naturalistes  de  Moscou. 

(.889,  n»  .). 
K.  F.  MeinahaoMB.  Die  Sparganien  Ruasiands. 

Comptes  rendus  hebdomadaires  des  séances  de  l'Académie 
des  sciences  (T.  CIX). 

O»    II. 

Bertlielot.  Sur  la  fixation  de  l'azote  atmosphérique.  —  Berthelot.  Obser- 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


vaâoDS  sur  la  formatioo  de  rammoniaque  et  de  composés  azotçs  volatils, 
aux  dépens  de  la  terre  végétale  et  des  plantes.  —  Th.  Schlcesing.  Sur  la 
nitrification  de  l'ammoniaque.  —  Pèchard.  Influence,  dans  les  terres  nues, 
du  plâtre  et  de  l'argile  sur  la  conservation  de  l'azote,  la  fixation  de  l'azote 
atmosphérique  et  la  nitrificatîon. 

n"  13. 
Dom  B.  RiniAlitl.  —  Sur  la  cause  probable  des  partitions  frondales  des 
Fougères. 

n-  15. 
Lonis  Hangin.  —  Sur  la  présence  des  composés  pectiques  dans  les  vé- 
gétaux. 

Nuovo  Olomala  botanîoo  Italiano. 
(Vol.  XXI,  n°  4,  octobre  iSiSg). 

BULLBTINO  DELLA  SOCIETA  BOTANICA  ITALIANA  :  E.  ArmltagS,  AppUBtî 

sulla  flora  dell'  isola  di  Malta;  Achille  Terracciano.  La  flora  délia  Basilicaia, 
contribuzioni  1,  U,  lll;  6.  Coboni,  Le  forme  teratologii:he  nei  fioridi  Dtpt^ 
taxis  trtteoidesTiC  e  loro  causa;  Achille  Terracciano,  La  flora  délia  Basi- 
licata,  contribuzioni,  IV;  C.  Hassalongo,  Illustrazione  de  una  ouova  varielà 
di  Fruiiania  dilataia  (L.)  Dmrt.  ;  L.  HicfasletU,  Ancora  sulla  subspontaQeità 
del  Lepidiitm  virgintcum  L.  in  Italia,  nota  supplementare;  L.  Michaletti, 
Sulla  presenza  dello  Smymium  per/olSalum  L.  e  dell'  Osyris  atba  L.  nei 
Monte  Murello;  A.  N,  Berlese,  Note  imorno  al  Polyporas  kûpidus  del 
Frics,  ed  ail'  Agarieum  Gelsis  sett  Morts  etc.  Mich.  nov.  pi.  gen.  1 18,  n.  7; 
D.  HarteUi,  SuUa  TafiArina  deformans^  nota  prclimiuarc;  G.  Arcangeli, 
Sopra  alcune  Epaticbe  récolte  in  Calabria. 

R«vue  géoérBle  de  Botanique. 

(T.  I,  n«  10,  15  octobre  1889). 
J.  CoBtantia.  Sur  les  variations  des  Atiemaria  et  des  Ctadûsporittm 
(Pin).  —  A.  Saignette.  Recherches  sur  les  tubercules  (Suite).  —  Hoaii 
Jnmelle.  Revue  des  travaux  de  physiologie  végétale  parus  en  1888  et  jus- 
qu'en juillet  1889  (Fin).  —  De  Saporta.  Revue  des  travaux  de  paléontologie 
végétale  parus  en  1888  ou  dans  le  cours  des  années  précédentes. 


PUBLICATIONS  DIVERSES 

Hermaan  Dlnglor.  Die  Bewegung  der  pflanzlicheo  Flugorgane,  ein  Bei- 
trag  zur  Physiologie  der  passiven  Bcwegungen  im  Pflanzenreich. 

Priadiich  Hildebrand.  Uebcr  eioige  Pflaazenbastardierungen.  (Sonder- 
Abdruck  aus  der  Jenaischcn  Zeitschrift  ffir  Naturwissenscbaft,  XXXIII,  Bd. 
N.  F.  XVI). 

W.  Hignla.  Die  Characcen.  (Dr.  L.  Rabcnhorst's  Kryptogamen  Flora 
von  Deutschiand,  Oestcrreich  und  der  Schweiz,  Bd  V.) 

J.  B.  de  Toni.  —  Syllege  Algarum.  Vol.  I  Sect.  I  et  IL  Chlorophyctm. 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


N°  13.  —  lA  NOVEMBRE  1889.  Supplément  au  Journal  de  Botaaiqut 


REVUE  BIBLIOGRAPHIQUE 


H.  Lecomtâ.  —  Contribution  à  l'étude  du  liber  des  Angiospermes. 
(Annales  des  sciences  naturelles,  Botanique,  7'  s.,  t.  X,  1889), 

Depuis  plus  d'un  demi-siècle  que  les  tubes  criblC-s  ont  6t6  découverts 
par  Hartig,  ils  ont  été  l'objet  de  nombreux  travaux,  dont  les  plua 
récents,  dus  à  K.  Wilhelm,  de  Janczewski,  Russow,  A.  Fischer,  ont 
beaucoup  éclaircî  la  structure  du  tissu  auquel  ils  appartiennent.  Il  restait 
cependant  encore  bien  des  points  à  élucider  ou  à  connaitre.  De  plus, 
le  rôle  physiologique  de  conducteur  des  substances  élaborées  que  l'on 
attribuait  au  liber  avait  été  jusqu'ici  généralement  admis  sans  preuves 
directes.  Par  les  résultats  consignés  dans  son  important  mémoire, 
M,  Lecomte  a  beaucoup  fait  avancer  nos  connaissances  sur  la  structure 
ep  le  rôle  du  liber  ;  bien  des  points  restés  dans  l'ombre  ont  été  éclaircis 
grâce  à  lui,  et  ses  observations  permettent  du  préciser  le  rôle  de  ce  tissu. 
D'ailleurs  son  travail  est  une  véritable  élude  d'ensemble  du  liber. 

Dans  cette  analyse,  nous  suivrons  la  division  en  chapitres  adoptée 
par  l'auteur. 

Ch.  1.  —  Principaux  éléments  dit  liber  ;  leurs  caractères  généraux, 
—  Le  liber,  qu'il  soii  d'origine  primaire  ou  secondaire,  se  compose  des 
mêmes  éléments,  à  sa^'oir  ;  1°  les  tubes  criblés,  superposés  en  files 
longitudinales,  et  séparés  par  des  cloisons  transverses  perméables,  et 
qui  sont  les  éléments  vraiment  caractéristiques  du  liber  ;  2"  les  cellules- 
campagnes,  dont  le  rôle  probable  et  l'origine  commune  avec  les  tubes 
criblés  permettent  de  les  réunir  avec  ceux-ci  comme  éléments  essentiels 
du  tissu;  3"  le  parenchyme  libérien,  qui,  réuni  aux  deux  premiers, 
constitue  le  liber  tnou  des  auteurs  ;  il  est  souvent  difficile  à  délimiter 
malgré  son  aspect  collenchymateux  et  les  reflets  bleuâtres  ou  nacrés  de 
ses  parois  ;  4"  les  fibres  libériennes  ou  liber  dur  des  auteurs,  formant 
avec  le  parenchyme  libérien  les  éléments  accessoires. 

Ch.  il  —  I^s  éléments  accessoires  du  liber.  —  Le  parenchyme 
libérien  est  constitué  par  des  cellules  disposées  en  files  longitudinales 
parallèlement  aux  tubes  criblés;  leur  revêtement  protoplasmîque  pa- 
riétal est  plus  épais,  et  peut  renfenner  des  grains  d'amidon.  Ces  cellules  ■ 
peuvent  se  sclérîfier  pour  donner,  suivant  leurs  dimensions,  des  cellules 
scléreuses  ou  des  fibres  scUreuses;  mais  les  tubes  criblés  ne  subissent 
jamais  cette  modification,  contrairement  à  ce  que  certains  auteurs 
avaient  supposé  ou  affirmé. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


:  pareachyme  libérien  d'origine  primaire  ne  possède  habituelle- 
jue  des  cellules  sécrétrices,  et  non  des  canaux  sécrC-teurs  ;  quant  à 
:i  ei  aux  laticifères,  on  les  rencontre  au  contraire  chez  plusieurs 
;s  dans  le  liber  secondaire,  mais  jamais  ils  ne  se  trouvent  en 
:t  direct  avec  les  tubes  criblt's. 

%  fibres  libériennes,  dont  le  rôle  est  simplement  mccanique,  sont 
ûmeots  allongés,  généralement  fusiforraes  et  plus  ou  moins  ligni- 
lacés  dans  ou  contre  le  parenchyme  libérien  et  possédant  la  mC-me 
e.  L'auieur  proteste  avec  juste  raison  contre  l'emploi  abusif  que 
it  de  leur  nom  pour  désigner  des  fibres  existant  dans  l'écorcc,  le 
u  la  moelle,  etqu'il  appelle  fibres  .fjr//-iï-/rfifW,e«K«.  Il  a  remarqué 
;s  premières  se  comportent  presque  toujours  différemment  des 
les  sous  l'action  de  certains  réactifs;  ainsi  le  chlorure  de  calcium 
jui  colore  en  rose  les  fibres  libérieimes,  colore  les  fibres  extra- 
nues  en  jaune,  comme  les  tissus  lignifiés. 
.  III.  —  Les  éUmenls  essentiels  du  liber,  —  On  a  distingué 

longtemps  deux  sortes  de  tubes  criblés  ;  les  uns,  du  type  Courge, 
parés  entre  eux  i>ar  des  cloisons  transversales  ou  un  peu  obliques, 
rmées  en  cribles  dans  toute  leur  étendue,  ou  sur  une  partie  seu- 
:  de  leur  surface  ;  les  autres,  du  type  l 'igne^  sont  terminés  par  des 
is  très  obliques  et  pourvues  de  plusieurs  cribles.  Celle  distinc- 
Dmmode  parce  qu'elle  facilite  la  description,  n'a  aucuoc  valeur 
imique,  car  des  plantes  du  même  genre,  les  espèces  du  genre 
par  ex.,  possèdent  des  tubes  criblés  de  deux  types  différents,  et 
sus  et  Ampélopsis  ne  possèdent  guère  que  des  tubes  criblés  du 
Qurge.  —  Il  est  cependant  très  intéressant  de  remarquer  que  dans 
-  primaire  des  tiges,  aussi  bien  que  dans  le  liber  des  feuilles, 
es  appartiennent  toujours  au  type  de  la  Courge,  quelle  que  soit  la 
les  tubes  de  la  tige,  et  que  dans  les  racines  ils  ont  la  même  forme 
ns  la  tige.  D'ailleurs,  outre  les  cribles  situés  sur  les  cloisons  ter- 
s,  les  tubes  peuvent  en  posséder  d'autres,  habituellement  plus 
sur  les  cloisons  longitudinales  qui  les  séparent  d'un  autre  tube 

ou  d'une  cellule-compagne,  ou  même  d'une  cellule  de  paren- 

libérîen. 

■  cellules-compagnes  sont  caractéristiques  du  liber  des  Augio- 
;s  ;  elles  provieiment  de  la  même  cellule  procambialc  ou  cambiale 
tube  criblé  auquel  elles  sont  contiguôs.  L'orientation  de  la  cloi- 
L  sépare  la  ce  Un  le- compagne  du  tube  criblé  est  très  irrégulière 

liber  primaire,  mais  dans  le  liber  secondaire  le  cloisonnement 
luit  de  telle  façon  que  la  cellule -compagne  se  trouve  générale- 
lacée  entre  le  tube  criblé  d'une  part,  le  parenchyme  libérien  oo     -, 
>n  médullaire  d'autre  part. 


DigitzarJb.GOOgIC 


Ch.  I 
■  d'après  N 
d'abord  o 
le  d6veIo| 
d'une  TOI 
M.  Russo 
en  un  crit 
prétation; 
de  voir  s 
chlorure  > 

chlorure 
sance  est 
destinée  ; 
mementji 
par  une  s 
chlorure  ■ 
lulose  sui 
les  future 
verts  sur 
de  la  clc 
jours  occ 
est  de  ver 
ments  de 
est  toujo 
cribles  SI 
osmotiqu 
la  memb 
albumine 
modque 
formant 
liquide  é] 
est  alors 
tion  des  1 
cribles  n< 
tent  les  n 
Tous 
d'une  sei 
vais,  Tt 
que  ces  c 
fragment! 
cribles  di 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


Ch.  V.  —  Développement,  forme,  structure  et  principales  reno- 
ms du  cal,  —  L'origine  si  simple  des  plaques  criblées  entraîne  une 
igine  tout  aussi  simple  du  cal,  et  que  M.  Lecomte  démontre  par  plu- 
:iirs  exemples.  Le  cal  est  dû  au  développement  exagéré  de  la  mince 
uche  de  la  membrane  qui  recouvre  les  filaments  de  cellulose;  la  pre- 
ère  couche  de  cal  fait  donc  partie  intégrante  de  la  membrane  cellu- 
re,  et  plus  tard  elle  s'épaissil  aux  dépens  du  contenu  albuminolde 
sdeux  tubes  sépaiés  par  le  crible;  aussi  paraît-il  y  avoir  une  relation 
tre  l'épaisseur  du  cal  et  l'abondance  du  contenu  albuminolde  des 
s  tubes  criblés.  Quand  le  crible  est  fermé,  il  possède  des  stries  fines 
i  sont  le  dernier  vestige  des  filaments  muqueux  qui  traversaient  les 
jlles  des  cribles  pendant  la  période  d'activité,  pour  réunir  les  con- 
lus  de  deux  tubes  voisins. 

L'acide  rosolique,  recommandé  par  M.  Szyszylowicz  ne  donne 
'une  coloration  très  fugace  et  peu  nette.  Le  chlorure  de  calcium  iodé 

bien  préférable  ;  il  colore  le  cal  en  rose,  mais  si  on  le  fait  agir  après 
jir  traité  la  préparation  par  le  bleu  d'aniline,  le  cal  prend  une  belle 
oration  rouge  vineux  pendant  que  le  crible  se  colore  en  violet. 

Ch,  VL  —  Le  contenu  des  tubes  criblés  et  des  cellules-compagnes. 
Les  tubes  criblés  ne  doivent  pas  être  considérés  comme  constituant 
tissu  mort,  jouant  le  rôle  passif  de  conducteur,  mais  bien  celui  d'un 
iu  vivant  grâce  à  l'activité  du  protoplasme  qu'ils  renferment.  En 
:t,  si  le  noyau  des  tubes  criblés  disparaît  de  bonne  heure,  ce  n'est 
>  par  simple  dissolution,  mais  bien  ]>ar  fragmentation,  et  l'on  peut 
:ore  parfois  le  retrouver  dans  le  protoplasme  pariétal  des  tubes  en 
ivité.  Le  protoplasmese  creuse  d'une  vacuole  de  plus  en  plus  grande 
ifermant  de  l'eau  avec  des  substances  albumoïdes  en  dissolution,  et 
;st  bientôt  réduit  à  une  couche  pariétale  très  mince  se  continuant  au 
'eau  des  cribles.  Les  tubes  renferment  de  très  petits  grains  d'amidon 
colorant  plus  ou  moins  en  rouge  par  les  réactifs  iodés,  jamais  en  bleu  ; 
is  cependant  les  tubes  à  la  période  d'activité  fonctionnelle  ne  con- 
isent  guère  que  des  substances  albuminoldes,  et  l'auteur  n'a  jamais 
serve  le  passage  direct  des  grains  d'amidon,  qui  d'ailleurs  existent 
ïz  beaucoup  de  plantes  dont  les  cribles  ne  sont  pas  réellement  perforés 
idant  la  période  d'activité. 

Quant  aux  cellules-compagnes,  elles  sont  toujours  dépourvues 
imidon,leur  protoplasme  est  trèsabondant  et  en  mouvement  continuel, 
le  noyau  a  des  dimensions  plus  grandes  que  dans  les  cellules  voisines 

parenchyme;  particulièrement  chez  les  Monocotylédones,  le  noyau 

très  volumineux  et  très  allongé. 

Ch.  vil  —  Transport  des  matériaux  par  le  liber.  —  Lorsqu'on 
itiqae  une  décortication  annulaire  sur  une  branche,  les  fruits  qae 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


porte  la  branche  preaoent  un  accroissement  exagéré,  et  au-dessus  de 
la  zone  décortiquée  it  se  produit  un  bourrelet  plus  ou  moins  épais. 
L'examen  au  microscope  de  ce  bourrelet  montre  que  l'ensemble  du 
liber  et  de  l'écorce  s'est  accru  en  plus  forte  proportion  que  le  bois,  et 
que  le  liber  surtout  a  pris  une  grande  épaisseur  ;  ce  dernier  est  donc 
plus  riche  que  l'écorce  en  substances  nutritives  capables  d'être  utilisées 
pour  l 'accroissement.  Au  contraire,  si  l'on  se  contente  de  gratter  l'écorce 
jusqu'aux  fibres  libériennes,  les  bourrelets,  formés  presque  uniquement 
de  liège,  sont  sensiblement  de  même  volume  aux  deux  lèvres  de  la 
plaie,  et  l'accroissement  en  diamètre  n'est  pas  plus  considérable  au- 
dessus  de  la  décorti cation  qu'au-dessous.  Le  liber  a  donc  des  propriétés 
essentiellement  conductrices  pour  les  substances  nourricières  de  la 
plante. 

D'ailleurs,  sur  des  plantes  fraîches  et  qui  possèdent  des  cribles  net- 
tement perforés  (Courge,  Vigne...),  on  observe  fréquemment  des  bou- 
tons muqueux  traversant  les  cribles  et  pénétrant  d'un  tube  dans  l'autre. 

Dans  les  expériences  de  décortication  annulaire,  les  tubes  criblés  de 
la  partie  située  au-dessus  de  la  section  possèdent  un  contenu  riche  en 
substances  albumiuoîdcs,  sans  renfermer  plus  d'amidon  que  les  tubes 
situés  au-dessous,  et  l'amidon  est  accumulé  dans  le  parenchyme  libé- 
rien et  cortical,  d'où  la  conclusion  que  les  substances  albuminoïdes  sont 
transportées  par  tes  tubes  criblés  et  que  l'amidon  et  les  substances  ter- 
naires passent  de  proche  en  proche  dans  les  cellules  parenchymateuses. 

Les  auteurs  qui  considèrent  les  tissus  criblés  comme  un  tissu  mort 
et  dontle  protoplasme  joue  un  rôle  uniquement  passif  doivent  admettre 
que  la  diffusion,  qui  est  toujours  un  phénomène  très  lent,  est  la  prin- 
cipale cause  de  transport.  Mais  comjne  l'acdvité  de  ces  tubes,  au  point 
de  vue  du  transport  des  matières  albuminoîdes,  s'éteint  quand  ils  ont 
perdu  leur  revêtement  protoplasmique  pariétal,  comment  admettre  que 
ce  protoplasme  est  simplement  passif?  Pour  M.  Lecomte,  la  vitalité  du 
protoplasme  des  tubes  n'est  donc  pas  seulement  un  fait  qu'il  a  constaté, 
mais  une  nécessitéquîs'imposepour  expliquer  le  rôle  de  ces  éléments. 

Les  expériences  de  décortication  annulaire,  et  surtout  la  direction 
des  boutons  muqueux  passant  au  travers  des  cribles,  montrent  que  le 
sens  du  transport  est  habituellement  descendant  dans  le  liber  d'une  tige 
adulte,  mais  cependant  dans  certains  cas,  comme  dans  celui  d'une  très 
jeune  pousse  souterraine  de  Huôus,  il  est  ascendant. 

Ch.  VIU.  —  Modifications  apportées  daits  Us  tubes  criblés  par 
l'âge  et  Us  saisons.—  L'auleur  n'a  pu  quevérifiersurcc  sujettes  obser- 
vadons  faites  avantluî,  observations  qui  d'ailleurs,  pour  être  complètes, 
exigeraient  une  étude  suivie  de  plusieurs  années.  Maïs  il  a  lait  d'inté- 
ressantes expériences  sur  des  tissus  de  diverses  espèces  de  iCourge  qu'il 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


a  ^it germer  soit  à  la  lumière,  soit  à  l'obscurité;  dans  le  premier  cas,  les 
cribles  sont  perforés;  mais  si  on  place  ensuite  ces  mûmes  plantes  à 
l'obscurité  pendant  un  mois,  les  cloisous  s'épaississent,  et  du  cal  se 
forme;  dans  le  d<juxiême  cas,  on  trouve  dans  les  tubes  de  l'axe  hypo- 
coiylé  des  plaques  calleuses  dont  l'épaisseur  est  souvent  plus  consi- 
dérable que  le  diamètre  même  des  tubes;  ce  cal  se  dissout  d'ailleurs 
en  totalité  ou  en  partie,  si  les  jeunes  plantules  sont  placées  ensuite  à  la 
lumière.  Ces  résultats  fort  intéressants  montrent  donc  bien  que  le  dé- 
veloppement du  cal  est  sous  la  dépendance  directe  des  phénomènes 
de  nutrition,  puisqu'à  l'obscurité  la  fonction  chlorophyllienne  est  sup- 
primée et  le  dégagement  de  vapeur  d'eau  notablement  diminué. 
C.  Sauvageau. 


PUBLICATIONS  PERIODIQUES 


AnnalB  of  Botany  (Vol.  lU,  n"  XI). 
D.  H.  Scott  and  George  Brebner.  On  tbe  Anatomy  and  Histogeny  sf 
Slrychnos. —  F.  0.  Bower.  The  comparative  examination  of  the  merjstems 
of  Fcrns,  as  a  Phylogenctic  Study.  —  J.  Bretland  Farmer.  Contributions 
to  the  Morphology  and  Physiolo}fyofPulpy  Fruits. —  Sydney  H.VineB.  On 
Epinasty  and  Hyponasty.  —  A.  Ernit.  On  two  cases  of  Lamînar  Enations 
from  the  Surfaces  of  L«aves.  —  E,  T.  Lowe.  Note  on  the  Propagation  of 
Ferns.  —  D.  H.  Scott.  The  distribution  of  Laticiferous  Tissue  in  the  Leaf. 

Berichtfl  der  deutschen  botaniBchen  GeaellBobaft. 

(Bd  VU,  Heft  7). 
Th.  Bokomy.  Eine  bemerlcenswerthe  Wirkung  oxydîrter  Eïscnvitriol- 
iocsuQgcn  auf  lebendc  Pflanzenzellen.  —  Th.  Bokomy.  Ueber  den  Nacfaweis 
von  Wasserstoffsuperoxyd  in  lebenden  Pflanzenzcllen.^W.  Wahrlich.  Ana- 
tomisclie  EigenthQmlichkeil  einer  Vampyrella.  —  E.  Schulze.  Ueber  Bildung 
von  Rohrzucker  in  etiolirtcn  Keimpflanzen,  —  Franz  Lndtke.  Bcitraegc  lur 
Kenntniss  der  Aleuronkoerner.  ~  Hngo  de  Vries.  Ueber  die  Erblichkeit 
der  Zwangsdrchuag.  —  Hngo  de  Vries.  Eînc  Méthode  zur  Herstellung  farb- 
loser  Spirituspraeparate. 

Botanische  Zeitung  (18S9). 
n'  4.1- 
B.   L.  Robinson.  Beitraege  zur  Kenntniss  der  Stammanatomie  von 
Pkyloerene  tnacropkylla  Bl.  {Schluss.') 

n»»  44  et  45. 
H.  zn  Solms-Laubach.  Die  Heimath  und  der  Ursprung  des  culdvïrten 
Melonenbaumes,  Carica  Papaya  L. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


Botanisches  Centretlblatt  (Bd.  XL). 
n''4. 
C.  Conncler.  Aschenanalysen  verschiedener  Fflanzen  und  Pflanzentheile. 
—   Panl  Kummar.   Die    Moostlora    der    Umgegend    von    Hann.-MûDden 
(Seilass.). 

n-  5. 
C.  Conncler.  Id.  (ScM/uss.).  —  H.  Kronfeld.  Johann  Josef  Peyritsch. 

n»6. 
0.  Loew  und  Th.  Bokorny.  Ueber  das  Verhalten  von  Pflanzenzellea  zu 
stark  verdûnnter  alkalischer  Silberloesung.  II.—  C.  Wsmstorf.  Sphagnum 
crassicladuni  Warnsl-,  ein  neues  'l'orfmoes  fur  Europa  aus  der  Sut>- 
secundumgruppe,  —  Robert  Keller.  Das  Potentillarium  von  Herm  H. 
Siegfried  in  Winterthur.  —  H.  Kronfeld.  J.  ),  Peyritsch  [Foi-ls.). 

Comptes  renduB  hebdomadaireB  des  séances  de  l'AcadémiQ 
des  Sciences  (T.  CIX). 

n=i7. 

G.  Ville,  Recherches  sur  les  relations  qui  existent  entre  les  caractères 
physiques  des  plantes  et  la  richesse  du  sol  en  éléments  de  fertilité.  — 
A.  Huntz.  Sur  le  rôle  de  l'ammoniaque  dans  la  nutrition  des  végétaux 
supérieurs. 

n"  18. 

G.  de  Saporta.  Sur  quelques  hybrides  observés  dernièrement  en  Pro- 
vence. —  E.  Bréal.  Fiiation  de  l'azote  par  les  Légumineuses. 
Flora  (1889,  Heft  m). 

F.  Noll.  Die  wîchtigsten  Srgebnisse  der  botanîschen  Zellen-Forschung 
in  den  letzten  15  Jahren.  —  H.  Dingler.  Ucber  die  Function  und  das  Lei- 
tungsvermoegen  der  pflanzlichen  Flugorgane.  —  C.  v.  Lagerheim.  Studien 
ûber  die  Gattungen  Con/arva  und  Mikrospora.  —  P.  Herker.  Gunnera 
titacrophylla  lîl.  —  L.  Imbseuser.  Entwiklungsgeschichte  und  Formenkreis 
von  Prasiola.  —  K.  Goebel.  Der  Aufbau  von  Utricularia.  —  C.  Correiu. 
Ueber  Dickenwachsihum  durch  Intussusception  bei  einigen  Algenmem- 
branen.  —  Fr.  Huiler.  Abaenderuog  des  Blûthenbaues  von  Hedychium  co- 
roHorium  in  Folge  uogenûgender  Ernaehrung,  —  W,  Zopf.  Vorkommen 
von  FettfarbstofCen  bei  Pilzthieren  (Mycetozoen).  —  J.  Hiiller.  Lichenes 
Oregonenses.  —  Stizenberger.  Neuseelaendischc  Lichenen  in  allgemeiner 
zugaenglichen  Exsiccatenwerken, 

Hedwigia  (Bd  XXVIII,  1889). 

Heft  4. 

E.  KissUng.  Zur  Biologie  der  Bolrylù  citterea.  —  F.  Step&ani.  Hepa- 

tica;  Australiœ.  III  (Schluss).  —  P.  Dietel.  Ueberdas  Vorkommen  von /"«c- 

emia  perpiexans  Plow.  in  Deutschland.  —  P.  Magnas.  Kurze  Notiz  zu  P. 

Dietel's  ùber  die  Puccinien  auf  Asphodelus.  —  Fr,  Blonsld.  Fungi  polonici 

Heft  5. 
H.  Rehm.  Exotische  Ascomyceten.  —  C.  Wamstorl.   Ueber  das  Ver- 
\&éXiâs.'^  imsxAi^a.  Sphagnuin  itnbricatttm  (Uomsch.)  Russ,,  Sph,  portori- 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


eense   Hampe  uad  Sph.   Herminieri  Schpr.   —   H.  Hoebios-  Bearbcitung- 
der  VOQ  H.  Schenck  in  Brasilien  jesammelten  Algen. 

Journal  of  Botany  (Dovembre  1889). 

Frédéric  N.  WilUams.  Revision  of  the  speciGc  Forms  of  tbe  Geous 
Gypsophita. —  P,  Buchaaan  WMte.  A.  Puzzle  in>  Topographical  Gotaay  ». 
—  Arthur  Bennatt.  Notes  on  some  British  Carices.  —  Reginald  W.  Scnllf . 
Juncus  tenais  (Willd.)  in  Kerry.  —  Richard  Spruce.  Lejeunea  Rosseitiama 
Massai,  —  James  Sanndars.  Flora  of  tbe  Ivcl  Vallery,  Bedfordshîre.  — 
James  Britten  and  G.  S.  Bonlger.  Bio^raphic:al  Index  of  British  aad  Irish 
Bfltanists  {Coniin.).  —  F,  C.  Roper.  Welsh  Records,  1889,  —  W.  Hoyle 
Rogers.  Efica  iiagans  near  Bournemouth. 

Malpighia  (Vol.  III,  Fasc.  VII). 

Achille  Terracciano.  Dell'.^//i«w  RolUi  e  délie  specic  più  affini.  — 
G.  GihelU  e  S.  Belli.  Rivista  critica  délie  specie  di  Trifolium  italiaai  délia 
sezione  Ckronosemium  Ser,  in  DC.  Frod.  II,  p.  204  (Cort/in.).—  Aser  Polî. 
Noie  di  Microtecnica.  —  DffO  Brlzi.  Seconda  contribuzione  all'Epati- 
cologia  romaDa, 

Le  Naturaliste  (15  octobre). 

D.  Bois.  L'Erable  à  sucre.  —  Ernest  Halinvaud.  Un  Âlyssant  nouveau 
pour  la  flore  française  [Alyssum  petrannn).  —  C.  Houlbert.  Pratique  élé- 
mentaire d'anatomie  végétale. 

(■«novembre.) 

G.  Rony.  Suites  à  la  Flore  de  France  de  Grenier  et  Godron  (Suite)  : 
Viscum  laxaiH.  —  C.  HotUbert.  Pratique  élémentaire  d'anatomie  vég'é- 
tale  (Suite). 

Revue  mycologique  (octobre  188g). 

F.  Cavara.  Contributions  à  la  Flore  mycologique  de  la  Lorabardie  (Py- 
renope^iza  lotigiasca,  II<:leiium  Verben;c,  Leptospha^ria  Phytoîacem,  Phy- 
SBSpora  elsgans,  Didytnaria  Salîcis,  Ilclminlhosporium  sigittoideatn,  Ma- 
crosporium  Calycanlhi,  Dendrophoma  Convallaria?,  Ckxlophoma  Orism, 
Pyrènoçhœla  Kubi-Idmi,  Conyothyrimn  Orysie,  Sepiorta  Them,  Discosia 
TheêB,  Colleiotrichuttt  oligock^iutH^  C.  ampeliitant,  spp,  un.).  —  P,  A.  Sac- 
cardo  et  A.  N.  Berlese.  Mycetes  aliquot  jruineenses  a  cl.  cl.  A.  Moller 
et  F.  Newton  lecti  in  Ins.  S.  Thomœ  et  Principis  [Polyporus  torquescens, 
Polysiicius  Molleriattus ,  Tratneies  discolor,  Favolus  JocoBsbus^  Siereuat 
pidchellum,  S.  ampkirhytes,  Leptospkseria  Mitsarunt,  Meiaspha^ria  Cumm- 
nella^  Helminlhosporium  parasHicum,  spp.  nn.).  —  P.  A.  Karsten.  Aliquot 
species  nova;  Fungorum  :  Pafellaria  bicolcr,  AUophylaria  terrigena,  Ntc- 
iria  ctnnabarina,  var.  amygdalina,  Cysiospora  cincCa,  var.  amygdalina, 
Paiellina  ticolor,  Hyphoderma  la'luiit.  —  P,  A.  Karsten.  Fungi  novi  brasi- 
lienscs  ;  Patellaria  bacilti/era,  DidymeUa  iruncaia,  Rhabdospora  rudis, 
Eurotiopsis,  n.  gen-,  E.  minima^  Microspatka,  n.  gen.,  M,  giauca,  Cylin- 
drocoUa  corticola.  —  N.  Sorokina.  Matériaux  pour  la  Flore  cryptogamique 
de  r.^sie  centrale  (sitile). 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


N*  33.—  i"  DÉCEMBRE  1889.  Supfiiêtiunt  au  ]a\irD3.\  de  Botanique. 


REVUE  BIBLIOGRAPHIQUE 


J.  Paul  Lachmaim.  —  Contribulions  à  l'histoire  naturelle  de  la 
racine  des  Fougères.  (Annales  de  la  Société  botanique  de  Lyon.) 

Ce  travail  des  plus  remarquables,  présenté  par  l'auleur  comme  thèse 
d«  doctorat  à  la  Faculté  des  sciences  de  Paris,  se  divise  en  trois  par- 
ties :  la  première  est  consacrée  à  la  morphologie  externe  et  à  la  biologie 
de  la  radoe  des  Fougères  ;  la  deuxième,  à  rinsertion  des  racines  laté- 
rales ;  la  troisième,  à  l'histoire  des  racines  gemmiparcs. 

I.  Morphologie  externe  et  biologie.  —  A  l'exception  de  quelques 
Trichomanes,  toutes  les  Fougères  produisent  des  racines  latérales.  Ces 
o^anes  oaisseut  toujours  en  des  points  détcrrainés  dans  le  méristème 
primitif  du  sommet  de  la  tige,  mais  leur  sort  est  différent  suivant  les 
espèces.  Tantôt,  après  avoir  traversé  l'écorce  de  la  tige,  elles  sortent  et 
s'allongent  au  dehors.  Tantôt  (Cyaihéacées),  elles  cessent  de  croître 
dès  que  leur  extrémité  a  lait  saillie  à  rexléricur(i).  Tantôt,  leur  crois- 
sance intracaul inaire  est  si  lente  qu'elles  n'arrivent  pas  à  traverser  l'é- 
corce avant  la  sclérification  de  sa  partie  périphérique;  elles  demeurent 
ainsi  emprisonnées  et  indéfiniment  latentes. 

Tandis  que  tes  racines  des  Phanérogames  vivaces  par  un  rhizome 
se  désorganisent  et  sont  remplacées  chaque  année,  les  racines  des  Fou- 
gères ont  une  longévité  remarquable.  L'acide  filicitannique  qui  imprè- 
gne et  colore  en  brun  les  membranes  de  leur  appareil  tégumcataïre 
contribue  sans  doute  à  leur  conservation. 

Le  diamètre  des  racines  est  en  général  assez  faible  (i  mm.  à 
I  mm.  1/2).  Leur  nombre  est  en  relation  avec  le  pouvoir  trauspiratoire 
des  feuilles.  Dans  les  espèces  dont  l'épiderme  est  garanti  contre  la 
transpiration  par  un  revêtement  cireux  ou  pileux  {Polypodium  glaucum, 
plusieurs  Acrostichacées),  les  racines  sont  peu  abondantes  et  disposées 
sans  ordre.  Ailleurs,  leur  nombre  est  en  relation  avec  le  nombre  des 
feuilles;  il  y  a,  correspondant  à  chaque  feuille,  ime  racine  chez  les 
Âihurium,  deux  chez  les  Osmunda  et  Todea,  trois  chez  certains  Aspi- 
diiim.  Ce  nombre,  généralement  constant,  peut  croître  avec  l'âge  chez 
certaines  espèces  et  s'élever  jusqu'à  200  chez  les  Cyathéacées  arbores- 
centes, 

n.  Insertion  des  racines  latérales.  —  On  avait  cm  jusqu'ici  que 
les  racines  des  Fougères  naissaient  sur  le  pétiole  et  que  leur  cylindre 

nés  qui   avait  fail  croire  à  la 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


central  émanait  d'un  faisceau  pétiolaire.  Il  a'en  est  ainsi  que  dans  an 
seul  cas,  pour  le  Ceratopteris  tkalicfroides .  Partout  ailleurs,  Us  racinss 
tirent  leur  origine  de  la  tige.  C'est  eu  isolant  par  la  [dissection  de 
grandes  portions  du  système  fasciculaire  que  M.  Lachmann  est  arrivé  à 
la  connaissance  exacte  des  rapports  des  racines  avec  les  faisceaux  de 
la  tige  et  dea  feuilles.  Une  autre  méthode  d'investigation,  donnant 
d'excellents  résultats,  consiste  à  éclaircîr  les  tiges  par  la  potasse  et  par 
l'eau  de  javel  et  à  colorer  par  la  fuchsine  ammoniacale  les  faisceaux 
dont  le  bois  prend  une  teinte  rouge  qui  les  rend  visibles  à  travers  le 
parenchyme  fondamental  transparent.  Ces  procédés,  appliqués  à  un 
grand  nombre  de  Fougères,  conduisent  l'auteur  à  formuler  les  deni 
règles  suivantes  :  i°Les  racines  sont  disposées  junj  ordre  défini  svx  les 
tiges  rampantes  ou  grimpantes  qui  ont  leurs  iaîsceaux  concentrés  en 
un  cordon  axile  (Hymenophyllunt,  Gletchenia),  ou  fusionnés  latérale- 
ment en  un  cylindre  creux  (Mtcrolepia),  ou  anastomosés  en  mailles 
inégales  et  irrègulières  ne  correspondant  pas  aux  feuilles  (Polypodtum, 
Platycerium).  Le  plus  souvent,  dans  ce  cas,  les  racines  occupent, 
exclusivement  ou  de  préférence,  la  face  ventrale. 

3"  Les  racines  sont  localisées  sous  les  feuilles  quand  la  tige  est  par- 
courue par  des  faisceaux  unis  en  un  réseau  dont  les  mailles  régulières 
correspondent  aux  feuilles.  On  trouve,  par  exemple,  une  racine  mé- 
diane sous  chaque  feuille  dans  le  Ceierachofjîcinarum  et  le  Blechmm 
Spicani;  deui  racines,  l'une  médiane,  l'autre  latérale,  dans  les  Cysto- 
pleris;  deux  racines  latérales  dans  les  Osmunda  et  Todea;  trois  racines 
dans  VAspidium  violaceum  et  VA.  Filix-mas;  enfin  des  racines  en 
nombre  variable  insérées,  soit  par  des  faisceaux  radicifères  distincts 
(Alsopkila)^  soit  sur  un  tronc  radicifére  commun  (Scolopendrium  ofji- 
cinarum).  A  propos  des  Osmondacées,  M.  Lachmann  a  montré  que 
l'anomalie  dans  la  course  des  faisceaux  signalée  par  M.  de  Bary  (voir 
Van  Tieghem,  Traité  de  Botanique,  i"  édition,  p.  735),  et  par  laquelle 
les  Osmondes  se  rapprocheraient  des  Dicotylédones,  n'est  qu'^pa- 
rente,  et  que  dans  ce  groupe,  comme  dans  la  plupart  des  Fougères  à 
tige  dressée,  les  faisceaux  sont  anastomosés  en  réseaux  à  mailles  cor- 
respondant aux  feuilles. 

Entre  les  deux  groupes  ainsi  définis  par  M.  Lachmann,  à  savoir 
celui  des  tiges  à  mailles  vasculaires  inégales  et  à  racines  éparseç,  et 
celui  des  tiges  à  mailles  égales  et  à  racines  sous-foliaires,  on  uouvc  des 
termes  de  passage.  Beaucoup  de  Davallia  de  la  section  Eudavallia 
ont  un  système  fasciculaire  à  mailles  irrégulières  avec  racines  localisées 
sous  des  bourgeons  latéraux  ;  d'autre  part,  on  Uouve  des  racines  éparses 
chez  des  Fougères  à  mailles  vasculaires  égales  et  correspondant  aux 
euilles,  par  exemple  VOnoclea  sensiâilis,  VAspidium  Serra,  VAllosu- 
rus  crispus,  VAneimia  fraxinijolia,  etc. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


L'aDatomie  vient  i  l'appui  de  la  morphologie  pour  rapprocher  cer- 
taJoes  tribus  d'une  même  famille,  les  Aspléniées  des  Aspidiées,  les 
Adianlhées  des  Ptéridées,  les  Balandées  des  Cyathées;  mais  ailleurs, 
eu  se  fiant  aux  caractères  anatomiques,  on  serait  tenté  d'établir  des 
subdivisions  que  la  morphologie  ne  justifie  pas,  TJngeure  aussi  homo- 
gène que  le  genre  Adianthum,  par  exemple,  présente  dans  sa  structure 
caolinaireune  surprenante  variabilité.  Ce  fait,  ajouté  à  beaucoup  d'autres, 
nous  commande  une  grande  réserve  dans  l'application  des  caractères 
anatomiques  à  la  classification. 

Les  autres  Fiiicinées  rappellent  les  Fougères  au  point  de  vue  de 
l'insertion  des  racines.  Les  Marattia  ont  une  racine  médiane  sous 
chaque  feuille.  Les  Angiopteris  en  ont  deux  latérales  comme  les 
Osmondes.  Dans  les  Ophioglossées,  on  trouve  aussi  les  racines  en 
correspondance  avec  les  feuilles,  L'inserdon  des  racines  chez  les  Mar- 
siliacées  rappelle  ce  qui  se  passe  chez  les  Eudavallia.  La  ressemblance 
est  moins  évidente  avec  les  Equisétacées  et  elle  s'efface  tout  à  fait  chez 
les  Lycopodinées. 

Si  on  passeauz  Phanérogames,  on  voit  que  l'insertion  sous-foUalre 
nC'  s'y  rencontre  qu'à  titre  d'excepdon,  très  constante  il  est  vrai,  chez 
le  Nupkar  luieum  et -quelques  Aroîdées. 

Comment  s'effectue  le  raccordement  du  cylindre  cenual  de  la  racine 
avec  le  &isceau  de  la  tige?  Suivant  M.  Lachmann,  ce  raccordement 
peut  être  direct,  auquel  cas  le  cylindre  central  de  la  racine  est  entouré 
par  une  zone  corticale  propre  à  partir  de  sa  base  et  pendant  son  trajet 
intracordcal  qui  est  oblique  descendant  {Aneimia,  Osmunda);  mais 
cette  zone  corticale  peut  manquer  et  le  cylindre  central  de  la  racine 
est  alors  directement  en  contact  avec  l'écorcc  de  la  tige-mère  qu'il  tra- 
verse à  peu  près  perpendiculairement  {Adianthum),  Ailleurs  le  raccor- 
dement a  lieu  par  V intermédiaire  d'un  faisceau  radical  à  structure 
caulinaire  enveloppé  par  le  parenchyme  de  la  dge-mère  qu'il  traverse 
en  prenant  une  direction  oblique  ascendante. 

Va.  Des  racines  gemmipares.  —  D'après  Karsten  et  M,  Trécul,  la 
production  de  bourgeons  adventib  par  modlficadon  déjeunes  mamelons 
râdiculaires  serait,  chez  les  Fougères,  un  phénomène  assez  fréquent. 

Un  tel  changement  dans  la  destination  de  l'ébauche  radiculaire  n'est 
pas  impossible,  et  M,  Lachmann  en  décrit  un  exemple  dans  VAnisogo- 
nium  seramporense ;  en  tons  cas,  il  n'a  pas  lieu  chez  les  Nephrolepis, 
dont  les  stolons  sont  bien  décidément  de  nature  caulinaire.  En  effet,  ils 
sont  exc^énes  et  procèdent  d'une  cellule  superficielle  de  la  lige;  ils 
sont  dépourvus  de  coiffe  et  produisent  souvent  des  feuilles  et  des  racines 
latérales,  lesquelles  naissent,  comme  ceiles  des  autres  Fougères,  très 
près  du  sommet  ;  leur  structure  anatomique  n'est  pas  celle  d'une  racine, 
car  ils  renferment  un  corps  ligneux  central  entouré  d'une  zone  libé- 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


rienne  continue.  L'existence  de  poils  scarieux  analogues  ï  ceux  qu'oa 
rencontre  sur  la  tige  principale  et  le  mode  de  ramification  de  ces  stoloos, 
qui  simule  parfois  une  dichotomie  semblable  à  celle  qu'on  observe  dans 
la  tige  de  plusieurs  Fougères,  achève  la  démonstration  de  leur  nature 
caulinaire. 

Cinq  planches  très  soigneusement  exécutées,  consacrées  surtontà  la 
course  des  faisceaux,  et  des  âgures  intercalées  dans  le  texte,  consa- 
crées à  la  structure  anatomique,  complètent  ce  travail  qu'en  raison  de 
son  importance  nous  avons  cm  devoir  analyser  avec  quelque  détail. 
Georges  Poirault, 


PUBLICATIONS  PÉRIODIQUES 

Botanlcal  Gazette. 
(Vol.  XIV,  n»  19,  octobre  1889). 
George  T.  Goodale.  Protoplasm  aad  ita  history.  —  Thomu  Horong. 
Paraguay  and  its  flora.  U.  —  F.  L.  Scribner.  The  grasses  of  Roane  Moun- 
tain, —  Byron  D.  Halsted.  Pickerclweed  pollen.  — Botaoy  in  the  American 
Association,  —The  botanical  (^lub  of  the  A,  A.  A.  S. 

Botanlsohe  Zeitung  (47,  |ahrgang,  i88q), 
n«  46  et  47. 
H.  zn  Solnu-Lanbacb.  Die  Heimath  und  der  Ursprung  des  cultivirtea 
Melonenbaumes,  Carica  Papaya  L.  (Forts.). 

Botanlsohes  Centralblatt  (Bd.  XL). 
n»7, 
0.  Loew  und  Th,  Bokomy,  Ueber  das  Verhalten  von  Pflanzenzelleo 
zu  stark  verdânater  alkalischcr  Silberloesuag.  II.  {Scklttss).  —  Br,  Blocid. 
Rosa  Knappii  n,  sp,  —  Robert  Keller,  Das  Potcotillarium  von  Herra 
H.  SieglnedinWinterthur(i^0r/f.)-—  H.  Kronfeld.  |ohann  Josef  Peyritsch 
{Sehluss.). 

Robert  Keller,  Das  Potentillarium  von  Herm  H.  Sie^ffried  in  Winterthur 

(Forts.). 

OeBterrelohisohe  botanisohe  Zeitso]irift(i889). 
n*  10  (octobre). 
H.  Znkal.  Ueber  die  Eatstehuag  eînigcr  Nostoe-  und  Glaoeapsa-TormKa. 
—  J.  Freyn.  Plante  Karoana;-  —  Fr,  Krasan.  Kalk  und  Dolomit  in  ihrem 
Einflusse  auf  die  Végétation.  —  T.  v.  Borbas.  Ueber  Arten  der  Gattung 
Tilia  mit  sîtzcnden  Bracteen.  —  P.  Hagnns.  Notizen  flber  bemerkeosweithe 
Vegetationserscheinungen  im  Sommer  1889, 


db.GoogIc  ■" 


'*^ 


1889-  âgi]UâM«M/iM(  Journal  de  Botanique. 


REVUE  BIBLIOGRAPHIQUE 


L.  Trabut.  —  Btud*  sur  l'Haï  fa  (Stipa  tenaassima).  Alger,  1889. 

Le  gouvernement  général  de  l'Algérie  ayant  institué,  en  1888,  un 
concours  sur  l'étude  des  causes  de  dépérissement  de  l'Halta,  M.  Trabut 
préseuta  un  mémoire  trësétendu,  comprenant  33  planches,  et  qui  obtint 
le  premier  prix. 

L'Halfa  {Sttpa  tenacissima  L.)  est  très  répandu  dans  le  sud<est  de 
l'Espagne,  le  Maroc,  l'Algérie,  la  Tunisie  et  la  Tripolitaine.  11  appar- 
tient à  la  famille  des  Graminées,  tribu  des  Stipées  ;  l'oiganisatioD  de 
sa  fleur  le  rapproche  des  Avena,  dont  il  diffère  surtout  par  ses  épillets 
à  tme  seule  fleur. 

L'Halfa  est  une  herbe  vivace,  à  rhizome  très  rameux,  formant  des 
souches  d'abord  compactes,  mais  qui  devieiuient  circulaires  oucdrcinèes 
par  le  dépérissement  des  rameaux  anciens  du  centre.  Les  ramilications 
du  rhizome  se  terminent  par  les  pousses  feuillées,  gui  sont  générale- 
ment rapprochées  au  nombre  de  deux  ou  trois  sur  les  rameaux  formés 
l'année  précédente.  Le  chaume,  plein  et  finement  strié,  a  une  hauteur 
de  o  m.  60  à  i  m.  50  ;  il  est  recouvert  par  les  gaines  très  longues  de 
trois  ou  quatre  feuilles  prenant  leur  origine  sur  les  5  centimètres  infé- 
rieurs, de  sorte  que  toute  la  partie  supérieure  est  privée  de  nœuds.  Au 
sommet,  il  donne  naissance  à  de  nombreux  rameaux  fascicules  formant 
par  leur  ensemble  une  paulcule  allongée. 

Les  feuilles  constituent  la  partie  essentielle  de  la  plante,  puisqu'elles 
renferment  les  fibres  utilisées  par  l'Uidustrie  ;  elles  ont  une  gaine  lisse  à 
bords  scarieux  et  une  ligule  bi-auriculée,  velue.  Le  limbe  a  une  lon- 
gueur moyenne  de  o  m,  50  à  O  m.  80;  il  peut  atteindre  i  m.  20.  Pen- 
dant la  période  de  végétation,  il  est  étalé  avec  7  fortes  nervures  faisant 
saillie  à  la  face  supérieure  ;  sous  l'Influence  de  la  sécheresse,  le  limbe 
se  referme  et  les  deux  bords  viennent  an  contact,  de  telle  sorte  que  la 
feuille  parait  alors  presque  cylindrique. 

L'auteur  étudie  successivement  la  structure  des  divers  organes  de 
la  plante.  Les  fibres  des  feuilles  s'arrêtent  brusquement  au  voisinage  de 
la  ligule;  elles  ont  une  forme  de  fuseau,  leur  longueur  moyenne  est 
de  I  mm.  5  et  leur  diamètre  de  10/*  ;  elles  ne  sont  pas  toutes  lignifiées, 
et  en  certains  points  de  la  feuille  elles  paraissent  formées  de  cellulose 
pure  ou  presque  pure. 

La  faible  longueur  des  fibres  ne  permet  pas  deles  employer  isolées, 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


mais  en  files  adhérentes;  le  rouissage  chimique  ne  peut  donc  être 
employé,  car  il  séparerait  trop  fecilement  les  fibres  les  ânes  des 
antres. 

Un  chapitre  intéressant  est  consacré  par  M.  Trabut  à  l'action  du 
milieu  sur  la  nature  et  le  développement  des  fibres.  Déjà  M.  Duval- 
Jouve  avait  remarqué  (Ann,  se.  nat.,  Bot,,  1875)  Qi^^  ^"^  Slipa pentiata, 
transporté  des  coteaux  arides  dans  le  Jardin  des  plantes  de  Montpellier, 
dans  un  sol  gras  et  abrité  par  les  arbres,  avait  produit  des  feuilles  à 
faisceaux  fibreux  moitié  moins  gros  que  ceux  des  feuilles  appartenant 
aux  plants  des  stations  naturelles.  Pour  le  Festuca  ovina^  M.  Heckel  a 
trouvé  que  dans  un  sol  humide  le  lumen  des  fibres  est  plus  grand 
que  celui  des  fibres  provenant  des  plantes  poussant  dans  un  sol  sec.  En 
ce  qui  concerne  l'Halfa,  les  expositions  sèches  et  chaudes  Eivorisent  le 
développement  du  tissu  fibreux  ;  aussi  les  feuilles  qui  proviennent  des 
Hauts- Plateaux  secs  et  arides  ont  des  fibres  plus  grosses  et  à  parois  plus 
épaisses  que  celles  qui  croissent  sur  la  limite  des  forêts  et  dans  les  forêts 
du  Tell  ;  il  n'est  donc  pas  étonnant  que  le  commerce  ait  distingué  ces 
deux  formes  résultant  d'une  adaption  à  des  conditions  climatériques 
différentes . 

Les  causes  actuelles  de  dépérissement  signalées  par  l'auteur  sont 
assez  nombreuses.  D'abord  il  n'est  pas  rare  de  voir,  près  des  postes 
militaires,  les  hommes  arracher  les  jeimes  rhizomes  pour  les  donner  aux 
chevaux  qui  en  sont  assez  friands.  Mais  la  principale  cause  réside  dans 
une  exploitation  intempestive  de  la  plante  :  en  effet,  si  on  arrache  les 
feuilles  pendant  la  période  de  végétation,  les  rameaux  se  désarticulent 
très  facilement;  de  plus,  les  feuilles  à  ce  moment  ne  se  détachent  pas 
au  niveau  de  la  ligule,  mais  beaucoup  plus  bas,  et  la  tige,  mise  à  nu 
dans  une  région  habituellement  recouverte,  se  décompose  alors  rapi- 
dement. 

Enfin  M.  Trabut  signale  un  certain  nombre  de  parasites  animaux  et 
végétaux  dont  la  présence  nuit  incontestablement  à  la  plante  et  dont  il 
paraît  assez  difficile  de  la  débarrasser.  Parmi  les  parasites  animaux, 
l'auteur  cite  des  larves  de  Cepkus,  un  Puceron  particulier  à  l'Halfa  et 
une  larve  inconnue  qui  se  creuse  un  long  canal  dans  l'intérieur  de  la 
fetiille.  Les  Champignons  parasites  de  l'Halfa  sont  les  suivants  :  I^pto- 
sph/Bria  Slips  Trab.,  Spk^rella  cklorina  Sacc.  et  Trab  ,  PUospora 
infectoria  Fuck.,  Macrophoma  Macrochlo^  Trab,,  Septoria  Stips 
Trab.,  Vermicularia  culmigena  Desmaz.,  Hendersonia  Macrocklos 
Trab.,  Sligmella  Stipm  Trab.,  Helminthosporium  Sfip^Trah. 

Toutes  ces  causes  réunies  ont  fait  diminuer  sensiblement  dans  ces 
dernières  années  la  production  de  l'Halfa  en  Algérie.  L'intérêt  de  cette 
producdon  ne  réside  pas  seulement  dans  le  commerce  d'exportation 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


qu'elle  alimente  et  qui  représente  annuellemeiit  tme  somme  de  8  à 
lo  millions  de  francs;  mais  l'Halfa  est  une  des  rares  plantes  pouvant 
vivre  sur  les  Hauts-Plateaux;  il  empêche  le  sol  de  se  raviner,  régula- 
rise les  cours  d'eau,  facilite  la  pénétration  de  l'eau  sous  la  terre  et 
permet  par  conséquent  l'alimenUtion  des  sources.  Sa  disparition  aurait 
pour  conséquence  inévitable  la  misère  et  la  lamine  des  nomades  du 
sud. 

Il  paraît  donc  nécessaire  de  conserver  cette  plante  à  la  végétation 
algérienne,  et  M.  Trabut  pense  que  le  meilleur  moyen  d"y  arriver  serait 
d'erapCcher  l'exploitation  pendant  la  période  végétative.  Le  gouverne- 
ment général  de  l'Algérie  s'est  rendu  à  cette  opinion  et,  par  un  arrêté 
en  date  du  14  décembre  1888,  il  a  interdit  la  cueillette  de  l'Halfa 
du  16  janvier  au  1 5  mai  pour  le  Tell  et  du  i"  mars  au  i"  juillet  pour  la 
région  des  Hauts-Plateaux. 

Le  dernier  chapirre  nous  offre  un  tableau  des  diverses  applications 
de  l'Halfa  ;  nous  ne  saurions  malheureusement,  dans  ce  simple  compte- 
rendu,  analyser  comme  il  conviendrait  cette  partie  fort  intéressante  du 
travail  de  M.  Trabut. 

H.  Lecoutb. 


PUBLICATIONS  PÉRIODIQUES 


Beriohta  der  deutschen  botaniBohen  Gesellobaft  (Bd.  VB). 

HcitS. 
Bichard  von  Wettstein.  Untersuchungea  ûber  NigriUlla  angusiifolia 
Rich.  —  W.  Jaannicke.  Gekeimte  Samen  in  Frûchtea  voo  Impatiens 
longicomis  Wall.  —  J.  Freyil.  Colckicum  BorttmûlUri  sp.  oov.  und 
Biologisches  Ober  dieselbe.  —  R.  Reiu.  Ueber  die  Natur  der  Reservecel- 
lulose  und  ûber  ihre  Aufloesuagsweise  bcî  der  Keimung  der  Samen.  — 
E.  Palla.  Ueber  Zellhautbildung  und  Wacbsthum  kerniosen  Protoplasmas, 
—  fi.  Franck.  Ueber  die  Pilzsymbiose  der  Leguminosea.  —  N.  Tischntlda. 
Die  Rolle  der  Bactérien  bei  der  Veraendcrung  der  Eiweisstoffc  auf  den 
Blaettern  v«d  Pingtticula.  —  E.  Schnlza.  Ueber  die  atickstofEreien  Reser- 
vestoffe  einiger  Leguminosensamcn. 

General  versammIungs-He  ft . 
E.  Askenasy.  Hermann  Tbeodor  GeyIer.  —  E.  Hefnricher.  Johann 
Peyritsch.  —  0.  Hoflmann.W.  Watke.  —  Busch.  ÙotcrsucbuDgen  ûber 
die  Frage  ob  das  Licht  zu  den  unmittelbaren  Lebensbedîngungea  der 
Pflansen  oder  einzelner  Pflaazenorgane  gehoert.  —  E.  Zacharias.  Ueber 
die  Zellea  der  Cyanophyceen.  —  H.  Conwents.  Ueber  i'hyllea  und  Thyl- 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


len-aebnliche  Bildungea,  voraehmlicb  im  Hoize  der  Bernsteînbaeiiaie.  — 
Eronleld.  Ueber  vergrûntc  Blflthen  von  Tyfha  minima.  —  Eronfeld.  Zur 
Biologic  dcr  zahmcD  Rebe.  —  Eronfeld.  Ueber  die  kSnstlicfae  Besiedelun^ 
einer  Pflanze  mit  Ameisen.  —  Josaf  Boehm.  Ursache  des  Saftste^ens.  — 
Lndwig  Kleis.  Ueber  eïnen  oeuen  Typus  der  Sporenbildnn^  bei  dca 
endosporea  Bactérien. 

Botanioal  Gazette. 
(Vol.  XIV,  n*  tt,  noTembre  1889). 
Roland  Th&xter,  A  new  American  Pkytopkfkora  (Ph.  PkaseoU  n.  spO> 
—  John  H.  Conlter  and  J.  H.  Raie.  Notes  on  North  American  Umbelliferie. 
I.  (Petteedanuvt  Massei,  P,  Torreyi,  P.  emilalum,  P.  Lemmcni,  P.  Plum- 
mers,  Eryngium Lemmoni,  Carum  Lemutimi,  spp.  nn.,  T^miopieunim  gta. 
nov.,  T.  MoMûllii  sp.  n.).  —  F.  D.  Kelaej.  Study  of  Montana  Erysiphe^e 
{Erysipke  septUla  E.  et  E,  sp.  n.).  —  F.  W.  Andenon.  The  fruit  of  Riies 
aureum  Pursb.  —  John  M.  HolEinger.  Notes  on  Minnesota  Plants.  —  C.  B. 
Atwell.  A  deep-watcr  Nosloe.  —  GflO.  F.  Atkiiuon.  Preliminary  note  on 
the  syoonymy  of  Bniùtkrix  grandt  Wolle. 

Botanieche  Zeltung  (47.  (ahrgang,  1889). 
n-  48  et  49. 
H.  Grat  sa  Solma-Lanbacb.  Oie  Heimath  und  dcr  Urapmng  des  culti- 
TÏrten  Melonenbaumes,  Carica  Papaya  L.  {Forts.  undSckluss). 

BotaniBohes  Centralblatt  (Bd.  XL). 

n'g. 

P.  Knnth.  Die  BcstacubuDgseinricbtuog  von  Eryagium  tnaHHmum  L. 

uad  Cakile  marititKa  L.  —  Alfred  W.   Bennatt.  Note  on   cfyptogamic 

Terminology.  Reply  to  Herr  Moebius.  —  Robert  Keller.  Das  Potentilla- 

rium  von  Hem»  H.  Siegfried  in  Winterthur  {Sckluss). 


S.  Roatowiew.  Ëin  interessanter  Wobnort  wilder  Pflanzenfonnen,  oder 
Verzeichniss  der  c  Galilschja  Gora  >  wildwachscnden  Pflanzen.  —  Hartig. 
Mittbcilung  einîger  Untcrsuchungcn  pnanzenpathologiscber  Natur.  —  Ton 
Tubeol.  Ueber  Formen  von  Viscunt  aliitm. 

Jahrbûober  fiir  wisMnschaftUohe  Botanik. 

(Bd.  XXI,  Heft  I,  1889.) 
£.  Bachmanii.  Ueber  nicbtkrystallisirte  IHechtenfarbstoSe,  ein  Beitrag 
zur  Cbemie  und  Anatomie  der  Flechten,  —  Frans  Lâdtke.  Beitraege  zur 
Kenntniss  der  Aleuronkoerner.  —  Lad.  CelakoTsky .  Ueber  die  Cupula  von 
Fagus  uad  Casianea. 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  NOMS  D'AUTEURS 


I.  —  ArticUt  originamx. 

BOHNET  (Ed.). —L'herbier  et  les  manuscrita  d'Albert  de  Haller.  .  .  354 

Bureau  (Ed.).  —  A  propos  du  deraier  Coagrès  de  Botanique  ,  .  ,  336 
Cauits  (E.  g.)-  —  Note  sur  les  Orchidées  des  enviroos  de  Paris  : 

X  Orehis  X.uiteiia»a  nov.  hybr 97 

COPiNEAU  (C).  —  Noie  sur  le  jVoww  miiwi/o/ixM 375 

—  Note  sur  le  Vicia  villosa  Roth 31 

Costhvmn  t}.).  —  BchirtoiolryinH  a  Siysantu 340,  345 

—  Rtichefches  sur  le  Clados^orium  keriarum i 

—  Sur  la  culture  du  Nycialis  asteropkora 313 

—  Tulas»ella,  ProMrtmella,  Paehytttrigma 59 

Dangbard.  —  Notice  biographique  sur  !■  Moricre 13 

Dblavay  (abbé).  —  Le  tomentum  d'une  Mutisiacée  employé  comme 

matière  textile 16 

DOULIOT  (H.).  —  lafluence  de  la  lumière  sur  le  développement  du 

liège ■ ,  .  .  lat 

—  Recherches  sur  le  périderme 37 

Draiîe;  dbl  Castïllo.  —  Contribution  à  la  Flore  de  l'Amérique 

équatoriate 73,  337 

—  Note  sur  une  Thyméléacéé  nouvelle  du  Tonkin 336 

PLAHAULt  (Ch.).  -^  Les  herborisations  aux  environs  de  Montpellier.  313 

Pranchbt  (A.)-  —-  Nomccharis,  nouveau  genre  de  Lîliacées-Tulipées.  1 13 

—  Note  sur  deux  nouveaux  genres  de  Bambusées 377 

—  ^ax*iWx\tRaiiunculus  chMrophjllos\, 11 

—  Observation  sur  le  genre  GMn^/iii  Prancb ". 305 

—  Sur  deux  iVtm»/<i  à  graines  anatropes 49 

—  Un  nouveau  type  de  Jft*J« .' iW. /iM«wo»'^a 339 

Garcin  (A.  G.).  —  Sur  le  pigment  de  YEugltna  sai^uinea  Ehrbh  .  1S9 
GODFRiN.  —  Masse  d'inclusion  au  savon.  Appitcationà  la  botanique  et 

à  la  matière  médicale 87 

Granbl.  —  Recherches  sur  l'origiue.des  suçoirs  dea  Phanérogames 

parasites ' 150 

Guionard  (Léon).  —  Observations  sur  le  pollen  des  Cycadées.  333,  339 
Hariot  (P.).  —  Liste  des  Algues  recueillies  à  l'Ile  Miquelon  par  M.  le 

D'Delamare 154,  181,  194 

—  Note  sur  le  genre  Cipkakiiros 374,  364 

—  Note  sur  le  genre  Treniefohlia  Martius 345,  366,  378,  393 

—  VoytM  Karstem. 

Hbckbl  (Edouard).  —  Nouvelles  recherches  physiologiques  sur  la 

germination  des  graines 388,  397,  315,  333 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


cXTiii  Toile  alphaiéfique  d*s  nomt  ^<mltmv. 

Hy(abbé).  —  A  propos  du  Coagrèa  botaniqne 343 

—  Sur  les  procédés  pour  représenter  la  distribution  {géographique 

des  plantes 306 

Jardin  (Ed.).  —  La  végétation  à  165  lieues  du  pôle  Nord,   .  .    350,  361 

Karsten  (P.  A.),  et  Hariot  (P.).  —  Fungi  uonnulli  gallici  ....  206 

Lagkrheim  (G.).  —  Sur  un  nouveau  genre  d'Urédinées 185 

Leclerc  du  Sablon.  — Note  sur  les  suçoirs  des  plantes  parasites  .  183 

—  Sur  l'endoderme  de  la  tige  des  Sélaginelles 207 

LtJKKT  (D.J.  —  Herborisation  à  Fontainebleau 301 

MaLINVAUD  (E.).  —  A  propos  du  Ranunculus  ckarophyllos  ....  37 

—  Ranunculus  Sleveni  Audrz.  et  R.  acris  L 405 

Masclbp  (abbé).  '^Etudes  sur  la  gét^rap  lue  botanique  du  Nord  de  la 

France 39.  981  247 

—  La  présence  du  Cochlearia  anglica  L.  dans  le  département  du  Pas- 
de-Calais    376 

—  Note  sur  le  Zïa*c»j  4w>irf«j  DC 17 

Mauby  (P.).  — Enumération  des  plantes  du  Haut-Orénoque  récoltées 

par  MM.  J.  Chaffanjon  et  A.  Gaillard.   .     129,  157,  ig6,  209,  260,  366 

—  Le  tfacé  des  caries  de  géographie  botanique  au  congrès  interoa- 
tioaal  de  Botanique 319 

Mbb  (Bmile).  —  Influence  de  Texposition  sur  raccroissement  de  l'é- 

corce  des  Sapins S'i  77i  106,  "4,  136 

MorOt  (Louis). — Note  sur  le  liège  des  feuilles 407 

—  Note  sur  les  affinités  anatomiques  du  genre  Podoon 388 

Patouillard  (N.).  Champignons  extra-européens 165 

—  Fragments  mycologiques 256 

—  Le  genre  Lachnocladiuat  Lév 23,  33 

—  Note  sur  quelques  Champignons  de  la  Martinique 335 

Rolland  (L.).  —  Une  nouvelle  espèce  de  Bolet 377 

RozË  (E.),  —  La  flore  d'Etampes  en  1747,  d'après  Dcscurrain  et 

Guettard 124,  141 

Sauvageau   (C).  —  Contribution  à  l'étude  du  système  mécanique 

dans  la  racine  des  plantes  aquatiques  :  les  PoiamogeioH 61 

—  Contribution  à  l'étude  du  système  mécanique  dans  la  racine  des 
plantes  aquatiques  ;  les  Zostera,  Cymedocea  et  Posldinia i6q 

—  Sur  la  racine  du  Najas 3 

Vladescu  ,  —  Communications  préliminaires  sur  la  structure  de  la 

tige  des  Sélaginelles 361 

VuilLemîN  (P.iul). -^  Sur  les  affinités  des  Frankénices 83 

n.  —  Comptes  rendus. 

ACQtiA  (C).  — Nouvelle  contribution  à  l'étude  des  cristaux  d'o- 

xatate  de  chaux  dans  les  plantes xLVm 

André  (Ed.).  —  Bromelicuem  Andreanm LXXXV 

ArBAUMONT  (J.  d').  —  Voyes  VlALLANES. 

AïKmsoN  [G.  P.}.  —  Un  nouveau-Champignon  phosphorescent.  lvii 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


ThiU  aipkabiliqiu  (i*s  noms  d'oMlturs.  ciix 

Bâillon  (H.).  —  Sur  un  mode  particulier  de  propagation  du 

Mildew XXIX 

BaRbr  (J.  g.)-  —  Handbook  of  the  Bromeliacex xciii 

Beauvisagb.  —  Observations  sur  deux  Roses  prolilères.  .   .   .  x\i 
Bennbt  {Alfred  W.)  et  George  Murret.  —  Maauel  de  Botani- 
que cryptogamique  .  . , iLix 

Bbyerinck  (M;  W.).  —  Les  Bactéries  des  tubercules  des  Lc- 

gnmineuses ix 

BORNBT  (Ed.).  —  Note  sur  une  nouvelle  espèce  de  Laminaire 

de  la  Méditerranée ;     i 

Brepeld  (O,),  —  Basidiomycètes xvii 

Carubl  (T.).  —  Contribution  à  la  flore  des  Galapagos Lxi 

Colomb  (G.).  —  Sur  la  place  de  quelques  Fougères  dans  la 

classification x 

Daguillon  (Aug.)-  — Sur  le  polymorphisme  foliaire. des  Abié- 

tinéea XXli 

Danceard  (P.  A.).  —  Mémoire  sur  les  Chytridiuées ii 

—  Sur  la  nouvelle  famille  des  FolyUtpkaridem LXXXI 

Deli'ino  (F.).  —  Observations  sur  les  bactcriocécidies  et  l'ori- 
gine de  l'axote  dans  un  pied  de  Cu/ffi  oX'^cina/ilr XZXVII 

Devaux.  —  Du  mécanisme  des  échanges  gazeux  chez  les  plan- 
tes aquatiques XLI 

DUFOUR  (L.).  —  Une  nouvelle  espèce  de  Chanterelle LXXVii 

Franchet  (A,). — Mission  scientifique  du  CapHorn,  Botanique. 

Phanérogamie xxix 

Garcin.  —  Recherches  sur  les  Apocynées iLUi 

GlARD  (A.).  —  Note  sur  deux  types  d'Iîntomophthorces,  Bmpuia 

F'resenn  How,  et  Biuidiobolus  Ranarum  Eid III 

GblGNARD  (Léon).  —  Développement  et  constitution  des  antbc- 

Janczewski  (Ed.).  —  Les  hybrides  du  genre  Anémone  ....         LXXXt 
JUUBLLB(H.).  —  As^milation  et  transpiration  chlorophylliennes.  xxiii 

—>  Influencedessubsiances  minérales  surlastructuredes  végétaux.         xxxiit 
KiRCHNBR  (O.).  —  Sur  un  Champignon  vivant  dans  l'huile  d'cail- 

lelte X 

Klbbahn  (H.).  —  Nouvelles  observations  sur  la  Rouille  des  Pins.  ixv 

Klein  (L.).  —  Etudes  morphologiques   et  biologiques  sur  le 

genre  Volvox LXXIii 

Kroutitzkt  (P.).  ~  Mouvements  des  gaz  dans  les  plantes.  ,  .  lxv 

LaCHHANN  (]■  Paul).  —  Contributions  à  l'histoire  naturelle  de 

la  racine  de  Fougères ClX 

Lagerheim  (G.  de).  —  Note  sur  le  Ck^iomorpha  Blancheana 

Mont LXxxvii 

Lecohtb  (H.)-  —  Contribution  à  l'étude  da  liber  des  Angios- 
permes    ci 

Lesage  (Pierre).  —  Influence  du  bord  de  la  mer  sur  la  structure 

des  feuilles LXxxii 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


ax  TaéU  atpkaiittqu*  dts  noms  d'oMletm. 

Mangin  (L.).  —  Recherches  sur  la  pénétratioa  ou  la  sortie  dea 

gaz  dans  les  plantes IV 

Martelli{U.}.  —  Cas  tératologique  chez  le  Mag»olia  aMOn^/O' 

lia LVii 

Masclep.  —  Compte  rendu  dea  berborisatioas  de  la  Facolté  des 

sciences  de  Paris xii 

MassaiX)ngo  (C).  —  Nova  species  e  geoere  Tapkrina  ....       ucxvii 
Mattirolo  (Orestc).  —  Sur  le  polymorphisme  du  PUospora 
JUrtarum  Tul.  et  la  valeur  spécifique  du  PUospora  Sarci- 

«««toetdu  P/. -4/<*»-*iart*de  Gibclli  etGriffini lvii 

Metchnikoff  (E.)-  —  ^olK  sur  le  pléomorphisme  des  Bactéries.  XI.V1 

MlYABB(Kingo).  — Sur  l'histoire  du  développement  du  Maeros- 

forium  parasiiicittK XCV 

MoEBius  (M.).  —  Etude  des  Algues  récoltées  au  Brésil  par  H. 

Schcnck xcvii 

Mdrray  (George).  —  Voyea  Bennett. 

Petit  (Louis).  —  Nouvdles  recherches  sur  le  pétiole  des  Pha- 
nérogames   LXII 

Plowright.  —  Description  des  Urédûiées  et  Ustilaginées  an- 
glaises    LXIX 

Ross  (Hermann).  —  Contributions  à  la  connaissance  du  tissu  as- 
similateur  et  du  développement  du  périderme  dans  la  tige 

des  plantes  pauvres  en  feuilles  ou  aphylles XLv 

Roux  et  Yersin.  —  Contribution  à  l'étude  de  la  diphthérie  .   .         xxxm 
ROZE  (E.).  —  Recherches  biologiques  sur  Y AMolla  filiculoidts  .  xxvi 

ScHBNCK  (H.).  — Sur  l'aérenchyme Lxxxtx 

SoRAL'ER  (Paul),  —  Le  Meunier  des  Pommiers xxv 

Steih  (B.).  —  Lichens  africains LXxvii 

Thumen  (F.  von).  —  Les  Champignons  de  l'Abricotier  .  ,  .  ,      xzxvni 

Trabut  (L.),  —  Etude  sur  l'Hïûfa cxiii 

VlALLANES  (A.)  et  ].  d'ARBAUMONT.  —  Flore  de  la  Côte-d'or,  un 

Ward  (H.  Marshall).  —  La  maladie  du  Lis ixx 

Wbnt(F.  a.  F.  C).  —  Lesvacuoles  dans  les  cellules  reproduc- 
trices des  Algues xixv 

WiNOGRADSKï  (S.).  —  Sur  le  pléomorphisme  des  Bactéries,  .  XLVi 

Yersin.  ~  Voyea  Roirx. 

Zahlbrucknbr  (A.),  —  Une  Sapotacée  non  encore  décrite  de  la 

Nouvelle-Calédonie..  Utxvm 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES 


(Les  eompUs  trtttdus  du  B»Utlin  Mliogrttphiqttê  smi  Prieidis 
...  d'une  astérisque.) 

•  Abiétînées,  (Sur  le  polymorphisme  foliaire  des),  par  M.  AuG. 

Daguillon JtXll 

•  Abricotier  (Les  Champigoons  de  l'),  par  M.  F.  VON  THUiiEN. .       xxxviii 
Accroiasemeat  de  l'écorce  des  Sapins  (Influence  de  l'ezposilion 

sur  r; ,  par  M.  J£HtLE  Mbb 53,77,106,114,  136 

•  Aérencbyme  (Sur  1'),  par  M,  A.  ScHBMCK Lxxxix 

Affinités  anatomiques  diu  g:etire  Podoon  (Note  sur  les),  par  M. 

Louis  MOROT :, 388 

Affinités  des  Praokéniées  (Sur  les),  par  M.  Paul  Vdilleuin.    .  S3 

Af ar-agar  comme  fixatif  des  coupes  microtomiques  (L'emploi  de 


I'). 


*  Algues  récoltées  au  Brésil  par  H.  Schenck  (Etudes  des),  par 

M.  MOEBIUS.  .    , 

Alguca  recueillies  à  l'Ue  Miquclou  par.  M.  le    D'  Delamare 
(Liste  des)j  par  M.  P.  Hariot 154,  181, 

*  Anthérozoïdes  (Développement  et  constitutioa  dès),  par  M.' 

LBOK  GinCNARD 

*  Apocynées  (Recherches  sur  lesj,p^r  M.  Garçin,  ,   ..... 

*  Assimilation   et    traospiratiaa  chlorophyllienoeSi  par  M.  H. 

lUMBLLB 

*  AMOlla  filiciflaides  (Recherches  biologiques  sur  l'J,  [>ar  M.  E. 

ROZE -, 

*  Azote  (Observations  sur  les  bactériocécidies  et  Torigine  de  1'), 

dans  ua  pied  deG0£«f«ft/j^'^'ù,  par  M.  F.  Delpimo.   .    . 

*  Bactéries.dçs  tubercules  des  Légumineuses  (Les),  par  M.  M. 

W.  Bhybrinck  ,   , 

*  Bactériocécidies  (.OtiKr votions  sur  le(0  et  l'origiDe  de  l'azote 
-  dans  un  pied  de  Galega_  officinaUsj  par  M.  F.  Delpino  ,  ,  . 
Bambusécs  (Note  SMr.deux  nouveaux  genres  de),  par  M.  A. 

Pramchbt  

*  Basidiomycètes,. pjir.M.  9.  Brereld. 

Bolet  (Une  nouvelle  4Spépe  de),  par  M.  L.  K0LL.AND 

*  Broméliacée  (Handbook.of  tt>e),  par  M.  ].  G.  Baker 

*  BromeliaceiQ  Aiitlre^aai,  par  M-  Bd>  André. 

*  Cap  Horq  (Mission  scieptilique  du).  Botanique.  Phanêroga- 

mie,  par  M>  A.  PRANt^HET . 

Cartes  de  géogr^plfiçb.otai^que(Letracédes)au  congrès  inter- 
national.de  Botaoiqne,  par  M.  P.  MaV^v  •  1   -   ■ 


'94 
L 

XLIII 

XXIII 

XXVI 

XXXVII 

IX 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


cun  TaiU  alphaiètiqiu  des  maHira. 

*  Cas  tëratolo^que  chet  le  Mag*olia  anoitxfoUa,  par  M.  U. 

MaRTELLI L.VI1 

Ctphalturos  (Note  sur  le  genre),  par  M,  P.  Hariot  .  .   .     374,  284 

*  Chmlomorpha  BlaHthtana  Mont.  (Note  aur  le),  par  M.  G.  DB 

Lagbrheim LXXXVII 

Chambres  chaudes 30 

Cbarnpi^ons  de  la  Martinique  (Notes  sur  quelques),  par  M.  N. 

Patouillard 335 

Champignons  enra-européens,  par  M,  N.  Patouillard.   .  .   .  165 

*  Champignon  phosphorescent  (Un  nouveau),   par  M.  G.   F. 

Atkinson LVII 

*  Champignon  (Sur  un)  vivant  dans  l'huile  d'œillette,  par  M.  O. 

KlRCHNBR X 

*  Champignons  de  l'Abricotier  (Les),  par  M.  F.  VON  Thvuen..  xxxvin 

*  Chanterelle  (Une  nouvelle  espèce  de),  par  M.  L.  Dufour.  ,  .  Lxxvn 
^  Chytridinées  (Mémoire  sur  les),  par  M.  P.  A.  Dangëard.  .  .  ii 
Ctadosporium  herbarum  (Recherches  sur  le),  par  M.  |.  Cos- 

TANTIN I 

Cocklearia  anglica  L.  dans  le  départemeut  du  Pas-de-Calais  (La 

présence  du),  par  M.  l'abbé  Masclef 376 

Congrès  botanique  (Le) 394 

Congrès  botanique  (A  propos  du),  par  M.  l'abbé  Hy 343 

Congrès  de  Botanique  {A  propos  du  dernier),  par  M.  Ed.  Bu- 
reau   316 

Culture  du  Nyelalis  asUropkora  (Sur  la),  par  M.  J.  Costantin.  ■  313 
Cycadées  (Observations  sur  le  pollen  des),  par  M.  Léon  Gui- 

GNARD 323,  329 

Daucus  hispidus  DC.  (Note  sur  le),  par  M.  l'abbé  Masci.bp  .   .  17 

*  Diphthérie  (Contribution  à  l'étude  de  la)  par  MM.  Roux  et 

Yersin xxxm 

Distribution  géographique  des  plantes  (Sur  les  procédés  pour 

représenter  la),  par  M.  l'abbé  Hv 306 

*  Echanges  gazeuï  (Du  mécanisme  des)  chei  les  plantes  aqua- 

tiques, par  M,  Devaux xu 

Eekinoiolryum  et  Stysanus,  par  M.  J.  COSTANTIN.  .  .  ,  240,  345 
Endoderme  de  la  tige  des  Sélaginellcs  (Suri'),  par  M.  Leclbrc 

DU  Sablon 307 

*  Entomophthorées  (Note  sur  dcui  types  d'),  par  M.  A.  Giard.  m 

*  Etudes  morphologiques  et  biologiques  sur  le  genre  Vohox, 

par  M.  L.  Klein LXXil 

Eugltna  sattguinea  Ehrbg.  (Sur  le  pigment  de  1'),  par  M.  A.  G. 

Gaecin 189 

"  Flore  de  la  Côte-d'Or,  par  MM.  A.  VlALLAKES  et  J.  d'AR- 

BAUMONT Lin 

Flore  de  l'Amérique  équatorlale  (Contribution  &  la),  par  M. 

DRAKE  DEL  CaSTILLo 73,  337 

*  Flore  des  Galapagos  (Contribution  à  la),  par  H,  T.  Carubl.  lxi 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


TaUe  tUpkabiUqm  dts  matières.  otim 

Flore  d'Rtanipes  en  1747  (La),  d'après  Descurrain  el  GuetUrd, 

parM.  E.  RozB 124,  141 

*  Fougères  (Contributions  à  l'histoire  naturelle  de  la  racine 

des),  par  M.  J.  P.  Lachmann Cix 

*  Fougères  dans  la  classificatioii  (Sur  la  place  de  quelques), 

par  M.  G.  Colomb  .  .  ,  • x 

Fragments  mycologiques,  par  M.  N.  FATOUtLLARO 256 

Frankéniées  (Sur  les  affinités  des),  par  M.  Paul  VuiLLBfUN  .   .  83 

Fangi  nonnul)i  gallici,  par  MM.  P.  A.  Karstbk  et  P.  Hariot  .  206 

*  Gaz  dans  les  plantes  (Mouvements  des},  par  M.    P.   Krou- 

TTTZKY LXV 

'  Gaz  dans  les  plantes  (Recherches  sur  la  pénétration  on  la 

sortie  des),  par  M.  L.  Mangin iv 

Géographie  botanique  du  Nord  de  la  France  (Etudes  sur  la),  par 

M.  l'abbé  Masclef 39.  98,  247 

Gennination  des  graines  (Nouvelles  recherches  physiologiques 

sur  la),  par  M.  Ed.  HscKBL 288,  297,  315,  332 

Guadella  Pranch.  (Observation  sur  le  genre),  par  M.  A.  Fran- 

CH8T 305 

*  Halia  (Etude  sur  1'),  par  M.  L.  Trabut cxni 

Haut-Oréuoque  (Enumération  des  plantes  du)  récoltées  par  MM. 

J.  ChafianjoD  et  A.  Gaillard,  par.  M.  P-  Maury.     129,  157, 

196,  209,  260,  266 

Herbier  et  les  manuscrits  d'Albert  de  Hallcr  (L'),  par  M.  Ed. 

Bonnet 354 

Herborisation  à  Fontainebleau,  par  M.  D.  LuiZBT 201 

Herborisations  aux  environs  de  Montpellier  (Les),  par  M.  Ch. 

Flahault 213 

*  Herborisations  de  la  Faculté  des  sciences  de  Paris  (Compte 

rendu  des),  par  M.  Masclbp xu 

*  Hybrides  (Les)  du  genre  Aiumont,  par  M.  Ëd.  Janczbwskv.  LXXXI 

Inclusion  au  savon  (Masse  d'I,  par  M.  GoDFRiN 87 

Influence  de  la  lumière  sur  le  développement  du  liège,  par  M. 

DOULIOT 131 

Influence  de  l'exposition  sur  l'accroissement  de  l'écorce  des  Sa- 

pins,  par  M.  EuiLE  Mer 52,  77)  106,  114,  136 

*  Influence  des  substances  miaérales  sur  la  structure  des  végé- 

taux, par  M.  H.  JuHBLLB zxxni 

*  Influence  du  bord  de  la  mer  sur  la  structure  des  feuilles,  par 

.     M.  P.  Lbsagb Lxxxn 

Invertine  (NouveUe  méthode  pour  reconn^trc  de  petites  quanti- 
tés d')  33 

taeinoeladùtm  Lév.  (Le  genre),  par  M.  N.  Patouillaro.     23,  33 

*  Laminaire  de  la  Méditerraaée  (Note  sur  une  nouvelle  espèce 

de),  par  M.  Ed.  BoRHBT .  ._ t 

*  Légumineuses  (Les  Bactéries  des  tubercules  des  Légumi- 

neuses), par  M.  M.  W.  Bbybrihck ix 


db.Google 


*  Liber  des  Anfiocpermcs  CContributioD  i  Tétude  du),  par  H. 

H.  Lbcoutb CI 

*  Lichens  africaÎDS,  par  M.  B.  Stbin LJtxvii 

Liè^  (Influence  de  la' lumière  sur  le  développement  du),  par 

M.  H.  DouLiOT lai 

Liège  des  feuilles  (Note  sur  le),  par  M.  Louis  Morot 407 

Liliacées-Tulipécs  {HomoeharU,  nouveau  genre  de),  par  M.  A. 

Franchët lia 

Lis  (La  maladie  du),  par  M.  H.  Mabshal  Ward zxz 

Lorct  (Notice  biojfcaphique  sur  H.) 39 

Lumière  (Influence  de  la)  sur  le  diveloppement  du  liègcy  par 

M.  H.  DouLioT 121 

*  Manuel  de  Botanique  cryptogamique,  par  MM.  Alprbd  W. 

Bennett  et  George  MuRRAY xmc 

Masse  d'inctnsioa  au  savon,  par  M.  Godfrin 87 

i/eMMad^M^tf/i'xM  (Note  sur  le),  par  M.  C.  COPiNBAU  ....  375 

*  Meunier  des  Pommiers  (Le),  par  M.  P.  SORAUBR IXV 

*  Mildew  (Sur  un  mode  particulier  de  propagation  du),  par  M. 

H.  Bâillon xxix 

Morière  (Notice  bîographiquesur  J.),  par  M.  P.  A,  DakOBARD.  13 

Muia  lasioearpa{\5a  nouveau  type  de  iiusa  ;),  par  M.  A,  Fban- 

CHET 3*} 

ffomockaris,  nouveau  genre  de  Liliacées-Tulipées,  par  M.  A. 

PrANCHET 113 

Notice  bic^aptùque  sur  H.  Lorbt ,  ,  .  29 

Notice  biographique,  sur  J.  Morière,  par  M.  P.  A.  Dahgbard  .  13 

*  Nova  spedes  e  génère  Tapirina,  par  M.  C.  Massalongo.  .  Lxxvn 
NjKlalis  asUrffphtira  (Surlii  culture  du),  parM.J.  CostAntin.  313 
Orchidées  des  environs  de  Paris  (Note  sur  les),  par  M.  E.  G, 

J  'Cauus 97 

Origine  des  suçoirs  des  Phanérc^ames  parasites  (Recherches 

-    sur  1'),  par  M,  Grangl 150 

*  Oxalate  de  chaux  (Nouvelle  cootributioa  à  l'étude  des  cris- 

'    ftaux  d')  iiana  les  plantes,  par  M.  C.  Acqua XLVtii 

Périderme  (Recherches  sur  le),  par  M.  H.  E>OUUOT 37 

Pérîderme  dans  la  tige  des  plantes  pauvres  en  feuilles  ou 
apbylles  (Contribuaons  à  la  connaissance  du  tissu  asstmila- 
teur  et  du  développement  du),  par  M.  Hbrmann  Ross  .  .  .  xlv 

*  Pétiole  des  Phanérogames  (Nouvelles  recherches  sur  le)i  par 

M.  L.  Petit LXii 

Pigment  de  VBugltna  sanfuinea  Ehrbg.  (Sar  le),  par  M,  A.  G. 

Garcin ,  lUg 

Plantes  aquatiques  (Contribution  à  Tétude  du  système  mécani- 
que dans  la  racine  des),  par  M.  C.  Sauvagbau  ,   ...     61,  169 
"  Pléomorphisme des  Bact^rics(NoteBurleOipar  M.  E.  Metchki- 

KOFF XLVI 

*  Pléomorphisme  des  Bactéries  (Surle),  parM.  S.  Winogeadsky,  xlvi 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


Tai/â  a^iaUHgti»  (Au  walûrtx.  exiv 

Podcom  (Note  sur  les  affinités  analonûques  du  geore),  par  M. 

Louis  MoROT- 388 

Pôle  Nord  (La  végétation  i  1Ô5  lieues  du),  par  M.  Ed.  J&rdim, 

350.  36' 

Pollea  des  Cycadécs  (Observations  sur  le),  par  M.  Léon  Gu- 

GNARD  .....  j 333,  339 

*  PotybUphariâêm  (Sur  la  nouvelle  famille  des),  par  M.  P.  A. 

DANGEARD L.XXXI 

*  Polymorphisnie  (Sur  le)   du  Plto^ora  kerharum  Tul.  et  la 

valeur  spécifique  du  PItospora  Saremulm  et  du  PI.  AlUrna- 

ri»  de  Gibeiti  et.  GrifTini,  par  M.  Q.  Mattirolo LVii 

*  Polymorphisme  foliaire  des  Abiétinêes  (Sur  le),  par  M.  AUG. 

DAGinLLOH, ICXII 

*  Pommiers  (Le  Meunier  des),  par  M.  P.  Sorauer ,  xxv 

primula  à  graines  anatropes  (Sur  deux),  par  M.  A.  Francret.  49 
Procédés  pour  repréaenrcr  ta   distribution   géogr^hiquc  des 

plantes  (Sur  les),  par  M.  l'abbé  Hy 306 

*  Radne  des  Fougères  (Contributions  à  l'hintoire  naturelle  de 

la),  par  M.  J.  P.  Lachmann .  Cix 

'Radoe  des  plantes  aquatiques  (Contribution  à  Vétude  du  sys- 
tème mécanique  dans  la),  par  M.  C- Sauvagbau  .   ...  61,  i6q 

Radne  du  A'<i/'(M(Sur  la),  parM.  C.  Sauvagbau  .   ......  3 

RanuHCHlus  ehxropl^llot  L.  (Nçtc  suc  le\  par  M.  A.  Fran- 

CHET II 

Rtutuneulits  chxrophyllos  (A  propos  du),  par  M.  E.  Malin- 

VAUD 37 

Ran»neulus  Sieveni  Aitàrz.  et  Ji.  aeris  L.,  par  M.  E.  MaUN- 

VAUD ,  .  .  405 

*  Roses  prolifères  (Observations  sur  deux),    par  M.  Beai/Vi- 

8AGE IXI 

*  Rouille  des  Pins  (Nouvelles  observations  sur  la),  par  M*  H. 

KL.BBAHN XXV 

*  Sapotacée  non  encore  décrite  de  la  Nouvelle-Calédonie  (Une), 

par  M.  A.  Zahlbruckner Lxxviii 

Savon  (Ma.sse  d'inclusion  au),  par  M,  GODFHIN 87 

Sélagtnelles  (Sur  l'endoderme  de  la  tige  des),  par  M.  Lgclerc 

DU  Sablon 207 

Sélaginelles  (Communications  préliminaires  sur  la  structure  de 

la  tige  des),  par  M,  Vl^descu 261 

Sodété  mycologique  de  France  (Session  extraordinaire  de  la)  ,  360 

Suçoirs  des  Phanérogames  p-irasites  (Recherches  sur  l'origine 

des),  par  M.  Granel. 150 

Suçoirs  des  plantes  parasites  (Note  sur  les),  par  M.  Leclerc 

DU  Sablon 183 

*  Sur  l'histoire  du  développement  du  Macrospori^tm  pmrtuUi- 

eum,  par  M.  KiNGO  Mivabb xcv 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


cxin  TaUt  alphaiititme  <Us  matiirts. 

Système  mécanique  dans  la  raciae  dea  plantes  aquatiques  (Cou* 
tributiaa  à  l'étude  du),  par  M.  C.  Sauvaceau 6i, 

Thymélêacée  nouvelle  du  Tonkin  (Note  sur  une),par  M.  Drake 
delCastillo 

Tige  des  Sélaginelles  (Communications  préliminaires  sur  la 
structure  de  la),  par  M.  Vi.adescu 

*  Tissu  assimilateur  (Contributions  à  ta  connaissance  du)  et  du 

développement  du  péridenne  dans  la  tige  des  plantes  pauvres 

en  feuilles  ou  aphylles,  par  M.  Hermann  Ross 

Tomentum  d'une  Mutistacée  employé  comme  matière  textile 
(Le),  par  M.  l'abbé  Delavay 

*  Transpiration  chisrophylliennes  (Assimilation  et),  par  M.  H. 

JUMBLLB  

TrenUpohlia.  .^Aax^ÀQS  (Note  sur  le  genre),  par  M.  P.  Hariot. 
345-  3<*.  378. 

*  Tubercules  des  Légumineuses  (Les  Bactéries  des),  par  M. 

M.  W.  Beyerinck 

Tulasitella,  Proletremella.Packysterigma,  par  M.  J.  COSTANTIN. 
Urédinées  (Sur  un  nouveau  genre  d')  par  M.  G.  Lagebhbim.    . 

*  Urédinées  et  des  Ustilaginées  anglaises   (Description   des), 

par  M,  Flowright 

*  Vacuoles  dans  les  cellules  reproductrices  des  Algues  (Les), 

par  M.  F.  A.  F.  C.  Went 

Végétation. à  165  lieues  du  pôle  Nord  (La),  par  M.  Ed.  Jardin. 

350. 

KcMwV/ojaRoth  (Notesurlc),  par  M.  C.  CopiNEAU 

Voivox  (Etudes  morphologiques  et  biologiques  sur  le  genre), 
par  M.  L.  KleiN 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  NOMS  DE  PLANTES 


(Les  noms  des  espèces  et  variétés  nouvelles  sont  imprimés  en  caraotéîM  grai. 
Z*j  nomires  en  chiffres  romains  correspondent  à  la  pagination  du 
Bulletin  biiliop-apkique.) 

Abiùtinébs,  XXI.  —  Abolboda  pulchella,  260.  —  Ac«na  ascendens, 
XXX.  —  A.  Isvigata,  var.  veaulosa,  xxx.  ~  Acanthottigmal  Hedern  Pa-  . 
touillard,  2y).  —  Acer  oblongum,  133.  —  A.  platanoides,  lxvi.  —  Aceras 
antbropophora,  146,  302.  —  Acetabularia  Scheockii,  xcviii.  —  Achillea 
Ptarmica,  143.  —  Acisaadiera  variabilis,  XC.  —  Acladium,  34t.  —  Acoras 
Calamus,  321.  —  Acrostalagmus  ctmiabariaus,  3,  —  Actinodaphne  cochin- 
chioensis,  238.  —  Adiantopsis  radiata,  133.  —  Adiaotum,  cxi.  —  A.  inter- 
medium,  133.  —  A.  obtusum,  133.  —  A.  priaaophylluro,  133.  —  A.  rhom- 
boidenm,  133.  —  Adonis  tlammea,  14S.  — jGchmea,  Lxxxvi,  XClit.  — 
MciSwim  datiaum,  79.  —  jCgr>podiuin  Poda^aria,  141 ,  143.  —  Aeranthus 
micrantbns,  373,  —  jEscbynomene  btspida,  xc.  —  M.  af^nsîtiva,  xc.  — 
Agarum  Turneri,  183.  —  Agropyrum  violaceum,  365.  —  Agroatia  alpioa, 
365,  —  A.  airoides,  xxx.  -  A.  pnnctata,  161,  —  A.  tcnacissima,  163.  — 
Ahnfeltia  plicaia,  196.  — Ailantus  g:landalosua,  306.  —  Airaaciphylla,  XXX. 

—  A.  arctica,  364.  —  A.  cupaniaiia,  317.  —  A.  przcoz,  202.  —  A.  subspi- 
cat*,  365,  —  Ajug:a  Cbamxpitys,  144.  — A.  genevensis,  303.  —  A,  pyra- 
midalis,  148.  —  Alaria  esculenta,  194.  —  ALGUES,  Ltl.  —  Alisma  Planta^o, 
146.  —  A.  ranuDculoides,  141.  —  Allium,  235.  —  A.  flavum,  304.  —  A. 
spbxroccphalum,  148.  —  Allosurus  <:mpus,  ex.  —  Alopccurus  alpious, 
364.  —  A.  bulbosus,  353.  —  A.  geoiculatus,  203.  —  Alsine  seg:etali8,  135, 
136.  —  A.  setacea,  143,  145.  —  A.  verna,  353.  —  Alsophila,  ex.  —  A. 
blechooides,  131.  —  A.  pruJanata,  xxx.  — Alstrtsmcria,  335. — Altcmaria, 
XCVU  —  A.  tennis,  i.LViii.  —  Althxa  otficinalîs,  144,  249,350,  —  Alyssum 
arctîcum,  353.  —  A.  calycinum,  Xii.  — A.  moatanucn,  305.  —  Amarantus 
Blitum,  141.  —  Amelaocbier  vulgaris,  318.  —  Amphiroa  brasiliana,  xcix. 

—  AmphJsplusria  atrychnicola  Patouillard,  168.  —  Anacaiaptis  pyramida- 
lis,  203,  230.  —  Anagallia  tenella,  143.  —  Ananaa,  Lxxxvi.  —  Anairbinum 
belliditolium,  317,  220.  —  Anchusa  officinalis,  144.  —  Anciatrolobua  pul- 
chellus,  37.  —  Andropogon  atnrenais  P.  Maury,  158.  —  A.  bicornis,  159. 

—  A.  contortus,  158.  — A.  tastigiatua,  158.  — A.  Gryllus,  230.  —  A.  Iscbse- 
inum,  141.  —  A.  Icucostachys,  158.  —  A,  Montufari,  157.  —  Aadrosace 
glacialta,  363.  —  A.  septentrional i a,  363.  —  Aadrosaceua  hzmatocepbalus, 
336.  —  Andryala  ainuata,  216.  —  Aneimîa,  cxi.  —  A.  fraxioifolia,  CX.  — 
A.  oblongifolia,  136.  —  A.  totnentosa,  136.  —  Aoemone  biflora,  Lxxxu. 

—  A.  caraliniaoa,  Lxxxil.  —  A.  coroaaria,  Lxxxil.  —  A.  hortensis, 
LXXXit.  —  A.  japonica,  Lxxxii.  —  A.  multifida,  Lxxxu.  —  A.  palmata, 
LXXXU.  —  A.  Pulsatilia,  148,  203.  —  A.  silvestris,  303,  lxxxil  —  A.  vir- 
giaiaca,  lxxxu.  —  Angiopteris,  CXL  —  Anisogonium  seramporense,  cxi. 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


ciiviir  Taile  aipkaiètiqiie  tUs  noms  de  planits. 

—  Antenaaria  dioica,  147.  —  Anthémis  mixta,  143,  145.  —  Aotboxanthum 
odoratma,  317.  —  Anthriicus  sylvestris,  141.  —  Anthrophyuro  caycnncnse, 
133.  —  Anthyllis  Vulneraria,  100,  I43i  WH-  —  Apocynêes,  XLiir.  —  Aqui 
legia  vuljaris,  126,  147.  —  Arabis  sajpttata,  soi.  —  A.  Tbaliana,  144.  — 
Arctagrostia  latifolia,  364.  —  Areoaria  groealandica,  353.  —  A.  setacea. 
xm.  —  A.  trîQora,  205.  —  A.  veroa,  var,  hirta,  353.  —  Aristotochia  ClC' 
matitie,  144.  —  Armeria  cfailciuta,  var.  mag'cllanica,  xxx.  —  Araica  alpii 
363.  —  A.  montaaa,  363.  —  Amoscris  minima,  148.  —  Aroidées,  CXI.  — 
Arthrodadia  villosa,  xxxv.  —  Artocarpus  incisa,  338.  —  Arum  macula- 
tuin,  142,  145.  —  Asarom  europsum,  141.  —  AscLÉPIADBBS,  XLni.  —  As- 
clepias  Viacctoxiuum,  143,  14e,  soi.  —  Ascopfayllum  DodoHunii  t<>4.  —  As- 
cyrum,  37,  84.  —  A.  Crux-Andrez,  39.  —  Aspcrula  arveosis,  142.  —  A. 
tiactoria,  148,  ïoj.  —  Aspidiura,  CIX.  —  A.  Filix-maa,  ex.  —  A.  fragile, 
365.  —  A.  macrophyllum,  133.  —  A.  Serra,  ex.  —  A.  violaceum,  ex.  — 
Aspicnium  Adtaotum-ni^rum,  146,  303.  —  A.  auritum,  133,  —  A.  furmo- 
sum,  133.  —  A.  laoceolatum,  304.  —  A.  Ruta-muraria,  142,  146.  —  A.  sep- 
tentrioaaie,  141,  145,  —  A.  Trichomaoes,  146,  —  Asicnna  pcUîculosa,  343. 

—  Asterolinum  etellaCum,  217.  —  Asteropbora,  313.  —  Atburium,  cix.  — 
Auricalaria  polytridia,  34t.  —  Avena  subspicata,  365.  —  Azolla  carolinia- 
oa,  130,  —  A.  filiculoidcs,  xxvi. 

Baccharis,  XLV.  —  Bacillus  phnsphorescens,  32.   —  B.  radicîcola,  IX. 

—  Bactéries,  ix,  xl.vi.  —  B.4lanopsbes,  lx».  —  Bahbusées,  377,  305. 

—  Banksia,  16.  —  Barbacenia  Alexandrinic,  268.  — BasidiobolusRananim, 
111.  —  Batrachium  Drouetii,  221.  —  Bacrachospermum  moailitorme,  142.  — 
BauLinia,  Lxii.  —  Betaria  dscora  Drake  dcl  Castillo,  77.  —  B.  grandillora, 
77.  —  B.  resinona,  77,  —  Berbcris,  lxix.  —  B.  empetrifulia,  XKX.  —  Bcr- 
teroa  iacana,  204.  —  Bctonica  olficînalis,  317-  —  Bideas  tripartita,   143, 

147,  xc.  —  Bifora  radians,  319.  —  Bilberg;ia,  lxxxvi.  —  Blecbaum  Spi- 
caat,  ex.  —  Boletus  plorans,  var.  EleoUieroi  L.  Rolland,  377.  —  Bomby- 
liospora  Meyert,  Lxxviii.  —  Bossiza.  XLV.  —  Botrytis  arg:illacea,  xix-  — 
B.  epiga^,  XIX.  —  Brassavola  cucullata,  J72.  —  Branica  Napua,  334. —  B- 
nigra.  289,  297,  315,  332,  334.  —  Braya  alpina,  var.  glabella,  353.  —  a  por- 
purascens,  352.  —  Briui  Bragrostis,  141.  —  B.  major,  316.  —  BromÊliA- 
CÉes,  Lxxxv,  xciii.  —  Brucea  ferruginea,  408.  —  Brunella  grandiilora, 

148.  —  Bryonia  alba,  145.  —  Bryum  capillare,  146.  —  Bulbotrichia  perua- 
na,  367.  — Bolliardia  Vaillantii,  148,  203,  321.  —  Buplevruin  teouissimum, 
laô.  —  Burmannia  bicolor,  373.  —  8.  brachyphylla,  273,  —  B.  quadriflora. 
373.  —  Bursera  balsamifera,  342.  —  B.  gummifera,  341.  —  Butomua  um- 
bellatuB,  137.  —  Buxus  sempervîreos,  145,  318.  —  Bysaus  aurea,  348. 

Caladium  picturatum,  ats.  — Calamiotha  Nepeta,  143.  —  Calatbea  My- 
rosma,  270.  — Calla  palustris,  6t.  —  Callitriche  hamulata,  331.  —  Calluna 
valgaris,  316.  —  Calycotome  spiaosa,  316.  —  CamelJna  sylvestris,  307.  — 
Campanula  glomcrata,  144,  202.  —  C.  persicifolia,  147,  30^.  —  C.  rotua- 
difolia,   143,  —  C.  L'rachelium,   147.  —  Campyloccotroa  micraothum.   273. 

—  Cantharellus  cibarius,  146.  —  C.  crasstpea,  Lxxvu.  —  .C.  iafnadibuli- 
formis,  146.  —  C.  sinuosus,  146.  —  C.  tuba;formis,  146.  —  Caperoaia  hete- 
ropei^oides,  XC.  —  Capnodium  .'Vrmfiaiaca:,  xxxix.  —   Caimodinm  Itncti- 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


Taiit  aipkaiiliqut  As  Homs  de  planUi.  ciiii 

C«lum  Patouitlari],  358.  —  Caragu^tta,  Lxxxvi.  —  OirJamiae  prateosis,  15. 

—  CarduQccltus  mitissimua,  143,  146.  —  Carex  cedipostyla,  317.  —  C.  are- 
Daria,  40,  44,  47,  48, '104.  —  G.  atrofusca,  364.  —  C.  digitata,  202.  —  C, 
divisa,  349,  350.  —  C.  divulsa,  303.  —  C.  ericctorum,  aoa,  —  C.  humilia, 
303,  304.  —  1^.  iacompta,  xxx.  —  C.  limosa,  354.  —  C.  moDUna,  305.  — 
C.  nardifolia,  364.  —  C,  nardina^  364.  —  Ç.  obesa,  305.  —  C.  olbiensis, 
220.  —  C.  petriea,  364.  —  C.  Pseudo-Cypcrus,  148,  —  C,  rupestris,  364. 
:—  C.  Scbreberi,  148,  303.  —  C  sabspathacea,  364.  —  C.  lomentosa,  202. 

—  C  nrokpis,  IXX.  — C.  ustalata,  vor.  minor,  364.  — C.  vcsicaria,  303.  — 
C.  vulg;ari3,  var.  hyperborea,  364.  —  Carmiduelia,  XLV.  —  Carthamus  la- 
nams,  L48.  —  CaryophvllÉES,  83.  —  Caryc^hyllus  aroniaticus,  340.  ~ 
Cassiope  utxagoaa,  363.  — Casuarioa,  XLV.  — CaCasctum  Bungerocii,  ^73. 

—  Catenella  iotpudica,  xcix.  —  Catopsis,  Lxxxvi.  —  Cattleya  superba, 
373.  —  C.  vîolacea,  373.  —  Caucatis  leptophylla,  144.  —  Cavcndishia  me- 
lastomoides,  75.  —  CenaDgiuni  prunastrï,  xxxix,  —  Centaurea-Calcitrapa, 
loq.  —  Ccntropogon c^itatus,- 338.  —  C.  criaoïhua,  237.  —  C  erythrœua, 
337.  —  C.  £C8Dcrxfonnis,  339.  —  C.  gracilis,  338.  —  C.  palUdus,  339.  — 
C.  reticulatus,  338.  —  CeotuDculua  minimus,  136.  —  Cephalantbcra  eosifo- 
lia,  3oa.  —  C.  graodiflorB,  97.  —  C.  lancifolia,  143,  146.  —  C.  rubra,  145, 
,147,  aoa,  330.  —  Cephaleuroa,  374,  384.  —  C.  densus,  37a.  —  C.  viresccns, 
375, 38.4.  —  Cepbalotbecium  roseum,  3.  —  Ccraminium  clavulatum,  XCIX. 

—  Ceramium  rubrum,  195.  —  Ccrastium  alpinum,  353.  —  C.  Fischeria- 
num,  353.  —  C.  Uoatum,  353.  —  Ceratella  gracilis,  35.  —  Ceratophyllum 
demersum,   147.  —  C.  submeraum,  147.  —  Ceratopteris  thalictroides,  ex. 

—  Ceratostemma  Andreannin  Drake  del  Castillo,  75.  —  C.  Salapa,  74.  — 
C.  speçiosum,  75.  —  Ceracozamia  loagifolia,  333.  —  C.  meiicana,  229,  — 
Cercis,  Lxii.  —  Ceterach  offidnanim,  127,  142,  145,  CX.  —  Chtetomnrpba 
zrea,  XXXV.  — •  C.  Blancheana,  LXXXvn.  —  Cfaxtospora  capitata,  309.  — 
Chaouenerium  halimircliuiii,363.  —  Chaatransia,  348.  —  Cbara  fcetida,  141. 

—  C.  hispîda,  147.  ^  C.  vulgaris,  141.  —  CUA&ACàES,  L.  —  Ckarme,  53, 
83,  —  CkâiiUgniêr,  117.  —  Cheiranthus  pygmœus,  353.  —  Ckêtu-lùge,  318. 

—  CAitu-verf,  3i8.  —  Chenopodium  album,  307.  —  C.  Bonus-Henrîcus, 
141.  —  (^lora  perfoliata,  100,  137,  143,  145.  —  Chlorxa  Bugaiovilleana, 
XXX.  —  Chlorastcr  agilis,  LXxxi.  —  C.  gyraos,  LXXxi.  —  CbloropbytoD 
Sterabergianuoi,  335.  —  Cbondrilta  juncea,  148,  301.  — Chondrus  crispus, 
195.  —  Cborda  Filnm,  157.  —  C.  tomcntosa,  157.  —  Chordarja  flagellifoi- 
mis,  155,  —  Chraolepus,  347.  —  C.  aureua,  373.  —  C.  betulinum,  403.  — 
C.  Bleischii,  399.  —  C.  bovinum,  395.  —  C.  capitellatum,  368.  — Cflavun, 
var,  rigidulum,  371.  —  C.  flavum,  var.  tahitense,  383.  —  C.  flavua,  370, 
373-  —  C.  gracile,  393.  —  C.  hcrcynîcum,  395.  —  C.  irregulare,  401,  403, 
403.  —  C.  Jolithus,  var.  muscicola,  396,  —  C.  jucundus,  348.  —  C.  Koerbe- 
ri,  395,  —  C.  Lichcnicola,  369. —  C.  mODiliforme,  401.  —  C.  montis  tabulée, 
373,  374.  —  C.  odoratum,  var.  aurantiacum,  398,  40a,  403, —  C.  odoratum, 
var.  pulvinauim,  395,  —  C.  olciferum,  397,  403.  —  C.  polyarthrum,  379,  — 
C.  querciaum,  403,  —  C.  rupeatre,  395.  —  Chrysaothemum  corymbosuin 
220.  —  C.  moataaum,  320.  —  C,  segctum,  148.  —  Chrysophyllum  piritor- 
me,  133.  —  Cbrysothrix  noli-tangerc,  375.  — ChytridinÉES,  li,  —  Chy- 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


cxu  Taiii  alpkatitique  des  mmu  de  pltmUs. 

tridiam  Brauni,  II.  —  C.  Brebisaonii,  ii.  — C.  Elodcz,  n.  —  C.  simplex,  n. 

—  C.  aoophthorum,  n.  —  Cicendîa  filiformis,  iz6,  321.  —  Cinerarïa  palus- 
tris,  254.  —  Cipura  paludosa,  368.  —  Cirsium  eriophorum,  143.  —  Cîatos 
albido  X  crispua,  220.  —  C.  albidus,  219.  —  C.  crispo  X  albidua,  220.  — 
C.  crispus,  316.  —  C.  ladaniferus,  216.  —  C,  laurifolio  X  monspeliensis, 
220.  —  C.  tauriroltus,  316.  —  C.  monspeliensi  X  Uurifoliua,  220.  —  C 
monspelicosi  X  salvifoliua,  320.  — C.  monspeliensb,  219.  —  C.  nigricans, 
316.  —  C.  populifolius,  316.  —  C.  salvifolio  X  monspeliensis,  220.  —  C. 
salviîolius,  218.  —  Cladium  Mariscus,  147.  —  Cladocbytrium  tuberculorum, 
n,  —  Cladonia  rangiferina,  144.  —  Cladophora  arcta,  154.  —  Cladosporium 
berbariorum,  xxxix.  —  C.  berbarum,  i,  lviii.  —  Clasterosporium  tenuis- 
simum,  i.  —  C  Amygdalearum,  xxxix.  —  Clavaria  acutjssima,  35.  —  C. 
aurea,  25.  —  C.  Botrytis,  25.  —  C.  carbonaria,  33.  — C.'cervina,  26,  — C. 
Cladonia,  35.  —  C.  condensata,  25,  —  C.  cyanocephala,  35.  —  C,  divarica- 
ta,  26.  —  C.  flaccida,  25.  —  C,  flavida,  25.  —  C.  turcellata,  26.  —  C.  geni- 
culata,  26.  —  C.  pallida,  26.  —  C.  pistillaris,  146.  —  C.  rugosa,  146,  — 
Clematis  Vitalba,  100.  —  Cleome  spinosa,  xc.  —  Clitocybe  illudens,  Lvii- 

—  Clusiacêes,  85.  —  Coccobactllus  prodigiosus,  xLvi.  —  Cochlearia  an- 
gljca,  376.  —  C.  danica,  376,  —  C.  groenlendjca,  352.  —  C.  ofEnioalis,  352, 

—  Codium  tomentosum,  xxxv.  —  CoenogonJum  cancellaCum,  347,  372,  373. 

—  C.  coofervoides,  371,  374,  381.  —  C.  corrugatum,  347,  372,  374.  —  C, 
diffractum,  396.  —  C.  effusum,  388.  —  C.  moniliforme,  404.  —  C.  patago- 
nïcum,  373.  —  C,  pulvinatuiD,  372,  374.  —  C.  retïstriatum,  372.  —  C  rigi- 
dulum,  403.  —  Collctia,  XLV,  —  Collybïa  bisulcata,  336.  —  C.  cooï- 
gêna,  xviii.  —  C.  eicentrica,  336.  —  C.  stipitaria,  336.  —  Comarum 
palustre,  254.  —  Cooferva  odorata,  397.  —  C.  rubicunda,  398.  —  C- 
vauchcriaJbrmis,  154.  —  Conium  maculatum,  144.  —  Conyza  squar- 
rosa,  145.  —  Caprinos  discipu  Patouillard,  339.  —  C.  pandlamsUa- 
tns  Patouillard,  165.  —  Corallina  officinalis,  196.  —  Cornouiller,  121.  — 
Cornus  stricta,  123,  —  Coronilla  Emerus,  218.  —  C.  minima,  146.  —  Cor- 
rtgiola  littoralis,  145.  —  Corticium  incarnatum,  59.  —  Corcinarius  viola- 
ceus,  146.  —  Corydalis  solida,  146.  —  Corynepborus  canesccas,  99.  —  Co- 
ryneum  Beyerinckii,  xxxix,  — Cotoneasler,  121.— CotulaHombrooi,xxix. 

—  Crassula  rubens,  203.  —  Craterellus  coroucopioides,  146.  —  Cratoiy- 
lon,  38.  —  C.  coccineum,  38,  —  Crépis  tectorum,  aoi.  —  CRINIPELUS 
Patouillard,  336.  —  C.  asperiloUa  Patouillard,  336.  —  Crocynia  Leopoldi, 
LXxvnt.  —  Cronarlium  asclepiadeum,  xxv.  —  C.  ribicola,  XXV.  —  Cruci- 
bulum  vulgarR,  146. — Crucifères,  LXII. —  Cucubalus  bacciferus,  146,205. 

—  Cucurbita,  ciii.  —  Cuphea  apcrta,  xc.  —  C,  Balsamona,  xc.  —  C.  îo- 
grata,  xc.  —  Cupulifêres,  lxii.  —  Cuscuta  cpiihymum,  145.  —  Cuscuie, 
152.  —  Cupania  canescens,  408.  —  C.  emarginata,  408.  —  C.  pseudorbus, 
408.  —  Curculigo  scorzoueraslolia,  268.  —  Cyathea  arborea,  341.  —  Cya- 
thus  microsporus,  342.  —  C.  striatus,  146.  —  Cycadées,  222,  220.  —  Cy- 
cadeomyelon,  15.  —  Cycas  Rtiminiana,  233.  —  Cymodocca  îcquorca,  173- 

—  Cynoglobsuni  officinale,  100,  144,  202.  —  Cyperus  amabilis,  196.  —  C, 
articutatus,  278.  ■ —  C.  aurantiacus,  196.  —  C  aureus,  196.  —  C.  elegans, 
196.  —  C.  flavescens,  148.  —  C,  flavus,  197.  —  C.  fuscus,  148.  —  C.  gala- 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


TaiU  alphaiéUçu»  dts  noms  (UfiJan/ts.  cii» 

pageons,  lxi.  —  C.  Haspan,  197.  —  C.  lonjrus,  i^j,  147,  —  C.  sphacela- 
tus,  197:  —  Cystocoleus  ebeneus,  367.  —  Cystopteris,  ex.  —  C.  fragilis, 
365.  —  Cystosira  abrotanifolîa,  xxxv.  —  Cytînus  hypocystîs,  219.  —  Cy- 
tispora  ciacta,  xxxix.  —  C.  leucostoma,  xxxix.  —  Cydaua  alptaus,  142, 

Dacryomyeile,  60.  —  Dactyloienium mucronatmn,  163.  —  BffidalBt  Bap- 
S€ro  Patouillard,  341.  —  Daldinia  yernicosa,  343.  —  Damasonium  polys- 
permuiD,  321,  —  Daathooia  decan^bcns,  330.  —  Dapbne  Laureola,  137, 
142.  —  D.  Mezcreum,  xii.  — Daucus  Carota,  17.  —  D.  guromifer,  17.  — 

D.  bUpidus,  17.  —  D.  mantimus,  17.  —  Davallia,  ex.  —  DELAHAREA  P. 
Hariot,  156.  — D.  paradoza  P.  Hariot,  156.  —  Dcadrobium  polystachyoa, 
373.  —  Dcschampsia  brevifoUa,  364.  —  Dcsmarcstia  aculeata,  155.  — 
Dcyeaxia,  Lxxxvii.  —  Dianihus  Armeria,  146,  —  D.  prolifer,  141,  —  Di- 
chorisandra  Aubletiaoa,  260,  —  Dichromena  hirsuta,  209.  —  D,  acrvosa. 
309.  —  D.  pubera,  309.  —  Dîctyopceris  Hauckiaua,  xcviii.  —  Dîctyosiphoo 
f<Eniculaceus,  156.  —  Didymella  strobiligeoa,  206.  —  IJidymospbœria  po- 
pulina,  164.  —  Digitalis  purpurea,  136,  146,  317,  320.  —  Diiiiela:na  Stan- 
ley i,  Lxx  vin. —  DioscoreaHolmioidca,267. —  Dioscoréacées,  lxii. — Di- 
plodia  Amygdale,  xxxix.  —  D.  Pruni,  xxxix.  —  Diplocaiis  muralis,  100. 

—  D.  tenuifolia,    loo.  —  Diptcrocarpus  alatus,  408.  —  D.  turbinatus,  40!^. 

—  Doona  cordifolia,  408.  —  Dotbidea  mdis  Karstea  et  Hariot,  306.  — 
Draba  alpina,  353.  —  D.  arctica,  353.  —  D.  hirta,  352.  —  D.  muricclla, 
353.  —  D.  rupcMria,  352.  —  Drimysglauca,  123.  — Droscra  loogilolia,  143, 

—  D.  rotuadifolia,  126.  —  Dryaa  oaopetala,  var.  întegrifolia,  361. 
Ecchyna  fà^inea,  360.  —  Eidiboroia  oatans,  260.  —  Ecbioobotryum, 

240,  345.  —  E.  atrum,  341.  —  E.  Citri,  246.  -~  E.  parasilans,  346.  —  Echî- 
nospennum  Lappula,  144.  —  Ecbium  plantagincum,  220.  —  E.  vulgare, 
100,—  Ëdgeworthia  papyrifera,  228.  —  Ela^myces  oleî,  xt.  —  Elatioe 
Fabri,  231.  —  Eleocharis  palustris,  321.. —  E.  sulcata,  197.  —  Eliza,  38.  — 

E.  articulata,  39.  —  Elodea,  4,  62.  —  Elodes  palustris,  303.  —  jElymusare- 
Darius,  185.  —  Elyoanthus  sodalium,  xxx.  —  Empusa  Fresenu,  m.  ^  Ea- 
dodesmia,  38.  —  Endyinion  nutans,  145.  —  Entomophtbora  Calliphorx,iu. 

—  E.  Ploais,  IV.  —  E.  sacchariaa,  iv.  —  Entouophthorées,  tu.  —  En- 
topbysa  Charx,  xcviii.  —  Epbedra,  xlv.  —  E,  allissima,  319.  —  Epicéa, 
53)  54>  55»  57>  77i  >o7i  '09>  "o»  iif>,  137.  —  Epidendrum  bicorDUtum, 
372.  —  E.  floribundum,  273,  —  E.  miautuni,  373.  —  E,  RQckera:,  272.  — 
£.  Schomburgkii,372.  —  E.  variegatum,  372.  —  E.  violaceum,  372.  — Epi- 
lobium  angustifoliuin,  363.  —  E.  corymbosum,  363.  —  E.  frigidum,  363.  — 
E.  hirsutum, XC.  —  E.  latifolium,  363.  —  E.  montanum,  147.  —  E.  palustre, 
xc.  —  Ë.  roseum,  XC.  —  Epipactis  atrombcDS,  205.  —  Epipactis  palustris, 
144,  147.  —  Epochoium  virens,  xxxviu.  —  Equisêtacées,  cxi.  —  Equise- 
tom  arvense,  144,  365.  —  E.  bicmale,  203.  — E.  Tariegatum,  40, 42,  46,47, 
365.  —  Erable,  i3i.  —  EragroBtii  incana  P.  Maury,  163.  —  E.-poxoidcs, 
163.  —  Erica  arborea,  316,  —  E.  cioerea,  216.  —  E,  scoparia,  216,  —  Eri- 
geron  alpinum,  363.  —  E.  composilum,  var.  trifidum,  363.  —  E.  Myosotis, 

-  xxx.  —  E.  uniflorum,  363.  —  Eriocaulon  fasciculatum,  21 1 .  —  E.  Humbold- 
di,  311'  —  E.  Lamarclcii,  311.  —  E.  umbell^tum,  311.  —  Erîochloa  punc- 
tata,  161.  —  Erioctadus,  33.  —  E.  tistulosus,  33.  —  Eriophorum  angustiio- 


D,g,tza:Jb.GOOglC 


Giuii  rtfMr  tUfkaiiHfiê  dât  »omt  d*  plamiu. 

liHm,  364. —  E.  eapitatum,  364.  —  E.  latifoliom,  364.  —  E. 
364.  —  Eryngium  campcatre,  100.  —  Erysibe  Cfaroolepidis,  403.  —  E17W- 
num  Allîaria,  144,  — Ë.  cheiraothoides,  127.  —  E,  oricotale,  148,  —  Ery- 
thrxa  littoralii,  too.  —  E.  pulchella,  99.  —  Euglena  -saii|;u:nea,  189.  —  E. 
viridis,  194.  —  Eupatorium  canosbiauin,  xc  —  Euphorbia  dnkis,  303.  — 
E.  Duvalii,  a».  —  E.  Eaula,  302.  —  E.  &1cata,  148.  —  Euphrasia  ofiScnia- 
lîs,  150.  —  Eutrema  Edwaraii,  353.  —  Eutypdia  pninastri,  xxxiz. 

Fagopyrum  escutentum,  302,  334.  —  Favolns,  360.  —  Festuca  Commcr- 
fioni,  XXX.  —  F.  gijramca,  148.  —  P.  pogonaotha,  xxx.  —  F.  tcnuifblia, 
101.  —  F.  rubra,  365.  —  Fimbristylis  capillaris,  197,  — F.  jancifonnis, 
197.  —  Flammiila  vinicolor  Patouillard,  339.  —  FLORiDâes,  ui.  —  Fonti- 
oalis  antipyretica,  141.  —  FouGtRBS,  x,  Li,  cix.  —  FrtecUea  giomenU 
Patouillard,  168.  —  Fraokenia,  38,84.  —  F.  Ixvis,  39,  —  Frlne,  119.  -^ 
FUCACÉKS,  LU.  —  Fucus  edentatus,  195.  —  F,  evaaesceiu,  195.  — F.  fili- 
tormis,  195.  —  F.  Fueci,  195.  —  F.  vesiculosua,  195.  —  Foligo  scptica, 
343.  —  Fumana  procumbens,  305.  —  F.  vulgaris,  115,  145,  147.  —  FunB- 
ria  major,  220. 

Galanthus  nivalis,  137,  —  Galega  oflïciaalia,  xzxvn.  —  Galeobdtdoii, 
luteum,  146.  —  Galium  maritimum,  319.  —  Ganoderroa  hicîdum,  340.  — 
Gaultheria  loxensîs,  77,  —  G.  reticulata,  76.  —  Genista,  XLV.  —  G.  angli- 
ca,  126,  143,  145,  304.  —  G.  candicans,  316.  —  G.  pilosa,  136,  14.7,  30i, 
316.  —  G.  saginalis,  137,  145,  303.  —  G.  scorpius,  317.  —  G.  tiDCtoria, 
145.  —  Geatiaaa  AmarelU,  354,  —  G.  Cruciata,  137,  145.  —  G.  germaaica, 
145.  —  G,  Pneumonanthe,  137,  143,  144,354. —  Gkraniacêks,  Lxn.  — Gé- 
ranium lucidum,  145,  147.  —  G.  pyrenaîcum,  xii.  ~  G.  Robcrtianum,  301. 

—  G.  saaguincum,  303,  320.  —  Gerbera  Delavayi,  16,  — Geum  sylvaticum, 
220.  —  Gigartiaa  mamillosa,  195.  —  Glaucium  flavum,  40,  41,  44,  48,  104- 

—  GLàZIOPHTTOIT  Franchet,  377.  —  Q.  mlrabUa  Franchet,  377.  —  GJo- 
cheoia,  ex.  —  Globularîa  vulgaris,  14J,  146,  xm,  —  G.  Willkomii,  205. 

—  GlKOporua  coachoiiles,  341.  —  Bloaoïporiiun  Chanopodii  Karsten  etHa- 
riot,  307.  —  G.  heticolor,  xxxvui.  —  S.  micretCOpicHBl  Karsten  et  Ha- 
riot,  307.  —  Gnaphalium  luteo-album,  143.  —  Goagrosira  ericetontm,  34B. 
— Goodyera  repens,  303,296. — GracJlariaSalzmaaDi.xciX. — GratîoUcrffi- 
cinalis,  321.  —  Guadella,  305.  —  G.  maraotifolia,  306.  —  Guepiaîopsis  &■" 
sua,  341,  —  G.  merulinua,  342.  —  G.  Peziia,  343.  —  Gunnania,  Lxxxvi. 

—  GymnadeniacoiK>pea,97. — Gymnogramme  Calomelaiios,  133.  —  Gyn- 
□osporaugium,  Lxix.  —  Gyaerium,  Lxxxvii.  —  Gyrophora  umbilicariot- 
des,  Lxxvii. 

Habcnaria  quadrata,  273.  —  H.  Schomburgkii,  273.  —  H.  trifida,  373.  — 
H.  viridiaurea,  273.  —  Hafgygia  Cloustoni,  183.  —  Halosacdon  Tatnenti- 
ceuD),  195.  —  Hansgirgia  llabelligera,  385,  387.  —  HAItlOTIA  Karstet, 
206.  —  H.  strobiligcoa,  206.  —  Haronga,  38.  —  Heimia  myrttloHa,  XC.  — 
Heliaothemum  guttatum,  148,  316,  330.  —  H.  polifolium,  304.  —  H.  pulve- 
rulentum,  127,  146.  —  H.  umbcllatum,  304.  —  H.  vulgarc,  217.  —  Hcli»- 
thu3tubero9us,334.— Helicoaiacaanoidea,  272.— HeUoinyces,337. — HeUo* 
myces  totens  Patouillard,  317.  —  H.  ptiropua,  338.  —  Helleborus  fœtid*, 
143,  335.  —  Helmiatbosporium  Stipz,  cxiv.  —  Hetopus  pooctatus,  161.  *" 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


TiUi»  aipka&eliqite  dts  noms  lie  ^ItatUs.  cuxui 

Httlosciadium  iouadatum,  126,  303.  —  Hendersooia  MacrochlcMC,  exiv.  — 
HéPATiQUES,  u,  —  Heracleum  Sphoodylium,  Lxivn.  —  Hespcris  pyg - 
□MBus,  353.  —  Heterobasidion,  XIX.  —  Uilrt,  58,  1 19.  —  Hexadesmia  cm- 
rigrera,  273.  —  Huagona  teiptalla  Patouillard,  358.  ~  H.  beUropora  Pa- 
touillard,  i66.  —  Hieraciuia  Jaubcrtianom,  316.  —  H.  Pilosella,  317.  —  H. 
sylvaticom,  316.' —  H.  umbellatum,  loi,  317.  —  Hippophac  rbamnoides, 
40.  43,  46,  47.  —  Hippuris  vulgaris,  137,  —  Hordcuqt  Caput-Medusœ,  330. 

—  Honsodcndroo,  1,  3,  3.  —  H.  clado^orioides,  3,  LViii.  —  Hottonia, 
49.  —  Hoyacarnosa,  408.  —  Elutchinsia  petrîea,  305.  —  Hydaum  repandum, 

146.  —  Hydrocharis,  73.  —  H.  Morsus-Raïue,  14t.  — Hydrocotyle  vul^aris, 
.143.  —  Hydrodictybes,  Lxxid. —  Hymeaophyllum,  ex.  —  Hymenula  Ar- 

meniacœ,  xxxdc  —  Hyosc^amus  aigcr,  141,  145.  —  Hypéricacébs,  37,83. 

—  Hypericum,  37.  — H.  brasiliense,  XC,  —  H.  calycinum,  38.  —  H,  moi»- 
taaiuB,  146,  20a.  —  Hypnum  ruscifonne,  141.  —  H.  serpens,  145.  —  Hypo- 
clucris  gtal^ra,  101.  — H.  maculata^  136,147,  ^05.  —  Hypochnus,  60,  xix.  — 
Hypolytrum  loagifolium,  309.  -~  Hjrpomyces  asterophorus,  313.  —  Hy- 
poporum  teaeltum,  3io.  —  Hypozyloa  marginatum,  343.  —  H.  rubigioo- 
^^^'''i  343.-  —  H.  serpcos,  343.  —  Hypoxis  scorzoacraJblia,  368.  —  Hyptis, 

XC. 

Hcx  Aquifolium,  304.  —  lUecebrum  verdcillatum,  303.  —  Inula  gravco- 
kns,  136.  —  I.  Heleaium,  143.  —  1.  hirta,  137.  —  I.  salicioa,  137,  143,  147. 

—  Iria  fcetidisstma,  143.  —  Irj^as  nUIavw  Patouillard,  167.  —  Isatis  tiac- 
toria,  301.  —  Isoetes  Durizà,  319.  —  L  Savatieri,  XXX.  —  I.  setacea,  aii. 

—  IsolepU  capîltaris,  197.  —  L  jimciforioia,  197. 

Jasione  montana,  100,  148,  303,  317.  — Jasmimum,  XLV.  — Ji^landées, 
Lxu,  —  JuQcus  biglumis,  364,  —  J.  capitatus,  330.  —  J.  Gcrardi,  249, 
350.  -~  J.  lamprocarpus,  101.  —  J.  obtusîflonu,  loi.  —  J.  marimus,  353. 

—  J-  pyS^i^OBua,  331.  —  ].  squarrosus,  148,  303,  —  J.  striatua,  331.  ^ 
J.  Teaagïia,  101,  3ii,  354.  —  Jungersiaïuiia  quiaquedcatata,  145. — Juni- 
pcrua  communis,  144.  — J.  drnpacca,  319.  — j.  phœnicca,  318.  — Jussiaea 
elegana,  xc.  —  J.  longifoUa,  xc.  —  }.  oatana,  xc.  —  J.  octonervia,  xc. 

—  J.  perunaoa,  XC.  —  J,  pilosa,  xc.  — >  J.  r^iens,  XC.  —  J.  sufirutîco- 
sa,  xc. 

Karataa,  Lxxxvi,  xcm.  —  Kobresia  sdrpina,  364.  —  Kceleria  cristata, 
304.  —  K.  valesiaca,  330.  —  Kyllingia  odorata,  197, 

Labiées,  Lxn.  —  Lachoocladium,  33,  —  L.  adculare,  35, 36.  —  Ladinacls- 
dinnaUi^ciiiereiUB Patouillard,  33.  —  L.  braailiense,  34,  36. —  L.  carbona- 
rium,  33.  —  L.  cartilagiacum,  35,  36.  —  L.  cerriDuin,  36.  —  L.  cinatam 
Patouillard.  167.  —L.claT«ioide«m  Patouillard,  37.— L.compressuin,35,— 
L,  diTaricatam,  34, 26..—  L.  fuoalc,  35, 36.  —  L.  fqrcellatum,  34, 36.  —  L.  gc- 
■iculatum,  36.  —  L.  giganluuB  Patouillard,  34.  —  L.  guadelupcnse,  33.  — 
L,  gnyasuM  Patouillard,  35.  —  L.  Hookeri,  36.  —  L.  insigne  Patouillard, 
34.  —  L.  iMCOMraa  Patouillard,  33.  —  L,  Micheoeri,  36.  —  L.  pallidum 
36.  —  L.  rameale,  36.  —  L.  reticulatum,  36.  —  L.  scoparium,  36.  —  L.  se- 
mtvsBtkuni,  36.  —  L.  8«tidosum,  36.  —  L.  subsiaùle,  36.  —  L.  tubulosum, 
34, 33.  —  L.  Tiolaeeam  Patouillard,  17.  ^  Lactoca  saligna,  146.  —  L.  vi- 
roaa,  141.  —  Lageoaria,  cm.  —  Lagcoophora  Harioti,  xxix.  —  Lamiaaria 
Agarmn,  183.  —  L.  caperaU,  i8i.  —  L.  Cloustoni,  182.  —  L.  dermatodea. 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


cujiv  Thitt  a^haèétipiê  du  nomt  dt  p/aïUes. 

t$2.  —  L.  flezîcaulis,  i8i.  —  L.  Lamourouzii,  182.  —  L.  longicrnris,  183. 

—  L.  ophiura,  i8î.  —  L.  platymeris,  183.  —  L.  Rodrigitezii,  I.  —  L.  sac- 
cluirina,  1.  —  Laacrpitiuin  latilolium,  137.  —  Lastrxa,  x.  —  L.  Dryopteris, 
X.  —  L.  Filîz-fœmina,  x.  —  L.  Oreoptcris,  i,  —  L.  Pbcgopterïs,  x.  —  L. 
Thelyptcris.  x.  —  Latbyrns  Niasolîa,  330.  —  L.  tuberosos,  147,  —  Leca- 
Dora  byssiplaca,  403.  —  LÉGUUINEUSBS,  tx.  —  LsmboKia  orUcnlarÎB  Pa- 
touillard,  168-  —  Lemna  polyrhtza,  ijj,  143.  —  L.  trisuica,  63.  —  Leoti' 
0119,336.  —  L,  Berterii,  338.  —  L.  calvescens,  338.  —  Lflntiniu  criipoa  PaKinil- 
lard,  165.  —  L.  vcUereus,  338.  —  Laniites  endophtM  Patouillard,  165.  — 
L.  repanda,  341.  —  L.  subferrugiaca,  166.  —  Lcoatodon  hispidns,  201.  — 
Leonurus  Cardiaca,  145.  —  I^.  Marrabiastrum,  143.  —  Leoda  lubrica,  146. 

—  Lcpidium  ruderak,  40,  43,  44.  —  L.  sativum,  399.  —  Lepidothamnas 
Fonki,  XXX.  —  Lepiota  procera,  146.  —  Lepra  odorata,  397.  —  Lsptu- 
pluerla  Allant!  Karstcn  et  Hariot,  306.  —  L.  Stipx,  cxiv.  —  Leuceria 
Habnii,  xxx.  —  Leucocoprinus  cepœstipes,  336.  —  Lilas,  Lxvi.  —  Ulion), 
335,  —  L.  candidum,  333.  —  Limodonim  abordrum,  143,  146.  —  Limosel- 
U  aquadca,  126.  — Linaria  Elatine,  !43,  144.  —  L,  g;neca,  319.  —  L.  Pcl- 
liceriana,  136,  146,  3i6.  —  L.  spuria,  143,  144.  —  L.  supina,  145.  —  Lind- 
Bsea  trapeziformis,   133.  —  Lioum  catbarticum,  143,  303,  —  L.  l^conii,  14S. 

—  Liparis  Lœsclii,  101,  354.  —  Lîquidambar,  Lxii.  — Zis,  xxx.  —  LJtfaos- 
'penDum  otfidnale,  303.  —  L.  purpureo-cœnilcum,  137,  147, 330,  —  Litto- 

relU  lacustris,  136.  —  Locelllna  bUtnloidu  Patouillard,  339.  —  LomarU 
'Spicant,  136.  —  Lunîccra  Xylosteum,  137.  —  Laphiocarpus  gnyaoensis, 
313.  —  Loroflossum  bircinnm,  141,  —  Lotus  comiculatus,  355.  —  L.  uli- 
gtnosus,  XC.  —  Lucuma  Baillonij,  Lxxviu.  —  Lupinus hirsutus,  3i6,  330.— 
L.  redculatus,  316,  330.  —  L.uzula  campestris,  316.  —  L.  conlusa,  364.  — 
L.  Forsieri,  303.  —  L.  byperborea,  364.  —  L.  multiflorB,  aos.  —  Lyduits 
apeCala,  353.  —  L.  triflora,  353.  —  L.  Viscaria,  135,  136,  146,  —  Lycopo- 
diiun  alopecuroides,  var,  gracile,  130.  —  Lycopsis  arvcnsis,  too.  —  Lyco- 
pus  europzus,  xc.  —  Lygodium  veaustum,  136.  —  L.  volubîlc,  136.  — 
Lysimacbia  acnoruin,  145.  —  L,  Nummularia,  145.  —  L.  Tntgarâ,  144.  — 
Lythrum  bibracteatum,  331.  —  L.  Hyssopifolia,  147,  —  L.  Salicaria,  xc. 

—  L.  tbjnnifolia,  331.  —  L.  virgatum,  xc. 

HaGleania  Partmanni  Drake  del  Casdllo,  74.  —  M.  Salapa,  74.  —  Ua- 
crolomia  bracteata,  3it.  —  Macrophoma  Bdacrocbloa:,  cxiv.  —  Macrospo- 
rium  parasiticum,  xcv.  —  M.  SarcinuUe,  LVtn,  XCVi.  —  M.  teauissimum,  i. 

—  Magnolia  AaODEefolia,  lvii.  —  Maiaathemuni  bifolium,  323,  —  Mains 
commuais,  143,  145.  —  Malva  Alcea,  146.  —  Malvacées,  Lxn.  —  Maagtfera 
indica,  343.  —  Matûsuris  granularis,  157.  —  Maranta  aruodinacea,  370.  — 
M.  Myrosma,  370.  —  Marasmius  concolor,  336.  —  M.  galeatus,  336.— 
M.  oitidulus,  336.  —  M.  stcDOphyllus,  338.  —  M.  teasellatua,  338.  —  Ma- 
rattia,  CXI.  —  Marsilea  pubescens,  331.  ^  Matricaria  Parthenium,  143.  — 
Medicago  média,  40,  43,  44.  —  M.  minima,  40,  41,  44,  48.  —  Melaleuca,  3S. 

—  Melampynun  nemorosum,  150.  —  Melampyrum,  149.  —  MelaDcooiam 
fusiforme,  xxxix.  —  Melanonima  Minerve,  xxxviii,  —  Melaaospora,  346. 

—  Aféième,  53,  —  Mdica  uniflora,  330.  —  Meniscium  redculatum,  133,  — 
Menyanthes  triloUata,  141,  —  Merisma,  33.  —  Mespilua  gennaaica,  soi. 


D,g,tza:Jb.GOOgle 


Toile  aiphttiéliqme  dts  noms  de  plantes.  ciixv 

—  Metarbmiun  Chrysorrhcz,  iv.  —  M.  Leptophyei,  iv.  —  Meum  adonidi- 
folium,  375.  — -  M.  MutelUoa,  375.  —  HICROG&LiHDS  Praachet,  282.  — 
H.  barMnodis  Franchet,  383.  —  Micrococcus  PflOgcri,  32.  —  M.  phospho- 
rcsceas,  32.  —  M.  prodigiosus,  XLVi.  —  Microlepia,  CX.  —  Micromyces 
Zygonii,  n.  —  Mîcropus  erectus,  148.  ~  Mimosa  ciaerea,  xc.  —  Maium 
affine,  146.  —  M.  undulatum,  146.  —  Mceachia  crecta,  203.  —  Monilia 
frucdgcoa,  xxxviu.  —  M.  laxa,  Xîtxvui,  —  Monostroma  Blyttii,  155.  —  M, 
pulcfarum,  155.  —  MoDOtropa,  15.  —  Monotropa  hypopitys,  15.  —  Montia 
fontana,  136.  —  Mousses,  LI.  —  Mucronella  calva,  360.  —  Muehlenbeckia 
platyclada,  xlv.  —  Murraya  exotica,  337.  —  Hiua  latiocarpa  Franchet, 
33g.  —  Muscari  comosum,  145.  —  M.  racemosum,  145.  —  Mycinema  flava, 
370,  373,  375.  —  Mycoidea,  375,  386.  —  M.  parasitica,  286,  288.  —  Myo- 
sotis cœspitosa,  321.  —  M.  stricta,  204.  —  M.  vcrsicolor,  219.  —  Myosu- 
rns  minimos,  331.  —  Myriadoporus  Dussii,  341.  —  Myricarîa,  87.  —  My- 
rîophyllum  ^icatum,  143.  —  M.  verticillatum,  143.  —  Myrosma  caanx- 
foUum,  370.  —  Myrtacées,  38. 

Najas  major,  3.  —  N.  minor,  7.  —  Narcissus  Pseudo-Narcissus,  142.  — 
Nardunis  Lacbenalii,  217.  —  Neckera  pjnnata,  146.  —  Hectria  rbjrtidos- 
pora Patouillard,  343.  —  Ncottia  Nidus-avis,  145,  302.  —  Neoiygitca  Apbi- 
difl,  m.  —  Nepeta  Cataria,  144.  —  Nephrolepia,  cxi.  —  Ncphromyccs,  11. 

—  Neptuwa  olcracea,  xc.  —  Nes^ea  vertidUata,  xc,  —  Neslia  paniculata, 
144. — Nidularium,  lxxxvi.  —  Niella  arvensis,  i(8.  —  Nitella  translu- 
ccns,  147.  —  IIOHOCHARIS  Franchet,  113.  —  H.  pardantbina  Prancbet, 
113.  —  Nuphar  lutcum,  cxi.  ~  Nyctalis  asterophora,  313,  XVU.  —  N.  cry- 
ptanim,  315.  —  N.  parasitica,  xvm.  —  N.  rbizomorpha,  315.  —  Nymphiêa 
alba,  147. 

Odoatitca  lutea,  150.  —  Œnanthe  fistulosa,  143.  —  CE.  Lacbenalii,  [43. 

—  Œ.  salidlolia,  331.  —  Œnothérées,  38.  — Oidium  aureum,  393.  — - 
O.  lactis,  xvm.  —  Oligopoms,  XIX.  —  Olpidium  Sphzritz,  11.  —  Olyra 
latifolia,  163.  —  Onobrycbis  Caput-Galli,  33o.  —  O.  supina,  220.  —  Oqo- 
dea  sensibilia,  ex.  —  Onoois  Columnaï,  147,  205.  —  O.  Natrix,  142,  — 
Oocarpon  jussixoides,  xc.  —  Ope^ rapha  filidna,  384,  285,  288.  —  Ophio- 
glossum  Tulgatum,  137,  142,  143,  303.  —  Ophrys  apifera,  144,  145.  —  O. 
aracboitcs,  97,  144,  145.  —  O.  aranifcra,  97,  143,  202.  —  O.  myodes,  144, 
145.  —  Orchis  anthropophoro-œilitaris,  302.  — O.  conopea,  126,  143.  — 
O.  coriophora,  136.  —  O.  hybrida,  202.  —  O.  încarnata,  97.  —  O.  latifolia, 
143,  147.  —  O.  laxiflora,  97.  —  0.  Ltlisetiaiia  E.  G.  Camus,  «iw.  Ayèr.,  97. 
-^  O.  macalata,  143,  145,  147.  —  O.  militaris,  143,  ao2.  —  O.  Morio,  148, 
317.  —  O.  purpurea,  302,  —  O.  pyramidalis,  ia6.  —  O.  Simia,  142.  — 
Oreaotbes  buzifolîus,  75.  —  Orgyia  pinnaia,  194.  —  Ornithogalum  pyre- 
naicum,  137.  —  O.  nmbellatum,  145.  —  Ornithopus  perpusilius,  203.  — 
Orobanchc  Galîi,  99.  —  O.  major,  144.  —  O.  minor,  152.  —  O.  ramosa, 
148.  —  O.  Tcacrîi,  204.  —  OrUuea  abbreriata  Drake  dcl  Castillo,  75.  — 
O.  secundiflora,  75.  —  Osmunda,  cix,  ex.  —  O.  regfalia,  127.  —  Osyria 
alba,   150.  —  Oxalis,  XLIX.  —  Oxyria  digyaa,  364.  —  O.  renjformis,  364. 

Pacbysterigma,  59,  —  P.  fu^ax,  60.  —  P.  incamatom,  60.  —  P.  rutilans, 
60.  — P.  violaceum,  60.  — Paspalanlhus  caulescens,    311.  —  P.  fertilis, 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


ctxivi  TaiU  aiphabêiique  dts  noms  de  piaula. 

211.  —  P.  Humboldtii,  an.  —  P.  Lamarckii,  211,  —  P.  proccrua,  stt.  — 
P.  subtilis,  211.  —  Panicum  cayeaCDM,  162.  —  P.  chrysodactylon,  t6i.  — 
P.  Crus-Gaili,  141.  —  P.  divaricatum,  161.  —  P.  latifolium,  161.  —  P.  leu- 
coplueuin,  162.  —  P.  macrostacbyum,  163.  —  P.  Megiston,  161.  —  P.  mi- 
craothum,  162.  —  P.  petrosum,  162.  —  P.  rottbœllioidcs^  j6i.  —  P.  seto- 
sum,  163.  —  P.  Thrasya,  162,  —  P.  velutinosum,  161.  —  P.  zizanioides. 
162.  —  Paaus,  336.  —  P.  Delastri,  360,  —  P.  eiurrammus,  338.  —  Papaver 
nudicaule,  351.  —  Paris  quadriîolia,  233.  —  Parmelia  congensis,  Lxxm.  — 
Parnassia  palustris,  141,  148,  —  Parrya  arctica,  353.  —  P.  arenicola,  352. 

—  P.iiiacrocarpa,353.  —  Paspatumcarioatum,  161.  — Paipalnm  Chaflanjoiia 
P.  Maury,  159.  —  P.  chrysodactyloo,  161.  —  P.  lanciflorum,  161. — P. 
paptilosum,  159.  —  P.  plïcatum,  161.  —  P.  scrobiculacum,  Lxi.  —  P.  stelU- 
tum,  161.  —  P.  virgatum,  161.  —  Passcrina  Thymelca,  220.  —  Pcdicularis 
<^pitata,  363.  —  P.  Langsdorfii,  var.  lanata,  363,  —  P.  lappooica,  363.  — 
P.  palustris,  143.  —  P.  sylvatica,  143,  203.  —  Pelargonium,  L.XII.  —  P. 
tetragonum,  XLV.  —  Pcplis  crccta,  231.  —  P.  Portula,  303.  —  Peribo- 
tryum  Pavoaî,  375,  —  Peridermium  Pini  cordcola,  XXV.  —  P.  Strobi,  xxv. 

—  Pcronospora  viticola,  xxix.  —  PeCasîtes  vulgaris,  125.  —  Peui:edanu[> 
Cervaria,  137,  147,  205.  —  P.  Oreoselinum,  147,  lxxvu.  —  P,  palustre, 
147,  Lxxvii.  —  Peuplier,  164.  —  Pcziza  scutellata.  147.  —  Phalangium 
Litia^o,  147,  203,  320.  —  P.  ramo&uiii,  127.  —  Phalaris  amndiaaceat  143- 

—  Phallus  impudicua,  146.  —  Phaseolus  multiflonis,  xc,  —  P.  vulgaris, 
334.  —  PbcUandrium  aquaticum,  144.  —  Pbilodke  Hogmannaeggiî,  311.  — 
Philoaotis  fontaua,  147.  —  Pbleum  arenarium,  40,  44.  —  Phlyctis  Meyeri, 
Lxxvm.  —  Phoma  Armeaiacs,  xxxvin.  —  Phucaerostis  majoi-,  173.  — 
Phycopeltis,  284,  287.  —  P.  aruodinacea,  288.  —  P.  epiphytooj  388.  — 
P.  tropica,  288.  —  Phylacteria,  36.  —  Pbyllactidiam,  284.  —  P.  arundiaa- 
ceum,  287,  —  P.  tropicum,  286.  —  Phyllanthua,  xLV.  —  Pbyllosticta  cir- 
cumscissa,  xxxix.  —  P.  vindebooensis,  xxxviu.  —  Physalis  Alkekeogi, 
143. —  PhysocyduinConfcrvicola,Lxxiv. — Phyteumaorbiculare,  202.  —  P. 
spicauim,  125. — Pbytolacca,  xlix.  —  Picr<BDa  tebrifuga,  408.  —  Picris  bierar 
doides,  148.  —  Picurnia,  xLix.  —  Pilularia  globulifera,  333.  —  P.  minutai 
331.—  Pimpinella  peregrina,  219.— /in,  53,  iiq,  XXUl,  xxv.  — /Vw  i'^ie>, 
218. —  Pin  Maritime,  218. —  Pinguicula  vulgarîs,  143,  147.— Pinus  marid- 
ma,  loi,  306.  — Pirusacerba,  202.  —  P.  communis,  143,  145.  —  Pistia  Scn- 
tiotea,  312,  —  Pisum  sativum,  332.—  Pitcairnia  annata,  370.  —  P.  puogens, 
37o,LXXxvi. —  Planotia,  305, —  Plaotago areuaria, 40, 43, 44,  145.— P.Ma- 
ritima^  15.  —  Plataotbera  bifolia,  145. —  P.  montaiia,  202. —  Ptacaaus,  lxu. 

—  Plaiyccrium,  ex.  —  Pleospora  AlterDMria;,  LVli.  —  P.  herbarum,  3,  Lvu, 
xcv,  —  P.  inicctoria,  Lviii,  cxiv,  —  P.  Sarcioulx,  i.vii.  —  Pleurobis,  336. 

—  P.  UgaatiliSi  360.  —  Plombaginées,  84.  —  Plumbago  aphylla,  xLV.  -r- 
Poa  abbreviata,  365.  —  P.  alpioa,  var.  vivipara,  365,  —  P.  arctica,  36g.  -.- 
P.  cenisia,  365.  —  P.  Commersoui,  xxx.  —  P.  clegans,  365.  —  P.  Uxa, 
365.  —  P.  vivipara,  365.  —  Podoon  Delavayi,  388.  —  Podospenuuin  laci- 
niatum,  144.  —  Podosphœria  tridactyla,  xxxix.  —  Polyactis,  xxx.  —  PoLY- 
BLÉPH  A  RIDÉES,  LxxXf.  —  Polyblepbarîs  siagularis,  Lxxxi.  —  Polycnc- 
mum  arvcnsc,  141.  —  Polygala  amara,  143,  146.  —  P.  austrîaca,  303. -!- 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


Tailè  »lpksbétiqm  lies  notHS  de  plantes.  c\t\vn 

P.  speciona,  XLV.  —  P.  vulgaris,  217.  —  Polygnnam,  XLV.  —  P.  amphi- 
Imuid,  143.  —  P.  g^tlapagensc,  Lxn.  —  P.  viviparum,  364.  —  Polypodium, 
ex. — P.  attCDuatum,  133.  —  FolypodinmatoreiueMaury,  13t.  — P.gflaucum, 
Cix.~--P.pereussum,  134. —  P.  persicaris^otiuni,  134.  —  P.  Phyllitidis,  133. 

—  P.  piloseltoides,  133.  —  P,  pulcbrum,  134,  —  P-  rbxticum,  x.  —  P. 
Scbomburg^ktanum,  134,  —  P.  vulçarc,  146,  x.  —  Polyporus  anaosus,  xvm. 
-^Folyponu  «ronatiu  Patouiltard,  356. —  P.  Anberianus,  340.  —  F.  Dvla- 
WÉji  Patouillard,  257.  —  P.  depanp«ratiu  Patouiltard,  166.  — P.  flavescens, 
340.  —  P.  flavus,  167.  —  P.  filvus,  340,  —  P.  birsutus,  340.  —  P.  isidioidcs, 
340.  —  P.  licaoidcs,  340.  —  F.  pacliyplllceiiB  Patouillard,  257.  —  P.  pi'nsi- 
Ws,  340.  —  F.  rnfb-ocIiraceaB  Patouillard,  257.  —  P.  acruposua,  340.  — 
P.  atipitarins,  340.  —  P.  Tricholoraa,  340.  —  Polyatachya  luteola,  273.  — 
Polystichum  crisutura,  144,  146.  —  P.  Thdypleris,  127,  —  Polytrichum 
commune,  365.  —  Peimmier,  xxv.  —  Pontederia  crassipra,  61.  —  Populus 
balsamea,  Lxvi,  —  Poria  carnco-pallcns, cHir.  cinerea,  341.  — P.obdocens, 
twr,  cartiea,  341,  —  P,  ferruginosa,  341.  —  Posidonîa  Caulini,  178.  —  Po- 
tamogcton,  61,  —  P.  amplifolius,  71.  —  P.  comprcMus,  143,  —  P.  crispus, 
69,  143,  305.  —  P.  densua,  62.  —  P.  pramineua,  69.  —  P,  lucens,  4,  62.  — 
P,  microcarpus,  69.  —  P.  natans,  62,  65,  173.  —  P.  pectinatus,  62,  205.  -^ 
P.  perfoliatus,  71.  —  P,  ptantagineus,  65.  —  P.  polygonifolius,  65,  173, 
203,  —  P.  pusiUus,  70,  148,  173.  —  P.  Robbinsii,  65.  —  P,  rufescens,  69* 

—  P.  serratum,  142.  —  P.  trichoides,  69.  —  Poteotilla  aarea,  361.  —  P. 
betonicxfolia,  353.  —  P.  crocea,  361.  —  P.  hirta,  220.  —  P,  leucophyila, 
35,V  —  P-  maeulata,  361.  —  P.  nivea,  353,  —  P.  nivea,  var.  quinata,  354. 
•— P.  pulcheUa,  354.  —  P.  salisburgensis,  361.  —  P.  sericca,  354.  —  P. 
Spleodens,  204.  —  Prcnaothea  muralis,  143.  —  Preslia  cervina,  221. — 
Primula,  49.  —  P.  Delavayi,  49.  —  P.  Elvcsiaoa,  50,  —  P.  farioosa, 
XXX.  —  P.  magellaaica,  xxx,  —  P.  sinensis,  15,  —  P.  vinciflora,  40.  -^ 
Proclesîâ  mdastomoides,  76.  —  Protococcus  caldariorum,  347.  —  P.  crus- 
taceus,  400.  —  P.  umbrÎDua,  400.  —  P.  viridis,  284.  —  Prototremctla,  59. 

—  P.  Tulaanei,  60. —  PrttnUr,  121.—  Prunus  occidentalisa  317,  —  P. 
spinosa, -123.  —  Psammisia  pendulîtlora,  75.  — Pseudopanax  laîtcvirens, 
xxx.  —  Psorospermum,  38,  —  Pteris  Aquilîaa,  var.  caudata,  132,  — -Ptc- 
fula,  33.  —  P.  setosa,  35.  —  P.  taxifonnia,  35.  —  Ptilota  plumosa,  195,  — 
Ptydiogastcr  dtriaus,  xix.  —  P.  rubescens,  xix.  —  Puccinia  Elymi,  185. 

—  P.  graminis,  LXiX.  —  P.  granularis,  168.  —  P.  Prunorum,  xxxix.  — 
P.  tomipara,  189.  —  P.  triarticulata,  185.  —  Pulsatitla  albaoa,  Lxxxri.  — 
P.  alpiaa,  Lxxxn.  —  P.  Hallcrt,  Lxxxii.  ^  P.  patena,  Lxxxn.  —  P.  pra- 
ttosis,  l'Xxxii.  —  P.  vernalis,  lxïxu.  —  P.  vulgaris,  lxxxii.  —  Puya, 
LXXXVn.  —  PylaielU  littoralis,  155,  ^—  Pyjamimnnas  IVtrarhynehus, 
LXXXI.  —  Pyrenula  Gravenrruttuî,  Lxxxvm.  —  Pjrrola  areoaria,  loi.  — 
Pyrola  roiundilolia,  15,  loi,  103, 

Quadria  heterophylla,  370. 

Racoplaca  tenuissima,  284.  —  Radia  tubiflora,  26S.  —  Radiola  Millc- 
gra«a,  137.  —  Raraaltna  Meyeri>  Lxxvii.  —  Ranuoculus  acris,  405.  — 
R.  «fiinis,  351.  —  R.  Agerii,  ï3,  38.  —  R.  Boreanue,  406.  —  R.  bulbosus, 
ti.  •>-  K.  chxrophylloa,  it,  37,   t26,  146,  203.  — R.  coloceoeis,  406.  — 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


TaàU  aipkaiétiqu»  des  noms  de  plaints. 
Rtinopolitaaus,  406.  —  R.  Csatoi,  406.  —  R.  divaricatus,  303.  — 
R.  itabellatus,  12,  28.  —  R.  Flanmiula,  303.  —  R.  Friesanus,  406.  —  R. 
glacialb,  362.  —  R,  gramineus,  203.  — R.  granatensb,  406.  —  R.  holo- 
Icucos,  303.  —  R.  lateriflorus,  221,  —  R.  Lingua,  147,  —  R.  malacophyl- 
lus,  406.  —  R.  millefoliatu<i,  11,  28.  —  R.  muricatus,  321.  —  R.  neapc^- 
tanus,  406.  —  R.  Demorivagiu,  406.  —  R.  nivalis,  351.  —  R.  nodiflonis, 
203.  —  R.  orienwlis,  13.  —  R.  Pbilonotis,  303,  33t.  —  R.  Savaticri,  xxix. 

—  R.  serbicus,  406.  —  R.  silvaticus,  406,  —  R,  Steveni,  405.  —  R.  strigu- 
losus,  406.  —  R.  tripartitua,  304.  —  R.  vulgatus,  406.  —  Reaumuria,  87. 

—  Rétama  Retam,  XLV.  —  Rhinanthbbs,  149,  183.  —  Rhinanthua  minor, 
150.  —  Rhitidium  catenatum,  II.  —  Rbizoctonium  elcgans,  381.  —  Rhodo- 
mela  subfusca,  196.  —  Rhodymeoia  palmata,  196.  —  Rhus  Cotinus,  319.  — 
RhfDchanthcra  cordata,  XC. —  R.dicbotoina,xc.  —  Rhyachosporaaiba,  126. 

—  R.  barbata,  209.  —  R.  capitata,  309. — R.ccphalotes,  209.  —  Rltyiicbospora 
etegantnla  P.  Maury,  209.  —  R.  birsuta,  Z09.  —  R.  nervosa,  309.  —  R. 
pubera,  209,  —  Ribes  nigrum,  xxv.  —  R.  Uva-crispa,  143.  —  Rocstelia 
canccltata,  LXtx.  —  Rosa  gallica,  xxi.  —  R.  pimpinellifolia,  202.  —  R. 
apiaosissima,  40,  44.  —  Rosacées,  38.  —  Rote,  xxi.  —  Rosmarinus  offid- 
nalia,  218.  —  ROSTRUPIA  Lagerbeim,  188.  —  R.  Elymi,  188.  —  R.  to- 
mipara,  189.  —  Rubia  peregrioa,  148.  —  R.  tinctorum,  146.  —  Rumei, 
xLix.  —  R.  palustris,  349,  350,  —  Ruscus  aculeatus,  147,  303,  xn.  —  Rus- 
selia,  XLV.  —  Rassula  adusta,  313. 

Saccbaromyces,  xi.  —  Saccharomvcbtbs,  xi.  —  Saccortiiza  denna' 
todea,  182.  —  Sagioa  erccta,  145.  —  S.  maritima,  252.  —  S.  nodoaa,  147. 
Sagittaria  sagîttifolia,  144.  —  Salicinkes,  l-xii.  —  Salix  arctica,  364,  —S. 
caprea,  123.  —  S.  repens,  48.  —  S.  vimioea,  xc.  —  Salyia  sdarea,   142. 

—  S.  verficillata,  304,  330.  —  Salvinia,  xxvi.  —  S.  auriculata,  129.  —  S. 
mioima,  var.  GaiUardiana  P.  Maury,  129.  —  S.  Radula,  129.  —  Samolus 
spatulatus,  xxx.  —  S.  Valerandi,  144,  349,  25c.  —  Santalacées,  149, 
.184.  —  Sapin,  52,  55,  57,  77,  106,  m,  115,  137,  xxiii.  —  Saponaria  ocy- 
moides,  220.  —  S.  ofïicinalis,  143.  —  S.  Vaccaria,  148.  —  Sargassum  lini- 
folium,  XXXV.  —  Sarotbamnus,  60.  —  S.  scopariua,  317.  —  S.  vulgflrâ, 
XLV^  — Saiyrium  hircînum,  145.—  Saule,  i3i.  —  Saxifraga  Boussîngaultii, 
363.  —  S.  bt7oides,  362.  —  S.  caïralea,  361,  —  S.  cjeapitosa,  363.  —  S. 
cemua,  362,  —  S.  Cbamissoi,  362.  —  S.  flagcllaris,  36a.  —  S.  granulat», 
144.  —  S.  groenlandica,  362.  —  S.  nivalis,  362.  —  S.  oppositifolia,  361. 

—  S.  racemosa,  362.  —  S.  rctusa,  362.  —  S.  rivularb,  var.  hyperboreii 
363.  —  S.  steoopetala,  363.  —  S.  tricuspidata,  362.  —  S.  uniflora,  362.  — 
S.  venosa,  363.  —  Scabiosa  suavcolena,  303.  —  Schîeckia  flavcscens,  369, 
31a.  —  S.  orinocensis,  268.  —  Scbîzxa  pennula,  134.  —  Schizophylliua 
commune,  146,  338.  —  Schœnus  nigricaos,  126,  352.  —  SciUa  autvmaalis, 
127.  —  S.  bifolia,  145,  146.  — Scirpni  atnreiuia  P.  Maury,  199. —  S.c^1- 
laris,  197.  —  S.  tluitaos,  126.  —  S.  Gaillardii  P.  Maury,  197.  —  S.  gUocua, 
349,  250.  —  S.  maritimua,  349,  350.  —  S.  pauciflorus,  352.  —  8.  ndkdflO' 
nu  P.  Maury,  199.  —  S.  Rotbîi,  353,  —  S.  SaTJi,  353.  —  Sderaotto* 
aunuus,  302.  —  S.  perennis,  147,  202.  —  Scleria  bracteata,  210.  —  S.  flo- 
ribuada,  211.  —  S.  vcrticiUata,  210.  —  Scicroderma  vernicosum,    146.  — 


Toile  aipkaiéliqme  dts  noms  <U  plantes.  oiim 

S.  vulg;are,  146.  —  Sdcropoa  ri^da,  100.  —  Scolopendrium  ofBdnale, 
141,  xn,  ex.  —  Scoparia  dulcis,  xc.  —  Scorzonera  humilia,  144.,  147.  — 
Scutellaria  galericulata,  143,  144, 147,  —  S.  minor,  126.  —  Scytonema  an- 
rantiacns,  371,  373,  —  Scytosïphon  lomentarium,  159.  —  Sebacina,  60.  — 
Scdum  cxapitosum,  331.  —  S.  sezangnlare,  203.  —  S.  villosum,  203.  — 
Selagiaella  aapcrula,  130.  —  S.  cauleacens,  308.  —  S.  convoluta,  130.  — 
S.  erythropus,  130.  —  S.  hortensia,  307.  —  S.  inxqiiifolia,  308.  —  S.  oii- 
nounûi  Maury,  130,  —  S.  Parkeri,  var.  stcUtta,  130.  —  S.  stoloniTcra, 
130.  —  S.  triangularis,  308.  —  StlagituiU,  207,  361.  —  Scliauio  palustre, 
147.  —  Seaebiera  Coronopus,  10t.  —  Scnedo  adonidifolius,  1^  —  S. 
Hyadesii,  xxix.  —  S.  Jacobsa,  15.  —  S.  paludosus,  144,  —  S.  sylvaticus, 
304.  —  Septoria  SUpz,  cxiv.  —  Serapiaa  Lingfua,  319,  —  Serratula  tinc- 
toria,  125,  136,  147.  —  Seseli  glaucuin,  147.  —  Sesbania  aculcata,  xc  — 
S.  margfiiiata,  xc.  —  Seseli  montanum,  147.  —  Sealeria  ca:rulea,  305.  — 
Setaria  macrostachya,  163.  —  S.  viridis,  48.  —  Sherardia  arvenais,  143.  — 
Silans  pratensis,  143.  — Silène  acaulis,  353,  363.  —  S.  conica,  40,  44,  141  « 
304,  —  S.  f  allica,  217,  320.  —  S.  nutana,  40,  44,  146,  302.  —  S.  Otites,  145, 
[47.  —  Simaba,  40S.  —  Simaruba  officinalis,  40S.  —  Sinapis  alba,  291, 
397)  3'5i  332-  —  S.  nisra,  141.  —  Siphonandra,  75.  —  Sirosiphoa,  347.  — 
Sisyrindiium  lazum,  XXX.  —  Sium  latifolium,  148.  —  Smilax  maypurensb, 
366.  —  Sodiroa,  Lxxxvi.  —  Solaaum  nigrum,  334.  —  Sorbns  Aria,  125. 

—  S,  latilolius,  205.  —  S.  tormioalis,  125.  —  Sorocatpus  uv^formis,  155. 

—  Sparganium  ramosum,  144.  —  S.  simplez,  144.  —  Spartium  junceum, 
XLV,  —  Spergula  Morisonii,  203.  —  S.  pentandra,  147,  203.  —  Sphxrella 
chlorina,  Cxiv.  —  Spbsria  strobîligena,  306.  —  Sphxrotheca  Castagnei, 
XXVI,  —  Spirsea  Filipendula,  203,  220.  —  Spiraothea  autumnalis,  126,  144. 
—,  Spirob^::illas  Cieukowskii,  xLVi.  —  Spirocoleus  Lagcrhcîmii,  xczvn.  — 
Spondias  Monbin,  338,  341.  — Sporobolus  tenadsumus,  163.  —  Sporo- 
diDus  peduncolatus,  xxxv.  —  Sporotrichum  lyococcoa,  xxxvni.  —  Sta- 
chybotrys  lobulata,  3.  —  Stachys  alpina,  143.  —  S.  gennanica,  142.  — 
S,  paluatris,  143,  147.  —  S.  aylvatica,  142.  —  Stellaria  Edwarsii,  353.  — 
S.  longipes,  var,  Edwarsii,  353.  —  S.  Demonim,  144.  —  S.  nitida,,  353.  — 
S.  ovalifotia,  353.  —  Stellera  Passerina,  144,145.  — Stemonids  (tisca,  343.  — 
Sterçocaulon  Mcyeri,  Lxxvii.  —  Stcreum  fasdatum,  341.  —  S.  macror- 
nûium,  341.  —  Sticta  pulmonacea,  126.  —  Stigmella  Stipsc,  cxiv.  —  Stil- 
bum  cinnabariDum,  343.  —  St^  pennata,  146,  —  S.  tenacissiiiia,  cxtil,  — 
Sfrigula,  274.  —  S.  actiaoplaca,  384,  —  S.  Babingtooi,  385,  286.  —  S. 
cîUata,  384,  385  —  S.  complanata,  275,  284.  —  S,  elegans,  384.  —  S.  Feei, 
384,  —  S.  MicTothyriuin,  385,  286.  —  S.  nemathora,  384.  —  S.  racoplaca, 
284.  —  S.  Rotula,  284,  286.  —  S.  viridissima,  284.  —  Strophanthus,  xun. 

—  Strydmos  Gubleri,  16S.  —  Stysanos,  340,  245,  —  S.  Caput-Mcduas, 
346.  —  S.  monilioides,  246.  —  S.  Stemonitis,  340.  —  Sureau,  Lxvi.  -~  Syn- 
chytrium,  m.  —  Sy^ygium  calyptranthes,  342. 

Tscnitis  anguatifolia.  131.  —  TAMARiscnrtES,  86.  —  Tamarix,  86.  — 
T.  tetraadra,  86.  —  Tamus  communia,  148.  —  Taphrina  Oreoselini,  LXXVtl. 

—  T.  Umbelliferamm,  Lxxvn.  —  Taraxacnm  offidnalr,  var.  lividum,  363. 

—  Tecoma  pentapbylla,  338,  —  Teesdalîa  nndicaulis,  r4r,  302.  —  Tenni- 


D,g,tza:Jb.GOOgle 


nalia,  408.  —  TERNSTRœMiAcéEs,  37.  —  Tetrag-onolobus  silîquosus,  t*. 

—  Tcucrium  Chamaidrys,  142.  —  T.  montanum,  145,  147.  •^  T.  Sooro- 
donia,  220.  —  Thaliandtus  macropus,  271.  —  Thalictrum  flavum,  142.  — 
T,  lucidum,  142.  — T.  minus,  99.  — T.  sylvaticum,  20a,  305,  •— Thclcphora, 
60.  —  T.  amboinensis,  36.  —  T.  brasilieasis,  26.  —  Thcsiam  divaricalum, 
150.  —  T.  humifusom,  101,  203.  —  Thtbaudia  floribuada,  76.  —  T.  aielas- 
tomoides,  76.  —  1\  penduliflora,  75.  —  Thinnteldia  rhomboidalis,  16,  — 
Tbrasya  paspaloidcs,  162.  —  TTirincia  inberoaa,  219.  —  Thymus  Serpy!- 
luiii,220.  — Tilia.cm.  —  Tiltea muscosa,  126,  217,  —Tillandsia,  Lsxivi, 
xcm,  —  Tinantia  SpruCci,  260.  —  Todca,  ClX,  ex.  —  Tolpis  barbau, 
216.  —  Tomcntella,  xix.  —  Tordylium  maximum,  201.  —  Tomibia  ophio- 
glossoidcs,  146.  — Trachypogon  Montutari,  157.  —  T.  polymorphus,  157. 

—  Tradescantia,  225,  —  Tragopogon  major,  148,  304.  —  Tragus  raccmo- 
8US,  141.  —  Trametei  bomb^cina  Patouillard,  166.  —  T.  hydooides,  341, 

—  T.  sepium,  341.  —  T.  radictperda,  xvin.  —  Treotcpohlia  abietina, 
369,  384.  —  T.  arborum,  383,  —  T.  attcDuata,  387.  —  T.  anrea,  346,  366, 
36g,  396.  —  T.  aurea,  var,  gemiina,  374.  -—  T.  aurea,  var.  polycarpa, 
374.  —  T.  Bleischii,  398.  ~  T.  Bleischii,  vnr.  Piccsc,  399,  400.  —  T.  chî- 
nensis,  378.  —  T.  dialepta,  386.  —  T.  difli-acta,  396.  —  T.  flava,  346.  — 
T.  nidcola,  348.  —  T,  Jolithus,  346,  394.  —  T.  jucunda,  379.  —  T.  lage- 
nifera,  347,  393.  —  T.  l^agerïieimii,  385.  —  T.  Lichcnicola,  369,  385  —  T. 
Monilia,  404.  —  T.  odorata,  397.  —  T.  pleiocarpa,  384,  —  T.  polycarpa, 
346,  370,  373.  —  T.  rigidnla,  403.  —  T.  setifera,  387.  —  T,  subaimplex, 
367.  —  T.  tomlosa,  404.  —  T.  Tuckermaniaaa,  372,  373.  —  T.  umbrina, 
398, 400.  —  T.  uncinata,  368.  —T.  velutina,  369.  —  T.  villosa, 371, 380.  —  T. 
villosa.oar.brachymeris,  381 . —  TrentapoUia  Walnioi  P.  Hariot,  381.  —  Tri- 
bUdiella  rufula,  343.  —  Trichacae  iosularis,  162.  —  Trichomanes,  ClX.  — 
T.  floribundum,  131.  —  Ttidesmis,  37.  —  T.  Billardieri,  39.  —  l'rifotinm 
fragiferum,  100.  —  T.  mcdium,  202.  —  T.  micràntbum,  204.  —  T.  minus, 
204.  —  T.  montanum,  146,  204,  —  T.  ochroleucum,  304.  —  T.  repens,  15. 

—  T.  rubens,   145,  147,  320.  —  T.  scabrum,  40, 44,  -*  T.  striatum,  203. 

—  T.  subcerraneum,  126.  —  T.  suSocatum,  216,  —  Triglochin  palustre, 
144,  147,  249,  250.  —  Triffonclla  monspeliaca,  148.  —  Trinia  Tul|faris, 
148,  205,  —  Triplosporium  Ft^csenii,  tu.  —  Trisctum  Dosei,  xxx.  —  T. 
subspicatum,  365.  —  Tropoeolum  majus,  302.  —  Tobercnlina  Pfllargoaii 
Patouillard,  168.  —  Tulasnella,  59.  —  T.  litacina,  60.  —  TuHpa  G««i«- 
riaoa,  15.  —  Tulostoma  brumale,  1411  143.  —  Tui^nia  laiifblia,  148.  — 
Turritis  glabra,  303.  ^  T.  binnU,  146.  —  Tylothrasia  pctrosa,  161.  ~- 
Ty^^  angustifolia,  135.  •-  T.  latifolia,  61,  135.  —  Tyria  Salapa,  74. 

Ulcieuropams, 219.— U.  parvfflonis,  317,  230.  —  Utocodium  odomtum 
397,  —  Ulva  clathrata,  155.  —  Undnîa  cylindrica,  ixx. —  U.  macroiridia, 
XXX.  —  U.  micrc^tochitt,  xxx.  —  Urceotaria  Steifensandli,  LXxxvn.  — 
Urâdinébs,  lxix.  —  Uredo  Glymi,  185.  —  Ustilagihëbs,  xi.  —  Utricala- 
ria  minor,  147,  203.  —  U.  vulgaris,  143,  147. 

Taccininm  escaltoAiatdtS  Drlkc  dd  Castillo,  76.  —  V.  Mortinia,  76.  — 
Valeriana  dioica,  141.  —  V.  lapathifolia,  xxx.  —  Valcrianclla  coronata, 
148.  —  Vallisncria,  63.  —  Valsâ  amWena,  xxxix.  —  V.  cincta,  xxnz.  — 


D,g,tza:Jb.GOOg[e 


TaiU  alphahéHque  des  itoms  da  plantes.  «ili 

Valsa  congesta  Patouillard,  34a.  —  V.  leucostoma,  xxxix.—  Vatcria  iadica, 
408.  —  Veleiia  rigida,  321.  —  Vellozia  tubiflora,  268.  —  Verbascum  Lych- 
nitis,  143,  145.  —  V.  maiale,  3211.  —  Vermicularia  culmigena,  cxiv.  —  Ve- 
ronica  arvensis,  145.  —  V.  offîcinalis,  216.  —  V.  prœcox,  148.  —  V.  pros- 
trata,  303,  —  V.  scuiellata,  303.  —  V.  spicata,  laô,  145,  303.  — V.  Teu- 
crium,  14a,  217.  —  V.  vcrna,  203.  —  Vesicaria  arctica,  353.  —  Viburnum 
OpuIu9,  143.  —  Vicia  acropurpurea,  3  ig.  —  V.  lutea,  220.  —  V.  villosa,  30. 
—  Vilia  tenacissima,  163.  —  Vinca  major,  146.  —  V.  miaor,  146,  204.  — 
Viola  canina,  303.  —  Virg^lîa  lutea,  123.  —  Vismia  cayeniieiisis,  39.  — 
Vitis,  cm.  —  VoLVOciNÉBS,  Lxxiv.  —  VolvM  aureua,  lxxiu.  —  V.  globa- 
tor,  Lxxiii.  —  V.  minor,  Lxxiit.  —  Vulpîa  Michelii,  317.  —  V.  sciuroides, 
317. 

Wacbendorfia  orinoceacis,  268.  —  Wifllutrœtnia  Balans»  Drakc  del 
Castillo,  327.  —  W,  iadica,  328.  —  WiUiamsoaia  Morieri,  16. 

XaDdiium  stnimarium,  145.  —  Xylaria  comuta,  342.  —  Xyris  lacerata, 
360. 

Zaœîa  cycadœiolia,  233.  —  Zizaaia  aquatîca,  379.  —  Ziz^phus chinensis, 
123.  —  Zoatera,  3.  —  Z.  marina,  170. 


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