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JOURNAL
D E
BOTANIQUE.
TOME II.
JOURNAL
D E
BOTANIQUE,
RÉDIGÉ
FAR UNE SOCIETE DE BOTANISTES,
TOME II.
PARIS,
CHEZ GABRIEL DUFOUR ET COMPAGNIE,
Libraires, rue des Mathurins S. Jacques, n." 7.
IMPRIMERIE Ï>E J. B. SAJOtJ, RUE DE LA HARPE,»»" II,
1809,
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F.j.i.
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JOURNAL
D E
BOTANIQUE.
MÉMOIRE sur les Vesse-Loups ou Ly coperdon |^
j)ar G, H, Persoon»
JLes Lycoperdon appartiennent aux grandes
espèces de champignons; aussi ëtoient-ils dëja
connus des anciens botanistes et même du
vidgaire, qui les remarqua surtout par l'a»
boudante poussière qu'ils contiennent et qui
est réputée dangereuse^ On fait sortir cette
poussière sous la forme d'une fumée en les
comprimant.
Les Truffes , que l'on a rapproché des vrais
Lycoperdons, ont été plus connues, à raison
de leur usage culinaire.
Dillenius, dans sa Flora giessensis , Francf*
1719, fut le premier parmi les auteurs alle-
mands qui constitua un genre particulier de
ces champignons, sous le nom de Bovista^
Toiirnefort leur en a voit donné un préféra-
ble, celui de Lycoperdon ^ qui est adopté p^r
(6)
fous les Botanistes. Cependant Lînné , dans la
première édition de son Systenia naiiuœ ,
Lugduni Batavorum , lySô, in-folio, les a
nommés Conoplea (plein de poussière); mais
dans les éditions suivantes de cet ouvrage et
dans les autres ouvrages qu'il publia ensuite,
il a supprimé ce nom, en y substituant celui
de Tourneforl.
Micheîi , que l'on peut regarder comme
le fondatcin^ de nos connoissances modei^nes,
pour la branche de la botanique qui traite des
plantes Cryptogames, et qui après Cœsalpin
étoit l'un des meilleurs génies systématiques
qu'ait vu naître l'Italie, ayant observé un plus
grand nombre de ces plantes que n'en con-
Burent tous les Botanistes de son temps ,
trouva nécessaire de faire plusieurs genres ,
dont les noms peu harmonieux ont dû ctrc
su])primés, mais nous les citerons comme sy-
Bonymes dans l'énumération des espèces.
Linné , dans la vue de généraliser une
foule de genres de ses prédécesseurs , genres
à la vérité établis sur des caractères vagues
et insuffisans, a aussi supprimé tous ceux de
Micheli et de quelques autres auteurs , de
sorte qu'il y a dans son Systema vêgetahilium,
edr Murray , presque autant de diiïéreus
genres qu'il y a d'espèces ; car son Lyco-
perdon Tuher est le Tuher ciharium ; les
Lycopcrdoil cervifiwn et auranliuin appar-
(7)
tiennent au genre Scleroderma ; son Ly
coperdoii minimum est le Sclerotium Semen;
son Lycoperdon stellatum un Geastmm ;\&
•Lycoperdon Carpobolus est le Sphœroholus
Uellatus; son Lycoperdon radiatum le Stictis
radiata;\e Lycoperdon pedunculatum est le
Tulostoma brwnale; les Lycoperdon canceUa-
tum, poculiforme et epiphyllum des JEcidia;
Lycoperdon variolosum la Sphœria fragi-
fomiis ; le Lycoperdon epidendrurn (son
Lycoperdon pislforme paroît la mêmeespece).
la Lycogala mhiiata; le Lycoperdon luteum
une Trichia ; et enfin son Lycoperdon trun-
catum est la Peziza inquinans ou «/:g-™ de-
BulUard.
Dans mon Synopsis fungorum. Gottmgœ,
iSoi , j'ai rétabli presque tous les genres de
Michell , et j'en ai introduit quelques nou-
veaux. Ainsi, loin de considérer toutes les
Vesse-Loups comme appartenant à lui même
senre, ils constituent au contraire parmi le&
champignons un ordre particulier divisé eu
quatre petites familles bien distinctes. M. Wdl-
denow (i), en adoptant mes genres et sous-
divisions , les a aussi compris sons le nom
de gasteromyci, en excluant cependant, le
(i) Voyez le Vroiromus Flone neomarchieœ de M. Ke-
benlisch el les Elémens de Botanique CGruudnss de-
Krauterkunde] quatrième édition, p. aïo.
(S)
ïie sais pourquoi, le genre Sclerobium^ quia
néanmoins des rapports avec les truffes.
La première de ces petites familles com-
prend les espèces dont la substance est ferme,
charnue, et ne subit aucun changement re-
marquable; tels sont les Truffes, les Scie-
rodes et VErysiphe ; les Truffes sont toutes
des champignons souterrains, les seconds sont
en partie souterrains ou croissent sur les dé-
bris des végétaux , et le troisième sur des
feuilles encore vertes ; peut-être ces genres
n'appartiennent-ils pas lo ut-à-fait à cette famille.
Le second groupe contient les Yessc-Loups
proprement dits. Ces champignons sont d'a-
bord charnus et deviennent presque aqueux,
jieut-être par suite d'une es])èce de fermenta-
lion dans leur maturité, ils sont secs, flasques,
membraneux et remplis d'une poussière abon-
dante , entremêlée de fdaniens , reste du pa-
renchyme intérieur. Cette poussière séminale,
qui varie dans sa couleur selon les divers
genres , paroît être astringente et styptique ,
mais n'est point aussi dangereuse qu'on l'a
avancé. Les genres qui appartiennent à cette
famille sont le Plsolithus , le Scleroderma , le
Lycoperdon y la Bovista , le Geastruni , la
Babtarea , le Tulostorua et VOnygena. On les
trouve , à l'exception du ScJeroderma cervi-
num qui croît et reste toujours sous terre, prin-
cipalement dans les bois, parmi les bruyères.
(9)
quelques autres dans les prairies, sur les vieflles
murailles, sur les bois pourris, etc.
Les champignons qui appartiennent à la
troisième famille sont tous petits et presf[ue
microscopiques ; la plus grande partie ont
été découverts par les Botanistes modernes.
Ils commencent par être mous comme de
Fëcume, d'où Ton pourroit croire, si je pou-
Tois m'exprimer ainsi, qu'ils se forment par
îa cristallisation de petites capsules tout-à-
fait formées sans accroissement, posées sur
une membrane commune (à l'exception de
quelques espèces), et remplies de filamens
et de poussière.
Quelques savans en Allemagne, MM. Lich-
tenstein (2) , Ackermann , Kœler (3} et Tre-
viranus (4), ont voulu placer ces petits cham-
pignons dans le règne animal , en les nom-
mant zoophytes aériens; ce qui n'est pas
vraisemblable , car on ne trouve chez eux
aucun des caractères appartenants aux ani-
maux. Mais 011 seroit peut-être tenté de croire
qu'une grande partie d'entre eux tire son
(2) Voigts' Magazin der Naturkunde , vol. VI
et X.
(3) Mémoires de la Société de Majeiice, v<^]. I,
page 1 39.
C4) Biologie, vol. I et II , où ils sont appelés par
transposition de s\\\3ihQ^ Phytozoes*
(10)
oi îgîne de l'atmosphèi e dont ils peuvent tom-
her sous la forme d'écume , comme par une
précipitation; car en automne on trouve sou-
vent, après de grandes pluies, cette matière
adhérente aux feuilles, aux tiges et aux gra-
minées verts , où un jour avant ils n'en ]iré-
sentoient aucun indice. Au reste, les ]^etils
champignons, qui en résultent , sont agréables
à la vue ; leurs formes sont très-variées , et
leur couleur est blanche, grise, verte, brune,
mais plus ordinairement jaune. On en a fait
plusieurs genres , dont je vais seulement rap-
porter les noms : Lycogala, Fuligo^ Spiimaria,
Dideiîva,P]iysaruni, Craterium , Arcyrla y Tri-
chia, Crihrarla, Sbemonitis ^ Tubulma et Li-
cea,
La quatrième division des Gasteromyces
s'éloigne déjà beaucoup de celles dont nous
venons de parler, et ne renferme que des
petits champignons, parasites sous l'épiderme
des feuilles, où ils paroissent d'abord comme
des points, ensuite comme de petits amas de
poussière d'une couleiir brune ou jaune ,,
nue ou entourée d'une enveloppe mem-
braneuse , dentée à son bord. ]ls sont nui-
sibles aux plantes, qui deviennent très-sou-
Tent stériles , lorsqu'ils sont trop multipliés
/ sur les mêmes individus ; souvent même ils
les font périr; aussi les a-t-on toujours con--
sidéré:? comme des maladies. M. Girod-Chau-
(ir)
tran (S) en a rapporté quelques-uns au règne
animal.
Il se trouve dans ce groupe trois ou quatre
genres seulement bien distincts , savoir : la
Roestelia , X Aecidium , VUredo et la Fucci-
nia , mais qui renferment chacun une très-
grande quantité d'espèces , différentes entre
elles bien plus par les lieux qu'elles habitent,
que par des caractères très - prononcés ; on
peut en excepter seulement les Puccinia dont
les graines offrent, par le nombre de leurs
cloisons, des limites bien distinctes qui sé-
parent les espèces les unes des autres.
Quant aux usages c[ue nous pouvons tirer
des champignons de cet ordre, ils sont assez
circonscrits ; il y en a seulement dans les
deux premières divisions quelques espèces
employées.
L'usage des Truffes (6) est assez connu, et
(5) Recherches chimiques et microscopiques sur
les Conferves, Bisses et Tiemelles. Paris , au lo.
(6) Quanta ( Tubera ) suavilaie iiares afEciunî:
fragrajiîia sua, quanta palatum jucunditate, oplirno
succQ , eodemque, nisi rnodus excedatur , saluber-
rimo , tanta etiain aniriios admiratione perfundi
ab ipsorum ortu atque incremenîo , plurimaoïque
bine materiaiii jucundissimaiii , ncdum pbiloso-
phis ad disputandum , sed et vatibus ad scribeo-
du m suffici nosse. Tuhera terrœ» Carmen. Joh»
Bern. Vigi. Taurini , 1776.
( 12 )
Miclieli parle, dans son Gênera 'Nova Plart'
taruin, de plusieurs Lycoperdon qu'il nomme
esculenta; quelques espèces de ce genre peuvent
servir à faire de l'amadou; d'autres, par leur
qualité astringente, sont utiles dans la chi-
rurgie ; j'ai appris que dans la Toscane les
îiabitans des campagnes font bouillir qvielques
espèces de Lycoperdon dans l'eau , pour en ob-
tenir une teinture jaunâtre, avec laquelle ils tei-
gnent les fils qu'ils employent pour leurs usages»
Comme nous ne devons pas tout rapporter
à nos besoins physiques, et que nous devons
aussi compter pour quelque chose les dëlas-
semens et les jouissances de l'esprit, l'examen
des productions naturelles en général , la
noble curiosité et l'agréable occupation de
connoître leur structure, leur rapport entre
eux, et de trouver les caractères qui puissent
servir à les distinguer, doivent être aussi un
motif qui nous fasse apprécier l'étude de ces
singuliers végétaux.
L'objet de ce Mémoire est seulement d'ex-
poser les genres et les espèces de la seconde
division. J'ajouterai aux espèces connues quel-
ques observations et quelques synonymes qui
ont occasionné plusieurs doubles emplois;
je donnerai, sur les espèces nouvelles, une
courte description ; je ne parlerai que de
celles que j'ai observées moi-même. Micheli
en a nommé et figuré, dans son Gênera Plan-
( i3 )
'èariim , une grande quantité qui paroîssenfe
nouvelles , et qui ne sont pas encore adoptées
dans les ouvrages modernes.
Le premier genre est le Pisolithus , établi
par MM. Albertini et de Sweidnitz (7). 11
fait le passage des truffes aux vraies vesse-
loups ; car l'on trouve , dans l'intérieur de
son péridie, au lieu d'une poussière, des
corpuscules de différentes grandeurs, nichés
dans des cellules, et qui paroissent être au-
tant de petits péridies; ils sont d'abord mous,
jaunâtres, ensuite charnus, et tombent à la
fin en poussière. Une espèce seulement de
ce genre , le Pisolithus arenarius , est bien
étudiée; mais le Lycoperdon arhizon de Sco-
poli , et le genre Lycoperdoïdes de Micheli
appartiennent évidemment à ce genre, qui est
bien distinct du suivant.
Le second genre est le Scleroderma ou
Lycoperdastrum Micheli , qui , par le Sclero-
derma cervinum (Lycoperdon cei'vinum, L.),
a quelque rapport avec les Truffes; aussi les
a-t-on dénommées Tresse-loups truffeuses ou
\Truffes de cerfs, et en langue italienne Vescia
tartufo. L'écorce extérieure en est dure ou
subéreuse, lisse ou raboteuse, mais dépour-
(7) Conspectus fungorum in Lusatiae superioris
«gro Niskiensi crescentium. Auctorib. J. B. de
Albertini etL. D. de Schv^eiaiz. Lipsiœ , i8o5.
(14)
\ue d'écaillés en aiguillon. Elles s'ouvrent
rarement au sommet , mais elles se décom-
posent avec l'âge. On trouve à la base, sur-^
tout dans la première espèce, des trous faits
par quelques insectes, d'où sort en partie la
poussière séminale, qui dans ce genre est
d'une couleur tirant sur le violet , le pourpre
ou le noir. Presque toutes les espèces ont
une racine forte, sillonnée et membraneuse,
au moyen de laquelle elles sont enfoncées
dans la terre ou dans les bois pourris. Yoici
les espèces contenues dans ce genre :
1. Scleroderma cen'inum. Synopsis fung. ,
p. i56. t. 4, f. 2. Lycoperdon cervinum. L. ,
Micheli. IXov. Gen. PI. t. 99, f. 4. Truffes de
cerfs
Cette espèce croît sous terre, surtout dans
les grandes forets de sapins. On prétend que
les cerfs la recherchent dans le temps du rut.
Elle est cependant très-pernicieuse aux hom-
mes. Elle est globuleuse, sans racine, et rem-
plie d'une poussière noire.
2. Scleroderma aurantium» Syn. fung. ,
p. i53. Lycoperdon aurantium. L. , Bull. ,
Champ. , p. 270. Lycop. cervinum. Bolton ,
fung., t. 116. Scleroderma citrinum. Syn.
fung., p. i53.
Cette espèce est commune en automne,
dans les forets, sur la terre. Sa grandeur varie
de deux pouces jusqu'à quatre. Elle est tau-.
( i5)
tx^t pî'esque lisse , tantôt tuberculeuse , et jaii-
nâtie. J'ai trouvé en élë, près des bassins du
petit Trianon, à Yersailles, une variété roii"
gedcre (Scleroderma rufescens); Bulliard Ta
figurée avec le Boletus parasiticus, t. 451^
en la considérant comme appartenant à son
Lycoperdon verrucosum.
3. Scleroderma callGStoma , t. 2, f. 2.
Cette belle espèce croît en Amérique. Quoi-
qu'elle ait sa substance coriace, et la racine
forte de même que ses congénères, elle s'en.
éloigne par ses dents régulières , au nombre de
4-6, dont les bords sont un peu recourbés^
elles ne sont pas, à ce qu'il paroît, le résultat
d'une déchirure. Si l'on en trouvoit plusieurs
espèces qui présentassent la même singularité,
cela pourroit donner occasion d'en faire un
genre particulier. Ce champignon a son ori-
fice coloré d'un beau vermillon; on remarque
cette couleur aussi , quoique foible , à la ra-
cine; ce qui feroit soupçonner que ce végé-
tal croît dans le voisinage de mines de cin*
nabre.
On a conservé , pour le troisième genre ,
le nom de Lycoperdon j le plus nombreux eu
espèces, mais qui, en se ressemblant par une
forme turbinée ou en toupie , moins ordi-
nairement globuleuse, sont difficiles à distin-
guer : aussi il ne seroit pas impossible que
plusieurs ne fussent seulement que des va-«
( ,5)
liëtës. Elles sont, au moins dans leur jeu-
nesse , ou blanchâtres et deviennent ensuite
vui peu brunâtres , ou dès le commencement
d'une couleur bistrée ou d'olive , plus ou
moins ibncée. Les graines , ou poussière sé-
minale , sont verdâtres avant la parfaite ma-
turité , et ensuite de couleur brunâtre ; elles
sortent presque dans toutes les espèces par
un déchirement au sommet du peridium (c'est
le nom qu'on donne à l'enveloppe des pous-
sières). Les parties caractéristiques qui sem-
Ijlent particulières à ce genre, sont les petites
aréoles , squames , ou écailles formées par la
réunion de plusieurs aiguillons rapprochés et
disposés d'une manière très - régulière ; ces
écailles , qui sont tantôt très-prononcées , tan-
tôt aplaties en forme de tubercules poly-
gones , fournissent les caractères les plus cer-
tains pour établir une distinction entre les
espèces dont je vais maintenant faire Ténu-
mération.
1. Lycoperdon giganbeum. Synops. fung.,
p, 140. Schaeff. fung., Bavar. t. 191. Lyco-
perdon Bovista. Bull. Champ., t. 444?
On trouve celte espèce, la plus grande de
ce genre , sur les gazons , les collines , les
prairies ; elle est quelquefois de la grosseur
de la tète d'un homme.
2. Lycoperdon Bovista, Syn. fung., p. 141,
(B. Lycop. ceelalum, Bull. Champ., p. 43o.
( 17)
Celle vesse-îoiip est plus commune que la
première, et ou la trouve dans les mêmes en-
droits. Souvent , à moitié déchirée dans sa
vieillesse, elle ressemble à une Peziza, On.
peut la préparer comme de l'amadou , et s'en
sei'vu' au même usage.
3. Lycoperdon pracense, Tab. i , f. 7, Syn.
fung. , p. 142. Lycop. papillatum. Schaeff.
fung. , t. 184.
11 vient dans les lieux secs et herbeux, et
même dans les bois parmi les gramens. Il res-
semble en quelque sorte à l'espèce précédente ,
mais il est trois fois plus petit. Les écailles
sont tantôt distinctes , tantôt effacées , quel-
quefois en forme de tubercules dilatés.
4. Lycoperdon ericetorum. Tab, 2 , fig. r,
aet^. Lycoperdon cepseforme. Bull.
C'est une des premières espèces qui paroît
en automne et même avant , après les pluies.
Elle croit pour l'ordinaire dans les lieux sa-
blonneux , parmi les bruyères. Elle est d'a-
bord d'un beau blanc , elle devient ensuite
fuligineuse, et dans la maturité elle est flasque
et de couleur terre d'ombre. Elle est globu-
leuse et pourvue d'une longue racine assez
épaisse; les écailks sont à peine perceptibles,
5. Lycoperdon pusillum , tab. i , f . i.
Si l'on en excepte sa petitesse, on ne lui
trouve pas de caractères suftisans pour en
faire une espèce particulière. On le rencontre
(i8)
dans les mêmes endroits , mais plus rare-
ment.
6. Lycoperdon molle. Synops. fung.,p. i5o.
Lycoperdon pyriforme , Bull. , t. 32? Lyco-
perdon ovoïdeum , Bull. , t. 486 ?
/3. Lycop. quercinum. Syn. fung. , p. 148»
Peut-être la figure de Bulliard, tab. 82, ap-
partient-elle à l'espèce suivante.
Cette vesse-loup ressemble en quelque sorte
à la précédente ; aussi devient-elie. avec l'âge
très-molle; mais elle est plus grande et d'une
forme ovoïde; les écailles en sont farineuses
et se détachent facilement. Elle est commune
en automne dans tous les bois; elle commence
par être blanche, et finit par devenir gri-
sâtre.
7. Lycoperdon Tnammîjorme, Syn, fung.,
p. 145.
Cette espèce très-rare est grande, de cou-
leur blanc roussâtre, avec une proéminence
au sommet, en forme de papille. Les écailles
sont aplaties , entremêlées de petits points ^
farineux et fugaces.
8. Lycoperdon turbinatum, Tab. i , f. 3.
Cette espèce a la forme d'une toupie; sa
couleur est brunâtre , un peu luisante ; sa
substance est assez ferme. Les écailles sont
petites et persistantes. On la trouve sur la
terre, dans les bois peu touffus.
g* Lycoperdon Ihidum* Tab. x» fig. 4»
(19)
îl est intermédiaire entre Tespèce précé-
dente et celle de bruyère (Lycop. ericetorum),
mais le përidie est arrondi en dessus, et un
peu caulescent à la base. On en trouve plu-
sieurs individus ensemble, qui dans leur jeu-
nesse sont moitié blancs et moitié d'une cou-
leur livide; cette couleur se change, lors de
la maturité, en brunâtre.
10. Lycoperdon ^j^r/yb/^me, Synops. fung.^
p. 148. Scliaef. fung., t. i85.
On trouve ce Lycoperdon toujours sur les
souches, à moitié pourries; il y est attaché par
de longues racines blanches et fibreuses. Il a
presque deux pouces de long , et au sommet
une proéminence (umbo).
11. Lycoperdon saccatum, Tab. i, fig. 2.
M. Desvaux l'a trouvé dans les environs
de Paris, sur la terre. Sa couleur est bistrée
et plus foncée que dans l'espèce précédente;
mais, quant à la forme et aux écaiHes, il y
a peu de différence entre elle et la précédente.
12. Lycoperdon umbrlnwn, Syn. fung. ,
t. 147. Icônes pictae fung. Fascicul. III ,
p. 43 44, t. 18, f. 3.
Cett^ espèce assez grande croît dans les
forêts de sapins en Allemagne. Dans sa jeu-
nesse , elle est presque de couleur cendrée,
et les écailles sont plus épineuses; mais elles
tombent presque toutes dans le champignoa
(20)
mur, el alors elle est d'un brun noir, presque
glabre.
i3. Lycoperdon hirtiim ^ <« nigricaus, ^ al-»
bum, y fuscescens.
On en rencontre trois variétés : la première
est presque noire; Bulliard l'a figurée dans son
ouvrage sur les champignons. La seconde est
blanchâtre, et la troisième un peu brunâtre;
cette dernière pourroit être le Lycoperdon
-pyriforine de Bulliard. La forme de ces trois
Tariétés est turbinée. Les aiguillcns des écailles
sont distants , très-fins ; dans le Lycoperdon
hirtunt fuscescens , ils sont très-petits , et quel-
ques-uns sont allongés en forme d'un filet; on
pourroit peut-être faire de cette variété une
espèce distincte.
14. Lycoperdon spadiceum, Tab. i ,
fig. 5. ■
J'ai observé cette Tesse-loup dans le bois
de Vincennes , à terre , mais rarement. Elle
appartient aux espèces de petites dimensions.
Sa racine est assez forte et comme pivotante;
sa tige confluente avec le peridium , en forme
d'une petite poire. Elle est un peu luisante, ce
qui est assez rare parmi les espèces de ce
genre- Les écailles sont très-petites et granu-
leuses.
i5. Lycoperdon perlatimi, Syn. fung. ,
p, 146. Lycoperdoii lacunosum, Bull., t, 52?
(M)
Vaillant, t. I2, f. i6. Lycoperd. gemma-
tum. Flor. Dan., t. îi20.
Ce champignon n'est point rare dans les
mois de septembre et octobre; il est de gran-
deur moyenne, à tige allongée presque cy-
lindrique et blanchâtre. Il se distingue faci-
lement des autres espèces par ses écailles pres-
que bulbeuses, solides à la base, et pointues
au sommet; en tombant, elles laissent de pe-«
tiles lacunes sur le péridie. Bulliard paroit l'a-
voir figuré dans cet état. La variété /s de mon
Synops. fung. paroît une espèce distincte»
parce que les aiguillons sont plus forts et
presque point réunis ensemble.
i6. Lycoperdon excipuliforme. Syn.fung.^
p. 145. Scheeff. fung., t. 187, 292 et 296^
Bull. Champ., t. 476, fig. /^ i-
On distingue facilement celte espèce , qui
est grande, par sa tige assez mince et comme
€tranglé#^rès du péridie. Elle est blanche,,
ensuite u« peu brunâtre.
17. Lycoperdon plicabuin. Lycoperdon
hyemale , Bull. Champ., t. 72 et t. 476, jC e»
Cette vesse-loup, une des plus grandes 9,
vient plus tard que les autres espèces , dans
îe mois de novembre. On la trouve solitaire
dans les bois ombragés. Elle est d'une couleur
fuligineuse. La tige est épaisse, élargie au
sommet , et le péridie arrondi , plissé au dessus,
ou à côté. Les écailles sout très-petites.
(22)
i8. Lycoperdon macrorhlzon. Tab. r ,
Cette espèce , assez grande , ressemble ,
quant aux écailles très -épineuses quoique
moins fortes , à la suivante. Les racines sont
rameuses et fortes , surtout dans les jeunes
individus. La forme de la tige est arrondie
et non turbinée. La couleur en est blan-
châtre. Elle vient dans le bois de Vincennes.
ig. Lycoperdon ech'watum, Syn. fuug. ,
p. 147.
' Cette espèce, remarquable par ses écailles
qui sont plus épineuses que dans aucnne des
espèces connues, croît en Allemagne, dans
les bois formés par les b êtres , parmi les
feuilles sèches. La forme en est turbinée , à tige
courte. Les racines , quoique minces , sont
Irès-longues et fibreuses. La couleur de ce
Lycoperdon est d'un brun sale ou fuligi-
neuse.
20. Lycoperdon candiduvi. Syn. fung. ,
t. 148. Icônes et Descript., fung. fasc. 2, t. i3,
f. 4-
C'est peut-être une variété du Lyc. ma-
crorhizon , mais elle est plus petite et privée
d'une racine distincte.
21. Lycoperdon holetoides.
J'ai vu celte vesse-loup, mais dans un mau-
Yais état, chez M. Thuillier, qui l'a trouvée
dans le bois de Meudon. Elle ressemble près-
( 23 )
qu'au Boîetus, même de grande espèce. Le
peridium est lisse et arrondi , mais aplati en
dessous. La lige est arrondie, cylindrique,
assez mince , fiÎ3reuse extérieurement.
22. Lycoperdon axatum, Bosc , Actes de
la Société d'Hlst. nat. de Paris, p. 76, t. 6.
Ce Lycoperdon s'éloigne de toutes les espèce&
dont nous venons de fiiire l'énumération ^
par une véritable tige ( sùpes ) , car dans les
autres espèces celte partie est seulement un
prolongement du péridie, en forme d'une
tige ( caulis ) _, aussi est - elle de la même
substance, ceîluleuse ou spongieuse. Le sùpes
dont il s'agit ici est long de quatre à six
pouces, tubéreux à la base, épais de 3-4 lignes,
lin peu tortillé; et une chose particulière, il
perce tout entier le peridium qui est lisse e£
d'une forme oblongue. Celte espèce croît eu
Airique, sur le bord des fleuves, et parti-
culièrement au Sénégal où elle a été observée
par plusieurs naturalistes, tels qu'Adanson, et
lin chirurgien, botaniste très-instruiî, appelé
Boussilîon.
Le quatrième genre nommé Bovista pré-
sente une particularité qui a fourni les moyens
pour le séparer des Lycoperdon, c'est une
membrane extérieure qui se détache tout-à-
fait , et tombe par lambeaux, de sorte que le
péridie devient glabre. Les espèces sont ar-
rondies sans i\q^e(acaules)'^ la poussière sémi-
?24) ^
Haie d'un hrnn pourpre, je n'eu counoîs qne
deux bien distinctes ; mais les Lycoperdons ,
Micheli , IN. Gcn. PI., t. 97, f. 3, 6 et 32 ,
sont aiissî de ce g^enre»
I. Bovista p/i/mbea, Synops. fung. , p. iSy ,
l. 3, f. 4. Lycoperdon aîdosiaceum. Bul.
Champ. , t. 192.
On la trouve assez communément dans les
prairies et sur les pelouses. Elle est couleur
de plomb ou d'ardoise, plus foncé avec l'âge,
€t tirant sur le brun noir. La membrane
exlérieure est blanche.
3. Bovista nigrlcans» Syn. fung., t. i36. Ly-
coperdon globosum. Bolton fung., t. 118.
^ Lycoperdon arhison. Balsch Eleuch. fung.,
t. 29 , f. 116.
Cette espèce croît en Allemagne , dans les
terres sablonneuses, dans les champs , au bord
des bois. Elle est de moitié plus grande que
l'autre et elle diffère aussi par sa couleur
brun -noirâtre.
Un des plus beaux genres parmi les cham-
pignons en général et le mieux organisé parmi
les vesse-loups , c'est le genre GeasCrum ; cslï:
on y remarque une enveloppe charnue ou
membraneuse qui n'est ni un volva propre-
ment dit , comme dans les phallus et ainaniba ,
ni l'écorce extérieure du peridium, comme
dans la Bovista. Cette enveloppe , dans les
champignons en maturité, se fend en rayons
(25)
qui s'étalent Lorizontaîement , ou se recourbe
en forme de piédestal . Le péridie dans presque
toutes les espèces est pourvu d'une ouverture :
un përistome , comme dans le Buxbaumia
aphylla , entouré de dents convergentes et
persistentes. Les Géastres croissent un peu au
dessous de la superficie de la terre, d'où ils
sortent vers l'époque de la maturité après les
grandes ploies. On peut diviser ce genre eu
dreux sous-divisions; une où l'orifice est une
simple déchirure du peridium, et l'autre où
elle est pectinée. A la première division ap-
partiennent les deux espèces suivantes , et les
autres à la seconde. Les péridies dans cette
dernière division sont aussi plus ou moins
pédi celles.
le Geastrum hygrometrlcum. Syn. fung. ,
p. i35. Lycoperdon steilatum. Bull. Cbamp. ^
t. 238. Schmiedel Icon. plant, et Anal, par-
tium., t. 27 et 2^, Geaster. Micbeîi , t. 100,
f. 6 et 5 ?
Cette plante est très-commune dans les bois
des environs de Paris. On en trouve une pe-
tite variété dont les rayons sont plus divisés
et plus étroits. La couleur de cette espèce est
bistrée. Entre le peridium et les rayons M.
BoUon a observé un réseau que M. Decan-
dolie regarde comme un voha.
2, Geastrum rufescens. Syn. fung., p. 134.
(26)
Schmîedel , Icon. plant, et Analys. part. , t. 48
et 5o, f. f. 1-3.
Ce Geaslre est grand , ses rayons sont épais
et s'étalent horizontalement ou ils se re-
courbent. L'ouverture du péridie est soyeuse;
Schmiedel l'a fait figurer dentelée. Le nom
spécifique en indique la couleur.
3. Geastrum quadrifidum, Syn. fun^. p. i33.
Schœff. fung. , t. i83. Slimiedel, loc. cit.,
t. 37 , f. I. Lycoperdon Stella tum. Liu. ?
suivant Acharius in lilt.
On le rencontre en Allemagne et en Suède
dans les forets de sapins. Cette espèce est d'une
grandeur moyenne , et ses rayons , presque
constamment au nombre de quatre , sont d'une
substance roide, et servent de suppoit au
peridium qui est sessile. Outre l'enveloppe
rayonnante , on observe une membrane exté-
rieure et fugace , peut-être est-elle seulement
l'épiderme qui se détache.
On doit faire obverver que le Lycoperdon
fornicatum. publié par le botaniste anglais
Hudson, et figuré ensuite par Sowerby dans
son ouvrage sur les champignons qui croissent
en Angleterre (tab. 198), est une espèce très-
distincte et bien caractérisée par la présence
d'un stypes.
4. Geastrum pectinatum. Tab. 2 , f . 4,
( 27 ^
Syu. fung., p. 1S2. Schmiedel, Icon. pi. el
Anal, partiiim , t. 87.
C'est une des plus grandes espèces ; les
rayons sont entièrement rëllèchis , blanchâtres
et minces. Le péri die est un peu brunâtre.
5. Geastrum hadiam.
M. Thuillier a trouvé cette espèce dans le
Bois de Boulogne; elle est un peu nliis petite
que le geastre pectine auquel elle ressemble
d'ailleurs; mais son përidie n'a point de pé-
dicelle; elle est, ainsi que ses rayons qui sont
au nombre de 5-6 , d'une couleur de marron,
obscur et un peu luisante.
6. Geastrum rianurn. Tab. 2 , f. 3. Geas-
trum slriatum. Decandolle,Flor. Fr.t..2, p. 167.
Micheli Gen. pi., t. 100 f. 2? 11 ressemble
au premier abord au geastre pectine ; mais il
est de moitié plus petit. Le pétiole est très-
court et dilaté pour l'ordinaire au dessous
du péridie en forme de bourrelet. Les som-
mets des rayons , qui sont brunâtres , sont
repliés en dedans. Cette espèce se trouve à
Fontainebleau.
Tulostoma, Ce petit genre qni est le cin-
quième , est aussi très-naturel , car il se dis-
tingue par un véritable pédicule, et par une
ouverture très-marquée vers le sommet du
péridie qui est cartilagineux. Il paroîL que
ce champignon est caché sous terre avant son
entier dëveloppenieiit, et que dans cet état il est
( 28 )
scssiîo ; car oii trouve au dessous de son pe'rîdie
une membrane déchirée en dtnls inégales (un
vol va renversé?) qui a été attaché à la base de
la tige. Les phallus et quelques autres cham-
pignons, donnent la preuve de la célérité avec
laquelle le pédicule du chapeau s'allonge dans
le moment de la maturité. L'espèce la plus
commune est le :
1. Tulostoma hruinale, Syn. fung. , p. 189 .
Bull. , t. 294, et t. 471, f. 2. Batsth El. fung. ,
t. 29 , f. f. 167.
On trouve ce joli champignon en hiver ,
au commencement du printemps et rarement
en automne, particulièrement sur les vieux
xnurs gypseux parmi ces mousses.
2. Tulostoma lacerum, Lycoperdon pe-
dunculatum /S fiîatum. Bull. lie. , t. 47^ f. t. 2^
Cette espèce croît sur terre où elle est en-
foncée jusqu'à son péridie; elle est plus grande
et plus blanche que la précédente; elle s'en dis-
tingue encore par son stipes (qui se trouve solide
dans mes échantillons), dont l'éplderme est dé-
chiré et filamenteux. — Le Lycoperdon Mi-
cheli , Gen. Ph, t. 97, f. 2, qui a son slipes
couvert de squames, est, sans aucun doute,
une espèce particulière de ce genre.
Enfin, le sixième et dernier genre est XOny^
gena^ qui ressemble en petit au Tulostoma ,
ayant aussi un pédicule particulier et ferme;
mais il en diffère ainsi que des autres genres,.
(29)
par une substance sèche et peu altérable , par
i'absence de filaments (au moins dans deux
espèces), entrelaces dans la poussière séminale,
qui est compacte , et ne sort pas du péridie ; car
celui-ci ne se rompt pas par un déchirement
particulier; mais il tombe par fragmens. Une
chose assez remarquable, c'est que la pre-
mière espèce croît sur les Tieux ongles de
chevaux , de bœufs ou de moutons , d'où il a
reçu son nom générique ; mais qui n'est plus
rigoureusement applicable aux deux dernières
espèces , observées postérieurement sur les
vieux troncs d'arbres ^ si toutefois elles sont
de ce genre. Cependant , je n'ai pu observer
sur les individus que je possède aucun ca-
ractère qui puisse servir à distinguer les es-
pèces venues sur le bois de celles qui croissent
sur les débris des animaux.
1. Onygena equina, Syn. fung. , p. 2o3 s,
et Observât, mycologicae, 2, p. 71 , t. 6, f. d»
Lycoperdon equinum. Willd,
Cette Onygena est d'un blanc sale ou de
paille; comme toutes les espèces de ce genre,
elle a trois ou quatre lignes seulement de
haut. Le lieu natal est déjà indiqué.
2. Onygena corvina, Albertini et Sweiniz
Conspect, fung., p. ii3, t. g , f. 2.
Les auteurs cités ont trouvé cette espèce
sur les débris du cadavre d'un corbeau dans
la LmacQ% Selon eux , le stipes est assez long ,
( 3o )
aminci au sommet et un peu courbe; mais
le caractère le plus esseiUiel par lequel elle
diffère de l'espèce précédente , consiste dans
quelques filamens qui se trouvent dans la pous-
sière séminale, et qui prouvent l'affinité de ce
genre avec la famille des Lycoperdons dont
ils ne doivent pas s'éloigner.
3. Onjgena decorticata, Ohsevv. mycolog. 2.,
p. 71 , t. 6,f. 9.
Je n'avois point admis cette espèce dans
mon Synops. fungorurn , puisque je n'y avois
pas observé un péridie membraneux ou
distinct; mais ayant obtenu quelques indi-
vidus plus complets qui m'ont été donnés par
Muhîenberg, des Etats-Unis d'Amérique, j'ai
cru devoir eu faire mention dans ce Mémoire.
Le capilule , quoique arrondi , a l'aspect
d'un petit morceau d'étoife farineux.
4. Onygeua cespitosa, Tab. 2, fig. 5.
Ce petit végétal vient comme le précédent
sur les vieux troncs des arbres, il ressemble
assez à la première espèce , ayant aussi la
même structure et couleur ; mais il est glabre
extérieurement. Le péridie est un peu
comprimé dans les jeunes individus , ainsi
que le pédicule , dont plusieurs étant réunis
par la base , forment un petit groupe de
petits champignons assez agréables à la vue.
(31)
Explication des Figures-
Tab. I. Fig. i. Lycoperdon pusillura.
s. Lycoperdon saccatum.
a. Quelques écailles vues à la
loupe.
3. Lycoperdon turbinatum.
a. Les écailles de cette espèce,
4. Lycoperdon lividum.
5. Lycoperdon spadiceum.
6. Lycoperdon macrorhizum,
a^ Un jeune individu.
h. Les écailles vues à la loupe.
7. Lycoperdon pratense.
Tab. 2. Fig, i. Lycoperdon ericetorum.
a. Jeune, h. Vieux.
2. Scleroderma calîostoma.
3. Geastrum nanum.
4. Geastrum pectinatum.
5. Onygena cespitosa.
h. Médiocrement grossi.
(32)
Extrait du Rapport fait par MM* Jussieu
et Desfontaines , sur un Mémoire lu à
r Institut y intitulé : Nouvelles Observations
sur la Physiologie des Algues marines (i);
par M, Lamouroux.
jLiE Mémoire de M. Lamouroux peut se di-
viser en trois parties principales.
Dans la première , il considère les Algues
marines sous le rapport de leur habitation ,
de leur vie , de leur croissance , de leur
forme , de leur grandeur , etc.
Il traite, dans la seconde, de la physiologie
de ces plantes, de leurs moyens de repro-
duction, de leur organisation intérieure ou
stibstance , des rapports qui existent entre
cette substance et la situation des fructifica-
tions; des parties qui peuvent fournir les
caractères pour diviser les Algues marines en
genres.
Les auteurs qui ont écrit sur les Algues ne
(i) Ce Rapport discutant toutes les opinions énon-
cées dans ce Mémoire, et offrant un exposé précis
des objets qui s'y trouvent, nous sommes dispensés
par là d'en faire un extrait qui ue pourroit être ni
plus exact ni plus complet.
(33)
sont pas d'accord sur les organes quî servent
à leur reprodnciion , l'opinion de Réaurûv.r
qui les regardoit comme hermaphrodites, a été
combattue par tous les Botanistes modernes;
on a classe ces plantes parmi les Cryptogames.
M. Correa, d<a]s un savant Mémoire, lu à la
Société royale de Londres (Philo, trans^ roy.
Soc. of Lond., 1796, part. 2, pag. 494), at-
tribue à ces plantes des oiganes mâles et des
organes femelles , contenus les uns et l^s autres,
dans les renflemens placés ordinairement aux
extrémités des raj^ifîqations de ces Algues»
M. Lamouroux, qui penche pour cette opi-
nion, donne avec M. D? candoUe le nom de
coque ou tubercule , à ce q le Réaumur re-
gardoit comme des capsules. Les corps situés
dans ces tubercules , et que Réaumur consi-
déroit comme des grains , sont regardés comme
des capsules. Il désigne sous le nom de corps
reproductifs , de petits globules renfermés
dans ces capsules , et qui ont été nommés
Graines , par MM. Correa et Decandolle , et
"Spondes, par Hedwig et le professeur Ri-
chard; Bourgeon seminifère, par M. Bosc^
<iongy]e, par Gœrtner; et Gemmes, par le plus
grand n- mbre de Botanistes. Ce dernier nom
adopté par M. Lamouroux lui paroît préfé-
rable tant qu'il restera de l'indécision sur
l'existence des organes sexuels dont plusieurs
z. 3
(34)
auteurs pensent que les Algues sont dé-
pourvues.
La plupart des plantes affectionne plus par-
ticulièrement certains climats, certaines ré-
gions , et se plaît plus dans un terrain que
dans un autre. Quelques naturalistes ont cru
que ce rapport naturel entre les plantes et le
sol qu'elles habitent , ne se trouvoit point
dans les Algues qui selon eux tirent toute leur
nourriture de l'eau, dans laquelle on les trouve
toutes submergées.
M. Lamouroux soutient l'opinion con-
traire , et l'appuie , soit sur l'observation
de quelques auteurs anglais qui n'ont point
trouvé sur les roches granitiques les mêmes
fucus que sur les calcaires , soit sur les siennes
propres, déjà consignées dans le premier Fas-
cicule de ses Dissertations. 11 affirme positi-
Yement avoir vu diverses espèces d'Algues
croître toujours sur la même nature de pierre.
Cette assertion doit fixer les idées sur la
nature et les fonctions de la partie par la-
quelle les Algues marines adhèrent à ces pierres
ou roches, et que les mêmes botanistes regar-
doient comme un simple point d'adhérence;
M. Lamouroux les prend pour de véritables
racines propres à extraire du corps auquel
elles adhèrent, des sucs nourriciers indispen-
sables pour le développement et la nutrition
(35)
de la plante , et dont la nature nous sera
peut-être pour toujours inconnue.
Quant à l'organisation intérieure, les Algues
paroissent formées, selon Fauteur du Mémoire,
de deux sortes de cellules, toujours hçxagones,
les unes très - allongées , les autres à côtés
presque égaux. Ce sont les premiers qui
forment les tiges et les nervures dei ramifi-
cations ; les secondes composent la substance
membraneiîse ou foliacée , et peuvent être
comparées à celles qui constituent le Tissu
Utriculaire des végétaux en général, tandis
que les premières seroient assimilées aux vais-
seaux dont elles rempliroient les fonctions ,
à moins qu'on admette de véritables vaisseaux
que l'on n'a cependant point encore aperçu.
Ce rapport des cellules allongées des Algues
marines avec des vaisseaux , et cette parité
de fonctions paroissent résulter des observa-
tions de M. Lamouroux. Il a vu dans les
^ucus pourvus de vésicules aériennes , d^
feuilles à nervures et de tiges , les fructifica-
tions situées sur les tiges ou à l'extrémité des
feuilles. Le fucus natans , vesiculosus ^ dis-
cors , etc. , en offrent des exemples. Dans le
fucus saizguineus , sinuosus et congénères ,
dont les feuilles sont partagées par une ner-
vure ailée , rameuse ou simple , les fructi-
fications ne viennent jamais que sur les ner-
vures ou à leur extrémité. Dans les fucus cor"
(36)
neus y versicolor , etc. , dont la fronde est
cylindrique ou comprimée et sans feuilles ,
les fructifications s'observent à l'extrémitë des
rameaux ou de leurs divisions. Dans les Algues
marines, dont la fronde est réticulée, plus
les mailles du rézeau sont régulières et visibles,
plus la situation de la fructification est ré-
gulière ; moins elle sont visibles et régulières,
plus les fructifications sont éparses ; dans les
Ulves enfin où Ton n'aperçoit ni nervures , ni
tiges , la fructification est éparse sur toute
la fronde , excepté cependant , près de la ra-
cine où la substance est plus dense, et contient
des cellules allongées , qui ne se trouvent point
dans les autres parties de la fronde membra-
neuse de ces plantes.
Lorsque le nombre des plantes marines
connues , n'étoit pas considérable , il parut
inutile à Linné de multiplier les genres ;
il n'en forma que trois fucus , uha et con^
ferva^ Depuis cet auteur , il en a été publié
plus de six cents espèces dans ditférens ou-
vrages, il en existe presque autant d'inédits
dans les collections que M. Lamouroux a
visitées, ou dans son herbier, un des plus
riches peut-être de tous ceux qui sont connus,
et dont la publication des nombreuses espèces
qu'il contient , portera l'étude des Algues à
ce degré de perfection qu'elles n'avoient point
encore.
(37)
Celle multiplicité d'espèces et les caractères
qu'elles offrent , exigent une division en plu-
sieurs groupes et en plusieurs genres. L'au-
teur croit que les caractères doivent être tires
du faciès de la substance , qu'il appelle réti-
culée dans les Dictyoles , fibreuse dans le
fucus nabans , cartilagineuse dans le fucus
corneus , membraneuse dans les Ulves , arti-
culée dans les confervcs.
Les seconds caractères seront tirés de la
fructification , qu'il considère sous les rapports
de la grandeur de la forme , de la situation ,
de la composition, etc.; il place ceux-ci en
seconde ligne, parce qu'ils sont quelquefois
obscurs et souvent difficiles à observer; ceux:
au contraire que fournit la substance sont
beaucoup plus apparens ; ils constituent le
port des plantes qui est toujours conforme
dans les espèces véritablement congénères , et
que l'on peut observer à toutes les époques
de leur existence; ces caractères sont encore
utiles pour distinguer les Algues marines de
plusieurs zoophytes que l'on prend quelque-
fois pour des productions végétales.
Après cet exposé sommaire de quelques
idées sur la physiologie végétale des Algues
marines, M. Lamouroux termine son mé-
moire par une troisième partie qui comprend
la description de l'un des genres qu'il se prcr-
pose de faire dajms celte famille*
(38)
Exposition des Caractères du genre Dic-
tyota (t), et Tableau des espèces qiiil
renferme; par M* Lamouroux , membre
de plusieurs Sociétés savantes.
Caractère générique.
Substance. Réticulée; les mailles du rézeau
plus ou moins serrées, régulières ou irré-
gulières, les fibres longitudinales plus fortes
en général que les transversales.
Fructification. Coques ou tubercules invi-
sibles à l'œil nu , formant par leur réunion
des points visibles répandus sur les deux
surfaces de la fronde, situées en lignes de
différentes formes, renfermant quelquefois
des tubercules epars dans Tinter valle qui
règne entre elles.
Observations. Toutes les Dictyotes sont
planes, pourvues de tiges et de racines; la
racine e^t une callosité presque demi - sphé-
rique, plus ou moins grosse et entièrement
couverte de poils laineux, simples, articulés,
flexibles et courts. Ces poils couvrent sou-
Tenl la tige, quelquefois la tige et les rameaux
(i) Du grec zS*«7yov, rets ou filet.
(39)
inférieurs tout ensemble , rarement une des
deux surfaces en entier, mais aucune Dic-
tyote, lorsqu'elle a acquis toute sa croissance ^
n'en est dépourvue.
Les Dictyotes peuvent se diviser en deux
sections.
S E G T I G N I.
Fructification située en lignes transversales ^
courbées en segmens de cercle et concen-
triques,
Adanson avoit fait un genre de cette sec-
lion, sous le nom de Padina ^ mais comme
elle ne diffère point essentiellement de la
seconde, je n'ai pas cru devoir les séparer.
Section IL
"Fructification située en lignes flexueuses ,
transversales ou éparses , variant danf
leur longueur et dans leur forme y quel"
quefois ces fructifications paroissent en-
tièrement éparses.
Dans la première section sont contenues
les espèces suivantes :
I. DiCTYOTA pavonia , fronde reniformi ^
flabelliformi , subproliferà , longitudinaliter
striata , Iransversiraque concentrice sulcatâ»
(40)
C'est le Fucus pavonius , L. Sp, pL, ou
Ulpa pavonia , L. Syl. ve^^.
Habitat in Americano Ocecnio, Indiâ orlen-
taliy No va HoLlandiâ, mari M éditer raneo ,^\Q..
Dictyota pavonia m.ixiina ^ in Autillis.
Dictyota pavonia elongala y in Antillis.
2. Dictyota variegata , fronde reniformi ,
flabelliformi , ramosâ, loni^'tudinalitpr varie-
gala, 2 vel 3 lineis angutissimis roacenlricè
transversimqne siilcalâ. Sp. nov.
Habitat in Antillis, Ded. FdcJmrd,
3. Dictyota squamata , frondibns corîa-
ceis , reniformibus , aggregatis , subimbrica-
tis , supra nudis , coucenlricè sulcalist siibtus
tomentosis.
Fucus squamarius , Gmel. Ulva ^ Dec.
Habitat in mari Mediterraneo»
4. Dictyota zonata , fronde snbdicbotoma,
parum ramosâ, tnbercnlis in lineis duabus
parallelis incurvis(|ne frondem in zonas plu-
rimas tnrgenles dividentibus p r intervalla;
tuberculis aliis \ermiculares prœ se feren-
tibus.
Fucus zonaVs , Lamour. Dissert. Fasc. i ,
p. 38, t. i5, f. i.
Habitat in Antillis,
5. Dictyota Tourne for tîa?ta , fronde laci-
niato dentatâ , tuberculis sœpè sparsis , raro
per llexuosas liaeas ramos dividcntibus.
(41 )
Fucus Tournefortii j Lamour. Diss. L. c.
p. 44, t. 26, f. I.
Habitat in mari Mecliterraneo,
6. DiGTYOTA rosea (2).
Paclina rosea y in éd. Pal. Beauv.
7. DiCTYOTA suharticulata , fronde snbli-
neari , ramosâ; isthmis alternis vel oppositis
interruplâ; extremitatis obtusis. Sp. nov.
Habitat in Indiâ orientali , in Novci Hol^
landid, Ded. Thouin, Lahillardière.
Section IL
8. DiCTYOTA ciliata , tuberculis ramos per
diverse flexuosas lineas continuas vel inter-
ruptas dividenUbus;ramorum marginibus non
nibîl ciîialis.
Fucus pseudo-ciliatus , Lamoiir. Diss. Ulva
atoniaria , Ency. bot, s errata y Dec.
Habitat in mari Mediterraneo ^ Oceano
jiîitillarum,
g. DiCTYOTA laciniata , fronde in lacinias
lineares ramosas vel simplices divisa; exlre-
(2) Malgré que M. Palisot de Beauvois m'ait
donné cette espèce , comme elle fait partie du
travail qu'il va l'aire paraître, ne voulant point le
priver de rinïtiative , je me contente donc de la
placer dans l'ordre que je crois lui convenir dans
la distribution de mon genre Dictyota.
(40
mllalis bifidis denlisque, fructificatione suî?^
sparsa. Sp^ uov.
Habitat in mariMediterraneo. Ded.P^rjoo/j.
10. DiCTYOTA peniceltata ^ fronde ramosis-
simâ, dicbotoma apicibiis penicellatis ; fruc-
lilicatiouîbiis subsparsis. Sp. nov.
Habitat in mari M éditer, Ded. Z. Deslongch.
1 1 . DiCTYOTA serrulata , fronde ramosâ ;
marginibus dentatis vel serrtilatis. Sp. uov.
Habitat in Indiâ orientali, Ded, Jussieu.
12. DiCTYOTA dentata , fronde ramosâ; ra-
mis ramiilisque apice dentatis.
Fucus atomarius , Gmel. bist. fiic. p. 125»
t. lO, f. I.
Habitat in Antillis,
i3. DiCTYOTA proliféra , fronde linearJ »
ramosâ, ramis inferioribus proUferis ad basin
angiistis. Sp. nov.
Habitat in Nova Hollandiâ. Ded. Péron,
«4. DiCTYOTA dichotoma, fronde dicbotoma;
marginibus integris,pnnctis fr Li ctificalionisspar-
sis, nunquam ad margines frondis extantibus.
Uha dichotoma, autor. Fucus zosteroïdes ,
Lamour. Dîss.
Habitat in marïbus Europae,
Dictyota dichotoma ^ XJlva punctata y
Trans. Lin.
Dictyota dichotoma y fructificationibus
sparsis.
Habitat in Antillis.
( 43 )
Diclyota dichotoma S" ramis inaequali-
Las uumeiosis.
Habiîat in niarï Mediterraneo,
i5. DiCTYOTA rotundata , fronde subdlclio-
toma; aplcibns dilatatis, rotundatis, vel emar-
ginatis. Sp. nov.
Habitat in mari Mediterraneo, Ded. Léman,
i6. DïCTYOTA lata , fronde dichotoma lalâ;
fructificationibus in lineas poljmorphas per
lotam frondem sparsis. ^'^, nov.
Habitat in Indiâ orientali, Ded. Lamarck.
ij. DiCïYOï.^ Bartayresiana , fronde di-
chotoma ; apicibos bifidis fusco alris. Sp. nov.
Dictyola Bartayresiana ^ ramis^strictis.
Habitat in Antillis, Ded. P oit eau.
i8. DiCTYOTA diK^aricata , fronde dicho-
toma, latitudine inseqnali , interdum subiili-
formi ; apicibus bifurcatis , divaricatis. Sp.
nov.
Habitat in mari Mediterraneo»
ig. DiCTYOTA implexa , ramnlis nume-
rosissimis implexis divaricatis, apicibus acu-
lis.
Fucus implexus , Desf. , fl. atl.
Habitat in mari Mediterraneo Africano.
20. DiCTYOTA pusilla y fronde fil i for mi , di-
chotoma , flexili , implexa. Sp. nov.
Habitat in mari Hispanico,
21. DiCTYOTA fasciola, fronde siibcoriacea,
ramosà dichotoma.
(44)
Fucus fasciola , Roi h .
Habitat in maribus Europœ,
2.2, DicTYOTA crispata , marglnibus undu-
latis crispai is ; friictificationibus per totaia
fron(!(^m sparsis. Sp. nov.
Habitat m Antiliis* Ded. Thuillier.
23. DiCTYOTA polypodioïdes , fronde dî-
chotomâ parum ramosâ , infernè slricta co-
riacea , supernè lata membranaceâ; friictifi-
cationibus conspectis , margine parallelis.
S p. nov.
Habitat in Antillis, Ded. Thuillier.
(45)
Flore des environs de Paris ; par MM^
TCJRPIN et POITEAU (i).
J.L ëtoit bien surprenant que Paris, cette
première yille de France , et peut-être la pre-
mière capitale du monde, ne possédât poiot
encore un ouvrage dans lequel fussent figu-
rées les plantes qui croissent dans k^ lieux
qui l'environnent ; ces plantes assez nom-
breuses , si l'on étend le rayon de cette ca-
pitale, comme l'ont fait les auteurs qui ont
donné des Flores de Paris , offrent une série
d'espèces très-curieuses et mêmes rares ; plu-
sieurs à la vérité doivent être recueillies à
Fontainebleau, à Saijiù- Léger ^ et un plus
grand nombre à une distance moyenne 5 mais
on peut toujours les considérer comme ap-
partenant au sol qui circonscrit Paris; il y
a toujours moins d'inconvénient à étendre
la surface que comprend une Flore particu-
lière , qu'à resserrer cette surface ; en effet si
vous circonscrivez trop une Flore , pour un
certain nombre de personnes qui passeront au
(i) A Paris, chez Schœll^ rue des Fossés-Saint-
Germain-1'A.uxerrois, n/ 29.In-fol.^ 1808. 6 Liv. du
premier vol. 5 renfermant 36 pi. Prix 25 fr. par livrai-
5on3 48 fr. sur véUn3 édit. in-4.^ épreuves eu noir, 9 fr.
( 46 )
delà des limites, elle sera imparfaite, puis-
qu'ils pourront trouver à peu de distance
de la ligne de démarcation, des plantes dont
il n'a pas été parlé ; sous ce point de vue ,
on lie peut donc faire aucun reprocLe à la
Flore de Paris de s'étendre à quinze ou dix-
huit lieues.
MM. Poiteau et Turpin , botanistes instruits
et peintres habiles , comme le prouve l'ou-
vrage sur les fruits, dont nous avons rendu
compte, ont entrepris de donner la Flore des
environs de Paris. Cet ouvrage , digne d'être
fait sous les yeux et aux frais d'un gouver-
nement , remplit par sa belle exécution tout
ce qu'on pouvoit exiger , pour le porter à
l'état de perfection auquel il etoit nécessaire
qu'il atteignît. La beauté et la perfection des
dessins , le fini , la précision et l'exactitude
avec lesquelles sont rendues les parties qui
composent les organes de la Heur et du fruit,
rendront très-précieux, aux yeux des Bota-
nistes, un ouvrage auquel on ne peut com-
parer aucun de ceux qui ont été publiés sur
les plantes de diverses parties de l'Europe.
On trouve , dans ce qui a déjà paru, de
Touvrage de MM. Foiteau et Turpin , plu-
sieurs ob ervations nouvelles sur les plantes
qu'ils ont décrites ; elles font pressentir que
cet ouvrage, continué avec les mêmes soins,
en renfernaera ViPv grand nombre , qui cou-
( 47 )
coureront k jet€r svir cette Flore un intérêt
étranger à ki perfection des ligures , et qui la
rendront nécessaire aux Botanistes , parce que
là seulement se trouvent ces observations :
nous allons en présenter quelques-unes; elles
prouveront mieux que tout ce qu'il nous
seroit possible de dire , avec quel soin cet
ouvrage est exécuté quant à la partie qui
forme l'histoire de chaque plante.
MM. Poileau et Turpin ont obserté que
les fleurs supérieures de la Pesse d'eau {/dp-
puris) étoient unisexuelles et toutes femelles ,
et les fleurs inférieures hermaphrodites , ce
qui sembleroit ranger cette plante dans la
polygamie de Linné; mais nos auteurs l'ont
conservée dans la monandrie , parce qu'ils
ont fait voir que ces fleurs se trouvant à la
partie supérieure , étoient pour cette raison
dépourvues du moyen de se développer en-
tièrement, ce qui de voit être considéré comme
un avortement. Cette observation peut avoir
lieu à l'égard d'un certain nombre de plantes
graminées que l'on range dans la polygamie ,
et qui ne sont telles que parce que dans TE-
pillet , les fleurs supérieures ne se développent
jamais complètement , il en est qui sont tou-
jours stériles; il me semble que ces sortes de
variations ne devroient point entrer comme
un caractère de classe d^s^ns le système de
(48)
Lînnë, toutes les fois qu'elles ont pour cause
un développement incomplet.
Les auteurs de la Flore de Paris observent
encore que le nombre d'etamine qui a servi
à diviser la famille des Aroches , n'est pas
assez naturel , et qu'il éloigne le Blitum du
Chenopodium avec lequel, par la structure
de sa fleur , il a les plus grands rapports.
On trouve dans la nouvelle Flore de Paris
des détails intéressans sur une espèce de
Lilac, qui a embarrassé tous les auteurs, c'est
le Liiac Yarin (^ Lilac media^ Dum. Courset.
Fvothomagensis , Poil. Tuvp. , tab, 6. Syringa
cldnenus y WilM. duhla Pars.), caractérisé
par des feuilles ovales lancéolées {foliis ovato*
lanccolatls).
Le cultivateur dont cette espèce a reçu le
nom (M. Varin de Rouen), a communifjué
lui-même les détails relatifs au temps où il
obtint cette plante, par des semis faits de Lilac
de Perse , il croit que c'est une espèce jar-
dinière particulière , provenue accidentelle-
nienC ^ et les auteurs de la Flore de Paris pen-
chent au contraire pour l'opinion qui n'eu
fait qu'un hybride. Par les divers noms
qu'a reçus le Lilac Varin , il est certain que
la plupart des auteurs le considèrent comme
une espèce du genre Lilac ; cependant, par les
notions communiquées par M. Varin > et traus-
( 49 )
Hiises par MM. Poiteau et Turpin , on voit
que ce n'est qu'un hybride , ou peut - être
seulement le Lilac de Perse avec des feuilles
entières , par conséquent ce n'est qu'une
simple variété , cependant ses caractères sont
parfaitement distincts du Syringa vulgaris et
du Syringa Persica ; je n'en conchis pas qu il
faut le supprimer , mais je vois que cette
observation positive peut conduire à nous
donner des idées plus précises sur ce qui est
véritablement espèce , ou ce qui est seulement
espèce suivant les idées que nous nous en
formons; nous serons encore conduits à ne pas
regarder les idées de Necker, sur ce qu'on
peut appeler espèces , comme étant aussi
absurdes qu'on a voulu le faire croire.
Linné, ayant observé l'espèce de Circaea ap-
pelée depuis intermedia, la supprima dans la
suite, la rétablit postérieurement sans en donner
ia raison ; et enfin la fit disparoitre entièrement
de ses ouvrages; il avoit probablement des
doutes sur une plante , que depuis , plusieurs
auteurs ont considérée comme espèce , et qui
par les observations de MM. Poiteau et Tur-
pin, vient d'être reléguée dans les variétés,
ces auteurs ayant eu occasion de vérifier que
cette Circaea inter média étant cultivée rede-
vient la Circaea lutetiana.
A l'égard de ce qu'on regarde comme va^
2. 4
(So)
riélé ^ je me permelUai quelques réilexiotis :
une plante qui peut rentrer dans Tespèce par
une cause quelconque , peut-elle être re-
gardée comme une variété? C'est ce que je
ne crois pas ; l'idée que je me fais de la va-
riété est toute différente; il me semble que
l'on ne doit considérer comme telles que les
plantes ayant des caractères presque sembla-
bles , susceptibles d'en offrir un , quelquefois
deux et trois, qui les distinguent les unes des
autres, ces caractères étant cependant reconnus
pouvoir être influencés par diverses causes ,
jaaais ayant la /acuité de se perpétuer par tous
les moyens connus. Un exemple rendra plus
sensible l'idée que je veux émettre. Les trois
espèces de Phillyrea connues en France, se
perpétuent par les moyens ordinaires , et
donnent des individus semblables à ceux qui
ont fourni les graines , les greffes ou les
boutures , et cependant on a supprimé depuis
quelques années le phillyrea média comme
appartenant au latïfolia^ et n'étant qu'une sim-
ple variété; quel est l'bomme babitué à voir
la nature , à l'étudier dans les nombreuses
mutations auxquelles sont soumis les êtres qui
composent son ensemble ; quel est l'homme ,
dis-je , qui dans ce cas ne reconnoîtra pas
que ces trois espèces n'en font qu'une seule,
qui renferme à la vérité trois variétés. Yoilà
( Si )
ce qui devroît èîre, pour tous les Botanistes, de
véritables variétés ; quant aux accidens de
couleur, de grandeur de feuille, de leur in-
tégrité ou crenelure dans beaucoup de cas,
on ne doit les considérer que comme des sous-
variétés; il est encore des accidens indivi-
duels qui ne peuvent constituer même une
sous- variété; tel est le cas d'un laurier rose
(Nerium oleander), qui se divise toujours par
quatre, et dont les feuilles sont quaternées au
lieu d'être 1er nées comme dans le cas ordi-
naire.
La Veronicaparniularia de MM. Poiteau et
Turpin (tab. 14), la même que la Veronica scu-
teîlata/3 de M. Loiseîeur Deslongchamps , Flora
Gallica , est caractérisée dans cette nouvelle
Flore de Paris , par la phrase suivante : ra-
cemls laberalibus alternis ; foUls Unearihus ,
retrosiim denbiculatis pilosis; caule prostrato,
hirsuto. Ses Heurs sont d'un bleu violet; elle
croît à Saint-Léger, et à l'étang de Chalet dans
le bois de Meudon.
Si les auteurs admettoient les espèces seu-
lement dans le sens où je les regarde
comme telles, bien certainement cette espèce
ne seroit qu'une variété; mais elle doit être
considérée comme espèce , si l'on suit tou-
jours la même manière de voir ; la Vero^
nica parmularia a les fleurs distinctes par leur
(52)
couleur, de celle de la Veroîilca scutellatai
elle est plus petite , sa pubescence très-mar-
quëe f et croît dans les mêmes lieux ; ainsi le
défaut d'humidité ne peut avoir occasionné
seul cette différence.
La T^eronica satureiœfolia , est une autre
espèce décrite comme nouvelle , et caracté-
risée ainsi qu'il suit : spicis lateralibus eau-
leni pj'ostratani superantibus ; foliis infnnis
ohlongis , superne serratis ; intennediis sub-
denticulabis ; aliis linearibus integerrimis»
Cette Yéronique est très- voisine de la Vero-
iiica prostrata de M. Decandolle, et de la
Veronica Teucriurn , et forme avec ces deux
espèces un groupe caractérisé par une cin-
quième dent au calice , elle manque à la
T^eronica Chamœdris , d'après l'observatiou
de MM. Turpin et Poiteau , par conséquent
cette plante n'est pas aussi voisine des Vero-
nica Teucrium, prostrata, qu'on le croyoit.
La Veronica satureiœfolia , comme les deux
Véroniques qui lui ressemblent , sont bien
distinctes; mais elles ne forment toujours que
ce que je regarde comme une espèce naturelle,
caractérisée par sa cinquième dent au calice;
il y a une grande différence entre les Véro-
niques à épis et celles à ileurs solitaires ; on
trouve des espèces très- voisines que l'on rap-
proche à la vérité, mais que l'on distingue,
( 53 )
dans chacune de ces divisions, du genre yé-
ronique ; si Ton vouloit suivre la nature , on
rëduiroit le nombre des espèces à celui des
groupes contenus dans chaque genre; mais
il faudroit à la vérité, pour exécuter ce ira--
vail, en connoitre toutes les espèces; Reignier ,
dans VHistoire physique et naturelle de la
Suisse, a donné Fexemple de ces travaux ^
dans ses mémoires sur le genre Jonc et sur
les Leontodon; c'est par de semblables
recherches que Ton concourra au perfection-
nement de la philosophie botanique.
D'après les observationsde M. Richard, rap-
portées par MM. Poiteau et Turpin , on ap-
prend que la Pinguicula a les anthères uni-
ïoculaires , et que ce genre , avec rUtricu-
laria doit former une nouvelle famille, dont
on donne les caractères.
LENTIBULARI^.
Ordre voisin des Anagallidées , autre ordre
établi par M. Richard dans la nombreuse
famille des Lysimachies.
GALixbipartito-bilabiatus. Corollà bilabiata^
calcarata. Stamina duo inclusa, imae corollse
inserta : antherce uniloculares. Stylus bre-
"vissimus. Capsula unilocularis : placenta^
(trophospernium , Rich. ) ceiitrali - basilaris *
(H)
crasso-capîtata. Sfmina niimerosa : tegiimen
{perispeiiniuni Rich.) subtiliter reticalatum :
emhryo niidiis prorsus seu monocotyledoneus,
Herhœ aquaticœ seu humidicolœ ; foliis ra^
dicalibiis mit ruillis.
MM. Poiteau et Turpin ont fait plusieurs
observations nouvelles sur le genre singulier
appelé Utricularia ; ils ont donné un carac-
lère très facile à observer pour distinguer les
deux espèces; V U triciilaria vulgaris a le stig-
mate frangé {stigmate hispido) , et la niinor
Ta entier {stigmate nudo) Ils ont vu que la
capsule, dans ce genre, s'ouvroit hori/onta-
lemeut en boîte à savonette , et ils ont rectifié
le caractère générique.
Calix bilabiatus deciduus. Corolla bila-
biata calcarata , petalo ])rorainuio inslructa.
Capsula unilocularis , polysperma circum-
scissa.
Les mêmes auteurs ont fait les observations
suivantes : les Utriculaires peuvent vivre au
moins un certain temps sans adhérer à la terre;
à l'extrémité des rameaux il existe de gros bou-
lons qui , après la mort de la plante , se
détachent , tombent au fond de l'eau , y
passent l'hiver , produisent au printemps des
racines qui s'implantent dans la vase , au
dessous de l'eau , et reproduisent la plante,
indépendamment de la manière de se repro'
(53)
diîire suivant le mode des autres plantes (les
graines).
Les auteiu^s de la Flore Parisienne ont ex-
prime' dans l'énoncé du caractère du genre
Sauge une singularité qui a été observée depuis
très-longtemps par M. Richard , c'est la con-
formation particnlière de l'anthère, dont les
loges sont séparées le plus ordinairement par
tin corps plus ou moins long, que M. Ri-
chard appelle Connectif. Ce corps est abso-
lument analogue à celui qui supporte les loges
des anthères dans un grand nombre de plantes;
mais ici , cette partie est très-dilatée , de ma-
nière qu'il y a souvent plusieurs lignes de dis-
tance entre chaque loge. Ce Connectif est porté
sur le filet del'étamine à la manière ordinaire,
il est vacillant ; il arrive quelquefois qu'une
des loges de l'anthère ne croît pas , c'est ce
qui avoit fait méconnoître cette particularité
remarquable.
S AL VI A. Calix et corolla bilabiata. Stamina
quatuor : duo steriiia; ferlilium connectiva
filamento longiora , apicè tantum loculam
anthère fertilem ferentia.
D'après l'exposé que nous venons de faire,
il est facile de voir que MM. Poiteau e£
Tarpin ne se sont pas contentés de donner
seulement des figures exactes et bien exé-
cutées > ni de rapporter sur une plante qa'ife
( S6 )
figuroîent, ce qui avoit etë dît , mais que
par eux - mêmes ils ont observé et vu la
nature avec l'œil scrutateur qui distingue le
Teri table botaniste.
On auroit souhaiië peut-être qu'ils eussent
établi, dans leur ouvrage, une synonymie la
plus complète possible, parce que le plan
qu'ils ont adopté le comportoit.
Il est à désirer , que ceux qui s'intéressent
aux sciences concourent à ce que cette belle
entreprise soit continuée ; elle bonorera la
France , et il en rejaillira sur les auteurs une
gloire méritée.
N. A. Destauî.
(57)
Cours complet d^ Agriculture pratique , d'E-
conomie rurale et domestique , et de Mé^
decine vétérinaire ; par VAbbé PvOzier ;
rédigé par ordre alphabétique , etc, , par
^tïM. SoNNiNi , ToLLARD aîné, Lamarck,
Chabert, La Fosse, Fromage de Leugré,
Cadet de . Vaux , C. Gassicourt, Heur-
TAUT-LaMERVILLE , CURAUDAU , CHARPEN-
TIER-CoSSlGNY , Lombard, Chevalier, Poi-
RET , de ChAUMONTEL , DeMUSSET , YlElL-
lard , etc. (i).
f
\Juand un ouvrage est, en quelque sorte,
devenu classique , d'un usage habituel , et
presque indispensable pour tous ceux qui
s'occupent de l'objet dont il traite, il est
essentiel , pour en étendre l'utilité, de le
mettre à la portée de tous ceux qui peuvent
s'en servir , soit par la commodité du for-
(i) Six volumes in-8.^, de 5oo pages au moins
chacun, avec 3o gravures et deux portraits. A Paris,
chez Fr. Buisson, libraire , rue Gît-Ie-Cœur, n." lo.
Les tomes I de 600 pages , et II de 640 pages avec
portraits et 14 planches ; sont en vente. Le tome III
paroîtra sous peu. Prix, 7 fr. le vol. broché , et 8 fr.
75 cent, franc de port par la poste.
( S8 )
mat , soit par la modicité du prix. Lç
Cours d' Agriculture de V Ahhé Rozier a
obtenu le premier avantage. La réputation
de cet ouvrage, fondée sur Texcellence des
préceptes qu'il contient, sur l'heureuse appli-
cation de la théorie à la pratique, sur un
style élégant et pur , a donné à son célèbre
auteur une place distinguée parmi ces grands
écrivains, dont les travaux ont contribué à
l'accroissement de la prospérité publique;
mais l'ouvrage de l'Abbé Rozier , formant
avec ses supplémens , douze gros volumes
in-4.°, du prix de i55 fr. , éloit une acqui-
sition pénible pour beaucoup d'agriculteurs,
dont la prospérité est basée sur une sévère
économie; cet ouvrage d'ailleurs contient un
très-grand nombre d'articles parfaitement bien
écrits, sans doute, mais plutôt de pure spé^
culation que de pratique, ])ropres à instruire
le physicien, mais non à éclairer l'agricul-
teur dans ses travaux ; d'une autre part, les
progrès rapides que les sciences ont fait de-
puis très-peu d'années, font que ces articles
ïie peuvent plus être considérés aujourd'hui,
que comme une preuve de l'état où se trou-
"voit la science à l'époque où ils ont été com-
posés : n'étant point d'une utilité indispen-
sable, ils peuvent être retranchés sans incon-
vénient. Ainsi, en réduisant le savant ouvrage
de l'Abbé Rozier aux seuls articles d'^xpe-
Il
C Sg )
rience et de pratique , on le rend bien plus
commode, et d'un prix auquel peut atteindre
la plus médiocre fortune.
Tel est le but que se sont propose's les
Savans distingues qui se sont réunis pour
coopérer, chacun dans sa partie, à la per-
fection de cette nouvelle édition. Les deux:
premiers volumes qu'ils viennent de publier,
ne peuvent que donner l'idée la plus avan-
tageuse de leur travail , et de l'utilité générale
d'une pareille entreprise. Rien de ce qui peut
intéresser l'agriculteur n'y est oublié; en re-
tranchant ce qui n'étoit que de puie spécu-
lation et quelquefois étranger aux travaux
des champs, les Auteurs les ont souvent rem-
placés par un grand nombre d'autres articles
qui a voient échappé à Rozier , ou dont la dé-
couverte n'a été faite que depuis qu'il a cessé
d'écrire. Partout la théorie est appuyée par
i'expérience , et celle-ci est fondée sur une
pratique accréditée par les succès; partout
les préceptes y sont énoncés avec clarté et pré-
cision; le style en est pur et d'une noble sim-
plicité. On y retrouve à chaque page l'homme
de goût qui sait yarier sa diction selon les
objets qu'il traite et les personnes auxquelles
il s'adresse; enfin, pénétrés du mérite de leur
modèle, ces nouveaux Rédacteurs ont pris le
Ion de Rozier, même lorsqu'ils ne parlent
que d'aprè eux. Nous pensons que cet
'(6o)
ouvrage doit fixer rattcntion de tons les^
hommes qui s'occupent ou de la culture des
champs, ou même des jardins d'agrémens; les^
fleurs cultivées dans nos parterres , les arbres
et arbrisseaux, ornemens de nos bosquets, y
sont mentionnés avec les caractères qui les
distinguent , les avantages qu'ils procurent ^
et les soins particuliers qu'exige leur culture*
(6i)
ÏCONES pictce speciermn rariorwn fungorum
in Synopsi methodlca descriptarum a C //.
Persoon ; ou Figures coloriées des espèces
rares des Champignons décrits dans Vou^
vrage intitulé : Synopsis metliodica fan-
gorum (i).
JLiES ouvrages de Botanique ornes de plan-
ches , doivent avoir pour but de donner sur-
tout, outre les observations particulières aux
auteurs, la figure exacte de plantes nouvelles
ou peu connues à la plupart des Botanistes.
Tels sont les ouvrages des voyageurs qui ont
fait des collections dans les pays peu par-
courus , tels sont encore les livres connus
sous le nom diHortus, Mais il est aussi des
végétaux qui par leur nature succulente ,
charnue , fugace , ou par leur petitesse , font
une lacune sensible dans les Herbiers , ne
pouvant y être conserves convenablement ,
telles sont, par exemple, dans les végétaux
Phaenogames les Plantes grasses, et dans la
(i) A Paris et à Strasbourg, chez Amand Kœnig^
libraire. Quatre livraisons , depuis i8o3 jusqu'à
18085 in-4.*'. Chaque livraison, avec des figures eu
noir, 5 fr. , et avec des figures coloriées, 7 fr.
( 63 )
cryptoi^amie les cliampi gnons plus spéciale-
ment.
Quant aux ouvrages sur les champignons,
celui de Sowerby en Angleterre, de But-
liard eu France, de Schœffer et Batsch en
Allemagne, sont les mieux exécutés; mais,
excepté quelques espèces qui sont propres à
chaque pays, ils contiennent tous les mêmes
espèces , plus ou moins bien décrites , plus
ou moins bien figurées. Dans les ouvrages qui
viennent d'être cités , les espèces microscopi-
ques, qui égalent ou surpassent même en
nombre les grandes espèces , y sont décrites
en très- petit nombre; c'est pourquoi l'on doit
remarquer spécialement tous les ouvrages du
Docteur Persoon , qui tendent à éclairer cette
grande série des champignons désignés sous
le nom de microscopiques (2) , à traiter de
tous ceux qui sont yjeu connus ou même
ignores, ou dont il n'existoit aucune figure,
ou au moins une figure suffisante pour les
faire reconnoître.
Les Icônes pictœ que nous annonçons ,
remplissent parfaitement le but que l'auteur
s'est toujours proposé d'atteindre dans tous
»fes travaux. Dans ce dernier ouvrage qui
(2) Tel est l'ouvrage intitulé Icônes f un gorum ra-
riorum. Lipsiae , 1798. Telles sont les ObservaLiones
myçologicœ. Pars. I, II. Lipsite , ^796, 1799-
(63)
sera terminé par deux cahiers qui paroitront
dans le cours de cette année , M. Persoon a
eu l'intention de donner des figures et des
descriptions d'espèces qu'il a publiées dans
son Synopsis fungorum, Gottingue i8oi(3);
ce qui est nécessaire pour les fixer invaria-
blement, surtout à l'aide de plusieurs obser-
vations appartenant à chacune d'elles, et qui
eussent été surabondantes dans un ouvrage
comme le Synopsis fungoruin; dans les Ico?ies
picùœ , on trouve quelques nouvelles espèces
qui n'ont point été publiées dans le Sy-
nopsis.
La description de chaque plante est en latin
et en français; elle est courte, précise, mais
suffisante avec le secours des figures pour les
faire reconnoitre.
Dans les quatre premiers cahiers des Ico-
nés pictœ y on trouve la description de 63
espèces , dont quinze Agarics , quinze Spœ-
ries, trois Tremelles^ trois Hystéries, deux
Pories , deux Xylomes , deux Didermes , un
Uredo , un jEcidie , une jEgerite , un FuHi^o ,
une Isarie, une Licée, une Sistotreme, deux
(3) On a publié à Gottingue, il y a un an , chez
le libraire Dietrich , un Index generalis poiii cet
ouvrage. Cet Index comprend les noms des espèces
des variétés , et tous les synonymes qui soot men-
tionfîés dans le Synopsis fungorum.
(64)
Bolets, deux Hydnes (dont un du sous genre
Odontie ) , deux Pezizes , une Leolie , un
Sclerotie , un Lycoperdon , un Stilbe, et une
Trichie.
Observation communiquée par V Auteur.
La Sphœria duhia, décrite dans la quatrième
livraison, ayant été observée sur des échan-
tillons en très bon état, s'est trouvée n'être
que la Pezize du cerisier ( Peziza cerasi)^
qui n'étoit pas encore développée, et dont
l'aspect est tel avant sa maturité, qu'elle se
l'approche absolument en apparence des Sphae-
ries par sa forme et par sa couleur , ce qui
avoit occasionné la méprise.
FairO\
FL.ir.
ciss^mpi:LOS jui/iuriJJVJ/.
Paj. ô\^.
J^L.JU.
CISS^iMPIlL OS MAiriUTTAJVA, ma.r. auh.
(65)
OBSEiiVÀTiorsS sur quelques espèces de Cissanh"
pelas, par Aubert du Petit-Thouàrs.
P
isoN, dans son Histoire des plantes du Bre'sil,
a décrit et figuré sous le nom américain de
Caapehay une plante grimpante, qui possède,
selon lui , des vertus merveilleuses , étant re-
gardée comme excellente contre la pierre , ei
passant surtout pour être un spécifique assuré
contre la morsure des serpens, d'où vient au
Brésil le nom portugais de Cipo das cobras.
Plumier la reconnut aux Antilles , et la
figura, dans son Traité des plantes d'Amérique,
sous le nom de Clematis , tab. i83. Ayant
adopté depuis les principes de Tournefort , il
en forma un genre , en conservant le nom
brasilieu de Caapeba^, et le rangea dans la hui-
tième section de la sixième classe parmi les
fleurs rosacées de la Méthode de Tournefort :
il en distingua trois espèces.
•Linné adopta ce genre en le réformant ;
et comme il ne \n3uloit point admettre les
noms de pays comme génériques, il lui ap-
pliqua celui de Cissampelos , venu du grec,
lierre et vigne, donné précédemment par
Fuchsius au Liseron des champs. Il le plaça
dans la Dioecie monadelphie de son système »
a. S
{ 66 )
et réduisit à deux les trois espèces de Plumier.
11 nomma la première, qui en réunissoit deux,
Cissampelos Pareira , en lui donnant pour
caractère spécifique les feuilles pcllées, cor-
diformes et échancrées ; la seconde , Cissam-
pelos Caapeba, fut distinguée par les feuilles
pétiolées dès la base et entières. Dans les édi-
tions suivantes il ajouta, comme une note à
la première , cei mots : ne seroil-ce pas la fe-
melle de la précédente ? Celte question dut
paroître singulière : car on a observé jusqu'à
présent , dans les plantes dioïques , que les
individus mâles et femelles ne diff croient entre
eux que par les parties de la fructification.
Nous avons trouvé une réponse , mais inverse,
à la question de Linné, c'est-à-dire, que
dans une espèce de ce genre commune aux
deux îles de France et de Bourbon (la Réunion),
l'individu mâle a les feuilles pellées (^pl. 3,
fis;. 3 ]] , et l'autre simplement cordiformes
{^pL 4]. Comme nous avons été à même de
l'observer vivante, nous la prendrons pour
type de ce genre, et nous allons exposer le
caractère qu'elle nous a offert : on ])Ourra *s'a-
percevoir qu'il diffère beaucoup de celui
publié par Linné. Cet auteur n'a p « former
le sien que sur des individus secs ; et comme
les fleurs sont très-petites , il n'^ pu mettre
dans leur examen son exactitude accoutumée.
Nous nous accordons davantage avec Swartz,
(67)
qui vient tout récemment , dans sa Flore occi-
dentale, de reformer ce genre. Ne seroit-il
pas à propos de conserver le nom primitif de
Caapeha , pensant avec Adanson , qui l'a aussi
adopté, qu'un nom américain est préférable
pour une plante d'Amérique à ceux que l'on
peut tirer du grec? M. Lamarck lui a donné
dans son Dictionnaiie celui de Parelra; mais,
comme nous verrons plus bas , il y a appa-
rence que le vrai Pareira bra^>a des Espa-
gnols appartient à un autre genre.
Les fleurs du Cissampelos mauritiana sont
mâles et femelles sur differens individus, ou
dioïques : les fleurs mâles , ramassées en pa-
nicules axillaires, sont composées d'un calice
de quatre folioles ouvertes , arrondies [[pi. 3 ,
f. I, ^z^Z»]; d'un disque charnu, du centre
duquel s'élève un filament en forme de co-
lonne, portant à son sommet un plateau ho-
rizontal , à quatre lobes , qui sont autant de
loges d'anthères s'ouvrant verticalement. Les
fleurs femelles , disposées en groupe pareille-
ment axillaires, sont en fa cicules, au nombre
de cinq ou six, dans l'aisscUd des bractées un
peu écartées les unes des autres ([pi. 3, f. 2 , cf\.
Ces fleurs sont composées d'une écaille alon-
gée, unilatérale, que l'on peut regarder comme
un calice , et d'une seconde écaille du même
côté que la première , plui courte qu'elle et
à deux lobes , représentant la corolle. L'ovaire.
(68)
est solitaire , ventru du coté opposé aux
écailles, terminé par un style court, divisé
en trois stigmates linéaires horizontaux [^pl. 3,
f. 2, b"] : il devient, en mûrissant, une baie qui,
se gonflant d'un seul côté , rejette à la base
du côté o^Dposé les vestiges des stigmates ; elle
contient une seule graine contournée un peu
irrégulièrement , orbiculaire et comprimée ,
dont le bord renflé , semblable à un cordon
qui feroit un tour de spire, est strié, tandis
que le centre est mii ^pl. 3, f. 2 , c ]]. L'em-
bryon , dépourvu de péri sperme , est long et
cylindrique , logé dans une cavité qui règne
dans le pourtour du cordon ; la radicule
part du point qu'occupent les styles , et , se
recourbant vers ia pointe des cotylédons ,
forme ainsi avec eux un cercle presque com-
plet [pi. 3 , f. 2 , <:/].
Nous avons trouvé une structure analogue
dans la graine d'une espèce de Ménisperrae
et dans un genre voisin observé à Madagas-
car; elle estv très - différente de celle du sin-
gulier Menisperjnum fenestratimz décrit et
figuré parGsertner, tab. 46 de son ouvrage,
ainsi que celle du Menispermum cocculiis qui
est à la tab. 70. Il nous paroît probable que
plusieurs des plantes rapportées jusqu'à présent
au genre Ménisperme, doivent en être écar-
tées, et font peut-être partie d'une autre fa-
mille : les autres ont le plus grand rapport
( 69 )
avec Je Caapeba; car leur fleur femelle, com-
posée de plusieurs ovaires, paroît n'élre qu'un
fascicule de six fleurs femelles de Caapeha ,
telles que nous venons de les décrire. Du
reste ces plantes se ressemblent beaucoup dans
le port, ayant des tiges grimpantes, sarmen-
teiises , des feuilles alternes et terminées par
une pointe particulière; elles forment la base
de la famille que M. Jussieu nomme Ménis^
permées, Linné Ta voit déjà indiquée en pla-
çant ces deux genres à côté l'un de l'autre
dans les plantes incertaines , ensuite dans le
groupe incohérent auquel il donna îe nom de
Sannentacées, Adanson , trompé vraisembla-
blement par l'inexactitude du caractère du
Caapeha , l'a placé dans les euphorbes, tandis
que le ménisperme est dans sa famille des
Anones.
M. Poiret, qui s'est chargé dans l'Encyclo-
pédie, de l'article P^ireiraj qui est le Caapeha,
porte le nombre des espèces à cinq ; mais il
réunit comme simples variétés non-seulement
les trois plantes de Plumier et celle de l'Ile»
de -France, mais de plus le Menispermum
cocculus ou coque du Levant des boutiques ;.
l'inspection seule de sa graine suffit pour dé-
truire cette réunion. Nous croyons aussi
que l'espèce de File - de -France diffère de
celles de Plumier, comme on peut le voir
d'après la description suivante. La racine de
(70)
celte plante est yivace, ligneuse; elle pousse
des tiges nombreuses, menues, cylindriques,
sarmenteuses , qui grimpent en se roulant de
droite à gauche sur les arbustes voisins. Les
feuilles sont alternes, écartées les unes des
autres de trois à quatre pouces, soutenues par
un pétiole aussi long que la lame : celle-ci,
dans les individus mâles , est arrondie, échan-
cree à la base, ayant environ trois pouces de
diamètre : le pétiole s'insère sur le disque
même, à quelque distance de réchancrure^
en sorte qu'elle est décidément peltée, au
lieu que dans les femelles la lame est à peine
échancrte , et l'insertion est à sa base. Les
fleurs màlcs sont très petites, disposées en pa-
nicules dichotomes , moins longues que le
pétiole; elles ont à peine une ligne de dia-
mètre , et sont verdàtres. Les ileurs femelles
sont de même grandeur; réunies dans l'ais-
selle d\ine bractée qui ressemble en petit
aux feuilles, elles forment des grappes simples.
Il leur succède une baie arrouviie, succulente,
un peu comprimée et ventrue d'un côté , de
trois lignes de diamètre environ , de couleur
orangée quand elle est miire. Toutes les
parties sont couvertes de poils abondans et
soyeux, qui donnent à la plante un coup-
d'oeil blanchâtre; de là lui vient le nom de
Liane blanche qu'on lui donne généralement
dans nos colonies africaines, où elle est très-
( 70
commune. Elle est visqueuse , amère, et e^s-
haie, surtout dans la baie, une odeur parti-
culière, qui rappelle un peu celle du foie de
soufre. On regarde l'infusion de ses tiges et
de ses racines comme très-bonne contre la
gravelie.
Au premier coup-d'œil , cette plante ne pa-
roît pas différer du Caapeba d'Amérique ;
mais par un examen plus approfondi desèchau»
tiJlons de celui-ci qui sont dans les herbiers ,
nous avons saisi des traits assez marqués pour
les distinguer comme espèces. Outre ceux que
nous avons été à portée d'examiner dans l'her-
bier de M. Jussieu , nous nous trouvons avoir
dans le notre un individu femelle de cette
espèce américaine , qui a absolument le carac-
tère que Linné donne à son C'issampelos
Pareira, c'est à-dire qu'il a les feuilles peltées,
en sorte qu'il est l'inverse de celui de l'Ile-
de-France; en outre ses fleurs sont plus petites
et plus nombreuses dans chaque aisselle. On
donne à cette plante dans les colonies des
Antilles , où elle paroit commune , les noms
de Liane à serpent; , ou à tête de serpent^
parce qu'on trouve à ses assemblages de fleurs^
quelque ressemblance avec une tête de serpent,
ce que l'on regarde comme une indication de
ses propriétés; on la nomme aussi Liane à glace
ou à gelée ^ parce qu'elle abonde tellement
en sucs mucilagineux qu'elle coagule l'eau
( 72 )
dans laquelle on la met Infuser. Son nom
trivial de Pareira est d'origine espagnole et
portugaise; il tient à celui de Parra, qui veut
dire vigne ou pampre. Linné l'a donné à
cette plante , parce qu'il la regardoit comme
le Pareira brave ou sauvage des Espagnols ,
plante fort estimée contre la pierre et la gra-
velle; mais Aublet croit que c'est celle qu'il a
nommée Ahuta, et dont il n'a vu que le fruit.
Linné rapporte de plus à ce genre le Cis^
sampelos srnilacina ou à feuilles de Salsepa-
reille, figuré par Catesby dans son Histoire
naturelle de la Caroline , tab. 5 : son port
est très-singulier; il se distingue des autres
par ses feuilles cordiformes , aiguës et angu-
leuses.
Thunberg en a ajouté une autre espèce du
Cap de Bonne-Espérance , nommée par Linné
fils , Cissampelos capensis ^ qui diffère beau-
coup des autres espèces par son port et ses
feuilles ovales mucronées.
Le TVal'tiedde dont Geertner a figuré la
graine à la dernière planche de son ouvrage
pourroit bien appartenir à une plante de ce
genre , ou à ceux des Ménisperraes qui ont de
l'affinité avec lui.
( 73 )
Explication des Figures»
PL 3. Fig. I. a. Fleur mâle , grossie el Tue
en dedans.
h. Ici, un peu sur le côté.
Fig. 2. Fleur femelle.
a. Ovaire entouré des parties
de la fleur , grossi.
h. Fruit.
c. Esquisse de la position de
l'amande dans le fruit.
d. Embryon. i
Fig, 3. Individus mâles du Cissam-
pelos mauritiana»
PL 4. Individus femelles avec ses
fruits.
(74)
Mémoire sur les Palmiers en gênerai , et en
particulier sur un nouveau genre de cette
famille ; par M, Palisot de Beauvois (i) ,
membre de V Institut,
J_jES Palmiers en général, dans les arbres con-
nus, peuvent être mis au nombre des plus élevés
et des plus beaux. Leur tronc délié et nu ,
est terminé par un seul faisceau de feuilles
remarquables par leur disposition et par leur
étendue. Leurs spadix élégans^plus ou moins
cbargés de fleurs et de fruits , donnent à ces
utiles végétaux un port imposant et majes-
tueux. Mais la nature ne s'est pas plu uni-
quement à les parer des formes les plus agréa-
bles , elle les a encore doués de presque toutes
les qualités nécessaires à la vie, aux usages
et aux besoins des peuples qui habitent les
mêmes contrées»
Les habitations des hommes qui vivent dans
les climats chauds , sont presque entièrement
(i) Lu à rinstilut à la fin de l8o6 , et destiné à
être inséré dans les Mémoires des savans étrangers,
époque à laquelle cet estimable savant et zélé obser-
vateur n'appartenoit pas encore au corps respectable
de l'Institut.
( 75 )
coiislruites ou couvertes avec des Palmiers.
Le tronc sert à faire des piliers ou poteaux
inattaquables par les insectes; on en forme
aussi les côtes avec des planches tirées de ce
tronc. D'autres fois les côtés latéraux et les
couvertures sont formées avec de simples
feuilles. J'ai vu à Saint-Domingue une case
aussi ancienne peut-éîre que le premier éta-
blissement de la colonie; des planches du Chou
palmiste , Areca oleracea , L. bouc h oient
toutes les ouvertures latérales; ces planches,
dont je possède un morceau , étoient parfaite-
ment conservées et intactes ; elles avoient
même acquis plus de pesanteur et de dureté,
de manière qu'il étoit difficile de les attaquer
avec des outils trauchans.
Si les feuilles de toutes les espèces de Pal-
miers sont , comme je l'ai dit, propres à faire
de solides couvertures ; du tronc du plus
grand nombre on relire une liqueur vineuse
très-agiéable et de première nécessité , dans
un pays où les effets de la chaleur rendent
presque nulle l'activité des naturels ; où les
arts industriels sont peu ou point connus , où
il ne croît ni pommes pour faire du cidre,
ni grains propres à faire de la bierre , ni
raisin qui produit le vin. Sans ce secours
bienfaisant , les naturels de ces contrées peu
éclairées seroient condamnés à ne boire que
de l'eau , et le résidu de la fermentation de
(76)
bananes ou autres fruits semijlabîes ; ou ce
qui seroit pis encore , forces de traiter en
abondance, avec les Européens, du Rhum ou
des Eaux-de-vie , dont il est démontré que
l'introduction a été si funeste aux nations peu
policées, quelle que soit l'altération que l'avidité
du gain porte les marchands à faire aux li-
queurs spiritneuses , qu'ils leur vendent à un
prix excessif.
Beaucoup de Palmiers fournissent encore
aux naturels une nourriture saine et agréable.
Tels sont les cocos , et tous ceux que Rumphe
a classés parmi les Palmiers nucifères : les
jeunes pousses de la plupart , et notamment
celles du Chou Palmiste dont la nourriture
est saine et recherchée dans nos Colonies. Il
est des peuplades , celle de Bénin entre autres ,
chez lesquelles les cocos sont en si grande vé-
nération , que ce fruit y est préféré pour les
offrandes aux jours des sacrifices. J'observerai
en passant qu'on rencontre des lieux où les
cocotiers sont si multipliés qu'il semble que
la nature les y ait prodigués pour fournir aux
hommes et aux animaux une nourriture con-
venable. Telle est entre autres l'Ile-du-Prince,
où les cocotiers croissans à côté des palmiers
à vin, sont si abondans qu'on pourroit la sur-
nommer rile-des-Cocotiers. La noix du cocos
sert encore à fabriquer des coupes , des go-
belets et autres instrumens de ménage.
(77)
Les Nègres de la Guinée et de presque toule
la côte occidentale de l'Afrique, retirent des
fruits de FElaïs gaineensis^ une huile connue
dans le commerce sous le nom (ï huile de
palme ; l'usage habituel de celte huile a
établi parmi les habitans de l'intérieur et ceux
des côtes , une sorte de commerce au moyea
duquel ceux-ci peuvent quelquelois se pro-
curer des productions européennes dont ils
sont rarement en état de traiter directement.
Cette huile n'est pas comparable à notre huile
d'olive , ni même à celle de féne ou de noix ;
mais les Nègres ont l'art de l'épurer et de la
préparer de manière à en rendre le goût sup-
portable; c'est avec elle qu'ils assaisonnent
leurs poissons , et presque tous leurs mets j
elle sert à les éclairer et à graisser leurs cuirs :
ainsi l'Europe, paroissant mieux partagée de la
nature , compte parmi ses productions natu-
relles un grand nombre de plantes oléagi-
neuses, dont chacune a un usage particulier;
tandis que les Nègres qui habitent les tropiques
n'en connoissent qu'une qui sert à tout ,
comme l'huiîe de poissons chez les peuples
voisins de Pôles, et la graisse d'ours parmi les
Indiens de l'Amérique septentrionale.
Sousle rapport de l'utilité dont est I'ElaÏs^wî-
neensis j pour suppléer à la lumière du jour,
cet arbre est aux noix de la Guiuée, ce que
(78)
îe Palmier porte-cire, le Cekoxy LOi^ andlcola^
que MM. Humboldt et Bonpland nous ont
fait connoître , pourroit être aux habitaas
d'une partie de l'Amérique espagnole.
11 est un Palmier qui produit du sucre,
lel est \Aren^ à sucre sur lequel M. Labil-
lardière a donné de très-intéressans et de nou-
veaux détails. Il seroit trop long de citer toutes
les espèces de palmiers qui fournissent aux
divers besoins des hommes; je me contente-
rai de citer en dernier lieu leSagou dont la
moelle ei>t une nourriture agréable et salutaire;
enfin l'espèce étonnante et remarquable décrite
et figurée dans VHortus malabaricus y le Co-
RYPHA innhraculifera dont le tronc , dans l'es-
pace de 36 ans , parvient à la hauteur de
près de 2.3 mètres; son spadix a la longueur
de 10 mètres , et ses feuilles, larges d'environ
4 mètres, sur 5 à 6 de longueur, qui peuvent
mettre dix hommes à l'abri de la pluie et de
l'ardeur du soleil.
Les fruits de quelques espèces de Palmiers
plus petits , sont recherchés dans nos Colonies
par les Créoles, pour faire des ] en dans d'o-
reilles ou des coliers ; car partout la coquet-
terie sait mettre tout en usage pour se satis-
faire.
Je passe maintenant à l'objet principal de ce
Mémoire , aux détails d'un nouveau genre de
(79 )
Palmiers (2). Ses fruits ont été figurés par
Lobel , Dalecliamps , etc. , et par MM. La-
marck, illust. , et Gœrtner; ils se trouvent
depuis longtemps dans presque toutes les col-
lections; mais les Botanistes les plus modernes
n'ont pas eu occasion d'observer les caractères
des fleurs , ni l'utilité dont est ce palmier
dans les pays où il croît. Je crois «lonc qu'en
les faisant conuoitre c'est rendre service à
l'histoire de l'homme et à la botanique, qui
s'enrichit d'un nouveau genre bien tranché.
Ce palmier est la Palma-pinus des anciens,
Sagu f Lamarck , Sagus palma pinus de
Gaertner , et une variété du sagus riiffia de
Willdenow , qui a confondu celte e nèce
avec celle de Madagascar, que 31. Lam irck qui
en possède un beau régime , avoit cependant
distingué de ce palmier. Ce palmier, c mme
on le verra, par la description qui termine
ce Mémoire, réunit des caractère^ qni ne per-
mettent pas de le joindre au Sagus Fuimphui,
la seule espèce connue de ce genre.
La raphie d'Oware et de Bénin , que je
nomme Raphie à lin ^ Raphia vmlfcra , est
très abondante sur les bords des rivières qui
coupent les deux royaumes. C'est un arbre
(2) Les caractères de ce ^enre ont été publié*
depuis avec la plante, dans la Flore d'Oware et de
Beiiio , de M. de Beauvois , ouvrage intéressant sur
lequel nous donnerons bientôt des détails. N. A. D.
(8o)
de moyenne grandeur ; il diffère en cela de
la seconde espèce que j'appelle Raphie pe-
donculée , et qui , au rapport de M. Bory
Saint- Vincent , s'élève à une très-grande hau-
teur. Ses feuilles , comme celles de beaucoup
de Palmiers , sont composées de folioles pin-
nées et chargées d'épines, et ont depuis un
mètre et demi à deux mètres et plus de lon-
gueur. Les régimes des fruits sont aussi très-
grands , j'en ai vu de plus de i,3oq milli-
mètres, et tellement chargés de fruits qu'un
homme avoit peine à les soulever. Si cet arbre
ne brille pas par l'élévation de son tronc ,
il plaît par la beauté de ses régimes élégam-
ment penchés , par la forme et l'éclat de ses
fruits aussi brillans que si ils étoient vernissés ;
il est précieux par l'usage qu'en retirent les
naturels. C'est une des productions de ces pays
les plus communes et en même temps une des
plus utiles. Les palais des rois , les maisons
des grands , les cabanes des pauvres , sont
construites ou couvertes avec les feuilles de
la Raphie à vin ; les rois , les grands , les riches
et les pauvres, n'ont d'autres boissons que celle
que leur fournit cet arbre précieux. La côte
des feuilles ou le support des folioles , est em-
ployée à faire des Sagayes , instrument dont
les Nègres se servent pour aller à la pèche.
Il est terminé ou par un fer fait en forme
d'arête de poisson, ou par une arête na-
( 8i )
tiirelle de poisson , fixée par une longue ficelle
dont l'autre extrémité est attachée autour
du corps du pêcheur. Ainsi armé, il se pro-
mène sur le bord des rivières ou de la mer;
lorsqu'il aperçoit un poisson entre deux eaux ,
il lance sa Sagaye , et rarement manque à
percer et à saisir sa proie; lorsque le poisson
avant perdu son sang n'a plus assez de force
pour se dégager et se détacher du fer qui l'a
percé , c'càt alors qu'il l'attire à lui à l'aide
de la ficelle attachée à la Sagaye et à son
corps.
Lorsqu'il s'agit de construire des habitations,
des Nègres esclaves , car je dois répeter ici
ce que j'ai déjà dit ailleurs , les libres , en
beaucoup plus petit nombre, travaillent fort
peu; des Nègres, dis-je, coupent des amas de
feuilles qu'ils amènent dans des pirogues ;
lorsqu'une suffisante quantité se trouve ras-
semblée, des femmes tournent les folioles d'un
même côté, ouvrage pénible et desagréable à
cause des épines , mais rarement suivi d'ac-
cidens par l'habitude qu'elles ont de ce tra-
vail. A mesure que cet ouvrage confié aux
femmes s'avance , d'autres Nègres réunissent
ordinairement trois ou quatre feuilles en-
semble, attachent les côtes avec des Lianes, et
en forment autant de faisceaux ou paquets.
Ces faisceaux sont placés U^ansversalement et
liés avec des Lianes entre chaque poteau ;
2. 6
(82)
et servent à boucher les ouvertures late'rales.
Les feuilles étant ainsi disposées , chaque
faisceau présente une épaisseur de six ou huit
couches de folioles qui s'augmentent encore
par les faisceaux posés successivement et à
peu près comme nos couvreurs de chaumes
et autres , placent les bottes de pailles ou les
tuiles. Les couvertures sont faites de même ,
et des Lianes sont interposées de distances en
distances, pour empêcher que les folioles ne
soient soulevées par le vent. Ces sortes d'ha-
bitations, dont les côtés et les couvertures sont
très-épaisses , lorsque l'on ne pratique pas
d'ouverture au centre, comme je le dirai
ailleurs» n'ont d'autres ouvertures qu'une
porte très-basse et de petites lucarnes prati-
quées sur les quatre côtés. Elles ont l'avantage
d'empêcher la chaleur d'y pénétrer , et les
lucarnes établissent un courant d'air suffisant
pour le renouveller; mais elles présentent
quelques inconvéniens , ceux surtout d'être
les repaires de gros rats qui abondent dans
ces contrées , et de vipères , couleuvres , etc. ,
qui s'y glissent et s'y établissent pour faire la
chasse aux rats. Plusieurs insectes , surtout de
la famille des Scarabées , et principalement
les Cétoines que j'ai décrit et figuré dans mon
ouvrage sur les insectes d'Afrique et d'Amé-
rique viennent y déposer leurs œufs.
Les naturels retirent de la Raphie à vin uue
( 83 )
liqueur assez semblable auTÎnde palme, maïs
plus colorée et plus forte ; ils la nomment
Bourdon, Les babitans d'Oware préfèrent le
Bourdon au vin de palme, d'abord à raison
de sa force , et surtout depuis que plusieurs
d'entre eux , soit par des accidens qu'ils ne
pouvoient prévoir , soit par négligence et
faute d'avoir donné assez de solidité à la cein-
ture de branches d'arbres et de Lianes dont
ils se servoient pour s'élever, ont péri dans
leur chute.
Ils ont deux manières d'extraire cette li-
queur. La première connue et usitée depuis
longtemps chez tous les peuples qui boivent
du vin de palme, consiste à recueillir pendant
plusieurs jours au haut de l'arbre dans des
Callebasses la sève qui en découle abondam-
ment, après avoir fracturé ou coupé la nou-
velle pousse du centre. La seconde, particu-
lière aux habitans d'Oware , est de ramasser
une quantité de fruits , de les dégager de leur
enveloppe , et de faire fermenter les amandes
dans le premier vin étendu d'eau. Cette se-
conde sorte de vin est plus colorée, plus spi-
ritueuse ; elle pétille comme le vin de Cham-
pagne et se conserve beaucoup plus long-
temps. La valeur d'un demi-litre suffit pour
griser les hommes qui ne sont pas habitués à
celte boisson.
Quoique la Raphia à vin croisse également,
(84)
sur le territoire d'Oware et de Beiiiii , ce
dernier peuple, tout en faisant usage du Bour^
don , ne le recueille et ne le façonne pas lui-
même; ce qui établit une liaison et un com-
merce d'échange entre lui et les habitans d'O-
ware. Les Nègres de l'intérieur des terres qui
ne sont pas à portée de faire du Bourdon ,
parce que la Raphie à vin ne croît qu'au
bord des rivières qui a voisinent la mer, sont
obligés d'avoir recours au Palmier ordinaire;
mais ils l'abattent , pratiquent un large trou
oblong au bas du tronc , où ils puisent deux
fois par jour le vin qui s'y rassemble tant que
l'arbre en contient. A leur exemple, j'ai pra-
tiqué le même usage pendant mon séjour dans
les déserts , où cette boisson m'a été de la plus
grande utilité, et m'a peut-être empécbé de
succomber à mes peines et à mes fatigues (3).
Enfin , pour achever l'histoire de la Raphie ,
les INègres fabriquent encore des nattes dont
ils font de grossiers vêtemens et des chapeaux,
avec les folioles.
Caractère du genre Raphia.
Monoïque. Spathe universelle triple, plus
(3) On attend depuis longtemps la relation de ce
voyage qui ne peut qu'exciter l'intérêt, et par les
détails nouveaux qu'il oflrira, et par les talens re-
connus de son auteur. N. A. D.
(85)
courte que le spadix , la plus extérieure tron-
quée , cunéiforme ; la seconde , bifide au
sommet , ciliée à la marge intérieure; la troi-
sième en forme de cupule ou de cloche ren-
versée.
Cette spatlie est la même, quoique plus
petite à chaque rameau du spadix , et pour
chaque fleur à laquelle elle sert d'un triple
calice extérieur.
Spadix grand, rameux; rameaux monoïques,
en tout semblables séparément au spadix pris
en totalité.
Fleurs mâles : nombreuses.
Calice triphylle ; folioles épaisses , coriaces ^
aiguës et renllées sous le sommet.
Etamines indéfinies (5 — 12); filamens épais »
courts , rapprochée , et presque réunis à la
base; anthères longues, droites, sagittées.
Fleurs femelles : à la base des divisions in-
férieures de chaque ramieau.
Calice d'une seule pièce , à trois grandes
échancrures égales , aiguës , écailleux à la base
comme dans les fleurs mâles.
Etamines, réunies en un seul filament mem-
braneux , divisé ordinairement au sommet eu
neuf parties dentiformes ; anthères très-petites»
sagittées, stériles.
Pistil I ; germe ovale , couvert d'écailles
(85)
imbriquées et renversées; style court; stig-
mate à trois sillons , presque trifide.
Fruit écailleux ; écailles membraneuses à la
mar^e , et fortement sillonnées au centre ;
amande couverte de cavités irrégulières ; em-
bryon placé dans une cavité latérale.
Ce genre , comme on le voit , diffère du
genre Sagus :
i.^ Par les trois écailles ou spathes trifides
qui enveloppent uniformément toutes les par-
ties du végétal.
2.° Par le nombre indéfini et constant des
étamines.
3/ Par Torganisation entièrement différente
des fleurs femelles.
Il ne peut donc être réuni ni au Calamus
avec lequel il auroit plus de rapport par ses
écailles, mais qui est hermaphrodite; ni au
Sagus par les caractères ci-dessus.
En étudiant comparativement la Raphie à
vin et celle de Madagascar , j'ai reconnu ,
comme Ta indiqué M. de Lamarck avant
moi, une différence sensible dans la Heur
mâle , dans le fruit et la forme de l'embryon.
N'ayant pas eu occasion de voir la fleur fe-
melle, je n'ai pas pu vérifier si elle est la
même ; mais les deux plantes ont tant de rap-
ports entre elles , et tant de caractères réunis ,
(87)
qu'il me paroît plus que probable qu'elles
appartiennent au même genre.
En conséquence, le genre Rapliie se com-
pose des deux espèces suivantes:
Raphia vinifera; Sagus palma pinus^ Gsertn.
Sagus Riifia^ var. <8 Willd. , Lamarck , il-
lust.
Calice des fleurs mâles sessiles, fruit oblong,
arbres de moyenne grandeur.
Raphia pedonculata ; Rufia , Bory Saint-
Yincent; Sa^us Ru/ia^ var. a Willdenow ^
Lamarck , illust.
Calice des fleurs mâles pédoncules , friiit
presque rond un peu pyriforme.
Arbres très- élevés.
(88)
Observations sur quelques genres à établir
dans la famille des Champignons , par
N. A. Desvaux.
■ t^jN même temps que le savant D. Persoon
s'occupoit d'un Mémoire sur les Lycoperdon,
je préparois un essai sur la méthode la plus
naturelle à suivre dans la distribution des
genres des Champignons (i); dans le cours
de ce travail , j'ai été conduit à faire plusieurs
observations qui s'éloignent de celles de M.
Persoon , et qui tendent à constituer quelques
nouveaux genres avec des espèces qu'il a
placé dans des genres connus. Ce qui peut
m'engager à croire fondées les idées parti-
culières que je vais énoncer , c'est qu'elles
reposent sur des principes qui sont les mêmes
que ceux par lesquels Fauteur du Synopsis
fungorum a été conduit à faire plusieurs chan-
gemens daus c^>ie famille de végétaux.
Le premier genre c|ae je propose d'établir
est formé par une espèce de Champignon ,
(i) Je présenterai dans la suite le tableau de ces
genres tel que je crois qu'ils doivent être disposés
dans la méthode naturelle de distribuiiou des vé-
gétaux.
(89)
que M. Ventenat, dans les Mémoires de l'Ins-
titut, a placé parmi les espèces de Phallus.
A l'ëpoque où ce savant prësenloit son tra-
vail sur le genre Phallus , on connoissoit à
peine en France les nombreuses observations
dont les étrangers, particulièrement les Alle-
mands, avoient enrichi l'étude des Cham-
pignons; on ignoroit encore les changemens
nombreux que ces observations avoient ap-
portés , relativement à la coordination des
espèces en groupes; ainsi , il n'est point éton-
nant que M. Ventenat ait réuni dans son
genre Phallus , ainsi que Tavoit fait Linné ,
toutes les espèces , que depuis on a distribuées
en deux groupes, que l'on avoit même éloigné
l'un de l'autre , le genre Phallus et le genre
Morchella ; une suite conséquente de cette
réunion des espèces de Phallus et de M or-
chella étoit d'y i^amener , comme l'a fait l'au-
teur du Mémoire cité , l'espèce dont je pro-
pose de faire un nouveau genre, et qui s'é-
loigne essentiellemcnl des (Jeux précédens,
comme je vais le démontrer.
Le Champignon dont je veux parler , ap-
pelé Phallus indusiatus -par M. Ventenat , croît
dans la Guiane hoUandoise , par sa nature il
s'éloigne de la section dans laquelle il se trou-
voit placé suivant la méthode de M. Persoon
(les Lytotheci); car il est persistant, au moins
( 9° )
pendanl longtemps , tandis que les espèces
de Champignons réunies dans le petit groupe
appelé LitoCheca , se réduisent en pulpe ,
sont attaquées facilement par les insectes;
plusieurs sont fétides, particularités que ne
présente point le Champignon de la Guiane;
il nous suffira d'énoncer les caractères qu'il
présente pour prouver qu'il ne peut être rap-
porté à aucun des genres établis jusqu'à ce
jour ; M. Yentenat dit même positivement
dans son Mémoire , qu'il s'éloigne essentielle-
ment de tous les Champignons connus, par la
présence d'un organe d'une structure parti-
culière.
Le pédicule est cylindrique , blanc de lait,
simplement contigu au chapeau, creux dans
son intérieur , couvert à sa surface de bulles
qui crèvent à mesure que le Champignon
avance en âge , de sorte que parvenu au pé-
riode de son parfait développement , il est
parsemé de lacunes parmi lesquelles se dis-
tinguent encore quelques bulles.
Lorsque le Champignon est jeune le pédi-
cule paroît être réuni avec le pourtour du
chapeau , au moyen d'un organe que l'on
peut comparer exactement à la Collerette ou
Anneau j observé dans les Amanites, et beau-
coup d'espèces d'Agarics ; plus près de son
état parfait du développement , l'anneau tou-
(90
jours fixé autour du pédicule , abandonne les
bords du chapeau, et s'épanouit en forme
de rézeau qui tombe vers la terre , et enve-
loppe le pédicule presque jusqu'au bas; les
mailles s'élargissent de plus en plus; ces mailles
d'abord blanches, deviennent roussàtres en
vieillissant.
La forme du chapeau de ce Champignon se
rapproche assez de celle des Phallus, ^ il est
en cône évasé , ou presque campaniforme
libre dans toute son étendue, et adhérent avec
le pédicule seulement par le limbe de l'om-
bilic qui est au sommet de ce chapeau, la
surface extérieure est couverte d'alvéoles
bleuâtres , bordées de nervures blanches , la
surface inférieure présente des callosités cor-
respondantes aux alvéoles.
M. Yentenat soupçonne que oe Champi-
gnon doit avoir une Yolve; mais il se fonde
sur l'opinion où il étoit qu'il appartenoit
essentiellement à la section des Phallus vol-
vacés,sans avoir d'autre preuve; mais quand
il seroit vrai que cette espèce présentât une
Volve , il n'en seroit pas moins certain qu'elle
ne pourroit être placée dans le genre Phallus,
puisqu'il n'est point déliquescent, qu'il se rap-
proche de la consistance des Morchelles , et
qu'il présente un organe particulier, n'existant
ni dans la Morchelle ni dans le Phallus.
\.
( 92 )
L'o0ibilic au sommet du chapeau se rencontre
quelquefois dans quelques espèces de Mor-
cheJile, ce qui en rapproche phis le genre
que je propose sous le nom de :
DICTYOPHORA (2)
Phallus spee. Vent. Mém. inst. V. i , p. Szo ,
t. 7, f. 3.
Pediculus cavus , ter es , pileo contiguus , an-
nulatiis ; annulus per incrementum reticu-
latus , incumhens y pediculum usque ad
hasin suhincludens ; p'ileus lacunosus apicè
umhilicatus y campanulabus*
DicTYOPHORA phalloidea , Phallus indusiatus,
Yent. Loc. cit.
Pediculo alho, tereti, suhhuUato ; Pileo la-
cunis cœrulescentibus , albo-Tnarginatis,
Habitat in Guiand,
Le second genre que je propose et que
î appelle Calostoma, est établi sur une très-
singulière espèce , que dernièrement le Dr.
Persoon a publiée sur le nom de Scleroderma
calostoma ; mais iJ me suffira de donner une
description de la plante , pour prouver qu'elle
n'apjîatlieut en aucune manière au genre
Scleroderma y ni à aucun de ceux établis.
(2) De ^iiciuoy, réseau, et ç'sVj j^ porte.
(93)
Ce Clianipignon, de la famille des Gastero-
myces, présente un pédicule droit, lacuneux
à l'extérieur et même à l'iiitérieur , ce qui
fait qu'il est comme formé d'un grand nombre
de cellules alongëes ; il est surm ntë d'un
Peridium qui semble ne point faire partie du
pédicule et être seulement posé dessus. Ce
Peridium est globuleux, ouvert à son sommet;
l'ouverture est pourvue de cinq à sept dents ,
ou petits lobes égaux très-prononcés , alongés
et arrondis à leur extrémité supérieure, cor-
respondans entre eux, et s'appliquent à l'ou-
verture du péridie. Si l'on écarte ces dents
on aperçoit une membrane extrêmement
mince, jaunâtre d'abord , blanchâtre dans
Fâge avancé; cette membrane est adhérente à
la parois interne de l'écorce ou enveloppe
extérieure dentée , elle renferme une grande
quantité de poussière jaunâtre , attachée à des
fibrilles capillaires ; les grains de poussière
observés au microscope ont une forme ellip-
tique régulière.
La substance du pédicule de ce Champi-
gnon, ainsi que celle de la membrane extérieure
du péridie, est très-solide, et se rapproche
beaucoup , étant desséchée , de la nature du
parchemin.
Le peridium ne se rompt point pour donner
passage à la poussière qui doit en sortir; elle
est émise au deiiors par l'ouverture dentée de
•* (94)
l'ëcorce extérieure du peridkim , après le dé-
chirement de la pellicule interne.
Par l'exposé des caractères de ce Champi-
gnon , on Toit qu'ils lui sont particuliers
pour la plupart; aussi, je ne crois pas qu'on,
puisse se refuser à le considérer comme un
genre très - distinct ; je ne vois même pas
qu'on puisse le rapprocher d'aucun de ceux
connus jusqu'à ce jour; cependant on pourra
le placer à la suite des Geastrum et PlecoS"
Coma»
CALOSTOMA.
Sclerodermate spec. Pers.
Pediculus coriaceus , lacunoso-clathroïdeus ;
-peridium glohosum cortice dupîici; exteriore
coriaceo ) apicè aperto dentato per sis tenu ,
dentibus marginato-reflexis appropinquabis ;
cortice interiore tenuissimo y pulpere co-
pioso luteo filis viultis intermixto.
CoLOSTOMA cinnabarinum , Scleroderma ca*
lostoma (3), Pers. pag. i5 du 2.*^ vol. de cet
ouvrage , pi. 2, fig. 2.
Pediculo lacunoso ; peridio glohoso diliitè
purpureo , 4 — 7 dentato.
Habitat in yimerica boréal i ^ supra terrant.
Obs. Cette plante est quelquefois décolorée,
(3) De Kti)\Qç^ beau , et tr^o^*, bouche.
( 95 )
lorsqu'elle a été desséchée sans prëcaïition ,
parce que sa couleur , qui est seulement exté-
rieure et ne pénètre point dans le tissu de
Fécorce extérieure du péridie , est formée par
une espèce de Pruine rouge, susceptible de
se détacher.
Un troisième genre que je crois devoir
constituer , est formé par une belle et singu-
lière espèce de Champignon dont on a fait un
Lycoperdon , mais qui a des caractères aussi
tranchés que ceux du genre précédent , et
même il ne faudroit établir aucun genre dans
les Gasteromyces , si l'on se refusoit à séparer
le Lycoperdon axatum des autres Lyco-
perdon.
Ce Champignon s'éloigne de toutes les
grandes espèces de Yesseloup, par un véri-
table Stipe ou pédicule d'une substance très-
solide , et dont les libres sont contournées de
gauche adroite; ce pédicule est surmonté d'un
péridie très- grand (de 3 à 4 pouces de haut) ,
ovale, glabre, composé de deux membranes
dont la plus extérieure plus mince, tombe en
lambeaux , en commençant vers le bas , lors-
que ce peridium a pris tout son accroisse-
ment ; à son sommet il reste encore une por-
tion de cette enveloppe; aussitôt que ce premier
tégument est détruit , il se forme au second
tégument deux ouvertures longitudinales
plus larges vers le bas , opposées et placées à
( 96 )
]a partie iofërieuie et latérale du péridie ;
c'est par cette ouverture que s'échappe la
poussière. A Fintérieur , on voit un axe ré-
sultant de la continuité du pédicule, il est
fixé au sommet du péridie, et correspond au
point de sa surface extérieure où restent en-
core fixés les vestiges de Técorce extérieure de
ce péridie ; de l'axe partent un grand nombre
de filamens auxquels sont attachés les grains
pulvérulens. Cet axe et les flocons de pous-
sière ne sont point adhérens à la parois in-
terne du peridiiim; mais je crois que c'est à
raison de l'état très-avancé où j'ai eu occasion
de l'examiner, et que ce végétal vu sur le
frais , présenteroit peut-être des points de
contact enfre les parois du péridie et les fibres
qui entourent l'axe.
En réfléchissant sur les caractères de ce
Champignon, on voit que d'un coté il se rap-
proche du genre Bovista, par son écorce ex-
térieure caduque ; mais tous ses autres carac-
tères l'en éloignent; d'un autre côté , il n'a
point de rapport avec les Yesseloups , parce
qu'il a un pédicule solide et distinct du pé-
ridie , et qui pénètre dans le péridium lui-
même sous forme d'axe. Ce dernier caractère
semble le rapprocher des Stemoniles; mais sa
taille gigantesque, son peridinm persisîant
après l'émission de la poussière , les deux
ouvertures de cette poussière, et un épiderme
( 97 )
caduque, l'en éloignent d'une manière très-
marquée; ce genre devra se placer entre le
Lycoperdon el le Tulostoma,
PODAXIS (4).
Lycoperdon sp. Bosc , Soc. d'Hist. nat. , p. 47,
pL 6.
Pediculus elongatus axiformis intrà péri-
diiiin productus ; peridium oK^oideum , cor-
tice duplici ; exteriore tenui delapso ; in^
teriore p er sis tente , latere utrinque infis^
suram hasi latiore dilacerato ; fdamentis
pulvigeris axl adhcerentihus.
FoDAXis senegalensis , Lycoperdon axatum ,
Bosc , loc. cit.
Pediculo hasi suhglohoso , elongato, contorto^
coriaceo sublignoso; peridlo alho oblongo
persisteriti.
Habitat ad ripas senegalis ftuçii.
Un quatrième groupe que je propose d'ëta^
]>]ir, est formé par un certain nombre d'es-
pèces deCbampignons renfermées dans le genre
auquel on a donné le nom de Geastnn?! , et
qui s'éloignent beaucoup par leur caractère,
des espèces qui doivent rester dans le genre
Geastrum , tel qu'il a été caractérisé par les
auteurs. Le caractère le plus essentiel da
(4) De îTcc^ûv, pied , et ^1/?, axe.
z. 7
i^enre que j'appelle Plecosboma , a échappé
à tous ks Botanistes ; il consiste dans la pré*
sence de trois tégumens distincts au péridie,
taudis que les vrais Geastres n'en y)iésentent
que deux : ce qui a pu faire que l'on ignora
l'existence d'un troisième tégument, c'est qu'il
est assez souvent caché sous terre ; cependant
dans plusieurs espèces on l'observe très-faci-
lement, et surtout dans ce qu'on appelle
Geastrum quadrifidum, qui conserve toujours
sa troisième membrane ; dans les figures très-
exactes que Schaeffer a données de plusieurs
espèces de ce genre , il a iiguré cette troi-
sième membrane. Si l'on a adopté le genre
Bonsta , je crois que d'après les mêmes prin-
cipes, on doit former deux genres dans le
GcasLrwn, et qui auront des caractères parfai-
tement distincts.
Toutes les espèces que je fais rentrer dans
le genre Plecostonui ^ offrent après leur dé-
veloppement , trois tégumens bien distincts
l'un de l'autre ; le premier est plus fugace ,
mais on en retrouve presque toujours des
fragmens sur les espèces dans lesquelles il
persiste le moins ; quelquefois il reste adhérent
au second tégument, comme on le voit très-
souvent dans le Plecosboma coronaUmi (Gea^-
Irum coronatum); il est de nature coriace
fibreuse, se fend en autant de parties que le
second tégument qui est de nature parche-
( 99 )
minée eî divisé siiivant les espèces, en qiialre,
cinq , six et sept parties à peu près semblables
entre elles; le troisième tégument qui forme
îe përidie proprement dit, et ren terme la
poussière, e^t globuieux et présente à son
sommet une ouverture toujours environnée
de plis, que l'on voit même, quoique moins
marqués, dans le Plecostoma r^ife-cens [Gcas-
trumrufescens)^ maigre qu'on ne le eonsidère
pas comme ayant ce caractère.
La manière dont s'opère le développement
ou épanouissement des Plecoslômes , mérite
d'être observée : le centre du tégument le plus
extérieur est libre le premier; ia force d'élas-
ticité qui occasionne ce développement n'a-
gissant plus lorsque le Champignon s'et élevé
de terre, il reste suspendu, par les pointes
des divisions du second tégument, sin- celles
du premier; et c'est ce qu'on voit d'une ma-
nière très -frappante dans le Plecosioma /or-
nicatuni{Geastruni quadrifidum^ , le troisième
tégument ou le plus intérieur repose sur le
second, et ])ersis'ie en ne présentant à l'émis-
sion de la poussière , qu'un seul point par où
elle puisse avoir lieu.
PLECOSTOMA (5)
Geastrum spec. Persoon.
(5) De ttAêxo», je pliç 3 e* e-']^u», bouche.
( ïoo )
PeridluTTi in prima œtate glohûsuni _, clemum
erumpeiis j cor Lice triplici ; exteriore vol-
vif ormi stellabim fisso suhconcavo laciniis
lœvïbus suherectis; niedio consiinili laciniis
reflexis , inberiore (peridio proprio), glo-
hoso, integro suhpedicellabo , apicè aperto,
ore plicabo Jiianbe,
Suhstautia persistautia , e cortice exteriori
fibroso-coriacea , inleimedio membranacea
interiori charlacea.
§. I. Mulbifidi j ore suhpllcabo,
ï. Plecostoma coronatum , Geasbrum coro-
nabum , Pers. , syn. mulbifidinn ^ Disp.
Scbmid. , t. 49, Michel, tab. 100, f. i.
2. Plecostoma nanum , Geasbrum nanum ,
Pers., Jour. Bot., vol. 2, p. 27, tab. 2, f. 3,
coronabum^ Woodwardi , Pers. synop.
fuDg. Michel, t. iqo , f. 2.
3. Plecostoma pectinatum, Geasbrum pecbi-
nabum y Pers. , synop. mulbifidum « Disp.
Schraid.,t. 47, f. Il, 12, i3, 14.
§. II. MuUifidi^orepiloso.
4. Plecostoma riifescens , Geasbrum rufes-
cens , Pers., syn., Schmid., t. 48, Mi-
chel , t. 100 , f. 4.
Plecosloma rufescens fi Scbmid. , t. 5o ,
ï — 3. an spec ?
( loi )
§. m. Sub 4 fidL
5. Plecostoma ïovnicsiturïi , Lycoperdon for-
nicatinn , Hiicls. Scheef , t. i83 Schmid ,
t. 87 , fi g. I. Geastriini quadrifidimi ^
Pers.
G. Plecostoma Schmideli , Geastrmn qua-
drifidiun /3 minus y Pers. , Sclimid. , t. Sy,
fig. 2.
Je Tais donner aclaellement le caractère du
Geastrum pour le mettre en opposition avec
celui du Plecostoma.
Peridium globosum , cortice duplici ; exte^
riore crasso sbellatim fisso demum reflexo »
laciniis inths rimosis ; interlore suhintegro
glohoso sessili ore lacerabo.
Subslantia e cortice exteriori coriacea per-
sistens , ex interiori membranacea delapsa.
On observe quelquefois dans certaines es-
pèces un dédoublement du pèridie , mais d'une
manière différente de Plecostoma; dans les
Geastres elle se détruit à la manière de la Bo-
vista.
1. Geastrum castaneum, JLycoperdon slella-
tum , Bull., pi. 471 , fig. L. , exclus,
O.P.
2, Geastrum commune, Lycoperdon Stella-
tum, Bull. , plan. 288. Scbmid., tab. 27^,
28. Michel 5 t. 100 , f. 6,
( i02 )
3. Geastrum recnWi^^eus^ Lj-copeidonrecol-
W^cus Wood , GeasLnuji hygromeCri'
cum u Pers.
4. Geastrom argentcum, Geastrum hygro-
metricnm /3 Pers. excl. sy. Geasler , Mi-
chel, t. IQO, f. 5.
5. Geastrum Didcrma , Lycoperdon steJla-
lum, liuii. , pi. 471 O.P.BolIoii? 179(6),
En présentant enc(^re le t^enre suivant, il
me semble que c'est porter bc<iUConp plus de
précision dans l'étude des Champi<5non3 ,
puisque je sépare par là des groupes qui ne
peuvent point éîre confondus dans une mé-
thode naturelle; je crois donc que le Lyco-
perdon coUfonne , doit être distingué comme
geure, des deuK précédens , puisqu'il a des
caractères partie u'ier-.
Ce Champignon, qui semble appartenir ex-
clusivement à l'Angleterre , a un peridinm
formé de deux membranes, l'extérieure vol-
\aeee; il se rompt irrégulièrement en plusieurs
rayons, à l'époque de la maturité. Ces rayons
présentent à la surface interne plusieurs petites
cavités qui correspondent aux dlfierentes
bouches du péridie. Lorsque i'écorce exte-
(6) Mon dessein n'étant point de donne- les carac-
lères des espères, j'indique seulement celles que
l'on avoit confondues sous un même nom , ou celles
qui doivent entrer dans les genres que j'établis.
( io3 )
rieure est ouverte , on aperçoit pîasîènr^
petits piliers courts, rapprochés, comprimes
et un peu ligneux qui supportent le peridium.
Le peridium formé par l'écorce intérieure est
arrondi, couvert d'une légère pellicule ar-
gentée ; la partie supérieure de ce Champi-
gnon est couverte d'un certain nomhre d'ou-
vertures régulières , petites, arrondies, ciliées ,
saillantes , et sensible même avant la déliis-
cence de l'écorce volvacée , ce qu'on n'ob-
serve point dans les autres Lycoperdon, et
ce qui rapproche un peu ce genre des Ple-
costoma dont la seule ouverture qu'ils offroit
est toujours sensible avant la maturité. La
multiplicité des pédicelles et des ouvertures ^
sont, je crois, des caractères qui suffisent
pour distinguer ce genre curieux que j'ap-
pelle :
MYRIOSTOMA (7).
Lycoperdon spec. Dicks, , Geaslrum sp,
Persoon.
Peridium suhsphœricwn , cortice dupUci ;
exteriore coriaceo volviforme , flsso in ra*
dios. pliires inœquales ; versus apices ina-
culis notatos ; pedicelli plures , brèves ^
approximaù compressi , sublignosi, Peri-
(7) De /kwçjWj beaucoup, et <r7o^«»5 touche.
( 104 )
ttmin ■propriuru (Corbicainteriove^, depres-
surti , pelliculâ tenui^ indutum , superficie
superiori forammibus numerosis , parvis ,
rotundis , ciliatis parumque elevatis*
Myriostoma anglicuin, Lycopei on coliforme
Dicks. plant, crjptog. hrit. Fasc. i , p. 24 ,
tab. 3 , f . 4- Geastruni coliforme, Pers.
Peridio proprio suhfusco , pellicida tenid
argentea indiito ; pulvere fusco.
Habitat in arenosis»
Si je ne craignois pas de multiplier les
genres , il n'y a pas de doute qu'il ne me fut
possible d'en établir beaucoup d'autres ; peut**
être à la vérité ne seroient-ils pas aussi bien
caractérisés que ceux dont je viens de parler.
Par exemple, dans les Didermes ^ ne seroit- il
pas possible de considérer le Diderma bi~
i'alve , comme un genre parliculier? L'aspect
qu'il présente , son mode de rupture toujours
par Fécartement de deux lames planes pa-
l-ailèleà, placées de champ, me semble pou-
voir indiquer des différences très-marquées.
Dans les Agarics , il en est un très-singulier
i^Agaricus lycoperdoides) , qui a la propriété
de se réduire en poussière à la manière des
Lycoperdon , en commençant par le sommet
de son chapeau ; ce caractère ne seroit-il pas
suffisant pour le constituer genre?
îî est encore une série de plantes où Von
( io5 )
pourra établir plusieurs genres , ce sont les
Sphéries ; à la mérite , entre les groupes , on
trouve des espèces intermédiaires , qui sem-
Lient réunir les genres que l'on seroit d'abord
tenté de faire. Il est aussi une autre suite
nombreuse de Champignons que l'on desi-
reroit bien diviser , les Agarics; mais la na-
ture semble s'opposer à ce qu'on les sépare
en genres particuliers ^ puisque dans une série
très-naturelle (les Coprinus) , on trouve quel-
ques espèces pourvues d'un organe qui sem-
bloit n'appartenir qu'à la section appelée Xe*
piota , par le D. Persoon.
( io6)
Tableau des espèces crEryngmm , d'après
F ouvrage de M. Delà roche.
§. I.
FôUorum neivis rarnosis»
Folïis radicalihus multlfidls.
Jlj ryngium , campes tre , L. ; Bourgad Goiian,
spinalha vill. Delar. , tab. 3 ; dllatatiim ,
Lamk, , Delar., tab. 4; ametliystlnum ^
Lamk. ; rostratum , Cav. ; glomeratum ,
Lamk. , Delar. , t. 6.
E. Billardieri ^ Delar., tab. 2. Follis radica-
ïibns suborbiciilatis , tripartilis; lobis piu-
natifidis aut dicliotomè incisis , undiqiK^
profunde dentatis ; laciniis lanceolatis ; ca
pitulis rotundis.
Habitat in Oriente.
E. scariosum , Delar., tab. 5. Foliis pinna'i-
fidis , in petiolum marghie scariosum altc-
nuatis; laciniis omnibus linearibus , dis-
tantibus.
Habitat in Oriente.
E. comosum , Delar. , t. 7. Foliis radicalibiis
( I07 )
bipinnatifidis; capiluUs ovatis , coma foliosâ
apice inslructis.
Habitat in ISovà Hispaniâ.
5<- îf
Foliis radlcalihus integris aut tantùm lohatis,
E. credcum, Lamk., Delar. , tab. 8; tenue,
Lamk. ; tricuspidatum , L. , Deîar. , t. 9 ;
ilicifidium , Lamt. ; aquijoliiirn , Cav. ,
Delar. ,1. lO ; maritimum y L.
E. asperlfoiiuni , Deiar. tab. 11. Foliis om-
nibus inlegrLs; radicalibus cordai is^asperis 5
involucri ioiiolis octonis , ovato-lariccolalis;
capiluiis œtate subcyiindricis.
E. OVwerianiLm , Deiar. , lab. i2. Foiiis ra-
dicalibus cordalis; caulinis profunclè tri-
lobis; capiluiis subcyiindricis; involucri
foliolis duodcclm rigidis, iiuearibus, deo-
lato spinosis.
Habitat ïn Oriente.
E. aïpinum ,\^.', planwn , L. • dlchotomum^
Dcsf.; corniculaturn , Lamk., Delar., lab.
i5 ; triquetrum , S 'A\\.', pusdlum , L.
Y., falcatum , Delar., lab. i3. Foliis radica-
libus cordalis; cauliuis subdi^itatis, deflexis;
capiluiis roUindis; caule virgalo.
Habitat in Monte-Libano.
E. nasturtUfoIium , Juss. ined. Delar., tab. 17*
( io8 )
Foi lis omnibus lanceolatis , apice dilatatis ,
subpiimatifidis ; capitiilis ovatis scssilipjus.
Habitat in America Meridionali.
E. Cer^antesilj Delar. , tab. i8, f. i. Siirculis
decumbentibus ; foliis floralibiis linearibus,
trifidis; pedunculis lateralibus ; semiuibus
squamosis.
Habitat in Mexico.
E. vesiculosinn y Labill.; virglnianum , Lamk.
Delar. , tab. 19. vlrgatwn , Lamk. Delar.
lab. 20, fœtldinn^ L. , supp. nudicaule ,
Lamk. serratum , hwnilc ^ subacaule ^ Cav.
Delar., v. ^ tab. 18 , f. 2.
IL. phyteumœ y Delar., tab. 21. Biflorum :
foliis lineari-lanceolatis , capitulis oblongis,
coma foliosâ terminatis; involucri foliolis
linearibus , deflexis.
Habitat in IN^ovâ Hispaniâ.
E. Bonplandi^ Delar., tab. 22. Paiiciflorum:
foliis radicalibus ovato-obîongis , obtuse
crenatis ; caule subnudo; involucri foliolis
à paleis vix distinctis.
Habitat in l^ovâ Hispaniâ,
E. carlinœ ^ Delar. , tab. 23. Foliis radica-
libus lanceolatis , profunde serralis; capi-
tulis ovatis, coma foliosâ apice instructis;
involucri foliolis lanceolatis , supernè lœvi-
bus , îuteis.
Habitat in Nova Hispaniâ»
( 109 )
E. gracile^ Delar., tab. 24. Foliis radicalibus
ellipticis , obi osé crenatis ; capitulis mini-
mis, amethystiîiis; involucri foliolis linea-
ribus , sopernè laevibus , luteis.
Habitat ïn locis liumiclls I^o^'ae Hispaniae.
E. stellatuin ^ miuis ind. Delar. , tab, 25.
Foliis lineari-lanceolalis , crenatis; capitulis
minimis , ametbystinis ; iavolucri foliolis
ovatis, siipernè luteis, Isevibus.
Habitat /// Mexico et circa Santa-Fe - di-Bo-
gota.
§. I I.
Follorum nervis simpllcibus parallells»
E. aquaticum L. ; longlfolium , monoce-
pJialuni, Cav.; ehracteaUiin ^ Lamk. , Delar,
tab. 32.
E. paniculabum , Delar. , tab. 26 ; Dichoto-
mum : Foliis liiiearibus , ciliato-spinosis ;
floralibus brevissimis ; involucri foliolis pa-
leas œquantibus.
Habitat in Chili.
E. gramineum y Delar., tab. 27. Foliis linea-
ribus, angustissimis, remotè ciliato-spinosis ;
caule billoro; capitulis ovatis.
Habitat in Nova Hispaniâ.
E. bromelicefolium , Delar. , tab. 28. Foliis
dentés subulatos magnos gerentibiis^ radi-
( l'o)
calibiiS l?itè imearibus , loîigissimis ; florâ''
libus carinatis, aicuatis; involucrl foliolis
siiperiiè Isevibus.
Habitat in Novse Hispanise sylvis humidls.
E. Humholdtiï^ Ddar., tab. 29. Follis lan-
ceolato - liiieai ibus , confertim cilialo spi-
nosis ; spinis conjiigalis rigidis ; caule
suptrnè angulalo ; capitulis oblongis con-
glomeratis.
Habitat in Monte Quiadiu regni Novi Gra-
natensis.
E. proteœflontm , Delar. , tab. 3o. Foliis
dense congestis, siiLimbricatis, laticeolalis;
capitulo iinico , oblongo , maximo; invo-
liicri foliolis numerosis , supernè laevibns.
Habitat in j^o^â Hispaoiâ.
E. cymosuniy Delar., tab. 3r. Foliis inferio-
ribus linearibus, canalicuiatis, dentés con-
jagalos , subutatos , longissimos gereotibus;
superioribus pinnatifidis ; involiicris sub-
10 phyllis.
Habitat in Nova Hispaniâ.
( III )
Cajetani Sa VI , Z). M. (i) , Botanicon Etrus-
CUM, sistens plantas in Ecruria sponùe
crescentes (2).
_L/ains les ouvrages de la nature de celui que
nous annonçons, l'auteur se propose un but,
souvent simple, quelquefois d' ubie ; dans le
premier cas , il fait un ouvrage à la portée
de toutes les personnes qui se livrent à l'étude
des plantes qui les environnent , dans une
étendue de terrain déterminée; c'est un ma-
nuel que l'on consulte plus facilement qu'un
traité complet sur les plantes ou species ; dans
le second cas , l'ouvrage est destiné à faire
connoître les plantes d'une contrée quelconque,
mais il est écrit pour tous ceux qui cultivent
la science, quelque soit le lieu de leur rési-
dence , cbacun de ces ouvrages doit être exé-
cuté avec un esprit bien ciifférenî. Si Ton ne
veut qu'une simple Flore, elle doit être for-
mée comme un catalogue court et raisonné,
(i) De TAlhénée de Pise, professeur de physique
expérimentale dans la même ville, de l'A.cadémia
des géorgopliiles de Elorence.
(2) Volume iii-8.°, 200 pag, Pisis typis Bayne-
rii prosperi 1808. Dédié à M. Targioni Tozzetti^
D. M.j professeur d'agriculture à Florence,
( I-i^ )
distribué selon une méthode quelconque.
Chaque plante accompagnée d'une phrase
caractéristique, ou même d'une courte des-
cription avec la citation de figures, que l'on
peut verilîer facilement. Un tel ouvrage bien
fait, est d'une grande utilité pour commencer
l'étude des plantes d'une contrée.
Si l'auteur veut faire au contraire un ou-
vrage pour les Botanistes, il doit alors suivre
une marche différente; s'il veut faire con-
noître de nouvelles observations , elles doivent
çtre présentées de manière à ne point se trouver
confondues dans une foule d'objets connus et
qui ne peuvent rien apprendre à celui qui
sait déjà ou qui possède les ouvrages généraux
dans lesquels sont renfermées toutes les no--
lions que l'on désire acquérir sur chaque in-
dividu du règne végétal.
Faisons maintenant l'application de ces
principes à l'ouvrage du D. Savi , et nous
reconnoitrons , quoiqu'en rendant justice à
ses talens et même en donnant des éloges mé-
rités à son travail, qu'il n'a pas nettement
déterminé quelle a été son intention en don-
nant son Bonaticon Eùruscum , s'il a écrit
pour ceux qui voudront étudier les plantes
de la Toscane, d'abord nous crovons que son
ouvrage ne renferme pas toutes les plantes
qui doivent y exister, puisqu'on n'en trouve
mentionnées que 248 espèces, et la Sygénésie
C "3 )
est terminée; d'un autre côie les descriptions
éiant longues , il est difficile de trouver une
plante et de l'étudier, parce qu'on est oblige'
de parcourir un très-grand nombre de pages,
avant d'arriver à l'objet cberché ; si le D. Servi
a eu l'intention d'écrire pour les Botanistes,
et de leur donner le fruit de ses observations,
il n'y ?. pas de doute qu'il ne soit très-dif-
ficile de reconnoitre celles qui lui sont par-
ticulières, puisc[u'elles sont perdues pour ainsi
dire dans le corps de l'ouvrage.
Si nous n'entrons pas dans les idées de
l'auteur pour le plan et l'exécution de son
ouvrage, nous n'en reconnoîtrons pas moins
qu'il est fait avec soin; l'auteur fait précéder
sa description dçs Synonymes qu'il lui a été
possible de vérifier , en adoptant le nom le
plus généralement reçu; chaque description
de plante en latin , est faite avec soin , mais
on eut peut-être désiré qu'elle eut été présentée
d'après un autre mode; que sur chaque par-
tie des plantes on se fût contenté de ne don-
ner que les caractères essentiels et saillans.
Nous devons dire qu'en étudiant l'ouvrage
du botaniste italien, nous avons trouvé un
certain nombre d'observations qiii lui sont
particulières, et dont nous avons profité. Mal-
gré l'opinion émise sur le premier volume
du Boianicon Etrusciun y nous n'en conve-
nons pas moins que cet ouvrage fait hou-
2, 8
( 114 )
neur au talent d'un professeur qui, consacra
à renseignement de la physique , ne peut
donner à l'étude des plantes tout le temps
que son amour pour cette science le porte-
roit à y consacrer; le Bobanicon Eùruscum sera
pour ceux qui entreprendront une Flore gé-
nérale d'Italie, une source où ils puiseront
avec fruit , ainsi que dans la Flora Pisana (3)
et les Due centurie ai piante apparbenenti
alla flora etrusca {jf) , ouvrages du même
auteur et qui l'ont fait connoitre avantageu-
sement dans la science de la botanique.
N. A. Desvaux.
(3) Deux volumes in-o.° , avec gravures.
(4) Un volume in-8.^. Pise, i8o4.
(ii5)
Histoire des Arbres et arbrisseaux qui
peuvent être culiwés en pleine terre sur le
sol de la France ; par M. Desfontaines ,
Membre de la Légion d'honneur , de
V Institut de France , professeur de bota»
nique au Muséum d^Iiistoire naturelle , de
la Société d'agriculture de Paris , de
l'Académie des sciences et belles-lettres
de Dijon , de la Société de physique
de Gottingue , de la Société Linnéenne
de Londres , de la Société des natura--
listes de Mékelbourg , etc. (i).
J_^ES Arbres , le plus bel ornement du règne
végétal, sont encore pour l'homme la source
d'une foule de jouissances qui tiennent tant
aux besoins qu'aux agrémens de la vie : aussi
de tout temps a-ton mis un grand prix à
l'acquisition des arbres étrangers au pays où
Ton est parvenu à les naturaliser. Sans le bieu-
(i) Deux volumes in-S/* ;à Paris^chez Brosson^
libraire, rue Pierre Sarrasin , n.^ 9. On trouve chez
le même le Choix des plantes du ccroVaire de Tourne"
fort\ par ^. Desfontaines, C'est par erreur que ce der-
nier ouvrage a été annoncé chez LevrauU^ p. 355, de
ce journal.
( i'6)
fait de la culture , nous serions étonnés du
petit nombre d'arbres auquel se trouveroit
borné le territoire français ; point de pêcher ,
de cerisier , d'abricotier , de noyer ; point
de vigne , d'olivier , de mûrier ; nous ne
connoîtrions pas plusieurs belles espèces de
chêne , de peuplier , de bouleau , d'orme ,
d'érable, de charme , de pin , de sapin , etc.
Tous arbres qui nous ont été fournis par
une terre étrangère , et dont les avantages
sont incalculables.
« Qu'on ne pense pas , dit M. Desfontaines,
« que nos arbres indigènes puissent rempla-
<< cer nos arbres exotiques que l'on peut cul-
« tiver en France. Dans un pays comme le
« nôtre , où l'on exerce un grand nombre
<< d'arts mécaniques, on a besoin de bois
« de différentes couleurs , de ditférens de-
« grés de souplesse et de solidité : Les Laye-
4< tiers , les Tourneurs, les Ebénistes , etc. sau-
« ront en tirer un parti avantageux : d'ail-
« leurs beaucoup d'arbres étrangers peuvent
« croître dans des terrains qui se refusent à
« la culture de ceux de nos climats , et il y
4< en a dont le bois est d'une qualité supérieure
i< à celui des arbres analogues de notre con-
4< tinent ; enfin parmi les arbustes qui ornent
« nos parterres et contribuent aux jouissances
« de la vie , il en est plusieurs qui ont four-
4< ni de nouveaux modèles de dessin aux.
( II?)
« peiiili^es, aux brodeurs, aux manufactures
« d'étoffes et de porcelaines. »
Duhamel a donné en Jj56 un excellent
Traité des arbres et arbustes , qui a été fort
utile aux cultivateurs ; M. Desfontaines vient
de sBÎvre son exemple. L'homme qui est par-
venu par ses travaux à se faire un nom dis-
tingué dans les sciences , n'a pas besoin ,
pour faire valoir ses productions , de trom-
per le public en empruntant le nom d'un au-
teur , dont le temps a consacré , en quelque
sorte, la réputation : depuis Duhamel, nous
avons acquis un grand nombre d'arbres qui
lui étoient inconnus ; il ne traite d'ailleurs que
de ceux qui peuvent croître sous les climats
de Paris et du nord de la France. M. Des-
fontaines, que ses voyages, se? longs travaux
et la place qu'il occupe au Jardin des Plantes
ont^ mis à même de connoître et d'étudier
nos richesses végétales, a conçu l'heureuse
idée de publier l'histoire de leur découverte,
les avantages qu'elle nous offre, et les moyens
de nous en assurer la possession par la culture.
En rendant à Duhamel toute la justice qu'il
mérite, M. Desfontaines a su produire un ou-
vrage neuf, d'autant plus précieux, qu'il
présente, dans un tableau raccourci, tout ce
qu'il y a de plus intéressant à connoître sur
les arbres cultivés en France, et sur les carac-
tères propres à disiioguer chaque espèce. Cette
( "8)
production, écrite avec chaleur et rapidité, se
soutient également partout par un style élé-
gant et pur : c'est pour l'homme de goût,
un très - bon ouvrage de littérature ; pour
l'amateur de culture, un catalogue précieux
de ses richesses ; pour le botani te , un traité
lumineux qui lui fera distinguer tous ces végé-
taux ligneux exotiques, acclimatés aujourd'hui
dans nos brillans veraers.
Eu effet , en coasidérant l'ouvrage de
M. Desfontaines sous ces trois points de vue,
nous reconnoîtrons sans peine qu'il remplit
parfaitement son objet, et qu'il est dans sa
concision, un des plus étendus de tous ceux
qu'on a publiés sur celte matière ; ce sont
les choses et non les mots qui font la bonté
d'un livre. L'étude des plantes, si aimable
en elle-même , ne paroit sèche et rebutaule
que parce qu'elle a été rendue telle par un
langage barbare , par une foule d'expressions
de mauvais goût , que jamais la langue fran-
çaise ne pourra admellre , tant qu'elle con-
servera sa pureté : il semble qu'il soit im-
possible de parler français dès que l'on en-
treprend de parler des plantes. M. Desfontaines
nous donne la preuve du contraire. En ren-
geant les plantes, chacune dans la famille à
laquelle elles apparûennent , il expose avec
clarté le caractère de chaque famille : ainsi
rapprochées par groupes bien distincts , les
( i'9)
plantes le sont ensuite par genres , dont les
caractères sont traces avec une prëcison lu-
mineuse. Quant aux espèces, M. Desfontaines
ne les fait connoître que par une phrase
spécifique , avec l'indication d'une ou de
deux figures, qu'on peut consulter en cas de
doute. Il n'entroit point dans son plan d'en
présenter une description détaillée , ce qui
auroit au moins doublé l'étendue de cet ou-
vrage : d'ailleurs dans le discours qui vient
à la suite de l'exposition des espèces ,
M. Desfontaines les caractérise souvent par
quelques-unes de leurs parties les plus sail-
lantes et les plus propres à les faire reconnoître.
Les détails , qui viennent à la suite des
espèces , et qui les embrassent toutes , sont la
partie la plus intéressante de l'ouvrage, lis
n'ont ni la sécheresse des descriptions ordi-
naires , ni la monotonie des préceptes de
culture, ni l'ennui d'une pesante dissertation:
c'est un modèle de bon goût , d'élégance et
de pureté. M. Desfontaines en a exclu toute
expression que la langue française n'a pas
encore adoptée, et ses descriptions n'en sont
pas moins claires. 11 cfte l'époque de la dé-
couverte de chaque plante , si elle est mo-
derne, celle de son introduction dans nos jar-
dins; il signale à la reconnoissance publique
celui qui en a fait la découverte , ou qui le
premier en a essayé la culture en Europe i
( 1^0 )
si il s'agit d'an arbre connu depuis longtemps*
c'est dans les ouvrages des anciens qu'il \a
en rechercher l'origine : dédale obscur, dans
lequel on ne peut pénétrer qu'avec le flam-
beau d'une saine critique, et d'où l'on ne
sort quelquefois qu'avec de nouveaux doutes:
si l'on parvient à y découvrir quelques traits
de lumière , cette jouissance est achetée par
une suite de recherches pénibles , de discus-
sions fatigantes , dont M. Desfontaines fait
grâce au lecteur^ poTir ne lui communiquer
que les avantages d'une découverte utile et
curieuse. C'est un voyageur qui nous rend
compte du résultat de ses observations , mais
qui se tait modestement sur tout ce qu'il lui
on a coûté de peines et de fatigues pour y
parvenir.
En nous faisant coiînoître les plantes men-
tionnées dans Pline , Théophraste , etc. , M«
Desfontaines donne à ces auteurs une nou-
velle vie; il nous inspire un grand intérêt
pour leurs ouvrages , et les morceaux éloquens
qu'il en cite , prouvent que leur brillante
imagination , sous le beau ciel de la Grèce ,
savoit mieux peindre la nature que la décrire
avec méthode. Ce que M. Desfontaines ajoute
sur la culture de chacune de ces plantes est
court, mais suffisant; il ne joint aux pré-
ceptes généraux que les détails rigoureuse-
ment nécessaires»
( I" )
îi rësulle de l'exposé succinct que je viens
de présenter de Thistoire des arbres et ar-
brisseaux , que cet ouvrage appartient autant
à la bonne littérature qu'aux sciences; que^
fait sur un plan neuf et agréable , il devient
la preuve que l'étude des sciences n'exclud
point l'élégance du style, et que la pureté
de ce dernier ne nuit ni à l'exactitude, ni à
la clarté des descriptions , et qu'enfin les
sciences pourront toujours instruire et plaire,
toutes les fois qu'elles ne seront pas présentées
par l'ignorance ou la pédanterie. Pour justi-
fier tout ce que j'ai dit de l'ouvrage de
M. Desfontaines , il me suffira d'en citer
quelques passages ; je prendrai pour exemple
l'olivier.
« L'olivier , dit M. Desfontaines , est un des
« arbres les plus utiles de la nature. Olea
K prima omnium arhorum est y dit Columelle.
« La connoissance de l'olivier et de ses usages
« remonte jusqu'à la plus haute antiquité !
« la Genèse en fait mention dans plusieurs
« endroits. Les uns disent qu'il fut transporté
« d'Egypte à Athènes par Gécrops , l'an
« 1682 avant l'ère chrétienne; d'autres pré-
« tendent que ce fat Hercule qui, au re-
« tour de ses glorieuses expéditions, apporta
« l'olivier dans la Grèce , qu'on le planta
« sur le mont Olympe ; et que le premier
« usage auquel on l'employa fut de couron-
( 122 )
« ner de ses rameaux les vainqueurs aux
« jeux (le TElide. Les Grecs avoient une si
« grande vénération pour cet arbre, qu'ils
« en firent le symbole de la sagesse , de l'a-
« bondance et de la paix. Ils allèrent même
« jusqu'à croire que c'étoit un bienfait de
« Minerve envers les liommes , et que cette
« Déesse l'avoit crée. On lit dans Cassianus
« Bassus, liv. 4, chap. i, que les eaux qui
« cou\roient toute la surface du globe, ayant
« commencé à se retirer , laissèrent d'abord
« à découvert le territoire d'Athènes, et que
« Minerve et Neptune, frappé,s de la beauté
« de ce lieu , se disputèrent F honneur d'y
« bâtir une ville. La contestation ayant été
« portée devant Jupiter , il décida que ce-
« Ini des deux qui feroit la chose la plus
ce utile à la ville qu'ils vouîoient construire ,
« eraporleroit le prix. !Neptune créa un port
« et des vaisseaux , d'autres disent un cbe-
« val; et Minerve fit sortir au même instant
« du sein de la terre, un olivier couvert de
(c fleurs et de fruits : le prix lui fut décerné
« avec une couronne faite des brandies de
« l'arbre qu'elle venoit de produire.
« Cicéron attribue l'olivier à Aristée , fils
« d'Apollon ; et Diodore de Sicile le donne
ff à Mercure. Ces fables prouvent du moins
« toute l'importance que les Grecs attaclioient
« à cet arbre, qui n'éloit pas moins en bon-
( 123 )
« neur chez ks Romains. Pline dit qu'il ëtoit
« défendu de le faire servir à des usages pro-
« fanes, et qu'on ne permettoit pas même de
« le brûler sur les autels des Dieux : in
« profanis usihus pollui lauruni aut olewn
« jus non est .... Le même auteur , dans le
« même chapitre, dit, en parlant de l'olivier:
« oleœ honoreni romana majestas rnagnuni
V prœbult turrnas equUiirn idihus jiifiis eoc ea-
« dem coronando , item minoribus trium"
« phis ovantes» Athence quoque vlctores
« oled coronant. Les peuples aiioient autre-
« fois demander la paix, en portant à la main
«c des branches d'olivier :
Paciferœque manu ramum protendit olivœ.
ViRG.
ce On croit gëne'ralement que les Phocéens
<f qui fondèrent Marseille environ six cents
a ans avant J. C. y apportèrent l'olivier et
« la vigne, qui delà se répandirent dans les
« Gaules et dans l'Italie. H y a dans Pline un
<c passage qui s'accorde assez bien avec cette
« tradition. Cet auteur assure que sous le
« règne de Tarquin l'Ancien, il n'y avoit
« point encore d'olivier en Europe, ni mêmer
t( sur les côtes d'Afrique.
« L'olivier se plaît sur les coteaux expo-
« ses au soleil , et vient fort bien dans la*
( i::4 )
« terreins pierreux. 11 s'accommode aussi crim
« sol gras et fertile; mais l'huile qu'il donne
« alors est de moins bonne qualité. 11 réussit
« difficilement à de grandes distances des bords
« de la mer , et ne supporte pas les fortes
« gelées. Dans le nord de la France , il faut
•c l'abriter dans l'orangerie pendant l'hiver.
« — Les oliviers parviennent quelquelois à
« une très-grande hauteur. J'en ai vus en
« Afrique qui avoient quinze à vingt mètres
ce d'élévation.... L'olivier croit spontaîiément
« et en grande abondance, dans les montagnes
« de l'Atlas: on y récolte les olives sauvages,
« et dans quelques endroits , on en retire une
?( huile très-estimée. Une chose digne de re-
c marque, c'est que la chair de l'olive est la
« seule qui soit huileuse; dans les autres
« plantes, c'est la graine ou le noyau qui
« contient l'huile. »
POÏRET.
( ^2.6 )
Notice biographique j sur Pierre-Rcmy Wille-
met (i) ipar M. J asti a Lamoureux, membre
de V Académie de Nancy,
X>/Aivs celle notice, M. LamoureiiTC a consi-
déré le professeur de botanique de iNancy
Willemet (2) , piutôt sous le rapport moral
que sous le rapport des travaux qu'il a faits
pendant la longue carrière qu'il a parcou-
rue (3); cette esquisse fait autant d'honneur
(1) A Bruxelles, 18085 in-8.^, 20 pages.
(2; Membre des Académies de Nancjr^ Lj^on ,
Dijon, Bordeaux, Rouen, Orléans, Arras, Majence,
Gœttingue, Stockholm; des Sociétés de médecine,
d'histoire naturelle, philomalique et galvanique de
Paris, de la Société Linnéenne de Londres , etc. , etc.
Né à Hornoy, village de Lorraine, en 1786, mjrt
à Nancy, le 21 juillet 1807, à 72 ans.
(3) Le D. Haldat en faisant l'éloge de M. Wil-
lemet dans le Magasin Encyclopédique , septembre
1807, a donné des détails sur les différens travaux
de ce savant, dont la Fhytographie économique des
plantes de la Lorraine, in-S.*", 1779 , ouvrage cou-
ronné par l'Académie de Nancy 5 la Matière Tné-^
dicale indighne ^ in-8.^, troisième édition 5 la Mo-
nographie des plantes étoilées, et surtout le Dic-^
tionnaire pharmaceutique de l'Encyclopédie métho-
dique, établissent les titres qu'il a comme savant
au vénérable professeur, qu'elle prouve eu
faveur de celui qui l'a fait connoître dans
le jour le plus favorable à l'humanité; nous
montrer ainsi l'ami de la nature , l'ami des
vertus, c'est rendre plus cher une science
faite pour le bonheur des âmes sensibles ;
nous apprendre quels furent les sentimens
de l'ame de ce savant, quelles furent ses oc-
cupations pendant une longue carrière , c'est
nous faire espérer un même avenir en nous li-
vrant à la même science et aux mêmes vertus.
« Une constitution affermie par l'exercice
« et la tempérance sembloit promettre de plus
flc longs jours à sa robuste vieillesse; Wdlemet
« n'avoit encore payé aucun tribut à la cadu-
« cité, quand la mort vint le surprendre,
ce chargé de soixante-douze ans , il forçoit
« les personnes qui le voyoient pour la pre-
« mière fois, à ne point croire à son âge...
« Né près de la nature, Willemet en suivit
a de bonne heure les douces inspirations.
« Dès l'aurore de sa vie, il jouoit avec les
« fleurs, et les pas chancelans de son en-
« fance avoient foulé le gazon sur lequel il
« devoit trouver dans un âge plus mûr, ces
« plantes qui lui procurèrent de si tl onces
« jouissances. Comme il avoit observé long-
ce temps avant d'apprendre , il ne dut aux
« sciences que sa seconde instruction ; doué
« de cette grande aptitude qui , selon la défi-
( 1^7 )
« nitioii de tlciix grands hommes , doit donner
ce la mesure exacte du génie , il surmonta
ce toutes les difficultés qu'opposent à l'élude,
ce l'imaginalion brûlante de la jeunesse et l'a-
ce ridité des premiers élémens. »
Plusieurs traits rapportés par M. Lamoureux
font l'éloge du cœnr du professeur Willemet.
En terminant sa IN otice , M. Lamoureux
émet le Yoeux suivant : ce En rendant, dit- il,
« ce dernier hommage au savant recomman-
ce dable , qui fut mon ami après avoir été
« mon maître, j'ai rempli le triste devoir que
ce sa perte m'a légué pour héritage; mais ses
ce nombreux bienfaits laissent à la reconnois-
te sance publique une autre dette à acquitter.
« Sous la voûte éternelle, des pins et des
ce cèdres, au milieu des richesses de la nature
ce qu'il a recueillies et classées , dort en paix
ce le vertueux Daubanton ; la dépouille mor-
ce telle de Willemet ne doit-elle pas obtenir
ce les honneurs d'une semblable sépulture ?
ce Au détour d'une allée silencieuse , à
ce l'ombre des sycomores et des mélèzes ,
ce l'homme sensible seroit arrêté par un mo-
« nument d'un style agreste. Point de marbre
ce fastueux n'en détruiroit le caractère. Une
ce colonne de granit , arrachée du sein des
<e Vosges , eleveroit sa masse brute sur un
ce tertre de gazon : le tapis de verdure seroit
« émailié des végétaux qui porte le nom de
( ,28 ) •
« Willemet (4) : la pierre inanimée nous les
« retraceroit encore , sans qu'aucune autre
<( inscription vînt distraire notre mélancolie;
a quelques productions des différentes par-
te ties du globe , jetées , comme par hasard
« au pied de la tombe, diroient à tous ceux
« qui chérissent les sciences et la nature que
« leur meilleur ami repose dans le même
« lieu où il a laissé tant de traces de ses no-
ce blés travaux. »
N. A. Des VAUX.
(4) WllUmetia hieracioides Necker, Poa TVlll&^
vietia Godef.
( ï29 )
MÉMOIRE sur trois nouveaux genres de la
famille des Algues marines ; par M.
Lamouroux, membre de plusieurs Sociétés
savantes,
DICTYOPTERIS (i).
VjAract. GENER, Fronde partagée par une ner-
vure.
Substance. Confusément réticulée, tendre et
presque transparente.
Fructific. Capsules se réunissant plusieurs en-
semble, et formant des taches assez grandes,
éparses sur les deux surfaces de la fronde.
Les Dictyoptères sont pourvues de racines
et de tiges; elles se rapprochent des Dictyotes
beaucoup plus que des autres genres de la
famille des Algues. Elles en diffèrent par la
substance , le faciès de la fructification , et
par la nervure , qui est constante dans les Dic-
tyoptères et ne s'observe sur aucune Dictyote.
Caract. GENER. Fronde stipite^Jolium médium
percurrente, Substantia, memhranacea y in-
distincte reticulata y tenera, suhdiaphana,
(i) Du grec dlcfyon réseau, Q\ pterîs fougère.
2. 9
( i3o )
Fructificàtio , Capsulée oculo henè aniiato
distinctœ ) maculas spar sas formantes,
DiCTYOPTERis JusTii. Froiidc ramosa , sub-
foliosa ; foliis ovato-elongatis; fruclificatio-
nibus raris , sparsis. Lamouroux , Journal
philonu, n.° 20, mai 1809, p. 332, tab. 6,
fig. A.
Habitat in Antillis.
M. Poiteau a rapporte cette espèce de Saint-
Domingue : je l'ai dédiée à mou ami Saint-
Just Lacuée , maître des requêtes au Conseil
d'état, et amateur zélé des sciences naturelles.
Son courage et ses connoissances dans la ma-
rine lui ont mérité la décoration de la Légion
d'honneur , et la place importante d'inten-
dant général de la marine en Portugal.
DiCTYOPTERis Elongata. Froudc membrana-
cea , ramosa elongala, tenera; fructiQca-
tionibus minutis , uumerosis, sparsis.
Fucus memhranaceus Stackh, Ner. Brltan,
p. i3,tab. 6. Daw. Turner, synop. p. i4i,
n. 26.
Fucus polypodloides , var. a, Lamouroux,
Disser. Fasc. I, p. 32, tab. 24, fig. i. Exclu.
syn. Des font.
Ulva polypodioides , Decand. , Flor. Franc.,
Yol. 2, p. i5, et synop, plant, gall., p. 3,
( i3i )
îi. 32. Poiret, Encycl. vol. 8, p. i65 ,
n. i3.
Habitat m Gailia oceanica, rare ïn Anglia.
DiCTYOPTERis PoLYPODioiDES. Froiide membra-
nacea ramosa; fructificatioaibus ad sîipitem
frequentioribus.
Fucus polypodioides , Desfont. , Flor. Atlant.
t. 2, p. 421, var. /3 minor, Lamouroux ,
Dissert. Fasc. I , p. 82 , tab. 24, fig. 2.
Habitat in Mediterraneâ.
Les Dicùyopteris elongata et polypodioides
ont été confondues par les auteurs; j'en avois
fait , dans mes Dissertations , des variétés
l'une de l'autre. Depuis cette époque, ayant
été à portée d'examiner un grand nombre
d'individus de ces deux plantes dans plu-
sieurs états , ie me suis décidé à en faire deux
espèces , à cause des différences constantes
qu'elles présentent. La première a la fronde
large, tendre, peu rameuse, les divisions des
rameaux alongées, et les fructifi calions petites
et éparses : elle babite l'Océan. La deuxième ,
originaire de la Méditerranée , offre une
fronde étroite, très-rameuse, d'une substance
ferme, presque opaque, et les divisions des
rameaux très-courtes, avec les fructifications
beaucoup plus nombreuses près de la ner-
vure que des bords. Ces caractères m'ont
( l32 )
paru assez importans pour constituer deux
espèces.
DiCTYOPTERis Delicatula. Froude pusilla vix
ramosa, tencrrima; fructification ibus in li-
neis du abus parallelis marginal ibus. Z;^-
TTiouroux , Journal philom, , n, 20, mai
1809, tab. 6, fig. B.
Habitat in Antillis, Super Amansiam multi-
fidam parasitica,
AMANSIA.
J'ai dédié ce genre, comme un foible tri-
but de ma gratitude, à M. de Saint-Amans, à
qui je dois mes premières connoissances ei^
histoire naturelle. /
Caract. génér. Fronde partagée par une
nervure.
Substance. Réticulée , mailles du réseau re-
présentant des hexagones alongés et très-
réguliers.
Fructific. Capsules renfermées dans une en-
veloppe commune, remplie d'une mucosité
transparente et gélatineuse, située au som-
met des rameaux et des petits rameaux.
L'Amansia ne renferme qu'une seule es-
pèce , tellement caractérisée qu'il est impos-
sible de la confondre avec les autres Algues,
Pa^/.i55.
7ûm .:z.PZ.I.
J^r/f. 2 6
'.^^^....S^^^^ 4- a I / ' î f J '^
I.
jFi^r .
(i33)
et de la réunir aux différens genres de cette
nombreuse famille.
SvBSTAV^Tik 7'etlculûta , maculis hexagonis ,
elongads , l'egularissimis ; Fructificationes
gigarùnce in apice rarnorum , rainulo-
riimque sitœ.
Amansia MuLTiFiDA. Frondc ramosa ; ramis
ramulisque dentalo-multifidis. Laniouroux,
Journal philom, , n.° 20 , mai 1809 , p. 332 ,
tab. 6, (ig. C, D, E.
Habitat in Antillis. Ded. PoiCeau,
L'Amansie diffère des Ulves et des Fucus
par la fructification et la substance réticulée;
des Dictyotes et des Dicry aptères , par la fruc-
tification, la forme des mailles et la couleur qui
est rose dans l'Amansie multifide,el brune, verte
ou fauve dans les deux autres genres. Il ne
faut pas confondre avec la fructification ,
les extrémités des petits rameaux qui , se re-
courbant sur elles-mêmes, rendent cette partie
de la plante entièrement opaque et presque
semblable, pour un oeil peu exercé, à une vé-
ritable fructification.
BRYOPSIS (2).
Caract. génér. Fronde fistuleuse.
Substance. Diaphane 5 sans organisation appa-
rente.
(2) Du grec, hryon mousse 3 et ypsls apparence.
( i34 )
Fructific. Capsules gl obuli formes , d'une
couleur verte , remplissant et colorant la
fronde.
Les plantes de ce genre sont peu connues
(une seule espèce a été décrite, et classée
•parmi les Ulves et les Fucus ) ; elles di lièrent
des autres Algues par la fronde listuleuse
sans articulation ni cloisons , et par la fructi-
fication.
Frons fistulosa, Subst. pellucicla, Fructif.
Capsulœ glohuli formes , minutissimce , vi-
rides , in frondem nidulantes,
BuYorsis Pennata. Fronde compressa pennata ;
pinnis incurvis, oppositis alternisque. Tab. 3,
fig. I, a , h, Sp. nov.
Habitat in Antillis.
Bryopsis Akbuscula. Fronde compressa ra-
mosa; ramis pennalis; pinnulis longiuscu-
lis, Iaxis, sparsis. Tab. 1 9 fig. i.
Uha plumosa, Hud. , FI. Aug. , p. 671 , n.'' 20.
Trans. Linn. , vol. 3, p. 62 fait conferva)?
With. Brit. , vol. 4, p. 126.
Fucus arbuscula yDecand. ^ syn. p. 7, n.° 82.
Poir. , Enc. méth., vol. 8, p. 38 1 , n.o io3.
Habitat in Oceano anglico , gallicano.
Cette espèce , assez commune sur les cotes
de France et d'Angleterre , est presque tou-
jours confondue avec les trois suivantes, quoi-
qu'elle en diffère par la forme, le port, et
l'habitation ; la description qu'en donne M.
(i35)
Decandolle est excellente, et ne laisse presque
rien à désirer.
Bryopsis Hypnoides. Fronde tereti, ramosa;
ramis ramiilisque elongatis, sparsis. Tab. i,
fig. 2.^ a , h, Sp. nov.
Habitat in mar. Mediterran. , propè Cette,
Bryopsis CupRESsiNA. Fronde tereti , ramosa 5
ramis ramnlisque capitatis , brevibus , sub-
imbricatis. Tab, i , fig. 3, a, h, Sp. nov.
Habitat in Barbaria. Ded. Léman,
Bryopsis Muscosa. Fronde tereti , ramosa ;
ramulis setaceis , brevibus , sopernè nume-
rosissimis, infernè i^aris. Tab. i, fig. 4, a, h.
Sp. nov.
Habitat in mari Méditerranée, propè Massi-
liam.
( i36)
Mémoire sur les Caiilerpes , nouveau genre
de la famille des algues marines ; par
M. Lamouroux, membre de plusieurs So-
ciétés savantes : lu, le 19 avril, à la pre-
mière classe de V Institut de France,
JLjes êtres qui habitent l'immensité des mers
présentent chaque jour de nouvelles espèces
qu'il est impossible de classer, non -seulement
dans les genres, mais encore dans les familles
déjà connues. Le naturaliste qui cherche
à leur assigner des caractères distinctifs, ne
pouvant les étudier dans le lieu même de
leur croissance , éprouve mille difficultés que
n'offrent point les plantes et les animaux
terrestres. Souvent il ne possède que la dé-
pouille ou l'habitation d'un être qui lui sera
toujours inconnu, parce que l'air le fait périr
et le détruit aussitôt qu'il s'y trouve exposé.
Quelquefois il ne peut découvrir dans l'objet
qu'il a sous les yeux , ni les organes de re-
production, ni les vestiges de ces organes.
Ce naturaliste a réuni, cependant, un grand
nombre d'individus qui, par leurs caractères,
paroissent former un groupe bien distinct de
tous ceux qui existent. Organisation, moyen
d'attache, faciès, tout est analogue; la cou-
Tom.:2. FL.JI.
Tom.^- FL.m.
leur , caractère si inconstant et si fugace , est
la même dans tous; n'est-il pas alors fondé
à réunir dans un seul groupe tous ces êtres ,
quoiqu'il n'ait pu y découvrir aucun carac-
tère qui les distingue. Le groupe que j'ai
l'honneur de soumettre à l'examen de la
Classe, est entièrement dans ce cas. Le manque
absolu de fructification , la forme presque
îistuleuse de la tige, la racine chevelue, sans
crampons ni empâtemens , enfin ce luisant
de la surface que l'on observe dans certaines
productions animales, et que les plantes ma-
rines ne possèdent point à un si haut degré ;
tous ces caractères semblent les réunir à la fa-
mille des Zoophytes. La forme des frondes ou
expansions foliacées , l'absence totale de cloi-
sons , d'articulations et de capsules , la cou-
leur d'un vert d'herbe, clair et brillant, sem-
blent les en éloigner et les rapprocher des
végélaux. Dans cette incertitude , j'ai prié
M. Yauquelin, célèbre chimiste, qui aux plus
grands talens unit une modestie rare et une
extrême complaisance, de vouloir bien en faire
l'analyse ; la petite quantité que j'ai pu lui en
fournir, ne lui a pas permis de la faire aussi
rigoureuse qu'il l'eût désiré.
Soumis à la distillation , ces êtres singuliers
ont fourni :
i.^ Une petite quantité d'eau.
Z*° Une huile épaisse d'un rouge brun ,
( iS8)
d'une odeur extrêmement fétide, et parfaite-
ment semblable à celle que produit la chair
distillée.
3.° Du carbonate d'ammoniaque, en partie
cristallisé dans le col de la cornue, en partie
dissous dans le flegme.
4.° De l'acide prussique uni à l'ammo-
niaque.
5.° Un charbon volumineux; calciné avec
la potasse, ce charbon a donné du prussiate
de potasse.
Si ces êtres n'avoient point le faciès d'une
plante, on ne balanceroit donc pas un instant
à les classer parmi les animaux, à cause des
jDrincipes qu'ils fournissent.
Cette analyse, comparée à celle de la Coral-
lina officinaUs fijj, des fucus Hehninthocor-
ton ( 2.) jVesiculosus et digitatus fSJ^ présente
une pins grande quantité de produits animaux ;
il ne faut cependant rien en conclure , parce
que beaucoup de plantes, principalement par-
mi les Champignons, donnent à l'analyse des
substances analogues à celles que l'on retire
des animaux.
Quoi qu'il en soit , la forme des êtres dont
(1) Annales de Chimie^ tom. 8, 1791, p. 817.
(2) Idem^ tom. 9, avril 1791, p. 83,
(3; StackhousQ nereis Britannic. inirod. ^ -p. 3j.
( i39 )
il s'agit est si particulière, que je me suis
décide à les classer provisoirement parmi les
plantes; laissant à un observateur plus éclairé
que moi , à décider à laquelle des deux,
grandes divisions des êtres organisés, ap-
partiennent ces êtres ambigus.
J'ai donné à ce groupe , bien distinct de
tous ceux qui existent dans les Zonphytes et
dans les plantes marines, le nom de Caulerpe,
qui dérive de deux mots grecs, Caiilos tige,
et Erpo je rampe; je l'avois nommé d'abord
laucidla^ à cause du brillant que l'on observe
sur quelques espèces, et qui les fait paroitre
comme vernissés ; mais ce caractère étant
moins essentiel que celui de la tige, et s'ob-
servant sur d'autres Algues marines , j'ai cru
devoir changer le nom du genre, et lui en
donner un pins caractéristique,
La substance des Caulerpes diffère entière-
ment de celle des Algues connues, et a plus
de rapport avec celle de certains Zoopbytcs
qu'avec celle des plantes marines. Au mi-
croscope, elle n'offre ni libre ni réseau, en
tin mot , aucune organisation distincte.
Les plus fortes lentilles n'ont pu me faire
découvrir, dans ces plantes douteuses, ni
fructifications, ni débris de fructifications: on
aperçoit cependant, sur certaines espèces, des
points d'une couleur foncée, opaques, épars,
plus ou moins rapprochés les uns des autres.
( 140 )
et ayant l'apparence d'une véritable fructifi-
cation; ce sont les premières molécules d'une
substance calcaire analogue à celle que l'on
observe sur plusieurs Diclyotes , et que je
soupçonne appartenir à la famille des Zoo-
phyles. — Les Caulerpes sont quelquefois
couvertes de taches d'un rouge fauve , à
bandes concentriques et brunes; on en voit
en assez grande quantité sur la Caulerpe
ocellée. Ces taches ne sont pas des organes
de reproduction, elles n'en ont aucun ca-
ractère.
Toutes les espèces de ce genre sont pour-
vues d'une lige cylindrique , presque fistu-
leuse , rampante , horizontale , rarement sim-
ple , et jetant de distance en distance des ra-
meaux, des frondes ou expansions foliacées,
et des racines.
Les racines sont chevelues à leurs extré-
mllés. Je n'ai pas encore trouvé ce caractère
dans les autres genres de la famille des Algues
marines.
Les frondes ou expansions foliacées varient
singulièrement dans leurs formes; ces diffé-
rences fout supposer de nombreux inter-
médiaires , et je ne doute point que les
Caulerpes ne soient très- multipliées dans la
nature, quoiqu'elles soient très-rares dans les
collections que j'ai visitées.
Ii0rs(jue l'on considère la forme chevelue
( i4i )
ûe îa racine peu propre à s'atlaclier aux corps
durs, on est tenté de regarder ces plantes ou
comme parasites, ou comme particulières aux:
plages limoneuses que les voyageurs évitent de
parcourir; ils préfèrent, en général , ramasser
les Algues marines sur les rochers que les
marées découvrent, ou parmi les débris que
les vagues de la mer jettent sur le rivage.
MM. Dellile et Delaroche ont trouvé la Cau^
lerpe prolifère, le premier à Alexandrie en
Egypte, le second à Iviça; l'un et l'autre
dans des plages limoneuses, où elle parois-
soit comme ensevelie.
Les Caulerpes, de même qu'une grande
quantité d'animaux et de plantes, semblent ap-
partenir exclusivement aux latitudes chaudes
et tempérées ; aucun voyageur n'en a rapporté
des mers Hyperboréennes,si riches en Algues
marines. Si elles existoient dans les mers qui
baignent les côtes du Danemarck , de la
Suède, de la Norvège, etc., elles n'auroient
, point échappé aux recherches des Linneus,
des Gunner, des Valh, des Mertens, et de
tant d'autres savaus naturalistes qui les ont
parcourues.
CAULERPA (4).
Substance. Presque opaque , sans organisation
distincte.
(4) Du grec caulos tige j et erpo je rampe.
( 142 )
Frlxtifjc. Inconmie.
Tige horizontale, rampante, cylindrique,
rarement simple , presque toujours rameuse.
SuBST. siihopaca , absque organisatlone ar^
niato etsi ocido, Fructif. ïgnota, Cau-
Lis liorizontalls , rcpens , siibjistulosus , ra-
niosus y interdiun simplex,
Caulerpa Proliféra. Fronde plana, ramosa,
proliféra , variegata.
Fucus proUfer y Forsk. FI. œg. arab., p. 192,
n.° 60. Gmel., Syst. yég. , p. iSgo, n."* i35.
Poir. , Enc. toI. 8, p. 406.
Habitat in mari Mediterraneo , propè Massi-
liam, Alexandriam, Iviçam, et in Barbariâ.
Ded. Delaroche , Dell! le.
Cette belle espèce , qui s'élève souvent à
trois décimètres de bauteur , ne paroît pas
rare dans la Méditerranée.
Caulerpa Ocellata. Fronde plana , ramosa ,
rariÙ3 proliféra; maculis ocellalls , sparsis.
Tab. 2, iig. i. Sp. nov. An. praec. vari ?
Habitat in mari Mediterraneo , circà Massi-
liam et Barcinonem.
J'ai longtemps regardé la Caulerpe ocellée
comme une variété de la Caulerpe prolifère;
mais les différences constantes de grandeur et
de faciès , ainsi que les taches ocellées m'ont
décidé à eu faire provisoirement une espèce.
(143)
Cette Algue n'acquiert jamais au-delà d'un
décimètre de hauteur.
Caulerpa Pennata. Fronde subprolifcra, com-
pressa , peiinata ; pinnis liiieari-lanceolatis ,
iucurvis, oppcsitis, basi strictis. Tab. 2, iig. 2.
Fucus tax'folius , Valh.
Habitat //2 insula Sanclse-Crucis. Ded. TVeher»
Caulerpa Myriophylla. Fronde pennata ;
pinnis fiiiformibus elongatis , incurvis , ri-
gidis 5 sparsis.
Fucus sertularioicles , Gmel. , Hist. Fuc. ,
p. i5i , tab. i5, fig. 4 (mala), Gmel. , Sjst.
Tegët. , p. i385, n."* 75.
Habitat in Antillis. Ded. Poiteau,
Il est difficile, au premier aspect, de recon-
naître cette plante dans la figure et dans la
description qu'en donne Gmelin; cependant
on ne peut douter que le Fuc, sertularioi-
âes et la Caulerpe myriopliylle n'appar-
tiennent à la même espèce. Gmelin a déciit
le Fuc, sertularioicles avec une tige droiu ,
et de cette seule erreur ont du résulter des
rameaux alternes qui ont changé entièrement
le faciès de celte Algue; mais si l'on donne à
la plante de Gmelin une position naturelle,
la description et la figure seront très-bonnes.
Caulerpa Obtus a. Fronde co mpressa ,
pennata , pinnis brevibus , opposltis vel
( H4 )
sparsis , apicibus obluso-rotundatis. Tab. 2,
fig. 3. Sp. nov.
Habitat in
Caulerpa Chemnitzia. Fronde teretî , ra-
mosa; ramulis sparsis, turbinatis, subfasci-
culatis.
Fucus chemnitzia, Esp. icon., p. 167, tab, 88.
fig. I, 4, 5, 6. (Fig. 2^ 3 ad alter. spec,
pertinent ).
Habitat i/z Indiis Orientalibus.
La Caiilerpe de Cbemnitz n'est pas rare
dans les collections que j'ai visitées. Esper l'a
décrite le premier dans ses Icônes fucorum;
il a confondu avec elle une autre Algue qui
en diffère par plusieurs caractères, et qu'il
regarde comme les rameaux stériles de cette
plante. Il la rapproche des Jucus Gœrtnera ,
Bastera et Baillowiana qui appartiennent à
des groupes différens. 11 considère comme
fructifères, les rameaux en forme d'enton-
noir , et il ne décrit point la fructification.
11 n'a pu apercevoir dans ces rameaux au-
cune ouverture par où les corpuscules repro-
ductifs pussent s'échapper. Enfin il croit, et
avec raison , que cette plante perd sa forme
naturelle par la dessicalion, et que des im-
mersions, quelque prolongées qu'elles soient,
ne peuvent la lui rendre. La Caulerpe de
Çliemnitz lui a été envoyée des côtes du Ma-
( 143 )
labar ; elle ne paroît pas rare dans les mers
des Indes Orientales.
Gaulerpâ Peltata. Fronde tereti , ramosa ;
ramulis peltatis sparsis. Tab. 3, f. 2, «^ Z'.
Sp. nov.
Habitat in , , , . , Ded. Thuillier,
Cette espèce se rapproche singulièrement de
la précédente; elle en diffère par la forme
des petits rameaux que Ton pourroit consi-
dérer comme des feuilles presque semblables
à celles de la Capucine (Tropœolum majus) ,
tandis que la Caulerpe de Cliemnitz offre des
feuilles ou. des petits rameaux cylindriques,
infundibulés, et dont l'extrémité présente, dans
le même individu, des formes ombiliquées,
en cône, et demi-globuleuses; ces différences
pourroient être attribuées à la dessication , et
ne point exister dans la plante fraîche et
vivante.
Caulerpa Hypnoides. Fronde dichotoma , ra-
mosa , 3-4-quetra ; ramulis vel foliis lan-
ceolatis , brevissimis , imbricatis. Tab. 3 ,
f. 3.
Fucus cupressoides y Yahl.
Habitat in insula Sanctae Crucis. Ded. Weher,
10
( 146)
Explication des Figures.
Tab. I, fig. I. Briopsïs arhuscula.
— fig. 2, ^. — Hypnoides.
— jfig. 2 , h. Rameau grossi.
— fig. 3 , a^b» Biyopsis Cupressina*
— fig. 4, «. — Muscosa.
— fig. 4, h. Rameau grossi.
Tab. 2, fig. I. Caulerpa Ocellata^
— fig. 2. — Pennata,
— fig. 3. — Ohtusa,
Tab. 3 , fig. I , a, Bryopsis Pennata,
— fig. I , h. Rameau grossi.
— . fig. 2, a* Caulerpa Peltata»
— fig. 2 , Z'. Individu grossi.
— fig. 3. Caulerpa Hypnoides.
( 147 )
Observations sur les Champignons et sur
leur manière de croître (i)y par M. Palisot
DE Beauvoîs , membre de lu première classe
de V Institut.
Jl ERSONNE n Ignore que nos connoissances
sur les plantes sethéogames ou cryptogames L.,
sur les Champignons surlout, sont très-bor-
nëes 5 et combien sont grandes les difficultés
d'en acquérir d'assez certaines et d'assez dé-
cisives , pour établir un système général tant
sur l'organisation de ces étonnans végétaux ,
que sur leur manière d'être et de se repro-
duire. Ce n'est qu'en rassemblant une mul-
titude d'observations et de faits qu'on peut
parvenir à une solution satisfaisante.
Depuis plus de trente ans, je me livre à
l'étude de ces espèces de plantes. J'ai déjà
réuni un grand nombre de faits très-impor-
tans ; mais plus j'avance dans la route qui
peut nous conduire au but, plus je sens com-
(i) Lues t\ rinslitiit le 3 novembre i8o6, et
destinées, d'après le rapport avantageux, du ly no-
vembre i8o6, de MM. Jiissieu ^ Lamarck et /^'<?/2-
tenat^ à être imprimées dans les Mémoires àe&
Savans étrangers.
( 148)
bien nous sommes loin de ralteînclre. Cepen-
dant, si mes efforts n'ont pas été couronnes
d'un plein succès, je crois du moins pouvoir
me flatter d'avoir obtenu quelques résultats
beureux.
Il n'est pas besoin, je pense, de rappeler
mes nombreuses observations sur les Cham-
pignons ; mes premiers essais, en ce genre,
ont été présentés à l'Académie des sciences ,
dès l'année 1780, et ils ont été continués sans
interruption depuis ce temps jusqu'en 1786,
époque de mon départ pour l'Afrique, où,
sans négliger les nouveaux et nombreux su-
jets d'observations que m'a offert c^îtte con-
trée, je n'ai pas abandonné celles que j'avois
commencées. Je me bornerai, quant à pré-
sent, à prier l'Institut de fixer son attention
sur l'ouvrage manuscrit que je lui ai présenté
il y a plus de deux mois, et sur le rapport
que lui en ont fait MM. Lamarck et Desfon-
taines , le 29 septembre dernier.
Quoique ce rapport constate d'une manière
non équivoque l'antériorité de mes nouvelles
observations, dont quelques-unes ont été re-
produites depuis, et dont il est possible qu'on
en produise encore avant l'impression et la
publication de mon ouvrage, je dois faire
remarquer, i.o que le rapport s'explique
en ces termes : « M. de Beauvois , un des
(c premiers en France, a par ses recherches
( H9 )
« préparé les progrès qu'on a faits dans celte
« partie de la Botanique , car elles sont antë-
« rieures en publication à celles des auteurs
(c qui ont écrit depuis. »
2.'' Que dans cet ouvrage j'ai distingué les
Champignons parasites de ceux qui ne le sont
pas, et que le premier, j'ai présenté l'idée de
comparer ces végétaux à certains animaux
invertébrés , tels entre autres les Poux , les
Puces , les Tiques , les Punaises , etc. , parce
qu'en effet ces Champignons me paroissent
être sous une infinité de rapports, aux autres
végétaux, ce que certains animaux invertébrés
sont aux autres animaux que nous nommons
plus parfaits.
Je ne m'arrêterai pas aux Champignons
parasites; il y a tant de choses à dire sur
ces plantes que mes observations me mene-
roient trop loin. Elles feront l'objet d'un
travail particulier qui comprendra les expé-
riences que j'ai tentées. Mais je dois commu-
niquer à la Classe une observation très-im-
portante , et qui tend à prouver comment
ces Champignons se trouvent portés sur les
feuilles des plantes dont elles sont les parasites,
comment elles y croissent et comment elles
s'y développent.
Je ne discuterai point l'opinion du célèbre
M. Bancks , ni celles que l'on a mises en avant
sur cette intéressante question. Je me bornerai
( i5o )
à rapporter les faits que j'ai observés , et dont
il est facile à tout le inonde de s'assurer.
Occupé dtfpuis longtemps de recherches
sur cette matière, j'ai pensé que les graines
des Champignons parasites peuvent s'attacher
de bonne heure aux plantes qui doivent les
nourrir : en conséquence , j'ai pris le parti
d'examiner attentivement les plantes annuelles
au moment de la germination de leurs graines,
et lorsque la plumule est sortie depuis peu de
terre; ainsi que les jeunes pousses des plantes
dont les racines sont vivaces, et les bourgeons
à Heurs et à feuilles des arbres sujets à nourrir
des Champignons parasites. Le succès a cou-
ronné pleinement mon attente; j'ai vu tant
sur la plumule des plantes annuelles , que
sur les jeunes pousses des plantes perennelles
et sur les bourgeons des arbres, de petits grains
tantôt jaunes, tantôt bruns, et tellement fixés
que l'immersion et l'agitation dans l'eau ne
pouvoient les détacher; ces petits grains exa-
jninés au microscope , et comparés aux graines
des OEcidimn , des Uredo et de la Pioestelia
cancellaba que M. Rëbentisch a avec raison
détachée du genre OEcidiuin , m'ont présenté
une parfaite ressemblance dans la couleur ,
la forme et la grosseur.
11 est à présumer, d'après cette observation,
i.° que les graines de ces Champignons éparses
sur la terre s'attachent aux jeunes plantes qui
( i5i )
doivent les nourrir et servir à leur dévelop-
pement , dès le premier moment qu'elles
paroissent, de même que les graines de la
Roestelie, tombant sur les jeunes bourgeons,
s'y attachent et se fixent aux jeunes feuilles, et
sont ainsi portées au haut de ces végétaux
qui s'élèvent, en entraînant avec elles leurs
ennemis.
Ce fait nous en rappelle un autre non
moins remarquable , tiré du régne animal ,
et qu'il ne sera pas déplacé de consigner
ici.
J'ai souvent observé à Saii^t-Domingue des
larves de sphinx traînant avec elles de nom-
breux cocons de cynips. Ces petits animaux
sont introduits par leur mère qui percent
la peau de la larve et y déposent ses œufs.
Les œufs éclosent , les petites larves qui en
proviennent se nourrissent dans le corps même
de la chenille qui ne cesse pas d'exister, qui
se métamorphose même en chrysalide , mais
ne parvient jamais à l'état de sphinx. Arrivées
au terme fixé pour se métamorphoser , les
larves de cynips percent la peau de leur
nourrice; elles y attachent à l'extérieur leur
cocon, y passent leur temps de chrysalides
et deviennent insectes parfaits {2).
(2) Quoique cette observation ait déjà été pré-
sentée à la Classe par M. Baudry des hozières ^ dans
( Iii2)
Quant à mon observation sur les Cham-
pignons parasites , je la soumets au jugement
des naturalistes dégagés de toute prévention
et de partialité; je l'offre avec d'autant plus
d'assurance que ce n'est ni un système , ni
une supposition , ni une conjecture , mais
nn fait facile à vérifier^ si on a la patience
de l'entreprendre.
Parmi les Champignons qui ne sont pas
parasites , j'en distingue de trois ordres. Tous
se développent d'une manière à peu près
uniforme , mais plus ou moins sensible. Ils
ne sont dans l'cjirigine que des filamens très-
minces et très-déliés , comme je l'ai exposé
dans un Mémoire présenté dernièrement à
la Classe , et qui doit être publié dans un
des prochains numéros des Annales du Mu-
séum d'histoire naturelle.
Pour mettre plus de clarté dans ce que
j'ai à dire sur ces plantes, je diviserai mon
Mémoire en trois Paragraphes.
Dans le premier , je considérerai les Cham-
pignons qui croissent sur la terre et parmi
des débris des végétaux , sans s'y fixer immé-
diatement.
Le second aura pour objet les Champi-
un mémoire dont j'ai été l'un des commissaires,
j'ai pensé devoir le lui rappeler et lui montrer une
de ces chenilles ainsi surchargée, que j'ai rapportée
de Saint-DoKiingue.
( i53 )
gnons faux parasites, et que l'on trouve sur
des arbres encore vivans.
Dans le troisième, j'examinerai les Cham-
pignons qui naissent sur les bois morts ou
sur les feuilles tombées.
«
§. I.
Des Champignons qui croissent sur la terre ^
et parmi des débris de végétaux y sans s'*y
fixer immédiatement.
On compte de ces sortes de Champignons
parmi les genres yîmanite , Ceps , Clathre ^
Satyre y Clavaire y Pezize , Morille, Mérule
et quelques autres. De ce nombre sont ceux
qui chaque année , maigre les exemples trop
frëquens et qui se sont multipliés cette an-
née d'une manière effrayante, occasionnent
de nouveaux malheurs que la prudence seule
pourroit éviter; et ceux qui sans inconvénient
peuvent faire partie des alimens de l'homme.
Tous sont annuels, très-nombreux en espèces
et en individus.
Les organes réproductifs àes Pezizes , des
Clavaires , etc. , sont contenus dans l'épais-
seur de i'épiderme , et rangés entre deux
fibres tendues parallèlement comme des grains
de chapelet à la suite les uns des autres. Lors
de la maturité, ces graines s'échappent par
la surface supérieure , avec explosion et for-
mant un petit nua^e. Alors les fibres étant
forcées de se détendre, le Champignon* se
crispe et la masse entière diminue de \?olume.
Il n'est pas besoin de microscope, ni de loupe
pour apercevoir l'explosion et les mouvemens
occasionnés par la crispation. Ces observations
sont consignées dans mon Mémoire imprimé
Encfc. Métli; mais j'ai dû les rappeler pour
Finlelligence de celles dont j'ai à rendre
compte. Elles m'ont appris que très-rarement
on trouve la même Pezize deux années de suite
à la même place. Pour m'assurer du fait , j'ai
planté des morceaux de bois dans des lieux
où j'avois remarqué plusieurs Peziza acetabu-
Juin, Il ne m'est arrivé qu'une seule fois d'en
retrouver à la même place où j'en avois ob-
servé l'année précédente. Mais ma remarque
s'est trouvée dérangée et renversée , de sorte
que cette exception ne peut balancer mes
au'res ex])ériences dont le résultat a toujours
été le même. Ces sortes de Cbampi gnons se
dégagent de leuis semences avec explosion ;
celles-ci sont transportées au loin par le vent,
raison pour laquelle il ne s'j,'n rencontre pas
deux années de suite à la même place.
La même observation a été faite sur les
Amanibes , les Ceps , les Hydiies , les Clat-
ùves , les Satyres , etc. , qui au contraire se
reproduisent presque toujours à la mêm.e place^
( i55 )
parce que leurs graines sortent sans explosion ^
et tombent au pied même des individus. Ainsi
tout nous indique d'une manière certaine, que
la poussière observée dans ces Champignons
contient leurs graines.
Quant aux Champignons gastëromiques qui
font partie de ce paragraphe, la manière dont
ils croissent et les observations ci-dessus prou-
vent que les grains de poussière que les Bo-
tanistes ont pris pour des graines , sont au
contraire, comme je l'ai dit anciennement, les
organes fëcondans. Je ne répéterai pas ici ce
que j'ai consigné dans plusieurs Mémoires ;
je me bornerai à ajouter quelques réflexions:
i."* La seule poussière observée par les
Botanistes dans les Yesse-loups sort avec ex-
plosion , et devroit par cela seul se repro-
duire à quelques distances des anciennes
plantes. Cependant , mes observations mt'ont
fait voir que les Yesse-loups se reproduisent
plusieurs années de suite à la même place ,
comme les Champignons dont les graines s'é-
chappent sans explosion.
2.0 Si cette poussière contenoit réellement
les graines , ce seroit un phénomène et une
fécondité dont le règne végétal fournit peu
ou point d'exemples ; nous observons géné-
ralement au contraire , que dans une même
plante la poussière des éîamines est souvent très-
multipliée, en raison du nombre des graines.
( i56 )
3.^ Enfin , dans la même hypothèse , et en
supposant qu'une dix millième partie seule-
ment des grains de cette poussière parvînt à
Lien, une seule Yesse-loup, dont des individus
égalent souvent la grosseur de deux fois la
tête d'un homme , sufîiroit pour en couvrir
totalement un grand nombre d'arpent. Or ,
l'expérience nous apprend que ces sortes de
Champignons ne sont pas à beaucoup près si
multiplies.
Il me paroît plus naturel de regarder cette
poussière comme organe fécondant , et de
prendre pour les vraies graines une autre
poussière plus petite et moins nc^mbreuse, que
j'ai observée dans la membrane réticulaire
qui forme la base de ces plantes.
Il y a , il est vrai , d'autres Champignons
gastéromiques dans lesquels on ne voit pas cette
membrane réticulaire; mais ces derniers ap-
partiennent à d'autres genres ; ils ont une
organisation différente , et doivent être mis
au nombre de ceux qui sont moins bien^
connus. (
§. II.
Des Champignons faux parasites , et que
Von trouve sur des arbres encore vivans.
Le nombre de ces sortes de Champignons
est très-petit; il ne comprend que quelques
( i57 )
amanites y des Agarics , une espèce à^Hychie
et plusieurs Trémelles,
Les Champignons faux parasite^; ne prennent
naissance que sur des arbres encore vi ans ,
mais vieux, charges d'ulcères ou couverts de
plaies, dont la végétation est foihie et Jan-
guissanle; ils ne se nourrissent pas de la sève
proprement dite de ces végétaux. Tels soit
des vieux ormes, des chênes, des noyers,
des saules creux, quelques arbres friiuiers
et des genévriers. Ce t toujours dans des fentes,
ou sur des plaies d'où découle une humeur
qui favorise leur développement, et qui p;^nt-
€tre est nécessaire à leur existence , qu'on
les trouve. Mais les maladies de l'arbre ne
sont point occasionnées par la présence de
ces Champignons. On compte un plus grand
nombre d'arbres vieux et malades sur les-
quels on n'en voit point , et ces Champi-
gnons ne viennent jamais sur des arbres en-
tièrement sains. Enfin des Champignons faux
parasites une fois fixés sur un arbre s'y per-
pétuent d'année en année, tant qu'il végète;
ils cessent de paroître , lorsque l'arbre est
entièrement mort , et sont remplacés par d'au-
tres espèces de Champignons dont je traiterai
daus le troisième ])aragraphe.
Ces observations me paroissent du plus
grand poids pour parvenir à fixer les idées
sur ces sortes de Champignons, que jusqu'à
( i:58 )
présent on n'avoit pas distingues sous le même
point de vue.
Nous ne devons cependant pas nous dissi-
muler que dans le nombre des Champignons
que j'ai compris parmi les faux parasites , il
s'en trouve qui restent encore enveloppés de
doute. Je veux parler des espèces de Trëmelles
observées sur les genévriers. Ces Trëmelles
méritent la plus sérieuse attention. Elles
naissent ordinairement sur le tronc ou sur les
branches des genévriers , où il se forme une
tumeur qui paroit être tout-à-fait extérieure,
et couvrir l'ecorce. Cependant, de jeunes ra-
meaux et de jeunes feuilles assez chétifs sor-
tent de cette tumeur. Souvent le reste de la
plante est très-vigoureux , et ne paroit pas
en souffrir. L'existence de cette tumeur porte
à croire que les Trëmelles qui y croissent sont
de vraies plantes parasites ; mais en poussant
plus avant les observations , ce soupçon s'é-
vanouit. Dans les temps humides et pluvieu;x
les Trëmelles sont fraîches, solides , droites
et bien développées, survient-il delà séche-
resse, on les voit molles et crispées; elles per-
dent insensiblement leur couleur; de jaunes
oti rouges qu'elles éioient , elîies dev icnnent
brunes et se dessèchent. Mais à la première
humidité les mêmes plantes reprennent leur
premier état. 11 est bon d'observer que les
changemens ne s'opèrent que sur des individus
quî ne sonl pas parvenus à leur état parfait.
Ce fait me paroît propre à faire croire que ces
Trëmeîles sont de fausses parasites. Mais le
temps et de nouvelles observations peuvent
seules nous éclairer et décider cette que fion
importante. D'après nos connoissances actuelles,
il seroit imprudent de classer déiinidvement
ces Trémelles parmi les Champignons faux
parasites; de même ne s'expo;>e-l-on pas à être
taxé de trop de précipitation, en les com-
prenant avec assurance au nombre des Cham-
pignons parasites.
§. 1 1 î.
Des Champignons qui naissent sur des Lois
morts et sur des feuilles tombées.
Ces sortes de Champignons se distinguent
en annuels et en perennels.
Parmi les annuels on en trouve dans presque
tous les genres. L'énumération en seroit trop
longue, et j'oulre-passerois de beaucoup les
bornes d'un simple Mémoire, si je vouîois
m'attacber à tous les détails que chacun offre
en particulier. Je me bornerai donc à diviser
les Ctiampigoons annuels qui entrent dans ce
paragraphe en trois seclions. i.^ Ceux qui
sont mous ou fugaces, tels que des Amanites,
des HydneS y des Agarics, des Pezizes , etc.
Je distinguerai spécialement à^ix^ espèces de
( i^o )
Pezlzes, la Fructigena et VEchlnopJdlay sur les*-
quels j'ai fait des observations que je com-
muniquerai à la Classe.
2.° Dans un autre temps, ceux qui sont
secs, mais fugaces, tels que les Arcyries , les
Crihraires , les Trichocleimes , les Tr ici des ,
les Pieticulaires , etc.
3.*" Ceux qui sont solides et durent long-
temps , tels que les ^Hypoxyles , les Poronies,
les Spheries , les Histeries ^ les Nididaires , etc.
Les Champignons des deux dernières sec-
tions sont les moins connus; les plus curieux
peut-être , et ceux qui présentent les obser-
vations les plus importantes et les plus difficiles
à suivre.
Les Champignons vivaces perennels sont
en très-petit nombre ; mais ils m'ont fourni
une observation très-importante ; ils se com-
posent de quelques dédales , quelques agarics,
et peut-être de quelques auriculaires. Ce sont
eux, ou la plupart d'entre eux qui fournis-
sent cette substance d'un usage si commun ,
mais si général , V Amadou y dont la qualité
astringente offre encore , dans certains cas ,
tui moyen salutaire pour arrêter les hémor-
ragies.
Les dédales et les agarics ont une manière
de croître qui leur est propre , et qui ne me
paroît pas avoir assez fixé l'attention des Bota-
nistes. Marsilius, que l'on n'a peut-être pas non
( i6r )
plus assez médité , est le seul qui me paroît
s'être spëciaîement occupé de cet intéressant
objet. Les obserA^ations que je vais soumettre à
la Classe, et dont je mettrai les preuves sous ses
yeux , sont entièrement neuves.
Les Champignons en général, comme tous
les végétaux , croissent en s'alongeanl de bas
en haut. Ceux-ci, au contraire, croissent de
haut en bas ; c'est-à-dire qu'ils se dirigent vers
la terre. La première pousse , une ibis formée,
ne s'accroît pas par l'extension des mêmes or-
ganes ou par intus-susception, mais par de nou-
velles couches et une addition de nouveaux or-
ganes; enfin par une sorte de juxta position,
que je ne compare pas cependant à î'^ggi'éga-
tion des mollécules qui augmentent le volume
des corps inorganiques. Les couches qui com-
posent leur masse ne sont pas appliquées les
unes autour des autres circulairement comme
dans les arbres , mais perpendiculairement
au dessus les unes des autres. Ces couches
sont très - apparentes à l'exiérieur par des
bourrelets inégaux, et plus ou moins sail-
lans. INous ignorons si elles sont annuelles,
ou si elles se forment tous les mois comme
le pense Marsilius. J'ai fait plusieurs ten-
tatives pour m'en assurer , je n'ai encore
obtenu que des données insuffisantes. Cepen-
dant, j'ai tout lieu de croire que ces Cham-
pignons s'accroissent de deux couches cha-
2. II
( I62 )
ciue année , une à Tautomne et l'autre au prin-
temps.
Mes observations ayant été faites en grande
partie sur le faux amadouvier de Bulliard ,
c'est lui seul que j'aurai en vue , et que je mets
sous les yeux de la classe. Depuis le moment
où il commence à paroilre jusqu'à ce qu'il soit
parvenu à la moitié de sa croissance , les cou-
ches s'augmentent insensiblement en largeur;
mais une fois parvenu à ce terme de sa durée ,
les couches subséquentes diminuent graduelle-
ment , et dans les mêmes proportions jusqu'à sa
mort qui survient, lorsque sa dernière couche
est égale en grosseur et en largevir à la première.
L'individu que je mets sous les yeux de la
classe étoit presqu'à sa fin. Ainsi, la durée de
ce Champignon est marquée par deux époques
presqu'égales ; la première pendant laquelle il
croît en épaisseur et en largeur; la seconde
pendant laquelle il croît eu épaisseur et dé-
croît en largeur.
L'organisation intérieure de ce Champignon
n'est ni moins curieuse , ni moins démonstra-
tive. Je l'ai fait scier verticalement dans son
épaisseur et dans sa largeur. On y voit indis-
tinctement toutes les couches séparées par une
ligne plus brune; et chacune est formée de tu-
bes différens , ajoutés pour ainsi dire bouts
à bouts. Pour m'assurer plus positivement qu'il
n'y a point de continuité de tubes d'unç cou-
( i63 )
che supérieure à ceux de la couche immëdia-r
tement inférieure , j'ai examiné d'autres Cham-
pignons plus frais, et j'ai reconnu à l'e^itré-
mité des tubes de la dernière pousse une hu-
meur épaisse et gluante qui couvroit la surface
entière de celte pousse ; j'ai recueilli de cette
humeur , j'en ai placé dans quelques gouttes
d'eau sur le porte-objet du microscope, et j'ai
aperçu très-distinctement de petits grains sem-
blables à ceux que l'on voit ordinairement
sortir des tubes ou pores de tous les agarics.
Il résulte de cette observation, que chaque
couche n'est pas, comme dans les autres végé-
taux , une extension et un prolongement des
organes déjà existans, mais une addition de
nouveaux tubes provenus des graines sorties
des anciens tubes ; de sorte que la masse totale
de ce Champignon pourroit être regardée , non
pas comme une seule plante , mais comme un
assemblage d'autant de Champignons distincts
qu'il y a de couches différentes. Cependant la
croissance régulière des couches de la masse
pendant la première époque de sa durée , et la
décroissance constante pendant la seconde épo-
que, la réunion de toutes ces couches en un
seul et même tout, ne permettent pas de douter
que ce tout ne soit subordonné à une action ^
à un principe commun qu'il seroit difficile de
définir.
En examinant avec beaucoup d'attention les
( i64 )
couches intérieures, j'ai remarque que les plus
anciennes sont plus horizontales et rabaissées
sur les bords ; les plus récentes au contraire
sont de plus en plus courbées, et leurs bords
relevés.
Une observation aussi curieuse, aussi im-
portante , dont on ne trouve aucun exemple
parmi tous les végétaux connus , et qui , comme
je l'ai dit , me paroit propre à faire naître de
nouvelles idées sur la physiologie végétale , m'a
semblé mériter d'être poussée le plus loin pos-
sible. A cet effet, j'ai confié ce Champignon à
M. Yauquelin , en le priant do l'examiner ;
voici ses résultats qui diffèrent beaucoup,
comme oti va le voir, de ceux obtenus de l'exa-
men des Champignons commestibles.
Ceux-ci contiennent beaucoup de matière
véaéto - animale. On obtient de ses cendres
beaucoup de sel phosphorique , comme des
composés animaux.
L'autre Champignon , que je crois devoir
nommer Agaric ligneux , a donné dans l'al-
cool une résine rouge-brune et caustique.
Traité par l'acide nii ique , M. Yauquelin
a obtenu plus d'acide oxalique que du bois.
Parla distillation, les mêmes produits que le
bois , point d'ammoniaque sensiblement.
Je n'ai donné dans ce Mémoire qu'un très-
léger aperçu de toutes Its parliculariîés que
présente chaque ordre de Champignon , mais
( i65 )
je crois en avoir dit assez pour faire apprécier
à la classe l'ëtendue de mes recherches sur ces
plantes. L'idée de les diviser, comme je viens
de le faire, a ëlé suivie par quelques botanistes
pour chaque genre, en distinguant les Cham-
pignons qui croissent sur la terre ou sur les bois
morts ; mais aucun , que je sache , ne les a con-
sidérés ainsi en grand et sous le rapport phy-
siologique. Mes observations sur les Champi-
gnons parasites, sur l'agaric ligneux et plu-
sieurs autres portent toutes sur des faits , et
ne sont pas de simples conjectures. Elles peu-
vent servir à éclaircir beaucoup de doutes, et
comme je l'ai déjà dit, à fournir de nouvelles
idées sur la physiologie végétale ; enfin elles
expliquent des faits dont on ne s'étoit pas
formé ridée , et dont on ne trouve point
d'exemple dans le règne végétal.
( i66)
Prospectus de M. Kafinesque Schmaltz ^
relatif à deux ouvrages sur la Botanique
du ISord de V Amérique ; traduit du Mé-
dical Repository de JSew-Yorck , vol, 5^
/7. 35o , par M., N. A. Desvaux (i).
A ARMi plusieurs ouvrages que Je nie pro-
pose de publier sur l'histoire naturelle de
l'Amérique , lorsque mes loisirs m'en laisse-
ront la facilité , j'en présente d'abord deux
qui paroitront incessamment.
Le premier de ces ouvrages, écrit en latin
et en français , sera intitulé : Nova Gênera
et Species Plantarum boreali-americanaruni ;
il contiendra la description exacte et l'histoire
des nouveaux genres et espèces de plantes
découvertes dans les Etats-Unis d'Amérique;
de même que celle des plantes publiées de-
puis Linné, et même celles publiées par ce
célèbre auteur, mais qu'il a mal décrites; alors
nous présenterons les observations qui au-
(2) J'ai pensé que ce Prospectus offrant Tesquisse
de beaucoup de cbangemens prémédirés, concer-
nant les plantes de l'Amérique du Nord , devoit
intéresser les personnes qui cherchent à connoîlrc
tous les travaux relatifs à l'étude des plantes.
( tSy )
4'ont ëtë omises; il y aura toutes les espèces
que j'ai trouvées pendant mes Toyages dans
l'intérieur des Etats d'Amérique.
Voilà l'exposé de quelques nouveaux genres,
indépendamment de plusieurs autres que \e
possède, ainsi que plusieurs qui dépendent
de la famille des Champignons.
I. Geantliia colchicoides. Cette plante dif-
fère du Colchicum , surtout par le nombre
des étamines. Je l'ai vue seulement en Pen-
silvanie.
2* Micrampelis echinata. Elle diffère de la
Momordica -par son fruit, qui est gibbeux ,
épineux , à deux ou trois loges et à deux ou
trois graines. De la Pensilvauie.
3. Phemeranthus teretifolius, 11 ressemble
tellement au Talinum que plusieurs Bota-
nistes l'avoient nommé Talinum beredfoliinn.
De la Pensilvanie et de la Caroline.
4. Merasperma dicho borna , hifurcata, cy*
lindricay etc. Ces espèces appartiennent à des
Conferves , aplaties , inarticulées , ayant les
semences adhérentes dans l'intérieur des tubes
dont ils sont formés. En Pensilvanie.
6. Heterodon bryoides. Petite mousse à pé-
ristome de huit dents , dents inégales. Elle
croît dans l'eau, dans l'état de New^- Jersey.
6. Lepluberia amorpJia* Petit lichen crus-^
tacé. En Pensilvanie,
( i68 )
7. Hepataria erecta, cuneata , etc. Elle res-
semble à des Tremelles.
8. Cateiiaria arenaria , vagahunâa y conca-
tenata , etc. Ce genre est intermédiaire entre
les Conferves et les Yarecs. Croît sur les ri-
vages de la mer.
g. Atljcropogon apludoides. Ce genre , de
la famille des graminées, est très-voisin de
VApluda, 11 se trouve en Peusihauie. Ce nom
est de Wildenow, en Mss.
10. Leptopyrum tenellum. Il dépend aussi
de la famille des graminées, et est voisin de
\Avena. Se trouve en Yirginie.
11. Florkea palustris. Elle a été découverte
j:)ar MM. Marshall et Muhlenberg , en Pen-
silvanie, et est ainsi nommée par Wildenow»
Elle est incertœ sedls , a six élamines et deux
styles.
12. Forrestia thyrioides. Elle est très-proche
du Ceanothus , avec cette différence qu'elle
n'a que trois styles. Trouvée par M. Forrcst
dans le nord des Etats de New-Yorck.
i3. Hcxorima dichotoma. Elle est très- voi-
sine de YUvUlaria et du Streptopus, C'est
M. Mar hall qui Ta trouvée dans les Alleghany,
montagnes de la Pensilvanie.
14. Galssenia verna , voisine du TroUlus*
Elle m'a été communiquée par les Docteurs
Bluhleuberg et Gaissenheiner , qui l'ont ap-
( i69 )
pelée Trollius americanus* Elle croît en Pen-
silvanie.
A rimitation d'Aiton , Jussieu , Michaux et
autres observateurs , qui ont décrit de nou-
veau plusieurs plantes d'Amérique mal obser-
vées, classées et nommées, et qui en ont fait
de nouveaux genres, après une exacte obser-
vation , j'établirai , lorsque je le croirai né-
cessaire , les changemens que mes observa-
tions m'auront indiqués. Ainsi M. de Jussieu
a retiré du genre Bignonia les genres Gel-
semiuni y Catalpa ^ Tecoma Michaux le Cau-
lophyllimi da Leontice tlialicbroides L., etc.
Ce qu'il y aura de particulier dans mon
travail , c'est que j'établirai environ trente
nouveaux genres de plantes tirés d'espèces
déjà connues, et que j'ai vu par mes obser-
vations ne pouvoir appartenir aux genres
dans lesquels elles étoient placées, ce qui m'a
forcé de les séparer pour l'avancement de la
science. Tels sont :
1. Adlumia cirrhosa ; qui est la Fumaria
fungosa d'Aiton, ou S. erecta de Michaux.
2. Gucularia hulbosa ; c'est la Fumaria cw-
cularia de Linné.
3. Calistachya alha ; c'est la Veronica vir-
ginica de Linné.
4. Diarina festucoides ; c'est la Festuca
diandra de Michaux,
( ^1^ )
s. Kampmanm fraxinifolia ; le Zanthox)"-
lum tricarpum Mich.
6. Negundium fraxinifolium ; l'Acer ne-
gundo L.
rj, Jacksonia trifoliata ; Cleome dodecan-
dra L.
8. Ciittera saponaria et ochroleuca ; de5
Gentiana Wild.
g. Denckea crlniâa y Gentiana crmto Wild.
10. Persea inacrocarpa ; Laurus persea L.
11. Heteryta polemojiioïdes ; Polemoniura
duhiwn L.
12. Scoria tomentosa , mucronaba , alba y
pyriformis y glohosa y ce sont les Juglans
alba L. , tomentosa y mucronata Micli. , etc.
The Hiccory.
i3. Vleckia nepetoides ; Hyssopus nepe-
toides L.
14. Clirysa horealis ; Helleborus trifo^
lius L.
i5. Platonia nudi/lora ; Verbena nudi-
flora L.
16. Turpinia puhescens et glabra ; Riiiis
aromaticiis et suaveolens ^ Wild. et Mich.
17. Umsema ohtusifolia et mucronata; Pon-
tederia cor data L.
18. Macrotrys acteoides ; Actaea race-
fiiosa L»
( 171 )
îg. Spathyema fœdda ; Dracontium fœtl^
du?n L.
20. Gaiilliiiia hippuîioides ; Hippuris Euro-
peus ^ fi Micli.
21. Achroanllies unifolia; Malaxis unifolia
Mich.
22. YsS2L\\n\\i2L frutescens ; Glycine f rut es-
cens L.
23. Savia volubilis ; Glycine monoica L*
24. Apios tuberosus ; Glycine apios L.
25. Triadeniim purpurascens ; Hypericum
vlrginicwn L.
26. Yimo^^ioum exaltata ; Sigesbeckia od-
cidentalis L.
27. Gonotlieca helianthoides ; Polymnia
tetragonotlieca L.
28. Tracliysperma natans y Menyanthes
tra^Jiyspenna Mich.
Je rétablirai encore dans ce travail le genre
Sarothra , composé de tous les Hypericum
à peu d'étamines et à capsule miiloculaire ^
que Michaux avoit rejeté; ainsi que les genres
Krigia de Schreber {Hyoseris virginiana L.
et Tragopogon virginianum L.); le Taraxa-
cum et Jacobea de Tournefort ; le Schollera
de Schreber , V HeCeranChera de Beauvoir ,
tous les deux confondus sous le nom de Le^
ptanthus par Michaux ; et je diviserai le genre
_ ( I70
Monotropa de Linné en deux, en rétablissant
le genre Hypopythls , et dont je formerai un
ordre naturel ou tribu , sous le nom de Mo-
no trop é es,
Michaux, dans sa Flora horeali-ameiicana,
a établi plusieurs genres dont les caractères
ëtoient bien détaillés antérieurement par d'au-
tres auteurs , mais sous un nom di fièrent ,
ou bien les noms qu'on leur a donnés ne
sont pas suivant l'usage consacré en botanique.
Je rectifierai ces erreurs; dans le premier cas,
je supprimerai les noms que Michaux avoit
adoptés et je rétablirai le premier, comme dans
les suivans:
Bartonia, Wild. , qui a été appelé Centau-
rella , par Micli.
Marshallia, Schreber , appelé Persoonia, par
Mich.
Brasenia , Schreber , Hydropeîtis , par Mich.
Muhlenbergia , Schreb. , Dylepyrum , par
Micb.
Galax L. , Erithrorbiza , Mich.
Je donnerai de nouveaux noms plus exacts
dans leur formation , et ainsi j'appelerai :
Calinux, le P} rularia de Mich. ; Lyonia, son
Polygonella; Dilepyrum, son Orizopsis; Ma-
cronax , son Arundinaria ; Osmodium , son
Onosmodium ; Brickellia , son Spogopsis ;Lep-
iemoa , son Crotonopsis.
( 173 )
En rapportant toutes les nouvelles espèces
dont je parlerai dans mon travail , il y en
aura environ deux, cents, indépendamment
de celles dont Walter , Aiton , Michaux , Wil-
denow^ ont parlé. Je vais donner la liste «les
espèces nouvelles les plus remarquables et les
plus curieuses.
Xiris tennis y Acrosticum laciniatum ;
Bupîevrum rupesbre ; Utricularia /yzwo^/^ _,
aphylla , pinnila ; Hjpericum repolutinn ;
Opliioglossum puhescens ^ lineatuni , piisil-
liim y Bartonia uniflora , puhescens ; Poly-
gala spathulata; Prenantbes humills ; Scirpus
aquatilis , pauciflorus ; Panicum pumiliun /
Poa tenidflora y viridls ; Gnaphalium chry-
sargyrum ; Lemna minuta; ^^\^ grisea ,
hyhrida , Galium aparïnoides , cuspidatmn ;
Phlox montana , hyhrida; Ascl épias villosa ;
Gentiana hyhrida ; Hydrocotyle dissecta ,
hipinnata ; Aîlium ce/v/zwmy Rumex shultzii ,
spurius y OEnothera uniflora y undulata ; Epi-
lohmxïi lep top hyllum y divaricatuni , ohtusius-
cuhnn , araœnuin ^ cœrulescens ; Triliium uji-
dulatuni , pundluni ; Geum pinnatifidum ^
ochroleucwn ; Jacobea crassifoUa ^ incana;
Orcbis ni<,>ea, pic ta ; Carex tenella ^ disticha;
Alisma /Z^(^/^^ rosea ; Cirsium lutescens ; Po-
lygonum setosum , dichotomum ; Dianthus
armerioides ; IXymphea crenulata ; Pisum
parviflorum ; Hedysarum scahruin ; Gacalia
( 174 )
tnacrophylla ; Yiola tenella^ heterophylla ;
Thypha elatior ; CXnivai fetidissi?na , patens.
Je décrirai encore comme nouvelles espèces,
plusieurs plantes que l'on a considérées comme
les mêmes que celles existant en Europe, à
moins que l'observation ne m'ait démontré
qu'elles en diffèrent. Yoilà quelques espèces
qui ne sont point les mêmes que celles d'Eu-
rope.
Le Callitricbe verna de Mich. , est mon
Callitriche ^771///^/ l'Autumnalis, Micli., mon
folios a ; le Potamogeton natans, Mich., mon
P. dpi/7^jJn/772y le Phybridum, Mich., mon
P. diversifolium ; le gramineuni, Mich. , mon
V,foliosu7n; le P. niarinurn, Mich. , mon P. ho-
realis; les Viburnum lentago de L. et Mich. ,
Y. opulus^ydiYiéié de Mich.; 'Y . opuliis ^ 2i\x\xe
"variété de Mich.; V. dentatimi^ variété de
Mich. , sont mes Viburnum lenbagoides ^ edii-
linri , primina , tomentosum ; l'Ery thronium
dens canis Mich. , mon Er. angustatam ; le
Trientalis europeus de Mich. , mon Tr. bo-
realis ; l'Asclepias syriaca de L. et Mich. , est
mon As. fragrans ; la Lysimachia thyrsïflora
Mich. , est ma Ly. capiCellata,
Enfin , je disposerai les plantes dans cet
ouvrage, d'après la méthode naturelle, suivant
les modifications que lui ont fait éprouver de
Jussieu, Yenteoat, Decandolle, Mirbel, etc.;
je ferai quelques changemens nécessaires dans
( 175 )
la répartition de plusieurs p^'antes dans les
familles naturelles.
Mon second ouvrage , auquel je donnerai
le titre d'Essai sur l'histoire naturelle des
Champignons des Etats - Unis d'Amérique
{Essay on tJie natural history of the mus^
troojiis ov fan glisses of the unité d states of
America)^ paroitra séparément ; il y en aura
un extrait dans le premier ouvrage que nous
avons annoncé. Cet ouvrage sera un traité
complet de toutes les plantes cryptogames de
cette famille, découvertes dans les Etats-Unis ;
je considérerai leur ensemble comme une classe
distincte des autres acotylédones; et au lieu
de tribus et divisions établies par Persoon
dans son synopsis fungorum , je constituerai
plusieurs ordres distincts; je décrirai près de
huit cent cinquante espèces ou variétés, dont
presque la moitié sont nouvelles; il y aura
des figures jointes. Je parlerai des lieux que
chaque espèce adopte de préférence dans les
Etats-Unis ; je donnerai une description com-
plète pour chacune d'elles, ainsi que des dé-^
tâils sur leur fructification, particulièrement
à l'égard des nouveaux genres. Je vais donner
un exposé de plusieurs genres nouveaux qui
se trouveront dans cet ouvrage.
T. Astrycum muhifidimi , quinquefidwn ,
dimidiaturn , etc. Ce genre appartient à la
section des l^ycopeidum; il ne s'ouvre point,
_ ( lyG )
et la fructification est placée dans le centre*
Dans le New- Jersey et la Pensilvanie.
2. Piesmycus, violaceus , nigrescens , etc.
Il appartient également à la section des JLy-
coperdum; mais il est coriace, et ses semences
nombreuses sont attachées à des filamens in-
térieurs. Dans la Pensilvanie.
3. Dycticia clathroides; A^oisin du Clathrus,
mais dépourvu de volva. Croît dans l'état de
Delaware.
4. Acinophora auranbiaca , voisin du Tu-
lostoma , mais très-distinct par ses semences
granuleuses. Dans la Pensilvanie.
5. Col onnaria z/7'ceo/^^^^ ^77/??c^^^ y divisée
en quatre piliers réunis par le sommet , por-
tant les semences sur leurs bords. Se trouve
en Pensilvanie.
6. Cero])hoi:\ clavata y glohosa j pyriformis,
thaninioides , dichotoma , fasbigiata y mi-
nuta , etc. Ce nouveau genre est voisin de
Yhydmmi; il en diffère par sa fructification
semblable à de petites cornes terminées par
des papilles. On le trouve dans différentes
parties des Etats-Unis.
7. Dicarplius riibens. Ce singulier Cham-
pignon présente deux sortes de fruclifications;
il ressemble , par sa surface supérieure , au
Thelephora , et à VHydnum par sa surface
inférieure.
8. Priapus nWeus, Ce Champignon curieux
( 177 )
présente la forme du P] miles ; mais sa fruc-
tification est comme celle de XHydninn. Croît
en Yirginie,
g. Pyrisperma hypogea. C'est une espèce
de Truffe qui croit sous terre dans le ISq-w-
Jersey.
lo. Stemastrum hoseii. Il ressemble au
geastrum qui seroit pédicule ; mais il diffère
de plus par une fructification très-grande.
Croît en Yirginie.
ir. Pliorima hetulina , cocinea y minuta.
Elle ressemble aux Boleis sessiles j, a de plus
€n dessous de petites caTÎtés, au lieu de pores.
Dans diverses parties des Etats - Unis d'Amé-
rique.
12. Leptopora nîvea , stercorarîa , di/Jor--
jnis , etc. Diffère des Bolets sessiles par sa
substance , et est couverte de pores en dessus.
En différens lieux de l'Amérique boréale.
i3. Eriosperma ^Z^â5^ y2/^/z^. Fructification
couverte de poils. En Pensiivanie.
14. Gelatina fœtkUssinia , lutea , ruhra .
alba y etc. Elle consiste en luie substance gé«
latineuse, sans forme déterminée, naissant sur
le bois. Dans plusieurs parties de l'Amérique
Septentrionale.
i5. Xylissus Ibieatus , ohlongus ^ cylin-
dricus^ etc. , ressemble à une moisissure; nais-
sant sur le bois^ formant après la maturité
2. 12
(ï78)
une masse informe par la dispersion et le mê-
lante des semences.
i6. Hypolepia ignarlus , difforviis , etc. Celte
singulière production , qui est appelée Punk^
d^ns la plus grande partie des Etals-Unis ,
croit sons l'ëcorce des arbres en décomposi-
tion , et ressemble à un morceau d'amadou.
1-7. Hydromycus, tremelloicles aquosus \j.
Ce Champignon se rapproche de la Tremelle.
11 croît dans les ruisseaux et dans les endroits
humides sur des racines d'arbre , dans le
New-Jersey et la Pensilvanie.
( 179 )
»8gg')«iB:t^.»?^.«3'ie..*Jie!iiKi!-.^^^s':'rsv:Tg
Essais sur V organisation des Plantes , con^-
sidérée comme résultat du Cours annuel
de la végétation , par M* A. Aubert du
Petit-Thouaks.
(Deuxième Extrait (i) , par J. DuBbissoN. )
Sur les Bourgeons en général , et sur leur
formation f^J.
l_jES Botanistes sont embarrassés sur le choix
d'an mot français qui peut devenir Fëqui-
valeut du mot latin gemma.
Les Latins se ser voient du mot latin geinma
métaphoriquement , car au sens propre il
signifie une pierre précieuse. En France la
science des végétaux a adopté les mots gem-
ma y gemmation , et le commun des hommes
et des cultivateurs celui à^œil ou ^ œilleton.
Ceux qui se sont servis, à la place de ces
deux mots , de ceux de bourgeon et de bou-
ton , ont employé des expressions plus voi-
sines du sens propre.
(r) Cet extrait fait suite à celui inséré dans le
numéro du mois de février dernier.
(2) Lu, le 18 janvier 1808, à la classe des sciences
mathématiques et physiques de l'Institut.
( i8o )
Nos étymologlsles se sont tourmentes pour
trouver la racine du mot bourgeon. Ducange
le fait venir de Turlo; Ménage propose une
étymologie plus vraie, la voici : on a appelé
bourre de la vigne ce duvet soyeux qui en-
veloppe les mailles de ses boutons. L'on a
dit, quand elle commence à pousser, la vigne
débourre. De là est venu le mot bourion,
bourjon , eniin bourgeon longtemps après.
Voy* le Dictionnaire de l'Académie.
Tournefort a emplo} ë le mot bouton pour
gemma , celui de bourgeon pour turio, Du-
hamel se sert de ces mots dans le même
sens.
L'abbé Piozier a cliercbé à mettre plus
de précision dans la dititinclion de ces mots,
en appelant œil ^ ce qui paroît avant la cliùte
des feuilles , bouton ce qui paroît après leur
cbùte et à l'entrée de l'hiver ; et bourgeon ,
ce qui se développe au printemps. M. La-
jnarck et Decandolle regardent ces mots comme
à peu près synonymes. M. du Petit-Thouars
nomme bourgeon^ toute espèce de bouton ren-
fermant ou des fleurs seules, ou des feuilles,
ou les uns et les autres, réservant particu-
lièrement le mot bouton , pour indiquer cet
organe qui contient les (leurs.
En général le bourgeon est solitaire; mais
les arbres à fruits à noyaux les présentent réu-
nis , deux à deux , trois à trois , et même
(i8i)
plus; dans certains arbiMSseaux, les cJievre"
feuilles , le sureau^ Ils sont deux à deux pla-
ces l'un sur l'autre. Quelques arbustes pré-
sentent leurs feuilles sans qu'elles s'échappent
d'aucune enveloppe semblable ; seulement
elles sont Irès-plissées ; de ce nombre est la
Yiorne, vihurninn lanterna. On pourroit re-
fuser le nom de bourgeon (gemma) à ses
jeunes pousses , si l'on s'en tenoit à la défi-
nition du plus grand nombre des auteurs.
Les botanistes , qui , au con^mencement
du siècle dernier, voulurent étayer l'ancienne
division des plantes en arhre et en herbe ,
tels que P\ay et Pontedéra^ crurent avoir
trouvé une distinction précise dans l'absence
ou la présence des gemmes; mais ils devroient
alors comprendre dans la classe des herbes
les arbres de la Zone Torride. L'on voit même
sous nos climats des nuances insensibles, qui
conduisent des pousses les mieux enveloppées,
à celles munies de simples stipules , comme
de l'aune, jusqu'à la viorne, où elles sont en-
tièrement à nu. Les léguniineuses en général
ont les pousses à nu ; les labiées sont dans le
même cas , etc. On passe ainsi aux plantes
qui perdent leurs tiges.
Les plantes bisannuelles ne semblent avoir
qu'un seul bourgeon radical ; il forme une
rosette sur la superficie du sol , d'où s'élève
une tige rameuse qui laisse échapper d'autres
( l82 )
tiges de l'aisselle de ses feuilles , jusqu'à ce
que la floraison épuise la piaule entière.
Les plantes annuelles terminent la série de
ces divisions; toutes ont des bourgeons dans
l'aisselle de leurs feuilles.
Ainsi, partout où il y a une feuille, il y a
une pousse à nu ou couverte ; la feuille est
au bourgeon ce que la fleur est au fruit.
Une série de plantes semble faire excep-
tion dans les nionocotylédoncs ; le plus grand
nombre ne paroît point en avoir : mais ce
bourgeon est caché ou remplacé par des
spathes ilorifères fies palmiers J ; quelquefois
il ne se développe pas , quelquefois il avorte
( les graminées ), Dans les pays chauds ,
comme le remarque Giseck , le plus grand
nombre des graminées devient rameux.
Parmi les dicotylédones , les joubarbes et
autres plantes à rosettes dentées, et les coni-
fères, ne présentent point de gemmes ; mais
elles ont un point vital qui demande des cir-
con tances particulières pour se développer;
la joubarbe globulifère les manifeste d'une
manière remarquable, car ses globules sont de
vrais bourgeons , et chacun d'eux part de
l'aisselle d'une feuille.
Il n'y a donc point de feuilles sans point
vital capable de reproduction ; dans le plus
grand nombre il se manifeste tout de suite \xxi
bourgeon.
( i83)
Il y a une troisième espèce de bourgeons,
qui se nomme adventifs , dernière ressource
de la végétation, et qui paroissent à la cir-
conférence du tronc des arbres coupés hori-
zontalement , sur les noeuds et sur les racines
de quelques espèces, surtout quand elles sont
mises à découvert. Tous ces bourgeons , ainsi
que les racines des végétaux , ne sont com-
posés que de fibres continues depuis la base
jusqu'au sommet ; mais on a beau chercher
la nature de cette fibre , elle s'atténue pro-
gressivement à un tel point , qu'il est iirrpos-
sible de la saisir et même de s'en faire une
idée exacte.
11 paroît à l'auteur que chacune des fibres
constituantes des végétaux se continue depuis
l'extrémité des feuilles jusqu'à celle des racines,
et qu'elle produit, par l'action opposée, deux
points , l'un montant , l'autre descendant; la
marche descendante qu'il nomme négative est
d'une longueur indéterminée ; les fibres y
sont isolées , elles tendent à se séparer les unes
des autres, leur fonction n'est remplie que
lorsqu'elles sont toutes éparpillées en formant
des chevelus à l'extrémité des racines.
Dans la marche ascendante, qu'il appelle
positive , elles sent au contraire soumises à
des lois particulières d'agrégation , leur élon-
gation est renfermée dans certaines limites.
Elles composent des faisceaux généraux qui
( i84 )
se subdivisent en fascicules secondaires et
même tertiaires.
C'est dans celte marche positive qu'elles
manifestent uu point reproductif , et que
de la réunion de ces points productifs résulte
un bourgeon.
C'est donc dans le bourgeon que réside
toute l'énergie végétale; aussi la regarde-t-on
depuis longtemps comme un individu. Dar-
win commence sa ]>h} tologie par établir cette
individualité; de sorte qu'il regarde un arbre
comme un essaim de plantes individuelles.
Chaque fibre végétale est un individu,
puisqu'elle a en elle , indépendamment des
autres, ses moyens d'accroissement, de con-
servation et de reproduction. Le bourgeon
est une association générale, la feuille une
association particulière.
Sur la Distribution des Nervures dans les
feuilles du Marronier d'Inde C^),
Des faisceaux de fibres traversent l'écorce
et pénétrent dans les pétioles; chaque pétiole
réunit sept arêtes , qui se séparent , à son
entrée, pour donner naissance à autant de
(3) Lu, le i3 juin 1808^ à la classe des sciences
de rinstilut.
( 185)
folioles. Yoici ce que l'on remarque dans
la coupe du pétiole. Sa forme générale ap-
proche d'une ellipse coupée dans son plus
grand diamètre , en sorte qu'il y a une par-
tie droite et l'autre courbe; des points,
aux tranches des faisceaux , bordent son con-
tour ; on peut en compter sept sur la partie
rectiligne, quinze sur la cm-viligne ; deux
autres ou plus se trouvent au milieu.
Si Ton fend le pétiole, on découvre que
ces faisceaux composent trois systèmes par-
ticuliers , suivant la distribution en nombre
déjà indiquée.
Dans toutes, ces faisceaux paroissent com-
posés de trachées spirales ; mais dans celui
du centre^ ils entourent une partie mucila-
gineuse particulière.
Yoilà environ vingt-quatre faisceaux par-
tiels. Comment peuvent-ils provenir du nom-
bre 7, et comment peuvent-ils se distribuer
dans sept folioles?
On répond facilement à ces deux questions^
en mettant à nu les fibres par l'enlèvement
de Fécorce au parenchyme extérieur.
Par ce moyen, on voit que, parvenu au
point où les fibres se détachent de la jeune
branche pour entrer dans le pétiole, le fais-
ceau du milieu se partage en trois, et ]es
six du milieu en deux seulement. Voilà donc
les quinze faisceaux particuliers qui vont, sans
( i86 )
iutenuption, gagner rinscilion des folioles;
parvenu là, le faisceau central continue tout
droit, et partage la i'oliole, dont il fait le
dos. Les deux faisceaux latéraux se bifurquent
seulement ; une de leurs branches entre dans
la foliole du milieu, et accompagne de droite
et de gauche la centrale. Leurs secondes
branches entrent dans les deux folioles laté-
rales, où elles deviennent également co-laté-
rales au fai.-ceau entier.
Pareille chose arrive aux deux autres
feuilles.
11 n'y a que les deux feuilles extérieures
dont le faisceau extérieur reste sans division,
j>ar la raison qu'elles n'ont plus de folioles
ou se distribuer.
On voit par là que les quinze fascicules
en forment vingt-un tertiaires, qui redeviennent
triples de sept , en sorte qu'il s'en trouve trois
pour chaque foliole.
iMaintenant , si l'on revient au second sys-
tème, celui qui forme la corde, il est aussi
facile de voir, en descendant, qu'ils sortent
encore de sept faisceaux primordiaux; mais
à leur sortie, ils s'entrecroisent de manière
à faire un plan réticulaire. Il est difficile de
démêler leur entrecroisement; mais on recon-
noît sans peine qu'ils sont continus et sans
interruption.
Depuis ce point jusqu'à leur entrée dans
( iS; )
les folioles, ils restent toujours distincls du
premier système : parvenus là , chaque fas-
cicule entre dans la foliole correspondante 9
et y forme la partie supérieure de chaque
nervure.
Quant au troisième système, son origine est
plus obscure; cependant il paroitroit que tous
les faisceaux, moins celui du milieu, contri-
bueroient à sa formaûon ; mais au moment
où il approche des folioles , il se raréfie ir-
régulièrement, jusqu'à ce qu'il soit parvenu
au nombre sept.
Le Pavia , genre si voisin de Xhipocastane^
offre cependant quelques différences dans la
manière de se diviser , preuve de plus que
cette plante est déjà très- éloignée du marro-
nier d'Inde, dont on n'a fait longtemps qu'une
espèce appartenante au même genre. Toutes
ces considérations conduisent à la solution
du problème proposé par Barcane : commenù
V Intérieur de la plante peut-il contribuer à
sa jorme extérieure ?
( i88)
VARIETES-
Plantes usuelles^ indigènes et exotiques^ au nomhre
de 65o , nouvellement dessinées dans Vétat de JIg-
^raison d''apr'cs nature, et soigneusement gravées au
burin par des ylrtistes distingués^ sous la direction
de M,J. DuBUISSON, membre de plusieurs Acadé-
mies et Sociétés savantes y avec des Annotations
à Veffet de compléter la connoissance des Plantes
làtuelles j d'après les Notions les plus récentes en
Chimie ^ en Histoire naturelle et en Médecine ^ par
le Même. Un vol. inJ6.^^ orné du portrait de Cliomel.
A Paris, chez L. Duprat-Duverger^ rue des Grands-
Auguslins , n.^ 21.
Cette nombreuse collection est destinée à com-
pléler toutes les éditions de VHistoire abrégée des
Plantes usuelles^ contenant leurs différens noms la-
tins , français et vulgaires; leurs doses, leurs prin-
cipales compositions en Pharmacie, et la manière
de s'en servir, par P. J. R.. Chomel j mais plus
particulièrement la septième édition, en 2 volumes
în-8.°, augmentée par J. N. Maillard^ de la Syno-
nymie de Linné, de la description des caractères,
de ses classes , ordres , genres et espèces , avec
l'indication du lieu natal des Plantes , de la cou-
leur de leurs fleurs , du temps de leur floraison ,
de leur usage dans l'économie domestique et dans
les Artsj et de 23 Tableaux Synopli:[ues.
( iSg)
On y a joint une Table générale des Plantes,
qui renvoyé au texie de cette derniôie édition (i).
Avis de VEcliteur,
Comme le titre de ce Prospectus a donné lieu à
quelques récriminations dans des feuilles périodi-
ques, je crois devoir instruire Iq public des mo-
tifs qui m'ont déterminé à le prendre.
Ce titre n'est qu'un titre d'annonce pour faire
connoître les trois ouvrages différens sur les Planter
usuelles^ etc., que je vais mettre en vente dans le
courant du mois de juin prochain.
i.^ L'ouvrage de Chomel.
2." Les annotations, corrections et additions faites
(i) Le volume de Plantes, imprimé sur papier superfin , en
noîr^ ou coloriées d'après nature; précédé des Annotations et de
ia Table générale des Plantes, se vendra séparément, ou avec
les 1 volumes de texte, de chacun 5oo pages et plus.
Le prix en est fixé, jusqu'au premier octobre prochain, savoir :
Le volume de Plantes séparément, en noir, à 18 fr.
Idem. , coloriées d'après nature, papier serpente entre chaque
plante, cartonné et étiqueté, à 67 fr.
Le volume de Plantes, en noir, avec les a volumes de texte,
en tout 3 vol. , à 26 fr.
Idem. , fig. coloriées, mêmes conditions que dessus, à 74 fr.
Passé le premier octobre prochain , terme de rigueur, le pris
du volume de Plantes séparément, en noir, sera de 20 fr.
Idem. , coloriées. 80 fr.
Idem. , avec les deux volumes de texte , en noir. 3o fr.
Idem. ; coloriées. 88 fr.
Les personnes qui voudront le recevoir franc de port par la
poste , payeront en sus des prix fixés ci-dessus , savoir , le
volume de Planches séparément, 1 fr. 5o cent. , et avec les deux
volumes de texte, 5 fr.
J^ota. On croit devoir observer aux personnes qui deman-
deront de suite cet ouvrage, qu'elles auront le précieux avan-
tage d'avoir les premières épreuves des fiijurcs.
( ïgo )
3° Les figures des Plantes usuelles décrites ou
seulement indiquées par Chomel.
Ces deux derniers ouvrages, récemment faits,
formeront un gros volume in-B.^, qui sera vendu
séparément. Ce volume sera utile, et deviendra né-
cessaire pour rectifier et compléter toutes les édi-
tions de VHistoire abrégée des Plantes usuelles de
Chomel. C'est un correclif que je donne à un très-
grand nombre d'exemplaires de cet ouvrage , qui
renferme quelques erreurs dues au temps où Chomel
a écrit, et sur lesquelles il importe d'éclairer les
personnes qui , par profession ou par zèle , donnent
des secours aux malades.
Les figures de ces plantes pourront en outre servir
à tous \es ouvrages qui traitent des propriétés médi-
camenteuses des végétaux.
J'aurois pu prendre aussi pour titre d'annonce.
Plantes médicinales ^ etc. ; mais je me serois éloigné
du Lut et de l'expression que Chomel a adoptés
et consacrés; puisque je publie la dernière édition
de son ouvrage, les annotations, corrections et addi-
tions qui y ont été faites, ainsi que les figures des
Plantes usuelles que cet auteur a décrites ou seu-
lement indiquées.
Je me crois d'autant plus en droit de prendre le
titre collectif de Plantes usuelles^ etc., que c'est
le titre textuel de Chomel, et qu'étant propriétaire
de la dernière édition de son ouvrage, non-seule-
ment il m'appartient sous ce rapport, mais encore par
la raison que je me propose de publier incessamment
une autre série de riantes usuelles, qui fera suite à
celle que j'annonce main tenant; ce qui formera une
collection de près de mille Plantes usuelles. Celle
collection aussi intéressante qu'utile, et la plus com-
plète qui ait paru jusqu'à ce jour, offrira l'hisloire
et la figure de la plupart des végétaux, tant indi-
gènes qu'exotiques, que l'homme a cherché à utiliser
dans les différentes contrées de la terre, pour le sou-
lagement et la guérison des maladies qui l'affligent.
Ainsi donc, comme en raison de fait et de droit,
le tout doit Remporter sur la partie^ je crois que le titre
de Plantes usuelles^ etc., comme titre d'annonce,
m'est justement acquis, tant parce qu'il coïncide
avec l'expression de Chome],que parce qu'il com-
prend une collection générale de plantes employées
en médecine, qui n'a jamais été entreprise ni
même annoncée.
Je préviens d'avance que le prix de la collection
complète des Plantes usuelles^ qui formera deux gros
volumes in-^.^, ne s'élèvera pas à plus de 36 francs,
ligures noires.
Je me borne en ce moment à justifier le titre
d'annonce que j'ai dû prendre de Plantes usuelles^
exotiques et indigènes ^ et je néglige de répondre à
un avis essentiel , où sauf des personnalités et des
invectives que je dois mépriser, l'on a la mala-
dresse de préjuger défavorablement d'un ouvrage
que l'on ne connoît pas, et qui n'a point encore
paru. Je me contenterai de dire, relativement à
cet avis, que des rédacteurs sages et honnêtes ont
refusé avec raison d'insérer dans leurs ouvrages
( '92 )
périodiques 5 et que l'on s'est empressé de faire
circuler clandestinement, que l'ouvrage que j'an-
nonce, et sur lequel on se hâte trop inconsidéré-
ment de prononcer, mérite cependant l'accueil du
public et les suffrages des personnes instruites ;
puisque les annotations, dont plusieurs, sur certaines
plantes, peuvent être regardées comme des traités
particuliers , sont les résultats des connoissances les
plus certaines, émises par les auteurs de thérapeuti-
que et de matière médicale, universellement estimés.
Il n'y a pas une seule page de ces annotations
où les noms, les jugemens et les expressions même
de Desbois-de-B-ochefort , de Pejrillie , d'AIibert,
de Schwilgué , etc., ne soient cités ou rapportés.
Ainsi, critiquer ces annotations, c'est critiquer in-
discrètement et amèrement , ce que ces auteurs
justement recommandables nous ont donné de plus
çxact et de plus instructif. Quant aux figures des
plantes, elles ont été exécutées par des artistes
distingués et employés par les premiers savans..
Quelques lignes de plus ou de moins, dans la di-
mension de ces figures, ne peuvent rien changer au
port et aux caractères principaux des plantes, et les
rendre méconnoissables comme on l'insinue o/yZc/<?M-
sement. Au reste, quand cet ouvrage paroîtra , les
hommes instruits pourront l'apprécier à sa juste va-
leur, et reconnoître si réellement noire annonce est
emphatique: jusques-là, tout jugement est non-seule-
ment faux et ridicule, mais il décèle un défaut de
discernement et d'impartialité.
(193)
Notice sur les plantes à ajouter à la Flore
de France ( Flora Gallica ) , avec quelques
corrections et observations ; par /. L, A.
Loiseleuip.-Deslongchamps, Docteur en
médecine.
DIANDRIE.
CIRC^A LUTETIANA. Lin. - Lois., FI.
Gall. 6.
D'après l'observation de MM. Poiteau et
Turpin (Flor. Paris., pag. 12), la Circœa in-
Èermedia , placée dans ma Flore comme va-
riété de la Circœa alpina y n'appartient point
à cette espèce , mais elle doit être rap-
portée à la Circœa lutetiana , dont elle n'est
qu'une légère variété, puisque c'est la même
plante venue au soleil , au lieu d'avoir poussé
à l'ombre.
VERONICA PARMULARÏA. Poit. etTurp.,
FI. Paris., pag. 19, t. 14.
Cette plante n'est qu'une simple variété
de la Veronica scutellata ; c'est la var. ^ in-
diquée dans ma Flore , pag. 7.
2. i3
( 194 )
TERONICA SATUREI^FOLTA. Polt. et
Turp. , FI. Paris., pag. 22.
/^. spicis lateralihus caulem prostratain su^
perantihus y Joliis ïnfiinis ohlongis , supernè
serratis , interinedlis suhclenticulaùs , aliis
Tinearïbus intcgerrïmls , Poit. , L. C.
Cette Yéronîqne , comme l'a déjà observé
M. Desvaux ( Jonrn. Bot., vol. 2, pag. 62),
ne paroît être qu'une variété de la Veronica
prostrata , qui elle-même a les plus grands
rapports avec la Veronica beucriimi, MM. Poi-
teau et Tiirpiu indiquent leur plante à Rony ,
dans les environs de Manies; je l'ai trouvée à
Fontainebleau, et il est probable qu'on la ren-
contrera dans beaucoup d'autres lieux , quand
on la distinguera de l'espèce principale, avec
laquelle les Botanistes la confondent sans doute.
VERONICA TENELLA. Ail. - Lois., FI.
Gall. 10.
Cette plante ne doit pas former une es-
pèce particulière; elle n'est pas même une
variété distincte de la T^eronica serpyUljolia ^
à laquelle elle doit éire réiuiie.
VERONÏCA BELLARDI. Ail. - Willd. —
Lois. , FI. Gall. 12.
M. Decandolle a fait de cette plante une
Tarlëtë de la Veronica verna ; je l'a vois adop-
te'e comme espèce d'après la figure d'Ail ioni;
mais il paroît qu'elle doit être entièrement ex-
clue de la Flore , car selon M. le professeur
Balbis , non-seulement on ne la trouve pas
en Piémont , mais elle n'existe pas même dans
l'herbier d'Allioni, ainsi que plusieurs autres
espèces mentionnées dans la Flore de cet au-
teur. Voici ce que M. Balbis m'écrit à ce
sujet : «Plusieurs espèces décrites par Aîlioni
« sont très douteuses à présent. Je possède
« tout son herbier , et je puis prononcer sur
« cela en toute assurance. Plusieurs même
« de ces plantes n'existent pas dans son
« herbier ; il les a décrites sur la bonne foi
« de quelques botanistes, ou sur un simple
« et quelquefois mauvais échantillon. Ainsi
4< je ne puis vous procurer la V^eronîca bel-
<< lardi y ni les T^» succulenta , roinana , pu-
« inila , toutes espèces que je crois qu'il n'a
« pas assez vues ni examinées, et que l'on
<<; ne trouve point dans son herbier. »
YERONICA FILIFORMIS. Smith , Soc. , Lin. ,
Lond. I , pag. igô. Pers., Syn. i , pag. i3.
V, floribus solibariis , foliis subcorclabis cre--
naUs pedunculo fihformi longissirno brevio-
ribus ^ calyclnis laclniis lanceolaùs capsula
majorïbus ^ caule ramoso procumbente^
( igG ) _
Cotte plante doit être placée immédiatement
«près la Veronica agrestis , avec laquelle elle
a de si i^rands rapports qu'on pourroil croire
qu elle n'en est qu'une variété. Elle croît dans
les champs et les lieux cultivés aux environs
de Toulon , où elle a été trouvée par M. G.
Robert ; elle croît aussi en Piémont et en Tos-
cane, d'où elle m'a été envoyée par MM. Per-
ret et Savi : elle lleurit en avril et mai; ses
lleurs sont d'un bleu clair. Q.
YERONICA CYMBALARIA. Bertol. , PL
Gen.,pag. 3.
7^. floribus solitaris , Joïïls petiolatls suh-
cordads ^iibseptemlohis pecïunculo brevio-
rihiis j calycinis foliolis ovatis ohbusis , caule
ranioso prostrato, T^, hederœJoUa /S. Lin.,
sp. 19. V, cyinhalariœfolia, Viv. , FI. Ital.,
frag., pae;. 14, tab. iG , f. i. V* Chia cymba-
lariœfolia verna , flore alho , uinhilico vi-
rescente, Buxb. , cent, i , pag. 25 , tab. 89 ,
f. 2.
Quoique cette plante soit très- voisine de la
T^eronlca hedercjolia , elle paroît mériter
d'être distinguée comme espèce , d'après des
caractères constans , comme l'a très-bien ob-
servé M. Bertoîoni. Elle se trouve dans les lieux:
cultivés du pays de Géaes et de la Toscane,
d'où MM. Berloioni et Savi me l'ont envoyée 5
( ,^97 )
M. G. Robert l'a aussi recueillie aux environs
de Toulon : ses fleurs sont blanches , elles pa-
roissent dans les mois de février et de mars. Q.
PïNGUïCULA FLAYESCENS. Schrad., FI.
Germ. i , pag. 53.
P, oalcare conico curvo corolld midtd hre-
vloîc, lahio superioid eniarginabo , lahil in^
ferioris laclniâ rnedid retiisâ , lateralihus
ohtusis, P, Alpina auctxyriun.
Cette espèce doit remplacer dans la Flore
la Pinguicula alpina , qui ne se trouve pas
en France , mais qui -j avoit été indiquée
parce que tous les auteurs, avant M. Scbra-
der , a voient confondu et pris la Pinguicula
flavescens pour la Pinguicula alpina ; mais
cette dernière ne croît qu'en Laponie. La pre-
mière se trouve dans les terrains humides des
Alpes de la Haute-Provence et de la Savoie;
je l'ai reçue de MM. Clarion et Castan : elle
fleurit en juin et juillet; sa corolle est blan-
châtre avec la gorge jaune. 2l'
PINGUICULA LUSÏTANICA. Lin. — Lois. ,
FI. Gall. 14.
Cette espèce que le premier j'ai indique
en France , paroît y êlre assez commune ;
M. Guersent l'a trouvée aux environs de
( igS )
Bouen, et M. de S. Hilaiie l'a recueillie dans
les marais de la Sologiiei aux environs d'Or-
îëans.
SALVIA OFFICINALTS. Lin. - Lois. , FI.
Gail. i6.
La Sahna agrestis, Yill. rapportée c#mme
Yariëté à cette espèce , appartient au contraire
à l'espèce qui va suivre.
SALVIA PRiECOX. Savî. , FI. Pis. i »
pag. 22.
S» folîis ovato-ohlongis subcorclatis duplicato-
dentatis ( non rare profundè sinuatls ), co-
rail â cal y ce duplo longlori , lahio superiori
suhfalcato glanduiis destituto, S. agrès tis.
Yill. Daupli. 2, pag. 402 (exclus, pleris-
que synon. J. S, clandesblna» Thore , Chlor.
Land. 17 (non Lin» ),
Quoiqu'il soit assez difficile de bien carac-
le'riser cette Sauge, elle me paroît cependant
différer assez de la Sah'ia pratensis ^ pour cons-
tituer une espèce distincte. Elle diffère prin-
cipalement de celle-ci , parce qu'elle s'élève
beaucoup moins , et qu'elle est plus petite
dans toutes ses parties ; sa corolle est plus
plane, moins courbée en faux, une fois se u-
lem^Hl plus longue que le calice, et dépour-
( 199 )
vue de glandes en sa lèvre supérieure. CeUe
lèvre dans la Sauge des près est beaucoup plus
recourbée en faucille , couverte de glandes qui
la reudent visqueuse, et la corolle entière est
trois à quatre fois pins longue que le calice.
La Sauge précoce croît sur le bord des champs ,
dans les prés secs et montueux du Daupliiné ,
de la Provence; on la trouve aux environs
de Bordeaux , de Dax , de INice : ses fleurs
bleues et quelquefois blanches paroissent dès
le mois de mars , même dès celui de février
dans les pays chauds, comme en Toscane, et
la plante continue à fleurir dans le printemps.
Je dois à M. Artaud la distinction de celte
espèce qui est très-commune dans la Crau ,
aux environs d'Arles; c'est M. G. Robert qui
m'a envoyé de Toulon, des échantillons à
fleurs blanches. 2l«
AT^THOXA]N[DHUM ODORATUM /3.
A* glumis calycinis piibescenbihus.
M. Requien a trouvé cette variété à Avi-
gnon, M. Rohde dans les champs à Nice;
je l'ai reçue de l'Auvergne, et je l'ai recueil-
lie moi-même dans les bois aux environs de
Dreux.
( 200 )
TRIANDRIE.
YALERIANA SUPINA. Lin. — Lois. , FI.
Gall. 2.2.
M. Requien m'a communique des échan-
tillons de cette plante , recueillis au mont Ven-
toux , dont les feuilles caulinaires sont pin-
nalifides. Cette espèce se rapproche alors beau-
coup de celle que j'ai nommée T^aleriana he-
terophylla, FI. Gai. 22 , et les deux plantes
pourroient bien n'être que des variétés l'une
de l'autre.
LOEFLINGIA. Calyx 6-partUiis , laclniis
hasi Z'dentads, Petala 5 rninima conni-
vcntia. Capsula sapera i-locularïs S-val-
vis polysperma.
LOEFLINGIA HISPANICA. Lîn. , sp. 5o.
Loell., It. Ti3, tab. I , f. 2. Cavan., le. 1,
n. io3, tab. 94.
X. caille ranioso prostraio puhescente vis-
cido y folils oppositis suhiilatis mucronatis y
florihus axillaiïbus sessilibus.
Cette plante se trouve dans la petite île
Sainte - Lucie, près de Narbonne; je l'ai vue
dans l'herbier de M. Rohde, à qui elle avoit
été communiquée par M. Fech. Q.
( 201 )
IRIS FLORENTINA. Lin. , sp. 55, Red.
Lil. I , tab. 23.
/. harbata y foliis enslformïbus glahris hrevio-
ribus scapo suhhifloro, Tliunb., Diss. , u. 5.
/. alha florentina. Moris., hist. 2, pag. 35 1,
s. 4, tab. 5 , f. 5. Iris de Florence. Re-
gnault , Bot. ic.
Cette plante ressemble beaucoup à Tlris
d'Allemagne , mais elle en diffère par sa fleur
constamment blancbe , et par sa racine odo-
rante; je l'ai reçue de M. G. Robert, qui l'a
trouvée dans les cbamps aux environs de Tou-
lon ; elle fleurit à la fin d'avril , et au com-
mencement de mai. 2l»
IRIS SIBIRICA. Lin. ~ Lois. , FI. Gali. 27.
Cette plante, indiquée seulement en Alsace
et en Daupbiné , se trouve encore en Pie-
mont; MM. Balbis et Perret m'en ont com-
muniqué des écbantiilons recueillis dans les
bois aux environs de Turin.
IRIS TUBEROSA. Lin. - Lois. , FI. Gall. ,
pag. 717.
Cette plante que j'ai indiquée aux environs
de Toulon , a été retrouvée aux environs
d'Agen, par M. S. Amans, et dans le Poitou,
par M. Desvaux.
(202 )
CYPERUS PANNONICUS. Lin. , suppl. io3,
Jacq, FI. Aust. app. , pag. 29, lab. 6.
C. culnio obsolète triqnetro _, spicis suhqua-
ternis sessilihus , glitmis laberalihus spha-
celatis.
M. Lamouronx m'a communiqué un échan-
tillon de ceUe plante, qu'il m'a dit avoir trouvé
dans les Hautes Pyrénées. 2|-?
SCIRPUS PUBESCENS. Desf., FI. Atl. i,
pag. 52, lab. 10.
S* cuhno triquetro folio so super ne puhes^
cente , spicuUs ovatis glomeratis suhsessi-
lihus tevminallhus ^ glimiis puhescenbibiis
miicronatis, Carex pubescens, Poir. Itin. 2,
pag. 254.
Cette plante a été trouvée par M. G. Ro-
bert, dans les lieux humides, aux environs
d'Ajaccio , dans File de Corse. %.*
SCIRPUS LITTORALLS. Schrad. , FI.
Germ. 1 , pag. 142 , lab. 5 , f. 7.
«S*, culnio triquetro nudo , basi vaginis folii'
feris munito , cymd laterali deconipositâ ,
^piculis oblongis ^ stlgmatibus duobus.
Celte plante a le port du Sclrpus lacuslris ^
( 203 )
mais elle en diffère par sa tige triangulaire;
elle fleurit en jnin et juillet : on la trouve dans
les marais du bord de la mer, à Hières près de
Toulon , où elle a été recueillie par MM. Léon-
Dufour, Rohde et G. Robert. 2l.
PANICUM REPENS. Lin. , sp. 87. Willd. ,
sp. I , pag. 347. Desf. , FI. Atl. i , pag. 60.
Cavau. , le. 2, n. iig,tab. iio.
P» radice repente y cuhnis aclscenclentibus
virgabis , foliis inferiorihus vaginâ pubes-
centihus , superiorihiis glahriuscuUs , flo^
rihiis paniculœ remotiusculis , vah'ulâ ca-^
lycinâ exteriorl ohtusâ.
Cette plante a été trouvée au bord de la
mer 5 du côté d'Hières , dans la ci -devant Pro-
vence , par M. G. Robert ; elle fleurit en sep-
tembre et octobre. 2l.
SYNTHERISMA. Walt. Sclirad.
Calyx uniflorus trivalvîs , vahnilis corollo^
appressis inœqualibus , bertlâ rtiinimâ. Co^
rollce valvula exterior connexa , inberiorem
planiusculam amplectens, Semen corollâ
corùcatwn. Flores subsesnles secundi , in
spicas lineares suhdigibatas disposibi.
SYNTHERISMA CILIARE. Schrad., FL
Germ. i , pag, 160, tab. 3 , f. 7.
So foliis vaginisque pilosis , spicis subdlgi"
( 204 )
tads y flosculis ohlongis ciliatis , culmis
hasi prociimbentihiis supernè erectls, Pa-
nicuni cillare. Willd. , sp. i , pag. 844. Pa-
nicum. cilla tum. Rolli. Germ. 2 , P. 2 ,
pag. 564. Dlgitarlaciliaris.Kœl, Gram. 27.
M. Scbleicher a trouve cette plante dans
je Yalais, sur les confins de la Savoie; elle
fleurit en juin et juillet. Q.
SYNTHERISMA VULGARE. Schrad. , FI.
Germ. i , pag. 161.
S» culmis hasi jjrocunihenblhus supernè erec-
tls, foliis vaginisque pilosis y spicis digi-
tatis , vah'ulis calycinis ohlongis inœqua-
îihus» Panicum sanguinale. Lin. , sp. 84.
Schreb. Gram. i, pag. 119, tab. 16. Engl.
Bot., t. 849. Lois., FI. Gall. 40. Digitaria
sanguinalis, Scop. Carn., n. 72. Dactylon
sanguinale, Yiil. Daupli. 2, pag. 69. Pas-
palum sanguinale, Dec, FI. Fr. , n. 1604.
Cette plante est commune en France, dans
les champs sablonneux et les lieux cultivés : je
Favois déjà mentionnée dans ma Flore , et je
ne la rapporte de nouveau, que parce que
j'ai ajouté deux autres espèces pour lesquelles
j'ai adopté une nouvelle dénomination gé-
nérique.
( 205 )
SYNTHERISMA GLABRUM. Schiad. , FI.
Germ. i , pag. i63, tab. 3, f. 6.
S. culmis hasi procumhentÀbus y superne erec-
tis , foliis vaginisque glahris , spicls suh-
dlgUatis , vahuLis calyciriis ovatis œqiia-
libus. Digltaria filiformis, Rœl. Gram. 25.
Paspalum amhiguurn, Decand. , FI. Fr. i5o5.
Cette graminée fleurit en août et septembre;
elle se trouve, selon M. Decandolîe^ dans les
jardins , les champs et les vignes : M. Requien
l'a recueillie aux environs d'Avignon. Q.
AGROSTIS MILIACEA. Lin. - Lois. , FI.
Gall. 42.
Cette plante se trouve en Provence, d'où
M. Gérard en a envoyé des graines à M. Ceîs.
M. Rohde l'a recueillie à Toulon et à Arles,
et M. Requien à Avignon ; elle tleurit en mai
et juin,
AGROSTIS SETACEA. Curt. Lond. Fasc. 6,
t. 12. Smith. FI. Brit. 7g.
A» Foliis radicalibus cœspitosis seiaceis glau-
cescentihus , paniculâ erectâ , calycihus
lanceolads , corollâ baù aristatâ , arïsbâ
geniculatâ.
Celte plante fleurit au printemps; elle est
( 2o6 )
commune dans les landes de Bordeaux et dans
celles de Bretagne : je l'ai reçue des environs
de Dax par M. Thore, et de Quimper par
M. Bonnemaison. 2j.«
AGROSTIS YULGARIS. With. Brit. éd. 3 ,
p. i32. Smith. FI. Brit. 79. Sclirad. FI.
Germ. i , p. 206 , t. 2 , f. 3.
yï, Cidmis erecCls , foliis scahriusculis y U^
gulâ hrevisslniâ truncatây paniculœ ramulis
lœviusculis capillarïbus divaricatis _, valvulis
calycinis œqualihus , gliimâ corollinà in"
terioriduplo breviori reùusâ.
Le port de cette plante, qui est très-com-
ïnune dans les près , les bois et sur le bord
des champs , est extraordinairement variable ,
selon le terrain où elle a pri§ naissance , et
il est très-difficile de bien séparer ses diffé-
rentes variétés dont plusieurs auteurs ont fait
des espèces. Après avoir examiné avec beau-
coup d'attention tous les échantillons que
î'avois dans mon herbier sous les noms
diAgrostls stolonifera 3 A* hispida, A, va-
rians , yl. violacea et A, verbicdlata , je n'ai
pu trouver aucun caractère solide pour les
séparer ; ce qui m'engage à réunir en une
seule toutes ces espèces mentionnées dans ma
Flore , pag. 43 , 44.
Tû/n .Il^Mjr- zoy.
pz. rm.
Fi^.i.AGROSTIS Ille^an^^ï/i^r. Fzj.aJifYOSOTIS Fu^f7/a,
( 207 )
AGROSTÏS ELEGANS. T. i , f. i.
jl, Culmo erecto filiformi , fol'iis involutis
suhulads , ligulâ truncatâ erosâ , panicuLce
ramulis Iaxis y valvulis calycinls œqu<dibHS
■patenbïbus , corollls ovotis nuitlcis cc'lyce
paulo hreviorihus* A, elegans, Thore, iiieJ,
Chaumes très-menus, légèrement coudes à
chaque nœud^ s'élevant de trois à six pouces
de hauteur , solitaires ou par petites toiitTes
de deux à six tiges redressées. Feuilles subulées,
dont les bords se replierit en dedans ; leur
gaine est munie d'une languette membraneuse,
tronquée et lacinée au sommet. Panicoîe sor-
tant de la gaine de la fe aille supérieure ,
d'abord resserrée sur elle-même avant i'épa-
nouis^ement des fleurs, ayant ensuite ses ra-
meaux capillaires très-étalés. Valves du calice
ovales , glabres , comprimées latéralement ,
très-ouvertes, d'une demi -ligne de long tout
au plus. Corolle membraneuse , luisant , un
peu plus courte que le calice , paroissant en-
velopper la graine après la lloraiso:;.
Cette jolie graminée m'a été communiquée
par M. Thore , qui l'a découverte dans les
landes aux environs de Dax; elle m'a aussi
été envoyée du même pays par M. Grateloup;
elle fleurit au printemps, k^j.
( 208 )
AGROSTIS PUNGENS. Willd. — Lois. FI.
Gall. 44.
Cette plante fleurit au mois d'août; elle
n'étoit indiquée qu'à INarbonne et à INice , je
l'ai reçue des environs de Toulon par M.
G. Robert , et de Celte par M. Bouchet.
AIRA AGROSTIDEA.
A* ciihno hasi geniculato radie ante super ne
erecto , foliis planis , ligulâ lanceolatâ ,
-paniculœ ramis capillaribus paCentihus ,
corollâ truncatâ vahulis calycinis multb
hrevlorL A, minuta. Lois. , FI. Gall. 4$
( exclus, synon,^, Poa agrostidea* Decand.
le, rar. fasc. i , pag. i , tab. i.
Celte espèce a été découverte par M. De-
laroche, dans les lieux humides et herbeux,
aux environs de Nantes ; elle fleurit en juillet
et août. 0.
AIRA G LOB OSA. Thore, Journ. Bot. i ,
pag. 197 5 tab. 7 , f. 3 et 4.
A* culmo erecto filiformi , foliis involutis
suhulatis , ligulâ truncato-laciniatâ , pani-
culâ suhcoarctatâ , vahulis calycinis gla-
hris suhhemisp hœricis , corollis rnargine
ciliatls. Miliuni tenellum, Cavan, , le. 3 ,
( 209 )
11. 299 9 taÎ3. 274, f. I. Airojjsîs glohosa^
Desv. , Journ. Bot. i, pag. 200.
Cette plante lleurit au mois de mai; elle a
été trouvée par M, Tliore , dans les Landes,
aux environs de Dax. Q.
POA TRINERVATA. Willd. — Lois. , FI.
Gall. 5o.
Cette espèce doit être retianchëe de ma
Flore , comme un double emploi ; c'est la
même plante que la Festuca sylvatica,
POA PILOSA. Lin. — Lois., FI. Gall. 5i.
Cette plante, que le premier j'ai indiquée en
France, paroît y être commune, je ne l'avois
d'abord reçue que de Toulon ; depuis , elle m'a
été envoyée de Genève , de Turin , d'Arles ,
de Bayonne , de la Bretagne, etc.
POA DIVAPJCATA. Gouan. - Lois., FL
Gall. 52.
Cette plante n'étoit indiquée qu'aux envi-
rons de Montpellier; M. Artaud l'a trouvée
dans les pâturages de la Camargue , territoire
d'Arles, et M. G. Robert à ToidoniM. Savi
dit qu'on la rencontre près de la mer en
Toscane.
2. 14
( ^10 )
DACTYLIS HISPANICA. Roth., Catalect.,
Bot. I , pag. 8 , ex Balb. , Miscel. ait. ,
pas- 7-
£). paniculâ contracta suhsplcatâ secundâ»
Roth.
J'ai reçu cette plante de plusieurs cantons
de la Provence , et des environs de INice, où
elle fleurit en mai et juin: je doute fort qu'elle
puisse former une espèce distincte; elle ne
me paroît qu'une variété de la Dactylis glo^
merata. Of»
FESTUCA PHJSNICOIDES.Lin.-Lois.,
FI. Gall. 54.
Les synonymes d'Allioni et dePlukenet n'ap-
partiennent pas à cette espèce , mais à celle
qui va suivre.
FESTUCA C^PITOSA. Desf., Atl. i , pag. 91 ,
tab. 24.
P, culmo hasi ramosissimo , foliis involutis
pungentibus , racemo spicato erecto ^ spi-
culis sessilibus ^-12,-fLoris , aristis hrevissi-
mis, Bromus pinnatus ^ var. ^. Lin. , Sp. i iS^
( ex Smith et herb, , Linn, ). Bromus ranio-
sus. Lin., Mant. 34. Yahl, Symb. 2, pag. 22,
{excL s y non, Gerardi y et synon, Linnœi
( 2" )
quoad Festucam phœnicoideni ). Lam. ,
Dict. I , pag. 46g. Vill. , Daiiph. 2 , pag. i2r.
Bromus Plukenetii, Ail. , FI. Ped. , n. 2233,
Gramen spicâ hrizœ minus. Plùk. , Alm. 178 ,
tab. 33 , f. I. {^fide herharii Fliihenebli ,
in Vahl, Symh, ^ 1. c).
Cette plante fleurit en mal et juin; elle se
trouve sur les rochers et dans les lieux pier-
reux du Piémont , du pays de Gènes , de la
Provence, du Dauphiné. If,
Cette espèce a beaucoup de rapport avec
le Bromus pinnatus , qui ayant l'arête ter-
minale doit passer dans le genre Festuca ^
ainsi que les Bromus gracilis y pinnatus , et
distachyos , qui ont le même caractère.
FESTUCA PRATENSIS. Huds. , Angl. éd. i,
pag. 37. Curt. , Lond. fasc. 66. Smith. ,
FI. Brit. I , pag. Ç^6. Schrad. , FI. Germ. i ,
pag. 332.
F* paniculâ patente rarnosâ , spïculis linea-
rihus muticis multifloris , foliis linearihus y
radiée Jibrosâ, Schrad. F. elatior, Host. ,
gram. 2 , pag. 57 , tab. 79 ( exclus, synon»
Smibh,\ Vill., Dauph. 2, pag* 107.
Cette plante est commune dans les près et
les bois, aux environs de Paris, et proba-
blement dans toute la France : on la confond
facilement avec la Festuca elatior ^ dont elle
( ^12 )
diffère par ses fleurs plus nombreuses dans
chaque ëpillet ; elle ileurit en été. C^.
FESTUCA CAPILLAT A. Lam. , FI. Fr. , ëJ. i ,
vol. 3, pag. 597, {exclus., var. /s.). Illust. i,
pag. 192, {ceriè ex herh. ipso. ).
F'foliis capillarihus^ culmis sub te tr agoni s , pâ-
te Jitls pan'iculœ spiculis ohlongis 4 ^-f Loris
muticis. F. beniufolia. Sclirad., FI. Germ. i,
p. 018. Grcunen loUaceum ^ fbl'oUs junceis
hrevïhus y minus» Moris., liist. 3, p. 182, s.' 8,
t. 3 , f. i3.
CcUe espèce fleurit en mai et en juin ; je
l'ai trouvée dans les Lois aux environs de
Dreux ; elle paroît commune aux environs de
Paris, car je l'ai recueillie cette année à Saint-
Germain , à Fvomainviiîe et au bois de Bou-
1 o^ne : elle se trouve probablement dans toute
la France. C^.
FESTUCA FLAYESCEINS. Bell.- Lois., FI.
Gall. 55.
FESTUCA RH^TICA. Sut. - Lois., FI.
Gall, 57.
Ces deux plantes , indiquées seulement , la
première dans les Alpes du Piémont, et la
seconde dans celles du Yalais , ont été re-
trouvées toutes deux par M. Bohde , au mont
Canigou dans les Pyrénées orientales ; elles
fleurissent dans les mois de juillet et d'août.
( 2i3 )
FESTUCA STIPOÏDES. Desf. , AU. i \
p. 90.
JF, paniculâ suhcontractâ secundâ hreviusculâ,
ramuVis geminis, peduncidis apice ddatatis,
spicuUs 3-6'/lorls aiistaCis , vah-ulâ caly-
cind altéra minlniâ, Broinus stïpo/des. Lin.,
Maiit. 557. Bromus geniculatus»yV\Wà.^S^*
434. {ex fide specirninis missi ad D. Des-
fontaines). Bromus ligiis tiens. Ail., FI. Pecl.,
n. 2222. Savi, Botan. Eîrus. i, p. 77. Gra-
jjien brornoides , jestuceâ teiiuique paniculâ^
minus, Barrel. , îc. 76, f. 2. Scheucbz.,
Agrost. 296, t. 65 f. i3.
Cette espèce a le plus grand rapport avec
la Festuca uniglumis ^ elle doit la suivre im-
médiatement ; son arête terminale l'éloigné
d'ailleurs du genre Bromus, On la trouve sur
le bord des champs en Toscane, en Ligurie,
en Provence. Je l'ai reçue de MM. Bertoloni,
Rolide et G. R.obert ; elle fleurit en mai et
juin. Q.
FESTUCA CILTATA. Decand. -- Lois. , FI.
Gall. 58.
Celte plante qui a été longtemps confondue
avec les espèces voisines, dont elle est d'ail-
leurs bien distincte, se trouve non-seulement
eu Languedoc et en Provence , où elle est
( 214 )
très-commune; mais elle a encore été trouvée
à Nice par M. R.ohde , et aux environs de
Turin par M. Balbis.
BROIVIUS SQUARROSUS ^. Lam. , Dict. i ,
p. 466.
^. spiculis puhescentibus, Gramen festuceum
majiis , locusbis cr assis lanuginosis , aristis
recurvis longissimis, Buxb. , cent. 5, p. 19»
t. 38 , f. I ?
Cette variété a été trouvée sur les montagnes
aux environs de Beaucaire , par M. Léon
Dufour.
BROMUS DIVARICATUS. Rohde, in herb.
B* paniculâ erectd subconbractà 3 spiculis
Uneari'lanceolads i o - 1 5 -floris puhescenti-
hus , gliunà corollinâ exùeriori hifidâ acutày
aristis hasi conborbis deniûm divaricabis^
i^. Spiculis villosis suhlanuginosis ^
Cette plante fleurit en juin ; elle habite dans
les champs en Provence, où elle a été trouvée
])ar M. Rohde; je l'ai reçue de Toulon, par
M. G. Robert, et MM. Artaud et Requien me
Font envoyée des environs d'Arles et d'Avi-
gnon. La variété /S tjue j'ai vue dans l'herbier
de M. Desfontaines , et cfui a été également
trouvée par M. Rohdç , à Hières près de Tou^
Ion , est caractérisée par ses épillets très-velus,
presque lanugineux. Q.
AVENA ORIENTALIS. Wmd.,Sp. i,p. 446.
Host., Gram. 3, p. 3i, t. 44. Schrad., FI.
Germ. i , p. 871.
A, panïculâ secundâ^ spiculis hifloris calyce
ininorihus , flosculo altero mutico , radice
fihrosà annuâ. A, racemosa, Tliuil. , FI.
Paris. 5g.
/3. Flosculis omnibus muUcis,
Cette plante se trouve dans les moissons
aux environs de Paris ; elle fleurit en
juillet. Q.
AVENA PANICEA. Lam., Illust., n. 11 17.
Desf., Atl. I, p. 102.
A* p articula contracta , spiculis 3-5 -floris
glahris nitidis , glumis corolUnis hijidis
apicesuhhiaristatis, exterioridorso aristatâ^
aristd recta corollis breviori. A. lœ/Lin-
glana, Lam., Dict. i , p. 332. (non Lin.).
A, neglecta. Savi , FI. Pis. i , p. i3a ,
t. I , f. 4. Botan. Etrus. i , p. 84.
Cette espèce se trouve dans les champs en
Toscane et dans le pays de Gênes, d'où elle
m'a été envoyée par MM. Savi et Berto-
loni. Q.
( ^i6 )
AVENA PARVIFLORA. Desf., Atl. i, p. io3,
t. 32.
A, foliis planis puhescentïhus , patentis pa-
niculœ ramis capiUarïhus , spiculis glabris
nïùdls 2.-^'floris j arisùs setiformibus glinnâ
suhlongiorihns infrà apicem emergenbihus,
F'e.tiica segetAim Savi , FI. Pis. i , p. ii6,
t. I , f. 3. Botan. Elrus. i , p. 6g.
Celte plante a le port de Vyîgrostis spica-
venti; elle est commiiue dans les moissons eu
Toscane, où elle lleuiit en juin, et d'où M.
Savi m'en a envoyé des échantillons. Q.
ARUNDO FESTUCOIDES. Desf., Atl. i,
p. io8, t. 34.
\A* foliis involutis , paniculâ secunââ Taxa ,
calycihiis Z'?)-f loris , pïlis corollâ dimidb
brevioî'ibus. A* tenax. Yalil., Symb. 2,
p. 25. Willd. , Sp. I, p. 455. A. niauritiana^
Poir. , Ilin. 2, p. 104. A. ampelodesmon,
Cyril. 5 PI. rar. l^eap. fasc. 2, t. 12 , ex
Bertol. , PI. gen. 2.0.
Cette plante fleurit en mai et juin; elle
habite dans le pays de Gènes et la Toscane,
sur les collines du golfe de la Spezzia : je
l'ai reçue de MM. Bertoloni et Savi. C^.
( 217 )
ARUNDO PSEUDOPHRAGMITES. Hall., fil.
in Rom. Arcli. i, B. 2, p. ii, ex Sclirad.5,
FI. Germ. i. , p. 2i3 , t. 4, f. 3.
A. jjaniculâ diffusa, calycihiis acuminatls
(unifloris) , aristâ clorsah recta puisque
corollâ paulo longïoribus, Schrad.
Cette plante fleurit en juillet et août; elle
habite dans les bois humides et sur le bord
des ruisseaux : je n'ai pas d'indication cer-
taine sur les contrées de la France où elle
se trouve ; il paroît qu'on la rencontre sou-
Yent dans les mêmes lieux que X Arundo
phragmites , et mêlée avec cette espèce , à
laquelle elle ressemble un peu , et avec la-
quelle on la confond ; mais on l'en distin-
guera facilement en faisant attention qu'elle
est plus petite dans toutes ses parties , et sur-
tout que ses calices sont uniflores. %.
ARUNDO SYLYATICA. Schrad., Fi. Germ. i,
pag. 2i8,tab. 4, f. 7.
A. paniculâ patente , calycïbus acutis ( uni^
florisj, pilis hrevissimis , aristâ dors al i ge-
niculabâ calycem excédents Schrad. ^^ro»y-
t^is arundinacea, Willd. , Sp. i , pag. 864 (ex-
clus. synoji.J»
Cette plante fleurit en juin, juillet et août;
( 2i8 )
elle a été trouvée dans les Pyrénées par M.
RohJe. :^.
SECALE CRETICUM. Lin., Sp. 126.
S. glimiis extorsion ciliads. Lin. Gramen cre-
ticum sjncatMTTi secalinum altissiniuni , bu-
herosâ radice. Tour. , Cor. 89.
Cette plante a été trouvée dans l'île de Corse
par M. Lasalle.
HORDEUM BULBOSUM. Lin., Sp. i25,
Eertol. , Plant. Gen. 26.
H, floscuUs Leinis , intermedio hermaphro-
dlto longissimè aristato , lateraUhus mas-
culis muticis involucro scahro brevioribus ^
radice tuherosâ. H, sbrictwn. Desf. , Ail. i ,
pag. ii3, tab. Sy. Gramen secalinum but-
bo^â radice, Barr. , le. 112 , f. 2.
Cette espèce habite dans les pâturages du
pa^s de Gênes, où elle fleurit en mai, et
<i'où M. Bertoloni m'en a envoyé des éclian-
lillons. 2|..
HORDEUM JUBATUM. Lin. , Sp. 126.
//. floscuUs geminis fertlllbus aristatis œqua-
libus y flosculorum superiorum aristâ invo-
lucro â^'phyllo muLto LongiorL Elynius cri-
nitus, Schreb. , Gram» a, pag. i5, tab. 24,
f. 3.
(219)
Cette espèce a été trouvée par M. Rhode ,
en Provence, sur les bords du chemin en-
tre l'Esterelle et Fréjus ; elle fleurit au mois
de mai. Q.
TRITICUM TENUICULUM. N.
r* cuhnis ùenuiculis erectis y folils involutis
suhulabis _, spicd simpUci strictd , spiculis
suhsessUlhus alternis o vato - ohlongïs suh-
septemfloris y corollis aristatis.
Cette espèce a la plus grande affinité avec
le Triticwn tenellum ; elle en a tout le port ,
et elle est à celui-ci ce que le Trlùicuni nar-
dus est au TrUïcum unilatérale : comparée
au Tridcum tenellum , les différences essen-
tielles qu'elle présente, sont d'avoir ses épil-
îets moins nombreux , et plus alongés , mais
surtout d'avoir les balles de chaque tleur ter-
minées par une arête presque égale à la lon-
gueur de celîes-ci. Ce petit Froment a été
découvert dans les champs des environs de
Nantes , au mois de mai , par M. Gochnal. Q.
ÏRITIGUM UNILATERALE. Lin. — Lois. ,
FI. Gall. 71.
MM. Requien et Goclinat m'ont commu-
niqué une variété de cette espèce, dont toutes
les parties sont pubescentes : le premier l'a
trouvée aux environs d'Avignon , et le second
( 220 )
(Tans les cli^mps à iMoalpeîlier ; celte plante
ileurit en a\ril et mai.
TOITICUM Î^ARDUS. Decand. —Lois., FI.
Gall. 71.
M. Baïïjis a trouvé aux envirous de Turin,
et m'a communiqué une variété de cette es-
pèce , sons le nom de Trïticmn hiunciale ,
remarquable par ses épillels pube cens. Celte
plante a de grands rapports et pourroit se
confondre avec la variété pidjescente du Tri-
tlciim unilatérale que je viens d'indiquer; on.
la reconnoîtra à ses tîges redressées, plus éle-
vées, au lieu d'être à demi-elalees; à ce que
l'axe qui porte les epillets est presque droit
cl non courbé en arc; en^àn à ses Heurs mu-
nies d'arêtes et non simplement aiguës.
TRITICUM JUNGEUM. Lin., Sp, 128, (ex-
clus, synon,). Lois. , FI. Gall. 71 , (exclus.
synon, MorisonlL),
T, racicle repente , foliis involutls , spiculis
alternis compressis dlsbantihus 6-6 /loris ^
corollis naitLcls suhtruncatis sCriatis, rachi
lœvi. T, farctunu Yiv., FI. ïlal. frag. i,
p. 28 , t. 26 , f . I .
Celte plante croît sur les bords de la mer,
dans la Ligurie, eu Provence, en Languedoc;
je l'ai reçue de MM. iiertoloni et Artaud , et
( 221 )
je l'ai recueillie à Maguelone près de Mont-
pellier , où je l'ai trouvée en ileurs au mois
de juillet. 2l.
TRITICUM RIGIDUM! Sclnad.,FL Germ. i,
p. 392.
T. radice repente y fol'iis învolutîs , spi-
culis alternis compressis suhinibncatis ,
vahulis caljclnis suhsep ùemneivihus obtusis
^-iQ-floris y corolUs inuticis ^ rachi hïspidd,
T. elongatam, Host., Gram. 2, p. 18» t. 18.
Grainen angustifoliurn spicd tritici niiUicae
simili. Moris., Hist. 3, p. 178, n. 10. s. 8,
t. I , f. 5.
Cette plante fleurit en juillet : je l'ai trouvée
sur les bords de la mer à Magutlone, et
M. Artaud me l'a envoyée des Saintcs-Maries
à l'embouchure du Rhône. If.,
TRITICUM (PUNGENS). Glaucum , radice
repente , foliis deniinn suhulato convolutis
pun^entibus , glumis acuminatis niuticis _,
carinâ nmcronatâ.Vi^rs.^ Synop. i, p. 109.
M. Persoon rapporte cette plante comme
variéîé du l^riiiciirn jniiceani , mais elle me
paroît avoir peu de rapports avec cette espèce,
et eu avoir au contraire beaucoup avec le
Iriticuni repens. Aussi , c'est sous celte der-
nière espèce que je crois qu'elle doit être
( 222 )
rangée; elle m'a ëtë envoyée de Provence «
par MM. Artaud et G. Robert. Je soupçonne
que le Triticurn junceum de la Flore de
Paris, n'est autre chose que la variété dont
il est ici question.
TRITICUM NIGRICANS. Pers. , Syn. i,
p. IIO.
T, spicâ 4.'gond suhturgidâ ^ glumis margîne
villosis nigrescentihus , aristis longis.
Cette espèce , selon M. Persoon , a le pcrt
d'un Seigle ou d'un Orge ; je n'ai pas eu
occasion de l'observer : elle a été trouvée
dans le voisinage de la mer, eu Normandie,
par M. Bory.
TETRANDRIE.
GLOBULARIA INCANESCENS. Viv.,Fl. ItaL
Frag. I , p. 2 , t. 3.
G. caille herhaceo , foliis suhcanescenbihus ^
radicalihus spathulatis , caulinis ohovato-
lanceolatis , paleis glaherrimis ^ dentihus
calycinïs suhulatis hasi pilosis.
Cette espèce croît en Toscane , sur les
montagnes de marbre de Carrare; ses fleurs
bleuâtres paroissent en mai et juin ; elle m'a
été communiquée par M. Bertoloni. OX»
( 223 )
SCABIOSA COLUMBARIA. Lin. -Lois., FI.
Gall. 78.
M. G. Robert a trouvé dans les lieux sté-
riles, aux environs de Toulon, une variété
de cette espèce , dont les Heurs au lieu d'être
sessiles sur le réceptacle commun, sont por-
tées sur des pédicules de deux à huit lii^nes
de longueur : cette plante paroît être celle
indiquée dans Clusius, par une mauvaise
figure, sous le nom de Scabiosa proliféra
flore* Clus. , Hist. V.
SCABIOSA SUAVEOLENS. Desf. -~ Lois.,
FI. Gall. 78.
C'est la même espèce que la Scabiosa ca-
Tzejce/zj". Waldst. , PI. Hung., p. 53, t. 53.
SCABIOSA URCEOLATA. Desf. , Atl. i,
p. 122.
*y. corollis quinquefidls raâlantïbus ^ calyce
mulbifido urceolabo , foliis subcarnosis
■pinnatifidis, Desf. S, maritima rutœ ca-
nince Joliis. Bocc. , Sicuî. , t. 40, f. 3, et
t. 52. Moris. , Hist. 3, p. 48. s. 6 , t. i3,
f. 24.
Cette plante se trouve sur le bord de la
mer en Toscane et dans le pays de Gênes;
( ^H )
elle fleurit en iuiii et juillet; ses corolles sont
blanchâtres: je l'ai reçue de M. Bertoloni, !^.
SCABIOSA MONSPELIENSIS. Jacq. , le.
rar. i , t. 24. Miscel. 2 , p. 820. Lois. , FI.
Gail. 79.
Cette plante non-seulement doit être re-
Iranchëe de la Flore; mais encore elle ne doit
pas faire une espèce distincte , et la figure
de Jacquin doit être rapportée comme syno-
nyme à la Scabiosa stellata,
SCABIOSA SIMPLEX. Desf., Ail. i, p. i25,
t. 39, f. I. Lois., FI. Gall. 78.
Je possède plusieurs échantillons de cette
plante qui sont rameux ; dans cet état cette
espèce est difficile à distinguer , et se confond
avec la Scabiosa stellata , dont elle ne paroît
être qu'une variété.
GALIUM DIVARICATUM. Lam. — Lois.,
FI. Gall. ^2, Decand. , le. rar. i, p. 8,
t. 24.
11 faut ajouter pour synonyme à cette espèce,
Galium tenue, Vill. d'après un échantillon
donné par M. Yillars à M. Clarion , et que
ce dernier m'a communiqué.
Cette plante indiquée en Languedoc par
M. Pourret, paroît asisez commune en France;
( 225 )
elle n'a été longtemps oubliée , que parce
qu'on la confondoit soit avec le Galiimi an--
gUcurriy soit même avec le Galiwn parlsiense,
M. Yillars l'a recueillie en Daupliinë , M.
Desfontaines dans le Berry ; M. Perret me l'a
envoyée des environs de Turin; M. G. Robert
Fa recueillie dans les moissons des îles d'Hières,
enfin , je l'ai trouvée à Fontainebleau sur le
bord des bois : elle fleurit en mai et juin. Q.
CLa suite au Numéro prochain J^
iS
( 226 )
Notice importante sur deux espèces du
genre Callebassier ( Crescentia ) des Art-
tilles.
CRESCENTIA CUJETE. —Callebassier,
arbre aux Coins.
C, foliis cuneato lanceolatis , ad nodos cou-
Jertis , hasi attenuatis _, apice rotundatis ;
raniis liorizontalihus y elongatis y nodos is*
Fructu sphœriceo ; pntamine solido.
Il est peu de végétaux dans les Antilles,
qui réunissent autant d'avantages , que le Cal-
lebassier; quand les Américains commencent
un établissement , c'est un des premiers arbres
qu'ils plantent, si toutefois ils n'en trouvent pas
dans leurs bois , car c'est un des arbres qui
croît le plus facilement dans tous les bois.
Cet arbre n'est pas beau , mais il se fait remar-
quer par la singularité de son port. Son tronc
est couronné par des rameaux très-longs , sim-
ples , noueux , qui s'étendent borizontalement
dans cette espèce : on aperçoit dans la manière
dont sont disposés les fruits , la sagesse de l'Etre
puissant qui en faisant tout , prévit tout ; ces
( 227 )
fruits dont la grosseur dans le Callebassier
franc, égale celle de nos petites Citrouilles,
et pèse quelquefois 26 à 3o livres, n'auroient
pas manque d'occasionner la rupture des
})ranclies qui sont très-longnes , s'ils étoient
disposes comme dans les autres arbres ; mais
ils croissent sur le tronc , ou à la base des grosses
branches ; l'écorce se fend , et il en sort trois
ou quatre ileurs auxquelles succèdent des
fruits plus ou moins gros selon l'espèce ou
variété. La réputation des qualités médici-
nales de la pulpe de ces fruits m'a paru exa-
gérée, et je me crois obligé d'en dire ce que
j'en pense d'après des observations réitérées,
faites sous mes yeux dans riiôpitaî de mon ha-
bitation à Saint-Domingue. On regarde ce mé-
dicament comme le vulnéraire le plus puissant:
qui existe ; d'après cette persuasion, si un nè-
gre fait une* chute et qu'on soupçonne quel-
que épanchement ou quelque blessure interne ,
on lui fait de suite avaler du jus de Callebasse
boucanée , ou rôtie sous la braise jusqu'à
demi-coction. Je n'ai pu connoitre dans ce
jus que la qualité astringente; sous ce rap-
port peut-il être donné dans le cas que je viens
de citer? Je le laisse à décider aux gens de
l'art; ce remède échauffe beaucoup. On fait
aussi avec la pulpe de la Callebasse un sirop
que l'on vend pour les maladies de poitrine ;
je l'ai vu employer sans succès* Je me crois
( 228 )
obligé de dire de ce remède tout ce que j'en
sais, pour que le Irop de confiance que Fou
pouirolt avoir en lui , n'empêche pas d'avoir
recours aux chirurgiens ou aux médecins
dans les cas où leur ministère est absolument
nécessaire.
L'uiilité réelle des fruits du Callebassier ,
consiste dans les ustensiles de ménage que les
nègres font avec les Callebasses franches qui
sont très- gro ses , leur servent à porter de l'eau,
et à la conserver; il existe des Callebasses qui
peuvent contenir vingt à vingt-cinq bouteilles
d'eau. En coupant par le milieu ces gros fruits,
chaque hemi phère fait un plat; cette vaisselle
est à bon marché , et n'est pas fragile ; la va-
riété qu'on appelle Callchasse marronne , qui
est beaucoup plus petite, sert à faire des gobelets
ou tasses pour boire; en coupant le fruit eu
quatre ou cinq sections , voilà 'fies cuillers ;
enfin on fait avec ces fruits beaucoup d'us-
tensiles de ménage qui échappent à ma mé-
moire. C'est cette Caliebasse marronne qu'on
employé comme vulnéraire; la franche n'a
pas, dit-on, la même propriété. Le bois du Cal-
îebassier est très-précieux, on l'employé à faire
les panneaux pour les voitures , il a le grand
avantage de ne point se fendre au soleil comme
l'acajou.
Après avoir fait l'éloge d'un individu de
ce genre, il m'en coûte de dire qu'il ren-
( 229 )
ferme une espèce dont les qualifës sont très-'
de'lëtères. Dans les meilleures familles , ii se
rencontre malheureusement quelquefois un
mauvais sujet. Le CrescentÂa cucurbitlna est
dans ce cas, mais il est facile à distinguer.
CRESCENTIA CUCURBITINA. — Latifolia
de Miller, et de Plumier.
C. foliis al ternis , lato oK^atis , ohtiisîs , in-
mis lœvibus erectls ^ fructu ovato y subtri--
Il diffère du précédent , pnr son port ; ses
rameaux, au lieu d'être disposés horizontale-
ment comme dans le Callebassier précédent 5
sont droits; ils sont unis au lieu d'être noueux;
les feuilles sont solitaires et alternes ; le frnit
est de la grosseur d'une poire de Coin, il est
un peu trigone , et pointu , l'écorce qui couvre
la pulpe est fragile , et ne prend point la même
consistance que dans les autres Caîleba ses ;
les graines sont le double plus grosses. Quant
aux qualités délétères de ce fruit , je citerai
un événement malheureux arrivé au Mire-
balais, dans le temps que ce canton a été à
la possession des Anglois. Cinq soldats ayant
rencontré dés fruits de ce Callebassier eurent
l'imprudence d'en goûter , ils leur trouvèrent
( 230 )
le goût de concombre, et en mirent plusieurs
dans la chaudière où ils faisoient leur soupe;
ils périrent tous les cinq. Cet arbre bon à
connoître, pour le détruire, habite les lieux
ombragés, marécageux, ou le bord des ri-
vières ; tandis que les autres Callebassiers ne
réussissent que dans les terrains secs.
(23l)
Esquisses historiques et hlograpliiques des
Progrès de la Botanique en Angleterre ,
depuis son origine jusque! Vadoption du
système de Linné; par Richard Pulteney,
traduit de Vanglois par M. Boulard ,
membre de plusieurs Sociétés savantes,
Uans le nombre des ouvrages publiés par
Haller , on distinoue sa Bibliothèque Bota-
nique (i).
Ce Recueil embrasse l'histoire générale de
la Botanique , depuis son origine connue ,
c'est-à-dire , d'après les ouvrages des Grecs qui
nous ont été transmis. Car depuis qu'il existe
des hommes, l'étude, ou la recherche des
productions indispensables aux besoins de la
vie , a dû être un de leurs premiers soins ,
jusqu'à l'époque où Haller écrivoit (1772).
On trouve dans ce Recueil , par ordre de
date, le nom des auteurs, le titre de chacun
des écrits qu'ils ont mis au jour, l'année dans
laquelle ils ont été publiés , et quelquefois des
réflexions savantes sur le contenu de l'ou-
vrage. Cette Bibliothèque Botanique peut en
(i) Bil)liotheca Botanica, guo scripto ad rem her-
hariam facientia a reram initiis recensentitr ^ autore
Alberto von Haller , 2 vol. in-4.''.
( 232 )
quelque sorte être regardée comme This-
toire de la science et de ses progrès en gé-
néral.
L'entreprise de M. Pnlteney tend à remplir
le même but pour l'Angleterre seulement;
c'est - à - dire qu^il a voulu donner l'his-
toire des progrèi de la Botanique dans son
pays , depuis le moment où la Botanique a
commencé à y être cultivée jusqu'à l'intro-
duction du système de Linné. Si M. Pnlteney
se fui borné comme Haller , à présenter un
état de tous les ouvrages qui ont paru en
Angleterre sur cette science , on pourroit
penser que ses Esquisses historiques et hio^
graplilqiies ne sont qu'une compilation de la
Bihliotlicca Botanica d'Haller; et l'on ne
devroit les considérer que comme un extrait
superllu de ce premier ouvrage ; mais il a
porté ses vues plus loin en donnant sur la
Tie de chaque auteur , et sur les événemens
qui ont donné lieu à leurs voyages ou aux
ouvrages qu'ils ont publiés , des détails cu-
rieux et intéressans qui manquent dans la
Bibliothèque Botanique; aussi les Botanistes
ne peuvent que savoir gré à M. Pnlteney de
son entreprise, et nous dirons avec M. Bou-
lard son estimable traducteur , quil serait à
souhaiter que dans chaque nation un de ses
membres écrivit Vhistoire des progrès que
chaque science y a faits. Nous devons re-
( 233 )
gretter cependant que M. Palteney se soit
borné à ne présenter les progrès de cette uliîe
et aimable science, qne jusqu'à rinlroduclion
du système de Linné en Angleterre , c'est-à-
dire, jusqu'à l'avant-dernicre époque remar-
quable où celte science est devenue l'objet
de la méditation des hommes les plus sa\ans.
En effet, depuis la mort de ce savant et
profond naturaliste , on a élevé sur les bases
solides qu'il a posées , des monumens qui
chaque jour s'aggrandissent et conduisent à la
connoissance plus parfaite des plantes. La
méthode naturelle , que Lioné n'avoit pré-
sentée que superficiellement , acquiert et se
perfectionne chaque jour ; et nous pouvons
l'avancer sans crainte d'être contredit , la Bo-
tanique depuis quarante ans a fait plus de
progrès que pendant les trois premières épo-
ques du dix-huitième siècle. Le système sexuel
de Linné et tous les ouvrages de ce- grand
génie rendront son nom à jamais célèbre ;
mais les vrais Botanistes, plus attachés à saisir
les rapports et les différences que cette mul-
titude innombrable de végétaux ont entre
eux , qu'à surcharger leur mémoire d'une
nomenclature sèche et stérile , ne pourront
s'empêcher en le prononçant , de penser et
d'ardculer en même temps celui des Jussieu,
auteurs de la Méthode naturelle, perfec-
tionnée et poussée à un très-haut degré de
( 234 )
perfection depuis Touruefort , Linné et
Adanson.
11 seioit trop long, et nous craindrions
d'outre- passer les bornes d'une simple annonce
dans un journal , si nous \oulions passer en
revue tout ce qu'il y a d'intéressant dans les
Esquisses historiques de M. Tulleney. Nous
ne pouvons qu'engager les savans à recourir
à l'ouvrage même ; pour justifier ce conseil ,
et donner une idée de la manière de faire de
Fauteur et du style du traducteur, nous ci-
terons quelques passages pris au hasard.
M. Pulteney, en parlant des superstitions des
anciens et de toutes les folies que l'on a dé-
liitées sur les vertus imaginaires des plantes ,
s'explique ainsi : « Je donnerai un exemple
« pris d'Apulée , de cette crédulité et de cette
« superstition , qui , sanctionnées par l'anti-
« quité, ont cependant prévalu dans l'ad-
« ministration des remèdes. Cet exemple pré-
a sente une triste preuve du déplorable état
« de la médecine , qui , pendant un si grand
« nombre de siècles , n'avoit point brisé les
« liens de la magie et de l'imposture des
A< Druides. On conseille à ceux qui veulent
a être guéris de la maladie appelée par les
4i Français Xéguillebbe nouée , de prendre sept
<i tiges de la plante appelée Pied-de- Lion ,
<î séparées des racines, et de les faire bouillir
i< dans l'eau , lors des décroissemens de la
(235)
« lune. Le patient doit se laver dans cette
« eau à l'approche de la nuit , debout de-
« vaut le trépied, en dehors de sa maison;
« et la personne qui rend ce service au ma-
« lade , doit ne pas manquer aussi de se laver
4< elle-même. Après cette opération il faut que
« le malade reçoive une fumigation avec
« V aristoloche , et que les deux personnes
« entrent alors dans la maison ensemble, en
« ayant grand soin de ne pas regarder der-
« rière elles lorsqu'elles entrent ; ensuite , dit
« l'auteur , le malade reviendra sur le champ
« dans son état naturel. »
Heureusement pour l'humanité, de pareilles
crédulités et de telles superstitions ont disparu
à mesure que les peuples sont devenus plus
éclairés. Mais il existe encore , outre quelques
charlatans qui abusent de la crédulité et de
la simplicité , des confiances aveugles dans
certains remèdes que l'on tient des anciens .
Il n'y a presque pas de famille qui n'ait un
remède souverain qui leur a été transmis par
leurs auteurs , dont on fait un secret , à l'aide
duquel on espère guérir tous les maux , et
qui le plus souvent abrège la vie des per-
sonnes qui en font usage.
Je terminerai cet extrait par une autre ci-
tation qui fera connoître la manière dont
l'auteur juge les ouvrages sur la Botanique.
Après avoir écrit la vie de Dillenius et dis-
( 236 )
enté ses ouvrages , entre autres son Hortus
elthamensis , qui a fiit dire à Linné au retour
de son premier voya^^e eu Angleterre, en 17 'G,
in Angliâ mil lus est qui frcnera curet et in-
Cellïgat prœterquam Dillenius , il s'aiiéte à
son immortel ouvrage , Historia musconim,
« Si l'on considère , dit-il , la petitesse des
« objets de ces recherches , l'exactitude des
« descriptions , l'examen critique et la dis-
« tinction délicate de chaque espèce, le tra-
« vail et l'habileté de l'auteur dans le choix
« des synonymes, et la manière dont il les a
<i rangés suivant un ordre chronologique ,
<^ ce qui est une partie très-précieuse du plan;
<^ l'histoire des mousses doit être regardée
« comme un ouvrage extraordinaire, et mal-
<^ gré quelques améliorations subséquentes
s^, dans la manière 'de ranger les espèces , ou
<,<, dans l'art de les réduire, d'après des obser-
« valions plus parfaites , ou même d'après les
<A découvertes microsco])iques d'Hedwig , re-
« latives aux genres , l'ouvrage de Dillenius
4< doit être longtemps la base des connoissances
« dans cette partie de la nature; et il sera
4s regardé par la postérité, comme un modèle,
« presqu'inimité, de patience, de talent et de
<< science. »
Nous renverrons le lecteur à l'ouvrage lui-
irème, pour les détails curieux -nv la vie de
chaque auteur en particulier. Celte partie de
(237)
Fouvrage le rend en quelque sorte historique
et intéressant pour les personnes mêmes qui ne
font pas de la Botanique une de leurs prin-
cipales occupations.
Si M. PuUeney a rendu un grand service à
la science, en faisant connoitre aux Botanistes
non-seulement les ouvrages, mais la vie, les
mœurs et le courage de tant d'hommes ce-
ièbres qui ont consacré leurs Teilles , exposé
leur vie pour les progrès de la science, nous
ne sommes pas moins redevables à son esli-
mable traducteur M. Boulard , qui a employé
ses momens de delà semens , et qu'il ne con-
sacre pas, soit aux affaires publiques , soit aux
intérêts des familles dont il mérite si jaste-
ment la confiance , à transmettre dans notre
langue un ouvrage aussi intéressant; et nous
faisons avec lui des vœux, pour cjue l'exemple
de M. Pulteney soit imité en France et chez
toutes les nations (2).
Palisot-de-Beauvois.
(2) Apr^s avoir lu l'ouvrage de PuUeney, on
seroit tenté de croire que VHistoria rei lerbarim
de Spr ngel ^ posiéiieur aux Essais historiques^ n'a
été fait que d'après le plan de l'ouvrage de l'au-
teur anglois, si l'on ne savoit pas que Spreruf^l
depuis longtemps s'occupe de la liilérature Lota-
ni ;ue, et possède les talens nécessaires pour exé-
cuter un semblable ouvrage, sans secours étrangers.
N. A. JD.
( 238 )
Traité du Figuier , faisant -partie de V ou-
vrage sur les Arhres et Arbustes , dont
M. Etienne est V éditeur; par M. /. Z/. A.
Loiseleur-Deslongchamps , Docteur
en médecine»
Vjet article est un des plus intëressans du
quatrième Yolume de l'ouvrage sur les arbres
et arbustes , c'est aussi un de ceux qui méritoit
d'être traite avec le plus de soin, par son
importance, surtout considéré relativement au
midi de la France. M. Deslongchamps a pris
pour base de son Traité du Figuier , comme il
le dit lui-même , l'ouvrage de M. Bernard ,
mais il a su y ajouter un grand nombre de
détails nouveaux , et surtout il a disposé tous
ses matériaux d'une manière qui lui est
propre.
INous n'examinerons point la partie botani-
que de cet article ; dans les ouvrages comme
celui sur les arbres et arbustes , elle n'est ordi-
nairement qu'un accessoire ; on a soin seule-
ment de donner exactement tous les détails;
on ne s'abstreint point aussi à donner toutes
les espèces , mais seulement les plus connues
et surtout celles qui sont cultivées; de même
on ne devra point être étonné de voir seu-
lement huit espèces décrites dans cet arlicie.
( 239 )
tandis que Vahl a porté le nombre an -delà
de cent.
L'objet le plus important dans le travail
de M. Deslongcliamps étoit de faire connoî-
tre tont ce qui est relatif au Figuier commun
(Ficus carica), et surtout d'exposer les ca-
ractères des nombreuses espèces jardinières
obtenues par la culture ; dans cette partie de
son travail il n'a pu donner que les espèces
particulièrement connues enFrauce, ainsi que
le dit l'auteur lui-même , et cultivées comme
objet d'utilité , et le plus petit nombre comme
objet de curiosité , parce que nous n'avons
aucuns détails sur l'histoire du Figuier , cul-
tivé dans les îles de l'Archipel, du Levant,
dans la Grèce et les autres contrées de l'Orient ;
ce que nous devons présumer, c'est que les
variétés de Figue sont , dans toutes ces régions ,
en très-grand nombre , parce que l'on cul-
tive beaucoup le Figuier , et que l'expérience
a démontré que plus un végétal a été soumis
à la culture et plus il a présenté de variétés ^
s'il eut été possible de donner tous ces détails,
l'ouvrage auroit été plus curieux , mais n'en
seroit point devenu plus utile puisque nous
ne i^ourrions avoir les objets sous les yeux,
et qu'il est probable que de longtemps nous
n'aurons les moyens de nous procurer Ja
suite nombreuse de ces variétés , qui certai-
nement ne pourroient l'emporter sur le gouî
( HO )
agréable et le parfum de quelques espèces que
nous possédons.
M. Deslougchamps a divise les Tariétës de
Figues d'après la couleur et d'après la forme,
ce qui facilitera beaucoup pour leur détermi-
Bation , surtout étant aidé d'une pbrase des-
criptive, courte et précise; les Figues sont :
i.o branches , jaunes ou verdâtres , plus larges
que longues , et plus longues que larges ;
2." rougeâtres , violettes ou brunâtres , plus
larges que longues , et plus longues que larges.
IXous ne donnerons point de détails des variétés
ënumérées par l'auteur, parce qu'ils sont de
nature à être puisés dans l'ouvrage lui-même;
au reste , on trouve à cbaque variété les di-
vers noms qu'elle porte , sa couleur , sa
forme , sa consistance , sa nature , sa qualité ,
les lieux où on la cultive , les soins qu'elle
exige.
« La 'culture du Figuier domestique est si
c( ancienne qu'on ne sait pas positivement
V chez quel peuple elle a pris naissance.
« Les Grecs l'ont cultivé dans tous les temps,
« et cet arbre est peut-être indigène chez
ce eux comme il l'est dans les autres con-
« trées du Levant; il existoit en Italie avant
« la fondation de Pvome. Pline rapporte que
(c de son temps on vo^^oit à Rome , dans la
« place où se tenoient les assemblées du peu-
ce pie , un Figuier qui y étoit venu naturel-
( 241 )
t(. îement, et que l'on cnltivoit en mémoire
« de celui qui avoit eië appelé le Nourricier
« de Piouiuliis et de Piérniis , et sous lequel
(c on Jisoit que la louve qui les aliaifoil avoit
« été trouvée. Pline ajoute que lorsque cet
« iarbre étoit sur le poiiit de périr de vieillesse^
« on ne le coupoil pas , mais qu'on le laissoit
ce sécher, et que les prêtres en y)ianioient un
ce autre de sa race. Il y avoit encore dans le
ce Forum un autre Figuier venu par iiasard
ce à la place où éloit le gouffre dans lequel
€( Curtins se précipita ; on le conservoil de
« même comme un monument de cet évé-
« nement.
« Tant que les Romains nCu furent pas les
« maîtres du monde , et que la sobriété fut
« une de leurs vertus, ils ne connurent pas uu
« grand nombre de Figues ; Caton ne fait men-*
« tion que de six espèces. Deux siècles après 9
« du temps de Pline, on en counoissoit plus
« de trente. Cet auleur parle de plusieurs sortes
(( de Figues étrangères apportées en Italie,
a et il dit que depuis Caton leurs noms rnt
« beaucoup varié ; on les désignoit alors
« d'après le pays d'où elles a voient été tirées^
ce les Rhodiennes, ^:s Africaines; les cantons
ce où on les cultivoit , les Herculanienncs , les
ce Tyroliennes; quelques-unes d'après le nom
ce de ceux qui les av ient fait eonnoiîre , les
(( Lîvîennes , les Pompéiennes.
2. î6
(242)
Le Figuier que nous possédons a été apporté
d'Orient en Europe , et il n'y croit bien que
dans le midi de cette partie de l'ancien Monde;
là seulement les fruits qu'il produit conser-
vent ce g^^ûi exquis qui leur est particulier , et
l'ont fait rechercher de tout temps -.lorsque
l'on dépasse en France le quarante-cinquième
degré de lalitude, on ne voit plus le Figuier
s'élever en arbre, parce qu'il ne peut suppor-
ter les rigueurs de l'hiver; il forme un buis-
son que l'on est obligé de couvrir pour le pré-
server de la gelée; plus avant dans le nord, il
ne peut plus être placé en pleine terre, et ses
fruits cessent d'être succulens et bons à manger.
De toutes les espèces de Figuiers , le com-
mun est le seul dont les fruits soient recher-
chés , si Ton en excepte ceux du sycomore
( Ficus sycomorus) y dont les Arabes et les
Levantins font un très-grand usage, mais les
fruits de cette espèce sont inférieurs à ceux
du Figîiier commun.
M. Deslongchamps nous donne , outre les
notions précédentes , un exposé des propriétés
qu'on reconnoissoit au fruit du Figuier.
(c Les anciens n'estimoient rien de plus
ce doux que la Figue, et c'est ce qui avoit
ce donné lieu chez eux à ce proverbe ^ ficus
<c edït , pour exprimer le goût de ceux qui
« vivoient dans la mollesse et qui aimoient les
« fruits délicats.
( 243 )
«c Les Figues sèches d'Athènes faisoieot un
^c objet de commerce considérahie ; elles pa-
« roissoient avec distinction sur la table des
« rois de Perse. On raconte que Xercès les
« trouva si bonnes , qu'il résolut de s'emparer
« du pays qui les produisoit » , ce qui occa-
sionna une guerre qui mit la Grèce à deux
doigts de sa perte. Carthage dut peut-être
sa ruine plus prochaine , à ses Figues ; on en
avoit apporté en trois jours à Rome ; Caton
profita de cette circonstance pour déterminer
les Romains à déclarer pour une troisième fois
la guerre à des ennemis qui n'étoieut qu'à
trois journées de Rome.
« Les Athlètes de la Grèce faisoient une
« grande consommation de Figues sèches ,
« parce qu'ils les croyoient propres à entre-
ce tenir et à augmenter les forces. Les Figues
« sèches et fraîches, vers le temps où vivoit
« Caton, formèrent la principale nourriture
« des gens des campagnes. »
Les anciens faisoient avec les Figues, en les
mettant fermenter , un vin qu'ils nommoient
sycite; les habitans des îles de l'Archipel en
font encore aujourd'hui, et de plus ils en
extraient une très-bonne eau-de»vie.
Un des usages les plus singuliers que l'on
faisoit des Figues , c'est un mortier qui deve-
noit aussi dur que la pierre, et auquel les
Romains donnoient le nom de Maltha.
( 244 )
Relativement à la médecine , les usages des
Figues sont assez limites; Gallien les regardoit
comme un puissant antidote , et il eu faisoit
sa principale nourriture : cependant, avec les
anciens, il croyoit que l'usage excessif de ce
fruit engendroit de la vermine , et occasion-
noit la maladie pëdiculaire; mais en cela la
vraisemblance n'est pas plus fondée que dans
l'opinion qui prétendoit que l'usage des Figues
rendoit la transpiration fétide; d'ailleurs l'ob»?
servation a prouvé que l'une et l'autre de ces
deux opinions étoient sans fondement. jN'en
seroit-il pas de même de la prétendue pro-
priété que les Figues ont de faciliter l'accou-
ciiement, lorsque les femmes en mangent quel-
ques jours avant leur délivrance ? M. Desîong-
cbamps rappelle les vraies propriétés des Fi-
gues qui doivent être considérées comme fruits
pectoraux, yjréférables aux Jujubes et aux Sé-
bestes, et jouissant des mêmes vertus que la
plupart des mucilagineux sucrés. La Figue
est un aliment peu nourrisant mais très-agréa-
ble^ dont on ne se lasse jamais, et dont on
ressent même la privation , quand y étant ba-
bitué on cesse d'en faire usage; on doit la man-
ger parfaitement mure , autrement elle occa-
sionneroil , par l'effet du suc acre et laiteux
qu'elle contient , des coliques, des diarrhées,
des djssenteries. Les Figues sont plus nourris-
santes iorsqu'elles sont sèches.
( 245 )
Les différentes parties da Figuier ont gié
employées comme mëdicamens. La tige a ëîë
donnée comme sudorifique dans les liydro-
pisies. Bagiivi a employé la poudre de feuille
lie Figuier dans les coliques. Les anciens
éîoient persuadés des grandes propriétés de
cet arbre , et Pline le cite comme fournissant
des médicamens propres à combattre un grand
nombre de maladies. Le suc est caustique , et
Pline dit que pour l'extraire on le recueille
par incisions avant la maturité des fruits 5
on le fait ensuite sécher à Fombre; il assure
que celui du Figuier sauvage est préférable.
Mêlé dans les remèdes caustiques , il augmente
leur force; appliqué avec de la laine ou in-
troduit dans la cavité des dents cariées , il
apaise les douleurs. Il est bon appliqué exté-
rieuremient, contre les morsures des bétes vé-
néneuses , contre celles du scorpion et des
chiens enragés (c'est toujours Pline qui parle ) ,
appliqué sur les verrues et autres petites ex-
croissances de peau, il agit à la manière des
caustiques , il les brûle et les détruit. On peut
l'employer comme dépilatoire; il est bon pour
toutes les maladies cutanées. Pris intérieure-
ment, il est purgatif. Ce même suc , dit Pline,
délayé dans du vinaigre dont on frotte les
viandes , leur donne un goût délicieux. Ce
suc fait encore cailler le lait , mais il lui com-
munique un goût peu agréable. Frais il peut
(246)
être employé comme une encre sympathique,
que le feu seul fait revivre.
Le Figuier a le bois d'un jaune clair, il
est tendre , ses fibres sont cependant tenaces.
Les armuriers s'en servent volontiers , parce
qu'il prend un beau poli , pouvant s'imprë-
guer d'émeri et de beaucoup d'huile. Son élas-
ticité le rend très -propre à faire des vis de
presse. Le bois du Figuier sycomore passe pour
incorruptible , et en effet c'est dans des caisses
faites de ce bois que l'on trouve les momies an-
tiques. Nous allons passer maintenant aux dé-
tails donnés de la culture du Figuier.
Cet arbre dans les pays chauds ne demande
aucun soin; excepté à l'exposition du nord,
il vient à toute autre exposition ; toute es*
pèce de terre lui convient si elle n'est pas fan-
geuse ou argiik'use très-humide , car alors ses
racines pourrissent ; les lieux où il semble
croître de préférence, sont les terrains les plus
arides , les plus pierreux ; dans un terrain
fort, il croît plus promptement, mais ses fruits
n'ont pas beaucoup de saveur , et ne sont pas
bons à être sèches. Cependant si le terrain quoi-
que sec peut être arrosé , on préviendra la
i^hûte d'un grand nombre de friiiis qui tom-
bent par trop de sécheresse , parce que dans
la Provence et le Midi en général où cet
arbre est cultivé en grand , il ne tombe pres-
que jamais de pluie eu été.
( 247 1
Si l'on veut multiplier le Figuier par graine,
c'est le moyen le plus long , mais on peut ob-
tenir de belles Yariélës. Pour faire le choix
de la graine on prend les Figues les plus
belles , on a soin de les laisser llëlrir , on
les écrase dans l'eau, et l'on ne réserve que les
graines qui se précipitent. On les sème dans
des pots ou dans des champs pas trop exposés
à la chaleur, elles lèvent peu de jours après;
dans les climats froids, on prend plus de pré-
cautions , on fait les semis sur couche, on
abrite les jeunes plans.
Le moyen le plus expéditif de multiplier
le Figuier, c'est par les rejetons qui croissent
au pied , et que l'on prend avant qu'ils aient
acquis trop de grosseur; ils sont propres à
être enlevés à deux ans.
La marcotte est le moyen le plus certain
pour conserver les bonnes espèces ; la bouture
est le plus généralement employée, mais moins
sûre que la marcotte; elle se pratique en mars
et avril ; on prend les branches sur le bois
de deux ans , on le laisse de la longueur d'en-
viron un mètre (trois pieds) ; le rameau le
plus fort reste pour former la tige , les infé-
rieurs sont étendus dans la terre et fournissent
promptement des racines : on rejette actuelle-
ment la méthode qui consistoit à retrancher
tous les rameaux d'une bouture, et même à
couper le sommet de la partie destinée à
( 248 )
former îa tige principale; on a remarqué que
raccroîssement étoit beaucoup plus lent dans
ce dernier cas,
On greffe le figuier en fente et en couronne;
on a soin d'essuyer le suc hîileux qui s'écoule;
on couvre la plaie d'un mélange de cire et de
tërëbentbine, et le tout d'un enduit très-ëpais,
forme d'un raëlann-e de terre, bouse de va-
elle, etc. On soutient les greffes dëveloppëes,
j)0ur que le vent qui agit fortement sur la
grande surface de leurs feuilles ne les fasse pas
casser,
11 est plus avantageux de faire monter un
Figuier que de le laisser en buisson; il vient
îrè-vîte en arbre, et peut donner de deux à
trois cents livres de Figues; en buisson on ne
peut en espérer que cinquante livres: on peut
d'ailleurs cultiver d'autres vëgëtaux au pied
du Figuier, lorsqu'il est en arbre.
Le Figuier ne demande pas de soin dans
les climats qui lui conviennent : il est un des
arbres fruitiers qui craint le plus d'être fa-
çonné au gré du cultivateur; la taille lui est
contraire, et même on ne doit supprimer
qu'avec précaution les gourmands, et l'on doit
soigneusement recouvrir la plaie faite pour
les oter. Le Figuier veut être libre ; tenu en
espalier , il languit et donne peu de fruits , ce
qui vient de la suppression du jeune bois, le
§eul qui donne beaucoup de boutons friic.
_ ( 249 )
lîfères. Le Figuier naîu n'est point une va-
riété, c'est un accident occasionné par le lieu
très-limité (un pot ou une petite caisse) , dans
lequel on retient ses racines; la précaution
que l'on prend même pour cela, plaçant les
boutures la tête en bas , est inutile ; car on a
TU de très-grands peupliers, saules et même
ligiîiers étant placés sur un sol convenable ,
devenir de beaux arbres, les boutures ayant
cependant été plantées renversées.
En couvrant de fumier pendant l'hiver un
Figuier, au printemps les Figues qui n'a-
voient pu mûrir l'année précédente , se dé-
veloppent et deviennent très-belles.
Une goutte d'huile sur l'oeil de la Figue
accélère sa maturité de quinze jours , mais lui
communique un goût désagréable.
Le mois de septeoibre est celai que l'on
choisit pour faire la récolte des Figues que
l'on veut conserver; on les cueille après la
rosée et dans un temps serein. On les fait sécher
au soleil ayant soin de les retourner ; une
fois sèches , on doit les tenir dans un lieu où
elles ne puissent prendre de l'humidité : on en
fait sécher à une chaleur artificielle , mais
elles sont bien inférieures en qualité à celles
que l'on a fait sécher au soleil.
INous terminerons cet extrait , déjà long ,
par un mot sur la capriiication.
Nous l'apporterons , à cet égard , l'opinion
( 25o )
<l\iii voyageur instruit, opinion que pariageoit
l'auteur de cet article , d'après ses propres
observations.
« La caprification, dit Olivier, dont quel-
« ques anciens et quelques modernes ont
« parlé avec admiration , ne m'a paru autre
« chose.... qu'un tribut que l'homme payait
« à l'ignorance et au préjugé. En effet, dans
« beaucoup de contrées du Levant, on ne
« connoît pas la caprification.... On la néglige
« depuis peu dans les îles de l'Archipel , où
« on la pratiquoit autrefois; et cependant on
« obtient partout de très - bonnes Figues à
V* manger. Si cette o]>ération étoit nécessaire,
« soit que la fécondation dut s'opérer par la
« poussière séminale qui se répandroit ou s'in-
« troduiroit seule par l'oeil de la Figue , soit
« que la nature se fût servie pour la trans-
ss mettre d'une Figue à l'autre , d'un peut
<< insede, comme on l'a cru commnnément,
i< on sent bien que ces premières Figues en
i< fleurs ne pourroient féconder en même
« temp> celles qui sont parvenues à une cer-
« laine grosseur, et celles qui paroissent à
« peine et qui ne mûrissent que deux mois
i< après. »
Tout le surnaturel de la caprification se
réduit à ce simple effet que tout le monde
connoît , c'est qu'un fruit piqué par les in-
fectes mûrit plutôt que celui qui n'a pas été
( 25i )
attaqué par eux. 11 en est ainsi pour la Figue
qui peut être piquée par plusieurs insectes,
et l'eifet est le même; ainsi, tantôt c'est un
cynips , tantôt comme je l'ai essayé, c'est
un instrument qui perce la Figue , et enlève
une petite partie de sa substance, de manière
a laisser subsister un petit canal ; elle mûrit
plus promptement dans l'an et l'autre cas.
Le traité fait par M. Desîongchamps est
un des plus instructifs et des plus étendus sur
les Figuiers que l'on puisse consulter; c'est en
même temps un de ceux qui jetera le plus d'in-
térêt sur l'ouvrage dont il fait partie.
N. A. Des VAUX.
( 202 )
Cours complet cT agriculture pratique , d'éco-
nomie rurale et domestique , et de méde-
cine vétérinaire, par V Ahhé Rozier/
rédigé par ordre alphabétique , etc. , par
MM. SoNNiNi , ToLLARD aîiié , Lamarck ,
Chabert , La Fosse , Fromage de Feugré ,
Cadet - DE- Yaux , Lamerville, Cossigny,
CuRATTDAtr , Chevalier , Lombard , Cadet-
GaSSICOURT , POÎRET , ClïAUMONTEL , Louis
Dubois , Y. Demusset de Cogners, Yeil-
lard, etc.; Paris j cliez Fr. Buisson, libraire-
éditeur , rue Git'le-Cœur y 72." 10, vol. 3
et 4.
J«jA lecture des deux premiers volumes de
cet ouvrage nous avoit déjà convaincus de
l'intérêt qu'il devoit inspirer au public, et
nous l'avons annoncé avec confiance : l'opi-
nion qu'en ont présentée les feuilles pério-
diques les plus estimée?? , s'esl trouvée con-
forme à la nôtre. Les troisième et quatrième
Toîumes, actuellement en vente, ne peuvent
que confirmer tout ce que nous avons dit
des avantages qu'il olTroit à cette classe si
estimable de la société qui l'bonore par ses
yevlus , et l'enrlcUit par ses travaux et sou
( 253 )
industrie. Ce n'est point par l'ëfalnge crune
savante érudition qu'on ])eiit l'éclairer tt
l'instruire; il ne faut lui parier que d'après
des faits bien constatés, d'aprè; des prin-
cipes basés sur une longue pralicjue : tel est
le plan adopté par les sa vans rédacteurs de
ce Cours cVAgriculUire, qu'ils ont suivi scru-
puleusement. En nous bornant aux plantes ,
la seule partie relative à ce Journal , nous
avons remarqué qu'il n'y a voit de mefîlioo-
nées que celles qui avoient des proy)riélés
bien reconnues soit dans l'économie rurale ,
soit dans l'art yétérinaire, ou qui pon voient
embellir nos jardins et nos vergers. Qooi(|iie
resserrées dans un cadre peu étendu, de ioutts
celles qui peuvent intéresser ragriciih<^i:î' ,
il n'en est aucune d'oubiiée. Elles sont in-
diquées plutôt d'après leur port que d'après
leurs caractères classiques. Ce qui manque à
leur description, qu'on trouve dans les ou-
vrages de Botanique , est remplacé par des
détails sur leur culture, leur emploi, le seul
point de vue sous lequel elles dévoient être
considérées dans un ouvrage de celte nature.
( 254 )
L'Amour végétal , ou les Noces des Plantes;
par M. Bonnet (i).
1 L est parmi les ouvrages écrits sur la Bota-
nique, un petit nombre d'entre eux qui ne
sont pas faits pour le savant, ni pour faire
avancer de quelques pas la science à laquelle
ils se rattachent, mais ils ont le mérite de
présenter, pour un instant, l'étude ordinaire-
ment sérieuse, sous un jour riant; tels sont les
amours des Plantes de Darwin , et quelques
légères productions pleines de délicatesse, écri-
tes dans la langue des Romains; tel est encore
le petit ouvrage que nous annonçons. Relégué
dans l'origine vers le midi de la France, il ne
fut connu que dans le lieu de sa naissance ;
cependant il n'y a pas de doute qu'il n'en soit
parvenu un exemplaire à un auteur, qui,
trois ou quatre années après, s'est permis, non-
seulement d'en faire usage , sans dire les
sources où il avoit puisé, mais encore qui
a copié le livre jusques à la fin avec de légers
(i) Seconde édition revue, corrigée et augmenî('^e
des lettres de J. J. Rousseau sur la Botanique. Chez
Maugeret fils , imprimeur-libraire , rue S. Jacques ,
n.*" 38 ; in-i8 , 260 p. , avec figures : 3 fr. 3 6 fr, pa-
pier véiiu.
( 255 )
cîiangemens, et l'a place sous un autre titre avec
une suite , traitant de la physiqiie générale.
On n'eût peut-être pas découvert ce petit
plagiat, si l'auteur de V Amour végétal^ en
s'établissant dans la capitale , n'eût désiré
donner une seconde édition de son ouvrage,
qui avoit été défiguré par l'imprimeur, d'une
manière a^tligeante ponr un père.
Cet ouvrage n'est absolument que le déve-
loppement du Système sexuel de Linné; mais
le point de vue sous lequel l'auteur Ta consi-
déré, a fait naî're une foule d'idées très-agréa-
bles et très-graciiuses, une variété à laquelle
on ne se seroit point attendu pour lui sujet
aussi limité.
Pour faire connoître quel est le style de
cet ouvrage, je vais en rapporter quelques
lignes.
Des Maris étrangers entre eux (2).
« Point d'intelligence , peu d'esprit de corps
« dans cette confrérie. Etrangers , c'est-à-dire
« se connoissant fort peu, un amour commun
{( les rassemble autour de la même bergère.
« Il arrive souvent que la bergère se trouve
« seule au milieu de ce grand nombre de
« bergers; mais je me hâte de dire aussi qu'elle
€c a souvent auprès d'elle une nymphe sa
(2) Les classes de Linné dans lesquelles les éla-
mines sont séparées les unes des autres.
( 256 )
a compagne, ou même un plus grand nombre
« de beautés modestes, et que le respect qu'elles
c( inspirent retient les bergers amoureux dans
« lés bornes de la circonspection. On pourroit
« me faire, au sujet de ce respect et de Vern-
ie hryon qui en résulte, quelques objections
« assez fortes; mais je persiste dans mon senti-
ce ment , comme dit Madame Dacier.
« Les étamines sont, comme \ous le savez
« Zoé , composées d'un filet et d'un anthère»
« Les anthères ou têtes d'amans sont ordinai-
« rement mobiles, comme dans notre espèce,
ce 11 en est qui au moindre vent, au moindre
ce choc, tournent avec la légèreté des girouettes.
ce Lorsque les tel es sont mûres (mais alors seu-
cc lement), ces amans se livrent au plus doux
ce des penchans: quelquefois c'est le Zéphire
ce qui se charge de répandre leur poussière.. .»
Nous arrêter plus longtemps sur cet ouvrage,
seroit sortir des bornes que sa nature nous
prescrit; nous ne parlerons point aussi des
lettres de Jeah-Jacques, qui sont à la suite de
l'Amour végétal ^ elles sont jugées depuis long-
temps , et durent leur pins grand mérite et
toute leur célébrité à la main qui les écrivit.
Nota. A cet ouvrage est joint un tableau
gravé très bien exécuté, offrant les détails de
fleurs, appartenant aux vingt-quatre classes du
Sjslème de Linné.
N. A. D,
paa . 2â>7 •
PL.JX.
(LiLIZJM FeràcÛlaùwi .
(257)
Suite de la Notice su?^ les plantes à ajouter
à la Flore de France ( Flora Gallica ) ,
avec quelques corrections et observations y
-par J, L, A, Loiseleur - Deslongchamps ,
Docteur en médecineè
GALIUM SETACEUM. Lam. — Lois. , FL
Gall. 720»
Cette espèce est la même que le Galium
Tïiîcrocarpum* \alil., Sjmb* 2, p. 3o.
GALIUM VERTICILLATUM.Tab.g.Danth.,
in Lam., Dict. 2, p. 585. (Certè eoo Desf,
herh, ),
G, caule hàsi ramoso , ràmis suhsivipllcihus ,
folïis lanceolatis hispidis , înferioribus ver^
ticillatis , superiorihus oppositts , Jructibus
hispidis glomeratis subsessilibus verùcilia'
tis erectis.
Ce Caille-lait a la plus grande ressemblance
a\ec la Scherardra mural is , et presque tous
^es Botanistes l'ont confondu avec celle-ci. Il
s'en distingue à ses tiges moins rameuses ou
qui le sont seulement dans le bas de la plante,
à ses feuilles simplement opposées dans la
3, jj
( 258 )
partie supérieure des rameaux , et non ver-
licîllées par trois ou quatre; mais surtout par
la forme et la disposition de ses fruits. Ceux-
ci sont ovales-arrondis , entièrement et égale-
ment couv<3rts de petits poiîs blancs, crochus
à leur sommet; ils sont portés sur des pédon-
cules très- courts , réunis quatre à cinq en-
semble en deux petits paquets axillaires ,
presque sessiles, ayant l'apparence de former
un verticille complet autour de la tige : les
pédoncules qui portent chaque fruit sont
droits, jamais recourbés en dessous des feuilles,
ce qui arrive au contraire toujours dans la
Scherardia muralis. On peut encore ajouter
que les fruits de cette dernière forment des
verticilîes beaucoup moins garnis; enfin qu'ils
sont plus alongés et couronnés par une ran-
gée particulière de poils. Le Caille-lait ver-
ticille croit dans les champs en Provence; il
a été trouvé, aux environs de Salon ^ par
M. Suffren, et à Bédouin au pied du mont
Yentoux , par M. Requien. Ses ileurs sont
blanchâtres; elles paroissent en avril et mai. Q.
PLANTAGO PSYLLIUM. Lin., Sp. 167.
Lois. , FI. Gall. go.
P. coule è basi ramoso lierhaceo , foliis //-
nearlhus , capitulis ovatis , hracteis longï^
ùudine calycis ^ foliolis calycinis lanceo-
( 259 )
latis acuduscuUs , semiiiihus oblongis cyni-
hiformibus,
PLANTAGO ARENAPJA. WaI(lst.,Pl. Hiing.
5i , t. 5i. Poir. , Dict, 5, p. 892. Dec, Fi.
Fr. , n. 23i5.
P, caille undlquè ramoso herhaceo , foliîs
îinearibus , capitiills ovato-ohlongis , hrac-
tels calyce duplo triploque longlorïhus , Jo^
liolis calycinis apice dilatatis ohtusissimis
jnembranaceis , semijiihiis ovatis. P, psyl-
lïum. Bull. , Herb. , t. 363 f et omnium fer è
auctorwn , non autem Linnœi )•
Il faut faire beaucoup d'attention pour ne
pas confondre ces deux plantes qui ont le
plus grand rapport; mais qui diffèrent ce-
pendant assez pour constituer deux espèces
dont les caractères ne paroissent pas équivo-
ques. J'ai tâché de faire ressortir dans de nou-
velles phrases , les différences les plus essen-
tielles qui existent entre ces deux espèces , et
qui n'avoient été qu'imparfaitement indîc[uées
dans ma Flore. La dernière de ces plantes
( Plantago arenaria ) paroît très-commune
dans toute la France ; je l'ai reçue du Pié-
mont, de la Provence, de la Bretagne, ^Ic^
je l'ai trouvée moi-même à Montpellier et
aux environs de Paris. La première au con-
traire (Plantago psyUlum) paroît plus rare;
( 26o )
je la dois aux reclierclies de M. Requien, qui
l'a recueillie dans les champs à Avignon, et
à MM. Rohde et Gochnat , qui l'ont trouvée
à JNice : elle fleurit en avril et mal , et elle
est par conséquent plus précoce que la se-
conde espèce qui ne fleurit qu'en juillet et
août. Q.
PLANT AGO GENEYENSIS. Poir., Dict. 5 ,
p. Sgo. Lois. , FI. Gall. 90.
Celte espèce doit être entièrement supprimée
et rapportée au Plantago cynops» La plante
qui m'a été communiquée par M. Castan , et
qu'il avoit cueillie aux environs de Genève,
dans le lieu même où elle est indiquée par
MM. Poiret et Decandolle , non - seulement
n'a offert à mon observation aucun caractère
qui pût servir à la faire distinguer comme
espèce , mais encore il m'a paru que les très-
légères différences qu'elle présentoit , étoient
trop peu remarquables, pour lui assigner un
rang comme variété.
P E N T A N D R I E.
MYOSOTIS PUSILLA. N. , lab. 8 , f. 2.
M* caule hasi ramoso foliisque ohopato-
obloîigis pilosis , florlhus axillarihus alùer"
nis . seniiiùbus lœvïbus^
( 26r )
Cette plante n'a guères qu'an pouce de
haut , et quelquefois que six à huit lignes ;
elle se distingue des individus nains de la
Myosotis annua par ses fleurs peu nombreu-
ses , alternes , la plupart axillaires , ne for-
mant pas une grappe nue et unilatérale : ces
fleurs , d'après les échantillons secs , m'ont
paru avoir été blanches ou d'un bleu très-
clair. Cette nouvelle espèce a été découverte
dans les champs en Corse , par M. G. Ro-
bert. Q.
LITHOSPERMUM PROSTRATUM. Lois. ,
FI. Gall. io5 , lab. 4.
MM. Deschamps et Bonnemaison ont re-
trouvé en Bretagne , aux environs de Brest
et de Quimper , cette espèce que j'ai trouvée
pour la première fois dans les landes près de
Bayonne.
PULMONARIA SUFFRUTICOSA. Lin.,
Sp. 1667.
JP. foliis linearïbus scabriusculis , calycihus
quinquepartitis suhulatis corollâ diinidio
breviorihus , flor'ibus terminalihus suhcorym'
hosis. LitJiospennuni angustifoUuni uinbeï'
latLim, Pluk., Phyt. 42, f. 7. Bocc, Sicul. 77»
( 262 )
Lithospermurn graminifoliiim» Yiv. , FL
Ital. , Frag. i , p. 3 , tab. 5.
Cette plante croît dans les lieux pierreux
du pays de Gênes ; ses (leurs bleues parois-
sent au mois de mai : elle m'a été commu-
niquée par M. Bertoloni. 2l .
ECHIUMCALYCINUM. Yiv., FI. Ital.,
Frag. I , p. 2 , tab. 4.
E. caille hasi prostraCo jfoliis ovato-ohlongis ,
florihus sparsis , corolld suhregulari calyce
vix longiori j calycïhtis fructiferis produc-
tiorihus. E. pannfioriun, R.otb., Catal. i 9
p. 14?
Cette plante a été trouvée sur le bord des
oiierains près de I^ice , par MM. Robde et
Gocbnat ; elle est indiquée aux environs de
Gênes , par M. Yiviani ; ses lleurs sont bleues;
elle ileurit en mars , avril et mai. 2|- ?
PPJMULA ALLIO]yiLN.,tab. 11, f. i.
P. foliis ovato- suhrotuiulis puhescend-glu^
dnosis suhintegerrimis , scapo 1-2-floro
foliis hreviore , calycïbus ohbusis tuho tri-
pla hreviorïhus. P. ghuinosa. AU. , Aucl.
FI. Ped. 6 ( cxcL synon, ).
Cette plante est tout-à-fait différente de k
na^.^é'si.
FL.Xl,
Fi^.i PRUaTLAJliwjiii^ F.^ FILERUJVEILA Erw.-perma
(263)
Prhnula gliitinosa de Jacquin ; l'espèce dont
elle se rapproche le plus , est la Prlmula
villosa , mais elle en est encore bien dis-
tincte : elle croît en Piémont , au lieu dit la
Madona délie fines tre , dans les endroits om-
bragés, entre les fentes des rochers; elle fleurit
au mois d'avril; je l'ai reçue de M. Balbis. 2|-«
LYSÎMACHIA EPHEMERUM. Lin., Sp. 209.
Z/. folils oppositls lineari-lanceolatis sessili-
bus y racemis simpUcibus terminalibus , pe^
talis obovatls patulis. Ephemerinn Mat-
thiolu Dod. Pempt. 2o3.
M. Rhode a trouvé cette plante sur le bord
d'un fossé entre Olette et Mont-Louis, dans
les Pyrénées orientales; elle fleurit en juillet
et août ; ses fleurs sont gris-de-lin. 2{-*
LYSIMACHIA CÏLIATA. Lin., Sp. 210.
Z/. follis oppositîs ovabO'lanceolatis subcor^
datis y petiolis ciliatif j peduncuUs subsoU-
tariis axillaribus , floribus cernuis.
M. Lejeune a trouvé cette espèce, qu'on
croyoit particulière à l'Amérique , dans les
ruisseaux entre Theux et Ensival , aux en-
virons de Liège; elle fleurit en été; ses fleurs
sont jaunes. 2l-«
(264) -
ANAGALLIS YERTICILLATA. Ail., FL
Pt'cl. , n. 3i8, t. 85, 1\ 4. Lois. , Fi. Gall. 1 17.
D'après réchanlillon qui m'a été commu^
nique par M, Balbis, la plante d'Allioni ne
paroît être qu'une variété de YAnagallis
cœrulea»
COISVOLVULUS INTERMEDIUS. N.
Ç, cauUhus erectis simplicissimis , foliis lan-
ceolabis pubesceritibus , pedunciiUs axilla^
rïhus terminalibusque \ z floris foliiun suh-
œquantihus ^ bracteis binis calyce longio-
ribus.
Cette plante a beaucoup d'affinité avec le
CoriK^nhulus lineatus dont elle a presque tou,s
les caractères, et dont on pourroit croire qu'elle
n'est qu'une variété; mais dont elle me paroît
cependant différer assez pour mériter d'en
être séparée. Elle s'en distiui^ue au duvet dont
ses feuilles sont couvertes , et qui est court
saus être serré et soyeux ; à ses tiges droites
qui s'élèvent à dix , douze pouces ou même
davantage , tandis que celles du Convolvulus
lineatus sont à demi-couchées, et n'ont sou-
vent qu'un à deux pouces de haut. Elle a
aussi des rapports avec le Convolvulus can-
tabrica , mais ses tiges ne sont }ias i^fimeuseg
( 265 )
et étalées comme dans ce dernier , ses pé-
doncules sont plus courts , et le duvet qui
revêt ses feuilles est moins long. Le Liseron in-
termédiaire a été trouvé aux environs d'Avi-
gnon par M. Requien : ses fleurs sont d'une
couleur purpurine claire ; elles paroissent au
mois de mai. y.
CONVOLVULUS SAXATILIS. VahL ,
Sjmb. 3, p. 33. Willd. , Sp. i , p. 868.
C bomentosus y foliis llnearihus , floribus.
suhsessilihus capitads terminalihus , caly-
cibiis lineari - suhulatis, C lanuginosus.
Lam. , Dicl. 3 , p. 55i. C. capitatus, Cavan. ,
le. 2 , p. 72 , tab. 89. C. saxatilis erec-
tus y etc. Barrel. , le. 470.
Ce Liseron croit sur les rochers aux envi*
rons de Perpignan , où il a été trouvé par
M. Lamouroux qui me l'a communiqué. Il
ilevirit en juillet et août; ses fleurs sont pur-
purines très-claires , tirant sur le blanc. Of*
ÇAMPANULA CERVICARIA. Lin. - Lois.,
FL Gall. 122.
Cette espèce a été trouvée par M. Meifren-
Laugier , à Cbartrettes près de Meîun, à dix
Ueiiçs de Paris : elle fleurit en juillet.
( 266 )
lASIONE HUMILIS. Pcrs. , Syiiop. 2,
p. 2l5.
I. foliu ohovatO'ohlongis mtegerrirnis hasici-
liatiSy caulihus hasl suffrublcosis cœspitosis,
capitulis terni inalih LIS subsessUihus , foliolis
involucri suhintegris, I. undulata /3. Lam. ,
Dict. 3, p. 21 5. Phyteuma crispa. Pourret,
Chlor. Narb.
Cette plante me paroît saffisamment dis-
tincte de la lasione montana , et de la la-
sione perennis , pour former une espèce par-
ticulière. Si d'ailleurs ou vouloit ne la con-
sidérer que comme une variété , ce seroit
sous la lasione perennis qu'elle dcA^roit être
placée, parce qu'elle n'a aucun rapport avec
la première espèce qui est annuelle. Elle croît
dans les Pyrénées; M. R(^hde l'a trouvée fleu-
rie au mois d'août sur le sommet du mont Ca-
nîgou : ses fleurs sont bleuts. Ifi.
LONICERA ETRUSCA. Sauti , Yîagg.
L, floribus verticillatis terminalihus sessi-
lihus y verticilVis contiguis in capitidum
congés tis , fol Us oçato-suhro tandis piibes-
centibus y sumnds connato perfoliatis.
Cette espèce ressemble beaucoup au Zo-
rdcera caprifolium ^ mais celui-ci a ses feuil-
( 267 )
les très-glabres des deux côteV et jamais pu-
bescentes ; ses fleurs forment des verticilles
un peu écartes et non i-éunis en tête. Le
chèvre-feuille d'Etrurie croît dans le pays
de Gènes et la Toscane , d'où MM. Berto-
loni et Savi me l'ont: envoyé ; je l'ai aussi
reçu du Valais par M. Sclileicher : ses fleurs
sont d'un blanc jaunâtre à l'intérieur, pur-
purines à l'extérieur ; et paroissent en mai
et juin. "^.
YERBASCUM MONSPESSULAINUM. Pers. ,
Synop. I , p. 21 5.
V. foliis ovatO'lanceolatis petiolabis subtiis
■piibescentihus siiprà glabriusculis profundè
dentads quasi slnuatis , fiorihus spicatis ,
calycïbus tomentosis.
Cette plante a été trouvée dans les envi-
rons de Montpellier , par M. Thibaud ; je
l'ai vue dans Flierbier de M. Richard. C? •
YERBASCUM MIXTUM. Decand. — Lois.,
FI. Gall. i32.
Cette plante n'avoit été observée que par
M. Ramond , dans le département des Hautes-
Pyrénées; je l'ai trouvée cette année, au Bois
de Boulogne près de Paris; elle fleurit en
juillet et août. ^ ?
( 268 )
DATURA TATULA. Lin., Sp. 255.
D, pericarpiis oi^atis erectis spinosissimis ,
foViis sinuato - angulabls ,
Cette plante exotique , dont le pays natal
nVst pas bien connu, paroît s'être naturali-
se'e dans quelques parties des départemeus
méridionaux. M. Requien l'a trouvée très-
abondante au pont du Gard , mêlée avec le
Datiira stramoniuni , dont elle ne diffère
que parce qu'elle s'élève davantage et parce
que les épines de ses capsules sont plus nom-
breuses , plus longues et plus minces. Ses
fleurs sont d'un violet bleuâtre; elles se suc-
cèdent les unes aux autres depuis le mois de
juillet jusqu'en octobre. 0.
HERINIARIA GLABRA. Lin. - Lois. , FI.
Gall. 143.
Cette plante n'est point annuelle comme
tous les Botanistes l'ont cru jusqu'à présent ;
l'erreiu' vient de ce qu'elle croît fréquem-
ment dans les champs cultivés , où ses racines
périssent tous les ans lorsqu'on laboure les
terres ; mais lorsqu'elle se trouve abandonnée
à la nature dans un terrain non cultivé , sa
racine se conserve et pousse chaque année
de nouvelles tiges; quelques-unes de celles-
(2S9)
€1 prennent même souvent dans leur partie
inférieure une consistance dure et ligneuse.
C'est ce que j'ai reconnu dans des echaa-
tillons recueillis par M. Artaud , d^iis la Grau
près d'Arles : ces ëcîiantillons à racines et
tiges ligneuses m'ont d'ailleurs paru avoir
absolument les mêmes caractères que ceux
à tiges et racines annuelles que j'avois des
environs de Paris et d'autres pays , ce qui
me porte à croire que les deux plantes ne
forment qu'une seule et même espèce*
ERYNGIUM ALPmUM. Lin. — Lois. , FI.
Gall. i53.
M. Requien m'a communiqué une variété
de cette espèce , dont les fleurs et les iiivo-
lucres sont blanchâtres au lieu d'être d'un
bleu améthyste; il l'a recueillie sur le col de
Larche , dans les Alpes de la Haiite-Provenceé
J3UPLEVRUM ROTUNDÎFOLIUM. Lin. ~
Lois. 5 FI, Gall. i55.
Cette plante offre une variété singulière,
dont les feuilles sont trois fois plus longues
que larges , dont les tleurs sont a'un jaune
foncé et même orangé, avec leur involficre
plus ou moins coloré en jaune* Cette variété
( ^70 )
a été trouvée dans les champs en Provence,
par M. G. Robert , aux environs de IXice ,
par M. Perret, et près de Poitiers par M.
Desvanx.
LASERPITIUM AQUILEGïFOLTUM. Jacq.,
FI. Aust. 2 , tab. 147. Willd. , Sp. i, p. 1415.
Z/. foliis supradecoinpositis , foliolis ohtusis
lohatis hasi ovalis , fructibus ovato-ohlon-
gis compressis.
Cette plante est indiquée par M. Decan-
doUe , dans les Pyrénées, près de Gavernie,
et dans les Cévennes : elle fleurit en juin ; ses
fleurs sont blanches. 2[-.
SIUM SICULUM. Lin., Sp. 862. Jacq.,
Hort. 2 , tab. i33. Desf. , FI. Atl. i , p. 266.
S» Joliis radlcalihiis ternads , caulinis hîpin-
nabis. Lin.
M. Lasalîe a trouvé cette plante à Boni-
facio en Corse, et en a envoyé des échantil-
lons à M. Desfontaines. 2]-.
SESELI TERTIGILLATUM. Desf. , Atl. i ,
p. 260.
S» foliolis fiUformïbus , radicalihus suhperù-
cillaCis hrevioribus ^ umkçlhdis distinctis ., .
Tom .J//UK/. -260
FL .X-
f
l^IMPUSŒLLA ùine^ce^i^, JeJ.
(271 )
radiis centralïbus hrevissimis, Desf. Ammi
MaUhiolu Dalech., Kist. 6l)5, cum icône.
Celte plante a été trouvée à Bonifacio , dans
l'île Je Corse, par M. Lasalle , qui en a envoyé
des échantillons à M. Desfontaines.
PIMPINELLA CA^'ESCENS. IS^. tab. lo.
P. caule foliisque pinnaàs piibescentibus ,
foliolis cunelfonnibiis lohatis aplce de?ita-
tis y uinheÀlà ^-^-fidâ , frucUbtis hirsutie
canescejidbus. P. saxifra^a y. Lois. , FI.
Gall. lyy. P. tragium* Yill. , Daiiph. 2,
pag. Ç)oS, Traglum alterum Dioscoridis,
Colum., Phyt. 76, (henè quoad description
neju y jnalè quoad iconemj.
Toute cette plante est chargée de poils
courts plus ou moins serrés, qui, lorsqu'ils
sont abondans , lui donnent le même aspect
cjue si elle étoit couverte d'une poussière
glauque et même blanchâtre; ces poils sont
très -serrés sur les fruits et les rendent tout
blancs. Je dois cette nouvelle espèce à M.
Suffren qui Ta trouvée à Saint-Remi et au
pied du Mont YenloLix , où elle fleurit au
mois de juillet : ses tleurs sont blanches. Elle
avoit déjà été recueillie par M. Yillars en
Dauphiné, et par Commerson dans les en-
virons de Montpellier , aux Capouladoux ,
( 272 )
au Vîgan * à Meyrueis , d'après les échantil-
lons que j'ai y us dans l'herbier de M* de
Jubsieu. IJl. I
PIMPINELLA HISPIDA. N.
P, caille foliisque pinnatis suhpuhescendhus y.
foUolis inferioribus subrotundis incisis den-
tatis y superioribus linearibus , umbellâ i5-
iLQ-fidà , Jructibus hispidls^
Cette plante est très-différente de la pré-
cédente ^ ses folioles sont plus arrondies ,
beaucoup moins cunéiformes; les poils courts
dont elles sont couvertes , ainsi que la tige ,
ne les rendent ni glauques ni blanchâtres;
elles restent d'un vert foncé. La tige s'élève
depuis un pied jusqu'à un pied et demi; elle
est garnie de feuilles dont les inférieures ont
leurs folioles arrondies, et les supérieures les
ont linéaires. L'ombelle est à quinze ou vingt
rayons , et les fruits sont hérissés de poils
courts, roides, mais qui n'ont nullement 3'as-
pect d'une poussière blanchâtre. M. G. Ro-
bert a découvert cette espèce dans les haies
aux environs de Toulon, où elle fleurit en
juillet; ses fleurs sont blanches, q?
STATICE GLOBULARÏ^.FOLIA. Desf. ,
Atl. I , p. 274.
iS. foliis obovato - lanceolaCls acuminaùis;
( 273 )
margine memhranaceis subundulads y caide
erecto subdichotomo paniculabo , racemis
secundis terniinalihus , florihus laxiiiscidis ,
Limonium médium, glohidarice folio , majus
eu minus. Barr. , le. 793, 794.
Cette plante a été recueiiiie par MM. Ar-
taud et Siiffren , dans la Camargue aux en-
virons d'Arles, et par M. Ptequien à Cette.
Ses fleurs sont bleues; elles paroissent en
août et septembre. Of.
STATICE FERULACEA. Lin., Sp. 396.
S, caule beretï paniculato , ramis ramosis-
simis y raniulis inferiorïhus sterilihus imhrï-
catis squaniis mem^hranaceïs apice pdiferis ^
florihus secundis bnhricatis. Liimoniumferu-
laceo folio, Moris. , Hist. 3, s. i5, t. i, f. 23*
Cette plante a été trouvée par M. Ptoiide,
à l'île Sainte - Lucie , dans les environs de
jNarbonne : elle fleurit au mois d'août ; ses
fleurs sont jaunes selon Linnë, elles me pa-
roissent avoir été rougeâtres dans les échan-
tillons que j'ai dans mon herbier. C^.
LINUM YISCOSUM. Lin., Sp. 398. BertoL,
PI. Gen. 47.
, caule recto , foUis lanceolatis tri-quinqiie
nennisve suhpubescentibus calycibuscjue acu -
ner
2. 18
( ^74 )
rninabis margine cillato-glandulosis , ramis
floriferis suhcUchotomïs , fLorïbus peduncu-
latis secundis, L. syhesbre, Scop. , Carii. i ,
p. 229, t. II.
Celte plante m'a été envoyée des enviions
de Turin, par M. Balbis, sous le nom de
Linuni hirSutum ; ce qui me donne lieu de
soupçonner que cette dernière espèce , indi-
quée aux environs de jNice par AUioni, n'est
peut-élre que la même plante que j'ai reçue
de M. Balbis. Si cela étoit ainsi, il faudroit
retrancher de la Flore le hinnm hirsutum.
Le Lin visqueux est aussi indiqué aux en-
virons de Gènes, par M. Bertoloni; ses {leurs
sont d'un violet tirant sur la couleur lie-de-
vin. 2f..
DROSERA AINGLICA. Huds. — Lois. , FI.
Gall. 187.
Celte plante, indiquée seulement dans le
Palatinat et aux environs de Mayence , a été
retrouvée par M. Castan dans les marais de
Bonnevillê en Savoie.
CRASSULA CESPITOSA. Cavan. , le. i,
p. 5o , t. 69 , f. 2. Wiîld. , Sp. I , p. i56o.
Baib. , Miscel. Alt. i3.
C, caule suhdmso , foJîis glohoso-ovatis im~
(273)
hricads , cyrnd suhtriflorà , florïbus ses-
silibus.
Cette plante a été trouvée par M. Piisso
«ntre INice et Antibes. 0. .
HEX.ANDRIE.
NARCISSUS GOUANI. Roth. , Catal. Bot. i ,
p. 32. Lois., Fî. Gai]. 723. Red., Lil, tom.4,
t. 220. N, incortijjarahilis. Gurt. , Mag.
t. 121. Willcl. , Sp. 2 , p. 35. iV. odorus.
GoLiaii , 111. 23 , 11. 4. Lam. , Dict. 4 ,
p. 425.
Cette espèce, quoique très-distincte de toutes
ses congénères, a été confondue par la plu-
part des Botanistes modernes , tantôt avec
îe Narclssus oclorus , dont elle diffère beau-
coup , et principalement par ses feuilles planes
et glauques , tantôt avec le Narcissus pseu-
donarcissus avec lequel elle ne doit pas être
confondue à cause de la longueur de son
nectaire moitié plus coiu^t que les pétales. Elle
est indiquée seulement aux environs de Mont-
pellier; MM. Audibert et Requien l'ont trou-
vée à Tarascon et à Avignon , et M. Bertoloni
me l'a envoyée du pays de Génes^
( ^76 )
]N[ARCISSUS BIFLORUS. dut., Mag. t. 197.
Eugl. Bot. t. 276. Smith. , FI. Biit. 354»
Wiild. , Sp. 2 , p. 39.
2V. foliîs planiuscuîis glaucescentihus acutè
carinatis , scapo suhcylindrlco ancipïbi hi-
floro , nectar io rotabo hrcKissimo niem-
hranaceo crenulabo prorsûs luteo»
Ce Narcisse a été' trouvé aux environs de
Genève , par M. Caslan, et aux îles d'Houat
et d'Hedic sur les côtes de Bretagne , par
M. Bonnemaison. Il fleurit au mois d'avril;
ses pétales sont blancs et le nectaire est toufe
jaune. Of.
NARCISSUS PATULUS. N.
N» foUis glaucescentihus planiuscuîis suh-
canaliculatis patulis , scapo suhcylindrico
2,-^-floro (rariùs ^-^-ftoro), nectar io cya-
tJii forme suhintegerrinio aureo petalis ni-
veis albeniè latioribus dnnidïo hreviore.
IV. orient alis. Lin. , Mant. 62 ? N. latifo-
Vais simplex medio lubeus tertius. Cl us. ,
ITist. 154.
Ce Narcisse est vuie fois plus petit dans
toutes ses parties que le I\arcissus tazetta ,
(et il fleurit plus tard ; ses ileurs ne paroissent
(277) ^
qu'à la fin d'avril , les pétales sont d'an
blanc de neige et le nectaire d'un jaune
doré. Il a ëtë trouvé aux îles d'Hières par
M. G. Robert. If,
NARCISSUS POLYANTHOS. N.
iV. foliis planiusciiUs vïridlhus , scapo suh-
cylindrico ancipid 8-20 -floro , necbario
cyatJdforme suhintegerrimo petalis ovatls
alterné latioribus tripla hreviore. N, lati-
folius , simplici flore prorsûs alho , primus
et secundus. Glus., Hist. i55.
Cette espèce, longtemps confondue avec le
Narcissus tazetta en est très -distincte par
ses feuilles larges , vertes et non glauques ,
par sa tige chargée d'une plus grande quan-
tité de fleurs , et enfin par la couleur de celles-
ci. Les pétales sont blancs dans l'une et l'autre
])laute, mais le nectaire dans le Narcisse miil-
tiflore est d'un jaune très-pâle, presque blanc,
et il devient même tout -à- fait blanc quand
la floraison s'avance ; dans le Narcisse îazette
au contraire , le nectaire toujours jaune de-
vient encore pi lis foncé à mesure que la ileur
est plus éloignée du moment où elle s'est épa-
nouie. Le Narcisse muitiilore a été Iroavé par
M. G. Robert aux environs de Toulon, où
il fleurit dans les premiers jours de mars 5
( 278 )
quelquefois à la fin de février. Le Narcisse
lazelle fleurit près d'un mois plus tard. %*
NARCÏSSUS NIYEUS. N.
iV. scapo depresso ancipiti ^-lo-floro j foliis
planiusculis viridibus , nectario campanu-
lato crenato petaïis quadrupla brepîore*
N, bobus alhus viinor sbellabus. Barr, ,
le. gi6 ?
Celte espèce est voisine de la précédente ,
mais elle s'en distingue à ses fleurs d'une
blancheur parfaite , dont les pétales sont
plus alongés tandis que le nectaire est plus
court : leur odeur est très-suave , elle ressem-
ble beaucoup à celle du jasmin. J'ai trouvé
cette e pèce en fleurs , au mois d'avril , dans
le jardin d'un amateur (}ui m'a assuré l'avoir
reçue du Midi de la France. 1^.
ALLIUM CARNEUM. Bertol. , PL Gen. 5i.
Cette plante est<^«^e variété bulbifère de
V Allium roseum ; elle est très-commune dans
le pays de Gènes , à Nice et en Provence ;
je r^i reçue de MM, Bcrtoloni , Rohde et
G* Robert,
( ^79 )
ALLIUM ACUTÏFLORUM. N.
A, caille planijolio umhellïfero , unihellâ
siibglohosd , petalis lanceolatis acutis , sta-
ininihus tricuspïdatis , fdamentis marglne
ciliatis.
Tige cylindrique, d'un pied de haut ou
un peu plus , engainëe par les feuilles dans
son quart inférieur, nue dans le reste de son
étendue. Feuilles linéaires , longues de six
pouces , larges de deux lignes , très-glabres.
Spathe d'une seule pièce , à peu près de la
longueur des (leurs. Ombelle composée de
quarante rayons et au-delà, formant une
tête presque globuleuse; chaque rayon ou
pédicelle de six à huit lignes de long. Co-
rolle de six pétales lancéolés , aigus , d'une
couleur purpurine très-claire, avec une ner-
vure moyenne et longitudinale plus foncée.
Etamines à trois pointes, égales à la longueur
des pétales ; filamens ciliés en leurs bords.
Cette plante lleurit au mois de juin ; elle a
été découverte par M. Perret dans le Pié-
mont , à Tende et au Mont Gros. 9/.
ALLÎUM MAGICUM. Lie. , Sp. 424- Saint-
Amans , Mém, Soc. d'Agric. d'Agen i ,
p. 79. et suiv.
A. caulc plani folio hulhïfero ^ foliis lan-
ceolatis canaliculaUs ^ folio interiori fili-
( ^8o )
fonni hasi cauleni vaginante apice hid^
hlfero. A. specioswn. Cyril. , PJant. l'ar.
I^eapol. fasc. 2 , p. 35 ?
Cette plante fructifie dans les mois d'avril
et de mai ; son ombelle est dépourvue de
lleurs et ne porte que des bulbes : je l'indi-
que d'après M, Saint-Amans qui l'a trouvée
dans les environs d'Ageu ; je l'ai vue dans
le jardin botanique de Bordeaux, %_,
ALLIUM ALBUM. Santi, Yiag. al monl. 3j2,
tav. 7. ex Bertol. , PI. Gen. 5i.
yi. scapo nudo obsolète triquetro , foliis ra^
dlcalihus Ibieari - laiiceolaùis canaliculatis
carinatis , umhcllâ capsuliferâ y petalis
ovatis , siaininibiis simpliclhus.
Cette espèce est bien distincte de XAlliiiin
briquetrum , dont la tige est plus décidem-
ment triangulaire , dont les pétales sont lan-
céolés traversés par une nervure longitudi-
nale roussâtre, eî dont la spatlie s'ouvre en
deux pièces. L'Ail à lleur blanche est com-
mun dans le pays de Gènes , d'où je l'ai reçu
de M. Bertolooi ; M. G. Robert m'en a aussi
envoyé des bulbes des environs de Toulou : il
ileurit au mois d'avril. 2f«
( 2Sl )
TULIPA CELSIANA. Red. , Lil. i , t. 38.
T. caille unifloro glahro , foliis lanceolato-
Unearïhus canaliculatis , flore erecto luteo ,
petalis glahris.
Cette espèce diffère de la TuUpa syl-
vestrls ayec laquelle elle a été confondue ;
sa tige est toujours uniilore , pendant que
celle de cette dernière porte ordinairement
deux fleurs et quelquefois trois. M. Decan-
dolle dit qu'elle est commune dans les prés
du Languedoc ; M. G. Ptobert me l'a envoyée
des environs de Toulon. Sa fleur est jaune,
elle paroît de très - bonne heure au prin-
temps. 2j-«
SCILLA CAMPANULATA. Ait. , Ke^Y. i ,
p. 144. Curt., Bot. Mag. 4. t. 128. Wiild. ,
Sp. 2. p. 128.
S, huïbo solido subdeformi , foliis lanceolato-
linearihus y racenio multifloî^o ohlongo
œquali suhconico recto , corollis campa-
nulatis erecùusculis , hracteis h'wardùs
pedunculo longioribus.
Cette plante est indiquée dans les prés en
Toscane , par M. Savi ; ses fleurs bleues pa-
roissent en mars et avril. 2l-
UHfacintJius non scriptus Lin.^ et VHya-
einthm patulus Desf,^ doÎYent être placés dans
( 282 )
le genre Scilla, comme l'a fait M. Decandolle ,
ces deux plantes ayant le plus grand rapport
avec la Scilla camjjawdata , et ne pouvant
même s'en distingner qu'avec peine. Yoicl les
différences qui m'ont paru les plus sensibles
entre ces trois espèces : la Scllla campanidata a
souvent sa bulbe alongée, un peu diforme; ses
feuilles sont lancéolées- linéaires , redressées;
ses (leurs , presque droites , également dis-
posées de tous côlés, ferment une grappe co-
nique, et leurs pétales sont évasés en cloche.
U Hyacintlius patAdus a sa bulbe arrondie ;
ses fleurs forment une grappe disposée comme
dans la première, mais les pétales sont droits,
non évasés, et les feuilles un peu plus étroites
sont étalées sur la terre. \JHyacinthus non
scriptus a ses fleurs pancbees du même côté ;
disposées en grappe unilatérale , légèrement
courbée en arc ; les pétales sont roulés en
dehors à leur sommet, droits et rapprochés
en tube dans le reste de leur étendue ; eniin
les feuilles sont étroites, tout- à-fait linéaires.
ORNlTHOGALtFM AR ABICUM. Lin.—
Lois., Fi. Gall. 201.
HYACINTHUS ORIE^^TALIS. Lin. - Lois.,
FI. Gall. 724.
J'ai indiqué la première de ces deux
piaules en Corse 5 où elle a été trouvée par
(283)
M. G. Robert, et la seconde aux environs
de Toulon , où elle a été observée par le
même : M. SuffVen les a recueillies toutes les
deux à Nice, il y a vingt ans.
HYACINTHUS SEROTINUS. Lin. ^ Lois.,
FI. Gali. 206,
MM. Léon-Dufour et Audibert ont trouvé
cette plante aux environs de Beaucaire.
HYACINTHUS ROMANUS. Lin.
Mant. 224.
H, florïbus racemosis , coroUis campanula-'
ùls semisexfidis , staminïbus monadelphis,
H. comosus alhus ciim cœriileis stamini-
bus, J. B. , Hist. 2, lib. 19, p. 584. Belle-
valia operculaùa, Lapeyr. , Journ. Phys. 67.
p. ^26—4.2^, ciini icône.
Cette plante est commune , selon M. de
Lapeyrouse , dans les prairies humides des
vallées des Pyrénées et aux environs de Tou-
louse ; elle m'a été communiquée par M. Flugge
qui l'a aussi trouvée près de cette ville : ses
ileurs, qui sont d'un blanc sale, paroissent au
mois de mai. 2i.
( 284 )
JUNCUS GERARDI. N.
/. ( setaceus ) foUis linearihus canaliculaùs ,
panicul / termin li, capsulls oblongis , fo-
lio ter inali puni ulani longe super anbe*
Gérard, in éd. Gramen juncemn niilii pa-
niculd. Barr. , le. 747? f. 2.
Celte plante croît en Provence, dans les prés
sur le bord des ruisseaux; elle diffère du Juncus
bulbosus , selon M. Gérard qui m'en a com-
muniqué la description , par sa tige plus
élevée, par sa panicule plus longue, par
SCS ombelles pi s roides , par ses (leurs plus
petites, par ses capsules plus longues et plus
étroites , et enfin p r la f<^uille florale beau-
coup plus longue que la panicule. 'yi,
JUNCUS FLAYESCENS. Host. , Grani.
Aust. 3 , p. 62 , t. 94.
J, foliis angiisdssiinis , corymho siibsimpUcl
pauci/lorOy pedlcellls uni/loris y pebalis sub-
lanceolabis acutls capsiilam elongato-acu^
tam subœquanblbus, Luzula HosUï. Desv.,
Journ. Bot. i , p. 140, t. 6, f. i.
Cette plante a été trouvée au Mont Canigou
dans les Pyrénées orientales, par M. Rohde :
elle fleurit en juillet, y.
( 285 )
JUNCUS GLABRATUS. Hopp. , Fïeib. viv,
cent. 3 , Rostk. , Monogr. J une. 2q»
J, culmo foliis vaginisque glaherrimis , co-
rymho decomposlto dlvaricabo , ped'cellis
2.'^-/loris hr éviter peduncidatls , capsula
fiLScâ calycihus suhœqualL /. intenncd us,
Host. Gram. 3 , p. 65, t. gg. /. montanus y.
Lam., Dict. 3, p. 278. Luzida glabrata*
Desv. , Journ. Bot. i , p. 143, t. 5, f. 3.
J'ai reçu ce Jonc des montagnes de l'Au-
vergne. 0^,
JUNCUS PARVIFLORUS. Ehrh., Beitr. 6,
p. i3g. Rostk. Monogr. Junc. J26 , t. i ^
J, culino elato y foliis labis glahris , vaginis
fauce pilosis , corymbo decomposito erecto ,
floribus solitariis hr éviter pediceilu' s , cap-
sula ohlongâ calycibus o cutis hreio i, J,
pilosus y. Lin., Sp. 468. Luzula juirvifiora,
Desv., Journ. Bot. i, p. 144.
Cette plante croit dans les montagnes aux
environs de Genève ; je l'ai reçue de M. Cas-
tan, y.
( 28S )
HEPTANDRIE.
TRIETSTALIS EUROP^A. Lin.— Lois.,
FI. Gall. 219.
Ce n'ëtoit que d'après Dalechamp qui avoit
observé celte plante en Dauphine' , que je
l'avois indiquée dans ma Flore ; M. Lejeune
me l'a envoyée de Spa et de Malmedy, dé-
partement de rOurtlie , où elle est très-com-
mune.
OCTANDRIE.
CHLORA SESSILIFOLIA. Desv. , Mém. Soc.
Scien. Phys. 1807, p. 74, PI. 3, f. 2.
C, caule filiforini pauclfloro , foliis sessi-
lïbus ovato-lanceolatis , caljce monophylïo
^-y-j.ficlo , corollis cal y ce hrcvioribus, Desv.
Centaurium luteinn novum» Coîum. , Ec-
phras. 2 , p. 78. Centaurium pusilhnn lu-
teum, Bauh., Pin. 278. Tourn. Inst. I23.
Celte plante est indiquée par M. Desvaux ,
dans les lieux sablonneux, près de laPiocbelle;
je l'ai vue dans l'herbier de M. Merat, vcnanE
des environs de T^^arbonne. Q.
(287)
ERICA UMBELLIFERA. N.
E, anblieris muticis exsertis , cor oJ lis ovato-
suhglohosis unihellatis , stylo exserto , jo-
liis ternis calycibusque margine cilaitis ,
pedicellis piihescentibus. Species nova ?
Erica uniheLlata. Lin. , S p. 5oi?
Cette plante a été trouvée par M. Lamoii-
roux dans les environs de Perpignan ; ses
fleurs sont purpurines , elles paroLssent en
juillet et août. ■^.
ELATINE HEXANDRA. Decand., ïc. rar.
fasc. I , pag. 14 , lab. 43 , f . 1.
E* caille prostrato ramoso dlchotomo , foliis
ovatO'ohlongis opposltis, floribus axillaribiis
al ternis tripe talis hexandris , E, hydroyjiper^.
Lois. , FI. Gall. 23 1. E, triandra. Hoffm.
Germ. 140 ? Alsinastnini serpdlifolium _,
flore roseo tripetalo. Vaill., Bot. Par. 5,
tab. 2 , f. I. Birolia palud )Sa. BeUardi ,
Mém. acad. Tur. , année i8o3, Descript,
et icon.
Cette espèce se trouve dans les lieux inon-
dés, et sur le bord des mares aux environs
de Paris; M. Decandolle l'indique aux en-
virons du Mans et de INanles ; M. Perret l'a
( 288 )
trouvée dans les rizières du Piémont , et je
l'ai reçue de M. Bellardi qui me l'a envoyée
avec la figure qu'il vient d'en publier. \JEla-
bine hexandra a les fleurs blanches , roses en
leur bord; elle fleurit en juillet et août. Q.
DECANDRIE.
ANDROMEDA POLIFOLIA. Lin. —Lois,,
FI. Gall. 237.
Cette plante n'étoit indiquée qu'aux en-
virons de Rouen; elle a été retrouvée au
mont Jura par M. Delaroclie; dans les Yosges
par M. Mougeot , et aux environs de Liège
par M. Lejeune.
SAXIFRAGA CERNUA. Lin., Sp. 577. FI.
Dan. tab. 22.
S* folïîs radicalihus et caulinis injeriorihus
glahris pahnabis ^ superiorihus ovato-laji-
ceolatis , caule siibsimplici hulhifero , flore
terminait cernuo. S. foliis palmatis , caule
simpliciunifloro. Lin., Fi. Lapp. 172, tab. 2,
f. 4.
Cette Saxifrage se trouve au Grand-Sain t-
Bernard, et dans les Alpes du Valais; sa fleur
est blanche. 2|-«
SAPONARIA CîlSPITOSA. Decand., Voyag,
Bot. 78.
tS*. Calycïbus cylindricis villosis, petali$ apice
eTTiarginatis , foliis glahrls lineari - lan-
ceolabis suhradlcal'ihus , caulïbus suhnudis
apice floriferis, Decaud.
Cette plante croît dans les Pyrénées , sur les
pelouses sèches, et sur les rochers des vallées
de Gavarnie et de Specieris; je ne l'ai pas
vue, je l'indique d'après M. Decandolle qui
Fa découverte.
fLa fin au Numéro prochain J^
%. îg
( 290 )
Essai sur la Géographie- Botanique du Haut-
Poitou (Département de la Vienne); par
N. A. Desvaux.
.1 j\ partie de la France sur laquelle je Yaîs
donner quelques détails, est entièrement in-
connue sous le rapport de l'Histoire na-
turelle de ses Yéfî;ëtaux (i); en effet, aucun
auteur n'a écrit sur la Botanique du Haut-
Poitou, et même du Poitou en général; aucun
"voyageur ne l'a parcouru pour y recueillir
les productions végétales , qui sont cependant
aussi nombreuses et aussi variées qu'en aucune
autre partie de la France.
Deux causes ont pu concourir à prolonger
l'oubli dans lequel on a laissé le Poitou ; la
première tient à ce qu'il se trouve dépourvu
de ces masses imposantes , vers lesquelles les
Botanistes dirigent plus volontiers leurs re-
cberclies , parce qu'ils ont des notions plus
(i) Pour la Minéralogie , od peut consulter : VEs-
sai sur la Minéralogie du département de la Vienne ,
que j*ai publié dans les Mémoires de la Société d'à-
mulation de Poitiers^ deuxième année, en 1804,
pag. 7Î5 pour la Zoologie, un tableau des animaux
vertèbres et invertèbres, inséré dans V Annuaire sta^
tifitique du département de la Vienne ^^ pour^'année
1804.
( ^gi )
certaiaes, qui leur promettent d'abondantes
découvertes.
Le Bas-Poitou quoique possédant quelques
petites chaînes de collines assez élevées, qui
auroient pu faire pressentir nne grande variété
dans la végétation, n'a point été visité. Guet-
tard seulement a voit un peu parcouru les
plages maritimes de cette contrée, et M.
Decandolle, en 1806, en faisant son Voyage
dans l'ouest de la France, n'a aussi parcouru
que l'ouest de la province du Poitou ; por-
tion la plus riche en végétaux , à la vérité ,
puisqu'elle est bordée par l'Océan. Ce dernier
voyage du savant Botaniste français a sufli
pour donner l'idée la plus avantageuse de la
variété des productions de cette province , et
doit promettre à ceux qui la parcourront
une riche moisson de plantes , soit de celles
qui croissent dans les eaux de la mer , soit
des plages maritimes , soit de l'intérieur des
terres ; et comment ne pas augurer favora-
blement d'un pays où l'on peut citer un grand
nombre déplantes très curieuses et très-rares;
ne suffiroit-il pas en effet, pour piquer la
curiosité du Botaniste, de lui apprendre que
Vins tuherosa (2) , plante très-rare, tt à peine
indiquée dans un ou deux endroits en France,
et le Cneorum Cricoccon , plante des plages
(2) Aux environs de Luçon.
( 292 )
innriliines dé la I\?ë(liteiranee , y croissent
prviir lui faire ]^rejnger lavorablemenl du
clin.at qui les produit.
Une seconde cause, et la plus imniécliate,
qui soit opposée à ce qu'on acquit la con-
iioissance de l'hisloire naturelle des plantes
du Poitou , vient de ce que celle province
se trouvoit dépourvue d'un i^enre d'inslruc-
tion qui auroit pu déterminer à faire des
l'ecberches à cet égard. Lors(jue Ton fonda
à Poitiers, une chaire de Botanique en 1786,
le professeur obligé, comme directeur, de
former rétablissement auquel il de voit être
attaché , ne ]uit , dans les premières années,
6C livrer d'une ma^^ière immédiate à Tétude
des objets qui renvironnoient dans la cam-
pagne, et ses occultations ne lui lais-oient
pas le tem])s de rédiger les matériaux qu'il
.auroit pu recueillir dans les herborisations
qu'il faisoit comme piofe^seur; d'ailler^rs le
jardin de l'école de Botanique de Poitiers,
ayant été changé (ie lieu plusieurs fois, c'é-
toit autant de motifs qui s'opposoient à ce que
le professeur piil trouver les momens de se
livrer exclusivement à l'élude des objeîs qui
croissent dans les environs de la capitale du
Poitou.
De ce qu'on n'a point de notions écrites sur
rhistoiie naturelh» du Pri!(ui, il ne faut point
en inférer (ut'ii n'a point eu de savans qui
( 293 )
se soient occupes de cette science. Yers la
fin du seizième siècle et au commencement
du dix-septième, Poitiers possédoit deux: na-
turalistes très-inslruits, surtout pour rëpoque
à laquelle ils vivoient, c'éîoient Paul et
Jacques Constant , père et (ils , maîtres apo-
thicaires de la ville de Poitiers, et qui ont
donné diffèrens ouvrages sur l'histoire natu-
relle (3).
Puisqu'aucun ouvrage ne peut nous offrir
de données sur l'histoire naturelle des plantes
du Haut-Poitou , actuellement département
de la Vienne, je crois intéresser les Botanistes
en leur faisant part des notions que je pos-
sède sur cette portion de la France (4).
(S"! Eénm's dans un même volume et iniiîulés :
les Œuvres de Jacques et Paul Constant , père et fils,
maîtres apothicaires de la ville de Poitiers , divisés
en cinq traités: l.° Commentaire sur DiDscoride ;
2.*^ le second Edrn 3.^ Exa^o^re mirahilium naturœ è
gazophylacio '^ 4.^ Synopsis piantarum, cum et' ymo'
logiis ; 5." Jardin et cabiret poétique avec les faruras
des plantes en taille-douce. Poitiers, par Julian Tiio-
reaw et la veuve Mesnier, imprimeurs ordinaires
du Roi et de l'Université, 1628; in fol.
(4) M. Guillemeau D. M. à Niort a donné la Flore
du déparlement des Deux-Sèvres; qui renferme une
petite portion du Haut-Poitou , mais cette Flore
est très-incomplète 5 ei même inexacte*
( 294 )
Le département de la Yienne , renfermant
toute la ])arlie connue sons le nom de Haut-
Poitou , est situé directement à Touest de la
France, entre le 46/ degré 5', et le 47 degré
5' de latitude, et entre le i.''' degré 10' et le
2.^ i5' de longitude occidentale, méridien de
Paris.
Ses limites sont au nord , le département
d'Indre et Loire (Touraine); à l'est celui
d'Indre (Berry) ; au sud-est celui de la Haute-
Tienne ( Limousin); au sud celui de la Cha^
rente (Sainîonge); à l'Ouest celui des Deux-
Sèvres ( Bas-Poitou ) ; et au nord-ouest celui
de Maine et Loire (Anjou).
L'étendue territoriale du département de
la Yienne est, de 353 lieues carrées (la lieue
de 2282 toises). Sa longueur du sud au nord-
est de 27 à 28 lieues , et sa largeur moyenne
de 14 à 10 lieues.
Le climat du Haut-Poitou présente tous les
caractères qui appartiennent aux régions tem-
pérées de la France ; les quatre saisons sont
parfaitement distinctes , par les phénomènes
atmosphériques qui sont particuliers à cha-
cune d'elles : en hiver le froid est vif , sec ,
le vent vient du nord : l'été est très-chaud ,
le vent vient constamment du midi; quelque-
fois il liasse au sud - ouest et occasionne tou-
jours une plaie chaude et abondante , ce
( 295 )
vent prend vulgairement le nom de verib de
mer (5).
La transition subite du vent de sud au
vent de nord-ouest, qui a lieu quelquefois
dans le printemps Cbt très-préjudiciable à la
végétation.
Il arrive assez ordinairement que le prin-
temps est pluvieux, ce qui a lieu particulière-
ment dans ce qu'on appelle vulgairement la
lime de mars , alors plusieurs fois le jour
il tombe ud/C pluie plus ou moins forte qui
porte le nom de giboulée de mars ^ dans le
pays.
L'automne est très-beau , la température est
assez élevée , il y a des jours très-cbauds; mais
les matinées sont froides et brumeuses.
Le Haut-Poitou considéré relativement à sou
étendue, est un pays de plaine; en effet, on
n'observe de parties montueuses que vers le
sud, dans la sous-préfecture de Civray, et ces
monticules qui font suite à une chaîne qui
existe au nord du département de la Charente,
ont à peine 60 à 70 toises de baut.
Dans tout le reste de cette contrée , on ne
voit que des plaines et des vallons , formés
(5) Les autres vents sont appelés galerne [sud-
esf], bise [nord-ouesl], autun [nord est]. Les vents
priiïcipaux sont distingués comme secondaires; ainsi
lorsque le veat est nord , oa le dit entre bise e$
autun, etc.
( 296 )
par les nombrenses rivières qui la sillonnent.
Les plus importantes de ces rivières sont la
Tienne qui donne son nom au département,
et le traverse du sud au nord ; le Ht dans
lequel elle coule , est au milieu d'un vaste
vallon qui est couvert de sables a^-^sez pro-
ductifs; les coteaux qui bordent la Tienne
sont peu variés.
Le Clain coule du nord-est au sud-ouest,
passe près de Poitiers ; le vallon qu'il par-
court n'est pas très-lai'ge , mais il offre des
sites de toute beauté; le fond est formé par
des prairies très-productives, et les coteaux
par des bois, quelquefois des terres labou-
rables, souvent des rocbers très-élevés d'un,
côté, et une belle plaine en pente douce cou-
verte de moissons, de l'autre. La Gartempe,
à l'est du département; la Creuze au nord-
est, et la Charente au sud, sont des rivières
assez belles , mais elles ne traversent qu'une
très-petite étendue du département.
Il est plusieurs autres rivières plus petites
telles que l'Envigue , l'Anglin , l'Auzance ^
la Yone , la Boivre, la Clouère , la Palla ,
qui coupant le département dans différens
sens , et étant alimentées par des ruisseaux
nombreux , rendent ce pays très-agréable et
très-varié.
La Dive (dans la commune de Sauve) et
la Fallu (dans la commune de Blaslais) forment
( 297 )
de très-vastes marais couverts d'eau pendant
une grande partie de l'année.
Il y a très-peu d'étangs dans le Haut-Poitou,
et encore leur étendue est très-limitée ; les
principaux sonl dans la plaine située entre la
Gartempe et la Vienne , dans la sous-pré-
fecture de Montmorillon.
Le Haut -Poitou, sans être trop boi^é , se
trouve très-bien pourvu de forets; celles de
Chauvigni , de la Molière , de Yerrière , de
Chatellerault , sont les plus étendues. Les
vignobles et les plaines de plantes céréales
couvrent la surface du reste du dé^)artement;
si l'on en excepte une certaine étendue de
landes entre Poitiers et Luzignan, et dans la
partie appelée le Désert entre la Vienne et
la Creuze dans les environs de la Pvoclie-
Pozaj, Pleumartin.
Il y a dans la sous-préfecture de Loudun
unpetitpays appelé l'Encloîîre qui est le jardin
des paysenvironnans; en effet, il présente une
étendue de terrain de quatre lieues de dia-
mètre dans lequel on ne voit que des végé-
taux culinaires, tels que des pois , des fèves de
marais, des phaséoles, des choux, de l'ail,
de Fanil , des melons , le tout sans être en-
vironné de haie.
D'après cette esquisse de la géographie phy-
sique du Haut-Poitou, on doit s'apercevoir
qu'il doit être pourvu d'une grande variété
(298)
de terrain, propres à produire chacune un
grand nombre de végétaux; c'est ce que nous
alio s essayer de faire connoître, en parcou-
rant ces lerraiiis, ce ^ ui nous donnera occa-
sion d'énumér.r l(S espèces de plantes les plus
remarquables c;u'i s nous ont fournies.
M. Decandolle, dans le rapport de son
Toyage Botanique et Agronomique dans les
Departcmens de l'Onest (6), a exp^^sé ses i lées
relativement à la géographie botanique de cette
pnrlie de la France qu'il a parcourue; mais
il m'a semblé , d'après l'étude que j'ai faite
du Haut-Poitou et de ({uelques parties de l'in-
térieur de l'ouest de la France, que les don-
nées qu'il a présentées sont plutôt relatives
aux côtes maritimes de l'ouest, car on y ren-
contre un assez grand nombre de plantes
telles que les Pinguicula lusJbanica , Trachi"
nobia stricta , Silène hicolor , uniflora , Ga-
lïuni arenariiim , Scilla unihellata , Piniis
maritimus , Querciis toza , Euphorhia por-
telandica y etc., etc., qui n'ex.istent point dans
l'intérieur des parties d'ouest : d'ailleurs 1'^^-
rica cUïaris , donnée comme la plante dési-
gnant spécialement la région de l'ouest ,
manque absol unent dans notre département;
mais un autre végétal qui semble générale-
(6) Inséré dans les ^^'^émoires de la Société d'agri-
çaiture du département de la Seine, vol. lo.
( ^99 )
ment répanda dans les landes et les bois
taillis de nos cantons , c'est VErlca scoparla,
appelée vulgairement Brande , et dont on
fait des coupes réglées dans certains endroits,
pour cliauffer les fours à pains, et ceux à
tuile, à brique et à chaux. Cette bruyère est
ordinairement accompagnée de Y Asphodelus
ramosus ( appelé Vulg. nunu (7) ) ; du Pha--
langlum ramosum , et d'une grande quantité
d'Erica citierea et TeCralix ; VErica vagans
est plus rare.
Parmi les plantes les plus intéressantes que
j'ai observées dans le département de la Yienne,
il en est un certain nombre qui semblent ap-
partenir plus spécialement au Midi qu'au
reste de la France; mais on peut observer
que l'exposition d'un terrain peut le rendre
aussi favorable pour certaines plantes, que
s'il étoit placé plusieurs degrés plus loin vers
le sud. C'est ainsi que dans les rochers escar-
pés on trouve dans le Haut-Poitou le Mico-
coulier ( Celtis austraïis ) y l'Alaterne (F\.ham-^
mus alaternus h.J, le Phillirea latifolia L.,
et la variété média L. ; le Figuier (Ficus
carica) que l'on considère particulièrement
comme plantes australes.
Je dois faire observer qu'une région bo-
(7) A raison de ce que les enfans font avec son
épiderme un petit instrument dont le bruissement
est à peu près nu y nu, nu^
( 3oo )
lëale de la France peut bien renfermer quel-
ques plantes australes , mais alors il y aura
cette dift'ereuce (jue chacune de ces plantes
ja'exi^era qu'en très-ptite quantité, e-t dans
lin lieu seulement, tandis qu'une plante réel-
lement ans; raie ne se rencontre en grande
abondance ([ue dans une partie très-meridio-
iiale; c'est ainsi que parmi les plantes que je
vai , ciler, dont quebjues unes existent, mais
sont tîès-raies aux envir(ms de Paris, le plus
i^rand nombre est très-multipiie dans le Haut-
Poitou.
En parcourant les moissons dans les terrains
secs et arides , on trouve les l.aihyriis annula-
tus L., sphœricus Retz; les Vicia Lutea ellurta;
la première domine dans toutes les moissons.
Les Vicia f^r avilis Loi sel ^pertgrïna L. , an-
gusUfolia Roi h, XOniithopiis scorpioides L. ,
existent dans tous les champs cultivés et dont
la terre est légère et pierreuse; on rencontre
aussi X /Hysswn campestre L. , qui e>t beau-
coup moins répanda en France ([u'on ne se
l'imagine, car il n'existe que dans le Midi;
dans le Nord , et autour de Paris on ne ren-
conU'C que \ Alyssum caiicinuni L.
Le Chelidoniiiin hyhridum L. , existe aussi
dans les moissons du département de la Vienne ,
ainsi que X Androsace maxima cjui est très-
commune; X Alliwnpanicidabiun Lamk, , croit
Jans les champs cultivés les plus arides.
( Soi )
Les moissons fournissent encore les Kali'le
perfoliata Dec. , Cauralis grand flora L. ,
Tordylium maxinmm L. , ofjlcuîcile L. ,
V Aven a fragilis L. , ks Legousia niK'eJisis
Durand , (Canipanula spéculum L.J et /ly'-
'hrida Desv. (8) , la Caniphoro^ma inonsjje'-
liaca L. , la Stcllera passerlna L. , les Va^
leriavella tridentata Dec. , coronata Dec. y
eriocarpa Desv. (pi. 1 1 , fig. 2. )
Dans les moi sons des terrains sablonneux
des bords de la Tienne on trouve en grande
abondance V Antlieniis mixba L. , les Onii-
thopus compressas L. , perpusUlus\i*^ variéle
à racine tuberculeuse , et ehracteatiis Brot. ,
le Lupiniis anyustlfolius \ >,
Dans les champs très-arides on trouve le
Lotus diffusas Smilh , la Bart,Zia v/sco. a L. ,
les Myosotis lappuJa L. , Tolpis barbata
Desv. (9), (Crépis havhata L. J, X Alslne ege-
talis L. , la Spergula subulata L., le Chryàcin-
themum segetnm L. , la Lapsana miriima
Dec. , Prenanthes put cl ira Dec.
Dans des terrains sablonneux , arides, ochra-
(8) Le Botanisie Duracid , dans sa Flore de Bour-
gogne, a^yaiit appliqué le nom de L'^^gousia ^ au
genre que L'héritier appela depuis Priamatocarpu.^'^
on doit prejidre de pr^îférence celui de Durand
comme ani'érieur.
(9) Le nom d'Adanson' est antérieur à tous ceux
donnés à cette plunle connue genre.
( 302 )
ces, avoîsînaiit les bois, croît la Triiï^e fTiiher*
cihai iinn ) y liès-commune, et dont on fait des
envois dans l'intérieur de la France.
Au bord des cîiemins , sur la pelouse qui
les borde, on voit le Milium liridigenwn
L. , la Prurxella grandiflora Jacq. , la Poten-
t'illa splendens Dec. , \ Astragalus monspes-
sulanus L. „ le Trijoliinn suhterraneum L. ,
YEiipJiorhia gerardlana Jacq.
Les Festucadura Host. , Trifolium stiiatum,
^cahrimiy glomeratum L. , les Cenbaurea cru--
pina L., Xeranbhernuni inapertunih'.y Thalic-
tram minus L. , Linwm gallicum L. , crois-
sent dans des terrains arides et abandonnés,
où l'on rencontre peu de plantes , et auxquels
on donne dans le pays le nom de Chaumes,
Sur les coteaux, berboux VOphrys antropo-
phora, VOphrys aracluiices et plus rarement
les avilrts espèces voisiuies.
Sur les coteaux expcvsés au midi et parse-
més de rocbers , on voit en grande quantité,
les Campanula erinus I. /. , Crucianella angus-
tifolia L., ÏOnonis coin mnœ Alli. , Teucrium
montanum L. , V Andro pogon ischœmuni L. ,
la Coronillaminima L., AUhœa hirsuta^ Ane-
thum graveolens L. , Enphorhia latiiyris L. ,
JLmum stricUim , ang usbifollunv , ienuifo-
liuni L. , le Buplevrun i odoiitïtes L. , VHe-
lianùhemuni saUcifolm m Dec. , apennimmi ?,
( 3o3 )
Dec. et le Phyteuma orbicularis j variété
nouvelle.
Le Cerisier (Cerasus caprnniana Dec.J^ ap-
pelé Guigné dans le Poitou, vient naturel-
lement sur les coteaux et y croit en abon-
dance ; on ne récolte point ses fruits {\\\\
sont cependant agréables à manger , surtout
s'ils ont demeuré longtemps sur l'arbre.
Si les coteaux laissent éch-ipper v* rs îenr
sommet une source peu abondante, alors le
terrain devient très-lierbeux et donne nais-
sance à beaucoup de plantes , telles que la
NeoUia œstivalis Sw. , la ChLora perjo-
liata L., etc.
Sur les rocbers qui s'élèvent sur la pente
des coteaux on trouve très - fréquemment ,
XAdianturn capillus veneris L. , la Mellca
cïliata L. , le Dianthns caiyophyllus L.^ le
Sediun annopetaium Dec. , le Géranium lu-
ciduîTL L. , Polygala amara L. , VUmbdlcus
pendulinus Dec. ; dans les fentes des rochers
X Asplenium septentrionale Dec.
Sur toutes les murailles on ne voit que
YErysinum murale Desf. , et plus rarement
la Draba muralis L. ; au pied des mors dans
les villages on voit toujours VUrtica pilu-
liferà L.
Si l'on se transporte dans les lieux om-
bragés par des bois très-épais, on trouve celte
belle plante devant laquelle le philosophe de
< 3o4 )
Genève ne pou voit lasser son admiration ( la
Pervanche à grande tleur ) ( Vinca major),
ainsi que le Litium martagon L.
Dans les hautes futaies on rencontre le La-
serpitiurn latifollum L. , \ Agaricus auran-
biacus L.
Dans les bois taillis très -herbeux et très-
ëpais , mais seulement sur leurs bords on
observe le Libliosjjerinum atrocœruleum L.,
YAconitum lycoctonum L. , ( Yulg. Patte de
loup. )
Sur le bord des ruisseaux couverts dans
ies bois , VEuphorbia purpurata Thuil. , le
Symphytuni tuherosuni L.
Dans les bois taillis ordinaires, et qui sont
placés soit sur des coteaux , soit en plaine ,
pourvu qu'ils soient peu épais , on rencontre les
PrïmulagrandifLora L., Viola lancifoUa Tlior.,
LoheUa urens L. , Trifoliinn ruhens L. , La-
thyrus latifollus L. , Cytisus capitatus L. ,
le Limodorum ahort'wurn Sw. , la Neottia
spiralls Sw. ; dans les bois un peu couverts ,
le Bunïinn hiubocasbaninn major , la Luzula
Forsberi Dec, V OrnitJiogalum jyyrenaicimi L.,
VOrobus niger , Digibalis parvifiora L. , pur-
purea L. , V Ariun iùalicum L. , les Epipactis
ruhra , ens'ifolïa , latÀfolia Sw.
Dans les bois arides on trouve Xlnula sali-
cina L. \! Acer monspessulamini, L. Cet arbre
dont j'ai vu des pieds très-grands, de 40 pieds
( So5 )
de haut , et de 2 pieds de diamètre , porte dans
le pays le nom à^Ejcud; il est très-cslimë pour
differeiis ouvra^ïes de toi.rueur. Dans les bois
où il est trèb-commun, on ne le trouve jamais
qu'en touffes, parce que ces bois sont soumis
à des coupes réglées et très- rapprochées*
Au printemps, c'est un coiîp d'oeil char-
mant que le bord des chemins ou l'entourage
des clôtures dans le Haut - Poitou ; toutes les
haies ne sont formées que des Rosa canina
L.^ sep'iiim,dLanetoruni Thiiil. , collina Jac-
quin , Andegavensis Bâtard , leucochroa ,
ohtMsifolia , et stylosa Des vaux, et du Mes-
pilus oxyacanblia appelé Mai dans le pays; la
réunion de toutes les (leurs qui résultent de ce
mélange d'arbrisseaux, répand une odeur très-
agréable sur tous les environs. On voit aussi
dans les haies le FJiamnns cathar tiens L.
Dans les prairies un peu humides (prés-
bas), on trouve VOrobus albus Jacq. , VOrchis
conopsea L. , la FritJllaria rneleagris L., l'O-
phioglossum i^z/Z^^^^/z/zL. (vulgairement V herbe
à d'' aucune. ).
Sur le bord des rivières qui traversent ces
prairies , croissent en grande abondance la
Leersia orizoides , le Cyperus longus L. ,
Y Hottonia palustris L. , le Menyanthes trifo-
liata L. , etc.
Sur les sables qui bordent les rivages des
grandes rivières du îîaul-Poitou, telles que la
2, 20
( 3o6 )
Creuse, la Gartampe, la Yienne , on trouve
les Corrigiola IlUoralis L., le Sisyjiihrïum
■pyrenaicinn L. (AIjssutti stylosum Fers.); la
Paronychla verticillata Lara.
Si les bords des rivières sont fangeux,
tels sont ceux des petites rivières; alors ou
y rencontre la Limosella aquatica L., les Bi-
dtns cernua L. , Visnardia palus tris L. , le Si-
symbriuni asperiun L.
Les prairies sèclies (prés-hauts), offrent
peu de plantes remarquables ; les Orchis
hircina , ustulata , viriclis , les Salvia , va-
hencica et Sclarea L. , Trifolfum incarna-
tuni , angustAJolium L. , sont les plus ordi-
naires.
J'aurois pu faire une ënumération bien
pins étendue des plantes qui croissent dans le
Haut-Poitou; mais dans le travail que j'offre,
mon intention n'etoit que de faire mention
de quelques plantes rares ou de celles que
l'on cro}^oit appartenir à une région plus aus-
trale, et qui croissent dans la contrée de la
France qui m'occupe en ce moment.
11 suffit de rappeler un certain nombre de
plantes qui croissent dans le Haut-Poitou , na-
turellement et en grande quantité dans leurs
localités respectives, pour sentir que celte
partie de la France participe un peu du cli-
mat du Midi ; ces plantes sont : rylsphocle-
lus ratnosus , Celcis ans tr ails ,F\}iamnus Ala^
( 3o7 )
ternus, PhylVirea latlfoUo, med'a^ Ficus ca-
rica y Latkyrus Sphaer eus , P'icia h'irta /
jilyssum canipestre, Chelidonium hyhiidum^
jdllium paniculaUifii, Ornitliopus scorpioides^
Luplnus angustijolius^ Xerantliemum inaper'
tum , Centauvea crnpliia , Tolpls barhata ^
Crucianella angustifolia , Buplevrum. odon-
tibes y Adiantum capillus venerls ^ Arum Lta-
licum , Orobus aibus , etc. , etc.
Plantes trouvées dans le Haut-Poitou , les
unes nouvelles y les autres , point indiquées
dans la Flore de France.
MyaiODACTYLON (lo); Conferva, Rivularia.Spa
aiitor.
Substantïa gelatinosa multiformis y subconi-
planata ^ ramoso-palmata , intiis Ja^cta,
filamentosa y fdamentls ramosïs sub-arti--
culatis.
Myriodactylon spinulosum N.
Harniills angustis ap^ce Hgidis.
Croît dans les eaux, courantes.
Myriodactylon incrassatiim N. ; Ulva incras-
sata Huds. ; Pduularia indlviœfoUa Piolh.;
Conferva incrassata Bosc. ; Batrachosper-
mum fascïculatum Yaucli. Dec.
(lo) De «yp/d?, beaucoup , et è^axTiuXov , doigts.
( 3o8 )
T R 1 c II o p H o R u s P. Bean V. Tremella Adans,
Oscillatoria Yaucli. (ii).
Filamenta simplïcia^ dissep'mientis approxi-
matis instructa; materia vïrldi arnorpha y
disposita intra loculos farcta.
On a voulu rejeter ce genre du nombre des
végétaux ; cependant , après l'avoir étudié
pendant trois années de suite , toujours à
l'aide du microscope , je suis demeuré con-
vaincu qu'il ne pouvoit pas s'éloigner de cet
ordre des êtres inanimés. Ce qui me l'a
prouvé d'une manière sensible , c'est de voir
que les espèces croissoient indifféremment, les
unes sur des pierres peu exposées à riiumi-
dité y d'autres sur des pierres continuellement
humectées , d'autres enfin entièrement plongées
dans l'eau.
Trichophorus princeps ]N.; ocillatoria prin-
ce/?^ Yauch. Conf. pi. i5 , f. 2.; Conferva
ftos-aquœ Roth. Cat. Bot. , tœnioides Bory
Mém.
Trichophorus adansonii '^,\ oscillatoria adaii-
sonii Yauch. L. c. f. 6.
Trichophorus niger N. ; oscillatoria nigra
Vauclî. L. c. f. 4. Conferça limosa^ variet.
Mertens excl. syn. c. laevigata Yauch.
Trichophorus viridis N. ; oscillatoria virïdis
(11) Le Dom à^ Oscillatoria ne peut convenir en
aucune manière à des plantes dont les inouvemens
ne sont que l'effet de l'agitation de l'eau.
( 3o9 )
Vaucli. L. c. f. 7. Conferva fontinalis
Roili. , Cat. Bot. 3. , p. 195.
Trichophorus parietinus N. ; oscillatoria pa-
irie tina Yaucli. L. c. i". 8. Conjerva mii-
ralis Roth. Cat. Bot. 3, p. \^^\ friglda
Roth. , Cat. Bot. 1 , 166; velutina Bory
Mëm. , p. 4g.
Trichophorus lauatus N.
Fllamentis floccosiSf elongatis, liherls mein-
hrance destitutis , non gelatïnosls.
Croît dans les fontaines , attaché aux pierres
ou aux plantes.
Trichophorus fuscus N. , oscillatoria fusca
Yauch. L. c. f. 9.
Trichophorus laevigatus N. , oscillatoria lœvi-
gâta Vauch. L. c f. 10.
Trichophorus tenuissimus N. , oscillatoria
tenuissliiia Y anch, L. c. f. 12. Byssiis con-
jervoides Bory.
Trichoporus vagiuatus N., oscilla, vaginata,
phytoconis nigricans (12) Bory Mëm. 5 p. 55.
(12) Le mot Replante pulvérulente [^pLjloconis]]
donné à ce genre de végétaux, par M. Bory, dans
un mémoire sur les Conferves , ne convenoit pas y
puisqu'ils sont tous filamenteux.
(3io)
Cojifcna velutina atra Roth. , Cat. 3,
p. 200.
Chantraissia bcrmaniii. Confena hermanni
Roih. , Cat. Bot., p. i5o, f. 3.
Filament' s tenuissim'is , artcalatis ^ ramosis y
suhdichotomis y vioUiceis y ^Innievabis,
Croît sur le Leniafiea incuivata Borj
( Conferva fLuviaûlis L. )
Je ne rapporte celte plante an genre Chan-
îran-,ia , qu'avec iiicei l'iude; ce])endant si
elle ne doit point faire genre diNtinct , elle
restera avec les vraies Chaniransies , dont oa
a sépare avec raison les Lemanea,
TiîELEPHORA frustulosa Persoon.
Se trouve sur les vieiiks poutres exposées
à Fair.
TiiELEPHORA iiicrustans, Pers.
Je Tai trouvée fréquemnient à terre, dans
les bois un peu humides , à la base de touffes
d'herbes.
TiîELEPHoR.i calcea , Pers.
Sur l'écorce de tous les vieux pieds de
sureau (i3).
(i3) J'ai encore rappoiié du Poitou plusieurs
espèces de Thélephores que je n'ai point eu le
femps de déterminer, mais qui seront ajoutées à
la Flore de France par M. Decaiidoile auquel je
îcs communiquerai.
(3ii)
iEciDiUM îycopsîdis N.
Suhhifrons; maculis multifonnihus , suhrotun-
dis , hypophyllis , supra coniwxis , subtus
planis.
Sur le Lycopsis arvensis.
^ciDiUM thesii N.
Hypo et epiphyllum _, perîdlis sparsis dis-
tinctis alhidis, tAibifonnibus; ore lacer ato,
operculato , operculo sphœrico convexo
pellucido.
J'ai Iroiivë un pied deTliesium linopliyllura,
entièrement recouvert par celte plante.
SpHiEROBOLUs fîmetarius, Tode.
Sur la fiente desséchée du clieyaî.
Myriostoma anglica, Desv.
J'ai trouvé cette plante sur le bord des
bois : elle n'étoit connue qu'en Angleterre ,
et je ne pus l'observer que sur la figure qu'en
a donnée Dickson, lorsque je formai le genre
Myriostoma, mais depuis je me suis convaincu
que ce genre étoit bien fondé , et j'y ai re-
trouvé tous les caracières par lequel je le sé-
parois des autres Geastrwn et Plecostoma^
seulement je n'ai pu m'assurer s'il étoit pourvu
comme ces derniers de trois tégumens, parce
qu'il etoit détaché de terre , mais j'ai engagé
(3l2 )
1111 de mes amis qui reste près de l'endroit où
croît ce champii^non , à observer s'il avoit
une troisième membrane se dëlruisanl ou de-
meurant fixée à la terre.
Sph^ria inquinans, Pers, Nœmaspora mêla-'
nosperma Dec. Voy. pag. lo.
La cirrhe formée par la malière qui sort de
l'osliole de celle sphaerie, et qui prend la forme
des Nœmaspor.j ,a occasionné une méprise sur
le véritable genre de ce champignon , qui est
formé d'une enveloppe solide renfermant une
susblance gélatinense, tandis (jue les IN semas-
pora sont dépourvus de celte enveloppe solide.
J'ai rapporté beancoup à^Erysiphe , mais
craignant d'augmenter sans fondement les es-
pèces d'un genre qui n'en a peut-être qu'un
très-petit nombre de distinctes, je me conlen-^
lerai de nommer les plantes sur lesquelles j'en
ai observé.
Sur le BetuJus alha , Ulmus camp es tris ,
Jielianbhus buhcrosus , Sylphiuin terehlntma-
ceum, Cacalia atripUcifolia, Plantago major ^
Carduus lanceolatus , erispus , Colutea arbo-
rescens , Aqidlegla viilgarls , Calendula offi-
cinaliSy Sanbucus nigra. Solarium diilcamaray
Pianunculus repens , ALchem,dla vidgaris ,
Se an dix pecten,
Snr plusieurs de ces plantes les globules
d'Erysiphé sont placés d'tme manière con-
( 3i3 )
stante, et susceptible peiit-élre de fournir
quelques caracrères; mais cela constitiieroit-il
bien des espèces? C'est ce que j'ai de la peine
à me persuader.
ScLEROTiUM atratum N.
Majusculuni dlfjonne nîgrum , rugoso tuher-
culosum.
J'ai trouvé cette singulière espèce parmi
les mousses sur un rocher; j'en possède un
individu qui a un pouce de long sur six
ligues de diaaièlre, et trois autres plus petits.
Elle est très -distincte du Scleroùmn sberco-
rarium qui n'est jamais noire mais grisâtre.
ScLEROTiUM muscorum , Pers.
Au pied du Brium glaucum L.
x^ScLEROTiUM populucum , Pcrs.
ScLEROTiUM quercirum, Pers.
Sur les feuilles de charme , chêne tombées
à terre et expesées à l'humidité.
ScLEROTiUM radicatum, Pers.
Trouvé dans un Lycoperdum extipulatum
en putréfaction.
RtTizoMORPHA subterranea , Pei-s.
Dans les terres sablonneuses près des bois.
Chara tenuissima N.
( 3.4 )
Lirdlhus sptacc'is pcllucldis, rarris glonierûlo-
vcrticillatis j bi evissinds tenuissiriLiS , peLlu-
cidis y ramu lis su hflahcllatis .
II se trouve dans les eaux un peu sta«
gnaïUes.
Phyteuma orbicularis -^ LAnearifolia IX.
Foins Uneari-lanceolatis y inargine vdlosis ,
obscure crenatïs.
Se trouve sur les coteaux arides.
Yaleriaisella eriocarpa N. , tab. ii fig. 2.
FoUis integris ; ramis dlvaricatîs , fructWus
hirsut'is ; florlbus subjasti glatis.
J'ai trouve celte espèce dans les moissons
où elle croît très-communëinent ; sou port
est particulier, et servit à me fiiire soupçonner,
avant tout examen, qu'elle présentoit quelque
chose de remarquable.
SuiM angoslifolium yS minimum N.
Celle plante croît parmi nos moissons et
sur nos coteaux cultivés; elle est haute d'un
pied quelquefois plus ; elle esî droite et
•rvoint rameuse , semble être le Sium angus-
dfollum en petit.
Pour prononcer définitivement sur ceite
])lante, je l'attends en graine; et alors, en l'exa-
îîiinant , je verrai si ce n'est point une espèce
xiouvelle.
(3i5)
BupLEVRUM per fol iatii m (14) «e rotundi"
foliuni N.
/3 longifolium N.
y lanceolatwn N.
Ces trois variétés Irès-dlstînctes avoient été
connues des anciens; Toiirnefort leur a con-
sacre à chacune une phrase; la première, assez
généralement répandue en France, a les
feiillles arrondies; la seconde, qui se trouve
le plus fréquemment dans nos moissons, se
dislingue par ses belles involucelles jaunes,
tandis qu'elles sont verdâtres dan. la première;
SCS feuilles sont alongées , sa lige à rameaux
dévariqués presque horizontalement ; dans la
troisième variété qui est aus»! du Midi , la
tige est très-petite filiforme, le^ feuilles longues
et aiguës , les ombelles paucillores.
Si cette espèce n'étoit pas aussi naturelle
qu'elle l'est par sa privation d'une involucre
générale, il n'y a pas de doute qu'on ne pût
constituer autant d'espèces de chacune des
variétés que je décris.
LiNCM strictum /s. pan'cnlatum.
Cette variété très - constante se trouve sur
(14) Tl est d'autant plus nécessaire de changer
le nom de RotundifoUitta donné à celle plante par
Litné, que les deux variétés dont je parie sont à
^3uiUes longues.
( 3i6 )
nos coteaux : elle diffère de l'espèce par ses
ileurs qui sont écartées en forme de pani-
cule, taudis qu'elles sont l'approchées dans
l'espèce.
En Portugal il en existe une autre variété
dont les ileurs sont disposées en grappe.
Anthyllis Yulneraria <^ villosa,
T^îilneria rus bica , flore aïbo Tourn.
Cette plante se distingue par ses fleurs blan-
ches et une pnbescence très- abondante , tandis
fjue l'espèce est presque glabre.
Trifolium microphyllum N.
Caille glahro , ramoso , suherecto, FolioUs
OK'atis caltidè denticulabis ^ margine villosis;
spicis suhglobosis.
Cette espèce croit dans les bois secs : elle
■vient se placer auprès du Trifolium ruhens ,
mais elle en diffère par ses feuilles petites et
ovales, et la forme de son épis de fleur et sa
pubescence; elle tient aussi du Trifolium al-
pestre , mais elle s'en éloigne par ses feuilles
liès-petîtes quoique la plante ait 9 à lo pouces,
cl par sa tige glabre.
RosA lencochroa N.
Callcum tuhis ovato - elongatis glahris , pC"
dunculis glandulosis ; petiolis aculeatis to-
( 3i7 )
mentosis ; foliolis glahris oçato-elongotis ;
stylos connatos suh-elongatis.
Flores albo-liitescenti.
Cette rose est très-commune clans les haïes :
elle est remarquable par la teinte jaune de ses
fleurs et surtout par ime odeur musquée très-
agréable et très-prononcée.
Je crois que cette nouvelle espèce étant
cultivée pourroit faire dans les jardins un
effet très-agréable par la couleur de sesileurs
et plus encore par son odeur; c'est à celte es-
pèce particulièrement que les baies et buissons
de notre département doivent Todeur suave
qu elles répandent pendant tout le printemps.
RosA stylosa ]N.
Calicum tuhis ovati-elongatis _, pedunculis-
que glahris suh geminatis (rarissime um-
hellabis ) ; foliolis ovabo-acutis ComenCosls ;
stylos connatos elongatos.
Flores albi.
Cette rose est particulièrement remarquable
par ses styles alongés en forme de colonne à
peu près comme dans la P\.osa arvensis.
PiOSA obtusifolia N.
Calicum tuhis ovatis pedunculisque glahris ,
folies ovatis ohtusis spra puberuUs , suhtits
villosis.
Flores albi.
( 3i8 )
J'avoîs d'abord pensé que celte rose éloit
la même que la Hosa se/ in m Tliuil. , mais
après les avoir comparées, il n'y a pas eu de
d( ute pour moi qu'elles ne fussent distinctes
l'une de l'ctulre, d'abcrd par la pubescence
beaucoup plus prt noncée dans la Bosa ob-
tus i/o fia , et ensuite par la forme des feuilles
pardculière à cette rose.
iVb^^. Dans un travail particulier sur les Roses
de France, je donnerai des détails sur quebjues
espèces nouvelles, ou des variétés remarqua-
bles qui serviront à faire mieux connoître le
genre Roxa, un des plus difficiles et des moins
connus que nous ayons dans notre Botanique
française.
(3i9)
De l'Essai sur la Flore du Département de
Maine et Loire , de M, Bâtard , professeur
de Botanique et directeur du Jardin des
Plantes d' Angers ( ^ ); par iV. ^. Des vaux.
Xl n'est point aussi facile qu'on se l'imagine
ordinairement de faire une Flore particulière,
et nous en avons ia conviction , puisque de
toutes les Flores faites sur des provinces de
France, à peine en est-il deux ou tiois que
l'on peut citer comme bien travail es ; ou
peut bien réunir les espèces trouvées dans une
certaine étendue de terrain , les nommer ;
mais il faut beaucoup étudier ces plantes
pour avoir la certitude <|u ce sont celles desi-
gnées par les auteurs dont on emprunte les
noms; dei plantes que Linné ne connut jamais
ont souvent reçu des noms qu'il a voit con-
sacrés à des espèces bien différentes; on doit
donc, d'après ces consiuér tions, voir avec
plaisir M. Bâtard , dans son ouvrage sur les
végétaux des environs d'Angers, alteindre un
Lut (l'exactitude), qui a été manqué par beau-
coup d'auteurs eu ce i^enre.
(i) Voluïiie in-i2 de plus de 4oo p. De riiurti-
merie de la veuve Pavie et lils, 1809; se vend à
Paris j cliez Tliéodore Le 1ère jeune , libraire , qiui
des Augustins, 11/ 27. Prix, 4 fr. 5(i cent. , et 6 î •
franc de port.
( 320 )
Sa Flore a le mérite d'être au nîvean de la
science, puisqu'elle a été vérifiée pour le plus
grand nombre des espèces qu'elle renferme ,
sur les pi: ntes de la Flore française de jM. De-
candolle. La Flore de Maine et Loire, est dispo-
sée d'après le système de Linné ; elle renferme
plusieurs plantes rares que j'ai moi - même
trouvées dans le Haut Poitou, et dont j'ai parlé
dans l'article précèdent.
Ou trouve quehjues plantes nouvelles dans
cet ouvrage, telles que la Festuca Lemanil y
Potamogtton plantage ;\si Veronicn pulchella
m'a semblé être la Veronicafiliformis de Smith,
donnée sous le nom de Ver. orieiUalis au
Jardin des Plantes. La Rosa aiidegaveiisis QSt
bien cai acteiisée.
Si l'on adopte la division des agrostis en
deux genres, ari.tées, (vrais agrostis) et non
aristées, Decandol a Bâtard, il faudra changer
ce nom, parce que plusieurs genres out déjà
été appelés ainsi.
Il me faudroit plus d'espace que cehii con-
sacré à cet article, pour détailler les diffé-
rentes observations qu'offre l'ouvrage de Pd.
Bâtard; tout ce qu'on peut affirmer, c'est que
cette Flore est du petit nombre de celles qu'on
peut citer comme exactes, le Botaniste pciU
la consulter avec confiance; pour Thabitani
de l'Anjou , et pour ceux qui voudront étudier
ce pays, elle sera indispensable.
f 321 )
Suite de la Notice sur les plantes à ajouter
à la Flore de France (Flora Gallica ) ,
avec quelques corrections et observations ;
par J, L. A. Loiseleur - Deslongchamps ,
Docteur en médecine.
SAPONARIA ORIENTALIS. Lin., Sp. 585.
ô^ caule dichotomo patulo , foliïs lanceolato-
linearibus , calycihus cylindricis pilosis,
Lychnis orientalis annua supina , flore
minimo purpurascente, Tourn. , Cor. 24.
Dill. , Elth. 2o5 , tab. 167, f. 204.
M. Gonan a trouvé cette espèce à CoUioure
près de Perpignan ; ses fleurs sont kou-
geâtres. Q
DIANTHUS NEGLEGTUS. N.
Z). foliis linearihus , caulibus uni/loris , squa-
mis calycinis ovato-lanceolatis acutlssimis
tubuni subœquantibus , petalis denticulatis
pubescentibus, D, alpinus Dèmonst. Elém.
de Bot. vo]. I , p. 56, tab. 161 , {non Li?i,),
AIL FJ. Ped. n. i555. Balb. , Mise. ait. 17.
2. 21
( 322 )
jD. Glacialis. Haenke, in Jacq. Collet. 2>
p. 84 , ex Willd. , Sp. 2 , pag. 683.
Cette espèce me paroît suffisamment distincte
par la forme de ses feuilles étroites et linéaires,
du Dianbhus alpinus avec lequel elle a été
confondue. Celui-ci a les feuilles ovales-
oblongues , obtuses , une fois plus courtes et
une fois plus larges que la plante dont il est
ici question. Le Dianbhus neglecbus croît dans
les Alpes , je l'ai reçu des environs de Seyne
et de Barcelonette , par MM. Clarion et Re-
fiuien ; du Mont-Cenis par M. Perret; ses
fleurs sont d'un rouge vineux; elles paroissent
^n juillet et août. %.
DIAMTHUS SUBACAULIS. Tab. i3, fig. i.
Yiîi. Dauph. 3, pag. 697.
U, caulihus follisque lineari-lanceolabis ra-
dicalihus ruargine scahris cœspibosis y scapis
foliis vix longiorihus unijLoris ^ squainis
calycinis quabernis ovabis inucronabis tuho
diniidio hrevioribus ^ peballs i?ibt'grius^
culis.
Les tiges et les feuilles de cette plante sonfe
ramassées en gazon ; ses fleurs s'élèvent rare-
ment sur un pédoncule de plus d'un pouce,
et sont quelquefois presque sessiles au centre
d'une rosette de feuilles. Leurs pétales sont
( 323 )
glabres , entiers et d'un rouge vineux. Ce
petit oeillet se trouve au mont Ventoux , où
il fleurit en juillet, et d'où M. Piecpien me
l'a envo} é. M. Yillars l'indique aussi en Dau-»'
pliiné , aux environs de Buis. If..
SILENE LUSITANICA. Lin., Sp. 694.
S. Hirsuta , florihus erectis solitariis late-
ralihus , petalis crenabis indwisis, frucùihiis
dwaricato - reflexis alternis, T^iscago hir-
suta lusitanïca stellato flore. Dill. , Elth.
420, tab. 3ii , f. 40 r.
Cette plante croît au bois de Gr amont près
de Montpellier , où elle a été observée par
M. Gouan.
SILENE RUBELLA. Lin. , Sp. 600.
S. caule lœvi erecto gracili supernè dicho-
bomo , foliis radicalwus oho^abo-ohlongis
Jiispidiusculis , caulinis lineari lanceolatis
glahriusculis _, florihus longe pedunculatis
in dichobonià caulis , calycibus suhglohosis
glabris deceinvenosi^. S. annulata, Thore,
Chlor. Land. 178. 6". inaperta, Decand. ,
FL Fr. n."^ 4)35, (exclus. Synon. hinnœieb
Ddlenïi ). J^iscago lusibanica , flore ru-
hello vix conspicuo, Dill. , Eltli. 423 ,
tab. 3 14, f. 4x6.
Cette plante a ëtë trouvée aux environs de
( 324 )
Dax par M. Thore; elle a été observée aux
environs de Tarbes et de Bagnères par M.
Ramond, et M. de Lamarck l'a reçue de Brives
dans le Limosin, par M. Latreille. Elle se
trouve communément dans les champs de
Lin, ce qui lui a fait donner par les habi-
lansdes Landes, où elle est très-abondante, le
nom de Marilin , May - clou lin : ses Heurs
sont rougeâtres , et paroissent en juin et
juillet. 0.
SILENE VELUTINA. Pourret, in Desf. herb.
*S. folils ïnferioribus ohovato-lanceolatis pe-
biolatis , superiorlhus lanceolato linearihus
sessilihus ^ omnibus cauleque ramoso et
cnlycihus puhescenbissimis , floribus late-
ralibus bre^nher pedunculaùs conferbis ,
pebalis senïibifidis.
Cette plante croît dans les fentes des rochers
aux environs de Bonifacio en Corse, où elle
a été trouvée par M. Lasalle , qui en a en-
voyé des échantillons à M. Desfontaines ; ses
fleurs sont blanchâtres. %.
ÀRENARIA YISCÎDA. Hall. fil.
ji» foliis ovatis cicubis sessilibus y caulibiis
basi prosbrabis ramosisque , supernè erec-
biusciilis suhsimplicibus , corollis calyce
hispiclo neivoso brepioribus.
Je soupçonne que cette plante n'est qu'une
( 325 )
variété de Y Arenaria serpyllïfolia _, dont elle
ne se dislingue que par les nervures plus
prononcées de ses feuilles, de ses calices, et
par son extrême petitesse , car elle n'a que
dix à quinze lignes de haut : ses ileurs sont
blanches , opposées, axiilah^es et terminales.
Je l'ai trouvée dans les sables aux environs
de Bordeaux , elle ileurit en avril et mai. Q.
ARENARIA SAXATILIS. Lois., FI. Gall.
261. [exclus, synon. ),
ARENARIA SETACEA. ThmL,Fl. Par. 220.
Decand. , FI. Fr. , n.^ 4429. Lois. , FI. GalL
261. A. heberomalla. Pers. , Synop. i ,
pag. 504.
J'ai fait un double emploi en rapportant
ces deux plantes dans ma Flore ; la première
doit être supprimée. Mon erreur vient de ce
que Linné a rapporté à son Arenaria saxatUis,
îc synonyme de Yaillant {Als'tne saxatilis et
inultiflora capillaceo folio, Yaill. , Bot. Par. 7,
tab. 2 5 f. 3) ; mais comme Linné assigne à
sa plante d'avoir les folioles calycinaîes obtuses,
et que la plante de Yaillant, qui est bien la
même que celle de MM. Thuillier , Decau-
dolle, Persoon , et la mienne, les a aiguës, il
est évident que le synonyme de Yaillant ne
peut lui convenir. Je crois d'ailleurs que
ce synonyme appartient à V Arenaria setacea^
( 3^6 )
Tliuil. , et non à VArenaria verna. Lin. ,
comme l'a pensé M. Decandolle. La première
plante se trouve seule à Fontainebleau , dans
les mêmes îieuK où Vaillant l'a indiquée ,
tandis que la seconde ne se trouve pas même
aux environs de Paris.
COTYLEDON SEDOIDES. Decand., Voyag.
Bot. 79.
C. Foliïs ovato - ohlongis ohbusis convexïs
inibricatis , caule suhsimplicl apîce pauci-
floro y florihiis carnpanutatis suhsessilibus
ultra médium quinquefidls, Decand.
J'indique cette plante d'après M. Decan-
dolle qui l'a découverte dans les Pyrénées ,
où elle croît auprès àes neiges, aux ports de
Yenasque et d'Oo.
SEDUM BREVIFOLTUM. Decand., Voyag.
Bot. 79.
S. foliis opposids ovatls ohbusis hrevibus
crassis , caulibus glabris basi ramosis dif-
fusis frucùculosis , Jloribus subcoryni-
bosis,
M. Decandolle a découvert cette plante
$ur les rochers des Hautes Pyrénées, où il dit
qu'elle est commune; je la tiens de M. Rohde
qui l'a trouvée au mont Canigovi : ses lîeur&
( 327 )
sont rongeàtres , elles se développent en juillet
et août.
SEDUM AMPLEXICAULE. Decancl., Voyag.
Bot. 80.
S, foliis gracilihus berebibus acubls hasi so-
lubis eb in menibranam amplexicaulem
acubls , florihus cjmosis 6 — 7 — pebalis.
Decand.
Cette plante a été trouvée dans les Cevennes
aux environs de Montpellier , par M. Boucliet;
je l'ai reçue du mont Yentoux , par M. Re-
quien : ses lleurs sont jaunes. ^.
SEDUIVI ANOPETALUM Decand., Voyag.
Bot. 80.
S. florihus sparsis berebibus glands acubîs
hasi solutis , cymâ suhquadrifidâ , pebalis
6 — 7 lanceolabo-linearihus acubls recbis»
M. Rolide a recueilli cette plante aux en-
virons de Toulon , et M. Decandolle l'a trou-
vée à Carcassone : elle fleurit en juin et
juillet; ses fleurs sont d'un Liane tirant sur le
jaune. OJl,
SEDUM BOLOIXIENSE. N.
S. radice repenbe ^ foliis sparsis sub berebibus
glabris obbusis hasi solubis , cymà brifidâ ^
( 328 )
ramulis 6-10 /loris , calycinis foliolis sub-
cylindricls obtusis.
Racine rampante donnant naissance à plu-
sieurs liges simples ou rameuses et un peu
couchées à leur base , ensuite redressées.
Feuilles cylindriques, glabres, obtuses, pro-
longées à leur base, très-rapprochées et comme
imbriquées sur les tiges qui ne portent point
de ileurs , un peu plus écartées sur celles
qui sont ilenries. Tiges se divisant le plus
communément dans leur partie supérieure
en trois rameaux étalés en cime , et portant
chacun six à dix Ileurs éparses, presque ses-
silts , composées d'un calice de cinq folioles
cylindriques, obtuses; les pétales en même
nombre que les folioles du calice, sont de
moitié plus longs que celui-ci, lancéolés et d'un
jaune clair. J'ai donné à cette espèce que je
crois nouvelle , le nom de Sediim Boloniense,
d'après celui que porte un bois très-riche en
plantes et très-fréquenté des Botanistes de Paris,
celui de Boulogne , dans lequel j'ai trouvé
ma plante en fleurs, au commencement du
mois de juillet dernier. 2l'
LYCHNIS PYRENAICA. Bergeret , FI. Pyr.
Z/. foliis glaibcis , radlcallbus obovato-lan^
ceolatis , caulinis sessilihus ovatis acutis j
floribus subpanicidabis tcrininaUbus.
Cette plante^ a été découverte par M. Bcr-
( 329 )
geret , sur les rochers de la Vallée d'Aspe
près de Notre-Dame de Sarrance, dans les
Pyrénées occidentales, 2l»
LYCHjNIS corsica. n.
Zj» Caille erecblusculo ramoso sahdlclioboino ,
foliis lineari-lanceolabis glahris , pediin-
culis elongatis unifloris y petalis ohlongis
suhemarginatis ,
Tiges un peu couchées à leur base , en-
suite redressées , rameuses , presque dicho-
tomes , s'élevant à huit ou douze pouces.
Feuilles linéaires-lancéolées, glabres, très-aiguës.
Fleurs portées sur des pédoncules beaucoup
plus longs que les feuilles, les unes disposées
dans les bifurcations des tiges , les autres
terminales. Calices relevés de dix nervures
bien prononcées. Pétales rougeâtres , oblongs,
entiers ou légèrement échancrés. Cette plante
a été découverte par M. G. Robert, dans les
champs aux environs d'Ajaccio en Corse. 2l«
DODÉCANDRIE.
LYTHRUM YIRGATUM. Lin. ,Sp. 642.
L*folus Siiboppositis lanceolatïs glaherrimls ,
caule supernè ramoso ^ florihus pedlcellabis
axillarihus suhglonieraùs y in race mu m
virgaturn disposais, L, ausbriaciim, Jacq.,
( 33o )
FI. Aiist. , lab. 7. LysimacJda ruhra se^
cunda seu minor. Glus. , Ilisl. LU.
Cette plante a été trouvée par M. Lejeune,
à Theux aux environs de Liège : ses (leurs
sont purpurines, elles paroissent eu juin et
juillet. %.
LYTKRUM INUMMULARIjEFOLIUM. N.
Tj. foliis chovabo-suhrotundis ohtusis , eau*
Unis oppositis , ramels nonnidlis al ternis ,
flonhus axillarïhus solitariis , calycihus 8-
dentatis, Salicaria minima lusitanica nwn-
midariœ folio. Tourn., Inst. 264, {certè ex
Jierb.^. an, LythruTn {jiummularice folio) fo-
liis albernis suhroiiindis mucronatis , supe-
riorïbus ovatis aciitls y florihus axillarïhus
solitariis, Pers. , Synop. 2, p. 8?
La plante que je rapporte ici a ëtë trouvée
dans les lieux humides en Corse, par M, La-
salle, qui en a envoyé des échantillons à M»
Desfontaines. Ces échantillons comparés avec
ceux de Fherbicr de Tournefort leur sont
Lien semblables , ils sont seulement un peu
plus grands, ayant huit à dix pouces, tandis
que ceux de cet auteur n'en ont que trois à
cinq. Quoique M. Persoon ait aussi rapporté
le synonyme de Tournefort à sa plante , je
doute cepend irit qu'elle soit la même qae la
miepiie , à cause des feuilles toutes alternes .
Pa^.53i.
FL . ^ir.
^ly ^^\^
l'IvB
f h il
Fuf.iEUFTIORBIArohmJi/à/ia.F. '^ EUPHOIWIA o6sc,ir<v
( 33i )
mucroiiëes ou aiguës qu'il assigne à son es-
pèce, qui a été recueillie dans les lieux
liuraides à Lacray, dans les environs de Dijon,
par M. Yallot, professeur de botanique en
cette dernière ville. Les ileurs de la plante
de Corse sont rongeâtres, les pétales petits
et très-caducs; la tige est garnie de rameaux
opposés, et paroît avoir été couchée à la
hase. Q\
EUPHORBIA ROTUNDIFOLIA. N., taL. 12,
f. I.
E, caille hasi ranioso pabiilo ^ foliis sparsls
suhsessilihus involucrisqae subrotundis , in"
volucellis corclabo - renifonnihus , umhellâ
H'^-fîdâ hifidâ y petalis lunatis ^ capsulis
glahrls.
Cette plante a de grands rapports avec VEu-
phorhla peplus , mais elle me paroît mériter
d'en être distinguée , soit comme variété re-
marquable , soit comme espèce. Elle en dif-
fère en effet par sa taille deux fois plus pe-
tite, par ses feuilles arrondies, presque orbi-
culairçs et à peine pétiolées , par ses pétales
rongeâtres , et parce qu'elle fleurit dès les
mois de mars et d'avril , tandis que XEuphor-
hia peplus ne fructifie pas avant le mois de
juin ou de juillet; enfin elle croît sur le bord
des chemins dans les lieux incultes , et l'autre
(332)
espèce ne se rencontre que dans les jardins
et les lieax cultivés. Cette plante a été trouvée
aux environs de Toulon , par M. G. Ro-
bert. 0.
EUPÏIORBIA OBSCURA. N. , tab. 12, f. 2.
E, foUis inferiorihas retusls , superiorihus
involucrisque obovato - lanceolatis aciitis ,
involucelUs ovatis acuminatis y umhellà
?i-^'fidà hifidà , petalis integriuscidis ob-
solète lunatis , capsulis lœvibus glabris»
Cette plante a beaucoup de rapport avec
les Eiiphorbia peplus et falcata , même avec
VEuphoïbia terracîna : elle se distingue de
la première par ses feuilles et ses involucres
aigus ou acuminés , et par ses pétales rou-
geâtres , entiers ou à peine lunules ; de la se-
conde parce que celle-ci a ses feuilles et ses
involucres beaucoup plus aigus , ses pétales
en forme de crois ant ou à deux cornes , et
ses involuceiles presque cordiformes ; enfin
elle se distingue de la troisième par ses cap-
sules très-lisses et non pas rudes sur les an-
gles. Les graines sont sillonnées transversale-
ment dans ces quatre espèces et ne peuvent
servir à les faire distinguer. L'Euphorbe obs-
cure a été trouvé par M. Suffren, dans les
champs en Proveuce , aux environs de Co-
tignac et de Draguignan ; M. Requicn l'a
( 333 )
aussi recueilli près d'Avignon : il ileurit en
juin. (•).
EUPHORBIA BlUMBELLATA. Poir., Yoy. 2,
pag. 174. Fers., Synop. 2, pag. 17.
£. foliis inferïorïbus Unearihus ohtusiusculis
mucronatis , superioribus involucrisque prï-
mariis lanceolatis , secundarils ovacis , in-
volucellis subcordato-reniformibus , uin-
hellâ duplicl ^-iz-fidâ ^petalis lunatls, cap-
sulis glabris.
Cet Euphorbe me paroît une espèce bien
distincte et bien caractérisée par ses deux
ombelles disposées l'une au dessus de l'au-
tre; car si l'ombelle inférieure manque quel-
quC'fois, son involucre ne manque jamais et
occupe toujours la même place que s'il étoit
accompagné des rayons de l'ombelle. M. G.
Robert a trouvé cette plante dans les champs
aux environs de Toulon , où elle fleurit en
mai; M. Persoon l'indique à Montpellier. Q,
EUPHORBIA SAXATILIS. Jacq., FI. Aust.,
tab. 345. Willd, , Sp. 2, pag. 912.
E. è hasi làniosa , caulihus adscendenbihus
siinplicibus , foliis oblongis acutïs , invo-
liicris ovato-lanceolatis , in volucellis sub-
r 0 Lundis f umbelld G—S— Jidd suhbifidà ,
(•334 )
petalis integriusculis obsolète lunabis^ cap"
sulis seihinïbusque lœvibus.
Celte plante n'a que deux à trois pouces de
haut , et c'est surtout ce qui la distingue de
YEuphorbia gerardiana avec laquelle elle a
d'ailleurs de grands rapports; elle a été trou-
vée par MM. Suffren et Requien au sommet
du mont Yentoux; elle fleurit en juin et
juillet. 2{-.
EUPHORBIA GRACILIS. Lois.
Celte espèce , que j'ai décrite page 728
de ma Flore , est un double emploi de XEu-
phorbia leptophylla* Vill.,Dauph. 3pag. 825,
que j'ai d'ailleurs mentionné dans le même
ouvrage, page 280. J'ai commis cette erreur
parce que n'ayant pas vu la plante de M. Yil-
Jars, je n'ai pu la reconnoîlre sur la descrip-
tion trop incomplète qui a été donnée par
cet auteur ; il me semble surtout que l'ex-
pression {foliis lïneari- gramineis) qu'il a em-
ployée pour caractériser les feuilles , ne con-
vient nullement à la plante dont il est ici
question. Outre la figure de Matthiole qui
la représente assez bien , mais un peu trop
rameuse, on peut lui rapporter \e .Tithymahts
leptophyllos MatthiolL Dalech., Hist. 1645.
Quant à celle de Fuchsius, page 812, elle ne
lui convient pas du tout.
( 335 )
\ ' ICOSANDRIE.
PYRUS SALICTFOLIA. PalL, I, t. 3, pag. 784,
t. N. f. 3. Pal]., Ross. I, pag. 20, t. 9. Lin.,
Supp. 2d5. Balb. , Mise. ait. 18.
P, foliis lanceolato 'linearihus inlegerrimis ,
suprà vlllosO'Canescentibus , suhtàs aïbo^
tomenbosis , florihus pedunculafis siihco-
ryinhosis , pedunculis axillarihus.
Cet arbre est indiqué en Provence , dans
les haies et les vignes, entre Yidaaban et le
Luc , par M. Balbis , qui me l'a communi-
qué. Ses tleurs sont blanches ; elles parois-
sent en mars et avril. ^.
ROSA MAIALIS. Relz., Obs. 3, pag. 33.
Reignier , Act. Soc. Laus. i , pag. ^^ ,
tab. 14.
jR. germinïbus glohoùs pedunculis que gla-
bris y cedycinis laciniis integris , folïoUs
ovato-oblongis suhtus glaucescentibus pu-
bescendbusque , aculeis sùpularihus subge-'
minis.
Cette espèce, très -différente de la F\.osa
cinnamomea ^ avec laquelle plusieurs auteurs
l'ont confondue, est cultivée dans tous les
jardins, sous le nom de Rose de mai; ses
( 336 )
fleurs, d'un rouge vineux, paroissent à la fin
de ce mois et en juin : elle croît spontané-
ment dans les dëpartemens méridionaux. ■^.
ROSA GLAUCA. VilL, ined.
jR. gerininihus ovads pedunculisque glahris ,
calycinis laciniis pinnatifidis ^ joliolis ova-
tis glaucïs y aculeis sparùs*
CePtosier croit dans les montagnes des Yosges,
il m'a été communiqué par M. Mougeot. ■^.
ROSA STYLOS A. Desv., journal Botan. 2,
pag. 317.
il. germinihus ovatis pedunculisque glahris ^
calycinu laciniis pinnatifidis ^ foUolis ova-
tis acutis suhtiis pubescentihus , stylis con-
natis elongatis glahris.
Celte Rose a été trouvée aux environs de
Poitiers, par M. Desvaux, qui me l'a com-
muniquée; ses llenrs blanches s'épanouissent
au mois de juin. t).
ROSA LEUCOCHROA. Desv., journ. Bot. 2,
pag. 3î6.
Ji. germinihus ovatis peduncidisque glahris ,
calycinis laciniis pinnatifidis , Joliolis ova-
tis glahris lucidis , stylis suhsessilihiis con-
natO'Capitatis glahris.
( 337 )
«. Fiosa leucochroa , florïbus albido-luteolis
moschatls,
fi. Fiosa lactea y florïbus candidis.
Je réunis ici deux Roses qui m'ont été
communiquées par MM. Desvaux et Requien,
parce que les différences, qui existent entre
les deux plantes, sont si légères, qu'il ne me
paroît pas qu'elles puissent servir à établir
deux espèces. La première , qui a été trouvée
par M. Desvaux aux environs de Poitiers, a
ses pédoncules hérissés de quelques aiguil-
lons , ses Heurs blanches , tirant un peu sur
le jaune, et elles ont une odeur musquée bien
prononcée. La seconde , cueillie par M. Re-
quien, sur le mont Yentoux, a ses pédon-
cules dépourvus d'arguillons; ses (leurs sont
d'un blanc de lait très-pur, j'ignore si elles
sont odorantes. Ces deux Roses fleurissent eu
juin et juillet, "tj.
ROSA AINDEGAYENSIS. Bâtard , Fh de
Maine et Loire, pag. i8g.
J(. germinibus ok^clùs pedunculisque hupidis,
calycinis lacmiis plnnatifidis , folio lis o^'atis
glaberrimis , stylis brevibus subpubescen-
tibus.
Ce Rosier a été découvert par M» Bâtard ,
dans la ci-devant province d'Anjou , au jour-
2, 22
( 338 )
d'hui dëparlement de Maine et Loire ; il a été
retrouvé par M. Desvaux aux environs de
Poitiers : ses fleurs d'un rose pâle, parois-
sent au mois de juin. "^.
ROSA LEUCANTHA. N.
jR. germinibus ovatis pedunculisque gl abris y
calycinis laclniis pinnatijidis , peùolis acu-
leatis villosis , foUolïs oi^atis acuds subtiis
puhescentibus , florihus coiymhosis termi-
nalihus»
Cette Rose diffère de la F^osa dumetorum,
Thuil., par ses fleurs blanches, réunies dix
à quinze ensemble en une espèce de corymbe
terminal. La suivante n'en diffère que par
ses feuilles obtuses et par ses fleurs moins
nombreuses ne formant jamais le corymbe.
J'ai trouvé ce Rosier dans les baies aux en-
virons de Dreux; il fleurit en juin, "^.
ROSA OBTUSIFOLIA. Desv., Journ. Bot. 2,
pag. 317.
i2. germinibus ovatis pedunculisque glahris ,
petiolis aculeabis villosis ^ foliolis ovatis
obtusiuscuUs subtils pubescenùbus , floribus
subgeminabis.
Les fleurs sont blanches , elles paroissent
eu juin. Cette espèce a été trouvée dans les
(339)
ibaies aux environs de Poitiers , par M. Dès-
Taux, t).
Les Roses sont exlrêmenient difficiles à bien,
déterminer et à bien caractériser; beaucoup
d'espèces sont très- voisines, et paroissent passer
de l'une à l'autre par des nuances impercep-
tibles. Ce n'est donc qu'avec doute que j'en
rapporte ici quelques-unes comme nouvelles ;
et j'engage en même temps les Botanistes à
étudier ces plantes avec soin et exactitude ,
afin de reconnoître quels sont les caractères
qui varient le moins , et qui pourroient être
employés avec plus de certitude pour déter-
miner les espèces*
POTENTIEL A NORVEGICA. AIL, Fl. Ped.
n. 1488. Lois. , Fl. Gall. 804.
Cet article doit être rayé de ma Flore, là
plante d'AUioni n'étant pas celle de Linné ,
mais bien la même que la Pobentilla frïgicla
de MM. Villars et Decandolle.
Il paroît qu'il faudra aussi supprimer la
Potenbilla Monspeliensis , rapportée sur l'au-
torité de Linné, et qui , selon M. Decandolle^
ne se trouve pas aux environs de Mont-»
pellier*
( 340 )
POLYANDRIE.
PAPAYER AURANTIACUM. N.
P, scapo foliïsque pinnatis pilosis , pirinis
aliis ovatis integerrimïs , allis denbato-
pinnatlfidis y capsulis ovatis hispidis.
Cette plante a le port du Fapaver alpinum^
mais elle en dilTère par ses feuilles toutes
hérissées de poils, par la forme de ces mêmes
feuilles , dont les folioles sont ordinairement
ovales , entières ou dentées , mais toujours
assez larges et jamais linéaires ; enfin par ses
fleurs qui sont d'un beau jaune orangé, au
lieu d'être blanches avec une teinte de
jaune très-pâle. Je dois ce pavot à M. Re-
quien, qui l'a trouvé sur le mont Yentoux;
il fleurit en juillet et août. %,
CISTUS LADAINIFERUS. Lin. - Lois. , FI.
Gall. 3i2.
Cette espèce croît en Provence, entre le
Mui et le Puget , où elle a été recueillie par
par M. Bernard qui me l'a communiquée ;
elle ne se trouve pas au contraire , selon
M. Lamothe , aux. environs de Montpellier,
où je l'avois indiquée d'après M. Gouan, qui
avoit pris pour elle le Cistiis ledon. Les fleurs
paroissent dès la fin d'avril et au commen-
cement de mai.
(341 )
CISÏUS VILLOSUS. Lin. , Sp. 787.
C. Jructicosus exstipulatus , folils oK'ads ru-
gosis hirtis petiolatis , ramis peclunculis
calycihusque villosis ^peclunculis smiplicïbus
hifidisve. Cistus mas. Mattb. Talgr. 176.
Ce Ciste croît dans le pays de Gênes ; il
m'a été communiqué par M. Bertoloni; ses
ileurs sont d'un rouge pâle , elles paroissent
au mois de mai. "^.
CÏSTUS SERRATUS. Cavan. , le. 2 , pag. 67,
t. 175, f. I. Willd. , Sp. 2, p. 1198.
C, herhaceus exstipulatus y foliis oppositis
lanceolatls trinerviis hirtis viscoses , radi-
calihus ohovatis y raceinis ebracteatis ^ pe-
talls serratis, Willd.
Ce Cisîe est indique par M. Decandolle ,
aux environs d'Angers, de Lorient et de
Yannes; je l'ai trouvé cette année dans le
bois de Boulogne , pêle-mêle avec le Cistus
guttatus , dont il ne paroît être qu'une lé-
gère variété caractérisée par ses pétales den-
tées en scie. Les fleurs sont d'ailleurs de la
même couleur , avec une tache d'un violet
noirâtre à la base de chaque pétale. Q*
DELPHINIUM AMBIGUUM. Lin., Sp. 749?
£). nectariis nionophyllis , corollis pentape-
( 342 )
talis ) fructihus suhunicapsularihus ^ Joïiis
multipartitis cauleque ramosissirno pubes-
cenbi- canesceiiUbus,
Si la plante que je rapporte ici avec doute,
Ji une espèce de Linné , n étoit pas celle de
cet auteur, je crois que ses tiges à rameaux
nombreux et étalés , toutes couvertes ainsi
que les feuilles d'un duvet très-court , qui les
rend presque blanchâtres, suffiroient pour la
faire distinguer du Delphinium ajacis , dont
elle diffère encore par ses fleurs plus petites,
d'un bleu très-pâle ou même d'un gris cendré.
Je l'ai trouvée dans les champs aux environs
de Montpellier ; elle fleurit en juin et juii-
let. (.).
DELPHINIUM INTERMEDIUM. Ail., Kew.2,
pag. 243. Willd., Sp 2,pag. 1228.
JD, nectariis diphyllïs , lahelHs ovath hijidis,
lacinïis ovatis , foliis triparti tis , laciniis tri-^
Jichs incisis y fructihus tricapsularibus. Aco<-
nitum lycoçtonum y flore delpliinii, prïniuni
silesiacum. Glus. hist. XCIV.
Cette espèce a été trouvée par M. Rohde,
'k la vallée d'Eynes dans les Pyrénées orien-
tales ; elle fleurit en juillet et août ; ses fleurs
sont bleues.
( 343 )
AINEMONE PAYOININA. Lam. Dict. i ,
pag. i66.
A* foliis radicalibus profundè 3-6-parùiùls ,
laciniU cuneabis trilohis dentads inciso-
parbitisve , caulïnis ternis ovato - lanceo-
latis integris ^è-^-Jidisve ^ corollà io-i5-
p étala , seminibus lanatis. A, hortensis,
Thore, Clilor. Land. 288, (non Lin, ),
Cette espèce est très-distincte de V Anémone
liorbensis, dont elle diffère par la grandeur
de sa corolle qui a souvent plus de trois
pouces de diamètre, et par la couleur de ses
pétales qui sont d'un rouge éclatant. Elle croît
dans les vignes à S. Pandelon près de Dax ,
où elle a été trouvée par M, Thore qui me
Fa communiquée; j'en ai aussi reçu des échan-
tillons de M. Grateloup. Cette belle plante
fleurit au mois d'avril ; on en cultive dans
les jardins une variété à fleurs doubles. %•
ANEMONE PALMATA. Lin.,Sp. 758.
A* foliis radicalibus cordabo-rotundatis tri-
lohis crenabis , caulinis bernis brlfidis , co-'
rollis suhdecapebalis , seminibus lanatis^
A» hortensis lalifolia ^ simplo flavo flore ^
Clus. , Hist. 248. A» labifolia flava prima
Clusii. Barr. le. 792.
Cette plante a été trouvée par M. G. Ro-
(344)
jbert , dans les lieux secs et arides aux en\î*
rons d'Hières en Provence : elle fleurit eu
avril et mai , ses fleurs sont Jaunes. %.
THALICTRUM INIGRÏCANS. Jacq. , FU
Aust. 5, t. 421. Willd., Sp. 2 , p. i3oo.
T. caille fol' oso sulcabo , florihus panïculadsy
foïiolis radicalibus cuneiformihus brifidis j,
cauUnis linearihus acttis,
MM. Rohde et G. Robert ont trouvé celle
plante aux environs de Toulon ; elle fleurit
en juin et juillet. If,
RATSUNCULUS AINGUSTIFOLIUS. Decand.,
Yoyag. Bot. 78.
Pu fol ils lincarilanceolatis nervosls acutls
glahrls y caille erecbo api ce subramoso gla^
betrimo muUifloro, Decand.
Celte plante a été trouvée par M. Decan-
dolle dans les lieux humides des Pyrénées
orientales, près de Mont-Louis. «Elle diffère
« du Puiriimculus Pyrenœus , parce que ses
« pé îoucuies ne sont pas cotonneux , et du
<4 Pu aniplexlcaulis , par ses feuilles très^
tX étroites, non embrassantes, et par ses fleurs
« de moitié pins petites. » Celles - ci sont
blanches et paroissent en juin et juillet. %.
( 345 )
RANUNCULUS r^IVALIS. Lin. , Sp. 778.
FI. Lapp. 232^ tab. 3 , f . 2.
il. caille imifloro suhunifoUo , foliis glaher*
rimis , radicallhus tripartibis lohatis , eau-
lino sessili digitato. Fi, juiniinus alpinus
liiteus. J. B. Hist. 3. Append. 861 ^fig, super.
/S Rammcuïiis idem pygmœus^ Lin. , FL
Lapp. 232 , tab. 3 , f. 3.
Cette espèce a été trouvée par M. G. Robert,
dans les lieux humides sur les hautes mon-
tagnes de rile de Corse. La variété ^ habite
les sommités des mêmes montagnes. Elles
fleurissent tontes deux en juillet et août; leurs
fleurs sont jaunes et petites. CJ^.
RAINUNCULUS PARYULUS. Lin. ~ Lois. ,
FI. Gafl. 333.
RAIXUNCULUS INTERMEDIUS. Poir.,
Dict. 6, pag. iio. Lois., Fi. Gall. 332.
iî. pumilus, Thuil. , FI. Par. 227.
La plante de MM. Poiret et Thuil lier que
j'avois mentionnée comme espèce distincte ,
n'est nullement différente delà première; elle
doit être supprimée et rapportée à l'espèce de
Linné.
Le Pianuriculus philonotis paroît aussi avoir
les plus grands rapports avec ce même R, par-
(346)
vJilus ; il ne s'en dislingue que parce qu'il
s'ëiève davantage et qu'il est plus rameux.
Les fruits des deux plantes sont des capsules
comprimées arrondies, marquées de petits
points un peu élevés au dessus de leur sur-
face , et plus ou moins nombreux. Ces tu-
Lercules seroient un bon caractère pour dis-
tinguer l'espèce ou les espèces , mais quel-
quefois les capsules en sont tout- à- fait dé-
pourvues, d'autres fois leur disque en est
tout couvert; j'ajouterai cependant que le
premier cas étant plus rare , l'existence des
capsules tuberculeuses mérite quelque con-
sidération pour la détermination des espèces,
et c'est ce qui me fait croire, comme M. Des-
forrtaines l'a déjà pensé , que l'espèce suivante
est très-voisine , peut-être qu'elle n'est qu'une
Tariété du H» parvulus , mais qu'on est suffi-
samment autorisé à séparer, d'après la manière
dont on considère les espèces en général.
HAINUNCULUS TRILOBUS. Desf. , FI. Atl. i,
pag. 487,1. ii3,Willd., Sp. 2, pag. i3i5.
jR. caule erecto glahro ramoso , folils gla-
herriniis , inferiorihus trilohis ^ lohis cre-
natis dentatis , siiperiorihus laciniads ^
^eminibus compressis tuherculat'is mucro-
natis»
Cette plante a été trouvée par M. Martin ,
( 347 )
dans les près humides aux environs de Toulon,
d'où M. G. Robert m'en a envoyé des échan-
tillons. M. Decandolle l'a recueillie aux en-
virons de Perpignan. Les fleurs sont jaunes,
très - petites ; elles paroissent en mai et
juin. O-
RANUNCULUS SPICATUS. Desf. - Lois. ,
FI. Gall. 33o.
Celte espèce doit être rayée de la Flore de
France ; c'est à tort que le Pianunculus saxa^
tilis, Balb. , lui a été rapporté par M. Decan-
dolle et par moi. Nous nous sommes trompés
tous les deux , si , comme je dois le croire ,
les échantillons, qu'il peut avoir reçus de M.
Balbis , sont semblables à ceux qui m'ont été
envoyés par ce professeur; ceux-ci, que j'ai
comparés dans l'herbier de M. Deslbntaines ,
ne peuvent en aucune manière appartenir à
la Renoncule de la Flore Atlantique, mais ils
conviennent parfaitement au Ranunculus
Monspeliacus y que j'ai reçu de Montpellier
et de Provçnce , et dont M. Decandolle vient
de donner une bonne figure dans ses Icônes
rar, -plant, tab. 5q.
RANUNCULUS TRIPARTITUS. Decand. ,
le rar. fasc. i , pag. i5, tab. 49.
R, Joliù ^uhmçr^is capillaceU , emersls trl^
(348)
partit:} S , petalis ohlongis acubis parvulis ,
seniinihus transversè striatis» Decancl.
Cette plante n'est qu'imparfaitement dis-
tincte de la Renoncule aquatique, et je m'é-
tonne que M. DecandoUe , qui , dans sa Flore
Française, a réuni , peut-être avec raison , plu-
sieurs espèces comme de simples variétés du
Ranuncidus aquabills , ait distingué cette
plante comme espèce particulière; elle ne
me paroît pas mériter cette préférence plus
que les autres. D'après une suite d'échan-
tillons de la Renoncule aquatique , que j'ai
dans mon herbier , les {leurs de celte espèce
varient en grandeur depuis un pouce de
diamètre , jusqu'à trois lignes ; de sorte
qu'il me paroît qu'on ne peut emprunter
aucun caractère de la proportion variable
des pétales. Quant aux semences sillonnées
transversalement , toutes les renoncules qui
croissent dans les eaux, les ont de même.
Le Ranunculus tripartltus , indiqué en
Bretagne par M. DecandoUe , se trouve dans
les mares , les lieux inondés aux envi-
rons de Paris et probablement dans toute la
France ; il fleurit depuis le mois d'avril
jusqu'en été.
( 349 )
DIDYNAMIE.
BETONICA INCANA Ait. , Kew. spag.^gg.
Willd. , Sp. 3, p. 94.
B, spicd interruptâ y corollarum gaïeâ hifidâ,
laciniâ intermediâ labii inferioris crena-
bâ y buho tomentoso incurvo. Ait.
Cette plante est indiquée par M. Decau-
doUe , dans les bois aux environs de Nan-
tes. Ofi.
PRASIUM. Calyx ùurhinatus lahiatus , suprà
latior 'à-fidus , injrà z-fidus, Corolla Ion-
gior lahiata , super lùs concava emarginaba ,
înferiùs labior Z-fidâ y laciniâ niediâ ma-
jore, Semina i^-baccaba,
PRASIUM MAJUS. Lin. , Sp. 838.
P. Joliis ovato-lanceolabis suhcordabis den-
bâtis y florihus axillaribus subsessilibus ,
caule suffrudcoso, 'I eucrium friibicans , arn-
plo eb albo flore , ibalicuni, Barr. , le. 896.
Ce petit arbrisseau a été trouve en Corse , où
il fleurit en mars et avril; ses fleurs sont blan-
châtres. 11 m'a été communiqué par M. Des-
fontaines , qui l'avoit reçu de M. Lasalle; il est
aussi indiqué en Toscane, sur les bords de la
mer , par M. Savi. "^.
( 35o )
BARTSIA BICOLOR. Decaud., îc. rai-*
fasc. I , pag. 4 , tab. lo.
B, -puhescens , caiile simpUcl aut suhramoso ,
foUis opposibïs lanceolato - linearibus hinc
indè serratis , florihus dense spicatls , co^
rollœ lahio superiore integro , inferiore tri-^
loho, loho medio lateralihus longiore» Dec.
Celte plante a été découverte par M. De-
candoUe, dans les champs secs et sablonneux
de Belle-Isle en mer , près du village de Don-
nan; elle fleurit en juin et juillet, ses fleurs
sont d'un violet pâle mêlé de blanc. Q.
AlNTIRRHmUM ARENARIUM.
Linaria (arenaria) foliis lanceolato - linea-
ribus aciitis sparsis pubescenti-viscosis , in-
ferioribus vertlclllatls oblongis obtutis , eau-
libus erectis numerosissiniis , florihus parvis
longé suhspicatis» Decand., Ic. rar. fap. i,
pag. 5 , tab. 14» Linaria maritinia mi-
nima viscosa , foliis hirsutis , floribus lu»
tels, Moris. Hist. 2 , pag. 49g.
Cette espèce a ëtë trouvée par M. Decan*
dolle , dans les sables du bord de la mer en
Bretagne , entre rembouchure de la Loire et
Lorient, et surtout dans' la presqu'île de Qui*
beron; elle fleurit en juillet et août. Q,
( 35i )
ANTIRRHIINUM MA JUS. Lin. — Lois., Fi.
Gall. 37g.
11 y a dans celte espèce deux variétés re-
marquables; la première a les feuilles étroite s ,
lancéolées ou même linéaires et les flcais
rougeâtres; elle est commune dans les fentes
des rochers et des vieux murs. La seconde
variété, connue et indiquée par G. Bauhin,
Boccone , elc. , a les feuilles beaucoup plus
larges , ovales ou ovales-lancéolées , et ses fleurs
Sont jaunes. Celle-ci est plus rare que la pre-
mière; jusqu'à présent je ne l'ai reçue que
des provinces méridionales. M. Rolide Ta
trouvée à INice , M. G. Robert à Toulon ,
et M. Requien à Yaucluse. Si les différen-
ces qu'elle présente étoient constantes , on
pourroit la regarder comme une espèce dis-
tincte.
SGROPHULARIA SCOPOLIL Hoppe. -
Pers. , Synop. 2, pag. 160.
S, foUïs cordabis crenato-dentatls , inferio-
rlhus ternabis , superïoidhus inbegris , flo^
rihus raceinoso-panicidiibls y hracieis lan-
ceolabis linearWasciue apice integerrimis ,
S* auriculaba. Scop. , Fî. Carn. 2, pag. 446,
tab, 32. S. glandulosa. WaldsL F]. Hung.
( 3o2 )
Celte plante croît dans les lieux humides
et ombragés des Pyrénées ; elle m'a été com-
muniquée par M. Rolide , qui Ta trouvée
au mont Laurent!, et eulre Luz et Barèges;
elle fleurit en juin et juillet. C^.
DIGITALIS FUCATA. Ehrh. , Beytr. 7,
pag. i5i ? ex Pers. , Sj nop. 2 , pag. 162 ?
Z). caille erecto suhramoso , foUis laiiceo-
latis sernï - ainplexicaulïbiis glabrlusculis ,
racenio oblongo , calycinis laciniis lan-
ceolabls , corollœ galeâ obsolète emargi-
natâ obtusâ.
Cette plante ressemble à la Dîgitalis luùea,
tuais elle s'élève davantage, ses fleurs sont
d'un pourpre clair et moitié plus grandes.
Elle a été trouvée par M. de Saint-Hilaire
dans un vallon au dessus de Combronde ,
dans la Limague ; elle fleurit au mtois de
juillet. Oj: ?
|TETR AD YN AMIE.
ALYSSUM ARENARIUM. Lois. , FI.
^GaU. 401.
Cette plante , que j'avois donnée comme
nouvelle , n'est pas une espèce distincte de
( â53 )
YAlyssuin montanimi. Lin.; ce n'en est qu'une
simple variété à feuilles plus arrondies.
SISYMBRIUM PANNONIGUM. Jacq., ïc*
rar. i , tab* I23.
S. foUis inferiorihus runcinabis dentatis , su^
perioribus pinnads ^ -pinnls llnearihus int,e^
gerrlniis , siliquis recCangulè patentlbus*
Willd., Sp. 3,pa§.5o2.
M. Thomas a trouvé cette espèce dans le
Valais, sur les frontières de la Savoie. Q.
SISYMBPaUM œLUMN^. Jacq., FI. Aust. 4,
tab. 323. Willd. , Sp. 3, pag. 5o3.
S. foliïs runcinatis dentatis cauleque viLlosis
suhincanis y siliquis erectis^ Ftapistrum mon-
tanurn. Irionis folio. Colum. Ecphr. i ,
pag. 266, tab. 268.
Cette plante a été trouvée en Alsace , par
M. r^estler. Q
BRASSICA CBEÎRANTHOS. Vill. ^Lois.,
Fî. Gall. 420.
Cette espèce , au lieu d'avoir toujours le
pétiole de ses feuilles et le bas de ses tiges
garnis de poils qui rendent ces parties bis-
pides , est quelquefois enîièrement glabre. Je
l'ai trouvée ainsi dan^ les champs à Bay onne j
z, 23
( 354 )
je l'ai reçue de même de M. Siiffreu, qui Ta
j^ecueillie dans les montagnes de la Provence,
aux environs de Colmar , et de M. Thore, qui
l'a observée à Dax; ce dernier, dans sa Chloris
des Landes , page 284 , nomme cette plante
Erysimum arvense,
SINAPIS NIGRA. Lin, ^ Lois., F]. GalL
/S Sinapis toruîosa , (Pers. , Sy nop. 2 , pag. 267)
foliis labis hastato - lohatis glahriusculis ,
superioribus ovatÀs répandis^ siliquis torosis
cmiUhus appressis , rostro longo angusCo.
y Sinapis turgida , (Pers. 1. c.) foliis lohatis
répandis hasi auriculatis , serraturis apice
callosis , siliquis ovatis turgidis venosis
divergenti-appressis , rostro conico striato.
Je mentionne ici ces deux plantes d'après
M. Persoon , qui les indique dans les champs
aux environs de Paris.
M O N A D E L P II I E.
ERODIUM ROMAINUM. Willd. , Sp. 3,
pag. 63o.
E» acaule , pedunculïs rnultifloris , foliis pin-
natis y pinnis ovatis pinnatijidis , petalis
calyce niajorihus, Willd. Géranium ro-
manunu Lin., Sp. 961 . Cavan. , Diss. 4,
( 355 )
pag. 225, tab. 94, f. 2. Géranium myr-
rhlnum tenuifoUiim amplo flore pttrpureo*
BaiT. le. 1245.
Cette plante m'a ële' comAiimîquée par
M. Requien qui Ta trouvée près d'Avignon ;
elle est indiquée par M. Decandolle sur le
bords des cbemins aux environs de Nîmes
et de Montpellier ; elle fleurit presque toute
l'année , ses fleurs sont purpurines. If. ?
MAL VA MICROCARPA. Desf., Catal. 144.
Pers., Synop. 2 , pag. 25i.
M, caule erecto ramoso , foliis cordato-
suhroUindis suhquinquelohïs crenabis gla-
hris , peduncidis subgeininis petiolo hrevio^
ribus, foliolis calycis exùerioris linearïbus _,
fructihus supernè costato rugosis. M, par^
vijlora. AIL, FI. Ped. n. 1415. Lois , FI. Gall.
f non Lin, ). Decand. , FI. Fr. , n. 45o6 ?
(exclus» Synon»)»
M. Balbis, en m' envoyant des échantillons
de cette espèce , m'avertit qu'elle doit rem-
placer dans la Flore la Malva parviflora dont
elle diffère , et pour laquelle elle avoit été
prise. Q.
MALVA FASTIGÎATA. Cavan. , Dîss. 2 ,
pag. 75 , tab. 23, f. 2. Willd. , Sp. 3^
pag, 780.
( 356 )
M, caille ramoso , foViis suhcordatls quln-
quelohis inœqualiter dentaùs , florihus ter-
ininalihus suhinnhellatis,
u, Foliis subtùs tomentosïs acutè dentatis ^
floribiis plerisque ùerrrdnaUbus,
fi Foliis glahriusculis ohtusè dentatis , flori-
hus axillarihus solitaris et terininaUhus
suhumhellatis .
La première variété de cette Mauve m'a été
communiquée par M. Lamouroux, qui l'a
trouvée aux environs cL'Agen , et la seconde
par M. G. Robert , qui l'a recueillie dans les
montagnes aux environs de Toulon. Les
fleurs de ces plantes sont roses; elles parois-
sent en juillet et août. If.,
HIBISCUS PENTAGARPOS. Lin., Sp. 981.
Jacq. , le. rar. i , tab. 148.
Jî. foliis cordabis ohlongis dentatis ohUisius-
culis angulatis leviter suhtrilohïs y pedun"
cilles axillarihus , florihus cernuis , pistillis
nuCantibus, Willd. , Sp. 3, pag. 83i.
M. Savi indique celte plante en Toscane ,
dans les terrains marécageux ; elle fleurit au
mois d'août , ses fleurs sont roses. Of,
DIADELPHIE.
fUMARIA FABACEARelz.,Prod. Fl.Scaad.
( 357 )
éd. 2 , n. 859 (excl. SyJi. FL Danicce).
Willd. , Sp. 3 , p. 862.
jF. Radies buherosâ soliclâ , caule simpUci
erecùiisculo , foliis hlberna'cls , florihus ra-
ceniosis temiinalihus , racemo paucifloro ,
hracbeis suhrobundis lon^ibudlne florian ,
cale are corollœ recbo.
Celte plante se trouve dans la lorêt de Coni-
piègne, à i5 lieues de Paris; ses Heurs sont
blanchâtres , elles paroissent au mois de
mars. 0^.
FUMARIÂ MEDIA. N.
F, caule suhrarnoso ereebo , foliis bipinnabis^
pinnis 2 ~ 5- — laciniabis _, laeiniis ohlongis
planiSy pebiolis suheirrhosor-eonvolubis y ra-
cejnis elongabis opposibifoliis , calyeihus
denbabis , pericarpiis suhglobosis suhbu-
^ he^rculabis depressiuscuUs monospermls ,
F, inajor floribus dllubè purpureis» Yaill. ,
Bot. Par. 56 , lab. 10 , fig. 4 (exclusis plu^
rihus SynonymisJ. F. capreolaba, Thuil. ?
Cette plante est intermédiaire entre la
Furnaria offieinalis et la F, capreolaba ;^
mais elle a un port particulier, cjui la fait
distinguer de l'une et de l'autre au premier
coup-d'œil : elle diffère en effet de la pre-
mière, parce qu'elle s'élève davantage , qu'elk
( 358 )
est moins rameuse et moins diffuse , que ses
feuilles sont pkis grandes et plus glauques »
que ses pétioles cherchent souvent à s'entor-
tiller autour des corps environnans; enfin,
parce que ses fleurs sont plus grandes , uu
peu plus pâles , la corolle étant d'un blanc
purpurin avec le sommet seulement d'un
pourpre fonce. Elle se distingue de la seconde
par ses fleurs plus petites , par ses calices
dentés et non entiers , par les découpures
de ses feuilles qui sont plus hnéaires , par
ses capsules presque ëchancrées au sommet
et qui ne sont pas lisses , mais comme légè-
rement tuberculeuses; enfin, parce qu'elle
s'élève moins, et que sa tige se soutient droite
sans avoir besoin de s'appuyer sur les corps
qui sont dans son voisinage. Cette Fumeterre
n'est pas rare dans les champs et dans les
vignes aux environs de Paris ; je l'ai trouvée
à Marcoussis , à Saint - Cloud , à Romain-
ville , etc. ; elle fleurit en mai , juin et
juillet. Q.
FUMAPilA VAILLANTIL N.
jP. caule ramoso erectiusculo y foliis bipin-
nabis , pinnis 2 — 5 — laciniatis j laciniis /i-
nearihus plaids y racemis hrevibus oppO"
sitifoliis y perïcarpiis glohosis suhtuhercu'
latis vix mucronulatis monospermis, F. lo"
( 359 )
his longiorihus et angustiorihus sparsls*
Vaill., Bot. Par. 56, tab. lo, %. 6.
Cette plante a par ses caractères principaux
beaucoup de rapports avec la Fumarla par-
viftora ; mais ses rameaux redressés au lieu
d'être étales et presque coucliés sur la terre f,
les découpures de ses feuilles plus alongécs ,
planes et non canaliculées; enfin, ses fleurs
rcugeâtres au lieu d'être blanches , la font
facilement distinguer. Je l'ai trouvée cette
année , en herborisant avec M. Merat , entre
Ghanteloup et Poissy , à sept lieues de Paris ,
où elle est très - commune dans les champs
sablonneux ; et après l'avoir recueillie , exa-
minée et comparée avec la F» paiviflora y qui
étoit aussi très-abondante dans ce canton ,
nous reconnoissions sans nous tromper , et
rien qu'au port, les deux plantes à plus de
yingt pas de distance. Cette espèce fleurit en
mai et juin Q),
A l'article Fumaria offïcinalis , page 487
de ma Flore ^ les synonymes de Taillant doi-
vent être rayés, puisque je les ai rapportés
aux deux nouvelles espèces que je viens de
décrire.
POLYGALA VULGARIS pubescens.
M. Rohde a trouvé aux environs de Nice,
dans un canton appelé vallée de la Crypto-
( 36o )
garnie, par les Botanistes du pays, celle va-
riété' remarquable par les poils courts et assez,
abondans dont ses tiges et ses feuilles sont;
couvertes.
POLYGALA PARVIFLORA. N.
p. florïbiis cristads racemosis y alis calyci-
nis unineiviis ohbusis corollâ longiorihas _,
caille erecto ramoso glaheriimo ,foUis ra-^
dicahhùs ovatis , caulinis linearïhus cras-
siuscidis canaliculatis ohtusis.
Celte plante a été découverte par M. Re-
quiein , sur les bords de la Durance, dans
les environs d'Avignon. Elle fleurit en juillet
et août; la corolle est blanchâtre , marquée de
rouge au sommet. Q»
G|NISTA SCARIOSA. Yiv.,Fl.ïtal.,frag. i,
pag. 5 , tab. 7.
G* ramis trique bris ,joliis simpUcihiis mar-
gine scariosis , raineis lineari-lançeolatis
acuCiSf eaulinis ohovàtis ohtusis ,florihus axil-
larïhus raceinatïni dispositis y legundnihus
nudis suhfalcatis. G, Januensis» Bértol. ,.
PL Gen. 85. Savi , Bot. Etr. i, pag. lyS,
Cet arbrisseau croît dans le pays de Gènes,
jSur les collines; il m'a été commiuiiqué par
M. Bertoloni; ses fleurs jaunes paroissejat
<^u mai et juin. ^.
Fa(j[ . dO'o
PL.^jn.
I^ia.S.
(^uj
.BIJNTimS sal..^d..F.u TJI.ETprooincu.hs. F. 5 CMRYSJNTEMm
'Vf/pi(^lUU//l
r^'T
ffu.
( 36i )
ULEX PROVmCIALÎS. N. tab. i3, f. 2.
U. dendhus calycînis lanceolatis cllstantïbus ,
hraçtéis minutis adpressis , ramulis glci^
hriusculis erectis , calycibus suhpuhescen-
tïbus corollam vix super antihus.
Cet arbrisseau s'élève à environ trois pieds,
il est par conséquent plus grand que VUleoc
nanus , et plus petit que VU, europœus ;
il paroît être intermédiaire entre les deux,
car pour en donner une idée assez juste, on
peut dire qu'il a les fleurs du premier, et
les rameaux du second. Il a été découvert
dans les champs , et sur les bords de la mer
en Provence , aux environs de Toulon , par
M. G, Robert ; il fleurit en avril, tj,
ONOT^IS MOLLIS. Savi , Mem. délia Soc,
Ital., tom. 9, pag. 35i , tab. 8, ex Savi ,
Cent, , pag. iSy.
O, pubescens ^ caule herhaceo , foliis siipe^
riorihus simplicihus , foUolis cuneiformibus
apice denbatis y pedunculis solitariis mu-*^
ticis uni/loris ^ leguminibus cérnuis, Savi,
Ononis trifolia pallidis nutantihuscjue fio^"
culis y marUima* Barr. , le. 761 ?
Cette plante a été trouvée en Toscane, sur
lescoJIi]ae§ auJbprd d^ la m^r., par M. Sayi;
( 362 )
d'après lequel je l'indique , ne l'ayant d'ail-
leurs pas vue ; ses fleurs sont jaunes , et elles
paroissent en juin. Q,
ONONIS ORNITHOPODIOIDES. Lin.,
Sp. loog. Cavan. , le. 2 , pag. 74, lab. 92.
O. peàunculis suhhifloris aristatis folio hre^
vioribus , foliolis bernatis ohovatis anticè
dentatis , leguminïbus cernuis linearihus
compresso'jiodosis, Savi , Bot. Etrus. i ,
pag. 174.
M. Savi indique cette espèce en Toscane ;
les fleurs sont d'un jaune pale; elles paixns-
sent en mai. Q,
LATHYRUS MICRANTHUS. Gérard,
ined.
Ïj* follis conjugatls ^ leguminïbus stric^is
subsessilihus patentibus folio longioribus ,
cinhis simplicibus brevissimis* Ger.
Les tiges de celte plante sont redressées ,
menues, anguleuses; elles s'élèvent à un demi-
pied. Les feuilles, accompagnées de stipules
plus longues que le pétiole qui est très-court,
sont composées de deux folioles lancéolées,
linéaires , chargées de nervures en dessous ,
et munies d'une vrille simple, de la longueur,
du pétiole. Les fleurs axillaires , solitaire^ ,'^
( 363 )
sont portées sur des pédoncules fort courts ;
les dents de leur calice sont sétacées, presque
égales à la corolle dont l'étendard est rouge.
Le légume est cylindrique , un peu velu ,
plus étroit que les folioles ; il renferme huit
à dix semences. D'après la description de
cette espèce , qui m'a été communiquée par
M. Gérard , la plante de cet auteur paroit
avoir beaucoup de rapport avec le Lathyriis
sphœricus ; mais le légume de ce dernier
n'est pas du tout velu , et il est plus large
que les feuilles. Le Lathyrus micranthus a
été trouvé dans les moissons en Provence,
par M. Gérard. 0 ?
ASTRAGALUS BAIONENSIS. Lois., FI.
Gall. 474.
M. Bonnemaison a retrouvé sur les côtes
du département du Finistère , dans la ci-
devant Brelagne, cette espèce que j'ai trouvée
le premier , dans les sables du bord de la mer y
aux environs de Bayonne.
TRIFOLIUM ELEGAIVS. Savi , FL Pis. a,
pag. 161, tav. I, fig. 2,
T. capitulis umhellarihus pedunculatis , le^
guminibus dispermis j caule fistuloso adscen-
dente ^JolioHs obovatk Cenuissijnè serrads^
( 364 )
calycinis dentihiis subulabis suhœqualihus,
T. hyhridum, Desf. , FJ. Ail. 2, pag. igS,
et omnium ferè aiict. Gall. T. Tnichelia-
7/W772. Savi , Lett. Botan. in Giornale Pisauo,
tom. 5, pag. 236. Pers. S} uop. 2 , pag. 048.
Trifoliastrum praùense çorym^hlferum eiec"
turn annuuni et prœaliuin ^ caule crassiore
fistuloso , folio longiore.cordiforndfflore
alho y sUiqiiâ incurva latA compressa ac
dispernid, Mich. Gen. , pag. 28, tab, 25,
fig. 2 , J3^« E)« Savi.
J'a vois pris cette plante pour le Trlfolium
hybridurri de Linné ;,^t je crois que la plu-
part des Botanistes français en ont fait au-
tant; mais M. Savi a très-bien observé cjue
le Professeur Suédois avôit confondu deux
plantes sous le même noan^ l'une dont les lé-
gumes ne contiennent qu'une ou deux, se-
mences , et c'tst celle' dont' ilest ici question,
et l'autre ayant des iBgumcs' renfermant
quatre semences. C'est à Cette dernière espèce,
que je ne conùois pas. j mais qui probablement
doit se trouver en' Tè^caiié puisqu'elle a été
figurée par Mïclieli , que, M^ Savi laisse
le nom de T. hyhrïdum. Dans la critique
judicieuse que ce professeur a fait de ces
deux plantes ; il pense, que Ja ligure 5 de la
planché 22 du Èbtàiricon Par mens eà^^ oÀl-
îant, pourroit convenir a son T. michelia'
nuTJi ou clegans ; mais je ne puis être de
( 365 )
son avis, ayant dans mon herbier une plante
qui diffère un peu de la sienne, et qui me
paroit se bien rapporter à la figure en ques-
tion. Au reste le T. elegans , dont j'ai reçu
des ëchantillons de M. Savi , se trouve aux
environs de Paris, je l'ai recueilli sur le bord
des bois à Armanvilliers , et il m'a été com-
muniqué par M. Thiiillier; il fleurit en juillet
et août, ses Heurs sont rougeâtres. (^),
TRIFOLIUM YAILLANTÎL N.
T. caille fistuloso assiirgente , foliolis siib^
cuneiformibus dentatis , capitulis pedun-
cidaiis imihellarihits ^ calycinis denùbiis
setaceis inœquaUhus , vexUlo ohlongo ,
leguwdnihus dispermis, T, orientale altlS"
simum , caule fistuloso , flore aïbo. Vaill.,
Bot. Par. 195 , tab. 22 , f. 5. Trifoliastrum
pratense cojymbifenmi , etc. Michel. Gen.,
pag. 28, lab. 25, fig. 2 (i).
Ce Trèfle a beaucoup de rapports avec le
précédent ; mais on l'en distingue au premier
(i) Je n'ai rapporté ce synonyme à l'espèce pré-
cédente, que d'après l'autorité de M. Savi j mais
iâ considération de la forme des folioles , de la
grandeur des fïeurs et de leur couleur, me porte
à croire que la jBgurç de Micheli çpftyieudroit mieux
à ma plante.
( 366 )
coup-d'oeil, à ses folioles plutôt cunéiformes
qu'ovales , à ses capitules qui ne sont formés
que de vingt à trente fleurs , au lieu de
l'être de quarante à cinquante et plus, à
ce que ces fleurs sont moitié plus grandes ;
enfin , à ce qu'elles sont blanches et non
pas d'un rouge clair. Il m'a été commu-
niqué par M. Gochnat , qui l'a trouvé en
fleurs, au mois de mai , dans les environs
de la Rochelle. Il se trouve , selon Vaillant ,
à Fontainebleau et à Palaiseau , et probable-
ment dans une grande partie de la France ,
où les Botanistes le confondent , soit avec le
T. hyhridum , soit avec le T, elegans.
TRIFOLIUM MICROPHYLLUM. Desv.,
Journ. Bot. 2 , pag. 3 16.
!r. caule glabro ramoso suherecto , foliolis
ovatis denticulath margine villosis ^ spicis
subglobosis^ calyoims dentihus viUosis inœ^
quaUhus.
Cette espèce a des rapports avec le Tri-
folium ruhens et le T. alpestre; mais elle
diffère du premier par ses feuilles petites ,
ovales , par la forme de son épis de fleurs ,
et par sa pubescence ; du second par ses
feuilles très-petites et sa lige glabre. Elle a
été découverte, dans les bois secs, aux envi-
rons de Poitiers, pax' M, Desvaux.
(367)
TRIFOLIUM SYLVATICUM. Gérard.
T, caille siihramoso erecto puhescenCe , fo-
Uolis ovabis ohtusis , sbipulis dilatatis ,
splcis ohlongis villosïs _, denbihus calycinis
sebaceis ciliabis corollâ hreviorihus ^ iinico
longiore pabenbe, Planba semipahnaris^ se-
riceà lanugine vesbiba ; sbipula suprema
spicam nondwn florigeram fovens ; spïca
uncialis sericea^ consbans flonbus ulbrà 40/
corollœ purpureœ.
Cette plante a été trouvée dans les bois
des Maures, en Provence, par M. Gérard,
qui la croit nouvelle, et qui m'en a com-
muniqué la description.
TRIFOLIUM BOCCONE. Savi , Memor.
sopra i Trilbgli , in Giornale Pis. , tom. 10,
n." 28 , fig. I.
jT. caule hasi rainoso adscendenbe , folioUs
ohlongocuneabls apice suhdenbabis , capi^
bulls ovabp'Ohlongis geniinabis , calycinis
denbihus lineari-subidabis siihceqiialibus co-
rollâ vice longionbus, T. nodiflorum , etc.
Boc. Mus. , pag. 142 , tab. 104.
Cette plante a été découverte par M. Savi,
au mont Casbellare , dans les environs de
Pise en Toscane ; dlç fleurit çn juin ; l'éteu-
( 368 )
dard des fleurs est d'un rouge pâle , les ailesv
et la carène sont jDlanclies. (J.
TRIFOLIUjVI LïGUSTICUM. Balb., in Lois.,
FJ. Gall. 73i.
Cette espèce est la même que le Trïfoliuni
gemellum, Pourret , in Willd. , Sp. 3, p. 1876,
dont M. Savi fait aussi mention dans le mé-
moire cite à l'article précédent , et dont il
donne une figure sous le n.° 2. Elle se trouve
aux environs de Pise, selon ce dernier au-
teur, et je l'ai reçue de MM. Requien et G.
Robert qui l'ont recueillie dans les champs
aux îles d'Hières et à Toulon ; elle fleurit en
mai et juin. Q.
LOTOS HÎRSUTUS incanus.
Cette variété se fait remarquer par les poils
nombreux et soyeux qui recouvrent toute la
plante et la rendent blanchâtre ; elle ne pré-
sente d'ailleurs aucun autre caractère; et des
échantillons , dans lesquels les poils sont un
peu plus rares , la rapprochent et ne per-
mettent pas de la séparer de l'espèce prin-
cipale. M. G. Robert Fa trouvée aux îles
d'Hières ; M. Requien l'a recueillie au même
lieu, et M. Rohde à Nice. "5»
( 369 )
LOTUS PARVIFLORUS. Desf. , FI. Atl. 2 ,
pag. 2o6,tab. 2ii.Decaud.,Ic. rar. fasc. i,
pag , 9 , tab. 3o.
L. pilosus , caule ramoso , capitulis axilla-
rïbus dimidiatis ^—^—floris, hraciels ino-
îiophyllls , valycihus corollam suhcequari'
dhus , leguminihus ohlongis compressis bre-
vibus 3 — 5 — sperinis,
•î Caulibus ereetis. Desf. 1. c.
jS Caulibus prostratis, Decand. 1. c.
Cette espèce est très-voisine du Lotus his-
pidus et du Z. diffusas ; la brièveté de ses
légumes est le meilleur caractère qui puisse
servir à la faire distinguer. Je l'ai reçue de
M. Noisette qui l'a recueillie dans l'île de
Corse ; ses fleurs sont jaunes , l'étendard est
plus foncé que le reste de la corolle.
SYNGÉNÉSIE. '
CHRYSANTHEMUM PERPUSiLLUM. N.
tab. i3, lig. 3.
C. caule pusillo subranioso stolorîifero jfoliis
pinnaùjidis y pinnis rotundatis integerriinis ,
floribus axillaribus pedunculatis y peduii"
culis caule longioribus.
Cette espèce a été découverte dans les ])etiîcs
îles Sanguinaires, voisines d'Ajaccio en Corse-,
2. 24
( 370 )
par M. Lasalle , qui en a envoyé des ëclian-
lillons à M. Desfontaiues ^ lequel me les a
communiqués; c'est vme petite miniature, sa
fleur n'a guères que deux lignes de diamètre,
el la plante entière n'a pas plus d'un pouce
de haut. Le disque des fleurs est jaune, et les
rayons sont blancs. (.).
Explication des Figures,
PI. 8. Fig. 1, Agrostis elegans^àegxaxiàQWV nSLiu,"
relie ; a fleurs vues à la loupe.
Fig. 2. Myosotis pusillaj a cSiMce^b coïoWq,
c corolle ouverte avec les étamines , d
graine, e feuilles vues à la loupe.
PI, Q. Calium verticillatum avec un fruit et une
verticille grossis.
PI. 10. Fimpinella canescens; a fruit vu à la loupe.
PI, II. Fig. I. Primula j4llionii. Fig. a. Valeria-
nella eriocarpa; abc fruit très -grossi
et vu sur toutes les faces.
PL 12. Fig. I. Euphorhia rotiindifolia ; a corolle
avec l'ovaire , b c graine. Fig. 2. Euph.
amhigua^ a corolle vue à la loupe.
PI. l3. Fig. I. Dianthus subacaulis, Fig. 2 Utex
provîncialis 5 a calice, b corolle, c lé-
gume, grossis. Fig. 3. ChrysanthemuiTh
perpusillum\ a fleur grossie , b invo-
îucre 5 c fruit.
^. B. Des circonstances particulières ayant fait que le Journal
de Botanique a changé d'Editeur, et le Libraire n'en continuant
pas l'impression, la Notice de M. Loiseleur-Deslongchamps n'a
pu être insérée en entier dans ce dernier N uméro ; mais les Bota-
nistes pourront s'en procurer le complément dans les exemplaires
que l'Auteur fait imprimer séparém.ent. N. A. D.
(371)
BWi=73EB»»Efi!SBaBE«g8ra»
CuRTii Sprengel Historia rei herhariœ (i);
SECOND EXTRAIT;
i^/ANs le premier extrait que nous avoua
donne (2) de l'ouvrage de C. Sprengel , nous
avons tracé en général le plan adopté pour
exposer les nombreux documens que ï'iiis^
toire de la botanique a fournis à l'auteur;
nous avons cru pouvoir donner au D. Spren-
gel tous les éloges qu'un travail aussi diffi-
cile et aussi heureusement exécuté, pouvoit
mériter; ce jugement sera celui de tous les
Botanistes qui consulteront X Historia rei her-
hariœ; et aucun de ceux qui cultivent l'étude
des végétaux d'une manière spéciale, ne peu-
vent ignorer l'existence de cet ouvrage. Ce
n'est point un travail que l'on puisse com-
parer à quelques-uns de ceux des Botanistes
qui ont précédé SpreDgel , publiés sous le
nom de Biblioùheca botanica , c'est réelle-
(i) Deux volumes in-8.^ de 534 ^* ^^ ^74 pages.
18085 à Paris j et à Strasbourg, chez Treuttel et
Wurtz , libraires, rue de Lille, n.*^ 17, et à Stras-
bourg , même maison de commerce : prix des deux
volumes 21 fr. pour Paris , et 25 fr. Iraiîc de
port.
(2) Volume premier , pag. 82 de ce Journal. ^
( 372 )
ment riiistoire de la botanique chez la plu-
part des peuples connus ; nous disons chez
la plupart des peuples, car on regrette de
ne pouvoir trouver dans cet ouvrage des
notions sur la botanique de quelques peuples
qui ont tenu un rang distingué et en tiennent
encore un parmi les nations. Je veux parler
des Chinois, des habitans du Cororaandel ,
Malabar , etc. , dont les connoissances bota-
niques sont très-étendues : à la vérité ce tra-
vail peut fournir matière à un autre ouvrage ,
pour lequel il seroit indispensable de con-
noîlre par soi-même les différens peuples dont
ou voudroit détailler les connoissances bota-
jiiques. Dans plusieurs ouvrages tels que
VHortus malabaricus , Xliortus ainhoinejisis ,
la Flora corofnandeUana , on peut trouver
les élémens de ce travail qui seroit d'autant
plus précieux qu'on y jéuniroil le nom des
espèces de pkmles employées dans telle ou
telle contrée, et les différens usages auxquels
elles sont adoptées , et qu'on fixeroit le nom
sous lequel elles sont connues dans les ou-
vrages de botanique , ou ceux qu'elles de-
vroient porter : puisse l'idée rr^ie je viens
d'émettre faire naîlre aux voyageurs le désir
de préciser avec plus de soin , les notions
qu'ils nous communiquent sur les connois-
sances botaniques des nations qu'ils visitent ,
et engager un savant à se livrer à un travail
(373)
qui seroit li ès-précieux , et poiirroit figurer
avantageusement auprès de celui du D.
Sprengel !
J'avois promis de donner dans un second
article plus de développement au plan de
l'ouvrage de Sprengel ; mais après l'avoir par-
couru une seconde fois très- attentivement
(car il n'est pas de nature à être lu en entier
comme les ouvrages ordinaires) , j'ai vu qu'il
contenoit tant de faits rapportes , tant d'ob-
servations critiques , etc. , qu'il eût ëtë im-
possible de donner une idée parfaite des
matières contenues dans chaque Livre : ainsi
3)ous nous réduisons à un silence qui aura
d'autant moins d'inconvénient que ce qui a
été déjà dit , suffit pour faire connoître cet
ouvrage sous un rapport très -favorable.
C'est peut-être à VHistoria rei herhariœ ou
aux travaux entrepris et publiés antérieure-
ment par Sprengel , qu'un auteur anglais
(Piilteney) doit l'idée de l'ouvrage publié
sous le nom à^ Esquisses historiques et bio-
graphiques des progrès de la botanique en
Angleterre (3) ; dans ce cas , le travail du
D. G. Sprengel auroit un mérite de plus ;
puisse l'exemple de cet auteur , et celui de
Piilteney, engager, comme M. de Beauvois
(3) Voyez ■ en l'analyse par M. P. de Beauvois ,
pag. 281 du deuxième volume de cet ouvrage.
(374)
eu a déjà exprimé le désir, à faire naître
pour la France , un ouvrage semblable qui
lionoreroit l'auteur, et feroit connoîlrc avan-
tageusement les hommes qui se sont illustrés
dans l'élude de la science la plus attrayante ,
et peut - être une des plus utiles que l'on
cultive.
N. A. DesvavXo
(375)
w,iww"ii»mpi'«niw
P L A ^' T E S usuelles , indigènes et exotiques ^
décrites ou indiquées par Chomel , au
nombre de 65o^ dessinées dans Cétat de
floraison , et ornées du portrait de Chomel,
précédées d^ Annotations , faites pour toutes
les éditions de /'Histoire abrégée des plantes
usuelles àe Chomel^ et principalement pour
la septième j augmentée par Maillard, avec
une table générale des plantes , et un
index explicatif des mots techniques , par
Af. J. DuBUissoN , membre de plusieurs
ylcadémies et Sociétés savantes (i),
A-j'ouvRAGE de Chomel étant dans les mains
de toutes les personnes qui s'occupent de l'art
(i) A Paris 1809 , chez L. Dupral-Duverger, rue
des Grands Augustins , n.^ 21 ; cet ouvrage, format
3n-8.° de 106 pages et 102 planches , contenant
642 plantes, destiné à compléter toutes les éditions
de Chomel , se vend séparément , ou avec la sep-
tième édition en 3 vol. in-8.**, à laquelle se rapporte
particulièrement la table générale des plantes.
SAVOIR:
Le vokime de plantes séparément,
figures noires. ... 20 fr.
figures coloriées. . . 80
Le même avec les deux volumes de tejrte ,
figures noires. . • , 3o fr.
^ figures coloriées. , ^ 8B.
( 376 )
de guérir , nous ne parlerons point de cet
ouvrage , dont le mérite est reconnu depuis
répocjue où il parut, malgré qu'il ne soit pas
aussi complet qu'on eut pu le désirer : c'est
pour lui donner le degré de perfection exigé
dans un ouvrage aussi important, que M. Du-
buisson vient de faire paroître ses Annota-
tions ; elles sont d'autant plus importantes,
qu'elles réunissent dans une centaine de pages,
toutes les observations publiées particulière-
ment sur les propriétés et l'emploi en mé-
decine (le plusieurs végétaux, tant indigènes
<:}u'exotiques, et toutes les observations éparses
dans plusieurs ouvrages qui ont paru sur la
matière médicale, tels que ceux de Peyrilhe ,
Aiibert , Scwiîgué , etc. Ainsi , l'on a dans
l'ouvrage de M. Dubuisson,re précis de toutes
les counoissances acquises depuis quelques
années sur les propriétés médicales des plantes.
Comme l'auteur le dit lui-même, s'il eût été
libre de distribuer et refondre l'ouvrage de
Ciiomel en entier, l'ouvrage eût présenté un
intérêt de | lus; mais enfin tel qu'il est, avec
les Annotations , c'est ce que le médecin peut
fousulter de plus complet.
Cet ouvrage présente la figure de 642 plantes,
dont la plus grande partie est représentée d'une
manière si exacte que malgré les petites di-
mensions des figures , on reconnoît facile-
ment ces plantes. Ce ne sont pas des dessins
( 377 )
tels que le naturaliste en exige , mais tels
qu'il les faut pour donner un port vrai aux
plantes , et un ensemble qui puisse être
reconnu par le pharmacien, le médecin^ l'her-
boriste, etc.; on peut dire même que pour
l'exécution des plantes de cet ouvrage, au
nombre de 102, on ne trouve rien de mieux
fait dans les ouvrages du même genre qui
ont paru sur cette matière.
N. A. Desvaux.
(378)
Notice biographique sur Jean Sennebier ;
par N, A. Des VAUX.
J_-4ES sciences Tiennent de perdre depuis peu,
au mois d'août dernier, un savant estimable
par la nature et l'étendue de ses connoissances.
Jean Sennebier, membre associé de l'Institut
national, de plusieurs Académies et Sociétés
savantes , et bibliothécaire à Genève , vient
de mourir dans cette ville, à Fâge de 65 ans.
Ses travaux en histoire naturelle et particu-
lièrement en physiologie végétale , le placenJ
au rang des hommes les plus recommandables
dans celte partie de la science; aussi en par-
lant de physiologie végétale, on citera Sen-
nebier, comme on a cité Grew , Malpighi,
Halle, Bonnet, LuJwig, Relchel , Hedwig ,
Desaussure , etc.
Les premiers travaux de Sennebier , sur
la phj^sioîogie végétale, furent quelques ar-
ticles pour l'Encyclopédie par ordre de ma-
tière, faits à l'invitation de Fougcroux qui ,
détourné par d'autres occupations, engagea
Sennebier à se charger de la totaiité de ce
travail. En 1791, Sennebier fit paroître un
Traité complet de physiologie végétale; livré
par suite des circoDStanccs à l'élude de la
(379)_
physiologie , il eu fît le sujet liaLituel de ses
réflexions et de ses recherches , comme il le
dit lui-même; il entreprit un grand nombre
d'expériences nouvelles, prit connoissance de
tout ce qui se faisoit d'important sur celte
branche de Thistoire naturelle , soit en France,
soit dans les autres parties de l'Europe sa-
vante; il vit des faits nouveaux, acquit des
idées plus étendues sur les phénomènes de la
végétation , et bientôt fut dans le cas de
publier un ouvrage plus complet, plus dé-
taillé^ et plus méthodique que celui qu'il avoit
donné en 1791.
C'est en 1800 (an 8 de la république) que
parut son grand ouvrage, en 5 volumes in-8.°.
C'est cet ouvrage qui a mis le sceau à la cé-
lébrité qu'il s'étoit justement acquise par ses
travaux ; si la Physiologie végétale n'est
pas l'ouvrage le mieux fait , le plus métho-
diquement distribué que l'on pût désirer ;
au moins il renferme une multitude d'obser-
vations neuves et un grand développement
sur la matière dont il traite. Si une main
hardie s'empare de ce travail , et le refond
dans un cadre plus rétréci , et plus exacte-
ment distribué , il en résultera un ouvrage
plus philosophique, mais dont le mérite sera
d'avoir été puisé dans les nombreux matériaux
réunis par Sennebier.
Les nombreuses expériences auxquelles Sen*
( 38o )
ncbier se livra pour cnîli ver la science qu'il
aimoit avec taut de passion , le mirent à même
d'acquérir des idées particulières sur ïart de
faire des expériences , et c'est ce qui lui
foui-nit les matériaux d'un ouvrage précieux
qu'il lit parojtre sur cette matière.
Nous n'entrerons point dans de plus longs
détails sur ce savant; un autre, pouvant pos-
séder des do eu mens plus étendus . le fera
connoître d'une manière plus particulière :
ici je n'ai voulu que rappeler les services que
Sennebier avoit rendus à la partie de la phy-
sique qui se rattache aux phénomènes de la
végétation.
( 38r )
■«K-- ■v'm?f^'mit!v;^.}a,vsuam>i'«s:iA.^ia!,tms&:'»-t:S!B
TABLE DES MATIÈRES.
Mémoires j Ohseiyatlons et Notices,
Mémoires sur les Vesse-Loups ou Ljcoperdon , par
C. A. Persoon. pay;e 5
Sur le genre Dictiota et les espèces qu'il renferme,
par M. Lamouroux. 38
Observations sur les Cissampelos , par M. Aubert
du Petit-Thouars. 65
Mémoire ?ur les Palmiers et en particulier sur le
genre Ilapbia , par M. Pdiisot de Beauvois, 74
Observations sur quelques genres à établir dans la
famille des Champignons , par N. A. Desvaux.
88
Mémoires sur trois nouveaux genres de la famille
des Algues-marines , par M. Lamouroux. 129
Mémoire sur les Caulerpes , nouveau genre des
AlgJies marines, par M. Lamouroux. i36
Observations sur les Champignons et sur leurs ma-
nières de croître, par M. Palisot de Beauvois. 147
Notice sur les plantes à ajouter à la Flore de
France [Flora Gallica) , avec des corrections et
(^es observations par J. L. A. Loiseleur-Des-
îoagcharaps, D. M. 198
Suite de la même notice. aSy
Fin de cette notice. ^21
Notice sur deux espèces du p^enre Callebassier {Cres-
s.cntià) y par M. de Tussac. 226
Essai sur la Géographie botanique du Haut-Poi-
( 382 )
"fou ( département de la Vienne ) , par N, Ao
Desvaux. 290
Plantes trouvées dans le Haut -Poitou, les unes
nouvelles, les autres point indiquées dans la Flore
de France, par N. A. Desvaux. 807
Extraits et Analyses d'Ouvrages,
^Extrait d'un rapport de MM. Jussieu et Desfon-
taines , sur un Mémoire de M. Laraouroux in-
titulé : Nouvelles Ohr.ervations sur la physiologie
des Algues-marines. 32
Sur la Flore des environs de Paris de MM. Turpin
et Poiîeau , par N. A. Desvaux. 45
Sur le Cours complet d'agriculture pratique de
l'abbé Rozier, rédigé par MM. Sonnini, Tollard,
Lamarck , Chabert , Mandar , Poiret , etc. 57
et 252
Sur V Icônes pictcc specierum fungorum in synopsi
metkodica descriptarum ^ a C. H. Persoon. N. A.
Des vaux. 61
Tableau des espèces d'Erynglum, d'après l'ouvrage
de M. Delaroche. 106
Sur le Botanicon etruscum àw Docteur C. Savij par
N. A. Desvaux. iir
Sur l'Histoire des arbres et arbustes qui peuvent
être cultivés en pleine terre sur le sol de la France,
de M. Desfontaiues, par M. Poiret. Ii5
Sur la Notice biographique de Willemet, publiée
par M. Justin Lamoureux, par N. A. Desvaux. 125
\ Prospectus de Rafinesque Scbmaltz, relatif à deux
I ouvrages sur la botanique du nord de l'Amé-
1 rique ; traduit du Médical Repositcry de New-
Yorck , par N. A. Desvaux. 166
Essais sur l'orga:nisation des plantes, considérée
( 383 )
comme résultat du cours annuel de la végétation^
par M. Aubert du Petil-Thouars, extrait par J.
Dubuisson. 179
Sur le Traité du Figuier de M. Loiseleur-Deslong
champs, par N. A. Desvaux. 2.38
riantes usuelles, indigènes et exotiques, par J. Du-
buisson. 188 , 375
Sur les Esquisses historiques et biographiques des
progrès de la botanique en Angleterre, de Richard
Puheney, traduit de l'anglais par M. Boulard ;
par M. Palisot de Beauvois, i3r
Sur l'Amour végétal ou les Noces des plantes , de
M. Bonnet 5 par N. A. Desvaux, 264
De l'Essai sur la Flore du département de Maine
et Loire , de Bâtard ; par N. A. Desvaux. 819
Curtii Sprengel Hlstoria rei herbariœ , second extrait
par N. A. Desvaux. Syr
Notice biographique sur Jean Sejmebier, par N,
A. Desvaux. Zj^
ERRATA.
Page 8, ligne 17; lisez fermentation; dans leur ma-
turité , ils.
— i33 pi. I, lis. pi. V.
— i36 pi. II, /i>. pi. VI.
— 19 pi. III 5 lis. pi. VII.
— 229 lig. 10 , après acuminato , ajoutez pu la-
mine frugili.
— 262 tab. XI valerianella eriosperma,/tA. erio-
carpa.
— 271 pi. X 5 p. 260 5 lis, 271.
— 304 lig. 85 atroceeruleum, lis, purpureo-cseru-
leum.
— 3l3 lig. 17 quercirum , lis. quercinura.
— 3i7 lig. 2 stylos connatos, lis. siyVis connatis.
' — Id. lig. 3 albo-lutescenti, /25. aîbo-lutescentes.
— Id. lig. 19 , stylos connatos elongatos, lis. stylis
connatis elongatis.
— Id. lig. 26 spra , lis, supra.
Nota. L'Euphorbia sanguinea Thore, p. igS du
premier volume de cet ouvrage , est VEuphorhia
sylvatica des auteurs français et Vamygdaloides de
"Willdenow. IJuigrostis elegnns du même^p. 207, est
un véritable Trichodium , elle n'a que deux glumes
au calice, et une à la eorolle.
jm 9 1944