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Full text of "Journal de botanique"

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JOURNAL 

D  E 

BOTANIQUE. 


TOME    II. 


JOURNAL 


D  E 


BOTANIQUE, 


RÉDIGÉ 


FAR  UNE  SOCIETE  DE  BOTANISTES, 


TOME     II. 


PARIS, 

CHEZ  GABRIEL  DUFOUR  ET  COMPAGNIE, 

Libraires,  rue  des  Mathurins  S.  Jacques,  n."  7. 


IMPRIMERIE  Ï>E  J.  B.  SAJOtJ,  RUE  DE  LA  HARPE,»»"  II, 


1809, 


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l'Z.I. 


JOURNAL 

D  E 

BOTANIQUE. 


MÉMOIRE  sur  les  Vesse-Loups  ou  Ly  coperdon  |^ 
j)ar  G,  H,  Persoon» 


JLes  Lycoperdon  appartiennent  aux  grandes 
espèces  de  champignons;  aussi  ëtoient-ils  dëja 
connus  des  anciens  botanistes  et  même  du 
vidgaire,  qui  les  remarqua  surtout  par  l'a» 
boudante  poussière  qu'ils  contiennent  et  qui 
est  réputée  dangereuse^  On  fait  sortir  cette 
poussière  sous  la  forme  d'une  fumée  en  les 
comprimant. 

Les  Truffes  ,  que  l'on  a  rapproché  des  vrais 
Lycoperdons,  ont  été  plus  connues,  à  raison 
de  leur  usage  culinaire. 

Dillenius,  dans  sa  Flora  giessensis ,  Francf* 
1719,  fut  le  premier  parmi  les  auteurs  alle- 
mands qui  constitua  un  genre  particulier  de 
ces  champignons,  sous  le  nom  de  Bovista^ 
Toiirnefort  leur  en  a  voit  donné  un  préféra- 
ble, celui  de  Lycoperdon  ^  qui  est  adopté  p^r 


(6) 
fous  les  Botanistes.  Cependant  Lînné ,  dans  la 
première  édition  de  son  Systenia  naiiuœ , 
Lugduni  Batavorum  ,  lySô,  in-folio,  les  a 
nommés  Conoplea  (plein  de  poussière);  mais 
dans  les  éditions  suivantes  de  cet  ouvrage  et 
dans  les  autres  ouvrages  qu'il  publia  ensuite, 
il  a  supprimé  ce  nom,  en  y  substituant  celui 
de  Tourneforl. 

Micheîi  ,  que  l'on  peut  regarder  comme 
le  fondatcin^  de  nos  connoissances  modei^nes, 
pour  la  branche  de  la  botanique  qui  traite  des 
plantes  Cryptogames,  et  qui  après  Cœsalpin 
étoit  l'un  des  meilleurs  génies  systématiques 
qu'ait  vu  naître  l'Italie,  ayant  observé  un  plus 
grand  nombre  de  ces  plantes  que  n'en  con- 
Burent  tous  les  Botanistes  de  son  temps , 
trouva  nécessaire  de  faire  plusieurs  genres  , 
dont  les  noms  peu  harmonieux  ont  dû  ctrc 
su])primés,  mais  nous  les  citerons  comme  sy- 
Bonymes  dans  l'énumération  des  espèces. 

Linné ,  dans  la  vue  de  généraliser  une 
foule  de  genres  de  ses  prédécesseurs  ,  genres 
à  la  vérité  établis  sur  des  caractères  vagues 
et  insuffisans,  a  aussi  supprimé  tous  ceux  de 
Micheli  et  de  quelques  autres  auteurs  ,  de 
sorte  qu'il  y  a  dans  son  Systema  vêgetahilium, 
edr  Murray ,  presque  autant  de  diiïéreus 
genres  qu'il  y  a  d'espèces  ;  car  son  Lyco- 
perdon  Tuher  est  le  Tuher  ciharium  ;  les 
Lycopcrdoil  cervifiwn   et   auranliuin   appar- 


(7) 
tiennent   au  genre    Scleroderma  ;     son  Ly 
coperdoii  minimum  est  le  Sclerotium  Semen; 
son  Lycoperdon  stellatum  un  Geastmm ;\& 
•Lycoperdon  Carpobolus  est  le  Sphœroholus 
Uellatus;  son  Lycoperdon  radiatum  le  Stictis 
radiata;\e  Lycoperdon  pedunculatum  est  le 
Tulostoma  brwnale;  les  Lycoperdon  canceUa- 
tum,  poculiforme  et  epiphyllum  des  JEcidia; 
Lycoperdon    variolosum    la  Sphœria  fragi- 
fomiis  ;   le    Lycoperdon    epidendrurn    (son 
Lycoperdon  pislforme  paroît la  mêmeespece). 
la  Lycogala  mhiiata;  le  Lycoperdon  luteum 
une  Trichia  ;  et  enfin  son  Lycoperdon  trun- 
catum  est  la  Peziza  inquinans  ou   «/:g-™  de- 
BulUard. 

Dans  mon  Synopsis  fungorum.  Gottmgœ, 
iSoi ,  j'ai  rétabli  presque  tous  les  genres  de 
Michell ,  et  j'en  ai  introduit  quelques  nou- 
veaux. Ainsi,  loin  de  considérer  toutes  les 
Vesse-Loups  comme  appartenant  à  lui  même 
senre,  ils  constituent  au  contraire  parmi  le& 
champignons  un  ordre  particulier  divisé  eu 
quatre  petites  familles  bien  distinctes.  M.  Wdl- 
denow  (i),  en  adoptant  mes  genres  et  sous- 
divisions  ,  les  a  aussi  compris  sons  le  nom 
de  gasteromyci,  en  excluant  cependant,  le 

(i)  Voyez  le  Vroiromus  Flone  neomarchieœ  de  M.  Ke- 
benlisch  el  les  Elémens  de  Botanique  CGruudnss  de- 
Krauterkunde]  quatrième  édition,  p.  aïo. 


(S) 
ïie  sais  pourquoi,  le  genre  Sclerobium^  quia 
néanmoins  des  rapports  avec  les  truffes. 

La  première  de  ces  petites  familles  com- 
prend les  espèces  dont  la  substance  est  ferme, 
charnue,  et  ne  subit  aucun  changement  re- 
marquable; tels  sont  les  Truffes,  les  Scie- 
rodes  et  VErysiphe  ;  les  Truffes  sont  toutes 
des  champignons  souterrains,  les  seconds  sont 
en  partie  souterrains  ou  croissent  sur  les  dé- 
bris des  végétaux ,  et  le  troisième  sur  des 
feuilles  encore  vertes  ;  peut-être  ces  genres 
n'appartiennent-ils  pas  lo ut-à-fait  à  cette  famille. 

Le  second  groupe  contient  les  Yessc-Loups 
proprement  dits.  Ces  champignons  sont  d'a- 
bord charnus  et  deviennent  presque  aqueux, 
jieut-être  par  suite  d'une  es])èce  de  fermenta- 
lion  dans  leur  maturité,  ils  sont  secs,  flasques, 
membraneux  et  remplis  d'une  poussière  abon- 
dante ,  entremêlée  de  fdaniens ,  reste  du  pa- 
renchyme intérieur.  Cette  poussière  séminale, 
qui  varie  dans  sa  couleur  selon  les  divers 
genres ,  paroît  être  astringente  et  styptique , 
mais  n'est  point  aussi  dangereuse  qu'on  l'a 
avancé.  Les  genres  qui  appartiennent  à  cette 
famille  sont  le  Plsolithus ,  le  Scleroderma ,  le 
Lycoperdon  y  la  Bovista ,  le  Geastruni ,  la 
Babtarea ,  le  Tulostorua  et  VOnygena.  On  les 
trouve  ,  à  l'exception  du  ScJeroderma  cervi- 
num  qui  croît  et  reste  toujours  sous  terre,  prin- 
cipalement dans  les  bois,  parmi  les  bruyères. 


(9) 
quelques  autres  dans  les  prairies,  sur  les  vieflles 
murailles,  sur  les  bois  pourris,  etc. 

Les  champignons  qui  appartiennent  à  la 
troisième  famille  sont  tous  petits  et  presf[ue 
microscopiques  ;  la  plus  grande  partie  ont 
été  découverts  par  les  Botanistes  modernes. 
Ils  commencent  par  être  mous  comme  de 
Fëcume,  d'où  Ton  pourroit  croire,  si  je  pou- 
Tois  m'exprimer  ainsi,  qu'ils  se  forment  par 
îa  cristallisation  de  petites  capsules  tout-à- 
fait  formées  sans  accroissement,  posées  sur 
une  membrane  commune  (à  l'exception  de 
quelques  espèces),  et  remplies  de  filamens 
et  de  poussière. 

Quelques  savans  en  Allemagne,  MM.  Lich- 
tenstein  (2) ,  Ackermann ,  Kœler  (3}  et  Tre- 
viranus  (4),  ont  voulu  placer  ces  petits  cham- 
pignons dans  le  règne  animal ,  en  les  nom- 
mant zoophytes  aériens;  ce  qui  n'est  pas 
vraisemblable  ,  car  on  ne  trouve  chez  eux 
aucun  des  caractères  appartenants  aux  ani- 
maux. Mais  011  seroit  peut-être  tenté  de  croire 
qu'une   grande   partie   d'entre   eux  tire   son 

(2)  Voigts'  Magazin  der  Naturkunde  ,  vol.  VI 
et  X. 

(3)  Mémoires  de  la  Société  de  Majeiice,  v<^].  I, 
page  1 39. 

C4)  Biologie,  vol.  I  et  II ,  où  ils  sont  appelés  par 
transposition  de  s\\\3ihQ^  Phytozoes* 


(10) 

oi  îgîne  de  l'atmosphèi  e  dont  ils  peuvent  tom- 
her  sous  la  forme  d'écume ,  comme  par  une 
précipitation;  car  en  automne  on  trouve  sou- 
vent, après  de  grandes  pluies,  cette  matière 
adhérente  aux  feuilles,  aux  tiges  et  aux  gra- 
minées verts ,  où  un  jour  avant  ils  n'en  ]iré- 
sentoient  aucun  indice.  Au  reste,  les  ]^etils 
champignons,  qui  en  résultent , sont  agréables 
à  la  vue  ;  leurs  formes  sont  très-variées  ,  et 
leur  couleur  est  blanche,  grise,  verte,  brune, 
mais  plus  ordinairement  jaune.  On  en  a  fait 
plusieurs  genres ,  dont  je  vais  seulement  rap- 
porter les  noms  :  Lycogala,  Fuligo^  Spiimaria, 
Dideiîva,P]iysaruni, Craterium ,  Arcyrla y  Tri- 
chia,  Crihrarla,  Sbemonitis  ^  Tubulma  et  Li- 
cea, 

La  quatrième  division  des  Gasteromyces 
s'éloigne  déjà  beaucoup  de  celles  dont  nous 
venons  de  parler,  et  ne  renferme  que  des 
petits  champignons,  parasites  sous  l'épiderme 
des  feuilles,  où  ils  paroissent  d'abord  comme 
des  points,  ensuite  comme  de  petits  amas  de 
poussière  d'une  couleiir  brune  ou  jaune  ,, 
nue  ou  entourée  d'une  enveloppe  mem- 
braneuse ,  dentée  à  son  bord.  ]ls  sont  nui- 
sibles aux  plantes,  qui  deviennent  très-sou- 
Tent  stériles  ,  lorsqu'ils  sont  trop  multipliés 
/  sur  les  mêmes  individus  ;  souvent  même  ils 
les  font  périr;  aussi  les  a-t-on  toujours  con-- 
sidéré:?  comme  des  maladies.  M.  Girod-Chau- 


(ir) 
tran  (S)  en  a  rapporté  quelques-uns  au  règne 
animal. 

Il  se  trouve  dans  ce  groupe  trois  ou  quatre 
genres  seulement  bien  distincts  ,  savoir  :  la 
Roestelia ,  X Aecidium  ,  VUredo  et  la  Fucci- 
nia ,  mais  qui  renferment  chacun  une  très- 
grande  quantité  d'espèces  ,  différentes  entre 
elles  bien  plus  par  les  lieux  qu'elles  habitent, 
que  par  des  caractères  très  -  prononcés  ;  on 
peut  en  excepter  seulement  les  Puccinia  dont 
les  graines  offrent,  par  le  nombre  de  leurs 
cloisons,  des  limites  bien  distinctes  qui  sé- 
parent les  espèces  les  unes  des  autres. 

Quant  aux  usages  c[ue  nous  pouvons  tirer 
des  champignons  de  cet  ordre,  ils  sont  assez 
circonscrits  ;  il  y  en  a  seulement  dans  les 
deux  premières  divisions  quelques  espèces 
employées. 

L'usage  des  Truffes  (6)  est  assez  connu,  et 

(5)  Recherches  chimiques  et  microscopiques  sur 
les  Conferves,  Bisses  et  Tiemelles.  Paris  ,  au  lo. 

(6)  Quanta  (  Tubera  )  suavilaie  iiares  afEciunî: 
fragrajiîia  sua,  quanta  palatum  jucunditate,  oplirno 
succQ ,  eodemque,  nisi  rnodus  excedatur  ,  saluber- 
rimo  ,  tanta  etiain  aniriios  admiratione  perfundi 
ab  ipsorum  ortu  atque  incremenîo  ,  plurimaoïque 
bine  materiaiii  jucundissimaiii  ,  ncdum  pbiloso- 
phis  ad  disputandum ,  sed  et  vatibus  ad  scribeo- 
du  m  suffici  nosse.  Tuhera  terrœ»  Carmen.  Joh» 
Bern.  Vigi.  Taurini ,  1776. 


(    12    ) 

Miclieli  parle,  dans  son  Gênera  'Nova  Plart' 
taruin,  de  plusieurs Lycoperdon  qu'il  nomme 
esculenta;  quelques  espèces  de  ce  genre  peuvent 
servir  à  faire  de  l'amadou;  d'autres,  par  leur 
qualité  astringente,  sont  utiles  dans  la  chi- 
rurgie ;  j'ai  appris  que  dans  la  Toscane  les 
îiabitans  des  campagnes  font  bouillir  qvielques 
espèces  de  Lycoperdon  dans  l'eau ,  pour  en  ob- 
tenir une  teinture  jaunâtre,  avec  laquelle  ils  tei- 
gnent les  fils  qu'ils  employent  pour  leurs  usages» 

Comme  nous  ne  devons  pas  tout  rapporter 
à  nos  besoins  physiques,  et  que  nous  devons 
aussi  compter  pour  quelque  chose  les  dëlas- 
semens  et  les  jouissances  de  l'esprit,  l'examen 
des  productions  naturelles  en  général ,  la 
noble  curiosité  et  l'agréable  occupation  de 
connoître  leur  structure,  leur  rapport  entre 
eux,  et  de  trouver  les  caractères  qui  puissent 
servir  à  les  distinguer,  doivent  être  aussi  un 
motif  qui  nous  fasse  apprécier  l'étude  de  ces 
singuliers  végétaux. 

L'objet  de  ce  Mémoire  est  seulement  d'ex- 
poser les  genres  et  les  espèces  de  la  seconde 
division.  J'ajouterai  aux  espèces  connues  quel- 
ques observations  et  quelques  synonymes  qui 
ont  occasionné  plusieurs  doubles  emplois; 
je  donnerai,  sur  les  espèces  nouvelles,  une 
courte  description  ;  je  ne  parlerai  que  de 
celles  que  j'ai  observées  moi-même.  Micheli 
en  a  nommé  et  figuré,  dans  son  Gênera  Plan- 


(  i3  ) 

'èariim ,  une  grande  quantité  qui  paroîssenfe 
nouvelles ,  et  qui  ne  sont  pas  encore  adoptées 
dans  les  ouvrages  modernes. 

Le  premier  genre  est  le  Pisolithus ,  établi 
par  MM.  Albertini  et  de  Sweidnitz  (7).  11 
fait  le  passage  des  truffes  aux  vraies  vesse- 
loups  ;  car  l'on  trouve  ,  dans  l'intérieur  de 
son  péridie,  au  lieu  d'une  poussière,  des 
corpuscules  de  différentes  grandeurs,  nichés 
dans  des  cellules,  et  qui  paroissent  être  au- 
tant de  petits  péridies;  ils  sont  d'abord  mous, 
jaunâtres,  ensuite  charnus,  et  tombent  à  la 
fin  en  poussière.  Une  espèce  seulement  de 
ce  genre  ,  le  Pisolithus  arenarius ,  est  bien 
étudiée;  mais  le  Lycoperdon  arhizon  de  Sco- 
poli ,  et  le  genre  Lycoperdoïdes  de  Micheli 
appartiennent  évidemment  à  ce  genre,  qui  est 
bien  distinct  du  suivant. 

Le  second  genre  est  le  Scleroderma  ou 
Lycoperdastrum  Micheli ,  qui ,  par  le  Sclero- 
derma cervinum  (Lycoperdon  cei'vinum,  L.), 
a  quelque  rapport  avec  les  Truffes;  aussi  les 
a-t-on  dénommées  Tresse-loups  truffeuses  ou 
\Truffes  de  cerfs,  et  en  langue  italienne  Vescia 
tartufo.  L'écorce  extérieure  en  est  dure  ou 
subéreuse,  lisse  ou  raboteuse,   mais  dépour- 

(7)  Conspectus  fungorum  in  Lusatiae  superioris 
«gro  Niskiensi  crescentium.  Auctorib.  J.  B.  de 
Albertini  etL.  D.  de  Schv^eiaiz.  Lipsiœ  ,  i8o5. 


(14) 
\ue  d'écaillés  en  aiguillon.  Elles  s'ouvrent 
rarement  au  sommet ,  mais  elles  se  décom- 
posent avec  l'âge.  On  trouve  à  la  base,  sur-^ 
tout  dans  la  première  espèce,  des  trous  faits 
par  quelques  insectes,  d'où  sort  en  partie  la 
poussière  séminale,  qui  dans  ce  genre  est 
d'une  couleur  tirant  sur  le  violet ,  le  pourpre 
ou  le  noir.  Presque  toutes  les  espèces  ont 
une  racine  forte,  sillonnée  et  membraneuse, 
au  moyen  de  laquelle  elles  sont  enfoncées 
dans  la  terre  ou  dans  les  bois  pourris.  Yoici 
les  espèces  contenues  dans  ce  genre  : 

1.  Scleroderma  cen'inum.  Synopsis  fung. , 
p.  i56.  t.  4,  f.  2.  Lycoperdon  cervinum.  L. , 
Micheli.  IXov.  Gen.  PI.  t.  99,  f.  4.  Truffes  de 
cerfs 

Cette  espèce  croît  sous  terre,  surtout  dans 
les  grandes  forets  de  sapins.  On  prétend  que 
les  cerfs  la  recherchent  dans  le  temps  du  rut. 
Elle  est  cependant  très-pernicieuse  aux  hom- 
mes. Elle  est  globuleuse,  sans  racine,  et  rem- 
plie d'une  poussière  noire. 

2.  Scleroderma  aurantium»  Syn.  fung. , 
p.  i53.  Lycoperdon  aurantium.  L. ,  Bull.  , 
Champ. ,  p.  270.  Lycop.  cervinum.  Bolton  , 
fung.,  t.  116.  Scleroderma  citrinum.  Syn. 
fung.,  p.  i53. 

Cette  espèce  est  commune  en  automne, 
dans  les  forets,  sur  la  terre.  Sa  grandeur  varie 
de  deux  pouces  jusqu'à  quatre.  Elle  est  tau-. 


(  i5) 
tx^t  pî'esque  lisse ,  tantôt  tuberculeuse ,  et  jaii- 
nâtie.  J'ai  trouvé  en  élë,  près  des  bassins  du 
petit  Trianon,  à  Yersailles,  une  variété  roii" 
gedcre  (Scleroderma  rufescens);  Bulliard  Ta 
figurée  avec  le  Boletus  parasiticus,  t.  451^ 
en  la  considérant  comme  appartenant  à  son 
Lycoperdon  verrucosum. 

3.  Scleroderma  callGStoma ,  t.  2,  f.  2. 

Cette  belle  espèce  croît  en  Amérique.  Quoi- 
qu'elle ait  sa  substance  coriace,  et  la  racine 
forte  de  même  que  ses  congénères,  elle  s'en. 
éloigne  par  ses  dents  régulières ,  au  nombre  de 
4-6,  dont  les  bords  sont  un  peu  recourbés^ 
elles  ne  sont  pas,  à  ce  qu'il  paroît,  le  résultat 
d'une  déchirure.  Si  l'on  en  trouvoit  plusieurs 
espèces  qui  présentassent  la  même  singularité, 
cela  pourroit  donner  occasion  d'en  faire  un 
genre  particulier.  Ce  champignon  a  son  ori- 
fice coloré  d'un  beau  vermillon;  on  remarque 
cette  couleur  aussi ,  quoique  foible ,  à  la  ra- 
cine; ce  qui  feroit  soupçonner  que  ce  végé- 
tal croît  dans  le  voisinage  de  mines  de  cin* 
nabre. 

On  a  conservé ,  pour  le  troisième  genre , 
le  nom  de  Lycoperdon j  le  plus  nombreux  eu 
espèces,  mais  qui,  en  se  ressemblant  par  une 
forme  turbinée  ou  en  toupie  ,  moins  ordi- 
nairement globuleuse,  sont  difficiles  à  distin- 
guer :  aussi  il  ne  seroit  pas  impossible  que 
plusieurs  ne  fussent  seulement   que  des  va-« 


(  ,5) 
liëtës.  Elles  sont,  au  moins  dans  leur  jeu- 
nesse ,  ou  blanchâtres  et  deviennent  ensuite 
vui  peu  brunâtres ,  ou  dès  le  commencement 
d'une  couleur  bistrée  ou  d'olive ,  plus  ou 
moins  ibncée.  Les  graines ,  ou  poussière  sé- 
minale ,  sont  verdâtres  avant  la  parfaite  ma- 
turité ,  et  ensuite  de  couleur  brunâtre  ;  elles 
sortent  presque  dans  toutes  les  espèces  par 
un  déchirement  au  sommet  du  peridium  (c'est 
le  nom  qu'on  donne  à  l'enveloppe  des  pous- 
sières). Les  parties  caractéristiques  qui  sem- 
Ijlent  particulières  à  ce  genre,  sont  les  petites 
aréoles ,  squames ,  ou  écailles  formées  par  la 
réunion  de  plusieurs  aiguillons  rapprochés  et 
disposés  d'une  manière  très  -  régulière  ;  ces 
écailles ,  qui  sont  tantôt  très-prononcées ,  tan- 
tôt aplaties  en  forme  de  tubercules  poly- 
gones ,  fournissent  les  caractères  les  plus  cer- 
tains pour  établir  une  distinction  entre  les 
espèces  dont  je  vais  maintenant  faire  Ténu- 
mération. 

1.  Lycoperdon  giganbeum.  Synops.  fung., 
p,  140.  Schaeff.  fung.,  Bavar.  t.  191.  Lyco- 
perdon Bovista.  Bull.  Champ.,  t.  444? 

On  trouve  celte  espèce,  la  plus  grande  de 
ce  genre ,  sur  les  gazons ,  les  collines ,  les 
prairies  ;  elle  est  quelquefois  de  la  grosseur 
de  la  tète    d'un  homme. 

2.  Lycoperdon  Bovista,  Syn.  fung.,  p.  141, 
(B. Lycop.  ceelalum,  Bull.  Champ.,  p.  43o. 


(  17) 
Celle  vesse-îoiip  est  plus  commune  que  la 
première,  et  ou  la  trouve  dans  les  mêmes  en- 
droits. Souvent ,  à  moitié  déchirée  dans  sa 
vieillesse,  elle  ressemble  à  une  Peziza,  On. 
peut  la  préparer  comme  de  l'amadou ,  et  s'en 


sei'vu'  au  même  usage. 


3.  Lycoperdon  pracense,  Tab.  i ,  f.  7,  Syn. 
fung. ,  p.  142.  Lycop.  papillatum.  Schaeff. 
fung. ,  t.  184. 

11  vient  dans  les  lieux  secs  et  herbeux,  et 
même  dans  les  bois  parmi  les  gramens.  Il  res- 
semble en  quelque  sorte  à  l'espèce  précédente , 
mais  il  est  trois  fois  plus  petit.  Les  écailles 
sont  tantôt  distinctes ,  tantôt  effacées ,  quel- 
quefois en  forme  de  tubercules  dilatés. 

4.  Lycoperdon  ericetorum.  Tab,  2 ,  fig.  r, 
aet^.  Lycoperdon  cepseforme.  Bull. 

C'est  une  des  premières  espèces  qui  paroît 
en  automne  et  même  avant ,  après  les  pluies. 
Elle  croit  pour  l'ordinaire  dans  les  lieux  sa- 
blonneux ,  parmi  les  bruyères.  Elle  est  d'a- 
bord d'un  beau  blanc  ,  elle  devient  ensuite 
fuligineuse,  et  dans  la  maturité  elle  est  flasque 
et  de  couleur  terre  d'ombre.  Elle  est  globu- 
leuse et  pourvue  d'une  longue  racine  assez 
épaisse;  les  écailks  sont  à  peine  perceptibles, 

5.  Lycoperdon  pusillum ,  tab.  i ,  f .  i. 

Si  l'on  en  excepte  sa  petitesse,  on  ne  lui 
trouve  pas  de  caractères  suftisans  pour  en 
faire  une  espèce  particulière.  On  le  rencontre 


(i8) 

dans  les   mêmes   endroits ,   mais   plus   rare- 
ment. 

6.  Lycoperdon  molle.  Synops.  fung.,p.  i5o. 
Lycoperdon  pyriforme  ,  Bull. ,  t.  32?  Lyco- 
perdon ovoïdeum ,  Bull. ,  t.   486  ? 

/3.  Lycop.  quercinum.  Syn.  fung. ,  p.  148» 
Peut-être  la  figure  de  Bulliard,  tab.  82,  ap- 
partient-elle à  l'espèce  suivante. 

Cette  vesse-loup  ressemble  en  quelque  sorte 
à  la  précédente  ;  aussi  devient-elie.  avec  l'âge 
très-molle;  mais  elle  est  plus  grande  et  d'une 
forme  ovoïde;  les  écailles  en  sont  farineuses 
et  se  détachent  facilement.  Elle  est  commune 
en  automne  dans  tous  les  bois;  elle  commence 
par  être  blanche,  et  finit  par  devenir  gri- 
sâtre. 

7.  Lycoperdon  Tnammîjorme,  Syn,  fung., 
p.   145. 

Cette  espèce  très-rare  est  grande,  de  cou- 
leur blanc  roussâtre,  avec  une  proéminence 
au  sommet,  en  forme  de  papille.  Les  écailles 
sont  aplaties  ,  entremêlées  de  petits  points  ^ 
farineux  et  fugaces. 

8.  Lycoperdon  turbinatum,  Tab.  i ,  f.  3. 
Cette  espèce  a  la  forme  d'une  toupie;  sa 

couleur    est  brunâtre ,   un   peu  luisante  ;  sa 
substance  est  assez    ferme.   Les  écailles  sont 
petites   et  persistantes.  On   la  trouve  sur  la 
terre,  dans  les  bois  peu  touffus. 
g*  Lycoperdon  Ihidum*  Tab.  x»  fig.  4» 


(19) 
îl  est  intermédiaire  entre  Tespèce  précé- 
dente et  celle  de  bruyère  (Lycop.  ericetorum), 
mais  le  përidie  est  arrondi  en  dessus,  et  un 
peu  caulescent  à  la  base.  On  en  trouve  plu- 
sieurs individus  ensemble,  qui  dans  leur  jeu- 
nesse sont  moitié  blancs  et  moitié  d'une  cou- 
leur livide;  cette  couleur  se  change,  lors  de 
la  maturité,  en  brunâtre. 

10.  Lycoperdon  ^j^r/yb/^me,  Synops.  fung.^ 
p.  148.  Scliaef.  fung.,  t.  i85. 

On  trouve  ce  Lycoperdon  toujours  sur  les 
souches,  à  moitié  pourries;  il  y  est  attaché  par 
de  longues  racines  blanches  et  fibreuses.  Il  a 
presque  deux  pouces  de  long ,  et  au  sommet 
une  proéminence  (umbo). 

11.  Lycoperdon  saccatum,  Tab.  i,  fig.  2. 
M.  Desvaux  l'a  trouvé  dans  les  environs 

de  Paris,  sur  la  terre.  Sa  couleur  est  bistrée 
et  plus  foncée  que  dans  l'espèce  précédente; 
mais,  quant  à  la  forme  et  aux  écaiHes,  il  y 
a  peu  de  différence  entre  elle  et  la  précédente. 

12.  Lycoperdon  umbrlnwn,  Syn.  fung. , 
t.  147.  Icônes  pictae  fung.  Fascicul.  III , 
p.  43  44,  t.  18,  f.  3. 

Cett^  espèce  assez  grande  croît  dans  les 
forêts  de  sapins  en  Allemagne.  Dans  sa  jeu- 
nesse ,  elle  est  presque  de  couleur  cendrée, 
et  les  écailles  sont  plus  épineuses;  mais  elles 
tombent  presque  toutes  dans  le  champignoa 


(20) 

mur,  el  alors  elle  est  d'un  brun  noir,  presque 
glabre. 

i3.  Lycoperdon  hirtiim  ^  <«  nigricaus,  ^  al-» 
bum,  y  fuscescens. 

On  en  rencontre  trois  variétés  :  la  première 
est  presque  noire;  Bulliard  l'a  figurée  dans  son 
ouvrage  sur  les  champignons.  La  seconde  est 
blanchâtre,  et  la  troisième  un  peu  brunâtre; 
cette  dernière  pourroit  être  le  Lycoperdon 
-pyriforine  de  Bulliard.  La  forme  de  ces  trois 
Tariétés  est  turbinée.  Les  aiguillcns  des  écailles 
sont  distants ,  très-fins  ;  dans  le  Lycoperdon 
hirtunt  fuscescens ,  ils  sont  très-petits ,  et  quel- 
ques-uns sont  allongés  en  forme  d'un  filet;  on 
pourroit  peut-être  faire  de  cette  variété  une 
espèce  distincte. 

14.     Lycoperdon     spadiceum,    Tab.     i , 

fig.  5.  ■ 

J'ai  observé  cette  Tesse-loup  dans  le  bois 
de  Vincennes ,  à  terre ,  mais  rarement.  Elle 
appartient  aux  espèces  de  petites  dimensions. 
Sa  racine  est  assez  forte  et  comme  pivotante; 
sa  tige  confluente  avec  le  peridium ,  en  forme 
d'une  petite  poire.  Elle  est  un  peu  luisante,  ce 
qui  est  assez  rare  parmi  les  espèces  de  ce 
genre-  Les  écailles  sont  très-petites  et  granu- 
leuses. 

i5.  Lycoperdon  perlatimi,  Syn.  fung. , 
p,  146.  Lycoperdoii  lacunosum,  Bull.,  t,  52? 


(M) 

Vaillant,  t.  I2,  f.  i6.  Lycoperd.  gemma- 
tum.    Flor.   Dan.,  t.    îi20. 

Ce  champignon  n'est  point  rare  dans  les 
mois  de  septembre  et  octobre;  il  est  de  gran- 
deur moyenne,  à  tige  allongée  presque  cy- 
lindrique et  blanchâtre.  Il  se  distingue  faci- 
lement des  autres  espèces  par  ses  écailles  pres- 
que bulbeuses,  solides  à  la  base,  et  pointues 
au  sommet;  en  tombant,  elles  laissent  de  pe-« 
tiles  lacunes  sur  le  péridie.  Bulliard  paroit  l'a- 
voir figuré  dans  cet  état.  La  variété  /s  de  mon 
Synops.  fung.  paroît  une  espèce  distincte» 
parce  que  les  aiguillons  sont  plus  forts  et 
presque  point  réunis  ensemble. 

i6.  Lycoperdon  excipuliforme.  Syn.fung.^ 
p.  145.  Scheeff.  fung.,  t.  187,  292  et  296^ 
Bull.  Champ.,  t.  476,  fig. /^  i- 

On  distingue  facilement  celte  espèce ,  qui 
est  grande,  par  sa  tige  assez  mince  et  comme 
€tranglé#^rès  du  péridie.  Elle  est  blanche,, 
ensuite  u«  peu  brunâtre. 

17.  Lycoperdon  plicabuin.  Lycoperdon 
hyemale  ,  Bull.  Champ.,  t.  72  et  t.  476,  jC  e» 

Cette  vesse-loup,  une  des  plus  grandes  9, 
vient  plus  tard  que  les  autres  espèces ,  dans 
îe  mois  de  novembre.  On  la  trouve  solitaire 
dans  les  bois  ombragés.  Elle  est  d'une  couleur 
fuligineuse.  La  tige  est  épaisse,  élargie  au 
sommet ,  et  le  péridie  arrondi ,  plissé  au  dessus, 
ou  à  côté.  Les  écailles  sout  très-petites. 


(22) 

i8.    Lycoperdon    macrorhlzon.    Tab.    r  , 

Cette  espèce  ,  assez  grande  ,  ressemble  , 
quant  aux  écailles  très -épineuses  quoique 
moins  fortes ,  à  la  suivante.  Les  racines  sont 
rameuses  et  fortes ,  surtout  dans  les  jeunes 
individus.  La  forme  de  la  tige  est  arrondie 
et  non  turbinée.  La  couleur  en  est  blan- 
châtre. Elle  vient  dans  le  bois  de  Vincennes. 

ig.  Lycoperdon  ech'watum,  Syn.  fuug.  , 
p.  147. 

'  Cette  espèce,  remarquable  par  ses  écailles 
qui  sont  plus  épineuses  que  dans  aucnne  des 
espèces  connues,  croît  en  Allemagne,  dans 
les  bois  formés  par  les  b êtres ,  parmi  les 
feuilles  sèches.  La  forme  en  est  turbinée ,  à  tige 
courte.  Les  racines ,  quoique  minces ,  sont 
Irès-longues  et  fibreuses.  La  couleur  de  ce 
Lycoperdon  est  d'un  brun  sale  ou  fuligi- 
neuse. 

20.  Lycoperdon  candiduvi.  Syn.  fung. , 
t.  148.  Icônes  et  Descript.,  fung.  fasc.  2,  t.  i3, 

f.  4- 

C'est  peut-être  une  variété  du  Lyc.  ma- 
crorhizon ,  mais  elle  est  plus  petite  et  privée 
d'une  racine  distincte. 

21.  Lycoperdon  holetoides. 

J'ai  vu  celte  vesse-loup,  mais  dans  un  mau- 
Yais  état,  chez  M.  Thuillier,  qui  l'a  trouvée 
dans  le  bois  de  Meudon.  Elle  ressemble  près- 


(   23  ) 

qu'au  Boîetus,  même  de  grande  espèce.  Le 
peridium  est  lisse  et  arrondi ,  mais  aplati  en 
dessous.  La  lige  est  arrondie,  cylindrique, 
assez  mince ,  fiÎ3reuse  extérieurement. 

22.  Lycoperdon  axatum,  Bosc  ,  Actes  de 
la  Société  d'Hlst.  nat.  de  Paris,  p.  76,  t.  6. 

Ce  Lycoperdon  s'éloigne  de  toutes  les  espèce& 
dont  nous  venons  de  fiiire  l'énumération  ^ 
par  une  véritable  tige  (  sùpes  ) ,  car  dans  les 
autres  espèces  celte  partie  est  seulement  un 
prolongement  du  péridie,  en  forme  d'une 
tige  (  caulis  )  _,  aussi  est  -  elle  de  la  même 
substance,  ceîluleuse  ou  spongieuse.  Le  sùpes 
dont  il  s'agit  ici  est  long  de  quatre  à  six 
pouces,  tubéreux  à  la  base,  épais  de  3-4  lignes, 
lin  peu  tortillé;  et  une  chose  particulière,  il 
perce  tout  entier  le  peridium  qui  est  lisse  e£ 
d'une  forme  oblongue.  Celte  espèce  croît  eu 
Airique,  sur  le  bord  des  fleuves,  et  parti- 
culièrement au  Sénégal  où  elle  a  été  observée 
par  plusieurs  naturalistes,  tels  qu'Adanson,  et 
lin  chirurgien,  botaniste  très-instruiî,  appelé 
Boussilîon. 

Le  quatrième  genre  nommé  Bovista  pré- 
sente une  particularité  qui  a  fourni  les  moyens 
pour  le  séparer  des  Lycoperdon,  c'est  une 
membrane  extérieure  qui  se  détache  tout-à- 
fait ,  et  tombe  par  lambeaux,  de  sorte  que  le 
péridie  devient  glabre.  Les  espèces  sont  ar- 
rondies sans  i\q^e(acaules)'^  la  poussière  sémi- 


?24)         ^ 
Haie  d'un  hrnn  pourpre,  je  n'eu  counoîs  qne 
deux  bien  distinctes  ;  mais  les  Lycoperdons  , 
Micheli  ,  IN.  Gcn.  PI.,  t.  97,  f.  3,  6  et  32 , 
sont  aiissî  de  ce  g^enre» 

I.  Bovista  p/i/mbea,  Synops.  fung. ,  p.  iSy  , 
l.  3,  f.  4.  Lycoperdon  aîdosiaceum.  Bul. 
Champ. ,  t.  192. 

On  la  trouve  assez  communément  dans  les 
prairies  et  sur  les  pelouses.  Elle  est  couleur 
de  plomb  ou  d'ardoise,  plus  foncé  avec  l'âge, 
€t  tirant  sur  le  brun  noir.  La  membrane 
exlérieure  est  blanche. 

3.  Bovista  nigrlcans»  Syn.  fung.,  t.  i36.  Ly- 
coperdon globosum.  Bolton  fung.,  t.  118. 
^  Lycoperdon  arhison.  Balsch  Eleuch.  fung., 
t.  29  ,  f.  116. 

Cette  espèce  croît  en  Allemagne ,  dans  les 
terres  sablonneuses,  dans  les  champs ,  au  bord 
des  bois.  Elle  est  de  moitié  plus  grande  que 
l'autre  et  elle  diffère  aussi  par  sa  couleur 
brun -noirâtre. 

Un  des  plus  beaux  genres  parmi  les  cham- 
pignons en  général  et  le  mieux  organisé  parmi 
les  vesse-loups ,  c'est  le  genre  GeasCrum  ;  cslï: 
on  y  remarque  une  enveloppe  charnue  ou 
membraneuse  qui  n'est  ni  un  volva  propre- 
ment dit ,  comme  dans  les  phallus  et  ainaniba  , 
ni  l'écorce  extérieure  du  peridium,  comme 
dans  la  Bovista.  Cette  enveloppe ,  dans  les 
champignons  en  maturité,  se  fend  en  rayons 


(25) 

qui  s'étalent  Lorizontaîement ,  ou  se  recourbe 
en  forme  de  piédestal .  Le  péridie  dans  presque 
toutes  les  espèces  est  pourvu  d'une  ouverture  : 
un  përistome  ,  comme  dans  le  Buxbaumia 
aphylla ,  entouré  de  dents  convergentes  et 
persistentes.  Les  Géastres  croissent  un  peu  au 
dessous  de  la  superficie  de  la  terre,  d'où  ils 
sortent  vers  l'époque  de  la  maturité  après  les 
grandes  ploies.  On  peut  diviser  ce  genre  eu 
dreux  sous-divisions;  une  où  l'orifice  est  une 
simple  déchirure  du  peridium,  et  l'autre  où 
elle  est  pectinée.  A  la  première  division  ap- 
partiennent les  deux  espèces  suivantes  ,  et  les 
autres  à  la  seconde.  Les  péridies  dans  cette 
dernière  division  sont  aussi  plus  ou  moins 
pédi  celles. 

le  Geastrum  hygrometrlcum.  Syn.  fung. , 
p.  i35.  Lycoperdon  steilatum.  Bull.  Cbamp.  ^ 
t.  238.  Schmiedel  Icon.  plant,  et  Anal,  par- 
tium.,  t.  27  et  2^,  Geaster.  Micbeîi ,  t.  100, 
f.  6  et  5  ? 

Cette  plante  est  très-commune  dans  les  bois 
des  environs  de  Paris.  On  en  trouve  une  pe- 
tite variété  dont  les  rayons  sont  plus  divisés 
et  plus  étroits.  La  couleur  de  cette  espèce  est 
bistrée.  Entre  le  peridium  et  les  rayons  M. 
BoUon  a  observé  un  réseau  que  M.  Decan- 
dolie  regarde  comme  un  voha. 

2,  Geastrum  rufescens.  Syn.  fung.,  p.  134. 


(26) 

Schmîedel ,  Icon.  plant,  et  Analys.  part. ,  t.  48 
et  5o,  f.  f.  1-3. 

Ce  Geaslre  est  grand ,  ses  rayons  sont  épais 
et  s'étalent  horizontalement  ou  ils  se  re- 
courbent. L'ouverture  du  péridie  est  soyeuse; 
Schmiedel  l'a  fait  figurer  dentelée.  Le  nom 
spécifique  en  indique  la  couleur. 

3.  Geastrum  quadrifidum,  Syn.  fun^.  p.  i33. 
Schœff.  fung. ,  t.  i83.  Slimiedel,  loc.  cit., 
t.  37  ,  f.  I.  Lycoperdon  Stella tum.  Liu.  ? 
suivant  Acharius  in  lilt. 

On  le  rencontre  en  Allemagne  et  en  Suède 
dans  les  forets  de  sapins.  Cette  espèce  est  d'une 
grandeur  moyenne ,  et  ses  rayons ,  presque 
constamment  au  nombre  de  quatre ,  sont  d'une 
substance  roide,  et  servent  de  suppoit  au 
peridium  qui  est  sessile.  Outre  l'enveloppe 
rayonnante  ,  on  observe  une  membrane  exté- 
rieure et  fugace ,  peut-être  est-elle  seulement 
l'épiderme  qui  se  détache. 

On  doit  faire  obverver  que  le  Lycoperdon 
fornicatum.  publié  par  le  botaniste  anglais 
Hudson,  et  figuré  ensuite  par  Sowerby  dans 
son  ouvrage  sur  les  champignons  qui  croissent 
en  Angleterre  (tab.  198),  est  une  espèce  très- 
distincte  et  bien  caractérisée  par  la  présence 
d'un  stypes. 

4.  Geastrum   pectinatum.    Tab.    2 ,  f .  4, 


(  27  ^ 
Syu.  fung.,  p.  1S2.  Schmiedel,  Icon.  pi.  el 
Anal,  partiiim  ,  t.  87. 

C'est  une  des  plus  grandes  espèces  ;  les 
rayons  sont  entièrement  rëllèchis  ,  blanchâtres 
et  minces.  Le  péri  die  est  un  peu  brunâtre. 

5.  Geastrum  hadiam. 

M.  Thuillier  a  trouvé  cette  espèce  dans  le 
Bois  de  Boulogne;  elle  est  un  peu  nliis  petite 
que  le  geastre  pectine  auquel  elle  ressemble 
d'ailleurs;  mais  son  përidie  n'a  point  de  pé- 
dicelle;  elle  est,  ainsi  que  ses  rayons  qui  sont 
au  nombre  de  5-6 ,  d'une  couleur  de  marron, 
obscur  et  un  peu  luisante. 

6.  Geastrum  rianurn.  Tab.  2 ,  f.  3.  Geas- 
trum slriatum.  Decandolle,Flor.  Fr.t..2,  p.  167. 
Micheli  Gen.  pi.,  t.  100  f.  2?  11  ressemble 
au  premier  abord  au  geastre  pectine  ;  mais  il 
est  de  moitié  plus  petit.  Le  pétiole  est  très- 
court  et  dilaté  pour  l'ordinaire  au  dessous 
du  péridie  en  forme  de  bourrelet.  Les  som- 
mets des  rayons  ,  qui  sont  brunâtres ,  sont 
repliés  en  dedans.  Cette  espèce  se  trouve  à 
Fontainebleau. 

Tulostoma,  Ce  petit  genre  qni  est  le  cin- 
quième ,  est  aussi  très-naturel ,  car  il  se  dis- 
tingue par  un  véritable  pédicule,  et  par  une 
ouverture  très-marquée  vers  le  sommet  du 
péridie  qui  est  cartilagineux.  Il  paroîL  que 
ce  champignon  est  caché  sous  terre  avant  son 
entier  dëveloppenieiit,  et  que  dans  cet  état  il  est 


(  28  ) 

scssiîo  ;  car  oii  trouve  au  dessous  de  son  pe'rîdie 
une  membrane  déchirée  en  dtnls  inégales  (un 
vol  va  renversé?)  qui  a  été  attaché  à  la  base  de 
la  tige.  Les  phallus  et  quelques  autres  cham- 
pignons, donnent  la  preuve  de  la  célérité  avec 
laquelle  le  pédicule  du  chapeau  s'allonge  dans 
le  moment  de  la  maturité.  L'espèce  la  plus 
commune  est  le  : 

1.  Tulostoma  hruinale,  Syn.  fung. ,  p.  189 . 
Bull. ,  t.  294,  et  t.  471,  f.  2.  Batsth  El.  fung. , 
t.  29 ,  f.  f.  167. 

On  trouve  ce  joli  champignon  en  hiver , 
au  commencement  du  printemps  et  rarement 
en  automne,  particulièrement  sur  les  vieux 
xnurs  gypseux  parmi  ces  mousses. 

2.  Tulostoma  lacerum,  Lycoperdon  pe- 
dunculatum  /S  fiîatum.  Bull.  lie. ,  t.  47^  f.  t.  2^ 

Cette  espèce  croît  sur  terre  où  elle  est  en- 
foncée jusqu'à  son  péridie;  elle  est  plus  grande 
et  plus  blanche  que  la  précédente;  elle  s'en  dis- 
tingue encore  par  son  stipes  (qui  se  trouve  solide 
dans  mes  échantillons),  dont  l'éplderme  est  dé- 
chiré et  filamenteux. — Le  Lycoperdon  Mi- 
cheli ,  Gen.  Ph,  t.  97,  f.  2,  qui  a  son  slipes 
couvert  de  squames,  est,  sans  aucun  doute, 
une  espèce   particulière  de  ce  genre. 

Enfin,  le  sixième  et  dernier  genre  est  XOny^ 
gena^  qui  ressemble  en  petit  au  Tulostoma  , 
ayant  aussi  un  pédicule  particulier  et  ferme; 
mais  il  en  diffère  ainsi  que  des  autres  genres,. 


(29) 

par  une  substance  sèche  et  peu  altérable ,  par 
i'absence  de  filaments  (au  moins  dans  deux 
espèces),  entrelaces  dans  la  poussière  séminale, 
qui  est  compacte  ,  et  ne  sort  pas  du  péridie  ;  car 
celui-ci  ne  se  rompt  pas  par  un  déchirement 
particulier;  mais  il  tombe  par  fragmens.  Une 
chose  assez  remarquable,  c'est  que  la  pre- 
mière espèce  croît  sur  les  Tieux  ongles  de 
chevaux ,  de  bœufs  ou  de  moutons  ,  d'où  il  a 
reçu  son  nom  générique  ;  mais  qui  n'est  plus 
rigoureusement  applicable  aux  deux  dernières 
espèces ,  observées  postérieurement  sur  les 
vieux  troncs  d'arbres  ^  si  toutefois  elles  sont 
de  ce  genre.  Cependant ,  je  n'ai  pu  observer 
sur  les  individus  que  je  possède  aucun  ca- 
ractère qui  puisse  servir  à  distinguer  les  es- 
pèces venues  sur  le  bois  de  celles  qui  croissent 
sur  les  débris  des  animaux. 

1.  Onygena  equina,  Syn.  fung. ,  p.  2o3  s, 
et  Observât,  mycologicae,  2,  p.  71 ,  t.  6,  f.  d» 
Lycoperdon  equinum.   Willd, 

Cette  Onygena  est  d'un  blanc  sale  ou  de 
paille;  comme  toutes  les  espèces  de  ce  genre, 
elle  a  trois  ou  quatre  lignes  seulement  de 
haut.  Le  lieu  natal  est  déjà  indiqué. 

2.  Onygena  corvina,  Albertini  et  Sweiniz 
Conspect,  fung.,  p.   ii3,  t.   g  ,  f.  2. 

Les  auteurs  cités  ont  trouvé  cette  espèce 
sur  les  débris  du  cadavre  d'un  corbeau  dans 
la  LmacQ%  Selon  eux ,  le  stipes  est  assez  long , 


(  3o  ) 
aminci  au  sommet  et  un  peu  courbe;  mais 
le  caractère  le  plus  esseiUiel  par  lequel  elle 
diffère  de  l'espèce  précédente ,  consiste  dans 
quelques  filamens  qui  se  trouvent  dans  la  pous- 
sière séminale,  et  qui  prouvent  l'affinité  de  ce 
genre  avec  la  famille  des  Lycoperdons  dont 
ils  ne  doivent  pas  s'éloigner. 

3.  Onjgena  decorticata, Ohsevv.  mycolog.  2., 
p.  71  ,  t.  6,f.  9. 

Je  n'avois  point  admis  cette  espèce  dans 
mon  Synops.  fungorurn ,  puisque  je  n'y  avois 
pas  observé  un  péridie  membraneux  ou 
distinct;  mais  ayant  obtenu  quelques  indi- 
vidus plus  complets  qui  m'ont  été  donnés  par 
Muhîenberg,  des  Etats-Unis  d'Amérique,  j'ai 
cru  devoir  eu  faire  mention  dans  ce  Mémoire. 
Le  capilule ,  quoique  arrondi ,  a  l'aspect 
d'un  petit  morceau  d'étoife  farineux. 

4.  Onygeua  cespitosa,  Tab.  2,  fig.  5. 

Ce  petit  végétal  vient  comme  le  précédent 
sur  les  vieux  troncs  des  arbres,  il  ressemble 
assez  à  la  première  espèce ,  ayant  aussi  la 
même  structure  et  couleur  ;  mais  il  est  glabre 
extérieurement.  Le  péridie  est  un  peu 
comprimé  dans  les  jeunes  individus ,  ainsi 
que  le  pédicule  ,  dont  plusieurs  étant  réunis 
par  la  base ,  forment  un  petit  groupe  de 
petits  champignons  assez  agréables  à  la  vue. 


(31) 

Explication  des  Figures- 

Tab.  I.  Fig.  i.  Lycoperdon  pusillura. 
s.  Lycoperdon  saccatum. 
a.  Quelques   écailles  vues  à  la 
loupe. 

3.  Lycoperdon  turbinatum. 
a.  Les  écailles  de  cette  espèce, 

4.  Lycoperdon  lividum. 

5.  Lycoperdon  spadiceum. 

6.  Lycoperdon  macrorhizum, 
a^  Un  jeune  individu. 

h.  Les  écailles  vues  à  la  loupe. 

7.  Lycoperdon  pratense. 
Tab.  2.  Fig,  i.  Lycoperdon  ericetorum. 

a.  Jeune,  h.  Vieux. 

2.  Scleroderma  calîostoma. 

3.  Geastrum  nanum. 

4.  Geastrum  pectinatum. 

5.  Onygena  cespitosa. 
h.  Médiocrement  grossi. 


(32) 


Extrait  du  Rapport  fait  par  MM*  Jussieu 
et  Desfontaines  ,  sur  un  Mémoire  lu  à 
r Institut  y  intitulé  :  Nouvelles  Observations 
sur  la  Physiologie  des  Algues  marines  (i); 
par  M,  Lamouroux. 

jLiE  Mémoire  de  M.  Lamouroux  peut  se  di- 
viser en  trois  parties  principales. 

Dans  la  première ,  il  considère  les  Algues 
marines  sous  le  rapport  de  leur  habitation , 
de  leur  vie ,  de  leur  croissance ,  de  leur 
forme  ,  de  leur  grandeur ,  etc. 

Il  traite,  dans  la  seconde,  de  la  physiologie 
de  ces  plantes,  de  leurs  moyens  de  repro- 
duction, de  leur  organisation  intérieure  ou 
stibstance  ,  des  rapports  qui  existent  entre 
cette  substance  et  la  situation  des  fructifica- 
tions; des  parties  qui  peuvent  fournir  les 
caractères  pour  diviser  les  Algues  marines  en 
genres. 

Les  auteurs  qui  ont  écrit  sur  les  Algues  ne 

(i)  Ce  Rapport  discutant  toutes  les  opinions  énon- 
cées dans  ce  Mémoire,  et  offrant  un  exposé  précis 
des  objets  qui  s'y  trouvent,  nous  sommes  dispensés 
par  là  d'en  faire  un  extrait  qui  ue  pourroit  être  ni 
plus  exact  ni  plus  complet. 


(33) 
sont  pas  d'accord  sur  les  organes  quî  servent 
à  leur  reprodnciion  ,  l'opinion  de  Réaurûv.r 
qui  les  regardoit  comme  hermaphrodites,  a  été 
combattue  par  tous  les  Botanistes  modernes; 
on  a  classe  ces  plantes  parmi  les  Cryptogames. 
M.  Correa,  d<a]s  un  savant  Mémoire,  lu  à  la 
Société  royale  de  Londres  (Philo,  trans^  roy. 
Soc.  of  Lond.,  1796,  part.  2,  pag.  494),  at- 
tribue à  ces  plantes  des  oiganes  mâles  et  des 
organes  femelles ,  contenus  les  uns  et  l^s  autres, 
dans  les  renflemens  placés  ordinairement  aux 
extrémités  des  raj^ifîqations  de  ces  Algues» 
M.  Lamouroux,  qui  penche  pour  cette  opi- 
nion, donne  avec  M.  D?  candoUe  le  nom  de 
coque  ou  tubercule  ,  à  ce  q  le  Réaumur  re- 
gardoit comme  des  capsules.  Les  corps  situés 
dans  ces  tubercules ,  et  que  Réaumur  consi- 
déroit  comme  des  grains ,  sont  regardés  comme 
des  capsules.  Il  désigne  sous  le  nom  de  corps 
reproductifs ,  de  petits  globules  renfermés 
dans  ces  capsules ,  et  qui  ont  été  nommés 
Graines  ,  par  MM.  Correa  et  Decandolle ,  et 
"Spondes,  par  Hedwig  et  le  professeur  Ri- 
chard; Bourgeon  seminifère,  par  M.  Bosc^ 
<iongy]e,  par  Gœrtner;  et  Gemmes,  par  le  plus 
grand  n-  mbre  de  Botanistes.  Ce  dernier  nom 
adopté  par  M.  Lamouroux  lui  paroît  préfé- 
rable tant  qu'il  restera  de  l'indécision  sur 
l'existence  des  organes  sexuels  dont  plusieurs 
z.  3 


(34) 

auteurs   pensent    que    les    Algues    sont   dé- 
pourvues. 

La  plupart  des  plantes  affectionne  plus  par- 
ticulièrement certains  climats,  certaines  ré- 
gions ,  et  se  plaît  plus  dans  un  terrain  que 
dans  un  autre.  Quelques  naturalistes  ont  cru 
que  ce  rapport  naturel  entre  les  plantes  et  le 
sol  qu'elles  habitent  ,  ne  se  trouvoit  point 
dans  les  Algues  qui  selon  eux  tirent  toute  leur 
nourriture  de  l'eau,  dans  laquelle  on  les  trouve 
toutes  submergées. 

M.    Lamouroux    soutient    l'opinion    con- 
traire ,    et    l'appuie ,    soit    sur    l'observation 
de  quelques  auteurs  anglais  qui  n'ont  point 
trouvé  sur  les  roches  granitiques  les  mêmes 
fucus  que  sur  les  calcaires ,  soit  sur  les  siennes 
propres,  déjà  consignées  dans  le  premier  Fas- 
cicule de  ses  Dissertations.  11  affirme  positi- 
Yement    avoir   vu   diverses    espèces  d'Algues 
croître  toujours  sur  la  même  nature  de  pierre. 
Cette    assertion    doit  fixer  les   idées  sur  la 
nature  et  les  fonctions   de  la  partie  par   la- 
quelle les  Algues  marines  adhèrent  à  ces  pierres 
ou  roches,  et  que  les  mêmes  botanistes  regar- 
doient  comme  un  simple  point  d'adhérence; 
M.  Lamouroux  les  prend  pour  de  véritables 
racines  propres   à   extraire  du  corps  auquel 
elles  adhèrent,  des  sucs  nourriciers  indispen- 
sables pour  le  développement  et  la  nutrition 


(35) 
de  la   plante  ,    et  dont  la    nature   nous   sera 
peut-être  pour  toujours  inconnue. 

Quant  à  l'organisation  intérieure,  les  Algues 
paroissent  formées,  selon  Fauteur  du  Mémoire, 
de  deux  sortes  de  cellules,  toujours  hçxagones, 
les  unes  très  -  allongées ,  les  autres  à  côtés 
presque  égaux.  Ce  sont  les  premiers  qui 
forment  les  tiges  et  les  nervures  dei  ramifi- 
cations ;  les  secondes  composent  la  substance 
membraneiîse  ou  foliacée  ,  et  peuvent  être 
comparées  à  celles  qui  constituent  le  Tissu 
Utriculaire  des  végétaux  en  général,  tandis 
que  les  premières  seroient  assimilées  aux  vais- 
seaux dont  elles  rempliroient  les  fonctions  , 
à  moins  qu'on  admette  de  véritables  vaisseaux 
que  l'on  n'a  cependant  point  encore  aperçu. 
Ce  rapport  des  cellules  allongées  des  Algues 
marines  avec  des  vaisseaux  ,  et  cette  parité 
de  fonctions  paroissent  résulter  des  observa- 
tions de  M.  Lamouroux.  Il  a  vu  dans  les 
^ucus  pourvus  de  vésicules  aériennes ,  d^ 
feuilles  à  nervures  et  de  tiges ,  les  fructifica- 
tions situées  sur  les  tiges  ou  à  l'extrémité  des 
feuilles.  Le  fucus  natans ,  vesiculosus  ^  dis- 
cors ,  etc. ,  en  offrent  des  exemples.  Dans  le 
fucus  saizguineus  ,  sinuosus  et  congénères  , 
dont  les  feuilles  sont  partagées  par  une  ner- 
vure ailée ,  rameuse  ou  simple ,  les  fructi- 
fications ne  viennent  jamais  que  sur  les  ner- 
vures ou  à  leur  extrémité.  Dans  les  fucus  cor" 


(36) 

neus  y  versicolor ,  etc. ,  dont  la  fronde  est 
cylindrique  ou  comprimée  et  sans  feuilles , 
les  fructifications  s'observent  à  l'extrémitë  des 
rameaux  ou  de  leurs  divisions.  Dans  les  Algues 
marines,  dont  la  fronde  est  réticulée,  plus 
les  mailles  du  rézeau  sont  régulières  et  visibles, 
plus  la  situation  de  la  fructification  est  ré- 
gulière ;  moins  elle  sont  visibles  et  régulières, 
plus  les  fructifications  sont  éparses  ;  dans  les 
Ulves  enfin  où  Ton  n'aperçoit  ni  nervures ,  ni 
tiges ,  la  fructification  est  éparse  sur  toute 
la  fronde ,  excepté  cependant ,  près  de  la  ra- 
cine où  la  substance  est  plus  dense,  et  contient 
des  cellules  allongées ,  qui  ne  se  trouvent  point 
dans  les  autres  parties  de  la  fronde  membra- 
neuse de  ces  plantes. 

Lorsque  le  nombre  des  plantes  marines 
connues  ,  n'étoit  pas  considérable ,  il  parut 
inutile  à  Linné  de  multiplier  les  genres  ; 
il  n'en  forma  que  trois  fucus  ,  uha  et  con^ 
ferva^  Depuis  cet  auteur ,  il  en  a  été  publié 
plus  de  six  cents  espèces  dans  ditférens  ou- 
vrages, il  en  existe  presque  autant  d'inédits 
dans  les  collections  que  M.  Lamouroux  a 
visitées,  ou  dans  son  herbier,  un  des  plus 
riches  peut-être  de  tous  ceux  qui  sont  connus, 
et  dont  la  publication  des  nombreuses  espèces 
qu'il  contient  ,  portera  l'étude  des  Algues  à 
ce  degré  de  perfection  qu'elles  n'avoient  point 
encore. 


(37) 

Celle  multiplicité  d'espèces  et  les  caractères 
qu'elles  offrent ,  exigent  une  division  en  plu- 
sieurs groupes  et  en  plusieurs  genres.  L'au- 
teur croit  que  les  caractères  doivent  être  tires 
du  faciès  de  la  substance  ,  qu'il  appelle  réti- 
culée dans  les  Dictyoles ,  fibreuse  dans  le 
fucus  nabans ,  cartilagineuse  dans  le  fucus 
corneus ,  membraneuse  dans  les  Ulves ,  arti- 
culée dans  les  confervcs. 

Les  seconds  caractères  seront  tirés  de  la 
fructification  ,  qu'il  considère  sous  les  rapports 
de  la  grandeur  de  la  forme ,  de  la  situation  , 
de  la  composition,  etc.;  il  place  ceux-ci  en 
seconde  ligne,  parce  qu'ils  sont  quelquefois 
obscurs  et  souvent  difficiles  à  observer;  ceux: 
au  contraire  que  fournit  la  substance  sont 
beaucoup  plus  apparens  ;  ils  constituent  le 
port  des  plantes  qui  est  toujours  conforme 
dans  les  espèces  véritablement  congénères ,  et 
que  l'on  peut  observer  à  toutes  les  époques 
de  leur  existence;  ces  caractères  sont  encore 
utiles  pour  distinguer  les  Algues  marines  de 
plusieurs  zoophytes  que  l'on  prend  quelque- 
fois pour  des  productions  végétales. 

Après  cet  exposé  sommaire  de  quelques 
idées  sur  la  physiologie  végétale  des  Algues 
marines,  M.  Lamouroux  termine  son  mé- 
moire par  une  troisième  partie  qui  comprend 
la  description  de  l'un  des  genres  qu'il  se  prcr- 
pose  de  faire  dajms  celte  famille* 


(38) 


Exposition  des  Caractères  du  genre  Dic- 
tyota  (t),  et  Tableau  des  espèces  qiiil 
renferme;  par  M*  Lamouroux  ,  membre 
de  plusieurs  Sociétés  savantes. 

Caractère  générique. 

Substance.  Réticulée;  les  mailles  du  rézeau 
plus  ou  moins  serrées,  régulières  ou  irré- 
gulières, les  fibres  longitudinales  plus  fortes 
en  général  que  les  transversales. 
Fructification.  Coques  ou  tubercules  invi- 
sibles à  l'œil  nu ,  formant  par  leur  réunion 
des  points  visibles  répandus  sur  les  deux 
surfaces  de  la  fronde,  situées  en  lignes  de 
différentes  formes,  renfermant  quelquefois 
des  tubercules  epars  dans  Tinter valle  qui 
règne  entre  elles. 

Observations.  Toutes  les  Dictyotes  sont 
planes,  pourvues  de  tiges  et  de  racines;  la 
racine  e^t  une  callosité  presque  demi  -  sphé- 
rique,  plus  ou  moins  grosse  et  entièrement 
couverte  de  poils  laineux,  simples,  articulés, 
flexibles  et  courts.  Ces  poils  couvrent  sou- 
Tenl  la  tige,  quelquefois  la  tige  et  les  rameaux 


(i)  Du  grec  zS*«7yov,  rets  ou  filet. 


(39) 
inférieurs  tout  ensemble ,  rarement  une  des 
deux  surfaces  en  entier,  mais  aucune  Dic- 
tyote,  lorsqu'elle  a  acquis  toute  sa  croissance  ^ 
n'en  est  dépourvue. 

Les  Dictyotes  peuvent  se  diviser  en  deux 
sections. 

S   E  G  T  I  G   N      I. 

Fructification  située  en  lignes  transversales  ^ 
courbées  en  segmens  de  cercle  et  concen- 
triques, 

Adanson  avoit  fait  un  genre  de  cette  sec- 
lion,  sous  le  nom  de  Padina  ^  mais  comme 
elle  ne  diffère  point  essentiellement  de  la 
seconde,  je  n'ai  pas  cru  devoir  les  séparer. 

Section     IL 

"Fructification  située  en  lignes  flexueuses , 
transversales  ou  éparses  ,  variant  danf 
leur  longueur  et  dans  leur  forme  y  quel" 
quefois  ces  fructifications  paroissent  en- 
tièrement éparses. 

Dans  la  première  section  sont  contenues 
les  espèces  suivantes  : 

I.  DiCTYOTA  pavonia ,  fronde  reniformi  ^ 
flabelliformi ,  subproliferà  ,  longitudinaliter 
striata ,  Iransversiraque  concentrice  sulcatâ» 


(40) 

C'est  le  Fucus  pavonius ,  L.  Sp,  pL,  ou 
Ulpa  pavonia  ,  L.  Syl.    ve^^. 

Habitat  in  Americano  Ocecnio,  Indiâ  orlen- 
taliy  No  va  HoLlandiâ,  mari  M  éditer  raneo  ,^\Q.. 

Dictyota  pavonia  m.ixiina  ^  in  Autillis. 

Dictyota  pavonia  elongala  y  in  Antillis. 

2.  Dictyota  variegata  ,  fronde  reniformi , 
flabelliformi ,  ramosâ,  loni^'tudinalitpr  varie- 
gala,  2  vel  3  lineis  angutissimis  roacenlricè 
transversimqne  siilcalâ.  Sp.  nov. 

Habitat  in  Antillis,  Ded.  FdcJmrd, 

3.  Dictyota  squamata ,  frondibns  corîa- 
ceis  ,  reniformibus ,  aggregatis  ,  subimbrica- 
tis ,  supra  nudis  ,  coucenlricè  sulcalist  siibtus 
tomentosis. 

Fucus  squamarius  ,  Gmel.  Ulva  ^  Dec. 
Habitat  in  mari  Mediterraneo» 

4.  Dictyota  zonata  ,  fronde  snbdicbotoma, 
parum  ramosâ,  tnbercnlis  in  lineis  duabus 
parallelis  incurvis(|ne  frondem  in  zonas  plu- 
rimas  tnrgenles  dividentibus  p  r  intervalla; 
tuberculis  aliis  \ermiculares  prœ  se  feren- 
tibus. 

Fucus  zonaVs ,  Lamour.  Dissert.  Fasc.  i  , 
p.  38,  t.  i5,  f.  i. 
Habitat  in  Antillis, 

5.  Dictyota  Tourne  for  tîa?ta ,  fronde  laci- 
niato  dentatâ  ,  tuberculis  sœpè  sparsis  ,  raro 
per  llexuosas  liaeas  ramos  dividcntibus. 


(41  ) 

Fucus  Tournefortii j  Lamour.   Diss.  L.  c. 

p.  44,  t.  26,  f.  I. 

Habitat  in  mari  Mecliterraneo, 

6.  DiGTYOTA  rosea  (2). 
Paclina  rosea  y  in  éd.  Pal.  Beauv. 

7.  DiCTYOTA  suharticulata  ,  fronde  snbli- 
neari ,  ramosâ;  isthmis  alternis  vel  oppositis 
interruplâ;  extremitatis  obtusis.  Sp.  nov. 

Habitat  in  Indiâ  orientali ,  in  Novci  Hol^ 
landid,  Ded.   Thouin,  Lahillardière. 

Section    IL 

8.  DiCTYOTA  ciliata ,  tuberculis  ramos  per 
diverse  flexuosas  lineas  continuas  vel  inter- 
ruptas  dividenUbus;ramorum  marginibus  non 
nibîl  ciîialis. 

Fucus  pseudo-ciliatus ,  Lamoiir.  Diss.  Ulva 
atoniaria ,  Ency.  bot,  s  errata  y  Dec. 

Habitat  in  mari  Mediterraneo  ^  Oceano 
jiîitillarum, 

g.  DiCTYOTA  laciniata  ,  fronde  in  lacinias 
lineares  ramosas  vel  simplices  divisa;  exlre- 

(2)  Malgré  que  M.  Palisot  de  Beauvois  m'ait 
donné  cette  espèce ,  comme  elle  fait  partie  du 
travail  qu'il  va  l'aire  paraître,  ne  voulant  point  le 
priver  de  rinïtiative  ,  je  me  contente  donc  de  la 
placer  dans  l'ordre  que  je  crois  lui  convenir  dans 
la  distribution  de  mon  genre  Dictyota. 


(40 
mllalis  bifidis  denlisque,  fructificatione  suî?^ 
sparsa.  Sp^  uov. 

Habitat  in  mariMediterraneo.  Ded.P^rjoo/j. 

10.  DiCTYOTA  peniceltata  ^  fronde  ramosis- 
simâ,  dicbotoma  apicibiis  penicellatis  ;  fruc- 
lilicatiouîbiis  subsparsis.  Sp.  nov. 

Habitat  in  mari  M  éditer,  Ded.  Z.  Deslongch. 

1 1 .  DiCTYOTA  serrulata  ,  fronde  ramosâ  ; 
marginibus  dentatis  vel  serrtilatis.  Sp.  uov. 

Habitat  in  Indiâ  orientali,  Ded,  Jussieu. 

12.  DiCTYOTA  dentata ,  fronde  ramosâ;  ra- 
mis  ramiilisque  apice  dentatis. 

Fucus  atomarius ,  Gmel.  bist.  fiic.  p.  125» 
t.    lO,   f.  I. 

Habitat  in  Antillis, 

i3.  DiCTYOTA  proliféra ,  fronde  linearJ  » 
ramosâ,  ramis  inferioribus  proUferis  ad  basin 
angiistis.  Sp.  nov. 

Habitat  in  Nova  Hollandiâ.  Ded.  Péron, 

«4.  DiCTYOTA  dichotoma,  fronde  dicbotoma; 
marginibus  integris,pnnctis  fr  Li  ctificalionisspar- 
sis,  nunquam  ad  margines  frondis  extantibus. 

Uha  dichotoma,  autor.  Fucus  zosteroïdes , 
Lamour.  Dîss. 

Habitat  in  marïbus  Europae, 

Dictyota  dichotoma  ^  XJlva  punctata  y 
Trans.  Lin. 

Dictyota  dichotoma  y  fructificationibus 
sparsis. 

Habitat  in  Antillis. 


(  43  ) 

Diclyota     dichotoma     S"    ramis   inaequali- 
Las  uumeiosis. 

Habiîat  in  niarï  Mediterraneo, 

i5.  DiCTYOTA  rotundata ,  fronde  subdlclio- 
toma;  aplcibns  dilatatis,  rotundatis,  vel  emar- 
ginatis.  Sp.  nov. 

Habitat  in  mari  Mediterraneo,  Ded.  Léman, 

i6.  DïCTYOTA  lata ,  fronde  dichotoma  lalâ; 
fructificationibus  in  lineas  poljmorphas  per 
lotam  frondem  sparsis.  ^'^,  nov. 

Habitat  in  Indiâ  orientali,  Ded.  Lamarck. 

ij.  DiCïYOï.^  Bartayresiana  ,  fronde  di- 
chotoma ;  apicibos  bifidis  fusco  alris.  Sp.  nov. 

Dictyola  Bartayresiana     ^     ramis^strictis. 

Habitat  in  Antillis,  Ded.  P  oit  eau. 

i8.  DiCTYOTA  diK^aricata  ,  fronde  dicho- 
toma,  latitudine  inseqnali ,  interdum  subiili- 
formi  ;  apicibus  bifurcatis  ,  divaricatis.  Sp. 
nov. 

Habitat  in  mari  Mediterraneo» 

ig.  DiCTYOTA  implexa  ,  ramnlis  nume- 
rosissimis  implexis  divaricatis,  apicibus  acu- 
lis. 

Fucus  implexus  ,  Desf. ,  fl.  atl. 

Habitat  in  mari  Mediterraneo  Africano. 

20.  DiCTYOTA  pusilla  y  fronde  fil  i  for  mi ,  di- 
chotoma ,  flexili ,  implexa.  Sp.  nov. 

Habitat   in   mari  Hispanico, 

21.  DiCTYOTA  fasciola,  fronde  siibcoriacea, 
ramosà  dichotoma. 


(44) 

Fucus  fasciola ,  Roi  h . 

Habitat  in  maribus  Europœ, 

2.2,  DicTYOTA  crispata ,  marglnibus  undu- 
latis  crispai is  ;  friictificationibus  per  totaia 
fron(!(^m  sparsis.  Sp.  nov. 

Habitat  m  Antiliis*  Ded.  Thuillier. 

23.  DiCTYOTA  polypodioïdes ,  fronde  dî- 
chotomâ  parum  ramosâ ,  infernè  slricta  co- 
riacea  ,  supernè  lata  membranaceâ;  friictifi- 
cationibus conspectis  ,  margine  parallelis. 
S  p.   nov. 

Habitat  in  Antillis,  Ded.  Thuillier. 


(45) 


Flore  des  environs    de  Paris  ;  par    MM^ 
TCJRPIN   et   POITEAU  (i). 

J.L  ëtoit  bien  surprenant  que  Paris,  cette 
première  yille  de  France ,  et  peut-être  la  pre- 
mière capitale  du  monde,  ne  possédât  poiot 
encore  un  ouvrage  dans  lequel  fussent  figu- 
rées les  plantes  qui  croissent  dans  k^  lieux 
qui  l'environnent  ;  ces  plantes  assez  nom- 
breuses ,  si  l'on  étend  le  rayon  de  cette  ca- 
pitale, comme  l'ont  fait  les  auteurs  qui  ont 
donné  des  Flores  de  Paris  ,  offrent  une  série 
d'espèces  très-curieuses  et  mêmes  rares  ;  plu- 
sieurs à  la  vérité  doivent  être  recueillies  à 
Fontainebleau,  à  Saijiù- Léger ^  et  un  plus 
grand  nombre  à  une  distance  moyenne  5  mais 
on  peut  toujours  les  considérer  comme  ap- 
partenant au  sol  qui  circonscrit  Paris;  il  y 
a  toujours  moins  d'inconvénient  à  étendre 
la  surface  que  comprend  une  Flore  particu- 
lière ,  qu'à  resserrer  cette  surface  ;  en  effet  si 
vous  circonscrivez  trop  une  Flore ,  pour  un 
certain  nombre  de  personnes  qui  passeront  au 

(i)  A  Paris,  chez  Schœll^  rue  des  Fossés-Saint- 
Germain-1'A.uxerrois,  n/  29.In-fol.^  1808.  6  Liv.  du 
premier  vol.  5  renfermant  36  pi.  Prix  25  fr.  par  livrai- 
5on3  48  fr.  sur  véUn3  édit.  in-4.^  épreuves  eu  noir,  9  fr. 


(  46  ) 
delà  des  limites,  elle  sera  imparfaite,  puis- 
qu'ils pourront  trouver  à  peu  de  distance 
de  la  ligne  de  démarcation,  des  plantes  dont 
il  n'a  pas  été  parlé  ;  sous  ce  point  de  vue , 
on  lie  peut  donc  faire  aucun  reprocLe  à  la 
Flore  de  Paris  de  s'étendre  à  quinze  ou  dix- 
huit  lieues. 

MM.  Poiteau  et  Turpin ,  botanistes  instruits 
et  peintres  habiles ,  comme  le  prouve  l'ou- 
vrage sur  les  fruits,  dont  nous  avons  rendu 
compte,  ont  entrepris  de  donner  la  Flore  des 
environs  de  Paris.  Cet  ouvrage ,  digne  d'être 
fait  sous  les  yeux  et  aux  frais  d'un  gouver- 
nement ,  remplit  par  sa  belle  exécution  tout 
ce  qu'on  pouvoit  exiger  ,  pour  le  porter  à 
l'état  de  perfection  auquel  il  etoit  nécessaire 
qu'il  atteignît.  La  beauté  et  la  perfection  des 
dessins ,  le  fini ,  la  précision  et  l'exactitude 
avec  lesquelles  sont  rendues  les  parties  qui 
composent  les  organes  de  la  Heur  et  du  fruit, 
rendront  très-précieux,  aux  yeux  des  Bota- 
nistes, un  ouvrage  auquel  on  ne  peut  com- 
parer aucun  de  ceux  qui  ont  été  publiés  sur 
les  plantes  de  diverses  parties  de  l'Europe. 

On  trouve ,  dans  ce  qui  a  déjà  paru,  de 
Touvrage  de  MM.  Foiteau  et  Turpin ,  plu- 
sieurs ob  ervations  nouvelles  sur  les  plantes 
qu'ils  ont  décrites  ;  elles  font  pressentir  que 
cet  ouvrage,  continué  avec  les  mêmes  soins, 
en  renfernaera  ViPv  grand  nombre ,  qui   cou- 


(  47  ) 
coureront  k  jet€r  svir  cette  Flore  un  intérêt 
étranger  à  ki  perfection  des  ligures ,  et  qui  la 
rendront  nécessaire  aux  Botanistes ,  parce  que 
là  seulement  se  trouvent  ces  observations  : 
nous  allons  en  présenter  quelques-unes;  elles 
prouveront  mieux  que  tout  ce  qu'il  nous 
seroit  possible  de  dire  ,  avec  quel  soin  cet 
ouvrage  est  exécuté  quant  à  la  partie  qui 
forme  l'histoire  de  chaque  plante. 

MM.   Poileau  et  Turpin  ont  obserté  que 
les  fleurs  supérieures  de  la  Pesse  d'eau  {/dp- 
puris)  étoient  unisexuelles  et  toutes  femelles , 
et  les  fleurs   inférieures  hermaphrodites ,  ce 
qui   sembleroit    ranger  cette  plante  dans  la 
polygamie  de  Linné;  mais  nos  auteurs  l'ont 
conservée  dans   la  monandrie ,  parce    qu'ils 
ont  fait  voir  que  ces  fleurs  se  trouvant  à   la 
partie  supérieure  ,  étoient   pour  cette  raison 
dépourvues  du  moyen  de  se  développer  en- 
tièrement, ce  qui  de  voit  être  considéré  comme 
un  avortement.  Cette  observation  peut  avoir 
lieu  à  l'égard  d'un  certain  nombre  de  plantes 
graminées  que  l'on  range  dans  la  polygamie , 
et  qui  ne  sont  telles  que  parce  que  dans  TE- 
pillet ,  les  fleurs  supérieures  ne  se  développent 
jamais  complètement ,  il  en  est  qui  sont  tou- 
jours stériles;  il  me  semble  que  ces  sortes  de 
variations  ne  devroient  point  entrer  comme 
un  caractère  de  classe  d^s^ns  le   système  de 


(48) 
Lînnë,  toutes  les  fois  qu'elles  ont  pour  cause 
un  développement  incomplet. 

Les  auteurs  de  la  Flore  de  Paris  observent 
encore  que  le  nombre  d'etamine  qui  a  servi 
à  diviser  la  famille  des  Aroches  ,  n'est  pas 
assez  naturel ,  et  qu'il  éloigne  le  Blitum  du 
Chenopodium  avec  lequel,  par  la  structure 
de  sa  fleur ,  il  a  les  plus  grands  rapports. 

On  trouve  dans  la  nouvelle  Flore  de  Paris 
des  détails  intéressans  sur  une  espèce  de 
Lilac,  qui  a  embarrassé  tous  les  auteurs,  c'est 
le  Liiac  Yarin  (^  Lilac  media^  Dum.  Courset. 
Fvothomagensis  ,  Poil.  Tuvp. ,  tab,  6.  Syringa 
cldnenus y  WilM.  duhla  Pars.),  caractérisé 
par  des  feuilles  ovales  lancéolées  {foliis  ovato* 
lanccolatls). 

Le  cultivateur  dont  cette  espèce  a  reçu  le 
nom  (M.  Varin  de  Rouen),  a  communifjué 
lui-même  les  détails  relatifs  au  temps  où  il 
obtint  cette  plante,  par  des  semis  faits  de  Lilac 
de  Perse ,  il  croit  que  c'est  une  espèce  jar- 
dinière particulière ,  provenue  accidentelle- 
nienC  ^  et  les  auteurs  de  la  Flore  de  Paris  pen- 
chent au  contraire  pour  l'opinion  qui  n'eu 
fait  qu'un  hybride.  Par  les  divers  noms 
qu'a  reçus  le  Lilac  Varin ,  il  est  certain  que 
la  plupart  des  auteurs  le  considèrent  comme 
une  espèce  du  genre  Lilac  ;  cependant,  par  les 
notions  communiquées  par  M.  Varin  >  et  traus- 


(  49  ) 
Hiises  par  MM.  Poiteau  et  Turpin ,  on  voit 
que  ce  n'est  qu'un  hybride  ,  ou  peut  -  être 
seulement  le  Lilac  de  Perse  avec  des  feuilles 
entières  ,  par  conséquent  ce  n'est  qu'une 
simple  variété  ,  cependant  ses  caractères  sont 
parfaitement  distincts  du  Syringa  vulgaris  et 
du  Syringa  Persica  ;  je  n'en  conchis  pas  qu  il 
faut  le  supprimer  ,  mais  je  vois  que  cette 
observation  positive  peut  conduire  à  nous 
donner  des  idées  plus  précises  sur  ce  qui  est 
véritablement  espèce  ,  ou  ce  qui  est  seulement 
espèce  suivant  les  idées  que  nous  nous  en 
formons;  nous  serons  encore  conduits  à  ne  pas 
regarder  les  idées  de  Necker,  sur  ce  qu'on 
peut  appeler  espèces  ,  comme  étant  aussi 
absurdes  qu'on  a  voulu  le  faire  croire. 

Linné,  ayant  observé  l'espèce  de  Circaea  ap- 
pelée depuis  intermedia,  la  supprima  dans  la 
suite,  la  rétablit  postérieurement  sans  en  donner 
ia  raison  ;  et  enfin  la  fit  disparoitre  entièrement 
de  ses  ouvrages;  il  avoit  probablement  des 
doutes  sur  une  plante ,  que  depuis ,  plusieurs 
auteurs  ont  considérée  comme  espèce ,  et  qui 
par  les  observations  de  MM.  Poiteau  et  Tur- 
pin, vient  d'être  reléguée  dans  les  variétés, 
ces  auteurs  ayant  eu  occasion  de  vérifier  que 
cette  Circaea  inter média  étant  cultivée  rede- 
vient la  Circaea  lutetiana. 

A  l'égard  de  ce  qu'on  regarde  comme  va^ 
2.  4 


(So) 
riélé  ^  je  me  permelUai  quelques  réilexiotis  : 
une  plante  qui  peut  rentrer  dans  Tespèce  par 
une    cause    quelconque  ,   peut-elle    être    re- 
gardée comme  une  variété?  C'est  ce  que  je 
ne  crois  pas  ;  l'idée  que  je  me  fais  de  la  va- 
riété est  toute  différente;   il  me   semble  que 
l'on  ne  doit  considérer  comme  telles  que  les 
plantes  ayant  des  caractères  presque  sembla- 
bles ,  susceptibles  d'en  offrir  un ,  quelquefois 
deux  et  trois,  qui  les  distinguent  les  unes  des 
autres,  ces  caractères  étant  cependant  reconnus 
pouvoir  être  influencés  par  diverses  causes  , 
jaaais  ayant  la  /acuité  de  se  perpétuer  par  tous 
les  moyens  connus.  Un  exemple  rendra  plus 
sensible  l'idée  que  je  veux  émettre.  Les  trois 
espèces  de  Phillyrea  connues  en  France,  se 
perpétuent    par   les    moyens    ordinaires ,    et 
donnent  des  individus  semblables  à  ceux  qui 
ont   fourni   les    graines ,    les   greffes    ou    les 
boutures ,  et  cependant  on  a  supprimé  depuis 
quelques    années  le  phillyrea  média  comme 
appartenant  au  latïfolia^  et  n'étant  qu'une  sim- 
ple variété;  quel  est  l'bomme  babitué  à  voir 
la  nature ,  à   l'étudier    dans    les   nombreuses 
mutations  auxquelles  sont  soumis  les  êtres  qui 
composent  son  ensemble  ;  quel  est  l'homme  , 
dis-je  ,    qui  dans  ce    cas  ne  reconnoîtra  pas 
que  ces  trois  espèces  n'en  font  qu'une  seule, 
qui  renferme  à  la  vérité  trois  variétés.  Yoilà 


(  Si  ) 
ce  qui  devroît  èîre,  pour  tous  les  Botanistes,  de 
véritables  variétés  ;  quant  aux  accidens  de 
couleur,  de  grandeur  de  feuille,  de  leur  in- 
tégrité ou  crenelure  dans  beaucoup  de  cas, 
on  ne  doit  les  considérer  que  comme  des  sous- 
variétés;  il  est  encore  des  accidens  indivi- 
duels qui  ne  peuvent  constituer  même  une 
sous- variété;  tel  est  le  cas  d'un  laurier  rose 
(Nerium  oleander),  qui  se  divise  toujours  par 
quatre,  et  dont  les  feuilles  sont  quaternées  au 
lieu  d'être  1er  nées  comme  dans  le  cas  ordi- 
naire. 

La  Veronicaparniularia  de  MM.  Poiteau  et 
Turpin  (tab.  14),  la  même  que  la  Veronica  scu- 
teîlata/3  de  M.  Loiseîeur  Deslongchamps ,  Flora 
Gallica ,  est  caractérisée  dans  cette  nouvelle 
Flore  de  Paris ,  par  la  phrase  suivante  :  ra- 
cemls  laberalibus  alternis  ;  foUls  Unearihus , 
retrosiim  denbiculatis  pilosis;  caule  prostrato, 
hirsuto.  Ses  Heurs  sont  d'un  bleu  violet;  elle 
croît  à  Saint-Léger,  et  à  l'étang  de  Chalet  dans 
le  bois  de  Meudon. 

Si  les  auteurs  admettoient  les  espèces  seu- 
lement dans  le  sens  où  je  les  regarde 
comme  telles,  bien  certainement  cette  espèce 
ne  seroit  qu'une  variété;  mais  elle  doit  être 
considérée  comme  espèce ,  si  l'on  suit  tou- 
jours la  même  manière  de  voir  ;  la  Vero^ 
nica  parmularia  a  les  fleurs  distinctes  par  leur 


(52) 

couleur,  de  celle  de  la  Veroîilca  scutellatai 
elle  est  plus  petite  ,  sa  pubescence  très-mar- 
quëe  f  et  croît  dans  les  mêmes  lieux  ;  ainsi  le 
défaut  d'humidité  ne  peut  avoir  occasionné 
seul  cette  différence. 

La  T^eronica  satureiœfolia  ,  est  une  autre 
espèce  décrite  comme  nouvelle ,  et  caracté- 
risée ainsi  qu'il  suit  :  spicis  lateralibus  eau- 
leni  pj'ostratani  superantibus  ;  foliis  infnnis 
ohlongis ,  superne  serratis  ;  intennediis  sub- 
denticulabis  ;  aliis  linearibus  integerrimis» 
Cette  Yéronique  est  très- voisine  de  la  Vero- 
iiica  prostrata  de  M.  Decandolle,  et  de  la 
Veronica  Teucriurn ,  et  forme  avec  ces  deux 
espèces  un  groupe  caractérisé  par  une  cin- 
quième dent  au  calice ,  elle  manque  à  la 
T^eronica  Chamœdris  ,  d'après  l'observatiou 
de  MM.  Turpin  et  Poiteau ,  par  conséquent 
cette  plante  n'est  pas  aussi  voisine  des  Vero- 
nica  Teucrium,  prostrata,  qu'on  le  croyoit. 
La  Veronica  satureiœfolia ,  comme  les  deux 
Véroniques  qui  lui  ressemblent ,  sont  bien 
distinctes;  mais  elles  ne  forment  toujours  que 
ce  que  je  regarde  comme  une  espèce  naturelle, 
caractérisée  par  sa  cinquième  dent  au  calice; 
il  y  a  une  grande  différence  entre  les  Véro- 
niques à  épis  et  celles  à  ileurs  solitaires  ;  on 
trouve  des  espèces  très- voisines  que  l'on  rap- 
proche à  la  vérité,  mais  que  l'on  distingue, 


(  53  ) 
dans  chacune  de  ces  divisions,  du  genre  yé- 
ronique  ;  si  Ton  vouloit  suivre  la  nature ,  on 
rëduiroit  le  nombre  des  espèces  à  celui  des 
groupes  contenus  dans  chaque  genre;  mais 
il  faudroit  à  la  vérité,  pour  exécuter  ce  ira-- 
vail,  en  connoitre  toutes  les  espèces;  Reignier , 
dans  VHistoire  physique  et  naturelle  de  la 
Suisse,  a  donné  Fexemple  de  ces  travaux  ^ 
dans  ses  mémoires  sur  le  genre  Jonc  et  sur 
les  Leontodon;  c'est  par  de  semblables 
recherches  que  Ton  concourra  au  perfection- 
nement de  la  philosophie  botanique. 

D'après  les  observationsde  M.  Richard,  rap- 
portées par  MM.  Poiteau  et  Turpin ,  on  ap- 
prend que  la  Pinguicula  a  les  anthères  uni- 
ïoculaires ,  et  que  ce  genre  ,  avec  rUtricu- 
laria  doit  former  une  nouvelle  famille,  dont 
on  donne  les  caractères. 

LENTIBULARI^. 

Ordre  voisin  des  Anagallidées ,  autre  ordre 
établi  par  M.  Richard  dans  la  nombreuse 
famille  des  Lysimachies. 

GALixbipartito-bilabiatus.  Corollà  bilabiata^ 
calcarata.  Stamina  duo  inclusa,  imae  corollse 
inserta  :  antherce  uniloculares.  Stylus  bre- 
"vissimus.  Capsula  unilocularis  :  placenta^ 
(trophospernium ,  Rich.  )  ceiitrali  -  basilaris  * 


(H) 

crasso-capîtata.  Sfmina  niimerosa  :  tegiimen 
{perispeiiniuni  Rich.)  subtiliter  reticalatum  : 
emhryo  niidiis  prorsus  seu  monocotyledoneus, 
Herhœ  aquaticœ  seu  humidicolœ  ;  foliis  ra^ 
dicalibiis  mit  ruillis. 

MM.  Poiteau  et  Turpin  ont  fait  plusieurs 
observations  nouvelles  sur  le  genre  singulier 
appelé  Utricularia  ;  ils  ont  donné  un  carac- 
lère  très  facile  à  observer  pour  distinguer  les 
deux  espèces;  V U triciilaria  vulgaris  a  le  stig- 
mate frangé  {stigmate  hispido)  ,  et  la  niinor 
Ta  entier  {stigmate  nudo)  Ils  ont  vu  que  la 
capsule,  dans  ce  genre,  s'ouvroit  hori/onta- 
lemeut  en  boîte  à  savonette ,  et  ils  ont  rectifié 
le  caractère  générique. 

Calix  bilabiatus  deciduus.  Corolla  bila- 
biata  calcarata  ,  petalo  ])rorainuio  inslructa. 
Capsula  unilocularis  ,  polysperma  circum- 
scissa. 

Les  mêmes  auteurs  ont  fait  les  observations 
suivantes  :  les  Utriculaires  peuvent  vivre  au 
moins  un  certain  temps  sans  adhérer  à  la  terre; 
à  l'extrémité  des  rameaux  il  existe  de  gros  bou- 
lons qui  ,  après  la  mort  de  la  plante ,  se 
détachent ,  tombent  au  fond  de  l'eau  ,  y 
passent  l'hiver ,  produisent  au  printemps  des 
racines  qui  s'implantent  dans  la  vase ,  au 
dessous  de  l'eau ,  et  reproduisent  la  plante, 
indépendamment  de  la  manière  de  se  repro' 


(53) 
diîire  suivant  le  mode  des  autres  plantes  (les 
graines). 

Les  auteiu^s  de  la  Flore  Parisienne  ont  ex- 
prime' dans  l'énoncé  du  caractère  du  genre 
Sauge  une  singularité  qui  a  été  observée  depuis 
très-longtemps  par  M.  Richard  ,  c'est  la  con- 
formation particnlière  de  l'anthère,  dont  les 
loges  sont  séparées  le  plus  ordinairement  par 
tin  corps  plus  ou  moins  long,  que  M.  Ri- 
chard appelle  Connectif.  Ce  corps  est  abso- 
lument analogue  à  celui  qui  supporte  les  loges 
des  anthères  dans  un  grand  nombre  de  plantes; 
mais  ici ,  cette  partie  est  très-dilatée ,  de  ma- 
nière qu'il  y  a  souvent  plusieurs  lignes  de  dis- 
tance entre  chaque  loge.  Ce  Connectif  est  porté 
sur  le  filet  del'étamine  à  la  manière  ordinaire, 
il  est  vacillant  ;  il  arrive  quelquefois  qu'une 
des  loges  de  l'anthère  ne  croît  pas  ,  c'est  ce 
qui  avoit  fait  méconnoître  cette  particularité 
remarquable. 

S  AL  VI  A.  Calix  et  corolla  bilabiata.  Stamina 
quatuor  :  duo  steriiia;  ferlilium  connectiva 
filamento  longiora  ,  apicè  tantum  loculam 
anthère  fertilem  ferentia. 

D'après  l'exposé  que  nous  venons  de  faire, 
il  est  facile  de  voir  que  MM.  Poiteau  e£ 
Tarpin  ne  se  sont  pas  contentés  de  donner 
seulement  des  figures  exactes  et  bien  exé- 
cutées >  ni  de  rapporter  sur  une  plante  qa'ife 


(  S6  ) 
figuroîent,  ce  qui  avoit  etë  dît  ,  mais  que 
par  eux  -  mêmes  ils   ont    observé    et  vu   la 
nature  avec  l'œil  scrutateur  qui  distingue  le 
Teri table  botaniste. 

On  auroit  souhaiië  peut-être  qu'ils  eussent 
établi,  dans  leur  ouvrage,  une  synonymie  la 
plus  complète  possible,  parce  que  le  plan 
qu'ils  ont  adopté  le  comportoit. 

Il  est  à  désirer ,  que  ceux  qui  s'intéressent 
aux  sciences  concourent  à  ce  que  cette  belle 
entreprise  soit  continuée  ;  elle  bonorera  la 
France ,  et  il  en  rejaillira  sur  les  auteurs  une 
gloire  méritée. 

N.  A.  Destauî. 


(57) 


Cours  complet  d^ Agriculture  pratique ,  d'E- 
conomie  rurale  et  domestique ,  et  de  Mé^ 
decine  vétérinaire  ;  par  VAbbé  PvOzier  ; 
rédigé  par  ordre  alphabétique ,  etc, ,  par 
^tïM.  SoNNiNi ,  ToLLARD  aîné,  Lamarck, 
Chabert,  La  Fosse,  Fromage  de  Leugré, 
Cadet    de  .  Vaux  ,    C.    Gassicourt,  Heur- 

TAUT-LaMERVILLE  ,  CURAUDAU  ,  CHARPEN- 
TIER-CoSSlGNY  ,  Lombard,  Chevalier,  Poi- 
RET  ,    de     ChAUMONTEL  ,    DeMUSSET  ,    YlElL- 

lard  ,  etc.  (i). 

f 

\Juand  un  ouvrage  est,  en  quelque  sorte, 
devenu  classique ,  d'un  usage  habituel  ,  et 
presque  indispensable  pour  tous  ceux  qui 
s'occupent  de  l'objet  dont  il  traite,  il  est 
essentiel  ,  pour  en  étendre  l'utilité,  de  le 
mettre  à  la  portée  de  tous  ceux  qui  peuvent 
s'en  servir ,  soit    par   la  commodité  du  for- 

(i)  Six  volumes  in-8.^,  de  5oo  pages  au  moins 
chacun,  avec  3o  gravures  et  deux  portraits.  A  Paris, 
chez  Fr.  Buisson,  libraire  ,  rue  Gît-Ie-Cœur,  n."  lo. 
Les  tomes  I  de  600  pages  ,  et  II  de  640  pages  avec 
portraits  et  14  planches  ;  sont  en  vente.  Le  tome  III 
paroîtra  sous  peu.  Prix,  7  fr.  le  vol.  broché  ,  et  8  fr. 
75  cent,  franc  de  port  par  la  poste. 


(  S8  ) 
mat  ,  soit  par  la  modicité  du  prix.  Lç 
Cours  d' Agriculture  de  V Ahhé  Rozier  a 
obtenu  le  premier  avantage.  La  réputation 
de  cet  ouvrage,  fondée  sur  Texcellence  des 
préceptes  qu'il  contient,  sur  l'heureuse  appli- 
cation de  la  théorie  à  la  pratique,  sur  un 
style  élégant  et  pur ,  a  donné  à  son  célèbre 
auteur  une  place  distinguée  parmi  ces  grands 
écrivains,  dont  les  travaux  ont  contribué  à 
l'accroissement  de  la  prospérité  publique; 
mais  l'ouvrage  de  l'Abbé  Rozier ,  formant 
avec  ses  supplémens ,  douze  gros  volumes 
in-4.°,  du  prix  de  i55  fr. ,  éloit  une  acqui- 
sition pénible  pour  beaucoup  d'agriculteurs, 
dont  la  prospérité  est  basée  sur  une  sévère 
économie;  cet  ouvrage  d'ailleurs  contient  un 
très-grand  nombre  d'articles  parfaitement  bien 
écrits,  sans  doute,  mais  plutôt  de  pure  spé^ 
culation  que  de  pratique,  ])ropres  à  instruire 
le  physicien,  mais  non  à  éclairer  l'agricul- 
teur dans  ses  travaux  ;  d'une  autre  part,  les 
progrès  rapides  que  les  sciences  ont  fait  de- 
puis très-peu  d'années,  font  que  ces  articles 
ïie  peuvent  plus  être  considérés  aujourd'hui, 
que  comme  une  preuve  de  l'état  où  se  trou- 
"voit  la  science  à  l'époque  où  ils  ont  été  com- 
posés :  n'étant  point  d'une  utilité  indispen- 
sable, ils  peuvent  être  retranchés  sans  incon- 
vénient. Ainsi,  en  réduisant  le  savant  ouvrage 
de  l'Abbé  Rozier  aux  seuls  articles  d'^xpe- 


Il 

C  Sg  ) 

rience  et  de  pratique ,  on  le  rend  bien  plus 
commode,  et  d'un  prix  auquel  peut  atteindre 
la  plus  médiocre  fortune. 

Tel  est  le  but  que  se  sont  propose's  les 
Savans  distingues  qui  se  sont  réunis  pour 
coopérer,  chacun  dans  sa  partie,  à  la  per- 
fection de  cette  nouvelle  édition.  Les  deux: 
premiers  volumes  qu'ils  viennent  de  publier, 
ne  peuvent  que  donner  l'idée  la  plus  avan- 
tageuse de  leur  travail ,  et  de  l'utilité  générale 
d'une  pareille  entreprise.  Rien  de  ce  qui  peut 
intéresser  l'agriculteur  n'y  est  oublié;  en  re- 
tranchant ce  qui  n'étoit  que  de  puie  spécu- 
lation et  quelquefois  étranger  aux  travaux 
des  champs,  les  Auteurs  les  ont  souvent  rem- 
placés par  un  grand  nombre  d'autres  articles 
qui  a  voient  échappé  à  Rozier ,  ou  dont  la  dé- 
couverte n'a  été  faite  que  depuis  qu'il  a  cessé 
d'écrire.  Partout  la  théorie  est  appuyée  par 
i'expérience  ,  et  celle-ci  est  fondée  sur  une 
pratique  accréditée  par  les  succès;  partout 
les  préceptes  y  sont  énoncés  avec  clarté  et  pré- 
cision; le  style  en  est  pur  et  d'une  noble  sim- 
plicité. On  y  retrouve  à  chaque  page  l'homme 
de  goût  qui  sait  yarier  sa  diction  selon  les 
objets  qu'il  traite  et  les  personnes  auxquelles 
il  s'adresse;  enfin,  pénétrés  du  mérite  de  leur 
modèle,  ces  nouveaux  Rédacteurs  ont  pris  le 
Ion  de  Rozier,  même  lorsqu'ils  ne  parlent 
que    d'aprè    eux.    Nous    pensons     que     cet 


'(6o) 

ouvrage  doit  fixer  rattcntion  de  tons  les^ 
hommes  qui  s'occupent  ou  de  la  culture  des 
champs,  ou  même  des  jardins  d'agrémens;  les^ 
fleurs  cultivées  dans  nos  parterres ,  les  arbres 
et  arbrisseaux,  ornemens  de  nos  bosquets,  y 
sont  mentionnés  avec  les  caractères  qui  les 
distinguent ,  les  avantages  qu'ils  procurent  ^ 
et  les  soins  particuliers  qu'exige  leur  culture* 


(6i) 


ÏCONES  pictce  speciermn  rariorwn  fungorum 
in  Synopsi  methodlca  descriptarum  a  C  //. 
Persoon  ;  ou  Figures  coloriées  des  espèces 
rares  des  Champignons  décrits  dans  Vou^ 
vrage  intitulé  :  Synopsis  metliodica  fan- 
gorum  (i). 

JLiES  ouvrages  de  Botanique  ornes  de  plan- 
ches ,  doivent  avoir  pour  but  de  donner  sur- 
tout, outre  les  observations  particulières  aux 
auteurs,  la  figure  exacte  de  plantes  nouvelles 
ou  peu  connues  à  la  plupart  des  Botanistes. 
Tels  sont  les  ouvrages  des  voyageurs  qui  ont 
fait  des  collections  dans  les  pays  peu  par- 
courus ,  tels  sont  encore  les  livres  connus 
sous  le  nom  diHortus,  Mais  il  est  aussi  des 
végétaux  qui  par  leur  nature  succulente , 
charnue ,  fugace ,  ou  par  leur  petitesse ,  font 
une  lacune  sensible  dans  les  Herbiers ,  ne 
pouvant  y  être  conserves  convenablement , 
telles  sont,  par  exemple,  dans  les  végétaux 
Phaenogames  les  Plantes   grasses,  et   dans  la 

(i)  A  Paris  et  à  Strasbourg,  chez  Amand  Kœnig^ 
libraire.  Quatre  livraisons  ,  depuis  i8o3  jusqu'à 
18085  in-4.*'.  Chaque  livraison,  avec  des  figures  eu 
noir,  5  fr. ,  et  avec  des  figures  coloriées,  7  fr. 


(   63    ) 

cryptoi^amie  les  cliampi gnons  plus  spéciale- 
ment. 

Quant  aux  ouvrages  sur  les  champignons, 
celui  de  Sowerby  en  Angleterre,  de  But- 
liard  eu  France,  de  Schœffer  et  Batsch  en 
Allemagne,  sont  les  mieux  exécutés;  mais, 
excepté  quelques  espèces  qui  sont  propres  à 
chaque  pays,  ils  contiennent  tous  les  mêmes 
espèces  ,  plus  ou  moins  bien  décrites  ,  plus 
ou  moins  bien  figurées.  Dans  les  ouvrages  qui 
viennent  d'être  cités ,  les  espèces  microscopi- 
ques,  qui  égalent  ou  surpassent  même  en 
nombre  les  grandes  espèces  ,  y  sont  décrites 
en  très- petit  nombre;  c'est  pourquoi  l'on  doit 
remarquer  spécialement  tous  les  ouvrages  du 
Docteur  Persoon ,  qui  tendent  à  éclairer  cette 
grande  série  des  champignons  désignés  sous 
le  nom  de  microscopiques  (2)  ,  à  traiter  de 
tous  ceux  qui  sont  yjeu  connus  ou  même 
ignores,  ou  dont  il  n'existoit  aucune  figure, 
ou  au  moins  une  figure  suffisante  pour  les 
faire  reconnoître. 

Les  Icônes  pictœ  que  nous  annonçons , 
remplissent  parfaitement  le  but  que  l'auteur 
s'est  toujours  proposé  d'atteindre  dans  tous 
»fes    travaux.   Dans  ce    dernier  ouvrage    qui 

(2)  Tel  est  l'ouvrage  intitulé  Icônes  f un gorum  ra- 
riorum.  Lipsiae  ,  1798.  Telles  sont  les  ObservaLiones 
myçologicœ.  Pars.  I,  II.  Lipsite  ,  ^796,   1799- 


(63) 
sera  terminé  par  deux  cahiers  qui  paroitront 
dans  le  cours  de  cette  année ,  M.  Persoon  a 
eu  l'intention  de  donner  des  figures  et  des 
descriptions  d'espèces  qu'il  a  publiées  dans 
son  Synopsis  fungorum,  Gottingue  i8oi(3); 
ce  qui  est  nécessaire  pour  les  fixer  invaria- 
blement, surtout  à  l'aide  de  plusieurs  obser- 
vations appartenant  à  chacune  d'elles,  et  qui 
eussent  été  surabondantes  dans  un  ouvrage 
comme  le  Synopsis  fungoruin;  dans  les  Ico?ies 
picùœ ,  on  trouve  quelques  nouvelles  espèces 
qui  n'ont  point  été  publiées  dans  le  Sy- 
nopsis. 

La  description  de  chaque  plante  est  en  latin 
et  en  français;  elle  est  courte,  précise,  mais 
suffisante  avec  le  secours  des  figures  pour  les 
faire  reconnoitre. 

Dans  les  quatre  premiers  cahiers  des  Ico- 
nés  pictœ  y  on  trouve  la  description  de  63 
espèces ,  dont  quinze  Agarics ,  quinze  Spœ- 
ries,  trois  Tremelles^  trois  Hystéries,  deux 
Pories ,  deux  Xylomes  ,  deux  Didermes ,  un 
Uredo  ,  un  jEcidie ,  une  jEgerite ,  un  FuHi^o , 
une  Isarie,  une  Licée,  une  Sistotreme,  deux 

(3)  On  a  publié  à  Gottingue,  il  y  a  un  an ,  chez 
le  libraire  Dietrich ,  un  Index  generalis  poiii  cet 
ouvrage.  Cet  Index  comprend  les  noms  des  espèces 
des  variétés  ,  et  tous  les  synonymes  qui  soot  men- 
tionfîés  dans  le   Synopsis  fungorum. 


(64) 
Bolets,  deux  Hydnes  (dont  un  du  sous  genre 
Odontie  ) ,   deux    Pezizes ,    une    Leolie  ,    un 
Sclerotie  ,  un  Lycoperdon ,  un  Stilbe,  et  une 
Trichie. 

Observation  communiquée  par  V Auteur. 
La  Sphœria  duhia,  décrite  dans  la  quatrième 
livraison,  ayant  été  observée  sur  des  échan- 
tillons en  très  bon  état,  s'est  trouvée  n'être 
que  la  Pezize  du  cerisier  (  Peziza  cerasi)^ 
qui  n'étoit  pas  encore  développée,  et  dont 
l'aspect  est  tel  avant  sa  maturité,  qu'elle  se 
l'approche  absolument  en  apparence  des  Sphae- 
ries  par  sa  forme  et  par  sa  couleur ,  ce  qui 
avoit  occasionné  la  méprise. 


FairO\ 


FL.ir. 


ciss^mpi:LOS  jui/iuriJJVJ/. 


Paj.  ô\^. 


J^L.JU. 


CISS^iMPIlL  OS  MAiriUTTAJVA,  ma.r.  auh. 


(65) 


OBSEiiVÀTiorsS  sur  quelques  espèces  de  Cissanh" 
pelas,  par  Aubert  du  Petit-Thouàrs. 


P 


isoN,  dans  son  Histoire  des  plantes  du  Bre'sil, 


a  décrit  et  figuré  sous  le  nom  américain  de 
Caapehay  une  plante  grimpante,  qui  possède, 
selon  lui ,  des  vertus  merveilleuses  ,  étant  re- 
gardée comme  excellente  contre  la  pierre ,  ei 
passant  surtout  pour  être  un  spécifique  assuré 
contre  la  morsure  des  serpens,  d'où  vient  au 
Brésil  le  nom  portugais  de  Cipo  das  cobras. 

Plumier  la  reconnut  aux  Antilles  ,  et  la 
figura,  dans  son  Traité  des  plantes  d'Amérique, 
sous  le  nom  de  Clematis ,  tab.  i83.  Ayant 
adopté  depuis  les  principes  de  Tournefort ,  il 
en  forma  un  genre  ,  en  conservant  le  nom 
brasilieu  de  Caapeba^,  et  le  rangea  dans  la  hui- 
tième section  de  la  sixième  classe  parmi  les 
fleurs  rosacées  de  la  Méthode  de  Tournefort  : 
il  en  distingua  trois  espèces. 

•Linné  adopta  ce  genre  en  le  réformant  ; 
et  comme  il  ne  \n3uloit  point  admettre  les 
noms  de  pays  comme  génériques,  il  lui  ap- 
pliqua celui  de  Cissampelos ,  venu  du  grec, 
lierre  et  vigne,  donné  précédemment  par 
Fuchsius  au  Liseron  des  champs.  Il  le  plaça 
dans  la  Dioecie  monadelphie  de  son  système  » 
a.  S 


{  66  ) 
et  réduisit  à  deux  les  trois  espèces  de  Plumier. 
11  nomma  la  première,  qui  en  réunissoit  deux, 
Cissampelos  Pareira ,  en  lui    donnant  pour 
caractère  spécifique  les  feuilles  pcllées,  cor- 
diformes  et  échancrées  ;  la  seconde ,  Cissam- 
pelos Caapeba,  fut  distinguée  par  les  feuilles 
pétiolées  dès  la  base  et  entières.  Dans  les  édi- 
tions suivantes  il  ajouta,  comme  une  note  à 
la  première  ,  cei  mots  :  ne  seroil-ce  pas  la  fe- 
melle de  la   précédente  ?   Celte  question    dut 
paroître  singulière  :  car  on  a  observé  jusqu'à 
présent  ,  dans   les  plantes  dioïques ,  que  les 
individus  mâles  et  femelles  ne  diff croient  entre 
eux   que  par  les  parties  de  la  fructification. 
Nous  avons  trouvé  une  réponse ,  mais  inverse, 
à  la  question  de  Linné,  c'est-à-dire,   que 
dans  une  espèce  de  ce  genre  commune   aux 
deux  îles  de  France  et  de  Bourbon  (la  Réunion), 
l'individu  mâle  a  les  feuilles  pellées    (^pl.  3, 
fis;.  3  ]] ,  et   l'autre    simplement    cordiformes 
{^pL  4].  Comme  nous  avons  été  à  même    de 
l'observer  vivante,  nous  la  prendrons  pour 
type  de  ce  genre,  et  nous  allons  exposer  le 
caractère  qu'elle  nous  a  offert  :  on  ])Ourra  *s'a- 
percevoir    qu'il    diffère    beaucoup  de    celui 
publié  par  Linné.  Cet  auteur  n'a  p  «  former 
le  sien  que  sur  des  individus  secs  ;  et  comme 
les  fleurs    sont   très-petites ,  il  n'^   pu  mettre 
dans  leur  examen  son  exactitude  accoutumée. 
Nous  nous  accordons  davantage  avec  Swartz, 


(67) 
qui  vient  tout  récemment ,  dans  sa  Flore  occi- 
dentale, de  reformer  ce  genre.  Ne  seroit-il 
pas  à  propos  de  conserver  le  nom  primitif  de 
Caapeha  ,  pensant  avec  Adanson  ,  qui  l'a  aussi 
adopté,  qu'un  nom  américain  est  préférable 
pour  une  plante  d'Amérique  à  ceux  que  l'on 
peut  tirer  du  grec?  M.  Lamarck  lui  a  donné 
dans  son  Dictionnaiie  celui  de  Parelra;  mais, 
comme  nous  verrons  plus  bas  ,  il  y  a  appa- 
rence que  le  vrai  Pareira  bra^>a  des  Espa- 
gnols appartient  à  un  autre  genre. 

Les  fleurs  du  Cissampelos  mauritiana  sont 
mâles  et  femelles  sur  differens  individus,  ou 
dioïques  :  les  fleurs  mâles  ,  ramassées  en  pa- 
nicules  axillaires,  sont  composées  d'un  calice 
de  quatre  folioles  ouvertes  ,  arrondies  [[pi.  3  , 
f.  I,  ^z^Z»];  d'un  disque  charnu,  du  centre 
duquel  s'élève  un  filament  en  forme  de  co- 
lonne,  portant  à  son  sommet  un  plateau  ho- 
rizontal ,  à  quatre  lobes  ,  qui  sont  autant  de 
loges  d'anthères  s'ouvrant  verticalement.  Les 
fleurs  femelles ,  disposées  en  groupe  pareille- 
ment axillaires,  sont  en  fa  cicules,  au  nombre 
de  cinq  ou  six,  dans  l'aisscUd  des  bractées  un 
peu  écartées  les  unes  des  autres  ([pi.  3,  f.  2  ,  cf\. 
Ces  fleurs  sont  composées  d'une  écaille  alon- 
gée,  unilatérale,  que  l'on  peut  regarder  comme 
un  calice ,  et  d'une  seconde  écaille  du  même 
côté  que  la  première ,  plui  courte  qu'elle  et 
à  deux  lobes ,  représentant  la  corolle.  L'ovaire. 


(68) 
est  solitaire ,  ventru  du  coté  opposé  aux 
écailles,  terminé  par  un  style  court,  divisé 
en  trois  stigmates  linéaires  horizontaux  [^pl.  3, 
f.  2,  b"]  :  il  devient,  en  mûrissant,  une  baie  qui, 
se  gonflant  d'un  seul  côté ,  rejette  à  la  base 
du  côté  o^Dposé  les  vestiges  des  stigmates  ;  elle 
contient  une  seule  graine  contournée  un  peu 
irrégulièrement ,  orbiculaire  et  comprimée  , 
dont  le  bord  renflé ,  semblable  à  un  cordon 
qui  feroit  un  tour  de  spire,  est  strié,  tandis 
que  le  centre  est  mii  ^pl.  3,  f.  2 ,  c  ]].  L'em- 
bryon ,  dépourvu  de  péri  sperme  ,  est  long  et 
cylindrique ,  logé  dans  une  cavité  qui  règne 
dans  le  pourtour  du  cordon  ;  la  radicule 
part  du  point  qu'occupent  les  styles ,  et ,  se 
recourbant  vers  ia  pointe  des  cotylédons  , 
forme  ainsi  avec  eux  un  cercle  presque  com- 
plet [pi.  3  ,  f.  2  ,  <:/]. 

Nous  avons  trouvé  une  structure  analogue 
dans  la  graine  d'une  espèce  de  Ménisperrae 
et  dans  un  genre  voisin  observé  à  Madagas- 
car; elle  estv  très  -  différente  de  celle  du  sin- 
gulier Menisperjnum  fenestratimz  décrit  et 
figuré  parGsertner,  tab.  46  de  son  ouvrage, 
ainsi  que  celle  du  Menispermum  cocculiis  qui 
est  à  la  tab.  70.  Il  nous  paroît  probable  que 
plusieurs  des  plantes  rapportées  jusqu'à  présent 
au  genre  Ménisperme,  doivent  en  être  écar- 
tées, et  font  peut-être  partie  d'une  autre  fa- 
mille :  les  autres  ont  le  plus  grand  rapport 


(  69  ) 
avec  Je  Caapeba;  car  leur  fleur  femelle,  com- 
posée de  plusieurs  ovaires,  paroît  n'élre  qu'un 
fascicule  de  six  fleurs  femelles  de  Caapeha  , 
telles  que  nous  venons  de  les  décrire.  Du 
reste  ces  plantes  se  ressemblent  beaucoup  dans 
le  port,  ayant  des  tiges  grimpantes,  sarmen- 
teiises  ,  des  feuilles  alternes  et  terminées  par 
une  pointe  particulière;  elles  forment  la  base 
de  la  famille  que  M.  Jussieu  nomme  Ménis^ 
permées,  Linné  Ta  voit  déjà  indiquée  en  pla- 
çant ces  deux  genres  à  côté  l'un  de  l'autre 
dans  les  plantes  incertaines  ,  ensuite  dans  le 
groupe  incohérent  auquel  il  donna  îe  nom  de 
Sannentacées,  Adanson ,  trompé  vraisembla- 
blement par  l'inexactitude  du  caractère  du 
Caapeha  ,  l'a  placé  dans  les  euphorbes,  tandis 
que  le  ménisperme  est  dans  sa  famille  des 
Anones. 

M.  Poiret,  qui  s'est  chargé  dans  l'Encyclo- 
pédie, de  l'article  P^ireiraj  qui  est  le  Caapeha, 
porte  le  nombre  des  espèces  à  cinq  ;  mais  il 
réunit  comme  simples  variétés  non-seulement 
les  trois  plantes  de  Plumier  et  celle  de  l'Ile» 
de -France,  mais  de  plus  le  Menispermum 
cocculus  ou  coque  du  Levant  des  boutiques  ;. 
l'inspection  seule  de  sa  graine  suffit  pour  dé- 
truire cette  réunion.  Nous  croyons  aussi 
que  l'espèce  de  File  -  de  -France  diffère  de 
celles  de  Plumier,  comme  on  peut  le  voir 
d'après  la  description  suivante.  La  racine  de 


(70) 
celte  plante  est  yivace,  ligneuse;  elle  pousse 
des  tiges  nombreuses,  menues,  cylindriques, 
sarmenteuses ,  qui  grimpent  en  se  roulant  de 
droite  à  gauche  sur  les  arbustes  voisins.  Les 
feuilles  sont  alternes,  écartées  les    unes   des 
autres  de  trois  à  quatre  pouces,  soutenues  par 
un  pétiole  aussi  long  que  la  lame  :  celle-ci, 
dans  les  individus  mâles  ,  est  arrondie,  échan- 
cree  à  la  base,  ayant  environ  trois  pouces  de 
diamètre  :  le   pétiole  s'insère   sur    le   disque 
même,  à  quelque  distance  de  réchancrure^ 
en   sorte    qu'elle   est    décidément  peltée,   au 
lieu  que  dans  les  femelles  la  lame  est  à  peine 
échancrte  ,  et  l'insertion  est  à    sa  base.   Les 
fleurs  màlcs  sont  très  petites,  disposées  en  pa- 
nicules    dichotomes  ,    moins  longues  que  le 
pétiole;  elles  ont  à  peine  une  ligne  de  dia- 
mètre ,  et  sont  verdàtres.   Les  ileurs  femelles 
sont  de   même  grandeur;  réunies  dans  l'ais- 
selle   d\ine   bractée   qui    ressemble  en    petit 
aux  feuilles,  elles  forment  des  grappes  simples. 
Il  leur  succède  une  baie  arrouviie,  succulente, 
un  peu  comprimée  et  ventrue  d'un  côté ,  de 
trois  lignes  de  diamètre  environ ,  de  couleur 
orangée    quand  elle    est    miire.    Toutes    les 
parties  sont   couvertes  de  poils  abondans  et 
soyeux,  qui  donnent  à  la  plante  un  coup- 
d'oeil  blanchâtre;  de  là  lui  vient  le  nom   de 
Liane  blanche  qu'on  lui  donne  généralement 
dans  nos  colonies  africaines,  où  elle  est  très- 


(  70 

commune.  Elle  est  visqueuse  ,  amère,  et  e^s- 
haie,  surtout  dans  la  baie,  une  odeur  parti- 
culière, qui  rappelle  un  peu  celle  du  foie  de 
soufre.  On  regarde  l'infusion  de  ses  tiges  et 
de  ses  racines  comme  très-bonne  contre  la 
gravelie. 

Au  premier  coup-d'œil ,  cette  plante  ne  pa- 
roît  pas  différer  du  Caapeba    d'Amérique  ; 
mais  par  un  examen  plus  approfondi  desèchau» 
tiJlons  de  celui-ci  qui  sont  dans  les  herbiers , 
nous  avons  saisi  des  traits  assez  marqués  pour 
les  distinguer  comme  espèces.  Outre  ceux  que 
nous  avons  été  à  portée  d'examiner  dans  l'her- 
bier de  M.  Jussieu  ,  nous  nous  trouvons  avoir 
dans  le  notre  un  individu  femelle   de  cette 
espèce  américaine  ,  qui  a  absolument  le  carac- 
tère  que   Linné    donne   à    son    C'issampelos 
Pareira,  c'est  à-dire  qu'il  a  les  feuilles  peltées, 
en  sorte  qu'il  est  l'inverse  de  celui  de  l'Ile- 
de-France;  en  outre  ses  fleurs  sont  plus  petites 
et  plus  nombreuses  dans  chaque  aisselle.  On 
donne  à  cette    plante  dans   les   colonies   des 
Antilles  ,  où  elle  paroit  commune ,  les  noms 
de  Liane  à  serpent; ,  ou  à  tête  de  serpent^ 
parce  qu'on  trouve  à  ses  assemblages  de  fleurs^ 
quelque  ressemblance  avec  une  tête  de  serpent, 
ce  que  l'on  regarde  comme  une  indication  de 
ses  propriétés;  on  la  nomme  aussi  Liane  à  glace 
ou  à  gelée  ^  parce  qu'elle  abonde  tellement 
en  sucs   mucilagineux    qu'elle  coagule  l'eau 


(   72   ) 

dans  laquelle  on  la  met  Infuser.  Son  nom 
trivial  de  Pareira  est  d'origine  espagnole  et 
portugaise;  il  tient  à  celui  de  Parra,  qui  veut 
dire  vigne  ou  pampre.  Linné  l'a  donné  à 
cette  plante ,  parce  qu'il  la  regardoit  comme 
le  Pareira  brave  ou  sauvage  des  Espagnols , 
plante  fort  estimée  contre  la  pierre  et  la  gra- 
velle;  mais  Aublet  croit  que  c'est  celle  qu'il  a 
nommée  Ahuta,  et  dont  il  n'a  vu  que  le  fruit. 

Linné  rapporte  de  plus  à  ce  genre  le  Cis^ 
sampelos  srnilacina  ou  à  feuilles  de  Salsepa- 
reille, figuré  par  Catesby  dans  son  Histoire 
naturelle  de  la  Caroline ,  tab.  5  :  son  port 
est  très-singulier;  il  se  distingue  des  autres 
par  ses  feuilles  cordiformes  ,  aiguës  et  angu- 
leuses. 

Thunberg  en  a  ajouté  une  autre  espèce  du 
Cap  de  Bonne-Espérance  ,  nommée  par  Linné 
fils ,  Cissampelos  capensis  ^  qui  diffère  beau- 
coup des  autres  espèces  par  son  port  et  ses 
feuilles  ovales  mucronées. 

Le  TVal'tiedde  dont  Geertner  a  figuré  la 
graine  à  la  dernière  planche  de  son  ouvrage 
pourroit  bien  appartenir  à  une  plante  de  ce 
genre ,  ou  à  ceux  des  Ménisperraes  qui  ont  de 
l'affinité  avec  lui. 


(  73  ) 

Explication  des  Figures» 

PL  3.    Fig.  I.  a.  Fleur  mâle ,  grossie  el  Tue 
en  dedans. 
h.  Ici,  un  peu  sur  le  côté. 
Fig.  2.        Fleur  femelle. 

a.  Ovaire  entouré  des  parties 

de  la  fleur ,  grossi. 
h.  Fruit. 

c.  Esquisse  de  la  position  de 

l'amande  dans  le  fruit. 

d.  Embryon.  i 
Fig,  3.         Individus  mâles  du  Cissam- 

pelos  mauritiana» 
PL  4.  Individus  femelles  avec  ses 

fruits. 


(74) 


Mémoire  sur  les  Palmiers  en  gênerai ,  et  en 
particulier  sur  un  nouveau  genre  de  cette 
famille  ;  par  M,  Palisot  de  Beauvois  (i)  , 
membre  de  V Institut, 


J_jES  Palmiers  en  général,  dans  les  arbres  con- 
nus, peuvent  être  mis  au  nombre  des  plus  élevés 
et  des  plus  beaux.  Leur  tronc  délié  et  nu  , 
est  terminé  par  un  seul  faisceau  de  feuilles 
remarquables  par  leur  disposition  et  par  leur 
étendue.  Leurs  spadix  élégans^plus  ou  moins 
cbargés  de  fleurs  et  de  fruits ,  donnent  à  ces 
utiles  végétaux  un  port  imposant  et  majes- 
tueux. Mais  la  nature  ne  s'est  pas  plu  uni- 
quement à  les  parer  des  formes  les  plus  agréa- 
bles ,  elle  les  a  encore  doués  de  presque  toutes 
les  qualités  nécessaires  à  la  vie,  aux  usages 
et  aux  besoins  des  peuples  qui  habitent  les 
mêmes  contrées» 

Les  habitations  des  hommes  qui  vivent  dans 
les  climats  chauds  ,  sont  presque  entièrement 

(i)  Lu  à  rinstilut  à  la  fin  de  l8o6  ,  et  destiné  à 
être  inséré  dans  les  Mémoires  des  savans  étrangers, 
époque  à  laquelle  cet  estimable  savant  et  zélé  obser- 
vateur n'appartenoit  pas  encore  au  corps  respectable 
de  l'Institut. 


(  75  ) 
coiislruites  ou  couvertes  avec  des  Palmiers. 
Le  tronc  sert  à  faire  des  piliers  ou  poteaux 
inattaquables  par  les  insectes;  on  en  forme 
aussi  les  côtes  avec  des  planches  tirées  de  ce 
tronc.  D'autres  fois  les  côtés  latéraux  et  les 
couvertures  sont  formées  avec  de  simples 
feuilles.  J'ai  vu  à  Saint-Domingue  une  case 
aussi  ancienne  peut-éîre  que  le  premier  éta- 
blissement de  la  colonie;  des  planches  du  Chou 
palmiste  ,  Areca  oleracea  ,  L.  bouc  h  oient 
toutes  les  ouvertures  latérales;  ces  planches, 
dont  je  possède  un  morceau ,  étoient  parfaite- 
ment conservées  et  intactes  ;  elles  avoient 
même  acquis  plus  de  pesanteur  et  de  dureté, 
de  manière  qu'il  étoit  difficile  de  les  attaquer 
avec  des  outils  trauchans. 

Si  les  feuilles  de  toutes  les  espèces  de  Pal- 
miers sont ,  comme  je  l'ai  dit,  propres  à  faire 
de  solides  couvertures  ;  du  tronc  du  plus 
grand  nombre  on  relire  une  liqueur  vineuse 
très-agiéable  et  de  première  nécessité ,  dans 
un  pays  où  les  effets  de  la  chaleur  rendent 
presque  nulle  l'activité  des  naturels  ;  où  les 
arts  industriels  sont  peu  ou  point  connus ,  où 
il  ne  croît  ni  pommes  pour  faire  du  cidre, 
ni  grains  propres  à  faire  de  la  bierre  ,  ni 
raisin  qui  produit  le  vin.  Sans  ce  secours 
bienfaisant ,  les  naturels  de  ces  contrées  peu 
éclairées  seroient  condamnés  à  ne  boire  que 
de  l'eau ,  et  le  résidu  de  la  fermentation  de 


(76) 
bananes  ou  autres  fruits  semijlabîes  ;  ou  ce 
qui  seroit  pis  encore  ,  forces  de  traiter  en 
abondance,  avec  les  Européens,  du  Rhum  ou 
des  Eaux-de-vie ,  dont  il  est  démontré  que 
l'introduction  a  été  si  funeste  aux  nations  peu 
policées,  quelle  que  soit  l'altération  que  l'avidité 
du  gain  porte  les  marchands  à  faire  aux  li- 
queurs spiritneuses  ,  qu'ils  leur  vendent  à  un 
prix  excessif. 

Beaucoup  de  Palmiers  fournissent  encore 
aux  naturels  une  nourriture  saine  et  agréable. 
Tels  sont  les  cocos  ,  et  tous  ceux  que  Rumphe 
a  classés  parmi  les  Palmiers  nucifères  :  les 
jeunes  pousses  de  la  plupart  ,  et  notamment 
celles  du  Chou  Palmiste  dont  la  nourriture 
est  saine  et  recherchée  dans  nos  Colonies.  Il 
est  des  peuplades ,  celle  de  Bénin  entre  autres  , 
chez  lesquelles  les  cocos  sont  en  si  grande  vé- 
nération ,  que  ce  fruit  y  est  préféré  pour  les 
offrandes  aux  jours  des  sacrifices.  J'observerai 
en  passant  qu'on  rencontre  des  lieux  où  les 
cocotiers  sont  si  multipliés  qu'il  semble  que 
la  nature  les  y  ait  prodigués  pour  fournir  aux 
hommes  et  aux  animaux  une  nourriture  con- 
venable. Telle  est  entre  autres  l'Ile-du-Prince, 
où  les  cocotiers  croissans  à  côté  des  palmiers 
à  vin,  sont  si  abondans  qu'on  pourroit  la  sur- 
nommer rile-des-Cocotiers.  La  noix  du  cocos 
sert  encore  à  fabriquer  des  coupes ,  des  go- 
belets et  autres  instrumens  de  ménage. 


(77) 

Les  Nègres  de  la  Guinée  et  de  presque  toule 
la  côte  occidentale  de  l'Afrique,  retirent  des 
fruits  de  FElaïs  gaineensis^  une  huile  connue 
dans    le  commerce  sous  le   nom  (ï huile   de 
palme  ;    l'usage    habituel    de  celte    huile   a 
établi  parmi  les  habitans  de  l'intérieur  et  ceux 
des  côtes ,  une  sorte  de  commerce  au  moyea 
duquel  ceux-ci  peuvent  quelquelois   se  pro- 
curer  des  productions  européennes    dont  ils 
sont  rarement  en  état  de  traiter  directement. 
Cette  huile  n'est  pas  comparable  à  notre  huile 
d'olive ,  ni  même  à  celle  de  féne  ou  de  noix  ; 
mais  les  Nègres  ont  l'art  de  l'épurer  et  de  la 
préparer  de  manière  à  en  rendre  le  goût  sup- 
portable;  c'est   avec    elle  qu'ils   assaisonnent 
leurs  poissons  ,  et  presque  tous  leurs  mets  j 
elle  sert  à  les  éclairer  et  à  graisser  leurs  cuirs  : 
ainsi  l'Europe,  paroissant  mieux  partagée  de  la 
nature ,  compte  parmi  ses  productions  natu- 
relles un  grand    nombre   de   plantes  oléagi- 
neuses, dont  chacune  a  un  usage  particulier; 
tandis  que  les  Nègres  qui  habitent  les  tropiques 
n'en    connoissent    qu'une    qui    sert    à  tout  , 
comme   l'huiîe  de  poissons  chez   les  peuples 
voisins  de  Pôles,  et  la  graisse  d'ours  parmi  les 
Indiens  de  l'Amérique  septentrionale. 

Sousle  rapport  de  l'utilité  dont  est  I'ElaÏs^wî- 
neensis j  pour  suppléer  à  la  lumière  du  jour, 
cet  arbre  est  aux  noix  de  la  Guiuée,  ce  que 


(78) 
îe Palmier  porte-cire,  le  Cekoxy LOi^ andlcola^ 
que  MM.  Humboldt  et  Bonpland  nous  ont 
fait  connoître  ,   pourroit   être    aux    habitaas 
d'une  partie  de  l'Amérique    espagnole. 

11  est  un  Palmier  qui  produit  du  sucre, 
lel  est  \Aren^  à  sucre  sur  lequel  M.  Labil- 
lardière  a  donné  de  très-intéressans  et  de  nou- 
veaux détails.  Il  seroit  trop  long  de  citer  toutes 
les  espèces  de  palmiers  qui  fournissent  aux 
divers  besoins  des  hommes;  je  me  contente- 
rai de  citer  en  dernier  lieu  leSagou  dont  la 
moelle  ei>t  une  nourriture  agréable  et  salutaire; 
enfin  l'espèce  étonnante  et  remarquable  décrite 
et  figurée  dans  VHortus  malabaricus  y  le  Co- 
RYPHA  innhraculifera  dont  le  tronc ,  dans  l'es- 
pace de  36  ans  ,  parvient  à  la  hauteur  de 
près  de  2.3  mètres;  son  spadix  a  la  longueur 
de  10  mètres  ,  et  ses  feuilles,  larges  d'environ 
4  mètres,  sur  5  à  6  de  longueur, qui  peuvent 
mettre  dix  hommes  à  l'abri  de  la  pluie  et  de 
l'ardeur  du  soleil. 

Les  fruits  de  quelques  espèces  de  Palmiers 
plus  petits ,  sont  recherchés  dans  nos  Colonies 
par  les  Créoles,  pour  faire  des  ]  en  dans  d'o- 
reilles ou  des  coliers  ;  car  partout  la  coquet- 
terie sait  mettre  tout  en  usage  pour  se  satis- 
faire. 

Je  passe  maintenant  à  l'objet  principal  de  ce 
Mémoire ,  aux  détails  d'un  nouveau  genre  de 


(79  ) 
Palmiers  (2).  Ses  fruits  ont  été  figurés  par 
Lobel ,  Dalecliamps ,  etc. ,  et  par  MM.  La- 
marck,  illust. ,  et  Gœrtner;  ils  se  trouvent 
depuis  longtemps  dans  presque  toutes  les  col- 
lections; mais  les  Botanistes  les  plus  modernes 
n'ont  pas  eu  occasion  d'observer  les  caractères 
des  fleurs ,  ni  l'utilité  dont  est  ce  palmier 
dans  les  pays  où  il  croît.  Je  crois  «lonc  qu'en 
les  faisant  conuoitre  c'est  rendre  service  à 
l'histoire  de  l'homme  et  à  la  botanique,  qui 
s'enrichit  d'un  nouveau  genre  bien   tranché. 

Ce  palmier  est  la  Palma-pinus  des  anciens, 
Sagu  f  Lamarck  ,  Sagus  palma  pinus  de 
Gaertner ,  et  une  variété  du  sagus  riiffia  de 
Willdenow  ,  qui  a  confondu  celte  e  nèce 
avec  celle  de  Madagascar,  que  31.  Lam  irck  qui 
en  possède  un  beau  régime  ,  avoit  cependant 
distingué  de  ce  palmier.  Ce  palmier,  c  mme 
on  le  verra,  par  la  description  qui  termine 
ce  Mémoire,  réunit  des  caractère^  qni  ne  per- 
mettent pas  de  le  joindre  au  Sagus  Fuimphui, 
la  seule  espèce  connue  de  ce  genre. 

La  raphie  d'Oware  et  de  Bénin  ,  que  je 
nomme  Raphie  à  lin  ^  Raphia  vmlfcra ,  est 
très  abondante  sur  les  bords  des  rivières  qui 
coupent  les  deux  royaumes.   C'est  un  arbre 

(2)  Les  caractères  de  ce  ^enre  ont  été  publié* 
depuis  avec  la  plante,  dans  la  Flore  d'Oware  et  de 
Beiiio  ,  de  M.  de  Beauvois ,  ouvrage  intéressant  sur 
lequel  nous  donnerons  bientôt  des  détails.  N.  A.  D. 


(8o) 
de  moyenne  grandeur  ;  il  diffère  en  cela  de 
la  seconde  espèce  que   j'appelle  Raphie  pe- 
donculée ,    et   qui ,  au  rapport  de    M.  Bory 
Saint- Vincent ,  s'élève  à  une  très-grande  hau- 
teur. Ses  feuilles ,  comme  celles  de  beaucoup 
de  Palmiers  ,  sont  composées  de  folioles  pin- 
nées  et  chargées  d'épines,   et  ont  depuis  un 
mètre  et  demi  à  deux  mètres  et  plus  de  lon- 
gueur. Les  régimes  des  fruits  sont  aussi  très- 
grands  ,  j'en  ai  vu  de  plus  de  i,3oq  milli- 
mètres, et  tellement  chargés  de  fruits  qu'un 
homme  avoit  peine  à  les  soulever.  Si  cet  arbre 
ne  brille    pas  par   l'élévation  de  son  tronc  , 
il  plaît  par  la  beauté  de  ses  régimes  élégam- 
ment penchés ,  par  la  forme  et  l'éclat  de  ses 
fruits  aussi  brillans  que  si  ils  étoient  vernissés  ; 
il  est  précieux  par  l'usage  qu'en  retirent  les 
naturels.  C'est  une  des  productions  de  ces  pays 
les  plus  communes  et  en  même  temps  une  des 
plus  utiles.  Les  palais  des  rois  ,  les   maisons 
des  grands ,   les   cabanes  des  pauvres  ,  sont 
construites  ou  couvertes  avec  les  feuilles  de 
la  Raphie  à  vin  ;  les  rois ,  les  grands ,  les  riches 
et  les  pauvres,  n'ont  d'autres  boissons  que  celle 
que  leur  fournit  cet  arbre  précieux.  La  côte 
des  feuilles  ou  le  support  des  folioles  ,  est  em- 
ployée à  faire  des  Sagayes  ,  instrument  dont 
les  Nègres  se  servent  pour  aller  à  la  pèche. 
Il  est  terminé  ou  par  un  fer   fait  en  forme 
d'arête  de  poisson,   ou  par    une  arête  na- 


(  8i  ) 
tiirelle  de  poisson ,  fixée  par  une  longue  ficelle 
dont  l'autre  extrémité  est  attachée  autour 
du  corps  du  pêcheur.  Ainsi  armé,  il  se  pro- 
mène sur  le  bord  des  rivières  ou  de  la  mer; 
lorsqu'il  aperçoit  un  poisson  entre  deux  eaux , 
il  lance  sa  Sagaye ,  et  rarement  manque  à 
percer  et  à  saisir  sa  proie;  lorsque  le  poisson 
avant  perdu  son  sang  n'a  plus  assez  de  force 
pour  se  dégager  et  se  détacher  du  fer  qui  l'a 
percé ,  c'càt  alors  qu'il  l'attire  à  lui  à  l'aide 
de  la  ficelle  attachée  à  la  Sagaye  et  à  son 
corps. 

Lorsqu'il  s'agit  de  construire  des  habitations, 
des  Nègres  esclaves  ,  car   je    dois  répeter  ici 
ce    que  j'ai   déjà  dit   ailleurs  ,  les  libres  ,   en 
beaucoup  plus  petit  nombre,  travaillent  fort 
peu;  des  Nègres,  dis-je,  coupent  des  amas  de 
feuilles   qu'ils    amènent    dans   des    pirogues  ; 
lorsqu'une  suffisante  quantité  se  trouve   ras- 
semblée, des  femmes  tournent  les  folioles  d'un 
même  côté,  ouvrage  pénible  et  desagréable  à 
cause  des  épines ,  mais  rarement  suivi  d'ac- 
cidens  par  l'habitude  qu'elles  ont  de  ce  tra- 
vail. A  mesure  que   cet  ouvrage  confié  aux 
femmes  s'avance ,  d'autres  Nègres  réunissent 
ordinairement   trois    ou    quatre   feuilles    en- 
semble, attachent  les  côtes  avec  des  Lianes,  et 
en  forment  autant  de  faisceaux  ou  paquets. 
Ces  faisceaux  sont  placés  U^ansversalement  et 
liés  avec  des  Lianes  entre  chaque   poteau  ; 
2.  6 


(82) 

et  servent  à  boucher  les  ouvertures  late'rales. 
Les  feuilles  étant  ainsi  disposées  ,  chaque 
faisceau  présente  une  épaisseur  de  six  ou  huit 
couches  de  folioles  qui  s'augmentent  encore 
par  les  faisceaux  posés  successivement  et  à 
peu  près  comme  nos  couvreurs  de  chaumes 
et  autres  ,  placent  les  bottes  de  pailles  ou  les 
tuiles.  Les  couvertures  sont  faites  de  même , 
et  des  Lianes  sont  interposées  de  distances  en 
distances,  pour  empêcher  que  les  folioles  ne 
soient  soulevées  par  le  vent.  Ces  sortes  d'ha- 
bitations, dont  les  côtés  et  les  couvertures  sont 
très-épaisses  ,  lorsque  l'on  ne  pratique  pas 
d'ouverture  au  centre,  comme  je  le  dirai 
ailleurs»  n'ont  d'autres  ouvertures  qu'une 
porte  très-basse  et  de  petites  lucarnes  prati- 
quées sur  les  quatre  côtés.  Elles  ont  l'avantage 
d'empêcher  la  chaleur  d'y  pénétrer  ,  et  les 
lucarnes  établissent  un  courant  d'air  suffisant 
pour  le  renouveller;  mais  elles  présentent 
quelques  inconvéniens ,  ceux  surtout  d'être 
les  repaires  de  gros  rats  qui  abondent  dans 
ces  contrées  ,  et  de  vipères ,  couleuvres ,  etc. , 
qui  s'y  glissent  et  s'y  établissent  pour  faire  la 
chasse  aux  rats.  Plusieurs  insectes ,  surtout  de 
la  famille  des  Scarabées  ,  et  principalement 
les  Cétoines  que  j'ai  décrit  et  figuré  dans  mon 
ouvrage  sur  les  insectes  d'Afrique  et  d'Amé- 
rique viennent  y  déposer  leurs  œufs. 

Les  naturels  retirent  de  la  Raphie  à  vin  uue 


(  83  ) 

liqueur  assez  semblable  auTÎnde  palme,  maïs 
plus  colorée  et  plus  forte  ;  ils  la  nomment 
Bourdon,  Les  babitans  d'Oware  préfèrent  le 
Bourdon  au  vin  de  palme,  d'abord  à  raison 
de  sa  force ,  et  surtout  depuis  que  plusieurs 
d'entre  eux  ,  soit  par  des  accidens  qu'ils  ne 
pouvoient  prévoir ,  soit  par  négligence  et 
faute  d'avoir  donné  assez  de  solidité  à  la  cein- 
ture de  branches  d'arbres  et  de  Lianes  dont 
ils  se  servoient  pour  s'élever,  ont  péri  dans 
leur  chute. 

Ils  ont  deux  manières  d'extraire  cette  li- 
queur. La  première  connue  et  usitée  depuis 
longtemps  chez  tous  les  peuples  qui  boivent 
du  vin  de  palme,  consiste  à  recueillir  pendant 
plusieurs  jours  au  haut  de  l'arbre  dans  des 
Callebasses  la  sève  qui  en  découle  abondam- 
ment, après  avoir  fracturé  ou  coupé  la  nou- 
velle pousse  du  centre.  La  seconde,  particu- 
lière aux  habitans  d'Oware ,  est  de  ramasser 
une  quantité  de  fruits ,  de  les  dégager  de  leur 
enveloppe ,  et  de  faire  fermenter  les  amandes 
dans  le  premier  vin  étendu  d'eau.  Cette  se- 
conde sorte  de  vin  est  plus  colorée,  plus  spi- 
ritueuse  ;  elle  pétille  comme  le  vin  de  Cham- 
pagne et  se  conserve  beaucoup  plus  long- 
temps. La  valeur  d'un  demi-litre  suffit  pour 
griser  les  hommes  qui  ne  sont  pas  habitués  à 
celte  boisson. 

Quoique  la  Raphia  à  vin  croisse  également, 


(84) 
sur  le  territoire  d'Oware  et  de  Beiiiii ,  ce 
dernier  peuple,  tout  en  faisant  usage  du  Bour^ 
don ,  ne  le  recueille  et  ne  le  façonne  pas  lui- 
même;  ce  qui  établit  une  liaison  et  un  com- 
merce d'échange  entre  lui  et  les  habitans  d'O- 
ware. Les  Nègres  de  l'intérieur  des  terres  qui 
ne  sont  pas  à  portée  de  faire  du  Bourdon  , 
parce  que  la  Raphie  à  vin  ne  croît  qu'au 
bord  des  rivières  qui  a  voisinent  la  mer,  sont 
obligés  d'avoir  recours  au  Palmier  ordinaire; 
mais  ils  l'abattent ,  pratiquent  un  large  trou 
oblong  au  bas  du  tronc ,  où  ils  puisent  deux 
fois  par  jour  le  vin  qui  s'y  rassemble  tant  que 
l'arbre  en  contient.  A  leur  exemple,  j'ai  pra- 
tiqué le  même  usage  pendant  mon  séjour  dans 
les  déserts ,  où  cette  boisson  m'a  été  de  la  plus 
grande  utilité,  et  m'a  peut-être  empécbé  de 
succomber  à  mes  peines  et  à  mes  fatigues  (3). 
Enfin  ,  pour  achever  l'histoire  de  la  Raphie  , 
les  INègres  fabriquent  encore  des  nattes  dont 
ils  font  de  grossiers  vêtemens  et  des  chapeaux, 
avec  les  folioles. 

Caractère  du  genre  Raphia. 
Monoïque.  Spathe  universelle  triple,  plus 

(3)  On  attend  depuis  longtemps  la  relation  de  ce 
voyage  qui  ne  peut  qu'exciter  l'intérêt,  et  par  les 
détails  nouveaux  qu'il  oflrira,  et  par  les  talens  re- 
connus de  son  auteur.     N.  A.  D. 


(85) 

courte  que  le  spadix ,  la  plus  extérieure  tron- 
quée ,  cunéiforme  ;  la  seconde ,  bifide  au 
sommet ,  ciliée  à  la  marge  intérieure;  la  troi- 
sième en  forme  de  cupule  ou  de  cloche  ren- 
versée. 

Cette  spatlie  est  la  même,  quoique  plus 
petite  à  chaque  rameau  du  spadix ,  et  pour 
chaque  fleur  à  laquelle  elle  sert  d'un  triple 
calice  extérieur. 

Spadix  grand,  rameux;  rameaux  monoïques, 
en  tout  semblables  séparément  au  spadix  pris 
en  totalité. 

Fleurs  mâles  :  nombreuses. 

Calice  triphylle  ;  folioles  épaisses ,  coriaces  ^ 
aiguës  et  renllées  sous  le  sommet. 

Etamines  indéfinies  (5 — 12);  filamens  épais  » 
courts  ,  rapprochée ,  et  presque  réunis  à  la 
base;  anthères  longues,  droites,  sagittées. 

Fleurs  femelles  :  à  la  base  des  divisions  in- 
férieures de  chaque  ramieau. 

Calice  d'une  seule  pièce  ,  à  trois  grandes 
échancrures  égales ,  aiguës ,  écailleux  à  la  base 
comme  dans  les  fleurs  mâles. 

Etamines,  réunies  en  un  seul  filament  mem- 
braneux ,  divisé  ordinairement  au  sommet  eu 
neuf  parties  dentiformes ;  anthères  très-petites» 
sagittées,  stériles. 

Pistil  I  ;    germe  ovale ,  couvert  d'écailles 


(85) 

imbriquées  et  renversées;  style  court;  stig- 
mate à  trois  sillons ,  presque  trifide. 

Fruit  écailleux  ;  écailles  membraneuses  à  la 
mar^e ,  et  fortement  sillonnées  au  centre  ; 
amande  couverte  de  cavités  irrégulières  ;  em- 
bryon placé  dans  une  cavité  latérale. 

Ce  genre ,  comme  on  le  voit ,  diffère  du 
genre  Sagus  : 

i.^  Par  les  trois  écailles  ou  spathes  trifides 
qui  enveloppent  uniformément  toutes  les  par- 
ties du  végétal. 

2.°  Par  le  nombre  indéfini  et  constant  des 
étamines. 

3/  Par  Torganisation  entièrement  différente 
des  fleurs  femelles. 

Il  ne  peut  donc  être  réuni  ni  au  Calamus 
avec  lequel  il  auroit  plus  de  rapport  par  ses 
écailles,  mais  qui  est  hermaphrodite;  ni  au 
Sagus  par  les  caractères  ci-dessus. 

En  étudiant  comparativement  la  Raphie  à 
vin  et  celle  de  Madagascar  ,  j'ai  reconnu , 
comme  Ta  indiqué  M.  de  Lamarck  avant 
moi,  une  différence  sensible  dans  la  Heur 
mâle  ,  dans  le  fruit  et  la  forme  de  l'embryon. 
N'ayant  pas  eu  occasion  de  voir  la  fleur  fe- 
melle, je  n'ai  pas  pu  vérifier  si  elle  est  la 
même  ;  mais  les  deux  plantes  ont  tant  de  rap- 
ports entre  elles ,  et  tant  de  caractères  réunis  , 


(87) 
qu'il  me   paroît  plus  que  probable    qu'elles 
appartiennent  au  même  genre. 

En  conséquence,  le  genre  Rapliie  se  com- 
pose des  deux  espèces  suivantes: 

Raphia  vinifera;  Sagus  palma  pinus^  Gsertn. 
Sagus  Riifia^  var.  <8  Willd.  ,  Lamarck  ,  il- 
lust. 

Calice  des  fleurs  mâles  sessiles,  fruit  oblong, 
arbres  de  moyenne  grandeur. 

Raphia  pedonculata  ;  Rufia ,  Bory  Saint- 
Yincent;  Sa^us  Ru/ia^  var.  a  Willdenow  ^ 
Lamarck ,  illust. 

Calice  des  fleurs  mâles  pédoncules ,  friiit 
presque  rond  un  peu  pyriforme. 
Arbres  très- élevés. 


(88) 


Observations  sur  quelques  genres  à  établir 
dans  la  famille  des  Champignons ,  par 
N.  A.  Desvaux. 

■  t^jN  même  temps  que  le  savant  D.  Persoon 
s'occupoit  d'un  Mémoire  sur  les  Lycoperdon, 
je  préparois  un  essai  sur  la  méthode  la  plus 
naturelle  à  suivre  dans  la  distribution  des 
genres  des  Champignons  (i);  dans  le  cours 
de  ce  travail ,  j'ai  été  conduit  à  faire  plusieurs 
observations  qui  s'éloignent  de  celles  de  M. 
Persoon  ,  et  qui  tendent  à  constituer  quelques 
nouveaux  genres  avec  des  espèces  qu'il  a 
placé  dans  des  genres  connus.  Ce  qui  peut 
m'engager  à  croire  fondées  les  idées  parti- 
culières que  je  vais  énoncer  ,  c'est  qu'elles 
reposent  sur  des  principes  qui  sont  les  mêmes 
que  ceux  par  lesquels  Fauteur  du  Synopsis 
fungorum  a  été  conduit  à  faire  plusieurs  chan- 
gemens  daus  c^>ie  famille  de  végétaux. 

Le  premier  genre  c|ae  je  propose  d'établir 
est  formé  par  une  espèce  de  Champignon  , 

(i)  Je  présenterai  dans  la  suite  le  tableau  de  ces 
genres  tel  que  je  crois  qu'ils  doivent  être  disposés 
dans  la  méthode  naturelle  de  distribuiiou  des  vé- 
gétaux. 


(89) 
que  M.  Ventenat,  dans  les  Mémoires  de  l'Ins- 
titut, a  placé  parmi  les  espèces  de  Phallus. 

A  l'ëpoque  où  ce  savant  prësenloit  son  tra- 
vail sur  le  genre  Phallus  ,  on  connoissoit  à 
peine  en  France  les  nombreuses  observations 
dont  les  étrangers,  particulièrement  les  Alle- 
mands, avoient  enrichi  l'étude  des  Cham- 
pignons; on  ignoroit  encore  les  changemens 
nombreux  que  ces  observations  avoient  ap- 
portés ,  relativement  à  la  coordination  des 
espèces  en  groupes;  ainsi ,  il  n'est  point  éton- 
nant que  M.  Ventenat  ait  réuni  dans  son 
genre  Phallus ,  ainsi  que  Tavoit  fait  Linné , 
toutes  les  espèces ,  que  depuis  on  a  distribuées 
en  deux  groupes,  que  l'on  avoit  même  éloigné 
l'un  de  l'autre  ,  le  genre  Phallus  et  le  genre 
Morchella  ;  une  suite  conséquente  de  cette 
réunion  des  espèces  de  Phallus  et  de  M  or- 
chella  étoit  d'y  i^amener ,  comme  l'a  fait  l'au- 
teur du  Mémoire  cité ,  l'espèce  dont  je  pro- 
pose de  faire  un  nouveau  genre,  et  qui  s'é- 
loigne essentiellemcnl  des  (Jeux  précédens, 
comme  je  vais  le  démontrer. 

Le  Champignon  dont  je  veux  parler ,  ap- 
pelé Phallus  indusiatus -par  M.  Ventenat ,  croît 
dans  la  Guiane  hoUandoise ,  par  sa  nature  il 
s'éloigne  de  la  section  dans  laquelle  il  se  trou- 
voit  placé  suivant  la  méthode  de  M.  Persoon 
(les  Lytotheci);  car  il  est  persistant,  au  moins 


(  9°  ) 

pendanl  longtemps ,  tandis  que  les  espèces 
de  Champignons  réunies  dans  le  petit  groupe 
appelé  LitoCheca  ,  se  réduisent  en  pulpe , 
sont  attaquées  facilement  par  les  insectes; 
plusieurs  sont  fétides,  particularités  que  ne 
présente  point  le  Champignon  de  la  Guiane; 
il  nous  suffira  d'énoncer  les  caractères  qu'il 
présente  pour  prouver  qu'il  ne  peut  être  rap- 
porté à  aucun  des  genres  établis  jusqu'à  ce 
jour  ;  M.  Yentenat  dit  même  positivement 
dans  son  Mémoire ,  qu'il  s'éloigne  essentielle- 
ment de  tous  les  Champignons  connus,  par  la 
présence  d'un  organe  d'une  structure  parti- 
culière. 

Le  pédicule  est  cylindrique ,  blanc  de  lait, 
simplement  contigu  au  chapeau,  creux  dans 
son  intérieur ,  couvert  à  sa  surface  de  bulles 
qui  crèvent  à  mesure  que  le  Champignon 
avance  en  âge ,  de  sorte  que  parvenu  au  pé- 
riode de  son  parfait  développement ,  il  est 
parsemé  de  lacunes  parmi  lesquelles  se  dis- 
tinguent encore  quelques  bulles. 

Lorsque  le  Champignon  est  jeune  le  pédi- 
cule paroît  être  réuni  avec  le  pourtour  du 
chapeau  ,  au  moyen  d'un  organe  que  l'on 
peut  comparer  exactement  à  la  Collerette  ou 
Anneau j  observé  dans  les  Amanites,  et  beau- 
coup d'espèces  d'Agarics  ;  plus  près  de  son 
état  parfait  du  développement ,  l'anneau  tou- 


(90 

jours  fixé  autour  du  pédicule  ,  abandonne  les 
bords  du  chapeau,  et  s'épanouit  en  forme 
de  rézeau  qui  tombe  vers  la  terre  ,  et  enve- 
loppe le  pédicule  presque  jusqu'au  bas;  les 
mailles  s'élargissent  de  plus  en  plus;  ces  mailles 
d'abord  blanches,  deviennent  roussàtres  en 
vieillissant. 

La  forme  du  chapeau  de  ce  Champignon  se 
rapproche  assez  de  celle  des  Phallus, ^  il  est 
en  cône  évasé  ,  ou  presque  campaniforme 
libre  dans  toute  son  étendue,  et  adhérent  avec 
le  pédicule  seulement  par  le  limbe  de  l'om- 
bilic qui  est  au  sommet  de  ce  chapeau,  la 
surface  extérieure  est  couverte  d'alvéoles 
bleuâtres  ,  bordées  de  nervures  blanches  ,  la 
surface  inférieure  présente  des  callosités  cor- 
respondantes aux  alvéoles. 

M.  Yentenat   soupçonne  que  oe  Champi- 
gnon doit  avoir  une  Yolve;  mais  il  se  fonde 
sur    l'opinion   où   il   étoit    qu'il    appartenoit 
essentiellement  à  la  section  des  Phallus  vol- 
vacés,sans  avoir  d'autre  preuve;  mais  quand 
il  seroit  vrai  que  cette  espèce  présentât  une 
Volve ,  il  n'en  seroit  pas  moins  certain  qu'elle 
ne  pourroit  être  placée  dans  le  genre  Phallus, 
puisqu'il  n'est  point  déliquescent,  qu'il  se  rap- 
proche de  la  consistance  des  Morchelles ,  et 
qu'il  présente  un  organe  particulier,  n'existant 
ni  dans  la   Morchelle  ni  dans   le  Phallus. 


\. 


(  92  ) 

L'o0ibilic  au  sommet  du  chapeau  se  rencontre 
quelquefois  dans  quelques  espèces  de  Mor- 
cheJile,  ce  qui  en  rapproche  phis  le  genre 
que  je  propose  sous  le  nom  de  : 

DICTYOPHORA  (2) 

Phallus  spee.  Vent.  Mém.  inst.  V.  i  ,  p.  Szo , 
t.  7,  f.  3. 

Pediculus  cavus ,  ter  es ,  pileo  contiguus ,  an- 
nulatiis  ;  annulus  per  incrementum  reticu- 
latus  ,  incumhens  y  pediculum  usque  ad 
hasin  suhincludens ;  p'ileus  lacunosus  apicè 
umhilicatus y  campanulabus* 

DicTYOPHORA  phalloidea  ,  Phallus  indusiatus, 
Yent.  Loc.  cit. 

Pediculo  alho,  tereti,  suhhuUato ;  Pileo  la- 
cunis  cœrulescentibus ,  albo-Tnarginatis, 

Habitat  in  Guiand, 

Le  second  genre  que  je  propose  et  que 
î  appelle  Calostoma,  est  établi  sur  une  très- 
singulière  espèce ,  que  dernièrement  le  Dr. 
Persoon  a  publiée  sur  le  nom  de  Scleroderma 
calostoma  ;  mais  iJ  me  suffira  de  donner  une 
description  de  la  plante ,  pour  prouver  qu'elle 
n'apjîatlieut  en  aucune  manière  au  genre 
Scleroderma  y  ni  à  aucun  de  ceux  établis. 

(2)  De  ^iiciuoy,  réseau,  et  ç'sVj  j^  porte. 


(93) 

Ce  Clianipignon,  de  la  famille  des  Gastero- 
myces,  présente  un  pédicule  droit,  lacuneux 
à  l'extérieur  et  même  à  l'iiitérieur  ,  ce  qui 
fait  qu'il  est  comme  formé  d'un  grand  nombre 
de  cellules  alongëes  ;  il  est  surm  ntë  d'un 
Peridium  qui  semble  ne  point  faire  partie  du 
pédicule  et  être  seulement  posé  dessus.  Ce 
Peridium  est  globuleux,  ouvert  à  son  sommet; 
l'ouverture  est  pourvue  de  cinq  à  sept  dents , 
ou  petits  lobes  égaux  très-prononcés ,  alongés 
et  arrondis  à  leur  extrémité  supérieure,  cor- 
respondans  entre  eux,  et  s'appliquent  à  l'ou- 
verture du  péridie.  Si  l'on  écarte  ces  dents 
on  aperçoit  une  membrane  extrêmement 
mince,  jaunâtre  d'abord ,  blanchâtre  dans 
Fâge  avancé;  cette  membrane  est  adhérente  à 
la  parois  interne  de  l'écorce  ou  enveloppe 
extérieure  dentée ,  elle  renferme  une  grande 
quantité  de  poussière  jaunâtre ,  attachée  à  des 
fibrilles  capillaires  ;  les  grains  de  poussière 
observés  au  microscope  ont  une  forme  ellip- 
tique régulière. 

La  substance  du  pédicule  de  ce  Champi- 
gnon, ainsi  que  celle  de  la  membrane  extérieure 
du  péridie,  est  très-solide,  et  se  rapproche 
beaucoup ,  étant  desséchée ,  de  la  nature  du 
parchemin. 

Le  peridium  ne  se  rompt  point  pour  donner 
passage  à  la  poussière  qui  doit  en  sortir;  elle 
est  émise  au  deiiors  par  l'ouverture  dentée  de 


•*  (94) 

l'ëcorce  extérieure  du  peridkim ,  après  le  dé- 
chirement de  la  pellicule  interne. 

Par  l'exposé  des  caractères  de  ce  Champi- 
gnon ,  on  Toit  qu'ils  lui  sont  particuliers 
pour  la  plupart;  aussi,  je  ne  crois  pas  qu'on, 
puisse  se  refuser  à  le  considérer  comme  un 
genre  très  -  distinct  ;  je  ne  vois  même  pas 
qu'on  puisse  le  rapprocher  d'aucun  de  ceux 
connus  jusqu'à  ce  jour;  cependant  on  pourra 
le  placer  à  la  suite  des  Geastrum  et  PlecoS" 
Coma» 

CALOSTOMA. 

Sclerodermate  spec.  Pers. 

Pediculus  coriaceus ,  lacunoso-clathroïdeus  ; 
-peridium  glohosum  cortice  dupîici;  exteriore 
coriaceo  )  apicè  aperto  dentato  per sis  tenu  , 
dentibus  marginato-reflexis  appropinquabis ; 
cortice  interiore  tenuissimo  y  pulpere  co- 
pioso  luteo  filis  viultis  intermixto. 

CoLOSTOMA  cinnabarinum ,  Scleroderma  ca* 
lostoma  (3), Pers.  pag.  i5  du  2.*^  vol.  de  cet 
ouvrage  ,  pi.  2,  fig.  2. 

Pediculo  lacunoso  ;  peridio  glohoso  diliitè 
purpureo  ,  4 — 7   dentato. 

Habitat  in  yimerica  boréal i  ^  supra  terrant. 
Obs.  Cette  plante  est  quelquefois  décolorée, 

(3)  De  Kti)\Qç^  beau ,  et  tr^o^*,  bouche. 


(  95  ) 
lorsqu'elle  a  été  desséchée  sans  prëcaïition , 
parce  que  sa  couleur  ,  qui  est  seulement  exté- 
rieure et  ne  pénètre  point  dans  le  tissu  de 
Fécorce  extérieure  du  péridie ,  est  formée  par 
une  espèce  de  Pruine  rouge,  susceptible  de 
se  détacher. 

Un  troisième  genre  que  je  crois  devoir 
constituer ,  est  formé  par  une  belle  et  singu- 
lière espèce  de  Champignon  dont  on  a  fait  un 
Lycoperdon  ,  mais  qui  a  des  caractères  aussi 
tranchés  que  ceux  du  genre  précédent ,  et 
même  il  ne  faudroit  établir  aucun  genre  dans 
les  Gasteromyces  ,  si  l'on  se  refusoit  à  séparer 
le  Lycoperdon  axatum  des  autres  Lyco- 
perdon. 

Ce  Champignon  s'éloigne  de  toutes  les 
grandes  espèces  de  Yesseloup,  par  un  véri- 
table Stipe  ou  pédicule  d'une  substance  très- 
solide  ,  et  dont  les  libres  sont  contournées  de 
gauche  adroite;  ce  pédicule  est  surmonté  d'un 
péridie  très- grand  (de  3  à  4  pouces  de  haut)  , 
ovale,  glabre,  composé  de  deux  membranes 
dont  la  plus  extérieure  plus  mince,  tombe  en 
lambeaux ,  en  commençant  vers  le  bas ,  lors- 
que ce  peridium  a  pris  tout  son  accroisse- 
ment ;  à  son  sommet  il  reste  encore  une  por- 
tion de  cette  enveloppe;  aussitôt  que  ce  premier 
tégument  est  détruit ,  il  se  forme  au  second 
tégument  deux  ouvertures  longitudinales 
plus  larges  vers  le  bas ,  opposées  et  placées  à 


(  96  ) 
]a  partie    iofërieuie  et  latérale  du  péridie  ; 
c'est    par   cette  ouverture    que   s'échappe  la 
poussière.  A  Fintérieur ,  on  voit  un  axe  ré- 
sultant de  la  continuité  du  pédicule,  il   est 
fixé  au  sommet  du  péridie,  et  correspond  au 
point  de  sa  surface  extérieure  où  restent  en- 
core fixés  les  vestiges  de  Técorce  extérieure  de 
ce  péridie  ;  de  l'axe  partent  un  grand  nombre 
de  filamens  auxquels  sont  attachés  les  grains 
pulvérulens.  Cet  axe  et  les  flocons  de  pous- 
sière ne  sont  point  adhérens  à  la  parois  in- 
terne du  peridiiim;  mais  je  crois  que  c'est  à 
raison  de  l'état  très-avancé  où  j'ai  eu  occasion 
de  l'examiner,  et  que  ce   végétal  vu  sur  le 
frais  ,  présenteroit  peut-être   des  points    de 
contact  enfre  les  parois  du  péridie  et  les  fibres 
qui  entourent  l'axe. 

En  réfléchissant  sur  les  caractères  de  ce 
Champignon,  on  voit  que  d'un  coté  il  se  rap- 
proche du  genre  Bovista,  par  son  écorce  ex- 
térieure caduque  ;  mais  tous  ses  autres  carac- 
tères l'en  éloignent;  d'un  autre  côté  ,  il  n'a 
point  de  rapport  avec  les  Yesseloups  ,  parce 
qu'il  a  un  pédicule  solide  et  distinct  du  pé- 
ridie ,  et  qui  pénètre  dans  le  péridium  lui- 
même  sous  forme  d'axe.  Ce  dernier  caractère 
semble  le  rapprocher  des  Stemoniles;  mais  sa 
taille  gigantesque,  son  peridinm  persisîant 
après  l'émission  de  la  poussière ,  les  deux 
ouvertures  de  cette  poussière,  et  un  épiderme 


(  97  ) 
caduque,  l'en  éloignent  d'une  manière  très- 
marquée;  ce  genre  devra  se  placer  entre  le 
Lycoperdon  el  le  Tulostoma, 

PODAXIS  (4). 

Lycoperdon  sp.  Bosc  ,  Soc.  d'Hist.  nat. ,  p.  47, 
pL  6. 

Pediculus  elongatus  axiformis  intrà  péri- 
diiiin  productus ;  peridium  oK^oideum  ,  cor- 
tice  duplici  ;  exteriore  tenui  delapso  ;  in^ 
teriore  p  er  sis  tente ,  latere  utrinque  infis^ 
suram  hasi  latiore  dilacerato  ;  fdamentis 
pulvigeris  axl  adhcerentihus. 

FoDAXis  senegalensis  ,  Lycoperdon  axatum  , 
Bosc  ,  loc.  cit. 

Pediculo  hasi  suhglohoso ,  elongato,  contorto^ 
coriaceo  sublignoso;  peridlo  alho  oblongo 
persisteriti. 

Habitat   ad  ripas   senegalis  ftuçii. 

Un  quatrième  groupe  que  je  propose  d'ëta^ 
]>]ir,  est  formé  par  un  certain  nombre  d'es- 
pèces deCbampignons  renfermées  dans  le  genre 
auquel  on  a  donné  le  nom  de  Geastnn?!  ,  et 
qui  s'éloignent  beaucoup  par  leur  caractère, 
des  espèces  qui  doivent  rester  dans  le  genre 
Geastrum ,  tel  qu'il  a  été  caractérisé  par  les 
auteurs.    Le  caractère    le    plus    essentiel    da 

(4)  De  îTcc^ûv,  pied ,  et  ^1/?,  axe. 

z.  7 


i^enre  que  j'appelle   Plecosboma  ,  a  échappé 
à  tous  ks  Botanistes  ;  il  consiste   dans  la  pré* 
sence  de  trois  tégumens  distincts  au  péridie, 
taudis   que  les  vrais  Geastres  n'en  y)iésentent 
que  deux  :  ce  qui  a  pu  faire  que  l'on  ignora 
l'existence  d'un  troisième  tégument,  c'est  qu'il 
est  assez  souvent  caché  sous  terre  ;  cependant 
dans  plusieurs  espèces  on  l'observe  très-faci- 
lement,   et    surtout   dans    ce    qu'on    appelle 
Geastrum  quadrifidum,  qui  conserve  toujours 
sa  troisième  membrane  ;  dans  les  figures  très- 
exactes  que  Schaeffer  a  données  de  plusieurs 
espèces    de  ce  genre  ,   il  a  iiguré  cette  troi- 
sième membrane.  Si  l'on    a  adopté   le   genre 
Bonsta ,  je  crois  que  d'après  les  mêmes  prin- 
cipes,  on  doit  former   deux  genres   dans   le 
GcasLrwn,  et  qui  auront  des  caractères  parfai- 
tement distincts. 

Toutes  les  espèces  que  je  fais  rentrer  dans 
le  genre  Plecostonui  ^  offrent  après  leur  dé- 
veloppement ,  trois  tégumens  bien  distincts 
l'un  de  l'autre  ;  le  premier  est  plus  fugace  , 
mais  on  en  retrouve  presque  toujours  des 
fragmens  sur  les  espèces  dans  lesquelles  il 
persiste  le  moins  ;  quelquefois  il  reste  adhérent 
au  second  tégument,  comme  on  le  voit  très- 
souvent  dans  le  Plecosboma  coronaUmi  (Gea^- 
Irum  coronatum);  il  est  de  nature  coriace 
fibreuse,  se  fend  en  autant  de  parties  que  le 
second  tégument  qui   est  de  nature  parche- 


(  99  ) 

minée  eî  divisé  siiivant  les  espèces, en  qiialre, 
cinq  ,  six  et  sept  parties  à  peu  près  semblables 
entre  elles;  le  troisième  tégument  qui  forme 
îe  përidie  proprement  dit,  et  ren terme  la 
poussière,  e^t  globuieux  et  présente  à  son 
sommet  une  ouverture  toujours  environnée 
de  plis,  que  l'on  voit  même,  quoique  moins 
marqués,  dans  le  Plecostoma  r^ife-cens  [Gcas- 
trumrufescens)^  maigre  qu'on  ne  le  eonsidère 
pas  comme  ayant  ce  caractère. 

La  manière  dont  s'opère  le  développement 
ou  épanouissement  des  Plecoslômes ,  mérite 
d'être  observée  :  le  centre  du  tégument  le  plus 
extérieur  est  libre  le  premier;  ia  force  d'élas- 
ticité qui  occasionne  ce  développement  n'a- 
gissant plus  lorsque  le  Champignon  s'et  élevé 
de  terre,  il  reste  suspendu,  par  les  pointes 
des  divisions  du  second  tégument,  sin-  celles 
du  premier;  et  c'est  ce  qu'on  voit  d'une  ma- 
nière très -frappante  dans  le  Plecosioma /or- 
nicatuni{Geastruni  quadrifidum^ ,  le  troisième 
tégument  ou  le  plus  intérieur  repose  sur  le 
second,  et  ])ersis'ie  en  ne  présentant  à  l'émis- 
sion de  la  poussière  ,  qu'un  seul  point  par  où 
elle  puisse  avoir  lieu. 

PLECOSTOMA  (5) 

Geastrum  spec.  Persoon. 

(5)  De  ttAêxo»,  je  pliç  3  e*  e-']^u»,  bouche. 


(  ïoo  ) 

PeridluTTi  in  prima  œtate  glohûsuni  _,  clemum 
erumpeiis  j  cor  Lice  triplici  ;  exteriore  vol- 
vif  ormi  stellabim  fisso  suhconcavo  laciniis 
lœvïbus  suherectis;  niedio  consiinili  laciniis 
reflexis  ,  inberiore  (peridio  proprio),  glo- 
hoso,  integro  suhpedicellabo ,  apicè  aperto, 
ore  plicabo  Jiianbe, 

Suhstautia  persistautia  ,  e  cortice  exteriori 
fibroso-coriacea  ,  inleimedio  membranacea 
interiori  charlacea. 

§.  I.  Mulbifidi  j  ore   suhpllcabo, 

ï.  Plecostoma  coronatum  ,  Geasbrum  coro- 
nabum ,  Pers.  ,  syn.  mulbifidinn  ^  Disp. 
Scbmid. ,  t.  49,  Michel,  tab.  100,  f.  i. 

2.  Plecostoma  nanum ,   Geasbrum  nanum  , 

Pers.,  Jour.  Bot.,  vol.  2,  p.  27,  tab.  2,  f.  3, 
coronabum^  Woodwardi  ,  Pers.  synop. 
fuDg.  Michel,  t.  iqo  ,  f.  2. 

3.  Plecostoma  pectinatum,  Geasbrum  pecbi- 

nabum  y  Pers. ,  synop.  mulbifidum  «  Disp. 
Schraid.,t.  47,  f.  Il,  12,    i3,   14. 

§.  II.  MuUifidi^orepiloso. 

4.  Plecostoma  riifescens ,  Geasbrum  rufes- 

cens ,  Pers.,  syn.,  Schmid.,  t.  48,  Mi- 
chel ,  t.   100  ,  f.  4. 
Plecosloma   rufescens  fi  Scbmid.  ,   t.   5o  , 
ï — 3.  an  spec  ? 


(  loi  ) 
§.  m.  Sub  4  fidL 

5.  Plecostoma  ïovnicsiturïi ,  Lycoperdon for- 
nicatinn  ,  Hiicls.  Scheef ,  t.  i83  Schmid  , 
t.  87 ,  fi  g.  I.  Geastriini  quadrifidimi  ^ 
Pers. 

G.  Plecostoma  Schmideli  ,  Geastrmn  qua- 
drifidiun  /3  minus  y  Pers. ,  Sclimid. ,  t.  Sy, 
fig.  2. 

Je  Tais  donner  aclaellement  le  caractère  du 
Geastrum  pour  le  mettre  en  opposition  avec 
celui  du  Plecostoma. 

Peridium  globosum  ,  cortice  duplici  ;  exte^ 
riore  crasso  sbellatim  fisso  demum  reflexo  » 
laciniis  inths  rimosis  ;  interlore  suhintegro 
glohoso  sessili  ore   lacerabo. 
Subslantia  e  cortice   exteriori    coriacea  per- 
sistens  ,  ex  interiori  membranacea  delapsa. 
On  observe  quelquefois  dans  certaines  es- 
pèces un  dédoublement  du  pèridie ,  mais  d'une 
manière   différente    de  Plecostoma;  dans  les 
Geastres  elle  se  détruit  à  la  manière  de  la  Bo- 
vista. 

1.  Geastrum  castaneum,  JLycoperdon  slella- 

tum  ,  Bull.,    pi.  471  ,  fig.  L. ,  exclus, 
O.P. 

2,  Geastrum  commune,  Lycoperdon  Stella- 

tum,  Bull.  ,  plan.  288.  Scbmid.,  tab.  27^, 
28.  Michel  5  t.  100  ,  f.  6, 


(    i02    ) 

3.  Geastrum  recnWi^^eus^  Lj-copeidonrecol- 

W^cus   Wood ,    GeasLnuji    hygromeCri' 
cum  u  Pers. 

4.  Geastrom  argentcum,  Geastrum   hygro- 

metricnm  /3  Pers.  excl.  sy.   Geasler  ,  Mi- 
chel, t.   IQO,  f.    5. 

5.  Geastrum  Didcrma ,  Lycoperdon    steJla- 

lum,  liuii. ,  pi.  471  O.P.BolIoii?  179(6), 

En  présentant  enc(^re  le  t^enre  suivant,  il 
me  semble  que  c'est  porter  bc<iUConp  plus  de 
précision  dans  l'étude  des  Champi<5non3  , 
puisque  je  sépare  par  là  des  groupes  qui  ne 
peuvent  point  éîre  confondus  dans  une  mé- 
thode naturelle;  je  crois  donc  que  le  Lyco- 
perdon coUfonne  ,  doit  être  distingué  comme 
geure,  des  deuK  précédens ,  puisqu'il  a  des 
caractères   partie u'ier-. 

Ce  Champignon,  qui  semble  appartenir  ex- 
clusivement à  l'Angleterre  ,  a  un  peridinm 
formé  de  deux  membranes,  l'extérieure  vol- 
\aeee;  il  se  rompt  irrégulièrement  en  plusieurs 
rayons,  à  l'époque  de  la  maturité.  Ces  rayons 
présentent  à  la  surface  interne  plusieurs  petites 
cavités  qui  correspondent  aux  dlfierentes 
bouches  du  péridie.   Lorsque  i'écorce  exte- 

(6)  Mon  dessein  n'étant  point  de  donne-  les  carac- 
lères  des  espères,  j'indique  seulement  celles  que 
l'on  avoit  confondues  sous  un  même  nom  ,  ou  celles 
qui  doivent  entrer  dans  les  genres  que  j'établis. 


(  io3  ) 
rieure    est    ouverte  ,   on    aperçoit    pîasîènr^ 
petits  piliers  courts,  rapprochés,  comprimes 
et  un  peu  ligneux  qui  supportent  le  peridium. 
Le  peridium  formé  par  l'écorce  intérieure  est 
arrondi,  couvert   d'une  légère   pellicule  ar- 
gentée ;  la  partie  supérieure  de  ce  Champi- 
gnon est  couverte  d'un  certain  nomhre  d'ou- 
vertures régulières  ,  petites,  arrondies,  ciliées , 
saillantes  ,  et  sensible  même  avant  la    déliis- 
cence  de  l'écorce  volvacée ,  ce  qu'on   n'ob- 
serve  point  dans  les  autres  Lycoperdon,  et 
ce  qui  rapproche  un  peu  ce  genre  des  Ple- 
costoma  dont  la  seule  ouverture  qu'ils  offroit 
est  toujours   sensible   avant  la    maturité.    La 
multiplicité  des  pédicelles  et  des  ouvertures  ^ 
sont,    je   crois,   des   caractères    qui  suffisent 
pour  distinguer  ce  genre  curieux  que  j'ap- 
pelle : 

MYRIOSTOMA  (7). 

Lycoperdon  spec.  Dicks,  ,  Geaslrum  sp, 
Persoon. 

Peridium  suhsphœricwn  ,  cortice  dupUci  ; 
exteriore  coriaceo  volviforme ,  flsso  in  ra* 
dios.  pliires  inœquales  ;  versus  apices  ina- 
culis  notatos  ;  pedicelli  plures  ,  brèves  ^ 
approximaù   compressi ,  sublignosi,  Peri- 

(7)  De  /kwçjWj  beaucoup,  et  <r7o^«»5  touche. 


(  104  ) 
ttmin  ■propriuru  (Corbicainteriove^,  depres- 
surti  ,  pelliculâ   tenui^  indutum ,  superficie 
superiori  forammibus  numerosis  ,  parvis  , 
rotundis ,  ciliatis  parumque   elevatis* 

Myriostoma  anglicuin,  Lycopei  on  coliforme 
Dicks.  plant,  crjptog.  hrit.  Fasc.  i  ,  p.  24 , 
tab.  3 ,  f .  4-   Geastruni  coliforme,  Pers. 

Peridio  proprio  suhfusco  ,  pellicida  tenid 
argentea  indiito  ;   pulvere  fusco. 

Habitat    in  arenosis» 

Si  je  ne  craignois  pas  de  multiplier  les 
genres ,  il  n'y  a  pas  de  doute  qu'il  ne  me  fut 
possible  d'en  établir  beaucoup  d'autres  ;  peut** 
être  à  la  vérité  ne  seroient-ils  pas  aussi  bien 
caractérisés  que  ceux  dont  je  viens  de  parler. 
Par  exemple,  dans  les  Didermes  ^  ne  seroit- il 
pas  possible  de  considérer  le  Diderma  bi~ 
i'alve ,  comme  un  genre  parliculier?  L'aspect 
qu'il  présente  ,  son  mode  de  rupture  toujours 
par  Fécartement  de  deux  lames  planes  pa- 
l-ailèleà,  placées  de  champ,  me  semble  pou- 
voir indiquer   des  différences  très-marquées. 

Dans  les  Agarics  ,  il  en  est  un  très-singulier 
i^Agaricus  lycoperdoides)  ,  qui  a  la  propriété 
de  se  réduire  en  poussière  à  la  manière  des 
Lycoperdon  ,  en  commençant  par  le  sommet 
de  son  chapeau  ;  ce  caractère  ne  seroit-il  pas 
suffisant   pour  le  constituer  genre? 

îî  est  encore  une  série  de  plantes  où  Von 


(  io5  ) 
pourra  établir  plusieurs  genres ,  ce  sont  les 
Sphéries  ;  à  la  mérite ,  entre  les  groupes ,  on 
trouve  des  espèces  intermédiaires  ,  qui  sem- 
Lient  réunir  les  genres  que  l'on  seroit  d'abord 
tenté  de  faire.  Il  est  aussi  une  autre  suite 
nombreuse  de  Champignons  que  l'on  desi- 
reroit  bien  diviser  ,  les  Agarics;  mais  la  na- 
ture semble  s'opposer  à  ce  qu'on  les  sépare 
en  genres  particuliers  ^  puisque  dans  une  série 
très-naturelle  (les  Coprinus)  ,  on  trouve  quel- 
ques espèces  pourvues  d'un  organe  qui  sem- 
bloit  n'appartenir  qu'à  la  section  appelée  Xe* 
piota ,  par  le  D.  Persoon. 


(  io6) 

Tableau  des    espèces  crEryngmm ,   d'après 
F  ouvrage  de  M.  Delà  roche. 

§.  I. 

FôUorum  neivis  rarnosis» 


Folïis  radicalihus  multlfidls. 

Jlj ryngium  ,  campes tre ,  L.  ;  Bourgad  Goiian, 
spinalha  vill.  Delar. ,  tab.  3  ;  dllatatiim  , 
Lamk,  ,  Delar.,  tab.  4;  ametliystlnum  ^ 
Lamk.  ;  rostratum  ,  Cav.  ;  glomeratum  , 
Lamk. ,  Delar. ,  t.  6. 

E.  Billardieri  ^  Delar.,  tab.  2.  Follis  radica- 
ïibns  suborbiciilatis ,  tripartilis;    lobis  piu- 
natifidis    aut    dicliotomè   incisis ,   undiqiK^ 
profunde  dentatis  ;  laciniis  lanceolatis  ;  ca 
pitulis  rotundis. 

Habitat  in  Oriente. 

E.  scariosum ,  Delar.,  tab.  5.  Foliis  pinna'i- 
fidis ,  in  petiolum  marghie  scariosum  altc- 
nuatis;  laciniis  omnibus  linearibus  ,  dis- 
tantibus. 

Habitat  in  Oriente. 

E.  comosum ,  Delar. ,  t.  7.  Foliis   radicalibiis 


(  I07  ) 
bipinnatifidis;  capiluUs  ovatis  ,  coma  foliosâ 
apice  inslructis. 
Habitat  in  ISovà  Hispaniâ. 


5<-     îf 


Foliis  radlcalihus  integris  aut  tantùm  lohatis, 

E.  credcum,  Lamk.,  Delar.  ,  tab.  8;  tenue, 
Lamk.  ;  tricuspidatum ,  L.  ,   Deîar. ,  t.  9  ; 
ilicifidium  ,     Lamt.  ;    aquijoliiirn  ,    Cav.  , 
Delar.  ,1.   lO  ;  maritimum  y  L. 
E.  asperlfoiiuni ,  Deiar.  tab.    11.    Foliis    om- 
nibus inlegrLs;  radicalibus  cordai is^asperis 5 
involucri  ioiiolis  octonis  ,  ovato-lariccolalis; 
capiluiis  œtate  subcyiindricis. 
E.   OVwerianiLm  ,  Deiar.  ,  lab.    i2.   Foiiis  ra- 
dicalibus  cordalis;    caulinis   profunclè  tri- 
lobis;   capiluiis    subcyiindricis;   involucri 
foliolis  duodcclm  rigidis,  iiuearibus,  deo- 
lato  spinosis. 
Habitat  ïn  Oriente. 

E.  aïpinum  ,\^.',  planwn  ,  L.  •  dlchotomum^ 
Dcsf.;  corniculaturn  ,   Lamk.,  Delar.,  lab. 
i5  ;    triquetrum  ,    S 'A\\.',  pusdlum ,    L. 
Y.,  falcatum  ,    Delar.,  lab.    i3.  Foliis  radica- 
libus  cordalis;  cauliuis  subdi^itatis,  deflexis; 
capiluiis  roUindis;  caule  virgalo. 
Habitat  in  Monte-Libano. 
E.  nasturtUfoIium ,  Juss.  ined.  Delar.,  tab.  17* 


(  io8  ) 
Foi  lis  omnibus  lanceolatis  ,  apice  dilatatis  , 
subpiimatifidis  ;   capitiilis  ovatis    scssilipjus. 
Habitat  in  America   Meridionali. 

E.  Cer^antesilj  Delar. ,  tab.  i8,  f.  i.  Siirculis 
decumbentibus  ;  foliis  floralibiis  linearibus, 
trifidis;  pedunculis  lateralibus  ;  semiuibus 
squamosis. 

Habitat  in  Mexico. 

E.  vesiculosinn  y  Labill.;  virglnianum ,  Lamk. 
Delar. ,  tab.  19.  vlrgatwn ,  Lamk.  Delar. 
lab.  20,  fœtldinn^  L. ,  supp.  nudicaule , 
Lamk.  serratum ,  hwnilc  ^  subacaule  ^  Cav. 
Delar.,  v.  ^  tab.  18  ,  f.  2. 

IL.  phyteumœ y  Delar.,  tab.  21.  Biflorum  : 
foliis  lineari-lanceolatis ,  capitulis  oblongis, 
coma  foliosâ  terminatis;  involucri  foliolis 
linearibus  ,  deflexis. 

Habitat  in  IN^ovâ  Hispaniâ. 

E.  Bonplandi^  Delar.,  tab.  22.  Paiiciflorum: 
foliis  radicalibus  ovato-obîongis ,  obtuse 
crenatis  ;  caule  subnudo;  involucri  foliolis 
à  paleis  vix  distinctis. 

Habitat  in  l^ovâ  Hispaniâ, 

E.  carlinœ  ^  Delar. ,  tab.  23.  Foliis  radica- 
libus lanceolatis  ,  profunde  serralis;  capi- 
tulis ovatis,  coma  foliosâ  apice  instructis; 
involucri  foliolis  lanceolatis ,  supernè  lœvi- 
bus ,  îuteis. 

Habitat  in  Nova  Hispaniâ» 


(  109  ) 

E.  gracile^  Delar.,  tab.  24.  Foliis  radicalibus 
ellipticis  ,  obi  osé  crenatis  ;  capitulis  mini- 
mis,  amethystiîiis;  involucri  foliolis  linea- 
ribus  ,  sopernè  laevibus ,  luteis. 

Habitat  ïn  locis  liumiclls  I^o^'ae   Hispaniae. 

E.  stellatuin  ^  miuis  ind.  Delar.  ,  tab,  25. 
Foliis  lineari-lanceolalis ,  crenatis;  capitulis 
minimis ,  ametbystinis  ;  iavolucri  foliolis 
ovatis,  siipernè   luteis,  Isevibus. 

Habitat  ///  Mexico  et  circa  Santa-Fe  -  di-Bo- 
gota. 

§.     I  I. 

Follorum  nervis  simpllcibus  parallells» 

E.  aquaticum  L.  ;  longlfolium ,  monoce- 
pJialuni,  Cav.;  ehracteaUiin  ^  Lamk. ,  Delar, 
tab.  32. 

E.  paniculabum ,  Delar. ,  tab.  26  ;  Dichoto- 
mum  :  Foliis  liiiearibus  ,  ciliato-spinosis  ; 
floralibus  brevissimis  ;  involucri  foliolis  pa- 
leas   œquantibus. 

Habitat  in  Chili. 

E.  gramineum y  Delar.,  tab.  27.  Foliis  linea- 
ribus,  angustissimis,  remotè  ciliato-spinosis  ; 
caule  billoro;  capitulis  ovatis. 

Habitat  in  Nova  Hispaniâ. 

E.  bromelicefolium  ,  Delar.  ,  tab.  28.  Foliis 
dentés  subulatos  magnos  gerentibiis^  radi- 


(   l'o) 
calibiiS  l?itè  imearibus  ,   loîigissimis  ;  florâ'' 
libus  carinatis,  aicuatis;  involucrl  foliolis 
siiperiiè  Isevibus. 
Habitat  in  Novse    Hispanise    sylvis   humidls. 

E.  Humholdtiï^  Ddar.,  tab.  29.  Follis  lan- 
ceolato  -  liiieai  ibus  ,  confertim  cilialo  spi- 
nosis  ;  spinis  conjiigalis  rigidis  ;  caule 
suptrnè  angulalo  ;  capitulis  oblongis  con- 
glomeratis. 

Habitat  in  Monte  Quiadiu  regni  Novi  Gra- 
natensis. 

E.  proteœflontm ,  Delar. ,  tab.  3o.  Foliis 
dense  congestis,  siiLimbricatis,  laticeolalis; 
capitulo  iinico ,  oblongo ,  maximo;  invo- 
liicri   foliolis   numerosis ,  supernè  laevibns. 

Habitat  in  j^o^â  Hispaoiâ. 

E.  cymosuniy  Delar.,  tab.  3r.  Foliis  inferio- 
ribus  linearibus,  canalicuiatis,  dentés  con- 
jagalos  ,  subutatos ,  longissimos  gereotibus; 
superioribus  pinnatifidis  ;  involiicris  sub- 
10  phyllis. 

Habitat  in  Nova  Hispaniâ. 


(  III  ) 

Cajetani  Sa VI ,  Z).  M.  (i)  ,  Botanicon  Etrus- 
CUM,  sistens  plantas  in  Ecruria  sponùe 
crescentes  (2). 

_L/ains  les  ouvrages  de  la  nature  de  celui  que 
nous  annonçons,  l'auteur  se  propose  un  but, 
souvent  simple,  quelquefois  d'  ubie  ;  dans  le 
premier  cas ,  il  fait  un  ouvrage  à  la  portée 
de  toutes  les  personnes  qui  se  livrent  à  l'étude 
des  plantes  qui  les  environnent ,  dans  une 
étendue  de  terrain  déterminée;  c'est  un  ma- 
nuel que  l'on  consulte  plus  facilement  qu'un 
traité  complet  sur  les  plantes  ou  species  ;  dans 
le  second  cas ,  l'ouvrage  est  destiné  à  faire 
connoître  les  plantes  d'une  contrée  quelconque, 
mais  il  est  écrit  pour  tous  ceux  qui  cultivent 
la  science,  quelque  soit  le  lieu  de  leur  rési- 
dence ,  cbacun  de  ces  ouvrages  doit  être  exé- 
cuté avec  un  esprit  bien  ciifférenî.  Si  Ton  ne 
veut  qu'une  simple  Flore,  elle  doit  être  for- 
mée comme  un  catalogue  court  et  raisonné, 

(i)  De  TAlhénée  de  Pise,  professeur  de  physique 
expérimentale  dans  la  même  ville,  de  l'A.cadémia 
des  géorgopliiles  de  Elorence. 

(2)  Volume  iii-8.°,  200  pag,  Pisis  typis  Bayne- 
rii  prosperi  1808.  Dédié  à  M.  Targioni  Tozzetti^ 
D.  M.j  professeur  d'agriculture   à  Florence, 


(  I-i^  ) 

distribué  selon  une  méthode  quelconque. 
Chaque  plante  accompagnée  d'une  phrase 
caractéristique,  ou  même  d'une  courte  des- 
cription avec  la  citation  de  figures,  que  l'on 
peut  verilîer  facilement.  Un  tel  ouvrage  bien 
fait,  est  d'une  grande  utilité  pour  commencer 
l'étude  des  plantes  d'une   contrée. 

Si  l'auteur  veut  faire  au  contraire  un  ou- 
vrage pour  les  Botanistes,  il  doit  alors  suivre 
une  marche  différente;  s'il  veut  faire  con- 
noître  de  nouvelles  observations ,  elles  doivent 
çtre  présentées  de  manière  à  ne  point  se  trouver 
confondues  dans  une  foule  d'objets  connus  et 
qui  ne  peuvent  rien  apprendre  à  celui  qui 
sait  déjà  ou  qui  possède  les  ouvrages  généraux 
dans  lesquels  sont  renfermées  toutes  les  no-- 
lions  que  l'on  désire  acquérir  sur  chaque  in- 
dividu du  règne  végétal. 

Faisons  maintenant  l'application  de  ces 
principes  à  l'ouvrage  du  D.  Savi ,  et  nous 
reconnoitrons ,  quoiqu'en  rendant  justice  à 
ses  talens  et  même  en  donnant  des  éloges  mé- 
rités à  son  travail,  qu'il  n'a  pas  nettement 
déterminé  quelle  a  été  son  intention  en  don- 
nant son  Bonaticon  Eùruscum ,  s'il  a  écrit 
pour  ceux  qui  voudront  étudier  les  plantes 
de  la  Toscane,  d'abord  nous  crovons  que  son 
ouvrage  ne  renferme  pas  toutes  les  plantes 
qui  doivent  y  exister,  puisqu'on  n'en  trouve 
mentionnées  que  248  espèces,  et  la  Sygénésie 


C  "3  ) 

est  terminée;  d'un  autre  côie  les  descriptions 
éiant  longues ,  il  est  difficile  de  trouver  une 
plante  et  de  l'étudier,  parce  qu'on  est  oblige' 
de  parcourir  un  très-grand  nombre  de  pages, 
avant  d'arriver  à  l'objet  cberché  ;  si  le  D.  Servi 
a  eu  l'intention  d'écrire  pour  les  Botanistes, 
et  de  leur  donner  le  fruit  de  ses  observations, 
il  n'y  ?.  pas  de  doute  qu'il  ne  soit  très-dif- 
ficile de  reconnoitre  celles  qui  lui  sont  par- 
ticulières, puisc[u'elles  sont  perdues  pour  ainsi 
dire  dans  le  corps  de  l'ouvrage. 

Si  nous  n'entrons  pas  dans  les  idées  de 
l'auteur  pour  le  plan  et  l'exécution  de  son 
ouvrage,  nous  n'en  reconnoîtrons  pas  moins 
qu'il  est  fait  avec  soin;  l'auteur  fait  précéder 
sa  description  dçs  Synonymes  qu'il  lui  a  été 
possible  de  vérifier  ,  en  adoptant  le  nom  le 
plus  généralement  reçu;  chaque  description 
de  plante  en  latin  ,  est  faite  avec  soin ,  mais 
on  eut  peut-être  désiré  qu'elle  eut  été  présentée 
d'après  un  autre  mode;  que  sur  chaque  par- 
tie des  plantes  on  se  fût  contenté  de  ne  don- 
ner que  les  caractères  essentiels  et  saillans. 

Nous  devons  dire  qu'en  étudiant  l'ouvrage 
du  botaniste  italien,  nous  avons  trouvé  un 
certain  nombre  d'observations  qiii  lui  sont 
particulières,  et  dont  nous  avons  profité.  Mal- 
gré l'opinion  émise  sur  le  premier  volume 
du  Boianicon  Etrusciun  y  nous  n'en  conve- 
nons pas  moins   que  cet   ouvrage  fait  hou- 

2,  8 


(  114  ) 
neur  au  talent  d'un  professeur  qui,  consacra 
à  renseignement  de   la   physique  ,   ne  peut 
donner  à   l'étude   des  plantes   tout  le  temps 
que  son  amour  pour  cette  science  le  porte- 
roit  à  y  consacrer;  le  Bobanicon  Eùruscum  sera 
pour  ceux  qui  entreprendront  une  Flore  gé- 
nérale d'Italie,  une  source  où  ils  puiseront 
avec  fruit ,  ainsi  que  dans  la  Flora  Pisana  (3) 
et  les  Due  centurie   ai  piante  apparbenenti 
alla  flora   etrusca  {jf) ,    ouvrages   du  même 
auteur  et  qui  l'ont  fait  connoitre  avantageu- 
sement dans  la  science  de  la  botanique. 

N.   A.  Desvaux. 

(3)  Deux  volumes  in-o.° ,  avec  gravures. 

(4)  Un  volume  in-8.^.  Pise,  i8o4. 


(ii5) 


Histoire  des  Arbres  et  arbrisseaux  qui 
peuvent  être  culiwés  en  pleine  terre  sur  le 
sol  de  la  France  ;  par  M.  Desfontaines  , 
Membre  de  la  Légion  d'honneur ,  de 
V Institut  de  France  ,  professeur  de  bota» 
nique  au  Muséum  d^Iiistoire  naturelle  ,  de 
la  Société  d'agriculture  de  Paris  ,  de 
l'Académie  des  sciences  et  belles-lettres 
de  Dijon  ,  de  la  Société  de  physique 
de  Gottingue ,  de  la  Société  Linnéenne 
de  Londres  ,  de  la  Société  des  natura-- 
listes  de  Mékelbourg ,  etc.  (i). 

J_^ES  Arbres  ,  le  plus  bel  ornement  du  règne 
végétal,  sont  encore  pour  l'homme  la  source 
d'une  foule  de  jouissances  qui  tiennent  tant 
aux  besoins  qu'aux  agrémens  de  la  vie  :  aussi 
de  tout  temps  a-ton  mis  un  grand  prix  à 
l'acquisition  des  arbres  étrangers  au  pays  où 
Ton  est  parvenu  à  les  naturaliser.  Sans  le  bieu- 

(i)  Deux  volumes  in-S/*  ;à  Paris^chez  Brosson^ 
libraire,  rue  Pierre  Sarrasin  ,  n.^  9.  On  trouve  chez 
le  même  le  Choix  des  plantes  du  ccroVaire  de  Tourne" 
fort\  par  ^.  Desfontaines,  C'est  par  erreur  que  ce  der- 
nier ouvrage  a  été  annoncé  chez  LevrauU^  p.  355,  de 
ce  journal. 


(  i'6) 
fait  de  la  culture  ,  nous  serions  étonnés  du 
petit  nombre  d'arbres  auquel  se  trouveroit 
borné  le  territoire  français  ;  point  de  pêcher , 
de  cerisier ,  d'abricotier  ,  de  noyer  ;  point 
de  vigne ,  d'olivier ,  de  mûrier  ;  nous  ne 
connoîtrions  pas  plusieurs  belles  espèces  de 
chêne ,  de  peuplier  ,  de  bouleau  ,  d'orme  , 
d'érable,  de  charme  ,  de  pin  ,  de  sapin  ,  etc. 
Tous  arbres  qui  nous  ont  été  fournis  par 
une  terre  étrangère  ,  et  dont  les  avantages 
sont  incalculables. 

«  Qu'on  ne  pense  pas  ,  dit  M.  Desfontaines, 
«  que  nos  arbres  indigènes  puissent  rempla- 
<<  cer  nos  arbres  exotiques  que  l'on  peut  cul- 
«  tiver  en  France.  Dans  un  pays  comme  le 
«  nôtre  ,  où  l'on  exerce  un  grand  nombre 
<<  d'arts  mécaniques,  on  a  besoin  de  bois 
«  de  différentes  couleurs  ,  de  ditférens  de- 
«  grés  de  souplesse  et  de  solidité  :  Les  Laye- 
4<  tiers ,  les  Tourneurs,  les  Ebénistes  ,  etc.  sau- 
«  ront  en  tirer  un  parti  avantageux  :  d'ail- 
«  leurs  beaucoup  d'arbres  étrangers  peuvent 
«  croître  dans  des  terrains  qui  se  refusent  à 
«  la  culture  de  ceux  de  nos  climats ,  et  il  y 
4<  en  a  dont  le  bois  est  d'une  qualité  supérieure 
i<  à  celui  des  arbres  analogues  de  notre  con- 
4<  tinent  ;  enfin  parmi  les  arbustes  qui  ornent 
«  nos  parterres  et  contribuent  aux  jouissances 
«  de  la  vie ,  il  en  est  plusieurs  qui  ont  four- 
4<  ni   de  nouveaux    modèles  de    dessin  aux. 


(  II?) 

«  peiiili^es,  aux  brodeurs,  aux  manufactures 
«  d'étoffes  et   de  porcelaines.  » 

Duhamel  a  donné  en  Jj56  un  excellent 
Traité  des  arbres  et  arbustes ,  qui  a  été  fort 
utile  aux  cultivateurs  ;  M.  Desfontaines  vient 
de  sBÎvre  son  exemple.  L'homme  qui  est  par- 
venu par  ses  travaux  à  se  faire  un  nom  dis- 
tingué dans  les  sciences ,  n'a  pas  besoin , 
pour  faire  valoir  ses  productions  ,  de  trom- 
per le  public  en  empruntant  le  nom  d'un  au- 
teur ,  dont  le  temps  a  consacré  ,  en  quelque 
sorte,  la  réputation  :  depuis  Duhamel,  nous 
avons  acquis  un  grand  nombre  d'arbres  qui 
lui  étoient  inconnus  ;  il  ne  traite  d'ailleurs  que 
de  ceux  qui  peuvent  croître  sous  les  climats 
de  Paris  et  du  nord  de  la  France.  M.  Des- 
fontaines, que  ses  voyages,  se?  longs  travaux 
et  la  place  qu'il  occupe  au  Jardin  des  Plantes 
ont^  mis  à  même  de  connoître  et  d'étudier 
nos  richesses  végétales,  a  conçu  l'heureuse 
idée  de  publier  l'histoire  de  leur  découverte, 
les  avantages  qu'elle  nous  offre, et  les  moyens 
de  nous  en  assurer  la  possession  par  la  culture. 
En  rendant  à  Duhamel  toute  la  justice  qu'il 
mérite,  M.  Desfontaines  a  su  produire  un  ou- 
vrage neuf,  d'autant  plus  précieux,  qu'il 
présente,  dans  un  tableau  raccourci,  tout  ce 
qu'il  y  a  de  plus  intéressant  à  connoître  sur 
les  arbres  cultivés  en  France,  et  sur  les  carac- 
tères propres  à  disiioguer  chaque  espèce.  Cette 


(  "8) 
production,  écrite  avec  chaleur  et  rapidité,  se 
soutient  également  partout  par  un  style  élé- 
gant et  pur  :  c'est  pour  l'homme  de  goût, 
un  très  -  bon  ouvrage  de  littérature  ;  pour 
l'amateur  de  culture,  un  catalogue  précieux 
de  ses  richesses  ;  pour  le  botani  te  ,  un  traité 
lumineux  qui  lui  fera  distinguer  tous  ces  végé- 
taux ligneux  exotiques,  acclimatés  aujourd'hui 
dans  nos  brillans  veraers. 

Eu  effet  ,  en  coasidérant  l'ouvrage  de 
M.  Desfontaines  sous  ces  trois  points  de  vue, 
nous  reconnoîtrons  sans  peine  qu'il  remplit 
parfaitement  son  objet,  et  qu'il  est  dans  sa 
concision,  un  des  plus  étendus  de  tous  ceux 
qu'on  a  publiés  sur  celte  matière  ;  ce  sont 
les  choses  et  non  les  mots  qui  font  la  bonté 
d'un  livre.  L'étude  des  plantes,  si  aimable 
en  elle-même  ,  ne  paroit  sèche  et  rebutaule 
que  parce  qu'elle  a  été  rendue  telle  par  un 
langage  barbare  ,  par  une  foule  d'expressions 
de  mauvais  goût ,  que  jamais  la  langue  fran- 
çaise ne  pourra  admellre  ,  tant  qu'elle  con- 
servera sa  pureté  :  il  semble  qu'il  soit  im- 
possible de  parler  français  dès  que  l'on  en- 
treprend de  parler  des  plantes. M.  Desfontaines 
nous  donne  la  preuve  du  contraire.  En  ren- 
geant  les  plantes,  chacune  dans  la  famille  à 
laquelle  elles  apparûennent ,  il  expose  avec 
clarté  le  caractère  de  chaque  famille  :  ainsi 
rapprochées    par  groupes  bien  distincts  ,  les 


(  i'9) 
plantes  le  sont  ensuite  par   genres ,  dont  les 
caractères  sont  traces  avec  une  prëcison  lu- 
mineuse. Quant  aux  espèces,  M.  Desfontaines 
ne    les   fait    connoître    que  par   une  phrase 
spécifique ,   avec    l'indication    d'une    ou   de 
deux  figures,  qu'on  peut  consulter  en  cas  de 
doute.  Il  n'entroit  point  dans  son  plan  d'en 
présenter    une  description   détaillée ,  ce  qui 
auroit  au  moins  doublé  l'étendue  de  cet  ou- 
vrage :  d'ailleurs  dans  le  discours  qui  vient 
à    la    suite    de     l'exposition    des     espèces  , 
M.  Desfontaines  les   caractérise   souvent  par 
quelques-unes  de  leurs  parties  les   plus  sail- 
lantes et  les  plus  propres  à  les  faire  reconnoître. 
Les  détails  ,  qui    viennent    à  la   suite    des 
espèces ,  et  qui  les  embrassent  toutes ,  sont  la 
partie  la  plus  intéressante  de  l'ouvrage,   lis 
n'ont  ni  la  sécheresse  des  descriptions  ordi- 
naires ,   ni   la    monotonie  des    préceptes    de 
culture,  ni  l'ennui  d'une  pesante  dissertation: 
c'est  un  modèle  de  bon  goût ,  d'élégance  et 
de  pureté.  M.  Desfontaines  en  a  exclu  toute 
expression  que   la    langue  française  n'a  pas 
encore  adoptée,  et  ses  descriptions  n'en  sont 
pas  moins  claires.  11  cfte  l'époque  de  la  dé- 
couverte de  chaque  plante  ,  si  elle  est   mo- 
derne, celle  de  son  introduction  dans  nos  jar- 
dins; il  signale  à  la  reconnoissance  publique 
celui  qui  en  a  fait  la  découverte  ,  ou  qui  le 
premier  en  a  essayé  la  culture   en   Europe  i 


(  1^0  ) 
si  il  s'agit  d'an  arbre  connu  depuis  longtemps* 
c'est  dans  les  ouvrages  des  anciens  qu'il  \a 
en  rechercher  l'origine  :  dédale  obscur,  dans 
lequel  on  ne  peut  pénétrer  qu'avec  le  flam- 
beau d'une  saine  critique,  et  d'où  l'on  ne 
sort  quelquefois  qu'avec  de  nouveaux  doutes: 
si  l'on  parvient  à  y  découvrir  quelques  traits 
de  lumière  ,  cette  jouissance  est  achetée  par 
une  suite  de  recherches  pénibles ,  de  discus- 
sions fatigantes  ,  dont  M.  Desfontaines  fait 
grâce  au  lecteur^  poTir  ne  lui  communiquer 
que  les  avantages  d'une  découverte  utile  et 
curieuse.  C'est  un  voyageur  qui  nous  rend 
compte  du  résultat  de  ses  observations  ,  mais 
qui  se  tait  modestement  sur  tout  ce  qu'il  lui 
on  a  coûté  de  peines  et  de  fatigues  pour  y 
parvenir. 

En  nous  faisant  coiînoître  les  plantes  men- 
tionnées dans  Pline  ,  Théophraste ,  etc. ,  M« 
Desfontaines  donne  à  ces  auteurs  une  nou- 
velle vie;  il  nous  inspire  un  grand  intérêt 
pour  leurs  ouvrages ,  et  les  morceaux  éloquens 
qu'il  en  cite ,  prouvent  que  leur  brillante 
imagination ,  sous  le  beau  ciel  de  la  Grèce  , 
savoit  mieux  peindre  la  nature  que  la  décrire 
avec  méthode.  Ce  que  M.  Desfontaines  ajoute 
sur  la  culture  de  chacune  de  ces  plantes  est 
court,  mais  suffisant;  il  ne  joint  aux  pré- 
ceptes généraux  que  les  détails  rigoureuse- 
ment nécessaires» 


(  I"  ) 

îi  rësulle  de  l'exposé  succinct  que  je  viens 
de  présenter  de  Thistoire  des  arbres  et  ar- 
brisseaux ,  que  cet  ouvrage  appartient  autant 
à  la  bonne  littérature  qu'aux  sciences;  que^ 
fait  sur  un  plan  neuf  et  agréable ,  il  devient 
la  preuve  que  l'étude  des  sciences  n'exclud 
point  l'élégance  du  style,  et  que  la  pureté 
de  ce  dernier  ne  nuit  ni  à  l'exactitude,  ni  à 
la  clarté  des  descriptions  ,  et  qu'enfin  les 
sciences  pourront  toujours  instruire  et  plaire, 
toutes  les  fois  qu'elles  ne  seront  pas  présentées 
par  l'ignorance  ou  la  pédanterie.  Pour  justi- 
fier tout  ce  que  j'ai  dit  de  l'ouvrage  de 
M.  Desfontaines ,  il  me  suffira  d'en  citer 
quelques  passages  ;  je  prendrai  pour  exemple 
l'olivier. 

«  L'olivier ,  dit  M.  Desfontaines  ,  est  un  des 
«  arbres  les  plus  utiles  de  la  nature.  Olea 
K  prima  omnium  arhorum  est  y  dit  Columelle. 
«  La  connoissance  de  l'olivier  et  de  ses  usages 
«  remonte  jusqu'à  la  plus  haute  antiquité  ! 
«  la  Genèse  en  fait  mention  dans  plusieurs 
«  endroits.  Les  uns  disent  qu'il  fut  transporté 
«  d'Egypte  à  Athènes  par  Gécrops  ,  l'an 
«  1682  avant  l'ère  chrétienne;  d'autres  pré- 
«  tendent  que  ce  fat  Hercule  qui,  au  re- 
«  tour  de  ses  glorieuses  expéditions,  apporta 
«  l'olivier  dans  la  Grèce ,  qu'on  le  planta 
«  sur  le  mont  Olympe  ;  et  que  le  premier 
«  usage  auquel  on  l'employa  fut  de  couron- 


(    122   ) 

«  ner  de  ses  rameaux  les  vainqueurs  aux 
«  jeux  (le  TElide.  Les  Grecs  avoient  une  si 
«  grande  vénération  pour  cet  arbre,  qu'ils 
«  en  firent  le  symbole  de  la  sagesse ,  de  l'a- 
«  bondance  et  de  la  paix.  Ils  allèrent  même 
«  jusqu'à  croire  que  c'étoit  un  bienfait  de 
«  Minerve  envers  les  liommes ,  et  que  cette 
«  Déesse  l'avoit  crée.  On  lit  dans  Cassianus 
«  Bassus,  liv.  4,  chap.  i,  que  les  eaux  qui 
«  cou\roient  toute  la  surface  du  globe,  ayant 
«  commencé  à  se  retirer  ,  laissèrent  d'abord 
«  à  découvert  le  territoire  d'Athènes,  et  que 
«  Minerve  et  Neptune,  frappé,s  de  la  beauté 
«  de  ce  lieu  ,  se  disputèrent  F  honneur  d'y 
«  bâtir  une  ville.  La  contestation  ayant  été 
«  portée  devant  Jupiter ,  il  décida  que  ce- 
«  Ini  des  deux  qui  feroit  la  chose  la  plus 
ce  utile  à  la  ville  qu'ils  vouîoient  construire  , 
«  eraporleroit  le  prix.  !Neptune  créa  un  port 
«  et  des  vaisseaux  ,  d'autres  disent  un  cbe- 
«  val;  et  Minerve  fit  sortir  au  même  instant 
«  du  sein  de  la  terre,  un  olivier  couvert  de 
(c  fleurs  et  de  fruits  :  le  prix  lui  fut  décerné 
«  avec  une  couronne  faite  des  brandies  de 
«  l'arbre  qu'elle  venoit   de  produire. 

«  Cicéron  attribue  l'olivier  à  Aristée  ,  fils 
«  d'Apollon  ;  et  Diodore  de  Sicile  le  donne 
ff  à  Mercure.  Ces  fables  prouvent  du  moins 
«  toute  l'importance  que  les  Grecs  attaclioient 
«  à  cet  arbre,  qui  n'éloit  pas  moins  en  bon- 


(    123  ) 

«  neur  chez  ks  Romains.  Pline  dit  qu'il  ëtoit 
«  défendu  de  le  faire  servir  à  des  usages  pro- 
«  fanes,  et  qu'on  ne  permettoit  pas  même  de 
«  le  brûler  sur  les  autels  des  Dieux  :  in 
«  profanis  usihus  pollui  lauruni  aut  olewn 
«  jus  non  est ....  Le  même  auteur ,  dans  le 
«  même  chapitre,  dit,  en  parlant  de  l'olivier: 
«  oleœ  honoreni  romana  majestas  rnagnuni 
V  prœbult  turrnas  equUiirn  idihus  jiifiis  eoc  ea- 
«  dem  coronando  ,  item  minoribus  trium" 
«  phis  ovantes»  Athence  quoque  vlctores 
«  oled  coronant.  Les  peuples  aiioient  autre- 
«  fois  demander  la  paix,  en  portant  à  la  main 
«c  des  branches  d'olivier  : 

Paciferœque  manu  ramum  protendit  olivœ. 

ViRG. 

ce  On  croit  gëne'ralement  que  les  Phocéens 
<f  qui  fondèrent  Marseille  environ  six  cents 
a  ans  avant  J.  C.  y  apportèrent  l'olivier  et 
«  la  vigne,  qui  delà  se  répandirent  dans  les 
«  Gaules  et  dans  l'Italie.  H  y  a  dans  Pline  un 
<c  passage  qui  s'accorde  assez  bien  avec  cette 
«  tradition.  Cet  auteur  assure  que  sous  le 
«  règne  de  Tarquin  l'Ancien,  il  n'y  avoit 
«  point  encore  d'olivier  en  Europe,  ni  mêmer 
t(  sur  les  côtes  d'Afrique. 

«  L'olivier  se  plaît  sur  les  coteaux  expo- 
«  ses  au  soleil ,  et  vient  fort  bien  dans  la* 


(  i::4  ) 
«  terreins  pierreux.  11  s'accommode  aussi  crim 
«  sol  gras  et  fertile;  mais  l'huile  qu'il  donne 
«  alors  est  de  moins  bonne  qualité.  11  réussit 
«  difficilement  à  de  grandes  distances  des  bords 
«  de  la  mer ,  et  ne  supporte  pas  les  fortes 
«  gelées.  Dans  le  nord  de  la  France  ,  il  faut 
•c  l'abriter  dans  l'orangerie  pendant  l'hiver. 
«  —  Les  oliviers  parviennent  quelquelois  à 
«  une  très-grande  hauteur.  J'en  ai  vus  en 
«  Afrique  qui  avoient  quinze  à  vingt  mètres 
ce  d'élévation....  L'olivier  croit  spontaîiément 
«  et  en  grande  abondance,  dans  les  montagnes 
«  de  l'Atlas:  on  y  récolte  les  olives  sauvages, 
«  et  dans  quelques  endroits ,  on  en  retire  une 
?(  huile  très-estimée.  Une  chose  digne  de  re- 
c  marque,  c'est  que  la  chair  de  l'olive  est  la 
«  seule  qui  soit  huileuse;  dans  les  autres 
«  plantes,  c'est  la  graine  ou  le  noyau  qui 
«  contient  l'huile.  » 

POÏRET. 


(    ^2.6  ) 


Notice  biographique j  sur  Pierre-Rcmy  Wille- 
met  (i)  ipar  M.  J  asti  a  Lamoureux,  membre 
de  V Académie  de  Nancy, 

X>/Aivs  celle  notice,  M.  LamoureiiTC  a  consi- 
déré le  professeur  de  botanique  de  iNancy 
Willemet  (2)  ,  piutôt  sous  le  rapport  moral 
que  sous  le  rapport  des  travaux  qu'il  a  faits 
pendant  la  longue  carrière  qu'il  a  parcou- 
rue (3);  cette  esquisse  fait  autant  d'honneur 

(1)  A  Bruxelles,  18085  in-8.^,  20  pages. 

(2;  Membre  des  Académies  de  Nancjr^  Lj^on  , 
Dijon,  Bordeaux,  Rouen,  Orléans,  Arras,  Majence, 
Gœttingue,  Stockholm;  des  Sociétés  de  médecine, 
d'histoire  naturelle,  philomalique  et  galvanique  de 
Paris,  de  la  Société  Linnéenne  de  Londres ,  etc. ,  etc. 
Né  à  Hornoy,  village  de  Lorraine,  en  1786,  mjrt 
à  Nancy,  le  21  juillet  1807,  à  72  ans. 

(3)  Le  D.  Haldat  en  faisant  l'éloge  de  M.  Wil- 
lemet dans  le  Magasin  Encyclopédique ,  septembre 
1807,  a  donné  des  détails  sur  les  différens  travaux 
de  ce  savant,  dont  la  Fhytographie  économique  des 
plantes  de  la  Lorraine,  in-S.*",  1779 ,  ouvrage  cou- 
ronné par  l'Académie  de  Nancy  5  la  Matière  Tné-^ 
dicale  indighne ^  in-8.^,  troisième  édition  5  la  Mo- 
nographie des  plantes  étoilées,  et  surtout  le  Dic-^ 
tionnaire  pharmaceutique  de  l'Encyclopédie  métho- 
dique, établissent  les  titres  qu'il  a  comme  savant 


au  vénérable  professeur,  qu'elle   prouve  eu 
faveur  de  celui  qui  l'a   fait  connoître  dans 
le  jour  le  plus  favorable  à  l'humanité;  nous 
montrer  ainsi  l'ami  de  la  nature  ,  l'ami  des 
vertus,  c'est  rendre   plus    cher  une    science 
faite  pour   le   bonheur   des   âmes  sensibles  ; 
nous  apprendre    quels    furent   les   sentimens 
de  l'ame  de  ce  savant,  quelles  furent  ses  oc- 
cupations pendant  une  longue  carrière ,  c'est 
nous  faire  espérer  un  même  avenir  en  nous  li- 
vrant à  la  même  science  et  aux  mêmes  vertus. 
«  Une  constitution  affermie  par  l'exercice 
«  et  la  tempérance  sembloit  promettre  de  plus 
flc  longs  jours  à  sa  robuste  vieillesse;  Wdlemet 
«  n'avoit  encore  payé  aucun  tribut  à  la  cadu- 
«  cité,   quand  la  mort    vint   le   surprendre, 
ce  chargé  de   soixante-douze   ans ,   il    forçoit 
«  les  personnes  qui  le  voyoient  pour  la  pre- 
«  mière  fois,  à  ne  point  croire  à  son  âge... 
«  Né  près  de  la  nature,  Willemet  en  suivit 
a  de   bonne    heure    les  douces    inspirations. 
«  Dès  l'aurore  de  sa    vie,  il  jouoit  avec   les 
«  fleurs,  et   les  pas    chancelans  de  son   en- 
«  fance  avoient  foulé  le  gazon  sur  lequel  il 
«  devoit  trouver  dans  un  âge  plus  mûr,  ces 
«  plantes    qui  lui  procurèrent  de   si  tl onces 
«  jouissances.  Comme  il  avoit  observé  long- 
ce  temps  avant   d'apprendre  ,   il   ne   dut  aux 
«  sciences  que  sa  seconde  instruction  ;  doué 
«  de  cette  grande  aptitude  qui ,  selon  la  défi- 


(  1^7  ) 
«  nitioii  de  tlciix  grands  hommes ,  doit  donner 
ce  la  mesure  exacte  du  génie ,  il  surmonta 
ce  toutes  les  difficultés  qu'opposent  à  l'élude, 
ce  l'imaginalion  brûlante  de  la  jeunesse  et  l'a- 
ce ridité  des  premiers  élémens.  » 

Plusieurs  traits  rapportés  par  M.  Lamoureux 
font  l'éloge  du  cœnr  du  professeur  Willemet. 

En  terminant  sa  IN otice ,  M.  Lamoureux 
émet  le  Yoeux  suivant  :  ce  En  rendant,  dit- il, 
«  ce  dernier  hommage  au  savant  recomman- 
ce  dable  ,  qui  fut  mon  ami  après  avoir  été 
«  mon  maître,  j'ai  rempli  le  triste  devoir  que 
ce  sa  perte  m'a  légué  pour  héritage;  mais  ses 
ce  nombreux  bienfaits  laissent  à  la  reconnois- 
te  sance  publique  une  autre  dette  à  acquitter. 
«  Sous  la  voûte  éternelle,  des  pins  et  des 
ce  cèdres,  au  milieu  des  richesses  de  la  nature 
ce  qu'il  a  recueillies  et  classées  ,  dort  en  paix 
ce  le  vertueux  Daubanton  ;  la  dépouille  mor- 
ce  telle  de  Willemet  ne  doit-elle  pas  obtenir 
ce  les  honneurs  d'une  semblable  sépulture  ? 

ce  Au  détour  d'une  allée  silencieuse ,  à 
ce  l'ombre  des  sycomores  et  des  mélèzes , 
ce  l'homme  sensible  seroit  arrêté  par  un  mo- 
«  nument  d'un  style  agreste.  Point  de  marbre 
ce  fastueux  n'en  détruiroit  le  caractère.  Une 
ce  colonne  de  granit ,  arrachée  du  sein  des 
<e  Vosges ,  eleveroit  sa  masse  brute  sur  un 
ce  tertre  de  gazon  :  le  tapis  de  verdure  seroit 
«  émailié  des  végétaux  qui  porte  le  nom  de 


(  ,28  )  • 

«  Willemet  (4)  :  la  pierre  inanimée  nous  les 
«  retraceroit  encore ,  sans  qu'aucune  autre 
<(  inscription  vînt  distraire  notre  mélancolie; 
a  quelques  productions  des  différentes  par- 
te ties  du  globe ,  jetées ,  comme  par  hasard 
«  au  pied  de  la  tombe,  diroient  à  tous  ceux 
«  qui  chérissent  les  sciences  et  la  nature  que 
«  leur  meilleur  ami  repose  dans  le  même 
«  lieu  où  il  a  laissé  tant  de  traces  de  ses  no- 
ce blés  travaux.  » 

N.  A.  Des  VAUX. 


(4)   WllUmetia  hieracioides  Necker,   Poa  TVlll&^ 
vietia  Godef. 


(  ï29  ) 


MÉMOIRE  sur  trois  nouveaux  genres  de  la 
famille  des  Algues  marines  ;  par  M. 
Lamouroux,  membre  de  plusieurs  Sociétés 
savantes, 

DICTYOPTERIS  (i). 

VjAract.  GENER,  Fronde  partagée  par  une  ner- 
vure. 

Substance.  Confusément  réticulée,  tendre  et 
presque  transparente. 

Fructific.  Capsules  se  réunissant  plusieurs  en- 
semble, et  formant  des  taches  assez  grandes, 
éparses  sur  les  deux  surfaces  de  la  fronde. 

Les  Dictyoptères  sont  pourvues  de  racines 
et  de  tiges;  elles  se  rapprochent  des  Dictyotes 
beaucoup  plus  que  des  autres  genres  de  la 
famille  des  Algues.  Elles  en  diffèrent  par  la 
substance ,  le  faciès  de  la  fructification  ,  et 
par  la  nervure ,  qui  est  constante  dans  les  Dic- 
tyoptères et  ne  s'observe  sur  aucune  Dictyote. 

Caract.  GENER.  Fronde  stipite^Jolium  médium 
percurrente,  Substantia,  memhranacea y  in- 
distincte reticulata  y  tenera,  suhdiaphana, 

(i)  Du  grec  dlcfyon  réseau,  Q\  pterîs  fougère. 
2.  9 


(  i3o  ) 

Fructificàtio  ,  Capsulée  oculo  henè  aniiato 
distinctœ  )  maculas  spar sas  formantes, 

DiCTYOPTERis  JusTii.  Froiidc  ramosa ,  sub- 
foliosa  ;  foliis  ovato-elongatis;  fruclificatio- 
nibus  raris ,  sparsis.  Lamouroux ,  Journal 
philonu,  n.°  20,  mai  1809,  p.  332,  tab.  6, 
fig.  A. 

Habitat  in  Antillis. 

M.  Poiteau  a  rapporte  cette  espèce  de  Saint- 
Domingue  :  je  l'ai  dédiée  à  mou  ami  Saint- 
Just  Lacuée ,  maître  des  requêtes  au  Conseil 
d'état,  et  amateur  zélé  des  sciences  naturelles. 
Son  courage  et  ses  connoissances  dans  la  ma- 
rine lui  ont  mérité  la  décoration  de  la  Légion 
d'honneur  ,  et  la  place  importante  d'inten- 
dant général  de  la  marine  en  Portugal. 

DiCTYOPTERis  Elongata.    Froudc  membrana- 

cea ,   ramosa    elongala,  tenera;  fructiQca- 

tionibus  minutis ,  uumerosis,  sparsis. 
Fucus   memhranaceus  Stackh,  Ner.   Brltan, 

p.  i3,tab.  6.  Daw.  Turner,  synop.  p.  i4i, 

n.  26. 
Fucus  polypodloides ,  var.   a,  Lamouroux, 

Disser.  Fasc.  I,  p.  32,  tab.  24,  fig.  i.  Exclu. 

syn.  Des  font. 
Ulva  polypodioides ,  Decand. ,  Flor.  Franc., 

Yol.  2,  p.  i5,  et  synop,  plant,  gall.,  p.  3, 


(  i3i  ) 

îi.    32.    Poiret,   Encycl.    vol.    8,    p.    i65 , 
n.  i3. 

Habitat  m  Gailia  oceanica,  rare  ïn  Anglia. 

DiCTYOPTERis  PoLYPODioiDES.  Froiide  membra- 
nacea  ramosa;  fructificatioaibus  ad  sîipitem 
frequentioribus. 
Fucus  polypodioides ,  Desfont. ,  Flor.  Atlant. 
t.  2,  p.  421,  var. /3  minor,  Lamouroux  , 
Dissert.  Fasc.  I ,  p.  82 ,  tab.  24,  fig.  2. 
Habitat  in  Mediterraneâ. 

Les  Dicùyopteris  elongata  et  polypodioides 
ont  été  confondues  par  les  auteurs;  j'en  avois 
fait ,  dans  mes  Dissertations  ,  des  variétés 
l'une  de  l'autre.  Depuis  cette  époque,  ayant 
été  à  portée  d'examiner  un  grand  nombre 
d'individus  de  ces  deux  plantes  dans  plu- 
sieurs états ,  ie  me  suis  décidé  à  en  faire  deux 
espèces ,  à  cause  des  différences  constantes 
qu'elles  présentent.  La  première  a  la  fronde 
large,  tendre,  peu  rameuse,  les  divisions  des 
rameaux  alongées,  et  les  fructifi calions  petites 
et  éparses  :  elle  babite  l'Océan.  La  deuxième , 
originaire  de  la  Méditerranée  ,  offre  une 
fronde  étroite,  très-rameuse,  d'une  substance 
ferme,  presque  opaque,  et  les  divisions  des 
rameaux  très-courtes,  avec  les  fructifications 
beaucoup  plus  nombreuses  près  de  la  ner- 
vure que   des  bords.    Ces    caractères    m'ont 


(    l32   ) 

paru  assez  importans  pour   constituer  deux 
espèces. 

DiCTYOPTERis  Delicatula.  Froude  pusilla  vix 
ramosa,  tencrrima;  fructification ibus  in  li- 
neis  du  abus  parallelis  marginal  ibus.  Z;^- 
TTiouroux ,  Journal  philom, ,  n,  20,  mai 
1809,  tab.  6,  fig.  B. 

Habitat  in  Antillis,  Super  Amansiam  multi- 
fidam  parasitica, 

AMANSIA. 

J'ai  dédié  ce  genre,  comme  un  foible  tri- 
but de  ma  gratitude,  à  M.  de  Saint-Amans,  à 
qui  je  dois  mes  premières  connoissances  ei^ 
histoire  naturelle.  / 

Caract.   génér.   Fronde  partagée  par  une 

nervure. 
Substance.  Réticulée  ,  mailles  du  réseau  re- 
présentant des  hexagones  alongés  et  très- 
réguliers. 
Fructific.  Capsules  renfermées  dans  une  en- 
veloppe commune,  remplie  d'une  mucosité 
transparente  et  gélatineuse,  située  au  som- 
met des  rameaux  et  des  petits  rameaux. 

L'Amansia  ne  renferme  qu'une  seule  es- 
pèce ,  tellement  caractérisée  qu'il  est  impos- 
sible de  la  confondre  avec  les  autres  Algues, 


Pa^/.i55. 


7ûm  .:z.PZ.I. 


J^r/f.  2  6 


'.^^^....S^^^^  4-  a  I  /  '  î   f  J  '^ 


I. 


jFi^r . 


(i33) 

et  de  la  réunir  aux  différens  genres  de  cette 

nombreuse  famille. 

SvBSTAV^Tik  7'etlculûta ,  maculis  hexagonis  , 
elongads ,  l'egularissimis ;  Fructificationes 
gigarùnce  in  apice  rarnorum  ,  rainulo- 
riimque  sitœ. 

Amansia   MuLTiFiDA.  Frondc   ramosa  ;   ramis 
ramulisque  dentalo-multifidis.  Laniouroux, 
Journal philom, ,  n.°  20 ,  mai  1809 ,  p.  332 , 
tab.  6,  (ig.  C,  D,  E. 
Habitat  in  Antillis.  Ded.  PoiCeau, 

L'Amansie  diffère  des  Ulves  et  des  Fucus 
par  la  fructification  et  la  substance  réticulée; 
des  Dictyotes  et  des  Dicry aptères ,  par  la  fruc- 
tification, la  forme  des  mailles  et  la  couleur  qui 
est  rose  dans  l'Amansie  multifide,el  brune,  verte 
ou  fauve  dans  les  deux  autres  genres.  Il  ne 
faut  pas  confondre  avec  la  fructification  , 
les  extrémités  des  petits  rameaux  qui ,  se  re- 
courbant sur  elles-mêmes,  rendent  cette  partie 
de  la  plante  entièrement  opaque  et  presque 
semblable,  pour  un  oeil  peu  exercé,  à  une  vé- 
ritable fructification. 

BRYOPSIS  (2). 

Caract.  génér.  Fronde  fistuleuse. 
Substance.  Diaphane  5  sans  organisation  appa- 
rente. 

(2)  Du  grec,  hryon  mousse 3  et ypsls  apparence. 


(  i34  ) 
Fructific.    Capsules  gl obuli formes  ,  d'une 

couleur    verte ,  remplissant  et  colorant  la 

fronde. 

Les  plantes  de  ce  genre  sont  peu  connues 
(une  seule  espèce  a  été  décrite,  et  classée 
•parmi  les  Ulves  et  les  Fucus  ) ;  elles  di lièrent 
des  autres  Algues  par  la  fronde  listuleuse 
sans  articulation  ni  cloisons ,  et  par  la  fructi- 
fication. 
Frons  fistulosa,    Subst.   pellucicla,  Fructif. 

Capsulœ  glohuli formes  ,  minutissimce  ,  vi- 

rides ,  in  frondem  nidulantes, 
BuYorsis  Pennata.  Fronde  compressa  pennata  ; 

pinnis  incurvis,  oppositis  alternisque.  Tab.  3, 

fig.  I,  a ,  h,  Sp.  nov. 
Habitat  in  Antillis. 
Bryopsis    Akbuscula.    Fronde  compressa  ra- 

mosa;  ramis  pennalis;  pinnulis  longiuscu- 

lis,  Iaxis,  sparsis.  Tab.  1 9  fig.  i. 
Uha  plumosa,  Hud. ,  FI.  Aug. ,  p.  671 ,  n.''  20. 

Trans.  Linn. ,  vol.  3,  p.  62  fait  conferva)? 

With.  Brit. ,  vol.  4,  p.  126. 
Fucus  arbuscula yDecand. ^  syn.  p.  7,  n.°  82. 

Poir. ,  Enc.  méth.,  vol.  8,  p.  38 1 ,  n.o  io3. 
Habitat  in  Oceano  anglico  ,  gallicano. 

Cette  espèce ,  assez  commune  sur  les  cotes 
de  France  et  d'Angleterre  ,  est  presque  tou- 
jours confondue  avec  les  trois  suivantes,  quoi- 
qu'elle en  diffère  par  la  forme,  le  port,  et 
l'habitation  ;  la  description  qu'en  donne  M. 


(i35) 

Decandolle  est  excellente,  et  ne  laisse  presque 
rien  à  désirer. 

Bryopsis  Hypnoides.   Fronde  tereti,  ramosa; 

ramis  ramiilisque  elongatis,  sparsis.  Tab.  i, 

fig.  2.^  a ,  h,  Sp.  nov. 
Habitat  in  mar.  Mediterran. ,  propè  Cette, 

Bryopsis  CupRESsiNA.  Fronde  tereti ,  ramosa  5 
ramis  ramnlisque  capitatis  ,  brevibus  ,  sub- 
imbricatis.  Tab,  i ,  fig.  3,  a,  h,  Sp.  nov. 

Habitat  in  Barbaria.  Ded.  Léman, 

Bryopsis   Muscosa.    Fronde    tereti ,   ramosa  ; 

ramulis  setaceis  ,  brevibus ,  sopernè  nume- 

rosissimis,  infernè  i^aris.  Tab.  i,  fig.  4,  a,  h. 

Sp.  nov. 
Habitat  in  mari  Méditerranée,  propè  Massi- 

liam. 


(  i36) 


Mémoire  sur  les  Caiilerpes ,  nouveau  genre 
de  la  famille  des  algues  marines  ;  par 
M.  Lamouroux,  membre  de  plusieurs  So- 
ciétés savantes  :  lu,  le  19  avril,  à  la  pre- 
mière classe  de  V Institut  de  France, 

JLjes  êtres  qui  habitent  l'immensité  des  mers 
présentent  chaque  jour  de  nouvelles  espèces 
qu'il  est  impossible  de  classer,  non -seulement 
dans  les  genres,  mais  encore  dans  les  familles 
déjà  connues.  Le  naturaliste  qui  cherche 
à  leur  assigner  des  caractères  distinctifs,  ne 
pouvant  les  étudier  dans  le  lieu  même  de 
leur  croissance ,  éprouve  mille  difficultés  que 
n'offrent  point  les  plantes  et  les  animaux 
terrestres.  Souvent  il  ne  possède  que  la  dé- 
pouille ou  l'habitation  d'un  être  qui  lui  sera 
toujours  inconnu,  parce  que  l'air  le  fait  périr 
et  le  détruit  aussitôt  qu'il  s'y  trouve  exposé. 
Quelquefois  il  ne  peut  découvrir  dans  l'objet 
qu'il  a  sous  les  yeux ,  ni  les  organes  de  re- 
production, ni  les  vestiges  de  ces  organes. 
Ce  naturaliste  a  réuni,  cependant,  un  grand 
nombre  d'individus  qui,  par  leurs  caractères, 
paroissent  former  un  groupe  bien  distinct  de 
tous  ceux  qui  existent.  Organisation,  moyen 
d'attache,  faciès,  tout  est  analogue;  la  cou- 


Tom.:2.  FL.JI. 


Tom.^-  FL.m. 


leur ,  caractère  si  inconstant  et  si  fugace ,  est 
la  même  dans  tous;  n'est-il  pas  alors  fondé 
à  réunir  dans  un  seul  groupe  tous  ces  êtres , 
quoiqu'il  n'ait  pu  y  découvrir  aucun  carac- 
tère qui  les  distingue.  Le  groupe  que  j'ai 
l'honneur  de  soumettre  à  l'examen  de  la 
Classe,  est  entièrement  dans  ce  cas.  Le  manque 
absolu  de  fructification ,  la  forme  presque 
îistuleuse  de  la  tige,  la  racine  chevelue,  sans 
crampons  ni  empâtemens  ,  enfin  ce  luisant 
de  la  surface  que  l'on  observe  dans  certaines 
productions  animales,  et  que  les  plantes  ma- 
rines ne  possèdent  point  à  un  si  haut  degré  ; 
tous  ces  caractères  semblent  les  réunir  à  la  fa- 
mille des  Zoophytes.  La  forme  des  frondes  ou 
expansions  foliacées ,  l'absence  totale  de  cloi- 
sons ,  d'articulations  et  de  capsules ,  la  cou- 
leur d'un  vert  d'herbe,  clair  et  brillant,  sem- 
blent les  en  éloigner  et  les  rapprocher  des 
végélaux.  Dans  cette  incertitude ,  j'ai  prié 
M.  Yauquelin,  célèbre  chimiste,  qui  aux  plus 
grands  talens  unit  une  modestie  rare  et  une 
extrême  complaisance,  de  vouloir  bien  en  faire 
l'analyse  ;  la  petite  quantité  que  j'ai  pu  lui  en 
fournir,  ne  lui  a  pas  permis  de  la  faire  aussi 
rigoureuse  qu'il  l'eût  désiré. 

Soumis  à  la  distillation ,  ces  êtres  singuliers 
ont  fourni  : 

i.^  Une  petite  quantité  d'eau. 

Z*°  Une   huile  épaisse  d'un    rouge  brun  , 


(  iS8) 
d'une  odeur  extrêmement  fétide,  et  parfaite- 
ment semblable  à  celle  que  produit  la  chair 
distillée. 

3.°  Du  carbonate  d'ammoniaque,  en  partie 
cristallisé  dans  le  col  de  la  cornue,  en  partie 
dissous  dans  le  flegme. 

4.°  De  l'acide  prussique  uni  à  l'ammo- 
niaque. 

5.°  Un  charbon  volumineux;  calciné  avec 
la  potasse,  ce  charbon  a  donné  du  prussiate 
de  potasse. 

Si  ces  êtres  n'avoient  point  le  faciès  d'une 
plante,  on  ne  balanceroit  donc  pas  un  instant 
à  les  classer  parmi  les  animaux,  à  cause  des 
jDrincipes  qu'ils  fournissent. 

Cette  analyse,  comparée  à  celle  de  la  Coral- 
lina  officinaUs  fijj,  des  fucus  Hehninthocor- 
ton  ( 2.) jVesiculosus  et  digitatus  fSJ^  présente 
une  pins  grande  quantité  de  produits  animaux  ; 
il  ne  faut  cependant  rien  en  conclure ,  parce 
que  beaucoup  de  plantes, principalement  par- 
mi les  Champignons,  donnent  à  l'analyse  des 
substances  analogues  à  celles  que  l'on  retire 
des  animaux. 

Quoi  qu'il  en  soit ,  la  forme  des  êtres  dont 

(1)  Annales  de  Chimie^  tom.  8,   1791,  p.  817. 

(2)  Idem^  tom.  9,  avril  1791,  p.  83, 

(3;  StackhousQ  nereis  Britannic.  inirod.  ^  -p.  3j. 


(  i39  ) 

il  s'agit  est  si  particulière,  que  je  me  suis 
décide  à  les  classer  provisoirement  parmi  les 
plantes;  laissant  à  un  observateur  plus  éclairé 
que  moi  ,  à  décider  à  laquelle  des  deux, 
grandes  divisions  des  êtres  organisés,  ap- 
partiennent ces  êtres  ambigus. 

J'ai  donné  à  ce  groupe ,  bien  distinct  de 
tous  ceux  qui  existent  dans  les  Zonphytes  et 
dans  les  plantes  marines,  le  nom  de  Caulerpe, 
qui  dérive  de  deux  mots  grecs,  Caiilos  tige, 
et  Erpo  je  rampe;  je  l'avois  nommé  d'abord 
laucidla^  à  cause  du  brillant  que  l'on  observe 
sur  quelques  espèces,  et  qui  les  fait  paroitre 
comme  vernissés  ;  mais  ce  caractère  étant 
moins  essentiel  que  celui  de  la  tige,  et  s'ob- 
servant  sur  d'autres  Algues  marines ,  j'ai  cru 
devoir  changer  le  nom  du  genre,  et  lui  en 
donner  un  pins  caractéristique, 

La  substance  des  Caulerpes  diffère  entière- 
ment de  celle  des  Algues  connues,  et  a  plus 
de  rapport  avec  celle  de  certains  Zoopbytcs 
qu'avec  celle  des  plantes  marines.  Au  mi- 
croscope, elle  n'offre  ni  libre  ni  réseau,  en 
tin  mot ,  aucune  organisation  distincte. 

Les  plus  fortes  lentilles  n'ont  pu  me  faire 
découvrir,  dans  ces  plantes  douteuses,  ni 
fructifications,  ni  débris  de  fructifications:  on 
aperçoit  cependant,  sur  certaines  espèces,  des 
points  d'une  couleur  foncée,  opaques,  épars, 
plus  ou  moins  rapprochés  les  uns  des  autres. 


(  140  ) 
et  ayant  l'apparence  d'une  véritable  fructifi- 
cation; ce  sont  les  premières  molécules  d'une 
substance  calcaire  analogue  à  celle  que  l'on 
observe  sur  plusieurs  Diclyotes ,  et  que  je 
soupçonne  appartenir  à  la  famille  des  Zoo- 
phyles.  —  Les  Caulerpes  sont  quelquefois 
couvertes  de  taches  d'un  rouge  fauve ,  à 
bandes  concentriques  et  brunes;  on  en  voit 
en  assez  grande  quantité  sur  la  Caulerpe 
ocellée.  Ces  taches  ne  sont  pas  des  organes 
de  reproduction,  elles  n'en  ont  aucun  ca- 
ractère. 

Toutes  les  espèces  de  ce  genre  sont  pour- 
vues d'une  lige  cylindrique  ,  presque  fistu- 
leuse  ,  rampante  ,  horizontale ,  rarement  sim- 
ple ,  et  jetant  de  distance  en  distance  des  ra- 
meaux, des  frondes  ou  expansions  foliacées, 
et  des  racines. 

Les  racines  sont  chevelues  à  leurs  extré- 
mllés.  Je  n'ai  pas  encore  trouvé  ce  caractère 
dans  les  autres  genres  de  la  famille  des  Algues 
marines. 

Les  frondes  ou  expansions  foliacées  varient 
singulièrement  dans  leurs  formes;  ces  diffé- 
rences fout  supposer  de  nombreux  inter- 
médiaires ,  et  je  ne  doute  point  que  les 
Caulerpes  ne  soient  très- multipliées  dans  la 
nature,  quoiqu'elles  soient  très-rares  dans  les 
collections  que  j'ai  visitées. 

Ii0rs(jue  l'on  considère  la  forme  chevelue 


(  i4i  ) 

ûe  îa  racine  peu  propre  à  s'atlaclier  aux  corps 
durs,  on  est  tenté  de  regarder  ces  plantes  ou 
comme  parasites,  ou  comme  particulières  aux: 
plages  limoneuses  que  les  voyageurs  évitent  de 
parcourir;  ils  préfèrent,  en  général ,  ramasser 
les  Algues  marines  sur  les  rochers  que  les 
marées  découvrent,  ou  parmi  les  débris  que 
les  vagues  de  la  mer  jettent  sur  le  rivage. 
MM.  Dellile  et  Delaroche  ont  trouvé  la  Cau^ 
lerpe  prolifère,  le  premier  à  Alexandrie  en 
Egypte,  le  second  à  Iviça;  l'un  et  l'autre 
dans  des  plages  limoneuses,  où  elle  parois- 
soit  comme  ensevelie. 

Les  Caulerpes,  de  même  qu'une  grande 
quantité  d'animaux  et  de  plantes,  semblent  ap- 
partenir exclusivement  aux  latitudes  chaudes 
et  tempérées  ;  aucun  voyageur  n'en  a  rapporté 
des  mers  Hyperboréennes,si  riches  en  Algues 
marines.  Si  elles  existoient  dans  les  mers  qui 
baignent  les  côtes  du  Danemarck  ,  de  la 
Suède,  de  la  Norvège,  etc.,  elles  n'auroient 
,  point  échappé  aux  recherches  des  Linneus, 
des  Gunner,  des  Valh,  des  Mertens,  et  de 
tant  d'autres  savaus  naturalistes  qui  les  ont 
parcourues. 

CAULERPA  (4). 

Substance.  Presque  opaque ,  sans  organisation 
distincte. 

(4)  Du  grec  caulos  tige  j  et  erpo  je  rampe. 


(    142    ) 

Frlxtifjc.  Inconmie. 

Tige   horizontale,   rampante,   cylindrique, 

rarement  simple ,  presque  toujours  rameuse. 
SuBST.   siihopaca  ,   absque   organisatlone   ar^ 

niato    etsi  ocido,    Fructif.    ïgnota,  Cau- 

Lis  liorizontalls ,  rcpens ,  siibjistulosus ,  ra- 

niosus  y  interdiun  simplex, 

Caulerpa  Proliféra.  Fronde  plana,  ramosa, 

proliféra ,  variegata. 
Fucus  proUfer y  Forsk.  FI.  œg.  arab.,  p.  192, 

n.°  60.  Gmel.,  Syst.  yég. ,  p.  iSgo,  n."*  i35. 

Poir.  ,  Enc.  toI.  8,  p.  406. 
Habitat  in  mari  Mediterraneo ,  propè  Massi- 

liam,  Alexandriam,  Iviçam,  et  in  Barbariâ. 

Ded.  Delaroche ,  Dell! le. 

Cette  belle  espèce  ,  qui  s'élève  souvent  à 
trois  décimètres  de  bauteur ,  ne  paroît  pas 
rare  dans  la  Méditerranée. 

Caulerpa  Ocellata.  Fronde  plana ,  ramosa  , 

rariÙ3  proliféra;  maculis  ocellalls ,  sparsis. 

Tab.  2,  iig.  i.  Sp.  nov.  An.  praec.  vari  ? 
Habitat  in  mari   Mediterraneo  ,  circà   Massi- 

liam  et  Barcinonem. 

J'ai  longtemps  regardé  la  Caulerpe  ocellée 
comme  une  variété  de  la  Caulerpe  prolifère; 
mais  les  différences  constantes  de  grandeur  et 
de  faciès ,  ainsi  que  les  taches  ocellées  m'ont 
décidé  à  eu  faire  provisoirement  une  espèce. 


(143) 
Cette    Algue  n'acquiert  jamais  au-delà  d'un 
décimètre  de  hauteur. 

Caulerpa  Pennata.  Fronde  subprolifcra,  com- 
pressa ,  peiinata  ;  pinnis  liiieari-lanceolatis  , 
iucurvis,  oppcsitis,  basi  strictis.  Tab.  2,  iig.  2. 

Fucus  tax'folius ,  Valh. 

Habitat //2  insula  Sanclse-Crucis.  Ded.  TVeher» 

Caulerpa  Myriophylla.    Fronde    pennata  ; 

pinnis  fiiiformibus  elongatis ,  incurvis ,  ri- 

gidis  5  sparsis. 
Fucus    sertularioicles  ,   Gmel.  ,    Hist.    Fuc.  , 

p.  i5i ,  tab.  i5,  fig.  4  (mala),  Gmel. ,  Sjst. 

Tegët. ,  p.  i385,  n."*  75. 
Habitat  in  Antillis.  Ded.  Poiteau, 

Il  est  difficile,  au  premier  aspect,  de  recon- 
naître cette  plante  dans  la  figure  et  dans  la 
description  qu'en  donne  Gmelin;  cependant 
on  ne  peut  douter  que  le  Fuc,  sertularioi- 
âes  et  la  Caulerpe  myriopliylle  n'appar- 
tiennent à  la  même  espèce.  Gmelin  a  déciit 
le  Fuc,  sertularioicles  avec  une  tige  droiu , 
et  de  cette  seule  erreur  ont  du  résulter  des 
rameaux  alternes  qui  ont  changé  entièrement 
le  faciès  de  celte  Algue;  mais  si  l'on  donne  à 
la  plante  de  Gmelin  une  position  naturelle, 
la  description  et  la  figure  seront  très-bonnes. 

Caulerpa    Obtus  a.     Fronde    co  mpressa  , 
pennata  ,    pinnis   brevibus ,  opposltis    vel 


(  H4  ) 
sparsis ,  apicibus  obluso-rotundatis.  Tab.  2, 
fig.  3.  Sp.  nov. 
Habitat  in 

Caulerpa  Chemnitzia.    Fronde  teretî ,  ra- 

mosa;  ramulis  sparsis,  turbinatis,  subfasci- 

culatis. 
Fucus  chemnitzia,  Esp.  icon.,  p.  167,  tab,  88. 

fig.  I,  4,  5,  6.  (Fig.  2^  3  ad  alter.  spec, 

pertinent  ). 
Habitat  i/z  Indiis  Orientalibus. 

La  Caiilerpe  de  Cbemnitz  n'est  pas  rare 
dans  les  collections  que  j'ai  visitées.  Esper  l'a 
décrite  le  premier  dans  ses  Icônes  fucorum; 
il  a  confondu  avec  elle  une  autre  Algue  qui 
en  diffère  par  plusieurs  caractères,  et  qu'il 
regarde  comme  les  rameaux  stériles  de  cette 
plante.  Il  la  rapproche  des  Jucus  Gœrtnera , 
Bastera  et  Baillowiana  qui  appartiennent  à 
des  groupes  différens.  11  considère  comme 
fructifères,  les  rameaux  en  forme  d'enton- 
noir ,  et  il  ne  décrit  point  la  fructification. 
11  n'a  pu  apercevoir  dans  ces  rameaux  au- 
cune ouverture  par  où  les  corpuscules  repro- 
ductifs pussent  s'échapper.  Enfin  il  croit,  et 
avec  raison ,  que  cette  plante  perd  sa  forme 
naturelle  par  la  dessicalion,  et  que  des  im- 
mersions, quelque  prolongées  qu'elles  soient, 
ne  peuvent  la  lui  rendre.  La  Caulerpe  de 
Çliemnitz  lui  a  été  envoyée  des  côtes  du  Ma- 


(  143  ) 
labar  ;  elle  ne  paroît  pas  rare  dans  les  mers 
des  Indes  Orientales. 

Gaulerpâ    Peltata.    Fronde  tereti ,  ramosa  ; 

ramulis  peltatis  sparsis.  Tab.  3,  f.  2,  «^  Z'. 

Sp.  nov. 
Habitat  in  ,  ,  ,  .  ,  Ded.  Thuillier, 

Cette  espèce  se  rapproche  singulièrement  de 
la  précédente;  elle  en  diffère  par  la  forme 
des  petits  rameaux  que  Ton  pourroit  consi- 
dérer comme  des  feuilles  presque  semblables 
à  celles  de  la  Capucine  (Tropœolum  majus) , 
tandis  que  la  Caulerpe  de  Cliemnitz  offre  des 
feuilles  ou.  des  petits  rameaux  cylindriques, 
infundibulés,  et  dont  l'extrémité  présente,  dans 
le  même  individu,  des  formes  ombiliquées, 
en  cône,  et  demi-globuleuses;  ces  différences 
pourroient  être  attribuées  à  la  dessication ,  et 
ne  point  exister  dans  la  plante  fraîche  et 
vivante. 

Caulerpa  Hypnoides.  Fronde  dichotoma  ,  ra- 
mosa ,  3-4-quetra  ;  ramulis  vel  foliis  lan- 
ceolatis  ,  brevissimis  ,  imbricatis.  Tab.  3  , 
f.  3. 

Fucus  cupressoides  y  Yahl. 

Habitat  in  insula  Sanctae  Crucis.  Ded.  Weher, 


10 


(  146) 
Explication  des  Figures. 

Tab.  I,   fig.  I.  Briopsïs  arhuscula. 

—  fig.  2,  ^.  —     Hypnoides. 

—  jfig.  2  ,  h.  Rameau  grossi. 

—  fig.  3 ,  a^b»  Biyopsis  Cupressina* 

—  fig.  4,  «.         —       Muscosa. 

—  fig.  4,  h.  Rameau  grossi. 
Tab.  2,  fig.  I.  Caulerpa  Ocellata^ 

—  fig.  2.  —         Pennata, 

—  fig.  3.  —         Ohtusa, 
Tab.  3 ,  fig.   I ,  a,  Bryopsis  Pennata, 

—  fig.  I ,  h.  Rameau  grossi. 

— .       fig.  2,  a*  Caulerpa  Peltata» 

—  fig.  2 ,  Z'.  Individu   grossi. 

—  fig.  3.  Caulerpa  Hypnoides. 


(  147  ) 


Observations  sur  les  Champignons  et  sur 
leur  manière  de  croître  (i)y  par  M.  Palisot 
DE  Beauvoîs  ,  membre  de  lu  première  classe 
de  V Institut. 


Jl  ERSONNE  n  Ignore  que  nos  connoissances 
sur  les  plantes  sethéogames  ou  cryptogames  L., 
sur  les  Champignons  surlout,  sont  très-bor- 
nëes  5  et  combien  sont  grandes  les  difficultés 
d'en  acquérir  d'assez  certaines  et  d'assez  dé- 
cisives ,  pour  établir  un  système  général  tant 
sur  l'organisation  de  ces  étonnans  végétaux , 
que  sur  leur  manière  d'être  et  de  se  repro- 
duire. Ce  n'est  qu'en  rassemblant  une  mul- 
titude d'observations  et  de  faits  qu'on  peut 
parvenir  à  une  solution  satisfaisante. 

Depuis  plus  de  trente  ans,  je  me  livre  à 
l'étude  de  ces  espèces  de  plantes.  J'ai  déjà 
réuni  un  grand  nombre  de  faits  très-impor- 
tans  ;  mais  plus  j'avance  dans  la  route  qui 
peut  nous  conduire  au  but,  plus  je  sens  com- 

(i)  Lues  t\  rinslitiit  le  3  novembre  i8o6,  et 
destinées,  d'après  le  rapport  avantageux,  du  ly  no- 
vembre i8o6,  de  MM.  Jiissieu  ^  Lamarck  et  /^'<?/2- 
tenat^  à  être  imprimées  dans  les  Mémoires  àe& 
Savans  étrangers. 


(  148) 
bien  nous  sommes  loin  de  ralteînclre.  Cepen- 
dant, si  mes  efforts  n'ont  pas  été  couronnes 
d'un  plein  succès,  je  crois  du  moins  pouvoir 
me  flatter  d'avoir  obtenu  quelques  résultats 
beureux. 

Il  n'est  pas  besoin,  je  pense,  de  rappeler 
mes  nombreuses  observations  sur  les  Cham- 
pignons ;  mes  premiers  essais,  en  ce  genre, 
ont  été  présentés  à  l'Académie  des  sciences  , 
dès  l'année  1780,  et  ils  ont  été  continués  sans 
interruption  depuis  ce  temps  jusqu'en  1786, 
époque  de  mon  départ  pour  l'Afrique,  où, 
sans  négliger  les  nouveaux  et  nombreux  su- 
jets d'observations  que  m'a  offert  c^îtte  con- 
trée, je  n'ai  pas  abandonné  celles  que  j'avois 
commencées.  Je  me  bornerai,  quant  à  pré- 
sent, à  prier  l'Institut  de  fixer  son  attention 
sur  l'ouvrage  manuscrit  que  je  lui  ai  présenté 
il  y  a  plus  de  deux  mois,  et  sur  le  rapport 
que  lui  en  ont  fait  MM.  Lamarck  et  Desfon- 
taines ,  le  29  septembre  dernier. 

Quoique  ce  rapport  constate  d'une  manière 
non  équivoque  l'antériorité  de  mes  nouvelles 
observations,  dont  quelques-unes  ont  été  re- 
produites depuis,  et  dont  il  est  possible  qu'on 
en  produise  encore  avant  l'impression  et  la 
publication  de  mon  ouvrage,  je  dois  faire 
remarquer,  i.o  que  le  rapport  s'explique 
en  ces  termes  :  «  M.  de  Beauvois ,  un  des 
(c  premiers  en  France,  a  par  ses  recherches 


(  H9  ) 
«  préparé  les  progrès  qu'on  a  faits  dans  celte 
«  partie  de  la  Botanique ,  car  elles  sont  antë- 
«  rieures  en  publication  à  celles  des  auteurs 
(c  qui  ont  écrit  depuis.  » 

2.''  Que  dans  cet  ouvrage  j'ai  distingué  les 
Champignons  parasites  de  ceux  qui  ne  le  sont 
pas,  et  que  le  premier,  j'ai  présenté  l'idée  de 
comparer  ces  végétaux  à  certains  animaux 
invertébrés  ,  tels  entre  autres  les  Poux  ,  les 
Puces ,  les  Tiques  ,  les  Punaises  ,  etc. ,  parce 
qu'en  effet  ces  Champignons  me  paroissent 
être  sous  une  infinité  de  rapports,  aux  autres 
végétaux,  ce  que  certains  animaux  invertébrés 
sont  aux  autres  animaux  que  nous  nommons 
plus  parfaits. 

Je  ne  m'arrêterai  pas  aux  Champignons 
parasites;  il  y  a  tant  de  choses  à  dire  sur 
ces  plantes  que  mes  observations  me  mene- 
roient  trop  loin.  Elles  feront  l'objet  d'un 
travail  particulier  qui  comprendra  les  expé- 
riences que  j'ai  tentées.  Mais  je  dois  commu- 
niquer à  la  Classe  une  observation  très-im- 
portante ,  et  qui  tend  à  prouver  comment 
ces  Champignons  se  trouvent  portés  sur  les 
feuilles  des  plantes  dont  elles  sont  les  parasites, 
comment  elles  y  croissent  et  comment  elles 
s'y  développent. 

Je  ne  discuterai  point  l'opinion  du  célèbre 
M.  Bancks ,  ni  celles  que  l'on  a  mises  en  avant 
sur  cette  intéressante  question.  Je  me  bornerai 


(  i5o  ) 
à  rapporter  les  faits  que  j'ai  observés ,  et  dont 
il  est  facile  à  tout  le  inonde  de  s'assurer. 

Occupé  dtfpuis  longtemps  de  recherches 
sur  cette  matière,  j'ai  pensé  que  les  graines 
des  Champignons  parasites  peuvent  s'attacher 
de  bonne  heure  aux  plantes  qui  doivent  les 
nourrir  :  en  conséquence ,  j'ai  pris  le  parti 
d'examiner  attentivement  les  plantes  annuelles 
au  moment  de  la  germination  de  leurs  graines, 
et  lorsque  la  plumule  est  sortie  depuis  peu  de 
terre;  ainsi  que  les  jeunes  pousses  des  plantes 
dont  les  racines  sont  vivaces,  et  les  bourgeons 
à  Heurs  et  à  feuilles  des  arbres  sujets  à  nourrir 
des  Champignons  parasites.  Le  succès  a  cou- 
ronné pleinement  mon  attente;  j'ai  vu  tant 
sur  la  plumule  des  plantes  annuelles  ,  que 
sur  les  jeunes  pousses  des  plantes  perennelles 
et  sur  les  bourgeons  des  arbres,  de  petits  grains 
tantôt  jaunes,  tantôt  bruns,  et  tellement  fixés 
que  l'immersion  et  l'agitation  dans  l'eau  ne 
pouvoient  les  détacher;  ces  petits  grains  exa- 
jninés  au  microscope ,  et  comparés  aux  graines 
des  OEcidimn ,  des  Uredo  et  de  la  Pioestelia 
cancellaba  que  M.  Rëbentisch  a  avec  raison 
détachée  du  genre  OEcidiuin ,  m'ont  présenté 
une  parfaite  ressemblance  dans  la  couleur , 
la  forme  et  la  grosseur. 

11  est  à  présumer,  d'après  cette  observation, 
i.°  que  les  graines  de  ces  Champignons  éparses 
sur  la  terre  s'attachent  aux  jeunes  plantes  qui 


(  i5i  ) 
doivent  les  nourrir  et  servir  à  leur  dévelop- 
pement ,  dès  le  premier  moment  qu'elles 
paroissent,  de  même  que  les  graines  de  la 
Roestelie,  tombant  sur  les  jeunes  bourgeons, 
s'y  attachent  et  se  fixent  aux  jeunes  feuilles,  et 
sont  ainsi  portées  au  haut  de  ces  végétaux 
qui  s'élèvent,  en  entraînant  avec  elles  leurs 
ennemis. 

Ce  fait  nous  en  rappelle  un  autre  non 
moins  remarquable  ,  tiré  du  régne  animal , 
et  qu'il  ne  sera  pas  déplacé  de  consigner 
ici. 

J'ai  souvent  observé  à  Saii^t-Domingue  des 
larves  de  sphinx  traînant  avec  elles  de  nom- 
breux cocons  de  cynips.  Ces  petits  animaux 
sont  introduits  par  leur  mère  qui  percent 
la  peau  de  la  larve  et  y  déposent  ses  œufs. 
Les  œufs  éclosent ,  les  petites  larves  qui  en 
proviennent  se  nourrissent  dans  le  corps  même 
de  la  chenille  qui  ne  cesse  pas  d'exister,  qui 
se  métamorphose  même  en  chrysalide ,  mais 
ne  parvient  jamais  à  l'état  de  sphinx.  Arrivées 
au  terme  fixé  pour  se  métamorphoser  ,  les 
larves  de  cynips  percent  la  peau  de  leur 
nourrice;  elles  y  attachent  à  l'extérieur  leur 
cocon,  y  passent  leur  temps  de  chrysalides 
et  deviennent  insectes  parfaits  {2). 

(2)  Quoique  cette  observation  ait  déjà  été  pré- 
sentée à  la  Classe  par  M.  Baudry  des  hozières  ^  dans 


(  Iii2) 

Quant  à  mon  observation  sur  les  Cham- 
pignons parasites ,  je  la  soumets  au  jugement 
des  naturalistes  dégagés  de  toute  prévention 
et  de  partialité;  je  l'offre  avec  d'autant  plus 
d'assurance  que  ce  n'est  ni  un  système  ,  ni 
une  supposition  ,  ni  une  conjecture  ,  mais 
nn  fait  facile  à  vérifier^  si  on  a  la  patience 
de   l'entreprendre. 

Parmi  les  Champignons  qui  ne  sont  pas 
parasites ,  j'en  distingue  de  trois  ordres.  Tous 
se  développent  d'une  manière  à  peu  près 
uniforme ,  mais  plus  ou  moins  sensible.  Ils 
ne  sont  dans  l'cjirigine  que  des  filamens  très- 
minces  et  très-déliés  ,  comme  je  l'ai  exposé 
dans  un  Mémoire  présenté  dernièrement  à 
la  Classe ,  et  qui  doit  être  publié  dans  un 
des  prochains  numéros  des  Annales  du  Mu- 
séum  d'histoire  naturelle. 

Pour  mettre  plus  de  clarté  dans  ce  que 
j'ai  à  dire  sur  ces  plantes,  je  diviserai  mon 
Mémoire  en  trois  Paragraphes. 

Dans  le  premier ,  je  considérerai  les  Cham- 
pignons qui  croissent  sur  la  terre  et  parmi 
des  débris  des  végétaux ,  sans  s'y  fixer  immé- 
diatement. 

Le  second    aura   pour    objet  les   Champi- 

un  mémoire  dont  j'ai  été  l'un  des  commissaires, 
j'ai  pensé  devoir  le  lui  rappeler  et  lui  montrer  une 
de  ces  chenilles  ainsi  surchargée,  que  j'ai  rapportée 
de  Saint-DoKiingue. 


(  i53  ) 
gnons  faux  parasites,  et  que  l'on  trouve  sur 
des  arbres  encore  vivans. 

Dans  le  troisième,  j'examinerai  les  Cham- 
pignons qui  naissent  sur  les  bois  morts  ou 
sur  les  feuilles  tombées. 

« 

§.  I. 

Des  Champignons  qui  croissent  sur  la  terre  ^ 
et  parmi  des  débris  de  végétaux  y  sans  s'*y 
fixer    immédiatement. 

On  compte  de  ces  sortes  de  Champignons 
parmi  les  genres  yîmanite  ,  Ceps  ,  Clathre  ^ 
Satyre  y  Clavaire  y  Pezize ,  Morille,  Mérule 
et  quelques  autres.  De  ce  nombre  sont  ceux 
qui  chaque  année ,  maigre  les  exemples  trop 
frëquens  et  qui  se  sont  multipliés  cette  an- 
née d'une  manière  effrayante,  occasionnent 
de  nouveaux  malheurs  que  la  prudence  seule 
pourroit  éviter;  et  ceux  qui  sans  inconvénient 
peuvent  faire  partie  des  alimens  de  l'homme. 
Tous  sont  annuels,  très-nombreux  en  espèces 
et   en  individus. 

Les  organes  réproductifs  àes  Pezizes ,  des 
Clavaires  ,  etc. ,  sont  contenus  dans  l'épais- 
seur de  i'épiderme ,  et  rangés  entre  deux 
fibres  tendues  parallèlement  comme  des  grains 
de  chapelet  à  la  suite  les  uns  des  autres.  Lors 
de  la  maturité,  ces  graines  s'échappent  par 


la  surface  supérieure ,  avec  explosion  et  for- 
mant un  petit  nua^e.  Alors  les  fibres  étant 
forcées  de  se  détendre,  le  Champignon*  se 
crispe  et  la  masse  entière  diminue  de  \?olume. 
Il  n'est  pas  besoin  de  microscope,  ni  de  loupe 
pour  apercevoir  l'explosion  et  les  mouvemens 
occasionnés  par  la  crispation.  Ces  observations 
sont  consignées  dans  mon  Mémoire  imprimé 
Encfc.  Métli;  mais  j'ai  dû  les  rappeler  pour 
Finlelligence  de  celles  dont  j'ai  à  rendre 
compte.  Elles  m'ont  appris  que  très-rarement 
on  trouve  la  même  Pezize  deux  années  de  suite 
à  la  même  place.  Pour  m'assurer  du  fait ,  j'ai 
planté  des  morceaux  de  bois  dans  des  lieux 
où  j'avois  remarqué  plusieurs  Peziza  acetabu- 
Juin,  Il  ne  m'est  arrivé  qu'une  seule  fois  d'en 
retrouver  à  la  même  place  où  j'en  avois  ob- 
servé l'année  précédente.  Mais  ma  remarque 
s'est  trouvée  dérangée  et  renversée ,  de  sorte 
que  cette  exception  ne  peut  balancer  mes 
au'res  ex])ériences  dont  le  résultat  a  toujours 
été  le  même.  Ces  sortes  de  Cbampi gnons  se 
dégagent  de  leuis  semences  avec  explosion  ; 
celles-ci  sont  transportées  au  loin  par  le  vent, 
raison  pour  laquelle  il  ne  s'j,'n  rencontre  pas 
deux  années  de  suite  à  la  même  place. 

La  même  observation  a  été  faite  sur  les 
Amanibes ,  les  Ceps  ,  les  Hydiies  ,  les  Clat- 
ùves ,  les  Satyres  ,  etc. ,  qui  au  contraire  se 
reproduisent  presque  toujours  à  la  mêm.e  place^ 


(  i55  ) 
parce  que  leurs  graines  sortent  sans  explosion  ^ 
et  tombent  au  pied  même  des  individus.  Ainsi 
tout  nous  indique  d'une  manière  certaine,  que 
la  poussière  observée  dans  ces  Champignons 
contient  leurs  graines. 

Quant  aux  Champignons  gastëromiques  qui 
font  partie  de  ce  paragraphe,  la  manière  dont 
ils  croissent  et  les  observations  ci-dessus  prou- 
vent que  les  grains  de  poussière  que  les  Bo- 
tanistes ont  pris  pour  des  graines ,  sont  au 
contraire,  comme  je  l'ai  dit  anciennement,  les 
organes  fëcondans.  Je  ne  répéterai  pas  ici  ce 
que  j'ai  consigné  dans  plusieurs  Mémoires  ; 
je  me  bornerai  à  ajouter  quelques  réflexions: 

i."*  La  seule  poussière  observée  par  les 
Botanistes  dans  les  Yesse-loups  sort  avec  ex- 
plosion ,  et  devroit  par  cela  seul  se  repro- 
duire à  quelques  distances  des  anciennes 
plantes.  Cependant  ,  mes  observations  mt'ont 
fait  voir  que  les  Yesse-loups  se  reproduisent 
plusieurs  années  de  suite  à  la  même  place , 
comme  les  Champignons  dont  les  graines  s'é- 
chappent sans  explosion. 

2.0  Si  cette  poussière  contenoit  réellement 
les  graines ,  ce  seroit  un  phénomène  et  une 
fécondité  dont  le  règne  végétal  fournit  peu 
ou  point  d'exemples  ;  nous  observons  géné- 
ralement au  contraire ,  que  dans  une  même 
plante  la  poussière  des  éîamines  est  souvent  très- 
multipliée,  en  raison  du  nombre  des  graines. 


(  i56  ) 

3.^  Enfin ,  dans  la  même  hypothèse ,  et  en 
supposant  qu'une  dix  millième  partie  seule- 
ment des  grains  de  cette  poussière  parvînt  à 
Lien,  une  seule  Yesse-loup,  dont  des  individus 
égalent  souvent  la  grosseur  de  deux  fois  la 
tête  d'un  homme ,  sufîiroit  pour  en  couvrir 
totalement  un  grand  nombre  d'arpent.  Or  , 
l'expérience  nous  apprend  que  ces  sortes  de 
Champignons  ne  sont  pas  à  beaucoup  près  si 
multiplies. 

Il  me  paroît  plus  naturel  de  regarder  cette 
poussière  comme  organe  fécondant  ,  et  de 
prendre  pour  les  vraies  graines  une  autre 
poussière  plus  petite  et  moins  nc^mbreuse,  que 
j'ai  observée  dans  la  membrane  réticulaire 
qui  forme  la  base  de  ces  plantes. 

Il  y  a  ,  il  est  vrai ,  d'autres  Champignons 
gastéromiques  dans  lesquels  on  ne  voit  pas  cette 
membrane  réticulaire;  mais  ces  derniers  ap- 
partiennent à  d'autres  genres  ;  ils  ont  une 
organisation  différente  ,  et  doivent  être  mis 
au  nombre  de  ceux  qui  sont  moins  bien^ 
connus.  ( 

§.  II. 

Des    Champignons   faux  parasites ,  et  que 
Von  trouve  sur  des  arbres  encore  vivans. 

Le  nombre  de  ces  sortes  de  Champignons 
est  très-petit;  il  ne  comprend  que  quelques 


(  i57  ) 
amanites  y  des  Agarics  ,  une  espèce  à^Hychie 
et  plusieurs  Trémelles, 

Les  Champignons  faux  parasite^;  ne  prennent 
naissance  que  sur  des  arbres  encore  vi  ans  , 
mais  vieux,  charges  d'ulcères  ou  couverts  de 
plaies,  dont  la  végétation  est  foihie  et  Jan- 
guissanle;  ils  ne  se  nourrissent  pas  de  la  sève 
proprement  dite  de  ces  végétaux.  Tels  soit 
des  vieux  ormes,  des  chênes,  des  noyers, 
des  saules  creux,  quelques  arbres  friiuiers 
et  des  genévriers.  Ce  t  toujours  dans  des  fentes, 
ou  sur  des  plaies  d'où  découle  une  humeur 
qui  favorise  leur  développement,  et  qui  p;^nt- 
€tre  est  nécessaire  à  leur  existence  ,  qu'on 
les  trouve.  Mais  les  maladies  de  l'arbre  ne 
sont  point  occasionnées  par  la  présence  de 
ces  Champignons.  On  compte  un  plus  grand 
nombre  d'arbres  vieux  et  malades  sur  les- 
quels on  n'en  voit  point ,  et  ces  Champi- 
gnons ne  viennent  jamais  sur  des  arbres  en- 
tièrement sains.  Enfin  des  Champignons  faux 
parasites  une  fois  fixés  sur  un  arbre  s'y  per- 
pétuent d'année  en  année,  tant  qu'il  végète; 
ils  cessent  de  paroître ,  lorsque  l'arbre  est 
entièrement  mort ,  et  sont  remplacés  par  d'au- 
tres espèces  de  Champignons  dont  je  traiterai 
daus  le  troisième  ])aragraphe. 

Ces  observations  me  paroissent  du  plus 
grand  poids  pour  parvenir  à  fixer  les  idées 
sur  ces  sortes  de  Champignons,  que  jusqu'à 


(  i:58  ) 

présent  on  n'avoit  pas  distingues  sous  le  même 
point  de  vue. 

Nous  ne  devons  cependant  pas  nous  dissi- 
muler que  dans  le  nombre  des  Champignons 
que  j'ai  compris  parmi  les  faux  parasites ,  il 
s'en  trouve  qui  restent  encore  enveloppés  de 
doute.  Je  veux  parler  des  espèces  de  Trëmelles 
observées  sur  les  genévriers.  Ces  Trëmelles 
méritent  la  plus  sérieuse  attention.  Elles 
naissent  ordinairement  sur  le  tronc  ou  sur  les 
branches  des  genévriers ,  où  il  se  forme  une 
tumeur  qui  paroit  être  tout-à-fait  extérieure, 
et  couvrir  l'ecorce.  Cependant,  de  jeunes  ra- 
meaux et  de  jeunes  feuilles  assez  chétifs  sor- 
tent de  cette  tumeur.  Souvent  le  reste  de  la 
plante  est  très-vigoureux ,  et  ne  paroit  pas 
en  souffrir.  L'existence  de  cette  tumeur  porte 
à  croire  que  les  Trëmelles  qui  y  croissent  sont 
de  vraies  plantes  parasites  ;  mais  en  poussant 
plus  avant  les  observations  ,  ce  soupçon  s'é- 
vanouit. Dans  les  temps  humides  et  pluvieu;x 
les  Trëmelles  sont  fraîches,  solides  ,  droites 
et  bien  développées,  survient-il  delà  séche- 
resse, on  les  voit  molles  et  crispées;  elles  per- 
dent insensiblement  leur  couleur;  de  jaunes 
oti  rouges  qu'elles  éioient ,  elîies  dev  icnnent 
brunes  et  se  dessèchent.  Mais  à  la  première 
humidité  les  mêmes  plantes  reprennent  leur 
premier  état.  11  est  bon  d'observer  que  les 
changemens  ne  s'opèrent  que  sur  des  individus 


quî  ne  sonl  pas  parvenus  à  leur  état  parfait. 
Ce  fait  me  paroît  propre  à  faire  croire  que  ces 
Trëmeîles  sont  de  fausses  parasites.  Mais  le 
temps  et  de  nouvelles  observations  peuvent 
seules  nous  éclairer  et  décider  cette  que  fion 
importante.  D'après  nos connoissances actuelles, 
il  seroit  imprudent  de  classer  déiinidvement 
ces  Trémelles  parmi  les  Champignons  faux 
parasites;  de  même  ne  s'expo;>e-l-on  pas  à  être 
taxé  de  trop  de  précipitation,  en  les  com- 
prenant avec  assurance  au  nombre  des  Cham- 
pignons  parasites. 

§.  1 1  î. 

Des  Champignons  qui  naissent  sur  des  Lois 
morts   et  sur  des  feuilles  tombées. 

Ces  sortes  de  Champignons  se  distinguent 
en  annuels  et  en  perennels. 

Parmi  les  annuels  on  en  trouve  dans  presque 
tous  les  genres.  L'énumération  en  seroit  trop 
longue,  et  j'oulre-passerois  de  beaucoup  les 
bornes  d'un  simple  Mémoire,  si  je  vouîois 
m'attacber  à  tous  les  détails  que  chacun  offre 
en  particulier.  Je  me  bornerai  donc  à  diviser 
les  Ctiampigoons  annuels  qui  entrent  dans  ce 
paragraphe  en  trois  seclions.  i.^  Ceux  qui 
sont  mous  ou  fugaces,  tels  que  des  Amanites, 
des  HydneS y  des  Agarics,  des  Pezizes ,  etc. 
Je  distinguerai  spécialement  à^ix^  espèces  de 


(  i^o  ) 
Pezlzes,  la  Fructigena  et  VEchlnopJdlay  sur  les*- 
quels  j'ai  fait  des   observations  que  je  com- 
muniquerai à  la  Classe. 

2.°  Dans  un  autre  temps,  ceux  qui  sont 
secs,  mais  fugaces,  tels  que  les  Arcyries ,  les 
Crihraires ,  les  Trichocleimes  ,  les  Tr  ici  des  , 
les  Pieticulaires ,  etc. 

3.*"  Ceux  qui  sont  solides  et  durent  long- 
temps ,  tels  que  les  ^Hypoxyles ,  les  Poronies, 
les  Spheries ,  les  Histeries  ^  les  Nididaires ,  etc. 

Les  Champignons  des  deux  dernières  sec- 
tions sont  les  moins  connus;  les  plus  curieux 
peut-être ,  et  ceux  qui  présentent  les  obser- 
vations les  plus  importantes  et  les  plus  difficiles 
à  suivre. 

Les  Champignons  vivaces  perennels  sont 
en  très-petit  nombre  ;  mais  ils  m'ont  fourni 
une  observation  très-importante  ;  ils  se  com- 
posent de  quelques  dédales  ,  quelques  agarics, 
et  peut-être  de  quelques  auriculaires.  Ce  sont 
eux,  ou  la  plupart  d'entre  eux  qui  fournis- 
sent cette  substance  d'un  usage  si  commun  , 
mais  si  général ,  V  Amadou  y  dont  la  qualité 
astringente  offre  encore ,  dans  certains  cas , 
tui  moyen  salutaire  pour  arrêter  les  hémor- 


ragies. 


Les  dédales  et  les  agarics  ont  une  manière 
de  croître  qui  leur  est  propre  ,  et  qui  ne  me 
paroît  pas  avoir  assez  fixé  l'attention  des  Bota- 
nistes. Marsilius,  que  l'on  n'a  peut-être  pas  non 


(  i6r  ) 
plus  assez  médité ,  est  le  seul  qui  me  paroît 
s'être  spëciaîement  occupé  de  cet  intéressant 
objet.  Les  obserA^ations  que  je  vais  soumettre  à 
la  Classe,  et  dont  je  mettrai  les  preuves  sous  ses 
yeux ,  sont  entièrement  neuves. 

Les  Champignons  en  général,  comme  tous 
les  végétaux  ,  croissent  en  s'alongeanl  de  bas 
en  haut.  Ceux-ci,  au  contraire,  croissent  de 
haut  en  bas  ;  c'est-à-dire  qu'ils  se  dirigent  vers 
la  terre.  La  première  pousse  ,  une  ibis  formée, 
ne  s'accroît  pas  par  l'extension  des  mêmes  or- 
ganes ou  par  intus-susception,  mais  par  de  nou- 
velles couches  et  une  addition  de  nouveaux  or- 
ganes; enfin  par  une  sorte  de  juxta  position, 
que  je  ne  compare  pas  cependant  à  î'^ggi'éga- 
tion  des  mollécules  qui  augmentent  le  volume 
des  corps  inorganiques.  Les  couches  qui  com- 
posent leur  masse  ne  sont  pas  appliquées  les 
unes  autour  des  autres  circulairement  comme 
dans  les  arbres  ,  mais  perpendiculairement 
au  dessus  les  unes  des  autres.  Ces  couches 
sont  très  -  apparentes  à  l'exiérieur  par  des 
bourrelets  inégaux,  et  plus  ou  moins  sail- 
lans.  INous  ignorons  si  elles  sont  annuelles, 
ou  si  elles  se  forment  tous  les  mois  comme 
le  pense  Marsilius.  J'ai  fait  plusieurs  ten- 
tatives pour  m'en  assurer  ,  je  n'ai  encore 
obtenu  que  des  données  insuffisantes.  Cepen- 
dant, j'ai  tout  lieu  de  croire  que  ces  Cham- 
pignons s'accroissent  de  deux  couches  cha- 

2.  II 


(   I62   ) 

ciue  année ,  une  à  Tautomne  et  l'autre  au  prin- 
temps. 

Mes  observations  ayant  été  faites  en  grande 
partie  sur  le  faux  amadouvier  de  Bulliard , 
c'est  lui  seul  que  j'aurai  en  vue ,  et  que  je  mets 
sous  les  yeux  de  la  classe.  Depuis  le  moment 
où  il  commence  à  paroilre  jusqu'à  ce  qu'il  soit 
parvenu  à  la  moitié  de  sa  croissance ,  les  cou- 
ches s'augmentent  insensiblement  en  largeur; 
mais  une  fois  parvenu  à  ce  terme  de  sa  durée , 
les  couches  subséquentes  diminuent  graduelle- 
ment ,  et  dans  les  mêmes  proportions  jusqu'à  sa 
mort  qui  survient,  lorsque  sa  dernière  couche 
est  égale  en  grosseur  et  en  largevir  à  la  première. 
L'individu  que  je  mets  sous  les  yeux  de  la 
classe  étoit  presqu'à  sa  fin.  Ainsi,  la  durée  de 
ce  Champignon  est  marquée  par  deux  époques 
presqu'égales  ;  la  première  pendant  laquelle  il 
croît  en  épaisseur  et  en  largeur;  la  seconde 
pendant  laquelle  il  croît  eu  épaisseur  et  dé- 
croît en  largeur. 

L'organisation  intérieure  de  ce  Champignon 
n'est  ni  moins  curieuse ,  ni  moins  démonstra- 
tive. Je  l'ai  fait  scier  verticalement  dans  son 
épaisseur  et  dans  sa  largeur.  On  y  voit  indis- 
tinctement toutes  les  couches  séparées  par  une 
ligne  plus  brune;  et  chacune  est  formée  de  tu- 
bes différens  ,  ajoutés  pour  ainsi  dire  bouts 
à  bouts.  Pour  m'assurer  plus  positivement  qu'il 
n'y  a  point  de  continuité  de  tubes  d'unç  cou- 


(  i63  ) 

che  supérieure  à  ceux  de  la  couche  immëdia-r 
tement  inférieure ,  j'ai  examiné  d'autres  Cham- 
pignons plus  frais,  et  j'ai  reconnu  à  l'e^itré- 
mité  des  tubes  de  la  dernière  pousse  une  hu- 
meur épaisse  et  gluante  qui  couvroit  la  surface 
entière  de  celte  pousse  ;  j'ai  recueilli  de  cette 
humeur ,  j'en  ai  placé  dans  quelques  gouttes 
d'eau  sur  le  porte-objet  du  microscope,  et  j'ai 
aperçu  très-distinctement  de  petits  grains  sem- 
blables à  ceux  que  l'on  voit  ordinairement 
sortir  des  tubes  ou  pores  de  tous  les  agarics. 

Il  résulte  de  cette  observation,  que  chaque 
couche  n'est  pas,  comme  dans  les  autres  végé- 
taux ,  une  extension  et  un  prolongement  des 
organes  déjà  existans,  mais  une  addition  de 
nouveaux  tubes  provenus  des  graines  sorties 
des  anciens  tubes  ;  de  sorte  que  la  masse  totale 
de  ce  Champignon  pourroit  être  regardée ,  non 
pas  comme  une  seule  plante ,  mais  comme  un 
assemblage  d'autant  de  Champignons  distincts 
qu'il  y  a  de  couches  différentes.  Cependant  la 
croissance  régulière  des  couches  de  la  masse 
pendant  la  première  époque  de  sa  durée ,  et  la 
décroissance  constante  pendant  la  seconde  épo- 
que, la  réunion  de  toutes  ces  couches  en  un 
seul  et  même  tout,  ne  permettent  pas  de  douter 
que  ce  tout  ne  soit  subordonné  à  une  action  ^ 
à  un  principe  commun  qu'il  seroit  difficile  de 
définir. 

En  examinant  avec  beaucoup  d'attention  les 


(  i64  ) 
couches  intérieures,  j'ai  remarque  que  les  plus 
anciennes  sont  plus  horizontales  et  rabaissées 
sur  les  bords  ;  les  plus  récentes  au  contraire 
sont  de  plus  en  plus  courbées,  et  leurs  bords 
relevés. 

Une  observation  aussi  curieuse,  aussi  im- 
portante ,  dont  on  ne  trouve  aucun  exemple 
parmi  tous  les  végétaux  connus ,  et  qui ,  comme 
je  l'ai  dit ,  me  paroit  propre  à  faire  naître  de 
nouvelles  idées  sur  la  physiologie  végétale ,  m'a 
semblé  mériter  d'être  poussée  le  plus  loin  pos- 
sible. A  cet  effet,  j'ai  confié  ce  Champignon  à 
M.  Yauquelin  ,  en  le  priant  do  l'examiner  ; 
voici  ses  résultats  qui  diffèrent  beaucoup, 
comme  oti  va  le  voir,  de  ceux  obtenus  de  l'exa- 
men des  Champignons  commestibles. 

Ceux-ci  contiennent  beaucoup  de  matière 
véaéto  -  animale.  On  obtient  de  ses  cendres 
beaucoup  de  sel  phosphorique  ,  comme  des 
composés  animaux. 

L'autre  Champignon  ,  que  je  crois  devoir 
nommer  Agaric  ligneux ,  a  donné  dans  l'al- 
cool une  résine  rouge-brune  et  caustique. 

Traité  par  l'acide  nii  ique ,  M.  Yauquelin 
a  obtenu  plus  d'acide  oxalique  que  du  bois. 

Parla  distillation,  les  mêmes  produits  que  le 
bois  ,  point  d'ammoniaque  sensiblement. 

Je  n'ai  donné  dans  ce  Mémoire  qu'un  très- 
léger  aperçu  de  toutes  Its  parliculariîés  que 
présente  chaque  ordre  de  Champignon  ,  mais 


(  i65  ) 
je  crois  en  avoir  dit  assez  pour  faire  apprécier 
à  la  classe  l'ëtendue  de  mes  recherches  sur  ces 
plantes.  L'idée  de  les  diviser,  comme  je  viens 
de  le  faire,  a  ëlé  suivie  par  quelques  botanistes 
pour  chaque  genre,  en  distinguant  les  Cham- 
pignons qui  croissent  sur  la  terre  ou  sur  les  bois 
morts  ;  mais  aucun  ,  que  je  sache ,  ne  les  a  con- 
sidérés ainsi  en  grand  et  sous  le  rapport  phy- 
siologique. Mes  observations  sur  les  Champi- 
gnons parasites,  sur  l'agaric  ligneux  et  plu- 
sieurs autres  portent  toutes  sur  des  faits ,  et 
ne  sont  pas  de  simples  conjectures.  Elles  peu- 
vent servir  à  éclaircir  beaucoup  de  doutes,  et 
comme  je  l'ai  déjà  dit,  à  fournir  de  nouvelles 
idées  sur  la  physiologie  végétale  ;  enfin  elles 
expliquent  des  faits  dont  on  ne  s'étoit  pas 
formé  ridée  ,  et  dont  on  ne  trouve  point 
d'exemple  dans  le  règne  végétal. 


(  i66) 


Prospectus  de  M.  Kafinesque  Schmaltz  ^ 
relatif  à  deux  ouvrages  sur  la  Botanique 
du  ISord  de  V  Amérique  ;  traduit  du  Mé- 
dical Repository  de  JSew-Yorck ,  vol,  5^ 
/7.  35o ,  par  M.,  N.  A.  Desvaux  (i). 

A  ARMi  plusieurs  ouvrages  que  Je  nie  pro- 
pose de  publier  sur  l'histoire  naturelle  de 
l'Amérique  ,  lorsque  mes  loisirs  m'en  laisse- 
ront la  facilité  ,  j'en  présente  d'abord  deux 
qui  paroitront  incessamment. 

Le  premier  de  ces  ouvrages,  écrit  en  latin 
et  en  français ,  sera  intitulé  :  Nova  Gênera 
et  Species  Plantarum  boreali-americanaruni  ; 
il  contiendra  la  description  exacte  et  l'histoire 
des  nouveaux  genres  et  espèces  de  plantes 
découvertes  dans  les  Etats-Unis  d'Amérique; 
de  même  que  celle  des  plantes  publiées  de- 
puis Linné,  et  même  celles  publiées  par  ce 
célèbre  auteur,  mais  qu'il  a  mal  décrites;  alors 
nous  présenterons   les    observations   qui   au- 

(2)  J'ai  pensé  que  ce  Prospectus  offrant  Tesquisse 
de  beaucoup  de  cbangemens  prémédirés,  concer- 
nant les  plantes  de  l'Amérique  du  Nord  ,  devoit 
intéresser  les  personnes  qui  cherchent  à  connoîlrc 
tous  les  travaux  relatifs   à  l'étude  des  plantes. 


(  tSy  ) 

4'ont  ëtë  omises;  il  y  aura  toutes  les  espèces 
que  j'ai  trouvées  pendant  mes  Toyages  dans 
l'intérieur  des  Etats  d'Amérique. 

Voilà  l'exposé  de  quelques  nouveaux  genres, 
indépendamment  de  plusieurs  autres  que  \e 
possède,  ainsi  que  plusieurs  qui  dépendent 
de  la  famille  des  Champignons. 

I.  Geantliia  colchicoides.  Cette  plante  dif- 
fère du  Colchicum  ,  surtout  par  le  nombre 
des  étamines.  Je  l'ai  vue  seulement  en  Pen- 
silvanie. 

2*  Micrampelis  echinata.  Elle  diffère  de  la 
Momordica  -par  son  fruit,  qui  est  gibbeux , 
épineux ,  à  deux  ou  trois  loges  et  à  deux  ou 
trois  graines.  De  la  Pensilvauie. 

3.  Phemeranthus  teretifolius,  11  ressemble 
tellement  au  Talinum  que  plusieurs  Bota- 
nistes l'avoient  nommé  Talinum  beredfoliinn. 
De  la  Pensilvanie  et  de  la  Caroline. 

4.  Merasperma  dicho borna ,  hifurcata,  cy* 
lindricay  etc.  Ces  espèces  appartiennent  à  des 
Conferves  ,  aplaties  ,  inarticulées  ,  ayant  les 
semences  adhérentes  dans  l'intérieur  des  tubes 
dont  ils  sont  formés.  En  Pensilvanie. 

6.  Heterodon  bryoides.  Petite  mousse  à  pé- 
ristome  de  huit  dents ,  dents  inégales.  Elle 
croît  dans  l'eau,  dans  l'état  de  New^- Jersey. 

6.  Lepluberia  amorpJia*  Petit  lichen  crus-^ 
tacé.  En  Pensilvanie, 


(  i68  ) 

7.  Hepataria  erecta,  cuneata ,  etc.  Elle  res- 
semble à  des  Tremelles. 

8.  Cateiiaria  arenaria ,  vagahunâa  y  conca- 
tenata  ,  etc.  Ce  genre  est  intermédiaire  entre 
les  Conferves  et  les  Yarecs.  Croît  sur  les  ri- 
vages de  la  mer. 

g.  Atljcropogon  apludoides.  Ce  genre  ,  de 
la  famille  des  graminées,  est  très-voisin  de 
VApluda,  11  se  trouve  en  Peusihauie.  Ce  nom 
est  de  Wildenow,  en  Mss. 

10.  Leptopyrum  tenellum.  Il  dépend  aussi 
de  la  famille  des  graminées,  et  est  voisin  de 
\Avena.  Se  trouve  en  Yirginie. 

11.  Florkea  palustris.  Elle  a  été  découverte 
j:)ar  MM.  Marshall  et  Muhlenberg ,  en  Pen- 
silvanie,  et  est  ainsi  nommée  par  Wildenow» 
Elle  est  incertœ  sedls ,  a  six  élamines  et  deux 
styles. 

12.  Forrestia  thyrioides.  Elle  est  très-proche 
du  Ceanothus ,  avec  cette  différence  qu'elle 
n'a  que  trois  styles.  Trouvée  par  M.  Forrcst 
dans  le  nord  des  Etats  de  New-Yorck. 

i3.  Hcxorima  dichotoma.  Elle  est  très- voi- 
sine de  YUvUlaria  et  du  Streptopus,  C'est 
M.  Mar  hall  qui  Ta  trouvée  dans  les  Alleghany, 
montagnes  de  la  Pensilvanie. 

14.  Galssenia  verna ,  voisine  du  TroUlus* 
Elle  m'a  été  communiquée  par  les  Docteurs 
Bluhleuberg  et  Gaissenheiner ,  qui  l'ont  ap- 


(  i69  ) 

pelée  Trollius  americanus*  Elle  croît  en  Pen- 
silvanie. 

A  rimitation  d'Aiton  ,  Jussieu ,  Michaux  et 
autres  observateurs ,  qui  ont  décrit  de  nou- 
veau plusieurs  plantes  d'Amérique  mal  obser- 
vées, classées  et  nommées,  et  qui  en  ont  fait 
de  nouveaux  genres,  après  une  exacte  obser- 
vation ,  j'établirai ,  lorsque  je  le  croirai  né- 
cessaire ,  les  changemens  que  mes  observa- 
tions m'auront  indiqués.  Ainsi  M.  de  Jussieu 
a  retiré  du  genre  Bignonia  les  genres  Gel- 
semiuni  y  Catalpa  ^  Tecoma  Michaux  le  Cau- 
lophyllimi  da  Leontice  tlialicbroides  L.,  etc. 

Ce  qu'il  y  aura  de  particulier  dans  mon 
travail  ,  c'est  que  j'établirai  environ  trente 
nouveaux  genres  de  plantes  tirés  d'espèces 
déjà  connues,  et  que  j'ai  vu  par  mes  obser- 
vations ne  pouvoir  appartenir  aux  genres 
dans  lesquels  elles  étoient  placées,  ce  qui  m'a 
forcé  de  les  séparer  pour  l'avancement  de  la 
science.  Tels  sont  : 

1.  Adlumia  cirrhosa  ;  qui  est  la  Fumaria 
fungosa  d'Aiton,  ou  S.  erecta  de  Michaux. 

2.  Gucularia  hulbosa  ;  c'est  la  Fumaria  cw- 
cularia  de  Linné. 

3.  Calistachya  alha ;  c'est  la  Veronica  vir- 
ginica  de  Linné. 

4.  Diarina  festucoides  ;  c'est  la  Festuca 
diandra  de  Michaux, 


(  ^1^  ) 

s.  Kampmanm  fraxinifolia  ;  le  Zanthox)"- 
lum  tricarpum  Mich. 

6.  Negundium  fraxinifolium  ;  l'Acer  ne- 
gundo  L. 

rj,  Jacksonia  trifoliata  ;  Cleome  dodecan- 
dra  L. 

8.  Ciittera  saponaria  et  ochroleuca  ;  de5 
Gentiana  Wild. 

g.  Denckea  crlniâa y  Gentiana  crmto  Wild. 

10.  Persea  inacrocarpa  ;  Laurus  persea  L. 

11.  Heteryta  polemojiioïdes ;  Polemoniura 
duhiwn  L. 

12.  Scoria  tomentosa ,  mucronaba ,  alba  y 
pyriformis  y  glohosa  y  ce  sont  les  Juglans 
alba  L. ,  tomentosa  y  mucronata  Micli. ,  etc. 
The  Hiccory. 

i3.  Vleckia  nepetoides  ;  Hyssopus  nepe- 
toides  L. 

14.  Clirysa  horealis  ;  Helleborus  trifo^ 
lius  L. 

i5.  Platonia  nudi/lora  ;  Verbena  nudi- 
flora  L. 

16.  Turpinia  puhescens  et  glabra  ;  Riiiis 
aromaticiis  et  suaveolens ^  Wild.  et  Mich. 

17.  Umsema  ohtusifolia  et  mucronata;  Pon- 
tederia  cor  data   L. 

18.  Macrotrys  acteoides  ;  Actaea  race- 
fiiosa  L» 


(  171  ) 
îg.  Spathyema  fœdda  ;  Dracontium  fœtl^ 
du?n  L. 

20.  Gaiilliiiia  hippuîioides  ;  Hippuris  Euro- 
peus  ^  fi  Micli. 

21.  Achroanllies  unifolia;  Malaxis  unifolia 
Mich. 

22.  YsS2L\\n\\i2L  frutescens  ;  Glycine  f rut  es- 
cens  L. 

23.  Savia  volubilis  ;   Glycine  monoica  L* 

24.  Apios  tuberosus  ;   Glycine  apios  L. 

25.  Triadeniim  purpurascens  ;  Hypericum 
vlrginicwn  L. 

26.  Yimo^^ioum  exaltata  ;   Sigesbeckia  od- 
cidentalis  L. 

27.  Gonotlieca  helianthoides  ;  Polymnia 
tetragonotlieca  L. 

28.  Tracliysperma  natans  y  Menyanthes 
tra^Jiyspenna  Mich. 

Je  rétablirai  encore  dans  ce  travail  le  genre 
Sarothra  ,  composé  de  tous  les  Hypericum 
à  peu  d'étamines  et  à  capsule  miiloculaire  ^ 
que  Michaux  avoit  rejeté;  ainsi  que  les  genres 
Krigia  de  Schreber  {Hyoseris  virginiana  L. 
et  Tragopogon  virginianum  L.);  le  Taraxa- 
cum  et  Jacobea  de  Tournefort  ;  le  Schollera 
de  Schreber  ,  V HeCeranChera  de  Beauvoir  , 
tous  les  deux  confondus  sous  le  nom  de  Le^ 
ptanthus  par  Michaux  ;  et  je  diviserai  le  genre 


_  (  I70 
Monotropa  de  Linné  en  deux,  en  rétablissant 
le  genre  Hypopythls ,  et  dont  je  formerai  un 
ordre  naturel  ou  tribu  ,  sous  le  nom  de  Mo- 
no trop  é  es, 

Michaux,  dans  sa  Flora  horeali-ameiicana, 
a  établi  plusieurs  genres  dont  les  caractères 
ëtoient  bien  détaillés  antérieurement  par  d'au- 
tres auteurs ,  mais  sous  un  nom  di fièrent , 
ou  bien  les  noms  qu'on  leur  a  donnés  ne 
sont  pas  suivant  l'usage  consacré  en  botanique. 
Je  rectifierai  ces  erreurs;  dans  le  premier  cas, 
je  supprimerai  les  noms  que  Michaux  avoit 
adoptés  et  je  rétablirai  le  premier,  comme  dans 
les  suivans: 

Bartonia,  Wild. ,  qui  a  été  appelé  Centau- 
rella  ,  par  Micli. 

Marshallia,  Schreber ,  appelé  Persoonia,  par 
Mich. 

Brasenia ,  Schreber ,  Hydropeîtis ,  par  Mich. 

Muhlenbergia  ,  Schreb. ,  Dylepyrum  ,  par 
Micb. 

Galax  L. ,  Erithrorbiza  ,  Mich. 

Je  donnerai  de  nouveaux  noms  plus  exacts 
dans  leur  formation  ,  et  ainsi  j'appelerai  : 

Calinux,  le  P}  rularia  de  Mich.  ;  Lyonia,  son 
Polygonella;  Dilepyrum,  son  Orizopsis;  Ma- 
cronax  ,  son  Arundinaria  ;  Osmodium ,  son 
Onosmodium  ;  Brickellia  ,  son  Spogopsis  ;Lep- 
iemoa  ,  son  Crotonopsis. 


(  173  ) 

En  rapportant  toutes  les  nouvelles  espèces 
dont  je  parlerai  dans  mon  travail ,  il  y  en 
aura  environ  deux,  cents,  indépendamment 
de  celles  dont  Walter ,  Aiton  ,  Michaux  ,  Wil- 
denow^  ont  parlé.  Je  vais  donner  la  liste  «les 
espèces  nouvelles  les  plus  remarquables  et  les 
plus   curieuses. 

Xiris  tennis  y  Acrosticum  laciniatum  ; 
Bupîevrum  rupesbre  ;  Utricularia  /yzwo^/^  _, 
aphylla  ,  pinnila  ;  Hjpericum  repolutinn  ; 
Opliioglossum  puhescens  ^  lineatuni  ,  piisil- 
liim  y  Bartonia  uniflora  ,  puhescens  ;  Poly- 
gala  spathulata;  Prenantbes  humills ;  Scirpus 
aquatilis  ,  pauciflorus  ;  Panicum  pumiliun  / 
Poa  tenidflora  y  viridls  ;  Gnaphalium  chry- 
sargyrum  ;  Lemna  minuta;  ^^\^  grisea , 
hyhrida  ,  Galium  aparïnoides  ,  cuspidatmn  ; 
Phlox  montana ,  hyhrida;  Ascl épias  villosa ; 
Gentiana  hyhrida  ;  Hydrocotyle  dissecta  , 
hipinnata  ;  Aîlium  ce/v/zwmy  Rumex  shultzii  , 
spurius  y  OEnothera  uniflora  y  undulata  ;  Epi- 
lohmxïi  lep top hyllum  y  divaricatuni ,  ohtusius- 
cuhnn ,  araœnuin  ^  cœrulescens ;  Triliium  uji- 
dulatuni ,  pundluni  ;  Geum  pinnatifidum  ^ 
ochroleucwn  ;  Jacobea  crassifoUa  ^  incana; 
Orcbis  ni<,>ea,  pic  ta  ;  Carex  tenella  ^  disticha; 
Alisma  /Z^(^/^^  rosea  ;  Cirsium  lutescens ;  Po- 
lygonum  setosum  ,  dichotomum  ;  Dianthus 
armerioides  ;  IXymphea  crenulata  ;  Pisum 
parviflorum  ;  Hedysarum   scahruin  ;   Gacalia 


(  174  ) 
tnacrophylla  ;  Yiola  tenella^  heterophylla  ; 
Thypha  elatior  ;  CXnivai  fetidissi?na ,  patens. 

Je  décrirai  encore  comme  nouvelles  espèces, 
plusieurs  plantes  que  l'on  a  considérées  comme 
les  mêmes  que  celles  existant  en  Europe,  à 
moins  que  l'observation  ne  m'ait  démontré 
qu'elles  en  diffèrent.  Yoilà  quelques  espèces 
qui  ne  sont  point  les  mêmes  que  celles  d'Eu- 
rope. 

Le  Callitricbe  verna  de  Mich. ,  est  mon 
Callitriche  ^771///^/  l'Autumnalis,  Micli.,  mon 
folios  a  ;  le  Potamogeton  natans,  Mich.,  mon 
P.  dpi/7^jJn/772y  le  Phybridum,  Mich.,  mon 
P.  diversifolium  ;  le  gramineuni,  Mich. ,  mon 
V,foliosu7n;  le  P.  niarinurn,  Mich. ,  mon  P.  ho- 
realis;  les  Viburnum  lentago  de  L.  et  Mich. , 
Y.  opulus^ydiYiéié  de  Mich.;  'Y .  opuliis ^  2i\x\xe 
"variété  de  Mich.;  V.  dentatimi^  variété  de 
Mich. ,  sont  mes  Viburnum  lenbagoides  ^  edii- 
linri ,  primina  ,  tomentosum  ;  l'Ery thronium 
dens  canis  Mich. ,  mon  Er.  angustatam  ;  le 
Trientalis  europeus  de  Mich. ,  mon  Tr.  bo- 
realis ;  l'Asclepias  syriaca  de  L.  et  Mich. ,  est 
mon  As.  fragrans  ;  la  Lysimachia  thyrsïflora 
Mich. ,  est  ma  Ly.  capiCellata, 

Enfin ,  je  disposerai  les  plantes  dans  cet 
ouvrage,  d'après  la  méthode  naturelle,  suivant 
les  modifications  que  lui  ont  fait  éprouver  de 
Jussieu,  Yenteoat,  Decandolle,  Mirbel,  etc.; 
je  ferai  quelques  changemens  nécessaires  dans 


(  175  ) 

la  répartition  de  plusieurs    p^'antes  dans   les 
familles  naturelles. 

Mon  second  ouvrage  ,  auquel  je  donnerai 
le   titre  d'Essai    sur    l'histoire    naturelle    des 
Champignons    des    Etats  -  Unis    d'Amérique 
{Essay  on  tJie  natural   history  of  the  mus^ 
troojiis  ov  fan  glisses  of  the  unité  d  states  of 
America)^  paroitra  séparément  ;  il  y  en  aura 
un  extrait  dans  le  premier  ouvrage  que  nous 
avons  annoncé.    Cet  ouvrage  sera   un  traité 
complet  de  toutes  les  plantes  cryptogames  de 
cette  famille,  découvertes  dans  les  Etats-Unis  ; 
je  considérerai  leur  ensemble  comme  une  classe 
distincte  des  autres  acotylédones;  et  au  lieu 
de    tribus    et  divisions   établies  par  Persoon 
dans  son  synopsis  fungorum ,  je  constituerai 
plusieurs  ordres  distincts;  je  décrirai  près  de 
huit  cent  cinquante  espèces  ou  variétés,  dont 
presque  la  moitié  sont  nouvelles;  il  y  aura 
des  figures  jointes.  Je  parlerai  des  lieux  que 
chaque  espèce  adopte  de  préférence  dans  les 
Etats-Unis  ;  je  donnerai  une  description  com- 
plète pour  chacune  d'elles,  ainsi  que  des  dé-^ 
tâils  sur  leur  fructification,  particulièrement 
à  l'égard  des  nouveaux  genres.  Je  vais  donner 
un  exposé  de  plusieurs  genres  nouveaux  qui 
se  trouveront  dans  cet  ouvrage. 

T.  Astrycum  muhifidimi  ,  quinquefidwn  , 
dimidiaturn  ,  etc.  Ce  genre  appartient  à  la 
section  des  l^ycopeidum;  il  ne  s'ouvre  point, 


_      (  lyG  ) 
et  la  fructification  est  placée  dans  le  centre* 
Dans  le  New- Jersey  et  la  Pensilvanie. 

2.  Piesmycus,  violaceus ,  nigrescens ,  etc. 
Il  appartient  également  à  la  section  des  JLy- 
coperdum;  mais  il  est  coriace,  et  ses  semences 
nombreuses  sont  attachées  à  des  filamens  in- 
térieurs.   Dans  la  Pensilvanie. 

3.  Dycticia  clathroides;  A^oisin  du  Clathrus, 
mais  dépourvu  de  volva.  Croît  dans  l'état  de 
Delaware. 

4.  Acinophora  auranbiaca ,  voisin  du  Tu- 
lostoma ,  mais  très-distinct  par  ses  semences 
granuleuses.  Dans  la  Pensilvanie. 

5.  Col onnaria  z/7'ceo/^^^^  ^77/??c^^^ y  divisée 
en  quatre  piliers  réunis  par  le  sommet ,  por- 
tant les  semences  sur  leurs  bords.  Se  trouve 
en  Pensilvanie. 

6.  Cero])hoi:\  clavata  y  glohosa  j  pyriformis, 
thaninioides  ,  dichotoma  ,  fasbigiata  y  mi- 
nuta ,  etc.  Ce  nouveau  genre  est  voisin  de 
Yhydmmi;  il  en  diffère  par  sa  fructification 
semblable  à  de  petites  cornes  terminées  par 
des  papilles.  On  le  trouve  dans  différentes 
parties  des  Etats-Unis. 

7.  Dicarplius  riibens.  Ce  singulier  Cham- 
pignon présente  deux  sortes  de  fruclifications; 
il  ressemble ,  par  sa  surface  supérieure ,  au 
Thelephora  ,  et  à  VHydnum  par  sa  surface 
inférieure. 

8.  Priapus  nWeus,  Ce  Champignon  curieux 


(  177  ) 
présente  la  forme  du  P] miles  ;  mais  sa  fruc- 
tification est  comme  celle  de  XHydninn.  Croît 
en  Yirginie, 

g.  Pyrisperma  hypogea.  C'est  une  espèce 
de  Truffe  qui  croit  sous  terre  dans  le  ISq-w- 
Jersey. 

lo.  Stemastrum  hoseii.  Il  ressemble  au 
geastrum  qui  seroit  pédicule  ;  mais  il  diffère 
de  plus  par  une  fructification  très-grande. 
Croît  en  Yirginie. 

ir.  Pliorima  hetulina ,  cocinea  y  minuta. 
Elle  ressemble  aux  Boleis  sessiles  j,  a  de  plus 
€n  dessous  de  petites  caTÎtés,  au  lieu  de  pores. 
Dans  diverses  parties  des  Etats  -  Unis  d'Amé- 
rique. 

12.  Leptopora  nîvea  ,  stercorarîa  ,  di/Jor-- 
jnis ,  etc.  Diffère  des  Bolets  sessiles  par  sa 
substance ,  et  est  couverte  de  pores  en  dessus. 
En  différens  lieux  de  l'Amérique  boréale. 

i3.  Eriosperma  ^Z^â5^  y2/^/z^.  Fructification 
couverte  de  poils.   En  Pensiivanie. 

14.  Gelatina  fœtkUssinia  ,  lutea  ,  ruhra  . 
alba  y  etc.  Elle  consiste  en  luie  substance  gé« 
latineuse,  sans  forme  déterminée,  naissant  sur 
le  bois.  Dans  plusieurs  parties  de  l'Amérique 
Septentrionale. 

i5.  Xylissus  Ibieatus  ,  ohlongus  ^  cylin- 
dricus^  etc. ,  ressemble  à  une  moisissure;  nais- 
sant sur  le  bois^  formant  après  la  maturité 
2.  12 


(ï78) 
une  masse  informe  par  la  dispersion  et  le  mê- 
lante des  semences. 

i6.  Hypolepia  ignarlus ,  difforviis ,  etc.  Celte 
singulière  production ,  qui  est  appelée  Punk^ 
d^ns  la  plus  grande  partie  des  Etals-Unis  , 
croit  sons  l'ëcorce  des  arbres  en  décomposi- 
tion ,  et  ressemble  à  un  morceau  d'amadou. 

1-7.  Hydromycus,  tremelloicles  aquosus  \j. 
Ce  Champignon  se  rapproche  de  la  Tremelle. 
11  croît  dans  les  ruisseaux  et  dans  les  endroits 
humides  sur  des  racines  d'arbre ,  dans  le 
New-Jersey  et  la  Pensilvanie. 


(  179  ) 


»8gg')«iB:t^.»?^.«3'ie..*Jie!iiKi!-.^^^s':'rsv:Tg 


Essais  sur  V organisation  des  Plantes ,  con^- 
sidérée  comme  résultat  du  Cours  annuel 
de  la  végétation  ,  par  M*  A.  Aubert  du 
Petit-Thouaks. 

(Deuxième  Extrait  (i) ,  par  J.   DuBbissoN.  ) 

Sur  les  Bourgeons  en   général ,   et  sur  leur 
formation  f^J. 

l_jES  Botanistes  sont  embarrassés  sur  le  choix 
d'an  mot  français  qui  peut  devenir  Fëqui- 
valeut  du    mot  latin   gemma. 

Les  Latins  se  ser voient  du  mot  latin  geinma 
métaphoriquement ,  car  au  sens  propre  il 
signifie  une  pierre  précieuse.  En  France  la 
science  des  végétaux  a  adopté  les  mots  gem- 
ma y  gemmation ,  et  le  commun  des  hommes 
et  des  cultivateurs  celui  à^œil  ou  ^ œilleton. 

Ceux  qui  se  sont  servis,  à  la  place  de  ces 
deux  mots ,  de  ceux  de  bourgeon  et  de  bou- 
ton ,  ont  employé  des  expressions  plus  voi- 
sines du  sens  propre. 

(r)  Cet  extrait  fait  suite  à  celui  inséré  dans  le 
numéro  du   mois  de   février  dernier. 

(2)  Lu,  le  18  janvier  1808,  à  la  classe  des  sciences 
mathématiques  et  physiques  de  l'Institut. 


(  i8o  ) 

Nos  étymologlsles  se  sont  tourmentes  pour 
trouver  la  racine  du  mot  bourgeon.  Ducange 
le  fait  venir  de  Turlo;  Ménage  propose  une 
étymologie  plus  vraie,  la  voici  :  on  a  appelé 
bourre  de  la  vigne  ce  duvet  soyeux  qui  en- 
veloppe les  mailles  de  ses  boutons.  L'on  a 
dit,  quand  elle  commence  à  pousser,  la  vigne 
débourre.  De  là  est  venu  le  mot  bourion, 
bourjon  ,  eniin  bourgeon  longtemps  après. 
Voy*  le  Dictionnaire  de  l'Académie. 

Tournefort  a  emplo}  ë  le  mot  bouton  pour 
gemma  ,  celui  de  bourgeon  pour  turio,  Du- 
hamel se  sert  de  ces  mots  dans  le  même 
sens. 

L'abbé  Piozier  a  cliercbé  à  mettre  plus 
de  précision  dans  la  dititinclion  de  ces  mots, 
en  appelant  œil  ^  ce  qui  paroît  avant  la  cliùte 
des  feuilles  ,  bouton  ce  qui  paroît  après  leur 
cbùte  et  à  l'entrée  de  l'hiver  ;  et  bourgeon , 
ce  qui  se  développe  au  printemps.  M.  La- 
jnarck  et  Decandolle  regardent  ces  mots  comme 
à  peu  près  synonymes.  M.  du  Petit-Thouars 
nomme  bourgeon^  toute  espèce  de  bouton  ren- 
fermant ou  des  fleurs  seules,  ou  des  feuilles, 
ou  les  uns  et  les  autres,  réservant  particu- 
lièrement le  mot  bouton ,  pour  indiquer  cet 
organe  qui   contient  les  (leurs. 

En  général  le  bourgeon  est  solitaire;  mais 
les  arbres  à  fruits  à  noyaux  les  présentent  réu- 
nis ,  deux  à   deux  ,    trois   à  trois  ,  et  même 


(i8i) 
plus;  dans  certains  arbiMSseaux,  les  cJievre" 
feuilles  ,  le  sureau^  Ils  sont  deux  à  deux  pla- 
ces l'un  sur  l'autre.  Quelques  arbustes  pré- 
sentent leurs  feuilles  sans  qu'elles  s'échappent 
d'aucune  enveloppe  semblable  ;  seulement 
elles  sont  Irès-plissées  ;  de  ce  nombre  est  la 
Yiorne,  vihurninn  lanterna.  On  pourroit  re- 
fuser le  nom  de  bourgeon  (gemma)  à  ses 
jeunes  pousses  ,  si  l'on  s'en  tenoit  à  la  défi- 
nition du  plus   grand  nombre  des  auteurs. 

Les  botanistes ,  qui ,  au  con^mencement 
du  siècle  dernier,  voulurent  étayer  l'ancienne 
division  des  plantes  en  arhre  et  en  herbe  , 
tels  que  P\ay  et  Pontedéra^  crurent  avoir 
trouvé  une  distinction  précise  dans  l'absence 
ou  la  présence  des  gemmes;  mais  ils  devroient 
alors  comprendre  dans  la  classe  des  herbes 
les  arbres  de  la  Zone  Torride.  L'on  voit  même 
sous  nos  climats  des  nuances  insensibles,  qui 
conduisent  des  pousses  les  mieux  enveloppées, 
à  celles  munies  de  simples  stipules ,  comme 
de  l'aune,  jusqu'à  la  viorne,  où  elles  sont  en- 
tièrement à  nu.  Les  léguniineuses  en  général 
ont  les  pousses  à  nu  ;  les  labiées  sont  dans  le 
même  cas  ,  etc.  On  passe  ainsi  aux  plantes 
qui  perdent  leurs  tiges. 

Les  plantes  bisannuelles  ne  semblent  avoir 
qu'un  seul  bourgeon  radical  ;  il  forme  une 
rosette  sur  la  superficie  du  sol ,  d'où  s'élève 
une  tige  rameuse  qui  laisse  échapper  d'autres 


(    l82  ) 

tiges  de  l'aisselle  de  ses  feuilles  ,  jusqu'à  ce 
que  la  floraison  épuise  la  piaule  entière. 

Les  plantes  annuelles  terminent  la  série  de 
ces  divisions;  toutes  ont  des  bourgeons  dans 
l'aisselle  de  leurs  feuilles. 

Ainsi,  partout  où  il  y  a  une  feuille,  il  y  a 
une  pousse  à  nu  ou  couverte  ;  la  feuille  est 
au  bourgeon  ce  que  la   fleur  est  au  fruit. 

Une  série  de  plantes  semble  faire  excep- 
tion dans  les  nionocotylédoncs ;  le  plus  grand 
nombre  ne  paroît  point  en  avoir  :  mais  ce 
bourgeon  est  caché  ou  remplacé  par  des 
spathes  ilorifères  fies  palmiers J ;  quelquefois 
il  ne  se  développe  pas ,  quelquefois  il  avorte 
(  les  graminées  ),  Dans  les  pays  chauds  , 
comme  le  remarque  Giseck ,  le  plus  grand 
nombre  des   graminées  devient  rameux. 

Parmi  les  dicotylédones ,  les  joubarbes  et 
autres  plantes  à  rosettes  dentées,  et  les  coni- 
fères,  ne  présentent  point  de  gemmes  ;  mais 
elles  ont  un  point  vital  qui  demande  des  cir- 
con  tances  particulières  pour  se  développer; 
la  joubarbe  globulifère  les  manifeste  d'une 
manière  remarquable,  car  ses  globules  sont  de 
vrais  bourgeons ,  et  chacun  d'eux  part  de 
l'aisselle  d'une  feuille. 

Il  n'y  a  donc  point  de  feuilles  sans  point 
vital  capable  de  reproduction  ;  dans  le  plus 
grand  nombre  il  se  manifeste  tout  de  suite  \xxi 
bourgeon. 


(  i83) 

Il  y  a  une  troisième  espèce  de  bourgeons, 
qui  se  nomme  adventifs ,  dernière  ressource 
de  la  végétation,  et  qui  paroissent  à  la  cir- 
conférence du  tronc  des  arbres  coupés  hori- 
zontalement ,  sur  les  noeuds  et  sur  les  racines 
de  quelques  espèces,  surtout  quand  elles  sont 
mises  à  découvert.  Tous  ces  bourgeons ,  ainsi 
que  les  racines  des  végétaux ,  ne  sont  com- 
posés que  de  fibres  continues  depuis  la  base 
jusqu'au  sommet  ;  mais  on  a  beau  chercher 
la  nature  de  cette  fibre ,  elle  s'atténue  pro- 
gressivement à  un  tel  point ,  qu'il  est  iirrpos- 
sible  de  la  saisir  et  même  de  s'en  faire  une 
idée  exacte. 

11  paroît  à  l'auteur  que  chacune  des  fibres 
constituantes  des  végétaux  se  continue  depuis 
l'extrémité  des  feuilles  jusqu'à  celle  des  racines, 
et  qu'elle  produit,  par  l'action  opposée,  deux 
points ,  l'un  montant ,  l'autre  descendant;  la 
marche  descendante  qu'il  nomme  négative  est 
d'une  longueur  indéterminée  ;  les  fibres  y 
sont  isolées ,  elles  tendent  à  se  séparer  les  unes 
des  autres,  leur  fonction  n'est  remplie  que 
lorsqu'elles  sont  toutes  éparpillées  en  formant 
des  chevelus  à  l'extrémité  des  racines. 

Dans  la  marche  ascendante,  qu'il  appelle 
positive  ,  elles  sent  au  contraire  soumises  à 
des  lois  particulières  d'agrégation  ,  leur  élon- 
gation  est  renfermée  dans  certaines  limites. 

Elles  composent  des  faisceaux  généraux  qui 


(  i84  ) 

se  subdivisent  en  fascicules  secondaires  et 
même  tertiaires. 

C'est  dans  celte  marche  positive  qu'elles 
manifestent  uu  point  reproductif  ,  et  que 
de  la  réunion  de  ces  points  productifs  résulte 
un  bourgeon. 

C'est  donc  dans  le  bourgeon  que  réside 
toute  l'énergie  végétale;  aussi  la  regarde-t-on 
depuis  longtemps  comme  un  individu.  Dar- 
win commence  sa  ]>h}  tologie  par  établir  cette 
individualité;  de  sorte  qu'il  regarde  un  arbre 
comme  un  essaim  de  plantes  individuelles. 

Chaque  fibre  végétale  est  un  individu, 
puisqu'elle  a  en  elle  ,  indépendamment  des 
autres,  ses  moyens  d'accroissement,  de  con- 
servation et  de  reproduction.  Le  bourgeon 
est  une  association  générale,  la  feuille  une 
association  particulière. 


Sur  la   Distribution   des  Nervures  dans    les 
feuilles  du   Marronier  d'Inde  C^), 

Des  faisceaux  de  fibres  traversent  l'écorce 
et  pénétrent  dans  les  pétioles;  chaque  pétiole 
réunit  sept  arêtes  ,  qui  se  séparent  ,  à  son 
entrée,  pour   donner  naissance   à  autant  de 

(3)  Lu,  le  i3  juin  1808^  à  la  classe  des  sciences 
de  rinstilut. 


(  185) 
folioles.  Yoici  ce  que  l'on  remarque  dans 
la  coupe  du  pétiole.  Sa  forme  générale  ap- 
proche d'une  ellipse  coupée  dans  son  plus 
grand  diamètre  ,  en  sorte  qu'il  y  a  une  par- 
tie droite  et  l'autre  courbe;  des  points, 
aux  tranches  des  faisceaux  ,  bordent  son  con- 
tour ;  on  peut  en  compter  sept  sur  la  partie 
rectiligne,  quinze  sur  la  cm-viligne  ;  deux 
autres    ou  plus   se  trouvent  au  milieu. 

Si  Ton  fend  le  pétiole,  on  découvre  que 
ces  faisceaux  composent  trois  systèmes  par- 
ticuliers ,  suivant  la  distribution  en  nombre 
déjà  indiquée. 

Dans  toutes,  ces  faisceaux  paroissent  com- 
posés de  trachées  spirales  ;  mais  dans  celui 
du  centre^  ils  entourent  une  partie  mucila- 
gineuse  particulière. 

Yoilà  environ  vingt-quatre  faisceaux  par- 
tiels. Comment  peuvent-ils  provenir  du  nom- 
bre 7,  et  comment  peuvent-ils  se  distribuer 
dans  sept  folioles? 

On  répond  facilement  à  ces  deux  questions^ 
en  mettant  à  nu  les  fibres  par  l'enlèvement 
de   Fécorce  au  parenchyme  extérieur. 

Par  ce  moyen,  on  voit  que,  parvenu  au 
point  où  les  fibres  se  détachent  de  la  jeune 
branche  pour  entrer  dans  le  pétiole,  le  fais- 
ceau du  milieu  se  partage  en  trois,  et  ]es 
six  du  milieu  en  deux  seulement.  Voilà  donc 
les  quinze  faisceaux  particuliers  qui  vont,  sans 


(  i86  ) 

iutenuption,  gagner  rinscilion  des  folioles; 
parvenu  là,  le  faisceau  central  continue  tout 
droit,  et  partage  la  i'oliole,  dont  il  fait  le 
dos.  Les  deux  faisceaux  latéraux  se  bifurquent 
seulement  ;  une  de  leurs  branches  entre  dans 
la  foliole  du  milieu,  et  accompagne  de  droite 
et  de  gauche  la  centrale.  Leurs  secondes 
branches  entrent  dans  les  deux  folioles  laté- 
rales, où  elles  deviennent  également  co-laté- 
rales  au  fai.-ceau  entier. 

Pareille  chose  arrive  aux  deux  autres 
feuilles. 

11  n'y  a  que  les  deux  feuilles  extérieures 
dont  le  faisceau  extérieur  reste  sans  division, 
j>ar  la  raison  qu'elles  n'ont  plus  de  folioles 
ou  se   distribuer. 

On  voit  par  là  que  les  quinze  fascicules 
en  forment  vingt-un  tertiaires,  qui  redeviennent 
triples  de  sept ,  en  sorte  qu'il  s'en  trouve  trois 
pour  chaque  foliole. 

iMaintenant ,  si  l'on  revient  au  second  sys- 
tème, celui  qui  forme  la  corde,  il  est  aussi 
facile  de  voir,  en  descendant,  qu'ils  sortent 
encore  de  sept  faisceaux  primordiaux;  mais 
à  leur  sortie,  ils  s'entrecroisent  de  manière 
à  faire  un  plan  réticulaire.  Il  est  difficile  de 
démêler  leur  entrecroisement;  mais  on  recon- 
noît  sans  peine  qu'ils  sont  continus  et  sans 
interruption. 

Depuis  ce  point  jusqu'à  leur  entrée  dans 


(  iS;  ) 
les  folioles,  ils  restent  toujours  distincls  du 
premier  système  :  parvenus  là  ,  chaque  fas- 
cicule entre  dans  la  foliole  correspondante  9 
et  y  forme  la  partie  supérieure  de  chaque 
nervure. 

Quant  au  troisième  système,  son  origine  est 
plus  obscure;  cependant  il  paroitroit  que  tous 
les  faisceaux,  moins  celui  du  milieu,  contri- 
bueroient  à  sa  formaûon  ;  mais  au  moment 
où  il  approche  des  folioles  ,  il  se  raréfie  ir- 
régulièrement, jusqu'à  ce  qu'il  soit  parvenu 
au  nombre  sept. 

Le  Pavia  ,  genre  si  voisin  de  Xhipocastane^ 
offre  cependant  quelques  différences  dans  la 
manière  de  se  diviser  ,  preuve  de  plus  que 
cette  plante  est  déjà  très- éloignée  du  marro- 
nier  d'Inde, dont  on  n'a  fait  longtemps  qu'une 
espèce  appartenante  au  même  genre.  Toutes 
ces  considérations  conduisent  à  la  solution 
du  problème  proposé  par  Barcane  :  commenù 
V Intérieur  de  la  plante  peut-il  contribuer  à 
sa  jorme  extérieure  ? 


(  i88) 


VARIETES- 

Plantes  usuelles^  indigènes  et  exotiques^  au  nomhre 
de  65o  ,  nouvellement  dessinées  dans  Vétat  de  JIg- 
^raison  d''apr'cs  nature,  et  soigneusement  gravées  au 
burin  par  des  ylrtistes  distingués^  sous  la  direction 
de  M,J.  DuBUISSON,  membre  de  plusieurs  Acadé- 
mies et  Sociétés  savantes  y  avec  des  Annotations 
à  Veffet  de  compléter  la  connoissance  des  Plantes 
làtuelles  j  d'après  les  Notions  les  plus  récentes  en 
Chimie  ^  en  Histoire  naturelle  et  en  Médecine ^  par 
le  Même.  Un  vol.  inJ6.^^  orné  du  portrait  de  Cliomel. 
A  Paris,  chez  L.  Duprat-Duverger^  rue  des  Grands- 
Auguslins ,  n.^  21. 

Cette  nombreuse  collection  est  destinée  à  com- 
pléler  toutes  les  éditions  de  VHistoire  abrégée  des 
Plantes  usuelles^  contenant  leurs  différens  noms  la- 
tins ,  français  et  vulgaires;  leurs  doses,  leurs  prin- 
cipales compositions  en  Pharmacie,  et  la  manière 
de  s'en  servir,  par  P.  J.  R..  Chomel  j  mais  plus 
particulièrement  la  septième  édition,  en  2  volumes 
în-8.°,  augmentée  par  J.  N.  Maillard^  de  la  Syno- 
nymie de  Linné,  de  la  description  des  caractères, 
de  ses  classes ,  ordres ,  genres  et  espèces ,  avec 
l'indication  du  lieu  natal  des  Plantes  ,  de  la  cou- 
leur de  leurs  fleurs ,  du  temps  de  leur  floraison  , 
de  leur  usage  dans  l'économie  domestique  et  dans 
les  Artsj  et  de  23  Tableaux  Synopli:[ues. 


(  iSg) 

On  y   a  joint  une  Table   générale  des  Plantes, 
qui  renvoyé  au  texie  de  cette  derniôie  édition  (i). 
Avis  de  VEcliteur, 

Comme  le  titre  de  ce  Prospectus  a  donné  lieu  à 
quelques  récriminations  dans  des  feuilles  périodi- 
ques, je  crois  devoir  instruire  Iq  public  des  mo- 
tifs qui  m'ont  déterminé  à  le  prendre. 

Ce  titre  n'est  qu'un  titre  d'annonce  pour  faire 
connoître  les  trois  ouvrages  différens  sur  les  Planter 
usuelles^  etc.,  que  je  vais  mettre  en  vente  dans  le 
courant  du  mois  de  juin  prochain. 

i.^  L'ouvrage  de  Chomel. 

2."  Les  annotations,  corrections  et  additions  faites 


(i)  Le  volume  de  Plantes,  imprimé  sur  papier  superfin  ,  en 
noîr^  ou  coloriées  d'après  nature;  précédé  des  Annotations  et  de 
ia  Table  générale  des  Plantes,  se  vendra  séparément,  ou  avec 
les  1  volumes  de  texte,  de  chacun  5oo  pages  et  plus. 

Le  prix  en  est  fixé,  jusqu'au  premier  octobre  prochain,  savoir  : 
Le  volume  de  Plantes  séparément,  en  noir,  à  18  fr. 

Idem. ,  coloriées  d'après  nature,  papier  serpente  entre  chaque 

plante,  cartonné  et  étiqueté,  à  67  fr. 

Le  volume  de  Plantes,  en  noir,  avec  les  a  volumes  de  texte, 

en  tout  3  vol. ,  à  26  fr. 

Idem. ,  fig.  coloriées,  mêmes  conditions  que  dessus,  à      74  fr. 
Passé  le  premier  octobre  prochain  ,  terme  de  rigueur,  le  pris 
du  volume  de  Plantes  séparément,  en  noir,  sera  de      20  fr. 
Idem. ,  coloriées.  80  fr. 

Idem. ,  avec  les  deux  volumes  de  texte ,  en  noir.         3o  fr. 
Idem.  ;  coloriées.  88  fr. 

Les  personnes  qui  voudront  le  recevoir  franc  de  port  par  la 
poste  ,  payeront  en  sus  des  prix  fixés  ci-dessus  ,  savoir ,  le 
volume  de  Planches  séparément,  1  fr.  5o  cent. ,  et  avec  les  deux 
volumes  de  texte,  5  fr. 

J^ota.  On  croit  devoir  observer  aux  personnes  qui  deman- 
deront de  suite  cet  ouvrage,  qu'elles  auront  le  précieux  avan- 
tage d'avoir  les  premières  épreuves  des  fiijurcs. 


(  ïgo  ) 

3°  Les  figures  des  Plantes  usuelles  décrites  ou 
seulement  indiquées  par  Chomel. 

Ces  deux  derniers  ouvrages,  récemment  faits, 
formeront  un  gros  volume  in-B.^,  qui  sera  vendu 
séparément.  Ce  volume  sera  utile,  et  deviendra  né- 
cessaire pour  rectifier  et  compléter  toutes  les  édi- 
tions de  VHistoire  abrégée  des  Plantes  usuelles  de 
Chomel.  C'est  un  correclif  que  je  donne  à  un  très- 
grand  nombre  d'exemplaires  de  cet  ouvrage  ,  qui 
renferme  quelques  erreurs  dues  au  temps  où  Chomel 
a  écrit,  et  sur  lesquelles  il  importe  d'éclairer  les 
personnes  qui ,  par  profession  ou  par  zèle  ,  donnent 
des  secours  aux  malades. 

Les  figures  de  ces  plantes  pourront  en  outre  servir 
à  tous  \es  ouvrages  qui  traitent  des  propriétés  médi- 
camenteuses des  végétaux. 

J'aurois  pu  prendre  aussi  pour  titre  d'annonce. 
Plantes  médicinales  ^  etc.  ;  mais  je  me  serois  éloigné 
du  Lut  et  de  l'expression  que  Chomel  a  adoptés 
et  consacrés;  puisque  je  publie  la  dernière  édition 
de  son  ouvrage,  les  annotations,  corrections  et  addi- 
tions qui  y  ont  été  faites,  ainsi  que  les  figures  des 
Plantes  usuelles  que  cet  auteur  a  décrites  ou  seu- 
lement indiquées. 

Je  me  crois  d'autant  plus  en  droit  de  prendre  le 
titre  collectif  de  Plantes  usuelles^  etc.,  que  c'est 
le  titre  textuel  de  Chomel,  et  qu'étant  propriétaire 
de  la  dernière  édition  de  son  ouvrage,  non-seule- 
ment il  m'appartient  sous  ce  rapport,  mais  encore  par 
la  raison  que  je  me  propose  de  publier  incessamment 
une  autre  série  de  riantes  usuelles,  qui  fera  suite  à 


celle  que  j'annonce  main  tenant;  ce  qui  formera  une 
collection  de  près  de  mille  Plantes  usuelles.  Celle 
collection  aussi  intéressante  qu'utile,  et  la  plus  com- 
plète qui  ait  paru  jusqu'à  ce  jour,  offrira  l'hisloire 
et  la  figure  de  la  plupart  des  végétaux,  tant  indi- 
gènes qu'exotiques,  que  l'homme  a  cherché  à  utiliser 
dans  les  différentes  contrées  de  la  terre,  pour  le  sou- 
lagement et  la  guérison  des  maladies  qui  l'affligent. 

Ainsi  donc,  comme  en  raison  de  fait  et  de  droit, 
le  tout  doit  Remporter  sur  la  partie^  je  crois  que  le  titre 
de  Plantes  usuelles^  etc.,  comme  titre  d'annonce, 
m'est  justement  acquis,  tant  parce  qu'il  coïncide 
avec  l'expression  de  Chome],que  parce  qu'il  com- 
prend une  collection  générale  de  plantes  employées 
en  médecine,  qui  n'a  jamais  été  entreprise  ni 
même  annoncée. 

Je  préviens  d'avance  que  le  prix  de  la  collection 
complète  des  Plantes  usuelles^  qui  formera  deux  gros 
volumes  in-^.^,  ne  s'élèvera  pas  à  plus  de  36  francs, 
ligures  noires. 

Je  me  borne  en  ce  moment  à  justifier  le  titre 
d'annonce  que  j'ai  dû  prendre  de  Plantes  usuelles^ 
exotiques  et  indigènes ^  et  je  néglige  de  répondre  à 
un  avis  essentiel ,  où  sauf  des  personnalités  et  des 
invectives  que  je  dois  mépriser,  l'on  a  la  mala- 
dresse de  préjuger  défavorablement  d'un  ouvrage 
que  l'on  ne  connoît  pas,  et  qui  n'a  point  encore 
paru.  Je  me  contenterai  de  dire,  relativement  à 
cet  avis,  que  des  rédacteurs  sages  et  honnêtes  ont 
refusé  avec   raison  d'insérer  dans  leurs    ouvrages 


(    '92    ) 

périodiques  5  et  que  l'on  s'est  empressé  de  faire 
circuler  clandestinement,  que  l'ouvrage  que  j'an- 
nonce, et  sur  lequel  on  se  hâte  trop  inconsidéré- 
ment de  prononcer,  mérite  cependant  l'accueil  du 
public  et  les  suffrages  des  personnes  instruites  ; 
puisque  les  annotations,  dont  plusieurs,  sur  certaines 
plantes,  peuvent  être  regardées  comme  des  traités 
particuliers  ,  sont  les  résultats  des  connoissances  les 
plus  certaines,  émises  par  les  auteurs  de  thérapeuti- 
que et  de  matière  médicale,  universellement  estimés. 
Il  n'y  a  pas  une  seule  page  de  ces  annotations 
où  les  noms,  les  jugemens  et  les  expressions  même 
de  Desbois-de-B-ochefort ,  de  Pejrillie ,  d'AIibert, 
de  Schwilgué ,  etc.,  ne  soient  cités  ou  rapportés. 
Ainsi,  critiquer  ces  annotations,  c'est  critiquer  in- 
discrètement et  amèrement ,  ce  que  ces  auteurs 
justement  recommandables  nous  ont  donné  de  plus 
çxact  et  de  plus  instructif.  Quant  aux  figures  des 
plantes,  elles  ont  été  exécutées  par  des  artistes 
distingués  et  employés  par  les  premiers  savans.. 
Quelques  lignes  de  plus  ou  de  moins,  dans  la  di- 
mension de  ces  figures,  ne  peuvent  rien  changer  au 
port  et  aux  caractères  principaux  des  plantes,  et  les 
rendre  méconnoissables  comme  on  l'insinue  o/yZc/<?M- 
sement.  Au  reste,  quand  cet  ouvrage  paroîtra  ,  les 
hommes  instruits  pourront  l'apprécier  à  sa  juste  va- 
leur, et  reconnoître  si  réellement  noire  annonce  est 
emphatique:  jusques-là,  tout  jugement  est  non-seule- 
ment faux  et  ridicule,  mais  il  décèle  un  défaut  de 
discernement  et  d'impartialité. 


(193) 


Notice  sur  les  plantes  à  ajouter  à  la  Flore 
de  France  (  Flora  Gallica  ) ,  avec  quelques 
corrections  et  observations  ;  par  /.  L,  A. 
Loiseleuip.-Deslongchamps,  Docteur  en 
médecine. 


DIANDRIE. 

CIRC^A   LUTETIANA.  Lin.  -  Lois.,   FI. 
Gall.  6. 

D'après  l'observation  de  MM.  Poiteau  et 
Turpin  (Flor.  Paris.,  pag.  12),  la  Circœa  in- 
Èermedia ,  placée  dans  ma  Flore  comme  va- 
riété de  la  Circœa  alpina  y  n'appartient  point 
à  cette  espèce  ,  mais  elle  doit  être  rap- 
portée à  la  Circœa  lutetiana ,  dont  elle  n'est 
qu'une  légère  variété,  puisque  c'est  la  même 
plante  venue  au  soleil ,  au  lieu  d'avoir  poussé 
à  l'ombre. 

VERONICA  PARMULARÏA.  Poit.  etTurp., 
FI.  Paris.,  pag.  19,  t.  14. 

Cette  plante  n'est  qu'une  simple  variété 
de  la  Veronica  scutellata  ;  c'est  la  var.  ^  in- 
diquée dans  ma  Flore ,  pag.  7. 

2.  i3 


(  194  ) 

TERONICA    SATUREI^FOLTA.    Polt.    et 
Turp. ,  FI.  Paris.,  pag.  22. 

/^.  spicis  lateralihus  caulem  prostratain  su^ 
perantihus  y  Joliis  ïnfiinis  ohlongis  ,  supernè 
serratis ,  interinedlis  suhclenticulaùs  ,  aliis 
Tinearïbus  intcgerrïmls ,  Poit.  ,  L.  C. 

Cette  Yéronîqne  ,  comme  l'a  déjà  observé 
M.  Desvaux  (  Jonrn.  Bot.,  vol.  2,  pag.  62), 
ne  paroît  être  qu'une  variété  de  la  Veronica 
prostrata ,  qui  elle-même  a  les  plus  grands 
rapports  avec  la  Veronica  beucriimi,  MM.  Poi- 
teau  et  Tiirpiu  indiquent  leur  plante  à  Rony  , 
dans  les  environs  de  Manies;  je  l'ai  trouvée  à 
Fontainebleau,  et  il  est  probable  qu'on  la  ren- 
contrera  dans  beaucoup  d'autres  lieux  ,  quand 
on  la  distinguera  de  l'espèce  principale,  avec 
laquelle  les  Botanistes  la  confondent  sans  doute. 

VERONICA  TENELLA.  Ail.  -   Lois.,  FI. 
Gall.  10. 

Cette  plante  ne  doit  pas  former  une  es- 
pèce particulière;  elle  n'est  pas  même  une 
variété  distincte  de  la  T^eronica  serpyUljolia ^ 
à  laquelle  elle  doit  éire  réiuiie. 

VERONÏCA  BELLARDI.  Ail.  -  Willd.  — 
Lois.  ,  FI.  Gall.  12. 

M.  Decandolle  a  fait  de  cette  plante  une 


Tarlëtë  de  la  Veronica  verna  ;  je  l'a  vois  adop- 
te'e  comme  espèce  d'après  la  figure  d'Ail ioni; 
mais  il  paroît  qu'elle  doit  être  entièrement  ex- 
clue de  la  Flore ,  car  selon  M.  le  professeur 
Balbis ,  non-seulement  on  ne  la  trouve  pas 
en  Piémont ,  mais  elle  n'existe  pas  même  dans 
l'herbier  d'Allioni,  ainsi  que  plusieurs  autres 
espèces  mentionnées  dans  la  Flore  de  cet  au- 
teur. Voici  ce  que  M.  Balbis  m'écrit  à  ce 
sujet  :  «Plusieurs  espèces  décrites  par  Aîlioni 
«  sont  très  douteuses  à  présent.  Je  possède 
«  tout  son  herbier ,  et  je  puis  prononcer  sur 
«  cela  en  toute  assurance.  Plusieurs  même 
«  de  ces  plantes  n'existent  pas  dans  son 
«  herbier  ;  il  les  a  décrites  sur  la  bonne  foi 
«  de  quelques  botanistes,  ou  sur  un  simple 
«  et  quelquefois  mauvais  échantillon.  Ainsi 
4<  je  ne  puis  vous  procurer  la  V^eronîca  bel- 
<<  lardi  y  ni  les  T^»  succulenta ,  roinana ,  pu- 
«  inila ,  toutes  espèces  que  je  crois  qu'il  n'a 
«  pas  assez  vues  ni  examinées,  et  que  l'on 
<<;  ne  trouve  point  dans  son  herbier.  » 

YERONICA  FILIFORMIS.  Smith ,  Soc. ,  Lin. , 
Lond.  I ,  pag.  igô.  Pers.,  Syn.  i ,  pag.  i3. 

V,  floribus  solibariis ,  foliis  subcorclabis  cre-- 
naUs pedunculo  fihformi  longissirno  brevio- 
ribus  ^  calyclnis  laclniis  lanceolaùs  capsula 
majorïbus ^  caule  ramoso  procumbente^ 


(  igG  )     _ 

Cotte  plante  doit  être  placée  immédiatement 
«près  la  Veronica  agrestis ,  avec  laquelle  elle 
a  de  si  i^rands  rapports  qu'on  pourroil  croire 
qu  elle  n'en  est  qu'une  variété.  Elle  croît  dans 
les  champs  et  les  lieux  cultivés  aux  environs 
de  Toulon  ,  où  elle  a  été  trouvée  par  M.  G. 
Robert  ;  elle  croît  aussi  en  Piémont  et  en  Tos- 
cane, d'où  elle  m'a  été  envoyée  par  MM.  Per- 
ret et  Savi  :  elle  lleurit  en  avril  et  mai;  ses 
lleurs  sont  d'un  bleu  clair.  Q. 

YERONICA    CYMBALARIA.    Bertol.  ,    PL 
Gen.,pag.  3. 

7^.  floribus  solitaris  ,  Joïïls  petiolatls  suh- 
cordads  ^iibseptemlohis  pecïunculo  brevio- 
rihiis  j  calycinis  foliolis  ovatis  ohbusis ,  caule 
ranioso  prostrato,  T^,  hederœJoUa  /S.  Lin., 
sp.  19.  V,  cyinhalariœfolia,  Viv.  ,  FI.  Ital., 
frag.,  pae;.  14,  tab.  iG  ,  f.  i.  V*  Chia  cymba- 
lariœfolia  verna ,  flore  alho  ,  uinhilico  vi- 
rescente,  Buxb. ,  cent,  i ,  pag.  25 ,  tab.  89 , 
f.  2. 

Quoique  cette  plante  soit  très- voisine  de  la 
T^eronlca  hedercjolia  ,  elle  paroît  mériter 
d'être  distinguée  comme  espèce ,  d'après  des 
caractères  constans ,  comme  l'a  très-bien  ob- 
servé M.  Bertoîoni.  Elle  se  trouve  dans  les  lieux: 
cultivés  du  pays  de  Géaes  et  de  la  Toscane, 
d'où  MM.  Berloioni  et  Savi  me  l'ont  envoyée  5 


(  ,^97  ) 
M.  G.  Robert  l'a  aussi  recueillie  aux  environs 
de  Toulon  :  ses  fleurs  sont  blanches ,  elles  pa- 
roissent  dans  les  mois  de  février  et  de  mars.  Q. 

PïNGUïCULA  FLAYESCENS.  Schrad.,  FI. 
Germ.  i ,  pag.  53. 

P,  oalcare  conico  curvo  corolld  midtd  hre- 
vloîc,  lahio  superioid  eniarginabo ,  lahil  in^ 
ferioris  laclniâ  rnedid  retiisâ ,  lateralihus 
ohtusis,  P,  Alpina  auctxyriun. 

Cette  espèce  doit  remplacer  dans  la  Flore 
la  Pinguicula  alpina ,  qui  ne  se  trouve  pas 
en  France ,  mais  qui  -j  avoit  été  indiquée 
parce  que  tous  les  auteurs,  avant  M.  Scbra- 
der ,  a  voient  confondu  et  pris  la  Pinguicula 
flavescens  pour  la  Pinguicula  alpina  ;  mais 
cette  dernière  ne  croît  qu'en  Laponie.  La  pre- 
mière se  trouve  dans  les  terrains  humides  des 
Alpes  de  la  Haute-Provence  et  de  la  Savoie; 
je  l'ai  reçue  de  MM.  Clarion  et  Castan  :  elle 
fleurit  en  juin  et  juillet;  sa  corolle  est  blan- 
châtre avec  la  gorge  jaune.  2l' 

PINGUICULA  LUSÏTANICA.  Lin.  —  Lois. , 
FI.  Gall.  14. 

Cette  espèce  que  le  premier  j'ai  indique 
en  France  ,  paroît  y  êlre  assez  commune  ; 
M.    Guersent    l'a   trouvée    aux   environs  de 


(  igS  ) 

Bouen,  et  M.  de  S.  Hilaiie  l'a  recueillie  dans 
les  marais  de  la  Sologiiei  aux  environs  d'Or- 
îëans. 

SALVIA  OFFICINALTS.  Lin.  -  Lois. ,  FI. 
Gail.  i6. 

La  Sahna  agrestis,  Yill.  rapportée  c#mme 
Yariëté  à  cette  espèce ,  appartient  au  contraire 
à  l'espèce  qui  va  suivre. 

SALVIA    PRiECOX.    Savî.  ,  FI.   Pis.    i  » 
pag.  22. 

S»  folîis  ovato-ohlongis  subcorclatis  duplicato- 
dentatis  (  non  rare  profundè  sinuatls  ),  co- 
rail â  cal  y  ce  duplo  longlori  ,  lahio  superiori 
suhfalcato  glanduiis  destituto,  S.  agrès tis. 
Yill.  Daupli.  2,  pag.  402  (exclus,  pleris- 
que  synon.  J.  S,  clandesblna»  Thore  ,  Chlor. 
Land.  17  (non  Lin»  ), 

Quoiqu'il  soit  assez  difficile  de  bien  carac- 
le'riser  cette  Sauge,  elle  me  paroît  cependant 
différer  assez  de  la  Sah'ia  pratensis  ^  pour  cons- 
tituer une  espèce  distincte.  Elle  diffère  prin- 
cipalement de  celle-ci ,  parce  qu'elle  s'élève 
beaucoup  moins  ,  et  qu'elle  est  plus  petite 
dans  toutes  ses  parties  ;  sa  corolle  est  plus 
plane,  moins  courbée  en  faux,  une  fois  se u- 
lem^Hl  plus  longue  que  le  calice,  et  dépour- 


(  199  ) 
vue  de  glandes  en  sa  lèvre  supérieure.  CeUe 
lèvre  dans  la  Sauge  des  près  est  beaucoup  plus 
recourbée  en  faucille ,  couverte  de  glandes  qui 
la  reudent  visqueuse,  et  la  corolle  entière  est 
trois  à  quatre  fois  pins  longue  que  le  calice. 
La  Sauge  précoce  croît  sur  le  bord  des  champs , 
dans  les  prés  secs  et  montueux  du  Daupliiné , 
de  la  Provence;  on  la  trouve  aux  environs 
de  Bordeaux ,  de  Dax  ,  de  INice  :  ses  fleurs 
bleues  et  quelquefois  blanches  paroissent  dès 
le  mois  de  mars ,  même  dès  celui  de  février 
dans  les  pays  chauds,  comme  en  Toscane,  et 
la  plante  continue  à  fleurir  dans  le  printemps. 
Je  dois  à  M.  Artaud  la  distinction  de  celte 
espèce  qui  est  très-commune  dans  la  Crau , 
aux  environs  d'Arles;  c'est  M.  G.  Robert  qui 
m'a  envoyé  de  Toulon,  des  échantillons  à 
fleurs  blanches.  2l« 

AT^THOXA]N[DHUM  ODORATUM  /3. 

A*  glumis  calycinis  piibescenbihus. 

M.  Requien  a  trouvé  cette  variété  à  Avi- 
gnon,  M.  Rohde  dans  les  champs  à  Nice; 
je  l'ai  reçue  de  l'Auvergne,  et  je  l'ai  recueil- 
lie moi-même  dans  les  bois  aux  environs  de 
Dreux. 


(  200  ) 

TRIANDRIE. 

YALERIANA  SUPINA.  Lin.  —  Lois.  ,  FI. 
Gall.  2.2. 

M.  Requien  m'a  communique  des  échan- 
tillons de  cette  plante ,  recueillis  au  mont  Ven- 
toux  ,  dont  les  feuilles  caulinaires  sont  pin- 
nalifides.  Cette  espèce  se  rapproche  alors  beau- 
coup de  celle  que  j'ai  nommée  T^aleriana  he- 
terophylla,  FI.  Gai.  22  ,  et  les  deux  plantes 
pourroient  bien  n'être  que  des  variétés  l'une 
de  l'autre. 

LOEFLINGIA.  Calyx  6-partUiis ,  laclniis 
hasi  Z'dentads,  Petala  5  rninima  conni- 
vcntia.  Capsula  sapera  i-locularïs  S-val- 
vis  polysperma. 

LOEFLINGIA  HISPANICA.  Lîn. ,  sp.  5o. 
Loell.,  It.  Ti3,  tab.  I ,  f.  2.  Cavan.,  le.  1, 
n.  io3,  tab.  94. 

X.  caille  ranioso  prostraio  puhescente  vis- 
cido  y  folils  oppositis  suhiilatis  mucronatis  y 
florihus  axillaiïbus  sessilibus. 

Cette  plante  se  trouve  dans  la  petite  île 
Sainte  -  Lucie,  près  de  Narbonne;  je  l'ai  vue 
dans  l'herbier  de  M.  Rohde,  à  qui  elle  avoit 
été  communiquée  par  M.  Fech.  Q. 


(  201    ) 

IRIS   FLORENTINA.   Lin.  ,   sp.   55,  Red. 
Lil.  I  ,  tab.  23. 

/.  harbata  y  foliis  enslformïbus  glahris  hrevio- 
ribus  scapo  suhhifloro,  Tliunb.,  Diss. ,  u.  5. 
/.  alha  florentina.  Moris.,  hist.  2,  pag.  35 1, 
s.  4,  tab.  5  ,  f.  5.  Iris  de  Florence.  Re- 
gnault ,  Bot.  ic. 

Cette  plante  ressemble  beaucoup  à  Tlris 
d'Allemagne ,  mais  elle  en  diffère  par  sa  fleur 
constamment  blancbe  ,  et  par  sa  racine  odo- 
rante; je  l'ai  reçue  de  M.  G.  Robert,  qui  l'a 
trouvée  dans  les  cbamps  aux  environs  de  Tou- 
lon ;  elle  fleurit  à  la  fin  d'avril ,  et  au  com- 
mencement de  mai.  2l» 

IRIS  SIBIRICA.  Lin.  ~  Lois. ,  FI.  Gali.  27. 

Cette  plante,  indiquée  seulement  en  Alsace 
et  en  Daupbiné ,  se  trouve  encore  en  Pie- 
mont;  MM.  Balbis  et  Perret  m'en  ont  com- 
muniqué des  écbantiilons  recueillis  dans  les 
bois  aux  environs  de  Turin. 

IRIS  TUBEROSA.  Lin.  -  Lois. ,  FI.  Gall. , 
pag.  717. 

Cette  plante  que  j'ai  indiquée  aux  environs 
de  Toulon ,  a  été  retrouvée  aux  environs 
d'Agen,  par  M.  S.  Amans,  et  dans  le  Poitou, 
par  M.  Desvaux. 


(202  ) 

CYPERUS  PANNONICUS.  Lin. ,  suppl.  io3, 
Jacq,  FI.  Aust.  app. ,  pag.  29,  lab.  6. 

C.  culnio  obsolète  triqnetro  _,  spicis  suhqua- 
ternis  sessilihus ,  glitmis  laberalihus  spha- 
celatis. 

M.  Lamouronx  m'a  communiqué  un  échan- 
tillon de  ceUe  plante,  qu'il  m'a  dit  avoir  trouvé 
dans  les  Hautes  Pyrénées.  2|-? 

SCIRPUS  PUBESCENS.  Desf.,  FI.  Atl.  i, 
pag.  52,  lab.  10. 

S*  cuhno  triquetro  folio  so  super  ne  puhes^ 
cente  ,  spicuUs  ovatis  glomeratis  suhsessi- 
lihus  tevminallhus  ^  glimiis  puhescenbibiis 
miicronatis,  Carex pubescens,  Poir.  Itin.  2, 
pag.  254. 

Cette  plante  a  été  trouvée  par  M.  G.  Ro- 
bert, dans  les  lieux  humides,  aux  environs 
d'Ajaccio  ,  dans  File  de  Corse.  %.* 

SCIRPUS    LITTORALLS.    Schrad.  ,    FI. 
Germ.   1  ,  pag.   142 ,  lab.  5  ,  f.  7. 

«S*,  culnio  triquetro  nudo  ,  basi  vaginis  folii' 
feris  munito  ,  cymd  laterali  deconipositâ , 
^piculis  oblongis  ^  stlgmatibus  duobus. 

Celte  plante  a  le  port  du  Sclrpus  lacuslris  ^ 


(   203  ) 

mais  elle  en  diffère  par  sa  tige  triangulaire; 
elle  fleurit  en  jnin  et  juillet  :  on  la  trouve  dans 
les  marais  du  bord  de  la  mer,  à  Hières  près  de 
Toulon ,  où  elle  a  été  recueillie  par  MM.  Léon- 
Dufour,  Rohde  et  G.  Robert.  2l. 

PANICUM  REPENS.  Lin. ,  sp.  87.  Willd. , 
sp.  I  ,  pag.  347.  Desf. ,  FI.  Atl.  i  ,  pag.  60. 
Cavau. ,  le.  2,  n.  iig,tab.  iio. 

P»  radice  repente  y  cuhnis  aclscenclentibus 
virgabis  ,  foliis  inferiorihus  vaginâ  pubes- 
centihus  ,  superiorihiis  glahriuscuUs  ,  flo^ 
rihiis  paniculœ  remotiusculis  ,  vah'ulâ  ca-^ 
lycinâ  exteriorl  ohtusâ. 

Cette  plante  a  été  trouvée  au  bord  de  la 
mer  5  du  côté  d'Hières  ,  dans  la  ci -devant  Pro- 
vence ,  par  M.  G.  Robert  ;  elle  fleurit  en  sep- 
tembre et  octobre.  2l. 

SYNTHERISMA.  Walt.  Sclirad. 
Calyx  uniflorus  trivalvîs  ,  vahnilis  corollo^ 
appressis  inœqualibus ,  bertlâ  rtiinimâ.  Co^ 
rollce  valvula  exterior  connexa  ,  inberiorem 
planiusculam  amplectens,  Semen  corollâ 
corùcatwn.  Flores  subsesnles  secundi ,  in 
spicas  lineares  suhdigibatas  disposibi. 

SYNTHERISMA  CILIARE.  Schrad.,  FL 

Germ.  i ,  pag,  160,  tab.  3  ,  f.  7. 
So  foliis  vaginisque  pilosis  ,   spicis    subdlgi" 


(  204  ) 
tads  y  flosculis  ohlongis  ciliatis  ,  culmis 
hasi  prociimbentihiis  supernè  erectls,  Pa- 
nicuni  cillare.  Willd. ,  sp.  i ,  pag.  844.  Pa- 
nicum.  cilla tum.  Rolli.  Germ.  2  ,  P.  2  , 
pag.  564.  Dlgitarlaciliaris.Kœl,  Gram.  27. 

M.  Scbleicher  a  trouve  cette  plante  dans 
je  Yalais,  sur  les  confins  de  la  Savoie;  elle 
fleurit  en  juin  et  juillet.   Q. 

SYNTHERISMA  VULGARE.   Schrad.  ,  FI. 
Germ.  i  ,  pag.   161. 

S»  culmis  hasi  jjrocunihenblhus  supernè  erec- 
tls,  foliis  vaginisque  pilosis  y  spicis  digi- 
tatis ,  vah'ulis  calycinis  ohlongis  inœqua- 
îihus»  Panicum  sanguinale.  Lin.  ,  sp.  84. 
Schreb.  Gram.  i,  pag.  119,  tab.  16.  Engl. 
Bot.,  t.  849.  Lois.,  FI.  Gall.  40.  Digitaria 
sanguinalis,  Scop.  Carn.,  n.  72.  Dactylon 
sanguinale,  Yiil.  Daupli.  2,  pag.  69.  Pas- 
palum  sanguinale,  Dec,  FI.  Fr. ,  n.  1604. 

Cette  plante  est  commune  en  France,  dans 
les  champs  sablonneux  et  les  lieux  cultivés  :  je 
Favois  déjà  mentionnée  dans  ma  Flore ,  et  je 
ne  la  rapporte  de  nouveau,  que  parce  que 
j'ai  ajouté  deux  autres  espèces  pour  lesquelles 
j'ai  adopté  une  nouvelle  dénomination  gé- 
nérique. 


(  205  ) 

SYNTHERISMA  GLABRUM.  Schiad. ,  FI. 
Germ.  i  ,  pag.  i63,  tab.  3,  f.  6. 

S.  culmis  hasi  procumhentÀbus  y  superne  erec- 
tis  ,  foliis  vaginisque  glahris  ,  spicls  suh- 
dlgUatis ,  vahuLis  calyciriis  ovatis  œqiia- 
libus.  Digltaria  filiformis,  Rœl.  Gram.  25. 
Paspalum  amhiguurn,  Decand. ,  FI.  Fr.  i5o5. 

Cette  graminée  fleurit  en  août  et  septembre; 
elle  se  trouve,  selon  M.  Decandolîe^  dans  les 
jardins ,  les  champs  et  les  vignes  :  M.  Requien 
l'a  recueillie  aux  environs  d'Avignon.  Q. 

AGROSTIS   MILIACEA.   Lin.  -  Lois. ,  FI. 
Gall.  42. 

Cette  plante  se  trouve  en  Provence,  d'où 
M.  Gérard  en  a  envoyé  des  graines  à  M.  Ceîs. 
M.  Rohde  l'a  recueillie  à  Toulon  et  à  Arles, 
et  M.  Requien  à  Avignon  ;  elle  tleurit  en  mai 
et  juin, 

AGROSTIS  SETACEA.  Curt.  Lond.  Fasc.  6, 
t.   12.  Smith.  FI.  Brit.  7g. 

A»  Foliis  radicalibus  cœspitosis  seiaceis  glau- 
cescentihus  ,  paniculâ  erectâ ,  calycihus 
lanceolads ,  corollâ  baù  aristatâ ,  arïsbâ 
geniculatâ. 

Celte  plante  fleurit  au  printemps;  elle  est 


(  2o6  ) 
commune  dans  les  landes  de  Bordeaux  et  dans 
celles  de  Bretagne  :  je  l'ai  reçue  des  environs 
de  Dax  par  M.  Thore,  et  de  Quimper  par 
M.  Bonnemaison.  2j.« 

AGROSTIS  YULGARIS.  With.  Brit.  éd.  3 , 
p.  i32.  Smith.  FI.  Brit.  79.  Sclirad.  FI. 
Germ.  i ,  p.  206  ,  t.  2  ,  f.  3. 

yï,  Cidmis  erecCls  ,  foliis  scahriusculis  y  U^ 
gulâ  hrevisslniâ  truncatây  paniculœ  ramulis 
lœviusculis  capillarïbus  divaricatis  _,  valvulis 
calycinis  œqualihus ,  gliimâ  corollinà  in" 
terioriduplo  breviori  reùusâ. 

Le  port  de  cette  plante,  qui  est  très-com- 
ïnune  dans  les  près  ,  les  bois  et  sur  le  bord 
des  champs ,  est  extraordinairement  variable , 
selon  le  terrain  où  elle  a  pri§  naissance ,  et 
il  est  très-difficile  de  bien  séparer  ses  diffé- 
rentes variétés  dont  plusieurs  auteurs  ont  fait 
des  espèces.  Après  avoir  examiné  avec  beau- 
coup d'attention  tous  les  échantillons  que 
î'avois  dans  mon  herbier  sous  les  noms 
diAgrostls  stolonifera  3  A*  hispida,  A,  va- 
rians ,  yl.  violacea  et  A,  verbicdlata ,  je  n'ai 
pu  trouver  aucun  caractère  solide  pour  les 
séparer  ;  ce  qui  m'engage  à  réunir  en  une 
seule  toutes  ces  espèces  mentionnées  dans  ma 
Flore  ,  pag.  43  ,  44. 


Tû/n  .Il^Mjr-  zoy. 


pz.  rm. 


Fi^.i.AGROSTIS Ille^an^^ï/i^r.  Fzj.aJifYOSOTIS  Fu^f7/a, 


(  207  ) 

AGROSTÏS  ELEGANS.  T.  i ,  f.  i. 

jl,  Culmo  erecto  filiformi ,  fol'iis  involutis 
suhulads ,  ligulâ  truncatâ  erosâ  ,  panicuLce 
ramulis  Iaxis  y  valvulis  calycinls  œqu<dibHS 
■patenbïbus  ,  corollls  ovotis  nuitlcis  cc'lyce 
paulo  hreviorihus*  A,  elegans,  Thore,  iiieJ, 

Chaumes  très-menus,  légèrement  coudes  à 
chaque  nœud^  s'élevant  de  trois  à  six  pouces 
de  hauteur  ,  solitaires  ou  par  petites  toiitTes 
de  deux  à  six  tiges  redressées.  Feuilles  subulées, 
dont  les  bords  se  replierit  en  dedans  ;  leur 
gaine  est  munie  d'une  languette  membraneuse, 
tronquée  et  lacinée  au  sommet.  Panicoîe  sor- 
tant de  la  gaine  de  la  fe aille  supérieure , 
d'abord  resserrée  sur  elle-même  avant  i'épa- 
nouis^ement  des  fleurs,  ayant  ensuite  ses  ra- 
meaux capillaires  très-étalés.  Valves  du  calice 
ovales  ,  glabres  ,  comprimées  latéralement  , 
très-ouvertes,  d'une  demi -ligne  de  long  tout 
au  plus.  Corolle  membraneuse  ,  luisant  ,  un 
peu  plus  courte  que  le  calice ,  paroissant  en- 
velopper la  graine  après  la   lloraiso:;. 

Cette  jolie  graminée  m'a  été  communiquée 
par  M.  Thore ,  qui  l'a  découverte  dans  les 
landes  aux  environs  de  Dax;  elle  m'a  aussi 
été  envoyée  du  même  pays  par  M.  Grateloup; 
elle  fleurit  au  printemps,  k^j. 


(  208  ) 

AGROSTIS  PUNGENS.  Willd.  —  Lois.  FI. 
Gall.  44. 

Cette  plante  fleurit  au  mois  d'août;  elle 
n'étoit  indiquée  qu'à  INarbonne  et  à  INice  ,  je 
l'ai  reçue  des  environs  de  Toulon  par  M. 
G.  Robert ,  et  de  Celte  par  M.  Bouchet. 

AIRA  AGROSTIDEA. 

A*  ciihno  hasi  geniculato  radie  ante  super  ne 
erecto  ,  foliis  planis  ,  ligulâ  lanceolatâ , 
-paniculœ  ramis  capillaribus  paCentihus , 
corollâ  truncatâ  vahulis  calycinis  multb 
hrevlorL  A,  minuta.  Lois. ,  FI.  Gall.  4$ 
(  exclus,  synon,^,  Poa  agrostidea*  Decand. 
le,  rar.  fasc.  i  ,  pag.  i  ,  tab.  i. 

Celte  espèce  a  été  découverte  par  M.  De- 
laroche,  dans  les  lieux  humides  et  herbeux, 
aux  environs  de  Nantes  ;  elle  fleurit  en  juillet 

et  août.  0. 

AIRA  G  LOB  OSA.  Thore,  Journ.  Bot.  i , 
pag.  197  5  tab.  7  ,  f.  3  et  4. 

A*  culmo  erecto  filiformi  ,  foliis  involutis 
suhulatis ,  ligulâ  truncato-laciniatâ  ,  pani- 
culâ  suhcoarctatâ ,  vahulis  calycinis  gla- 
hris  suhhemisp hœricis  ,  corollis  rnargine 
ciliatls.  Miliuni  tenellum,  Cavan, ,  le.  3 , 


(  209  ) 
11.  299  9  taÎ3.  274,  f.  I.   Airojjsîs  glohosa^ 
Desv. ,  Journ.  Bot.  i,  pag.  200. 

Cette  plante  lleurit  au  mois  de  mai;  elle  a 
été  trouvée  par  M,  Tliore ,  dans  les  Landes, 
aux  environs  de  Dax.  Q. 

POA  TRINERVATA.  Willd.  —  Lois. ,  FI. 
Gall.  5o. 

Cette  espèce  doit  être  retianchëe  de  ma 
Flore  ,  comme  un  double  emploi  ;  c'est  la 
même  plante  que  la  Festuca  sylvatica, 

POA  PILOSA.  Lin.  — Lois.,  FI.  Gall.  5i. 

Cette  plante,  que  le  premier  j'ai  indiquée  en 
France,  paroît  y  être  commune,  je  ne  l'avois 
d'abord  reçue  que  de  Toulon  ;  depuis ,  elle  m'a 
été  envoyée  de  Genève  ,  de  Turin ,  d'Arles , 
de  Bayonne ,  de  la  Bretagne,  etc. 

POA  DIVAPJCATA.   Gouan.   -  Lois.,  FL 
Gall.  52. 

Cette  plante  n'étoit  indiquée  qu'aux  envi- 
rons de  Montpellier;  M.  Artaud  l'a  trouvée 
dans  les  pâturages  de  la  Camargue  ,  territoire 
d'Arles,  et  M.  G.  Robert  à  ToidoniM.  Savi 
dit  qu'on  la  rencontre  près  de  la  mer  en 
Toscane. 

2.  14 


(  ^10  ) 

DACTYLIS  HISPANICA.  Roth.,  Catalect., 
Bot.   I  ,  pag.  8  ,   ex  Balb.  ,   Miscel.  ait. , 

pas-  7- 

£).  paniculâ  contracta  suhsplcatâ  secundâ» 
Roth. 

J'ai  reçu  cette  plante  de  plusieurs  cantons 
de  la  Provence ,  et  des  environs  de  INice,  où 
elle  fleurit  en  mai  et  juin:  je  doute  fort  qu'elle 
puisse  former  une  espèce  distincte;  elle  ne 
me  paroît  qu'une  variété  de  la  Dactylis  glo^ 
merata.  Of» 

FESTUCA  PHJSNICOIDES.Lin.-Lois., 

FI.  Gall.  54. 

Les  synonymes  d'Allioni  et  dePlukenet  n'ap- 
partiennent pas  à  cette  espèce ,  mais  à  celle 
qui  va  suivre. 

FESTUCA  C^PITOSA.  Desf.,  Atl.  i ,  pag.  91 , 
tab.  24. 

P,  culmo  hasi  ramosissimo ,  foliis  involutis 
pungentibus ,  racemo  spicato  erecto  ^  spi- 
culis  sessilibus  ^-12,-fLoris ,  aristis  hrevissi- 
mis,  Bromus pinnatus ^  var.  ^.  Lin. ,  Sp.  i  iS^ 
(  ex  Smith  et  herb, ,  Linn,  ).  Bromus  ranio- 
sus.  Lin.,  Mant.  34.  Yahl,  Symb.  2,  pag.  22, 
{excL  s  y  non,  Gerardi  y  et  synon,  Linnœi 


(  2"  ) 

quoad  Festucam  phœnicoideni  ).  Lam. , 
Dict.  I ,  pag.  46g.  Vill. ,  Daiiph.  2  ,  pag.  i2r. 
Bromus  Plukenetii,  Ail. ,  FI.  Ped. ,  n.  2233, 
Gramen  spicâ  hrizœ  minus.  Plùk. ,  Alm.  178 , 
tab.  33 ,  f.  I.  {^fide  herharii  Fliihenebli , 
in  Vahl,  Symh,  ^  1.  c). 

Cette  plante  fleurit  en  mal  et  juin;  elle  se 
trouve  sur  les  rochers  et  dans  les  lieux  pier- 
reux du  Piémont ,  du  pays  de  Gènes  ,  de  la 
Provence,  du  Dauphiné.  If, 

Cette  espèce  a  beaucoup  de  rapport  avec 
le  Bromus  pinnatus  ,  qui  ayant  l'arête  ter- 
minale doit  passer  dans  le  genre  Festuca  ^ 
ainsi  que  les  Bromus  gracilis  y  pinnatus ,  et 
distachyos ,  qui  ont  le  même  caractère. 

FESTUCA  PRATENSIS.  Huds. ,  Angl.  éd.  i, 
pag.  37.  Curt. ,  Lond.  fasc.  66.  Smith.  , 
FI.  Brit.  I  ,  pag.  Ç^6.  Schrad. ,  FI.  Germ.  i , 
pag.  332. 

F*  paniculâ  patente  rarnosâ  ,  spïculis  linea- 
rihus  muticis  multifloris ,  foliis  linearihus  y 
radiée  Jibrosâ,  Schrad.  F.  elatior,  Host. , 
gram.  2  ,  pag.  57  ,  tab.  79  (  exclus,  synon» 
Smibh,\  Vill.,  Dauph.  2,  pag*  107. 

Cette  plante  est  commune  dans  les  près  et 
les  bois,  aux  environs  de  Paris,  et  proba- 
blement dans  toute  la  France  :  on  la  confond 
facilement  avec  la  Festuca  elatior  ^  dont  elle 


(  ^12  ) 

diffère  par   ses  fleurs  plus  nombreuses  dans 
chaque  ëpillet  ;  elle  ileurit  en  été.  C^. 

FESTUCA  CAPILLAT A.  Lam. ,  FI.  Fr. ,  ëJ.  i , 

vol.  3,  pag.  597,  {exclus.,  var.  /s.).  Illust.  i, 
pag.  192,  {ceriè  ex  herh.  ipso.  ). 

F'foliis  capillarihus^  culmis  sub  te  tr  agoni  s ,  pâ- 
te Jitls  pan'iculœ  spiculis  ohlongis  4  ^-f Loris 
muticis.  F.  beniufolia.  Sclirad.,  FI.  Germ.  i, 
p.  018.  Grcunen  loUaceum ^  fbl'oUs  junceis 
hrevïhus  y  minus»  Moris.,  liist.  3,  p.  182,  s.' 8, 
t.  3  ,  f.  i3. 

CcUe  espèce  fleurit  en  mai  et  en  juin  ;  je 
l'ai  trouvée  dans  les  Lois  aux  environs  de 
Dreux  ;  elle  paroît  commune  aux  environs  de 
Paris,  car  je  l'ai  recueillie  cette  année  à  Saint- 
Germain  ,  à  Fvomainviiîe  et  au  bois  de  Bou- 
1  o^ne  :  elle  se  trouve  probablement  dans  toute 
la  France.  C^. 

FESTUCA   FLAYESCEINS.  Bell.- Lois.,  FI. 
Gall.  55. 

FESTUCA  RH^TICA.  Sut.  -  Lois.,  FI. 
Gall,  57. 

Ces  deux  plantes  ,  indiquées  seulement ,  la 
première  dans  les  Alpes  du  Piémont,  et  la 
seconde  dans  celles  du  Yalais ,  ont  été  re- 
trouvées toutes  deux  par  M.  Bohde  ,  au  mont 
Canigou  dans  les  Pyrénées  orientales  ;  elles 
fleurissent  dans  les  mois  de  juillet  et  d'août. 


(  2i3  ) 

FESTUCA  STIPOÏDES.  Desf. ,  AU.  i  \ 
p.  90. 

JF,  paniculâ  suhcontractâ  secundâ  hreviusculâ, 
ramuVis  geminis,  peduncidis  apice  ddatatis, 
spicuUs  3-6'/lorls  aiistaCis  ,  vah-ulâ  caly- 
cind  altéra  minlniâ,  Broinus  stïpo/des.  Lin., 
Maiit.  557.  Bromus  geniculatus»yV\Wà.^S^* 
434.  {ex  fide  specirninis  missi  ad  D.  Des- 
fontaines).  Bromus  ligiis tiens.  Ail.,  FI.  Pecl., 
n.  2222.  Savi,  Botan.  Eîrus.  i,  p.  77.  Gra- 
jjien  brornoides ,  jestuceâ  teiiuique paniculâ^ 
minus,  Barrel. ,  îc.  76,  f.  2.  Scheucbz., 
Agrost.  296,  t.  65  f.  i3. 

Cette  espèce  a  le  plus  grand  rapport  avec 
la  Festuca  uniglumis ^  elle  doit  la  suivre  im- 
médiatement ;  son  arête  terminale  l'éloigné 
d'ailleurs  du  genre  Bromus,  On  la  trouve  sur 
le  bord  des  champs  en  Toscane,  en  Ligurie, 
en  Provence.  Je  l'ai  reçue  de  MM.  Bertoloni, 
Rolide  et  G.  R.obert  ;  elle  fleurit  en  mai  et 
juin.  Q. 

FESTUCA    CILTATA.  Decand.  --  Lois. ,  FI. 
Gall.  58. 

Celte  plante  qui  a  été  longtemps  confondue 
avec  les  espèces  voisines,  dont  elle  est  d'ail- 
leurs bien  distincte,  se  trouve  non-seulement 
eu  Languedoc  et  en   Provence ,  où  elle  est 


(  214  ) 

très-commune;  mais  elle  a  encore  été  trouvée 
à  Nice  par  M.  R.ohde  ,  et  aux  environs  de 
Turin  par  M.  Balbis. 

BROIVIUS  SQUARROSUS  ^.  Lam. ,  Dict.  i , 
p.  466. 

^.  spiculis  puhescentibus,  Gramen  festuceum 
majiis  ,  locusbis  cr assis  lanuginosis ,  aristis 
recurvis  longissimis,  Buxb. ,  cent.  5,  p.  19» 
t.  38 ,  f.   I  ? 

Cette  variété  a  été  trouvée  sur  les  montagnes 
aux  environs  de  Beaucaire ,  par  M.  Léon 
Dufour. 

BROMUS  DIVARICATUS.  Rohde,  in  herb. 

B*    paniculâ    erectd    subconbractà  3    spiculis 

Uneari'lanceolads    i  o - 1 5  -floris  puhescenti- 

hus ,  gliunà  corollinâ  exùeriori  hifidâ  acutày 

aristis    hasi   conborbis    deniûm  divaricabis^ 

i^.   Spiculis  villosis  suhlanuginosis ^ 

Cette  plante  fleurit  en  juin  ;  elle  habite  dans 
les  champs  en  Provence,  où  elle  a  été  trouvée 
])ar  M.  Rohde;  je  l'ai  reçue  de  Toulon,  par 
M.  G.  Robert,  et  MM.  Artaud  et  Requien  me 
Font  envoyée  des  environs  d'Arles  et  d'Avi- 
gnon. La  variété  /S  tjue  j'ai  vue  dans  l'herbier 
de  M.  Desfontaines  ,  et  cfui  a  été  également 
trouvée  par  M.  Rohdç ,  à  Hières  près  de  Tou^ 


Ion ,  est  caractérisée  par  ses  épillets  très-velus, 
presque  lanugineux.  Q. 

AVENA  ORIENTALIS.  Wmd.,Sp.  i,p.  446. 
Host.,  Gram.  3,  p.  3i,  t.  44.  Schrad.,  FI. 
Germ.  i  ,  p.  871. 

A,  panïculâ  secundâ^  spiculis  hifloris  calyce 
ininorihus ,  flosculo  altero  mutico  ,  radice 
fihrosà  annuâ.  A,  racemosa,  Tliuil. ,  FI. 
Paris.  5g. 

/3.  Flosculis  omnibus  muUcis, 

Cette  plante  se  trouve  dans  les  moissons 
aux  environs  de  Paris  ;  elle  fleurit  en 
juillet.  Q. 

AVENA  PANICEA.  Lam.,  Illust.,  n.  11 17. 
Desf.,  Atl.  I,  p.  102. 

A*  p articula  contracta  ,  spiculis  3-5  -floris 
glahris  nitidis ,  glumis  corolUnis  hijidis 
apicesuhhiaristatis,  exterioridorso  aristatâ^ 
aristd  recta  corollis  breviori.  A.  lœ/Lin- 
glana,  Lam.,  Dict.  i  ,  p.  332.  (non  Lin.). 
A,  neglecta.  Savi  ,  FI.  Pis.  i  ,  p.  i3a  , 
t.  I ,  f.  4.  Botan.  Etrus.  i ,  p.  84. 

Cette  espèce  se  trouve  dans  les  champs  en 
Toscane  et  dans  le  pays  de  Gênes,  d'où  elle 
m'a  été  envoyée  par  MM.  Savi  et  Berto- 
loni.  Q. 


(  ^i6  ) 

AVENA  PARVIFLORA.  Desf.,  Atl.  i,  p.  io3, 
t.  32. 

A,  foliis  planis  puhescentïhus ,  patentis  pa- 
niculœ  ramis  capiUarïhus  ,  spiculis  glabris 
nïùdls  2.-^'floris  j  arisùs  setiformibus  glinnâ 
suhlongiorihns  infrà  apicem  emergenbihus, 
F'e.tiica  segetAim  Savi ,  FI.  Pis.  i  ,  p.  ii6, 
t.  I  ,  f.  3.  Botan.  Elrus.  i ,  p.  6g. 

Celte  plante  a  le  port  de  Vyîgrostis  spica- 
venti;  elle  est  commiiue  dans  les  moissons  eu 
Toscane,  où  elle  lleuiit  en  juin,  et  d'où  M. 
Savi  m'en  a  envoyé  des  échantillons.   Q. 

ARUNDO  FESTUCOIDES.  Desf.,  Atl.   i, 
p.  io8,  t.  34. 

\A*  foliis  involutis  ,  paniculâ  secunââ  Taxa , 
calycihiis  Z'?)-f loris  ,  pïlis  corollâ  dimidb 
brevioî'ibus.  A*  tenax.  Yalil.,  Symb.  2, 
p.  25.  Willd. ,  Sp.  I,  p.  455.  A.  niauritiana^ 
Poir. ,  Ilin.  2,  p.  104.  A.  ampelodesmon, 
Cyril.  5  PI.  rar.  l^eap.  fasc.  2,  t.  12  ,  ex 
Bertol.  ,  PI.  gen.  2.0. 

Cette  plante  fleurit  en  mai  et  juin;  elle 
habite  dans  le  pays  de  Gènes  et  la  Toscane, 
sur  les  collines  du  golfe  de  la  Spezzia  :  je 
l'ai  reçue  de  MM.  Bertoloni  et  Savi.  C^. 


(  217  ) 

ARUNDO  PSEUDOPHRAGMITES.  Hall.,  fil. 
in  Rom.  Arcli.  i,  B.  2,  p.  ii,  ex  Sclirad.5, 
FI.  Germ.  i.  ,  p.  2i3  ,  t.  4,   f.  3. 

A.  jjaniculâ  diffusa,  calycihiis  acuminatls 
(unifloris)  ,  aristâ  clorsah  recta  puisque 
corollâ  paulo  longïoribus,  Schrad. 

Cette  plante  fleurit  en  juillet  et  août;  elle 
habite  dans  les  bois  humides  et  sur  le  bord 
des  ruisseaux  :  je  n'ai  pas  d'indication  cer- 
taine sur  les  contrées  de  la  France  où  elle 
se  trouve  ;  il  paroît  qu'on  la  rencontre  sou- 
Yent  dans  les  mêmes  lieux  que  X Arundo 
phragmites ,  et  mêlée  avec  cette  espèce ,  à 
laquelle  elle  ressemble  un  peu  ,  et  avec  la- 
quelle on  la  confond  ;  mais  on  l'en  distin- 
guera facilement  en  faisant  attention  qu'elle 
est  plus  petite  dans  toutes  ses  parties  ,  et  sur- 
tout que  ses  calices  sont  uniflores.  %. 

ARUNDO  SYLYATICA. Schrad., Fi. Germ.  i, 
pag.  2i8,tab.  4,  f.  7. 

A.  paniculâ  patente ,  calycïbus  acutis  (  uni^ 
florisj,  pilis  hrevissimis ,  aristâ  dors  al i  ge- 
niculabâ  calycem  excédents  Schrad.  ^^ro»y- 
t^is  arundinacea,  Willd. ,  Sp.  i ,  pag.  864  (ex- 
clus. synoji.J» 

Cette  plante  fleurit  en  juin,  juillet  et  août; 


(  2i8  ) 
elle  a  été  trouvée  dans  les  Pyrénées  par  M. 
RohJe.  :^. 

SECALE   CRETICUM.  Lin.,  Sp.  126. 

S.  glimiis  extorsion  ciliads.  Lin.  Gramen  cre- 
ticum  sjncatMTTi  secalinum  altissiniuni ,  bu- 
herosâ  radice.  Tour. ,  Cor.  89. 

Cette  plante  a  été  trouvée  dans  l'île  de  Corse 
par  M.  Lasalle. 

HORDEUM  BULBOSUM.  Lin.,  Sp.  i25, 
Eertol.  ,  Plant.  Gen.  26. 

H,  floscuUs  Leinis ,  intermedio  hermaphro- 
dlto  longissimè  aristato  ,  lateraUhus  mas- 
culis  muticis  involucro  scahro  brevioribus  ^ 
radice  tuherosâ.  H,  sbrictwn.  Desf. ,  Ail.  i , 
pag.  ii3,  tab.  Sy.  Gramen  secalinum  but- 
bo^â  radice,  Barr. ,  le.  112  ,  f.  2. 

Cette  espèce  habite  dans  les  pâturages  du 
pa^s  de  Gênes,  où  elle  fleurit  en  mai,  et 
<i'où  M.  Bertoloni  m'en  a  envoyé  des  éclian- 
lillons.  2|.. 

HORDEUM  JUBATUM.  Lin. ,  Sp.  126. 

//.  floscuUs  geminis  fertlllbus  aristatis  œqua- 
libus  y  flosculorum  superiorum  aristâ  invo- 
lucro  â^'phyllo  muLto  LongiorL  Elynius  cri- 
nitus,  Schreb. ,  Gram»  a,  pag.  i5,  tab.  24, 
f.  3. 


(219) 
Cette  espèce  a  été  trouvée  par  M.  Rhode  , 
en  Provence,  sur  les  bords  du  chemin  en- 
tre l'Esterelle  et  Fréjus  ;  elle  fleurit  au  mois 
de  mai.  Q. 

TRITICUM  TENUICULUM.  N. 

r*  cuhnis  ùenuiculis  erectis  y  folils  involutis 
suhulabis  _,  spicd  simpUci  strictd ,  spiculis 
suhsessUlhus  alternis  o  vato  -  ohlongïs  suh- 
septemfloris  y  corollis  aristatis. 

Cette  espèce  a  la  plus  grande  affinité  avec 
le  Triticwn  tenellum  ;  elle  en  a  tout  le  port , 
et  elle  est  à  celui-ci  ce  que  le  Trlùicuni  nar- 
dus  est  au  TrUïcum  unilatérale  :  comparée 
au  Tridcum  tenellum  ,  les  différences  essen- 
tielles  qu'elle  présente,  sont  d'avoir  ses  épil- 
îets  moins  nombreux  ,  et  plus  alongés  ,  mais 
surtout  d'avoir  les  balles  de  chaque  tleur  ter- 
minées par  une  arête  presque  égale  à  la  lon- 
gueur de  celîes-ci.  Ce  petit  Froment  a  été 
découvert  dans  les  champs  des  environs  de 
Nantes ,  au  mois  de  mai ,  par  M.  Gochnal.  Q. 

ÏRITIGUM  UNILATERALE.  Lin.  —  Lois. , 
FI.  Gall.  71. 

MM.  Requien  et  Goclinat  m'ont  commu- 
niqué une  variété  de  cette  espèce,  dont  toutes 
les  parties  sont  pubescentes  :  le  premier  l'a 
trouvée  aux  environs  d'Avignon  ,  et  le  second 


(    220   ) 

(Tans  les  cli^mps  à  iMoalpeîlier  ;  celte  plante 
ileurit  en  a\ril  et  mai. 

TOITICUM  Î^ARDUS.  Decand.  —Lois.,  FI. 

Gall.  71. 

M.  Baïïjis  a  trouvé  aux  envirous  de  Turin, 
et  m'a  communiqué  une  variété  de  cette  es- 
pèce ,  sons  le  nom  de  Trïticmn  hiunciale , 
remarquable  par  ses  épillels  pube  cens.  Celte 
plante  a  de  grands  rapports  et  pourroit  se 
confondre  avec  la  variété  pidjescente  du  Tri- 
tlciim  unilatérale  que  je  viens  d'indiquer;  on. 
la  reconnoîtra  à  ses  tîges  redressées,  plus  éle- 
vées, au  lieu  d'être  à  demi-elalees;  à  ce  que 
l'axe  qui  porte  les  epillets  est  presque  droit 
cl  non  courbé  en  arc;  en^àn  à  ses  Heurs  mu- 
nies d'arêtes  et  non  simplement  aiguës. 

TRITICUM  JUNGEUM.  Lin.,  Sp,  128,  (ex- 
clus, synon,).  Lois. ,  FI.  Gall.  71 ,  (exclus. 
synon,  MorisonlL), 

T,  racicle  repente ,  foliis  involutls  ,  spiculis 
alternis  compressis  dlsbantihus  6-6  /loris  ^ 
corollis  naitLcls  suhtruncatis  sCriatis,  rachi 
lœvi.  T,  farctunu  Yiv.,  FI.  ïlal.  frag.  i, 
p.  28  ,  t.   26  ,  f .    I . 

Celte  plante  croît  sur  les  bords  de  la  mer, 
dans  la  Ligurie,  eu  Provence,  en  Languedoc; 
je  l'ai  reçue  de  MM.  iiertoloni  et  Artaud ,  et 


(   221   ) 

je  l'ai  recueillie  à  Maguelone  près  de  Mont- 
pellier ,  où  je  l'ai  trouvée  en  ileurs  au  mois 
de  juillet.  2l. 

TRITICUM  RIGIDUM!  Sclnad.,FL  Germ.  i, 
p.  392. 

T.  radice  repente  y  fol'iis  învolutîs ,  spi- 
culis  alternis  compressis  suhinibncatis  , 
vahulis  caljclnis  suhsep ùemneivihus  obtusis 
^-iQ-floris  y  corolUs  inuticis  ^  rachi  hïspidd, 
T.  elongatam,  Host.,  Gram.  2,  p.  18»  t.  18. 
Grainen  angustifoliurn  spicd  tritici  niiUicae 
simili.  Moris.,  Hist.  3,  p.  178,  n.  10.  s.  8, 
t.  I  ,  f.  5. 

Cette  plante  fleurit  en  juillet  :  je  l'ai  trouvée 
sur  les  bords  de  la  mer  à  Magutlone,  et 
M.  Artaud  me  l'a  envoyée  des  Saintcs-Maries 
à  l'embouchure  du  Rhône.    If., 

TRITICUM  (PUNGENS).  Glaucum  ,  radice 
repente  ,  foliis  deniinn  suhulato  convolutis 
pun^entibus  ,  glumis  acuminatis  niuticis  _, 
carinâ  nmcronatâ.Vi^rs.^  Synop.  i,  p.   109. 

M.  Persoon  rapporte  cette  plante  comme 
variéîé  du  l^riiiciirn  jniiceani  ,  mais  elle  me 
paroît  avoir  peu  de  rapports  avec  cette  espèce, 
et  eu  avoir  au  contraire  beaucoup  avec  le 
Iriticuni  repens.  Aussi ,  c'est  sous  celte  der- 
nière espèce    que  je  crois  qu'elle  doit    être 


(  222  ) 

rangée;  elle  m'a  ëtë  envoyée  de  Provence  « 
par  MM.  Artaud  et  G.  Robert.  Je  soupçonne 
que  le  Triticurn  junceum  de  la  Flore  de 
Paris,  n'est  autre  chose  que  la  variété  dont 
il  est  ici  question. 

TRITICUM    NIGRICANS.    Pers. ,  Syn.    i, 

p.    IIO. 

T,  spicâ  4.'gond  suhturgidâ  ^  glumis  margîne 
villosis    nigrescentihus ,    aristis    longis. 

Cette  espèce ,  selon  M.  Persoon  ,  a  le  pcrt 
d'un  Seigle  ou  d'un  Orge  ;  je  n'ai  pas  eu 
occasion  de  l'observer  :  elle  a  été  trouvée 
dans  le  voisinage  de  la  mer,  eu  Normandie, 
par  M.  Bory. 

TETRANDRIE. 

GLOBULARIA  INCANESCENS.  Viv.,Fl.  ItaL 
Frag.   I  ,  p.  2 ,  t.  3. 

G.  caille  herhaceo ,  foliis  suhcanescenbihus ^ 
radicalihus  spathulatis ,  caulinis  ohovato- 
lanceolatis  ,  paleis  glaherrimis  ^  dentihus 
calycinïs  suhulatis  hasi  pilosis. 

Cette  espèce  croît  en  Toscane  ,  sur  les 
montagnes  de  marbre  de  Carrare;  ses  fleurs 
bleuâtres  paroissent  en  mai  et  juin  ;  elle  m'a 
été  communiquée  par  M.  Bertoloni.  OX» 


(  223  ) 

SCABIOSA  COLUMBARIA.  Lin. -Lois.,  FI. 
Gall.  78. 

M.  G.  Robert  a  trouvé  dans  les  lieux  sté- 
riles, aux  environs  de  Toulon,  une  variété 
de  cette  espèce ,  dont  les  Heurs  au  lieu  d'être 
sessiles  sur  le  réceptacle  commun,  sont  por- 
tées sur  des  pédicules  de  deux  à  huit  lii^nes 
de  longueur  :  cette  plante  paroît  être  celle 
indiquée  dans  Clusius,  par  une  mauvaise 
figure,  sous  le  nom  de  Scabiosa  proliféra 
flore*  Clus. ,  Hist.  V. 

SCABIOSA    SUAVEOLENS.  Desf.  -~  Lois., 
FI.  Gall.  78. 

C'est  la  même  espèce  que  la  Scabiosa  ca- 
Tzejce/zj".  Waldst. ,  PI.  Hung.,  p.  53,  t.  53. 

SCABIOSA    URCEOLATA.    Desf. ,   Atl.    i, 
p.  122. 

*y.  corollis  quinquefidls  raâlantïbus  ^  calyce 
mulbifido  urceolabo  ,  foliis  subcarnosis 
■pinnatifidis,  Desf.  S,  maritima  rutœ  ca- 
nince  Joliis.  Bocc. ,  Sicuî. ,  t.  40,  f.  3,  et 
t.  52.  Moris. ,  Hist.  3,  p.  48.  s.  6 ,  t.  i3, 
f.  24. 

Cette  plante  se  trouve  sur  le  bord  de  la 
mer  en  Toscane  et  dans  le  pays  de  Gênes; 


(  ^H  ) 
elle  fleurit  en  iuiii  et  juillet;  ses  corolles  sont 
blanchâtres:  je  l'ai  reçue  de  M.  Bertoloni,  !^. 

SCABIOSA  MONSPELIENSIS.  Jacq. ,  le. 
rar.  i  ,  t.  24.  Miscel.  2 ,  p.  820.  Lois. ,  FI. 
Gail.  79. 

Cette  plante  non-seulement  doit  être  re- 
Iranchëe  de  la  Flore;  mais  encore  elle  ne  doit 
pas  faire  une  espèce  distincte ,  et  la  figure 
de  Jacquin  doit  être  rapportée  comme  syno- 
nyme à  la  Scabiosa  stellata, 

SCABIOSA  SIMPLEX.  Desf.,  Ail.  i,  p.  i25, 
t.  39,  f.  I.  Lois.,  FI.  Gall.  78. 

Je  possède  plusieurs  échantillons  de  cette 
plante  qui  sont  rameux  ;  dans  cet  état  cette 
espèce  est  difficile  à  distinguer ,  et  se  confond 
avec  la  Scabiosa  stellata  ,  dont  elle  ne  paroît 
être  qu'une  variété. 

GALIUM  DIVARICATUM.  Lam.  —  Lois., 
FI.  Gall.  ^2,  Decand. ,  le.  rar.  i,  p.  8, 
t.  24. 

11  faut  ajouter  pour  synonyme  à  cette  espèce, 
Galium  tenue,  Vill.  d'après  un  échantillon 
donné  par  M.  Yillars  à  M.  Clarion  ,  et  que 
ce  dernier  m'a  communiqué. 

Cette  plante  indiquée  en  Languedoc  par 
M.  Pourret,  paroît  asisez  commune  en  France; 


(   225   ) 

elle  n'a  été  longtemps  oubliée ,  que  parce 
qu'on  la  confondoit  soit  avec  le  Galiimi  an-- 
gUcurriy  soit  même  avec  le  Galiwn  parlsiense, 
M.  Yillars  l'a  recueillie  en  Daupliinë  ,  M. 
Desfontaines  dans  le  Berry  ;  M.  Perret  me  l'a 
envoyée  des  environs  de  Turin;  M.  G.  Robert 
Fa  recueillie  dans  les  moissons  des  îles  d'Hières, 
enfin ,  je  l'ai  trouvée  à  Fontainebleau  sur  le 
bord  des  bois  :  elle  fleurit  en  mai  et  juin.  Q. 

CLa  suite  au  Numéro  prochain J^ 


iS 


(   226   ) 


Notice    importante   sur   deux    espèces  du 
genre  Callebassier  (  Crescentia  )   des  Art- 

tilles. 


CRESCENTIA  CUJETE.  —Callebassier, 
arbre  aux  Coins. 

C,  foliis  cuneato  lanceolatis ,  ad  nodos  cou- 
Jertis  ,  hasi  attenuatis  _,  apice  rotundatis  ; 
raniis   liorizontalihus  y    elongatis y   nodos is* 
Fructu  sphœriceo  ;  pntamine  solido. 

Il  est  peu  de  végétaux  dans  les  Antilles, 
qui  réunissent  autant  d'avantages ,  que  le  Cal- 
lebassier; quand  les  Américains  commencent 
un  établissement ,  c'est  un  des  premiers  arbres 
qu'ils  plantent,  si  toutefois  ils  n'en  trouvent  pas 
dans  leurs  bois  ,  car  c'est  un  des  arbres  qui 
croît  le  plus  facilement  dans  tous  les  bois. 
Cet  arbre  n'est  pas  beau ,  mais  il  se  fait  remar- 
quer par  la  singularité  de  son  port.  Son  tronc 
est  couronné  par  des  rameaux  très-longs ,  sim- 
ples ,  noueux  ,  qui  s'étendent  borizontalement 
dans  cette  espèce  :  on  aperçoit  dans  la  manière 
dont  sont  disposés  les  fruits ,  la  sagesse  de  l'Etre 
puissant  qui  en  faisant  tout ,  prévit  tout  ;  ces 


(   227  ) 

fruits  dont  la  grosseur  dans  le   Callebassier 
franc,  égale  celle  de  nos  petites  Citrouilles, 
et  pèse  quelquefois  26  à  3o  livres,  n'auroient 
pas    manque    d'occasionner    la    rupture   des 
})ranclies   qui  sont  très-longnes ,  s'ils  étoient 
disposes  comme  dans  les  autres  arbres  ;  mais 
ils  croissent  sur  le  tronc  ,  ou  à  la  base  des  grosses 
branches  ;  l'écorce  se  fend ,  et  il  en  sort  trois 
ou   quatre   ileurs    auxquelles    succèdent   des 
fruits   plus   ou  moins  gros  selon  l'espèce  ou 
variété.   La   réputation  des   qualités  médici- 
nales de  la  pulpe  de  ces  fruits  m'a  paru  exa- 
gérée, et  je  me  crois  obligé  d'en  dire  ce  que 
j'en  pense  d'après  des  observations  réitérées, 
faites  sous  mes  yeux  dans  riiôpitaî  de  mon  ha- 
bitation à  Saint-Domingue.  On  regarde  ce  mé- 
dicament comme  le  vulnéraire  le  plus  puissant: 
qui  existe  ;  d'après  cette  persuasion,  si  un  nè- 
gre fait  une* chute  et  qu'on  soupçonne  quel- 
que épanchement  ou  quelque  blessure  interne , 
on  lui  fait  de  suite  avaler  du  jus  de  Callebasse 
boucanée  ,  ou  rôtie   sous   la    braise    jusqu'à 
demi-coction.  Je  n'ai  pu  connoitre  dans  ce 
jus  que  la  qualité  astringente;  sous  ce  rap- 
port peut-il  être  donné  dans  le  cas  que  je  viens 
de  citer?  Je  le  laisse  à  décider  aux  gens  de 
l'art;  ce  remède  échauffe  beaucoup.  On  fait 
aussi  avec  la  pulpe  de  la  Callebasse  un  sirop 
que  l'on  vend  pour  les  maladies  de  poitrine  ; 
je  l'ai  vu  employer  sans  succès*  Je  me  crois 


(    228   ) 

obligé  de  dire  de  ce  remède  tout  ce  que  j'en 
sais,  pour  que  le  Irop  de  confiance  que  Fou 
pouirolt  avoir  en  lui ,  n'empêche  pas  d'avoir 
recours  aux  chirurgiens  ou  aux  médecins 
dans  les  cas  où  leur  ministère  est  absolument 
nécessaire. 

L'uiilité  réelle  des  fruits  du  Callebassier  , 
consiste  dans  les  ustensiles  de  ménage  que  les 
nègres  font  avec  les  Callebasses  franches  qui 
sont  très- gro  ses  ,  leur  servent  à  porter  de  l'eau, 
et  à  la  conserver;  il  existe  des  Callebasses  qui 
peuvent  contenir  vingt  à  vingt-cinq  bouteilles 
d'eau.  En  coupant  par  le  milieu  ces  gros  fruits, 
chaque  hemi  phère  fait  un  plat;  cette  vaisselle 
est  à  bon  marché ,  et  n'est  pas  fragile  ;  la  va- 
riété qu'on  appelle  Callchasse  marronne ,  qui 
est  beaucoup  plus  petite,  sert  à  faire  des  gobelets 
ou  tasses  pour  boire;  en  coupant  le  fruit  eu 
quatre  ou  cinq  sections  ,  voilà  'fies  cuillers  ; 
enfin  on  fait  avec  ces  fruits  beaucoup  d'us- 
tensiles de  ménage  qui  échappent  à  ma  mé- 
moire. C'est  cette  Caliebasse  marronne  qu'on 
employé  comme  vulnéraire;  la  franche  n'a 
pas,  dit-on,  la  même  propriété.  Le  bois  du  Cal- 
îebassier  est  très-précieux,  on  l'employé  à  faire 
les  panneaux  pour  les  voitures ,  il  a  le  grand 
avantage  de  ne  point  se  fendre  au  soleil  comme 
l'acajou. 

Après  avoir  fait  l'éloge  d'un  individu  de 
ce  genre,  il   m'en  coûte  de   dire  qu'il  ren- 


(  229  ) 
ferme  une  espèce  dont  les  qualifës  sont  très-' 
de'lëtères.  Dans  les  meilleures  familles ,  ii  se 
rencontre  malheureusement  quelquefois  un 
mauvais  sujet.  Le  CrescentÂa  cucurbitlna  est 
dans  ce  cas,  mais  il  est  facile  à  distinguer. 

CRESCENTIA  CUCURBITINA.  —  Latifolia 
de  Miller,  et  de  Plumier. 

C.  foliis  al  ternis  ,   lato   oK^atis  ,  ohtiisîs ,   in- 
mis  lœvibus  erectls  ^  fructu  ovato  y  subtri-- 


Il  diffère  du  précédent ,  pnr  son  port  ;  ses 
rameaux,  au  lieu  d'être  disposés  horizontale- 
ment comme  dans  le  Callebassier  précédent  5 
sont  droits;  ils  sont  unis  au  lieu  d'être  noueux; 
les  feuilles  sont  solitaires  et  alternes  ;  le  frnit 
est  de  la  grosseur  d'une  poire  de  Coin,  il  est 
un  peu  trigone ,  et  pointu  ,  l'écorce  qui  couvre 
la  pulpe  est  fragile ,  et  ne  prend  point  la  même 
consistance  que  dans  les  autres  Caîleba  ses  ; 
les  graines  sont  le  double  plus  grosses.  Quant 
aux  qualités  délétères  de  ce  fruit ,  je  citerai 
un  événement  malheureux  arrivé  au  Mire- 
balais,  dans  le  temps  que  ce  canton  a  été  à 
la  possession  des  Anglois.  Cinq  soldats  ayant 
rencontré  dés  fruits  de  ce  Callebassier  eurent 
l'imprudence  d'en  goûter ,  ils  leur  trouvèrent 


(    230    ) 

le  goût  de  concombre,  et  en  mirent  plusieurs 
dans  la  chaudière  où  ils  faisoient  leur  soupe; 
ils  périrent  tous  les  cinq.  Cet  arbre  bon  à 
connoître,  pour  le  détruire,  habite  les  lieux 
ombragés,  marécageux,  ou  le  bord  des  ri- 
vières ;  tandis  que  les  autres  Callebassiers  ne 
réussissent  que  dans  les  terrains  secs. 


(23l) 


Esquisses  historiques  et  hlograpliiques  des 
Progrès  de  la  Botanique  en  Angleterre  , 
depuis  son  origine  jusque!  Vadoption  du 
système  de  Linné;  par  Richard  Pulteney, 
traduit  de  Vanglois  par  M.  Boulard  , 
membre  de  plusieurs  Sociétés  savantes, 

Uans  le  nombre  des  ouvrages  publiés  par 
Haller ,  on  distinoue  sa  Bibliothèque  Bota- 
nique (i). 

Ce  Recueil  embrasse  l'histoire  générale  de 
la  Botanique ,  depuis  son  origine  connue , 
c'est-à-dire ,  d'après  les  ouvrages  des  Grecs  qui 
nous  ont  été  transmis.  Car  depuis  qu'il  existe 
des  hommes,  l'étude,  ou  la  recherche  des 
productions  indispensables  aux  besoins  de  la 
vie  ,  a  dû  être  un  de  leurs  premiers  soins  , 
jusqu'à  l'époque  où  Haller  écrivoit  (1772). 
On  trouve  dans  ce  Recueil ,  par  ordre  de 
date,  le  nom  des  auteurs,  le  titre  de  chacun 
des  écrits  qu'ils  ont  mis  au  jour,  l'année  dans 
laquelle  ils  ont  été  publiés ,  et  quelquefois  des 
réflexions  savantes  sur  le  contenu  de  l'ou- 
vrage. Cette  Bibliothèque  Botanique  peut   en 

(i)  Bil)liotheca  Botanica,  guo  scripto  ad  rem  her- 
hariam  facientia  a  reram  initiis  recensentitr  ^  autore 
Alberto  von  Haller  ,  2  vol.  in-4.''. 


(   232   ) 

quelque  sorte  être  regardée  comme  This- 
toire  de  la  science  et  de  ses  progrès  en  gé- 
néral. 

L'entreprise  de  M.  Pnlteney  tend  à  remplir 
le  même  but  pour  l'Angleterre  seulement; 
c'est  -  à  -  dire  qu^il  a  voulu  donner  l'his- 
toire des  progrèi  de  la  Botanique  dans  son 
pays ,  depuis  le  moment  où  la  Botanique  a 
commencé  à  y  être  cultivée  jusqu'à  l'intro- 
duction du  système  de  Linné.  Si  M.  Pnlteney 
se  fui  borné  comme  Haller  ,  à  présenter  un 
état  de  tous  les  ouvrages  qui  ont  paru  en 
Angleterre  sur  cette  science ,  on  pourroit 
penser  que  ses  Esquisses  historiques  et  hio^ 
graplilqiies  ne  sont  qu'une  compilation  de  la 
Bihliotlicca  Botanica  d'Haller;  et  l'on  ne 
devroit  les  considérer  que  comme  un  extrait 
superllu  de  ce  premier  ouvrage  ;  mais  il  a 
porté  ses  vues  plus  loin  en  donnant  sur  la 
Tie  de  chaque  auteur  ,  et  sur  les  événemens 
qui  ont  donné  lieu  à  leurs  voyages  ou  aux 
ouvrages  qu'ils  ont  publiés  ,  des  détails  cu- 
rieux et  intéressans  qui  manquent  dans  la 
Bibliothèque  Botanique;  aussi  les  Botanistes 
ne  peuvent  que  savoir  gré  à  M.  Pnlteney  de 
son  entreprise,  et  nous  dirons  avec  M.  Bou- 
lard  son  estimable  traducteur  ,  quil  serait  à 
souhaiter  que  dans  chaque  nation  un  de  ses 
membres  écrivit  Vhistoire  des  progrès  que 
chaque  science  y  a  faits.    Nous  devons  re- 


(  233  ) 
gretter  cependant  que  M.  Palteney  se  soit 
borné  à  ne  présenter  les  progrès  de  cette  uliîe 
et  aimable  science,  qne  jusqu'à  rinlroduclion 
du  système  de  Linné  en  Angleterre ,  c'est-à- 
dire,  jusqu'à  l'avant-dernicre  époque  remar- 
quable où  celte  science  est  devenue  l'objet 
de  la  méditation  des  hommes  les  plus  sa\ans. 
En  effet,  depuis  la  mort  de  ce  savant  et 
profond  naturaliste ,  on  a  élevé  sur  les  bases 
solides  qu'il  a  posées ,  des  monumens  qui 
chaque  jour  s'aggrandissent  et  conduisent  à  la 
connoissance  plus  parfaite  des  plantes.  La 
méthode  naturelle ,  que  Lioné  n'avoit  pré- 
sentée que  superficiellement ,  acquiert  et  se 
perfectionne  chaque  jour  ;  et  nous  pouvons 
l'avancer  sans  crainte  d'être  contredit ,  la  Bo- 
tanique depuis  quarante  ans  a  fait  plus  de 
progrès  que  pendant  les  trois  premières  épo- 
ques du  dix-huitième  siècle.  Le  système  sexuel 
de  Linné  et  tous  les  ouvrages  de  ce-  grand 
génie  rendront  son  nom  à  jamais  célèbre  ; 
mais  les  vrais  Botanistes,  plus  attachés  à  saisir 
les  rapports  et  les  différences  que  cette  mul- 
titude innombrable  de  végétaux  ont  entre 
eux ,  qu'à  surcharger  leur  mémoire  d'une 
nomenclature  sèche  et  stérile ,  ne  pourront 
s'empêcher  en  le  prononçant  ,  de  penser  et 
d'ardculer  en  même  temps  celui  des  Jussieu, 
auteurs  de  la  Méthode  naturelle,  perfec- 
tionnée et  poussée  à  un  très-haut  degré  de 


(  234  ) 

perfection  depuis  Touruefort  ,  Linné  et 
Adanson. 

11  seioit  trop  long,  et  nous  craindrions 
d'outre- passer  les  bornes  d'une  simple  annonce 
dans  un  journal ,  si  nous  \oulions  passer  en 
revue  tout  ce  qu'il  y  a  d'intéressant  dans  les 
Esquisses  historiques  de  M.  Tulleney.  Nous 
ne  pouvons  qu'engager  les  savans  à  recourir 
à  l'ouvrage  même  ;  pour  justifier  ce  conseil , 
et  donner  une  idée  de  la  manière  de  faire  de 
Fauteur  et  du  style  du  traducteur,  nous  ci- 
terons quelques  passages  pris  au  hasard. 

M.  Pulteney,  en  parlant  des  superstitions  des 
anciens  et  de  toutes  les  folies  que  l'on  a  dé- 
liitées  sur  les  vertus  imaginaires  des  plantes  , 
s'explique  ainsi  :  «  Je  donnerai  un  exemple 
«  pris  d'Apulée  ,  de  cette  crédulité  et  de  cette 
«  superstition  ,  qui ,  sanctionnées  par  l'anti- 
«  quité,  ont  cependant  prévalu  dans  l'ad- 
«  ministration  des  remèdes.  Cet  exemple  pré- 
a  sente  une  triste  preuve  du  déplorable  état 
«  de  la  médecine ,  qui ,  pendant  un  si  grand 
«  nombre  de  siècles  ,  n'avoit  point  brisé  les 
«  liens  de  la  magie  et  de  l'imposture  des 
A<  Druides.  On  conseille  à  ceux  qui  veulent 
a  être  guéris  de  la  maladie  appelée  par  les 
4i  Français  Xéguillebbe  nouée ,  de  prendre  sept 
<i  tiges  de  la  plante  appelée  Pied-de-  Lion  , 
<î  séparées  des  racines,  et  de  les  faire  bouillir 
i<  dans   l'eau  ,  lors  des    décroissemens  de  la 


(235) 
«  lune.  Le  patient  doit  se  laver  dans  cette 
«  eau  à  l'approche  de  la  nuit ,  debout  de- 
«  vaut  le  trépied,  en  dehors  de  sa  maison; 
«  et  la  personne  qui  rend  ce  service  au  ma- 
«  lade ,  doit  ne  pas  manquer  aussi  de  se  laver 
4<  elle-même.  Après  cette  opération  il  faut  que 
«  le  malade  reçoive  une  fumigation  avec 
«  V aristoloche ,  et  que  les  deux  personnes 
«  entrent  alors  dans  la  maison  ensemble,  en 
«  ayant  grand  soin  de  ne  pas  regarder  der- 
«  rière  elles  lorsqu'elles  entrent  ;  ensuite  ,  dit 
«  l'auteur  ,  le  malade  reviendra  sur  le  champ 
«  dans  son  état  naturel.  » 

Heureusement  pour  l'humanité,  de  pareilles 
crédulités  et  de  telles  superstitions  ont  disparu 
à  mesure  que  les  peuples  sont  devenus  plus 
éclairés.  Mais  il  existe  encore  ,  outre  quelques 
charlatans  qui  abusent  de  la  crédulité  et  de 
la  simplicité ,  des  confiances  aveugles  dans 
certains  remèdes  que  l'on  tient  des  anciens . 
Il  n'y  a  presque  pas  de  famille  qui  n'ait  un 
remède  souverain  qui  leur  a  été  transmis  par 
leurs  auteurs ,  dont  on  fait  un  secret ,  à  l'aide 
duquel  on  espère  guérir  tous  les  maux  ,  et 
qui  le  plus  souvent  abrège  la  vie  des  per- 
sonnes qui  en  font  usage. 

Je  terminerai  cet  extrait  par  une  autre  ci- 
tation qui  fera  connoître  la  manière  dont 
l'auteur  juge  les  ouvrages  sur  la  Botanique. 
Après  avoir  écrit  la  vie  de  Dillenius  et  dis- 


(  236  ) 
enté  ses  ouvrages  ,  entre  autres  son  Hortus 
elthamensis ,  qui  a  fiit  dire  à  Linné  au  retour 
de  son  premier  voya^^e  eu  Angleterre,  en  17  'G, 
in  Angliâ  mil  lus  est  qui  frcnera  curet  et  in- 
Cellïgat  prœterquam  Dillenius ,  il  s'aiiéte  à 
son  immortel  ouvrage  ,  Historia  musconim, 
«  Si  l'on  considère  ,  dit-il ,  la  petitesse  des 
«  objets  de  ces  recherches ,  l'exactitude  des 
«  descriptions  ,  l'examen  critique  et  la  dis- 
«  tinction  délicate  de  chaque  espèce,  le  tra- 
«  vail  et  l'habileté  de  l'auteur  dans  le  choix 
«  des  synonymes,  et  la  manière  dont  il  les  a 
<i  rangés  suivant  un  ordre  chronologique  , 
<^  ce  qui  est  une  partie  très-précieuse  du  plan; 
<^  l'histoire  des  mousses  doit  être  regardée 
«  comme  un  ouvrage  extraordinaire,  et  mal- 
<^  gré  quelques  améliorations  subséquentes 
s^,  dans  la  manière  'de  ranger  les  espèces  ,  ou 
<,<,  dans  l'art  de  les  réduire,  d'après  des  obser- 
«  valions  plus  parfaites ,  ou  même  d'après  les 
<A  découvertes  microsco])iques  d'Hedwig ,  re- 
«  latives  aux  genres  ,  l'ouvrage  de  Dillenius 
4<  doit  être  longtemps  la  base  des  connoissances 
«  dans  cette  partie  de  la  nature;  et  il  sera 
4s  regardé  par  la  postérité,  comme  un  modèle, 
«  presqu'inimité,  de  patience,  de  talent  et  de 
<<  science.  » 

Nous  renverrons  le  lecteur  à  l'ouvrage  lui- 
irème,  pour  les  détails  curieux  -nv  la  vie  de 
chaque  auteur  en  particulier.  Celte  partie  de 


(237) 
Fouvrage  le  rend  en  quelque  sorte  historique 
et  intéressant  pour  les  personnes  mêmes  qui  ne 
font  pas  de  la  Botanique  une  de  leurs  prin- 
cipales occupations. 

Si  M.  PuUeney  a  rendu  un  grand  service  à 
la  science,  en  faisant  connoitre  aux  Botanistes 
non-seulement  les  ouvrages,  mais  la  vie,  les 
mœurs  et  le  courage  de  tant  d'hommes  ce- 
ièbres  qui  ont  consacré  leurs  Teilles ,  exposé 
leur  vie  pour  les  progrès  de  la  science,  nous 
ne  sommes  pas  moins  redevables  à  son  esli- 
mable  traducteur  M.  Boulard  ,  qui  a  employé 
ses  momens  de  delà  semens  ,  et  qu'il  ne  con- 
sacre pas,  soit  aux  affaires  publiques  ,  soit  aux 
intérêts  des  familles  dont  il  mérite  si  jaste- 
ment  la  confiance ,  à  transmettre  dans  notre 
langue  un  ouvrage  aussi  intéressant;  et  nous 
faisons  avec  lui  des  vœux,  pour  cjue  l'exemple 
de  M.  Pulteney  soit  imité  en  France  et  chez 
toutes  les  nations  (2). 

Palisot-de-Beauvois. 

(2)  Apr^s  avoir  lu  l'ouvrage  de  PuUeney,  on 
seroit  tenté  de  croire  que  VHistoria  rei  lerbarim 
de  Spr  ngel  ^  posiéiieur  aux  Essais  historiques^  n'a 
été  fait  que  d'après  le  plan  de  l'ouvrage  de  l'au- 
teur anglois,  si  l'on  ne  savoit  pas  que  Spreruf^l 
depuis  longtemps  s'occupe  de  la  liilérature  Lota- 
ni  ;ue,  et  possède  les  talens  nécessaires  pour  exé- 
cuter un  semblable  ouvrage,  sans  secours  étrangers. 

N.  A.  JD. 


(  238  ) 


Traité  du  Figuier ,  faisant  -partie  de  V ou- 
vrage sur  les  Arhres  et  Arbustes ,  dont 
M.  Etienne  est  V éditeur;  par  M.  /.  Z/.  A. 
Loiseleur-Deslongchamps  ,  Docteur 
en  médecine» 

Vjet  article  est  un  des  plus  intëressans  du 
quatrième  Yolume  de  l'ouvrage  sur  les  arbres 
et  arbustes ,  c'est  aussi  un  de  ceux  qui  méritoit 
d'être  traite  avec  le  plus  de  soin,  par  son 
importance,  surtout  considéré  relativement  au 
midi  de  la  France.  M.  Deslongchamps  a  pris 
pour  base  de  son  Traité  du  Figuier  ,  comme  il 
le  dit  lui-même  ,  l'ouvrage  de  M.  Bernard  , 
mais  il  a  su  y  ajouter  un  grand  nombre  de 
détails  nouveaux ,  et  surtout  il  a  disposé  tous 
ses  matériaux  d'une  manière  qui  lui  est 
propre. 

INous  n'examinerons  point  la  partie  botani- 
que de  cet  article  ;  dans  les  ouvrages  comme 
celui  sur  les  arbres  et  arbustes ,  elle  n'est  ordi- 
nairement qu'un  accessoire  ;  on  a  soin  seule- 
ment de  donner  exactement  tous  les  détails; 
on  ne  s'abstreint  point  aussi  à  donner  toutes 
les  espèces ,  mais  seulement  les  plus  connues 
et  surtout  celles  qui  sont  cultivées;  de  même 
on  ne  devra  point  être  étonné  de  voir  seu- 
lement huit  espèces  décrites  dans  cet  arlicie. 


(  239  ) 
tandis  que  Vahl  a  porté  le  nombre  an -delà 
de  cent. 

L'objet  le   plus   important  dans  le  travail 
de  M.  Deslongcliamps  étoit  de  faire  connoî- 
tre  tont  ce  qui  est  relatif  au  Figuier  commun 
(Ficus  carica),  et  surtout  d'exposer  les  ca- 
ractères  des  nombreuses   espèces  jardinières 
obtenues  par  la  culture  ;  dans  cette  partie  de 
son  travail  il  n'a  pu  donner  que  les  espèces 
particulièrement  connues  enFrauce,  ainsi  que 
le  dit  l'auteur  lui-même  ,  et  cultivées  comme 
objet  d'utilité  ,  et  le  plus  petit  nombre  comme 
objet  de  curiosité  ,  parce  que   nous  n'avons 
aucuns  détails  sur  l'histoire  du  Figuier ,  cul- 
tivé dans  les  îles  de  l'Archipel,  du  Levant, 
dans  la  Grèce  et  les  autres  contrées  de  l'Orient  ; 
ce  que  nous  devons  présumer,  c'est  que  les 
variétés  de  Figue  sont ,  dans  toutes  ces  régions , 
en  très-grand   nombre ,   parce  que  l'on  cul- 
tive beaucoup  le  Figuier ,  et  que  l'expérience 
a  démontré  que  plus  un  végétal  a  été  soumis 
à  la  culture  et  plus  il  a  présenté  de  variétés  ^ 
s'il  eut  été  possible  de  donner  tous  ces  détails, 
l'ouvrage  auroit  été  plus  curieux  ,  mais  n'en 
seroit  point  devenu  plus  utile  puisque  nous 
ne  i^ourrions  avoir  les  objets  sous  les  yeux, 
et  qu'il  est  probable  que  de  longtemps  nous 
n'aurons    les    moyens   de  nous   procurer   Ja 
suite  nombreuse  de  ces  variétés ,  qui  certai- 
nement ne  pourroient  l'emporter  sur  le  gouî 


(  HO  ) 
agréable  et  le  parfum  de  quelques  espèces  que 
nous  possédons. 

M.  Deslougchamps  a  divise  les  Tariétës  de 
Figues  d'après  la  couleur  et  d'après  la  forme, 
ce  qui  facilitera  beaucoup  pour  leur  détermi- 
Bation  ,  surtout  étant  aidé  d'une  pbrase  des- 
criptive, courte  et  précise;  les  Figues  sont  : 
i.o  branches  ,  jaunes  ou  verdâtres  ,  plus  larges 
que  longues  ,  et  plus  longues  que  larges  ; 
2."  rougeâtres  ,  violettes  ou  brunâtres  ,  plus 
larges  que  longues ,  et  plus  longues  que  larges. 
IXous  ne  donnerons  point  de  détails  des  variétés 
ënumérées  par  l'auteur,  parce  qu'ils  sont  de 
nature  à  être  puisés  dans  l'ouvrage  lui-même; 
au  reste ,  on  trouve  à  cbaque  variété  les  di- 
vers noms  qu'elle  porte  ,  sa  couleur  ,  sa 
forme  ,  sa  consistance ,  sa  nature  ,  sa  qualité , 
les  lieux  où  on  la  cultive ,  les  soins  qu'elle 


exige. 


«  La  'culture  du  Figuier  domestique  est  si 
c(  ancienne  qu'on  ne  sait  pas  positivement 
V  chez  quel  peuple  elle  a  pris  naissance. 
«  Les  Grecs  l'ont  cultivé  dans  tous  les  temps, 
«  et  cet  arbre  est  peut-être  indigène  chez 
ce  eux  comme  il  l'est  dans  les  autres  con- 
«  trées  du  Levant;  il  existoit  en  Italie  avant 
«  la  fondation  de  Pvome.  Pline  rapporte  que 
(c  de  son  temps  on  vo^^oit  à  Rome  ,  dans  la 
«  place  où  se  tenoient  les  assemblées  du  peu- 
ce  pie  ,  un  Figuier  qui  y  étoit  venu  naturel- 


(   241    ) 

t(.  îement,  et  que  l'on  cnltivoit  en  mémoire 
«  de  celui  qui  avoit  eië  appelé  le  Nourricier 
«  de  Piouiuliis  et  de  Piérniis ,  et  sous  lequel 
(c  on  Jisoit  que  la  louve  qui  les  aliaifoil  avoit 
«  été  trouvée.  Pline  ajoute  que  lorsque  cet 
«  iarbre  étoit  sur  le  poiiit  de  périr  de  vieillesse^ 
«  on  ne  le  coupoil  pas ,  mais  qu'on  le  laissoit 
ce  sécher,  et  que  les  prêtres  en  y)ianioient  un 
ce  autre  de  sa  race.  Il  y  avoit  encore  dans  le 
ce  Forum  un  autre  Figuier  venu  par  iiasard 
ce  à  la  place  où  éloit  le  gouffre  dans  lequel 
€(  Curtins  se  précipita  ;  on  le  conservoil  de 
«  même  comme  un  monument  de  cet  évé- 
«  nement. 

«  Tant  que  les  Romains  nCu furent  pas  les 
«  maîtres  du  monde ,  et  que  la  sobriété  fut 
«  une  de  leurs  vertus,  ils  ne  connurent  pas  uu 
«  grand  nombre  de  Figues  ;  Caton  ne  fait  men-* 
«  tion  que  de  six  espèces.  Deux  siècles  après 9 
«  du  temps  de  Pline,  on  en  counoissoit  plus 
«  de  trente.  Cet  auleur  parle  de  plusieurs  sortes 
((  de  Figues  étrangères  apportées  en  Italie, 
a  et  il  dit  que  depuis  Caton  leurs  noms  rnt 
«  beaucoup  varié  ;  on  les  désignoit  alors 
«  d'après  le  pays  d'où  elles  a  voient  été  tirées^ 
ce  les  Rhodiennes,  ^:s  Africaines;  les  cantons 
ce  où  on  les  cultivoit ,  les  Herculanienncs ,  les 
ce  Tyroliennes;  quelques-unes  d'après  le  nom 
ce  de  ceux  qui  les  av  ient  fait  eonnoiîre ,  les 
((  Lîvîennes ,  les  Pompéiennes. 

2.  î6 


(242) 
Le  Figuier  que  nous  possédons  a  été  apporté 
d'Orient  en  Europe  ,  et  il  n'y  croit  bien  que 
dans  le  midi  de  cette  partie  de  l'ancien  Monde; 
là  seulement  les  fruits  qu'il  produit  conser- 
vent ce  g^^ûi  exquis  qui  leur  est  particulier  ,  et 
l'ont  fait  rechercher  de  tout  temps  -.lorsque 
l'on  dépasse  en  France  le  quarante-cinquième 
degré  de  lalitude,  on  ne  voit  plus  le  Figuier 
s'élever  en  arbre,  parce  qu'il  ne  peut  suppor- 
ter les  rigueurs  de  l'hiver;  il  forme  un  buis- 
son que  l'on  est  obligé  de  couvrir  pour  le  pré- 
server de  la  gelée;  plus  avant  dans  le  nord,  il 
ne  peut  plus  être  placé  en  pleine  terre,  et  ses 
fruits  cessent  d'être  succulens  et  bons  à  manger. 
De  toutes  les  espèces  de  Figuiers ,  le  com- 
mun est  le  seul  dont  les  fruits  soient  recher- 
chés ,  si  Ton  en  excepte  ceux  du  sycomore 
(  Ficus  sycomorus)  y  dont  les  Arabes  et  les 
Levantins  font  un  très-grand  usage,  mais  les 
fruits  de  cette  espèce  sont  inférieurs  à  ceux 
du  Figîiier  commun. 

M.  Deslongchamps  nous  donne  ,  outre  les 
notions  précédentes  ,  un  exposé  des  propriétés 
qu'on  reconnoissoit  au  fruit  du  Figuier. 

(c  Les  anciens  n'estimoient  rien  de  plus 
ce  doux  que  la  Figue,  et  c'est  ce  qui  avoit 
ce  donné  lieu  chez  eux  à  ce  proverbe  ^  ficus 
<c  edït ,  pour  exprimer  le  goût  de  ceux  qui 
«  vivoient  dans  la  mollesse  et  qui  aimoient  les 
«  fruits  délicats. 


(  243  ) 

«c  Les  Figues  sèches  d'Athènes  faisoieot  un 
^c  objet  de  commerce  considérahie  ;  elles  pa- 
«  roissoient  avec  distinction  sur  la  table  des 
«  rois  de  Perse.  On  raconte  que  Xercès  les 
«  trouva  si  bonnes  ,  qu'il  résolut  de  s'emparer 
«  du  pays  qui  les  produisoit  »  ,  ce  qui  occa- 
sionna une  guerre  qui  mit  la  Grèce  à  deux 
doigts  de  sa  perte.  Carthage  dut  peut-être 
sa  ruine  plus  prochaine ,  à  ses  Figues  ;  on  en 
avoit  apporté  en  trois  jours  à  Rome  ;  Caton 
profita  de  cette  circonstance  pour  déterminer 
les  Romains  à  déclarer  pour  une  troisième  fois 
la  guerre  à  des  ennemis  qui  n'étoieut  qu'à 
trois  journées  de  Rome. 

«  Les  Athlètes  de  la  Grèce  faisoient  une 
«  grande  consommation  de  Figues  sèches , 
«  parce  qu'ils  les  croyoient  propres  à  entre- 
ce  tenir  et  à  augmenter  les  forces.  Les  Figues 
«  sèches  et  fraîches,  vers  le  temps  où  vivoit 
«  Caton,  formèrent  la  principale  nourriture 
«  des  gens  des  campagnes.  » 

Les  anciens  faisoient  avec  les  Figues,  en  les 
mettant  fermenter ,  un  vin  qu'ils  nommoient 
sycite;  les  habitans  des  îles  de  l'Archipel  en 
font  encore  aujourd'hui,  et  de  plus  ils  en 
extraient  une  très-bonne  eau-de»vie. 

Un  des  usages  les  plus  singuliers  que  l'on 
faisoit  des  Figues ,  c'est  un  mortier  qui  deve- 
noit  aussi  dur  que  la  pierre,  et  auquel  les 
Romains  donnoient  le  nom  de  Maltha. 


(  244  ) 
Relativement  à  la  médecine  ,  les  usages  des 
Figues  sont  assez  limites;  Gallien  les  regardoit 
comme  un  puissant  antidote  ,  et  il  eu  faisoit 
sa  principale  nourriture  :  cependant,  avec  les 
anciens,  il  croyoit  que  l'usage  excessif  de  ce 
fruit  engendroit  de  la  vermine ,  et  occasion- 
noit  la  maladie  pëdiculaire;  mais  en  cela  la 
vraisemblance  n'est  pas  plus  fondée  que  dans 
l'opinion  qui  prétendoit  que  l'usage  des  Figues 
rendoit  la  transpiration  fétide;  d'ailleurs  l'ob»? 
servation  a  prouvé  que  l'une  et  l'autre  de  ces 
deux  opinions  étoient  sans  fondement.  jN'en 
seroit-il  pas  de  même  de  la  prétendue  pro- 
priété que  les  Figues  ont  de  faciliter  l'accou- 
ciiement,  lorsque  les  femmes  en  mangent  quel- 
ques jours  avant  leur  délivrance  ?  M.  Desîong- 
cbamps  rappelle  les  vraies  propriétés  des  Fi- 
gues qui  doivent  être  considérées  comme  fruits 
pectoraux,  yjréférables  aux  Jujubes  et  aux  Sé- 
bestes,  et  jouissant  des  mêmes  vertus  que  la 
plupart  des  mucilagineux  sucrés.  La  Figue 
est  un  aliment  peu  nourrisant  mais  très-agréa- 
ble^ dont  on  ne  se  lasse  jamais,  et  dont  on 
ressent  même  la  privation ,  quand  y  étant  ba- 
bitué  on  cesse  d'en  faire  usage;  on  doit  la  man- 
ger parfaitement  mure  ,  autrement  elle  occa- 
sionneroil ,  par  l'effet  du  suc  acre  et  laiteux 
qu'elle  contient ,  des  coliques,  des  diarrhées, 
des  djssenteries.  Les  Figues  sont  plus  nourris- 
santes iorsqu'elles  sont  sèches. 


(  245  ) 
Les  différentes  parties  da  Figuier  ont  gié 
employées  comme  mëdicamens.  La  tige  a  ëîë 
donnée  comme  sudorifique  dans  les  liydro- 
pisies.  Bagiivi  a  employé  la  poudre  de  feuille 
lie    Figuier   dans    les    coliques.    Les    anciens 
éîoient  persuadés   des    grandes  propriétés  de 
cet  arbre ,  et  Pline  le  cite  comme  fournissant 
des  médicamens  propres  à  combattre  un  grand 
nombre  de  maladies.  Le  suc  est  caustique ,  et 
Pline  dit  que  pour  l'extraire  on  le  recueille 
par  incisions  avant  la    maturité    des    fruits 5 
on  le  fait  ensuite  sécher  à  Fombre;  il  assure 
que  celui  du  Figuier  sauvage  est  préférable. 
Mêlé  dans  les  remèdes  caustiques  ,  il  augmente 
leur  force;  appliqué  avec  de  la  laine  ou  in- 
troduit dans  la  cavité  des  dents   cariées ,  il 
apaise  les  douleurs.  Il  est  bon  appliqué  exté- 
rieuremient,  contre  les  morsures  des  bétes  vé- 
néneuses ,   contre  celles  du   scorpion   et    des 
chiens  enragés  (c'est  toujours  Pline  qui  parle  ) , 
appliqué  sur  les  verrues  et  autres  petites  ex- 
croissances de  peau,  il  agit  à  la  manière  des 
caustiques ,  il  les  brûle  et  les  détruit.  On  peut 
l'employer  comme  dépilatoire;  il  est  bon  pour 
toutes  les  maladies  cutanées.  Pris  intérieure- 
ment, il  est  purgatif.  Ce  même  suc  ,  dit  Pline, 
délayé  dans  du  vinaigre  dont   on  frotte  les 
viandes ,  leur   donne   un  goût   délicieux.  Ce 
suc  fait  encore  cailler  le  lait ,  mais  il  lui  com- 
munique un  goût  peu  agréable.  Frais  il  peut 


(246) 
être  employé  comme  une  encre  sympathique, 
que  le  feu  seul  fait  revivre. 

Le  Figuier  a  le  bois  d'un  jaune  clair,  il 
est  tendre  ,  ses  fibres  sont  cependant  tenaces. 
Les  armuriers  s'en  servent  volontiers ,  parce 
qu'il  prend  un  beau  poli ,  pouvant  s'imprë- 
guer  d'émeri  et  de  beaucoup  d'huile.  Son  élas- 
ticité le  rend  très -propre  à  faire  des  vis  de 
presse.  Le  bois  du  Figuier  sycomore  passe  pour 
incorruptible ,  et  en  effet  c'est  dans  des  caisses 
faites  de  ce  bois  que  l'on  trouve  les  momies  an- 
tiques. Nous  allons  passer  maintenant  aux  dé- 
tails donnés  de  la  culture  du  Figuier. 

Cet  arbre  dans  les  pays  chauds  ne  demande 
aucun  soin;  excepté  à  l'exposition  du  nord, 
il  vient  à  toute  autre  exposition  ;  toute  es* 
pèce  de  terre  lui  convient  si  elle  n'est  pas  fan- 
geuse ou  argiik'use  très-humide ,  car  alors  ses 
racines  pourrissent  ;  les  lieux  où  il  semble 
croître  de  préférence,  sont  les  terrains  les  plus 
arides ,  les  plus  pierreux  ;  dans  un  terrain 
fort,  il  croît  plus  promptement,  mais  ses  fruits 
n'ont  pas  beaucoup  de  saveur ,  et  ne  sont  pas 
bons  à  être  sèches.  Cependant  si  le  terrain  quoi- 
que sec  peut  être  arrosé ,  on  préviendra  la 
i^hûte  d'un  grand  nombre  de  friiiis  qui  tom- 
bent par  trop  de  sécheresse  ,  parce  que  dans 
la  Provence  et  le  Midi  en  général  où  cet 
arbre  est  cultivé  en  grand  ,  il  ne  tombe  pres- 
que jamais  de  pluie  eu  été. 


(  247  1 

Si  l'on  veut  multiplier  le  Figuier  par  graine, 
c'est  le  moyen  le  plus  long  ,  mais  on  peut  ob- 
tenir de  belles  Yariélës.  Pour  faire  le  choix 
de  la  graine  on  prend  les  Figues  les  plus 
belles  ,  on  a  soin  de  les  laisser  llëlrir ,  on 
les  écrase  dans  l'eau,  et  l'on  ne  réserve  que  les 
graines  qui  se  précipitent.  On  les  sème  dans 
des  pots  ou  dans  des  champs  pas  trop  exposés 
à  la  chaleur,  elles  lèvent  peu  de  jours  après; 
dans  les  climats  froids,  on  prend  plus  de  pré- 
cautions ,  on  fait  les  semis  sur  couche,  on 
abrite  les  jeunes  plans. 

Le  moyen  le  plus  expéditif  de  multiplier 
le  Figuier,  c'est  par  les  rejetons  qui  croissent 
au  pied ,  et  que  l'on  prend  avant  qu'ils  aient 
acquis  trop  de  grosseur;  ils  sont  propres  à 
être  enlevés  à  deux  ans. 

La  marcotte  est  le  moyen  le  plus  certain 
pour  conserver  les  bonnes  espèces  ;  la  bouture 
est  le  plus  généralement  employée,  mais  moins 
sûre  que  la  marcotte;  elle  se  pratique  en  mars 
et  avril  ;  on  prend  les  branches  sur  le  bois 
de  deux  ans ,  on  le  laisse  de  la  longueur  d'en- 
viron un  mètre  (trois  pieds)  ;  le  rameau  le 
plus  fort  reste  pour  former  la  tige  ,  les  infé- 
rieurs sont  étendus  dans  la  terre  et  fournissent 
promptement  des  racines  :  on  rejette  actuelle- 
ment la  méthode  qui  consistoit  à  retrancher 
tous  les  rameaux  d'une  bouture,  et  même  à 
couper   le   sommet   de  la   partie   destinée   à 


(  248  ) 
former  îa  tige  principale;  on  a  remarqué  que 
raccroîssement  étoit  beaucoup  plus  lent  dans 
ce  dernier  cas, 

On  greffe  le  figuier  en  fente  et  en  couronne; 
on  a  soin  d'essuyer  le  suc  hîileux  qui  s'écoule; 
on  couvre  la  plaie  d'un  mélange  de  cire  et  de 
tërëbentbine,  et  le  tout  d'un  enduit  très-ëpais, 
forme  d'un  raëlann-e  de  terre,  bouse  de  va- 
elle,  etc.  On  soutient  les  greffes  dëveloppëes, 
j)0ur  que  le  vent  qui  agit  fortement  sur  la 
grande  surface  de  leurs  feuilles  ne  les  fasse  pas 
casser, 

11  est  plus  avantageux  de  faire  monter  un 
Figuier  que  de  le  laisser  en  buisson;  il  vient 
îrè-vîte  en  arbre,  et  peut  donner  de  deux  à 
trois  cents  livres  de  Figues;  en  buisson  on  ne 
peut  en  espérer  que  cinquante  livres:  on  peut 
d'ailleurs  cultiver  d'autres  vëgëtaux  au  pied 
du  Figuier,  lorsqu'il  est  en  arbre. 

Le  Figuier  ne  demande  pas  de  soin  dans 
les  climats  qui  lui  conviennent  :  il  est  un  des 
arbres  fruitiers  qui  craint  le  plus  d'être  fa- 
çonné au  gré  du  cultivateur;  la  taille  lui  est 
contraire,  et  même  on  ne  doit  supprimer 
qu'avec  précaution  les  gourmands,  et  l'on  doit 
soigneusement  recouvrir  la  plaie  faite  pour 
les  oter.  Le  Figuier  veut  être  libre  ;  tenu  en 
espalier  ,  il  languit  et  donne  peu  de  fruits  ,  ce 
qui  vient  de  la  suppression  du  jeune  bois,  le 
§eul  qui  donne  beaucoup  de  boutons   friic. 


_  (  249  ) 
lîfères.  Le  Figuier  naîu  n'est  point  une  va- 
riété, c'est  un  accident  occasionné  par  le  lieu 
très-limité  (un  pot  ou  une  petite  caisse) ,  dans 
lequel  on  retient  ses  racines;  la  précaution 
que  l'on  prend  même  pour  cela,  plaçant  les 
boutures  la  tête  en  bas ,  est  inutile  ;  car  on  a 
TU  de  très-grands  peupliers,  saules  et  même 
ligiîiers  étant  placés  sur  un  sol  convenable  , 
devenir  de  beaux  arbres,  les  boutures  ayant 
cependant  été  plantées  renversées. 

En  couvrant  de  fumier  pendant  l'hiver  un 
Figuier,  au  printemps  les  Figues  qui  n'a- 
voient  pu  mûrir  l'année  précédente  ,  se  dé- 
veloppent et  deviennent  très-belles. 

Une  goutte  d'huile  sur  l'oeil  de  la  Figue 
accélère  sa  maturité  de  quinze  jours ,  mais  lui 
communique   un  goût   désagréable. 

Le  mois  de  septeoibre  est  celai  que  l'on 
choisit  pour  faire  la  récolte  des  Figues  que 
l'on  veut  conserver;  on  les  cueille  après  la 
rosée  et  dans  un  temps  serein.  On  les  fait  sécher 
au  soleil  ayant  soin  de  les  retourner  ;  une 
fois  sèches ,  on  doit  les  tenir  dans  un  lieu  où 
elles  ne  puissent  prendre  de  l'humidité  :  on  en 
fait  sécher  à  une  chaleur  artificielle  ,  mais 
elles  sont  bien  inférieures  en  qualité  à  celles 
que  l'on  a  fait  sécher  au  soleil. 

INous  terminerons  cet  extrait  ,  déjà  long  , 
par   un   mot  sur  la   capriiication. 

Nous  l'apporterons ,  à  cet  égard  ,  l'opinion 


(  25o  ) 
<l\iii  voyageur  instruit,  opinion  que  pariageoit 
l'auteur  de  cet   article ,  d'après    ses  propres 
observations. 

«  La  caprification,  dit  Olivier,  dont  quel- 
«  ques  anciens  et  quelques  modernes  ont 
«  parlé  avec  admiration  ,  ne  m'a  paru  autre 
«  chose.... qu'un  tribut  que  l'homme  payait 
«  à  l'ignorance  et  au  préjugé.  En  effet,  dans 
«  beaucoup  de  contrées  du  Levant,  on  ne 
«  connoît  pas  la  caprification....  On  la  néglige 
«  depuis  peu  dans  les  îles  de  l'Archipel ,  où 
«  on  la  pratiquoit  autrefois;  et  cependant  on 
«  obtient  partout  de  très  -  bonnes  Figues  à 
V*  manger.  Si  cette  o]>ération  étoit  nécessaire, 
«  soit  que  la  fécondation  dut  s'opérer  par  la 
«  poussière  séminale  qui  se  répandroit  ou  s'in- 
«  troduiroit  seule  par  l'oeil  de  la  Figue  ,  soit 
«  que  la  nature  se  fût  servie  pour  la  trans- 
ss  mettre  d'une  Figue  à  l'autre ,  d'un  peut 
<<  insede,  comme  on  l'a  cru  commnnément, 
i<  on  sent  bien  que  ces  premières  Figues  en 
i<  fleurs  ne  pourroient  féconder  en  même 
«  temp>  celles  qui  sont  parvenues  à  une  cer- 
«  laine  grosseur,  et  celles  qui  paroissent  à 
«  peine  et  qui  ne  mûrissent  que  deux  mois 
i<  après.  » 

Tout  le  surnaturel  de  la  caprification  se 
réduit  à  ce  simple  effet  que  tout  le  monde 
connoît ,  c'est  qu'un  fruit  piqué  par  les  in- 
fectes mûrit  plutôt  que  celui  qui  n'a  pas  été 


(  25i  ) 
attaqué  par  eux.  11  en  est  ainsi  pour  la  Figue 
qui  peut  être  piquée  par  plusieurs  insectes, 
et  l'eifet  est  le  même;  ainsi,  tantôt  c'est  un 
cynips ,  tantôt  comme  je  l'ai  essayé,  c'est 
un  instrument  qui  perce  la  Figue ,  et  enlève 
une  petite  partie  de  sa  substance,  de  manière 
a  laisser  subsister  un  petit  canal  ;  elle  mûrit 
plus  promptement  dans  l'an  et  l'autre  cas. 

Le  traité  fait  par  M.  Desîongchamps  est 
un  des  plus  instructifs  et  des  plus  étendus  sur 
les  Figuiers  que  l'on  puisse  consulter;  c'est  en 
même  temps  un  de  ceux  qui  jetera  le  plus  d'in- 
térêt sur  l'ouvrage  dont  il  fait  partie. 

N.  A.   Des  VAUX. 


(    202    ) 


Cours  complet  cT agriculture  pratique ,  d'éco- 
nomie rurale  et  domestique  ,  et  de  méde- 
cine vétérinaire,  par  V Ahhé  Rozier/ 
rédigé  par  ordre  alphabétique ,  etc.  ,  par 
MM.  SoNNiNi  ,  ToLLARD  aîiié ,  Lamarck  , 
Chabert  ,  La  Fosse  ,  Fromage  de  Feugré  , 
Cadet  -  DE- Yaux  ,  Lamerville,  Cossigny, 
CuRATTDAtr ,  Chevalier  ,  Lombard  ,  Cadet- 

GaSSICOURT  ,    POÎRET  ,     ClïAUMONTEL  ,   Louis 

Dubois  ,  Y.  Demusset  de  Cogners,  Yeil- 
lard,  etc.;  Paris j  cliez  Fr.  Buisson,  libraire- 
éditeur ,  rue  Git'le-Cœur  y  72."  10,  vol.  3 
et  4. 

J«jA  lecture  des  deux  premiers  volumes  de 
cet  ouvrage  nous  avoit  déjà  convaincus  de 
l'intérêt  qu'il  devoit  inspirer  au  public,  et 
nous  l'avons  annoncé  avec  confiance  :  l'opi- 
nion qu'en  ont  présentée  les  feuilles  pério- 
diques les  plus  estimée??  ,  s'esl  trouvée  con- 
forme à  la  nôtre.  Les  troisième  et  quatrième 
Toîumes,  actuellement  en  vente,  ne  peuvent 
que  confirmer  tout  ce  que  nous  avons  dit 
des  avantages  qu'il  olTroit  à  cette  classe  si 
estimable  de  la  société  qui  l'bonore  par  ses 
yevlus ,  et  l'enrlcUit  par   ses  travaux  et  sou 


(  253  ) 
industrie.  Ce  n'est  point  par  l'ëfalnge  crune 
savante  érudition  qu'on  ])eiit  l'éclairer  tt 
l'instruire;  il  ne  faut  lui  parier  que  d'après 
des  faits  bien  constatés,  d'aprè;  des  prin- 
cipes basés  sur  une  longue  pralicjue  :  tel  est 
le  plan  adopté  par  les  sa  vans  rédacteurs  de 
ce  Cours  cVAgriculUire,  qu'ils  ont  suivi  scru- 
puleusement. En  nous  bornant  aux  plantes , 
la  seule  partie  relative  à  ce  Journal  ,  nous 
avons  remarqué  qu'il  n'y  a  voit  de  mefîlioo- 
nées  que  celles  qui  avoient  des  proy)riélés 
bien  reconnues  soit  dans  l'économie  rurale , 
soit  dans  l'art  yétérinaire,  ou  qui  pon voient 
embellir  nos  jardins  et  nos  vergers.  Qooi(|iie 
resserrées  dans  un  cadre  peu  étendu,  de  ioutts 
celles  qui  peuvent  intéresser  ragriciih<^i:î' , 
il  n'en  est  aucune  d'oubiiée.  Elles  sont  in- 
diquées plutôt  d'après  leur  port  que  d'après 
leurs  caractères  classiques.  Ce  qui  manque  à 
leur  description,  qu'on  trouve  dans  les  ou- 
vrages de  Botanique  ,  est  remplacé  par  des 
détails  sur  leur  culture,  leur  emploi,  le  seul 
point  de  vue  sous  lequel  elles  dévoient  être 
considérées  dans  un  ouvrage  de  celte  nature. 


(  254  ) 


L'Amour  végétal ,  ou  les  Noces  des  Plantes; 
par  M.  Bonnet  (i). 

1 L  est  parmi  les  ouvrages  écrits  sur  la  Bota- 
nique, un  petit  nombre  d'entre  eux  qui  ne 
sont  pas  faits  pour  le  savant,  ni  pour  faire 
avancer  de  quelques  pas  la  science  à  laquelle 
ils  se  rattachent,  mais  ils  ont  le  mérite  de 
présenter,  pour  un  instant,  l'étude  ordinaire- 
ment sérieuse,  sous  un  jour  riant;  tels  sont  les 
amours  des  Plantes  de  Darwin ,  et  quelques 
légères  productions  pleines  de  délicatesse,  écri- 
tes dans  la  langue  des  Romains;  tel  est  encore 
le  petit  ouvrage  que  nous  annonçons.  Relégué 
dans  l'origine  vers  le  midi  de  la  France,  il  ne 
fut  connu  que  dans  le  lieu  de  sa  naissance  ; 
cependant  il  n'y  a  pas  de  doute  qu'il  n'en  soit 
parvenu  un  exemplaire  à  un  auteur,  qui, 
trois  ou  quatre  années  après, s'est  permis,  non- 
seulement  d'en  faire  usage ,  sans  dire  les 
sources  où  il  avoit  puisé,  mais  encore  qui 
a  copié  le  livre  jusques  à  la  fin  avec  de  légers 

(i)  Seconde  édition  revue,  corrigée  et  augmenî('^e 
des  lettres  de  J.  J.  Rousseau  sur  la  Botanique.  Chez 
Maugeret  fils  ,  imprimeur-libraire  ,  rue  S.  Jacques  , 
n.*"  38  ;  in-i8 ,  260  p.  ,  avec  figures  :  3  fr.  3  6  fr,  pa- 
pier véiiu. 


(  255  ) 

cîiangemens,  et  l'a  place  sous  un  autre  titre  avec 
une  suite ,  traitant  de  la  physiqiie  générale. 
On  n'eût  peut-être  pas  découvert  ce  petit 
plagiat,  si  l'auteur  de  V Amour  végétal^  en 
s'établissant  dans  la  capitale  ,  n'eût  désiré 
donner  une  seconde  édition  de  son  ouvrage, 
qui  avoit  été  défiguré  par  l'imprimeur,  d'une 
manière  a^tligeante  ponr  un  père. 

Cet  ouvrage  n'est  absolument  que  le  déve- 
loppement du  Système  sexuel  de  Linné;  mais 
le  point  de  vue  sous  lequel  l'auteur  Ta  consi- 
déré, a  fait  naî're  une  foule  d'idées  très-agréa- 
bles et  très-graciiuses,  une  variété  à  laquelle 
on  ne  se  seroit  point  attendu  pour  lui  sujet 
aussi  limité. 

Pour  faire  connoître  quel  est  le  style  de 
cet  ouvrage,  je  vais  en  rapporter  quelques 
lignes. 

Des  Maris  étrangers  entre  eux  (2). 

«  Point  d'intelligence ,  peu  d'esprit  de  corps 
«  dans  cette  confrérie.  Etrangers ,  c'est-à-dire 
«  se  connoissant  fort  peu,  un  amour  commun 
{(  les  rassemble  autour  de  la  même  bergère. 
«  Il  arrive  souvent  que  la  bergère  se  trouve 
«  seule  au  milieu  de  ce  grand  nombre  de 
«  bergers;  mais  je  me  hâte  de  dire  aussi  qu'elle 
€c  a   souvent  auprès   d'elle    une   nymphe  sa 

(2)  Les  classes  de  Linné  dans  lesquelles  les  éla- 
mines  sont  séparées  les  unes  des  autres. 


(  256  ) 
a  compagne,  ou  même  un  plus  grand  nombre 
«  de  beautés  modestes,  et  que  le  respect  qu'elles 
c(  inspirent  retient  les  bergers  amoureux  dans 
«  lés  bornes  de  la  circonspection.  On  pourroit 
«  me  faire,  au  sujet  de  ce  respect  et  de  Vern- 
ie hryon  qui  en  résulte,  quelques  objections 
«  assez  fortes;  mais  je  persiste  dans  mon  senti- 
ce  ment ,  comme  dit  Madame  Dacier. 

«  Les  étamines  sont,  comme  \ous  le  savez 
«  Zoé ,  composées  d'un  filet  et  d'un  anthère» 
«  Les  anthères  ou  têtes  d'amans  sont  ordinai- 
«  rement  mobiles,  comme  dans  notre  espèce, 
ce  11  en  est  qui  au  moindre  vent,  au  moindre 
ce  choc,  tournent  avec  la  légèreté  des  girouettes. 
ce  Lorsque  les  tel  es  sont  mûres  (mais  alors  seu- 
cc  lement),  ces  amans  se  livrent  au  plus  doux 
ce  des  penchans:  quelquefois  c'est  le  Zéphire 
ce  qui  se  charge  de  répandre  leur  poussière..  .» 

Nous  arrêter  plus  longtemps  sur  cet  ouvrage, 
seroit  sortir  des  bornes  que  sa  nature  nous 
prescrit;  nous  ne  parlerons  point  aussi  des 
lettres  de  Jeah-Jacques,  qui  sont  à  la  suite  de 
l'Amour  végétal  ^  elles  sont  jugées  depuis  long- 
temps ,  et  durent  leur  pins  grand  mérite  et 
toute  leur  célébrité  à  la  main  qui  les  écrivit. 

Nota.  A  cet  ouvrage  est  joint  un  tableau 
gravé  très  bien  exécuté,  offrant  les  détails  de 
fleurs,  appartenant  aux  vingt-quatre  classes  du 
Sjslème  de  Linné. 

N.  A.  D, 


paa .  2â>7  • 


PL.JX. 


(LiLIZJM  FeràcÛlaùwi  . 


(257) 


Suite  de  la  Notice  su?^  les  plantes  à  ajouter 
à  la  Flore  de  France  (  Flora  Gallica  ) , 
avec  quelques  corrections  et  observations  y 
-par  J,  L,  A,  Loiseleur  -  Deslongchamps  , 
Docteur  en  médecineè 

GALIUM  SETACEUM.  Lam.  —  Lois. ,  FL 
Gall.  720» 

Cette  espèce  est  la  même  que   le  Galium 
Tïiîcrocarpum*  \alil.,  Sjmb*  2,  p.  3o. 

GALIUM  VERTICILLATUM.Tab.g.Danth., 

in  Lam.,  Dict.  2,  p.  585.  (Certè  eoo  Desf, 
herh,  ), 

G,  caule  hàsi  ramoso  ,  ràmis  suhsivipllcihus , 

folïis  lanceolatis  hispidis  ,  înferioribus  ver^ 

ticillatis ,  superiorihus  oppositts  ,  Jructibus 

hispidis  glomeratis  subsessilibus  verùcilia' 

tis   erectis. 

Ce  Caille-lait  a  la  plus  grande  ressemblance 
a\ec  la  Scherardra  mural is  ,  et  presque  tous 
^es  Botanistes  l'ont  confondu  avec  celle-ci.  Il 
s'en  distingue  à  ses  tiges  moins  rameuses  ou 
qui  le  sont  seulement  dans  le  bas  de  la  plante, 
à  ses  feuilles  simplement  opposées  dans  la 
3,  jj 


(  258  ) 
partie  supérieure  des  rameaux ,  et  non  ver- 
licîllées  par  trois  ou  quatre;  mais  surtout  par 
la  forme  et  la  disposition  de  ses  fruits.  Ceux- 
ci  sont  ovales-arrondis ,  entièrement  et  égale- 
ment couv<3rts  de  petits  poiîs  blancs,  crochus 
à  leur  sommet;  ils  sont  portés  sur  des  pédon- 
cules très- courts  ,  réunis  quatre  à  cinq  en- 
semble en  deux  petits  paquets  axillaires  , 
presque  sessiles,  ayant  l'apparence  de  former 
un  verticille  complet  autour  de  la  tige  :  les 
pédoncules  qui  portent  chaque  fruit  sont 
droits,  jamais  recourbés  en  dessous  des  feuilles, 
ce  qui  arrive  au  contraire  toujours  dans  la 
Scherardia  muralis.  On  peut  encore  ajouter 
que  les  fruits  de  cette  dernière  forment  des 
verticilîes  beaucoup  moins  garnis;  enfin  qu'ils 
sont  plus  alongés  et  couronnés  par  une  ran- 
gée particulière  de  poils.  Le  Caille-lait  ver- 
ticille croit  dans  les  champs  en  Provence;  il 
a  été  trouvé,  aux  environs  de  Salon  ^  par 
M.  Suffren,  et  à  Bédouin  au  pied  du  mont 
Yentoux ,  par  M.  Requien.  Ses  ileurs  sont 
blanchâtres;  elles  paroissent  en  avril  et  mai.  Q. 

PLANTAGO    PSYLLIUM.   Lin.,   Sp.    167. 
Lois. ,  FI.  Gall.  go. 

P.  coule  è  basi  ramoso  lierhaceo  ,  foliis  //- 
nearlhus ,  capitulis  ovatis ,  hracteis  longï^ 
ùudine  calycis  ^  foliolis   calycinis  lanceo- 


(  259  ) 

latis  acuduscuUs ,  semiiiihus  oblongis  cyni- 
hiformibus, 

PLANTAGO  ARENAPJA.  WaI(lst.,Pl.  Hiing. 
5i ,  t.  5i.  Poir. ,  Dict,  5,  p.  892.  Dec,  Fi. 
Fr.  ,  n.  23i5. 

P,  caille  undlquè  ramoso  herhaceo  ,  foliîs 
îinearibus  ,  capitiills  ovato-ohlongis  ,  hrac- 
tels  calyce  duplo  triploque  longlorïhus ,  Jo^ 
liolis  calycinis  apice  dilatatis  ohtusissimis 
jnembranaceis ,  semijiihiis  ovatis.  P,  psyl- 
lïum.  Bull.  ,  Herb. ,  t.  363  f  et  omnium  fer  è 
auctorwn  ,  non  autem  Linnœi  )• 

Il  faut  faire  beaucoup  d'attention  pour  ne 
pas  confondre  ces  deux  plantes  qui  ont  le 
plus  grand  rapport;  mais  qui  diffèrent  ce- 
pendant assez  pour  constituer  deux  espèces 
dont  les  caractères  ne  paroissent  pas  équivo- 
ques. J'ai  tâché  de  faire  ressortir  dans  de  nou- 
velles phrases ,  les  différences  les  plus  essen- 
tielles qui  existent  entre  ces  deux  espèces ,  et 
qui  n'avoient  été  qu'imparfaitement  indîc[uées 
dans  ma  Flore.  La  dernière  de  ces  plantes 
(  Plantago  arenaria  )  paroît  très-commune 
dans  toute  la  France  ;  je  l'ai  reçue  du  Pié- 
mont,  de  la  Provence,  de  la  Bretagne,  ^Ic^ 
je  l'ai  trouvée  moi-même  à  Montpellier  et 
aux  environs  de  Paris.  La  première  au  con- 
traire (Plantago  psyUlum)  paroît  plus  rare; 


(  26o  ) 
je  la  dois  aux  reclierclies  de  M.  Requien,  qui 
l'a  recueillie  dans  les  champs  à  Avignon,  et 
à  MM.  Rohde  et  Gochnat ,  qui  l'ont  trouvée 
à  JNice  :  elle  fleurit  en  avril  et  mal  ,  et  elle 
est  par  conséquent  plus  précoce  que  la  se- 
conde espèce  qui  ne  fleurit  qu'en  juillet  et 
août.  Q. 

PLANT AGO  GENEYENSIS.  Poir.,  Dict.  5  , 
p.  Sgo.  Lois. ,  FI.  Gall.  90. 

Celte  espèce  doit  être  entièrement  supprimée 
et  rapportée  au  Plantago  cynops»  La  plante 
qui  m'a  été  communiquée  par  M.  Castan ,  et 
qu'il  avoit  cueillie  aux  environs  de  Genève, 
dans  le  lieu  même  où  elle  est  indiquée  par 
MM.  Poiret  et  Decandolle  ,  non  -  seulement 
n'a  offert  à  mon  observation  aucun  caractère 
qui  pût  servir  à  la  faire  distinguer  comme 
espèce ,  mais  encore  il  m'a  paru  que  les  très- 
légères  différences  qu'elle  présentoit ,  étoient 
trop  peu  remarquables,  pour  lui  assigner  un 
rang  comme  variété. 

P  E  N  T  A  N  D  R  I  E. 

MYOSOTIS  PUSILLA.  N. ,  lab.  8 ,  f.  2. 

M*  caule  hasi  ramoso  foliisque  ohopato- 
obloîigis  pilosis ,  florlhus  axillarihus  alùer" 
nis .  seniiiùbus  lœvïbus^ 


(  26r  ) 
Cette  plante  n'a  guères  qu'an  pouce  de 
haut ,  et  quelquefois  que  six  à  huit  lignes  ; 
elle  se  distingue  des  individus  nains  de  la 
Myosotis  annua  par  ses  fleurs  peu  nombreu- 
ses ,  alternes ,  la  plupart  axillaires ,  ne  for- 
mant pas  une  grappe  nue  et  unilatérale  :  ces 
fleurs  ,  d'après  les  échantillons  secs  ,  m'ont 
paru  avoir  été  blanches  ou  d'un  bleu  très- 
clair.  Cette  nouvelle  espèce  a  été  découverte 
dans  les  champs  en  Corse  ,  par  M.  G.  Ro- 
bert. Q. 

LITHOSPERMUM   PROSTRATUM.    Lois.  , 
FI.  Gall.  io5 ,  lab.  4. 

MM.  Deschamps  et  Bonnemaison  ont  re- 
trouvé en  Bretagne  ,  aux  environs  de  Brest 
et  de  Quimper ,  cette  espèce  que  j'ai  trouvée 
pour  la  première  fois  dans  les  landes  près  de 
Bayonne. 

PULMONARIA    SUFFRUTICOSA.   Lin., 

Sp.  1667. 

JP.  foliis  linearïbus  scabriusculis ,  calycihus 
quinquepartitis  suhulatis  corollâ  diinidio 
breviorihus ,  flor'ibus  terminalihus  suhcorym' 
hosis.  LitJiospennuni  angustifoUuni  uinbeï' 
latLim,  Pluk.,  Phyt.  42,  f.  7.  Bocc,  Sicul.  77» 


(    262    ) 

Lithospermurn   graminifoliiim»    Yiv.  ,   FL 
Ital. ,  Frag.  i  ,  p.  3  ,  tab.  5. 

Cette  plante  croît  dans  les  lieux  pierreux 
du  pays  de  Gênes  ;  ses  (leurs  bleues  parois- 
sent  au  mois  de  mai  :  elle  m'a  été  commu- 
niquée par  M.  Bertoloni.  2l . 

ECHIUMCALYCINUM.  Yiv.,  FI.  Ital., 
Frag.   I  ,  p.  2  ,  tab.  4. 

E.  caille  hasi  prostraCo  jfoliis  ovato-ohlongis , 
florihus  sparsis ,  corolld  suhregulari  calyce 
vix  longiori  j  calycïhtis  fructiferis  produc- 
tiorihus.  E.  pannfioriun,  R.otb.,  Catal.  i  9 

p.  14? 

Cette  plante  a  été  trouvée  sur  le  bord  des 
oiierains  près  de  I^ice  ,  par  MM.  Robde  et 
Gocbnat  ;  elle  est  indiquée  aux  environs  de 
Gênes ,  par  M.  Yiviani  ;  ses  lleurs  sont  bleues; 
elle  ileurit  en  mars  ,  avril  et  mai.  2|-  ? 

PPJMULA  ALLIO]yiLN.,tab.  11,  f.  i. 

P.  foliis  ovato-  suhrotuiulis  puhescend-glu^ 
dnosis  suhintegerrimis ,  scapo  1-2-floro 
foliis  hreviore ,  calycïbus  ohbusis  tuho  tri- 
pla hreviorïhus.  P.  ghuinosa.  AU.  ,  Aucl. 
FI.  Ped.  6  (  cxcL  synon,  ). 

Cette  plante  est  tout-à-fait  différente  de  k 


na^.^é'si. 


FL.Xl, 


Fi^.i  PRUaTLAJliwjiii^  F.^  FILERUJVEILA  Erw.-perma 


(263) 
Prhnula  gliitinosa  de  Jacquin  ;  l'espèce  dont 
elle  se  rapproche  le  plus  ,  est  la  Prlmula 
villosa  ,  mais  elle  en  est  encore  bien  dis- 
tincte :  elle  croît  en  Piémont ,  au  lieu  dit  la 
Madona  délie  fines tre ,  dans  les  endroits  om- 
bragés, entre  les  fentes  des  rochers;  elle  fleurit 
au  mois  d'avril;  je  l'ai  reçue  de  M.  Balbis.  2|-« 

LYSÎMACHIA  EPHEMERUM.  Lin.,  Sp.  209. 

Z/.  folils  oppositls  lineari-lanceolatis  sessili- 
bus  y  racemis  simpUcibus  terminalibus ,  pe^ 
talis  obovatls  patulis.  Ephemerinn  Mat- 
thiolu  Dod.  Pempt.  2o3. 

M.  Rhode  a  trouvé  cette  plante  sur  le  bord 
d'un  fossé  entre  Olette  et  Mont-Louis,  dans 
les  Pyrénées  orientales;  elle  fleurit  en  juillet 
et  août  ;  ses  fleurs  sont  gris-de-lin.  2{-* 

LYSIMACHIA  CÏLIATA.  Lin.,  Sp.  210. 

Z/.  follis  oppositîs  ovabO'lanceolatis  subcor^ 
datis  y  petiolis  ciliatif  j  peduncuUs  subsoU- 
tariis  axillaribus  ,  floribus  cernuis. 

M.  Lejeune  a  trouvé  cette  espèce,  qu'on 
croyoit  particulière  à  l'Amérique  ,  dans  les 
ruisseaux  entre  Theux  et  Ensival ,  aux  en- 
virons de  Liège;  elle  fleurit  en  été;  ses  fleurs 
sont  jaunes.  2l-« 


(264)     - 

ANAGALLIS  YERTICILLATA.  Ail.,  FL 
Pt'cl. ,  n.  3i8, t.  85, 1\  4.  Lois. ,  Fi.  Gall.  1 17. 

D'après  réchanlillon  qui  m'a  été  commu^ 
nique  par  M,  Balbis,  la  plante  d'Allioni  ne 
paroît  être  qu'une  variété  de  YAnagallis 
cœrulea» 

COISVOLVULUS    INTERMEDIUS.    N. 

Ç,  cauUhus  erectis  simplicissimis ,  foliis  lan- 
ceolabis  pubesceritibus ,  pedunciiUs  axilla^ 
rïhus  terminalibusque  \  z  floris  foliiun  suh- 
œquantihus ^  bracteis  binis  calyce  longio- 
ribus. 

Cette  plante  a  beaucoup  d'affinité  avec  le 
CoriK^nhulus  lineatus  dont  elle  a  presque  tou,s 
les  caractères,  et  dont  on  pourroit  croire  qu'elle 
n'est  qu'une  variété;  mais  dont  elle  me  paroît 
cependant  différer  assez  pour  mériter  d'en 
être  séparée.  Elle  s'en  distiui^ue  au  duvet  dont 
ses  feuilles  sont  couvertes ,  et  qui  est  court 
saus  être  serré  et  soyeux  ;  à  ses  tiges  droites 
qui  s'élèvent  à  dix  ,  douze  pouces  ou  même 
davantage ,  tandis  que  celles  du  Convolvulus 
lineatus  sont  à  demi-couchées,  et  n'ont  sou- 
vent qu'un  à  deux  pouces  de  haut.  Elle  a 
aussi  des  rapports  avec  le  Convolvulus  can- 
tabrica ,  mais  ses  tiges  ne  sont  }ias  i^fimeuseg 


(  265  ) 
et  étalées  comme  dans  ce  dernier ,  ses  pé- 
doncules sont  plus  courts  ,  et  le  duvet  qui 
revêt  ses  feuilles  est  moins  long.  Le  Liseron  in- 
termédiaire a  été  trouvé  aux  environs  d'Avi- 
gnon par  M.  Requien  :  ses  fleurs  sont  d'une 
couleur  purpurine  claire  ;  elles  paroissent  au 
mois  de  mai.  y. 

CONVOLVULUS   SAXATILIS.   VahL , 
Sjmb.  3,  p.  33.  Willd. ,  Sp.  i ,  p.  868. 

C  bomentosus  y  foliis  llnearihus  ,  floribus. 
suhsessilihus  capitads  terminalihus  ,  caly- 
cibiis  lineari  -  suhulatis,  C  lanuginosus. 
Lam. ,  Dicl.  3 ,  p.  55i.  C.  capitatus,  Cavan. , 
le.  2  ,  p.  72  ,  tab.  89.  C.  saxatilis  erec- 
tus  y  etc.  Barrel. ,  le.  470. 

Ce  Liseron  croit  sur  les  rochers  aux  envi* 
rons  de  Perpignan  ,  où  il  a  été  trouvé  par 
M.  Lamouroux  qui  me  l'a  communiqué.  Il 
ilevirit  en  juillet  et  août;  ses  fleurs  sont  pur- 
purines très-claires  ,  tirant  sur  le  blanc.  Of* 

ÇAMPANULA  CERVICARIA.  Lin.  -  Lois., 
FL  Gall.  122. 

Cette  espèce  a  été  trouvée  par  M.  Meifren- 
Laugier  ,  à  Cbartrettes  près  de  Meîun,  à  dix 
Ueiiçs  de  Paris  :  elle  fleurit  en  juillet. 


(  266  ) 
lASIONE  HUMILIS.   Pcrs. ,   Syiiop.  2, 

p.  2l5. 

I.  foliu  ohovatO'ohlongis  mtegerrirnis  hasici- 
liatiSy  caulihus  hasl  suffrublcosis  cœspitosis, 
capitulis  terni inalih LIS  subsessUihus ,  foliolis 
involucri  suhintegris,  I.  undulata  /3.  Lam. , 
Dict.  3,  p.  21 5.  Phyteuma  crispa.  Pourret, 
Chlor.  Narb. 

Cette  plante  me  paroît  saffisamment  dis- 
tincte de  la  lasione  montana  ,  et  de  la  la- 
sione  perennis ,  pour  former  une  espèce  par- 
ticulière. Si  d'ailleurs  ou  vouloit  ne  la  con- 
sidérer que  comme  une  variété  ,  ce  seroit 
sous  la  lasione  perennis  qu'elle  dcA^roit  être 
placée,  parce  qu'elle  n'a  aucun  rapport  avec 
la  première  espèce  qui  est  annuelle.  Elle  croît 
dans  les  Pyrénées;  M.  R(^hde  l'a  trouvée  fleu- 
rie au  mois  d'août  sur  le  sommet  du  mont  Ca- 
nîgou  :  ses  fleurs  sont  bleuts.  Ifi. 

LONICERA  ETRUSCA.  Sauti ,  Yîagg. 

L,  floribus  verticillatis  terminalihus  sessi- 
lihus  y  verticilVis  contiguis  in  capitidum 
congés  tis  ,  fol  Us  oçato-suhro  tandis  piibes- 
centibus  y  sumnds  connato  perfoliatis. 

Cette  espèce  ressemble   beaucoup   au  Zo- 
rdcera  caprifolium ^  mais  celui-ci  a  ses  feuil- 


(  267  ) 
les  très-glabres  des  deux  côteV  et  jamais  pu- 
bescentes  ;  ses  fleurs  forment  des  verticilles 
un  peu  écartes  et  non  i-éunis  en  tête.  Le 
chèvre-feuille  d'Etrurie  croît  dans  le  pays 
de  Gènes  et  la  Toscane  ,  d'où  MM.  Berto- 
loni  et  Savi  me  l'ont:  envoyé  ;  je  l'ai  aussi 
reçu  du  Valais  par  M.  Sclileicher  :  ses  fleurs 
sont  d'un  blanc  jaunâtre  à  l'intérieur,  pur- 
purines à  l'extérieur  ;  et  paroissent  en  mai 
et  juin.  "^. 

YERBASCUM  MONSPESSULAINUM.  Pers. , 
Synop.  I  ,  p.  21 5. 

V.  foliis  ovatO'lanceolatis  petiolabis  subtiis 
■piibescentihus  siiprà  glabriusculis  profundè 
dentads  quasi  slnuatis  ,  fiorihus  spicatis , 
calycïbus  tomentosis. 

Cette  plante  a  été  trouvée  dans  les  envi- 
rons de  Montpellier  ,  par  M.  Thibaud  ;  je 
l'ai  vue  dans  Flierbier  de  M.  Richard.  C?  • 

YERBASCUM  MIXTUM.  Decand.  —  Lois., 
FI.  Gall.  i32. 

Cette  plante  n'avoit  été  observée  que  par 
M.  Ramond ,  dans  le  département  des  Hautes- 
Pyrénées;  je  l'ai  trouvée  cette  année,  au  Bois 
de  Boulogne  près  de  Paris;  elle  fleurit  en 
juillet  et  août.    ^  ? 


(  268  ) 

DATURA  TATULA.  Lin.,  Sp.  255. 

D,   pericarpiis   oi^atis    erectis    spinosissimis , 
foViis  sinuato  -  angulabls , 

Cette  plante  exotique  ,  dont  le  pays  natal 
nVst  pas  bien  connu,  paroît  s'être  naturali- 
se'e  dans  quelques  parties  des  départemeus 
méridionaux.  M.  Requien  l'a  trouvée  très- 
abondante  au  pont  du  Gard  ,  mêlée  avec  le 
Datiira  stramoniuni ,  dont  elle  ne  diffère 
que  parce  qu'elle  s'élève  davantage  et  parce 
que  les  épines  de  ses  capsules  sont  plus  nom- 
breuses ,  plus  longues  et  plus  minces.  Ses 
fleurs  sont  d'un  violet  bleuâtre;  elles  se  suc- 
cèdent les  unes  aux  autres  depuis  le  mois  de 
juillet  jusqu'en  octobre.  0. 

HERINIARIA  GLABRA.  Lin.  -  Lois.  ,  FI. 
Gall.  143. 

Cette  plante  n'est  point  annuelle  comme 
tous  les  Botanistes  l'ont  cru  jusqu'à  présent  ; 
l'erreiu'  vient  de  ce  qu'elle  croît  fréquem- 
ment dans  les  champs  cultivés ,  où  ses  racines 
périssent  tous  les  ans  lorsqu'on  laboure  les 
terres  ;  mais  lorsqu'elle  se  trouve  abandonnée 
à  la  nature  dans  un  terrain  non  cultivé  ,  sa 
racine  se  conserve  et  pousse  chaque  année 
de  nouvelles  tiges;  quelques-unes  de  celles- 


(2S9) 

€1  prennent  même  souvent  dans  leur  partie 
inférieure  une  consistance  dure  et  ligneuse. 
C'est  ce  que  j'ai  reconnu  dans  des  echaa- 
tillons  recueillis  par  M.  Artaud ,  d^iis  la  Grau 
près  d'Arles  :  ces  ëcîiantillons  à  racines  et 
tiges  ligneuses  m'ont  d'ailleurs  paru  avoir 
absolument  les  mêmes  caractères  que  ceux 
à  tiges  et  racines  annuelles  que  j'avois  des 
environs  de  Paris  et  d'autres  pays ,  ce  qui 
me  porte  à  croire  que  les  deux  plantes  ne 
forment  qu'une  seule  et  même  espèce* 

ERYNGIUM  ALPmUM.  Lin.  —  Lois. ,  FI. 
Gall.  i53. 

M.  Requien  m'a  communiqué  une  variété 
de  cette  espèce ,  dont  les  fleurs  et  les  iiivo- 
lucres  sont  blanchâtres  au  lieu  d'être  d'un 
bleu  améthyste;  il  l'a  recueillie  sur  le  col  de 
Larche  ,  dans  les  Alpes  de  la  Haiite-Provenceé 

J3UPLEVRUM   ROTUNDÎFOLIUM.  Lin.  ~ 
Lois.  5  FI,  Gall.  i55. 

Cette  plante  offre  une  variété  singulière, 
dont  les  feuilles  sont  trois  fois  plus  longues 
que  larges ,  dont  les  tleurs  sont  a'un  jaune 
foncé  et  même  orangé,  avec  leur  involficre 
plus  ou  moins  coloré  en  jaune*  Cette  variété 


(  ^70  ) 
a  été  trouvée  dans  les  champs  en  Provence, 
par  M.  G.  Robert  ,  aux  environs  de  IXice  , 
par  M.  Perret,   et   près  de  Poitiers   par  M. 
Desvanx. 

LASERPITIUM  AQUILEGïFOLTUM.  Jacq., 
FI.  Aust.  2 ,  tab.  147.  Willd. ,  Sp.  i,  p.  1415. 

Z/.  foliis  supradecoinpositis  ,  foliolis  ohtusis 
lohatis  hasi  ovalis ,  fructibus  ovato-ohlon- 
gis  compressis. 

Cette  plante  est  indiquée  par  M.  Decan- 
doUe ,  dans  les  Pyrénées,  près  de  Gavernie, 
et  dans  les  Cévennes  :  elle  fleurit  en  juin  ;  ses 
fleurs  sont  blanches.  2[-. 

SIUM  SICULUM.  Lin.,  Sp.  862.  Jacq., 
Hort.  2 ,  tab.  i33.  Desf. ,  FI.  Atl.  i ,  p.  266. 

S»  Joliis  radlcalihiis  ternads ,  caulinis  hîpin- 
nabis.  Lin. 

M.  Lasalîe  a  trouvé  cette  plante  à  Boni- 
facio  en  Corse,  et  en  a  envoyé  des  échantil- 
lons à  M.  Desfontaines.  2]-. 

SESELI  TERTIGILLATUM.  Desf.  ,  Atl.  i , 
p.  260. 

S»  foliolis  fiUformïbus ,  radicalihus  suhperù- 
cillaCis  hrevioribus  ^  umkçlhdis  distinctis  ., . 


Tom  .J//UK/.  -260 


FL  .X- 


f 


l^IMPUSŒLLA   ùine^ce^i^,  JeJ. 


(271   ) 
radiis  centralïbus  hrevissimis,  Desf.  Ammi 
MaUhiolu  Dalech.,  Kist.  6l)5,  cum  icône. 

Celte  plante  a  été  trouvée  à  Bonifacio ,  dans 
l'île  Je  Corse,  par  M.  Lasalle  ,  qui  en  a  envoyé 
des  échantillons  à  M.  Desfontaines. 

PIMPINELLA  CA^'ESCENS.  IS^.  tab.  lo. 

P.  caule  foliisque  pinnaàs  piibescentibus , 
foliolis  cunelfonnibiis  lohatis  aplce  de?ita- 
tis  y  uinheÀlà  ^-^-fidâ ,  frucUbtis  hirsutie 
canescejidbus.  P.  saxifra^a  y.  Lois.  ,  FI. 
Gall.  lyy.  P.  tragium*  Yill. ,  Daiiph.  2, 
pag.  Ç)oS,  Traglum  alterum  Dioscoridis, 
Colum.,  Phyt.  76,  (henè  quoad  description 
neju  y  jnalè  quoad  iconemj. 

Toute  cette  plante  est  chargée  de  poils 
courts  plus  ou  moins  serrés,  qui,  lorsqu'ils 
sont  abondans ,  lui  donnent  le  même  aspect 
cjue  si  elle  étoit  couverte  d'une  poussière 
glauque  et  même  blanchâtre;  ces  poils  sont 
très -serrés  sur  les  fruits  et  les  rendent  tout 
blancs.  Je  dois  cette  nouvelle  espèce  à  M. 
Suffren  qui  Ta  trouvée  à  Saint-Remi  et  au 
pied  du  Mont  YenloLix  ,  où  elle  fleurit  au 
mois  de  juillet  :  ses  tleurs  sont  blanches.  Elle 
avoit  déjà  été  recueillie  par  M.  Yillars  en 
Dauphiné,  et  par  Commerson  dans  les  en- 
virons  de   Montpellier  ,  aux    Capouladoux  , 


(   272  ) 
au  Vîgan  *  à  Meyrueis ,  d'après  les  échantil- 
lons que  j'ai  y  us  dans   l'herbier  de  M*   de 
Jubsieu.  IJl.  I 

PIMPINELLA   HISPIDA.   N. 

P,  caille  foliisque  pinnatis  suhpuhescendhus y. 
foUolis  inferioribus  subrotundis  incisis  den- 
tatis  y  superioribus  linearibus ,  umbellâ  i5- 
iLQ-fidà ,  Jructibus  hispidls^ 

Cette  plante  est  très-différente  de  la  pré- 
cédente ^  ses  folioles  sont  plus  arrondies , 
beaucoup  moins  cunéiformes;  les  poils  courts 
dont  elles  sont  couvertes ,  ainsi  que  la  tige , 
ne  les  rendent  ni  glauques  ni  blanchâtres; 
elles  restent  d'un  vert  foncé.  La  tige  s'élève 
depuis  un  pied  jusqu'à  un  pied  et  demi;  elle 
est  garnie  de  feuilles  dont  les  inférieures  ont 
leurs  folioles  arrondies,  et  les  supérieures  les 
ont  linéaires.  L'ombelle  est  à  quinze  ou  vingt 
rayons ,  et  les  fruits  sont  hérissés  de  poils 
courts,  roides,  mais  qui  n'ont  nullement  3'as- 
pect  d'une  poussière  blanchâtre.  M.  G.  Ro- 
bert a  découvert  cette  espèce  dans  les  haies 
aux  environs  de  Toulon,  où  elle  fleurit  en 
juillet;  ses  fleurs  sont  blanches,  q? 

STATICE    GLOBULARÏ^.FOLIA.    Desf.  , 
Atl.  I ,  p.  274. 

iS.    foliis     obovato  -  lanceolaCls    acuminaùis; 


(  273  ) 

margine  memhranaceis  subundulads  y  caide 
erecto  subdichotomo  paniculabo  ,  racemis 
secundis  terniinalihus ,  florihus  laxiiiscidis , 
Limonium  médium,  glohidarice  folio ,  majus 
eu  minus.  Barr. ,  le.  793,  794. 

Cette  plante  a  été  recueiiiie  par  MM.  Ar- 
taud et  Siiffren  ,  dans  la  Camargue  aux  en- 
virons d'Arles,  et  par  M.  Ptequien  à  Cette. 
Ses  fleurs  sont  bleues;  elles  paroissent  en 
août  et  septembre.  Of. 

STATICE  FERULACEA.  Lin.,  Sp.  396. 

S,  caule  beretï  paniculato  ,  ramis  ramosis- 
simis  y  raniulis  inferiorïhus  sterilihus  imhrï- 
catis  squaniis  mem^hranaceïs  apice  pdiferis  ^ 
florihus  secundis  bnhricatis.  Liimoniumferu- 
laceo  folio,  Moris. ,  Hist.  3,  s.  i5,  t.  i,  f.  23* 

Cette  plante  a  été  trouvée  par  M.  Ptoiide, 
à  l'île  Sainte  -  Lucie ,  dans  les  environs  de 
jNarbonne  :  elle  fleurit  au  mois  d'août  ;  ses 
fleurs  sont  jaunes  selon  Linnë,  elles  me  pa- 
roissent avoir  été  rougeâtres  dans  les  échan- 
tillons que  j'ai  dans  mon  herbier.  C^. 

LINUM  YISCOSUM.  Lin.,  Sp.  398.  BertoL, 
PI.  Gen.  47. 


,  caule  recto  ,  foUis  lanceolatis  tri-quinqiie 
nennisve  suhpubescentibus  calycibuscjue  acu  - 


ner 

2.  18 


(  ^74  ) 
rninabis  margine  cillato-glandulosis ,  ramis 
floriferis  suhcUchotomïs  ,  fLorïbus  peduncu- 
latis  secundis,  L.  syhesbre,  Scop. ,  Carii.  i  , 
p.  229,  t.  II. 

Celte  plante  m'a  été  envoyée  des  enviions 
de  Turin,  par  M.  Balbis,  sous  le  nom  de 
Linuni  hirSutum  ;  ce  qui  me  donne  lieu  de 
soupçonner  que  cette  dernière  espèce ,  indi- 
quée aux  environs  de  jNice  par  AUioni,  n'est 
peut-élre  que  la  même  plante  que  j'ai  reçue 
de  M.  Balbis.  Si  cela  étoit  ainsi,  il  faudroit 
retrancher  de  la  Flore  le  hinnm  hirsutum. 
Le  Lin  visqueux  est  aussi  indiqué  aux  en- 
virons de  Gènes,  par  M.  Bertoloni;  ses  {leurs 
sont  d'un  violet  tirant  sur  la  couleur  lie-de- 
vin. 2f.. 

DROSERA  AINGLICA.  Huds.  —  Lois.  ,  FI. 
Gall.  187. 

Celte  plante,  indiquée  seulement  dans  le 
Palatinat  et  aux  environs  de  Mayence ,  a  été 
retrouvée  par  M.  Castan  dans  les  marais  de 
Bonnevillê  en  Savoie. 

CRASSULA  CESPITOSA.  Cavan.  ,  le.  i, 
p.  5o ,  t.  69 ,  f.  2.  Wiîld. ,  Sp.  I ,  p.  i56o. 
Baib. ,  Miscel.  Alt.  i3. 

C,  caule  suhdmso  ,  foJîis  glohoso-ovatis  im~ 


(273) 

hricads  ,    cyrnd  suhtriflorà  ,  florïbus   ses- 
silibus. 

Cette  plante  a  été  trouvée  par  M.  Piisso 
«ntre  INice  et  Antibes.  0.   . 

HEX.ANDRIE. 

NARCISSUS  GOUANI.  Roth. ,  Catal.  Bot.  i , 
p.  32.  Lois.,  Fî.  Gai].  723.  Red.,  Lil,  tom.4, 
t.  220.  N,  incortijjarahilis.  Gurt.  ,  Mag. 
t.  121.  Willcl.  ,  Sp.  2  ,  p.  35.  iV.  odorus. 
GoLiaii ,  111.  23  ,  11.  4.  Lam.  ,  Dict.  4 , 
p.  425. 

Cette  espèce,  quoique  très-distincte  de  toutes 
ses  congénères,  a  été  confondue  par  la  plu- 
part des  Botanistes  modernes  ,  tantôt  avec 
îe  Narclssus  oclorus ,  dont  elle  diffère  beau- 
coup ,  et  principalement  par  ses  feuilles  planes 
et  glauques ,  tantôt  avec  le  Narcissus  pseu- 
donarcissus  avec  lequel  elle  ne  doit  pas  être 
confondue  à  cause  de  la  longueur  de  son 
nectaire  moitié  plus  coiu^t  que  les  pétales.  Elle 
est  indiquée  seulement  aux  environs  de  Mont- 
pellier; MM.  Audibert  et  Requien  l'ont  trou- 
vée à  Tarascon  et  à  Avignon ,  et  M.  Bertoloni 
me  l'a  envoyée  du  pays  de  Génes^ 


(  ^76  ) 

]N[ARCISSUS  BIFLORUS.  dut.,  Mag.  t.  197. 
Eugl.  Bot.  t.  276.  Smith.  ,  FI.  Biit.  354» 
Wiild. ,  Sp.  2  ,  p.  39. 

2V.  foliîs  planiuscuîis  glaucescentihus  acutè 
carinatis ,  scapo  suhcylindrlco  ancipïbi  hi- 
floro  ,  nectar io  rotabo  hrcKissimo  niem- 
hranaceo  crenulabo  prorsûs  luteo» 

Ce  Narcisse  a  été'  trouvé  aux  environs  de 
Genève  ,  par  M.  Caslan,  et  aux  îles  d'Houat 
et  d'Hedic  sur  les  côtes  de  Bretagne ,  par 
M.  Bonnemaison.  Il  fleurit  au  mois  d'avril; 
ses  pétales  sont  blancs  et  le  nectaire  est  toufe 
jaune.  Of. 

NARCISSUS  PATULUS.  N. 

N»  foUis  glaucescentihus  planiuscuîis  suh- 
canaliculatis  patulis ,  scapo  suhcylindrico 
2,-^-floro  (rariùs  ^-^-ftoro),  nectar  io  cya- 
tJii forme  suhintegerrinio  aureo  petalis  ni- 
veis  albeniè  latioribus  dnnidïo  hreviore. 
IV.  orient alis.  Lin. ,  Mant.  62  ?  N.  latifo- 
Vais  simplex  medio  lubeus  tertius.  Cl  us.  , 
ITist.  154. 

Ce  Narcisse  est  vuie  fois  plus  petit  dans 
toutes  ses  parties  que  le  I\arcissus  tazetta , 
(et  il  fleurit  plus  tard  ;  ses  ileurs  ne  paroissent 


(277)    ^ 
qu'à    la   fin   d'avril  ,  les    pétales   sont    d'an 
blanc    de    neige    et  le    nectaire    d'un   jaune 
doré.    Il  a  ëtë   trouvé  aux   îles   d'Hières  par 
M.  G.  Robert.   If, 

NARCISSUS  POLYANTHOS.  N. 

iV.  foliis  planiusciiUs  vïridlhus  ,  scapo  suh- 
cylindrico  ancipid  8-20  -floro  ,  necbario 
cyatJdforme  suhintegerrimo  petalis  ovatls 
alterné  latioribus  tripla  hreviore.  N,  lati- 
folius ,  simplici  flore  prorsûs  alho  ,  primus 
et  secundus.  Glus.,  Hist.  i55. 

Cette  espèce,  longtemps  confondue  avec  le 
Narcissus  tazetta  en  est  très -distincte  par 
ses  feuilles  larges  ,  vertes  et  non  glauques  , 
par  sa  tige  chargée  d'une  plus  grande  quan- 
tité de  fleurs ,  et  enfin  par  la  couleur  de  celles- 
ci.  Les  pétales  sont  blancs  dans  l'une  et  l'autre 
])laute,  mais  le  nectaire  dans  le  Narcisse  miil- 
tiflore  est  d'un  jaune  très-pâle,  presque  blanc, 
et  il  devient  même  tout -à- fait  blanc  quand 
la  floraison  s'avance  ;  dans  le  Narcisse  îazette 
au  contraire  ,  le  nectaire  toujours  jaune  de- 
vient encore  pi  lis  foncé  à  mesure  que  la  ileur 
est  plus  éloignée  du  moment  où  elle  s'est  épa- 
nouie. Le  Narcisse  muitiilore  a  été  Iroavé  par 
M.  G.  Robert  aux  environs  de  Toulon,  où 
il  fleurit  dans  les   premiers  jours  de  mars  5 


(  278  ) 

quelquefois  à  la  fin  de  février.  Le  Narcisse 
lazelle  fleurit  près  d'un  mois  plus  tard.  %* 

NARCÏSSUS  NIYEUS.  N. 

iV.  scapo  depresso  ancipiti  ^-lo-floro  j  foliis 
planiusculis  viridibus  ,  nectario  campanu- 
lato  crenato  petaïis  quadrupla  brepîore* 
N,  bobus  alhus  viinor  sbellabus.  Barr,  , 
le.  gi6  ? 

Celte  espèce  est  voisine  de  la  précédente , 
mais  elle  s'en  distingue  à  ses  fleurs  d'une 
blancheur  parfaite  ,  dont  les  pétales  sont 
plus  alongés  tandis  que  le  nectaire  est  plus 
court  :  leur  odeur  est  très-suave  ,  elle  ressem- 
ble beaucoup  à  celle  du  jasmin.  J'ai  trouvé 
cette  e  pèce  en  fleurs  ,  au  mois  d'avril ,  dans 
le  jardin  d'un  amateur  (}ui  m'a  assuré  l'avoir 
reçue  du  Midi  de  la  France.  1^. 

ALLIUM  CARNEUM.  Bertol. ,  PL  Gen.  5i. 

Cette  plante  est<^«^e  variété  bulbifère  de 
V Allium  roseum  ;  elle  est  très-commune  dans 
le  pays  de  Gènes  ,  à  Nice  et  en  Provence  ; 
je  r^i  reçue  de  MM,  Bcrtoloni ,  Rohde  et 
G*  Robert, 


(  ^79  ) 
ALLIUM  ACUTÏFLORUM.  N. 

A,  caille  planijolio  umhellïfero  ,  unihellâ 
siibglohosd  ,  petalis  lanceolatis  acutis  ,  sta- 
ininihus  tricuspïdatis ,  fdamentis  marglne 
ciliatis. 

Tige  cylindrique,  d'un   pied  de   haut  ou 
un  peu  plus  ,  engainëe  par  les  feuilles  dans 
son  quart  inférieur,  nue  dans  le  reste  de  son 
étendue.   Feuilles   linéaires  ,   longues    de   six 
pouces ,  larges  de  deux  lignes  ,  très-glabres. 
Spathe  d'une   seule  pièce  ,  à  peu  près  de  la 
longueur   des   (leurs.    Ombelle    composée    de 
quarante   rayons   et  au-delà,    formant    une 
tête  presque   globuleuse;    chaque    rayon    ou 
pédicelle    de  six  à  huit   lignes  de  long.  Co- 
rolle  de  six  pétales   lancéolés  ,  aigus  ,  d'une 
couleur  purpurine  très-claire,  avec  une  ner- 
vure moyenne   et  longitudinale  plus  foncée. 
Etamines  à  trois  pointes,  égales  à  la  longueur 
des   pétales  ;    filamens    ciliés   en  leurs   bords. 
Cette  plante  lleurit   au  mois  de  juin  ;  elle  a 
été  découverte   par    M.   Perret   dans  le  Pié- 
mont ,  à  Tende  et  au  Mont  Gros.  9/. 

ALLÎUM  MAGICUM.  Lie.  ,  Sp.  424-  Saint- 
Amans  ,  Mém,  Soc.  d'Agric.  d'Agen  i  , 
p.  79. et  suiv. 

A.  caulc  plani folio  hulhïfero  ^  foliis  lan- 
ceolatis canaliculaUs  ^  folio  interiori  fili- 


(  ^8o  ) 
fonni   hasi    cauleni   vaginante   apice   hid^ 
hlfero.    A.   specioswn.    Cyril. ,   PJant.   l'ar. 
I^eapol.  fasc.  2  ,  p.  35  ? 

Cette  plante  fructifie  dans  les  mois  d'avril 
et  de  mai  ;  son  ombelle  est  dépourvue  de 
lleurs  et  ne  porte  que  des  bulbes  :  je  l'indi- 
que d'après  M,  Saint-Amans  qui  l'a  trouvée 
dans  les  environs  d'Ageu  ;  je  l'ai  vue  dans 
le  jardin  botanique  de  Bordeaux,  %_, 

ALLIUM  ALBUM.  Santi,  Yiag.  al  monl.  3j2, 
tav.  7.  ex  Bertol. ,  PI.  Gen.  5i. 

yi.  scapo  nudo  obsolète  triquetro  ,  foliis  ra^ 
dlcalihus  Ibieari  -  laiiceolaùis  canaliculatis 
carinatis  ,  umhcllâ  capsuliferâ  y  petalis 
ovatis  ,  siaininibiis  simpliclhus. 

Cette  espèce  est  bien  distincte  de  XAlliiiin 
briquetrum ,  dont  la  tige  est  plus  décidem- 
ment  triangulaire ,  dont  les  pétales  sont  lan- 
céolés traversés  par  une  nervure  longitudi- 
nale roussâtre,  eî  dont  la  spatlie  s'ouvre  en 
deux  pièces.  L'Ail  à  lleur  blanche  est  com- 
mun dans  le  pays  de  Gènes  ,  d'où  je  l'ai  reçu 
de  M.  Bertolooi  ;  M.  G.  Robert  m'en  a  aussi 
envoyé  des  bulbes  des  environs  de  Toulou  :  il 
ileurit  au  mois  d'avril.  2f« 


(   2Sl    ) 

TULIPA  CELSIANA.  Red. ,  Lil.  i ,  t.  38. 

T.  caille  unifloro  glahro ,  foliis  lanceolato- 
Unearïhus  canaliculatis ,  flore  erecto  luteo  , 
petalis  glahris. 

Cette  espèce  diffère  de  la  TuUpa  syl- 
vestrls  ayec  laquelle  elle  a  été  confondue  ; 
sa  tige  est  toujours  uniilore ,  pendant  que 
celle  de  cette  dernière  porte  ordinairement 
deux  fleurs  et  quelquefois  trois.  M.  Decan- 
dolle  dit  qu'elle  est  commune  dans  les  prés 
du  Languedoc  ;  M.  G.  Ptobert  me  l'a  envoyée 
des  environs  de  Toulon.  Sa  fleur  est  jaune, 
elle  paroît  de  très  -  bonne  heure  au  prin- 
temps. 2j-« 

SCILLA  CAMPANULATA.  Ait. ,  Ke^Y.  i  , 
p.  144.  Curt.,  Bot.  Mag.  4.  t.  128.  Wiild. , 
Sp.  2.  p.  128. 

S,  huïbo  solido  subdeformi ,  foliis  lanceolato- 
linearihus  y  racenio  multifloî^o  ohlongo 
œquali  suhconico  recto ,  corollis  campa- 
nulatis  erecùusculis  ,  hracteis  h'wardùs 
pedunculo  longioribus. 

Cette  plante  est  indiquée  dans  les  prés  en 
Toscane ,  par  M.  Savi  ;  ses  fleurs  bleues  pa- 
roissent   en    mars  et   avril.   2l- 

UHfacintJius  non  scriptus  Lin.^  et  VHya- 
einthm  patulus  Desf,^  doÎYent  être  placés  dans 


(   282    ) 

le  genre  Scilla,  comme  l'a  fait  M.  Decandolle , 
ces  deux  plantes  ayant  le  plus  grand  rapport 
avec  la   Scilla  camjjawdata ,  et  ne  pouvant 
même  s'en  distingner  qu'avec  peine.  Yoicl  les 
différences  qui  m'ont  paru   les  plus  sensibles 
entre  ces  trois  espèces  :  la  Scllla  campanidata  a 
souvent  sa  bulbe  alongée,  un  peu  diforme;  ses 
feuilles  sont  lancéolées- linéaires  ,  redressées; 
ses   (leurs  ,  presque    droites  ,  également   dis- 
posées de  tous  côlés,  ferment  une  grappe  co- 
nique, et  leurs  pétales  sont  évasés  en  cloche. 
U Hyacintlius  patAdus   a   sa  bulbe  arrondie  ; 
ses  fleurs  forment  une  grappe  disposée  comme 
dans  la  première,  mais  les  pétales  sont  droits, 
non  évasés,  et  les  feuilles  un  peu  plus  étroites 
sont  étalées  sur   la   terre.   \JHyacinthus  non 
scriptus  a  ses  fleurs  pancbees  du  même  côté  ; 
disposées  en  grappe   unilatérale  ,  légèrement 
courbée   en    arc  ;   les    pétales   sont   roulés   en 
dehors  à  leur  sommet,   droits   et  rapprochés 
en  tube  dans  le  reste  de  leur  étendue  ;  eniin 
les  feuilles  sont  étroites,  tout- à-fait  linéaires. 

ORNlTHOGALtFM  AR ABICUM.  Lin.— 

Lois.,  Fi.  Gall.  201. 

HYACINTHUS  ORIE^^TALIS.  Lin.  -  Lois., 
FI.  Gall.  724. 

J'ai    indiqué    la    première    de    ces    deux 
piaules  en   Corse  5  où  elle  a  été  trouvée  par 


(283) 
M.  G.  Robert,  et  la  seconde  aux  environs 
de  Toulon  ,  où  elle  a   été  observée   par   le 
même  :  M.  SuffVen  les  a  recueillies  toutes  les 
deux  à  Nice,  il  y  a  vingt  ans. 

HYACINTHUS  SEROTINUS.  Lin.  ^  Lois., 
FI.  Gali.  206, 

MM.  Léon-Dufour  et  Audibert  ont  trouvé 
cette  plante  aux  environs  de  Beaucaire. 

HYACINTHUS    ROMANUS.    Lin. 
Mant.  224. 

H,  florïbus  racemosis  ,  coroUis  campanula-' 
ùls  semisexfidis ,  staminïbus  monadelphis, 
H.  comosus  alhus  ciim  cœriileis  stamini- 
bus,  J.  B. ,  Hist.  2,  lib.  19,  p.  584.  Belle- 
valia  operculaùa,  Lapeyr. ,  Journ.  Phys.  67. 
p.  ^26—4.2^,  ciini  icône. 

Cette  plante  est  commune  ,  selon  M.  de 
Lapeyrouse  ,  dans  les  prairies  humides  des 
vallées  des  Pyrénées  et  aux  environs  de  Tou- 
louse ;  elle  m'a  été  communiquée  par  M.  Flugge 
qui  l'a  aussi  trouvée  près  de  cette  ville  :  ses 
ileurs,  qui  sont  d'un  blanc  sale,  paroissent  au 
mois  de  mai.  2i. 


(  284  ) 
JUNCUS  GERARDI.  N. 

/.  ( setaceus )  foUis  linearihus  canaliculaùs  , 
panicul  /  termin  li,  capsulls  oblongis  ,  fo- 
lio ter  inali  puni  ulani  longe  super anbe* 
Gérard,  in  éd.  Gramen  juncemn  niilii  pa- 
niculd.  Barr. ,  le.  747?  f.  2. 

Celte  plante  croît  en  Provence,  dans  les  prés 
sur  le  bord  des  ruisseaux;  elle  diffère  du  Juncus 
bulbosus ,  selon  M.  Gérard  qui  m'en  a  com- 
muniqué la  description ,  par  sa  tige  plus 
élevée,  par  sa  panicule  plus  longue,  par 
SCS  ombelles  pi  s  roides  ,  par  ses  (leurs  plus 
petites,  par  ses  capsules  plus  longues  et  plus 
étroites  ,  et  enfin  p  r  la  f<^uille  florale  beau- 
coup plus  longue  que  la  panicule.  'yi, 

JUNCUS  FLAYESCENS.   Host.  ,   Grani. 
Aust.  3 ,  p.  62 ,  t.  94. 

J,  foliis  angiisdssiinis ,  corymho  siibsimpUcl 
pauci/lorOy  pedlcellls  uni/loris  y  pebalis  sub- 
lanceolabis  acutls  capsiilam  elongato-acu^ 
tam  subœquanblbus,  Luzula  HosUï.  Desv., 
Journ.  Bot.   i  ,  p.  140,  t.  6,  f.  i. 

Cette  plante  a  été  trouvée  au  Mont  Canigou 
dans  les  Pyrénées  orientales,  par  M.  Rohde  : 
elle  fleurit  en  juillet,  y. 


(  285  ) 

JUNCUS  GLABRATUS.  Hopp. ,  Fïeib.  viv, 
cent.  3 ,  Rostk. ,  Monogr.  J  une.  2q» 

J,  culmo  foliis  vaginisque  glaherrimis ,  co- 
rymho  decomposlto  dlvaricabo  ,  ped'cellis 
2.'^-/loris  hr éviter  peduncidatls  ,  capsula 
fiLScâ  calycihus  suhœqualL  /.  intenncd  us, 
Host.  Gram.  3 ,  p.  65,  t.  gg.  /.  montanus  y. 
Lam.,  Dict.  3,  p.  278.  Luzida  glabrata* 
Desv. ,  Journ.  Bot.  i ,  p.  143,  t.  5,  f.  3. 

J'ai  reçu  ce  Jonc  des  montagnes  de  l'Au- 
vergne. 0^, 

JUNCUS  PARVIFLORUS.  Ehrh.,  Beitr.  6, 
p.   i3g.   Rostk.  Monogr.   Junc.  J26 ,   t.  i  ^ 


J,  culino  elato  y  foliis  labis  glahris ,  vaginis 
fauce  pilosis ,  corymbo  decomposito  erecto , 
floribus  solitariis  hr éviter  pediceilu'  s  ,  cap- 
sula ohlongâ  calycibus  o cutis  hreio  i,  J, 
pilosus  y.  Lin.,  Sp.  468.  Luzula juirvifiora, 
Desv.,  Journ.  Bot.  i,  p.  144. 

Cette  plante  croit  dans  les  montagnes  aux 
environs  de  Genève  ;  je  l'ai  reçue  de  M.  Cas- 
tan,  y. 


(  28S  ) 
HEPTANDRIE. 

TRIETSTALIS  EUROP^A.  Lin.— Lois., 
FI.  Gall.  219. 

Ce  n'ëtoit  que  d'après  Dalechamp  qui  avoit 
observé  celte  plante  en  Dauphine' ,  que  je 
l'avois  indiquée  dans  ma  Flore  ;  M.  Lejeune 
me  l'a  envoyée  de  Spa  et  de  Malmedy,  dé- 
partement de  rOurtlie ,  où  elle  est  très-com- 
mune. 

OCTANDRIE. 

CHLORA  SESSILIFOLIA.  Desv. ,  Mém.  Soc. 
Scien.  Phys.  1807,  p.  74,  PI.  3,  f.  2. 

C,  caule  filiforini  pauclfloro  ,  foliis  sessi- 
lïbus  ovato-lanceolatis ,  caljce  monophylïo 
^-y-j.ficlo ,  corollis  cal  y  ce  hrcvioribus,  Desv. 
Centaurium  luteinn  novum»  Coîum. ,  Ec- 
phras.  2  ,  p.  78.  Centaurium  pusilhnn  lu- 
teum,  Bauh.,  Pin.  278.  Tourn.  Inst.  I23. 

Celte  plante  est  indiquée  par  M.  Desvaux  , 
dans  les  lieux  sablonneux,  près  de  laPiocbelle; 
je  l'ai  vue  dans  l'herbier  de  M.  Merat,  vcnanE 
des  environs  de  T^^arbonne.  Q. 


(287) 

ERICA  UMBELLIFERA.  N. 

E,  anblieris  muticis  exsertis ,  cor oJ lis  ovato- 
suhglohosis  unihellatis  ,  stylo  exserto  ,  jo- 
liis  ternis  calycibusque  margine  cilaitis  , 
pedicellis  piihescentibus.  Species  nova  ? 
Erica  uniheLlata.  Lin. ,  S  p.  5oi? 

Cette  plante  a  été  trouvée  par  M.  Lamoii- 
roux  dans  les  environs  de  Perpignan  ;  ses 
fleurs  sont  purpurines ,  elles  paroLssent  en 
juillet  et  août.  ■^. 

ELATINE  HEXANDRA.   Decand.,  ïc.  rar. 
fasc.  I  ,  pag.  14  ,  lab.  43  ,  f .  1. 

E*  caille  prostrato  ramoso  dlchotomo ,  foliis 
ovatO'ohlongis  opposltis,  floribus  axillaribiis 
al  ternis  tripe  talis  hexandris ,  E,  hydroyjiper^. 
Lois.  ,  FI.  Gall.  23 1.  E,  triandra.  Hoffm. 
Germ.  140  ?  Alsinastnini  serpdlifolium  _, 
flore  roseo  tripetalo.  Vaill.,  Bot.  Par.  5, 
tab.  2  ,  f.  I.  Birolia  palud  )Sa.  BeUardi  , 
Mém.  acad.  Tur. ,  année  i8o3,  Descript, 
et  icon. 

Cette  espèce  se  trouve  dans  les  lieux  inon- 
dés, et  sur  le  bord  des  mares  aux  environs 
de  Paris;  M.  Decandolle  l'indique  aux  en- 
virons du  Mans  et  de  INanles  ;  M.  Perret  l'a 


(  288  ) 
trouvée  dans  les  rizières  du  Piémont ,  et  je 
l'ai  reçue  de  M.  Bellardi  qui  me  l'a  envoyée 
avec  la  figure  qu'il  vient  d'en  publier.  \JEla- 
bine  hexandra  a  les  fleurs  blanches ,  roses  en 
leur  bord;  elle  fleurit  en  juillet  et  août.  Q. 

DECANDRIE. 

ANDROMEDA   POLIFOLIA.  Lin. —Lois,, 
FI.  Gall.  237. 

Cette  plante  n'étoit  indiquée  qu'aux  en- 
virons de  Rouen;  elle  a  été  retrouvée  au 
mont  Jura  par  M.  Delaroclie;  dans  les  Yosges 
par  M.  Mougeot ,  et  aux  environs  de  Liège 
par  M.  Lejeune. 

SAXIFRAGA  CERNUA.   Lin.,  Sp.  577.  FI. 
Dan.    tab.   22. 

S*  folïîs  radicalihus  et  caulinis  injeriorihus 
glahris  pahnabis  ^  superiorihus  ovato-laji- 
ceolatis  ,  caule  siibsimplici  hulhifero  ,  flore 
terminait  cernuo.  S.  foliis  palmatis ,  caule 
simpliciunifloro.  Lin.,  Fi.  Lapp.  172,  tab. 2, 

f.  4. 

Cette  Saxifrage  se  trouve  au  Grand-Sain t- 
Bernard,  et  dans  les  Alpes  du  Valais;  sa  fleur 
est  blanche.   2|-« 


SAPONARIA  CîlSPITOSA.  Decand.,  Voyag, 
Bot.  78. 

tS*.  Calycïbus  cylindricis  villosis,  petali$  apice 
eTTiarginatis  ,  foliis  glahrls  lineari  -  lan- 
ceolabis  suhradlcal'ihus ,  caulïbus  suhnudis 
apice  floriferis,   Decaud. 

Cette  plante  croît  dans  les  Pyrénées ,  sur  les 
pelouses  sèches,  et  sur  les  rochers  des  vallées 
de  Gavarnie  et  de  Specieris;  je  ne  l'ai  pas 
vue,  je  l'indique  d'après  M.  Decandolle  qui 
Fa  découverte. 

fLa  fin  au  Numéro  prochain J^ 


%.  îg 


(  290  ) 


Essai  sur  la  Géographie- Botanique  du  Haut- 
Poitou  (Département  de  la  Vienne);  par 
N.  A.  Desvaux. 

.1  j\  partie  de  la  France  sur  laquelle  je  Yaîs 
donner  quelques  détails,  est  entièrement  in- 
connue sous  le  rapport  de  l'Histoire  na- 
turelle de  ses  Yéfî;ëtaux  (i);  en  effet,  aucun 
auteur  n'a  écrit  sur  la  Botanique  du  Haut- 
Poitou,  et  même  du  Poitou  en  général;  aucun 
"voyageur  ne  l'a  parcouru  pour  y  recueillir 
les  productions  végétales ,  qui  sont  cependant 
aussi  nombreuses  et  aussi  variées  qu'en  aucune 
autre  partie  de  la  France. 

Deux  causes  ont  pu  concourir  à  prolonger 
l'oubli  dans  lequel  on  a  laissé  le  Poitou  ;  la 
première  tient  à  ce  qu'il  se  trouve  dépourvu 
de  ces  masses  imposantes  ,  vers  lesquelles  les 
Botanistes  dirigent  plus  volontiers  leurs  re- 
cberclies ,  parce  qu'ils  ont  des  notions  plus 

(i)  Pour  la  Minéralogie ,  od  peut  consulter  :  VEs- 
sai  sur  la  Minéralogie  du  département  de  la  Vienne  , 
que  j*ai  publié  dans  les  Mémoires  de  la  Société  d'à- 
mulation  de  Poitiers^  deuxième  année,  en  1804, 
pag.  7Î5  pour  la  Zoologie,  un  tableau  des  animaux 
vertèbres  et  invertèbres,  inséré  dans  V Annuaire  sta^ 
tifitique  du  département  de  la  Vienne ^^  pour^'année 
1804. 


(  ^gi  ) 

certaiaes,  qui  leur    promettent  d'abondantes 
découvertes. 

Le  Bas-Poitou  quoique  possédant  quelques 
petites  chaînes  de  collines  assez  élevées,  qui 
auroient  pu  faire  pressentir  nne  grande  variété 
dans  la  végétation,  n'a  point  été  visité.  Guet- 
tard  seulement  a  voit  un  peu  parcouru  les 
plages  maritimes  de  cette  contrée,  et  M. 
Decandolle,  en  1806,  en  faisant  son  Voyage 
dans  l'ouest  de  la  France,  n'a  aussi  parcouru 
que  l'ouest  de  la  province  du  Poitou  ;  por- 
tion la  plus  riche  en  végétaux  ,  à  la  vérité , 
puisqu'elle  est  bordée  par  l'Océan.  Ce  dernier 
voyage  du  savant  Botaniste  français  a  sufli 
pour  donner  l'idée  la  plus  avantageuse  de  la 
variété  des  productions  de  cette  province ,  et 
doit  promettre  à  ceux  qui  la  parcourront 
une  riche  moisson  de  plantes  ,  soit  de  celles 
qui  croissent  dans  les  eaux  de  la  mer ,  soit 
des  plages  maritimes  ,  soit  de  l'intérieur  des 
terres  ;  et  comment  ne  pas  augurer  favora- 
blement d'un  pays  où  l'on  peut  citer  un  grand 
nombre  déplantes  très  curieuses  et  très-rares; 
ne  suffiroit-il  pas  en  effet,  pour  piquer  la 
curiosité  du  Botaniste,  de  lui  apprendre  que 
Vins  tuherosa  (2)  ,  plante  très-rare,  tt  à  peine 
indiquée  dans  un  ou  deux  endroits  en  France, 
et  le   Cneorum   Cricoccon ,  plante  des  plages 

(2)  Aux  environs  de  Luçon. 


(    292   ) 
innriliines   dé   la    I\?ë(liteiranee  ,   y  croissent 
prviir    lui    faire    ]^rejnger    lavorablemenl    du 
clin.at  qui  les  produit. 

Une  seconde  cause,  et  la  plus  imniécliate, 
qui  soit  opposée  à  ce  qu'on  acquit  la  con- 
iioissance  de  l'hisloire  naturelle  des  plantes 
du  Poitou  ,  vient  de  ce  que  celle  province 
se  trouvoit  dépourvue  d'un  i^enre  d'inslruc- 
tion  qui  auroit  pu  déterminer  à  faire  des 
l'ecberches  à  cet  égard.  Lors(jue  Ton  fonda 
à  Poitiers,  une  chaire  de  Botanique  en  1786, 
le  professeur  obligé,  comme  directeur,  de 
former  rétablissement  auquel  il  de  voit  être 
attaché  ,  ne  ]uit ,  dans  les  premières  années, 
6C  livrer  d'une  ma^^ière  immédiate  à  Tétude 
des  objets  qui  renvironnoient  dans  la  cam- 
pagne, et  ses  occultations  ne  lui  lais-oient 
pas  le  tem])s  de  rédiger  les  matériaux  qu'il 
.auroit  pu  recueillir  dans  les  herborisations 
qu'il  faisoit  comme  piofe^seur;  d'ailler^rs  le 
jardin  de  l'école  de  Botanique  de  Poitiers, 
ayant  été  changé  (ie  lieu  plusieurs  fois,  c'é- 
toit  autant  de  motifs  qui  s'opposoient  à  ce  que 
le  professeur  piil  trouver  les  momens  de  se 
livrer  exclusivement  à  l'élude  des  objeîs  qui 
croissent  dans  les  environs  de  la  capitale  du 
Poitou. 

De  ce  qu'on  n'a  point  de  notions  écrites  sur 
rhistoiie  naturelh»  du  Pri!(ui,  il  ne  faut  point 
en  inférer  (ut'ii  n'a  point  eu  de   savans  qui 


(  293  ) 

se  soient  occupes  de  cette  science.  Yers  la 
fin  du  seizième  siècle  et  au  commencement 
du  dix-septième,  Poitiers  possédoit  deux:  na- 
turalistes très-inslruits,  surtout  pour  rëpoque 
à  laquelle  ils  vivoient,  c'éîoient  Paul  et 
Jacques  Constant ,  père  et  (ils ,  maîtres  apo- 
thicaires de  la  ville  de  Poitiers,  et  qui  ont 
donné  diffèrens  ouvrages  sur  l'histoire  natu- 
relle (3). 

Puisqu'aucun  ouvrage  ne  peut  nous  offrir 
de  données  sur  l'histoire  naturelle  des  plantes 
du  Haut-Poitou  ,  actuellement  département 
de  la  Vienne,  je  crois  intéresser  les  Botanistes 
en  leur  faisant  part  des  notions  que  je  pos- 
sède sur  cette  portion  de  la  France  (4). 

(S"!  Eénm's  dans  un  même  volume  et  iniiîulés  : 
les  Œuvres  de  Jacques  et  Paul  Constant  ,  père  et  fils, 
maîtres  apothicaires  de  la  ville  de  Poitiers  ,  divisés 
en  cinq  traités:  l.°  Commentaire  sur  DiDscoride  ; 
2.*^  le  second  Edrn  3.^  Exa^o^re  mirahilium  naturœ  è 
gazophylacio '^  4.^  Synopsis  piantarum,  cum  et' ymo' 
logiis  ;  5."  Jardin  et  cabiret  poétique  avec  les  faruras 
des  plantes  en  taille-douce.  Poitiers,  par  Julian  Tiio- 
reaw  et  la  veuve  Mesnier,  imprimeurs  ordinaires 
du  Roi  et  de    l'Université,  1628;   in  fol. 

(4)  M.  Guillemeau  D.  M.  à  Niort  a  donné  la  Flore 
du  déparlement  des  Deux-Sèvres;  qui  renferme  une 
petite  portion  du  Haut-Poitou  ,  mais  cette  Flore 
est  très-incomplète  5  ei  même  inexacte* 


(  294  ) 

Le  département  de  la  Yienne  ,  renfermant 
toute  la  ])arlie  connue  sons  le  nom  de  Haut- 
Poitou  ,  est  situé  directement  à  Touest  de  la 
France,  entre  le  46/  degré  5',  et  le  47  degré 
5'  de  latitude,  et  entre  le  i.'''  degré  10'  et  le 
2.^  i5'  de  longitude  occidentale,  méridien  de 
Paris. 

Ses  limites  sont  au  nord  ,  le  département 
d'Indre  et  Loire  (Touraine);  à  l'est  celui 
d'Indre  (Berry)  ;  au  sud-est  celui  de  la  Haute- 
Tienne  (  Limousin);  au  sud  celui  de  la  Cha^ 
rente  (Sainîonge);  à  l'Ouest  celui  des  Deux- 
Sèvres  (  Bas-Poitou  )  ;  et  au  nord-ouest  celui 
de  Maine  et  Loire  (Anjou). 

L'étendue  territoriale  du  département  de 
la  Yienne  est,  de  353  lieues  carrées  (la  lieue 
de  2282  toises).  Sa  longueur  du  sud  au  nord- 
est  de  27  à  28  lieues  ,  et  sa  largeur  moyenne 
de  14  à  10  lieues. 

Le  climat  du  Haut-Poitou  présente  tous  les 
caractères  qui  appartiennent  aux  régions  tem- 
pérées de  la  France  ;  les  quatre  saisons  sont 
parfaitement  distinctes ,  par  les  phénomènes 
atmosphériques  qui  sont  particuliers  à  cha- 
cune d'elles  :  en  hiver  le  froid  est  vif ,  sec , 
le  vent  vient  du  nord  :  l'été  est  très-chaud  , 
le  vent  vient  constamment  du  midi;  quelque- 
fois il  liasse  au  sud  -  ouest  et  occasionne  tou- 
jours une    plaie   chaude  et    abondante  ,    ce 


(  295  ) 
vent  prend  vulgairement  le  nom  de  verib  de 
mer  (5). 

La  transition  subite  du  vent  de  sud  au 
vent  de  nord-ouest,  qui  a  lieu  quelquefois 
dans  le  printemps  Cbt  très-préjudiciable  à  la 
végétation. 

Il  arrive  assez  ordinairement  que  le  prin- 
temps est  pluvieux,  ce  qui  a  lieu  particulière- 
ment dans  ce  qu'on  appelle  vulgairement  la 
lime  de  mars  ,  alors  plusieurs  fois  le  jour 
il  tombe  ud/C  pluie  plus  ou  moins  forte  qui 
porte  le  nom  de  giboulée  de  mars  ^  dans  le 
pays. 

L'automne  est  très-beau ,  la  température  est 
assez  élevée  ,  il  y  a  des  jours  très-cbauds;  mais 
les  matinées  sont  froides  et  brumeuses. 

Le  Haut-Poitou  considéré  relativement  à  sou 
étendue,  est  un  pays  de  plaine;  en  effet,  on 
n'observe  de  parties  montueuses  que  vers  le 
sud,  dans  la  sous-préfecture  de  Civray,  et  ces 
monticules  qui  font  suite  à  une  chaîne  qui 
existe  au  nord  du  département  de  la  Charente, 
ont  à  peine  60  à  70  toises  de  baut. 

Dans  tout  le  reste  de  cette  contrée ,  on  ne 
voit  que  des  plaines   et  des  vallons  ,  formés 

(5)  Les  autres  vents  sont  appelés  galerne  [sud- 
esf],  bise  [nord-ouesl],  autun  [nord  est].  Les  vents 
priiïcipaux  sont  distingués  comme  secondaires;  ainsi 
lorsque  le  veat  est  nord ,  oa  le  dit  entre  bise  e$ 
autun,  etc. 


(  296  ) 
par  les  nombrenses  rivières  qui  la  sillonnent. 
Les  plus  importantes  de  ces  rivières  sont  la 
Tienne  qui  donne  son  nom  au  département, 
et  le  traverse  du  sud  au  nord  ;  le  Ht  dans 
lequel  elle  coule  ,  est  au  milieu  d'un  vaste 
vallon  qui  est  couvert  de  sables  a^-^sez  pro- 
ductifs; les  coteaux  qui  bordent  la  Tienne 
sont  peu  variés. 

Le  Clain  coule  du  nord-est  au  sud-ouest, 
passe  près  de  Poitiers  ;  le  vallon  qu'il  par- 
court n'est  pas  très-lai'ge  ,  mais  il  offre  des 
sites  de  toute  beauté;  le  fond  est  formé  par 
des  prairies  très-productives,  et  les  coteaux 
par  des  bois,  quelquefois  des  terres  labou- 
rables, souvent  des  rocbers  très-élevés  d'un, 
côté,  et  une  belle  plaine  en  pente  douce  cou- 
verte de  moissons,  de  l'autre.  La  Gartempe, 
à  l'est  du  département;  la  Creuze  au  nord- 
est,  et  la  Charente  au  sud,  sont  des  rivières 
assez  belles  ,  mais  elles  ne  traversent  qu'une 
très-petite  étendue  du  département. 

Il  est  plusieurs  autres  rivières  plus  petites 
telles  que  l'Envigue ,  l'Anglin  ,  l'Auzance  ^ 
la  Yone ,  la  Boivre,  la  Clouère  ,  la  Palla , 
qui  coupant  le  département  dans  différens 
sens ,  et  étant  alimentées  par  des  ruisseaux 
nombreux ,  rendent  ce  pays  très-agréable  et 
très-varié. 

La  Dive  (dans  la  commune  de  Sauve)  et 
la  Fallu  (dans  la  commune  de  Blaslais)  forment 


(  297  ) 
de  très-vastes  marais  couverts  d'eau  pendant 
une  grande  partie  de  l'année. 

Il  y  a  très-peu  d'étangs  dans  le  Haut-Poitou, 
et  encore  leur  étendue  est  très-limitée  ;  les 
principaux  sonl  dans  la  plaine  située  entre  la 
Gartempe  et  la  Vienne  ,  dans  la  sous-pré- 
fecture de  Montmorillon. 

Le  Haut -Poitou,  sans  être  trop  boi^é ,  se 
trouve  très-bien  pourvu  de  forets;  celles  de 
Chauvigni ,  de  la  Molière ,  de  Yerrière  ,  de 
Chatellerault ,  sont  les  plus  étendues.  Les 
vignobles  et  les  plaines  de  plantes  céréales 
couvrent  la  surface  du  reste  du  dé^)artement; 
si  l'on  en  excepte  une  certaine  étendue  de 
landes  entre  Poitiers  et  Luzignan,  et  dans  la 
partie  appelée  le  Désert  entre  la  Vienne  et 
la  Creuze  dans  les  environs  de  la  Pvoclie- 
Pozaj,  Pleumartin. 

Il  y  a  dans  la  sous-préfecture  de  Loudun 
unpetitpays  appelé  l'Encloîîre  qui  est  le  jardin 
des  paysenvironnans;  en  effet,  il  présente  une 
étendue  de  terrain  de  quatre  lieues  de  dia- 
mètre dans  lequel  on  ne  voit  que  des  végé- 
taux culinaires,  tels  que  des  pois  ,  des  fèves  de 
marais,  des  phaséoles,  des  choux,  de  l'ail, 
de  Fanil ,  des  melons  ,  le  tout  sans  être  en- 
vironné de  haie. 

D'après  cette  esquisse  de  la  géographie  phy- 
sique du  Haut-Poitou,  on  doit  s'apercevoir 
qu'il  doit  être  pourvu  d'une  grande  variété 


(298) 
de  terrain,  propres  à  produire  chacune  un 
grand  nombre  de  végétaux;  c'est  ce  que  nous 
alio  s  essayer  de  faire  connoître,  en  parcou- 
rant ces  lerraiiis,  ce  ^  ui  nous  donnera  occa- 
sion d'énumér.r  l(S  espèces  de  plantes  les  plus 
remarquables  c;u'i  s  nous  ont  fournies. 

M.  Decandolle,  dans  le  rapport  de  son 
Toyage  Botanique  et  Agronomique  dans  les 
Departcmens  de  l'Onest  (6),  a  exp^^sé  ses  i  lées 
relativement  à  la  géographie  botanique  de  cette 
pnrlie  de  la  France  qu'il  a  parcourue;  mais 
il  m'a  semblé ,  d'après  l'étude  que  j'ai  faite 
du  Haut-Poitou  et  de  ({uelques  parties  de  l'in- 
térieur de  l'ouest  de  la  France,  que  les  don- 
nées qu'il  a  présentées  sont  plutôt  relatives 
aux  côtes  maritimes  de  l'ouest,  car  on  y  ren- 
contre un  assez  grand  nombre  de  plantes 
telles  que  les  Pinguicula  lusJbanica  ,  Trachi" 
nobia  stricta ,  Silène  hicolor ,  uniflora  ,  Ga- 
lïuni  arenariiim ,  Scilla  unihellata ,  Piniis 
maritimus  ,  Querciis  toza  ,  Euphorhia  por- 
telandica y  etc.,  etc.,  qui  n'ex.istent  point  dans 
l'intérieur  des  parties  d'ouest  :  d'ailleurs  1'^^- 
rica  cUïaris  ,  donnée  comme  la  plante  dési- 
gnant spécialement  la  région  de  l'ouest  , 
manque  absol  unent  dans  notre  département; 
mais  un  autre  végétal   qui   semble  générale- 

(6)  Inséré  dans  les  ^^'^émoires  de  la  Société  d'agri- 
çaiture  du  département  de  la  Seine,  vol.  lo. 


(  ^99  ) 
ment  répanda  dans  les  landes  et  les  bois 
taillis  de  nos  cantons ,  c'est  VErlca  scoparla, 
appelée  vulgairement  Brande ,  et  dont  on 
fait  des  coupes  réglées  dans  certains  endroits, 
pour  cliauffer  les  fours  à  pains,  et  ceux  à 
tuile,  à  brique  et  à  chaux.  Cette  bruyère  est 
ordinairement  accompagnée  de  Y Asphodelus 
ramosus  (  appelé  Vulg.  nunu  (7)  )  ;  du  Pha-- 
langlum  ramosum  ,  et  d'une  grande  quantité 
d'Erica  citierea  et  TeCralix  ;  VErica  vagans 
est  plus  rare. 

Parmi  les  plantes  les  plus  intéressantes  que 
j'ai  observées  dans  le  département  de  la  Yienne, 
il  en  est  un  certain  nombre  qui  semblent  ap- 
partenir plus  spécialement  au  Midi  qu'au 
reste  de  la  France;  mais  on  peut  observer 
que  l'exposition  d'un  terrain  peut  le  rendre 
aussi  favorable  pour  certaines  plantes,  que 
s'il  étoit  placé  plusieurs  degrés  plus  loin  vers 
le  sud.  C'est  ainsi  que  dans  les  rochers  escar- 
pés on  trouve  dans  le  Haut-Poitou  le  Mico- 
coulier (  Celtis  austraïis ) y  l'Alaterne  (F\.ham-^ 
mus  alaternus  h.J,  le  Phillirea  latifolia  L., 
et  la  variété  média  L.  ;  le  Figuier  (Ficus 
carica)  que  l'on  considère  particulièrement 
comme  plantes  australes. 

Je  dois  faire  observer   qu'une  région  bo- 

(7)  A  raison  de  ce  que  les  enfans  font  avec  son 
épiderme  un  petit  instrument  dont  le  bruissement 
est  à  peu  près  nu  y  nu,  nu^ 


(  3oo  ) 
lëale  de  la  France  peut  bien  renfermer  quel- 
ques plantes  australes  ,  mais  alors  il  y  aura 
cette  dift'ereuce  (jue  chacune  de  ces  plantes 
ja'exi^era  qu'en  très-ptite  quantité,  e-t  dans 
lin  lieu  seulement,  tandis  qu'une  plante  réel- 
lement ans; raie  ne  se  rencontre  en  grande 
abondance  ([ue  dans  une  partie  très-meridio- 
iiale;  c'est  ainsi  que  parmi  les  plantes  que  je 
vai ,  ciler,  dont  quebjues  unes  existent,  mais 
sont  tîès-raies  aux  envir(ms  de  Paris,  le  plus 
i^rand  nombre  est  très-multipiie  dans  le  Haut- 
Poitou. 

En  parcourant  les  moissons  dans  les  terrains 
secs  et  arides  ,  on  trouve  les  l.aihyriis  annula- 
tus  L.,  sphœricus  Retz;  les  Vicia  Lutea  ellurta; 
la  première  domine  dans  toutes  les  moissons. 

Les  Vicia  f^r  avilis  Loi  sel  ^pertgrïna  L. ,  an- 
gusUfolia  Roi  h,  XOniithopiis  scorpioides  L. , 
existent  dans  tous  les  champs  cultivés  et  dont 
la  terre  est  légère  et  pierreuse;  on  rencontre 
aussi  X /Hysswn  campestre  L.  ,  qui  e>t  beau- 
coup moins  répanda  en  France  ([u'on  ne  se 
l'imagine,  car  il  n'existe  que  dans  le  Midi; 
dans  le  Nord  ,  et  autour  de  Paris  on  ne  ren- 
conU'C  que  \ Alyssum  caiicinuni  L. 

Le  Chelidoniiiin  hyhridum  L. ,  existe  aussi 
dans  les  moissons  du  département  de  la  Vienne , 
ainsi  que  X Androsace  maxima  cjui  est  très- 
commune;  X Alliwnpanicidabiun  Lamk, ,  croit 
Jans  les  champs  cultivés  les  plus  arides. 


(  Soi  ) 

Les  moissons  fournissent  encore  les  Kali'le 
perfoliata  Dec.  ,  Cauralis  grand  flora  L.  , 
Tordylium  maxinmm  L.  ,  ofjlcuîcile  L.  , 
V  Aven  a  fragilis  L.  ,  ks  Legousia  niK'eJisis 
Durand  ,  (Canipanula  spéculum  L.J  et  /ly'- 
'hrida  Desv.  (8)  ,  la  Caniphoro^ma  inonsjje'- 
liaca  L.  ,  la  Stcllera  passerlna  L.  ,  les  Va^ 
leriavella  tridentata  Dec.  ,  coronata  Dec.  y 
eriocarpa  Desv.  (pi.  1 1  ,  fig.  2.  ) 

Dans  les  moi  sons  des  terrains  sablonneux 
des  bords  de  la  Tienne  on  trouve  en  grande 
abondance  V Antlieniis  mixba  L. ,  les  Onii- 
thopus  compressas  L. ,  perpusUlus\i*^  variéle 
à  racine  tuberculeuse  ,  et  ehracteatiis  Brot. , 
le  Lupiniis  anyustlfolius    \  >, 

Dans  les  champs  très-arides  on  trouve  le 
Lotus  diffusas  Smilh  ,  la  Bart,Zia  v/sco.  a  L. , 
les  Myosotis  lappuJa  L.  ,  Tolpis  barbata 
Desv.  (9),  (Crépis  havhata  L.  J,  X Alslne  ege- 
talis  L. ,  la  Spergula  subulata  L.,  le  Chryàcin- 
themum  segetnm  L.  ,  la  Lapsana  miriima 
Dec. ,  Prenanthes  put  cl  ira  Dec. 

Dans  des  terrains  sablonneux  ,  arides,  ochra- 

(8)  Le  Botanisie  Duracid  ,  dans  sa  Flore  de  Bour- 
gogne, a^yaiit  appliqué  le  nom  de  L'^^gousia  ^  au 
genre  que  L'héritier  appela  depuis  Priamatocarpu.^'^ 
on  doit  prejidre  de  pr^îférence  celui  de  Durand 
comme  ani'érieur. 

(9)  Le  nom  d'Adanson'  est  antérieur  à  tous  ceux 
donnés  à  cette  plunle  connue  genre. 


(   302    ) 

ces,  avoîsînaiit  les  bois,  croît  la  Triiï^e  fTiiher* 
cihai  iinn ) y  liès-commune,  et  dont  on  fait  des 
envois  dans  l'intérieur  de  la  France. 

Au  bord  des  cîiemins ,  sur  la  pelouse  qui 
les  borde,  on  voit  le  Milium  liridigenwn 
L.  ,  la  Prurxella  grandiflora  Jacq. ,  la  Poten- 
t'illa  splendens  Dec.  ,  \ Astragalus  monspes- 
sulanus  L.  „  le  Trijoliinn  suhterraneum  L.  , 
YEiipJiorhia  gerardlana  Jacq. 

Les  Festucadura  Host. ,  Trifolium  stiiatum, 
^cahrimiy  glomeratum  L. ,  les  Cenbaurea  cru-- 
pina  L.,  Xeranbhernuni  inapertunih'.y  Thalic- 
tram  minus  L. ,  Linwm  gallicum  L.  ,  crois- 
sent dans  des  terrains  arides  et  abandonnés, 
où  l'on  rencontre  peu  de  plantes  ,  et  auxquels 
on  donne  dans  le  pays  le  nom  de  Chaumes, 

Sur  les  coteaux,  berboux  VOphrys  antropo- 
phora,  VOphrys  aracluiices  et  plus  rarement 
les  avilrts  espèces  voisiuies. 

Sur  les  coteaux  expcvsés  au  midi  et  parse- 
més de  rocbers  ,  on  voit  en  grande  quantité, 
les  Campanula  erinus  I.  /. ,  Crucianella  angus- 
tifolia  L.,  ÏOnonis  coin  mnœ  Alli. ,  Teucrium 
montanum  L. ,  V Andro  pogon  ischœmuni  L. , 
la  Coronillaminima  L.,  AUhœa  hirsuta^  Ane- 
thum  graveolens  L. ,  Enphorhia  latiiyris  L.  , 
JLmum  stricUim  ,  ang  usbifollunv  ,  ienuifo- 
liuni  L. ,  le  Buplevrun  i  odoiitïtes  L. ,  VHe- 
lianùhemuni  saUcifolm  m  Dec. ,  apennimmi  ?, 


(  3o3  ) 
Dec.    et    le    Phyteuma    orbicularis  j   variété 
nouvelle. 

Le  Cerisier  (Cerasus  caprnniana  Dec.J^  ap- 
pelé Guigné  dans  le  Poitou,  vient  naturel- 
lement sur  les  coteaux  et  y  croit  en  abon- 
dance ;  on  ne  récolte  point  ses  fruits  {\\\\ 
sont  cependant  agréables  à  manger ,  surtout 
s'ils  ont  demeuré  longtemps  sur  l'arbre. 

Si  les  coteaux  laissent  éch-ipper  v*  rs  îenr 
sommet  une  source  peu  abondante,  alors  le 
terrain  devient  très-lierbeux  et  donne  nais- 
sance à  beaucoup  de  plantes ,  telles  que  la 
NeoUia  œstivalis  Sw.  ,  la  ChLora  perjo- 
liata  L.,  etc. 

Sur  les  rocbers  qui  s'élèvent  sur  la  pente 
des  coteaux  on  trouve  très  -  fréquemment , 
XAdianturn  capillus  veneris  L. ,  la  Mellca 
cïliata  L. ,  le  Dianthns  caiyophyllus  L.^  le 
Sediun  annopetaium  Dec. ,  le  Géranium  lu- 
ciduîTL  L. ,  Polygala  amara  L. ,  VUmbdlcus 
pendulinus  Dec.  ;  dans  les  fentes  des  rochers 
X Asplenium  septentrionale  Dec. 

Sur  toutes  les  murailles  on  ne  voit  que 
YErysinum  murale  Desf. ,  et  plus  rarement 
la  Draba  muralis  L.  ;  au  pied  des  mors  dans 
les  villages  on  voit  toujours  VUrtica  pilu- 
liferà  L. 

Si  l'on  se  transporte  dans  les  lieux  om- 
bragés par  des  bois  très-épais,  on  trouve  celte 
belle  plante  devant  laquelle  le  philosophe  de 


<  3o4  ) 
Genève  ne  pou  voit  lasser  son  admiration  (  la 
Pervanche  à  grande  tleur  )  (  Vinca  major), 
ainsi   que  le  Litium  martagon  L. 

Dans  les  hautes  futaies  on  rencontre  le  La- 
serpitiurn  latifollum  L.  ,  \ Agaricus  auran- 
biacus  L. 

Dans  les  bois  taillis  très -herbeux  et  très- 
ëpais  ,  mais  seulement  sur  leurs  bords  on 
observe  le  Libliosjjerinum  atrocœruleum  L., 
YAconitum  lycoctonum  L. ,  (  Yulg.  Patte  de 
loup.  ) 

Sur  le  bord  des  ruisseaux  couverts  dans 
ies  bois  ,  VEuphorbia  purpurata  Thuil. ,  le 
Symphytuni  tuherosuni  L. 

Dans  les  bois  taillis  ordinaires,  et  qui  sont 
placés  soit  sur  des  coteaux ,  soit  en  plaine , 
pourvu  qu'ils  soient  peu  épais ,  on  rencontre  les 
PrïmulagrandifLora L.,  Viola lancifoUa Tlior., 
LoheUa  urens  L. ,  Trifoliinn  ruhens  L.  ,  La- 
thyrus  latifollus  L. ,  Cytisus  capitatus  L. , 
le  Limodorum  ahort'wurn  Sw.  ,  la  Neottia 
spiralls  Sw.  ;  dans  les  bois  un  peu  couverts , 
le  Bunïinn  hiubocasbaninn  major ,  la  Luzula 
Forsberi  Dec,  V OrnitJiogalum  jyyrenaicimi  L., 
VOrobus  niger ,  Digibalis  parvifiora  L.  ,  pur- 
purea  L. ,  V Ariun  iùalicum  L. ,  les  Epipactis 
ruhra ,  ens'ifolïa  ,  latÀfolia  Sw. 

Dans  les  bois  arides  on  trouve  Xlnula  sali- 
cina  L.  \! Acer  monspessulamini,  L.  Cet  arbre 
dont  j'ai  vu  des  pieds  très-grands,  de  40 pieds 


(  So5  ) 
de  haut ,  et  de  2  pieds  de  diamètre ,  porte  dans 
le  pays  le  nom  à^Ejcud;  il  est  très-cslimë  pour 
differeiis  ouvra^ïes  de  toi.rueur.  Dans  les  bois 
où  il  est  trèb-commun,  on  ne  le  trouve  jamais 
qu'en  touffes,  parce  que  ces  bois  sont  soumis 
à  des  coupes  réglées  et  très- rapprochées* 

Au  printemps,  c'est  un  coiîp  d'oeil  char- 
mant que  le  bord  des  chemins  ou  l'entourage 
des  clôtures  dans  le  Haut  -  Poitou  ;  toutes  les 
haies  ne  sont  formées  que  des  Rosa  canina 
L.^  sep'iiim,dLanetoruni  Thiiil. ,  collina  Jac- 
quin  ,  Andegavensis  Bâtard  ,  leucochroa  , 
ohtMsifolia ,  et  stylosa  Des  vaux,  et  du  Mes- 
pilus  oxyacanblia  appelé  Mai  dans  le  pays;  la 
réunion  de  toutes  les  (leurs  qui  résultent  de  ce 
mélange  d'arbrisseaux,  répand  une  odeur  très- 
agréable  sur  tous  les  environs.  On  voit  aussi 
dans  les  haies  le  FJiamnns  cathar tiens  L. 

Dans  les  prairies  un  peu  humides  (prés- 
bas),  on  trouve  VOrobus  albus  Jacq. ,  VOrchis 
conopsea  L.  ,  la  FritJllaria  rneleagris  L.,  l'O- 
phioglossum  i^z/Z^^^^/z/zL. (vulgairement  V herbe 
à  d'' aucune.  ). 

Sur  le  bord  des  rivières  qui  traversent  ces 
prairies ,  croissent  en  grande  abondance  la 
Leersia  orizoides ,  le  Cyperus  longus  L. , 
Y Hottonia  palustris  L. ,  le  Menyanthes  trifo- 
liata  L. ,  etc. 

Sur  les  sables  qui  bordent  les  rivages  des 
grandes  rivières  du  îîaul-Poitou,  telles  que  la 

2,  20 


(  3o6  ) 
Creuse,  la  Gartampe,  la  Yienne ,  on  trouve 
les    Corrigiola  IlUoralis    L.,    le   Sisyjiihrïum 
■pyrenaicinn  L.  (AIjssutti  stylosum  Fers.);  la 
Paronychla  verticillata  Lara. 

Si  les  bords  des  rivières  sont  fangeux, 
tels  sont  ceux  des  petites  rivières;  alors  ou 
y  rencontre  la  Limosella  aquatica  L.,  les  Bi- 
dtns  cernua  L. ,  Visnardia  palus  tris  L. ,  le  Si- 
symbriuni  asperiun  L. 

Les  prairies  sèclies  (prés-hauts),  offrent 
peu  de  plantes  remarquables  ;  les  Orchis 
hircina  ,  ustulata  ,  viriclis  ,  les  Salvia ,  va- 
hencica  et  Sclarea  L. ,  Trifolfum  incarna- 
tuni ,  angustAJolium  L. ,  sont  les  plus  ordi- 
naires. 

J'aurois  pu  faire  une  ënumération  bien 
pins  étendue  des  plantes  qui  croissent  dans  le 
Haut-Poitou;  mais  dans  le  travail  que  j'offre, 
mon  intention  n'etoit  que  de  faire  mention 
de  quelques  plantes  rares  ou  de  celles  que 
l'on  cro}^oit  appartenir  à  une  région  plus  aus- 
trale, et  qui  croissent  dans  la  contrée  de  la 
France  qui  m'occupe  en  ce  moment. 

11  suffit  de  rappeler  un  certain  nombre  de 
plantes  qui  croissent  dans  le  Haut-Poitou  ,  na- 
turellement et  en  grande  quantité  dans  leurs 
localités  respectives,  pour  sentir  que  celte 
partie  de  la  France  participe  un  peu  du  cli- 
mat du  Midi  ;  ces  plantes  sont  :  rylsphocle- 
lus  ratnosus ,  Celcis  ans tr ails ,F\}iamnus  Ala^ 


(  3o7  ) 
ternus,  PhylVirea  latlfoUo,  med'a^  Ficus  ca- 
rica  y  Latkyrus  Sphaer  eus  ,  P'icia  h'irta  / 
jilyssum  canipestre,  Chelidonium  hyhiidum^ 
jdllium  paniculaUifii,  Ornitliopus  scorpioides^ 
Luplnus  angustijolius^  Xerantliemum  inaper' 
tum  ,  Centauvea  crnpliia  ,  Tolpls  barhata  ^ 
Crucianella  angustifolia  ,  Buplevrum.  odon- 
tibes  y  Adiantum  capillus  venerls  ^  Arum  Lta- 
licum ,  Orobus  aibus ,  etc.  ,  etc. 


Plantes  trouvées  dans  le  Haut-Poitou  ,  les 
unes  nouvelles  y  les  autres  ,  point  indiquées 
dans  la  Flore  de  France. 

MyaiODACTYLON  (lo);  Conferva,  Rivularia.Spa 

aiitor. 
Substantïa  gelatinosa   multiformis  y  subconi- 

planata  ^   ramoso-palmata  ,  intiis  Ja^cta, 

filamentosa  y  fdamentls  ramosïs  sub-arti-- 

culatis. 

Myriodactylon  spinulosum  N. 
Harniills  angustis  ap^ce  Hgidis. 

Croît  dans  les  eaux,  courantes. 
Myriodactylon  incrassatiim  N.  ;  Ulva  incras- 

sata  Huds.  ;  Pduularia  indlviœfoUa  Piolh.; 

Conferva  incrassata  Bosc.  ;  Batrachosper- 

mum  fascïculatum  Yaucli.  Dec. 

(lo)  De  «yp/d?,  beaucoup ,  et  è^axTiuXov ,  doigts. 


(  3o8  ) 
T  R 1  c  II  o  p H  o  R  u  s   P.  Bean V.  Tremella  Adans, 

Oscillatoria  Yaucli.  (ii). 
Filamenta  simplïcia^  dissep'mientis  approxi- 

matis  instructa;  materia  vïrldi  arnorpha  y 

disposita  intra  loculos  farcta. 

On  a  voulu  rejeter  ce  genre  du  nombre  des 
végétaux  ;  cependant ,  après  l'avoir  étudié 
pendant  trois  années  de  suite ,  toujours  à 
l'aide  du  microscope  ,  je  suis  demeuré  con- 
vaincu qu'il  ne  pouvoit  pas  s'éloigner  de  cet 
ordre  des  êtres  inanimés.  Ce  qui  me  l'a 
prouvé  d'une  manière  sensible ,  c'est  de  voir 
que  les  espèces  croissoient  indifféremment,  les 
unes  sur  des  pierres  peu  exposées  à  riiumi- 
dité  y  d'autres  sur  des  pierres  continuellement 
humectées ,  d'autres  enfin  entièrement  plongées 
dans  l'eau. 
Trichophorus  princeps   ]N.;  ocillatoria  prin- 

ce/?^  Yauch.  Conf.  pi.  i5  ,  f.  2.;   Conferva 

ftos-aquœ  Roth.  Cat.  Bot. ,  tœnioides  Bory 

Mém. 
Trichophorus  adansonii  '^,\  oscillatoria  adaii- 

sonii  Yauch.  L.  c.  f.  6. 
Trichophorus    niger    N.  ;    oscillatoria   nigra 

Vauclî.  L.  c.  f.  4.  Conferça  limosa^  variet. 

Mertens  excl.  syn.  c.  laevigata  Yauch. 
Trichophorus  viridis  N.  ;  oscillatoria  virïdis 

(11)  Le  Dom  à^ Oscillatoria  ne  peut  convenir  en 
aucune  manière  à  des  plantes  dont  les  inouvemens 
ne  sont  que   l'effet  de   l'agitation    de  l'eau. 


(  3o9  ) 
Vaucli.    L.    c.    f.    7.    Conferva  fontinalis 
Roili. ,  Cat.  Bot.  3. ,  p.  195. 

Trichophorus  parietinus  N.  ;  oscillatoria  pa- 
irie tina  Yaucli.  L.  c.  i".  8.  Conjerva  mii- 
ralis  Roth.  Cat.  Bot.  3,  p.  \^^\  friglda 
Roth.  ,  Cat.  Bot.  1 ,  166;  velutina  Bory 
Mëm. ,  p.  4g. 

Trichophorus  lauatus  N. 

Fllamentis  floccosiSf  elongatis,  liherls  mein- 
hrance  destitutis  ,  non  gelatïnosls. 

Croît  dans  les  fontaines ,  attaché  aux  pierres 
ou  aux  plantes. 

Trichophorus  fuscus  N. ,  oscillatoria  fusca 
Yauch.   L.  c.   f.  9. 

Trichophorus  laevigatus  N. ,  oscillatoria  lœvi- 
gâta   Vauch.  L.   c  f.  10. 

Trichophorus  tenuissimus  N. ,  oscillatoria 
tenuissliiia  Y anch,  L.  c.  f.  12.  Byssiis  con- 
jervoides  Bory. 

Trichoporus  vagiuatus  N.,  oscilla,  vaginata, 
phytoconis  nigricans  (12)  Bory  Mëm. 5  p.  55. 

(12)  Le  mot  Replante  pulvérulente  [^pLjloconis]] 
donné  à  ce  genre  de  végétaux,  par  M.  Bory,  dans 
un  mémoire  sur  les  Conferves  ,  ne  convenoit  pas  y 
puisqu'ils  sont  tous  filamenteux. 


(3io) 
Cojifcna    velutina    atra    Roth.  ,    Cat.   3, 

p.    200. 

Chantraissia    bcrmaniii.    Confena   hermanni 

Roih. ,  Cat.  Bot.,  p.  i5o,  f.  3. 
Filament' s  tenuissim'is ,  artcalatis ^  ramosis y 

suhdichotomis  y  vioUiceis  y  ^Innievabis, 

Croît  sur  le  Leniafiea  incuivata  Borj 
(  Conferva  fLuviaûlis  L.  ) 

Je  ne  rapporte  celte  plante  an  genre  Chan- 
îran-,ia  ,  qu'avec  iiicei  l'iude;  ce])endant  si 
elle  ne  doit  point  faire  genre  diNtinct  ,  elle 
restera  avec  les  vraies  Chaniransies ,  dont  oa 
a  sépare  avec  raison  les  Lemanea, 

TiîELEPHORA  frustulosa    Persoon. 

Se  trouve  sur  les  vieiiks  poutres  exposées 
à  Fair. 

TiiELEPHORA  iiicrustans,  Pers. 

Je  Tai  trouvée  fréquemnient  à  terre,  dans 
les  bois  un  peu  humides ,  à  la  base  de  touffes 
d'herbes. 

TiîELEPHoR.i  calcea ,  Pers. 

Sur  l'écorce  de  tous  les  vieux  pieds  de 
sureau  (i3). 

(i3)  J'ai  encore  rappoiié  du  Poitou  plusieurs 
espèces  de  Thélephores  que  je  n'ai  point  eu  le 
femps  de  déterminer,  mais  qui  seront  ajoutées  à 
la  Flore  de  France  par  M.  Decaiidoile  auquel  je 
îcs  communiquerai. 


(3ii) 

iEciDiUM  îycopsîdis  N. 

Suhhifrons;  maculis  multifonnihus ,  suhrotun- 
dis  ,  hypophyllis  ,  supra  coniwxis  ,  subtus 
planis. 

Sur  le  Lycopsis  arvensis. 
^ciDiUM  thesii  N. 

Hypo  et  epiphyllum  _,  perîdlis  sparsis  dis- 
tinctis  alhidis,  tAibifonnibus;  ore  lacer ato, 
operculato  ,  operculo  sphœrico  convexo 
pellucido. 

J'ai  Iroiivë  un  pied  deTliesium  linopliyllura, 
entièrement  recouvert  par  celte  plante. 

SpHiEROBOLUs  fîmetarius,  Tode. 
Sur  la  fiente  desséchée  du  clieyaî. 

Myriostoma  anglica,  Desv. 

J'ai  trouvé  cette  plante  sur  le  bord  des 
bois  :  elle  n'étoit  connue  qu'en  Angleterre  , 
et  je  ne  pus  l'observer  que  sur  la  figure  qu'en 
a  donnée  Dickson,  lorsque  je  formai  le  genre 
Myriostoma,  mais  depuis  je  me  suis  convaincu 
que  ce  genre  étoit  bien  fondé ,  et  j'y  ai  re- 
trouvé tous  les  caracières  par  lequel  je  le  sé- 
parois  des  autres  Geastrwn  et  Plecostoma^ 
seulement  je  n'ai  pu  m'assurer  s'il  étoit  pourvu 
comme  ces  derniers  de  trois  tégumens,  parce 
qu'il  etoit  détaché  de  terre ,  mais  j'ai  engagé 


(3l2  ) 
1111  de  mes  amis  qui  reste  près  de  l'endroit  où 
croît   ce  champii^non  ,    à  observer   s'il    avoit 
une  troisième  membrane  se  dëlruisanl  ou  de- 
meurant fixée  à  la  terre. 

Sph^ria  inquinans,  Pers,  Nœmaspora  mêla-' 
nosperma  Dec.  Voy.  pag.  lo. 

La  cirrhe  formée  par  la  malière  qui  sort  de 
l'osliole  de  celle  sphaerie,  et  qui  prend  la  forme 
des  Nœmaspor.j  ,a  occasionné  une  méprise  sur 
le  véritable  genre  de  ce  champignon  ,  qui  est 
formé  d'une  enveloppe  solide  renfermant  une 
susblance  gélatinense,  tandis  (jue  les  IN  semas- 
pora  sont  dépourvus  de  celte  enveloppe  solide. 

J'ai  rapporté  beancoup  à^Erysiphe ,  mais 
craignant  d'augmenter  sans  fondement  les  es- 
pèces d'un  genre  qui  n'en  a  peut-être  qu'un 
très-petit  nombre  de  distinctes,  je  me  conlen-^ 
lerai  de  nommer  les  plantes  sur  lesquelles  j'en 
ai  observé. 

Sur  le  BetuJus  alha ,  Ulmus  camp  es  tris , 
Jielianbhus  buhcrosus ,  Sylphiuin  terehlntma- 
ceum,  Cacalia  atripUcifolia,  Plantago  major ^ 
Carduus  lanceolatus ,  erispus  ,  Colutea  arbo- 
rescens ,  Aqidlegla  viilgarls ,  Calendula  offi- 
cinaliSy  Sanbucus  nigra.  Solarium  diilcamaray 
Pianunculus  repens  ,  ALchem,dla  vidgaris  , 
Se  an  dix  pecten, 

Snr  plusieurs  de  ces  plantes  les  globules 
d'Erysiphé  sont  placés  d'tme  manière  con- 


(  3i3  ) 
stante,    et   susceptible    peiit-élre   de   fournir 
quelques  caracrères;  mais  cela  constitiieroit-il 
bien  des  espèces?  C'est  ce  que  j'ai  de  la  peine 
à  me  persuader. 

ScLEROTiUM  atratum    N. 

Majusculuni  dlfjonne  nîgrum ,  rugoso  tuher- 
culosum. 

J'ai  trouvé  cette  singulière  espèce  parmi 
les  mousses  sur  un  rocher;  j'en  possède  un 
individu  qui  a  un  pouce  de  long  sur  six 
ligues  de  diaaièlre,  et  trois  autres  plus  petits. 
Elle  est  très -distincte  du  Scleroùmn  sberco- 
rarium  qui  n'est  jamais  noire  mais  grisâtre. 

ScLEROTiUM  muscorum ,  Pers. 

Au  pied   du  Brium  glaucum  L. 

x^ScLEROTiUM  populucum  ,  Pcrs. 

ScLEROTiUM  quercirum,  Pers. 

Sur  les  feuilles  de  charme ,  chêne  tombées 
à  terre  et  expesées  à  l'humidité. 

ScLEROTiUM  radicatum,  Pers. 

Trouvé  dans  un  Lycoperdum  extipulatum 
en  putréfaction. 

RtTizoMORPHA  subterranea ,  Pei-s. 

Dans  les  terres  sablonneuses  près  des  bois. 
Chara  tenuissima  N. 


(  3.4  ) 

Lirdlhus  sptacc'is  pcllucldis,  rarris  glonierûlo- 
vcrticillatis j  bi  evissinds  tenuissiriLiS ,  peLlu- 
cidis  y  ramu lis   su hflahcllatis . 

II    se  trouve    dans  les    eaux   un   peu    sta« 


gnaïUes. 


Phyteuma  orbicularis    -^    LAnearifolia   IX. 

Foins  Uneari-lanceolatis  y   inargine  vdlosis  , 
obscure  crenatïs. 

Se  trouve  sur  les  coteaux  arides. 

Yaleriaisella    eriocarpa  N. ,  tab.  ii  fig.   2. 

FoUis  integris  ;  ramis   dlvaricatîs  ,  fructWus 
hirsut'is  ;   florlbus  subjasti glatis. 

J'ai  trouve  celte  espèce  dans  les  moissons 
où  elle  croît  très-communëinent  ;  sou  port 
est  particulier,  et  servit  à  me  fiiire  soupçonner, 
avant  tout  examen,  qu'elle  présentoit  quelque 
chose  de  remarquable. 

SuiM  angoslifolium  yS  minimum  N. 

Celle  plante  croît  parmi  nos  moissons  et 
sur  nos  coteaux  cultivés;  elle  est  haute  d'un 
pied  quelquefois  plus  ;  elle  esî  droite  et 
•rvoint  rameuse  ,  semble  être  le  Sium  angus- 
dfollum    en    petit. 

Pour  prononcer  définitivement  sur  ceite 
])lante,  je  l'attends  en  graine;  et  alors,  en  l'exa- 
îîiinant ,  je  verrai  si  ce  n'est  point  une  espèce 
xiouvelle. 


(3i5) 

BupLEVRUM    per fol iatii m   (14)  «e  rotundi" 
foliuni  N. 

/3   longifolium  N. 

y  lanceolatwn  N. 

Ces  trois  variétés  Irès-dlstînctes  avoient  été 
connues  des  anciens;  Toiirnefort  leur  a  con- 
sacre à  chacune  une  phrase;  la  première,  assez 
généralement  répandue  en  France,  a  les 
feiillles  arrondies;  la  seconde,  qui  se  trouve 
le  plus  fréquemment  dans  nos  moissons,  se 
dislingue  par  ses  belles  involucelles  jaunes, 
tandis  qu'elles  sont  verdâtres  dan.  la  première; 
SCS  feuilles  sont  alongées ,  sa  lige  à  rameaux 
dévariqués  presque  horizontalement  ;  dans  la 
troisième  variété  qui  est  aus»!  du  Midi ,  la 
tige  est  très-petite  filiforme,  le^  feuilles  longues 
et  aiguës  ,  les  ombelles   paucillores. 

Si  cette  espèce  n'étoit  pas  aussi  naturelle 
qu'elle  l'est  par  sa  privation  d'une  involucre 
générale,  il  n'y  a  pas  de  doute  qu'on  ne  pût 
constituer  autant  d'espèces  de  chacune  des 
variétés  que  je  décris. 

LiNCM  strictum  /s.  pan'cnlatum. 

Cette   variété  très  -  constante  se  trouve  sur 

(14)  Tl  est  d'autant  plus  nécessaire  de  changer 
le  nom  de  RotundifoUitta  donné  à  celle  plante  par 
Litné,  que  les  deux  variétés  dont  je  parie  sont  à 
^3uiUes  longues. 


(  3i6  ) 

nos  coteaux  :  elle  diffère  de  l'espèce  par  ses 
ileurs  qui  sont  écartées  en  forme  de  pani- 
cule,  taudis  qu'elles  sont  l'approchées  dans 
l'espèce. 

En  Portugal  il  en  existe  une  autre  variété 
dont  les  ileurs  sont  disposées  en  grappe. 

Anthyllis  Yulneraria  <^  villosa, 
T^îilneria  rus bica ,  flore  aïbo  Tourn. 

Cette  plante  se  distingue  par  ses  fleurs  blan- 
ches et  une  pnbescence  très- abondante ,  tandis 
fjue  l'espèce  est  presque  glabre. 

Trifolium  microphyllum  N. 

Caille  glahro ,  ramoso  ,  suherecto,  FolioUs 
OK'atis  caltidè  denticulabis ^  margine  villosis; 
spicis  suhglobosis. 

Cette  espèce  croit  dans  les  bois  secs  :  elle 
■vient  se  placer  auprès  du  Trifolium  ruhens , 
mais  elle  en  diffère  par  ses  feuilles  petites  et 
ovales,  et  la  forme  de  son  épis  de  fleur  et  sa 
pubescence;  elle  tient  aussi  du  Trifolium  al- 
pestre ,  mais  elle  s'en  éloigne  par  ses  feuilles 
liès-petîtes  quoique  la  plante  ait  9  à  lo  pouces, 
cl  par  sa  tige  glabre. 

RosA  lencochroa  N. 

Callcum  tuhis  ovato  -  elongatis  glahris ,  pC" 
dunculis  glandulosis  ;  petiolis  aculeatis  to- 


(  3i7  ) 

mentosis  ;  foliolis  glahris  oçato-elongotis  ; 

stylos  connatos  suh-elongatis. 

Flores  albo-liitescenti. 

Cette  rose  est  très-commune  clans  les  haïes  : 
elle  est  remarquable  par  la  teinte  jaune  de  ses 
fleurs  et  surtout  par  ime  odeur  musquée  très- 
agréable  et  très-prononcée. 

Je  crois  que  cette  nouvelle  espèce  étant 
cultivée  pourroit  faire  dans  les  jardins  un 
effet  très-agréable  par  la  couleur  de  sesileurs 
et  plus  encore  par  son  odeur;  c'est  à  celte  es- 
pèce particulièrement  que  les  baies  et  buissons 
de  notre  département  doivent  Todeur  suave 
qu  elles  répandent  pendant  tout  le  printemps. 

RosA  stylosa  ]N. 

Calicum   tuhis   ovati-elongatis  _,    pedunculis- 
que   glahris  suh  geminatis  (rarissime  um- 
hellabis ) ;  foliolis  ovabo-acutis  ComenCosls ; 
stylos  connatos  elongatos. 
Flores  albi. 

Cette  rose  est  particulièrement  remarquable 
par  ses  styles  alongés  en  forme  de  colonne  à 
peu  près  comme  dans  la  P\.osa  arvensis. 

PiOSA  obtusifolia  N. 

Calicum  tuhis   ovatis  pedunculisque  glahris , 
folies  ovatis  ohtusis  spra  puberuUs  ,  suhtits 
villosis. 
Flores  albi. 


(  3i8  ) 

J'avoîs  d'abord  pensé  que  celte  rose  éloit 
la  même  que  la  Hosa  se/  in  m  Tliuil. ,  mais 
après  les  avoir  comparées,  il  n'y  a  pas  eu  de 
d(  ute  pour  moi  qu'elles  ne  fussent  distinctes 
l'une  de  l'ctulre,  d'abcrd  par  la  pubescence 
beaucoup  plus  prt  noncée  dans  la  Bosa  ob- 
tus i/o  fia ,  et  ensuite  par  la  forme  des  feuilles 
pardculière  à  cette  rose. 

iVb^^.  Dans  un  travail  particulier  sur  les  Roses 
de  France,  je  donnerai  des  détails  sur  quebjues 
espèces  nouvelles,  ou  des  variétés  remarqua- 
bles qui  serviront  à  faire  mieux  connoître  le 
genre  Roxa,  un  des  plus  difficiles  et  des  moins 
connus  que  nous  ayons  dans  notre  Botanique 
française. 


(3i9) 


De  l'Essai  sur  la  Flore  du  Département  de 
Maine  et  Loire ,  de  M,  Bâtard  , professeur 
de  Botanique  et  directeur  du  Jardin  des 
Plantes  d' Angers  (  ^  );  par  iV.  ^.  Des  vaux. 

Xl  n'est  point  aussi  facile  qu'on  se  l'imagine 
ordinairement  de  faire  une  Flore  particulière, 
et  nous  en  avons  ia  conviction  ,  puisque  de 
toutes  les  Flores  faites  sur  des  provinces  de 
France,  à  peine  en  est-il  deux  ou  tiois  que 
l'on  peut  citer  comme  bien  travail  es  ;  ou 
peut  bien  réunir  les  espèces  trouvées  dans  une 
certaine  étendue  de  terrain  ,  les  nommer  ; 
mais  il  faut  beaucoup  étudier  ces  plantes 
pour  avoir  la  certitude  <|u  ce  sont  celles  desi- 
gnées par  les  auteurs  dont  on  emprunte  les 
noms;  dei  plantes  que  Linné  ne  connut  jamais 
ont  souvent  reçu  des  noms  qu'il  a  voit  con- 
sacrés à  des  espèces  bien  différentes;  on  doit 
donc,  d'après  ces  consiuér  tions,  voir  avec 
plaisir  M.  Bâtard  ,  dans  son  ouvrage  sur  les 
végétaux  des  environs  d'Angers,  alteindre  un 
Lut  (l'exactitude),  qui  a  été  manqué  par  beau- 
coup d'auteurs  eu  ce  i^enre. 

(i)  Voluïiie  in-i2  de  plus  de  4oo  p.  De  riiurti- 
merie  de  la  veuve  Pavie  et  lils,  1809;  se  vend  à 
Paris  j  cliez  Tliéodore  Le  1ère  jeune  ,  libraire  ,  qiui 
des  Augustins,  11/  27.  Prix,  4  fr.  5(i  cent.  ,  et  6  î  • 
franc  de  port. 


(   320   ) 

Sa  Flore  a  le  mérite  d'être  au  nîvean  de  la 
science,  puisqu'elle  a  été  vérifiée  pour  le  plus 
grand  nombre  des  espèces  qu'elle  renferme , 
sur  les  pi:  ntes  de  la  Flore  française  de  jM.  De- 
candolle.  La  Flore  de  Maine  et  Loire,  est  dispo- 
sée d'après  le  système  de  Linné  ;  elle  renferme 
plusieurs  plantes  rares  que  j'ai  moi  -  même 
trouvées  dans  le  Haut  Poitou,  et  dont  j'ai  parlé 
dans  l'article  précèdent. 

Ou  trouve  quehjues  plantes  nouvelles  dans 
cet  ouvrage,  telles  que  la  Festuca  Lemanil y 
Potamogtton plantage ;\si  Veronicn pulchella 
m'a  semblé  être  la  Veronicafiliformis  de  Smith, 
donnée  sous  le  nom  de  Ver.  orieiUalis  au 
Jardin  des  Plantes.  La  Rosa  aiidegaveiisis  QSt 
bien  cai  acteiisée. 

Si  l'on  adopte  la  division  des  agrostis  en 
deux  genres,  ari.tées,  (vrais  agrostis)  et  non 
aristées,  Decandol  a  Bâtard,  il  faudra  changer 
ce  nom,  parce  que  plusieurs  genres  out  déjà 
été  appelés  ainsi. 

Il  me  faudroit  plus  d'espace  que  cehii  con- 
sacré à  cet  article,  pour  détailler  les  diffé- 
rentes observations  qu'offre  l'ouvrage  de  Pd. 
Bâtard;  tout  ce  qu'on  peut  affirmer,  c'est  que 
cette  Flore  est  du  petit  nombre  de  celles  qu'on 
peut  citer  comme  exactes,  le  Botaniste  pciU 
la  consulter  avec  confiance;  pour  Thabitani 
de  l'Anjou ,  et  pour  ceux  qui  voudront  étudier 
ce  pays,  elle  sera  indispensable. 


f   321    ) 


Suite  de  la  Notice  sur  les  plantes  à  ajouter 
à  la  Flore  de  France  (Flora  Gallica  ) , 
avec  quelques  corrections  et  observations  ; 
par  J,  L.  A.  Loiseleur  -  Deslongchamps  , 
Docteur  en  médecine. 

SAPONARIA   ORIENTALIS.  Lin.,  Sp.  585. 

ô^  caule  dichotomo  patulo  ,  foliïs  lanceolato- 
linearibus ,  calycihus  cylindricis  pilosis, 
Lychnis  orientalis  annua  supina ,  flore 
minimo  purpurascente,  Tourn. ,  Cor.  24. 
Dill. ,  Elth.  2o5  ,  tab.  167,  f.  204. 

M.  Gonan  a  trouvé  cette  espèce  à  CoUioure 
près  de  Perpignan  ;  ses  fleurs  sont  kou- 
geâtres.  Q 

DIANTHUS  NEGLEGTUS.  N. 

Z).  foliis  linearihus  ,  caulibus  uni/loris  ,  squa- 
mis  calycinis  ovato-lanceolatis  acutlssimis 
tubuni  subœquantibus  ,  petalis  denticulatis 
pubescentibus,  D,  alpinus  Dèmonst.  Elém. 
de  Bot.  vo].  I  ,  p.  56,  tab.  161  ,  {non  Li?i,), 
AIL  FJ.  Ped.  n.  i555.  Balb. ,  Mise.  ait.  17. 
2.  21 


(   322   ) 

jD.  Glacialis.  Haenke,  in  Jacq.  Collet.  2> 
p.  84  ,  ex  Willd.  ,  Sp.  2  ,  pag.  683. 

Cette  espèce  me  paroît  suffisamment  distincte 
par  la  forme  de  ses  feuilles  étroites  et  linéaires, 
du  Dianbhus  alpinus  avec  lequel  elle  a  été 
confondue.  Celui-ci  a  les  feuilles  ovales- 
oblongues  ,  obtuses  ,  une  fois  plus  courtes  et 
une  fois  plus  larges  que  la  plante  dont  il  est 
ici  question.  Le  Dianbhus  neglecbus  croît  dans 
les  Alpes ,  je  l'ai  reçu  des  environs  de  Seyne 
et  de  Barcelonette ,  par  MM.  Clarion  et  Re- 
fiuien  ;  du  Mont-Cenis  par  M.  Perret;  ses 
fleurs  sont  d'un  rouge  vineux;  elles  paroissent 
^n  juillet  et  août.  %. 

DIAMTHUS  SUBACAULIS.  Tab.  i3,  fig.  i. 
Yiîi.  Dauph.  3,  pag.  697. 

U,  caulihus  follisque  lineari-lanceolabis  ra- 
dicalihus  ruargine  scahris  cœspibosis y  scapis 
foliis  vix  longiorihus  unijLoris  ^  squainis 
calycinis  quabernis  ovabis  inucronabis  tuho 
diniidio  hrevioribus  ^  peballs  i?ibt'grius^ 
culis. 

Les  tiges  et  les  feuilles  de  cette  plante  sonfe 
ramassées  en  gazon  ;  ses  fleurs  s'élèvent  rare- 
ment sur  un  pédoncule  de  plus  d'un  pouce, 
et  sont  quelquefois  presque  sessiles  au  centre 
d'une  rosette  de   feuilles.  Leurs   pétales   sont 


(  323  ) 
glabres ,  entiers  et  d'un  rouge  vineux.  Ce 
petit  oeillet  se  trouve  au  mont  Ventoux  ,  où 
il  fleurit  en  juillet,  et  d'où  M.  Piecpien  me 
l'a  envo}  é.  M.  Yillars  l'indique  aussi  en  Dau-»' 
pliiné  ,  aux  environs  de  Buis.  If.. 

SILENE  LUSITANICA.  Lin.,  Sp.  694. 

S.  Hirsuta  ,  florihus  erectis  solitariis  late- 
ralihus ,  petalis  crenabis  indwisis,  frucùihiis 
dwaricato  -  reflexis  alternis,  T^iscago  hir- 
suta lusitanïca  stellato  flore.  Dill.  ,  Elth. 
420,  tab.  3ii ,  f.  40 r. 

Cette  plante  croît  au  bois  de  Gr amont  près 
de  Montpellier ,  où  elle  a  été  observée  par 
M.   Gouan. 

SILENE    RUBELLA.  Lin. ,  Sp.  600. 

S.  caule  lœvi  erecto  gracili  supernè  dicho- 
bomo ,  foliis  radicalwus  oho^abo-ohlongis 
Jiispidiusculis  ,  caulinis  lineari  lanceolatis 
glahriusculis  _,  florihus  longe  pedunculatis 
in  dichobonià  caulis ,  calycibus  suhglohosis 
glabris  deceinvenosi^.  S.  annulata,  Thore, 
Chlor.  Land.  178.  6".  inaperta,  Decand.  , 
FL  Fr.  n."^  4)35,  (exclus.  Synon.  hinnœieb 
Ddlenïi  ).  J^iscago  lusibanica  ,  flore  ru- 
hello  vix  conspicuo,  Dill.  ,  Eltli.  423  , 
tab.  3 14,  f.  4x6. 

Cette  plante  a  ëtë  trouvée  aux  environs  de 


(  324  ) 
Dax  par  M.  Thore;  elle  a  été  observée  aux 
environs  de  Tarbes  et  de  Bagnères  par  M. 
Ramond,  et  M.  de  Lamarck  l'a  reçue  de  Brives 
dans  le  Limosin,  par  M.  Latreille.  Elle  se 
trouve  communément  dans  les  champs  de 
Lin,  ce  qui  lui  a  fait  donner  par  les  habi- 
lansdes  Landes,  où  elle  est  très-abondante,  le 
nom  de  Marilin ,  May  -  clou  lin  :  ses  Heurs 
sont  rougeâtres ,  et  paroissent  en  juin  et 
juillet.  0. 

SILENE  VELUTINA.  Pourret,  in  Desf.  herb. 

*S.  folils  ïnferioribus  ohovato-lanceolatis  pe- 
biolatis ,  superiorlhus  lanceolato  linearihus 
sessilihus  ^  omnibus  cauleque  ramoso  et 
cnlycihus  puhescenbissimis  ,  floribus  late- 
ralibus  bre^nher  pedunculaùs  conferbis  , 
pebalis  senïibifidis. 

Cette  plante  croît  dans  les  fentes  des  rochers 
aux  environs  de  Bonifacio  en  Corse,  où  elle 
a  été  trouvée  par  M.  Lasalle ,  qui  en  a  en- 
voyé des  échantillons  à  M.  Desfontaines  ;  ses 
fleurs  sont  blanchâtres.     %. 

ÀRENARIA  YISCÎDA.  Hall.  fil. 

ji»  foliis  ovatis  cicubis  sessilibus  y  caulibiis 
basi  prosbrabis  ramosisque ,  supernè  erec- 
biusciilis  suhsimplicibus ,  corollis  calyce 
hispiclo    neivoso  brepioribus. 

Je  soupçonne  que  cette  plante  n'est  qu'une 


(  325  ) 
variété  de  Y Arenaria  serpyllïfolia  _,  dont  elle 
ne  se  dislingue  que  par  les  nervures  plus 
prononcées  de  ses  feuilles,  de  ses  calices,  et 
par  son  extrême  petitesse ,  car  elle  n'a  que 
dix  à  quinze  lignes  de  haut  :  ses  ileurs  sont 
blanches  ,  opposées,  axiilah^es  et  terminales. 
Je  l'ai  trouvée  dans  les  sables  aux  environs 
de  Bordeaux ,  elle  ileurit  en  avril  et  mai.  Q. 

ARENARIA    SAXATILIS.    Lois.,  FI.   Gall. 
261.    [exclus,  synon.  ), 

ARENARIA  SETACEA.  ThmL,Fl.  Par.  220. 
Decand. ,  FI.  Fr.  ,  n.^  4429.  Lois. ,  FI.  GalL 
261.  A.  heberomalla.  Pers.  ,  Synop.  i  , 
pag.  504. 

J'ai  fait  un  double  emploi  en  rapportant 
ces  deux  plantes  dans  ma  Flore  ;  la  première 
doit  être  supprimée.  Mon  erreur  vient  de  ce 
que  Linné  a  rapporté  à  son  Arenaria  saxatUis, 
îc  synonyme  de  Yaillant  {Als'tne  saxatilis  et 
inultiflora  capillaceo  folio,  Yaill. ,  Bot.  Par.  7, 
tab.  2  5  f.  3)  ;  mais  comme  Linné  assigne  à 
sa  plante  d'avoir  les  folioles  calycinaîes  obtuses, 
et  que  la  plante  de  Yaillant,  qui  est  bien  la 
même  que  celle  de  MM.  Thuillier  ,  Decau- 
dolle,  Persoon ,  et  la  mienne,  les  a  aiguës,  il 
est  évident  que  le  synonyme  de  Yaillant  ne 
peut  lui  convenir.  Je  crois  d'ailleurs  que 
ce  synonyme  appartient  à  V Arenaria  setacea^ 


(  3^6  ) 
Tliuil. ,  et  non  à  VArenaria  verna.  Lin.  , 
comme  l'a  pensé  M.  Decandolle.  La  première 
plante  se  trouve  seule  à  Fontainebleau  ,  dans 
les  mêmes  îieuK  où  Vaillant  l'a  indiquée  , 
tandis  que  la  seconde  ne  se  trouve  pas  même 
aux  environs  de  Paris. 

COTYLEDON  SEDOIDES.  Decand.,  Voyag. 
Bot.  79. 

C.  Foliïs  ovato  -  ohlongis  ohbusis  convexïs 
inibricatis  ,  caule  suhsimplicl  apîce  pauci- 
floro  y  florihiis  carnpanutatis  suhsessilibus 
ultra  médium  quinquefidls,   Decand. 

J'indique  cette  plante  d'après  M.  Decan- 
dolle qui  l'a  découverte  dans  les  Pyrénées  , 
où  elle  croît  auprès  àes  neiges,  aux  ports  de 
Yenasque  et  d'Oo. 

SEDUM  BREVIFOLTUM.   Decand.,  Voyag. 
Bot.  79. 

S.  foliis  opposids  ovatls  ohbusis  hrevibus 
crassis  ,  caulibus  glabris  basi  ramosis  dif- 
fusis  frucùculosis  ,  Jloribus  subcoryni- 
bosis, 

M.  Decandolle  a  découvert  cette  plante 
$ur  les  rochers  des  Hautes  Pyrénées,  où  il  dit 
qu'elle  est  commune;  je  la  tiens  de  M.  Rohde 
qui  l'a  trouvée  au  mont  Canigovi  :  ses  lîeur& 


(  327  ) 

sont  rongeàtres ,  elles  se  développent  en  juillet 
et  août. 

SEDUM  AMPLEXICAULE.  Decancl.,  Voyag. 
Bot.  80. 

S,  foliis  gracilihus  berebibus  acubls  hasi  so- 
lubis  eb  in  menibranam  amplexicaulem 
acubls  ,  florihus  cjmosis  6  —  7  —  pebalis. 
Decand. 

Cette  plante  a  été  trouvée  dans  les  Cevennes 
aux  environs  de  Montpellier  ,  par  M.  Boucliet; 
je  l'ai  reçue  du  mont  Yentoux  ,  par  M.  Re- 
quien  :  ses  lleurs  sont  jaunes.  ^. 

SEDUIVI    ANOPETALUM  Decand.,  Voyag. 
Bot.  80. 

S.  florihus  sparsis  berebibus  glands  acubîs 
hasi  solutis ,  cymâ  suhquadrifidâ  ,  pebalis 
6 — 7   lanceolabo-linearihus  acubls  recbis» 

M.  Rolide  a  recueilli  cette  plante  aux  en- 
virons de  Toulon ,  et  M.  Decandolle  l'a  trou- 
vée à  Carcassone  :  elle  fleurit  en  juin  et 
juillet;  ses  fleurs  sont  d'un  Liane  tirant  sur  le 
jaune.  OJl, 

SEDUM   BOLOIXIENSE.  N. 

S.  radice  repenbe  ^  foliis  sparsis  sub berebibus 
glabris  obbusis  hasi  solubis ,  cymà  brifidâ  ^ 


(  328  ) 

ramulis  6-10  /loris ,  calycinis  foliolis  sub- 
cylindricls  obtusis. 

Racine  rampante  donnant  naissance  à  plu- 
sieurs liges  simples  ou  rameuses  et  un  peu 
couchées  à  leur  base ,  ensuite  redressées. 
Feuilles  cylindriques,  glabres,  obtuses,  pro- 
longées à  leur  base,  très-rapprochées  et  comme 
imbriquées  sur  les  tiges  qui  ne  portent  point 
de  ileurs  ,  un  peu  plus  écartées  sur  celles 
qui  sont  ilenries.  Tiges  se  divisant  le  plus 
communément  dans  leur  partie  supérieure 
en  trois  rameaux  étalés  en  cime  ,  et  portant 
chacun  six  à  dix  Ileurs  éparses,  presque  ses- 
silts  ,  composées  d'un  calice  de  cinq  folioles 
cylindriques,  obtuses;  les  pétales  en  même 
nombre  que  les  folioles  du  calice,  sont  de 
moitié  plus  longs  que  celui-ci,  lancéolés  et  d'un 
jaune  clair.  J'ai  donné  à  cette  espèce  que  je 
crois  nouvelle  ,  le  nom  de  Sediim  Boloniense, 
d'après  celui  que  porte  un  bois  très-riche  en 
plantes  et  très-fréquenté  des  Botanistes  de  Paris, 
celui  de  Boulogne  ,  dans  lequel  j'ai  trouvé 
ma  plante  en  fleurs,  au  commencement  du 
mois  de  juillet  dernier.  2l' 

LYCHNIS  PYRENAICA.  Bergeret ,  FI.  Pyr. 

Z/.  foliis  glaibcis  ,  radlcallbus  obovato-lan^ 
ceolatis ,  caulinis  sessilihus  ovatis  acutis  j 
floribus  subpanicidabis   tcrininaUbus. 

Cette  plante^  a  été  découverte  par  M.  Bcr- 


(  329  ) 

geret ,  sur  les  rochers  de  la  Vallée  d'Aspe 
près  de  Notre-Dame  de  Sarrance,  dans  les 
Pyrénées  occidentales,  2l» 

LYCHjNIS  corsica.  n. 

Zj»  Caille  erecblusculo  ramoso  sahdlclioboino , 
foliis    lineari-lanceolabis    glahris ,  pediin- 
culis  elongatis  unifloris  y  petalis  ohlongis 
suhemarginatis , 

Tiges  un  peu  couchées  à  leur  base ,  en- 
suite redressées  ,  rameuses  ,  presque  dicho- 
tomes ,  s'élevant  à  huit  ou  douze  pouces. 
Feuilles  linéaires-lancéolées,  glabres,  très-aiguës. 
Fleurs  portées  sur  des  pédoncules  beaucoup 
plus  longs  que  les  feuilles,  les  unes  disposées 
dans  les  bifurcations  des  tiges ,  les  autres 
terminales.  Calices  relevés  de  dix  nervures 
bien  prononcées.  Pétales  rougeâtres  ,  oblongs, 
entiers  ou  légèrement  échancrés.  Cette  plante 
a  été  découverte  par  M.  G.  Robert,  dans  les 
champs  aux  environs  d'Ajaccio  en  Corse.  2l« 

DODÉCANDRIE. 

LYTHRUM  YIRGATUM.  Lin.  ,Sp.  642. 

L*folus  Siiboppositis  lanceolatïs  glaherrimls , 
caule  supernè  ramoso  ^  florihus  pedlcellabis 
axillarihus  suhglonieraùs  y  in  race  mu  m 
virgaturn  disposais,  L,  ausbriaciim,  Jacq., 


(  33o  ) 
FI.    Aiist. ,   lab.   7.    LysimacJda   ruhra  se^ 
cunda  seu  minor.  Glus. ,  Ilisl.  LU. 

Cette  plante  a  été  trouvée  par  M.  Lejeune, 
à  Theux  aux  environs  de  Liège  :  ses  (leurs 
sont  purpurines,  elles  paroissent  eu  juin  et 
juillet.  %. 

LYTKRUM  INUMMULARIjEFOLIUM.  N. 

Tj.  foliis  chovabo-suhrotundis  ohtusis  ,  eau* 
Unis  oppositis ,  ramels  nonnidlis  al  ternis , 
flonhus  axillarïhus  solitariis ,  calycihus  8- 
dentatis,  Salicaria  minima  lusitanica  nwn- 
midariœ  folio.  Tourn.,  Inst.  264,  {certè  ex 
Jierb.^.  an,  LythruTn  {jiummularice folio)  fo- 
liis  albernis  suhroiiindis  mucronatis ,  supe- 
riorïbus  ovatis  aciitls  y  florihus  axillarïhus 
solitariis,  Pers. ,  Synop.  2,  p.  8? 

La  plante  que  je  rapporte  ici  a  ëtë  trouvée 
dans  les  lieux  humides  en  Corse,  par  M,  La- 
salle,  qui  en  a  envoyé  des  échantillons  à  M» 
Desfontaines.  Ces  échantillons  comparés  avec 
ceux  de  Fherbicr  de  Tournefort  leur  sont 
Lien  semblables  ,  ils  sont  seulement  un  peu 
plus  grands,  ayant  huit  à  dix  pouces,  tandis 
que  ceux  de  cet  auteur  n'en  ont  que  trois  à 
cinq.  Quoique  M.  Persoon  ait  aussi  rapporté 
le  synonyme  de  Tournefort  à  sa  plante ,  je 
doute  cepend  irit  qu'elle  soit  la  même  qae  la 
miepiie ,  à  cause  des  feuilles  toutes  alternes . 


Pa^.53i. 


FL .  ^ir. 


^ly  ^^\^ 


l'IvB 


f  h  il 

Fuf.iEUFTIORBIArohmJi/à/ia.F.  '^  EUPHOIWIA o6sc,ir<v 


(  33i  ) 
mucroiiëes  ou  aiguës  qu'il  assigne  à  son  es- 
pèce, qui  a  été  recueillie  dans  les  lieux 
liuraides  à  Lacray,  dans  les  environs  de  Dijon, 
par  M.  Yallot,  professeur  de  botanique  en 
cette  dernière  ville.  Les  ileurs  de  la  plante 
de  Corse  sont  rongeâtres,  les  pétales  petits 
et  très-caducs;  la  tige  est  garnie  de  rameaux 
opposés,  et  paroît  avoir  été  couchée  à  la 
hase.     Q\ 

EUPHORBIA  ROTUNDIFOLIA.  N.,  taL.  12, 
f.  I. 

E,  caille  hasi  ranioso  pabiilo  ^  foliis  sparsls 
suhsessilihus  involucrisqae  subrotundis ,  in" 
volucellis  corclabo  -  renifonnihus  ,  umhellâ 
H'^-fîdâ  hifidâ  y  petalis  lunatis  ^  capsulis 
glahrls. 

Cette  plante  a  de  grands  rapports  avec  VEu- 
phorhla  peplus ,  mais  elle  me  paroît  mériter 
d'en  être  distinguée ,  soit  comme  variété  re- 
marquable ,  soit  comme  espèce.  Elle  en  dif- 
fère en  effet  par  sa  taille  deux  fois  plus  pe- 
tite, par  ses  feuilles  arrondies,  presque  orbi- 
culairçs  et  à  peine  pétiolées  ,  par  ses  pétales 
rongeâtres  ,  et  parce  qu'elle  fleurit  dès  les 
mois  de  mars  et  d'avril ,  tandis  que  XEuphor- 
hia  peplus  ne  fructifie  pas  avant  le  mois  de 
juin  ou  de  juillet;  enfin  elle  croît  sur  le  bord 
des  chemins  dans  les  lieux  incultes ,  et  l'autre 


(332) 
espèce  ne  se  rencontre  que  dans  les  jardins 
et  les  lieax  cultivés.  Cette  plante  a  été  trouvée 
aux   environs  de  Toulon  ,    par   M.    G.  Ro- 
bert. 0. 

EUPÏIORBIA  OBSCURA.  N. ,  tab.  12,  f.  2. 

E,  foUis  inferiorihas  retusls  ,  superiorihus 
involucrisque  obovato  -  lanceolatis  aciitis , 
involucelUs  ovatis  acuminatis  y  umhellà 
?i-^'fidà  hifidà ,  petalis  integriuscidis  ob- 
solète lunatis ,  capsulis  lœvibus  glabris» 

Cette  plante  a  beaucoup  de  rapport  avec 
les  Eiiphorbia  peplus  et  falcata ,  même  avec 
VEuphoïbia  terracîna  :  elle  se  distingue  de 
la  première  par  ses  feuilles  et  ses  involucres 
aigus  ou  acuminés  ,  et  par  ses  pétales  rou- 
geâtres ,  entiers  ou  à  peine  lunules  ;  de  la  se- 
conde parce  que  celle-ci  a  ses  feuilles  et  ses 
involucres  beaucoup  plus  aigus  ,  ses  pétales 
en  forme  de  crois  ant  ou  à  deux  cornes  ,  et 
ses  involuceiles  presque  cordiformes  ;  enfin 
elle  se  distingue  de  la  troisième  par  ses  cap- 
sules très-lisses  et  non  pas  rudes  sur  les  an- 
gles. Les  graines  sont  sillonnées  transversale- 
ment dans  ces  quatre  espèces  et  ne  peuvent 
servir  à  les  faire  distinguer.  L'Euphorbe  obs- 
cure a  été  trouvé  par  M.  Suffren,  dans  les 
champs  en  Proveuce ,  aux  environs  de  Co- 
tignac   et    de   Draguignan  ;   M.   Requicn   l'a 


(  333  ) 

aussi  recueilli  près  d'Avignon  :  il  ileurit  en 
juin.  (•). 

EUPHORBIA  BlUMBELLATA.  Poir.,  Yoy.  2, 
pag.  174.  Fers.,  Synop.  2,  pag.  17. 

£.  foliis  inferïorïbus  Unearihus  ohtusiusculis 
mucronatis ,  superioribus  involucrisque  prï- 
mariis  lanceolatis ,  secundarils  ovacis  ,  in- 
volucellis  subcordato-reniformibus  ,  uin- 
hellâ  duplicl  ^-iz-fidâ  ^petalis  lunatls,  cap- 
sulis  glabris. 

Cet  Euphorbe  me  paroît  une  espèce  bien 
distincte  et  bien  caractérisée  par  ses  deux 
ombelles  disposées  l'une  au  dessus  de  l'au- 
tre; car  si  l'ombelle  inférieure  manque  quel- 
quC'fois,  son  involucre  ne  manque  jamais  et 
occupe  toujours  la  même  place  que  s'il  étoit 
accompagné  des  rayons  de  l'ombelle.  M.  G. 
Robert  a  trouvé  cette  plante  dans  les  champs 
aux  environs  de  Toulon ,  où  elle  fleurit  en 
mai;  M.  Persoon  l'indique  à  Montpellier.  Q, 

EUPHORBIA  SAXATILIS.  Jacq.,  FI.  Aust., 
tab.  345.  Willd, ,  Sp.  2,   pag.  912. 

E.  è  hasi  làniosa ,  caulihus  adscendenbihus 
siinplicibus ,  foliis  oblongis  acutïs ,  invo- 
liicris  ovato-lanceolatis ,  in  volucellis  sub- 
r 0 Lundis  f  umbelld  G—S—  Jidd  suhbifidà  , 


(•334  ) 
petalis  integriusculis  obsolète  lunabis^  cap" 
sulis  seihinïbusque  lœvibus. 

Celte  plante  n'a  que  deux  à  trois  pouces  de 
haut ,  et  c'est  surtout  ce  qui  la  distingue  de 
YEuphorbia  gerardiana  avec  laquelle  elle  a 
d'ailleurs  de  grands  rapports;  elle  a  été  trou- 
vée par  MM.  Suffren  et  Requien  au  sommet 
du  mont  Yentoux;  elle  fleurit  en  juin  et 
juillet.  2{-. 

EUPHORBIA   GRACILIS.    Lois. 

Celte  espèce ,  que  j'ai  décrite  page  728 
de  ma  Flore ,  est  un  double  emploi  de  XEu- 
phorbia  leptophylla*  Vill.,Dauph.  3pag.  825, 
que  j'ai  d'ailleurs  mentionné  dans  le  même 
ouvrage,  page  280.  J'ai  commis  cette  erreur 
parce  que  n'ayant  pas  vu  la  plante  de  M.  Yil- 
Jars,  je  n'ai  pu  la  reconnoîlre  sur  la  descrip- 
tion trop  incomplète  qui  a  été  donnée  par 
cet  auteur  ;  il  me  semble  surtout  que  l'ex- 
pression {foliis  lïneari- gramineis)  qu'il  a  em- 
ployée pour  caractériser  les  feuilles  ,  ne  con- 
vient nullement  à  la  plante  dont  il  est  ici 
question.  Outre  la  figure  de  Matthiole  qui 
la  représente  assez  bien ,  mais  un  peu  trop 
rameuse,  on  peut  lui  rapporter  \e .Tithymahts 
leptophyllos  MatthiolL  Dalech.,  Hist.  1645. 
Quant  à  celle  de  Fuchsius,  page  812,  elle  ne 
lui  convient  pas  du  tout. 


(  335  ) 
\     '  ICOSANDRIE. 

PYRUS  SALICTFOLIA.  PalL,  I,  t.  3,  pag.  784, 
t.  N.  f.  3.  Pal].,  Ross.  I,  pag.  20,  t.  9.  Lin., 
Supp.  2d5.  Balb. ,  Mise.  ait.  18. 

P,  foliis  lanceolato 'linearihus  inlegerrimis  , 
suprà  vlllosO'Canescentibus ,  suhtàs  aïbo^ 
tomenbosis  ,  florihus  pedunculafis  siihco- 
ryinhosis ,  pedunculis  axillarihus. 

Cet  arbre  est  indiqué  en  Provence ,  dans 
les  haies  et  les  vignes,  entre  Yidaaban  et  le 
Luc  ,  par  M.  Balbis  ,  qui  me  l'a  communi- 
qué. Ses  tleurs  sont  blanches  ;  elles  parois- 
sent  en  mars  et  avril.  ^. 

ROSA  MAIALIS.  Relz.,  Obs.  3,  pag.  33. 
Reignier ,  Act.  Soc.  Laus.  i ,  pag.  ^^  , 
tab.  14. 

jR.  germinïbus  glohoùs  pedunculis  que  gla- 
bris  y  cedycinis  laciniis  integris  ,  folïoUs 
ovato-oblongis  suhtus  glaucescentibus  pu- 
bescendbusque ,  aculeis  sùpularihus  subge-' 
minis. 

Cette  espèce,  très -différente  de  la  F\.osa 
cinnamomea  ^  avec  laquelle  plusieurs  auteurs 
l'ont  confondue,  est  cultivée  dans  tous  les 
jardins,  sous  le  nom   de  Rose  de  mai;  ses 


(  336  ) 
fleurs,  d'un  rouge  vineux,  paroissent  à  la  fin 
de  ce  mois  et  en   juin  :  elle  croît  spontané- 
ment dans  les  dëpartemens  méridionaux.  ■^. 

ROSA  GLAUCA.  VilL,  ined. 

jR.  gerininihus  ovads  pedunculisque  glahris , 
calycinis  laciniis  pinnatifidis ^  joliolis  ova- 
tis  glaucïs  y  aculeis  sparùs* 

CePtosier  croit  dans  les  montagnes  des  Yosges, 
il  m'a  été  communiqué  par  M.  Mougeot.  ■^. 

ROSA  STYLOS  A.  Desv.,  journal  Botan.  2, 
pag.  317. 

il.  germinihus  ovatis  pedunculisque  glahris  ^ 
calycinu  laciniis  pinnatifidis  ^  foUolis  ova- 
tis acutis  suhtiis  pubescentihus ,  stylis  con- 
natis  elongatis  glahris. 

Celte  Rose  a  été  trouvée  aux  environs  de 
Poitiers,  par  M.  Desvaux,  qui  me  l'a  com- 
muniquée; ses  llenrs  blanches  s'épanouissent 
au  mois  de  juin.  t). 

ROSA  LEUCOCHROA.  Desv.,  journ.  Bot.  2, 
pag.  3î6. 

Ji.  germinihus  ovatis  peduncidisque  glahris  , 
calycinis  laciniis  pinnatifidis  ,  Joliolis  ova- 
tis glahris  lucidis ,  stylis  suhsessilihiis  con- 
natO'Capitatis  glahris. 


(  337  ) 
«.  Fiosa  leucochroa ,  florïbus  albido-luteolis 
moschatls, 

fi.  Fiosa  lactea y  florïbus  candidis. 

Je  réunis  ici  deux  Roses  qui  m'ont  été 
communiquées  par  MM.  Desvaux  et  Requien, 
parce  que  les  différences,  qui  existent  entre 
les  deux  plantes,  sont  si  légères,  qu'il  ne  me 
paroît  pas  qu'elles  puissent  servir  à  établir 
deux  espèces.  La  première ,  qui  a  été  trouvée 
par  M.  Desvaux  aux  environs  de  Poitiers,  a 
ses  pédoncules  hérissés  de  quelques  aiguil- 
lons ,  ses  Heurs  blanches ,  tirant  un  peu  sur 
le  jaune,  et  elles  ont  une  odeur  musquée  bien 
prononcée.  La  seconde ,  cueillie  par  M.  Re- 
quien,  sur  le  mont  Yentoux,  a  ses  pédon- 
cules dépourvus  d'arguillons;  ses  (leurs  sont 
d'un  blanc  de  lait  très-pur,  j'ignore  si  elles 
sont  odorantes.  Ces  deux  Roses  fleurissent  eu 
juin  et  juillet,  "tj. 

ROSA     AINDEGAYENSIS.    Bâtard  ,    Fh   de 
Maine  et  Loire,  pag.  i8g. 

J(.  germinibus  ok^clùs  pedunculisque  hupidis, 
calycinis  lacmiis  plnnatifidis  ,  folio  lis  o^'atis 
glaberrimis ,  stylis  brevibus  subpubescen- 
tibus. 

Ce  Rosier  a  été  découvert  par  M»  Bâtard  , 
dans  la  ci-devant  province  d'Anjou  ,  au  jour- 

2,  22 


(  338  ) 
d'hui  dëparlement  de  Maine  et  Loire  ;  il  a  été 
retrouvé  par   M.  Desvaux  aux  environs  de 
Poitiers  :  ses  fleurs  d'un  rose  pâle,   parois- 
sent  au  mois  de  juin.  "^. 

ROSA  LEUCANTHA.   N. 

jR.  germinibus  ovatis  pedunculisque  gl abris  y 
calycinis  laclniis  pinnatijidis ,  peùolis  acu- 
leatis  villosis  ,  foUolïs  oi^atis  acuds  subtiis 
puhescentibus  ,  florihus  coiymhosis  termi- 
nalihus» 

Cette  Rose  diffère  de  la  F^osa  dumetorum, 
Thuil.,  par  ses  fleurs  blanches,  réunies  dix 
à  quinze  ensemble  en  une  espèce  de  corymbe 
terminal.  La  suivante  n'en  diffère  que  par 
ses  feuilles  obtuses  et  par  ses  fleurs  moins 
nombreuses  ne  formant  jamais  le  corymbe. 
J'ai  trouvé  ce  Rosier  dans  les  baies  aux  en- 
virons de  Dreux;  il  fleurit  en  juin,  "^. 

ROSA  OBTUSIFOLIA.  Desv.,  Journ.  Bot.  2, 

pag.  317. 

i2.  germinibus  ovatis  pedunculisque  glahris  , 
petiolis  aculeabis  villosis  ^  foliolis  ovatis 
obtusiuscuUs  subtils  pubescenùbus ,  floribus 
subgeminabis. 

Les  fleurs  sont  blanches ,  elles  paroissent 
eu  juin.  Cette  espèce  a  été  trouvée  dans  les 


(339) 

ibaies  aux  environs  de  Poitiers ,  par  M.  Dès- 
Taux,    t). 

Les  Roses  sont  exlrêmenient  difficiles  à  bien, 
déterminer  et  à  bien  caractériser;  beaucoup 
d'espèces  sont  très- voisines,  et  paroissent  passer 
de  l'une  à  l'autre  par  des  nuances  impercep- 
tibles. Ce  n'est  donc  qu'avec  doute  que  j'en 
rapporte  ici  quelques-unes  comme  nouvelles  ; 
et  j'engage  en  même  temps  les  Botanistes  à 
étudier  ces  plantes  avec  soin  et  exactitude  , 
afin  de  reconnoître  quels  sont  les  caractères 
qui  varient  le  moins  ,  et  qui  pourroient  être 
employés  avec  plus  de  certitude  pour  déter- 
miner les  espèces* 

POTENTIEL  A  NORVEGICA.  AIL,  Fl.  Ped. 
n.  1488.  Lois. ,  Fl.  Gall.  804. 

Cet  article  doit  être  rayé  de  ma  Flore,  là 
plante  d'AUioni  n'étant  pas  celle  de  Linné  , 
mais  bien  la  même  que  la  Pobentilla  frïgicla 
de  MM.  Villars  et  Decandolle. 

Il  paroît  qu'il  faudra  aussi  supprimer  la 
Potenbilla  Monspeliensis ,  rapportée  sur  l'au- 
torité de  Linné,  et  qui ,  selon  M.  Decandolle^ 
ne  se  trouve  pas  aux  environs  de  Mont-» 
pellier* 


(  340  ) 

POLYANDRIE. 

PAPAYER    AURANTIACUM.    N. 

P,  scapo  foliïsque  pinnatis  pilosis  ,  pirinis 
aliis  ovatis  integerrimïs  ,  allis  denbato- 
pinnatlfidis  y   capsulis    ovatis    hispidis. 

Cette  plante  a  le  port  du  Fapaver  alpinum^ 
mais  elle  en  dilTère  par  ses  feuilles  toutes 
hérissées  de  poils,  par  la  forme  de  ces  mêmes 
feuilles ,  dont  les  folioles  sont  ordinairement 
ovales ,  entières  ou  dentées ,  mais  toujours 
assez  larges  et  jamais  linéaires  ;  enfin  par  ses 
fleurs  qui  sont  d'un  beau  jaune  orangé,  au 
lieu  d'être  blanches  avec  une  teinte  de 
jaune  très-pâle.  Je  dois  ce  pavot  à  M.  Re- 
quien,  qui  l'a  trouvé  sur  le  mont  Yentoux; 
il  fleurit  en  juillet  et  août.  %, 

CISTUS  LADAINIFERUS.  Lin.  -  Lois. ,  FI. 
Gall.  3i2. 

Cette  espèce  croît  en  Provence,  entre  le 
Mui  et  le  Puget ,  où  elle  a  été  recueillie  par 
par  M.  Bernard  qui  me  l'a  communiquée  ; 
elle  ne  se  trouve  pas  au  contraire ,  selon 
M.  Lamothe ,  aux.  environs  de  Montpellier, 
où  je  l'avois  indiquée  d'après  M.  Gouan,  qui 
avoit  pris  pour  elle  le  Cistiis  ledon.  Les  fleurs 
paroissent  dès  la  fin  d'avril  et  au  commen- 
cement de  mai. 


(341  ) 

CISÏUS   VILLOSUS.  Lin. ,  Sp.  787. 

C.  Jructicosus  exstipulatus ,  folils  oK'ads  ru- 
gosis  hirtis  petiolatis  ,  ramis  peclunculis 
calycihusque  villosis ^peclunculis  smiplicïbus 
hifidisve.    Cistus  mas.  Mattb.   Talgr.    176. 

Ce  Ciste  croît  dans  le  pays  de  Gênes  ;  il 
m'a  été  communiqué  par  M.  Bertoloni;  ses 
ileurs  sont  d'un  rouge  pâle  ,  elles  paroissent 
au  mois  de  mai.  "^. 

CÏSTUS  SERRATUS.  Cavan. ,  le.  2  ,  pag.  67, 
t.  175,  f.  I.  Willd. ,  Sp.  2,  p.  1198. 

C,  herhaceus  exstipulatus  y  foliis  oppositis 
lanceolatls  trinerviis  hirtis  viscoses ,  radi- 
calihus  ohovatis  y  raceinis  ebracteatis  ^  pe- 
talls  serratis,    Willd. 

Ce  Cisîe  est  indique  par  M.  Decandolle  , 
aux  environs  d'Angers,  de  Lorient  et  de 
Yannes;  je  l'ai  trouvé  cette  année  dans  le 
bois  de  Boulogne ,  pêle-mêle  avec  le  Cistus 
guttatus ,  dont  il  ne  paroît  être  qu'une  lé- 
gère variété  caractérisée  par  ses  pétales  den- 
tées en  scie.  Les  fleurs  sont  d'ailleurs  de  la 
même  couleur ,  avec  une  tache  d'un  violet 
noirâtre  à  la  base  de  chaque  pétale.  Q* 

DELPHINIUM  AMBIGUUM.  Lin.,  Sp.  749? 
£).  nectariis  nionophyllis  ,  corollis  pentape- 


(  342  ) 

talis  )  fructihus  suhunicapsularihus  ^  Joïiis 
multipartitis  cauleque  ramosissirno  pubes- 
cenbi-  canesceiiUbus, 

Si  la  plante  que  je  rapporte  ici  avec  doute, 
Ji  une  espèce  de  Linné ,  n  étoit  pas  celle  de 
cet  auteur,  je  crois  que  ses  tiges  à  rameaux 
nombreux  et  étalés ,  toutes  couvertes  ainsi 
que  les  feuilles  d'un  duvet  très-court ,  qui  les 
rend  presque  blanchâtres,  suffiroient  pour  la 
faire  distinguer  du  Delphinium  ajacis ,  dont 
elle  diffère  encore  par  ses  fleurs  plus  petites, 
d'un  bleu  très-pâle  ou  même  d'un  gris  cendré. 
Je  l'ai  trouvée  dans  les  champs  aux  environs 
de  Montpellier  ;  elle  fleurit  en  juin  et  juii- 
let.  (.). 

DELPHINIUM  INTERMEDIUM.  Ail., Kew.2, 

pag.  243.  Willd.,  Sp    2,pag.  1228. 

JD,  nectariis  diphyllïs  ,  lahelHs  ovath  hijidis, 

lacinïis  ovatis  ,  foliis  triparti tis ,  laciniis  tri-^ 

Jichs  incisis  y  fructihus  tricapsularibus.  Aco<- 

nitum  lycoçtonum  y  flore  delpliinii,  prïniuni 

silesiacum.   Glus.  hist.  XCIV. 

Cette  espèce  a  été  trouvée  par  M.  Rohde, 
'k  la  vallée  d'Eynes  dans  les  Pyrénées  orien- 
tales ;  elle  fleurit  en  juillet  et  août  ;  ses  fleurs 
sont  bleues. 


(  343  ) 

AINEMONE    PAYOININA.    Lam.    Dict.    i  , 
pag.  i66. 

A*  foliis  radicalibus  profundè  3-6-parùiùls  , 
laciniU  cuneabis  trilohis  dentads  inciso- 
parbitisve ,  caulïnis  ternis  ovato  -  lanceo- 
latis  integris  ^è-^-Jidisve  ^  corollà  io-i5- 
p étala  ,  seminibus  lanatis.  A,  hortensis, 
Thore,  Clilor.  Land.  288,  (non  Lin,  ), 

Cette  espèce  est  très-distincte  de  V Anémone 
liorbensis,  dont  elle  diffère  par  la  grandeur 
de  sa  corolle  qui  a  souvent  plus  de  trois 
pouces  de  diamètre,  et  par  la  couleur  de  ses 
pétales  qui  sont  d'un  rouge  éclatant.  Elle  croît 
dans  les  vignes  à  S.  Pandelon  près  de  Dax , 
où  elle  a  été  trouvée  par  M,  Thore  qui  me 
Fa  communiquée;  j'en  ai  aussi  reçu  des  échan- 
tillons de  M.  Grateloup.  Cette  belle  plante 
fleurit  au  mois  d'avril  ;  on  en  cultive  dans 
les  jardins  une  variété  à  fleurs  doubles.   %• 

ANEMONE  PALMATA.  Lin.,Sp.  758. 

A*  foliis  radicalibus  cordabo-rotundatis  tri- 
lohis crenabis ,  caulinis  bernis  brlfidis  ,  co-' 
rollis  suhdecapebalis  ,  seminibus  lanatis^ 
A»  hortensis  lalifolia  ^  simplo  flavo  flore ^ 
Clus. ,  Hist.  248.  A»  labifolia  flava  prima 
Clusii.  Barr.  le.  792. 

Cette  plante  a  été  trouvée  par  M.  G.  Ro- 


(344) 

jbert  ,  dans  les  lieux  secs  et  arides  aux  en\î* 
rons  d'Hières  en  Provence  :  elle  fleurit  eu 
avril  et  mai  ,  ses  fleurs  sont  Jaunes.  %. 

THALICTRUM  INIGRÏCANS.  Jacq.  ,  FU 
Aust.  5,  t.  421.  Willd.,  Sp.  2  ,  p.  i3oo. 

T.  caille  fol' oso  sulcabo  ,  florihus  panïculadsy 
foïiolis  radicalibus  cuneiformihus  brifidis  j, 
cauUnis   linearihus  acttis, 

MM.  Rohde  et  G.  Robert  ont  trouvé  celle 
plante  aux  environs  de  Toulon  ;  elle  fleurit 
en  juin  et  juillet.  If, 

RATSUNCULUS  AINGUSTIFOLIUS.  Decand., 

Yoyag.  Bot.  78. 

Pu  fol  ils  lincarilanceolatis  nervosls  acutls 
glahrls  y  caille  erecbo  api  ce  subramoso  gla^ 
betrimo  muUifloro,   Decand. 

Celte  plante  a  été  trouvée  par  M.  Decan- 
dolle  dans  les  lieux  humides  des  Pyrénées 
orientales,  près  de  Mont-Louis.  «Elle  diffère 
«  du  Puiriimculus  Pyrenœus  ,  parce  que  ses 
«  pé  îoucuies  ne  sont  pas  cotonneux  ,  et  du 
<4  Pu  aniplexlcaulis  ,  par  ses  feuilles  très^ 
tX  étroites,  non  embrassantes,  et  par  ses  fleurs 
«  de  moitié  pins  petites.  »  Celles  -  ci  sont 
blanches  et  paroissent  en  juin  et  juillet.  %. 


(  345  ) 

RANUNCULUS   r^IVALIS.    Lin. ,   Sp.  778. 
FI.  Lapp.  232^   tab.  3 ,  f .  2. 

il.  caille  imifloro  suhunifoUo ,  foliis  glaher* 
rimis ,  radicallhus  tripartibis  lohatis  ,  eau- 
lino  sessili  digitato.  Fi,  juiniinus  alpinus 
liiteus.  J.  B.  Hist.  3.  Append.  861  ^fig,  super. 
/S  Rammcuïiis  idem  pygmœus^  Lin. ,  FL 
Lapp.   232 ,  tab.  3 ,  f.  3. 

Cette  espèce  a  été  trouvée  par  M.  G.  Robert, 
dans  les  lieux  humides  sur  les  hautes  mon- 
tagnes de  rile  de  Corse.  La  variété  ^  habite 
les  sommités  des  mêmes  montagnes.  Elles 
fleurissent  tontes  deux  en  juillet  et  août;  leurs 
fleurs  sont  jaunes  et  petites.   CJ^. 

RAINUNCULUS   PARYULUS.  Lin.  ~  Lois. , 
FI.  Gafl.  333. 

RAIXUNCULUS  INTERMEDIUS.  Poir., 
Dict.  6,  pag.  iio.  Lois.,  Fi.  Gall.  332. 
iî.   pumilus,   Thuil. ,  FI.   Par.  227. 

La  plante  de  MM.  Poiret  et  Thuil  lier  que 
j'avois  mentionnée  comme  espèce  distincte  , 
n'est  nullement  différente  delà  première;  elle 
doit  être  supprimée  et  rapportée  à  l'espèce  de 
Linné. 

Le  Pianuriculus philonotis  paroît  aussi  avoir 
les  plus  grands  rapports  avec  ce  même  R,  par- 


(346) 

vJilus ;  il  ne  s'en  dislingue  que  parce  qu'il 
s'ëiève  davantage  et  qu'il  est  plus  rameux. 
Les  fruits  des  deux  plantes  sont  des  capsules 
comprimées  arrondies,  marquées  de  petits 
points  un  peu  élevés  au  dessus  de  leur  sur- 
face ,  et  plus  ou  moins  nombreux.  Ces  tu- 
Lercules  seroient  un  bon  caractère  pour  dis- 
tinguer l'espèce  ou  les  espèces ,  mais  quel- 
quefois les  capsules  en  sont  tout- à- fait  dé- 
pourvues, d'autres  fois  leur  disque  en  est 
tout  couvert;  j'ajouterai  cependant  que  le 
premier  cas  étant  plus  rare  ,  l'existence  des 
capsules  tuberculeuses  mérite  quelque  con- 
sidération pour  la  détermination  des  espèces, 
et  c'est  ce  qui  me  fait  croire,  comme  M.  Des- 
forrtaines  l'a  déjà  pensé ,  que  l'espèce  suivante 
est  très-voisine ,  peut-être  qu'elle  n'est  qu'une 
Tariété  du  H»  parvulus ,  mais  qu'on  est  suffi- 
samment autorisé  à  séparer,  d'après  la  manière 
dont  on  considère  les  espèces  en  général. 

HAINUNCULUS  TRILOBUS.  Desf. ,  FI.  Atl.  i, 
pag.  487,1.  ii3,Willd.,  Sp.  2,  pag.  i3i5. 

jR.  caule  erecto  glahro  ramoso ,  folils  gla- 
herriniis ,  inferiorihus  trilohis  ^  lohis  cre- 
natis  dentatis  ,  siiperiorihus  laciniads  ^ 
^eminibus  compressis  tuherculat'is  mucro- 
natis» 

Cette  plante  a  été  trouvée  par  M.  Martin  , 


(  347  ) 
dans  les  près  humides  aux  environs  de  Toulon, 
d'où  M.  G.  Robert  m'en  a  envoyé  des  échan- 
tillons. M.  Decandolle  l'a  recueillie  aux  en- 
virons de  Perpignan.  Les  fleurs  sont  jaunes, 
très  -  petites  ;  elles  paroissent  en  mai  et 
juin.  O- 

RANUNCULUS   SPICATUS.   Desf.  -  Lois. , 
FI.  Gall.  33o. 

Celte  espèce  doit  être  rayée  de  la  Flore  de 
France  ;  c'est  à  tort  que  le  Pianunculus  saxa^ 
tilis,  Balb. ,  lui  a  été  rapporté  par  M.  Decan- 
dolle et  par  moi.  Nous  nous  sommes  trompés 
tous  les  deux ,  si ,  comme  je  dois  le  croire , 
les  échantillons,  qu'il  peut  avoir  reçus  de  M. 
Balbis ,  sont  semblables  à  ceux  qui  m'ont  été 
envoyés  par  ce  professeur;  ceux-ci,  que  j'ai 
comparés  dans  l'herbier  de  M.  Deslbntaines , 
ne  peuvent  en  aucune  manière  appartenir  à 
la  Renoncule  de  la  Flore  Atlantique,  mais  ils 
conviennent  parfaitement  au  Ranunculus 
Monspeliacus  y  que  j'ai  reçu  de  Montpellier 
et  de  Provçnce ,  et  dont  M.  Decandolle  vient 
de  donner  une  bonne  figure  dans  ses  Icônes 
rar,  -plant,  tab.  5q. 

RANUNCULUS    TRIPARTITUS.    Decand.  , 
le  rar.  fasc.  i  ,  pag.  i5,  tab.  49. 

R,  Joliù  ^uhmçr^is  capillaceU ,  emersls  trl^ 


(348) 

partit:} S  ,  petalis  ohlongis  acubis  parvulis  , 
seniinihus  transversè  striatis»  Decancl. 

Cette  plante  n'est  qu'imparfaitement  dis- 
tincte de  la  Renoncule  aquatique,  et  je  m'é- 
tonne que  M.  DecandoUe ,  qui ,  dans  sa  Flore 
Française,  a  réuni ,  peut-être  avec  raison ,  plu- 
sieurs espèces  comme  de  simples  variétés  du 
Ranuncidus  aquabills  ,  ait  distingué  cette 
plante  comme  espèce  particulière;  elle  ne 
me  paroît  pas  mériter  cette  préférence  plus 
que  les  autres.  D'après  une  suite  d'échan- 
tillons de  la  Renoncule  aquatique  ,  que  j'ai 
dans  mon  herbier ,  les  {leurs  de  celte  espèce 
varient  en  grandeur  depuis  un  pouce  de 
diamètre  ,  jusqu'à  trois  lignes  ;  de  sorte 
qu'il  me  paroît  qu'on  ne  peut  emprunter 
aucun  caractère  de  la  proportion  variable 
des  pétales.  Quant  aux  semences  sillonnées 
transversalement  ,  toutes  les  renoncules  qui 
croissent  dans  les  eaux,  les  ont  de  même. 
Le  Ranunculus  tripartltus  ,  indiqué  en 
Bretagne  par  M.  DecandoUe  ,  se  trouve  dans 
les  mares  ,  les  lieux  inondés  aux  envi- 
rons de  Paris  et  probablement  dans  toute  la 
France  ;  il  fleurit  depuis  le  mois  d'avril 
jusqu'en  été. 


(  349  ) 

DIDYNAMIE. 

BETONICA  INCANA  Ait. ,  Kew.  spag.^gg. 
Willd. ,  Sp.  3,  p.  94. 

B,  spicd  interruptâ  y  corollarum  gaïeâ  hifidâ, 
laciniâ  intermediâ  labii  inferioris  crena- 
bâ  y  buho  tomentoso  incurvo.  Ait. 

Cette  plante  est  indiquée  par  M.  Decau- 
doUe  ,  dans  les  bois  aux  environs  de  Nan- 
tes. Ofi. 

PRASIUM.  Calyx  ùurhinatus  lahiatus ,  suprà 
latior  'à-fidus ,  injrà  z-fidus,  Corolla  Ion- 
gior  lahiata ,  super lùs  concava  emarginaba  , 
înferiùs  labior  Z-fidâ  y  laciniâ  niediâ  ma- 
jore, Semina  i^-baccaba, 

PRASIUM  MAJUS.  Lin. ,  Sp.  838. 

P.  Joliis  ovato-lanceolabis  suhcordabis  den- 
bâtis  y  florihus  axillaribus  subsessilibus  , 
caule  suffrudcoso,  'I  eucrium  friibicans  ,  arn- 
plo  eb  albo  flore  ,  ibalicuni,  Barr. ,  le.  896. 

Ce  petit  arbrisseau  a  été  trouve  en  Corse ,  où 
il  fleurit  en  mars  et  avril;  ses  fleurs  sont  blan- 
châtres. 11  m'a  été  communiqué  par  M.  Des- 
fontaines ,  qui  l'avoit  reçu  de  M.  Lasalle;  il  est 
aussi  indiqué  en  Toscane,  sur  les  bords  de  la 
mer  ,  par  M.  Savi.  "^. 


(  35o  ) 

BARTSIA   BICOLOR.  Decaud.,  îc.  rai-* 
fasc.  I ,  pag.  4 ,  tab.  lo. 

B,  -puhescens ,  caiile  simpUcl  aut  suhramoso , 
foUis  opposibïs  lanceolato  -  linearibus  hinc 
indè  serratis  ,  florihus  dense  spicatls  ,  co^ 
rollœ  lahio  superiore  integro ,  inferiore  tri-^ 
loho,  loho  medio  lateralihus  longiore»  Dec. 

Celte  plante  a  été  découverte  par  M.  De- 
candoUe,  dans  les  champs  secs  et  sablonneux 
de  Belle-Isle  en  mer  ,  près  du  village  de  Don- 
nan;  elle  fleurit  en  juin  et  juillet,  ses  fleurs 
sont  d'un  violet  pâle  mêlé  de  blanc.  Q. 

AlNTIRRHmUM  ARENARIUM. 

Linaria  (arenaria)  foliis  lanceolato  -  linea- 
ribus  aciitis  sparsis  pubescenti-viscosis  ,  in- 
ferioribus  vertlclllatls  oblongis  obtutis ,  eau- 
libus  erectis  numerosissiniis ,  florihus  parvis 
longé  suhspicatis»  Decand.,  Ic.  rar.  fap.  i, 
pag.  5  ,  tab.  14»  Linaria  maritinia  mi- 
nima  viscosa  ,  foliis  hirsutis  ,  floribus  lu» 
tels,  Moris.  Hist.  2  ,  pag.  49g. 

Cette  espèce  a  ëtë  trouvée  par  M.  Decan* 
dolle  ,  dans  les  sables  du  bord  de  la  mer  en 
Bretagne ,  entre  rembouchure  de  la  Loire  et 
Lorient,  et  surtout  dans' la  presqu'île  de  Qui* 
beron;  elle  fleurit  en  juillet  et  août.  Q, 


(  35i  ) 

ANTIRRHIINUM  MA  JUS.  Lin.  —  Lois.,  Fi. 
Gall.  37g. 

11  y  a  dans  celte  espèce  deux  variétés  re- 
marquables; la  première  a  les  feuilles  étroite  s , 
lancéolées  ou  même  linéaires  et  les  flcais 
rougeâtres;  elle  est  commune  dans  les  fentes 
des  rochers  et  des  vieux  murs.  La  seconde 
variété,  connue  et  indiquée  par  G.  Bauhin, 
Boccone ,  elc.  ,  a  les  feuilles  beaucoup  plus 
larges ,  ovales  ou  ovales-lancéolées ,  et  ses  fleurs 
Sont  jaunes.  Celle-ci  est  plus  rare  que  la  pre- 
mière; jusqu'à  présent  je  ne  l'ai  reçue  que 
des  provinces  méridionales.  M.  Rolide  Ta 
trouvée  à  INice  ,  M.  G.  Robert  à  Toulon  , 
et  M.  Requien  à  Yaucluse.  Si  les  différen- 
ces qu'elle  présente  étoient  constantes  ,  on 
pourroit  la  regarder  comme  une  espèce  dis- 
tincte. 

SGROPHULARIA  SCOPOLIL  Hoppe.  - 
Pers. ,  Synop.  2,  pag.  160. 

S,  foUïs  cordabis  crenato-dentatls ,  inferio- 
rlhus  ternabis ,  superïoidhus  inbegris  ,  flo^ 
rihus  raceinoso-panicidiibls  y  hracieis  lan- 
ceolabis  linearWasciue  apice  integerrimis , 
S*  auriculaba.  Scop. ,  Fî.  Carn.  2,  pag.  446, 
tab,  32.  S.  glandulosa.  WaldsL  F].  Hung. 


(  3o2  ) 
Celte  plante  croît  dans  les  lieux  humides 
et  ombragés  des  Pyrénées  ;  elle  m'a  été  com- 
muniquée par  M.  Rolide ,  qui  Ta  trouvée 
au  mont  Laurent!,  et  eulre  Luz  et  Barèges; 
elle  fleurit  en  juin  et  juillet.  C^. 

DIGITALIS  FUCATA.  Ehrh. ,  Beytr.  7, 
pag.  i5i  ?  ex  Pers. ,  Sj nop.  2 ,  pag.  162  ? 

Z).  caille  erecto  suhramoso  ,  foUis  laiiceo- 
latis  sernï  -  ainplexicaulïbiis  glabrlusculis  , 
racenio  oblongo  ,  calycinis  laciniis  lan- 
ceolabls ,  corollœ  galeâ  obsolète  emargi- 
natâ  obtusâ. 

Cette  plante  ressemble  à  la  Dîgitalis  luùea, 
tuais  elle  s'élève  davantage,  ses  fleurs  sont 
d'un  pourpre  clair  et  moitié  plus  grandes. 
Elle  a  été  trouvée  par  M.  de  Saint-Hilaire 
dans  un  vallon  au  dessus  de  Combronde  , 
dans  la  Limague  ;  elle  fleurit  au  mtois  de 
juillet.  Oj:  ? 

|TETR  AD  YN  AMIE. 

ALYSSUM    ARENARIUM.    Lois.  ,     FI. 
^GaU.  401. 

Cette  plante ,  que  j'avois  donnée  comme 
nouvelle  ,  n'est  pas  une  espèce  distincte  de 


(  â53  ) 

YAlyssuin  montanimi.  Lin.;  ce  n'en  est  qu'une 
simple  variété  à  feuilles  plus  arrondies. 

SISYMBRIUM    PANNONIGUM.  Jacq.,  ïc* 
rar.    i ,  tab*    I23. 

S.  foUis  inferiorihus  runcinabis  dentatis ,  su^ 
perioribus  pinnads  ^  -pinnls  llnearihus  int,e^ 
gerrlniis ,  siliquis  recCangulè  patentlbus* 
Willd.,  Sp.  3,pa§.5o2. 

M.  Thomas  a  trouvé  cette  espèce  dans  le 
Valais,  sur  les  frontières  de  la  Savoie.  Q. 

SISYMBPaUM  œLUMN^.  Jacq.,  FI.  Aust.  4, 
tab.  323.  Willd. ,  Sp.  3,  pag.  5o3. 

S.  foliïs  runcinatis  dentatis  cauleque  viLlosis 
suhincanis y  siliquis  erectis^  Ftapistrum  mon- 
tanurn.  Irionis  folio.  Colum.  Ecphr.  i  , 
pag.  266,  tab.  268. 

Cette  plante  a  été  trouvée  en  Alsace ,  par 
M.  r^estler.  Q 

BRASSICA  CBEÎRANTHOS.  Vill.  ^Lois., 
Fî.  Gall.  420. 

Cette  espèce ,  au  lieu  d'avoir  toujours  le 
pétiole  de  ses  feuilles  et  le  bas  de  ses  tiges 
garnis  de  poils  qui  rendent  ces  parties  bis- 
pides  ,  est  quelquefois  enîièrement  glabre.  Je 
l'ai  trouvée  ainsi  dan^  les  champs  à  Bay onne  j 
z,  23 


(  354  ) 
je  l'ai  reçue  de  même  de  M.  Siiffreu,  qui  Ta 
j^ecueillie  dans  les  montagnes  de  la  Provence, 
aux  environs  de  Colmar ,  et  de  M.  Thore,  qui 
l'a  observée  à  Dax;  ce  dernier,  dans  sa  Chloris 
des  Landes ,  page  284 ,  nomme  cette  plante 
Erysimum  arvense, 

SINAPIS  NIGRA.    Lin,  ^  Lois.,  F].   GalL 

/S  Sinapis  toruîosa ,  (Pers. ,  Sy nop.  2 ,  pag.  267) 
foliis  labis  hastato  -  lohatis  glahriusculis  , 
superioribus  ovatÀs  répandis^  siliquis  torosis 
cmiUhus  appressis  ,  rostro  longo  angusCo. 

y  Sinapis  turgida ,  (Pers.  1.  c.)  foliis  lohatis 
répandis  hasi  auriculatis  ,  serraturis  apice 
callosis  ,  siliquis  ovatis  turgidis  venosis 
divergenti-appressis ,  rostro  conico  striato. 

Je  mentionne  ici  ces  deux  plantes  d'après 
M.  Persoon ,  qui  les  indique  dans  les  champs 
aux  environs  de  Paris. 

M  O  N  A  D  E  L  P  II I  E. 

ERODIUM    ROMAINUM.    Willd. ,    Sp.   3, 
pag.   63o. 

E»  acaule ,  pedunculïs  rnultifloris ,  foliis  pin- 
natis  y  pinnis  ovatis  pinnatijidis ,  petalis 
calyce  niajorihus,  Willd.  Géranium  ro- 
manunu  Lin.,  Sp.  961 .  Cavan. ,  Diss.  4, 


(  355  ) 
pag.  225,  tab.  94,   f.  2.  Géranium   myr- 
rhlnum  tenuifoUiim  amplo  flore  pttrpureo* 
BaiT.  le.  1245. 

Cette  plante  m'a  ële'  comAiimîquée  par 
M.  Requien  qui  Ta  trouvée  près  d'Avignon  ; 
elle  est  indiquée  par  M.  Decandolle  sur  le 
bords  des  cbemins  aux  environs  de  Nîmes 
et  de  Montpellier  ;  elle  fleurit  presque  toute 
l'année  ,  ses  fleurs  sont   purpurines.  If.  ? 

MAL  VA  MICROCARPA.  Desf.,  Catal.  144. 
Pers.,  Synop.  2  ,  pag.  25i. 

M,  caule  erecto  ramoso  ,  foliis  cordato- 
suhroUindis  suhquinquelohïs  crenabis  gla- 
hris  ,  peduncidis  subgeininis  petiolo  hrevio^ 
ribus,  foliolis  calycis  exùerioris  linearïbus  _, 
fructihus  supernè  costato  rugosis.  M,  par^ 
vijlora.  AIL,  FI.  Ped.  n.  1415.  Lois ,  FI.  Gall. 
f  non  Lin,  ).  Decand. ,  FI.  Fr. ,  n.  45o6  ? 
(exclus»  Synon»)» 

M.  Balbis,  en  m' envoyant  des  échantillons 
de  cette  espèce  ,  m'avertit  qu'elle  doit  rem- 
placer dans  la  Flore  la  Malva  parviflora  dont 
elle  diffère ,  et  pour  laquelle  elle  avoit  été 
prise.  Q. 

MALVA  FASTIGÎATA.  Cavan. ,  Dîss.  2  , 
pag.  75  ,  tab.  23,  f.  2.  Willd. ,  Sp.  3^ 
pag,  780. 


(  356  ) 
M,  caille  ramoso  ,  foViis   suhcordatls    quln- 
quelohis  inœqualiter  dentaùs ,  florihus  ter- 
ininalihus  suhinnhellatis, 

u,  Foliis  subtùs  tomentosïs  acutè  dentatis  ^ 
floribiis  plerisque  ùerrrdnaUbus, 

fi  Foliis  glahriusculis  ohtusè  dentatis  ,  flori- 
hus axillarihus  solitaris  et  terininaUhus 
suhumhellatis . 

La  première  variété  de  cette  Mauve  m'a  été 
communiquée  par  M.  Lamouroux,  qui  l'a 
trouvée  aux  environs  cL'Agen ,  et  la  seconde 
par  M.  G.  Robert ,  qui  l'a  recueillie  dans  les 
montagnes  aux  environs  de  Toulon.  Les 
fleurs  de  ces  plantes  sont  roses;  elles  parois- 
sent  en  juillet  et  août.  If., 

HIBISCUS   PENTAGARPOS.  Lin.,  Sp.  981. 
Jacq.  ,  le.  rar.   i ,  tab.   148. 

Jî.  foliis  cordabis  ohlongis  dentatis  ohUisius- 
culis  angulatis  leviter  suhtrilohïs  y  pedun" 
cilles  axillarihus ,  florihus  cernuis ,  pistillis 
nuCantibus,    Willd. ,  Sp.   3,  pag.  83i. 

M.  Savi  indique  celte  plante  en  Toscane , 
dans  les  terrains  marécageux  ;  elle  fleurit  au 
mois  d'août ,  ses  fleurs  sont  roses.   Of, 

DIADELPHIE. 
fUMARIA  FABACEARelz.,Prod.  Fl.Scaad. 


(  357  ) 
éd.  2  ,  n.  859   (excl.    SyJi.    FL  Danicce). 
Willd. ,  Sp.  3 ,  p.  862. 

jF.  Radies  buherosâ  soliclâ  ,  caule  simpUci 
erecùiisculo ,  foliis  hlberna'cls ,  florihus  ra- 
ceniosis  temiinalihus  ,  racemo  paucifloro  , 
hracbeis  suhrobundis  lon^ibudlne  florian  , 
cale  are   corollœ  recbo. 

Celte  plante  se  trouve  dans  la  lorêt  de  Coni- 
piègne,  à  i5  lieues  de  Paris;  ses  Heurs  sont 
blanchâtres  ,  elles  paroissent  au  mois  de 
mars.  0^. 

FUMARIÂ    MEDIA.    N. 

F,  caule  suhrarnoso  ereebo  ,  foliis  bipinnabis^ 
pinnis  2  ~  5- — laciniabis  _,  laeiniis  ohlongis 
planiSy  pebiolis  suheirrhosor-eonvolubis  y  ra- 
cejnis  elongabis  opposibifoliis  ,  calyeihus 
denbabis  ,  pericarpiis  suhglobosis  suhbu- 
^  he^rculabis  depressiuscuUs  monospermls , 
F,  inajor  floribus  dllubè  purpureis»  Yaill.  , 
Bot.  Par.  56  ,  lab.  10  ,  fig.  4  (exclusis  plu^ 
rihus  SynonymisJ.  F.  capreolaba,  Thuil.  ? 

Cette  plante  est  intermédiaire  entre  la 
Furnaria  offieinalis  et  la  F,  capreolaba  ;^ 
mais  elle  a  un  port  particulier,  cjui  la  fait 
distinguer  de  l'une  et  de  l'autre  au  premier 
coup-d'œil  :  elle  diffère  en  effet  de  la  pre- 
mière, parce  qu'elle  s'élève  davantage ,  qu'elk 


(  358  ) 

est  moins  rameuse  et  moins  diffuse ,  que  ses 
feuilles  sont  pkis  grandes  et  plus  glauques  » 
que  ses  pétioles  cherchent  souvent  à  s'entor- 
tiller autour  des  corps  environnans;  enfin, 
parce  que  ses  fleurs  sont  plus  grandes ,  uu 
peu  plus  pâles ,  la  corolle  étant  d'un  blanc 
purpurin  avec  le  sommet  seulement  d'un 
pourpre  fonce.  Elle  se  distingue  de  la  seconde 
par  ses  fleurs  plus  petites ,  par  ses  calices 
dentés  et  non  entiers  ,  par  les  découpures 
de  ses  feuilles  qui  sont  plus  hnéaires  ,  par 
ses  capsules  presque  ëchancrées  au  sommet 
et  qui  ne  sont  pas  lisses  ,  mais  comme  légè- 
rement tuberculeuses;  enfin,  parce  qu'elle 
s'élève  moins,  et  que  sa  tige  se  soutient  droite 
sans  avoir  besoin  de  s'appuyer  sur  les  corps 
qui  sont  dans  son  voisinage.  Cette  Fumeterre 
n'est  pas  rare  dans  les  champs  et  dans  les 
vignes  aux  environs  de  Paris  ;  je  l'ai  trouvée 
à  Marcoussis  ,  à  Saint  -  Cloud  ,  à  Romain- 
ville  ,  etc.  ;  elle  fleurit  en  mai ,  juin  et 
juillet.  Q. 

FUMAPilA  VAILLANTIL  N. 

jP.  caule  ramoso  erectiusculo  y  foliis  bipin- 
nabis  ,  pinnis  2 — 5 — laciniatis  j  laciniis  /i- 
nearihus  plaids  y  racemis  hrevibus  oppO" 
sitifoliis  y  perïcarpiis  glohosis  suhtuhercu' 
latis  vix  mucronulatis  monospermis,  F.  lo" 


(  359  ) 

his    longiorihus    et   angustiorihus   sparsls* 
Vaill.,  Bot.  Par.  56,  tab.  lo,  %.  6. 

Cette  plante  a  par  ses  caractères  principaux 
beaucoup  de  rapports  avec  la  Fumarla  par- 
viftora  ;  mais  ses  rameaux  redressés  au  lieu 
d'être  étales  et  presque  coucliés  sur  la  terre  f, 
les  découpures  de  ses  feuilles  plus  alongécs  , 
planes  et  non  canaliculées;  enfin,  ses  fleurs 
rcugeâtres  au  lieu  d'être  blanches  ,  la  font 
facilement  distinguer.  Je  l'ai  trouvée  cette 
année ,  en  herborisant  avec  M.  Merat ,  entre 
Ghanteloup  et  Poissy  ,  à  sept  lieues  de  Paris  , 
où  elle  est  très  -  commune  dans  les  champs 
sablonneux  ;  et  après  l'avoir  recueillie  ,  exa- 
minée et  comparée  avec  la  F»  paiviflora  y  qui 
étoit  aussi  très-abondante  dans  ce  canton , 
nous  reconnoissions  sans  nous  tromper ,  et 
rien  qu'au  port,  les  deux  plantes  à  plus  de 
yingt  pas  de  distance.  Cette  espèce  fleurit  en 
mai  et  juin  Q), 

A  l'article  Fumaria  offïcinalis ,  page  487 
de  ma  Flore  ^  les  synonymes  de  Taillant  doi- 
vent être  rayés,  puisque  je  les  ai  rapportés 
aux  deux  nouvelles  espèces  que  je  viens  de 
décrire. 

POLYGALA   VULGARIS  pubescens. 

M.  Rohde  a  trouvé  aux  environs  de  Nice, 
dans  un  canton  appelé  vallée  de  la  Crypto- 


(  36o  ) 
garnie,  par  les  Botanistes  du  pays,  celle  va- 
riété' remarquable  par  les  poils  courts  et  assez, 
abondans    dont  ses   tiges   et   ses  feuilles  sont; 
couvertes. 

POLYGALA   PARVIFLORA.  N. 

p.  florïbiis  cristads  racemosis  y  alis  calyci- 
nis  unineiviis  ohbusis  corollâ  longiorihas  _, 
caille  erecto  ramoso  glaheriimo  ,foUis  ra-^ 
dicahhùs  ovatis ,  caulinis  linearïhus  cras- 
siuscidis    canaliculatis  ohtusis. 

Celte  plante  a  été  découverte  par  M.  Re- 
quiein ,  sur  les  bords  de  la  Durance,  dans 
les  environs  d'Avignon.  Elle  fleurit  en  juillet 
et  août;  la  corolle  est  blanchâtre ,  marquée  de 
rouge  au  sommet.  Q» 

G|NISTA  SCARIOSA.  Yiv.,Fl.ïtal.,frag.  i, 
pag.  5  ,  tab.    7. 

G*  ramis  trique  bris  ,joliis  simpUcihiis  mar- 
gine  scariosis  ,  raineis  lineari-lançeolatis 
acuCiSf  eaulinis  ohovàtis  ohtusis  ,florihus  axil- 
larïhus  raceinatïni  dispositis  y  legundnihus 
nudis  suhfalcatis.  G,  Januensis»  Bértol.  ,. 
PL  Gen.  85.  Savi ,  Bot.  Etr.   i,  pag.  lyS, 

Cet  arbrisseau  croît  dans  le  pays  de  Gènes, 
jSur  les  collines;  il  m'a  été  commiuiiqué  par 
M.  Bertoloni;  ses  fleurs  jaunes  paroissejat 
<^u  mai  et  juin.  ^. 


Fa(j[ .  dO'o 


PL.^jn. 


I^ia.S. 


(^uj 


.BIJNTimS  sal..^d..F.u  TJI.ETprooincu.hs.  F.  5  CMRYSJNTEMm 


'Vf/pi(^lUU//l 


r^'T 


ffu. 


(  36i  ) 
ULEX    PROVmCIALÎS.  N.   tab.  i3,  f.  2. 

U.  dendhus  calycînis  lanceolatis  cllstantïbus , 
hraçtéis  minutis  adpressis ,  ramulis  glci^ 
hriusculis  erectis  ,  calycibus  suhpuhescen- 
tïbus   corollam  vix  super antihus. 

Cet  arbrisseau  s'élève  à  environ  trois  pieds, 
il  est  par  conséquent  plus  grand  que  VUleoc 
nanus ,  et  plus  petit  que  VU,  europœus  ; 
il  paroît  être  intermédiaire  entre  les  deux, 
car  pour  en  donner  une  idée  assez  juste,  on 
peut  dire  qu'il  a  les  fleurs  du  premier,  et 
les  rameaux  du  second.  Il  a  été  découvert 
dans  les  champs ,  et  sur  les  bords  de  la  mer 
en  Provence ,  aux  environs  de  Toulon  ,  par 
M.  G,  Robert  ;  il  fleurit  en  avril,  tj, 

ONOT^IS  MOLLIS.  Savi  ,  Mem.  délia  Soc, 
Ital.,  tom.  9,  pag.  35i  ,  tab.  8,  ex  Savi , 
Cent, ,  pag.  iSy. 

O,  pubescens  ^  caule  herhaceo  ,  foliis  siipe^ 
riorihus  simplicihus ,  foUolis  cuneiformibus 
apice  denbatis  y  pedunculis  solitariis  mu-*^ 
ticis  uni/loris  ^  leguminibus  cérnuis,  Savi, 
Ononis  trifolia  pallidis  nutantihuscjue  fio^" 
culis  y  marUima*  Barr. ,  le.  761  ? 

Cette  plante  a  été  trouvée  en  Toscane,  sur 
lescoJIi]ae§  auJbprd  d^  la  m^r.,  par  M.  Sayi; 


(  362  ) 
d'après  lequel  je  l'indique  ,  ne  l'ayant  d'ail- 
leurs pas  vue  ;  ses  fleurs  sont  jaunes  ,  et  elles 
paroissent  en  juin.   Q, 

ONONIS  ORNITHOPODIOIDES.  Lin., 
Sp.  loog.  Cavan. ,  le.  2  ,  pag.  74,  lab.  92. 

O.  peàunculis  suhhifloris  aristatis  folio  hre^ 
vioribus  ,  foliolis  bernatis  ohovatis  anticè 
dentatis ,  leguminïbus  cernuis  linearihus 
compresso'jiodosis,  Savi ,  Bot.  Etrus.  i  , 
pag.  174. 

M.  Savi  indique  cette  espèce  en  Toscane  ; 
les  fleurs  sont  d'un  jaune  pale;  elles  paixns- 
sent  en  mai.  Q, 

LATHYRUS    MICRANTHUS.  Gérard, 
ined. 

Ïj*  follis  conjugatls  ^  leguminïbus  stric^is 
subsessilihus  patentibus  folio  longioribus  , 
cinhis  simplicibus   brevissimis*    Ger. 

Les  tiges  de  celte  plante  sont  redressées  , 
menues,  anguleuses;  elles  s'élèvent  à  un  demi- 
pied.  Les  feuilles,  accompagnées  de  stipules 
plus  longues  que  le  pétiole  qui  est  très-court, 
sont  composées  de  deux  folioles  lancéolées, 
linéaires ,  chargées  de  nervures  en  dessous , 
et  munies  d'une  vrille  simple,  de  la  longueur, 
du  pétiole.  Les  fleurs  axillaires ,  solitaire^  ,'^ 


(  363  ) 

sont  portées  sur  des  pédoncules  fort  courts  ; 
les  dents  de  leur  calice  sont  sétacées,  presque 
égales  à  la  corolle  dont  l'étendard  est  rouge. 
Le  légume  est  cylindrique ,  un  peu  velu  , 
plus  étroit  que  les  folioles  ;  il  renferme  huit 
à  dix  semences.  D'après  la  description  de 
cette  espèce ,  qui  m'a  été  communiquée  par 
M.  Gérard ,  la  plante  de  cet  auteur  paroit 
avoir  beaucoup  de  rapport  avec  le  Lathyriis 
sphœricus  ;  mais  le  légume  de  ce  dernier 
n'est  pas  du  tout  velu  ,  et  il  est  plus  large 
que  les  feuilles.  Le  Lathyrus  micranthus  a 
été  trouvé  dans  les  moissons  en  Provence, 
par  M.  Gérard.  0  ? 

ASTRAGALUS    BAIONENSIS.    Lois.,  FI. 
Gall.  474. 

M.  Bonnemaison  a  retrouvé  sur  les  côtes 
du  département  du  Finistère ,  dans  la  ci- 
devant  Brelagne,  cette  espèce  que  j'ai  trouvée 
le  premier ,  dans  les  sables  du  bord  de  la  mer  y 
aux  environs  de  Bayonne. 

TRIFOLIUM  ELEGAIVS.  Savi ,  FL  Pis.  a, 
pag.  161,  tav.  I,  fig.  2, 

T.  capitulis  umhellarihus  pedunculatis ,  le^ 
guminibus  dispermis j  caule  fistuloso  adscen- 
dente  ^JolioHs  obovatk  Cenuissijnè  serrads^ 


(  364  ) 
calycinis  dentihiis  subulabis  suhœqualihus, 
T.  hyhridum,  Desf. ,  FJ.  Ail.  2,  pag.  igS, 
et  omnium  ferè  aiict.  Gall.  T.  Tnichelia- 
7/W772.  Savi ,  Lett.  Botan.  in  Giornale  Pisauo, 
tom.  5,  pag.  236.  Pers.  S}  uop.  2  ,  pag.  048. 
Trifoliastrum  praùense  çorym^hlferum  eiec" 
turn  annuuni  et  prœaliuin  ^  caule  crassiore 
fistuloso ,  folio  longiore.cordiforndfflore 
alho  y  sUiqiiâ  incurva  latA  compressa  ac 
dispernid,  Mich.  Gen. ,  pag.  28,  tab,  25, 
fig.  2  , J3^«  E)«  Savi. 

J'a vois  pris  cette  plante  pour  le  Trlfolium 
hybridurri  de  Linné  ;,^t  je  crois  que  la  plu- 
part des  Botanistes  français  en  ont  fait  au- 
tant; mais  M.  Savi  a  très-bien  observé  cjue 
le  Professeur  Suédois  avôit  confondu  deux 
plantes  sous  le  même  noan^  l'une  dont  les  lé- 
gumes ne  contiennent  qu'une  ou  deux,  se- 
mences ,  et  c'tst  celle' dont' ilest  ici  question, 
et  l'autre  ayant  des  iBgumcs'  renfermant 
quatre  semences.  C'est  à  Cette  dernière  espèce, 
que  je  ne  conùois  pas. j  mais  qui  probablement 
doit  se  trouver  en'  Tè^caiié  puisqu'elle  a  été 
figurée  par  Mïclieli  ,  que,  M^  Savi  laisse 
le  nom  de  T.  hyhrïdum.  Dans  la  critique 
judicieuse  que  ce  professeur  a  fait  de  ces 
deux  plantes  ;  il  pense,  que  Ja  ligure  5  de  la 
planché  22  du  Èbtàiricon  Par  mens  eà^^  oÀl- 
îant,  pourroit  convenir  a  son  T.  michelia' 
nuTJi    ou    clegans  ;  mais   je  ne  puis  être   de 


(  365  ) 

son  avis,  ayant  dans  mon  herbier  une  plante 
qui  diffère  un  peu  de  la  sienne,  et  qui  me 
paroit  se  bien  rapporter  à  la  figure  en  ques- 
tion. Au  reste  le  T.  elegans  ,  dont  j'ai  reçu 
des  ëchantillons  de  M.  Savi ,  se  trouve  aux 
environs  de  Paris,  je  l'ai  recueilli  sur  le  bord 
des  bois  à  Armanvilliers ,  et  il  m'a  été  com- 
muniqué par  M.  Thiiillier;  il  fleurit  en  juillet 
et  août,  ses  Heurs  sont  rougeâtres.  (^), 

TRIFOLIUM   YAILLANTÎL  N. 

T.  caille  fistuloso  assiirgente ,  foliolis  siib^ 
cuneiformibus  dentatis ,  capitulis  pedun- 
cidaiis  imihellarihits  ^  calycinis  denùbiis 
setaceis  inœquaUhus  ,  vexUlo  ohlongo  , 
leguwdnihus  dispermis,  T,  orientale  altlS" 
simum  ,  caule  fistuloso  ,  flore  aïbo.  Vaill., 
Bot.  Par.  195  ,  tab.  22  ,  f.  5.  Trifoliastrum 
pratense  cojymbifenmi ,  etc.  Michel.  Gen., 
pag.  28,  lab.  25,  fig.    2  (i). 

Ce  Trèfle  a  beaucoup  de  rapports  avec  le 
précédent  ;  mais  on  l'en  distingue  au  premier 

(i)  Je  n'ai  rapporté  ce  synonyme  à  l'espèce  pré- 
cédente,  que  d'après  l'autorité  de  M.  Savi  j  mais 
iâ  considération  de  la  forme  des  folioles  ,  de  la 
grandeur  des  fïeurs  et  de  leur  couleur,  me  porte 
à  croire  que  la  jBgurç  de  Micheli  çpftyieudroit  mieux 
à  ma  plante. 


(  366  ) 
coup-d'oeil,  à  ses  folioles  plutôt  cunéiformes 
qu'ovales  ,  à  ses  capitules  qui  ne  sont  formés 
que  de  vingt  à  trente  fleurs  ,  au  lieu  de 
l'être  de  quarante  à  cinquante  et  plus,  à 
ce  que  ces  fleurs  sont  moitié  plus  grandes  ; 
enfin ,  à  ce  qu'elles  sont  blanches  et  non 
pas  d'un  rouge  clair.  Il  m'a  été  commu- 
niqué par  M.  Gochnat ,  qui  l'a  trouvé  en 
fleurs,  au  mois  de  mai  ,  dans  les  environs 
de  la  Rochelle.  Il  se  trouve  ,  selon  Vaillant , 
à  Fontainebleau  et  à  Palaiseau  ,  et  probable- 
ment dans  une  grande  partie  de  la  France , 
où  les  Botanistes  le  confondent ,  soit  avec  le 
T.   hyhridum ,  soit  avec  le  T,  elegans. 

TRIFOLIUM    MICROPHYLLUM.  Desv., 
Journ.  Bot.  2  ,  pag.  3 16. 

!r.  caule  glabro  ramoso  suherecto ,  foliolis 
ovatis  denticulath  margine  villosis  ^  spicis 
subglobosis^  calyoims  dentihus  viUosis  inœ^ 
quaUhus. 

Cette  espèce  a  des  rapports  avec  le  Tri- 
folium  ruhens  et  le  T.  alpestre;  mais  elle 
diffère  du  premier  par  ses  feuilles  petites , 
ovales  ,  par  la  forme  de  son  épis  de  fleurs , 
et  par  sa  pubescence  ;  du  second  par  ses 
feuilles  très-petites  et  sa  lige  glabre.  Elle  a 
été  découverte,  dans  les  bois  secs,  aux  envi- 
rons de  Poitiers,  pax'  M,  Desvaux. 


(367) 

TRIFOLIUM  SYLVATICUM.   Gérard. 

T,  caille  siihramoso  erecto  puhescenCe ,  fo- 
Uolis  ovabis  ohtusis ,  sbipulis  dilatatis  , 
splcis  ohlongis  villosïs  _,  denbihus  calycinis 
sebaceis  ciliabis  corollâ  hreviorihus  ^  iinico 
longiore  pabenbe,  Planba  semipahnaris^  se- 
riceà  lanugine  vesbiba  ;  sbipula  suprema 
spicam  nondwn  florigeram  fovens  ;  spïca 
uncialis  sericea^  consbans  flonbus  ulbrà  40/ 
corollœ  purpureœ. 

Cette  plante  a  été  trouvée  dans  les  bois 
des  Maures,  en  Provence,  par  M.  Gérard, 
qui  la  croit  nouvelle,  et  qui  m'en  a  com- 
muniqué la  description. 

TRIFOLIUM  BOCCONE.  Savi  ,  Memor. 
sopra  i  Trilbgli ,  in  Giornale  Pis. ,  tom.  10, 
n."  28  ,  fig.   I. 

jT.  caule  hasi  rainoso  adscendenbe ,  folioUs 
ohlongocuneabls  apice  suhdenbabis  ,  capi^ 
bulls  ovabp'Ohlongis  geniinabis  ,  calycinis 
denbihus  lineari-subidabis  siihceqiialibus  co- 
rollâ vice  longionbus,  T.  nodiflorum ,  etc. 
Boc.  Mus.  ,  pag.    142  ,  tab.  104. 

Cette  plante  a  été  découverte  par  M.  Savi, 
au  mont  Casbellare  ,  dans  les  environs  de 
Pise  en  Toscane  ;  dlç  fleurit  çn  juin  ;  l'éteu- 


(  368  ) 
dard  des  fleurs  est  d'un  rouge  pâle  ,  les  ailesv 
et  la  carène  sont  jDlanclies.   (J. 

TRIFOLIUjVI  LïGUSTICUM.  Balb.,  in  Lois., 
FJ.  Gall.  73i. 

Cette  espèce  est  la  même  que  le  Trïfoliuni 
gemellum,  Pourret ,  in  Willd. ,  Sp.  3,  p.  1876, 
dont  M.  Savi  fait  aussi  mention  dans  le  mé- 
moire cite  à  l'article  précédent ,  et  dont  il 
donne  une  figure  sous  le  n.°  2.  Elle  se  trouve 
aux  environs  de  Pise,  selon  ce  dernier  au- 
teur, et  je  l'ai  reçue  de  MM.  Requien  et  G. 
Robert  qui  l'ont  recueillie  dans  les  champs 
aux  îles  d'Hières  et  à  Toulon  ;  elle  fleurit  en 
mai  et  juin.   Q. 

LOTOS   HÎRSUTUS   incanus. 

Cette  variété  se  fait  remarquer  par  les  poils 
nombreux  et  soyeux  qui  recouvrent  toute  la 
plante  et  la  rendent  blanchâtre  ;  elle  ne  pré- 
sente d'ailleurs  aucun  autre  caractère;  et  des 
échantillons ,  dans  lesquels  les  poils  sont  un 
peu  plus  rares ,  la  rapprochent  et  ne  per- 
mettent pas  de  la  séparer  de  l'espèce  prin- 
cipale. M.  G.  Robert  Fa  trouvée  aux  îles 
d'Hières  ;  M.  Requien  l'a  recueillie  au  même 
lieu,  et  M.  Rohde  à  Nice.   "5» 


(  369  ) 

LOTUS  PARVIFLORUS.  Desf. ,  FI.  Atl.  2  , 
pag.  2o6,tab.  2ii.Decaud.,Ic.  rar.  fasc.  i, 
pag ,  9 ,  tab.  3o. 

L.  pilosus  ,  caule  ramoso  ,  capitulis  axilla- 
rïbus  dimidiatis  ^—^—floris,  hraciels  ino- 
îiophyllls ,  valycihus  corollam  suhcequari' 
dhus ,  leguminihus  ohlongis  compressis  bre- 
vibus  3 — 5 — sperinis, 

•î  Caulibus  ereetis.  Desf.  1.  c. 

jS  Caulibus  prostratis,  Decand.  1.  c. 

Cette  espèce  est  très-voisine  du  Lotus  his- 
pidus  et  du  Z.  diffusas  ;  la  brièveté  de  ses 
légumes  est  le  meilleur  caractère  qui  puisse 
servir  à  la  faire  distinguer.  Je  l'ai  reçue  de 
M.  Noisette  qui  l'a  recueillie  dans  l'île  de 
Corse  ;  ses  fleurs  sont  jaunes ,  l'étendard  est 
plus  foncé  que  le  reste  de  la  corolle. 

SYNGÉNÉSIE.      ' 

CHRYSANTHEMUM  PERPUSiLLUM.  N. 
tab.  i3,  lig.  3. 

C.  caule  pusillo  subranioso  stolorîifero  jfoliis 
pinnaùjidis  y  pinnis  rotundatis  integerriinis , 
floribus  axillaribus  pedunculatis  y  peduii" 
culis  caule   longioribus. 

Cette  espèce  a  été  découverte  dans  les  ])etiîcs 
îles  Sanguinaires,  voisines  d'Ajaccio  en  Corse-, 
2.  24 


(  370  ) 
par  M.  Lasalle ,  qui  en  a  envoyé  des  ëclian- 
lillons  à  M.  Desfontaiues  ^  lequel  me  les  a 
communiqués;  c'est  vme  petite  miniature,  sa 
fleur  n'a  guères  que  deux  lignes  de  diamètre, 
el  la  plante  entière  n'a  pas  plus  d'un  pouce 
de  haut.  Le  disque  des  fleurs  est  jaune,  et  les 
rayons  sont  blancs.  (.). 

Explication  des  Figures, 

PI.  8.     Fig.  1,  Agrostis  elegans^àegxaxiàQWV  nSLiu," 

relie  ;  a  fleurs  vues  à  la  loupe. 

Fig.  2.  Myosotis pusillaj  a cSiMce^b  coïoWq, 

c  corolle  ouverte  avec  les  étamines ,   d 

graine,  e  feuilles  vues  à  la  loupe. 

PI,  Q.      Calium  verticillatum  avec  un  fruit  et  une 

verticille  grossis. 
PI.  10.  Fimpinella  canescens;  a  fruit  vu  à  la  loupe. 
PI,   II.  Fig.   I.  Primula  j4llionii.  Fig.  a.  Valeria- 
nella  eriocarpa;  abc  fruit   très -grossi 
et  vu  sur  toutes   les  faces. 
PL  12.  Fig.  I.  Euphorhia  rotiindifolia  ;  a  corolle 
avec  l'ovaire ,  b  c  graine.  Fig.  2.  Euph. 
amhigua^  a  corolle  vue  à  la  loupe. 
PI.   l3.  Fig.  I.  Dianthus  subacaulis,   Fig.  2    Utex 
provîncialis  5  a  calice,  b  corolle,  c  lé- 
gume,   grossis.    Fig.  3.   ChrysanthemuiTh 
perpusillum\  a    fleur  grossie  ,  b  invo- 
îucre  5  c  fruit. 
^.  B.  Des  circonstances  particulières  ayant  fait  que  le  Journal 
de  Botanique  a  changé  d'Editeur,  et  le  Libraire  n'en  continuant 
pas  l'impression,  la  Notice  de  M.  Loiseleur-Deslongchamps  n'a 
pu  être  insérée  en  entier  dans  ce  dernier  N  uméro  ;  mais  les  Bota- 
nistes pourront  s'en  procurer  le  complément  dans  les  exemplaires 
que  l'Auteur  fait  imprimer  séparém.ent.     N.  A.  D. 


(371) 


BWi=73EB»»Efi!SBaBE«g8ra» 


CuRTii  Sprengel  Historia  rei  herhariœ  (i); 

SECOND     EXTRAIT; 

i^/ANs  le  premier  extrait  que  nous  avoua 
donne  (2)  de  l'ouvrage  de  C.  Sprengel ,  nous 
avons  tracé  en  général  le  plan  adopté  pour 
exposer  les  nombreux  documens  que  ï'iiis^ 
toire  de  la  botanique  a  fournis  à  l'auteur; 
nous  avons  cru  pouvoir  donner  au  D.  Spren- 
gel tous  les  éloges  qu'un  travail  aussi  diffi- 
cile et  aussi  heureusement  exécuté,  pouvoit 
mériter;  ce  jugement  sera  celui  de  tous  les 
Botanistes  qui  consulteront  X Historia  rei  her- 
hariœ; et  aucun  de  ceux  qui  cultivent  l'étude 
des  végétaux  d'une  manière  spéciale,  ne  peu- 
vent ignorer  l'existence  de  cet  ouvrage.  Ce 
n'est  point  un  travail  que  l'on  puisse  com- 
parer à  quelques-uns  de  ceux  des  Botanistes 
qui  ont  précédé  SpreDgel  ,  publiés  sous  le 
nom   de   Biblioùheca   botanica ,    c'est  réelle- 

(i)  Deux  volumes  in-8.^  de  534  ^*  ^^  ^74  pages. 
18085  à  Paris j  et  à  Strasbourg,  chez  Treuttel  et 
Wurtz  ,  libraires,  rue  de  Lille,  n.*^  17,  et  à  Stras- 
bourg ,  même  maison  de  commerce  :  prix  des  deux 
volumes  21  fr.  pour  Paris  ,  et  25  fr.  Iraiîc  de 
port. 

(2)  Volume  premier ,  pag.  82  de  ce  Journal.  ^ 


(  372  ) 
ment  riiistoire  de  la  botanique   chez  la  plu- 
part des  peuples   connus  ;   nous  disons  chez 
la   plupart   des  peuples,  car  on  regrette  de 
ne    pouvoir    trouver    dans    cet    ouvrage    des 
notions  sur  la  botanique  de  quelques  peuples 
qui  ont  tenu  un  rang  distingué  et  en  tiennent 
encore  un  parmi  les  nations.  Je  veux  parler 
des  Chinois,  des   habitans   du  Cororaandel , 
Malabar  ,  etc. ,  dont  les  connoissances   bota- 
niques sont  très-étendues  :  à  la  vérité  ce  tra- 
vail peut  fournir  matière  à  un  autre  ouvrage , 
pour  lequel   il  seroit    indispensable  de  con- 
noîlre  par  soi-même  les  différens  peuples  dont 
ou  voudroit  détailler  les  connoissances  bota- 
jiiques.     Dans     plusieurs    ouvrages    tels    que 
VHortus  malabaricus  ,  Xliortus  ainhoinejisis , 
la  Flora  corofnandeUana  ,   on   peut  trouver 
les  élémens  de  ce  travail  qui  seroit  d'autant 
plus  précieux  qu'on  y  jéuniroil  le  nom  des 
espèces  de  pkmles   employées  dans   telle    ou 
telle  contrée,  et  les  différens  usages  auxquels 
elles  sont  adoptées  ,  et  qu'on  fixeroit  le  nom 
sous  lequel  elles   sont  connues  dans    les  ou- 
vrages de   botanique  ,  ou    ceux   qu'elles  de- 
vroient   porter  :  puisse   l'idée    rr^ie    je    viens 
d'émettre   faire  naîlre  aux  voyageurs  le  désir 
de   préciser   avec   plus  de  soin  ,  les    notions 
qu'ils    nous  communiquent  sur  les  connois- 
sances botaniques  des  nations  qu'ils  visitent , 
et  engager  un  savant  à  se  livrer  à  un  travail 


(373) 
qui  seroit   li  ès-précieux  ,   et   poiirroit  figurer 
avantageusement    auprès    de    celui    du    D. 
Sprengel  ! 

J'avois  promis  de  donner  dans  un  second 
article  plus  de  développement  au  plan  de 
l'ouvrage  de  Sprengel  ;  mais  après  l'avoir  par- 
couru une  seconde  fois  très- attentivement 
(car  il  n'est  pas  de  nature  à  être  lu  en  entier 
comme  les  ouvrages  ordinaires) ,  j'ai  vu  qu'il 
contenoit  tant  de  faits  rapportes ,  tant  d'ob- 
servations critiques  ,  etc. ,  qu'il  eût  ëtë  im- 
possible de  donner  une  idée  parfaite  des 
matières  contenues  dans  chaque  Livre  :  ainsi 
3)ous  nous  réduisons  à  un  silence  qui  aura 
d'autant  moins  d'inconvénient  que  ce  qui  a 
été  déjà  dit ,  suffit  pour  faire  connoître  cet 
ouvrage  sous  un  rapport  très -favorable. 

C'est  peut-être  à  VHistoria  rei  herhariœ  ou 
aux  travaux  entrepris  et  publiés  antérieure- 
ment par  Sprengel ,  qu'un  auteur  anglais 
(Piilteney)  doit  l'idée  de  l'ouvrage  publié 
sous  le  nom  à^ Esquisses  historiques  et  bio- 
graphiques des  progrès  de  la  botanique  en 
Angleterre  (3)  ;  dans  ce  cas  ,  le  travail  du 
D.  G.  Sprengel  auroit  un  mérite  de  plus  ; 
puisse  l'exemple  de  cet  auteur ,  et  celui  de 
Piilteney,  engager,  comme  M.  de  Beauvois 

(3)  Voyez  ■  en  l'analyse  par  M.  P.  de  Beauvois  , 
pag.  281  du  deuxième  volume  de  cet  ouvrage. 


(374) 

eu  a  déjà  exprimé  le  désir,  à  faire  naître 
pour  la  France  ,  un  ouvrage  semblable  qui 
lionoreroit  l'auteur,  et  feroit  connoîlrc  avan- 
tageusement les  hommes  qui  se  sont  illustrés 
dans  l'élude  de  la  science  la  plus  attrayante  , 
et  peut  -  être  une  des  plus  utiles  que  l'on 
cultive. 

N.   A.   DesvavXo 


(375) 


w,iww"ii»mpi'«niw 


P  L  A  ^'  T  E  S  usuelles  ,  indigènes  et  exotiques  ^ 
décrites  ou  indiquées  par  Chomel  ,  au 
nombre  de  65o^  dessinées  dans  Cétat  de 
floraison ,  et  ornées  du  portrait  de  Chomel, 
précédées  d^ Annotations ,  faites  pour  toutes 
les  éditions  de  /'Histoire  abrégée  des  plantes 
usuelles  àe  Chomel^  et  principalement  pour 
la  septième j  augmentée  par  Maillard,  avec 
une  table  générale  des  plantes ,  et  un 
index  explicatif  des  mots  techniques ,  par 
Af.  J.  DuBUissoN ,  membre  de  plusieurs 
ylcadémies  et  Sociétés  savantes  (i), 

A-j'ouvRAGE  de  Chomel  étant  dans  les  mains 
de  toutes  les  personnes  qui  s'occupent  de  l'art 

(i)  A  Paris  1809  ,  chez  L.  Dupral-Duverger,  rue 
des  Grands  Augustins  ,  n.^  21  ;  cet  ouvrage,  format 
3n-8.°  de  106  pages  et  102  planches  ,  contenant 
642  plantes,  destiné  à  compléter  toutes  les  éditions 
de  Chomel ,  se  vend  séparément ,  ou  avec  la  sep- 
tième édition  en  3  vol.  in-8.**,  à  laquelle  se  rapporte 
particulièrement  la  table  générale  des  plantes. 

SAVOIR: 

Le  vokime  de  plantes  séparément, 
figures  noires.  ...    20  fr. 
figures  coloriées.  .     .     80 
Le  même  avec  les  deux  volumes  de   tejrte , 
figures  noires.  .     •    ,     3o  fr. 
^  figures  coloriées.  ,     ^    8B. 


(  376  ) 
de  guérir  ,  nous  ne  parlerons  point  de  cet 
ouvrage  ,  dont  le  mérite  est  reconnu  depuis 
répocjue  où  il  parut,  malgré  qu'il  ne  soit  pas 
aussi  complet  qu'on  eut  pu  le  désirer  :  c'est 
pour  lui  donner  le  degré  de  perfection  exigé 
dans  un  ouvrage  aussi  important,  que  M.  Du- 
buisson  vient  de  faire  paroître  ses  Annota- 
tions ;  elles  sont  d'autant  plus  importantes, 
qu'elles  réunissent  dans  une  centaine  de  pages, 
toutes  les  observations  publiées  particulière- 
ment sur  les  propriétés  et  l'emploi  en  mé- 
decine (le  plusieurs  végétaux,  tant  indigènes 
<:}u'exotiques,  et  toutes  les  observations  éparses 
dans  plusieurs  ouvrages  qui  ont  paru  sur  la 
matière  médicale,  tels  que  ceux  de  Peyrilhe , 
Aiibert ,  Scwiîgué  ,  etc.  Ainsi ,  l'on  a  dans 
l'ouvrage  de  M.  Dubuisson,re  précis  de  toutes 
les  counoissances  acquises  depuis  quelques 
années  sur  les  propriétés  médicales  des  plantes. 
Comme  l'auteur  le  dit  lui-même,  s'il  eût  été 
libre  de  distribuer  et  refondre  l'ouvrage  de 
Ciiomel  en  entier,  l'ouvrage  eût  présenté  un 
intérêt  de  |  lus;  mais  enfin  tel  qu'il  est,  avec 
les  Annotations ,  c'est  ce  que  le  médecin  peut 
fousulter  de  plus  complet. 

Cet  ouvrage  présente  la  figure  de  642  plantes, 
dont  la  plus  grande  partie  est  représentée  d'une 
manière  si  exacte  que  malgré  les  petites  di- 
mensions des  figures ,  on  reconnoît  facile- 
ment ces  plantes.  Ce  ne  sont  pas  des  dessins 


(  377  ) 
tels  que  le  naturaliste  en  exige ,  mais  tels 
qu'il  les  faut  pour  donner  un  port  vrai  aux 
plantes  ,  et  un  ensemble  qui  puisse  être 
reconnu  par  le  pharmacien,  le  médecin^  l'her- 
boriste, etc.;  on  peut  dire  même  que  pour 
l'exécution  des  plantes  de  cet  ouvrage,  au 
nombre  de  102,  on  ne  trouve  rien  de  mieux 
fait  dans  les  ouvrages  du  même  genre  qui 
ont  paru  sur  cette  matière. 

N.   A.  Desvaux. 


(378) 


Notice    biographique   sur  Jean  Sennebier  ; 
par  N,  A.  Des  VAUX. 

J_-4ES  sciences  Tiennent  de  perdre  depuis  peu, 
au  mois  d'août  dernier,  un  savant  estimable 
par  la  nature  et  l'étendue  de  ses  connoissances. 
Jean  Sennebier,  membre  associé  de  l'Institut 
national,  de  plusieurs  Académies  et  Sociétés 
savantes  ,  et  bibliothécaire  à  Genève ,  vient 
de  mourir  dans  cette  ville,  à  Fâge  de  65  ans. 
Ses  travaux  en  histoire  naturelle  et  particu- 
lièrement en  physiologie  végétale ,  le  placenJ 
au  rang  des  hommes  les  plus  recommandables 
dans  celte  partie  de  la  science;  aussi  en  par- 
lant de  physiologie  végétale,  on  citera  Sen- 
nebier, comme  on  a  cité  Grew ,  Malpighi, 
Halle,  Bonnet,  LuJwig,  Relchel ,  Hedwig , 
Desaussure  ,  etc. 

Les  premiers  travaux  de  Sennebier  ,  sur 
la  phj^sioîogie  végétale,  furent  quelques  ar- 
ticles pour  l'Encyclopédie  par  ordre  de  ma- 
tière, faits  à  l'invitation  de  Fougcroux  qui  , 
détourné  par  d'autres  occupations,  engagea 
Sennebier  à  se  charger  de  la  totaiité  de  ce 
travail.  En  1791,  Sennebier  fit  paroître  un 
Traité  complet  de  physiologie  végétale;  livré 
par  suite  des  circoDStanccs  à  l'élude   de  la 


(379)_ 
physiologie ,  il  eu  fît  le  sujet  liaLituel  de  ses 
réflexions  et  de  ses  recherches ,  comme  il  le 
dit  lui-même;  il  entreprit  un  grand  nombre 
d'expériences  nouvelles,  prit  connoissance  de 
tout  ce  qui  se  faisoit  d'important  sur  celte 
branche  de  Thistoire  naturelle  ,  soit  en  France, 
soit  dans  les  autres  parties  de  l'Europe  sa- 
vante; il  vit  des  faits  nouveaux,  acquit  des 
idées  plus  étendues  sur  les  phénomènes  de  la 
végétation  ,  et  bientôt  fut  dans  le  cas  de 
publier  un  ouvrage  plus  complet,  plus  dé- 
taillé^ et  plus  méthodique  que  celui  qu'il  avoit 
donné  en  1791. 

C'est  en  1800  (an  8  de  la  république)  que 
parut  son  grand  ouvrage,  en  5  volumes  in-8.°. 
C'est  cet  ouvrage  qui  a  mis  le  sceau  à  la  cé- 
lébrité qu'il  s'étoit  justement  acquise  par  ses 
travaux  ;  si  la  Physiologie  végétale  n'est 
pas  l'ouvrage  le  mieux  fait ,  le  plus  métho- 
diquement distribué  que  l'on  pût  désirer  ; 
au  moins  il  renferme  une  multitude  d'obser- 
vations neuves  et  un  grand  développement 
sur  la  matière  dont  il  traite.  Si  une  main 
hardie  s'empare  de  ce  travail ,  et  le  refond 
dans  un  cadre  plus  rétréci ,  et  plus  exacte- 
ment distribué  ,  il  en  résultera  un  ouvrage 
plus  philosophique,  mais  dont  le  mérite  sera 
d'avoir  été  puisé  dans  les  nombreux  matériaux 
réunis  par  Sennebier. 

Les  nombreuses  expériences  auxquelles Sen* 


(  38o  ) 
ncbier  se  livra  pour  cnîli ver  la  science  qu'il 
aimoit  avec  taut  de  passion ,  le  mirent  à  même 
d'acquérir  des  idées  particulières  sur  ïart  de 
faire  des  expériences ,  et  c'est  ce  qui  lui 
foui-nit  les  matériaux  d'un  ouvrage  précieux 
qu'il  lit  parojtre  sur  cette  matière. 

Nous  n'entrerons  point  dans  de  plus  longs 
détails  sur  ce  savant;  un  autre,  pouvant  pos- 
séder des  do  eu  mens  plus  étendus .  le  fera 
connoître  d'une  manière  plus  particulière  : 
ici  je  n'ai  voulu  que  rappeler  les  services  que 
Sennebier  avoit  rendus  à  la  partie  de  la  phy- 
sique qui  se  rattache  aux  phénomènes  de  la 
végétation. 


(  38r  ) 


■«K--  ■v'm?f^'mit!v;^.}a,vsuam>i'«s:iA.^ia!,tms&:'»-t:S!B 


TABLE    DES    MATIÈRES. 


Mémoires  j  Ohseiyatlons  et  Notices, 

Mémoires  sur  les  Vesse-Loups  ou  Ljcoperdon  ,  par 
C.  A.  Persoon.  pay;e  5 

Sur  le  genre  Dictiota  et  les  espèces  qu'il  renferme, 
par  M.  Lamouroux.  38 

Observations  sur  les  Cissampelos ,  par  M.  Aubert 
du  Petit-Thouars.  65 

Mémoire  ?ur  les  Palmiers  et  en  particulier  sur  le 
genre  Ilapbia  ,  par  M.  Pdiisot  de  Beauvois,   74 

Observations  sur  quelques  genres  à  établir  dans  la 
famille  des  Champignons  ,  par  N.  A.  Desvaux. 

88 

Mémoires  sur  trois  nouveaux  genres  de  la  famille 
des  Algues-marines  ,  par  M.   Lamouroux.      129 

Mémoire  sur  les  Caulerpes ,  nouveau  genre  des 
AlgJies  marines,    par   M.    Lamouroux.  i36 

Observations  sur  les  Champignons  et  sur  leurs  ma- 
nières de  croître,  par  M.  Palisot  de  Beauvois.  147 

Notice  sur  les  plantes  à  ajouter  à  la  Flore  de 
France  [Flora  Gallica)  ,  avec  des  corrections  et 
(^es  observations  par  J.  L.  A.  Loiseleur-Des- 
îoagcharaps,  D.  M.  198 

Suite  de  la  même  notice.  aSy 

Fin  de  cette  notice.  ^21 

Notice  sur  deux  espèces  du  p^enre  Callebassier  {Cres- 
s.cntià)  y  par  M.  de  Tussac.  226 

Essai  sur  la  Géographie  botanique   du   Haut-Poi- 


(  382  ) 

"fou   (  département  de   la  Vienne  ) ,    par  N,   Ao 
Desvaux.  290 

Plantes  trouvées  dans  le  Haut -Poitou,  les  unes 
nouvelles,  les  autres  point  indiquées  dans  la  Flore 
de  France,  par  N.  A.  Desvaux.  807 

Extraits  et  Analyses  d'Ouvrages, 

^Extrait  d'un  rapport  de  MM.  Jussieu  et  Desfon- 
taines  ,  sur  un  Mémoire  de  M.  Laraouroux  in- 
titulé :  Nouvelles  Ohr.ervations  sur  la  physiologie 
des  Algues-marines.  32 

Sur  la  Flore  des  environs  de  Paris  de  MM.  Turpin 
et  Poiîeau ,   par  N.  A.  Desvaux.  45 

Sur  le  Cours  complet  d'agriculture  pratique  de 
l'abbé  Rozier,  rédigé  par  MM.  Sonnini,  Tollard, 
Lamarck  ,    Chabert ,  Mandar  ,    Poiret ,    etc.   57 

et  252 

Sur  V Icônes  pictcc  specierum  fungorum  in  synopsi 
metkodica  descriptarum  ^  a  C.  H.  Persoon.  N.  A. 
Des  vaux.  61 

Tableau  des  espèces  d'Erynglum,  d'après  l'ouvrage 
de  M.  Delaroche.  106 

Sur  le  Botanicon  etruscum  àw  Docteur  C.  Savij  par 
N.  A.  Desvaux.  iir 

Sur  l'Histoire  des  arbres  et  arbustes  qui  peuvent 
être  cultivés  en  pleine  terre  sur  le  sol  de  la  France, 
de  M.  Desfontaiues,  par  M.  Poiret.  Ii5 

Sur  la  Notice  biographique  de  Willemet,  publiée 

par  M.  Justin  Lamoureux,  par  N.  A.  Desvaux.  125 

\  Prospectus  de  Rafinesque  Scbmaltz,  relatif  à  deux 

I      ouvrages  sur  la   botanique  du   nord   de  l'Amé- 

1       rique  ;  traduit    du    Médical  Repositcry   de  New- 

Yorck  ,  par  N.  A.  Desvaux.  166 

Essais  sur  l'orga:nisation  des   plantes,    considérée 


(  383  ) 

comme  résultat  du  cours  annuel  de  la  végétation^ 
par  M.  Aubert  du  Petil-Thouars,  extrait  par  J. 
Dubuisson.  179 

Sur  le  Traité  du  Figuier  de  M.  Loiseleur-Deslong 
champs,  par  N.  A.  Desvaux.  2.38 

riantes  usuelles,  indigènes  et  exotiques,  par  J.  Du- 
buisson. 188  ,   375 

Sur  les  Esquisses  historiques  et  biographiques  des 
progrès  de  la  botanique  en  Angleterre,  de  Richard 
Puheney,  traduit  de  l'anglais  par  M.  Boulard  ; 
par  M.  Palisot  de  Beauvois,  i3r 

Sur  l'Amour  végétal  ou  les  Noces  des  plantes  ,  de 
M.   Bonnet  5  par  N.  A.   Desvaux,  264 

De  l'Essai  sur  la  Flore  du  département  de  Maine 
et  Loire  ,  de  Bâtard  ;  par  N.  A.  Desvaux.      819 

Curtii  Sprengel  Hlstoria  rei  herbariœ  ,  second  extrait 
par  N.  A.  Desvaux.  Syr 

Notice  biographique  sur  Jean  Sejmebier,  par  N, 
A.  Desvaux.  Zj^ 


ERRATA. 

Page  8,  ligne  17;  lisez  fermentation;  dans  leur  ma- 
turité ,  ils. 

—  i33  pi.  I,  lis.  pi.  V. 

—  i36  pi.  II,  /i>.  pi.  VI. 

—  19  pi.  III 5  lis.  pi.  VII. 

—  229  lig.  10  ,  après  acuminato  ,  ajoutez    pu  la- 
mine frugili. 

—  262  tab.  XI  valerianella  eriosperma,/tA.  erio- 
carpa. 

—  271  pi.  X  5  p.  260  5  lis,  271. 

—  304  lig.  85  atroceeruleum,  lis,  purpureo-cseru- 
leum. 

—  3l3  lig.  17  quercirum  ,  lis.  quercinura. 

—  3i7  lig.  2  stylos  connatos,  lis.  siyVis  connatis. 
' —  Id.  lig.  3  albo-lutescenti, /25.  aîbo-lutescentes. 

—  Id.  lig.  19  ,  stylos  connatos  elongatos,  lis.  stylis 
connatis  elongatis. 

—  Id.  lig.  26  spra  ,  lis,  supra. 

Nota.  L'Euphorbia  sanguinea  Thore,  p.  igS  du 
premier  volume  de  cet  ouvrage  ,  est  VEuphorhia 
sylvatica  des  auteurs  français  et  Vamygdaloides  de 
"Willdenow.  IJuigrostis  elegnns  du  même^p.  207,  est 
un  véritable  Trichodium  ,  elle  n'a  que  deux  glumes 
au  calice,  et  une  à  la  eorolle. 


jm  9     1944