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Full text of "Journal de conchyliologie"

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William Healey Dal] 


Division of Mollusks 


Sectional Library 


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SION OF MOLLUSKS 


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JOURNAL 


DE 


CONCHY LIOLOGTE. 


Paris- … Typographie de FELIX MALTESTE et C°, ruc des Deux-Portes-Saint-Sauveur, 22. 


SECTIONAL LEGS 
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DIVISION LVL 
JOURNAL 


DE 


CONCHILIOLOGIE, 


COMPRENANT 


L'Étude des Animaux, des Coquilles vivantes 


et des Coquilles fossiles, 


PUBLIÉ 


Sons la direction de MN. PETNKE IDE LA SAUSSAKE. 


TOME TROISIÈME. 


À PARÏIS, 


CHEZ M. PETIT DE LA SAUSSAYE, 


Rue Neuve-des-Mathurins, 19 


1852. 


Sete 
3716 


ss Le 


A NOS SOUSCRIPTEURS. 


En commençant, l’année dernière, la série des numéros 
du Journal de Conchyliologie, pour l'année 1851, nous 
appelions la bienveillance de nos amis, à l'effet de pro- 
pager la connaissance de cette publication, que sa spécia. 
lité seule semble recommander à l'attention des personnes 
qui s'occupent de cette branche de l'histoire naturelle. 
Notre appel a été entendu, ainsi que le prouve la liste 
que nous avons donnée, à la fin du second volume, des 
quarante abonnés qui, dans le cours de 1851, sont venus 
s'associer à l'œuvre que nous avons entrepris de fonder : 
nous devons ces nouvelles adhésions, en grande partie, 
au zèle obligeant de quelques-uns de nos anciens sous- 
cripteurs, et c'est avec un vrai plaisir que nous leur en 
exprimons ici nos sincères remercimenls : toutefois, nous 
leur demanderons encore aujourd'hui de vouloir bien 
nous continuer leurs bons offices, persuadé que nous 


sommes, par l'expérience du passé, de l'heureuse in- 


AS 


fluence que peuvent exercer à cet égard leurs renseigne- 
ments, leur recommandation et leur exemple : il ne faut 
pas moins, nous devons le dire, que le concours de tous 
pour assurer l'avenir d'un recueil dont le succès sera 


d'autant plus flatteur pour eux, qu'il aura été réellement 


leur ouvrage. 


Nous prierons aussi ceux de nos souscripteurs, à qui 
leurs loisirs permettent de se livrer à des études plus 
approfondies, d’avoir l’obligeance de nous faire connaître 
le résultat de leurs recherches où de leurs observations, 
et nous leur rappellerons qu'ils ne sauraient trouver, 
pour leurs travaux, de meilleur mode de publicité que 
dans un journal spécial, arrivant directement sous les 
yeux des hommes compétents, avantage qui n'existe pas, 
à beaucoup près, au même degré lorsqu'il s'agit de re- 
cueils généraux embrassant toutes les branches de l'his- 
toire naturelle. Nous n'avons pas à nous plaindre, il est 
vrai, d'un défaut de concours de la part de la plus grande 
partie de nos conchyliologues; mais il en est quelques- 
uns encore que nous voudrions voir associés à notre 
œuvre, et dont les travaux seraient une bonne fortune 
pour la publication, à laquelle la variété des matières 
donnera toujours un puissant attrait : c'est un service que 
nous leur demandons aussi dans l'intérêt d'une science 
aux progrès de laquelle ils ne voudront pas se montrer 
indifférents. 


S. Perir. 
28 Février 1852. 


1 Mars 185%. 


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RECHERCHES ANATOMICO-PHYSIOLOGIQUES sur l'4ncyle 
fluviatile (Aneylus (\) fluviatilis, Müll.), par M. A. 

Moquix-'T'anpox. 
In’s Innere der Natur dringt kein erschaffener Geist, 


Zu glucklich, wenn er nur die aussere Schaale weis’t. 
HaLLERr. 


1° OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES. 


On l'a dit, avec raison, l'anatomie comparée, et surtout 
l'anatomie physiologique, sont les moyens les plus sûrs 
pour étendre et régulariser les progrès de la Conchylio- 
logie. L'examen des formes extérieures ne saurait rem- 
placer la connaissance de l'organisation, et l'étude, même 
approfondie, des coquilles ne fournirait à la TFaxonomie 
que des secours bien impuissants, si elle ne marchait pas 
avec celle de la structure interne des organes. 

Depuis les admirables travaux de Cuvier, sur l'embran- 
chement des Mollusques, plusieurs savants naturalistes se 
sont occupés avec succès de l'anatomie d’un assez grand 
nombre d'animaux appartenant à divers genres. Cepen- 


dant il reste encore hien des doutes à éclaircir, bien des 
lacunes à combler... 


(4) Geoffroy, créateur du genre, écrit le nom latin avec un Y, et le 


nom français avec un Î. Brard met un I à l’un et à l’autre. L’étymologie 
réclame un Y. 


pie 


Parmi les Mollusques les plus mal connus, se trouvent 
les Ancyles. Leur position scientifique n'est pas encore 
rigoureusement déterminée. On ignore si elles (2) doivent 
être rapprochées des Patelles, des Æaliotides, des Phylli- 
dies, des Paludines ou des Limnées ; si elles possèdent un 
organe branchial ou une poche pulmonaire ; si elles sont 
unisexuées ou androgynes...….. 

Férussac écrivait, en 1822 (3): « La petitesse des deux 
Ancyles communes n’a pas permis jusqu'ici de les observer 
complètement, c'est-à-dire d'en faire l'anatomie; ce qui 
aurait décidé sur leur véritable place, la figure de leur 
coquille rendant indécis plusieurs naturalistes, qui ne 
peuvent se décider (sic) à les éloigner des Patelles, avec 
lesquelles ces coquilles ont tant d'analogie (4). » 

Depuis cette époque, Guilding (5), Tréviranus (6) et 
Vogt (7), ont publié quelques détails anatomiques sur ce 
genre. Ces détails sont intéressants, mais incomplets, et 
malheureusement en désaccord sur plusieurs points. 
Guilding a observé deux animaux de l'île Saint-Vincent. 


(2) Geoffroy fait le mot Ancyle masculin. Les naturalistes modernes le 
regardent comme féminin, sans doute à cause de sa désinence, Ancylus 
est masculin. 

(5) Dict. class. d'Hist. nat., t. 1. 1822, pag. 345. 

(4) D’Argenville, après avoir donné, dans sa Zoomorphose (1757), deux 
mauvaises figures de l’Ancyle fluviatile, et indiqué, avec exactitude, la 
brièveté des tentacules et la position des yeux (pag. 75), ajoute ces 
iwots : {e reste de son corps est un mucilage où l’on ne découvre aucune 
partie délachée. — Blainville écrit, dansson Manuel de Malacologie (1825) : 
a Nous ne connaissons pas encore suffisamment l’organisation des Ancyles 
pour assurer positivement leur place. s (pag. 504). — C’est aussi l'opinion 
de Deshayes : « Les Ancyles ne sont point encore assez connues pour les 
placer invariablement dans leurs rapports naturels d’organisation. 
(Encycel. méth., t. 2, 1850, pag. 47.) 

(5) Description of Aneylus, in Zool. Journ. 3, 1851, pag. 355, 

(6) Ueber die Anatomie. Verwandsch. der Flussnapfschnecke, in Tiede- 
manns Zeitschr. fuer Physiol., 4,2, 1832, pag. 192, pl. xvis. 

(5) Bemerkungen ueber Ancylus fluviatilis, in Muller’s Arch., 484. 
pag. 25. 


fe 


La description qu'il donne de leurs organes parait erronée 
(Gray) à un tel point, qu'on a pu douter, que ces Mol- 
lusques appartinssent réellement au genre ÆAncyle 
(Berkeley). 

Quoi qu'il en soit, voici le résultat de mes recherches; 
elles ont eu pour objet l'AncyLe rLuviarice (8). J'ai dis- 
séqué un grand nombre d'individus, et varié mes dissec- 
tions, désirant voir chaque organe sous divers aspects, 
afin de mieux connaître et sa forme et sa nature, J'ai 
étudié le Mollusque non seulement après sa mort, mais 
encore pendant sa vie, et à des âges différents, essayant 
de féconder l'anatomie par la physiologie, après avoir 
éclairé l'examen des fonctions par la structure des or- 
ganes. 


29 Havirarrions , STATIONS. 


L'Ancyle fluviatile habite dans toute l’Europe; mais 
elle semble plus commune dans le nord que dans le midi 
(Draparnaud). Elle vit dans les fontaines, les petites 
sources, sur les bords des rivières et des lacs, collée 
contre les rochers, les pierres, et, plus rarement. contre 
les tiges des roseaux, des joncs et des autres plantes aqua- 


(8) Ancveus rcuvratinis (Mull. Verm. hist., 4774, pag. 201, N° 386), 
PazezLa FLUVIATILIS (Gmel., Syst. nat., 778, pag. 3711, No 98), PareLza 
corsa (Poiret, Prodr., 1801, pag. 104, No 2), vulgairement Parere 
D'EAU DOUCE, PATELLE FLUVIATILE, MAPION. 

Les Ancyzus sinvosus de Brard, cosrarus de Férussac, DePeRDiTus de 
Ziegler, caruzoïnes de Porro, et Farre: de Dupuy, ne sont que des variétés 
plus ou moins tranchées de cette espèce. 

L’Ancycus spiva-rosæ de Draparnaud est une valve d’un petit Ento- 
mostracé. 

Il existe, en Europe, une seconde espèce, bien distincte de lAneylus 
fluviatilis, appelée Ancyzus LAcusrris. Parezca Lacusrris (Linn., Syst. 
nat, 4767, pag. 1260, Ne 769), Ancyzus Lacusrris (Mull. loc. cit. pag: 199, 
No 385), Parezra oBconca ( Lightfoot, Phil. trans. vxxvs, 1786, pag. G8, 
t. 2). Gray en a fait un genre particulier, sous le nom de Vyrreria (Vrer- 
BRTHA LAGUSERIS, Turton, Man, Shells,, ed. 2, 1840, pag. 250). 


PE Ve 


tiques, elle se tient toujours à la surface, ou près de la 
surface du liquide, souvent même tout à fait hors de l'eau. 
On la rencontre fréquemment sur les galets et sur les 
corps solides submergés; elle se réfugie par-dessous, 
quand la sécheresse arrive. 

Ces Mollusques aiment les eaux pures, vives et fraîches. 
Aussi les trouve-t-on en abondance dans les torrents et 
dans les sources des montagnes. 

D'après la remarque de Nérée Boubée, c'est un des 
Gastéropodes pyrénéens qui s'élèvent le plus haut (9). 
Une variété, désignée par ce naturaliste, sous le nom de 
rupicola (10), se rencontre jusque sous la chute des cas- 
cades les plus impétueuses; on y voit ce petit coquillage, 
entièrement hors de l'eau, appliqué contre les roches 
dont la surface est simplement humectée par les goutte- 
lettes rejaillissantes (Boubée). Des observations sembla- 
bles ont été faites en Angleterre par Jeffreys, et dans les 
Vosges par Puton. 

Pendant l'été, lorsque les petits courants sont desséchés 
et que les sources ont tari, l'Æncyle attend le retour des 
pluies, enfoncée dans la vase humide (Férussac). : 


3° DESCRIPTION EXTÉRIEURE. 


L'Ancyle fluviatile ressemble à une petite Patelle, ou 
mieux à un Cabochon en miniature (11) (Lamarck). 


1° Aximaz. L'animal est ovale, bombé et lécérement 
conique en dessus, aplati en dessous, lisse, un peu trans- 
parent, d'un gris-noirâtre ou d'un blanc-grisâtre, plus 
pâle inférieurement, marqué souvent de très petits points 
d'un gris plus ou moins foncé. La partie en contact avec 


(9) Bull. d’'Hist. nat., Moll. et Zooph., pag. 9, N° 40. 
(10) Ruricoza (Puton, Mol!. des Vosges, 1847, pag. 62). 


(44) Elle présente de 6 à 40 millimètres de grand diamètre, de 5 à 7 de 
diamètre transversal, et de 3 à 5 de hauteur. 


Le MEN 


la coquille, paraît d'un jaune-roux, d'un roux-brun, et 
quelquefois noirâtre. 

Le manteau est très mince en dessus; 1l recouvre tout 
l'animal, comme une grande calotte, excepté en avant. 
Le tiers antérieur forme un repli, sous lequel se retirent 
le cou et la tête. Ce pli représente le collier ou la demi- 
cuirasse de certains Gastéropodes. 

Quand l'animal soulève fortement sa coquille, on re- 
marque distinctement que le pied, sur les côtés et en 
arricre, est parfaitement séparé du manteau, lequel reste 
collé à la coquille, et qu'il est porté, avec le cou et la 
tête, par un pédicule court et épais. 

Vers sa périphérie, le manteau s’épaissit un peu; mais 
il s'amincit à l'extrême marge. Dans les jeunes individus, 
il est incolore; dans les vieux , il paraît quelquefois noir, 
bordé de blanchâtre, et d'autres fois noirâtre seulement 
à son pourtour. 

Lorsque l’Æncyle se trouve accidentellement à sec, et 
dans une position renversée, le manteau se réfléchit sou- 
vent en dessous, et recouvre, en se resserrant, la tête, le 
cou et la périphérie du pied; ses bords rapprochés pro- 
tègent, en s'appliquant sur elle, toute la partie inférieure 
du Mollusque, excepté un petit espace ovalaire situé dans 
le milieu, 

Le cou est large et épais, et la fête grosse et courte; 
celle-ci présente un chaperon, bombé en dessus, échancré 
et comme bilobé en avant, pourvu de chaque côté d'un 
lobe large et arrondi, un peu sécuriforme, offrant environ 
le cinquième de la longueur de l’animal. 

Le mufle est très petit, triangulaire, un peu obtus, 
quelquefois rougeâtre, souvent tiqueté de gris. 

L'animal possède deux tentacules latéraux, assez écartés 
l'un de l’autre, très faiblement contractiles, courts, trian- 
gulaires, subulés, comprimés, un peu triquètres à la base, 
comme tronqués au sommet, transparents, légèrement 


grisâtres, offrant au côté externe, inférieurement, une 
sorte de dilatation mince et arrondie (appendice foliacé 
ou auricule des auteurs). 

Les yeux sont placés à la base interne et antérieure des 
tentacules (12) (d’Argenville, Geoffroy); on les aperçoit 
en dessus et en dessous, quoiqu'ils n'aient pas de pédi- 
cule; ils sont peu saillants, médiocres, ronds et très 
noirs. 

La bouche se trouve au milieu du mufle, en dessous; 
elle est ovale, étroite et fendue verticalement à la partie 
inférieure. 

Le pied présente la forme ovalaire du corps; mais il est 
plus étroit et surtout plus court ; il paraît obtus aux deux 
extrémités, un peu plus large en avant qu’en arrière, et 
comme émarginé à son bord antérieur; il est dépassé, en 
avant, par le chaperon. Sa partie postérieure forme une 
sorte de queue rudimentaire, très bombée, non carénée, 
brune, quelquefois un peu rougeûtre. 

Entre le pied et le manteau, vers le milieu du côté- 
gauche, on remarque un repli allongé (13), étroit (lobe 
operculaire, Blainv.), qui a été regardé par plusieurs ana- 
tomistes, ainsi qu’on le verra plus loin, comme un feuillet 
branchial extérieur, représentant la frange marginale des 
Patelles. Je désignerai ce repli, sous le nom de lobe 
auriforme. 

Vers le milieu de son bord libre, ea dessus, on aperçoit 
l'ouverture anale. Le lobe auriforme est traversé obli- 
quement par le rectum. 

L'orifice respiratoire se rencontre un peu en avant de 
ce même lobe (14); il est très difficile à reconnaitre. 


(42) Et non pas derrière, comme le disent Brard (Hist. Coq. Paris, 
1815, pag. 198), Férussac (Dict. class. d’Hist. nat. 1, 1822, pag. 546), et 
Chenu (Conch., 1848, pag. 225). 

(43) Il est long d'un millimètre à un millimétre et demi. 

(44) Berkeley et Gray supposent que cet orifice existe sous le lobe 
auriforme, 


mr. 


Derrière la dilatation basilaire du tentacule gauche, au 
milieu d’une saillie plus pâle que le reste du tissu, se 
trouve l'ouverture sexuelle mâle (Bouchard, Guilding, 
Gray). À l’époque de la reproduction, on voit la verge 
sortir par cette ouverture qui se dilate alors considérable- 
ment. 

Au-dessous du lobe auriforme, vers le tiers antérieur, 
on découvre l'orifice génital femelle (15), qui est percé 
dans un petit processus, plus ou moins long, à base di- 
latée et subtriangulaire, à sommet un peu obtus. Ce 
processus, dans certaines circonstances, s'allonge et prend 
l'aspect d'un tube court, cylindrique, dirigé sensiblement 
d'avant en arrière. Plusieurs naturalistes l'ont pris alors 
pour une trachée exsertile. 


Le mucus de l'Ancyle est transparent et assez épais, 
surtout quand on irrite l'animal, après l'avoir retiré de 
l'eau. 


2 Coquize. La coquille de l’'Ancyle fluviatile est en 
forme de cône surbaissé, presque symétrique, concave, 
mince, subcornée, un peu transparente, d'un blanc sale 
ou grisatre, et revêtue souvent d’une croûte brune, ver- 
dâtre ou olivâtre. On pourrait la comparer à un bonnet 
phrygien, à un capuchon, ou, comme le fait Geoffroy, à 
une petite nacelle {16); sa hauteur égale à peine la troi- 
sième partie du grand diamètre de sa base. 

L'enveloppe testacée recouvre entièrement l'animal ; 
de telle sorte qu'il est impossible d'étudier celui-ci, si on 
ne le renverse pas, ou si on ne l’examine pas à travers 
une lame transparente. Dans la progression, on voit seu- 
lement le bout des tentacules et l'extrémité du chaperon 
dépasser un peu le bord antérieur du têt.. 


(45) Bouchard-Chantereaux place cet orifice au tiers postérieur. 
(46) Eu la regardant renversée. La coquille de l’Ancylus lacustris est 
plus allongée et ressemble davantage à une nacelle, 


Au sommet de la coquille, on observe une petite pointe 
obtuse, courbée d'avant en arrière. Cette pointe ne s'é- 
lève pas exactement du centre, mais paraît un peu rap- 
prochée du bord postérieur. 

La surface de la coquille est marquée de stries annu- 
laires inégales, qui sont les traces des anciens bords 
(Brard), et par conséquent des stries d’accroissement. 
Indépendamment de ces stries, on en observe d’autres, 
plus fines et plus nombreuses, qui s'étendent en rayon- 
nant du sommet à la base. Celles-ci, vues au microscope, 
paraissent un peu inégales et lésèrement flexueuses; elles 
sont très marquées dans une jolie variété qui habite l'Es- 
pagne, la Corse et la Sardaigne (17). 

L'ouverture est énorme, ovale et un peu plus étroite 
en arrière qu'en avant; elle présente un bord continu, 
mince et tranchant, quoique légèrement évasé. 

La surface intérieure est iisse, luisante, blanchätre, 
souvent un peu nacrée, quelquefois nuancée de violet- 
bleuâtre plus où moins dégradé. 

La coquille est fixée à l’animal par le bord du manteau. 
La cicatrice parait presque marginale, linéaire et fort 
étroite; elle n'offre pas d'interruption du côté gauche, 
comme le dit Gray, ordinairement si exact. 

Cette coquille est donc privée de columelle, d’ombilic 
et de spire ; mais, en l’examinant avec attention, surtout 
dans les jeunes individus, on aperçoit bientôt que son 
sommet incline un peu vers la droite (18), de telle sorte 


(47) Ancyeus rLUVrATILIS, var. costatus, Shuttlew. AnNcyLus CoSTATus, 
Féruss, (1822). A.et J.-B. Villa l’ont décrite plus tard (4841), comme une 
espèce nouvelle, et sous le même nom. 


(48) Draparnaud a constaté, dans l’Ancyle lacustre, que le sommet se 
dirige un peu du côté gauche. Férussac a reconnu aussi que le têt de ce 
Mollusque est moins symétrique que celui de l’Ancyle fluviatile; il a re- 
gardé, avec raison, la partie inclinée, comme un rudiment de spire. Le 
sommet de l'Ancyle lacustre est plus long, plus pointu, plus manifesie 
que celui de notre espèce ; mais l’inclinaison a lieu en sens inverse, ainsi 
que Draparnaud l'avait vu. 


HR. 


que le têt de l'Ancyle fluwiatile doit être regardé comme 
dextre (19). Cette conclusion est confirmée par une ob- 
servation embryogénique très curieuse faite par M. Bou- 
chard-Chantereaux. Ge naturaliste distingué a découvert 
que le fœtus, peu de temps avant sa naissance, possède 
une coquille tournant manifestement à droite. On a vu 
plus haut que l'animal, au contraire, était sénestre, puis- 
que ses orifices anal, respiratoire et génitaux, sont situés 
du côté gauche (20). 

Draparnaud a remarqué que la coquille des 4ncyles 
jouit, pendant la vie du Mollusque, d'une flexibilité qui 
l'empêche d'être endommagée par le choc des corps, 
tandis qu'elle est, au contraire, assez fragile , quand elle 
a été séparée de l’animal (21). 


4° SySTÈME DIGESTIF. 


1° OnGanes. La bouche de l'Ancyle présente trois 
lèvres à l'état de rudiment (22), une supérieure et deux 
latérales. Quand elle est entr'ouverte, elle ressemble à 
une fente longitudinale, un peu béante vers le haut, où 
elle forme comme un V plus ou moins étroit. Quand elle 
est fermée et contractée, surtout lorsqu'on a plongé l'ani- 
mal dans l'alcool, elle paraît comme un léger renflement 


(49) Férussac le considère, mal à propos, comme sénestre. Dans les six 
figures de Gualtieri (pl. 4, fig. AA et BB), le sommet de la coquille (du 
reste singulièrement exagéré) tourne manifestement de gauche à droite. 
(Les coquilles sont dessinées en sens inverse.) Blainville a constaté la 
même direction (Man. Malac., pag. 504). J'ai vérifié l’exactitude de ce 
fait dans un grand nombre d'individus. 


(20) Dans l’Ancyte lacustre, au contraire, l’animal est dextre et la co- 
quille sénestre. 


(24) Tabl. Moll., 1801, zag. 47. 
(22) Rang signale, de chaque côté, quelques apparences d'appendices 


labiaux ; Guilding parle de {êvres arrondies; Tréviranus a vu aussi des 
lèvres ; Gray assure que ces organes n’existent pas, 


—_ D — 


à peine blanchâtre, avec des plis inégaux disposés eu 
rayonnant. 

La masse buccale est assez grande; elle se dilate, en 
arrière, a droite et à gauche, en une sorte de cul-de-sac 
court et arrondi (appendices, Blainv.). Dans certains in- 
dividus, cette masse se voit assez bien en dessous, à 
travers les téguments, GE paraît souvent un peu rou- 
geûtre. 

On n'observe pas, en arrière de la masse buccale, ces 
gros muscles nacrés, en forme de rubans simples ou di- 
visés, qui se voient chez les ÆHélices, Cette masse est fixée 
à la partie antérieure du pied par des fibrilles musculaires 
très déliées et très faibles. 

L’Ancyle possède trois mächoires, disposées comme 
celles des Zimnées, une transversale, en haut, et deux 
verticales, sur les côtés (23). Ces organes sont à peu près 
lancéolés-oblongs, légèrement convexes au bord libre, 
très minces, flexibles et demi-transparents. La mâchoire 
supérieure est unie aux latérales par ses extrémités; de 
manière qu'on pourrait considérer les trois organes 
comine une seule mâchoire, en forme de fer-à-cheval à 
branches très allongées. Examinées à un faible grossis- 
sement, ces pièces maxillaires paraissent brunâtres, ce 
qui vient de ce que leur surface est hérissée de fines pa- 
pilles colorées en noïrâtre ou en brun. Ces papilles sont 
ordinairement sur deux rangs dans la mâchoire d'en haut, 
et sur trois dans les mâchoires latérales, celles des bords 
forment comme une série de petites denticules. 

On voit assez distinctement les mâchoires de l’Ancyle, 
quaud l'animal lèche les parois d’un bocal de verre, et 
souvent aussi quand il a séjourné dans l'alcool et que ses 
lèvres sont contractées. 


(23) Dans un individu adulte, la première avait un quart de millimètre 
de largeur ; les autres présentaient environ un tiers de millimètre de hau- 
eur, Celles-ci étaient atténuées inférieurement. 


— 17 — 


La langue présente une organisation assez curieuse. 
Qu'on se figure un ruban membraneux (24), étroit, 
mince, transparent, dilaté, elliptique et à peine jaune- 
roussâtre en avant, obtus et un peu émarginé à l'extré- 
mité, légèrement courbé en gouttière en dessus, convexe 
en dessous (caréné, suivant Gray), et réfléchi de haut en 
bas, ou décrivant un commencement de spirale à sa 
partie antérieure. Cette dernière portion ,recouvre une 
petite plaque cartilagineuse , élastique, concave de bas 
en haut, à bords épaissis, un peu réfléchis en dessus et 
blancs (25). 

On remarque sur le ruban lingual des stries transver- 
sales, parallèles, étroites et légèrement flexueuses, d'où 
partent, en arrière, des stries longitudinales obliques, 
très courtes, plus nombreuses et plus fines, visibles seu- 
lement au microscope; celles de la moitié droite sont 
obliques de gauche à droite, et celles de l'autre moitié 
divergent en sens contraire. Le long de chaque strie 
transverse, se trouve une série de papilles extrêmement 
petites, disposées obliquement, mais dans une direction 
inverse de celle des stries longitudinales. Ces papilles 
semblent représenter les spinules linguales des Patelles. 
On n'observe pas, dans cette langue, de lamelles créta- 
cées, comme dans la MWérite fluviatile, dans la Paludine 
vivipare, et dansle Cyclostome élégant. 

La plus grande partie de l'organe, en arrière, est en- 
fermée dans un fourreau (26), qui fait saillie au-dessous 
de l'œsophage, un peu à droite, s'avançant vers le milieu 
des viscères (Tréviranus). Ce fourreau tient la place du 


(24) Long de deux millimétres à trois millimètres et demi. 

(25) Cette pièce offre un diamètre transversal d’un tiers de millimètre 
environ. 

(26) Ce fourreau est long de deux millimètres ou de deux millimètres 
et demi, et laige d’un tiers de millimètre ou d’un peu plus. 


2 


RS et 


petit cône, court et mousse, qu'on voit chez les Hélices 
(Guvier) et chez la plupart des Gastéropodes voisins. 

Sur les côtés du ruban lingual, je n'ai pas trouvé de 
pièces cartilagineuses destinées à soutenir et à faire 
avancer l'organe, comme dans le Cyclostome élégant et 
dans la Paludine vivipare (27). J'ai remarqué seulement, 
dans les parois de la cavité buccale, qui répondent à ces 
côtés, un épaississement musculaire assez fort. 

Cette cavité communique avec un æsophage étroit, qui 
prend naissance en arrière, non pas en dessous, mais en 
dessus de la poche, comme chez presque tous les Gasté- 
ropodes. 

L'estomac se trouve vers le milieu du corps, en travers; 
il semble, au premier abord, globuleux; mais, en l'iso- 
lant etle développant, on reconnait bientôt qu'il a une 
forme irrégulièrement ovoïde ou oblongue, un peu 
courbée d'arrière en avant (28). Ses paroiïs sont membra- 
neuses, excepté dans la partie moyenne, qui est pourvue 
d'une large bande musculaire, plus pâle que le reste du 
tissu. Gray compare cet estomac au gésier d'un oiseau. 
Si l'on regarde la partie musculeuse, dont il vient d'être 
question, comme une poche distincte, comine un gésier, 
la dilatation antérieure représentera une sorte de jabot, 
et la dilatation postérieure un troisième estomac. Cette 
organisation rappelle la cavité digestive des Limnées. 

À la jonction de l'estomac et de l'intestin, on aperçoit 
deux petites dilatations inégales, qu'on pourrait prendre 
pour des cœcums rudunentaires (29). 

L'intestin se dirige d’abord en avant, se réfléchit bien- 


(27) Ces pièces sont remplacées par la plaque eartilagineuse dont j'ai 
parlé. 

(28) Il est long d’un millimètre et quart à un millimètre et demi, et 
large d'environ deux tiers de millimètre, 

(29) La plus grande présente environ un tiers de millimètre ou un demi- 
millimètre de longucur. 


Er | Ch 


iôt, se porte en arrière presque parallèlement à la partie 
postérieure de l'estomac, et devient transversal, en lon- 
geant la convexité de ce dernier. Arrivé au bord droit du 
Mollusque, il se courbe d'avant en arrière, revient bien- 
tôt sur lui-même, se courbe de nouveau, et se dirige 
parallèlement à sa partie transversale, Puis, il marche 
un peu en avant, dépasse l'estomac, et vient aboutir à 
l'ouverture anale, située, ainsi que je l'ai déjà dit, vers le 
milieu du côté gauche (30). 

Les glandes salivaires, au nombre de deux, se rencon- 
trent à côté et en dessus de la partie antérieure de l’œso- 
phage; elles sont oblongues, légèrement courbées de 
dedans en dehors, blanchâtres et parsemées de quelques 
points noirâtres (31). À la loupe, elles paraissent com- 
posées de lobules courts et arrondis (32). Ceux-ci, vus 
au microscope, présentent dans leur intérieur des corpus- 
cules globuleux (33), pleins de granules, mélés à un cer- 
tain nombre de granules libres extrêmement petits. 

Les conduits salivaires sont courts, étroits et sinucux. 

Le foie recouvre l'estomac et la plus grande partie de 
l'intestin; c'est cet organe qui donne souvent une teinte 
roussâtre au dos de l'animal, Quand l’Ancyle a été plongée 
quelque temps dans l'alcool, le foie parait blanchätre, 
même un peu verdâtre. 

Les lobules de ce! organe sont généralement inégaux 
et de taille assez grande, comparée à ceile du Mollus- 
que (34); ils contiennent des corpuscules remplis de 
petits grains et une quantité prodigieuse de granules 
isolés (35) 


(50) L’intestin déroulé peat offrir de six à dix millimétres de longneur. 

(31) Leur longueur atteint environ deux tiers de millimètre. 

(32) Is ont un diamètre d’un dixième où d’un douzième de milli- 
vnètre 

(33) Les plus grands ne dépassent pas un cinquantième où un soixan- 
tième de millimétre. 

(54) Ils ont un quart ou un tiers de millimètre de longueur. 

(35) Ges corpuscules sont quelquefois d’un jaune foncé; les plus gros 


— 20 — 


Comme chez tous les Gastéropodes aquatiques, le foie 
est assez volumineux; il adhère intimement aux replis 
du tube intestinal, 

Les conduits biliaires se réunissent en ün canal com- 
mur, qui se rend au commencement de l'intestin, près 
des cœcums rudimeutaires. Tréviranus soupçonne que le 
plus grand de ces derniers pourrait être considéré comme 
une vésicule biliaire. 

Je décrirai la glande præcordiale (36), en parlant du 
cœur à côté duquel elle est placée. 

2 Foncrioxs. Les ÆAncyles sont herbivores; elles se 
nourrissent de fibrilles radicales, d'algues d'eau douce, 
surtout de conferves, de matière verte et de substances 
végétales en décomposition. 

Dans la mastication, la meinbrane linguale, mise en 
mouvement par la plaque cartilagineuse qui se trouve 
au-dessous de son extrémité antérieure, presse la matière 
alimentaire contre la mâchoire supérieure; puis les mâ- 
choires latérales se portent horizontalement l'une contre 
l'autre, s'écartent bientôt, et la langue recommence son 
mouvement de bas en haut. 

Les papilles linguales, dirigées d'avant en arrière, doi- 
vent contribuer puissamment à la déglutition. 

Les Ancyles avalent, avec leurs aliments, une certaine 
quantité de parcelles minérales, dures, sans doute pour 
faciliter la digestion. Plusieurs fois j'ai trouvé leur esto- 
mac rempli de graviers extrêmement fins (37); c'étaient 
de petits fragments de quartz et de calcaire, mêlés à une 
matière roussâtre ou verdâtre de nature végétale. 

Uu individu qui avait vécu trois jours dans une solu- 


présentent un cinquautième ou ur quarantième de millimètre de dia- 
mètre. Les granules ont trois centièmes de millimètre ; il y en a même 
de plus petits. 

(36, Organe de la dépuration urinaire de quelques auteurs. 

(37) Giay à remarqué aussi des fragments de maliëre inorganique. 


Le 


tion de cochenille, m'a présenté lFestomac el la cavité 
buccale colorés en rougeâtre. Les matières contenues 
dans la poche digestive étaient d'un rouge assez intense. 

La digestion paraît lente. Des Ancyles, conservées 
pendant huit jours dans de l’eau très pure, offraient en- 
core une partie de l'intestin remplie de matières fécales. 

Les excréments de l’Æncyle sont filiformes, un peu 
contournés et de couleur brunûtre. 


L'animal peut vivre assez longtemps sans manger. 


M.-T. 


Osservarions sur l'animal de l'Aelix Raymondi, 


Moq., par M. DE Saint-Simon. 


L’Helix Raymondi a été découvert, il y a quelques 
années, en Afrique, sur les crêtes rocailleuses des environs 
de Tuquin, par mon ami, M. Louis Raymond, chirurgien 
aide-major, attaché au Bureau des affaires arabes, à Cons- 
tantine. J'ai fait connaître cette jolie espèce, dans la pre- 
mière décade de mes Miscellanées malacologiques (1). 

M. Morelet, dans un excellent article sur plusieurs 
Mollusques nouveaux de l'Algérie, vient d'en donner une 
nouvelle description et une figure très exacte, sous le nom 


de Helix Desfontainea (2). 


M. Moquin-Fandon m'a communiqué, l’année der- 


(4, Toulouse, 1848, in-8°, page 9. On a impririé, par erreur, Raymordii. 

(2) Appendice à la Conch. de lAlgérie, Journ. Conch., 2 novembre 
4851 (publié en mars 1852), p. 554, pl. 9, fig. 7-8. — M. Morclet parait 
avoir eu sous les yeux des individus jeunes de cetle espèce. 


En de 


niére, plusieurs individus vivants, qu'il avait reçus de 
M. Louis Raymond. 

Je vais donner la description de l’animal. Je l'aecom- 
pagnerai de quelques détails sur la mâchoire et sur l'ap- 
pareil de la génération. 


Animaz. L'animal de l’//elix Raymon di est de grandeur 
moyenne (1), oblong, très peu rétréci antérieurement, 
grêle à l’autre extrémité, 11 présente en avant une légère 
coloration roussâtre, le reste du corps étant d'un gris 
nuancé de jaune sale, les tubereules dont il est couvert 
varient un peu pour la grandeur, quoique petits en géné- 
ral; ils sont saillants, très serrés, de teinte laiteuse. Les 
tentacules offrent un épaississement marqué à leur point 
d'insertion ; ils sont très longs, faiblement coniques, d’un 
gris clair, transparents, très peu distinctement granulés. 
Le muscle rétracteur forme, dans le tentacule, près de la 
partie dorsale, une ligne grisâtre qui tend à se confondre 
avec lui. Le bouton est globuleux, arrondi à l'extrémité, 
roussätre. Les tentacules supérieurs (2) sont médiocre- 
meut rapprochés à Jeur origine, et un peu noirätres près 
du bouton; celui-ci (3) présente une forme ovoïde et très 
globuleuse; on y remarque une teinte un peu sale. Le 
globe oculaire se distingue à l'extrémité du bouton, un 
peu en dessus, et tourné légèrement vers le côté exté- 
rieur ; il est très petit, saillant, rond, noir, à contours 
peu arrêtés. Les tentacules antéro-inférieurs (4), écartés 
entre eux, tendent à se diriger vers le bas ; leur granula- 
Lion est moins apparente que dans les grands tentacules ; 
ils se recourbent d’une manière sensible ; le bouton (5; 


(1) Longueur, 25 millimètres; largeur, 4. 
(2) Longueur, 10 millimètres. 

(3 
(h 


» 


) 
) Longueur, 412 millimètre, 
Leugueur, 2 millimètres. 


Longueur, 44 de millimetre. 


de he 


est hémisphérique. Le mufle (1) paraît comprimé brus- 
quement vers le bord antérieur ; il est très bombé, un peu 
grand, brun, légèrement roussâtre, à tubercules arrondis, 
pressés les uns contre les autres et très petits. On y ob- 
serve une fente buccale semi-circulaire, étroite, peu appa- 
rente. Les appendices buccaux (2) dépassent celle-ci en 
avant, se terminent en pointe en arrière, deviennent 
échancrés au-dessous des tentacules antéro-inférieurs, avec 
lesquels ils sont presque en contact; ils se dilatent en 
forme de hache; leur couleur est roussâtre, avec une 
ligne foncée sur le bord externe; leurs tubercules diflé. 
rent de ceux du mufle, étant plus petits, beaucoup moins 
saillants, allongés et parallèles. Le cou (3) est cylindrique 
et bombé en dessus, large latéralement, relevé en arrière 
d'un brun-orisâlre, un peu roux antérieurement; ses tu- 
bercules, généralement oblongs, sont plus petits et s'ar- 
rondissent près du mufle ; ceux du dos paraissent allongés. 
La ligne dorsale est très fine ; les tubercules qui la forment 
offrent une sinuosité prononcée. Le pied se fait distinguer 
sur les bords, par plus de transparence; les côtés, ter- 
minés antérieurement en biseau assez obtus, s’élargissent 
beaucoup à la partie postérieure; leur couleur est assez 
claire; ils tendent à se confondre avec le cou, et portent 
des tubercules plus petits et un peu plus écartés que ceux 
de ce dernier organe. Les sillons transversaux sont courts, 
très serrés, parallèles. Le dessous est anguleux antérieu- 
rement; on ne voit pas les points laiteux qu'on remarque 
dans d’autres espèces. La queue (4), légèrement relevée à 
la base, est très aiguë au bout; elle présente une assez 
grande convexité, ainsi qu'une faible carène; ses tuber- 


(4) Longueur, 3 millimètres; il est avancé de 2. 

(2) Blainville. 

(3) Longueur, 11 millimètres; largeur, 2 1,2. 

(4) Elie est long:e de 12 millimètres, large de 4 millimetres à la base, 
st dépasse de 8 le diamètre de la coquille. 


rfi sie 


cules aflecteut une forme arrondie et sont très serrés ; 
on observe, outre les sillons transversaux, un sillon lon- 
gitudinal qui part de ja base de l'organe. Le pédicule se 
voit rarement hors de la coquille; il est court, un peu 
cylindrique, bleuâtre, presque lisse, couvert de tuber- 
cules peu apparents, allongés. Le collier s’élargit du côté 
opposé à la columelle et touche le bord de la coquille; il 
est bombé, finement boursouflé; les points Jaiteux qu'il 
renferme Jui donnent ure teinte blanchâtre. Le lobe 
fécal (1) présente une forme triangulaire ; un sillon le 
divise en deux parties très inégales. Le lobe (2) du côté 
intérieur est linéaire, pointu aux deux bouts. Le trou 
respiratoire (3) communique avec le eou par un sillon 
assez large; il est rond et peu évasé. 


L'épiphragme s'appuie contre le bord columellaire et 
se trouve en même temps très oblique dans l'ouverture 
de la coquille; il est un peu épais, résistant, raboteux, 
opaque, terne, légèrement brunâtre en quelques endroits ; 
les grains arrondis qui le composent peuvent s'apercevoir 
dans les portions les moins calcaires. On observe une 
tache allongée, petite, blanche, non perforée, vis-à-vis 
du trou respiratoire. 

L'animal est assez vif dans ses mouvements, ses parties 
antérieures sont beaucoup plus irritables que les parties 
postérieures. Lorsqu'il sort de la coquille, le pied se 
montre fortement plissé. Dans la marche, le mollusque 
porte son têt incliné, et sécrète un mucus abondant et 
peu épais. 


OssBRvATIONS ANATOMIQUES. La mâchoire (4) est assez 
sy + 
1rquée, peu haute, obtuse aux extrémités, d'un fauve- 


(4) Longueur, 4 millimètres; l:rgeur, 5. 

(2) Longueur, 2 millimètres. 

(3) Il est éloigné de 5 millimetres de la partie apparente de lavant- 
dernier tour ; il présente 4 millimètre de diamètre. 

{4) Largeur, { 412 millimètre. 


US E— 


orange. Les côtes, au nombre de quatre environ, bien 
marquées, sont assez écartées les unes des autres, surtout 
les deux médianes; dans un individu, j'ai observé une 
côte rudimentaire au milieu et une autre du côté gauche. 

Les dents marginales sont très fortes et assez pointues. 

Le fourreau de la verge présente une forme ovoïde- 
oblongue ; il est gros, relativement à l'animal, atténué au 
bout, fixé à la peau par un muscle assez fort, qui part du 
milieu de sa partie étroite. Le flagellum est court et lé- 
gèrement subulé. 

Les vésicules muqueuses sont au nombre de quatre (1), 
deux de chaque côté, dont une bifide au sommet (2), 
très grêles, presque filiformes, flexueuses, à peine ren- 
flées à l'extrémité, obtuses. 

La bourse du dard offre un grand développement (3); 
elle est claviforme. 


(1) Longueur, de 5 à 6 millimètres. 
(2) Get état bifide est peut-être accidentel. 
(3) Longueur, 4 1/2 millimètres. 


Nores sur les œufs de la Nérite fluviatile. (Extraite 
d'un lettre de M. Moquin-T'anpon, à M. Petit de 
la Saussaye.) 


.…. On trouve souvent des MVerites fluviatiles portant 
des œufs solidement attachés à la coquille. Sur un indi- 
vidu, de taille ordinaire, pris dans l'Aveyron, jen ai 
compté soixante-deux. 

Ces œufs sont globuleux, opaques et blancs; ils offrent 
un diamètre qui n’atteint pas tout à fait un millimètre, 


Las MR 2 


Suivant plusieurs naturalistes, l’humeur qui lubréfie 
leur enveloppe et qui les fixe à la Vérite, corrode la ma- 
tière calcaire du têt, de manière que chaque œuf est 
enfoncé, au bout d'un certain temps, dans une petite 
alvéole. Cette assertion n'est pas exacte. 

Les œufs de la Mérite fluviatile sont revêtus d’une 
coque épaisse, légèrement crétacée, coriace, résistante, 
que le jeune Mollusque aurait peut-être de la peine à 
déchirer; mais, au moment de l’éclosion, l'enveloppe se 
partage transversalement en deux parties, par une sorte 
de déhiscence, analogue à celle des fruits, désignés en 
botanique sous le nom de Boite à savonette ou Pyxide 
(Capsula circumscissa, Linn. — Pyxidiun, Ehr.), tels 
que ceux des Jusquiames, des Amarantes, des Plantains. 

La partie supérieure se détache comme une calotte; la 
jeune Mérite sort de sa prison; la partie inférieure, sem- 
blable à une petite coupe déprimée, reste fixée à la 
coquille. 

Une Mérite, dont les œufs viennent d'éclore, vue à 
l'œil nu, et superficiellement, paraît rugueuse et comme 
marquée de dépressions ou fossettes arrondies, creusées 
dans la substance du têt; mais si l’on prend une loupe, 
on découvrira bientôt que ces prétendues alvéoles sont 
simplement les portions de coque, cupuliformes, demeu- 
rées adhérentes. J'ai râclé plusieurs fois ces dernières 
avec un scalpel, et j'ai trouvé, au-dessous, la coquille 
parfaitement intacte, avec son épiderme et sa couleur 
normale, 

L'humeur qui fixe les œufs au dos du Mollusque ne 
différe pas de celle qui colle aux corps solides submergés 
le frai ou les capsules des Limnées, des Physes, des An- 
cyles, des Valvées et des autres Gastéropodes aquatiques. 

L'érosion, qu'on observe souvent au sommet de Ja 
spire, et quelquefois sur toute la coquille, est produite 
par une cause différente... 


er de 


Discussion du genre Gzannina, Schumacher, par 


M. ArT. MorELErT. 


À une époque où les naturalistes soumettent à l'analyse 
les attributs les plus insignifiants des êtres, dans le but 
louable de perfectionner leur classement méthodique, 
nous sommes surpris de voir subsister, en conchyliologie, 
un genre aussi défectueux que celui qui a été institué 
sous le nom d’Æchatina, par Lamarck. Cette division 
réunit effectivement des coquilles qui nous paraissent 
appartenir à deux genres bien distincts, quoiqu'elles 
soient liées entre elles par un rapport commun, la section 
de la columelle, On connaît aujourd’hui la valeur de ce 
caractère; tandis que l'animal demeurait inconnu, on 
pouvait supposer que celte échancrure, qui se prolonge 
parfois en forme de canal, correspondait, comme chez 
les Mollusques marins, à une modification de l'appareil 
respiratoire; mais il y a longtemps qu'une étude plus 
approfondie a fait évanouir cette présomption ; on s'est 
même assuré que l'organisation de ces Gastéropodes ne 
différait nullement de celle des Bulimes, dans les espèces 
le plus nettement tronquées, telles que 4. simistrorsa, 
Chemn. Il est donc bien évident que l’échancrure de 
l'axe columellaire, qui d'ailleurs s'affiblit graduellement 
dans la série des espèces, au point de devenir insaisis- 
sable, est insuffisante pour constituer un genre, el n'est 
propre, tout au plus, qu'à l'établissement d'une bonne 
coupe secondaire. À ce titre, nous admettons volontiers 
le sous-genre Ægathine, comme subdivision du genre 
Bulime, après en avoir retranché, toutefois, le groupe qui 
est l’objet de cet article. 

Ce fut Montfort qui, frappé le premier de la forme 
particulière d’une coquille que Chemnitz avait désignée 
sous Je nom de Bulla voluta, et Bruguiére sous celui de 


2. 


Bulimus glans, la prit pour type d’un genre nouveau, 
qu'il appela Polyphemus (1808). Quelques années plus 
tard (1817), Schumacher arrivait à la même conclusion, 
sans connaître vraisemblablement l'opinion du natura- 
liste français, dont il ne cite nulle part l'ouvrage. Le 
nom de Glandina qu'il créa, a été généralement préféré, 
quoiqu'il fût d'une date postérieure, parce que celui de 
Polyphemus avait recu déjà une double application dans 
la classe des animaux crustacés. Nous l'adopterons à 
notre tour, puisque l'usage l’a consacré. 

Férussac, dans son Prodrôme (1819), reconnut la va- 
leur de cette coupe pratiquée aux dépens des Bulimes, et 
l'introduisit plus tard dans son grand genre Helix (cochli- 
cope). Mais ce sont les naturalistes américains qui sem- 
blent avoir été frappés le plus vivement des caractères 
distinctifs des Glandines. Dès 1818, M. Say décrivait 
l'animal du G. truncata, qu'il avait observé en Géorgie 
et en Floride, et récemment, dans un ouvrage posthume, 
M. Binney en a donné une anatomie très soignée. Ce 
n'est donc pas sans étonnement que nous avons retrouvé 
la division surannée de Lamarck dans la monographie de 
M. Pfeiffer, quoique ce savant l’eût précédemment écartée 
de ses Symbolæ. Il est vrai que dans les subdivisions du 
genre Achatina, on remarque, pour les Glandines, une 
section spéciale; mais les bases du système ont entraîné 
l'auteur à confondre de nouveau les deux groupes dans 
le même paragraphe (1). 

Nous essaierons de démontrer que les naturalistes qui 
ont fondé le genre Polyphemus ou Glandina, ont été di- 
rigés par un tact judicieux, et que ce genre doit subsister 
à l'exclusion de celui de Lamarck. Toutefois, nous ne 
saurions nous dissimuler qu'il est impossible, dans l’état 


(1) Comparez les espèces du $ 6, où |A. columna se trouve associée aux 
Glandines à columelle torse, que l’auteur est réduit à qualifier d’aber- 


rantes. 


6 9p);se 


actuel de la science, d'appuyer cette opinion sur un seul 
caractère absolu, püisé dans l’organisation des animaux. 
Cette difficulté n’est point particulière aux Glandines; 
c'est le propre de toutes les tribus qui se rattachent à la 
grande famille des #/élicéens, où l'on voit varier indéfini- 
nent les attributs d'un même type, sans que l’on puisse 
en saisir un,ou en combiner deux, capables de fournir 
par leur permanence de bonnes coupes génériques. Nous 
nous contenterons donc de présenter les traits spéciaux 
qui appartiennent au plus grand nombre. En même 
temps, nous appellerons l'attention des malacologistes 
sur une particularité fort étrange, celle du régime ali- 
mentaire, dont la nature, végétale ou animale, tendrait à 
diviser le genre en deux groupes distincts, les phyto- 
phages, et les espèces carnassières. Nos connaissances sont 
trop restreintes sur ces rapports pour nous permettre de 
tracer une pareille ligne avec sécurité, et la lacune que 
nous apercevons nous fait regretter plus vivement encore 
la perte des matériaux que nous avions recueillis en Amé- 
rique. 

Indépendamment de quelques modifications dans la 
forme des organes génitaux et dans celle de l'appareil 
nerveux, les Glandines diffèrent des Bulimes par les ca- 
ractères extérieurs suivants : 


1° Différence dans l'organe préhenseur des aliments. 


L'orifice buccal, chez les espèces de taille moyenne que 
nous avons observées dans le Nouveau-Monde, présente 
dans l’état de contraction normal une fente en forme 
de V, bordée de papilles saillantes. 1] est percé dans un 
long muscle cylindrique, qui se retourne comme un gant, 
et se produit, au gré de l'animal, sous l'apparence d'une 
masse blanchäâtre, lisse, conoïde et fendue verticalement. 
Cette protubérance glandiforme, contractile et rétractile, 


ER je 


semble passer par une sorte de sphincter, entre les tenta- 
cules inférieurs et les palpes labiaux.'Il n'existe point de 
mâchoire ; mais la plaque linguale est hérissée de petites 
aspérités crochues. L'analogie de cet organe avec celui de 
la Testacelle, qui est également carnivore, est un fait très 


curieux et qui n'avait pas encore éLé signalé. 


Observation. Les Gl. truncata, carminensis et Largil- 
lierti sont dénuées de mâchoire ou de peigne dentaire; 
mais nous n'avons pas vérifié si les petites espèces améri- 
caines, dont la coquille offre une similitude parfaite avec 
celle du G. folliculus, en sont munies comme cette der- 
nière. L’existence ou l'absence d’une pièce qui influe d’une 
manière aussi directe sur le mode d'alimentation, et qui 
détermine nécessairement dans les mœurs des modifica- 
tions correspondantes, ne saurait être négligée dans une 
bonne classification. M. Beck déjà, avait isolé le G. foll- 
culus, en créant le genre Cionella (And. p. 79. 1837); nous 
ignorons sur quelles données s'était fondé l’auteur, et 
nous ne croyons pas qu'il soit prudent de limiter, en 
séparant cette espèce de ses cogénères, avant d'être éclairé 
par des renseignements plus généraux. 

Nous n'avons point étudié l'animal du G. 4laira; et 
nous ne connaissons point l'organisation de son appareil 
buccal ; mais nous pouvons affirmer que ce Gastéropode 
est carnassier, et nous en concluons par analogie, qu'il 
est privé de mâchoire et pourvu d’un mufle probosceidi- 
forme, comme les espèces américaines que nous avons 
citées plus haut. 


2° Différence dans l'alimentation. 


Les Glandines sont carnivores, et nous croyons qu'à 
l'exception des Testacelles, ce sont les seuls Gastéropodes 
terrestres qui se nourrissent d'une proie. Nous avons vu 


SP 


le G. Largillierti, après un jeûne de plusieurs jours, atta- 
quer avec vivacité des Bulimes d’une taille analogue à la 
sienne et les dévorer. Lorsque ces Mollusques ont fixé leur 
choix sur une coquille, ils en sondent l'ouverture avec 
leurs palpes, avant d'y pénétrer. S'ils rencontrent l'ani- 
mal au dehors, ils le contraignent à se réintégrer dans 
l'intérieur. On voit alors leur mufle saillir, se tuméfier et 
s'ouvrir de tout le diamètre de l'ouverture dont il est 
percé. Nous avons brisé des Hélices où s'étaient introduit 
des Glandines, immédiatement après leur retraite, e'est- 
à-dire au bout de deux ou trois heures; il ne subsistait 
plus dans leur capacité que le tortillon et une fraction du 
pied des Mollusques qui les avaient habitées. 


3° Différence tirée des tentacules et des appendices 
labiaux. 


Parmi les quinze ou seize espèces que nous avons ob- 
servées en Amérique, il s'en est trouvé plusieurs qui 
présentaient, dans la forme des tentacules supérieurs et 
dans la situation du point oculaire, une disposition fort 
singulière. Ces tubes étaient effectivement terminés par 
une petite ampoule transparente, légèrement infléchie de 
haut en bas, qui se prolongeait au-delà de l'organe visuel. 
Nous avons constaté ce fait, non seulement sur des Glan- 
dines d’une certaine taille, mais sur de plus petites, ana- 
logues au folliculus. 

De chaque côté de l'orifice buccal, toutes ces espèces 
montraient indistinctement un appendice rétractile, atté- 
nué à l'extrémité, plus ou moius recourbé, véritable 
palpe, aussi long quelquefois que les tentacules supé- 
rieurs. Nous savons que les Glandines d'Europe et d’Al- 
gérie n'offrent point cette particularité qui mérite d’être 
signalée, mais qui n'a pas assez d'importance pour influer 
sur la classification des coquilles. 


09 = 


4° Difference dans l'enveloppe testacée. 


Le test, chez les Glandines, fournit d'assez bons carac- 
tères, quoiqu'ils ne soient point absolus et que la forme 
typique soit dénaturée quelquefois par le développement 
variable de la spire, comme il arrive dans toutes les sec- 
tions du grand genre Hélice. On j'eut dire que les co- 
quilles sont généralement fusiformes, plus où moins 
cornées et transparentes, qualité qui ne s’altère que chez 
les grosses espèces; revêtues d'un épiderme extrêmement 
mince et fugace; jamais ombiliquées, jamais réfiéchies 
sur leurs bords, percées d'une ouverture longitudinale 
plus ou moins rétrécie, conditions qu'il est rare de ren- 
contrer réunies chez les Bulimes à base tronquée, avec 
lesquels on serait tenté de les confondre. L'échancrure de 
la columelle n'est pas un caractère essentiel du genre ; 
elle s'évanouit parfois, comme dans le G. Lattrei, Pf., 
sous une forte torsion de l'axe columellaire, 

D'après ces considérations, nous établirons comme il 
suit les caractères du genre, en attendant, sur le régime 
alimentaire des animaux et sur la structure de leur appa- 
reil buccal, des renseignements plus généraux. 


Genre GLanDina , Schum. 


A. Bulimo ferè simile; oris apparatu et victu præcipuè 
differt. 


T. Exumbilicata, fusiformis, plus minüsve turriculata, 
plerumque cornea, cpidermide fugaci tenui induta ; aper- 
tura strictè longitudinalis; peristoma simplex , acutum, 
minimè reflexum ; columella truncata, vel contorta. 


AnimaL. Analogue à celui des Bulimes; en diffère sur- 
tout par l'organe préhenseur des aliments et par le régime 
nutritif. 


ET 6 pe 


Coquizze. Fusiforme, plus ou moins turriculée, géné- 
ralement cornée et revêtue d'un épiderme mince et fugace, 
à ouverture étroite et longitudinale, à bords tranchants, 
non réfléchis; à columelle tronquée ou torse; sans om- 
bilic. 

Nous ne prétendons nullement donner le catalogue 
exact et complet du genre Glandine ; la connaissance de 
l'animal est effectivement un auxiliaire indispensable 
pour la détermination des espèces douteuses, surtout lors- 
qu'elles ne peuvent êire appréciées que par des descrip- 
tions ou des figures ; il nous suffit, pour le moment, de 
dégager nettement ce groupe des éléments étrangers avec 
lesquels il est mal à propos confondu. 

Quant à la synonymie, nous nous bornerons à relater 
ce qu est indispensable pour prévenir la confusion des 
espèces. 


Conspectus specicrum. 
I. Truncatæ. 


A Edentulæ. 


Striatæ vel costatæ. Sas 
Decussatæ vel granulosæ. Ç 2. 
Éefisalæ;. ANR, $ 3. 
B. Lamellatæ vel dentatæ. $ 4. 
I, Integræ. 
A. Cylindraceæ. EN 
B.' Pulimaideæ. -."#274 7045 $ 6. 
AE 
{3L. FUSIFORMIS, Pfeif. H. Vera-Paz. 


Pfeiff. in Proceed. Zool. Soc. 1845. P 20 
Desh. in Fer, Hiet. Il. pulse 17e HA 


GL. CORONATA, Pfeif. H. Le ve 
Pf in Zeitschr. 1846. p. 158 
3 


GL ORNATA, Pfeif. H. Nouv-Grenade. 
Pf. in Zeitschr. 1846. p. 117. 
Reeve Conch. Icon. t. 6. sp. 20. 

GL. MarmiNu, Desk. Hab.? 
Desh. in Encycl. meth. IL, p. 11. N° 5. 
Id. in Guerin Mag. 1831.t. 19. 

GL. GARMINENSIS, Morlt. H. Yucatan. 
Morlt. Test. Noviss. 1. p. 12. 
Desh. in Fer. Hist. IE. p. 182. t. 137. f. 11. 13. 
Journ. Conch. 1852, pl. 1, f. 4. 

Gz. rruxcara (bulla), Gmel. H. Floride. 
Gmel. p.:3434. N° 49. 
Desh. in Fer. Hist. IT. p. 179. t. 131. f. 3. 
Buccinum striatum, Ghemn.1x. P. 2. p. 36. t. 120. 

f. 1028-29. 

Achat. rosea, Desh. Encycl. meth. Il. p. 10. N°3. 

Gz. VANUXEMENSIS, Lea. H. Mexico. 
Lea Obs. 1.p: 196. t: 19.f, 78. 

GL. RULLATA, Gould. H. Floride. 
Gould. MSS? 

GL. CEYLANICA ? Pfeiff. H. Ceylan. 
Pf. in Zeitschr. 1845. 
Reeve Conch. Icon. t. 15. sp. 59. 

GL. TURRIS, Pfeiff. Hab.? 
PF. in Symb. im. p. 91. 
Reeve Conch. Icon.t. 13. sp. 45. 

GL. YUCATANENSIS, Pfeiff. H. Yucatan. 
Pf. in Symb. in. p. 92. 

GL. BICOLOR, Jay. H. [. Sandwich. 
Jay Catal. 1839. p. 119. t. 6. f5 2 

Gz. TorTiLLanA, Pfeiff. H. Amer. centr. 


re 


Pf. in Proceed. Zool. Soc. 1846. p. 32. 
Reeve Conch. Icon. t. 15. sp. 66. 


GL. ASSIMILIS, Reeve. Hab.? 
Reeve Conch. Iconica. t. 15. sp. 67. 
Gz. socipuLA, Pferf. H. Cuba. 


Pfeif. in Wiegm. arch. 1839. 1. p. 352. 
Reeve Conch. Icon. t. 18. sp. 92. 


GL. sururaLis, Pfeif. H. Cuba. 
Pfin Wiégm. arch, 1839. 1. p. 353. 
Reeve Conch. Icon. t. 20. sp. 118. 


GL. SUBULATA, Pfeif]. H. Cuba. 


Pf. in Wiegm. arch. 1839. 1. p. 352. 
Reeve Conch. Icon, t. 18. sp. 89. 


GL. PROCERULA, Morlt. H. Algérie. 
Morlt. in Journal. Conchyl. 1851. p. 357. t. 9. 
1.19 
GL. INCERTA, Reeve. Hab.? 
Reeve Conch. Icon. t. 18. sp. 90. 
GL. BALANUS, Bens. H. Inde. 


Bens. in Reeve Conch. Icon. t. 20. sp. 109. 


GL. FOLLICULARIS. Morlt. H. Cuba. 
Mort. in Test. Noviss. 1. p. 14. 


GL. CORUSCA, Reeve. Hab.? 
Reeve Conch. Icon. t. 22. sp. 121. 


GL. CYANOSTOMA, ERupp. F. Abyssinie. 
Rupp. in Pfeif, Monogr. helic. 11. p. 259. 
Reeve Conch. Icon. t. 13. sp. 44. 


Gz. rozicuzus(/felix) Gronov. H. Fr. merid. 
Gronov. in Zooph. fasc. 3. p. 296. t. 19. f. 15.16. 


GL. GRACILIS, Lowe. H. Porto-Santo. 
Lowe in Faun. Mad. p. 61. t. G. f. 28. 


GL. HoHENwaRTI, Rossm. Hi. Carniole, 
Rossm. Icon. x. p. 34, f. 657. 


En 


CL. NITIDISSIMA, Forbes. li. Algérie. 


Gr. 


CL. LIGNARIA, Reeve. Hab.? 
Reeve Conch. Icon. t. 8. sp. 27. 

GL. LiE5MaANNi, Pferf. H. Mexico. 
Pf.‘in Zeitschr.,1846. p. 159, 

GL. AURATA, Mort. H. Vera-Paz. 
Morlt. in Test. Noviss. 1. p. 12. 

GL. FULMINEA, Fer. Hab.? 
Fer. Prodr. N° 366. 
Delessert Recueil t. 28. f. G. 

GL. ROSEA, Fer. H. Mexique. 
Fer. Prodr. 356. Hist. t. 136. f. 8. 9. 

GL. DECUSSATA, Desk. Hab.? 
Desh. in Fer. Hist. IT. p. 182. t. 123. £. 3. 4, 

ts 132 #93-29: 

GL. LARGILLIERTI, Pferf. H, Yucatan. 
Pf. in Symb. m. p. 90. 

GL. DaunesarrTi, Desh. H. Amer. centr. 
Desh. in Fer. Hist. IL. p. 183. t. 135. f. 1. 2. 

GL. PERUvVIANA, Lamk. 1. Pérou. 
Lamk. ed. Desh. p. 301. 
Delessert Recueil t 28. f. 5. 

GL. ISABELLINA, Pfeiff. H. Mexico. 


Forbes in Jard. Ann. 11.1838. p 250. 
Kuster t. 18. f. 20. 21. 


Sr2$ 


SOWERBYANA, Pferff. H. Mexico. 
Pf. in Proceed. Zool. Soc. 1845. p. 75. 
Reeve Conch. Icon. t. 8. sp. 26. a et b. 


Pf. in Proceed. Zool. Soc. 1846. p. 32. 
Reeve Conch. Icon. t. 21. sp. 95. 


et 


GL. 


GL. 


Perrri. Desk. H. Nicaragua. 
Deshs in Fer. Est. Ip.1750t:122. f: 12:14. 
Journal de Conchyliologie. 1852. pl. 1, f. 5. 

6 3. 
voLuTA (bulla), Chemn. H. Antilles. 


Chemn. 1x. P.2. p. 16. t. 117. f. 1009-10. 
Bul. glans, Brug. in Encycl. meth.1.p.365.N° 111. 


GL. CRENULATA, Sow. H. Amer. centr. 
Ant. Verz. p. 44. N° 1595. 
GL. NIGRICANS, Pfeiff. H: Vera-Paz. 
Pf. in Proceed. Zool. Soc. 1825. p.75. 
Desh. in Fer. ist, IE. p. 179. t: 1437: f..9.10. 
GL. LABIDA, Mort. H, Amer. centr. 
Mort. in Test. Noviss. 1. p. 13. 
GL. OBTUSA, PJeiff. H. Amer. centr. 
PF. in Proceed. Zool. Soc. 1845. p. 42. 
Reeve Conch. Icon. t. 15. sp. 62. 
GL. GLABRA, Pfeiff. Hab.? 
Pf. in Symb. 1. p. 90. 
Reeve Conch. Icon. t. 14. sp. 58. 
GL. OQLEACEA, Fer. H. Cuba. 
Fer. Prodrc:1360. Est... p222t123.f5x 6: 
GL. STRAMINEA, Desk. Hab.? 
Desh. in Fer. Hist.Al..p.4179, 1.123. f44.12. 
GL. CuBANtANA, Orb. Hi. Cuba. 
Orb. Moll. Cub. p. 166. t. 10.f. 17. 19. 
Gz. Lion, Pfeiff. H. Cuba. 


Pf. in Proceed. Zool. Soc. 1846. p. 116. 
Desh. in Fer. Hist. IL. p. 174. t. 134. f. 5-7. 
Gland. onychina, Morlt. in Test. Noviss. 1.p. 14. 


GL. 


GL. 


Li oRps St 


PARITURA, Gould. H. Liberia. 

Gould in Proceed. of. nat. hist. Bost. 1850. 

Petit in Journ. Conchyl. 1851. p. 269. t. 8. f. 7. 
MONILIFERA , Pfeif. H. Amer. centr. 


Pf. Proceed. Zool. Soc. 1845. p. 75. 
Reeve Conch. Icon. t. 14. f. 50. 
Gland. rubella, Morlt. Fest. Noviss. 1. p. 14. 


GL. SUBEMARGINATA, Desk. Hab.? 

Desh. in. Fer. Hist. IT. p. 187. t. 134. f, 31. 32. 

Gz. LEucozontas (voluta), Walch. H. Martinique. 
Walch. in Naturforsch. 1v. p. 40. t. 1. f. 3.4. 

GL. sTRIATA (buccinum), Mull. H. Guyane. 
Müll.-Verin. ue p. 149-:N° 339. 

Reeve Conch. Icon. t. 8. sp. 25. 
Cochlicop. Mulleri, Fer. prodr. 357. 

Gz. ALerra (Pulimus), Brug. H. Europ. merid. 
Brug. Eucycl. méth. 1. p. 364. N° 110. 
Cochlicopa Poireti, Fer. Prodr. 158. 

Id. Hist. Ip 184% 136.71 à 7e 
Achatina cornea, Brumati. Catalog. fig. 5. 

GL. DILATATA, Zicgl. IE. Sicile. 
Ziegl. in Pfeif. Monog. Helie. 1E::p:289: 
Kustésitet7:619..21 

GL. Domnicexsis (bulla), Gmel. H. Haïti. 
Gmel. p. 3433. N° 41. 

Reeve Conch. Icon. t. 14. sp. 56. 

(GL SEMISULCATA, Desk. Hab.? 

Desh. in Encycl. méth. n.p. 11. N°7. 
Fin Fer ist. M.p..(86:t:.123. 1.°7::8; 
GL. PHiziPPiANA, Pfeiff. H. Jamaïque. 


Pfeifr. Symb. in. p. 90. 
Reeve Conch. Icon. t. 14. sp. 49. 


GE, 


=,90 2 


. GRIFFITHU, Ad. H. Jamaïque. 
Adam in Proceed. Bost. Soc. 1845. p. 14. 
Reeve Conch. Icon. t. 15. sp. 64. 

VENUSTA, Pfeiff. H. Jamaïque. 


PF. Symb. 1. p. 46. 


Reeve Conch. Icon. t. 15. sp. 63. 


. NEMORENSIS, Ad. H. Jamaïque. 


. Priznipsu, Ad. H. Jamaïque. 


Ad. in Proceed. Bost. Soc. 1845. 
Reeve Conch. Icon. t. 15. sp. 60. 


. PAROLINIANA , Webbet Berth. H. Madère. 


Webb et Berth. Syn. p. 320. 
Orb: Canar. p.73: 12. f.29.1.3f,27. 


$ 4. 


GL. LAMELLIFERA, Morlt. H. Algérie. 
Morlt. Journ. Conchyl. 1851. p. 358. t. 9. f. 13. 

GL. TRITICEA, Lowe. H. Porto-Santo. 
Lowe. Faun. Mad, p. 60. 
Reeve Conch. Icon. t. 22. sp. 116. 

GL. OVULIFORMIS, Lowe. il. Porto-Santo. 
Lowe Faun. Mad. p. 61. t. 6. f. 27. 

GL. TORNATELLINA, Lowe. H. Porto-Santo. 
Lowe Faun. Mad. p. 59.t. 6. f. 23. 

GL. PROPINQUA, Ad. H. Jamaïque. 
Ad. in Proceed. Bost. Soc. 1845. p. 13. 

GL, viciNA, Ad, IL. Jamaïque. 
Ad. in Proceed. Bost. Soc. 1845. p. 14. 

GL. CURVILABRIS, Pfeiff. H. Jamaïque. 


Pf. in Proceed. Zool. Soc. 1845. p. 137. 
Reeve Conch,. Icon t. 15. sp. 61. 


FSU 


(iL. EPISCOPALIS, Morlr. H. Cubs. 
Morlt, in Test. Noviss. r. p. 13. 
Gz. Jamaïcensis, Pfeiff. H. Jamaïque. 


Pf. in Proceed. Zooïi, Soc. 1845. p: 191 
Reeve Conch. Icon. t. 15. sp. 61. 


GzL. sis, Mort. H. Cuba. 
Morit. in Test. Noviss. 1. p. 13. 
Gz. Orrons, Pferff. H. Cuba. 


PF. in Symb. 1. p. 47. 
Phil. Icon. #. 6. p.132. 1. f.5. 


GL. SEMISTRIATA, Morlt. H. Cuba. 
Morlt. in ‘Fest. Nov.r. p. 16. 
GL. Hüceri? Pfeif. Hab.? 


Pf. in Symb. n. p. 58. 
Reeve Conch. Icon.t. 15. sp. 68. 


GL. ANTONIANA ? Pfeiff. Ïl. Aimer. merid. 
PF. in Monogr. Helic. 11. p. 285. 


K mie 


Gz. LaATTREt, Pfeif. fl. Amer, centr. 
Pf. in Proceed. Zoo!l. Soc. 1845. 
Reeve Conch. Icon. t. 14. sp. 53. 
Gland. oliva, Morlt. "Fest. Noviss. 1. p. 13. 


GL. DELIBUTA. Morlt. H. Vera-Paz. 
Morlt. in ‘Test. Noviss. n. p. 13. 
GL. CYLINDRACEA, Pfeiff. H. Yucatan. 
Pf. in Proceed. Zool. Soc. 1846. p. 31. 
Reeve Conch. Icon. t. 18. sp. 71. 
Gl, ventricosula ? Morlt. in Test. Noviss. 1. p. 15. 


Gz. MErIDANA, Morts H. Yucatan. 
Morlt. in Test. Noviss. 1. p. 15. 


EN 


Ge. Dysonis, Pfeif. Il. Honduras, 
Pf. in Proceed. Zool. Soc. 1846. p. 32. 
Reeve Conch. Icon. t. 19. sp. 99. 


GL. STREPTOSTYLA, Pfeiff. Hi. Mexico. 
PF. in Zeitschr. 1846. p. 159. 


$ 6. 
GL. LIGULATA, Morlt. H. Ainer. centr:. 
Mort. in Test. Noviss. 1. p. 12. 
A. M. 


Explication des figures. 


PI 1. fig. 1, Animal du Gl. Carminensis. 
2. Tête dans l'état de semi-dilatation de l'ap- 
pareil buccal. 
3. Tête dans l’état de contraction. 
4. Coquille du G{. Carminensis. 
5. Coquille du Gl. Petitr. 


Nores. 


Nous avons cru devoir faire figurer sur notre planche 
deux espèces de Glandines, l'une parce que c’est la co- 
quille dont l'animal a servi principalement aux études de 
M. Morelet, et l’autre parce qu'elle a été nouvellement 
décrite, d'après un exemplaire de notre collection : ces 
deux espèces n'ont été figurées que dans les planches 
supplémentaires de l'ouvrage de Férussac, qui ne sera à la 
portée que d’un très petit nombre de nos abonnés. 

Nous allons, en outre, pour compléter l’article de 
M. Morelet, reproduire la description de son Gl. Curmi- 
nensis, ainsi que celle de l'espèce décrite par M. Deshayes, 
qui a bien voulu nous communiquer son texte. 


Su: 


Pre 
GLanpina Carminensis, Morl. (PI. 1, f. 4). 


Testa oblongo-fusiformis, solida, longitudinaliter con- 
fertim plicata, inter strias obsoletè decussata, albida, vel 
rubro fucescens; spira elongato-conica, apice obtusiusculo ; 
sutura granuloso marginata; anfractius-7 convexi, ultimus 
spiram subæquans; columella callosa, recta, truncata; 
apertura ovalis ; peristoma simplex, marginibus callo tenut 
junctis. 


Long. 49, diam. 20 mill. 


Hab. Arenosa insulis Carmen, in laguna Yucatanense. 


« Coquille oblongue, fusiforme, solide, plissée longitu- 
» dinalement, les plis étant très serrés, traversés par des 
» stries obsolètes, blanche ou d’un brun-rougeätre ; spire 
» conique, allongée, la pointe un peu obtuse; la suture 
» granuleuse; sept tours de spire convexes, le dernier 
» égalant en longueur Île reste de la spire; columelle cal- 
» leuse, droite, tronquée; ouverture ovale: péristome 
» simple, avec ses bords réunis par une callosité mince. » 


AcnarninA Petitt, Deshayes. Gl. Petitt (Journal de 
Conchyliologie, pl. 1, £. 5.) 


A. Testa ovato-oblonga, solidula, pallidè luteo-stra- 
minea, confertissime longitudinaliter striato-plicata, trans- 
versim tenuissime striata; spira conica, obtusa, anfractibus 
sex convextusculis; sutura marginato-crenulata, distinctis, 
ultimo ovato, spiram superante ; apertura ovato-oblonga , 
angusta, postice acuminata ; columella cylindracea, arcuata, 
basi abrupte truncata ; peristomate acuto, obtuso. 


Desh. dans Féruss. Hist. des Moll. t. 2. part. 2. page 
175. pl. 192. f. 19-14. 


Habite au nord du lac Nicaragua, dans l'Amérique 
méridionale. 


» 
» 
» 
» 
») 
» 
» 
» 
» 
» 


» 


» 
» 
» 
» 
» 
» 
» 
» 
» 
» 
» 
» 
» 
» 
» 
» 
» 
» 
») 
» 


» 


ie 


« Gette coquille à beaucoup de ressemblance avec 7 Æ 
rosea de Férussac, truncata de Gmelin. On pourrait la 
considérer comme une simple variété, s'il y avait moins 
de constance dans ses caractères; nous les avons re- 
trouvés identiquement semblables chez tous les indi- 
vidus que nous avons vus. Nous avons été déterminé 
par là à proposer une espèce distincte, à laquelle nous 
avons consacré le nom du savant zélé qui, dans l'intérêt 
de la science, met sa riche collection à la disposition 
des travailleurs, et n'a pas craint de se donner les em- 
barras de l’utile publication d’un journal consacré à la 
conchyliologie. 


» Description. Cette belle espèce est ovale-oblongue ; 
sa spire, conique, obtuse au sommet, est un peu con- 
vexe dans son contour général; elle compte six tours 
médiocrement convexes; leur accroissement est régu- 
lier; leur suture est peu oblique, disposition qui ne se 
montre pas dans l’Æchatina truncata. La suture, peu 
profonde, est accompagnée d’un bourrelet finement 
plissé et élégamment crénelé. Le dernier tour est 
ovale-oblong, atténué en avant, d’un quart environ 
plus long que la spire. L'ouverture est à peine oblique ; 
elle est allongée, atténuée à ses extrémités, très rétrécie 
en arrière, le bord droit est mince et un peu obtus. 
La columelle est d’une médiocre longueur; elle est 
cylindracée, un peu concave dans sa longueur, faible- 
ment tordue sur elle-même; son extrémité antérieure 
se projette un peu en avant. L'échancrure est assez pro- 
fonde, mais étroite, elle la sépare du bord droit. Une 
lame peu épaisse, à peine visible, s'étale au dehors, et 
se continue en un bord gauche à peine apparent. Le 
test de cette coquille est mince, demi-transparent et 
cependant solide. Sa surface extérieure est couverte 
d'un très grand nombre de petites côtes longitudinales 


» 


serrées, sur lesquelles passent en travers de très fines 
stries imprimées dans l'épaisseur du test. Le réseau qui 
en résulte est d’une très grande régularité. La couleur 
est uniforme d’un beau jaune pâle. 

» Gette jolie espèce a 46 millimètres de longueur, et 
19 de diamètre. » 


Norice sur la coquille désignée sous le nom de 
SAMIER, par Ædanson, dans son histoire des co- 
quilles du Sénéoal. 


Nous recevons quelquefois du Sénégal une coquille qui 


semble avoir été peu connue des conchyliologistes mo- 
dernes, bien qu'elle ait été décrite et figurée depuis long- 
temps : nous voulons parler de celle qu'Adanson a dési- 
gnée sous le nom de Samir, dans son ouvrage sur les 
coquilles du Sénégal, page 122, planche 8, fig. 14. 


« Cette coquille, dit l'auteur, est de figure à peu près 
triangulaire, mais allongée, et pointue aux deux extré- 
mités : sa longueur est double de sa largeur : les sept 
spires (tours qui la composent sont peu renflés, et peu 
distingués : sa surface extérieure est toute raboteuse par 
vingt grosses canelures longitudinales, et par un grand 
nombre d’autres qui les traversent en angles droits, et 
laissent un petit bouton au point de leur réunion : la 
première spire a de plus un gros bourrelet élevé à côté 
de la lèvre gauche de l'ouverture, et qui s étend jusque 
sur les bords de la seconde spire. 

» L'ouverture a deux fois plus de longueur que de 


Ma ie. 


» largeur, son canal inférieur est court, fort étroit et sans 
» échancrure. La lèvre droite est aplatie en devant sur le 
» bourrelet, qui n’est pas creux : elle est bordée intérieu- 
» rement de cinq à six dents extrêmement grosses : la 
» lèvre gauche a douze ou quinze rides; à son extrémité 
» supérieure, On aperçoit un petit ombilic semblable à 
» un long sillon formé par le bourrelet qui y est appli- 
» qué. 

» Le contour de l'ouverture est couleur de chair : le 
» reste de la coquille est blanc, quelquefois aussi couleur 
» de chair. 

» Elle habite la pointe septentrionale de l'île de Gorée, 
» où elle est assez rare. » 

C'est de cette même localité que nous avons recu cette 
coquille, bien décrite jar Adanson, qui en donne, en 
outre, une figure suffisamment correcte pour qu'il n'y ait 
plus aucun doute sur l'identité de espèce. 

Depuis Adanson jusque dans ces derniers temps, nous 
ne voyons que Gmelin qui ait fait mention du Samier 
d'Adanson, auquel il donna, dans la troisième édition de 
Linné, le nom de Murex trigonus, avec la courte caracté- 
ristique qui suit : 


« Testa subtrigona, cancellata ; spiræ anfractibus infla- 
» tis, contiguis, primo tuberculo magno distincto. » 


Cette description était bien courte, mais Gmelin, ren- 
voyant à celle d'Adanson, ainsi qu'à sa figure, n'avait pas 
jugé nécessaire de l’étendre davantage : seulement il ajou- 
tait ces mots : « an hujus tribus ? » émettant ainsi quelques 
doutes sur la place à lui assigner dans la famille des Mol- 
lusques. 

Elle devait effectivement entrer dans le genre Triton 
de Lamarck, et c’est là qu’elle a été placée depuis, par 
M. Kiener, dans sa monographie des espèces de ce genre, 
où elle est assez bien représentée, planche 9, fig. 2 : 


SC 


mais l’auteur la rapporte à la fanella caudata de Say, 
et lui donne le nom de Triton caudatum, ce qu'il n’eût 
pas fait s'il eût comparé sa coquille avec la description 
que l’auteur américain donnait de la sienne : la figure 
donnée par celui-ci (1), quoique médiocre, ne rappelle 
pas non plus notre coquille d'Afrique, que M. Kiener, au 
surplus, a décrite avec assez de détails et assez exactement 
pour qu'il ne puisse exister de doutes à cet égard : il se 
trompe seulement en ne donnant que quatre à six tours à 
la spire, le Samier en ayant huit et même neuf, assez vi- 
sibles dans les exemplaires adultes et en bon état. 

M. Recve, dans sa monographie du genre Triton, a 
relevé l'erreur commise par M. Kiener, en même temps 
qu'il a donné à ce Triton d'Afrique le nom de T. ficoides, 
mettant ainsi de côté le nom d’Adanson, et celui que 
Gmelin lui avait imposé en plaçant l’espèce parmi les 
Murex. 

La description, et surtout la figure (pl. x, f. 51), 
données par M. Reeve, se rapportent bien avec la co- 
quille dont nous nous occupons en ce moment, et les 
différences qu'on peut remarquer tiennent à ces modifi- 
cations secondaires de forme, qu'on rencontre assez fré- 
quemment sur les exemplaires d'une même espèce, dans 
certains genres d’univalves. 

Des observations qui précèdent, nous concluons que la 
synonymie de l’espèce décrite pour la première fois par 
Adanson, et qui appartient au genre Triton de Lamarck, 
doit être établie de la manière suivante : 


Trit. Samier, Ædanson. 

Murex trigonus, Gmel. 

Banella caudata, Kiener (errore). 
Triton ficoides, Reeve. 


Nous pensons qu'il est inutile de répéter la caractéris- 
q ( 


(1) American conchology, n° 5, pl. 48. 


Ce) ES 


tique d’une espèce déjà décrite plusieurs fois, mais il nous 
a paru qu'il ne serait pas sans intérêt, pour l'intelligence 
de notre article, de donner une bonne figure de la coquille 
dont il s’agit, et nous la faisons représenter sur notre 
planche 2, fig. 10. 


S. Perir. 


Descripr10N d’une nouvelle espèce de Pisidium, par 
M. BoureuicNar. 


Le Journal de Conchyliologie contenait dernièrement 
la traduction d'un mémoire sur les genres Cyclas et Pisi- 
dium, que Léonard Jenyns a publié dans le tome 1v des 
Trans. de la Soc. phil. de Cambridge. En donnant cette 
traduction à ses lecteurs, et, en reportant ainsi leur 
attention sur une partie peu connue de la malacologie, 
M. Petit de la Saussaye a rendu un véritable service à la 
science. 

Naguère encore, en effet, les conchyliologues français 
n'avaient qu'un nom, celui de Cyclas fontinale de Dra- 
parnaud, pour désigner toutes les Pisidies (1). Ils mécon- 
naissaient les différentes espèces de ce genre soit que, 
pour les distinguer, ils manquassent réellement de docu- 
ments; sGit, qu'ils ne voulussent pas consacrer à les 
étudier en détail le temps nécessaire à leur juste dénomi- 
nation. 


(1) Sauf le Pisidium amnicum de Müller, qui était connu, mais que l’on 
nommait Cyclas palustris, Drap., ou obliqua, Lam. 


Les savants étrangers nous avaient devancés pour cette 
section de la conchyliologie. Scopoli, le premier, avait 
séparé des Cyclades quelques-unes des espèces du genre 
que nous venons d'indiquer. Leach, pour ses détermina- 
tions du Musée britannique, avait, à leur sujet, imaginé 
Ja désignation générique de Pera, puis celle d'Euglesia , 
tandis que, dans une autre contrée, Costa donnait celle de 
Galileza, noms, d’ailleurs, que la plupart des conchylio- 
logues ont repoussés, comime inédits, pour adopter le 
nom de Pisidium (2), présenté par Pfeiffer, en 1821. 


Les malacologistes français semblent aujourd'hui ce- 
pendant vouloir reprendre leur rang. Grâce, notamment, 
aux efforts de quelques conchyliologues, entre autres, de 
M. l'abbé Dupuy, d'Auch, de M Gassies, d'Agen, etc…, 
le genre Pisidium devient l'objet d'une étude particu- 
Bière. 

Chaque jour on constate sur plusieurs points de la 
France, la présence d'un grand nombre de ces espèces, 
de telle sorte qu’une quinzaine au moins sont venues en- 
richir notre faune malacologique. Le Cyclas fontinale de 
Drap. a cessé d'être l'unique dénomination. 


A ces espèces déjà nombreuses de Pis'dium, dues aux 
actives et intelligentes recherches de savants pleins de 
zèle, nous venons ajouter une Pisidie nouvelle, qui, 
croyons-nous, n'a encore été décrite par aucun auteur. 


Nous avons rencontré cette coquille dans le départe- 
ment de l’Æube, et, couime par son faciès, elle nous a 
paru complètement distincte de toutes celles qui enrichis- 
sent ce genre, nous avons Cru pouvoir l'indiquer comme 
nouvelle, et donner une description plus détaillée que 
celle, trop succincte , qui a déja paru dans le dernier 


numéro de l’année 1851 du Journal de Conchyliologie. 


(2) Pisum, pois; id, forme. 


nt |: 


Pisinium sénuatum, Nobis. (PI. 1, f. 6-10.) 


Diag. (1) — ‘Tesla ovato“inœquilaterali, satis opaca, 
parüm subdiaphana, epidermide rubro-nigrescente eva- 
nescente, inflata, striata, inferius ad marginem anterio- 
rem sinuala ; natibus parüm prominulis, obtusis; dente 
cardinali elongato , obtuso; dente laterali etiam obtuso, 
elongatissimo ; in altera valva receptis. 


Long. 7 à 8 willim. 
Large. 5 millim. 
Epais. 4 millim. 


« Coquille ovale, inéquilatérale, assez épaisse, un peu 
» translucide, recouverte d'un épiderme roussâtre assez 
» fugace, sinuée d’une manière oblique vers la partie an- 
» térieure de son bord inférieur. 

» Fest ventru, marqué de stries transversales assez 
» prononcées, dues à l'accroissement de l'animal. 

» Sommets obtus, peu proéminents. Dent cardinale 
» allongée, obtuse, ainsi que celle de la lame latérale, 
» qui est un peu plus élevée, plus forte et très allongée. » 


Cette nouvelle espèce de Pisidium, que la sinuosité de 
son bord inférieur retranche de toutes ses congénères, se 
rencontre dans un petit cours d'eau (2) du village d’4- 
mances, près V’endeuvre-sur-Barse (Aube). Elle habite la 
vase, dans les endroits les plus profonds (lu ruisseau, ce 
qui rend sa recherche assez difhcile. 

Jusqu'à présent, on n'avait remarqué la sinuosité que 
nous venons d'indiquer chez aucune espèce de ce genre. 
Aussi, les premières fois que nous avons observé ce ca- 


(4) Nous ne donuons pas la description de l’animal, n’ayant pu l’ob- 
server. 

(2) Ge ruisseau sort du terrain néocomien, pour suivre son cours sur ce 
même lerrain. 


CSS 


— 00 — 


ractère, doutions-nous s'il n'était pas le résultat d'un 
changement dans l'organisation de l'animal, amené par 
la crudité de l’eau, ou par les sels qui y sont contenus en 
dissolution. Mais nous sommes sorti d'incertitude, en 
voyant chez tous les individus qui ont passé sous nos 
yeux, la constance et la fixité de ce signe en question. Il 
commence à se montrer chez les plus jeunes pour se 
développer et augmenter chez les plus gros et les plus 
âgés, et, sur tous, en un mot, il se révèle identique, sans 
varier dans sa forme et sa position un peu oblique. 

Voici d’ailleurs ce qui nous a confirmé dans notre 
pensée : on sait généralement que lorsqu'un ruisseau, une 
localité, présentent une espèce que des influences physi- 
ques ou d'autres causes difficiles à détermiuer, ont fait 
s'éloigner de sa forme habituelle, la même déformation 
dans les caractères spécifiques se retrouve chez tous les 
Mollusques qui habitent le même lieu. 

D'après cette règle, nous avons donc interrogé les 
Moilusques qui vivent en communauté avec le Pisidium 
sinuatum. Ges espèces sont : les £ymnea Peregra de 
Gmelin, et truncatula de Muller, V'Anodonta Rossmass- 
leriana de M. l'abbé Dupuy, le Pisidium cinereum de 
Alder, et enfin l'Unio batavus de Lamarck. — Or, chez 
aucun d'eux, nous n'avons rencontré la moindre diffor- 
mité ou variété de formes, tous ofiraient des types bien 
caractérisés, et sur lesquels il ne pouvait y avoir aucun 
doute. 

Une conséquence évidente découle de ces observations: 
si ces Mollusques que nous venons de citer ne se trou- 
vent soumis à aucune influence modificatrice, il n'en 
existe pas, non plus, pour la Pisidie dont nous signalons 
l'existence. Done, elle aussi, doit être considérée comme 
une espèce type, et la constance de sa sinuosilé comme 
un des caractères spécifiques de cette coquille. 

Terminons en disant: que le Pisidium sinuatum ne 


= EN 


peut être confondu avec aucune des espèces de ce genre. 
Celles avec lesquelles on pourrait Jui trouver quelques 
rapports, sont : les Pisidium cinereum de Alder, et aus- 
trale de Philippi. 

On le distinguera du Pisidium cinereum, par sa taille 
beaucoup plus forte, sa forme plus allongée, sa convexité 
plus prononcée, et par la sinuosité de son bord inférieur. 

On le séparera du Pisidium australe, par la forme et la 
position des dents de sa charnière, ses impressions inus- 
culaires, et enfin par son sinus caractéristique, sinus qui 
Jui donne l'aspect de l'Unio sinuatus de Lamarck, dont il 
est une miniature complète. Nous avons donc cru conve- 
nable de lui donner un rom qui rappelle celui de la plus 
belle espèce d'Unio que l’on rencontre dans nos rivières 
et nos fleuves de France. 


Explication des figures, planche 1. 


Fig, 6. Pisidium sinuatum, de grandeur naturelle. 
Z id., grossi. 
8. Vu du même, côté des crochets. 
9. Vu du même, pour représenter l'épaisseur de Ja 
coquille. 
10. Charnière et impressions musculaires. 


J. R. BourculGNar. 


Drscriprion de coquilles nouvelles, par M. Perir 
DE LA SAUSSAYE. 


Murex Mexicanus, Mobis. (PI. 2, fig. 9.) 


M. Testa fusiformi-oblonga, solidiuscula scaberrima , 
roseo-violacescente, maculis fuscis interruptis zonota ; an- 


Eee 


fractibus octonis, transversun valdè liratis, trifariam vari- 
cosis, inter varices bi vel trituberculatis, varicibus lamellis 
brevibus complicatis ; columella et aperturæ fuuce roseo- 
albicantibus ; apertura rotundata ; labro columellart supernè 


nigricante-fusco, subcalloso, callo ad marginem erecto; 
labro externo acutè denticulato, maculis fuscis tribus ornato; 


canali breviusculo, infernè recurva. 
Long. 46 mill. Diam. 28 mill. 


« Coquille fusiforme, oblongue, assez solide, rude au 
» toucher, d’un rose-violätre, zonée de taches brunes, 
» principalement sur les varices; huit tours de spire, 
» fortement sillonnés transversalement, et présentant 
» trois varices, entre lesquelles on remarque deux ou 
» trois côtes tuberculeuses; les varices assez rondes, avec 
» de petites lames couries squamiformes; la columelle 
» et l'intérieur de louverture sont d'un blanc-rosé 
» nuancé de violet; l'ouverture est ronde, le bord colu- 
» mellaire portant une tache brun foncé à la partie supé- 
» rieure, est couvert d'une couche calleuse, qui se relève 
» vers les bords : le bord droit présente trois taches 
» brunes, brillantes: il est crénelé intérieurement, et sa 
» marge présente de petites dents assez aiguës; le canal 
» assez court, est recourbé en arrière à son extrémité. » 


Ce Murex a, dans l'ensemble de sa forme, des rapports 
avec le hiurex pomum de Gmelin (asperrimus, Lam.) ; 
toutefois, il est plus petit, d'une coloration très différente : 
les tubercules qu'on remarque entre ses varices sont pro- 
portionnellement plus petits, elsont aussi plus nombreux : 
notre espèce se rapproche également du Âurex oculatus 
de M. Reeve, figuré dans sa monographie, sous le N° 56, 
wais ce dernier est aussi d'une couleur différente et bien 
moins rugueux que le À. Mexicanus, dont la spire est 
proportionneilement plus courte. Ces trois espèces, au 


EN. 


surplus, sont voisines, et appartiennent toutes aux mêmes 
mers. 

Notre espèce vient du golfe du Mexique, d’où elle nous 
a été rapportée par le capitaine du commerce, M. Coué. 


Triron Loroisi, Vobis. (PI. 2, f. 8.) 


T. Testa ovato-abbreviata, perforata, vel rimata, fulvo- 
rufescente, maculis vel zonis pallidè nigrescentibus ali- 
quandà cincta; anfractibus-7, suprà planulatis, angulatis, 
transversim et longitudinaliter costatis , ad decussationem 
plus minüsve nodosis ; colunella callosa, lœvi, alba, ad 
basim 2 dentibus obtusis instructa ; apertura  rotundata ; 
labro plano, expanso, intüs denticulato, extus crasso. 


Long. 21 mill. Diam. 15 mill. 


« Coquille courte, ovalaire, ombilic petit ou presque 
» nul; de couleur variable, généralement d'un faune- 
» rougeâtre, avec des taches ou des zones noirâtres : il y 
» a des variétés toutes blanches où jaunâtres : on compte 
» sept tours de spire plans en dessus, élagés, anguleux 
» à la partie supérieure, présentant des côtes transverses 
» et d’autres longitudinales, qui forment à leur point 
» d'intersection des nodosités plus ou moins saillantes : 
» columelle blanche, calleuse, lisse, munie à la base de 
» deux dents rapprochées, obtuses; ouverture ronde; le 
» bord droit en bourrelet, épais, plane, voduleux, for- 
» tement denté en dedans : on voit quelquefois une va- 
» rice sur le bord gauche. » 


Nous devons cette coquille à l'obligeance de notre ami, 
M. le commandant Beau, qui l'a trouvée à la Guadeloupe : 
il paraît qu'elle y est assez commune, car on la rencontre 
fréquemment parmi les petites coquilles qu'on expédie 
de ce pays en Europe, où l'on s'en sert pour composer 
des fleurs, el pour orner des boîtes ou des petits meubles : 


DA 


nous avons pensé, d'après cela, qu'elle devait avoir été 
décrite depuis longtemps, mais nous avons inutilement 
cherché son nom dans les auteurs, et nous sommes porté 
à penser que les exemplaires qui seront tombés entre les 
mains des conchyliologues auront été regardés jusqu'à 
présent par ceux-ci, comme n'étant que des individus 
jeuves de quelque autre Triton. 

Notre coquille se rapproche assez de la figure 38 
(pl. 11) de la monographie de M. Recve, figure qu'il 
rapporte au Turt. gihbosum, maïs à tort, cette espèce 
étant celle qu'il a représentée sur la planche 14, fig. 38 a 
et 38 b. D'un autre côté, ce Triton se trouve sur la côte 
ouest de l'Amérique du sud, tandis que notre espèce ap- 
partient aux mers des Antilles. 


En donnant aujourd'hui la caractéristique de cette 
espèce, que nous considérons comme nouvelle, nous 
appellerons l'attention des personnes qui la rencontre- 
ront sur une singularité que présente son test, singularité 
que, du moins, nous avons remarquée dans tous les exem- 
plaires que nous avons observés : les tours supérieurs de 
la spire sont dépouillés de la couche calcaire qui constitue 
la partie extérieure du test, comme si cette portion s'était 
écaillée pour laisser voir une seconde spire d’une nature 
différente : celle-ci est toujours lisse, brillante , de cou- 
leur rouge, cornée, ou verdâtre, et telle que nous avions 
cru d'abord que cette partie n'était autre chose qu’une 
spire artificielle formée avec l'extrémité, adroïtement 
collée, de la spire d'une petite Phasiannelle ou de quelque 
autre coquille : ce caractère, ou cet accident, si l’on veut, 
est si remarquable, qu'il aurait été déjà signaié, si l’espèce 
dont il s’agit avait réellement été déjà décrite. 

Nous dédions cette espèce à l’un de nos premiers sous- 
cripteurs, M. Lorois, possesseur d’une riche collection, et 
habitant la viile de Nantes, 


— 59 — 


PLeuroroMA SumATRENsE, {Vobis. (PI. 2, fig. 2.) 


PI. Testa subfusiformi, fusca; spira elongata, apice 


aculo ; anfractibus 11-12, supernè ad suturam obliquè de- 
pressis, et obsoletè transversim striatis, infernè transversim 
sulcatis, superioribus nodoso-costatis ; columella subrecta , 
supernè callosa ; labro intüs violaceo-albicante, propè mar- 
ginem subincrassato, infernè sinualo, margine fimbriato; 
sinu amplo; canali subelongato. 


Long. 40 mill. Diam. 14-15 mili. 


« Coquille subfusiforme, brun-marron, à spire allongée 
et aiguë; onze ou douze tours de spire : ceux-ci sont 
obliquement déprimés dans leur partie supérieure, au- 
dessous de la suture, et cette partie présente des stries 
transverses assez peu marquées; au dessous de cette 
dépression , les stries se transforment en sillons beau- 
coup plus prononcés. Au-dessous de la suture, on voit 
une sorte de bourrelet continu. Les tours supérieurs 
sont ornés de côtes noduleuses qui, plus fortes vers 
l'extrémité de la spire, s’atténuent un peu en descen- 
dant, et disparaissent presque en entier sur le dernier 
tour. La columelle est presque droite, présentant à sa 
partie supérieure une forte callosité qui forme une sorte 
de canal avec le bord droït. L'intérieur de l'ouverture 
est d’un blanc-violacé : le bord droit est assez épais 
vers la marge, qui est plus mince et comme frangée 
par l'effet du prolongement des sillons : il est large- 
ment sinué vers la base, comme dans les Strombes ; 
l'échancrure supérieure de cette espèce est large, el son 
canal est médiocrement allongé. » 


Cette jolie espèce est remarquable par l'élégance de 


ses dimensions, par sa coloration d'un brun clair assez 
vif à l’extérieur, et d'un blanc-violacé à Pintérieur, par 
son bord droit se prolongeant un peu en forme d'aile et 


A 


présentant une échancrure vers la base, qui lui donne 
une sorte de ressemblance avec certains Strombes. 

Ge Pleurotome, qui nous a été communiqué par M. le 
capitaine Martin, a été trouvé par lui sur la côte ouest de 
Sumatra. 


Nassa Guanezurensis, Vobis. (PI. 2, fig. 3, 4.) 


N. Testa ovato-contca, subturrita, scabriuscula, albido- 
cinerascente, longttudinaliter valdè castata, costis obtusis, 
transversim striis elevatis cancellita ; anfrartibus-9, con- 
vexis, superioribus subangulosis : spira acula ; columella 
subcallosa, ad basim alba et uniplicata ; labro intùs sulcato, 
margine albo subcrenulato. 


Long. 28 mill. Diam. 13 mil]. 


« Goquille conique-ovale, un peu turricu'ée, assez rude 
» au toucher, de couleur d'un gris-blanchâtre, garnie de 
» côtes longitudinales obtuses, qui sont coupées trans- 
» versalement par des sillons assez élevés : on compte 
» neuf tours de spire, convexes, dont les supérieurs sont 
» un peu anguleux vers le milieu : la columelle est légè- 
» rement calleuse, principalement à la partie supérieure ; 
» elle est blanche et porte un pli très marqué à sa base. 
» Le bord droit est d’un brun-blanchâtre à l'intérieur, 
» et blanc à la marge : il est sillonné intérieurement. » 


Gctie coquille appartient à ce groupe de Buccins auquel 
Montfort avait imposé le nom de Phos, en prenant pour 
type le Murex senticosus de Linné, rangé depuis par 
Bruguières parmi les Buccins, et que Lamarck avait placé 
dans son genre Cancellaria. Notre Buccin a bien effecti- 
vement la spire régulière, un pli au bas de la columelle, 
et le bord droit sillonné intérieurement, et il rentrerait 
dans le genre créé par Montfort, s'il avait pu être con- 


servé, mais il paraît évident que cette coupe ne s'appuie 
pas sur des caractères suffisants. 

Ni. Quoy, au surplus, a fait connaître l'organisation de 
l'animal du Murex senticosus, L., et l'a fait rentrer dans 
le groupe des Buccins. L'espèce dont nous donnons la 
description est, par sa forme, en quelque sorte intermé- 
diaire entre le type du genre Phos, et certains Vassa à 
spire beaucoup moins élevée. 

Notre coquille habite la Guadeloupe, à l'extrémité sud 
de la grande baie, au-dessous du fort Fleur-d Epée : elle 
parait y être assez rare : nous l'avons reçue de M. Beau, à 
qui nous devons d’avoir pu donner, dans le 4° N° du 
Journal de l’année dernière, une preinière liste de co- 
quilles particulières à cette île. 


Mirra Haven, ÂVobis. (PI. 2, fig. 11.) 


M. Testa ovato-fusiformi, fuscescente-albida, maculis ne- 
buloso-fuscis rarè variegata ; spira acuminata ; anfractibus- 
9, liris rubidis filosis, regulariterque distantibus eleganter 
cingulatis, intestitiis subconcavis, sublævibus ; columella 
triplicata; apertura elongata , intus fuscescente, labro ad 
marginem internum albicante. 


Long. 23 mill. Larg. 9 mil]. 


« Coquille ovale, allongée, fusiforme, d'un blanc 
» nuancé de fauve, offrant parfois à sa surface des taches 
» irrégulières peu marquées et de couleur fauve : spire 
» acuminée : neuf tours de spire, ceints de petites côtes 
» peu élevées, en forme de filaments, régulièrement dis- 
» tantes, rougeâtres, dont les intervalles sont lisses, ou 
» marqués de stries à peine visibles : trois plis à la colu- 
» melle : dans quelques individus, on aperçoit des rudi- 
» ments d'un quatrième pli : l'ouverture est allongée, 


= 5g — 


» présentant à l'intérieur une couleur fauve vif, avec la 
» marge interne du bord droit presque blanche. » 

Cette jolie Mitre est remarquable par les petites côtes 
qui ceignent les tours de spire, et qui ressortent comme 
des lignes rougeâtres sur le fond de la coquille. Ces lignes 
sont au nombre de dix ou de onze sur le dernier tour, et 
de deux ou de trois sur les tours supérieurs. Elle appar- 
tient à un groupe de Mitres plus ou moins allongées, cer- 
clées, qui habitent plus particulièrement les côtes ouest de 
l'Amérique et les îles de l'Océanie : ce groupe se compose 
des AT. sulcata, solandri, furriculata, flammea, filosa. 

Nous ne pouvons préciser le lieu qu'elle habite, mais 
nous sommes porté à croire qu'elle vient de la côte ouest 
de PAmérique, non loin de Mazatlan. Elle nous a été 
donnée par le capitaine /fanet-Cléry, à qui nous la dé- 
dions. 


Mirrea Mazreri, Vobis. (PI. 2, fig. 5) 


M. T'esta abbreviato-fusiformi , crassiuseula, roseo-fus- 
cescente, subepidermide olivaceo lutescente , aut corneo- 
fuscescente, costis subangulatis, disiantibus , regulariter 
cincla, angulo depresso-funiculato, in interstitiis epidermide 
eleganter per longum plicato; anfractibus-8-9 ; columella 
quadriplicata, plica inferiort obscura; apertura carneo- 
fuscescente. 


Long. 24 mill. Larg. 9 mill. 


« Coquille fusiforme, raccourcie, assez épaisse dans 
» l'état adulte, d’un rose un peu fauve sous un épiderme 
» tenace, épais, d’une couleur jaune-olive, plus ou moins 
» foncé, selon l’âge de la coquille : huit ou neuf tours de : 
» spire ceints de côtes régulières assez élevées, et comme 
» anguleuses, l'angle obtus, et présentant la forme d'un 
» cordonnet qui court à la erêle de Ja côte. Dans linter- 


A. es 


» valle creux qui sépare ces fuuicules, l’épiderme offre 
» une suite de plis longitudinaux, serrés et réguliers, qui 
» donnent une élégance toute particulière à cette co- 
» quille : ia columelle porte trois plis bien marqués, et 
» un quatrième peu apparent dans les individus adultes : 
» l'intérieur de la bouche est d’une couleur de chair 
» nuaucé de fauve. » 


Nous n'avons trouvé cette espèce décrite nulle part : 
elle appartient, comme la précédente, au groupe des 
Mitres cerclées, dont nous avons parlé plus haut, ct elle 
se rapproche beaucoup de celle que M. Reeve a décrite 
dans sa Monographie, N° 122, sous le nom de M. funi- 
culata, mais cette dernière s'en distingue par ses côtes 
ponctuées de brun, liris fuscescente punctatis. Nous don- 
nons, à côté de la figure de la coquille, un croquis (f. 1 4) 
représentant, grossis, les plis réguliers que forme l'épi- 
derme dans l’intervalle des côtes, et qui semblent consti- 
tuer un des caractères les plus saillants de l'espèce. 

La Mitra Malleti nous a été donnée aussi par le com- 
mandant Cléry, qui l’a rapportée des mers du Sud. Nous 
la dédions à son collègue, le capitaine de vaisseau Mallet, 
qui a bien voulu enrichir aussi notre collection de plu- 
sieurs espèces fort intéressantes. 


Descriprion d'une MArGINELLE nouvelle, par 
M. Berwarni. 
MarcinezzA Odoricyi, Nobis. (PI. 2, fig. 6, 7.) 


M. Testa ovaia, albido-bifasciata , lüneolis undulatrs, 
interruptis, rubescentibusque longitudinaliter ornata ; spira 


SO 


brevi conica, apice aurantio, ferrugineo; columella quin- 
queplicata; apertura angustata, intùs aurantiaca ; labro 
albicante, incrassato lævi. 


« Coquille ovale, ayant deux zones blanchâtres qui 
» traversent des lincoles longitudinales ondulées, inter- 
» rompues, rougeàtres, ou d'un fauve-ferrugineux; la 
» spire courte et conique; columelle portant cinq plis, 
» dont l'inférieur est plus petit; ouverture étroite, 
» orangée intérieurement; le bord droit blanchâtre, 
» épais, lisse et sans dents au bord interne. 


» Long. 18 mill. Diam. 11 mill. » 


Cette Marginelle, dont nous ne connaissons malheu- 
reusement pas l'habitat, nous à paru nouvelle : elle est 
remarquable par les lignes ondulées dont la surface est 
ornée, et qui sont interrompues par deux zones de cou- 
leur blanchâtre, cette couleur étant celle de la coquille. 
Ges lincoles sont, dans les deux individus que nous avons 
eus en notre possession, d'une couleur rougeâtre, ou d'un 
brun-ferrugineux; mais nos exemplaires n'étaient pas 
d'une grande fraîcheur, et nous n'oserions assurer que la 
coloration indiquée par nous soit tout à fait celle des in- 
dividus en parfait état de conservation; toutefois, la 
forme de la coquille et la disposition des linéoles suffi- 
ront pour faire reconnaître facilement notre espèce, que 


nous dédions à M. Oporicy, conservateur du Musée de la 
ville de Dinan. 


= if = 


Testa nova Algeriensia. Coquilles nouvelles d'Al- 
gérie, par M. Arrn. MoreLer. 


HErix TErTRAGONA, MVobis (1). 


T. latè umbilicata, depressa, bast turgida, tenuis, acutè 
carinala, subtiliter striata, sordidè grisea; anfractibus- 
4 1/2 planospirales, ultimo subcarin& compressa inflato, 
umbilicus perspectivus , cratcriformis, flo marginatus ; 
aperlura quadranguluris ; labrum tenue, simplex, acutum. 


Diam. maj. 15 mill.; min, 12 1/2. Alt. 5 1/2 mill. 
Hab. ficina urbis Bone. 


« Coquille largement ombiliquée, mince, ayant une 


» carène aiguë, de couleur grisätre, finement striée; 


» quatre tours el demi de spire, planes en dessus, le der- 
» nier enflé au-dessous de la carène, qui est comprimée : 
» ombilic profond, bordé d'un bourrelet filiforme; ou- 
» verture quadrangulaire; bord droit simple, mince. » 


(4) Nous regrettons de ne pouvoir donner, comme nous espérions le 
faire, la figure de cette intéressante espèce : nous savions que M. Morc- 
let a enrichi le Museum de Paris des espèces qu’il a rapportées de ses 
voyages en Afrique, en Portugal et en Amérique, et nous étions fondé à 
penser que l'administration de cet établissement national nous permet 
trait sans difficulté de faire dessiner la coquiile que décrivait notre obli- 
geant collaborateur : nous avons donc écrit au directeur du Jardin des 
Plantes, pour demander l'autorisation nécessaire ; mais nous n’avons reçu 
aucune réponse de ce fonctionnaire, dont nous regrettons de ne pas nous 
rappeler le nom , et nous nous sommes inutilement présenté deux fois 
dans ses bureaux. Après quinze jours d’attente , ne pouvant suspendre 
plus longtemps l’exécution de notre planche , nous avons pris le parti de 
renoncer au projet de reproduire la figure de l'Helix tetragona. 

Qu'on nous permette maintenant une petite réflexion : on dit parfois 
en France d’une personne qui passe pour avoir beaucoup d'ordre, qu’elle 
ne donne pas ses coquilles. L’administration du Museum ne donne pas 
les siennes : elle ne les prête pas; elle ne daigne même pas répondre aux 
lettres qui lui sont adressées. Faudra-t-il en conclure qu’il y a là plus 
d’ordre que de politesse ? 


— 69 > 


Coquille très remarquable par la dépression de la spire, 
qui s'enroule presque sur le même plan, par la turgescence 
de la face inférieure, et par la dilatation de la cavité om- 
bilicale dont elle est percée : elle est grisätre, fortement 
striée, formée de quatre tours et demi, dont le dernier est 
bordé d'une carène comprimée. L'ombilie est limité par 
un bourrelet étroit qui donne à l'ouverture une forme 
quadrangulaire. 

Cette flélice, que nous ne connaissons que par les 
spécimens qui existent au Muséum de Paris, offre quelque 
analogie avec VA. abella, Drap. : elle en diffère par la 
grandeur et l'évasement de l’ombilic, par la carène fili- 
forme dont il est circonscrit, par la forme particulière de 
l'ouverture, et par la nature du test, qui est plus mince et 
moins calcaire dans notre espèce. 


lieux MocraBina, UVobis. (PE. 1, fig. 11-13.) 


T. Latè umbilicata, carinata , subtrochiformis, utrinque 
convexa crelacea, aspera, albicans vel rubiginè tincta, 
strigis irregularibus crispis et tuberculosis corrugata ; spira 
variabilis, apice nitido ; anfract. 6 medio convext, crenu- 
lato-carinati, ultümo basi deflexo, cirea umbilicum majus- 
culum , pervium, angulato. Apertura angulato-circularis ; 
peristoma simplex, tenue; marginibus ferè contiguis. 


Diam. maj. 15 1/2; minor 13 (1/2; altit. 10. 


{lab. ad meridiein prov. Oranensis, haud procul a con- 
finis Maroccanis. 


Cette espèce ne se fait point remarquer par la vivacité 
du coloris : d'une nature crélacéc, d’une teinte livide, 
privée d'éclat, son aspect est celui d'une coquille aban- 
donnée depuis longtemps à l'action des agens atmosphéri- 
ques; mais elle est burinée d'une manière singulière, et 
qui n'est pas dépourvue d'élégance. 


— 63 — 


L’A. Mograbina a la forme d'un cône à large base, plus 
ou moins déprimé; convexe par dessous, elle est percée 
d'un large ombilic, circonscrit par un angle obtus, qui 
laisse pénétrer l'œil jusqu'à la naissance de la spire. Les 
tours, au nombre de six, sont légèrement convexes dans 
leur milieu, et bordés d’une carène comprimée, médio- 
crement saillante, grossièrement crénelée sur les bords; 
le premier est lisse, le dernier fléchit à sa terminaison ; 
l'ouverture est à peu près circulaire, mais altérée dans sa 
courbure par l'angle obtus de la carène. Le péristome est 
mince, droit, sans épaississement et sans bourrelet in- 
terne. Le bord extérieur, moins arrondi que celui de la 
columelle, s'en rapproche beaucoup à son insertion. Cette 
coquille est terne, blanchätre ou couleur de rouille. plus 
pâle autour de lombilic. La surface est pour ainsi dire 
hachée de rides plus ou moins nettement articulés, qui la 
rendent raboteuse; ces rugosités, sur la surface inférieure, 
prennent quelquefois la forme de petits tubercules al- 
longés, disposés d’une façon symétrique ; la paroi interne 
de l'ouverture est revêtue d’un émail mince, d’un blanc 
de porcelaine, 

Nous connaissons trois espèces de la zône méditerra- 
néenne qui offrent, avec celle-ci, des rapports plus ou 
moins éloignés : les {7, crenulata, Oliv.; cariosa, Oliv., 
et turcica, Chemn. La première, par sa couleur, la nature 
et les accidents du test; la seconde, par la forme et la 
grandeur de lombilic; la dernière, enfin, par un ensem- 
ble de caractères qui semblent, au premier abord, la 
rendre plus voisine; ainsi les deux coquilles sont égale- 
ment blanchâtres, largement ombiliquées, carénées, hé- 
rissées d’aspérités et crénelées sur les bords; mais l’Z7. 
turcica est plus grande, quoiqu'avec un tour de moins; 
Ja spire, en outre, est plane, et l'ouverture subtétragone ; 
dispositions qui la rapprochent de J'/7. albella, Drap. La 


6h 


figure de Chemnitz(t 209. f. 2065-66), et surtout celle 
de Férussac (t. 65. f. 2. 3), représentent des coquilles 
très distinctes de notre espèce. 


Ar. M. 


Norice sur une nouvelle espèce du genre Pyrule de 


Lamarck, par M. Perir. 


Nous avons recu d’un de nos correspondants , M. Bel- 
Knap, de Boston, quelques exemplaires d'une coquille qui 
nous à paru mériler une attention particulière, en raison 
des caractères qu'elle présente, d’une manière cons- 
tante, et qui en font une espèce intermédiaire entre la : 
Pyrula melongena de Lamarck, et son 'usus corona. Ge 
passage démontre que ces deux espèces doivent être rap- 
prochées, ainsi que M. Reeve, au surplus, l'a fait dans sa 
Monographie, où il met le Fusus corona au nombre des 
Pyrules. 

Toutefois, anticipant dès à présent sur un travaii dont 
M. Soulcyet s'occupe, et qu'il doit nous remettre inces- 
samment, pour être inséré dans le Journal de Conchylio- 
logie, nous dirons que ce conchyliologue établit plusieurs 
divisions dans les genres Pyrule et Fuseau, tels que La- 
marck les a constitués : entre autres points, notre savant 
collaborateur admet legenre MÉLONGÈXE, auquel il rattache 
le Fusus corona de Lamarck, et dont, par conséquent, 
doit aussi faire partie la coquille que nous avons reçue de 
NT, Belknap, et dont nous alions donner la description. 


65 —— 


MeLonGexa Becknari, MVobis. (PI. 2. f. 5.) 


M. Testa ovato-subventricosa , rufo-fuscescente , trans- 
versim lirata; spira elevatiuscula; anfractibus senis, su- 
pernè depresso-angulatis, ad angulum spinis fortibus, bre- 
vibus, distantibus, subrectisque coronatis, ultimo bifasciato, 
fasciis angustis, luteo-albicantibus, ad basim tuberculis 
squamatis seriatim armato ; labro intüs lævigato. 


« Coquille ovale, un peu ventrue, d’un brun-fauve 
» perdant de son intensité avec l’âge; spire assez élevée, 
» étagée : six tours de spire, déprimés en dessus, angu- 
» leux, présentant à l'angle une série de tubercules épi- 
» neux, assez courts, droits, surtout dans les tours supé- 
» rieurs : le dernier tour ceint de deux bandes étroites, 
» d'un blanc-jaunâtre, et garni vers la base d’une rangée 
» de tubercules lamelleux : le bord droit lisse à l'inté- 
» rieur, » 


Long de 60 à 70 mill.; diam. 36 à 45. 


Cette espèce se distingue du l’usus corona, en ce qu’elle 
est plus courte, proportionnellement plus ventrue. Les 
tubercules dont ses tours sont garnis sont très différents, 
plus courts, peu ou point squameux, bien moins nom- 
breux aussi, puisqu'elle n’en comporte que treize à quinze, 
tandis que les épines squameuses ou canaliculées du 
Fusus corona sont au nombre de vingt à vingt-deux assez 
généralement : la spire de celui-ci paraît aussi plus élevée, 
et la dépression suturale de ses tours de spire prend un 
caractère de concavité qui nexiste pas dans le A, 
Belknapi. | 

D'un autre côté, notre coquille diffère de la P. melon- 
gena de Lamarck, en ce qu'elle est moins ventrue, plus 
étroite ; sa spire est étagée, élevée, garnie de tubercules à 
peu près droits, tandis que dans l’autre espèce la spire est 
écrasée, fortement canaliculée, les tubercules épineux 


mn) 


presque pcrpendiculaires à l'axe de la coquille, et seule- 
ment au nombre de huit ou neuf par rangée. La Pyrule 
de Lamarck est aussi très variable sous le rapport du 
nombre des rangs de tubercules de leur dernier tour, 
tandis que dans celle que nous décrivons, il n’en com- 
porte que deux, un à l'angle supérieur, et l'autre vers la 
base. 

On rencontre bien, il est vrai, dans une série de Fusus 
corona, où de l’yrula melongena, quelques variations 
dans la forme, ou dans la disposition des tubercules, 
mais ces modifications sont lécères, et ne permettraient 
pas de confondre les trois espèces dont il est ici question, 
bien que la nôtre soit évidemment une espèce intermé- 
diaire. De nouvelles recherches viendront-elles modifier 
cette classification , en faisant découvrir d’autres variétés 
formant passage entre ces espèces ? C'est ce que le temps 
uous apprendra probablement; mais sil devait en être 
ainsi, il est probable qu'on serait entraîné à d’autres rap- 
prochements, car il nous vient des mêmes parages ou des 
mers voisines, d'autres espèces qui appartiennent à ce 
même groupe, ainsi que nous aurons occasion de le faire 
remarquer plus tard. 

La melongena dont nous LÉproneone la figure suüv'la 
planche 2, N° 5 du Journal, nous a été envoyée par 
M. Belknap, à qui nous nous faisons un plaisir de la dé- 
dier. Elle habite, d’après ce qu'il nous a écrit, les côtes 
de la Floride, mais probablement une localité différente, 
et sans doute assez éloignée de celle où vit le Fusus corona, 
car nous avons recu assez fréquemment des exemplaires 
de celui-ci, et nous n'avons jamais vu parmi eux l’autre 
espèce. Quant à la P. melongena de Lamarck (Melongena 
fasciata de Schumacher), elle paraît n’habiter que les 
mers des Antilles. 

rs 


— 67 — 


Nore sur une fiéuice de la côte occidentale d'Afrique. 


M. Morelet a décrit dans la Revue Zoologique du mois 
de décembre 1848 une Hélice de la côte occidentale d’A- 
frique : cette espèce, qu'il nommait Herix Troglodites, 
fut décrite de nouveau par M. Pfeiffer, dans les Procee- 
dings de la Société zoologique de Londres, du mois de 
novembre 1849, sous le nom d'Æ/elix Africana. Cette 
Hélice est assez répandue aujourd'hui dans les collections, 
et, comme elle n'a pas encore été figurée, nous croyons 
rendre service à nos souscripteurs de la reproduire sur 
une de nos planches, en y joignant la diagnose des deux 
auteurs ci-dessus cités. 


Heux ‘Frocronires, Morelet. Revue Zoologique, 1848. 
(Voir notre planche, 1849, f. 14-16.) 


Testa perforata, depressa, tenuis, nitida, translucens, 
supra cinnamomea, minulissimè decussata, strigis oculo 
nudo vix conspicuis ; subtüs pallidior, subtilissimè radiatim 
striata ; anfractus sent, angusti, parum convexi, ultimo sub- 
carinalo, sutura violacea; umbilicus parvus, semitectus, 
apertura recta, subangulato-lunata : peristomate acutum , 


margine columellari brevissimè ad umbilicum reflexiusculo. 


Diam. maj. 26 mill., min. 22; altit. {1 mill. 


« Coquille perforée, déprimée, mince, luisante, rousse, 
» et croisée de stries très fines du côté de la spire; plus 
» pâle et simplement striée sur la face opposée : six tours 
» de spire croissant insensiblement, peu convexes, le der- 
» nier caréné, et légèrement renflé à la base, où la carène 
» s’obscurcit : la suture est violacée, l'ouverture large, 
» déprimée, semi-lunaire, le péristome droit et tran- 


— 68 — 


» chant, est légèrement réfléchi sur l'ombilic et le masque 


» en partie. » 


Has. La côte du Gabon, sur le golfe de Guinée. 


Herix ArricanA, Pfeiffer. Proceeding of the Zoolog. Soc. 
of London, an 1849, p. 128. 


Testà perforatt, depressä, tenui, nitidä, minutissimè 
striatul@, lineis confertis, concentricis, impressis sub lente 
minutissimè decussatä, rufo-fusca, vel pallidè cornea; spiré 
brevissime conoïdea , apice subelevato; suturd subemargi- 
natd, anfractibus-7 vix convexiusculis, sensim accressen- 
tébus, ultimo carinato (carina anticè obsoleté) non descen- 
dente, basi pauld convexiore; apertur& depressd lat, 
lineari; peristomate simplice, recto, acuto, margine colu- 
mellari, supra perforationem brevissimè reflexo. 


Diam. maj. 26 œill., min. 23; alt. 13 mill. 
Hab. ad Axim, in littore occidentali Africæ. 


On voit, d'après les deux descriptions qui précèdent , 
que les auteurs sont d'accord sur les principaux carac- 
tères de l'espèce, à l'exception toutefois de la couleur 
violacée attribuée à la suture par M. Morelet, coloration 
dont M. Pfeiffer ne parle pas, et que nous n'avons pas 
remarquée dans les exemplaires qui nous ssnt tombés 
sous la main. 

Les individus que nous possédons nous ont été donnés 
par M. Webb, qui les avait recueillis dans les plantations 
de riz, aux environs de notre comptoir du grand Bassam, 
non loin d'Axim. 

Aux deux noms imposés à cette Hélice par M. Morelet 
et par M. Pfciffer, il ÿ aura peut-être lieu d'ajouter celui 
de Pellucida que M. Gould paraît avoir donné à la même 
espèce : c'est du moins sous ce nom qu'on nous a envoyé 
des Etats-Unis, comme provenant du cap Palmas (côte 


occidentale d'Afrique), une Hélice qui se rapporte com- 
plètement à celle que nous recevons du Gabon, d'Axim 
et de Grand-Bassam, sauf, toutefois, que la première 
paraît être plus petite, et a son dernier tour plus forte- 
ment caréné. Nous ne pouvons, au surplus, citer la des- 
cription donnée par l’auteur, non plus que le titre de 
l'ouvrage et la date de la publication. ©) 0 


Nore sur une des Hélices d'Alger, derniérement 
décrites par M. Morelet. 


Notre collaborateur, M. Morelet, nous a fait connaître 
depuis peu que l’ilélice d'Algérie, qu'il a publiée sous le 
nom d’/{el. Desfontaineu (voir le Journal de Conchylio- 
logte, 2° volume, page 395), avait été décrite précédem- 
ment (en 1848) par M. Moquin-T'annon, sous le nom 
d'H. Raymonpu, dans la première décade des Miscellan- 
nées malacolosiques de M. ne Sainr-Simox. 

Cette espèce habite les crêtes rocailleuses des environs 
de Tuquin, le Djebel-El-Amoun, etelle avait été envoyée 
à M. Moquin par M. le docteur Louis Raymonp, à qui 
notre publication devra bientôt, nous l’espérons, une 
série d'observations intéressantes sur les coquilles terres- 
tres et fluviatiles de l’intérieur de l'Algérie. 

M. de Charpentier nous écrit aussi qu'il serait porté à 
voir dans l’#/el. psammoica de M. Morelet, une var. 
major de lÆ/elix contermina, Schuttleworth. Pfeïff. 
N° 414. C’est un point sur lequel nous ne pourrions 
émettre une opinion, celte dernière espèce ne nous étant 
pas connue. 5e Pr. 


290 2 


Suite du CATALOGUE pes COQUILLES MARINES des côtes 
de France, par M. Perir DE LA SAUSSAYE (1). 


ORDRE DES PTÉROPODES, Cuvier. 


Nous inscrivons ici, pour mémoire seulement, les 
Mollusques de l’ordre des Ptéropodes, qui sont essentiel- 
lement pélagiens, et qu'on ne rencontre qu'accidentelle- 
ment sur les rivages, lorsqu'ils y ont été jetés par la 
tempête ou par les courants. En raison de leur manière 
de vivre, nous ne pouvions les considérer comme pro- 
pres à nos côtes, bien qu'on y rencontre parfois certaines 
espèces, telles que les Cymbulia Peronti, Lam. ; {yalæa 
tridentata, Forsk.; Cleodora lanceolata, Peron; Ureseis 
acicula, Rang. Nous ne pouvons, au surplus, à l'égard de 
ces Mollusques et de leur classification , faire mieux que 
de renvoyer le lecteur à l'excellent catalogue synonymi- 
que que M. Souleyet a donné des espèces de l'ordre des 
Ptéropodes dans le Journal de Conchyliologie, année 
1851, pages 29 et suivantes. 


ORDRE DES GASTÉROPODES, Lam. 
ue Section. HYDRORBRANCHES, Lam, 
Familles des Trironiens et des Payzzipiens, Lam. 


Les espèces appartenant aux divers genres qui compo- 
sent les familles des Tritoniens, et des Phyllidiens de 
Lamarck, sont des Mollusques nus, sans coquille soit 
externe , soit interne : il doit exister un grand nombre 

(4) Voir, pour la première partie du Catalogue, qui comprend les Bi- 


valves de nos côtes, aux pages 269 et 573 du second volume du Journal 
de Conchyliologie (Aunée 1851.) 


ET Dee 


d'espèces sur nos côtes; mais jusqu à présent on nen a 
signalé qu’un très petit nombre , en sorte que nous ne 
pourrions offrir ici qu'une liste très incomplète, qui serait 
loin de donner une idée de la richesse de nos rivages 
dans cette partie de l'histoire naturelle : nous pourrions 
y suppléer sans doute en indiquant les genres et les es- 
pèces qu'on a trouvés soit sur les côtes d’Angleterre, soit 
sur divers points du littoral méditerranéen, et dont on 
pourrait, jusqu'à un certain point, admettre Ja présence 
sur nos propres côtes ; mais nous croyons qu'un travail 
de ce genre laisserait encore beaucoup à désirer, et nous 
sommes d'autant plus porté à nous abstenir de le donner, 
que plusieurs conchyliologues distingués s'occupent en 
ce moment, tant en France qu'à l'étranger, de l'étude de 
ces Mollusques, sur la classification desquels les idées ne 
sont pas encore bien fixées. Nous avons pensé qu’il n'y 
avait aucun inconvénient à attendre, nous proposant 
de revenir plus tard sur cet intéressant sujet, et de publier 
dans le journal un catalogue, plus complet que nous ne 
pourrions le faire aujourd’hui, des animaux désignés 
sous le nom de Mollusques nus. 


Famizze Des Payzziniexs, Lam. 
Genre Oscabrion. Chiton, Lin. 


1° Cniron FAsCICULARIS, Lin. 
Chiton crinitus, Blainv. 
— Danielli, ? Sow. 


—  discrepans Brown. 


(Phil. molsSic. pl°7.8572 


Habite : Les côtes de la France baïignées jar Océan 
et par la mer Méditerranée, 


es 


99 Cniron MARGINATUS, Gmel. 
Chiton cinereus, ? Lowe. 


(Maton et Rak. pl. 1. f. 2.) 


Habite : Boulogne, M. Bouchard. Les côtes du Finis- 
tère, M. Collard des Chères. 


3° Cuiron squamosus, Lin. 
Chiton siculus, ? Gray. 
(Poli, pl. 3, f. 21, 22.) 
Habite : Nos côtes de la Méditerranée, MM. Torrent 
et Recluz. 


4° CniTON CAJETANUS, Poli. 
(Poli, pl..4, f. 1.) 


Habite : Quelques points de nos côtes de Provence. 
Près du Croisic, M. Cailliaud. 


5° Citron RuBER, Lin. 
Chiton læœvis, Pennant. 
—  corallinus, Risso. 


(Zool. journ. IE, pl. 5, £. 1.) 
(Ph: moll. Sic.pl. 7, f 4.) 


Habite : Toulon, M. Jeangérard. Cette espèce doit 
aussi se rencontrer également sur nos côtes océaniques, 
puisqu'on la trouve sur celles d'Angleterre. 


6° Ciron Rissotï, Payr. 
(Mol. Cors. pl. 6, f. 4, 5.) 
Nota. Quelques personnes pensent que l'espèce décrite sous ce 


nom par Payraudeau est le Ch. azellus de Lowe, qui ne serait lui- 
même que le Ch. cinereus de Linné. 


Habite : Toulon, M. Martin. 
Ogserv. En outre des Oscabrions que nous venons de citer, on 


trouvera sans doute plusieurs autres espèces, et parmi celles-ci les 
Ch. lœvigatus, Flem., fuscatus, Brown, variegatus, Ph. C’est un 


< tar: 


genre qu'on a peu recherché jusqu'à présent sur nos côtes, et dont 
il serait bon d'étudier de nouveau les espèces, car les déterminations 
des auteurs présentent un peu de confusion. 


Genre Patelle, Patella, Lin. 


1° PaArTELLA vuzcarA, Lin. 
Patella depressa, Pen. 
(Martini, pl. 5, f. 38.) 
(Penn. pl. 89, f. 145, 146.) 
Habite : Nos côtes de la Manche et de l'Ouest : espèce 
aussi commune qu'elle est variable, 


2° Parezza coeruLEA, Linn. ? 
Patella lœvis, Penn. 
(Martin, pl. 8, f. 64, 65? 
(Ph:mol. Sic.:pl:7, £:5 
Habite : Les côtes de la Provence, M. Martin. Cette 
espèce est citée par M. de Gerville comme appartenant 
aussi à nos côtes de la Manche, mais il est probable qu'il 
s'est trompé. 


3° PATELLA FERRUGINEA, Gmel. 
Patella Lamarkii, Payr. 
An Pat. barbara? Lam. 
(Martini, pl. 8, f. 66.) 
(Payr. Coq. Corse, pl. 4,£ 3, 4.) 
Habite : Au cap d'Antibes, M. Martin. 


4° Parezza Rouxu, Payr. 
(Payr. pl. 4, f. 1-2.) 


Nota. Cette espèce n’est peut-être, selon M. Philippi, qu'une 
variété de la P. ferruginea. 


Habite : Aux îles Sainte-Marguerite le Cap d'Antibes. 
M. Martin. 


AT 


5° PATELLA sCUTELLARIS, Lam. 
Patella fragilis? Phil. 
(Ph. mol: Sic-pl. 7,f. 6 
Habite : Les côtes de la Provence, M. Martin. 


6° PATELLA TARENTINA , Lam. 


Patella Bonardi, Payr. 
(Payr. coq. Gors., pl. 3,1. 9-11.) 


Habite : Les côtes de la Provence. M. Martin, près du 
Croisic? M. Cailliaud. 


7° Parezza Lusiranica, Gmel. 
Patella punctata, Lam. 


(Martini, pl. 5, f. 35, 56.) 
(Payr. coq. Gors. pl. 3, f. 6-8.) 


Habite : Les côtes de la Provence, M. Martin. 


8° Parka MAMILLARIS, Lin. 
(Martini, pl. 7, f. 58, 59.) 

Habite : Les environs de Quimper, M. Collard. À An- 
tibes, selon M. Martin, qui serait porté à croire que ce 
serait d’après des individus jeunes de cette espèce que 
M. Requien aurait établi dans son catalogue des coquilles 
de la Corse son Gadinia lateralis. 


Ogserv. Nous n'avons pas besoin de dire combien i est difficile 
de déterminer les espèces du G. Patelle : il est bien à désirer que 
quelqu'un s’en occupe et réunisse des séries de variétés assez nomi- 
breuses pour fixer les caractères spécifiques d'une manière précise : 
c’est un travail qui, du moins pour les espèces de nos côtes, ne de- 
vrait pas présenter une très grande difficuité. 


Genre Lottie. Lottiaä, Gray. 
(Patella, Lin.) 


1° Lorria pEcriNATA, Lin. 
Patella intorta? Sow. 


— 79 — 


Patella pectunculus ? Gmel. 
(Bom. pl.:18,f 7.) 


Habite : Les côtes du Finistère? M. Collard. Aux îles 
d'Hyères, où elle est rare, M. Martin, 


2° Lorria PELLuCIDA, Linn. 
(Chemn. pl. 168, £. 1620-21.) 
(Born. pl. 15 ,f. 9.) 
Habite : Nos côtes de la Manche ct de l'Ouest. Se 
trouve aussi, mais rarement, au cap d'Antibes, M. Mar- 
tin. 


3° Lorria resrunivazis, Müll. 
—  Clealandi, Sow. 
—  clypeus, Brown. 


(Müil. Zool. Dan., p. 137.) 
Habite : Nos côtes de la Manche? 


4° Lorria rEsseLLATA, Müll. 
Patella parva, Da Costa. 
(Müll. Zool. Dan. pl. 12,f. 6.) 


Habite : Nos côtes de la Manche. M. De Gerville. 


5° LorrTiA viRGinEA, Müll. 
—  pulchella, Forbes. 
(Müll. Zool. Dan. , pl. 12, f. 4,5.) 


Habite : Agde? M. Recluz; mais plutôt nos côtes de 
la Manche. 


Genre Gadinie. Gadinia , Gray. 
(Pileopsis, Payr.) 
GaDiniA GArNOTI. 
Pileopsis Garnotir, Payr. 
(Payr. coq. Cors., pl. 5, f. 3, 4.) 


— 76 — 


Habite : Les environs de Martigues : assez rare. M. 
Martin. 

Ogserv. M. Martin pense que l'espèce décrite par M. Requien 
dans son catalogue des Mollusques de la Corse, se trouve aussi sur 


notre littoral de la Provence, mais que ces coquilles ne sont que des 
individus jeunes de la Patella mamillaris. 


Famizre Des SeMI-Payziimens, Lam. 
Genre Pleurobranche. Pleurobranchus, Cuvier. 


On n’a point encore signalé , du moins à notre con- 
naissance, la présence des Pleurobranches sur nos côtes, 
et cependant il n’est pas douteux qu'on doit en rencon- 
trer, puisque M. Philippi en cite jusqu'à sept espèces pro- 
pres à la Méditerranée. Nous engageons nos conchyliolo- 
gues voisins des côles à rechercher les animaux de ce 
genre, dont quelques-uns sont pourvus d’une coquille in- 
terne. 


Genre Ombrelle, Umbrella, Lam. 


1° UMBRELLA MEDITERRANEA, Lam. 
(Poh, \pl::69; f.:5.et 19.) 
Habite : Toulon, M. Thorrent. Quelques autres points 
de nos côtes de Provence, où elle est cependant assez rare. 


M. Martin. 


2° UmerezLA LamarcxranA, Recluz. 
Habite : La côte d'Agde. M. Recluz. 


Cette espèce a été publiée par M. Recluz dans la Re- 
vue zoologique en 1843; mais elle n'a pas été figurée. 


Genre Tylodina, Rafinesque. 


Nous signalons ce genre, qui n'a point encore été trouvé 
sur nos côtes, parce qu'il est probable qu'on l’y rencon- 


= un 


— fi — 


trera. Il vit sur les côtes de Sicile , d'Italie et en Corse. 
M. De Joannis en a décrit une espèce, T°. citrina, dans 
le Magasin de Zoologie ; M. Philippi a fait connaître une 
autre espèce, T. Rafinesquei, dans le second volume de 
son ouvrage sur les Mollusques de Sicile, p. 89, pl. 7, f. 8. 


Famizze pes CirruograncHes, Blainville. 


Genre Dentale. Dentalium, Lin. 


1° Denrazium Denrauis, Lin. 
Denialium striatum, Mont. 
Var.? D). novemcostatum, Payr. (non Lam.) 
(Born. mus., pl. 18, f. 13.) 
Habite : Les côtes du Finistère, M. Collard des Cher- 
res. Doit se trouver aussi sur nos côtes de la Méditer- 


ranée. 


2° DenTALiIuM ENTALIS, Lin. 
Dentalium labiatum , Brown. 
Var. D), Tarentinum, Lam. 
(Desh. Monog. pl. 15, £. 7.) 

Habite : Les côtes du Finistère, M. Collard. Se ren- 
contre probablement aussi sur les côtes de la Provence. 

Os. M. Philippi, dans son ouvrage sur les coquilles de Näples et 
de Sicile, cite cinq autres espèces de Deniales, qui sont les D. ru- 
bescens, subulatuin, strangulatum, de Deshayes, le D, fissura , 


Lam., et le D, pusillum, Phil, Nous en faisons mention ici, pensant 
qu’on pourra les trouver aussi sur nos côtes. 


FamiLLe DEs CALYPTRACIENS , Lam. 


Genre Emarginule, £marginula, Lam. 


1° Emarainuca FissurA, Lam. 
Patella fissura, Lin. 


Legs 
(Born; pl. 18, f: 12.) 
(Penn:, pl 90% 151) 

Habite : Nos côtes de la Manche. 


29 EmarGinuLA RuBrA, Lam. 
Habite : Les côtes du Finistère, M. Collard. 


3° EMARGINULA ELONGATA, Costa. 
— papillosa.? Kisso. 
(Philipp. :mol: Sic:pl. 7; 6,18) 
Habite : Antibes, Bouc, Marseille, M. Murtin, M. Be- 
cluz. 
4° EmarçcinuLA Huzarpn, Payr. 
Var. Emarg. depressa, Risso. 
(Payr:/coq:'Gorss pli 5,16 41,12.) 
(Risso, pl. 18, f. 151.) 
Habite : Antibes, Marseille, rare. M. Martin. 


5° EMARGINULA cANCELLATA, Phil. 
— fissura, Payr. 
— conica, Blv. 
— curvirostris ? Desh. 
— crystallina, Wood. 
(Phil. mol. Sic. pl. VII, f. 15.) 
Habite : Antibes, Cannes, Marseille. M. Martin. 


6° EmarainuLa rosEA , Bell. 
Emarginula pileolus ? Michaud. 
Emarginula capuliformis? Philip. 
(Zool. journ. 1, pl. 4, f. 1.) 
(Bul. Soc. L. Bord. 1829, p. 171, f. 23, 24.) 
(Ph-mole Sie. pl. 7,5 12) 
Habite : Sur les côtes de Provence. M. Martin. À une 
assez grande profondeur. H. le Croisic, M. Cailliaud. 


RE 


7° EmarGinuLA sozipuza, Costa. 
(Phil. moll. Sic. pl. 7, f. 14.) 
Habite : Le cap d'Antibes. M. Martin. 


Genre Fissurelle. Z'rssurella, Bruguière. 


1° FissurecLA cRÆCA, Lin. 
— aperta, Flam. 

Patella apertura, Mont. 
Patella reticulata ? Donov. 


(Pennant Zool. Br. pl. 89, f. 153.) 
Habite : Nos côtes du Nord, de l'Ouest et de la Médi- 


terranée. 


Ogs. M. Recluz pense que la F, reticulata de Donovan est une 
espèce différente de la F, græca. 


2° FissurezLA NEGLECTA, Deshayes. , 
Fiss. Defrancei? Risso. 
(Encyel. méth;,-p. 135.) 
Habite : Toulon, Marseille. M. Wariin. Agde, M. Re- 


cluz. 


3° FissuRELLA GIBBERULA, Lam. 


F'issurella gibba, Philip. 


(Ph.m. Sicpl7f, 462) 
(Sow. Conc. ill. f. 16.) 
(Delessert. pl. 24, f. 2.) 


Habite : Les côtes de la Provence, M. Martin. Nos cô- 
tes de la Manche, M. Recluz. 


Os. { y a un peu d'incertitude dans la synonymie des espèces du 
genre Fissureile, et il serait important d'étudier celles de nos côtes 
sur des séries nombreuses d'individus d’âges différents et de localités 
diverses, 


one 


Genre Cabochon. Pileopsis, Lam. 


Pizeopsis unGAricA. Lin. (Patella.) 
(Martini. pl. 12, f. 107-8.) 
Habite : Nos côtes de l'Océan, et celles de la Méditer- 
ranée, où il acquiert de plus grandes dimensions. 


Ogs. Les auteurs anpiais citent une autre espèce, la Patella mili- 
tavis (Montagu, pl. XII, f. 11) comme appartenant à leur littoral, et 
M. Philippi l'a retronvée dans la Méditerranée, d’où l’on est en droit 
d'admettre qu'on devra la trouver aussi sur les côtes de France, 

Le Pileopsis Garnotii appartient au G. Gadinia de Gray. 


Genre Calyptrée. Calyptræa, Lam. 


CaLzyPpTRÆA sINENSIS, Lin. 
Calyptrea lævigata, Lam. 
(Delessert. pl. 25; £ 3.) 
Habite : Les côtes de la Manche. M. de Gerville. La 
Méditerranée. 


Genre Crepidule, Crepidula, Lam. 


10 CREPIDULA UNGUIFORMIS, Lam. 
Patella unguiformis, Lin. 
(Sowerb. Gen. f. 6.) 
Habite : La Méditerranée, M. Martin. 


99 CreripuzA Mouzinsu, Michaud. 
Crep. gibbosa ? Defr. 
(Bull. Soc. Lin. de Bord. 1829. £. 9.) 
Habite : Toulon. MM. Thorrent et Martin. 


Genre Acère. Æcera, Cuvier. 


AÂCERA CARNOSA, Cuvier. 
(Ann. du Mus. 16. pl. 1, f. 15, 16.) 


ne ou 


iabite : La Méditerranée. 


Ogs. Nous citons cette espèce (Mollusque dépourvu de coquille 
externe ou interne) sans être certain qu’on l’ait trouvée sur nos côtes, 
mais afin de guider nos collecteurs dans leurs recherches. On à 
trouvé deux autres espèces sur les côtes de Naples , et nous devons 
penser qu'on les découvrira sur notre littoral. 


Genre Bullée, Pullær, Lam. 


BuLLÆA APERTA, L. 


Bull. Planciana, Guy. 
(Sow. Gen. f. 1.) 
(Chen. f. 155%: 1355.) 

{labite : Nos côtes du Nord, de l'Ouest et de la Médi- 
ierranée. 

Ogs. Philippi cite deux autres espèces propres aux mers de la 
Sicile, et qu’on reirouvera peut-être sur nos Côtes, celle qr'il ap- 
pelle Bull. Planciana , et la Bull. punctata d’Adams, que M. Re- 
quien à rencontrée en Corse, 


Genre Bulle. Bulla, Lin. 


1° Buzz LicnariA, Lin. 
——  scabra? Müll. 
(Sow. Gen. f. 3.) 
(Marti pl 2r:f19%,195.) 
(Poli. pl. 46, f. 3, 4.) 
Habite : Nos côtes du Nord et de la Méditerranée : 
toujours dans les vases, d'après M. Martin. 


2° BuzLa srriaTA, Brug. 
Le gosson , Adanson. 


(Martini. £. 202-204. 


Habite : Les côtes de Provence, et à Cette, mais on ne 
ie trouve qu'après les grands coups de vent de sud-ouest. 
M. Martin. 

6 


3° BuzLa yparis, Lin. 
Bull. hyalina, Gmel. 
(Martini. f. 199.) 
(Donovan, pl. 88.) 
Habite : Nos côtes du Nord, de l'Ouest et de la Médi- 


terranée. 


4° Buzz FrRAaGiLis, Lam. 
Bull, akera? Müll. 
(Müll. Zool. Dan. pl. 71, f. 1 et 5.) 
(Chem. pl. 146. f. 1358.) 

Habite : Les côtes de la Manche et de l'Ouest. MM. Àe- 
cluz, Thorrent et Martin nous ont indiqué cette espèce 
comme se trouvant sur nos eôtes de la Méditerranée, 
et cependant elle n'est citée, ni dans l'ouvrage de M. Phi- 
lippi, ni dans le Catalogue des coquilles de la Gorse de 
M. Requien. 


5° BuzLA coRNEA , Lam. 
(Delessert, pl. 25 , f. 9.) 


Habite : Les côtes du Finistère, M. Collard, et celles 
de la Méditerranée, MM. Recluz et Martin. 


6° Buzz rruncaATuLA, Brug. 
(Ph:mol-Sic.pls 7; 21: 
Habite : Antibes, M. Martin. 


7° BuLLA TRUNCATA, Adams. 
Bulla semisulcata, Phil. 
-  cylindrica, Scac. 
(Mont. pl. 7, f. 5.) 
(Ph. mol. Sic. pl 7, f. 19.) 
Habite : Le cap d'Antibes, M. Martin. 


180, 


Oss. 1l est hors de doute que de nouvelles recherches faites avec 
soin feront découvrir sur nos côtes plusieurs autres espèces , au 
nombre desqnelles nous signalerons aux collecteurs, les Bull. umbi- 
licata, obtusa, de Montagu. hyalina, diaphana, de Turion, C:an- 
chii de Leach, ou Striata de Brown, ainsi que les Bull, acuminata 
de Bruguière, ovulata de Brocchi, mamillata, vittita, de Philippi. 


FAMILLE DES À PLYSIENS. 
Genre Aplysie. Æplysia, Lin. 
1° APLysiA DEPILANS, Lin. 
(Rang. mon. pl. 16-17.) 


Habite : Les côtes du Finistère, M. Collard. Nos côtes 
de la Méditerranée, M. Recluz, M. T'horrent. 


2° APLysIA PUNCTATA, Cuv. 
(Rang. mon, pl. 18. f. 2-4.) 


Habite : Les côtes du Finistère, M. Collard. Toulon, 
M. Thorrent. 


3° APLYSIA CAMELUS , Cuv. 
(Rang. monog. pl. 15, f. 1.) 
Habite : Les environs de Quimper. M. Collurd. 


Ogs. De nouvelles recherches feront suns doute découvrir d’autres 
espèces du genre Aplysia. 


Famizze DES AuricuLAcÉs, Blainville. 


Genre Conovule. Conovula, Lam. 
2 


1° Coxovuza myosoris, Drap. 
Ovatella bidentata? Bwon. 
(Drap. pl: 3, f. 16, 17.) 


Habite : Brest. La Rochelle, M. Collard. Agde, 
M. Recluz. Toulon, M. Torrent. 


RS 


9° Conovuza pENTICULATA, Mont. (voluta). 


(Montag. N°20, f. 5.) 
(Brown. pl. 51, f. 5.) 
(Walker. Test. min. f. 50.) 


Habite : Cherbourg, M. de Gerville. 
3° Coxovuza Micnezu, Mittre. 
(Rev. Zool. 1841, p. 66.) 
Habite : 'Foulon, Mittre. Près du Croisic, M. Callian. 


Os. Nous avons compris les espèces de ce genre parmi les co- 
quilles marines, bien qu’on les range souvent au nombre des coquilles 
terrestres : les opinions sont encore fort partagées à cet égard, et 
la famille des Auricu'es, en général, appelle de nouvelles études. 


Famizze pes Périsromiexs, Lam. 


Genre Rissoa, Freminville. 


1° Rissoa parva, Da Costa (Turbo). 
Turbo æreus, Adams. 
—  lacteus, Donov. 
—  costatus? Lam. 


(Donov. pl. 90.) 

Habite : Les côtes de la Manche, commune. 
2° Rassoa venrricosa, Desmarest. 

(Bull. Soc. Phil. 1814, pl. {, £. 2.) 
Habite : Les côtes du Finistère, M. Collard, Celles de 

la Méditerranée. 

3° Rissoa oBLONGA, Desm. 

(BSoc Php 


Habite : Les côtes du Finistère, M. Collard. Gelles de 
la Provence. 


- 89 — 


4° Rissoa Auriscazrium, Lin. 
Turbo auriscalpium , É: 


(Desm. pl. 1, f. 4.) 
Habite : Les côtes du Finistère, M, Collard, et celles 
de Provence. 
5° Rissoa cANCELLATA, Lam. (Turbo). 
— lactea, Mich. 
(Mem. Mich. f. 11, 12.) 
Habite : Les côtes du Finistère, M. Collurd, et celles 
de Provence, M. Thorrent. 
6° Russo viozaceA, Desm. 
(Desm. Mon. pl. 1, f. 7.) 
Habite : Nos côtes de l'Océan et de la Méditerranée. 
7° Rissoa Brueuieru, Payr. 


Mangelia reticulata? Risso. 
Strombus reticulatus, Megerl. 


(P. Coq. Corse, pl. 5, f. 17-18.) 
Habite: Agde, M.Recluz. Antibes, Marseille, M. Martin. 
8° Rissoa Monracui, Payr. 
—  Buccinoides, Desh. 
(Payr. Coq. Corse, pl. 5, f. 13, 14.) 
Habite : Antibes, M. Martin. 
* 9° RissoA cRENULATA, Michaud. 
(Mém. de M. Mich. f. 1, 2.) 
Habite : Antibes, la Ciotat, Toulon, M. Martin, 
10° Rissoa crossa, Michaud. 
(Meém°f2122;) 


Habite : Au cap Croisette, la rade de Toulon, 
M. Thorrent, M. Martin. 


su. 


f1° Rissoa Europa, Risso (alvania). 
—  mamillata, Risso. 
—  granulata, Phil. 
(Risso. f. 116 et 128.) 

Habite : Nos côtes de la Méditerranée. 


12° Rissoa zineozArTA, Michaud. 
(Mémoire, f 13, 14.) 


Habite : Agde, Cette, M. Michaud. Toulon, Martigues, 
M. Martin. 


13° Rissoa FrAGiLzis, Mich. 
(Mém. f. 9, 10.) 
Habite : Cette, Agde. Collioure, M. Michaud. 
14° Rissoa marcinaTA, Mich. 
(Mich.Mém. f. 15, 16.) 
Habite : Cette, M. Michaud. Antibes, M. Martin. 


15° Rissoa rrocurEA, Mich. 
Jun? Ris. labiata, Philip. 
(Mich. Mém. f. 3,4.) 
Habite : La Méditerranée. Très rare, M. Michaud. 
Toulon, M. Thorrent. 
16° Rassoa Fuzva, Mich. 
Turbo unifasciatus? Mont. 
(Mém. f. 17, 18.) 
(Mont. pl. 20, f. 6.) 
Habite : Cette, Adge, etc., M. Michaud. Nos côtes de 
la Manche, M. fecluz. 


17° Rissoa cincizzus, Mont. (Turbo). 
Turbo vittatus ? Donov. 
(Mont. pl. 12, f.7) 
(Mém. Mich. f. 19, 20.) 


BR 


Habite : Nos côtes de la Méditerranée. Commune, 
M. Michaud. Le Croisic, M. Cailliaud. 
18° Rissoa minurissimA, Mich. 
(Mém. f. 27, 28.) 
Habite : Cette, Agde, M. Michaud. Le Croisic, 
M. Cailliaud., 


19° Rissoa ExicuA, Mich. 
—  carinata, Phil. 
(Mém. f. 29, 30.) 
(Mol. Sic. pl. 10, f. 10.) 
Habiüe : Les côtes de la Manche, de la Bretagne, 
M. Michaud. Nos côtes de la Méditerranée, M. Thorrent. 
20° Rissoa PycMæA, Mich. 
(Mén. f. 25, 26.) 
Habite : Nos côtes de la Provence, MM. Thorrent, 
Martin. 
21° Rissoa raDiaTA, Philippi. 
(Mol. Sic. pl. 10, f. 15.) 
Habite : La rade de Toulon, M. Martin. 
22° Rissoa ExcAvATA, Philip. 
(Moll. Sic. pl. 10, £. 6.) 
Habite : À la Garoupe. Rare. M. Martin. 
23° Rissoa irerruprA, Mont. (Turbo). 
—  matontana? Recluz. 
(Br. Test. Supp. pl. 20, f. 3.) 
Habite : Nos côtes de la Manche. 
24° Rissoa srriaTuLa, Lin. (Turbo). 
(Da Costa, pl. 8. f, 10.) 


LRee 


flabite : Nos côtes de la Manche. 


Ogs. Les coquilles du genre Rissoa, fondé seulement en 1814 par 
M. de Fréminville, étaient confondues précédemment avec d’autres 
genres, notamment avec les Turbos : lorsque le genre fat créé, plu- 
sieurs conchyliologues s'empressèrent de chercher, et de publier les 
espèces qui devaient en faire partie; mais, soit à cause des petites 
dimensions des coquilles, et de la difficulté d'en bien distinguer les 
caractères, soit parce qu'ils n'avaient pas à leur disposition les ou- 
vrages de leurs prédécesseurs, ils furent entraînés à donner comme 
nouvelles des espèces qui ne l’étaient pas. Il en résulte donc aujour- 
d'hui une certaine confusion fâcheuse dans la nomenclature, et il 
serait à désirer que quelqu'un de nos confrères s’occupât spéciale- 
ment d’une étude plus approfondie de ce genre : il est aussi probable 
qu'un examen attentif des animaux conduirait à y établir diverses 
coupes. 

Nous trouvons, dans les auteurs qui ont décrit des coquilles du 
genre Rissoa appartenant aux côtes d'Angleterre où de la Méditer- 
ranée, plus de cinquante noms spécifiques qui ne figurent pas dans 
la liste que nous venons de donner ; il doit se rencontrer un bon 
nombre de ces espèces sur nos côtes. 


Genre Troncatelle. Truncatella, Risso. 


1° TRUNCATELLA TRUNCATULA, Drap. (Cyclost.). 
Turbo truncatus, Moni. 
—  subtruncatus ? id. 
Truncatella costulata, Fisso. 
Rissoa hyalina, Desm. 
Paludina Desnoyersii, Payr. 
Cyclostoma concinnum, Rossm. 
(Draparn. pl. 1,626::51) 
Habite : U'étang de Berre, Antibes, M. Afartin. 
90 TRUNCATELLA LOEVIGATA, Risso. 
(Risso, pl. 4, f. 53.) 
Habite : Vétang de Berre, M. Wartin. 


Ogs. Cette coquille est regardée par que'ques auteurs comme une 
simple variété de l'espèce précédente. 


3° TRUNCATELLA LirroRINA, Delle Chiaje. 
(Philip. Moll. Sicil. pl. 24, f. 2.) 
(Poli, pl. 49, f. 36-38.) 

Habite : Antibes. M. Martin. 


Genre Eulime. Æulima, Risso. 


1° Eurima poztrA, Lin. (Turbo). 
—  anglica, Sow. 
Melania Boscii, Payr. 
(Payr. pl. 5, f. 15, 16.) 
(Sow. Conch. IlE. f, 5.) 
Habite : Les côtes du Boulonnais, M. Bouchard, Nos 
côtes de la Méditerranée, M. Martin. 


2° Euzima niripa, Lam. (Melania). 
Rissoa sinuosa, Scacch1. 


(Phil. Moll. Sicit. pl. 9, f. 17.) 
Habite : Le cap d'Antibes, M. Wartin. 


3° EuLima susuzarA, Donovan (Turbo). 
—  linceata, Sow. 

Melania Cambessedesii, Payr. 

Turbo fasciatus, Ren. 

Helix flavo-cincta, Mulhf. 
(Payreaudeau, pl. 5,f. 11, 12.) 
(Donov. p. 172.) 

Habite: Antibes, M. Martin. 
4° EurimA nisrorrA, Deshayes (Melania). 
Phasianella inflexa ? BIv. 
(Phil. Moll. Sicil. pl. 9, f. 10.) 
Habite : Antibes, M. Martin. 


“op 


5° Euzimu acicuLa, Phil. 


(Phil. Moll. Sicil.pl. 9,6.) 
Habite : La Garoupe, M. Martin. 


Os. M. Requien a cité, dans son catalogue des coquilles de la 
Corse, cinq Eulimes nouveaux dont il donne une courte description, 
et que l’on retrouvera probablement sur les côtes de la Provence. 


Genre Chemnitzia, D'Orbigny. 


1° CuemniTziA ELEGANTIssIMA, Montagu (l'urbo). 
Turbo striatulus ? L,. 
Parthenia elegantissima, Lowe. 
Rissoa turritella, Scac. 
Melania campanelle, Phil. 
(Montag. pl. 10, £. 2.) 
(Phil. Moll. Sic. pl. 9, f. 5.) 


Habite : Antibes, M. Martin. 


2° CaemnirziA RuFA, Philip. 
Parthenia erenata? Low. 
(Phil. Moll. Sic. pl. 9, f. 7.) 
Habite : Les ports d'Antibes, de Bouc, M. Martin. 
Os. Il est probable qu'on trouvera encore sur nos Côtes d'autres 
espèces du même genre, car il en existe un assez bon nombre sur 


les côtes d'Angleterre, ainsi que dans la Méditerranée. M. Requien 
en cite sept espèces dans son catalogue des Mollusques de la Corse. 


Genre Turbonilla, Risso. 


TurBonizLA HumeozprTi, Risso. 
Tornatella clathrata, Philip. 
Tornatella lactea, Michaud. 
Parthenia bullina, Lowe. 
(Risso, p. 394, f. 63.) 
Habite : Antibes, M. Martin. 


iQ 5 


Famizze Des NÉRITACÉES. 


Cenre Natice. Vatica, Brug. 


1° Narica oLLA, Marcel de Serres. 
—  glaucina, Payr. 
—  albumen, Scacchi. 


(Phil. Moll. Sicil. pl. 12, f. 12.) 


Habite : Nos côtes de la Méditerranée, dans le sable, 
M. Martin. 


9° NArICA MONILIFERA, Lam. 
Nerita glaucina, Maton. 
Natica castanea? Lk. 
(Delessert, pl. 32, f. 15?) 


Habite : Nos côtes de la Manche, MM. Bouchard, De 
Gerville, 


3° N'aTICA MILLEPUNCTATA, Lam. 
—  adspersa, Menke. 
(Enc. méth. pl. 453, f. 6.) 
Habite : Près de Quimper ? M. Collard. Nos côtes de 
la Méditerranée, MM. Recluz, Thorrent. L'espèce de nos 
côtes est-elle bien la N. millepunetata de Lamarck, qu'il 


dit appartenir à l'Océan indien, et aux côtes de Mada- 
gascar ? 


4° Narica INTRICATA, Donov. 
—  Valenciennesi, Payr. 
(Donov. pl. 167.) 
(Payr. pl. 5, f 23,24.) 
Habite : Nos côtes de la Méditerranée. Probablement 
aussi nos côtes de l'Océan. 
5° Narica Diccwvnn, Payr. 
(Payr. pl. 5, f. 27, 28.) 


= 00e— 
Habite : Toulon, M. Martin, 


6° Narica GuizzEminn, Payr. 
(Payr. pl: 8, 195526:) 
Habite : Les îles d'Hyères, Toulon, M. Martin. 


7° Narica Marocniexsis, Gimel. (Nerita). 
Var. intermedia, Phil. 
—  Alderi? Forbes. 
MNerita glaucina? Lin. 


(Phil. Moll. Sicil. pl. 9, f. 11.) 
Habite : Le golfe de Marseille, M. Martin. 


Os. Ce n'est qu'avec quelques doutes que nous avons indiqué 
certaines synonymies pour les Natices de nos côtes : ces espèces 
auraient besoin d’être revues, et c'est un travail qui ne pourrait être 
mieux fait que par notre excellent collaborateur, M. Recluz. 
M. Martin nous en à indiqué deux ou trois autres espèces que nous 
n'avons pas osé mentionner dans notre catalogue, et qui devront faire 
l'objet d’un examen particulier. 


Famizze DES V ÉLUTINIDES. 
Genre Vélutine. Velutina, Fleming. 


Vezurina LævicarA, Lin. /Hlelix). 
Bulla velutina, Müll. 
Felutina capuloidea, BIv. 

—  rupicola? Conrad. 
Galericulum lævigatum, Brown. 


(Blv. Malac. pl. 42, f. 4.) 
(Zool. Dan. pl. 101. f. 1-4.) 


Habite : Nos côtes de la Manche. 


Ogs. Nous sommes disposé à penser que cette famille pourrait être 
réunie à la famille des Macrostomes de Lamarck. 


ER 


FAMILLE DES J ANTHINÉS. 


Genre Janthine. Janthina, Lau. 


1e JANTHINA coMMunis, Lam. 
— _ fragilis, Enc. méth. 
—  bicolor? Menke. 
(Œneycl. Méth. pl. 456, f. 1, a, b.) 
(Chem. pl. 166, f. 1577-8.) 
Habite : Les côtes du Finistère, M. Collard. 


2° JANTHINA PROLONGATA, Blainv. 
_— nitens, Menke. 
—  globosa? Swains. 


5 (Payr. Coq. Corse, pl. 6, £. 1.) 
(Phil. Moll. Sic. pl. 9215 


Habite : Les côtes du Finistère, M. Collard. Sur nos 
côtes de Provence, M. Thorrent, M. Martin. 


Fame pes MACGROSTOMES. 
Genre Coriocelle. Coriocella, Blainv. 


CorioceLLA PErspicuA, Lin. (Helix). 
Sigaretus Kindelanianus, Michaud. 


(Phil. Moll. Sic. pl. 10, f. 5, a, b, c.) 


Habite : Les côtes de Provence, MM. Thorrent, Recluz, 
Martin. 


Genre Haliotide. Haliotis, Lin. 


1° Hazioris rugercuzarTA, Lin. 
(Martini, f. 146-9.) 


Habite : Nos côtes de la Manche et de la Méditerranée. 


QE ee 


925 HariorTis sTRIATA, Lam. 
(Martini, f. 138.) 
Habite : Toulon, M. Martin. 
Ogs. Cette espèce n’est peut-être qu’une variété de la précédente ; 
il est probable qu'il en est de même des H. glabra, marmorata, 


bistriata de Costa, ces coquilles variant beaucoup pour les stries et 
pour la coloration, selon qu’elles sont plus ou moins jeunes. 


FamiLze Des PLicacés. 


Genre Tornatelle. T'ornatella, Lam. 


ToRNATELLA FASCIATA, Lai. 
V'oluta tornatilis, Lin. 
—  bifasciata, Gimel. 
Turbo ovalis, Da Costa. 
(Kiener. Monog. pl. {, f. 3.) 


Habite : Nos côtes de la Manche, de l’ouest et de la 
Méditerranée. 


FAMILLE DES SCALARIENS. 


Genre Vermet. l'ermetus, Adansor. 


VERMETUS TRIQUETER, Bivona. 
(Phil. Moll.:Sic. pl. 9, f° 21; 2%) 
Habite : Nos côtes de la Provence. 


Ogs. Nous n'indiquons cette espèce qu'avec doute. M. Philippi 
cite quatre autres espèces, les V. gigas, semisurrectus, glomeratus 
et subcancellatus, de Bivona, comme ayant été trouvées par lui 
dans les mers de Sicile, M. Requien les mentionne également comme 
se trouvant en Corse, et il est probable qu'on les découvrira aussi 
sur nos côtes de la Méditerranée. C’est un genre de Mollusques que 
lon a souvent confondus avec les Scrpules, et qu’on a négligé de 
recueillir. 


95 — 


Genre Scalaire. Scalaria, Lam. 


1° ScaLariA CLATHRUS, Lin. (Turbo). 
—  communis, Lam. 


(Phil. Moll. Sicil. pl. 10, f. 3.) 
Habite : Nos côtes de l'Océan et de la Méditerranée. 


2° ScaLARIA LAMELLOSA, Lam. 
— _ monocycla, Scacchi. 


.(Payr. Coq. Corse, pl. 6, f. 2.) 
(Phil. Moll. Sicil. pl. 10, f£. 2.) 


Habite : Les côtes du Finistère, M. Collard. Les côtes 
de la Provence, MM. Thorrent et Martin. 


Oss. M. Philippi considère comme identique à cette espèce les 
Scalaires fossiles suivants : Sc. pseudoscalaris, Broc.; foliacea, 
Sow.; Textori, M. de Ser. 


3° SCALARIA TENUICOSTA, Michaud. 
—  planicosta? Biv. 
——  plicata, Scac. 
—  Turtonis, Sow. 


(Phil. Mol. Sicil, pl. 10, f. 4.) 


Habite : Nos côtes de la Méditerranée, M. Recluz, 
M. Martin. 


4° SCALARIA PULCRELLA, Bivona. 
—  multistriata? Say. 


(Phil. Moll. Sic. pl. 10, f. 1.) 
(Amer. Conch. pl. 27.) 


Habite : Les environs de Martigues, M. Forest, 
M. Martin. 


re 


Genre Dauphinule. Delphinula, Lam. 


Quelques auteurs ont placé dans ce genre diverses co- 
quilles trouvées sur les côtes de la Méditerranée, telles 


[ue : 

1° Delphinula costata, décrite sous ce nom, dans son 
premier volume des Mollusques de la Sicile, par M, Phi- 
lippi, qui, dans son second volume, l'a fait entrer dans 
son genre Fossarus, et l'a représentée sur la planche A5 
119: 1. 

2° Delphinula lævis, décrite par le même auteur dans 
son second volume, et représentée sur la planche 95, 
fig. 2. 

3 Delphinula Duminyi, décrite par feu M, Requien 
dans son catalogue des Mollusques de la Corse. 

La première de ces coquilles se trouve sur nos côtes ; 
mais elle ne nous semble point appartenir au genre Del- 
phinula : nous pensons, en outre, qu'il pourrait bien en 
être de même des deux autres espèces, que nous ne citons 
ici que pour mémoire, et uniquement dans le but de pro- 
voquer les observations de nos conchyliologues, lorsque 
ces Mollusques tomberont entre leurs mains. 


Nota. Nous donnerons dans notre prochain N° la fin 
du catalogue des Mollusques des côtes de France; mais, 
en publiant aujourd'hui cette seconde partie, nous adres- 
serons nos remerciments à ceux de nos souscripteurs qui 
ont bien voulu nous aider de leurs renseignements. Nous 
citerons parmi eux MM. Recluz, Cailliaud, Thorrent, 
sans oublier M. Martin, de Martigues, qui a étudié avec 
beaucoup de zèle et de soin, ceux de nos Mollusques qui 
appartiennent aux eaux de la Méditerranée. 

re D LE 


SON: ER 


Des ENNEMIS DES LiMAcONS, ou des causes qui s op- 
posent à leur trop grande multiplication : par 
M. Perir DE LA SAUSSAYE, 


Personne n'ignore que les Mollusques gastéropodes 
terrestres multiplient avec plus ou moins de rapidité, et, 
bien que toutes les espèces ne soient pas également fé- 
condes, on ne saurait du moins méconnaître que leur 
nombre serait sur la terre bientôt beaucoup trop consi- 
dérable, si la Providence n'avait pris soin de mettre des 
digues à leur trop grande propagation : sans cela nous 
n’aurions peut-être pas de plus grands ennemis que ces 
Limaçons, qui, au premier aspect, paraissent si inoffen- 
sifs : c’est ce que nous allons expliquer à notre lecteur, à 
qui cet article, sans conséquence, donnera peut être 
l'envie de faire quelques observations dont la science 
profiterait. 

Ainsi que nous venons de le dire, rien de plus débon- 
naire et de plus placide que la race des Limacçons : leur 
vie est exempte d'agitation : chez eux la lame n'use pas 
le fourreau, et s'ils sont susceptibles de quelque passion , 
ce ne sera pas de celles qui abrègent l'existence, ou qui 
tendent à la destruction de l'espèce. Nous ne leur con- 
naissons ni infirmité ni maladie, et il ne nous est pas en- 
core revenu que ces terribles Cryptogames , qui ne 
respectent plus rien, les aient jusqu'à présent pris à partie. 
Si ces fortunés animaux n'ont ni maladies ni médecins, 
ils ne craignent pas davantage la famine, car ils trouvent 
dans nos bois et nos jardins une nourriture aussi saine 
qu'abondante pendant la durée de la belle saison, et ils 
possèdent l’inappréciable avantage de pouvoir, comme on 
dit, mettre leurs dents au croc une bonne moitié de 
Pannée. 


— 98 — 


Les Mollusques dont il s’agit sont pourvus pour la 
plupart d'une coquille plus ou moius solide qui concourt 
puissamment à leur conservation : ils ont la faculté de 
fermer cette même coquille au moyen d'un opercule ou 
d'un épiphragme destiné à les sauver des trop grands 
froids ou des chaleurs trop vives : non contents de cette 
ressource, ils savent encore, pour éviter ces dangers, s’en- 
foncer plus ou inoins profondément dans la terre. La 
plupart des espèces cherchent leur nourriture pendant la 
nuit, plus favorable à leurs déprédations, et lorsqu'ils se 
promènent pendant le jour, ils profitent habilement d’un 
temps de pluie, pendant lequel leurs ennemis seraient le 
moins disposés à les poursuivre. Ils trouvent pour abriter 
leurs œufs les retraites les plus cachées, dans les trous 
des vieux murs, parmi les racines des arbres, réunissant 
naturellement pour la conservation de leur progéniture 
les instincts paternel et maternel. 

Nos Mollusques sont en général, ainsi que leurs co- 
quilles, d’une couleur qui se rapproche assez de celle des 
objets sur lesquels ils vivent pour qu'il soit difficile de 
les apercevoir, avantage qu’ils ne doivent pas, il est vrai, 
à leur industrie, mais qui ne leur en est pas moins utile 
pour échapper à leurs ennemis : 1l n'est pas jusqu'à cette 
bave gluante dont ils savent si bien tirer parti pour ins- 
pirer le dégoût, à ce point qu'il sont vus avec répugnance 
par tout le monde, et qu'il faut avoir toute la ferveur du 
conchyliologue pour éprouver à leur vue quelque senti- 
ment de satisfaction. 

On conviendra que, dans de semblables conditions, et 
si notablement favorisée de la nature, la nombreuse fa- 
mille des Mollusques terrestres devrait être destinée à 
envahir la terre entière, à détruire le règne végétal et à 
anéantir avec lui le règne animal : cependant iln'en «a 
point été ainsi jusqu'à présent, et tout nous porte à croire 
que l'état actuel des choses durera encore longtemps. 


—99 — 


Les réflexions qui précèdent, résultat d'observations 
que nous abandonnons à l'indulgente appréciation de 
notre lecteur, nous ont conduit à rechercher les moyens 
employés par la Providence pour prévenir de si grands 
dangers, à découvrir quels étaient les ennemis naturels 
de nos pacifiques Hélices, à étudier enfin les causes qui 
concourent à arrêter le développement des Mollusques 
terrestres. 

Ces causes sont diverses : il en est de générales, et il y 
en a d'accidentelles : les Limaçons ont des ennemis dès 
leur naissance : ils en rencontrent encore à l’âge adulte, 
de telle sorte que, malgré leurs précautions, leur exis- 
tence se trouve sans cesse compromise. 

Nous ne parlerons qu'en passant de l'influence souvent 
fatale qu'exercent sur leurs œufs les intempéries des sai- 
sons, et nous les prendrons à leur sortie de l’œuf, lors- 
qu'ils s'aventurent pour la première fois sur les feuilles 
de nos vergers, ou sur les branches de nos arbustes : leur 
coquille alors est mince, fragile, ue présente qu'un bien 
faible moyen de défense, et beaucoup d’entre eux devien- 
nent une proie facile à ceux de leurs ennemis qui les re- 
cherchent pour s'en nourrir. 

Le Hérisson, chez nous, les Bactraciens, les Reptiles 
en sont, dit-on, très friands, et il est probable qu'ils pro- 
fitent pour s’en repaitre du moment où la coquille ne 
présente pas de résistance : les plus grands destructeurs 
de nos Hélices doivent évidemment appartenir à la caté- 
gorie des animaux nocturnes, Quadrupèdes, Oiseaux, 
Reptiles, Insectes, etc.; or, ceux-ci sont assez nombreux 
pour qu'on puisse se faire une idée des pertes qu'ils font 
éprouver à la race des Mollusques dans les premiers jours 
de leur existence : lorsque ceux-ci avancent en âge, ils se 
trouvent encore en présence des mêmes dangers, car leur 
coquille ne les met pas complètement à l'abri de la dent 
eu de la gloutonnerie du Hérisson, du Crapaud, où de la 


— 100 — 


Chauve-Souris : les insectes eux-mêmes viennent se 
joindre à l’œuvre de destruction, et y apportent un ins- 
tinct et une adresse remarquables. 

Notre ami, M. Recluz, a vu, aux environs d'Agde, le 
Staphilinus olens attaquer l’Helix ericetorum en cours de 
promenade, lui enfoncer rapidement ses mandibules dans 
le mufle, puis se retirer et attendre patiemment que le 
Mollusque ressortit de sa coquille pour répéter son atta- 
que, la renouveler ensuite, et prolonger ce manége jusqu'à 
ce que l'animal eût succombé sous ces cruelles morsures. 

Dans le midi de l'Europe, les Cychrus détruisent un 
grand nombre d'Hélices, et il est probable que beaucouh 
de Carabiques agissent de même : M. Lucas a consigné 
dansun mémoire une observation du même genre, trop 
intéressante pour que nous puissions nous dispenser de Ja 
rappeler. 

L'auteur, pendant son séjour en Algérie, a trouvé, 
près d'Oran, particulièrement sur le versant Est du 
Djebel -Santa-Cruz , un Drilus nouveau (Drilus maurita- 
nieus, Luc.), en même temps qu'il remarquait souvent, 
sous les pierres, des Cyclostoma Voltzianum dont les co- 
quilles, encore fraîches, étaient privées de leur habitant, 
et possédaient, malgré cela, leur opercule adhérant à l'ou- 
verture : il ne sut d'abord à quoi attribuer cette morta- 
lité parmi les Cyclostomes, mais il ne tarda pas à remar- 
quer que leur animal servait de nourriture au Drilus qu'il 
avait découvert, et voici ce que M. Lucas rapporte des 
moyens que cet insecte mel en usige pour s'emparer du 
Gyclostome. 

« On sait, dit-il, que les Cyclostomes ont leur pied 
couvert d’un opercule, avec lequel l'ouverture de la co- 
quille se trouve hermétiquement fermée lorsque l'habitant 
est tout à fait rentré dans sa demeure : tel est l'obstacle 
que la larve du Drilus rencontre, et qu'elle surmonte faci- 
lement par la patience qu'elle met à attendre le moment 


— 101 — 


favorable où ce Mollusque soulève son opercule, soit 
pour respirer, soit pour marcher : mais l'habitant du 
Gyclostome sentant cet hôte incommode, se garde bien 
d'ouvrir son opercule, et espère en faisant durer long- 
temps celte manœuvre, lasser son ennemi. Cependant, 
après avoir employé toutes les ruses possibles, obligé de 
renouveler l'air de ses poumons, il se trouve forcé d'entre- 
ouvrir sa demeure. L'assiégeant, qui est toujours placé en 
sentinelle, profite de cette circonstance pour placer entre 
l'opercule etle bord de l'ouverture ses mandibules, avec 
lesquelles il coupe le muscle qui retient l’opercule au pied 
de l’animal, ou lui fait une blessure assez profonde pour 
en rendre l’action impuissante : c’est alors que la petite 
larve s'empare non seulement de la place, mais encore de 
la garnison, dont elle fait sa nourriture. Un mois et demi 
suffit à cette larve pour subir, dans le Gyclostome, toutes 
ses métamorphoses. » 

Le Drilus flavescens, qu'on rencontre dans les parties 
méridionales de l'Europe, paraît avoir des habitudes ana- 
logues, car nous lisons dans le préambule du catalogue des 
coquilles de la Lombardie, de M. Villa, qne ce Coléop- 
tère dépose ses œufs dans la coquille des Hélices, et que 
sa larve dévore les 4, nemoralis, ericetorum, striolata, 
ainsi que d'autres espèces d’un médiocre volume. 

M. Michaud a bien voulu nous communiquer une lettre 
dans laquelle un de ses amis, M. Godard, confirme les 
faits qui précèdent, en ajoutant que les larves de nos 
Lampyris se nourrissent aussi de Mollusques terrestres, 
et consomment chacune deux ou trois Hélices avant de 
passer à l’état de nymphe. 

« Dans la famille des Clavicornes, dit encore cet ob- 
» servateur, j'ai vu les Sy/pha lævigata et atrata faire une 
» guerre acharnée aux petites Hélices dont ils se nourris- 
» sent: voici la manière dont ils s'y prennent pour se 
» rendre maîtres de leur gibier : ils saisissent la coquille 


dE 


» par le bord entre leurs mandibules, et, renversant 
» brusquement la tête en arrière, ils brisent le test en le 
» frappant contre leur prothorax, de sorte que l'animal, 
» ainsi privé de son armure, devient facilement la proie 
» de son vorace ennemi. » 


M. Godart dit aussi, qu'ayant recueilli un certain nom- 
bre d'AHelix cespitüm ; qui restèrent enfermées dans une 
caisse pendant plusieurs années, il trouva, au moment où 
il ouvrit, une multitude de Diptères, provenant évidem- 
ment de larves qui s'étaient introduites dans les Hélices 
pendant qu'elles jouissaient de leur liberté. 


Ne serions-nous pas fondé à mettre encore au nombre 
des ennemis de nos Limaçons, les Fourmis dont on con- 
uaît les dispositions carnassières, et n'est-il pas probable 
que de nouvelles observations feraient découvrir d’autres 
faits du même genre? 

Il ne semble pas bien constaté jusqu'à présent qu'en 
Europe les Oiseaux concourrent à la destruction de nos 
Mollusques terrestres, à l'exception des oiseaux nocturnes, 
et peut-être aussi des Corbeaux, qui, dans certains cas, et 
faute de mieux, en feraient leur nourriture; mais il paraît 
que dans d’autres parties du globe il en est autrement : 
M. Biney dit, en effet, dans son Histoire des Mollusques 
terrestres des Etats-Unis, que ceux-ci sont fréquemment 
la proie de certains Oiseaux qui, saisissant la coquille par 
le bord, la transportent sur un corps dur, où ils la bri- 
sent à coups de bec pour en extraire l'animal : c'est à cette 
circonstance (1), selon notre auteur, qu'on doit attribuer 
la présence des nombreuses coquilles vides et brisées qu'on 
trouve assez souvent réunies autour de l'endroit choisi par 
l'Oiseau pour son repas. 

Nous avons, en ce qui nous concerne, reçu de l'île de 


(t) Quelques personnes pensent que ces Hélices auraient été dévorées 
plutôt par d’autres animaux de Ja classe des Mammifères. 


— 103 — 


Cuba un assez grand nombre d'Aelix picta, trouvées 
mortes, et qui toutes avaient le bord columellaire percé à 
l'intérieur, dans la partie où le test est plus mince et plus 
fragile, et de façon à faire penser que ce doit être l'œuvre 
du bec d'un oiseau. 

Nous avons cilé comme un des ennemis les plus achar- 
nés de la famille des Hélicidées, notre Hérisson, qui a des 
congénères dans les contrées intertropicales ; mais iln'est 
pas Le seul Mammifère qui chez nous fasse la guerre aux 
Mollusques : on accuse le Renard de commettre le même 
délit, du moins lorsque dans les grands froïds de l'hiver 
il vient à manquer de pâture plus substantielle : voici 
encore ce que nous lisons dans un petit travail nouvelle- 
ment publié (1) par M. Mortillet sur les coquilles terres- 
tres et fluviatiles des environs de Nice. 

«@ Dans les pays chauds, pendant l'hiver, les Rats vont 
» à la chasse des Mollusques, les déterrent pour se nourrir, 
» et en groupent les dépouilles auprès des lieux qui leur 
» servent d'asile. » 


M. Biney dit aussi qu'une espèce de Souris, probable- 
ment un Sorex, s'enfonce dans la neige épaisse qui couvre 
Je sol pendant l'hiver, y cherche dans leurs retraites les 
Hélices engourdies, les tire à la surface pour les dévorer, 
en laissant les coquilles brisées éparses sur la neige. 

Les Mollusques terrestres rencontrent des ennemis 
jusque dans leur propre famille : notre collaborateur, 
M. Morelet, s'est assuré que certaines Glandines mangent 
les Hélices, et M. Biney confirme le fait en ce qui con- 
cerne la Glandina truncata, laquelle, tenue par lui en cap- 
tivité, a constamment détruit les Mollusques qu'il avait 
mis à sa portée. 

Le même conchyliologue a remarqué que l'Æelix con- 
cava (Say), lorsqu'elle était renfermée, détruisait toutes 


(4) Bulletia de la Société d'Histoire naturelle de Savoie, 1851. 


— DE — 


les autres espèces d'ilélices conservées avec elle. {l'en à 
été de même du Limax variegatus qu'il a vu dévorer, dans 
les mêmes circonstances, le Limax agrestis, qui est plus 
faible, et dont il ne restait d'autre vestige que la coquille 
rudimentaire : il ajoute avoir appris d'une personne sûre 
qu'une espèce étrangère à l'Amérique, et qu'on croit être 
l'Helix nemoralis, qui existait jadis en grand nombre à 
Charleston, y fut complétement exterminée par le Buli- 
mus decollatus qui s'était introduit dans le pays, et qui s’y 
trouve aujourd hui en grande abondance. 

M. Moquin-Tandon nous assure que les zonites sont 
carnassières, et que la plupart d'entre elles attaquent les 
autres Hélices et les dévorent : il pense que les Witrina 
sont dans le même cas. 

Nous serions coupable d’une grande distraction, ac- 
cusé peut-être de quelque partialité, si nous ne placions 
en première ligne, au nombre des ennemis des Hélicidées, 
l'homme lui-même, ce roi de la terre qui, par nécessité, 
par goût, ou par caprice, cherche dans toutes les branches 
du règne animal des moyens d'alimentation plus ou moins 
savoureux. Son goût pour les Limaçons n'est pas encore 
généralement répandu : ceux-ci trouvent des estomacs 
récalcitrants dans nos contrées du nord, mais à mesure 
qu'on se rapproche des régions Llempérées, la consomma- 
tion augmente, et dans le midi de l'Europe elle prend un 
développement effrayant, qui conduirait promptement à 
l'extinction complète de la race, si un climat plus doux 
ne venait favoriser leur fecondité.M.Mortillet nous donne 
à cel égard d’intéressants renseignements dans son cata- 
logue cité plus haut : ainsi il nous apprend que certaines 
Hélices se vendent à Nice depuis 5 jusqu'à 15 centimes 
la douzaine ; encore ajoute-t-il que ce prix s'élève jusqu'à 
30 et même jusqu’à 40 centimes, lorsque les gourmets de 
Marseille se présentent sur le marché. De semblables 
faits pourraient donner lieu à des réflexions de plus d'un 


— 105 — 


genre, mais le point de vue sous lequel nous envisageons 
ici l'histoire des Hélices, ne nous permet pas une digres- 
sion, qui étendrait encore un article déjà peut être trop 
long. Il nous reste, en outre, quelques mots à dire des 
causes accidentelles qui viennent parfois entraver la mul- 
tiplication de nos pauvres Mollusques. 

Les terres qui bordent les cours d’eau semblent plus 
favorables que d’autres à la propagation des Mollusques 
terrestres qui aiment l'humidité, mais elles sont assez 
souvent couvertes par les eaux lorsque, par suite de la 
fonte des neiges et des glaces, ou par l'effet de grandes 
pluies, les fleuves et les rivières viennent à déborder. 
Quand ces inondations se prolongent un peu, elles ont 
pour résultat inévitable de détruire une multitude d’ani- 
maux, au nombre desquels se trouvent naturellement 
ceux qui, comme les Limaçons, n'ont pas l’agilité suffi- 
sante pour se soustraire au fléau. 

Dans les plaines, dont le sol plus élevé est à l'abri de 
l'invasion des eaux, les animaux dont nous nous occupons 
trouvent un ennemi aussi redoutable : cet ennemi c’est 
Ja charrue de l’agriculteur, qui, en remuant sans cesse la 
terre, en lui faisant produire successivement des végétaux 
de natures diverses, arrache les Hélices à leurs retraites 
pour les exposer aux mille dangers quelles croyaient 
éviter, et les soumet à un régime alimentaire qui ne leur 
convient pas. Il n’est personne qui n'ait remarqué l’ab- 
sence presque complète de coquilles terrestres dans les 
plaines bien cultivées. Si dans nos vergers, ou dans les 
vignobles, on en rencontre un grand nombre, c'est que 
leurs animaux trouvent au pied des murs ou des ceps de 
vigne un abri contre la bêche du jardinier ou la pioche 
du vigneron. 

Il semble, d'après ce que nous venons de dire, que nos 
Mollusques devraient au moins trouver un asile plus sûr, 
soit dans les grandes forêts, soit au milieu de ces vastes 


— 106 — 


prairies ou de ces immenses savannes qui couvrent cer- 
taines régions du globe encore peu habitées : cependant 
il n'en est pas toujours ainsi, car dans un grand nombre 
de lieux on est dans l'habitude de brûler chaque année de 
vastes étendues de terrain, en mettant le feu à l'herbe 
épaisse et desséchée des prairies, et dans les parties les 
plus découvertes des bois, tantôt pour rendre ja terre plus 
féconde, tantôt pour débarrasser le sol d'une végétation 
trop luxuriante : on comprendra facilement combien la 
conflagration d’une aussi grande masse de matières com- 
bustibles doit être fatale aux Hélicidées, dont la race doit 
nécessairenient disparaître presque complètement dans 
de semblables circonstances. 

Il est sans doute encore d’autres causes qui contribuent 
à restreindre le nombre des Mollusques terrestres; mais 
nous avouerons que jusquà présent, elles nous sont 
restées inconnues, et que nous avons réuni dans cette 
notice tout ce que nous avons pu recueillir de documents 
sur la matière : quoi qu'il en soit, et lors même que notre 
article serait incomplet, comme nous devons l’admettre, 
il suffira du moins pour mettre sur la voie les personnes 
qui voudraient étudier cette partie de l'histoire de ces 
animaux. En appelant l'attention des conchyliologues sur 
ce sujet, en apparence assez futile, nous croyons faire 
quelque chose de favorable aux progrès de la science, car 
tout se lie dans ce genre d’études, où l'observation d'un 
fait conduit souvent à la découverte d’un fait nouveau, 
fécond en conséquence. Telle est du moins l'intention 
que nous avons eue en donnant notre article, et cette in- 
tention nous servira d'excuse près de ceux qui cherchent 
dans le Journal des discussions plus substantielles. 


Po RE 


= (01 2 


Osservarion de M. Gassies sur une note de M. Lecog, 
relative aux accouplements adultérins chez quelques 
Mollusques terrestres. 


J'ai lu dans le second volume du Journal de Conchy- 


liologie, page 245-246, une note de M. Lecoa, dans la- 
? P qd; 

quelle je trouve une citation à laquelle je crois devoir 

faire une observation, tout en remerciant le savant pro- 

fesseur de Clermont-Ferrand de m'en avoir fourni l’oc- 

casion. 


» 
» 
» 
» 
» 
» 
» 
» 
» 
» 
» 
» 
» 
» 


» 


» 


M. Lecoq dit : 


« Nous ne nous attacherons pas à discuter ici les 
expériences de M. Gassies; elles ne sont pas assez 
précises, et il faudrait savoir comment, après l’accou- 
plement d'animaux si différents, lur a fait des Bulimes 
semblables à leur mère, et l’autre dés Hélices qui s'é- 
cartaient un peu de leur type. Il faudrait connaître en 
quoi consistaient ces écarts, et savoir si les individus 
soumis à l'expérience n'avaient pas été préalablement 
fécondés par des individus de même espèce, toutes 
questions assez intéressantes pour s'en occuper, Toute- 
fois, M. Gassies constate un fait, c'est la possibilité de 
laccouplement entre espèces voisines, comme les 
Helix variabilis et pisana, et entre espèces de genres 
différents, comme ces Helix et le Bülimus truncatus 
(Bul, decollatus, Brug.). C’estune observation analogue 
que j'ai à signaler. » 


J'ai à répondre à deux questions. 


1° « Les individus soumis à l'expérience avaient-ils ete 
préalablement fécondés par des individus de même 
espèce? » 


— 108 — 


2° « En quoi consistaient les écarts de forme produits 
» par l'accouplement adultérin des deux genres, Helix, 
» Bulimes? » 


Je réponds à la première question par la négative. 
Lorsque je fis mes premières expériences sur les accou- 
plements forcés, j'y fus amené par l'exemple de deux 
Hélices d'espèces différentes, que je trouvai unies ensem- 
ble sans le concours d’autres circonstances que celle d'une 
forte dose d'électricité dont l’air était imprégné : je ren- 
fermai ces deux Mollusques, séparément, sous une toile 
métallique, et les individus qui naquirent m'offrirent 
cette particularité : les f/el. pisana furent complètement 
albines, et les /7. variabilis, au contraire, très foncées en 
couleur : cependant l'individu mère du premier était 
fascié comme d'habitude. Ce fait me frappa, et ce fut alors 
que je séparai avec plus de soin, plusieurs couples de 
jeunes Hélices et Bulimes, qui n'avaient pu être fécondés 
avant, car ils étaient tous dans la première quinzaine de 
leur naissance. 


La réponse à la seconde question me sera tout aussi 
facile. Les Hélices seules m’offrirent des variations de 
forme : sur une quarantaine de couples séparés, Bulimes 
et Hélices, plusieurs produisirent des individus presque 
scalaires, tendant à s'allonger à l'insertion suturale, et à 
s'élever pyramidalement : d’autres affectaient la forme 
conique, et la majorité ressemblait complètement au type 
qui les avait créés. 

Ces variations de formes se voient assez fréquemment 
chez les individus recueillis à l'état libre : aussi ai-je 
pensé souvent que les monstruosités rencontrées en exeur- 
sion pouvaient être le produit d'accouplements hybrides 
faits librement dans des circonstances que je ne puis 
m'expliquer autrement que par l'électricité et la chaleur 
humide d'un temps orageux. 


— 109 — 


J'ai vu s’accoupler aussi l'//. aspersa avec lH. nemo- 
ralis et l’/1. vermiculata, et quoi qu'on en dise, j'ai vu aussi 
la nemoralis et l'hortensis, après s'être accouplés ensem- 
ble, produire des individus de l’une et l’autre variété sans 
distinction, et dont le péristome passait du noir au brun, 
du roux au rose, et enfin au blanc lacté. 


Je suis heureux que M. Lecoq et M. Miergue aient 
signalé l'accouplement du Pupa cinerea avec la Clausilia 
papillaris, fait analogue à ceux déjà signalés par M. Astier 
de Grasse et par moi : quant au produit hybride de ces 
deux espèces, que M. Lecoq serait disposé à regarder 
comme pouvant être un Pupa polyodon, je ne puis par- 
tager l'opinion du savant professeur : le Pupa polyodon 
est trop nombreux là où il habite pour que cette supposi- 
tion soit admissible : les faits isolés d’accouplement se 
comprennent , mais la forme constante d'une espèce 
éloigne toute idée de reproduction par le mélange de deux 
espèces différentes. Les P. polyodon s'accouplent entre 
eux, et produisent des individus semblables : Cuvier a 
fort bien démontré que tous les métis étaient frappés de 
stérilité. 

; GASSIES. 


Essai sur les Mollusques terrestres et fluviatiles des 
Vosges, par M. Ern. Puron. Epinal, 1847. 


(Extrait de la Statistique du département des Vosges.) 


Sous ce titre modesie, M. Puton, de Remiremont 
(Vosges), a fait paraître un travail qui présente trop 


— 10 — 


d'intérêt pour que nous ne regardions pas comme utile 
de le signaler à l'attention de nos souscripteurs, bien que 
la publication remonte déjà à plusieurs années. 


L'auteur y donnela description claire et succincte del 51 
espèces, dont 95 terrestres, et 56 coquilles fluviatiles, 
toutes déja connues, à l'exception d’une Lymnée qu'il 
décrit sous le nom de Lymn. Vogesiaca, et dont le ca- 
ractère le plus remarquable serait une zone blanchätre 
fine et déliée qui suit les tours de spire, près de la suture, 
avec laquelle elle se confond : il est probable que de 
nouvelles recherches mettront M. Puiton à même de dé- 
couvrir d'autres espèces dans les régions qu’il a explorées, 
et qu'il donnera plus tard, comme il se propose de le faire. 
un catalogue plus étendu et plus complet; mais tel qu'il 
est, son travail sera consulté avec fruit par les personnes 
qui s'occupent des Mollusques de la France : on y trou- 
vera, en eflet, de bonnes observations critiques sur la 
synonymie, ainsi que des notes détaillées sur les carac- 
tères extérieurs des animaux, sur l'habitat de chaque 
espèce, et sur les variétés qu’offrent les coquilles. 

M. Puton a fait précéder son catalogue descriptif de 
considérations préliminaires, dans lesquelles on lira avec 
plaisir la citation de faits curieux concernant l'histoire de 
nos Mollusques, une notice sur les perles que produisent 
certaines Mulettes, et une instruction sur la recherche 
des coquilles terrestres et fluviatiles. Il à terminé sou 
travail par un aperçu des terrains de son pays qui recè- 
lent des coquilles ayant appartenu à des Mollusques ter- 
restres et fluviatiles, aperçu qu'il donne dans le but de 
faire naître parmi les géologues vosgiens le désir d'étudier 
ces dépôts intéressants et encore peu connus. 

En résumé, l'essai de M. Ern. Puton ne témoigne pas 
seulement de son zèle et de ses connaissan. es : il instruira, 
en même temps que ce sera un excellent guide pour ceux 


— 111 — 


qui voudront se livrer à des recherches analogues sur 
Ê , , 

d’autres points de la France : c’est en leur nom que nous 

lui exprinions ici nos remerciments. 


So P: 


BEÏTRAGE Zur ANATOMIE und PHYSsl0LOGE der Weich- 
thicre; von D'G.. A. F. Keber. Kæœnigsberg. 1851. 


Mémoire sur l’anatomie et la physiologie de certains 
Mollusques, par le D' Keser. in-8°, 120 pages. 


M. Keber traite, dans cette brochure intéressante, de 
l’organisation et de l'anatomie des Mollusques bivalves 
d'eau douce, appareil circulatoire, branchies , système 
vasculaire , système nerveux , etc. Le mémoire est ac- 
compagné de deux planches contenant 20 figures au 
trait, indiquant avec netteté le résultat des observations 
de l’auteur. 

Obligé de nous renfermer aujourd’hui dans les limites - 
du journal, nous ne pouvons donner une analyse dé- 
taillée du travail du D' Keber, et nous nous bornerons à 
renvoyer à son ouvrage les personnes qui s'occupent spé- 
cialement de l'anatomie des Mollusques : elles y trouve- 
ront une discussion critique consciencieuse des travaux 
antérieurs, d’utiles enseignements, et des aperçus neufs 
propres à mettre sur la voice de nouvelles découvertes. 

CHE 27 


Nouvezzes. Nous avons donné in extenso, dans le cou- 
rant de l’année dernière (1, les conclusions du rapport 


(4) Voir le Journal de Conchyliologie, 2° volume, année 1851, pag. 154 
et suivantes. 


— 112 — 


de la Société biologique de Paris qui, saisie de l'examen 
de la doctrine du phlébentérisme, avait vivement com- 
battu et répudié les idées nouvelles de M. de Quatrefages, 
dont elle disait qu’elles avaient semblé un instant devoir 
faire rétrograder la science. Nous pensions alors qu'il ne 
suffisait pas d’avoir beaucoup d'imagination et d'esprit 
pour faire admettre des opinions hasardées, et pour oc- 
cuper un fauteuil à l’Académie des sciences : nous étions 
nous-même dans l'erreur, et nous annoncçons aujourd'hui, 
avec quelque regret, que M. de Quatrefages vient d'être 
nommé membre de l'Institut, en remplacement de 
M. Savigny. Vingt-six voix n'ont pas suffi pour écarter 
une candidature, que nous regardons encore comme mal- 
heureuse au point de vue des intérêts scientifiques. 


PA Le 


AVIS. 


Beaucoup de personnes croient que le petit ouvrage 
publié en 1815 par M. Brarp, sur les coquilles terrestres 
et fluviatiles des environs de Paris, ne se trouve plus dans 
le commerce. Ce bruit, répandu peut-être dans des vues 
intéressées, n'est rullement fondé; l'édition est loin 
d'être épuisée, et l'ouvrage se vend à Paris, chez M. Cher- 
buliez, libraire, place du Louvre, N° 6. L'avis que nous 
en donnons à nos souscripteurs a pour objet de leur 
éviter de payer dix francs ce qu'ils peuvent avoir pour 
cinq. 


SR 


1° Juin 1852. 


SALE LE LU 4 © VER OR CES LUE CUEL AS LE LE LEUR US LOVE LED LUE UE UVELE RU LR US LES S LEUR LS LE UE VE LEE LULU LE AS 


Osservarions sur le cœur des Limnéens, par M. A. 
DE SAINT-SIMON. 


J'ai eu l'idée d'étudier le cœur des Limnéens, dans un 
certain nombre d'espèces. Je vais donner, dans ce petit 
travail, le résumé de mes recherches. 

Pour plus de clarté, après avoir présenté quelques faits 
principaux, j'examinerai le cœur dans chaque genre. 


Farrs Principaux. Le péricarde occupe le fond de Ja 
cavité respiratoire, sous l’avant-dernier, ou le dernier 
tour de la coquille. 

Il est situé à droite et au sommet chez les Planorbes; à 
droite eten bas chez les Physes; à gauche et en haut 
chez les Zimnées ; en arrière, à droite ou à gauche chez les 
Ancyles. 

Il dépasse plus ou moins lextrémité postérieure de la 
glande prœcordiale, et paraît recourbé vers celle-ci. 

Il renferme une humeur aqueuse et limpide. 

Le cœur paraît un peu replié sur lui-même; disposi- 
tion beaucoup plus marquée chez les Ancyles, et beau- 
coup moins chez les Planorbes. 

L'oreillette et le ventricule sont pyriformes dans les 
Physes et les Limnées, et arrondis dans les Planorbes. 

Le ventricule est plus grand que l’orcillette, d’un tiers 

8 


chez les Linnées, d'un quart chez les Physes, d'un sixième 
chez les Æncyles, et presque égal à celle-ci chez les 
Planorbes. 

Il paraît plus charnu que l'oreillette, ses fibres s'écar- 
tent moins entre elles, que dans celle-ci. 

La valvule est souvent cachée par le ventricule; elle 
reçoit une espèce d’étranglement (pédicule ou rétrécisse- 
ment, Blainv.), parti de l'oreillette. 

L'aorte, suit, en se contournant, une direction en sens 
inverse de la veine pulmonaire; elle est beaucoup plus 
grosse que celle-ci. 

Le bulbe se rapproche du cœur dans les Pyses et les 
Planorbes ; il s'en éloigne dans les Zimnées. 


1° Praxorges. Le péricarde est formé d'une membrane 
ordinairement mince et très flexible. Elle parait d'un 
gris d'ardoise foncé et finement ponctué de noirâtre, dans 
le Planorbis corneus (1); celle des autres espèces présente 
une coloration brunâtre. Cette enveloppe acquiert une 
assez grande iransparence dans le Planorbis vortex. 

Le cœur (2) est court et arrondi; ses deux parties ont 
à peu près le même volume et la même consistance; elles 
sont pressées l'une contre l’autre. 

Le cœur paraît musculeux et offre des fibres nom- 
breuses et serrées (3). Sa couleur varie. D'un brun- 
grisâtre sale dans le Planorbis corneus, presque noire 
dans le contortus, d'un jaune un peu rougeâtre dans le 
cristatus, et rouge vineux dans les autres espèces. 

L'oreillette est pyriforme-ovoïde, fortement arrondie, 
tronquée du côté du ventricule. 


(1) Il ressemble à une toile d’araignée. 

(2) Long de 4 millimètres dans le Planorbis corneus, de 2 dans le com- 
planatus, de 4 dans ies albus, vorteæ, rotundatus, de 1/3 dans le nitidus, 
et de 1/5 dans le cristatus. 

(3) Dans certains Planorbes, elles font paraître le cœur comme ponctué 
de noirûtre. 


— 115 — 


Dans le Planorbis corneus, les fibres forment un réseau 
assez tranché. On dirait cette partie marbrée de noirâtre. 

Le ventricule affecte une figure un peu allongée chez 
les Planorbis corneus, contortus et rotundatus (1), et très 
arrondie chez les autres espèces. 1i est un peu plus long 
et plus épais que l'oreillette. 

Les fibres transversales donnent une teinte noirâtre 
aux bords du ventricule, dans les Planorbis complanatus 
{marginatus, Drap.) ct vortex. 

La valvule peut se voir facilement chez les Planorbis 
corneus, contortus et rotundatus; les bords sont d’un 
grisâtre clair. 

Le ventricule des autres espèces, simplement tronqué 
vers l'oreillette, cache la valvule. 

La veine pulmonaire paraît très grêle, sinueuse, ser- 
pentant sous le dernier tour de la coquille et finement 
bordée de noirâtre ; elle présente quelques ramifications 


(Planorbis albus). 


L'aorte courte, large, vient s'appuyer contre l'intestin, 
à peu de distance du cœur; elle envoie au tube digestif 
une branche qui se divise en trois rameaux fortement 
coudés; ceux-ci donnent naissance à un assez grand 
nombre de ramuscules étroitement bordés de noirâtre ; 
quelques-uns d’entre eux tendent à s’anastomoser (Pla- 
norbis corneus). 

Le bulbe est peu marqué; il touche presque le ventri- 
cule. 

On observe que l'aorte présente une ligne foncée sur 
les bords, dans le Planorbis vortex. 


Le cœur bat transversalement et obliquement, par rap- 
port au sens de la coquille ; il éprouve deux mouvements, 
Fun d'avant en arrière, et l’autre, moins prononcé, qui 


(1) Chez cette espèce, le ventricule commence à se rapproche du type, 
étant plus arrondi que celui des deux autres Planorbes. 


— 116 — 


tend à le rapprocher et à l'éloigner successivement de la 
cloison qui le sépare de la glande præcordiale. 

Les pulsations varient assez. On en compte de quinze 
à vingt par minute dans le Planorbis corneus, soixante 
dans le complanatus {1), quatre-vingts dans l'albus, et de 
quatre-vingts à quatre-vingt-dix dans le cristatus. Elles 
s'accomplissent avec assez de régularité chez le compla- 
natus; mais, chez l'albus, on les voit se ralentir (très sou- 
vent à la trentième seconde) pour reprendre ensuite une 
nouvelle activité; le ventricule qui se dilatait simplement 
sur lui-même, repousse alors vivement l'oreillette en 
arrière (2). 

Lorsqu'on casse la coquille, le péricarde s'aflaisse et 
porte obstacle aux mouvements du cœur ( Planorbis 
albus). 

L'action des rayons du soleil accélère les pulsations 
(Planorbis rotundatus). 

Dans l'embryon du Planorbis corneus, le cœur apparaît 
vers le onzième jour; cet organe est formé par deux des 
globules de la cavité interne du vitellus; ces globules 
présentent une grande transparence; leurs pulsations 
s'accomplissent avec beaucoup de régularité (Jacque- 
min) (3). 

L’oreillette et le ventricule, presque égaux entre eux, 
offrent des granules et des stries semblables à ceux qu'on 
observe sur les autres parties transparentes de l'embryon. 

Le ventricule et l'oreillette se repoussent et s'entrainent 
alternativement dans leur dilatation et leur contraction. 


Les battements du cœur sont très inégaux, se réduisent 


(4) Swammerdam a vu battre le cœur à travers la coquille, dans cette 
espèce. 

(2) Le chemin parcouru équivaut à la moitié de la longueur de l'or- 
gane chez toutes les espèces. 

(3) Mémoire sur le développement du Planorbis cornea, 55, 88, p. 30- 
34, tab. C, fig 25. G. 


— 117 — 


a vingt et même à huit par minute, par l'eflet de la dimi- 
nution du sang (Jacquemin). 

Dans certains moments, le cœur se vide en entier et 
s affaisse. 

Très souvent, une nouvelle quantité de sang pénètre 
dans cet organe avant que la précédente ait été tout à fait 
expulsée ; alors son arrivée est moins rapide. 

Les pulsations varient de soixante-cinq à trente par 
minute, lorsque le cœur est en activité (Jacquemin). 


2° Payse. Le péricarde avoisine la columelle de Ja 
coquille; cette enveloppe se compose d’une membrane 
assez coriace, couverte d'une espèce de réseau noirâtre 
qui se désagrége par la macération; elle est formée de 
fibres très fines et très serrées, un peu sinueuses, et dis- 
posées obliquement; d’autres fibres plus espacées, vien- 
nent les couper en travers. On observe aussi des bandes 
transversales, onduleuses, blanchâtres, qui produisent, 
au microscope, l’effet d'une masse pulpeuse. 

Le cœur du Physa acuta est moins court et moins ar- 
rondi que celui des Planorbes ; il paraît un peu allongé (1); 
on y remarque des fibres fines, blanchâtres. L'oreillette 
est pyriforme, d’un gris-ardoisé, transparente, facile à 
déchirer ; ses fibres divergent fortement. 

Le ventricule, ayant à peu près la même forme que 
l'oreillette, présente une assez grande consistance ; il est 
jaunâtre ; les fibres y paraissent plus distinctes que dans 
l'oreillette; leurs faisceaux à ramifications très nom- 
breuses, sont comme enchevêtrés et tendent à prendre 
une direction longitudinale, relativement au ventricule. 

Le bulbe de l'aorte, très allongé et peu renflé, touche 
presque le bout du ventricule. 

L’aorte se coude fortement à son origine et vient s'ap- 
puyer contre l'intestin. 


(4) I est long d'environ 5 millimètres. 


— i18 — 


On compte quatre-vingts pulsations par minute. Le 
cœur parcourt plus de deux millimètres et demi d’avant 
en arrière (Moquir). 

Si on ouvre l'animal, cet organe s’affaisse et diminue 
considérablement de volume. 


3° Lamxées. Le péricarde est assez grand, allongé; ses 
parois sont généralement coriaces, d'un brun-noirâtre ou 
grisâtre, ou d'un gris-ardoisé; elles offrent de petits 
points noirs chez les Zimnæa palustris et peregra. 

Assez transparent dans le Zimnæa glabra , il l’est peu 
dars les autres espèces que j'ai observées. 

Lorsqu'on ouvre le péricarde, l'humeur aqueuse qu'il 
contient s'écoule rapidement (Lünnœæa stagnalis). 

Le cœur parait allongé (1). L'oreillette est pyriforme, 
grisâtre, un peu verdâtre dans le Zimnæa stagnalis, très 
molle (Lister). On y remarque des fibres disposées en 
réseau, qui convergent fortement vers le ventricule. 
Celui-ci présente plus de consistance que l'oreillette, vers 
laquelle il est un peu échancré. Ïl offre une teinte jaunâtre 
dans le Limnæa auricularia (Moquin), d'un gris un peu 
nankin dans les glabra, minuta, peregra, d'un gris-verdätre, 
avec des points blanchâtres, dans le stagnalis (2), d'un 
brun-jaunûâtre foncé, finement ponctué de noirâtre, daus 
le palustris. 

La valvule est ordinairement enfoncée entre les deux 
parties de cet organe; si on tiraille ces dernières longitu- 
dinalement, on aperçoit un pédicule assez étroit et formé 
d'un tissu très mou, grisâtre. 

Ou distingue, avec netteté, l'organisation du cœur, 


(4) Long de 7 millimètres dans le Limnæa stagnalis, de 5 dans le pa- 
lustris, de 3 dans le peregra, de 1 1/2 dans le glabra (Stud.), et de 4 dans 
le minuta. 

Il est plus arrondi dans le peregra que dans les autres espèces. 

(2) Le cœur présente, dans ce Limnée, un aspect mamelonné. 


— 119 — 


chez le Lünnœa glabra, d'abord à cause de la transparence 
du péricarde et du cœur lui-même, ensuite parce que le 
pédicule de l'oreillette, n'étant pas caché par le ventricule, 
on n'a pas besoin de tirailler l'organe pour le mettre en 
évidence : ce pédicule renferme un conduit capillaire, 
d'un gris pâle. La valvule qui reçoit cet étranglement se 
compose de deux saillies bordées de blanchâtre; celles-ci 
s'ouvrent lorsque le ventricule a chassé le sang dans 
l'aorte, et se referment au moment de la dilatation. 

Ce mouvement a lieu avec une grande régularité. 

Les fibres du ventricule, chez le même Limnée, ressem- 
blent à celles du Physa acuta; mais leurs faisceaux (1), 
quoique ramifiés, ne s'enchevêtrent pas comme chez ce 
dernier Mollusque, et sont disposés plus régulièrement. 

Le ventricule offre un conduit interne longitudinal, 
assez large, qui se voit par transparence. 

Dans toutes les espèces que j'ai observées, la veine pul- 
monaire m a paru grêle. 

L'aorte assez large, se recourbe fortement, et suit le foie 
dans une certaine partie de sa longueur. 

Le bulbe se remarque à une certaine distance du ven- 
tricule; il est trés renflé, dans le Limnæa glabra, mais 
moins gros dans les autres espèces. 

Ses parois sont épaisses (Limnæa palustris). J'ai vu le 
bulbe, ainsi que l’aorte, se contracter et se dilater en 
même temps que le ventricule, chez les Zimnæa stagnalis 
et glabra. 

Examiné au microscope, le tissu du cœur présente des 
cellules oblongues, très petites et très serrées, confondues 
dans une masse pulpeuse; lorsqu'il se dessèche, on y voit 
des lacunes irrégulières en assez grand nombre (Limnæa 
palustris). 

Le cœur bat vingt ou trente fois par minute, dans les 


(4) J'en aï compté huit environ, coupant le ventricule en travers. 


== 150 — 


Limnæa stagnalis et peregra, de cinquante à soixante fois 
dans le glabra. 

Si l’on casse la coquille, le péricarde en s’affaissant, 
ralentit les mouvements du cœur qui le soulève alors avec 


difficulté. 


4 Ancyzes. Les Æncyles ont été regardées tantôt 
comme des Mollusques pulmonés , tantôt comme des 
Mollusques branchifères, et rapprochées ou éloignées 
du groupe des Zimnéens. Quelques auteurs ont même 
proposé de créer, pour elles, une famille séparée. 

Dans un travail spécial, remarquable, dont ce journal 
a commencé Ja publication, mon savant ami, M. Moquin- 
Tandon, prouve que ces Gastéropodes peuvent s’appro- 
prier indifféremment l'air, soit en nature, soit dissous 
dans l'eau. Il fait voir que ce double mode respiratoire 
existe aussi chez les Limnées, les Planorbes et les Physes. 

Les études de M. Moquin-Tandon , sur l’organisation 
des AÆncyles, démontrent d'une manière évidente, que 
ces Mollusques appartiennent à la famille des Zimnéens, 
et sont même très voisins du genre Limnæa. 

Le péricarde des Æncyles se trouve vers le côté gauche 
de la coquille dans l'Ancylus fluviatilis, et vers le côté 
droit dans le lacustris. Cette tunique est transparente. 

Le cœur de ces deux Mollusques est allongé (1). 

L’oreillette est ovoïde; ses parois sont minces et trans- 
parentes. (Cette partie est très difficile à observer 
(Moquin). 

Le ventricule paraît virguliforme, un peu plus grand 
que l'oreillette, peu épais, brusquement courbé d'avant 
en arrière, de droile à gauche dans l'Ancylus fluviatilis, 
(Moquin), et de gauche à droite dans le lacustris. 

Chez cette dernière espèce, la partie dont il s'agit sem- 
ble un peu échancrée antérieurement; ses fibres sont 


(4) Il offre 5,6 de millimètre de longueur, chez l'Ancylus fluviatilis, 
et 4/3 environ chez le lacustris. 


LE 


fortement entrelacées sur les côtés, et d'une couleur blan- 
châtre qui se détache sur un fond légèrement brun- 
grisatre. 

Le pédicule est très court, très large, à peine apparent. 
On y remarque une valvule blanchâtre, assez enfoncée. 

Dans les Æncyles fluviatiles adultes, il est impossible 
de voir battre le cœur de quelque côté qu'on examine l'a- 
nimal, mais dans les jeunes individus, quand le Mollus- 
que couché sur le dos, incline fortement le pied vers la 
droite, on aperçoit distinctement les pulsations de cet 
organe. On les observe avec plus de facilité encore, et 
par transparence, chez les fœtus, quelques jours avant 
l’éclosion (Moq.). 

Surune jeune ÆAncyle fluiatile, longue de 2 milli- 
mètres, M. Moquin-Tandon a compté de cinquante à 
soixante battements par minute. Dans une Æncyle la- 
custre adulte, j'ai constaté aussi une cinquantaine de 
pulsations. Les battements de cet organe ont lieu, chez 
les deux espèces, dans un sens obliquement transversal. 
Ils se ralentissent quelquefois faiblement, et puis repren- 
nent avec une nouvelle énergie. Généralement, trois, 
quatre, six pulsations paraissent isochrones. 


RecuErCuEs anatomico-physiologiques sur lAncyle 
fluviatile (Ancylus fluviatilis, Müll.), par M. A. 
Moquix- l'ANDox. 

(Suite (1) ). 


5° SYSTÈME RESPIRATOIRE. 


Les naturalistes ne sont pas d'accord sur l'appareil res- 
piratoire de l'#ncyle. Les uns l'ont signalé comme une 


(D) Voir à la page 7, pour la première partie de ce Mémoire. 


— 122 — 


branchie, les autres comme un poumon (1); de manière 
qu'on ne sait pas encore, au juste, si ce Mollusque respire 
l’air contenu dans l’eau, comme les Patelles, ou Pair 
atmosphérique, comme les Limnéens. 


1° OrGaxe. Férussac prétend avoir vu respirer l’4n- 
cyle fluviatile, au moyen d’un appendice tubiforme, situé 
vers l'extrémité postérieure du corps, du côté extérieur; 
il décrit cet appendice, comme un siphon court, cylin- 
drique et contractile (2). 

Dans un individu adulte, que je venais de plonger dans 
l'alcool, j'ai observé aussi un tube vermiforme faisant 
saillie, en arrière du pied, vers le bord droit. Ge tube 
était sinueux et blanchätre. Je l'ai pris d’abord, ainsique 
Férussac, pour une trachée respiratoire. La dissection de 
l'animal m'a fait voir que c'était simplement lappendice 
flagelliforme de la verge, appendice que je décrirai en 
traitant de l'appareil générateur, qui avait fait hernie, à la 
suite d'une déchirure de la peau. 

Férussac semblait croire, que la prétendue trachée dont 
il s'agit, communiquait avec une poche pulmonaire 
analogue à celle des Zimnées ; il avait pris la bourse de 
la verge, qui est grande et ovoïde, pour une sorte de 
poumon. 

Certains auteurs, on l'a vu plus haut, ont regardé la 
verge même, comme l'organe de la respiration. Bouchard- 
Chantereaux et Guilding (3) considèrent l’orifice femelle 
et son support comme une branchie extérieure. Trévi- 
ranus voit l'appareil respirateur dans le lobe auriforme 
latéral; Berkeley décrit ce lobe comme un repli protec- 
teur de l'orifice respiratoire, et Gray, comme une valve 
marginäle, analogue au lobe pulmonaire des Limneées ; 


(4) C'est-à-dire une poche pulmonaire. 
(2) Dict. class. d'hist. nat., 1, 1822, pag. 346. 
(3) Branehiarum ramus parvulus propé anum. Guildieg. 


ET Pa 


Vogt s'est convaincu, avec Agassiz, par une dissection 
minutieuse, que cet appendice est une lame compacte, 
homogène, fort différente des branchies ordinaires des 
Gastéropodes aquatiques. 

L’organe respiratoire de l’Æncyle n'est, ni un tube 
trachéiforme, ni une branchie externe; c'est une poche 
intérieure ; je m'en suis assuré, après de nombreuses dis- 
sections. Cette poche est petite, oblongue, étroite, et 
située à la partie gauche du Mollusque, vers le bord du 
manteau, en avant du rectum ; elle a été déjà signalée par 
Blainville, qui paraît l'avoir plutôt supposée, que réelle- 
ment observée, et qui s’est trompé, du reste, sur sa na- 
ture, puisqu'il signale des branchies dans son intérieur, 
et sur son orifice, puisqu il le croit latéral et fermé par 
un appendice operculaire (4) (lobe auriforme). La poche 
respiratoire offre un plafond mince, membraneux, con- 
fondu avec le manteau, dans lequel se trouve un réseau 
vasculaire à peine appréciable. 1l est très difficile de dis - 
séquer et de mettre à nu cet organe. On ne doit pas être 
surpris, s'il a échappé aux recherches des savants natura- 
listes qui ont étudié la structure de l'Æncyle. 

L'orifice respiratoire est très petit et percé dans un 
épaississement de la peau, un peu plus pâle que le reste 
du tissu. Je n'ai jamais vu cet orifice béant. Ses bords 
paraissent contractiles et doués d’une grande sensibilité. 
On sait que les Limnées, dès qu'ils sortent de l’eau, dila- 
tent brusquement leur ouverture pulmonaire pour humer 
l'air, dilatation qui, chez les grandes espèces, produit 
un petit bruit. Je n'ai observé rien de semblable chez 
l'Ancyle. 

J'ai déja parlé du lobe auriforme, qui se trouve entre 
le pied et le manteau, du côté gauche, immédiatement 

(4) « Branchies latérales, dans une sorte de cavité située au milieu dé 


côté gauche de l’animal, entre le pied etle manteau, et fermée par um 
appendice operculaire. » Blainville, Man, Malac., 1825, pag. 504. 


— 124 — 


en arrière de l’orifice respiratoire, et dans le bord duquel, 
vers le milieu, est percée l'ouverture de l'anus. Si, par la 
pensée, on fait décrire une demi-révolution d’arrière en 
avant, et de bas en haut, à l'extrémité postérieure de ce 
lobe, de manière à former un arc embrassant l’orifice 
pulmonaire, on produira une gouttière respiratoire, exac- 
tement semblable à celle des Zimnéens, si bien caracté- 
risée chez certains Planorbes, et offrant, comme elle, 
l’ouverture anale dans un point de son bord. On a vu, 
plus haut, que Gray avait déjà indiqué cette relation entre 
l'appendice auriforme des AÆncyles et le lobe pulmonaire 
des Limnées. 

D'après la structure de l'organe respiratoire qui vient 
d'être décrit, il est évident que l'Ancyle possédé un 
appareil respiratoire analogue à celui des Limnéens. 


2 Foncrions. L'animal respire-t-il l'air en nature, ou 
l'air contenu dans l’eau ? 

Plusieurs auteurs ont publié des observations, des- 
quelles il résulte que ce Mollusque jouit d'une respiration 
aérienne. 

Férussac dit positivement que les Ancyles ont besoin 
de monter à la surface de l'eau pour respirer (5). 

Agassiz, Dupuy et plusieurs autres, ont confirmé la 
conclusion de Férussac (6). 

J'ai placé plusieurs Ancyles dans divers vases de verre 
remplis d’eau, J'ai constaté que la plupart de ces animaux 
se mettaient en marche pour atteindre la surface du li- 
quide; mais il est résulié de mes observations, souvent 
répétées : 

(5) Draparnaud avait fait, sans doute, une remarque analogue; car il 
place les Aneyles entre les genres Planorbe et Limnée. C'est par erreur, 
qu'on trouve, dans un auteur moderne, que le savant malacologiste de 


Montpellier attribuait aux Ancyles, un peigne branchial, et les rangeait 
parmi les Pectinibranches. 


(6) Rang n’a jamais vu les Ancyles respirer l'air en nature. 


— 125 — 


1° Que le besoin d'arriver dans l'air ne se fait pas 
sentir dans tous les individus ; quelques-uns restant au 


fond de l’eau; 


20 Que ce besoin n'est pas fort vif, les Ancyles ne se 
dirigeant vers le haut du vase, qu'avec une excessive 
lenteur ; 


3° Que certains individus s'arrêtent quelque temps dans 
les couches supérieures du liquide ; 


4° Que beaucoup sortent de l’eau à moitié; 


5° Que d'autres l’abandonnent entièrement; mais se 
fixent toujours dans son voisinage. 


On sait, du reste, que les Æncyles peuvent vivre long- 
temps hors de leur élément, pourvu qu’on ait soin de les 
placer dans un milieu humide. Dans la nature, on les 
rencontre, le plus souvent, dans l’air, contre les rochers, 
les galets, les chaussées, les pièces de bois, mais jamais 
bien loin de l’eau. 

Tous ces faits démontrent suffisamment, que la respi- 
ration de ces Mollusques est aérienne ; mais ils n’excluent 
pas l’idée d’une respiration aquatique. 

Pour résoudre cette dernière question, j'ai dû entre- 
prendre des expériences d’un autre genre. 

J'ai retenu sept AÆncyles, captives, au fond d'un verre 
rempli d’eau {7); elles étaient toutes vivantes et en bonne 
santé, après trois jours. 

Dans une seconde expérience, trois Æncyles emprison- 


(7) Pour emprisonner les Ancÿles, jai employé le moyen suivant : j’ai 
placé ces animaux dans un verre à champagne, trés conique, rempli 
d’eau. Une lentille de verre, plongée horizontalement dans le liquide, 
s’est arrêtée vers le milieu du vase, de maniére que les Mollusques se sont 
trouvés retenus par dessous. Les bords de la lentille étaient un peu 
éraillés, et permettaient aux couches inférieures de l’eau de communiquer 
avec celles de dessus. 


— 126 — 


nées, sous 45 millimètres d'eau de puits, ont vécu jusqu à 
huit jours. 

Dans une troisième expérience, six Ancyles sont restées 
treize jours sous 25, 30, 40 et 50 millimètres d'eau de 
fontaine. Je les ai retirées, toutes, bien portantes. L'une 
d'elles avait même pondu une capsule ovigère, vers le 
dixième jour, preuve évidente qu'elle ne se trouvait pas 
incommodée (8). J'avais eu soin de placer dans le liquide 
plusieurs petites plantes aquatiques, qui entretenaient sa 
pureté, et fournissaient en même temps, aux Mollusques, 
de la matière nutritive. 

Les 4ncyles respirent donc l'air en nature et l’air con- 
tenu dans l’eau ; elles sont amphibies (9). Par conséquent, 
leur poche respiratoire est un véritable organe pulmo- 
branche. 

Gette conclusion, paradoxale au premier abord, m'a 
inspiré l'idée d'examiner le mode respiratoire des Lim- 
néens. 

Tous les naturalistes accordent à ces derniers Mollus- 
ques une respiration aérienne (10). Il n'existe aucun 
doute à cet égard. 

Voici ce que j'ai observé : un Planorbis rotundatus (11) 
etun L'mneæa glabra (12), retenus captifs sous 20 milli- 
mètres d'eau, ont vécu, en bonne santé, le premier dix- 
huit jours, et le second dix-neuf. Il ne m'a pas été 
possible de pousser plus loin l'expérience, les deux petits 
appareils dont je me servais ayant été renversés; maïs ce 
résultat suffit pour établir que les Zimnéens sont aussi 
des Mollusques amphibies (13). 


(8) Cette capsule ne différait en rien des capsules normales. 

(9) Férussac a dit quelque part, les Aneyles sont presque amphibies. 

(10) Plusieurs Limnéens (par exemple, les Limnæa truncatula et peregra) 
aiment à se tenir hors de l’eau, comme l”’Ancyle. 

44) Planorbis leucostoma, Millet. 

(42) Limneus elongatus, Drap. 

43) M. de Saint-Simon a conservé, sous l’eau, une Physe aiguë, pen- 


— 127 — 


Plusieurs auteurs ont avancé que, lorsqu'on tient une 
Ancyle hors de l'eau, et qu'on la plonge un instant après 
dans ce liquide, l'animal laisse échapper une petite bulle 
d'air; ce qui arrive, comme on sait, à tous les Limnéens 
placés dans les mêmes circonstances. On a supposé que 
cette bulle d'air était lâchée par la poche respiratoire. J'ai 
examiné un grand nombre d'individus, et j'ai constaté 
que cette bulle était rarement produite, et que lorsque, 
par hasard, il s’en formait une, elle ne sortait pas de 
l'appareil respiratoire , mais d’un point quelconque du 
repli formé par les bords du pied et du manteau. 

Les Ancyles paraissent aimer les eaux très aérées; voilà 
pourquoi on ne les rencontre jamais à de grandes profon- 
deurs; voilà pourquoi, aussi, quand on les place dans un 
bocal plein d’eau, elles cherchent à gagner les couches 
supérieures du liquide, même quand elles ne veulent pas 
en sortir. 


6° SYSTÈME CIRCULATOIRE. 


1° OrGanes. Le cœur est situé vers le milieu du côté 
gauche, au fond et à droite de l'appareil respiratoire ; il 
paraît assez gros, relativement à l’animal; mais il est 
difficile à étudier. 

L'oreillette se voit en avant du rectum; sa forme est à 
peu près ovoiïde (14); ses paroïs sont minces , trans- 
parentes; elle communique avec le ventricule par un 
rétrécissement fort court. 

Le ventricule est un corps virguliforme, un peu plus 

À PER 
grand que l'oreillette (15), peu épais, brusquement courbé 
de droite à gauche, et d'avant en arrière. 
dant quatre jours, et un Planorbis contortus, pendant douze. Il a vu, 
distinctement, un Planorbe corné submergé, épanouir et mettre en gout- 
tière son lobe respiratoire. 


(44) Elle est longue d’un tiers de millimètre environ. 
(45) Il est long d’un demi-millimètre environ. 


nes 


L'aorte se dirige vers la partie postérieure de la cavité 
viscérale, et se divise bientôt en deux branches. 

La glande præcordiale (16) est accolée, comme dans la 
plupart des Gastéropodes, au cœur et à l'organe de la res- 
piration ; elle occupe les parties gauche et postérieure de 
la poche pulmo-branche, et s'étend transversalement, en 
se renflant, derrière l'oreillette et le ventricule. Sa couleur 
est jaunâtre, souvent même un peu orangée. On l'aper- 
çoit quelquefois, par transparence, entre le lobe auri- 
{orme et le bord du manteau, en renversant le Mollusque. 
Sa partie marginale est allongée {17) et fort étroite. Tré- 
viranus l'a figurée exactement; celle qui touche le cœur, 
paraît irrégulièrement triangulaire-obovée. Gette glande 
s'ouvre, sans doute, à côté de l'orifice respiratoire. 


20 Foncrions. Dans les 4ncyles adultes, il est impos- 
sible de voir battre le cœur, de quelque côté qu'on exa- 
mine l'animal; mais, dans les jeunes individus, quand le 
Mollusque, couché sur le dos, incline fortement le pied 
vers la droite, on aperçoit distinctement les mouvements 
de cet organe. On les observe avec plus de facilité encore, 
et par transparence, chez les fœtus, quelques jours avant 
l'éclosion. 

Sur une jeune Ancyle, longue de deux millimètres, j'ai 
compté de cinquante à soixante pulsations par minute. 


La glande prœcordiale produit une assez grande quan- 
tité de mucus. Je n'y ai jamais trouvé de grains calcaires. 
J'en ai observé seulement dans l'épaisseur du manteau, 
particulièrement vers sa marge; ils étaient assez gros, un 
peu irréguliers et transparents. 


(46) Cette glande est désignée par les auteurs sous plusieurs noms dif- 
férents. J’ai cru devoir conserver le plus ancien. (Glande testacée, sac 
calcaire, poche de la mucosité, organe de la viscosité, sac de la glu, glande 
de la dépuration urinaire, rein.) Voyez le Mém. de M. de Saint-Simon. 
Journ. Conch, 2, pag. 52. 

(17) Cette partie est longue de deux millimètres environ. 


— 129 — 
7° SYSTÈME SENSITIF. 


{1° Ganezions, NERFS (18). Un collier nerveux assez 
gros, un peu irrégulier, entoure l'æœsophage (19). 

Les ganglions cérébroïdes (20) sont ovoïdes (21) et 
unis entre eux par une anse nerveuse arquée, un peu 
épaisse ; celui de gauche se trouve plus gros que celui de 
droite. 

Les ganglions sous-æsophagiens sont au nombre de 
quatre, deux supéro-postérieurs, et deux antéro-inférieurs. 
Les premiers sont plus petits et plus allongés que les céré- 
broïdes, et réunis par une anse nerveuse plus courte que 
leur plus grand diamètre; celui de gauche paraît un peu 
plus développé que son antagoniste. Entre ce ganglion et 
le cérébroïde du même côté, se voit un ganglion supplé- 
mentaire assez volumineux. Les ganglions sous-Ͼsopha- 
giens antéro-inférieurs sont plus grands que les supéro- 
postérieurs, et forment avec eux un anneau obliquement 
horizontal, mais très petit. 

Si l'on regarde le ganglion supplémentaire comme une 
dépendance du système sous-æsophagien, cette partie du 
collier sera composée alors de cinq ganglions. On sait 
qu'il en existe généralement six ou sept chez les Gastéro- 
podes. 

Les ganglions cérébroïdes donnent naïssance, chacun, 
en avant, à un nerf très fin, flexueux, noirâtre, qui aboutit 
à un petit ganglion placé en arrière et en dessus de la 
masse buccale. Ces petits ganglions (22) sont les buccaux 


(18) Tréviranus dit, n’avoir pu disséquer le système nerveux de l’An- 
cyle. Vogt en a publié une figure incomplète. 

(19) Il offre un tiers de millimètre environ de diamètre. 

(20) Ganglions sus-æsophagiens des auteurs. — Ganglion cérébral ou 
cerveau, de Cuvier. 

(21) Ils présentent, chacun, un tiers de millimètre de grand diamètre, 

(22, Ils n’ont pas un cinquième de millimètre de diamètre, 


9 


ou stomato-gastriques ; ils communiquent ensemble par 
un processus nerveux transversal (23), qui passe au- 
dessous du canal œsophagien, vers son origine; ils for- 
ment ainsi, avec les cérébroïdes, un second anneau obli- 
quement horizontal, plus grand que le collier (24). 

Tous ces ganglions sont blanchâtres, excepté les deux 
derniers qui présentent une teinte légèrement noirâtre, 
ou d’un gris assez foncé. 

Les ganglions cérébroïdes produisent, indépendamment 
de l’anse nerveuse qui les unit aux buccaux, deux nerfs 
placés en dehors de cette dernière. Le plus voisin de 
l’anse envoie des rameaux à la partie antérieure de la 
masse buccale et à la bouche; l’autre, qui est plus fort, se 
divise en deux branches, une pour l'œil, et l’autre pour le 
tentacule. 

Le ganglion cérébroïde gauche fournit encore, mais 
plus en arrière, un nerf qui se rend dans la bourse de la 
verge. 

Le ganglion supplémentaire donne naïssance à deux 
filets qui se dirigent, le premier vers la poche respira- 
toire et le cœur, le second vers l'appareil génital. 

Le ganglion sous-æsophagien supéro-postérieur du côté 
droit, présente deux nerfs qui vont dans la peau du cou 
el dans le manteau. 

Dela partie antérieure des ganglions sous-æsophagiens 
antéro-inférieurs, naissent des filets très déliés qui ram- 
pent au-dessous de la masse buccale. En arrière de ces 
mêmes ganglions, on voit partir deux paires de nerfs, 
d'épaisseur inégale, qui pénètrent dans le pied. 

Les ganglions buccaux fournissent, chacun, deux petits 
filets, dont le premier s'écarte peu de la ligne médiane et 
paraît parallèle à celui de l'autre côté. L'un et l’autre se 


(25) H offre un tiers de millimètre de longueur. 
(24) Il a un peu moins d’un millimètre de diamètre transversal, 


— 131 — 


rendent aux parties supérieures de la bouche. Le second, 
qui naît à côté et en avant de l’anse de communication, 
se divise en deux branches et en rameaux qui se distri- 
buent sur les flancs et en dessous de la masse buccale, Je 
n'ai pas observé, en arrière des ganglions dont il s’agit, 
de nerf particulier pour l’œsophage. Si ce nerf existe, il 
doit être tout à fait microscopique. 

Tous ces nerfs, surtout les derniers, sont noirâtres ou 
grisatres à leur origine. 


2 Sexsisiraré. Les Æncyles, comme les autres Mollus- 
ques en général, présentent une envelôppe cutanée d’une 
sensibilité assez exquisc. 

Ces animaux ne paraissent pas avoir beaucoup d'intel- 
ligence; ils sont timides, lourds et comme engourdis; ils 
ont la vie tenace : Gray rapporte qu'un individu vécut 
et se remua, pendant une heure, après avoir été arraché 
de sa coquille. 


3° Sens. L'Ancyle ne possède pas d'organe spécial, 
pour le toucher actif. Son pied, qui est large, souple et 
susceptible de s'appliquer exactement contre les corps 
solides, même de les embrasser en partie, peut, il est 
vrai, recevoir et transmettre des impressions tactiles; 
mais l'animal l'emploie rarement à cet usage. 

Blainville a prouvé que les tentacules des Gastéropodes 
ne servaient jamais à l'exploration du tact, malgré leur 
sensibilité; il n'a fait que confirmer l'opinion de plusieurs 
anciens naturalistes. 

Il n’en est pas de même du chaperon et du mufle, avec 
lesquels le Mollusque touche quelquefois les divers corps 
et semble les flairer. J'ai vu deux individus, disposés à 
s'accoupler, qui avaient l'air de se palper et de se caresser 
avec la bouche. 

Je dois ajouter que le lobe auriforme latéral favorise, 


MT je jee 


pendant la défécation, le rejet de l’excrément, et, pendant 
la ponte, le dépôt des œufs et la formation des capsules. 

Le gout doit être peu prononcé, avec une langue à peu 
près cartilagineuse et des lèvres à l’état de rudiment. 

L'odorat n'existe aussi qu'à un faible degré. On a re- 
connu que les Gastéropodes aquatiques sont moins favo- 
risés, sous le rapport de l’olfaction, que les espèces qui 
vivent sur la terre. L'animal dont nous nous occupons 
possède des tentacules assez petits, moins dilatés que ceux 
des Zinnées, et beaucoup plus courts que ceux des Pla- 
norbes et des Physes. Ges organes sont peu mobiles et 
pourvus d'un nerf d'une ténuité extrême ; ils présentent, 
d'après la curieuse observation de Charles Lespès, un 
epithelium vibratile très remarquable (24 a). C’est une 
sorte de pubescence, composée de papilles très fines et 
très courtes, transparentes, qui tapissent toute la surface 
du tentacule. Ces papilles se meuvent avec une grande 
rapidité. Le mouvement a lieu de la base au sommet de 
l'organe: il paraît, au microscope, comme une bande 
étroite qui borderait le tentacule, il produit un courant 
d'eau, plus ou moins fort, qui se fait sentir jusqu'à une 
certaine distance de la corne. Quand un animal infusoire, 
un atome de poussière, un corps étranger quelconque 
viennent à toucher accidentellement le tentacule, ils sont 
aussitôt repoussés et, le plus souvent, entraînés par le 
courant. Ce dernier détermine en dehors de lui, mais 
dans son voisinage, d'autres petits courants formés par 
l'eau qui arrive, pour remplacer le liquide que les papilles 
ont chassé, 

Le mouvement vibratile est très marqué, quand le 
Mollusque allonge sa corne et qu'il la porte à droite, à 
gauche, pour flairer. Voilà pourquoi, pour bien étudier 

(24a) Journ. Conch. 2, pag. 41. — Un cpithelium semblable avait été 
déjà observé dans les Valvées, par Gruithuisen, et, dans les Planorbes, 


par Jacquemin. 


—— 133 — 


ce phénomène, 1} faut examiner l'animal vivant, pendant 
qu'il marche et qu il offre ses organes olfactifs entièrement 
développés. 

Quand ou isole un tentacule, il se contracte, se rac- 
courcit et se ride en travers. Le mouvement vibratile 
devient alors moins apparent ; on le distingue cependant 
encore assez clairement dans les petits sinus formés par 
chaque paire de rides un peu fortes. 

L'action des papilles est quelquefois assez puissante pour 
entraîner l'organe, séparé de l'animal, à décrire un quart 
de cercle, un demi-cercle, et même à le faire tourner en 
spirale. La giration du tentacule rappelle alors la rotatiou 
de l'embryon dans l'œuf, produite aussi par un phéno- 
mène vibratile. 

La propriété de l’epithelium se conserve longtemps 
après l'isolement du tentacule, elle dure quelquefois pen- 
dant une heure; elle diminue sensiblement, quand l'a- 
nimal souffre, et s'arrête brusquement, quand il meurt, 
ou quand on touche l'organe avec une gouttelette d’al- 
cool (25). 

Il résulte de ce mouvement vibratile et des tourbillons 
qu'il détermine, que, pendant l'olfaction de l'#ncyle, les 
molécules odorantes se rendent à l'organe en même temps 
que celui-ci se porte au devant d'elles (26). 

L'œil de notre Mollusque a été bien étudié par 
Lespès (27), Sa forme se rapproche de celie d’un cône 
tronqué et renversé (28). La cornée, qui répond à sa 
grande base, est assez développée, presque plate, et par- 
faitement transparente; elle fait suite à la sclérotique, 


(25) Journ. Conch. 2, pag. 11 et 12. 

(26) Mém. Acad. Scienc. Toulouse, 4, 1854, pag. 64, et Journ. Conchs 
loc. cit., pag. A1, 

(27) Recherch. sur l'œil des Gastérop., Toulouse, 1851, in-4°. 

(28) L’axe et le diamètre bilatéral offrent, chacun, un dixième de mil- 
limètre (Lespès). 


— 134 — 


sans interruption. Cette dernière est un peu résistante, 
d’une épaisseur égale dans toute son étendue, et de cou- 
leur brune plus ou moins claire. La choroïde est noire. 
Le cristallin dépasse un peu l'iris. On le trouve à peu 
près sphérique (29), assez dur, à peine friable ; il n’adhère 
point à l'humeur vitrée; celle-ci paraît peu abondante. 
L'humeur aqueuse est rare et difficile à observer. Le nerf 
pénètre obliquement dans le globe oculaire, du côté in- 
terne. La dilatation ganglioniforme quil présente, 
avant d'entrer dans l'œil, est un peu forte et obovée- 
oblongue (30). 

L'Ancyle est myope; elle n'aime pas la lumière trop 
vive; elle fuit les rayons du soleil, comme si elle était 
demi-nociurne, Aussi la rencontre-t-on habituellement 
dans les endroits ombragés. 

Bouchard-Chantereaux a remarqué, sur des individus 
élevés dans un bocal, que la plupart des capsules ovigères 
étaient pondues, pendant Ja nuit, sur la paroi du vase 
opposée, pendant le jour, à la lumière. 

Les poches auditives sont placées, comme chez les autres 
Gastéropodes , en arrière des ganglions sous-æsophagiens 
antérieurs; ce sont deux mamelons (31), ou, pour 
mieux dire, deux vestibules membraneux , arrondis, dé- 
primés, transparents, blanchâtres; ils contiennent de 
nombreuses otolithes, serrées les unes contre les autres. 
J'en ai compté près de cent. Dans certains individus, il y 
en a peut-être davantage. Siebold n’en a observé qu’une 


trentaine; il a examiné sans doute les poches auditives 
d'une 4ncyle non adulte. 


(29) Il est large d’un quinzième de millimètre et épais d’un vingtième ; 
son rapport de volume, avec le globe oculaire, est comme trois à un 
(Lespès). 

(30) Lespès dit (pag. 56) grosse ct pyriforme, et (pag. 44) toute petite et 
allongée. 


(34) Is offrent à peu prés un vingtiëme de millimètre de diamètre. 


M Res 
8° SYSTÈME LOCOMOTEUR. 


Le principal organe de la locomotion, chezles Æncyles, 
est le pied, espèce de disque ovalaire, dont j'ai déjà parlé, 
aplati en dessous, un peu épais, composé de plusieurs 
plans de fibres musculaires; il adhère fortement aux 
corps solides, lorsqu'ils sont lisses, et surtout enduits 
d'une couche de matière végétale ou végéto-animale un 
peu gluante. On éprouve une assez grande difhiculté à 
détacher l'animal, quand on agit perpendiculairement au 
plan de sa base. Cette adhérence a liea par un simple 
contact des surfaces, et non pas au moyen du vide, ainsi 
que Brard l’a supposé. 


Si on enlève les viscères, la masse du pied présente, 
en dessus, une surface légèrement concave; ce qui résulte 
de ce que ses bords sont un peu plus épais, et par consé- 
quent plus relevés que le centre. 

La tête et le cou, dans leur plus grande extension, ne 
dépassent pas le bord antérieur de la coquille; c'est à 
. . 7 . ‘ , Dur LE 
peine si l’on voit l’extréinité du mufle. Quand on irrite 
fortement ses parties, elles se rétractent et se placent sous 
le repli antérieur du manteau. Cette rétraction ne saurait 

P 
A J A A / / 
être comparée à celle des autres Gastéropodes testacés ; 
cependant, qüoique très faible, elle suflit pour abriter 
complètement le Mollusque. Comme on le voit, la sortie 
de la tête et du cou, et leur rentrée dans la couille sont 
) À 

toujours trés imparfaites. 

Dans certains moments, lorsque l'animal soulève son 
têt, le large pédicule, qui unit le pied et le corps, se dilate 
de haut en bas, devient plus apparent, et semble aban- 
donner un peu la coquille. 

Les Æncyles changent rarement de place. 


Quand l'animal, détaché du corps solide sur lequel il 
repose, se trouve dans une situation renversée, il éprouve 


T'Hoe 


quelque peine pour se retourner. Heureusement que fa 
forme conique de la coquille détermine toujours, dans le 
Mollusque renversé, une position plus ou moins oblique, 
qui permet à lÆ/ncyle, en allongeant son pied, du côté 
le plus voisin du sol, de prendre un point d'appui sur ce 
dernier; mais il lui faut encore assez de temps pour se 
redresser. 

Les Ancyles rampent sur les corps solides, Leur repta- 
tion consiste en une suite d'ondulalions imperceptibles, 
qui se succèdent d’arrière en avant, et produisent une 
sorte de glissement volontaire, mesuré. 

On observe aussi, dans la progression, qu’elles portent 
leur coquille, par un lécer mouvement de rotation, de 
droite à gauche, et puis de gauche à draite. 

L'animal marche avec beaucoup de lenteur. Un indi- 
vidu de taille moyenne, placé sur une lame de verre poli, 
a parcouru environ trois millimètres et quart, dans l’es- 
pace de trois minutes. 

Les Ancyles ne nagent pas. Gray avance que ces Mol- 
Jusques se tiennent quelquefois à la surface de l'eau, Île 
dos en bas, à la manière des Zimnées, et peuvent s'y 
mouvoir. J’ai vu des Æncyles mortes ou malades, ou dé- 
tachées par une cause quelconque, flotter ou être empor- 
tées par le courant. Jai vu aussi plusieurs individus, jetés 
dans l'eau, surnager quelque temps, par l'effet de Jeur 
légèreté spécifique ; mais je n’ai jamais observé que l'ani- 
mal possédät, comme les Limnéens, la faculté de nager à 
la surface du liquide. 

L'exiguité de la poche pulmobranche ne permet pas aux 
Ancyles de s'en servir, comme d’une vessie natatoire, 
pour s'élever dans l'eau. D'ailleurs, comment l'effort de 
cette petite cavité pourrait-il vaincre l’adhérence du pied 
aux corps solides ? Mais, remarquons, d'un autre côté, 
que notre Mollusque jouit de la faculté de pouvoir rester 
longtemps dans l'eau, et que, de plus, il a l'instinct de se 


= pa de 


tenir constamment à de très faibles profondeurs. Chez les 
Limnées, quand l’animal est entièrement développé, le 
tortillon se trouve seul dans la coquille, laquelle n'’abrite 
plus la tête, ni le cou, ni le pied; et la poche pulmobranche, 
placée dans le dernier tour, peut se gonfler librement et 
se transformer en vessie natatoire. Chez les Æncyles, d’a- 
près ce qu'on a vu plus haut, il n'en est pas de même; 
lanimal sort à peine de son têt ; par suite, l'organe respi- 
ratoire ne se dilate que dans de faibles proportions, et ne 
sert jamais à l’ascension dans l’eau. 


M.-T. 


Remarques sur le Capreolus des Gastéropodes, par 
M. A. Moquin-T'anpox. 


$ 1. Swammerdam assure avoir vu, quelquefois, le 
dard (ossiculum salinum) de l'Helix Pomatia engagé dans 
le canal (vas deferens) de la vessie copulatrice (sacculus 
purpurifer) (1) ; il a pris, très certainement, un fragment 
de capreolus, pour le dard. 

Après l’accouplement des Z{élices, on trouve toujours 
des portions notables de ce corps dans le canal dont il 
s'agit (2). 

Mais si le célèbre anatomiste hollandais s’est trompé 
sur la nature de l'organe, il n’en a pas moins pressenti ou 
reconnu ses fonctions. Il les indique même assez nelte- 


(4) Vas deferens amplius dilatatum erat; inque eo, ut dixi, Ossiculum 
salinum aliquando deprehendi. Bibl. nat. À, pag. 133. 
(2) Journ. Conch. 2, pag. 336 et 341. 


—— 138 — 


ment (3), pour qu'on soitétonné de l'oubli des malacolo- 
gistes modernes, à cet égard. 

J'ai rapporté, dans mon mémoire sur le capreolus, que 
Draparnaud aussi l'avait confondu avec le dard (4). 


$ 2. Duverney paraît avoir considéré le capreolus des 
HHélices, comme du sperme condensé ; il dit que la semence 
de ces Mollusques présente la consistance de la cire, et 
prend la figure des canaux par où elle passe; il ajoute 
« qu'elle est poussée par un mouvement semblable à 
celui des intestins, qui chassent hors d'eux ce qu'ils con- 
tiennent, Pendant tout le temps de l'accouplement, ex- 
cepté la première heure, elle file lentement des deux 
côtés, en passant de l’un des Colimaçonts dans l'autre » (5). 

Valmont de Bomare répète, d'après Duverney, sans 
trop comprendre le passage de ce savant anatomiste, que 


la matière séminale des Limaçons est d’une consistance de 
cire (6). 


$ 3. Blainville a trouvé, dans l'intérieur de la verge du 
Parmacella palliolum, un corps styliforme, sans adhérence, 
subcorné, translucide (7). Cet organe est évidemment un 
capreolus. 

Vanbénéden a découvert, dans la poche copulatrice 
d’une autre Parmacelle, un ou deux stylets cornes, plu- 
sieurs fois repliès sur eux-mêmes. Ges stylets n'adhéraient 
pas à la poche; ils étaient bosselés extérieurement, et 


(5) Undè mihi verisimiliter videtur, quod Ossiculum hoc, sub coitu, ali- 


quid fritè humoris spermatici per superiorem vasis deferentis tubulum in 
matricem deducat. Loc. cit. 


(4) Journ, Conch. 2, pag, 355. 

(5) Mém. Acad. Scienc. Paris, 1708, pag. 51. 

(6) Dict. d'Hist. nat., 1776, 5, pag. 132. 

(7) Férussac, pl za. fig. 9.— Dans la description publiée par Férussac 
(pag. 96), il est dit, que ce corps était dans le canal de la vessie copula- 
trice. Dans le Dictionnaire classique d'Histoire naturelle (15, pag. 70), 
51 ne s’agit plus de ce canal, mais de l'organe eæritateur. 


fau 


creux à l'intérieur. Leur substance ressemblait à celle du 
dard (8). 

Les Parmacelles avaient été prises et disséquées dans la 
saison des amours. | 

On ne peut conserver aucun doute sur la nature de ces 
stylets. 


$ 4. Dans les Bulimes et dans la plupart des Maillots, 
il existe un appendice flagelliforme, et par conséquent un 
capreolus. 

Le flagellum des Bulimes (du moins chez les espèces de 
France qu'il m'a été permis d'examiner) se trouve plus ou 
moins renflé et obtus à l'extrémité. 

Chez les Bithinies, cet appendice prend un grand déve- 
loppement. Je l'ai trouvé encore plus long, proportion- 
nellement, chez l'Æncyle fluviatile. 

J'expliquerai, dans un autre mémoire, le singulier 
accouplement de ce dernier Mollusque. 


$ 5. Quelques anatomistes ont observé, dans la verge 
de plusieurs Limnéens, un stylet vibratile, grêle et pointu. 

Ce stylet serait-il un petit capreolus permanent? 

On voit très bien cet organe, par transparence, à tra- 
vers le fourreau du pénis, chez les Planorbis rotundatus(9), 
vortex et albus ; il paraît à l'extrémité de la verge. Sa cou- 
leur est un peu roussâtre. 

J'ignore si ce stylet se détache pendant l’accouple- 
ment; je ne l’ai observé qu'avant cet acte. 


(8) Acad. Science. Bruxelles. 


(9) Le stylet de cette espèce est long d’un quart de millimètre. La 
verge contractée présente à peu près un millimètre et demi. 


— 1406 — 


NouveLLE CLassiFicaTION des coquilles vivantes 
placées par Lamarck dans son genre Pyrue, ou 
rangées depuis dans ce genre par d'autres au- 
teurs, par M. Perir DE LA Saussaye. 


Linné, en plaçant dans son genre Murex toutes les co- 
quilles univalves canaliculées à leur base, avait établi une 
famille trop nombreuse, et réuni sous la même dénomi- 
nation générique des espèces si différentes dans leur forme, 
que ce premier classement devait nécessairement être 
revisé et modifié. 

Bruguières, le premier, retira un bon nombre des Murex 
du savant Suédois, pour les placer dans son genre Fusus, 
en motivant cette séparation sur les proportions relatives 
de la spire et du canal : c'était un pas de fait, mais ce 
dernier genre comprenait lui-même encore des coquilles 
qui ne pouvaient rester réunies. 

C'est ce que comprit Lamarck, qui, profitant des tra- 
vaux de ses devanciers, et après de nouvelles études faites 
sur des matériaux plus nombreux, créa, en 1801, le genre 
Pyrule, dans lequel il fit entrer plusieurs des Fuseaux de 
Bruguières, des Murex, ainsi que la Bulla ficus de Linné, 
division qu'il motiva principalement sur la briéveté de la 
spire de ces coquilles, et sur le renflement remarquable 
du dernier tour à sa partie supérieure. 

En examinant avec attention les vingt-huit espèces que 
notre célèbre conchyliologue a comprises parmi ses Py- 
rules, et en comparant plusieurs d’entre elles avec d'autres 
coquilles äe formes analogues, et placées par Jui dans 
d'autres genres, on est tenté de se laisser aller à un senti- 
ment de surprise : il est probable même que, s'il eût vécu 
assez pour revoir ce premier travail, il n'eût pas balancé 
à le modifier, car il eût certainement remarqué des ano- 


2e fai = 


malies, qui, sans être aussi disparates que celles qui l'a- 
vaient frappé dans les classifications antérieures, étaient 
cependant trop tranchées pour échapper longtemps à son 
coup d'œil observateur : ce devait être l’afflaire de ses 
successeurs. 

Nous ne mentionnerons ici que pour mémoire la coupe 
établie (1) en 1810 par Montfort, sous la dénomination 
générique de Æulgur, pour des espèces sénestres, et en 
prenant pour type la Pyrula perversa (Murex, L.), divi- 
sion qui ne pouvait être, et n’a pas été adoptée ; mais après 
lui vint Schumacher qui, dans son £'ssai d'un système de 
Conchyliologie, proposa un démembrement du genre 
Pyrule, sous le non de G. Melongena, et en prenant 
pour type la Pyrula Melongena de Lamarck (Murcxæ, L.), 
mais sans donner de caractéristique tellement précise, 
qu'il fût facile de grouper d’autres coquilles autour de ce 
type. 

M. Swainson vint ensuite, qui proposa, en 1840, le 
genre ficula (2), en prenant pour types la P. ficus 
(Bulla ficus, Lin.), ainsi qu'une variété de la Pyr. papy- 
racea, tandis qu'il proposait cette seconde espèce pour 
type de son genre Hapella. 


Depuis, M. Rousseau, qui avait eu occasion de voir et 
d'étudier à l'état vivant une espèce voisine du P. ficus, 
la Pyr. Dussumieri Kiener, en donna une description, 
dans les [lustrations conchyliolosiques, et fit ainsi con- 
naître que l'animal différait essentiellement de la plupart 
des autres Pyrules de Lamarck, et qu'il constituait, avec 
certaines espèces voisines, un groupe très distinct, auquel 
il proposa de donner le nom de G. Ficus. Ces observa- 
Lions furent confirmées par un auteur anglais, M, Hinds(3), 


(1) Conchyliologie systématique, 2e vol., p. 503. 
(2) Treatise on Malacolugy, pag. 307. 
(3) Zoology cfthe voyage of Samarang, pag. 89, pl, 1x, É. 4, 5. 


2149 2% 


pour les P. lœvigata, et P. reticulata, dont il avait pu 
étudier le Mollusque dans le cours du voyage du bâtiment 
le Samarang. 

D'un autre côté, M. Souleyet qui, dans le cours de son 
voyage de circumnavigation à bord de la corvette la 
Bonite, avait eu l’occasion de recueillir et d'étudier les 
animaux des Pyr. veripertilio, et P. tuba, de Lamarck, 
avait constaté que ceux-ci diffléraient des Zicus de 
M. Rousseau, qu'ils devaient s'éloigner également de 
certaines autres espèces du genre Pyrula, et être réunis 
au groupe des Mélongènes. 

Notre savant collaborateur devait nous donner un tra- 
vail étendu sur cette nouvelle réforme du genre de La- 
marck, mais les exigences du service auquel il appartient 
l'ont si subitement éloigné de Paris, qu'il na pas eu le 
temps de mettre en ordre les notes qu'il devait nous 
communiquer : toutefois , sil nous est impossible de 
donner ici un travail aussi complet que nous l’espérions, 
c'est-à-dire entièrement appuyé sur l'observation zoolo- 
gique, nous pourrons du moins faire connaître, dès à 
présent, l’ordre dans lequel M. Souleyet pensait que les 
coquilles dont il s’agit devaient être séparées, ou grou- 
pées. 

En premier lieu, il admet que, s'il y a lieu de réformer 
la classification de Lamarck, son genre Pyrula n'en doit 
pas moins être conservé, mais en le réservant pour cer- 
taines espèces propres au golfe du Mexique, et aux côtes 
méridionales de l'Amérique du Nord, qui ont évidem- 
ment un faciès tout spécial. L'espèce type de cette divi- 
sion serait la Pyr. canaliculata qui figure en tête du genre 
créé par l’auteur des animaux sans vertèbres. 

A la suite de ces espèces, M. Souleyet placerait un 
second groupe, auquel il conserverait la dénomination 
générique de Melongent proposée par Schumacher, et 
«ans lequel il rangerait une grande partie des espèces de 


PER 0 Ne 


Lamarck, et quelques-unes de celles que cet auteur a 
mises dans le genre Fusus. L'étude des animaux, et des 
trausitions sensibles entre les coquilles, justifient ce clas- 
sement, à l'occasion duquel nous rappellerons ce que nous 
avons fait ressortir, dans notre dernier N°, des rapports 
qui lient le P. Melongena de Lamarck avec son Fusus 
corona. L'analogie des caractères et des formes fait passer 
sans effort du F. corona au F,. morio, de celui-ci au P. 
verspertilio, et de ce dernier au P. ternatana, et à certains 
Fuseaux allongés. 


M. Souleyet n'a pas balancé à admettre comme groupe 
parfaitement distinct le genre Ficus de M. Rousseau, en 
le mettant provisoirement à la suite du genre Melongena. 

Près du G.Æicus(1)viendrait se placer,comme type d'une 
autre division, le Pyrula papyracea de Lamarck (Bulla 
rapa, L.), dont l'animal, dans l'opinion de notre collabo- 
rateur, doit différer des Pyrules ficoïdes : toutefois, ne 
pouvant s'appuyer sur aucune observation de l'animal, ce 
n'est qu'avec doute, et sous toutes réserves, quil propose 
cette séparation, cequenous faisons remarquer nous-même, 
dans le but de provoquer les observations des personnes 
qui pourront rencontrer la coquille avec son Mollusque. 


Bien que la Pyrula lineata de Lamarck ait de grands 
rapports de forme avec la P. papyracea ; M. Souleyet 


JA 


serait néanmoins disposé à le considérer aussi comme 


(1) Nous avons cru devoir adopter le nom de Ficus, et rejeter celui de 
Ficula, proposé par M. Swainson, parce qu’à côté d’une caractéristique 
vague et incomplète, cet auteur cite la même coquille comme type de 
deux genres différents. 

Il nous a paru plus naturel de donner la préférence au nom de Ficus, 
anciennement proposé par d’autres auteurs, nous conformant, en outre, 
dans ce cas-ci, à un usage fréquemment adopté, et qui consiste à prendre 
pour désignation générique le nom spécifique de l’espèce type. C’est 
d’:illeurs faire acte de justice envers M. Rousseau, qui a le premier assi- 
gné d’une manière précise la place que ce groupe doit occuper dans la 
nomenclature. 


a MI4Ut 


appartenant à un animal différent, d'après lequel il y au- 
rait lieu d'établir un nouveau genre : c’est encore un sujet 
d'observation que nous croyons devoir signaler à l’atten- 
tion des conchyliologues voyageurs. 

Ainsi que nous l'avons dit plus haut, en présentant, 
d'après les premiers aperçus de M. Souleyet, ce nouvel 
arrangement pour les coquilles plus ou moins confondues 
dans le genre Pyrule de Lamarck, nous devons prendre 
toute la responsabilité du travail, et nous en chargerons 
d'autant plus facilement notre conscience que, moins que 
personne, nous n'avons la prétention de fixer la limite 
des genres. Gest donc aussi sous ces réserves que nous 
allons donner la liste des espèces de cette famille, dans 
l'ordre que nous venons d'indiquer. 


Genre Pyruze. Pyrula, Lam. 


1° PYRULA CANALICULATA. 
Murex canaliculatus, Lin. 


(Reeve. Mon. Pyr. f, 26.) 
Habite : Les côtes des Florides. 
2° PyRULA ARUANA. 


Murex aruanus, L. 
Pyrula carica, Lam. 


(Reev. Monopr. f. 16.) 
Habite? 


3° PyruLA PERVERSA, 
Murex perversus, Lin. 


(Reev. Monopr. f. 13.) 


Habite : Les côtes des Florides. 


= AS 


4° Pyauza Kienert, Philippi. 
Pyrula perversa, var., Kiener. 

(Kien. Monog. Pyr. pl. 9, f. 2.) 
Habite : Les côtes du Mexique? 
Os. M. Philippi a décrit cette espèce dans le Zeitschrift für mala- 

kozoologie, ann, 1848. 

5° PyruLA CANDELABRUM, Lam. 

(Kiener. Monog. pl. 8, f. 2.) 
Habite..…....? 


Quelques personnes considèrent celte espèce comme 
une simple variété du P. perversa. 


6° PyruLA spiRATA, Lam. 
Murex pyrum, Dillw. 
Fulgur pyruloides, Say. 
(Reev. Monogr. f. 27.) 
Habite : Les côtes de la Floride, le golfe du Mexique. 
7° PyruLA cOARCTATA, Sow. 
(Journ. de Conch. 1852, pl. 7, f. 3.) 
Habite : Les côtes de la Floride? 


Genre MezoncÈne. Melongena, Schumacher. 


4° MELONGENA FASCIATA, Schum. 
Murex melongena, Lin. 
Pyrula melongena, Lam. 
(Reeve. Monog. Pyr. f. 18.) 


Habite : Saint-Domingue. 
2° MeroncenA Bezknari, Nobis. 
(Journal de Conch. année 1852, pl. 2, f. 5.) 


Aabite : Les côtes des Florides, 
16 


AE 


—— (46 — 


3° MELONGENA CORONA. 
Murex corona, Lin. 
L'usus corona, Lam. 


(Reev. Monog. Pyr.f. 7.) 
Habite : Les côtes sud des Florides. 


5° Mezoncena Bezcnen, Hinds. 
(Moll. Voy. Sulphur, pl. 2, f. 1-3.) 
Habite : San Diego, Californie. 


6° MELONGENA PATULA, Brod. 
(Reev. Mon. Pyr. f. 20.) 
Habite : Les côtes de la Californie, Acapulco. 


7° MeLonGENa BisriNOsA, Philippi. 
(Journ. Conch. pl. 8, f. 3.) 
Habite : Le golfe du Mexique. 


8° MELONGENA GALEODES, Lam. 
Pyrula hippocastanum. Enc. met. 
Murex calcaratus, Dillw. 


(Kien. Mon. pl. 5, f. 2.) 
Habite : Les Moluques, les I. Philippines. 


9° MELONGENA SQUAMOSA, Lam. 
Pyrula myristica. Encyc. met. 
Var.— angulata, Lam. 
(Kien. Mon. Pyr. pl. 4, f. 2, pl. 7, f. 2.) 
Habite : L'Océan Indien. 
10° MELONGENA PARADISIAGA. 


Pyrum Paradisiacum, Chem. 
Buccinum pyrum, Gmel. 


— 147 — 
Pyrula nodosa, Lam. 
2, CÜTIN A, Id, 
(Reev. Mon. f. 17, a et b.) 
Habite : La mer Rouge, Mozambique, Ceylan, etc. 


11° MELONGENA BUCEPHALA. 
Murex carnarius? Chem. 


Reev. Mon. pl. 7, f. 24.) 
P 


Habite : L'Océan Indien, Lamarck. Côtes du Mexique, 
Reeve. 


12° MELONGENA VERSPERTILIO. 
Murex verspertilio, Gmel. 
—  pugilinus? Born. 
Var. Pyr. fulva, Desh. 


(Kien. Monogr. pl. 1, f. 1.) 
(Desh. Voy. Bellang. pl. 2, f. 5.) 


Habite : L'Océan Indien. 
13° MELONGENA COCHLIDIUM. 


Murex cochlidium, L. 
Fusus cochlidium, Lam. 


(Kien. Mon. Fus. pl. 30,f. 1.) 
Habite : Détroit de Torrès. 
14° MELONGENA LAcTEA, Reeve. 
(Reeve. Monog. pl. 3, f. 8.) 
Habite : Les îles Philippines. 
15° MELONGENA Moro. 


Murex morio, L. 
Œ'usus morio, Lam. 


218 


Var. Fus. coronatus, Lam. 
(Reeve. Monog. fig. 3.) 
Habite : Les Antilles. La côte ouest d'Afrique. 
16° MELONGENA TERNATANA. 
Murex ternatanus, Gmel. 


Fusus pyrulaceus, Brug. 
Pyrula ternatana, Lam. 


(Reeve. Mon. Pyr. f. 6.) 
Habite : L'Océan Indien. 
17° MELONGENA TuBA. 


Murex tuba, Gmel. 
Pyrula tuba, Lam. 


(Reeve. Mon. pl. 1x, f. 22.) 
Habite : Les mers de Chine. 


18° MELONGENA ELONGATA. 
Fusus elongatus, Kiener. 


(Reeve. Mon. Pyr. f. 5.) 
Habite : L'Océan Indien. 
19° MELONGENA COLOSSEA. 
Fusus colosseus ; Lam. 
(Kien. Mon. fus. pl. 25.) 
Habite : Les mers de Chine. 


Genre Ficus, Rousseau. 


1° Ficus LæviGarTus. 
Bulla ficus, L. 
Pyrula ficus, Law. 


(Reeve. Mon. Ficula. f. 4.) 
Habite : L'Océan Indien. 


— 149 — 


99 Ficus RETICULATUS. 
Pyrula reticulata, Lam. 
Var. P. ficoides, Lam. 
(Reev. Mon. Ficula. f. 1.) 
(Kiener Monog. pl. 13. f. 2. 


Habite : L'Océan Indien. 


) 


3° Ficus venrricosus, Sow. 
Bulla decussata? Wood. 


(Reeve. Mon. Pyr. f. 3.) 
Habite : Panama. San-Blas. 


4° Frous Dussumieri, Kiener. 
(Kiener Mon. pl. 11.) 
Habite : Les mers de Chine. 


5° Ficus cracizis, Sow. 
(Catalog. Tankerville. Appendix.) 
Habite : Le golfe du Mexique. 
Os. M. Philippi a décrit cette espèce sous le même nom, et pres- 


que dans les mêmes termes, dans le Journal Zeitschrift für Maloko- 
zoologie, année 1848, pag. 97. 


Nov. GEn. 


N....? PapyracEea, Brug. 
Bulla rapa, L. 
Pyrula papyracea, Lam. 
(Reev. Mon. Pyr. pl. vu, f. 21.) 
Habite : L'Océan Indien. 


Os. S'il était reconnu que ce genre dût être conservé, il devrait 
porter le nom de Rapa, déjà indiqué par Klein. 


— 150 — 


Nov. GE. 
N....? LINEATA. 
Pyrula lineata, Lam. 
Pyrula bulbus, Sow. 
— _elata, Wagner. 


(Reev. Mon. Pyr. pl. 8, fig. 28.) 
Habite..…..? 


Nota. M. Krauss, dans son ouvrage sur les Mollusques de la 
partie sud de l'Afrique, dit qu'il a été trouvé une fois sur le rivage de 
la côte Natale, un exemplaire de la 2°. lineata de Lamarck, mais 
que la coquille avait, en outre des lignes longitudinales qui distin- 
guent le type, plusieurs taches arrondies au milieu du dernier tour. 


Nous allons maintenant passer en revue les espèces 
qui ont été classées à tort parmi les Pyrules, soit par 
Lamarck, soit par des auteurs postérieurs, et nous sui- 
vrons, pour cette nomenclature, l’ordre alphabétique. 


P. ABBR£EVIATA, Brug. 
Murex galea, Chem. 


Cette espèce appartient au genre Pourpre, auquel 
M. Kiener l’a rapportée. 


P. anoMALA, Reeve. 
(Mon. des Pyr. pl. 3,f. 10.) 


M. Reeve a reproduit sous ce nom, dans sa monogra- 
phie, une coquille figurée dans le 4nimal Kingdom de 
Griffith, sous le nom de P. striata. Nous croyons que 
cette coquille appartient au genre Fusus, et doit être 


placée près du F. afer. 


P. Bezoar, Lin. (Buccinum). 
(Reeve. Mon. Pyr. f. 15.) 


— 191 -- 


Cette espèce a été classée avec raison, par M. Kiener, 
dans le genre Pourpre. 


P. cLaAveLLA, Reeve. 


(Reeve. Mon. pl. 3, f. 9.) 


Cette coquille nous semble ne pouvoir être admise dans 
aucun des groupes formés aux dépens des Pyrules de 
Lamarck. C'est plutôt un Fuseau. 


P. crassa, Gray. 
(Martini, pl. 120, f. 1099 et 1100.) 


C'est le Buccinum crassum de Gmelin, le Bucc. plum- 
beum de Chemnitz (fig. 1806-7), et nous ne comprenons 
pas comment M. Gray a mis cette coquille au nombre 
des P yrules, alors que beaucoup d'auteurs la considéraient 
comme une Eburne. 


P. crAssicauDa, Philipp. 


M. Philippi a décrit cette coquille dans le Journal 
Zeitschrift fur Malakozoologie (année 1848), mais d’une 
manière succincte, et sans renvoyer à aucune figure : il 
l'indique comme étant très voisine de la P. tuba, auprès 
de laquelle nous l’aurions placée nous-même dans notre 
liste, si nous avions été certain que ce füt réellement une 
bonne espèce. 


P. Derormis, Lam. 
(Kiener. Mon. Purp. pl.'19, f. 56 a.) 


C'est avec raison que M. Kiener a rapporté celte espèce 
au genre Pourpre. 


NS 


P. ezoxcara, Gray. 


M. Gray a décrit sous cette désignation, dans la Zoo- 
logie du voyage du capitaine Belcher, une espèce qui 
appartiendrait au groupe des Ficus; mais nous pensons 
que ce n’est qu'une variété de la reticulata : elle n’a pas 
été figurée. 


P. zicnarra, Reeve. 
(Reeve Mon. pl. 3, f. 12.) 


Cette coquille nous paraît tout à fait appartenir au 
genre Fusus, dans lequel M. Reeve pensait qu'on pouvait 
tout aussi bien le faire entrer. 


P. Marriniana, Philippi. 
(Phil. Abbildung. pl. 1, f. 9.) 


Nous n'avons osé placer cette coquille, à titre d'espèce, 
dans nos Meélongènes : nous sommes porté à penser que 
l'exemplaire figuré était une coquille jeune, peut-être de 

P 5 q J ) 


la M. bispinosa. 


P. mawz, Gray. 
(Reev. Mon. pl. 8, f. 25.) 


Nous ne pouvons précisément dire à quel genre appar- 
tient cette coquille, mais nous ne saurions la mettre dans 
aucune des divisions de la famille des Pyrules. M. Sou- 
leyet partageait cette opinion. 


P. nermiToineA, Chem. (Murex). 
(Kien. Mon. Purp. 19, f: 574) 


C'est encore avec raison que M. Kiener a fait entrer 


cette espèce dans Île genre Pourpre. 


Le 


— 153 — 


P. ocrorEuca, Menke. 


(Phil. Abbild. pl. 1, f. 3-6.) 


Cette coquille, qui présente une série de dents très 
prononcées à l’intérieur du bord droit, ne nous paraît pas 
devoir être rangée dans la famille des Pyrules : elle avait 
même été décrite antérieurement par M. Broderip, sous 
le nom de Purpura xanthostoma, dans les Proceedings de 
la Société zoologique de Londres. 


P. pr1cATA, Lam. 


Nous trouvons dans les animaux sans vertèbres de 
Lamarck une Pyrule, nommée par lui Plicata, et qui n’est 
mentionnée, ni dans la Monographie de M. Kiener, ni 
dans le Recueil des coquilles de M. Delessert. Dans le 
but de réparer cette omission regrettable, nous avons 
inutilement consulté la collection de Lamarck, aujourd'hui 
entre les mains de M. Delessert : la coquille ne s'y trouve 
plus. Elle existe peut-être dans la collection du Muséum ; 
mais nous savons aujourd'hui qu'il serait inutile d'en 
demander Ja communication. 


P. rap4a, Lam. 
Murex rapa, Gmel., non Lin. 
(Reev. Mon. Pyr.pl. 4, f, 14.) 


Cette espèce est considérée aujourd'hui par la plupart 
des auteurs, comme appartenant au genre Pourpre. 


P. Sanrancez1, Maravigna. 
(Revue Zool., année 1840.) 


Cette coquille, qui paraît n'avoir été rencontrée qu'une 
seule fois, près de Messine, a été décrite si succinctement 
par l’auteur, qu'il nous est impossible de la reconnaître. 
Ce pourrait bien être une variété ou une monstruosité 
d'un Cassis ou d’un Cassidaria. 


64 


P. squamuLarTa, Philippi. 
(Moll. Sicil. pl. x1, f. 21.) 


L'auteur a décrit aussi cette espèce sur un seul exem- 
plaire, trouvé sur la côte de Panormi : elle ne nous paraît 
pas appartenir au groupe des Pyrules. 


P. Sririzzus, L. (Murex). 
(Reeve Mon. pl. 1x, f. 29.) 


Nous pensons, avec M. Souleyet, que cette coquille 
appartient au genre Murex, et doit être placée non loin du 
M. haustellum. 


P. sTriaTA, Gray. 


(Animal. Kingd. pl. 37, £. 4.) 


Nous ne savons pas pour quel motif M. Reeve a adopté, 
pour cette espèce, un autre nom, celui d'anomala, sous 
lequel il l’a représentée dans sa Monographie des P yrules, 
pl. 3, f. 10. Voir la note ci-dessus, au mot anomala. 


P. susrosrrATA, Gray. 


(Bechey's Voy. pl. 36, £. 15.) 


M. Reeve, tout en classant cette coquille parmi les 
Pyrules (pl. 3, f. 11), trouvait cependant qu'elle avait 
plus de rapport avec les Turbinelles : nous croyons 
qu'elle appartient au genre Fusus, dans lequel elle avait 
été classée d'abord, sous le nom de #. lapillus, par 
MM. Broderip et Sowerby : voir le Zoological Journal, 
vol. 4, p. 378. 


P. versicoLor, Gray. 
(Bechey s Voy. p. 114.) 


Cette espèce a été décrite assez succinctement par 
M. Gray, dans la partie Zoologique du voyage du capi- 


_ 


— 15 


[4 


taine Belcher : elle ne nous parait appartenir à aueune 
des divisions de la famille des Pyrules de Lamarck. Elle 
n'a malheureusement pas été figurée dans l'ouvrage. 


P. Xanraosroma, Brod. 


Sous ce nom, MM. Broderip et Sowerby ont décrit une 
Pourpre, que M. Menke a placée ensuite parmi les 
Pyrules, sous la désignation de P. Ochroleuca : (voir plus 
haut). 


Nous allons maintenant rappeler la description de deux 
des espèces citées dans la nomenclature ci-dessus, et ap- 
partenant, l’une aux Pyrules proprement dites, et l’autre 
au groupe des Mélongènes : nous croyons que la premiè- 
re, décrite par M. Sowerby dans l’appendix du Cat. de 
Tankerville, n’a jamais été figurée : quant à la seconde, 
elle nous paraît avoir été dessinée d'après des exemplaires 
imparfaits, et nous pensons que la représentation d’un 
individu adulte, et frais, sera utile pour fixer complète- 
ment l'opinion des conchyliologues sur les caractères de 
l'espèce, du reste fort intéressante en raison de son affi- 
nité avec certaines variétés de la MéLoxcëne, type du 
groupe. 


1° Pyruza coarcraTa, S0w. (PI. VIL £. 3.) 


(Appendix of the Catalogue of Tankerville, pag. 17.) 


P. Testa pyriformi, transversè striatà , albidä, longitu- 
dinaliter strigis aurantiaco-brunneis ornatä; anfractu ul- 
timo ventricoso, ad basim subit coarctato, in canalem 
longum decurrente; supernè noduloso-carinato ; spir& de- 
pressiuscula, apice mamillari; aperturä intus sulcata ; 
columella obliquissimè uniplicata. 


Long. 95 mill.; larg. 45 mill, 


—- 156 — 


« Coquille pyriforme, striée transversalement, blan- 
» che, ornée de bandes longitudinales étroites, d'un 
» brun-orangé; le dernier tour ventru, se rétrécissant 
» subitement à la base, où il se termine en un long canal, 
» et présentant à sa partie supérieure une carène nodu- 
» leuse : spire déprimée, la pointe mamelonnée; l’ouver- 
» ture sillonnée intérieurement : columelle ayant un pli 
» très oblique (à la base). » 


Cette élégante coquille, dit M. Sowerby, ressemble 
assez, par sa forme générale, au Pyrula spirillus de La- 
marck; mais son pli columellaire est beaucoup plus 
oblique, et le mamelon qui termine la spire est plus petit : 
elle est, en outre, différente par sa coloration. 

Cette espèce ne paraît pas devoir être sénestre, et nous 
serions porté à croire que M. Sowerby s’est trompé, en 
disant que dans la collection de Tankerville, il en existait 
un exemplaire en cet état : il pourrait avoir considéré 
comme tel quelque variété du perversa. 

L'exemplaire, que nous possédons dans notre collec- 
tion, est plus grand que celui de Sowerby, puisqu'il a 
112 mill. de longueur sur 57 mill. de largeur. Par suite 
de sa dimension, les nodosités qui couronnent la carène 
du dernier tour sont plus prononcées, et affectent la forme 
épineuse. La partie intérieure empreinte de sillons assez 
saillants, est jaunâtre : il existe un exemplaire beaucoup 
plus petit dans la collection de Al. Largilliert, et l’on peut 
en inférer que cette espèce varie dans ses dimensions, 
comme le P. perversa, dont elle se rapproche beaucoup. 
Il est même probable que ces deux coquilles ont été sou- 
vent confondues dans les collections ; mais il nous paraît 
évident qu'elies sont distinctes : la forme arrondie de 
l'ouverture, et celle du dernier tour, se terminant presque 
subitement en un canal long et assez étroit, sont des ca- 
ractères qui nont point échappé au coup d'œil de 


M. Sowerbv. 


— 157 — 


La figure que nous donnons de cette espèce représente 
l'exemplaire de notre collection, réduit d'environ un 
tiers. 


2° Meconcena mispinosa. (PI. VIII, f. 3.) 
Pyrula bispinosa, Philippi. 


M. Testa ovato-fusiformi, solidä, imperforatä, albà, 
transversim undiquè rugoso-lirat& ; anfractibus 6-7, supernè 
angulatis, ultimo ad angulum seriebus duabus, ad basim 
serie unicä spinarum armalo, Spinis subsquamosis ; propè 
canalem serie squamarum tnstracto ; anfractibus superio- 
ribus ad angulum spinoso-tuberculatis ; suturis plus minüsve 
squamalis; aperturd intus aurantio-lutescente, ad basim 
nigro-fuscescente. 


Long. 75 mill.; larg. 50 mill. 


« Coquille ovale, fusiforme, solide, sans ombilic, 
» blanche, partout traversée de sillons et de côtes irrégu- 
» lières et rugueuses ; six à sept tours de spire, anguleux 
» à leur partie supérieure : le dernier tour offre à l'angle 
» une série d'épines fortes, un peu squameuses, immé- 
» diatement au-dessous de celles-ci une seconde rangée 
» d’épines moins fortes et plutôt tuberculeuses, et, vers 
» la base, une troisième série d'épines assez élevées, enfin, 
» près du canal, à l'endroit de l'ombilic qui est fermé, 
» une série de ces épines en forme d'écailles; les tours 
» supérieurs sont aussi anguleux, et sont couronnés de 
» petits tubercules subépineux : la suture des tours est 
» plus ou moins squammeuse : l'ouverture est à l'intérieur 
» d'un jaune pâle un peu nuancé d'orange : on voit à la 
» base une belle zone d’un noïr-brun assez vif, qui ne se 
» prolonge cependant pas jusqu’à la marge. » 


Nous reproduisons cette coquille d'après un très bel 
exemplaire que M. Largilliert a eu l'obligeance de nous 


re 


communiquer, parce que les descriptions et les figures 
données par M. Philippi (1) et par M. Reeve (2) ne sont 
pas complètement satisfaisantes, et pourraient induire en 
erreur sur l'identité de l'espèce, ce qui est dû à ce que 
ces auteurs n'ont pas eu entre les mains cette coquille 
adulte et en bon état. 

Ainsi M. Philippi a décrit l'espèce sur une coquille 
jeune, ce que prouvent, d’une part, l'existence constatée 
par Jui d'un ombilic qui disparaît avec l'âge, et de l’autre, 
la présence, autour de la coquille, d’une bande brune 
qui cesse aussi d’être visible à l'état adulte, ou qui, du 
moins, est à peine visible. 

Quant à M. Reeve, il a eu à sa disposition un exem- 
plaire meilleur, c'est-à-dire plus avancé en âge, et par 
conséquent plus complet sous le rapport des accidents du 
ist, mais il n’a mentionné, ni fait représenter cette belle 
zône brune placée à l’intérieur de l'ouverture, vers la 
base, coloration qui semble être un caractère propre à 
l'espèce, que M. Philippi a indiqué dans sa figure, et que 
uous avons constamment rencontré dans les exemplaires 
qui ont passé sous nos yeux. Si la coquille décrite par 
M. Reeve ne présente pas ce caractère, nous devons l’at- 
tribuer à ce qu'elle avait été exposée, sur le rivage, à 
l'action du soleil, qui a fait disparaître la coloration. 

Tels sont les motifs qui nous ont déterminé à donner 
une nouvelle figure de la Mel. bispinosa , et nous avons 
pensé que cette reproduction ne serait pas déplacée à la 
suite d'une nouvelle classification des Pyrules de La- 
marck : toutefois, ce petit travail, rédigé d'après quelques 
indications de notre savant ami, M. Souleyet, et qui eût 
été bien plus complet, s'il avait pu s'en charger lui-même, 
ne saurait être considéré comme établissant définitive- 


(1) Abbildungen..…... pl. 4, fig. 7, 6. 
(2) Monog. of Gen, Pyrula, pl. 6, fig. 19. 


— 159 — 


ment la limite des genres proposés. En indiquant, comme 
nous l'avons fait, des opinions indécises, des questions 
encore à résoudre, nous avons surtout voulu signaler à 
l'attention des observateurs quelques-uns des points sur 
lesquels ils pourront, avec fruit, diriger leurs recherches 
et leurs études. 


Su Ps 


Descriprion d’une espèce nouvelle du genre Moule 


(Mytilus), Lin., par M. Reczuz. 


Myricus susisrorrus, Recluz. (P]. VIIL, fig. 6-7.) 


M. Testa ovato-oblonga , castanea, concentricè rugosa, 


supernè ad sinistrum compressa et distorta; valva dextra 
margine postico ac supero arcuatim emarginato; valea si- 
nistra margine postico valde compresso et aucto ; intüs sub- 
margaritaceo, violaceo-livido, et pallido tincta. 


» 
» 
» 
» 
» 
» 
» 
» 
» 


» 


« Grande et belle Moule, d’un brun-marron, plus pâle 
dans son contour antérieur, sculptée de rides nom- 
breuses et concentriques : sommets courts et fortement 
inclinés en arrière : elle présente une particularité fort 
remarquable au milieu de ses congénères. 1° Son côté 
postéro-supérieur est très comprimé, de couleur noi- 
râtre, et présente une sinuosité très prononcée, corres- 
pondant à la lunule, dans la ligne de jonction des deux 
valves. 2° On remarque aussi la forme des valves du 
même côté, dont la postérieure est comprimée forte- 
ment et très avancée sur l’autre valve qui, à cet en- 


— [60 —- 


» droit, est excavée de telle sorte que cette excavation 
» loge le lobe avancé de l'autre valve. L'intérieur de la 
» coquille est d’un nacré peu prononcé, blanchätre, lavé 
» de pourpre livide, päle. » 


ss 


A 


Haut. 11 centimètres; larg. 7 cent.; épais. 4 cent. 


Le Myt. subdistortus parvient néanmoins à des dimen- 
sions encore plus grandes. Sur la pl. VIIL, f. 7, nous 
donnons la figure réduite, et fig. 6, la coupe de la co- 
quille, vue du côté sinueux. 

Cette coquille remarquable a été communiquée à 
M. Petit par un amateur, qui a eu l'occasion d'en voir 
plusieurs exemplaires présentant tous cette sinuosité, ou 
semi-torsion qui forme le caractère distinctif de l'espèce : 
nous ne l’avions rencontrée jusqu'à présent dans aucune 
collection. 

On n’a pu nous dire, d'une manière précise, l’Aabitat 
de cette Moule, mais on croit qu'elle est propre aux mers 
de la Chine. 

C. 


Descriprion d'une espèce nouvelle du genre Mirre, 


par M. Duvaz. 


Mitre guirlande. Mitra sertum, Duval. (PI. VIE, f. 1.) 


M. Test& fusiformi-ovatä, utrinquè atlenuata, crassa, 
solid, lœvigatä, rubido-castanet, maculis niveis tremulis 
infrà suturas et ad basim ornata, aliisque parvulis in medio 
ulitmi anfractés floccaté ; spira subacuminata, suturis im- 


— 161 — 


pressis subcoronatis ; aperturæ fauce subviolacea, margine 
læviter crenato, columelli sex-plicata. 


Long. 35-40 mill.; larg. 12-15 mill. 
Habite: Les îles Marquises? 


Charmante coquille qui, par la disposition et la vivacité 
de ses couleurs, mérite le nom de guirlande (sertum) que 
nous lui avons donné. 

Elle est de la même section que les 22. linbifera, Lam., 
Ticaonica de Reeve, amphorella, Lam., scutulata, etc., 
sous Je rapport de la forme et des dimensions ; mais elle 
se rapproche davantage de la M. amphorella, quant à la 
disposition des couleurs, et surtout de la variété 8 de 
Reeve. 

Toutefois, la 31. sertum a une forme ovalaire plus ré- 
gulière; sa spire est plus étagée; les tours, séparés par 
une suture très prononcée, sont bien plus saïllants : sur 
les individus bien frais, on voit distinctement des créne- 
lures qui correspondent aux petites taches blanches qui 
descendent des sutures. On compte dix tours de spire 
présentant des sillons garnis de points enfoncés distincts, 
qui le deviennent eucore davantage à la partie inférieure 
du dernier tour : sur la Ï. amphorella, ce sont plutôt des 
stries saillantes : le bord droit de cette dernière offre un 
renflement vers sa partie moyenne, et n'est nullement 
crénelé, tandis que notre espèce n’a pas le renflement et 
est assez nettement crénelée. Enfin, la 2. sertum compte 
six plis à la columelle, tandis que l'espèce de Lamarck 
n'en a que quatre, d’après cet auteur, ainsi que d'après 
MM, Kiener et Reeve. 

La coloration de notre espèce offre, sous un épiderme 
jaunâtre assez épais, des taches en zig-zag d'un beau blanc 
de lait sur un fond brun-rougeâtre assez vif. Ces taches 
forment une zone élégamment festonnée au-dessous des 
sutures, dont les crénelures sont également blanches. Les 


11 


RUES 


mêmes taches en zig-zag se reproduisent ordinairement 
sur le milieu du dernier tour, et surtout à la partie infé- 
rieure, où elles sont plus allongées. 

Nous n'hésitons pas à donner comme espèce distincte 
et nouvelle la coquille que nous venons de décrire, et 
dont il est arrivé plusieurs exemplaires en France. Tout 
nous porte à croire qu'elle vient des îles Marquises, ou de 
quelques-unes des îles de l'Océan Pacifique. 

Duvaz. 


DEscrirrior de coquilles nouvelles, par M. Perir DE 
LA SAUSSAYE. 


Purpura carensis, Nobis. (PI. vn, fig. 6.) 


P. Testa ovato-oblonga, imperforata, albicante, ferru- 

© , , 
gineo-zonala ; spira conico-acuta ; anfractibus quinis tuber- 
culatis, ultimo supernè biradiatim tuberculato , infernè 
bi-costato; apertura albicante; labro intùs lœvigato ; ad 
> P ; 
marginem dentato;, ac 3 vel 5 maculis fusco-ferrugineis 
tinclo. 


Operculo..…..…. 
Long. 48 mill.; larg. 26 mill. 


« Coquille ovale, allongée, imperforée, zonée de brun- 
» ferrugineux sur un fond blanchâtre; spire conique 
» aiguë; cinq tours de spire plus ou moins tuberculeux ; 
» le dernier tour ayant deux rangées de tubereules nodu- 
» Jeux à sa partie supérieure, et au-dessous de ceux-ci 


— 103 — 


» deux côtes assez élevées presque complètement dé- 
pourvues de nodosités : ouverture blanchâtre, lisse in- 
» térieurement; le bord droit offrant à sa marge quatre 
» ou cinq taches d’un brun-vif, et fortement crénelé dans 
» cette partie. » 


2 
= 


Cette espèce se rapproche beaucoup dans son ensemble 
de celle que M. Reeve a décrite sous le nom de P. fasciata 
(Mon. N°45), mais la nôtre est constamment tuberculée, 
et elle présente un plus grand nombre de fascies. Nous 
sommes porté à croire que le P, fasciata est celui qui 
nous vient assez fréquemment des Antilles; j'en possède 
un exemplaire qui se rapproche beaucoup de l'individu 
figuré par M. Reeve; mais cette espèce varie à l'infini, de 
telle manière même qu'on pourrait en faire plusieurs es- 
pèces, si l’on n'avait sous les yeux une nombreuse série 
d'exemplaires; toutefois, elle présente un caractère cons- 
tant qui n'existe pas dans le ?. capensis : elle a toujours 
le bord gauche teint de violacé à la base, près du canal. 


En outre, notre espèce habite le cap de Bonne-Espé- 
rance, au Cap des Aiguilles, où elle a été recueillie par 
M. Verreaux. 


Purpura Tissori, Nobis. (PI. vu, f. 4, a, b.) 


P. Testa ovata, subincrassata, imperforata, albicante, 
Jusco-nigricante nebulosè tincta ; spira breviuscula, angu- 
lao-acuminaia; anfractibus senis supernè concayo-angu- 
latis, ad angulum tuberculato-coronatis, tuberculis sub- 
spinosis; columella supra fuscescente, infra albicante ; 
apertura ovata, cinereo-albicante ; labro sulcato, margine 
subcrenato. 


— 164 — 


Var. Spira acuminata, anfractibus seriatim nodoso tu- 
berculatis, labro intüs dentato. (PI. vn, f. 4, b.) 


Long. 19-22 mill.; larg. 7-8 mill. 


« Coquille ovale, assez épaisse, imperforée, ou n'ayant 
» qu'une simple fente ombilicale, de couleur blanc sale, 
» nuancé de taches, ou zones irrégulières, d'un noir- 
» fauve; spire assez courte, anguleuse, aiguë, six tours 
» de spire déprimés en dessus et anguleux, l'angle pré- 
» sentant une série de tubercules sub-épineux; colu- 
» melle brunâtre en haut, blanchätre à la base ; ouverture 
» ovale, d’un gris-blanchâtre à l’intérieur; le labre sil- 
» lonné en dedans, la marge légèrement crénelée. 

» Var. (f. 4, b). Spire plus aiguë, les tours présentant 
» des séries transversales de nodosités régulières, alter- 
» nativement très prononcées, et très petites; le labre 
» plus fortement denté à l’intérieur. » 


Nous n'avons trouvé décrite nulle part cette petite 
espèce qui nous a paru assez bien caractérisée : elle vient 
de Bombay, où elle a été trouvée par M. le docteur 
Charbonnier, qui a bien voulu en doter notre collection. 
Nous la dédions avec plaisir à l’un de nos premiers sous- 
cripteurs, M. Tissot, de Nantes. 


Fusus Simonianus, Nobis. (PI. vu, f. 7.) 


F. Testa fusiformi, albicante; spira acuta ; anfractibus 
7, convexis , supernè depressiusculis, spiraliter liratis, liris 
plano-convexiusculis; apertura ovato-acuta, intùs albi- 
cante, luteo vel fusco tincta ; columella supernè subcanali- 
culata; labro intùs dentato ; canali brevi subobliquo. 


Long. 48 mill.; larg. 20 mil]. 


« Goquille fusiforme, blanchâtre; spire aiguë; sept 


— 165 — 


» tours de spire convexes, mais un peu déprimés à leur 
» partie supérieure; ceints de côtes décurrentes, plus ou 
» moins applaties; ouverture ovale-aiguë , d’une couleur 
» blanchâtre nuancée, tantôt de jaunâtre, tantôt d’une 
» teinte fauve; la partie supérieure de la columelle pré- 
» sentant à l'intérieur une callosité qui forme avec le 
» bord droit une sorte de sinus : le bord droit plus ou 
» moins denté à l’intérieur : le canal assez court, et obli- 
» quant un peu à gauche. » 


Il est assez difficile d’assigner une coloration précise à 
cette espèce, qui vit dans une localité où son test subit, 
sous ce rapport, des altérations dues, sans aucun doute, 
à l'état des eaux : en effet, quoique vivantes, les coquilles 
sont plus ou moins rongées à l’extérieur, où empreintes 
d’une teinte verdâtre : dans un jeune exemplaire que nous 
possédons, les côtes sont plus petites et plus serrées; on 
aperçoit à l'extérieur quelques taches ou flammules d'un 
brun-ferrugineux ; et l'intérieur de l'ouverture offre aussi 
une teinte de cette couleur. 


Cette espèce appartient à ce groupe de Fuseaux qui a 
fait l’objet d’un article publié par nous dans le Journal 
de Conchyliologie (2° vol., pag. 73 et suivantes). Elle se 
trouve au cap de Bonne-Espérance, près du cap des 
Aiguilles, et a été recueillie dans cette localité par 
M. Verreaux, qui a bien voulu nous en céder quelques 
exemplaires. 


Nous la dédions à notre collaborateur, M. de Saint- 
Simon. 


— 166 — 


Descriprion d’une nouvelle espèce de TROQuE, par 
M. Reczuz. 


Trocaus Bernarpu, Recluz. (PI. vu, fig. 5, «, b, c) 


T. Testa trochiformi, crassa, nigra, sulcato-costata ; 
costis granulatis, tribus majoribus, intermedianis minoribus, 
crenatis, interstitits grarulorum albido-lutescente maculatis; 
anfractibus-4 planis; apice acutiusculo ; apertura quadrata, 
alba, in fundo nigrescente; labio extus argenteo, bast 
anticè subtruncato;, labro extüs nigro, crenato, intüs ar- 
genteo. 


Operculum.…..… 


Haut. 1{ mill.; larg. 13 1/2 mili. 


Ce Troque, que nous dédions ici à M. Bernardi, est 
trochiforme, noir, sculpté de sillons et de côtes décur- 
rentes; les côtes granuleuses, au nombre de trois, assez 
grandes; les intermédiaires, plus petites, sont crénelées. 
Les espaces, entre les granulations et les crénelures, sont 
d'un blanc-jaunätre : cette coquille a quatre tours de spire 
planes, le sommet un peu aïgu : ouverture quadrangu- 
laire, blanche, avec le fond un peu noirâtre, et le péri- 
trème comme argenté : bord interne obliquement droit, 
sub-tronqué à sa base antérieure, labre bordé de noir et 
crénelé. 


Habite : La mer Pacifique? 


Nous avons décrit cette espèce d'après un individu 
appartenant à la collection de M. Petit de la Saussaye. 


— 167 — 


Cette coquille est surtout remarquable par la forine qua- 
drangulaire de son ouverture, dent les bords sont d’un 
beau brillant argenté. 


C. KR. 


Descriprion d'une nouvelle espèce de Peigne 


(Pecten), par M. BerNarni. 


Pecren Vanvincon, Bernardi. (PI. 8, fig. 1, 2.) 


P. Testa suborbicularis, æquivalvis, æquilateralis, alba 
undecim-costata, costis elevatissimis , rotundatis ,; supernè 
roseo-purpureis, lineis interpositis 1-2-3, striis transpersis 
decussantibus; margine crenata ; valva inferior alba. 


Long. et larg. 36 mill. 


« Coquille presque ronde, équivalve, équilatérale ; 
» chaque valve sculptée de onze côtes très saillantes : les 
» espaces qui les séparent sont très profonds, et garnis 
» de une, deux ou trois lignes longitudinales croisées par 
» des stries transverses ou concentriques qui couvrent la 
» surface des deux valves : les côtes de la valve supé- 
» rieure sont en dessus d’un joli rose-pourpré : les bords 
» sont tranchants et crénelés. La valve inférieure est 
» toute blanche, tandis que la valve supérieure est légè- 
» rement nuancée de rose. » 

Nous avons eu en notre possession plusieurs valves de 
cette jolie espèce, rapportée par un navire baleinier, pro- 


bablement de l'Océan Pacifique. B. 


— 168 — 


Nota. L'exemplaire dépareillé que M. Bernardi a bien 
voulu nous céder, et d'après lequel nous faisons figurer la 
coquille dont il s’agit, est évidemment mort el roulé, en 
sorte qu'il a pu échapper quelques caractères propres à 
l'espèce : ainsi, par exemple, les stries transversales et 
concentriques, signalées par M. Bernardi, pourraient bien 
n'être que la trace de squamules analogues à celles qui 
garnissent le P. manteau Ducal (Pecten pallium), et qui 
auraient été détruites dans notre exemplaire par l'effet du 
frottement, ou l’action du temps. 

M. Bernardi a dédié ce Pecten à Madame Eléonore 
Vanvincq, qui s'occupe avec beaucoup de zèle de l'étude 


des coquilles, 5: À: 


Descriprion de Narices nouvelles, et notice sur 
quelques espèces du même genre, par G. Reczuz. 


{1° Narrica sacirriFera, ÎWobis. (PI. vur, fig. 4, 5.) 


N. Testa parva, globoso-acuta, albido-lutescente, an- 
fractibus quinis, supernè (sæpius lacteis) strigis radiantibus 
impressis ; infimo globoso, albo quadrifasciato : [asciis ma- 
culis sagitiatis rufis ormatis; umbilico parvo, funiculato ; 
apertura ovata, albida; lineis juscis latiusculis decurren- 
tibus ornatu; labio sub umbilico supernè et anticè concavo. 


Operculo testaceo ? 
aber 


Petite espèce de forme globuleuse, à spire saillante, 
conique et aiguë, formée de cinq tours de spire convexes, 


— 169 — 


rayounés de stries courtes et profondes à leur sommet : le 
dernier globuleux, orné de quatre zones décurrentes 
blanches, peintes de taches roux-brun, en fer de flêche, 
dont la pointe est dirigée vers l’ouverture : de ces taches, 
celles qui ornent la première et la dernière fascie, sont 
plus grandes et plus foncées en couleur, et plus distancées 
que celles des deux fascies intermédiaires : l’ombilic est 
médiocre et presque rempli par un funicule spiral, dont 
le sommet, demi-rond, est plus volumineux. Ouverture 
ovalaire, ayant le bord interne convexe antérieurement, 
au-dessus de l'ombilic, et très concave en dessous. L’ins- 
pection de ce bord par sa face antérieure, comprimée lé- 
gèrement dans son trajet, dénote un opercule testacé, qui 
cependant nous est inconnu. 


Haut. 16 mill. Larg. 15 1/2. mill. Epais. {1 mill. 


Observation. De toutes les espèces approchantes qui 
nous sont connues, la V. Sagittifera n'a de rapport 
qu'avec la W. Zelandica de Quoy; mais elle n'a jamais 
que quatre rangées de taches, au lieu de cinq, qu'on 
trouve dans celle de M. Quoy : ces dernières sont de 
même forme, de même grandeur, et toutes également dis- 
tantes les unes des autres : le fond de la coloration du 
test est constamment d'un roux intense, et non blan- 
châtre : enfin, son ombilic est plus dilaté, et son furicule 
plus robuste, que dans notre espèce. 

La N. sagütifera diffère de la N. elegans, Nobis (Journ. 
Conch. pl. 13, f. 4.), par ses dimensions, son dernier 
tour moins transversal et moins ventru, et autrement 
coloré : son ombilic est aussi plus petit, et son funicule 
moins gros que dans la W. elegans. 


Notre N. elegans nous paraît avoir été figurée ancien- 
nement par Knor, 2, t. x*, fig. 5. La position que lui a 
donnée le peintre ne montre que les trois fascies supé- 


— 170 — 


rieures : c'est là toute la différence que nous y trouvons. 
La IV. sagütata de Menke (Syn. Moll. Nov. Holl.) n’a 
pas de rapports avec notre N. Sagittifère. 


2° Narica Boureuienarr, Nobis. (PI. vn, fig. 8.) 


N. Testa, parva, g'obosa, crassiuscula, colore varia, 
nunc punctis rufis adspersa, nunc punclis castaneis rotun- 
datis, arcuatis, vel con/tuentibus et flammis longitudinalibus 
efformantibus ornata ; anfractibus sentis, convexo-depressis, 
suturd profunda divisis, umbilico infero, profundo, funi- 
culo lincæformi instructo; apertura semi-circulari. 


Opereulo. Testaceo, anticè bisulcato, costà intermedia 
canaliculat& insiructo, ad apicem costà latä depressd 
notalo. 


Habite : Madagascar, canal Mozambique. 


Petite coquille globuleuse, un peu épaisse, de couleur 
variable : sur un fond blanc, elle est tantôt peinte de 
points roux ou bruns très petits, et sinués assez régulière- 
ment, avec une fascie obscure au centre du dernier tour, 
tantôt ornée de points oblongs ou arqués, plus gros, dont 
plusieurs sont confluents et forment des flammes longitu- 
dinales plus ou moins allongées : six tours de spire cons- 
tituent la coquiile : ils sont convexes et légèrement dé- 
primés en dessus, séparés par une suture étroite et 
profonde : spire demi-ronde, à sommet aigu et brun. 
L'ombilic est infère, c’est-à-dire qu'il est au-dessous du 
centre du bord interne, comme dans plusieurs espèces 
qui manquent de fanicule, quoique cependant il en pos- 
sède un en forme de ligne étroite et spirale. Ge caractère 
de l’ombilic se trouve dans les Matica vitata (Lk.), 
pygmæa (Phil.), cincta (Nobis), etc. 


L'opercule est testacé, imprimé de deux sillons anté- 


— 171 — 


rieurs circonscrivant une côle canaliculée dans son trajet. 
Le sommet de cet opercule est ceint antérieurement d’une 
callosité en forme de côte large et déprimée qui rend le 
sommet enfoncé en creux. Get opercule a des rapports 
avec ceux des Vaiica Elenæ, Cayanensis, fanel, vario- 
laria, et autres. 

Notre espèce se rapporte avec certaines variétés de la 
Mat. vütata; mais le contour de son ombilic n’est jamais 
brun, caractère constant dans l'espèce de Lamarck : sa 
coloration, quant à la variété ponctuée, et non flammulée, 
n’a aucun rapport avec celte dernière, et s’il y a quelque 
analogie entre les deux, pour la var. flammuiée, les flam- 
mules de la nôtre sont autrement dessinées. La variété 
ponctuée est plus commune. 


Haut. 14-15 mili. Lerg. 14 5/4 mili. Epais. 11 mill. 


Nous avons décrit, en 1843, dans les Proceedings de 
la Société zoologique de Londres, une Natice, qui n'a 
point encore été figurée, et à laquelle M. Petit veut bien 
consacrer une place sur une de ses planches. Nous allons 
en reproduire la description, en signalant la singularité 
que présente son opercule. 


Narica FLemwetaxa, Nobis. (PI. vu, fig. 2, 2°.) 


Proceed. of. Zool. Soc. Lond. 1843, pag. 207. 


N. T'esta ovato-oblonga, crassiuscula, lactea, nitida, 
polüa, lævissimè siriata ; anfractibus senis, depresso-con- 
vextiusculis, infimo ovalo-convexo , supernè subconico; 
spira depresso-conica, apice exalbido ; apertura angusta, 
semi-rotunda; columella oblique rectiuscula, in medio sub- 
convexa, externè callosa, crassa; umbilico profundo, su- 
pernè partim tecto, exlernè angulo vix notato circumdato, 


172 


basi in canalem profundum arcuatum prolongato, à funr- 
culo modificato. 


Junior. Canali umbilico subconsolidato, lineari. 


Opercul. Cartilagineum, luteum, tenuissimum , margine 
antico, hyalino zonatum, fascia latä, purpureo-rufä, apice 
revolutä, superficie eleganter radiatim striatä valdè differt. 
Testa interdüum albo dilutè straminea, seu ferrugineo par- 
lun lincta. 


Habite : Sorsogon, île de Luçon, plages sablonneuses. 


Coquille ovale-oblongue, épaisse, blanche, brillante, 
polie, très finement striée; six tours de spire, légérement 
convexes, le dernier un peu conique à sa partie supé- 
rieure ; spire déprimée-conique; ouverture assez étroite, 
semi-ronde; columelle obliquement droite, un peu con- 
vexe au milieu : ombilic profond, couvert en partie par 
la callosité, prolongé en canal profond. 

Opercule cartilagineux, mince, jaune, présentant à la 
superficie de jolies stries rayonnantes, mais surtout re- 
marquable par une fascie large, d’un brun-pourpre, qui 
ressort au milieu de la teinte hyaline de cette pièce acces- 
soire, ainsi qu'on le voit sur la planche vn, fig. 2°. 

Cette espèce est voisine de la N. mamilla, var. lactea, 
de Linné, mais elle en diffère par sa spire aiguë, et par 
lombilic ouvert: elle se distingue aussi de la W. uber, 
avec laquelle elle a beaucoup de rapports, en ce que cette 
dernitre a l'opercule entièrement jaune, et des stries 
moins fines. 


Note sur la NaricA LABRELLA, Lam. An. S. Vert. 6, 
p. 201. 


Lorsque nous étudiâmes les espèces du cabinet de 
Lamarck, nous fûmes frappé de la ressemblance de forme, 


— 173 — 


d'ombilic, d'ouverture, que la Vatica labrella avait avec 
la N. collaria du même auteur : toutefois, nous avions 
remarqué que la coloration du test différait beaucoup, 
celle-ci nuée d’une sorte de réseau confus de taches roux- 
brun, entremélées d’autres blanc-jaunâtres, inégales, ou 
rayée de même couleur ; les sommets des tours, zonés de 
blanc, sont ornés d’une chaîne de taches roux-brun 
foncé ; l’ombilic est entouré d’une large zone roux-brun 
très foncé, et la même teinte colore le bord interne et le 
sommet du funicule : enfin, l'ouverture a une teinte violet 
foncé : le sommet du dernier tour est arrondi ou ascen- 
dant, les autres de même ou déprimés. 

La N. labrella est d’un blanc sale, dit Lamarck : nous 
possédons aujourd’hui un individu semblable au sien , et 
un autre d’un blanc plus tranché. Aucune des deux n’a 
de taches sur les tours, autour de l’ombilic, ni au bord 
interne : la coloration à l'intérieur de l'ouverture est d’une 
teinte rose-violet brillant : le sommet de tous les tours 
est aplati, et un peu anguleux à l'extrémité de cet apla- 
tissement. Lamarck dit, en parlant de l'ombilic, qu'il est 
en partie clos : sur les nôtres, cet ombilic est bien ouvert, 
et son funicule bien détaché, et nous nous rappelons 
qu'il en était ainsi sur le type de la N. labrella de La- 
marck, dont nous avions pris le croquis. 

D’après cela, la IV. labrella de cet autcur ne serait 
qu'une variété de coloration de la NW. collaria (Natica 
collaris, Sow. Cat. ‘Tank. 1825. — MNerita collari ornata, 
etc. Chemn. Conch. pl. 187, fig. 1895, a, b. — La Vatice 
Adanson, Seneg. coq, pl 13, fig. 2. — Natica Adansontii, 
Blv. Dict. Sc. nat. art. Natice, non Philippi.) 


G..R. 


— 174 — 


Descriprion d’une espèce nouvelle du genre Pisi- 
dium, par M. BoureuiexaT. 


A l'espèce nouvelle du genre Pisidium, que nous avons 
décrite dans le dernier numéro du Journal de Conchy- 
liologie, sous ie nom de sinuatum, nous venons aujour- 
d'hui encore en ajouter une autre, que nous croyons 
également inconnue, puisqu il nous a été impossible de la 
rapprocher d'aucune des espèces décrites jusqu'à ce jour. 

Nous devons cette nouvelle Pisidie à l’obligeance de 
M. Recluz, auqnel nous nous empressons de la dédier. 


Pisinrum Reczusianum, Nobis. (PI. 8, fig. 8, a, b, c, d.) 


P. Testa minima , inœquilaterali, ovali, complanata, 
pellucida, nitidiuscula, argutè concentricèque striata, epi- 
dermide pallido-cornea ; natibus valde prominulis ; liga- 
mento inconspicuo; dente cardinali minutissimo, obliquo, 
subacuto ; dente laterali obtuso, subproducto ; vix in valva 
perspicuis. 

Long. 3 mill.; larg. 2 mill.; épais. 1 mill. 


Cette petite coquille, très inéquilatérale, est ovale, 
aplatie, très finement striée de lignes concentriques, dues 
à l'accroissement de l'animal, ce qui lui donne un aspect 
un peu brillant; son test est recouvert d'un épiderme 
corné d'une nuance très pâle; ses natès sont proémi- 
nents, excoriés, et comme recourbés vers la partie anté- 
rieure ; sa dent cardinale est très petite, oblique, et pres- 
que aiguë, tandis que la dent latérale est obtuse et peu 
prolongée. Du reste, ces dents sont à peine visibles à 
l'œil nu. Ilen est de mème du lisament, que l’on ne peut 


— re 


apercevoir qu'en soumettant cette coquille au foyer d’une 
lentille. 

Cette charmante petite Pisidie habite les environs de 
Boulogne-sur-Mer, d'où M. Recluz l'a reçue. 

Comme nous le disions en commencant, il nousa paru 
impossible de confondre cette espèce avec celles qui sont 
déjà connues. 

En effet, si, à première vue, elle semble par sa petite 
taille, son apparence cristalline, et sa forme ovale, se 
rapprocher des Pisid. nüidum, thermale, fontinale, pul- 
chellum, etc., un examen plus attentif fait bientôt sentir 
des différences marquées. Ainsi, parmi ces dernières 
espèces, les unes s'en distinguent par leur coquille ven- 
true, les autres par leurs formes trigones, ou par leur test 
à peine inéquilatéral. 

Il est cependant une espèce qui, plus encore que toutes 
celles que nous venons de nommer, est voisine du Pisid. 
Reclusianum : c'est une coquille fossile des environs 
d'Epernay, le Pisidium lævigatum (Cyclas lævigata, Desh. 
Desc. des coq. foss. des env. de Paris, t. 1e", p. 116, 
N° 1, pl. xvunr, fig. 12-13. 1824). 

Voici, toutefois, les dissemblances qui existent entre 
notre espèce et celle de M. Deshayes, et qui en marquent 
la séparation. 


Le Reclusianum a la forme arrondie, le test aplati et 
comme comprimé. Or, ces caractères ne se retrouvent 
point chez le lævigatum, dont le test, plus large posté- 
rieurement et plus épais que le côté antérieur, est aussi 
plus ventru. 


Le premier possède des dents latérales et cardinales 
d'une extrême petitesse, tandis que la dent latérale du 
second est très bien marquée et se prolonge sur presque 
toute la longueur du corselet; ce qui même donne lieu 
à M. Deshayes de faire observer que cette dent latérale 


se TA 


du lœvigatum est plus épaisse et plus forte que celle des 
Cyclades vivantes de même taille. 

Enfin, le Pisidium Reclusianum est d’un volume plus 
faible, et sa coquille est marquée de’‘stries concentriques; 
or c’est, au contraire, au test lisse et poli que présente le 
lævigatum, que cette coquille doit le nom sous lequel elle 
est connue. 


Explication de la planche, fig. 8. 


a. b. c. P. Recluzianum de grandeur naturelle. 
d, 14: grossi, 
e. Charnière de l'espèce. 
BourGUIGNAT. 


Suite et fin du CATALOGUE DES COQUILLES MARINES des 
côtes de France, par M. PETIT DE LA SAUSSAYE. 


FAMILLE DES À'URBINACÉS. 


Genre Cadran. Solarium, Lam. 


SOLARIUM HYBRIDUM. 


Trochus kybridus, Lin. 
(Kiener Mon. pl. 4, f. 9 a.) 
Habite : Agde, M. Recluz. 


Os. Cette espèce ne devait pas être étrangère à Linné, et nous 
sommes porté à croire que c’est elle qu'il a décrite sous le nom de 
Trochus hybridus, d'autant que Gmelin la donne comme apparte- 
nant à la mer Méditerranée. M. Kiener, trompé par les figures de 
Chemnitz, que Gnrelin ne cite qu'avec un point de doute, donne le 
rom de S. hybridum à une autre espèce. 

Nous regardons aussi l'Aybridum comme très voisin du S, luteum 
de Lamarck, figuré par M. Kiener sur la pl. 4, f. 9. Gelle-ci serait au 
moins une variété constante, plus petite, et d’une coloration diffé- 
rente : elle habite l'Océan Indien. 


ARTE 


M. Philippi dit avoir trouvé le S. stramineum sur les côtes de Na- 
ples et de Sicile : M. Requien le cite, dans son catalogue, comme exis- 
tant sur les côtes de Corse, mais nous n’avons pas appris qu'on l’ait 
rencontré sur nos côtes méditerranéennes ; et nous ne citons cette 
espèce que pour appeler l'attention des collecteurs. 


Genre Troque. Trochus, Lin. 


1° Trocaus GRANuLATUS, Born. 
—  tenuis, Mont. 
—  papillosus, Da Costa. 
(Born. pl. 12, f. 9, 10.) 
(Chem. pl. 166, f. 1597-8.) 
Habite : Les côtes de la Manche, MM. Bouchard et 


De Gerville. Nos côtes de la Méditerranée, M. Recluz, 
M. Martin. ; 


2° Trocaus conurus, Lin. 
(Chem. fis. 1588.) 
(Penn. pl. 180, f. 104.) 
Habite : Nos côtes du Nord et de la Méditerranée. 


3° Trocuus z12vrHiNus, Lin. 
Var. T. violaceus, Risso. 


(Chem. pl. 166, f. 1592.) 
Habite : Comme la précédente. 


4° Trocaus coNuLoIDEs, Lam. 
(Chemn. pl. 166, f. 1591.) 
Habite : Avec la précédente. 


Os. Ces trois espèces varient à l'infini dans leurs dimensions, 
leurs formes, leurs accidents et leur coloration, en sorte que beau- 
coup d’auteurs les réunissent en une seule et même espèce, Nous 
serions disposé à adopter celte opinion, et nous ne les maintenons 

12 


— 178 — 


séparées dans notre liste que pour appeler à cet égard lattention des 
conchyliologues de nos côtes, afin qu’ils s’assurent par des observa- 
tions nouvelles, s’il y a réellement des espèces distinctes, ou des 
variétés constantes, ou de simples variétés accidentelles. 


5° Trocuus Laucieri, Payr. 
(Payr. coq. Cors. pl. 6, f. 3, 4.) 


Habite : Nos côtes de la Méditerranée, où elle parait 
assez commune. 


6° Trocaus Lævicarus, Phil. 
(Ph. mol. Sicil. pl. xr, f. 2.) 
Habite : Toulon, M. Martin. 


7° Trocaus crENuLATUSs, Brocchi. 
—  Pyramidatus, Lam. 
—  Matonü, Payr. 
—  exasperatus? Penn. 
—  exiguus, Mont. 


(Payr. coq. Cors. pl. 6, f. 5, 6.) 


Habite : Les côtes du Finistère, M. Collard. Les côtes 
de Provence, M. Thorrent. 


8° ‘Frocaus srriArus, Gmel. 
—  punclulatus, id. 
—  erythroleucos, id. 
—  depictus, Desh. 


(Chem. pl. 162, f. 1527-8 et 1529, a, b.) 
Habite : Nos côtes de Provence, M. Martin. 


9° TroCHUS FRAGAROIDES, Lam. (Monod.). 
—  Olivieri, Payr. 
—  ossilin, Adans. 
—  crassus, Mont. 


— 179 — 


(Payr. pl. 6, f. 15,16.) 
(Donovan, pl. 71.) 
Habite : Les côtes de la Manche et du Finistère, 
M. Collard. Nos côtes de la Méditerranée. 


10° Trocaus ArricuzarTus, Lam. (Monod.). 
—  Draparnaudii, Payr. 
—  turbinatus? Born. 
(Payr. pl. 6, f. 17, 18.) 
(Deless. pl. 36, f. 9.) 
Habite : Les côtes de la Provence, où elle est com- 
mune. Gette espèce paraît bien voisine de la précédente. 


11° Trocuus cinerarius, Lin. 
—  divaricatus, Gmel. 
—  lineatus, Da Costa. 
Var. Lessonü, Payr. 


(Chem. pl. 171, f. 1686.) 
(Payr. coq. Gors. pl. 7, f. 3, 4.) 


Habite : Nos côtes océaniques et de la Méditerranée. 


12° Trocaus saneuineus, Lin. (Turbo). 
Turbo purpureus, Risso. 
Trochus coccineus, Desh. 
—  Belliæi, Michaud. 
(Chem. pl. 171, f. 1675.) 
Habite : Bouc. Marseille, Toulon, Agde, M. Martin, 
M. Recluz. 


13° Trocaus FANULUM, Gimel. 
—  Ægyptiacus, Payr. 
(Pay. coq. Gors. pl. 6, f. 26, 27.) 
Habite : Nos côtes de la Méditerranée. Le Monod. 


— 180 — 


Ægyptiaca de Lamarck est une espèce différente, parti- 
culière à la mer Rouge. 


14° Trocaus MAGus, Lin. 
(Chem. 171, f. 1656-7, 1659.) 
Habite : Nos côtes du Nord, de l'Ouest et de la Médi- 


terranée. Cette espèce est de couleur très variable. 


15° Trocuus canazicuLarus, Lam. (Monod.). 
—  fasciatus, Born. 
—  Fermonü, Payr. 
—  tessellatus, Gmel. (3574). 
(Payr. coq. Cors..pl6, f. 11, 12.) 
(Born. pl. 12, £:3, 4.) 

Habite : Toulon, M. Martin. 


16° Trocaus Ricnarpu, Payr. 
—  margariaceus? Risso. 
(Goq-'Cors> pl. 75 1423 
Habite : Nos côtes de Provence, M. Kecluz, M. Martin. 


17° Trocaus umBiricaris, Lin, 
—  fuscatus, Gmel. 
(Born. pl. 72, f. 1.) 
(Chemn. pl. 171, f. 1666.) 
Habite : Nos côtes du Nord et de la Méditerranée. 


18° Trocuus Apansonn, Payr. 
—  turbinoides, Deshayes. 
— Adrialicus, Phil. 
(Coq. Cors. pl. 6,f. 7,8.) 
(Ph. coq. Sic. pl. 25, f. 10.) 
Habite : Les environs de Marseille, M. Martin. Agde, 
M. Recluz. Toulon, M. Torrent. 


— 181 — 


19° Trocuus RacreTri, Payr. 
—  timidus? Mont. 


(Coq. Gors. pl. 6, f. 9, 10.) 
Habite : Toulon, M. Thorrent. Agde. M. Recluz. 


Ogs. Nous ne mettons point en doute que de nouvelles recherches 
ne fassent découvrir sur nos côtes d’autres Troques que ceux dont 
nous venons de donner l’énumération. Divers auteurs en ont décrit 
un bon nombre des côtes d'Angleterre et de la Méditerranée, qu'on 
retrouvera probablement aussi sur notre littoral : il est aussi d’autres 
espèces décrites, mais non encore figurées, que nous n'avons osé 
citer, dans la crainte de commettre quelque double emploi. Notre 
catalogue devra être révisé, lorsque de nouvelles observations auront 
été faites, et c’est un travail critique, qui, fait par famille, deviendra 
une lâche plus légère à ceux qui voudront l’entreprendre, 


Genre Monodonte. Monodonta, Lam. 


1° MonoponrTa corALLinA, Lin. (Trochus). 
_ Coulurii, Payr. 
(Payr. coq. Cors. pl. 6, f. 19, 20 ) 


Habite : Agde, M. Zecluz. Toulon, Martigues, M. 
Martin. 


2° Morxoponra Vieizrori, Payr. 
_ araonis ? Bast. 


(Payr. pl. 6, f. 21-23.) 


Habite : Toulon, Martigues, M. Martin. Agde, M. 
Recluz. 


3° Monoponra Jussreui, Pyr. 
Trochus petholatus ? (rmel. 


(Payr. pl. 6, f. 24, 25.) 


Habite : Les mêmes localités que la précédente , 


M. Martin. 


— 182 — 


Os. Naus avons cru pouvoir conserver le genre Monodonte de 
Lamareck, mais en le considérant seulement comme une division 
sous générique, et en n’y faisant entrer que les espèces dont la colu- 
melle est plus fortement échancrée, ou tronquée à sa base, de ma- 
nière à former une saillie dentiforme bien apparente. 


Genre Turbo. Turbo, Lin. 


‘T'urso Rucosus, Lin. 
(Chem. pl. 180, f. 1782-3.) 
(Poli, pl. 52, f. 44-7.) 
Habite : Nos côtes de la Méditerranée. 


Genre Littorine. Littorina, Fer. 


1° LirrorinA LiTroRALISs, Gmel. 
Turbo littoreus, L. 
— vulgaris, Sow. 


(Donov. pl. 33, f. 1, 2.) 
(Sow. Gen. f. 1.) 
(Mat. et R. pl. 4, f. 8-11.) 


Habite : Les côtes-de la Manche, M. Bouchard. 


2° Larrorin a RuDIS, Mont. 


Turbo obligatus, Say. 


(Mat. et Rak. pl. 4,f. 12, 13.) 
(Deless. pl. 37, £. 5.) 
Habite : Les côtes de la Manche, M. Bouchard. 


39 LiTTORINA RETUSA. 
Nerita littoralis, Mat. et R. 


(M. et R. pl. 5, f. 15.) 
Habite : Nos côtes de la Manche, M. Bouchard. 


ee — 


4° LarroniNa NeriTOIDES, Lin. (Turbo). 
(Blv. Faun. fr. pl. 12, f. 8.) 


Habite : Les côtes de la Mancne, M. Bouchard, La 
Méditerranée. 


5° LiTTOR!NA COERULESCENS, Lain. 


Var. L. Basterotir, Payr. 
(Deless. pl. 37, f. 6.) 
(Payr. coq. Cors. pl. 5, f. 19, 20.) 


Habite : Nos côtes de la Provence. 


OBs. Nous pensons qu'il y à une assez grande confusion dans les 
déterminations données par les auteurs, en ce qui concerne les 
quatre premières espèces, qui devront faire l’objet de nouvelles 
études. 

Nous avons reçu, en outre, comme provenant des environs de La 
Rochelle, une autre espèce de Littorine, qui serait la Litt. miliaris 
de M. Quovy (Voy. art, pl. 38, f. 16-19), recueillie par lui à l’île de 
Ascension : nous la voyons aussi figurer dans le catalogue de M. Jay, 
comme provenant de Liberia, côte occidentale d'Afrique. Cette es- 
pèce remonterait-elle sur nos côtes? Ce ne serait pas impossible. 
Toutefois, nous ne la mentionnons que pour mémoire, et en atten- 
dant que sa présence sur nos côtes soil mieux constatée. 


Genre Lacuna, Turton. 


Lacuna PALLIDULA, Turt. 
(EF. Diet..G.p. 194.789, 809 


Habite : Les côtes ouest de la France. Probablement 
aussi nos côtes de la Manche. 


Os, 11 est probable que nous possédons également sur nos côtes 
quelques-unes des espèces trouvées par les Anglais sur leurs plages. 


— 184 — 
Genre Phasianelle. Phasianella, Lam. 


1° PHasiANELLA puLLA, L. 
Turbo pullus, Lin. 
Tricolia pullus, Risso. 

(Sow. Gen. f. 4.) 


Habite : Nos côtes du Nord, de l'Ouest et de la Médi- 


terranée. 


2° PuasianezzA Vieuxu, Payr. 
— speciosa ? Mulhf. 
Tricolia Nicæensis, Risso. 


(Risso, f. 62.) 
(P. coq. Cors. pl. 7, f. 5, 6.) 
Habite : Toulon, M. 'horrent. Agde, M. Recluz. 


3° PHASIANELLA INTERMEDIA, SCacchi. 
= tenuis ? Mich. 


(Scac. cat. p. 14, f.27:) 
(Poli, pl. 25, £. 21.) 


Habite : Nos côtes de la Méditerranée. 


Ons. Cette espèce nous paraît très voisine de la précédente, si ce 
n’en est même qu'une simple variété. 


Genre Turritelle. Turritella, Lam. 


TurnirezzAa communis, Risso. 


— Linnæi, Desh. 
(Risso, pl. 4, f. 37.) 
Habite : Nos côtes de la Manche, MM. Bouchard, 
Collard. Les côtes de Provence, M. Martin. 


ons. Nous voyons cités aussi comme appartenant à nos côtes les 
T. exoleta, fusca, cornea et triplicala ; mais nous croyons devoir 


L és 


nous abstenir, quant à présent, de les inscrire dans notre catalogue, 
parce que nous croyons que ces citations ne sont pas exemples 
d'erreurs. 


FamMizze DEs CANALIFÈRES. 
Genre Gérithe. Cerithium , Brug. 


1° Cenrmum vuzcaTumM, Brug. 

— Basteroti, Desh. 

—  goumier, Adams. 

— alucoides, Dillw. 

(Phil. coq. Sic. pl. x1, f. 3-5, 8-9.) 
Habite : Nos côtes de la Méditerranée. 


2° CeniTaium ruPEsTRE, Risso. 
—  fuscatum, Gosta. 
_ Mediterraneum, Desh. 


(Phil. mol. Sic. pl. x, f. 7.) 


Habite : Toutes les côtes de la Provence. 


3° Ceriraium LiMA, Brug. 
Murex scaber, Olivi. 
Cerit. Latreillei, Payr. 
(Payr. coq. Cors. pl. 7, f. 9, 10.) 


Habite : Les côtes du Finistère, M. Collard. Aussi 
notre littoral méditerranéen. 


4° CEririum PERVERSUM, Lam. 
—  inversum, Costa. 
—  pusillum, Pfeif. 
(Payr. coq. Cors. pl. 7, f. 7, 8.) 


Habite : Les côtes ouest de la France, M. Cailliaud. 
Nos côtes de la Méditerranée. 


CT re 


5° Ceriraium LACTEUM, Philip. 
(Ph. moll. Sicil. p. 195.) 

Habite : Près de Martigues, M. Martin. Cette espèce 
ne paraît pas avoir été figurée jusqu'à présent. Elle nous 
est inconnue. 

O8s. Nous citerons encore comme espèces qui pourront être 


trouvées sur nos côtes les C. mamillatum de Risso, Pygmæum, et 
trilineatum, et lævigatum de Philippi. 


Genre Pleurotome. Pleurotoma, Lam. 


1° PLEUROTOMA TURRICULA. 
Fusus turriculus, Montag. 


(Reeve. Mon. pl. 19, f, 162.) 
Habite : Les côtes de la Manche, M. Bouchard. 


92° PLEUROTOMA PURPUREUM. 
Murex purpureus. Montag. 
Pleurotoma rude, Scacchi. 
— corbis, Mich. 
(Kien. Mon. pl. 25, f. 3.) 
(Scac. Cat. f. 17.) 
Habite : Nos côtes de la Méditerranée, M. Martin. 
Devrait aussi se rencontrer sur notre littoral du Nord. 


30 PLeuroromA BErTRANDI, Payr. 
(Paye coû. Gors. pl: 7, 1 19,13) 


Habite : Les côtes du Finistère. M. Collard. Les côtes 
de Provence, MM. Recluz, Thorrent. 


4° PLEeuroroMA Paizserri, Mich. 
— variegatum, Phil. 


STE 
(Phil. coq. Sic. pl. x1, f. 14.) 
(Reeve. Mon. pl. 16, f. 129.) 

Habite : Antibes, Cette, M. Martin. 


5° PLEUROTOMA SEPTANGULARIS. 
Murex septangularis, Mont. 


(Kien. Mon, pl. 26, f. 3.) 
Habite : Antibes, M. Martin. 


6° PLEuROTOMA GoORDIERI. 
(Kien. Mon. pl. 7, f. 11.) 


Habite : Nos côtes de la Méditerranée. Commun. 


7° Pzeuroroma Leurrovi, Mich. 
— inflatum, Ph. 


(Kien. Mon. pl. 24, f. 3.) 
(Phil. mol. Sic. pl. xt, f. 24.) 


Habite : Nos côtes de la Méditerranée. 


8° PLeuroromA Vauquezint, Payr. 
Fusus Rossmasleri, Anton. 
(Payr. coq. Gors. pl. x1, f. 19.) 
Habite : Toulon, M. Thorrent. Agde, M. Recluz. 


9° PLEUROTOMA LINEARIS. 
Murex linearis, Mont. 
Pleurotoma concinna, Scacchi. 
(Kien. Mon. pl. 25, f. 4.) 
(Scacchi. Cat. f. 18.) 


Habite : Toulon, M. Thorrent. Bouc, M. Martin. 


10° PLEUROTOMA ATTENUATUM. 
Murex attenuatum, Montag. 


— 188 — 


Pleurotoma Villiersi, Mich. 

Murex aciculatus, Lam. 

Pleurotoma gracilis, Seacchi. 
(Kiener. Mon. pl. 25, f. 1.) 
(Scacchi. Cat. f. 21.) 


Habite : Toutes nos côtes de la Méditerranée. 


11° PLEuROTOMA GRACILE. 
Murex gracilis, Montag. 
Pleurotoma Comarmondi, Mich. 
(Kien. Mon. pl. 24, f. 2.) 


Habite : Le cap Croisette (Cannes), M. Martin. Agde, 
M. Recluz. 


12° PLEuRoOTOMA cosTuLaTuM, Risso. 
(Kien. pl. 25, f. 2.) 
Habite: Antibes, M. Martin. 


13° PLruroroma vozureLLA, Kiener. 
(Kien. Mon. pl. 25.f. 1.) 
Habite : Toulon, M. Thorrent. 


Os. Nous ne saurions douter qu'on ne trouve un grand nombre 
d’autres Pleurotomes, notamment sur nos côtes méridionales. 
M. Philippi en cite trente espèces appartenant aux mers d'Italie et 
de Sicile: M. Requien a décrit aussi deux nouvelles espèces propres 
à la Corse : il y aura donc des découvertes à faire pour nos col- 
lecteurs, surtout parmi les petites espèces, qu’on néglige trop sou- 
vent de recueillir, 


Genre Cancellaire. Cancellaria. 


CANCELLARIA CANCELLATA, Lin. 
Voluta cancellata, L. 
(Kien. Mon. pl. 7, f. 2.) 


Habite : Les environs de Martigues, Cette. M. Martin. 


— 189 — 


Genre Fasciolaire. F'asciolaria, Lam. 


F'ASCIOLARIA LIGNARIA. 
Murex lignarius, L. 
Fasciolaria Tarentina, Lam. 


(Payr. coq. Corse. pl. 7, f. 16.) 
Habite : Antibes, M. Martin. Cette, M. Thorrent. 


Genre Fuseau. Fusus, Brug. 


lo Fusus ANTiQuus. 
Murex antiquus, Lin. 


(Martini, pl. 138, 1292, 1294.) 
Habite: Les côtes de Boulogne, par d'assez grands 
fonds: M. Bouchard. 


2° Fusus IscanDicus. 
Murex Islandicus, Gmel. 


(Martini, f. 1312, 1313.) 
Habite : La côte du Boulonnais, M. Bouchard. 


3° Fusus corNEus. 
Murex corneus, L. 
Fusus lisnarius, Lam. 


(Enc. méth. pl. 424, f. 6.) 
Habite : Les côtes de la Provence, dans la vase, 
M. Martin. 


4° Fusus Syracusanus. 
Murex Syracusanus, L. 
(Chem. pl. 162, f. 1542.) 
Habite : Nos côtes de la Provence, M. Martin. 


— 190 —- 


5° Fusus CRATICULATUS. 
Murex craticulatus, Brocc. 
Murex scaber? Lam. 
(Brocc. pl. 7, f. 14.) 
Habite: Aux environs de Martigues; fonds vaseux, 
M. Martin. 


6° Fusus Lavarus, Bast. 
(Bast. pl. 3, f. 21.) 


Habite : Nos côtes de l'Ouest, M. Cailliaud. Gelles du 
Finistère, M. Collard. 


7° Fusus rosrrATUS, Olivi. 
—  strigosus, Lam. 
(Brocc. pl. 8, f. 1.) 
Habite : Les environs de Marseille, M. Martin. Agde, 
M. Recluz. 


8° Fusus PuLcueLLus, Philip. 
(Moll. Sicil. pl. 25, f. 28.) 
Habite : Les environs de Martigues, M. Martin. 


9° Fusus EcmiNaTUs, Kiener. é 
Murex vaginatus, Phil. 
—  calcar, Scacchi. 
(Philip. mol. Sic. pl. 21, f. 27.) 
(Kien. Fus. pl. 2, f. 2.) 
Habite : Les environs de Martigues, où elle a été pé- 
chée par les tartanes, à d'assez grandes distances de la 
côte. M. Martin. 


10° Fusus LameLzLosus, Phil. 
(Moll. Sieil. pl. x1, f. 30.) 


— 191 — 


Habite : Environs de Martigues, assez loin de la côte, 
sur un fond vaseux, à d'assez grandes profondeurs, 


M. Martin. 


11° Fusus coRALLINUS. 
Murex corallinus, Scacchi. 


(Scac. Catal. f. 15.) 
(Phil. mol. Sic. pl. 25, f. 29.) 


Habite : La rade de Toulon ? 


Os. 11 est probable que quelques autres espèces se trouveront 
encore sur nos côtes, et parmi elles peut-être des espèces nouvelles, 
M. Requien en cite une trouvée par lui sur les côtes de la Corse. 


Genre Pyrule. Pyrula, Lam. 


Ce n'est que pour mémoire que nous citons ici ce genre, 
car il n’a pas encore été découvert sur nos côtes, où, selon 
nous, il ne doit point se rencontrer. 

M. Requien cite bien dans son catalogue des coquilles 
de la Corse, la Pyrula melongena; mais en ajoutant, 
toutefois : « Var. striata; an species nova? » 

M. Philippi mentionne également la même espèce 
comme méditerranéenne, d’après un individu qu'il avait 
reçu de Messine, mais avec quelques doutes. Le même 
auteur a décrit, en outre, et fait figurer, sous le nom de 
Pyr. squamulata (pl. x1, f. 21), une seconde espèce qui 
ne nous paraît pas appartenir à ce genre. 

Nous appellerons néanmoins les observations des col- 
lecteurs, qui recueillent les coquilles des bords de la 


Méditerranée, sur les espèces que nous venons de signaler 
à leur attention. 


— 192 — 


Genre Rocher. Murex, Lin. 


1° Murex Branparis, Lin. 
(Chem. p. 164, f. 1571.) 


Habite : Nos côtes de la Méditerranée, où il est très 
commun. 


2° Murex TruncuLus, Lin. 
(Martini, pl. 109. f. 1018-20.) 


Habite : Nos côtes de la Provence. 


3° Murex ERINACEUS, Lin. 
(Pennant. Brit. Zool. pl. 76, f. 95.) 
Habite : Nos côtes de la Provence. 


4° MurEex TARENTINUS, Lam. 
An M. erinaceus? 


Habite : Marseille, Martigues, M. Martin. 


5° Murex BLcanvizzer, Payr. 
— dentatus, Anton. 
{Payr. coq. Cors. pl. 7,f. 17, 18.) 


Habite : Les côtes de Provence, où il est assez rare. 
M. Martin. 


6° Murex crisrArTus, Brocchi. 


(Phil. moll. Sic. pl. xt, f. 25.) 


Habite : Les côtes de Provence, où il est commun, 
d'après M. Martin, qui regarde cette espèce comme dis- 
tincte de la précédente, avec laquelle elle a été confondue 


par M. Philippi. 


193) 


7° Munex Ebwanpsu. 
Purpura Edivardsir, Payr. 
—  Lasseïgnei? Bast. 
(Coq. Cors. pl. 7, f. 19-20.) 
(Recve. Mon. pl. 34, f. 179.) 


Habite : VYoulon. Commune. 


8° Murex pisrincrus, Phil. 
—  leucoderma, Scace. 
(Ph. mol. Sic. pl. xt, f. 32.) 
(Scacc. Catal. f. 16.) 


Habite : Toulon, M. Thorrent. 


Genre Tyrms, Sowerb. 


Typms TErRAPTERUS, Bronn. 
Murex fistulosus ? Brocc. 
—  tubifer? Roissy. 
(Lethæa, p. 1077, pl. 41, f. 13.) 
(Phil. m°sSte, pl. 27,14.) 
Habite : Les environs de Martigues : les tartanes le 
pêchent parfois avec l'animal : on le trouve aussi quelque- 
fois à la côle; jamais abondant. M. Martin. 


Oss. Il est douteux, ainsi que M. Philippi l'a fait remarquer, que 
l'on doive séparer les Typhis du genre Murex. 


Genre Ranelle. Ranella, Lam. 


RANELLA RETICULARIS. 

Murex reticularis, Lin. 

Ranella gigantea, Lam. 
(Martini, pl. 128, f. 1228.) 
(Reev. Mon. pl. 1, f. 3.) 


Habite : Nos côtes de la Provence. 


en 


Genre Friton. Triton, Lam. 


{° 'TriTON NODIFERUM, Lam. 
(Martini, f. 1284-5.) 
(Poli, pl. 49, f. 9.) 
Habite : Les côtes de Provence, Fonds vaseux, M. 
Martin. 


2° TRITON SCROBICULATOR. 
Murex scrobiculator, Lin. 


(Chem. f. 1556-57.) 


Habite : Les mêmes lieux que le précédent. 


3° T'riTon cornucaTumM, Lam. 


(Enc. méth. pl. 416, £. 3.) 
(Poli, pl. 39,f. 2.) 


Habite : Avec les deux précédentes . 


4° TRiTON CUTACEUM. 
Murex cutaceus, Lin. 
(Martini, f. 1085-88.) 
(Poli, pl. 49, f. 5.) 


Habite : Avec les précédentes. 


5° 'FRITON LANCEOLATUM, Menke. 
—  Mediterrancum, Sow. 
—  turriculatum, Desh. 


(Phil. moll. Sicil. pl. x1, f. 28.) 
Habite : Antibes, M. Martin. 


Ogs., M. Martin, ainsi que M. Reciuz, citent le Tr. succinctum de 
Lamarck comme se trouvanéi sur nos côtes de ia Méditerranée ; maig 
nous doutons qu'il en soit ainsi, et nous croyons plutôt à une confu- 
sion d'espèces. 


- 199 — 


Â'AMILLE DES AILÉES. 
Genre Aporrhais. Rostellaria, Lau. 


3° À PORRHAIS PES PELICANI. 
Strombus pes pelicani, Lin. 


(Martini, f. 848-50.) 
Habite : Nos côtes du Nord, de l'Ouest et de la Médi- 


{erranée. 


2° APornuais SERRESIANUSs. Mich. 


(Bull. Soc. Lin. Bordeaux, 1828, f. 3, 4.) 
(Thesaur. Conc. pl. 5, f. 3, 4.) 


Habite : Aux environs de Martigues, d'après M. Mar- 
tin, qui en possède trois exemplaires, pêchés par les tar- 
lanes du pays. 


FamiLLe pes PurPuRIFÈRES. 
Genre Gassidaire. Cassidaria, Lain. 


1° CASSIDARIA ECRINOPHORA. 
Buccinum echinophorum, Lin. 


(Martin. pl. 41, f. 407, 408.) 


Habite : Nos côtes de la Méditerranée : sur les fonds 
vaseux. Commune. 


2° CASSIDARIA TYRRHENA. 
Buccinum tyrrhenum, Lin. 


(Chem. fig. 1461, 1462.) 


Habite : Avec la précédente. 


Ons. On s'accorde généralement aujourd’hui à réunir ces deux 
espèces en une seuls. Ces coquilles varient beaucoup dans leure 


— 196 — 


caractères, et même dans leur {vrme générale. M. Philippi nous 
paraît avoir considéré une des variétés comme une espèce distincte 
à laquelle il a donné le nom de GC. depressa : M. Martin, de Marti- 
gues, à qui nous devons tant de renseignements sur les coquilles de 
nos côtes, avait luimême considéré comme Pyrule une monstruo- 
sité très remarquable du Cassid. echinophora, dont on trouvera la 
description et la figure dans le second volume du Journal de Con- 
chyliologie. 


Genre Gasque. Cassis, Lam. 


1° Cassis unpuLarA, Lin. 
Buccinum undulatum, L. 
Cassis sulcosa, Lam. 
Buccin. lineatum? Gmel. 


(Lister, pl. 996, f. 61.) 
(Poli, pl. 45, f. 1.) À 
(Kien. Mon. pl. 12, f. 22-3.) 


Habite : Les côtes de la Provence. M. Torrent. 


2° Cassis Sasuron, Brug. 
Le Saburon d'Adanson. 
Cassis pomum, Sowerb. 


(Adans. Seneg. pl. 7, f. 8.) 
(Poli, pl. 38, f: 3, 4.) 
Habite : Les environs de Martigues, à de grandes pro- 
fondeurs, M. Martin. 


3° Cassis eRANuLOsA, Brug. 
(Martini, f. 350-352.) 
Habite : Avec la précédente, d'après M. Martin. 


O8s. M. Martin cite, en ouire, comme appartenant à nos côtes, 
les Cas, decussata de Lam., et vibex, Lin,; mais le premier n'aurait 
encore été trouvé qu’à Nice, et, quant à l’autre espèce, nous dou- 
tons qu'elle ait été trouvée à l'état vivant, M. Philippi ne l’a jamais 
rencontrée sur les côtes de la Méditerranée. 


— 197 — 


Genre Pourpre. Purpura, Lam. 


{° PurPuRA LAPILLUS. 
Buccinum lapillus, Lin. 
Var. P. imbricata, Lam. 


(Pennant Zool. Brit. pl. 72, f. 89.) 


Habite : Nos côtes de la Manche et de l'Ouest : la var. 
imbricata, plus commune à La Rochelle que partout ail- 
leurs : cette espèce ne paraît point avoir pénétré dans la 
Méditerranée. 


2° PurRPURA HÆMASTOMA. 
Buccinum hæmastomum, Lin. 
Le Sakem, Adans. 
Purpura cornuta? Menke. 


(Martini, f. 964, 965.) 


Habite : Certains points de notre littoral méditerra- 
néen, mais généralement à d'assez grandes distances des 
côtes, M. Martin. Gette espèce appartient à d’autres mers, 
et aura été transportée sur nos côtes, où elle commence à 
se propager : on la rencontre aussi, dit M. Collard, sur 
les côtes du Finistère, et à Bayonne. 

Ogs. Nous avons reçu de La Rochelle une autre espèce, volsine 
du Purp. corona, mais nous ne sommes pas assez certain qu’elle ait 


été trouvée à l’état de vie, pour la comprendre dans la nomenclature 
des coquilles de notre littoral. 


Genre Tonne. Dolium, Lam. 
Dozium GALEA. 
Buccinum galea, Lin. 
(Poli, pl. 47, £. 3.) 
(Martini, pl. 116, £. 1070.) 
Habite : Toulon, Agde, MM. Thorrent, Recluz. Les 
fonds vaseux, M. Martin. 


— 198 — 


Genre Buccin. Buccinum, Lan. 


i° Buccuvum unparum, Lin. 
(Pennant. Brit. Zool. pl. 73, f. 90.) 
[abite: Nos côtes de la Manche et de l'Ouest. 


2° Buccinum pusio. 
Murex pusio, Lin. 
V’oluta Syracusana, Gmel. 
Buccin, maculosum, Lam. 
Purp. variegata, Schubert et W. 


(Encycl. met. pl. 400, f. 7.) 
(Chem. f. 4093-94. 


Habite : Les côtes de la Provence, M. Martir. 


3° Buccinum D'Ormiexyi, Payr. 
(Payr. coq. Gors. pl. 8, f. 4-6.) 


Habite : Les côtes de la Provence. 


4° Bucaxum Forzwx, Dell. Chiaj. 
Fusus granulatus, Galcara. 


(Phil. mol. Sic. pl. 27, f. 10.) 
Habite : Antibes, Toulon, etc., M. Martin. 


Genre Nasse. Massa, Lam. 


{° Nassa RETICULATA, L. 
Buccinum vulgatum, Gel 
—  tessulatum? Olivi. 
(Peunant. Brit. Zool. pl. 72, f. 92.) 
Habite : Nos côtes du Nord, de l'Ouest et de la Médi- 
terranée. 


— 199 — 


2° Nassa incrassarTA, Muüll. 
Buccinum ascanias, Brug. 
—  macula, Mont. 
—  coccinella, Lam. 
—  minuium, Penn. 
—  lacepedii, Payr. 
Tritonia varicosa? Turton. 
(Payr. coq. Cors. pl. 7. f. 23, 24.) 
(Montag, pl. 8, f. 4.) 
(Mat. etR. pl. 4,f.14) 
Habite : Nos côtes du Nord, de l'Ouest et de la Médi- 


terranée, celte dernière seulement pour quelques variétés. 


3° Nassa varniasizis, Philippi. 
Buccinum Cuvierii, Payr. 

—  Ferussaci, id. 
—  unifasciatum, Kien. 
— _zonale, Brug. 
— _ stolatum? Gmel. 
(Kien. Mon. pl. 20, f. 74-76,) 
Grid. , idorpl. (#4; 501) 
(Payr. coq. Gors. pl. 8, f. 15-18.) 


Habite : Nos côtes de la Méditerrante. Très commun. 


4° Nassa aunicua, Montag. 
(Act. Soc. Lin. Lond. 8, pl. 4, f, 5.) 
(Kiener. Mon. p. 76. pl. 21, f. 81.) 


Habite : La rade de Toulon, M. Martin. La Hougue, 
M. De Gerville. 


D° Nassa Muramiis, Lin. 
(Chem. pl. 188, f. 1810-11.) 
Habite : Près de Martigues, M. Martin. 


1900 


6° Nassa CORNICULUM. 
Buccinum corniculum, Olivi. 
— _fasciolatum, Lam. 


—  Calmeilii, Payr. 


(Kiener. Mon. pl. 17,f. 61, 62.) 
(Payr. coq. Cors. pl. 8, f. 7, 9.) 
Habite : Toutes les côtes de la Provence. Commune. 


7° Nassa canpipissiMA, Philip. 
(Philip. mol. Sic. pl. x1, f. 28.) 
Habite : Le cap d'Antibes, M. Martin. 


8° NAssA DERMESTOIDEA, Lam. 
(Kien. Mon. pl. 25, f. 100.) 
Habite : Toulon, M. Thorrent. Agde, M. fecluz. 


9° NASSA GIBBOSULA. 
Buccinum gibbosulum, L. 


(Martini, pl. 41, f. 414 15.) 
Habite : Antibes, les îles d'Hyères, M. Wartin. 


10° NASSA NERITEA. 
- Buccinum neriteum, Lin. 


(Chem. pl. 166, f. 1602.) 
(Born. pl. 10, f. 3, 4.) 


Habite : Nos côtes de la Provence. 


11° Nassa minima, Montag. 
Fusus turritellatus, Desh. 


(Mont. Test. Br. pl. 8, f. 2.} 
(Ph:'moll/Sie.pl: 27; 005) 


Habite : Antibes, Toulon, M. Martin. 


00 


Os. Il est évident que notrelisteest incomplète, et qu’on trouvera 
d'autres espèces de ce genre sur nos côtes, surtout dans les petites 
espèces ; mais nous avons dû nous borner à citer celles dont nous 
connaissions l'origine et l'habitat d’une manière positive. Il est même 
deux espèces, que M. Martin nous à indiquées comme habitant les 
côtes de Provence, les Nas. aciculatum (Bucc., Lam.) et le Buc. 
marginulatum de Lam., et que nous n'avons pas osé comprendre 
dans notre nomenclature, par suite du doute où nous sommes sur 
l'exactitude du fait; car notre obligeant et zélé correspondant a 
peut-être confondu ces espèces, ou peut-être ne se sont-elles trouvées 
sur la côte qu'accideutellement, C’est un point, au surplus, que 
M. Martin éclaircira facilement. 


Famizze pes COLUMELLAIRES. 


Genre Colombelle. Colombella, Lam. 


1° COLOMBELLA RUSTICA. 
Voluta rustica, Lin. 
Var. Colomb. spongianum, Kiener. 
(Martini, pl. 44, f. 470.) 
(Kien. mon. pl. 3, f. 2.) 


Habite : Les côtes de Provence. 


2° CoLoMBELLA Minor, Scacchi. 
(Scac. Cat. f. 11.) 
(Ph. mol. Sic. pl. 27, f. 12.) 
Habite : Toulon, Mittre. 


Os. Nous n’osons indiquer, comme se trouvant sur nes côtes, la 
Colomb. lævigata (Buc., Lin.), que M. Martin cite comme ren- 
contrée à Nice, et aux îles d'Hyères, Est-ce bien l'espèce Linéenne ? 
A-t-elle été trouvée avec l’animal. 


Genre Mitre. Mitra, Lam. 


{° Muirra Lurescens, Lam. 
—  COTTIEU, id. 


=909 = 


—  spongiarum, Menke. 
(Payr. Ent. coq. Cors. pl. 8, f. 19.) 
Habite : Les côtes de la Provence. 


2° Mirra EBENUS, 
—  cornea, Payr. 
—  Defrancii, id. 
—  plumbeum? Lam. 


(Payr. coq. Cors. pl. 8, f. 20 et 22.) 
(Phil. mol. Sic. pl. 12, £. 10.) 


Habite : Les côtes de Provence, Commune. 


3° Mira zoNaTA, Risso. 
—  Santangeli? Maravig. 
(Risso, pl. 6, f. 1.) 
(Kiener. Mon. pl. 33, f. 108.) 


Habite : Toulon. Nice. Par de grandes profondeurs, 
M. Martin. 


4° Mira SaAvieny1, Pay. 
V'oluta tricolor? Gmel. 


(Payr. cop. Cors. pl. 8, £. 23-5.) 
Habite : Nos côtes de Provence. 


Genre Marginelle. Marginella, Lam. 


i° MaARGINELLA MILIACEA. 
Volvaria miliacea, Lam. 
V'oluta miliaria? Lin. 


(Payr. coq. Gors.. pl. 8, f. 28, 29.) 
Habite : Nos côtes de Provence, MM Thorrent. Recluz. 


— 203 — 


2° MarGinELLA minura, Pfeiff. 
(Phil. mol. Sic. pl. 27, f. 23.) 
Habite : Antibes, Saint-Tropez, M. Martin. 


3° MARGINELLA CLANDESTINA, Bron. 
(Coq. d'Egypt. pl. 6, £. 26.) 


Habite : Antibes, où elle est commune, d’après M. 
Martin. 


Os. Nous n'avons pas appris qu'on ait encore trouvé sur nos 
côtes la Marg. secalina, qui vit en Sicile, et que M. Requien à 
trouvée aussi en Corse. 


Genre £rato, Risso. 


Enaro LÆvis. 

V'oluta lœvis, Donoy. 

Erato cypreola, Risso. 
Marginella Donovani, Payr. 
Cypræa voluta, Mont. 


(Montag. pl. 6, f. 7.) 
(Payr. pl. 8,f. 26, 27.) 


Habite : Les environs de Toulon, M. Martin. Agde, 
M. Rccluz. 


Genre Ringicula, Deshayes. 


RincicuLA AuricCuLATA, Men. 
Auricula ringens? Lam. 


Habite : Nice, M. Martin. 


Ogs. Nous ne citons cette espèce comme appartenant à nos côtes, 
que pour inviter nos collecteurs à la chercher, car elle n’a pas en. 
core été trouvée sur notre littoral : il serait aussi fort intéressant 
d’en étudier l’animal, 


OMS 


Famizze DES ENROULÉES. 


Genre Ovule. Ovula, Brug. 


1° Ovuza ADRIATICA, SOW. 
(Phil. mol. Sic. pl. 12, f. 13, et pl. 27, f. 20.) 


Habite : Les fonds vaseux. Non loin de Martigues, 
M. Martin. 


920 OvuLA CARNEA. 
PBulla carnea, Lin. 


(Sow. Mon. pl. 5, f. 17, 18.) 


Habite : Les côtes de Provence. 


3° OvuLa SPELTA. 
Bulla spelta, Lin. 
Ovulum secale ? Sow. 
(Phil. mel. Sic: pl. 12,117.) 
Habite : Agde, M. Recluz. Les fonds rocailleux, à 
Sausset, M. Martin, 


Genre Porcelaine. Cypræa, Lin. 


1° CyprÆA PYRUM, Lin. 
—  rufa, Lam. 
—  cinnamomea, Olivi. 
(Martini, pl. 26, f. 267-8.) 
Habite : Les côtes de Provence, où elle a été trouvée 
une fois vivante, sur un rocher, en dehors de la rade de 


Toulon (1829), M. Martin. 


2° CyrRÆA LuripA, Lin. 
(Martini, pl. 30, f. 315.) 


UE 


Habite : Les côtes de Provence, où cependant on ne l'a 
encore trouvée qu'une seule fois, après un grand coup de 
vent d'est, M. Martin. 


80 CyrPrÆA MONETA, Lin. 
(Martini, pl. 31, f. 33 -8.) 
Habite : Divers points de la côte de Provence, selon 


k t 1 naît néanmoins ne l'avoir jamais 
M. Martin, qui reconnaît n ] 
trouvée avec l'animal. 


4o CyxrræÆa Euroræa, Mont. 
—  coccinella, Lam. 
Var. arctica, Mont. 
Jun. bullata, id. 


(Pennant. Br. Zool. pl. 70, f. 82.) 
(En. meth. pl. 356, f. 1, b.) 


Habite : Les côtes de Provence, ainsi que nos côtes du 


Nord et de l'Ouest. 


5° CyrrÆA PuLEx, Solander ? 
—  lacrymalis. Menke. 


(Kiener, Mon. pl.54, f. 1-1 «.) 
Habite : Les côtes de la Provence. 
Os. Il existe un peu de confusion pour les deux dernières espèces 


que nous venons de citer, et qui font partie de ce groupe particulier 
de Porcelaines, pour lesquelles M. Gray a créé le genre Trivia. 


Genre Cône. Conus, Lam. 


Conus MeniTerraneus, Brug. 
Var. Conus ignobilis, Olivi. 


Id. —  franciscanus, Lam. 


(Phil. mol. Sic. pl. 12. f. 17-21 .) 


— 906 — 


Habite : Divers points des côtes de Provence, dans les 
eaux tranquilles, sur les fonds de gravier. M. Martin. 
O8s. Il paraît constaté aujourd'hui qu'il n'existe qu'une seule es- 


pèce de cône dans les eaux de la Méditerranée, bien qu’elle varie 
beaucoup dans sa coloration, et aussi parfois dans sa forme. 


Division DES CÉPnAI.OPODES. 


Genre Argonaute. Argonauta, Lin. 


ARGONAUTA ARGO, Lin. 
(Poli, pl. 40-43.) 


Habite : Les mers qui baignent les côtes de la Provence, 
MM. T'horrent, Recluz. 


Division pes HÉTROPODESs. 


Genre Carinaire. Carinaria, Lam. 


CarinariA MEDITERRANEA, Péron. 
(Poli, pl. 44.) 


Habite : Nice; mais doit aussi se trouver sur nos côtes. 


Ici se termine la tâche que nous nous étions imposée, 
tâche incomplètement remplie, sans doute, mais que le 
zèle et l'obligeance de nos collaborateurs compléteront, 
nous l'espérons bien. Déjà M. Recluz a bien voulu nous 
remettre, pour paraître dans le prochain cahier, une revue 
critique de nos Natices, travail intéressant, dans lequel 
il a eu le soin de distinguer les espèces bien connues pour 
appartenir à notre littoral, de celles pour lesquelles cet 
habitat est plus ou moins incertain. 


— 207 — 

Nous terminerons en lui offrant de nouveau nos remer.- 
ciments, ainsi qu à M. son frère, à MM. Cailliaud, Martin 
(de Martigues), Thorrent, Bouchard, qui ont bien voulu 
nous aider de leurs renseignements. 


SE 


Norice sur le genre Hamulina, 


par Azane D'Ormeny. 


Lorsqu'en 1839 nous avons commencé la publication 
de notre Paléontologie française, on ne connaissait encore 
parmi les coquilles de Céphalopodes à cloisons rameuses, 
que les genres Ammonites, Ceratites, Scaphites, Hamites, 
Baculites et Turrilites. Bientôt entouré de nombreux 
matériaux, nous avons reconnu que toutes les formes que 
nous possédions ne pouvaient se classer dans ces six 
genres, auxquels M. Leveillé venait d'ajouter le genre 
Crioceras. Nous avons donc été forcé, pour bien circons- 
crire les genres, de créer encore à cette époque : pour les 
coquilles à tours non contigus, terminées en crosse, le 
genre ÆAncyloceras, qui compte maintenant plus de qua- 
rante espèces; pour les coquilles dont la forme arquée 
n’atteint jamais un tour de spire, et sans crosse, le genre 
Toxoceras , où se rangent aujourd'hui plus de vingt 
espèces ; pour les coquilles droites dont l'extrémité supé- 
rieure se courbe en un coude dont les deux parties sont 
en contact, le genre Ptychoceras, où se classent sept 
espèces; eufin, pour les coquilles dont les tours sont dis- 
joints, mais enroulés obliquement, comme chez les Tur- 


= 908 = 


rilites, le genre #elicoceras, où nous comptons mainte- 
nant quatorze espèces. En 1847, quand nous avons voulu 
revoir scrupuleusement tout ce que nous avions écrit sur 
les Fossiles, afin de discuter de nouveau les genres et les 
espèces avec les nombreux matériaux recueillis par nous, 
ou obtenus par le concours de nos zélés correspondants, 
au nombre desquels nous citons surtout M. Aslier, nous 
avons encore reconnu que de nouvelles coupes généri- 
ques étaient indispensables. C'est alors que, pour des 
coquilles droites, comme les Baculites ; mais à cloisons 
identiques à celles des Ceratites, nous avons formé le 
genre Baculina. Pour des coquilles enroulées latérale- 
ment, comme les Turrilites, mais terminées par une 
crosse, comme celle des Æncyloceras etdes Hamites, nous 
avons dû créer le genre {eteroccras, dont nous avons, 
l'année dernière, donné la monographie dans ce Journal. 

Jusqu'à nos recherches, le genre Æamites avait servi 
de réceptacle, où toutes les coquilles à tours non en con- 
tact dans leur enroulement avaient été réunies. C’est 
ainsi que quelques Crioceras, Ancyloceras et Ptychoceras 
y avaient été classés. D'après l'analyse détaillée du genre 
Hamites, nous avions restreint aux espèces dont l'enrou- 
lement incomplet est elliptique, et se compose de crosses 
successives sur deux points opposés de l'ellipse. C'est 
ainsi que nous avons figuré quelques espèces dans notre 
Paléontologie française, surtout d’après le dessin donné 
par M. Fitton de l’A/amites attenuatus. Vepuis cette 
époque, nous avons encore vu un échantillon complet du 
Hamites rotundus, que M. Clément-Mullet a découvert à 
Gérodot (Aube); une autre espèce appartenant à une 
collection de Grasse, et enfin, nous possédons, avec deux 
crosses, le Aamites alterno-tuberculatus, de l'étage albien 
de l'Aube. Ces faits incontestables nous donnaient la 
certitude que nous ne nous étions pas trompé pour les 
caractères du genre /famites. 1 restait néanmoins une 


41 90 


question inportante à éclaircir : si, en effet, les Æamites 
des étages géologiques albien, cénomanien et sénonien, 
appartenaient bien à ce genre, les beaux échantillons que 
nous possédions en 1849 nous donnaient aussi la certitude 
que les Hamites que nous avions décrites et figurées dans 
les étages crétacés néocomien et aptien, n’avaient jamais 
qu'une seule erosse supérieure. Cette observation nous 
détermina à séparer entièrement ces espèces, et à les 
classer dans un nouveau genre, auquel nous avons ap- 
pliqué le nom de Xamulina, afin de rappeler leurs rap- 
ports avec les Hamites. Nous avons cité les espèces de ce 
nouveau genre dans notre Prodrome de Paléontologie 
stratigraphique, mais comme aucune n’a encore été fi- 
gurée, nous pensons être agréable et utile aux conchylio- 
logistes et aux géologues en figurant et décrivant ici les 
plus belles espèces de ces curieux Céphalopodes. 


Genre Hamuzina, D'Orbigny, 1849. 


Hamites (pars) auctorum. 


Caractères. Animal inconnu. 


Coquille multiloculaire, non spirale, mais en forme de 
crosse ou de siphon, dont les deux parties reployées ne 
‘sont pas en contact. Ainsi la coquille commence à son 
extrémité inférieure par une partie droite, plus où moins 
longue, conique, en pointe en arrière, droite ou très lé- 
gèrement arquée, s'accroissant régulièrement sous un 
angle d'un et demi à huit degrés d'ouverture, suivant les 
espèces. La partie supérieure, forme, en se recour- 
bant brusquement, un coude large où brusque donnaut 
naissance, en se recourbant parallèlement à la partie 
droite, à une crosse, toujours séparée de la partie droite 
par un intervalle plus ou moins large. Les rapports de 
ces diverses parties sont variables en longueur, suivant 


14 


— 210 — 


les espèces, mais invariables de caractères généraux. 
Les ornements extérieurs sont aussi très variés, suivant 
les espèces, mais fréquemment formés sur la partie 
droite de côtes transverses simples ou tuberculeuses, 
souvent différentes, suivant le point de cette partie où 
elles se trouvent. Le coude est presque toujours différent 
d’ornements de la partie droite; il porte le plus souvent, 
indépendamment de quelques autres changements, quel- 
ques grosses côtes particulières. Pour la crosse, elle est 
très rarement pourvue des mêmes côtes que les autres 
parties; au contraire, ses ornements sont presque tou- 
jours disparates avec le reste, La bouche, à l'extrémité de 
la crosse, est ovale, légèrement comprimée. La crosse est 
dépourvue de cloisons, ainsi que le coude, ces dernières 
n'occupant que la partie droite; aussi l'animal peut occu- 
per le coude et la crosse. Cloisons symétriques, divisées 
regulièrement en lobes et en selles, formés de parties 
paires. Lorsque les lobes ne sont pas complètement paires, 
ils montrent au moins des branches latérales presque aussi 
grandes, et aussi longues que la branche la plus allongée. 


FRapports et différences. Ge genre diffère de tous les 
genres en spirale par le manque complet d'enroulement. 
Droit à la partie droite, comme l'état complet des Bacu- 
lites, il s’en distingue par le coude et la crosse supérieure. 
Pourvu d'un coude supérieur comme les Piychoceras, il 
endiffère par un intervalle libre entre les deux parties du 
coude, aecolées dans les Ptychoceras. Chez les {amites 
complètes, ce sont des coudes successiis et un intervalle 
arqué, tandis que les //amulina montrent une partie 
droite, conique, très longue, terminée par une crosse ou 
un coude unique. On voit que ce genre diflère de tous 
les autres, et forme un ensemble bien circonscrit et bien 
tranché. 

Les Hamulina n'existent plus à l'état vivant, et toutes 


it 


leurs espèces sont fossiles, Inconnues dans les terrains 
P - L] - 
paléozoïques, dans les terrains triasiques, et dans les ter- 
rains jurassiques ; elles naissent et meurent, au moins 
d'après nos connaissances actuelles à leur égard, avec les 
terrains crétacés. Voici, du reste, comment les espèces 
2 
connues sont distribuées dans les âges du monde. 


ÆEspèces propres à la partie inféricure du 17° étage 


NÉOCOMIEN. 
H. incerta, d'Orb. H. Roemeri, d'Orb. 
oblique-costata. subraricostata. 
subnodosa. semicincl«. 


decurrens. 


Espèces propres à la partie supérieure de l'étage néocomier 
Ou SOus-étage URGONIEN. 


Hamulina dissimilis, d'Orb. 1. trinodosa, d'Orb. 


Astieriana. Alpina. 
subcylindrica. Varusensis. 
subundulata. cincta. 
Orbignyana. hamus. 
Desenhardtir. 


Espèces propres au dix-huitième étage APTIEN. 
Hamulina Royeriana H. raricostata. 


En résumé, sur les vingt espèces de Hamulina que nous 
connaissons aujourd'hui, sept sont propres à la partie in. 
férieure du dix-septième étage néocomien ou néocomien 
proprement dit; onze à la partie supérieure de l'étage 
néocomien ou sous-étage urgonien, et deux au dix- 
huitième étage aptien. Il est donc évident que le maxi- 
mum de développement des espèces de ce genre aurait eu 
lieu dans le dix-septième étage néocomien, et principale. 


— 912 — 


nent dans le sous-étage urgonien. Ce geure aurait, au 
moins jusqu'à présent, occupé seulement deux étages dans 
les terrains crétacés inférieurs, pour disparaître ensuite 
des anciennes mers du globe. Nous ferons encore remar- 
quer que dans nos connaissances actuelles sur la distribu- 
tion des espèces de Æamulina dans les étages géologiques, 
chaque espèce serait non seulement spéciale à son étage 
particulier, mais encore à une fraction, soit supérieure, 
soit inférieure de cet étage, faits partiels parfaitement en 
rapport avec tous les grands faits généraux que nous avons 
pu observer sur les lois qui président à la distribution 
des êtres perdus, dans les divers âges du monde. 


N° 1. HamuzinA pissimizis, d'Orb. 1849. 
PI. 1, fig. 1-3. 


Hamites dissimilis, d’'Orb. 1842. Paléontologie fran- 
çaise, terrains crétacés, t. 2, p. 529, pl. 130, fig. 4-7. 

Hamites Emericianus, d'Orb. 1842. Paléontologie, 1, 
p. 130, pl. 530, fig. 9-12. 

Hamulina dissimilis, d'Orb. 1849. Prodrome de Pa- 
léontologie stratigraphique, 2, p. 102, étage 17°, N° 645. 


Dimensions. Longueur totale, environ 23 centimètres. 
Développement, 37 centimètres. 
Grand diamètre de la bouche, 21 millim. 
Petit diamètre, 19 millimètres. 


Coquille, composée d’une partie droite, d'un coude et 
d'une crosse. Partie droite ordinairement du double de 
longueur de la crosse, assez étroite, comprimée dans le 
sens de la compression générale, très allongée, croissant 
sous un angle d'environ 5° degrés, ornée de distance en 
distance de grosses côtes externes, sur lesquelles on re- 
marque six pointes qui, lorsqu'elles sont rompues, pré- 


— 213 -—— 


sentent autant de tubercules, dont deux sur la région 
externe, un de chaque côté; et quatre sur les côtés, deux 
sur chaque face. Entre chacune de ces côtes tuberculeuses 
se trouvent d'abord cinq petites côtes annulaires simples, 
réduites à quatre, puis à trois en approchant du coude. 
Le coude est largement recourbé, pourvu seulement de 
côtes simples, dont quelques-unes se réunissent près de 
la région interne à un tubercule, terminé en pointe lors- 
qu'il est complet; les côtes interrompues par les tuber- 
cules, reparaissent sur la région interne tout en étant plus 
petites. La crosse, éloignée de la partie droïte par une 
épaisseur du diamètre de la première, légèrement com- 
primée dans le sens opposé au grand diamètre de la 
coquille, offre absolument, dans toute sa longueur, les 
mêmes ornements que le coude, c'est-à-dire en dehors 
des côtes simples aiguës réunies au tiers interne , deux 
par deux ou trois par trois au tubercule , qui , à 
la région interne, donne encore naissance à autant de 
petites côtes. Bouche plus large que haute, comprimée. 
Cloisons composées de lobes et de selles, formées de 
parties paires. Lobe dorsal plus court et beaucoup moins 
large que le lobe latéral-supérieur, orné de chaque côté de 
quatre branches pourvues de trois digitations. Selle dor- 
sale aussi large que le lobe latéral-supérieur, divisée en 
deux grandes branches, elles-mêmes deux fois partagées. 
Lobe latéral-supérieur orné de chaque côté de trois ou 
quatre branches, dont l’inférieure est énorme et large- 
ment bifurquée en deux rameaux. Selle latérale plus 
petite, mais peu différente de forme de la selle dorsale. 
Lobe latéral-inférieur étroit, irrégulier. Selle ventrale, 
semblable de forme, mais plus petite que la selle dorsale. 
Le lobe ventral long, étroit, orné de chaque côté de 
quatre branches; il est terminé par un petit rameau 
impair. 


— 214 — 


Rapports et différences. Avec trois rangées de tubercules 
de chaque côté, comme chez les Æamulina Astieriana, 
trinodosa et Alpina ; cette espèce se distingue de la pre- 
mière par une taille de moitié moindre, et par une crosse 
toute différente. De même taille que la seconde, elle en 
diffère par beaucoup plus de petites côtes intermédiaires 
à la partie droite, et par une seule, au lieu de deux 
rangées de tubercules à la crosse. La troisième s’en dis- 
tingue par trois rangées de tubercules à la crosse. 


Localité. Elle est spéciale à la partie supérieure de 
l'étage néocomien, que nous avons désignée, dans notre 
Cours élémentaire de Paléontologie et de Géologte strati- 
graphiques, sous le nom de sous-étage urgonien. Elle a 
été récuéillie par nous au Ravin de Saint-Martin , près 


d’Escragnolles (Var). 


Histoire. En 1842, n’en connaissant que des fragments, 
nous avons placé la crosse et la partie droite de cette 
espèce dans le genre //amites ; la crosse, sous le nom 
d'Hamites dissimilis, et la partie droite, sous celui d’Aa- 
mites Emericianus. Aujourd'hui que de nombreux échan- 
tillons nous ont permis de mieux connaitre cette espèce, 
non seulement nous réunissons les deux parties décrites 
comme deux {famites en une seule espèce, mais encore 
nous la séparons du genre flamites , pour la placer dans 
notre division des {/amulina, attendu qu’elle n'a jamais 
qu’un coude, et ne s’enroule pas en spirale elliptique 
comme les véritables Æamites. 


Explication des figures. PI, Ho coquille entière, 
de grandeur naturelle, vue de côté; fig. 2, bouche vue 
de face, les pointes latérales restaurées ; fig. 3, coupe faite 
à la partie droite, les pointes restaurées. De notre collec- 
lion. 


219 — 


N°9, Hamuzina rrivoposA, d'Orb. 18592, 


FA fig. 1-3. 


Dimensions. Longueur totale, environ 20 centimètres. 
Développement, 31 centimètres. 
Longueur de la crosse, 8 centimètres. 
Grand diamètre de la bouche, 2? centimètres. 
Petit diamètre de la bouche, 18 millimètres. 


Coquille composée d’une partie droite, plus de deux 
fois aussi longue que la crosse, d'un coude arrondi large- 
ment, et d'une crosse séparée de la partie droite par un 
intervalle large de la moitié du diamètre de la crosse. 
Partie droite assez étroite, un peu comprimée, cylindri- 
que, très allongée, s’élargissant sous un angle d'environ 
3 degrés et demi, ornés en travers de grosses côtes inter- 
rompués intérieurement, pourvues chacune de six tuber- 
cules acuminés lorsqu'ils sont entiers, mais obtus le plus 
ordinairement, dont deux, un de chaque côté, se trouvent 
sur la région externe ; et quatre, deux de chaque côté, sur 
la région latérale, à égale distance les uns des autres. 
Entre chacune de ces côtes tuberculeuses, on voit au 
commencement de la partie droite, deux petites côtes 
simples, droites, interrompues sur la région interne; vers 
la moitié de la longueur de la partie droite, il n’y a plus 
qu'une seule côte simple, qui disparaît elle-même près du 
coude. La région interne de cette partie droite est par- 
tout plissée transversalement par des stries régulièrement 
espacées, deux fois plus nombreuses que les côtes, Le 
coude, largement arqué, est orné de grosses côtes tuber- 
culeuses, les unes simples, les autres bifurquées, sans 
petites côtes intermédiaires, avec les trois tubercules de 
la partie droite, et les bifurcations des côtes partant de 
chaque côté du tubercule interne. La crosse offre en tous 
points des côtes tuberculeuses identiques aux côtes du 


—Hiéie 


coude, avec cette différence qu'elles se bifurquent plus 
rarement, et que sur la région interne chacune est repré- 
sentée par deux petites côtes simples. Pouche ovale, plus 
large que haute, un peu comprimée. Cloisons composées 
de lobes et de selles, formés de parties qui paraissent être 
paires. 


Rapports et différences. Avec une taille identique, et 
trois rangées de tubercules sur la partie droite, comme 
chez l'Hamulina dissimilis, cette espèce s'en distingue 
aussi nettement que possible, par la moitié moins de 
petites côtes intermédiaires aux côtes tuberculeuses de la 
partie droite, par les stries nombreuses de la région in- 
terne de cette partie; enfin, par trois rangées longitudi- 
nales de tubercules de chaque côté de la crosse, au lieu 
d’une seule, les côtes étant le plus souvent simples, au 
lieu d'être bifurquées. 


Localité. Elle se trouve avec l'espèce précédente, dans 
l'étage néocomien, mais seulement à la partie supérieure, 
urgonienne, au Ravin de Saint-Martin, près d’'Escra- 


gnolles (Var). 


Explication des figures. PI. 2, fig. {, coquille entière, 
de grandeur naturelle, vue de côté, fig. 2, tranche prise 
au sommet de la partie droite; fig. 3, coupe prise à la 
base de la partie droite, les tubercules restaurés. De 
notre collection. 


N°3. Hamuzina AsrieriANA, d'Orb. 1849. 
PI. 1, fig. 4-6. 


Hamulina Astieriana, d'Orb. 1849. Prodrome de Pa- 
léontologie stratigraphique, t. 2, p. 102. Etage 17°, 
N° 647. 


= — 


Dimensions. Longueur totale, environ 42 centimètres. 
Développement de l'ensemble, jusqu'à 
61 centimètres. 
Longueur de la crosse, 20 centimètres. 
Grand diamètre de la bouche, 5 centimètres. 
Petit diamètre de la bouche, 35 millimètres. 


Coquille comprimée dans son ensemble, en crosse peu 
ouverte, composée d'une partie droïte plus de deux fois 
aussi longue que la crosse, comprimée, un peu élargie en 
avant, d'un coude brusque très rapproché, et d’une crosse 
à peine séparée de la partie droite par un léger intervalle 
vide. Partie droite assez large, fortement comprimée, 
ovale sur sa tranche, assez allongée, conique et un peu 
arquée à sa base, s'élargissant sous un angle de 7 à 8 
degrés. Quelquefois à sa partie inférieure elle ne montre 
que des petites côtes obliques simples, parmi lesquelles 
est, de quatre à cinq, en quatre à cinq, une plus grosse. 
Dans quelques autres individus, ces grosses côtes, égale- 
ment espacées, sont pourvues, de chaque côté de la co- 
quille, de trois tubercules également espacés, qui, lors- 
qu'ils sont entiers, forment une très longue pointe aiguë. 
Ces côtes tuberculeuses se marquent de plus en plus en 
approchant de l'extrémité supérieure, mais elles n'ont 
plus alors, dans leurs intervalles, que deux petites côtes 
simples intermédiaires ; les grosses et les petites côtes, 
toutes très obliques, passent toutes, égales en hauteur, 
sur la région interne. Le coude, qui s’arque brusquement, 
change aussi brusquement d'ornements. Sur des côtes 
flexueuses , généralement bifurquées au tiers interne, il 
n'y a plus qu'un seul tubercule de chaque côté, placé au 
point de bifurcation des côtes. La crosse change aussi 
d'ornements : près du coude, elle offre encore quatre 
ou cinq grosses côtes simples, pourvues au tiers Interne 
d'un gros tubercule, mais ce tubercule s'atténue et dispa- 


— 218 — 


raît bientôt, et les uns ont deux côtes simples intermé- 
diaires, non tuberculeuses, disparaissent aussi, et il ne 
reste plus sur l'extrémité de la crosse, que de grosses côtes, 
très espacées, annulaires, séparées par un assez large 
espace lisse. Seulement, les dernières côtes, près de la 
bouche, sont bien plus rapprochées que les autres côtes 
entre elles. Bouche ovale, très comprimée. Cloisons com - 
posées de lobes et de selles formés de parties paires, 
trés divisées en lobes et en selles allongés, et rameux. 


Rapports et différences. La taille de cette espèce, le 
double plus grande que les autres, ainsi que ses carac- 
tères, la distingue parfaitement des autres. La compres- 
sion de l’ensemble, et surtout le manque de tubercules 
sur les grosses côtes de l'extrémité de la crosse, la feront 
toujours reconnaître indépendamment de sa taille. 


Localité. Elle a été découverte, toujours dans le sous- 
étage urgonien, par M. Astier, à qui la science doit de si 
belles découvertes dans les Alpes provençales, à Anglès 
(Basses-Alpes); nous l'avons aussi recueillie, dans le 
même département, aux environs de Barême et de Saint- 


André-de-Méouilles. 


Explication des figures. PI. 1, fig. 4, coquille entière, 
aux deux cinquièmes de sa taille; fig. 5, coupe de la 
bouche, également réduite; fig. 6, coupe de la partie 
droite, avec ses pointes restaurées d'après nature. De 
notre collection. 


N° 4. Hanuzina Azrina, d'Orb. 1849. 
PL, f9. 1-3. 


Hamulina Alpina, d'Orb. 1849. Prodrome de Paléon- 
tologie stratigraphique, t. 2, p. 102. Etage 17°, N° 648. 


— 219 — 


Dimensions, Longueur totale, estimée à 40 ou 50 cent. 
Développement, peut-être de 65 cent. 
Longueur de la crosse, 8 à 10 centimètres. 
Grand diamètre de la bouche, 32 millim. 
Petit diamètre de la bouche, 22 millim. 


Coquille très comprimée dans son ensemble, en crosse 
très ouverte, composée d’une partie droite très com- 
primée, qui paraît être excessivement prolongée, à pro- 
portion de la crosse, d’un coude arqué très largement 
arrondi, et d'une crosse assez courte, comprimée, séparée 
de la partie droite par un intervalle plus large que le 
diamètre de la crosse. Partie droite ovale sur la tranche, 
très allongée, conique, paraissant s’accroître sous un angle 
de 2 à 3 degrés d'ouverture. (Nous ne connaissons pas 
son extrémité.) Elle est pourvue, à distance un peu 
moindre que son diamètre, de grosses côtes annulaires, 
obliques, espacées, pourvues de chaque côté de la com- 
pression de trois gros tubercules noueux, également 
espacés, qui laissent sur la partie interne une séparation 
égale à l’espace qui les sépare sur ces côtés. Entre chacune 
de ces grosses côtes noueuses, on voit d’abord à la partie 
inférieure, de sept à dix côtes simples intermédiaires, 
obliques, également annulaires. A la région supérieure, 
il n’y a plus que quatre côtes intermédiaires. Le coude et 
la crosse ont les mêmes ornements généraux, avec cette 
seule différence que les côtes intermédiaires, plus larges, 
sont elles-mêmes couvertes de stries fines, également 
transversales, et que la région interne est marquée de 
petites côtes transverses, bien plus nombreuses que les 
côtes intermédiaires. Bouche ovale, comprimée. Cloisons 
inconnues. 


Rapports et différences. Presque de la taille de l'espèce 
précédente; cette //amulina s'en distingue, ainsi que des 
trois décrites ci-dessus, par sa crosse et son coude pourvus, 


comme la partie droite, de trois rangées de tubercules de 
chaque côté. 


Localité. Dans la même zone géologique que les précé- 
dentes, à Anglès (Basses-Alpes), et à Escragnolles (Var). 


Explication des figures. PI. 3, fig. 1, portion supé- 
rieure d'une coquille de grandeur naturelle; fig. 2, 
tranche de la bouche, de grandeur naturelle; fig. 3, 
tranche du milieu de la partie droite. De notre collec- 
ton. 


N° 5. Hamuzina suscycinprica, d'Orb. 1849. 
PI. 2, fig. 4-6. 


Hamulina subcylindrica, d'Orb. 1849. Prodrome de 
Paléontologie stratigraphique, 2, p. 102. Etage 17°, 
N° 649. 


Dimensions. Longueur totale, 16 centimètres. 
Développement de l’ensemble, 24 cent. 
Longueur de la crosse, 65 millimètres. 
Grand diamètre de la bouche, 16 millim. 
Petit diamètre de la bouche, 12 millim. 


Coguille comprimée dans son ensemble, en crosse 
longue et très fermée, composée d'une partie droite peu 
comprimée, un peu arquée, et acuminée à son extrémité 
inférieure, près de deux fois aussi longue que la crosse, 
d’un coude très court, brusque, et d’une crosse com- 
primée, séparée de la partie droite par une largeur égale 
au quart seulement de son diamètre. Partie droite ovale 
sur Ja tranche, très allongée, s'accroissant sous un angle 
de 4 degrés, pourvue sur toute sa longueur de très petites 
côtes très obliques, qui passent sur la région interne, où 
elles sont seulement un peu atténuées. La région du coude 
qui avoisine la partie droite, est pourvue des mêmes or- 


— 9921 — 


nements;, on remarque pourtant, et cela est constant sur 
tous les échantillons que nous connaissons, au côté du 
coude qui avoisine la crosse, une forte côte qui inter- 
rompt et même coupe une partie des petites côtes, suivie 
du côté de la bouche d’ur sillon profond, et d’une seconde 
grosse côte. La crosse est partout couverte de côtes sim- 
ples, droites, transversales, annulaires, d’abord petites 
près du coude, puis de plus en plus grosses et plus 
espacées en approchant de la bouche; celle-ci est ovale, 
comprimée. Cloisons symétriques, composées de lobes et 
de selles formés de partie paires. 


Rapports et différences. Le manque complet de tuber- 
cules sur les côtes, distingue cette espèce de toutes celles 
qui précèdent. 


Localité. Elle est commune dans le même âge géolo- 
gique, au Ravin de Saint-Martin, près d'Escragnolles 
(Var), à Barème (Basses-Alpes). 


Explication des figures: PI. 2, fig. 4, coquille entière, 
de grandeur naturelle, vue de côté; fig. 5, tranche de la 
bouche; fig. 6, tranche du milieu de la partie droite. De 
notre collection. 


N° 6. Hamuzina Varusexsis, d'Orb. 1849. 
PI. 3, fig. 4-6. 


Hamulina Varusensis, d'Orb. 1849. Prodrome de 
Paléontologie stratigraphique, 2, p. 102. Etage 17°, 
N° 622. 


Dimensions. Longueur totale de l'ensemble, 7 à 8 cent. 
Développement, 10 à 13 centimètres. 
Longueur de la crosse, 27 millimètres. 
Grand diamètre de la bouche, 10 millim. 
Petit diamètre de la bouche, 8 millimètres, 


099 


Coquille comprimée dans son ensemble, en crosse 
lâche, très ouverte, composée d’une partie droite presque 
cylindrique, peu comprimée, un peu arquée, et sans 
doute acuminée à son extrémité inférieure (cette partie 
ne nous est pas connue), près de trois fois aussi longue 
que la crosse, d'un coude arqué large, et d'une crosse 
séparée de la partie droite par un intervalle libre, plus 
large que le diamètre de la crosse. Partie droite presque 
circulaire sur la tranche, allongée, s'accroissant sous un 
angle d'environ 7 degrés d'ouverture, pourvue sur toute 
sa longueur de côtes aiguës, obliques, annulaires, égates 
et également espacées. Le coude offre seulement des côtes 
plus grosses, plus espacées et encore plus aiguës, égale- 
ment annulaires, qui se continuent sans changer de lar- 
geur sur toute la crosse. Il y a seulement à la bouche 
quelques côtes encore plus grosses que les autres. Bouche 
ovale, à peine comprimée. Cloisons symétriques, com- 
posées de lobes et de selles formés de parties presque 
paires, peu ramifiées,. 


Rapports et différences. Voisine de la précédente, par 
le manque de tubercules. Cette espèce est la moitié plus 
petite, ses côtes sont moins obliques, bien plus grosses, 
plus aiguës, surtout sur la crosse, où aucun ornement 
différent du reste ne se montre. 


Localité. Avec la précédente, au Ravin de Saint-Martin, 


près d'Escragnolles. 


Explication des figures. PI. 3, fig. 4, coquille entière, 
de grandeur naturelle; fig. 5, coupe de la couche; fig. 6, 
tranche de la partie droite. De notre collection. Cette 
espèce est souvent bien plus petite encore, nous en possé- 
dons, en effet, de moitié moindre. 


= 193 = 


N°7. Hamuzna sugunpuzarA, d'Orb. 1849. 
PI. 4, fig. 1-3. 


Hamulina subundulata, ®d'Orb. 1849. Prodrome de 
Paléontologie stratigraphique, 2, p. 102. Etage 17°, 
N° 647 ! 


Dimensions. Longueur totale approximative, 46 centim. 
Développement supposé, 59 centimètres. 
Longueur de la crosse, 8 centimètres. 
Grand diamètre de la bouche, 22 millim. 
Petit diamètre de la bouche, 18 millimètres. 


Coquille comprimée dans son ensemble, en crosse peu 
élargie ; composée d'une partie droite presque cylindri- 
que, sans doute acuminée à son extrémité inférieure (qui 
nous est inconnue), très longue, au moins quatre fois 
autant que la crosse, d’un coude court, brusque, et d’une 
crosse, très rapprochée de la partie droite, en étant seule- 
ment séparée par un espace égal au tiers du diamètre de 
la crosse. Partie droite presque circulaire sur la tranche, 
très allongée, paraissant s’accroître sous un angle d’en- 
viron 2 degrés 1/2, ornée à sa moitié inférieure de grosses 
côtes simples, obliques, annulaires, séparées les unes des 
autres par un intervalle deux fois et demi aussi large 
que le grand diamètre de celte partie, entre lesquelles 
sont de très fines stries parallèles. À l'extrémité supé- 
rieure, cette partie est, au contraire, couverte de côtes 
annulaires, obliques, rapprochées, toutes également dis- 
tantes. Le coude commence, du côté de la partie droite, 
par deux grosses côtes six fois plus fortes, saillantes, 
suivies, du côté de la crosse, par un intervalle assez 
grand, puis deux grosses ondulations transverses, non 
sensibles sur la région interne, et peu sur la région ex- 
terne. De grosses ondulations semblables, au nombre de 


— 224 — 
cinq à six, se voient ensuite sur la crosse. La bouche est 
presque circulaire, à peine comprimée. Cloisons symétri- 
ques, composées de lobes et de selles formés de parties 
paires, peu divisées. 


Rapports et différences. Les ondulations transverses de 
la crosse, et la disparité des ornements de la partie droite 
de cette espèce, suffisent pour la distinguer parfaitement 
des autres. 


Localité. Avec les espèces précédentes, à Anglès 
(Basses- Alpes), et au Ravin de Saint-Martin, près d'Es- 
cragnolles (Var), où M. Astier et nous l'avons recueillie. 


Explication des figures. PI. 4, fig. 1, coquille réduite 
aux trois cinquièmes, vue de côté, et sans son extrémité 
inférieure ; fig. 2, tranche de la bouche, réduite; fig. 3, 
tranche de la partie droite, réduite dans les mêmes pro- 
portions. De notre collection. 


N° 8. Hamuzina cixcrA, d'Orb. 1849. 
PI. 4, fig. 4-6. 


Ancyloceras cinctum; d'Orb. 1842. Paléontologie fran- 
çaise, terrains crétacés, 1, p. 502, pl. 195, fig. 1-4. 


Hamulina cincta, d'Orb. 1849. Prodrome de Paléon- 
tologie stratigraphique, 2, p. 102. Etage 17° No 648. 


Dimensions. Longueur totale approximative, 80 à 100 
centimètres. 
Développement supposé, 92 à 112 centim. 
Longueur de la crosse, 12 centimètres. 
Grand diamètre de la bouche, 26 millim. 
Petit diamètre de la bouche, 19 millimètres. 


Coquille très comprimée dans son ensemble, en crosse 
peu large, composée d'une partie droite somprimée, 


— 2925 — 


démesurément longue, probablement terminée en pointe 
à son extrémité inférieure (nous n'en connaissons que 
des longueurs de 30 centimètres), d'un coude assez court, 
brusque, arqué, et d'une crosse assez rapprochée, séparée 
de la partie droite par un intervalle qui équivaut à la 
moitié du diamètre de la crosse. Partie droite ovale sur la 
tranche, comprimée, paraissant s’accroître sous un angle 
qui ne dépasse pas un degré et demi d'ouverture, ornée 
en travers et très obliquement de petites côtes égales, qui 
passent sur la région interne. Ces côtes augmentent gra- 
duellement de grosseur en approchant du coude. Le coude 
offre à sa région voisine de la partie droite, quatre côtes le 
double plus saïllantes, plus grosses ct plus écartées que 
celles de la partie droite, et ensuite un espace presque 
lisse, suivi de côtes semblables à celles de la partie droite. 
Sur la crosse se continuent encore les mêmes côtes, mais 
bientôt on voit, de cinq en cinq, l’une de ces côtes beau- 
coup plus large et plus élevée, annulaire. Bouche très 
comprimée, ovale. Cloisons symétriques, composées de 
lobes et de selles formés de parties paires. 


Rapports et différences. Avec une partie droite pourvue 
de petites côtes obliques, comme les Æ7, subcylindrica et 
V'arusensis, cette espèce se distingue de la première par 
sa taille quatre fois plus grande, et de la seconde par huit 
fois son extension. De plus, les ornemens de son coude 
et de sa crosse sont différents. 


Localité. Dans l'étage néocomien supérieur de Barème, 


et d'Anglès (Basses Alpes). 


Ne connaissant que la crosse de cette espèce, nous 
l'avons décrite et figurée, en 1842, sous le nom d'Ancy- 
loceras cinetus, maïs des échantillons plus complets nous 
ayant donné Ja preuve que ce ne pouvait être un Æncy- 
loceras, et qu'il avait une partie droite plus prolongée 

15 


== 996 = 


encore qu'aucune autre espèce d'Hamulina, nous avons 
dû nécessairement la classer dans ce dernier genre, où 
elle devra définitivement rester. 


Explication des figures. PI. 4, fig. 4, moitié supérieure 
réduite d'un quart, vue de profil; fig. 5, bouche, vue de 
face, également réduite; fig. 6, tranche de la partie droite, 
De notre collection. 


N°9. Æamulina incerta? d'Orb. 1849. Prodrome de 
Paléontologie, 2, p. 66. Etage 17°, N° 69. Hanites in- 
certuss d'Orb. 1542. Paléontologie française, terrains 
crétacés, 1, p. 528, pl. 130, fig. 1-3. Fossile de l'étage 
néocomien inférieur de Cheiron, près de Castellane 


(Basses-Alpes). 


N° 10. Æamulina Rœmert, d'Orb. 1849. Prodrome de 
Paléontologie stratigraphique, 2, p. 66. Etage 17°, N°71. 
Hamites Beanit, Roemer. 1841. Nordd. Kreïd. p. 93, 
N° 9, pl. 13, fig. 11 (non Phillips, 1839), de l'étage 
néocomien de Helgoland (Allemagne). 


N°11. Hamulina obliquecostata, d'Orb. 1849. Pro- 
drome de Paléontologie stratigraphique, 2, p. 66. Etage 
17°, N° 72. Hamites obliquecostatus , Roemer. 1841. 
Nordd. Kreid. p.93, pl. 13, fig. 12, de l'étage néoco- 
mien de Hanovre et de Helsoland. 


N° 12. Hamulina subraricostata, d'Orb. 1849. Pro- 
drome de Paléontologie stratigraphique, 2, p. 66. Etage 
17°, N°73. Hamites raricostaitus, Roemer. 1841, Nordd. 
Kreid. p.93, N°7, pl. 13, fig. 14 (non Hamites rari- 
costatus, Phillips, 1839), de l'étage néocomien de Ha- 
novre ct de Helgoland. 


N° 13. Hamulina subnodosa, d'Orb. 1849. Prodrome 
de Paléontologie stratigraphique, 2, p. 66. Etage 17°, 


= 227 — 


N° 74. Hamites subnodosus, Roemer. 1841. Nordd. Kreïd, 
p.93, N°8, pl. 13, fig. 10, de l'étage néocomien de 
Helgoland. 


N° 14. Hamulina semicincta, d'Orb. 1849. Prodrome 
de Paléontologie stratigraphique, 2, p. 66. Etage 17°, 
N°75. Hamites senacinctus, Roemer. 1841. Nordd. Kreïd. 
p. 92, N°5, pl. 15, fig. 2, de l'étage néocomien de Hel- 
goland. 


N° 15. Æamulina decurrens, d'Orb. 1849. Prodrome 
de Paléontologie stratigraphique, 2; p. 66. Etage 17°, 
N° 76. Hamites decurrens, Roemer. 1841. Nordd. Kreïd. 
p. 92, N°2, pl. 14, fig. 9, de l'étage néocomien de 
Helgoland. 


N°16. Æamulina Orbignyana, d'Orb. 1849. Prodrome 
de Paléontologie stratigraphique, 2, p. 102. Etage 17°, 
N° 646. Hamites Orbignyanus, Forbes. 1844. Quarterly 
Journal, {, p. 175, de l'étage néocomien supérieur des 
environs de Santa-Fé de Bogota (Nouvelle-Grenade). 
Notre collection. 


N° 17. Hamulina Hamus, d'Orb. 1849. Prodrome de 
Paléontologie stratigraphique, 2, p. 102. Etage 17°, 
N° 650. Hamites Hamus, Quenstedt, Vurtemberg, pl. 21, 
fig. 3, 4, dans l'étage néocomien supérieur des environs 
de Castellane, d’Anglès (Basses-Alpes). Notre collection. 


N°18. Hamulina Degenhardtiï, d'Orb. 1849. Pro- 
drome de Paléontologie stratigraphique, 2, p. 102. 
Etage 17°, N° 651. amites Degenhardtii, de Bach. 
Fossiles d'Amérique, fig. 23-25. Id. Forbes, 1844. 
Quarterly Journal, 1, p. 175, de l'étage néocomien des 
environs de Santa-Fé de Bogota (Nouvelle-Grenade). 


N° 19. Hamulina Royeriana, d'Orb. 1849. Prodrome 


— 228 — 


de Paléontologie stratigraphique, 2, p. 115. Etage 18-, 
N° 52. Hamites Royerianus, d'Orb. 1842. Paléontologie 
française, terrains crétacés, {, p. 531, pl. 131, f. 1-5, de 
l'étage aptien des environs de Vandœuvre, de Villeneuve 
(Aube), de Saint-Dizier (Haute-Marne), de Seigneley 
(Yonne). 


N° 20. Æamulina raricostata, d'Orb. 1849. Prodrome 
de Paléontologie stratigraphique, 2, p. 115. KÉtage 18°, 
N° 53. Hamites raricostatus, Phillips. 1839. Yorksh. 
p. 95, pl. 1, fig. 23, de l'étage aptien de Speeton 
(Angleterre). 


BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. 


Mozzusques MÉpiTERRANÉENS observés, décrits, fi- 
gurés et chromolithographiés d’après nature, sur 
des modèles vivants, par J. B. Vrnanv. Gênes. 
1847-1651. 


Deuxième article (4). 


Nous avons, dans un premier article, parlé des belles 
figures que M. Verany a données des Céphalopodes mé- 
diterranéens, figures dignes à la fois d'un dessinateur 
habile, d’un artiste ingénieux, d'un naturaliste non moins 
exact que profond. Justement pénétré de cette idée, que 


(4) Voir, pour le premier article , le premier volume du Journal de 
Conchyliologie (année 1850), page 441. 


_— 229 — 


les paroles seules sont impuissantes à rendre les formes, 
et signalent les caractères plutôt qu’elles ne les expriment, 
M. Verany a compris d'une manière supérieure cet art si 
difficile de l'Iconographie, art qui ne consiste point seule- 
ment dans l'habileté du crayon, car il n’est point destiné 
à flatter les sens, mais qui, s'adressant à l'intelligence, ne 
peut être porté à sa perfection que par un esprit éminem- 
ment philosophique. 

Aujourd'hui nous nous proposons d'achever ce que 
nous avons commencé, et nous appellerons l'attention de 
nos lecteurs sur le texte de l'ouvrage, et sur les dévelop- 
pements qu'il renferme. Un mot pourrait suffire; le texte 
est digne des planches, et tous les deux sont dignes d’un 
naturaliste tel que M. Verany. L’exactitude la plus fidèle, 
une méthode simple, sévère, lumineuse, des descriptions 
à la fois claires et concises, des remarques pleines de sa- 
gacité sur les mœurs des animaux, tels sont les trésors 
qu'on rencontre à chaque pas dans l'ouvrage de notre 
auteur, et qui le feront lire avec non moins de profit que 
de plaisir. 

Non seulement M. Verany décrit les espèces en zoolo- 
giste, mais il les décrit en acte, si je puis ainsi dire, il nous 
les montre réelles et vivantes. De presque toutes, il sait 
nous dire les mœurs, l'habitat, les migrations, l'utilité. 
I initie le naturaliste éloigné des côtes méditerranéen. 
nes, à tous ces mystères de la mer, et le prépare ainsi 
à des moissons heureuses, En un mot, on sent par- 
tout le curieux de la nature, l'observateur passionné des 
animaux. Avec de telles qualités, il n'est pas surprenant 
que l'existence d'un grand nombre d'espèces, jusqu'a 
présent ignorées, ait été révélée à Ai. Verany, espèces 
décrites et figurées dans son bel ouvrage. C'est ainsi qu'il 
signale l'existence d'une variété curieuse de lElédon 
d'Aldrovandi, VÆ, Genei; parmi les Poulpes, sept es- 


UE 


pèces sont nouvelles. Sur toutes, il donne des détails pré- 
cieux. Dans ce travail à la fois systématique et critique, 
M. Verany n'a point essayé de décider jusqu’à quel point 
les Poulpes véliféres, c'est-à-dire les Trémoctopes de 
M. Delle Chiaje, doivent être séparés des Octopus, et 
former un genre distinct; à cet égard, de nouvelles ob- 
servations lui semblent encore nécessaires. 

Cette histoire des Poulpes est pleine de mystères et 
d'admirables problèmes, parmi lesquels nous signalerons 
d’abord cette faculté singulière de changer de couleur, 
qui avait rendu le Poulpe si célèbre chez les anciens. 
M. Verany donne à cet égard les détails les plus précis, 
détails qui complètent le beau travail de M. San Gio- 
vanni sur ce sujet. L’Argonaute semble résumer en lui 
tous ces problèmes ; il est impossible de ne pas s'arrêter 
ici quelques instants. 

Parmi les auteurs modernes qui se sont occupés du 
mode de progression des Géphalopodes dans la nage, les 
uns ont fait intervenir à la fois, comme agents de cette 
progression, les bras, dans certains cas les nageoires, 
quand elles existent, mais surtout le sac et le tube expi- 
rateur. 

M. Rang, dans ses observations sur l'Argonaute, avait 
particulièrement insisté sur ces derniers appareils, qu'il 
considérait comme les agents exclusifs de Ja locomotion 
dans l’eau. Les bras, suivant cet auteur estimable, sont 
seulement employés dans la reptation sur le sol. Quant à 
cette navigation de l’Argonaute, tant célébrée parmi les 
anciens, cette opinion est reléguée parmi les fables. 

M. Verany relève ce que ces assertions ont de trop 
exclusif. Il constate, en eflet, le rôle actif des bras dans 
la natation; dans certains Céphalopodes, il a vu aussi 
intervenir les nageoires; enfin, il justifie presque entié- 
rement J'assertion des anciens sur la navigation de l'Ar- 


— 231 — 


gonaute, quil a eu le rare bonheur d'observer naviguant 
à la surface de la mer, et se servant de ses bras palmés 
comme de rames puissantes. Ainsi, le poulpe de l’Argo- 
naute navigue; toutefois, M. Verany ne l'a point vu se 
servir de ses bras palmés en guise de voiles. Mais peut- 
être encore en ceci, de nouvelles observations donneront- 
elles raison aux anciens contre les modernes. 

À côté de cette question de mœurs si curieuse, il en est 
une plus grave, celle du parasitisme de l’Argonaute. 
L'animal construit-il sa coquille, ou bien créé nu par la 
nature, l'emprunte-t-il pour s’en faire un abri, à un 
constructeur étranger? D'habiles auteurs ont professé 
cette dernière opinion, et parmi eux nous pourrions citer 
au premier rang l'illustre M. de Blainville, qui a défendu 
l'hypothèse du parasitisme avec une logique supérieure, 
si bien qu à priori du moins, la victoire semblait acquise 
aux partisans de cette hypothèse. Mais des faits nouveaux 
paraissent avoir changé la face de la question. M. de 
Blainville aurait eu raison contre ceux qui affirment que 
l'animal sécrète la coquille par la surface de son man- 
teau ; néanmoins, il paraît en être le constructeur. Elle 
serait, en eflet, formée et déposée par la palmure de 
ses bras vélifères; et cette manière de voir, acceptée au- 
jourd'hui ‘par d'excellents auteurs, au nombre desquels 
nous citerons plus particuliërement M. Th. de Siebold, 
semble trouver une confirmation définilive dans cette 
observation de M. Verany, qui a vu ces palmures en- 
gorgées d’une sorte de lait calcaire, qu'on en exprimait 
par la pression. 

L'étude des Poulpes et plus particulièrement de l'Ar- 
gonaute, soulève un troisième problème, plus intéressant 
encore, s'il est possible, et plus inattendu. 

On ne connaissait point le mâle de l'Argonaute. Le seul 
M. Leach, prétendait l'avoir observé. Tous les autres n'a- 


vaient vu que des femelles. Or, la découverte du wäle 
des 'Frémoctopes et des Argonautes, devait trancher lune 
des plus difficiles questions de la science actuelle, celle 
des Æectocotylus. 

On sait que l'être problématique, décrit sous le nom 
d’Hectocotylus, fut découvert pour la première fois à 
Nice (1), par le savant M. Laurillard, et décrit, à son re- 
tour à Paris, par Georges Cuvier. Ces habiles anatomistes 
considérèrent cette production singulière comme un ver 
parasite, mais comme un ver tellement semblable à un 
bras de Poulpe, qu'au premier abord il était impossible 
de n’en être point frappé. Aussi Cuvier ne manqua-t-il 
pas de faire ressortir convenablement cette particularité. 
et par là, touten décrivant son Æectocotylus comme un 
animal parasite, il semblait, en soulevant des doutes 
utiles, puisqu'ils étaient une excitation à des recherches 
nouvelles, invoquer l'expression d'une opinion nouvelle. 
Or, presqu'au moment où Cuvier décrivait l'Hectocotyle 
du Poulpe, et annonçait cette curieuse découverte de 
M. Laurillard, M. Delle Chiaje, auquel la science est 
redevable de tant de belles observations, découvrait de 
son côté l'Æectocotylus de l'Argonaute, et le décriviit com- 
me un Helminthe, sous le nom de Trichocephalus acetabu- 
laris;enfin, quelques années après, M. le professeur Costa 
revenait sur cette question singulière, et repoussant l’idée 
du parasitisme, il signalait l'Aectocotylus comme une 
partie ayant un certain rapport avec la génération, et le 


(4) Nous lisons à ce sujet, dans une note de l’ouvrage de M. Verany, 
les observations qui suivent : 

« Désireux de connaître l'O. granulatus rapporté de Nice par M. Lau- 
rillard, j’ai demandé en communication un des nombreux exemplaires qui 
existent dans la collection du Museum de Paris. MM. les employés, qui 
n’ignorent certainement pastout ce que j'ai donné à cet établissement, et 
à MM. les professeurs et aides, m'ont allégué la sévérité des règlements 
qui s’y opposent, » D 1h 


+. 
considérait comme un Spermatophore très grand de cer- 


tains Céphalopodes. 


Ces choses en étaient à ce point, lorsqu'un des plus 
habiles micrographes de notre époque, M. le professeur 
Kalliker ,'ayant eu occasion d'observer les Hectocotylus 
de l'Argonaute et du Trémoctope, s'appliqua à l'étude 
anatomique de ces êtres singuliers, et y découvrit une 
organisation très compliquée, des muscles, des vaisseaux, 
des branchies, un cœur, un appareil génital; mais chose 
remarquable, les Æectocolytus sont tous mâles; les ani- 
maux sur lesquels on les rencontre fixés comme des para- 
sites. sont tous femelles ; enfin, M. Maravigna a trouvé 
dans certains œufs mêlés aux œufs de l'Argonaute des 
Embrions très semblables à nos //ectocotylus; la conclu- 
sion de tous ces faits, est, selon M. Kælliker, que les 
Hectocotylus sort les mâles de certains Poulpes, des Tré- 
moctopes et des Argonautes, mâles déformés de la façon 
la plus singulière, el M, de Siebold a donné à cette opinion 
le sceau de sa haute approbation. 


Cette question est importante au plus haut degré, et il 
était digne de M. \erany de ne la point négliger et de 
s'y appliquer de nouveau. Nul, il faut le dire, ne pouvait 
mieux faire. M. Verany a observé scrupuleusement, 
patiemment, et ses observations l'ont mis sur la voie de 
faits presque entièrement nouveaux. 


« En 1836, dit M. Verany, je rencontrai un Poulpe, 
» que je publiai sous le nom d'O. carena. Je remarquai 
» dans ce inémoire, et figural comme anomalie extraor- 
» dinaire, une vésiculc implantée sur un petit pédicule. 
» garui de quelques cupules, représentant le bras droit 
» de la troisième paire. J'ai recueilli plus tard quatre in- 
» dividus de cette espèce de Poulpe. Trois d'entre eux 
» avaient ce même bras hectocotyliforme; le quatrième 


» l'avait perdu. Ce fait constant et sur le même bras 
» m'avait frappé. » 

M. Verany conclut que l'Hectocotyle du Poulpe n'est 
qu'un bras caduc du Céphalapode; « ce bras porte des 
organes mâles, et probablement ces organes ont un déve- 
loppement périodique. » 


Cette manière de voir vient d'être confirmée par de 
récentes observations de M. H. Muller. 


Ces faits sembleraieut confirmer l’assertion de M. Leach, 
et feraient du moins soupçonner que les mâles des Argo- 
nautes et des Trémoctopes, très différents de leurs fe- 
melles, ont été peut-être décrits comme des espèces par- 
ticulières. Le mâle abandonnerait à la femelle son bras 
hectocotyliforme, où une vie indépendante pourrait se 
conserver pendant un temps plus ou moins long. 


Nous avons cru devoir donner de ces faits une assez 
longue analyse, à cause de leur importance singulière. 
Ces observations de M. Verany ne sauraient manquer 
d'éveiller l'attention des physiologistes, et des naturalistes 
philosophes. 


Ces détails sommaires pourront donner une idée de 
l'importance des travaux de M. Verany sur les Poulpes. 
Ses recherches sur les Décapodes sont d'un intérêt non 
moins grand. C'est ainsi que ce savant nous donne des 
renseignements précieux sur les genres Sepiola, Rossia, Se- 
pi, Sepiotenthis, Onichotenthis, Enoplotenthis, Verania, 
Loligo, Histiotenthis, Loligopsis, ete. 1 y a dans cette 
partie du travail de M Verany un grand nombre de faits 
nouveaux, de faits toujours précis, et des vérités substi- 
luées à d'anciennes erreurs; nous citerons plus particu- 
lièrement ses observations sur le curieux genre Loligopsis. 


On analvse difficiiement un bon livre déja concis, et 


Lea 6 


voilà pourquoi nous nous bornons à peu près à le signaler 
à nos lecteurs. Quoi qu’il en soit, nous recommandons 
particulièrement l'excellent ouvrage de M. Verany, à 
tous les zoologistes que l’histoire si curieuse des Céphalo- 
podes intéresse. 

Une énumération méthodique et lumineuse des parties 
caractéristiques des animaux, une description exacte de 
leurs formes, de leurs mœurs, des recherches bibliogra- 
phiques très complètes, une synonymie savamment dis- 
cutée, assurent à cet ouvrage une longue renommée. 
Ajoutons que la clarté d'un style élégant et facile, Ja 
beauté singulière des planches, et, si j'ose le dire, le soin 
apporté à l'exécution typographique, en font un livre 
agréable, non moins qu'utile, un livre qui rappelle natu- 
rellement ce vers d'Horace : 


Omne tulit punctum, qui miscuit utile duler. 


SOULEYET. 


PRODROME DE PALÉONTOLOGIE stratigraphique univer- 
selle des Animaux Mollusques et rayonnés, par 
M. Acc. D'Onsienx. — 3 vol. in-8°. —- Paris, 
chez Victor Masson. 1850-1859. 


Depuis que l'étude des animaux, et surtout des Mollus- 
ques ensevelis dans les différentes couches du globe, est 
venue jeter un si grand jour sur l’âge respectif de chacune 


me 


d'elles, des collections particulières se sont formées de 
tous côtés, et on n'a pas tardé à reconnaître qu'un grand 
nombre des objets que l’on possédait n'avaient point été 
décrits. De là une foule de mémoires isolés, dans lesquels, 
précisément à cause de ce manque d'ensemble, se trouve 
décrit souvent le même objet avec un nom différent, 
C'eut été peu encore si on eût pu se procurer facilement 
ces mémoires; mais souvent ils font partie d'ouvrages 
considérables n'ayant aucun rapport avec la paléonto- 
logie, ou bien ils sont écrits dans des langues qui nous 
sont étrangères, ou même ils ne se trouvent que dans 
quelques bibliothèques privilégiées. De là était résulté 
unc difficulté, je dirai presque désespérante pour la syno- 
nymic des espèces et pour leur description. Réunir tout ce 
qui était connu jusqu'à ce jour dans un ouvrage peu dis- 
pendieux et où chaque genre, chaque espèce fût discutée 
avec le plus grand soin, tel a été le but que s'est proposé 
M. D'Orbigny en publiant son Prodrome, ouvrage de Ja 
plus haute importance, et qui vient servir comme de 
pièce justificative au Cours élémentaire de paléontologie et 
de géologie stratigraphique du même auteur. 

Pour faire comprendre l'immense utilité d'un travail tel 
que celui que vient de terminer l'illustre savant dont nous 
analysons l'ouvrage, je ne crois pouvoir mieux faire que 
d'esquisser rapidement le tableau des difficultés sans 
nombre qui arrêtent quiconque veut ramener à sa juste 
valeur les documens épars dans mille auteurs. S'il ne 
s agissait, en effet, que de réunir des matériaux disséminés 
et de les grouper, ce ne serait qu’un travail de coimpila- 
teur que tout copiste pourrait faire; mais là naît la diffi- 
culté, quand il faut discuter chaque fait. Or, bien que les 
arimaux fossiles dépendent de la zoologie, il est à remar- 
quer que les zoologistes et les géologues en ont presque 
toujours fait l'objet de deux sciences distinctes, restées 


= HÉÈT = 


pour ainsi dire isolées. Il en est résulté que la même 
forme zoologique de genre a reçu plusieurs noms distincts, 
ou que la même dénomination spécifique a été appliquée 
à plusieurs êtres bien différents les uns des autres. Pour 
arriver à jeter un peu d'ordre au milieu d'une confusion 
semblable de noms, M. Aie. D'Orbigny à comparé non 
seulement tous les travaux paléontologiques publiés jus- 
qu'à ce jour, mais encore toutes les descriptions de co- 
quilles vivantes : travail immense qui demandait à Ja fois 
et des connaissances zoologiques approfondies, et une 
étude toute spéciale de la géologie. Or, qui pouvait mener 
à bonne fin un semblable travail mieux que le savant au- 
teur, connu depuis si longtemps par ses remarquables 
travaux dans l’une et l’autre branche des sciences natu- 
relles. 

La publication de ce Prodrome est donc un pas im- 
mense que la paléontologie vient de faire : c'est un pre- 
mier travail d'ensemble qui vient résumer de Ja manière 
la plus heureuse toutes nos connaissances actuelles sur les 
Mollusques et les Rayonnés fossiles. 

Nous terminerons en faisant remarquer la disposition 
extrêmement commode qui a été suivie pour le rappro- 
chement des espèces. Dans le premier, le deuxième et la 
moitié du troisième volumes, les fossiles y sont classés 
chacun dans leur étage, suivant leurs affinités zoologi- 
ques, avec un numéro d'ordre pour chacun. La seconde 
moitié, au contraire, du troisième volume est consacrée à 
une table alphabétique contenant près de quarante mille 
noms, et renvoyant, au moyen des numéros d'ordre, à 
chaque étage, à chaque genre et à chaque espèce. 

Une seule chose nous reste à demander à l’auteur de 
cet important travail, c'est qu'il veuille bien ne pas ou- 
blier la promesse qu'il nous a faite dans sa préface, c'est- 
à-dire la publication de suppléments successifs, car avec 


6e 


les travaux qui paraissent chaque jour, nous serions bien- 
tôt retombés dans ce dédale de noms d'où il nous a si 
heureusement fait sortir. 


G. pe LoRiëre. 


CaraLoGue des coquilles terrestres et fluviatiles des 
environs de Nice, par M. Gabriel MorrizLer., 
Chambéry, 1851. 


(Extrait du Bulletin de la Société d'histoire naturelle de 
Savoye, 5° trimestre 1851.) 


L'auteur donne dans ce catalogue Îa liste de 87 espèces 
de Mollusques terrestres ou fluviatiles trouvés par lui 
dans les environs de Nice : aux noms spécifiques il ajoute 
des notes sur les stations propres à chaque espèce ou 
variété, et il donne, sur le rôle que jouent quelques 
espèces dans l'économie domestique, des indications que 
nous avons eu l'occasion de citer dans un précédent article 
du journal; mais ce qui intéresse le plus peut-être, c'est 
le soin que M. Mortillet a pris d'établir pour les espèces 
qu'il indique la synonymie avec les espèces de Risso, 
partie de son travail qu'il a faite sur la collection même 
de Risso, religieusement conservée par un de ses neveux, 
à l'exception d’une dizaine d'espèces qui y manquent au- 
jourd'hui. 

Le catalogue de M. Mortillet ne mentionne que des 
espèces déjà connues, sauf un Bulime qu'il regarde comme 


2 98 


inédit, et qu'il décrit de la manière suivante, sous le nom 
de Bulimus cinereus. 

« Bouche arrondie, légèrement ovale, occupant en 
» hauteur le tiers de la coquille, péristome simple, ré- 
» fléchi seulement au sommet du bord columellaire : 
» bord extérieur revenant très avant sur la columelle, et 
» se rapprochant ainsi du bord columellaire, et qui dé- 
» truit un peu la parfaite régularité de la bouche : ombi- 
» lic très marqué; sept tours de spire; les trois premiers 
» petits, les trois suivants croissant progressivement, le 
» dernier proportionnellement beaucoup plus grand que 
» les autres. Couleur cendrée, gris-bleu, avec des fascies 
» de nuances différentes, irrégulières dans leur largeur et 
» leur disposition. — auteur, 8 null. » 

Par sa forme, dit M. Mortillet, cette espèce se rap- 
proche du Bul. obscurus, maïs il s'en distingue parfaite- 
ment par sa couleur : puis le £. obscurus a la bouche 
moins arrondie, le péristone légèrement réfléchi, Le bord 
extérieur revenant beaucoup moins sur la columelle, 
l’'ombilic moins profond : la différence entre les tours de 
spire est moins sensible : enfin, la coquille dans son en - 
semble est plus ventrue. 

Le B. cinereus serait, à ce quil paraît, très facile à 
confondre, à cause de sa couleur, avec le Pupa cinerea , 
quand il est attenant aux rochers, et lorsqu'on ne voit 
pas son ouverture, complètement privée de dents ou plis : 
on ne le distingue alors que par sa taille plus petite et sa 
suture beaucoup plus profonde. C'est à cette similitude 
que l’auteur attribue l’oubli dans lequel serait restée jus 
qu'à présent cette jolie espèce. 

L'auteur fait remarquer, avec raison, que l'étude des 
coquilles terrestres des environs de Nice est d'autant plus 
intéressante qu'en partant de la plaine, vers la mer, ha- 


ET 7 Les 


bitée par les espèces des pays chauds, on rencontre, à 
mesure qu'on s'élève, des espèces nouvelles et de plus en 
plus spéciales aux régions froides; mais ne pourrait-on 
pas conclure de ces circonstances heureuses que la faune 
conchyliologique de cette localité doit être plus nom- 
breuse que ne l'indique le catalogue? Quoi qu'il en soit, 
nous remercierons M. Mortillet pour son intéressant tra- 
vail, et pour ses bons renseisnements sur les espèces de 


son compatriote Risso. 
Sir Pr 


NOTE RECTIFICATIVE. 


Nous avons dédié au naturaliste Desfontaines, en dé- 
crivant ({) quelques espèces nouvelles d'Algérie, une 
Hélice trouvée dans les régions méridionales de la pro- 
vince d'Oran. Nous avons appris depuis que cette co- 
quille, voisine de l'A. nivosa Sow., avait été déjà décrite, 
en 1848, par M. De Saint-Simon, dans ses Miscellanées 
malacologiques , sous le nom de #/el. Raymondii, em- 
prunté au voyageur qui en avait fait la découverte. Cette 
circonstance nous était inconnue, et nous nous empres- 
sous de restituer à l'espèce dont il s’agit la dénomination 


qui Jui appartient par un droit antérieur au nôtre. 


A, MORELET. 


(4) Journal de Conchyliologie, 5° vol. (année 1851), page 355. 


1‘: Septembre 185%, 


RAR AA LS LEVEL VALLE LE BALE LE ASE A AUS LA LEVEL LE ELA ALT AAA LEA LA ES ALL LA SABLE LE LE CALE LA LA CA LE 


Osservarions sur l'appareil génital de la Vitrine 
transparente, par M. A. MoquiN-Tanpon. 


La Vitrine transparente (1) possède un appareil génital 
androgyne. 

Le double orifice sexuel n’est pas placé immédiate- 
ment après le grand tentacule droit, comme chez les 
Hélices, mais à une certaine distance de ce dernier, vers 
le milieu du cou. 

L'organe en grappe se trouve, comme à l'ordinaire, 
caché au milieu du foie, dans les premiers tours de la 
coquille; il présente une forme irrégulièrement arrondie, 
très sinueuse sur les bords. 

Son canal excréteur paraît long, extrêmement épais, 
tortueux et blanc; à son origine et à sa terminaison, il 
est très aminci. 

La matrice offre la figure d’un corps allongé, bour- 
souflé, arqué, un peu tordu, qui se rétrécit beaucoup 
antérieurement, c'est-à-dire avant de communiquer avec 


le vagin. 


(4) Vitrina pellucida, Drap. 1801 (Helix pellucida, Mull. 1774 — Helix 
diaphana, Poir. 4801. — Cobresia vitrea, Hubn. 48{0. — Hyalina pellu- 
cida, Stud. 4820, — Limacina pellucida, Hartm, 4821. — Helicolimaxæ 


Audebardi, Fér. 1822). 
16 


— 242 — 


L'organe de la glaire est oblong, obtus, un peu lingui- 
forme et à peine courbé. 


La prostate utérine règne, comme d'habitude, le long 
de la matrice ; elle est étroite, mais composée de cœcums 
assez gros proportionnellement ; ceux-ci sont en petit 
nombre. 


Le vagin est assez long. À sa jonction avec la matrice, 
il offre une dilatation ovoïde très obtuse, à parois épaisses, 
demi-tendineuses, lésèrement striées en dehors. 


Le canal de la poche copulatrice prend naissance au 
milieu de cette dilatation, à côté de l’orifice utérin. Ce 
canal paraît médiocrement long ; il se termine par une 
vessie assez petite, proportionnellement, et à peu prés 
réniforme. 


Autour de la dilatation vaginale, on remarque un 
corps finement granuieux, irrégulier, comme bilobé, un 
peu grisâtre, de nature évidemment glanduleuse, qui 
représente les pésicules muqueuses où multifides des Hé- 
lices. Ce corps est l'analogue de la glande qu'on observe 
dans les Jelix Pyrenaïca, fruticum, et chez la plupart des 
Zonites; mais il est placé un peu plus haut, c'est-à-dire 
plus rapproché de Ja matrice (1); il communique avec 
la cavité vaginale par une multitude de conduits extré- 
mement fins, courts, et de couleur grise. On doit re- 
garder ce corps comme une prostate vaginale. 


Le fourreau de la verge est assez développé; il présente 
une forte courbure à l'endroit où se termine le canal 
déférent, revient sur lui-même et se fixe à la peau, à 
l'aide d'un muscle rétracteur, court et étroit; son extré- 
mité est assez grosse et obtuse; il n'a pas de lagellum, à 


(4) Dans l’Helixæ Kermorvani (Quimpcriana), il existe une glande à peu 
près au même endroit, 


— 243 — 


moins qu'on ne veuille considérer comme tel, malgré 
son épaisseur, la partie comprise entre l'insertion du 
canal déférent et le muscle rétracteur. 

Il n’y a point de poche à dard, ni de branche copula- 
trice. 

En résumé, l'appareil génital de la Vitrine transparente 
ressemble beaucoup à celui des autres Gastéropodes an- 
drogynes, particulièrement à celui des Zonites. Ses prin- 
cipaux caractères consistent : 

Dans la longueur du vagin; 

Dans le renflement terminal de cet organe; 

Dans la situation, la forme et la nature de la prostate 
vaginale. 


Explication des figures. 
(Planche 1x.) 


Fig. 1. Appareil génital de la Vitrine transparente; a, 
organe en grappe; bb, son canal excréteur; c, 
organe de la glaire; dd, matrice; e, sa partie 
étroite; f7, vagin ; 98, prostate utérine ; 4, pros- 
tate vaginale; #, poche copulatrice; kk, son col; 
Il, conduit déférent; mmm, fourreau de la 
verge; 7, son muscle rétracteur; 0, poche com- 
mune ; p, orifice génital. 


Fig. 2. Partie supérieure du vagin, cachée par la pros- 
tate, dans la figure précédente; f, dilatation va- 
ginale ; ee, partie étroite de la matrice; kk, partie 
inférieure du col de la vessie copulatrice. 


— 244 — 


Osservarions sur l'appareil génital des Valvées (1), 
par M. A. Moquix-Taxpon. 


6 I. On sait que les Gastéropodes operculés et les 
Gastéropodes branchifères (2) présentent les sexes séparés. 
Les V’alvées, qui possèdent à la fois un opercule et des 
branchies, font exception à cette règle générale; je vais le 
démontrer, en décrivant leur appareil reproducteur. J'ai 
choisi, pour sujet de mon examen, la Waivée piscinale (3), 
petit Mollusque très connu, assez commun aux environs 
de Toulouse (4). 

$ IL. L'organe en grappe occupe, comme chez les autres 
Gastéropodes, les premiers tours de la spire. Cette glande 
est assez développée, allongée, flexueuse, contournée, de 
couleur jaune d'abricot, plus ou moins pâle. À l’époque 
de la reproduction, on y observe des ovules de différentes 
tailles. Les plus petits sont blanchâtres, les autres ver- 
dâtres, ou tout à fait verts. Les derniers tranchent assez 
nettement sur la couleur jaunâtre du fond. Ces ovules 
paraissent à la périphérie de l'organe. Les plus déve- 
loppés sont les plus verts, et se trouvent vers la base. 
Plusieurs de ceux-ci semblent presque aussi gros que les 
œufs des Capsules fraïchement pondues (5). 


(1) Extraites des Mémoires de l’Acad. scienc. Inscript. et Belles-Lettr. 
de Toulouse, 4: sér., t. 11, AS52, p. 65. 

(2) Il s'agit seulement des Gastéropodes terrestres et fluviatiles de Ia 
France. ; 

(5) Valvata piscinalis, Fér. 1807 (Nerita piscinalis, Mull. 1774. — 
Turbo cristatus, Schrot. 1779. — Helix piscinalis, Gmel. 1788. — Cyclos- 
toma obtusum, Drap. 4801. — Turbo fontinalis, Mont. 1803. — Helix 
fascicularis, Alt. 1812. — Valvata obtusa, Brard, 1815). 

(4) Cette espèce offre de 4 à 5 mill. de grand diamètre. 

(5) Ils ont jusqu’à 4[4 mill. de grand diamètre. Les œufs présentent à 
peu près 413 mill. 


Quand on déchire l'organe en grappe, les petits grains 
dont se composent les ovules se désagrègent et se répan- 
dent dans l’eau; ce qui fait voir qu'ils ne possèdent pas 
d'enveloppe particulière ou membrane vitelline. 

Les spermatozoides se trouvent au milieu ou vers Île 
milieu de la glande. Les plus jeunes forment des groupes 
dans lesquels les renflements céphaliques sont au centre; 
leurs queues rayonnent flexueusement. Les plus grands 
sont disposés en écheveaux. Je les ai toujours observés 
dans une immobilité parfaite. 

Un canal excréteur très long, très fin et sinueux, pres- 
que capillaire à son origine, se rend à la prostate et à la 
matrice ; il ne m'a pas offert de dilatation, ni d’entortil- 
lement. 

La matrice (ovicanal de quelques auteurs) se voit à 
droite du rectum; elle est grosse, courte, très bombée en 
dessus, et bien différente de celle des Paludines, qui se 
fait remarquer par sa longueur; elle ne présente pas de 
boursouflures, comme celle des AHélices; elle se rétrécit 
brusquement en avant, mais ce rétrécissement parait 
tellement court, qu'on peut dire qu'il n’y a pas de vagin 
proprement dit. La matrice s'ouvre à droite de l'anus, 
par un orifice caché sous le collier. 

Le long du bord inférieur de la poche utérine, on ob- 
serve un large conduit collé contre elle, qui prend nais- 
sance au rétrécissement vaginal et dépasse la matrice, en 
s'amincissant un peu. Sa longueur est à peu près double 
du grand diamètre de cette dernière; il paraît à peine 
flexueux ; son extrémité postérieure se courbe légèrement 
de bas en haut, mais ne se dilate pas. Ce conduit repré- 
sente le canal ou col de la vessie copulatrice, et celte vessie 
elle-même, puisqu'il n’y a point de poche terminale. Une 
organisation analogue se rencontre chez des Gastéro- 
podes terrestres, par exemple dans le Pupa variabilis; 
mais elle est, en quelque sorte, exceptionnelle, 


Re 


En arrière de la matrice, à une faible distance, se 
irouve un corps granuleux, irrégulièrement ovoïde : c'est 
l'organe de la glaire. Ge corps offre des rides un peu ver- 
miformes, comme rayonnantes; il paraît légèrement si- 
nueux vers les bords. Contre sa partie moyenne est 
appliquée l'extrémité du canal copulateur. L’organe de la 
glaire communique avec l'utérus, à l’aide d’un conduit 
très fin, collé le long de ce dernier canal. 


La prostate utérine existe contre le côté gauche de la 
matrice, intimement adhérente à celle-ci; elle paraît aussi 
longue que son diamètre horizontal, mais moins haute, 
et par conséquent plus étroite. 


De Ja partie antérieure de la prostate part un canal 
déférent extrêmenient court et très difficile à étudier. Ce 
canal se rend directement à la verge. 


J'oi montré, ailleurs (1), que le filament palléal des 
V'alvées, regardé par quelques auteurs comme un pénis, 
était un organe accessoire du panache branchial. La véri- 
table verge se trouve derrière le tentacule droit. C’est une 
espèce d'appendice, toujours extérieur, allongé, tentacu- 
liforme, à peine rétréci à la base, légèrement déprimé, 
pointu, plus ou moins ridé transversalement, de couleur 
brun-grisâtre, plus foncé en dessus, finement et peu dis- 
tinctement ponctué, quelquefois comme strié de gris- 
noirâtre. Dans l'état de contraction, cet organe paraît 
encore plus long que le tentacule (2); il est courbé en S 
d'avant en arrière ; il renferme des grains calcaires, prin- 
cipalement vers le sommet. Au premier abord, la verge 
semble imperforée ; mais en lisolant et en la comprimant 
entre deux lames de verre, à l’époque de la reproduction, 


(1) Journ. Conch. t. 11, 1854, pag. 128. 


(2), FH est long (contracté) de 2 412 à 2 514 mill, Dans une Valrvée spi- 
rorbe, il m’a offert à peine 2 474 mill. 


— DA — 


on voit s'échapper de son sommet et de sa base une cer- 
taine quantité d'humeur séminale. On aperçoit aussi, par 
transparence, qu'elle est traversée par un filament tubu- 
leux, contracté en zigzag, surtout vers la partie terminale, 
et qui se détache en clair au milieu du tissu. On réussit 
quelquefois, en exerçant une légère pression de la base 
au sommet, à faire sortir l'extrémité du filament dont 
il s’agit, qui se présente, à la pointe de la verge, comme 
un petit bouton. 


Le pénis des ’alvées est exactement placé comme celui 
des Bithinies, et lui ressemble un peu par sa texture, par 
sa couleur et par sa contractilité; mais il n'est pas bifide 
et ne possède pas de f/agellum. Le filament dont je viens 
de parler remplit les fonctions du capreolus (1) au mo- 
ment de la fécondation. Ce filament pourrait être com- 
paré à celui de la Paludine vivipare; mais ce dernier est 
contenu dans le tentacule droit, et non dans un organe 
spécial. 


$ IT. On voit, par cette description de l'appareil gé- 
nital de la Valvée piscinale, que ce Gastéropode n'est pas 
unisexué, comme l'ont cru plusieurs naturalistes. Les 
rapports de structure et de mœurs de ce Mollusque avec 
les Paludines, les Bithinies et les Nérites, avaient fait 
naître, sans doute, cette erreur. 


De tout ce qui précède, on peut tirer les conclusions 
suivantes : 


1° Les Falvées sont androgynes ; 
2° L'organe en grappe ne diffère pas sensiblement de 
celui des autres Gastéropodes à deux sexes; 


30 Les ovules sont énormes à leur maturité ; 


(4) Journ, Gonch. t. 11, pag, 333. 


= 48 — 


4° La matrice n'est pas fusiforme, ni boursoufllée; 

5° I n'y a pas de vagin proprement dit; 

6° L'organe de lu glaire ne touche pas la matrice, ni la 
prostate ; il présente un canal particulier; 

7° La verge est extérieure et placée sur le cou, comme 
celle des Bithinies, mais simple; 

8° Elle renferme un filament copulateur, analogue à 
celui des Paludines ; 

9 Le canal copulateur nest pas terminé par une 
poche; 

10° Enfin, les V’alvces n'ont pas d'appendice flagelli- 
forme, ni de vésicules multifides, ni de dard. 


Explication des figures. 
(Planche 1x.) 


Fig. 3. Valvée piscinale; partie antérieure de l'animal ; 
a, verge contractée; b, orifice sexuel femelle ; 
cc, tentacules contractés, portant les yeux à leur 
base interne; d, mufle proboscidiforme, con- 
tracté, ee, bord du manteau refoulé un peu en 
arrière; f, appendice palléal tentaculiforme, trés 
contracté ; g, ouverture anale; L, partie supé- 
rieure du panache branchial, 

Fig. 4. a, organe en grappe; bbbb, son canal excréteur; 
ce, organe de la glaire; cc’, son conduit; dd, 
matrice; e, sa partie étroite ou vagin; €”, ouver- 
ture femelle; gg, prostate utérine; kKkK, canal 
copulateur ; /, conduit déférent; mm, verge con- 
tractée. 


Descriprion de coquilles nouvelles, 


par M. C. Reczuz. 


Macrra Guadelupensis, Nobis. (PI. X, fig. 4. 4°.) 


Testa triangulari, gibbosa, crassiuscula , alba, leviter 


concentricè striata, valdè inæquilatera, anticè abbreviata 
subangulata, posticè longiore attenuato-rostrata; lunula 
larga, cordiformi; area dilatata, angulis limitata ; umbo- 
nibus remotiusculis, intus candida, nitida; impressione 
palleali angust@, subhorizontalr. 


» 
» 
» 
» 
» 
» 
» 
» 
» 
» 
» 
» 
» 
» 
» 
» 
» 
))) 
» 


» 


Habite la Guadeloupe. 


« Coquille triangulaire, bombée, un peu épaisse, 
blanche sous un épiderme très mince, légèrement 
striée concentriquement, très inéquilatérale, le côté 
antérieur court, presque anguleux, le côté postérieur 
atténué en un bec un peu arrondi : dans les jeunes, ce 
côté est anguleux et nullement prolongé en bec ; lunule 
cordiforme, assez large, limitée extérieurement par un 
angle peu marqué : corselet plus allongé, également 
cordiforme, borné à l'extérieur par un angle bien mar- 
qué, et parfois teint de brunâtre par l'épiderme : on 
remarque dans quelques individus un angle antérieur 
qui semble donner naissance à un double corselet : 
crochets distancés, légèrement retournés en avant : 
entre les crochets, on remarque une ligne noire sur 
chaque valve qui représente, par transparence, la 
partie intérieure du ligament, comme dans la Mactra 
spengleri : le bord veutral est un peu saillant et ar- 
rondi; les impressions musculaires sont également 
arrondies, l’antérieure plus grande que la postérieure : 
l'impression palléale étroite, anguleuse en avant, 
presque horizontale, et néanmoins un peu ascendante. 


— 250 — 


» La charnière se compose de quatre dents; la cardinale, 
» rapprochée des crochets, figure une lame très mince et 
» verticale; la dent caractéristique, en forme de tuile, 
» est Iégèrement échancrée en avant : dent latérale anté- 
» rieure arrondie, et chagrinée en dessus; la postérieure 
» un peu allongée, également chagrinée, se trouve plus 
» éloignée des crochets que l’antérieure. La valve droite 
» manque de dent cardinale, et les dents latérales sont 


» bifides. » 


Cette espèce diffère de la M. Spengleri, non seulement 
par sa taille, mais encore en ce que la lunule et son cor- 
selet sont moins aplatis : sur la nôtre, la dent postérieure 
est plus écartée proportionnellement des crochets; le 
cuilleron ligamentaire, dans la M. Spengleri, est ar- 
rondi; il est triangulaire dans la nôtre. La ligne brune 
voisine des crochets est linéaire dans la nôtre, et à peine 
marquée, tandis qu'elle est large dans la Spengleri. L'im- 
pression palléale est bien horizontale dans Ja Spengleri, 
mais dirigée vers le haut dans la nôtre. 

Si nous considérons la forme extérieure, nous voyons 
que les valves de la M. Spengleri sont équilatérales, 
tandis que dans la nôtre le côté postérieur est beaucoup 
plus prolongé que l’antérieur : du reste, notre espèce est 
beaucoup plus bombée et rostrée postérieurement. 

Hauteur, 20 à 22 mill. 
Largeur, 26 à 30 mill. 
Epaisseur, 16 à 18 mill. 


Cette Mactre remarquable a été envoyée par M. le 
commandant Beau à M. Petit de la Saussaye. 


Dosinia (Artemis) tenuis, Nobis. (PI. X, fig. 1. 1°.) 


Testa orbiculari, æquilatera, convexo-depressa, tenur, 
squalidè alba, anticè rotundata, posticè subrotunda; um 
bonibus prominentibus, antice inflexis, castaneo tincls ; 


Le JA 


area ferè obsoleta, cordato-lanceolata ; margine dorsali 
subrecto, declivi, antico subemarginato : intus albida ; im- 
pressione musculari antiqua, angusta, elongata, arcuata ; 
postica ovato-rotundata, ac inferiore ; impressione palleali 
trigona ascéndente ; margine valvarum integerrimo. 


» 
» 
» 
» 
» 


» 


» 
» 
») 
» 
» 
» 
» 
» 
» 


» 
» 
») 
» 
» 


» 


Habite la Baie de la Pointe-à-Piître (Guadeloupe). 


« Coquille orbiculaire, mince, d'un blanc sale, équila- 
térale, convexe , déprimée, légèrement striée concen- 
triquement; montrant des lignes longitudinales, 
rapprochées, obsolètes : ses sommets sont saillants, 
ordinairement teinte de marron clair : lunule peu 
apparente, cordiforme, lancéolée : intérieur blanchütre, 
lerne. 

» Charnière formée de trois dents sur chaque valve : 
deux dents cardinales antérieures géminées sur la 
valve droite, et une autre bifide postérieure sur la 
même valve; valve gauche, deux dents cardinales, di- 
vergentes, antérieures, avec une dent étroite, lamel- 
leuse et postérieure : toutes ces dents sont si rappro- 
chées, qu'on pourrait, à l'exemple de Lamarck, les 
considérer comme cardinales : néanmoins, avec un 
peu d'attention, on s'aperçoit que les postérieures sont 
bien des dents latérales. 

» Les chondrophores sont ceux du genre. 

» Impressions musculaires antérieures allongées, ar- 
quées, étroites, ne descendant pas jusque vers Je 
milieu de la valve : impressions musculaires posté- 
rieures arrondies, placées sur la ligne médiane des 
valves, et touchant à l'excavation palléale : celle-ci est 
triangulaire, ascendante, et se termine sur le milieu de 
la valve. » 


Hauteur, 34 mill. 
Largeur, 35 mill. 
Epaisseur, 16 mil], 


259 


11 paraît, toutefois, que cette coquille atteint de plus 
grandes dimensions, d'après M. Beau, qui a envoyé cette 
espèce à M. Petit. 


Luca scobinata, Nobis. (PI. X, fig. 6. 6°.) 


T'esta lentiformi, equilaterali, depresso-convexiuscula, 
albo-nivea, radis tmbricato-asperis, posticè truncata ; area 
convexa, margine dentata, sulco lato distincta ; lunula 
lanceolata, crenata, margine antico obliquè truncata ; um- 
bonibus minimis ; intüs albida, margine valvarum crenato; 
impressione musculari antiqua elongata, angustä, perpen- 
diculari, postica rotundata. 


Habite la baie de la Pointe-à-Pître (Guadeloupe). 


« Coquille lenticulaire, équilatérale, assez épaisse, 
» d’un beau blane, sculptée de rayons étroits, imbriqués 
» d’écailles en forme de dents de scie; son côté posté- 
» rieur est tronqué : l’antérieur un peu arrondi : corselet 
» saillant, avec la marge supérieure droite et crénelée : 
» il est limité par un sillon assez large de chaque côté; 
» Ja lunule lancéolée, anguleuse dans le centre supérieur, 
» ce qui fait que le côté des crochets est horizontal, et 
» l’antérieur obliquement tronqué : crochets très petits, 
» à peine saillants. Intériear terne, montrant de très 
» fines rides irrégulières et longitudinales : le bord des 
» valves est crénelé; l'impression palléale, d'un milli- 
» mètre de largeur environ. Hinpression musculaire anté- 
» rieure en forme de bandelette verticale, étroite, peu 
» rentrante, et n'atteignant guère que le milieu de Ja 
» valve : la postérieure arrondie. 


» La charnière se compose de deux petites dents obli- 
» ques sur la valve droite et sur la valve gauche, et de 
» deux dents latérales écartées, l’antérieure sous le centre 


— 253 — 


» de la lunule, et la postérieure à l’extrémité du liga- 
» ment. » 


Hauteur, 17 mil. 
Largeur, 18 mill. 


Epaisseur, 8 mill. 


Cette jolie Lucine a été envoyée à M. Petit par M. le 
commandant Beau. 


Teruwa Souleyetiana, Nobis. (PI. X, fig. 5. 5”.) 


Testa oblonga, tenui, sub epidermide rufescente magari- 
lacea, anticè rolundata, posticè flexa, attenuato-subros- 
trata, hiante; concentricè substriata ; inæquilaterali: intùs 
albida; dentibus cardinalibus duobus, lateralibus nullis ; 
nymphis exiguis. "} 

Habite le fond de la baie de la Pointe-à-Pitre (Guade- 
loupe), dans les vases. 


« Coquille oblongue, inéquilatérale, à côté antérieur 
» un peu plus allongé et arrondi, à côté postérieur fléchi 
» du côté de la valve droite, atténué en forme de bec 
» court, tronqué et baillant. Bord ventral déprimé sur 
» son tranchant. La couleur de cette coquille paraît 
» blanche, mais elle montre toujours un reflet mat et 
» irisé; ces sommets, qui sont très petits et tournés pos- 
» térieurement, sont parfois teints de jaune doré : toute 
» cette couleur est souvent masquée par un épiderme très 
» mince, couleur de rouille pâle. 


» Intérieur assez brillant : charnière portant deux 
» dents cardinales très petites, sans traces de dents la- 
» térales : chondrophore aigu : impression musculaire 


» antérieure ovale, arquée; l'impression postérieure 


> 


» 


» 


— 254 — 


arrondie : excavation palléale grande, oblongue, tri- 
gone, à sommet et côté antérieur arrondis. » 


Hauteur, 15 mill. 
Largeur, 29 mill. 
Epaisseur, 7 mill. 


Cette espèce appartient à la collection de M. Petit, 


qui l’a reçue de M. le commandant Beau. 


Pceuroroma (Defrancia) Malleti, Nobis. 
(PL X fie... 259%) 


Testa minima, fusiformi, roseo-purpurea; anfractibus 


senis, plicatis, transversim striatis, granosis, infimo fascid 
alba, latä, et in penultimo angustatd, cincto ; spira conico- 
acuta, ultimo anfractu majore; apice albo; apertura an- 
gusla, roseo-purpurea; labro incrassato; supernè anguste 
emarginato, intüs crenulato. 


» 


» 


» 
» 
» 
» 
» 
» 
» 
» 


Habite l'Océan Pacifique. 


« Très petite espèce, à six tours de spire, plissés en 
long, striés en travers, et couverts de granulations. Sa 
couleur est d’un rose-pourpré, ornée d’une bande 
blanche, assez large sur le dernier tour, bordée en 
haut de quelques granulations noires : cette bande se 
continue sur l'avant-dernier tour, mais plus étroite : 
spire plus grande que le dernier tour, conique, très 
aiguë, à sommet blanc. Ouverture étroite, sinueuse, 
d'un rose-pourpré. Bord externe épais , un peu 
échancré près de la suture, convexe à l’intérieur, et 
là visiblement crénelé. » 


Hauteur, 5 mil]. 
Largeur, 3 mill. 


Cette coquille, qui appartient au sous-genre De/francia, 


appartient à la collection de M. Petit de la Saussaye, qui 


— 255 — 


l'a reçue de M. Mallet, capitaine de vaisseau. C'est sans 
contredit une des jolies espèces du genre : nous l'avons 


fait représenter plus grande que nature, pour mieux faire 
ressortir ses caractères. 


DreissenA Sallei, Nobis. (PI. X, fig. 9.) 


Testa ovato-oblonga, posticè subtusque inæquivalvi; 
natibus arcuatis; valoulis convexiusculis, sub epidermide 
olivaceo, rugosoque albo-cretacea; intüs zonis nigrescen- 
tibus, inæqualibus concentricè picta. 


Habite le Rio dulce (république de Guatimala), dans 


les pierres qu'elle perfore, et où on la trouve agglomérée. 


« Coquille ovale-oblongue, inéquivalve vers le côté 
» postérieur de la région ventrale; crochets arqués; 
» valves un peu convexes, d'un blanc crétacé sous un 
» épiderme rugueux, de couleur olivacée : peinte inté- 
» rieurement de zones noirâtres, inégalement concen- 
» triques. » 

Longueur, 19-23 mill. 
Hauteur, 13-14 mill. 

Cette espèce, déjà remarquable par cette circonstance 
qu'elle serait perforante, diffère encore de ses congénères 
par sa coloration, et par la rugosité de son épiderme. 
Elle a été rapportée par M. Sallé, à qui nous l'avons 
dédiée. Nous en avions déjà donné la description dans 
la Revue Zoologique de M. Guérin, en 1849; mais cette 
espèce n'avait pas encore été figurée, et nous avons dû 
en rappeler la’caractéristique en la faisant représenter sur 
une des planches du Journal. 


(Collection de M. Petit.) 
Drmssexa Domingensis, Nobis. (PI. X, fig. 8.) 


Testa longitudinali, angusta, concentricè striala, fusca, 
sæpius lineis albo-lutescentibus longitudinaliter  picta ; 


= 566 


dorso subangulata; ventre recto, sinuato, vel gtbboso, 
linea angusta hiante notato; apicibus incurvis, robustius- 
culis; intus cœruleo-nigrescente, sepünento triangulari , 
cum posticè ct subis lamind elongat& dentiformi ins- 
tructo. 


Habite les environs de Santo -Domingo, où elle a été 
recueillie abondamment par M. Sallé, naturaliste voya- 
geur de Paris. 


« Petite coquille longitudinale, allongée, étroite, irré- 
» gulière, comme la plupart de ses congénères, striée, ou 
» plutôt ridée concentriquement, mais à épiderme ne 
» présentant pas de lamelles comme la plupart des autres 
» espèces. Son bord dorsal est généralement anguleux 
» vers le centre, et le ventral tantôt droit, sinueux, 
» concave ou gibbeux. Dans ce cas, la valve droite che- 
» vauche sur la valve gauche. Crochets saillants, courbés 
» vers le bord ventral : le côté ventral, le plus près des 
» crochets, montre une ouverture allongée, étroite et 
» linéaire, pour le passage du byssus. La couleur géné- 
» rale de l'espèce est d’un brun plus ou moins foncé, 
» souvent orné de deux lignes longitudinales d'un blanc- 
» jaunâtre. L'intérieur des valves a une teinte violet- 
» noirâtre. » 

Longueur, 22-24 mill. 
Largeur, 10-13 mill. 
Epaisseur, 8 mill, 

Notre espèce a des rapports avec le Dreissena cochleata 
par son étroitesse; mais elle en différe par ses dimen- 
sions, son irrégularité, et ses lignes blanc-jaunâtre 
jamais articulées : elle en diffère encore par sa cloison 
proportionnellement plus grande, et par la lamelle placée 
au-dessous de celle-ci, toujours plus longue et moins 


dentiforme. (Collection de M. Petit.) 


— 257 — 


Norice malacologique sur une espèce peu connue du 
genre Glandina, par M. Morezer. 


G. ligulata, Morlt. (PI. X, fig. 3. 3°.) 


T. imperforata, ovato-conica, nitida , levis, pellucida, 
flavo-virescens ; anfr. 7 convexiusculi, ultimus spir& minor, 
nigro-rufescente unifasciatus, basi attenuatus; columella 
intorta, breviter truncata ; apertura ovalis; peristoma acu- 
tum, fragile, marginibus callo teruissüno jurctis. 


Longit. 11; diam. 6. 


« Petite coquille bulimoïde, mince, luisante, revêtue 
» d’un épiderme jaune-verdâtre, et ornée d’une seule 
» fascie qui naît sur la suture de l'avant-dernier tour, et 
» partage également le dernier. La spire est allongée et 
» teinte à l'origine d’une nuance d'incarnat foncé. La 
» columelle en forme de lame spirale, blanchâtre, légé- 
» rement repliée en dehors, se termine dans les indi- 
» vidus qui ne sont pas adultes par une échancrure que 
» l'âge finit par effacer. L'ouverture est ovale et versante 
» à la base; le péristome mince et tranchant. » 


Habite les forêts du Tabasco supérieur. 


Nous avons décrit, pour la première fois, en 1849, 
cette coquille qui est très rare, et qui n'a jamais été fi- 
gurée (T'estacea noviss. p. 12.); mais nous n'avons rien 
dit de l'animal; dans cette note complémentaire, nous 
nous proposons de signaler certaines particularités de son 
organisation qui se rattachent à des observations précé- 
demment publiées (1). 


Le Mollusque dont il est question est d’une couleur 


(1) Voyez la notice sur l’Helix curyomphala, dans le Journ. de Conchyt.. 
4851, p. 44. 


17 


— 258 — 


roussâtre, avec une zone noire longitudinale sur les flancs. 
Les tentacules supérieurs ne sont point coudés, maïs sim- 
plement renflés à leur extrémité, et oculés à leur sommet; 
le mufle est muni de deux palpes saillantes, comme dans 
toutes les espèces du même genre, que nous avons ob- 
servées en Amérique. La masse buccale se retourne et se 
produit à l'extérieur dans l’acte de la manducation; mais 
un caractère spécial, c'est que le plan locomoteur, dé- 
primé sur les côtés, et brusquement tronqué à l'extrémité 
postérieure, est percé d'un pore muqueux susceptible de 
contraction et de dilatation. 

Ce fait vient s'ajouter à celui que nous avons déjà fait 
connaître dans l'article précédemment cité; nous émet- 
tions alors cette opinion, que les caractères extérieurs de 
l'animal, comme ceux de l'enveloppe testacée, ne justi- 
fiaient la création d'un genre que lorsqu'ils correspon- 
daient à des modifications sérieuses de l'organisme ; nous 
ajoutions que l'orifice terminal que l'on remarque chez 
certains Mollusques terrestres, ne paraissait nullement 
remplir cette condition, et nous faisions pressentir que 
cet organe, qui n'avait été observé jusqu'ici que dans les 
trois genres Limace, Vitrine et Hélice, se rencontrerait 
probablement aussi dans les genres voisins, lorsque l'é- 
tude des animaux serait plus avancée. Le Gl. monilifera, 
Pf., en fournit un nouvel exemple ; l'espèce se distingue 
du G. ligulata par la forme coudée des tentacules, mais 
elle est également pourvue d'un crypte muqueux ter- 
minal. 

Les principes que nous cherchons à faire prévaloir, 
dans le but de simplifier une étude qui se complique de 
jour en jour, sont ceux qui dirigeaient nos maîtres; Ja 
conchyliologie leur doit tous ses progrès, quand d’autres 
branches des sciences naturelles, pour s'en être écarté, 
ne présentent plus déjà dans leur nomenclature qu'une 
confusion inextricable. Nous regrettons de les voir dé- 


— 259 — 


sertés trop souvent, pour la vaine séduction d’une préci- 
sion mathématique que nos eflorts n'obtiendront jamais, 
car elle n'existe pas dans les œuvres de la nature. 


À. MorELeET. 


Descriprion d'une nouvelle espèce du genre Sangui- 
nolaria, par M. Bernarni. 


SaneuinoLariA T'ahitensis, Nobis. (PI. X, fig. 7. 7°.) 


Testa oblongo-ovalr, inœquilatera, candidissima, tenui, 


margine dorsal concaviusculo, ventrali convexiusculo ; 
antice rotundata ac angustata, postice oblique subtruncata 
cum striis longitudinalibus decussato-imbricatis. 


Habite Tahiti. 


« Coquille ovale-oblongue, mince, d'un beau blanc, 
ayant la marge dorsale, en avant et en arrière des 
crochets, légèrement concave, et le bord ventral un 
peu convexe. Côté antérieur étroit et arrondi, avec les 
stries treillissées et granuleuses ; côté postérieur pres- 
que tronqué, sculpté de stries obliques, treillissées et 
imbriquées d’écailles qui en rendent le toucher très 
rude. L'intérieur des valves est d’un blanc éclatant, à 
l'exception des nymphes seulement, qui sont teintes 
d'un beau violet. Le ligament n’occupe que la moitié 
antérieure du corselet, » 


Largeur, 36 mill. 
Hauteur, 24 mill. 
Epaisseur, 16 mill. 


— 960 — 
Nore sur le genre Latia de M. Gray. 


M. Recluz a décrit au mois de juillet 1851 (1), sous ! 
nom de Crepidula neritoides, une petite coquille inédite 
que M. Cuming lui avait donnée comme étant une Lottia, 
ce qui devait faire penser qu'elle appartenait à un Mol- 
lusque marin. 

Il paraît qu'il n'en était point ainsi, car nous avons 
recu, il y a quelque temps, de M. Gray, une lettre dans 
laquelle il nous informe que ce Mollusque vit dans les 
eaux douces de la Nouvelle-Zélande, et qu'il en a fait le 
type d’un genre publié par lui dans les Proceedings de la 
Société zoologique de Londres, sous le uom de G. 
Latia. 

Jci nous commentcerons par justifier de son erreur in- 
volontaire notre collaborateur, M. Recluz, qui, n'ayant 
reçu aucun renseignement sur l'habitat de la coquille 
qu'on lui donnait comme appartenant au genre Lotlia, 
avait naturellement dû croire que c'était une coquille 
marine, et qu'elle ne pouvait être rangée que-dans le G. 
Crépidule. 

M. Gray serait, en outre, mal fondé à exciper d’une publi- 
cation antérieure à celle de M. Recluz pour lui adresser le 
reproche d'avoir donné comme nouveau ce qui ne l'était 
pas, car si le travail de l'auteur anglais remonte à la date 
qu'il indique, la publicité donnée à ce travail est de beau- 
coup postérieure ; on sait, en effet, que les Proceedings de 
la Société zoologique de Londres sont imprimés tardive- 
ment, et ne sont livrés au commerce que longtemps après 
l'impression, à ce point que nous n'avons pu obtenir 
encore ce qui a dû être imprimé en 1850, et encore moins 


(1) Voir le 2° vol. du Journal de Conchyliologie, p.205, pl. 6, f. 16, 47. 


966 


les livraisons qui porteront le millésime de 1851 et de 
1852. Ces retards seraient dus, dit-on, à cette circons- 
tance que l'éditeur a voulu faire accompagner la publica- 
tion d'un certain nombre de planches coloriées qu'on 
n'exécute que fort tard; mais alors il faut mettre sur le titre 
année 1851, au lieu de 1849. Nous saisirons cette occa- 
sion pour présenter à ce sujet quelques réflexions géné- 
rales dont M. Gray lui-même, nous en sommes sûr, 
reconnaîtra la justesse. 


Il ne suffit pas, dirons-nous, de lire une notice devant 
une réunion de confrères, ou dans l'enceinte étroite d’une 
Société savante pour avoir un droit incontestable de prio- 
rité à dater du jour où cette lecture a eu lieu : il faut 
encore qu'il y ait publication réelle, c'est-à-dire non seu- 
lement reproduction du travail par voie d'impression, 
mais aussi mise en vente en temps convenable de l'ou- 
vrage imprimé. En dehors de ces conditions, il n'y a plus 
que prétentions mal fondées de la part des uns, droits 
lésés pour les autres, et confusion ficheuse dans la 
science. 


La description donnée par M. Recluz de la coquille dont 
il s’agit, est trop complète pour que nous puissions répéter 
celle qu'en a donnée M. Gray, dans les Proceedings de la 
Société zoologique de Londres (année 1849, pag. 168). 
L'auteur anglais donne quelques détails assez incomplets 
sur l'animal de son G. Latia, mais il en tire la consé- 
quence qu'il est très voisin du G. Ancylus, et qu'il appar- 
tient à la famille des Lymnéacées. Est-il différent du G. 
Gundlachia (1), établi antérieurement par M. Pfeiffer sur 
une coquille univalve cloisonnée, trouvée en 1848 dans 
les eaux douces de l'île de Cuba : c'est ce que nous n'ose- 
rions affirmer. 


(4) Nous avons donné, en 1850, la caractéristique du G. Gundlachia de 
M. Pfeiffer : voir le 4° vol. du Journal de Conchyliologie, pag. 95, 


— 262 — 


Nous terminerons en exprimant le regret que M. Gray 
ait choisi pour le genre dont il est question le nom de 
Latia, alors qu'il avait déjà adopté le mot ZLottia pour un 
autre genre établi aux dépens des Patelles : ces ressem- 
blances de noms deviennent de fàâcheuses causes d'erreurs, 
et nous en avons un exemple dans celle que M. Recluz a 
commise involontairement, et à une époque où le travail 
de M. Gray n'avait pas encore reçu de publicité réelle. 


S. PErir. 


SuPPLÉMENT à la description du Melania veruculum (1). 


Nous avons publié, en 1851, sous le nom de Welania 
veruculum, une coquille des îles Salomon, que M. Philippi 
décrivait un mois plus tard, dans le Zeitschrift fur Mala- 
cozoolog'e, sous le nom de M. Éelone, en faisant observer 
comme nous, que l'espèce est une des plus déliées que 
l'on connaisse. 

De nouveaux exemplaires, que nous avons acquis dans 
l'intervalle, nous ont pleinement convaincu que ceux qui 
avaient servi de base à la double description dont il est 
question, n'étaient pas adultes, et que le M. veruculum, 
comme la plupart des espèces du même genre, perdait en 
vieillissant les premiers tours de sa spire. Il convenait 
alors de rectifier la description que nous en avions donnée, 
puisqu'elle n'est applicable qu'aux individus qui n'ont 


(4) Voir, pour la description de cette espèce, le 2° vol. du Journal de 
Conchyliologie (année 1854), page 195, pl. 5, fig. 8. 


— 263 — 


point encore atteint leur véritable degré de perfection. 
Voici notre nouvelle description. 


M. veruculum , Morlt. 


T. subulata, eroso-truncata, tenuis, obsoletè decussata ; 
basi spiraliter sulcata, castaneo-rufescens, flammis longitu- 
dinalibus obscurè picta; spira erosa; anfractus-11 planu- 
lati, in speciminibus adultis 3 vel 4 modo remanentibus ; 
sutura impressa ; aperlura non truncata, elongato-pyri- 
Jormis, intüs nilidissima, flammulis pellucentibus; peris- 
ioma acutum, tenue, basi productum, margine externo 
excavaio, columellart calloso. 


Long. 27; diam. 8; long. apert. 10; diam. 6. 


Testa juvenis. Æcicularis, ad nonum anfractum integra, 
colore jucundo et pictura micat. 


A. Morezrr. 


Des Narices propres aux côtes de la France conti- 
nentale, par M. GC. Reczuz. 


M. Petit, dans son GarTALoquE pes COQUILLES MARINES 
pr Nos côres (Journal de Conchyliologie, 1852, p. 92), 
énumère à peu près toutes les espèces de Natices de nos 
mers, en même temps quil fait un appel à nos études sur 
ce sujet, pour compléter la liste et en assurer la synony- 
mie. Nous répondons à cet appel par la note suivante, 
que nous diviserons en deux parties. 


— 264 — 


À. La première contenant les espèces qu'on a positive- 
ment trouvées dans nos mers, 


B. La seconde renfermant les espèces qui ont été si- 
gnalées comme s'y rencontrant aussi, mais dont 
l'habitat n'est pas aussi certain, et pour lesquelles il 
importerait d'avoir des documents plus positifs. 


À. NATICES RECUEILLIES VIVANTES SUR NOS CÔTES. 


À. Natices à opercule testacé et à ombilic funiculé (1). 


1° Narica mesræa (Werita), Martyn. Universal concho- 
logist (1769 à 1784). 


Nerita maculata, Ulysses. Travels Kingd. Naples. 
1795. p. 473. 

Natica maculata ; Sowerb. Catal. Tank. 1825. p. 117. 
partim. 

Natica cruentata, Lam. An. s. vert. 1822. p. 192. 
Blainville. Faun. franc. pl. 14. f. 1 et 1 a. Chemn. 


Conch. cab. t. 187. f. 1876-7. (non 1878-80.) non 
Bosc. nec Ÿ. cruentata, Gmel. 


Natica maxima, Risso. Hist. Eur. merid. 4. 1896. 
N°187%e 

Natica adspersa, Menke. Catalogue. 1830. p. 46. 
(figuris Chemnitzii. 1875-80. Natica fanel exclusis). 

Var. «. Punctata et maculis majusculis triseriatis fas- 
ciata. 

Var 8. Punctis minutis subæqualibus undique ad- 

(4) Ce sont celles dont l’ombilic est garni d’une ou de deux colonnes 


testacées qui en suivent tout le contour, et dont l’extrémité extérieure est 
tronquée, arrondie, ou dilatée en bouton, en coupe, etc. 


908 — 


spersa, maculis majoribus triseriatis nullis. UVatica 
plumata, Nobis. Olim. 


Habite : Toutes nos côtes méditerranéennes, et s'étend 
jusqu'en Morée. 


Elle est plus épaisse, plus renflée et moins élevée par 
son axe que la suivante : le fond de son ouverture est 
d'un violet plus foncé. La var. £ est moins commune et 
semble être une variété intermédiaire entre le type et 
l'espèce suivante. Une autre variété, toujours plus petite 
et à taches disposées en flammes ondulées, vit en Sicile. 


2° Narica PUNCTATA, Karsten. Mus. Leskeanum. Reg. 
anim. 1789. p. 288. Ulysses Travels. 1795. p. 473. 


non Ver. punctata, Chemnitz. 


Matica stercus muscarum, Lam. Enc. métb. pl. 453. 
F6: d; D: 


Natica mille-punctata, Lam. Anim. s. vert. p. 199. 
INC 


Natica punctata, Risso. 1. c. p. 148. N° 375. 
Habite : Toute la côte méditerranéenne. 


Espèce ovale-arrondie, d’un blanc-jaunâtre, ponctuée 
régulièrement de rouge-brun, et parfois ombrée de ferru- 
gineux (côte d'Agde) sur toute la partie postérieure. Elle 
diffère de la ÂVatica tigrina, Defrance (fossile d'Italie), 
par un plus grand nombre de points, et surtout par son 
opercule plan et multilamellé. L'autre a le sien un peu 
concave en dessus, et sculpté de deux ou trois lamelles 
antérieures, 


IL. Natices à opercule cartilagineux. 
a. À ombilic funiculé. 


* Deux funicules ou lignes élevées décurrentes 
dans l'ombilic. 


3° Narica INTRICATA , Brown. Zllust. conch. 1827. pl. 43. 


f. 13 et 16. Fleming. Brith. animals. 1828. p. 319. 
N°,978. 


Nerita intricata, Donovan. British Shelles (1802). 
pl. 167. bona. 


Natica Valenciennesi, Payraud. Cat. Corse. 1826. 
pl. 5. f. 23. 24.‘bené. 


Natica fasciata, Risso. 1. c. 1826. p. 149. N° 377. 
Lister. Syn. hist. pl. 561. f. 8. ben. 


Habite : Toute la côte méditerranéenne jusqu'en 
Morée. Elle ne vit pas dans la Manche. 


*“ Un seul funicule, dont le sommet, souvent très calleux, 
bouche l'ouverture du trou ombilical. 


4 Narica ozLA, Marcel de Serres. Geogn. ter. tert. du 
midi de la France. 182$. pl. 1. f. 1. 2, (Fossilis). 
Deshayes. Æxped. Morée. p. 157. 


Natica glaucina, Philippi. Æn. moll. Sicil. vol. 1. 
pl. 12. f. 12. Cum animale. 


Nerita Josephinæ, Kisso. loc. cit. p. 149. fig. 43. 


Natica Josephinia , Potiez. Cat. mol. Douai. vol. 1. 
1838. p. 292. 


Natica albumen, Scacchi. Catalog. p. 16. 


= I6p = 


Var. a.] Funiculo umbilicum non obtegente, supra 
compresso. 


Var. 8.] Callo funiculi supra convexo, umbilicum 
omnin claudente. 


Var. ÿ.] Testa tota alba. 
Var. J.] Testa cinereo-cœrulescente. 


Habite : Toute la côte, depuis le cap de Greus (où était 
autrefois le temple de la Vénus pyrénéenne (Strabon) 
jusqu'en Morée. 


kB. à ombilic sans funicule. 


* Coquille ornée de cinq rangées de fascies 
tachetées. 


5° Narica Gzaucna, Recluz. /n Journ. la Propagando. 
1840. p. 253. 256. figurée. 
Var. #. Oceanica. Major, fundo albido-lutescente, 
fasciis obscuris purpureo maculatis. 
Merita Glaucina, Lin. Fauna Suecica. Ed. 2. 1761 
p. 533. N° 2197. Syn. exclusis descriptio optimè 
convenit. 


Natica Glaucina, Brown. Lllust. conch. 1827. t. 43. 
fig. 1 et 2. non 8 et 10. 

Naiica Alderi, Forbes. Malacol. monensis (1836). 
p- 31. pl. 6 et 7. Pessimeæ. 

MNatica castanea, Collard des Cherres, Cat. moll. Fi- 
nistère. p. 44. Bouchard. Catal. moll. Boulogne. 
p- 50. 

Var. 8. Mediterranea. Minor, fundo pallidè vel pulchré 


spadiceo-violaceo, albo-fasciata, et spadiceis maculis 
ornata, Poli. Sine nomine. 


— 268 — 


Natica pulchella, KRisso. loc. cit. p. 148. N° 373. non 
Pfeiffer in Archiv. Wiegmann. 1840. p- 250. 

Natica poliana, Scacchi. Catal. p.16. 

Natica intermedia, Philippi. En. moll. Sicil. vol. 1. 
p. 163. 1836. 

Natica Marochiensis, Philippi. £n. moll. Sicil. p. 256. 
pl. 9. f. 11. (fide Menke). 707 Lamarck. 


Habite : La Manche, et nos côtes de la Méditerranée, 
jusqu'en Sicile et en Morée. 


6° Narica nezicna, Brocchi (Nerita). Conch. foss. sub- 
app. 1841. p. 297.t. 1. fig. 10. (Fossil.) non Nat. 
helicina, Philippi. 


Var. &.] Globosa, glaucescente. 
Natica monilifera, Lam. Anim. s. vert. p. 200. N° 16. 


Nerita glaucina, Pennant. Brit. Zool, 4. p. 140. 
pl:874if,4 141. Rissodlocz cit:p.. 147. N24371. 
Blainville, Faun. franc. pl. 14. £. 5.5 a. Bouchard. 
loc. cit. p. 50. Cum descriptione animalis. 


Var. 8.] Globosa, lactea. 
Var. y.] Globosa, castaneo tincta. 


Natica castanea, Blainville. Malacol. pl. 36 bis. f. 4. 
non castanea, Lai. 


Var. J.] Ovata, major, glaucescente. 


Natica ampullaria, Lam. loc. cit. p. 199. N°9. non 
Valenciennes in Observ. geol. de Humboldt. Hæc 
est. Matica heros, Jun. Delessert. Rec. cog. Lam. 
pl. 32. f. 11. a. b. optimè. l'avan. conch. pl. I. 
FLE: 


Var...) Ovata, minor, castanea. 


— 269 — 


Natica castanea, Lam. loc. cit. p. 204. N° 24. Deles- 
sert. loc. cit. pl. 32. f. 15. a. b. optimè. non Blain- 
ville. Malacol. nec King in Zool. Journ. 1821. 
vol. 5. p. 345. 


Var. 9.] Minor, plumbea. Mobis. 


Habite : La var. &, la Manche et le golfe de Lyon; les 
variétés 8, d et ®, la côte d'Agde; les var. yet &, les côtes 
de la Manche et celles du Finistère. On rencontre parfois 
sur nos côtes la var. #, ainsi que la Vatica Glaucina, re- 
couvertes d'une incrustation grisätre, rabotteuse, qui 
s'étend sur l'ouverture, la rétrécit et en rend l'entrée 
triangulaire : cette incrustation, que l'on croirait être 
l'ouvrage d'un Polypier coralligène, est attribuée à un 
Crustacé du genre Pagure. 


7° Narmica GuizLEminu, Payraudeau. Catal. Moll. Cors. 
1896. p. 119. pl. 5. fig. 25, 96. 


Naticamarmorata, Risso. Hist. nat. Eur. mer. 4.(1826). 
pi4147 :5:N%372. 
Var. &. Angustior. 


Natica macilenta, Philippi. Loc. cit. vol. 2. (140). 
pl. 24. fig. 14. benèë. 


Habite : Youte la côte française continentale, de même 
que la Corse et la Sicile. Elle est commune, mais la var. 
est assez rare. 


8° Narica rizZÆ, Phdippi. Zeitschrift. 1844. p. 108. in 
Abbildung. Conch. 1845. pl. 2. f. 5. mediocris. 


Habite : Agde, les côtes du Roussillon, celle de l'Es- 
pagne méridionale, Tanger (Petit), Palerme. 


970 


B. NATICES SUPPOSÉES APPARTENIR À NOS CÔTES, 


En outre des huit espèces qui précèdent, on a signalé 
comme appartenant à notre littoral océanique plusieurs 
espèces dont l'habitat nous parait cependant encore in- 
certain : ce sont les suivantes : 


1° Narica niTina (Üerita), Donovan. Brif, Shells. vol. 4. 
f. 144. 


Natica mamilla, var. C., Dillwin. Descript. Catal.1817. 
p. 985. 

Nerita mamilla, Montagu. Brit. test. Supp. p. 149. — 
Maton et Raket, ên Lin. Transact. p. 225. 


Naticina lactea, Guilding. Trans. of Lin. Soc. vol. 5. 
p.31. 


Habite : La côte du Calvados (M. de Gerville). 


Cette espèce, originaire des Antilles, ne se rencontre 
I 5 

que très accidentellement sur nos côtes de la Manche : 

la Wat. uberina de M. d'Orbigny ne saurait être séparée 


de la M. nitida. 


20 NaTicA MAMILLARIS, Lam. 4n. sans vert vol. 6.p 197. 
N° 3. — Seba. Mus. 4.t. 38. fig. 32. 33. — Knorr. 
me ES, 


Habite : Nos côtes de la Manche (Rang). M. Ch. Des- 
moulins en aurait recueilli, dit on, plusieurs individus, à 
diverses reprises, sur les côtes du golfe de Gascogne. 


3° Narica user, Valenciennes. in Obs. géol. d'Humboldt. 
1833. vol. 2, p. 266. — D'Orbigny. Voy. Améric. 


mér, pl. 55. f. 12-14. 


— 271 — 


Habite : Cette Natice des côtes du Pérou et de Cumana, 
a été trouvée vivante, en plusieurs exemplaires, sur la 
côte de la Manche, par M. Duval, directeur de l’école de 
médecine, à Rennes, qui nous en a communiqué un 
exemplaire en tout semblable à ceux de l'Amérique mé- 
ridionale. 

Sur nos côtes méditerranéennes continentales, on au- 
rait encore rencontré les espèces ci-après. 


4° NaTica cocHET, Adanson. 
Natica fulminans, Bosc. 
Natica fulminea, Lam. 
Natica zig-zag, Karsten. Menke. 


Habite : Selon Risso, cette espèce se trouverait sur les 
côtes de la Provence ; mais nous en doutons beaucoup. 


5° Narica FuscA, Blainville. Dict. Sc. nat. vol. 34. (1825). 
p.251.:N° 10, 
Natica sordida, Philippi. En. Moll, Sicil. voi. 2. 1844. 


p. 139. pl. 24. f. 5. non Swainson; non Nat. 
plumbea, Lam. 


Habite : L'Adriatique (Bertrand Geslin), la Sicile, Un 
individu bien conservé a été rapporté de la côte de 
Grasse (Provence). 


6° NarTica sAGrA1ANA, d'Orbigny. Moll, Cuba, pl. 18. 
fig. 20 22. 


Natica filosa, Philippi. Zbbildung Conch. 1845. pl. 2. 
fig. 4. 

Natica lincolata, Philippi. Zeistchrift Malac. 1844, 
P- 107. 


= be 


Habite : On prétend que cette espèce a été trouvée à 
La Nouvelle, près Narbonne. Elle est commune sur la 
côte de Malaga (Espagne), et on la retrouve en Corse, en 
Sicile, en Morée. Nous pensons que c'est par erreur qu'on 
l'a indiquée comme venant de Cuba. 

Son opercule est testacé et sculpté d'un sillon anté- 
rieur. 

elles sont les espèces qui ont été réellement décou- 
vertes sur nos côtes, el ceiles qu'on présume s’y trouver 
aussi : attendons pour inscrire définitivement ces der- 
nières dans la faune française, qu'on les ait rencontrées 
avec leur habitant. 


C. R. 


Nore sur la Pyrula provincialis de M. Martin. 


M. Marin nous écrit de Martigues pour nous annoncer 
la découverte, sur les côtes, d’un second exemplaire de 
la coquille qu'il nous avait fait connaître sous le nom de 
Pyrula provincialis, et qui a été décrite dans le 2° volume 
du Journal de Conchyliologie, pag. 249, pl. 8, fig. 4, 
Nous émettions alors l'opinion, partagée au surplus par 
plusieurs conchyliologues , que cette coquille, assez extra- 
ordinaire d’ailleurs, n’était autre chose que: la coquille 
anormale d'un animal malade de la Cassidaria echino- 
phora. 

M. Martin était peu disposé à admettre que sa coquille 
ne fût qu'une monstruosité accidentelle, et la possession 


= 99e 


d'un second exemplaire le porte à croire que nous nous 
sommes trompé. Il ne doute même pas que la découverte 
de nouveaux exemplaires ne vienne bientôt confirmer 
d’une manière incontestable l'existence sur nos côtes, et 
comme espèce distincte, de sa Pyrula provincialis. 

Quant à nous, nous ne sommes pas encore convaincu, 
et nous persistons à penser que les deux coquilles sout de 
véritables monstruosités, mais, dans tous les cas, que ce 
ne serait pas une Pyrule, mais bien une Gassidaire : nous 
faisons des vœux pour que notre confrère voie ses espé- 
rances se réaliser, et pour qu'il rencontre de nouveaux 
spécimens de cette intéressante coquille. Voici les détails 
quil nous transmet au sujet de celle qu'il vient de 
trouver. 

« Comparée à la première, dit-il, elle ne présente 
» d'autre différence que celle qui résulte de son jeune 
» âge. Son bord droit, comme dans toutes les coquilles 
» non adultes, n'est pas réfléchi, et la lame columellaire 
» n’a pas atteint tout son développement; mais elle pré- 
» sente les mêmes accidens de forme, plis irréguliers à Ja 
» partie supérieure du dernier tour, spire aplatie en des- 
» sus, stries transverses légèrement onduleuses, et mieux 
» marquées à la partie inférieure ; enfin, coloration iden- 
» tique, mais plus prononcée, et qui permet de distinguer 
» une bande blanche sur le milieu du dernier tour, tandis 
» que les parties supérieure et inférieure sont d'un jaune- 
» roussâtre plus intense que daus l’exemplaire figuré. » 


S. PEenir. 


Nore sur la Glandina procerula, d'Algérie (1). 


En examinant un grand nombre d'individus da Gl. 
procerula, qui nous sont parvenus récemment, nous avons 
reconnu que cette espèce se distinguait par un caractère 
fort important qui avait précédemment échappé à notre 
attention, 

Parmi les spécimens que nous avions eus sous les yeux, 
les uns offraient une ouverture parfaitement libre en ap- 
parence, conformément à la description que nous en 
avons donnée dans ce Recueil. Chez d'autres, au contraire, 
on remarque une lame blanchâtre, située vers le milieu 
de la paroi supérieure de cet orifice ; mais tous, indistinc- 
tement, nous ont montré, en brisant la coquille, la même 
lame spirale, plus ou moins profondément enfoncée, qui 
se contourne avec la columelle, et s'y rattache par le 
sommet, 

Cette espèce doit donc prendre place dans la section 
des Glandines dentées, et dans le voisinage de celle que 
nous avons fait connaître sous le nom de Gl. lamellifera. 
On la recounaîtra facilement à sa taille plus grande, à son 
éclat moins vif, et à la faiblesse relative de la lame qui 
accidente son ouverture. 


A. MorEeLer. 


(4) Voir, pour la description de cette espèce, le 2° vol, du Journal de 
Conchyliologie, page 557, et la pl. 9, fig. 42. 


Nore sur quelques Gastéropodes terrestres regardés 
comme carnassiers, 


M. Morelet, en traitant dernièrement (1), dans Je 
Journal de Conchyliologie, de l'alimentation des animaux 
du genre Glaudine, exprimait l'opinion qu ils étaient, avec 

$ DEA: q ) 
les Testacelles, les seuls Gastéropodes terrestres qui se 

’ q 
nourrissent de proie. 

Dans un autre article que nous publions (2) de notre 

P 
côté sur les ennemis des Limaçons, nous citions, d’après 
l'autorité de MM. Biney et Moquin-landon, comme es- 
pèces également carnassières, l'Helix concaya, Say; le 
Limax variegatus, le Bulimus decollatus, les Zonites, aux- 
quels il y aurait peut-être lieu d'ajouter les Vitrines. 

M. Lecoq nous a transmis sur ce même sujet une note 

j J 
du conservateur de ses collections, M. Ducros de Saint- 
Germain, qui nous fait connaître les faits suivants. 
Dai 


« L’/7. algira, L., attaque et dévore d’autres Hélices 
» de la manière indiquée par M. Morelet pour les Glan- 
» dines, et j'ai remarqué qu'elle ne laisse pas ordinaire- 
» ment comme ces dernières, dans la coquiile de ses 
» victimes, la moindre parcelle du tortillon : l'animal est 
» dévoré complètement, ce qui peut avoir pour cause la 
» petitesse relative des espèces dont j'ai vu notre Hélice 
» faire sa proie. En effet, les 47. algira, sur lesquelles j'ai 
» fait mes observations, étaient d'assez forte taille, et, à 
» l'exception de quelques /7, nemoralis, toutes les espèces 
» que je leur ai vu dévorer étaient petites : c'élaient des 
» 1. limbata, cartusiana, etc. 

» Après avoir laissé jeuner un certain temps mes /1. 
» algira, je les enfermai à l’étroit dans an lieu humide, 


(4) Voir le N° précédent, pag. 28. 
(2) Voir le même No, pag. 108 et 104. 


Ne 


» avec un assez grand nombre de limbata et de carthu- 
» siana, et au bout de quelques heures, j'étais certain 
» d'obtenir des échantillons très bien nettoyés de ces 
» deux espèces, qu'il est quelquefois difficile de vider par 
» les procédés ordinaires. 

» J'ai lieu de croire, ajoute M. Ducros, d'accord en 
» cela avec M. Biney, que d'autres Gastéropodes ter- 
» restres, et notamment le Bulim. decollatus, se nourris- 
» sent aussi de proie: j'en ai souvent trouvé la tête et 
» une partie du corps entrées dans des coquilles du genre 
» {elix, dont l'état de fraîcheur pouvait faire supposer 
» qu'elles venaient d’être privées à l'instant de leur ani- 
» mal, et chez moi-même, plusieurs Hélices, que je nour- 
» rissais en compagnie de ce Bulime, se sont trouvées 
» parfaitement vidées sans que j'aie pu me rendre autre- 
» ment compte du fait. 

» Enfin, ne pourrait-on supposer, par analogie, que 
» quelques Hélices voisines de l'A. algira, telles que les 
» À. verticillus, acies, croatina, etc., ont les mêmes 
» mœurs, et se nourrissent comme elle de proie vi- 
.» vante, » 


Les faits rapportés par M. Duacros confirment donc les 
observations précédemment faites par divers auteurs, et 
en provoqueront probablement de nouvelles, mais nous 
croyons qu'il conviendrait de donner à celles-ci une di- 
rection plus précise et plus utile à la solution d'une ques- 
tion qu'on ne nous paraît pas avoir étudiée complètement. 

Nous voyons d’une part que M. Morelet considère les 
Glandines comme naturellement carnassières, et se nour- 
rissant, à l'état libre, de proie vivante : M. Biney rap- 
porte qu'aux environs de Charlestown l'Æ/elix nemoralis 
aurait été complètement exterminée par le Pulimus decol- 
latus, qui s'était introduit dans le pays : selon M. Moquin- 
Tandon, les Zonites attaquent les autres Hélices et les 
dévorent. 


=. Of 


D'un autre côté, M. Biney avait remarqué la même 
voracité sur V7, concava et le Limax variegatus tenus 
renfermés avec d’autres Hélices. C’est aussi en les enfer- 
mant à J'étroit, et même après un jeûne forcé, que 
M. Ducros, de Saint-Germain, a vu l’//elix algira dé- 
vorer ses congénères. 

Ces observations constatent deux ordres de faits dis- 
tincts qui peuvent conduire à des conclusions diffé- 
rentes. 


1° Certains Gastéropodes terrestres sont peut-être es- 
sentiellement carnassiers, ne vivant que de proie animale, 
et alors ils auraient une organisation particulière et propre 
à ce genre d'alimentation. 


2° Ce n’est peut-être qu'accidentellement, par besoin, 
ou par l’eflet d'une dépravation momentanée, que d’autres 
Mollusques de la même famille attaqueraient des Hélices, 
avec lesquelles ils seraient renfermées dans un étroit 
espace. 


Ce sont les points qu'il s'agirait d'examiner, les doutes 
qu'il serait bon d'éclaircir; or, il conviendrait de se livrer 
pour cela à une série d'expériences dont le résultat ne 
serait pas sans intérêt : nous pensons donc qu'il fau- 
drait : 

1° Etudier les habitudes de nos Mollusques terrestres 
au point de vue de leur alimentation ordinaire et normale, 
notamment celles des genres et des espèces qu'on à si- 
gnalées comme carnassières, et de celles qui les avoisi- 
nent. 


2° Constater le genre de vie de ces Mollusques à l’état 
Bbre, et les modifications que peut apporter à leurs habi- 
tudes l’état de captivité, en ayant soin de les laisser tantôt 
avec leurs victimes seulement, tantôt avec des Hélices et 
des plantes convenables. 


— 978 — 


3° S'assurer si une nourriture animale est indispensable 
à certaines espèces, si elle est suffisante pour quelques- 
unes, si pour d’autres qui en feraient accidentellement 
usage elle ne serait pas une prompte cause de destruction, 
si, enfin, privées de leur nourriture végétale habituelle, 
toutes les Hélices ne seraient pas disposées à attaquer leurs 
congénères, ou même à dévorer les individus faibles de la 
même espèce. 


Nous ne mettons point en doute qu'en se livrant à ces 
diverses expériences on parviendra facilement à jeter la 
lumière sur des points assez obscurs de la vie de nos 
Gastéropodes terrestres : ces recherches auraient proba- 
blement aussi pour résultat de guider l'observateur dans 
l'étude plus intime de l'organisation de ces animaux, or- 
ganisation qui semblerait devoir différer notablement, s'il 
était reconnu que les uns se nourrissent de proie animale, 
et que les autres vivent seulement de végétaux. Nous 
laissons les réflexions qui précèdent à Fappréciation de 
nos souscripteurs, avec l'espoir que quelques-uns d’entre 
eux voudront bien se livrer à de nouvelles observations 
dont nous nous empresserions de faire connaître Îles 
résultats, 


S. Perir. 


Ossenvarions sur la glande caudale de V'Arion rufus, 
par M. pe Saixr-Simonx. 


Il existe chez les Ærions un organe remarquable, situé 
à la partie postérieure et supérieure de la queue, qui a 
fourni un des principaux caractères de ce genre. 


= 9702 


Müller l’a signalé comme une fossette triangulaire (a). 
Cuvier l'indique comme une ouverture. Férussac l'appelle 
pore muqueux. M. Bouchard-Chantereaux le désigne sous 
le nom de sinus aveugle; M. Moquin-Tandon sous celui 
de glande mucipare caudale. Ce petit appareil présente 
une structure et des fonctions assez curieuses. 


$ 1. Srrucrure. Qu'on se représente un corps glandu- 
leux, assez petit (b) d'un brun-grisâätre presque noir, un 
peu violacé chez les individus adultes, et d'un gris- 
jaunâtre chez les individus jeunes. 

On observe deux parties, l'une, supérieure, ayant la 
forme d'un mamelon trilobé et offrant, vers le milieu, 
un orifice assez visible (Moquin); l’autre, inférieure, ho- 
rizontale et terminale, ressemblant à une sorte d'écusson 
un peu bombé, coupé par des sillons à peu près transver- 
saux peu distincts. 

L’organe dont il s’agit est formé de lobes longitudi- 
naux saillants, sinueux, irréguliers, qui donnent à la 
glande l'apparence d’une étofle chiffonnée : ils se séparent 
les uns des autres par la macération. 

Vu au microscope, cet appareil mucipare paraît com- 
posé de lobules excessivement petits (ec), pressés Îles uns 
contre les autres, arrondis, brunûtres, peu transparents : 
on les distingue avec plus de facilité, en augmentant ou 
en diminuant la lumière du miroir : on n'aperçoit à la 
loupe que des points très petits, noirâtres, dus à la diffé- 
rence de coloration qui existe entre les lobules. 

La glande caudale présente une grande consistance, et 
adhère très fortement au tissu coriace de la peau. 


(a) Fossula triangularis, in dorso juxta extremitatem caudæe. Verm. Hist. 
2. p. x1ix. Brandt désigne cet organe sous le nom de grube (creux). Medir. 
Zool. 1833. 2, p. 319. 

(b) Ilest long de 7 millimètres dans les individus adultes. 

(c) Ils ont environ 1/350 ‘le millimètre. 


— 230 — 


Elle se gonfle beaucoup dans l'eau : l'alcool et le su- 
blimé corrosif lui font éprouver une forte contraction et 
la blanchissent. Elle perd beaucoup de son volume, quand 
l'animal est tué hors de l’eau. 


Lorsque l'Arion se contracte, les saillies postérieures 
de la queue s'étendent et recouvrent souvent le mamelon 
supérieur de l'organe mucipare : on peut toujours provo- 
quer la contraction de celle-ci en irritant l’extrémité du 
Mollusque. 


A l'intérieur de la partie supérieure de la glande cau- 
dale (d), vers le milieu, se trouve une très petite cavité : 
cette dernière communique à l'intérieur par lorifice (e) 
dont j'ai déjà parlé. Celui-ci paraît dirigé vers le haut : 
il est ordinairement semi-circulaire : on y remarque des 
bords consistants. 


La partie horizontale () de la glande présente en avant, 
à sa base, contre le mamelon supérieur, une dépression 
ou enfoncement légèrement triangulaire qui se prolonge 
nn peu sous ce dernier. C'est cet enfoncement qui a fait 
donner par M. Bouchard-Chantereaux , à l'appareil dont 
il est question, le nom de sinus aveugle, et par Férussac, 
velui de pore muqueux. Cette dernière dénomination con- 
viendrait mieux à l'orifice de la glande, qu'à la glande 
elle-même. 


Vers le milieu, cette même partie horizontale paraît 
léocèrement bombée : elle s'affaisse brusquement lors- 
qu'on l'irrite : sa convexité se trouve moins forte et moins 
bombée chez les jeunes /rions. De chaque côté de cette 
dernière partie, on observe une gouttière longitudinale, 
très grêle : l’une et l’autre de ces gouttières convergent 
vers l'extrémité de la queue et aboutissent à un autre 


(4) Longueur du mamelon, 4 millimètres. 
(e) Il offre un demi-millimètre de diametre. 
(©) Elle est longue de 3 millimètres, 


— 9281 — 


conduit médian, légèrement horizontal, court (g), large, 
un peu évasé à l'extrémité, formé par une réunion des 
bords du plan locomoteur. 

6 2. Foncrions. La glande caudale sécrète un mucus 
assez abondant, d’un gris-jaunâtre, assez transparent, qui 
diffère de celui produit par les saillies mucipares de la 
peau. La sécrétion dont il s’agit s’'épaissit rapidement (h). 
Elle forme des flocons dans l’eau : elle se reproduit avee 
facilité quand ou l’enlève (1). Cuvier fait remarquer que 
ce mucus se dessèche aisément : il pense que l'animal s’en 
sert pour se suspendre aux divers corps, 

L'alcool coagule la substance, dont il est question, au 
bout de quelques minutes : il la réduit en masses mame- 
lonnées : l'acide sulfurique la blanchit, en déterminant 
une légère effervescence. 

À certaines époques, et particuliérement au moment de 
la reproduction, ce mucus s’accumule dans le sinus, le 
déborde, et forme en dehors et en dessus un amas épaix 
et globuleux, que l'animal porte attaché à l’extrémité pos- 
térieure de son corps, collé à la partie moyenne de la 
glande (k). 

Avant de s'accoupler, les {rions tournent l'un autour 
de l’autre, saisissent le globule avec la bouche, et le dé- 
vorent lentement (l). Bouchard. 

J'ai voulu savoir si des Gastéropodes, autres que les 
Arions, auraient du goût pour ce mucus : j'en aï offert un 
globule à un //elix Pisana : le Mollusque l’a dévoré en 
entier, même avec la terre dont il était recouvert. 


(g) Longueur, environ 2 millimètres. 

(h) Viscus momento coagulatus, O F. Muller, lo. cit. 

(i) Novusque quoties ucicula auferetur, brevi succedit. O. F, Muller, oc. 
cit. 

(&K) Chez les grosses espèces de ce genre, il atteint quelquefois 40 milli- 
mètres de diamètre (Bouchard-Chantereaux). 

() Ils mettent à le manger deux heures environ (M. Bouchard). 


En" es 


La mucosité presque liquide, laiteuse, sécrétée par les 
tubercules de la queue, lubréfie constamment la glande 
caudale : l'excès de ce mucus arrive dans les deux gout- 
tières latérales, qui le versent dans le canal postérieur. 


Ar pr:19,:8: 


RECENSEMENT des Nérites (sous-vcenre Néritine) 


de la France continentale, par M. C. Recruz. 


Les auteurs de catalogues de coquilles terrestres et flu- 
viatiles de la France n’ont mentionné qu une seule espèce 
de Néritine, c'est la fluviatile de Linné. Brard, il est vrai, 
crut reconnaître, plutôt dans l'habitat que dans de nou- 
veaux caractères, une nouvelle espèce, dans une variété 
plus petite de la Ner. fluviatile ; mais l’inspection seule 
de sa coquille dénote à l'instant l'erreur de ce conchylio- 
logue. Il était réservé à M. l'abbé Dupuy, auteur le plus 
récent d'un catalogue général sur le même sujet, de nous 
faire connaître toutes les espèces qui vivent dans notre 
pays; d'autant plus, qu'ayant parcouru la France en tout 
sens et à diverses reprises, vu les collections des amateurs 
de conchyliologie, il aurait pu, mieux qu'un autre, juger 
la valeur des espèces déjà décrites, et rapporter, en outre, 
des espèces nouvelles dans son ouvrage. ‘Foutefois, on ne 
trouve, dans la 5° livraison du travail de cet auteur, que 
deux seules Néritines, dont une confondue avec la W. 
Prevostiana de Pfeiffer, mais bien à tort, car M. Dupuy 
en a pu voir les différences ans notre cabinet. 


ee 


Puisque l’auteur de l'//istorre naturelle des Mollusques 
terrestres et d'eau douce, qui vivent en France, a laissé 
cette partie incomplète de son ouvrage, nous allons y 
suppléer dans la note suivante, en décrivant toutes les 
espèces qui nous sont connues. 

On ne rencontre eu France, sur les côtes, aucune es- 
pèce de Nérite de la première section du genre; mais on 
y trouve, quoique très rarement, deux Néritines marines; 
les fluviales, au nombre de sept, sont plus communes 
dans l'intérieur des terres. En voici le catalogue : 


I. Marge de la cloison denticulée ou crénelée. Marines. 


1. Ver. viridis, Linné. 


N. Testa minima, ovali, dorso convexa, levi, pellucida, 
viridi, maculis moniliformis albis interdum picta; spira 
incumbente, laterali, labio denticulato. 


Lister. Syn. Hist, tab. 601. f. 18. Chemnitz. Conch. 
9, tab. 124. f. 1089. 1-2. 


Merita viridis, Linné. Syst. nat. 12. p. 1254. N° 729. 

Neritina viridis, Lamk. An. s. vert. 6. (2° part.) 
p. 158. N° 20. 

Var. 8. Testa lineis, latiusculis, obliquis, lineolis bre- 
vibus transversis nigris obumbratis picta ; maculis nullis. 


Ner. pallidula, Risso. Hist. nat. 4. p. 151. N° 382. 


Hab. Le type est commun aux Antilles, la variété ne 
l'est pas moins aux îles Baléares, à Nice et en Sicile. On 
l'a rencontrée, à plusieurs reprises, près l'embouchure du 
Var, où elle est, toutefois, assez rare. 


L'espèce typique, d’un vert plus ou moins éclatant, est 
tantôt unicolore, tantôt peinte de quelques linéoles distan- 


— 284 — 


cées, bordées d’autres lignes blanches, ondées, obliques; en 
outre, le sommet du dernier tour et l'extrémité du bord 
externe portent quelques taches moniliformes, d’un blanc 
de lait. La variété européenne manque de taches, et se 
distingue encore du type par des lignes très obliques, 
régulièrement disposées, et formées par des petits traits 
noirs transverses, également peints par séries du sommet 
à la base des tours. Malgré ces différences de coloration, 
on ne voit dans la forme des deux coquilles, de la cloison 
et le nombre variable des crénelures de sa marge, aucun 
caractère propre à les différencier en deux espèces. Ce- 
pendant, M. Beck, habile conchyliologue, se fondant sur 
la distance d'habitation et sur la coloration différente, 
partage l'opinion de Risso. Je ne puis accepter ses argu- 
ments, la coloration ne devenant un caractère spécifique, 
qu'autant qu'elle accompagne un autre caractère tiré de la 
forme des tours, de l’ouverture, de la cloison, etc., etc. 


2. Nerita Matoniana, Risso. 


N. Testa minutissima, tenuissima, hyalina, lucida, sub- 
globosa, transversim lineis binis aurantiis fasciata, inters- 
titits lineolis purpureis undatis notata ; supernè fasciculis 
purpureis radiata; spira vix prominula, obtusata; labio 
convextusculo, medio crenato. 


Nerita Matoniana, Risso, loco citato, vol. 4 (1826) 
Suppl. p.271, No 717. 


Merita miliacea, Recluz, Revue Cuvierienne (1841), 
p, 316, N° 39. 


Hab, A Nice, sur la côte, de même qu'en Provence, 
près de Grasse, où on en rencontre dans le sable. Sa 
petitesse est telle (4 mill. de hauteur sur 5 de largeur), 
qu'il n'est pas étonnant qu'elle paraïsse rare partout. 


— 285 — 


Nérite très petite, environ de la grosseur d’un grain de 
millet, presque globuleuse, tirant un peu sur la forme 
ovale; très mince, transparente comme du verre, très 
brillante, formée de trois tours un peu convexes, les deux 
supérieurs étroits, et donnant lieu à une spire courte, à 
sommet globuleux, et cependant un peu obtus. Bord 
septiforme légèrement convexe, très finement crénelé 
dans le centre : crénelures, au nombre de six à sept, 
visibles sous la loupe; la marge paraît rectiligne. Labre 
(bord externe) tranchant et demi-circulaire. Opercule…. 

Ignorant que Risso l'eût décrite avant moi, je l'avais 
nommée miliacea (Millet), par rapport à sa forme et à son 
volume, nom qui lui convenait parfaitement ; j'ai pu me 
convaincre, plus tard, qu'elle s'identifiait avec la descrip- 
tion de Risso, et j'ai dû lui restituer son nom antérieur. 


IT. Marge de la cloison entière (rLuviATiLes). 


Genre Theodoxus, Denis de Montfort; Nesitinæ spectes, 
Lamk. 


3. Nerita fluviatilis, Draparnaud. 


N. Testa parvula, ovali, dorso convexa, glabra, alba 
vel lutescente, lineolis maculisque divertissime picta; spira 
vix prominula, inclinata, leterali, fere poslica, minima, 
labio integerrimo. 


MNerita fluviatilis, Linné, Fauna Suecica, ed. 2, p. 532, 
N° 2194, et Syst. nat. 12, p. 1253; ÎVer. littoralis, Linné, 
Fauna Suecica, ed. 2, p. 532, N° 2195. Syst. nat 12, 
p. 1253, N° 724, non Maton et Rackett (leur espèce est 
une Littorine); Ver. lacustris, Linné, Fauna Suecica, 
ed. 2, p. 532, N° 2197. Syst. nat. 12, p. (253, N° 2196. 
Neritina fluviatilis, Lamk. An. s. vert. 6. (2° p.) p.188, 


— 286 — 


N° 19, Lister, Conch. t. 141, f. 38, æt. 607, f. 43. 
Draparnaud, Hist, moll. pl. 1, f. 3, 4. (Ner. fluvia- 


tilis.) 


Var. 1. 


Var. 2. 


Var. 3. 


Var. 4. 


Var. 5. 


Testa nigro, rubro seu fusco et albo regulariter 
tessellata ; apertura albida vel lutescente. 


Mer. thermalis, Piccioli, var. minor typt. Hab. 
en Toscane, à Pagno San Juliano. 


Se trouve dans la Seine, le Doubs, le Gers, la 
Garonne, à Metz, etc. 


Testa violaceo-purpurascente ; maculis albis undi- 
que picta ; apertura luteola, vel alba. 


Hab. La Seine, la Marne, le Doubs, Metz, etc. 


Testa albida, lineis obliquis di vel trichotomis, li- 
neolis brevissimis longitudinalibus obumbraiis, 
picta; apertura luteola vel aurantia. 


Ner. Parreysü, Villa. Catal. 


Metz, le Gave de Pau, la Seine, la Marne, le 
Doubs, etc. Dans l'Asie mineure et Spratt 
(Cuming), dans les fontaines de Smyrne 


(Janelle). 


Testa lutescente , lincolis angulato flexuosis cre- 
berrimis ornata; maculis albis nullis; aperiura 
luteola. 


Hab. La Seine, la Marne, le Doubs, etc. 


Testa albido-lutescente , lineolis nigris rectis vel 
subangulatis , longitudinalibus ; cum maculis 
albis transversis; apertura interdum fusca et 
partim luteola. 


Hab. Les eaux thermales de Pau. 


— 287 — 


Var. 6. Tesla lineolis nigris vel roseo-purpurascentibus 
angulato-reticulatis, interstitits maculis irregula- 
ribus albis picta. 

a, Major. Ver. Ville, Sandri, ex fide Villa. 
Ner. Ticinensis, Villa, Cat. 


b. Minor. Ner. Vidowichit, Sandry, ex fide 
Villa. 
Hab. La var. a, la France septentrionale, en 


Dalmatie, à Tessero Dimoschi ; la var. b, en 


Dalmatie, près de Kerka. 


Var. 7. Testa lutescente, lineolis rectis, nigris vel roseis, 
longitudinalibus regulariter picta. 


Hab. La Seine, la Marne, le Doubs, peu com- 
mune. 


Var. 8. Testa lutea, vel viridula, lineolis imbricatis picta, 
Jasciis nigris 2-3 inæqualibus cincta. 


Ner. rhodocolpa, Jan et De Christoforis. 


Hab. Le Gave de Pau, le Doubs; elle se trouve 


aussi à Milan, dans le lac de Garde et de 
Mantoue (1). 


(4) La Ner. aurantiaca de Kutzik, n’est qu’une variété de la fluviatile, 
Linné a distingné trois espèces dans la fluviatile, celle des rivières, de la 
mer Baltique, dont l’eau est presque douce au goût, et celle des lacs, 
espèces qui n’ont pas été maintenues; Lamarck, par inattention, a donné 
des crénelures à la Ner. fluviatile, qui n’en montre jamais ; de sorte que 
Muller et Draparnaud me paraissent les seuls qui aient bien caractérisé 
l'espèce. Elle offre un grand nombre de variétés qui ont donné lieu à plu- 
sieurs autres espèces ; j'ai rapporté à celle de Muller et Draparnaud toutes 
celles qui me sont connues, et j’ai fait ressortir celles des variétés qui 
m'ont paru les plus remarquables et les plus communes. Quant aux autres, 
on peut les citer dans des faunes départementales, mais non dans un 
recensement ayant pour but de faire connaître les productions d’un grand 
Etat. Il ressort des citations locales, que la Ner, fluviatile s’est répandue 
du nord au midi de l’Europe, et que de là elle s’est propagée en Asie et 
dans l’Afrique occidentale. 


4. NenrTa Mirrreana, Recluz. 


N. Testa ovato-globosa, ventricosa, tenni, glabriuscula, 
nitida, cornea, maculis oblongis albis, alternantibus et 
interstitiis fusco-cæruleis longitudinaliter lineolatis picta; 
spéra prominula, latiuscula, subcentrali, oblique planulata; 
apertura flavescente; labio plano edentulo, margine recto ; 


labro superne et inferne sæpius nigro-marginato. 


b. T. semi-globosa, violacco-nigra. 
c. T. semi-globosa, sordide purpurascente, immaculata. 


d. T.semi-globosa, corneo-fusca, immaculata. 


Ner. Mitireana, Recluz, Revue Zoologique, 1842, p. 
181 et 182, N° 16. 


Hab. Les eaux douces de Grasse, en Provence, où elle 
a été colligée par feu le docteur Mittre, de regrettable 
mémoire, à qui nous l'avons dédiée dans le temps. Hau- 
teur, 5 à 6 mill.; largeur, 8 à 9 millimètres. 


Cette coquille, plus je la regarde, et plus je suis con- 
vaincu qu'elle doit être séparée de la fluviatile et de toutes 
ses variétés; les caractères que nous avons fait ressortir 
me semblent plus que suffisants pour la faire séparer. 
Elle est plus globuleuse que transverse, sa spire plus 
large, plus élevée, sub-centrale, est aplatie obliquement 
vers le dos; le test est toujours mince, presque transpa- 
rent, lisse ; enfin, son bord septiforme est proportionnel 
lement plus large et moins long. Le dessin du type seul 
ressemble à celui de certaines variétés de la fluviatile, à 
l'exception de la couleur qui n'est pas la même. Ses va- 
riétés ont une grande ressemblance de forme avec la Mer. 
peloponensis, Nobis (Ner. bætica, Deshayes), Morce. 
Toutelois, les nôtres sont plus grandes, à dernier tour plus 
arrondi, à spire toujours entière et à coloration distincte. 


"JS 


Il existe à Toulon, dans un bassin du Jardin des 
plantes médicinales, une Néritine qui a, avec la précé- 
dente, des rapports de forme. Elle est ovale, globuleuse, 
ventrue, à spire saillante, presque centrale, large et aplatie 
obliquement vers le dos du dernier tour, cornée et ornée de 
trois fascies inégales, rouge de sang, et souvent tachelées 
de points carrés de la couleur du test. Elle ressemble assez 
à une autre Néritine du Rhône, recueillie à Lyon, tant 
pour la forme que pour la coloration ; mais cette dernière 
a la spire et la cloison columellaire de la fluviatile. Celle 
du Rhône, dont je ne possède malheureusement qu'un 
individu, me parait identiquement la même que la Ver. 
rivalis de Parreys, qui habite les îles loniennes, si ce n'est 
qu'elle est du double plus volumineuse. Je ne vois point 
pareïllement en quoi la Ver. lutescens de Sowerby, diffère 
de celle de Parreys. L'une et l’autre ne sont que des va- 
riétés de la Ner. fluviatile. 


5. Nerita Prevostiana , Pfeiffer. 


N. Testa ovali, dorso-convexa , longitudinaliter tenui 
striata; cœruleo-nigra, anfractibus 3 1/2 supernè convexis 
vel ascendentibus ; apice hyalino, interdum eroso ; apertura 


intus-viridescente ; labio plano, albido vel cœruleo-nigres- 
cente, margine integro. 


Nerita Prevostiana, Pfeiffer, Deuts. Moll. (1828), vol. 
1. p. 49, t. 8, f. 11-12, non Dupuy. 


Var. b. Testa transversim ovata, tota nigra vel nigro et 
albo minutissime transversim striolata, interdum cœruleo et 
albo punctata. Juniores semi-globost. 


Var. c. Testa perlongum ovala, nigra seu albo strigata, 
interdum cœruleo aut rubro reticulata et albo punctate. Ju- 
niores semi-globost. 

19 


Ga 


22900 2 


Coquiile ovale-transverse, assez solide relativement à 
ses congénères d'Europe, ordinairement toute noire ou 
tiquetée de troits fins, très courts dans le sens de la dé- 
currence des tours; parfois réticulée de bleuâtre ou de 
lignes rouges, avec les interstices ponctués de blanc. Gette 
dernière couleur ne se montre que lorsque l'animal est 
mort, et que la coquille a séjourné plus ou moins long- 
temps sur le rivage. Ses tours sont au nombre de trois et 
demi, quand les deux premiers ne sont point détruits par 
corrosion. Alors le sommet ou nucleus est transparent et 
tiqueté de noirätre. Le plus souvent ce sommet et une 
partie du second tour sont corrodés. Le dessus des tours 
n'est point déprimé, mais arrondi ou ascendant vers la 
spire, et alors disposé en pente, quand la coquille est 
placée sur la base de l'axe columellaire. La suture est 
mieux marquée que sur la N. fluviatile et autres espèces 
voisines, et parfois très profonde. Le péritrême a son 
contour ovale à extrémités arrondies. L'ouverture est 
d'un vert sale sur toute la partie qui correspond à la 
moitié du dernier tour : sa forme est demi-ronde. Le 
bord interne, septiforme et tranchant à la marge, est 
tantôt d’un blanc uniforme, tantôt bordé de noirâtre, ou 
entièrement bleuâtre. Opercule blanchâtre, avec le 
sommet enfoncé, sur le plus grand nombre, et parfois 
simplement comprimée. 


Dimensions : Hauteur, var. a, 7 1/2 à 8 mull.; var. 4, 
6 à 6 1/2 mill. 


Largeur ou longueur : var. a, 7 à 7 1f2;, var. 8, 7 à 
8 mill. 


Epaisseur : var. &, 4 à bd: var. 8, 4 


4 à 5 mil, 

Hab. Gette Nérite, découverte à Votlan, près de Baden 
(Autriche), et fort commune en Sicile, avec tous les carac- 
tères signalés dans nos deux variétés principales, c’est-à- 


— 291 — 


dire à deux distances considérables, a été découverte 
également en France, par feu Benjamin Delessert, dont 
les amis des sciences déplorent la perte. Elle se trouve 
seulement, jusqu'à présent, à Pont-Lévéque (Normandie), 
dans la rivière la Touque. Cabinet de M. Delessert et le 
nôtre. La description que nous venons de donner a été 
faite tant sur les individus de Votlan que sur ceux de la 
Touque, qui sont identiques. Comparée à la Mer. Prevos- 
tiana de M. l'abbé Dupuy, avec laquelle on ne saurait la 
confondre, et dont nous possédons des individus des mé- 
mes localités, elle en diffère : 1° par plus de solidité dans 
le test, par le nombre de ses tours, 3 1/2, et non 2 1/2; 
2° par sa spire un peu plus élevée; 3° par leur suture 
mieux marquée ; 4° par la coloration, soit d’un bleu-noir 
uniforme ou tachetée de traits très fins et très courts, et 
lorsqu'elle a séjourné sur la grève, réticulée de bleuâtre 
ou de rouge, et tiquetée de blanc : celle de Bagnères-de- 
Bigorre, des Bains de salut, est d’un brun foncé; 5° par 
sa cloison columellaire, proportionnellement plus large, 
jamais bordée de jaune comme celle de Bigorre, mais de 
bleu-noirâtre; 6° par son ouverture, bleuâtre dans les 
jeunes, et verdâtre sale dans les grands individus, et non 
blanchâtre ou jaunätre. 


La coquille nommée Wer. thermalis, Boubée, et Ver. 
Prevostiana, Dupuy, est une tout autre espèce, voisine 
des var. brunes de la Mer. fluviatilis, qui se trouve à 
Auch et à Grasse (Var), n'en différant que par ses tours 
ascendants. 


6. ÂVerita thermalis, Boubée. 


N. Testa transversa, ovata, longitudinaliter argute 
striata, fusca, anfractibus 2 1/2-3 superne convexius- 


— 292 — 


culis; spira laterali, incumbente; apice eroso ; apertura 
pallide cœruleo-fuscescente ; labio columellari compresso, 
lutescente, margine albido, integerrimo. 


Ner. thermalis, Boubée (Nérée), Bulletin (1833), p. 12, 
N° 19, non Pecchioli. An Ver. Dalmatina, Ziégler? 


Ner. Prevostiana ; Dupuy, Hist. nat. Moll. fluv. et 
terrest. France, fascicule 5 (mai 1851), p. 593, N° 2, 
pl. 29, f. 2 (ex fide suâ), non Pteiffer. 


Hab. Les eaux thermales des Bains du Salut, à 
Bagnères-de-Bigorre (M. Noulet, in Litteris, 1848), et 
le ruisseau qui en découle, jusqu'au pont que traverse la 


route (Dupuy), Auch et Grasse (Var). 


Coquille transversalement ovale, finement striée en 
long (en travers de l'étendue des tours), d’un brun légè- 
ment vineux; formée de deux tours et demi à trois tours, 
légèrement, mais constamment convexes à leur sommet. 
Spire latérale, tombante, à sommet corrodé, postérieur ; 
ouverture d'une teinte brun-bleuâtre pâle; bord septi- 
forme, comprimé, jaunâtre, à marge blanchâtre et très 
entière; labre mince, bordé d’une zone étroite, brune sur 
le tranchant. 


Dimensions : Hauteur, 6 (3 à 6, Dupuy). FREE que seqns 
Largeur, 7 (5 à 8, Dupuy)! Xorite fluviatite 
Epaisseur, 4 (?). (Dupuy). 

Cette espèce se rapproche, par la forme, de la Ver. 
Prevostiana; mais sa spire est plus inclinée vers l’ouver- 
ture, son sommet est plus postérieur, ses tours moins 
élevés, sa substance plus mince, sa coloration différente, 


etc. Voy. Ver. Prevostiana. 

Elle a des rapports avec les variétés brunes de la er. 
fluviatilis d'Auch, desquelles elle se différencie par l’ab- 
sence totale de taches blanches qui se rencontrent tou- 
jours plus ou moins sur leur dernier tour; par le sommet 


— 293 — 


des tours non déprimé, mais arrondi et presque ascendant; 
par la partie antérieure du dernier tour plus étroite ou 
moins dilatée; par sa spire un peu moins latérale, demi- 
sphérique, et non presque étagée ; enfin, par son axe 
columellaire un peu plus long que dans ces variétés. 

D'après ce que nous avons dit de la Verita Prevostiana 
de M. Pfeiffer, on comprendra dificilement l'observation 
suivante de M. l'abbé Dupuy, ainsi conçue : « Les échan- 
tillons de cette espèce (Ver. Prevostiana, d'Autriche) que 
nous avons reçus d'Allemagne, ne nous permettent pas 
de douter que la Ver. Prevostiana de G. Pfeiffer, ne soit 
entièrement identique avec la Ver. thermalis de M. Nérée 
Boubée.» Pour nous, qui possédons Pune et l'autre es- 
pèces des deux localités, nous ne pouvons partager le 
même sentiment, ef nous les proclamons deux espèces en- 
tièrement différentes. 

Les individus de la Ver. Boubeïr, que nous devons à 
l'obligeance du savant naturaliste de Toulouse, M. Noulet, 
provenant de la même localité que ceux de M. l’abbé 
Dupuy, n'ont point la teinte noire de la Mer. Prevostiana 
de Vatlan, près de Bade (Autriche), ni de la rivière de la 
Touque, à Pont-Lévêque, mais une coloration brune, 
lavée de vineux tendre, qui devient plus apparente quand 
la coquille est mouillée. 

Cette espèce est bien distincte de la Ver. thermalis, 
Gmelin (de Bagno-Tendo), et de la Mer. thermalis de 
Pecchioli (de Bagno San Juliano, Toscane), qui sont des 
Ner. fluviatiles semblables à celles de la Seine, mais 
moitié plus petites, tant pour la forme que pour la colo- 
ration, etc. 


7. Nerira Boureuienari, Nobis. 


N. Testa parvula , transverse ovali, dorso convexa, per 
longurr argute striata, fusco nigrita; anfractibus tribus, 


Sd 


superne in junioribus depresso-planiusculis ; in adultis 
convexiusculis; spira laterali, inclinata; apertura luteo- 
aurantia; labio plano, albido macula nigra semper signato, 
labro tenu. — Operculo croceo, apice convexo. 


Hab. La rivière la Vaige, près de la Bazouge de Ché- 
méré, département de la Mayenne, où elle vit en grand 
nombre, toujours pourvue des mêmes caractères. Nous 
la dédions à M. Bourguignat, qui le premier l'a décou- 
verte, 


Petite coquille ovale, transverse, à dos convexe, fine- 
ment striée en long, et d'une teinte brun-noir uniforme. 
Examinée par transparence, elle offre à la vue des cercles 
alternatifs, jaunâtres et bruns, nullement tremblés, 
comme dans les variétés de la Ner. fluviatile, très rap- 
prochés et fort étroits, disposés en travers de l'étendue 
des tours. 


La forme générale de cette espèce varie dans les deux 
äges : jeune, elle est semi-globuleuse, avec le sommet des 
tours comprimé ; la spire entière, et la partie antérieure du 
dernier tour dilatée ; dans les adultes, le dernier tour prend 
de l'étendue, devient ovale-oblong, le sommet des tours 
s'arrondit, et la spire perd, par érosion, son dernier tour. 
Le péritrème est ovale-arrondi, la cloison columellaire 
plane, blanchâtre, et toujours marquée d’une tache noire, 
ordinairement sur la moitié supérieuræ&du plan, et parfois 
à sa partie supérieure, tant sur les ; nes que sur Îles 
adultes ; chez quelques-uns, elle est un peu moins foncée 
que sur les autres, mais toujours apparente. Ouverture 
demi-ronde, jaune orangé ; bord externe mince. L'oper- 
cule est semblable à celui de ses congénères d'Europe, 
mais son sorumet est en relief, et non comprimé. 

La Nérite de Bourguignat est assez voisine de la Ver. 
fluviatile; mais en diflère : 1° par son test plus mince; 
2° par sa couleur brun-noir constante, et si, par transpa- 


— 295 -- 


rence, elle offre à la vue des linéoles longitudinales, alter- 
nativement jaunâtres et brunes, ces linéoles sont réou- 
lières, pressées, droîtes et toujours très fines, jamais de 
taches ni de lignes larges et ombrées de petits traits; 
3° par la tache noire qui orne son plan columellaire; 
4° par le nucleus ou sommet de l’opercule toujours en 
relief, et non comprimé. Trois cents individus, recueillis 
par M. Bourguignat, sanctionnent les caractères que nous 
venons d indiquer. 


Dimensions : | Hauteur: 7-8. ) Moyennes. 5. 
Adultes..…..{ Largeur, 9-10. _ 
Her 4 3/45.) 


E 4. 


On rencontre à Grasse en Provence et à Auch, une 
RS la fluviatile, dont certains individus brun- 
verdâtres et brun-noirâtres se rapprochent assez de la Ver. 
Bourguignati, mais ils sont plus globuleux, moins minces, 
leur péritrème est plus arrondi, le sommet de leur spire, 
quand il existe en entier, est plus central, enfin la tache 


caractéristique n'existe point sur leur plan columellaire. 
Quand on examine ces variétés avec un peu d'attention, 


on remarque toujours, soit à l'œil nu, soit par transpa- 
rence, quelques-unes ou plusieurs de ces taches blanches 
qu'on voit communément sur la fluviatile, mais jamais 
les cercles alternatifs qui se montrent par transparence 
sur la Ver. Bourguignati. 

Elles sont aussi plus globuleuses que la Ver. Bouber, 
avec le sommet des tours moins arrondi; enfin, le côté 
antérieur de ceux-ci est un peu plus large; la couleur 
du test et de l'ouverture n'est pas la même. Gette onver- 
ture est jaunâtre, et bordée de noir dans les deux variétés, 
tandis qu'elle est brun-violdtre dans la Nérite de 
Boubée, ete. 


— 9964— 


S. NeERITA 80ETICA, Lamk. 


N. Testa minima, semi-globosa, ventricosa, tenuis- 
sima, fusco-nigricante, per pelluciditatem striis vinosis 
longitudinalibus ostendente; spira incumbente subcen- 
trali, apice erosa; labio angusto , albido-viridescente, 
interdum nigro superne unimaculato; labro postice su- 
perneque dilatato, antice fere in rostrum angustato. 


Mer. boetica, Lamk. 1. c. p- 188. N° 21, non PAilippi, 
Fauna Suecica. vol. 2. (1844). p. 138. N° 4. t. 24.f. 18. 
Delessert, Ree. Coq. Lamk. pl. 32. fig.:8. a. bic: 


Coquille des plus petites, parmi les fluviatiles, de six 
millimètres de large sur cinq de hauteur et autant d'épais- 
seur, d'un beau noir, sans stries apparentes, et d'un 
aspect terne; test demi-globuleux, très ventru, très min- 
ce, montrant par transparence, des stries longitudinales 
alternativement noires et d’un rose-vineux, ressemblant 
à des petits cercles assez réguliers. Dans un des deux échan- 
tillons de Montpellier existant dans mon cabinet, les cer- 
cles sont les uns verdâtres, pâles, et les autres tout à fait 
noirs. La spire de cette espèce me paris avoir deux tours 
complets, ce qui porte le nombre à trois pour la coquille 
entière, mais celui du sommet est toujours. en grande 
partie corrodé, comme sur les individus de PAndalousie 
du cabinet de Lamarck. Cette spire est un peu enfoncée 
dans le dernier tour, ce qui Ja rend peu saïllante. Le péri- 
trème est aussi haut que large, dilaté postérieurement, et 
un peu rétréci en bec en avant. Le bord septiforme est 
étroit, assez ordinairement tronqué en arrière, d’une cou- 
leur blanchâtre, lavé de verdâtre tendre, et montrant 
vers le sommet, tout près de sa conjonction avec le labre, 
une tache noirâtre, comme dansla N. Bourguignati, mais 
moins apparente. Labre voüté sensiblement vers la spire, 
contracté antérieurement, plus ou moins, selon les indi- 


— 297 — 


vidus. Opercule couleur de chair, demi-rond, radié de 
stries écartées, et à sommet presque nul, ou peu apparent. 
Il m'a paru très déprimé. 

Je ne vois entre les individus du Guadalquivir et ceux 
de Montpellier aucune différence digne d'être appréciée. 
C'est bien la même espèce pour les caractères et les di- 
mensions. La taille que Lamarck donne à la sienne n’est 
pas exacte, parce qu'elle a les dimensions que nous avons 
citées plus haut. 


9. NèriTA zEBRINA, Recluz. 


N. Testa parvula, semi-globosa, tenui, regulariter ac 
levissime striata, luteo-virescente, lineolis longitudinalibus 
rufo-purpurascentibus angulato-flexuosis picta ; anfractibus 
2-3 couvexis : ultimo supernè compressiusculo ; spira vix 
exserta, laterali, minima ; peritremate rotundato; apertura 
semi-lunari, intus citrina; labio plano, decliwi, albido, 
supra macula nigrescente parva instructo, antice edentulo 
el in medio parum emarginato. — Operculum semi-rotun- 
dum griseo-cærulescente biradiatum. 


Merita zebrina, Recluz. Revue Zool. Soc. Cuv. 1841. 
p. 341. N° 48. 


Hab. Les mares des environs de Montpellier, M. Pnil- 
bert. 


Petite espèce demi-globuleuse, mince, striée en long, 
et plus régulièrement que ses congénères, d’un jaune- 
verdâtre, ou d’un blanc-jaunâtre, selon l'état vivant ou 
mort de Panimal, ornée de linéoles tremblées et longitu- 
dinales, rousses ou brun-pourpré, parfois noires et tour- 
nant au rouge-orange. Trois tours de spire, dans l'état 
complet, arrondis supérieurement, celui du sommet ma- 
melonne, noïrâtre chez les jeunes, et safrané chez les 


— 298 — 


aduites, mais le plus souvent détruit. Spire peu saillante, 
latérale, très petite. Péritrème arrondi; ouverture semi- 
lunaire, citrine en dedans ; bord septiforme plan, incliné, 
blanchätre, et marqué d’une tache noïre en dessus, légé- 
rement échancré sur le milieu antérieur, qui est édenté; 
labre mince, demi-circulaire. Opereule demi-rond, blan- 
châtre, biradié de gris-bleuâtre en dessus, d’un bleu 
tendre et uniforme en dessous, avec un apophyse denti- 
forme tranchant en avant, arrondi en bourrelet en 
arrière. 

Dimensions : Hauteur, 7 millimètres; largeur, 8 à 
8 1/2; épaisseur, 4 1/2. 


Cette Néritine est plus globuleuse que toutes les autres 
espèces de nos eaux; elle diffère de la fluviatile, avec 
laquelle nous l'avions depuis confondue par erreur dans 
notre catalogue, par sa forme décidément semi-globuleuse, 
par la finesse, la régularité et le rapprochement de ses 
stries, en place de rugosités inégales qui se montrent chez 
toutes les autres par une coloration en lignes tremblées, 
rousses, noires, Ou brun-pourpré dans l’état de vie; par 
les caractères de son bord septiforme, de sa spire, et par 
son opercule semi-circulaire, et non ovale-oblong comme 
dans les autres, ainsi que par ses autres caractères : la 
pointe de son apophyse ressort moins en dehors de Îa 
partie postérieure, que dans la fluviatile, la thermale, 
celle de Prévost, etc. (1). C. R. 


(4) Quelques-unes des Néritines décrites ci-dessus devaient être figu- 
rées ; mais la notice de M. Recluz nous ayant été remise trop tard, nous 
nous sommes vu, à regret, obligé d’ajourner la reproduction de ces es- 
pèces. STE 


— 299 — 


Nore sur la terminaison du nerf olfactif chez les 
Gastéropodes terrestres, par M. Charles Lespis. 


I. Il existe dans les grandes cornes des Gastéropodes 
terrestres quadridentaculés un cordon longitudinal, que 
plusieurs malacologistes ont regardé, mal à propos, comme 
le muscle rétracteur de l'organe : ils l'ont confondu avec 
la gaîne musculaire, ordinairement colorée, qui l'enve- 
loppe, et qui est la partie motrice du tentacule. 

Lister et Swammerdam reconnurent la nature médul- 
laire du cordon dont il s’agit, mais ils le prirent pour le 
nerf optique : leur opinion est partagée par M. M. Van 
Beneden et Deshayes. 

M. J. Muller a fait voir que ce dernier nerf n’est qu'un 
rameau extérieur, plus ou moins, du cordon tentaculaire. 

Le nerf du tentacule est terminé par une dilatation, 
considérée par Stiebel et Blainville comme une bulle 
oculaire ou un ganglion optique, à cause, sans doute, de 
son voisinage du globe de l'œil (1). Cette dilatation, il 
est facile de s'en convaincre, ne communique pas avec 
l'organe de la vision. 

Tout récemment, M. Moquin-Tandon a prouvé, par le 
raisonnement et par l'observation, que le renflement 
médullaire du tentacule n’est autre chose qu'un ganglion 
olfactif, et que le bouton terminal de cet organe repré- 
sente l'appareil nasal du Mollusque (2). 

Suivant M. Moquin-Tandon, l'organe olfactif de ces 
animaux se compose du renfiement pyriforme, ou obové, 
qui termine le nerf tentaculaire, et d'une peau très fine 


(1) L’œil possède, je l’ai dit ailleurs, un ganglion optique, à l'extrémité 
du rameau nerveux fourni par le nerf tentaculaire. Foy. Recherches sur 
l'œuf des Moll. Gaster. Toulouse, 4854, p. 37. 

(2) Voy. Journal de Conchyliologie, 2° vol., 4854, pag. 7 et 454. 


— 300 — 


et trés sensible, qui remplit le 1ôle de membrane pitui- 
taire : il pense que le ganglion est généralement sans ra- 
mifications : dans une seule espèce, la Testacelle, il a 
observé une houppe nerveuse terminale, formée de 
branches courtes, plusieurs fois dichotomes : M. Moquin 
regarde cette organisation comme un fait exceptionnel. 


IT. J'ai disséqué l'appareil olfactif d’un assez grand 
nombre de Mollusques : les résultats, auxquels je suis 
arrivé, ne sont peut-être pas sans importance. 

L'organisation du bouton tentaculaire est très remar- 
quable : une peau très mince le recouvre, passant au 
devant de l'œil et revêtant la pelote dans laquelle se ter- 
mine le nerf olfactif. C'est à la base du bouton que la 
gaine musculaire, dont le nerf est enveloppé, vient s'at- 
tacher à la peau. 

Le volume de l'organe olfactif est peu variable, et 
presque toujours en rapport avec celui de l’animal. Chez 
la Testacelle pourtant, le bouton est très petit, et l'organe 
par conséquent peu développé. 

Le nerf olfactif présente ordinairement un renflement 
ganglioniforme plus ou moins haut vers l'extrémité du 
tentacule, Ce renflement est un peu au-dessous de l'œil 
dans le Testacellus haliotideus (3), mais le plus souvent à 
la même hauteur que cet organe ({rion empiricorum) (4). 

Le volume du renflement est assez variable : c'est à 
peine s'il en existe une trace dans quelques espèces 
(Zonites cellaria) (5). Dans l'Arion empiricorum (6), il est 
gros environ une fois et demie comme le nerf olfactif. Il 
offre deux fois le volume de ce dernier dans le T'estacellus 


(3) Etaussi dans les Succinea Pfcifferi, Heliæ Pisana et lapicida. 

(4) Limaxæ maximus, Zonites cellaria et candidissimus ; Helix ericetorum; 
Bul. decollatus ; Clausilia punctata et papillaris; Pupa cinerea. 

(5) Zonites candidissimus, Helix aspersa, Pupa cinerea. 


(6) S'uccinca P feifferi. 


— 301 — 


haliotideus (7), trois fois dans le Limax maximus (8), et 
près de quatre dans l'Aelix Pisana : Il paraît ordinaire- 
ment pyriforme, et sa longueur égale une fois et demie sa 
largeur. Dans l'Æelix Pisana (9), il est au moins trois 
fois aussi long que large. 

Le plus souvent il se rétrécit à l'extrémité, et fournit 
un petit nombre de branches : il y en a presque toujours 
quatre, dont deux horizontales, et deux dirigées vers 
l'extrémité du tentacule. Les branches latérales partent à 
peu près des deux tiers inférieurs de sa longueur dans la 
Clausilia punctata (10). 

Les branches fournies par le ganglion olfactif se divi- 
sent bientôt chacune en deux, rarement en trois rameaux : 
ceux-ci sont eux-mêmes dichotomes une ou plusieurs fois, 
de sorte que le bouton du tentacule renferme une véri- 
table houppe nerveuse. 

Les derniers ramuscules de cette houppe paraissent se 
perdre dans un tissu granuleux qui double en dedans Ja 
peau ordinairement si mince. Je n'ai pu voir bien nette- 
ment la manière dont se fait cette terminaison; il m'a 
paru pourtant que les dernières ramifications s’anasto- 
mosent en formant des arcades (Zonites candidissimus) 
Quoi qu'il en soit, la couche de tissu granuleux que je 
viens de signaler doit être considérée comme une sorte de 
membrane pituitaire, recouverte par la peau. 


IT. Chez le Cyclostoma elegans, extrémité du tenta- 
cule présente une tache brune et brillante, très visible à 
l'œil nu : cette tache est formée par un tissu étendu en 
couche assez épaisse, qui remplace la peau en cet endroit. 
Examiné avec un fort grossissement, ce tissu paraît formé 


(7) Bulimus decollatus, Clausilia punciata et papillaris. 
(8) Helix lapicida, 

(9) Hclix lapicida. 

(10) Clausilia papillaris, Pupa cinerea. 


50 = 


d'une infinité de fibrilles toutes parallèles et perpendicu- 
laires à la surface du bouton. 


Le nerf olfactif, qui, chez cette espèce, n’est point ren- 
fermé dans une gaîne musculaire, se termine par un ren- 
flement olivaire, dont le diamètre égale environ trois fois 
celui du nerf, et qui est à peu près une fois et demie aussi 
long que large. De ce renflement partent huit ou dix 
branches rerveuses, plusieurs fois dichotomes, et dont les 
dernières ramifications arrivent jusqu'à l'enveloppe exté- 
rieure que je viens de mentionner : ces branches ne pren- 
nent pas naissance seulement à l'extrémité du renflement ; 
la plupart sortent même des côtés. 


D'après la courte description que je viens de donner de 
cet appareil si simple, il est facile de voir qu’il rappelle 
l'organisation du grand tentacule des Gastéropodes qua- 
dritentaculés, moins l’œil. Il en diffère par le tissu du 
bouton, lequel n'est pas revêtu par la peau; tissu qui 
rappelle davantage celui des membranes pituitaires : ilen 
diffère par ses branches nerveuses qni, au lieu de partir 
de l'extrémité du ganglion, prennent naissance sur toute 
sa surface; toutefois, cette organisation se rapproche- 
t-elle de celle des Pupa et des Clausilia. 


IV. De tout ce qui précède, il résulte que la structure 
de l'organe olfactif du T estacellus haliotideus, que M. Mo- 
quin-'Tandon regardait comme exceptionnelle, se trouve 
l'organisation normale. Dans tous les Gastéropodes, il 
existe une houppe nerveuse qui naît du ganglion, et va 
se perdre dans la membrane pituitaire, ou le lissu qui la 
représente. Gelte toufle est: plus ou moins développée, 
suivant les espèces. La ‘Festacelle peut être regardée, il 
est vrai, comme un des Mollusques où elle se trouve plus 
apparente. 


— 303 — 


Ex RÉSUMÉ : l'appareil olfactif se compose, chez les 
Gastéropodes quadritentaculés : 

1° D'un ganglion obové ou pyriforme, plus ou moins 
renflé ; 

2° D'une houppe nerveuse partant de l'extrémité de ce 
ganglion ; 

3° D'une couche de tissu granuleux recouvert par la 
peau, dans lequel se rendent les dernières ramifications 
de cette houppe, 

Il est formé, chez les Gastéropodes terrestres bitenta- 
cules : 


1° D'un ganglion ovoïde, plus ou moins étroit; 

2° D'une houppe nerveuse partant de toute la surface 
de ce ganglion ; 

3° D'une couche de tissu formé de fibres perpendicu- 
laires, non recouvert par la peau. 


Cx. L. 


Nore sur l'érosion du tét chez quelques coquilles 
fluviatiles univalves, par M. P. Fiscner (a). 


Une question physiologique assez curieuse a été sou- 
levée, en 1849, par M. Gassies, touchant la dégradation 
du têt chez plusieurs Mollusques univalves : dans la des- 


(a) Un jeune et zélé naturaliste, M. Fischer, a bien voulu nous adresser, 
pour être insérée dans le Journal, la présente notice, qui se rattache à une 
observation intéressante déjà publiée par M. de Sauley. Cette note a paru 


aussi dans les Annales de la Société Linnéenne de Bordeaux. 
SAP: 


ns 


cription de sa Zimnea Nouletiana, il fait remarquer que 
cette espèce est toujours corrodée. 


» 
» 
» 
» 
» 
» 


D) 


» 
» 
» 


» 


« En cherchant l'explication de cette singularité, dit- 
il, japerçus un petit Myriapode aquatique caché dans 
un sillon, et qui rongeait l’encroûtement de la coquille 
elle-même. Je brossai le têt, et je vis des parties per- 
forées que le Mollusque n'avait pu réparer, et par où il 
paraissait à nu. Je mis l'insecte dans une fiole pleine 
d’eau pour le conserver, mais il s'enfuit, et depuis je n'ai 
pu m'en procurer d’autres. » 


Plus loin M. Gassies ajoutait : 


« Les femelles des Néritines déposent leurs œufs sur 
les pierres, les valves d'Unio, d’Anodonte, et d’autres 
Néritines. L’éclosion de l'embryon détermine une exco- 
riation à la place sur laquelle il était fixé, et y laisse 
souvent une trace indélébile. » 


M. De Saulcy a ajouté une troisième cause de dégrada- 


tion chez les coquilles univalves (b). 


« Un fait que j'ai pu constater, dit cet observateur, 
c'est que toutes les Ampullaires avaient la spire cariée 
et comme rongée, et pourtant j'avais eu le soin de ne 
choisir que des individus irréprochables pour l'intégrité 
du têt..….. 

» Je me suis demandé s'il n'était pas naturel d’attri- 
buer l'érosion de la spire à une même cause, l'impossi- 
bilité de se procurer le calcaire indispensable à la 
sécrétion de la coquille. Ë 

» Leurs aliments, le verre qui les contenait, l’eau ne 
retenant point de calcaire, où ont-elles pu en prendre, 
si ce n'est sur la spire de leurs voisines ? Force leur 


(b) Voir le Journal de Conchyliologie, 2% vol., p. 438. 


— 305 — 


» était donc de s'attacher les unes aux autres, et de puiser 
» dans de mortels embrassements l'élément indispensable 
» à chacune pour réparer ou augmenter sa coquille. » 


Trois causes différentes sont donc assignées par ces 
deux auteurs. Deux me paraissent devoir être écartées. 
Le Myriapode que M. Gassies a trouvé rongeant un têt 
de Limn. Nouletiana, s'était probablement introduit dans 
un de ses sillons, comme il se serait caché dans une 
anfractuosité quelconque. 

Quant aux œufs de Néritines, leur action corrodante 
sur le têt est presque nulle : ils laissent bien une trace de 
leur passage, mais ne produisent jamais ces dégradations 
considérables qu'on observe tous les jours, et qui, par leur 
aspect même, font rejeter cette supposition. Du reste, les 
œufs des Limnées et des Planorbes ont une action presque 
égale lorsqu'ils sont déposés sur d’autres coquilles. 


Reste l'hypothèse de M. De Saulcy. Je me suis livré à 
des expériences qui tendent à confirmer les observations 
de ce naturaliste. 

Cent cinquante ou deux cents Limnées ([L. siagnalis, 
Dr., et palustris, Dr.) très jeunes, vivaient dans un bocal 
rempli au tiers de lentilles d’eau. Quoiqu’elles ne fussent 
pas dans les conditions voulues pour un prompt dévelop- 
pement, néanmoins elles étaient assez volumineuses, 
Voulant m'assurer quel changement apporterait chez elles 
la privation du calcaire indispensable à leur accroisse- 
ment, je supprimai leur nourriture habituelle, du pain. 
Elles s’attachèrent alors aux plantes aquatiques, et les 
dévorèrent en quelques jours. La rapide consommation 
des lentilles d'eau n'avait rien d'étonnant, car une Limnée, 
mangeant à sa faim (si l'on peut parler ainsi), prend au 
moins une masse d'aliments égale à son volume. Il est 
facile de s’en convaincre, non seulement en leur donnant 
des aliments à part, mais encore en les voyant expulser 

20 


— 306 — 


toutes les cinq minutes un excrément long, arrondi, et 
très variable dans sa couleur. 

Les Limnées, après avoir mangé leurs lentilles d’eau, 
n'en vécurent pas moins bien portantes pendant quelque 
temps. Je trouvais souvent au fond de l’eau, des coquilles 
vidées, mais presque jamais lhabitant du têt, qui avait 
dû être dévoré (c), car les Limnées sont omnivores, et il 
n'est pas rare de les trouver, ainsi que les Phÿses, atta- 
chées aux cadavres des animaux qu'on jette dans les fossés. 
J'en ai vu qui mangeaient leur frai peu de temps après 
l'avoir expulsé. 

Il y avait un mois et demi environ que les aliments 
avaient été retirés, lorsque parurent les premières traces 
d’une érosion de l’épiderme qui partait du sommet de la 
coquille : je remarquai d'espace en espace, de petits trous 
arrondis, à bord nettement taillé, qui se rétrécissaient en 
cône lorsque la couche de calcaire intérieure avait été 
entamée. Leur diamètre variait entre 1 et 2 millimètres. 
Les jeunes individus de la Limnea palustris, dont le têt 
est d’un brillant métallique dans la jeunesse, perdirent 
leur éclat et devinrent d’un brun sale, dès l’apparition 
des érosions. 


Vingt jours après, cette excoriation avait augimenté 
considérablement. Les cupules étaient plus rapprochces 
et formaient des sillons irréguliers. 

Rien, à cette époque, ne me faisait soupçonner la cause 
de ces désordres, qu'une maladie de l'animal ou de la 
coquille n'aurait jamais produits. Dans le premier cas, 
l'animal ne pouvait pas modifier l’extérieur de sa coquille, 
et dans le second, il y aurait eu désorganisation de l'épi- 


(c) En état de santé ou de maladie, les Limnées sont toujours très peu 
adhérentes à leur coquille. Sielles viennent à mourir, il y a contraction 
extrême de l’animal, qui, n’étant plvs attaché au têt, en sort au moindre 
mouvement de l’eau. La Limnea ovata, Dr., par exemple, se vide en quel- 
que sorte elle-même. P. F. 


— 307 — 


derme par lames, Je ne vis jamais d'animaux autres que 
les Limnées dans l’eau, et celles-ci étaient trop jeunes 
pour pondre. Le soir elles se promenaient sur les parois 
de leur bocal, en les râclant par le mouvement continuel 
et bizarre de la bouche, que M. Ch. Desmoulins a nommé 
lèchement : ou bien faisant sortir la tête et le pied hors 
de leur coquille, elles restaient au milieu de l’eau , sans 
vouloir monter à la surface, ou tomber au fond du vase. 
D'autres fois elles quittaient leur bocal, rampaient sur Île 
sol en y laissant une trace brillante semblable à celle 
des Hélices, et, pendant vingt-quatre Où quarante-huit 
heures, se tenaient hors de leur élément sans périr. Ces 
divers mouvements, fréquents vers le commencement de 
la nuit, augmentaient encore dans toute Ja durée de 
celle-ci, ce qui me fait penser que, comme la plupart des 
Mollusques terrestres et fluviatiles, les Limnées vont 
chercher leur nourriture le soir, et fuient la lumière. 


Mais vers le jour, ces Mollusques se réunissaient en 
groupes de cinq ou six, ce qui est assez étonnant, car 
dans les ruisseaux ils sont presque toujours isolés, et bien 
moins sociables que les Planorbes et les Physes. Dans 
cette position, ils ne laissaient passer qu'une partie du 
inufle et des tentacules aplatis contre celui-ci, et restaient 
ainsi cinq ou six heures (d). 


Vers le milieu du troisième mois, je pus faire les re- 
marques suivantes : 


Dans l’espace de deux mois et demi, ces individus n’a- 
vaient pas accru Jeur têt, en longueur ni largeur. Bien au 
contraire, quelques-uns offraient un sommet tellement 
corrodé, que la coquille paraissait tronquée ; mais chez 

ARC TNA 
quelques autres elle était d’une épaisseur remarquable, La 


(d) Ge n'est que dans l’eau que les Mollusques fluviatiles peuvent tenir 
leurs tentacules levés : des qu’ils sortent de cet élément, les tentacules 
s’affaissent. P.F, 


= one <Æ 


marche ordinaire de Ja nature se trouvait intervertie dans 
ce cas, puisque des coquilles univalves s'étaient accrues 
par couches superposées, à la manière des bivalves : en 
effet, l'érosion souvent assez profonde du têt avait porté 
les Mollusques à l’épaissir aux endroits où il était trop 
mince; de même que les Mulettes trouées par Linné 
produisaient de nouvelles couches nacrées ou des perles, 
et que les Hélices fracturées réparent leurs contusions en 
sécrélant du calcaire en abondance, au point de bour- 
souffler leur coquille, ou de la rendre pierreuse. 

Il est clair que le Mollusque employait à cet épaississe- 
ment le peu de calcaire qui existait dans l’eau, ou celui 
qu'il prenait sur ses voisins, en suivant l'hypothèse de 
M. De Saulcy. Et comme il était retiré assez profondé- 
ment dans sa coquille, le manteau s’approchant peu du 
bord labial, ne pouvait sécréter de nouvelles couches. 
Pour n'en assurer, j'ai fait à ce bord des fractures irrégu- 
lières, qui, par leur persistance, m'ont prouvé que le 
Mollusque ne les avait pas réparées. 

À la fin du troisième mois, les Limnées étaient presque 
entièrement blanches, sans épiderme. Le manque d'agents 
nutrilifs et calcaires avait produit cet état. I] me fut facile 
de m'en convaincre. J’apportais des lentilles d’eau : cinq 
minutes après, les Limnées, presque toutes au fond du 
bocal, relevaient leurs tentacules, puis faisant ressortir 
leur corps de la coquille, le plus possible, montaient avec 
rapidité à la surface de l'eau, se dirigeaient invariablement 
vers les endroits où la nourriture abondait, et la dévo- 
raient avec une voracité aiguisée par un si long jeûne. 

Un mois après, le développement du têt était considé- 
rable; la partie nouvelle se présentait mince, colorée 
fortement, sans aucune trace d’érosion, et contrastaitavec 
l'épaisseur et l'aspect mat des premiers tours de spire. 
Une Limnée dont le sommet avait été tronqué, le ferma 
d'une légère cloison. 


— 309 — 


Ces expériences me semblent assez concluantes en ceci : 
que les Mollusques dont la nourriture n’est pas suflisante, 
et dont le calcaire manque par conséquent, en prennent 
partout où ils se trouvent ; ce qui confirme l'hypothèse 
de M. De Saulcy. 

. Mais il faut ajouter que les excoriations que nous avons 
étudiées, sont produites artificiellement, et doivent se 
rencontrer rarement dans la nature. 

On a remarqué que les coquilles les plus détériorées 
provenaient de ruisseaux à fond de sable, tandis que celles 
des fossés vaseux sont presque toujours intactes et de 
grande taille. La cause de l'érosion est presque la même 
que celle que j'ai signalée : les coquilles manquent de cal- 
caires dans les ruisseaux siliceux et ferrugineux ; aussi leur 
têt y est très mince, très fragile : leur épiderme est 
promptement enlevé par le courant, le gravier, si un seul 
point est attaqué. 

Quant aux coquilles des eaux dormantes et des fossés 
qui se dessèchent pendant l'été, les érosions ont une tout 
autre cause. Les Cryptogames aquatiques des genres 
Chœtophora, Batrachospermum, etc., déposent sur le têt 
leurs germes entourés d’un encroûtement calcaire, comme 
les étoiles de certains Chara, et qui doivent les repro- 
duire. Dans le moindre fendillement de lépiderme, 
amené par la chaleur, se glissent les germes de ces 
plantes, qui, en se développant, le font éclater et produi- 
sent des érosions irrégulières souvent considérables (e), 


(e) Telle est l'opinion de MM. Cuigneau et Lespinasse, à qui j’ai com- 
muniqué une Limnée et un Planorbe couverts de ces hydrophytes, que le 
microscope leur a fait reconnaître facilement. La Limnée cfrait des échan- 
tillons assez bien développés de Chætophora elegans, Lyngb. (Batrachos- 
permum intricatum,Vaucher), et de Batrachospermum helmintosum, Bory. 
J’avais déjà observé ce dernier, implanté près du pli columellaire de quel- 
quesindividas de la Limnea stagnalis, Dr. Du reste, Vaucher, Aavs son re- 
marquable ouvrage sur les Conferves d’eau douce, a constaté depuis Long- 
temps le dépôt d’encroûtements calcaires, germes de certaines Conferves, 
sur des coquilles fluviatiles. PAR: 


— 310 — 


Enfin, il faut toujours tenir compte des circonstances 
locales, qui ont une si grande influence sur les Mollus- 
ques, qui les font varier de taille, de couleur, de forme : 
dans le genre Limnée surtout, dont les espèces s’accom- 
modent de toutes sortes d'eaux, la cause des érosions doit 
être très variable. P. F. 


Quelques-uns de nos souscripteurs, plus spécialement 
adonnés aux études paléontologiques, nous ayant engagé 
à publier, sur la recherche des coquilles fossiles, une ins- 
truction analogue à celle que nous avions donnée sur la 
recherche des coquilles vivantes (1), nous avons réclamé et 
obtenu de quelques-uns de nos collaborateurs, MM. Cail- 
liaud, Lecoq, etc., un certain nombre de notes intéres- 
santes : loutefois ces renseignements étaient incomplets, 
et d'autant plus insuffisants que nous navons personnel- 
lement aucune habitude de ce genre d'exploration : nous 
hésitions done à publier quelque chose sur cette matiére, 
lorsque M. Gustave de Lorières voulut bien se charger 
du travail : il nous adressa en conséquence une notice fort 
étendue, trop développée même, ear les limites du Journal 
ne nous permeltaient pas de l'y insérer ir extenso. Mais 
notre obligeant confrère, qui partait pour l'Espagne, nous 
ayant autorisé, s'il était nécessaire, à abréger ou à modi- 
fier son œuvre, nous avons pris le parti de le faire sans 
altérer sensiblement le fond. C'est donc à M. G. de 
Lorières que le lecteur devra attribuer la plupart des 
utiles documents qu'il trouvera dans cette instruction, 
tandis que c'est à nous quil devra s'en prendre s'il y 
remarque des lacunes on quelque défaut d'ordre dans l’ar- 
rangement des malières. S. PETiT. 


(4) Voir le Journal de Conchyliologie, année 1851, page 102. 


— li — 


Ixsrrucrion sur la recherche des Coquilles fossiles , 
rédigée d’après les notes fournies par M. Gusr. 
DE LORIÈERES. 


La notice que nous mettons ici sous les yeux de nos 
lecteurs n’a pas pour objet d'éclairer les personnes qui ont 
l'habitude de la recherche des fossiles, et qui explorent 
des localités connues : elles peuvent consulter les cartes 
géologiques, ou, à défaut de ces cartes, les amateurs de 
la localité, ou puiser encore dans les collections particu- 
lières les renseignements dont elles auront besoin : ce 
n'est donc pas aux paléontologues exercés que s’adresse- 
ront nos conseils. 

- Notre but, en publiant cet article, est uniquement de 
venir en aide aux amateurs inexpérimentés, mais remplis 
de zèle, et surtout à ceux de nos voyageurs qui, abordant 
une plage lointaine, où visitant un pays non encore ex- 
ploré, seraient par goût, ou par obligeance, disposés à 
rendre service à la paléontologie, et à concourir aux 
progrès d’une branche si intéressante de l’histoire natu- 
relle : nous avons dû, en conséquence, donner à cette 
notice une forme simple et claire, en écartant les termes 
techniques qui ne pourraient qu'embarrasser ceux à qui 
nous la destinons. 

Ilest difficile, nous en conviendrons, de reconnaître au 
premier aspect sl se trouve des fossiles dans une contrée 
que l’on visite pour la première fois, mais nous allons 
chercher à mettre le collecteur sur la voie, en lui indi- 
quant les points sur lesquels il aura le plus de chances de 
faire quelques découvertes. 

Nous dirons d'abord qu'il esi certains terrains où ce 
serait perdre son temps que d'y chercher des fossiles : ce 


En es 


sont ceux qui sont formés de roches ignées, granitiques, 
porphyroïdes, ou qui ne sont pas le résultat de dépôts 
sédimentaires formés par les eaux. 

Ce sont donc les roches dites sédimentaires, ou de for- 
mation aqueuse qu'il faut chercher, et il est facile de les 
reconnaître à la régularité des bandes ou couches de di- 
verse nature ou couleur dont elles se composent : c’est 
dans cette formation que rentrent presque tous les terrains 
schisteux, calcaires, argileux, sableux, soit à l'état de 
sables proprement dits, soit à l'état de grès; c’est dans ces 
terrains seulement que se trouvent les fossiles, et ce sont 
ces gisements qu'il s’agit de découvrir. 

Pour atteindre ce but, quand on arrive dans une 
contrée peu connue : 


1° I] faut d'abord s'enquérir des carrières qui fournis- 
sent les matériaux employés dans les constructions ou à 
des usages domestiques, les visiter avec soin, et chercher 
si, dans les débris rejetés par les ouvriers, et à la surface 
de ces débris, on ne trouve pas quelques traces de 
fossiles ; 


2° On demandera également si l'on exploite des mines 
dans le pays, et si l'on n'y exécute pas de travaux exi- 


geant de grands mouvements de terrain ; 


3° On examinera avec attention le lit et les bords des 
ravins et des torrents, les pentes abruptes des rochers, les 
portions de terrain mises à nu, soit par suite d'éboule- 
ments, soit par l'effet des eaux ; 


4 On interrogera les berges des rivières, de celles 
surtout dont les bords sont rongés et minés par les eaux ; 

5° Il sera fort important d'explorer les falaises au bord 
dela mer, les terrains que les eaux ont minés, ainsi que 
les roches et les pierres éboulées au pied de ces falaises ; 

6° Lorsqu'on aura ainsi découvert une carrière, des 
tranchées, des falaises, des escarpements, des terrains 


313 — 


dénudés, on s'attachera à l'examen de chacune des cou- 
ches diverses qu'on aura sous les yeux, et on y portera 
d'autant plus de soin, que souvent des coquilles fort inté- 
ressantes peuvent se trouver déposées, entre deux assises 
calcaires, dans une couche de sable ou d'argile d’une très 
mince épaisseur. 

En outre des indications générales qui précèdent, et 
dont l'objet est de diriger les premières démarches du 
collecteur, nous allons entrer dans quelques détails qu’il 
lui importera de connaître pour rendre ses travaux plus 
fructueux. 

Ilest, dans les terrains sédimentaires, certaines couches 
où les fossiles se rencontrent plus abondamment que dans 
d’autres : ainsi, on trouvera souvent, dans les schistes 
des terrains anciens, des assises puissantes ne contenant 
aucune trace de fossiles ; puis tout à coup on arrivera à 
une couche composée uniquement en quelque sorte de 
coquilles, soit à l’état de moule, soit avec leur test. 

Au milieu de ces schistes, on rencontrera parfois encore 
des couches ou bandes noirâtres qui ont été souvent prises 
pour des couches de charbon, et qui devront être exa- 
minées avec soin, parce qu'on pourra trouver entre les 
feuillets de ces schistes des objets intéressants pour le 
conchyliologue, et même pour le botaniste. 

Les schistes sont, en général, d’autant plus riches en 
fossiles qu'ils sont pluscalcarifères : quand ils le sont peu, 
il semble que le calcaire ait empâté de préférence les fos- 
siles : aussi doit-on casser et examiner de très près tous 
les nodules qu'on pourra trouver au milieu de ces 
schistes. 

Dans la craie, et souvent aussi dans les roches ooliti- 
ques calcaires, c'est-à-dire composées de petits grains gros 
comme des œufs de poisson, auxquels on les a comparés, 
on trouvera assez rarement de grosses espèces, surtout si 
les couches atteignent de grandes épaisseurs sans changer 


ue 


d'aspect, sans traces de stralification, ou avec une stratifi- 
cation peu marquée, car elles sont presque toujours le 
résultat de dépôts formés dans des mers très profondes, 
où les conditions d'existence sont peu favorables pour les 
gros Mollusques ; mais si lon étudie avec attention cette 
craie, On y trouvera souvent de nombreuses coquilles 
microscopiques appartenant à la famille des Foramini- 
fères. 

Si l'endroit que l’on explore est le lit à sec d’un ravin, 
ou d'un ruisseau, ce ne sera point au-dessous des cascades 
que l’on rencontrera le plus de coquilles fossiles, surtout 
en fait de petites espèces, mais bien au contraire dans les 
endroits où le courant était le moins fort, derrière les 
pierres formant barrage, et, en général, sur les points où 
l'on verra régulièrement déposé du sable ou un fin 
gravier. 

Dans le cas où l’on connaîtrait des carrières en exploi- 
tation, des puits en cours d'exécution, des terrains d'où 
l’on extrairait du sable ou de l'argile pour être employés 
à la confection de briques, de poteries, ou pour quelque 
autre usage, il sera utile de demander aux ouvriers s'ils 
ne rencontrent pas de coquilles fossiles, et s'assurer SOI 
même si, dans ces argiles ou ces sables tirés souvent à de 
grandes profondeurs, il ne se trouve pas de petites 
espèces. 

Nous avons indiqué plus haut les falaises et les bords 
de la mer comme des localités assez fréquemment riches 
en iossiles ; mais il est une précaution qu'il importe d'in- 
diquer ici, et qui consiste à s'assurer, avant de s'aventurer 
au milieu des terrains argileux battus par la mer, si le sol 
y est ferme, et ne recouvre pas des fondrières qui existent 
assez souvent au pied des pentes rapides : il arrive par- 
fois que la surface seulement, séchée par l'ardeur du 
soleil, présente l'apparence trompeuse d’un terrain solide, 
et cache un abîme des plus dangereux. Toutefois, après 


— jo — 


avoir prémuni le collecteur contre ce péril, nous l’enga- 
gerons à examiner avec le plus grand soin les couches 
mises à nu des falaises, ainsi que le produit des éboule- 
ments. 

I n’est pas rare de rencontrer les fossiles à l'état de 
moules, la coquille ayant plus ou moins complètement 
disparu : quand ces moules seront bien conservés, on 
devra les recueillir soigneusement : s'ils sont dans une 
roche qui doive se fendre dans un sens plutôt que dans 
un autre, il faudra détacher des morceaux assez gros, puis, 
à l’aide du ciseau à froid et du marteau, il faudra les fendre 
en plaques le plus mince possible, mais cependant assez 
épaisses pour ne pas être brisées en cours de voyage. 
Quand le moule intérieur et le moule extérieur de la 
même coquille seront bien nets, il sera important de les 
emballer avec précaution, Le meilleur moyen de les pré- 
server de tout choc et de tout accident sera de réunir la 
plaque qui contient le moule extérieur avec celle où se 
trouve le moule intérieur, et de les attacher fortement 
ensemble, de telle sorte qu’elles ne puissent remuer. La 
même méthode pourra s'appliquer toutes les fois qu'on 
aura des moules et des empreintes bien nets dans Îa 
roche, pourvu que celle-ci soit assez dure pour pouvoir 
être emportée. 

Souvent les débris organiques ont changé de nature, et 
il n'est pas rare de trouver dans des calcaires, des fossiles 
à l'état de fer sulfuré, d'agathe, etc. C’est toujours un 
grand avantage pour le collecteur, surtout si le Mollus- 
que est agathisé : d'abord le fossile se détache beaucoup 
plus facilement de la roche, quand il est de nature diffé- 
rente, et en secend lieu il existe un moyen très simple de 
le dégager : c'est de laisser tremper le fragment de roche 
dans de l'eau contenant un dixième d'acide hydrochlo- 
rique, ou même de vinaigre; le calcaire s’y dissout com- 


5 
plètement, et le moule d'agathe ou de fer sulphuré resie 


— 316 — 


intact : si c’est de cette dernière matière qu’il se compose, 
il faut le faire sécher immédiatement et l'enduire, à l’aide 
d'un pinceau, d'une couche d'huile, ou mieux encore 
d'une couche de gomme arabique, qui, en le préservant 
du contact de l'air, préviendra la transformation du sul- 
fure de fer en pyrite ou sulfure soluble. 

Nous avons dit que les sables, certaines argiles, la craie 
délitée, sont assez fréquemment riches en coquilles fossiles 
très petites : on en trouvera encore dans l'intérieur des 
grosses coquilles, et les exemplaires en seront d'autant 
plus précieux qu'ils s'y seront conservés intacts : c’est un 
point auquel un collecteur intelligent attachera toujours 
une grande importance. 

On rencontrera dans certaines couches calcaires des 
silex affectant des formes rondes, souvent creux, et dans 
l'intérieur desquels sera contenue une poussière blan- 
châtre, presque uniquement composée de petites coquilles 
microscopiques et de débris organiques qui devront être 
recueillis soigneusement et déposés dans un flacon. 

Les coquilles empâtées dans les masses calcaires, com- 
pactes et dures, n'en sont pas dégagées sans quelque 
peine : pour y parvenir, il faut, à l’aide du marteau et du 
ciseau, dont il sera parlé plus loin, tracer un sillon à cer- 
taine distance autour du fossile, et par un coup donné 
obliquement détacher le morceau, puis avec la carre ou 
le tranchant du marteau faire éclater successivement les 
parties saillantes de la roche : quelques personnes, dans 
le but d'éviter les effets du contre-coup, tiennent le frag- 
ment de calcaire enveloppé en partie dans un linge grossi 
en plusieurs doubles. On peut ainsi dégrossir provisoire- 
ment l'échantillon, et même le garder dans cet état en 
cours de voyage : il se conservera mieux, et l'on gagnera 
du temps. 

S'il s'agissait, au contraire, de débarrasser la coquille 
des fragments de roche qui y seraient restés attachés, il 


— 317 — 


faudrait, à l’aide du marteau, et avec un petit ciseau à 
froid, ou des poinçons aïgus, enlever successivement, et 
avec beaucoup de précaution , les parties étrangères à la 
coquille, en laissant d’un côté un petit morceau de la 
gangue comme échantillon du terrain. 

Quelques personnes, pour rendre cette opération plus 
facile, font tremper le fra ment de roche dans l’eau pen- 
dant quelques jours, et le placent ensuite sur un corps 
solide, mais en même temps sur un coussin fortement 
bourré d’étoupes : d’autres tiennent l’objet entre les 
branches d’un étan : ces deux procédés ont pour objet 
d'éviter les effets d’un contre-coup, souvent fatal à la 
conservation de la coquille. Enfin, on parvient aussi à 
dégager un fossile au moyen de tenailles, en rongeant en 
quelque sorte avec cet outil les portions de calcaire qui 
font saillie. Au surplus, l'expérience, mieux encore que 
nos indications, mettra un collecteur intelligent au cou- 
rant des meilleurs moyens à employer et des précautions 
à prendre pour débarrasser les fossiles de la gangue qui 
les enveloppe. 

Si celle-ci était tendre, ce qui arrivera souvent dans les 
conglomérats calcaires poreux, et si les fragments retirés 
de la carrière étaient imprégnés d'humidité, il faudrait les 
laisser sécher avant de chercher à en dégager les fossiles, 
sans quoi on s'exposerait à les voir se briser. 

Certains paléontologues, dans le but d'ouvrir des bi- 
valves fermées, des Thécidées, certaines Nummulites, ou 
pour séparer les Bélemnites en deux parties longitudi- 
nales, font chaufler la pièce sur un brasier de charbon, 
et la précipitent dans l'eau froide, en réitérant l'opération, 
sil est nécessaire : il faut parfois, en retirant l'objet de 
l'eau, diriger un coup dans le sens où la séparation doit 
avoir lieu : toutefois, ce moyen ne réussit pas toujours, 
el ce sera l'expérience qui éclairera le collecteur. 

Lorsqu'en cherchant à débarrasser une coquille de la 


— 318 — 


roche qui l'enveloppe on viendra à la briser, si l’objet 
paraît rare, ou s'il est de belle conservation, il faudra en 
garder les morceaux qui, plus tard, pourront être rappro- 
chés et réunis au moyen d’une colle composée d'une dis- 
solution de gomme arabique épaisse, à laquelle on aura 
ajouté un peu de poudre d’albâtre : les fragments d'albâtre 
devront être préalablement rougis au feu et parfaitement 
éteints. Quelques personnes remplacent la poudre d'al- 
bâtre par de la craie broyée très fin, et en ajoutant à la 
gomme un huitième de sucre environ pour rendre Ja 
gomme plus visqueuse : on j'eut faire ainsi une sorte de 
mastic qui sera d'autant meilleur qu'il sera plus vieux , 
et, s'il devient par trop épais, il suflira d’y ajouter un peu 
d'eau. 

Lorsque l’on découvrira dans les sables, les argiles, 
dans la craie, ou dans l'intérieur des silex, des coquilles 
microscGpiques, il ne sera pas indispensable de chercher 
à les séparer sur place, et de les choisir, ce qui exigerait 
trop de temps : il suflira de prendre de ces sables et de 
ces terres, en choisissant les plus riches en débris orga- 
niques , et d'en remplir des petits sacs, des boîtes, ou 
mieux encore des flacons en verre. 

Plus tard, et à loisir, on pourra procéder au triage de 
ces fossiles au moyen de lavages successifs, qui enlèveront 
les parties terreuses, en regardant s'il ne vient point de 
légères coquilles à la surface même de l’eau. À la suite de 
ces Javages répétés avec précaution, et après avoir fait 
écouler le liquide à travers un tamis, on fera sécher lerésidu 
pour l'étudier à l’état sec, et pour en retirer les coquilles 
qu'on y découvrira, ce qui devra toujours être fait avec 
un grand soin : pour cela, on étalera ce résidu, par petites 
quantités, sur une feuille de papier de couleur verte, et 
armé d'une loupe on enlèvera avec la pointe d'un pin- 
ceau mouillé toutes les coquilles ou débris organiques 
que l'on fera successiveisent tomber dans un verre d'eau; 


— 319 — 


d'où on Îles retirera ensuite à l'état sec pour les mettre 
dans un flacon. 

Pour opérer les lavages dont il vient d’être question, 
on peut encore placer les terres ou sables chargés de fos- 
siles sur un tamis que l’on plongera dans l'eau, et que 
l'on en retirera successivement jusqu'à ce que la terre 
soit enlevée. 

Quand la craie fossilifère n’est ni délitée, ni assez 
tendre pour être soumise aux lavages, il faut choisir les 
morceaux qui semblent contenir le plus de fossiles, et les 
réduire à l'état de pâte, en les brossant dans l’eau avec 
une brosse suffisamment résistante : on traite alors cette 
boue comme nous l'avons indiqué dans les paragraphes 
précédents. 

Dans quelques argiles dures il se trouve aussi parfois 
des petites coquilles terrestres ou fluviatiles, qu'on ne 
parvient à obtenir qu'en laissant la gangue exposée à l’air 
libre pendant plusieurs mois, et en la soumettant à de 
fréquents lavages à travers un tamis destiné à retenir les 
résidus solides dont la composition devra être examinée 
attentivement. 

On pourra se livrer à la recherche des fossiles par tous 
les temps; mais on aura toujours quelques chances de 
succès de plus, lorsqu'on le fera à la suite de grandes 
pluies, parce que celles-ci, en lavant la surface des roches, 
permettent de distinguer plus facilement les coquilles qui 
peuvent s y trouver. 

Toutefois, si, pour découvrir certains gisements fos- 
silifères, il convient d'opérer après de grandes pluies, il 
sera bon de choisir un temps sec pour travailler à l’ex- 
traction des coquilles, parce qu'en général elles sont plus 
sujettes à se briser lorsque l'on a à remuer des terrains 
humides. 

Quand on aura découvert un terrain riche à exploiter, 
il sera bon d'y revenir à plusieurs reprises, d'en examiner 


re 


séparément toutes les couches, et de recueillir un grand 
nombre d'échantillons, sans trop se préoccuper de leurs 
ressemblances, car, à moins de connaissances spéciales 
assez étendues, on pourrait considérer comme identiques 
des espèces différentes, et laisser ainsi échapper des objets 
précieux. 

C'est surtout dans les contrées lointaines, inexplorées, 
qu'un collecteur désireux d'être utile à la science devra 
multiplier ses recherches et accumuler les matériaux, en 
recueillant ses fossiles sur tous les points, même peu 
distants, où il en trouvera, et lorsqu'il croirait encore y 
retrouver loujours les mêmes espèces. 

Dans un voyage scientifique, moins on a de bagages 
avec soi, et plus on est libre: cependant il est fort essentiel 
de se munir des ustensiles et des objets dont on peut avoir 
besoin, et même, en certains cas, de s'approvisionner de 
quelques-uns de ceux qu'on ne trouverait pas partout : 
voici la nomenclature des objets indispensables, ou du 
moins nécessaires en cours d'exploration : ce sont : 


Un marteau, 

Deux ciseaux à froid, 

Un sac, ou un filet, 

Un panier ou des boîtes, 

Des flacons, 

Du papier collé et de la ficelle, 
Une loupe et une boussole. 


Le marteau, qui de tous ces objets est ie plus nécessaire, 
ne doit pas être trop lourd : la meilleure grosseur est de 
25 à 28 millimètres dans le diamètre parallèle au manche, 
et de 20 à 23 millimètres dans l'autre : l'un des bouts 
doit être carré-long, à carre tranchante; tandis que l’autre 
bout doit être tranchant. Ordinairement le tranchant est 
parallèle au manche, bien que quelques personnes le pré- 
{èrent perpendiculaire : de la carre au tranchant, il doit 


=> 321 — 


y avoir de 10 à 12 centimètres. Le manche aura 40 à 45 
centimètres de longueur, afin d’avoir plus de portée pour 
frapper, et pour pouvoir être encore utilisé s'il venait à 
se briser, car ce sera presque toujours à l'extrémité et 
près de l'endroit où il est enmanché qu'il se cassera. Un 
manche un peu aplati est préférable à un manche rond, 
et tient mieux dans la main. Il importe essentiellement 
que le marteau soit solidement enmanché. 

Le moyen le plus commode de porter son marteau est 
de le suspendre à une ceinture en cuir, large d'environ 4 
centimètres; pour cela on fait passer dans la ceinture une 
autre bande de cuir de 8 à 9 centimètres de largeur sur 
10 à 11 cent. de longueur : au tiers, de chaque côté, à 
10 ou {2 millimètres du bord supérieur, on fait une fente 
dans laquelle passe la ceinture, par conséquent de 4 cent. 
1/2 environ; puis au-dessous, à 3 centimètres du bord 
inférieur, on fait une ouverture perpendiculaire aux deux 
fentes précédentes, et assez large pour pouvoir y passer 
le manche du marteau. Sa partie la plus lourde étant ainsi 
près de la ceinture n’embarrasse nullement, et on a tou- 
jours son marteau sous la main. 

Ce marteau servira pour attaquer les roches, et les dé- 
grossir, pour dégager les gros fossiles, en un mot pour 
ramasser sur place. Indépendamment de ce marteau, il 
sera bon d'en avoir un plus petit de même forme, mais 
ayant seulement 6 à 7 centimètres du tranchant à la 
partie carrée, et un manche de 25 à 30 centimètres de 
longueur. Ce sera celui que l’on emploiera plus tard pour 
achever de dégager les échantillons. 


Ciseau à froid. On devra se munir d'un, ou même de 
plusieurs ciseaux à froid de 12 à 15 centimètres de long, 
les uns tranchants, les autres pointus, car il n'est rien de 
plus facile à perdre. Ils serviront à dégager les fossiles de 
la roche; il faut pour cela, comme nous l'avons indiqué 

21 


«TI0D— 


plus haut, faire avec le marteau et le ciseau, autour du 
fossile, un sillon suffisamment profond, pour qu'en frap- 
pant obliquement on fasse partir avec le fossile la plaque 
qu'on a ainsi isolée. 


Sac ou filet. On mettra les fossiles trouvés, en tant 
qu'ils seront solides et résistants, et après les avoir conve- 
nablement enveloppés, soit dans un sac de forte toile, 
mais mieux encore dans un filet à double poche, qui se 
distend plus facilement, et avec lequel on peut aisément 
équilibrer les poids, en mettant cette sorte de besace sur 


son épaule. 


Panier ou boîtes. On peut également déposer le produit 
de ses recherches dans un panier, que l'on fait porter 
dans le cours de l'exploration, avec quelques boîtes dans 
lesquelles on mettra séparément, soit les objets fragiles, 
soit les fossiles découverts dans des terrains de diverses 
natures : comme les boîtes tiennent beaucoup de place, 
on fera bien de s’en procurer dont les grandeurs aient été 
calculées de telle sorte qu'elles puissent être mises vides 
les unes dans les autres. 


Flacons. Dans tous les cas, et surtout lorsqu'on croira 
trouver des coquilles petites et fragiles, on devra se munir 
de flacons, dans lesquels on déposera ces objets, de même 
que les sables ou les terres qu'on supposerait en contenir. 
Les flacons tiennent peu de place, sont faciles à arrimer 
dans une caisse, et ont, en outre, l'avantage de mettre 
mieux à l'abri de l'humidité ce qu'ils renferment. 


Papier et ficelle. Nous indiquons ces deux articles 
comme indispensables pour pouvoir envelopper séparé- 
ment les coquilles fossiles, et pour réunir les fragments 
séparés. Le papier devra être suffisamment fort et résis- 
tant, et autant que possible collé, afin d'être d’une part 


mio. 


moins accessible à l'humidité, et de l’autre, plus propre 
à recevoir les numéros ou notes que le collecteur aurait à 
prendre. 


Loupe et boussole. Comme objets dont il sera bon de 
se munir, sans que cependant ils soient indispensables, 
nous indiquerons une loupe et une boussole. La première, 
semblable à celles dont se servent les botanistes, et com- 
posée de deux ou trois verres pouvant se superposer, 
servira pour l'examen du sable, ou des terrains supposés 
fossilifères. On emploiera la boussole non seulement pour 
se diriger, mais encore pour constater la direction des 
couches, car il sera toujours bon que celui qui recueille 
des fossiles puisse donner sur leur gisement quelques 
renseignements géologiques. 

Chaque fois qu'on trouvera des fossiles, il faudra, 
autant que faire se pourra, prendre sur place des notes 
indiquant : 

1° La nature de la roche dans laquelle on les aura dé- 
couverts, sa dureté, sa couleur, etc.; 


2° Si c’est dans des couches épaisses ou minces, hori- 
zontales ou inclinées, et de quel côté est l'inclinaison ; 

3° Si certaines coquilles se trouvent plutôt dans telle 
couche que dans telle autre ; 

4° Si on les a prises en place, ou sur des déblais, auprès 
d’éboulements, de talus, de remblais, etc.; 

5° Si, lorsqu'on les a trouvées en place, elles étaient 
dans la position normale où elles ont vécu, ou si, au con- 
traire, elles étaient couchées suivant leur centre de gra- 
vité; ou si celles dont les formes présentent un centre 
facile à trouver, comme celles qui sont plates ou très 
allongées, aflectent toutes les positions possibles. 


Or devra, autant qu'on le pourra, douner Ja coupe des 
terrains dans lesquels on aura découvert des fossiles, 


Libre 


c'est-à-dire exposer brièvement la superposition des 
couches, et l’ordre dans lequel elles se trouveront respec- 
tivement placées, croquis facile à faire en divisant ces 
couches par des barres liorizontales ou inclinées, suivant 
Ja position de ces couches. 

Ces notes, qui ajouteront toujours un grand intérêt au 
résultat des recherches d’un collecteur intelligent, devront 
être prises sur place, et inscrites sur une étiquette accom- 
pagnant les fossiles qu'elles concerneront. On peut encore 
les inscrire sur un carnet, à côté d’un numéro qu’on 
répétera sur les échantillons mêmes : cette méthode offre 
peut-être encore plus de chances d’exactitude, mais à la 
condilion de ne pas égarer le carnet, 

Il ne sera point superflu d'indiquer dans cette notice 
les précautions à prendre pour rapporter aussi intacts que 
possible les objets recueillis en cours de voyage, car les 
coquilles fossiles sont, en général, plus fragiles encore 
que les coquilles vivantes. 

Les fossiles dont le test, ou les ornements sont faciles 
à briser, devront être emballés avec beaucoup de soin, 
placés dans des cornets de papier, s'ils sont de petites 
dimensions, ou sur des lits de coton dans des boîtes, s'ils 
sont plus grands. 

Quant aux coquilles plus résistantes, il faudra en réunir 
une certaine quantité dans une caisse de médiocre gran- 
deur, après les avoir enveloppées dans du papier, sans 
oublier les notes ou indications destinées à faire connaître 
les circonstances dans lesquelles elles ont été découvertes : 
on les emballera avec de l’étoupe, ou à défaut avec de la 
mousse, du foin, ou des feuilles, en les serrant assez pour 
les bien assujétir sans les briser. 

Les échantillons lourds, durs et solides, devront être 
emballés séparément, dans la crainte qu’ils n’écrasent par 
leur seul poids les exemplaires de dimension moindre. 
Dans tous les cas, les caisses devront être complètement 


21905 — 


pleines avant d'être fermées, car le moindre ballotage 
entraînerait la destruction du contenu. 

Nous répèterons ce que nous avons dit plus haut pour 
les coquilles microscopiques et pour les sables, qu'il faudra 
les conserver dans des flacons, ou dans des vases suflisam. 
ment solides, bien bouchés, et dans lesquels on aura soin 
de mettre une étiquette indiquant leur provenance. 

Au surplus, à cet égard, comme en beaucoup d’autres 
points, nous devrons nous en rapporter à l'intelligence 
du collecteur, car dans certaines circonstances elle devra 
suppléer à l'insuflisance des moyens que nous avons in- 
diqués, comme elle pourra lui faire aussi découvrir des 
procédés ou des précautions autres que ceux que nous 
avons signalés à son attention dans cette notice. 

Nous n'avons pas eu la prétention de donner ici une 
instruction complète, mais on devra du moins nous 
savoir gré d’une bonne volonté dont nous ne demandons 
pas mieux que de donner de nouvelles preuves aux bien- 
veillants souscripteurs du Journal : c'est dans ce but 
que nous inviterons ceux d’entre eux qui auraient des 
observations à nous faire ou d’utiles renseignements à 
nous fournir, à vouloir bien nous les adresser : nous nous 
empresserons de leur donner une publicité utile à tous, 
et profitable aux progrès de la paléontologie. 

SE: 


RECHERCHES ANATOMO-PHYSIOLOGIQUES sur les Mollus- 


ques de l'Algérie, par le D' Louis Raymono. 


(Premier article.) 


Il existe, au pied du rocher de Constantine, des sources 
thermales qui, par leur température élevée (1), semble- 


(4) 32° centig, à la source, 


— 326 — 


raient être interdites à tout être vivant. Il n'en est rien 
pourtant, et mes explorations malacologiques en Afrique 
m'ont amené à découvrir dans ces eaux chaudes un joli 
Mollusque, connu depuis le voyage d'Olivier au Levant, 
sous le nom de Âfelania fasciolata. 

On sait que eelte belle espèce de Helania est répandue 
sur une étendue des plus considérables. Elle a été signalée 
en Égypte, en Syrie, à l'île de France, et jusque dans les 
Indes Orientales. M. Morelet l'a rapportée avant moi de 
Constantine, et j'en ai recueilli jusque dans l'Oued 
Metlilhi, au-dessous de Biskara, 

Les individus venus de ces divers points du globe ne 
présentent pas de différence notable, et à part des fascies 
brunes ou des points plus ou moins marqués; à part un 
développement plus ou moins considérable, et une colo- 
ration blanche ou verdâtre, il est facile de voir qu'ils ne 
forment bien qu'une seule et même espèce. 

On connaît la description de la coquille; mais on n’a 
pas donné, que je sache au moins, des détails sur l'animal. 
Mon but est de remplir cette lacune, en donnant aujour- 
d’hui les résultats de l'étude de la nature prise sur le fait. 

C'est surlout au point de vue anatomo-physiologique 
que j'ai étudié les Mollusques africains, et celui qui nous 
occupe a offert à mon observation un de ces faits insolites 
et intéressants qui nous dévoilent un trait d'union de plus 
entre les premiers et les derniers degrés de l’echelle zoo- 
Jogique. 

« J'avais, au mois de février dernier, recueilli un grand 
nombre de Mélanies, dans le but d'établir, par des dis- 
sections répétées sur de nombreux individus, des détails 
anatomiques que je me propose de publier plus tard. 
Pour conserver mes petits animaux vivanis, Je Jes avais 
placés dans une fontaine artificielle, réunissant le plus 
possible les conditions des sources thermales qu'ils habi- 
tent. Le fond du vase était recouvert d'une couche de 


= PpR— 


sable et de petits graviers rapportés, avec des plantes 
aquatiques, des sources elles-mêmes. Le tout était exposé 
au soleil et maintenu constamment à la température de 
27° centig. Peu de temps après l'immersion de mes Méla- 
nies, la spire des adultes et la surface du liquide se cou- 
vrirent d'un nombre infini de petits de taille très variable. 
Les uns étaient microscopiques et présentaient à peine un 
tour de spire, tandis que les autres, bien plus déve- 
loppés, allaient jusqu’à sept, huit, et même neuf tours. 
J'avais déjà noté l’ovoviviparité de l'animal à côté d'une 
observation semblable faite sur quelques Mollusques ter- 
restres (Glandina procerula et lamellifera, Morlt.), mais 
je n'avais pas remarqué le fait suivant, qui, je l'avoue, a 
été pour moi une bonne compensation aux travaux fati- 
gants et aux déceptions fréquentes des fines anatomies. 

» J'avais cru remarquer, un instant avant le coucher 
du soleil, que mes jeunes Mélanies qui se soutenaient à la 
surface de l'eau, avaient regagné les bords du vase, et la 
spire des grosses coquilles, dont l'animal avait plus tard 
abaïssé son opercule. Le crépuscule venu, tous mes nou- 
veau-nés avaient disparu. Espérant les retrouver dans 
le sable, j'en fis passer une partie à travers une toile mé- 
tallique à mailles serrées, mais je n’en trouvai que deux 
qui paraissaient morts. Qu'étaient-ils devenus ? 

» Plusieurs Mélanies prises parmi les plus grosses, 
furent séparées avec précaution de leur têt, et le collier 
de l'animal nous offrit immédiatement, à la partie anté- 
rieure et en arrière du cou, une poche renflée, faisant 
une saillie assez considérable et communiquant avec l'ex- 
térieur. Cette poche était remplie d'un grand nombre de 
petits parfaitement vivants et de différentes grosseurs (1). 

» Le lendemain j'observai de plus près, et au moment 
de la sortie des jeunes Mollusques, c'est-à-dire lorsque 


1) J'en ai compté en moyenne de 25 à 50 dans chaque coquille. 
I I 


— 328 — 


l'insolation était assez vive, j'en surpris un d'assez grande 
taille franchissant l'ouverture de la coquille qui le renfer- 
mait. La mère et le petit furent mis à part dans un verre 
d'eau tiède, et marqués l’un et l'autre d’un bout de soie 
rouge que j'altachai au sommet de la spire. Je leur donnai 
de nombreux compagnons, et le soir venu je revins à mes 
élèves. Ils avaient disparu comme la veille, seulement le 
bout de soie rouge passant sous l’opercule de la Mélanie 
que j'avais marquée, me démontra d'une manière bien 
évidente que le petit avait été chercher un refuge dans la 
coquille maternelle. Celle-ci fut brisée, et je trouvai ma 
jeune Mélanie mêlée à un grand nombre de ses frères, 
sous le collier de l'animal et dans la poche que j'avais re- 
marquée la veille !..... 

» Gette expérience renouvelée plusieurs fois m'a tou- 
jours donné un résultat semblable, pourvu, toutefois, que 
j'aie eu le soin de ne Ja tenter que sur des individus pris 
depuis moins de quatre jours. Plus tard, comme il est 
difficile de maintenir l'eau au degré voulu et dans les con- 
ditions chimiques qu’elle offre à la source, les petits lan- 
guissent, ne sortent plus, ou vont bientôt mourir au fond 
du vase. Lorsqu'ils cessent de vivre dans la poche qui 
leur sert de refuge, ils entraînent toujours la mort de leur 
mère, Aussi, si l’on veut conserver longtemps ces Méla- 
nies vivantes, est-il utile de les prendre au moment où 
les petits sont encore à l'état d’embryons, et renfermés 
dans la matrice (du mois de juin à celui de septembre). 

» Cette admirable précaution de la nature trouve son 
explication toute simple dans la fragilité du têt des jeunes 
animaux, et dans l'habitat de cette belie espèce. Les eaux 
sont très peu profondes et roulent sur des rochers qui, 
sans action sur l'épaisse coquille de la Mélanie adulte, 
briseraient bientôt l'enveloppe translucide des petits. 
Aussi trouve-t-on toujours au printemps Îles individus 
sur les bords et en dehors des courants, tandis que, lors- 


2e H0 pes 


que leurs petits les ont abandonnés, ils se laissent rouler, 
et sont plus difficiles à recueillir, » 

Cette observation m'a paru importante au point de vue 
physiologique, tout en rendant un service utile à l'ana- 
tomie comparée. Ce fait, mis en regard de la vie extra- 
utérine des jeunes Marsupiaux, établit bien, ce me semble, 
ainsi que je l'ai dit plus haut, une liaison plus intime 
entre les grands animaux et le modeste embranchement 
des Mollusques. 

Les détails anatomiques qui n’ont pu trouver place ici, 
nous donneront, dans un prochain article, l'explication 
matérielle du fait nouveau que nous livrons sans com- 
mentaires à tous les amis de la zoologie. 

Disons pourtant, par anticipation , que rien de sem- 
blable n’a pu être observé dans les autres genres vivipares 
aquatiques, l’organisation de la Mélanie des eaux ther- 
males différant d’une manière notable de celle des 
Paludines, par exemple. 


R. 


B1BLIOTHÈQUE CONCHYLIOLOGIQUE, par M. Chenu, 


grand in-8°. À Paris, chez M. Franck, libraire. 


Un des plus grands obstacles que rencontrent sur leur 
chemin, les personnes qui se livrent en France à l'étude 
des coquilles et des Mollusques, est la difficulté de con- 
sulter les ouvrages publiés par les étrangers, et surtout 
les mémoires que ceux-ci ont fait insérer dans des recueils 
consacrés aux divers branches des sciences naturelles : 
ces recueils, publiés sous les titres de Magasin, Annales, 


— 9330 — 


Bulletin, Archives, etc., sont toujours très Yolumineux, 
en raison de la diversité des matières qu’ils contiennent : 
ils coûtent par conséquent fort cher, et on ne les trouve 
que rarement dans quelques bibliothèques privilégiées : 
aussi est-il bien peu de conchyliologues qui n'aient sou- 
vent formé le vœu de voir extraire de ces journaux, pour 
être publiés à part, tous les articles qui se rapportaient 
aux Mollusques. 

Une entreprise de cette nature, tout utile qu'elle devait 
être aux progrès de la science, ne pouvait, au point de 
vue commercial, offrir de chances de bénéfices à un édi- 
teur, et d’un autre côté il fallait une certaine dose de zèle, 
nous pourrions dire d'abnégation, pour se charger de 
diriger un travail qui devait laisser, en apparence, une si 
petite part de mérite au traducteur. 

Cependant nous avous été assez heureux pour rencon- 
trer ce dévoüment chez M. le docteur Chenu, qui, 
encouragé par feu M. le baron Benjamin Delessert, entre- 
prit, il y a quelques années, de nous donner, sous le titre 
de Bibliothèque conchyliologique , et dans une série de 
volumes grand in-8°, la traduction fidèle d'ouvrages 
rares, ou de mémoires conchyliologiques insérés dans les 
publications périodiques d'Angleterre, d'Amérique, d'Al- 
lemagne, etc. Arrêté dans une œuvre si méritoire par les 
événements de 1848, M. Chenu n'a fait paraître jusqu à 
présent que cinq volumes; mais il va reprendre le cours 
de ses publications, et c'est autant pour le remercier de 
ce qu'il a déjà fait, que pour l'encourager à persévérer, 
que nous allons passer rapidement en revue ses travaux, 
dont l'importance ne pourra manquer de frapper nos 
lecteurs. 


{° Testacea Britannica, or British Shells, by Montagu. 


Le premier volame de la Bibliothèque conchyliolo- 


— 331 — 


gique se compose de la traduction complète de l'histoire 
naturelle des coquilles marines, fluviatiles et terrestres de 
la Grande-Bretagne, publiée par Montagu, en 1803. Cet 
ouvrage est fort estimé, et fort cher, même en Angleterre : 
Je supplément surtout, qui a paru en 1808, est devenu 
excessivement rare. 


Les figures représentées sur les trente planches de 
Montagu, dont seize appartiennent à Ja première partie, 
et quatorze au supplément, ont été reproduites sur un 
nombre de planches moindres, mais avec une exactitude 
qui ne laisse rién à désirer : nous en dirons autant de la 
traduction, en sorte qu'aujourd'hui chacun peut, à peu 
de frais, enrichir sa bibliothèque d'un livre précieux, rare 
et fort cher. On sait que Lamarck s'est souvent reporté 
aux descriptions et aux figures de l'ouvrage dont il s’agit, 
et qui, par cela seul, ne peut qu'être très utile aux per- 
sonnes qui veulent étudier les coquilles propres au lit- 
toral de la France. 


2° The natural history of British Shells..…... by Doxovax. 


M. Chenu a choisi, pour composer son second volume, 
l'histoire naturelle des coquilles d'Angleterre par Do- 
novan. 

Les cinq volumes, ou parties, dont se compose cet 
ouvrage ont paru de 1799 à 1803. Deux cent seize espèces 
de coquilles décrites et figurées avec soin par l’auteur, 
sont représentées sur quarante-huit planches données par 
M. Chenu. Elles sont lithographiées en noir, il est vrai, 
mais les dessins ont été parfaitement copiés, et quoique 
l'ouvrage de Donovan ne soit ni aussi rare, ni aussi pré- 
cieux que celui de Montagu, la traduction qui nous en a 
été donnée n’en constitue pas moins un véritable service 
rendu aux amis des études conchyliologiques. 


— 332 — 
3° Le Conchyliologiste universel, par Th. Marryn. 


Cet ouvrage a été publié de 1769 à 1784, en quatre 
volumes in-folio, texte anglais et français : c'est un recueil 
de dessins exécutés avec un soin très remarquable, plutôt 
qu'un ouvrage scientifique proprement dit; mais les co- 
quilles y ont été représentées avec une telle exactitude 
que les planches ont été très fréquemment citées par les 
meilleurs auteurs à l'appui de leurs travaux, et ces cita- 
tions ont donné au recueil une importance réelle : mal- 
heureusement il en existe très peu d'exemplaires; ils sont 
si rares, et le prix en est si élevé qu'il devenait à peu près 
impossible d'en avoir un à sa disposition pour pouvoir le 
consulter, 

M. Chenu a donc fait quelque chose de fort utile en 
reproduisant les figures de Martyn, et il a apporté tant 
de soin à l'exécution des planches, qu’on y reconnaît sans 
peine les espèces, bien qu'elles soient simplement litho- 
graphiées et en noir : il nous suffira de dire, pour faire 
apprécier le service rendu par l'éditeur, que ce volume 
peut remplacer dans une bibliothèque, au moins pour 
l'étude, un recueil de planches qu'on ne pourrait se pro- 
curer même au prix de douze à quinze cents francs. 


4° Mémoires et travaux divers de MM. Say, Coran, 
Leaca et RAFINESQUE. 


Dans ce volume M. Chenu à donné : 


1° La traduction de cinq des livraisons publiées par 
Th. Say sur un assez grand nombre de coquilles de l'A- 
mérique du nord : soixante-quinze espèces sont repré- 
sentées sur les planches reproduites dans ce volume. 

2° Les mélanges zoologiques (partie conchyliologique) 
de W. Es. Leach, publiés à Londres de 1814 à 1817: 
trente-cinq espéces, nouvelles alors, sont figurées à la 
suite de ces mémoires, qui coûtent assez cher en original. 


— 333 -- 


3° La description publiée par Conrad, en 1834, de 
cinquante-deux espèces de coquilles appartenant aux 
eaux douces de l'Alabama, également figurées. 


4° Un mémoire de Rafinesque sur les coquilles bivalves 
fluviatiles de la rivière Ohio (69 espèces), avec les plan- 
ches qui l’'accompagnent, ouvrage dont il est fort difficile 
de trouver l'original. 


Ce volume contient donc la description et la figure de 
deux cent trente-et-une espèces publiées par des auteurs 
anglais ou américains dans des ouvrages peu répandus, 
et qu'on trouverait difficilement dans le commerce. 


5° Transactions de la Société Linnéenne de Londres 
(partie conchyliologique). 


On trouve dans ce volume, qui contient près de 400 
pages, et 43 planches, trente-sept mémoires ou notices 
publiés par différents auteurs dans les dix-huit volumes 
des Transactions de la Société Linnéenne de Londres, de 
1791 à 1835. 

Si M. Chenu a rendu un service incontestable en 
mettant à la portée des conchyliologues les ouvrages qui 
entrent dans les quatre premiers tomes de sa Bibliothèque 
conchyliologique, il a montré, mieux encore, dans son 
cinquième volume, tout ce qu'il y avait d'utile et de 
fécond dans sa pensée première : en effet, extraire d’un 
recueil, composé de dix-huit volumes in-4°, tout ce qui 
se rapporte aux coquilles et aux Mollusques, c'était 
mettre à notre disposition, sous un petit volume, des 
trésors perdus dans un volumineux répertoire : c'était 
épargner au savant beaucoup d'argent, de temps et de 
place, et nous ne saurions trop engager notre laborieux 
éditeur à suivre cette direction dans le cours de ses publi- 
cations : on comprend en effet qu'il est à la rigueur, sinon 
toujours facile, au moins possible de se procurer, au 


moyen de quelques sacrifices, les ouvrages techniques et 
uniquement consacrés aux matières malacologiques; mais 
il en est tout autrement lorsqu'il s’agit de ces grandes 
publications périodiques, consacrées à toutes les sciences, 
et dans lesquelles sont éparpillés quelques mémoires pré- 
cieux que le conchyliologue regrette de ne pouvoir con- 
sulter, effrayé qu'il est des énormes dépenses qu'il lui 
faudrait faire pour acquérir tous ces recueils. 

M. Chenu en continuant son œuvre, coinme il nous le 
fait espérer, aura bien mérité de la science, car il aura 
rendu plus accessibles aux hommes laborieux ces études 
conchyliologiques qui, par la force des choses, ont cons- 
titué, jusqu'à présent, une sorte de monopole en faveur 
des personnes assez heureusement placées pour avoir 
sous la main ces vastes dépôts des connaissances acquises. 


Au surplus, nous sommes informé qu'on poursuit acti- 
vement l'impression de deux nouveaux volumes de la 
Bibliothèque conchyliologique, lesquels ne présenteront 
pas moins d'intérêt que ceux qui ont déjà vu le jour. 

Dans l'un se trouverait Ja partie malacologique des 
principaux ouvrages de Linné, dont quelques-uns sont 
fort rares aujourd'hui. 


Dans l’autre volume, M. Chenu nous donnerait la tra- 
duction des mémoires ou travaux, concernant la conchy- 
liologie, qui se trouvent disséminés dans les Proceedings 
de la Société zoologique de Londres. 

Il se propose d'extraire ensuite tout ce qui a été écrit 
sur les coquilles dans d’autres recueils périodiques très 
peu connus en France, tels que le Journal de Silliman , 
les Proceedings de la Société d'histoire naturelle de 
Boston, publiés aux États-Unis, les Archives de Wig- 
man/;'étc. 

S'il nous était permis de nous faire ici l'interprète des 
besoins de la science, nous insisterions vivement près de 


— 339 — 


linfatigable éditeur pour qu'il voulût bien nous donner 
la substance des publications allemandes; ces recueils 
sont volumineux, coûtent très cher, et la connaissance de 
cette langue est encore si peu répandue, que les volumes 
ainsi composés trouveraient un placement encore plus 
rapide que les autres, non seulement en France, mais 
même en Angleterre, en Amérique et en Italie. 

Nous ajouterons que le libraire, M. Frank, qui s'est 
associé à M. Chenu pour la publication dont il est ici 
question, a voulu rendre d’un accès plus facile aux ama- 
teurs l'acquisition de la Bibliothèque conchyliologique, 
en vendant les volumes séparément, ce qui permet de 
les acheter à mesure qu'on en a besoin, ou successive- 
ment, de telle sorte que la dépense à faire, toute modique 
qu'elle est, eu égard à l'importance des matières, paraîtra 
encore plus légère. 


ro 25 


Testacea novissima, quæ cl. D. Saurcy in itinere 
per orientem an. 1850 et 1851 collegit. auct. 
BoureulcNAT. 


M. de Sauley, membre de l'Institut, a fait dernière- 
ment, en Grèce, er Syrie et en Palestine, une excursion 
scientifique dans le cours de laquelle il a recueilli un cer- 
tain nombre de coquilles terrestres et fluviatiles, parmi 
lesquelles il s’est trouvé plusieurs espèces nouvelles. 
M. Bourguignat a bien voulu se charger de les étudier et 
d'en faire l'objet d'un travail spécial qui fera partie de 
l'ouvrage général, dans lequel M. de Sauley se propose de 


— 336 — 


faire connaitre les résultats de ses laborieuses explora- 
tions. 

En attendant et pour prendre date, M. Bourguignat 
vient de nous donner en forme de synopsis, le catalogue 
descriptif des coquilles nouvelles rapportées de l'Orient 
par le savant académicien, en y ajoutant trois espèces 
d’unio recueillies autrefois par Olivier dans ces mêmes 
contrées, et qui étaient restées inédites ; probablement 
dans les collections du Museum de Paris. 

La liste des coquilles décrites dans ce fascicule s'élève 
à 33 espèces, dont 17 appartiennent aux Gastéropodes 
terrestres, et 16 aux Mollusques fluviatiles. 


Dans la première catégorie nous comptons : 


2 Limax; { Glandina ; 
1 Testacella ; { Pupa; 
8 Helix ; 2 Clausilia. 


2 Bulimus; 


Dans la seconde, on trouve : 
3 Planorbes ; 3 Neritina, 
1 Hydrobia; 9 Unio. 


La publication, que vient de donner notre zélé collabo- 
rateur, offrira d'autant plus d'intérêt que les espèces qu'il 
nous fait connaître appartiennent à une contrée bien 
incomplètement explorée jusqu'à présent, au point de 
vue de Ja malacologie. Nous en remercierons donc 
M. Bourguignat, ainsi que M. de Sauley, dont il serait à 
désirer que l'exemple fût suivi par les savants et les 
voyageurs que des études d’une autre nature conduisent 
souvent dans les parages dont il s’agit. 


OM 


1‘ Décembre 1852. 


SAR SARA ARTE DA LRU AR ARE N RNA AA A LR AR LA AE AAA EUR AE HA AR DA AE VA LEE LR ARR LR RAA NA AR AE LA ET AR 


RECUERCHES ANATOMICO-PHYSIOLOGIQUES sur l'Ancyle 
fluviatile (Ancylus fluviatils, Müll.). (*), par 
M. A. Moquin-Tannon. 


(Suite et fin.) 


9° SYSTÈME REPRODUCTEUR. 


C'est à tort qu'on a signalé les Æncyles comme des 
Mollusques à sexes séparés (1) (Guilding). Ges animaux 
sont bisexués ou androgynes (Bouchard, Agassiz). 


1° OrGaxes. La plus grande partie du double appareil 
génital est placée du côté gauche, et s'étend sous l'es- 
tomac et sous les circonvolutions intestinales, jusqu'au 
bord droit et jusqu'à l'extrémité postérieure. 

L’organe en grappe (2) se trouve tout à fait en arrière, 


(*) Le mémoire de M. Moquin-Tandon était composé depuis long- 
temps. L'auteur, en nous le confiant, voulut bien en supprimer certains 
passages, et en raccourcir plusieurs autres, pour se conformer autant que 
possible, aux proportions du Journal de Conchyliologie ; malgré cela, nous 
avons été forcé de publier ce travail en trois parties, et de renoncer à 
donner les six planches dont il devait être accompagné. 

S. P. 

(1) Leur mode d’accouplement a sans doute donré naissance à cette 
erreur, Voyez, plus loin, l’article accouplement. 

(2) Cet organe, chez les Hélices et les autres Gastéropodes androgynes, 
a été considéré, tantôt comme un ovaire (Lister, Swammerdam, Cuvier, 
Blainville, Vanbéneden, Burdach), tantôt comme un testicule (Wohnlich, 
Prévost, Brandt, Wagner, Verloren, Erdl, Paasch). On admet générale- 
ment, aujourd’hui, qu’il est à la fois ovaire et testicule (Carus, Siebold, 
Vogt, Vogel, Stein, H, Meckel, Laurent, Gratiolet). 


22 


— 338 — 


au dessous du foie. C'est un corps irrégulièrement ar- 
rondi, un peu plus large que long (3), composé de sept à 
huit lobules obtus, finement granuleux, et de couleur 
jaunâtre. Vogt a reconnu, le premier, dans cet organe, 
l'existence simultanée des ovules et des spermatozoïdes. 
J'ai fait, plusieurs fois, la même observation. 

Les lobules dont ïl s'agit ne m'ont pas paru formés de 
deux cœcums invaginés ou emboîtés l’un dans l’autre, 
l'externe pour la production des ovules, l'interne pour 
celle des spermatozoïdes, comme H. Meckel a cru le voir 
dans l'//elix Pomatia. 

Cependant les deux sortes d'éléments reproducteurs 
sont séparés. Les ovules se développent à la périphérie, 
dans l'épaisseur de la paroï cœcale, au moyen d’un folli- 
cule temporaire ou vésicule de Graaf, dédoublement de 
cette paroi, qui empêche leur contact, du moins pendant 
quelque temps, avec les sperimalozoïdes. Ceux-ci pren- 
nent naissance au milieu de la cavité même du cœcum. 
Après la déhiscence du follicule, les germes tombent dans 
l'intérieur de la glande, et s'écoulent, avec le sperme, par 
le même canal excréteur (4). 

Vus au microscope, les opules les plus petits (5) se pré- 
sentent comme des poches celluliformes, arrondies, un 
peu ovoïdes, parfaitement diaphanes, à peine jaunûtres, 
renfermant quelques granules. Bientôt un de ces derniers 
devient plus gros que tous autres et semble se creuser; il 
se fait remarquer par une plus grande transparence ; il 
augmente graduellement de volume. À une certaine 
époque, il prend un peu de solidité et d'opacité. En 
même temps, les autres granules diminuent insensible- 


(3) Sa largeur dépasse à peine un millimètre, 

(4) Ces observations confirment celles de Gratiolet sur lorgane en 
grappe des Hélices et des Limaces. 

(5) Les plus petits ont un millième de millimètre de grand dia- 


mèlre, 


re D È ie 


ment de nombre et finissent par être absorbés. Cette vési. 
cule se remplit plus tard de petits grains qui se pressent 
les uns contre les autres, et deviennent de plus en plus 
nombreux et obscurs; 1ls sont retenus d’abord par la 
membrane propre de la poche et un peu par la duplica- 
ture de la paroi cœcale ; mais, lorsque cette dernière s'est 
rompue, la membrane propre disparaît écalement, et les 
granules ne sont plus unis ensemble que par une petite 
quantité d'humeur d'apparence visqueuse (6). 

Les spermatozoïdes sont produits par des cellules agolo- 
mérées, jaunâtres, remplies de petits grains uniformes. 
La surface externe de ces cellules donne naissance à une 
foule de petites vésicules, renfermant chacune une sorte 
de nucleus peu distinct, qui s’allongent insensiblement, 
comme poussées par une force centrifuge, et se transfor- 
ment en zoospermes. Les renflements céphaliques ou 
corps de ces derniers restent quelque temps attachés à la 
cellule mère, pendant que les parties caudales s’étendent 
en rayonnant. 

Les spermatozoïdes sont réunis en paquets ou éche- 
veaux, les renflements céphaliques tournés du même côté 
et les queues onduleusement flottantes (Paasch). 

Au moment de sortir de l'organe en grappe, les sper- 
matozoïdes sont assez grands, comparés à Ja taille du 
Mollusque (7). Leur partie céphalique est néamoins peu 
développée (8). Ils ont une queue longue, délice et 
flexueuse. Je les ai toujours trouvés dans une immobilité 
parfaite. 

Le canal excréteur (9) de l'organe en grappe naît de la 
partie antérieure, s'avance horizontalement sous les deux 


(6) Les plus gros ont deux centièmes de millimètre de diamètre. 

(7) Ils ont de vingt à trente-cinq centièmes de millimètre de lon- 
gueur. 

(8) Elle offre à peine un millième de millimètre de grand diamètre, 

(9) Spermoviducte ou spermovuliducte. 


— 340 — 


grands replis de l'intestin, vers l'organe de la glaire, et 
communique avec ce dernier, au moyen d'une petite 
dilatation, à l'endroit où commence la prostate. Ce canal 
présente, vers le milieu de sa longueur, un léver entortil- 
lement et une épaisseur plus ou moins forte (épididyme). 
Cet entortillement, qui est un peu jaunâtre, offre, à droite 
et à gauche, plusieurs petits cœcums courts, pointus et 
d'inégale longueur (10). Dans le temps de la reproduction, 
l'épididyme est rempli d'une quantité considérable de 
spermatozoïdes. En le pressant légèrement entre deux 
lames de verre, on en fait sortir des milliers, serrés les 
uns contre les autres. Ces spermalozoïdes sont immobiles, 
comme ceux que contient l'organe en grappe. 

Immédiatement après sa communication avec l'organe 
de la glaire, le canal excréteur se divise en deux parties, 
une très courte, un peu renflée, qui se rend dans la ma- 
trice, l’autre sinueuse, qui se dirige de droite à gauche, 
rampant flexueusement sous ce dernier organe. C'est là le 
commencement du canal déférent proprement dit, ou 
canal particulier de la semence. Ce conduit est d'abord 
assez large. On y remarque un ou deux appendices, très 
inégaux, en forme de cæcums. 

Bientôt ce canal se rétrécit et devient libre; il se porte 
au bord gauche de l'animal, près du vagin, en arrière, où 
il s'enfonce dans les chairs (11), marche quelque temps 
dans l'épaisseur du tissu, se dirigeant d'arrière en avant, 
et va ressortir un peu au-dessous de la bourse de la verge; 
il rampe sur cette bourse, la dépasse, revient brusque- 
ment sur lui-même, se renfle en une petite ampoule 
ovoïde (vésicule séminale rudimentaire), pénètre dans la 


(10) Ils sont longs d’un dixième à un cinquième de millimètre. 

(41) Dans le Limnæa stagnaüs, une partie du canal déférent s enfonce 
également dans le tissu musculaire (Cuvier). La même disposition se 
retrouve dans le Planorbis corneus, le Physa acuta et le Carÿchium 
myosolis. 


— 341 — 


bourse et dans la verge, ct se termine à l'orifice de cette 
dernière. 

Ainsi le canal excréteur se compose de sept parties : 
celle qui s'étend de lorgane en grappe à l'organe de la 
glaire ; celle qui entre dans la matrice; celle qui longe ce 
dernier organe; celle qui va de la matrice aux muscles 
cutanés du côté gauche; celle qui passe sous ces muscles ; 
celle qui, devenue libre, se rend à la bourse génitale, et 
celle qui traverse le corps de la verge. 

La matrice est une espèce de sac oblong, sinueux, 
boursoufflé, un peu courbé d’arrière en avant, placé 
transversalement, vers le milieu du corps, au-dessous de 
l'appareil digestif. 

À l'extrémité droite de la matrice se trouve l’organe de 
la glaire (12); c'est une glande assez volumineuse, com- 
posée d’une agrégation de petits renflements arrondis ou 
oblongs, souvent un peu digitiformes, légérement trans- 
parents, d’un blanc à peine jaunâtre (13). Ces renflements 
contiennent des corpuscules globuleux pleins de granules 
et un grand nombre de granules isolés (14). 

Du même côté de la matrice et le long de son bord 
concave, on découvre la prostate (15), organe granuleux, 
très analogue à celui qu'on observe chez la plupart des 
Mollusques céphalés. Ses granulalions ou granules sont 
extrêmement petits, un peu oblongs, d'un blanc pur. On 
y remarque une infinité de corpuscules arrondis, visibles 
seulement à un fort grossissement (16). 


(12) Lactes, Lister, — Sac de la glu, Swammerdam. — Testicule, Rédi. 
— Ovaire, Prevost, — Mutterdrüse, Tréviranus. 

(13) Ces renflements ont un cinquième ou un sixième de millimètre 
de longueur. 

(14) Les plus gros corpuscules ont environ un centième de millimètre 
de diamètre. Les granules sont de six à dix fois plus petits. 

(15) Partie étroite du testicule, Guviers — Glandula prostatica Ges au- 
teurs modernes, 

(16) Ces granules offrent environ un trois centième de millimètre de 
diamètre, 


— 342 — 


La matrice se rétrécit à son extrémité gauche, et com- 
munique avec le vagin, canal court et étroit, lequel 
fournit antérieurement, à sa jonction avec l'organe utérin, 
un petit conduit flexueux (17), qui aboutit à la poche 
copulatrice (18). Gette dernière est oblongue, quelquefois 
un peu obovée, légèrement arquée d'avant en arrière, et 
plus ou moins rougeâtre. Je l'ai trouvée remplie d'une 
matière onctueuse d'un brun pâle. J'y ai remarqué aussi, 
plusieurs fois, des spermatozoïdes, mais à tête plus grosse 
et à queue plus courte que ceux de l'organe en grappe et 
de l'épididyme, et doués d'un mouvement plus ou moins 
vif (19). 

Le vagin se termine, ainsi quon l'a vu plus haut, 
sous le lobe auriforme latéral qui protége son ori- 
fice (20). 

La bource de fa verge (21) est une poche ovoïde (22), 
blanchätre, située transversalement et un peu oblique- 
ment à la base du cou, du côté gauche, auquel elle adhère 
fortement par une extrémité. C'est par ce point qu'elle 
communique avec l'extérieur. I] a été dit, dans un autre 
paragraphe, que l'orifice maseulin se trouvait placé der- 
rière le lobe extérieur du tentacule gauche, et par consé- 
quent en avant et à unc certaine distance de l'ouverture 
femelle. Les parois de cette bourse sont musculo-membra- 


(47) Il a quatre cinquièmes de millimètre. Sa direction dans le sens 
du vagin, annonce qu'il est, plutôt que la matrice, la continuation de ce 
dernier canai. 

(AS) Vesicula lenticularis, Lister, — Sacculus purpurifer, Swammerdam. 
— Vessie à long col, Cuvier, Blainville, Vanbénéden, Paasch, etc. 

(19) Voyez l’important mémoire de Gratiolet sur les zoospermes des 
Hélices. Journ. Conch., 4, p 116, avril 1850. 

(20) Tréviranus, qui n’a pas vu cet orifice, fait communiquer le vagin 
avec la bourse de la verge, Voilà pourquoi il regarde cette dernière comme 
uu sac copulateur. 

(21) Præœputium des auteurs. 

(22) Longue d’un millimétre environ, 


neuses. Si on l’ouvre dans le sens longitudinal, on re- 
marque, en avant et en arrière, deux bandes étroites ou 
brides musculaires qui règnent dans toute l'étendue de 
l'organe. Ces bandes servent sans doute au renversement 
de la poche, au moment de la copulation. Dans le reste 
de la paroi, en dessus et en dessous, on aperçoit une mul- 
titude de fibres musculaires transversales, très fines et 
parallèles. 

Dans l'intérieur de la bourse, se trouve la verge con- 
traclée, attachée au fond de l'extrémité libre. C’est un 
corps irrégulièrement conique, épais, comprimé, obtus, 
avec une petite échancrure à la partie terminale qui la 
fait paraître comme bilonée. Sa surface est marquée 
d'un grand nombre de rides transversales plus ou moins 
flexueuses. 

D'après ce qui précède, on voit que la verge n'est pas 
toujours saillante, comme l'a pensé Guilding ; elle est 
contractile et ne paraît extérieurement qu’au moment de 
la fécondation (Bouchard, Gray). Dans les circonstances 
ordinaires, elle est raccourcie et cachée au fond de la 
bourse. Sur une centaine d'individus, pris au hasard, au 
mois de juin 1848, dans un ruisseau de la montagne 
Noire, et jetés dans l'alcool, troïs seulement présentaient 
l'organe saillant,. 

La verge est traversée, ainsi que je l'ai dit plus haut, 
par le canal déférent qui se termine à la petite fente ou 
échancrure de son extrémité; elle renferme encore un 
filament de même épaisseur que le canal de la semence, 
placé en arrière de ce dernier, pénétrant aussi dans le 
pénis par sa base, et aboutissant de même à son orifice. 
Ge filament est creux, blanchâtre et d'apparence demi- 
tendineuse. En dehors de la bourse, il suit d’abord la 
même direction que celle-ci, serpente sur les glandes 
salivaires, arrive jusqu'au bord droit, s'épaissit un peu, se 
boucle et longe le côté de l'animal, passant sous une por- 


Nr pe 


tion de l'intestin. Parvenu à l'extrémité postérieure de 
YAncyle, il se porte transversalement vers le bord 
gauche, entre le foie et l'organe en grappe, se replie, re- 
vient sur lui-même, et se dirige de nouveau en avant 
jusqu’au voisinage de l'organe de la glaire; il se termine 
par un léger renflement (23). Get organe est l'analogue 
du corps filiforme qu'on observe dans la verge des Bithi- 
nies; on doit le regarder comme un appendice flagelli- 
forme ou flagellum (24). 

C'est une portion de ce filament, devenue accidentelle- 
ment extérieure, que Férussac avait considérée comme 
une trachée exsertile. 

On ne trouve dans l'appareil génital de l'Ancyle, ni 
dard, ni vésicules multifides. 


2° AccourLeMENT. Pendant la belle saison, les Æncyles 
se recherchent pour s'accoupler (25). Au moment de la 
fécondation, elles montent à la surface des eaux, en ram- 
pant sur les rochers ou sur les plantes (Férussac); elles 
sont alors dans une assez grande agitation (Bouchard), 
qui contraste beaucoup avec leur apathie et leur lenteur 
habituelles, 


On sait que les Gastéropodes androgynes présentent 
deux modes d'accouplement. Chez les Hélices , les deux 


(23) Cette extrémité est Jibre et non pas attachée à l’orgsne de la 
glaire, comme le dit Tréviranus. Le flagellum déroulé m'a offert, dans une 
Ancyle adulte, six millimètres de longueur. Dans une autre, il avait sept 
millimètres et quart (la partie mince, 1 3,4, et la partie épaisse, 5 112). 

(24) Chez les Bithinies, la verge est bilobée ou fourchue ; le flagellum 
sort par une branche et le canal déférent se rend dans l’autre. Les deux 
orifices sont écartés. Chez l’Ancyle, il n’y a qu’une seule ouverture. — 
J'avais pris d’abord l’appendice flagelliforme des Bithinies pour un fila- 
ment excitateur (Journ. Conch., 2, pag. 242 et 244). 

(25) Vers les mois de juin, juillet, août et septembre (Lister), de mai 
(Bouchard). J’ai observé quelques accouplements en février et en mars; 
j'en ai vu d’autres, en novembre et en décembre. Les plus nombreux 
étaient au mois de juin, 


individus unis remplissent en même tem;.s les rôles de 
mâle et de femelle (26). Chez les Limnées, à cause de la 
situation des orifices sexuels, le double accouplement ne 
peut pas s'effectuer entre deux individus; chaque Mol- 
lusque a besoin de deux Mollusques pour féconder et 
pour être fécondé. Chez les Æncyles, l'éloignement et la 
position des orifices génitaux, peut-être même la nature 
des parties sexuelles, ne permettent pas aux deux or- 
ganes de fonctionner en même temps. Chaque individu 
remplit d’abord le devoir de mâle avec un autre individu, 
et sert plus tard de femelle à celui-là ou à un autre. 


L’Ancyle qui joue le rôle de mâle se place sur le dos 
de l’autre Æncyle (Férussac), mais très obliquement, de 
manière que les deux bords gauches se trouvent en 
contact (27); sa poche masculine se renverse, et la verge 
devient extérieure. Ce dernier organe paraît alors énorme, 
comparé à la taille de l’animal (28). Qu'on se représente 
un corps allongé, triangulaire-oblong, assez épais, aplati, 
un peu obtus et comme bifide à l'extrémité, diaphane (29), 
d’un gris-blanchâtre. Plusieurs naturalistes l'ont pris, mal 
à propos, pour une grosse trachée exsertile. 


(26) Suivant quelques auteurs, dans ce double accouplement, il n’y a 
jamais qu’un seul individu de fécondé. J’ai ouvert plusieurs Hélices, 
immédiatement après cet acte, et j’ai toujours remarqué les parties 
femelles des deux individus également remplies de semence et de mu- 
cosité. 

(27) Bouchard-Chantereaux assure que ces Mollusques se placent l’un 
à côté de l’autre. J’ai observé lunion sexuelle de huit couples, et j'ai 
toujours vu l’acte dont il est question se passer comme Férussac l’a dé- 
crit. Dans deux circonstances, l’individu remplissant les fonctions mas- 
culines était plus gros d’un tiers que l’autre individu; dans un autre 
couple, le mâle se trouvait au contraire beaucoup plus petit. 

(28) IL acquiert, dans l'érection, jusqu’à sept millimètres de longueur ; 
il offre une base dilatée, large d’environ trois millimètres (Bouchard). 

(29) On distingue parfaitement, à la loupe, à travers son tissu, le canal 
déférent et l’appendice flagelliforme qui l’accompagne; ils paraissent 
Vun et l’autre d’un blanc laiteux. 


— 346 — 


L'Ancyle dirige sa verge vers le bord de la coquille de 
l'autre individu (qui se soulève un peu), la passe obli- 
quement d'avant en arrière, sous son manteau et sous 
son lobe auriforme, presse fortement le mamelon vaginal, 
et l'accouplement s'effectue. 

En comparant le volume de l'organe mâle avec l’exi- 
guité de l’orifice femelle, on a peine à comprendre com- 
nent la copulation peut avoir lieu. On est tenté de croire 
que, au moment de cet acte, le mamelon vaginal se trouve 
fortement refoulé de dehors en dedans, et que son orifice 
se dilate en même temps, outre mesure, sous la pression 
du pénis. Cependant, il n'en est point ainsi. La verge ne 
pénètre pas dans la cavité sexuelle; elle reçoit, au con- 
traire, dans sa petite échancrure terminale, l'extrémité 
du mamelon vaginal. Alors un capreolus très délié, pro- 
duit par l’appendice flagelliforme, sort de l'organe mäle 
et s'introduit dans le vagin, dans le canal de la vessie 
copulatrice et dans cette vessie ; il conduit et dépose au 
sein de cette dernière l'humeur séminale dont il est 
chargé. Ce capreclus ne recoit le sperme qu'à l'extrémité 
libre de la verge, c'est-à-dire en dehors de celle-ci, et non 
à sa base et en dedans, comme chez les /elices (30). 

La première fois que j'observai l'union sexuelle des 
Ancyles, je fus surpris de la position de la verge, qui 
reste extérieure, ainsi qu'on vient de le voir. Je crus d'a- 
bord que le flagellum se retournait, comme le doigt d’un 
gant, sortait par l'échancrure terminale du pénis, entrait 
dans l'ouverture femelle, et remplissait les fonctions 
d'une véritable verge. Cependant une chose m'embarras- 
sait beaucoup; c’était la longueur excessive de cet organe, 
el, par suite, son défaut de proportion avec Ja briéveté 
soit du vagin, soit du col de la vessie. Je reconnus bientôt 


5 
que le flagellum ne sort pas de l'animal, et qu'il n'agit 


(50) Journ. Conch., ?, No 4, 


ER 


pas comme uti pénis; son rôle est de sécréter, de fa- 
gonner le capreolus et de le pousser, à travers la verge, 
dans le vagin et dans la vessie copulatrice. 

La semence arrive donc, à l’aide du capreolus, dans 
l'intérieur de la poche génitale, où plusieurs fois après 
l'accouplement j'ai observé des spermatozoïdes, Ceux-ci 
éprouvent alors une modification singuliére, signalée , 
pour la première fois, par Gratiolet, chez les Æelices ; 1ls 
changent de forme, de volume, et acquièrent une vitalité 
qu'ils n'avaient pas auparavant. 

Quel est le rôle de la matière onctueuse contenue dans 
Ja vessie copulatrice? Influe-t-elle sur Ja modification des 
spermatozoïdes? Faut-il, avec Gratiolet, considérer ces 
derniers, pendant leur séjour dans l'organe en grappe, 
comme des spermatozoïdes incomplets et, par suite, infé- 
conds, appelés à se perfectionner ailleurs, et croire qu'ils 
n’acauicrent leur état adulte et leur propriété fécondante 
qu'après avoir séjourné pendant quelque temps dans la 
vessie (31)? On expliquerait très bien, de cette manière, 
pourquoi les ovules développés au contact des spermato- 
zoïdes, dans l'organe hermaphrodite, demeurent néan- 
moins stériles, et pourquoi il leur faut, pour se développer, 
l'influence d’un sperme étranger. 

Ce qu'il y a de certain, c’est qu'un accouplement est 
nécessaire à la fécondation. Celle-ci a-t-elle lieu dans 
l'intérieur de la vessie copulatrice ? Je ne le pense pas. Je 
n'ai jamais trouvé d'ovules dans cette poche; tandis que 
j'ai remarqué, nombre de fois, des spermatozoïdes dans 
le sein de l'utérus, même dans les points les plus éloignés 
de la vessie copulatrice. Il est probable que la semence, 


(51) « Le sperme infécond déposé dans la vessie copulatrice y subit 
des modifications, par suite desquelles il acquiert la propriété fécon- 
dante, et ces modifications consistent essentiellement dans la métamor- 
phose des zoospermes primitifs.» Gratiolet, Observ, sur les s00spermes des 
Hélices, Journ. Conch., 1, 1850, pag. 422, 


— 3148 — 


après un court séjour dans cette dernière ou dans son 
canal, descend dans la matrice, et va féconder les ovules 
au fur et à mesure qu'ils y sont déposés. 


3° Poxre, carsuze, ogurs. Lister, C. Pfeiffer, Bouchard- 
Chantereaux, Guilding, Dugès ont étudié la ponte de 
lAncyle. J'ai peu de chose à ajouter à leurs observa- 
tions. 

Ce Mollusque produit des capsules (32) (Dugès) orbi- 
culaires, déprimées, à parois hyalines, attachées aux 
pierres et aux rochers (Lister). Ces capsules présentent 
une teinte légèrement ambrée. 

L’Ancyle multiplie beaucoup. Chaque individu peut 
fournir de sept à dix capsules, sans être fecondé plus 
d'une fois (Bouchard). 

La ponte a lieu peu de temps après l’accouplement. Un 
individu, fécondé le 21 février, m'a donné une capsule le 
26, c'est-à-dire cinq jours après. 

L'intervalle entre la ponte de chaque capsule est de 
trois à quatre jours (Bouchard), rarement plus long (33). 

Ces capsules présentent de trois à quatre millimètres 
de diamètre, et contiennent de quatre à six œufs, rare- 
ment de sept à dix, plus rarement trois, deux ou un 
seul (34). 

Les œufs sont serrés les uns contre les autres, et com- 
posent une sorte de rosette. Par suite de cet arrangement 
et de la pression qu'ils éprouvent, leur forme devient à 
peu près triangulaire. Leur côté extérieur seulement reste 
toujours plus ou moins bombé. Les œufs remplissent la 


(32) Globules, Lister. — OEufs, Bouchard. 
(33) Un individu qui avait pondu une capsule avec cinq œufs, le 26 
‘ février, en donna une autre, avec quatre, le 7 mars. 

(34) Sur vingt-sept capsules, pondues par des Ancyles de grande taille, 
du 26 février au 15 décembre, il y en avait deux avec 10 œufs, deux avec 
9, deux avec 8, trois avec 7, une avec 6, six avec 5, deux avec 4, quatre 
avec 3, quatre avec 2, et une avec un seul. 


— 349 — 


capsule. Gelle-ci offre à sa périphcrie une marge miuce, 
circulaire, large d'environ trois quarts de millimètre (35). 
Au moment de la ponte, les capsules ont une couleur un 
peu laiteuse; elles ne deviennent ambrées qu'au bout 
d’une demi-heure. 

L’enveloppe générale, vue au microscope, paraît cou- 
verte d'une multitude de petits tubercules, à peu près 
arrondis, rapprochés, transparents (36), qu'on serait 
tenté de prendre, au premier abord, pour des grains 
calcaires; mais ils ne font pas effervescence avec l'acide 
azotique. 


L'enveloppe des œufs est membraneuse, très mince et 
hyaline. 

Elle entoure un albumen abondant, ji de et légère- 
ment ambré. Gi 

Le vitellus se voit à peine à l'œil nu (37); :l est arrondi, 
un peu déprimé, légèrement opaque, d'un gris presque 
jaunâtre, un peu laiteux, avec une tache plus claire, 
tantôt vers le bord, tantôt vers le centre. On n’y remar- 
que pas de membrane vitelline. Examiné à un très fort 
grossissement, ce corps ressemble à une masse visqueuse 
contenant des granules nombreux et serrés. En l'écrasant 
entre deux lames de verre, on fait sortir de son intérieur 
une vésicule sphérique, transparente, formée d'uné mem- 
brane extrêmement fine et remplie d’une humeur très 
limpide. C’est cette vésicule qui produit la tache claire 
dont il vient d’être question. 


4° Emsryocénie. Immédiatement après la ponte com- 
mencent les diverses phases du travail einbryogénique. 


(35) Les figures des capsules publiées par Bouchard-Chantereau (Ann, 
Soe Linn. Bord., 5, 1832, décembre, N° 30) sont un peu trop symé- 
trisées. 

(36) Ils ont un deux cent cinquantième de millimètre de diamètre ; 
il y en a de plus gros (1150), et de plus petits (11500 et même 41350). 

(37) I offre environ un dixième de millimètre de diamètre. 


—— 390 — 


Au bout de quelques heures (38), la sphère vitelline 
perd sa forme globuleuse. Une partie de sa surface se 
boursouffle, s'étend et produit un gros mamelon obtus. 
Ce mamelon augmente peu à peu de volume, et le globe 
qui revêt d'abord la figure d'une gourde, ne tarde pas à 
se transformer en deux sphères accolées, presque indé- 
pendantes l’une de l’autre, car elles ne se touchent que 
par un point de leur périphérie. Chacune de ces sphères 
est plus petite que la sphère primitive; mais lui ressemble 
d'ailleurs par sa forme, par ses granules et par sa vésicule 
intérieure, 

Quand la sphère mère ou primitive commence à s'al- 
longer, elle paraît bordée d'une marge claire plus ou 
moins distincte, qu'on pourrait prendre pour une mem- 
brane vitelline. Cette apparence est due à ce que un cer- 
tain nombre de granules du premier corps abandonnent 
sa périphérie pour se porter vers le centre et vers le 
mamelon qui se forme, et laissent presque à nu la matière 
visqueuse dans laquelle ils sont placés. 

C'est là le premier degré du phénomène appelé frac- 
tionnement du vitellus. Cette phase organique ressemble 
plutôt à une germination qu'à une division; car le corps 
vitellaire ne se partage pas; il y a développement mani- 
feste d'un côté et grossissement dans l'ensemble. Le 
volume des deux globes est plus fort que celui de la sphère 
primitive. 

Les sphères se dilatent un peu et se rapprochent l’une 
de l'autre, comme poussées par une force intérieure. 
Bientôt, au lieu de se toucher par un seul point, elles se 
pressent et s'appliquent par une face presque égale à leur 
diamètre. Une ligne un peu transparente indique assez 
nettement la limite des deux globes. 


(38) Ces observations ort été faites, en grande partie, pendant les mois 
de février et de mars. 


— 391 — 


L'union devient de plus en plus intime. Les deux 
sphères finissent par se confondre en une seule, plus 
grosse, mais moins globuleuse que la sphère primitive. 
On distingue toujours, cependant, la ligne claire dont il 
vient d’être question, ainsi que deux petites échancrures, 
répondant chacune à une des extrémités dé cette ligne. 

On voit surgir, plus tard, sur la ligne claire, deux 
petites ampoules transparentes, qui ressemblent d'abord 
à deux hernies produites par une faible quantité de ma- 
tière granuleuse. Ces deux ampoules sont placées l’une 
devant l’autre, le long de la ligne transparente, et par 
conséquent dans une direction qui coupe à angle droit 
celle des deux sphères accolées. 

Le second jour, le corps vitellaire paraît un peu plus 
didyme. Bientôt chaque lobe devient à son tour bilobé, 
Dans cette transformation, il y a scission manifeste, et le 
nom de fragmentation lui est parfaitement applicable ; 
mais la division est toujours accompagnée de développe 
ment, et celui-ci s’eflectue aux dépens de la matière albu- 
mineuse. On voit naître d'abord de deux points de la 
périphérie, un rudiment de ligne claire, qui coupe la 
première ligne à angle droit. Le vitellus grossit, et prend 
bientôt l'aspect d’un corps quadrilobé. 

Le troisième jour, deux ampoules granuleuses se déve- 
loppent sur les nouvelles lignes de démarcation; elles 
grossissent peu à peu et finissent par se joindre aux deux 
ampoules dont j'ai déjà parlé. Il résulte de leur ensemble 
un autre corps quadrilobé, appliqué contre la masse vi- 
tellaire, à peu près de même forme, mais plus petit et 
plus clair, dont les lobes alternent assez régulièrement 
avec les quatre lobes primitifs. Le vitellus est donc formé, 
à cette époque, de huit sphères (39), disposées sur deux 
plans, avec une sorte d'alternance....….....…. 


(39) Quatre sphères opaques et quatre transparentes, 


— 352 — 


....…. Ces deux sortes de sphères continuent à se 
fractionner et se changent graduellement en véritables 
cellules. 

A cette époque, une des vésicules du corps opaque, 
qui se fait remarquer par un peu de transparence, se 
détache petit à petit et va se perdre au milieu du liquide 
qui entoure la masse vitellaire, Ce départ détermine une 
scissure, d'abord petite (fente mamelonnaire). Cette 
scissure s'agrandit et divise en deux lobes l’ensemble des 
cellules opaques. 

Bientôt les cellules transparentes s'étendent de tous les 
côtés, débordent la masse des cellules opaques et fiuissent 
par les envelopper. C'est alors seulement qu’on peut, 
avec Vost, les désigner sous le nom de périphériques, et 
nommer centrales les cellules enveloppées..…......... 


………… Vers le sixième jour (40), l'embryon se met 
à tourner lentement sur lui-même de gauche à droite; il 
fait d'abord un tour par minute et demie. 

Le septième jour, la coquille commence à s'organiser. 

Le huitième jour, le têt se détache un peu mieux. 
L’albumen devient trouble. 

Le neuvième jour, l'humeur albumineuse semble s’é- 
paissir. Le chaperon se dessine. 

Le onzième jour, on distingue parfaitement les yeux ; 
les tentacules bourgeonnent. L’embryon paraît pourvu 
d'une coquille tordue en spirale (Bouchard), semblable à 
celle des Vatices. Cette coquille ne recouvre encore que 
la partie postérieure de l'animal. Le cou et la tête restent 
nus. Ïl en est de même du bord antérieur du manteau, 
qui rappelle la demi-cuirasse des Vitrines. 

Le douzième jour, le sommet de la coquille est devenu 

(40) Tous les détails embryogéniques qui suivent sont un extrait, 


peut-être trop succinct, d’un grand nombre d’observations faites pendant 
deux ans. 


— 353 — 


“moins marginal; mais il paraît toujours situé du côté 
droit. Il n’y a plus de demi-cuirasse antérieure ; le man- 
teau est réduit, en avant, à une sorte de collier très mince, 
analogue à celui des Zinnéens. Les teutacules commen- 
cent à dépasser le chaperon. 

Le treizième jour, la coquille s’avance vers le mufle : 
«lle est très distinctement striée ou canelée. Les rayons 
partent du sommet et se dirigent vers les bords, en s’élar- 
gissant. Ces bords sont entiers. L'extrémité de la tête se 
trouve encore à nu. La bouche produit des mouvements 
de déglutition, 


Le quatorzième jour, la coquille a revêtu sa forme 
normale. La spire a presque disparu. Le sommet est 
obtus et postérieur. L'animal peut s'abriter entièrement 
sous son têt. 

Le mouvement vibratile de l'épithelium tentaculaire 
est très marqué. 

Le quinzième jour, la matière albumineuse est ab- 
sorbée. L'animal déchire ses enveloppes et rampe bientôt 
sur les bords du bocal...…....… 

Lorsque les petits sont au moment d'éclore, ils parais- 
sent, assez généralement, disposés avec symétrie et 
forment quelquefois dans la capsule une sorte de petite 
étoile. 

L’éclosion varie suivant la température. Dans certains 
cas, elle n’a lieu qu'après le vingt-quatrième, le vingt- 
cinquième, le vingt-sixième, et même le vingt-septième 
jour. 

Les œufs d’une même capsule se développent, tantôt 
d’une manière uniforme, tantôt irrégulièrement. Ainsi, 
dans trois capsules de sept œufs, de six et de cinq, pon- 
dues le mois de septembre dernier, j'ai vu les petits sortir 
en même temps; tandis que, d'autres fois, j'avais trouvé 


23 


…13542 


la moitié, les deux tiers des embryons, plus avancés que 
leurs frères (41). 

Au sortir de l'œuf, les jeunes animaux (42) sont clairs 
et presque diaphanes. Le foie paraît d'un jaunâtre sale peu 
foncé. Le chaperon est revêtu de papilles extrêmement 
courtes. Le Mollusque porte sa tête et son corps à droite, 
à gauche, et semble dans un mouvement continuel. En 
renversant l'animal, on distingue facilement, dans l’eau, 
du côté du lobe auriculaire, en avant, un mouvement 
particulier produit par la respiration; celle-ci est uni- 
quement branchiale, à celte époque, comme celle des 
Limnées. 

La coquifle paraît assez transparente ; on y observe des 
côtes longitudinales flexueuses très marquées. Ces côtes 
ont un diamètre inégal; il y en a de grosses et de grêles, 
les premières séparées par deux ou trois des secondes. Les 
grosses côtes, plus serrées en arrière, présentent vers le 
sommet des traces manifestes de spiralité. Sur les bords 
de la coquille, ces mêmes côtes font plus de saillie que les 
petites, et déterminent une dentelure, à peu près comme 
dans certaines espèces de Patelles. 


10° RÉFLEXIONS TAXONOMIQUES. 


De tout ce qui précède, on doit conclure que l'Æncyle 
fluviatile se rapproche des Limnées (43), par la briéveté 


(41) Dans une capsule de sept œufs, trois fœtus étaient deux fois plus 
gros que les autres. Dans une de huit, il y en avait cinq dans le même 
cas; dans uve autre de six, il s’en trouvait quatre. 

(42) Ils présentent alors un millimètre et quart de grand diamètre, et 
neuf dixièmes de millimètre de diamètre transversal. 

(43) On à vu, plus haut, que Draparnaud plaçait lAncyle entre les 
genres Planorbis et Limnæa. — Bosc prétend que ce Mollusque s'ap- 
proche beaucoup du Planorbe (Dict. d'hist. nat., 1, 1816, pag. 496). — 
Berkeley le croit allié de très près aux Physes (Zool. Journ:, 3, 1831, 
pag. 335). — Tréviraous le dit intermédiaire entre le Pleurobranche et les 


— 359 — 


et la largeur du mufle, par la forme du chaperon, par 
l'aplatissement des tentacules, par la situation des yeux, 
par la présence de trois mächoires, par son estomac mul- 
tiple, par sa poche pulmobranche, par son lobe auri- 
forme, par son appareil génital androgyne à orifices 
écartés, par l'enfoncement dans les chairs d’une portion 
du canal déférent et un peu par ses allures (44). Mais 
qu'elle en diffère par ses papilles maxillaires, par la gran- 
deur et la structure de sa langue, par son appendice fla- 
gelliforme et par son mode d'accouplement (45). 


La structure de la langue, la forme générale du corps, 
celle de la coquille, l'adhérence aux corps solides, la len- 
teur des mouvements, la briéveté des tentacules, et, 
jusqu'à un certain point, les habitudes, établissent des 
rapports entre l’Æncyle et ies Patelles, rapports déjà si- 
gnalés par Tréviranus; mais notre Mollusque ne pré- 
sente pas d'organe respiratoire uniquement branchial, 
extérieur, frangé, bordant tout l'animal ou la plus grande 
partie de son corps. La situation des yeux, celle de 
l'ouverture anale, celle de l’orifice femelle, la structure 
du collier nerveux et la complication de l'appareil gé- 
nilal (46), annoncent des différences trop notables, pour 
qu'il soit permis de regarder l'Æncyle comme une 
Patelle en miniature, ‘ainsi que l'ont fait plusieurs 
auteurs. 


Linnées (Tieéem. Zeitschr. fur Physiol., 4, pag. 192, — Gray le considère 
comme un Limnée avec un corps conique trés court (Turlon, Man. Shells, 
2° éd., 1840, pag. 298). — Agassis le regarde aussi comme un Limnéc 
dont la coquille n’est pas enroulée (Act. Helvét., 1841, pag. 192). 

(44) Sa coquille rappelle celle d’une variété de Zimnæa auricularia, 
dans laquelle le développement et l’évasement du dernier tour sont tout 
à fait hors de proportion avec la spire devenue presque rudimentaire. 

(5) Déja, chez les Limnéens, il existe deux sortes d’accouplements, 
l'union double avec le même individu (Planorbe) et lunicn double avec 
deux (Limnée). 

(46) Les Patelles sont unisexuées (Milue Edwards, Lebert et Robin), 


— 396 — 


L’affinité de notre Gastéropode avec les Z/aliotides , 
les Phyllidies etles Paludines ou les Bithinies (47) paraît 
encore plus faible. 


Linné plaçait l'Ancyle parmi les Patelles. Son exemple 
a été suivi par Da Costa (1778), par Gmelin (1788), par 
Bruguière (1789), par Poiret (1801), par Montagu (1803), 
par Turton (1819), et par Diliwyn (1823)... 

Le genre Æncyle (48) a été créé par Geoffroy (1767), 
et adopté successivement par Müller (1774), par Dra- 
parnaud (1801), par Férussac père (1807), par Lamarck 
(1822), et par presque tous les conchyliologistes de nos 
JOUrS eue 

Denis de Montfort et Oken ont réuni l’AÆncyle, le 
premier (1803) à’son genre {/elcion, le second (1816) à 
son genre Pulinus. 

Ce Mollusque a été placé par Duméril (1806) dans la 
famille des Dermobranches, par Lamarck (1822) dans 
celle des Calyptraciens (49), par Férussac (1822) dans 
celle des Limneéens, par Blainville (1825) dans celle des 
Oiidés (50), et plus tard (1827) dans celle des Subaphy- 
siens, par Latreille (1825) dans celle des Limnocochlides, 
par Risso (1826) dans celle des Æuriculides, par Rang 
(1829) dans celle des Sémiphyllidiens, par Turton (1831) 
dans celle des Patellides, et par Gray (1840) dans celle 
des Limnæœades. 


(47) Les Bithinies, ainsi qu’on a pu le voir plus haut, possèdent aussi 
un appendice flagelliforme, 

(48) Ge mot vient du grec A‘yxros, conveæe (Geoffroy). Les deux 
étymologies données par Gray sont inexactes (so called from the close con- 
neclion by which the circumfcrence of the shell is fixed to its altachment; or 
perhaps from the conical point ressembling the handle of a cover (Turton, 
Man., éd. 2, pag. 247). 

(49) Avec doute et provisoirement « Le rang de ce genre est fort diffi- 
cile à assigner dans l’ordre des rapports.» (Lam. Anim. sans vert., t. 2, 
2, 1822, pag. 26.) 

(50) « Nous ne les rapprochons des Haliotides, que par la similitude de 
la position des branchies » (Blainv. Man, Malac., 1825, pag. 504). 


cn 47 


Quelques auteurs ont cru devoir établir, pour les 4n- 
cyles, une famille séparée. Cette famille a été désignée 
par Menke (1830) sous le nom d’Ancylés (Ancylea), par 
Fitzinger (1833) sous celui d'Æncyloïdés (Ancyloidea), 
et par Mauduyt (1839) sous celui d’/ncyliens. 

Les Ancyles n’ont cessé d'être ballotées d’un ordre 
dans un autre. On les a classées, tantôt parmi les /nféro- 
branches où Hypobranches, les Pectinibranches, les Scu- 
tibranches, les Cyclobranches et les Monopleurobranches ; 
tantôt parmi les Pulmonés ou Pulmobranches. 

L'étude de l’organisation et des fonctions de ces Mol- 
lusques fait voir qu'ils appartiennent à la famille des 
Limnéens, mais comme cette famille jouit de la faculté de 
respirer dans l'air et dans l’eau, elle doit constituer un 
ordre séparé, que je désignerai sous le nom de Gastéro- 
podes amphibies (51). Cet ordre formera le passage entre 
les Gastéropodes pulmonés et les Gastéropodes bran- 
chifères. 


Toulouse, le 15 mai 1851. 


(51) On pourrait lui conserver le nom de Pulmobranches, appliqué très 
mal à propos, par quelques auteurs, aux Gastéropodes pulmonés. 


Essat d’une classification naturelle des CLausiuies, 
par M. Jean D CARPENTIER. 


Ayant rangé dans l’ordre qui nous a paru être le plus 
naturel les espèces de notre collection de Mollusques 
terrestres et d'eau douce, nous nous proposons d'en pu- 


— 358 — 


blier le catalogue aussitôt qu'il sera terminé. En attendant 
cette publication, M. Petit de la Saussaye, ayant pensé 
qu'il pourrait être agréable aux amateurs d'avoir déjà sous 
la main Ja classification des Clausilies, établie d'après leur 
affinité naturelle, nous a engagé à extraire de notre ma- 
nuscrit la liste des espèces de ce genre intéressant, pour 
l'insérer dans son excellent Journal de conchyliologie. 
Dans ce but, et pour rendre ce petit travail plus complet, 
nous y avons ajouté, en les marquant d'une +, les espèces 
qui manquent à notre collection, mais dont il y a de 
bonnes figures et également de bonnes diagnoses, les- 
quelles nous ort permis de les reconnaître suffisamment 
pour leur assigner la place qu’elles doivent avoir, d'après 
notre manière de voir. 

M. Rossmaessier, dans son Iconographie (Fasc. 1. 
p. 76), ouvrage vraiment indisvensable pour l'étude des 
Mollusques de l'Europe et des pays littoraux de la Médi- 
terranée, et, après lui, M. Louis Pfeiffer, dans sa Mono- 
graphie classique des Hélicées, ont fait voir l'insuflisance 
des classifications usitées jusqu'alors pour les Clausilies, 
et généralement basées sur des caractères tirés presque 
uniquement de la configuration de la surface du test. 
Ces savants ont démontré que ce n'est point le test, mais 
que ce sont les plis ou lamelles de l'intérieur de l'ouver- 
ture qui sont le plus propres à fournir le meilleur crite- 
rium à une classification rationelle, c'est-à-dire à une 
classification qui réunit le mieux les espèces qui ont le 
plus de rapports naturels entre elles, et qui en même 
temps n'oblige pas de rompre ct de séparer trop souvent, 
quelquefois même d'une manière bien choquante, les 
diverses faunes. 

Cependant, pour obtenir celte réunion naturelle des 
espèces, il ne faut pas non plus s'attacher trop exclusive- 
ment et trop minutieusement aux caractères tirés unique- 
nent des plis aperturaux, car cette voie conduirait de 


— 309 — 


rechef à une c'assification artificielle. Pour éviter cet 
écueil, il faut donc aussi avoir égard, mais d'une manière 
plus secondaire, aux caractères fournis par les autres 
parties de la coquille, telles que le test, la spire, la suture, 
la nuque, l'ouverture, le péristome, etc. 

C'est en suivant cette manière de voir que nous avons 
rangé notre collection et rédigé le présent catalogue. 

Nous y avons cité les figures qui se trouvent dans les 
ouvrages de notre bibliothèque, ayant laissé de côté toutes 
celles que nous n’avons pas vues, ainsi que celles qui nous 
ont paru être seulement des copies dont nous avions déjà 
cité les figures originales. 

Quant aux synonymes, nous n'avons rapporté que ceux 
qui ont été, ou qui sont encore plus ou moins usités, et 
ceux qui correspondent à une figure publiée. 

Quant aux variétés, nous nous sommes borné à celles 
qui nous paraissent mériter d’être signalées, et à celles 
qui ont reçu des noms particuliers, ayant élé envisagées 
par des conchyliologistes comme étant des espèces. 

Nous avons accompagné d'une diagnose la plupart des 
espèces non décrites, nous étant servi de la terminologie 
établie en 1836 par M. Rossmaessler (Iconogr. nr. p. 8) 
pour désigner les divers plis aperturaux, et ayant cons- 
tamment cherché à nous rapprocher, autant qu'il nous a 
été possible, de la précision et de la clarté qui distinguent 
si éminemment les diagnoses de M. Louis Pfeifler. 

M. Schmidt d'Aschersleben, déjà connu avantageuse- 
ment par ses recherches conchyliologiques, et particulié- 
rement par son travail sur les dards des Hélices (Zeitschr. 
für Malakozool. 1850, pag. 1), vient de publier dans le 
même journal (1851, p. 184) un mémoire sur les plis 
aperturaux des Clausilies, et d'en démontrer les avantages 
sur les autres parties de la coquille dans la classification 
de ce genre de Moilusques. C'est dans ce mémoire que 
M. Schmidt appelle l'attention sur une lamelle qui, quoi- 


— 3600 — 


que connué depuis longtemps, n'a cependant pas été 
jusqu’à présent prise en considération, sous le rapport du 
secours qu'on peut en tirer pour la classification, et, dans 
quelques cas même, pour la détermination des espèces. 
Etant placée sur l'avant-dernier tour, près de l'extrémité 
postérieure de la Jlamelle aperturale supérieure, et s’éle- 
vant en spirale jusqu'au point d'attache de l'osselet 
(Clausilium), elle fait évidemment partie de l'appareil 
claustraire, empêchant l'osselet, lorsqu'il est ouvert, de se 
déplacer en glissant à gauche (Küster, Monogr. p. 41). 
Cette lamelle, à laquelle M. Schmidt a donné le nom de 
lamella spiralis, se trouve dans la plupart des Clausilies. 
Dans les unes, elle est attenante à l'extrémité postérieure 
de Ja Jamelle supérieure, et en forme en quelque sorte le 
prolongement (am. sp. conjuncta) ; dans d’autres, et 
c’est le plus grand nombre, elle en est séparée, étant plus 
rapprochée de la suture (lam. sp. disjuncta); dans d'autres 
enfin, elle manque entièrement. 

Nous devons encore faire observer que le signe ! placé 
après un nom de lieu, indique que nous y avons trouvé 
nous-même l'espèce dont il s'agit. 

Le nom de la personne de laquelle nous avons reçu 
une espèce, et qui ordinairement nous en a indiqué la 
localité, est placé entre parenthèses. 

Le numtro posé devant les noms d'espèces, est un 
numéro courant, auquel se rapporte Ja table alphabétique 
des noms (f). 


(1) La personne dont nous avons reçu le plus de Clausilies est 
M. Louis Parreyss, marchand naturaliste à Vienne, Leopoldstadt, N° 214. 
C’est sans contredit lui qui a le plus contribué à répandre dans les collec- 
lions les espèces de ce genre. Il en a lui-même distingué un grand 
nombre dé thès bonnes. Mais ilest facheux, qu’entrainé par la facilité 
qu'il a de saisir les moindres différences, il se soit laissé trop souvent aller 
à en établir de fort mauvaises, qui quelquefois méritent à peine le nom 
de variété. Quant à ses prix et au choix des échantillons, nous avons tou- 
jours eu lieu d’en être tres satisfait. M. Parreyss, étant en possession de la 
collection de feu M.de Ziegler, il esttrès à mème de connaître les espèces 
établies par ce conchyliologiste, 


— 361 — 


ELAUSILIA, Draparnaud. 
Sect. 1. 


Species dextrorsæ. Lunella nulla; plicæ palatales 
plures : lamella spiralis disjuncta ; anfractus ultimas basi 
rotundatus; testa plus minusve plicata, tenuiuscula , 
livida; peristoma continuum, leviter solutum. — Habi- 
tant in regionibus montanis Fransylvaniæ. 


1. BIELZIT. — Parreyss. Küster Monogr. T. 11. f. 29-32. 
Pfeiffer in Zeitschr. 1848. p. 121. — TRANSYLVANIA 
(Parreyss). 

Os. Testæ forma, lamellarum parietalium situ et lunellæ defectu, 
Baleæ lividæ persimilis et transitum quasi inter hoc genus et Clausi- 


lias formare videtur. Ciausilium perfectum, apice sinuato-excisum, in 
fundo palati interdum distincte conspicitur. 


2. LISCHKEANA. — Parreyss in sched. — Transyz- 
VANIA (Parr.). (PI. 11, fig. 1.) 

8. Minor. Alt. 14; diam. 3 mill. — Transyzvanra (Parr.). 

Testa dextrorsa, rimata, fusiformis, leviter plicalo-striata, 
solidula, nitidiuscula, obscure violascenti-brunea; spira regu- 
lariter attenuata, apothemis a penultimo anfractu fere rectis ; 
anfr. convexiusculi, ultimus antice albidus, rugosus, ad rimam 
angustam leviter gibbosus ; sutura albo-filosa, passim papillis 
slriæformibus parce instrucla; apertura rhomboideo-ovalis ; 
lamellæ mediocres, fere æquales, postice coniventes; plicæ 
palatales 3 (tertia brevis, latiuscula); subcolumeltaris breviter 
emersa, lunella nulla; clausilium in fundo faucis conspicuum ; 
peristoma continuum, undique solutum, expansum, intus albo 
vel fusculo labiatum. Alt. 16-18; diam. 3 1/2-4; apert. alt. 
4, lat, 3 mill. 


Ons. Differt a præcedente : forma graciliore, colore, sculptura 
subtiliore et plicarum palatalium numero, 


3. PRUINOSA — Parreyss in sched. — TRANSYLVANI& 
{Parr.). 


LS 


Ogs. Præcedenti peraflinis; modo differt : testa magis contracta, 
plicis minus elevatis, peristomate simplici nec labiato, et numero 
plicarum palatalium, quarum 2? nec 4 adsunt. 


Sect.: 2; 


Species sinistrorsæ. Lunella nulla ; plica palatalis unica, 
supera; lunella spiralis continua; anfractus ultimus pro- 
tractus, basi rotundatus; testa costata vel striata; peris- 
toma continuum, reflexum. — In ins. Portorico et in 
America centrali inveniuntur. 


4. TRIDENS (Turbo). — Chemnitz. f. 957. Pfr. No 1.— 
costulata. Lamk. Küst. T. 1. f. 1.2 Rossmaessler. f. 718. 
Helix bicanaliculata. Feruss T. 166 f. 1. — Ins. Por- 
TORICO. 


5. + EPISTOMIUM. — Küst. T. 1. f. 5-8. PF. No 2. — 
Nov.-Granapa tert. Pfr. in Malac. Zeits. 1852, pag. 80. 


DECL 19 

Lunella nulla, rarissime obsoleta; plicæ palatales 
plures; lamella spiralis plerumique disjuneta; anfractus 
ultimus appressus, basi rotuncatus ; testa lævigata, plus 
minusve solida, lutescens vel rufo-cornea; peristoma 
continuum, solutum., — Âsiæ meridionalis, ins. Philip- 
pinarum et Javæ incolæ. 


6. VALIDA. — Pfr. in Zeitsch. 1849. p. 106. — Cnixa 
(Shuttieworth). 

7. +. JUNGHUNII. — Philippi in Küst. p. 23. T. 2. f. 
5-7. Pfr. No 20. — Java. 

8. +. MORITZI. — Mousson Conch. Javan. T. 4. f. 8. 
— Java. 

9. CORTICINA. — V. d. Busch. Küst. T. 2. f. 24 25. 
Pfr. No 17. — Java. (Albers). 


— 363 — 


10. JAVANA. — Pfr. {No 22. Küst. T. 2. f. 26-28. — 
Java (Albers). à 


11. HELDIT. — Küst. T. 2. f. 29-31. — Javana var. 
« Aperturæ margine columellari stricto. » Pfr. L. c. 
8. Baronensis. — Mouss. Conch. Jav. T. 4. f. 7. — 


Ins. Nusa. — Baron prope Java (Mouss.). 


12. COCHINCHINENSIS. — Pfr. No 66. Küst. T. 1. f. 
23. 24 — Cocuincuina (Colombo). 


13. {. PHILIPPIANA. — Pfr. No 68. Küst. T. 11. £. 7-9. 


— IMPERIUM BIRMANUM. 


14. ;. LOXOSTOMA. — Benson. Pfr. No 19. — Benga- 
lensis. V. d. Busch. Küst. T. 2. f. 11-13. 


15. Y. CORNEA — Philippi in Küst. T. 2. f. 1-4. Pfr. 
N° 21. — Java. 


16. F. ORIENTALIS. — V. d. Busch. Küst. T. 2. f. 17- 
19. Pfr. No 44. — Java. 


17. CUMINGIANA. — Pfr. No 23. Küst. T. 11. f. 17-19. 
(Lunella obsoleta adest.) — Ixs. Parrippranx (Cuming). 


18. CYLINDRICA. — Gray. Küst. T. 11. F. 12-16. Pfr. 
No 82. — elegans. Huttson teste Pfr. in Zeitsch. 1849. p. 93. 
— Hyuaraya (Shuttlex.). 


Sect. 4. 


Lunella nulla; plicæ palatales plerumque 4; lamella 
spiralis disjuncta; anfractus ultimus ad rimam leviter 
compressus, ideo ad basin paulo gibbus ; testa lævigata, 
nitdula, diaphana, cornea; peristoma plerumque conti- 
nuum, appressum, reflexiusculum. Plurimæ habitant in 
Europæ meridionalis parte occidentali, nonnullæ in 
Corsica, Sardinia et in Tenerifla, perpaucæ in Grermania 
boreali et Anglia. 


— 364 — 


19. SANDRIL — Küst. T. 2. f. 20-23. Pfr. No 3. — 
honorifica. Parr. in sched. — DarmarTra (Parreyss). 


20. PLUMBEA. — Rossm. f. 617 Küst. T. 11. f. 33-36. 
Pfr. No 10. — TransyLvaniIA (Parr.). 

O8s. A præcedente satis differt : statura minore, testa gracilinre, 
livida, interdum pruinosa; sutura candido-filosa, et plica palatali 
tertia brevi, cum secunda confluente. Specimina minora similia sunt 
CL. albocinctæ, sed lunella deficiente statim agnoscuntur, 


21. STRAMINICOLLIS. — Parreyss in sched. — Tran- 
SyLvANIA (Parreyss). (PI. 1f, fig. 2.) 

Testa rimata, fusifurmis, sublævigata, superne obsole pli- 
cata, solidula, ntidiuscula, saturate livida; spira supcrne 
breviter altenuata, obtusiuscula ; anfractus 10 convexiusculi, 
ultimus antice straminenus, rugoso plicatus, basi rotundatus ; 
sutura candido-filosa ; apertura ovalis ; lamella supera parva 
inferior valida, strictiuscula ; plicæ palatales 2 fere in medio 
parietis ; lamella spiralis disjuncta, valde distans ; lunella 
nulla ; peristoma continuum, soluum, expansum intus albo- 
sublubiatum. Alt. 19; diam. 4 f/2; apert alt. 5, lat. 4 mil. 


22, CANESCENS. — Parreyss in sched. — TRANSYLVANIA 
(Parr.). 
Os. Differt a præcedente, cui habitu persimilis : testa contrac- 


tiore, subturrito-fusiformi, omnino lævigata, pruinosa; plicis palata- 
Jibus nuilis. Alt. 13; diam. 4 mill, 


23. GLORIFICA. — Parreyss in sched. — TRANSYLVANIA 
(Parr.). 


Ogs. À duabus præcedentibus facile distinguitur : testa Lota plicata, 
plicis distantibus, parum elevatis; plicis palatalibus 3, profundis, su- 
pera distincta, ceteris obsoleiis. Alt. 13 ; diam. 4 mill. 

24. MACEDONICA. — Rossm. f. 624. Küst. T. 11.f 
37-41. Pfr. No 9. — MaceponrA (Parreyss). 


25. MARGINATA. — Ziegler. Rossm. f. 107. f. 626. 


Küst. T. 12. f. 45-48. Pfr. No 8. — MEHADIA BANATUS 
(Parreyss). 


— 365 — 


8. Minor. Al. 15; diam. 41/3 mill. — bilabiata. Tri- 
valdsky nec Wagner (teste Pfr. [. ©.) — TRANSYLvANIA. 


26. REGALIS. — Parr. Küst. T. 11. Ê. 42-45. — Tran- 
SYLVANIA (Parreyss). 


26 a. PARREYSSI. — Ziegl. Rssm. f. 628. Küst. T. 12 
f. 49-52. Pfr. No 7. — Monr. CarparTm (Parreyss). 

Os. A præcedente differt : statura plerumque majore ; fauce su- 
perne ad marginem exteriorem callo albo incrassata, 


27. BIDENS (Helix). — Müll. Drap. C. Pfeiffer. — Turbo 
laminatus, Montagu. — Pfr. N° 4. 


æ  Normalis. — Drap. T. 4. f. 5-7. C. Pfeiff. T. 3. f. 
25. Rossm. f. 461. — Hezv.! Sapaun.! Sryrra! 

8. Minor, testa paulo tenuiore. Rossm. f. 462. — Styriaca 
Parr. — Styria (Parr.). Ascozr p1 Roma (Orsini). 

y. Major, testa plerumque solidiore. Chemnitz. f. 960. 
N° 1. Rossm. f. 463. — grossa, Liegler. — Epensee Austriæ ! 
Carxio1tA (Schmidt); FLorenrrA! Ascori 1 Roma (Orsini). 

d. « Saturate rufa vel rubicunda, gracilis. » Pfr. I. c. 
Rssm. f. 465. — granatina, Ziegl. — Helv.! Lombarüia! 
Sabaud.! Carnioz. (Schmidt). 

e. « Gracilior, sutura albo-subfilosa, prist. sæpe vix con- 
nexo.» Pfr. 1. e. Rissm. f. 464. — ungulata, Ziegl — Carx. 
(Scbmidi) CarinTura (Parreyss). 

n. Testa tenerrima, pallide cernes. Alt. 16; diam. 3 1,2 
mill. — Pokroi Lirauanix (Dubois). 

£. Albina, virenti-hyalina (ad formam typicam) vel rubes- 
centi-hyalina (ad var. à. pertinens). Bex Helveuæ occident ! 
SaBAUDIA ! 


S$. Albina, sutura alba, anfractibus medio fascia candia 
cinctis. — Bex ! 

28. FIMBRIATA. — Muüdhlfeldt. Rssm. f. 106. Fartm. 
Gaster. T. 51. f. 1-3. Küst. T. 12. f. 31-39. Pfr. No5. — 
CarnioLIA (Schmidt); Carinruia (Lacheiner). 


+ Ses 


8. « Saturatius virenti-lutea, collo palatali extus auran- 
tiaco.» Pfr. 1. ©. — saturata, Ziegler. — CarNioLra 
(Schmidt). 

y. Albina, virenti-hyalina — virens, Mühlf. — CarnioLra 
(Schmidt). 


Os. Præcedenti persimilis, modo differens : colore siramineo, 
callo palatali crasso, candido, margini paralello, et plica palatali sæpe 
obsoleta, 


29. CERATA. — Rossm. f 258 — detrita, Ziegl. — 
fimbriata, v. d. Pfr. 1. e. — Buccovina (Partsch). 


8. Minor, tenuior, callo parietali obsoleto. Alt. 12; diam. 
3 mill. — olivacea, Parr. in sched — ArLBanra (Parreyss). 


30. COMMUTATA. — Rossm. f. 269. Küst. T. 12. f 40- 
44. Pfr. No 11. — Carniozia (Küster). 

8. Minor. Alt. 10; diam. 2 {2 mill. — anexa, ZLieg. 
(test. spec. a Parr. miss.). — Canniozia (Schmidt). 

y. Testa tenuiore, plicis palatalibus infimis validioribus. 
— umbrosa, Küst. in sched. — Isrria (Küster). 


31. SUCCINEATA. — Ziegl. Rssm. f. 193. Pfr. No 15. 
— CarnioLiA (Schmidt); KLaGENFuRT (Parreyss). 


32. CAPILLACEA. — Rossm. f. 194. Pir. N° 32. — 
Daruaria (Küster). 


33. CURTA. — Rossm. f. 268. Pfr. No 13 —— LaiBACH 
Carniouix (Schmidt). 


34. COMENSIS. — Shuttleworth. Pfr. in Zeitschr. f. 
mal. 1849 p. 108. — blanda, Villa Cat. Moll. della Lom- 
bard. p. 7. nec Ziegl.— CirnoBsio, MoLTRAsIO provinc. 
comens. (Shuttleworth). 

Ogs. Claus. splendenti Charp. N° 422 habitu haud insimilis, 
sed satis d'ffert : testa minus nitenti, ulüimo anfractu rotundato, basi 
leviter gibbo nec subcristato-compresso, plica palatali infera emersa, 
allo palatali profundo, quo altera species plane &estiluta est. 


— 367 — 

35. ORTHOSTOMA. — Yenke. Pfr. No 14. — tæniata, 
Liegl. Rssm. f. 192. — BerCHTESGADEN Bavariæ (Roth); 
Würtembergà (Kurr); Moravia (Parreyss). 

8. Gracilior. — filiformis, Parreyss. — Banarus (Parr.). 

36. DIODON. — Studer. Rssm. 189. Pfr. No 12. — In 
rupibus graniticis ad radices cespitum vallis Divedriæ ad 
pedem meridionulem Montis Sempronii : Isezza ! Gonpo 
(Venetz). 

37. MOUSSONT. — Charp Pfr. N° 30. — In fageuis 
moutis Albis prope Ticurum (Mousson). 

Ogs. In descriptione Pfeifferiana testa oprca dicitur, quamvis in 
omnibus nostris speciminibes peilucida, lævigata et nitidula est. 
Plica palatalis infima sæpe obsoleta, interdum adea plane deficit, 

38. VARIANS. — Ziegl. Rssm. f. 263. Küst. T. 16. f. 
32-3640. Pfr: T7: f 24:25. :Pfr: N° 81: ALPES STYRIÆ 
(Partsch); CariNruiæ (Parreyss). 

8. Virenti-albida — diaphana, Ziegl. C. Pfr HE TT. 7. 
f. 20, 21. — CarinTmia (Parr.). 

39. THOMASIANA. — Charp. Küst. pag. 48. T. 5. f. 
10-13. — CASTELLAMONTE PEDEMONTH (Thomas). 

40. KUSTERI. — Rossm. f. 254. Küst. ‘T. 12. f. 1-4. 
Pfr N° 6. — adjaciensis, Shutilew. Molil. Cors. p. 10. 
SaRDINIA (Blauner); Corsica (Shuttleworth). 

8. Costulato-striata. — Var. Blauneri, Shuttlew. Küst. 
T. 12. f. 9-12. — SarpiniA (Blauner). 

41. MEISNERIANA. — Shuul. Küst. T. 12. f. 1-4. Pfr. 
N° 75.— Fiumorse Corsicæ (Shuttleworth). 

8. Minor, lutescenti-cornea. Alt. 13; diam 4 mil. — 
Webbiana, Charp. Olim. in litt. — Tenerirra (Webb.). 

Os. In omnibus nostris speciminibus lusella plane deflicit. 


42. TURGIDA. — Ziegl. Rssm. f. 191. Pfr. No 79 — 
Buccovina (Parreyss). 


— 368 — 


43. INSERTA. — Porro in Vilia Disp. p. 68. Küst. T. 8. 
{. 6-9. Pfr. N° 216. — vulcana, Parr. — ‘TRANSYLVANIA 
(Parr.)- 

Os. À præcedente solum differt : testa magis turgida, lamellis et 
plica palatali (unica, sugera) plus minusve obsoletis. 


44. INTERMEDIA. — Schmidt. Pfr. No 26. — Car- 
NIOLIA (Schmidt). 
Os. Fabitum À, ventricosæ refert, sed aperturæ configuratione 


et lunella defectu ab illa, quæ ipsa ed aliam sectionem pertinet, satis 
diversa est, 


451 COSTATA. — Ziesl.,  G..Pir.-IU..T..1, FPT: 
Rssm. f. 181. Pfr. No 27. — Isrria (Schmidt) 

46. VIRIDINA. — Ziegl. Rossm. 261. Pir. No 77. — 
Menabia BANATUS (Parr.). 


8. Contractior, minor, apothemis fere rectis. Alt. 12; 
diam. 3 2,3. — ‘TRANSVLVAN'A (Parr.). 


Sect. 5. 


Species habitu inter se persimiles. Ab omnibus als 
constantes distinguntur; testa costulata, subcinerea vel 
potius pruinosa, plicis palatalibus plerumque 2, raro 1, 
nunquam 3 vel pluribus instructa; lunella nulla vel im- 
perfecta ; lamella spiralis disjuncta. — Fere omnes 
Dalmatiæ incolæ. 

Ogs. Ob testam opacam plicæ non apparent nisi acidi nitrici gutta, 


in partem testæ cui adherent, instillata et statim aqua abluta, cons- 
picuæ redduntur. 


47. + ACULUS. — Benson. Küst. T. 1. f. 25-27. Pfr. 
No 158. — Ins. Causan CHixz. 


48. +. ARMATA. — Kutschig. Küst. T. 2. f. 8-10. Pfr. 
No 63. — DALMATIA. 


49. ABRUPTA. — Küst. T. 1. f. 13-16. PF. No 64 — 
DarvmarTiA (Küster). 


— 369 — 


50. FORMOSA. — Ziegl. Rssm. f. 111. Küst. T. 10. f. 
46-49. Pfr. No 62. — Ins. MEeceDA DALMATIæ (Partsch). 


51. STRIGILLATA. — Mühlfeldt Rssm. f. 110. Küst. 
T.10 f. 36-39. Pfr. No 61. — sulculosa, Menke. — Racusa 
{(Partsch). 

52. IRREGULARIS. — Ziegl. Rssm. f. 112. Küst.T. 1. 
f. 9-12. — sulcosa, Wagn. Pfr. No 85. — DarLmaTIA 
(Parreys). 

8. « Major. distineta albo-costulata. » Pfr. 1, ©. — cuta- 
phracta, Parr. — DaLuATIA (Parr.). 

y. Testa tenuiore, subdiaphana, sublævigata vel obsolete 
costulata. — callosa, Parreyss. — Darmarra (Parreyss). 


53. EXARATA. — Ziegl. Rssm. f. 108. Küst. T. 10. f. 
29-33. Desh. in Fér. T. 165. f. 5. Pfr. No 59. — Racusa 
(Bronn); NARENTA Dazu. (Küst.). 

8. Minor, gracilior, apice fusco. Küst. T, 10. f. 34. 35. 
— denegabilis, Ziegl. — Is. Mecena (Partsch). 


54, T. RETUSA. — Oliv. Voy. T. 17. f. 2. Desh. in Fér. 
T. 165. f. 6. Pfr. No 56. — Is. CRETA. 


55. SULCOSA. — Mühlf. Rssm. f. 109. — /amellosa, 
Wagner nec Villa. Küst. T. 10. f. 40-45. Pfr. No 60. — 
Racusa (Küst.). 


56. FILOGRANA. — Ziegl. Rssm. f. 264. Küst. T. 10. 
f. 25-28. Pfr. No 33. — Mons Lors CariNrH1æ (Lacheiner ); 
CarnioLta (Schmidt). 

8. Testa tenuiore, peristomate candido. — distinquenda , 
Liegl. — Croarta (Parr.). 


57. EXIGUA. — Lowe. Küst. T. 10. f. 12-15. Pfr. 
No 214. — Funcuaz Manerz (Heer). 


Oss. Lamella supera magna, profunda, transversa, rufa; infera 
mediocris, marginem attingens, recte adscendens, alba; plicæ pala- 
tales 2, superæ ; columellaris vix emersa; lunella nulla ; lamella spi- 
ralis continua sicut in duabus sequentibus. 

24 


— 370 — 


58. DELTOSTOMA. — Lowe. Küst. T. 10. f. 21-24. 
Pfr. No 34. — Ins. Maprra : PrasA Formosa (Albers); 
GurceuLuio (Heer). 

8. Paulo minor et gracilior. — Maderensis, Parreyss. — 
Mavera (Parr.). 


Os. Plica palatalis una, supera, interdum tamen alteræ vestigia 
observantur. Lunella omnino deficit, Species variabilis magnitudine 
et testa plus minusve ventrorsa. 


59. LOWEIÏI, — Albers in Zeitschr, 1852. pag. 31. — 


Porrosanro (Albers, a CI, Webb. olim. pro CL. deltostoma 
communicata). 


Os. Spira deorsum ventricosa, coslis validis nec costulis et an- 
fractibus convexis a præcedente perdiversa. 


60. CRISPA (Helix). — Lowe. Pfr. No 210. — Pars 
septent. Ins. ManerÆ (Heer); Riserro Frio (Albers). 


Ors. Pulchra species. Testa nigricanti-rufa, strigis maculisque 
lutescenti-albidis elegantissime variegata ; anfractus penultimus sub- 
inflatus ; plica palatalis una, supera ; lunella nulla, 


Sect. 6. 


Species ab illis sectionis precedentis differunt : lunella 
plus minusve perfecta; testa albida, imo cœrulescenti 
cretacea ; peristomato continuo, soluto, interdum breviter 
protracto. 


Ogs, Omnes in regionibus orientalibus maris Mediterranei, haud 
procul littoribus et in ejus insulis, habitant. 


61. SYRACUSANA. — Phil, Sicil. L. T. 8. f. 23. Rssm. 
f. 255. Küst. T. 8. f. 22-25. Pfr. 84, — Sicnnra (Escher); 
Mazra (Schwerzenb.). 


62. PROFUGA. —- Charp. — Morea (Deshayes). 


Testa breviter rimata, fusiformis, apice semper integra 
eleganter costulata, costulis aibidis, interstitiis pallide cor- 


RIVE 


neis, spira regulariter attenuata, apice lævigato, fusculo, 
anfractus 10, convexiusculi, sensim accrescentes, ultimus 
vix validius ac ceteri, costulatus, basi ad rimam leviter 
cristatus; apertura oblongo-ovalis; lamellæ compressæ, 
conniventes, supera minuta; plicæ palatales 2, supera 
longa, infera e lunella recta stricte descendens ; lamella 
spiralis disjuncta ; peristoma continuum, solutum, acutum, 
breviter expansum. Alt. 13; diam. 3 mill. 

Oss. Differt a præcedente : statura minore et graciliore; apice 
semper integro ; anfractu ulimo a latere non-compresso, lunelia 
magis perfecta, et peristomate minus expanso. 

À CI. Deshayes sine nomine benevole communicata. 

63. OSC:TANS. — Fér. Proër. No 524. (espec. ab auct. 
1823 accepto). — Marta (F'érussac). 

Ogs. À duabus præcedentibus, cui persimilis, distinguitur : testa 
densissime costulato-striata nec costeta, et 3 plicis palatalibus nec 2, 
quarum supera suturæ filosæ paralella, altera paulo longiore, antice 
obliqua et tertia juxta subcolumellarem posita. 

64. ANATOLICA. — Roth, Diss. T. 2, f. 5. Rssm. f. 693. 
Pfr. No 166. — Cacao Svriæ (Roth). 


65. GROHMANNIANA. — Partsch. Rssm. f. 160. Küst. 
T. 8. f. 8-11. Pfr. 165. — Pareruo (Meyer). 


66. CANTRAINEI. — Desh. in Fér. T. 166. f. 3. — 
sicula, Benoit (teste Parr.). — SiciLiA (Parreyss). 

67. +. LESINENSIS. — Kutschig. Küst. T. 4. f. 1-3. — 
Ixs. Lesina. Dalm. 

68. PETRORSA. — Parreyss. Pfr. in Zeitschr. 1848. 
p. 122. — GræciA (Parreyss); More (Bourguignat). 

69. SCHUCEHIT. — Voich. Rssm. f. 253. Küst. T. 9. f. 
12-15. Pfr. No 88. — Græcra (Boissier). 


70. GRISEA. — Deshayes in Fér. T. 165. f. 3. (test 
spec. ab auct. benev. comm.) Pfr. No 148. Alt. 17; diam. 5 
mill. — Morea (Deshayes). 


Te 


8. Gracilior. Alt. 16 1/2; diam. 4 mill. — Morea (Roth); 
GræcraA (Hohenacker); SParTA (Bourguignat). 

Os. Præcedenti speciei forma et magnitudine similis sed satis 
differt : testa magis ventrosa, fere omnino lævigata, nitenti; plicis 


palatalibus 2 superis, paralellis, superiore longa, inferiore brevi, 
lunellam imperfectam fere tangente; peristomate vix soluto. 


71. CINEREA. — Phil. Sic. L. T. 8. f. 24. Küst. T.5. f. 
41-44. Pfr. No 98. — ominosa, Ziegl. Rssm. f. 168. — 
CASTELLAMARE (Boissier). 

O8s. Habitu præcedenti similis, sed facile distinguitur : testa s0- 
lidiore, distinctius albida, et plica palatali plane deficiente. 


72. LACTEA — Ziegl. Rssm f. 616. Pfr. No 103. —Ins. 
Corru (Partsch). 


73. CONTAMINATA. Ziegl. Rssm. f. 105. Küst. T. 9. f. 


20-22. Pfr. No 102. — Ins. Corru (Partsch); CEPHALONIA 
(Parr.). 


8. Minor. Alt. 14; diam. 4 mill. — Heldreichi, Parr. Cat 
p. 1. — GRÆcCIA (Parreyss). 


Os. Specimina nostra omnia cervicem gibbum, nec rotundatum, 
exhibent. 


74. OBLIQUA. — Müblfeldt (test Menke in sched.). — 
Corru (Menke). 


Os, À duabus præcendentibus cervice perfecte rotundata dif- 
fert. 


75. +. MUNDA. — Ziegler. Rssm. f. 247. Küst. T. 9. f. 
23-26. Pfr. N° 87. — Ruopos, SMyYrNaA. 


76. ALBESCENS. — Menke. Pfr. No 100. — SrciLra 
(Parreyss). 


77. +. JANIL — Küst. T. 8. f. 30-33. 


78. AGNATA. — Partsch. Küst. T. 4. f. 7-9. Pfr. No 99. 


— albescens, Liegl. Rssm. f. 256. — Dar. (Schmidt); CRoAT. 
(Parrs) 


— 373 — 


79. PUNCTULATA. — Küst. pag. 36. — Philippii, Küst. 
Olim. T. 3. f. 22. 23. — candidescens, var. y. Pfr. No 97. — 
viduata, Costa (test. Orsini). — Mont. APRüTrIH supra Ascu- 
lum in Piceno (Orsini). 


8. Paulo minor. plagis corneis, majoribus maculata. — 
cæsia, Parr. — Bupua (Parr.). 


Ogs. Habitu præcedenti similis, confundi autem non potest propter 
plicas palatales distinctas. Sequenti, præcipue hujus varietatis elon- 
gatæ, forma graciliore, nitore et colore lactescenti aflinior, sed nu- 
mero et situ plicarum satis diversa. 


80. +. CANDIDA. — Pfr. Küst. T. 9. f. 8-11. — Ins. 
Canpia. 

81. DALMATINA. — Partsch. Küst. pag. 9. Pfr. No 92. 

æ. Typica. Küst. T. 3. f. 4-7. Desh. in Fér. T. 166. f. 5. 
— VErGoRAz Dam. (Partsch.). 

8. Elongata. Küst. T.3. f. 10. Rssm. f. 97. — SpaLaTo 
(Parr.). 


y. Costulata. Küst. T. 3. f. 3. — Srravcra Dar. 
(Schmidt). 

d. Lagostana. Küst. T. 3. f. 8-9. *. — corrugata, Menke (?) 
nec Drap. — Ins. LacosrTa (Schmidt). 


82. AQUILA. — Parreyss. Pfr. No 94. — dalmatina, var. 
minor Küst. in litt. — Ins. Lacosra (Parreyss). 


Ogs. Nihil aliud nisi statura minor hanc testam a specie præcedente 
distinguit, 

83. KUTSCHIGIL. — Küst. T.3.f. 12-14. Pfr. No 89. — 
costicollis, Parreyss in sched. — Macarsca (Schmidt). 


8. Gracilior. Küst. T. 3. f. 15. 16. — dalmatina, v. con- 
tracta. Rssm. f. 694. — contracta, Parr. — Ins. BrazzA 
(Küster). 


Ogs. Plica palatalis supera sæpe obsoleta, et modo acido nitrico 
adhibito pone lunellam conspicua evadit. 


— 374 — 


84. MACARANA. — Ziegl. Rssm. f. 97. F. 631 D. Küst. 
T.3.f. 18-21. Pfr. No 90. — Macarsca Darm. (Parr.). 


8. Minor. Küst. FT. 3.1. 17. — v. stenostoma, Rssm. f. 631. 
a. — Macarsca (Küster). 

y. Indumento albo plane destituta. — castanea, Parr. 
Cat. p. 1. — SiciurA (Parreyss). 

85. ALMISSANA. — Küst. T. 3. f. 24-31. Pfr. No 91. — 
ALmissA DaLuarTræ (Küster). 


86. VOITHIT. — Rssm. f. 246. Küst. FT. 9. f. 33-36. Pr. 
No 41. — Misrra (Boissier, Bourguignat}; Ixs. Lespos. 
(Parr.). 

Ogs. Ob testam dextrorsam ab affinibus statim distinguenda. 
Luneila brevis, latiuscula; subcolumellaris vix emersa, 

87. f. HELLENICA. — Küst. T.9.f. 41-44. — GRræÆcra. 

88. SCOPULOSA. — Parr. is sched. — Ins. ZACyYNTaUS 
(Parreyss). 

Ops. A sequente, cui maxime aflinis, satis didfert : stalura minore, 
testa candida (nec cœrulescenti-albida), magis nitente, anfractibus 
convexioribus, lævigatis, ultimo striato (nec rugoso), basi in cristam 
unicam, acutiusculam compresco. Lunella parva, arcuata, plica pala- 
talis una supera, brevis. Alt. 13; diam. 3 mil. 

89. COŒRULEA. — Fér. Rssm. f. 99. Pfr. No 47. — 
bifurcata, Desh. in Fér. T. 165. f. 1. — Cuios (Ferrus.); 
Morea (Deshayes); Ixs. Syra (Schwerzenb.). 

8. Gracilior. sulco basali minus profundo. Alt. 16; diam. 
3 mill. — GræciA (Boissier). 

90. CRETENSIS. — Mühlfeldt. Rssm. f. 245. Küst. T. 10. 
f. 5-11. Pfr. No 48. — Crera (Parisch). 


91. BOISSIERI. — Charp. Küst. ‘T. 9. f. 27-32. Pfr. 
No 46. — Naur-EL-Kezp prope Beirur (Boissier). 
8. Minor. — birugata, Parr. Cat. p. 1. — Syria (Parreyss). 


92. ALBERSI. — Charp. -- Naur- PAPER prope BErry- 
spy (Albers) (Bourguignat) 


Testa vix rimata, fusiformis, subopaca, absque nitore, fus- 
cescenti-cinerea, argute albido-costulata; spira regulariter 
attenuata, apice saturate fusca, acutiuscula ; sutura albo- 
filosa ; anfractus 11, vix convexiusculi, ultimus rugosulus, 
pone aperiuram leviter constrictus, basi bicristatus, cristis 
albis, compressis, inferne confluentibus, a margine remotis 
(1 12 mill.); apertura mediocris, ovalis, intus albida; lamella 
supera valde compressa, stricta, infera flexuosa; plica pala- 
talis 1, supera ; subcolumellaris immersa; lunella distincta, 
leviter arcuata; lamella spiralis disjuncta; peristoma undique 
solutum, eæpansum, acutum. Alt. 18; diam. 3 112; apert. alt. 
3; lat. 2 mill. 


Ogs. À præcedente satis differt : esta costulata, fuscescenti- 
cinerea, spira graciliore, apertura minore et lunella distinctiore. 


93. BYZANTINA. — Parr. Cat. p. 1. — Crera (Parreys). 


Testa vix rimata, fusiformis, sublævigata, cœrulescenti- 
albida, maculis punctisque corneis parce aspersa; spira 
sensim attenuata, apice cornea, obtusiuscula ; anfractus 12 
planiusculi, summi striati, medi lœvigati, ultimus costulatus, 
basi in cristam compressus ; apertura late-ovalis, intus pallide 
livida ; lamellæ mediocres, supera marginulis, infera remota, 
subflexuosa; plica palatalis 1, supera ; subcolumellaris im- 
mersa; lunella parva, valde arcuata, latiuscula; lamella 
spiralis disjuncta; peristoma continuum, subproductum , 
simplex, undique breviter expansum. At. 23; diam. 4 112; 
apert. alt. 41/3; lat. 3 {12 mul. 

Ons. À præcedente specie statim Gistinguitur : spira minus gracili, 


ultimo anfractu basi uni-nec bicristato, et peristomate minus producto 
et expanso. 


94. TERES (Bul.). — Olivier. Voy. T. 17. f. 6. Küst.T. 
9. f. 5-7. Pfr. No 45. — CreTa (Parreyss). 

95. MILLERI. — Pfr. Küst. T. 9. f. 16-19. — SPARTA 
(Bourguignat). 

96. DISCOLOR. — Pfr. No 50. Küst. T. 8 f. 34-37. — 
GRÆCIA (Roth). 


— 376 — 
97. BIGIBBOSA. — Charp. Küst. T. 8. f. 19-21. Pfr. 
No 101. — Caramania (Boissier); Raopos (Bourguignat). 
Os. Variat magnitudine, Aït, 12-20 ; diam. 2 4134 mill. 


98. +. FORBESIANA. — Pfr. No 83. Küst. T.8. f. 5-7. 
— Lycia. 


99. +. SPRATTI — Pfr. No £2. Küst. T. 1. f. 1-4. — 
Ins. CANDIA. 


100. CORRUGATA (Turbo). — Chemn. f. 961, 962. Pfr. 
No 207. Alt. 22; diam. 4 112 miil. — cœærulea, Desh. in Fér. 
T.166. f. 6. — Morea (Deshayes). 

8. Minor. Alt. 18; diam. 3 112 mill. — corrugatä, Drap. 
T.4. f. 11. Rssm. f. 615. — Draparnaldi, Beck. Pfr. No 93. 
— CaRAMANjA (Boissier); Ixs. Rnonus (Heldr.). 

OBs. Forma typica a varietate solum differt : statura majore, spira 
potius subturrita quam fusiformi, et ultimo anfractu validius rugoso. 

101. INFLATA. — Olivier. Voy. T. 17. f. 3. Küster. T. 8. 
F. 26-29. Rssm. f. 250. Desh. in Fér. T. 165. f. 8. Pfr. N° 53. 
— CRETA (Partsch). 


102. OLIVIERI. — Roth. Diss. T. 2. f. 7. Pfr. No 54. — 
Ixs. Ruopos (Parr.). 


103. SAXATILIS. — Parreyss. Küst. T. 10 f. 1-4. Pfr. 
No 58. — Ins. Cyprus (Parr.). 


104. AVIA. — Parreyss. Cat. p. 1. — Ins. Cyrrus 
(Parr.). 

Os. Bene a præcedente differt : statura minore; sculptura subti- 
liore; ultimo anfractu abrupte atterualo, pliea palatali extus linea 
alba notata. Alt. 43; diam. 3 mill. 

105. SENILIS. — Ziegl. Rssm. f. 249. Pfr. No 55. (Lu- 
neila brevis, latiuscula.) — CErnaLonrA (Parisch). 


106. MODESTA. — Ziegl. — senilis, var. major. Rssm. 
. 248. Pfr. No 55. — Conru (Parreyss). 


Os. À præcedente distinguitur : statura majore, testa magis ven- 
rorsa, sculpiura tenuiore et ultimo anfractu basi distinctius cristato. 


mn 


107. CINERASCENS. — Küst. T. 9. f. 37-40. — Ins. 
CrerTA (Verreaux). 

108. EREMITA. — Parreyss. Cat. p. 1. — Ins. Raopus 
(Parr.). 

Os, Differt a præcedente : testa paulo majore, nitidula (nec 


opaca), ultimo anfractu basi gibboso (nec in cristam obsoletam 
compresso). 


109. MACULOSA. — Deshayes. Exp. de Morée 1836 
(teste auct.). Pfr. No 150. — Massenæ, Pot. et Mich. 1838. 
Pfr. No 149. — grisea, Roth Diss. p. 21 (ex parte). T.2.f. 
6. Küst. T. 9. f. 1-4. — Morea (Deshayes); GRæciA (Roth, 
Bourguignat); Neocasrru (Pinard). 


8. Ventricosior. parcius maculata. — GRÆcra (Parreyss). 


110. LIEBETRUTI. — Charp. — Zacynruus (Albers. CI. 
Liebetrut legit). 

Testa breviter rimata, ventrorso-fusiformis, sublœvis, niti- 
dula, opaca, lactescenti-albida , strigis punctisque corneis 
maculata; spira apice obtusiuscula, apothemis regulariter 
curvatis ; anfractus 10, conveæxiusculi, superi et ultimus, ad 
rimam compressus, striati; apertura ovali-pyriformis; la- 
mellæ mediocres, plica palatalis una, supera, longa; subcolu- 
mellaris inconspicua ; lunella imperfecta ; lamella spiralis 
breviter disjuncta; perisioma continuum, superne appressum, 
limbatum, intus albo labiatum. Alt. 113 diam. 3 mill. 


111. INSPERSA. — Parr. Cat. p.1.— Ins. Crera. 


Ogs. Differt a præcedente : statura majore, sculptura validiore, 
peristomate soluto, expanso et acuto. Alt. 42 1/2; diam. 2 472 mill. 


112. +. GRAYANA. — Pfr. Küst. T. 8. f. 15-18. — Ins. 
CERIGO. 
Sect. 7. 
Species lunella perfecta munitæ; plicis palatalibus et 
lamella spirali destitulæ ; testa cornea instructæ. 


Ogs. Galliæ meridionalis, Italiæ, Dalmatiæ et Græciæ incolæ. 


— 378 — 


{13. SOLIDA. — Drap. T. 4. f. 8. 9. Rssm. 267. — Turbo 
labiatus, Mont. Küst. T. 5. f. 18-23. Pfr. No 154. — Mar- 
SEILLE! ‘TouLon! Nizza! Borocna! Firenze! Pisa! Morea 
(Deshayes). 


8. Subalbina. — pallens, Ziegl. (teste Parreyss in sched.) 
— Hispanta (?) (Parr.). 


y. Monst. Anfractu ultimo distorto. — Pisa! 
Ogs. Interdum specimina sutura plus minusve papillifera occur- 
runt. 


114. PATULA. — Charp. Küst. p. 49.T.5. f. 14-17. An 
Cl. saxicola, Parr. Pfr. N° 119 ? — Græcra (Boissier). 


115. +. RUBICUNDA. — Küst. T. 5. f. 24-27. — CrÆcrA. 


116. PAPILLARIS (Hel.). — Müll. Drap. T. 4. f. 13. 
Rssm. f. 169. — Turbo bidens, Linn. Küst. T. 5. f. 28-31. 
Pfr. N° 140. — Papova! Firenze! VenezrA! Ascort (Orsini); 
SIciLrA (Escher); Dazu. (Schmidt); Mor£a (Deshayes); Cons- 
TANTINOP. (Bourguignat). 


8. Tenera, sutura concolore, interdum papillis minutis- 
simis parce instructa, Callo palatali obliterato. — var. pata- 
vina, Charp. Küst.'T.5.f. 36.37. — Panova! 


y. Striato-costulata. — virgata, Jan. — var. Rssm. f. 
170. Küst. T.5. f. 32-34. — TouLon (Boissier). 


J, Gracilior, costulata, costis elevatis, strictis. — sulcitana, 


Gené in Mus. Taurinensi. — Sarpinra (Gerñé). 


117. +. PROBOSCIDEA. — Küst. T. 1. f. 19-22. Pfr. 
No 111. Patria? 


118. LEUCOSTIGMA. — Ziegl. Rssm. f. 166. Pfr. 
No 124. — Monres APrurrn (Parreyss). 


8. Minor. cinereo-fusca; papillis minoribus, interdum 
obsoletis; labio crassiore, candido. — candidilabris, Porro 
a Villa Disp. p. 58. — ApruTrit (Orsini). 


RU Te 


>. Minor, veutrosior, pallide cornea, peristomate subla- 
biato. — var. samnitica, Rossm. f. 695. — ApruTTu (Orsini). 


J. Plerumque minor, violascenti-cinerea, densius papil- 
lata, Küst. T. 5. f. 45-47. — opalina, Ziegl. Rssm. f. 167. — 
Terni (Frater); Tivozi (Boissier). 


119. CANDIDESCENS. — Ziegler. Rssm. f. 104. Küst. 
F.5./f.388-40. Pfr. No 97. — ArruTru (Parr.). 


Sect. 8. 


Species ab illis sectionis præcedentis plicarum palata- 
lium præsentia satis distinctæ sunt, Omnes testam cor- 
neam, nitentem, plus vel minus pellucidam gerunt, ideo 
plicæ semper conspicuæ extus evadunt, Lamella spiralis 
disjuncta. — Habitant in regionibus orientalibus Europæ 
meridionalis. 


129. CATTAROENSIS.—Ziegl. Rssm. f. 101. f. 711-716. 
Küst. T. 4.f, 14-17. Desh, in Fér. T.166. f. 2. Pfr. No 104. 
— CATTARO (Schmidt). 


8. Gracilior, violascenti-fusca. Desh. in Fér. T. 166. f. 7- 
Pfr. I. c. — Dazmaria (Schmidt). 


121. +. SUBCRISTATA. — Küst. T. 4. f. 10-13. Pr. 
No 105. — MonTes MONTENEGRINI. 

122. LÆVISSIMA. — Ziegl. Rssm. f. 101. f. 711-713. 
715.716. Küst. T. 4. f. 22-25. Pfr. No 108. — crexata, Parr. 
Olim. in sched. — Raçusa (Partsch); DazmarTra (Schmidt). 


8. Minor, obscure corneo-fusca. Küst. p. 43. T. 4. f. 26. 
27. — glabrata, Mühlf. (test. Menke). — decorata, Ziegl. 
(test. Pfr. 1. c.). — Ins. Mezzo Dalm. (Küster), DaLmar. 
(Menke). 


Ogs. Hujus varietatis specimina Küsteriana suturam simplicem nec 
« subpunctato-filosam » exhibent. 


— 380 — 


123. +. ZIEGLERE = Küst. T. 1. f. 17. 18. Pfr. No 109. 
— DALMATIA. 


124. DECIPIENS. — Rssm. f. 176. f. 717. Küst. T. 4. f. 
28-30. — latilabris, Wagner. Pfr. N° 127. — subcrenata, 
subcarinata et decorata, Zieg]. (test. Parr. in spec. et sched.). 
— MeLepa (Partsch); Racusa (Küster). 

8. « Tenuissima, substriata, papillis subosoletis » Pfr. 1. c. 
— amæna, Küst. Olim in sched. — Dazwarra (Küster). 

Os. Præcedenti persimilis, modo differt : statura paulo minore, 
sutura confractuum superiorum papillifera, et duabus plicis palata- 


libus. Hic numerus ne quidem constans est, sæpissime enim plica 
suprema plane deflicit. 


125. ROBUSTA. — Küst. T. 4. f. 34-37. Pfr. No 126. — 
SPALATO DALMATIÆ (Küster). 

8. Minor. Alt. 14; diam. 3 mill. — comta, Ziegl. nec 
Maudhlf. (teste. Partsch). — Racusa (Partsch). 


Ogs. A tribus speciebus præcedentibus, quibus peraflinis, margine 
sinistro subunidentato facile distinguitur. 


126. GASTROLEPTA. — Ziegl. Rssm. f. 179. Pfr. 
No 128. — émbecillis, Parr. olim. — DaLmaTiA (Parreyss). 


127. BLANDA. — Ziegl. Rssm. f. 173. Pfr. 129. — Dar- 
mATIA (Schmidt). 


Os. Ab antecedente vix differt : testa minusgracili et subcolumel- 
lari distinctius emersa. 


128. FRAYERI. — Küster in sched. Pfr. No 131. — 
CATTARO (Küst.). 


Ogs. À duabus præcedentibus distinguitur, plicis 2 palatalibus, 
quarum suprema in speciminibus nostris, a cl. Küster acceptis, plus 
winusve obsoleta, 


129. PACHYSTOMA. — Küster. Pfr. No 107. — VErsikA 
DazmariæÆ (Küster). 


— 381 — 


130. PACHYGASTRIS.— Partsch. Rssm. f. 103. Küst. 
T.4.f. 18-20. Desh. in Fér. T. 165. f. 2. Pfr. No 106. — 
latilabris, Mühlf. (test. Parreyss). — Ixs. MEeLEva (Partsch). 


8. Testa minus ventrosa, spira elongatior. Küst. T. 4. f. 
21.22. — bulla, Parr. — Dar. (Küst.). 


7. Fusiformi-ventrosa, spira sensim attenuata. — supers- 
tructa, Parr. — STAGNO GRANDE Dar. (Küst.). 


d, Perventricosa, apice subito conico-attenuata. — 
MeLepA (Partsch). 


Os. Una nec duæ plicæ palatales adsunt. Supera plerumque dicta, 
est lamella spiralis, ob testam perlucidam distincte exius conspicua. 
Conf, Küster page 41 nota, 


131. BILABIATA. — Wagner. Rssm. f. 177. Pfr. No 133. 
— reflexa, Ziegl. (test. Menke in sched.). — Carraro 
(Partsch). 


132. CRASSILABRIS. — Küst. in sched. — albolabris, 
Parr. — bilabiata, var. y. Pfr. 1. c. — Ins. Lissa (Küst.). 


Os. Differt a præcedente : testa minus nitente et peristomate sim- 
pliciter nec subduplicato-calloso, 


133. PLANILABRIS. Rssm. f. 630. — bilabiata, v. d. Pfr. 
1. c. — Racusa (Küster). 


Ogs. À duabus præcedentibus satis diversa nobis videtur : testa 
tenuiore, anfractibus planioribus, plicis palatalibus subduabus su- 
peris, suprema longa, altera brevi, ex lunella distincta exeunte, 
interdum etiam obsoleta, et subcolumellari magis emersa, 


134. CRENULATA. — Ziegl. Rssm. f. 272. Pfr. No 155. 
— SPALATO DaLw. (Parr.). 


Ogs. Specimiua nostra Parreyssiana plicæ palatalis loco, modo 
callo tenui, albido, instructa sunt. 


135. SATURA. — Ziegl. Rssm. f. 175. Pfr. No 112. — 
CROATIA (Parreyss). 


Los 


O8s, Habitu formis majoribus CL. solidæ persimilis, sed plicis et 
lamellis valde diversa. 


136. OPACA. — Ziegl. (tes. Parr.). —Croarrra (Parr.). 


Ogs. À præcedente, cui proxima, satis differt: statura minore, 
testa magis ventrorsa, tenuiore ideo minus opaca (quam ob rem 
nomen non convenit), sutura papillis plane destituta, lunella angus- 
tiore et strictiorc, peristomate subcontinuo. 


137. +. MICROSTOMA. — Küst. T. 1. f. 31-34. Pfr. 
No 141. — Habitat? 


138. SEMIRUGATA. — Ziegl. Rssm. f. 274. Pfr. No 142. 
— nitidula, Müblf. (test. Menke in sched.). — Macarsca 
(Partsch); Spacaro, Ins. Brazza (Küst.); Paarus (Menke). 


8. « Minor, plerumque ventrosior, anfr. 8-9, rugis dis- 
tinctioribus. Long. 11; diam. 3 174 mill. » Pfr. 1. ce. — var. 
Rssm. f. 273. — pygmæa, Liegler. — Macarsca (Schmidt). 


y. Albida, anfractuum inferiorum papillis omuino desti- 
tuta. — Alschingeri, Küst. in sched. — Ixsuzæ PErroRsÆ 
prope Zaram Dazn. (Küster). 


d,. Gracilior, plus minusve rugosa. — clegantula, fascio- 
laris et fasceolata, Parr. in sched. — Ins. Lissa (Parr.). 


139. ALBIDA. — Parreyss. Pfr. N° 144. — pupula, Küst. 
in sched. — Croartra (Parr.); Ins. LEssiNA (Küst.). 


140. VIBEX. — Rssm. f. 629. Pfr. No 143. — CroariA, 
Dazwaria (Parreyss). 


141. BIASOLETTIANA. — Charp. — In URBe ipsa 
TERGESTIS ! 


Ogs. Ab antecedente distinguitur : testa multo graciliore, callo 
palatali vix prominulo, peristomate subcontinuo, 


142. VIDOVICHIE. — Kutschig. Pfr. No 132. — Lichtneri, 
Küst. olim. — Vonizze Dazuariæ (Küster). 


— 383 — 


8. Major. peristomate subcontinuo, albo-Incrassato. — 
glaberiuscula, Parr. — xs. Corzoza Darx. (Parr.). 


y. Minor. Alt. 12; diam. 3 mill. — callida, Parr. Cat. p.3. 
— ]xs. Lessina (Parr.). 


143. PLANICOLLIS. — Parreyss in sched.— Ixs. LEssina 
(Parr.). 

Oss. À præcedente satis differt : statura majore; anfractu ultimo 
pone aperturam constricto et callo sordide albo circumdato; peristo- 


mate acuto, intus crasse fusco-labiato ; subcolumellari distincte 
emersa, Alt, 15; diam, 3 412 mill. 


144. AGNEELA. — Parreyss. Cat. pag. 3. — DaLmaTra 
(Parr.). 

£&. Albida, anfractibus superis rubescenti-corneis. — adpo- 
sta, Parr. — Dax. (Parr.). 


Os. Diflert a præcedente : statura multo minore ; ultimo anfractu 
pone aperturam non constricto, ad rimam gibbo; lunella magis 
arcuata, Alt, 10; diam. 3 mill. 


145. PÆSTANA. — Philippi. Rssm. f. 172. Küst. T. 6. f. 
34-37. Pfr. N° 130. — Pzxsrux (Parr.). 


146. SUBCYLINDRICA. — Ziegl. Rssm. f. 174. Pfr. 
N°113. — RacusA (Menke). 


8. Ventrosior. subcolumellari magis emersa — geophila, 
Küst. in sched. — Racusa (Küst.). 


> Major. subcolumellari immersa. — substricta, Parr. — 
DaLmarTra (Parr.). 


d. Minor. Alt. 9; diam. 2 113 mill. — salambonica, Parr. 
Cat. p. 2. — Mepax (?) (Parreyss). 


Os. A præcedentibus speciebus suturæ papilliferæ defectu facile 
distinguenda. 


147. MONTENEGRINA. — Küst. in sched. Pfr. No 134. 
— Reipubl. MonTENEGRINA ArLBanIæÆ (Küster). 


— 384 — 


O8s. Varietati 8 speciei præcedentis persimilis, sed sutura papilli- 
fera et anfractu ultimo basi leviter bigibboso differt. 


148. PICEATA. — Ziegl. Rssm. F. 266. Pfr. No 125. — 
incerta, Parr. — Pizzo pr Sivo Apruttiorum ad 2085 metr. 
supra mare, PIENA, Ascori (Orsini). 


8. Gracilior, lutescenti-cornea. — sinuata, Küst. olim. — 
macilenta, Parr. Cat. p. 2. nec Rssm.— Bupua Dar. (Küst.); 
Ascout (Parr.). 


Ogs. Species magnitudine pervariabilis (Alt. 41-22 ; diam. 3 115- 
4 148 mill.), sed nihilo minus facile distinguenda : lunella strictiuscula 
e plica palatali supera exeunte retrorsum adunca, sic fibulam æmu- 
Jante. Interdum altera plica palatalis superior, plus minusve obsoleta 
adest, Subcolumeliaris semper emersa occurrit, et in speciminibus 
majoribus distinctissima. 


149. SIRKIT. — Parreyss. Cat. p. 3. — DaLmarTiA 
(Parreyss). 


Ons. Testa graciliore, tenuiore et costulato-striata a præcedente 
diversa est. 


150. FULCRATA. — Ziegl. Rssm. f. 180. Pfr. No 171. 
— DarwaTia (Küster). 


Ons. Costulis et plica palatali infera facile a præcedente distin- 
guenda. 


151. BALDENSIS. — Parreyss in sched. — MonTtE Bazno 
(Parr.). 


Os. Sequenti proxima, sed satis differt : testa contractiore, te- 
nuiore, magis niten!o, læte cornea; costulis validioribus, magis dis- 
tantibus ; anfractu ultimo basi minus gibboso ; fauce callo palatali, 
margini paralello, instructa. Alt. 43 ; diam, 4 12 mill. 


152. COSTULATA. — Jan. Pfr. N°184. — lamellosa, 
Villa; — clavata, Rssm. f. 252. — CorTENOvA VALSASINEÆ ! 


153. LECCOENSIS. — Villa. Saint-Simon in Misc. mal. 


— 385 — 


p. 31. Küst. p. 71. — Lecco : ad murosin ripa dextra Addæ 
prope pontem! 

Ogs. A var. d speciei sequentis, cui maxime similis, satis distincta 
est : statura minore et graciliore; testa densius costulata, costulis 
magis elevatis, frequenter aliis albidis intermixtis ; sutura parciug 
papillata aut elongatis (deorsum sensim evanescentibus), aut plane 
deïcientibus; lunella debiliore ; subcolumellari minus distincte 
emersa; peristomate plerumque magis soluto., 


154. ORNATA. — Ziegler. Rssm. f 164. — alboguttu- 
lata, Wagn Pfr No 122. Küst. pag. 69. — GRrAETz Styriæ! 
CarNiOLIA, CROATIA (Schmidt). 


8. Gracilior, saturatius rufo-cornea. — ülbopustulata , 
Jan. — rubiginea, Liegl. — In rupibus, et calcareis, et gra- 
niticis Helvetiæ Insubricæ et Lombardiæ vulgatissima : 
Lucano! BeLzinzoNA! MENprisio! Cniavena! Como ! 
Lecco! 


y. Tenerrima, subpellucida. — Balsami, Strobel in sched. 
— Vazuis BREMBANO supra Bergomum (Strobel). 


J. Distincte costulato-striata. — latestriata, Charp. olim 
Küst. pag. 70. Villa Moll. della Lombard. pag. 7. — Cor- 
TENOVA in Valsasina Lombardiæ ! 


155. BRAUNII. — Charp. Rssm. f. 162. Küst. p 67. 
Desh. in Fér. T. 166. £. 8. Pfr. No 121. — Heinezperc 
(Braun); VeroNA! Panova! 


8. Distinctius striata, peristomate subconnexo. — punc- 
tata, Mich. Compl. T. 15. f. 23. — Galloprovincia : Apr 
(Requieu); AviGnoN (Saint-Simon); VauczusE (Ambiel). 


y. Major, sublævigata, sutura albo-filosa. Alt. 17-22; 
diam. 4-5 1/3 mill. — itala, Martens. — alboguitulata, var. 
8. Pfr. 1. c. — Helix crenata, Fér. — Pig TRASANTA HE- 
TRURLÆ (Specim. max.)! Vicenza! Monte dei Fiori APruT- 


TIORUM (Orsini). 
25 


— 386 — 


156. STENTZIL — Rssm. f. 188. Küst. p. 60. Pfr. 
No 70. — Tyrozia (Parr.); CariNTura (Schmidt). 


8. Major, lunella magis perfecta. Rssm. f. 698. Küst. 
pag. 61. — Rossmaessleri, Pfr. No 118. — CARINTHIA 
(Parreyss). 


Sect. 9. 


Species in hac sectione adunatæ a præcedentibus diffe- 
runt : plicis palatalibus inferis (una vel pluribus) validio- 
ribus et ita longis ut facile in faucis fundo conspiciuntur. 
Plurimæ testa tenera, lævigata, nitidula, cornea, lunella 
magis minusve perfecta et lamella spirali disjuncta ins- 
tructæ sunt. Regiones orientales Europæ meridionalis 
earum patria est, 


157. STIGMATICA. — Ziegl. Rssm. f. 163. Küst. p. 64. 
Pfr. No 72. — DazLmarTia (Schinidt). 

158. ALBOCINCTA — Pfr. N° 117. Küst. pag. 57. 
Rssm. f. 697. — DaLmaria (Schmidt); ZARAvEcCHIA (Küst.). 

Os. A precedente, numero plicarum et sutura filosa statim distin- 
guitur. 

159. DACIA. — Frivaldsky. Küst. T. 11. f. 24-28. Pfr. 
N° 116. — Banarus (Parreyss). 


Ors. Ab affinibus magnitudine et plica palatali infera verticaliter 
descendente facillime distinguenda, 


160. SEPTEMPLICATA. — Phil. Sic. I. T. 8. f. 22. 
Desh. in Fér. T. 166. f. 4. Pfr. No 138. — sericina, Rssm. 
f. 161. — Monte PELLEGRINO prope Panormum (Schwer- 
zenbach). 


161. t. PLATYSTOMA. — Küst. T. 11. f. 20-23 


— 387 — 


162. LAMELLATA. — Ziegl. Rssm. f. 257. Pfr. N° 71. 
— bicolor, Parr. nec Pfeiffer. — Corru (Parreyss) 


163. STURMIT. — Küst. pag. 66. Pfr. No 73. — Raçusa 
(Küst.). 


164. DIMINUTA. — Parreyss in sched. Pfr. No 159. — 
Dazmaria (Parr.). 


Ons, Cristula juxta rimam fere usque ad lamellam superam pro- 
tracta ; peristoma disjunctum. 


165. PELLUCIDA. — Pfr. No 145. — Kutschigü, Parr. 
in sched. nec Küst. — signata, Charp. olim. — Bupua 
(Parreyss). 


166. CONSPURCATA. — Jan. Rssm. f. 265. Pfr. No 135. 
— Darmaria (Schmidt). 

8. Minor. Alt. 13; diam. 3 mill. — concolor, Ziegl. (test 
Parr. in sched.) — Corru (Parreyss). 


167. BINOTATA. — Ziegl. Rssm. f. 178. Küst. T. 4. f 
31-33. Pfr. No 136. — Dazuaria (Schmidt). 

8. « Minor, ventrosior, papillis distinctioribus, plica pala- 
tali infera minus valida. » Pfr. L. c. Küst. pag 45. — 
Kokeilui, Küst. olim. in litt. — Dazmarra ad littora maris 
(Küster). 

168. GIBBULA — Ziegl. Rssm. f. 171. Pfr. No 137. — 


Isrria (Schmidt); Zara (Küster); GRoTramMARE Umbriæ, ad 
rupes arenaceas aqua marina humectatas (Orsini). 


169. PLUVIATILIS. — Benson. Küst. T. 11. f. 1-4. 


Pfr. No 18. — Largillierti, Phil. (test Pfeiff. in Zeitschr. 
1849. pag. 109). — Ins. Causan Chinæ (Cuming). 


170. +. BUSCHII. — Küst. T. 2. f. 14-16. Pfr. No 147. 
— JaAPONIA. 


— 388 — 


Sect. 10. 


Species candem plicarum et lunellæ conformationem 
ac præcedentes exhibent, sed differunt : testa distincte 
striata, solidula, opaca, absque fere nitore, rufa; anfractu 
ultimo basi pone aperturam rotundato ; sutura papillis 
destituta ; lamella spirali conjuncta. Habitant fere omnes 
in Gallia septentrionali et orientali, in Germania meri- 
dionali et in Italia boreali. 


171. SIEBOLDTII. — Pfr. N° 168. Küst. T. 11. f. 10. 11. 
— JapONIA (Cuming). 


172. SOMCHETICA. — Hohenacker. Pfr. No 152. — 
Caucasus (Hohenacker). 

8. Peristomate appresso. — expansa, Parr. in sched. — 
ASIA MINOR (?) (Parreyss). 


172 a. HETÆRA. — Friv. nec Parr. Pfr. N° 153. — 
Astra MINOR (Küster); Mons OLymrus Mysiæ (Fehr.). 


173. ELATA. — Ziegler. Rssm. f. 190. Pfr. No 151. — 
Buccovixa (Parreyss). 

8. Minor, gracilior, validius striata. Alt. 12 112; diam. 
3 mil. — Dbanatica, Parr. Cat. pag. 3. — Banarus 
Parreyss). 

7. Minor, subtilius striata. — fabulosa, Parr. Cat. p. 3. 
— Banarus (Parr.). 


174. OBSCURA. — Parreyss in sched. — TRANSYLVANIA 
(Parr.). 

Ons. A præcedente distinguitur : testa magis validius striata, satu- 
rate fusca ; labio tenuiore ; subcolumellari distincta, emersa, A se- 
quente crista basali differt, Variat magnitudine. Alt, 15-19; diam. 
h-4 18 mill 


— 389 — 


475. VENTRICOSA — Drap. T. 4. f. 14. Rssm. f. 102. 
Pfr. N° 170. — Hecver.! Sapaupn.! PEnemonrT.! Lomparn.! 
Monrrezz.! VALENCIENNES (Normand); SryriA! CARNIOL. 
(Schmid). 

8. Major, subpellucida. Alt. 21; diam. 5 mill. Rssm. f. 
275. — ventriculosa, Parr. nec Schmidt. — Bavaria. 


y. Minor, interlamellari sæpe plicatulo. Rssm. f. 279. — 
basilensis, Fitzinger (ubi?) — lineolata, Pfr. No 201 ex 
parte. Bex! Varcaxa LouwBarniæ! Zuricx (Mousson); 
BriENTz (Shuttlew.); Bavaria (Braun). 


176. LINEOLATA. — Held. Pfr. No 201 ex parte. — 
Mourox Helv. oceid. (Venetz); Bavarta (Küst.); LANGRES, 
Galliæ (Drouët). 


177. VENTRICULOSA. — Ziegl. — lineolata, var. Pfr 
No 201. — Carniozra (Schmidt). 


8. Paulo minor, lardeo-nitens, castanea. — asphaltina, 
Parr. — Tyrozra (Parreyss). 

7. Statura aperturaque paulo minoribus, quam in var. 
præced. — carniolica, Parr. — CarniorA (Parr.) 

Os. Hæc species a præcedente distinguitur : statura majore, testa 
ventrosiore, sculptura validiore et spatio interlamellari distinctius 
plicatulo. À CL. ventricosa, cui habitu persimilis, differt : anfractu 


ultimo basi simpliciter tamido nec ad rimam subcristato-compresso , 
quo charactere magis ad sequentem accedit. 


178. PLICATULA. — Drap. T. 4. f. 17. 18. Rssm. f. 
471-473. Pfr. No 203. — Hezv.! Sapaup.! DELPHIN.! VALEN- 
CIENNES (Normand); SazzpurG! Louparp.! MonTE-AcurTo 
Aprutt. supra Asculum (Orsini). 

8. Spira superne breviter attenuata. Rssm. f. 474. — 
attenuata, Liegl. — IzLyria (Partsch). 


y Minor, striis validioribus, ad suturam griseis inter- 


— 390 — 


mixUS. — superflu, Mühlfeldt, teste Villa in Disp. pag. 
28. — LomBarpia (Villa). 


d. Sicut var. præced., hoc excepto quod striis griseis 
destituta, et interlamellare magis plicatulum est. — plica- 
sula, Ziegler. — Moravra (Parreyss). 

e. Major, testa solidiore, minus ventricosa quam in var. 
sequentibus. — Aolphii, Leacb, Turt. ed. Gray T. 6. f. 54. 
— CarnioLia (Schmidt). 


€. Major, ventricosior, anfract. convexioribus. Rssm. f. 
475. — var. fontana, Schmidt. — mucida, Ziegl. — Car- 
NioLiA (Schmidi); Como ! VarGana! Monte CorNo Aprutt. 
(Orsini). 

y. Minor, contractior, tenuissime costulato-striata. — 
cruda, Liegl. — CarnioLra (Schmidt). 

S$ Duplo-aperturata per regenerationem læsionis. Hartm. 
Gastr. T. 60. — Socopurum! 

Ons. Apertura primordia, integerrima, adest, Altera vel secun- 


daria, peristomate lamellisque perfectis instructa, anfractum dimi- 


dium, ex penultimi fractura exeuntem, epidermide plane destitutum, 
terminat, 


179. BADIA. — Ziegl. Rssm. 1. 271. Küst. T. 16. f. 9-12. 
Pfr. No 76. — Sryria (Partsch). 


180. SIMPLEX. — Ziegl. — badiæ syn. Pfr. 1. c. ex 
Anton Verz. pag. 45. — SrTyriA (Parr.). 
Ogs. À præcedente satis differre mihi videtur : statura minore, 


testa graciliore, distincte costulato-striata, minus nitente ;. lamella 
inferiore obsoleta ; interlamellari multiplicato. 


181. DENSESTRIATA. — Ziegl. Rssm. f. 278. Pfr. 
N° 202. — CarnioLra (Schmidt). 


8. Distincte costulata. — rugulosu, Ziegl. (test. Parr. in 
sched.). — Moravia (Parreyss). 


— 391 — 


182. INTERRUPTA — Ziegl. Rssm f. 270. Pir. N° 65. 
— KumserG Carnioliæ (Schmidt). 


8. « Albina, virenti-hyalina. » Pfr. L. c. — CARNIOLIA 
(Parr.). 


Ogs. Transitum quasi format inter hanc sectionem ct sequentem 
ob gibbum basalem, qui juxta rimam fere cristulam exhibet. 


Sect. 11. 


Species, quamvis seulptura, colore, plicis, lunella et 
lamella spirali præcedentibus conformes, evidenter tamen 
ab illis differunt : testa graciliore et anfractu ultimo basi 
ad rimam in cristam distinctam compresso. — Galliæ, 
Angliæ, Germaniæ, Transylvaniæ et Italiæ incolæ, 


183. CHARPENTIERI. — Küst. T. 16. f. 13-17. — 
subulata, Charp. olim ia litt. — LusiranrA (Holl). 


184. WHATELYANA. — Charp. Küst. T. 16. f. 18-23. 
— Vars BREMBANA supra Bergomum (Domina Whately). 

8. Ventricosior. -- brembina, Strobel in sched. — Vall. 
BrewBizLA supra Bergomum (Strobel). 


185. RUGOSA. — Drap. T. 4. f. 19. 20. Rssm. f. 487 
Küst. T. 16. f. 41-53. Pfr. No 191. — Monrre.! TouLouse 
(Moquin); Dax (Gratel.) 

8. Minor. Alt. 7; diam. { 213 mill. — MonrTrezz. (Ambiel); 
Camarës (Saint-Simon); SaURAT (Marrot). 

>. Major, serecina, castanea. Alt. 14 112; diam. 2 23 
mill. — var. pyrenaica, Charp. — Vicpessos Pyren.! 

à. Ventricosior, lamella supera perprofunda. — Cons- 
TANTINOPOLIS (Bourguignat). (Transitum inter hanc et se- 
quentem speciem format.) 


— 392 — 


é Albina. — VALLETTES prope Monspelium! 


Ogs. Excepta var. d, numquam vidi specimina ex aliis regionibus 
quam ex Gallia meridion. et occident. 


186. DUBIA. — Drap. T. 4. f. 10. Turt. ed. Gray. T. 12. 
f. 142. — obtusa, Rssm. f. 479. — roscida, Studer; Turbo 
nigricans, Pult. Pfr. N° 192. — Frequens in ALriBus et in 
Jura, rarius in planitie HeLveTiæ! SABAuDIA! GaALLIA 
ORIENT. €t CENTR.: GRANDE-CHARTREUSE! PARISET Delphin 
(Repellin); Porriers (Gras); Como (Boissier); EIseRNE THor 
prope Vindebon.! Carnioz. (Schmidt); Sryria! GaziziA 
(Partsch); AnGzra (Parr.). 

6. Apertura callo cincta ad instar Pupæ muscorum. — 
STYRIA (Grimmer). 


y. Ventrosior, epidermide plus minusve detrita. Alt. 13; 
diam. 3 112 mill. — cruciata, Quorond. nec Studer.— BErNA! 
Ticuriu! 


à. Elongata, infra suturam griseo-strigata. — conformata, 
Parr. — CarintuiA (Parreyss). 


e. « Major lineis impressis, confertis distincte reticulata.» 
Pfr. 1. c — undulata, Müblf. Küst. T. 16. f. 1-8. — BanarTus, 
Moravia (Parr.); Gaz1z14 (Bronn). 


£. Minor, saturatius nigricanti-castanea, ultimo anfractu 
a latere magis compresso. — nigricans, Gray in Turt. T. 5. 
f. 58. — Enineurcu (Shutilew.). 

n. Minor, apice obtusiore, peristomate sæpe superne 
subappresso. — obtusa, C. Pfeiffer. T. 3. f. 33. 34. Rssm. 
f. 483. var — Hassra (C. Pfeiffer); CarLSRuHE (Braun); 
FrerBurG Helv (Venetz). 

S. Tenuior subpellucida. — paula, Liegl. (test. Parr.).— 
STYRIA (Parreyss). 

. Magis ventricosa, distinctius striata, griseo-strigillato. 
— succosa, Parr. — TRANSYLv. (Parr.). 


— 393 — 


x. Minor, contractior, lamella infera antice posticeque 
furcata. Alt. 8; diam. 2 mill. — cruciata, Studer.— Ab RUPES 
prope Aquas Leucenses Varesix (Studer) 


à. Minor, plicis palatalibus brevibus, callo crasso, can- 
dido junctis. — consocia, albicella, Parreyss. — BanaTus 
(Parr.). 


mn. Minima, ventricosa. Alt. 6112; diam. { 3j4 mill. — 
GazuzrA (Parreyss). 


v. Subfossilis. — Diluvium glaciale : SAINT-MAURICE, 
Valesiæ ! Oos Duc. Badens. (Braun). 


Ogs. Hæc species a præcedente differt modo spiræ forma, quæ in 
CL, rugosa fusiformi-cylindrica, in CL. dubia autem obovato-fusi- 
formis est. Ceteros characteres, quibus auctores unam ab altera 
specifice distinguere conati sunt, pro certis et constantibus agnoscere 
non possum. Enimvero lunellæ flexura et ejus distantia ab apertura, 
lamellarum modus abeundi et interlamellaris superficies pervariabiles 
in utraque specie sunt, et sæpe formas intermedias præbent, quam 
ob rem CI. Rossmaesslero omnio assentio, quod has testas, sub 
nomine CL rugosæ in una specie conjunxerit, et hanc in duas varie- 
tates principales, altera var. gallica, altera var. germanica, divi- 
serit, Tamen non secutus sum banc dispositionem ob complicationem 
quæ, hoc modo adoptato, enumerationi varietatum occurreret. 


187. CIRCUMDATA. — Frivaldsky. Pfr. No 190. — 
Brussa Natoliæ (Parr.). 


188. TETTELBACHIANA. — Rssm. f. 476. Pfr. 161. — 
Mons SCHNEEBERG Austriæ (Parr.). 


8. Paulo major, distinctius striata. — raiblensis, Gallens- 
tein (test. Parr.). — Mons Raigze in fundo vallis Dravi 
(Parr.). 


189. SCHMIDTI. — Pfr. N° 162. Küst. T. 16. F. 24-27. 
— CaRINTHIA (Parr.). 


190. PARVULA. — Studer. Rsmm. f. 488. Küst. T. 16. 


ot — 


f. 28-31. Pfr. No 163. — Vulgatiss. in Hezv.! Sapaupra! 
SaLzzBURG ! GRENOBLE! LoMBarDiA! Sizva HErcynica 
(Albers). } 

8. Subfossilis. — Diluvium cirea Oos Ducat. Badens. 
(Braun). 


191. VILLÆ,. — Mühlf. (teste Villa). — plicatula, var. 8. 
Pfr. No 203. — Arpes CoMEnses (Villa). 


Ogs. Præcedentis peraffinis, modo differens : testa pallide cornea 
et apertura angustiore. 


192. GRACILIS. — C. Pfeiffer. T. 3. f. 32. Rssm. f. 
489. Küst. T. 16.f. 37-40. Pfr. No 160. — corynodes, Held. 
Pfr. No 208. — ArGovia (Mousson); SazzBurG (Ross- 
maessler) ; Azpes Bavariæ (Küst.); Duc. Bapensis (Braun); 
CarNioLiA (Schmidt). 


OBs. À Cl parvula Statura plerumque paulo majore et spira 
magis attenuata ægre distinguitur. 


19%. PUMILA. — Ziegler. Rssm. f. 259. Pfr. No 189. — 
Maratzi, Stenz (teste Parr. in specim.). — triplicata, 
Hartm. (teste Mouss.). — ALPes AuSTRIÆ (Part:ch); Hezv. 
ORIENT. (Mousson); Banarus (Parr.). 

8. Apice magis attenuata. — cuspidaia, Held. — Bavaria 
(Küster). 

y. Minor, paulo ventricosior. Alt. 8 112-10 ; diam. 2-2 113 


mill, — pusilla, Ziegl. — Carniozia (Schmidt); TyroLIA 
(Parreyss). 
J. Minor, gracilior. — trivia,, didyma, Parr. in sched. 


— Moravia (Parr.). 


194. STABILET. — Charp. — tumida, Stabile Fauna 
Elvet. pag. 43. T. 1. f. 4!. nec aliorum. — Lucaxo (Stabile); 
Varcaxa sub lapides calcarecs! BELLINZONA (Mousson ). 
(PL. XI, fig. 7). 


— 399 — 


Testa vix rimata, ventroso-fusiformis, confertim costulato- 
striata, tenuis, subpellucida, nitidula rufescenti-fusca; spira 
repente attenuala, acutiuscula ; anfractus 11-12 sensim ac- 
cressentes, ultimus a latere scrobiculato-impressus, basi sul- 
catus, ad periomphalum latiusculum distincte cristatus ; aper- 
tura Late pyriformis, basi subcanaliculata, canaliculus 
rufo utrinque callo marginatus; lamella supera mediocris, 
marginalis, infera majusculas valde remota, antice simplex ; 
plica palatalis 1, supera, subcolumellaris inconspicua; lunella 
distincla ; peristoma continuum, solutum, brevissime re- 
flexum, obtusiusculum. Alt. 10; diam. 2 112; apert. alt. 2; 
lat. { 174 mill. 


Ogs. Ab afinibus differt : testa tenuiore ; spira repente attenuata; 
anfractu ultimo pone aperturam scrobiculato-impresso ; lamella 
infera simplice, callo rufo obtusata. 


1 RE. 


195. BERGERI. — Mayer. Rssm. f. 187. Pr. No 40. — 
Azpes Bavariæ (Roth) ; CarniozrA (Schmidt). 


Ogs. Multo major ejus affinitas cum speciebus hujus sectionis est 
quam cum illis sect. sequentis, cum quibus nihil aliud, nisi aperturam 
distincte canaliculatam commune habet. 


Sect. 12. 


Species apertura basi distincte canaliculatæ; anfractu 
ultimo ad rimam in cristam compresso; plicis palatalibus 
pluribus; lunella perfecta et lamella spirali disjuncta. — 
Habitant in Europa (præcipue in regionibus orienta- 
libus) et in Asia minore. 


196. BIPLICATA (Turbo). — Montagu. Pfr. No 180. — 
similis, Charp. in Fér. Prodr. No 533. Rssm. f. 30. f. 468. 
— ventricosa, C. Pfeiff. T. 3. f. 29. — Sancr GALLEN Helv. 
(Hartmann); Srurrcart (Kurr); Ixssruck! SALZBURG ! 


— 396 — 


KoniGseRucx Saxoniæ! Dumanor Podoliæ (Dubois); Va- 


LENCIENNES (Normand); Anvers, Bonn (Albers); ANGLia 
(Thomas); SicizrA (Baumann). 


Os. In Gallia rarissima. 
8. Spatio interlamellari plicatulo. — biplicata, C. Pfr. — 
Cassez Hassiæ (C. Pfeiffer). 


y. Infra suturam albido strigatim maculata, plica palatali 
infera stricte descendente pliculis interlamell. destituta. — 
tessellata, fuscilabris, Parr. — Moravra (Parreyss). 

Major, anfractus 14, plicis palatalibus 3. — var. 
grandis, Rssm. f. 469. — triplicata, Müblf. (teste Parr.). 
— Moravia (Purreyss). 

e. Lamella infera antrorsum bifurcata, labio paulo cras- 
siore. — cinerascens, Jan. — CarPATHI (Bronn). 

€. Minor. Rssm. f. 705. — consors, Ziegl. (teste Partsch). 
— PEsrTu (Partsch); Transyzv. (Parr.). 

n. Minor, testa tenuiore. — sordida, Ziegl. (teste Parr.). 
Desh. in Fér. II. p. 244. T. 165.f. 4. — Ausrria (Parr.). 

$. Major, ventrosior. — præpinguis, Parr. in sched. — 
TRANSYLVANIA (Parr.). 

. Albina. — AusTriA (Parreyss). 


197. SCHWERZENBACHII. — Parr. in sched. — 
biplicata, var. g. Pfr. 1. ce. — Brussa Natoliæ (Parreyss). 

Os. Statura minore, apice magis attenuata, sculptura multo sub- 
tiliore, apertura rotundiore, anfractu ultimo magis producto, ideo 


periomphalo lite lunato, et crista basali compressiore, a præcedente 
diversam esse nobis videtur. 


198. FALLAX. — Rssm. f. 262. Pfr. No 78. — Gazazia 
(Parreyss). 


199. STABILIS. — Ziegler. Pr. No 172. — TRANSYL- 
vaNiA (Parr.); Banarus (Menke). 


— 397 — 


Oss. À præcedente non differt nisi defectu plicæ palatalis secundæ, 
quæ in Cl. fallaci ades!, sed modo in statu rudimenti. Lunella in 
utraque specie eadem est, 


200. VETUSTA. — Ziegler. Rssm. f. 260, Pfr. No 183. 
— striata, Parr. in sched. — TransyLvanra (Parr.). 

8. Minor. Alt. 13; diam. 3 mill. Rssm. f. 707. — strio- 
lata, Parr. — THaranD Saxon. (Rossm.); Banarus 
(Parreyss). 


201. +. ISABELLINA. — Pfr. No 173. Küst. T. 1. f. 
28-30. — Caro. 


202. SOCIALIS. — Frivaldsky. Pfr. No 182. — Varna 
Turciæ (Parreyss). 


Ons, Plicæ palatales superæ 2 adsunt : prima distinctissima, se- 
cunda obsoleta. 


Sect. 13. 


Species peristomate pliculato munitæ. Lamella spiralis 
disjuncta, sæpe valde distans. 


203. PLICATA. — Drap. T. 4. f. 15.16. Rssm. f. 31. f. 
470. C. Pfeiff. 1. TT. 3. f. 26. Pfr. No 199. — Terrenum 
arenosum Mozasse dictum Helvet.: Bern! Zuricu! Gue- 
vaux (Venetz); Luzern (Blauner) ; SanCT GALLEN (Studer); 
Laveno, Luino Lombardiæ (Shuttleworth). 

8. Testa pulvere cœrulescente, calcareo obducta. — 
pulverosa, Parr. — Hunçaria (Parr.); Zuricn (Mouss.). 

y. Gracilior. — plebeja, litigiosa, Liegl. (teste Parr. in 
specim.). — CROATIA, HunGaria (Parr.). 

d. Minor, margine columellari pliculis destituto. — 
odontosa, Liegl. (teste Parr.). — TRANSYLVANIA; CROATIA 
(Parr.). 


— 398 — 


204. THESSALONICA. — Friv. Rssm. f. 633. Pfr. 


No 196. — hetwra, Parr. in 6 sched. nec Frivaldsky. — 
THEssALONIA (Schwerzenbach). 


8. Gracilior. sublævigata. — spreta, Parr. — Ins. Prin- 
G1pis (Parreyss). 


Ogs. Margo columellaris in omnibus nostris speciminibus pli- 
culis fere plane destitutus est, 


205. MOESTA. — Fér. Rssm. f. 634. Pfr. No 194. — 
SEYDE (Férussac) ; Beyrur (Boissier). 


206. CORPULENTA. — Frivaldsky. Plr. N° 195. — 
BrussA Natoliæ (Parr.). 


&. Minor, distinctius costulata. Alt. 9; diam. 3 mill. — 
obliquaris, Parr. — Brussa (Parr.). 


207. BIFORMIS. — Parreyss in sched. Alt. {6; diam. 5 
mill. — Asra miNOR (Parr.). (PI. XI, fig. 8.) 


O8s. À præcedente satis differt : statura majore ; testa ventrosiore ; 


peristomate expansiore et validius plicatulo; 4 plicarum palatatium 
inferarum defectu. 


208. SERRULATA, — Mus. Petropol. Pfr. N° 197. — 
TauriA (Dubois) ; Asra minor (Parr.). (PI. XI, fig. 9.) 


*k ZX * 


209. TERSA. — Parreyss. in sched. Maceponia. (Parr.) 


Os. À præcedentibus differt : plicatulis marginalibus obliteratis. 
testa striata, tenuis, subpellucida, pallide cornea ; anfractus planius- 
cali, ultimus basi læviter sulcatus ; plicæ palatales 2 superæ, longæ, 1 
infera mediocris ; lunella brevis, striatiuscula. 


210. OXYSTOMA. — Rossm. f. 625. Pfr. No 198. — 
umbliostoma, Parr. in sched. — Bazpecx Syriæ (Parreyss). 


— 399 — 
Sect. 14. 


Species crista basali una, magna, interdum duabus ; 
apertura plus minusve canaliculata; periomphalo lunato, 
amplo; plicis palatalibus paucis vel imo obsoletis ; lu- 
nella distincta instructæ. — Elabitant in Banatu, l'urcia, 
Græcia, Tauria et Asia minore. 


211. TORTICOLLIS. — (Bnl.). Olivier Voy. 1. T. 17. f. 
4 a. b. Pir. N° 164. — Syria (Férussac). j 


* à à 


212. OLYMPICA. — Frivaldsky. Pfr. No 187. — OLymrus 
Natoliæ (Fer.). 


213. BRUNNEA. — Ziegler. Rssm. f. 618. Pfr. No 110. — 
Ast4a MINOR (Parr.). 


8. Gracilior. — carinata, Parr. in sched. — Asia MINOR 
(Parreyss). 


214. GALEATA. — Parreyss. Rssm. f. 621. Pfr. N° 176. 
— EKATHERINENFELD, SoukHETHO Georgiæ merid. (Dubois). 
Ogs. Plica subcolumellaris immersa acidi ope conspicua reäditur, 


Dimensiones speciminum apice integrorum sunt : ait, 18; diam. 
à 115 mill. 


215. RUGICOLLIS. — Ziegl. Rssm. f. 699. 700. Pfr. 156. 
— Megnapra Banatus (Parreyss). 


8. Minor. AlL. 13; diam. 3 mill. Rssm. f. 186. — BaxaTus 
(Parr.). 


y. Magis elongata, sericina. Alt. 18; diam. 3 mill. — 
Banarus (Parr.). 

216. LÆVICOLLIS. — Parr. in sched. — ASIA MINOR 
(Parreyss). 


Oss. Diflert a præcedente : forma turrito-fusiformi, testa lævigata, 
nitidula, subpellucida, rufo-cornea ; anfractibus convexioribus, pen- 


— 400 — 


ultimo latissimo; basi distinctius bicristato, cristis fere æqualibus, 
costulatis ; cervice striata ; plica palatali 1, supera, brevissima ; sub- 
columellari obsoleta ; lunella magna strictiuscula ; peristomate soluto, 
limbato. Alt. 17; diam. 4 mill, A sequente forma turrito-fusiformi, 
cristis majoribus, numero plicarum, lunella validiore, etc., satis 
diversa est, À Cl. brunea, cui habitu similis, numero cristarum, et 
plicarum palatalium, sculptura, colore, etc., facile distinguenda. 


217. BICRISTATA. — Friv. Rssm. f. 619. Pfr. N° 120. 
— Turcia (Parreyss). 


218. FOVEICOLLIS. — Parr. in sched. — CaAucAsus. 


Ogs. À præcedente differt : testa distinctius striata, saturatius 
brunea; anfractu ultimo ab utroque latere compresso, ideo basi an- 
gustiore et sulco inter cristas profundiore,. 


219. +. BICOLOR. — Pfr. No 188. Küst. T. 8. f. 12-14. 
— Ïns. Anpros Archipel. Græc. 


220. OLEATA. — Rssm. f. 703. Küst. T. 5. f. 1-5. Pfr. 
N° 114. — transparens, Friv. nec Parr. — BANATUS (Parr.). 


221. SPLENDENS. — Charp. — lransparens, Parr. nec 
Frivaldsky. — Baxarus (Parr.). (PI. X1, fig 10.) 


Testa rimata, fusiformis, ventrosula, superne striatula, 
medio lœvigata, nitens, tenuis, diaphana, pallide cornea ; 
spira breviter altenuata, apice acutiuscula; anfr. 10, ultimus 
latere compressus, obtuse costulatus, costulis sub lente crenu- 
latis, basi bicristatus, crista supera obsoleta, infera vatida; 
apertura ovalis, callo plane destituta; lamellæ mediocres, 
supera profunda, infera marginalis ; plicæ palatales 3, supera 
perlonga, altera brevis, tertia e lunella distincta oblique des- 
cendens ; lamella spiralis disjuncta; subcolumellaris obsoleta ; 
perisloma continuum, undique solutum , breviter reflexum, 
leviter albo-incrassatum, margine extlerno striclo,vix expanso. 
Alt. 11; diam. 3 172 mill. 


— 40. 


222. CARISSIMA. — Ziegl. Pissm. f. 632 Pfr. No 157. 
— Baxarus (Parreyss:. 


223. PAGANA. — Ziegl. Rssm. f. 701. Pfr. 179. — 
Bawarus (Parr.). 

Ogs. À sequente vix differt : statura minore et plicis palatalibus 
superis inæqualibus, 

224. FRAUDIGERA. — Parr. Rssm. f. 622. Pfr. No 177. 
— Macenonia (Parreyss). 


225. BOURGUIGNATI. — Charp. — Morea (Deshayes;) 
(PLXE, 0:11.) 


Testa rimata, fusiformis, subtiliter costulata, tenuiuseulu, 
subpellucida, vixæ nilidula, sericina, pallide cinnamomea : 
spira superne sensim atlenuala, acutiuscula ; anfractus 12-13 
uliimus latere compressus, basi angustus, bicristatus, cristæ 
fere æquales, supera rugoso-costata ; apertura oblongo-ovulis, 
basi subcanaliculata , lamellæ mediocres, conniventes; plica 
palatalis 1, supera, brevis ; subcolumellaris immersa ; lunella 
parva, perobliqua ; lamella spiralis nulla; peristoma conti- 
nuum, solutum, leviter productum, expansum, margine ex- 
terno reflexiusculo. Alt. 16; diam. 3 1/2 mill. 


8. Minor, cristis basalibus plus minusve obliteratis. Alt. 
13, diam. 2314 mill. — Morea (Bourguignat). 


227. LAMPEDOSÆ. — Cat. Pfr. in Zeitschr. 1848. pag. 
11.— xs. Lamreposa inter Melitam et Tunetunum. (Parr.). 


Ogs. Lunella imperfecta adest. Sculptura sequenti similis, sed 
cervicis et peristomatis forma valde diversa, 


228. STRANGULATA. — Féruss. Küst. T. 10. f. 16-20. 
Pfr. No 174. — retusa, Parr. in sched. nec Olivier. — 
Berrur (Boissier). 

229. GRACILICOSTA. — Ziegler. Rssm. f. 184. Deshayes 
in Fér. T. 165. f. 7. Pr. No 37. — TauriA (Parreyss). 


Ogs. Habitu omnino huc, defectu autem lunellæ potius ad segren- 
tem sectionem pertinet, 


26 


— 409 


Sect. 15. 


Species a præcedentibus tantummodo lunellæ defectu 
diversæ. Tesla plus minusve lævigata, nec costulata , 
cornea, et anfractu ultimo basi unicristato instructæ sunt. 
Sunt fere omnes Tauriæ incolæ. 


230. STRUMOSA. — Frivaldsky. Pfr. N° 81. — Brussa 
Natoliæ (Parr.). 


231. CANALIFERA. — Rssm f. 183. Pfr. N° 35. — 
TauriA (Parr.). 


232. ACRIDULA. — Ziegl. Rssm. f. 185. Pfr. No 38. — 
Taurra (Parr.). 


233. DETERSA. — Ziegl. Rssm. f. 182. Pfr. No 36. — 
TauriA (Parr.). 


234. DUBOISI. — Charp. — gracilicosta, Krynicki nec 
Ziegl. (teste Dubois). — Tauria (Dubois). (PI. XI, fig. 12.) 


Os. Habitu CL. tauricæ Krynicki? Pfr., N° 3, nobis modo e des- 
criptione Pfeifferiana notæ, valde similem esse videtur ; tamen satis 
difert : sculptura, numero et modo accrescendi anfractuum, basi 
unicristata et plicarum palatalium numero. Cum Cl detersa con- 
fondi non potest. 


235. SUBTILIS. — Parr. in sched. (1). — ASIA MINOR 
(Par.). 

Os. Plicarum palatalium numero, situ et forma, atque lunella 
deficiente persimilis, sed habitu, quo potius ad Cl carissimam 
spectat, diversissima. 


——— 


(4) L'’abbréviation én sched, représente les mots latins ên sche- 
dulä (diminutifde scheda), qu’il faut traduire par ÉTIQUETTE. Ainsi, 
les mots in sched., placés à la suite d'un nom spécifique, indiquent 
que ce nom, inscrit simplement sur une étiquette, a été adopté par 
M. De Charpeutier. Sarl: 


Abrupta, 
Acridula, 
Aculus, 
Adjacensis, 
Adposita, 
Agnata, 
Agnella, 
Albersi, 
Albeseens, 
Albescens, 
Albicella, 
Albida, 
Albocineta, 
Alboguttulala, 
Albolabris, 
Albopustulata, 
Almissana, 
Alschingeri, 
Amblyosioma, 
AMmaœn«, 
Anatolica, 
ANCXa, 
Aquila, 
Armata, 
Asphallina, 
Attenuata, 
Avia, 


Badia, 
Baldensis, 
Baisami, 
Banatica, 
Baronensis, 
PBasilensis, 
Bengalensis, 
Bergeri, 
Biasolettiana, 
Bicanaliculata, 
Bicolor. 


Specierum et Synonimorum. 


Küst. 
Ziegl. 
Bens. 
Shutil. 
Parr. 
Parr. 
Parr. 
Charp. 
Menke. 
Zieg]. 
Parr. 
Parr. 
Pfr: 
Wagn. 
Parr. 
Jan. 
Küst. 
Küst. 
Parr. 
Küst. 
RotA. 
Zieg]. 
Parr. 
Kiist. 
Parr. 
Zieg]. 
Parr. 


Ziegl. 
Parr. 
Strob. 
Parr. 
Mouss. 
Fitz. 
V.D.Bush. 
Mayer. 
Charp. 
Fer. 
Pfr: 


— 403 — 


INDEX 


Bicolor, 
Bicristata, 
Bidens, 
Bidens, 
Bielzii, 
Biformis, 
PBifurcata, 
Bigibbosa, 
Bilabiata, 
Bilabiata, 
Binotata, 
Biplicata, 
PBirugata, 
Blanda, 
Blanda, 
Blauneri, 
Bourguignati, 
Boissieri, 
Braunii, 
Brembina, 
Prunea, 
Bulla, 
Buschii, 
Byzanlina, 


Cuæsia, 
Callida, 
Callosa, 
Canalifera, 
Candida, 
Candidilabris, 
Candidescens, 
Canescens, 
Cantrainei, 
Capillacea, 
Carinata, 
Carissima, 
Carniolica, 
Castanea, 


Parr. 
Friv. 
Mill. 
Lin. 
Parr. 
Parr. 
Desh. 


Charp. 
Wagn. 


Friv. 
Ziegl. 
Mont. 
Parr. 
Ziegl. 
Villa. 
Shutt. 


Charp. 
Charp. 
Charp. 


Strob. 
Ziegl]. 
Parr. 
Kiüst. 
Parr, 


Parr. 
Parr. 
Parr. 
Rssm. 
Pfr. 
Poarro. 
Ziegl. 
Parr. 
Desh. 
Bssm. 
Parr. 
7: 
Parr. 
Parr. 


Cataphracta, 


Cattaroensis, 
Cerata, 
Charpentieri, 
Cinerascens, 
Cinerascens, 
Cinerea, 
Circumdata, 
Clavata, 


Cochinchinensis, 


Cœrulea, 
Cærulea, 
Comensis, 
Commutata, 
Comita, 
Concolor, 
Consocia, 
Consors, 
Conspurcata, 
Contaminata, 
Contracta, 
Cornea, 
Corpulenta, 
Cerrugala, 
Corrugala, 
Corticina, 
Costata, 
Costicollis, 
Costulata, 
Costulata, 
Crassilabris, 
Crenata, 
Crenata, 
Crenulata, 
Cretensis, 
Crispa, 
Cruciala, 
Cruda, 
Cumingiana, 
Curta, 
Cuspidata, 
Cylindriea, 


0m 


Parr. 
Ziesgl. 
Rssm. 
Kiüst. 
Küst. 
Jan. 
Pail. 
Friv. 
Rssm. 
Pfr: 
Fér. 
Desh. 
Shuttl. 
Rssm. 
Ziesl 
Ziegl. 
Parr. 
Ziegl. 
Jan. 
Ziegl. 
Parr. 
Phil. 
Friv. 
Chemn. 
Menke. 
V.d.Busch. 
Ziegl. 
Parr. 
Jañ. 
Lam. 
Küst. 
Parr. 
Fér. 
Ziegl. 
Mühif. 
Lowe. 
Stud. 
Zieg]. 
Pfr: 
Rssm. 
Held. 
Gray. 


52. Dacia, 
Dalmatina, 
29. Decipiens, 
183.  Decora!a, 
107.  Deltostoma, 
Denegabilis, 
71.  Densestriala, 
187.  Detersa, 
Detrita, 
12.  Diaphana, 
89 Didyma, 
Diminuta, 
34. Diodon, 
30.  Discolor, 


125.  Distinguenda, 
166.  Draparnaldi, 
186.  Dubia, 
196.  Duboisi, 
166. 

73.  Elata, 


83.  Elegans, 
15.  Elegantula, 
Epistomium, 
Eremita, 
81. Exarata, 

9.  Exigua, 
45.  Expansa, 


152. Fabulosa, 
4. Fallax, 
132. Fasciolaris, 


122.  Fasceolala, 
155. Filiformis, 
134. Filograna, 
90.  Fimbriata, 
60.  Forbesiana, 
Formosa, 
Foveicollis, 
1 7. Fraudigera, 
38. F reyeri, 
193. Fulcrata, 
18. Fuscilabris, 


Fri. 
Parts. 
Rssm, 
7: 
Lowe 
Z: 
Ziegl. 
Ziegl. 
Liegl . 
Ziegl. 
Parr. 
Parr. 
Stud. 
Pfr: 
Ziegl. 
Beck. 
Dray. 
Charp. 


Ziegl. 
Hutts. 
Parr. 
Küst. 
Parr. 
Ziegl. 
Lowe. 
Parr. 


Parr. 
Rssm. 
Parr. 
Parr. 
Parr. 
Z'iegl. 
Mühlf. 
Pfr: 
Liegl. 
Parr. 
Parr. 
Kiüst. 
Ziegl. 
Parr. 


159 
124. 
124. 


181. 
233. 


218. 
224. 


150. 
196. 


Galeata, 
Gastrolepta, 
Geoplila, 
Gibbula, 
Glabrata, 
Glabriuscula, 
Glorifica, 
Gracilicosla, 
Gracilicosla, 
Gracilis, 
Granatina, 
Grayana, 
Grisea, 
Grisea, 
Grohmanniana, 
Grossa, 


Heldii, 
Heldreichii, 
Hellenica, 
Hetæra, 
Honorifica, 


Imbecillis, 
Incerla, 
Inflala, 
Inserta, 
Inspersa, 
Intermedia, 
Interrupta, 
Irregularis, 
Isabelina, 
Ilala, 


Janii, 
Javana, 
Junghunii, 


Kokeilii, 
Küsteri, 
Kutschigii, 
Kulschigi, 


Parr. 
Zicgl. 
Küst. 
Ziegl. 
Mühif. 
Parr. 
Parr. 
Ziegl. 
Krnyu. 
C. Pfr. 
Ziegl. 
Pfr: 
Desk. 
Roth. 
Parts. 
Ziegl. 


Küst. 
Parr. 
Küst. 
Parr. 
Parr. 


Ziegl. 
Parr. 
Oliv. 
Porro. 
Parr. 
Schm. 
717: 
Z. 14. 
Pfr; 
Mart. 


Küst. 
Pfr: 
Phil. 


Küst. 
Rssm. 
LURTA 
Parr. 


— 405 — 


214. 
126. 
146. 
168. 
122. 
142. 
23. 
229. 
234. 
192. 
27. 
112. 
70. 
109. 
65. 
21. 


Labiata, 
Lactea, 
Lævicollis, 
Lævissima, 
Lamellata, 
Lamello5sa, 
Lamellosa, 
Laminata, 
Lampedosæ, 
Largillierti, 
Latestriata, 
Latilabris, 
Latilabris, 
Leccoensis, 
Lesinensis, 
Leucosligma, 
Lichtneri, 
Lischkeana, 
Liebetruti, 
Lineo!ata, 
Liligiosa, 
Lowei, 
Loxostoma, 


Macarana, 
Macedonica, 
Macilenta, 
Maculosa, 
Maderensis, 
Maratzii, 
Marginala, 
Massenæ, 
Meisneriana, 
Microstoma, 
Milleri, 
Modesia, 
Moesta, 
Montenegrina, 
Morilzii, 
Moussoni, 
Mucida, 
Munda, 


Mont. 
Ziegl. 
Parr. 
Ziegl. 
Ziegl. 
Wagn. 
Villa. 
Mont. 
Calc. 
Phil. 
Charp. 
Mühif. 
Wagn. 
Villa. 
Kutschig. 
Ziegl. 
Küst. 
Parr. 
Charp. 
Held. 
Z. 
Albers. 
Bens. 


Ziegl. 
Rssm. 
Parr. 
Desh. 
Parr. 
Stenz. 
Zieg]. 
P.et M. 
Shultl. 
Küst. 
Pfr. 
Ziegl. 
Fér. 
Küst. 
Mouss. 
Charp. 
Ziegl. 
Ziegl. 


148, 


58. 
193. 


109. 


137. 


106. 


147. 


178. 


Migricans, 
Wilidula, 


Obliqua, 
Obseura, . 
Oblusa, 
Odontosa, 
Oleata, 
Olivacea, 
Olivieri, 
Olympica, 
Ominosa, 
Opaca, 
Opalina, 
Orientalis, 
Ornata, 
Orthostoma, 
Oscitans, 
Oxystoma, 


Pachygastris, 


Pachystoma, 
Pæs!ana, 
Pagana, 
Pallens, 
Papillaris, 
Parreysii, 
Parvula, 
Patula, 
Paula, 
Pellucida, 

- Pelrosa, 
Philippiana, 
Philipp, 
Piceata, 
Planicollis, 
Plauilabris, 
Platystoma, 
Plebeja, 
Plicata, 
Plicalula, 
Pliculosa, 
Plumbes, 


Gray. 
Mühif, 


Mühif. 
Parr. 
C. Pfr: 
Ziegl. 
Rssm. 
Pare 
Roth. 
Friv. 
Ziegl. 
Ziegl. 
Ziegl. 
V.d.Busch. 
Ziegl. 
Menke. 
Fér. 
Rssm. 


Parts. 
Kiist. 
Phil. 
Ziegl. 
Ziegl. 
Mill. 
Ziegl. 
Stud. 
Charp 
Lies]. 
Pfr. 
Parr. 
Pfr. 
Küst. 
Ziegl. 
Parr. 
Rssm. 
Küst. 
Ziegl. 
Drap. 
Drap. 
Ziegl. 
Rssm. 


— 406 — 


186. 
138. 


74. 
174. 
186. 
186. 
220. 

29. 
102. 
212. 

71. 
136. 
118. 

16. 
154. 

35. 

63. 
210. 


130. 
129. 
145. 
293. 
113. 
116. 
26 a. 
190. 


Pluviatilis, Bens. 16 . 
PrϾpinguis, Parr. 196. 
Proboscidea, Küst. 117. 
Profuga, Charp. 62. 
Pruinosa, Prr. 9. 
Pulverosa, Parr. 203. 
pamila, Ziegl. 193. 
Punctata, Mich. 155. 
Punctulata, Küst. 79. 
Pupula, Küst. 139. 
Pusilla, Ziegl. 193. 
Pygmæa, Ziegl. 138. 
Raiblensis, Gallens. 188. 
Reflexa, Ziegl. 1313 
Regalis, Parr. 26. 
Retusa, Oliv. 54. 
Retusa, Parr. 228. 
Robusta, Küst. 125. 
Rolphii, Leach. 178. 
Roscida, Stud. 186. 
Rossmaessleri,  Pfr. 156. 
Fubicunda, Küst. 115. 
Rubiginea, Ziegl. 154. 
Rugicollis, Ziegl. 215. 
Rugulosa, Ziegl. 181. 
Rugosa, Drap. 185. 
Salambonica,  Parr. 146. 
Sandrii, - Küst. 19. 
Salura, Ziegl. 135. 
Saturala, Ziegl. 28. 
Saxalilis, Parr. 193. 
Saxicola, Parr. 114. 
Schmnidtii, Pfr. 189. 
Schuchii, Voith. 69. 
Schweizembachii, Parr. 197. 
Scopulosa, Parr. 88. 
Semirugala, Ziegl. 138. 
Senilis, Ziegl. 105. 
Septemplicata, Phil. 160. 
Sericina, Rssm. 160. 


Serrulaia, 


Mus . Petr. 208. 


Siboldli, 
Sicula, 
Signata, 
Similis, 
Simplex, 
Sinuala, 
Sirkii, 
Socialis, 
Solida, 
Somchetica, 
Sordida, 
Splendens, 
Sprati, 
Spreta, 
Stabilei, 
Stabilis, 


Stenostoma, 


Slenzii, 
Stigmatica, 
Strangulata, 
Striata, 
Strigillata, 
Slriolata, 


Straminicollis, 


Strumosa, 
Styriaca, 
Sturmii, 


Subcarinata, 


Subcrenata, 
Subcristala, 


Subcylindiica, 


Substricla, 
Sublilis, 
Subulata, 
Succineala, 
Suecosa, 
Sulcitana, 
Sulcosa, 
Sulcosa, 
Suleulosa, 
Superflua, 


Superstrucla, 


Pfr. 
Benoit. 
Charp. 
Charp. 
Ziegl. 
Küst. 
Parr. 
Fri. 
Drap. 


Hohenack. 


Z.. 
Charp. 
Pfr. 
Parr. 
Charp. 
Ziegl. 
Rssm. 
Rssm. 
Zicgl. 
Fér. 
Parr. 
Mühtf. 
Parr. 
Parr. 
Friv. 
Parr. 
Küst. 
Z. 
Z: 
Küisl. 
Ziegl. 
Parr. 
Parr. 
Charp. 
Ziegl. 
Parr. 
Gêné. 
Mühif. 
Wagn. 
Menke. 
Mühilf. 
Parr. 


— 407 — 


171. 

66. 
165. 
196. 
180. 
148. 
M9. 
202. 
113. 
172. 
196. 
221. 

99. 
204. 
194, 
199. 

84. 
156. 
157. 
228. 
200. 

51. 
200. 

21. 
230. 

27. 
163. 
124. 
124. 
121. 
146. 
146. 
235, 
1585. 

51. 
186. 
116. 


re 


29. 
52. 
51. 
178. 
130. 


Syracusana, 


Tœniata, 
Teres, 
Tersa, 
Tessellata, 


Telielbathiana, 
Thessalonica, 


Thomasiana, 
Torticollis, 


Transparens, 
Transparers, 


Tridens, 
Triplicata, 
Trivia, 
Tumida, 
Turgida, 


Umbrosa, 
Undulata, 
Ungulata, 


Valida, 
Varians, 
Ventricosa, 
Ventricosa, 


Ventriculosa, 
Ventriculosa, 


Vetusla, 
Vibex, 
Vidovicht, 
Viduata, 
Villæ, 
Virens, 
Virgata, 
Viridana, 
Voithii, 
Vulcana, 


ebbiana, 
Whatelyana, 


Lieglert, 


Phil. 


Ziegl. 
Oliv. 
Parr. 
Parr. 
Rssm. 
Friv. 


Charp. 


Oliv. 
Friv. 
Parr. 


Chemn. 


Mühilf, 
Parr. 
Stabile. 
Ziegsl. 


Küst. 
Mühif. 
Ziegl. 


PIr: 
Ziegl. 
Drap. 
C*PIr: 
Ziegl. 
Parr. 
Ziegl. 
Rssm. 
Küst. 
Costa, 
Mühtf. 
Mühif. 
Jan. 
Ziegl. 
Rssm. 
Parr. 


Charp. 
Charp. 


Küst. 


154. 
125. 


— 405 — 


Designation des espèces du Catalogue Jigurees 
sur la planche AT: 


N°1. Clausilia Zischkeana, Charp. N° 2 du Catal. 


2. —  straminicollis, Gharp. 21 
3. — profuga, Charp. 62 
4 — Albersi, Charp. 92 
5 — PByzantina, Charp. 93 
6. — Licbetruti, Charp. 110 
7. —  stabilei, Charp. 194 
8. — biformis, Charp. 207 
9. -—  serrulata, Pfeif. 208 
10. —  splendens, Charp. 221 
1, —- Pourguignati, Charp. 229 
12. — Duboisi, Charp. 234 


Descriprion de plusieurs coquilles nouvelles, par 


M. C. Reczuz. 


1° Narrica Lar@izziErTi, {Vobis. (PI. XIE, £. 1.) 


N. Testa ovato globosa, glaucescente-fusca; anfractibus 
quinis, convexis, superioribus Julvis, sublævisatis, spiram 
conico-acutam efformantibus , infimo globoso, anticè glau- 
cescente, postirè fulvo, per longum tenue ruguloso ; aper- 
tura effusa, intùs rufa, basi alba; labio supra umbilicum 
angustum reflexo, et ferè obtegente ; labro medio acuto. 


Hauteur, 32 mill.; larg. 26. 


Nota. Ces dimensions sont celles d'un individu com- 


— 409 — 


plet : un autre exemplaire, plus adulte, porte 45 mill. de 
hauteur, et 38 mil]. de largeur. 


Cette intéressante Natice tient à la section des Rumæ, 
et avoisine celles de ces espèces qui sont globuleuses. 


Sa forme est ovale-globuleuse, glauque à l’état jeune, 
et fauve en vieillissant, ou de ces deux couleurs : elle a 
cinq tours séparés par une suture étroite et profonde. 
Les quatre premiers forment une spire conique, brun- 
rougeâtre, lisse et aiguë : l'inférieur, quatre fois plus 
grand que la spire, est globuleux, glauque en avant, fauve 
en arrière, avec quelques zones transverses obscures. 
Toute la surface porte des rides fines, inégales et longilu- 
dinales. Son ouverture, demi-ronde, est versante à la 
base, d’un fauve-brun luisant à l'intérieur, excepté le 
bas qui est blanc. Le bord interne est très lisse, blan- 
châtre et réfléchi sur un ombilic étroit et brun dont il 
masque l'ouverture en grande partie. Cet ombilic paraît 
obstrué à l'intérieur par un funicule peu prononcé, 
comme dans la Vatica melanostoma, et les avoisinantes. 
Le labre semble faiblement échancré vers le bas, parce 
que le reste de ce bord se prolonge en avant. 

La forme de l’ombilic de cette coquille, sa coloration, 
le bord avancé de son ouverture ne permettent pas de la 
confondre avec aucune autre espèce. 

Elle appartient au cabinet de M. Largilliert, et paraît 
avoir été trouvée, il y a une quinzaine d'années, dans 
l'estomac de Morues pêchées sur le banc de Terre- 
Neuve. 


2° Arca (Byssoarca) Marrinu, Vobis. (PI. XIT, £, 3, 4, 5.) 


A. Testa æquivalvi, valdè inæquilatera ; oblonga, trans- 
versa, gibbosa, latcere postico angulato, antico rotundato 
duplo minore, margine ventrali compresso, sulcato; sulers 


= 4W0 — 


25-26 simplicibus transversè striato-cancellatis, sub epider- 
mide fusco-nigricante ac piloso albida; natibus remotis, 
fuscis vel rubicundis; arca lanceolata; ligamento sulcato. 


Haut. 12; larg. 23 ; ép. 13 mill. 

Coquille équivalve, très inéquilatérale, à valves s1b- 
beuses, ayant le côté antérieur court, arrondi, et le côté 
postérieur du double plus long, rostré et anguleux; 
marge ventrale comprimée, avec un étroit baïllement 
vers Je bord antérieur. Valves sillonnées de vingt-cinq à 
vinot-six rayons étroits, simples, régulièrement treillisés 
par des stries transverses, fines et pressées. Crochets 
saillants, aigus, anguleux, écartés, teints de brun ou de 
reugeâtre. Gorselet doublé par un angle central : chon- 
drophore lancéolé, ayant la moitié postérieure plus étroite 
et plus allongée que l’antérieure, qui est courte et trian- 
gulaire. Chondre (ligament) sillonné en travers : impres- 
sions musculaires antérieures courtes, obliques et carrées, 
les postérieures ovales, lancéolées, arrondies en arrière, 
aiguës en avant, très obliques, avec la marge inférieure 
saillante. Charnière formée par seize à dix-sept dents 
interrompues dans le centre de la lame cardinale. 


Habite : La baie de Santos, près Rio Janeiro, d'où elle 
a été rapportée par M. le capitaine Martin, à qui nous l4 
dédions. Notre description a été faite sur un exemplaire 
appartenant à la collection de M. Petit. 


Observ. C'est un fait assez singulier, que nous avons 
fait ressortir ailleurs, que les Arcacées, contrairement 
aux autres Lamellibranches, ont ce qu'on a appelé tantôt 
les nymphes, tantôt le corselet (Area), mais bien à tort, 
puisque celui-ci est latéral, ont, disons-nous, les chon- 
drophores (support du ligament cartilagineux) tout à fait 
extérieurs, au lieu d’être intérieurs. On les place dans la 
position ordinaire en déployant les valves horizontale- 


— All — 


ment, lorsque les crochets ne font point de saillie, parce 
qu'alors ils deviennent internes; mais aussitôt qu'on fait 
converger les valves pour les clore, cet appareil prend 
une position anormale : le derme ou ligament fibreux, 
qui se montre dans le jeune âge et persiste parfois dans 
l’âge adulte chez les espèces à chondrophores étroits, se 
détruit chez celles qui ont cet aire large, parce qu'il se 
déchire facilement par l'effet du travail que l'animal fait 
exécuter journellement aux valves, afin de prendre sa 
nourriture : dès lors, les desmophores, déjà si étroits, 
devenant inutiles, s’oblitèrent insensiblement par l’'ac- 
croissement de la coquille, au point que c'est avec beau- 
coup de difficulté qu'on peut en découvrir les traces. Get 
appareil si extraordinaire semble appartenir uniquement 
à cette famille, bien qu'on en trouve quelques traces dans 
les Unionides. 


Un autre caractère, qui ne se montre que dans les 
Arcacés, c'est d'avoir parfois les impressions musculaires 
calleuses ou ressortantes. L'exemple le plus frappant que 
nous ayons vu se montre dans l’Ærca irudina de La- 
marck, et dans l'espèce qu'il a appelée -/rca lactea, mais 
qui nous paraît être un individu très âgé de l’#rca 
crudina, car il en a tous les caractères. 

Dans notre Ærca Martini, l'impression musculaire 
postérieure, si différente de l'antérieure, a son bord infé- 
rieur relevé et saillant comme dans la Cucullée. 


3° Venus Fiscueri, Vobis. (PI. XII, f. 9.) 


V. Testa ovata transversa, anticè angustata, rotundata, 
posticè dilatata, rotundato -subtruncata, longitudinaliter 
crebrè sulcata, lineolis angustis, acutis, remotis cancellata ; 
albido-lutescente , lineis maculisve angulato-flexuosis, ac 
spadiceis picta; lunula cordiformi impressa, fuscescente ; 


— 412 — 


area lineari-lanceolata ;  ligamento  elongalo ;  margine 
interno crenulato. 


Haut. 41; lag. 50; ép. 28 mill. 


Belle Vénus ovale, transverse, convexe, rétrécie anté- 
rieurement, dilatée et subtronquée en arrière; d'un 
blanc-jaunâtre, ornée de lignes ou de taches confluentes 
d'un rouge-brun, anguleuses et flexueuses. Elle est 
sculptée de petites côtes longitudinales, arrondies, croi- 
sées par des lignes aiguës, étroites, et plus écartées que 
les côtes, Lunule cordiforme, imprimée, brune et fine- 
ment striée. Corselet linéaire-lancéolé, contenant un liga- 
ment très étroit et allongé. Intérieur blanchâtre, avec la 
marge finement crénelée jusque sous la lunuie, mais non 
sous le corseiet. 


Charnière formée, sur chaque valve, de trois dents 
inégales, une latérale antérieure rudimentaire ; deux car- 
dinales divergentes, l'antérieure simple, et la postérieure 
divisée par un sillon longitudinal. Impressions muscu- 
laires grandes, ovales, arrondies : impression palléale 
large, trigone, subascendente et tronquée au sommet. 


Habite : Les mers de Chine, d'après M. Largilliert, à 
qui nous devons la communication de cette coquille. 


4 Venus Beaun, ÂVobis. (PI. XIT, fig. 15 a, b.) 


V. Testa cordato-trigona, subrostrata, crassa, albida, 
maculis rufis characteriformibus posticè precipuè ornata, 
lineis elevatis longitudinalibus rotundatisque ; transversis 
sublamellosis acutis cancellata ; lunula lata  cordiformi- 
rotundata , fusco-nigrescente ; area angustè lanceolata , 
concava; ligamento tmmerso ; margine interno crenulato. 


Haut. 32; larg. 38 : ép. 27 mill, 


— 413 — 


Var. minor. — T'esta albido-cinerascente, radiis rufo- 
Juseis interdiun confluentibus picta; lunula fuscescente. 


Coquille cordiforme, trigone , sub-rosirée, épaisse, 
blanc-jaunâtre parfois. lavée de rouille, peinte de taches 
brun-pourpre , en forme de lettres, vers le bord central, 
et principalement au côté postérieur, et sur le corselet : 
elle est sculptée de lignes élevées formant saillie : les 
longitudinales plus fortes et arrondies, les transversales 
plus étroites, ct comme lamelleuses, surtout chez les 
individus jeunes. Lunule cordiforme, grande, brunâtre, 
ou brun-noirâtre, et sillonnée. Corselet profond , étroit, 
brunâtre, à angles arrondis, maculé de brun-pourpre en 
lignes anguleuses. Ligament profond, linéaire. 


Intérieur blanc, lavé de rose sur le centre des valves. 
Bord interne des valves finement crénelé. Charnière 
bidentée, à dents divergentes, l’antérieure sur la valve 
gauche, trigone, longitudinale : la postérieure lamelleuse 
et oblique; l’antérieure sur la valve droite, forte et tri- 
gone, la postérieure forte et très oblique. Impressions 
musculaires grandes; celle de l'avant, ovale-arrondie; 
celle de l’arrière, circulaire : excavation palléale courte, 
trigone et ascendente. 


Cette Vénus habite les côtes de la Guadeloupe, où elle 
a été pêchée sur le littoral du quartier du petit canal : la 
variélé, qui est plus pelite et d’une forme plus rostrée, a 
été obtenue, à l’aide de la drague, dans le fond de la baie 
de la Pointe-à-Pître, au lieu dit la Rivière du coin. 

Ges coquilles appartiennent à la collection de M. Petit 
de la Saussaye, qui les a reçues de M. le commandant 
Beau. 


SucanEA Bernarpu, (Vobis. (PI. XII, fig. 13, 14.) 


S. Testa ovato-globosa, tenuissima,  pellucida ; rufa; 


77 ve 


anfractibus binis : supremo mamillato, minimo; infimo 
maximo, transverso, ventricoso, supernè depresso-planius- 
culo, tenue et regulariter perlongum striato, transversim 
1-2 vel trisulcato; carinis rotundato-obtusis ;  apertura 
oblique, ovata, intus lineis parum elevatis 1-2-3 decur-- 
rentibus insculpta. 


Hab. : Les îles de l'Océanie (M. Bernardi).(Coll. Petit.) 


Coquille ovale-arrondie, très mince, transparente, 
d'un roux-brunätre; formée de deux tours : le supérieur 
très petit, arrondi en bouton; l'inférieur très grand, 
transverse, ventru, déprimé supérieurement et inférieu- 
rement, ainsi que sur le centre, sculpté de stries longitu- 
dinales régulières, rapprochées et sillonnées de une, deux 
à trois carënes arrondies, séparées chacune par une strie 
line, transverse. Entre la première carène et le sommet, 
l'espace intermédiaire est déprimé, tantôt plan, tantôt 
légèrement convexe. Ouverture oblique, ovalaire, portant 
à l’intérieur une, deux à trois lignes fines et saillantes, 
décurrentes. Bord interne très court et refléchi; bord 
externe rendu sinueux par les angles des carènes. 

Dimensions : Hauteur, 5; largeur, 5; épaisseur; 3 
millimètres. 


Testacea nova Algeriensia. — Description de 
coquilles nouvelles d'Algérie, par M. À. 
MoORELET. 


Helix Oranensis, Nobis, (PI. XII, fig. 7, 8.) 


T', umbilicata, solidula, depresso-convexa , confertim 
striata, albida, fasciis castaneis énterdum maculosè inter- 


SAIS 


ruptis variabiliter ornata; spira parüm elevata : anfract. 
G planulati, suturis superficialibus discreti, ultimo  basi 
convexo, anticè vix deflexo : umbhilicus mediocris, imper- 
pius ; apertura ovalis; perisioma rectum, obtustusculum, 
intus valdè labiatum. 


Diam. maj. 14 mill.; minor 12, altit, 9. 


« Coquille médiocrement ombiliquée, semi-globu- 
» leuse, convexe à la base, gravée de stries fines et serrées, 
» el ornée sur un fond blanc de fascies brunes plus ou 
» moins nombreuses, quelquefois interrompues, où ac- 
» compagnées de taches décurrentes. La spire, peu 
» élevée, est formée de cinq tours à peine convexes, dont 
» la suture est superficielle : l'ombilic rétréci, ne laisse 
» apercevoir qu'une portion de lavant-dernier tour : 
» l'ouverture, très oblique, est légèrement déprimée et 
» de forme ovale : le péristome est droit et épaissi par 
» une callosité interne qui l'accompagne. » 

L'ombilic restreint de cette coquille, et le peu de con- 
vexité des tours de spire dont elle est formée, la distingue 
sufisamment des 7, variabilis, neglecta et Terverit, qui 
en diffère d’ailleurs par la forme de l'ouverture et par la 
coloration : elle se rapproche davantage de l’Æ/. illibata, 
Rossm., mais elle n’est pas carénée comme cette dernière, 
et son ombilic est moins profond. 

Nous avons recueilli V7. Oranensis dans la province 
d'Oran, sans qu il nous soit possible de préciser la loca- 


lité. 


Helix kemipsorica, Nobis. (PI. XIE, £. 10, 11, 12. 


T. perspectivè umbilicata , orbiculato-convexiuscula , 
sub -lente rugoso-punctaia, glabra, corneo-rufescens, subtus 
pallidior, nitida, radiatim striolata : spira parum elevata ; 
anfract. 6 planulati, sutur& profunda discreti, lentè cres- 


= Gu.> 


centes; aperlura compresso-linearis ; peristoma simplezx , 
acutunt, 


Diam. maj. 8; min. 7; alüt. 3 mill. 
LA 


Cette petite coquille est assez curieuse : sa forme est 
orbiculaire; sa spire faiblement convexe; sa face infc- 
rieure aplanie : composée de six tours profondément 
séparés l’un de l'autre, elle croît en diamètre par une 
progression insensible, L'ombilic, quoique peu dilaté, 
laisse apercevoir dans sa profondeur le sommet de la 
spire : l'ouverture est ovale et comprimée ; le test corné, 
roussâtre, est couvert de petites granulations disposées 
par séries décurrentes, et croisées par les ondulations 
superficielles qui résultent de l'accroissement. En dessous, 
il est d’une nuance cornée plus pâle, lisse, brillant, et 
marqué de stries obsolètes qui rayonnent autour de 
lombilic. 

Nous n'avons trouvé qu'un seul specimen de cette 
espèce aux environs de Bône: elle a quelques rapports 
avec l'A. testæ, Phil., qui habite la Sicile. 


Glandina debilis, Nobis. (PI. XIE, fig. 6.) 


T. subfusiformis, nitida, lœvis, pallidè fulva ; spira 
attenuata, acuta, brevis, testæ quadrantem exæquans : 
anfract. 6 parum convexi, suturis superficialibus ; columella 
brevis, albicans, oblique subtruncata ; apértura elongato- 
elliptica ; margine externo exil. 

Long. 8; diam. 3 mill. 


C'est une des plus petites Glandines de l'Algérie : elle 
est fusiforme, lisse, brillante, transparente, fragile, d’un 
fauve pâle : les tours de spire, au nombre de six, sont 
légèrement convexes, et séparés par une sulure superfi- 
cielle; la columelle est courte, droite, blanchätre, et 


ET 


tronquée d'une manière très légère. L'ouverture est pres- 
que aussi grande que la moitié de la coquille. Le caractère 
le plus saillant de cette espèce réside dans la spire, qui se 
rétrécit sensiblement à partir du dernier tour. 

On le distingue facilement des GL. folliculus et nitidis- 
sima, plus solides, plus épaisses, plus grosses, et surtout 
plus obtuses. 


Nous l’avons trouvée, mais rarement, aux environs de 


Philippeville. 
A. M. 


Descriprion d'une nouvelle espèce de Cyclostome , 
par M. Perir DE LA SAUSSAYE. 


Cyclostoma Coquandiana. (PI. XIT, fig. 2.) 


G. Testa conico-pyramidata , umbilicata, sublævis, lon- 
gitudinaliter obliquè ac subtilè striolata ; anfractibus 6-7, 
rotundatis, ultimo ventricoso, duabus fuscis fasciis cincto ; 
labio reflexo umbilicum mediocrem subobtegente ; labro 
incrassalo, exlus marginato. 

Operculum. 


Longueur, 98 ; largeur, 22 mill. 


« Coquille conique, pyramidale, ombiliquée, lisse en 
» apparence, mais offrant des siries d’accroissement obli- 
» ques, fines et nombreuses : c'est à peine si l'on aper- 
» cçoit sur le dernier tour quelques traces de lignes trans- 
»_versales : on compte six à sept tours de spire, arrondis, 
» le dernier ventru, et les supérieurs décroissant rapide- 


27 


RS 


» ment. Le dernier tour est muni de deux bandes d’un 
» brun clair, dont la supérieure est plus large que linfé- 
» rieure. Le bord columellaire est refléchi sur un ombilic 
» médiocre qu'il recouvre en partie : le bord droit est 
» épais, et présente un bourrelet extérieur. — Opercule 
» inconnu. » 


Nous n’avons vu qu’un exemplaire de cette coquille, 
qui nous paraît constituer une espèce distincte, en raison 
de la hauteur, de la forme acuminée de sa spire, et de la 
dimension du dernier tour, caractères qui dans leur en- 
semble rappellent certaines Paludines : l'absence presque 
complète de stries ou sillons transversaux nous semble 
aussi un caractère particulier à l'espèce. 

L'habitat du Cycl. Coquandianum nous est inconnu , 
mais nous sommes porté à croire qu'il vient de Madagas- 


car (1). SR: 


Nonce sur les richesses paléontologiques de la 
province de Constantine, par M. H. Coquanp ; 
professeur de minéralogie et de paléontologie à 
la Faculté des sciences de Besançon. 


En présence des services considérables que la conchy- 
liologie a rendus et rend chaque jour à la géologie, il 
devient superflu d’insister sur l'importance de l'étude 
des coquilles vivantes, et de l'application de ses principes 
de classification à la reconnaissance et à l’arrangement 
méthodique des espèces fossiles. On sait, en effet, que si 


(4) La figure que nous donnons de cette coquille est médiocre, et nous 
regrettons de n’avoir pu en faire corriger l’imperfection, 


2 HD 


l’ordre de superposition des terrains constitue la base 
fondamentale de la géologie stratigraphique, la significa- 
tion des fossiles qu'ils renferment leur assigne, comme le 
feraient autant de médailles marquées de leur millésime, 
une date certaine, lorsque dans une contrée la série com- 
plète n'est représentée que par quelques-uns de ses 
termes. Ce principe introduit par Brocchi, par Bron- 
gniart, et par M. Deshayes dans le domaine de la 
science, il y a bien des années déjà, a guidé depuis d’une 
manière si sûre et si heureuse les géologues dans leurs 
recherches, que son application en est devenue générale, 
et qu'à part de rares exceptions tolérées encore pour 
quelques points contestés, on est en droit d'en proclamer 
linfaillibilité, sans que cette assertion paraisse trop té- 
méraire : les travaux de MM. de Buch, Agassiz, d'Or- 
bigny, Verneuil, Gastelnau, Hommaire de Hell, Léguillou 
et d’autres savants voyageurs, en sont la consécration 
incontestable : car ils ont établi, à l’aide seul de la pa- 
léontologie, sur toute la surface de la terre, une série 
d'horizons géognostiques si nettement définis, que distri- 
bution de fossiles devient aujourd’hui l'équivalent d’ordre 
de superposition, et que les hiatus, quand il en existe, 
sont plus clairement dévoilés par les déductions paléon- 
tologiques que par les discordances de stratification. C’est 
cette vérité théorique que M. de Humboldt a voulu ex- 
primer, lorsqu'il a démontré que si les êtres organisés 
changeaient suivant les latitudes et les longitudes, ou, ce 
qui revient au même, suivant l'altitude et le climat, les 
êtres enfouis dans la profondeur des couches échappaient 
à des variations correspondantes, puisque leur distribu- 
tion, assujettie à des lois certaines, attestait l'existence de 
circonstances identiques dans la composition et la tempé- 
rature des mers anciennes à l'époque du dépôt des terrains 
sédimentaires. On comprend de suite la double impor- 
tance qui découle de l'examen des coquilles fossiles, car 


DE 


la recherche des substances utiles étant subordonnée le 
plus souvent à la détermination préalable des horizons, 
l'induction philosophique doit préjuger nécessairement 
les questions d'application pratique, et rendre transpa- 
rentes pour le mineur et pour le géologue les montagnes 
dont ils déchirent les entrailles. 

En donnant aujourd'hui la liste des espèces fossiles que 
nous avons recueillies et observées dans la province de 
Constantine, notre intention est d'appeler l'attention des 
conchyliologistes et des géologues sur une contrée déjà 
fort intéressante par ses productions naturelles, et dans 
laquelle nous avons été assez heureux de reconnaître la 
série presque complète des terrains secondaires. Leur 
ressemblance comme leur identité avec les terrains qui 
leur sont opposés sur les côtes de la Provence, sera mise 
en lumière par le grand nombre des espèces qui leur sont 
communes en Afrique et en Europe, et nous ne doutons 
pas que de nouvelles explorations dirigées avec intelli- 
gence et persévérance dans le massif montagneux qui 
sépare la Méditerranée du désert n'inscrivent dans nos 
catalogues paléontolosiques une foule de découvertes 
dont le résultat des premières recherches est loin de faire 
soupçonner l'importance. On en jugera d’ailleurs par les 
indications qui vont suivre, et qui nous montreront dans 
la chaîne de l'Atlas une faune crétacée comparable en 
richesse à la faune si justement célèbre du département 


des Basses-Alpes. 


1° formation du Lias. 


Belemnites acutus, Miller. — Sidi Cheikh-ben-Rohou. 
_ niger, Lister. — Djebel-sidi-Rgheïs. 
Ammonites ÆÂridion, Hehl. — Sidi Cheikh-ben- 

Rohou. 


Ostræa 
Pecten 
Plicatula 
Pentacrinus 


Belemnites 
Ammonites 
Diceras 
T'erebratula 


Holectypus 


Belemmites 


— 


Nautilus 


— 491 — 


cymbiun, Lamarck. — Ouenseris. 
Hehlii, d'Orb.— Sidi Cheikh-ben-Rohou. 
spinosa, Sow. — Oued-el-Kantra. 


tuberculatus, Miller. — Sidi Cheik-ben- 
Rohou. 


2° Formation jurassique. 


Sauvanausus, d'Orb.—Dijebel-sidi-Rgheïs. 
plicatilis, Sow. — Id. 
tatricus, Puch. — Id, 
arietina, Lamarck.-- Sidi-Rgheïs et Taïa. 
bullata, Sow. — Sidi-Rgheïs. 
bicanaliculata, Schlotth. — Sidi-Rgheïs. 
depressus, Agas. — Id. 


3° Formation néocomienne. 


À 
A, Inférieure. 


pistilliformis, Blainv. — Oued-Cheniour, 
Djebel-T'aïa, Aïn-Zairin, 
Djebel-Hamimat, Chepka. 
dilatatus, Blainv.— Oued-Cheniour, Aïn- 
Zairin, Taïa, Hamimat. 
latus, Blainv. — Oued-Cheniour, T'aïa, 
Hamimat. 

subquadratus, Roëm.— Aïn-Zairin. 
Orbignyanus, Duval. — Oued-Cheniour. 

bipartitus, d'Orb. — Id. 


neocomensis, d'Orb, — Aïn-Zairin, 


Ammoniles 


— 


Crioceras 
Hinnites 


Terebratula 


Holaster 


Toxaster 


Ammonites 


Radiolites 
Ca prolina 


Pentacrinus 


ET 


Astierianus, d'Orb. — Id. 

Grasianus, d'Orb. — Oued-el-Nahar. 

subfimbriatus, d'Orb. — Aïn-Zairin. 

Juilletit, d'Orb. — Aïin-Zairin, ‘Faïa, 

Oued-Cheniour. 

semisulcatus ; d'Orb. — Id. 

d'Orb. — Aïn-Zairin, 
Oued-Cheniour. 


as perrimus ; d'Orb. — Oued-Cheniour. 


nCEOCOMIENSES , 


strangulatus, d'Orb. — Aïn-Zairin, Taïa, 
Chepka, Oued-Cheniour. 
Thetys, d'Orb. — Aïn-Zairin, Taïa, 
Chepka, Oued-Cheniour. 
diphyllus, d'Orb. — Id. 
Duvalii, Léveillé. — Aïn-Zairin. 
Leymertii, Desh. — Camp de Betna. 
tamarindus, Sow. — Aïn-Zairin. 
pseudo-jurensis, Leym. — Id. 
Lhardii, Dubois. —- Id. 


complanatus, Agas. — Id. 


BE, Néocomien moyen. 


intermedius, d'Orb. — Aïn-Zairin, Oued- 
Cheniour. 
cassidea, d'Orb. — Aïn -Zairin, Taïa. 
Masylœus, Goquand. — Oued-Cheniour, 
Aïn-Zairin. 
Marticensis, d'Orb. — Constantine. 
ammonia, Goldf, — Id. 


neocomensis, Desor. — Ed. 


Aptychus 
Belemnites 


Ammonites 


Hamites 
Ptychoceras 
Trochus 
Lucina 


Nucula 


a 


48 


C. Néocomien supérieur. 


Numida, Goquand. — Constantine. 
Caïd, Coquand.— Id. 

semicanaliculatus, Blainv. — Aïn-Zairin. 
Nisus, d'Orb. — Taïa, Aïn-Zairin, Cons- 
tantine, Chepka, Oued-Cheniour. 
Martini, d'Orb. — Aïn-Zairin, Oued- 
Cheniour, Taïa, 
Gargasensis, d'Orb. —Aïn-Zairin, Taïa, 
Oued-Cheniour, Chepka. 


Jissicostatus, Phillips. — Oued-el-Nahar. 


striatisulcatus, d'Orb. — Aïn-Zairin, O.- 


Cheniour. 
Duvalianus, d'Orb. —- Id, 
Emerici, Raspail. — Id. 
Gucttardi, Raspail. — Id. 


Dufrenoyi, d'Orb. — Aïn-Zairin. 
Asdrubal, Goquand. — Oued-Cheniour. 


Annibal, Coquand. — Id. 
Abd-el-Kaderi, Coquand.— Aïn-Zairin. 
Mustapha, Coquand, —- Id. 
Jugurtha, Coquand. — Id. 


Hamilcar, Goquand. — Oued-Cheniour, 
gigas, SOW. — Aïn-/airin. 
lævis, Matheron. —- Aïin-Zairin, Taïa. 


Hamnon, Coquand. — Oued-Gheniour. 


sculpta, Phillips. — Id. 
impressa ; SOW. — Id. 
Mauritanica, Goquand. — Id. 


Punica, Coquand. — Id. 


— 494 — 
4° Formation du Gault. 


Ammonites  Beudanti, Brong. — Aïn-Zairin. 


— latidorsatus, Michel. — Id. 
Ancyloceras  furcatus, d'Orb. — Aïn-Zairin, Oued- 
Cheniour. 
Hamites Bouchardianus, d'Orb. — Aïn-Zairin. 
— rotundus, Sow. — Oued-Cheniour. 
Turrilites Emericianus, d'Orb. — Oued-Cheniour, 
Aïn-Zairin. 
—- Puzosianus, d'Orb, — Id, 
lé Massinissa, Goquand.— Oued-Cheniour. 
Helicoceras  annulatus, d'Orb. — la. 
Nucula ovata, Mantell, — Id. 


»° Formation de la craie chloritée. 


Ammoniles varians, Sow. — Djebel-Abiod, Aïn- 
Zairin, Temlouka, Chepka. 

—_ Fourneli, Bayle. — Mezäb-el-Messaï , 
Tebessa. 

_ Rhotoragensis, Brongn.— Djebel-Auress. 


Turnilites costalus, Lamark. — Chepka, Djcbel- 
Abiod, Aïn-Zairin, Temlouka. 
Nerinea pustulifera, Bayle. — Mezàb-el-Messai. 
Avellana cassis, d'Orb. — Oued-el-Nahar. 
Fusus affinis, Bayle. — El-Outaia. 
Pyrula cretacea, Bayle. — Id. 
Voluta Guerangert, d'Orb.— Id. 
Picrodonta  #nflata, 4 Orb. — Mezâb-el-Messaï. 
— elongata, d'Orb, — Id. 


Natica Fourneli, Bayle. — Id. 


Ostræa 


Spondylus 
Pecten 
Arca 
Trigona 
Cardium 
Hippurites 
Cyphosoma 
Holectypus 


Hemiaster 


Aespidiscus 


Ostræa 


Pecten 


re Dee. 


dichotoma, Bayle. — El-Outain, Tebessa, 
Oued-el-Kantra. 

Syphax, Goquand.—Tebessa, Aïn-Zairin, 
elegans, Bayle. — El-Kantra, El-Outaia , 
Tebessa. 


biauriculata, Lamk. — Oved-el-Kantra. 


flabellata — Tebessa. 


tetragona, Bayle. — Mezäb el-Messaï. 

kystrix ; Goldf, — El-Outaia. 

tricostatus, Bayle. — Id. 

Ligeriensis, d'Orb. — Id. 

scabra, Lamk. — Mezâb-el-Messaï. 

sulciferum, Bayle. — El-Outaïa. 

organisans, Desm. — Oued-Cleniour. 

cornu-pastoris, Desm. — Aïin-Zairin. 

Delumarei, Deshayes. — Betna. 

serialis, Deshayes. — Mezäb-el-Messaï. 

Fourneli, Deshayes. — Mezäb-el-Messaï , 
El-Outaïa, Tebessa, 
Auress, Aïn-/Zairin. 


cristatus, Edw. et Haime. — Auress. 


6° Craie blanche. 


larva, Lamark. — ‘Tebessa. 
cornu-arielis, Goldt. — Auress. 
Matheroniana, d'Orb. — Djebel-Abiod , 
El-Outaiïa. 
vesicularis, Lamk. — El-Outaïa, Djebel- 
Abiod, EIl-Kantra, Mezäb-el-Messaï. 


quadricostatus, d'Orb. — Chepka, Auress. 


Plicatula 
Spondylus 


Inoceramus 


Pholadom ya 
T'erebratula 
Radiolites 
Hemipneustes 


Ananchytes 


Micraster 


EN 

aspera, Sow. — Djebel-Auress. 

spinosus, Deshayes. — Djebel-Abiod. 

regularis, d'Orb. — El-Outaïa, Chepka, 

Djebel-Abiod, Tiffech, Temlouka. 

Goldfussianus, d'Orb. — Id. 

Marrotiana, d'Orb. — Auress. 

carnea, Sow. — Chepka. 

crateriformis, d'Orb. — Aïn-Zairin. 

Africanus, Fournel. — EI Outaia. 

ovalus, Lamk, — Djebel-Abiod, Chepka, 
Aïn-Zairin. 

coranguinumn ,; Agas. — Djebel-Abiod , 
Temlouka. 


7° Formation tertiaire éocène. 


Nummulites 


—— 
as 


Flabellaria 


planulata, d'Orb., — Toumicttes, Sidi 
Cheik-ben-Rohou. 

nummularia, d'Orb. — Id. 

Ramondi, Defr. — Id. 

spissa, Defr. — Toumiettes. 


Lamanonis, Ad. Broug.— Smendou. 


8° Formation tertiaire miocène. 


Pecten 


—— 


Ostræa 


Balanus. 


Beudanti, Basterot. — El-Garsa. 
Burdigalensis, Lamk. — El-Garsa, Djebel- 

Auress, 
striatus, Sow. — El-Gersa. 
longirostris, Laiuk. — Id. 


Id. 


En ee 


9% Formation tertiaire pliocène. 


Mastodon, semblable au brevirostre. — Smendou. 


ESPECES NOUVELLES. 


Aptychus Numida, Coquand. 
(PL, 13e {s) 


Coquille ovale, allongée, formée de deux lobes soudés, 
séparés par une arète médiane; déprimée dans son en- 
semble, un peu convexe en dessus, légèrement concave 
en dessous. Surface rugueuse, traversée par des côtes 
nombreuses, presque droites, serrées, tranchantes, obli- 
ques, partant du pourtour extérieur et venant aboutir à 
l’arète médiane, où elles forment des chevrons très régu- 
liers, disposés à la manière des barbes de plumes d'oi- 
seau. 

Cette espèce est associée à l'Æmmonites nisus, dans les 
marnes de Sidi-Marbrouck, près de Constantine. 


Aptychus Caïd, Goquand. 
(PI he) 


Lobes triangulaires , convexes en dessus, ornés de 
sillons transverses, concentriques, prenant naissance au 
rebord opposé à l’arète médiane. 

Même localité que pour l'espèce précédente. 


Armmonites Ænnibal, Coquand. 
(PI. 13, fig. 5, G, 7.) 
Coquille orbiculaire, comprimée, arrondie à son pour- 
tour, qui est un peu aplati; lisse, ornée en travers et par 


tours de cinq sillons, Spire composée de tours subqua- 
drangulaires. Apparents dans l'ombilic, sur la moitié de 
leur largeur. Bouche sub-orbiculaire, échancrée à la base 
par le retour de la spire. Gloisons symétriques, largement 
découpées de chaque côté en trois lobes festonnés, et 
présentant trois selles, formées de parties paires. Lobe 
dorsal étroit, aussi large et aussi long que le lobe latéral 
supérieur, orné de chaque côté de deux petites branches 
à deux pointes : selle dorsale égalant en longueur le lobe 
latéral supérieur, ornée de festons symétriques. Les autres 
selles, quoique plus petites, présentent les mêmes divi- 
sions. Lobe latéral supérieur caractérisé par trois pointes, 
dont une terminale. 


Par ses sillons, cette espèce offre quelque ressemblance 
avec l'A. quadrisulcatus : maïs sa spire embrassante, ses 
tours aplatis, et des différences radicales dans les détails 
des cloisons l'en séparent nettement. 


Cette espèce a été recueillie dans les marnes néoco- 
miennes supérieures d'Oued-Cheniour, vallée supérieure 


de la Seybouse. 


Ammonites Asdrubal, Coquand. 
CIMEN TER 


Couille discoïdale, comprimée, ornée en travers de 
côles épaisses, espacées, renflées autour de l'ombilic : 
simples à leur naissance, elles se bifurquent vers le milieu 
de la largeur de chaque tour, en prenant une rangée de 
Lubercules saillants : elles se terminent sur le dos par 
deux tubercules moins proéminents que les premiers, 
Spire composée de tours moins hauts que larges, arrondis 
sur le dos, qui est lisse entre les rangées de tubercules. 
Bouche oblongue, arrondie en avant, échancrée à la base 
par le retour de la spire. 


ss 49 


Voisine des A. Martini el pretiosus, cette espèce se 
distingue de la première par la régularité et la distribu- 
Lion symétrique de ses tubercules, par son dos arrondi et 
par sa forme plus comprimée. Les côtes bifirquées qui 
manquent entièrement dans l'A. pretiosus, suffisent pour 
éviter de la confondre avec celle-ci. 

L'A. Asdrubal a été recueillie dans les marnes néoco- 
miennes supérieures d'Oued-Cheniour, associée aux À. 
Martini et Gargasensis. 


Ammonites 4bd-el-X aderi, Coquand. 
(PL. 13, fig, 8, 9.) 


Coquille très comprimée, arrondie à son pourtour, 
creusée par intervalles inégaux de sillons presque droits 
qui passent de l’autre côté en laissant des dépressions 
sur le dos. Entre ces sillons se développent, en partant 
du pourtour de l'ombilic, de petites côtes groupées en 
faisceaux, et présentant quelques traces de bifurcation. 
Spire composée de tours comprimés, ovales, apparents 
dans l'ombilic sur le tiers environ de leur largeur. Bouche 
oblongue, comprimée. 

Voisine de l'A. Duvalianus, cette espèce s'en distingue 
par ses tours comprimés, non quadrangulaires, et par la 
disposition de ses côtes fasciculaires. Je l'ai recueillie dans 
les marnes néocomiennes supérieures d’Æin-Zairin. 


Ammonites Mustapha, Coquand. 
(PI. 13, fig. 10, 11.) 


Coquille discoïdale, aplatie, à dos arrondi, lisse, mar- 
quée par tours de quatre ou cinq sillons ; recouverte de 
stries très fines, transverses, à peine visibles. Spire em- 
brassante ; chaque tour recouvrant la moitié du tour qui 


— 430 — 


le supporte, et terminé vers l'ombililic par un pan circu- 
laire presque perpendiculaire au plan de la coquille, de 
manière à former une espèce de rampe ou de méplat, 
disposé en entonnoir et conduisant jusqu'à la naissance 
du premier tour. Ouverture plus haute que large, ovale à 
sa partie supérieure, échancrée à sa base. 

Cette espèce, par ses sillons, présente quelque ressem- 
blance avec les A. quadrisulcatus et striati-sulcatus : maïs 
elle s’en distingue nettement par ses tours embrassants. 

Je l’ai recueillie dans les environs d’Æin-Zairin (route 
de Constantine à Temlouka), dans les marnes néoco- 
miennes supérieures. 


Ammonites Jugurtha, Coquand. 
(PL. 13, fig. 19, 13.) 


Coquille suborbiculaire, globuleuse, lisse, fortement 
arrondie sur le dos, ornée en travers de cinq sillons pro- 
fonds, droits. Bouche transversale, déprimée en forme de 
croissant. Ombilic droit. Spire très embrassante, com- 
posée de tours convexes, plus large que haute. 

J'ai recueilli cette espèce à Aïîn-Zairin, dans les marnes 
néocomiennes supérieures. 


Ammonites Masylœus, Coquand. 
(PI. 14, fig. 14, 15.) 


Coquille comprimée, ornée sur les côtés de côtes 
épaisses, simples autour de l'ombilic, mais se groupant 
en faisceaux de deux, trois ou quatre, sur le milieu de la 
largeur du tour, s'infléchissant un peu en se rapprochant 
du pourtour externe, où elles se terminent par une espèce 
de renflement tuberculeux. Dos formé par une carène 
obtuse et crénelée. À chaque tubercule terminal des côtes 


— 431 — 


correspond une élévation, et à chaque intervalle une dé- 
pression. C’est à cette disposition que le dos doit sa forme 
carénée et crêtée en même temps. Spire composée de 
tours comprimés, non apparents dans l'ombilic. Bouche 
comprimée et échancrée à la base. 

Cette espèce rappelle, par ses côtes, les Æmmonites 
Dumasianus, galeatus et Didyanus. Eïle ne diffère de cette 
dernière que par la forme de son dos. 


Je l’ai découverte dans les terrains néocomiens d’Oued- 
Cheniour. 


Ammonites Hamilcar, Goquand. 
(PI. 14, fig. 16,17.) 


Coquille comprimée dans son ensemble, arrondie à 
son pourtour, quoique un peu aplatie; ornée en travers de 
petites côtes saillantes, droites, dont quelques-unes se 
réunissent près de l'ombilie, occupent toute la largeur de 
chaque tour et passent sur la région dorsale, Spire com- 
posée de tours subcylindriques, apparente dans l’ombilic 
sur la moitié de leur largeur. Bouche presque circulaire, 
un peu déprimée à cause du retour de la spire. 

Cette espèce semble, au premier coup d'œil, se rap- 
porter à l’Æmmonites recticostatus. Eile s’en distingue par 
son dos un peu aplati, par la bifurcation de quelques- 
unes de ses côtes, et par l’enroulement de ses tours. 


Je l’ai recueillie dans les marnes néocomiennes supé- 
rieures de l’Oued-Cheniour. 


Turrilites Massinissa, Coquand. 
(PI. 14, fig. 18.) 


Coquille turriculée, allongée, formée d'un angle régu- 
lier, conique. ‘Tours se recouvrant en avant, et séparés 


— 432 — 


par une suture peu profonde. Chaque tour est orné en 
travers de côtes droites, qui partent de Ja suture et s’ar- 
rétent au milieu du tour, où règne une espèce de sillon 
plan : au-dessus, on observe trois rangées de tubercules 
reliés par une arète saillante, ce qui leur donne une dis- 
position en quinconce. Deux de ces rangées sont recou- 
vertes par l'enroulement du tour supérieur, et sont logées 
sur une partie carénale. Ombilic très étroit; bouche sub- 
quadrangulaire. 

Cette espèce, par son mode d'enroulement, rappelle le 
T. Puzosianus ; mais elle s'en distingue nettement par ses 
côtes interrompues au milieu de chaque tour, et par les 
trois rangées supérieures de tubercules dont elle est 
ornée. 


Je l'ai recueillie dans les argiles du gault de la vallée 
de Cheniour. 


Trochus //amnon , Coquand. 


(PI. 14, fig. 19.) 


Coquille régulièrement conique, un peu plus haute 
que large. Spire formée d’un angle régulier, composée de 
tours plans, lisses, se terminant à la partie supérieure 
par un rebord tranchant, et faisant saillie à l'extérieur et 
à la partie inférieure par une rangée moniliforme de 
petits tubercules. Le centre de chaque tour, à cause de 
la rangée des tubercules et du rebord saillant, est légé- 
rement creusé en gorge de poulie. Par sa forme conique 
et par son bord caréné, cette espèce offre quelques rap- 
ports avec le Trochus Guerangeri, mais elle s’en distingue 
par l'absence complète de stries longitudinales et par la 
présence de ses tubercules. 


Je l'ai recueillie dans les argiles néocomiennes supé- 
rieures de l'Oued-Cheniour. 


Nucula Mauritanica, Coquand. 
(PI. 14, fig. 20, 21.) 


Coquille triangulaire, renflée, à sommet également 
distant des deux extrémités du grand axe; celui- ci abou- 
tissant aux points où finissent les dents de la charnière. 

Cette espèce, par sa forme régulièrement triangulaire, 
se distingue des autres espèces de Nucules. 

Je l'ai recueillie dans les argiles néocomiennes supé- 
rieures d’'ÆZin-Zairin. 


Nucula Punica, Coquand. 
(PI. 14. fig. 22, 23.) 


Coquille subtétragone, comprimée, à bords opposés 
sensiblement parallèles : côté buccal court, obtus, domi- 
nant la lunule, qui est excavée. Côté anal long, arrondi 
et un peu obtus. 

Cette espèce est remarquable par sa forme comprimée 
et quadrangulaire. Je l'ai recueillie dans les argiles néo- 
comiennes supérieures d'Oued-Cheniour. 


Ostræa Syphax, Goquand. 
(PI. 14, fig. 24 a, b.) 
( Réduite au tiers de sa grandeur naturelle.) 


Coquille oblongue dans l’âge adulte, rectangulaire 
dans le jeune ; inéquilatérale, élargie sur le labre, qui est 
limité par une ligne droite passant par le sommet de la 
coquille, plus rétrécie au talon, où elle se termine en une 
espèce d'oreillette qui continue la ligne droite du labre. 

Les deux valves égales, très épaisses, également bombées 
et ornées de côtes semblablement disposées. Côtes angu- 
leuses, naissant à une faible distance des crochets, et se 
dirigeant vers le pourtour dela coquille, en se bifurquant 

28 


— 434 — 


à une certaine distance du sommet : chaque branche se 
bifurquant à son tour jusqu'à ce qu'elle atteigne le bord 
des valves, et offrant à chaque période de bifurcation des 
bourrelets calleux correspondant à une période d'aecrois- 
sement. Intervalles des côtes très profonds, leur largeur 
étant sensiblement la même que celle des côtes. Pourtour 
de la coquille découpé à angles aigus. 


On remarque sur la surface des valves des lignes d’ac- 
croissement concentriques, très irrégulières, et qui s’élè- 
vent au-dessus de la crête des côtes en formant des écailles 
imbriquées les unes sur les autres. Dans le jeune âge, le 
sommet des valves a une tendance à se contourner en 
spirale, à la manière des Exogyres. 


Cette remarquable espèce présente des analogies avec 
l'Ostræa Santonensis, et surtout avec l'O. dichotoma 
(Bayle in Richesse minérale de l'Algérie, pl. XVIII, fig. 
17, 18). Elle se distingue de la première par ses côtes 
plusieurs fois bifurquées, par l'expansion de son labre, 
par ses oreillettes et par ses bords amincis. Plus voisine 
de l'O. dichotoma, dont elle partage les ornements des 
valves, elle s'en distingue par deux caractères essentiels. 
Dans l'O. dichotoma, la valve supérieure est plane, le 
pourtour de la coquille est arrondi, tandis que dans l'O. 
Syphax, les deux valves sont également bombées, et que 
le bord de la coquille est découpé à angles aigus. 

Cette espèce, que j'ai recueillie a Æin-Zairin, associée 
à l’Hemiaster F'ourneli, se trouve aussi dans les environs 


de Tebessa. 


RÉSUMÉ. 


Le nombre des espèces qui figurent dans le catalogue 
précédent se monte à cent trente-trois, et elles se répar- 


tissent entre les diverses formations stratigraphiques de 
la manière suivante : 


Quatorze appartiennent à la formation jurassique. 


Quatre caractérisent le lias inférieur : 


Pelemnites acutus, Pecten Hehlii , 
Ammonites Xridion , Pentacrinus tuberculatus. 


Trois, le lias moyen : 


Belemnites niger, Plicatula spinosa. 
Ostrea cymbium , 


Deux, le jurassique inférieur : 
Terebratula bullata , Holectypus depressus. 
Cinq, le jurassique moyen : 


Belemnites Sauvanausus,  Diceras arietina, 
Ammonites tatricus , T'erebratula bicanaliculata. 
— plicatilis. 


Ces qualorze espèces se trouvent en Europe. 

Cent sept espèces appartiennent à la formation cré- 
tacée. 
Vingt-trois caractérisent le terrain néocomien iuférieur, 


Belemnites pistiliformis,  Ammonites Astierianus, 


_— latus, — subfimbriatus , 
—  dilatatus, — semisulcatus, 
— bipartitus, — asperrimus, 
_— Orbignyanus, — Thetys, 
—  subquadratus,  Crioceras Duvalii, 
Nautilus neocomensis, Hinnites Ley merix, 
Ammonites Grasianus, Terebratula pseudojurensis, 


1, Juillet, — tamarindus, 


— 136 — 


Ammonites neocomiensis,  Toxaster complanatus, 
_— strangulatus,  Holaster Lhardii, 
_ diphyllus. 

Ces vingt-trois espèces se trouvent en Europe. 

Six caractérisent le terrain néocomien moyen : 
Ammonites intermedius,  Caprotina ammonia, 
Vue Masylœus (1), Radiolites Marticensts, 

ee cassidea, Pentacrinus neocomiensis. 


Sur ces six espèces, cinq sont communes à l'Europe et 
à l'Afrique, une seule, l’Æmmonites Masylœus est particu- 
lière à cette dernière contrée. 


Vingt-cinq caractérisent le terrain néocomien supé- 


rieur : 
* Aptychus Numida, Ammonites Nisus, 
* — Cad, — Gargasensis, 
Belemnites semicanaliculatus,  — striatisulcatus, 
Æmmonites Martini, — Emerict, 
—  fissicostatus, — Dufrenoyi, 
— Duvalianus,  Hamites gigas, 
— Guettardi, Ptychoceras lœvis, 
*  —  Asdrubal, * Trochus Hamnon, 
*  — Jugurtha, Lucina sculpta, 
*  — Abd-el-Kaderi, Nucula impressa, 
*  — Annibal, * —  Punica, 
Fe — Mustapha, * __ Mauritanica, 


ÿ — Hamilcar. 

Sur ces vingt-cinq espèces, quatorze sont communes à 
l'Europe et à l'Afrique; onze sont spéciales à l'Afrique. 
Dix espèces caractérisent le terrain du gault : 


Ammonites Beudanti, Turrilites Puzostanus, 
— latidorsatus, —  Emericianus, 


(4) Les espèces propres à l'Afrique sont distinguées par un astérisque, 


— 137 — 


Ancyloceras furcatus, * Turrilites Massinissa, 
Hamites rotundus, Helicoceras annulatus, 
—  Bouchardianus,  Nucula ovata. 


Sur ces dix espèces, neuf sont communes à l Europe et 
à l'Afrique : une seule, le Turrilites Massinissa ; est spé- 


ciale à l'Afrique. 


Vinot-neuf espèces caractérisent le terrain du grès 
vert et de la craie chloritée : 


Æ{mmonites varians, * Ostræa elegans, 
—— Rhotomagensis, à —  leiragona, 
* — Fourneli, —  flabellata, 
Turrilites costatus, * Pecten tricostatus, 
* Nerinæa pustuliferu, Spondylus Hystrix, 
Avellana cassis, Trigonia scabra, 
* Fusus affinis, Arca ligeriensis, 
Voluta Guerangeri, * Cardium sulciferum. 
* Pyrula cretacca, Hippurites organisans, 
Pterodonta inflata, me cornu-pastoris, 
— elongata, * Cyphosoma Delamarei, 
* Natica Fourneli, Hemiaster Fourneli; 
* Ostræa Syphax, Holecty pus serialia, 
_--  biauriculata, * Aespidiscus cristatus, 


* —  dichotoma, 


Sur ces vingt-neuf espèces, quinze sont communes à 
l'Europe et à l'Afrique : quatorze sont spéciales à l'Afri- 
que. 


Quinze espèces caractérisent le terrain de la craie 
blanche : 


Ositræa larva, Inoceramus Goldfussianus , 
—  vesicularis, — regularts, 
— _ Matheroniana. Terebratula carnea, 


—  Cornu-arietis, 


= ff 


Pecten quadricostatus, Radiolites crateriformis, 
Plicatula aspera, Ananchytes ovatus, 
Spondylus spinosus, * Hemipneustes Æfricanus, 


Pholadomya Marrotiana,  Micraster coranguinum. 


Sur ces quatorze espèces, treize sont communes à l'Eu- 
rope et à l'Afrique; une seule, le Jemipneustes Africanus, 
est spéciale à l'Afrique. 


Onze espèces caractérisent les divers termes de la 


formation tertiaire : elles se retrouvent toutes en Eu- 
rope. 


Cinq sont spéciales à la formation éocène : 


Numimulites planulata, Nummulites spissa, 
= Ramondi, Élabellaria Lamanonia, 
— nummularts. 


Cinq sont spéciales à la faune miocène : 


Pecten Burdisalensis. Ostræa longtrostris, 
—  HSITIAUUS, Balanus 
—  Peudanti. 


Une est spéciale au terrain pliocène : 


Mastodon brevirostre. 


Descriprion d'une espèce nouvelle du genre Helix. 


Nous venons de recevoir de M. Félicien pe SauLcy un 
petit. travail sur les Mollusques de la vallée de Barèges 
(Hautes-Pyrénées). Cette notice ne pouvait trouver place 


— 1h00 


dans la 4° livraison du journal, mais nous croyons faire 
plaisir à nos lecteurs en leur faisant connaître dès au- 
jourd'hui la diagnose d'une nouvelle espèce du G. Helix 
recueillie par ce jeune naturaliste. 
Voici la description qu'il nous en a donnée. 
SE; 


Hezix nubigena. 


Testa : profundè umbilicata, globoso-depressa , striata 
albidula, vel ad aperturam subluteola seu rosea; anfractibus 
quinis convextusculis, regulariter crescentibus, ultimo ro- 
tundato, anticè ad aperturam paululum descendente ; um- 
bilico pervio : apertura rotundata ; peristomate acuto, in- 
ts albido-incrassato ; marginibus approximatis, penultimo 
anfractu vic separatis. 

Diam. {1 mill., altit. 6 mil]. 

Has. Les sommets des montagnes des Pyrénées, où on 
la trouve avec l’Æelix carascalensis. 

Nous conservons à cette espèce le nom que M. de 
Charpentier lui a donné dans sa collection. 

F. DE SauLcy. 


Grosses Conchylienwerk von Marrini und CHemnirz. 
Cabinet de Conchyliologie, par Martini et Chem- 
nitz. Nouvelle édition, publiée par MM. Philippi, 
L. Pfeiffer, Dunker, etc., sous la direction du 
D' H, C. Kusrer. 


Plusieurs conchyliologues distingués de l'Allemagne, 


2 440 — 


MM. Philippt, L. Pfeiffer, Dunker, etc., ont entrepris 
de publier, sous la direction de M. le docteur Kuster, une 
nouvelle édition du bel ouvrage de Martini et Chemnitz 
sur la Conchyliologie, mais en donnant à leur œuvre un 
caractère plus méthodique, et par conséquent plus en 
rapport avec les progrès de la science. 

M. Kuster procède par la publication de monographies 
présentant pour chaque genre la description et la figure 
de toutes les espèces connues, en tant du moins que Îles 
auteurs ont pu en constater l'existence. D'un autre côté, 
les éditeurs, MM. Bauer et Raspe, de Stuttgard, ont eu 
l'excellente idée de vendre séparément les monographies, 
ce qui en rend l'acquisition d'autant plus commode pour 
les conchyliologues, qu'ils ne sont point obligés de pren - 
dre tout à la fois, et qu'ils peuvent demander les genres 
au fur et à mesure qu'ils ont à s’en occuper. 

Les livraisons publiées jusqu'a présent concernent les 
genres {elix, Bulimus, Clausilia, Pupa, Auricula, Helr- 
cina, Cyelostoma, Ampullaria, Natica, Turbo , Trochus, 
Strombus, Conus, Foluta, Unio, AÆnodonta ; plusieurs de 
ces monographies sont déjà complètes. 

Quant à l'ouvrage en lui-même, les auteurs y donnent 
pour chaque espèce une excellente diagnose en latin, avec 
une synonymie complète, une description détaillée, ainsi 
que des observations critiques en langue allemande. Les 
planches, de format in-4° comme le texte, sont exécu- 
tées avec soin, généralement correctes, et un bon colo- 
riage aide puissamment à faire reconnaître les caractères 
spécifiques. 

L'entreprise dont il s’agit mérite à tous égards le succès 
quelle obtient, etl'œuvre aura d'autant plus d'importance 
que la partie scientifique y est traitée avec ce soin cons- 
ciencieux qui distingue les auteurs allemands : c'est un 
point que nous aurons l'occasion de mettre plus tard en 
évidence, notre intention étant d'appeler successivement 


= ai = 


l’attention de nos lecteurs sur chacune des monographies 
que publient MM. Bauer et Raspe, 

Nous nous bornerons aujourd'hui, faute de temps, à 
annoncer le nouveau Chemnitz comme une œuvre capi- 
tale, bien dirigée et digne de tout l'intérêt des personnes 
qui s occupent de l'étude des coquilles. 


S. Pernir. 


Diagnosen neuer Mollusken. Von R.J.Shuttleworth. 
Description de coquilles nouvelles, par M. Shut- 
tleworth. Berne, 1852. 


Un naturaliste-voyageur, M. Blauner, a mis à profit 
un séjour de cinq mois aux îles Canaries (de mai à 
octobre 1851) pour y recueillir un bon nombre de co- 
quilles terrestres, parmi lesquelles il s’en est trouvé de 
nouvelles : M. Shuttleworth, qui s’est chargé de faire 
connaître celles-ci, en a décrit trente espèces dans un 
premier fascicule publié à Berne en mai dernier. Il ya 
1 Witrina, 3 Zonites, 16 Helix, 3 Bulimus, 3 Pupa, 
1 Cyclostoma, 1 Hydrocæna, 1 Truncatella et 1 Pisi- 
dium. 

L'auteur s'occupe de la rédaction d’un catalogue cri- 
tique des Mollusques terrestres et fluviatiles des îles 
Canaries, auquel il compte joindre des planches sur les- 
quelles seront figurées toutes les espèces : il est à désirer 
qu'en rédigeant son travail, d'un véritable intérêt au 
point de vue de la distribution géographique des Mollus- 
ques, M. Shuttleworth nous fasse part du résultat des 
observations qu’il ne manquera pas de faire sur les rap- 


ports que ces espèces peuvent avoir, soit avec celles d'Afri- 
que ou d'Europe, soit avec celles des Açores ou de 
Madère. 

Si Ps 


CarazocuE descriptif des Ancyloceras appartenant 
à l'étage néocomien d'Escragnolles et des Basses- 
Alpes, par M. Asrier, avec 9 planches. 


(Extrait des Annales de la Société d'agricul- 
ture de Lyon, mai 1851.) 


M. Astier a donné, dans le mémoire dont il est ici 
question, la description de dix-sept espèces nouvelles 
d'Ancyloceras qu'il a découvertes, et il a fait accom- 
pagner ses descriptions de bonnes figures qui, dans ce 
genre, sont indispensables à l'intelligence du texte 

Dans cet intéressant travail l’auteur s'est attaché à 
prouver que les genres Crioceras et Ancyloceras ne de- 
vraient réellement n’en faire qu'un, c'est-à-dire que les 
Crioceras n'étaient que des Æncyloceras incomplets; ou 
que les Æneyloceras n'étaient que des Crioceras complets, 
ce à quoi M. Thiollière, qui nous a envoyé le mémoire de 
M. Astier, ajoute qu'on serait fondé à ne considérer que 
comme des sous-genres peu stables et peu consistants du 
grand genre Hamires de Parkinson, toutes ces formes 
d'Ammonitides à tours plus ou moins disjoints, auxquelles 
on a donné les noms de Toxoceras, Helicoceras, Hete- 
roceras, etc. 

Si l'insuffisance des matériaux a pu induire en erreur 
quelques Paléontologues relativement à la classification 


— 


des Mollusques fossiles dont il s'agit, les recherches d’un 
explorateur aussi infatigable que M. Astier contribueront 
certainement beaucoup à éclairer la question, et nous ne 
pouvons que l'engager à poursuivre le cours de ses 
investigations. SP: 


CAL LAVE LE BB LE RAR LEA VS LE AA LR RER LEUR LA LE VER LE LA LU UE LE LE LE RER EVE LEUR LE LEUR AR LE LELE ER LUTTE LA 


LISTE 


des personnes qui ont concouru à la rédaction du journal 
pendant l’année 1852. 


MM. Bernarni, 
BourGulGNaAT , 
Coquax», 

DE CHARPENTIER , 
De Lesres, 

De Lonrières, 

DE Sainr-Simon, 
D'Orsicxy, 
Duvaz, 

Fiscuer , 
GraASsiEs, 
Moquix-T'anpox, 
MorELEr, 

Perir, 

Raymonp, 
RecLuz, 
SOULEYET, 

F. pe Sauczy. 


RURAL LA LE LA VS LOL LA E CAUT EUR LUN EUS LE LABEL SILVER EVE LIAR BEI NENN D 


Ain 


SALUE RABRBIRLELELAR SARA AS 


Lisre des personnes qui, dans le courant de l’année 1852, 


ont souscrit au Journal de Conchyliologie. 


MM. 


S, À, R. Le Prince Rovyaz DE PorrucaL. 


AMBLARD, 
BarrAN (DE), 
Baupno, 
Bexoir, 
Boissier, 
Bouisser. 

DE Sauzcy (K.), 
FEBURIER, 
Fiznoz (abbé), 
FIsCHER , 
GouLARD, 
Guyot (Ch.), 
Luorrs, 

Nvsr, 
Oportcy, 
Poe, 
REGNAULT, 


RicauLT, 


Marseille. 
Carcénac. 
Mouy. 
Messine. 
Genève. 
Marseillan. 
Paris. 
Rennes. 
Ajaccio. 
Bordeaux. 
Rochefort. 
Toulouse. 
Hambourg. 
Anvers. 
Dinant. 
Havanne. 
Piperac. 
La Ferté-sous-Jouare. 


TABLE DES MATIÈRES. 


Articles généraux. 


Avant-Propos, par M. Perir DE LA Saussaye . , 5. 

Anatomie de l’Æncylus fluviatilis, par M. Moquin- 
TanDon. :- + _. ls SM E7. O1. 337, 

Observations sur l’ en ile l'Hélix Raymondi, par 
M. DE Sawr-Simon. 21. 

_ sur les œufs de la Verite flaidtiles Le 
M. Moquin-T'anpon. L 25. 
Notice sur le G. Glandina, par M. MoreLer. . 27: 

—  surle Triton Samier d'Adanson, par M. Pe- 
TIT DE LA SAUSSAYE. . . .sérn44: 

— sur une nouvelle coquille di Pyila de 
Lamarck, par M. Perrr 64. 

— sur l'Aelix troglodites (H. rsana. P£. » 
par M. Pernir. : 67. 

— sur l’Aelix re Morél. _. M. 
Perir. 69. 

Catalogue des Coquilles marines de es de 
France (univalves), par M. Perir. . . 70, 176. 
Des ennemis des Limaçons, par M. Perir. 97. 

Observations relatives aux accouplemens adultérins 
de certains Mollusques terrestres, par M. Gassies. 107. 

Observations sur le cœur des Limnéens, . M. De 
ST-SIMON. 13: 

Remarques sur le Case de Héliess. par M. 

Moquin-Tancon. . sad SR en = 

Nouvelle classification des Pyraes de Érnteb: par 
M. Perir. 7 : . 140. 

Observations sur quelques cet do G. atica 
par-MORECEUZ OST 3 1168. 

Notice monographique sur le G. Aahilos par M. 
Azc. D'Onrnienx. : 207: 


- 446 — 


Observations sur l'appareil génital de la Vitrine 
transparente, par M. A NS 
Observations sur l’appareil eu des Valvées, par 
M. Moquin-T'anpox. 
Notice sur la Glandina lis: CHAR par M. Moessts 
Note sur le genre Latia di M. Gray, par M. Pen. 
— sur la Pyrula provincialis de M. ni cute 
M. Perir. 
— sur la Glandina db End par M. Pare 2 
— sur les Gastéropodes terrestres carnassiers, par 
MPa, 554354. 3 sai 
Observation sur la glande nil de l ae ni 
par M. De Sr-Simox. . . é 
Recensement des Veritines de TS dir M. de 
CLUZ. 
Notice sur la ne als .o ie ca Re les 
Gastéropodes terrestres, par M. Cu. Lespës. ‘ 
Notice sur l'érosion du têt chez quelques Coquilles 
fluviatiles, par M. Fiscuer. 
Instruction sur la recherche des Coatilles al 
par M. G. ne LoriÈres. sh 
Recherches anatomico-physiologiques sur les Mol- 


lusques de l'Algérie, par M. le D. Raymown. 


Essai d'une classification naturelle des Clausilies 
? 
par M. JEeax DE CHARPENTIER. . ST AUOUSES 


Notice sur les Coquilles fossiles de la province de 
Constantine, par M. H. Coquann. 


Bi8LioGRAPHIE. 


Essai sur les Mollusques terrestres et fluviatiles des 
Vosges, par M. Puron. L'Te , 
Beitrage zur anatomie und physiologie der Weich- 
thieresvxon AFF, Kebers. su sedosiuriyrcent 


. 241. 


. 244. 


257. 
260. 


“272: 


274. 


1270. 


278. 


: 282. 


299. 


. 303. 


- St 


. 325. 


357. 


A1O: 


109. 


111. 


RAT 


Mollusques Méditerranéens, par M. Véranyÿ. 2° ar- 
ticle, par M. SoucExET. . . FA LOTS. 
Prodrôme de Paléontologie stratéeriflife univer- 
selle des Mollusques, par M. D'Ormenxs. . . 235. 
Catalogue des Coquilles terrestres et fluviatiles des 
environs de Nice, par M. MorriLcer. + . . 238. 
Bibliothèque conchyliologique, par M. Gnenu. . . 329. 
Testacea novissima quæ el. De Sauley in itenere per 
orientem collegit... Auc. BoureuienaT. . . . 335. 
Nouvelle édition de Martini et Chemnitz, . 
sous la direction de M. Kusrer. . . * 439: 
Description de Mollusques nouveaux, par M. ao TT- 
LEWORTH. . ‘'AAT. 
Catalogue descri püf és puÉloceras dés Bldes AI 
ves-par NE Astier, 0 sa NAN. PAS. 


MARRON RAR LE LUS LE VERRE VER RER ERRR LCA EE LUEUR LRU VERRE LAURE LRMARAREUE ARR ALRS LE LEUR RERIRRS 


TABLE PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE. 


Accouplements adultérins de Mollusques. . . . 107. 


AcHaTinA Petiti, Deshayes.  . . SAS re rt die 
Ammonires Abd-el-Kader, Coguand (F PA 400, 
Annibal, id, CET one 427e 

_ Asdrubal, id. CEST res 21408, 
— Hamilcar, id, Le) ce re 

— Jugurtha, id. RS nt mue 02 Ale 

—- Masylœus, td. (ENT Cao er < doi 

— Mustapha, id. (Sera Re, 400 
ANUvEUS fuviatius, Male SU Le 2: 
—  rupicola, Puton. . , ANT MEME |: 
Animal de l’Ancylus fluviatilis, Müll. NL ZlSs Ja 
— del'Arionrufus. . “is N° à 21e 

— del/AHelix Raymondi, Mog. . TRS Ve Al 

— des Glandines. . s AT PPT 
Appareil génital de la Wüitrina belle, V2, NAT: 


— = des Valvéese MST LS ON SOA 


— 448 — 


Apricus Numida, Coquand (F.). . . 427. 
=— Caïd, id. :(E.), 1407; 
Arca Martini, Recluz. | . 409. 
ArTemis tenuis (dosinia), Aecluz. 41250; 
Buzimus cinereus, Mortillet. 1239 
Capreolus des Gastéropodes terrestres. “137: 
Catalogue des Clausilies. à “368 
_ de Coquilles marines de côtes ns 
France. x 20:.4176: 
_ des Hamulines. A TN . 296. 
_. des Néritines de France 1 289. 
— des Pyrules. 14%. 
Crausiz1A Drap. (G.). EN VS TE 387 
ee Alberti, Charpentier. . té 
_— Bourguignati, id. 40: 
= Biformis, id. “A0 
_ Byzantina, id. MT 
— Duboisi, id. . 402. 
— Liscnkeana, id. “360: 
— profuga, id. 210. 
= serrulata, id. A0 
— splendens, id. . 400. 
—_ stabilei, id. … 304. 
— straminicollis, id, . 364. 
Cœur des Limnéens. À LS: 
Cyclostoma Coquandianun , Petit. 12 
DecpmnuLa costata, Philippi. 96. 
— Lœviss "id, 96. 
DreissenA Domingensis, Recluz. 259: 
—  Sallei, id. … DD 
DosiniA tenuis, id. 20): 
Ennemis des Limacons. +407. 
Erosion du têt chez les Coquilles FAR 308. 
Ficuza (G.). ill : 
Fieus’:, (Gi): . 143. 


Te 


Pro (Ghhuveuent dant ot emscliAk. 
Bus corona:: Lam. 12 “2. op 2. 4. © 6 

e. Simomianus: Petit.) ae st es At 64: 
Gastéropodes.carnassiers. :.f D, ipenselites an 2e 
Glande caudale de lArion rufus. :.. . . . . . 278. 
Granvmna Schumach:, (G.). aan. tdi + ve 27 


_ Carminensis Morelet, =. pi. 140, ax 49. 
== debilis, id. Mt trait EN: 410 
_— ligulata, id. Mn LL. VU 7e 
= Petri, Deshayes se àr 12. 
— procerula,/Morclet 4 nu e.… : 274. 


Hamuzina D'Orb. (G.). Lilo «+ . 07 
= Alpina, D'Orbemyire es 0 .{21s. 


—- Astieriana, id, Das ce ITR 
_ Cincta, 1. UD 40 du PDA 
_ dissimilis, id. Cu Van TD 
—— subcylindrica, id. Moss as 1 290: 
== subundulata, éd. Éd re OU 
_ trinodosa, td. Hé 210. 
— varusensis, id. NT ire 2221. 
higrixsAiricana, Morelet. .” 4,204. + . (68. 
—  çontermina, Shutt]. DR. en 60: 
—  Desfontainea, Morelet. . . . 21,69, 240. 
—  hemipsorica, id, D'une. Se CUT: 
—  Mograbina, td. Un ue: A ct DD: 
—  Nubigena, De Saulcy. be Lupin: 
—., Oranensis, Morelet.. Raaÿre ts à) 0e AT: 
g— {psammoicn, 24, +. 69. 
—  Raymondi, Moquin. . . . . 21, 69, 240. 
—, tetragona., Moreler, © % 1.4. us a … 61. 
——/troslodites, id, ae. eye O7. 
Eark Guy (Gi): © Foret 2 Jap ec 16 CO OOD: 
Éaunea J’ogesiea, Puton.4 2e = cuis 110. 
Luca scobinata, Recluz 4 ne cm 121050. 


Macrra Guadelupensis, #1. . . .:,. ….. . 249, 
29 


— 450 — 


MarainEeLLA Odoricyi, Éernardi. 
MeLania fasciolata, Oliv. . . . , 
—  veruculum, Morelet. 
MELONGENA Schumach. (G.). . 
— bispinosa, Philippi. 
— Belknapi, Petit. 
Mirra Haneti, Petit. 

— Malleti, id. 

—  sertum, Duval. 

Murex Mexicanus, Petit. 

—  trigonus, Gmel. . 
Mymixrus subdistortus, Recluz. 
Nassa Guadelupensis, Petit. 
Narica Bourguignati, Recluz. . 

— Flemingiana, id. 
-  fusca, Blainville. 
- glaucina, Lin. . 
-  Gochet, Adanson. 
-  Guilleminii, Payr. 

—  Hebræa, Maryn. 

- Helicina, Brocchi. . 

—  intricata, Brown. 

—  labrella, Lam. 

—  Largillierti, Recluz. 

—  mamillaris, Lam. 

—- nitida, Donovan. 

— olla, Marc. deS. 

—  punctata, Karsten. . 

— rizzæ, Philip. 

—  Sagittifera, Recluz. 

—  Sagraiana, D'Orbig. 

er Uber.-Nalener"." os 


Nerf olfactif des Gastéropodes terrestres, Lin. 


NeriraA Matoniana, Risso. . 
— viridis, Lin. : 
NeriTina Bœtica, Lam. . 


. 169. 


: 199. 


: 1170. 
: 176, 
s 174: 
"207: 
271. 
. 269. 
. 264. 
. 268. 
. 266. 
172: 
. 408. 
0270: 
« 270. 
7206. 
, 265. 
. 269. 
. 168. 
7 
“21: 
Che x 0 
. 284. 
"203. 
296: 


59. 


23326. 
: 202; 
. 145. 
+ 157. 


65. 
97. 
58. 


51. 
46. 


96. 


— 451 — 


Nerrrina Bourguignati, Recluz. °°: :, 293. 
— flupianlis,; Drap.peuægu. + 7. 4, 9285. 
La" Mittréana, Resluzs 504, MEME Le COS 


14 Prevostians, Peas (en Et er ST 

7 CNECMANS: DOUDEBI ST. a. ms à à de DU 
— PZCDFINA, RECIUZS A Ve de re à 9, 2e 
Nucuza Mauritanica, Coquand. (F.). . . . . 433. 
—  Punica, MMSQCE. om. 0. = 483. 
OsrroœŒA Syphax, dsoffE.) . 6... 482 
OEufs de la Néritine fluviatile. . . . . . . 95. 
Pecren Vanvincquii, Bernardi. . . . . . . 167. 
Pisinium Reclusianum, Bourguignat.  . . . . 174. 
— sinuatum, usnb idtomta'b atroguns TO. 
PLeuroromA Malleti, Recluz. «+ . . . . . . 254. 
— Sumatrense, Petit: . =  .,... 655. 
Purpura Capensis, PAS dE Re TUE 
_ Tissoti, 2 NE ne D er Slt 
Punusa Lam: (Gr) Sn EM RE 0) 
— 1 coarctatds SO 0 NT PEN ÉD: 


—  Meélonsena, Las 0 +, 65, 
— Provineialis, Martin: … M à e een 2 272. 
Recherche des Coquilles fossiles. . . . . . 311. 
SANGuiNoLaRIA Tahitensis, Bernardi.  . . * . 259. 


SOLARIUM Zzo71dums. Lames UNE, Jun + + . 176, 
SucaneA Bernardi, :* Hecluz. .: 10 . | . . . 413. 
VEecrana Souleyetiana, 44 4 7 hu cs. , 253: 
ÆRITON ficordes, Reeves à 10e + LL 1 046: 
=" hlLorcisi Pets OP MERS, one ONE 
— LOAMICE, AOGNSONS MES, ERNST ER 
Trocaus Bernardn, Recluz, "0 . à , . 166. 

Le Hamnon, Coquand.(F.). . «. . . 432. 
TurriiTes Massinissa, cd. 40 ET? 
Valvées (Organisation des). . . . . . . . 244. 
Venus Beaui, Recluz. MIE ie OR 

—  Fischeri, td. ROC T ER 7 


Virrina pellucida, Drap. . . . . . . . . 244. 


SAVE VOA LR ERREURS LUE RE RURALE LR URUR CAVE LRLELRATUEUTREUARULERER EAU LRRBRLENT LRUTIRIAUIS ABAER LR 


ERRATA (1). 
Page. Ligne. 


67. — 14, au lieu de : PI. 1849. lisez : Planche 1. 
267 — 15, — propagando, — propagande. 
285, — 22, _ leterali, —  laterali. 

370, — 29, après (Deshayes), ajoutez: (PI. XI, f, à.) 
37h. — 33, _- (Bourguignat), — (PI. XI, f. 4.) 
375, — 15, — (Parreys) , — (PI, XI, f, 5.) 
977 — 15, —  legit), — (PI XI, f. 6.) 


(4) Il importe d’annoter dans le corps du journal les rectifications ci- 
dessus indiquées. 


EXPLICATION DES PLANCHES. 


PU 


Fig. {. Animal du Gzanpina Carminensis, Morel. 
2 et 3. Tête dudit animal. 
4. GzanDinA Carminensis, Morel. 
5. Gzannina Petiti, Deshayes. 
6. Pisinrum sinuatum, Bourguignat. 
F0 6ide id. grossi. 
8et9. Vue du même sous deux aspects. 
10. Gharnière et impressions musculaires. 
11-13. Herx Mograbina, Morl. 
14-16. Heuix troglodites, Morl. 


PI. II. 


1] 
wS 


. MirrA Malleti, Petit. 
PceuroromA Sumatrense, Petit. 
. Nassa Guadelupensis, Petit. 

. Meconcena Belknapr, Petit. 

. MarcinezLA Odoricyi, Bernardi. 
Triron Lororsi, Petit. 

Murex Mexicanus, Petit. 

. Triron Samier, Ædanson. 

. MirrA aneti, Petit. 


9 . 
Ll 
Ot EE NO mn 


=. LT 
Sooi 


En 
_—— 


PIXMA 


3. Hamuzina dissimilis, D'Orb. 
-6. Hamuzina Astieriana, id. 


Fig. 


Fig, 


re 
=n] 


YOUR LE NN — 


e +] 


PITAPE 


Hauuuna trinodosa,  D'Orb. 
_— subeylindrica, 14. 


PL. Fe 


Hanuzixa Alpina, D'Orb. 
L V’'arusensis, 14. 


PET 


Hamuzina subundalata, D'Orb. 
— cincta, id. 


UE A à P 


Mirra sertum, Duval. 

NaricA Flemingiana , Recluz. 
Pyruza coarctata, Sowerby. 
PurpurA Tissoti, Petit. 
Trocuus Bernardi, Recluz. 
Purpura Capensis, Petit. 
Fusus Simonianus, Petit. 
Narica Bourgurenati, Recluz. 


Pt, FILE 


2. Pecrex f’anvincquii, Bernardi. 


MELonGexA béspinosa, Philipp 
Narica sagitiifera, Recluz. 
MyriLüs distortus, Recluz. 

Pisinium Recluzianum, Bourguignat. 


— li 


PRIE: 


Fig. { et 2. Appareil génital de la Vitrine transparente. 
3 et 4. Appareil génital des f’alvees. 
Nora. Voir, pour l'explication détaillée des figures, aux 
pages 243 et 248. 


PIX: 
Fig. 1. Dosinia (artemis) tenuis, Recluz. 
9, PLeuroromA Malleti, Recluz. 
3. GLanninA l'gulata, Morl. 
4. Macrra Guadelupensis, Recluz. 
5. TEzrina Souleyetiana, Recluz. 
6. Lucina scobinata, Recluz. 
7. SancuinoLaARIA T'ahitensis, Bernardi. 
8. DreissenA Domingensis, Recluz. 
9. — Sallei, Recluz. 
PI. AT. 

Fig. 1. CLausiria Lischkeana, Charpentier. 
2: _— straminicollis, id. 
à. — profuga, id. 
4, — Albers, id. 
5e —- Byzantina, id. 
6. —- Liebetrutr, id, 
7e — Stabiler, id, 
8. — biformis, id. 
9. — serrulata, id. 

10. — splendens , id. 
BL: — Pourguignali, id. 


22 — Duboisz, id. 


UV  — 


PLATE 


Fig. 1. Narica Largillierti, Recluz. 
2. Cycrosroma Coquandianum, Petit. 
3-5. Arca Martini, Recluz. 
G. GLanpina Debilis, Morelet. 
7-8. Hezix Oranensis, id. 
9. Venus Fischert, Recluz. 
10-12. Herix hemipsorica, Mort. 
13-14, Sucoea Bernardi, Recluz 


15. Venus Peaut, id. 
Pl: XZAT, 
Fig. 1. Arrycaus Vumida,  Coquand. 
2 — Caiïd, id. 
3-4. Ammonites Asdrubal, id. 
5-7. —  Annibal, id. 
8-9. —  _Abd-el-Kader, id. 
10-11. — Mustapha, id, 
12-13. —  Jugurtha, id. 
Pl: XI. 
Fig. 14-15. Ammonires Masylœus, id. 
16-17. ses Hamilcar, id. 
18. Turrizires Massinissa, id. 
19. Trocuus Hamnon. id. 
20-21. Nucuza Mauritanica, id. 
22-23: —  Punica, id. 
24. Osrroea Syphax, id. 
Shea —— 


Jade Conché°(4852) 


7 . é 
JDelarue th, et dérex 


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J*! de Conch£i° 1882 ) 


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