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Full text of "Journal de la Société nationale d'horticulture de France"

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JOURNAL 

DE  LA  SOCIÉTÉ  NATIONALE 

D'HORTICULTURE 

DE  FRANCK 


Série  III.  T.  XVIII.  Cahier  de  janvier  publié  le  5  février  1896.        I 


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AVIS    DIVERS 

Section  des  Roses.  —  Une  section  spéciale  pour  l'étude  des 
Roses  est  actuellement  en  formation  dans  le  sein  de  la  Société  : 
les  cultivateurs  et  amateurs  de  Roses  qui  désirent  en  faire 
partie,  sont  priés  d'adresser  leur  demande  à  M.  le  Président  de 
la  Société. 

Un  règlement  intérieur  sera  publié  à  bref  délai. 

Les  élections  pour  la  constitution  du  Bureau  de 
cette  section  auj*ont  lieu  le  jeudi  13  février. 

Section  des  Chrysanthèmes.  —  Une  section  spéciale,  pour 
rélude  des  Chrysanthèmes,  s'est  formée  dans  le  sein  de  la 
Société.  Les  cultivateurs  et  amateurs  de  Chrysanthèmes  qui 
désirent  en  faire  partie  sont  priés  d'adresser  leur  demande  à 
xM.  le  Président  delà  Société. 

Un  règlement  intérieur  est  à  l'étude  et  sera  publié  à  bref  délai. 

Médaille  du  Conseil  d'administration.  —  Pour  Tintroduction 
ou  l'obiention  de  Plantes  ornementales  reconnues  méritantes 
après  culture  en  France. 

Les  Horticulteurs  français,  obtenteurs  ou  introducteurs  de 
Plantes  reconnues  méritantes,  peuvent  adresser  au  Comité  com- 
pétent leur  demande  en  vue  de  prendre  part  au  concours  pour 
ce  prix.  De  leur  côté,  les  Membres  des  Comités  peuvent  propo- 
ser les  Plantes  qu'ils  jugent  dignes  du  même  prix.  A  la  fin  de 
chaiiue  année,  il  sera  désigné,  s'il  y  a  lieu,  dans  le  sein  de 
chaque  Comité  compétent,  un  Membre  chargé  de  faire  un 
Rapport  circonstancié  sur  la  ou  les  plantes  qui  sont  de  nature  à 
détermines  l'attribution  de  la  médaille. 


^        EXPOSITIONS  DE  LA  SOCIÉTÉ  NATIONALE  D'HORTICULTURE 

Q^  IDE     FRANGE 

p  La  prochaine  Exposition  printanière  annuelle  se  tiendra 

^  du  20  au  25  mai  4896. 

y  Un  Congrès  horticole  aura  lieu  à  la  même  date  ;  le  pro- 

i>  gramme  en  sera  publié  dans  le  prochain  cahier  du  journal. 


6  CONCOURS    OUVERTS  DEVANT   LA    SOCIÉTÉ. 

OFFRES   ET  DEIY1ANDES  D'EIVIPLOI 

Un  registre  est  ouvert  aux  bureaux  de  l'Agence  de  la  Société  pour 
rinscriptioii  des  offres  et  des  demandes  d'emploi. 

Le  Conseil  d'administration  prie  les  sociétaires  qui  auraient 
besoin  de  jardiniers  pour  maisons  bourgeoises  ou  d'employés  pour 
maisons  de  commerce  horticoles  de  bien  vouloir  consulter  ce  registre. 


AVIS  RELATIF  AUX  CONCOURS  EN  SÉANCE 

Des  Concours  spéciaux  pour  les  Orchidées  auront  lieu  en 
séance  les  27  février,  23  avril,  25  juin  et  26  novembre  1896. 
Les  personnes  qui  désireront  y  prendre  part  seront  tenues  d'a- 
dresser, huit  jours  à  l'avance,  à  l'Agent  de  la  Société,  rue  de 
Grenelle,  84,  leur  demande  de  participation. 


CONCOURS  OUVERTS  DEVANT  LA  SOCIÉTÉ 

Concours  permanent. 

Prix  Laisné.VouT  l'élève  le  plus  méritant  de  l'École  d'Horticulture 
;  des  Pupilles  de  la  Seine.  (V.  le  Journal,  3«  série,  IV,  1882,  pp.  631 
'.    et  733.) 

Concours  annuels. 

Médaille  Veiller.  Pour  le  plus  beau  lot  de  Pentslemon. 

Pi'ix  Jouhert  de  VHiberderie.  —  Le  dO  janvier  1889,  le  Conseil 
d'administration,  se  conformant  au  vœu  émis  par  le  D^  Joubert 
de  l'Hiberderie,  dans  son  testament,  a  ouvert  un  Concours  pour 
un  prix  de  2,500  francs  à  décerner  au  nom  de  ce  généreux 
donateur.  Ce  prix  est  destiné  à  un  ouvrage  publié  récemment 
et  imprimé  ou  manuscrit,  sur  l'Horticulture  maraîchère,  l'Arbo- 
riculture et  la  Floriculture  réunies,  considérées  dans  leurs 
usages  journaliers  et  les  plus  pratiques.  Le  concours  est  perma- 
nent et  le  prix  peut  être  décerné  chaque  année. 

Si  l'ouvrage  présenté  au  concours  est  manuscrit,  il  devr-i  être  aussi 

succinct  que  possible  et,  si  son  auteur  obtient  le  prix,  il  sera 

tepu  d'en  faire  la  publication  clans  le  délai  d'un  an.  (Voyez  le 

■  Jowrna^  3e  série,  XI,  1889,  p.  0  et  81.)  '  •    ;. 


COMPTE  RENDU  DES  TRAVAUX  DE  LA  SOCIÉTÉ  d'hORTICULTURE.  T 

COMPTE  RENDU  DES  TRAVAUX 

DE  LA  SOCIÉTÉ  NATIONALE  D'HORTICULTURE  DE  FRANCE 

PENDANT    l'an  .NÉE    1895 

par  M.  D.  Bois,  secrétaire-rédacteur. 

Messieurs, 

Il  faut  remonter  très  loin  dans  l'histoire  de  la  Société  natio» 
nale  d'Horticulture  de  France  pour  trouver  une  année  aussi 
féconde  en  travaux  et  en  résultats  utiles.  C'est  ce  qui  ressortira 
du  tableau  que  j'ai  l'agréable  mission  de  vous  tracer. 

TRAVAUX  DE  LA  SOCIÉTÉ  EX  JSG.j 

Expositions  et  Concours. 

Expositions.  —  La  Société  a  tenu  deux  expositions  en  1895  ^ 
Fuue  printanièro,  du  22  au  28  mai,  comprenant  tous  les  produits 
des  jardins;  l'autre  du  11  au  17  novembre,  spécialement  consa- 
crée au  Chrysanthème.  L'Exposition  printanière  était  interna- 
tionale et  avait  donné  lieu  à  de  nombreuses  présentations  de 
plantes  nouvelles,  rares  ou  remarquables  parleur  bonne  culture, 
venues  de  différents  points  de  la  France  et  de  l'étranger.  Le 
nombre  des  exposants  dépassait  quatre  cents. 

Cette  exposition,  installée  dans  le  jardin  des  Tuileries,  a  été,, 
de  l'avis  unanime,  irréprochable  comme  organisation;  elle  a 
montré  une  fois  de  plus  le  savoir-faire  de  notre  commission  des 
expositions  qui  n'a  pas  eu  moins  de  7,000  mètres  de  superficie 
de  tentes  et  d'abris  de  toutes  sortes  à  édifier,  pour  donner  asile 
aux  merveilles  que  nous  avons  contemplées. 

L'exposition  a  été  ouverte  au  public  pendant  sept  jours  et 
c'est  à  plus  de  cent  mille  qu'il  faut  évaluer  le  nombre  des  visi- 
teurs. 

Le  jury,  composé  d'horticulteurs  et  d'amateurs  d'Horticultura 
choisis  parmi  les  plus  compétents  de  notre  pays  et  de  l'étranger 
a  eu  à  décerner  de  nombreuses  récompenses,  notamment  23  prix 
d'honneur  et  7  médailles  d'honneurofferts  par  le  Gouvernement^ 


8  COMPTE  RENDU  DES  TRAVAUX 

la  Ville  de  Pari?,  le  Conseil  général  de  la  Seine  et  les  généreux 
donateurs  dont  la  liste  figure  dans  notre  journal,  page  'i^\. 

En  même  temps  que  celte  exposition  se  tenait  un  congrès 
d'Hurliculture  auquel  ont  pris  part  de  nombreux  membres  fran- 
çais et  étrangers  et  dont  les  actes  ont  été  publiés  en  un  fascicule 
offert  à  tous  nos  sociétaires. 

Le  mercredi  22  mai,  laSociélé  offrait,  dans  son  hôtel,  un  ban- 
quet à  ses  invités  et  l'on  Irouvei'a  dans  le  journal,  pages  363  et 
Suivantes  la  série  des  toasts  qui  y  ont  été  portés. 

Des  comptes  rendus  de  l'Exposition  prinlanière  ont  été 
publiés  :  par  M.  D.  Bois  (partie  florale,  journal,  p.  421);  M.  Abel 
Chalenay  (arboriculture  ornementale  et  fruitière,  p.  450);  M.  E. 
Chouvet  (culture  potagère,  p.  458);  M.  C.  Marcel  (enseignement 
horticole  et  architecture  de  jardins,  p.  462);  M.  Brochard  (partie 
industrielle,  p.  52î).  M.  Abel  Ghatenay,  secrétaire  général  de  la 
Société  a,  en  outre,  donné  un  tableau  d'ensemble  dans  un  préam- 
bule à  la  distribution  des  récompenses  accordées  aux  expo- 
sants (p.  360). 

V Exposition  de  Chi'i/santhêmes  a  eu  aussi  un  grand  succès; 
elle  a  prouvé  que  la  fleur  d'automne  n'a  rien  perdu  de  sa  vogue 
et  qu'e'le  continue  au  contraire  à  trouver  de  nouveaux  et  nom- 
breux admirateurs.  Malheureusement,  les  recherches  faites  en 
vue  de  trouver  un  local  bien  approprié  pour  cette  exposition 
sont  restées  stériles  et  il  a  fallu  cette  année,  encore,  s'installer 
tant  bien  que  mal  dans  l'hôtel  de  la  Société,  dont  les  salles  sont 
devenues  beaucoup  trop  exiguës  pour  contenir  les  collections  de 
plus  en  plus  nombreuses  des  exposants  et  permettre  la  circula- 
lion  des  visiteurs  dont  l'affluence  augmente  chaque  année.  Ces 
regrets  exprimés,  il  convient  d'ajouter  que  la  commission  des 
expositions  avait  tiré  un  excellent  parti  de  l'emplacement  dont 
elle  disposait  et  que  l'arrangement  ne  laissait  rien  à  désirer. 

Dans  le  préambule  de  la  distribution  des  récompenses  accor- 
dées aux  exposants  (p.  822),  M.  Abel  Chatenay,  secrétaire  général 
a  exprimé  l'espcir  qu'en  1896  la  Société  disposera  d'un  local 
mieux  approprié.  Des  démarches  ont  été  entreprises  par  votre 
Bureau,  et  il  y  a  tout  lieu  de  penser,  dès  aujourd'hui,  qu'elles 
seront  couronnées  de  succès. 


DE   L.A.   SOCIÉTÉ    NATIONALE   d'hORTICULTURE    DE   FRANCE.  9 

Le  compte  rendu  de  l'exposition  des  Chrysanthènnes  a  été 
rédigé  par  M.  Chargueraud,  voir  cahier  de  novennbre,  page  746. 

Comme  complément  des  expositions,  on  peut  mentionner  les 
concours  en  séances  qui,  cette  année,  ont  été  au  nombre  de  six  : 
Quatre  (ïOrchidpes  ;  l'un  tenu  le  28  février,  dont  le  compte  rendu 
a  été  fait  par  M.  Opoix  (p.  177);  un  autre  le  25  avril;  compte 
rendu  par  M.  Landry  (p.  119);  le  troisième  le  27  juin,  voir  le 
Palmarès  p.  495;  pas  de  compte  rendu;  le  quatrième  le  28  no- 
vembre ;  compte  rendu  par  M.  Vacherot  (p.  855); 

Un  Concours  de  Dahlias  et  de  Glaïeuls^  tenu  le  12  septembre; 
compte  rendu  par  M.  Opoix  (p.  688); 

Un  Coticours  de  Cyclamens  et  d'Œil/els,  tenu  le  28  novembre; 
compte  rendu  par  M.  Poiret-Delan  (p.  858). 

Les  [irésentations  auxquelles  ont  donné  lieu  ces  concours  ont 
été,  dans  certains  cas,  si  nombreuses,  qu'elles  ont  constitué  de 
véritables  expositions  spéciales;  elles  ont  augmenté  considéra- 
blement l'intérêt  de  nos  séances. 

Mais,  la  Société  nationale  d'Horticulture  de  France  ne  limite 
pas  ladistribution  deses récompenses  aux  présentations  de  plantes 
dans  les  expositions,  dans  les  concours  et  dans  les  séances  des 
comités.  Gomme  on  peut  s'en  rendre  compte  par  la  lecture  des 
procès-verbaux  de  la  commission  des  récompenses,  voir  pages  499 
et  814,  de  nombreuses  médailles  ont  été  attribuées  cette  année 
à  des  jardiniers,  pour  longs  et  bons  services;  à  des  auteurs 
d'ouvrages;  à  des  horticulteurs,  des  jardiniers  et  des  amateurs 
d'Horticulture  dont  les  cultures  ou  les  procédés  de  culture  ont  été 
examinés  par  des  commissions  spéciales;  à  des  inventions  nou- 
velles ou  à  des  perfectionnements  dans  le  domaine  du  matériel 
horticole.  Pour  compléter  cette  énumération  il  convientd'ajouter 
l'attribution  des  Prix  Joubert  de  l'Hiberderie  (Rapport  de 
M.  Verlot,  p.  232)  et  des  Prix  Laisné  (Rapport  de  M.  Michelin, 
p.  4! 5). 

Séances. 

Le  nombre  des  membres  qui  ont  assisté  aux  séances  a  été 
de  150,  en  moyenne. 
La  Société  a  créé  dans  son   sein  des  comités  dans  le  but   de 


10  COMPTE  RENDU  DES  TRAVAUX 

grouper  les  spécialistes  qui  peuvent  étudier  et  juger  avec 
compétence  les  objets  présentés  et  qui  sont  de  leur  ressort.  Un 
nouveau  comité,  spécial  aux  Orchidées,  a  été  créé  sur  la  demande 
d'un  grand  nombre  de  sociétaires  et  deux  nouvelles  sections, 
l'une  pour  l'étude  des  Chrysanthèmes,  l'autre  pour  les  Roses, 
sont  actuellement  en  voie  de  formation. 

Les  objets  présentés  dans  les  comités  ont  été,  cette  année,  si 
nombreux  et  si  intéressants  que  la  Société  a  accordé  1 1  certi- 
ficats de  mérite  de  P'^  classe  et  1  de  2'  classe;  124  primes  de 
1'^  classe  ;  73  de  2^  classe  et  37  de  3^  classe. 

Des  communications  ont  été  faites  en  séances  par  un  certain 
nombre  de  nos  collègues;  on  peut  citer  notamment  :  celles  de 
M.  Maxime  Cornu,  professeur  au  Muséum,  sur  le  Bouturage  d'été 
(séance  du  14  mars)  et  sur  un  Nouveau  procédé  de  multiplication 
[greffe  herbacée  sur  germination]  (séance  du  11  juillet);  de 
M.  Mangin,  sur  V Emploi  du  naphtolate  de  soude  en  Horticulture 
et  dans  le  traitement  des  maladies  parasitaires  (séance  du 
28  mars);  de  M.  de  Noter,  sur  VOccidine  (séances  du  25  Juillet 
et  du  12  septembre);  de  M.  Mussat,  sur  V Emploi  du  Lysol  en 
Horticulture  (séance  du  8  août);  de  M.  Jamin  (Ferd.),  compte 
rendu  sommaire  du  37^  Congrès  de  l'Association  pomologique 
de  France  (séance  du  26  septembre);  de  M.  Martinet,  sur  les 
Fruits  du  Tyrol  (séance  du  24  octobre);  de  M.  Georges  Truffaut, 
sur  les  lâches  noires  des  feuilles  d^Orchidées  (séance  du 
24  octobre). 

La  Société  a  spécifié  dans  l'article  31  de  son  Règlement,  que  les 
divers  comités  doivent  présenter  à  l'assemblée  des  Sociétaires, 
dans  l'une  des  séances  du  premier  trimestre,  un  compte  rendu 
de  leurs  travaux  pendant  l'aimée  précédente.  Tous  les  comités 
ne  se  sont  pas  soumis  à  cette  utile  disposition  réglementaire  et 
il  est  regrettable  de  ne  pouvoir  citer  comme  y  ayant  répondu 
que  le  comité  de  floriculture  dont  le  compte  rendu  a  été  rédigé 
par  M.  L.  Cappe  (p.  237  et  312);  le  comité  d'arboriculture  frui- 
tière (compte  rendu  de  M.  Michelin,  p.  631  j;  le  comité  des  Arts 
et  industries  horticoles  (compte  rendu  de  M.  Pradines,  p.  704). 


de  la  société  nationale  d*horticulture  de  france.      11 
Journal. 

Des  modifications  importantes  ont  été  apportées  au  Journal 
dont  les  cahiers  paraissent  maintenant  régulièrement  dans  les 
dix  jours  qui  suivent  le  mois  dont  ils  portent  la  date.  Une  chro- 
nique et  une  revue  des  publications  françaises  et  étrangères  ont 
été  ajoutées  à  la  revue  des  plantes  nouvelles  seule  publiée 
autrefois  et  à  laquelle  une  grande  extension  a  été  donnée.  Enfin 
le  Journal  est  livré  coupé,  amélioration  matérielle  qui  paraît 
avoir  été  généralement  appréciée. 

Il  me  reste  à  citer  comme  dernière  modification;  la  publica-; 
tion  en  fascicule  distinct  des  actes  du  congrès  horticole  qui 
autrefois  étaient  imprimés  par  fragments  dans  plusieurs  cahiers. 

Y  compris  le  fascicule  du  congrès  qui  compte  148  pages,  le 
Journal  a  formé,  en  1895,  un  volume  de  1051  pages,  illustré  de 
11  figures  noires,  soit  151  pages  de  plus  qu'en  1894,  année  qui 
était  elle-même  en  augmentation  sur  1893. 

Les  documents  officiels  qui  constituent  le  fonds  de  la  publica- 
tion sont  les  procès-verbaux  des  séances,  les  palmarès  et 
comptes  rendus  des  expositions  et  des  concours  tenus  par  la 
Société,  auxquels  s'ajoutent  les  rapports  des  commissions  char- 
gées d'examiner  des  cultures  ou  des  produits  de  jardins,  au 
nombre  de  treize  cette  année,  et  rédigés  par  MM.  Gh.  Delavilley 
G.  Truff'aut,  Morin,  Gorion,  J.  Chrétien,  Faroult,  Boucher,  Guil- 
lochon,  Marcel,  Michonneau,  Paillet  fils,  Lecointe;  les  rapports 
sur  des  ouvrages  soumis  au  jugement  de  la  Société,  au  nombre 
de  quatorze,  dus  à  MxM.  Chenu,  Barre,  Maurice  de  Vilmorin, 
Mussat,  Hariot,  le  D""  Trabut,  Eugène  Verdier,  Ferdinand  Jamin, 
Michelin,  Ernest  Bergman  etDebille;  les  rapports  sur  des  objets 
faisant  partie  du  matériel  horticole,  au  nombre  de  trois,  écrits 
par  MM.  Henri  Lebœuf,  Besnard  et  Grenthe;  et  enfin  les  comptes 
rendus  des  membres  que  la  Société  a  délégués  dans  les  exposi- 
tions tenues  par  des  Sociétés  correspondantes;  ces  comptes 
rendus,  au  nombre  de  treize  sont  dus  à  MM.  E.  Cappe,  Massé, 
H.  de  Vilmorin,  Michelin,  Chemin,  Vacherot,  Chatenay,  Boucher, 
Dallé,  Hariot  et  Martinet- 


12  COMPTE  RENDU  DES  TRAVAUX 

En  dehors  des  documents  officiels  il  y  a  à  citer  : 

Les  observations  ni(Mé(>rolo>^iqiies  publiées  régulièrement 
chaque  mois  par  notre  dévoué  collègue,  M.  Jamin; 

Douze  notes  ou  mémoires  originaux  : 

Biographie  de  M.  P.  Ducharfre,  notre  regretté  secrétaire- 
rédacteur,  par  M.  II.  de  Vilmorin  (p.  39);  Le  premier  projet  de 
jardin  pittoresque  en  France,  par  MM.  D.  Bois  et  G.  Gibault 
(p.  309);  Culture  du  Crambê,  par  M.  Dncerf  (p.  81);  Les  variétés 
de  coloration  en  Horticulture  et  nomenclature  des  pnncipales 
couleurs,  par  M.  Viviand-Morel  (p.  290);  La  jaunisse  du  flécher, 
par  M.  Gh.  Joly  (p.  269);  Le^  genres  Nidularium  et  Cawstrtin?, 
par  M.  Hariot  (p.  575);  Un  traitement  d'extinction  du  puceron 
lanigère,  \rdv  M.  Magni^n  (p.  629);  Le  Potager-marais  parisien, 
par  M.  Viucey  (p.  615);  Description  d'une  serre  souterraine 
pour  la  culture  du  Champignon  en  toute  saison,  par  M.  Rousselet 
(p.  737);  La  24^  session  de  la  Société  pomologique  américaine, 
par  M.  Joly  (p.  832)  ;  La  véifétation  et  les  productions  horticoles 
des  îles  Canaries,  par  MM.  D.  Bois  et  G.  GibaiiU  (p.  839);  Etude 
chimique  sur  la  chlorose  du.  Poirier,  par  M.  Crochetelle  (p.  850). 

MOUVEMENT   DE  LA   SOCIÉTÉ 

Sur  la  proposition  du  Conseil  d'administration,  le  titre  de 
membre  d'honneur  de  la  Société  a  été  conféré  à  M.  Viger, 
aujourd'hui  ministre  de  l'Agriculture. 

M.  Charles  Joly  a  été  nommé  vice-président  honoraire  et 
M.  Chargueraud  secrétaire  honoraire.  M.  Joly  a  rempli  les  fonc- 
tions de  vice-président  pendant  quatorze  années  et  M.  Char- 
gueraud celles  de  secrétaire  pendant  douze  années.  Ces 
nominations  de  membres  du  bureau  lionoraire  ont  été  faites 
conformément  à  l'article  4  du  Règlement;  elles  assurent  à  la 
Société  le  concours  permanent  et  éclairé  de  collègues  qui  ont 
donné  de  si  nombreuses  preuves  de  leur  dévouement. 

La  Société  a  admis,  cette  année,  18  nouveaux  membres 
correspondants.  Le  nombre  des  membres  titulaires  qui,  l'an 
dernier,  faisait  ressortir  une  augmentation  sur  celui  de  l'année 
précédente,  s'est  accru,  en  1895,  dans. une  proportion  absolu- 


DE   LA    SOCIÉTÉ    NATIONALE   DHORTICULTURE  DE    FRANCE.         13 

ment  inaccoutumée;  il  a  été  admis  en  effet,  233  membres  titu- 
laires ncmveaux  et  12  Dames  palronnesses,  soit  77  membres 
payant  cotisation,  de  plus  qu'en  i894.  Il  faut  remouler  au  delà 
de  trente  années  dans  les  annales  de  notre  association  pour 
trouver  un  nombre  d'admissions  aussi  conpidéral)le. 

Plusieurs  membres  de  notre  Société  ont  été  l'objet  de  distinc- 
tions honorifiques  bien  méritées.  L'un  d'eux  a  été  nDmmé  officier 
de  la  Légion  d'honneur;  3  autres  ont  reçu  la  croix  de  chevalier 
du  même  ordre.  Dans  l'ordre  du  Mérite  agricole,  il  de  nos 
collègues  ont  été  nommés  olficiers  et  39  chevaliers.  Un  a  reçu 
les  palmes  d'officier  de  l'Instruction  publique  et  un  autre  celles 
d'officier  d'Académie. 

Comme  cela  arrive  chaque  année,  un  certain  nombre  de 
membres  ont  négligé  de  payer  leur  cotisation  ;  après  un  appel 
resté  vain,  la  Société  s'est  vue  dans  la  nécessité  de  prononcer 
leur  radiation.  Celte  mesure  a  été  appliquée  à  41  membres,  soit 
12  de  moins  qu'en  1895. 

Malheureusement  les  vides  que  la  mort  a  faits  dans  nos  rangs 
ont  été  plus  nombreux  que  l'année  précédente.  61  de  nos 
collègues  nous  ont  en  effet  été  ravis,  ce  qui  fait  25  décès  de  plus 
qu'en  1894. 

l*armi  les  collègues  dont  nous  avons  à  déplorer  la  perte  je 
citerai  :  M.  Larivière,  dont  M.  Lavoivre  a  rappelé  les  mérites 
dans  une  allocution  prononcée  sur  sa  tombe  (v.  Journal,  p.  172); 
M.  Lefèvre  (Eugène),  qui  faisait  partie  de  la  Société  depuis 
l'année  1864  et  qui  a  pris  part,  pendant  de  nombreuses  années, 
aux  travaux  de  la  commission  de  rédaction;  M.  Charles  Truf- 
fant, membre  honoraire,  qui  a  rempli,  à  diverses  reprises,  les 
fonctions  de  vice-président  de  notre  association,  et  dont 
M.  Jamin  a  retracé  la  vie  si  bien  remplie,  dans  une  notice 
nécrologique  insérée  dans  le  Journal  (p.  i73). 

M.  le  comte  Joseph  Vigier,  membre  de  la  Société  depuis  1862; 
M.  Auguste  Berger,  membre  honoraire,  qui  appartenait  à  notre 
association  depuis  l'année  1853;  M.  Benjamin  Chevalier,  socié- 
taire depuis  1855;  M.  Hivert,  membre  honoraire,  qui  faisait 
partie  de  la  Société  depuis  1857;  M.  Léo  d'Ounous,  membre 
honoraire  entré   dans  la   Société    également   en   1857;   AI.   le 


14  .  CHRONIQUE. 

D""  Marjolin  et  M.  Henri-Philippe  Rourgaud  tous  les  deux  socié- 
taires depuis  l'année  1853;  M.  Lémon,  l'un  des  doyens  des 
horticulteurs  parisiens,  membre  de  la  Société  depuis  1842  et 
dont  M.  Eugène  Verdier  a  rappelé  les  services  rendus  (p.  289); 
M.  Deligne,  membre  honoraire  qui  faisait  partie  de  l'association 
depuis  1857;  M.  le  D""  Brun,  qui  a  été  vice-président  de  la 
Société  et  M.  Brunetle,  tous  les  deux  membres  honoraires  et 
entrés  dans  la  Société  en  1835;  M.  Royer,  membre  honoraire; 
M.  le  D""  Bâillon,  professeur  à  la  Faculté  de  médecine,  botaniste 
éminent  dont  les  travaux  sont  universellement  connus  et 
appréciés  ;  M.  Glady,  membre  honoraire,  qui  faisait  partie  de  la 
Société  depuis  1858;  M.  Bellanger,  membre  honoraire,  socié- 
taire depuis  l'année  1859. 

Malgré  ces  pertes  éminemment  regrettables  l'effectif  de  la 
Société  s'est  trouvé  considérablement  augmenté  cette  année.  11 
faut  attribuer  cet  heureux  résultat  à  l'activité  déployée  par  tous 
les  membres  dans  un  intérêt  commun.  Puisse  cette  fructueuse 
activité,  ne  pas  se  démentir,  et  nous  maintenir  constamment 
dans  la  voie  du  progrès. 


CHRONIQUE 


La  culture  de  la  Vigne  aux  environs  de  Paris.  — Dans  là 
région  de  Paris,  la  culture  de  la  Vigne  diminue  chaque  année. 
En  1850,  les  statistiques  officielles  évaluaient  la  production  des 
départements  composant  l'Ile-de-France  à  1,705,344  hectolitres, 
avec  une  moyenne  de  42  hectolitres  par  hectare. 

En  1894,  la  diminution  du  vignoble  comme  superficie  est  de 
69  p.  100  et  de  près  de  80p.  100  comme  production.  On  a  récolté 
362,379  hectolitres  seulement. 

Les  principales  causes  de  cette  décroissances  de  la  viticulture 
dans  la  zone  parisienne  sont  : 

1°  L'envahissement  des  centres  populeux,  l'augmentation  de 
la  valeur  vénale  et  locative  des  terrains  ; 

2°  La  rapidité  des  communications  par  les  chemins  de  fer, 


CHRONIQUE.  15 

permettant  d'apporter  non  seulement  les  vins  du  iMidi,  mais  aussi 
le  Raisin  ; 

3°  La  fréquence  des  gelées,  de  la  coulure,  dans  la  zone  extrême 
de  la  culture  de  la  Yigne,  comparativement  au  Midi  favorisé  par 
son  climat  ; 

4°  Les  ravages  de  l'oïdium  en  1853  et  185i. 

A  Argenleuil,  Andrésy,  Rueil,  Limay  et  Bonnières,  près  de 
Mantes,  la  Vigne  donne  encore  de  70  à  80  hectolitres  à  l'hectare. 
(Extrait  du  Rapport  de  M.  Mouillefert,  professeur  à  l'Ecole 
nationale  d'Agriculture  de  Grignon). 

(Informations  du  ministère  de  V Agriculture^) 

Destruction  du  Gastrophysa  raphani.  Le  Gastrophysa 
raphani  est  un  insecte  Goléoptère  de  la  famille  des  Ghrysomé- 
Hdes,  qui  a  causé  de  grands  ravages  dans  les  jardins  potagers 
de  Saint-Germain-en-Laye  et  du  Pecq,  dans  les  plants  d'Oseille, 
notamment. 

Le  directeur  de  la  Station  entomologique  de  Paris  indique  le 
procédé  de  destruction  suivant  qui  a  le  double  mérite  d'être  très 
simple  et  peu  dispendieux. 

Au  printemps,  au  moment  de  l'éclosion  des  larves,  on  sau- 
poudre les  feuilles  avec  une  poudre  composée]de  cendre  de  bois 
bien  tamisée  mélangée  d'une  petite  quantité  de  soufre  sublimé 
et  de  chaux  très  pulvérisée  qui  augmente  l'adhérence.  Cette 
poudre,  en  obturant  les  orilîces  respiratoires,  amène  infaillible- 
ment la  mort  des  insectes. 

[Informations  du  ministère  de  V Agriculture.) 

Exportation  des  Pommes  à  cidre  en  Allemagne.  Fabri- 
cation du  Cidre  à  Francfort.  —  Les  Pommes  de  Normandie  et 
de  Bretagne  importées  en  Allemagne  sont  exclusivement  desti- 
nées à  la  fabrication  du  cidre,  boisson  consommée  sur  place  à 
Francfort.  Dans  cette  ville  et  aux  environs,  la  consommation  du 
cidre  est  à  peu  près  égale  à  celle  de  la  bière  du  pays,  qui  se 
vend  le  même  prix.  Le  cidre,  pris  chez  le  brasseur,  vaut  en 
moyenne  0,24  pfennigs  (30  centimes)  la  bouteille  d'une  conte- 
nance de  trois  quarts  de  litre.  On  expédie  de  Francfort  le  cidre 


16  CHRONIQUE. 

en  fûts  dans  diverses  parties  de  l'Allemagne  et  le  cidre  champa- 
gnisé en  bouteilles  aux  Étals-Unis. 

[Informations  du  ministère  de  VAgi-icutture.) 

Plantation  de  Pommiers  sur  les  routes.  —  Sur  les  ordres 
de  l'ingénieur  en  chef  du  département  de  la  Somme  on  a  planté 
l'automne  dernier,  quinze  cents  Pommiers  à  cidre  sur  les  routes 
du  département.  Cette  innovation  a  été  bien  accueillie  par  les 
cultivateurs  qui  se  plaignaient  du  voisinage  des  Peupliers.  Afin 
d'avoir  moins  d'ombre  on  a  choisi  les  variétés  à  bois  érigé,  comme 
le  Bramlot,  la  précoce  David,  le  Vice-président  Héron. 

{Informations  du  ministère  de  V Agricidture.) 

La  loi  sur  les  Halles.  —  L'Union  des  syndicats  agricoles  et 
viticoles  de  Bourgogne  et  de  Franche-Comté  demande  le  vote 
intégral  de  la  loi  sur  les  Halles,  et  que  le  projet  de  règlement 
d'administration  publique,  fixant  la  commission  due  aux  com- 
missionnaires aux  ventes  et  les  frais  accessoires,  soit  communi- 
qué aux  syndicats  agricoles  et  viticoles  avant  d'être  définitive- 
ment arrêté.        [Infvrmations  du  ministère  de  V Agriculture.) 

Réduction  des  tarifs  de  chemins  de  fer  en  Angleterre 
en  faveur  des  produits  agricoles.  —  Les  directeurs  des  Com- 
pagnies de  chemin  de  fer  dont  le-i  réseaux  aboutissent  à  Londres 
ont  été  convoqués  par  le  ministère  du  commerce  afin  d'examiner 
les  mesures  à  prendre  ()Our  favoriser  l'expédition  des  produits 
des  fermes  aux  consommateurs.  Cette  entrevue  a  été  fixée  au 
30  janvier.  Des  réductions  «le  tarifs  avaient  élé  proposées,  dès  le 
mois  de  décembre,  pour  le  transport  des  colis  maraîchers  par  la 
Compagnie  du  «  Great  Eastern  Railway  ».  La  «  London  and 
South  Western  Company  »  doit  niettre  en  vigueur  une  série  de 
laiifs  destinés  à  faciliter  l'envoi  à  Londres  des  fruits  et  des  légu- 
mes dans  des  conditions  avantageuses  pour  les  producteurs. 
[I n for I nations  du  ministère  de  l'Agriculture.) 

L'Horticulture  française  et  l'Angleterre.  —  Deux  faits  à 
notre  point  de  vue  très  impoilanls  ont  marqué  la  fin  de  l'année 
1895  et  le  commencement  de  l'année  1896  en  Angleterre.  Le 
premier  consiste  en  la  distinction   honorifique  accordée  par  la 


CHRONIQUE.  17' 

Société  royale  d'Horticulture  à  M.  Henri  de  Vilmorin  à  qui  elle  a 
décerné  en  même  temps  qu'à  trois  autres  lauréats  distingués  : 
MAI.  J.-W.  Biirbidge,  de  Dublin,  Malcolm  Dunn,  de  Dalkeilh  et 
le  professeur  Sargent,  de  Boston,  en  Amérique,  la  Médaille  com- 
mémoralive  de  Veitch.  C'est  la  plus  haute  récompense  à  la- 
quelle puisse  aspirer  toute  personne  dévouée  à  l'Horticulture. 
Car  peut-être  n'est-il  pas  superflu  de  rappeler  ici  qu'en  Angle- 
terre il  n'y  a  ni  décorations  ni  distinctions  honorifiques  officielles 
pfour  horticulteurs  ou  jardiniers.  Nous  constatons  avec  grand 
plaisir  que  le  choix  de  la  Société  a  été  approuvé  unanimement 
en  Angleterre,  et  nous  ne  doutons  pas  qu'il  ne  soit  également 
populaire  en  France  où  la  maison  Vilmorin-Andrieux  et  C'°  a 
tant  fait  pour  le  jardinage. 

Le  second  événement,  aussi  de  grande  importance,  se  rapporte 
à  la  célébration  du  septième  anniversaire  de  la  fondation  de  la 
Société  française  d'Horticulture  de  Londres  qui  eut  lieu  le  11  jan- 
vier, au   local  de  ladite  Société.   Les   membres  réunis  en  cette 
occasion  spéciale  étaient  nombreux,  et  plusieurs  notabilités  de 
nationalité  anglaise  honoraient  de  leur  présence  la  réunion  spé- 
cialement convoquée  pour  la  circonstance,  et  lui  donnaient  ut» 
cachet  des  plus  cosmopolites.  Ceci  faisait  ressortir  les  avantages 
offerts  à  tous  les  Sociétaires,  à  quelque  section  qu'ils  appartien- 
nent. Cette  Société  rend  déjà  de  grand  services  et  est  appelée  a 
en  rendre  de  bien  plus  grands  encore   à  nos  compatriotes.  Le 
président  de  la  fête  en  cette  occasion  était  M.  C.  Harmau  Payno 
bien  connu  de  tous  les  Chrysanthémisti  s  français,  pour  lesquels 
il  a  la  plus  profonde  estime.  Il  a  su, en  quelques  phrases  bien 
choisies,   exprimer  ses  vives   sympathies   pour  nos  obtenleurs 
nationaux,  qui  assurément  lui  sont  bien  redevables  pour  le  pla- 
cement de  leurs  gains  et  l'extension  de  la  culture  du  Chrysan- 
thème en  France.  II  est  inutile  d'ajouter  que  sous  une  telle  direc- 
tion, la  concorde  et  l'harmonie  n'ont  cessé  de  régner  parmi  tous 
les  membres  de  diverses  nationalités,  mais  parlant  français  qui 
se  trouvaient  assemblés,  et  l'on  s'est  séparé  avec  la  ferme  con- 
viction de  se  rencontrer,  en  plus  grande  force  encore,  sinon  en 
plus  grand  nombre,  Tan  prochain.                     (G.  Schneider  ) 
■ ■  ♦ — 


IB  PROCÈS-VERBAUX. 

PROCÈS -VERBAUX 


SÉANCE    DU    9    JANVIER     1896. 
P-RésiDENCE  DÉ  M.  Heurî  de  Vilmorin,  premier  vice-président. 

La  séance  est  ouverte  à  3  h.  30.  Le  nombre  des  membres  qui 
ont  apposé  leur  signature  sur  les  livres  de  présence  est  de  285  : 
24  honoraires  et  261  titulaires. 

Dans  une  allocution  très  applaudie,  M.  le  Président  fait 
ressortir  l'importance  des  travaux  de  la  Société  pendant  l'année 
qui  vient  de  s'écouler.  Les  présentations  dans  les  comités  ont 
été  nombreuses  et  intéressantes;  l'exposition  internationale  du 
mois  de  mai  et  l'exposition  de  Chrysanthèmes  ont  eu  le  plus 
grand  succès  et  notre  association  a  vu  le  nombre  de  ses  mem- 
bres augmenter  dans  une  proportion  considérable. 

Il  souhaite  que  l'année  1896  soit  encore  plus  prospère  et  il 
demande  à  chacun  de  contribuer  à  l'activité  de  la  Société  en 
suggérant  des  idées  nouvelles,  en  poursuivant  des  expériences, 
en  présentant  des  produits  nouveaux  ou  intéressants  à  divers 
titres.  Notre  association  continuera  ainsi  à  rendre  les  plus  grands 
services  à  l'Horticulture. 

Il  est  heureux,  dit-il,  de  voir  que  les  travaux  de  nos  socié- 
taires sont  appréciés  en  haut  lieu,  comme  le  témoignent  les 
distinctions  honorifiques  qui  viennent  d'être  accordées. 

C'est  ainsi  qu'au  nombre  des  nouveaux  chevaliers  de  la  Légion 
d'honneur  figure  M.  Nanot,  directeur  de  l'Ecole  nationale 
d'Horticulture  de  Versailles. 

Deux  autres  de  nos  membres  :  M.  Carriat,  horticulteur  à 
Antibes  et  iM.  Schwartz  (Charles),  jardinier  en  chef,  villa 
Rothschild,  à  Cannes,  ont  été  nommés  chevaliers  du  Mérite 
agricole. 

M.  Huard,   trésorier  de  la  Société;  M.  Bultot  (Elouard),  de 

iV.  B.  —  La  Commis sioQ  de  Rédaction  déclare  laisser  aux  auteurs 
des  articles  admis  par  elle  à  l'insertion  dans  le  Journal  la  responsa- 
bilité des  opinions  qu'ils  y  expriment. 


SÉANCE   DU   9   JANVIER   1896.  1§ 

Valenciennes;  M.  Bunel,  architecte  en  chef  de  la  préfecture  de 
)a  Seine  ont  reçu  les  palmes  d'officier  d'Académie. 

Il  annonce  enfin  que  M.  Charles  Baltet  s'est  vu  attribuer  un 
prix  par  l'Académie  française,  pour  son  ouvrage  V Horticulture 
dans  les  cinq  parties  du  monde. 

Ces  bonnes  nouvelles  sont  accueillies  par  des  applaudissements 
répétés. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté  sans 
observation  ; 

Après  un  vote  de  l'assemblée,  M.  le  Président  proclama 
l'admission  de  43  nouveaux  membres  et  celle  d'une  Dame 
patronnesse. 

11  fait  part  des  pertes  que  la  Société  vient  d'éprouver  par  les 
décès  de  M.  Dolley,  de  Paris,  membre  titulaire;  de  M.  Libaude 
(Ch.),  de  Paris,  membre  titulaire;  de  M.  Moreau  (Louis- 
François),  membre  honoraire,  jardinier  à  Cires-lès-Mello  (Oise), 
qui  faisait  partie  de  la  Société  depuis  l'année  18oi;  de 
M.  Debray,  membre  honoraire,  constructeur  de  pompes,  à 
Paris,  qui  faisait  partie  de  la  Société  depuis  l'année  1863. 

M.  le  secrétaire  général  annonce  qu'une  section  spéciale 
pour  les  Chrysanthèmes  est  définitivement  constituée  dans  le 
sein  de  la  Société;  il  invite  les  membres  qui  désireraient  en 
faire  partie  à  se  faire  inscrire  à  l'agence.  Les  membres  de  l4 
nouvelle  section  pourront  aussi  faire  partie,  en  même  temps, 
des  autres  comités.  Les  élections,  pour  la  constitution  du 
bureau  de  la  section  des  Chrysanthèmes,  auront  lieu  dans  la 
prochaine  séance. 

Il  annonce  que  MM.  Prillieux  et  Mussat  ont  été  désignés  par 
le  conseil,  pour  représenter  la  Société  au  congrès  des  Sociétés 
savantes. 

Il  procède  au  dépouillement  de  la  correspondance,  qui  com- 
prend ; 

A.  —  Correspondance  MANUSCRITE  : 

Lettre  de  M.  Jarry,  de  Sancerre,  sur  la  destruction  des  Gourr 
tilières  (Renvoyée  à  la  commission  de  rédaction). 


20  PROCÈS-VERBAUX. 

B.  —  CoimESPONDANCE  IMPRIMÉE  : 

Programme  de  l'exposition  que  la  Société  des  Horticulteurs 
d^î  Nan!e3  tiendra  à  Nantes  les  25,  26  et  n  avril  1896. 

C.  —  Ouvrages  destinés  a  la  bibliothèque  : 

1°  Les  engrais  minéraux  dans  V Horlicullure,  conférence  faite 
par  M.  J.  Tribondeau,  professeur  départemental  d'Agriculture 
de  l'Aube.  Don  de  M.  Ch.   Baltet  (Brochure  in-8"  de  7  pages)  ; 

2°  Fruit  culture  in  France,  par  M.  Ch.  Baltet.  (Extrait  du 
Journal  la  Société  roijale  d' Horticulture  de  Londres.)  Brochure 
de  60  pages.  Don  de  M.  Ch.  Baltet; 

3'^  Feuilles  d'informations  du  Ministère  de  t Agriculture. 
n°*  2  et  3. 

Note  et  compte  rendu  déposés  sur  le  Bureau. 

1°  Étude  sur  la  culture  et  la  végétation  des  Chrysanthèmes, 
par  W.  Trijfîaut,  fils. 

2°  Compte  rendu  de  l'exposition  de  Chrysanthèmes,  tenue  à 
Dijon,  du  13  au  17  novembre  1895,  par  M.  B.  Verlot. 

M.  le  secrétaire  général  fait  connaître  la  constitution  du 
bureau  des  difTérents  comités,  telle  qu'elle  résuite  des  élections 
qui  viennent  d'avoir  lieu  pour  le  renouvellement  annuel. 

Ont  été  nommés  : 

Dans  le  Comité  scientifique  :  président,  M.  le  D'^  Bornet; 
vice- président,  M.  Mussat;  secrétaire,  M.  P.  Ilariot;  vice- 
secrétaire,  M.  le  D""  Henneguy;  délégué  au  Conseil  d'adminis- 
tration, M.  le  D'  Bornet;  délégué  à  la  commission  de  rédac- 
tion, M.   Malinvaud;   conservateur  des  collections,  M.  Gomont. 

Dans  le  Comité  de  culture  potagère  :  président,  M.  Niolet; 
•vice-président,  M.  Duvillard;  secrétaire,  M.  A.  Hébrard  ;  vice- 
secrétaire,  M.  Beudin  ;  délégué  au  Conseil  d'administration, 
M.  Hémar;  délégué  à  la  commission  de  rédaction,  M.  Pivei'; 
conservateur  des  collections,  M.  Chemin. 

Dans  le  Comité  d" Arboriculture  fruitière  :  président,  AI.  Cou- 
iombier;  vice-président,  Al.  Boucher;  secrétaire,  M.  Aliclielin 
(nommé  à  l'unanimité);  vice-secrétaire,  M.    Nomblot;  délégué 


SÉANCE  DU  9  JANVIER  1896.  21 

au  Conseil  d'administration,  M.  Lapierre  ;  délégué  à  la  com- 
mission de  rédaction,  M.  Ghouveroux;  consetvateur  des  collec- 
tion?, M.  Michelin;  conservateur  adjoint,  M.  Gharoloi?. 

Dans  le  Comité  de  Floriculture  :  président,  M.  Savoye,  père; 
vice-président,  M.  Tavernier;  secrétaire,  M.  Vacherot  ;  vice- 
secrétaire,  M.  Lange;  délégué  au  Conseil  d'administration, 
M.  Delavier  (Eugène);  délégué  à  la  commission  de  rédaction, 
M.  Cappe,  père;  conservateur  des  collection?,  M.  Boizard. 

Dans  le  Comité  des  Orchidées  :  président,  M.  Manlin  ;  l^'  vice- 
président,  M.  Doin;  2"  vice-président,  M.  Lesueur;  secrétaire, 
M.  Duval  (Léon);  vice-secrétaire,  M.  Page,  fils;  délégué  au 
Conseil  d'administration,  M.  Martin  Gahuzac. 

Dans  le  Comité  d'Arboriculture  d'ornement  et  forestière  :  pré- 
sident, M.  Maurice  de  Vilmorin;  vice-président,  M.  Chargue- 
raud  ;  secrétaire,  M.  Luquel  ;  vice-secrétaire,  M.  Buuré;  délé- 
gué au  Conseil  d'administration,  M.  Croux;  délégué  à  la  com- 
mission de  rédaction,  M.  Cliargueraud;  conservateur  des  col- 
lections, M.  Lasseaux. 

Dans  le  Comité  de  l'Art  des  jardins  :  président,  M.  Touret  ; 
\''''  vice-président,  M.  Nanot;  'i^  vice-président,  M.  Redont; 
secrétaire,  M.  Lemée;  vice-secrétaire,  M.  Plançon;  délégué  au 
Conseil  d'administrution,  M.  Touret;  délégué  à  la  commission 
de  rédaction,  M.  Lemée. 

Dans  le  Comité  des  Industries  horticoles  :  président,  M.  Hano- 
teau  ;  l^""  vice-président,  M.  l'radines;  2^  vice-président,  M.  Bes- 
nard  ;  secrétaire,  M.  Ozanne;  vice-secrétaire,  M.  Brochard  > 
délégué  au  Conseil  d'administration,  M.  Quénat;  délégué  à  la 
commission  de  rédaction,  M.  Chauré;  conservateiir  des  collec- 
tions, M.  Lavoivre. 

Le  Conseil  d'administration  a,  comme  chaque  année,  procédé 
au  renouvellement  partiel  ou  intégral  des  commissions  adminis- 
tratives qui  se  trouvent  ainsi  constituées  pour  l'année  1896  : 

Commission  de  comptabilité  :  MM.  Jamin,  Ch.  Joly,  D.  Vitry, 
Paillet,  père. 

Commission  du  contentieux  ;  MM.  Delessard,  Barre,  Chouve- 
roux,  Huard,  et  le  secrétaire  général  qui  en  est  de  droit  le 
président. 


22  PROCES-VERBAUX. 

-  Commission  du  logement  :  MM.  Léon  Say,  Henri  de  Vilmorin ^ 
Chatenay,  Chouvet  fils,  Huard,  Paul  Lebœuf,  Eugène  Verdier, 
Gh.  Joly. 

Commission  des  expositions  :  MM.  Villard,  Yitry,  Ghagueraud, 
Emile  Ghouvet,  Alexandre  Hébrard,  Hémar  (Honoré -Marie), 
Dormois,  Hémar  (Honoré-Jean),  Boizard,  Goulombier,  Lacial, 
Delamarre,  Savoye,  Tavernier,  Laurent  Hébrard,  Marcel,  Qué- 
nat,  Léon  Delà  ville,  plus  les  secrétaires  généraux,  les  tréso- 
riers, le  secrétaire  rédacteur  et  l'architecte  de  la  Société,  qui 
en  font  partie  de  droit. 

Commission  des  ^récompenses  :  MM.  Gh.  Joly,  président; 
D.  Bois,  secrétaire;  Chatenay,  Yitry,  Eugène  Verdier,  Mussat, 
Ernest  Bergman,  Chargueraud,  Henri  de  Vilmorin;  plus  les 
présidents  des  différents  comités. 

Commission  de  rédaction  et  publication  :  MM.  Ernest  Berg- 
man, Gh.  Joly,  Ghouvet  père,  Alexandre  Hébrard,  Marcel, 
Chouveroux,  Opoix,  Paul  Lebœuf,  Parisot,  Ghappellier,  Appert, 
Ketelêer;  plus  le  secrétaire  général,  le  secrétaire-rédacteur  et 
les  délégués  des  différents  comités. 

Commission  de  secours  :  M^^^  Bassot,  Maurice  de  Vilmorin  et 
Villard;  MM.  Barre,  Maurice  de  Vilmorin,  Delessard,  Stinville, 
Laurent  Hébrard,  Lecoq  Dumesnil,  Ghatenay. 

M.  le  Président  propose  de  ratifier  par  un  vote  les  proposi- 
sitions  faites  par  le  comité  des  Orchidées,  dans  la  séance  du 
^6  décembre,  relativement  aux  récompenses  à  attribuer  à  des 
présentations.  Ges  propositions  sont  adoptées.  En  conséquence, 
il  est  accordé  : 

Une  prime  de  2^  classe  à  M.  Gardoso,  31,  boulevard  Beausé- 
jour,  à  Paris,  pour  1  Zygopelatum  Machaiji  portant  deux  tiges 
florales  ; 

Une  prime  de  1'®  classe  à  M.  Bert,  rue  Victor  Hugo,  68,  à 
Colombes  (Seine),  pour  un  superbe  Cattleya  Trianœi ; 

Une  prime  de  2^  classe,  au  même  présentateur,  pour  un  Lselia 
unceps  alba; 

Une  prime  de  2^  classe  à  M.  Garden,  avenue  de  Bellevue,  4,  à 
Bois-Golombes  (Seine),  pour  un  Ly caste  Skinneri  alba. 


SÉANCE   DU   9   JANVIER    1895.  23 

Des  remerciements  à  M.  Aufroy  fils,  d'Andilly  (Seine-et-Oise), 
pour  un  panier  à  Orchidées  en  Pitch-pin. 

Objets  présentés  pour  être  jugés  par  les  comités  : 

Au  comité  d'arboricullure  fruitière  : 

Par  M.  Pathouol,  jardinier-horticulteur  à  Corbigny  (Nièvre), 
4  Poires  Doyenné  d' hiver  ;  3  Pommes  Calville  blanc  et  3  Pommes 
Reinette  du  Canada;  fruits  très  sains  pour  être  venus  en  plein  air 
et  pour  lesquels  le  comité'  demande  l'attribution  d'une  prime  de 
3''  classe. 

Au  comité  de  floriculture  : 

\^  Par  M.  Sallier,  horticulteur  à  Neuilly-sur-Seine,  un  Aspi- 
distra  elatior  portant  deux  fruits,  dont  un  parvenu  à  maturité 
entr'ouvert  et  montrant  les  graines.  La  fructification  de  cette 
plante  est  un  fait  intéressant  et  assez  rare,  aussi  propose-t-on  de 
voter  des  remerciements  au  présentateur  ; 

2°  Par  M.  Lefièvre,  jardinier  chez  M™'  Lefebvre,  château  de 
Conches  par  Lagny  (Seine-et-Marne),  un  lot  de  Cyclamens  obtenus 
d'un  semis  fait  le  25  novembre  1894  et  deux  6r/oa?mia5  provenant 
d'un  semis  de  l'année.  Ces  plantes  sont  belles  et  bien  cultivées. 
Le  comité  propose  d'accorder  une  prime  de  2«  classe  pour  les 
Cyclamens  et  une  prime  de  3*^  classe  pour  les  Gloxinias. 

Au  comité  des  Orchidées  : 

1°  Par  MM.Duval(Léon)  et  fils,  rue  de  l'Ermitage  à  Versailles, 
une  Orchidée  nouvelle  que  les  présentateurs  désignent  sous  le  nom 
à'Odontoglcssum  Henrici.  Cette  belle  plante  semble  devoir  être 
placée  dans  la  même  section  que  VO,  Andersonianum.  Le  comité 
en  apprécie  les  mérites;  il  demande  qu'une  prime  de  V  classe 
soit  attribuée  à  MM.  Duval  et  fils  auxquels  il  vote  en  outre  des 
félicitations; 

^°  Par  M.  Belin,  horticulteur  à  Argenteuil  (Seine-et-Oise),  un 
Cycnoches  reçu  dans  une  importation  du  mois  d'août  dernier  et 
dont  le  présentateur  désire  connaître  le  nom.  Le  comité  rattache 
cette  plante  au  Cycnoches  peruvianum  Rolfe  ; 

3°  Par  M.  Nilsson,  horticulteur  fleuriste,  rue  Auber,  Paris,  un 


24  PROCÈS-VERBAUX. 

Vanda  cœrulea  pour  lequel  il  est  volé  un  rappel  de  prime  de 
2^  classe; 

4^'  Par  M.  Dallé,  horticulteur,  rue  Pierre-Charron,  Paris,  un 
Odonloglossum  Insleaij't  leopardimim,  un  Saccolabium  illustre 
Hef/nieri  et  un  Catlleyaaurea,  qui  lui  valentdes  remerciements; 

5^  Par  M.  Cardoso,3l,  boulevard  Beauséjour,  Paris,  un  Cypri- 
pecfivm  hybride  nouveau  qu'il  désigne  sous  le  nom  de  C.  Gautieri, 
Celte  plante  est  issue  du  C.  villosum  croisé  par  le  C.  Harrisia- 
num\  elle  a  été  obtenue  par  M.  Gautier,  ancien  jardinier  de 
M.  Moreau,  qui  l'a  donnée  au  présentateur.  M.  Cardoso  pré- 
sente en  outre  un  Cypripedium  Leeanum,  var.  Le  comité  lui 
vole  des  remerciements; 

6°  Par  MM.  Cappe  et  fils,  horticulteurs  au  Yésinet  (Seine-et- 
Oise),  un  Epidendrum  trouvé  dans  une  importation  de  Cattleya 
Slxinneri,  présenté  pour  en  savoir  le  nom.  Le  comité  reconnaît 
dans  celte  plante  V Epidendrum  aurantiacum; 

T°  Par  M.  Gautier,  rue  Saint-James,  à  Neuilly  (Seine),  un 
Cypripedium  Lawrenceanum,  belle  variété,  et  un  Oncidium  Lan- 
ceanum  remarquable  par  sa  bonne  culture.  Pour  ces  deux  plantes 
il  est  proposé  une  prime  de  2°  classe  avec  félicitations  ; 

8°  Par  AL  Truffant,  horticulteur,  rue  des  Chantiers,  à  Versailles, 
un  Cypripedium  nouveau,  très  beau,  que  le  présentateur  désigne 
sous  le  nom  de  C.  villosum  Truffauti  et  qu'il  suppose  être  un 
hybride  naturel  dont  les  parents  seraient  les  C.  villosum  et 
Hoxalli.  Un  certificat  de  mérite  de  T''  classe  est  demandé  pour 
ce  remarquable  apport. 

9°  Par  M.  Page,  jardinier-en-chef  chez  M.  Robert  Lebaudy,  à 
Bougival,  2  Angrœcum  sesquipedale,  très  beaux,  bien  fleuris, 
ayant  l'un  10  fleurs,  l'autre  6;  un  Cypripedium  Leeanum,  var., 
portant  5  fleurs,  1  C.  Nilssotii,  hybride  issu  du  C.  Chantini, 
croisé  par  le  C.  Boxalli  ;  \  C.  Harrisii-villosum,  hybrides 
obtenus  par  le  présentateur.  Le  comité  propose  d'attribuer  une 
prime  de  2®  classe  pour  les  Angrsecum  et  une  de  l''^  c'asse  pour 
les  Cypripedium  hybrides. 

M.  le  secrétaire  général  adjoint  annonce  de  nouvelles  présen- 
tations de  sociétaires. 

La  séance  est  levée  à  i  h.  10  m. 


SÉANCE   DU    23    JANVIER    1896.  25 

SÉANCE     DL     23     JANVIER     1896 

Présidence  de  HI.  Albert  Truffaut,  vice-président. 

La  séance  est  ouverte  à  3  h.  10  m.  Les  membres  présents 
sont  au  nombre  de  224  :  23  honoraires  et  201  titulaires. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  le  Président  prie  M.  Joly,  qui  se  trouve  dans  la  salle  des 
séances,  de  venir  prendre  place  au  Bureau.  La  Société,  en  lai 
donnant  le  titre  de  vice-président  honoraire  a  voulu  reconnaître 
les  importants  services  que  ce  dévoué  collègue  lui  a  rendus  ;  elle 
espère  que  M.  Joly  voudra  bien  lui  conserver  sa  collaboration 
active,  si  précieuse.  Ces  paroles  sont  accueillies  par  de  chaleu- 
reux applaudissements. 

M.  le  P."ésident  annonce  que  plusieurs  de  nos  collègues  ont 
été  l'objet  de  distinctions  honorifiqties. 

Ont  été  promus  au  grade  d'officier  du  Mérite  agricole  : 
M.  Eugène  Barbier,  de  la  Ferté-Saint-Àubin  ;  M.  Delaville  aîné, 
de  Beauvais;  M.  Deseine  fils  aîné,  de  Bougival. 

Ont  été  nommés  chevaliers  du  même  ordre  : 

M.  André  Boutard,  de  Montreuil-sous-Bois;  iM.  Eugène  Gochu, 
de  Saint-Denis;  M.  Paul  Edouard  Darbour,  de  Torcy- Sedan; 
M.  Paul  Dubreuil,  directeur  de  la  France  agricole;  M.  Henri 
Kaczka,  commissionnaire  en  fleurs:  M.  Auguste  Nonin,  horti- 
culteur à  Ghâtillon-sous-Bagneux;  M.  Touret,  architecte-paysa- 
giste à  Paris;  M.  Dessert,  à  Chenonceaux  ;  M™^  Bourgette,  à 
Nantes  ;  M.  Rjuyer-Turlat,  à  Neufchâleau. 

M.  le  Président  adresse  les  félicitations  de  la  Société  aux 
nouveaux  décorés  et  particulièrement  à  M.  Nonin,  qui  a  été  plu- 
sieurs fois  lauréat  dans  les  expositions  de  la  Société  et  qui, 
aujourd'hui  même,  vient  d'être  élu  président  du  comité' des 
Chrysanthèmes  i Applaudissements). 

Il  proclame  l'admission  de  24  nouveaux  membres  titulaires 
dont  la  présentation  a  été  faite  dans  la  dernière  séance. 

M.  le  secrétaire  général  annonce  les  décès  de  cinq  de  nos  col- 
ièeues  :  M.  Jean-Pierre  Cassier,  de  Suresnes,  membre  honoraire, 


26  PROCES-VERBAUX. 

qui  faisait  partie  de  la  Société  depuis  l'année  1854;  M.  Evelin 
Waddington,  sociétaire  depuis  1872;  M.  Moisy,  de  Paris,  mem- 
bre honoraire,  sociétaire  depuis  l'année  1858;  M.  Henri  Prud- 
homme,  de  Montreuil-sous-Bois,  membre  titulaire  depuis  l'an- 
née 1887;  M.  Bienfait,  du  Raincy,  sociétaire  depuis  1870. 

Il  fait  connaître  le  résultat  d'élections  complémentaires  qui 
viennent  d'avoir  lieu. 

Dans  le  comité  des  Orchidées,  M.  Libreck  a  été  nommé  délé- 
gué à  la  commission  de  rédaction  et  M.  Henri  Duval,  conser- 
vateur des  collections. 

Dans  le  comité  d'arboriculture  fruitière,  M.  Delessart  a  été 
nommé  délégué  à  la  commission  de  rédaction  en  remplacement 
de  M.  Chouveroux  appelé  à  d'autres  fonctions. 

La  section  des  Chrysanthèmes  a  constitué  son  bureau  de  la 
manière  suivante  :  président,  M.  Nonin  ;  vice-présidents, 
MM.  Delavier  et  Cordonnier  ;  secrétaire,  M.  Chargueraud;  vice- 
secrétaires,  MM.  Lionnet  et  Yvon  fils;  délégué  au  Conseil  d'ad- 
ministration, M.  Nonin;  délégué  à  la  commission  de  rédaction, 
M.  Chargueraud. 

La  commission  du  contentieux  a  élu  comme  secrétaire  M.  De- 
lessard;  elle  a  désigné  comme  délégués  à  la  commission  de  loge- 
ment MM.  Chouveroux  et  Delessart. 

M.  le  secrétaire  général  annonce  ensuite  qu'une  section  des 
Roses  se  forme  dans  le  sein  de  la  Société  et  que  les  membres  qui 
désirent  en  faire  partie  peuvent  dès  maintenant  se  faire  inscrire  à 
l'agence.  Les  élections  pour  la  constitution  du  bureau  auront 
lieu  dans  la  séance  du  13  février. 

Il  procède  au  dépouillement  de  la  correspondance  qui  com- 
prend : 

A.  —  Correspondance  manuscr[te  : 

Lettre  de  M.  Perrier  fils,  constructeur  d'appareils  de  chauffage 
de  serres,  rue  Michel-Bizot,  164,  à  Paris,  demandant  la  nomina- 
tion d'une  commission  pour  examiner  un  châssis  à  verre  débor- 
dant, destiné  à  éviter  la  buée  dans  les  serres,  et  dont  il  est 
l'inventeur.  Le  comité  de  floriculture  a  désigné  pour  faire  partie 
de  cette  commission  :  MM.  Henri  Vacherot,  Opoix,  Savoye  père, 


SÉANCE  DU  23  JANVIER  1896.  27 

Billiard,  Nonin,    Jobert,  Tavernier,  Welker  fils,  Massé,   Gappe 
père  et  Cappe  fils. 

B.  —  Correspondance  imprimée  : 

Règlement  et  programme  de  l'exposition  que  la  Société  horti- 
cole dauphinoise  tiendra  à  Grenoble  du  1 1  au  15  juin   1896. 

Règlement  et  programme  de  l'exposition  que  la  Société  d'A- 
griculture, d'Horticulture  et  d'Acclimatation  de  Cannes,  tiendra 
à  Cannes  du  19  au  23  mars  1896. 

Programme  des  concours  de  l'exposition  que  la  Société  royale 
d'Horticulture  et  d'Agriculture  d'Anvers,  tiendra  à  Anvers  du 
8  au  10  novembre  1896. 

Programme  de  l'exposition  que  la  Société  royale  d'Horticul- 
ture et  de  Botanique  de  Gand  tiendra  à  Gand  du  15  au  17  no- 
vembre 1896. 

G.  —  Ouvrages  destinés  a  la  Bibliothèque  : 

1"  Rapport  sur  V ouvrage  intitulé  :  ^<  L Horticulture  dans  les  cinq 
parties  du  monde  »,  par  M.  E.  Bedenne; 

2°  Quelques  conséquences  pratiques  de  la  loi  des  accidents  du 
travail,  votée  par  le  Sénat  en  première  lecture,  par  M.  Léon  Lan- 
dais^ brochure  in-4°  de  11  pages; 

3°  45^  livraison  du  Dictionnaire  pratique  d'Horticulture  et  de 
jardinage,  par  M.  G.  Nicholson,  traduit  par  M.  S.  Mottét; 

4°  Feuille  d' informations  du  ministère  de  VAgjHculture,  n°H  et  5. 

Note,  Rapport  et  Compte  rendu  déposés  sur  le  bureau  : 

Les  deux  premières  variétés  de  Pommes  de  terre  connues  en 
Europe,  par  M.  E.  Roze. 

Notice  nécrologique  sur  M.  Célestin  Debray,  par  M.  Dormois. 

Rapport  sur  les  cultures  de  Chrysanthèmes,  de  M.  Lionnet, 
jardinier-en-chef  au  château  de  Jouy-en-Josas(Seine-et-Oise),  par 
M.  Nonin. 

.  Les  conclusions  de  ce  rapport  demandant  le  renvoi  à  la  com- 
mission des  récompenses  et  l'insertion  dans  le  journal  sont  adop- 
tées par  l'assemblée. 


î8  procès-verbaux. 

Objets  présentés  pour  être  jugés  par  les  comités  : 

Au  comilé  r/e  (loricuUure  : 

1°  Par  M.  G.  Boucher,  horticulteur,  avenue  d'Italie,  164,  Paris, 
des  fleurs  de  Dalura  à  fleur  rouge  [Bnigmansia  sanguineà)  pour 
lesquelles  des  remerciemenis  sont  adressés  au  présentateur  ; 

2"  Par  MM.  Yvon  et  lils,  horticulteurs,  route  de  Chatillon,  44, 
à  Malakoiï  (Seine),  des  fleurs  de  Chrysanthèmes  tardifs,  variétés 
John  H.  Tayloi\  Madame  Calvat,  Madame  Massé,  Masiev  Bats, 
Spaulding,  Marie  Recoura,  Primrose  League^  qui,  selon  les  pré- 
sentateurs peuvent  se  conserver  jusqu'en  février.  En  raison  de 
la  beauté  de  ces  fleurs,  le  comité  propose  de  leur  attribuer 
une  prime  de  2<^  classe. 

Au  comité  d'arboriculture  fruitière  : 

Par  M.  Anatole  Cordonnier,  de  Bailleul  (Nord),  une  caisse  de 
Raisin  Black  AHcante  cueilli  le  22  janvier  sur  Vigne  soumise  à  la 
culture  relardée  et  cultivée  à  l'engrais  des  grapperies.  Ce  Rai- 
sin, très  beau,  a  été  tiès  admiré  par  les  membres  du  comité  qui 
demandent  qu'une  prime  de  l""*"  classe  soit  accordée  au  présen- 
tateur. 

Au  comité  d'arboriculture  d'ornement  : 

Par  M.  Maurice  de  Vilmorin,  22  photographies  d'arbres  et 
d'arbrisseaux  destinées  à  prendre  place  dans  les  collections  du 
comilé.  De  vifs  remerciements  sont  adressés  au  donateur. 

Au  comité  des  Orchidées  : 

\°  Par  MM.  Duval  et  fils,  horticulteurs,  rue  de  l'Ermitage,  à 
Versailles,  \  Brassavola  glauca  (Laelia  glauca),  plante  quelque- 
fois cultivée  dans  les  serres,  mais  qui  fleurit  assez  rarement; 
un  Cypripedium  Harrmano-superbum  (vrai),  à  grandes  et  belles 
fleurs;  un  Cypripedium  Charlesworlhi^  remarquable  par  son 
labellequi  a  une  teinte  rose  assez  accentuée;  1  Odontoglossum. 
Roezli,  à  macules  violettes,  variété  devenue  relativement  rare; 
1  Dendrochilum  glumaceum,  charmante  plante  aux  fleurs  petites 
mais  très  abondantes,  groupées  en  grappes  légères,  exhalant 


SÉANCE  DU  23  JANVIER  1896.  29 

une  odeur  très  suave.  Pour  l'ensemble  de  celle  présentation,  le 
comité  propose  l'attribution  d'une  i)rinie  de  -l'"''  classe  ; 

2°  Par  M.  Belin,  horticulteur,  route  de  Sannois,  à  Argenteuil 
(Si'ine-et-Oise),  1  Caltleya  Luddemanniana  pour  lequel  on  pro- 
pose d'accorder  une  prime  de  3*^  classe  ; 

3°  Par  M.  Gautier,  chez  M.  le  D^  Fournier,  rue  Saint-James, 
28  bis  àNeiiilIy-sur-Seine,  le  L;elia  anceps  alba,  var.  Stella,  très 
belle  variété  qui  commence  à  se  répandre  un  peu  dans  les  cul- 
tures et  pour  laquelle  une  prime  de  2^  c'asse  est  demandée  ; 

4°  Par  M.  Garden,  horticulteur,  à  Bois-Colombes  (Seine), 
le  Cyprlpedlum  Harrhlano-Spicerianum,  hybride  nouveau 
obtenu  par  le  présentateur  qui  lui  donne  le  nom  des  espèces 
dont  il  est  issu.  Remerciements; 

5°  Par  M.  Truffant,  horticulteur,  rue  des  Ghanliers,  40,  à  Ver- 
sailles, un  superbe  Seleniped'wm  Schroderœ,  var.  splendens  et 
un  Cypripedium  Fxul,  présenté  à  litre  de  curiosité.  Pour  ces 
deux  plantes,  le  comité  propose  l'attribution  d'une  prime  de 
2e  classe; 

6°  Par  M.  Vacherot,  horticulteur  à  Boissy-Saint-Léger  (Seine- 
et-Oise),  un  Dendrobium  nobile,  remarquable  par  son  abondante 
floraison  (il  porle  72  fleurs).  Des  félicitations  sont  votées  au  pré- 
sentateur et  l'on  demande  qu'une  prime  de  3®  classe  lui  soit  ac- 
cordée ; 

7°  Par  M.  Thibaud,  jardinier  chez  M.  Libreck,  rue  du  Rane- 
lagh,  63,  à  Paris,  un  Cypripedium  Latkamianum,  un  Warscewic- 
zella  velatal  et  un  Anœclochtliis  Sanderianu<,  plante  nouvelle 
importée  par  la  maison  Sander.  Une  prime  de  2®  classe  est 
demandée  pour  ces  trois  plantes; 

8°  Par  MM.  Cappe,  père  et  fils,  horticulteurs  au  Vésinet  (Seine- 
et-Oise),  un  Cypripedium  Arthurianum.,  un  C.  Calypso,  un  C.  insi- 
gne, var.,  un  C.  Barteti,  un  C.  Leeanum  super bum,  un  C.  hirsuto- 
villosum,  superbe  hybride  obtenu  par  les  présenlaleurs  qui  en 
ont  observé  la  première  floraison  en  1890.  Ce  Cypriptsdium  a  les 
mêmes  parents  que  le  C,  Germinyanum  de  Veitch,  mais  il  se 
distingue  nettement  de  ce  dernier. 

Les  mêmes   présentateurs  montrent. en  outre  4  Dendrobium 


30  NOMINATIONS. 

nobile,  variétés  diverses.  Pour  l'ensemble  de  ce  bel  apport,  le  co- 
mité propose  l'attribution  d'une  prime  de  1^"^  classe. 

L'un  de  MM.  les  secrétaires  annonce  des  présentations  de  nou- 
veaux membres  et  la  séance  est  levée  à  3  h.  30. 


NOMINATIONS 


SÉANCE  DU  9  JANVIER  1896. 

MM. 

1.  Bâton  (Ernest),  o,  rue  de  Sfax,  à  Paris,  et  avenue  du  Raincy,  à 

Villemonble  (Seine),  présenté  par  MM.   Cochet  (Scipion)    et 
Cochet-Cochet. 

2.  Besnard  (Louis),  jardinier  chef  chez  M.  Poirrier,  au  château  de 

BéhoList,  par  Orgerus  (Seine-et-Oise),  présenté  par  MM.  Pou- 
lailler (A.)  et  Chargueraud. 

3.  Blet  (Jean),  jardinier  de  M.  Darblay,  à  Corbeil  (Seine-et-Oise), 

présenté  par  MM.  Lévéque  et  Chatenay  (Âbel). 

4.  BoLUT  (Lucien),  secrétaire  général  de  la  Sociélé  d'Horticulture 

de  la  Haute-Marne,  à  Chaumont  (Haute-Marne),  présenté^ par 
MM.  Chatenay  (Abel)  et  Berthier. 

5.  Carillon   (Stanislas),  horticulteur-rosiériste,    30,  rue   Malassis, 

Bagnolet  (Seine),  présenté  par  MM.  J.  Girardot  et  P.   Cochet. 

G.  Chévrier  (Adolphe),  conseiller  à  la  Cour  de  cassation,  13,  rue  de 

Téhéran,  à  Paris,  présenté  par  MM.  Huard  et  Chatenay  (A.), 

7.  CosTANTîN  (Julien)  (membre  à  vie),  maître  de  conférences  à  l'École 

normale  supérieure,  57,  rue  Claude-Bernard,  à  Paris,  présenté 
par  MM.  Bonnier  et  Dufour. 

8.  Le  Coulteux  fils,  horticulteur,  à  Igny  (Seine-et-Oise),   présenté 

par  MM.  Léon  Duval,  H.  Duval  et  L.  Guillochon. 

9.  Desprez  (Jules),  au  château  de  Drancy,  Porte-Bourget  (Seine), 

présenté  par  MM.  Ch.  Joly  et  Huard. 

10.  Epaulard   (Emile),  2,   place  Mauconseil,  à  Fontenay-so us-Bois 

(Seine),  présenté  par  MM.  Mainguet  fils,  et  Hébrard  (A.). 

11.  FossEY  (J.),  rédacteur  au  journal  Le  Jardin,  10,  rue  Notre-Dame- 

de-Nazareth,  à  Paris,  présenté  par  MM.  Martinet  et  J.  Nanot, 

12.  Fréret   (Louis),  43,    rue    des    Boulets,    à   Paris,    présenté   par 

MM.  Chatenay  (Abelj  et  Huard. 

13.  Gayffier  (Eugène  de),  ancien  conservateur  des  forêts,  La  Ches- 

naye,  commune  de  la  Bussière  (Loiret),  présenté  par  MM.  Huard 
et  Chatenay  (Abel). 


SÉANCE   DU   9   JANVIER   1896.  31 

14.  GouRLOT  (Alphonse),  administrateur  des  journaux  Le  Jardin  et 

Le  Petit  Jardin  illustré,  167,  boulevard  Saint-Germain,  à  Paris 
présenté  par  MM.  Maxime  Cornu  et  Martinet. 

15.  Graindorge  (J.-B.),  37,  rue  de  Montreuil,  à  Bagnolet  (Seine),  pré- 

senté par  MM.  Lepère  et  fils  et  Héaault. 

16.  GuiLLOux   (Charles),  propriétaire,    142,  rue   Houdan,  à  Sceaux 

(Seine),  présenté  par  MM.  Paillet  père  et  Jobert  (Maxime). 

17.  Hariot  (Edmond),  propriétaire,  15,  rue  de  Chàteaudun,  à  Paris, 

présenté  par  M™*'  Poupon  et  M.  Huard. 

18.  JiLCOT  (Paul),  28,  quai  de  Bercy  prolongé,  à  Charenton  (Seine), 

présenté  par  MM.  Chargueraud  et  Bois. 

19.  Le  Borgne  (G.),  horticulteur,  23  bis,  rue  de  la  Mairie,  à  Brest 

(Finistère),  présenté  par  MM.  Greuthe  et  Truffant  (Albert). 

20.  Ledoux  (Alexandre),  cultivateur,  15,  rue  de  Rosny,  à  Fontenay- 

sous-Bois  (Seine),  présenté  par  MM.  Hébrard  (A.),  Mainguet 
(H.)  et  Héricourt  (L.). 

21.  Legrain  (Emile),  horticulteur  à  Breuille-Pont,  par  Bueil  (Eure), 

présenté  par  MM.  Battut  (F.)  et  Boucher  (G.). 

22.  Lefebvre,    108,    rue  de    Longchamp,    à    Paris,    présenté    par 

MM.  Touret  et  Lemée. 

23.  Lefebvre    (Edmond),  Palais-Royal,  34,  galerie    Montpensier,   à 

Paris,  présenté  par  MM.  Michelin  et  Templier. 

24.  Lefrang  (Victor),   quincaillier,   Grande-Rue,   à  Bourg-la-Reine 

(Seine),  présenté  par  M.  Jamin  (F.). 

25.  Le  Melle  (Auguste),  constructeur,  42,   rue   Lafayette,   à  Paris, 

présenté  par  MM.  Poulailler  (A.),  et  Chargueraud. 

26.  Lergh  (Félix),  61,  boulevard  Richard-Lenoir,   à  Paris,  présenté 

par  MM.  Chatenaj  (A.)  et  Lebœuf  (Paul). 

27.  Leroux  (Ferdinand),  grainier-fleuriste,  12,  rue  de  la  Ferronnerie, 

à  Paris,  présenté  par  MM.  Poulailler  (A.)  et  Mangin  (L.). 

28.  Lesueur    (Georges),    horticulteur,    61,   quai   de    Saint-Cloud,  à 

Saint-Cloud   (Seine-et-Oise),  présenté  par  MM.  Lesueur  (J.), 
Jamin  (F.)  et  Lesueur  (V.). 

29.  Marin,    propriétaire,    3,   rue  de  Berri,    à   Paris,   présenté  par 

MM.  Maurice  de  Vilmorin  et  Ch.  Joly. 

30.  Maumené  (Albert),  rédacteur  au  journal  Le  Jardin,  167,  boulevard 

Sainl-Germain,  à  Paris,  présenté  par  MM.  Martinet  et  Hariot. 

31.  MÉziÈRES  (François),  290,  rue  de  Chai-enton,  à  Paris,  présenté  par 

MM.  Hébrard  (A.)  et  Hébrard  (L.). 

32.  MoREAQ  (Théodule),  cultivateur,  25,  rue  Mauconseil,  à  Fontenay- 

sous-Bois  (Seine),  présenté  par  MM.  Hébrard  (A.),  Héricourt 
(H.)  et  Mainguet  (L.). 

33.  NÉ-JER  (Pierre),  entrepreneur  de  treillages  et  de  rustiques,  6,  route 

d'Orléans,  à  Montrouge  (Seine),  présenté  par  MM. OpoixetPlomb. 


32  NOMINATIONS. 

34.  Personmer  (Claude),  horliciilteiir,  marchand  grainier,  7,  boule- 
vard du  Deuxième-Zouaves,  présenté  par  MM.  Sallier  (J.), 
Férard  et  Schwarz. 

Xô.  Petit  (Hippolyte),  propriétaire,  10,  avenue  de  Villiers,  à  Paris, 
présenté  par  MM.  Vitry  (D.)  et  Savart  (E.). 

36.  Pinson   (Louis),   ancien  maraîcher,    381,  rue   de    Vaugirard,  à 

Paris,  présenté  par  MM.  Héhrard  (L.)  et  Michel. 

37.  QuiNTiNE   (Arsène),  jardinier    chez   M™°  GornuauU,   avenue  de 

Ville-d'Avray,  à  Chaville  (Seine-et-Oise),  présenté  par  MM.  Ta- 
bernat  et  Hoibian. 

38.  RÉVILLON  (M"»"  A.),  122,  avenue  Victor-Hugo,  à  Paris  et  à  Mignaux 

près  Poissy  (Seine-et-Oise),  présentée  par  MM.  Michelin  et 
Templier. 
59.  RiOMSE  (Henri),  108,  rue  de   Longchamp,  à  Paris,  présenté  par 
MM.  Touret  et  Lemée. 

40.  RoBERTs  (Edmond-James),    lo,  rue  de  Chanaleilles,   à  Paris   et 

château  de  Caumon-Villequier,  par  Caudebec-en-Gaux  (Seine- 
Inférieure),  présenté  par  MM.  Huard  et  Ghouvet  (E.). 

41.  Tapret  (D""),  8,  rue  Volney,  à  Paris,  présenté  par  M.   Bergman 

.(Ernest). 

42.  TissELiN  (Jules),  propriétaire,  22,  rue  de  TÉglise,  à  Neuilly  (Seine), 

présenté  par  MM.  Poiret-Delan,  et  Savoye  père. 

43.  VoisENET,    108,    rue   de     Longchamp,    à    Paris,  présenté    par 

MM.  Touret  et  Lemée. 

Dame  Palronnesse. 
Tapret    (M°^'-),   8,  rue   Volney,  à  Paris,  présentée  par   M.    Ernest 
Bergman. 

SÉANCE  DU  23  JANVIER  1896. 

MM. 

i.  Baudrand,  fleuriste,  26,  rue  d^Aligre,  à  Paris,  présenté  par 
MM.  Robert  (Georges)  et  Jobert  (Maxime). 

2.  Blet  (Florentin),  jardinier,  à  la   Ferté-Vidame   (Eure-^t-Loir), 

présenté  par  MM.  Huard  et  Ghatenay  (A.). 

3.  Bobenrieth,  jardinier-ileurisle,  2,  chemin  de  la  Station,  à  Meudon 

(Seine-et-Oise),  présenté  par  MM.  Mauvoisin,  Ghevalier  (Gh.), 
Landais  (P.)  et  Lecoinle. 

4.  DÉGOUTiN  (rabbé),  chanoine,  163  bis,  à  Nancy  (Meurthe-et-Moselle), 

présenté  par  MM.  Huard  et  Ghatenay  (A.). 
o.  Devaud   (Joseph),  25,  rue  Ménaue,  à  Angers  (Maine-et-Loire), 

présenté  par  MM.  Perrault  (E.).  fils  aîné,  et  Boucher. 
6.  DoRMiGNY  (Louis),  jardinier,  12,  rue  de  la  Plaine,   au   Vésinet 

(Seine-et-Oise),  présenté  par  MM.  Gappe  (E.)  et  Gappe  (L.). 


SÉANCE    DU    23    JANVIER    1896.  33 

7.  DucHESNE-BiLLOuiN  (M™^),  à  la  Grille  par  Chinoii  (Indre-et-Loire), 

pi  ésenlée  par  MM.  Hiiard  et  Chatenay. 

8.  Forestier  (Louis),   horticulteur,  à   Larne,  près  Bour^-la-Reine 

(Seine),  présenté  par  MM.  Robert  (Georges)  et  Jobert  (Maxime). 

9.  Fouret  (Alfred),  jardinier  chez  M,  le  comte  de  Roy  de  Ville,  à 

Choisy-au-Bac    (Oise),    présenté  par    MM.   Courtois  (E.),    de 

Maintenant. 
10.  Frissard  (Gaston),  13,  rue  Cardinal-Lemoine,  à  Paris,  présenté 

par  MM.  Cayeux  et  Le  Clerc. 
\i.  JouAN  (Charles),  jardinier  chef  chez  M.  le   comte  Ch.  Pozzo  di 

Borgho,  à  Saint-Cloud  (Seine-et-Oise,  présenté  par  MM.  Hoï- 

bian  (J.)  et  Francin. 

12.  Lecaplain  (Charles),  26,  rue  Jean-Jacques-Rousseau,  à  Issy-les- 

Moulineaux  (Seine),  présenté  par  MM.  Beudin,  et  Niolet. 

13.  Lefkbvre  fils,  horticulteur-amateur,  à  Saint-Just,  près  Vernon 

(Eure),  présenté  par  MM.  Nonin,  Géraud  et  Vacherot. 

14.  Lemoine  (Henri),  jardinier-en-chef  du  jardin  botanique  de   la 

ville  de  Tours,  à  Tours  (Indre-et-Loire),  présenté  par  MM.  Henry 
et  Gérome. 

15.  Lortet  (Francis),  jardinier  à  l'École  d'arboriculture  de  la  ville  de 

Paris,  12,  rue  de  l'Épinette,  à  Saint-Mandé  (Seine),  présenté 
par  MM.  Chargueraud  et  Schmitt. 

16.  Lutinier    (Pierre),  jardinier    chez    M.    Lepelley,     à    Robinson, 

arrondissement   de   Sceaux  ;  Seine),  présenté   par  MM.   Thi- 
monier  (E.)  et  Martineau. 

17.  Maréchal  (Albert),  jardinier  chez  les  Dames  Auguslines  anglaises, 

24,  boulevard  Victor-Hugo,   à  Neuilly  (Seine),  présenté  par 
MM.  Huard  et  Chatenay  (A.). 

18.  Morlet    (Jules),   43,    rue   Saint-Honoré,   à  Paris,  présenté  par 

M.  Batlut(F.). 

19.  Paly  (Achille),  jardinier  au  bois  de  Vincennes,  12,  rue  Jean- 

Pigeon,  à  Charenton  (Seine),  présenté  par  M.  Chargueraud. 

20.  Picard-Baillet,  cultivateur-grainier,  23,  avenue  de  la  Gare,  à 

Joigny  (Yonne),  présenté  par  MM.  Huard  et  Chatenay. 

21.  Ragoût  (Benoît),  horliculteur,  12,  route  de  la  Plaine,  au  Vésinet 

(Seine-et-Oise),  présenté  par  MM.  Cappe   (E.),  Cappe  (L).   et 
Bernard. 

22.  Rameau,  fils,  horticulteur,  à  Larne,  par  Bourg-la-Reine  (Seine), 

présenté  par  MM.  Robert  (Georges)  et  Jobert  (Maxime). 

23.  Renard,  banquier,  10,  rue  Grange-Batelière,  Paris,  présenté  par 

MM.  Léon  Say  et  Huard. 

24.  Trémaux,   horticulteur,  46,  avenue  de  Bonneuil,   à  la  Varenne 

Saint-Hilaire  (Seine),  présenté  par  MM,  Vacherot  et  Nonin. 


3 


34  PUBLICATIONS    PÉRIODIQUES 

PUBLICATIONS   PÉRIODIQUES 

REÇUES     PAR    LA     SOCIÉTÉ    PENDANT    l'aNNÉE     j  895. 


Algérie  agricole  (L'),  Bulletiu  de  la  Colonisation,  Agriculture,  Viti- 
culture, Horticulture,  Économie  rurale,  n"^  145  à  168  inclu- 
sivement, 1895.  Alger;  in-4. 

A7i7îales  de  la  Société  d'Émulation  {Agriculture,  Sciences,  Lettres  et 
Arts  de  TAin),  2«  trimestre.  Bourg,  1895;  in-8. 

Annales  de  la  Société  d'Agriculture  du  déparieïnent  de  la  Gironde^ 
n°«  11  et  12,  1894;  n"^  1  à  12,  1895.  Bordeaux;  in-8. 

Annales  de  la  Société  d'Agriculture,  Sciences,  Arts  et  Commerce  du 
département  de  la  Charente,  janvier  à  décembre  1894;  janvier 
à  novembre  1895.  Angoulême  ;  in-8. 

A7inales  de  la  Société  d'Émulation  des  Vosges,  année  1895.  Epinal,  in-8. 

Annales  de  la  Société  d'Horticulture  de  la  Haute-Garonne,  t.  LXI,  1894; 
janvier  à  octobre  1895.  Toulouse;  in-8. 

Annales  de  la  Société  d'Horticuliure  de  Maine-et-Loire,  1",  2*,  3*  et 
4*'  trimestres,  1894;  l®""  et  2''  trimestres  1895,  Angers;  in-8. 

Annales  de  la  Société  d'Horticulture  et  d'Histoire  naturelle  de  l'Hérault, 
n°«  1  et  2,  1894;  4,  5  et  6,  1894;  n*^  1,  3  et  4  1895.  Montpel- 
lier ;  in-8. 

Annales  de  la  Société  horticole,  vigneronne  et  forestière  de  TA î<6e,  janvier 
à  décembre  1894;  janvier  à  novembre  1895.  Troyes;  in-8. 

Annales  de  la  Société  horticole,  viticole  et  forestière  de  la  Haute- Marne, 
n°^  78  à  87,  année  1894;  n°s  89  à  100,  année  1895.  Chaumont; 
in-8. 

Annales  de  la  Société  d'Horticulture  de  la  Gironde  (Nouvelles).  n°*  69  à 
72,  année  1895.  Bordeaux;  in-8. 

Annales  du  Commerce  extérieur,  i'"',  2,  3,  4,  5,  6,  7,  8,  9,  10  et  11®  fas- 
cicules, 1895.  Paris;  in-8. 

Boletin  Agricola  y  Comercia/,  janvier  au  15  juin  1895.  San  Salvador; 
in-8. 

Boletim  da  Sociedade  Broteriana,  t.  XII,  fascicules  1  et  2,  1895.  Coïmbre  ; 
in-8. 

Botanical  Magazine,  n"*  601  à  606,  609  à  612,  année  1895.  Londres; 
in-8. 

Bulletin  agricole  [Le),  journal  hebdomadaire,  organe  de  FAgricul- 
ture  et  des  Industries  rurales,  n°«  664;  666  à  682;  684  à 
686;  688  à  713;  année  1895.  Paris;  feuille  in-2. 

Bulletin  de  V Association  pomologique  de  l'Ouest,  t.  XII,  année  1895. 
Rennes;  in-8. 


REÇUES   PAR   LA   SOCIÉTÉ    PENDANT   L'ANNÉE    1895.  3o 

Bulletin  de  la  Société  artésienne   d^ Horticulture,   l^^,    3«   et   4^   tri- 
mestres, 1894-1895.  Arras;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  botanique  de  France.  Session  extraordinaire  ea 

Suisse,  P°  et  2®  parties.  1894.  Comptes  rendus  des  séances, 

janvier  à  décembre   1894  (n°^  1  à  9).  Comptes  rendus  d«s 

séances,  janvier  à  juillet  1895,  n^^  1  à  7.  Paris;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  centrale  d'Horticulture  de  Nancy,  n'^^  2,    3,  4 

et  5,  année  1894.;  n«^  1,  2,  3,  4  et  5,  année  1895.  Nancy;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Agriculture  de  Caen,  année  1895.  Caen;  in-8. 
Bulletin  de  la   Société  d' Agriculture  de  Clermont  (Oise),  (Le  Musée), 

n^s  13  à  18,  1895.  Clermont;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Agriculture  de  l'arrondissement  dWutun,  de  ki 

Société  autunolse  d'Horticulture  et  du  Syndicat  agricole   autu- 

nois,  n**  31,  année  1895.  Autun;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Agriculture  de  l'arrondissement  de  Boulogne- 

sur-Mer,  n°  8,  année  1894;  n<^*  1  à  6,  année  1895;  Boulogne- 

sur-Mer;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Agriculture  et  d' Horticulture  de  l'arrondissement 

de  Pontoise,  1°^,  2«,  et  3^  trimestres  1895.  Pontoise;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Agriculture  du  département   du  Cher,  n°  11, 

année  1894;  n°M2,  14  à  17,  année  1895.  Bourges;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Agriculture  de  llndre,  n*"^  5  et  6,  année  1894; 

n°s  1  à  4,  année  1895.  Chàteauroux;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  philomatique  de  Paris,  n'^^  j^  2  et  3,  année  1894- 

1895.  Paris;  in-8. 
Bulletin    de   la    Société   d'Encouragement  pour  llndustrie   nationale, 

n«s  109  à  120,  année  1895  et  table  générale  des  matières  1884 

à  1893  (inclusivement).  Paris;  in-4. 
Bulletin  de  la  Société  de  Géographie,  1",  2°,  3®  et  4«^  trimestres  1894; 

1«%  2%  3«  trimestres  1895.  Paris;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  des  Agriculteurs  de  France,  n°*  1  à  4,  année  1895; 

|er^2«,  3°,  4«  fascicules  de  la  session  générale  de  1895.  Paris;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture,  d'Arboriculture  et  de  Viticulture  du 

canton  d'Argenteuil,  n°  8,  année  1894;  n"""  9,   10  et  11,  année 

1895.  Argenteuil;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture,  de  Botanique  et  d' Apiculture  de 

Beauvais,  décembre  1894;  janvier  à  décembre  1895.  Beauvais; 

in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Agriculture  du  département  de  la  Lozère,  juiliet- 

aoùt,  1895.  Mende;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  de  Compiègne,  n°  10,  année  1894; 

n°Ml  à  20,  année  1895.  Compiègne;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  de  Douai,  n«s  11  et  12,  année  4894; 

n°*  1  à  5,  année  1895.  Douai;  in-8. 


36  PUBLICATIONS    PÉRIODIQUES 

Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  de  Genève,  !'•«,  2^  3%  4®,  5%  6^, 

7%  8%  9^  10«'  et  12^  livraisons,  année  1895.  Genève;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  de  V arrondissement  de  Clermont 

(Oise),  n*>s  31  à  36,  année  1895.  Giermont  (Oiso);  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  de  V arrondissement  de  Meaux,  n"  6, 

année  1894;  n^^^  1  à  6,  année  4895.  Meaux;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  de  V arrondissement  de  ValencienneSy 

4*=  trimestre  de  1893;  1",  2%  3^  et  4«  trimestres  de  1894;  l«f, 

2<^  et  3^  trimesires  de  1895.  Anzin;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société   d'Horticulture  et  de  Botanique  du  centre  de  la 

JSonnandie,  n°  3,  1894.  Lisieux;  in-8. 
Btdletin  du  Muséum  d'Histoire  naturelle,  n»*  1  à  7,  année  1895.  Paris; 

in-8. 
Bidletin  de  la  Société  d'Horticulture  de  l'Orne,  9"  semestre  de  l'année 

1894;  1"  semestre  de  l'année  1895.  Alençon;  in-8. 
bulletin- Journal  'de  la  Société  d'Horticulture  de  Vichy-Cusset ;  l^*"  tri- 
mestre 1895.  Vichy;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  de  Picardie,  n°*  1  à  9,  année  1895. 

Amiens;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  régionafe  d'Horticulture  de  Montreuil-sous-Bois, 

lei-  et  2"  trimestres  1895.  Montreuil;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  et  d'Apiculture  de  l'arrondissement 

de  Senlis,  n°  24,  année  4894;  n»*  1   à  12,  année  1895.  Senlis; 

in-8. 
Bulletin  de  la  Société  horticole  du  Loiret,  1"  trimestre  1893.  Orléans; 

in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  et  de  Viticulture  de  la  Côte-d'Or, 

n°  6,  année  4894;  n°*  1,  2,  4  et  6,  année  1895.  Dijon;  in-8. 
Bulletin   de    la   Société   d'Horticulture    et  de    Viticulture   d'Epernay, 

janvier  à  novembre,  inclusivement,  année  1895.  Epernay  ;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  et  de  Viticulture  des  Vosges,  n»  106, 

année  1894;  n°*  107  à  111,  année  4895.  Epiual  ;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  d'Orléans  et  du  Loiret,  1«%  2°  et  3'^ 

trimestre  4895.  Orléans;  in-8. 
Bidletin  de  la  Société  d'Horticulture  et  de  Viticulture  d'Eure-et-Loir, 

n°s  23  et  24,  année  1894;  n»^  4  à  11,  année  1895.  Chartres;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Agriculture  de  Poligny,  n°^  2  et  3,  année  1895. 

Jura;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  et  de  Viticulture  du  Puy-de-Dôme, 

i^''  et  2®  trimestres,  année  1895.  Clermont-Ferrand  ;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  de  Viticulture  et  d'Horticulture  d'Arbois  (Jura), 

n°  4,  année  1894;  n»»  4,  2  et  3,  année  1895.  Arbois;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  de  Viticulture,  Horticulture  et   Sylviculture   de 

Reims,  n°*  4  à  11,  année  1895.  Reims;  in-8. 


REÇUES  PAR  LA  SOCIÉTÉ  PENDANT  l' ANNÉE  1895,       37 

Bulletin  trimestriel  de  la  Société  cF Horticulture  d'Armeyilières  {Nurd), 

l^',  2«,  3«  et  4^  trimestres  1895.  Arnientiéres  ;  in-8. 
Bulletin  de   la  Société  d'Horticulture  du  Doubs,   Besançon,   n°^  49   à 

60,  année  d89o.  Saint-Vit  ;  in-8. 
Bulletin  trimestriel  de  la  Société  d'Horticidture  de  Limoges,  n°  3,  1895. 

Limoges;  in-8. 
Bulletijî  de  la  Société  libre  d'émulation  du  Commerce  et  de  Vlndustrie 

de  la  Seine-Inférieure.  Exercice  1894-189o.  Rouen;  1  vol.  in-8. 
Bulletin  de  la  Société   tourangelle  d'Horticulture,  l^""  semestre  d89.ï. 

Tours;  in-8. 
Bulletin   de    la    Société   pratique   d'Horticulture    de    l'arrondissement 

d'Yvetot,  décembre  1894;  février  à  novembre  inclusivement. 

année  1895.  Yvetot;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  régionale  d'Horticulture  de   Vincennes,  u^   40, 

année  1894;  n°^  42  et  43,  année  1895.  Vincennes;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  vigneronne  de  V arrondissement  de  Beaune,  n«  2.5, 

année  1894;  n^*  26  à  30,  année  1895.  Beaune;  in-8. 
Bulletin  des  séances  de  la  Société  nationale  d'Agriculture  de  Vrance, 

n°s    1    à  8,  année  1895  ;   Mémoires,   t.  CXXXVI,  année  1895. 

Paris  ;  in-8. 
Bulletin  des  travaux  de  la  Société  d'Horticulture,  d'Agriculture  et  de 

Botanique  du  canton  de  Montmorency,  4^  trimestre  1894;  1^'",  2*^ 

et  3®  trimestres  1895.  Montmorency;  in-8. 
Bulletin  du  ministère  de  V Agriculture,  Documents  officiels,  Statistiques, 

Uapports,  Comptes  rendus  de  missions  en  France  et  à  l'Étranger, 

n°5  8,  année  1894;  n°*  1  à4;  n°  7,  année  1895.  Paris;  in-8. 
Bulletin  da  (Jercle  horticole  du  Nord^  n°^  12,  année  1894;  n^^  i  à  12, 

année  1895.  Lille;  in-8. 
Bulletin   de  la  Société   centrale  d'Horticulture  du   département  de    la 

Seine-Inférieure,  1^"^  et  2^  cahiers  1895.  Rouen;  in-8. 
Bulletin  du  Comité  de  l'Afrique  française,  n°^    1  à  3,  n<^*    5   à    12, 

année  1895.  Paris;  in-8. 
Bulletin  de  l'Association  des  anciens  élèves  de  l'École  natinale  d'Horticul- 
ture de  Versailles,  12  volumes,  années  1885  à  1895,  Versailles; 

in-8. 
Bulletin  du   Syndicat  agricole  de  l'arrondissement  de  Meaux,  n°s  l  à 

12,  année  1895.  Meaux;  in-8. 
Bulletin  horticole  et  apicole  de  Saône-et-Loire,  janvier  à   décembre, 

inclusivement,  année  1895.  Chalon-sur-Saône;  in-8. 
Bulletin  international  de  V  Académie  des  Sciences  de  Cracovie,  décembre 

1894;  janvier  à  juillet,  octobre  et  novembre,  année  1895.  Cra- 
covie; in-8. 
Bulletin-Journal  de  la  Société  d'Agriculture  de  VAllier,  n°^  12  et  13, 

année  1894;  n°*  11,  14  et  15,  année  1895.  Moulins;  in-8. 


38  PUBLICATIONS   PÉRIODIQUES 

Bulletin- Joutmal  de  la  Société  centrale  d' Agriculture  et  d'Acclimatation 

des  Alpes-Maritimes,  n"  12,  année  1894;  n"^  1  à  10  et  12,  année 

1895.  Nice;  in-8. 
Bulletin  mensuel  de  la  Société  agricole  et  horticole  de  l'arrondissement 

de  Mantes,  n°«  182  à  191,  année  189o.  Mantes;  in-8. 
Bulletin  mensuel  de  la  Société  d'Agriculture  de  Joigny,  n°^  156  et  157, 

année  1895.  Joigny;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  de  Mâcon,  n'^^  1  à  7,  année  1895. 

Mâcon;  in-8. 
Bulletin  m.ensuel  de  la  Société   des  Sciences,  Agriculture  et  Arts  de 

la  Basse-Alsace,  fasc.  8,  1894;  fasc.  3,  4,  5,  8,  9  et  10,  annéa 

1895.  Strasbourg;  in-8. 
Bulleihi  mensuel  de  la  Société  d'Horticulture  et  de  petite   Culture  de 

Soissons,  novembre- décembre  1894;  janvier  à  octobre,  année 

1895.  Soissons;  in-8. 
Bulletin  mensuel  du  Cercle  horticole  de  Rouhaix,  n°s  3,  4,  5,  7,  8,  9,  10, 

11  et  12,  année  1895.  Roubaix;  in-8. 
Bullettino  délia  R.  Société  toscana  di  Orticultura  (Bulletin  de  la  Société 

R.  toscane  d'Horticulture),  numéros  de  janvier  à  mars  et  de 

mai  à  octobre  1895.  Florence  ;  in-8. 
Bulletin  trimestriel  de  la  Société   cV Horticulture,    d'Arboriculture,   de 

Viticulture  et  de  Sylviculture  de  la  Meuse,  n°^  20,  21,  22  et  23, 

année  1895.  Verdun;  in-8. 
Chronique  horticole,   Journal  mensuel  de   la  Société  d'Horticulture 

pratique  de  l'Ain,  n°s  1  à  12,  année  1895.  Bourg;  in-8. 
Chrysanthemum  year  book{The)  1  vol.,  1895.  Londres;  in-8. 
Comptes  rendus   des  séances  de  la   Société  de  Géographie,   n°^  18    et 

d9,  année  1894;  n«^  1  à  12,  année  1895.  Paris;  in-8. 
Comptes  rendus  hebdomadaires  des  séances  de  l'Académie  des  Sciences^ 

l^""  semestre,  n»*  1  à  5,  7  et  8, 10  à  15,  19,  23  à  25,  2'^  semestre, 

n^^  14  à  21  ;  Tables  des  premier  et  second  semestres.  Paris  ;in-4. 
Compte  rendu  sommaire  des  séances  de  la  Société  philomathique  de  Paris, 

no«  2  à  19,  année  1894;  n°«  6  à  19,  1,  2,  3,  4  et  5,  année  1895. 

Paris  ;  in-8. 
Eleveur  (L'),  et  la  Revue  Cynégétique  et  Sportive  réunis,  n°*  538,  540, 

567  et  568,  année  1895. 
Extrait  des  travaux  de  la  Société  centrale  d'Agriculture  du  départe- 
ment de  la   Seine-Inférieure,  239<=    cahier,  année   1894;    237%. 

238^  et  239^  cahiers,  année  1895.  Rouen;  in-8. 
Feuille  d'Informations  du  Ministère  de  V Agriculture,  n"^  1  et 2,  décembre 

1895.  Paris  ;  in-4. 
France  agricole  {La)  et  horticole,  n"^  1  à  52,  année  1895.  Paris;  in-4. 
Garden  and  Forest  (Jardin  et  Forêt),  journal  d'Horticulture,  Paysage, 

Art  et  Sylviculture,  n^^  358  à  383,  de  janvier  au  26  juin  1895  ;. 


REÇUES   PUR   LA    SOCIÉTÉ    PENDANT    l'aNNÉE    1895.  39 

nos  388,  390,  391,  392,  393  à  409  (30  octobre  d89o.)  New-York; 

in-4. 
Gartenflora,  Zeitschrift  fur  (jarten-und  Blumenkimde  (Flore  des  jardins, 

Journal  d'Horticulture  et  de  Botanique)   édité  par  le    D^"  L. 

WiTTMACK,  n°^  3  à  12  et  noM7  à  20,  et  n°s  23  et  24,  année  1895. 

Berlin;  in-8. 
Eet  nederlandsche  Tainbouwblad  (Gazelte  horticole  néerlandaise,  or- 
gane de  la  Société   néerlandaise  d'Horticulture  et  de  Bota- 
nique), n°^  1  à32  et34  à  52,  année  1895.  Amsterdam;  in-4. 
Jardin  (Le),  Journal  bi-mensuel  d'Horticulture  générale,  n°^  lft3  à 

212  inclusivement  (mars  à  novembre),  année  1895.  Paris;  in-4. 
Le  Jardinier  pratique,  janvier  1895,  Paris;  in-8. 
Jardinier  suisse  {Le),  Journal  de  la  Société  helvétique  d'Horticulture 

de  Genève,  n»^  10,  11   et  12,  année  1894;  n°M0,  11  et  12  du 

t.  XXII;  n°s  1,  2  et  3  du  t.  XXIII;  année  1895.  Genève;  in-8. 
Journal  de  V Agriculture,  n°s  1468  à  1469;  1471  à  1519,  année  1895. 

Paris;  in-8. 
Journal  de  V Agriculture  "pratique  et  d'Economie  rurale  pour  le  midi  de  la 

France,  t.  XG  (novembre  et  décembre),  année  1894.  t.  XGI 

(janvier  à  novembre),  année  1895.  Toulouse;  in-8. 
Journal  de  la  Société  centrale  d'Agriculture  de  Belgique,  t,  LU,  n°^  3  à 

8,  année  1895;  t.  LUI,  n°»  1  et  2,  année  1895.  Bruxelles;  in-8. 
Journal  de  la  Société  de  Statistique  de  Paris,  n°^  1  à  12,  année  1895. 

Paris;  in-8. 
Journal  des    Gartenbau-Vereins  von   Unter-Elsass,  n^^  4  à   8,    année 

1895.  Strasbourg;  in-8. 
Journal  de  la  Société  d'Horticulture  pratique   du  Rhône,  ti°^  1  à  10 

et  12,  année  1895.  Lyon;  in-8. 
Journal  of  the  royal  Horticultural  Society,  vol.  XIX;  part.  2<';  année 

1895.  Londres;  in-8. 
Journal  de  la  Société  régionale  d'Horticulture  du  Nord  de  la  France, 

n»  12;  année  1894;  n°*  1  à  12;  année  1895.  Lille;  in-8. 
Journal  des  Agriculteurs,  n°*  41  à  46,  année  1895.  Paris;  in-fol. 
Journal  des  Campagnes    {Le),   Revue    hebdomadaire   des  châteaux, 

fermes,   maisons  de  campagne,  etc.,   n^^  l  à  51;  année  1895. 

Paris;  in-4. 
Journal  d'Agriculture  pratique,  n"*  14  à  52,  année  1895.  Paris;  in-8. 
Journal  des  Roses,  n^  12,  année  1894  ;  n°H  à  8  et  10  à  12,  année  1893. 

Melun;  in-8. 
Lindenia,  Iconographie  des  Orchidées,  10°  vol.;  6%  T,  8%  9%  10«  et  11» 

livr.;  11«  vol.;  ^%  2%  3%  4e  et  5«  livr.,  année  1895.  Bruxelles; 

in-4. 
Lyon  horticole,  Revue  bi-mensuelle  d'Horticulture,  n°«  1  à  24,  année 

1895.  Lyon;  in-8. 


40     PUBLICATIONS   PÉRIODIQUES   REÇUES    PAR   lA    SOCIÉTÉ    EN    1895. 

Maandblad  van  de  Vereeniging  ter  bevorderingvan  Tuin-  en  Landbouw 
(Bulletin  mensuel  de  la  Société  pour  le  perfectionnement  de 
l'Horticulture  et  de  TAgriculture  dans  le  duché  de  Limbourg), 
nos  1  à  12,  année  1895;  iii-8.  Maestricht. 

Maison  de  Campagne  [La],  Journal  horticole  et  agricole  illustré  des 
châteaux,  villas,  propriétés  rurales,  n"*  1  à  24,  année  1895. 
Bergerac;  in-8. 

Mémoires  de  la  Société  nationale  des  Sciences  naturelles  de  Cherbourg^ 
1  vol.  1892-1895.  Cherbourg;  in-8. 

Mémoires  de  la  Société  d'Agricidture  et  des  Arts  de  Seine-et-Oîse^ 
t.  XXVIII  et  XXIX,  année  1895.  Versailles;  in-8. 

Monatsschrift  des  Garlenbauvereins  zu  Barnif^tadt  (Bulletin  mensuel  de 
la  Société  d'Horticulture  de  Darmstadt,  n"^  1  à  7  et  9  à  12, 
année  1895.  Darmstadt;  in-8. 

Moniteur  d'Horticulture  (Le),  n^^  1  à  24,  année  1895.  Paris;  in-8. 

Pomologie  française  [La),  Bulletin  de  la  Société  pomologique  de 
France,  n°®  1  à  12,  année  1895.  Lyon;  in-8. 

Progrès  (Le),  Journal  du  Syndicat  horticole  de  Seine-et-Oise,  n^^  34 
à  45,  année  1895.  Versailles;  in-2. 

Provence  agricole  [La),  Bulletin  mensuel  de  la  Société  d'Agriculture, 
d'Horticulture  et  d'Acclimatation  du  Var,  u°^  13  à  24,  année 
1895  (janvier  à  décembre).  Toulon;  in-8. 

Revue  de  l'Horticulture  belge  et  étrangère,  n^M  à  6  et  9  à  12  inclu- 
sivement, année  1895.  Gand;  in-8. 

Revue  des  Eaux  et  Forêts,  n°s  l  à  24  inclusivement,  année  1895. 
Poitiers;  in-8. 

Revue  des  Sciences  naturelles  appliquées,  n°'  1  à  16  inclusivement, 
année  1895.  Paris;  in-8. 

Revue  horticole  des  Bouches-du-Rhône,  Journal  des  Travaux  de  la  So- 
ciété d'Horticulture  et  de  Botanique  de  Marseille,  n®*  485, 
année  1894;  n^^  486  à  493  et  495  à  496,  année  1895.  Marseille; 
in-8. 

Revue  horticole.  Journal  d'Horticulture  pratique,  n^*  1  à  24  inclu- 
sivement, aimée  1895.  Paris;  in-8. 

Rivista  agricola  romana  (Revue  agricole  romaine,  publication  du 
Com.ice  agricole  de  Rome,  dirigée  par  M.  Aug.PooGî),  n°^  23  et 
24,  année  1894  ;  n'^  5,  8,  9,  année  1895.  Rome  ;  in-8. 

Rivista  agraria,  n"»  1,  14,  15,  16,24  à  52,  année  1895.  Naples;  in-fol. 

Revue  scieniifique  du  Bourbonnais  et  du  Centre  de  la  Frarce,  n^^  85  à 
96,  année  1895.  Moulins;  in-8. 

Royal  Gardens,  Kew.  Bulletin  of  miscellaneous  Information  (Jardins 
royaux  de  Kew.  Bulletin  d'informations  variées),  n"'  96,  année 
1895;  n-^sQ?  à  107,  année  1895.  Londres;  in-8. 

Sempervirens,  Geillustreerd  Weekblad  voor  den  Tuinbouw  in  ISederland 


LES   JARDINS    ALPIÎSS.  41 

(Sempervirens,  Bulletin  hebdomadaire  illustré  pour  l'Hurti- 

culture  aux  Pays-Bas,  ii°*  1  à  22,  24  à  28,  30,  32  à  o2,  année 

1895).  Amsterdam;  gr.  iii-8. 
Société  lV Horticulture  d'Ahbev'dle^n''^  1  à  6,  année  1895.  Abbeville;  in-8. 
Société  horticole  dauphinoise,  ianv'ier  à  décembre  1895.  Grenoble;  in-8. 
Société  régionale  de   Saint- Maur-des-Fossés,  un  cahier;   année  1895. 

Saint-Maur;  iu-8. 
Société  horticole  et  botanique  de  r arrondissement  de  Melun,  1",  2'^  et  3" 

trimestres,  J895.  Melun  ;  in-8. 
Sud-Est  (Le),  Bulletin  du  Conseil  départemental  d'Agriculture  et  des 

Associations  agricoles  de  l'Isère,  janvier   au   l'^''   décembre, 

année  1895.  Grenoble;  in-8. 
Syndicat  horticole  (Le),  Organe  du  Syndicat  de  Saint-Fiacre,  n»*  37 

à  48,  année  1895.  Paris;  in-8- 
TheGarden  (Le  Jardin,  Journal  hebdomadaire  illustré  d'Horticulture 

et  d'Arboriculture,  n°^  1207  à  1232,  1238,  1240  à  1258,  année 

1895).  Londres;  in-4. 
The  Gardeners  Chronicle  (La   Chronique   des  jardiniers,  fondée   en 

1841,  n«^  419  à  444,450,  452  à  470,  année  1895).  Londres;  in-4. 
Travaux  de  la  Société  impériale  libre  d'Économie,  1894,  n°  1;   1895, 

n"*  1  à  6.  Saint-Pétersbourg;  in-8. 
Viestnik  imperalorskayo  rossiibkago  obchtchestva  Sadovodstva  (Messager 

[Bulletin]  de  la  Société  impériale  russe  d'Horticulture),  n°^  1 

à  5,  année  1894;  n«  1,  année  1895.  Saint-Pétersbourg;  in-8. 
Wiener  illustrirte    Garten- Zeitung    (Gazette    horticole    illustrée    de 

Vienne,  n°*  1  à  6,  8  à  12,  année  1895).  Vienne;  in-8. 
Zeitschrift  des  Landwirthschaf (lichen  Vereins  in  Bayern  (Bulletin  de  la 

Société  d'Agriculture  de  Bavière,  cahiers  de  janvier  à  octobre, 

année  1895).  Munich;  in-8. 


NOTES  ET  MÉMOIRES 


Les  jardins  alpins  (1), 
par  M.  H.  Gorrevon 

Il  n'y  a  guère  qu'une  quinzaine  d'années  que  ce  terme  «jardin 
alpin  »  a  pris  place  dans  la  littérature  alpine  et  horticole;  et 
il  n'y  a  pas  plus  de  cinquante  ans  que  les  cultures  de  plantes 

(1)  Déposé  le  28  novembre  1895. 


42  NOTES   ET   MÉMOIRES. 

alpines  sont  entrées  dans  nos  mœurs.  En  Angleterre  certaines 
espèces  montagnardes  (Gentianes^  Œillets,  Rhododendrons)  se 
cultivent,  il  est  vrai,  depuis  plus  de  deux  siècles.  Sur  le  con- 
tinent les  cultivateurs  n'ont  guère  commencé  à  s'occuper  de 
plantes  alpines  que  vers  1840  et  c'est  en  Suisse,  croyons-nous, 
et  dans  le  jardin  du  botaniste  Edmond  Boissier,  que  se  sont 
faits  les  premiers  essais  de  ce  genre.  Il  commença  par  cultiver 
des  espèces  saxatiles,  espagnoles  et  orientales,  dans  les  fentes 
d'un  grand  mur  de  soutènement;  puis  il  fît  étabir  des  rochers 
artificiels,  les  premiers  qui  se  soient  faits  dans  un  but  cultural, 
bien  certainement.  C'était  une  agglomération  savante  de  pierres 
calcaires  moutormées  et  travaillées  par  l'érosion,  entre  lesquelles 
on  avait  ménagé  des  niches  plus  ou  moins  profondes  qu'on 
remplissait  de  terreaux  de  différente  nature  suivant  les  besoins 
de  l'espèce  qui  était  introduite. 

Vers  1860  on  construisit  au  Jardin  botanique  de  Genève  un 
enrochement  semblable  dû  à  l'inspiration  du  botaniste  Reuter, 
alors  directeur  du  Jardin;  mais  ce  n'est  que  depuis  1870  que  la 
construction  de  rocailles  et  la  culture  de  plantes  de  montagnes 
se  vulgarisa  chez  nous.  Ce  goût  semble  avoir  éclaté  spontané- 
ment de  plusieurs  côtés  car  il  en  est  des  innovations  comme  des 
inventions,  elles  surgissent  sur  différents  points  à  la  fois  et 
semblent  être  la  conséquence  de  l'esprit  du  siècle  et  de  la 
culture  intellectuelle  d'une  époque. 

Le  sport  de  l'alpinisme,  qui  s'est  développé  d'une  manière  si 
intense  chez  nous  depuis  une  trentaine  d'années,  n'est  pas  Tune 
des  moindres  causes  de  ce  changement  dans  les  goûts  horti- 
coles. A.  l'heure  qu'il  est  on  peut  dire  qu'en  Suisse,  que  ce  soit 
à  Genève,  à  Bâle  ou  à  Zurich,  les  cultures  de  plantes  alpines 
sont  entrées  dans  les  mœurs.  Il  n'est  si  petit  jardin  qui  n'ait 
sa  rocaille  ou  son  alpinum.  Notre  Ecole  suisse  d'Horticulture  à 
Waerdensweil,  sur  le  lac  de  Zurich,  a  un  cours  de  cultures 
alpines  et  il  n'est  pas  jusqu'à  nos  collèges  cantonaux  et  nos 
écoles  normales  qui  n'aient  leurs  cultures  montagnardes,  ou 
leur  petit  jardin  alpin.  C'est  un  «  mouvement  »  qui  est  loin 
d'avoir  atteint  son  entier  développement  et  qui  se  propage  par- 
tout et  jusque  dans  les  jardins  des  villages.  La  flore  alpine  et 


LES    JARDINS   ALPINS.  A'S 

montagnarde  détrône  celle  des  régions  exotiques  dans  beaucoup 
de  cas. 

Y  aurait-il  là  une  explication  du  degré  d'infériorité  que  la 
Suisse  occupe,  horticulturalement  parlant,  vis-à-vis  des  pays 
voisins?  Gela  est  fort  possible,  car  l'esprit  du  Suisse  semble 
porté  plutôt  vers  les  choses  de  la  nature  et  vers  le  sport  de  la 
montagne  que  vers  les  jouissances  des  yeux.  Un  jardin  brillant 
nous  dit  moins  qu'une  intéressante  collection  dont  les  sujets 
parlent  à  l'esprit  plus  qu'aux  sens. 

Il  ne  faudrait  pas  conclure  delà  que  nous  abandonnons  les 
brillantes  filles  de  l'Horticulture  pour  les  végétaux  de  nos 
rochers  alpins.  Nous  avons  même  en  Suisse,  il  faut  le  recon- 
naître, des  établissements  horticoles  de  première  force.  Celui  de 
M.  Otto  Froebel,  à  Zurich,  fondé  vers  1830,  est  considéré  avec 
raison  comme  l'une  des  premières  maisons  de  l'Europe.  Aussi 
a-t-il  été  le  premier  à  s'occuper  des  plantes  alpines  pour  la 
vente.  Vers  1 870,  déjà,  son  catalogue  contenait  des  Androsaces  et 
des  Saxifrages.  Après  lui  est  venu  le  Jardin  alpin  d'acclimatation, 
à  Genève,  quis'établit  il  y  adouze  ans,  sur  le  terrain  qu'occupait 
un  établissement  horticole  s'occupant  de  plantes  exotiques, 
celui  de  MAI.  Paris  frères  et  dont  le  but  unique  est  l'élevage 
et  la  multiplication  pour  la  vente  des  végétaux  des  Alpes  et  des 
autres  montagnes.  Il  publie  les  seuls  catalogues,  exclusivement 
destinés  aux  plantes  alpines  et  aux  graines  d'espèces  monta- 
gnardes. 

G'est  donc,  non  seulement  une  question  de  mode  qui  pousse 
notre  public  vers  les  cultures  alpines,  mais  une  disposition  de 
l'esprit  actuel,  un  résultat  de  l'éducation  populaire,  une  consé- 
quence des  courses  en  montagnes  qui  sont  de  plus  en  plus  dans 
nos  mœurs.  En  France,  et  surtout  dans  les  contrées  monta- 
gneuses, il  en  est  de  même  et  l'Horticulture  commence,  elle 
aussi,  à  se  transformer  dans  ce  sens.  N'avons-nous  pas  vu  les 
Edouard  André,  les  Vilmorin,  grimper  à  l'alpe  aimée  et  en 
rapporter  le  génie  dans  leurs  œuvres  ou  dans  leurs  jardins? 

Mais  ce  qui  nous  préoccupe  le  plus,  nous  autres  Suisses,  en 
ce  moment,  c'est  rétablissement  dans  nos  Alpes,  de  jardins  bota- 
niques destinés  spécialement  à  la  culture  des  plantes  alpines  ou 


44  NOTES   ET   MÉMOIRES. 

de  monlagnes.  Les  uns  ont  un  but  «  phytophile  »  ou  protecteur  ; 
tel  le  jardin  de  la  Linnsea.  à  Bourg-Saint-Pierre,  dans  la  région 
du  grand  Sainl-Bernard  et  à  1,700  mètres  d'altitude.  C'est  un 
musée  vivant,  un  jardin  conservatoire  où  se  cultivent  les  plantes 
de  toutes  les  régions  montagneuses  du  globe  pouvant  vivre  à 
cette  altitude.  Il  n'a  que  six  années  d'existence  mais  compte 
déjà  un  nombre  respectable  de  rochers  représentant  autant  de 
régions  ou  de  chaînes  de  montagnes.  (1) 

Le  Gouvernement  fédéral  a,  lui,  un  jardin  botanique  alpin 
dans  les  Grisons,  lequel  est  placé  sous  la  direction  du  D""  Slebler, 
directeur  de  la  station  fédérale  pour  le  contrôle  des  semences  à 
Zurich.  Ce  jardin-là  a  un  but  d'utilité  pratique  en  même  temps 
que  scientifique.  On  y  cultive  des  Graminées,  céréales,  Légu- 
mineuses, fourrages,  etc.,  à  une  altitude  très  élevée  et  l'on  publie 
des  rapports  fort  intéressants.  En  Valais,  la  Société  Murithienne 
a  fondé  trois  jardins  semblables  placés  à  des  altitudes  très  diffé- 
rentes; l'un  est  à  Zermatt  (1,600  mètres),  l'autre  à  Sion,  (300  m.) 
le  troisième  au  grand  Saint-Bernard  (2,500  m.).  Ces  jardins  ont 
un  but  purement  scientifique. 

Le  gouvernement  vaudois  a  fondé  deux  jardins  botaniques 
alpins  qui  dépendent  de  l'Université  de  Lausanne  ;  l'un  est  aux 
Plans-de-Trenières-sous-Bex,  à  1,200  mètres,  l'autre  à  Saint- 
Gergues,  dans  le  Jura,  à  1,000  mètres  d'altitude. 

Enfin  différentes  Sociétés,  plusieurs  sections  de  clubs  alpins  et 
plusieurs  particuliers  établissent,  un  peu  partout,  des  jardins 
alpins  dans  la  montagne.  C'est  un  mouvement  qui  se  propage 
de  part  en  part  et  il  n'est  si  petit  hôtel  qui  ne  semble  avoir  son 
«  jardin  botanique  ». 

Qu'adviendra-t-il  de  cela?  Est  ce  que  la  flore  locale  sera 
débordée  par  les  nouvelles  venues  et  verra-t-on  se  produire  ici 
ce   qui  s'est  passé  avec  les  plantes   nord-fiméricaines  qui  ont 

(1)  Le  premier  essai  de  ce  genre  a  été  tenté  dans  le  val  d'Anni- 
viers,  en  Valais.  Il  y  a  là,  à  2,300  mètres  d'altitude,  un  hôtel 
(Weisshorn)  placé  dans  une  situation  merveilleuse.  Nous  y  établîmes, 
en  juillet  1885,  un  petit  jardin  alpin  dont  il  reste  encore  quelques 
traces,  bien  qu'il  n'ait  pas  été  soigné  et  qu'il  ait  souffert  grandement 
à  la  suite  d'un  incendie  du  dit  hôtel. 


LES    NEPENTHES    ET    LEUR    CULTURE.  45 

envahi  notre  Europe?  Ou  bien  les  espèces  introduites  dans  tous 
ces  jardins  se  conduiront-elles  comme  des  hôtes  qu'on  veut  bien 
héberger  et  qui  doivent  ne  se  mouvoir,  ne  se  reproduire,  que 
dans  certaines  limites,  qui  leur  sont  assignées?  c'est  ce  que 
prouvera  l'avenir. 


Les  Nepentdes  et   leur  culture 
Étude  botanico-horticole  sur  les  Nepentues, 

par  M.  Jules  Ru'wolpu  (1). 


Considérations  générales  sur  ces  plantes. 

S'il  est  sur  la  terre  des  êtres  et  des  choses  possédant  un  don 
curieux  qu'on  appelle  l'originalité  et  qui  les  rend  intéressants 
même  aux  yeux  des  plus  vulgaires  et  à  l'esprit  le  moins  éclairé, 
les  Nepenthes  sont  peut-être  parmi  tous  les  végétaux  ceux  qui 
possèdent  au  plus  haut  degré  ce  mérite  particulier. 

C'est  déjà  un  titre  à  la  culture,  et  n'eussent-ils  que  celui-là,  il 
devrait  servir  à  les  faire  admettre  un  peu  plus  généralement 
dans  nos  serres;  mais  ce  sont  aussi  des  plantes  décoratives  au 
premier  chef,  et,  si  on  les  considère  à  ce  point  de  vue,  on  est 
frappé  des  ressources  de  toute  sorte  qu'ils  offrent  pour  la  gar- 
niture de  nos  abris  chauds. 

Gomme  plantes  grimpantes,  certaines  espèces  et  hybrides  de 
Nepenthes  sont  remarcjuables  par  le  port,  l'ampleur  et  la 
vigueur  du  feuillage  et  de  la  végétation;  d'autres  espèces 
luttent  de  richesse  dans  le  coloris  des  ascidies,  de  fantaisie  dans 
la  bariolure  et  la  moucheture  de  celles-ci,  de  diversité  et  d'élé- 
gance dans  leur  forme  et  leur  grandeur. 

Tout,  chez  les  Nepenthes^  est  ornemental,  et  qu'on  les  cultive 
suivant  leur  état  naturel  ou  en  pots  ou  paniers  suspendus,  ils 

(4)  Déposé  le  10  octobre  189o. 


46  NOTES    ET  MÉMOIRES. 

montrent  à    l'envi    tout   ce    que  leur  nature    a  d'étrange    et 
d^exolique. 

On  a  des  griefs  contre  leur  culture  réputée  difficile  —  mais 
est-ce  une  vérité  que  de  dire  qu'une  plante  est  incultivable  si  on 
n'essaye  pas  de  lui  octroyer  dans  nos  serres  les  éléments  que 
lui  prodigue  la  nature  dans  son  pays  d'origine?  —  et  les  soins 
qu'ils  demandent,  s'ils  sont  nombreux  et  constants,  ne  sont-ils 
pas  récompensés  par  une  brillante  réussite!  On  allègue  encore 
qu'ils  sont  d'un  entrelien  dispendieux  —  mais  combien  d'ama- 
teurs supportent  des  frais  élevés  pour  la  culture  d'Orchidées 
dont  les  JVepenthes  peuvent  être  des  rivaux! 

Ils  sont  assez  nombreux  et  divers  pour  satisfaire  tous  les 
goûts  de  leurs  amateurs,  mais  dans  le  nombre,  et  suivant  le 
Lut  auquel  on  les  destine,  il  y  a  lieu  de  créer  des  séries  ayant 
des  aptitudes  spéciales  pour  tel  ou  tel  emploi;  une  espèce 
recommandable  pour  la  beauté  de  ses  ascidies,  ne  l'est  pas  tou- 
jours pour  pouvoir  être  cultivée  en  pots  suspendus,  de  même 
qu'une  autre  remarquable  par  l'abondance  de  ces  mêmes  ascidies 
et  la  facilité  de  sa  culture,  ne  doit  pas  être  recherchée  comme 
plante  grimpante.  Il  y  a,  de  même  que  dans  les  autres  genres 
végétaux,  des  Nepenthes  délicats  et  difficiles  à  conserver  et  des 
variétés  rustiques  et  vigoureuses  qui  se  contentent  de  soins  ordi- 
naires; c'est  cette  ignorance  du  choix  des  espèces  qui  est  bien 
souvent  la  cause  des  échecs  que  certains  amateurs  éprouvent 
€n  essayant  cette  culture. 

Si  nous  n'insistons  pas  davantage  pour  essayer  de  décrire  la 
beauté  et  l'originalité  des  Nepenthes,  c'est  que  nous  savons 
qu'ils  sont  assez  connus,  au  moins  de  nom,  et  que  c'est 
la  réputation  de  leur  culture  jugée  excessivement  difficile,  qui 
est  le  seul  obstacle  sérieux  à  leur  diffusion  dans  les  serres,  sur- 
tout en  France. 

Nous  l'avons  pratiquée  pendant  nombre  d'années  avec  des 
résultats  heureux,  et,  en  publiant  ce  petit  travail,  nous  vou- 
drions avoir  l'espoir  qu'il  servira  peut-être  un  peu  à  faire  prendre 
goût  à  la  possession  de  ces  végétaux  exotiques  et  étranges,  une 
des  plus  intéressantes  créations  de  la  nature  et  l'un  des  plus 
curieux  ornements  de  nos  serres  chaudes. 


LES  NEPENTHES  ET  LEUR  CULTURE. 


47 


FîG.  1.  —  Nepenthes  Sedeni  cultivé  en  panier  suspendu  (i). 


(1)  Ces  clichés  proviennent  de  la  maison  Veitch  et  Sons,  horti- 
culteurs à  Ghelsea-Londres. 


48  NOTES    ET    MÉMOIRES. 

Nepenthes  est  dérivé  du  grec  ne,  privatif  et  joe?î^^o*,  chagrin. 

Beaucoup  d'auteurs  diffèrent  d'opinion  au  sujet  de  savoir 
pourquoi  Linné  a  appelé  ces  végétaux  de  ce  nom.  Certains 
veulent  y  voir  une  allusion  au  liquide  sécrété  par  les  urnes 
et  qui  posséderait  des  vertus  extraordinaires,  telles  celles  du 
Nepenthes  d'Homère,  qu'Hélène,  la  fille  de  Jupiter,  versait  à 
boire  aux  convives  pour  qu'ils  oubliassent  leurs  maux.  Or,  ce 
Nepenthes  qu'a  chanté  Homère  doit  être,  de  l'avis  de  plusieurs 
savants,  tout  simplement  l'opium  qui,  en  préparation  liquide, 
peut  se  mélanger  au  vin  et  dont  les  effets  sont  bien  ceux  décrits 
par  le  poète.  D'autres  personnes  croient  que  la  dénomination 
du  botaniste  d'Upsal  a  été  appliquée  à  ces  plantes  parce  que  leur 
vue,  excitant  la  curiosité,  fait  oublier  momentanément  les 
peines. 

Ce  fut  vers  <669  que  les  premiers  Nepenthes  furent  introduits 
en  Europe  par  les  soins  du  D*"  P.  Hermann  qui  les  envoya  de 
Geylan  à  son  ami  Gommelyn,  à  Amsterdam.  Ils  furents  décrits 
par  J.  Bryne,  puis  par  Grimm,  sous  le  nom  de  'planta  mirabilis, 
distillatoria.  En  1702,  Rumph  en  fit  une  nouvelle  description  et 
en  1735  Linné  réunit  toutes  les  plantes  connues  jusqu'à  ce  jour 
sous  le  nom  de  Nepenthes  distillatoria.  Différents  botanistes 
entreprirent  après  lui  l'étude  de  ce  genre  et  distinguèrent  plu- 
sieurs espèces. 

En  1789  on  importa  dans  les  serres  d'Europe  les  N.  distilla- 
toria L.,  de  l'île  de  Geylan,  N.  ampullariaV^ .  Jack,  de  Bornéo, 
N.  khasiana  Hook.  f.,  de  Chine,  puis  il  y  eut  un  ralentissement 
dans  la  recherche  de  ces  plantes.  Le  N.  Rafflesiana  W.  Jack 
est  introduit  en  1815  de  Bornéo,  puis  d'autres  magnifiques 
espèces  viennent  enrichir  les  collections  :  N.  sanguinea  LindL, 
1849,  N,  Edwarsiana  Low,  1815,  de  Bornéo,  A'.  Rajah  Hook.  f., 
1859,  de  Bornéo  ainsi  (jue  le  N.  Veitchi  Hook.  f.,  1859,  etc. 

En  1868,  le  N.  ruhra  Hort.  est  apporté  de  Geylan;  en  1872, 
Veitch  et  fils,  célèbres  horticulteurs  anglais,  annoncent  les 
A^  Chelsoni  et  N.  Domimji,  deux  hybrides  remarquables  obtenus 
chez  eux.  C'est  d'ailleurs  de  leur  établissement  que  sont  sortis 
beaucoup  d'hybrides  de  Nepenthes. 

En  1876,  le  A^.  lanata  Hort.  est  introduit  de  Bornéo;  en  1881 , 


LES  NEPENTHES  ET  LEUR  CULTURE.  49 

le  N.  Norihiana  Hook.,  du  même  endroit.  A  partir  de  1879-1880 
commence  l'apparition  de  toute  une  série  d'hybrides,  la  plupart 
nains  et  convenant  particulièrement  pour  la  culture  en  pots  ou 
paniers  suspendus. 

D'après  M.  Moore^  directeur  du  jardin  botanique  de  Dublin, 
la  culture  des  Nepenthes  n'est  pas  plus  difficile  que  celle  des 
Orchidées  de  serre  chaude  humide.  Cependant  les  belles  collec- 
tions de  ces  plantes  si  curieuses  sont  relativement  rares,  tant  en 
France  qu'à  l'étranger. 

Toutefois  en  France  comme  en  Angleterre,  on  a  pu  remarquei- 
quelques  belles  collections  de  y^penthes  ;  nous  indiquerons 
entre  autres,  outre  celle  du  Jardin  botanique  de  Lille,  celle  du 
Muséum,  de  M.  le  baron  de  Rothschild  à  Ferrières  et  de 
MM.  Chantrier  frères,  horticulteurs  à  Mortefontaine,  dont  la 
richesse  et  la  variété  ne  le  cèdent  pas  à  celles  si  réputées  des 
jardins  botaniques  d'Edimbourg  et  de  Dublin;  c'est,  il  faut  le 
rappeler,  dans  les  serres  de  Glasnevin,  près  Dublin,  que  M.  Do- 
miny,  auquel  l'horticulture  est  redevable  d'un  grand  nombre 
d'Orchidées  hybrides,  que  cet  habile  jardinier  a  obtenu  de  fort 
remarquables  Nepenilies  hybrides,  et  répétons  que  par  le  croise- 
ment entre  espèces  distinctes,  la  maison  Veitch  a  puissamment 
contribué  à  augmenter  le  nombre  des  Nepenthes  hybrides 
actuellement  cultivés. 

Le  genre  Nepenthes  forme  à  lui  seul  la  petite  famille  des 
Népenthées,  qui  est  voisine  des  Aristolochiées.  Dans  son  Pro- 
drome, A.  de  Gandolle  en  décrit  33  espèces  originaires  de  l'Aus- 
tralie tropicale,  la  Nouvelle-Guinée,  la  Nouvelle-Calédonie,  Ma- 
dagascar, l'Archipel  malais,  les  Seychelles,  les  régions  chaudes 
de  l'Asie,  les  Indes  tropicales,  la  Gochinchine. 

Les  Nepenthes  croissent  dans  des  vallées  généralement  maré- 
cageuses, au  moins  humides,  dans  dei  endroits  découverts  où 
l'air  et  la  lumière  ne  leur  font  pas  défaut;  on  en  trouve  aussi  sui- 
des lieux  élevés  de  montagnes,  tel  le  7\^  villosa  Hook.  fils,  que 
M.  H.  Low  collecta  dans  File  de  Bornéo,  au  lieu  dit  Kina-Baiou 
à  une  altitude  de  8,000  pieds  au-dessus  du  niveau  de  la  mer 
(2,500  mètres). 

Ce  sont  des  plantes  sous-frutescenles,  à  tiges  quelquefois  cou- 


50  XOTES    ET    MÉMOIRES. 

chées,  le  plus  souvent  sarmenteuses,  grimpantes  par  des  vrille» 
qui  s'accrochent  aux  corps  voisins  et  développent  alors  un 
appendice  foliaire  en  forme  d'amphore  ou  d'urne  muni  d'un 
couvercle  et  que  les  botanistes  appellent  ascidie. 

Ces  ascidies  sont  très  variables  de  forme^  grandeur  et  couleur; 
elles  sécrètent  avant  leur  ouverture  un  liquide  aqueux,  quel- 
quefois coloré  suivant  les  espèces,  et  qui  les  remplit  jusqu'au  tiers 
environ  de  leur  hauteur.  Les  feuilles,  alternes,  ont  le  pétiole 
développé  en  limbe  se  rétrécissant  en  cirrhe  arquée  ou  le  plus 
souvent  en  spirale,  et  se  terminant  en  une  deuxième  expansion 
presque  toujours  colorée,  affectant  la  forme  d'une  urne  possédant 
quelquefois  des  ailes  ciliées  et  frangées  et  surmontée  d'un  cou- 
vercle appelé  opercule. 

Fleurs  dioïques,  nombreuses,  disposées  en  panicule  sub-termi- 
nale  ou  en  grappe,  devenant  latérale  par  l'accroissement  de  la 
tip^e.  Elles  sont  vert-jaunâtre,  insignifiantes  et  exhalent  une  odeur 
sui  generis;  le  calice  est  quelquefois  coloré,  jaune  ou  rougeâtre. 
Fleurs  (^  k  périanthe  simple  (calice),  quadripartite,  à  lobes  sub-» 
ovales,  hérissés  extérieurement,  creusés  de  fossettes  intérieure- 
ment, imbriqués  dans  l'estivation,  les  deux  extérieurs  un  peu 
plus  grands.  Etamines  soudées  en  colonne  centrale  pleine; 
anthères  environ  16,  extrorses,  réunies  en  tête  sphérique,  à 
deux  loges  opposées  et  conliguës,  à  déhiscence  longitudinale. 
Fleurs  Ç  à  péjianthe  semblable  à  celui  des  fleurs  mâles.  Pistil 
libre,  tétragone,  composé  de  4  carpelles  opposés  aux  lobes  du 
périanthe,  soudés  valvairement  en  un  ovaire  quadriloculaire.- 
Stigmate  sessile,  discoïde,  obscurément  quadrilobé.  Capsule 
coriace,  oblongue,  tronquée,  couronnée  par  le  stigmate  ;  graines 
allongées,  fusiformes.  Albumen  charnu. 

LISTE    DES    ESPÈCES    DE    >]EPE>^THE3 

décrites  dans  le  Prodrome  de  A.  de  CaadoUe  (vol.  17,  p.  91  et  s.). 

Nepenthes  L.  =  Phyllamphora  Lour.  =  Cantharifera  Rumph^, 
Bandura  Burm.  Amramalico  Flacourt. 
Section  I.  —  Anourosperma. 
N.  Pervillei  Blume.  Seychelles,  2  à  3,000  pieds  d'altitude^ 
N.  Wardii  Wright. 


LES  NEPENTHES  ET  LEUR  CULTURE. 


51 


FiG.  2.  —  Urne  de  Nepenthes  bicalcarata  (espèce). 
(Grandeur  naturelle.) 


52  NOTES    ET    MÉMOIRES. 

Section  II.  —  Eunepeîsthes. 
A.  —  Fleurs  paniculées. 

N.  madagascariensis  Poir.  —  Madagascar. 

TV.  disiillatoria  L.  —  Ceyian.  =  N.  indica  Poir.,  1789. 

B.  —  Inflorescence  en  grappes  paniculées. 

N,  ampuUcuia  iack.  —  Singapore,  Malacca,  Sumatra,  Bornéo, 
=  N.  ampullacea  Blume.  1789. 

—  &.  picta  Hort. 

—  p.  vittata  major  Horl. 

C.  —  Inflorescence  en  grappe. 

A.  Lowii  Hook  f.  —  Bornéo.  Mont  Kina  Baloo,  à  une  alti- 
tude de  6  à  8,000  pieds,  1859. 

N.  villosa  Hook  f.  — Bornéo,  Mont  KinaBaloo,  à  une  altitude 
de  7  à  9,000  pieds,  1855. 

iV.  Edioardsiana  Low.  — Bornéo,  Mont  Kina  Baloo,  à  une  alti- 
tude de  8  à  9,000  pieds,  1851. 

N.  echinosloma  J.  D.  Hooker.  —  Bornéo. 

TV.  Rajah  Hook  f.  —  Bornéo,  Mont  Kina  Baloo,  à  une  alti- 
tude de  5,000  pieds,  1859. 

A^  Veitchii  Hook  f.  —  Bornéo,  à  une  altitude  de  1  à 
3,000  pieds,  1859. 

A.  Rafflesiana  Jack.  —  Singapore,  Sumatra,  Bornéo.  -=  A'. 

Hookerik\ph.  18)5. 

—  p.  nivea.  —  Singapore  et  !3ornéo. 

6.  glaberrima.  —  Bornéo,  Sumatra,  Singapore. 

—  jS.  insignis  Horl.  1882. 

—  fi.  nigro-purpurea  Hort.  —  Bornéo,  1882. 

A',  phyllamphora  ^iWd.  —  Singapore,  Sumatra,  Java,  Bor- 
néo, Cochinchine,  Chine,  Nouvelle-Guinée,  Archipel  de  la  Loui- 
siade.  =  A.  macrostachya  et  A.  fimhrlai.a  Blnme  =  TV.  Bur- 
bidgei  Hook  f. 

—  p.  macrantha.  —  Sarawak  et  Bornéo. 

N.  bicalcarata  J.  D.  Hook.  —  Bornéo,  Sarawak.  (Voir  fig.  2.) 


LES  NEPENTHES  ET  LEUR  CULTURE.  53 

jV.  Boschiana  Korth.  —  Bornéo,  Mont  Mooloo,  à  une  altitude 
(le  3.0O0  pieds;  mont  Poe,  rr'gion  de  Sarawak,  à  5,000  pieds. 

—  |3.  sumairana  Miquel. 

—  8.  Loicii.  —  Bornéo,  Sarawak,  à  3,000  pieds. 

N.  Kennedyana  F.  Muell.  —  Australie  tropicale,  Cap  York. 

N.  hirsuta  J.  D.  Hook.  —  Bornéo,  Mont  Maltan,  à  2,')00  pieds 
d'altitude. 

N.  alata  Blanco.  —  Iles  Philippines. 

N.  eustachya  Miq.  —  Sumalra. 

yV.  sangidnea  Lindl.  —  xMalacca.  =  N.  sanguinea  Grlff,  1849. 

TV.  ventricosa  Blanco.  —  lies  Philippines. 

N.  celebica  J.  D.  Hook.  —  Gélèbes. 

N.  Bongso  Koithals.  —  Sumalra. 

N.  tentaculata  J.  D.  Hook.  —  Bornéo,  région  de  Sarawak,  à 
une  altitude  de  2,500  à  5,000  pieds. 

N.  fnelamphora  Bl.  —  Java,  à  une  altitude  de  3  à  5,000  pieds. 
=  N.  gymnamphora  Reinw. 

—  p.  lucida  Bl.  —  Bornéo. 

—  S.  hœmataniphora  Miq.  —  Java. 

A',  khasiana  J.  D.  Hook.  —  Chine.  =  N.  dlstillatoria  Gra- 
hani.  =  N.  phyllamphora  Hook.  f.  et  Thoms.  1789. 

A'^.  albo-marginata  Lobb.  —  Singapore,  Sumatra,  Bornéo.  = 
N.  tomentella  Miq.,  1848. 

—  |3.  villosa. 

N,  Reinwardt'iana  Miq.  —  Singapore,  Sumatra,  Bornéo,  au 
mont  Mooloo,  à  3,000  pieds  d'altitude. 

^V.  gracilis  Korlh.  —  Malacca,  Singapore,  Sumatra,  Bornéo.  :^ 
N.  Korthalsiana  Miq.  =  N.  Uevls  Korth, 

N.  Teysmanniana  Miq.  —  Sumatra,  Bornéo.  =  N.  lœvis 
Morren. 

IV.  trichocarpa  Miq.  —  Sumatra. 

—  ^.  erythrodicta. 

N.  Vieillardi  J.  D.  Hook.  — :  Nouvelle-Calédonie. 

Espèces  non  classées  p;ir  J.  D.  Hooker. 

N.  maxima  ReiïWY .  —  Célèbes,  1824. 
A'.  Blancoi  Blume.  —  lies  Philippines. 


54  ^OTES   ET   MÉMOIRES. 

Espèce  douteuse. 
N.  cristafa  Brong.  —  Madagascar,  Philippines,  1824, 

IMPORTATIONS    POSTÉRIEURES    A   LA   PUBLICATION 

du  Prodrome  de  De  Gandolle. 
N.  angiistifoUa  Mast.  Malaga,  1881. 
N.  Bernaysii  F.  M.  Bailey.  Australie,  1881. 
N.  cincta  Mast.  Bornéo,  1884. 
N,  gymnamphora  Miq.  Java. 
•  N.  Hookeriana  l.ow.  Bornéo. 
N.  lanata  Hort.  Linden.  Bornéo,  1876. 
N,  Lindleyana  Low.  Bornéo. 
N,  Loddigesii  W.  Paxt.  Bornéo. 
N.  Northiana  Hook.  f.  Bornéo,  1881. 
N.  Burkei  Mast.  Bornéo,  1889. 

—  p  exce liens  Mast..  1890. 

—  ^prolifica  Mast.,  1890. 

N.  Curthii  Mast.  Bornéo,  1887. 

N.  O'Brieniana  L.  Lind.  etRod.  Bornéo,  1890. 

LISTE    DES    HYBRIDES    DE    NEPENTHES 

les  plus  généralement  cultivés. 

N.  amabiUs  Hort.  1886. 

N.  A7nesia72a  Hort.  1893. 

N.  atro-sanguiyiea  Hort.  1882. 

N.  CheUonii  Hort.  Yeitch.  1872. 

N.  coccinea  Mort.  1882. 

N.  compacta  ïLori.  1881. 

N.  Courtii  Eori.  Yeitch.  1881. 

N.  cylindrica  Hort.  1887. 

N.  Dicksomana  Mast.  1888.  (Voir  fig.  3.) 

N.  Bominii  Hort.  Veitch.  1872. 

N.  Dormanniana'^oTi,  1882. 

N,  excelsior  Hort.  1883. 

N,  Findlayana  Hort.  1886. 

N.  Henryana  Hort. 

N.  Harryana  Burb.  Bornéo,  1882. 


FiG.  3.  —  Urne  de  Nepenthes  Dicksoniana  (hybride). 
'Grandeur  naturelle.) 


56  NOTES   ET   MÉMOIRES. 

N.  Hibberdu  Mort.  1883. 

N.hybrida  Hort.  Veitch.  1872. 

N..  hybrida  maculala  Hort. 

N.  intermedia  Hort.  1875.  (Voir  fig.  5.) 

N.  Lawrenceana  Hort.  1880. 

N.  Mastersii  Hort.  1881. 

N.  mixia  Hort.  1893. 

N.  Morganiana  Hort.  1881. 

N.  OutramianaUovl.  1879. 

TV.  Parad'isx  Hort.  1883. 

lY.  Ratcliffiana  Hort.  1882. 

N,  robuslaRori.  1880. 

N.  rubro  maculata  Hort.  Veitch.  1882. 

N.  rufescens  Hort.  Veitch.  1888. 

TV.  Sedenii  Hort.  1872  (Voir  fig.  i). 

N.superba  Hort.  1881. 

N.  Stetumrthu  Hort  (Voir  tig.  4  . 

TV.   Williamsil  Hort.  1880. 

.iV.   H''?%/eî/a/?r/,  Hort.  1882 

CHOIX    DE    XEPENTHES 

pour  culture  en  pots  ou  paniers  suspendus. 

N.  albo-marginata.  —  Plante  naine,  feuilles  étroites  et 
courtes,  urnes  vert  rougeâtre,  a'vec  un  anneau  blanc  à  la  gorge. 

N.  coccmea.  —  Plante  vigoureuse,  à  urnes  cramoisies,  un 
13eu  ponctuées  de  jaune,  grandes  et  belles. 

N.  compacta.  —  Plante  compacte,  à  urnes  très  nombreuses, 
moyennes,  pourpre  maculé  de  blanc  crème  (extra). 

N.  Findlayana.  —  Urnes  nombreuses,  moyennes,  vertes, 
fortement  maculées  de  cramoisi. 

N.  hybrida  maculala.  —  Urnes  grandes,  assez  nombreuses, 
vert  foncé  légèrement  strié  de  pourpre. 

N.  Mastersii.  —  Plante  superbe  et  d'un  vert  gai,  feuillage 
ample,  urnes  grandes,  rouge  vineux  foncé,  maculé  de  pourpre. 
L'espèce  vraie  est  très  rare  (extra). 

N.    Morganiana.     —    Plante    vigoureuse    et    naine,     urnes 


LES  NEPENTHES  ET  LEUR  CULTURE.  57 

moyennes   et    nombreuses,    presque    entièrement    rouge   sang 
(extra). 


FiG.  4.  Urne  de  Nepenthes  Stewarthii. 
(Grandeur  naturelle.) 

N.  Outramîana.  —  Vigoureuse,  urnes  moyennes,  légèrement 
maculées  de  rouge. 


58  NOTES  ET   MÉMOIRES. 

N.  Batcliffiana.  —  Urnes  nombreuses,  moyennes,  vert 
maculé  de  rouge  (extra). 

A^.  robusta.  —  Plante  vigoureuse,  urnes  moyennes,  vertes 
maculées  de  rouge. 

TV.  Stewarthii,  —  Plante  naine,  urnes  très  nombreuses, 
moyennes,  presque  entièrement  maculées  de  rouge.  C'est  le  nec 
plus  ultra  comme  plante  de  suspension  (Voir  fig.  4). 

TV.  Wrigleyana.  —  Urnes  moyennes,  d'un  vert  jaunâtre 
maculé  de  cramoisi  (extra). 

CHOIX  DES  >;epemhes 
pour  cultiver  comme  plantes  grimpantes. 

N.  bicalcarata.  —  Espèce  vigoureuse  à  feuilles  atteignant 
jusqu'à  70  centimètres  de  longueur,  amples  et  d'un  vert  foncé, 
urnes  de  8  à  10  centimètres  de  longueur,  vertes,  opercules 
munis  de  deux  appendices  récurvés  simulant  des  crocs  de  serpent. 
Plante  superbe  (Voir  fig.  2). 

TV.  Chelsonii.  —  Plante  vigoureuse,  feuillage  ample,  urnes 
grandes,  largement  maculées  de  rouge. 

N.  distillatoria  —  L.  —  Espèce  urnant  facilement,  urnes 
moyennes. 

A^.  Dominyi.  —  Plante  vigoureuse,  urnes  grandes,  vert  foncé 
légèrement  maculé  de  rouge. 

N.  Hookeriana.  —  Plante  vigoureuse,  feuille  coriace  luisante, 
urnes  moyennes,  -différentes  de  forme  sur  la  même  plante,  vert 
très  pâle  maculé  de  rouge,  espèce  élégante. 

N.  khasiana  Hook.  f.  —  Feuilles  glabres,  urnes  grandes 
vert  maculé  de  pourpre;  fleurit  facilement. 

N.  Outramiana.  —  Yigoureuse,  urnes  moyennes,  largement 
maculées  de  rouge. 

]S.  jihrjllamphora.  —  Feuilles  d'un  vert  clair,  urnes  moyennes 
de  même  couleur,  espèce  vigoureuse  pouvant  atteindre  plus  d'un 
mètre  en  un  an. 

TV.  Rafflesiana.  —  Voisin  du  A.  Hookeriana^  très  belle  plante. 

TV.  Sedeni,  —  Plante  vigoureuse,  feuilles  glabres  luisantes, 
urnes  moyennes,  très  nombreuses,  maculées  de  rouge  brunâtre; 
grimpe  très  facilement  (Voir  fig.  \). 


LES   NEPENTHES   ET   LEUR    CULTURE.  59 


FiG.  o.  —  Urne  de  Nepenthes  intermedia. 
(Grandeur  naturelle.) 


60  NOTES    ET    MÉMOIRES. 

LrSTE    DES    NEPENTHES 

donnant  facilement  et  abondamment  des  urnes. 

Nepenthes  albo-marginata.  —  Mastersii^ 

—  amabilis,  —  Morganiana^ 

—  Che/sonii,  —  Norihiana, 

—  cocdnea^  —  Outramiana^ 

—  compacta^  —  phgllamphoray 

—  distillatoria  />.,  —  Rafflesiana, 

—  Ddminyi,  —  Ratcliffiana, 
'-  Findlmjana.  —  Sedenii, 

—  Hookeriana^  —  Ste,varthu., 

—  hybrida-maculata,  —    Wrigleynna. 

—  khasiana^ 

LISTE    DES   NH:PENTHE5 

remarquables  par  la  beauté  de  leurs  urnes. 

Nepenthes  bicalcarata,  —  lanala  Hort., 

—  Bui'kei,  —  Masters'ù^ 

—  Chelsonii,  —  Northiana, 

—  cincla,  —  Bafflesiana, 

—  Dormanniana ,  —  liajah^ 

—  excehioi\  —   Veitchii  Hook.  f., 

—  Hookenana,  —  villosa. 

DÉGÉNÉRESCENCE    DU    N.    MASTERSII. 

Le  Nepenthes  Mastersii  vrai  est  très  rare  dans  les  cultures. 
Cette  situation  ne  provient  pas  de  sa  qualité  de  plante  nouvelle, 
qu'il  occupait  il  y  a  quelques  années,  ni  de  la  difficulté  de  la 
culture  ou  celle  de  la  reproduction  de  l'espèce,  mais  bien  —  et 
ceci  est  encore  généralement  inconnu  par  la  plupart  des  jardi- 
niers —  par  une  dégénérescence  graduelle  des  caractères  spé- 
cifiques de  cette  plante,  produite  par  le  bouturage  et  le  marcot- 
tage. 

Expliquons-nous  : 

Ces  deux  moyens  de  propagation  des  plantes,  les  plus  généra- 
lement et  les  plus  efficacement  employés  pour  obtenir  des  sujets 
doués  des  caractères  invariables  de  leur  mère,  sont  au  contraire, 
chez   ce  Nepenthes,    la  cause  d'une  instabilité  de   ces  mêmes 


LES  NEPEXTHES  ET  LEUR  CULTURE.  61 

caractères,  instabilité  trop  remarquable  pour  passer  inaperçue 
d'un  connaisseur,  et  qui  entraîne  par  là  la  grande  difficulté  de 
se  procurer  un  A\  Mastersii  typique. 

Nos  observations  personnelles  nous  ont  conduit  à  vérifier  de 
visu  cette  opinion  émise  par  l'un  de  nos  amis,  et  voici  en  quel- 
ques mots  quelles  ont  été  nos  remarques  particulières,  qu'il  est 
aisé  à  chacun  de  vérifier  par  l'expérience. 

Nous  possédons  —  et  nous  sommes  un  des  rares  possesseurs 
—  l'un  des  Nepenthes  Mastersii  de  semis,  sorti  de  la  maison 
Veitch  et  fils,  de  LonJres.  On  sait  qu'au  moment  de  son  appari- 
tion, cet  hybride  remarquable  n'était  représenté  que  par  quel- 
ques rares  exemplaires.  Si  aujourd'hui  la  valeur  commerciale  en 
est  baissée,  c'est  que  l'on  est  arrivé  à  obtenir,  par  une  multipli- 
cation suivie,  une  grande  extension  de  cet  entant  dont  le  père 
est  le  N.  dislillatoria,  et  la  mère,  le  N.  sangulnea. 

Mais  —  puisque  la  multiplication  s'était  produite  par  le  bou- 
turage et  le  marcottage  —  les  amateurs  possesseurs  de  plantes 
de  semis  sont  les  seuls  détenteurs  de  la  véritable  espèce,  — les 
plantes  issues  de  ces  deux  moyens  de  propagation  précités  ne 
possèdent  pas  les  vrais  caractères  du  N.  Mastersii',  les  urnes 
changent  de  coloris,  de  formes;  les  feuilles  ont  moins  d'ampleur 
et  par  là  l'ensemble  n'a  plus  pour  le  connaisseur  l'aspect  qu'il 
devrait  présenter. 

Voici  nos  comparaisons  :  le  .V.  Mastersii  vrai,  de  semis,  est 
pourvu  de  feuilles  (portion  vaginale  ou  pétiole  limbe),  larges  de 
4  à  6  centimètres  et  d'un  beau  vert  clair;  ces  feuilles  sont  très 
rapprochées  sur  la  tige.  Les  urnes  (limbe)  —  et  ici  est  la  remarque 
la  plus  importante,  —  ont  en  moyenne  de  17  à  20  centimètres  de 
longueur,  et  de  18  à  20  centimètres  de  circonférence,  prise  au- 
dessous  de  l'anneau  qui  étrangle  l'urne  vers  son  milieu.  Les 
deux  ailes  sont  très  développées.  La  couleur  est  rouge  sang,  sur 
laquelle  s'aperçoivent  les  macules  du  N.  distillatoria,  son  père. 

Chez  le  N.  Mastersii  obtenu  de  bouture  prise  sur  le  sujet 
décrit  précédemment,  les  caractères  généraux  sont  tout  diflé- 
rents,  comme  on  va  le  voir.  Les  feuilles  sont  moins  larges. 
moins  grandes,  et  aussi  moins  rapprochées  sur  la  tige;  les  urnes 
ont  de  20  à  2*2  centimètres  de  longueur,  leur  circonférence  est 


62  NOTES   ET   MÉMOIRES. 

seulement  de  14  à  16  centimètres  ;  les  ailes  sont  nulles,  le  coloris 
aussi  moins  vif.  Quelquefois,  n'était  leur  nuance,  elles  donne- 
raient l'idée  d'urnes  d\i  N,  Sedeni.  Cette  dégénérescence  s'ac- 
centue davantage  à  chaque  reproduction  qui  a  lieu  par  le 
bouturage  où  le  marcottage,  si  bien  qu'après  trois  générations, 
il  est  presque  impossible  de  pouvoir  reconnaître  sous  ce 
nom  de  Nepenthes  Mastersii  une  plante  si  différente  de  la 
véritable. 

Il  ne  faut  pas  croire  ce  que  certains  praticiens  pensent  peut- 
être,  que  ce  changement  anormal  est  dû  à  un  autre  mode  de 
culture  auquel  auraient  été  soumises  ces  plantes,  ou  que  nous 
voulons  parler  de  cette  variété  médiocre  de  N.  Mastersii,  mise  au 
commerce  en  même  temps  que  lui,  aux  urnes  paiement  san- 
guines et  le  plus  souvent  seulement  mouchetées  de  rouge,  con- 
fondue avec  lui  et  vendue  comme  telle  par  des  horticulteurs 
malhonnêtes  ;  nos  observations  ont  été  rigoureusement  con- 
trôlées. 

De  là  nous  concluons  que  la  multiplication  par  le  semis  serait 
la  seule  franchement  reproductrice  des  caractères  de  cette 
plante;  les  autres  moyens  fournissent  des  sujets  à  grande 
vitesse,  et  à  variations  qui,  quoique  peu  notables,  sont  loin  de 
valoir  les  qualités  de  leur  mère. 

La  reproduction  du  A^.  Maslersii  par  graines  est  très  difficile  : 
]^  parce  que  les  membres  de  cette  famille  sont  des  végétaux 
dioïques,  c'est-à-dire  à  organes  sexuels  distincts  sur  chaque 
pied;  2°  par  la  grande  dissémination  des  premiers  sujets  du  vrai 
N.  Mastersii. 

SUR    QUELQUES    QUALITÉS   ATTRIBUÉES    AUX   NEPENTHES. 

A  part  leur  renom  d'originalité,  les  Nepenthes  ont  encore  la 
réputation  d'être  des  plantes  carnivores  comme  les  Drosera^ 
Dionœa,  Cepkalotus,  Sarracenia^  Utricularia,  Pingmcula,  etc. 

Cette  réputation,  qui  n'a  jamais  été  basée  sur  des  faits  positifs, 
a  toujours  été  l'objet  de  vives  discussions  de  la  part  de  ceux 
qu'intéresse  celte  question  physiologique. 

On  a  allégué  que  le  liquide  sécrété  par  les  urnes  de  ces  plantes 
était  digestif;  M.  D.  Hooker,  à  la  suite  de  ses  expériences  s'était 


LES  NEPENTHES  ET  LEUR  CULTURE.  63 

formé  cette  opinion  :  «  On  ne  peut  douter  que  les  Nepenthes  ne 
possèdent  un  véritable  procédé  digestif,  tel  que  celui  qui  a  été 
démontré  pour  les  Drosera^  Dionsea^  Pinguicula.  Il  paraît  pro- 
bable qu'une  substance  agissant  comme  la  pepsine  est  émise 
par  la  paroi  interne  de  l'urne,  mais  principalement  après  qu'on 
a  mis  de  la  matière  animale  dans  le  liquide.  » 

MM.  Gorup,  Besanez  et  Wiil  avaient  formulé  cette  conclusion  : 
«  Nous  n'hésitons  pas  à  regarder  le  suc  acide  des  urnes  de 
Nepenthes  comme  une  solution  végétale  de  pepsine.  » 

Or,  comme  l'a  dit  M.  Duchartre  dans  son  remarquable  travail, 
publié  dans  ce  ]onTnSi\  [Remarque  sur  les  plantes  dites  carnivores, 
année  1890,  page  582)  :  «  Les  progrès  récents  delà  science  ont  eu 
pour  effet  de  saper  par  sa  base  cette  théorie  et  de  prouver  que 
les  plantes  dont  il  s'agit  sont  dépourvues  de  principe  digestif, 
que  dans  le  liquide  sécrété  par  elles,  la  chair,  le  blanc  d'œuf 
durci,  etc.,  ne  sont  pas  digérés,  mais  se  décomposent  et  pour- 
rissent sous  l'action  de  micro-organismes  (bactéries)  ;  par  consé- 
quent aussi  que  les  curieux  appareils  dont  elles  sont  pourvues 
ne  sont  nullement  comparables  à  un  estomac,  et,  par  suite,  que 
ces  plantes  ne  méritent  pas  la  qualification  de  carnivores.  » 

A  la  suite  d'intéressantes  expériences,  M.  Dubois  Raphaël 
conclut  :  «  1°  que  le  liquide  des  urnes  de  Nepenthes  ne  renferme 
aucun  suc  digestif  comparable  à  la  pepsine,  et  que  les  Nepenthes 
ne  sont  pas  des  plantes  carnivores;  2°  que  les  phénomènes  de 
désagrégation  ou  de  fausse  digestion  observés  par  J.  D.  Hooker 
étaient  dus  sans  aucun  doute  à  l'activité  de  microorganismes 
venus  du  dehors  et  non  à  une  sécrétion  de  la  plante  ». 

D'autres  auteurs,  fantaisistes,  cette  fois,  ont  cru  voir  dans  les 
urnes  de  Nepenthes  des  récipients  destinés  à  fournir  aux  voya- 
geurs altérés  une  eau  limpide  et  que  la  plante  maintient  toujours 
fraîche  en  fermant  les  ascidies  au  moyen  du  couvercle  dont  elles 
sont  munies. 

Nous  répondons  à  cela  :  1^  que  les  Nepenthes  ne  croissent  en 
général  que  dans  des  lieux  marécageux  et  où  l'eau  n'est  pas 
rare;  2°  que  les  urnes,  une  fois  ouvertes,  ne  se  referment  yamazV; 
la  disproportion  qui  existe  chez  certaines  espèces,  tel  le  Nepen^ 
thés  lanata,  entre   la  grandeur  de  l'ouverture  de  Turne  et  la 


64  RAPPORTS. 

petitesse  de  l'opercule,  suffît  à  elle  seule  à  détruire  cette  opi- 
nion ;  3°  que  le  liquide  sécrété  par  les  urnes  n'augmente  pas,  et 
s'il  s'évapore,  il  ne  se  renouvelle  plus.  Si  les  urnes  viennent  à 
s'emplir  de  liquide  —  et  alors  le  pétiole  ne  peut  en  supporter  le 
poids,  s'abaisse  et  se  casse  —  il  faut  en  attribuer  la  cause  à  la 
pluie  dans  les  pays  d'origine,  aux  bassinages  et  aux  arrosements 
dans  nos  serres.  De  petits  animaux  se  noient  facilement  dans  le 
liquide  sécrété  par  les  urnes  ;  nous  y  avons  souvent  trouvé  des 
mouches,  des  cloportes,  et  surtout  des  fourmis,   ces   dernières 

quelquefois  en  nombre  considérable. 

[A  suivre.) 


RAPPORTS 


Sur  un  Livre  de  M.  Opoix  intitulé  : 
«  LA  Culture  du  Poirier;  « 

M.  Ch.  Chevallier,  rapporteur  (1). 

M.  Opoix,  jardinier-en-chef  du  Luxembourg,  chargé  de  la  con- 
tinuation du  Cours  d'arboriculture  fruitière  créé  dans  ce  jardin 
par  M.  Hardy  père,  en  1836, a  fait  hommage  à  notre  Société  d'un 
petit  livre  publié  par  lui  et  qui  est  intitulé:  La  Culfure  du  Poi- 
rier. Le  Comité  spécial  de  la  Société  a  bien  voulu  me  charger  de 
faire  un  compte  rendu  de  cet  ouvrage  et  après  l'avoir  examiné 
attentivement,  je  vais  essayer  de  m'acquilter  de  cette  mission. 

L'auteur,  dans  sa  préface,  annonce  qu'il  s'est  rendu  aux  solli- 
citations d'un  grand  nombre  des  auditeurs  de  son  cours  en 
publiant  un  petit  traité  sans  prétention,  contenant,  en  résumé, 
tout  ce  qui  a  trait  au  Poirier. 

Ce  travail  est  divisé  en  dix  parties; 

L  —  De  l'origine  du  Poirier  et  notions  botaniques  sur  cet 
arbre. 

M.  Opoix  fait,  je  crois,  remonter  un  peu  trop  haut  la  culture 
du  Poirier,  je  ne  pense  pas  que  les  Hébreux  ni  les  anciens  Grecs 

(1)  Déposé  le  26  décembre  1895. 


SUR    UN    LIVRE    DE    M.    OPOIX.  65 

aient  jamais  connu  cet  arbre  qui  est  évidemment  indigène  des 
forêts  de  l'Europe,  ainsi  du  reste  qu'il  le  reconnaît  lui-même. 
Cet  arbre  ne  réussit  pas  sous  les  températures  élevées. 

IL  —  Du  Poirier  en  général  et  des  sols  favorables  à  sa 
culture. 

III.  —  Des  différents  engrais  qui  lui  conviennent,  création  du 
jardin  fruitier,  murs,  abris,  etc. 

En  ce  qui  concerne  la  préparation  du  sol,  M.  Opoix  prescrit 
des  défoncements  qui  nous  paraissent  un  peu  profonds,  un 
mètre,  c'est  beaucoup;  ou  alors  il  faudrait  distinguer;  si  le 
sous-sol  est  argileux  ou  très  calcaire,  on  se  trouvera  bien  de 
défoncer  à  cette  profondeur,  mais  en  a^^ant  soin  de  garnir  le 
fond  de  la  tranchée  de  plâtras  ou  pierrailles  pour  l'assainir.  Si 
le  sol  était  léger,  argilo-siliceux  par  exemple,  nous  croyons  qu'il 
faudrait  se  contenter  d'un  défoncement  de  70  centimètres,  sur- 
tout pour  les  sujets  greffés  sur  Cognassier  qui  sont  généralement 
ceux  ^employés  dans  les  jardins. 

Après  avoir  donrjé  d'excellents  conseils  sur  l'habillage  de 
l'arbre  et  sa  plantation,  l'auteur  recommande  avec  raison  de  ne 
pas  tailler  ce  jeune  ai'bre  en  le  plantant  et  d'attendre  l'année 
suivante  pour  faire  la  première  taille.  Nous  avons  toujours  sou- 
tenu ce  système  qui  est  le  plus  rationnel.  Les  pousses  de  la 
première  année  de  plantation  sont  généralement  mal  cons- 
tituées. 

IV.  —  Des  différents  organes  de  la  branche  charpentière  et 
de  leur  traitement. 

Cette  partie  du  livre  est  clairement  développée;  la  manière 
de  traiter  le  rameau  fruilier  est  tout  à  fait  conforme  aux  prin- 
cipes enseignés  par  M.  Hardy  père  et  qui  ont  été  depuis  adoptés 
par  ses  successeurs  et  par  les  meilleurs  arboriculteurs  de  notre 
époque,  ainsi  que  par  M.  A.  Hardy  fils  à  Versailles, 

Cependant  nous  nous  permettrons  quelques  légères  obser- 
vations. 

Page  79,  il  est  dit  :  Le  premier  pincement  (du  rameau  fruitier) 
se  fait  sur  une,  deux,  trois  ou  quatre  feuilles  possédant  des 
yeux  bien  constitués.  Nous  croyons  que  le  pincement  à  un  œil 
est  toujours  dangereux;  si  peu  que  l'arbre  ait  de  vigueur,  cet 


66  RAPPORTS. 

œil  partira.  Il  faut  donc  toujours,  même  sur  un  arbre  faible, 
pincera  deux  yeux  au-dessus  de  ceux  de  la  base  qui  sont  inertes 
généralement. 

M.  Opoix  n'est  pas  partisan  du  cassement  du  bourgeon  devenu 
ligneux;  nous  comprenons  cela  d'une  manière  générale,  mais  il 
y  a  quelques  exceptions;  par  exemple,  lorsqu'un  bourgeon  a  été 
oublié  lors  des  pincements  ou  sur  un  arbre  très  vigoureux, 
lorsqu'un  pincement  long  a  été  fait,  il  est  bon  alors,  vers  le  mois 
de  juillet,  de  faire  un  demi-cassement  au-dessus  de  deux  ou  trois 
yeux  sur  le  bourgeon  ligneux.  Le  demi -cassement  entrave 
l'ascension  de  la  sève  et  ne  provoque  pas  la  sortie  des  yeux 
inférieurs.  Notre  collègue,  M.  Mauvoisin,  a  toujours  obtenu 
d'excellents  résultats  de  ce  procédé  sur  des  arbres  vigoureux. 

Doit-on  faire  l'éclaircie  des  fleurs?  c'est-à-dire  supprimer  une 
partie  de  l'inflorescence  du  Poirier.  M.  Opoix  paraît  en  être  par- 
tisan; il  est  certain  que  cette  opération  n'est  pas  nuisible,  mais 
est-elle  bien  utile?  c'est  une  question  non  résolue;  dans  tous  les 
cas  c'est  un  travail  fort  long,  lorsqu'on  a  beaucoup  d'arbres 
fruitiers.  Un  amateur  peut  essayer  d'éclaircir  les  fleurs  dans  un 
petit  jardin  et  sur  quelques  Poiriers,  surtout  ceux  qui  sont  peu 
vigoureux,  mais  sur  un  grand  nombre  c'est  impossible. 

Il  est  préférable  de  faire  l'éclaircie  des  fruits,  celle-là  est  indis- 
pensable et  est  plus  tôt  faite. 

V.  —  Des  formes  diverses  à  donner  au  Poirier.  Ce  sont  les 
meilleures  qui  sont  indiquées  et  notamment  la  Palmette,  à 
branches  verticales  à  une,  deux,  trois  séries  et  plus. 

VI.  —  Le  Contre-espalier  est  recommandé  avec  raison  ainsi 
que  la  première  formation  de  l'arbre  à  haute  tige  pour  les 
Tergers. 

L'auteur  est  partisan  de  la  plantation  des  Poiriers  à  cidre 
sur  les  routes.  Nous  sommes  bien  aussi  de  son  avis,  mais 
c'est  en  vain  que  l'on  réclame  cette  mesure  des  administra- 
tions départementales;  on  se  heurte  à  l'indifférence,  au  mau- 
vais vouloir  et  à  la  routine  des  ingénieurs  des  ponts  et  chaussées 
et  des  agents  voyers,  c'est  à  peine  si  quelques  plantations 
modestes  ont  été  essayées  dans  certains  départements. 

Les  chapitres  vu,  vm,  ix  et  x  traitent  de  la  greffe  du  Poirier  ; 


SUR  LES  CULTURES  DE  CYCXAMENS  DE  M.  JOBERT.       67 

des  maladies  ordinaires  de  cet  arbre  ;  de  la  récolte  et  de  la 
conservation  des  fruits  et  enfin  du  choix  des  meilleures  variétés. 

Tout  cela  est  parfaitement  indiqué;  nulle  observation  à  faire. 
Le  choix  des  fruits  est  excellent. 

En  résumé,  le  petit  traité  de  M.  Opoix  est  un  très  bon  guide 
pour  les  commençants,  pour  les  amateurs  et  pour  les  garçons 
jardiniers;  ils  y  puiseront  tous  les  bons  principes  de  culture  et 
de  taille  du  Poirier. 

Nous  l'avons  dit  plus  haut,  M.  Opoix  est  un  continuateur  des 
Hardy,  et  on  se  trouvera  bien  de  suivre  ses  conseils. 

Les  modestes  observations  que  nous  avons  faites  ne  peuvent 
en  rien  modifier  Tintérèt  de  ce  livre  qui  est  d'un  prix  très 
modéré.  Nous  proposons  d'adresser  de  vifs  remerciements  à 
l'auteur  et  d'autoriser  l'insertion  du  présent  rapport  dans  le 
journal  de  la  Société. 


Rapport  sur  les  cultures  de  Cyclamens 
DE  M.  Jobert  (Maxime),  horticulteur  a  Chatenay  (Seine). 

M.  Welker  fils,  rapporteur  (1). 

Le  dimanche  26  octobre  1895^  une  commission,  composée  de 
MM  Opoix,  Robert,  Nonin,  Vacherot,  Urbain  fils,  Massé,  Fortin 
et  Welker  fils,  s'est  réunie  pour  visiter  les  cultures  de  Cyclamens 
de  M.  Jobert  Maxime,  horticulteur  à  Chatenay. 

MM.  Page  fils,  Cappe  fils  et  Boizard  s'étaient  fait  excuser. 
M.  Opoix  fut  désigné  pour  remplir  les  fonctions  de  président  et 
M.  Welker  celles  de  rapporteur. 

Depuis  quelques  années,  M.  Jobert  s'est  fait  une  spécialité 
dans  la  culture  des  Cyclamens.  Il  en  cultive  actuellement  de 
15  à  18,000  pots  répartis  dans  8  serres  différentes  et  environ 
100  châssis. 

Toutes  les  plantes  que  nous  avons  vues  dénotaient  une  culture 
parfaite  et  bien  comprise;  leur  vigueur  était  exceptionnelle. 
Les  premières  serres  que  nous  avons  traversées  étaient  occupées 

(i)  Déposé  le  28  novembre  4895. 


68  '  RAPPORTS. 

par  des  plantes  que  M.. loberl  avait  obtenues  de  graines  provenant 
du  commerce.  Ces  exemplaires  étaient  parfaits,  mais  différaient 
énormément  des  plantes  que  M.  Jobert  a  créées  par  sélection 
et  que  nous  pouvons  désigner  sous  le  nom  de  imce  Maxime  Jobert. 
Ces  plantes  sont  supf'rieures  aux  autres  par  leur  vigueur  et 
l'ampleur  de  leur  feuillage  argenté  dont  l'aspect  rappelle  assez 
le  feuillage  du  Bégonia  Rex.  Les  feuilles  en  sont  épaisses, 
très  grandes,  en  forme  de  cœur,  et  à  pétiole  très  gros. 

Les  fleurs  sont  de  grandeur  moyenne,  mais  par  contre,  elles  se 
montrent  en  plus  grande  quantité  que  dans  les  plantes  à  grandes 
fleurs  dont  nous  avons  vu  quelques  exemplaires.  Les  fleurs  dou- 
bles étaient  représentées  sous  trois  formes  :  1°,  à  pétales  larges, 
formant  hélice;  2°,  à  pétales  en  hélice  tous  relevés  ;  et  3°,  à 
pétales  dont  les  uns  s'abaissent  alors  que  les  autres  se  relèvent. 

La  moyenne  des  plantes,  type  Jobert,  cultivées  dans  les  serres 
atteignait  de  0™,35  à  O^.iO  de  diamètre;  un  bon  nombre  allait 
jusqu'à  0'°,45,  alors  que  quelques-unes  parvenaient  à  0",50. 
Pour  la  fin  de  notre  visite,  M.  Jobert  nous  réservait  une  surprise 
très  agréable.  Dans  une  serre  se  trouvaient  placées  un  certain 
nombre  de  plantes  de  deux  ans,  dont  les  dimensions  et  la  vigueur 
étaient  extraordinaires.  Nous  en  avons  mesuré  une  qui  n'avait 
pas  moins  de  0™,65  de  diamètre  avec  une  cinquantaine  de  fleurs 
épanouies  et  une  innombrable  quantité  de  boutons, 

M.  Jobert  sème  ses  Cyclamens  dans  la  deuxième  quinzaine  de 
septembre;  les  repique  une  fois  en  boite,  puis  les  met  en  godet 
'de  0™,06  et  les  livre  à  la  pleine  terre  du  15  mai  au  l*""  juin,  selon 
le  temps,  et  la  vente  de  ses  Pélargoniums  dont  ils  prennent  la 
place.  Relevés  au  mois  de  septembre,  ils  sont  rempotés  dans  un 
mélange  préparé  un  an  à  l'avance  et  composé  ainsi  qu'il  suit  : 
un  tiers  de  terre  franche  sableuse;  un  tiers  de  terre  de  bruyère 
et  un  tiers  de  terreau  de  feuilles.  Comme  drainage,  un  seul  tesson 
suffit.  Le  rempotage  terminé,  les  plantes  sont  mises  sous  châssis 
à  froid,  sans  couche  de  fond.  On  les  rentre  dans  les  serres  au  fur 
•et  à  mesure,  d'après  le  besoin  de  la  vente.  M.  Jobert,  dit  que 
dans  la  plante  cultivée  en  pots,  le  bouton  monte  plus  tôt.  Il  lient 
le  feuillage  toujours  humide  ainsi  que  le  sable  des  bâches  sur 
lesquelles  les  pots  sont  placés.  Ces  serres  sont  chauffées  de  façon 


SUR    LES    CLLTURES    DE    M.    PARRAIN.  G9 

à  avoir  continuellement — sauf  les  variations  apportées  par  le 
soleil  —  une  température  minima  de  -|-  12  degrés. 

Les  plantes  sont  maintenues  dans  des  pots  de  calibre  plutôt 
petit  et  variant  de  0°',09  à  0'^,\.S  de  diamètre;  nriais  toutes  révè- 
lent une  vigueur  exceptionnelle.  Une  certaine  catégorie  do 
plantes  est  réservée  pour  être  cultivée  l'année  suivante  d'une 
manière  spéciale. 

Cinq  serres  ont  été  construites  cette  année  pour  la  culture  des 
Cyclamens.  Chacune  mesure  26  mètres  de  long  et  est  divisée  en 
deux  compartiments;  la  Commission  les  a  jugées  à  la  fois  très 
pratiques  et  très  économiques.  Elles  sortaient  de  chez  M.  Perrier, 
constructeur,  rue  Michel-Bizot,  à  Paris, 

La  commission  est  unanime  à  reconnaître  que  M.  Jobert  a 
porté  la  culture  des  Cyclamens  au  plus  haut  degré  de  perfection. 
Déplus,  nous  pouvons  affirmer,  sans  crainte  d'être  démenti,  que 
ce  travail  peut  soutenir  avantageusement  toute  comparaison 
avec  les  cultures  étrangères. 

En  présence  des  résultats  acquis^  nous  demandons  l'insertion 
de  ce  rapport  au  Journal  de  la  Société  et  le  renvoi  à  la  commis- 
sion des  récompenses. 

Nous  avons  remarqué  avec  plaisir  que  M.  Jobert  commence  à 
s'adonner  à  la  culture  des  Orchidées.  Nous  lui  souhaitons  dans 
ce  genre  le  même  succès  qu'avec  ses  Cyclamens. 


Rapport  sur  les  cultures  de  M.  Parrain,  jardimer-cref, 
CHEZ  M"'^  Gripon,  a  Limours  (Seine-et-Oise), 

M.  Lionnet,  rapporteur  (1). 

La  commission  nommée  pour  visiter  les  cultures  de  M.  Parrain 
s'est  réunie,  comme  l'indiquait  la  lettre  de  convocation,  le 
16  août.  Etaient  présents  ;  MM.  Fichot,  Launay,  Grandet  et 
Lionnet. 

M.  Grandet  fut  nommé  président,  M.  Lionnet  reçut  les  fonc- 
tions de  Rapporteur. 

(d)  Déposé  le  28  novembre  1895. 


70  COMPTE    RENDU 

Le  but  principal  de  la  commission  était  surtout  d'examiner 
toute  une  série  de  Goléus  de  semis,  groupés  sur  le  gradin  d'une 
serre  tempérée. 

Parmi  tous  ces  semis  la  commission  en  a  surtout  remarqué 
une  dizaine,  très  intéressants  au  point  de  vue  des  coloris. 

En  sortant  de  cette  serre,  M.  Parrain  nous  a  fait  voir  quelques 
semis  de  Pélargoniums  zonale  provenant  de  la  variété  «  Gloire 
Lyonnaise  »  qui  paraissent  très  bons;  je  dis  qui  paraissent  très 
bons,  car  M.  Parrain  ne  fait  que  de  commencer  Fessai  en  cor- 
beilles de  ses  nouveaux  semis,  et  ce  n'est  qu'après  une  saison 
passée  en  pleine  terre  que  l'on  pourra  voir  si  les  semis  tiennent 
tout  ce  qu'ils  piomettent. 

Nous  avons  encore  vu  quelques  semis  de  Glaïeuls  très  beaux; 
et  apiès  une  visite  au  potager  qui  était  très  bien  tenu,  nous 
sommes  revenus  près  du  château  pour  examiner  les  massifs  qui 
sont  ornés  avec  goût. 

En  résumé,  pour  la  bonne  tenue  des  cultures  de  M.  Parrain, 
et  les  bons  soins  qu'il  donne  à  ses  plantes,  votre  commission 
émet  le  vœu  que  le  présent  rapport  soit  renvoyé  à  la  Commis- 
sion des  récompenses,  et  demande  l'insertion  du  présent  rap- 
port dans  le  Journal  de  la  Société. 


COMPTES  RENDUS  D'EXPOSITIONS 


Compte  rendu  du  douzième  concours  général  et  treizième 
CONGRÈS  de  l'Association  pomologique  de  l'ouest, 

par  M.  Michelin  (1). 

L'Association  pomologique  de  l'Ouest,  pour  la  treizième  fois, 
réunissait  ses  membres  en  congrès  ;  ils  devaient  se  trouver  à 
Laval  (Mayenne),  du  3  au  6  octobre  1895;  l'élude  des  fruits  à 
cidre,  comme  celle  de  la  fabrication  de  la  boisson  qui  en  est  le 
produit,  offrait  de  l'intérêt  pour  les  habitants  de  la  Mayenne,  l'un 

(1)  Déposé  le  28  novembre  1895. 


DU   13®    CONGRÈS    DE   l'aSSOCIATION    POMOLOGIQUE   DS    l'OUEST.    7Î 

des  départements  où  le  cidre  est  fabriqué  comme  boisson  ali- 
mentaire locale.  A  cette  occasion  notre  collègue  M.  Charles  Baltet 
et  moi,  nous  avons  été  délégués  pour  représenter  à  ce  congrès 
la  Société  nationale  d'Horticulture  de  France.  Un  concours 
départemental  des  produits  de  l'agriculture  devait  être  tenu  à  la 
même  époque,  de  telle  sorte  que  l'activité  que  l'on  pouvait  remar- 
quer au  sein  de  cette  ville,  sans  doute  habituellement  beaucoup 
plus  calme,  avait  pour  objet  les  divers  produits  de  la  culture^ 
les  animaux  comme  les  fruits  des  arbres  à  cidre. 

La  ville  de  Laval  est  séparée  en  deux  parties  par  la  Mayenne; 
la  plus  ancienne  est  sur  la  hauteur  et  la  partie  moderne  se  déve- 
loppe depuis  la  rivière  jusqu'à  la  gare  du  chemin  de  fer.  De  belles 
promenades  avoisinent  le  cours  d*eau,  L'Hôtel  de  Ville  se  trouve 
sur  une  grande  place,  dans  une  situation  assez  centrale,  entre  les 
deux  fractions  de  la  ville.  La  cathédrale  qui  a  subi  de  fortes 
réparations  et  le  Palais  de  Justice  sont  dignes  d'appeler  l'atten- 
tion des  visiteurs. 

L'exposition  pomologique  était  installée,  dans  un  grand  hall 
destiné  aux  fêtes,  aux  exhibitions  de  toute  nature,  qui  a  nom 
Galeries  de  l'Industrie.  C'est  un  très  vaste  local,  propre  aux 
usages  auxquels  il  a  été  destiné;  il  a  néanmoins  l'inconvénient 
d'être  placé  dans  la  partie  la  plus  élevée  de  la  ville.  A  côté 
de  cet  édifice  est  le  marché  aux  chevaux,  très  vaste  empla- 
cement autour  duquel  était  disposé  tout  l'agencement  nécessaire 
pour  le  logement  des  animaux  qui  faisaient  l'objet  du  concours» 
Au  centre  étaient  exposés  tous  les  instruments  aratoires. 

Les  vaches,  les  taureaux,  les  chevaux  étaient  en  grand  nombre 
et  présentaient  de  beaux  spécimens. 

Les  opérations  du  congrès  pomologique  commencèrent  par 
une  séance  d'ouverture  tenue  à  l'Hôtel  de  Ville  et  dans  laquelle 
M.  le  maire,  qui  la  présidait,  souhaita  la  bienvenue  aux  membres 
du  congrès  dont  les  enseignements  devaient  laisser  dans  le  sou- 
venir des  habitants  du  pays,  sur  les  questions  qui  se  rattachent 
au  cidre,  des  indications  qui  pourraient  être  mises  à  profit  par 
les  cultivateurs,  les  propriétaires  et  fabricants  de  cidre. 

M.  le  président  Lechartier  répondit  à  la  bienveillante  allocu- 
tion de  M.  le  maire,  le  remerciant  de  l'accueil  que  la  ville  de 


ri  COMPTE    RENDU 

Laval  voulait  bien  faire  au  congrès,  à  Tinslar  de  la  ville  du  Mans 
et  du  déparlement  de  la  Marthe,  qui,  il  y  a  plusieurs  années 
avalent  été  cordialement  hospitaliers  pour  FAssocialion  pomo- 
logique  de  l'Ouest. 

L'exposition  de  fruits  de  Laval  a  prouvé,  une  fois  de  plus,  que 
Tattention  continue  à  se  porter  sur  l'élude  des  fruits  à  cidre  et 
la  bonne  fabrication  delà  boisson  qu'ils  produisent. 

Le  sélection  des  meilleures  variétés  s'impose  ;  «  les  analyses 
des  fruits  abondent  »,  on  est  d'accord  sur  le  choix  à  faire  des  fruits 
sucrés,  parfumés  et  amers  ;  l'opinion  semble  se  porter  un  peu  vers 
l'admission,  dans  une  proportion  limitée,  des  fruits  acides;  mais, 
il  y  a  peut-être  quelque  chose  à  faire  du  côté  des  arbres  dont 
l'étude  doit  marcher  de  pair  avec  celle  des  fruits. 

Les  lots  exposés  sont  plus  nombreux;  leur  préparation  et  leur 
envoi  foiit  ressortir  que  de  nombreuses  personnes  prennent 
intérêt  à  la  culture  des  arbres  et  à  la  fabrication  des  boissons. 
Ainsi  les  lois  émanent  de  propriétaires,  de  fermiers,  de  sociétés, 
de  syndicats,  d'écoles  et  d'instituteurs  parmi  lesquels  règne  une 
louable  émulation  pour  concourir  à  l'œuvre  commune. 

On  comptait  une  centaine  de  collections  de  Pommes  et  Poires 
de  pressoir  de  toute  provenance  comprenant  plus  de  3,000  échan- 
tillons; 55  exposants  de  cidre  et  plus  de  100  pour  les  eaux- 
de- vie. 

L'exposition  des  instruments  n'a  pas  été  remarquable  par  son 
importance. 

L'Exposition  ayant  été  ouverte  le  jeudi  matin,  3  octobre  à 
l'Hôtel  de  Yille,  dans  la  salle  des  fêles,  le  soir  à  8  heures,  dans  le 
même  local,  le  congrès  a  été  ouvert  sous  la  présidence  de 
M.  Gustave  Denis,  président  du  Conseil  général  de  la  Mayenne, 
qui,  avec  une  remarquable  compétence,  a  fait  une  allocution 
appropriée  à  la  circonstance,  à  laquelle  M.  le  président  Lechar- 
tiei-  a  répondu  en  expliquant  le  but  et  la  nature  des  travaux  de 
l'Association,  et  les  résultats  déjà  acquis. 

Puis,  le  lendemain  vendredi,  à  trois  heures  de  l'après-midi,  a 
eu  lieu  la  seconde  séance  publique  et  le  soir,  à  8  heures,  M.  Ra- 
quet,  professeur  départemental  d'agriculture  de  la  Somm«,  a 
entretenu   un   public  nombreux  sur  les  infiniment  petits    qui 


DU    13^    COiNGRÈS    DE    l'aSSOCIATION    POMOLOGIQUE    DE    L'oLEST.    73 

agissent  dans  la  culture  du  Pommier.  Cette  conférence  qui  était 
très  instructive  a  eu  le  caractère  d'un  enseignement  essentielle- 
ment utile  et  a  été  appréciée  par  l'auditoire  qui  l'a  accueillie  par 
d'unanimes  applaudissements. 

Les  matinées  ont  été  consacrées  aux  travaux  particuliers  des 
commissions  spéciales. 

Le  samedi,  l'après-midi  a  été  réservé  pour  une  réunion  géné- 
rale des  membres  de  l'Association,  après  laquelle,  dans  une 
séance  publique,  M.  Jourdain,  professeur  d'agriculture  de  Mon- 
Ireuil-sur-Mer,  a  fait  une  brillante  conférence  qui  a  porté  prin- 
cipalement sur  la  fabrication  du  cidre. 

Le  programme  de  la  session  s'étant  trouvé  ainsi  rempli,  la 
clôture  du  congrès  a  été  prononcée  après  qu'il  eut  été  annoncé, 
par  M.  le  président  de  la  Société,  que  la  réunion  de  l'année  1896 
aurait  lieu  à  Rouen  où  la  Société  pomologique  de  France,  dont 
les  travaux  s'appliquent,  aux  fruits  de  table  seulement  tiendra 
aussi  ses  assises  à  peu  près  vers  la  même  époque. 

Des  questions  scientifiques  se  rattachant  a  la  chimie  ont  été 
traitées  dans  le  cours  des  séances  par  deux  membres  de  l'Asso- 
ciation, tous  deux  d'une  haute  compétence  sur  ces  questions 
spéciales;  M.  Léon  Dufour,  directeur  adjoint  au  laboratoire  de 
biologie  végétale,  de  Fontainebleau,  et,  M.  le  président  Lechar- 
tier  professeur  de  chimie  à  la  Faculté  de  Rennes.  Il  est  à  désirer 
que  ces  conférences  soient  reproduites  dans  l'annuaire  que  la 
Société  publie  chaque  année. 

Deux  collections  de  fruits  étaient  particulièrement  remarqua- 
bles par  leur  classement  et  le  nombre  des  échantillons. 

\°  Pour  la  Normandie,  celle  de  M.  Ragaine  (Elle),  à  Tanville 
(Orne); 

2°  Pour  la  Bretagne,  celle  de  M.  Hérissant,  directeur  à  l'École 
pratique  d'agriculture  des  Trois-Groix,  à  Rennes  (îlle-et-Vilainej  ; 

3°  Celle  du  syndicat  de  la  Guerche  (Ille-et-Tilaine;  où  était 
pratiq;:ée  la  séparation,  par  moitié,  des  fruits  de  Normandie  et 
de  ceux  de  Bretagne. 

L'examen  des  lots  fait  en  détail  a  donné  lieu  aux  remarques 
suivantes  : 

Le  laboratoire  de  M.  Lechartier,  avait  prêté  son  concours  au 


/4  COMPTE   RENDU 

syndicat  agricole  et  horticule  de  la  Guerche  (Ille-et-Vilaine);  or, 
dans  ce  travail,  les  plus  hautes  densités  se  chiffraient  ainsi  : 

Reine   des    Pommes 1.107 

Cressonnière 1.094 

Pou  de  charil 1.087 

Montlige  blanc 1.085 

Peau    de  blaireau 1.085 

Fréquin  Saint-Maz 1.084 

Bédan  des  Parts 1.084 

Jamette  grosse 1.080 

Petit  Albert 1.080 

Maréchal 1.080 

Petite   douce   rousse 1.079 

Fréquin  Désert 1.078 

Fréquin  rouge. 1.078 

Fréquin  jaune 1.078 

Saint-Laurent 1.076 

Martranche 1.076 

Rougette   de   Ghâteaugiron 1.075 

Angevine 1.075 

Amère  de  Berthecourt 1.075 

Boude  à  côtes 1.075 

La  densité  la  plus  élevée  est  acquise  à  la  Pomme  du  Temple, 
soii  1,118.  Le  fruit  est  très  petit,  vert,  moucheté  fauve;  mais 
l'arbre  est  délicat,  pousse  peu^  et  les  planteurs  l'admettront  diffi- 
cilement dans  leurs  vergers. 

M.  Loiseleur,  instituteur  à  Autheuil  (Eure),  attribue  les  den- 
sités indiquées  ci-après  aux  fruits  dont  les  noms  suivent  : 

Reine  des  Pommes 1.107 

Médaille    d'or 1.099 

Grise  Dieppois ,    .    .    .  1.094 

Galopin -  1.083 

Argile  grise 1.070 

Dans  un  autre  lot  de  l'Eure,  celui  de  M.  Omont,  à  Bourgthé- 
roulde,  on  relève  : 

Bramtoi 1.096 

Reine  des  hâtives 1.092 

Rouget 1.090 

Grise  Dieppois 1.085 

Renault. 1.085 


DU    13«   CONGRÈS   DE    l'aSSOCIATION    POMOLOGIQUE    DE   l'oUEST.    75 

Dans  le  premier  lot  de  la  Normandie,  celui  de  M.  Ragaine,  à 
Tanville  (Orne),  on  voit  : 

Médaille  d'or 1.091 

Rousse   de    FOrne 1.090 

Doux  vert 1.089 

On  signale  dans  ce  lot  que  les  densités  varient  suivant  les 
localités. 

Le  laboratoire  agricole  de  la  Mayenne  présentait  des  fruits 
analysés;  les  plus  hautes  densités  sont  : 

Frangé 1.086 

Bédange 1.079 

Damelol 1.076 

Butée 1.076 

Petit  Gauthier 1.075 

D'Auge 1.075 

Bédan  rouge 1.070 

Près  de  Fiers  (Orne),  M.  Ghatel,  de  Saint-Georges-des-Groseil- 
liers  recommande  le  Doux  Evéque  titrant  1 ,089,  puis  la  xMoussette 
et  la  Guiilot  Roger,  alors  que  dans  le  canton  de  Bellème,  le 
Longbois  avec  1,085  de  densité  est  considéré  supérieur  et  men- 
tionné excellent  sous  tous  les  rapports. 

iSl.  Hérissant  a  continué  ses  études  de  cidres  fabriqués  avec 
une  ou  plusieurs  variétés  de  fruits;  on  juge  jusqu'ici  que  fort 
peu  de  variétés,  pour  produire  de  bonnes  boissons,  s'accom- 
modent de  l'isolement,  et  que  généralement  le  mélange  de  plu- 
sieurs variétés  s'impose;  c'est  une  étude  fort  intéressante  à 
poursuivre;  les  variétés  doivent  se  compenser  l'une  par  l'autre 
dans  les  mélanges  ;  il  en  faut  plusieurs. 

Les  Poires  à  cidre  réclament,  comme  les  Pommes,  un  travail 
d'épuration  et  de  sélection;  leur  nomenclature  est  confuse. 

On  ne  les  a  pas  encore  suffisamment  étudiées  par  les  analyses. 
M.  Truelle,  de  Trouville,  semble  se  porter  vers  cette  étude. 
Autour  de  Paris  on  connaît  les  Garisi,  Girolle,  Sauger,  Normande  ; 
ailleurs  ces  noms  s'appliquent  à  d'autres  fruits;  MM.  de  Boutte- 
ville  et  Hauchecorne  ont  recommandé  les  Poires  de  souris  et  de 
navet. 

A  Laval,  on  en  rencontre  d'autres  :  la  Mayenne  fournit  les 


/b  COMPTE  RENDU 

Poires  RougeoUet,  Bésie,  Livre,  Vinette,  Filamont  blanc,  Vineux, 
Sucre,  Normande,  Gaubert,  Bouteille,  Célerie,  Trèfle,  Roux, 
Gaubert. 

L'Orne  cultive  la  Rouge  Vigne^  Parc-de-Fer,  Dame,  Maillet, 
Roger,  Pommerai,  Paronnet,  Muscadet,  Gontier,  Crapaud,  Fos- 
set.  Colimaçon. 

Dans  les  expositious  de  TllIe-ct-Vilaine,  on  remarquait  les 
Poires  à  poiré  et  à  alcool  :  Pied-Long,  Pied-Court,  Frisée,  Gri- 
sette,  Grenade.  Queue-de-Chat,  Bildane,  Vert. 

L'Eure  préfère  Rouge  Vigne,  Cheval,  Ronde,  Ascension  et  le 
Calvados  les  Poires  Hecto,  ïvoie,  Grise  et  Grise-de-Loup. 

Il  n'existe  pas  de  Société  d'Horticulture  à  Laval;  néanmoins, 
le  Syndicat  des  Agriculteurs  de  la  Mayenne  organisant  un  con- 
cours départemental  de  toutes  les  branches  de  l'agriculture  y 
ajouta  une  exhibition  des  produits  des  champs,  des  vergers,  des 
potagers.  Un  jury  fut  institué  pour  en  juger  les  lots  et  décerner 
les  récompenses  prévues  au  programme;  M.  Charles  Baltet  en 
fut  élu  président. 

Les  collections  les  plus  importantes  provenaient  de  M.  Hutin, 
de  Laval,  pour  les  fruits,  les  légumes,  les  fourrages  et  les  Roses; 
puis  de  M.  Trochon,  de  Laval,  dont  les  plantes  de  serre  ou 
d'appartement  ont  été  fort  remarquées.  Le  père  de  M.  Hutin  a 
été  jardinier  de  M.  Léon  Leclerc,  de  Laval,  dont  le  nom  a  appar- 
tenu à  la  pomologie  contemporaine;  il  a  été  le  collaborateur  de 
cet  amateur  distingué  et  il  est  devenu  délenteur  de  ses  pépi- 
nières de  semis  qui  ont  produit  sous  la  direction  de  M.  Hutin 
père  les  Poires  Jacques  Chamaret,  Amélie  Leclerc,  x\médée 
Leclerc,  Madame  Hutin  et  l'excellente  et  jolie  Poire  de  décembre 
Jules  d'Airoles.  Dans  le  lot  de  fruits  de  table  de  M.  Hutin  figu- 
rait la  Poire  nouvelle  Tri omphe-de- Laval  qui  ne  tardera  pas  à 
être  appréciée. 

De  tout  ce  qui  précède  on  peut  conclure  que  l'attention  tend  à 
se  porter  avec  une  nouvelle  ardeur  sur  l'étude  des  Poires  dont 
on  apprécie  mieux  l'utilité. 

Bien  que  le  congrès  ait  été  clos  le  samedi,  on  peut  dire  que  la 
journée  du  dimanche  lui  appartenait  encore.  En  effet,  il  restait 
à  faire  la  distribution  des  récompenses  aux  lauréats  du  concours 


DU    IS''    CONGRÈS    DE    L  ASSOCIATION    POMOLOGIOIE    DE   l'OUEST.    77 

départemental  comme  à  ceux  de  la  Société  pomologiqne  de 
l'Ouest  :  elle  fut  faite  à  2  heures,  avec  une  grande  solennité,  dans 
la  salle  du  théâtre,  parie  ministre  de  l'Agriculture,  M.  Gadaud, 
arrivé  dès  le  matin  pour  la  présider.  Cette  cérémonie  offrit  à 
M.  le  ministre  l'occasion  deremettre  à  M.  le  président  Lechartier 
la  croix  d'officier  du  iMérite  agricole,  si  bien  justifiée  par  son 
dévouement  aux  travaux  de  la  pomologie  cidricole  qui  intéres- 
sent à  un  si  haut  point  la  région  de  l'ouest  de  la  France,  et  qui 
les  aide  si  puissamri:ent  par  sa  science.  De  chaleureux  applau- 
dissements accueillirent  la  distinction  que  le  Gouvernement 
accordait  à  Téminent  président  de  la  Société  pomologique.  La 
même  faveur  a  été  accordée  à  M.  Leizour,  professeur  départe- 
mental d'agriculture  de  la  Mayenne.  On  ne  peut  mieux  faire 
ressortir  la  physionomie  de  ce  beau  département  de  la  Maj-enne 
qu'en  empruntant  au  discours  de  M.  le  ministre  de  l'Agriculturo 
la  charmante  description  qu'il  en  a  faite  dans  son  discours. 

((  Saluons  bien  vite  cette  plantureuse  et  verdoyante  contrée, 
ce  prolongement  géologique  de  la  Bretagne  vers  le  cœur  de  la 
France.  Ce  sol  harmonieusement  mouvementé,  parsemé  de 
coteaux  à  pentes  douces,  sillonné  d'étroites  etfraîches  vallées  dont 
l'ensemble  apparaît  comme  un  grand  et  riche  bocage  entrecoupé 
<le  prairies  et  de  cultures  formant  clairières,  que  ponctuent  çà  et 
là  fort  heureusement  de  gracieuses  closeries.  La  vue  de  ce  bril- 
lant panorama  donne  tout  de  suite  l'impression  de  la  prospérité 
en  voie  d'accroissement.   » 

Un  banquet  réunissant  plus  de  trois  cents  convives,  offert  par 
la  ville  au  ministre,  a  terminé  cette  journée  très  remplie  et  qui 
a  été  une  fête  pour  la  ville. 

LISTE  DES  RÉCOMPENSES 

Prix  d'honneur. 

Objet  d'art,  de  la  manufacture  de  Sèvres,  accordé  par  M.  le 
ministre  de  l'Instruction  publique  : 

M.  Andouard,  directeur  de  la  Station  agronomique  du  dépar- 
tement de  la  Loire-Inférieure  pour  sa  longue  et  constante  parti- 
cipation aux  travaux  analytiques  et  aux  congrès  de  T Association. 


78  COMPTE   RENDU 

Cette  récompense,  si  bien  méritée,  est  accueillie  par  les  applau- 
dissements unanimes  de  l'assemblée. 

Première  classe.  —  Poires,  Pommes  de  pressoir. 

l""-^  Section. 

Collections  de  Pommes  et  Poires  de  pressoir  exposées  par 
des  fermiers  ou  par  des  propriétaires  et  provenant  des  terres 
qu'ils  exploitent  ou  de  leurs  propriétés. 

!''•'  Catégorie.  —  Normandie. 
Médaille  d'or  :  M.  Ragaine  (Elle),  à  Tanville  (Orne); 
Médaille  de  vermeil  :  MM.  Omont  et  fils  à  Bourgthéroulde 
(Eure). 

Médaille  de  vermeil  :  M.  Trude  (Narcisse),  à  Francheville 

(Eure). 

2®  Catégorie.  —  Bretagne. 

Médaille  d'or  :  M.  Hérissant,  directeur  de  l'École  pratique 
d'agriculture  des  Trois-Croix  (lile-et- Vilaine). 

Médaille  de  vermeil  :  M.  Troudier  (Jean-Marie),  à  la  Jousseli- 
nais,  par  Bain-de-Bretagne  (llle-et-Yilaine). 

S*'  Catégorie.  —  Départements  non  mentionnés  dans  les  catégories 
précédentes. 

Médaille  d'or  :  M.  Godeau  (Gabriel),  propriétaire,  à  Ernée 
(Mayenne). 

Médaille  de  vermeil  :  M.  Houdayer  (René),  à  la  Jaletière- 
Changé  (Mayenne). 

¥  Catégorie.   —   Prix  de  qualités  pour  des  collections  de  toutes 
provenances. 

Collections  exposées  en  1894. 

Médaille  d'or  :  M.  Ragaine  (Orne). 
Médaille  de  vermeil  :  M.  Grelbin  fOrne). 

2«  Section. 
Collections  de  Pommes  de  pressoir. 

I""®  Catégorie.  —  Normandie. 
Pas  d'exposants. 


DU    13*   CONGRÈS   DE    l'aSSOCIATION   POMOLOGIQUE   DE   l'OUEST,    79 

2°  Catégorie.  —  Bretagne. 
\ve  Division. 

Médaille  d'or  :  M.  Servin,  professeur  d'agriculture  à  Rennes, 

2e  Division. 

Médaille  d'or  :  le  syndicat  de  la  Guerche  (lUe-et-Vilaine). 

3*  Catégorie.  —  Départements  non  nommés  dans  les  catégories 

précédentes. 

Hors  concours  :  le  laboratoire  de  la  Mayenne. 

Médaille  d'or  :  M.  Doisneau  (Edouard),  à  la  Selle-Craonnaise 
(Mayenne). 

Médaille  de  vermeil  :  Société  pomologique  d'Ernée  (Mayenne). 
3®  Section. 

Collections  de  Poires  de  pressoir  exposées  par  des  sociétés,  des 
comices  ou  des  amateurs. 

Tous  les  départements  producteurs  de  Poires. 

Médaille  d'or  :  M.  Renard  (Julien),  instituteur  à  Saint-Martin 
d'Aspre  (Orne). 

Médaille  de  vermeil  :  M.  le  frère  Eméry,  à  Bain-de-Bretagne 

(lUe-et-Yilaine), 

4^  Section. 

Collections  de  Pommes  et  de  Poires  exposées  par  les  institu- 
teurs et  recueillies  par  leurs  soins  dans  toute  l'étendue  de  la 
commune  dont  ils  dirigent  l'école. 

i^^  Catégorie.  —  Tous  les  départements  producteurs  du  cidre. 

Médaille  d'or  :  M.  Loiseleur  (Philémon),  instituteur  à  Autheuil 
(Eure). 

Médaille  de  vermeil  :  M.  Yadis,  instituteur  à  Ernée  (Mayenne). 

Médaille  de  vermeil  :  Frère  Arateur,  directeur  de  l'Ecole  Tré- 
garo,  à  Gacé  (Orne). 

La  liste  qui  précède,  ne  comprend  que  les  premiers  et  seconds 
prix  dans  chaque  série;  la  connaissance  des  classements  infé- 
rieurs eût  nécessité  un  trop  grand  développement  du  rapport  et 
n'a  pas  paru  offrir  assez  d'intérêt.  Il  n'a  pas  été  question  du 
cidre,  des  eaux-de  vie  et  dérivés;  l'étude  des  fruits  et  leur  cul- 
ture ayant  paru  le  sujet  dominant  et  devant  suffire  pour  absor- 
ber l'attention  de  la  délégation. 


compte  rendl' 

Compte  rendu  de  l'Exposition  de  Strasbourg, 
par  M.  Charles  Baltet,  délégué. 

La  Société  dliorticulLure  de  la  Basse-Alsace  célébrait  le  ciii 
quantenaire  de  sa  fondation  par  une  Exposition  générale,  du 
14    au    22    septembre   1895,    et  conviait   la   Société   nationale 
d'Horticulture  de  France  à  lui  déléguer  un  membre  du  jury. 

J'ai  accepté  ce  périlleux  honneur. 

Installée  dans  le  parc  de  l'Orangerie,  pendant  toute  la  belle 
saison,  avec  concours  permanents  ou  temporaires,  celte  fête  de 
l'Horticulture  complétait  le  cadre  splendide  qui  faisait  valoir 
encore  le  succès  de  l'exposition  industrielle,  disséminée  au 
milieu  de  celte  vaste  promenade  populaire. 

J'ai  éprouvé  une  véritable  joie  —  tempérée,  hélas,  par  une 
émotion  facile  à  comprendre  —  en  retrouvant  là  nos  bons  et  vieux 
camarades,  Alsaciens  ou  Lorrains,  surtout  les  membres  de  la 
vaillante  Société  d'HorlicuUure  et  son  digne  et  infatigable  pré- 
sident, M.  Wagner,  autrefois  son  laborieux  secrétaire  général, 
toujours  à  la  lêle  du  mouvement  agricole  et  horticole,  soit 
aux  séances,  soit  aux  expositions,  aux  excursions  et  à  la  rédac- 
tion du  journal  vulgarisateur  des  idées  de  progrès. 

Le  jury  formait  deux  groupes  :  La  floriculture,  présidée 
par  M.  Mieg-Kœchlin,  président  de  la  Société  d'Horticulture  de 
Mulhouse;  l'autre,  arboriculture,  pornologie,  '  culture  maiai- 
chère,  présidée  par  votre  délégué,  avec  M.  Jouin  fils,  des  pépi- 
nières Simon,  de  Plantières-les-Metz.  secrétaire,  et  MAL  Napoléon 
Baumann,  de  Bollwiller  ;  Haberlhùr,  professeur  d'arboriculture 
fruitière  à  la  Société  d'Horticulture  de  Mulhouse;  Lœw,  proprié- 
taire, un  des  amateurs  distingués  de  Strasbourg. 

Nous  étions  donc  dans  un  milieu  ami  ;  nous  n'avons  pas 
hésité  à  le  proclamer  au  banquet  offert  au  jury,  répondant  à 
l'un  de  nos  confrères,  qui  rappelait  les  concours  d'antan  où, 
personnellement,  nous  venions  lutter  avec  nos  compatriotes, 
tous  armés  d'engins  de  civilisation  :  des  fruits  et  des  Roses. 

(1)  Déposé  le  28  novembre  J805. 


PE   l'exposition   de   STRASBOURG.  81 

Cette  fois_,  Texposition  était  limitée  aux  prodactions  de 
l'Alsace,  de  la  Lorraine^  du  grand-duché  de  Bade  et  du  Palatinat. 

Le  siège  de  toutes  ces  fêtes  mérite  de  fixer  notre  attention. 

L'ancien  jardin  de  l'Orangerie  occupait  jadis  une  surface  de 
14  hectares.  Par  suite  d'agrandissements  au  profit  de  l'expo- 
sition industrielle,  le  nouveau  Parc  s'étend  actuellement  sur 
27  hectares.  La  direction  en  est  confiée  à  l'intelligent  et  actif 
M.  Kunlz,  un  véritable  artiste  dans  l'architecture  paysagère 
et  la  composition  ou  l'ordonnancement  des  massifs  d'arbres  et 
des  combinaisons  florales.  C'est  lui-même  qui;,  d'ailleurs,  a  des- 
siné et  fait  exécuter  ces  vastes  allées,  ces  pelouses  vallonnées, 
ces  rochers  accompagnant  la  pièce  d'eau  et  l'aquarium;  il  a  su 
les  meubler  de  végétaux  rares,  sans  oublier  les  plantes  vivaces 
ou  alpestres.  Ces  conceptions  réalisées  heureusement  attirent 
constamment  la  population  strasbourgeoise  et  les  étrangers. 

Depuis  longtemps,  M.  Kunlz  administre  en  même  temps  les 
jardins  et  squares  publics  de  la  ville  et  les  promenades  autour 
des  glacis  de  l'enceinte  fortifiée. 

La  municipalité  a  confié  à  son  jardinier  en  chef  l'organisation 
d'une  pépinière  d'arbres  à  haute  tige.  Il  en  achète  les  jeunes 
sujets  à  l'industrie  privée  et  les  contreplante  tous  les  deux  ans, 
afin  d'en  assurer  la  reprise. 

De  là  sont  sortis  les  Ormes,  Érables,  Marronniers,  Robiniers 
de  Besson,  Tilleuls  argentés;  le  Tilia  dasystyla,  dit  euchlora,  etc., 
qui  ornent  les  nouveaux  boulevards  créés  par  suite  de  l'exten- 
sion du  périmètre  de  la  cité. 

Le  fleuriste  de  l'Orangerie  approvisionne  largement  les  par- 
terres et  les  corbeilles. 

Les  sujets  montés  sur  lige  d'Héliotrope  et  de  Lantana,  du 
Gnaphalium  lanatum  et  de  V Achyranthes  Lindeni  de  l'Abutilon 
panaché  et  du  Pélargonium  Zonale  Préfet  Cambon  y  trouveront 
leur  emploi,  associés  aux  végétaux  buissonnants  ou  rampants. 

Le  décor  des  groupes  de  plantes  à  feuillages  ou  à  fleurs 
s'obtient  en  outre  avec  des  charmantes  variétés  s'alternant 
d'irésines,  de  Coléus,  de  Pyrèthres,  de  Sedums  avec  les  Bégo- 
nias Bruant^  Abondance^  Berthe  de  Château-Roche  Schmidt 
hybride  rose^  Corbeille  de  feu,  les  Pélargoniums  Madame   Tlii- 

6 


8â  ^  "         COMPTE   RENDU-  ^-      ' 

haut j' Gloire  de  Corbeny,  Vict07'  Millot,  Madame  Salleron  et  la 
variété  Meunier^  à  feuille  panachée;  le  Salvia  tricolor,  VAbu- 
tilon  Souvenir  de  Bonn^  les  Irésines  acuminée,  de  Linden^  de 
Wallis^  les  Agératum  Azw\  King  von  Dresden,  à  feuille  pana-- 
chée,  etc.,  etc. 

Non  loin  des  Cannas  florifères,  on  remarquait  un  hémicycle 
formé  du  Canna  Général  Lafayette,  de  la  série  primitive,  accom- 
pagné du  Bégonia  iVasséna,  au  port  érigé.  Et  combien  d'autres 
exemples  d'ornementation  seraient  à  noter! 

Il  est  temps  de  pénétrer  à  l'exposition.  Elle  est  belle,  elle  est 
considérable,  elle  est  admirablement  réussie.  Honneur  à  la  So- 
ciété et  à  la  commission  organisatrice.  Tout  d'abord,  nous 
sommes  touchés  de  voir  que_,  par  une  attention  délicate,  la  com- 
mission a  placé  —  hors  concours  —  nos  ouvrages  sur  le  gradin 
affecté  à  l'exhibition  des  objets  d'art  ou  de  service  de  table, 
ofterts  par  des  personnages  officiels,  des  administrations,  des 
brasseurs,  aux  travailleurs  de  la  terre. 

Le  premier  Prix  d'honneur  a  été  décerné  au  pépiniériste 
Hodel,  de  Holzheim,  qui,  pendant  toute  l'année,  manifestait  ses 
cultures  par  des  arbres  fruitiers  ou  d'ornement,  des  arbustes 
verts,  des  Conifères,  des  fruits,  en  permanence   ou  renouvelés. 

Les  résineux  poussent  à  l'aise  dans  cette  région;  témoins  les 
vigoureux  sujets  des  parcs  de  M.  Loew,  membre  du  jury,  de 
M.  Yalentin,  le  frère  du  mémorable  préfet  qui  traversa  le  Rhin  à 
la  nage,  en  plein  bombardement,  et  d'autres  amateurs  non 
moins  distingués. 

Vient  ensuite  le  maraîcher  Georges  Pécheur,  de  Saint-Jean- 
sur-Saar,  village  renommé  pour  ses  potagers,  alimentant  le 
marché  strasbourgeois.  Son  lot  bien  agencé,  composé  de  nom- 
breux types  correctement  étiquetés,  entre  en  lice  et,  malgré  le 
développement  des  collectivités  de  l'asile  d'aliénés  et  de  la  So- 
ciété de  Colmar,  il  gagne  le  Prix  d'honneur  offert  par  le  Grand- 
Duc^^de  Bade  !  une|pendule. 

Le  jardin  Grand-Ducal  de  Carlsruhe,  veut  à  son  tour,  rivaliser 
avec  les  jardiniers  et  les  bourgeois;  il  enlève  facilement  le  Prix 
de  200  Marks  (250  francs).  Cette  superbe  coUeclion  classée  par 
le  jardinier-chef  Fiesser  couvrait  deux  grandes  tables,  La  teinte 


■W 


DE   L  EXPOSITION   DE    STRASBOURG.  83' 

claire  et  fine  des  épidémies  dénotait  le  voisinage  d'un  grand 
fleuve  et  ses  émanations  bienfaisantes. 

Notons  ici  les  plus  belles  Poires  : 

Anne  de  Bretagne,  Auguste  Mlgnard,  Beukes  Batterbirne^ 
Bijou j  Belle  sans  pépin,  Beurré  Clairgeau,  Beurré  Lebrun  y 
Deutsche  national  Bergamote,  Docteur  Trousseau,  Doyenné  de 
Mérode,  Directeur  Alphand,  Krummholzbirne,  Louise-Bonne 
d'Avvanches  panachée,  Louise  de  Prusse,  Minister  Doctor 
Lucius,  Mai^guerite  Marillat,  Napoléon  III,  Pie  IX,  Souvenir  du 
Congrès,  Boi  Charles  de  Wurtemberg. 

La  Poire  Curé  était  étiquetée  «Pastoren  Birn  »  ;  d'ailleurs,  sur 
plus  d'un  point,  la  nomenclature  fruitière  était  germanisée,  ce 
qui  complique  sans  raison  la  question  pomologique  . 

Les  Pommes  à  effet  portaient  les  noms  de  Amosia,  Bramley's 
Seedling,  de  Grignon,  Doppelter  Zwiebelapfel,  Ecklinville  Seed- 
ling,  Frogmore  Prolifîc,  Golden  noble,  Jacquin,  Kaiser  Alexander 
Lord  Derby,  Lady  Stanwich,  Bibston  Pepping,  Tom  Putt,  etc. 

Les  plus  jolies  assiettes  de  Pêches  :  Alexander  Nobless,  Daun, 
Frûher  silver  et  Kônigin  der  Obsfgàrtner  (pourquoi  ne  pas  dire 
Early  Silver,  et  Reine  des  Vergers?)  Japan  Blood,  Léopold  /", 
Madeleine  rouge,  Nectarinen  Pfirsch,  Aoblesse,  Boyal  Charlotte, 
Schône  Kanzlerin  (pour  Belle  impériale),  Schône  von  Baden, 
Stump  the  World. 

Beaucoup  de  Prunes  en  cette  saison  :  Anna  Spath,  Mirabelle  de 
Herrenhauseïi,  Erzherzog,  Beine-Claude  de  Toulon,  Beine-Claude 
de  Wazon,  et  toute  une  série  de  Quetsche  :  Aplatie,  Bazalicz, 
Dorelsneue  Grosse,  Marachère  Ungarische ,  à  peau  noire,  Grosze 
Datfel,  Beizensteinelvon  Lotricourt,  à  épiderme  jaune  ambré (!). 

Les  Coings  de  Portugal,  Champion,  Bowgeaud,  Meech  prolific 
côtoyaient  les  anciens  types  Coing-poire  et  Coing-pomme. 

Nous  ne  saurions  passer  sous  silence  les  nouvelles  Pommes 
dites  bacciformes  ou  microcarpes,   à  frui^  plus   gros   que   les 

(1)  Le  Quetschier  «  Zwetsche  »  très  répandu  en  Alsace-Lorraine 
—  même  sur  les  routes  —  pour  la  confection  des  pruneaux,  doit 
prendre  une  nouvelle  extension  par  suite  de  l'industrie  de  la 
confiserie  et  des  conserves.  A  ce  sujet,  nous  avons  visité  l'usine 
importante   de  la  Société   alsacienne,  à  Schilti^heim,  habilement 


84  COMPTE  RENDU 

anciennes  surtes  ;  le  croisement  de  ces  dernières  avec  les 
robustes  Crab  canadiens  a  produit  de  beaux  types  à  fruit 
moyen  ou  petit,  d'ornement  et  probablement  de  pressoir. 

A  l'unanimité,  le  jury  a  décerné  un  grand  diplôme  d'hon- 
neur aux  collections  importantes  fruitières  et  maraîchères 
groupées  avec  méthode  appartenant  à  la  Société  d'Horticulture 
de  Golmar.  Puissamment  encouragée  par  les  administrations 
locales  et  la  compagnie  des  chemins  de  fer,  secondée  par  le 
professeur  Beck  qui  détient  un  jardin  d'essai  de  140  ares  sur  un 
terrain  mis  à  sa  disposition  par  le  Conseil  général  de  la  Haute- 
Alsace,  cette  association  se  trouve  ainsi  placée  à  la  tète  de 
champs  d'expériences  et  de  démonstrations,  en  faveur  de  la 
culture  fruitière,  de  la  floricuUure,  de  la  maraîcherie,  de  la  viti- 
culture, toutes  sections  indépendantes  l'une  de  l'autre. 

Des  cours  théoriques  et  pratiques  sont  ouverts  au  public  et 
aux  élèves  de  l'Ecole  normale. 

Les  espèces  nouvelles  y  sont  étudiées  et  propagées.  La  direc- 
tion se  charge  même  d'acheter  des  arbres  fruitiers  et  de  les 
procurer  aux  amateurs;  elle  met  gracieusement  à  leur  disposi- 
tion un  pressoir  à  cidre,  un  séchoir  à  fruits. 

La  section  viticole  a  son  carré  d'études  où  150  variétés  de 
Vignes  sont  l'objet  de  soins  et  de  résultats  comparatifs.  Le 
vigneron  alsacien  qui  se  préoccupe  de  l'avenir  de  la  Vigne, 
cultivant  alternativement  son  champ  avec  la  Luzerne  et  le  pré- 
cieux arbrisseau,  vient  entendre  les  conférences  et  constater 
la  vigueur  ou  la  fertilité  des  cépages.  C'est  ainsi  que  l'on  a 
reconnu  la  valeur  relative  de  quelques  plants  : 

Le  Portugais^  généreux  en  côte,  gèle  dans  la  plaine.  Les 
Lasca  et  Rolhgipfler,  très  productifs,  craignent  les  gelées  et 
s'épuisent  vite  à  la  taille  longue.  Le  Sauvignon  gris  se  charge 
de  grappes  comme  dans  nos  Graves,  sans  atteindre  encore  au 

dirigée  par  M.  Ungermach,  décoré  pendant  le  siège,  usine  consa- 
crée à  la  préparation  des  fruits  et  des  légumes,  à  leur  mise  en 
boîte  ou  en  caisse,  à  leur  emballage  suivi  de  TexpéditioD  commer- 
ciale. Des  établissements  de  ce  genre  rendent  un  grand  service  aux 
producteurs  en  assurant  un  débouché  à  leur  récolte  fruitière  ou 
légumière. 


DE   l'exposition   DE   STRASBOURG.  85 

bouquet  bien  connu  des  gourmets  ;  Pusscheroei  Balafone donnent 
de  belles  promesses.  Le  robuste  Guewûrz-Truminev  réputé  pour 
son  vin,  est  cependant  exigeant  au  sol.  Les  Pineau  noir,  blanc, 
gris  ou  rose,  la  Saint-Laurent,  Meunier,  Riesling,  Sylvaner 
Rischlingy  Orange,  Tokaier,  etc.,  ont  prouvé  leur  supériorité. 
Subventionnée  par  l'Etat,  la  section  a  créé  une  pépinière  de 
racines  et  les  distribue  aux  viticulteurs  chaque  année,  les 
demandes  dépassent  les  prévisions. 

La  Société  de  Golmar  exposait  tous  les  raisins,  tous  les  fruits 
de  sa  circonscription,  depuis  la  plaine  jusqu'aux  altitudes  de 
800  mètres  et  une  collection  de  légumes  remarquable.  Un  socié- 
taire s'était  ingénié,  à  composer  des  écussons  chargés  d'armoiries 
au  moyen  de  petits  fruits  ou  de  petits  légumes  frais,  secs  ou  pelés 
présentés  avec  d'heureuses  combinaisons  de  dessins  et  de  coloris. 

Terminons  notre  visite  à  l'exposition.  Des  récompenses  excep- 
tionnelles sont  attribuées  aux  apports  intéressants  de  MiM.  Bei- 
nert,  Lichling,  Wettling,  Strub,  de  Mulhouse  ;  de  Jacques  MuUer, 
jardinier  de  M.  Lœw,  un  des  plus  anciens  notaires  de  la  ville,  de 
Otto  Muller,  au  Jardin  botanique,  montrant  la  fructification  de 
végétaux  rares  ou  peu  connus,  des  bouquetiers  de  la  région. 
L'un  d'eux  avait  monté  une  couronne  de  fleurs  sur  fond  de 
Medeola,  d'un  effet  assez  original. 

Combien  de  lots  modestes  ou  brillants  nous  offrent  des  notes 
à  prendre  sur  les  plantes  de  serre  ou  de  pleine  terre,  les  Orchi- 
dées, les  Roses,  les  Dahlias^  les  Pélargoniums,  les  Fuchsias,  les 
Bégonias,  les  Glaïeuls,  les  Pensées,  etc.?  preuve  de  la  prospé- 
rité du  jardinage  chez  les  amateurs  et  les  praticiens. 

Le  moment  de  la  séparation  est  arrivé...  Quelle  était  tou- 
chante et  cordiale!...  Nous  étions  devant  la  gare,  au  pied  d'un 
candélabre  municipal  tout  rayonnant  de  verdure  sous  les  pam- 
pres luxuriants  d'une  Yigne  américaine  qui  l'enlace  de  ses  fes- 
tons vivaces.  Le  phylloxéra  a  traversé  le  Rhin.  A  nous  revient 
l'initiative  de  la  lutte  victorieuse  contre  Tennemi  du  vignoble. 
La  présence  du  plant  sauveur  serait-elle  une  prophétie  de  la 
revanche  —  en  matière  viticole,  bien  entendu? 

Yoici  la  liste  des  prix  d'honneur  en  dehors  de  la  haute  récom- 
pense attribuée  à  la  Société  de  Colmar. 


86  COMPTE    RENDU 

l"*  Prix  d'honneur  de  l'Empereur  (écrin  avec  couvert  en  argent, 
service  à  découper,  à  M.  Charles-Emile  Hodel,  pépiniériste  à 
Holzheim  pour  l'ensemble  de  son  exposition  consistant  en  un  lot 
de  fruits,  plusieurs  lots  de  Cannas  Crozy,  de  Bégonias  tubé- 
reux,  arbres,  arbustes,  etc.; 

2°  Prix  d'honneur  d'une  valeur  de  200  Marks,  fondé  par  les 
membres  de  la  Société,  à  M.  Fiesser,  jardinier  du  grand- duc  de 
Bade,  pour  une  magnifique  collection  de  fruits; 

3°  Prix  d'honneur  du  grand-duc  de  Bade  consistant  en  une 
pendule  de  la  Forêt  Noire,  avec  console,  à  M.  Jean  Pécheur, 
horticulteur  à  Saint-Jean-sur-Saar,  pour  une  riche  collection  de 
légumes; 

4°  Prix  d'honneur  du  grand-duc  de  Bade,  consistant  en  une 
médaille  d'or  grand  module  à  M.  Charles  Beinert,  horticulleur  à 
Molsheim,  pour  une  belle  collection  de  fruits  correctement 
étiquetés; 

5"  Prix  d'honneur  d'une  valeur  de  140  Marks,  fondé  parle 
Comice  départemental  de  la  Basse-Alsace  à  M.  François Eichling, 
horticulteur  à  Kaiserslautern,  pour  l'ensemble  de  son  exposition 
de  plantes  et  de  fleurs; 

6°  Prix  d'honneur  d'une  valeur  de  100  Marks  par  le  Comice 
agricole  de  Strasbourg-Ville  à  M.  Otto  MùUer^  jardinier-chef  de 
l'Université,  pour  l'ensemble  de  son  exposition  et  en  particulier 
pour  son  lot  de  fruits  exotiques; 

7°  Prix  d'honneur  de  M.  le  président  du  département  de  la 
Lorraine,  consistant  en  une  belle  coupe  en  argent,  à  M.  Philippe 
Wettling,  jardinier-chef  chez  M.  le  baron  Edouard  de  Turckheim 
à  Niederbronn,  pour  un  splendide  groupe  de  Bégonias  tubé- 
reux; 

8°  Prix  d'honneur  de  M.  le  président  de  la  Haute-Alsace,  d'une 
Taleur  de  40  Marks,  à  M.  Jean  Pfeiffer,  horticulteur,  à  Bergzag- 
bern,  pour  bouquets  et  couronnes; 

•  9°  Prix  d'honneur  d'une  valeur  de  100  Marks  fondé  par  les 
membres  du  Comité  de  la  Société,  à  M.  Jacques  Millier,  jardinier- 
chef  chez  M.  G.  Loew,  notaire,  à  Robertsau,  pour  l'ensemble  de 
son  exposition,  plantes  de  serre  et  de  pleine  terre; 

10°  Prix  d'honneur  d'une  valeur  de  100  Marks,  fondé  par  les 


DE   l'exposition   DU    RAINGY.  87 

membres  de  la  Société  à  MM.  Schildbach  et  Peters,  à  Strasbourg, 
pour  l'ensemble  de  leur  exposition  florale; 

ir  Prix  d'honneur  d'une  valeur  de  90  Marks,  fondé  par  les 
membres  de  la  Société  à  M.  Strub  fils,  horticulteur  à  Mulhouse, 
pour  un  beau  lot  d'Ericas. 

Puis  des  médailles  d'or,  de  vermeil  et  d'argent. 


Compte  rendu 
DE  l'Exposition  du  Raincy  en  septembre  1895  (i), 

par  M.  Savoye  père,  délégué. 

La  Société  d'Horticulture  du  Eaincy,  fêtait,  le  14  septembre 
4ernier,  sa  11^  exposition,  aussi  réussie  qu'intéressante,  car 
toutes  les  branches  de  l'Horticulture  y  étaient  admirées,  les 
arbres  fruitiers  formés,  fruits,  arbustes  d'ornement,  plantes  à 
feuillage,  plantes  pour  massifs  de  pleine  terre,  légumes,  ainsi 
que  les  objets  d'art  et  autres  produits  de  l'industrie  horticole 
servant  au  jardinage  ou  à  la  décoration  des  parcs  et  jardins. 

Cette  exposition  était  installée  dans  les  classes  de  l'école  des 
filles,  et  dans  le  square  de  la  mairie,  au  lieu  dit  «  Les  maisons 
russes  »,  ancien  pavillon,  rendez-vous  de  chasse  du  roi  Louis- 
Philippe,  quand  il  habitait  le  Raincy. 

Le  jury  se  composait  de  MM.  Leveau,  délégué  de  la  Société 
d'Horticulture  de  Melun;  André  Lescot,  délégué  de  la  Société 
d'Horticulture  d'Argenteuil  ;  Lionnet  fils,  délégué  de  la  Société 
d'Horticulture  de  Versailles;  et  votre  serviteur,  M.  Coraux,  délé- 
gué de  la  Société  d'Horticulture  de  Montmorency  a  fait  défaut. 

Nous  avons  été  reçus  très  cordialement  par  M.  Roger  BalJu, 
président;  MM.  Chrétien  et  Colard,  vice-présidents,  et  M.  Leché- 
ruyer,  secrétaire  général,  qui  a  très  intelligemment  dirigé  les 
opérations  du  jury. 

Après  un  excellent  déjeuner,  présidé  par  M.  Roger  Ballu,  les 
membres  du  jury  ont  commencé  leur  examen  dont  je  vais  essayer 
<1«  vous  rendre  compte. 

(1)  Déposé  le  28  novembre  1895. 


88  COMPTE    RENDU 

Le  grand  prix  d'honneur  (vase  de  Sèvres),  offert  par  M.  Roger 
Ballu,  président  de  la  Société,  a  été  décerné  à  l'École  Fénelon  de 
Vaiijours,  pour  ses  beaux  et  nombreux  apports;  384  variétés  de 
Pommes  de  terre,  collections  de  Gucurbitacées,  de  Navets,  Choux, 
Salades,  Haricots,  Betteraves,  Tomates,  etc.;  250  variétés  de 
Poires,  belles  corbeilles  de  Pommes,  Poires,  Raisins,  Pèches  ; 
collection  de  Lépidoptères  ;  colleclion  d'échantillons  de  bois, 
pour  l'industrie. 

M.  Paillet,  horticulteur  à  Ghâtenay,  obtint  le  prix  d'honneur 
(vase  de  Sèvres),  toujours  de  M.  Roger  Ballu,  pour  son  beau  lot 
d'arbres  fruitiers  formés  et  faisant  rideau  à  gauche,  en  entrant 
dans  l'exposition. 

Derrière,  sur  une  pelouse,  était  disséminé  le  matériel  horticole. 

Au  centre  du  square,  M.  Paillet  avait  placé  un  grand  et  magni- 
fique massif  d'arbustes  à  feuilles  persistantes  et  caduques,  parmi 
lesquels  on  remarquait  :  Abies  Nordmanniana,  Buxus  rotundi- 
foUa^  Thuya  elegantissima ,  Laurus  roiundifolia  ^  Thuyopsis 
borealh,  Cedrus  deodara^  Acer  Negundo  foins  variegatis,  Cu- 
pressus  Lawsoniana,  Magnolia. 

Dans  une  des  salles  de  l'école,  le  même  exposant  avait  étalé 
toute  la  série  des  Dahlias  :  fleurs  coupées,  grandes  fleurs,  Lili- 
puts,  simples,  et  comme  clou  de  son  exposition,  ses  magnifiques 
Dahlias  cactus  et  décoratifs,  auxquels  les  Dames  patronnesses 
ont  accordé  leur  médaille  d'or,  prix  d'honneur. 

Un  prix  d'honneur,  médaille  d'or  du  ministre  de  l'Agriculture, 
a  été  attribué  à  M.  Massé,  horticulteur  à  Lagny  (Seine-et-Oise), 
pour  son  exposition  comprenant  trois  lots  : 

1"*  Plantes  à  feuillage  et  de  serre,  parmi  lesquelles  on  distin- 
guait Latania  borbonica^  Areca  sapida,  Livistona  rotundifolia, 
Dracœna,  divers  Grotons,  quelques  Orchidées,  Cattleya  Mossiœ^ 
Acklandiœ,  Cypripedium  montanum,  Chamberleyanum,  Laiuren- 
ceaniim,  barbatum  superbunij  etc. 

2°  Un  massif  de  Pélargoniums  simples  et  doubles,  bonnes 
variétés  bien  choisies; 

3°  Une  plate-bande  de  Cannas  florifères,  vigoureux,  collection 
des  meilleures  variétés. 

M.  Pichon  (Sylvain),   horticulteur  à  Lagny  (Seine-et-Oise), 


DE   l'exposition    DU    RAINCY.  89 

avait  apporté  deux  lots  remarquables  par  leur  belle  et  abon- 
dante floraison.  L'un  de  Pelargonium  zonale  bien  cultivé,  et 
dont  les  feuilles  disparaissaient  sous  les  fleurs;  le  second  lot, 
plate-bande  de  Cannas  florifères  bien  travaillés  en  petits  pots, 
pour  obtenir  une  abondante  floraison;  nombreuse  collection 
d'élite.  Le  même  avait  aussi  exposé  des  Bouvardia^  Slrobilanthes, 
Héliotropes,  Acalypha;  comme  récompense,  le  prix  d'honneur, 
médaille  d'or  du  ministre  de  l'Agriculture, 

Le  prix  d'honneur,  médaille  d'or  du  Conseil  général  de  Seine- 
et-Oise  a  été  obtenu  par  M.  Bruneau,  horticulteur  à  Bourg-la- 
Reine,  qui  avait  exposé  la  plus  belle  collection  de  fruits  : 
150  variétés  de  Poires,  de  Pommes,  Pèches,  très  belles;  envi- 
ronne variétés  de  Raisins,  venus  en  plein  air^  et  remarquables 
par  leur  beauté  tels  que  Chasselas  rouge^  ISègrepont,  Bourdalcs, 
Foster  white  Seedling,  Diamant  traub,  etc.,  et  100  variétés  de 
belles  Roses  coupées. 

M.  Nicolas,  instituteur  à  Brou  (Seine-et-Marne),  avait  mis 
sous  les  yeux  du  jury  un  outillage  complet  d'apiculture,  ainsi 
que  des  fruits,  collection  de  légumes  et  fleurs  coupées  de  la 
saison  pour  servir  à  l'&nseignement  horticole. 

Le  prix  d'honneur,  médaille  d'or  du  Conseil  général  de 
Seine-et-Oise,  a  été  accordé  à  ce  zélé  travailleur. 

Cinq  grandes  médailles  de  vermeil  ont  été  décernées  aux 
lauréats  suivants  : 

La  r«,  à  M.  Chausson,  horticulteur  au  plateau  d'Avron,  pour 
226  belles  variétés  de  Pommes  de  terre  ;  collections  de  Haricots, 
légumes  divers  et  fruits. 

La  2®,  à  M.  Leduc,  constructeur  à  Andilly,  près  Montmorency, 
qui  avait  installé  une  serre  à  deux  pentes  à  laquelle  est  adapté 
un  nouveau  système  d'aération  appelé  à  rendre  de  grands 
services. 

La  3%  à  M.  Deshayes,  l'instituteur  bien  connu  à  Ferrières, 
en  raison  de  son  zèle  pour  l'instruction  horticole. 

La  4®,  a  été  méritée  par  M.  Hallais,  horticulteur  au  Raincy, 
qui  avait  apporté  un  lot  de  plantes  à  feuillage  assez  fortes, 
telles  que  Phœnix  canariensis,  Areca  Baueri,  Cycas  revoluta 
Araucaria  glauca,   Vriesea  fenestralis^  Dracœna  Lindeni,  Pan- 


90  COMPTE   RENDU   DE   l'eXPOSITION   DU   RAINCY. 

danus  Veitchi.  et  au  milieu  de  ce  lot  une  belle  couronne  et  deux 
bouquets. 

La  5^,  a  été  accordée  à  M.  Guibert,  instituteur  à  Ptoquencourt, 
pour  enseignement  horticole. 

Beaucoup  d'autres  récompenses  d'un  ordre  plus  inférieur  ont 
encore  été  décernées,  mais  il  serait  trop  long  de  les  énumérer. 

Parmi  les  industriels,  une  médaille  de  vermeil  moyen  module, 
à  M.  Buzelin,  constructeur  de  pompes,  81,  rue  de  Paris,  aux 
Lîlas, 

La  même  récompense  à  M.  Floucaud,  fabricant  d'appareils 
d'arrosage,  65,  rue  de  Bagnolet,  Paris. 

M.  Sève,  fabricant  de  claies,  châssis,  paillassons,  obtient  une 
médaille  de  vermeil  moyen  module,  pour  châssis  sans  mortaise, 
tenon  en  fer. 

La  même  récompense  à  M.  Blanquier,  22,  rue  de  l'Évangile, 
Paris,  pour  chauffages. 

M.  Martre,  15,  rue  du  Jura,  Paris,  pour  ses  chauffages,  vapo- 
risateurs, vases  artistiques  et  M.  Anfroy  à  Andilly_,  près  Mont- 
morency, pour  ses  claies,  paillassons,  paniers  à  Orchidées, 
obtiennent  chacun  une  médaille  d'argent, 

MM.  Lechéruyer,  secrétaire  général  de  la  Société  et  Exer- 
celle,  horticulteur  au  Raincy,  avaient  garni  gracieusement  les 
abords  de  la  mairie  avec  desplendides  massifs  de  Cannas,  Pélar- 
gonium  zonale  et  Bégonias,  etc. 

Le  soir,  un  banquet  toujours  présidé  par  M.  Roger  Ballu, 
assisté  de  son  état-major,  réunissait  les  membres  de  la  Société, 
beaucoup  d'exposants  et  les  membres  du  jury  dont  je  crois  être 
l'interprète  en  remerciant  ici  M.  Roger  Ballu,  le  président, 
MM.  Chrétien  et  Colard,  vice-présidents,  et  M.  Lechéruyer, 
secrétaire  général,  de  leur  réception  cordiale  et  sympathique. 


PUBLICATIONS   FRANÇAISES  91 

REVUE 

DES  PUBLICATIONS  FRANÇAISES  &  ÉTRANGÈRES 


1.  Publications  françaises, 
par  M.  D.  Bois. 

Bulletin  de  l'Association  des  anciens  élèves  de  l'Ecole  natio- 
nale d'Horticulture  de  Versailles,  année  1895. 
Greffage  de  la  Viyne  dans  la  mousse  sa^is  ligature,  par 
M.  Grosdemange.  D'après  l'auteur,  ce  procédé  de  greffage, 
extrêmement  pratique,  localisé  dans  certaines  régions,  est 
appelé  à  rendre  de  signalés  services  à  la  Viticulture  française. 

Ce  procédé,  dont  l'inventeur  est  inconnu,  est  surtout  vulgarisé 
par  un  viticulteur  émérite,  M.  Léon  Millot,  de  Mandres-sur-Vair 
(Vosges). 

Le  mode  de  greffage  employé  par  M.  Millot,  est  surtout  la 
greffe  anglaise  faite  sur  sarment  non  enraciné.  Il  prend,  à  cet 
eflet,  pour  sujets,  des  sarments  de  Vitis  ripaina,  var.  Gloire  cle 
Montpellier,  plant  américain,  très  vigoureux,  s'identifiant  bien 
avec  la  plupart  des  cépages  français  et  peu  difficile  sur  la  nature 
du  sol,  en  choisissant  autant  que  possible  des  sujets  et  des  greffons 
de  même  calibre.  M.  Millot  observe  scrupuleusement  de  faire 
des  biseaux  et  des  languettes  peu  allongés,  c'est-à-dire  suivant 
une  inclinaison  d'environ  25  centimètres  par  mètre^  ce  qui 
permet  d'obtenir  une  greffe  solide,  même  sans  le  secours  de  la 
ligature. 

Les  greffes-boutures  ainsi  préparées  et  bien  ajustées  avec  du 
bois  de  même  grosseur,  ne  sont  pas  ligaturées.  On  les  met  dans 
une  ou  plusieurs  caisses  légères  d'épicerie  ou  autres,  longues  de 
60  centimètres  à  un  mètre,  larges  de  50  centimètres  et  hautes  de 
35  à  40  centimètres. 

Chaque  caisse  destinée  à  recevoir  les  greffes-boutures  est 
dressée  dans  l'un  de  ses  bouts  et  la  paroi  qui  touche  le  sol  est 
garnie  d'un  lit  de  mousse  bien  propre  sur  laquelle  on  place  un 
rang  de  greffes-boutures  en  les  espaçant  légèrement  Tune  de 


92  BEVUE    DES   PUBLICATIONS. 

Tantre  et  en  disposant  les  greffons  vers  l'ouverture  de  la  caisse. 
On  couvre  d'un  nouveau  lit  de  mousse  sur  lequel  on  place  un 
second  rang  de  greffes  et  ainsi  de  suite  jusqu'à  ce  que  la  caisse 
soit  remplie  et  de  manière  à  ce  que  le  fond  et  les  parois  soient 
garnis  de  mousse. 

La  caisse  est  alors  renversée  avec  précaution  sur  son  fond,  ce 
qui  place  les  greffes  dans,  la  position  verticale  et  l'on  achève  le 
remplissage  en  répandant  de  la  mousse  bien  fine  sur  la  tête  des 
greffes. 

Les  caisses  ainsi  préparées  doivent  être  transportées  dans  un 
lieu  chaud  :  serre,  couche  chaude,  chambre  chauffée,  écurie 
pour  être  soumise  à  une  température  constante  de  15  à  25 
centigrades.  La  mousse  doit  être  maintenue  convenablement 
humide  à  l'aide  de  bassinages  fréquents  avec  de  l'eau  à  la  tem- 
pérature du  milieu  et  appliquée,  soit  tous  les  jours  avec  modé- 
ration, soit  tous  les  deux  jours. 

Au  bout  de  20  à  25  jours  les  greffes  soumises  à  ce  traitement 
sont  parfaitement  soudées;  les  greffons  ont  émis  des  pousses  de 
2,  3  et  même  5  centimètres  de  hauteur  et  qui  sortent  de  la 
mousse. 

A  ce  moment,  on  observe  un  bourrelet  à  l'endroit  même  de  la 
grefTe,  et  souvent  aussi  de  jeunes  racines  sur  le  greffon  en  même 
temps  que  la  base  de  la  bouture  commence  à  s'enraciner  elle- 
même. 

A  cette  époque,  c'est-à-dire  du  15  avril  au  15  mai,  les  caisses 
sont  portées  avec  soin  sur  le  lieu  de  la  plantation;  de  préfé- 
rence par  une  journée  douce  et  un  ciel  couvert,  et  les  greffes 
sont  sorties  avec  précaution  pour  être  mises  en  pépinière  comme 
cela  se  pratique  habituellement,  dans  un  sol  bien  ameublé  et 
nivelé,  en  observant  de  placer  la  naissance  du  bourgeon  du 
greffon  au  niveau  du  sol  et  de  butter  immédiatement  avec  du 
sable  fin. 

Avec  ces  soins,  les  greffes  continuent  à  pousser  et  peuvent 
donner  à  l'automne  suivant  des  sarments  de  20  à  25  centimètres, 
bien  aoutés. 

A  cette  époque  on  procède  à  la  déplantation  et  les  plants 
greffés  sont  livrés  au  commerce  ou  plantés  définitivement  en 


PUBLICATIONS   ÉTRANGÈRES.  93 

place,  en  ayant  soin  de  mettre  le  point  de  soudure  au  niveau  du 
sol  et  de  maintenir  une  petite  butte  de  terre  sur  le  greffon  pen- 
dant les  premières  années  de  plantation. 

D'après  M.  Millot  et  aussi  d'après  M.  Grosdemange  quia  vu  les 
résultats  acquis,  ce  procédé  permet  d'obtenir,  surtout  dans  les 
pays  froids,  une  reprise  plus  grande  et  un  meilleur  abûtement 
du  bois  que  la  greffe  liée  et  stratifiée  dans  le  sable. 

2.  Publications  étrangères, 
par  M.  P.  Hariot. 

The  Garden.  — Le  Chrysanthème  sera-t-il  un  jour  recherché 
pour  l'odeur  que  dégagent  ses  fleurs  ?  nous  ne  le  croyons  pas, 
ou  du  moins  il  serait  bien  téméraire  de  l'affirmer.  (Juoi  qu'il  en 
soit,  un  certain  nombre  de  variétés  ont  déjà  été  signalées  comme 
répandant  un  agréable  parfum,  par  exemple  :  Commandant 
Schneider,  japonais,  à  fleui's  réfléchies  de  couleur  pourpre  ama- 
rante caractérisé  par  une  odeur  de  violette;  striped  odorata, 
également  de  race  japonaise  et  parfumé.  Il  serait  intéressant  de 
rechercher  quelles  sont  les  variétés  odorantes  et  d'en  dresser  la 
liste. 

11  y  a  toujours  à  glaner  au  Garden  pour  les  amateurs  d'Orchi- 
dées qui  n'auront  que  l'embarras  du  choix,  soit  qu'ils  s'attachent 
aux  jolis  Calanthe,  qui  seraient  encore  plus  beaux  si  leurs 
longues  hampes  étaient  feuillées,  au  Catasetum  Bungeroihi  (in- 
troduit à  Paris,  aux  serres  du  Muséum  avant  qu'il  n'eût  paru 
dans  les  cultures  européennes  et  n'eût  été  mis  au  commerce), 
au  Catlleya  Harrisoniœ^  qui  fait  l'objet  d'une  planche  coloriée, 
au  Lœlia  anceps.  Gomme  toutes  les  Orchidées,  cette  dernière 
plante  a  déjà  fourni  une  série  assez  nombreuse  de  variétés  : 
Amesiana,  alba^  Ballantiniana^  Barkeriana^  Dawsoni^  delicata^ 
Hilliana,  Scottiana,  Stella  et  quelques  autres  encore. 

Sous  le  titre  de  «  Use  fui  Palms  »  se  trouve  une  liste  raison  née 
des  meilleures  espèces  de  Palmiers,  de  celles  qui  doivent  se 
rencontrer  dans  les  serres  et  les  jardins  d'hiver.  Le  Kentia  Bel- 
moreana  tient  la  tête,  et  c'est  de  toute  justice.  En  sa  compagnie 
viennent  :  Cocos    Weddelliana,  Geonoma  gracilis,  un  des  plus 


94  REVUE   DES    PUBLICATIONS. 

gracieux  Palmiers,  Areca  lutescens  et  Phœnix  reclinata^  devenus 
populaires,  et  qui  n'en  sont  plus  à  faire  leurs  preuves,  Corypha 
australis^  Latania  borbonica.  Moins  connues  et  plus  rarement 
cultivées  sont  les  espèces  suivantes,  qui  ne  sont  cependant  pas 
sans  mérite  :  Calamus  longipes  et  intermedia,  Hijophorbe  Ver- 
schaffelli,  Latania  aureUy  qui  ne  doit  être  considéré  que  comme 
une  variété  à  feuillage  doré  d\iL.  borbonica^  Acanthophœnix  cri- 
nita  à  feuilles  recourbées  avec  grâce,  Euterpe  edulis  et  Bhapis 
humilis. 

M.  Guiheneux  consacre  un  article  aux  Bégonias  tubéreux 
hybrides  issus  des  B.  boliviensis,  Pearcei  et  Veitchi  introduits 
en  Europe  en  1865  et  i867.  Le  premier  hybride  a  été  obtenu  en 
1869  en  fécondant  le  B.  boliviensis  par  le  B.  Veitchi.  C'est  le 
B.  Sedeni,  suivi  en  1874  du  B.  Chelsoni.  En  1878,  paraissait  la 
race  «  erecta  »,  et  vers  1875  M.  Lemoine  obtenait  «  Gloire  de 
Nancy  »,  la  première  variété  à  fleurs  doubles.  Les  Hybrides  à 
fleurs  simples  présentent  un  certain  nombre  de  races  :  grandi^ 
flora,  erecta,  tige  de  fer,  à  centre  blanc,  primulœflora,  maculé, 
rayé,  nain,  et  cette  singulière  nouveauté  récemment  obtenue 
par  M.  Vallerand,  dans  laquelle  les  pétales  sont  chargés  à  leur 
face  supérieure  d'un  appendice  en  forme  de  crête.  Les  variétés 
à  fleurs  doubles  présentent  une  classification  moins  compliquée  : 
double  dressé,  multiflora  erecta,  véritables  bijoux  que  M.  Urbain 
a  fait  connaître,  à  fleur  de  chrysanthème. 

En  dehors  des  botanistes  et  de  quelques  amateurs  de  plantes 
alpines,  qui  connaît  les  Edraianthus,  charmante  Gampanulacées 
de  l'Europe  orientale?  Ce  sont  des  plantes  qui  conviennent  mer- 
veilleusement à  la  décoration  des  rocailles.  Elles  sont  étroite- 
ment alliées  aux  Campanules  et  surtout  aux  Wahlenbergia^  mais 
leur  port  est  totalement  difl'érend.  On  peut  cultiver  les  Edraian- 
thus  dalmaticus,  graminifolius^  dinaricus,  Pumilio,  Kitaibeli,  et 
le  plus  joli  de  tous  d'^.  serpyllifolius,  dont  le  feuillage  rap- 
pelle celui  du  SerpoUet,  tout  en  étant  plus  compact  et  luisant. 

A  signaler  parmi  les  plantes  dont  les  jardins  se  sont  enrichis 
depuis  peu  de  temps  :  Hemerocallis  aurantiaca  major,  originaire 
du  Japon,  d*où  il  paraît  avoir  été  introduit  avec  des  rhizomes 
d'Iris  Kaempferi^  et  qui  fera  sensation  avec  son   riche  coloris 


PUBLICATIONS   ÉTRANGÈRES.  95 

jaune  abricot;  Richardia  Pentlandi^  à  spathe  jaune  marquée 
intérieurement  à  la  base  d'une  tache  d'un  rouge  cramoisi, 
récemment  introduit  de  l'Afrique  australe. 

On  lira  avec  intérêt  deux  notes  sur  le  bouquet  qu'ont  présenté 
les  Poires  en  1895  et  sur  le  coloris  des  Œillets. 


PLANTES  NOUVELLES  OU  PEU  CONNUES 

DÉCRITES    ou    FIGURÉES    DANS    LES   PUBLICATIONS    ÉTRANGÈRES, 

par    M.    P.    Hariot. 

Amasonia  erecta  var.  latebracteata  Hook.  f.  — A.  dressée 
var.  à  larges  bractées.  —  Amérique  méridionale  tropicale  (Ver- 
bénacées).  Bot.  Mag.,  t.  7445. 

Arbrisseau  grêle,  pubescent,  à  feuilles  sessiles,  obtuses, 
rétrécies  en  pétioles,  crénelées,  glabres,  d'un  vert  luisant  ;  fleurs 
en  petites  grappes  courtes  disposées  en  ^un  long  épi  terminal, 
presque  toutes  situées  du  même  côté,  pédicellées;  bractées  ovales 
ou  orbiculaires,  apiculées  au  sommet,  dentées  en  scie,  rouge- 
carmin,  jaune  doré  à  la  base;  fleurs  penchées,  à  tube  du  calice 
court,  à  sépales  réunis  à  la  base,  ovales  acuminés  ;  corolle 
d'un  jaune  pâle  à  tube  allongé,  poilue,  à  lobes  plus  courts, 
oblongs,  obtus,  rugueux,  ciliés,  réticulés  de  carmin. 

L'A.  erecta  est  une  plante  depuis  longtemps  connue  et 
appartient  à  un  petit  genre  brésilien.  Le  polymorphisme  de  ses 
bractées  l'a  fait  décrire  sous  deux  noms  différents  :  Amasonia 
erecta  et  punicea.  Le  feuillage,  le  port  sont  également  variables. 
La  variété  latebracteata  est  caractérisée  par  ses  bractées  orbicu- 
laires, brièvement  pétiolées,  peu  dentées. 

V Amasonia  calycina  que  l'on  rencontre  quelquefois  dans  les 
cultures  et  qui  a  souvent  été  confondu  avec  VA.  erecta  est  une 
plante  tout  à  fait  différente. 

4 

Le  Secrétaire-rédacteur-gérant, 
D.  Bois. 

Pans.  —  Imprimerie  L.  Maretheux,  1,  rue  Cassette 


96  OBSERVATIONS  MÉTÉOROLOGIQUES. 

JANVIER    1896 

Observations  météorologiques  faites  par  M.  F.  Jamin,  a  Bourg-la-Reine, 
PRÈS  Paris  (altitude  :  OB'"). 


TEMPÉRATURE 

HAUTEUR 

S 

du  baromètre 

VENTS 

-< 

a 
1 

Min. 

Max. 

dominants 

ÉTAT   DU   CIEL 

Matin 

Soir 

5,7 

8,0 

767,3 

767,3 

E. 

Couvert. 

2 

1,3 

3,0 

767,3 

767,7 

E. 

Couvert  avec  brume  le  matin.            . 

3 

0.7 

2,3 

767 

766 

E. 

Couvert  et  légèrement  brumeux. 

4 

1,2 

1,9 

767,5 

769 

E. 

Brumeux  le  matin,  clair  l'après-midi, 
couvert  le  soir. 

5 

1,1 

4,1 

772,5 

773 

E. 

Nuageux,  clair  le  soir.                           ' 

6 

—  1,2 

2,3 

773,3 

773,5 

E. 

Couvert. 

1 

—  1.0 

0,1 

773,5 

767,5 

NE. 

Couvert. 

8 

—  2,4 

3,8 

775,3 

773,3 

x\0. 

Couvert. 

9 

-1,8 

1,2 

777,  3 

780 

NE. 

Nuageux  le  matin,  clair,  forte  brise. 

10 

—  5,8 

-  0,6 

779,3 

776,5 

NE. 

Nuageux. 

11 

—  6,3 

1,2 

773 

772 

NK. 

Clair,  brise  très  froide. 

12 

—  2,0 

1,9 

769,5 

766,3 

NE. 

Un  peu  de  neige  dans  la  nuit,  couvert 
et  légèrement  pluvieux. 
Couvert  et  pluvieux. 

13 

0.2 

4,3 

764 

760  ^ 

SO. 

l/i 

2,1 

8,6 

730(*) 

734, 3 

0.  NO.  N. 

Couvert  et  pluvieux,  nuageux  le  poir. 

15 

-  0,8 

3,7 

737,3 

736 

O.SO. 

Couvert  et  légèremenr  pluvieux,  quel- 
ques éclaircies  le  soir. 

16 

2,9 

9,0 

764 

764,3 

0. 

Petite  pluie  dans  la  nuit,  nuiigeux. 

n 

7,1 

9,4 

763,5 

769,3 

0. 

Pluie  dans  la  nuit,  couvert. 

18 

6,3 

9,6 

770 

769, 3 

0. 

Couvert. 

19 

4,7 

6,0 

769,5 

770 

E. 

Couvert, 

20 

3,8 

4,9 

770,5 

771 

E. 

Couvert. 

21 

2,3 

3,7 

771 

771 

E. 

Couvert. 

22 

0,3 

3,4 

770 

769,3 

E.  0. 

Couvert  ett  rès  légèrement  pluvieux. 

23 

0,2 

3,7 

769,3 

769, 3 

E.  SE.  0.  NO. 

Couvert,  clair  le  soir. 

24 

—  3,1 

1,0 

768,3 

767 

S. 

Brumeux  le  matin,  couvert. 

23 

—  1,8 

3,8 

767 

766 

SO. 

Couvert. 

2fi 

3,1 

9,0 

764 

769,3 

0. 

Couvert  et  brumeux. 

27 

6,3 

9,6 

770,3 

770,3 

0. 

Couvert. 

28 

4,3 

93 

772,5 

774,3 

s. 

Couvert,  pluie  le  soir. 

29 

4,3 

l\'i 

784 

783 

E.  NO. 

Pluie  dans  la  nuit,  couvert  le  matin, 
nuageux. 

30 

—  3,7 

0,2 

783 

783 

N. 

Brumeux. 

31 

—  1,8 

0,2 

783 

780 

N.  NE. 

Brumeux,  légèrement  pluvieux  le  soir,    i 

i 

1 

î 

i 
i 

1 

(1 

)  Dans  1 

3  milieu  de  la  journée. 

le  baromètre  est 

descendu  à  747. 

AVIS    DIVERS 


Section  des  Roses.  —  Une  section  spéciale  pour  l'étude  des 
Roses  s'est  formée  dans  le  sein  de  la  Société  :  les  cultivateurs 
et  amateurs  de  Roses  qui  désiient  en  faire  partie,  sont  priés 
d'adresser  leur  demande  à  M.  le  président  de  la  Société. 

Section  des  Chrysanthèmes.  —  Une  section  spéciale,  pour 
l'élude  des  Chrysanthèmes,  s'est  formée  dans  le  sein  de  la 
Société.  Les  cultivateurs  et  amateurs  de  Chrysanthèmes  qui 
désirent  en  faire  parlie  sont  priés  d'adresser  leur  demande  à 
M.  le  président  delà  Société. 

Médaille  du  Conseil  d'administration.  —  Pour  l'introduction 
ou  l'oblention  de  plantes  ornementales  reconnues  méritantes 
après  culture  en  France. 

Les  horticulteurs  français,  obtenteurs  ou  introducteurs  de 
plantes  reconnues  méritantes,  peuvent  adresser  au  comité  com- 
pétent leur  demande  en  vue  de  prendre  part  au  concours  pour 
ce  prix.  De  leur  côté,  les  membres  des  comités  peuvent  propo- 
ser les  plantes  qu'ils  jugent  dignes  du  même  prix.  A  la  fin  de 
cha<iue  année,  il  sera  désigné,  s'il  y  a  lieu,  dans  le  sein  de 
chaque  comité  compétent,  un  membre  chargé  de  faire  un 
rapport  circonstancié  sur  la  ou  les  plantes  qui  sont  de  nature  à 
déterminer  l'attribution  de  la  médaille. 


EXPOSITIONS  DE  LA  SOCIÉTÉ  NATIONALE  D'HORTICULTURE 

DE     FRANGE 


La  prochaine  Exposition  printanière  annuelle  se  tiendra 
du  20  au  25  mai  1896. 

Un  Congrès  horticole  aura  lieu  à  la  même  date  ;  le  pro- 
gramme en  sera  publié  dans  le  prochain  cahier  du  journal. 


Série  III.  T.  XVIlI.  Cahier  de  février  publié  le  10  mars  1896. 


98  CONCOURS    OUVERTS    DEVANT    LA    SOCIÉTÉ, 

OFFRES  ET  DEIYIANDES  D'EIVIPLOI 

Un  registre  est  ouvert  aux  bureaux  de  Tagence  de  la  Société  pour 
l'inscription  des  ofîres  et  des  demandes  d'emploi. 

Le  Conseil  d'administration  prie  les  sociétaires  qui  auraient 
besoin  de  jardiniers  pour  maisons  bourgeoises  ou  demployés  pour 
maisons  de  commerce  horticoles  de  bien  vouloir  consulter  ce  registre. 


AVIS  RELATIF  AUX  CONCOURS  EN  SÉANCE 

Des  concours  spéciaux  pour  les  Orchidées  auront  lieu  en 
séance  les  27  février,  23  avril,  25  juin  et  26  novembre  1896. 
Les  personnes  qui  désireront  y  prendre  part  seront  tenues  d'a- 
dresser, huit  jours  à  l'avance,  à  l'agent  de  la  Société,  rue  de 
Grenelle,  84,  leur  demande  de  participation. 


CONCOURS  OUVERTS  DEVANT  LA  SOCIÉTÉ 

Concours  permanent. 

Prix  Laisné.  Pour  l'élève  le  plus  méritant  de  l'École  d'Horticulture 
des  Pupilles  de  la  Seine.  (V.  le  Journal,  3*^  série,  IV,  1882,  pp.  631 
et  753.) 

Concours  annuels. 

Médaille  Pellier.  Pour  le  plus  beau  lot  de  Penlslemon. 

Prix  Joubert  de  VHiberderie.  —  Le  10  janvier  d889,  le  Conseil 
d'administration,  se  conformant  au  vœu  émis  par  le  D^  Joubert 
de  l'Hiberderie,  dans  son  testament,  a  ouvert  un  concours  pour 
un  prix  de  2,500  francs  à  décerner  au  nom  de  ce  généreux 
donateur.  Ce  prix  est  destiné  à  un  ouvrage  publié  récemment 
et  imprimé  ou  manuscrit,  sur  l'Horticulture  maraîchère,  l'Arbo- 
riculture et  la  Floriculture  réunies,  considérées  dans  leurs 
usages  journaliers  et  les  plus  pratiques.  Le  concours  est  perma- 
nent et  le  prix  peut  être  décerné  chaque  année. 

Si  l'ouvrage  présenté  au  concours  est  manuscrit,  il  devra  être  aussi 
succinct  que  possible  et,  si  son  auteur  obtient  le  prix,  il  sera 
tenu  d'en  faire  la  publication  dans  le  délai  d'un  an.  (Voyez  le 
Journal,  3«  série,  XI,  1889,  p.  o  et  81.) 


CHRONIQUE.  99 

CHRONIQUE 


Plantes  mellifères.  —  M.  F.  Decaux,  membre  de  la  Société 
entomologique  de  France,  signale  dans  le  Moniteur  d'Horticul- 
ture, numéro  du  25  janvier,  p.  30,  deux  plantes  qu'il  serait  utile 
de  propager  comme  nourriture  tardive  des  abeilles. 

L'une  est  la  Phacelia  tanacetifolia,  dont  il  a  été  beaucoup 
question  dans  ces  dernières  années. 

L'autre  est  V Impatiens  glanduligera  ^  plante  annuelle  très 
vigoureuse  et  d'un  très  bel  effet  décoratif.  Au  mois  de  septembre 
dernier,  M.  Decaux  remarqua,  dans  un  jardin  du  département 
de  la  Somme,  des  plantes  appartenant  à  cette  espèce  qui,  pen- 
dant le  jour  étaient  littéralement  couvertes  d'abeilles.  Les  fleurs 
se  comptaient  par  milliers  et  néanmoins,  par  une  belle  journée 
ensoleillée,  il  n'y  avait  pas  une  de  ces  fleurs  qui  n'eût  un 
insecte.  Ces  abeilles  devaient  venir  de  très  loin,  le  seul  apicul- 
teur du  village  demeurant  à  5  ou  600  mètres,  et  la  distance  du 
hameau  voisin  étant  environ  2  kilom.  1/2  à  3  kilomètres. 

Influence  exercée  par  divers  agents  chimiques  sur  la 
germination.  —  Des  essais  ont  été  faits  par  MM.  Séguin  et 
Pailheret,  au  laboratoire  de  l'école  de  Grand-Jouan,  sur  du  Blé 
«  Victoria»,  variété  qui,  en  grande  culture,  donne  les  rendements 
les  plus  élevés.  Les  grains,  choisis  de  façon  à  avoir  un  pouvoir 
germinatif  maximum,  ont  été  placés  pendant  quatorze  heures  à 
la  température  de  20  degrés,  dans  des  tubes  d'essais,  bouchés,  en 
contact  avec  diverses  solutions,  la  plupart  étendues  de  façon  à 
contenir  1  p.  100  de  substance. 

Après  ce  trempage,  les  grains  non  altérés  ont  été  essuyés  et 
disposés  dans  un  germoir  de  Noble,  à  la  température  de  20  de- 
grés. Les  germes  étaient  définitivement  détruits  dans  les  grains 
qui  n'avaient  pas  germé  le  quatrième  jour. 

Ces  expériences  ont  abouti  aux  observations  suivantes  : 

L'eau  de  chlore  et  l'eau  de  chaux  se  comportent  comme  l'eau 
distillée.  Les  acides  minéraux  retardent  la  germination  sansdimi* 
nuer  le  pouvoir  germinatif.  On  peut  donc  utiliser  sans  crainte  ces 


100  CHRONIQUE. 

agents  pour  combattre  Je  développement  des  maladies  crypto- 
gamiques. 

Des  acides  organiques,  les  uns  sont  des  poisons  violents  pour 
l'embryon,  d'autres  retardent  seulement  la  germination. 

Certains  antiseptiques  puissants  tels  que  le  sulfate  de  fer,  le 
sulfate  de  cuivre,  et  même  des  poisons  comme  l'acétate  de 
plomb,  permettent  une  germination  de  100  p.  100.  On  n'a  donc 
pas  à  redouter  l'introduction  de  ces  sels  dans  le  sol,  ainsi  que  Ta 
démontré  la  longue  pratique  du  sulfatage. 

Des  essais  faits  antérieurement  par  iM.  Godefroy  sur  les  Pommes 
de  terre  avec  de  la  bouillie  bordelaise  ont  montré  aussi  que  les 
tubercules  peuvent  rester  immergés  pendant  plusieurs  jours  sans 
perdre  leur  faculté  germinative. 

[Informations  du  ministère  de  l Agriculture.) 

Cypripedium  hybrides.  —  La  série  des  hybrides  de  Cypri- 
pedium  obtenus  par  M.  Jules  Hye-Leysen,  le  distingué  orchi- 
dopbile  de  Gand,  n'est  pas  épuisée  encore,  tant  s'en  faut.  Au 
meeting  de  janvier,  au  Casino,  il  en  a  présenté  sept  qui  tous,  il 
y  a  quelques  années,  auraient  fait  sensation  ;  on  en  a  tant  vus 
qu'on  devient  chaque  jour  plus  difficile,  plus  éclectique;  il  ne 
faut  pas  s'en  plaindre.  Deux  de  ces  hybrides  sont  hors  de  pair  : 
le  Cyp.  X  Jeanne  Voortman,  issu  des  Cyp.  Sallieri  et  Spiceria- 
num  el  un  second,  dû  au  croisement  des  Cyp.  Spicerianum  par 
villosum,.  Ces  deux  hybridations  ont  produit  le  maximum  de  ce 
qu'on  était  en  droit  d'en  attendre.  (Gh.  de  Bosschere.) 

Lindenia  et  Illustration  horticole.  —  La  rédaction  de  la 
Lindenia,  cette  importante  iconographie  des  Orchidées,  vient 
d'être  confiée  à  un  botaniste  belge  connu  et  réputé,  M.  A.  Co- 
gniaux;  celle  de  V Illustration  horticole  (numéro  du  30  de  chaque 
mois)  à  M.  Charles  de  Bosschere,  membre  correspondant  de 
notre  Société. 

Le  Cercle  horticole  Van  Houtte,  de  Ledeberg-Gand, 
vient  de  publier  le  programme  des  récompenses  offertes  à  l'occa- 
sion de  sa  deuxième  grande  exposition  générale  qui  aura  lieu 
du  12  au  19  avril  de  cette  année.  Ces  récompenses  sont  nom- 


CHRONIQUE.  101 

breuses  et  fort  importantes.  Pour  le  programme,  s'adresser  au 
secrétaire,  M.  Ernest  Delaruye,  à  Ledeberg. 

(Ch.  de  Bosschere.) 

Abricots  du  Cap  en  Angleterre.  —  Le  vapeur  Norman  est 
arrivé  du  Gap  à  Londres,  avec  un  chargement  de  1,281  boites 
d'Abricots  —  les  premiers  de  la  saison.  —  Ils  étaient  tous  en 
parfait  état  et  ont  été  vendus  à  raison  de  5  s.  (6  fr.  25)  la  boîte 
de  54  fruits  (soit  11  centimes  le  fruil). 

{Gardeners''  Chronicle,  25  janvier  1896.) 

Utilité  du  Tournesol  ou  grand  Soleil  [Helianthus  annuus), 
—  L'agriculture  ne  tire  pas  de  cette  plante,  si  facile  à  cultiver 
sous  notre  climat,  tout  le  profit  qu'elle  pourrait  en  retirer.  En 
Angleterre,  dans  les  défrichements,  les  cultivateurs  font  des 
plantations  de  Tournesol.  Dans  nos  campagnes,  on  sait  seule- 
ment que  les  abeilles  trouvent  une  abondante  provision  de  miel 
dans  les  petites  fleurs  qui  garnissent  le  disque  «  du  Soleil  ». 

Les  graines  du  Tournesol,  qui  ont  le  goût  de  la  noisette,  sont 
excellentes  pour  les  oiseaux  de  basse-cour.  Ces  graines  traitées 
comme  celles  du  Lin,  donnent  une  huile  douce,  également  bonne 
pour  la  table,  l'éclairage  et  la  fabrication  des  savons.  Les  fibres 
très  fines  de  la  tige  font  du  papier.  Les  tiges  brûlées  à  moitié 
mûres  fournissent  beaucoup  de  potasse.  Les  feuilles  sont  recher- 
chées par  les  vaches  dont  elles  augmentent  la  proportion  du  lait. 
Le  Tournesol  vient  partout  ;  on  peut  même  le  semer  dans  les 
plantations  de  Pomme  de  terre,  et  les  deux  recolles  se  font  en 

même  temps. 

[Informations  du  ministère  de  V Agriculture.) 

M.  le  Ministre  de  l'Agriculture  de  Belgique  vient  d'ins- 
tituer dix  prix  de  150  francs  et  vingt  de  100  francs  à  décerner 
aux  instituteurs  qui  se  seront  occupés  utilement  de  la  création 
de  jardins  entourant  leurs  écoles,  conformément  au  x  indications 
contenues  dans  une  récente  circulaire  ministérielle. 

(Ce.  DE  Bosschere.) 

Nouveaux  hybrides  d'Orcliidées.  —  Une  nouvelle  série 
encore  au  meeting  de  Gand  de  février  ;  signalons-en  deux  : 
Cypripedium  X  Madame  Jules  Hye  (Cyp.  tonsum  X  (^yp-  Spi- 


102  CHRONIQUE. 

cerianum)  qui  se  distingue  à  première  vue  par  la  robusticité  et 
la  vigueur  de  toute  la  plante,  caractères  qui  se  retrouvent  au 
plus  liaut  degré  dans  les  deux  fleurs,  grandes,  bien  colorées,  de 
l'orme  ronde,  comme  un  bel  Odontoglossum  crispum.  Le  pavillon 
mesure  7  centimètres  de  largeur;  il  dénote  l'intervention  du 
Spiceiianum,  mais  il  est  plus  rouge  et  la  bande  centrale  est 
d'une  largeur  exceptionnelle;  le  sépale  inférieur  serait,  pour 
beaucoup  de  Cypripedium,  un  fort  joli  pavillon  :  on  peut  le 
considérer  comme  une  réduction  du  pavillon  de  cet  hybride;  les 
pétales  possèdent  la  nuance  brune  du  C.  totisum;  ils  en  ont 
exactement  la  largeur  (3  centimètres);  comme  forme,  ils  sont 
intermédiaires  entre  les  deux  parents,  ayant  les  bords  un  peu 
crispés;  le  sabot  est  moins  long,  mais  plus  large  que  celui  du 
C.  tonsum  ;  il  a  un  aspect  très  massif  et,  comme  coloris,  il  a 
celui  du  C.  Spicerianum.  Le  feuillage  du  C.y^  Madame  Jules 
Hye  est  plutôt  celui  du  Spicerianum,  avec  un  peu  plus  de  mar- 
brures. 

Cyp.  yc^  Madame  Petrick.  Cet  hybride,  selon  l'exposant  qui  a 
opéré  le  croisement,  serait  issu  du  Cyp.  villosumyc^  Boxalli. — 
11  présente  cette  particularité  au  moins  curieuse,  qu'aucun  con- 
naisseur de  Cypripedium,  de  ceux  que  nous  avons  interrogés, 
ne  retrouve  dans  la  fleur  l'intervention  des  deux  parents;  ils 
y  voient  du  villosum  dans  les  pétales  et  le  sabot,  mais  ne  trou- 
vent point  celle  du  Boxalli  :  le  pavillon  a  la  forme  et  la  couleur 
de  fond,  plutôt  d'un  Spicerianum,  d'aucuns  prétendent  d'un 
Chanlini\  la  chose,  du  reste,  est  assez  intéressante,  ce  nous 
semble,  pour  être  signalée.  Il  faudra,  en  tous  cas,  engager  les 
hybridateurs  à  bien  tenir  note  des  divers  détails  concernant  le 
croisement  opéré  et  surtout  en  ce  qui  concerne  les  noms  des 
sujets  de  l'opération.  (Ch.  de  Bossghere.) 

Le  premier  hybride  belge  de  Cattleya  a  été  présenté  au 
même  meeting  par  M.  Alfred  Van  Imschoot,  de  Mont-Saint- 
Amand,  Gand;  c'est  un  hybride  entre  le  Lœlia  harpophylla  p 
et  le  Cattleya  amethystoglossa  que  l'heureux  obtenteur  a  baptisé, 
du  nom  de  sa  fille  unique,  Laslia-Cattleya  Ghislaine,  L'hybride 
était  accompagné  de  ses  parents;  heureuse  idée  qui  permit  à 


CBROMQUE.  103 

chacun  de  bien  se  rendre  compte  de  l'influence  de  chaque  parent 
dans  la  création  de  cette  nouvelle  et  sensationnelle  obtention,  au 
point  de  vue  de  la  science  orchidéenne  belge.  La  plante  est 
encore  petite  et  n'a  donné  que  deux  fleurs;  celles-ci  étaient  jaune 
paille  lors  de  l'épanouissement;  les  sépales  et  les  pétales  avaient 
perdu  cette  teinte,  et  la  fleur,  au  moment  de  la  présentation  était 
d'un  blanc  crème  uniforme  ;  avec  le  labelle  étroit,  au  bord  dentelé 
et  bordé  de  rouge.  Comme  végétation  et  structure  des  feuilles, 
la  plante  se  rapproche  de  la  mère  ;  les  fleurs  ont  aussi  la  forme 
du  Lselia  harpophylla.  Le  Cattleija  amethystoglossa  qui  a  servi 
de  père,  avait  la  fleur  blanche  pointillée  de  rouge;  ce  rouge  a 
disparu  dans  le  semis;  ce  fait, bien  curieux,  mérite  d'être  signalé. 

(Cn.    DE   BOSSCHERE.) 

La  Vig-ne  plante  tinctoriale.  —  Le  journal  Scientifîc  Ame- 
rican annonce  que  l'on  vient  de  retirer  des  feuilles  de  la  Yigne 
une  matière  colorante  jaune  qui  est  un  glucoside.  On  l'obtient 
en  traitant  par  l'acétate  de  plomb  une  décoction  de  poudre  de 
feuilles  de  Yigne.  Il  paraît  que  cette  substance  coûte  assez  peu 
cher  à  préparer. 

(Revue  Scientifique^  \^^  février  1896.) 

Quelques  Chênes  remarquables  en  Angleterre.  —  L'An- 
gleterre est  justement  renommée  pour  la  richesse  peu  commune 
de  sa  végétation  forestière  et  le  Chêne  en  forts  spécimens  est  une 
essence  qui  s'y  trouve  largement  représentée.  Le  Chêne  géant 
de  Winfarthing,  dans  le  comté  de  Norfolk,  est  probablement  le 
sujet  le  plus  extraordinaire;  ses  dimensions,  publiées  officielle- 
ment en  1891  donnaient  au  tronc  qui  est  entièrement  creux 
une  circonférence  de  vingt-deux  mètres  (70  pieds  anglais)  à  la 
base  et  de  12™, 50  à  l'endroit  où  ses  branches  commencent. 
Quoique  en  partie  couvert  de  Lierre,  cet  arbre  vénérable  qui,  lors 
de  l'invasion  de  l'Angleterre  par  les  Normands  sous  la  conduite 
de  Guillaume  le  Conquérant,  en  1066,  était  déjà  connu  comme 
Chêne  géant,  produit  encore  chaque  année  du  feuillage  en  quan- 
tité suffisante  pour  attester  sa  vitalité. 

Le  Chêne  majeur,  ou  Major  Oak,  un  des  arbres  les  plus  connus 
de  la  forêt  de  Sherwood,  dans  le  comté  de  Nottingham,  mesure 


104  PROCÈS-VERBAUX. 

M  mètres  de  circonférence  à  la  base  et  9  mètres,  à  2  mètres  du 
sol.  Son  tronc,  entièrement  creux,  ne  montre  qu'une  ouverture 
pouvant  donner  accès  à  une  seule  personne  à  la  fois,  tandis  que 
vingt  personnes  peuvent  confortablement  se  tenir  à  l'intérieur. 
Cet  exemplaire  est  dans  un  état  de  santé  parfaite  et  abondam- 
ment fourni  d'un  feuillage  luxuriant. 

Dans  le  même  domaine,  et  situé  auprès  de  la  pelouse  de 
Welbeck  Abbey,  qui  est  le  château  résidentiel  des  ducs  de 
Portland,  se  trouve  le  fameux  chêne  de  Greendale,  rendu  célèbre 
par  les  exploits  d'un  des  anciens  seigneurs  qui,  pour  un  pari, 
traversa  l'ouverture  de  son  tronc  creux  dans  un  équipage  à 
quatre  chevaux  (four~in-hand).  Ce  vétéran,  alors  dans  toute  sa 
splendeur  est  aujourd'hui  réduit  à  un  tel  état  de  décrépitude 
que  la  préservation  de  ses  membres  jadis  très  fort^,  est  due  à 
la  solidité   des  chaînes  par  lesquelles  ils  sont   rattachés  entre 

eux.  (G.    SCUNEIDER.] 


«*- 


PlîOCES-VL^nBAUX 


SÉANCE     DU     13     FÉVRIER     1896. 

Présidence  de  M.  Janiin,    vice-président  de  la  Société. 

La  séance  est  ouverte  à  3  heures  30  minutes  en  présence  c'e 
241  membres  :  21  honoraires  et  220  tilulaires. 

M.  le  président  prie  l'assemblée  d'excuser  le  bureau  pour 
l'ouverture  tardive  de  la  séance.  Ce  retard  a  été  occasionné  par 
le  nombre  considérable  de  questions  portées  à  l'ordre  du  jour  de 
la  réunion  du  Conseil  d'administration  qui  vient  seulement  f!e 
prendre  fin. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté  sans 
observation. 

N.  B»  —  La  commission  de  rédaction  déclare  laisser  aux  auteurs 
des  articles  admis  par  elle  à  Tinserlion  dans  le  Journal  la  responsa- 
bilité des  opinions  qu'ils  y  expriment. 


SÉANCE    DU    13    FÉVRIER    i896.  105 

Après  un  vote  de  l'assemblée,  M.  le  président  proclame  l'ad- 
mission de  12  nouveaux  membres. 

Il  exprime  de  vifs  regrets  sur  le  décès  de  M.  Léon  Delaville, 
horticulteur  grainier  à  Paris,  qui  faisait  partie  de  notre  asso- 
ciation depuis  Tannée  1874.  M.  Léon  Delaville  comptait  de  nom- 
breux amis  dans  le  monde  horticole.  Il  assistait  avec  la  plus 
grande  assiduité  aux  séances  de  la  Société,  et  prenait  une  part 
active  à  ses  travaux  comme  membre  de  son  conseil  d'adminis- 
tration et  de  la  commis'sion  des  expositions. 

Il  annonce  encore  les  décès  :  de  M.  Clavier,  pépiniériste  à 
Tours,  membre  honoraire,  sociétaire  depuis  l'année  1858;  de 
M.  Pernel,  horticulteur  à  la  Varenne-Saint-Hilaire,  sociétaire 
depuis  l'année  1875  ;  de  M.  le  comte  de  Noailles,  de  Paris. 

M.  le  secrétaire  général  annonce  que  la  section  des  Roses, 
formée  dans  le  sein  de  la  Société  vient  de  procéder  aux  élections 
pour  la  constitution  de  son  bureau.  Ont  été  nommés  président, 
M.  Léon  Simon,  de  Nancy;  vice-présidents,  M.  Lévêque,  d'Ivry 
et  M.  Scipion  Cochet,  de  Suisnes;  secrétaire,  M.  Pierre  Cochet, 
de  Suisnes;  vice-secrétaire,  M.  Rothberg,  de  Gennevilliers; 
délégué  au  conseil  d'administration,  M.  Deny  ;  délégué  h  la  com- 
mission de  rédaction,  M.  Pierre  Cochet 

Il  procède  au  dépouillement  de  la  correspondance  qui  com- 
prend : 


A.  —  Correspondance  manuscrite  : 

\°  Lettre  de  M.  le  ministre  de  l'instruction  publique  annon- 
çant que  des  locaux  seront  mis  à  la  disposition  de  la  Société, 
dans  le  Palais  de  l'Industrie  pour  l'installation  de  l'exposition  de 
Chrysanthèmes  qui  aura  lieu  en  novembre  prochain. 

2°  Lettre  de  M.  le  ministre  de  l'instruction  publique  accor- 
dant à  la  Société  un  emplacement  dans  le  jardin  des  Tuileries 
en  vue  de  la  prochaine  exposition  printanière. 

3"  Lettre  de  M.  le  minisire  de  l'agriculture  annonçant  un  don 
de  médailles  qui  devront  être  décernées  par  la  Société  à  l'occa- 
sion de  sa  prochaine  exposition. 


106  PROCÈS-VERBAUX. 

B.  —  Correspondance  imprimée  : 

1°  Règlement  et  programme  de  l'exposition  d'Horticulture  qui 
se  tiendra  à  Namiir  (Belgique),  les  8  et  9  novembre  1896. 

2°  Règlement  et  programme  de  l'exposition  d'Horticulture  qui 
se  tiendra  à  Moulins  (Allier),  du  27  au  31  mai  1896. 

3°  Règlement  et  programme  de  l'exposition  d'Horticulture  qui 
se  tiendra  à  Toulouse  (Haute-Garonne),  du  18  au  22  juin  1896. 

4**  Avis  relatif  au  concours-exposition  qui  se  tiendra  à  Hyères 
(Var),  du  10  au  16  mars. 

5°  Avis  relatif  à  la  Société  populaire  des  beaux-arts. 

6°  Feuille  d'informations  du  ministère  de  l'agriculture,  n°^  6, 
7  et  8. 

G.  —  Ouvrages  destinés  a  la  bibliothèque  : 

1°  Les  cultures  de  Ferrières- en-Brie,  par  M.  F.  Sahut,  bro- 
chure in-8  de  13  p.  (Extrait  des  actes  du  congrès  international 
d'Horticulture  de  1895). 

2°  Les  Phœnix  cultivés  dpns  les  jardins  de  Nice,  par  M.  le 
D""  E.  Sauvaigo,  brochure  gr.  in-8,  de  12  p.  (H]xtrait  de  la  Revue 
Horticole). 

30  Le  Poirier  greffé  sur  Aubépine,  par  M.  Edmond  Barotte, 
brochure  de  14  pages. 

4°  L'Escargot,  son  histoire,  ses  mœurs,  son  élevage,  par 
M.  Raphaël  de  Noter,  brochure  de  22  pages.  (M.  P.  Hariot  a  été 
chargé  de  l'examen  de  cet  ouvrage.) 

5°  Atlas  des  plantes  de  jardins  et  d'appartements.  Yolume  de 
texte.  Envoi  de  l'éditeur,  M.  Klincksieck.  1  vol.  gr.  in-8  de 
432  pages. 

6°  Album  des  jardins,  T^  livraison;  plantes  de  serres  chaudes 
et  tempérées,  jjécoratives  et  à  fleurs.  Supplément  au  Bulletin  do 
la  Société  Impériale  russe  d'Horticulture  pour  1895.  Saint- 
Pétersbourg  (en  russe).  In-4%  90  p.,  99  figures  noires. 

Notes  et  Rapports  déposés  sur  le  bureau  : 

1°  L'importation  des  légumes  et  des  fruits  en  Angleterre,  par 
MM.  Bois  et  G.  Gibault  ; 
2°  Rappel  d'anciennes  expériences  sur  la  culture  des  plantes 


SÉANCE    DU    13    FÉVRIER    1896.  107 

dans  la  mousse,  par  M.  le  D'  Clos,  membre  correspondanl  de  la 
Société  ; 

3°  Rapport  sur  un  ouvrage  de  M.  Léon  Duval  Les  Bromé- 
liacées, par  iM.  0.  Opoix.  Les  conclusions  demandant  l'inser- 
tion dans  le  journal  et  le  renvoi  à  la  commission  des  récom- 
penses sont  adoptées; 

4°  Rapport  sur  un  ouvrage  intitulé  Cours  d'Arboriculture 
par  M.  Griffon,  de  Tournai;  M.  Jamin,  rapporteur.  Les  con- 
clusions demandant  que  de  vives  félicitations  soient  adressées  à 
l'auteur  et  l'insertion  du  rapport  dans  le  journal  sont  adoptées; 

5°  Rapport  sur  les  parcs  de  Dulamon  et  Rourran,  créés  par 
M.  L.  Le  Rreton,  architecte  paj-sagiste  à  Orléans;  M.  Eugène 
Deny,  rapporteur.  Les  conclusions  demandant  l'insertion  dans 
le  journal  et  le  renvoi  à  la  commission  des  récompenses  sont 
adoptées. 

Objets  présentés  pour  être  jugés  par  les  comités  : 
Au  comité  de  culture 'potagère  : 

r  Par  M.  Jules  Lefièvre,  jardinier-en-chef  chez  M"^  Lefebvre, 
château  de  Gonches,  par  Lagny  (Seine-et-Marne),  des  Haricots 
verts,  variété  de  Chalandiriy,  pro\ ena.nl  d'un  semis  fait  le  24  dé- 
cembre 1895  et  pour  lesquels  le  comité  demande  l'attribution 
d'une  prime  de  2™°  classe; 

2°  Par  M.  Ducerf,  jardinier-en-chef  au  château  de  Francport, 
une  botte  de  65  Asperges  pesant  ensemble  4  kilogrammes.  Ges 
Asperges  ont  été  récoltées  sur  un  plant  âgé  de  vingt-quatre  ans 
et  soumis  régulièrement  au  forçage,  tous  les  deux  ans,  depuis 
l'année  1877; 

Une  prime  de  2^  classe  est  demandée  pour  récompenser  ce  bel 
apport  ; 

3°  Par  M.  Legrand,  rue  Renon,  2,  Vincennes,  un  lot  de  tuber- 
cules d'une  variété  de  Topinambour  qui,  d'après  le  présentateur 
serait  nouvelle  et  d'une  qualité  supérieure  à  celles  cultivées 
jusqu'à  ce  jour.  (Remerciements.) 

Au  comité  d'arboriculture  fruitière  : 

r  Par   M.    Gorion   (Toussaint),    d'Épinay   (Seine),   5   Poires 


JOS  PROCÈS- VERBAUX. 

Colmar  des  invalides,  \  Caiillnc,  6  Saint-Germain  Vauquefin, 
3  Belle  Angevine  et  3  Duchesse  de  Galliera.  Le  comité  vote  des 
remerciements  à  M.  Gorion  ;  il  fait  remarquer  que  les  Poires 
Duchesse  de  Galliera  et  Belle  Angevine, j^résonlées,  appartiennent 
à  la  même  variété  :  Belle  Angevine.  Le  nom  de  Duchesse  de  Gal- 
liera qui  appartient  à  une  variété  très  peu  connue  et  très  peu 
répandue  est  fréquemment  appliqué  à  cette  Poire. 

2°  Par  M.  Joseph  Rigault,  de  Groslay  (Seine-et-Oise),  une 
Poire  Comtesse  de  Paris.  (Remerciements.) 

3°  Par  M.  Finot,  3  Poires,  Bergamotte  Philippot  (Remercie- 
ments.) 

Au  comité  de  floricuUure  : 

1°  Par  MM.  Vilmorin,  Andrieux  etC'^quai  de  la  Mégisserie,  4, 
à  Paris,  10  variétés  de  Primevères  de  Chine  à  fleurs  doubles  et 
7  variétés  appartenant  à  la  race  des  géantes,  choisies  parmi  les 
meilleures.  Dans  une  note  qui  accompagne  les  plantes,  les  pré- 
sentateurs disent  que  ces  Primevères  ont  fleuri  normalement, 
sans  aucun  procédé  spécial  de  culture  et  qu'elles  sont  destinées 
à  faire  connaître  les  progrès  successifs  obtenus  depuis  quelques 
années  tant  au  point  de  vue  de  la  nouveauté  de  certains  coloris 
et  de  certaines  formes,  qu'au  point  de  vue  de  la  parfaite  fixité  : 

Le  comité  propose  d'accorder  une  prime  de  T^  classe  pour 
cette  remarquable  présentation  et  spécialement  pour  les  variétés 
rouges  et  blanches,  du  groupe  des  géantes;  les  variétés  rouge 
vif,  rouge  violacé,  blanc  pur  et  carmin  changeant,  du  groupe 
des  variétés  à  fleurs  doubles, 

M.  Maurice  de  Yilmorin  prend  la  parole  et  fait  ressortir  les 
mérites  de  ces  plantes,  aujourd'hui  si  perfectionnées  ;  il  fait 
remarquer  dans  quelle  proportion  le  diamètre  des  fleurs  a 
augmenté  et  combien  est  grande  la  diversité  des  coloris. 

2*^  Par  M.  Opoix,  jardinier-en-chef,  au  jardin  du  Luxembourg 
\  JEchmea  spectabilis,  superbe  Broméliacée  à  feuilles  arquées, 
d'environ  75  centimètres  de  longueur,  disposées  en  rosette,  du 
centre  de  laquelle  naît  une  hampe  florale  dépassant  i  mètre  de 
hauteur,  portant  une  ample  panicule  de  fleurs  roses.  Une  prime 
de  l'"®  classe  est  proposée  pour  récompenser  ce  bel  apport. 


SÉANCE  DU  13  FÉVRIER  1896.  109 

3°  Par  M.  Sallier,  horticulteur  à  Nenilly  (Seine);  un  lot  de 
Primula  florlbunda,  ravissante  espèce,  à  fleurs  de  couleur  jaune 
d'or.  Le  comité  demande  l'attribution  d'une  prime  de  \^^'  classe. 
M.  Sallier  prend  la  parole  ;  il  dit  qu'il  est  en  ce  moment  difficile 
de  se  faire  une  idée  de  la  beauté  de  cette  plante  ;  elle  com- 
mence seulement  à  épanouir  ses  premières  fleurs.  Chaque  pied 
donnera  naissance  à  plusieurs  tiges  florifères  portant  de  nom- 
breux verticilles  de  fleurs  et  formera,  en  mars,  une  vraie  boule 
d'or.  La  culture  du  Primula  florlbunda  est  très  facile  :  On  sème 
les  graines  en  août,  en  serre  froide,  et  la  floraison  commence  en 
janvier  pour  durer  jusqu'en  mai. 

4°  Par  M.  Godefroy  Lebœuf,  horticulteur,  impasse  Girardon,  4, 
Paris  :  1  Ludovia  sp.,  belle  Cyclanthée  pour  la  présentation  de 
laquelle  il  lui  est  volé  des  remerciements. 

Au  comité  d'arboriculture  d'ornement  et  forestière  : 

Par  M.  Godefroy  Lebœuf,  horticulteur,  impasse  Girardon,  4, 
Paris,  1  Peuplier  pyramidal  à  feuilles  persistantes,  originaire  du 
Chili.  Dans  une  note  qui  accompagne  cette  plante,  M.  Godefroy 
Lebœuf  dit  que  cette  forme  locale  lui  avait  été  signalée  par 
M.  Salvador  Isquerdo,  qui  la  considérait  comme  très  supérieure 
à  toutes  les  formes  améliorées  ou  non  des  Peupliers  qu'il  a  reçus 
d'Europe.  Cet  arbre  ne  peut  être  cultivé  sous  le  climat  de  Paris 
et  partout  où  la  température  s'abaisse  au  delà  de  5  à  6  degrés  au 
dessous  de  zéro.  Il  serait,  au  contraire,  d'un  grand  intérêt  orne- 
mental dans  la  région  de  l'Oranger.  Sa  vigueur  et  la  rapidité  de 
sa  croissance  le  feraient  certainement  rechercher. 

Le  comité  adresse  de  vifs  remerciements  au  présentateur  et 
l'engage  à  envoyer  des  boutures  de  ce  Peuplier  à  la  villa  Thuret, 
à  Antibes.  M.  Naudin^  correspondant  de  la  Société,  serait  prié 
d'étudier  cette  planteet  d'adresser  au  comité  le  résultat  de  cette 
étude. 

M.  Chargueraud  dit  qu'il  serait  intéressant  de  connaître  le 
sexe  de  cet  arbre.  Il  fait  remarquer  que  le  sexe  femelle  du  Peu- 
plier d'Italie  nous  est  encore  inconnu  ;  que  tous  les  arbres  de 
cette  espèce  cultivés  jusqu'à  ce  jour,  sont  des  pieds  mâles. 


JiiJ  PROCES-VEHBACX. 

Alt  comité  des  Orchidées  : 

1"  Par  M.  Thibaud,  jardinier  chez  M.  Libreck,  I  Cœlorjyne 
crisftato.,  \  Coi.tÀeya  Triawri  et  1  Lœlia  furfuracea,  plantes  pour 
lesquelles  une  prime  de  2*  classe  est  demandée. 

2**  Par  M.  Opoix,  jardinier-en-chef  du  palais  du  Luxembourg, 
I  Dendrochdum  f/h/marev/tn  ;  1  Cypripedium.  Mademoiselle  Alice 
Gayot,  h) bride  obtenu  par  M.  Jolibois  etpré-senlé  par  lui,  pour 
la  première  fois,  au  comité'  de  floriculture,  en  novembre  1885;  il 
est  issu  du  C.  llrurisianum  croisé  par  le  C.  insigne.  Cette  plante, 
dit  31.  Opoix,  n'a  aucune  ressemblance  avec  celle  qui  a  été  pré- 
sentée par  M.  Cardoso  à  la  séance  du  10  octobre  ISO.'j,  sous  le 
nom  de  Alice  Gayol\ 

1    Cypripedium  Germinyanuin. 

1  Cypripedium  hybride,  nouveau,  que  M.  Opoix  désigne  sous 
le  nom  de  C.  Crosn-fJayanujnsupjerbum,  issu  du  C.  Grossi  croisé 
par  le  C.  iJayanurn. 

1  Cypripedium  hybride,  issu  du  C.  fJanthieri  croisé  par  le 
C.  nitena,  plante  assez  belle; 

1  G.  hybride,  issu  de  C.  Aryu.s,  croisé  par  le  C.  /joxalli; 

\  C.  hybride,  issu  du  C.  Pef.ri,  croisé  par  le  C.  insigne. 

1  C.  hybride,  issu  du  C.  Harrisianum  croisé  parle  C.  insigne. 

F*our  cette  remarquable  présentation,  le  comité  propose  l'at- 
tribution  d'une  prime  de  2"  classe. 

3"  Par  M.  Courmontagne,  rue  Raynouard  a  Passy,  2  Cattleya 
Trxan-rPÀ^  \  Caltleya  Warscevnczella,  \  Masdevallia  Lindeni  et 
1  Masdevallia  iynea  pour  lesquels  une  prime  de  2^  classe  est  de- 
mandée. 

4"  Par  M.  Doin,  boulevard  Saint-Germain,  199,  Paris,  une 
superbe  variété  de  L;j'J.ia  PincHi  à  laquelle  il  donne  le  nom  de 
fastuosa.  Cette  variété  est  remarquable  par  son  brillant  coloris 
et  la  beauté  du  labelle.  Une  prime  de  1'*  classe  est  proposée 
pour  cet  apport. 

5"  Par  M.  Bontems,  20,  rue  Erlanger,  à  Auteuil,  1  Oncidium 
Cavendishianum  pour  lequel  on  demande  une  prime  de  3*  classe. 

6°  Par  M.  Cardoso,  31,  boulevard  Beauséjour,  Paris,  1  Cypri- 
pedium G.   JJ.  Owen^  1    C.  raaculatum,  1   C.   Lalhamianum  et  1 


SÉANCE  DU  13  FÉVRIER  1896.  111 

Saccolahiam  UUislre\)0{xv  les(|uelson  propose  ratlribulioii  d'une 
prime  de  2°  classe. 

7°  Par  M.  Gibez,  de  Sens,  I  lot  de  fleurs  coupées,  appartenant 
à  différents  Gypripedium  hybrides.  Le  comité  remercie  M.  Gibez 
et  le  prie  de  lui  présenter  les  plantes  portant  les  fleui.s.  Les 
plantes  présentées  sont  :  {C.  Spicerianum  yc^  C.  insigne  margi- 
natum),  {C J^ Spicerianum  X  C.  insigne);  C.  senonense  {C.  villo- 
mm  X  C.  Lowi);  C.  Gibezianum  [C.  venmtum  X  C.  villosum); 
plus  une  fleur  de  C.  Boxalli  et  une  fleur  d'Odontoglossum  /iossi 
maximum . 

8°  Par  MM.  Gappe  et  fils,  horticulteurs  au  Vésinet  (Seine-et- 
Oise),  I  pied  de  Cyprlpedium  hlrsuto-vUlosum^  provenant  de 
leurs  semis  et  déjà  présenté  à  la  dernière  séance,  et  I  C.  Germi- 
nyanum,  provenant  des  mêmes  parents  et  vendu  en  Angleteri-e. 
Cette  présentation  est  faite  pour  permettre  la  comparaison  entre 
les  deux  plantes.  Le  comité  reconnaît  la  haute  valeur  du  gain 
de  MM.  Cappe  et  fils,  par  un  rappel  de  la  prime  de  l'"  classe 
précédemment  attribuée. 

9°  Par  M.  Godefroy  Lebœuf,  4,  impasse  Girardon, Paris,  I  Cœ- 
logyne  cristata  maxima  var.  Lemoiniana,  plante  très  élégante 
pour  laquelle  on  propose  l'attribution  d'une  prime  de  2®  classe. 

10"  Par  M.  Bleu,  avenue  d'Italie,  148,  Paris,  1  Cyp?'ipedium 
hybride  nouveau  que  le  présentateur  désigne  sous  le  nom  de 
C.  nobilius.  Cette  magnifique  plante  est  issue  du  6'.  Spicerianum 
croisé  par  le  C.  villosum;  elle  rappelle  le  C.  Lathamianum,  mais 
elle  est  infiniment  plus  belle,  le  sépale  dorsal  étant  ombré  de 
pourpre  violet  très  foncé  et  d'une  ampleur  énorme.  A  l'unani- 
mité, le  comité  propose  l'attribution  d'un  certificat  de  mérite  de 
r°  classe  pour  cette  remarquable  plante. 

Les  propositions  des  comités,  relatives  aux  récompenses  à 
accorder  aux  présentations  sont  mises  aux  voix  et  adoptées  par 
l'assemblée. 

MM.  Ducerf,  Vilmorin,  Andrieux  et  G%  Opoix,  Sallier,  dé- 
clarent abandonner  leurs  primes  au  profit  de  la  Société. 

M.  Léon  Duval  demande  la  parole  et  fait  la  communication 
suivante  : 


112  procès-verbaux. 

Causerie  sur  Biskra. 

Je  voudrais,  Messieurs,  vous  dire  quelques  mois  sur  des 
Oranges  que  j'ai  reçues  de  Biskra,  dernièrement,  et  que  j'ai 
apportées  ici  pour  vous  les  présenter  et  vous  donner  sur  ces 
fruits  les  détails  que  je  sais.  Mais,  avant,  si  ce  n'est  pas  trop 
abuser  de  vos  instants,  je  vais  vous  tracer  rapidement  l'aspect 
de  cette  contrée  si  séduisante  de  notre  colonie.  Il  y  a  quelques 
années,  le  voyage  à  Biskra  s'en'ectuait  par  des  diligences  qui 
accomplissaient  leur  parcours  en  plus  ou  moins  de  temps,  gra- 
vissant des  routes  ressemblant  plus  à  des  ravins  qu'à  de  véri- 
tables voies.  Gela  ne  manquait  ni  d'imprévu  ni  de  grandeur,  et 
les  voyageurs  avaient  certes  des  émotions  qui  aujourd'hui  sont 
encore  regrettées  de  ceux  qui  aiment  la  sauvage  beauté  des 
roches  abruptes  et  des  précipices  où  grondent  les  torrents.  Tout 
cela  est  changé,  et  les  voyageurs  actuels  s'arrêtent  en  arri- 
vant à  la  gare  d'El  Kantara,  devant  un  immense  rocher  d'as- 
pect formidable  détachant  sur  le  ciel  d'un  bleu  verdâtre  ses 
masses  aux  tons  rouges  dont  l'aspect  rappelle  les  vieux  burgs  du 
Rhin;  au  bas  de  ces  roches  qui  semblent  infranchissables,  le 
tunnel  simule  la  bouche  d'un  four  fantastique,  le  train  s'y  en- 
gouffre en  grondant,  et  pendant  quelques  instants  il  roule  avec 
un  bruit  infernal  dans  l'obscurité  la  plus  complète  sous  la  mon- 
tagne. Tout  à  coup,  un  spectacle  unique  et  d'une  admirable 
grandeur  s'offre  aux  yeux  du  voyageur;  les  grands  rochers 
qui  se  dressent  à  sa  gauche  et  dont  les  bases  chaotiques  for- 
mées d'une  sorte  de  porphyre,  semblent  en  fusion,  empourprés 
qu'ils  sont  par  le  soleil  couchant,  tandis  que  les  masses  supé- 
rieures sont  colorées  de  teintes  non  moins  vives  mais  plus  atté- 
nuées; puis  au  loin  les  montagnes  noyées  dans  la  buée  du  soir 
se  revêtent  des  tons  les  plus  délicieux,  allant  du  bleu  lilacé  au 
rose  et  au  mauve  comme  du  pastel  très  doux,  tandis  que  les 
grands  plans  d'arrière  se  découpent  en  violet  foncé  d'une  vigueur 
étonnante  sur  le  ciel  devenu  presque  vert;  ce  spectacle  est 
merveilleux  et  vous  tient  sous  un  charme  tel  qu'on  regarde 
muet,  la  respiration  devenue  haletante,  devant  ce  chatoiement 
de  tons  qui  varie  à  chaque  instant.  Mais  voilà  qu'à  un  coude 


SÉANCE  DU  13  février"  1896.  113 

de  la  voie  ferrée  un  cri  s'échappe  de  nos  lèvres,  cri  de  surprise 
causé  par  la  vue  de  l'apparition  de  l'oasis  d'El  Kantara,  qui  se 
déroule  là  à  notre  droite  avec  ses  80,000  Palmiers  d'un  vert  in- 
tense, dont  les  troncs  supportent  une  frondaison  vigoureuse  et 
que  dorent  les  rayons  du  soleil  couchant.  Çà  et  là  des  taches 
blanchâtres  de  forme  cubique  indiquent  les  habitations  des 
Arabes,  et  des  murs  en  terre  durcie  au  soleil  ferment  mal  l'im- 
mense oasis  qui  se  développe  aux  pieds  de  la  montagne,  sur 
une  longueur  de  plusieurs  kilomètres.  Et  tandis  que  le  train 
descend  rapidement  en  décrivant  de  longues  courbes  et  en  sui- 
vant l'oued  (rivière),  la  pente  qui  mène  vers  Biskra,  on  a  le  temps 
de  voir  au  loin  se  découper  sur  l'horizon  devenu  sombre  les 
grands  rochers  &ur  lesquels  des  tours  de  guette  donnent  de  loin 
l'illusion  de  l'entrée  d'un  port  de  mer.  —  C'est  ainsi  qu'on 
arrive  à  Biskra-ville,  par  une  large  rue  bordée  de  maisons  et 
d'hôtels,  où  le  soir,  traditionnellement,  le  voyageur  trouve  l'em- 
ploi de  son  temps  en  flânant  par  les  rues  bien  construites,  où  les 
Français  ont  su  parfaitement  tout  prévoir  pour  l'agrément  des 
hiverneurs  qui  retrouvent  là  des  souvenirs  de  la  rue  du  Caire, 
de  si  bruyante  mémoire... 

Rien  n'y  manque.  Ouled-Naïd  et  leurs  parures  surchargées  de 
pendeloques,  et  leur  coiffure  bizarre,  danses  du  ventre  et  mu- 
sique infernale  bien  faite  pour  fendre  les  oreilles  plus  que  pour 
les  charmer.  Le  jardin  public  admirablement  planté  est  heu- 
reusement là  et  c'est  avec  délices  que  le  soir  on  s'y  promène,  ou 
bien  on  s'y  repose  sous  les  branches  de  superbes  Gommiers,  où 
l'on  trouve  le  calme  et  le  repos  après  douze  heures  de  chemin 
de  fer.  Ce  qui  est  séduisant  à  Biskra,  c'est  surtout  l'immense 
oasis  connue  sous  le  nom  de  vieux  Biskra.  Là,  point  de  maisons 
européennes,  toutes  les  habitations  sont  bâties  en  matériaux 
rudimentaires,  sortes  de  briques  séchées  au  soleil  et  recouvertes 
au  dehors  d'une  couche  d'un  mortier  plus  ou  moins  blanc.  Les 
maisons  sont  à  terrasses,  dont  les  supporta  sont  des  troncs  de 
Dattiers  refendus;  les  portes  étroites  et  basses  ne  peuvent  guère 
laisser  entrer  plus  d'une  personne  à  la  fois  comme  dans  toutes 
les  habitations  de  ce  pays.  Les  intérieurs  sont  fort  peu  acces- 
sibles aux  Européens  et  il  ne  fait  généralement  pas  bon  d'es- 

8 


114  PROCES-VERBAUX. 

jsayer  d'en  forcer  l'entrée.  Cependant  l'Arabe  du  vieux  Biskra, 
cultivateur  de  Palmiers,  de  quelques  arbres  fruitiers  et  de 
légumes  est  pacifique  et  accueillant;  il  sait  que  l'hiverneur  a  la 
bourse  bien  garnie,  et  s'il  le  respecte  dans  ses  promenades,  s'il  se 
donne  bien  garde  de  l'attaquer  même  la  nuit,  il  sait  d'autre  part 
qu'il  aura  tout  à  gagner  en  sachant  se  faire  bien  venir,  en  lui 
servant  de  guide  et  en  lui  rendant  de  petits  services.  Le  vieux 
Biskra,  réunion  de  plusieurs  grands  villages,  a  une  population 
de  4  à  5,000  habitants  qui  possèdent,  dit-on,  140,000  Phœnix 
dactylifera. 

Plusieurs  variétés  de  Dattiers  sont  cultivées  et  portent  des 
noms  arabes.  Les  plus  belles  Dattes  sont  la  fJeglet-Nour,  elles  se 
vendent  80  centimes  à  1  franc  le  kilogramme;  les  autres  espèces 
Ghers  et  Mechdagla  sont  des  Dattes  dures  qui  sont  vendues  à 
30  centimes  le  kilogramme  et  servent  surtout  de  marchandises 
d'échange.  On  donne  ainsi  tant  de  Dattes  pour  tant  d'Orge  ou  Blé, 
on  fait  aussi  avec  les  Dattes  des  sortes  de  masses  pressées  qui 
servent  de  nourriture  pour  les  chameaux  ;  du  reste,  l'Arabe  du 
désert  se  sert  des  Dattes  non  comme  fruit  mais  comme  nourriture. 
Un  Dattier  se  plante  en  séparant  les  rejetons  qui  partent  du 
pied  des  plantes  déjà  âgées  ;  on  enlève  ce  jet,  on  le  plante  en 
février,  mars.  On  l'arrose  et  on  l'attache  de  façon  à  ce  qu'il  ne 
balance  pas  par  le  vent,  souvent  même  on  l'enveloppe  d'une 
vieille  toile  ou  de  natte.  Certains  Arabes,  qui  croient  aux 
fétiches,  placent  un  crâne  de  chameau  à  côté  du  Phœnix  pour 
aider  à  la  reprise.  C'est  au  bout  de  six  à  huit  ans  qu'un  Phœnix 
est  de  force  à  porter  fruits. 

Il  existe,  on  le  sait,  deux  sexes  chez  le  Phœnix,  il  faut  donc  se 
préoccuper  de  la  fécondation.  Cette  opération  se  fait  au  mois 
de  mars-avril,  en  secouant  des  fragments  d'éj)is  mâles  sur  les 
inflorescences  femelles.  Cette  opération  nécessite  une  agilité  très 
grande  de  la  part  des  Arabes  qui  grimpent  souvent  à  une  assez 
grande  hauteur  à  l'aide  seulement  de  leurs  mains  et  de  leurs 
pieds.  Aussi  les  savants  ont-ils  fait  cette  remarque,  que  tous  les 
Arabes  des  oasis  qui  cultivent  les  Phœnix  ont  les  bras  très 
allongés  par  suite  de  cet  exercice  qui  les  rapproche  singulière- 
ment de  la  race  simiesque.  Les  grands  Phœnix  peuvent  donner 


SÉANCE    DU    13    FÉVRIER    1896.  M5 

80  à  100  kilogrammes  de  Dattes.  C'est  par  millions  de  francs  que 
peut  s'évaluer  le  produit  de  cet  arbre  superbe  dont  l'aspect  est 
si  séduisant  dans  ces  pays  qu'il  en  reste,  pour  l'Européen,  un 
souvenir  charmant  et  ineffaçable. 

J'ai  dit  que  je  vous  parlerais  des  Oranges,  mais  je  ne  puis 
vous  en  parler  sans  citer  le  nom  de  l'un  des  hommes  qui  ont  le 
plus  fait  à  Biskra  pour  frapper  par  son  exemple,  l'imagination  da 
ceux  qui  croyaient  qu'on  ne  pouvait  rien  faire  pousser  en  dehors 
des  Dattiers.  Je  veux  parler  du  brave  capitaine  Baronnier,  qui 
commande  là-bas  les  disciplinaires,  et  dont  le  jardin  est  une 
preuve  convaincante  de  ce  que  la  volonté  unie  au  savoir  et  à  la 
persévérance  peut  faire. 

Lorsque  le  capitaine  vint  à  Biskra,  on  lui  affirma  qu'il  n'au- 
rait jamais  de  Pommes  de  terre,  que  les  Asperges  ne  pous- 
saient pas  et  tant  d'autres  choses. 

Il  se  mit  à  l'œuvre  et  il  prouva  que  non  seulement  tous  les 
légumes  viennent,  mais  viennent  beaux  et  bons.  H  a  eu  des  ren- 
dements de  Pommes  de  terre  fantastiques  de  60,000  kilogrammes 
à  l'hectare,  des  Asperges  de  deux  ans  de  semis  ont  la  grosseur 
du  doigt;  les  Carottes,  les  Laitues,  les  Romaines,  les  Tomates, 
les  Pois,  tout  cela  donne  à  profusion  des  produits  excellents...  Il 
suffit  pour  cela  d'avoir  de  l'eau  et  de  savoir  semer  et  planter  en 
temps  opportun.  Tout  cela  le  capitaine  n'en  fait  pas  une  question 
secrète  et  il  est  heureux  de  faire  les  honneurs  de  son  jardin  et 
de  déclarer  qu'il  verrait  avec  joie  venir  s'installer  à  Biskra  des 
maraîchers  intelligents,  et  il  me  disait  avec  une  parfaite  bon- 
homie qu'il  serait  heureux  de  les  aider  de  ses  conseils  et  de 
son  expérience  acquise  par  un  séjour  de  près  de  sept  ans  dans 
cet  endroit  si  bien  disposé  pour  les  cultures  d'hiver. 

C'est  en  causant  avec  cet  excellent  homme,  que  nous  avons 
appris  beaucoup  des  choses  que  nous  venons  de  vous  expliquer. 
Mais  combien  d'autres  encore  nous  pourrions  vous  narrer,  si 
nous  ne  craignions  d'abuser  de  vos  instants...  Ainsi  les  Rosiers 
atteignent  des  dimensions  énormes  et  cela  très  rapidement.  Nous 
avons  vu  une  Gloire  de  Dijon  plantée  en  1893,  qui  en  moins  de 
deux  ans  avait  plus  de  3  mètres  de  diamètre  sur  autant  de  hau- 
teur. 


116  PROCÈS-VERBAUX. 

Nous  avons  vu  aussi  un  excellent  légu  me,  le  Lablab,  sorte  de  gros 
Dolique  dont  on  dit  merveille,  puis  une  sorte  d'Épinard  appelé 
Baselle  dont  un  pied  suffit  pour  trois  ou  quatre  personnes... 

Il  y  a  une  chose  qu'on  s'imagine  difficilement  en  France,  c'est 
que  dans  ces  pays  l'usage  des  châssis  et  des  cloches  peut  rendre 
également  de  grands  services.  Selon  le  dire  du  capitaine,  on 
peut  ainsi  avancer  la  germination  des  graines  et  la  végétation 
des  plantes  qui  auraient  à  souffrir  de  la  longueur  des  nuits  ;  c'est 
ainsi  qu'aidé  de  ces  instruments  propres  aux  maraîchers  d'Eu- 
rope, on  peut  avancer  sa  récolte  de  deux  mois,  surtout  pour  les 
Melons,  les  Tomates,  les  Courgettes,  etc. 

Toutes  ces  questions  ne  doivent  pas  être  perdues  de  vue  et 
notre  Journal  étant  lu  par  beaucoup  de  cultivateurs,  j'espère 
que  ce  que  je  dis  ici  sera  peut-être  examiné  par  ceux  qui  vou- 
draient devenir  colons... 

En  eflet,  de  jour  en  jour,  Biskra  prend  plus  d'importance  et 
est  mieux  appréciée  des  nombreux  voyageurs  qui  sont  attirés 
par  l'attrait  de  sa  situation  d'abord  et  par  son  climat  si  régulier 
à  partir  de  novembre  jusqu'ea  avril;  les  affections  de  poitrine 
s'y  maintiennent  stationnaires  et  de  nombreux  cas  de  très  sen- 
sible amélioration  ont  été  constatés. 

Il  était  donc  urgent  de  signaler  cela  à  l'attention  des  coura- 
geux cultivateurs  qui  voudraient  aller  y  tenter  la  fortune,  et 
certes  ce  n'est  pas  trop  leur  promettre  que  de  leur  assurer 
qu'ils  pourront  trouver  dans  leur  travail,  s'il  est  bien  compris, 
une  source  de  produit  très  rémunérateur. 

A  Biskra,  les  légumes  sont  si  rares  l'hiver  que  de  simples 
salades  atteignent  le  prix  de  30  à  50  centimes  la  pièce  et  encore 
viennnent-elles  de  Philippeville  et  sont-elles  souvent  très  peu 
fraîches. 

Nous  vous  avons  promis  de  causer  des  Oranges  qui  nous  ont 
été  adressées  par  le  capitaine  Baronnier  ;  elles  sont  ainsi  que 
vous  le  voyez  d'une  forme  toute  particulière,  légèrement 
ovoïde^  avec  la  peau  très  fine  et  très  parfumée;  la  chair  est 
juteuse,  très  peu  acidulée  à  la  maturité  et  d'un  goût  exquis;  en 
réalité  ces  fruits  sont  tout  à  fait  excellents  et  dignes  de  la  répu- 
tation qu'on  a  faite  aux  Oranges  de  Biskra. 


SÉANCE  DU  13  FÉVRIER  1896.  117 

M.  le  capitaine  Baronnier  nous  avait  bien  dit  qae  les  Oranges 
de  Biskra  étaient  les  meilleures  du  monde;  nous  sommes  assez 
difficiles  pour  la  qualité  de  ces  fruits  et  nous  avouons  que  nous 
en  avons  rarement  mangé  d'aussi  excellents. 

Il  n'y  a  pas  d'orangerie  à  Biskra  ou  si  peu  que  cela  ne  vaut 
pas  la  peine  d'en  parler;  celle  que  nous  avons  vue  et  d'où  vien- 
nent ces  beaux  fruits  est  admirablement  située,  bien  soignée  et 
ses  arbres  sont  merveilleux  de  santé. 

L'orangerie  que  nous  avons  vue  appartient  à  la  veuve  d'un 
riche  Arabe  et  elle  donne  un  excellent  revenu,  c'est  là  une  indi- 
cation qui  a  sa  valeur  pour  ceux  qui  voudraient  tenter  à  Biskra 
la  culture  des  Orangers  et  des  Mandariniers  ;  ils  y  trouveraient 
une  source  d'excellents  produits,  et  ce  n'est  pas  trop  exagérer  de 
dire  que  les  produits  de  ces  arbres  seraient  d'un  placement 
assuré. 

La  terre  est  excellente  à  Biskra  et  il  est  facile  de  se  procurer 
des  espaces  assez  grands  pour  y  établir  des  cultures;  l'eau  est 
abondante  et  à  la  portée  des  cultivateurs;  la  main  d'oeuvre 
peut  être  fournie  par  des  Arabes,  des  nègres  ou  au  besoin  par 
des  Espagnols.  Elle  n'est  pas  d'un  prix  élevé. 

Quant  à  la  température  elle  est  loin  d'être  aussi  exagérée 
qu'on  le  dit  et  les  Européens  peuvent  la  supporter  très  facile- 
ment s'ils  veulent  bien  observer  certaines  précautions  d'hy- 
giène, et  se  plier  aux  exigences  du  pays  en  adoptant  les  coutu- 
mes des  indigènes  qui  consistent  à  se  garantir  du  soleil  dans  les 
heures  chaudes  du  jour  par  un  chapeau  ou  casque,  à  se  faire 
couper  les  cheveux  ras,  à  porter  de  la  laine,  et  surtout  à  ne  point 
boire  d'alcool  et  encore  moins  l'eau  pure  de  Biskra  qui  étant 
magnésienne  peut  occasionner  des  dérangements  graves. 

Nous  vous  prions  de  nous  excuser,  Messieurs,  de  cette  longue 
causerie  sur  un  pays  extrêmement  intéressant  et  qui,  à  notre  avis, 
est  destiné  par  sa  situation  exceptionnelle  et  les  embellissements 
dont  il  a  été  l'objet  pendant  les  dernières  années  à  devenir  une 
des  stations  hivernales  les  plus  séduisantes  de  notre  belle  colo- 
nie. [Applaudissements  réjoétés.) 

M.  Duval  se  propose  de  compléter  cette  communication  dans 
une  note  qui  sera  publiée  prochainement. 


lis  PROCÈS- VERBAUX. 

L'un  de  MM.  les  secrétaires  annonce  de  nouvelles  présenta- 
tions de  sociétaires  et  la  séance  est  levée  à  4  heures  ^0  mi- 
nutes (1). 


SÉANCE     DU    27     FÉVRIER     1896 

Présidence  de  M.  Albert  Truffant,  vice-président. 

La  séance  est  ouverte  à  3  heures. 

Le  nombre   des   membres  qui  ont  signé  les  registres  de  pré- 
sence est  de  259  :  21  honoraires  et  248  titulaires. 
Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

A  propos  du  procès-verbal,  M.  D.  Bois  fait  la  protestation  sui- 
vante : 

Messieurs, 

Ainsi  que  le  relate  le  procès-verbal  dont  vous  venez  d'en- 
tendre la  lecture,  il  a  été  déposé  sur  le  bureau,  dans  la  séance 
du  13  février,  un  volume  de  texte  devant  accompagner  les  plan- 
ches de  V Atlas  des  plantes  de  jardins  et  d'appartements  dont  je 
suis  l'auleur  et  qui  est  édité  par  M.  Paul  Klincksieck,  52,  rue  des 
Ecoles,  Paris. 

Les  épreuves  de  ce  livre  ne  m'ayant  pas  été  communiquées 
pour  les  corrections  et  la  publication  ayant  été  faite  à  mon  insu, 


(1)  M.  G.  ïruffaut  nous  a  soumis,  dans  cette  séance,  un  échan- 
tillon en  fleurs  d'un  Epidendrum,  reçu  du  Venezuela  dans  une  im- 
portation de  Cattleya.  Nous  avons  reconnu  dans  cette  plante,  VEpi- 
dendrum  difforme  Jacq.  (E.  umbellatum  Sw,),  espèce  à  fleurs  peu 
grandes,  d'un  vert  pâle  uniforme  et  par  conséquent  d'un  faible 
intérêt  comme  plante  ornementale.  Une  particularité  remarquable 
qui  nous  semble  mériter  d'être  signalée  est  le  parfum  extraordinaire 
que  dégagent  les  fleurs  de  cet  Epidendrum  ou  du  moins  de  celles  qui 
nous  ont  été  communiquées  et  que  l'on  ne  peut  mieux  comparer 
qu'à  celui  du  Concombre,  avec  une  fugitive  odeur  d'acide  formique. 

D.  B.) 


SÉANCE    DU   27    FÉVRIER    1896.  419 

je  liens  à  dégager  ma  responsabilité,  en  raison  des  nombreuses 
incorrections  que  j'ai  pu  constater,  en  réservant  tous  mes  droits 
à  l'égard  de  l'éditeur. 

Après  un  vote  de  l'assemblée,  M.  le  président  proclame  l'ad- 
mission de  23  nouveaux  membres. 

Il  annonce  le  décès  de  M.  Jean-Baptiste  Flandre,  horticulteur* 
à  Amiens,  membre  honoraire,  qui  faisait  partie  de  la  Société 
depuis  1853; 

De  M.  Auguste  Touchet,  jardinier  en  chef  au  château  de 
Marville,  par  Epernon,  sociétaire  depuis  l'année  1883  ; 

De  M.  Ernest  Marquette,  de  Colombes  (Seine),  membre  hono- 
raire, sociétaire  depuis  Tannée  J867; 

De  M.  le  marquis  de  Dampierre,  membre  de  la  Société  depuis 
l'année  1855;  président  de  la  Société  des  agriculteurs  de  France 
dont  il  dirigeait  les  travaux  avec  une  grande  autorité.  Le  nom 
de  M.  le  marquis  de  Dampierre  doit  être  associé  à  ceux  de  nos 
compatriotes  qui  ont  le  plus  contribué  aux  progrès  de  l'agricul- 
ture en  France.  C'est  sur  le  rapport  qu'il  fit  à  l'Assemblée  na- 
tionale élue  en  1871,  que  fut  votée  la  création  de  l'Institut  agro- 
nomique. Il  était  membre  du  conseil  supérieur  de  l'agriculture, 
du  conseil  supérieur  des  haras  et  du  conseil  de  perfectionne- 
ment de  l'Institut  agronomique; 

De  M.  Colville  Barklay  l'un  des  membres  les  plus  distingués 
de  la  colonie  anglaise  de  Paris. 

Au  nom  de  la  Société  tout  entière,  M.  le  président  adresse  de 
sincères  condoléances  aux  familles  qui  viennent  d'être  si  cruel- 
lement éprouvées. 

M.  le  secrétaire  général  donne  lecture  d'une  liste  de  radiations, 
proposées  par  le  Conseil  d'administration,  portant  sur  27  socié- 
taires qui  ont  refusé  de  payer  leur  cotisation  ou  qui  sont  dis- 
parus et  dont  voici  les  noms  :  MM.  Maignon  (Th.),  Cailletet 
(Louis),  Ghaput  (J.),  Gérardin  (Léon),  Silacci^  Tinarran  (Ana- 
tole), Yendryès  (Albert),  Isabey  (Maurice),  Lèbre  (Paulin),  Bézy, 
Béraud,  Boulanger,  Cassard,  Creux  (A.),  Gaillardon  (B,),  Laval 
(Pierre),  Lemière  (M"«  V*'),   Leroy  fils  (M.),  Meunier  (M'"^  Nar- 


120  PROCES-VERBAUX. 

cisse),    MM.    Pinson   (Antoine),    Reynier  (Aug.),   Traynel  (de), 
Vicaire  (A.),  Gross  (B.),  Guibord,  Oudot  (Edmond),  Thomereau, 
Ces  radiations  sont  prononcées. 

M.  le  secrétaire  général  apprend  à  l'assemblée  que  l'an  de 
nos  collègues,  M.  A.  Michelin,  ingénieur-constructeur,  vient 
d'être  nommé  officier  de  l'ordre  du  Cambodge. 

Il  annonce  que  MM.  Vilmorin,  Andrieux  et  C'®  mettent  à  la 
disposition  de  la  Société  une  somme  de  200  francs  pour  être 
décernée  en  prix  à  l'occasion  de  l'exposition  de  mai. 

Il  proclame  le  résultat  du  concours  d'Orchidées  qui  s'est  tenu 
avant  la  séance  (i). 

Les  récompenses  suivantes  ont  été  accordées  ; 

Médaille  de  vermeil,  à  M.  Ragot  (Jules),  de  Vilienoy,  près 
Meaux  ; 

Médaille  d'argent,  à  MM.   Duval  et  fils,  de  Versailles; 

Médaille  de  bronze,  à  M.  Gluck; 

Médaille  de  bronze,  à  M.  Faroult; 

Médaille  de  bronze,  à  M.  Opoix,  de  Paris. 

M.  le  secrétaire  général  annonce  que  le  bureau  a  désigné 
M.  Villard  pour  représenter  la  Société  au  congrès  de  la  Société 
des  Amis  des  Arbres,  qui  se  tiendra  à  Hyères  (Var)  pendant 
l'exposition  du  mois  de  mars. 

Il  procède  au  dépouillement  de  la  correspondance  qui  com- 
prend : 

A.  —  Correspondance  manuscrite  : 

Lettre  de  M.  A.  Régnier,  horticulteur,  avenue  Marigny,  44,  à 
Fontenay-sous-Bois  (Seine),  demandant  la  nomination  d'une 
commission  pour  visiter  ses  cultures  d'Orchidées. 

Ont  été  désignés  pour  fair(j  partie  de  cette  commission  : 
MM.  Gahuzac,  Lesueur  (V.),  Doin,  Duval  (L.),  Bergman  père, 
Leroy,  Truffant  (G.),  Garden. 

(1)  Le  compte  rendu  de  ce  concours  sera  publié  prochainement. 


SÉANCE    DU    27    FÉVRIER    1896.  121 

B.  —  Correspondance  imprimée  : 

1°  Programme  de  l'exposition  que  la  Société  centrale  d'Hor- 
ticulture de  Gaen  et  du  Calvados  tiendra  à  Caen,  du  23  au 
26  avril  1896. 

2°  Programme  de  l'exposition  que  la  Société  d'Horticulture 
de  Melun  et  Fontainebleau,  tiendra  à  Nemours,  du  23  au 
25  juin  1896. 

30  Programme  de  l'exposition  que  la  Société  d'Horticulture 
de  Seine-et-Oise,  tiendra  à  Yersailles,  du  30  mai  au  2  juin  1896. 

40  Programme  de  l'exposition  que  la  Société  d'Horticulture 
d'Armentières,  tiendra  à  Armentières,  du  8  au  11  août  1896. 

50  Programme  de  l'exposition  internationale  d'Horticulture, 
qui  se  tiendra  à  Hambourg,  du  l^""  mai  au  T'  octobre  1897. 

C.  —  Ouvrages  pour  la  bibliothèque  : 

1°  46'  livraison  du  Dictionnaire  vratique  d'Horticulture^ 
de  M.  Nicholson,  traduit  par  M.  xMottet. 

2°  Feuille  d'informations  du  ministère  de  l'Agriculture  n°^  9 
et  10. 

3*^  Publications  diverses  de  l'Institution  Smithsonienne  des 
Etnts-Unis. 

Compte  rendu  et  rapports  déposés  sur  le  bureau  de  la  Société  : 

1°  Compte  rendu  des  travaux  du  comité  de  floriculture 
pendant  l'année  1895,  par  M.  Louis  Cappe,  secrétaire  de  ce 
comité. 

2°  Rapport  sur  le  sécateur  perfectionné  de  M.  Aubry  ;  M.  Dor- 
mois,  rapporteur.  Les  conclusions  du  rapport  demandant  l'in- 
sertion dans  le  journal  et  le  renvoi  à  la  commission  des  récom- 
penses sont  adoptées. 

3°  Rapport  sur  des  moyens  pratiques  et  nouveaux  employés 
dans  la  construction  d'une  serre  par  M.  Perrier  fils;  M.  Henri 
Vacherot,  rapporteur.  Les  conclusions  de  ce  rapport^  demandant 
l'insertion  dans  le  journal  et  le  renvoi  à  la  commission  des 
récompenses  sont  adoptées. 


122  PROCÈS-VERBAUX. 

Objets  présentés  pour  être  jugés  par  les  comités  : 

Au  comité  de  culture  potagère  : 

Par  M.  Edouard  Louvet,  jardinier  chez  M.  Provost,  à  Domont 
(Seine-et-Oise),  5  pots  de  Fraisiers  appartenant  à  la  variété it/ar- 
guerite  Lebreton^  plants  de  Tannée  présentant  des  fruits  nom- 
breux et  superbes  et  pour  lesquels  une  prime  de  l'"^  classe  est 
proposée. 

Au  comité  d'arboriculture  fruitière  : 

1°  Par  M.  Pierre  Passy,  Désert  de  Retz,  Ghambourcy,  près 
Saint-Germain  (Seine-et-Oise),  10  Poires  Doyenné  d'hiver,  fruits 
très  beaux,  très  sains,  bien  colorés,  pour  lesquels  on  demande 
l'attribution  d'une  prime  de  2^  classe. 

2°  Par  M.  Pierre  Touret,  68,  boulevard  de  la  Marne,  à  La  Va- 
renne-Saint-Hilaire,  5  Poires  appartenant  à  la  variété  Souvenir 
d'Alexandre  III,  obtenue  par  M.  Labarrière,  de  Gharleville 
(Ardennes),  présentée  pour  la  première  fois  à  la  Société,  le 
14  février  1895,  et  10  Pommes  Linnœus  pippin. 

Le  comité  trouve  les  Poires  assez  belles,  assez  grosses,  mais 
cotonneuses  et  fades.  C'est  une  variété  à  étudier,  mais  qui  ne 
semble  pas  avoir  beaucoup  d'avenir.  Quant  aux  Pommes,  elles 
appartiennent  à  une  variété  connue  et  appréciée  depuis  long- 
temps. Des  remerciements  sont  adressés  à  M.  Touret. 

Au  comité  de  floriculture  : 

1°  Par  MM.  Vilmorin,  Andrieux  et  G'%  quai  de  la  Mégisserie,  4, 
Paris,  une  belle  collection  de  plantes  bulbeuses  et  tubéreuses 
comprenant  V Anémone  fulgens,  aux  fleurs  rouge  écarlate  éblouis- 
sant ;  le  ravissant  Chionodoxa  Lucilise,  aux  fleurs  d'un  beau  bleu, 
rappelant  celles  de  la  Scille  de  Sibérie;  VEranthis  hyemalis  aux 
élégantes  fleurettes  jaunes  s'épanouissant  dès  le  mois  de  janvier 
dans  les  jardins  ;  le  Freesia  réfracta  ;  la  grande  Jonquille  simple 
[Narcissus  odorus)  ;  le  Lachoialia pendula  Aureliana,  belle  plante 
aux  ravissantes  fleurs  rouge  foncé  s'épanouissant  dès  le  mois  de 
décembre  sur  le  littoral  de  la  Provence;  les  Narcisses  à  bouquets 
[A'arcissus  Tazetta)  totus  albus,  grand  monarque,  grand  primo, 
soleil  d'or;  le  Narcisse  trompette  (N.  pseudo-Narcissus)  rorrfes 


SÉANCE    DU    27    FÉVRIER    189(3.  123 

jaunes  ei  jaune  double  ;  le  Narcisse  des  poètes  (yV.  poeticus)  hâtif; 
Je  Galanthus  Flwesii,  Perce-neige  à  fleurs  plus  grandes  que  l'es- 
pèce commune;  de  nombreuses  espèces  et  variétés  de  Safrans 
[Crocus);  le  SciUa  siôirica;  diverses  variétés  de  Tulipes  hâtives 
à  fleurs  simples  et  doubles;  une  belle  collection  de  Jacinthes  de 
Hollande.  Pour  ce  remarquable  apport  apport,  le  comité  propose 
d'accorder  une  prime  de  V^  classe  aux  présentateurs. 

Il  demande  qu'il  leur  soit  accordé  en  outre  : 

Une  prime  de  r°  classe  avec  félicitations,  pour  15  pieds  de 
Cinéraires  hybrides  à  grandes  fleurs  améliorées 

Une  prime  de  2''  classe  pour  12  pieds  de  Primula  ohcunica 
à  grande  fleur  blanche,  race  nouvelle  obtenue  par  la  maison 
Yilmorin  ; 

Une  prime  de  2«  classe  pour  6  pieds  de  Primula  denticulata, 
charmante  espèce  originaire  du  Népaul,  rustique  sous  le  climat 
de  Paris  où  elle  commence  à  montrer  ses  fleurs  dès  le  mois  de 
mars. 

2°  Par  M.  Trufl'aut,  horticulteur,  rue  des  Chantiers,  à  Ver- 
sailles, un  superbe  Hippeastrum  issu  de  semis  de  la  variété 
Madeleine  Truffant,  i.a  plante  a  deux  hampes  portant  des  fleurs 
d'une  ampleur  extraordinaire  et  d'une  grande  beauté.  Une 
prime  de  1'^  classe  est  demande'e  pour  cette  présentation. 
M.  Trufl'aut  appelle  l'attention  sur  cette  remarquable  variété  et 
insiste  sur  les  mérites  que  présentent  les  Hippeastrum  pour  la 
décoration  des  appartements  pendant  l'hiver. 

3°  Par  M.  Mousseau,  25,  rue  de  Constantine,  Paris,  une  plante 
issue  de  semis  de  VAnthurium  Kollerianum^  et  qui  a  été  déjà 
présentée  à  la  Société  il  y  a  deux  ans.  Cette  variété  est  supérieure 
à  la  plante  qui  lui  a  donné  naissance  par  sa  végétation  et  par  la 
blancheur  de  sa  spathe.  On  propose  d'attribuer  une  prime  de 
2*^  classe  pour  cet  apport. 

4°  Par  M.  Millet,  horticulteur  à  Bourg-la-Reine  (Seine)  ; 

Une  corbeille  de  Violettes  Amiral  Avellan  ; 

Une  corbeille  de  Violettes  Princesse  de  Galles,  variété  déjà 
au  commerce  ; 

Une  corbeille  de  Violettes  La  France,  variété  nouvelle,  issue 
de  Gloire  de  Bourg-la-Reine. 


1^4  PROCÈS-VERBAUX. 

Dans  une  note  qui  accompagne  la  présentation,  M.  MilJet  dit 
que  la  Violette  La  France  dépasse  comme  grandeur  de  fleur 
toutes  les  Violettes  des  quatre  saisons  aujourd'hui  connues.  Elle 
se  force  très  bien,  est  généreuse  à  l'excès  et  son  parfum  est  très 
développé. 

Ses  fleurs,  énormes,  sont  portées  par  de  robustes  pédoncules 
dépassant  beaucoup  le  feuillage  qui  lai-mème,  est  bien  érigé, 
fort  et  d'un  beau  vert  foncé. 

Les  fleurs,  bien  ouvertes,  sont  d'un  bleu  vielacé  superbe, 
coloris  que  présentent  même  les  fleurs  qui  se  développent  les 
dernières. 

Le  comité  demande  qu'il  soit  accordé  une  prime  de  V  classe 
à  M.  Millet,  spécialement  pour  la  nouvelle  variété  désignée  sous 
le  nom  de  Z^^  France. 

A  la  section  des  Chrysanthèmes  : 

Par  M.  Lemaire,  26,  rue  Friand.  Paris,  une  potée  de  Chrysan- 
thèmes Meyerbeer  lou  D'  L.  Lacroix),  variété  très  tardive.  Une 
prime  de  2°"^  classe  est  proposée  pour  cet  apport. 

Les  propositions  des  comités  relatives  aux  récompenses  à 
accorder  pour  les  présentations  sont  mises  aux  voix  et  adoptées. 

MM.  Vilmorin,  Andrieux  et  C''  et  Truffaut  abandonnent  leurs 
primes  au  profit  de  la  Société. 

M.  le  président  est  heureux  d'apprendre  à  l'assemblée  que  le 
vœu  relatif  à  la  revision  de  la  Convention  de  Berne  émis  par 
rUnion  commerciale  des  horticulteurs  et  marchands  grainiers 
de  France  et  adopté  à  l'unanimité  par  les  membres  du  congrès 
international  d'Horticulture  de  1896  a  été  parfaitement  accueilli 
par  le  gouvernement  qui  a  présenté  à  la  commission  supérieure 
du  Phylloxéra,  un  projet  de  décret  tendant  à  rendre  libre  sur  le 
territoire  français  la  circulation  des  plantes  autres  que  la  Vigne. 
(Applaudissements .  ) 

M.  Maurice  de  Vilmorin  a  la  parole  ;  il  fait  la  communication 
suivante  : 


SÉANCE  DU  '11    FÉVRIER  1896.  125 

Le  Mont  Babor.  Cèdres  de  l'Atlas.  Sapin  du  Babor. 

Quoique  l'une  des  plus  petites  de  TAlgérie,  la  forêt  de  Cèdres 
du  Mont  Babor  peut  être  utilement  choisie  comme  but  d'excur- 
sion par  le  touriste  naturaliste  disposant  de  peu  de  temps.  On  y 
parvient  en  effet  par  l'un  des  passages  les  plus  pittoresques  de 
toute  l'Algérie,  le  Chabet-el-Ahkra,  Ton  trouve  associé  au  Cèdre 
le  Sapin  des  Babors  qui  ne  se  trouve  que  là,  enfin  l'on  a  pu  com- 
prendre dans  la  même  tournée  les  forêts  de  Chênes  de  TAkfa- 
dou,  entre  Tizi-Ouzou  et  Bougie,  traversant  de  part  en  part  la 
Kabylie  et  visitant  le  plus  beau  massif  forestier  des  trois  pro- 
vinces. 

De  Bougie  aux  Amouchas  (direction  de  Sétif),  la  route,  d'abord 
côtoyant  la  mer,  amène  bientôt  le  voyageur  aux  magnifiques 
défilés  du  Chabetpuis  laisse  derrière  elle  la  montagne  pour  tra- 
verser un  pays  de  grands  coteaux  ondulés,  autrefois  couverts 
uniquement  de  pâturages  maintenant  riches  en  céréales.  C'est 
par  ce  terrain  très  vallonné  qu'une  piste  muletière,  longue  de 
30  à  32  kilomètres,  ramène  le  touriste  vers  la  montagne  en  le 
conduisant  par  une  direction  nord-est  et  en  lui  faisant  gravir 
o  à  600  mètres,  à  l'extrémité  orientale  du  Mont  Babor  dont  le 
sommet,  à  l'altitude  de  i2,000  mètres  environ,  est  un  plateau  légè- 
rement ondulé,  long  de  2  à  3  kilomètres  et  large  de  quelque 
cent  mètres,  orienté  d'Est  à  Ouest.  Un  sentier  passable,  aménagé 
par  le  service  forestier  permet  d'atteindre  le  sommet  sans  quitter 
la  selle.  Ami-route  du  sommet,  vers  la  cote  de  1.500  mètres  au 
milieu  des  pentes  herbues  et  broussailleuses,  apparaissent  les 
premiers  Cèdres,  semis  mal  venants  de  graines  apportées  du 
sommet  par  les  vents,  mais  gagnant  en  force  et  en  nombre  à 
mesure  que  l'on  s'élève.  Vers  16  ou  1,800  mètres,  le  sentier  suit 
le  versant  nord  au  milieu  d'un  bois  plein,  formé  de  Cèdres  rela- 
tivement jeunes,  hauts  seulement  de  12  à  15  mètres,  à  tronc 
tordus,  souvent  multiples,  à  cime  arrondie  et  feuillage  généra- 
lement bien  nettement  cendré.  En  gravissant  les  dernières  pentes, 
la  forêt  s'éclaircit;  on  trouve  des  sujets  isolés,  souvent  mutilés 
d'un  côté  par  les  tempêtes  ou  la  cognée  de  l'indigène,  mais 


126  PROCÈS-VERBAUX. 

beaucoup  plus  élevés  et  plus  développés.  C'est  à  vrai  dire  dans 
cette  partie  orientale  assez  claire  du  plateau  que  se  trouvent  les 
arbres  les  plus  remarquables,  leur  hauteur  peut  atteindre  25  et 
même  35  mètres  avec  des  circonférences  atteignant  6  et  7  mè- 
tres. Plus  loin,  c'est-à-dire  dans  la  partie  centrale  du  plateau  la 
végétation  est  plus  dense  ;  les  Cèdres  mélangés  avec  l'If,  quel- 
ques Chênes,  des  Erables  et  finalement  avec  le  Sapin  du  Babor 
{Ab.  numidica)  présentent  des  proportions  moindres  que  sur  la 
partie  abordée  la  première.  Il  est  curieux  de  voir  que  de  grands 
vieux  arbres,  partiellement  ou  même  anciennement  morts,  se 
conservent  pendant  quinze  ou  vingt  ans  sans  que  le  bois  perde 
sensiblement  de  sa  qualité.  Cette  propriété  d'extrême  durée  du 
bois  de  Cèdre  est  d'ailleurs  bien  connue  et  Pline  le  naturaliste 
constate  que  dans  son  temps  les  poutres  en  bois  de  Cèdre  de 
Numidie,  du  temple  d'Apollon,  à  Utique,  étaient  dans  un  état 
complet  de  conservation  après  1,300  ans! 

L'état  actuel  de  dépérissement  du  peuplement  du  Babor  et 
de  beaucoup  d'autres  forêts  algériennes  provient  d'une  cause 
générale  :  une  série  de  sécheresses  vers  1880  a  asséché,  dans  des 
proportions  anormales,  le  sous-sol  des  forêts.  Au  Babor,  se 
joint  le  pâturage  et  l'usage  inconsidéré  des  indigènes  des  tribus 
voisines  qui  abattent  ou  mutilent  parfois  un  gros  arbre  pour  se 
procurer  quelques  planches. 

Au  moment  de  notre  visite  (4  mai),  nous  avons  constaté  de 
tous  côtés  la  présence  de  petits  plants  de  semis  naturels.  Il  n'est 
pas  douteux  que  l'éloignement  du  bétail  et  la  gestion  forestière 
ne  puissent  régénérer  assez  promptement  cette  petite  forêt.  La 
température  hivernale  du  sommet  du  Babor  descend  à  10  ou 
12  degrés  sous  zéro.  La  neige  y  est  abondante,  et  nous  en  avons 
trouvé  au  commencement  de  mars  dans  les  dépressions  et  ra- 
vins, comme  le  montrent  les  photographies  que  nous  faisons  cir- 
culer dans  les  rangs  de  nos  collègues. 

Plus  de  35,000  hectares  sont  occupés  en  Algérie  par  des  peu- 
plements plus  ou  moins  compacts  du  Cèdre  de  l'Atlas.  Il  y  a 
quelques  petits  massifs  au  Maroc,  près  de  Tanger  et  de  Tétuan, 
et  probablement  aussi  au  Sud-Est  de  Fez,  où  l'on  a  signalé  le 
Mélèze. 


SÉANCE    DU    "11    FÉVRIER    J896.  127 

C'est  sarLout  dans  la  province  de  Constantine,  que  les  forêts 
sont  puissantes.  Le  Djebel  Tougour,  près  de  Balna,  renferme 
une  forêt,  dite  forêt  de  Belezma,  dont  la  superficie  atteint 
8,000  hectares.  La  forêt  de  Béni  Oudjana,  dans  l'Aurès,  ne  lui 
est  guère  inférieure,  puisqu'elle  atteint  7,000  hectares. 

On  compte  que  dans  cette  province,  500,000  mètres  cubes  de 
bois  mort  sur  pied,  mais  encore  parfaitement  sain,  pourraient 
être  extraits  des  forêts  sans  les  appauvrir  et  même  à  leur  grand 
profit,  et  qu'une  coupe  annuelle  de  25,000  mètres  cubes  de  bois 
vif  représente  à  peine  leur  accroissement  actuel.  Ce  qui 
manque,  ce  sont  les  voies  d'accès  et  l'industrie  un  peu  perfec- 
tionnée du  sciage  à  proximité  du  massif  qui  pourrait  l'alimenter. 
Seule  la  forêt  de  Belezma  est  partiellement  exploitée,  et  encore 
est-ce  surtout  pour  fournir  des  traverses  de  chemins  de  fer 
qui,  sciées  sur  place  dans  les  troncs  abattus  à  la  hache  ou  à  la 
scie^  sont  transportées  à  dos  de  bêtes  de  somme  jusqu'au  che- 
min de  fer  de  Batna  ;  la  production  annuelle  est  de  35,000  tra- 
verses, valant  140,000  francs.  Pour  la  menuiserie  et  la  char- 
pente, les  troncs  sont  sciés  avec  plus  de  soin,  on  enlève  l'aubier, 
de  peu  de  durée,  et  aussi  le  cœur. 

Si  les  scieries  existaient,  et  que  le  commerce  du  bois  fût 
mieux  organisé,  les  matériaux  excellents  que  fournit  l'Algérie 
trouveraient  dans  le  pays  même  un  débouché,  car  notre  colonie 
importe  assez  largement  les  bois  de  Pins  du  Nord  (P.  aylvestris). 

Outre  les  deux  grandes  forêts  dont  nous  avons  parié,  la  pro- 
vince de  Constantine  en  renferme  sept  à  huit  autres  formant 
encore  un  total  de  6  à  7,000  hectares. 

La  province  d'Alger  est  moins  bien  partagée;  elle  ne  possède 
en  tout  qu'une  dizaine  de  mille  hectares,  mais  les  Cèdres  du 
mont  Atlas,  situés  à  proximité  de  Rlidah  peuvent  être  plus  faci- 
lement visités  et  le  beau  massif  de  Teniet-el-Haad  est  aussi  le  but 
de  nombreuses  visites. 

Cette  forêt  couvre  environ  3,500  hectares  dans  les  montagnes 
ou  plutôt  le  haut  plateau  situé  dans  l'intérieur  de  la  boucle  du 
Ghélif  à  30  lieues  environ  au  sud  deMilianah.  De  ce  peuplement 
900  hectares  sont  en  Cèdre  pur  et  offrent  un  aspect  des  plus 
remarquables.  Bien  que  le  sol  de  sable  assez  pauvre,  produit 


1^8  PROCÉS-VERBALX. 

par  des  grès  désagrégés,  soit  assez  infertile  les  arbres  par- 
viennent après  deux  ou  trois  sièclesàdes  dimensions  respectables, 
35  à  38  mètres  de  haut  sur  6  et  7  mètres  de  tour  ;  les  rochers,  qui 
entourent  leur  pied,  leur  puissante  membrure,  leur  tête  large  et 
étalée  leur  donnent  un  aspect  saisissant. 

Spectacle  semblable  ne  peut  se  retrouver  aujourd'hui  dans  les 
forêts  du  Liban  ou  d'Asie  Mineure.  On  sait  que  les  vieux  arbres, 
déjà  rares  à  la  fin  du  siècle  dernier  dans  le  Liban.  (Labillardière 
en  trouvait  seulement  7  en  1787),  ont  aujourd'hui  complète- 
ment disparu.  Les  forêts  d'Asie  Mineure  du  Taurus  et  Anti-Tau- 
rus(Anatolie  et  Cilicie)  quoique  moins  avancées  vers  leur  ruine, 
ont  déjà  gravement  souffert  du  pacage  et  des  abus  d'usage  :  les 
beaux  types  du  pur  Cèdre  du  Liban  sont  donc  à  chercher  aujour- 
d'hui non  dans  leur  pays  d'origine  mais  dans  les  parcs  européens. 
Par  contre,  une  belle  forêt  naturelle  de  Cèdres  existe  à  Chypre. 
Elle  entoure  et  revêt  le  mont  Olympe  de  Chypre  :  elle  est  com- 
posée de  la  variété  brevifolia,  à  feuilles  très  courtes  et  souvent 
argentées,  qui  se  rapproche  ainsi  plus  de  la  variété  algérienne 
que  du  type  Libanais.  La  forêt  cypriote  est  de  3,500  hectares. 

Les  Cèdres  du  bassin  méditerranéen  et  même  le  C.  Deodara 
paraissent  constituer  la  descendance  d'ancêtres  aujourd'hui 
disparus  et  dont  l'habitat  était  plus  septentrional.  La  présence 
du  Cèdre  dans  la  moyenne  Europe  et  même  dans  sa  partie 
septentrionale  est  attestée  par  de  beaux  exemplaires  fossiles.  En 
Belgique,  on  a  trouvé  traces  d'une  espèce  qui  a  été  nommée 
Cedrus  Corneti.  Aux  environs  du  Havre,  on  a  trouvé  le  Cedrus 
Lenonieri;  en  Angleterre  le  C.  Leckenbyi.  Ce  dernier  se  rap- 
proche du  Cèdre  du  Liban  tandis  que  les  deux  premiers  ont  plus 
d'analogie  avec  le  C.  Deodara. 

Quoi  qu'il  en  soit,  les  forêts  de  Cèdres  d'Algérie  resteront  long- 
temps pour  notre  colonie  une  attraction  des  plus  remarquables. 

Tout  en  désirant  une  judicieuse  utilisation  de  ces  forêts,  l'admi- 
nistration forestière  est  bien  décidée  à  les  soumettre  à  un  système 
de  coupes  par  jardinage  qui  ne  dénudera  jamais  d'une  façon 
appréciable  aucun  canton  de  ces  pittoresques  forêts. 

Sapin  du  Babor.  Quelques  milliers  d'arbres  &'Abies  niimidica 
existent  au  Mont  Babor,  spécialement  sur  le  versant  Nord-Est  de 


SÉANCE    DU   27    FÉVRIER    1896.  129 

la  montagne  là  où  le  terrain  se  creuse  pour  remonter  jusqu'à 
l'étroit  plateau  du  Tababor,  situé  à  3  kilomètres  du  Babor  et  à 
une  altitude  sensiblement  égale.  Ce  petit  massif  constitue  tout  ce 
que  l'on  connaît  actuellement  de  Sapins  sur  le  continent  africain. 

Le  genre  A ^ie^,  jusqu'à  sa  découverte,  était  considéré  comme, 
ayant  son  extrême  avant-garde  en  Espagne,  dans  la  Sierra^ 
Nevada;  en  Grèce,  dans  le  Péloponèse  et  peut-être  en  Sicile. 

Aux  Monts  Babor  et  Tababor,  le  Sapin  de  Numidie  croissant 
peu  serré  revêt  une  apparence  analogue  à  celle  que  prend 
l'Épicéa  dans  les  pâturages  de  nos  montagnes,  tronc  massif, 
dégarni  de  branches  jusqu'à  3  ou  4  mètres  et  cône  de  verdure 
peu  régulier,  souvent  divisé  en  plusieurs  troncs  et  plus  ou  moins 
déjeté.  A  cause  de  la  disposition  des  rameaux  courts,  à  feuillage 
raide,  ce  cône  est  naturellement  bien  plus  dense  que  dans  notre 
Épicéa,  l'arbre  présente  une  très  grande  analogie  avec  le  Pinsapo 
espagnol. 

Pendant  les  explorations  botaniques  de  l'Algérie  par 
M.  Cosson,  ce  savant  apprit  un  jour  d'un  officier,  le  capitaine  de 
Guilbert,  l'existence  d'arbres  qui  paraissaient  être  des  Sapins  sur 
une  montagne  située  entre  Bougie  et  Sétif. 

L'année  suivante,  1862,  M.  Cosson  entreprit  l'exploration  delà 
région  où  l'arbre  avait  été  signalé  et  découvrit  le  massif  dont  nous 
avons  parlé;  le  Sapin  du  Babor  lui  sembla  devoir  être  rattaché 
au  Pinsapo  sous  le  nom  d'Aô.  Pinsapo  baborïensis.  Un  ou  deux 
ans  après,  M.  de  Lannoy,  ingénieur  des  ponts  et  chaussées  de  la 
province  de  Constantine  se  fondant  justement  sur  des  différences 
botaniques  assez  sérieuses  sépara  le  Sapin  d'Algérie  du  Sapin 
espagnol  et  lui  donna  le  nom  distinct  d'A6j>5  numidlca,  reconnu 
légitime  par  Carrière  sur  le  vu  des  échantillons  venus  d'Afrique 
et  des  jeunes  plants  issus  des  graines  importées. 

Les  investigations  anatomiques  qui  forment  une  branche  sinon 
nouvelle  de  la  botanique,  mais  qui  du  moins  se  sont  fort  étendues 
depuis  quelques  années,  sont  venues  apporter  des  arguments 
nouveaux  à  la  différence  spécifique  établie  entre  ces  deux  Sapins 
méridionaux. 

Les  caractères  organiques  internes  du  numidica  se  rappro- 
chent même  beaucoup  plus  de  ceux  du  groupe  grec  Cephalonica, 

9 


130  PROCES-VERBAUX. 

ReginaAmeliœ,  etc.,  que  de  ceux  du  Sapin  espagnol.  Or,  ceux-ci 
sont  reliés  par  des  caractères  indiquant  une  proche  affinité  au 
Sapin  commun,  Ab.  peciinata,  et  la  proche  parenté  de  ces  arbres 
ne  saurait  faire  doute.  L'hybridation  facile  entre  le  Pinsapo,  le 
cephalonica  et  même  le  Nordmanniana  sont  la  preuve  d'étroites 
analogies.  M.  Donmet-Adanson  n'a-t-il  pas  vu  dans  son  parc  de 
Baleine  des  semis  de  Pinsapo  provenant  de  graines  sans  doute 
hybridées,  présenter  après  quelques  années  l'apparence  du  Sapin 
pectine,  puis  pousser  subitement  des  rameaux  entièrement  carac- 
térisés comme  Pinsapo  au  milieu  du  feuillage  souple  et  nette- 
ment distique  de  branches  des  années  précédentes? 

L'origine  commune  de  ces  espèces  est  donc  probable.  Elles  se 
sont  différenciées  au  cours  des  âges  et  des  révolutions  de  notre 
planète,  sous  l'influence  des  circonstances  locales  et  climaté- 
riques.  La  forme  fossile  Abies  intermedia,  trouvée  dans  les 
terrains  tertiaires  du  Cantal,  doit  être  voisine  du  type  antérieur 
de  ces  espèces. 

Les  Babors  nous  montrent  encore  quelques  arbres,  des  Chênes 
Zen  {Q.Mirbeckii)  assez  peu  nombreux,  de  VAcer  opulifolium  (1), 
de  vieux  Ifs  et  des  buissons  tels  que  les  rameaux  rampants  de 
VAmygdalus  nana.  Dès  que  la  neige  fond  sur  le  plateau,  le  sol 
est  bientôt  percé  par  les  feuilles  du  Pœonia  Russi.  Trois  semaines 
ou  un  mois  plus  tard  s'ouvre  la  large  fleur  éclatante  de  cette 
magnifique  plante.  A  la  même  époque  le  sol  se  tapisse  de  fleurs 
violettes,  blanches  ou  jaunes,  de  pensées  sauvages,  et  en  parti- 
culier de  Viola  gracilis.  Sur  les  pentes,  les  gazons  sont  pleins  de 
fleurs  jaunes  du  Tulipa  suaveolens.  Plus  bas,  près  des  rochers  du 
Chabet,  le  Convolvulus  mauritaniens,  le  Câprier  sauvage,  le 
Muflier,  le  beau  Lin  vivace  à  fleurs  blanc  crème,  Linum  corym- 
biferum,  égaient  les  bords  du  chemin.  L'intérêt  pour  le  visiteur 
au  Mont  Babor  est  donc  de  tous  les  instants^  sur  le  chemin 
comme  au  but  de  son  excursion.  [Applaudissements  répétés.) 

L'un  de  MM.  les  secrétaires  annonce  de  nouvelles  présenta- 
tions de  sociétaires  et  la  séance  est  levée  à  4  heures. 

(1)  Ou  peut-être  de  Vohtusatum.  —  Voir  Trabut.  Revue  générale  de 
botanique,  1889,  p.  409. 

»■     


SÉANCES  DES  13  ET  27  FÉVRIER  1896.  131 

NOMINATIONS 


SÉANCE  DU  13  FÉVRIER  1896. 

MM. 

1.  André  (Noël),  jardinier  à  Plaisir  (Seine-et-Oise),  présenté  par 

MM.  Opoix  (0.)  et  Boucher. 

2.  Bernardon  (Claude),   rue   Escudier,  27,    Boulogne    (Seine),  pré- 

senté  par  MM.   Savoye  et  Lecointre. 

3.  Glaisse  (D'"  Henri),  38,  rue  Boileau  (Paris- Auteuil),  et  1,  rue  de 

l'Université,  à  Paris,  présenté  par  MM.  Gomont  et  Huard. 

4.  Crochetelle  (Jules),  répétiteur  à  TEcole  de  Grignon,  École  de 

Grignon,  parNeauphle  (Seine-et-Oise),  présenté  par  MM.  Ma- 
gnier  et  Mussat. 

5.  Degaux  (François),  entomologiste,  rue  du  Marché,  8,  à  Neuilly- 

sur-Seine  (Seine),  présenté  par  MM.  H.  de  Vilmorin  et  Hé- 
diard. 

6.  Héritier    (François),   négociant,  rue   de    Grenelle,   80,  à   Paris, 

présenté  par  MM.  Detang  et  Chemin. 

7.  Julien  (Charles),  répétiteur  à  l'Ecole  de  Grignon,  Ecole  de  Gri- 

gnon, par  Neauphle  (Seine-et-Oise),  présenté  par  MM.  Ma- 
gnien  et  Mussat. 

8.  Lacial  (Eugène),   marchand  de    primeurs,  rue  de  Douai,  25,- à- 

Paris,  présenté  par  MM.  Detang  et  Chemin. 

9.  Lagny  (Auguste),  vice-président  du  Comice  agricole  et  du  Syn- 

dicat des  Agriculteurs  de  l'arrondissement  de  Gien  (Chétif- 
Puits,  commune  de  Gien  (Loiret),  présenté  par  MM.  Huard  et 
Chatenay  (A.). 

10.  Scheiderlin  (Louis),   jardinier- chef,    au  château  de   Roissy-en- 

Brie  (Seine-et-Marne),  présenté  par  MM.  Poulailler  et  Bro- 
chard  (E.). 

11.  SoucHET   (Pierrej,  horticulteur,  rue  Sadi-Carnot,  113,  Bagnolet 

(Seine),  présenté  par  MM.  Lignier  (Daniel)  et  Eve. 

12.  Souchet  Saint- Ange  (Charles),  horticulteur,  rue  Sadi-Carnot,  18, 

Bagnolet  (Seine),  présenté  par  MM.  Lignier  (Daniel)  et  Eve. 


séance  du  27  février  1896 
MM. 

1.  AuBOURGH  (Victor),  jardinier  chez  M.  Hernandez,  à  Montfermeil, 

(Seine-et-Oise),  présenté  par  M.  D.  Bois. 

2.  Bourdon  (Edouard),  ingénieur,  74,  faubourg  du  Temple,  Paris, 

présenté  par  MM.  Huard  et  Chatenay  (Abel). 


132  NOMINATIONS. 

3.  Bray  (Edouard),  commissionnaire  en  fleurs  naturelles,  48,  rue 

de  Montmorency,  Paris,  présenté  par  MM.  Gappe  (E.),  Cappe 
(L.)  et  Kobichon  (A.). 

4.  BuiGNY  (Alfred  de),  château  de  Buigny  Saint-Maclou,  par  Abbe- 

ville  (Somme),  présenté  par  MM.  le  vicomte  d'Applaincourt, 
M.-L.  de  Vilmorin  et  Delacour  (Th.). 

5.  CoTTEREAU  (Charles),  213,  rue  de  Vaugirard,  Paris,  présenté  par 

MM.  Cottereau  père  et  Niolei. 

6.  CouLON  (Maurice),  jardinier,  4,  rue  de  la  Tuilerie,  Gorbeil  (Seine- 

et-Oise),  présenté  par  MM.  Croux  et  Opoix. 

7.  CouRTOY,  propriétaire,  24,  avenue  de  Wagram,  Paris,  présenté 

par  MM.  Thiébaut  aîné  et  Thiébaut  (E.). 

8.  Dupré-Carra  (Léon),  juge  suppléant  au  Tribunal  civil,  9,  place 

de  la  Préfecture,  La  Roche-sur-Yon  (Vendée),  présenté  par 
MM.  Huard  et  Chatenay  (A.). 

9.  Fleury  (Jules),  jardinier  chez  M.  le  baron  de  Saint-Paul,  rue 

Saint-Denis,   à  Montmorency    (Seine-et-Oise),    présenté    par 
MM.  Chatenay  (A.)  et  Sallier'(J.)  fils. 
iO.  Goix  (Louis-Félicien),  glaïeuliste,  13,  rue  Paul-Jozon,  à  Fontaine- 
bleau (Seine-et-Marne),  présenté  par  MM.  Thiébaut,  Legendre, 
et  Gras  (Antoine). 

11.  JouBERT,  percepteur  en  retraite,  à  Goudray,  par  Pont-l'Évêque 

(Calvados),  présenté  par  MM.  Say  (Léon)  et  Huard. 

12.  Marc  (Pierre),  chef  du  service  des  plantations  de  la  ville  de 

Douai,  à  Douai   (Nord),  présenté  par  MM.  Bérat  (Victor)  et 
Renault. 

13.  Marchais  (Maxime),  à  Chatenay  (Seine),  présenté  par  MM.  Croux 

et  Huard. 

14.  Masseron,    maraîcher,    60,    avenue    de    Paris,    à    Gennevilliers 

(Seine),  présenté  par  MM.  Barbier  et  Becquerelle. 

15.  MÉRiGOT  (Alphonse),  jardinier  chez  M.  Voiray,  à  Gretz  (Seine-et- 

Marne),  présenté  par  MM.  Poulailler  (A.)  et  Brochard  (E,). 

16.  Musset  (Michel),  horticulteur  marchand-grainier,  23,  route  de 

Francheville,   à  Sainte-Foy-les-Lyon  (Rhône),  présenté   par 
MM.  Huard  et  Chatenay  (A.). 

17.  OisLiNE,  propriétaire,   La   Lapinière,   à  Meulan  (Seine-et-Oise), 

présenté  par  MM.  Thiébaut  aîné  et  Thiébaut  (E.). 

18.  Proust  (L.),  jardinier  chez  M.  Lowe,  boulevard  Solférino,  Rueil 

(Seine-et-Oise),  présenté  par  MM.  Bauer  et  Proust. 

19.  Reisser  (J.).  chef  des  cultures  de  la  maison  Roger,  boulevard 

Fontaine,  à  Amiens  (Somme),   présenté   par  MM.   Bergman 
père  et  Bergman  (Ernest). 

20.  RocHEREUiL  fils  (L.),  horticulteur,  à  Dinard  (lUe-el-Vilaine),  pré- 

senté par  MM  le  baron  de  Kerpezdron  et  M.  de  Vilmorin. 


LES    NEPENTHES   ET   LEUR    CULTURE.  133 

21.  RuDOLPH  (Jules),  7,  rue  du  Chemin-de-Fer,  Verrières-le-Buisson 

(Seine-et-Oise  ),  présenté  par  MM.  de  Vilmorin  (L.),  Bergman 
(E.)  et  Bois. 

22.  Sertin   (Edmond),   rue    Barbes,   à    Ivry   (Seine),   présenté    par 

MM.  Chatenay  (Abel)  et  Lévêque. 

23.  Vilain  (Louis),  jardinier-chef  chez  M°^°  Heinlz,  au  château  de 

Vauréal  (Seine-et-Oise),  présenté  par  M.  Eustache  (R.). 


NOTES  ET  MÉMOIRES 


Les  Nepenthes  et  leur  culture 
Étude  botanico-horticole  sur  les  Nepenthes, 

par  M.  Jules  Rudolph. 

Suite  (1). 

II 
Culture  des  Nepenthes, 


Originaires  de  lieux  généralement  marécageux,  les  Nepenthes 
exigent  dans  nos  serres  un  sol  à  peu  près  identique  à  celui  des 
lieux  où  ils  croissent  spontanément. 

La  terre  doit  être  capable  de  conserver  une  grande  humidité, 
et  en  même  temps  rester  perméable.  Nous  employons  de  la  terre 
de  bruyère  fibreuse  en  mottes  que  nous  brisons  grossièrement; 
on  y  mélange  environ  un  cinquième  de  sphagnum  vivant,  haché 
menu,  et  un  dixième  de  charbon  de  bois  pilé  ou  en  très  petits 
morceaux.  • 

Les  plantes  cultivées  en  pleine  terre  demandent  les  mêmes 
soins  de  drainage  et  le  même  compost  que  celles  cultivées  en 
pots;  la  terre  doit  même  être  plus  grossièrement  concassée;  de 
toute  façon  il  vaut  mieux  planter  dans  un  terrain  sain  que  Ton 


(1)  Voir  cahier  de  janvier,  p.  45. 


lo'4  NOTKS    ET   MÉMOIRES. 

peut  rendre  humide  par  l'arrosage.  Chaque  année,  en  mars,  on 
renouvelle  la  couche  supérieure  de  lii  terre  des  plantes  cultivées 
à  plein  sol. 


Les  IVepetithes  aiment  une  chaleur  élevée  et  humide;  elle  est 
nécessaire  pour  donner  aux  plantes  une  végétation  vigoureuse. 
Pendant  leur  repos,  la  température  doit  osciller  entre  20  degrés  G. 
le  jour  et  1 6  à  1 8  degrés  G.  la  nuit.  A  partir  de  février,  tout  en  aug- 
mentant le  degré  de  chaleur  de  la  serre,  on  la  rend  plus  humide 
par  l'administration  de  bassinages  fréquents.  Il  faut  surtout  avoir 
soin  d'épargner  aux  plantes  un  abaissement  de  température 
nocturne  et  régler  soigneusement  le  chauffage  au  printemps  et 
à  Tautomne.  Mais  cette  chaleur  humide  que  demandent  les 
Nepenthes  ne  doit  pas  être  produite  par  une  atmosphère  con- 
centrée, étouffée,  que  la  ventilation  ne  renouvelle  pas;  il  faut 
au  contraire  être  pourvu  d'un  bon  système  d'aérage  et  même 
pouvoir  donner  un  léger  courant  d'air  pendant  les  journées 
chaudes  de  l'été.  Si  Ton  n'a  pas  de  serre  spéciale,  on  doit  tenir 
les  Nepenthes  près  des  portes  ou  des  bouches  d'air  des  serres 
chaudes  ordinaires  ou  à  Orchidées.  Pendant  la  pleine  végétation, 
la  température  diurne  peut  s'élever  de  30  à  35  degrés  G.  avec 
beaucoup  d'air,  et  celle  de  la  nuit  ne  pas  s'abaisser  en  dessous 
de  22  à  20  degrés  G. 

Ce  degré  de  chaleur  doit  se  maintenir  jusqu'en  octobre  avec 
une  aération  large  et  soutenue.  A  cette  époque,  on  diminue 
graduellement  la  chaleur  de  la  serre  pour  arriver  en  novembre, 
qui  commence  la  saison  de  repos,  à  la  maintenir  dans  la 
moyenne  indiquée  ci-dessus. 


L'humidité  est  aussi  indispensable  aux  Nepenthes  que  la  cha- 
leur et  la  lumière.  Elle  doit  être  donnée  continuellement  aux 
plantes  en  végétation  et  par  tous  les  moyens  possibles.  Après  le 
rempotage  de  celles-ci,  on  doit  tenir  l'air  de  la  serre  très  humide. 

Pour  provoquer  ce  constant  état  d'humidité  saine  qu'ils 
demandent,  il  faut  avoir  recours,  outre  les  bassinages  sur  les 


LES  NEPENTHES  ET  LEUR  CULTURE.  135 

feuilles  et  des  arrosements  nombreux,  à  de  fréquentes  mouil- 
lures sur  toutes  les  surfaces  d'évaporation  de  la  serre:  murs, 
tuyaux  de  chauffage,  sentiers,  qui  doivent  être  tenus  toujours 
mouillés. 

Celui  qui  n'a  pas  de  serre  spéciale  peut  très  bien  cultiver  ses 
Nepenthes  au-dessus  des  bassins  d'eau  ;  c'est  un  endroit  où  ils 
viennent  admirablement. 

La  meilleure  installation  consisterait  à  donner  le  plus  d'eau 
possible  :  des  tringles  posées  sur  des  tablettes  cimentées  et 
pleines  d'eau  serviraient  à  l'élevage  des  jeunes  plantes  et  des 
boutures  de  l'année.  La  partie  centrale  serait  convertie  en  pièce 
d'eau  et  parsemée  d'îlots  où  des  Nepenthes^  plantés  en  pleine 
terre  et  grimpant  sur  des  arbres  morts,  donneraient  un  peu 
l'idée  de  ce  qu*ils  sont  dans  leur  patrie.  Des  tuyaux  de  chauf- 
fage circulant  sous  l'eau  réchaufferaient  celle-ci  au  degré 
nécessaire.  Les  plantes  suspendues  seraient  accrochées  à  la 
charpente  de  la  serre.  Nous  plaçons  nos  Nepenthes  non  sus- 
pendus sur  des  pots  renversés  dans  une  terrine  remplie  d'eau,  de 
telle  façon  que  la  partie  inférieure  du  pot  soit  un  peu  baignée. 
Cette  eau  doit  être  renouvelée  souvent. 

Les  autres  mouillures  consistent  à  arroser  journellement  le 
sol  de  la  bâche  laissé  vide  entre  les  plante?,  à  jeter  de  l'eau  sur 
les  murs  matin  et  soir,  à  produire  une  buée  abondante  en  arro- 
sant les  tuyaux  de  chauffage  —  ceci  a  pour  but  de  rendre 
humide  l'atmosphère  toujours  trop  sèche  par  suite  de  la  chaleur 
artificielle. 

En  somme,  de  quelque  manière  que  ce  soit,  donner  le  plus 
d'humidité  possible  aux  Nepenthes.  Renouveler  souvent  cette 
humidité,  avec  une  grande  aération,  c'est  contribuer  beaucoup 
à  leur  développement  et  à  la  beauté  des  plantes. 

LUMIÈRE 

La  chaleur  et  l'humidité,  sans  la  lumière,  ne  donneraient  que 
des  urnes  sans  couleur  et  un  feuillage  anémique.  C'est  à  la 
la  lumière  qu'on  doit  la  vivacité  et  la  beauté  de  coloris  des 
ascidies,  la  verdeur,  l'ampleur  et  la  vigueur  du  feuillage,  la 
robusticité  des  tiges  qui  ne  s'étiolent  pas,  comme  cela  arrive  si 


136  NOTES    ET   MÉMOIRES. 

souvent  dans  les  serres  sombres  et  à  atmosphère  étouffée.  Elle 
doit  être  donnée  aux  Nepenthes  autant  que  cela  est  possible. 

Voici  d'ailleurs  comment  nous  procédons: 

La  serre  consacrée  à  ces  plantes  a  ses  pignons  exposés  Tun 
au  midi,  l'autre  au  nord,  de  telle  façon  que  chaque  versant 
reçoit  le  soleil  une  demi-journée  et  que  toutes  les  plantes  en 
profitent. 

Jusqu'au  \^^  avril  on  ne  donne  aucun  ombrage.  Comme 
nous  l'avons  dit,  on  aère  et  bassine  pendant  les  journées  enso- 
leillées. A  partir  de  ce  mois,  nous  posons  des  claies  à  jour 
prenant  environ  les  2/3  de  la  lumière,  c'est-à-dire  que  les 
tringles  de  bois  ont  2  centimètres  1/2  de  largeur  et  l'inter- 
valle laissé  libre  entre  chacune  d'elles  près  de  1  centimètre.  Ces 
claies  sont  mobiles.  On  les  déroule  lorsqu'il  fait  du  grand  soleil 
vers  8  heures  1/2  ou  9  heures  du  matin  au  versant  est,  et  de 
meilleure  heure  en  été  qu'au  printemps  et  en  automne.  Lorsque 
le  soleil  commence  à  luire  sur  le  versant  ouest,  on  déroule  les 
claies  de  ce  côté.  Vers  1  heure  ou  2  heures  de  l'après-midi,  on 
peut  relever  celles  du  côté  est,  et  vers  4  heures  celles  du  côté 
ouest.  Lorsque  le  temps  est  couvert,  on  laisse  toutes  les  claies 
relevées. 

De  cette  façon  les  Nepenthes  jouissent  d'une  lumière  vive, 
abondante  et  soutenue  et  de  la  somme  de  soleil  qui  leur  est 
nécessaire. 

ARROSEMENTS    ET   BASSINAGES 

Les  arrosements  et  les  bassinages  sur  les  feuilles  ont  une 
importance  capitale  dans  cette  culture. 

D'abord  sobres  au  commencement  de  la  remise  en  végétation 
et  après  le  rempotage,  les  arrosements  doivent  augmenter  au 
fur  et  à  mesure  de  l'accélération  de  celle-ci.  Ils  doivent  être  plus 
fréquents  qu'abondants  de  manière  à  tenir  le  sol  constamment 
humide.  Cet  état  doit  être  plus  ou  moins  prononcé  suivant  le 
degré  de  force  végétative  et  de  santé  des  plantes.  Il  est  continu 
jusqu'en  novembre  où  une  diminution,  d'abord  insensible,  leur 
prépare  un  repos  indispensable. 

Il  est  naturel  que  les  bassinages  doivent  être  plus  abondants 


LES  NEPENTHES  ET  LEUR  CULTURE.  137 

en  été  qu'au  printemps  et  en  automne  et  plus  fréquents  les 
journées  ensoleillées  que  celles  où  le  soleil  fait  défaut. 

On  emploie  à  cet  usage  une  seringue  percée  de  trous  très  fins, 
qui  répandent  l'eau  en  pluie  fine. 

Il  ne  faut  pas  bassiner  avant  huit  heures  du  matin  ni  après 
trois  heures  de  l'après-midi,  car  il  est  préférable  que  le  soleil 
puisse  faire  évaporer  l'eau  répandue  sur  les  feuilles.  L'eau  pour 
les  bassinages  et  les  arrosements  doit  être  à  la  température  de  la 
serre  et  l'eau  de  pluie  est  la  seule  bonne  pour  bassiner  parce 
qu'elle  ne  tache  pas  les  feuilles  et  les  urnes. 

MOYEN  DE  FAVORISER  LE  DEVELOPPEMENT  DES  URNES 

Les  Nepenthes  sont  des  plantes  sarmenteuses  dont  chaque 
feuille  développe  à  son  extrémité  une  vrille  qui,  en  s'enroulant 
une  ou  plusieurs  fois  autour  d'un  appui  quelconque,  sert  à  main- 
tenir la  plante  à  l'état  grimpant. 

Mais  ce  n'est  pas  là  le  seul  rôle  de  cette  vrille. 

On  peut  remarquer  en  efi'et  chez  certaines  espèces  de  TVe- 
pejithes  que  les  ascidies  terminant  les  feuilles  enroulées  autour 
d'un  corps  quelconque  sont  beaucoup  plus  grandes  et  plus 
belles  que  celles  auxquelles  cet  appui  a  fait  défaut.  Gela  s'explique 
en  ce  que  dans  ce  cas  la  feuille  est  maintenue  dans  une  position 
favorable  au  développement  de  son  ascidie. 

11  est  facile  à  comprendre  que  si  la  feuille  prend,  par  l'âge  ou 
le  poids,  la  position  horizontale  naturelle  à  la  majorité  des 
autres  feuilles,  le  développement  terminal  de  la  vrille  indispen- 
sable à  la  création  de  l'ascidie,  ne  peut  plus  se  former  à  moins 
de  conditions  culturales  très  favorables.  On  peut  juger  que  ce 
besoin  de  s'enrouler  est  naturel  à  ces  organes  par  la  fréquence 
de  cas  qui  présentent  des  urnes  enchevêtrées  les  unes  dans  les 
autres. 

Chez  les  plantes  cultivées  à  plein  sol  et  qui  grimpent  sur  des 
troncs  d'arbres  morts  pourvus  de  leurs  rameaux  il  est  facile  de 
favoriser  cette  tendance  naturelle  en  approchant  la  vrille  d'un 
support  quelconque  autour  duquel  elle  s'enroulera;  mais  on 
ne  peut  satisfaire  à  cette  exigence  pour  les  plantes  tenues 
en  pots  et  suspendues. 


138  NOTES   ET   MÉMOIRES. 

On  a  recours  alors  au  procédé  suivant  : 

Avant  que  Ja  feuille  tende  à  s'incliner  horizontalement,  ce 
qui  arrive  quand  elle  est  entièrement  développée,  on  la  maintient 
le  plus  verticalement  possible  avec  une  ligature  de  raphia,  de 
manière  à  ce  que  la  vrille  puisse  se  développer.  Cette  position 
doit  être  maintenue  jusqu'au  moment  où  la  vrille  commence  à 
se  contourner. 

Mais  ces  conditions  ne  sont  pas  indispensables  à  toutes  les 
espèces  de  Nepenthes  pour  obtenir  le  développement  régulier 
des  ascidies.  Certaines  d'entre  elles  n'ont  besoin  d'aucun  sup- 
port; c'est  d'ailleurs  une  habitude  constante  pour  les  espèces  à 
végétation  rapide  de  produire  des  urnes  en  abondance. 

Certaines  espèces  telles  que  les  N.  bicalcarata^  Hookeriana., 
dont  les  feuilles  sont  grandes  ont  plutôt  besoin  du  moyen  décrit 
plus  haut  pour  que  les  urnes  n'avortent  pas. 

On  n'est  pas  sans  savoir  que  les  ascidies  sécrètent  un  liquide 
aqueux;  ce  liquide  une  fois  épuisé,  évaporé  dans  les  serres  trop 
sèches,  ne  se  renouvelle  plus;  mais  d'autre  part  l'eau  des  bassi- 
nages  sur  les  feuilles  séjourne  dans  ces  mêmes  ascidies.  Il  ne 
faut  pas  retirer  l'eau  et  le  liquide  contenus  dans  les  urnes. 

Nous  conseillons  même  de  remettre  de  l'eau  si  les  ascidies 
sont  vides  mais  en  observant  un  juste  équilibre  entre  le  poids 
du  liquide  et  la  force  de  support  du  pétiole  de  la  feuille. 

SAISON    DE   REPOS   DES   INEPENTHES 

Des  plantes  à  la  végétation  aussi  vigoureuse  que  celle  des 
Nepenthes  ont  besoin,  à  une  certaine  époque  de  l'année,  d'un 
ralentissement  donné  à  leur  vie  végétative.  On  provoque  cet 
arrêt  par  une  diminution  plus  ou  moins  notable  des  arrosements 
qui,  tout  en  maintenant  les  plantes  dans  leur  état  normal,  leur 
donne  un  repos  indispensable  à  leur  économie.  On  en  prolonge 
la  durée  depuis  le  commencement  de  novembre  jusqu'à  l'époque 
delà  taille  :  janvier-février. 

Le  repos  se  traduit  d'abord  par  une  diminution  graduelle  des 
bassinages  sur  les  feuilles  et  de  l'humidité  provoquée  artificiel- 
lement dans  la  serre  au  moyen  de  l'eau  jetée  sur  les  surfaces 


LES  NEPENTHES  ET  LEUR  CULTURE.  13.9 

d'évaporation  et  par  une  moins  grande  abondance  d'arrosements 
de  façon  à  maintenir  la  végétation  stationnaire. 


La  taille  a  pour  but  de  former  des  plantes  naines  et  compactes 
et  de  fournir,  par  l'obtention  de  plusieurs  rameaux  latéraux,  des 
feuilles,  et  partant  des  urnes  nombreuses  dans  les  variétés 
cultivées  en  pots  suspendus.  Elle  se  pratique  à  la  fin  de  janvier, 
commencement  de  février.  Les  rameaux  de  Tannée  précédente 
sont  rabattus  à  3  yeux  au  plus  de  leur  point  d'attache  et  toujours 
à  une  certaine  distance,  1  ou  2  centimètres  environ  de  Toeil 
supérieur  qui  est  plus  ou  moins  rapproché  du  pétiole,  suivant 
que  les  espèces  ont  leurs  mérithalles  plus  ou  moins  courls. 

On  doit  opérer  avec  un  instrument  bien  tranchant,  car  le  bois 
est  difficile  à  couper,  et  recouvrir  les  plaies  de  poussière  de 
charbon  de  bois. 

La  taille  a  pour  but  aussi  de  rafraîchir  les  vieilles  plantes 
formant  des  chicots  :  en  pratiquant  cette  opération  on  doit  tou- 
jours chercher  à  rapprocher  un  jeune  rameau  de  la  base,  afin 
d'éviter  un  vide  désagréable  à  l'œil,  car,  par  suite  de  tailles 
successives,  les  Nepenthes  s'allongent  et  se  dégarnissent. 

Il  ne  faut  pas  tailler  sur  le  vieux  bois  car  il  donne  rarement 
naissance  à  des  bourgeons  vigoureux.  Les  boutures  faites  en 
janvier-février,  sont  après  leur  premier  rempotage,  rabattues  en 
juillet,  à  3  yeux,  ce  qui  dispense  quelquefois  de  la  taille  en 
janvier  suivant. 

On  doit  bassiner  fréqueinment  le  bois  des  plantes  taillées  afin 
de  favoriser  la  sortie  des  yeux. 

Les  Nepenthes  cultivés  comme  plantes  grimpantes  ne  sont 
pas  taillés;  on  se  contente  de  supprimer  les  branches  trcjip 
faibles,  mai  placées  ou  inutiles. 

On  peut  à  la  rigueur  les  rabattre  à  une  certaine  hauteur,  lors- 
qu'ils sont  devenus  trop  longs  ou  trop  vieux,  mais  nous  conseil- 
lons plutôt  de  les  remplacer  par  des  jeunes  sujets,  à  moins  que 
l'on  n'ait  le  désir  de  les  voir  fleurir  pour  opérer  des  fécondations. 
Il  est  préférable  de  multiplier  chaque  année  une  certaine  quan- 
tité   d'espèces  pour  la  culture  en  pots  suspendus,  car,  après 


140  NOTES   ET   MÉMOIRES. 

trois  OU  quatre  années  de  taille,  les  Ne'penthes  ne  produisent 
plus  que  des  urnes  petites,  moins  colorées  et  de  plus  en  plus 
rares. 

REMPOTAGE 

Nous  pratiquons  le  rempotage  des  Nepenthes  aussitôt  après  la 
taille.  On  emploie  à  cet  effet  des  terrines  vernies  extérieurement 
et  percées  de  beaucoup  de  trous,  dans  le  genre  de  celles  dont  on 
se  sert  pour  les  Orchidées.  Il  est  loisible  de  les  laisser  reposer  sur 
le  sol  ou  de  les  suspendre  avec  des  chaînettes  ou  des  fils  de  fer 
à  la  charpente  des  serres.  L'usage  des  paniers  à  Orchidées,  à 
claire-voie,  donne  aussi  de  très  bons  résultats;  après  avoir 
établi  une  couche  de  sphagnum  tout  autour  de  l'intérieur  du 
panier,  pour  retenir  la  terre,  on  opère  comme  s'il  s'agissait  de 
terrines. 

Les  arrosements  abondants  que  demandent  ces  végétaux, 
outre  le  besoin  de  ces  issues  sur  la  surface  du  pot,  obligent  encore 
à  recourir  à  un  drainage  très  important  et  bien  ordonné. 

On  dispose  au  fond  du  pot  un  lit  de  gros  tessons  propres,  haut 
d'environ  2  centimètres,  au-dessus  un  second  lit  de  tessons 
plus  petits,  mélangés  de  un  dixième  de  morceaux  de  charbon  de 
bois;  une  fois  le  drainage  bien  établi,  sa  hauteur  doit  équivaloir 
au  moins  au  quart  de  celle  du  récipient.  Nous  disposons  là-dessus 
une  couche  de  sphagnum  ou  de  terre  de  bruyère  fibreuse  pour 
empêcher  la  terre  fine  de  s'introduire  dans  les  interstices  exis- 
tants. Le  rempotage  ne  doit  pas  être  trop  léger,  et  la  terre  doit 
pénétrer  partout  de  manière  à  ne  pas  laisser  de  vides. 

Arrivé  au  niveau  du  pot,  on  couvre  la  surface  de  plaques 
de  terre  fibreuse  que  Ton  place  assez  irrégulièrement  afin  de 
laisser  un  libre  écoulement  à  Teau.  La  grandeur  des  réci- 
pients doit  varier  suivant  l'âge  des  plantes,  et  leur  force  végé 
tative,  mais  dans  tous  les  cas  nous  conseillons  de  rempoter  plu- 
tôt petitement. 

Nous  rejetons  l'emploi  des  pots  profonds,  car  les  racines  de 
Nepenthes  ont  une  direction  presque  horizontale. 


LES   NEPENTHES   ET   LEUR   CULTURE.  141 

III 

Multiplication  des  Nepenthes. 

SEMIS 

La  multiplication  par  graines  est  la  moins  employée  de  toutes, 
et  pour  cause  ;  l'état  de  dioïcité  de  ces  végétaux  est  le  plus  grand 
obstacle  pour  se  procurer  des  semences;  d'autre  part  si  cet  état, 
chez  les  Nepenthes,  aide  à  la  fécondation  croisée,  il  n'est  pas  le 
conservateur  fidèle  de  leurs  caractères  spécifiques;  la  lenteur  du 
semis  et  ses  risques  sont  autant  de  raisons  pourrejeter  ce  moyen 
qui  n'a  d'intérêt  que  pour  l'hybridiste. 

Voici  comment  nous  avons  réussi  : 

On  emplit  des  pots  ou  préférablement  des  terrines  jusqu'à  la 
moitié  de  leur  hauteur  de  tessons  de  pots  propres,  formant 
drain;  on  dispose  au  dessus  un  lit  formé  de  racines  fibreuses, 
sphagnum,  charbon  de  bois  en  poudre,  le  tout  mélangé  et  bien 
menu,  et  placé  de  telle  façon  que  la  surface  soit  un  peu  bombée 
vers  le  milieu. 

On  sème  sur  ce  sol^  mais  sans  les  recouvrir,  les  graines,  qui  sont 
très  fines,  allongées,  fusiformes.  On  place  sous  le  pot  ou  la  ter- 
rine une  soucoupe  pouvant  tenir  3  centimètres  d'eau  au  moins 
que  l'on  renouvelle  souvent,  puis  on  couvre  d'une  cloche.  On 
doit  toujours  maintenir  une  humidité  suffisante  et  une  chaleur 
régulière  de  25  degrés  G.  Le  semis  doit  être  tenu  à  mi-ombre. 
La  germination  de  ces  graines  est  très  capricieuse  :  elle  peut 
commencer  au  bout  de  deux  mois  et  continuer  pendant  six.  Aus- 
sitôt que  les  jeunes  plants  ont  une  feuille,  on  les  repique  en 
godets,  dans  un  sol  identique  à  celui  employé  pour  le  semis  et  on 
replace  sous  cloche.  La  végétation  est  lente  au  commencement, 
et  les  jeunes  plants  doivent  être  l'objet  de  beaucoup  de  soins. 

BOUTURAGE    PAR    RAMEAUX 

Ce  mode  de  propagation,  s'il  n'est  pas  le  plus  sûr  quant  à  la 
réussite  certaine,  est  sans  conteste  le  plus  rapide;  à  une  grande 
facilité  d'exécution  il  réunit  beaucoup  de  chances  de  succès  et  il 
est  le  plus  employé  pour  multiplier  les  espèces  peu  rares  et  pour 


f42  NOTES  ET   MÉMOIRES. 

produire  en  grande  quantité.  Mais  l'application  régulière,  con- 
stante, de  ces  deux  agents,  la  chaleur  et  l'humidité,  est  indispen- 
sable pour  obtenir  un  bon  résultat. 

Voici  comment  on  procède  :  Nous  supposons  l'opérateur  dis- 
posant d'une  bâche  de  serre  à  multiplication,  chauffée  intérieu- 
rement de  manière  à  produire  une  chaleur  de  fond  de  28  degrés 
à  30  degrés  G. ,  alors  que  celle  de  l'air  extérieur  de  la  serre  doit  être 
de  22  degrés  à  25  degrés  G.  Gette  bâche  doit  être  recouverte 
d'une  vitrine,  de  châssis  ou  de  cloches  assez  grandes  pour  laisser 
toute  liberté  aux  boutures;  elles  doivent  donc  avoir  30  à  40  cen- 
timètres de  hauteur;  dans  tous  les  cas  on  ne  peut  opérer  qu'à 
l'étouffée.  On  dispose  sur  le  sol  de  la  bâche  une  couche  de 
3  à  4  centimètres  de  hauteur  de  sphagnum  bien  vivant,  aussi 
grande  que  l'exige  l'importance  de  la  multiplication,  puis  on 
arrose  copieusement  avec  l'arrosoir  à  pomme, 

Au  préalable,  on  se  sera  procuré  des  godets  à  boutures  de 
5  centimètres  de  diamètre  dont  on  aura  agrandi  le  trou  de  drai- 
nage de  telle  sorte  que  celui-ci  doit  présenter  un  diamètre  de 
2  à  3  centimètres,  ouverture  indispensable  pour  laisser  passer  le 
rameau. 

On  peut  opérer  de  janvier  en  mars,  mais  en  général  on 
bouture  les  Nepenthes  au  moment  de  leur  taille  —  janvier, 
février  — .  Les  rameaux  doivent  être  de  la  végétation  de  l'année 
précédente,  non  étiolés,  mais  au  contraire  courts,  aux  yeux 
rapprochés;  on  les  coupe  sur  une  longueur  de5à8  centimètres, 
sous  une  feuille,  et  toujours  à  un  endroit  où  le  rameau,  tout  en 
n'étant  plus  herbacé,  n'est  pas  trop  ligneux. 

Lignifié,  le  tissu  ne  laisse  plus  passage  aux  racines;  trop 
tendre,  il  est  sujet  à  pourrir. 

La  coupe  doit  être  bien  nette.  On  lie  ensemble  les  feuilles 
avec  un  lien  de  raphia. 

Les  godets  préparés  comme  il  est  expliqué  plus  haut  sont  ren- 
versés et  dans  chacun  d'eux  on  passe  une  bouture,  de  sorte  que 
la  coupe  se  trouve  reposer  sur  le  lit  de  sphagnum.  Ges  godets, 
on  le  voit,  ne  servent  que  d'appui  pour  maintenir  les  boutures 
verticalement.  On  les  place  côte  à  côte.  L'opération  terminée, 
on  bassine  fortement  et  on  tient  à  l'étouffée.  Les  soins  ultérieurs 


LES   NEPENTHES   ET   LEUR    CULTURE,  143 

consistent  en  bassinages  répétés  trois  à  quatre  fois  par  jour,  de 
manière  à  entretenir  l'air  ambiant  sans  cesse  humidifié  et  le 
sphagnum  toujours  imbibé  d'eau. 

On  peut  commencer  à  visiter  les  b(mtures  au  bout  de  un  mois 
et  demi,  mais  leur  enracinement  est  capricieux  et  quelquefois 
assez  lent.  On  visite  après  tous  les  quinze  jours.  Il  faut  a  voir  soin 
de  lever  délicatement  les  boutures  avec  le  godet,  de  laisser  le 
sphagnum  adhérent  aux  jeunes  racines  qui  sont  très  fragiles;  si 
les  racines  sont  trop  nombreuses  pour  pouvoir  passer  par  l'ou- 
verture du  pot,  on  brise  celui-ci  adroitement. 

Celles  qui  sont  enracinées  doivent  être  empotées  en  godets  de 
même  grandeur  que  ceux  qui  ont  servi  au  bouturage,  dans  un 
sol  approprié  et  placées  à  l'étouffée  et  à  la  chaleur  du  fond  pour 
la  reprise.  Un  premier  rempotage  aura  lieu  dès  que  les  racines 
commenceront  à  tourner  autour  du  pot,  en  terrines  de  10  centi- 
mètres de  diamètre.  Nous  avons  réussi  de  cette  façon  jusqu'à 
85  p.  100  de  boutures  de  Nepenthes. 

BOUTURAGE   PAR    YEUX 

Ce  procédé  est  peu  employé  à  cause  de  sa  lenteur;  on  ne  le 
pratique  que  pour  multiplier  les  espèces  rares  et  lorsque  Ton 
dispose  de  rameaux  pourvus  d'yeux  sains. 

Chaque  feuille  doit  être  accompagnée  d'un  œil  à  son  aisselle 
et  de  la  portion  de  tige  qu'elle  embrasse,  sur  une  longueur  de 
2  à  3  centimètres  en  haut  et  en  bas,  cette  portion  de  tige  peut 
rester  entière  ou  être  coupée  en  deux  sur  sa  longueur.  On  pré- 
pare de  petits  godets  bien  drainés  et  remplis  de  sphagnum  vi- 
vant sur  lequel  on  pose  cette  bouture,  l'œil  en  dessus.  On  la  fixe 
au  moyen  d'une  épingle  en  osier.  La  partie  inférieure  du  tron- 
çon de  tige  doit  être  recouverte  de  mousse  pour  entretenir  une 
humidité  favorable  au  départ  des  racines.  On  les  place  sous 
châssis,  à  l'étouffée  et  on  les  traite  comme  les  autres  boutures. 
La  reprise  est  longue  —  quatre  à  six  mois  —  et  les  plantes  sont 
chétives  au  commencement  de  leur  végétation. 

MARCOTTAGE   SUSPENDU 

Le  marcottage  a  sur  tous  les  autres  moyens  de  multiplication 
le  mérite  de  donner  un  résultat  certain,  ce  qui  compense  la  lén-' 


144  NOTES    ET    MÉMOIRES. 

teur  de  la  réussite.  Généralement  on  ne  marcotte  que  les  espèces 
trop  volumineuses  pour  être  bouturées  ou  trop  rares  pour  être 
risquées  avec  le  bouturage  simple. 

Voici  comment  on  procède  : 

Quelque  temps  avant  l'opération,  on  pratique  sous  une  feuille 
une  incision  annulaire  sur  la  tige  à  marcotter  qui,  ici  encore,  ne 
doit  être  ni  ligneuse  ni  trop  herbacée,  de  manière  à  ôter  environ 
2  millimètres  d'écorce  en  largeur  et  de  parvenir  jusqu'à  l'aubier. 
Cette  incision  a  pour  but  de  provoquer  une  agglomération  de 
sève,  de  former  un  bourrelet  propice  au  développement  des  ra- 
cines. On  aide  la  nalure.  Lorsque  le  bourrelet  est  en  formation, 
on  dispose  autour  une  petite  masse  de  sphagnum  vivant  formant 
pelote  et  que  l'on  maintient  à  la  tige  avec  des  ligatures.  Cette 
pelote  doit  être  tenue  très  humide  par  des  bassinages  fréquents. 

Lorsque  le  système  radiculaire  est  assez  développé  et  après 
avoir  fait  graduellement  des  incisions  sous  la  tige  opérée,  de 
manière  à  commencer  le  sevrage  de  la  marcotte,  on  peut  séparer 
ie  nouveau  sujet  de  sa  mère,  l'empoter  et  le  tenir  à  l'étoufifée 
comme  les  boutures  nouvellement  enracinées. 

Il  va  sans  dire  que  cette  opération  du  marcottage  ne  peut  se 
faire  avec  succès  qu'au  printemps,  à  la  reprise  de  la  végétation. 

Nous  ne  pratiquons  pas  le  marcottage  couché  qui,  tout  en 
demandant  autant  de  soins,  est  bien  moins  préférable  que  le 
marcottage  suspendu. 


MM.  James  Veitch,  de  Chelsea  (Angleterre),  adressent  les  observa- 
tions suivantes,  au  sujet  de  la  note  de  M.  Jules  Rudolph  sur  «  les 
Nepenthes  et  leur  culture  ». 

1°  Les  illustrations  données  ne  représentent  pas  des  urnes  de 
grandeur  naturelle;  elles  ont  été  réduites  pour  s'adapter  au  format 
du  catalogue  de  leur  établissement; 

2°  Aucun  Nepenthes  hybride  n'a  jamais  été  obtenu  dans  les  serres 
de  Glasnevin; 

3°  Une  «  erreur  regrettable  »,  disent-ils,  se  rapporte  à  la  dégéné- 
rescence supposéo  du  Nepenthes  Maslersiana. 

Ces  messieurs  cultivent  ce  Nepenthes  depuis  douze  ans  et  disent 
n'avoir  jamais  observé  de  dégénérescence  tout  en  le  reproduisant 
uniquement  par  la  voie  du  bouturage.  {Rédaction.) 


la  baselle  a  grandes  feuilles  145 

La  Baselle  a  grandes  feuilles, 

[Basella  cordifolià), 

par  iM.  le  D""  Trabut  (1). 

Au  commencement  de  1894,  j'ai  reça  de  i\I.  de  Vilmorin  un 
petit  paquet  de  graines  indéterminées  provenant  de  Chine.  Ces 
quelques  graines  semées  en  avril  m'ont  donné  une  magnifique 
plante  potagère  déjà  connue,  mais  peu  usitée  en  France  :  le 
Basella  cordifoUa.  M.  de  Vilmorin  signale  cette  Baselle  dans 
ses  Plantes  potagères,  p.  96,  et  en  fait  remonter  l'introduction  en 
France  à  1839  :  «  Cette  plante  serait  certainement  préférable 
aux  autres  espèces  à  cause  de  l'ampleur  de  ses  feuilles  et  de 
l'abondance  de  son  produit.  La  culture  ne  parait  pas  cependant 
s'en  être  répandue,  probablement  à  cause  de  la  difficulté  qu'on 
éprouve  à  la  faire  germer  en  France.  » 

En  Algérie,  la  plante  se  montre  très  vigoureuse  et  se  couvre 
de  fruits  à  la  fin  de  l'été;  il  sera  donc  facile  d'en  obtenir,  à  très 
bas  prix,  une  énorme  quantité. 

Les  feuilles  larges  et  succulentes  de  la  'laselle  de  Chine 
donnent  à  la  cuisson  une  pulpe  moins  sècbe  ^ue  celle  des  Épi- 
nards  ;  associée  à  un  peu  d'Oseille,  la  Baselle  '.onstitue  un  légume 
qui  plaît  à  tout  le  monde. 

La  Baselle  grimpe  et  doit  être  ramée,  la  récolte  des  feuilles 
en  est  plus  facile  et  la  production  est  extraordinaire.  Dans  le 
jardin  de  l'Hôpital  d'Alger,  sur  un  carré  de  50  mètres,  il  a  été 
cueilli  cet  été  plus  de  350  kilogr.  de  feuilles.  La  Baselle  prospère 
dans  les  jardins  des  oasis;  à  Bi?kra  elle  a  donné  de  très  bons 
résultats.  En  Algérie,  la  Baselle  doit  être  semée  depuis  avril.  Des 
semis  successifs  pendant  tout  l'été  donneront  des  plantes  très 
vigoureuses  si  elles  reçoivent  une  suffisante  quantité  d'eau  ;  il 
est  avantageux  de  semer  de  quinzaine  en  quinzaine  pour  avoir 
toujours  des  plantes  jeunes. 

(1)  Déposé  le  26  décembre  1895. 

^^ 


10 


146  NOTES    ET   MÉMOIRES. 

Les   deux  premières  variétés  de  Pommes   de  terre 

connues   en   europe    (1), 

par  M.  E.  Roze. 

En  1877,  le  Journal  de  la  Société  centrale  d' Horticulture  de 
France  (t.  XI,  p.  110)  publiait  un  article  du  regretté  Alphonse 
Lavallée  sur  ïOrigine  de  la  Pomme  de  terre  et  son  introduction 
en  Europe.  On  trouvera  dans  cet  article,  bien  que  ces  deux 
questions  n'y  soient  traitées  que  sommairement,  des  renseigne- 
ments qui  établissent  que  la  Pomme  de  terre  [Solanam  tubero- 
sum)  a  été  introduite  en  Europe  au  xvi'*  siècle  par  deux  voies 
ditTérentes,  d'un  côté  par  l'Angleterre,  de  l'autre  par  l'Espagne. 

Or,  en  compulsant  un  certain  nombre  de  documents  histo- 
riques, nous  avons  été  conduit  à  faire  une  assez  curieuse  cons- 
tatation, c'est  que  cette  double  introduction  a  doté  l'Europe  à 
cette  époque  de  deux  variétés  distinctes,  qui  sont  restées  fort 
longtemps  éloignées  l'une  de  l'autre,  la  première  en  Angleterre, 
l'autre  sur  le  continent  européen.  Pour  faire  comprendre  la  dif- 
férence de  ces  deux  variétés,  nous  ne  pouvons  mieux  les  carac- 
tériser que  comme  étant,  l'une,  une  Pomme  de  terre  plus  ou 
moins  longue  et  jaunâtre  ;  l'autre,  une  Pomme  de  terre  oblongue 
et  rouge.  La  première  était  la  variété  anglaise,  la  seconde  la 
variété  continentale,  et  toutes  deux  avaient  la  chair  blanche. 

En  1886,  on  célébrait  en  Angleterre  le  troisième  centenaire 
de  l'introduction  de  la  Pomme  de  terre,  et  on  publiait  à  cette 
occasion  des  travaux  historiques  fort  intéressants,  notamment 
une  étude  critique  des  documents  anciens  relatifs  à  cette  intro- 
duction par  M.  W.-S.  Mitchell  (2).  Alphonse  Lavallée,  dans  son 
article  précité,  faisait  remarquer  que  Parmentier  s'était  trompé 
lorsqu'il  disait  que  la  Pomme  de  terre  était  originaire  de  la 
Virginie,  et  que  son  introduction  était  due  à  l'amiral  Walter 
Raleigh,  auquel  ce  célèbre  philanthrope  demandait  qu'on  éri- 
geât une  statue.  Or  Parmentier  eût  été  surpris  d'apprendre  que 


(1)  Déposé  le  23  janvier  1895. 

(2)  Gardeners'  Chronicle,  1886,  t.  XXV. 


LES  DEUX  PREMIÈRES  VARIÉTÉS  DE  POMMES  DE  TERRE   147 

Walier  Raleigh,  chargé  en  efFet  de  coloniser  ia  Virginie  (1), 
n'était  personnellement  pour  rien  dans  cette  introduction, 
puisque  cet  amiral,  comme  l'établit  péremptoirement  M.  Mit- 
chell,  n'était  jamais  allé  en  Virginie  pendant  cette  période 
d'essais  infructueux  de  colonisation  anglaise  dans  l'Amérique 
du  Nord.  Mais  on  sait  que  la  Pomme  de  terre  a  été  rapportée 
par  Hériot,  attaché  à  une  de  ces  expéditions  colonisatrices,  et 
que  ce  dernier  a  été  ramené,  en  1586,  avec  tous  les  colons 
dénués  de  ressources,  sur  un  des  vaisseaux  de  l'amiral  Drake. 
Cet  amiral,  qui  était  de  retour  d'une  expédition,  avant  de  faire 
voiles  vers  l'Angleterre,  venait  en  passant  prendre  des  nouvelles 
de  la  colonie.  Drake  n'a  par  suite  joué,  en  1586,  d'autre  rôle 
que  celui  d'un  marin  rapatriant  de  malheureux  émigrants  (2). 
Quant  à  Hériot,  il  ne  parle  de  la  Pomme  de  terre,  qu'il  appelle 
Openhauk,  que  dans  le  chapitre  de  son  rapport  sur  la  Virginie 
où  il  traite  des  productions  dont  faisaient  usage  les  naturels 
et  les  colons.  D'un  autre  côté,  la  Pomme  de  terre  était  cer- 
tainement cultivée  par  le  botaniste  Gerarde,  dans  son  jardin, 
en  1596. 

Nous  disions  plus  haut  que  cette  Pomme  de  terre  était  une 
variété  plus  ou  moins  longue  et  jaunâtre.  Voici  comment  nous 
nous  sommes  assuré  de  ce  fait.  Gerarde  a  publié,  en  1597,  un 
Herball  ou  Herbier,  dans  lequel  il  décrit  et  figure  la  Pomme  de 
terre  sous  le  nom  de  Patate  de  Virginie.  Le  dessin  qu'il  en  donne 
représente  les  tubercules  comme  étant  fort  petits.  Sa  descrip- 
tion n'est  pas  très  instructive  quant  à  la  couleur  de  ces  tuber- 
cules, car  il  se  contente  de  les  décrire  ainsi  :  «  La  racine,  dit-il, 
est  grosse,  épaisse  et  tubéreuse,  ne  différant  pas  beaucoup  d'ans 
sa  forme,  sa  couleur  ou  son  goût  de  la  Batate,  sauf  que  les  ra- 

(1)  On  sait  que  ce  nom  a  été  donné  à  cette  contrée,  nouvellement 
découverte,  en  l'honneur  du  célibat  de  la  reine  Elisabeth, 

(2)  La  statue  qui  a  été,  en  1853,  érigée  à  Offenbourg  (Grand-Duché 
de  Bade)  à  l'amiral  Drake  qui  transporta  la  Pomme  de  terre  en 
Europe  en  1586,  nous  semble  lui  accorder  plus  de  droits  à  la  recon- 
naissance publique  qu'il  n'en  a  réellement.  D'autant  plus  que  c'est 
à  Charles  de  l'Escluse,  comme  nous  le  verrons  plus  loin,  que  FAUe- 
magne  doit  d'avoir  possédé  la  Pomme  de  terre  au  xvi®  siècle. 


148  ÎSOTIÎS   ET   MÉMOIRES. 

cines  de  la  Fatale  de  Virginie  ne  sont  pas  si  grandes,  ni  si 
longues  :  certaines  de  ces  racines  sont  rondes  comme  une  balle, 
d'autres  ovoïdes,  d'autres  plus  allongées,  d'autres  plus  courtes.  » 
Et  lorsqu'on  se  reporte  à  sa  description  de  la  Batate,  on  ne 
trouve  que  ces  mois  :  «  Les  racines  sont  peu  nombreuses, 
grosses  et  noueuses,  semblables  à  celles  des  Pivoines  ou  plutôt 
à  celles  de  l'Asphodèle  blanc.  »  Or  les  auteurs  de  l'époque  ne 
décrivent  ces  dernières  racines  que  comme  étant  blanchâtres. 
Mais  un  auteur  subséquent,  Parkinson  (1),  s'exprime  avec  un 
peu  plus  de  précision.  Il  se  moque  d'abord  de  ceux  qui  appellent 
les  Pommes  de  terre,  Pommes  de  je  musse  {Apples  of  youth);pu\& 
il  dit  dans  sa  description  de  la  Patate  de  Virginie  :  «  Les  racines 
sont  plus  rondes  et  bien  plus  petites  que  celles  de  la  Patate  des 
Espagnols  (ou  Batate);  quelques-unes  sont  beaucoup  plus 
grosses  que  les  autres;  elles  sont  de  la  même  couleur  que  celles 
des  Patates  des  Espagnols,  brun  clair  (light  brown)  à  l'exté- 
rieur et  blanche  à  l'intérieur  (2).  i>  Un  peut  s'expliquer,  en  par- 
lie,  le  peu  d'attention  que  Gcrarde  avait  donné  à  la  couleur  des 
tubercules,  parce  que  cette  teinte  brun  clair  ou  jaunâtre  est 
pour  ainsi  dire  celle  de  toutes  les  racines.  D'autant  plus  qu'alors 
on  appelait  racines  tous  les  tubercules. 

Sur  le  continent  européen,  la  Pomme  de  terre  avait  dû  être 
apportée  en  Espagne,  vers  153i,  avec  les  ornements  d'or  ou 
d'argent  arrachés  aux  Incas,  et  l'on  conçoit  qu'à  côté  de  ces 
trésors,  elle  ne  devait  guère  attirer  l'attention.  Dans  tous  les  cas, 
aucun  auteur  espagnol  du  xvf  siècle  ne  parle  de  son  introduc- 
tion, qui  a  dû  se  faire  sans  bruit.  On  sait  seulement  que  la 
Pomme  de  terre  a  passé  d'Espagne  en  Italie,  et  qu'un  légat  du 
Pape  l'avait  apportée  en  Belgique.  C'est  de  là  qu'elle  a  été  en- 
voyée, en  1588,  à  Vienne,  en  Autriche,  à  Charles  de  l'Escluse, 
alors  intendant  des  jardins  impériaux,  lequel  la  cultiva  et  la 
répandit  en  Autriche  et  en  Allemagne  ;  elle  arriva  peu  après  en 
Suisse  et  passa  bientôt  en   France,  ainsi  que  nous  l'apprend, 

(1)  Paradisi  in  sole  Paradisus  terrestris  (1629). 

(2)  Parkinson  dit  de  la  Batate  u  que  les  racines  sont  d'un  brun 
pâle  [pale  hroan)  à  l'extérieur  ». 


LES    DEUX    PREMIÈRES    VARIÉTÉS    DE    POMMES    DE    TERRE  149 

dans  les  termes  suivants,  Olivier  de  Serres,  en  1600  (I)  :  «  Cest 
arbuste,  dict  Cartoufle,  porte  fruict  de  même  nom,  semblable  à 
truffes,  et  par  d'aucuns  ainsi  appelle.  Il  est  venu  de  Suisse,  en 
Dauphiné,  despuis  peu  de  temps  en  çà.  »  Par  fruict,  il  faut  en- 
tendre ici  tubercules;  mais  il  faut  noter  aussi  le  nom  de  truffes 
qu'on  leur  donnait  dans  le  Dauphiné. 

•  Il  est  plus  facile  d'établir  à  quelle  variété  appartenait  la 
Pomme  de  terre  qui  taisait  ainsi  assez  rapidement  son  chemin 
sur  le  continent.  Il  existe,  en  effet,  au  Musée  Plantin,  à  Anvers, 
un  dessin  colorié  de  la  plante  qui  porte  la  date  de  1588.  D'après 
ce  dessin,  les  tubercules  étaient  oblougs  et  rouges,  gros  comme 
une  noix,  et  la  fleur  d'un  violet  foncé.  Du  reste,  Charles  de 
l'Escluse  en  donne  une  très  minutieuse  description  sous  le 
nom  de  Papas  des  Péruviens  {%).  Ce  célèbre  botaniste  avait  été 
frappé  de  la  faculté  prolifique  de  celte  nouvelle  plante,  parce 
qu'il  avait  récolté  jusqu'à  cinquante  tubercules  sur  un  seul 
pied.  Néanmoins,  ces  tubercules  étaient  également  en  majorité 
fort  petits,  le  plus  gros  ne  pesant  pas  plus  de  2  onces, 
c'est-à-dire  à  peu  près  50  grammes.  Mais  la  plante  était  vigou- 
reuse ,  les  tiges  dépassaient  2  mètres,  les  fleurs  étaient 
grandes,  violettes,  et  les  fruits  d'abord  verts,  puis  blancs  étaient 
remplis  de  graines;  les  tubercules  étaient  recouverts  d'une  peau 
rougeâtre,  mais  la  chair  était  ferme  et  blanche.  «  Cette 
plante,  disait  de  l'Escluse,  ne  cesse  de  porter  fleur  et  fruit 
jusqu'en  automne.  »  Connaissant  l'usage  alimentaire  que  les 
Péruviens  faisaient  de  ces  Papas,  puisqu'il  avait  publié  des 
éditions  latines  des  ouvrages  des  auteurs  espagnols  qui  avaient 
écrit  sur  les  productions  naturelles  du  Pérou,  après  la  conquête, 
Charles  de  l'Escluse  ne  manqua  pas  de  goûter  ces  Papas  de 
différente  façon  et  de  faire  ensuite  leur  éloge  au  point  de  vue 
culinaire.  Il  en   distribua   de  divers  côtés,  jusqu'à  Padoue  en 

.  il)  Le  Théâtre  d'Agriculture  et  Mesnage  des  champs  (1600;.  Par- 
mentier  avait  cru  reconnaître  le  Topinambour,  plutôt  que  la  Pomme 
de  terre,  dans  la  Cartoufle  d'Olivier  de  Serres.  Mais  il  est  bien  établi 
que  le  Topinambour  n'était  pas  connu  en  Europe,  eu  J600.  (A.  de 
Candolle.  Origine  des  plantes  cultivées.) 
(2;  Rariorum  plantarum  Historia  (1601). 


150  NOTES   ET   MÉMOIRES. 

Italie,  et  il  constatait  avec  une  sorte  de  satisfaction  «  que  la 
plante  était  devenue  assez  vulgaire  dans  la  plupart  des  jardins 
de  l'Allemagne,  tant  elle  est  féconde  !  »  Il  devait  cultiver  la 
Pomme  de  terre  dans  son  jardin  particulier,  à  Vienne,  en  1588 
et,  les  années  suivantes,  à  Francfort-sur-le-Mein. 

Ce  qui  pi'ouve  bien  que  ce  n'est  pas  la  variété  anglaise  qui 
s'est  répandue  alors  dans  le  continent  européen,  ainsi  que  le 
croyait  Parmentier,  c'est  que  la  variété  rouge  est  celle  décrite 
par  tous  les  auteurs  du  temps.  Il  faut  noter,  cependant,  un 
autre  fait  assez  intéressant.  C'est  un  cas  de  variation  signalé  par 
de  l'Escluse.  «  Mon  ami  Jean  Hogeland,  dit-il,  m'écrivait  que 
les  pieds  sortis  des  graines  que  je  lui  avais  envoyées,  avaient 
donné  des  fleurs  blanches,  mais  qu'il  n'avait  récolté  aucun 
tubercule  sur  ces  pieds,  qu'il  avait  pourtant  déterrés  à  la  même 
époque  oii  l'on  arrache  les  pieds  produits  par  des  tubercules  : 
cela  devait  tenir  à  ce  que  les  tiges  n'étaient  pas  encore  assez 
mûres.  » 

Si  nous  essayons  de  suivre  le  cours  de  cette  dernière  variété 
et  de  sa  variation  à  fleurs  blanches,  nous  les  trouvons  toutes 
les  deux  inscrites  pour  la  première  fois  sur  le  Catalogue  des 
plantes  cultivées  au  Jardin  royal  des  plantes  médicinales 
(aujourd'hui  notre  Muséum  d'histoire  naturelle),  publié  en  1665 
par  Joncquet.  La  Pomme  de  terre  ne  figurait  pas,  en  eff'et,  sur 
le  Catalogue  du  même  Jardin  établi  en  1636  par  Guy  de  la 
Brosse.  Elle  était  donc  arrivée  à  Paris  vers  le  milieu  du 
xvif  siècle.  Mais  à  cette  époque,  par  suite  d'une  meilleure  cul- 
ture qu'au  Pérou,  les  tubercules  n'étaient  plus  si  petits,  car 
Jean  Bauhin,  en  1651  (1),  en  signale  déjà  qui  avaient  plus  de 
10  centimètres  de  longueur.  On  se  demande  vraiment  comment, 
à  cette  époque,  on  n'était  pas  encore  frappé  des  services  que 
pouvait  rendre  la  Pomme  de  terre. 

Quoi  qu'il  en  soit,  la  variété  anglaise  et  la  variété  continen- 
tale continuaient  toutes  deux  à  gagner  sensiblement  du  terrain. 
Nous  n'avons  pas  trouvé  de  document  permettant  de  saisir  le 
moment  où  la  variété  rouge  a  passé  le  détroit  et  a  été  portée 

(1)  Historia  plantarum  iiniversalis.  ♦ 


LES  DEUX  PREMIÈRES  VARIÉTÉS  DE  POMMES  DE  TERRE    151 

en  Angleterre.  Mais  Philip  Miller  s'exprime  ainsi  en  1768  (1),  en 
parlant  de  la  Pomme  de  terre  :  «  Il  y  en  a  deux  variétés  :  l'une 
qui  a  des  tubercules  rouges  avec  des  fleurs  violettes,  l'autre,  qui 
a  des  tubercules  blancs  avec  des  fleurs  blanches.  »  Ces  derniers 
mots  indiqueraient  que  la  variété  anglaise  primitive,  à  fleurs 
violacées,  avait  également  subi  une  variation  dans  la  culture. 

Mais  comment  la  variété  anglaise  nous  est-elle  arrivée,  car  De 
Combles,  en  1752  (2),  parle  de  deux  variétés  de  Pommes  de 
terre,  l'une  rouge  et  l'autre  blanche  tirant  sur  le  jaune,  et  Duha- 
mel du  Monceau,  en  4762  (3),  signale  de  même  deux  variétés 
dont  l'une  a  la  peau  rouge  de  pelure  d'oignon  et  dont  l'autre 
est  presque  blanche?  Cette  variété  anglaise  paraît  nous  être 
venue  des  Flandres.  Car  on  lit  dans  une  Statistique  du  Départe- 
ment de  la  Lys,  publiée  par  ordre  du  Gouvernement  français 
en  1803  :  «  Ce  ne  fut  qu'en  1620,  époque  à  laquelle  les  religieux 
Chartreux  furent  obligés  de  quitter  l'Angleterre,  que  l'un  d'eux, 
le  P.  Robert  Glarke,  apporta  dans  ce  pays  les  premières  Pommes 
de  terre.  »  Toutefois,  cette  variété  anglaise  a  mis  du  temps  à 
nous  parvenir,  car  on  n'en  signalait  la  culture  à  Bruges 
qu'en  1704  (4). 

Toujours  est-il  que,  vers  la  moitié  du  xviii®  siècle,  les  deux 
variétés  en  question  existaient  des  deux  côtés  du  détroit.  Mais 
sous  quelles  dénominations?  En  Angleterre,  l'ancien  nom  potato, 
s'appliquant  aussi  bien  à  la  Batale  qu'à  la  Pomme  de  terre, 
s'était  maintenu  et  subsiste  encore.  Sur  le  continent,  les 
anciennes  papas  péruviennes  ont  été  successivement  désignées 
sous  des  noms  différents.  Le  légat  du  Pape,  en  les  apportant  en 
Belgique  vers  1587,  les  connaissait  sous  le  vieux  nom  italien 
Taratouffli  qui  signifie  Trufl'es.  C'est  le  nom  écrit  sur  le  dessin 
colorié  du  Musée  Plantin  et  cité  également  par  Charles  de 
l'Escluse.  En  Allemagne,  ce  nr.ot  Taratouffli  a  été  traduit  de 


(1)  The  Gardeners  Dictionary. 

(2)  Ecole  du  jardin  potager. 

(3)  Eléments  d'Agriculture. 

(4)  D'après  Clos,  Quelques  documents  pour  Vhistoire  de  la  Pomme  de 
terre. 


152  NOTES   ET   MÉMOIRES. 

diverses  façon?,  mais  il  a  subsisté,  bien  que  légèrement  modifié^ 
dans  ]e  nom  allemand  actuel  Kartoffel,  inot  qui  se  retrouve 
aussi  dans  la  Car  ton  fie  d'Olivier  de  Serre?.  En  France,  on  l'a 
traduit  par  le  mot  Truffe,  qui  se  retrouve  encore  mainlenant 
dans  certaines  régions,  notamment  dans  l'ancien  Dauphiné,  où 
ce  nom  existait  déjà  en  1600,  comme  nous  l'avons  vu  plus  haut 
et  où  M.  Cliatin  nous  a  dit  qu'on  l'employait  encore,  en  dési- 
gnant toutefois  la  véritable  truffe  sous  le  nom  de  TruRe  noire. 
Les  botanistes  du  commencement  du  xviii^  siècle  donnaient 
d'abord  comme  synonyme  au  Solanmn  tuberosum  le  nom  vul- 
gaire de  Truffe  rouge^  ce  qui  désignait  bien  notre  variété; 
puis  ils  y  ont  ajouté  le  second  synonyme  de  Patate,  nom  qui 
avait  peut-être  accompagné  la  variété  anglaise  à  son  arri- 
vée en  France.  Mais  d'où  vient  notre  nom  actuel  Pomme  de 
terre  et  depuis  quand  a-t-il  remplacé  les  dénominations  précé- 
dentes? 

Vers  1750,  nous  ne  trouvons  dans  les  auteurs  que  les  termes 
Truffe  ou  Patate.  Cependant,  à  cette  époque,  le  nom  de  Pommes 
de  terre  avait  déjà  dû  être  donné  aux  tubercules  du  Solarium 
tuberosum.  Nous  le  voyons  employé  pour  la  première  fois  par 
Frezier,  dans  sa  relation  du  Voyage  au  Chili  et  au  Pérou 
publiée  en  1716.  «  La  nourriture  ordinaire  des  Indiens  du 
Chili,  dit-il,  est  chez  eux  des  Pommes  de  terre  ou  Taupinam- 
bourg,  qu'ils  appellent  Papas,  d'un  goût  assez  insipide.  »  Qua- 
rante ans  après,  il  est  employé  couramment  dans  un  journal 
d'expériences  de  cultures  rédigé  par  M.  de  Villiers-en-Lieu  et 
imprimé  par  Duhamel  du  Monceau  dans  son  Traité  de  la  cul- 
twe  des  terres  paru  en  1755.  Dans  le  dernier  volume  de  ce 
recueil,  ce  célèbre  agronome  publiait  en  1761,  un  court  mé- 
moire sur  les  Pommes  de  terre,  qu'il  désigne  aussi  bien  sous 
ce  nom  que  sous  celui  de  Pommes  ou  de  Patates.  Il  a  dû 
reconnaître  alors  que  cette  confusion  de  noms,  avcî  celui  de 
Truffes,  était  regrettable,  car  il  ne  s'agissait  en  l'espèce  ni 
de  véritables  truffes,  ni  de  véritables  patates.  Et,  en  effet, 
dans  ses  Éléments  d'Agriculture^  dont  la  r^  édition  parut 
en  1762,  on  lit  au  Chapitre  4  du  Livre  IX  du  IP  Volume  :  Des 

cines  qu'on  cultive  pour  la  nourriture  du  bétail.  Art  1^'".  De  la 
ra 


l'ancienne  curpokation  des  maîtres  jardiniers.         153 

Pomme  de  (erre  que  quelques-uns  nomment  improprement 
Patate  ou  Truffe  rouge.  C'est  donc  à  Duhamel  du  Monceau  que 
l'on  doit  d'avoir  définitivement  consacré  ce  nom  de  Pommes  de 
terre,  qui  a  fait  abandonner  en  très  peu  de  temps  les  deux  pre- 
mières et  fautives  dénominations, 


L'ancienne  corpobation   des  maîtres  jardiniers 
de  la  Ville  de  Paris, 

par   M.  Georges  Gibault   (1). 

L'organisation  du  travail,  au  moyen  âge  et  jusqu'à  la  fin  de 
l'ancien  régime,  était  établie  dans  des  conditions  qui  différaient 
singulièrement  de  nos  principes  de  liberté  absolue  du  commerce 
et  de  l'industrie;  ces  conditions  qui  seraient  aujourd'hui  un 
obstacle  au  développement  des  affaires,  avaient  sans  doute  pour 
cause  les  nécessités  du  moment  :  à  une  époque  où  la  loi  ne  pou- 
vait protéger  l'individu,  l'intérêt  commun  devait  réunir  les 
artisans  d'une  même  profession. 

Des  corpoiations  industrielles  existaient  déjà  dans  l'empire 
romain,  elles  continuent  de  subsister  au  moyen  âge  et  se  déve- 
loppent même  au  point  de  devenir  une  des  principales  institu- 
tions de  l'ancienne  société  civile  ;  mais,  dans  la  suite  des  temps, 
le  régime  des  corporations  ne  répondait  plus  aux  besoins  de  la 
société  moderne  qui  exigent  la  liberté  du  travail  et  des  échanges. 
Cette  institution  vieillie  était  devenue  une  source  d'abus  des  plus 
criants  et  une  entrave  au  progrès,  aussi  la  Révolution,  hostile 
à  l'esprit  d'association,  se  hâta  de  la  supprimer  avec  les  autres 
vestiges  de  la  féodalité. 

Pour  avoir  le  droit  d'exercer  une  profession,  il  a  donc  fallu, 
jusqu'en  1789,  faire  partie  d'une  association  nommée  aujourd'hui 
«  corporation  »,  mot  impropre,  puisqu'il  n'a  peut-être  jamais 
été  employé  dans  les  textes  du  temps;  on  disait  ordinairement  : 


(1)  Déposé  le  25  octobre  i89o. 


134  NOTES   ET   MÉMOIRES. 

Communauté  ou  Métier  juré  dans  les  actes  du  xvi^  siècle,  Maî- 
trises et  jurandes  au  xvu®  siècle  (1). 

C'est  ainsi  qu'il  y  eut  autrefois  une  «  Communauté  des 
Maistres  Jardiniers  de  la  ville  de  Paris  ». 

Dans  sa  modeste  sphère,  cette  corporation  qui  nous  intéresse 
particulièrement,  ne  possédait  pas  les  richesses  et  l'influence 
des  puissantes  communautés  des  merciers,  drapiers,  épiciers,  etc.  ; 
elle  n'avait  pas  non  plus  Tancienneté  et  le  nombre  comme  celle 
des  bouchers  dont  les  valets  formaient  une  armée  qui  se  signala 
souvent  dans  les  émeutes,  et  surtout  dans  les  sanglants  événe- 
ments des  guerres  civiles  entre  les  Armagnacs  et  les  Bourgui- 
gnons. 

Si  les  jardiniers  jouèrent,  dans  l'histoire  de  Paris,  un  rôle 
plus  effacé,  ils  n'en  ont  pas  moins  tenu  une  place  utile  et  hono- 
rable dans  la  vie  sociale. 

Les  «  Courtilliers  {%)  »  et  les  «  Maragers  (3)  »  d'autrefois  con- 
tribuaient pour  une  part  importante  à  l'alimentation  de  la  ville. 
Au  nord  de  Paris  s'étendait  une  plaine  immense  rendue  maré- 
cageuse par  l'écoulement  des  eaux  qui  descendaient  des  collines 
environnantes.  Dès  le  xiii«  siècle,  cet  espace  qui  s'étendait 
depuis  l'enceinte  des  murs  de  Philippe-Auguste  jusqu'au  village 
de  Belleville  était  couvert  de  cultures,  vignes  et  jardins  maraî- 
chers, nécessaires  à  l'alimentation  d'une  ville  déjà  très  peuplée. 

Sous  Charles  V,  le  premier  roi  qui  favorisa  l'Horticulture,  on 
voit  s'étendre  par  suite  de  lois  protectrices  (4),  ces  cultures, 
surveillées  jour  et  nuit  par  des  gardes  ou  «  messiers  ».  En  1402, 
une  ordonnance  de  G.  de  Tignonville,  prévôt  de  Paris,  défend 
«   d'entrer   dans    les   marais  et  jardinages  près   Paris,  et  d'y 


(1)  René  de  Lespinasse.  Les  Métiers  et  Corporations  de  la  ville  de 
Paris,  t.  I;  Paris,  in-4,  1886. 

(2)  Jardiniers  ;  de  courtil  ou  courtille  qui  était  un  enclos  cultivé 
entouré  de  haies  vives  ou  de  palissades  ;  vers  le  xv^  siècle,  le  terme 
de  jardin  commença  à  prévaloir. 

(3)  Ancienne  forme  du  mot  maraîcher  dont  le  nom  moderne  fut 
consacré  défmitivement  par  La  Quintinie,  avec  l'orthographe  «  ma- 
re chais   ». 

(4)  Ordonnances  des  rois  de  France,  t.  V,  p.  529  et  t.  VI,  p.  27. 


l'ancienne    corporation   des   MAITRES   JARDINIERS.  155 

cueillir  des  fruits,  des  légumes,  et  du  verjus  ».  On  faisait  une 
grande  consommation  de  verjus  dans  la  cuisine  du  temps  pour 
les  sauces,  aussi  était-il  fort  recherché  par  les  maraudeurs.  Le 
Registre  criminel  du  Châtelet[\)  des  années  1389-1392,  men- 
tionne plusieurs  procès  de  ces  malfaiteurs  qui  sont  en  punition 
de  leurs  larcins  «  condampnez  à  estre  menez  au  pilory,  es  haies, 
ayans  environ  leurs  testes  chappeaux  de  vigne  (2)  et  plusieurs 
grappes  de  verjus  pendues  à  icelluy  chappel  ». 

Ces  cultures  s'étendaient  surtout  sur  l'emplacement  du  quar- 
tier actuel  du  Marais  qui  fut  bâti  seulement  à  la  fin  du  règne  de 
Henri  IV.  D'autres  appellations  ont  conservé  le  souvenir  des 
jardins  qui  entouraient  Paris  :  laGourtille,la  Couture  ou  Culture 
Sainte-Catherine,  etc.  ;  la  Coulture  du  Temple  qui  s'étendait 
jusqu'à  la  rue  de  la  Verrerie  sous  Philippe-Auguste,  était  encore 
affermée,  en  grande  partie,  à  des  jardiniers,  sous  le  règne  de 
Henri  IV  (3). 

A  ces  laborieux  travailleurs,  qui  formèrent  le  premier  noyau 
de  la  communauté  des  Maîtres  Jardiniers,  revient  l'honneur  de 
la  mise  en  culture  de  ces  marécages  improductifs.  Ils  étaient 
singulièrement  attachés  à  leur  profession  qu'ils  exerçaient  de 
père  en  fils.  «  On  conserve  avec  soin,  écrivait  M.  Ysabeau  (4), 
dans  plusieurs  familles  de  maraîchers,  les  Dulac,  Debergue,  et 
autres,  des  chartes  de  Charles  V,  concédant  aux  ancêtres  de  ces 
familles,  des  marais,  à  la  condition  de  les  dessécher  pour  les 
convertir  en  jardins.  Depuis  cinq  siècles,  les  familles  désignées 
sur  ces  chartes  n'ont  pas  cessé  d'exercer  de  père  en  fils,  sans 
interruption,  la  profession  de  jardinier  (5).  » 

Un  tel  fait  indique  suffisamment  que  la  corporation  des  jar- 
diniers devait  former  un  des  éléments  les  plus  honnêtes  de  la 
population  du  vieux  Paris;  d'ailleurs,  ces  traditions,  ainsi  que 

(1)  Registre  criminel  du  Chdtelet,  t.  II,  p.  232  et  o2o,  in-8,  Paris, 
1861-1864. 

(2)  C'est-à-dire  couronnés  de  pampres. 

(3)  Paris  à  travers  les  âges,  i3^  livraison,  in-foL,  Paris,  1885. 

(4)  Article  reproduit  par  le  Salon  littéraire,  1843,  p.  12. 

(5)  Encore  aujourd'hui  de  nombreux  membres  de  ces  familles  se 
trouvent  dans  la  banlieue  parisienne. 


156  NOTES    ET    MÉMOIRES. 

les  vertus  domestiques,  se  sont  heureusement  conservées  chez 
les  jardiniers  parisiens  modernes.  Dans  cette  intéressante  classe 
de  travailleurs  les  statistiques  ne  relèvent  qu'une  proportion 
infime  de  délits  et  de  crimes. 

La  fondation  de  la  communauté  des  Maîtres  Jardinier»  ne 
paraît  pas  ancienne.  Vers  1260,  Etienne  Boileau,  prévôt  de  Paris, 
fit  rédiger  et  inscrire  sur  un  registre  déposé  au  Ghâtelet,  les 
règles  pratiquées  depuis  longtemps  déjà  par  les  différents  mé- 
tiers parisiens.  Dans  la  centaine  de  corporations  qui  reçurent 
ainsi  une  sorte  d'existence  légale,  il  n'est  pas  fait  mention  des 
jardiniers. 

H  est  vrai  que  certains  métiers  négligèrent  de  se  faire  inscrire 
et  de  communiquer  leurs  statuts,  mais  des  documents  décisifs 
démontrent  que  les  jardiniers  étaient  encore  très  peu  nombreux 
an  xiii^  siècle.  Le  rôle  de  la  taille,  ou  contribution  imposée 
sur  les  habitants  de  Paris,  en  i292  (1),  ne  mentionne  que 
6  Gourtilliers,  sur  une  population  approximative  de  200  à 
250,000  habitants.  Les  contribuables  sont  désignés  rue  par  rue, 
maison  par  maison,  simplement  par  l'indication  de  leurs  noms 
de  baptême  (2)  et  de  leurs  professions. 

Nous  voyons  sur  ce  rôle  :  «  Outre  la  porte  Montmartre,  à 
destre  (3),  Alixandre,  le  Courtillier  »  qui  est  imposé  pour  2  sous  ; 
«  A.  la  Courtille  du  Temple,  Antyaume,  8  sous  ». 

<(  La  Grand-Rue  devers  les  Filles-Dieu  (4),  Hue,  5  sous  ». 

«  A  la  Pissote  Saint-Martin  (5),  Adam,  l'Englais,  5  sous  ». 

Dans  ce  rôle  de  1292,  la  plus  faible  contribution  est  de  12  de- 
niers (6)  ou  un  sou  ;  la  plus  forte  de  114  livres. 

Nos  jardiniers  étaient  donc  peu  fortunés  et  en  nombre  si  mi- 
nime qu'ils  ne  pouvaient  former  une  corporation,  même  en  ad- 


{])  \\.  Guéraud,  Bocuments  inédits  sur  Vhisloire  de  France,  Paris, 

in-4,  1837. 

(2)  L'usage  des  noms  de  famille  commençait  à  peine. 

(3)  Emplacement  de  la  rue  Tiquetonne. 

(4)  Près  la  Porte  Saint-Denis. 

(5)  Derrière  le  Temple. 

(6)  Le  denier,  au  xiir  siècle,  équivaut  à  peu  près  à  oO  centimes  de 
notre  monnaie. 


l'aNCIEXNE    corporation    des    MAITRES    JARDINIERS.  157 

mettant  que  tous  les  artisans  ne  sont  pas  énumérés  sur  ce  rôle 
principalement  les  plus  pauvres  qui  ne  pouvaient  payer  la  taille. 

Le  rôle  d'une  taille  extraordinaire  levée  en  1313  (T,  pour  la 
chevalerie  du  roi  de  Navarre,  fils  aîné  du  roi,  ne  nous  énumère 
encore,  parmi  les  milliers  de  marchands  et  d'artisans  parisiens 
que  quatre  ou   cinq  jardiniers;  cette  fois  ce    ne  sont   plus    les 
mêmes,  bien  qu'il  ne  se  soit  écoulé  qu'un  intervalle  de  21  ans. 

«  A  la  Cortille,  en  venant  à  la  Poterne  »,  habitaient  «  Macy 
Gontier,  Cousliller  (2)  »  imposé  pour  12  sous  parisis,  et  u  Ro- 
bert l'Ëvesque  »  pour  6  sous.  Dans  la  rue  Saint-Sauveur  u  Richart 
Fouchier,  Courteillier  »  imposé  pour  3  sous  parisis,  et  dans  la 
rue  «  Aucine  »  une  jardinière,  semble-t-il,  nommée  «  Benoîte, 
la  Courtoise  »  taxée  à  18  deniers. 

En  l'absence  d'une  date  certaine  que  les  jardiniers  du 
xvie  siècle,  eux-mêmes,  n'ont  pu  préciser  dans  la  rédaction  défi- 
nitive de  leurs  statuts,  on  peut  présumer  que  la  corporation 
s'organisa  à  la  suite  de  la  vive  impulsion  donnée  par  Charles  V, 
à  la  culture  des  marais,  c'est-à-dire  dans  la  seconde  moitié  du 
xiv^  siècle.  Au  petit  groupe  de  maraîchers  dont  nous  avons 
parlé  vinrent  se  joindre  ce  que  l'on  pourrait  appeler  les  fleuristes, 
bien  que  leur  nom  de  «  chapeliers  de  fleurs  »  semble  étranger 
à  l'Horticulture.  On  avait  conservé,  au  moyen  âge,  la  coutume 
de  l'antiquité  de  porter  des  couronnes  ou  coifTures  de  fleurs  dans 
les  cérémonies,  les  fêtes  et  les  banquets.  Cette  simple  parure  à 
laquelle  on  fait  de  si  fréquentes  allusions  dans  les  chansons  et 
les  romans  en  vers  du  temps,  se  composait  surtout  de  Roses  et 
de  Violettes.  Pour  satisfaire  à  cette  mode,  le  métier  de  chapelier 
de  fleurs  existait  de  très  ancienne  date  ;  ses  règlements  sont  in- 
sérés dans  le  recueil  d'Etienne  Boileau  (3).  Il  n'y  avait  qu'un 
seul  prud'homme  ou  chef  de  la  coi'poration  qui  était  donc  peu 
nombreuse.  Comme  métier  de  luxe  elle  jouissait  d'une  certaine 


(1)  Buchon,  Le  Livre  de  la  Taille  de  Paris,  en  1313,  in-8,  1827. 

(2)  Dans  les  anciens  textes,  l'orthographe  de  tous  les  mots  varie 
beaucoup,  suivant  l'ignorance  ou  la  fantaisie  de  Técrivain. 

(3)  Depping,  Le  Livre  des  métiers,  Documents  inélits sur  V histoire  de 
France,  Paris,  in-4,  1837. 


158  NOTES   ET   MÉMOIRES. 

considération;  ses  membres  étaient  exemptés  du  guet;  <r  Nus  (1) 
chapelier  de  fleurs  de  Paris  ne  doit  point  de  guiet  (2)  parce  que 
leur  mestier  est  frans  et  qu'il  fu  establi  pour  servir  les  gentiuz 
houmes(3))).  Uno  douzaine  de  corporations  privilégiées  étaient 
ainsi  dispensées  de  faire  la  police  de  nuit  dans  Paris.  Celle-ci 
avait  encore  le  droit  de  faire  travailler  la  nuit  contrairement  à 
l'usage  qui  suspendait  le  travail  au  dernier  coup  de  l'Angelus  ou 
du  couvre-feu.  Il  était  défendu  à  la  plupart  des  métiers  de  tra- 
vailler à  la  lumière  parce  qu'on  était  persuadé  que  leur  travail 
ne  serait  pas  bon.  Mais  le  travail  du  dimanche  leur  était  interdit 
sauf  quand  il  s'agissait  de  coiff'ures  de  Roses  et  pendant  la  saison 
seulement. 

«  Quiconque  est  chapelier  de  fleurs  à  Paris,  il  ne  puet  (4) 
ouvrer  (5)  ne  fère  ouvrer  au  jour  du  Diemenche  de  nul  chapel, 
se  ce  n'est  de  chapiau  de  roses  tant  seulement,  tant  corne  la 
séson  des  roses  durent;  et  se  il  le  fesoit,  il  seroit  à  V.  s.  de  tour- 
nois d'amende  à  poier  (6)  au  Roy.  »  Un  autre  article  de  leurs 
statuts  montre  que  les  chapeliers  de  fleurs  étaient  véritable- 
ment des  jardiniers-fleuristes  qui  produisaient  eux-mêmes  les 
fleurs  dont  ils  se  servaient.  «  Nus  chapelier  de  fleurs  ne  doit  ne 
ne  puet  cueillir  ne  fére  cueillir  au  jour  du  Diemenche  en  ses 
courtiuz  (7)  nules  herbes,  nules  fleurs  à  chapiaus  fère,  qu'il  ne 
soit  à  V  sols  de  tournois  parisis  à  poier  au  Roy.  »  Le  jardinier 
cultivait  donc  dans  ses  courtils  situés  hors  de  la  ville,  les  fleurs 
que  sa  femme  convertissait  en  guirlandes  arlistement  tressées 
pour  la  parure.  Il  devait  également  cultiver,  pour  l'approvision- 
nement des  marchés,  les  plantes  vertes  ou  aromatiques  dont  on 
faisait  un  si  grand  emploi  sous  le  nom  de  «  jonchées  ».  La 
grande  salle,  pièce  principale  de  toute  habitation  au  moyen 
âge,  où  séjournaient  maîtres  et  serviteurs,  était  habituellement 

(1)  Nul. 

(2)  Guet. 

(3)  Gentilshommes. 

(4)  Peut. 

(5)  Fabriquer. 

(6)  Payer. 

(7)  Courtils. 


l'ancienne    corporation   des    MAITRES   JARDINIERS.  159 

jonchée  de  paille  en  hiver  et  d'herbes  fraîches  en  été.  D'après 
les  Cris  de  Pains,  les  marchands  ambulants  du  xiii^  siècle 
criaient  dans  les  rues  :  «  J'ai  jonchure  fraische  de  jagliaus  (1), 
herbes  vertes!  ».  Il  semblerait  donc  que  Ton  devait  cultiver  ou 
récolter  spécialement  pour  cet  objet  les  Iris  (/ris  gennanica 
et  /.  pseudo-acorus). 

Il  y  avait  beaucoup  de  femmes  dans  ce  métier.  Le  rôle  de  la 
taille  de  1292  cite  une  ((  Floreresse  de  coiffe  »  et  deux  autres 
marchandes  de  fleurs;  l'une  d'elles,  «  Erembourc,  la  florière  », 
demeurait  rue  des  Jardins  (actuellement  rue  des  Billettes)  et 
était  imposée  pour  2  sous. 

D'après  le  rôle  de  1313,  «  Denise,  la  fleurète  »,  rue  de  Merde- 
rel,  payait  12  sous  parisis;dans  la  rue  a  au  roi  de  Sézile  », 
«  Estienne,  le  florier  »,  devait  18  deniers  parisis. 

Dès  le  xiv^  siècle,  il  n'est  plus  parlé  de  la  corporation  des 
chapeliers  de  fleurs  (2);  il  est  évident  qu'ils  entrèrent  dans  la 
nouvelle  communauté  des  Maîtres  Jardiniers.  Désormais,  les 
bouquetiers  qui  vendent  les  fleurs  deviendront  une  corporation 
distincte  de  ceux  qui  les  cultivent. 

Le  jardinier  proprement  dit,  Thomme  de  l'art  capable  de 
cultiver  les  jardins,  n'existait  pas  encore  au  xiv®  siècle;  l'état  peu 
avancé  de  l'Horticulture  le  démontre  suffisamment  (3).  Le  Ména- 
gier  de  Paris  (4),  sorte  de  Maison  rustique  écrite  sous  le  règne 
de  Charles  V,  parle  des  jardins  qije  les  bourgeois  de  Paris  pos- 
sédaient dans  l'étroite  enceinte  des  murs;  il  renferme  même  un 
petit  traité  de  Courtillage  qui  est  bien  le  plus  ancien  ouvrage 
produit  par  la  littérature  horticole  française.  Nous  y  voyons  que 
le  goût  du  jardinage  était  très  vif;  la  Parisienne  se  plaisait  à 
soigner  les  Rosiers  de  son  jardin;  déjà  les  pots  de  Marjolaine  et 
d'Œillet  ornaient  les  fenêtres,  mais  depuis  les  temps  barbares, 
aucun  progrès  ne  s'était  manifesté  dans  l'Horticulture,  art  qui 
exige,  pour  prospérer,  la  paix  et  la  sécurité.  A  l'époque  féodale 


(1)  Glaïeuls,  nom  populaire  encore  donné  aux  Iris. 

(2)  Depping,  Livre  des  métiers, 

(3)  On  en  voit  seulement  quelques  uns  dans  les  châteaux  royaux. 

(4)  Le  Ménagier  de  Paris,  2  vol.  in-8,  Paris,  1846. 


160  NOTES   ET   MÉMOIRES. 

et  guerrière,  il  ne  pouvait  être  question  de  beaux  jardins.  Ceux 
décrits  par  le  Ménagier  se  composaient  de  treilles,  de  car- 
reaux de  terre  bordés  de  Sauge  et  de  Lavande,  dans  lesquels  on 
ne  cultivait  guère  que  des  Pois,  Fèves,  Choux  et  Oignons;  comme 
ornement,  on  avait  des  Rosiers,  des  Violettes  et  des  Giroflées, 
avec  quelques  plantes  aromatiques  et  médicinales.  Pour  de  tels 
jardins,  il  n'était  nullement  besoin  d'ouvriers  spéciaux;  le 
simple  manouvrier  sachant  tailler  la  vigne,  suffisait  à  leur  cul- 
ture. Les  Comptes  de  dépenses  du  moyen  âge  qui  nous  ont 
été  conservés,  nous  apprennent  que  les  travaux  des  jardins 
étaient  exécutés,  quand  il  y  avait  nécessité,  par  des  ouvriers 
payés  à  la  journée,  souvent  même  par  des  femmes. 

Ces  jardins  primitifs  ne  possédaient  ni  espaliers,  ni  couches, 
ni  légumes  d'une  culture  un  peu  difficile.  Les  Melons,  Asperges, 
Artichauts  et  Cardons,  plantes  connues  des  Romains,  avaient  été 
abandonnés  et  ne  devaient  revenir,  comme  nouveautés  étran- 
gères, que  vers  la  fin  du  xv^  siècle,  soit  d'Italie,  soit  d'Espagne, 
où  les  Mores  avaient  laissé  une  Horticulture  assez  avancée. 

Mais  peu  à  peu,  les  progrès  de  la  civilisation,  les  relations 
plus  fréquentes  avec  l'Orient  et,  par  suite,  les  importations  suc- 
cessives de  plantes  exotiques,  enfin  la  découverte  de  l'Amé- 
rique et  la  Renaissance  furent  les  causes  puissantes  qui  devaient 
faire  sortir  l'Horticulture  de  sa  léthargie  et  amener  la  création 
du  métier  spécial  de  jardinier.  Les  plus  anciens  horticulteurs 
semblent  avoir  été  connus  sous  le  nom  bizarre  de  «  préoliers  ». 
Dans  plusieurs  sentences  et  arrêts,  les  membres  de  la  corpo- 
ration sont  qualifiés  de  Maîtres  Jardiniers,  Préoliers,  Maraî- 
chers (1). 

Cet  ancien  terme  ne  se  trouve  dans  aucun  des  dictionnaires 
de  fancienne  langue  française  (2)  ;  il  tire  peut-être  son  ori- 
gine du  «  préau  »,  pelouse  de  gazon  qui  formait  tout  le  jardin 
d'agrément  au  moyen  âge.  Le  préau  qui  a  précédé  le  parlerre 


(1)  Guide  des  marchands, -p.  271,  Paris,  in-8,  1766. 

(2)  Parmi  les  dictionnaires  plus  récents,  la  Grande  encyclopédie 
du  xvuie  siècle  cite  ce  nom  de  préolier  et  le  Dictionnaire  de  Trévoux 
le  fait  venir  de  olus,  légume. 


l'ancienne    corporation    des    MAITRES    JARDINIERS.  161 

moderne,  est  d'origine  monastique.  On  appelait  ainsi  l'espace 
compris  entre  les  quatre  galeries  ou  promenoirs  du  cloître;  ce 
terrain  était  couvert  d'un  gazon  bien  entretenu;  il  était  divisé  en 
quatre  parties  égales  par  des  allées  se  joignant  au  centre  ;  on  y 
plantait  des  arbustes  et  des  fleurs,  et  souvent  un  arbre  élevé 
occupait  le  point  central;  on  le  considérait  comme  un  lien  entre 
le  ciel  et  la  terre  (I). 

Il  faut  croire  que  plus  tard,  lorsque  les  préaux  furent  répan- 
dus partout,  les  préoliers  qui  soignaient  ces  sortes  de  parterres, 
distinguaient  ainsi  leur  spécialité  des  autres  jardiniers  simples 
producteurs  de  légumes. 

En  1467,  il  est  fait  mention  de  la  communauté  des  Maîtres 
Jardiniers  dans  une  ordonnance  rendue  par  Louis  XI  (2)  pour 
l'organisation  des  métiers  de  la  ville  de  Paris  en  une  sorte  de 
milice  urbaine  divisée  «n  «  bannières  »,  c'est-à-dire  en  compa- 
gnies formées  d'hommes  exerçant  la  même  profession;  il  y  avait 
soixante  et  une  bannières  pour  la  ville,  et  au  cinquantième  rang 
les  «jardiniers,  maraîchers  »  comptaient  pour  une  bannière. 

Le  plus  ancien  document  concernant  les  jardiniers  parisiens 
est  une  ordonnance  de  police  du  8  février  1473  ;  sur  18  articles, 
la  plus  grande  partie  est  consacrée  à  la  surveillance  des  bois 
employés  dans  le  jardinage,  comme  les  perches  à  treilles  et  à 
vignes,  les  osiers,  les  échalas.  L'ordonnance  fixe  minutieusement 
le  mode  de  ligature  des  bottes  d'osier,  la  hauteur  et  la  grosseur 
des  perches  afin  que  l'acheteur  ne  soit  pas  trompé.  Le  document 
expose  (3)  qu'il  est  venu  à  la  connaissance  de  la  justice,  par  la 
«  complainte  »  de  plusieurs  bourgeois  de  Paris,  jardiniers  et 
marchands  maraîchers,  que  de  grandes  fraudes  et  déceptions  se 
produisent  sur  les  marchés  à  propos  des  marchandises  ci-dessus 
désignées;  en  conséquence  on  ordonne  à  tous  les  marchands  de 
ne  point  mettre  en  vente  «aucun  merrien(4)  à  treilles  ou  échal- 


(1)  Albert  Lenoir,  Architecture  monastique,  Paris,  in-4, 'i8o2. 

(2)  Ordonnances  des  rois  ch  France,  t.  XVI,  p.  671. 

(3)  Anciens  statuts,  ordonnances,  règlements  pour  la.  Communauté 
des  Maistres  Jardiniers  de  la  ville  de  Paris,  in-4,  Paris,  Nego,  1697. 

(4)  Merrain  ou  bois  de  construction. 

IJ 


162  NOTES    ET    MÉMOIRES. 

las  et  oziers  »  avant  qu'ils  ne  soient  vus  et  visités  par  les  jurés  de 
la  dite  marchandise,  sous  peine  de  40  sols  parisis  d'amende.  On 
nous  apprend  que  l'osier  de  Saint-Marcel  vaut  mieux  que  nul 
autre  :  «  Et  que  chacune  jarbe  d'ozier  rond  et  rouge  de  Saint- 
Marcel,  qui  est  le  meilleur,  soit  bon  et  loyal  et  marchand,  et 
ait  au-dessus  du  lien  quatre  pieds  de  tour,  etc.  » 

Pour  éviter  les  vols,  «  que  nul  n'apporte  à  Paris  vendre 
aucuns  plants  de  vignes,  ny  arbres  antez,  s'il  n'a  certificat  de  la 
justice  ou  au  moins  du  curé  du  lieu  qu'il  les  ait  pris  et  levés  de 
son  héritage  et  non  d'autre,  et  que  la  vente  en  soit  faite  publi- 
quement sur  le  grand  pont  de  Paris  (1)  et  non  ailleurs,  sur 
laditte  peine,  etc.  ».  D'après  l'article  précédent,  cette  peine 
n'était  rien  moins  que  la  potence  ou  une  amende  à  la  discrétion 
de  la  justice. 

L'importance  attachée  aux  bois  employés  dans  le  jardinage, 
s'explique  par  ce  fait  qu'aux  xiv®,  xv*'  et  xvi^  siècles,  les  treilles, 
les  tonnelles  et  les  pavillons  rustiques  constituaient  la  seule 
décoration  possible  des  jardins. 

En  raison  de  la  pauvreté  de  la  flore  ornementale  (2),  on  était 
obligé  d'avoir  recours  à  ces  accessoires  et  au  jardinier  en  incom- 
bait la  construction.  Dans  la  série  des  transformations  que  la 
nécessité  et  la  mode  ont  fait  subir  à  l'Horticulture,  le  jardinier  se 
lit  d'abord  charpentier;  plus  tard,  à  l'époque  de  la  vogue  des 
architectures  végétales  et  des  labyrinthes,  il  devint  constructeur 
et  dessinateur. 

On  sait  que  tout  aspirant  à  la  maîtrise  devait  produire  un 
chef-d'œuvre  fait  de  sa  propre  main;  d'après  cette  même  ordon- 
nance de  1473,  le  chef-d'œuvre  exigé  des  jardiniers  consistait 


(d)  Le  Pont-au-Ghange  nommé  aussi,  pour  cette  raison,  Pont-aux- 
Arbres. 

(2)  Olivier  de  Serres,  au  xvi'^  siècle,  employait  encore  le  Fraisier 
comme  plante  ornementale;  pour  décorer  les  tonnelles,  outre  la 
Vigne,  on  ne  connaissait  que  la  Bryone  et  le  Houblon.  Les  grandes 
importations  de  plantes  étrangères  ne  datent  que  du  xyii«  siècle.  Aux 
Croisades,  contrairement  à  une  opinion  non  fondée^  nous  devons 
fort  peu  de  plantes  ornementales,  peut-être  la  Renoncule  asiatique 
et  la  Rose-Trémière. 


l'ancienne  corporation  des  maîtres  jardiniers.        163 

non  dans  une  véritable  opération  d'Horticulture,  mais  seulement 
à  mettre  «  un  quarteron  de  merrien  en  bon  ouvrage  et  suffisant, 
au  dire  et  rapport  des  maistres  jurez  jardiniers  »,  c'est  -à-dire  à 
débiter  une  certaine  quantité  de  bois  pour  la  construction  d'une 
treille  ou  d'une  tonnelle.  Aussi  la  hache  était-elle  considérée, 
autant  que  la  bêche,  comme  l'emblème  caractéristique  du  métier 
de  jardinier.  Un  jeton  de  la  corporation,  daté  de  1556,  apparte- 
nant à  la  collection  de  la  Monnaie,  représente,  au  milieu  d'une 
guirlande  de  fleurs  et  de  fruits,  une  main  armée  de  la  hache, 
avec  cette  légende  :  Manus  fortis  divitias  parât  (la  main  vigou- 
reuse prépare  les  richesses). 

L'ordonnance  de  1473,  publiée  à  son  de  trompe  sur  les  prin- 
cipales places  de  Paris,  par  le  crieur  juré  du  roi,  s'occupait  éga^ 
lementdes  intérêts  des  Maîtres  Jardiniers  lésés  par  des  hommes 
incapables  qui  offraient  leurs  services  au  rabais.  «  Item,  et  pour 
ce  qu'il  est  venu  à  la  connaissance  de  la  justice,  que  plusieurs 
qui  se  disent  jardiniers  vont  par  les  hostels  des  bourgeois  de 
cette  ville  de  Paris,  marchandans  de  faire  leurs  jardins,  et  qu'il 
arrive  s  )uvent  qu'il  faut  abattre  et  dépecer  les  ouvrages  qu'ils 
ont  faits,  parce  qu'ils  ne  sont  pas  bien  et  suffisamment  faits,  l'on 
defFend  que  nul  jardinier  ne  soit  si  hardy,  sur  peine  de  40  sols 
d'amende  et  de  tenir  prison,  d'entreprendre  besogne  au-dessus 
de  5  sols  parisis,  s'il  n'est  maistre  ou  bachelier  (1)  ».  On  défen- 
dait encore  à  tout  jardinier  d'exécuter  un  travail  au-dessus  de 
5  sols  sans  avoir  donné  un  gage  ou  caution  que  le  bourgeois 
conservait  comme  indemnité  en  cas  de  malfaçon. 

Au  XVI®  siècle,  la  communauté  des  Maîtres  Jardiniers  paraît 
en  pleine  prospérité  ;  ses  membres  figurent,  avec  les  autres  corps 
de  métiers,  dans  le  pompeux  cortège  qui  précédait  le  roi  de 
France  dans  ses  entrées  solennelles  à  Paris.  C'était  un  spectacle 
magnifique  et  une  fête  pour  les  Parisiens.  Le  roi  avait  ordinaire- 
ment passé  la  nuit  au  prieuré  de  Saint-Ladre,  en  haut  du  fau- 
bourg Saint-Denis;  à  huit  heures  du  matin,  placé  sur  une 
estrade,  il  voyait  défiler  devant  lui  les  délégués  de  sa  bonne 
ville  :  en  tête,  les  moines  mendiants,  puis  le  clergé  des  paroisses, 

(1)  Compagnon  ou  ouvrier  d'un  maître. 


164  NOTES   ET    MÉMOIRES. 

ensuite  l'université  suivie  de  son  recteur,  enfin  les  corps  de  la 
ville,  c'est-à-dire  des  hommes  richement  costumés,  choisis  dans 
les  différents  métiers;  les  uns  portaient  avec  eux  soit  les  outils, 
soit  les  insignes  de  leur  profession;  les  autres,  organisés  militai- 
rement en  compagnies  de  piquiers  et  d'arquebusiers,  marchaient 
sept  par  sept,  avec  fifres  et  tambourins,  tous  revêtus  de  casques 
et  de  cuirasses  gravés  et  dorés  (I).  Le  cortège  accompagnait 
ensuite  le  roi  jusqu'à  Notre-Dame,  à  travers  les  rues  ornées 
d'arcs  de  triomphe  décorés  de  la  main  des  plus  grands  artistes. 
Le  16  juin  1549,  les  jardiniers  se  trouvaient  au  nombre  de  cin- 
quante (2),  pour  l'entrée  du  roi  Henri  11,  où  le  contingent  de 
chacune  des  plus  puissantes  corporations  arrivait  au  chiffre  de 
quatre-vingts,  mais  d'autres  ne  comptaient  dans  les  rangs  que 
cinq  membres  seulement.  Le  prévôt  de  Paris  fixait  le  contingent 
de  chaque  métier  dans  la  convocation  absolument  obligatoire 
qu'il  adressait  à  ses  chefs;  or  l'équipement  des  hommes  consti- 
tuait une  lourde  charge  :  «...  et  pour  fournir  aux  fraiz,  pourrez 
contraindre  tous  ceulx  dudit  mestier,  tant  de  la  ville  que  faulx- 
bourgs,  le  fort  portant  le  faible,  etc.  »  (Registres  de  la  ville,  Fol. 
102.) 

A  une  entrée  projetée  de  la  reine  Marie  de  Médicis,  en  1610, 
les  jardiniers  devaient  fournir  vingt-six  hommes.  Us  formaient 
alors  avec  les  meuniers,  tanneurs,  vanniers,  etc.,  une  compa- 
gnie de  cent  soixante-quatre  hommes  commandés  par  un  capi- 
taine, le  sieur  Mailly;  un  lieutenant  et  un  enseigne,  tous  deux 
cordonniers.  La  compagnie  n'était  donc  composée  que  de  gens  des 
petits  métiers;  c'est  qu'en  effet  les  jardiniers  n'occupaient  qu'un 
rang  des  plus  modestes  dans  la  hiérarchie  des  corporations.  Ils 
sont  classés  au  cinquième  et  dernier  rang  dans  les  «  Rolles 
arrêtés  au  conseil  d'État  du  roy,  le  5  juillet  1582  »,  qui  divi- 
saient les  métiers  en  catégories,  dans  un  but  fiscal  :  «...  lesquels 
arts  et  mestiers  Sa  Majesté  a  distingués  et  séparés,  selon  la 
bonté  et  valeur  d'iceulx  en  cinq  rangs,  etc.  »  Dans  le  premier 
rang,  «  qui  sont  des  meilleurs  mestiers  »,  ditl'édit,  on  remarque 


(1)  Entrée  de  Charles  IX  dans  Paris,  in-4,  Paris,  1572. 
■^  (2)  Histoire  générale  de  Paris,  t.  I,  p.  268  (les  Armoiries). 


l'ancienne  corporation  des  maîtres  jardiniers.         165 

les  drapiers,  merciers,  épiciers,  apothicaires  ;  enfin  dans  le  cin- 
quième rang,  <•  qui  sont  les  petits  mestiers  »,  viennent  les  jardi- 
niers. 

Vers  la  fin  du  xvi"  siècle  commence  la  mainmise  de  l'Etat 
sur  les  corporations  demeurées  jusqu'ici  dans  une  grande  indé- 
pendance. On  établit  des  taxes  sur  les  maîtrises;  on  oblige  les 
corporations  à  présenter  leurs  statuts  et  à  les  faire  confirmer. 
C'est  ainsi  que  le  25  octobre  1599,  la  communauté  des  Maîtres 
Jardiniers  soumet  à  l'approbation  du  roi  la  rédaction  de  ses 
statuts  qui  furent  publiés  à  son  de  trompe  le  31  mai  1600,  dans 
les  endroits  où  vraisemblablement  se  trouvaient  le  plus  grand 
nombre  de  personnes  intéressées  à  la  connaissance  de  ce  docu- 
ment. ((.,.  sçavoir  en  la  place  des  Halles,  au  milieu  du  marché 
aux  Poirées,  sur  le  Quai  de  la  Mégisserie  et  Vallée  de  Misère,  au 
dedans  delà  placeMaubert  et  au  mitandu  cimetière  Saint-Jean  ». 
Les  17  articles  des  statuts  de  1599,  encore  confirmés  en  1645, 
enregistrés  en  1655,  restèrent  en  vigueur  jusqu'à  la  fin  presque 
sans  aucune  modification.  Parmi  les  signataires  de  cette  pièce, 
on  remarque  un  Pierre  Le  Nostre,  ancêtre  probable  du  grand 
architecte  de  jardins,  dont  toute  la  famille  était  employée  comme 
jardiniers  aux  Tuileries,  et  un  Jean  le  Bouleux,  d'une  famille 
de  notables  jardiniers;  Michel  le  Bouteux,  neveu  de  Le  Nostre, 
était  directeur  de  l'orangerie  des  Tuileries  sous  Louis  XIV. 

La  communauté  fit  imprimer  ses  statuts  en  1697,  dans  un 
recueil  qui  comprenait, en  outre,  toutes  les  ordonnances  concer- 
nant la  profession;  une  autre  édition  identique  porte  la  date  de 
1732(1). 

La  corporation  des  Maîtres  Jardiniers  se  composait  des  jurés, 
au  nombre  de  quatre,  qui  étaient  les  chefs  de  l'association  ;  des 
maîtres  ou  patrons  qui  avaient  seuls  le  droit  de  commercer;  des 
compagnons  ou  ouvriers  ;  des  apprentis  ;  elle  possédait  un 
bureau  rue  des  Rosiers  (2)  et  employait  un  clerc,  agent  salarié 
qui  tenait  la  comptabilité  ;   elle  avait  son  blason  ainsi   décrit 


(1)  Anciens  statuts,  ordonnances,  etc.,  Paris,  Gonichon,  in-4,  1732. 

(2)  Ce  nom  semble  indiquer  l'ancienne  habitation  de  jardiniers- 
fleuristes. 


166  NOTES   ET   MÉMOIRES. 

dans  r Armoriai  (1)  de  d"Hozier  :  «  De  sable,  à  trois  lis  de  jardin 
d'argent,  tiges  et  feuilles  de  sinople,  posés  deux  en  chef  et 
un  en  pointe,  et  un  chef  d'azur  chargé  d'un  soleil  d'or  »  ;  elle 
avait  aussi  son  sceau  et  ses  jetons  particuliers  d'un  emploi  beau- 
coup plus  répandu  que  dans  nos  Sociétés  modernes.  Dans  un 
temps  où  les  illettrés  étaient  nombreux,  les  jetons  de  plomb  ou 
de  cuivre  formaient  un  mode  de  comptabilité  simple  et  pratique 
entre  patrons  et  ouvriers.  Un  jeton  de  plomb  trouvé  dans  la 
Seine  au  pont  Saint-Michel,  en  1858,  et  attribué  à  la  corpora- 
tion (2),  représente  sur  une  des  faces,  deux  bêches  séparées  par 
une  étoile  ou  soleil;  sur  le  revers,  deux  fruits,  peut-être  des 
Pommes. 

Les  Maîtres  Jardiniers  exposaient  au  roi,  dans  la  supplique 
qui  précédait  les  statuts  de  1599,  que  certains  particuliers  cher- 
chaient à  les  troubler  et  à  entreprendre  sur  leur  profession;  à 
cette  cause,  ils  suppliaient  Sa  Majesté  de  ratifier  et  confirmer  les 
articles  suivants  :  que  nul  ne  puisse  exercer  la  profession  de 
jardinier  dans  la  ville,  faubourgs  et  banlieue,  qu'il  ne  soit  reçu 
maître  audit  métier,  et  pour  y  parvenir  ait  fait  chef-d'œuvre  de 
sa  propre  main,  etc. 

La  maîtrise  coûtait  200  livres;  le  brevet  15  livres.  Avant  que 
d'accorder  la  maîtrise  aux  compagnons  qui  présentaient  le  chef- 
d'œuvre,  les  jurés  étaient  tenus  de  s'enquérir  de  leur  bonne  vie 
et  mœurs,  des  maîtres  chez  qui  ils  avaient  servi  et  où  ils  avaient 
fait  leur  apprentissage. 

L'aspirant  devait  avoir  fait  deux  ans  de  compagnonnage. 

Les  enfants  des  maîtres  étaient  reçus  sans  faire  aucun  chef- 
d'œuvre,  toutefois  après  avoir  été  apprentis  le  temps  de  quatre 
ans.  Nul  maître  ne  pouvait  détourner  un  compagnon  travaillant 
chez  un  confrère  sous  peine  de  six  écus  d'amende;  avant  de 
prendre  un  ouvrier,  il  devait  s'informer  si  le  maître  précédent 


(1)  Armoriai,  texte,  t.  XXV,  fol.  160.  Le  blason  et  un  jeton  de  la 
corporation  sont  figurés  dans  Les  Métiers  et  Corporations  de  la  ville  de 
Paris,  t.  L 

(-2)  Arlliur  Forgeais,  Numismatique  des  Corporations  -parisiennes, 
p.  124;  Paris,  in-8,  1874. 


l'ancienne  corporation  des  maîtres  jardiniers.        167 

en  avait  été  content  et  pourquoi  il  était  sorti  de  chez  lui.  La 
veuve  jouissait  des  droits  de  son  mari,  pendant  le  temps  de  son 
veuvage  seulement;  elle  perdait  aussi  son  privilège  si  elle 
«  faisait  faute  à  sa  viduité  »;  elle  pouvait  garder  l'apprenti  com- 
mencé par  son  mari,  mais  non  en  engager  un  autre. 

Le  temps  de  l'apprentissage  était  fixé  à  quatre  ans.  Comme 
partout,  l'apprenti  devait  obéissance  au  patron;  celui-ci  était 
investi  vis-à-vis  de  lui  de  tous  les  droits  du  père  de  famille;  il 
pouvait  le  punir  et  même  le  frapper;  il  faut  dire  que  ce  droit 
était  interdit  à  la  femme  du  maître.  En  revanche,  l'apprenti, 
admis  au  foyer  du  patron  faisait  partie  de  sa  famille  et  n'y  était, 
sans  doute,  pas  plus  maltraité  que  dans  la  sienne  propre  où  il 
avait  été  élevé  d'une  façon  assez  rude,  suivant  l'ancienne  cou- 
tume. 

Tous  les  maîtres  et  compagnons  étaient  tenus  de  «  reconnaître 
leurs  anciens  maistres  jurés  et  leur  porter  le  respect,  l'honneur 
et  révérence  qui  leur  est  dû».  Les  fonctions  de  jurés-jardi- 
niers n'étaient  pas  une  sinécure  :  ils  veillaient  à  l'obser- 
vation des  règlements,  ils  défendaient  les  droits  des  maîtres 
contre  ceux  qui  entreprenaient  sur  la  profession;  ils  étaient 
obligés  u  de  visiter  tous  les  jours  et  en  tout  temps  les  fruits  et 
légumes  qui  sont  exposés  en  vente  dans  les  marchés,  de  saisir 
toutes  les  marchandises  gâtées  et  indignes  d'entrer  dans  le  corps 
humain,  d'en  poursuivre  la  confiscation  et  Tamende  de  20  francs 
contre  ceux  qui  ont  commis  la  contravention  »  (1);  enfin,  il  leur 
était  prescrit  de  faire,  plusieurs  fois  par  an,  l'inspection  des 
jardins  maraîchers  et  même  de  ceux  des  bourgeois  qui  vendaient 
leurs  légumes,  visite  inquisitoriale  que  les  propriétaires  étaient 
tenus  de  rétribuer.  Un  arrêt  du  14  mai  1661  autorise  les  jurés- 
jardiniers  à  faire  quatre  visites  dans  les  jardins  des  bourgeois  de 
la  ville  et  des  faubourgs.  Deux  de  ces  visites  étaient  payées  à 
raison  de  cinq  sols  chacune,  les  deux  autres  étaient  gratuites. 
Leur  juridiction  s'étendait  à  la  banlieue;  un  arrêt  du  Parlement 
du  20  janvier  1618  (2)  «  ordonne  que  les  habitants  du  village 


(1)  Delamarre,  Traité  delà  Police,  t.  I,  p.  610. 

(2)  ColL  Lamoignon,  t.  X,  fol.  1004. 


168  NOTES    ET    MÉMOIRES. 

du  Roulle  seront  tenuz  souffrir  d'estre  visitez  quatre  fois  l'année 
par  lesdits  maistres  jardiniers-préolliers  de  la  ditte  ville  de 
Paris,  à  la  charge  qu'ils  ne  prendront  pour  chacune  visitacion^ 
que  la  somme  de  iO  sols  tournois  ». 

Un  autre  article  des  statuts  de  i599  promulgue  une  défense 
plusieurs  fois  renouvelée  dans  la  suite  et  à  laquelle  on  paraît 
avoir  attaché  une  grande  importance,  c'est  la  défense  de  fumer 
les  terres  avec  la  fiente  de  pourceau,  les  gadoues  de  Paris,  et 
de  se  servir  de  matière  fécale,  à  moins  qu'elle  n'ait  été  déposée 
au  moins  trois  ans  dans  les  fosses  des  voiries  et  évaporée  au  grand 
air.  En  cas  de  contravention,  «  les  choses  qui  auront  été  semées 
seront  labourées  et  renversées,  et  celui  qui  aura  fait  la  faute 
condamné  en  deux  écus  d'amende  (1)  ».  Cette  fumure,  dit  une 
ordonnance  de  1697,  ne  peut  produire  qu'un  mauvais  effet  et 
donner  une  mauvaise  qualité  aux  grains  et  légumes.  Selon 
l'opinion  générale,  la  négligence  dans  l'observation  de  ces 
règlements  «  pouvait  causer  de  grandes  et  dangereuses  maladies 
parmi  le  peuple  (2)  ». 

Une  étude  sur  les  corporations  serait  incomplète  si  l'on  ne 
parlait  des  «  confréries  »  qui  y  étaient  toujours  annexées.  A  une 
époque  où  la  religion  entrait  si  profondément  dans  les  mœurs, 
une  association  religieuse  placée  sous  le  patronage  d'un  saint, 
ne  pouvait  manquer  de  se  joindre  à  la  corporation  qui  avait  seu- 
lement pour  but  la  défense  des  intérêts  matériels.  La  confrérie 
remplissait  donc  l'office  de  nos  Sociétés  de  secours  mutuels  et  de 
bienfaisance.  Les  membres  étaient  tenus  de  se  rendre  aux 
obsèques  des  confrères  défunts,  d'assister  aux  offices  et  aux 
réunions  de  la  confrérie,  etc.  Organisée  sur  le  modèle  de  la 
corporation,  elle  possédait  ses  dignitaires,  ses  statuts,  sa  ban- 
nière et  ses  insignes;  elle  avait  son  budget  particulier  alimenté 
par  les  cotisations,  par  une  partie  des  amendes  levées  sur  les 
membres  de  la  communauté,  enfin  par  des  taxes  sur  les  récep- 


(1)  Delamarre,  Traité  de  la  Police,  in-foL,  Paris,  1722,  t.  I,  p.  60i, 
610,  et  t.  IV,  p.  286. 

(2)  Savary,  Dictionnaire  au  commerce,  Genève,  in-fol.,  1723. 


l'ancienne  corporation  des  maîtres  jardiniers.         169 

tiens  aux  maîtrises.  D'après  les  statuts  de  1599,  a  item,  que 
iceux  maistres  jardiniers,  après  eslre  receus  au  dit  mestier  bail- 
leront à  la  confrairie  leur  droit  d'iceile,  et  pour  entretenir  le 
service  divin  la  somme  de  32  sols  deniers  ».  Au  xvii^  siècle  cette 
taxe  avait  été  portée  à  100  sous;  c'est  que  chaque  confrérie 
possédait  une  chapelle  particulière  dans  une  église  paroissiale, 
avec  un  chapelain  qu'elle  rétribuait.  La  fête  patronale  était 
l'occasion  d'une  fête  célébrée  avec  pompe  :  grand'messe  chantée, 
procession,  etc.;  le  soir,  un  banquet  fraternel  réunissait  joyeu- 
sement tous  les  confrères.  Le  nom  de  saint  Fiacre  est  célèbre; 
fort  populaire  au  moyen  âge,  la  légende  ne  séparait  jamais 
l'ermite  irlandais  de  l'oulil  qui  lui  servait  à  défricher  sa  soli- 
tude; celte  bêche,  l'instrument  par  excellence  du  métier,  l'avait 
fait  choisir  pour  le  patron  des  jardiniers. 

Un  calendrier  des  confréries  de  Paris  rédigé  par  J.-B.  Le  Mas- 
son  (1),  aumônier  de  Louis  XIII,  nous  apprend  qu'en  1621,  il 
existait  6  confréries  de  jaidiniers;  4  dans  l'intérieur  delà  ville 
et  2  dans  les  faubourgs.  Une  des  plus  importantes  semble  avoir 
été  celle  qui  se  réunissait  à  Saint-Nicolas-des-Ghamps,  où  les 
Maîtres  Jardiniers  avaient  une  chapelle  concédée  en  1599.  Par- 
ticularité curieuse,  d'après  ce  calendrier,  on  y  fêtait  seulement 
saint  Jacques  et  saint  Christophe,  le  25  juillet.  A  Saint-Martin- 
des-Champs  et  à  Saint-Yves  (2),  on  fêtait  saint  Fiacre  le  30  août, 
de  même  au  Mont-Sainte -Geneviève  se  réunissait  «  une  autre 
bande  de  jardiniers  ».. 

Pour  les  faubourgs  on  voit  une  confrérie  à  Saint-Sulpice  et 
une  autre  à  Saint-Roch.  On  signale  également  d'autres  confré- 
ries à  Saint-Sauveur,  à  Saint-Eustache,  à  Saint-Julien-des- 
Ménétriers  et  peut-être  à  Saint-Médard,  sans  compter  que  les 
bouquetières  fêtaient  le  môme  patron  aux  Grands-Augustins  (3). 

Dans  la  vie  commerciale  les  corporations  devaient  nécessaire- 
ment se  trouver  en  contact;  aussi  ne  cessaient-elles  de  disputer 


(i)  Rééilit''^  par  l'abbé  Valentin  Dufour,  Paris,  in-8,  1875. 

(2)  Chapelle  à  l'angle  des  rues  Saint-Jacques  et  des  Noyers. 

(3)  Arthur   Forgeais,  Numismatique  des  Corporations  parisiennes, 
p.  124. 


170  NOTES    ET    MÉMOIRES. 

et  de  plaider  sur  leurs  droits  mal  définis  ;  les  savetiers  voulaient 
travailler  dans  le  neuf,  les  boulangers  vendre  des  gâteaux 
contre  le  droit  évident  des  pâtissiers,  etc.  Les  jardiniers  parais- 
sent avoir  fait  bon  voisinage  avec  les  bouquetiers  ou  bouquetiè- 
res et  avec  les  grainiers-flenristes,  corporation  établie  en  1595, 
qui  était  plus  riche  et  d'un  rang  plus  élevé  (1).  Le  nom  de 
grainetiers  était  affecté  à  ceux  qui  vendaient  du  sel.  Mais  les 
contestations  étaient  fréquentes  avec  les  fruitiers,  à  propos  sur- 
tout du  droit  reconnu  aux  jurés-fruitiers  de  faire  l'inspection 
des  fruits  et  légumes  sur  les  marchés  de  Paris,  où  trois  catégo- 
ries de  personnes  avaient  seules  le  droit  de  mettre  en  vente  les 
produits  de  leurs  jardins,  savoir  :  les  Maîtres  Jardiniers,  qui 
avaient  le  privilège  d'occuper  le  premier  rang  ou  les  meilleures 
places,  les  «  forains  »  ou  maraîchers  de  la  banlieue  et  les  bour- 
geois propriétaires  de  jardins;  dans  celte  catégorie,  il  faut  noter 
les  couvents  des  moines  mendiants  qui  possédaient  d'immenses 
jardins  et  se  livraient  à  la  culture  maraîchère. 

Les  fruitiers  possédaient  des  statuts  depuis  141'2(2).  Ils  se 
nommaient  plus  anciennement  regrattiers,  et  n'étaient,  en 
somme,  que  des  revendeurs;  ils  ne  pouvaient  se  pourvoir  que 
dans  les  halles  et  marchés  publics;  il  était  interdit  aux  regrat- 
tiers d'acheter  fleurs  et  fruits  pour  revendre  avec  les  Maîtres 
dans  les  lieux  destinés  à  ce  négoce  (3).  C'étaient,  pour  les 
légumes,  la  «  Halle  à  la  poirée  (4)  »,  et  depuis  la  Halle  aux  blés 
jusqu'à  la  rue  Saint-Honoré  et  rues  adjacentes.  On  vendait  des 
arbres  et  des  fleurs,  depuis  une  époque  très  reculée  sur  le  Pont- 
au-Ghange;  aux  xvif  et  xviii^  siècles,  on  voit  un  marché  aux 
fleurs  se  tenir  les  mercredis  et  samedis  à  la  Vallée  de  Misère 
(Quai  de  la  Mégisserie)  (5).  Les  jardiniers  ne  pouvaient  sous- 
traire leurs  marchandises  à  l'inspection  des  jurés-fruitiers,  ainsi 


(1)  Guide  des  marchands,  p.  268. 

(2)  Guide  des  marchands,  p.  265. 

(3)  Savary,  Dictionnaire  du  commerce  (article  jardinier). 

(4)  On  appelait  Poirée  toules  espèces  de  légumes  verts. 

(5)  Livre  commode  des  adresses  de  Paris  pour    1692,   réédité  par 
Edouard  Fournier,  2  vol.  in-8,  1878  (article  du  jardinage). 


l'ancienne  corporation  des  maîtres  jardiniers.         171 

qu'il  résulte  d'un  procès  que  la  corporation  perdit  devant  la 
cour  du  Parlement,  en  1594  :  «  Item,  deffenses'sont  faites  à  tous 
maistres  jardiniers  et  autres  de  troubler,  ne  empêcher  lesdits 
jurez  fruictiers  en  leurs  visitacions  accoutumées  sur  toutes  sortes 
de  fruicts,  mesme  des  fruicts  savoureux,...  et  néantmoins  lesdits 
jurez  ne  pourront  avoir  ne  faire  aucune  visitacion  sur  les 
melons,  concombres  et  autres  fruicts  croissant  sur  les  couches  et 
parterres  (1)  ».  Les  fruitiers  étaient  soumis  à  bien  des  obliga- 
tions désavantageuses  :  il  leur  était  interdit  d'acheter  pour 
revendre  «  sinon  après  l'heure  du  bourgeois  passée  qui  est  à 
onze  heures  sonnées  pour  les  jours  de  marché,  afin  que  le  bour- 
geois en  aye  pour  son  argent  (2)  »;  il  leur  était  défendu  d'aller 
au-devant  des  marchands  du  dehors  «  et  de  les  empescher 
d'amener  leurs  marchandises  aux  places  publiques,  ny  achepter 
leurs  fruicts  sur  les  arbres,  sinon  la  saint  Jehan  passée,  etc., 
pour  éviter  au  monopole  qui  cause  la  cherté  des  dites  den- 
rées (3)  ». 

Pour  indemniser  les  jurés-frui'iers,  on  leur  accordait  un  droit 
assez  singulier  :  «  Et  pour  soutenir  les  frais  des  jurez  qui  ne 
visitent  jamais  sans  avoir  ung  sergent  avec  eulx  ou  un  commis- 
saire, ils  sont  fondés  en  possession  immémorialle  de  prendre 
quelques  petits  droits  sur  les  marchandises,  assavoir  d'une 
bottée  de  pommes,  une  pomme;  d'une  bottée  de  cerizes,  une 
cerize,  et  ainsi  des  autres  fruicts  (4)  ». 

Les  jurés-jardiniers  soutinrent  encore  d'autres  procès  qui 
sont  restés  mémorables  dans  les  annales  de  la  communauté. 
En  1589,  ils  voulaient  empêcher  un  sieur  Rigault  de  vendre  les 
fruits  et  légumes  qu'il  récoltait  sur  son  héritage,  droit  qui  lui 
est  reconnu  par  un  arrêt  du  Parlement,  à  la  charge  de  subir  les 
visites  des  jurés.  En  1654,  la  chambre  civile  du  Châtelet  con- 
damne Michel  Dijon,  compagnon  jardinier,  à  payer  aux  jurés, 
«  la  somme  de  10  sols  pour  une  année  du  droit  de  visite  dû  aux 


(1)  Statuts  des  fruitiers-regrattiers,  art.  24. 

(2)  Idem,  art.  13. 

(3)  Idem,  art.  14. 

(4)  Idem,  art.  6. 


172  NOTES    ET   MÉMOIRES. 

deffendeurs  ».  L'année  suivante,  le  compagnon  en  appelle  au 
Parlement  qui  confirme  la  sentence,  et  lui  octroie  en  plus 
12  livres  de  dépens  et  60  sols  parisis  d'amende.  En  1655,  la 
chambre  du  procureur  du  roi  au  Châtelet  condamne  trente 
compagnons,  assignés  par  les  jurés,  à  se  faire  recevoir  maîtres, 
et  jusqu'à  ce,  leur  fait  défense  de  vendre  aucune  marchandise 
sous  peine  de  confiscation  et  de  400  livres  d'amende. 

Avec  la  seconde  moitié  du  xvii®  siècle  l'Horticaltare  avait  fait 
de  rapides  progrès;  de  ce  moment  datent  le  commencement 
des  espaliers,  de  la  taille  des  arbres,  de  la  culture  forcée,  des 
serres,  elles  grandes  importations  de  plantes  étrangères,  faits 
de  première  importance  qui  devaient  changer  la  face  du  jardi- 
nage si  simple  des  anciens  temps.  Outre  les  maraîchers  qui 
entouraient  Paris  de  leurs  jardins,  il  y  avait  de  nombreux  fleu- 
ristes ou  «  floristes  »,  comme  on  disait  alors;  ils  étaient  groupés 
surtout  sur  l'emplacement  des  faubourgs  Saint-Antoine  et  Saint- 
Martin  (1  ).  On  commençait  à  appeler  du  nom  de  pépiniéristes  les 
horticulteurs  qui  élevaient  les  arbres  (2);  ils  résidaient  dans  le 
faubourg  Saint-Marceau  et  dans  la  banlieue  du  sud  de  Paris.  Il 
y  avait  même  des  «  orangistes  »  ;  le  grand  emploi  qui  était  fait 
de  l'Oranger  dans  le  parc  de  Versailles  avait  mis  cet  arbre  très 
en  laveur. 

Malgré  l'état  florissant  de  l'Horticulture,  il  semble  que  la 
communauté  des  Maîtres  Jardiniers  déclinait  fortement  à  partir 
de  la  lin  du  xvu*  siècle.  Les  exigences  du  fisc  devenaient  de  plus 
en  plus  onéreuses.  Louis  XIV  avait  converti  en  «  office  »  la 
chai-gcdcjuréautrefoislibrement  élu  par  l'assemblée  des  maîtres 
qui  (ie venait  de  la  sorte  une  fonction  lucrative  achetée  à  l'Etat 
par  un  [.arlieulier.  Les  corporations  s'endettaient  pour  racheter 
les  offices  aux  tilaaires  et,  pour  subvenir  aux  nouvelles  charges, 
augmentaient  ie.s  droils  des  maîtrises  et  des  visites  des  jurés.  En 
'1699,  la  commuiiaute  des  Maîtres  Jardiniers  rachète  les  offices 
de  jurés  des  jardiniers,  en  payant  aux  sieurs  Bellard,  Totin, 
Boivinet  et  Chevalier  la  somme  de  4,000  livres.  On  voit  pourtant 


(i)  Livre  commode  (article  du  jardinage). 
(2)  Idem. 


l'ancienne   corporation    des   MAITRES   JARDINIERS.  173 

encore  un  «  inspecteur  des  jurés  >>  qui  recevait  500  livres  de 
gages  annuels  accordés  par  FEtat.  Par  suite  des  charges  résultant 
des  emprunts,  les  droils  de  maîtrise  avaient  été  augmentés.  Le 
brevet  coûtait  20  livres;  chaque  juré  recevait  3  livres;  huit 
anciens  qui  assistaient  alternativement  aux  réceptions  recevaient 
30  sols  chacun  et  20  sols  étaient  payés  au  clerc  de  la  commu- 
nauté. Les  visites  avaient  été  portées  à  20  sols  pour  les  maîtres 
et  à  40  pour  les  compagnons  qui  exerçaient  seuls  le  métier. 

En  1697,  un  nouveau  règlement  avait  permis  aux  compagnons 
de  vendre  sur  les  marchés  (I);  ils  étaient  seulement  tenus  de  se 
placer  après  les  maîtres,  avec  les  domestiques  des  bourgeois  et 
des  religieux  mendiants  qui  venaient  vendre  leurs  légumes,  dette 
mesure  libérale  devait  sans  doute  précipiter  la  décadence  de  la 
corporation;  le  seul  privilège  sérieux  des  maîtres,  celui  de 
commercer,  étant  partagé  par  les  compagnons,  on  ne  voit  plus 
bien  l'objet  de  la  maîtrise.  Cette  cause  ne  devait  pas  être 
étrangère  au  petit  nombre  de  Maîtres  Jardiniers  parisiens  qui 
étaient  1200  seulement  (2)  au  commencement  du  xvm' siècle.  Le 
nombre  descompagnons  devait  être  considérable. 

En  1745,  la  corporation,  de  plus  en  plus  endettée,  demandait 
encore  au  roi  l'autorisation  d'emprunter  la  somme  de. 10. 000 
livres  et  d'établir  de  nouveaux  droits  pour  gager  cet  emprunt. 

La  Révolution,  qui  a  délivré  les  métiers  de  la  servitude  des 
corporations,  n'a  pas  eu  à  donner  la  liberté  à  la  communauté 
des  Maîtres  Jardiniers.  Un  édit  de  J776  avait  rendu  libre  l'exer- 
cice d'un  certain  nombre  de  petites  professions  :  jardiniers, 
bouquetières,  maîtres  de  danse,  vanniers,  etc.  Une  déclaration 
préalable  devant  le  lieutenant  de  police  suffisait  à  l'artisan  qui 
désirait  fonder  un  établissement.  Aux  bouquetières,  il  suffisait 
d'une  ((  lettre  de  regrat  »  pour  vendre  des  fleurs  natu- 
relles (3). 

Pour  les  jardiniers,  bien  qu'ils  ne  fussent  plus  liés  par  les 


(1)  Cette   communauté  est  la  seule  où  les  compagnons  puissent 
commercer  avec  les  Maîtres,  dit  le  Traité  de  la  Police. 

(2)  Savary,  Dictionnaire  du  Commerce  (article  jardinier). 
(.3)  Guide  des  m,archands,Y>.  173. 


j.74  NOTES   ET   MEMOIRES. 

obligations  de  leur  corporation,  il  est  à  croire,  cependant,  que 
par  suite  des  intérêts  communs  et  des  habitudes  acquises,  une 
sorte  de  société  fraternelle  persista  jusqu'à  la  Révolution. 

On  voit  en  effet  dans  les  collections  une  élégante  adresse  de  la 
fm  du  siècle  dernier,  d'un  sieur  Regnault,  jardinier-fleuriste  du 
roi,  rue  du  Faubourg-du-Roule,  61,  qui  s'intitule  «  Doyen  des 
jardiniers  de  Paris  depuis  l'édit  de  1776  ». 

Certes  l'Horticulture  moderne  ne  ressemble  guère  au  jardi- 
nage pratiqué  par  les  Maîtres  Jardiniers  ;  mais  comme  tous  les 
arts,  avant  d'arriver  à  la  période  scientifique,  ne  devait-elle  pas 
traverser  de  longs  siècles  d'enfance  remplis  par  l'empirisme  et 
les  préjugés?  Et  n'est-ce  pas  grâce  aux  efforts  de  ces  nombreuses 
générations  d'anciens  horticulteurs  que  le  progrès  s'est  accompli 
peu  à  peu?  Ils  furent  nos  premiers  Maîtres  et  à  ce  titre  nous 
devions  accorder  un  souvenir  à  leur  antique  corporation  qui 
semble  revivre  sous  la  forme  moderne  de  nos  syndicats  de  jardi- 
niers et  de  nos  sociétés  d'Horticulture. 


Notice  nécrologique  sur  M.  Célestin  Debray  (I), 
par  M.  DoRMOis. 

Le  26  décembre  dernier,  notre  comité  de  l'industrie  a  eu  la 
douleur  de  perdre  subitement,  à  l'âge  de  soixante-sept  ans,  un 
de  ses  plus  anciens  membres  :  M.  Debray,  Célestin,  constructeur, 
fabricant  de  pompes  et  d'appareils  d'arrosage.  Membre  de  la 
Société  nationale  d'Horticulture  et  du  comité  de  l'industrie, 
depuis  1863,  il  était  l'un  des  plus  assidus  à  nos  séances  et  à 
nos  travaux.  Travailleur  des  plus  courageux,  après  avoir  fait 
son  service  militaire  dans  le  32®  de  ligne,  il  avait  fondé  sa  mai- 
son en  1 857  ;  il  fît  de  nombreux  perfectionnements  aux  appareils 
d'arrosage;  il  inventa  notamment  une  pompe  à  double  effet 
qu'il  fît  breveter. 

n  obtint  un  très  grand  nombre  de  récompenses  aux  exposi- 
tions  universelles  d'Horticulture   de  Paris,  des  départements, 

(1)  Déposé  dans  la  séance  du  23  janvier  1896. 


l'importation    des    légumes    et   des   fruits   en    ANGLETERRE.     175 

des  concours  régionaux  et  comices,  soit  240  médailles,  prix 
d'honneur,  médailles  d'or  et  d'argent.  Son  existence  fut  rude; 
c'est  à  force  de  travail,  d'intelligence  et  d'ordre  qu'il  parvint  à 
élever  une  nombreuse  famille  et  à  occuper  uue  place  honorable 
dans  son  industrie. 

Ses  collègues  du  comité  regrettent  en  lui  un  ami  sincère  et 
un  zélé  travailleur. 


L'Importation  des  légumes  et  des  fruits  en  Angleterre, 
par  MM.  D.  Bois  et  G.  Gibault  (1). 

Il  a  été  publié,  dans  le  Bulletin  de  Kew,  numéro  de  décem- 
bre 1895,  une  note  ayant  pour  titre  Cultivaiion  of  vegetahles^  des 
plus  instructives  en  ce  sens  qu'elle  montre,  à  l'aide  de  documents 
officiels,  la  place  qu'occupent  sur  les  marchés  de  l'Angleterre, 
les  légumes  et  certains  fruits  de  provenance  étrangère  et  dont 
une  partie  est  tirée  de  la  France. 

Nous  donnons  ci  après  un  résumé  de  cette  intéressante  étude 
de  statistique  dont  nous  recommandons  la  lecture  en  entier  aux 
personnes  que  les  questions  de  commerce  extérieur  préoccupent 
particulièrement. 

D'après  les  documents  officiels,  il  résulte  que  l'importation  des 
végétaux  alimentaires  étrangers  augmente  considérablement  en 
Angleterre  depuis  quelques  années. 

En  1894,  il  a  été  importé  : 

Oignons 19.126.000  de  francs. 

Pommes  de  terre 25.752.275  — 

Végétaux  divers  non  spécifiés  .    .    .  27.269.250  — 

Pommes 34.735.525  -^ 

Poires 10.282.900  — 

Prunes    .    ; 7.552.625  — 

En  1875^  l'importation  des  Oignons  s'élevait  seulement  à  huit 
millions  de  francs.  La  plus  grande  partie  vient  d'Egypte,  d'Espa- 
gne et  de  Hollande.  La  France  en  a  expédié  pour  2,254,050  fr. 
en  1894.  Il  est  à  noter  que  l'importation  des  Oignons  de  Hollande, 

(1)  Déposé  le  13  février  1896. 


176  NOTES    ET    MÉMOIRES. 

autrefois  la  plus  considérable,  est  en  décroissance  marquée, 
pendant  que  les  expéditions  de  France,  d'Espagne,  d'Allemagne 
et  surtout  d'Eg3'pte  augmentent  sensiblement. 

La  culture  de  TOignon  était  autrefois  avantageuse,  en  Angle- 
terre, mais  depuis  les  trois  dernières  années  les  prix  sont  tombés 
si  bas,  par  suite  de  cette  concurrence  étrangère,  que  les  produc- 
teurs ont  beaucoup  perdu,  surtout  en  1894.  Les  Pommes  de  terre 
étaient  aussi  jadis  une  importante  source  de  gains  pour  les  jar- 
diniers anglais  qui  cultivaient  les  variétés  hâlives;  aujourd'hui, 
ils  ne  peuvent  lutter  contre  les  envois  d'Algérie,  de  France,  de 
Portugal,  de  Malte,  etc.,  qui  menacent  également  de  nuire  aux 
producteurs  des  îles  de  la  Manche  ;  ceux-ci  ne  commencent  à 
fournir  les  marchés  anglais  que  vers  la  première  semaine  de 
mai.  En  1894,  la  France  a  expédié  en  Angleterre,  pour  une 
somme  de  7,086,350  francs  de  Pommes  de  terre.  En  1875,  Tim- 
portation  de  végétaux  divers  non  spécifiés  dans  les  statistiques 
officielles  s'élevait  seulement  à  3,303,100  francs  ;  en  1891,  elle 
était  de  plus  de  27  millions.  Ces  légumes  sont  surtout  des  Pois, 
Haricots,  Laitues  et  autres  salades.  Choux-fleurs,  Epinards, 
Radis  et  Navets.  Le  Danemark,  la  Hollande,  TEspagne,  le  Por- 
tugal^ Madère^  les  îles  Canaries,  mais  principalement  la  France, 
dont  les  envois  s'élevaient  à  8,638,250  francs  en  1894,  sont  les 
pays  producteurs. 

L'Asperge  était  autrefois  une  bonne  source  de  revenus  dans 
certaines  contrées  d'Angleterre,  mais  les  importations  de  Tou- 
louse, de  Dijon,  de  Paris  et  de  l'Espagne  rendent  cette  culture 
bien  moins  profitable.  Le  Concombre  donnait,  il  y  a  quelques 
années,  des  profils  considérables,  aujourd'hui  on  les  apporte  de 
Hollande  en  si  grande  quantité  et  à  si  bas  prix  que  les  maraî- 
chers de  la  Grande-Bretagne  renoncent  à  les" cultiver.  Les  Radis 
étaient  aussi  très  avantageux,  maintenant,  ils  sont  envoyés 
abondamment,  de  février  à  avril,  de  Paris,  Saint-Malo  et  des  îles 
de  la  Manche  et  devancent  complètement  les  produits  anglais 
plus  tardifs.  Enfin  on  importe  encore  de  Hollande,  sur  une  large 
échelle,  les  Betteraves  et  les  Choux  rouges  pour  conserves  qui 
étaient  récemment  très  profitablement  cultivés  en  Angleterre. 

Les  Pommes  viennent  surtout  des  Etats-Unis  et  du  Canada; 


SUR    LE    DOMAINE    DU    VAL.  177 

les  Poires  et  les  Prunes,  de  la  France.  Les  maraîchers  anglais 
ont  encore  à  lutter  contre  la  concurrence  de  la  grande  culture. 
Les  fermes  situées  près  des  voies  ferrées  consacrent  de  plus  en 
plus  une  partie  de  leurs  terres  à  la  production  de  Choux,  Pois  à 
écosser,  Fèves  et  Navets,  pour  l'approvisionnement  des  marchés. 
Une  grande  partie  des  légumes  importés  sont  des  primeurs, 
mais  la  précocité  sur  les  produits  anglais  n'est  pas  la  cause 
unique  de  celle  concurrence  désastreuse,  puisque  les  chiffres  les 
plus  élevés  des  importations  se  trouvent  en  juin,  juillet  et  août. 
D'après  le  «  Board  of  Agriculture  »  (Ministère  de  l'Agriculture), 
les  causes  d'un  pareil  état  de  choses  seraient:  1°  le  loyer  trop 
élevé  des  terres;  2°  la  répugnance  de  plus  en  plus  grande  des 
femmes  pour  le  travail  de  la  terre;  3°  les  tarifs  excessifs  des  che- 
mins de  fer,  pour  les  petits  envois  de  marchandises;  4°  le  manque 
de  connaissances  techniques. 


RAPPORTS 


Sur  le  domaine  du  Val  et  les  cultures  de  M.  Jean  Sallier, 

JARDINIER-EN-CHEF, 

par  M.  Georges  Truffaut,  rapporteur. 

Sur  la  demande  de  M.  Jean  Sallier,  jardinier-en-chef  du  châ- 
teau du  Val,  propriété  de  M.  le  comte  de  Reinach-Genac,  la  So- 
ciété nationale  d'Horticulture  décida  qu'une  commission  irait 
visiter  ses  cultures. 

Le  5  septembre  1895,  cette  commission  nombreuse  ayant  élu 
comme  président  M.  Gharles  Joly,  vice-président  de  la  Société 
nationale  dHorticulture,  et  M.  Georges  Truffaut,  rapporteur, 
accompagnée  de  quelques  amis  de  M.  Sallier,  se  réunissait  au 
Val,  près  de  Saint-Germain-en-Laye  (Seine-et-Oise). 

Le  domaine  du  Val  est  situé  perpendiculairement  et  à  l'extré- 
mité ouest  de  la  terrasse  de  Saint-Germain,  dont  il  est  séparé 
par  la  route  conduisant  de  Saint-Germain,  à  travers  la  forêt,  au 

12 


178  RAPPORTS. 

village  de  Carrières-sous-Bois.  La  propriété  qui,  avec  ses  diverses 
dépendances  occupe  près  de  25  hectares,  se  trouve,  pour  la  por- 
tion principale  sur  une  croupe  surplombant  et  contournant  le 
village,  et  qui  monte  en  pente  douce  jusqu'à  la  forêt.  Les  reliefs 
naturels  ont  été  fortement  modifiés  par  la  création  du  parc,  les 
changements  de  niveau  ont  été  exagérés  en  beaucoup  de  points, 
et  on  a  pu  se  servir  d'anciennes  exploitations  de  carrières  pour 
produire  des  petits  ravins  artificiels.  Le  sol,  silico-argilo-calcaire, 
est  d'une  fertilité  médiocre;  peu  épais  sur  beaucoup  de  points, 
il  repose  sur  un  sous-sol  calcaire  siliceux  marneux  dur.  Immé- 
diatement au-dessous  se  trouvent  de  puissantes  assises  de  cal- 
caire marin.  L'exploitation  de  ces  couches  de  calcaire  fut  la 
cause  de  l'origine  même  du  nom  du  pays  et  en  quelques  rares 
endroits,  enfin,  affleurent  le  sable  siliceux  et  l'argile  plastique. 

Les  pelouses  ont  été  créées  sur  des  parties  déboisées.  Réguliè- 
rement arrosées,  elles  sont  vastes  et  assez  belles;  les  plantations 
n'ont  pas  été  très  importantes,  et  les  essences  variées  de  la  forêt 
de  Saint-Germain  constituent  presque  à  elles  seules  les  bou- 
quets d'arbres. 

Nous  avons  remarqué  comme  particulièrement  intéressants 
un  beau  Cladrastis  iinctoria  (Virgilia),  un  énorme  Ailantus 
g/andulosa,  plus  que  centenaire,  de  5  mètres  de  circonférence, 
des  Thuyopsis  borealis,  Cedrus  deodara^  C.  Libani^  un  beau  Tilia 
argentea^  Wellingtonia  gigantea  et  Abies  Pinsapo.  En  raison 
même  de  la  nature  du  sol,  le  verger  ne  produit  que  très  diffici- 
lement de  beaux  Poiriers  et  Pommiers;  par  contre,  les  arbres  à 
noyau,  Abricotiers,  Pruniers,  Amandiers,  Pêchers  y  viennent 
assez  bien,  ainsi  que  la  Vigne  dont,  au  moment  de  notre  pas- 
sage, nous  avons  pu  admirer  de  beaux  produits. 

La  propriété  du  Val  était  autrefois  enclavée  dans  les  domaines 
de  la  couronne  de  France.  C'est  sous  Henri  IV  que  l'on  com- 
mença à  connaître  le  Val  ;  c'était  à  cette  époque  un  pelit  pavil- 
lon couvert  de  tuiles  qui  servait  d'abri  pour  les  chasseurs 
égarés.  Henri  IV  l'embellit,  puis  fît  abattre  une  partie  des  hautes 
futaies  qui  l'entouraient  alors  pour  démasquer  la  vue  qui  plonge 
à  cet  endroit  largement  sur  la  vallée  de  la  Seine.  Louis  XIV  ai- 
mait beaucoup  ce  site,  et  remplaça  le  pavillon  par  un  coquet 


SUR   LE    DOMAINE    DU    VAL.  179 

château,  dont  les  plans  furent  dressés  par  Mansart.  Son  cachet 
particulier  est  d'être  sans  étage;  il  domine  le  parc  d'un  côté  et 
communique  par  une  belle  cour  d'honneur,  entourée  de  com- 
muns, directement  avec  une  des  routes  de  la  forêt.  Louis  XIV  en 
fît  le  lieu  de  rendez-vous  de  ses  somptueuses  chasses,  et  là, 
comme  au  château  des  Loges  il  aimait  à  recevoir  sa  cour  de 
favorites. 

Le  parc,  qui  fut  pris  sur  la  forêt  et  tracé  à  la  française,  était  à 
cette  époque  loin  d'être  remarquable.  Nous  citerons  parmi  les 
propriétaires  qui  ont  eu  la  jouissance  de  ce  beau  domaine  le 
maréchal  de  Beauveau,  puis  la  princesse  de  Poix.  Mais  le  Val 
fut  surtout  modifié  par  M'"^  H.  Fould  qui,  vf^rs  1857  et  1858, 
commença  à  restaurer  le  château  et  à  changer  le  plan  primitif 
et  le  style  du  parc.  Elle  embeUit  beaucoup  les  jardins,  et  grand 
amateur  de  plantes,  leur  consacra  un  palais  digne  d'elles;  le  jar- 
din d'hiver  du  Val  est,  en  effet,  une  des  belles  constructions  mé- 
talliques de  serres  de  TEurope.  Il  faut  bien  dire  ici  que  ces 
améliorations  ont  été  en  grande  partie  dues  à  Tiniliative  et  à 
l'intelligence  du  dévoué  jardinier  de  M™^  Fould,  M.  Sallier,  qui 
consacra,  on  peut  le  dire,  sa  vie  à  régler  et  à  agrémenter  le  do^ 
maine.  Actuellement  le  Val  appartient  à  M.  le  comte  de  Rei- 
nach-Genac  qui  continue  dignement  la  tradition  des  proprié- 
taires par  diverses  constructions,  entre  autres  une  splendide  ter- 
rasse dominant  le  potager,  et  la  création  de  ponts  facilitant  les 
communications  avec  la  forêt. 

Au  point  de  vue  de  la  disposition  d'ensemble,  le  parc  du  Val 
est  distribué  d'une  heureuse  façon;  on  peut  distinguer  deux 
parties  bien  nettement  tranchées,  la  partie  haute  et  la  basse,  qui 
sont  bien  reliées  par  des  chemins  curvilignes. 

Les  futaies  de  la  forêt  de  Saint-Germain  encadrent  parfaite- 
ment la  partie  supérieure  qui,  simplement  bordée  de  sauts  de 
loup,  n'arrêtant  pas  la  vue  du  visiteur,  semble  avoir  une  éten- 
due de  beaucoup  supérieure  à  la  réalité.  Le  château  est  placé 
perpendiculairement  au  grand  axe  du  domaine,  les  surfaces  ga- 
zonnées  déclives  qui  s'étendent  devant  sa  façade  augmentent  la 
perspective  et  les  percées  ménagées  dans  les  bouquets  d'arbres 
de  ceinture,  permettent  à  la  vue  de  s'étendre  jusqu'aux  collines 


i80  RAPPORTS. 

de  Sannois  et  d'Argenteuil.  Sur  la  pelouse  principale,  nous  avons 
particulièrement  admiré  un  énorme  massif  en  forme  d'étoile  à 
huit  branches  au  centre  fortement  relevé,  entièrement  planté  en 
Géranium  Néron.  Le  coloris  rouge  intense  de  cette  masse  de 
fleurs  sur  le  fond  vert  des  arbres  était  du  plus  brillant  effet. 
Partout  nous  avons  admiré  des  combinaisons  florales  heureuses 
dans  les  corbeilles  qui,  semées  de  place  en  place,  décorent  le 
parc.  Nous  citerons  le  mélange  d'Ageralum,  à!Abut'don  Thomp- 
soni  et  de  Salvia,  les  cordons  de  Coleus,  Bégonia  variés  et 
Achyranlhes,  des  massifs  de  Montbrelia,  bordés  de  mosaïque,  et 
notre  cadre  ne  suffirait  pas  si  nous  voulions  entrer  dans  plus  de 
détails  à  ce  sujet. 

Mais  il  semble  difficile  de  quitter  cette  terrasse  du  château, 
que  nous  avons  pris  comme  point  d'observation,  sans  regarder 
avec  plaisir  la  décoration  florale  des  appartements.  Un  superbe 
-Carludovica  palmata,  dans  une  large  potiche  de  Chine,  emplis- 
sait presque  un  vestibule.  Parmi  d'autres  plantes  nombreuses, 
dans  un  coin  du  salon,  nous  trouvons  le  beau  Cypripedium  Domi- 
nyanum,  et  partout  en  profusion  des  Panicum  variegatum  je- 
tant une  note  brillante  sur  le  fond  sombre  des  Palmiers. 

Une  allée  circulaire  carrossable  entoure  la  grande  pelouse 
principale.  Un  des  plus  jolis  sites  est  celui  qu'offre  la  vaste  pièce 
d'eau  creusée  dans  la  partie  haute  du  parc.  Elle  est  bien  en 
rapport  avec  son  cadre,  et  sert  en  même  temps  de  réservoir 
d'eau.  Avant  son  exécution,  l'eau,  manquait  dans  cette  zone  du 
parc,  et  M'^^  FouUl  fit,  à  grand  frais,  établir  en  1856,  à  plus 
d'un  kilomètre  et  demi  de  distance,  sur  le  bord  de  la  Seine,  une 
machine  à  vapeur  de  30  chevaux  qui  sert  exclusivement  à  éle- 
ver l'eau  pour  le  Yal.  Une  conséquence  de  ces  travaux,  fut  l'uti- 
lisation artistique  de  l'un  des  petits  ravins  inférieurs.  On  y 
établit  des  enrochements  artificiels,  très  naturellement  disposés, 
abritant  une  grotte,  et  les  eaux  jaillissantes  et  rebondissantes 
dans  ce  coin  bien  ombré  produisent  le  plus  heureux  effet. 

L'allée  de  ceinture  nous  fait  passer  devant  une  faisanderie  et 
une  vacherie,  et  nous  avons  encore  Toccasion  d'admirer  de 
belles  corbeilles  de  Bégonia  Vernon  et  variés.  Mais  en  conti- 
nuant nous  arrivons  à  dominer,  d'une  belle  terrasse  à  balus- 


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182  RAPPORTS. 

Irades  bien  ombrée,  le  jardin  fruitier  et  potager  qui  occupe  une 
grande  surface  ;  au  delà  la  vue  s'étend  fort  loin. Pour  donner  une 
idée  de  l'extension  des  cultures  de  primeurs,  nous  dirons  seule- 
ment que  nous  avons  vu  plus  de  3,000  Fraisiers  en  pots,  cultivés 
en  vue  d'obtenir  des  fruits  se  succédant  durant  tout  le  printemps. 
Une  serre  à  Vigne  adossée  à  un  mur  présentait  une  magnifique 
récolte  de  Black  Hamburg.  Et  ce  qui  frappa  surtout  les  membres 
de  la  commission,  c'était  la  propreté  si  grande  et  l'ordre  qui 
régnait  dans  tous  les  carrés  de  culture,  résultats  cependant  diffi- 
ciles à  obtenir  avec  un  nombre  presque  insuffisant  de  jardiniers. 
Après  avoir  passé,  en  suivant  une  sinueuse  allée  qui  nous 
ramenait  peu  à  peu  vers  la  partie  basse  de  la  propriété  devant 
un  joli  chalet,  bien  serti  dans  un  coin  difficilement  utilisable 
cependant,  où  les  angles  rentrants  et  les  pentes  inverses  se  con- 
trarient, nous  trouvâmes  presque  à  fimproviste  le  grand  jardin 
d'hiver. 

S'il  est  un  effet  que  le  créateur  du  plan  ait  semblé  chercher, 
ce  sont  les  surprises  et  les  variétés  d'aspect;  les  points  de  vue, 
cependant,  sont  importants  et  nombreux,  mais  des  vallonne- 
ments habiles  ont  servi  à  souhait,  dans  ce  sens,  les  architectes 
de  jardin. 

Le  grand  jardin  d'hiver  affecte  la  forme  d'un  parallélo- 
gramme. Une  grande  galerie  circulaire  l'entoure  et  en  est  sépa- 
rée par  un  vitrage  vertical;  il  y  a  là  dans  la  galerie  près  de 
400  Camellia  en  pleine  terre,  encore  de  toute  beauté.  L'hiver  on 
rentre  de  magnifiques  AznJea  qui  sont  répartis  le  long  des  che- 
mins d'accès  en  été.  Le  centre  de  cette  belle  serre,  qui  couvre 
une  superficie  de  834  mètres  sur  une  hauteur  de  17  mètres,  est 
occupé  par  une  large  pelouse  de  Selaginelln  denticulata;  quatre 
groupes  importants  des  plus  belles  plantes  des  régions  tropi- 
cales y  sont  distribués.  Les  Palmiers  sont  dignement  représen- 
tés par  un  splendide  Sahal  iwibraculifera,  les  Phœnix  senega- 
lensis,  Caryoia  énormes,  Ceroxylon  niveum,  Latania  borbonica 
desAttalea,  des  Chama?dorca,  Chamxrops  staiiracatuha,  Thrinax 
argentea  sont  les  plus  remarquables.  Parmi  les  Gycadées  on 
voit  surtout  le  Zamia  caffra  de  3  mètres  de  hauteur,  Dioon  edule, 
Encephalartos    Alstensteini^    Zamia    mexicana    et  Z.  glauca. 


SUR    LE    DOMAINE    DU    VAL.  183 

Nous  avons  vu  avec  plaisir  les  Areca  sapida  et  Pandaniis  f'urca- 
tus  qui  donnèrent  là,  pour  la  première  fois,  des  fruits  fertiles  en 
Europe. 

Les  Ficus  elastica,  de  plus  de  15  mètres  de  hauteur,  avec, 
leurs  longues  racines  adventives,  intéressèrent  aussi  vivement 
nos  collègues  qui  trouvaient  tous  des  plantes  rares  et  méri- 
tantes habilement  distribuées  parmi  les  spécimens  de  grande 
dimension.  Nous  citerons  les  Corynocarpus  lœvigatus,  une  foule 
de  Broméliacées  intéressantes,  un  splendide  Theoph7^asta  Impe- 
rialis,  des  Rhopala  et  de  très  nombreuses  Aroïdées.  Un  ruis- 
seau décrivant  de  gracieux  méandres  entre  les  Sélaginelles 
et  bordé  de  quelques  Fougères  arborescentes  produit  le  plus 
gracieux  effet. 

L'impression  résultant  de  ce  bel  ensemble  et  cette  luxuriante 
végétation,  était  une  vive  admiration  pour  l'homme  qui  a  su  si 
bien  distribuer  et  cultiver  les  nombreux  végétaux  qui  y  croissent. 
En  continuant  notre  route,  en  suivant  un  chemin  bordé  de 
beaux  Agave^  nous  arrivâmes  bientôt  à  dominer  un  important 
groupe  de  constructions.  Sur  un  mur  de  terrasse  s'adosse  une 
serre  coupée  par  deux  pavillons,  et  qui  ne  mesure  pas  moins  de 
iOO  mètres  de  longueur. 

En  la  parcourant,  trop  rapidement  malheureusement,  nous 
avons  pu  admirer  de  splendides  Fa/ioJa,  entre  autres,  le  superbe 
Vanda  Loivi,  qui  montrait  à  ce  moment  cinq  longues  tiges  à 
fleurs.  Dans  le  même  compartiment  se  trouvaient  des  Nepenthes 
aux  nombreuses  ascidies,  et  le  rare  Pandanus  Pancherl. 

Les  gradins  des  autres  pavillons  étaient  garnis  de  nombreux 
Coleus  qui  formaient,  par  l'association  de  diff*érentes  variétés, 
de  longues  mosaïques,  puis  des  Bégonia  Rex.  Une  serre  à  Vignes 
était  remplie  de  beaux  Pélargoniums  en  fleurs,  et  on  y  voyait 
aussi  un  Testudinaria  elephantipes  et  un  Dammara  orientalis. 

Deux  serres  hollandaises  sont  disposées  parallèlement  à  la 
serre  adossée,  elles  sont  séparées  et  encadrées  par  des  pelouses 
garnies  de  belles  corbeilles  où  nous  avons  pu  admirer  l'associa- 
tion des  Nicotiana  colossea,  avec  des  Ahutilon  Thompsoni  et  des 
Salvia  Ingénieur  Clevenad. 

Ces  serres  contiennent  une  foule  de  jolies  plantes,  surtout  utili- 


J84  RAPPORTS. 

séespourla  décoration  des  appartements.  On  y  voit  aussi  une  belle 
collection  de  Broméliacées  et  des  Theophrasta  remarquables. 

C'était  à  ce  moment  qu'allait  se  terminer  notre  longue  et  !;i 
intéressante  visite,  nous  étions  arrivés  auprès  de  la  demeure  de 
M.  Sallier,  joliment  enguirlandée  d'Aristoloches. 

Le  président  de  votre  commission  remercia  vivement  M.  J, 
Sallier  de  son  aimable  accueil  et  de  labelle  réception  qu'il  avait 
faite  à  vos  délégués. 

Il  convient  de  dire,  en  effet,  que  M.  Sallier  avait  voulu  faire 
coïncider  l'anniversaire  de  la  soixantième  année  de  sa  vie  horti- 
cole avec  la  réunion  de  nombre  de  ses  amis.  Avant  la  visite  du 
domaine  il  nous  avait  convié  à  un  splendide  repas,  offert  dans 
le  meilleur  hôtel  de  Carrières-sous-Bois.  M.  le  maire  de  Car- 
rières assistait  à  ce  déjeuner  qui  réunissait  autour  de  M.  Jean 
Sallier  et  de  son  fils,  le  sympathique  horticulteur  parisien, 
MM.  Bauer,  Boizard,  Billard  Arthur,  Cappe  père,  Chouvet, 
Clerc,  Couturier,  maire  de  Bougival,  Férard,  Gravereau,  Ch. 
Joly,  J.  Leroy,  Leclerc,  Martinet,  Paillet  fils,  Page,  Pelletier, 
Savoye,  Truffaut  Georges,  Vacherot,  Welker  père  et  Zani. 

Au  dessert,  dans  une  improvisation  pleine  d'humour,  notre 
sympathique  amphitryon  nous  avait  avoué  que  le  but  de  cette 
réunion  était  de  retrouver  non  seulement  des  amis  qui  lui  sont 
chers,  mais  des  témoins  qui  certifieront  que  lâge,  qui  avance  im- 
pitoyablement en  égrenant  malheureusement  nos  doyens,  ne 
l'empêchait  pas  de  continuer  l'œuvre  de  sa  vie,  l'amélioration 
et  l'embellissement  du  beau  domaine  confié  à  ses  soins. 

Les  meuibres  de  votre  commission  ont  été  unanimes,  et  je 
suis  leur  interprète  auprès  de  la  Société,  à  désirer  qu'une  récom- 
pense d'une  valeur  exceptionnelle  soit  décernée  à  notre  vaillant 
doyen,  M.  Jean  Sallier  qui,  depuis  trente-cinq  ans,  n'a  pas  cessé 
d'embellir  et  d'améliorer  le  beau  domaine  confié  à  ses  soins,  au 
plus  grand  profit  de  notre  art.  C'est  ainsi,  du  reste,  qu'il  a 
acquis  cette  réputation  si  justifiée  de  personnifier  le  bon  culti- 
vateur aimant  ses  plantes  pour  elles-mêmes^  et  le  plus  intelli- 
gemment dévoué  des  jardiniers. 


COMPTE  RENDU  DE    L'eXPOSITION   d'hORTICULTURE  DE   CAEN.      185 


COMPTES  RENDUS  D'EXPOSITIONS 


Compte  rendu  de  l'exposition  d'horticulture  de  Caen, 
par  P.  QuENAT,  délégué  (1). 

La  société  d'Horticulture  de  Caen  et  du  Cavaldos,  une  des 
plus  anciennes  de  France,  ayant  célébré  le  50«  anniversaire  de 
sa  fondation  en  1885,  tenait  sa  59^  exposition  d'Hurticulture 
le  7  novembre  dernier  jusqu'au  10  inclus.  Cette  exposition, 
plus  spéciale  aux  Chrysanthèmes  et  aux  fruits,  avait  lieu  dans 
les  salles  de  l'Hôtel  de  Ville,  parfaitement  aménagées  à  cet  effet, 
sous  la  direction  des  membres  du  bureau,  et  notamment  de 
M.  Augis,  fils  du  sympathique  jardinier-en-chef  du  jardin  bota- 
nique de  la  ville,  à  qui  fut  attribuée  une  médaille  d'aigent  pour 
cette  belle  installation. 

Le  jury  était  ainsi  composé  de  : 
MM.    Hérou,  Président  de  la  Société  d'Horticulture  de  la  Seine- 
Inférieure; 
Gauchepin,    président  de    la   Société    d'Horticulture   de 

Bernay ; 
Léon  Bessière,  président  de  la  Société  d'Horticulture  de 

Lisieux; 
Epinette,  président  de  la  Société  d'Horticulture  d'Alençon  ; 
Roux,  président  de  la  Société  d'Horticulture  du  Havre; 
Thomin,  président  de  la  Société  d'Horticulture  de  Cher- 
bourg; 
Cabourg,  président  de  la  Société  d'Horticulture  d'Elbœuf; 
Tanquerel,    secrétaire   de    la   Société    d'Horticulture   de 

Bagneux  ; 
Crouville,   secrétaire  de  la  Société  d'Horticulture  de  Va- 

logne; 
Yéel,  délégué  de  la  Société  de  Pont-Lévèque. 

(1)  Déposé  le  26  décembre  1895. 


186  COMPTE  RENDU 

Et  de  votre  délégué,  qui,  par  déférence  pour  la  Société  natio- 
nale d'Horticulture  de  France,  fut  nommé  président  du  jury. 
En  raison  de  l'importance  de  Texposition  qui  occupait  deux 
grandes  salles  de  THôtel  de  Ville,  l'une  affectée  aux  Chrysan- 
thèmes et  plantes  diverses;  l'autre,  au  contraire,  plus  spéciale- 
ment aux  fruits  et  légumes,  le  jury  dut  se  diviser  en  deux  sec- 
tions. Les  Chrysanthèmes,  tant  en  pots  qu'en  fleurs  coupées, 
étaient  en  grand  nombre  et  dignement  réprésentés.  Au  centre 
de  la  grande  salle  spéciale,  se  trouvaient  trois  magnifiques 
massifs  de  plantes  en  pots  d'une  belle  culture,  appartenant  à 
M.  Rosette,  horticulteur  grainetier  à  Caen,  qui,  à  l'unanimité  du 
jury,  obtint  le  grand  prix  d'honneur,  consistant  en  un  objet 
d'art  offert  par  M.  Formigny  de  la  Londe,  président  de  la 
Société.  Le  même  exposant,  qui  avait,  en  outre,  une  belle  expo- 
sition de  Chrysanthèmes  en  fleurs  coupées  (JOO  variétés),  obte- 
nait une  médaille  de  vermeil.  Parmi  les  fleurs  en  pots  et  fleurs 
coupées  de  cet  exposant,  nous  avons  relevé  dans  les  nouveautés 
de  1895,  les  variétés  :  Amiral  Avellan,  Annamite  (Rozam), 
grande  fleur  jaune  de  chrome;  ^aômei  (Lacroix),  rouge  brique, 
revers  vieil  or;  M™®  C.  Ckampon  (Calvat),  rose,  centre  blanc 
crème;  M.  Demay  Taillandier  (Calvat)  incurvé,  japonais,  rouge, 
revers  bronzé;  Reine  d'Angleterre  (Calvat),  énorme,  récurvé, 
mauve,  revers  argenté,  etc. 

M.  de  la  Crouée,  propriétaire  amateur,  pour  des  Chrysan- 
thèmes en  pot,  obtenait,  à  titre  de  prix  d'honneur,  la  médaille 
de  vermeil,  offerte  par  M.  le  Ministre  de  l'Agriculture. 

M.  Calvat,  de  Grenoble,  semeur  avantageusement  connu,  avait 
envoyé,  en  fleurs  coupées,  des  semis  inédits,  parmi  lesquels 
nous  avons  relevé  les  noms  de  M.  R.  Oiven,  M^""  Maillefert, 
M.  René  de  Chezelles,  etc.;  il  obtint  pour  cette  exhibition,  une 
médaille  de  vermeil. 

Parmi  les  exposants  de  fleurs  coupées,  il  faut  aussi  citer, 
M.  Couillard,  amateur  à  Bayeux,  qui  avait  deux  lots,  un  de  100  va- 
riétés et  l'autre  de  25;  il  lui  fut  accordé,  pour  chacun  de  ces 
lots,  une  médaille  de  vermeil. 

M.  Lagrave,  propriétaire  à  Libourne,  obtenait  également  une 
médaille  de  vermeil  pour  un  lot  de  50  variétés. 


DE  l'exposition  d'horticultlre  de  caen.  187 

M.  Secourable,  fils,  horiiculteur  à  Caen,  qui  avait  exposé 
plusieurs  massifs  de  plantes  ornementales,  parmi  lesquelles, 
Areca,  Latania  borhonica^  Araucaria  excelsa  compacta,  etc.,  qui 
contribuaient  très  largement  à  Tornemenlation  de  la  salle  se  vit 
décerner,  à  l'unanimité,  une  médaille  d'or. 

Dans  la  cour  ou  jardin  de  l'Hôtel  de  Ville,  étaient  de  beaux 
lots  de  Conifères  et  arbustes  à  feuillage  persistant,  parmi  les- 
quels, deux  beaux  Lauriers  de  Portugal  pyramidal,  présentés 
par  M.  Letellier,  pépiniériste  à  la  Maladeie,  près  Caen;  la  mé- 
daille d'or  du  Conseil  général  lui  a  été  accordée  pour  l'ensemble 
de  cet  exposition. 

Dans  l'autre  grande  salle,  spécialement  affectée  aux  fruits  et 
légumes,  M.  Cassé,  propriétaire  amateur  à  Saint-Aubin  de 
Scellon  (Eure),  avait  une  très  belle  exposition  de  fruits  de  pres- 
soir, comprenant  sur  étiquettes  :  le  nom,  la  qualité,  l'époque  de 
la  floraison,  le  degré  de  fertilité,  l'époque  de  la  maturité,  le 
degré  de  vigueur,  enfin  la  densité  du  fruit  et  sa  richesse  en  tan- 
nin ;  celte  belle  présentation  lui  valut,  à  titre  de  prix  d'honneur, 
la  médaille  de  vermeil  offerte  par  la  Société  des  Agriculteurs  de 
France. 

M.  Laine,  horticulteur  à  Brionne,  pour  une  belle  collection 
de  fruits  de  table,  où  se  distinguaient  de  belles  Poires  Passe 
Crassanne  et  Doyenné  du  Comice,  était  récompensé  d'une 
médaille  de  vermeil. 

De  magnififfues  Raisins  envoyés  par  M.  Charmeux,  fils,  viti- 
culteur à  Thomery,  lui  valurent,  à  juste  titre,  une  médaille  de 
vermeil;  une  autre  médaille  de  vermeil  était  attribuée  à  M.  Piard, 
propriétaire  à  Cherbourg,  pour  l'envoi  de  beaux  Raisins  deserre. 

Les  légumes  étaient  dignement  représentés,  notamment  par 
un  magnifique  lot,  appartenant  à  M.  Rosette,  horticulteur  mar- 
chand de  graines  à  Caen,  qui  pour  ce  lot  de  100  variétés  bien 
étiquetées,  obtenait  la  médaille  d'or.  Une  médaille  de  vermeil 
fut  décernée  au  même  exposant,  pour  une  collection  de  Pommes 
de  terre,  annoncée  de  300  variétés;  une  autre  collection  de 
Pommes  de  terre,  présentées  par  M.  Daguet,  horticulteur  à  Pont- 
Authou  (Eure);  lui  valut  également  une  médaille  de  vermeil. 

Il  était  alloué  une  médaille  de  vermeil  à  M.  Quatravaux,  vice- 


188  COMPTE  RENDU 

président  de  la  Société,  pour  son  beau  lot  de  légumes;  une 
médaille  semblable,  récompensait  M.  Jules  Laurent,  horticul- 
teur à  Luc-sur-Mer,  et  M.  Dannebay,  jardinier  chez  M.  G.'ock  à 
Gresserons,  pour  leurs  lots  de  légumes. 

Dans  les  diverses  sections  se  rattachant  à  l'Horticulture,  il 
fut  attribué  une  médaille  de  vermeil  à  M.  Barette,  paysagiste  à 
Caen,  pour  l'ensemble  de  son  exposition  de  plans  de  jardins, 
mais  notamment  pour  l'apport  de  belles  pierres  de  roches,  dites 
spongieuses  et  pétrifiées;  toutes  spéciales  pour  construction  de 
rochers  de  serres,  et  jardins  d'hiver  et  surtout  en  considération 
de  ses  récompenses  antérieures. 

M.  Gomptet,  à  Gaen,  qui  avait  apporté  de  magnifiques  poteries 
artistiques  et  usuelles,  était  récompensé  pour  l'ensemble  de  son 
exposition  par  une  médaille  de  vermeil. 

M.  Delaunay,  de  Bernay,  qui  avait  une  belle  exposition  de 
coutellerie  horticole,  avait  obtenu  précédemment  une  médaille 
d'or;  cette  récompense  lui  était  confirmée  par  un  rappel  de 
médaille. 

Des  certificats  de  mérite  pour  semis,  ont  été  accordés  à 
M.  Galvat  de  Grenoble,  pour  ses  variétés  de  Ghrysanthèmes, 
fleurs  coupées,  dénommées  :  E.  Rosette,  Calvat^  Auslralian 
Gold,  Ma  perfection;  à  M.  Reyd<llet  de  Valence,  pour  ses  semis 
portant  les  n°^  306  et  414;  enfin,  à  M.  Ghantrier  de  Bayonne, 
pour  des  semis  nommés  :  Général  Mausser,  la  Tarentaise. 

Les  opérations  du  jury  terminées,  un  excellent  déjeuner  était 
offert  aux  jurés  et  au  bureau;  ensuite  quelques  membres  du 
jury,  sous  la  conduite  de  M.  Quatravaux,  vice-président  de  la 
Société,  allèrent  au  jardin  botanique  de  la  ville.  Bien  que 
l'ayant  visité  il  y  a  trois  ans,  nous  n'en  avons  pas  moins  admiré 
l'école  de  botanique,  les  serres  très  bien  agencées,  contenant  de 
belh'S  plantes  à  feuillage  et  une  collection  d'Orchidées,  en  beaux 
spécimens.  Malheureusement^  en  ce  moment,  les  plus  grandes 
plantes  à  feuillage  :  Palmiers,  Bananiers,  Gycadées,  etc.,  se 
trouvaient  remisées  sous  un  hangar  improvisé,  jusqu'à  l'achève- 
ment de  la  réfection  complète  d'une  des  grandes  serres,  dont  la 
construction  a  été  confiée  à  un  de  nos  plus  intelligents  construc 
teurs,  M.  Grenthe,  de  Pontoise. 


DE    l'exposition    DALEiNÇOA.  189 

Le  soir,  un  très  beau  banquet  avait  lieu  dans  la  salle  de  réu 
oion  d~es  sociétés  savantes  (petit  musée  de  tableaux),  où  les 
membres  du  jury,  le  bureau  de  la  Société,  et  divers  exposants 
étaient  réunis  sous  la  présidence  de  M.  Forrnigny  de  la  Londe, 
président  de  la  Société'.  Après  un  discours  sur  l'historique  de  la 
Société,  diverses  toats  ont  été  portés  au  Président  de  la  Répu- 
blique, à  la  presse  locale,  aux  exposants  et  aux  membres  du 
jury,  par  M.  le  secrétaire  général  de  la  Préfecture,  M.  de  Lon- 
gueniarre_,  secrétaire  général  de  la  Société,  etc.,  etc.  Je  ne 
terminerai  pas  ce  compte  rendu,  sans  remercier  ici,  l'honorable 
président,  M.  Formigny  de  la  Londe;  son  vice-président, 
M.  Quatravâux;  le  sympathique  secrétaire  général  M.  de  Lon- 
guemarre,  enfin  tous  les  membres  du  bureau  pour  la  façon 
vraiment  cordiale  avec  laquelle  les  membres  du  jury  ont  été 
accueillis. 

-^ ♦   ■ 

Compte  rendu  de  l'Exposition  d'Alençon, 
par  M.  Chemin. 

Messieurs, 

Délégué  par  le  conseil  de  la  Société  nationale  d'Horticulture 
de  France,  je  viens  vous  rendre  compte  de  l'exposition  de 
légumes,  fruits,  arbres  fruitiers,  Conifères  et  Chrysanthèmes, 
que  la  Société  d'Horticulture  de  l'Orne  a  tenue  à  Alençon  du  20 
au  24  novembre  1895,  sous  la  coupole  de  la  halle  au  blé  habi- 
lement aménagée  par  les  soins  de  M.  Lémée-Ilocheron,  hor- 
ticulteur à  Alençon,  auteur  du  plan  adopté  par  la  commission 
administrative. 

Le  jury  chargé  d'apprécier  les  produits  exposés  se  composait 
de  neuf  délégués,  envoyés  par  les  Sociétés  correspondantes  qui 
étaient  : 

M.  Chemin,  de  la  Société  nationale  d'Horticulture  de  France  ; 

M.  Semeut,  delà  Société  d'Horticulture  de  Seine-et-Oise; 

M.  Vidée,  de  la  Société  du  département  de  la  Seine-Inférieure  ; 


(1)  Déposé  le  26  décembre  1895, 


190  COMPTE   RENDU 

M.  Delangle,  de  la  Société  de  Caen  et  du  Calvados; 

M.  Ragot,  jardinier-chef  au  Jardin  des  plantes  du  Mans,  de  la 
Société  d'Horticulture  de  la  Sarthe; 

M.  Piel,  de  la  Société  d'Horticulture  de  l'arrondissement  de 
Pont-l'Evèque  ; 

M.  Denier,  de  la  Société  d'Horticulture  d'Ille-el-Vilaine; 

M.  Tralong,  de  la  Société  d'Horticulture  de  Lisieux; 

M.  Minier,  de  la  Société  d'Horticulture  d'Angers  et  du  Maine- 
et-Loire. 

Le  jury  s'est  constitué  immédiatement  en  nommant  voire 
représentant  comme  président  du  jury,  honneur  que  je  m'em- 
presse de  reporter  sur  notre  Société. 

M.   Minier  remplissait  les  fonctions  de  secrétaire. 

Ainsi  constitué,  le  jury  a  commencé  ses  opérations  sous  la  con- 
duite de  MM.  Gamond_,  secrétaire  général  ;  Croisé,  secrétaire- 
adjoint,  et  Fontaine,  trésorier. 

Disons  d'abord  que  l'exposition  présentait  un  magnifique 
aspect. 

Nous  sommes  entrés  en  fonctions  à  10  h.  1/2  en  suivant  le 
programme  qui  nous  était  indiqué. 

Voici  la  liste  des  récompenses  principales  : 

Légumes. 
M.  Fournage,  jardinier,  au  Merlerault  :  Grande  médaille  de 
vermeil. 

M.  Lefeuvre,  horticulteur,  à  Lonray  :  Grande  médaille  de 
vermeil. 

Arbres  à  fruits  et  Conifères. 

M.  Buisson,  pépiniériste,  à  Alençon  :  médaille  d'or. 

Fruits  de  table. 
M.  de  France,  propriétaire  à  Alençon  :  médaille  de  vermeil. 
M.  Captât,  maire  de  Damigny,  Vignes,  Raisins  et  vins  de  la 
Chine  et  du  Japon  :  diplôme  d'honneur. 

Concours  de  Chrysanthèmes. 
M.  Rosette,  horticulteur,  à  Caen  :  objet  d'art,  offert  par  M.  le 
Président  de  la  République,  avec  félicitations  du  jury; 


DK  l'exposition   DU   HAVRE.  191 

x\[.  LegLiernay,  propriétaire  à  Alençon  :  médaille  d'or,  offerte 
par  M.  le  Ministre  de  l'Agriculture  ; 

M.  Lefèvre,  horticulteur  à  Alençon  :  médaille  d'or,  offerte  par 
M.  le  comtede  Curial,  président  de  la  Société  ; 

M.  Poirier,  propriétaire  à  Alençon  :  médaille  de  vermeil, 
offerte  par  M.  le  comte  de  Lévis-Mirepoix,  député  de  l'Orne; 

M.  Lemée-Rocheron,  horticulteur  à  ^Alençon,  médaille  artis- 
tique, offerte  par  M.  Labbé,  sénateur  de  l'Orne. 

M.  Tellier,  horticulteur  à  Alençon  :  Grande  médaille  de  vermeil. 

M.  Du  Mesnil  de  Montehauveau,  propriétaire  à  Alençon, 
médaille  de  vermeil. 

Herbiers . 

M.  Lemée  (Ernest),  horticulteur  à  Alençon  :  médaille  de  vermeil. 

Prix  des  Dames  patronnesses. 
MM.  Lefèvre  et  Lemée-Rocheron,  médaille  de  vermeil. 

Plan  et  exécution  du  jardin^ 

M.  Lemée-Rocheron,  horticulteur  à  Alençon  :  Grande  médaille 
de  vermeil. 

Nos  opérations  terminées  à  cinq  heures  du  soir,  le  banquet 
traditionnel  réunissait,  avec  les  autorités  municipales  et  mili- 
taires, les  principaux  membres  de  la  Société  ainsi  que  les  expo- 
sants et  les  membres  dii  jury.  De  chaleureux  applaudissements 
ont  accueilli  le  discours  plein  de  cordialité  qu'a  prononcé  à  cette 
occasion  le  président  M.  le  comte  de  Curial. 

Notre  lâche  terminée,  nous  avons  quitté  avec  regret  la  ville 
d'Alençon  emportant  le  souvenir  du  bon  accueil  qui  nous  avait 
été  réservé. 


Compte  rendu  de  l'Exposition  du  Havre, 
par  M.  D.  Bois. 

Ayant  été   désigné    pour    représenter    la   Société   nationale 
d'Horticulture  de  France  à  l'exposition  de  Chrysanthèmes  qui 

(1)  Déposé  le  26  décembre. 


192  COMPTE    RENDU 

s'est  tenue  au  Havre,  je  me  suis  rendu,  le  samedi  9  novembre^ 
au  Cercle  Franklin,  à  l'tieure  indiquée  pour  la  réunion  du  jury. 

Les  jurés  étaient  : 

M.  Barbulé,  délégué  de  la  Société  d'Horticulture  et  de  Bota- 
nique du  centre  de  la  Normandie,  de  Lisieux  ; 

M.  Durand,  de  la  Société  progressive  d'Horticulture  et  de 
Botanique  de  Vernon; 

M.  Lafosse,  président  de  la  Société  d'Horticulture  de  Dieppe; 

M.  Le  Nourichel,  délégué  de  la  Société  d'Horticulture  de  Caen 
et  du  Calvados; 

M.  Loutreul,  délégué  de  la  Société  centrale  d'Horticulture  du 
département  de  la  Seine-Inférieure,  de  Rouen. 

M.  Léon  Mail,  secrétaire-adjoint  de  la  Société  pratique  d'Hor- 
ticulture de  l'arrondissement  d'Yvetot  fut  désigné  pour  remplir 
les  fonctions  de  secrétaire  et  la  qualité  de  délégué  de  notre 
grande  Société  me  valut  l'honneur  de  la  présidence. 

L'exposition  était  installée  dans  la  salle  des  fêtes  du  Cercle 
Franklin,  vaste  pièce  bien  éclairée  oii  les  lots  avaient  été  dis- 
posés avec  beaucoup  dégoût  par  M.  Victor  Planchenault,  horti- 
culteur au  Havre. 

Le  centre  de  la  salle  et  la  scène  étaient  occupés  par  des 
collections  comprenant  de  nombreuses  variétés  soumises  à  la 
culture  ordinaire,  mais  constituant  un  excellent  ensemble 
comme  choix  et  comme  présentation. 

En  avant  de  la  scène,  et  par  conséquent  bien  en  évidence, 
étaient  réunis  des  groupes  de  Chrysanthèmes  à  très  grandes 
fleurs,  remarquables  à  tous  les  points  de  vue  et  qui  ont  fait 
l'admiration  des  visiteurs. 

De  nombreux  lots  garnissaient  enfin  le  pourtour  de  la  salle, 
dont  l'aspect  général  était  des  plus  satisfaisants. 

Dans  une  salle  voisine  se  trouvaient  les  légumes  et  les  fruits, 
ces  derniers  surtout  très  abondants,  puis  les  fleurs  de  Chrysan- 
thèmes coupées. 

Cette  exposition  a  été  un  franc  succès  pour  la  Société  bota- 
nique et  horticole  du  Havre.  L'ensemble  des  plantes  présentées 
était  bon,  et  certains  lots,  absolument  hors  de  pair,  attiraient 
l'attention  autant  par  le  choix  des  variétés  qui  les  composaient 


DE    L  EXPOSITION    DU   HAVRE.  193 

que  par  la  perfection  de  leur  culture.  C'était  le  cas,  notamment, 
pour  les  présentations  de  M.  Liger  et  de  M.  Lecourtois. 

Les  fruits  de  table  étaient  nombreux  et  beaux.  Le  jury  a  con- 
staté en  outre  que  l'étiquetage  était  correct  et  d'autant  plus 
intéressant  que  la  plupart  des  exposants  avaient  eu  le  soir; 
d'indiquer  à  côté  du  nom  des  variétés,  la  qualité  des  fruits,  leur 
époque^  de  maturité,  etc.,  renseignements  précieux  pour  les 
amateurs  d'Horticulture  qui  profitent  des  expositions  pour 
prendre  des  notes. 

Les  fruits  à  cidre,  largement  représentés,  offraient  également 
un  étiquetage  très  soigné  comprenant  la  synonymie  des  variétés, 
l'époque  de  la  floraison  et  celle  de  la  maturité;  la  densité  du 
fruit;  sa  richesse  en  sucre  alcoolisable;  le  rendement  en  alcool; 
la  proportion  de  tannin;  l'acidité.  Les  lots  de  MM.  Guillemard 
et  Maille  ne  laissaient  rien  à  désirer  sous  ce  rapport. 

Principales  récompenses  accordées  : 

Chrysanthèmes  . 

Grand  prix  d'honneur;  vase  de  Sèvres  offert  par  M.  le  Pré- 
sident de  la  République  ;  M.  Liger,  jardinier  chez  M.  Gabain,  à 
Sainte-Adresse. 

Pour  la  plus  nombreuse  collection;  plantes  en  pots;  Médaille 
d'or  offerte  par  M.  le  Préfet  au  nom  du  département  et  prime  de 
1 00  francs  ;  M.  Lecourtois,  jardinier  chez  M™®  Boutillier,  à  Sainte- 
Adresse  ;  médaille  de  vermeil  offerte  par  M.  le  Préfet  au  nom  du 
département  et  une  prime  de  25  francs  ;  à  M.  Gh.  Fauquet  et  fils, 
horticulteurs  au  Havre. 

Pour  la  plus  belle  collection  de  iOO  variétés;  médaille  de 
vermeil  offerte  par  M.  le  ministre  de  l'Agriculture;  M.  Loisel, 
horticulteur  au  Havre;  médaillede  vermeil  offerte  par  la  Société; 
M.  Marical  fils^  horticulteur  au  Havre. 

Pour  la  plus  belle  collection  de  50  variétés;  médaille  de 
vermeil  'offerte  par  la  ville  du  Havre  ;  M.  Albert  Pineau  fils, 
horticulteux  au  Havre  ;  médaille  de  vermeil  offerte  par  la  Société  ; 
M.  Laliure,  jardinier  cher  MM.  Outrebon  à  Etretat. 

Pour  le  plus  beau  lot  de  50  variétés;  belle  culture;  Médaille 
d'or  offerte  parla  Société  et  prime  de  50  francs;  M.  Liger. 

13 


194  COMPTE   RENDU 

Pour  le  plus  beau  lot  de  2ô  variétés;  belle  culture;  Grande 
médaille  de  vermeil  offerte  par  la  Société;  M.  Liger. 

Fleurs  coupées;  grande  médaille  de  vermeil  offerte  par  la 
Société  ;  M.  Liger. 

POMOLOGIE. 

Prix  d'honneur;  objet  d'art  offert  par  la  Chambre  de 
commerce  ;  M.  T.  Mail,  pépiniériste  à  Bolbec. 

Pour  la  plus  nombreuse  collection  des  fruits  de  table;  grande 
médaille  de  vermeil  offerte  par  M.  J.  Siegfried,  député  ; 
M.  Irénée  Molin,  jardinier  chez  M™^  Hauser,  au  Havre. 

Pour  la  plus  belle  collection  de  Poilues  ;  médaille  de  vermeil 
offerte  par  la  ville  du  Havre  ;  M.  Riaux,  jardinier  chez  M.  Déro, 
au  Havre;  médaille  de  vermeil  offerte  par  la  Société;  M.  Baron, 
jardinier  au  château  de  Redon,  à  Bernières. 

Pour  la  plus  nombreuse  collection  de  Pommes  de  table;  médaille 
de  vermeil  offerte  par  la  Société;  M.  T.  Mail. 

Pour  la  plus  nombreuse  collection  de  Pommes  à  cidre  ;  grande 
médaille  de  vermeil  offerte  par  M.  Louis  Brindeau,  député; 
M.  Camille  Guillemard,  agriculteur  àManéglise;  médaille  de 
vermeil  offerte  par  la  Société  ;  M.  T.  Mail. 

Culture  maraîchère. 

Grande  médaille  de  vermeil  offerte  par  M.  Ca&imir-Périer, 
sénateur;  M.  Bénard,  jardinier  chez  M'^''  Napp,  au  Havre; 
médaille  de  vermeil  offerte  par  la  ville  du  Havre  ;  M.  Andrieux, 
jardinier  chez  M.  Lemarois. 

Une  grande  médaille  de  vermeil  offerte  par  la  ville  du  Havre 
a  été  décernée  à  l'unanimité  à  M.  Planchenault,  horticulteur  au 
Havre,  organisateur  de  l'exposition. 

A  deux  heures  et  demie  de  l'après-midi,  l'ouverture  de  l'Expo- 
sition a  eu  lieu  en  présence  de  M.  Salmon,  sous-préfet  du  Havre  ; 
de  M.  Gardye,  premier  adjoint,  qii  remplaçait  M.  Brindeau, 
maire,  absent;  de  MM.  Reine  et  Lavotte,  conseillers  municipaux  ; 
de  M.  Denis  Guillot,  conseiller  d'arrondissement;  de  M.  Candon, 
président  de  la  Société  d'Horticulture  et  de  Botanique  de 
l'arrondissement  du  Havre,  etc. 

Après  les  discours  d'usage,  le  cortège  officiel  a  parcouru  les 


DU  CONGRÈS  DE  LA  SOCIÉTÉ  POMOLOGIQUE  DE  FRANCE.   195 

salles  de  TexposiLion  pendant  que  la  musique  de  la  douane 
exécutait  plusieurs  morceaux  de  son  répertoire. 

En  somme  cette  exposition  était  digne  de  la  grande  cité 
havraiseet  son  succès  a  été  complet  grâce  aux  efforts  des  orga- 
nisateurs et  aux  généreux  donateurs  qui  ont  mis  de  nombreuses 
récompenses  à  leur  disposition.  Les  uns  et  les  autres  méritent 
les  plus  grands  éloges  pour  l'impulsion  qu'ils  donnent  ainsi  à 
l'Horticulture  dans  cette  région. 

En  terminant  ce  compte  rendu  sommai'e,  je  tiens  à  adresser 
mes  vifs  remerciements  à  nos  confrères  havrais  et  en  particulier 
à  M.  Gandon,  l'actif  président  de  la  Société  d'Horticulture  et  de 
Botanique,  pour  leur  excellent  accueil. 


Compte  rendu  du  Congrès  delà  Société  pomologique de  France  : 

37^  Session  ouverte  a  Versailles  le  23  septembre  1895, 

sous  les  auspices 

de  la  Société  d'Horticulture  du  département  de  Seïne-et-Oise, 

par  M.  Michelin,  délégué. 

Trois  délégués,  MM.  Croux,  Jamin  et  Michelin  ont  été  désignés 
pour  représenter  la  Société  nationale  d'Horticulture  de  France 
au  congrès  pomologique  de  l'année  1895  qui,  cette  année,  devait 
se  tenir  à  Versailles,  centre  des  plus  importants  de  culture  frui- 
tière, qui  n'avait  pas  encore  pris  son  tour  dans  le  roulement  des 
sessions  annuelles  qui,  depuis  trente-sept  ans,  portent  les  études 
de  l'association  sur  tous  les  points  de  la  France. 

La  séance  d'ouverture  eut  lieu  dans  la  salle  des  fêtes  de  l'Hôtel 
de  Ville,  le  23  septembre  1895,  à  dix  heures  du  matin,  sous  la 
présidence  de  M.  le  maire  de  la  ville  entouré  de  ses  adjoints,  de 
M.  le  colonel  Meinadier  président  et  des  autres  membres  du 
bureau  de  la  Société  d'Horticulture  locale. 

M.  le  Maire  souhaite  la  bienvenue  à  toutes  les  personnes  qui 
composent  l'assemblée  et  M.  le  colonel  Meinadier  reniercie^  en 
particulier,  les  membres  du  congrès  qui  représentent  le  bureau, 


196  COMPTE   RENDU 

d'avoir  répondu  à  l'appel  qu'il  a  fait  au  nom  de  la  Société  de 
Versailles. 

M.  le  Maire  déclare  que  la  37°  session  est  ouverte,  et  il  invite 
les  membres  présents  à  procéder  à  la  constitution  du  bureau  de 
la  session.  Une  opération  préliminaire  est  l'inscription,  par  le 
secrétaire  général  de  l'association,  des  noms  et  qualités  des  per- 
sonnes présentes. 

Sur  le  désir  formellement  et  unanimement  exprimé  par  l'as- 
semblée, les  élections  sont  faites  par  acclamation:  les  noms  pro- 
posés sont  acceptés  par  l'assemblée^,  annotés  par  le  secrétaire  et 
adaptés  aux  fonctions  à  remplir;  enfin  M.  le  maire  proclame  les 
résultats  du  vote  formulé  par  l'assemblée.  Sont  ainsi  nommés  : 

Présidents  d'honneur  :  M.  Ed.  Lefebvre,  maire  de  Versailles  et 
M.  le  colonel  Meinadier,  président  de  la  Société  d'Horticulture. 

Président  titulaire  :  M.  Ferdinand  Jamin. 

Vice-Présidents  :  MM.  Charles  Baltet,  Charles  Chevallier, 
Joseph  Daurel,  René  Gérard,  Félix  Sahut. 

Trésorier  pour  la  session  :  M.  Silvestre  de  Sacy. 

Secrétaire  général  :  M.  Cusin  (Louis). 

Secrétaires  :  MM.  Gustave  Croux,Dauvesse,  Amédée  Lecointe, 
Henri  Michelin. 

Sur  l'invitation  de  M.  le  maire,  président,  les  membres  qui 
composeQt  le  bureau  montent  sur  l'estrade. 

M.  Jamin  prenant  place  au  fauteuil  remercie  ses  collègues  du 
nouveau  témoignage  de  sympathie  qu'ils  lui  ont  donné  après 
plusieurs  années  de  collaboration. 

Il  est  décidé  qu'une  seule  et  même  commission  sera  chargée 
de  la  dégustation  de  toutes  les  espèces  de  fruits  qui  seront  sou- 
mis à  l'appréciation  du  congrès.  Cette  commission  des  dégusta- 
tions sera  présidée  par  M.  Ernest  Baltet.  MM.  Chevallier, 
Michelin,  Moser  et  Opoix  rempliront  les  fonctions  de  secrétaires 
auprès  d'elle;  tous  les  membres  du  congrès  sont  invités  à 
prendre  part  aux  opérations  de  cette  commission. 

La  commission  administrative  chargée  de  vérifier  les  comptes 
du  trésorier  sera  composée  de  MM.  de  Sacy,  Delaville,  Arsène 
Sannier. 

Les  séances  générales  auront  lieu  chaque  jour  jusqu'à  épuise- 


DU   CONGRÈS   DE   LA    SOCIÉTÉ    POMOLOGIQUE   DE   FRANCE.       197 

ment  du  programme,  le  matin  à  dix  heures  et  le  soir  à  trois 
heures;  chaque  séance  de  l'Assemblée  générale  sera  précédée 
d'une  séance  de  dégustation  qui  aura  lieu  une  heure  avant  ; 
ainsi  les  dégustations  se  feront  à  neuf  heures  le  matin  et  à  deux 
heures  l'après-midi. 

La  Société  d'Horticulture  de  Seine-et-Oise  avait  voulu  mettre 
à  profit  la  circonstance  de  la  session  du  congrès  pomologique  à 
Versailles  pour  organiser  dans  le  chef-lieu  du  département  de 
Seine-et-Oise  une  grande  exhibition  comprenant  tous  les  produits 
de  l'Horticulture  :  les  plantes  maraîchères,  les  fruits,  les  fleurs 
et  généralement  tout  ce  que  produisent  les  jardins.  —  Cette 
exposition  montée  sur  une  grande  échelle  avait  été  installée 
dans  un  vaste  emplacement  qui  se  prêtait  tout  particulièrement 
à  son  développement,  comme  à  son  caractère  grandiose,  dans 
l'orangerie  du  parc  de  Versailles  et  dans  remplacement  qui 
s'étend  en  avant  des  constructions.  On  y  voyait  avec  intérêt  de 
belles  et  nombreuses  collections,  de  même  que  de  fort  beaux 
spécimens  dénotant  l'œuvre  d'habiles  cultivateurs  de  fruits.  Je 
n'entrerai  pas  dans  des  détails  sur  cette  exposition  hors  ligne  ; 
elle  n'est  que  la  conséquence  du  congrès  pomologique  ;  elle  ne 
doit  avoir  qu'une  mention  dans  ce  rapport  où  le  congrès  pomo- 
logique doit  rester  spécialisé  ;  il  en  sera  rendu  compte  dans  un 
rapport  descriptif  que  M.  Félix  Sahut  rédigera  avec  sa  compé- 
tence éprouvée  et  qui,  selon  le  programme  habituel,  devra  être 
inséré  in  extenso  dans  le  bulletin  mensuel  de  la  Société  pomo- 
logique de  France  (1). 

Deux  visites  horticoles  devaient  avoir  un  grand  attrait  pour 
les  horticulteurs  réunis;  celle  de  l'exposition  de  l'orangerie  et 
celle  de  l'Ecole  nationale  d'Horticulture  organisée  par  son  pre- 
mier directeur  le  regretté  M.  Hardy,  un  contemporain  et  un  ami 
pour  un  grand  nombre  d'entre  nous  ;  les  élèves  étant  en  ce 
moment  en  vacances,  les  séances  du  congrès  eurent  lieu  dans 
une  de  leurs  salles  d'étude. 


(4)  Un  compte  rendu  de  cette  exposition,  rédigé  par  M.  A.  Cha- 
tenay,  a  été  publié  dans  le  Journal  de  la  Société  nationale  cVHorticul- 
ture  de  France,  cahier  de  novembre,  p.  767.  (Rédaction.) 


198  COMPTE    RENDU 

Après  tous  les  préliminaires,  M.  le  président  Jamin  invite  le 
groupe  des  lauréats  présents  à  Versailles  à  se  concerter  avant 
la  prochaine  séance  pour  présenter  trois  candidats  aux  élec- 
teurs chargés  d'élire  le  lauréat  qui  recevra  la  médaille  de  l'an- 
née 1895. 

Le  niême  jour,  vers  une  heure  de  l'après-midi,  la  plupart  des 
merabF'es  du  congrès  se  sont  réunis  à  l'Ecole  nationale  d'Horti- 
culture on  en  l'absence  de  M.  Nanot,  directeur,  ils  ont  été  reçus 
par  M.  Lafosse,  l'un  des  professeurs  chargé  du  secrétariat  ;  puis 
sous  la  conduite  de  M.  Louis  Rouland,  l'un  des  chefs  de  cultures 
fruitières,  ils  ont  examiné  avec  un  intérêt  tout  particulier  les 
arbres  nombreux  et  d'espèces  variées  qui  offrent  des  spécimens 
remarquables  aussi  bien  dans  les  fruits  que  dans  les  arbres  de 
toutes  sortes  dressés  avec  soin,  entente  et  art.  Cette  visite  avait 
été  faite  résolument  sous  l'ardeur  d'un  soleil  tropical.  A  lasuite, 
une  réunion  eut  lieu  dans  la  salle  des  séances  où  un  vin  d'hon- 
neur fut  offert  par  la  Société  d'Horticulture  de  Seine-et-Oise 
dont  les  membres  ont  trinqué  avec  les  invités  «  à  l'avenir  de  la 
Pomologie  française.  » 

SÉANCES   DES    23    ET   24    SEPTEMBRE. 

Présidence  de  M.  Jamin. 

M.  Jamin, président,  ouvre  la  seconde  séance  et  donne  la  parole 
à  M.  Gusin,  secrétaire  général,  qui  lit  le  procès-verbal  de  la 
séance  d'inauguration  qui  est  adopté. 

M.  le  secrétaire  entretient  ensuite  l'assemblée  sur  des  détails 
administratifs  d'ordre  intérieur  et  se  rend  l'interprète  de  plu- 
sieurs membres  du  conseil  d'administration  qui  n'ont  pu  se 
rendre  à  Versailles  pour  prendre  part  aux  travaux  du  congrès. 
M.  Cusin,  à  cet  égard,  cite  entre  autres,  les  noms  de  MM.  de  la 
Bastie,  président  de  l'association;  Luizet  père,  vice-président,  et 
de  Vessière,  trésorier.  Notre  secrétaire  général  donne  ensuite  un 
souvenir  aux  membres  qui  sont  décédés  depuis  la  dernière  réu- 
nion et  il  explique  que  les  vides  de  toute  nature  qui  se  sont  pro- 
duits ont  été  comblés  par  de  nouvelles  admissions. 

Le  supplément  au  catalogue  descriptif,  publié  en  1887,  est 


DU  CONGRÈS  DE  LA  SOCIÉTÉ  POMOLOGIQUE  DE  FRANGE.   199 

préparé  ;  il  ne  tardera  pas  à  être  publié  :  on  attend  quelques 
renseignements  pour  faire  certaines  rectifications  dans  le  texte. 

Une  proposition  est  faite  par  M.  Abel  Ghatenay  tendant  à  ce 
que  les  commissions  de  pomologie  des  Sociétés  d'Horticulture 
des  différentes  contrées  de  la  France  obtiennent  une  action  plus 
efficace  auprès  de  la  commission  permanente  administrative  de 
Lyon  qui  publiera  les  communications  qu'elle  recevra,  sous  la 
responsabilité  des  auteurs.  On  doit  espérer  des  résultats  sérieux 
du  développement  des  rapports  et  des  études  entre  la  Société 
pomologique  et  les  Sociétés  affiliées. 

M.  Arsène  Saunier,  présent  à  la  séance,  annonce  qu'il  a  mission 
de  la  Société  d'Horticulture  de  la  Seine-Inférieure  pour  demander 
que  la  Société  pomologique  de  France  tienne  ses  assises  en  1896 
à  Rouen,  ainsi  qu'il  en  a  été  fait  mention  l'année  dernière.  L'as- 
semblée donne  son  approbation  et  décide  que  l'administration 
de  la  Société  devra  s'entendre  avec  la  Société  Rouennaise  pour 
la  mise  à  exécution  de  ce  projet. 

M.  Michelin,  en  vertu  d'une  lettre  qu'il  a  reçue  de  M.  de  Coniac, 
président  de  la  Société  d'Horticulture  d'Ille-et-Vilaine,  demande 
que  le  congrès  se  tienne,  en  1897,  à  Rennes. 

L'assemblée  accueille  très  favorablement  cette  ouverture  et 
décide  que  la  question  sera  résolue  définitivement  l'année  pro- 
chaine, à  Rouen.  Le  congrès  ne  s'était  pas  encore  tenu  à  Rennes 
et  il  avait  été  à  Rouen  en  1863  et  en  1884. 

Telles  sont  les  principales  observations  que  M.  le  secrétaire 
général  a  transmises  au  nom  du  conseil  d'administration  ;  on  y 
ajouterait  cette  remarque  que  les  finances  de  la  Société  sont 
dans  un  état  satisfaisant. 

Les  fruits  apportés  au  congrès  ont  été  soumis  à  la  commission 
des  dégustations  présidée  par  M.  Ernest  Raltet;  MM.  Moser  et 
Opoix  en  ont  rendu  compte  à  l'assemblée  comme  rapporteurs. 

Noix. 

Martin.  M.  Cusin  a  déposé  quelques  spécimens  de  la  Noix 
Martin  qui  a  été  adoptée.  Celte  noix  provient  des  cultures  de 
M.  Treyve;  elle  est  remarquable  par  sa  coque  singulièrement 
parchemineuse. 


200  COMPTE  RENDU 

Pêches. 

Blondeau,  présentée  par  M.  Boucher.  Cette  variété  très 
répandue  dans  les  cultures  parisiennes,  justifie  la  bonne  réputa- 
tion qui  la  fait  cultiver  en  abondance,  et  qui  la  fait  adopter  par 
le  congrès,  l'an  dernier,  comme  belle,  bonne,  productive. 

Late  admirable.  Récoltée  ch^z  M.  Grapotle,  à  Conflans-Sainte- 
Honorine.  Fruit  gros,  d'un  vert  blanchâtre,  légèrement  maculé 
de  rouge  vineux.  Noyau  assez  gros,  allongé,  fortement  incrusté. 
Chair  blanche,  fine,  juteuse,  légèrement  acidulée,  un  peu  par- 
fumée, bonne;  mûrit  habituellement  fin  septembre  ou  commen- 
cement d'octobre. 

Madame  Daurei^  présentée  par  M.  Daurel.  Fruit  gros  ou  très 
gros,  arrondi,  à  sillon  peu  accentué,  à  cavité  caudale  profonde. 
Peau  bien  duveteuse,  jaune,  chair  nullement  ou  peu  adhérente 
au  noyau,  jaune,  fine,  fondante,  juteuse,  bien  sucrée. 

Bonne  variété,  tardive,  pour  le  Midi,  et  dont  le  semis  date 
de  1885. 

Sea  Bagle,  présentée  par  M.  Boucher.  Fruit  trop  mûr  pour 
qu'on  puisse  le  juger. 

C'est  un  très  gros  fruit  de  Rivers,  ne  se  colorant  que  modé- 
rément et  qui  a  été  rayé  en  1885  comme  ayant  une  qualité 
insuffisante, 

F^Vfworm  (Alexis  Lepère).  Fruit  gros,  arrondi,  fortement  coloré 
de  pourpre  au  soleil,  chair  se  détachant  du  noyau,  d'un  blanc 
jaunâtre,  pourpre  autour  du  noyau,  très  juteuse,  légèrement 
acidulée,  bonne  ou  très  bonne.  La  commission  en  demande 
fadoption. 

Pêche  nectarine. 

Semis  présente  par  le  Cercle  d'Arboriculture  de  Seine-et-Oise. 
Fruit  moyen  à  peau  blanchâtre,  légèrement  colorée  de  rose, 
chair  non  adhérente,  blanche  fine,  juteuse,  de  bonne  qualité.  A 
revoir. 

Pêche  Pavie. 

Semis  de  M.  Brassac  de  Toulouse,  envoyé  par  l'obtenteur  sous 
le  nom  de  Tardive  de  Toulouse. 


DU   CONGRÈS   DE    LA    SOCIÉTÉ    POMOLOGIQUE    DE   FRANCE.        iiOl 

La  commission  ne  pense  pas  que  ce  fruit  doive  conserver  ce 
nom,  attendu  qu'une  Pêche  de  ce  nom  a  été  rayée,  il  y  a  long- 
temps, par  le  congrès.  Peau  jaune,  peu  ou  point  colorée  de 
rouge;  chair  adhérente,  fine,  très  juteuse,  relevée.  Pavie  à  chair 
jaune  assez  bonne  ou  passable,  jugée  telle  depuis  deux  ans. 

Poires. 

Beurré  des  Carmélites  (Maran).  Fruit  petit  ou  moyen,  de  forme 
de  Bergamotte,  à  peau  épaisse  et  bronzée,  chair  mi-fine,  fon- 
dante, juteuse,  sucrée,  légèrement  acidulée,  de  bonne  qualité. 

Bijou,  présentée  par  M.  Boucher.  Fruit  surmoyen,  turbiné  à 
peau  jaune  légèrement  pointillée  de  gris,  à  pédoncule  très  court, 
chair  blanche  mi-fine,  fondante,  juteuse,  bien  sucrée,  musquée, 
de  qualité  assez  bonne.  Ce  fruit  était  trop  mûr  pour  être  conve- 
nablement apprécié. 

Joyau  de  Septembre  (Hérault).  Fruit  de  septembre;  exemplaire 
insuffisamment  mùr;  de  bonne  réputation   quanta   la  qualité. 

Semis  n°  1019  (Ernest  Baltet).  Fruit  assez  gros  ou  surmoyen, 
turbiné,  régulier  au  pourtour,  peau  d'un  jaune  vif  orangé  au 
soleil,  finement  pointillée  de  fauve;  pédoncule  gros  et  assez 
long.  Chair  qu'on  ne  peut  apprécier  pour  insuffisance  de 
maturité. 

Semis  n°  1171,  du  même.  Fruit  gros,  piriforme  allongé  et 
obtus,  peau  jaune  granitée  et  marbrée  de  fauve,  pédoncule  gros 
et  charnu,  de  longueur  moyenne,  planté  droit.  OEil  ouvert  peu 
enfoncé,  chair  blanche,  assez  fine,  fondante,  juteuse,  bien 
sucrée,  relevée  et  parfumée,  de  très  bonne  qualité. 

Semis  n°  19000,  du  même.  Fruit  moyen,  piriforme  ventru, 
peau  d'un  vert  clair,  pédoncule  long  et  arqué,  chair  blanche 
fine,  fondante,  juteuse,  parfumée,  bonne  ou  très  bonne. 

Semis  n"  243  (Tourasse),  présenté  par  M.  Charles  Baltet.  Fruit 
surmoyen,  piriforme,  allongé,  peau  d'un  jaune  vif,  teintée  de 
rose  au  soleil,  pédoncule  gros  et  court,  œil  ouvert,  chair  assez 
fine,  mi-fondante,  acidulée  avec  peu  de  sucre  et  de  parfum.  Ce 
fruit  était  piqué. 

Semis  n°  301  (Tourasse).  Fruit  gros,  piriforme  allongé  obtus. 
Peau  d'un  jaune  citron,  bien  granitée  de  bronze;  un  peu  rude, 


202  COMPTE    RENDU 

pédoncule  court  et  charnu  planté  droit  sous  un  petit  pli,  chair 
blanche  assez  fine,  fondante,  juteuse,  sucrée,  relevée  et  par- 
fumée. Bonne  ou  très  bonne. 

Semis  ti°  888  (Tourasse).  Fruit  assez  gros,  piriforme  tronqué, 
obliquement  creusé  vers  le  pédoncule;  peau  rude  d'un  jaune 
citron,  bien  pointillée  et  plaquée  de  rouille;  pédoncule  de  force 
et  de  longueur  moyenne,  œil  ouvert,  chair  blanche,  mi-fine, 
fondante,  très  acidulée,  peu  sucrée,  non  parfumée,  de  qualité 
passable. 

Abricots. 

De  Boulbon.  Cette  variété,  dont  l'identité  a  été  souvent  con- 
testée, est  reconnue  comme  n'ayant  pas  les  défauts  qu'on  lui 
attribuait.  MM.  Baltet  et  Groux  reconnaissent  qu'elle  est  très 
belle,  très  bonne,  très  précoce  ;  elle  est  adoptée. 

Gros  Pélissier.  A  été  jugé  par  la  commission  des  études 
comme  très  beau  et  très  bon,  mûrissant  du  2  au  13  août  ;  il  est 
maintenu  à  l'étude. 

Sucré  de  Holub.  Incertitude  sur  l'identité  du  type  présenté; 
maintenu  à  l'étude  pour  études  complètes. 

Cerises. 

Bigarreau  Pélissier.  Pas  de  renseignements  nouveaux.  A  con- 
sidérer qu'à  la  Société  de  Paris,  il  a  été  noté  très  favorablement, 
beau  et  propre  aux  expéditions. 

Pèches. 

Belle  du  Randin.  La  Commission  des  études  vient  de  la  juger 
seulement  bonne  le  16  septembre  dernier.  M.  Jamin  lui  recon- 
naît du  mérite;  maintenue. 

Belle  Henri  Pinaud.  Variété  répandue  dans  la  région  pari- 
sienne où  elle  est  très  appréciée;  maintenue  à  l'étude;  maturité 
fin  d'août. 

Clémence  Aubert.  Pêche  jaune  tardive,  bonne  ou  très  bonne, 
pas  assez  répandue;  maintenue. 

Pêche  Condor^  Pêche  Falcon  (Rivers);  à  étudier  encore;  main- 
tenues. 


DU  CONGRÈS  DE  LA  SOCIÉTÉ  POMOLOGIQUE  DE  FRANCE.   203 

Général  Lee.  — Variété  américaine  mûrissant  dans  la  première 
quinzaine  d'août.  Fruit  gros,  dégusté,  bon  le  24  août  1895  par  la 
commission  des  études  ;  maintenu. 

Gladstone  (Rivers).  —  Maturité,  seconde  quinzaine  de  sep- 
tembre. Jugée  bonne  ou  très  bonne  à  Lyon;  maintenue. 

Late  admirable.  —  Au  dernier  congrès  de  Lyon  il  a  été  jugé 
qu'on  ne  devait  pas  la  confondre  avec  la  Bourdine  ;  maintenue. 

Madame  Bernède.  —  Le  14  septembre  à  Lyon,  reconnue  très 
grossse  et  de  bonne  qualité;  maintenue. 

Rochon.  —  Pas  de  nouveaux  renseignements;  maintenue. 

Saille  Worrel.  —  Jugée  très  bonne  le  20  septembre  1895  par 
la  commission  des  études;  maintenue. 

Sainte  Marguerite.  —  La  radiation  est  demandée  et  personne 
ne  s'y  oppose;  rayée. 

Vilmorin.  —  Adoptée  sur  la  proposition  de  la  commission  des 
dégustations. 

Pêches  nectarines, 

Cusln.  —  D'après  M.  Dambrière  le  fruit  est  resté  petit,  de 
couleur  moins  brillante  que  celle  de  la  nectarine  Précoce  de 
Croncels,  moins  juteuse,  mais  plus  sucrée  et  bien  relevée. 

M.  Gusin  en  demande  la  suppression  sur  le  motif  que  l'arbre 
est  peu  vigoureux  ;  elle  est  supprimée  du  tableau. 

De  Coosa.  —  Très  belle  nectarine,  jugée  très  bonne  le  24  août 
dernier  par  la  commission  des  études  de  Lyon;  M.  Delaville  l'a 
jugée  de  même;  maintenue  au  tableau. 

Fine  Apple  (Ananas)  (Semis  de  Rivers).  —  Chair  jaune,  quali- 
fiée debonne  à  la  fin  d'août  dernier.  Elle  paraît  manquer  de  relevé; 
M.  Delaville  la  considère  comme  très  bonne;  maintenue. 

Poires. 

Alexandre  Chômer.  —  Variété  fade  au  goût  et  dont  la  radia- 
tion est  votée. 

Anne  de  Bretagne.  — Fruit  dont  la  qualité  est  insuffisante  pour 
l'adoption  ;  rayée  définitivement  après  l'avoir  été  une  première 
fois. 

Anversoise  (Daras   de  Naghin).  —  Jugée  une  première   fois 


20-4  COMPTE   RENDU 

bonne  ou  très  bonne,  pas  de  nouveaux  renseignements;  mainte- 
nue à  Tetude. 

Bergamoite  dhiver  (Boisselot\  —  Volume  modeste,  fruit 
d'hiver  que  l'insufiisance  de  sa  qualité  aurait  fait  rayer  si 
M.  Pusterle  n'avait  pas  déclaré  que  la  variété  était  très  estimée 
à  Nantes:  maintenue. 

Bergawotle  la  Gautoise  \Gaujard\  —  Mise  à  l'étude  en  1893; 
pas  de  nouveaux  renseisrnements:  maintenue  à  l'étude  (fruit 
de  tin  d'hiver). 

Bergamotle  Sannier  (Sannier\  —  M.  Delaville  présentant  un 
exemplaire  qui  est  d'un  bon  volume,  déclarant  que  l'arbre  est 
fertile,  produisant  les  fruits  en  trochets;  citant  enfin  la  qualité 
comme  très  bonne  et  bien  connue  comme  telle,  et  la  maturité 
comme  très  tardive,  propose  l'adoption  qui  est  votée  après  six 
ans  d'attente. 

Béside  Saint-Agil.  —  Maturité  janvier,  mars;  de.mande  à  être 
encore  étudiée  et  plus  répandue  ;  maintenue. 

BeiuTé  Auguste  (Maran\  —  Considérée  comme  de  très  bonne 
qualité  par  la  commission  des  études;  maintenue  à  l'étude. 

Beurre  des  Carmélites  (Maran).  —  Peu  de  volume,  maturité 
en  septembre,  mérite  insuffisant,  rayée  du  tableau. 

Beurré  Fouqueruii  ;Fouqueray\  —  Très  beau  fruit  de  sep- 
tembre qu'on  dénonce  comme  tendant  à  blettir  et  ne  méritant 
que  la  note  de  bon  au  point  de  vue  de  la  qualité  ;  rayée. 

Comtesse  de  Paris  (Fourcine".  —  Fruit  noté  excellent  par  la 
commission  des  études  le  2i  novembre  1894,  mais  sur  le  tableau 
depuis  l'année  1893.  à  étudier;  encore  maintenue. 

Charles  Frnesl  ^Baltet  frères  .  —  Variété  de  novembre,  cul- 
tivée depuis  longtemps,  jugée  bonne  et  plus  rarement  très 
bonne;  mais  très  beau  fruit  agréablement  coloré:  l'adoption  est 
prononcée. 

Comte  de  Larnl/e/iye  \Touraièse).  —  A  été  jugée  très  bonne  au 
congrès  de  Lyon  ;  maintenue  à  l'étude. 

Doyenné  Gaillard. —  A  été  jugée  très  bonne  à  la  fin  d'octobre, 
à  Lyon,  s^ur  des  spécimens  envoyés  de  Nantes:  maintenue  à  l'é- 
tude. 

De  la  Foresterie  (d'Arabrière).  —  Fruit  jugé  très  bon  en  dé- 


[du   congrès    de    la    société    POMOLOGIQUE   de    FRANCE.       205 

cembre  1894  à  Lyon;  des  spécimens  ont  été  conservés  intacts 
jusqu'au  18février;  maintenue  à  l'étude. 

Docteur  Desportes  (Treyve).  —  Septembre,  novembre,  bon 
volume  variant  du  bon  au  très  bon;  à  étudier,  maintenue. 

Doyenné  Gabriel  (Simon  H.).  —  Maturité  niars,  époque  très 
tardive  peu  connue,  passant  pour  bonne  eu  égard  surtout  à  l'é- 
poque qu'elle  atteint  ;  maintenue  à  l'étude. 

Ferdinand  Gaillard  (Gaillard).  —  Fruit  de  novembre,  n'est 
qualifié  que  de  bon,  d'une  chair  peu  relevée,  peu  sucrée;  main- 
tenue à  l'étude. 

La  Gracieuse.  —  Bons  renseignements  de  M.  Jamin.  M.  de  la 
Bastie  la  cultive  depuis  vingt  ans;  maintenue  à  l'étude. 

Laure  Gilbert.  —  Pas  de  nouveaux  renseignements  ;  maintenue 
à  l'étude. 

Le  Lectier.  —  Fruit  de  décembre,  de  très  bonne  qualité,  arbre 
fertile,  et  d'une  bonne  végétation.  Variété  recommandée,  encore 
maintenue  à  l'étude. 

Madame  Saunier  (Saunier).  —  Maintenue  à  l'étude,  mais 
comme  mûrissant  en  octobre  et  non  en  septembre. 

Madame  Lyé  Baltet  (Baltet).  —  Maturité  annoncée  de  décem- 
bre. On  dément  l'observation  qui  a  été  faite  que  l'arbre  laisse  à 
désirer  et  on  la  maintient  à  l'étude. 

Orpha  (Sansaud).  —  Maturité  novembre-décembre.  Jugée 
très  bonne  à  Lyon  à  la  fin  de  novembre  1894  et  l'arbre  passe 
pour  très  fertile,  variété  pas  encore  assez  répandue;  main- 
tenue. 

Petite  Marguerite  (André  Leroy).  —  Poire  précoce,  mûrissant 
du  5  au  20  août.  Excellents  renseignements  sur  la  qualité  du 
fruit  et  la  fertilité  de  l'arbre;  maintenue. 

Président  de  la  Bastie  (Boisselot).  —  Février-mars.  Toujours 
considéré  à  Lyon  comme  très  bon  jusqu'à  la  fin  de  février;  mais 
pas  assez  connu  ;  maintenue  à  l'étude. 

Rousselet  de  Meylan  (de  Mortillet).  —  Commencement  d'août; 
des  plus  précoces  et  de  très  bon  goût,  mais  qui  est  très  petit  et 
dont  la  chair  manque  de  finesse^  de  valeur  insuffisante  ;  rayée 
du  tableau. 

Souvenir  de  Vévêque.  —  Fruit  recommandé  à  Beauvais.  Il  ne 


206  COMPTE   RENDU 

paraît  connu  que  de  M.  Delaville  ;  restera  encore  maintenue  à 
l'étude. 

Secrétaire  Vigneau  (Sannier).  —  Maturité  novembre-décembre. 
La  commission  des  études  l'a  jugée  très  bonne  à  la  fin  d'octobre, 
étudier;  maintenue. 

Iriomphe  de  Nantes  (Maran).  —  Maturité  novembre.  Bonne 
réputation,  mais  étude  insuffisante;  maintenue  au  tableau. 

Iriomphc  de  Touraine  (Clavier).  —  Maturité  décembre-janvier, 
manque  de  renseignements  précis  ;  maintenue  à  l'étude. 

Pommes 

Antonowka.  —  Pomme  russe  sur  l'identité  de  laquelle  on  n'est 
pas  bien  fixé  ;  maintenue. 

BulVs.  Golden  pippin.  —  Automne  et  hiver,  variété  anglaise 
jugée  très  bonne  à  Lyon  à  la  fin  de  l'automne.  Les  renseigne- 
ments manquent;  maintenue  à  l'étude. 

Calville  Duquesne  (Duquesne).  —  On  a  besoin  d'étudier  ce 
fruit  sous  le  rapport  de  la  qualité  ;  maintenue  à  l'étude. 

Non  pareille  ancienne  (hiver) ^  Non  pareille  blanche.  On  n'est 
pas  d'accord  pour  distinguer  les  deux  variétés.  A  étudier  et 
maintenues  à  cet  effet  à  l'étude. 

Poulilka.  —  Variété  précoce  rapportée  de  l'Ukraine  par 
M.  Treyve  Marie,  de  Moulins.  On  ne  juge  pas  encore  que  sa 
qualité  réponde  à  sa  beauté.  Maintenue  à  l'étude. 

Reinette  d'Automne  de  Wilkenbourg.  —  Variété,  à  ce  qu'il 
paraît,  du  mois  d'août,  sur  laquelle  il  ne  vient  aucun  renseigne- 
ment depuis  la  mise  à  l'étude  en  1891.  Sa  radiation  est  votée. 

Reinette  Descardre  (Descardre),  hiver.  —  Mise  à  l'étude  en 
1894;  à  étudier  encore.  Maintenue. 

Reinette  grise  de  Browyilees.  —  Estimée  en  Angleterre  pour 
la  cuisson;  en  France  n'a  pas  une  qualité  suffisante  pour  le 
couteau;  est  rayée. 

Reinette  sanguine  du  Rhin.  —  Joli  fruit  et  de  longue  garde; 
qualité  ne  paraissant  pas  de  premier  ordre;  doutes  sur  l'identité. 
A  étudier  et  pour  ce  fait  maintenue  au  tableau. 

Reinette  Semirenko,  fin  d'hiver.  —  Identité  à  fixer;  mainte- 
nue à  l'étude.  Pomme  russe. 


DU   CONGRÈS   DE   LA    SOCIÉTÉ    POMOLOGIQUE   DE   FRANCE.       207 

Serinka.  —  Pomme  russe,  précoce,  de  fin  de  juillet,  qu'on  dit 
supérieure  en  qualité  à  la  Borowitski  ;  maintenue  à  l'étude. 

Syke  house  Russet,  hiver.  —  Volume  petit  ;  pas  assez  élevée 
en  qualité;  rayée. 

Titowka.  —  Pomme  russe  de  fin  d'août,  l'arbre  passe  pour 
résister  aux  grands  froids  ;  maintenue  à  l'étude. 

Pi^unes. 

Des  Béjonnières  (André  Leroy).  —  Commencement  d'août  ; 
on  s'accorde  pour  attribuer  de  la  qualité  à  cette  Prune  et  sans 
approfondir  si  elle  est  la  même  que  celle  Agen  doré,  l'Assemblée 
adopte  la  Prune  des  Béjonnières. 

Reine  Claude  Latinois  (Latinois).  —  Mûrissant  après  la  Reine 
Claude  verte  dont  elle  a  les  caractères  tout  en  mûrissant  de  10  à 
15  jours  plus  tard. 

Raisins  de   table 

Chasselas  Lacène.  —  Simple  variation  paraissant  mûrir  8 
jours  au  plus  avant  le  type  ;  mais  ne  constituant  pas  une  variété 
distincte;  ce  nom  est  rayé  du  tableau. 

Gamay  Riton.  —  Pas  de  nouveaux  renseignements;  maintenu 
à  l'étude. 

Long  noir  d'Espagne.  —  On  dit  que  ce  Raisin  est  très  gros, 
lâche,  très  sucré,  mais  qu'il  ne  mûrit  pas  facilement  et  est  sujet 
à  la  coulure;  la  radiation  est  prononcée. 

Noir  hâtif ,  de  juillet.  —  Maintenu  àl'étude. 

Perle  impériale  (Moreau).  —  A  étudier;  maintenu. 

Tschaous.  —  Raisin  beau  et  méritant  par  sa  qualité  et  pou- 
vant mûrir  en  espalier  à  Paris;  adopté;  connu  aussi  sous  le  nom 
de  Parc  de  Versailles. 

Terret  gris,  Terret  noir.  —  Le  premier  ne  serait  qu'une  varia- 
tion du  second.  Fruits  précieux  pour  le  midi  de  la  France;  leur 
peau  dure  les  rend  propres  à  la  conservation  au  fruitier. 

Fruits  locaux. 

Les  Pommes  Bouque-Freuve  et  Croque  restent  au  tableau  :  la 
première  est  très  répandue  dans  le  Midi. 


208  COMPTE  RENDU 

Nouveaux  fruits  à  mettre  à  Vétude. 

Une  mesure  est  à  prendre  pour  aider  à  la  vulgarisation  des 
fruits  nouveaux  indiqués  comme  méritant  d'être  mis  à  l'étude: 
les  obtenteurs  qui  les  présentent  devront,  pour  qu'il  en  soit  fait 
mention, s'engager  à  envoyer  des  greffons. Les  noms  des  présen- 
tateurs et  obtenteurs  figureront  au  compte  rendu  à  la  suite  de 
l'indication  de  chaque  fruit  nouvellement  inséré  au  tableau.  En 
indiquant  cette  mesure  on  ne  fait  que  rappeler  une  décision  qui 
a  été  prise  au  congrès  de  Grenoble. 

Cerises. 

Guigne  hâtive  de  Pontarnaud.  —  Guigne  noire  hâtive  de 
Werder,  maturité  fin  mai;  deux  variétés  dont  il  est  à  propos 
d'étudier  l'identité. 

Poires. 

Bési  de  Caen  (origine  inconnue).  —  Fruit  moyen,  turbiné, 
obtus,  à  peau  verdâtre  et  bien  couverte  de  roux,  chair  mi-fine 
sucrée,  parfumée,  de  très  bonne  qualité  ;  maturité  mars  et  avril  ; 
présentée  par  M.  Hérault  d'Angers. 

Beurré  Hillereau  (Grousset,  de  Nantes).  —  Fruit  moyen  ou 
surmoyen,  cylindrique  et  bosselé  à  peau  jaune  bien  recouverte 
de  fauve;  chair  très  fine,  juteuse  et  parfumée;  de  très  bonne 
qualité,  maturité  septembre-octobre. 

Bonne  de  Beugny.  —  Fruit  originaire  de  Touraine.  Moyenne 
ou  grosse,  turbinée  et  bosselée;  peau  d'un  jaune  vif,  granitée, 
marbrée  de  fauve;  chair  fine  et  savoureuse,  de  très  bonne  qua- 
hté.  Maturité  septembre-octobre. 

Charles  de  Ghélin  (Daras  de  Naghin  à  Anvers).  —  Fruit  gros, 
ou  assez  gros,  chair  très  fine,  juteuse,  sucrée,  parfumée;  de 
qualité  bonne  ou  très  bonne,  maturité  janvier-février. 

Directeur  Hardy  (Tourasse).  —  Fruit  gros,  piriforme,  turbiné, 
à  peau  d'un  jaune  roux,  chair  fine,  relevée  et  parfumée;  de 
qualité  très  bonne,  maturité  fin  septembre,  présentation  de 
M.  Charles  Baltet  de  Troyes. 

Dorothée  Couvreur  (Nicolas  Hugué  à  Mons  1871).  —  Fruit 
moyen  arrondi,   à  peau  d'un  vert  pâle,  lavé  de  fauve,  chair 


DU  CONGRÈS  DE  LA  SOCIÉTÉ  POMOLOGIQUE  DE  FRANCE.   209 

fine,  parfumée,  de  qualité  très  bonne;  maturité  mi-septembre; 
présentation  de  M.  de  la  Basile,  de  Bourg. 

Fin  Juillet  (Hérault  à  Angers).  —  Fruit  moyen  et  surmoyen, 
piriforme,  obtus,  à  peau  d'un  jaune  rouille,  chair  très  juteuse, 
sucrée,  relevée  et  parfumée,  de  qualité  très  bonne  ;  maturité  fm 
de  juillet  et  commencement  d'août;  présenté  par  l'obtenteur. 

Jeanne  d'Arc  (Saunier  à  Rouen).  —  Fruit  surmoyen  ou  assez 
gros,  piriforme,  chair  bonne  ou  très  bonne;  maturité  décembre- 
janvier;  présentée  par  l'obtenteur. 

Léon  Rey  (Rey  à  Toulouse  1861).  —  Fruit  moyen,  court, 
turbiné,  à  peau  d'un  jaune  d'or,  tachetée  de  fauve,  chair  blanche 
fine,  très  juteuse,  parfumée,  de  très  bonne  qualité;  maturité 
octobre;  présentée  par  M.  de  la  Bastie. 

Pierre  Tourasse  (Tourasse,  de  Pau).  —  Fruit  gros,  cour- 
tement  turbiné  à  peau  d'un  jaune  vif  presque  entièrement 
recouverte  de  fauve,  chair  fine,  sucrée,  relevée  et  parfumée,  de 
très  bonne  qualité;  maturité  fin  septembre;  présentée  par 
M.  Charles  Baltet. 

Rosée  de  Juillet  (Hérault  à  Angers).  —  Fruit  sous-moyen 
ovoïde,  conique,  à  peau  jaune  et  rouge,  chair  fine,  juteuse, 
sucrée,  relevée  et  parfumée,  de  très  bonne  qualité  ;  maturité 
mi-juillet;  présentée  par  l'obtenteur. 

Pomme. 

Teint  frais  (cultivée  en  Bretagne  sous  le  nom  de  Kerlivio 
depuis  1860).  Fruit  gros,  arrondi,  déprimé,  à  peau  d'un  jaune 
d'or  frais.  Chair  tendre,  juteuse,  parfumée,  de  qualité  bonne, 
maturité  janvier-mars  ;  présentée  par  M.  Dambrière,  à  Saven- 
nières. 

Raishi, 

Ischia  noir  (origine  ancienne).  Grappe  sous-moyenne,  cylin- 
drique, un  peu  serrée,  à  grains  noirs  sous-moyens,  arrondis, 
ellipsoïdes,  de  bonne  qualité  ;  maturité  précoce  de  fin  juillet. 

Présenté  par  M.  Treyve,  de  Trévoux. 

La  radiation  du  Raisin  muscat  de  Syrie  est  prononcée  par 
l'Assemblée. 

Quant  aux  six  variétés  qui  ont  été  adoptées  dans  cette  ses- 

14 


210  COMPTE  RENDU 

sion,  la  commission  des  études  est  invitée  à  les  comprendre 
dans  le  travail  actuel  de  publication  du  supplément,  si  elle 
possède  tout  les  éléments  pour  les  descriptions;  sinon,  elle  les 
ajournera. 

Sur  la  proposition  ancienne  qui  a  été  faite,  il  est  décidé  que 
le  38«  congrès  de  la  Société  pomologique  de  France  aura 
lieu  en  1896,  à  Rouen,  sous  les  auspices  de  la  Société  d'Horti- 
culture de  cette  ville. 

M.  Michelin,  en  vertu  d'une  lettre  qu'il  a  reçue  de  M.  de 
Coniac,  président  de  la  Société  d'Horticulture  dllIe-et-Yilaine, 
demande  que  le  congrès  se  tienne  en  1 897,  à  Rennes.  L'assemblée 
accueille  favorablement  cette  invitation  et  déclare  que  la  pro- 
position sera  définitivement  résolue  en  1896,  à  la  session  de 
Rouen. 

RÉUNION    ADMINISTRATIVE. 

Dans  une  séance  consacrée  aux  intérêts  administratifs  de 
l'association,  il  a  été  procédé  aux  élections  nécessaires  pour 
régulariser  la  constitution  du  conseil  d'administration  et 
l'assemblée  a  pris  en  même  temps  connaissance  de  la  situation 
de  la  caisse,  par  un  rapport  de  M.  le  trésorier  général,  lu  par 
M.  Cusin,  en  l'absence  de  M.  Veyssière;  on  doit  conclure  que  la 
position  pécuniaire  ne  donnera  lieu,  pour  clore  l'exercice,  à 
aucun  embarras. 

Lauréat. 

L'élection  du  lauréat  de  la  session  de  1895  a  eu  lieu  au 
moment  qui  avait  été  décidé  par  le  congrès.  M.  Charles  Baltet 
a  fait  connaître  que  le  groupe  des  lauréats  anciens,  présents  à 
la  session,  composée  de  MM.  Jamin,  Ernest  Baltet,  Michelin, 
Cusin,  Daurel,  Défarges,  Delaville,  Lapierre,  Saunier  et  Charles 
Baltet,  après  en  avoir  délibéré,  présentait,  comme  ayant  rendu 
le  plus  de  services  à  la  pomologie  : 

1°  Félix  Sahut,  président  de  la  Société  d'Horticulture  et 
d'Histoire  naturelle  de  l'Hérault,  horticulteur  à  Montpellier; 
auteur  d'ouvrages  viticoles  et  pomologiques,  lauréat  de  con- 
cours, chevalier  de  la  Légion  d'honneur,  officier  d'Académie; 

2"  Léon  Simon,   président  de   la  Société  d'Horticulture  de 


DU  CONGRÈS  DE  LA  SOCIÉTÉ  POMOLOGIQUE  DE  FRANCE    ill 

Meurthe-et-Moselle  ;  propriétaire  des  pépinières  de  Piantières- 
les-Metz,  lauréat  d'expositions  départementales,  régionales  ei 
universelles,  chevalier  de  la  Légion  d'honneur; 

3*^  M.  Charles  Chevalier,  secrétaire  général  de  la  Société 
d'Horticulture  de  Seine- et-Oise,  arboriculteur  et  pomologue, 
auteur  de  nombreux  rapports  et  d'études  spéciales  sur  la  cul- 
ture fruitière,  un  des  principaux  organisateurs  de  l'exposition 
de  Versailles,  officier  d'Académie. 

Tous  les  membres  ayant  qualité,  réglementairement,  pour 
prendre  part  au  vote,  viennent  déposer  leur  bulletin  et  le  dé- 
pouillement du  scrutin  attrihue  la  majorité  à  M.  Félix  Sahut 
dont  le  nom,  proclamé  par  M.  le  président,  est  accueilli  par  les 
applaudissements  les  plus  sympathiques. 

L'honorable  élu  remercie  cordialement  ses  collègues  des  suf- 
frages que  leur  bienveillante  confraternité  lui  ont  accordé,  et  il 
lui  est  annoncé  que,  par  suite  de  son  élection,  il  recevra  de 
M™^  Mas  un  exemplaire  de  la  pomologie  générale,  dont  le 
regretté  président  de  la  Société  a  été  l'auteur. 

RÉSUMÉ    DES    DÉCISIONS    PRONONCÉES. 

Finals  adoptés. 

Abricot  de  Boulbon. 

Pèche  Vilmorin. 

Poires  Bergamotte  Sannier  et  Charles  Ernest, 

Prune  des  Béjonnières. 

Raisin  Gamay,  à  jus,  rouge,  Raisin  Tschaous. 

Fruits  rayés  du  tableau. 

Pèche  Sainte-Marguerite. 

Pêche  nectarine  Cusin. 

Poires  Alexandre  Chômer,  Anne   de  Bretagne,   Beurré    des 

Carmélites,  Beurré  Fouqueray,  Rousselet  de  Meylan. 
Pommes  Reinette  d'automne  de  V^ilkenbourg. 
Reinette  grise  Brownlees.  —  Syke  house  Russet. 
Raisin  Chasselas  Lacène.  — >  Long  noir  d'Espagne. 


212  compte  rendu 

Compte  rendu  de  l'Exposition  de  Chrysanthèmes  tenue  par  la 
Société  d'horticulture  et  viticulture  de  la  Côte-d'Or,  a 
Dijon,  DU  13  au  17  novembre  1895  (1), 

par  M.  B.  Verlot. 

La  Société  d'Horticulture  et  Viticulture  de  la  Côte-d'Or  a  tenu 
à  Dijon  du  13  au  17  novembre  1895,  une  exposition  générale  de 
Chrysanthèmes. 

C'est  sous  une  tente  dressée  Place-d'Armes,  c'est-à-dire  au 
centre  même  de  la  ville,  et  qui  couvrait  une  surface  d'environ 
700  mètres  que  le  conseil  d'administration,  qui  ne  pouvait 
comme  les  années  précédentes,  établir  ses  expositions  florales 
dans  la  grande  salle  philharmonique  des  anciens  Palais  géné- 
raux, avait  groupé  les  nombreuses  et  importantes  collections 
qu'y  présentaient  presque  exclusivement  des  horticulteurs  dijon- 
nais  et  quelques  amateurs  habitant  le  département  de  la  Côte- 
d'Or. 

Le  programme  comportait  13  concours  dont  1  afl'ecté  aux 
semis,  plantes  inédites  et  importations  non  encore  au  commerce; 
8  aux  plantes  cultivées  en  pots  et  4  aux  fleurs  coupées. 

Les  plantes  de  semis  étaient  peu  nombreuses.  Toutefois  on 
remarquait  quelques  nouveautés  intéressantes  dues  notamment 
à  MiM.  Calvat,  de  Grenoble;  de  Reydellet,de  Valence ;Ghantrier, 
de  Bayonne  et  G.  Henry-Jacotot  fils,  de  Dijon. 

Malheureusement,  comme  toujours^  les  variétés  nouvelles  ne 
sont  généralement  représentées  que  par  des  fleurs  coupées,  il  en 
résulte  qu'il  est  difficile  de  savoir  si  la  plante  est  de  facile  cul- 
ture, si  toutes  les  fleurs  ou  capitules  du  même  individu  seront  de 
même  forme,  dimension  et  coloris  que  celui  qu'on  a  sous  les 
yeux,  etc. 

Quant  aux  collections  générales  cultivées  en  pots,  leur  nombre 
attestait  que  ces  plantes  sont  non  moins  recherchées  dans  la  ca- 
pitale de  la  Bourgogne  que  partout  ailleurs.  On  remarquait  prin- 

(1)  Déposé  lé  9  janvier  1896. 


DE   l'exposition   DE   CHRYSANTÈMES   DE    DIJON.  213 

cipalement  les  collections  de  MM.  G.  Henry-Jacotot  fils,  Steffen- 
Blonde et  Jacob. 

Parmi  les  collections  formées  de  100  variétés,  nous  rappelle- 
rons celles  de  MM.  Viennot  fils,  et  Ghorey. 

M.  Perreaux  Michel  prenait  une  part  importante  au  concours 
de  50  variétés,  et  celui  de  25  était  remarquable  par  un  joli  apport 
de  M.  l'abbé  Chamson. 

Un  concours  tout  particulièrement  intéressant  était  celui 
affecté  aux  Chrysanthèmes  duveteux  dans  lequel  M.  G.  Henry- 
Jacotot  fils  n'en  faisait  figurer  pas  moins  de  25  variétés  présen- 
tant à  des  degrés  divers,  cette  section  si  curieuse  et  si  élégante 
lorsque  toutefois  on  n'est  pas  obligé  de  s'armer  d'une  loupe  pour 
constater  si  les  ligules  de  certaines  variétés  présentées  sous  cette 
rubrique  sont  bien  réellement  duveteuses. 

Dans  le  concours  de  la  série  des  formes  grandiflores,  MM.  G. 
Henry-Jacotot  fils  et  Louis  Petit  présentaient  des  spécimens  bien 
développés  et  fort  remarquables,  aussi  bien  sous  le  rapport  de 
leur  bonne  culture  que  sous  celui  de  la  vigueur  et  du  parfait 
développement  de  leurs  capitules. 

Deux  exposants  prenaient  part  au  concours  ouvert  aux  spéci- 
mens élevés  en  tige  et  présentés  sous  la  rubrique  de  Chrysan- 
thèmes capités  :  MM.  G.  Henry-Jacotot  fils  et  Chorey. 

Enfin  rappelons  surtout  que  deux  Dijonais  exposaient  hors 
concours,  savoir  :  M.  Pingeon,  une  réunion  de  50  variétés,  et 
M.  Lochot,  jardinier  en  chef  de  la  ville  de  Dijon,  une  collection 
nombreuse  de  très  remarquables  variétés  cultivées  le  plus  habi- 
tuellement pour  «  la  grande  fleur»,  un  lot  de  culture  ordinaire, 
enfin  une  série  importante  de  Chrysanthèmes  à  tige;  M.  Lochot 
est  passé  maître  dans  l'art  de  cultiver  ces  plantes,  ainsi  qu'en 
témoignait  la  beauté  des  exemplaires  présentés,  et  c'est  à  lui  en 
particulier  qu'on  doit  la  vulgarisation,  en  Bourgogne,  de  la  cul- 
ture des  Chr^'santhèmes  à  tige. 

Messieurs,  il  me  serait  difficile  devant  une  telle  abondance  de 
Chrysanthèmes  présentés  à  cette  exposition  spéciale,  d'appeler 
votre  attention  d'une  façon  même  superficielle  sur  ceux  qui  atti- 
raient plus  spécialement  les  regards  des  nombreux  visiteurs.  Per- 
mettez-moi néanmoins  de  rappeler  les  variétés  qui  m'ont  plus 


214  COMPTE    RENDU 

particulièrement  intéressé.  Je  me  hâte  de  dire  que  je  les  ai 
surtout  rencontrées  dans  les  différents  lots  de  MM.  G.  Henry- 
Jacotot  fils  et  Lochot. 

Liste  de   quelques-uns   des  plu»    remarquables   Chrysanthèmes   qui 

ONT  ÉTÉ  PRÉSENTÉS  A  l'ExPOSITION  TENUE  PAR  LA  SoGlÉTÉ  D^HORTi- 
CULTURE  ET  VITICULTURE  DE  LA  CÔTE-d'Or,  A  DiJON,  DU  13  AU  17  NO- 
VEMBRE 1895. 

A.  —  En  pots.  Culture  usuelle  ou  ordinaire. 

Ami  Mienne  {V)  (Calvat,  1892).  Chinois,  fl.  rose  lilacé. 
Antoinette  (Calvat,  1892).  Japonais,  fl.  blanc  pur. 
Audiguier  {Monsieur  Ed.)  (Aud.,  1892).  Jap.,  fl.  rouge  grenat  foncé. 
Bergman  {Monsieur)  [Béldiiix).  Hybrides,  fl.  nombreuses  jaune  d'or. 
Bœhmer  {Louis)  (Henderson).  Importé  du  Japon  en  1890,  duveteux, 
fï.  he  de  vin. 

Calvat  {Madame)  (Calvat,  1894).  Jap.,  blanc  pur. 
Carnot  {Madame)  (Calvat,  1893).  Jap.,  blanc  pur. 
Létaux  mon  rêve  (Délaux),  Jap.,  rouge  brun  clair  h  revers  acajou 
et  vieil  or. 

Chrétien  {Jules)  (Calvat,  1893).  Jap.,  rouge  lie  de  vin,  revers  lilas 
argenté. 

Chrysanlhémiste    Délaux    (Délaux).    Jap.,    duveteux,    brun    clair 
bronzé. 

Circé  (Lacroix,  1890).  Jap.,  jaune  chamois,  marginé  rose. 
Docteur  Gâché  (Calvat,  1892).   Hybr.,   brun   rouge  à  revers  jaune 
d'or. 
Borner  {Emma).  Jap.,  rose  vif  plus  intense  au  centre. 
Étoile  de  feu  (Crozv,   1893).  Jap.,  rouge   cuivré  strié  jaune  d'or, 
revers  jaune  paille. 

Falconer  {William)  (Spaulding).  Jap.,  duveteux,  rose  lilas,  blanc  à 
la  pointe. 

■  Yleur  lyonnaise  (Crozy,  1893).  Jap.,  duveteux,  rouge  grenat,  revers 
bronzé. 

Gerbe  d'or  {\\\mor'm,  1892).  Pompon,  plante  naine  buissonnante; 
fl.  jaune  canari. 
,  Grand  Napoléon.  Jap.  rose  vif  à  la  base,  blanc  à  l'extrémité. 
Isère  {L')  (Calvat,  1892).  Jap.,  blanc  pur  à  peine  rosé  sur  le  revers. 
Molyneux  [Edivin)  (Gamel).  Jap.,  rouge  sang  à  revers  doré. 
Payne  {Messieurs  C.  Harman)  (Calvat,  1893).  Hybr.,  rose  he  de  vin  à 
revers  argenté.  ^ 

Préfet  Robert  (Calvat,  1892).  Chinois,  rouge  amarante  foncé,  revers 
blanc  argenté..     , 
Souvenir  dei^elite  Madeleine  (Calvat,  1892).  Jap.,  large  fl.  blanc  pur. 


DE    l'exposition    DE    CHRYSANTÈMES    DE    DIJON.  215 

Seivard  [William]  (Seward,  1892).  Jap.,  rouge  brun  foncé  velouté, 
revers  rouge  cuivré. 

Val  d'Andorre  (Pertuzès,  1883).  Jap.,  rouge  feu  brillant. 

Yellow  Dragon.  Importé  du  Japon  en  1883,  grande  fleur  jauiie  d'or 
lavé  de  rouge. 

B.  —  En  pots.  Tiges. 

Acrodinideflora  fCrozy).  Jap.,  fl.  très  nombreuses  rose  vif  lilacé. 

Belle  Paule  (Marrouch).  Jap.,  fl.  lilas,  ligules  lignées  de  blanc  à  la 
base. 

Enfant  des  Deux  Mondes  (Grozy).  Jap,,  duveteux,  blanc  pur. 

Pahre  {Mélajue).  Jap.,  lilas  franc. 

Holmes  {Monsieur  William)  (Délaux).  Jap.,  rouge  brun  cuivré, 
centre  jaune. 

Incendie  (Grozy).  Jap.,  rouge  cuivré  à  pointe  et  revers  jaune  d'or. 

Isaac  {Madame)  (Grozy).  Jap.,  blanc  pur. 

Le  Verrier  (Lacroix).  Jap.,  saumonné  cuivré. 

Source  d'or  (Delaux).  Jap.,  jaune  d'ocre  foncé  passant  au  rouge 
cuivré. 

Tricher  [William].  Hybr.,  rose  vif  lilacé,  blanc  à  la  pointe  et  sur 
les  bords. 

Triomphante  [la]  (de  Reydellet).  Hybr.,  rose  tendre,  centre  blanc. 

Viviand-Morel  [LsLCToix].  Jap.,  rose  foncé  lilacé. 

Pour  donner  une  idée  de  la  bonne  culture  de  quelques 
variétés  présentées  par  M.  Henry-Jacotot  fils,  nous  rappellerons 
les  suivantes  qui  toutes  étaient  vigoureuses  et  bien  fleuries,  tel 
en  un  mot  qu'on  est  en  droit  d'attendre  de  plantes  d'exposition. 

.NOMBRE    DE    FLEURS 

par  pied. 

Améthyste   (L') 12 

Bourgeois  [Monsieur] 43 

Bride  of  rose 20 

Cactus  [Le]  (B.   L.  M.  i 12 

Dame  blanche 10 

docteur  Tisserand  [Ga\\cil 15 

Blanchetais  [H.  de  la] 12 

Étoile  de  feu 20 

Général  Dodds  (  Lacroix  ^ ^   .  30 

G inet  [Monsieur]  (Calvat  .    , 18 

Barman  Payne 12 

Jean  Tissot  (Grozy) 35 


216  COMPTE   RENDU 


NOMBRE   DE  FLEURS 
par  pied. 


John  Salter  (Salter) 30 

Soleil  de  la  Tronche  (Calvat) 35 

Souvenir  de  Madame  Rose  Musset 10 

Surprise  (Calvat) 25 

Viviand-Morel 20 

Dans  la  série  des  Chrysanthèmes  duveteux,  on  remarquait 
surtout,  outre  les  variétés  déjà  précitées,  les  suivantes  : 

Beauté  lyonnaise  (Grozy,  1894).  Japonais,  à  capitule  rouge  brûlé,  à 
revers  chamois. 
Gloire  lyonnaise  et  Samuel  Gros  (Grozy,  1894),  à  fleur  jaune  d'or. 

Parmi  les  Chrysanthèmes-tiges  exposés  par  M.  Henry-Jacotot 
fîlsi^  on  admirait  les  suivants  : 

NOMBRE  APPROXIMATIF 

de  fleurs 
sur  le  même  pied. 

Acrocliniœflora 100 

Cléopâtre  (Lacroix,  1890).  Blanc  pur.   ...  75 

Madame  Isaac i  00 

Madame  Apprin  (Calvat,  1892).  Jap.,  blanc 

lilas oO 

Miss  Hellyett  (Lacroix,  1892).  Jap.,  jaune  de 

chrome 100 

Marie-Thérèse  Bergman^  à  fleur  d'Argyran- 

thème 100 

Malgré  sa  longueur,  cette  énumération  ne  peut  donner  qu'une 
faible  idée  de  l'intérêt  tout  particulier  qu'offrait  cette  exposition 
qui  surpassait  de  beaucoup  en  richesse  et  en  élégance,  toutes 
celles  de  même  nature  que  cette  importante  Société  a  tenues 
depuis  plusieurs  années;  aussi  l'empressement  du  public  à  la 
visiter  ne  s'est-il  pas  ralenti  pendant  toute  sa  durée,  son  succès 
a  fait  le  plus  grand  honneur  à  la  Société  et  à  sa  commission  des 
expositions. 

Je  remercie  Messieurs  les  membres  du  bureau  et  du  conseil 
d'administration  de  l'accueil  tout  à  fait  sympathique  qu'ils  ont 
bien  voulu  faire  à  votre  délégué,  et  tout  spécialement  MM.  Levè- 
que,  président  de  la  Société;  Barberot,  président  honoraire  et 


DE   l'exposition   DE    CHRYSANTHEMES   DE   DIJON.  217 

membre  du  jury  ;  Rabutot,  Viennot  père,  Maloir,  Morizot  et 
Lochot. 

Voici  la  liste  des  lauréats  avec  l'indication  des  récompenses 
qui  leur  ont  été  attribuées  par  le  jury  (1). 

Prix  d'honneur  offert  par  la  Société  d'Horticulture  et  viticul- 
ture de  la  Côte-d'Or,  M.  G.  Henry-Jacotot  fils,  horticulteur  à 
Dijon,  pour  l'ensemble  de  son  exposition. 

Collections  générales. 

MM.  G.  Henry-Jacotot  fils,  grande  médaille  d'or; 

Steffen-Blonde,  horticulteur  à  Dijon,  médaille  d'or; 
Jacob,  jardinier  au  château  de  Pouilly  près  Dijon,  grande 
médaille  de  vermeil. 

Collection  de  cent  variétés. 

M.  Viennot  fils,  horticulteur,  à  Dijon,  grande  médaille  de  ver- 
meil offerte  par  M.  Lévèque,  président  de  la  Société. 

M.  Chorey,  jardinier  chtz  M.  Muteau,  à  Chassagne-Fau- 
verney,  grande  médaille  de  vermeil  offerte  par  la  Société  d'hor- 
ticulture et  viticulture  de  Dôle  (Jura). 

Collection  de  cinquante  variétés. 

M.  Perreaux  Michel,  horticulteur  à  Dijon,  médaille  de  ver- 
meil offerte  par  M.  Ernest  Garnot,  député  de  la  Gôte-d'Or. 

Culture  à  la  grande  fleur. 

M.  Henry-Jacotot  fils,  médaille  de  vermeil  de  P'®  classe. 
M.  Louis  Petit,  jardinier  chez  M.  Eugster,  à  Pouilly-sur-Saône, 
médaille  de  vermeil  de  V^  classe. 


(1)  Le  jury  était  ainsi  composé  :  MM.  Verlot,  président;  Delvert, 
délégué  de  la  Société  d'horticulture  de  Chalon-sur-Saône,  secré- 
taire ;  Barberot,  président  honoraire  de  la  Société  d'horticulture  de 
la  Gôte-d'Or;  Jusseaud,  délégué  de  l'Association  horticole  lyonnaise  ; 
Docteur  Viton,  secrétaire  général  de  la  Société  d'horticulture  de 
Dôle,  et  Maloir,  secrétaire  de  la  Société  d'horticulture  de  la  Côte-d'Or. 

Le 'jury  était  accompagné  par  MM.  Lévêque,  président  élu  de  la 
Société  et  Lochot,  secrétaire. 


^18      COMPTE  PENDU  DE  L'eXPOSITION  DE  CHRYSANTHÈMES  DE  DIJON 

Chrysanthèmes  capités  [élevés  en  tige). 

M.  G.  Henry-Jacotot  fils,  médaille  d'or. 
M.  Galvat,  à  Grenoble  (11  variétés  récemment  mises  au  com- 
merce), médaille  de  vermeil. 

Exposants  ne  concourant  pas. 

Le  Conseil  d'administration  a  attribué  à  M.  Pingeon  un  objet 
d'art  offert  par  M.  Magnin,  sénateur,  gouverneur  de  la  Banque 
de  France,  pour  son  lot  de  Chrysanthèmes. 

M.  Lochot,  jardinier-chef  de  la  ville  de  Dijon.  Collection  cul- 
tivée pour  la  grande  fleur,  lot  de  culture  et  lot  de  tiges.  Félici- 
tations du  jury  et  médaille  d'or. 

Enfin  dans  sa  séance  du  8  décembre  1893,  le  conseil  d'admi- 
nistration a  approuvé  la  décision  du  jury  attribuant  à  M.  Lochot 
une  médaille  d'or  pour  l'ensemble  de  son  exposition  de  Chry- 
santhèmes. 

Cette  récompense  lui  a  été  off'erte  par  M.  Alfred  Muteau, 
conseiller  général  de  la  Côte-d'Or,  et  par  la  Société  d'horticul- 
ture et  viticulture  de  la  Côte-d'Or. 


REVUE    DES    PUBLICATIONS   FRANÇAISES.  219 

REVUE 

DES  PUBLICATIO?)S  FRANÇAISES  &  ETRANGERES 


1.  Publications  françaises, 
par  M.  D.  Bois. 

Bulletin  du  Muséum  d'Histoire  naturelle. 

Deux  nouveaux  Palmiers  du  Congo.  —  M.  Henri  Hua  décrit 
dans  le  Bulletin  du  Muséum  d'Histoire  naturelle,  n°  8,  1895, 
deux  Palmiers  nouveaux  originaires  du  Congo  :  un  Elxis  qu'il 
désigne  sous  le  nom  à'E.  DyOowskii;  ce  Palmier  a  été  récolté 
par  M.  Dybowski;,  à  Libreville  (Gabon),  route  de  M'  Bouët.  11  se 
distingue  nettement  de  VF.  guineensis  (Palmier  à  huile)  par  ses 
feuilles  amples,  atteignant  plus  de  2  mètres  de  longueur,  non 
découpées. 

L'autre  Palmier  nouveau  est  un  Podococcus  que  M.  Hua 
nomme  P.  acaulis  ;  il  a  été  récolté  par  M.  Dybowski  dans  la  forêt, 
au  bord  du  lac  Awanga.Bas  Ogouéet  jusqu'à  Fernand-Vaz.  Les 
feuilles  en  sont  très  grandes;  le  pétiole  mesure  en  effet  75  centi- 
mètres et  le  rachis  40  à  50  centimètres;  les  folioles  ont  la  face 
inférieure  revêtue  de  poils  bruns.  Tandis  que  le  P.  Barteri  (orme 
de  larges  touffes  dans  les  forêts  humides,  le  P.  acaulis  pousse 
dans  des  stations  relativement  sèches. 

Comptes  rendus  de  l'Académie  des  Sciences,  1896,  n°2,  p.  92. 

Une  nouvelle  station  du  Pin  Laricio  en  France,  dans  le  Gard. 
-^  M.  le  D*"  Bornet  a  présenté  à  l'Académie  des  sciences  une  note 
de  M.  G.  Fabre  qui  signale  une  station  nouvelle  du  Pinus  Salz- 
manni  Dunal. 

Cette  variété  du  Pin  Laricio  n'est  connue  jusqu'ici  qu'en  deux 
points  des  Gévennes  du  Languedoc  :  les  environs  de  Bessèges: 
(Gard)  et  les  montagnes  de  Saint-Guilhem-le-Désert  (Hérault). 
Dans  la  première  localité,  le  Pin  est  répandu  sur  une  aire  d'une 
vingtaine  de  kilomètres  carrés  et  y  forme  des  massifs  forestiers 


220  REVUE   DES    PUBLICATIONS. 

de  plusieurs  centaines  d'hectares.  Dans  la  seconde  localité, 
Faire  est  plus  réduite;  elle  ne  comprend  guère  que  la  forêt 
communale  de  Saint- Guilhem-le-Désert. 

80  kilomètres  en  ligne  droite  séparent  Tune  de  ces  stations  de 
l'autre;  pas  un  seul  pied  de  Pinus  Laricio  n'avait  été  signalé  jus- 
qu'ici dans  ce  long  intervalle.  La  nouvelle  station  que  M.  Fabre 
vient  de  découvrir  est  située  en  pleine  Gévenne,  à  10  kilomètres 
nord  d'Anduze,  sur  le  territoire  de  la  commune  de  Mialet  et  aux 
environs  du  col  d'Uglas  ;  elle  comprend  tout  un  petit  recoin  de 
70  à  80  hectares  d'étendue,  où  le  Pinus  Salzmanni  prospère  à 
l'état  spontané.  On  est  là  aux  altitudes  comprises  entre  400  à 
500  mètres. 

Journal  des  Roses,  janvier  1896. 

Floraison  tardive  des  Roses.  Dans  le  n*'  de  décembre  1895,  ce 
journal  avait  donné  une  liste  de  Roses  qui  avaient  fleuri  dans 
d'excellentes  conditions  pendant  le  mois  de  novembre. 

Le  temps  doux  ayant  continué  le  mois  suivant  et  même 
pendant  les  premiers  jours  de  janvier,  certains  Rosiers  n'ont  pas 
cessé  de  fleurir. 

Ainsi,  le  3  janvier,  jour  de  la  Sainte-Geneviève,  il  a  été  coupé 
par  M.  Gochet,  à  Goubert  (Seine-et-Marne),  un  magnifique 
bouquet  de  Roses,  la  plupart  cueillies  en  plein  carré. 

Parmi  ces  jolies  fleurs  se  trouvaient  les  variétés  suivantes  : 
Safrano,  Ulrich  Briinner  fils^  Madame  Caroline  Testout,  La 
France  de  89,  De  la  Reine,  Souvenir  de  la  Reine  d'Angleterre^ 
enfin  des  Turners  Criimon  Rambler,  qui  cependant  passe  pour 
ne  pas  être  remontant. 

Il  y  a  lieu  de  citer  aussi,  mais  comme  provenant  de  Rosiers 
palissés  le  long  des  murs  :  Gloire  de  Dijon,  Mademoiselle  Augus- 
tine  Guinoisseau,  Madame  Philémon  Cochet  et  Maréchal  JSiel. 

Le  bouquet  ou  plutôt  la  gerbe,  était  parsemée  de  magnifiques 
branches  de  Réséda  et  de  Violette  de  Grimée,  également  cueillies 
en  plein  carré. 


PUBLICATIONS   ÉTRANGÈRES.  221 

2.  Publications  étrangères, 
par  M.  P.  Hariot. 

The  Gardeners'Chronicle.  —  Parmi  les  plantes  nouvelles 
ou  peu  connues,  il  faut  citer  en  première  ligne  le  Musa  kewensis, 
obtenu  à  Kew  en  fécondant  le  AL  Mannii  par  le  M.  rosacea. 
C'est  un  type  bien  distinct  et  qui  présente  cet  intérêt  qu'il  cons- 
titue le  premier  cas  d'hybridation  authentique  entre  deux 
espèces  de  Musa.  Les  parents  qui  lui  ont  donné  naissance  pré- 
sentent entre  eux  beaucoup  d'affinités,  et  appartiennent  à  la 
section  Rhodochlamys,  caractérisée  par  des  fleurs  peu  nom- 
breuses, les  bractées  colorées  en  rouge  foncé  et  les  fruits  non 
comestibles.  Au  même  groupe  de  nouveautés  appartiennent  : 
Masdevallia  calyptrata,  de  la  Nouvelle-Grenade,  espèce  voisine 
de  M.  cucullata  ;  Cirrhopetalum  Rothschildianuni  du  Darjecelling 
(Indes  anglaises),  qui  présente  des  affinités  avec  C.  Colletii  de 
la  même  région  et  est,  sans  contredit,  la  plus  élégante  des 
espèces  du  groupe  à  fleurs  plumeuses  ;  Cattleya  labiata  Broo- 
meana;  Polypodium  xiphopteroidœfolium,  de  Cuba,  qui  n'a  de 
rapports  qu'avec  le  P.  achillecefolium  de  l'Equateur  et  du  Brésil  ; 
Nephrodium  dejectum  de  la  Guyane  anglaise,  à  placer  près  des 
N.  Leprieurii  et  tetragonum  de  la  même  région. 

Quoique  les  Orchidées  tiennent  une  place  considérable  parmi 
les  nouveautés,  on  trouve  encore  dans  le  Gardeners' Chronide  &e 
nombreuses  notes  qui  leur  sont  consacrées  :  les  espèces  de  Dia- 
crium,  genre  dérivé  des  Fpidendrum  et  qui  comprend  les 
Z).  bicornutum  et  indivisum  de  la  Trinité  ;  Trichopilia  brevis  à  fleur 
jaune  indien  rayées  de  brun  avec  un  large  labelle  d'un  blanc  pur 
marqué  de  quelques  petites  taches  purpurines  à  la  base;  Houlletia 
tigrina,  de  la  Nouvelle-Grenade,  à  sépales  marqués  de  jaune 
verdâtre,  tandis  que  les  pétales  sont  ponctués  de  cramoisi;  Pla- 
tyclinis  glumacea^  Orchidée  des  plus  élégantes,  grâce  à  ses  petites 
fleurs  disposées  en  grand  nombre  en  inflorescence  qui  forme 
épi  ;  Catasetum  Christyanum^  etc. 

LeJubœa  speçtabilis  est  un  des  plus  beaux  palmiers  connus; 
son  stipe  peut  atteindre  60  pieds  de  hauteur,  couronné  par  un 


â:22  REVUE     DES    PUBLICATIONS. 

bouquet  fourni  de  longues  feuilles  pinnées.  C'est  le  seul  Palmier 
originaire  du  Chili,  où  il  est  moins  abondant  qu'autrefois;  il 
serait  à  craindre  qu'il  en  disparût  et  même  de  la  surface  du 
globe  s'il  n'était  cultivé  dans  la  Colombie  et  dans  quelques 
autres  points  de  l'Amérique  du  Sud.  Le  pied  qui  se  trouve  à 
Lisbonne,  dans  le  jardin  royal,  paraît  être  le  seul  qui  ait  fleuri 
et  fructifié  en  Europe.  Le  tronc  mesure  16  pieds  d'élévation  sur 
14  de  diamètre. 

Les  Yucca  sont  fréquemment  cultivés  comme  plantes  orne- 
mentales ;  mais  on  ne  sort  guère  d'un  petit  nombre  d'espèces. 
Celle  dont  parle  le  Gardeners^ Chronicle  est  une  des  moins  con- 
nues, et  cependant  c'est  probablement  la  plus  remarquable  de 
toutes.  Le  Yucca  guatemalensis  a  été  introduit  du  Guatemala  et 
du  Mexique  il  y  a  une  trentaine  d'années  environ.  Le  stipe  peut 
atteindre  6  pieds  de  hauteur  sur  7  de  circonférence  à  la  base. 
La  tige  fleurie  ne  mesure  pas  moins  de  18  pieds  dont  trois  au 
moins  sont  occupés  par  l'inflorescence  elle-même.  Le  Y.  guate- 
malensis appartient  à  une  section  du  genre  dans  laquelle  les 
feuilles  sont  dentées  en  scie  et  qui  comprend  le  Y.  rupicola, 
aloifolia,  yucatana,  etc.  Il  est  également  connu  sous  les  noms 
impropres  de  Y.  Rœzlii  et  de  Dracœna  yuccoides  ou  ensifolia. 

A  signaler  le  Cordyline  Banksii  de  la  Nouvelle-Zélande;  le 
Bégonia  M^""  Heal,  à  fleurs  cramoisi  obtenu  par  le  croisement 
du  B.  socotrana  avec  un  Bégonia  tubéreux  ;  Lycoris  aurea,  d'une 
vive  couleur  orangée,  introduit  de  Chine  dès  1777  par  Fother- 
gill  et  peu  à  peu  tombé  dans  l'oubli;  le  Linaria  vulgaris  à  fleurs 
doubles,  duplicature  intéressante  de  la  Linaire  commune  si 
répandue  dans  toute  la  flore  européenne. 

Garden  and  Forest.  —  Le  recueil  américain  recommande 
deux  arbustes  peu  connus  :  Fothergilla  Gardeni,  qui  habite  les 
régions  montagneuses  des  Apalaches  où  il  forme  des  buissons 
compacts  hauts  de  trois  à  cinq  pieds.  Les  feuilles  sont  caduques, 
pétiolées,  obovales  et  marquées  au  sommet  d'un  petit  nombre 
de  dents,  vertes  à  la  face  supérieure,  plus  pâles  et  glauques  en 
dessous.  Les  fleurs  sont  disposées  en  chatons  terminaux  et 
naissent  à  l'aisselle  de  bractées  caduques. 


PUBLICATIO.XS    ÉTRAxNGÈRES.  :223 

L'autre  plante  est  originaire  de  l'Asie  centrale.  C'est  le  Ber- 
heris  heteropoda,  à  rameaux  inermes,  plus  rarement  épineux. 
Ses  feuilles  rappellent  celle  de  l'Épine-Vinette  ordinaire.  Les 
fleurs  sont  orangées  et  très  odorantes;  les  fruits  obiongs  sont 
bleu  foncé  recouverls  d'une  pruine  glaucescente.  Le  B.  ketero- 
poda,  grêice  à  son  feuillage  pâle,  à  l'agréable  odeur  de  ses  fleurs 
et  à  l'élégance  de  ses  fruits,  constitue  an  des  arbriseaux  les  plus 
précieux  à  utiliser  pour  l'ornementation  des  bosquets. 

Le  Garden  and  Forest  signale  un  insecte  qui  cause  aux 
Etats-Unis  de  graves  dégâts  aux  diverses  espèces  d'Ancolies.  C'est 
un  petit  diptère,  le  Phytomyza  Aq.uilegiœ  qui  mine  les  feuilles 
de  ces  plantes  et  y  construit  des  galeries.  Il  est  difficile  de 
l'atteindre  et  les  insecticides  restent  sur  lui  sans  effet  car  il 
habite  dans  l'intérieur  des  feuilles.  Le  seul  remède  efficace  con- 
siste à  détruire  les  feuilles  malades. 

Revue  de  l'Horticulture  belge.  —  M.  le  Comte  de  Kerchowe 
consacre  un  article,  accompagné  d'une  planche  coloriée,  aux 
Orchidées  de  la  flore  belge.  Le  genre  Orchis,  à  lui  seul,  fournit 
douze  espèces  sans  compter  les  nombreuses  combinaisons 
hybrides  auxquelles  elles  peuvent  prêter. 

Les  Carex  ne  fournissent  qu'un  petit  nombre  d'espèces  à 
l'Horticulture.  Mais  indépendamment  de  celles  que  l'on  emploie, 
il  est  probable  que  la  plupart  des  autres  pourraient  être  utilisées. 
L'auteur  de  l'article,  M.  Piret,  cite  les  Carex  limosa^  europœa, 
japonica,  baccans^  riparia,  paludosa  et  sylvatica.  Le  premier  de 
ces  noms  nous  parait  sujet  à  caution. 

Qui  connaît  actuellement  le  Sollya  heterophylla?  cette  char- 
mante Pittosporée  a  eu  le  sort  des  plantes  de  la  Nouvelle- 
Hollande  autrefois  si  choyées,  maintenant  inconnues.  C'est  un 
arbuste  grimpant,  à  feuilles  persistantes,  qui  se  couvre  d'une 
multitude  de  fleurs  bleu-lilacé.  A  lire,  une  note  sur  le  Cocotier 
de  Seychelles  dont  la  conservation  parait  maintenant  assurée 
grâce  aux  mesures  de  protection  prises  par  le  gouvernement 
anglais  et  un  article  de  M.  Burwenich  père  sur  les  Anémones. 

L'Illustration  horticole  signale  parmi  les  plantes  nouvelles 
ou  peu  connues:  le  Bégonia  tubéreux  Madame  Joseph  Eliat, 


224  REVUE   DES   PUBLICATIONS. 

obtenu  par  M.  Charles  Van  Wambeke,  d'une  couleur  rouge 
intense,  panaché  de  lignes  et  de  bandelettes  d'un  blanc  pur; 
VHemilelia  Lindeni,  Fougère  arborescente  de  port  nain,  intro- 
duite du  Haut-Pérou. 

On  confond  généralement  Drac.œna  et  Cordyline;\a.  distinction 
ne  repose  en  effet  que  sur  la  constitulion  du  fruit.  On  trouvera 
des  renseignements  intéressants  sur  les  meilleures  espèces  dans 
un  article  de  M.  Max  Garnier. 

«  Le  choix  de  Roses!  »  Il  n'est  pas  de  sujet  qui  prête  plus  à 
la  discussion,  et  malgré  tout  il  résulterait  de  nombreux  plébis- 
cites de  ces  dernières  années  que  parmi  les  hybrides  remontant 
c'est  la  Rose  Mrs  John  Laing  qui  tiendrait  le  premier  rang, 
tandis  que  Catherine  Mermet  arriverait  en  tète  parmi  les  Rosiers 
Thé. 

Journal  des  Orchidées.  —  Les  Habenaria  ne  sont  connus 
dans  les  cultures  que  par  un  petit  nombre  d'espèces  et  pour- 
tant il  n'en  existe  pas  moins  de  400  disséminées  dans  le  monde 
entier.  Ce  sont  des  plantes  à  tubercules  terrestres,  à  feuilles 
caduques  dont  le  Habenaria  militaris  donnera  une  idée  excel- 
lente et  avantageuse. 

VOdontoglossum  aspidorhinum  tout  récemment  décrit  présente 
une  curieuse  particularité  qui  serait  jusqu'à  présent  unique 
dans  le  genre  Odontoglossum.  Chaque  pseudobulbe  produit  deux 
grappes  de  fleurs  à  la  fois  pendant  deux  ou  trois  années  de 
suite,  comme  dans  certains  Masdevallia.  Voilà  donc  un  Odonto- 
glossum nettement  remontant. 

Il  est  temps  d'appeler  l'attention  sur  la  disparition  de  quelques 
Orchidées  de  la  Nouvelle-Grenade;  le  Cattleya  chrysotoxa  sera 
bientôt  un  mythe,  et  n'était  leur  facilité  à  se  reproduire  de 
graines  là  où  les  forêts  ne  sont  pas  détruites  par  les  indigènes, 
le  Miltonia  vexillaria  et  VOdontoglossum  crispum  auraient  vécu. 
Les  collectionneurs  ne  seraient-ils  pas  un  tantinet  coupables  en 
l'occurrence? 

Bolletino  dalla  R.  Societa  Toscana  di  Orticultura.  —  Le 

professeur  Molon,  de  l'Ecole  d'Agriculture  de  Milan,  publie  la 
description  de  deux  Poires  nouvelles  :  Re  Umberto  I  et  Regina 


REVUE   DES    PUBLICATIONS    ÉTRANGÈRES.  225 

Margharita^  mûrissant  de  novembre  à  janvier  et  pouvant  attein- 
dre le  poids  de  500  grammes.  Le  premier  de  ces  fruits  est  de 
forme  ovoïde,  à  chair  un  peu  cassante,  un  peu  acidulée,  très 
sucrée,  très  parfumée;  la  peau  est  jaune-citron  parsemée  de 
petits  points  rugueux.  Quanta  l'autre, sa  forme  rappelle  celle  de 
la  Passe  Crassanne;  la  peau  d'un  jaune  verdâtre  accentué  à  la 
maturité  est  lavée  de  vert;  la  chair  est  très  sucrée  avec  un  peu 
d'acidité,  beurrée  et  présente  un  parfum  spécial. 

Les  amateurs  de  Camélias  pourront  lire  une  longue  étude  sur 
le  Camélia,  son  passé  et  son  avenir. 

Wiener  illustriste  Garten-Zeitung.  —  M.  Beck  décrit  une 
nouvelle  espèce  de  Catasetum  trouvée  dans  une  importation.  Le 
Calasetum  semiroseum  a  des  pétales  et  des  sépales  blanchâtres 
colorés  en  rouge  à  la  base  et  marqués  de  points  de  la  même 
couleur  au  sommet.  Le  labelle  d'un  blanc-verdâtre  est  coloré 
en  rose-vineux  à  la  base  avec  l'appendice  sacciforme  jaune 
taché  de  rouge.  La  colonne  est  blanche  avec  le  pied  purpurin. 

Le  recueil  viennois  renferme  encore  une  note  sur  VIris  Suspall, 
hybride  des  /.  susiana  et  pallida  qui  présente  cet  intérêt  d'avoir 
pour  parents  des  espèces  appartenant  à  deux  sections  différentes, 
et  un  article  sur  les  Ferraria.  La  plus  ancienne  espèce  connue 
est  le  F.  undulata  rapporté  du  Cap  en  1755  et  la  plus  récente  le 
/^  Welivitschii  d'Angola,  qui  n'existe  pas  encore  dans  les  cul- 
tures, 

Gartenflora.  —  UEremurus  bucharicus,  recueilli  pai- 
A.  Regel  dans  la  Bucharie  Occidentale  est  une  des  espèces  les 
moins  connues  de  ce  genre.  Par  l'ensemble  de  ses  caractères,  il 
se  rapproche  de  VEremurus  Olgœ^  mais  il  est  plus  petit  dans 
toutes  ses  parties,  son  inflorescence  est  plus  lâche  et  ses  fleurs 
penchées.  Il  a  aussi  des  points  de  ressemblance  avec  VF.  an- 
gustifolius. 

Le  Catileya  velutina  var.  punctata  dont  il  est  aussi  fait  men- 
tion ,  se  distingue  par  les  macules  dont  sont  parsemées  les  divisions 
du  périanthe. 


15 


226  PLANTES  NOUVELLES  OU  PEU  CONNUES. 

PLANTES  NOUVELLES  OU  PEU  CONNUES 

DÉCRITES    OU    FIGURÉES 
DANS     LES    PUBLICATIONS    FRANÇAISES    ET    ÉTRANGÈRES, 

1.  Publications  françaises, 

par  M.  D.  Bois. 

Cereus  Gumengei  Weber.  —  Basse-Californie.  Bulletin  du 
Muséum  dC Histoire  naturelle,  n^  8,  p.  317. 

Cette  espèce  nouvelle  a  été  dédiée  à  M.  Cnmenge  quia  exploré 
la  Basse-Californie  en  1895.  C'est  une  plante  basse,  frutescente, 
à  rameaux  diffus  et  rigides,  hérissés  de  pointes  acérées,  formant 
un  fourré  inextricable  de  1  à  2  mètres  de  hauteur.  C'est  le 
Pitaya  agria  des  indigènes,  ainsi  nommé  à  cause  de  la  saveur 
aigrelette,  extrêmement  agréable,  de  son  fruit. 

Voici  les  caractères  distinctifs  du  Cereus  Cumengei  : 
Rameaux  rigides,  diffus,  étalés,  épais  de  6  centimètres; 
épiderme  vert  foncé;  7  à  9  côtes  obtuses,  sinuées;  aréoles 
distantes  de  3  centimètres,  aiguillons  forts,  rigides,  acérés,  noirs, 
aplatis,  pugioniformes;  les  extérieurs  10  à  12,  rayonnants, 
longs  de  1  à  2  centimètres  ;  les  intérieurs  4,  dont  l'inférieur  deux 
fois  plus  forl  et  plus  long.  Fleur  nocturne,  grande,  25  centimètres 
de  longueur  sur  10  centimètres  de  diamètre,  rose  vif  en  dehors, 
blanche  en  dedans;  ovaire  vert,  épineux;  tube  inerme,  rose 
carmin;  squames  tubaires  lancéolées,  décurrentes;  sépales 
lancéolés,  étalés,  roses;  pétales  nombreux,  étroits,  blancs,  à 
pointe  rose.  Finit  globuleux,  de  5  à  6  centimètres  de  diamètre, 
couvert  d'aiguillons  caducs;  chair  rouge,  d'une  acidité  très 
agréable.  Graines  longues  de  i,o  à  2  millimètres,  obovées, 
d'un  noir  mat,  rugueuses. 

Cereus  Digueti  Weber.  Basse-Californie.  Bulletin  du  Muséum 
d' Histoire  naturelle,  n°  8,  p.  319. 

CiQ  Cereus  nommé  Jaca  matraka  par  les  indigènes  de  la  Basse- 
Californie  est  nouveau  et  très  distinct;  M.  le  D'  Weber  le  dédie 
à  M.  Diguet,  explorateur  zélé  qui  a  rapporté  d'intéressantes 
collections  au  Muséum. 


PUBLICATIOiNS    FRANÇAISES.  227 

Le  C.  Digueti  croît  dans  le  sable  des  dunes,  dans  lequel  il 
enfonce  ses  racines  tubéreuses,  longues  de  30  à  40  centimètres, 
charnues,  s'accroissant  à  leur  extrémité  conique,  et  semblables  à 
une  touffe  de  racines  de  Dahlia.  De  cette  touffe  de  tubercules 
naît  une  tige  unique,  grêle,  rameuse,  d'apparence  sèche,  ressem- 
blant à  des  ramilles  de  bois  mort,  de  couleur  grisâtre;  les  jeunes 
pousses  sont  d'un  vert  pâle.  Ces  rameaux  ont  8  côtes  obtuses, 
aplanies  sur  le  dos,  séparées  par  des  sillons  étroits;  la  section 
transversale  des  côtes  est  presque  cunéiforme,  c'est-à-dire  plus 
large  sur  le  dos  que  sui'  les  côtés.  Aréoles  distantes  de  10  à 
12  centimètres.  Aiguillons  dont  10  extérieurs  et  2  intérieurs, 
noirs,  courts  et  apprîmes,  longs  de  1  à  2  millimètres.  D'après 
M.  Diguet,  les  fleurs  sont  nocturnes,  blanches,  longues  d'environ 
15  centimètres;  fruit  rouge,  peu  épineux,  allongé  comme  un 
piment;  pulpe  rouge,  un  peu  acidulé. 

Echinocactus  PeninsulaB  Weber.  —  Basse-Californie.  Bulletin 
du  Musf'um  d^ Histoire  naturelle^  n°  8,  p.  320. 

Enorme  Echinocactus  nouveau,  haut  de  2  mètres  et  mesurant 
50  centimètres  de  diamètre,  connu  dans  la  Péninsule  sous  le 
nom  de  Visnaga,  qui  est  d'ailleurs  donné  au  Mexique  à  tous  les 
Echinocactus,  principalement  aux  espèces  de  grande  taille. 

Il  appartient  au  groupe  composé  des  E.  Wislizeni,  Lecontei, 
Emoryi,  californicua. 

Voici  ses  caractères  essentiels  :  tige  simple,  d'abord  ovoïde, 
plus  tard  claviforme,  côtes  12  à  15,  plus  tard  20.  Sillons  larges 
et  profonds.  Aréoles  distantes  de  4  centimètres,  plus  rapprochées 
dans  l'âge  adulte.  Aiguillons  rougeâtres,  à  pointe  jaune;  exté- 
rieurs M,  rayonnants,  droits,  cylindriques,  plus  ou  moins 
annelés;  parmi  eux  les  quatre  inférieurs  sont  plus  forts  et  plus 
colorés;  aiguillons  intérieurs  4,  annelés,  disposés  en  croix,  les 
trois  du  haut  droits  et  cylindriques,  celui  du  bas  deux  fois  plus 
long,  aplati,  crochu,  étendu  horizontalement;  ce  dernier  est 
long  de  5  à7  centimètres,  tous  les  autres  ont  environ  3  centi- 
mètres. Les  fleurs  sont,  dit-on.  rougeâtres  en  dehors,  jaunes  en 
dedans.  Le  fruit  et  les  graines  sont^encore  inconnus. 


228  PLANTES  NOUVELLES  OU  PEU  CONNUES. 

Opuntia  Alcahes  Weber.  —  Basse-Californie,  Bulletin  du 
Muséum  d'Histoire  naturelle^  n°  8,  p.  321. 

Nouvelle  espèce  dont  le  nom  spécifique  Alcahes  est  le  nom 
indigène.  Elle  appartient  au  groupe  des  Cylindr opuntia.  Elle 
est  plus  trapue  que  la  suivante  d'après  M.  Dig  et  envahit  les 
champs  non  cultivés  :  tige  cylindrique,  vert  jaurâtre,  très 
rameuse  ;  tubercules  allongés,  saillants,  subconfluents  en  7  côtes 
spiralées.  Aiguillons  fins,  longs  de  1  à  2  centimètres;  7à  8  exté- 
rieurs, 4  intérieurs,  tous  revêtus  d'une  gaine  étroite,  jaune;  à  la 
partie  supérieure  de  l'aréole,  il  y  a  un  pinceau  de  sélules  jau- 
nâtres. Fleurs  jaune  verdâtre  (Oiguet).  Fruit  subglobuleux, 
épineux,  ombilic  profond. 

Opuntia  Cholla  Weber.  —  Basse -Californie.  Bulletin  du 
Muséum,  etc.,  p.  320. 

Cylindr  opuntia  nouveau,  désigné  par  les  indigènes  sous  le 
nom  de  Cholla.  Voisin  de  l'O.  proliféra,  jTige  cylindrique,  verte, 
rameuse,  frutescente,  haute  d'environ  1  mètre.  Tubercules 
allongés,  peu  saillants.  Aiguillons  longs  de  1  centimètre,  rayon- 
nants, étoiles,  avec  un  ou  plusieurs  centraux;  tous  couveris 
d'une  gaine  jaunâtre,  lâche  et  ample;  à  la  partie  supérieure  de 
l'aréole,  il  y  a  un  pinceau  d'aiguillons  sétiformes  jaunâtres. 
Fleur  rose,  4  centimètres  de  diamètre;  pétales  lancéolés;  fruit 
tubercule,  peu  épineux;  graine  de  3  millimètres  de  diamètre; 
hile  ventral,  pointu,  raphé  étroit.  La  gaine  de  V Opuntia  proli- 
féra est  deux  fois  plus  grande. 

2.  Pubiicâtions  étrangères 
par  M.  P.  Hariot. 

Angrœcum  Kostschyi  Reich.  f.  —  A.  de  Kostchy.  —  Afrique 
tropicale  orientale  (Orchidées  —  Vandées).   Bot.  Mag.  i.  7442. 

Tige  courte;  feuilles  larges,  obovales,  obtuses,  ponctuées  de 
rouge;  hampe  florale  courte,  robuste;  grappes  pendantes  à 
rachis  brun,  pauciflores,  à  bractées  triangulaires  aiguës;  pédi- 


PUBLICATIONS    ÉTRANGÈRES.  229 

celles  recourbés;  fleurs  blanches,  à  sépales  et  pétales  étalés  ou 
réfléchis,  lancéolés,  acuminés,  un  peu  tordus,  apiculés, 
marqués  de  brun  au  sjmmet;  labelle  spatule,  aplati,  cuspidé, 
marqué  de  trois  côtes  à  la  base  ;  éperon  très  large,  grêle,  flexueux 
011  tordu,  brun  pâle,  fusiforme  au  sommet;  colonne  courte, 
épaisse,  couleur  paille;  anthère  hémispiiérique,  à  pollinies 
oblongues  sessiles  sur  un  stipe  étroit  ;  glande  oblongue  assez 
volumineuse. 

VAngrœcum  Kostschyl  est  originaire  de  l'Afrique  orientale  ou 
il  paraît  être  largement  répandu.  Il  a  été  découvert  en  1838  par 
Kostscliy  qui  l'a  rencontré  croissant  sur  des  Gapparidées,  mais  la 
localité  n'est  pas  exactement  connue.  11  a  été  retrouvé,  en  1861, 
par  Meller  au  point  de  jonction  du  Zambèse  avec  le  Shiveriver; 
Grand,  en  1861,  l'a  vu  à  Gondokoro  et  Hildebrandt  l'a  recueilli 
en  1876,  sur  la  côte  de  Zanzibar.  Enfin  le  jardin  de  Kew  l'a  reçu 
dernièrement  du  Kilimandjaro. 

Catasetum  Lemosii  Rolfe.  —  G.  de  Lemos.  —  Brésil  (Orchi- 
dées —  Vandées).  Bot.  Mag.,  t.  7444. 

Pseudo-bulbes  allongés,  ovoïdes,  pâles,  sillonnés;  feuilles 
oblongues,  lancéolées,  acuminées,  ondulées,  d'un  vert  pâle; 
hampes  ascendantes,  à  bractées  vertes,  ovales,  lancéolées,  acu- 
minées; sépales  d'un  jaune  verdâtre  pâle,  le  dorsal  dressé, 
oblong,  lancéolé,  aigu  ;  les  latéraux  réfléchis,  ovales,  lancéolés, 
aigus;  pétales  jaune  verdâtre,  dressés,  ovales-oblongs,  aigus; 
labelle  en  casque,  épais,  coriace,  verdâtre,  trilobé,  à  lobes  laté- 
raux quadrangulaires,  ou  arrondis,  incurvés,  denticulés,  le 
moyen  de  petite  dimension,  triangulaire,  recourbé  ;  colonne 
épaisse,  terminée  en  bec;  antennes  grêles,  défléchies;  pollinies 
oblongues,  de  même  largeur  que  la  caudicule. 

Gette  plante  a  été  décrite  par  D.  Barbosa  Rodriguez  sous  le 
nom  de  C.  roseum  qui  avait  été  donné  antérieurement  par 
Reichenbach  à  une  autre  espèce.  M.  Rolfe  y  a  substitué  la 
dénomination  de  C.  Lemosii  est  l'honneur  du  D""  Lemos,  surin- 
tendant des  écoles  de  la  province  de  Para.  Ce  Catasetum  est 
originaire  de  l'île  de  Marajo  (Para);  on  n'en  connaît  encore 
que  les  pieds  mâles. 


230  PLANTES    NOUVELLES    OU    PEU    CONNUES. 

LaBliocattleya  X  Schulziana  L.  Linden.  —  Lindenia,  oc- 
tobre 1895,  p.  21,  t.  489. 

Cet  hybride  est  issu  du  croisement  du  L.  X  elegans  avec  une 
des  variétés  de  C.  labiala.  Un  certain  nombre  de  formes  sont 
déjà  sorties  de  cette  hybridation  ;  celle  dont  nous  parlons  ici  se 
distingue  par  la  forme  très  élégante  et  le  coloris  rose  lilacé  vif 
des  sépales  et  des  pétales,  par  l'ampleur  du  labelle  qui  est  rouge- 
foncé,  maculé  jusque  sur  les  lobes  latéraux. 

Masdevallia  calyptrata  Kranzlin.  —  M.  capuchonné.  — 
Nouvelle-Grenade  (Orchidées)  Gardeners'  Chronicle^  46  no- 
vembre 1895,  p.  577. 

Feuilles  lancéolées^  obtuses,  rétrécies  en  pétiole  aussi  long 
qu'elles;  hampes  uniflores,  de  même  taille  que  les  feuilles  ou  à 
peu  près;  bractée  très  développée  à  carène  aiguë,  embrassant 
l'ovaire;  coupe  florale  longue  de  2  centimètres,  comprimée, 
presque  close  en  avant,  à  lèvre  supérieure  courte  prolongée  en 
un  appendice  filiforme  long  de  3  à  5  centimètres,  à  ièvre  infé- 
rieure beaucoup  plus  longue  ;  sépales  libres  seulement  au 
sommet  où  ils  sont  triangulaires  et  prolongés  en  appendices  cau- 
diformes  longs  de  3  centimètres;  coupe  orangée  ou  jaune  mêlé 
de  pourpre  ;  pétales  coupés  obliquement  au  sommet  et  triangu- 
laires; labelle  épaissi  et  légèrement  aigu  au  sommet;  gynostème 
de  même  largeur  à  bords  entiers. 

En  raison  de  la  largeur  de  sa  bractée  cette  plante  doit  être 
fréquemment  confondue  avec  \q  M .  cucuUata  connu  des  indigènes 
de  la  Nouvelle-Grenade  sous  le  nom  de  «  la  Viuda  »,  la  Yeuve. 

Selenipedium  Sargentianum  Rolfe.  —  S.  de  Sargent.  — 
Brésil  (Orchidées-Gypripédiées).  Bot.  Mag.  t.  7446. 

Feuilles  radicales  oblongues-lancéolées  aiguës,  imbriquées  à  la 
base,  coriaces,  bordées  de  jaune  d'or;  hampe  lobuste,  velue, 
rouge-foncé,  portant  de  2  à  4  fleurs  ;  gaines  solitaires  et 
bractées  de  grande  dimension,  ovales,  concaves,  herbacées, 
obtuses,  vertes,  velues  ;  périanthe  légèrement  velu  ;  sépales 
latéraux  soudés  en  une  lame  ovale,  obtuse,  marquée  de  deux 
nervures,    striée   de  rouge,    placée   sous  le  labelle,   le   dorsal 


PUBLICATIONS    ÉTRANGÈRES  231 

oblong,  obtus,  strié  de  rouge  ;  pétales  plus  larges  que  les 
sépales,  en  lanière,  obtus,  un  peu  tordus,  jaune  d'or,  striés  de 
rouge  sang  et  munis  d'une  large  marge  de  même  couleur  ; 
labelle  oblong,  doré,  arrondi  au  sommet,  à  bords  infléchis  limi- 
tant une  ouverture  oblongue,  tachés  de  rouge  et  ornés  à  la 
partie  médiane  d'un  petit  tubercule  blanc;  staminode  pâle. 
ovale,  pubescent. 

Cette  jolie  plante  présente  les  plus  grands  rapports  avec  le  S. 
Lindleyi  qui  est  plus  robuste  et  de  taille  plus  élevée  avec  des 
feuilles  plus  longues  pouvant  atteindre  deux  pieds,  des  fleurs 
plus  nombreuses  disposéesen  grappe,  de  couleur  pâle  ou  verdâtre 
avec  des  nervures  rouge  foncé  et  sans  tubercule. 

L'habitat  est  d'ailleurs  diff'érent,  le  5.  Lindleyi  étant  localisé 
dans  la  Guyane  tamiis  que  l'autre  espèce  est  spéciale  à  la  pro- 
vince de  Pernambuco,  probablement  dans  la  chaîne  des  Mon- 
tagnes Carivis  ou  Tabalurga.  Le  S.  Sargenlianum  est  de  beau- 
coup le  plus  beau  des  deux  et  peut  être  considéré  comme  la 
perle  du  genre  au  point  de  vue  du  coloris  des  fleurs. 

Peut-être  l'exploration  des  régions  intermédiaires  entre  les  lo- 
calités où  croissent  ces  deux  espèces,  montrera-t-elle  qu'elles  ne 
sont  que  des  formes  géographiques. 


ERRATUM 


Dans  la  séance  du  23  janvier,  M.  Véraux  a  été  omis  dans  Fénu- 
mération  des  membres  de  la  Société  qui  ont  été  nommés  chevaHers 
du  Mérite  agricole  depuis  le  l^*"  janvier  1896. 


Le  Secret  aire -rédacteur- gérant 
D.  Bois. 


Pans.  —  Imprimerie  L.  Maretheux,  1,  rue  Cassette 


2,  ,  OBSERVATIONS    MÉTÉOROLOGIQUES. 

FÉVRIER    1896 

Observations  météorologiques  faites  par  M.  F.  Jamin,  a  Bourg-la-Reine, 
PRÈS  Paris  (altitude  :  63°^). 


TEMPERATURE 


Min. 

Max. 

—  1,0 

0,2 

—  0,4 

0,3 

0,î 

2,1 

—  5,6 

3.2 

—  1.5 

2,9 

-  0,3 

2,9 

—  1,2 

1,1 

—  3,8 

4,9 

—  2,2 

10,7 

6,3 

12,4 

5.3 


2,7 


2,3 
3.2 
2,1 
3,7 
5,1 

—  1,8 
6,2 

2,9 

—  0,1 

—  ^^,4 
4  2 

—  3,8 

—  9,4 

—  1,6 

—  1,0 

6,1 


13,3 

14,9 
10,0 

8,7 
3,0 
9,7 
8,6 

11,9 

14 

15,7 

12.1 

ii;o 

7,3 
0.8 
1,1 

1,J 

6.0 
9,6 

11,0 


HAUTEUR 

du  baromètre 


Matin     Soir 


778 
775 
775,0 

775,5 

778 

778 

777 
774 

772 

773, 


773 
774 

773 

773 

774 

774,5 

767,5 

763 

738 

765, 5 

759 

763,3 

770 

768 

761 

764 
768,5 

767,5 


VENTS 

dominants 


774 

777 
777 

778 

778 

777,5 

775 

772 

772,5 
775 


775,5 

774 
773 

772,5 

773,3 

774,3 

771 

766 

759 

756,5 

756, 5 

763 

768,5 

769 

764 

60,3 

763 

767,5 

764 


E. 

E. 

S.  so. 

E. 

E. 
E.  ESE. 
E.  SE. 

SE. 

S. 
S. 


sso. 

S. 
NO. 

NNE. 
N. 
NE. 

N. 

s. 

S. 
S. 

ESE.  S. 

E. 

ENE. 

NE. 

NE.  NNE. 

N. 

N. 
0. 


ÉTAT    DU   CIEL 


Couvert  et  légèrement  bmineux. 

Couvert  te  légèrement  brumeux. 

Couvert  le  matin,  nuageux  l'après 
midi,  clair  le  soir. 

Clair  de  grand  matin,  nuageux. 

Couvert. 

Couvert. 

Couvert. 

Couvert  le  matin,  légèrement  nuageux 
l'après-midi,  clair  le  soir. 

Nuageux. 

Petite  pluie  dans  la  nuit,  couvert  le 
matin,  nuageux  et  légèrement  pluvieux 
le  soir. 

Brumeux  le  matin,  nuageux  l'après 
midi. 

Légèrement  brumeux  le  matin,  clair 

Brumeux  le  mutin,  couvert  et  légère 
ment  pluvieux. 

Très  légèrement  nuageux. 

Couvert  et  légèrement  brumeux. 

Nuageux. 

Clair. 

Clair  le  matin  et  le  soir,  nuageux. 

Nuageux,  pluvieux  le  soir. 

Nuageux,  légèrement  pluvieux  l'après- 
midi  et  le  soir. 

Très  nuageux. 

Clair. 

Clair. 

Clair. 

Nuageux,  il  voltige  de  la  neige,  clair 
le  soir. 

Légèrement  brumeux  le  matin,  nua 
geux,  couvert  le  soir. 

Nuageux. 

Brumeux  et  légèrement  pluvieux  le 
matin,  nuageux. 

Couvert  et  très  légèrement  brumeux 
le  matin,  couvert  l'après-midi,  pluie  le 
soir. 


AVIS    DIVERS 


EXPOSITIONS   DE  LA  SOCIÉTÉ  NATIONALE  D'HORTICULTURE 

DE     FRANCE 


La  prochaine  Exposition  printanière  annuelle  se  Litndiji 
du  20  au  25  mai  1896. 

Un  Congrès  horticole  aura  lieu  à  la  même  date. 

Exposition  de  Roses.  —  Une  exposition  spéciale  de  Roses 
aura  lieu  au  siège  de  la  Société,  84,  rue  de  Grenelle,  les  10  et 
11  juillet  1896. 

Le  programme  va  être  adressé  incessamment  aux  inléress>'s 
et  paraîtra  dans  le  prochain  cahier  du  journal. 

Des  questions  spéciales  aux  Roses  ont  été  ajoutées  au  pr(»- 
gramme  du  Congrès  horticole  qui  se  tiendra  au  mois  de  mai  en 
même  temps  que  l'Exposition  printanière. 

Exposition  de  Chrysanthèmes,  Fruits,  Cyclamens,  Œillets, 
Asters,  etc.  Cette  Exposition  se  tiendra  au  Palais  de  Tlnduslrie, 
Champs-Elysées,  du  17  au  22  novembre  1896.  (Voir  ci-après  les 
règlement  et  programme.) 

Médaille  du  Conseil  d'administration.  —  Pour  Tintroduciion 
ou  l'oblention  de  plantes  ornementales  reconnues  mérilanles 
après  culture  en  France. 

Les  horticulteurs  français,  obtenteurs  ou  introducteurs  de 
plantes  reconnues  méritantes,  peuvent  adresser  au  comité  com 
pètent  leur  demande  en  vue  de  prendre  part  au  concours  pour 
ce  prix.  De  leur  côté,  les  membres  des  comités  peuvent  propo- 
ser les  plantes  qu'ils  jugent  dignes  du  même  prix.  A  la  fin  de 
chaque  année,  il  sera  désigné,  s'il  y  a  lieu,  dans  le  sein  de 
chaque  comité  compétent,  un  membre  chargé  de  faire  un 
rapport  circonstancié  sur  la  ou  les  plantes  qui  sont  de  nature  à 
déterminer  l'attribution  de  la  médaille. 


Série  III.  T.  XVIII.  Cahier  de  mars  publié  le  10  avril  1896.  16 


:i34  CONCOURS  ouverts  devaiNt  la  société. 

OFFRES   ET  DEMANDES  D'EIVIPLOI 

Un  registre  est  ouvert  aux  bureaux  de  l'agence  de  la  Société  pour 
l'inscription  des  offres  et  des  demandes  d'emploi. 

Le  Conseil  d'administration  prie  les  sociétaires  qui  auraient 
besoin  de  jardiniers  pour  maisons  bourgeoises  ou  d'employés  pour 
maisons  de  commerce  horticoles  de  bien  vouloir  consulter  ce  registre. 


AVIS  RELATIF  AUX  CONCOURS  EN  SÉANCE 

Des  concours  spéciaux  pour  les  Orchidées  auront  lieu  exi 
séance  les  23  avril,  25  juin  et  26  novembre  1896.  Les  personnes 
qui  désireront  y  prendre  part  seront  tenues  d'adresser,  huit 
jours  à  l'avance,  à  l'agent  de  la  Société,  rue  de  Grenelle,  84, 
leur  demande  de  participation. 


CONCOURS  OUVERTS  DEVANT  LA  SOCIÉTÉ 

Concours  'permanent. 

Prix  Laisné.  Pour  l'élève  le  plus  méritant  de  l'École  d'Horticulture 
des  Pupilles  de  la  Seine.  (V.  le  Journal,  3«  série,  IV,  1882,  pp.  631 
et  753.) 

Concours  annuels. 

Médaille  Pellier.  Pour  le  plus  beau  lot  de  Pentslemon. 

Prix  Joubert  de  VUiberderie.  —  Le  10  janvier  1889,  le  Conseil 
d'administration,  se  conformant  au  vœu  émis  par  le  D»"  Joubert 
de  l'Hiberderie,  dans  son  testament,  a  ouvert  un  concours  pour 
un  prix  de  2,500  francs  à  décerner  au  nom  de  ce  généreux 
donateur.  Ce  prix  est  destiné  à  un  ouvrage  publié  récemment 
el  imprimé  ou  manuscrit,  sur  l'Horticulture  maraîchère,  l'Arbo- 
riculture et  la  Floriculture  réunies,  considérées  dans  leurs 
usages  journaliers  et  les  plus  pratiques.  Le  concours  est  perma- 
nent et  le  prix  peut  être  décerné  chaque  année. 

Si  l'ouvrage  présenté  au  concours  est  manuscrit,  il  devra  être  aussi 
succinct  que  possible  et,  si  son  auteur  obtient  le  prix,  il  sera 
tenu  d'en  faire  la  publication  dans  le  délai  d'un  an.  (Voyez  le 
Journal,  3^  série,  XI,  1889,  p.  5  et  81.) 


SOCIETE    NATIONALE    D'HORTICULTURE 

DE    FRANCE 


EXPOSITION     GÉNÉRALE 

DE    CHRYSANTHÈMES,    DE    FRUITS,    CYCLAMENS,    ŒILLETS, 
ASTERS,    ETC. 

Ouverte   du    17    au   22    novembre    1896  inclusivement 
au  Palais  de  Tlndustrie,  aux  Champs-Elysées. 


RÈGLEMENT   ET  PROGRAMME 


DISPOSITIONS  GÉNÉRALES 

Conformément  à  la  décision  prise  par  le  Conseil  d'Adminis- 
tration, dans  sa  séance  du  12  mars  1896,  une  Exposition,  des- 
tinée à  recevoir  les  Chrysanthèm&s,  les  Fruits,  Cyclamens, 
Œillets,  Asters  et  autres  fleurs  de  la  saison,  sera  tenue  au 
Palais  de  l'Industrie,  aux  Champs-Elysées,  du  17  au  22  no- 
vembre 1896. 

Tous  les  horticulteurs  et  amateurs  français  sont  invités  à 
prendre  à  cette  Exposition  la  plus  grande  part  possible. 

Les  horticulteurs  et  amateurs  étrangers  sont  admis  dans  le 
concours  pour  nouveautés  en  Fleurs,  Fruits  et  Plantes. 

Les  récompenses  consisteront  en  médailles  d'honneur,  mé- 
dailles d'or,  grandes  médailles  de  vermeil,  médailles  de  vermeil, 
grandes  médailles  d'argent,  médailles  d'argent,  médailles  de 
bronze  et  mentions  honorables. 

Il  sera  donné  un  diplôme  avecles  médailles  aux  exposants  qui 
en  auront  fait  la  demande  à  la  Société,  au  plus  tard  quinze 
jours  après  la  fermeture  de  rBxposition. 

Les  médailles  et  prix  que  la  Société  pourrait  obtenir  excep- 


236        EXPOSITION  GÉNÉRALE  DE  NOVEMBRE  1896. 

tionnellement  de  la  munificence  du  Gouvernement  et  de  la  Ville 
de  Paris  seront  considérés  comme  médailles  et  prix  d'honneur 
et  décernés  au  nom  du  Gouvernement  de  la  République. 

Des  médailles  seront  mises  à  la  disposition  du  Jury  pour 
récompenser,  s'il  y  a  lieu,  les  apports  non  prévus  au  programme 
et  ceux  qui  auront  le  plus  contribué  à  l'ornementation  de  l'Ex- 
position (1). 

Toutes  les  récompenses  seront  laissées  à  la  libre  appréciation 
du  Jury. 

Les  médailles  d'honneur  remplaceront  toutes  les  récompenses 
obtenues  par  le  même  Exposant. 

Les  médailles  non  réclamées  une  année  après  le  jour  de  la 
distribution  des  récompenses  ne  seront  plus  délivrées  et  appar- 
tiendront de  droit  à  la  Société. 

Dans  les  Concours  de  collections,  il  ne  sera  accepté  qu'un 
spécimen  de  chaque  variété. 

La  même  espèce  ou  variété  de  plante  ne  pourra  figurer  dans 
plusieurs  Concours  du  même  Exposant. 

Chaque  présentation  formant  un  Concours  devra  être  nette- 
ment séparée. 

Les  Concours  existeront  entre  horticulteurs,  amateurs,  jardi- 
niers, instituteurs,  directeurs  ou  jardiniers-chefs  des  établisse- 
ments subventionnés  et  Sociétés  d'Horticulture  en  nom  collectif. 

Les  lots  collectifs  seront  acceptés  et  ne  pourront  concourir 
avec  les  lots  individuels. 

Ne  seront  admis  avec  la  mention  hors  concours  que  les  pro- 
duits des  jardins  publics  ou  scientifiques  (2). 


(1)  Ne  pourront  être  admis  comme  Concours  imprévus  que  les 
végétaux  et  produits  horticoles  non  prévus  dans  le  présent  pro- 
gramme. 

(2)  D'après  une  décision  du  Conseil  d'Administration  en  date  du 
25  janvier  1883,  tout  Membre  qui  a  été  rayé  des  contrôles  de  la 
Société  ne  peut  prendre  part  aux  Expositions. 


RÈGLEMENT   ET   PROGRAMME  237 


DISPOSITIONS  SPÉCIALES 

Réception^  installation  et  enlèvement  des  Plantes, 
Fleurs^  Fruits,  etc. 


Art.  \  "',  —  Les  horticulteurs  ou  amateurs  qui  voudront  prendre 
part  à  cette  Exposition  devront  adresser,  avant  le  samedi 
7  novembre  1896,  terme  de  rigueur^  à  M.  le  Président  de  la 
Société,  rue  de  Grenelle,  84,  une  demande  écrite  d'admission, 
accompagnée  : 

i°  De  rindication  des  Concours  auxquels  ils  désirent  prendre 
port.  F'ormalité  obligatoire  ; 

2°  De  la  liste  nominative  et  complète  des  genres,  espèces  ou 
variétés  de  plantes  qu'ils  désirent  présenter; 

3°  De  l'indication  exacte,  pour  chaque  concours,  de  l'espace 
superficiel  qu'ils  peuvent  occuper; 

4"  De  la  quantité  de  carafes  pour  fleurs  coupées  et  d'assiettes 
pour  fruits  qui  leur  seront  nécessaires. 

Ces  formalités  sont  obligatoires. 

Art.  2.  —  Les  plantes  qui  doivent  figurer  à  cette  Exposition 
seront  reçues,  les  15  et  16  novembre,  de  huit  heures  du  matin  à 
quatre  heures  du  soir. 

Les  fleurs  coupées  seront  reçues  le  16  novembre,  et  le  grou- 
pement définitif  devra  en  être  terminé  avant  4  heures  du  soir. 

Art.  3.  —  Chaque  plante  exposée  doit  être  munie  d'une  éti- 
quette portant  son  nom  scientifique  (espèce  ou  variété)  écrit 
d'une  façon  lisible  ou  correcte. 

Les  plantes  de  collection  dont  l'étiquette  ne  porterait  qu'un 
numéro  et  non  le  nom  de  la  plante  seront  exclues  des  Concours 
par  le  Jury  d'admission. 

Les  plantes  qui  ne  sembleraient  pas  pouvoir  rentrer  dans  l'un 
des  Concours  de  ce  programme  devront  être  l'objet  d'une  de- 
mande particulière,  sur  laquelle  il  sera  statué  spécialement. 

Les  plantes  présentées  comme  nouvellement  introduites  de- 
vront être  munies  d'une  étiquette  indiquant  leur  nom  et,  autant 


23S        EXPOSITION  GÉNÉRALE  DE  NOVEMBRE  1896. 

que  possible,  le  lieu  de  leur  origine  et  la  date  de  leur  introdue- 
tion. 

S'il  s'agit  d'une  variété  nouvelle  obtenue  de  semis,  l'Exposant 
devra  renfermer  dans  un  billet  cacheté,  joint  à  la  plante,  le 
nom  qu'il  propose  de  lui  donner.  Ce  billet  ne  sera  ouvert  que  si 
la  plante^est  jugée  digne  de  récompense. 

Art.  4.  —  Il  est  interdit  aux  Exposants  de  placer  des  pan- 
cartes indiquant  leurs  noms  et  adresse  avant  que  la  décision 
du  Jury  leur  ait  été  communiquée  par  le  Secrétariat  de  la  Société. 
Tout  contrevenant  serait,  par  ce  fait,  exclu  du  Concours. 

Art.  5.  —  MM.  les  Exposants  sont  tenus  de  procéder  à  l'enlè- 
vement des  produits  exposés,  dès  le  lendemain  de  la  clôture 
h  partir  de  huit  heures  du  matin.  Ils  devront  avoir  terminé 
le  24,  à  quatre  heures  du  soir.  Passé  ce  délai,  la  Société  se 
trouvera  dans  la  nécessité  de  les  faire  enlever  aux  frais  des 
Exposants. 

Aucun  enlèvement  de  produits  ne  pourra  avoir  lieu  le  soir  de 
la  fermeture. 

Art.  6.  —  Les  envois  devront  être  adressés  franco  à  M.  le 
Président  de  la  Commission  des  Expositions,  au  Palais  de  l'In- 
dustrie, à  Paris,  et  devront  être  parvenus  le  16,  à  deux  heures 
du  soir,  dernier  délai. 

Art.  7.  —  Chaque  Exposant  devra  se  trouver  à  l'Exposition 
pour  contribuer  au  placement  de  ses  produits  dans  les  emplace- 
ments qui  lui  seront  assignés  ;  il  pourra  se  faire  représenter  par 
un  mandataire.  En  cas  d'absence  de  l'un  et  de  l'autre,  la  Com- 
mission fera  disposer  les  plantes  à  l'endroit  désigné  par  elle,  aux 
frais  de  l'Exposant.  Les  Exposants  sont  tenus  de  venir  recon- 
naître leurs  emplacements  avant  le  lundi  16  novembre,  à 
deux  heures  du  soir.  Passé  ce  délai,  la  Commission  disposera 
des  emplacements  de  tous  les  Exposants  qui  n'auront  pas  encore 
envoyé  leurs  produits  ou  reconnu  et  pris  l'engagement  de  rem- 
plir les  emplacements  qui  leur  seront  accordés. 


RKGLEMENT    ET    PROGRAMME.  ^39 


§  2.  —  Jury. 

Art.  8.  —  Les  membres  du  Jury  seront  nommés  par  le 
Bureau  de  la  Société. 

Le  Jury  commencera  ses  opérations  le  17  novembre^  à 
neuf  heures  du  matin. 

MM.  les  membres  du  Jury  sont  admis  à  exposer,  mais  ne 
peuvent  prendre  part  aux  concours  (art=  60  du  Règlement  de  la 
Société) . 

Art.  9.  —  Le  Jury  sera  dirigé  dans  son  ensemble  par  le 
Président  de  la  Société  (art.  58  du  Règlement  de  la  Société). 

Le  Secrétaire-général  remplira  près  du  Jury,  dans  son  en- 
semble, les  fonctions  de  Secrétaire  ;  il  sera  assisté  des  Secrétaires 
de  la  Société  qui  le  représenteront  près  de  chaque  section,  et  des 
membres  de  la  Commission  d'organisation,  qui  seront  seuls 
chargés  de  recueillir  les  observations  que  les  Exposants  auraient 
à  présenter  et  de  donner  les  renseignements  dont  le  Jury  pour- 
rait avoir  besoin. 

Chaque  section  de  Jury  devra  rédiger  et  signer  le  procès- 
verbal  de  ses  décisions  sur  une  feuille  spéciale  préparée  à  cet  effet. 

Art.  10.  —  Aucune  personne  étrangère  à  la  Commission  des 
Expositions  ne  pourra  pénétrer  dans  l'enceinte  de  l'Exposition 
avant  les  heures  où  elle  sera  ouverte  au  public. 

Art.  W.  —  Après  le  jugement  rendu  par  le  Jury,  les  Exposants 
devront  placer  leurs  noms  et  adresse  sur  leurs  lots,  ainsi 
qu'une  pancarte  indiquant  la  nature  de  la  récompense  accordée. 
Cette  pancarte  devra  rester  sur  le  lot  pendant  toute  la  durée  de 
l'Exposition,  ainsi  que  le  nom  et  l'adresse  de  l'Exposant  (1). 

Art.  12.  —  Tout  Exposant  qui  refuserait  la  récompense  que  le 
Jury  lui  aurait  accordée  serait  privé  du  droit  de  participer  à 
l'Exposition  suivante. 


(1)  Les  pancartes  indiquant  la  nature  des  récompenses  accordées 
seront  à  la  disposition  de  MM.  les  Exposants,  qui  pourront  les  récla- 
mer au  bureau  du  Secrétariat  (au  siège  de  l'Exposition). 


240,  EXPOSITION    GÉNÉRALE    DE   NOVEMBRE    1896. 

§  3.  —  Commission  d'organisation  et  de  su7'veillance 
de  r Exposition. 

Art.  13.  —  La  Commission  des  Expositions,  constituée  en 
Jury  d'admission,  sera  chargée  de  la  réception  de  tous  les 
produits  présentés.  Elle  aura  sur  eux  un  droit  absolu  de  con- 
trôle et  de  placement.  Elle  fixera,  en  les  modifiant,  si  cela  est 
nécessaire,  les  dimensions  de  l'espace  demandé. 

Elle  devra,  en  outre,  refuser  l'admission  de  tout  ce  qui  ne 
lui  paraîtra  pas  digne  de  figurer  à  l'Exposition. 

Les  Exposants  seront  tenus  de  se  conformer  à  toutes  les 
mesures  d'ordre  et  d'installation  qui  leur  seront  indiquées  par 
la  Commission,  qui  aura  le  droit  de  décision  dans  tous  les  cas 
non  prévus  au  présent  Règlement. 

Les  soins  d'entretien  et  de  nettoyage  à  donner  aux  végétaux 
et  produits  exposés  devront  être  terminés  tous  les  jours,  avant 
dix  heures  du  matin. 

Art.  15.  —  Le  Secrétariat  de  la  Société,  assisté  d'un  nombre 
suffisant  de  Commissaires  nommés  par  le  Conseil,  sera  chargé 
de  la  surveillance  de  l'Exposition. 

Art.  16.  —  La  Société  donnera  tous  ses  soins  aux  objets 
exposés,  mais  elle  ne  répond  d'aucune  perte  ni  d'aucun  dégât. 

Aucune  autorisation  de  livraison  de  Plantes  ou  de  produits 
exposés  ne  sera  accordée  aux  Exposants  pendant  la  durée  de 
l'Exposition.,  ni  le  soir  de  la  fermeture. 

Les  Exposants  seront  personnellement  responsables  des  acci- 
dents qui  pourraient  arriver,  par  leur  faute,  dans  l'enceinte  de 
l'Exposition. 

Tout  Exposant  reconnaît  de  fait  avoir  pris  connaissance  des 
présents  Règlement  et  Programme,  et  y  adhérer. 

Approuvé  en  séance  du  Conseil,  le  12  mars  1896. 

Le  Secrétaire-général ,  Le  Président, 

A.  Chatenay.  Léon  Say. 


RÈGLEMENT  ET  PROGRAMME.  241 

PROGRAMME  DES  CONCOURS 

— .'-??5Sb^^^ 

CHRYSANTHÈMES 
CONCOURS  ENTRE  HORTICULTEURS 

Plantes  en  pots 

Collections  en  belle  culture. 

1"  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  100  variétés. 

2^  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  50  variétés. 

3^  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  25  variétés. 

4®  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  12  variétés. 

5^  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  12  variétés  à  fleurs 
duveteuses. 

6^  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  12  variétés-nou- 
velles de  l'année  1895. 

V  concours.  —  Les  25  plus  belles  variétés  cultivées,  à  lige 
formant  tête. 

8®  concours.  —  Les  12  plus  belles  variétés  cultivées,  à  tige 
formant  tète. 

9^  concours.  —  Le  plus  beau  spécimen  cultivé,  à  lige  formant 
tête. 
10«  concours.  —  Les  25  plus  belles  variétés  cultivées  en  touffes 
basses. 

11'^  concours.  —  Les  12  plus  belles  variétés  cultivées  en  touffes 
basses. 

12*^  concours.  —  Les  6  plus  belles  variétés  cultivées  en  touffes 
basses. 

13e  concours.  —  Les  3  plus  belles  variétés  cultivées  en  touffes 
basses. 

Chaque  Exposant  peut  prendre  part  à  tous  les  concours  de  col- 
lections, mais  il  ne  lui  sera  décerné  que  la  plus  haute  des  récom- 
penses qui  lui  seront  attribuées  dans  le  même  genre. 


2il  EXPOSITION    GÉNÉRALE   DE    NOVEMBRE    1896. 

4  4^  concours.  —  Le  plus  beau  spécimen  cultivé  en  toiiiïe  basse. 

15"  concours.  —  Les  6  plus  belles  variétés  à  fleurs  blanches, 

16^  concours. —  Les  6  plus  belles  variétés  à  fleurs  jaunes. 

'17®  concours.  — Les  6  plus  belles  variétés  à  fleurs  roses. 

18®  concours.  —  Les  6  plus  belles  variétés  à  fleurs  rouges. 

19®  concours.  — Le  plus  beau  lot  de  Chrysanthèmes  grefl*és 
ne  dépassant  pas  25  plantes. 

20®  concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Chrysanthèmes  grefl'és 
ne  dépassant  pas  12  plantes. 

'21®  concours   —  Le  plus  beau  spécimen  greff'é. 

22®  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  100  variétés  cul- 
tivées en  godets  ne  dépassant  pas0™12  de  diamètre. 

23®  concours.  —  La  plus  belle  'collection  de  50  variétés  cul- 
tivées en  godets  ne  dépassant  pas  0'°12  de  diamètre. 

24®  concours.  —  La  plus  belle  collection  ne  dépassant  pas 
30  plantes  en  10  variétés  cultivées  spécialement  pour  les  marchés. 

Plantes  en  pots 

Culture  à  la  très  grande  fleur. 

^S''  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  50  variétés. 

26*  concours.  —  La  plus  belle  collection  d9  25  variétés. 

ST*"  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  12  variétés. 

28®  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  6  variétés. 

29®  concours.  —  Le  plus  beau  spécimen. 


Fleurs  coupées  (1) 
Collections  en  belle  culture. 


30®  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  100  variétés. 

31®  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  75  varriétés. 

32®  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  50  variétés. 

33®  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  25  variétés. 

34®  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  12  variétés. 


(1)  Des  carafes  sont  mises  à  la  disposition  de  MM.  les  Exposants 
de  fleurs  coupées. 


RÈGLEMENT    HT    PROGRAMME.  iiVA 

Fleurs  coupées 

Culture  spéciale  à  la  1res  grande  fleur. 

35®  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  75  variétés. 
36^  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  50  variétés. 
37"  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  25  variétés. 
38^  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  12  variétés. 
39®  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  6  variétés. 
40^  concours.  —  La  plus  belle  fleur  présentant  le  plus  grand 
développement. 

CONCOURS  ENTRE  AMATEURS 

Plantes  en  pots 

Collections  en  belle  culture. 

41"  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  5    variétés. 

42^  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  25  variétés. 

43®  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  12  variétés. 

44«  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  12  variétés  à 
fleurs  duveteuses. 

45^  concours.  —  Les  12  plus  belles  variétés  nouvelles  de 
l'année  1895. 

46*"  concours.  —  Les  12  plus  belles  variétés  cultivées  à  tige 
formant  tête. 

47®  concours.  —  Le  plus  beau  spécimen  cultivé  à  tige  formant 
têle. 

48®  concours.  —  Les  12  plus  belles  variétés  cultivées  en  touffes 
basses. 

49e  concours.  —  Les  6  plus  belles  variétés  cultivées  en  touffes 
basses. 

50®  concours.  —  Les  3  plus  belles  variétés  cultivées  en  touffes 
basses. 

51®  concours.  —  Le  plus  beau  spécimen  cultivé  en  touffe 
basse. 

52^  concours.  —  Les  6  plus  belles  variétés  à  fleurs  blanches. 

53®  concours.  —  Les  6  plus  belles  variétés  à  fleurs  jaunes. 


244        EXPOSITION  GÉNÉRALE  DE  NOVEMBRE  1896. 

54®  concours.  —  Les  6  plus  belles  variétés  à  fleurs  roses. 
55®  concours.  —  Les  6  plus  belles  variétés  à  fleurs  rouges. 
56°  concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Chrysanthèmes  greffés 
ne  dépassant  pas  12  plantes. 
57*  concours.  —  Le  plus  beau  spécimen  greffé. 

Plantes  en  pots 

Culture  à  la  très  grande  fleur. 

58®  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  25  variétés. 
59^  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  12  variétés. 
60^  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  6  variétés. 
61'  concours.  —  Le  plus  beau  spécimen. 

Fleurs  coupées  (1) 
Collections  en  belle  culture. 

62*=  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  100  variétés. 

63''  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  75  variétés. 

64®  concours,  —  La  plus  belle  collection  de  50  variétés. 

65^  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  25  variétés. 

66®  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  12  variétés. 

Fleurs  coupées 
Culture  spéciale  à  la  très  grande  fleur. 

67^  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  75  variétés. 
68®  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  50  variétés. 
69®  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  25  variétés. 
70®  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  12  variétés. 
71®  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  6  variétés. 
72^  concours.  —  La  plus  belle  fleur  présentant  le  plus  grand 
développement. 

(1)  Des  carafes  sont  mises  à  la  disposition  de  MM.  les  Exposants  de 
fleurs  coupées. 


RÈGLEMENT   ET    PROGRAMME.  245 

NOUVEAUTÉS  INÉDITES 

Non  encore  au  commerce. 

TS*"  concours.  —  La  ou  les  plus  belles  variétés  inédites  non 
encore  au  commerce  ne  dépassant  pas  25  sujets,  présentés  soit 
en  pot,  soit  en  fleur  coupée,  par  les  horticulteurs  et  les  amateurs. 

Un  jury  spécial,  composé  par  moitié  de  membres  présentés  par 
les  Exposants  et  moitié  de  membres  nommés  par  le  Bureau,  exami- 
nera les  variétés  inédites  non  encore  au  commerce. 

Les  nouveautés  pourront  être  récompensées  par  des  médailles  et 
par  des  certificats  de  mérite  de  !>"%  2'^  et  3«  classes. 

Ce  jury  se  réunira  le  17  novembre  1896  à  8  heures  précises  du 
matin. 


FRU  ITS   (1) 

74®  concours,  —  Pour  un  ou  plusieurs  fruits  non  encore  au 
commerce,  obtenus  de  semis  par  l'exposant. 

Les  fruits  nouveaux  ne  pourront  être  récompensés  que  s'ils  ont 
été  dégustés  préalablement  par  le  Comité  d'Arboriculture. 

75®  concours.  —  Pour  la  collection  de  fruits  la  plus  complète 
et  la  plus  remarquable  par  la  beauté  et  la  qualité  des  échantil- 
lons {troii  fruits  au  moins  de  chaque  variété  et  cinq  au  plus). 

76®  concours.  — Pour  la  plus  belle  collection  de  Poires  soi- 
gneusement étiquetées. 

77®  concours.  — Pour  la  plus  belle  collection  de  Poires,  com- 
posée de  30  variétés  nommées  {il  ne  sera  reçu  que  quatre  échan- 
tillons de  chacune  d'elles). 

78®  concours.  —  Pour  le  plus  beau  lot  de  Poires  formé  de 
15  variétés  bien  étiquetées. 

79®  concours.  —  Pour  la  plus  belle  collection  de  Pommes 
(trois  échantillons  de  chaque  variété  au  moins  et  cinq  au  plus). 

{{)  Dans  les  concours  de  collection  de  fruits:  Poires,  Pommes, 
Raisins,  Fruits  secs,  il  ne  sera  reçu  qu  une  assiettée  de  chaque  va- 
riété. 


Mi'i  EXPOSITION   GÉNÉBALE    DE   NOVEMBRE    1896. 

SO''  concours.  —  Pour  la  plus  belle  collection  de  Pommes 
composée  de  50  variétés  bien  étiquetées. 

81°  concours.  —  Pour  le  plus  lot  de  Pommes  formé  de 
15  variétés  bien  étiquetées. 

82®  concours.  —  Pour  la  collection  la  plus  belle  et  la  plus 
correctement  étiquetée  de  fruits  à  cidre. 

83''  concours.  —  Pour  la  plus  belle  collection  de  50  variétés 
de  fruits  à  cidre  bien  étiquetés. 

84®  concours.  —  Pour  la  plus  belle  collection  de  fruits  bacci- 
formes  (Pommiers  microcarpes). 

85^  concours.  —  Pour  le  plus  beau  lot  de  Pèches. 

86®  concours.  —  Pour  la  plus  belle  collection  de  fruits  mous 
d'arrière-saison. 

87®  concours.  —  Pour  la  plus  belle  collection  de  Raisins  de 
table,  composée  de  25  variétés  nommées. 

88^  concours.  —  Pour  le  plus  bel  apport  de  Chasselas  de  Fon- 
tainebleau, qui  ne  sera  pas  moindre  de  5  kilogrammes. 

89®  concours.  —  Pour  la  plus  belle  collection  de  Raisins  de 
cuve. 

90®  concours.  —  Pour  les  plus  belles  corbeilles  de  fruits. 

91^  concours.  —  Pour  la  plus  belle  corbeille  d'une  seule  va- 
riété, dans  chaque  genre  de  fruit  ne  dépassant  pas  50. 

92®  concours.  —  Pour  la  plus  belle  ornementation  de  table 
avec  fruits  frais  divers. 

93' concours.  —  Pour  la  plus  belle  collection  de  fruits  secs, 
tels  que  Noix,  Noisettes,  Amandes,  Châtaignes,  etc.,  etc. 

94®  concours.  —  Pour  les  fruits  cultivés  en  Algérie  et  dans  le 
midi  de  la  France. 

95®  concours.  —  Pour  la  collection  de  fruits  moulés  la  plus 
remarquable  présentée  par  l'auteur. 


RÈGLEMENT    ET    l'KOGRAMME.  :247 

PLANTES    FLEURIES 
Plantes  en  pots 

96"  concours.  —  Pour  le  plus  beau  lot  de  Cyclamens  variés 
ne  dépassant  pas  100  plantes. 

97*^  concours.  —  Pour  le  plus  beau  lot  de  Cyclamens  variés 
ne  dépassant  pas  50  plantes. 

98^  concours.  —  Pour  le  plus  beau  lot  de  6  Cyclamens  variés 
remarquables  par  leur  belle  culture  et  leur  belle  floraison. 

99^  concours.  —  Pour  le  plus  beau  lot  de  Cyclamens  variés  à 
fleurs  doubles  ne  dépassant  pas  30  plantes. 

100^  concours.  —  Pour  le  plus  beau  lot  de  Cyclamens  variés 
à  feuillage  panaché  ne  dépassant  pas  30  plantes. 

ICI®  concours.  —  Pour  le  plus  beau  lot  d'OEillets  variés  ne 
dépassant  pas  100  plantes. 

102^  concours.  —  Pour  le   plus  beau  lot  d'CËillets  variés  ne 
dépassant  pas  50  plantes. 

103^  concours.  —  Pour  le  plus  beau  lot  d'CEillets  cultivés  à 
grandes  fleurs  ne  dépassant  pas  50  plantes. 

lOi*"  concours.  —  Pour  le  plus  beau  lot  de  Lilas  forcés  ne  dé- 
passant pas  25  plantes. 

105^  concours.  —  Pour  le  plus  beau  lot  d'Asters  variés  ne  dé- 
passant pas  25  plantes. 

lOô*"  concours.  —  Pour  les  plantes  fleuries  ou  à  feuillage  iné- 
dites non  encore  au  commerce. 


BOUQUETS    ET   GARNITURES    D'APPARTEMENTS 

107^  concours.  —  Pour  les  plus  beaux  bouquets. 

108°  concours.  —  Pour  les  plus  beaux  bouquets  à  prix  mar- 
qués, ne  dépassant  pas  o  francs. 

109^  concours.  —  Pour  les  plus  beaux  bouquets  ou  ornemen- 
tations diverses  faites  avec  des  Chrysanthèmes. 


248        EXPOSITION  GÉNÉRALE  DK  NOVEMBRE  189(i. 

110"  concours.  —  Pour  les  plus  beaux  motifs  d'ornements  en 
fleurs  et  fruits  réunis. 

111^  concours.  —  Pour  la  plus  belle  gerbe  de  Lilas  forcé. 

Seront  admis  à  cette  Exposition,  mais  ne  seront  pas  soumis  à 
l'examen  du  Jury,  les  ouvrages  et  publications  horticoles  relatifs 
aux  Chrysanthèmes,  Fruits  et  autres  plantes  exposées. 

D'autres  produits  non  prévus  au  présent  programme  pourront 
être  admis  à  lExposition,  si  l'emplacement  le  permet.  Dans  ce  cas, 
un  avis  ultérieur  sera  adressé  aux  intéressés  en  temps  utile. 

Fait  en  séance  du  Conseil,  le  12  mars  1896. 


Le  Secrétaire-général^  Le  Président  de  la  Société ^ 

A.  Chatenay.  Léon  Say. 


CHRONIQUE.  249 

CHRONIQUE 


Modification  des  arrêtés  relatifs  à  la  circulation  en 
France  des  produits  agricoles  et  horticoles.  —  A  la  suite 
des  réclamations  dont  la  Société  nationale  d'Horticulture  de 
France  a  pris  l'initiative,  le  ministre  de  l'Agriculture  vient  de 
modifier  ainsi  qu'il  suit  les  arrêtés  promulgués  au  début  de 
l'invasion  phylloxérique  : 

«  Les  dispositions  de  l'article  premier  de  l'arrêté  ministériel 
du  13  juin  1882  et  celles  de  l'article  2  du  15  juin  1882  sont  ainsi 
modifiées  :  «  Les  produits  de  l'agriculture  et  de  l'horticulture 
tels  que  légumes,  fruits  et  graines  de  toute  nature,  fleurs 
coupées  ou  en  pots,  etc.,  quelle  que  soit  leur  provenance,  les 
plants,  arbustes  et  tous  végétaux  autres  que  la  Vigne  circulent 
librement  dans  toute  l'étendue  du  territoire  de  la  République 
française. 

«  La  même  liberté  de  circulation  existe  pour  les  raisins  de 
table  et  de  vendange,  les  pépins  et  lea  marcs  de  raisins. 

«  Toutefois,  si  les  raisins  de  vendange  et  les  marcs  de  raisins 
sont  à  destination  d'arrondissements,  non  autorisés  à  recevoir 
des  Vignes  provenant  d'arrondissements  phylloxérés,  ils  ne  de- 
vront être  accompagnés  d'aucun  débris  de  Vignes,  de  feuilles  ou 
sarments  de  Vignes.  » 

Mort  de  l'abbé  Delavay.  —  Le  journal  le  Monde  des  plantes 
annonce  la  mort  de  l'abbé  Delavay,  missionnaire  au  Yunnan, 
auquel  l'Horticulture  doit  l'introduction  d'un  grand  nombre  de 
plantes  intéressantes.  Cet  ardent  botaniste  a  adressé  au  Muséum 
un  herbier  très  important  dans  lequel  M.Franchet  a  pu  trouver 
une  quantité  considérable  d'espèces  nouvelles. 

Les  jardins  de  Kew.  —  Les  jardins  de  Kew,  si  justement 
renommés  tant  en  Angleterre  que  sur  le  Continent  pour  leur 
installation  modèle,  leur  entretien  général,  aussi  bien  que  pour 
les  ricbes  collections  de  plantes  vivantes,  de  plantes  sèches,  de 
produits  économiques  de  diverse  nature  qu'ils  contiennent,  sont 

17 


250  CHRONIQUE. 

un  lieu  de  rendez-vous  général  pour  les  étrangers  habitant 
Londres  et  ses  environs.  Le  but  de  ces  visiteurs  est,  presque 
sans  exception,  le  plaisir  d'une  promenade  et  une  occasion  de 
passeragréablement  le  dimanche.  Ces  jardins  remarquables,  avec 
toutes  leurs  richesses  végétales,  sont  aussi  largement  appréciés 
et  bien  fréquentés  par  le  public  anglais  qui  trouve  un  plaisir 
spécial  à  visiter  ce  parc  où  régnent  l'ordre  et  la  bonne  tenue, 
et  ces  serres  contenant  des  plantes  qui  feraient  honneur  à  des 
établissements  horticoles,  aussi  bien  que  d'autres  d'un  intérêt 
purement  botanique.  Les  unes  comme  les  autres  y  sont  parfai- 
tement cultivées.  Le  chiffre  officiel  des  visiteurs  durant  l'année 
1895  a  été  de  1,407,369.  Un  fait  digne  de  remarque,  c'est  que 
le  nombre  moyen  des  visiteurs  par  année,  de  1885  à  1894,  est 
de  1,416,887.  11  est  à  noter  aussi  que  là  il  n'y  a  ni  éléphant  ni 
dromadaire,  ni  autruche;  que  les  plantes  à  elles  seules  forment 
toute  l'attraction  pour  le  public  qui  sait  si  bien  les  apprécier. 

(G.  Schneider.) 

Une  nouvelle  famille  de  Champignons  parasites.  — 
Dans  les  aiguilles  de  Conifères  qui  lui  ont  été  communiquées 
par  MM.  Fliche  et  Mer,  M.  Paul  Vuillemin  a  découvert  deux 
Champignons  parasites  qu'il  considère  comme  les  représentants 
d'une  famille  nouvelle  de  l'ordre  des  Ustilaginées,  rappelant  à 
certains  égards  les  Ascomycètes  et  les  Hyphomycètes  :  la  famille 
des  Hypostomacées. 

Chacun  de  ce»  parasites  est  le  type  d'un  genre  nouveau.  Le 
premier,  Meria  Laricls,  est  l'agent  d'une  maladie  du  Mélèze, 
décrite  récemment  par  M.  E.  Mer  (Comptes  rendus  de  V  Académie 
des  sciences,  16  décembre  1895).  Le  second,  Hypostomum  Fli- 
chianum,  attaque  les  Pinus  austriaca  et  montana,  aux  environs 
de  Sens,  altère  les  aiguilles  dès  leur  apparition,  provoque  leur 
chute  au  commencement  de  la  deuxième  année  et  tue  les  sujets 
débiles. 

M.  Vuillemin  donne  la  description  de  ces  Champignons  dans 
les  Comptes  rendus  de  l' Académie  des  sciences,  n"  9,  2  mars  1896. 

Les  fleurs  pour  le  marché  de  Londres.  —  Les  îles  Scilly, 
qui  jouissent  d'une  température  excessivement  agréable,  ont  le 


SÉANCE  DU  12  MARS  1896.  251 

privilège  de  fournir  chaque  hiver  une  grande  quantité  de  fleurs 
pour  ]e  marché  de  Londres.  En  raison  de  l'hiver  tout  à  fait 
exceptionnel  que  nous  venons  de  traverser,  ces  îles,  fortunées 
par  leur  position,  ont  fourni  des  quantités  énormes  de  fleurs  de 
Narcisses.  On  pourra  se  faire  une  idée  de  l'importance  du  com- 
merce existant  déjà,  par  ce  fait  que,  durant  les  trois  dernières 
semaines  de  février,  plus  de  30,000  colis  de  fleurs  en  ont  été 
exportées.  C'est  le  il  février  que  la  plus  grande  quantité  a  été 
expédiée;  ce  jour-là,  il  en  est  parti  4,739  colis,  d'un  poids  total 
de  10,000  kilos.  Ces  fleurs  sont  généralement  transportées  par 
le  train  poste;  mais,  en  raison  de  leur  grande  quantité  il  a  été 
plusieurs  fois  nécessaire  de  former  un  train  spécial.  Malheureu- 
sement, si  la  marchandise  a  été  abondante,  il  s'ensuit  que, 
malgré  sa  beauté,  les  prix  ont  été  très  bas,  et  n'ont  pas  compensé 
les  pertes  que  les  cultivateurs  ont  eu  à  subir  en  raison  des 
rigueurs  exceptionnelles  de  l'hiver  précédent,  pendant  lequel 
leurs  produits  ne  pouvaient  être  expédiés  sur  Londres  en  raison 
des  gelées  continuelles.  (G.  Schneider.) 


PROCES -VERBAUX 


SÉANCE     DU     12     MARS     1896. 

Présidence  de  HI.  Albert  TrufTaut,  vice-président. 

La  séance  est  ouverte  à  3  heures  en  présence  de  130  membres; 
15  honoraires  et  115  titulaires. 

En  l'absence  du  secrétaire  rédacteur,  indisposé,  M.  le  secré- 
taire général  adjoint  donne  lecture  du  procès-verbal  de  ladernière 
séance  qui  est  adopté  sans  observation. 

Après  un  vote  de  l'assemblée,  M.  le  président  proclame  l'ad- 

iV.  B.  —  La  commission  de  rédaction  déclare  laisser  aux  auteurs 
des  articles  admis  par  elle  à  l'insertion  dans  le  Journal  la  responsa- 
bilité des  opinions  qu'ils  y  expriment. 


252  1»R0CÈS-VERBAUX. 

mission  de  16  nouveaux  membres  titulaires  et  d'une  dame  pa- 
tronnefse. 

Il  annonce  le  décès  de  M.  Pierre  Verdier,  de  Nogent,  membre 
de  la  Société'depuis  l'année  1857. 

M.  le  secrétaire  général  procède  au  dépouillement  de  la  corres- 
pondance qui  comprend  : 

A.  —  Correspondance  manuscrite  : 

Lettre  de  M.  Lecoq-Dumesnil  qui  met  à  la  disposition  de  la 
Société  une  somme  de  deux  cents  francs  pour  l'acquisition  d'une 
médaille  d'or,  grand  module,  dite  médaille  d'honneur,  à  dé- 
cerner en  son  nom  à  la  suite  de  l'exposition  de  mai.  De  vifs 
remerciements  seront  adressés  au  donateur. 

B.  —  Correspondance  imprimée  : 

4°  Lettre  de  la  Société  d'Horticulture  de  Boulogne-sur-Seine, 
annonçant  qu'une  exposition  aura  lieu  à  Boulogne-sur-Seine,  du 
29  août  au  2  septembre  1896; 

2»  Programme  de  l'exposition  que  la  Société  nantaise  d'Hor- 
ticulture tiendra  à  Nantes  du  30  mai  au  T'"  juin  1896. 

C.  _  Ouvrages  destinés  a  la  Bibliothèque  : 

1"  Feuille  d'informations  du  ministère  de  V Agriculture,  n"*  11 
et  12; 

^'^  Société  d' Agriculture  de  la  Haute-Garonne,  séance  publique 
annuelle  du  5  janvier  1896.  Allocution  de  M.  le  D^  Clos,  prési- 
dent de  la  Société; 

3°  LHybridité  en  agriculture^  par  M.  le  D'  Clos.  Brochure  de 
18  pages; 

4»  Le  Chrysanthème,  par  M.  Baphaël  de  Noter,  vol.  in-18,  de 
36  pages; 

5°  La  Taille  des  arbres  fruitiers,  pair  M.  Raphaël  de  Noter,  vol. 
in-18,  de  35  pages  ; 

6"  La  Mosaïculture,  par  M.  Raphaël  de  Noter,  vol.  in -18  de 
35  pages  ; 

7*  Les 'Bégonias,  par  M.  [Raphaël  de  Noter,  vol.  in-18  de 
35  pages. 


SÉANCE  DU  12  MARS  1896.  253 

Une  commission  composée  de  MM.  Nonin,  Chevalier,  Hariot 

et  Vacherot  a  été  nommée  pour  examiner  les  ouvrages  de  M.  de 

Noter,  et  en  faire  l'objet  d'un  rapport  général; 

8"  Les  Fougères,  par  M,  Gh.  Maron,  1  vol.  de  122  pages. 

Objets  soumis  a  l'examen  des  comités. 

Au  comité  d'arboriculture  fruitière  : 

Par  M.  Valaud,  propriétaire  amateur  à  Liverdy  (Seine-et- 
Marne),  2  corbeilles  de  fruits  de  saison  :  Poires  et  Pommes  variées. 
Ces  fruits  sont  remarquables  au  point  de  vue  de  la  conservation 
et  de  le  beauté  :  Les  Poires  Belle  Angevine  et  Catillac  sont  sur- 
tout très  belles.  Une  prime  de  1""^  classe  est  demandée  pour 
cet  apport. 

Au  comité  de  floriculture  : 

1°  Par  M.  Page,  jardinier-en-chef  chez  M.  Robert  Lebaudy,  à 
Bougival,  7  Gloxinias  variés,  semis  de  1895,  présentés  comme 
culture  avancée.  On  propose  d'attribuer  une  prime  de  1'®  dasee 
à  ces  belles  plantes  ; 

2°  Par  M.  Bergeron,  horticulteur  eu  Vésinet  (Seine-et-Oise), 
8  Primevères  variées,  à  feuillage  monstrueux  que  le  présenta- 
teur désigne  sous  le  nom  de  Primevères  André  Bergeron.  Des 
remerciements  lui  sont  adressés; 

•S'^  Par  M.  Thibaut,  jardinier  chez  M.  Libreck,  rue  du  Rane- 
lagh,  53,  Paris,  un  Chorizema  Chandlerl,  élégante  Léguraineuse 
de  serre  froide  pour  laquelle  on  propose  l'attribution  d'une  prime 
de  3^  classe. 

Au  comité  des  Orchidées  : 

•P  Par  M.  Buitel,  jardinier  au  château  de  Mello,  1  Vanilla 
planifolia,  plante  portant  57  gousses;  plus  17  fruits  détachés 
atteignant  le  maximum  de  développement  et  7  fruits  récoltés  en 
1895,  présentés  comme  point  de  comparaison.  Une  prime  de 
1'^'^  classe,  avec  félicitations,  est  demandée  spécialement  pour  la 
belle  culture. 

2'*  Par  M.  Chéron,  à  Liancourt  (Oise),  des  paniers  à  Orchidées 


S54  PROCES-VERBAUX. 

en  engrais  aggloméré.  Ces  paniers  seront  mis  à  Tessai  par  plu- 
sieurs membres  du  comité  ; 

3°  Par  M.  Page,  jardinier-en-chef  chez  M,  Lebaudy^  à  Bougi- 
val  :  1  Cypripediwn  Leùaudyaiiwn,  hybride  déjà  présenté  l'an- 
née dernière  et  auquel  un  certificat  de  mérite  de  1*^  classe  a  été 
attribué  lors  de  cette  présentation  ; 

1  Cypripedium  Calypso,  pour  lequel  une  prime  de  3^  classe 
est  demandée  ; 

\  Oncidium  Kramerianum ,  1  Cypripedium  RothschildianumeÀ 
\  Lœlia  acuminaia  rosea^  plantes  pour  lesquelles  on  propose 
Tattribution  d'une  prime  de  V^  classe; 

4°  Par  MM.  Ghantrier  frères,  horticulteurs  à  Mortefontaine 
(Oise),  1  Fulophiella  Elisabethœ.  On  vote  un  rappel  de  prime 
de  1''^  classe  et  des  félicitations  pour  la  belle  culture; 

5°  Par  M.  Thibaud,  jardinier  chez  M.  Libreck,  à  Passy  : 

1  Dendrobium  aggregatum  majus,  \  Oncidium  fuscatum; 

\  Phajm  grandifolius.  Une  prime  de  2*^  classe  est  proposée 
pour  ces  plantes  et  particulièrement  pour  le  Dendrobium  aggre- 
gatum majus  ; 

6°  Par  M.  Ghantin,  13,  rue  de  l'Amiral  Mouchez,  à  Paris,  2 
tiges  florales  ôe  Lœlia  anceps,  pour  lesquelles  des  remerciements 
lui  sont  adressés. 

L'un  de  MM.  les  secrétaires  annonce  de  nouvelles  présenta- 
tions et  la  séance  est  levée  à  3  heures  45  minutes. 


SÉANCE     DU    26     MARS     1896. 

Présidence  de  M.  Albert  Truffaut,   vice-président. 

La  séance  est  ouverte  à  3  heures.  Le  nombre  des  membres  qui 
ont  signé  les  registres  de  présence  est  de  219  :  23  honoraires 
et  196  titulaires. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

Après  un  vote  de  l'assemblée,  M.  le  Président  proclame 
l'admission  de  7  nouveaux  membres. 


SÉANCE  DU  26  MARS  1896.  255 

Il  exprime  de  vifs  regrets  sur  les  pertes  que  la  Société  vient 
d'éprouver  par  les  décès  de  M.  Louis-Alphonse  Poulain,  de  Pon- 
tault-Combault  (Seine-et-Marne),  membre  honoraire,  qui  faisait 
partie  de  la  Société  depuis  l'année  1858,  et  de  M.  Etienne- 
Charles  Duchefdelaville,  d'Ivry  (Seine),  sociétaire  depuis  1886. 

M.  le  secrétaire  général  procède  au  dépouillement  de  la  cor- 
respondance qui  comprend  : 

A.  —  Correspondance  manuscrite  : 

Lettre  de  M.  Dantin,  qui  adresse  des  échantillons  de  mastic  à 
greffer,  destinés  aux  sociétaires  qui  voudraient  l'expérimenter. 

B.  —  Correspondance  imprimée  : 

1°  Règlement  et  programme  de  l'exposition  que  la  Société 
d'Horticulture  et  de  Viticulture  de  la  Charente  tiendra  h  Angou- 
lème,  du  30  mai  au  1®'*juin  1896; 

20  Programme  du  concours  général  de  pulvérisateurs  organisé 
à  Bordeaux  par  la  Société  d'agriculture  de  la  Gironde.  (Les 
demandes  de  renseignements  et  d'admissions  au  concours 
devront  être  adressées  à  M.  Maxwell,  9,  Cours  du  XXX  Juillet,  à 
Bordeaux,  avant  le  1"mai.  Les  concours  éliminatoires  auront 
lieu  du  10  au  15  mai.  Le  concours  défînitit  le  l®""  juin.) 

C.  —  Ouvrages  destinés  a  la  Bibliothèque  : 

1°  Feuille  d'informations  du  ministère  de  l Agriculture^ 
n°^  13  et  14; 

2°  Annuaire  Compte  rendu  de  la  Société  de  secours  mutuels 
des  jardiniers  du  département  de  la  Seine.  Année  1895  ; 

3"  Résumé  des  leçons  d'Horticulture  (année  1895),  suivi  de  la 
Fabrication  du  cidre,  par  M.  Delaville  aîné,  professeur  de  la 
Société  d'Horticulture  de  Beauvais.  Brochure  de  128  pages; 

4°  Les  Arbres  de  la  ville  de  Paris.  Traité  des  plantations 
d'alignement  et  d'ornement  dans  les  villes  et  sur  les  routes  dépar- 
tementales, par  M.  A.  Chargueraud,  professeur  d'arboriculture 
de  la  Ville  de  Paris.  Ouvrage  publié  avec  l'autorisation  et  sous 
les  auspices  de  la  Préfecture  de  la  Seine.  1  vol  in-8''  de  332  pages, 
orné  de  333  figures  noires  ; 


256  PROCÈS-VERBAUX. 

5°  Etudes  sur  la  végétation  dans  ses  rapports  avec  Vaération 
du  sol.  Recherches  sur  les  plantations  des  promenades  de  Paris, 
par  M.  Louis  Mangin.  Brochure  in-8°  de  69  pages,  avec  8  figures 
noires  ; 

6°  Atlas  des  meilleures  variétés  de  fruits  à  cidre  ^  par 
M.  A.  Truelle.  Vol.  in-8''  de  88  pages,  accompagnées  de 
^0  planches  en  couleur; 

7°  Quarante-septième  livraison  du  Dictionnaire  pratique 
d'Horticulture  et  de  jardinage,  par  M.  Nicholson,  traduit,  mis  à 
jour  et  adapté  à  nos  usages  par  M.  Mottet; 

8°  Cinquième  fascicule  du  Dictionnaire  populaire  d'Agricul- 
ture pratique,  par  MM.  Gaston  Percheron  et  Paul  Dubreuil. 

Notes  et  rapports  déposés  sur  le  bureau  : 

4"  La  Canaigre  {Rumex  hymeiiosepalus),  par  M.  leD'^  Trabut, 
membre  correspondant  de  la  Société; 

2°  Une  maladie  du  Bégonia  Rex  occasionnée  par  un  Néma- 
tode  :  VHeterodera  radicicola,  par  M.  Gh.  Julien,  maître  de  con- 
férences de  pathologie  végétale  à  l'École  de  Grignon; 

3^'  Rapport  sur  l'ouvrage  de  M.  Anatole  Cordonnier,  Les 
engrais  pratiques  en  Horticulture.  M.  Ernest  Bergman,  rappor- 
teur. Les  conclusions  du  rapport  demandant  l'insertion  dans  le 
journal  et  le  renvoi  à  la  Commission  des  récompenses  sont 
adoptées. 

Objets  présentés  pour  être  jugés  par  les  comités  : 

Au  comité  de  culture  potagère  : 

Par  M.  Hédiard,  21,  place  de  la  Madeleine,  Paris,  des  tuber- 
cules de  ïopitanbour  des  Antilles  [Maranta  juncea).  D'après  le 
présentateur,  ces  tubercules  sont  désignés  sous  le  nom  à'Yérènes 
à  Porto-Rico;  ils  sont  comestibles  et  se  mangent  comme  des 
Pommes  de  terre  nouvelles;  il  sont  surtout  rechej'chés  dans  les 
colonies  espagnoles  (1).  Des  remerciements  sont  adressés  à 
M.  Hédiard. 

(1)  Cette  plante  est  en  réalité  le  Calathea  Allouia  Lindl.  [Maranta 
Allouya  Aublet,  Phrynium  Altouya  Roscoe,  Monandrian  plants  of  the 
Order  Scitaminedef  PI.  38,  [Rédaction). 


SÉANCE  DU  26  MARS  1896.  257 

Au  comité  de  floriculture  : 

1°  Par  M.  Ghauvart,  horticulteur,  rueHaxo,  93,  Paris,  quatre 
boîtes  de  Pâqueretles  comprenant  les  variétés  Crête  de  Coq^  à 
pétales  (ou  à  ligules  planes),  à  fleu?'s  blanches,  à  fleurs  tuyautées 
variées. 

Ces  plantes  sont  très  belles  et  le  comité  propose  de  leur 
attribuer  une  prime  de  2®  classe. 

2°  Par  M.  Welker,  horticulteur  à  la  Gelle-Saint-Cloud,  par 
Bougival  (Seine-et-Oise),  1  pied  de  Pi'imula  verticillata.  Cette 
espèce  intéressante  est  peu  répandue;  elle  est  remarquable  par 
ses  fleurs  abondantes  et  d'un  beau  jaune.  On  la  multiplie  par 
graines;  les  plantes  fleurissent  l'année  même  du  semis.  Le 
président  du  comité  dit  qu'il  a  vu,  dans  les  parterres  du  Muséum, 
un  certain  nombre  de  pieds  en  fleurs  de  cette  Primevère.  Une 
prime  de  2®  classe  est  demandée  pour  cet  apport. 

S''  Par  MM.  Vilmorin,  Andrieux  et  C'^,  4,  quai  de  la  Mégisserie, 
Paris,  une  collection  de  Cinéraires  hybrides  à  fleurs  striées 
variées.  Les  premières  Cinéraires  à  fleurs  striées  ont  été  pré- 
sentées au  comité  par  la  maison  Vilmorin  en  1895;  elles  sont 
mises  au  commerce  cette  année. 

D'après  une  note  qui  accompagne  ces  plantes,  cette  nouvelle 
présentation  a  pour  but  de  démontrer  que  cette  race  est  bien 
fixée  et  déjà  sensiblement  améliorée.  Les  fleurs  striées  se  repro- 
duiraient dans  la  proportion  de  70  p.  100. 

Le  comité  propose  d'accorder  une  prime  de  P^  classe  pour 
cette  intéressante  présentation. 

4°  Par  MM.  Veitch  et  Sons,  Royal  Exotic  Nurseries,  Chelsea, 
Londres,  des  fleurs  de  Primula  acaulis,  provenant  de  plantes 
cultivées  en  pleine  terre,  à  l'air  libre  et  sans  abri,  présentées 
pour  montrer  toute  une  série  de  tons  nouveaux  pour  cette 
espèce  de  plante,  lesquels  varient  du  bleu  pâle  au  bleu  foncé. 
Ces  fleurs,  aux  coloris  si  remarquables,  excitent  au  plus  haut 
degré  l'intérêt  des  membres  du  comité.  Une  lettre  sera  adressée 
à  MM.  Veitch  pour  les  prier  d'envoyer,  pour  la  prochaine 
séance,  un  pied  en  fleurs,  de  manière  à  ce  que  l'on  puisse  se 
rendre   exactement  compte  de  l'importance  de   cette  remar- 


258  PROCES-VERBAUX. 

quable  obtention  et  accorder  une  récompense  en  rapport  avec 
sa  valeur. 

5°  Par  MM.  Cappe  et  fils,  horticulteurs  au  Vésinet  (Seine-et- 
Oise),  un  Anthurium  Scherzerianum,  var.  cymbiforme,  c'est-à- 
dire  à  spathe  en  forme  de  nacelle.  Cette  variété  nouvelle  a  été 
trouvée  dans  un  semis;  elle  est  bien  franche  et  donne  chaque 
année  une  floraison  analogue.  Cette  plante  remarquable  par 
son  feuillage  et  par  ses  belles  inflorescences  est  présentée  hors 
concours  et  à  titre  de  curiosité.  Le  comité  adresse  à  MM.  Cappe 
de  vifs  remerciements. 

e*»  Par  M.  Chéron,  fabricant  à  Liancourt-Rantigny  (Oise),  des 
pots  à  fleurs  en  engrais  aggloméré.  M.  Chéron  met  des  pots  à  la 
disposition  des  sociétaires  qui  consentiraient  à  les  expérimenter 
et  à  donner  leur  appréciation  dans  un  rapport. 

V  Par  M.  Thibaut,  jardinier  chez  M.  Libreck,  un  Chorizema 
Chandleri,  remarquable  par  ses  ûeurs  extrêmement  nombreuses 
et  d'un  brillant  coloris.  De  vifs  remerciements  sont  adressés  au 
présentateur. 

Au  comité  des  Orchidées  : 

r  Par  MM.  Dallemagne  et  C^%  de  Rambouillet  (Seine-et-Oise), 
1  Odontoglossum  crispum,  var.  Trianœ  ;  \  0.  hybride,  jaune; 
\  0.  crispum,  var.  Jumelianwn.  Une  prime  de  ]'^  classe  est 
demandée  pour  l'ensemble  du  lot,  avec  félicitations  pour 
VO.  crispwn  Jumelianum  ; 

^«  Par  MM.  Duval  et  fils,  horticulteurs,  rue  de  l'Ermitage  à 
Versailles. 

1  Cattleya  Trianxi,  var.  Marve,  dédié  à  M^^'  Marie  Duval. 
Cette  variété  nouvelle  a  été  trouvée  dans  une  importation  de 
1893.  D'après  les  présentateurs  elle  a  déjà  fleuri  et  son  labelle 
a  toujours  eu  la  teinte  bleu  lavande  qui  la  caractérise.  On 
propose  une  prime  de  T^  classe  pour  cette  belle  plante. 

\  Odontoglossum  Rœzli,  var.  fonnosum,  fleurissant  pour  la 
deuxième  fois  et  provenant  d'une  importation  de  1894.  (Prime 
de  1'^  classe.) 

i  Odontoglossum  Rossi,  var.  majus  perfectum  et  1  0.  Rossi 
majus  violaceum  superbum.  (Remerciements.) 


SÉANCE  DU   26  MARS   1896.  259 

1  Odontoglossum  supposé  hybride  des  0.  triumphans  et  scep- 
tynim.  (Prime  de  3^  classe.) 

i  Groupe  d'Orcliidées  comprenant:  Odontoglossum  crispum^ 
Cattleya  Trianœi  ;  Cypripedium  Boxalli^  C.  Laivrenceanum, 
C .  Charlesworthiruberrimum:  Dendrobium  Wardia7ium,  D.  Lowi  ; 
Phalœnopsis  Schilleriana.  (Prime  de  %^  classe.) 
'  3°  Par  M.  Gardoso,  31  boulevard  Beauséjour,  Paris,  1  Cypri- 
pedium Haynaldianum  et  un  Cœlia.  (Remerciements.) 

i"  Par  MM.  Cappe  et  fils,  horticulteurs  au  Vésinet  (Seine-et- 
Oise).  Une  superbe  variété  nouvelle  de  Cattleya  Trianœi  qu'ils 
désignent  sous  le  nom  de  Semontensis  et  qui  présente  des  fleurs 
d'une  ampleur  extraordinaire.  Un  certificat  de  mérite  de 
\^^  classe  est  demandé  pour  récompenser  cet  apport; 

Les  mêmes  présentateurs  montrent  1  Odontoglossum  qu'ils 
considèrent  comme  un  hybride  naturel  et  pour  lequel  on  propose 
l'attribution  d'une  prime  de  2^  classe. 

5°  Par  M.  Opoix,  jardinier-en-chef  au  Palais  du  Luxembourg. 
\  Cymbidium  Lowi  portant  3  tiges  florales  et  à  fleurs  d'un  coloris 
très  vif.  (Prime  de  2^  classe.) 

6°  Par  M.  Lesueur,  horticulteur  à  Saint-Gloud  (Seine- et-Oise), 
1  Odontoglossum  triumphans,  1  Mesospinidium  vulcanicum  gran- 
diflorum  et  1  Odontoglossum  Alexandrse^  var.  de  Pacho.  Une 
prime  de  f^  classe  est  demandée  pour  l'ensemble  du  lot,  remar- 
quable comme  bonne  culture  : 

7°  Par  M.  Ragot,  de  Villenoy-Meaux,  1  Cattleya  Luddeman- 
niana,  1  Cœlogyne  Sanderiana  et  1  Cattleya  Trianœi,  var. 
Schrœderiana.  On  propose  l'attribution  d'une  prime  de  1'®  classe 
pour  Tensemble  de  ce  bel  apport,  avec  félicitations  pour  le 
Cattleya  Luddemanniana  qui  est  superbe  ; 

8°  Par  M.  Ghéron,  fabricant  de  pots  à  fleurs  en  engrais  agglo- 
méré, à  Liancourt-Rantigny  (Oise),  des  paniers  à  Orchidées 
présentant  une  dose  d'acide  phosphorique  garantie  être  de 
17  p.  100.  Le  comité  vote  des  remerciements  à  M.  Ghéron  en 
attendant  que  des  expériences  viennent  donner  des  indications 
précises  sur  la  valeur  des  objets  présentés. 


260  PROCÈS- VERBAUX. 

Au  comité  d' arboriculture  fruitière  : 

\''  Par  M.  Testard,  de  Senlis  (Oise),  1  Cerisier  en  pot  portant 
des  fruits  à  maturité.  Les  fruits  sont  très  beaux  pour  la  saison  et 
le  comité  propose  d'attribuer  une  prime  de  l'®  classe  pour  cet 
apport. 

2°  Par  M.  B.  Maumy  fils,  7,  place  du  Marché  à  Guéret  (Creuse), 
2  Pommes  et  1  Poire  à  déterminer.  La  Poire  est  le  Bésides  vété- 
rans; l'une  des  Pommes  est  la  Reinette  dorée;  l'autre,  inconnue, 
de  couleur  rouge,  est  notée  bonne; 

3°  Par  M.  Croux,  pépiniériste  à  Châtenay  (Seine),  31  Pommes 
de  collection  ;  fruits  conservés.  Une  commission  sera  nommée 
pour  examiner  ces  fruits  et  en  faire  l'objet  d'un  rapport,  après 
dégustation. 

Au  comité  des  industries  horticoles  : 

1°  Par  MM.  Chéron,  à  Liancourt  (Oise),  des  pots  à  fleurs  en 
engrais  aggloméré.  Une  commission  composée  de  MM.  Wiriot, 
Lavoivre,  et  Gennari  a  été  nommée  pour   en  faire  l'examen  ; 

2"  Par  M.  Aubry,  rue  Vieille-du-Temple,  à  Paris,  un  piège  à 
Guêpes. 

Une  commission  composée  de  MM.  Besnard,  Poulailler  et 
Gochu  aété  nommée  et  donnerason  appréciation  dans  un  rapport. 

Les  propositions  des  comités,  relatives  aux  récompenses  à 
accorder  pour  les  présentations,  sont  mises  aux  voix  et  adoptées. 
MM.  Vilmorin-Andrieux  et  C'®,  Opoix,  Testard,  abandonnent 
leurs  primes  au  profit  de  la  Société. 

M.  le  Président  adresse  de  vives  félicitations  au  comité  des 
Orchidées  dans  lequel  les  présentations  se  font  chaque  jour  plus 
nombreuses  et  plus  intéressantes. 

Il  est  heureux  d'apprendre  à  l'assemblée  que  l'arrêté  modi- 
fiant les  conditions  de  la  circulation  des  produits  horticoles  sur 
le  territoire  français  vient  de  paraître  (1).  Il  propose  d'adresser 

(1)  Voir  le  texte  de  cet  arrêté,  p.  249. 


SÉANCE  DU  26  MARS  1896.  261 

à  M.  le  ministre  de  l'agriculture  les  remerciements  de  la  Société 
qui  s'est  mise  à  la  tête  du  mouvement  pour  obtenir  ces  modifi- 
cations et  qui  a  aujourd'hui  la  grande  satisfaction  de  voir  ses 
efforts  couronnés  de  succès  grâce  à  la  bienveillance  qu'elle  a 
rencontré  en  haut  lieu. 

Sur  la  proposition  de  M.  le  Président,  l'assemblée  vote,  à 
l'unanimité,  l'adresse  suivante  que  le  bureau  est  chargé  de  faire 
parvenir  à  M.  le  ministre  de  l'agriculture  ; 

((  La  Société  nationale  d'Horticulture  de  France  adresse  à 
M.  le  ministre  de  l'agriculture  ses  plus  vifs  remerciements  pour  la 
sollicitude  dont  il  a  fait  preuve  à  l'égard  des  intérêts  horticoles 
en  provoquant  d'importantes  améliorations  au  régime  des  trans- 
ports des  végétaux  en  France.  » 

M.  Julien  prend  la  parole  pour  analyser  une  note  qu'il  a 
déposée  sur  le  bureau  et  quia  trait  à  la  maladie  du  Bégonia  Rex, 

Cette  maladie,  dit  M.  Julien  a  été  signalée  en  1892,  par 
M.  Louis  Cappe  (journal  Le  Jardin,  p.  281).  Les  Bégonia  cul- 
tivés à  l'Ecole  deGrignon  étant  atteints  par  cette  même  maladie, 
il  a  cherché  à  déterminer  la  nature  exacte  du  parasite  auquel 
elle  est  due,  de  manière  à  pouvoir  lutter  efficacement  contre  lui. 
En  examinant  avec  soin  de  nombreuses  tubérosités  qui  existaient 
notamment  sur  les  racines  des  pieds  dépérissants,  il  a  pu  établir 
que  ce  parasite  est  un  nématode,  V Heterodera  radicicola,  qui 
d'ailleurs  vit  sur  un  grand  nombre  d'autres  plantes. 

On  peut  combattre  cette  maladie  par  des  fumigations  à  la 
nicotine,  qui  ont  donné  de  bons  résultats  à  MM.  Cappe  et  fils. 

M.  Julien  préconise  aussi  Timmersion  des  racines  porteuses 
d'anguillules,  dans  l'eau  ordinaire.  Un  séjour  de  vingt-quatre  à 
quarante-huit  heures  serait  à  son  avis  suffisant  pour  tuer  tous 
les  individus  non  enkystés.  Naturellement  des  applications  à 
diverses  époques  seraient  nécessaires  pour  pouvoir  atteindre  les 
animalcules  à  l'état  de  vie  active.  L'orateur  pense  qu'en  prati- 
quant de  sérieux  arrosages  deux  jours  durant,  par  mois,  sur  les 
plantes  infestées,  on  réussirait  à  se  débarrasser  de  cet  ennemi» 
(Applaudissements.) 


262  PROCÈS-VERBAUX. 

M.  Louis  Cappe  demande  la  parole  à  propos  de  la  communi- 
cation qui  vient  d'être  faite.  La  maladie  étudiée  par  M.  Julien 
est,  dit-il,  différente  de  celle  qu'il  a  observée  sur  les  Bégonia, 
laquelle  est  occasionnée  par  une  sorte  de  Thrips  qui  vit  sur 
les  feuilles.  On  détruit  ce  parasite  par  des  fumigations  à  la 
nicotine. 

M.  Louis  Mangin  résume  devant  l'assemblée  les  résultats  de 
ses  recherches  sur  les  plantations  des  promenades  de  Paris 
établissant  les  rapports  de  la  végétation  avec  l'aération  du  sol  : 

Sur  l'aération  du  sol 

DANS   LES   promenades   ET    PLANTATIONS    DE    PaRIS, 

La  perméabilité  du  sol  est,  à  un  double  point  de  vue,  une  des 
conditions  nécessaires  à  la  végétation  ;  d'une  part,  elle  assure  un 
renouvellement  d'air  suffisant  pour  favoriser  la  croissance  et  ia 
multiphcation  des  racines;  d'autre  part,  elle  favorise  la  circula- 
tion de  l'eau  et  empêche  la  stagnation  si  préjudiciable  à  beau- 
coup de  plantes. 

Dans  les  sols  agricoles,  le  sol,  sans  cesse  ameubli  par  les  tra- 
vaux de  culture,  demeure  toujours  perméable;  dans  les  sols 
forestiers,  la  nature  même  de  l'humus  qui  le  constitue  est  favo- 
rable à  une  circulation  d'eau  et  d'air  suffisante,  aussi  les 
recherches  de  Boussingault  et  Lewy,  d'Ebernaayer,  de  Schlœsing 
fils,  de  Risler  ont  elles  accusé,  dans  ces  divers  sols,  une  faible 
quantité  d'acide  carbonique  et  une  proportion  d'oxygène  voisine 
de  19  ou  20  p.  100.  On  n'a  donc  pas  à  redouter,  dans  ces  sols, 
l'influence  fâcheuse  d'un  excès  d'acide  carbonique,  influence 
signalée  par  de  Saussure,  Bœhm  et  Jentys. 

Dans  les  plantations  des  villes,  les  conditions  sont  tout  autres; 
non  seulement  le  sol  dans  lequel  croissent  les  racines  des  arbres 
n'estjamais  remué,  mais  encore  il  est  exposé  au  tassement  résul- 
tant d'une  circulation  importante,  ou  recouvert  d'un  revête- 
ment imperméable  qui  ne  laisse,  pour  la  circulation  de  l'air, 
que  la  faible  surface  offerte  par  les  grilles  disposées  au  pied 
des  arbres. 


SÉANCE    DU    26    MARS    1896.  263 

Il  y  a  lieu  de  se  demander  si,  dans  ces  conditions,  l'aération  du 
sol  est  suffisante.  Cette  question  n'ayant  été  jusqu'ici  ]'objet 
d'aucune  recherche,  je  me  suis  proposé  de  la  résoudre  et  je  viens 
résumer  brièvement  les  résultats  d'une  série  d'observations 
faites,  l'année  dernière,  dans  un  certain  nombre  de  plantations 
de  Paris  et  dans  le  Jardin  du  Luxembourg  pris  comme  terme  de 
comparaison. 

Laissant  de  côté  la  description  de  l'appareil  et  delà  méthode 
employée,  je  me  bornerai  à  appeler  l'attention  sur  les  points 
suivants  : 

1°  Les  sols  tassés  sont  moins  aérés  que  les  sols  bitumés. 
Ce  résultat  est  mis  en  évidence  par  les  chiffres  suivants: 

LIEU   DR   LA   PRISE  d'aIR  DATE  PROFÔNDEE       carS^e         OXYGÈNE 

MARONNIERS. 

Soh  bitumés  avec  grille. 

mètres         p.  100  p.  100 

(  ^Q  (     0.50         0.00         20.60 

\  28  mars     < 
Boulevard  Saint-Germain    ,\  ^0.90        0.00        20.37 

/  .         .         (     0.48         0.18         20.07 
\  3  mai.    .   -^     „  _ _     . 


Parvis  Notre-Dame    ....       25  avril . 


0.75  1.15  19.78 
0.50  0.00  20.66 
0.90         1.04         19.72 


Sols  tassés  'ians  grille. 


Avenue  d'Antin 


ibourg     . 

.       29  avril. 

(     0.40 
(     0.75 

4.87 
4.80 

15.14 
15.29 

^  22  mai  . 

0.55 

5.58 

15.70 

'  (  22  mai   . 

0.60 

5.44 

15.64 

PLATANES. 

Sols  bitumés  avec  grille. 


Boulevard  Saint-Martin 


0.50        0.00        20.78 
0.90        0.60        20.12 


264  PROCÈS-VERBAUX. 

Sols  tassés  sans  grille. 

(     0.50        5.31         16.04 
Boulevard  Port-Royal  ...       9  mai.    .  |     ^  ^^        ^^^^         ^.^^3 

ORMES. 

Sols  bitumés  avec  grille. 
Boulevard  Saint-Michel    .   .      3  juillet.  \    ^' ^^        ^' ^„        ^^"^^ 


Sols  tassés  sans  grille. 
Avenue  des  Champs-Elysées.      21  mai   .  \     „ 


.50         5.33         16.26 
.90         5.84         15.93 


2°  L aération  des  sols  couverts  -par  le  bitume  est  moindre  que 
celle  des  sols  protégés  par  une  grille. 

Si  le  sol  protégé  par  le  bitume  est  soustrait  au  tassement,  le 
renouvellement  de  l'air,  ne  pouvant  s'opérer  que  par  la  faible 
surface  couverte  par  la  grille,  peut  parfois  devenir  assez  faible. 

Je  citerai  à  ce  sujet  les  chiffres  suivants  : 


(    20  mai. 


Boulevard) 

du 

Palais. 


23  juillet.< 


Boulevard^  .^^^^ 

Diderot.  ^ 


CONDITION 

de  la  prise  d'air. 

[ 

■ROFOSDECR 

ACIDE 

carbonique. 

OXYGÈNE 

ORMES. 

mètres 

p.  100 

p.  100 

Sous  la  grille  .    . 

0.45 
0.90 

2.01 
2.62 

16.82 
16.78 

Sous   le   bitume 

ai 

0.36 

3.81 

15.33 

1™,15  du  bordde^ 

0.65 

3.60 

1^.74 

la  grille. 

) 

0.90 

3.19 

15.86 

Sous  la  grille  .    . 

0.50 

0.70 

1.03 
1.82 

17.86 
17.05 

Sous  le    bitume 

à) 

0.35 

0 .  70 

10.20 
9.09 

5.67 
7.16 

1  mètre  du  bord> 
de  la  grille.          ) 

ROBINIER. 

Sous  la  grille  .    . 

.j 

0.50 
0.70 

2.71 

3.77 

17.70 
16.25 

Sous  Te  bitume  . 

. 

0.35 

4.94 

14.91 

SÉANCE  DU  26  MARS   1896.  265 

3°  Dans  des  sols  semblables,  Varrosage  par  les  cuvettes  situées 
au  pied  des  arbres,  diminue  la  j)erméabilité  de  la  terre. 

L'arrosage  par  Jes  cuvettes  situées  au  pied  des  arbres  a  sou- 
vent l'inconvénient  de  déterminer  une  sorte  de  colmatage  dans 
les  régions  superficielles  ou  à  une  certaine  profondeur,  et  la 
circulation  de  l'air  est  ainsi  notablement  ariioindrie.  L'exemple 
suivant  met  ce  fait  en  évidence. 

LIEU  DATE  ÉTAT  DU  SOL.  PROFONDEDR       catbonïï        OXYGÈNE 

mètres  p.  100  p.  100 

Sol   compact  très  )  0.45  0.96  19.17 

perméable.    .    .  J  O.oo  i.l2  19.18 

Sol  compact   peu  ] 

perméable,    ra-  /  0.50  3.23  16.71 

réfaction  consi-  (  0.80  5.31  13.85 


Place      1 
du       I  23  juillet.< 
Chàtelet.  > 


V      dérable  .   .    , 

A"  L'aération  du  sol  est  très  inégale  dans  les  plantations  des 
promenades  de  Paris.  En  certains  points  elle  est  suffisante  ;  en 
d'autres,  elle  est  faible  ou  même  parfois  nulle. 

Dans  certaines  régions,  le  sol  est  aussi  bien  aéré  que  les  sols 
agricoles  les  mieux  travaillés,  car  la  proportion  d'acide  carbo- 
nique atteint  à  peine  1  à  1,5  p.  100  et  la  quantité  d'oxygène 
oscille  entre  19  et  20  p.  100  :  je  signalerai  dans  ce  cas  le  boule- 
vard Saint-Michel,  bjulevard  Saint-Germain,  boulevard  de  la 
Contrescarpe,  le  boulevard  du  Temple,  la  place  du  Parvis-Notre- 
Dame,  le  Marché  aux  Fleurs,  etc. 

En  d'autres  points  trop  nombreux,  l'aération  du  sol  estincom- 
plète,  la  quantité  d'acide  carbonique,  ordinairement  égale  à  4  ou 
5  p.  100,  atteint  souvent  7  à  8  p.  100  et  même  13,  16  et 
24  p.  1 00  ;  la  proportion  d'oxygène  oscille  entre  1 4  et  1  o  p.  1 00  ; 
elle  descend  à  10,  à  8  p.  100  et  même  à  3  et  à  0  p.  100. 

Le  boulevard  du  Palais,  certaines  régions  du  boulevard  Mont- 
parnasse, du  boulevard  de  Port-Royal,  du  quai  d'Orsay,  des 
Champs-Elysées  sont  très  mal  aérés.  En  particulier  au  boule- 
vard du  Palais,  en  face  la  Préfecture  de  police,  je  n'ai  pas  trouvé 
d'oxygène  dans  le  sol  recouvert  par  le  bitume,  à  \  mètre  du  bord 
de  la  grille. 

18 


266  PROCES-VERBAUX. 

On  le  voit,  l'aération  du  sol  n'est  pas  toujours  suffisante  dans 
certaines  régions  des  promenades  de  Paris,  et  si  l'on  songe  que  de 
nombreuses  causes  de  dépérissement,  inhérentes  au  séjour  des 
villes,  viennent  encore  affaiblir  la  végétation  déjà  languissante, 
on  conviendra  que  le  défaut  d'aération  doive  attirer  particulière- 
ment l'attention. 

On  s'est  préoccupé,  sans  avoir  de  données  précises  sur  l'impor- 
tance de  l'aération  du  sol,  de  remédier  aux  inconvénients  que 
présente,  pour  la  végétation,  un  sol  qui  n'est  jamais  remué  ou 
ameubli. 

Parmi  les  systèmes  employés,  nous  n'avons  à  signaler  que  les 
drainages  d'arrosement  réalisés,  à  0  ™,50  de  profondeur,  par  un 
réseau  de  tubes  en  poterie  ou  par  une  série  de  rigoles  en  bois 
(système  flamand).  Le  premier  système  est  très  défectueux,  car 
les  tubes  en  poterie  sont  brisés  ou  bouchés  au  moment  oîi  ils 
devraient  servir,  le  second  système  est  meilleur,  mais  il  est  d'une 
application  trop  récente  pour  qu'on  puisse  juger  de  sa  valeur. 

En  tout  cas,  dans  les  remplacements  qui  se  produisent  au 
milieu  des  anciennes  plantations,  il  n'y  a  souvent  aucun  système 
de  drainage.  En  outre,  jamais  le  drainage  des  parties  profondes 
n'est  réalisé  et,  comme  le  sous-sol  est  souvent  imperméable,  les 
arbres  sont  plantés  dans  de  véritables  caisses  dépourvues  de  tout 
moyen  d'aération  et  d'écoulement  des  eaux. 

Le  problème  de  l'aération  du  sol  et,  conséquemment  de  la  cir- 
culation de  Teau,  a  reçu,  à  Vienne  (Autriche),  une  solution  ingé- 
nieuse dont  nos  praticiens  pourraient  s'inspirer. 

Les  tranchées  ou  les  trous  dans  lesquels  sont  plantés  les 
arbres  renferment  des  troncs  d'arbre  (Pin  ou  Mélèze)  dont  les 
bases  viennent  s'engager  dans  les  tubes  en  poterie  servant  à 
l'amenée  de  l'eau  et  situés  dans  l'intervalle  des  arbres.  L'eau 
d'arrosage  est  versée  dans  un  regard  situé  à  égale  dislance  de 
deux  arbres  et  après  avoir  rempli  les  tubes  en  poterie,  elle  pé- 
nètre dans  la  terre  en  glissant  le  long  des  troncs  d'arbre.  Dans 
les  premières  années  de  la  plantation,  le  sol  n'est  pas  encore 
tassé  et  la  circulation  de  l'eau  est  facile.  En  outre,  les  racines 
trouvant,  à  la  surface  des  troncs  d'arbre,  une  humidité  constante, 


SÉANCE  DU  26  MARS  1896.  267 

se  développent  en  grande  quantité  autour  de  ceux-ci  et  y 
forment  un  lacis  très  serré.  Lorsque  plus  tard  la  perméabilité  du 
sol  diminue  par  le  tassement,  la  substance  ligneuse  se  décom- 
pose et  laisse  une  masse  qui  devient  d'autant  plus  spongieuse 
que  la  durée  de  la  plantation  s'accroît  davantage  ;  la  circulation 
de  l'eau  est  donc  toujours  assurée,  sans  qu'on  ait  à  craindre  d'ob- 
struction, puisque  c'est  la  substance  ligneuse  ou  la  masse  résul- 
tant de  sa  décomposition  qui  sert  de  véhicule  à  l'eau. 

En  résumé,  l'absence  de  drainage  des  parties  profondes,  l'exis- 
tence d'un  drainage  d'arrosement  défectueux  dans  les  anciennes 
plantations,  qui  oblige  à  amener  l'eau  par  les  cuvettes  situées 
au  pied  des  arbres,  sont  des  causes  de  dépérissement  qui,  jointes 
au  tassement  produit  par  une  circulation  importante,  ou  à 
l'existence  de  revêtements  bitumés,  diminuent  dans  une  très 
grande  proportion  la  perméabilité  du  sol.  L'atmosphère  de  ce 
dernier,  devenue  stagnante,  s'appauvrit  en  oxygène,  s'enrichit 
en  acide  carbonique,  et  les  arbres  sont  exposés  à  l'asphyxie  ou 
à  la  pourriture  des  racines  causée  par  les  anaérobies  qui  pul- 
lulent dans  le  sol. 

Après  cette  communication,  M.  L.  Mangin  offre  à  la  Société  le 
mémoire  qu'il  vient  de  résumer,  et  intitulé  Etudes suj"  la  végéta- 
tion dans  ses  rapports  avec  i aération  du  sol.  —  Recherches  sur 
les  plantations  des  promenades  de  Paris.  Extrait  des  Annales  de  la 
Science  agronomique  française  et  étrangère.  — V^  série,  t.  II,  1896. 

M.  le  Président  apprend  à  l'assemblée  que  M.  Schneider, 
membre  correspondant  de  notre  Société,  vient  d'être  nommé 
chevalier  du  Mérite  agricole, 

M.  Schneider  qui  est  un  de  nos  compatriotes,  est  l'un  des  chefs 
de  la  maison  Veitch,  de  Ghelsea;  il  est  connu  par  ses  nom- 
breuses et  intéressantes  publications  horticoles  et  aussi  comme 
président  de  la  Société  française  d'Horticulture  de  Londres  qui 
rend  tant  de  services  à  nos  nationaux.  Celte  nouvelle  est 
accueillie  par  de  chaleureux  applaudissements. 

L'un  de  M\L  les  secrétaires  annonce  de  nouvelles  présenta- 
tions de  sociétaires  et  la  séance  est  levée  à  3  heures  45  minutes. 


^268  NOMINATIONS.' 


NOMINATIONS 


SÉA^iCE    DU    42   MARS    1896. 

MM. 

1.  Bern^isson  (Adolphe),  horticulteur,  grainier-fleuriste,  34,  route 

de  Fontainebleau,  Gentilly  (Seine),  présenté  par  MM.  Hébrard 
(A.)  et  Lambert  (E.). 

2.  Cazin  (Albert),  juge  au  tribunal  civil  de  Compiègne,  rue  des  Cor- 

deliers,  à  Compiègne  (Oise),  présenté  par  MM.  de  Maintenant 
et  Bellair. 

3.  Chéron  (Jean-Baptiste),  propriétaire,  à  Liancourt-sous-Clermont 

(Oise),  présenté  par  MM.  Opoix  (0.)  et  Bultel  (G.). 

4.  Delmasure  (Auguste),  grands   établissements   d'horticulture  de 

Roubaix-Tourcoing,  à  Tourcoing  (Nord),  présenté  par  MM.  P. 
Lavignasse  et  Chatenay  (A.). 

5.  Faguet,  à  Chevreuse  (Seine-et-Oise),  présenté  par  MM.  Jobert 

(Maxime),  Perrier  et  Fichot  (Gh.). 

6.  Gallot  (François),  jardinier  chef  chez  M'^^  Hachette,  au  Plessis- 

Piquet,  près  Sceaux  (Seine),  présenté  par  MM.  Bourré  et  Bauer. 

7.  Gluck  (A.),  consul  général  d'Haïti,  à  Paris,   villa  Beauséjour,  à 

Louveciennes  (Seine-et-Oise),  présenté  par  MM.  Lecointe  et 
Sallier  (J.). 

8.  GuiLLEMiNOT  (Léou),  aucieu  négociant,   67,  rue  Madame,  Paris, 

présenté  par  MM.  Geibel  et  Opoix. 

9.  HouDART  (Emile),  horticulteur,  18, rue  de  Paris,  à  Bagnolet  (Seine), 

présenté  par  MM.  Viard,  Ligner  et  Vitry  (D.). 

10.  Lecœur,    cultivateur,  à  Limours    (Seine-et-Oise),  présenté   par 

MM.  Hébrard  (A.)  et  Hébrard  (L.). 

11.  LiEM  (G.),  fabricant  d'appareils  d'arrosage,  72,  rue   de  Bondy, 

Paris,  présenté  par  MM.  Bergman  père  et  Bergman   (Ernest). 

12.  NicoD  (Charles-Auguste),  fleuriste,  83,  boulevard   Saint-Michel, 

à  Fontenay-aux-Roses  (Seine),  présenté  par  MM.  Billiard 
(Alexandre)  et  Moreau  (Félix). 

13.  PoLYSu   (Georges),    ingénieur   chimiste,    directeur   de  fabrique 

d'acide  sulfurique  et  d'engrais  chimiques  du  Mans,  74,  rue  des 
Charmes,  au  Mans  (Sarthe),  présenté  par  MM.  Chatenay  (A.) 
et'Huardi 


NOMINATIONS.  269 

14.  Savart    (Charles),    horliculteiir,    20,    rue    de    Ménilmonlant,    à 

Bagnolet  (Seine),  présenté  par  MM.  Ligner  et  Vitry  (D.). 

15.  TouGHET  (Auguste,  fils),  jardinier,  32,  avenue  Brézin,  à  Garches 

(Seine-et-Oise),  présenté  par  MM.  Sallier  et  Demilly, 

16.  WuLVERYCK  (Victor\  propriétaire,    vice-pré;5ident  de  la  Société 

régionale  d'Horticulture  du  Nord,  113,  avenue  de  Dun- 
kerqae,  à  Lille  (Nord),  présenté  par  MM.  Saint-Léger  et  Cha- 
tenay  (A.). 

Dame  patronnesse. 

Gariel    (M"*'),    83,    boulevard    Haussmann,    Paris,    présentée    par 
MM.  Huard  et  Vitry  (D.j. 


SÉANCE    DU    26    MARS    1896 

1.  AssAiLLY  (M™«  la  vicomtesse  d"),   12,  rue   Las-Cases,  Paris,  pré- 

sentée pas  MM.  Huard  et  Chatenay. 

2.  CouRAU  (M°i«  Ch.),  14,  rue  de  la  Garenne,  Colombas  (Seine),  pré- 

sentée par  MM.Gliatenay  (Abel)  et  Defresne  (H.). 

MM. 

3.  Gauthier  (Jules),  propriétaire,  104,  rue  de  Rivoli,  Paris,  présenté 

par  MM.  Cayeux,  Le  Clerc,  Chatenay  (A.),  Liger  et  Hoïbian. 

4.  GuYON   DES  DiGNÈREs   (Raoul),  cultivatcur  d'QEillets,  à  Pierrefitte 

(Seine),  présenté  par  MM.  Hoïbian,  Liger  et  Couturier  (E.). 

o.  MoRETTON  (Philippe),  fleuriste,  24,   rue  Marbeuf,  Paris,  présenté 
par  MM.  Cappe  père  et  Cappe  fils. 

6.  Roquet,  marchand  grainier,  2,  quai  de  la  Mégisserie,  Paris,  pré- 

senté par  MM.  Bornet  (D''),  Opoix  et  Hariot. 

7.  RÉGNIER  (Charles),    chef  de  culture  chez  M.   Hahn,  6,   quai  du 

Quatre-Septembre,à  Boulogne  (Seine),  présenté  par  MM.  Bornet 
et  Hariot. 


-70  NOTES    KT    MÉMOIRES. 


NOTES  ET  MEMOIRES 


Rappel  d'anciennes    expériences  sur  la  culture  des  plantes 
dans  la  mousse  (1), 

par  M.  le  D""  D.  Clos,  correspondant  de  la  Sociélé. 

La  Société  nationale  d'Horticulture  de  France  a  reçu  à 
diverses  reprises  des  communications  afférentes  à  la  culture  des 
plantes  dans  la  mousse,  et  notamment  en  1881,  de  la  part  de 
M.  Emile  Chaté  (séance  du  11  août),  et  de  M.  Bach  (séance  du 
13  octobre  (2). 

Mais,  dans  les  Mémoires  cT histoire  ?i«f?-tre//e  de  Charles  Bonnet, 
formant  le  tome  troisième  de  la  collection  complète  de  ses 
œuvres  (édit.  de  Neuchâtel,  1779-1783,  18  vol.  8"),  il  en  est  deux, 
remontant  juste  à  un  siècle  et  demi,  sous  ce  titre  :  Expériences 
sur  la  végétation  des  plantes  dans  d'autres  matières  que  la  terre 
et  principalement  dans  la  Mousse,  pp.  203-262.  La  Société  me 
permettra  de  les  rappeler  ici  brièvement. 

((  L'idée  de  faire  venir  des  plantes  dans  la  Mousse,  dit  le 
savant  naturaliste  et  philosophe  de  Genève,  n'est  pas  de  moi; 
c'est  une  découverte  qui  a  été  faite  à  Berlin,  et  dont  j'ai  été 
informé  par  une  lettre  de  M.  Formey  de  l'Académie  des  sciences 
de  cette  ville  à  une  personne  de  ma  connaissance,..;  ce  fut  sur  la 
fin  d'avril  1746  qu'on  me  fit  part  de  cette  lettre;  je  ne  différai 
point  à  répéter  l'expérience... 

Dès  le  commencement  de  mai,  je  remplis  donc  de  Mousse  plu- 
sieurs vases  de  différentes  grandeurs  :  dans  les  uns  je  semai  du 
Blé,  de  l'Orge,  de  l'Avoine,  des  Pois,  des  Haricots;  je  plantai 
dans  les  autres  des   boutures  de  vigne.  J'eus  soin  de  faire  la 


[\)  Déposé  le  13  février  4896. 

(2)  Voir  ce  Journal,  pp=  502-504,  648-650,  et  aussi  le  numéro  de 
janvier  1896,  où  il  est  question,  pp.  91-93,  du  Greffage  de  la  Vigne 
dans  la  Mousse  sans  ligature. 


LA    CULTURE   DES    PLANTES   DANS   LA   MOUSSE.  i271 

même  chose  dans  des  vases  pleins  déterre,  afin  de  pouvoir  juger 
delà  différence  des  progrès  et  des  produits. 

En  moins  de  huit  jours,  l'Orge  semé  dans  la  Mousse  avait 
crû  de  deux  pouces;  les  autres  graines  levèrent  pareillement  et 
firent  beaucoup  de  progrès,  le  Blé  seul  ne  réussit  pas... 

La  différence  entre  les  progrès  des  graines  semées  dans  la 
Mousse  et  ceux  des  graines  semées  dans  la  terre,  ne  fut  pas 
d'abord  bien  sensible;  mais  elle  le  devint  davantage  par  la 
suite;  elle  se  fit  surtout  remarquer  dans  les  Haricots;  ceux  de  la 
Mousse  devinrent,  à  mon  grand  étonnenient,  beaucoup  plus 
beaux  que  ceux  de  la  terre...  » 

TABLE     DE     COMPARAISON 

Temps  de  maturité. 
Mousse.  Terre. 

Phaseoles.  Le  13  août.  Le  18  août. 

Pois   .    .    .  Le  29  juillet.  Le  23  juillet. 

Orge  ...  Le  14  et  le  30  septembre.  A  la  fin  d'août  et  le  14  sept. 

Avoine  .    .  Le  17  août.  Le  22  juillet. 

Produits  d'un  f/rain. 

Muiisse.  Terre, 

Phaseoles   . 7  ;; 

Pois 14  7 

Orge 03  32 

Avoine. 00  36 

Longueur  de  la  plus  grande  tige. 

Mousse.  Terre. 

Pois 3  pieds  i  pouce.         2  pieds  0  pouces. 

Orge 1  pied    6  pouces.       1  pied    8  pouces  1/2. 

Avoinr 1  pied    9  pouces.       1  pied    6  pouces. 

y  ombre  de  tuyau  jj  sortis  d'un  grain. 

Mousse.  Terre. 

Orge 10  2 

Avoine 6  3 

11  résulte  de  ce  tableau  :  «  1  °  que  les  graines  qui  ont  été  semées 
dans  la  Mousse  parviennent  plus  tard  à  maturité  que  celles  qui 


272  NOTES    ET   MÉMOIRES. 

ont  été  semées  dans  la  terre;  2°  que  les  tiges  de  celles-là  sont 
communément  plus  longues  que  les  tiges  de  celles-ci  ;  3"  que 
chaque  grain  des  premières  pousse  un  plus  grand  nombre  de 
tuyaux  que  chaque  grain  des  dernières  ;  4"  que  le  produit  de 
celles-là  est  aussi  plus  considérable  que  le  produit  de  celles-ci.  » 
Mais  l'auteur  se  hâte  d'ajouter  que  ce  serait  pécher  contre  la 
logique  que  de  tirer  des  conclusions  générales  d'une  seule  expé- 
rience, et  qu'il  se  propose  de  répéter  ces  essais  dans  la  suite  et 
d'en  mieux  assurer  le  succès.  Il  fait  remarquer  qu'une  des  qualités 
de  la  Mousse  est  de  retenir  longtemps  l'humidité  et  de  n'en  rete- 
nir que  ce  qui  est  nécessaire  pour  la  végétation,  ajoutant  :  la 
Mousse,  quelque  pressée  quelle  soit,  donne  toujours  un  libre  accès 
à  Vair  dans  son  intérieur.  On  a  beau  arroser  la  Mousse  fréquem- 
ment, il  ne  lui  arrive  point  comme  à  la  terre  de  se  durcir.  Par 
une  suite  du  même  principe,  les  racines  doivent  pénétrer  beaucoup 
plus  aisé?nent  la  mousse  que  la  terre  ;  elles  doivent  s'y  diviser  et 
s'y  subdiviser  davantage. 

«  J'invite  surtout  les  Fleuristes  à  semer  dans  la  Mousse  ;  elle 
m'a  donné  des  Œillets  aussi  beaux  que  ceux  qui  ont  été  nourris 
delà  meilleure  terre  et  dont  l'odeur  était  extrêmement  relevée.  Je 
pense  que  la  plupart  des  Oignons  s'en  accommoderont  ;  j'en  juge 
par  les  essais  que  j'ai  commencé  de  faire  sur  ceux  de  Tubéreuse, 
de  Hyacinthe,  de  Tulipe,  de  Narcisse  et  de  Jonquille.  J'ai  aussi 
mis  à  la  même  épreuve  la  Renoncule  et  l'Anémone...  les  fleu- 
ristes peuvent  se  promettre  d'obtenir  de  la  Mousse  de  nouvelles 
variétés. 

Reprenant  plus  tard  ces  expériences,  Bonnet  écrit  de  la  Tubé- 
reuse :  «  Je  vis  cette  plante  s'élever  dans  la  Mousse  pure  à  près 
de  quatre  pieds  de  hauteur,  et  y  porter  quarante  cloches  d'une 
beauté  et  d'un  parfum  admirables.  Je  n'avais  jamais  eu  dans  la 
meilleure  terre  d'aussi  belles  Tubéreuses... 

J'avais  élevé  dans  de  la  Mousse  pure  un  Poirier,  un  Prunier, 
un  Cerisier,  un  Pécher.  Tous  ces  arbres  avaient  paru  s'y  plaire; 
tous  y  avaient  fait  des  progrès  considérables  ;  et  en  1754  j'eus 
le  plaisir  de  cueillir  sur  les  arbres  des  trois  premières  espèces  de 
très  bons  fruits.  Des  Orangers  qui  languissaient  dans  la  terre, 
reprirent  dans  la  Mousse  une  nouvelle  vie.  » 


CAUSERIE    SUR    BISKRA    ET    SES    EiNVIRONS  27o 

L'auLeiir  fait  remarquer  que  la  décomposition  de  la  Mousse 
employée  s'opère  au  bout  de  deux  ou  trois  ans,  laissant  ainsi 
des  vides  dans  lesquels  les  racines  sont  à  nu  et  en  souffrance,  et 
qu'il  faut  avoir  soin  de  la  presser  de  temps  en  temps,  afin  de  lui 
conserver  une  certaine  consistance,  d'autant  plus  fortement  que 
les  plantes  exigeront  une  terre  moins  légère  ;  enfin  qu'il  est  bon 
de  remplacer  par  de  nouvelle  Mousse  le  terreau  provenant  de  la 
décomposition  de  la  première. 

J'omets,  pour  cause  de  brièveté,  et  comme  moins  importantes, 
les  expériences  portant  sur  la  culture  de  la  Vigne  dans  la  Mousse. 


Causerie  sur  Biskra.  et  ses  environs,  et  sur 

LA    PLAINE    D'El-OuTAIA  (1), 

par  M.  Léon  Duval  {Suite)  (2). 

Parler  de  Biskra  et  ne  pas  parler  du  jardin  de  M.  Landon 
serait  un  crime  de  lèse-horticulture;  les  voyageurs  les  moins 
enthousiastes,  les  moins  connaisseurs  en  plantes  ont  maintes 
fois  exalté  leur  admiration  pour  ce  superbe  jardin.  En  ce  qui 
me  concerne,  j'avoue  qu'aujourd'hui  encore,  à  plus  d'une  année 
de  distance,  j'ai  toujours  devant  mes  yeux  le  spectacle  grandiose 
de  ces  végétaux  de  la  flore  tropicale  qui  atteignent  là  des  propor- 
tions énormes  et  dont  certains  sont  de  véritables  raretés.  Sur  la 
route  de  Tougourt,  M.  Landon  a  créé  ce  parc  plein  d'ombre  et 
de  calme  où  l'eau  coule  avec  une  abondance  et  un  pittoresque 
charmant;  les  allées,  savamment  tracées,  sont  bordées  de  Bam- 
bous aux  tiges  élancées,  de  Bombax  (Chorisia  speciosa),  de 
Dracœna,  et  d'une  série  de  plantes  variées,  toutes  plus  charmantes 
les  unes  que  les  autres.  Un  délicieux  petit  bâtiment  de  style 
mauresque  est  envahi  par  un  Bougainvillea^  dont  les  bractées, 
d'un  rose  éclatant,  forment  un  bouquet  que  le  soleil  rend  éblouis- 

(1)  Déposé  le  26  mars  1896. 

(2)  Voir  cahier  de  février,  p.  112. 


274  NOTES   ET    MÉMOIRES. 

sant,  se  détachant  sur  un  fond  de  verdure  légère  formé  de  feuil- 
lage du  Bamhusa  aurea. 

A  chaque  pas  on  trouve  un  arbre  intéressant,  c'est  le  Figuier 
(les  pagodes  [Ficus  religiosa),  énorme,  dont  le  tronc  bizarre 
nous  retient  pendant  de  longs  instants.  Qu'on  se  figure  de 
grandes  draperies  souples,  légèrement  ondulées,  réunies  en 
faisceaux;  il  est  forr,  difficile  de  décrire  cet  aspect  et  certes  ces 
arbres  doivent  arrêter  constamment  les  visiteurs,  car  leur  aspect 
est  bien  étrange!  Une  large  terrasse  est  plantée  de  Phœnix  et  de 
Gommier.-,  on  y  jouit  d'un  coup  d'oeil  superbe  sur  l'oasis  du 
vieux  Biskra;  de-ci  de-là,  des  lonïïes  d'Hibiscus  Bosa  sinensis, 
couvertes  de  leurs  grandes  fleurs  rouges,  jettent  une  note 
brillante  sur  le  fond  vert  foncé  de  leur  feuillage  luisant.  Des 
Lauriers-roses  de  8  à  10  mètres  de  hauteur  sont  tout  prêts  à 
épanouir  leurs  nombreux  bouquets  de  fleurs.  Plus  loin,  ce  sont 
des  Metrosideros  aux  proportions  énormes;  des  Musa  de  toute 
beauté  dressent  leur  tige  couronnée  de  feuilles  d'une  ampleur 
inusitée. Mais  ce  qu'il  y  ade  plus  remarquable,  c'est  sans  contre- 
dit les  Latania  borbonica,  qui  ont  ici  une  ampleur  tout  à  fait 
surprenante,  et  dont  le  feuillage,  d'un  vert  intense,  a  pris  des 
dimensions  considérables  qui  les  fait  ressembler  à  des  plantes 
cultivées  en  serre  chaude.  C'est  tout  à  fait  curieux  de  voir  ces 
beauxPalmiers,  sans  aucune  tache,  frais,  vigoureux  et  de  forme 
parfaite,  émerger  du  fouillis  des  grands  arbres  comme  d'im- 
menses écrans. 

Les  Cocos  n'y  sont  pas  moins  beaux,  nous  y  avons  admiré 
quelques  exemplaires  de  Cocos  Datil,  d'une  force  peu  commune 
et  d'une  vigueur  telle  qu'ils  laissent  derrière  eux  tout  ce  que 
nous  avons  vu  jusqu'à  présent.  Leur  frondaison  énorme,  d'un 
vert  intense,  forme  un  bouquet  compact  de  25  ou  30  longues 
feuilles  gracieusement  arquées.  C'était  pour  nous  un  ravis- 
sement dont  nous  ne  pouvions  nous  lasser,  et  nous  y  sommes 
revenu  à  plusieurs  reprises.  En  somme,  ce  jardin  très  visité, 
très  admiré,  est  une  des  plus  belles  choses  qu'on  puisse  voir  dans 
ce  coin  d'Algérie  créé  par  un  homme  de  beaucoup  de  savoir  et 
de  goût.  Tel  qu'il  existe  actuellement,  il  jouit  d'une  réputation 
universelle  qui  ne  fait  que  croître  et  avec  raison;  il  nous  sera 


CAUSERIE    SLR    BISKKA    ET    SES   ENVIRONS  275 

ici  permis  d'adresser  une  prière  à  M.  Landon,  qui  a  déjà  tant  fait 
pour  la  science  et  pour  l'horticulture  en  créant  cet  admirable 
Eden  :  c'est  d'achever  son  œuvre  en  plantant  encore  à  Biskra 
d'autres  végétaux  qui  pourront  y  prendre  de  belles  proportions 
notamment  dans  le  genre  Palmier.  11  y  aura  là  de  bien  belles 
expériences  à  tenter  et  ce  serait  bien  intéressant  pour  les  horti- 
culteurs de  l'Europe,  et  même  du  monde  entier,  de  pouvoir 
trouver  à  Biskra  des  points  de  comparaison  sur  la  végétation  de 
certains  végétaux,  étant  donné  que  tout  s'y  prêterait  admira- 
blement :  climat,  sol,  eau,  etc.,  sans  compter  l'extrême  amabi- 
lité du  propriétaire^,  qui  est  devenue  proverbiale,  et  auquel,  en 
notre  nom  personnel,  nous  adressons  ici  nos  plus  sincères 
remerciements  et  nos  félicitations  chaleureuses  pour  le  plaisir 
que  nous  avons  trouvé  à  passer  de  longues  heures  dans  son 
idéal  paradis  de  Biskra. 

Quitter  Biskra  sans  monter  au  col  de  Sfa,  cela  n'est  guère 
possible,  car  c'est  de  ce  point  qu'on  a  la  satisfaction  de  voir 
l'horizon  s'étendre  et  se  fondre  dans  une  buée  transparente  don- 
nant absolument  l'illusion  de  la  mer.  Cette  impression  est  telle- 
ment vive  et  tenace  que,  même  devant  la  réelle  impossibilité  du 
fait,  on  persiste  quand  même  à  en  ressentir  l'impression;  du 
reste,  nos  braves  troupiers  d'Afrique  l'ont  éprouvée  bien  avant 
nous,  il  y  a  quelque  quarante  ans,  à  ce  point  qu'il  fallut  leur 
faire  faire  une  longue  étape  pour  les  convaincre  de  leur  erreur. 
De  ces  hauteurs,  l'œil  du  voyageur  peut  emhi'asser  un  vaste 
panorama,  dont  la  grande  plaine  d'El-Outaïa  est  le  sujet  prin- 
cipal. Cette  plaine  de  30,000  hectares,  paraît  fermée  de  tous 
côtés  par  des  montagnes;  en  réalité,  l'erreur  n'est  pas  grande, 
car  on  y  pénètre  au  nord  par  une  vallée  très  étroite,  celle  de 
rOued-El-Kantara,  et  l'on  n'en  peut  sortir  que  par  une,  appelée 
le  Col  des  chiens. 

Cette  admirable  plaine  est  peu  connue  de  la  plupart  des  Eu- 
ropéens, et  il  nous  est  très  agréable  de  pouvoir  donner  quel- 
ques détails  qui  seront  sans  doute  utiles,  dans  l'avenir,  à  ceux 
qui  désireront  diriger  leurs  pas  dans  ce  pays  si  beau  ou  à  ceux 
qui  voudraient  y  tenter  la  fortune... 

La  plaine  d'El-Outaïa  voit  déboucher  l'Oued  Bogatou  qui  sort 


276  NOTES   ET   MÉMOIRES. 

de  gorges  très  profondes  vers  l'est.  L'Oued  Bogatoii  vient  des 
environs  de  Beni-Ferrah,  qui  est  bien  un  des  villages  les  plus 
curieux  qu'il  soit  possible  devoir;  en  eiïet,  on  y  remarque  des 
jardins  étages  sur  une  longueur  de  4  ou  5  kilomètres,  il  y  a  là  de 
nombreuses  sources  d'eau  fraîche,  qui  servent  à  irriguer  en  été 
ces  jardins,  dont  le  pays  avoisinant,  quoique  riche,  a  un  aspect 
sauvage  et  produit  un  contraste  frappant  avec  ces  superbes  jar- 
dins. 

Quoique  Beni-Ferrah  soit  seulement  à  50  kilomètres  de  Biskra^ 
il  y  pleut  fréquemment,  et  il  y  neige  même,  tandis  que  dans  la 
grande  plaine  d'El-Outaïa,  située  à  environ  30  kilomètres,  il  y 
pleut  rarement  et  il  n'y  neige  jamais. 

Les  eaux  de  l'Oued  Bogatou  n'arrivent  dans  la  plaine  qu'à  la 
suite  d'orages  ou  de  fonte  de  neige,  et  cependant  il  y  a  de  l'eau 
en  tout  temps. 

Les  terrains  irrigables  par  les  eaux  de  cet  Oued  sont  ense- 
mencés chaque  année  en  Orge,  Escourgeon  et  en  Blé;  il  suffit  de 
remuer  un  peu  la  terre  et  qu'une  crue  survienne  pour  ense- 
mencer, et  avec  quelques  pluies  au  printemps,  la  récolte  est 
splendide;  elle  tient  même  du  prodige! 

Et  dire  que  la  quantité  de  terrain  arrosé  n'est  guère  que  de 
500  hectares  attenant  pour  partie  à  la  halte  du  chemin  de  fer, 
appelée Ferme-Dufour.  Ces  terrains  sont  cultivés  par  des  Arabes 
appelés  Ouled-Zian^  ceux-ci  vivent  sous  la  tente. 

Rien  n'est  plus  beau  que  la  vallée  de  l'Oued  Abdi,  qui  se 
trouve  à  côté  et  au-dessous.  Cet  Oued  prend  sa  source  dans  les 
sommets  de  l'Aurès  et  sa  vallée  est  superbe  lorsqu'on  la  parcourt 
à  l'automne  ;  alors  le  lit  de  l'Oued  est  à  sec,  et  à  droite  et  à  gau- 
che se  trouvent  de  magnifiques  jardins  sur  une  longueur  de  près 
de  50  kilomètres.  Ces  jardins,  admirablement  cultivés,  sont  irri- 
gués au  moyen  de  l'eau  de  sources  jaillissant  au  bord  de  la 
rivière  et  fort  habilement  captées  par  les  Romains!  Des  villages 
régulièrement  bâtis  en  pierres  à  flanc  de  coteau,  correspondent 
à  chaque  source  et  sur  chaque  rive;  les  jardins  contiennent, 
comme  légumes,  des  Melons,  des  Courges,  des  Piments,  des  To- 
mates, des  Oignons  et  des  Pommes  de  terre. 

Comme  arbres,  des  Abricotiers  séculaires,  des  Pêchers,  des 


CAUSERIE    SUR   BISKRA   ET    SES   ENVIRONS  277 

Noyers,  des  Figuiers,  des  Grenadiers,  des  Oliviers,  des  Mûriers  et 
le  tout  littéralement  envahi,  couvert  de  Vignes  aux  grappes 
rouges  et  vermeilles,  de  l'effet  le  plus  splendide  ! 

Nous  n'en  finirions  pas,  si  nous  voulions  tout  vous  dire  sur 
cette  plaine  d'El-Outaïa,  et  de  cette  région  véritablement  mer- 
veilleuse. Nous  vous  étonnerons  sans  doute  quand  nous  vous 
dirons  que  son  sol  est  formé  d'une  couche  d'alluvions  à  base  de 
calcaire,  d'une  épaisseur  moyenne  de  10  à  12  mètres.  Les  puits, 
d'une  profondeur  de  15à  18  mètres,  donnent  une  eau  excellente 
et  fraîche,  tandis  qu'à  Biskra  l'eau  des  puits  est  à  35  mètres 
avec  une  température  de  30  degrés. 

Si  on  voulait  dépenser  seulement  quelques  milliers  de  francs, 
pour  le  barrage,  on  aiigmenterait  le  débit  de  l'eau  de  plus  du 
double.  Car  il  paraît  certain  que  du  temps  des  Romains,  la 
plaine  entière  était  cultivée  et  par  conséquent  irriguée. 

En  résumé,  Biskra  et  ses  environs  constituent  une  contrée 
excessivement  intéressante  et  digne  de  toute  l'attention  des 
pouvoirs  publics  comme  aussi  des  courageux  Français  qui  cher- 
chent souvent  ailleurs  ce  qu'ils  ont  tout  près.  Si  notre  très  mo- 
deste causerie  pouvait  tomber  sous  les  yeux  de  ces  braves  et 
excellents  compatriotes  trop  enclins  à  croire  que  pour  coloniser 
il  leur  faut  aller  bien  loin  au  delà  des  grandes  mers,  et  les  déci- 
der à  jeter  les  yeux  sur  cette  partie  de  l'Algérie,  nous  serions 
bien  heureux  d'avoir  pu  contribuer  à  la  prospérité  toujours 
croissante  de  notre  belle  colonie.  Qu'on  nous  permette,  avant  de 
terminer,  de  remercier  de  tout  notre  cœur,  notre  excellent  ami, 
le  capitaine  Baronnier,  car  c'est  à  lui  que  nous  devons  les  nom- 
breux détails  concernant  les  pays  dont  nous  venons  de  causer, 
et  sur  lesquels  nous  attirons  tout  particulièrement  l'attention  de 
nos  compatriotes. 


278  RAPPORTS. 

RAPPORTS 


Sur  les  parcs  de  Dulamon  et  de  Bourran,  créés  par 
M.  L.  Le  Breton,  architecte-paysagiste,  a  Orléans  (Loiret). 

M.  EuG.  Deny,  rapporteur. 

La  Société  nationale  d'Horticulture  de  France  m'a  fait  l'hon- 
neur de  me  désigner,  au  mois  d'octobre  dernier,  pour  aller  exa- 
miner et  donner  mon  appréciation  sur  les  importants  travaux 
de  deux  parcs  de  la  région  bordelaise,  exécutés  par  notre  col- 
lègue, M.  L.  Le  Breton,  architecte-paysagiste. 

Je  devais,  dans  cette  visite,  me  réunir  à  d'autres  délégués  de 
Bordeaux,  et  former  avec  eux  la  commission  d'examen. 

Cette  commission  fut  ainsi  composée  : 

MM.  Martin-Cahuzac,  président  de  la  Société  d'Horticulture 
de  la  Gironde,  de  Treyeran,  vice-président  de  ladite  Société,  et 
tous  deux  membres  de  la  nôtre  ; 

MM.  Obissier,  trésorier  de  la  Société  de  la  Gironde,  Jansen, 
jardinier-chef  de  la  ville  de  Bordeaux,  Wideman,  délégué  de  la 
Société  philomathique  de  Bordeaux,  E.  Deny,  votre  délégué, 
chargé  du  rapport  de  la  commission. 

n  est  toujours  agréable  de  pouvoir  constater  la  marche  pro- 
gressive de  l'art  des  jardins,  et  l'intérêt  qui  lui  est  porté  en 
France  depuis  un  demi-siècle.  Aussi  est-ce  avec  un  plaisir  nou- 
veau que  nous  parlerons  des  deux  parcs  que  nous  avons  eu  le 
plaisir  de  visiter. 

L'évolution  constante  de  l'art  des  jardins,  qui  semble  main- 
tenant avoir  mis  à  notre  portée  les  éléments  nécessaires  à  l'éta- 
blissement définitif  des  principes  à  observer,  a  été  marquée  par 
une  période  très  intéressante.  Cette  période  est  celle  qui  a  pré- 
cédé l'exécution  des  grands  travaux  d'embellissement  de  la  ville 
de  Paris,  et  qui  a  mérité  d'être  appelée  la  seconde  Renaissance 
de  l'art  des  jardins. 

(4)  Déposé  le  13  février  1896. 


SUR  LES  PARCS  DE  DULAMON  ET  DE  BOURRAN.       279 

Elle  eut  comme  principaux  interprètes  les  paysagistes  habiles 
que  M.  Alphand,  alors  chargé  de  la  direction  générale  des  tra- 
vaux, sut  s'adjoindre  comme  collaborateurs. 

Le  genre  nouveau,  préconisé  par  ces  premiers  apôtres  de  Tart 
paysager  moderne,  avait  été  lancé  dans  la  voie  qu'il  devait 
suivre  désormais,  par  G.  Thouin  qui,  en  1819,  publia  un  ou- 
vrage resté  depuis  le  document  le  plus  caractéristique  des  ten- 
dances de  l'époque.  Depuis,  la  civilisation  a  contribué  à  donner 
à  toute  chose  une  tournure  nouvelle.  Avec  la  propriété  de  plus 
en  plus  restreinte,  on  chercha  à  donner  aux  jardins  un  carac- 
tère plus  conforme  à  nos  goûts  et  à  nos  besoins. 

D'intéressantes  études  faites  dans  cette  voie,  ont  fait  naître 
de  nouvelles  idées  qui,  épurées  et  mises  (  n  jjratique  par  quel- 
ques-uns, ont  servi  à  fîxfr  définitivement  la  méthode  nouvelle, 
celle  qui  consiste  aujourd'hui  à  réunir,  dans  un  espace  relative- 
ment restreint,  les  scènes  les  plus  variées,  réservées  exclusive- 
ment autrefois  aux  grands  domaines.  Cet  assemblage  de  choses 
contribua  surtout  à  mettre  en  harmonie  le  tracé  des  allées  avec 
les  piincipaux  tableaux  du  paysage. 

On  remplaça  le  luxe  des  décorations  architecturales  qui  trô- 
naient autrefois  dans  les  jardins  riches,  par  des  décorations 
florales  et  des  plantations  exotiques  bien  plus  riches  encore. 

De  même  les  édicules  à  silhouette  pittoresque  prirent  place 
dans  nos  scènes  paysagères  et  servirent  à  les  orner. 

Les  importants  travaux  d'embellissement  qui  eurent  lieu  à 
Paris  à  partir  de  1852,  trouvèrent  un  écho  en  province.  C'est  là 
que  nous  trouvons  M.  Le  Breton  commençant  ses  essais  et  s'ins- 
pirant  des  idées  de  ses  devanciers. 

Gomme  nous  le  verrons  plus  loin,  le  caractère  prédominant 
des  œuvres  de  M.  Le  Breton  se  ressent  beaucoup  du  tracé  pré- 
conisé par  Thouin. 

Les  deux  parcs  que  nous  avons  eu  le  plaisir  de  visiter,  sont 
d'une  grandeur  de  conception  remarquable.  Leur  auteur  a  pu 
donner  libre  cours  à  son  talent  d'artiste,  sans  être  arrêté  par 
toutes  les  considérations  secondaires  qui  entravent  souvent  les 
plus  heureuses  conceptions. 

Le  parc  de  Dulamon,  près  Blanquefort,   arrondissement  de 


280 


RAPPORTS 


FiG.    7.    —PARC    DE    DLL  AM  ON, 


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SUR  LES  PARCS  DE  DULAMON  ET  DE  BOURRAN.       281 

Bordeaux,  a  une  superficie  de  80  hectares  environ.  Cette  pro- 
priété s'étend  sur  le  flanc  d'un  coteau  et  sur  un  plateau  peu 
élevé.  Les  ressources  naturelles  du  lieu  ont  sensiblement  facilité 
la  tâche  du  paysagiste  qui,  nous  le  verrons,  a  su  tirer  parti  de 
tout  ce  qui  pouvait  contribuer  à  rendre  le  parc  intéressant. 

La  forme  naturelle  du  sol,  assez  mouvementée,  se  prête  très 
bien  à  une  conception  paysagère.  De  plus,  M.  Le  Breton  a  su 
conserver  au  domaine  son  côlé  viticole  et  joindre  ainsi  l'a- 
gréable à  l'utile. 

Le  château  de  Dulamon  est  construit  sur  le  plateau,  et  jouit 
de  nombreuses  vues  tant  à  l'intérieur  qu'à  l'extérieur  de  la  pro- 
priété, à  cause  de  sa  position  privilégiée  qui  lui  permet  de  do- 
miner les  environs. 

Divers  points  du  parc  jouissent  du  même  avantage,  et  sont 
combinés  de  façon  à  servir  de  point  de  vue. 

Le  parc  d'agrément  se  trouve  coupé  en  deux  parties,  par  une 
longue  bande  de  terrain  plantée  en  Vignes.  Cependant,  le  tracé 
des  allées  n'est  pas  modifié  pour  cette  raison,  et,  vue  du  châ- 
teau, la  partie  basse  du  parc  apparaît,  sans  qu'on  se  doute  que 
le  flanc  du  coteau  est  occupé  par  des  vignobles,  ceux-ci  étant 
cachés  par  la  crête  du  coteau. 

La  partie  tasse  ou  se  trouvent  les  eaux,  est  limitée  à  l'est  par 
la  route  de  Bordeaux,  et  au  midi  par  un  chemin  public.  Le 
terrain  est  moins  irrégulier  dans  cette  partie  que  dans  le  reste 
du  parc,  ce  qui  a  permis  de  créer  des  scènes  aquatiques  nom- 
breuses et  largement  conçues. 

Quant  à  la  partie  nord  de  la  propriété,  elle  est  couverte  de 
bois  de  belle  venue,  traversée  par  des  allées  ombragées_,  chose 
très  appréciable  dans  la  région  bordelaise. 

De  ce  côté  également,  la  propriété  est  limitée  par  une  route 
importante,  bordée  à  l'extérieur  par  des  vignobles.  L'entrée 
principale  se  trouve  sur  la  route  de  Blanquefort  à  Bordeaux. 

Une  grille  d'honneur  part  du  carrefour,  dit  de  Dulamon,  et 
précède  l'allée  principale.  A  gauche  de  l'entrée,  apparaît  le  pavil- 
lon du  concierge,  entouré  de  plantations  ;  de  là  on  aperçoit 
les  ruines  grisâtres  d'un  pont  pittoresque,  se  dessinant  sur  un 
fond  sombre  de  massifs  épais. 

19 


282  RAPPORTS. 

Si  on  suit  l'allée  principale,  qui  passe  non  loin  de  la  rivière 
artificielle,  on  traverse  une  île  de  grande  étendue  en  passant 
sur  deux  ponts  de  forme  différente  et  on  arrive  au  centre  de 
la  partie  la  plus  pittoresque  du  parc. 

Une  petite  rivière  naturelle  à  pente  rapide  traversait  seule 
autrefois  la  propriété.  Son  débit  étant  assez  important,  M.  Le 
Breton  eut  Tidée  de  s'en  servir  pour  créer  de  belles  cas- 
cades se  déversant  dans  un  grand  lac  creusé  dans  la  partie  basse 
du  terrain.  A  cet  effet,  il  dévia  plusieurs  petits  affluents  qui  vin- 
rent déverser  l'eau,  soit  directement  dans  la  grande  pièce  d'eau, 
par  un  barrage  surmonté  d'un  pont,  soit  à  l'intérieur  d'une  grotte 
gigantesque.  Cette  grotte  constitue  la  plus  grande  curiosité  du 
parc  de  Dulamon. 

Le  détail  de  son  exécution  demanderait  à  lui  seul  un  volume, 
si  on  voulait  s'étendre  sur  la  façon  dont  le  travail  a  été  exécuté 
d'après  les  plans  de  l'architecte.  Les  proportions  sont  telles  que 
l'harmonie  d'ensemble  du  paysage  ne  se  trouve  pas  dérangée.  Si 
on  avait  tenté  de  construire  une  grotte  de  ce  genre  sur  le  bord 
d'une  petite  rivière,  l'effet  produit  eût  manqué  du  naturel  in- 
dispensable à  ces  sortes  de  compositions  et  on  n'aurait  réussi 
qu'à  produire  une  œuvre  grotesque. 

Tel  n'est  pas  le  cas  des  grottes  de  Dulamon,  car  l'étendue  de 
la  pièce  d'eau  principale  et  de  la  rivière  qui  semble  l'alimenter 
est  proportionnée  à  la  grandeur  de  la  grotte  elle-même  et  l'on 
comprend  que  l'une  a  été  faite  pour  l'autre. 

La  promenade  que  l'on  peut  faire  en  bateau  est  de  deux  kilo- 
mètres environ,  aussi  les  voûtes  des  divers  ponts  jetés  sur  la 
rivière  artificielle  sont-elles  suffisamment  élevées  au-dessus  du 
niveau  de  l'eau  pour  permettre  le  passage  d'un  canot.  L'accès 
des  grottes  elles-mêmes  est  possible  aux  embarcations  à  voiles 
et  rien  n'est  plus  pittoresque  que  de  glisser  doucement  entre  les 
colonnades  de  stalactites  et  stalagmites.  Gomme  sous  toutes  les 
voûtes  élevées,  la  voix  est  répétée  par  de  lointains  échos,  et  la 
lumière  entrant  à  flots  par  les  larges  ouvertures  produit  de  vifs 
contrastes  de  clairs-obscurs  sur  les  roches  saillantes.  Des  sources 
naturelles  suintant  entre  les  rochers  et  coulant  le  long  des  sta- 
lactites viennent  tomber    dans   le  lac,  tandis   que  des  plantes 


SLR  LES  PARCS  DE  DULAMON  ET  DE  BOURRAN. 


^283 


aquatiques  enveloppent  cà  et  là  de  leur  parure  verte   un  vieux 
Ironcon  d'arbre  mort  ou  un  rr  cher  fissuré. 


On  pénètre  dans  les  grottes  par  un  chemin  de  rochers  partant 
de  ia  grande  allée  de  promenade  qui  passe  an-de$sus. 


^84  RAPPORTS. 

Le  promeneur  s'engage  dans  de  sombres  galeries,  traverse 
des  ponts  rustiques  en  bois  et  peut  dès  lors,  perdu  entre  les 
rochers,  contempler  l'intérieur  de  la  grotte. 

Une  autre  entrée  plus  large,  se  trouve  à  l'ouest,  elle  prend 
naissance  sous  un  tunnel  en  rochers  et  conduit  également  le  pro- 
meneur dans  l'intérieur  de  la  grotte  par  des  passages  obscurs, 
des  ponts  escarpés  et  des  galeries  qui  semblent  taillées  dans  le 
roc  lui-même.  Les  passerelles  qui  relient  les  diverses  massée 
rocheuses  permettent  démonter  sur  une  galerie  établie  à  8  mè- 
tres au-dessus  du  niveau    de  l'eau. 

Les  passages  pratiqués  en  tous  sens  sont  tellement  nombreux, 
qu'à  la  première  visite,  le  promeneur  se  trouve  perdu  dans  un 
véritable  labyrinthe  dont  il  sort  difficilement.  Le  bas  des  grottes 
est  aménagé  spécialement  pour  permettre  aux  canots  d'accoster 
et  de  débarquer  les  passagers. 

Au  fond  d'une  galerie,  des  aquariums  très  bien  construits 
sont  égayés  par  de  frétillants  poissons  aux  écailles  argentées  et 
de  tous  côtés  les  eaux  filtrant  entre  les  rochers,  remplissent  la 
grotte  d'un  murmure  plein  de  charme. 

Enfin,  dans  l'intérieur  d'une  roche  très  élevée  et  qui  sur- 
plombe, on  a  ménagé  un  kiosque-boudoir,  auquel  on  accède 
par  un  pont  coquet  s'avançant  hardiment  au-dessus  des  ro- 
chers. 

De  ce  kiosque,  on  domine  toute  la  partie  basse  du  terrain  et 
les  plantations  du  bord  des  eaux  apparaissent  sous  leurs  aspects 
les  plus  pittoresques. 

Une  galerie  très  élevée  et  indépendante  des  autres  se  trouve 
en  communication  directe  avec  les  sentiers  extérieurs.  A  l'inté- 
rieur sont  ménagées  des  ouvertures  permettant  à  la  vue  de 
s'étendre  sur  le  lac. 

Vues  des  petites  îles  qui  se  trouvent  à  une  cinquantaine  de 
mètres  de  distance  sur  le  lac,  les  grottes  produisent  un  effet  des 
plus  agréables.  Leur  masse  blanchâtre  se  reflète  dans  Tonde 
transparente,  double  leur  volume  et,  déformant  leur  silhouette, 
forme  un  tableau  des  plus  imposants. 

On  se  fera  une  bien  faible  idée  de  Timportance  de  ces  grottes, 
même  en  sachant  que  6,000  mètres  cubes  de  moellons  ont  été 


SUR  LES  PARCS  DE  DULAMON  ET  DE  BOURRAN.       285 

employés  dans  leur  construction  et  que  40,000  kilogrammes  de 
fer  ont  servi  à  former  la  charpente  des  masses. 

Les  voûtes  en  briques  qui  soutiennent  toutes  ces  roches,  sont 
formées  de  pleins-cintres  très  solides  de  10  à  12  mètres  de  lar- 
geur. Le  tout  est  appuyé  sur  le  bas  du  coteau  et  surmonté  de 
plantations  appropriées. 

La  promenade  à  pied  au  bord  de  la  rivière  et  des  lacs  est  fa- 
cilitée par  les  nombreux  sentiers  qui  les  côtoient. 

Non  loin  des  grottes,  un  embarcadère  invite  à  la  promenade 
sur  l'eau,  puis  des  ponts  divers  permettent  l'accès  des  îles. 

L'un  d'eux,  dit  Pont  aérien,  est  formé  d'une  passerelle  légère 
d'une  seule  arche  longue  de  25  mètres  et  ayant  9  mètres  de  flè- 
che. 

Cette  construction  hardie  est  rendue  plus  grêle  encore  par 
le  voisinage  immédiat  des  grands  arbres  qui  semblent  la  proté- 
ger sous  leur  manteau  de  verdure. 

Deux  autres  ponts  sont  également  dignes  d'une  mention  spé- 
ciale. Le  premier  a  30  mètres  environ.  Formé  de  deux  arches 
élevées  et  d'un  pont-levis  en  bois,  il  se  trouve  à  l'entrée  de  la 
propriété.  Une  voûte  en  ruines  se  dresse  à  l'une  de  ses  extrémités. 
Elle  est  très  réussie,  et  donne  à  ce  point  du  parc  un  caractère 
quelque  peu  moyen  âge. 

Le  second  pont,  dit  du  Moulin  noii\  passe  par-dessus  le  bar- 
rage duquel  les  eaux  de  la  rivière  ancienne  se  déversent  dans  le 
lac.  Ce  pont^  mi-maçonnerie  et  mi-rochers  artificiels,  est  d'un 
effet  très  pittoresque.  De  vieux  Saules  l'accompagnent  de  chaque 
côté  et  complètent  la  scène  aquatique. 

Le  côté  des  constructions  pittoresques  de  Dulamon  est  com- 
plété par  un  kiosque  chinois  à  la  toiture  bizarre,  édifié  à  l'extré- 
mité d'une  terrasse. 

Ce  kiosque  est  en  imitation  de  bois  grume,  les  interstices  rem- 
plis de  mosaïques  de  briques  sur  champ  forment  un  ensemble 
original. 

Si  nous  nous  transportons  du  côté  du  château,  nous  remar- 
quons une  longue  avenue  rectiligne  tracée  dans  l'axe  de  la 
façade  nord.  Cette  avenue  présente  une  particularité  intéres- 
sante. Elle  s'étend  sur  une  longueur  de  plus  de  300  mètres  avec 


:iSfi  RAPPORTS. 

15  mètres  de  largeur  à  son  départ  du  terre-plein  et,  diminuant 
progressivement,  elle  arrive  à  n'avoir  plus  que  2  mètres  à  son 
extrémité. 

Cette  disposition  spéciale  a  été  employée  dans  le  but  de  trom- 
per l'œil  et  d'augmenter  fictivement  sa  longueur. 

Un  grand  bassin  avec  jet  d'eau  se  trouve  placé  vers  son  milieu 
et  l'autre  partie  de  l'allée  s'enfonce  dans  le  bois. 

Toute  la  partie  nord  du  parc  est  formée  de  massifs  forestiers 
dont  certains  groupes  isolés  se  détachent  irrégulièrement  pour 
varier  les  plans  en  laissant  entre  eux  un  libre  passage  aux  vues 
dirigées  sur  lextérieur.  Au  milieu  du  bois,  une  grande  salle  de 
danse  sur  un  tertre  de  gazon.  Celte  salle  comporte  quatre  petits 
pavillons  aflectés  à  des  jeux  divers. 

Au  nord-ouest,  près  de  la  porte  de  service,  sont  installés  les 
serres  de  culture  et  le  fleuriste  au  milieu  duquel  s'élève  une 
vasque-fontaine  artistique.  A  l'ouest,  on  remarque  également  des 
serres  hollandaises  établies  sur  une  terrasse  dominant  l'oran- 
gerie. Non  loin  de  là,  une  petite  éminence  du  terrain  a  été  agré- 
mentée de  rochers,  cascades,  lab3Tirithe,  etc.,  d'où  Ton  peut  jouir 
de  très  jolies  vues  sur  l'intérieur  du  parc. 

Les  abords  du  château  sont  plantés  de  corbeilles  de  fleurs 
toujours  très  bien  entretenues  et  formant  sur  le  tapis  vert  des 
pelouses,  les  plus  agréables  conlrasles. 

A  Test  du  château  et  parmi  les  massifs  d'arbres  isolés,  on  a 
réservé  une  place  à  un  petit  parc  zoologique  dans  lequel  le  pro- 
priétaire se  plaît  à  élever  quelques  animaux  intéressants. 

Nous  ne  saurions  arrêter  là  notre  rapport  sur  le  beau  parc  de 
Dulamon,  sans  faire  l'éloge  des  plantations,  en  général  très  bien 
comprises  et  de  très  belle  venue. 

Le  parc  de  Bourran,  situé  près  de  Mérignac,  non  loin  du  parc 
de  Dulamon,  a  fait  l'objet  de  la  seconde  visite  de  la  commission. 
Conçu  également  dans  le  style  paysager,  ce  parc  fait  partie 
d'un  domaine  de  vignobles.  Le  relief  du  sol  est  moins  accidenté 
que  celui  de  Dulamon,  mais  l'ensemble  de  la  conception,  le 
place  au  premier  rang  parmi  les  plus  belles  propriétés  de  la 
région  bordelaise. 

Gomme  dans  lejparc  de  Dulamon,  M.  Le  Breton  a  su  tirer  des 


SUR   LES    PARCS    DE   DULAMON   ET    DE    BOURRAN.  287 

circonstances  naturelles,  des  effets  paysagers  charmants,  et 
cela  dans  des  conditions  économiques  qui  font  honneur  à  son 
talent  d'architecte. 

Les  grands  bouleversements  de  terrain  nécessitent  toujours 
beaucoup  de  travail,  et  les  effets  produits  sont  presque  toujours 
inférieurs  à  ceux  que  le  site  naturel  eut  donné  après  quelques 
transformations  peu  coûteuses. 

La  conception  de  l'ensemble  du  tracé  de  M.  Le  Breton  a  déjà 
été  envisagée  par  nous  précédemment,  nous  n'y  reviendrons  plus. 
Nous  ferons  remarquer,  cependant,  que  la  grande  allée  de  cein- 
ture qui  englobe  le  lac,  est  largement  conçue  et  bien  appropriée 
à  l'ensemble  du  paysage. 

Le  parc  de  Bourran  comporte  deux  parties  assez  distinctes. 
L'une,  située  à  l'ouest,  est  remarquable  par  la  minutie  de  sa 
composition  toute  pittoresque.  Au  contraire,  celle  située  à  l'ouest 
est  plutôt  d'un  aspect  paysager  grandiose  par  l'étendue  de  ses 
pelouses  et  la  surface  occupée  par  les  eaux,  du  grand  lac. 

Le  château  se  trouve  placé  sur  le  coteau  et  non  loin  de  la 
route  de  Mérignac  à  Bordeaux.  Deux  grilles  d'honneur  donnent 
accès  sur  un  parterre  à  la  française  précédant  l'habitation,  sou- 
tenue par  une  vaste  terrasse.  De  cette  terrasse,  rayonnent  les 
principales  vues  sur  les  points  les  plus  remarquables  du  parc,  et 
notamment,  sur  les  eaux  du  lac.  Les  vallonnements  méritent 
une  mention  spéciale  pour  la  façon  dont  ils  sont  réglés  par  rap- 
port au  mouvement  naturel  du  sol  et  des  plantations. 

Le  lac,  alimenté  par  une  rivière  naturelle,  entoure  trois 
îles.  La  plus  grande  est  reliée  aux  berges  par  une  passerelle 
suspendue  sur  des  culées  de  rochers.  Sa  hauteur  est  de  4  mètres 
environ  au-dessus  de  l'eau  et  sa  largeur  de  10  mètres. 

La  rampe  est  en  bois  rustique  du  meilleur  effet.  L'une  des 
pointes  de  cette  île  est  agrémentée  par  un  temple  dédié  à 
Flore,  c'est  un  très  joli  petit  édicule  entouré  de  corbeilles  de 
fleurs  éblouissantes. 

Sur  la  berge  opposée,  un  embarcadère  architectural  s'élève 
entouré  de  grands  arbres.  Non  loin  de  là,  sur  la  grande  allée 
carrossable,  un  grand  pont  à  trois  arches  traverse  la  rivière. 

Ce  pont  se  termine  par  une  porte  en  ruines  artificielles  très 


288  RAPPORTS. 

réussies,  une  croix  en  pierre  couronne  le  parapet  et  deux  statues 
ornent  l'entrée  opposée.  L'entrée  ouest  du  parc  a  lieu  par  une 
porte  gothique  en  ruine  qui  est  très  curieuse.  Cette  porte  est 
l'ancien  porche  d'une  vieille  chapelle  historique  de  la  région. 
Elle  a  été  transportée  et  reconstituée  sous  la  direction  de  M.  Le 
Breton  et  elle  produit  le  plus  heureux  effet.  Nous  avons  remar- 
qué dans  l'axe  du  portail  un  superbe  Micocoulier  de  Provence 
(Celti's  mistralis)  conservé  malgré  sa  fâcheuse  situation  par  rap- 
port à  l'entrée,  à  cause  de  sa  beauté  et  de  sa  rareté  dans  la 
propriété.  L'allée  d'arrivée  est  rectiligne  sur  une  certaine  lon- 
gueur de  son  parcours.  Elle  passe  non  loin  des  différentes 
sources  naturelles  qui  alimentent  un  petit  ruisseau,  lequel 
passe  sous  un  vieux  moulin  et  de  là  se  déverse  dans  un  ravin 
rocheux  par  une  cascade  très  réussie. 

Cette  cascade  artificielle  est  formée  de  gros  blocs  de  rochers 
plats  et  disposés  tels  qu'on  les  trouve  par  strates  dans  les  car- 
rières du  pays.  L'eau  se  précipite  en  nappes  transparentes,  pour 
suivre  le  ravin  qui  la  conduit  dans  le  grand  lac  du  parc. 

Cette  partie  de  la  propriété  est  très  pittoresque  et  rien  n'a  été 
négligé  pour  en  augmenter  le  caractère  sauvage. 

M.  Le  Breton,  qui  est  l'un  des  doyens  de  nos  paysagistes 
actuels,  exerce  depuis  plus  de  cinquante  années  son  art,  avec 
une  autorité  incontestable.  Ses  œuvres,  très  nombreuses  en 
France,  sont  toutes  empreintes  d'un  véritable  goût  artistique. 

S'inspirant  des  beautés  de  la  nature,  il  a  su  les  reproduire 
avec  talent. 

Une  de  ses  préoccupations  essentielles  a  toujours  été  une 
tendance  à  tirer  un  parti  économique  des  éléments  naturels  dont 
il  disposait.  Les  tâtonnements,  qui  sont  toujours  coûteux  et 
nuisent  au  résultat  final,  ont  trouvé  en  lui  un  adversaire  con- 
vaincu. En  effet,  tous  ses  travaux  sont  raisonnes  sur  plan  avant 
d'être  commencés.  C'est  ainsi,  que  nous  avons  pu  feuilleter  chez 
lui  un  formidable  dossier  des  travaux  des  parcs  de  Diilamon  et 
de  Bourran  décrits  ci-dessus.  La  grotte  du  premier,  entre  autres, 
est  une  étude  remarquable;  tous  les  détails  sont  minutieuse- 
ment étudiés  par  coupe,  ainsi  que  la  résistance  des  matériaux. 
Les  terrassements  sont  aussi  étudiés  sur  plan  d'avant-métré.  Ce 


SUR  UN  OUVRAGE  DE  M.  LÉON  DUVAL.  289 

travail,  très  soigné,  dénote  un  artiste  soucieux  des  intérêts  qui 
lui  sont  confiés  et  nous  sommes  heureux  de  lui  rendre  cette 
justice. 

M.  Le  Breton  s'est,  depuis  quelques  années,  adjoint  dans  ses 
travaux,  M.  Georges  Le  Breton,  son  fils,  qui  est  pour  lui  un  col- 
laborateur dévoué.  La  direction  des  travaux  du  parc  de  Bour- 
ran  lui  a  été  confiée. 

Considérant  que  M.  Le  Breton  a,  par  les  nombreux  travaux 
qu'il  a  exécutés  et  l'importance  particulière  des  deux  concep- 
tions qu'il  nous  a  été  donné  de  visiter,  fait  œuvre  d'artiste  con- 
sommé ;  de  plus,  les  cinquante  années  de  labeur  qu'il  a  consa- 
crées à  son  art,  constituant  déjà  un  témoignage  sérieux  de  son 
dévouement  à  la  cause  horticole,  nous  exposons  à  la  Société 
nationale  d'Horticulture  toutes  ces  considérations  en  exprimant 
le  vœu  qu'une  récompense  proportionnée  à  son  mérite  lui  soit 
accordée. 


Sur  UN  OUVRAGE  DE  M.  Léon  Duval,  «  Les  Broméliacées  », 
par  M.O.  Opoix. 

M.  Léon  Duval,  dans  la  préface  de  son  ouvrage  sur  les  Bro- 
méliacées, nous  indique  la  valeur  des  genres,  espèces  et  variétés 
de  cette  famille  si  intéressante  pour  l'Horticulture;  il  nous  fait 
connaître  en  outre  les  noms  des  principaux  propagateurs  de  ces 
plantes. 

Qu'il  nous  permette  de  lui  signaler  un  nom,  oublié  sans  doute  : 
celui  de  notre  prédécesseur  au  Jardin  du  Luxembourg,  M.  Joli- 
bois,  qui  fut  un  de  ceux  qui  contribuèrent  le  plus  largement  à 
répandre  le  goût  de  ces  plantes. 

L'auteur  divise  son  travail  en  douze  chapitres. 

Chapitre  P^  —  Partie  historique  ayant  trait  à  V introduction  des 
Broméliacées  en  Europe. 

M.  Duval  nous  indique  cette  introduction  d'Amérique,  par  Plu- 

(i)  Déposé  le  43  février  1896. 


290  P.APPORT 

rnier,  comme  ayant  eu  lieu  vers  l'an  1689,  et  fait  savoir  que 
c'est  principalement  depuis  une  quarantaine  d'années  que  la 
propagation  s'est  faite,  aussi  bien  en  France  qu'en  Europe,  au 
point  de  vue  des  collections,  par  différents  horticulteurs  méri- 
tants, entre  autres  M.  Charles  Truffant  père,  qui  le  premier  en 
a  donné  l'élan  dans  le  commerce. 

Chapitre  II.  —  Broméliacées  à  l'état  naturel. 

L'appréciation  que  nous  donne  l'auteur,  de  ces  plantes  à  l'état 
naturel,  est  à  juste  titre  méritée. 

Chapitre  III.  —  Les  Broméliacées  comme  plantes  décoî^atives. 

M.  Duval  en  recommande  l'emploi  soit  pour  garnir  les  rocailles, 
soit  pour  garnir  les  jardins  d'hiver.  Aux  espèces  qu'il  cite,  il 
aurait  pu  ajouter  (pour  la  garniture  des  rocailles)  VjEchmea 
spectabilisj  JEchmea  Mariœ-Reginde,  Quesnelia  densiflora,  etc. 

Chapitre  IV.  —  Fécondation. 

Le  mode  indiqué  par  l'auteur  est  le  m.eilleur  qui  soit  à  notre 
connaissance;  comme  il  le  dit  lui-même,  rien  n'est  plus 
ennuyeux  que  les  horticulteurs  qui  ne  se  rappellent  jamais  avec 
quelle  plante  ils  ont  opéré. 

Quant  aux  graines  qu'il  dit  pouvoir  conserver  leur  faculté 
Kerminative  pendant  environ  trois  ans,  nous  sommes  de  son  avis  ; 
au  Luxembourg  nous  avons  semé  des  graines  de  Paya  vieilles 
de  huit  ans  qui  ont  parfaitement  levé. 

Chapitre  V  et  VI.  —  Des  semis]et  des  soins  à  leur  donner. 

Ces  chapitres  sont  le  travail  d'un  horticulteur  habile  et  d'un 
excellent  praticien  ;  tous  les  soins  concernant  la  fécondation, 
les  semis,  les  repiquages,  etc.^  y  sont  excellemment  indiqués. 

Chapitre  VII.  —  Multiplication. 

Est  la  description  des  modes  de  reproduction  ordinairement 
appliqués  à  ces  plantes. 

Chapitre  VIII.  —  Culture  générale  des  Broméliacées. 

M.  Duval  nous  dit  qu'une  Broméliacée  qui  pousse  bien,  peut 
être  rempotée  trois  fois  dans  une  année.  A  notre  avis,  il 
aurait  été  bon  de  dire  ici  que  les  variétés  à  grand  développe- 
ment et  cultivées  en  fortes  potées,  entre  autres  les  Billbergia 
Leopoldi,  B.  vittata,  B.  rubro  marginata,  B.  zebrina,  B.  Por- 
teana,    B.    Cappei,    se   trouveraient   mieux    d'un    rempotage 


SUR  UN  OUVRAGE  DE  M.  LÉON  DUVAL.  291 

tous  les  trois  ans  seulement,  dans  la  crainte  de  déranger  le 
développement  de  la  plante. 

Le  Vriesea  Giazioviana,  VJEchmea  spectabilis,  Vj^chmea 
Mariœ-Regiïice,  plantes  à  grande  végétation,  se  trouveront 
mieux  d'un'/empotage  tous  les  deux  ou  trois  ans  avec  change- 
ment de  compost  à  la  partie  supérieure  tous  les  ans. 

Pour  ces  genres  de  plantes,  nous  croyons  qu'un  rempotage 
très  serré  est  préférable. 

Le  genre  de  compost  préférable,  à  notre  avis,  consiste  tout 
simplement  en  grosses  mottes  de  terre  de  bruyère  très  douce 
et  très  fibreuse  dans  laquelle  on  mélange  çà  et  là,  en  rempo- 
tant, quelques  poignées  bien  serrées  de  sphagnum,  principale- 
ment près  du  collet  de  la  plante.  Quant  à  la  culture  des  Bromé- 
liacées sous  châssis,  nous  trouvons  son  système  excellent,  l'on 
peut  même  encourager  la  formation  de  massifs  au  dehors. 

Chapitre  IX.  —  Maladies  et  huecies. 

Les  différents  moyens  de  destruction  signalés  par  l'auteur  sont 
excellents. 

Chapitre  X,  XI  et  XII.  —  Ananas. 

Les  procédés  de  culture  indiqués  sont  des  plus  pratiques  et 
paraissent  procurer  des  résultats  satisfaisants. 

Quant  à  l'appréciation  de  l'auteur  sur  l'importation  de  l'Ana- 
nas en  France,  nous  n'avons  qu'à  répondre  par  le  vieux  pro- 
verbe de  nos  ancêtres  :  «  Aide-toi,  la  Providence  t'aidera  »,  à 
nous  donc  horticulteurs  français  de  savoir  soutenir  la  lutte  I 

Nota.  — Choix  des  Broméliacées  les  plus  jolies,  leur  culture 
et  leur  emploi. 

Les  descriptions  botaniques  par  M.  Heim  sont  parfaites. 

Le  choix  des  variétés  indiquées  par  l'auteur  est  on  ne  peut 
mieux  fait.  Les  genres  sont  classés  en  deux  tribus  distinctes  : 
les  Broméliées  et  les  Tillandsiées. 

Au  point  de  vue  de  la  valeur  horticole  ainsi  que  sur  la  cul- 
ture de  chaque  genre  on  peut  y  puiser  de  très  bons  renseigne- 
ments. 

L'auteur  fait  ressortir  la  valeur  des  Vriesea,  pour  la  décora- 
tion des  appartements,  et  des  serres. 

Dans  le  tableau  des  hybrides  des  genres  Fr/e^pa  et  autres,  dressé 


292  RAPPORTS. 

par  M.  Duval,  on  peut  remarquer,  avec  satisfaction,  le  progrès 
qui  a  été  acconnpU  depuis  une  dizaine  d'années  par  les  horti- 
culteurs français  et  étrangers,  où  lui-même  est  classé,  parmi 
les  principaux  obtenteurs. 

En  résumé,  l'ouvrage  sur  les  Broméliacées,  présenté  à  la 
Société  nationale  d'Horticulture  par  M.Léon  Duval, mérite  d'être 
apprécié  par  elle,  surtout  à  cause  des  tendances  actuelles  au  dé- 
laissement de  ces  admirables  plantes;  cet  ouvrage  ne  peut  qu'en 
encourager  la  propagation;  aussi  concluons-nous  très  sincère- 
ment à  son  renvoi  à  la  commission  des  récompenses. 

Et,  après  nos  meilleures  félicitations  à  l'auteur,  nous  deman- 
dons aussi  l'insertion  du  présent  rapport  dans  le  Journal  de  la 
Société. 


Sur  un  ouvrage  intitulé  «  Cours  d'arboriculture  »,  par  M.  Et. 
Griffon,  professeur  a  l'École  d'Arboriculture  de  tournai 
(Belgique)  (1)  ; 

M.  Jamtn  (Ferd.),   rapporteur. 

Dans  ce  livre  de  268  pages,  l'auteur,  qui  est  professeur 
d'arboriculture,  a  résumé  ses  leçons.  L'ouvrage  est  bien  imprimé, 
bien  rédigé,  dès  lors  facile  à  consulter,  et  nous  le  croyons  appelé 
à  rendre  des  services  aux  personnes  s'occupant  d'arboriculture. 
Des  gravures  au  nombre  d'une  centaine  aident  à  l'intelligence 
du  texte.  Peut-être,  pour  certaines  parties  qui  en  sont  privées, 
en  aurions-nous  désiré  quelques-unes. 

L'auteur  s'étend  peu  sur  la  greffe,  peut-être  même  d'une 
manière  insuffisante,  mais  pour  de  plus  grands  détails,  il 
renvoie  à  l'excellente  publication  de  notre  collègue  M.  Baltet, 
L'Art  de  greffer. 

Peut-être  aussi  aurions-nous  désiré  que  certains  autres  cha- 
pitres, notamment  celui  qui  est  relatif  à  la  multiplication,  fussent 
traités  un  peu  plus  longuement. 

L'auteur  a  consacré  un  dernier  chapitre  aux  diverses  maladies 

(1)  Déposé  le  13  février  4896. 


LA   CONSTRUCTION   D'uNE    SERRE.  293 

et  aux  nombreuses  engeances  qui  s'attaquent  aux  arbres  frui- 
tiers et  il  indique  les  moyens  de  les  combattre.  Quelques  con- 
fusions nous  paraissent  s'être  glissées  dans  ce  qui  a  trait  aux 
insectes. 

Pour  nous  résumer,  Messieurs,  nous  avons  l'honneur  de  vous 
proposer  que  de  vives  félicitations  v*oient  adressées  à  l'auteur,  et 
nous  vous  demandons  aussi  l'insertion  de  ce  court  rapport  dans 
notre  Journal. 

♦ 

Sur  des  moyens  pratiques  et  nouveaux  employés  dans  la 

CONSTRUCTION    d'uNE    SERRE    PAR     M.    PeRRIER    FILS,     164,     RUE 

M[CHEL-BizoT,  ET  25,  RUE  DES  Marguettes  A  Paris  (I); 
Al.  Henri  Vacherot,  rapporteur. 

Le  30  janvier  1896,  une  commission  composée  de  MM.  Taver- 
nier,  président;  Massé  et  votre  serviteur,  rapporteur,  ainsi  que 
de  MM.  Dupont  et  Rolland,  qui  s'étaient  adjoints  à  nous,  avait 
à  examiner  une  serre  construite  par  M.  Perrier,  dans  la  pro- 
priété de  M.  le  baron  de  Bethmann,  à  Boissy-Saint-Léger. 

MM.  Savoye,  Opoix,  Gappe  père  et  fils,  Billard,  Nonin,  Jobert 
et  Welker  fils  s'étaient  excusés. 

Le  travail  que  M.  Perrier  nous  montra,  tout  en  nous  ayant 
réservé  la  prirnear  et  la  surprise,  supprime  un  grand  incon- 
vénient qui  jusqu'alors  est  resté  en  permanence  dans  toutes  les 
serres  couvertes  de  châssis. 

La  serre  qui  était  l'objet  de  notre  attention  est  hollandaise, 
elle  a  30  mètres  de  longueur  et  o^^QO  de  largeur  et  se  trouve 
divisée  en  trois  parties  :  chaude,  tempérée  et  froide.  Cette 
dernière  section  en  occupe  la  moitié. 

Il  est  garanti  que  par  le  plus  grand  froid,  Ton  peut  maintenir 
une  température  de  10  à  20  degrés  selon  le  besoin  particulier 
de  chaque  compartiment. 

Une  bâche  tenant  au  mur  des  pieds-droits  en  garnit  l'intérieur 
ainsi  qu'une  bâche  billard  formant  le  milieu. 

(1)  Déposé  le  27  février  1896. 


294  RAPPORTS. 

lia  partie  supérieure  vitrée  reste  fixe;  il  s'y  trouve  des  châssis 
d'aération  qui  ne  donnent  pas  le  moindre  arrêt  à  la  buée  grâce 
au  moyen  indiqué  ci-après.  Le  faîtage  étant  complètement  à 
l'extérieur,  les  verres  se  croisent  en  dessous,  et  alors  il  n'existe 
pas  la  moindre  apparence  de  fer  intérieurement. 

La  plus  grande  amélioration  réside  dans  les  châssis  qui 
s'appuient  sur  les  pieds-droits  en  maçonnerie  :  tous  ceux-ci  se 
glissent  sur  un  fer  cornière  cintré,  ce  qtd  permet  de  découvrir 
toute  cette  partie  pour  l'aération  ou  pour  le  charroi  des  plantes 
et  des  matériaux. 

Ces  châssis  sont  formés  par  deux  montants  réunis  par  une 
traverse  inférieure  à  une  extrémité,  et  par  une  traverse  supé- 
rieure à  l'autre  extrémité,  c'est-à-dire  par  une  traverse  placée 
en  dessous  et  une  autre  en  dessus.  Cette  dernière  est  disposée  de 
façon  à  laisser  entre  sa  partie  inférieure  et  les  appuis  des  petits 
bois,  un  espace  suffisant  pour  le  passage  des  verres  qui  débor- 
dent et  font  saillie  en  dehors  du  châssis,  saillie  limitée  par  les 
talons  des  petits  bois. 

Cette  disposition  spéciale  de  la  traverse  supérieure  permet  : 
1°  La  suspension  ou  l'accrochage  des  châssis  au  moyen  de 
pannes  ou  moyens  appropriés  placés  au-dessus  de  lui,  ce  que 
M.  Perrier  nous  a  démontré  dans  une  travée  qu'il  avait  fait 
apporter,  afin  de  nous  en  prouver  le  côté  pratique  pour  tous 
les  genres  de  serres. 

2°  Le  débordement  ou  saillie  en  dehors  des  feuilles  de  verre. 
Combinaison  faisant  que  l'eau  produite  par  la  condensation  de 
la  buée  et  venant  de  la  partie  haute,  n'étant  arrêtée  par  aucun 
obstacle  pendant  sa  descente,  ne  s'égoutte  pas  avant  son  arrivée 
au  bas  du  châssis. 

En  résumé,  la  construction  de  la  serre  est  irréprochable  et  elle 
peut  être  considérée  comme  modèle  car  tout  y  est  bien  compris  : 
procédés  nouveaux  très  pratiques  dans  le  sens  de  la  suppression 
d'un  des  plus  grands  obstacles  à  la  culture  en  serres,  solidilé, 
aération  facile  et  grande  lumière. 

Pour  le  prix  de  revient,  M.  Perrier  nous  autorise  à  dire  que  la 
serre  ainsi  qu'une  bâche  chaufi'ée  de  même  longueur  sur  'P,70  de 
largeur,  avec  châssis  a  doubles  cornières  facilitant  l'aération, 


SUR   LE    SÉCATEUR   PERFECTIONNÉ    DE   M.    AUBRY.  295 

ont  été  faites  pour  la  somme  de  9,200  francs,  le  tout  compre- 
nant :  serrurerie^  vitrerie  et  chauffage. 

Nous  demandons  l'insertion  du  présent  rapport  au  Journal  de 
la  Société,  et  son  renvoi  à  la  commission  des  récompenses. 


Sur  le  sécateur  perfectionné  de  M.  Aubry,  coutelier; 
M.  DoRMOis,  rapporteur. 

A  la  séance  du  comité,  le  26  septembre  dernier,  M.  x\ubry  a 
présenté  un  sécateur  de  sa  fabrication  auquel  il  dit  avoir  apporté 
un  nouveau  perfectionnement. 

Le  comité  pour  en  faire  l'examen,   l'expérimenter  et  faire  un 


Fig.  9.  —  Sécateur  perfectionne  de  M.  Aubry. 

un  rapport,  a  nommé  une  commission  composée  de  MM.  Gochu, 
Lavoivre,  Pradines,  Dormois,  à  qui  se  sont  adjoints  MM.  Opoix, 
jardinier-en-chef  du  Luxembourg  et  Vitry,  pépiniériste. 

Après  le  temps  nécessaire  pour  l'expérimentation,  la  commis- 
sion s'est  réunie  le  20  février  courant. 

L'objet  principal  du  perfectionnement  que  M.  Aubry  a  apporté 
à  son  sécateur,  consiste  en  une  plaque  à  arrêt  formant  ressort 
sous  l'écrou  de  serrage,  dont  le  but  est  d'empêcher  cet  écrou  de 
se  desserrer  en  taillant. 

MM.  Opoix,  Vitry  et  les  autres  membres  de  la  commission  qui 
ont  expérimenté  le  sécateur  ont  émis  un  avis  favorable. 


296  COMPTE    RENDU 

Le  principe  de  la  plaque  à  arrêt  formant  ressort  sous  l'écrou 
est  très  bon  ;  mais  ce  n'est  pas  une  idée  nouvelle  ;  il  avait  été  déjà, 
fait  des  sécateurs  avec  plaque  de  serrage  à  arrêt,  sans  ressort,  et 
d'autres  avec  plaque  de  serrage  à  ressort,  sans  arrêt,  la  commis- 
sion a  eu  en  mains  des  sécateurs  ainsi  fabriqués. 

M.  Aubry  a  eu  la  bonne  idée  de  réunir  ces  deux  perfectionne- 
ments et  de  faire  un  sécateur  portant  une  plaque  de  serrage  à 
arrêt  formant  ressort. 

La  commission,  reconnaissant  qu'il  a  apporté  un  nouveau 
perfectionnement  dans  la  fabrication  des  sécateurs,  émet  l'avis 
que  le  présent  rapport  soit  inséré  dans  le  Journal  de  la  Société 
et  renvoyé  à  la  commission  des  récompenses. 


COMPTES  RENDUS 


Compte  rendu  des  travaux  du  comité  de  floriculture, 

PENDANT   l'année    1895  (1), 

par  M.  Louis  Cappe,  secrétaire  de  ce  comité. 

Messieurs, 

En  vous  présentant  le  compte  rendu  des  travaux  du  comité  de 
floriculture  pendant  l'année  1895,  j'ai  le  plaisir  de  constater  que, 
malgré  la  création  d'une  section  spéciale  pour  les  Orchidées, 
notre  comité  a  fonctionné  aussi  régulièrement  que  par  le  passé 
et  à  chaque  séance  des  apports  plus  ou  moins  nombreux  ont  été 
soumis  à  son  jugement. 

Le  nombre  des  présentations  diverses  s'est  élevé  à  130,  aux- 
quelles il  a  été  attribué  des  récompenses  ainsi  réparties  : 

60  primes  de  1^«  classe  dont  ]\  avec  félicitations; 

1  rappel  de  prime  de  V^  classe; 

34  primes  de  2^  classe; 

1 3  primes  de  3*  classe  ; 

17  ont  reçu  des   remerciements,  soit  que  les  présentations 

(1)  Déposé  le  27  février  1896. 


DES    TRAVAUX   DU   COMITÉ   DE   FLORICULTURE   EN    1895.         297 

aient  été  faites  hors  concours  soit  à  cause  de  leur  peu  d'impor- 
tance. 


Dans  5  cas,  le  comité  n'a  pu  se  prononcer  vu  l'insuffisance 
des  objets  présentés  qu'il  a  demandé  à  revoir  dans  de  meil- 
leures conditions. 

Il  a  été  en  outre  attribué  4  certificats  de  mérite  de  1'''  classo 
pour  des  plantes  nouvelles.  Quatre  certificats  de  mérite  en  un  an  ! 
c'estpeu,  et  l'on  trouvera  sans  doute  que  le  comité  de  floriculture 
est  un  peu  avare  de  cette  récompense  qui  ferait  tant  de  plaisir  à 
ceux  qui  se  donnent  la  peine  d'introduire  ou  de  chercher  par  la 
voie  du  semis,  des  espèces  ou  variétés  nouvelles.  On  peut,  du 
moins,  être  certain  que  les  plantes  qui  en  ont  été  honorées  le 
méritent  à  tous  égards;  ce  sont  : 

1°  Cypripedium  Leeanwn,  var.  impériale,  magnifique  variété 
obtenue  de  semis  par  M.  Page,  chef  de  culture,  chez  M.  Robert 
Lebaudy,  àBougival(Seine-et-Oise).  Cette  forme  du  Cypripedium 
Leeanum  se  distingue  du  type  de  l'espèce  par  une  fleur  très 
grande,  un  pavillon  (sépale  supérieur)  de  la  plus  grandelargeur 
et  blanc  pur  dans  presque  toutes  ses  parties. 

2*  Cypripedium  Iris  =  C.  javamco-super biens  X  ciliolare^ 
obtenu  de  semis  et  présenté  par  M.  Alfred  Bleu  ;  cette  plante 
avait  déjà  reçu  une  prime  de  l''^  classe  l'année  précédente;  mais 
le  comité  a  voulu  cette  année  affirmer  sa  valeur  en  lui  décernant 
un  certificat  de  mérite. 

3°  Bégonia  tubéreux^  var.  erecta  cristata^  type  Vallerand,  race 
nouvelle  très  curieuse  présentée  par  MM.  Vallerand  frères,  horti- 
culteurs à  Bois-Colombes  et  Taverny.  Cette  race  de  Bégonia 
tubéreux  se  distingue  par  une  excroissance  bien  développée  en 
forme  de  crête  sur  tous  les  pétales. 

4°  Vriesea  Rex-major  =  V.  Morreno-Barilleti  X  ^-  ^^-^^  pré- 
senté par  MM.  Duval  et  fils,  horticulteurs  à  Versailles.  Ce  nou- 
veau Vriesea  est  encore  supérieur  au  V.  Bex,  par  une  grande 
vigueur,  un  développement  plus  grand  dans  toutes  ses  parties  el 
son  épi  floral  bien  érigé  plus  fort  que  dans  le  type  et  d'un  beau 
rouge  sang  de  bœuf. 


20 


298  COMPTE   RENDU 

Passons  ensuite  à  la 

Revue  des  Orchidées. 

Le  nouveau  comité  des  Orchidées  a  tenu  sa  première  séance 
le  13  juin  1895.  Jusqu'à  cette  date,  le  comité  de  floriculture  a 
continué  à  juger  ces  plantes. 

Nous  ne  reviendrons  pas  sur  les  concours  dont  les  procès- 
verbaux  du  jury  ont  été  insérés  au  Journal,  nous  nous  bornerons 
à  signaler  les  plantes  les  plus  méritantes. 

En  suivant  par  ordre  de  date,  nous  remarquons  en  janvier 
les  semis  de  Cypripedium  de  M.  Page  comprenant  de  belles 
formes  de  C.  Leeanum  et  le  C.  amabile  =  C.  Boxalli  X  C.  Dau- 
thieri;  puis  le  nouvel  Angrsecum  Lioneti  {God.  Leb.)^  introduit  de 
la  Grande-Gomore  en  avril  1894  par  M|.  Legros  et  présenté  par 
M.  Landry,  horticulteur  à  Paris;  cette  nouveauté  se  rattache  au 
groupe  des  Angrœçum  à  petites  fleurs  ;  elle  se  distingue  par  une 
tige  florale  érigée  tandis  que  cette  tige  est  retombante  chez  les 
autres  espèces. 

A  la  même  date,  nous  avons  reçu  de  MM.  Lepetit  et  iBeranek, 
horticulteurs  à  Neuilly-sur-Seine,  le  rare  Cattleya  0' Brieniana 
que  le  comité  apprécie  comme  une  très  belle  forme  de  C.  Lod- 
digesii . 

En  mars,  nous  avons  eu  un  joli  groupe  d'Orchidées  d'une  cul- 
ture irréprochable  présenté  par  M.  Doin,  amateur  à  Dourdan  et 
comprenant  entre  autres  :  une  très  belle  forme  de  Cypripedium 
Lathamianum  f  C.  Sallieri  Byeanum,  un  C.  Harrisianum 
polychromum  présentant  un  cas  curieux  de  dimorphisme,  possé- 
dant à  la  fois  sur  le  même  pied  une  fleur  panachée-marbrée 
et  une  fleur  très  pâle;  le  même  envoi  contenait  le  rare  lonopsis 
paniculata  réputé  d'une  culture  très  ingrate  ;  le  spécimen 
présenté  était  couvert  de  fleurs  et  des  félicitations  toutes  spé- 
ciales du  comité  ont  été  adressées  au  présentateur. 

MM.  Ghantrier,  frères,  horticulteurs  à  Mortefontaine  et 
M.  Maron,  jardinier-chef  au  château  de  Saint-Germain-les- 
Gorbeil,  présentaient  le  même  jour  un  Eulophiella  Elisabelhde^ 
cetlt;  jolie  Orchidée  de  Madagascar  qui  a  fait  tant  de  bruit  à  son 
apparition,  il  y  a  cinq  ans. 


DES  TRAVAUX  DU  COMITÉ  DE  FLORICULTURE  EN  1895.   299 

Viennent  ensuite  le  beau  spécimen  de  Cypripedium  Rothschil- 
dianum  et  le  Caitleya  Schoffieldiana  de  MM.  Duval;  le  Cattleya 
Irianœi^  var,  Emilise^  superbe  variété  aux  fleurs  du  plus  beau 
blanc,  envoyée  par  M  Dallé,  horticulteur  à  Paris. 

Nous  retrouvons  de  nouveau  les  semis  de  CyprïpedÀum  de 
M.  Page,  représentés  cette  fois  par  une  série  de  belles  variétés 
de  C  Lathamianum,  dont  une  richement  colorée. 

Puis  le  rare  Cypripedium  WalHsii,  de  l'Ecuador  et  quelques 
Cypripediinn  de  semis  parmi  lesquels  :  C.  La?orenceano-Hookerœ 
et  C.  Augustum  =  C.  barbato-Veitchi  X  Lawrenceanum,  envoyé, 
par  M.  Bleu. 

M.  Duval  nous  montra  cette  fois  un  Cattleya  nouveau  :  le 
Cattleya  Duvali,  reçu  dans  une  importation  de  C.  Schilleriana 
et  qu'il  supposait  être  un  hybride  naturel  entre  les  C.  labiata 
Warneri  et  C.  Loddigesii. 

Pour  terminer  les  présentations  d'Orchidées,  notons  un  beau 
semis  de  M.  Opoix  désigné  sous  le  nom  de  Cypripedium  Lawren- 
ceano-cî'liolare  et  une  belle  variété  de  Cattleya  Mosslse  alba, 
nommée  M.  Cahuzac  et  présentée  par  M.  Piret,  horticulteur  à 
Argenteuil. 

Les  plantes  nouvelles  diverses. 

Parmi  les  plantes  nouvelles  méritantes  nous  signalerons  les 
suivantes  : 

C'est  d'abord  une  jolie  Violette  de  M.  Millet,  horticulteur  à 
Bourg-la-Reine,  envoyée  sans  nom,  mais  dont  les  fleurs  énormes 
ressemblent  à  de  petites  Pensées; 

Puis  le  Vriesea  Elmireana  ==:  F.  splendens  X  F.  cardinalis^ 
superbe  variété,  semis  de  M.  M.  Duval,  ainsi  que  3  beaux  semis 
à' Anthurium  Scherzerianum  des  mêmes  présentateurs  et 
nommés  :  A.  vexillarium,  à  large  spathe  rouge  foncé  ;  A.  rubis ^ 
rouge  vif,  et  A.  rubro-punctatissimum,k  spathe  blanche  finement 
pointillée  de  rouge. 

Les  Cinéraires  hybrides  striées  de  MM.  Vilmorin-Andrleuxet  C'® 
étaient  bien  jolies,  et  formeront  une  belle  race  nouvelle  quand 
les  coloris  seront  bien  fixés. 


300  COMPTE   RENDU 

Viennent  ensuite  les  plantes  nouvelles  ou  rares  de  M.  Truffaut, 
horticulteur  à  Versailles,  représentées  par  : 

Amaryllis  splendens,  introduit  du  Brésil  et  fleurissant  en 
Europe  pour  la  première  fois. 

Arissema  fimbriatum,  Aroïdée  curieuse  par  son  spadice  fimbrié 
très  distinct. 

Hœmanthus  Kalbreyeri;  Rhododendron  yunnanense  reçu  du 
Yunnan  par  le  Muséum  de  Paris,  confié  à  M.  Truff'aut  il  y  a 
cinq  ans  et  chez  qui  il  fleurit  pour  la  première  fois  ;  Tillandsia 
Leiboldiana,  introduit  du  Mexique;  puis  un  Delphinium  voisin 
du  D.  tatsienense,  introduit  du  Su-Tchuen  (Chine  occidentale), 
par  MM.  Vilmorin  ;  une  série  de  Pentstemon  hybrides  du 
P.  Murrayanus,  des  mêmes  présentateurs,  ainsi  qu'un  lot  de 
Delphinium  de  semis  de  MM.  Lévêque  et  fils,  horticulteurs  à 
Ivry-sur-Seine. 

Les  nouveaux  Bégonia  de  M.  Urbain,  horticulteur  à  Clamart, 
sont  toujours  très  intéressants  ;  cette  année,  le  comité  a  apprécié 
ses  variétés  de  B.  tubéreux  à  fleurs  doubles,  l'une  nommée 
Président  Savoye^  plante  très  florifère,  bien  ramifiées,  à  fleurs 
jaunes,  bien  pleines  ;  l'autre  Coquette  de  Clamart,  aux  nombreuses 
fleurs  d'un  rose  frais;  nous  avons  également  reçu  de  M.  Urbain 
cinq  variétés  nouvelles  de  Bégonia  discolor-Rex,  nommées  : 
Prosper  Laugier,  Auguste  Nonin,  Léon  Delaville,  Souvenir  de 
Jules  Urbain  et  Docteur  Wehlin;  ces  variétés  se  distinguent  par 
une  végétation  vigoureuse,  des  tiges  ramifiées  et  un  feuillage 
souple,  se  chiff'onnant  pour  ainsi  dire,  qualité  qui  permet  de 
les  emballer  sans  crainte  de  les  briser. 

Mais  la  plante  la  plus  intéressante  de  M.  Urbain  est  certai- 
nement un  B.  hybride,  à  fleurs  doubles  provenant  du  croisement 
du  B,  diversifolia  X  B.  double  Gloire  de  Nancy  ;  ce  nouveau 
gain  possède  le  feuillage  et  la  fleur  double  rouge  vif  du  B.  Gloire 
de  Nancy,  mais  sa  floraison  se  produit  sur  une  face  comme  chez 
le  B.  diversifolia,  ce  sera  le  point  de  départ  d'une  série  de 
Bégonia  rappelant  par  leur  port  et  leur  mode  de  floraison,  les 
Balsamines  à  fleurs  doubles.  Avec  M.  Dallé,  nous  voyons  pour 
la  seconde  fois  le  curieux  Arissema  fimbriatum.  Le  Cienkowskia 
Kirkii  de  Zanzibar  et  le  Milla  biflora,  charmante  Liliacée  aux 


DES  TRAVAUX  DU  COMITÉ  DE  FLORICULTURE  EN  1895.    301 

fleurs  blanches,  rappelant  en  petit  celle  du  Nicotiana  af finis, 
étaient  présentées  par  M.  Trufi'aut. 

Nous  devons  aussi  une  bonne  mention  au  nouveau  Dipladenia 
atropurpurea  de  MM.  Sander  et  C®  de  Saint-Albans  (Angleterre)  ; 
c'est  une  excellente  introduction  aux  fleurs  pourpre  foncé,  très 
ornementales. 

Les  semis  de  Montbretia  de  M.  Welker,  horticulteur  à  la 
Gelle-Saint-Cloud  présentent  une  réelle  amélioration  en  compa- 
raison avec  les  anciens  types;  le  comité  a  remarqué  les  variétés 
nommées  Henri  Welker^  à  fleurs  rouges  ;  Précoce,  à  fleurs 
jaunes,  puis  les  variétés  :  bicolor,  Triomphe  de  Paris  et  Marthe 
Billard. 

Le  Pelargonium  de  M.  Moulin,  jardinier-chef  au  château  de 
Mesnil-Voisin,  nommé  Marquise  d'Argentré,  semble  aussi  très 
joli,  mais  le  comité  a  regretté  que  cette  plante  ait  été  étiolée 
en  serre,  car  il  n'a  pu  la  juger  à  sa  valeur. 

Deux  autres  Pelargonium  à  signaler  également  :  un  de 
M.  Gortet  à  Avon,  var.  aux  fleurs  saumonées,  déchiquetées  sur 
les  bords  et  nommée  M^^^  Marthe  Chaperon;  l'autre  de  M.  Pierre 
Touret,  horticulteur  à  la  Varenne-Saint-Hilaire,  plante  très  flo- 
rifère, issue  du  P.  Mistress  Parker  et  nommée  Souvenir  de  La 
Varenne. 

M.  Welker  fils,  jardinier-chef  au  château  de  Beauregard, 
nous  a  présenté  une  fort  jolie  collection  de  Streptoca,rpus^ 
hybrides  de  S.  kewensis,  à  grandes  fleurs,  coloris  bien  variés 
et  abondamment  fleuris,  qui  lui  ont  valu  des  félicitations  toutes 
spéciales. 

Une  nouvelle  série  Ae  Bégonias  tubéreux  provenant  du  croise- 
ment des  B.  à  grandes  fleurs  et  de  ^.  multiflores  nains  a  égale- 
ment valu  des  félicitations  à  M.  Urbain. 

Avec  M.  Couturier,  horticulteur  à  Chatou,  ce  sont  encore  des 
B.  tubéreux  à  fleurs  doubles  et  d'autres  à  fleurs  simples,  pana- 
chées et  striées;  parmi  les  doubles,  les  suivants  sont  à  signaler: 
Souvenir  de  i¥™^  Couturier,  Berthe  Delaubé,  M^^  BlancheWelsch 
et  Gloire  de  Bougival;  toutes  ces  variétés  sont  à  fleurs  moyennes 
et  semblent  très  florifères. 

Les  Reines-Marguerites   Comète  géante,  coloris  nouveaux  de 


302  COMPTE   RENDU 

M.  Graveau,  horticulteur  à  Neauphle-le-Ghâteau,  sont  tout  à  fait 
remarquables;  mais  le  comité  a  surtout  félicité  cet  habile  spé- 
cialiste pour  Tobtention  d'une  nouvelle  race  très  vigoureuse  dite 
«  remontante  »,  puis  pour  une  variété  de  R.  M.  globuleuse  jaune 
soufre,  coloris  tout  nouveau.  M.  Auguste  Nonin  ne  se  contente 
pas  d'être  un  bon  cultivateur  de  Chrysanthèmes;  il  nous  pré- 
sente maintenant  une  belle  série  de  Dahlia  cactus,  semis  iné- 
dits; très  joli  aussi  le  nouveau  Zinnia  élégant,  panaché,  strié,  de 
M.  Clause,  20,  quai  de  la  Mégisserie,  ainsi  que  le  Dahlia  simple 
à  fleur  d'Anémone  présenté  par  M.  Chauré,  au  nom  de  M.  Benoît 
jeune,  amateur  à  Provins;  puis  le  Pois  de  senteur  Cupidon,  var. 
très  naine,  point  de  départ  d'une  nouvelle  race,  ce  dernier 
obtenu  par  MM.  Adiee  Burpee  et  C'^  de  Philadelphie. 

Un  joU  lot  de  Glaïeuls  de  semis  de  M.  Coûtant,  horticulteur  à 
Douai,  parmi  lesquels  se  distinguait  la  variété  Madagascar,  au 
coloris  bleu-violet  éclairé  feu;  ensuite,  ce  sont  les  semis  de 
Bégonia  Rex  de  M.  Fontaine,  jardinier  au  château  de  Gressy 
(S.-et-M.),  tous  très  beaux,  mais  dans  lesquels  on  remarquait  spé- 
cialement les  variétés  nommées  :  Gloire  de  Gressy ^  M^^  Coclnuy 
M.  Fortin^i  Suzanne  Cochin. 

M.  Alfred  Chantrier,  jardinier  à  Bayonne,  a  soumis  au  comité 
deux  nouveaux  types  de  Bégonia  semperflorens,  très  nains,  à 
feuilles  jaunes,  l'un  à  fleurs  blanches  nommé  Perle  blanche, 
l'autre  à  fleurs  roses  nommé  Perle  rose;  le  présentateur  recom- 
mande ces  deux  variétés  qui  sont,  dit-il,  magnifiques  en  bor- 
dures ;  mais  probablement  à  cause  de  la  saison  avancée  (oc- 
tobre), le  comité  n'a  pu  apprécier  ces  variétés  à  leur  valeur,  ne 
trouvant  pas  la  teinte  jaune  des  feuilles  assez  prononcée. 

En  octobre,  de  vifs  remerciements  ont  été  adressés  à  M.  Maxime 
Cornu  qui  avait  envoyé  du  Muséum  les  plantes  suivantes  :  Tri- 
cholœna  ?'osea,'^Graminée  très  florifère,  originaire  du  Cap,  qui  se 
plaît  sur  les  rocailles  et  lieux  agrestes. 

Solanum  Rantoneti,  plante  d'orangerie,  originaire  de  La  Plata, 
introduite  il  y  a  trente-cinq  ans,  mais  peu  répandue. 

Colquhounia  coccinea  de  l'Himalaya,  et  Leonotis  Leonurus  du 
Cap.  Les  [Chrysanthèmes  font  ensuite  leur  apparition;  nous 
remarquons  les  superbes  variétés  aux  fleurs  énormes  de  M.  Cal- 


DES  TRAVAUX  DU  COMITÉ  DE  FLORICULTURE  EN  1895.    .303 

vat  de  Grenoble,  parmi  lesquelles  les  suivantes  ont  été  remar- 
quées :  M'^^  J.  Smeers,  Fleur  Grenobloise,  n*»  450,  n''  451,  Belle 
de  Gordes,  Secrétaire  Fiérens,  C.-H.  Payne,  Aurore  et  n°  504. 
Les  Pâquerettes  doubles  à  grande  fleur,  dites  Pâquerettes 
Catien,  de  M.  Gatien,  horticulteur  à  Vincennes,  sont  également 
très  méritantes. 

LES    PLANTES    DIVERSES 

Si  le  comité  avait  à  décerner  une  médaille  pour  les  plus 
belles  et  les  plus  nombreuses  présentations  de  Tannée,  elle 
reviendrait  de  droit  à  MM.  Vilmorin-Andrieux  et  C'^.  Comme 
nous  l'attribuions  l'année  dernière  à  M.  Duval,  nous  devons 
cette  année  reconnaître  que  le  clou  des  présentations  a  été  l'en- 
semble des  différents  lots  envoyés  par  ces  derniers.  Leurs  nom- 
breux apports  étaient  tous,  en  effet,  d'une  culture  irréprochable 
et  présentaient  une  grande  amélioration  sur  les  anciennes 
variétés. 

Nous  relevons  d'abord  une  collection  de  Primevères  de  la 
Chine  montrant  toutes  les  transformations  du  feuillage  de  ce 
genre  depuis  qu'on  le  cultive,  puis  des  collections  de  Cinéraires 
variées  à  fleurs  simples  et  à  fleurs  doubles. 

Viennent  ensuite  de  MM.  Vilmorin  également,  une  magni- 
fique collection  de  Galcéolaires  herbacées  appartenant  à  diffé- 
rentes races,  puis  des  Primula  obconica  à  grande  fleur  frangée 
et  une  collection  de  Myosotis; 

En  juin,  nous  admirons  une  nombreuse  collection  de  Pents- 
temons  qui  a  valu  aux  présentateurs  l'attribution  de  la  Médaille 
Pellier,  et  à  la  même  séance  des  collections  de  Mufliers  nains, 
Viscaria,  Coquelourdes,  Cam'panula  Médium  var.  Calycanthema, 
Godetia  variés  et  Giroflée  Quarantaine  dont  une,  la  var.  Excel- 
sior,  se  distingue  par  l'ampleur  de  ses  fleurs  et  la  longueur  de 
ses  tiges  florales;  puis  une  fort  jolie  collection  d'Iris  Kœmpferi; 
ce  sont  ensuite  par  ordre  de  date  des  collections  de  Pétunias 
variés,  de  Lobelia,  Clarkia,  Coreopsis  et  Roses-trémières;  en 
août,  nous  trouvons  des  Zinnia  variés.  Amarantes  et  Célosies 
et  en  septembre  une  nombreuse  et  splendide  collection  de  Can- 
nas à  grande  fleur. 


304  COMPTE    RENDU 

Après  cette  longue  liste,  nous  retournons  au  mois  de  février 
où  nous  trouvons  à  signaler  un  groupe  de  Violettes  présentées 
par  M.  Millet,  horticulteur  à  Bourg-la-Reine  et  dans  lequel 
on  distinguait  :  Gloire  de  Bourg-la-Reine,  Explorateur  Dybowski^ 
Amiral  Avellan  et  Princesse  de  Galles;  à  une  autre  séance,  le 
même  nous  présentait  une  collection  de  Violettes  en  20  var, 
rares  ou  nouvelles  et  choisies  dans  les  différentes  sections  : 
Parme  et  des  Quatre-Saisons; 

De  MM.  Forgeot  et  G'®,  nous  avons  reçu  une  collection  de 
Cinéraires  variées,  puis  des  Pétunia  «  La  Neige  »  en  fleurs  cou- 
pées, un  lot  d'Amarantes  variées,  une  superbe  collection  de 
Caladium;  un  lot  de  Mignardises;  race  nouvelle,  de  Pentste- 
mon  gloxinioides;  Papaver  et  Trachelium  cœruleum  ;  en  sep- 
tembre, MM.  Forgeot  ont  également  présenté  25  variétés  de 
Cannas  en  fleurs  coupées  et  une  collection  de  50  variétés 
d'Asters. 

Notons  en  passant  les  gousses  de  Vanille  envoyées  par 
M.  Bultel,  jardinier-chef  au  domaine  de  Cirès-lès-Mello  (Oise). 
Ces  gousses  mesuraient  20  et  22  centimètres  de  long  et  étaient 
parfaitement  arrivées  à  maturité  ;  M.  Bultel  avait  joint  à  son 
envoi  une  note  explicative  qu'il  est  bon  de  faire  connaître  : 
aussitôt  que  les  gousses  commencent  à  jaunir,  il  fait  à  leur 
extrémité  inférieure  une  ligature  avec  du  coton  pour  les  empê- 
cher de  s'écarter  puis  il  les  enduit  à  plusieurs  reprises  d'huile 
d'olive  appliquée  avec  un  pinceau;  ce  procédé,  dit-il,  conserve 
admirablement  les  gousses  en  bon  état  et  pendant  très  long- 
temps. 

M.  Deny,  architecte-paysagiste  à  Paris,  a  présenté  des  fleurs 
coupées  d'Anthurium,  provenant  soi-disant  de  la  fécondation  de 
l'A.  Andreanum  par  VA.  Scherzerianum;  rien  ne  rappelait  dans 
ces  fleurs  l'influence  de  ce  dernier,  aussi  le  comité  a-t-il  demandé 
à  voir  la  plante  avant  de  se  prononcer. 

Notre  regretté  collègue,  M.  Léon  Delaville,  qui  était  un  des 
membres  les  plus  assidus  du  comité,  nous  a  fait  différents  ap- 
ports, notamment  un  groupe  du  joli  Boronia  heterophylla,  aux 
fleurs  rose  foncé;  puis  une  collection  en  fleurs  coupées  d'Ané- 
mones, Renoncules  et  Freesia, 


DES    TRAVAUX    DU    COMITÉ    DE    FLORICULTURE    EN    1893.         305 

Le  magnifique  Vriesea  Luhbersii^  espèce  rare,  envoyée  par 
M.  Niisson,  horticulteur-fleuriste,  10,  rue  Auber,  Paris,  dénotait 
une  très  bonne  culture;  celte  Broméliacée  est  surtout  curieuse 
par  la  ramification  de  son  inflorescence. 

Les  Pivoines  de  MM.  Lévêque  et  fils  étaient  superbes  et 
énormes  comme  fleurs,  bien  que  les  boutons  existant  sur  les 
tiges  à  côté  des  fleurs  épanouies  montrassent  bien  (jue  ces  fleurs 
n'avaient  été  soumises  à  aucun  traitement  spécial;  nous  men- 
tionnerons aussi  une  belle  collection  de  liose-trémières  des 
mêmes  présentateurs,  et  neuf  variétés  d'OEillets  de  semis  de 
M.  Machard-Grammont,  horticulteur  à  Orléans. 

Les  diff'érents  lots  de  M.  Clause,  20,  quai  de  la  Mégisserie, 
étaient  très  soignés,  et  ses  collections  de  Zinnia  variés  et  les 
Amarantes,  grandes  et  naines,  étaient  d'une  culture  exem- 
plaire; notons  aussi  ses  fleurs  coupées  de  Verveines  variées. 

Une  bonne  mention  aussi  à  M.  Tréfoux,  horticulteur  à  Auxerre^ 
pour  un  lot  de  Glaïeuls  rustiques,  dont  une  variété  rose  à  fleurs 
doubles. 

A  signaler  également  les  différents  groupes  de  Bégonias  tubé- 
reux  de  M.  Couturier,  de  Chatou  ;  les  Glaïeuls  de  semis  de 
M.  David,  de  Savigny-sur-Orge,  et  les  Œillets  de  Chine  laciniés 
doubles,  et  Heddeiuigii  laciniés  simples  de  M.  Gravereau. 

De  M.  Mou3seau,  jardinier-chef,  23,  rue  de  Constantine  à  Paris, 
nous  admirons  quatre  spécimens  magnifiques  de  Dracxna  Mas- 
sangeana  et  fragrans,  d'une  hauteur  de  2"',30,  2™, 40  et  2^,80, 
et  possédant  toutes  leurs  feuilles  depuis  la  base.  Un  tel  résultat 
fait  honneur  au  présentateur,  qui  dit  l'avoir  obtenu  en  semant 
sur  les  pots,  deux  ou  trois  fois  dans  l'année,  un  mélange  de  sul- 
fate de  fer  et  de  corne  lorréfiée. 

Nous  arrivons  en  septembre,  et  les  Chrysanthèmes  précoces 
se  font  déjà  remarquer  par  les  envois  de  M.  Lionnet,  jardinier  au 
château  de  Jouy-en-Josas,  et  de  M.  Henri  Whir,  chef  de  culture 
à  la  Chevrette,  à  Deuil,  puis  les  variétés  nouvelles  de  MM.  Lé- 
vêque. 

L'Anémone  Tourbillon,  nouveauté  de  1894,  à  fleurs  blanches 
semi-doubles,  est  toujours  curieuse  avec  ses  pétales  ondulés; 
c'est  à  M.  Georges  Boucher,  horticulteur  à  Paris,   que   nous 


306  COMPTE    RENDU 

devons  cette  présentation  consistant  en  un  spécimen  callivé 
en  pot  et  abondamment  pourvu  de  Heurs  et  boutons.  Les  Dahlia 
cactus  de  M.  Paillet  sont  toujours  bien  choisis  et  présentés 
admirablement  ;  nous  y  avons  noté  les  variétés  :  GerUy  Mrs.  Peart^ 
Gloriosa,  Lady  Penzance. 

Bien  choisies  également  les  variétés  de  Canna  florifères  de 
M.  Pichon,  horticulteur  à  Lagny  ;  on  remarquait  les  variétés 
suivantes:  Souvenir  d'Antonin  Crozy.E.  Mieg,  Comte  de  Bou- 
chaud  e  t  y .  Willk  in  son. 

MM.  Duval  ont  exhibé  un  beau  groupe  de  leurs  Vriesea  hy- 
brides déjà  récompensés,  mais  toujours  très  beaux. 

Une  autre  présentation  fort  intéressante  était  le  lot  de  Nœge- 
lia  de  semis  de  MM.  Vallerand,  en  coloris  variés  et  d'une  très 
bonne  tenue.  MM.  Vallerand  avaient  joint  à  ce  lot  de  plantes  en 
pots,  envoyé  le  28  novembre,  une  tige,  coupée  le  9  novembre, 
au  moment  oii  s'épanouissaient  les  premières  fleurs  et  piquée 
dans  du  sable;  cette  tige  n'avait  cessé  de  fleurir,  et  toutes  les 
fleurs  étaient  aussi  bien  développées  que  sur  les  plantes;  cette 
présentation  avait  pour  but  de  répondre  à  ceux  qui  prétendent 
que  les  Nœgelia  ne  tiennent  pas  en  fleurs  coupées. 

Nous  terminerons  l'année  par  une  remarquable  présentation 
de  Chrysanthèmes  en  culture  retardée,  faite  par  M.  Lemaire, 
horticulteur  à  Paris,  et  très  bien  réussie,  puis  par  un  groupe  de 
Tulipes  et  Jacinthes  forcées  très  bien  arrivées,  du  même;  enfin 
par  un  Cyclamen  de  M.  Maxime  Jobert,  le  spécialiste  bien  connu 
de  Chàtenay.  Cette  plante,  envoyée  à  titre  de  curiosité,  possé- 
dait sur  le  même  tubercule  des  fleurs  blanche?,  des  fleurs  roses  et 
des  fleurs  panachées;  ce  phénomène  s'est  déjà  présenté  chez 
M.  Jobert  depuis  quatre  ou  cinq  ans,  et  c'est  toujours  sur  des 
plantes  provenant  de  graines  récoltées  sur  des  variétés  à  fleurs 
blanches  qu'il  s'est  produit.  A  quoi  est-il  dû?  Probablement  à  la 
même  cause  inexplicable  qui  fait  jouer  les  rameaux  de  certaines 
variétés  d'Azalées,  de  Chrysanthèmes,  de  Roses  même;  mais  si 
l'on  peut  reproduire  par  la  greffe  ou  le  bouturage  ces  dernières, 
il  n'en  est  pas  de  même  des  fleurs  difl'érentes  qui  sont  produites 
sur  un  même  bulbe  de  Cychmienf^ous  saurons  néanmoins  plus 
tarda  quoi  nous  en  tenir  à  ce  sujet,  du  moins  quant  à  la  fixité 


I 


DES  TRAVAUX  DU  COMITÉ  DE  FLORICULTURE  EN  1895.    307 

de  cette  plante,  car  un  de  nos  coUègaes  s'est  chargé  d'en  ré- 
colter séparément  des  graines,  afin  de  voir  si  elles  reproduiront 
des  plantes  identiques. 

Nous  avons  omis,  dans  cette  revue,  de  rapporter  deux  com- 
munications faites  au  comité,  Tune  par  M.  Millet,  concernant 
un  procédé  de  forçage  du  Muguet,  qu'il  emploie  avec  succès  : 
M.  Millet  prétend  qu'il  n'est  pas  nécessaire  d'avoir  une  tempé- 
rature de  25  à  30  degrés  pour  forcer  le  Muguet,  il  suffît  de  lais- 
ser les  plants  dans  les  plates-bandes  où  ils  ont  végété  toute  la 
saison  ;  à  l'aide  de  simples  réchauds  de  fumier  faits  dans  les 
sentiers  autour  des  coffres  qui  les  entourent,  et  renouvelés  de 
façon  à  maintenir  une  température  de  15  à  18  degrés,  le  Muguet 
fleurit  admirablement;  le  spécimen  présenté  au  niois  de  février, 
à  l'appui  de  cette  explication,  était  très  beau  et  tout  en  fa- 
veur de  ce  procédé,  quand  on  se  rappelle  la  température  rigou- 
reuse des  mois  de  janvier  et  février  1895. 

L'autre  communication,  faite  au  mois  d'avril  par  M.  Georges 
Truffant,  avait  pour  but  de  faire  connaître  le  Galax  aphylla, 
qui  croît  spontanément  en  Amérique,  dans  la  Caroline  du  Nord, 
et  en  si  grande  quantité  que  les  fleuristes  américains  en  em- 
ploient les  feuilles  par  centaines  de  mille  pour  les  bouquets  et 
garnitures  en  fleurs;  ces  feuilles,  qui  rappellent  un  peu  comme 
forme  et  dimension  notre  Violette,  sont  d'une  texture  plus 
ferme  et  si  résistantes  qu'elles  se  conservent  indéfiniment,  au 
point  que  celles  présentées  étaient  coupées  depuis  environ  deux 
mois. 

Le  comité  a  vivement  remercié  nos  collègues  de  ces  intéres- 
santes communications. 

Commissions. 

Dix  commissions  ont  été,  dans  l'année,  nommées  par  le  co- 
mité : 

\°  Pour  visiter  la  culture  de  Calcéolaires  rugueuses  hybrides 
de  M.  Tabar,  horticulteur  à  Montmorency  ; 

2°  Pour  étudier  différents  engrais  de  la  Société  des  engrais 
concentrés; 

3°  Pour  visiter  l'établissement  de  MM.E.  Cappe  et  fils,  horti- 


308  COMPTE  RENDU  DES  TRAVAUX  DU  COMITÉ  DE  FLORICULTURE. 

culteurs  au  Vésinet,  et  plus  spécialement  leurs  cultures  d'Orchi- 
dées; 

4°  Pour  la  visite  de  la  propriété  du  château  du  Val,  dont  les 
cultures  sont  dirigées  par  M.  Sallier  père  ; 

5°  Pour  visiter  la  propriété  de  M'"^  Gripon,  à  Limours; 

6°  Pour  visiter  la  propriété  de  M.  Panhard,  à  Thiais; 

7°  Sur  la  demande  de  M.  Fortin,  pour  visiter  la  propriété 
dont  il  a  la  direction  à  Antony  ; 

8°  Par  M.  Maxime  Jobert,  à  Châtenay,  pour  visiter  son  éta- 
blissement horticole  et  spécialement  sa  culture  de  Cyclamen; 

9°  Pour  visiter  la  culture  de  Chrysanthèmes  de  M.  Lionnet, 
jardinier-chef  au  château  de  Jouy-en-Josas  ; 

10°  Enfin,  pour  l'attribution  de  la  médaille  d'or  du  conseil 
d'administration  à  l'obtenteur  ou  introducteur  de  plantes  nou- 
velles reconnues  méritantes. 

Avant  de  terminer,  je  dois  également  mentionner  la  médaille 
d'or  offerte  par  souscription  des  membres  du  comité,  pour  être 
distribuée  en  son  nom  à  l'exposition  internationale  du  mois  de 
mai  1895.  La  souscription  avait  produit  151  francs. 

Maintenant,  Messieurs,  je  manquerais  à  mon  devoir  ai  je  ne 
me  faisais  l'interprète  des  membres  du  comité  de  floriculture,  en 
adressant  à  son  honorable  président,  M.  Savoye,  mes  plus  sin- 
cères félicitations  pour  son  assiduité  et  l'impartialité  avec  la 
quelle  il  préside  nos  séances. 


SECTION  DES  CHRYSANTHEMES 


RÈGLEMENT   DE  LA  SECTION    DES  CHRYSANTHEMES 


Article  premier. 

Les  membres  'de  la  Société  nationale  d'Horticulture  peuvent 
faire  partie  de  la  section  à  titre  de  membres  actifs,  tout  en  appar- 
tenant à  l'un  des  comités  qui  fonctionnent  actuellement  dans  la 
Société. 

Les  amateurs  ou  cultivateurs  de  Chrysanthèmes,  français  ou 
étrangers,  non  sociétaires,  sont  également  admis  à  faire  partie 
de  la  section  à  titre  de  membres  associés.  Ils  devront  être  pré- 
sentés par  deux  membres  déjà  inscrits,  ou  sur  leur  demande 
par  le  secrétaire-général  de  la  Société,  et  admis  en  séance  de 
la  section,  par  la  majorité  des  membres  présents. 

Les  membres  associés  ne  paieront  aucune  cotisation  et  ne 
recevront  que  l'extrait  du  bulletin  qui  concerne  les  travaux  de 
la  section. 

Ils  auront  voix  délibérative  pour  juger  les  apports,  mais  les 
membres  actifs,  seuls,  auront  droit  de  vote  pour  les  élections 
annuelles  du  bureau  et  des  commissions. 

Les  membres  associés  pourront  assister  à  toutes  les  séances 
de  la  section,  et  auront  droit  d'entrée  gratuite  dans  les  exposi- 
sitions  spéciales  de  Chrysanthèmes  organisées  par  la  Société. 


310  section  des  chrysanthèmes. 

Art.  2. 

Les  travaux  de  la  section  sont  dirigés  par  un  bureau  composé 
d'un  président,  deux  vice-présidents,  un  secrétaire,  un  ou  deux 
vice-secrétaires,  un  délégué  au  conseil,  et  un  délégué  à  la  com- 
mission de  rédaction. 

Les  membres  du  bureau  sont  renouvelés  chaque  année  en 
séance  générale  de  la  section  à  la  majorité  des  membres  présents. 
Us  sont  rééligibles. 

Art.  3. 

Une  commission  dite  de  classification  sera  désignée  chaque 
année  en  même  temps  que  le  bureau  et  de  la  même  façon,  afin 
d'établir  et  tenir  au  courant,  une  classification  générale  des 
variétés  recommandables  de  Chrysanthèmes. 

Cette  comniission  sera  composée  d'un  nombre  de  membres 
indéterminé  auxquels  s'adjoindront  le  président  et  le  secrétaire 
de  la  section. 

Art.  4. 

La  section  peut  s'affilier  directement  aux  sociétés  ou  sections 
spéciales  de  Chrysanthèmes  françaises  ou  étrangères.  Celles-ci 
pourront  également  être  admises  comme  correspondantes  de  la 
section  aux  conditions  et  avec  les  droits  énumérés  au  règlement 
général  de  la  Société  (art.  I^"").  Ces  droits  seront  néanmoins 
limités  aux  publications,  réunions,  expositions  ou  congrès,  spé- 
cialement réservés  aux  Chrysanthèmes. 

Art.  5. 

Tous  les  documents  émanant  de  la  section  seront  insérés  dans 
le  Bulletin  sous  une  rubrique  spéciale.  Ils  devront  comme  tous 
les  autres  documents  être  renvoyés  à  la  commission  de  rédaction. 

Art.  6. 

La  section  examine  tous  les  envois  relatifs  aux  Chrysanthèmes 
faits  à  la  Société  et  peut  proposer  à  titre  de  récompense  des 
primes  de  r%  2^  et  3^  classes,  ainsi  que  des  certificats  de  mérite 
qui  seront  ratifiés  en  séance  ordinaire  de  la  Société. 


RÈGLEMENT    DE    LA    SECTION    DES    CHRYSANTHÈMES.  311 

Elle  peut  en  outre  proposer  de  décerner  des  médailles  dont 
l'attribution  sera  soumise,  avant  d'être  définitive,  à  la  sanction 
de  la  commission  des  récompenses  et  du  Conseil  d'administration 
de  la  Société. 

Art.  7. 

Les  programmes  relatifs  aux  expositions  ou  congrès  spéciaux 
de  Chrysanthèmes  seront  renvoyés  au  préalable  à  l'examen  de 
la  section. 

Celle-ci  pourra  présenter  au  bureau  de  la  Société,  avant 
chaque  exposition  spéciale,  une  liste  de  candidats  aux  fonctions 
de  juré,  qu'elle  choisira  parmi  les  personnes  les  plus  compé- 
tentes. 

Art.  8. 

Tous  les  cas  non  prévus  dans  le  présent  règlement  seront  régis 
par  le  règlement  général  de  la  Société. 


Bureau. 

Président  :  M.  Nonin,  route  de  Paris,  16,  Châtillon  (Seine). 

Premier  vice-président  :  M.  Delavier,  rue  Saussure,  t,  Paris. 

Deuxième  vice-président  :  M.  Cordonnier,  à  JBailleul  (Nord). 

Secrétaire  :  M.  Chargueraud,  route  de  Saint-Mandé,  49,  Cha- 
renton  (Seine). 

Vice-secrétaire  :  M.  Lionnet,  à  Jouy-en-Josas  (Seine-et-Oise). 

Deuxième  vice-secrétaire  ;  M.  Yvon  fils,  route  de  Châtillon,  44, 
à  Malakoff  (Seine). 

Délégué  au  Conseil  :  M.  Nonin,  route  de  Paris,  16,  à  Châtillon 
(Seine). 

Délégué  à  la  rédaction  :  M.  Chargueraud,  route  de  Saint- 
Mandé,  49,  à  Charenton  (Seine). 


312  SECTION   DES    CHRYSANTHÈMES. 

Liste  des  nienibres. 

MM. 

Balu,  château  de  Bois-Boudran,  par  Nangis  (Seine-et-Marne). 

Bergman  (Ernest),  Ferrières-en-Brie  (Seine-et-Marne). 

BoRiES,  boulevard  Saint-Germain,  179,  à  Paris. 

BouTREUx,  rue  de  Paris^  85,  à  Montreuil  (Seine). 

Bruant,  horticulteur  à  Poitiers  (Vienne). 

Calvat,  horticulteur,  à  Grenoble  (Isère). 

Chargueraud,  route  de  Saint-Mandé,  49,  à  Charenton  (Seine). 

Chauré  (Lucien),  rue  de  Sèvres,  14,  à  Paris. 

Cordonnier,  à  Bailleul  (Nord). 

Cornu  (M.),  rue  Guvier,  27,  à  Paris. 

CouiLLARD,  rue  Saint-Loup,  28,  à  Bayeux  (Calvados). 

Coûtant,  rue  de  Canteleu,  29,  à  Douai  (Nord). 

Crozy,  rue  de  la  Guillotière,  206,  à  Lyon  (Rhône). 

Dallé,  rue  Pierre  Charron,  29,  à  Paris. 

David  (E.),  Grande-Rue,  53,  à  Savigny-sur-Orge  (Seine-et-Oise). 

Debrie-Lachaume,  rue  Royale,  10,  à  Paris. 

DÉLAUx,  Saint-Martin-du-Touch,  par  Toulouse  (Haute-Garonne). 

Delavier,  rue  Saussure,  2,  à  Paris. 

DuPANLOUP,  quai  de  la  Mégisserie,  14,  à  Paris. 

Fatzer,  à  Quessy,  par  Tergnier  (Aisne). 

GÉRAND,  route  de  Montrouge,  à  Malakoff  (Seine). 

HouLET,  à  la  Versine,  par  Creil  (Oise). 

Jarry-Desloges.  boulevard  Haussmann,  89,  à  Paris. 

Krastz,  rue  de  Reuilly,  115,  à  Paris. 

Launay,  rue  des  Chêneaux,  6,  à  Sceaux  (Seine). 

Legros,  avenue  de  Reuilly,  28,  à  Charenton  (Seine). 

Lemaire  fils,  rue  Friand,  26,  à  Montrouge,  Paris. 

Lévêque,  rue  du  Liégat,  69,  à  Ivry  (Seine). 

Lionnet,  à  Jouy-en-Josas  (Seine-et-Oise). 

Martin,  avenue  de  l'Aima,  12  bis,  à  Paris. 

Massé,  horticulteur  à  Lagny  (Seine-et-Marne). 

Morel,  propriétaire,  38,  rue  de  Laborde,  à  Paris. 

NoNiN,  route  de  Paris,  16,  à  Châtillon  (Seine). 

OuDOT,  chez  M.  Victorien  Sardou,  à  Marly-le-Roi  (Seine-et-Oise). 


LISTE    DES    MEMBRES  313 

PiENNES,  quai  de  la  Mégisserie,  14,  à  Paris. 

Reydellet  (de),  à  Valence  (Drôme). 

Robert  (G.),  Vallée-aux-Loups,  par  Ghâtenay  (Seine). 

Rosette,  rue  de  Vaucelles,  88,  à  C;ien  (Calvados). 

Vacherot  fH.),  rue  de  Paris,  .53,  à  Boissy-Saint-Léger  (Seine-et- 

Oise). 
Vilmorin  (H.  de),  rue  de  Bellechasse,  17,  à  Paris. 
Welker  (G.),  château  de  Beauregard  par  Le  Ghesnay  (Seine-et- 

Oise). 
Whir,  à  la  Chevrette  par  Deuil  (Seine-et-Oise). 
YvoN  père,  route  de  Ghâtillon,  44,  à  Malakoff  (Seine). 
YvoN  fils,  route  de  Ghâtillon,  44,  à  Malakoff  (Seine). 


3t 


314  SECTION    DES    CHRYSANTHÈMES. 

MÉMOIRE 

Etude  sur  la  culture  et  la  végétation  des  Chrysanthèmes  (1), 
par  M.  Georges  Truffaut. 

L'extension  soudaine  et  considérable  et  les  étonnantes  amélio- 
rations obtenues  en  peu  d'années  dans  la  culture  des  Chrysan- 
thèmes resteront  pendant  longtemps  un  des  meilleurs  exemples 
à  citer  des  rapides  progrès  de  l'Horticulture  moderne.  Il  a  suffi 
de  quelques  tentatives  nouvelles  au  point  de  vue  cultural,  pour 
assurer,  à  un  genre  qui  languissait  méconnu  au  milieu  des  innom- 
brables plantes  de  nos  jardins,  une  vogue  sans  cesse  croissante. 
Les  effets  immédiats  de  cette  vogue  ont  été  de  faire  subir  aux 
types  primitifs  de  Chrysanthèmes  une  véritable  transformation. 
Nous  devons  à  cet  égard  payer  un  vif  tribut  d'admiration  à  cette 
pléiade  de  semeurs  français  qui,  par  leur  habileté  dans  les 
sélections  et  par  leurs  méthodes  de  semis  nous  ont  doté  de  nom- 
breuses variétés  à  la  fois  remarquables  par  leur  port  élégant  et 
la  beauté  de  leurs  fleurs. 

Nous  devons  reconnaître  qu'au  point  de  vue  de  la  culture 
nous  avons  été  obligé  d'emprunter  la  plupart  de  nos  procédés 
actuels  aux  praticiens  anglais  et  belges.  Actuellement,  nous 
pouvons  le  dire,  nos  spécialistes,  et  en  particulier  ceux  du  Nord, 
des  environs  de  Paris  et  de  Lyon,  n'ont  rien  à  envier  à  leurs 
collègues  étrangers  et  nous  présentent  chaque  année,  dans  les 
expositions  spéciales,  d'admirables  produits. 

Mais,  il  faut  se  rendre  compte  que  ces  cultivateurs  de  Chry- 
santhèmes ont  acquis  petit  à  petit  un  ensemble  de  connaissances 
spéciales  et  pratiques,  fruit  de  l'expérience  que  ne  peuvent  avoir 
nombre  d'horticulteurs,  en  particulier  ceux  que  leur  commerce 
local  oblige  à  produire  à  bas  prix  un  nombre  considérable  de 
plantes  variées;  et  aussi,  du  reste,  la  majorité  des  jardiniers  de 
maisons  bourgeoises. 

(1)  Déposé  le  9|janvier  1896. 


LA  CULTUHK  ET  LA  VÉGÉTATION  DES  CHHYSANTUÈMES.    315 

C'est  surtout  à  leur  intention  et  dans  l'idée  de  leur  épargner 
des  expériences  et  des  écoles  toujours  coûteuses  que  nous  avons 
tenté  d'exposer  la  théorie  de  la  culture  des  Chrysanthèmes. 

Ces  plantes  sont  très  exigeantes  en  éléments  azotés  et  en 
matières  minérales  et  leur  puissance  végétative  est  très  consi- 
dérable. Si  Ton  vient  à  considérer  une  bouture  enracinée  de 
Ghysanlhème  placée  après  son  sevrage  dans  un  milieu  fertile,  on 
peut  d'abord  constater  que  l'activité  vitale  de  la  plante  est 
presque  exclusivement  consacrée  à  la  formation  de  nombreuses 
racines,  organes  d'absorption  destinés  à  assurer  l'alimentation 
en  eau  et  la  nutrition  du  jeune  sujet. 

Aussitôt  ces  racines  développées,  elles  absorbent  par  osmose 
l'eau  qui  circule  dans  le  sol  et  qui  contient  en  dissolution  les 
cléments  minéraux  nécessaires  à  la  formation  de  son  squelette 
minéral,  si  l'on  ose  hasarder  cette  expression.  Cette  eau  contient 
en  outre  l'azote  indispensable  à  l'élaboration  des  divers  tissus  où 
il  se  juxtapose  et  entre  en  combinaison  avec  les  substances 
hydrocarbonées  produites  par  l'action  chlorophyllienne.  Quand 
un  poids  suffisant  d'azote  et  d'éléments  minéraux,  poids  directe- 
ment proportionnel  au  nombie  des  appareils  de  reproduction,  se 
trouve  fixé  dans  les  tissus  de  la  plante,,  il  se  produit  alors  ce  si 
curieux  phénomène  qui  a  reçu  le  nom  de  migration.  Certains 
organes  de  la  plante,  jusque-là  ayant  joué  le  rôle  de  soutien  et 
de  laboratoire  d'assimilation,  les  tiges  et  les  feuilles  s'appau- 
vrissent aux  dépens  des  supports,  des  boutons,  des  enveloppes 
florales,  puis  des  fleurs  et  des  fruits. 

Il  est  nécessaire  toutefois,  pour  que  cette  migration  s'opère, 
qu'une  petite  quantité  supplémentaire  d'aliments,  qui  pourraient 
être  appelés  de  compensation,  soit  pendant  cette  période  mise  à 
la  disposition  de  la  plante. 

Comme  exemple  spécial  prouvant  l'influence  de  la  migration, 
au  moment  de  la  floraison  d'un  Chrysanthème,  100  grammes  de 
matière  sèche  de  tige,  qui  contenaient  pendant  la  période  de 
croissance  jusqu'à  6  et  8  grammes  de  matières  minérales,  n'en 
contiennent  plus  que  2  gr.  78.  Par  contre,  le  même  poids  de 
fleurs  sèches  en  renferme  5  gr.  'I'2. 
Au  point  de  vue  de  la  nature  des  matières  minérales  indispen- 


310  SECTION    nKS    CHRYSANTHÈMES. 

sables   à  la   vie  des  Chrysanthèmes,    l'analyse    nous   a    montré 
qu'elles  comprenaient  les  corps  suivants  par  ordre  d'importance  : 

l*"  Chaux  ;  ^^  acide  phosphorique;  3"  potasse;  4"  soude  ;  5"  ma- 
gnésie; G''  azote;  7"  silice;  8°  acide  sulfurique;  9°  oxyde  de  fer  et 
de  manganèse;  10°  chlore. 

On  trouve  en  abondance  dans  les  fleurs  de  l'azote,  de  l'acide 
phosphorique,  de  la  magnésie  et  de  la  potasse  ;  dans  les  feuilles, 
de  la  chaux  ol  de  la  silice  en  grande  quantité  dans  les  racines. 

Il  est  donc  nécessaire  que  le  sol  puisse  fournir  aux  Chrysan- 
thèmes ces  différents  corps  pour  que  leur  croissance  soit  assurée. 
Sinon  on  devra  y  ajouter  des  engrais  complémentaires  qui  rem- 
pliront dès  lors  le  même  but. 

Comme  résultat  pratique  de  la  constatation  des  phénomènes 
de  migration,  nous  concluons,  au  point  de  vue  des  engrais,  que 
pendant  la  première  phase  de  la  végétation,  celle  où  la  plante 
accumule  ses  réserves,  Talimentalion  exclusivement  azotée  qui 
activerait  une  formation  de  tissus  trop  peu  doués  de  matières 
minérales  ne  doit  pas  être  exagérée  et  qu'au  contraire,  au  mo- 
ment de  la  migration,  et  jusqu'à  l'épanouissement  des  fleurs  qui 
absorbent  dans  leurs  tissus  une  notable  [)roportion  de  matières 
azotées,  il  y  a  avantage  certain  à  fournir  aux  Chrysanthèmes 
plus  d'az')te  assimilable. 

Les  arrosages  doivent  être  pendant  toute  la  vie  de  ces  plantes 
très  fréquents.  Pour  la  formation  d'un  sujet  pesant  en  vert 
1,180  grammes  et  portant  58  fleurs,  le  calcul  indique  une  quan- 
tité minimum  de  93  litres  d'eau  pour  assurer  seulement  la  for- 
mation de  la  matière  sèche  de  la  plante,  sans  compter  la 
quantité  nécessaire  pour  parer  aux  pertes  d'eau  dues  à  i'évapo- 
ration  spontanée  et  au  drainage. 

Voyons  quel  était  le  mode  de  culture  des  Chrysanthèmes 
suivi  anciennement  et  actuellement  encore  en  faveur  dans  les 
jardins  botaniques  et  chez  les  cultivateurs  peu  avancés. 

Une  fois  la  bouture  reprise,  on  laissait  la  plante  croître  natu- 
rellement. Elle  émettait  bientôt  un  grand  nombre  de  branches 
latérales  qui  se  ramifiaient  rapidement  à  leur  tour  ;  en  outre,  les 
bourgeons  souterrains  produisaient  des  drageons  qui  peu  à  peu 
dev«='naient  dea  branches*  Chacun  de  ceç  axes  se.terminant  par 


LA    (:LI.ILK1>    l>l     LA     VLohi.'.ii"^    iM:.n    t.u;.  i  SANTilLMLS.         -Mi 

une  fleur,  il  est.  facile  de  concevoir  que  les  exigences  alimentaires 
de  la  plante  étaient  d'autant  plus  grandes  que  ceux-ci  étaient 
plus  nombreux.  En  outre  et  surtout  dans  des  pots,  moins  leur 
alinienlaùofj  était,  susceptible  d'être  parfaitement  assurée. 

Avec  C3  système  de  culture,  on  obtenait  des  plantes  touffues, 
très  ramifiées,  d'apparence  grêle,  portant  de  petites  feuilles  et 
de  nombreuses  [jeliles  fleurs  soutenues  par  des  pédoncules  mous 
et  dont  peu  étaient  capables  de  mûrir  leurs  semences. 

La  nécessitéjd'obtenir  de  belles  fleurs  a  d'abord  fait  modifier 
ceMe  manière  primitive  de  procéder. 

On  cherche  d'abord  à  mettre  à  la  disposition  des  plantes  un 
sol  spécialement  préparé  dont  la  nature  physique  convienne  aux 
racines  et  qui  en  outre  soit  riche  en  éléments  nutritifs  utiles. 

Puis,  on  ne  choisit  pour  le  bouturage  que  des  variétés  amé- 
li  »rées,  aptes  à  produire  de  grandes  fleurs.  Une  fois  les  boutures 
reprisiis,  elles  sont  rempotées  dans  de  grands  pots.  Quand  la 
bouture  a  atteint  une  quinzaine  de  centimètres  de  hauteur,  on  la 
pince  et  suivant  la  vigueur  de  la  variété  et  pour  obtenir  de  très 
gr(js>es  fleurs,  on  ne  laisse  se  développer  qu'une,  deux  ou  trois 
branches  latérales  (jui  sont  tuteurées  el  écartées.  Aussitôt  que 
les  racines  garnissent  les  parois  des  pots,  on  procède  au  rempo- 
tage définitif  dans  un  vaste  pot.  Après  le  premier  pincement,  il 
a  fallu  supprimer  avec  soin  tuts  les  boui'geons  axillaires  (^ui  .-e 
•  iéveloppaient  et  les  drageons,  puis,  quand  les  racines  sont  déve- 
loppées on  commence  à  fournir  réguliéiement,  à  faibles  doses, 
un  peu  d'engr-ais  azoté  soluble  et  ceci  jusqu'à  l'épanouissement 
des  fleurs. 

Si  toutes  les  exigences  alimentaires  de  la  plante  ont  été  satis- 
faites, ce  traitement  assure  la  formation  de  très  belles  fleurs. 
Ma!s  ce  mode  de  culture  produit  des  sujets  d'apparence  peu  satis- 
faisante au  point  de  vue  esthétique  ;  il  est  nécessaire  toutefois  et 
indispensable  dans  le  cas  de  la  production  indusiriejle  de  fleuis 
coupées,  de  choix.  On  a  pu,  dans  ces  dernières  années,  obtenir  des 
plantes  de  Chiysanthèmes  d'un  port  élégant,  garnies  de  belles 
fleurs  de  dimensions  moyennes  qui  ont  obtenu  auprès  du  public 
un  très  vif  succès. 

Pour  arriver  à  ces  résultats,  il  faut  premièrement  choisir  des 


318  SECTION    DES    CHRYSANTHÈMES. 

boutures  de  plantes  et  de  variétés  vigoureuses.  Quand  elles  ont 
atteint  une  longueur  d'une  douzaine  de  centimètres,  on  les 
pince,  et  sur  les  six  ou  huit  bourgeons  axillaires  qui  produisent 
chacun  une  branche,  on  en  conserve  seulement  quatre  qui  for- 
meront la  base  de  la  charpente.  Aussitôt  que  ces  ramifications 
ont  20  centimètres  on  les  pince  de  nouveau,  et  sur  chacune,  à 
nouveau,  on  ne  conserve  que  deux  ou  trois  branches.  Ce  pince- 
ment doit  être  opéré  au  plus  tard  avant  le  15  juillet,  sous  peine 
de  voir  la  floraison  compromise.  On  tuteure  aussitôt  les  jeunes 
branches,  ce  qui  permet  de  donner  à  la  plante  sa  forme  défini- 
tive. A  partir  de  ce  moment,  il  ne  faut  plus  considérer  chaque 
rameau  que  comme  une  tige  florale  destinée  à  porter  une  seule 
fleur,  et  par  conséquent  la  traiter  comme  dans  le  cas  précé- 
dent (culture  en  vue  de  grandes  fleurs).  De  cette  façon,  on  réussit 
à  obtenir,  si  Talimentation  a  été  harmonieusement  assurée,  des 
sujets  de  plus  d'un  mètre  de  diamètre,  portant  de  40  à  60  fleurs 
de  12  à  !5  centimètres,  en  moins  de  onze  mois  de  culture. 

Nous  avons  déjà  et  d'une  manière  assez  vague  parlé  des  exi- 
gences alimentaires  des  Chrysanthèmes.  11  nous  a  semblé  utile 
de  nous  rendre  compte  du  poids  de  chacun  des  éléments  sous- 
traits au  sol  par  une  plante  possédant  toutes  les  qualités  d'un 
sujet  facilement  vendable  et  pouvant  être  considérée  comme  un 
type  moyen. 

Le  Chrysanthème  que  nous  avons  choisi  appartenait  à  la  va- 
riété G.  Dayer;  il  mesurait  75  centimètres  de  hauteur,  60  à 
70  centimètres  de  diamètre  et  portait  28  fleurs  de  12  centi- 
mètres. 

Cette  [liante  pesait  1,180  grammes,  ainsi  répartis  : 


Racines 120  grammes. 

Tiges 440        — 

Feuilles 411         — 

Fleurs  (28) 209        — 


L'élude  de  ces  difl'érents  organes  nous  a  montré  que  les 
racines  contenaient  56  p.  100  de  matière  sèche  et  15,636  de 
cendres  p.  1 00  de  matière  sèche. 


LA  CULTURE  ET  LA  VÉGÉTATION  DES  CHRYSANTHÈMES.    319 


CENDRES 

MATIERE   SECHE 

DE 

MATIERE  SECHE 

P.  100 

P.    100 

Tiges    

....         39.0 

2.780 

Feuilles  .    .    .    . 

....         13.0 

9.885 

Fleurs 

....           8.0 

5.114 

Dans  notre  Chrysanthème  nous  trouvons  donc 


MATIÈRE  SECHE.       MATIERES  MINERALES. 


Racines 67s  20 

Tiges .  171  60 

Feuilles 53  43 

Fleurs 16  72 

Total 308  05 


10£ 

'51 

4 

77 

5 

30 

0 

86 

21^4^ 


La  plante  que  nous  avons  soumise  à  l'analyse  contenait  donc 
871  grammes  d'eau,  308  gr.  95  de  matière  sèche,  renfermant 
21  gr.  44  de  matières  minérales. 

Les  analyses  de  M.  Griffith  et  les  nôtres  nous  ont  donné  pour 
la  composition  centésimale  des  Chrysanthèmes  les  chiffres  sui- 
vants : 

Azote  p.  1000  de  matière  sèche  :  4s 67 

Potasse 16.23  p.  100,  de  cendres. 

Soude 10.30  — 

Chaux 26.28  — 

Magnésie .  10.22  — 

Acide  phosphorique 19.52  — 

Acide  sulfurique 4.65  — 

Sihce 0.99  — 

Oxyde  de  fer  et  manganèse  .    .  3.66  — 

Chlore 3.60  — 


Ce  qui  donne,  pour  la  composition  des  21  gr.  44  de  cendres  de 
la  plante  étudiée  : 


320  SECTION    DES    CHRYSANTHÈMES. 

Potasse 3.481  p.  100,  deceadres. 

Soude 2.228  - 

Chaux 0.637  — 

Maguésie 2.192  — 

Acide  phosi)lioritiat' 4.187  — 

Acide  siilluriqu.' 0.1)95  — 

Silice l.27.i.  — 

Oxyde  de  fer  (-t,  nuinganèse  .    .  0.78;5  — 

Chlore. 0.772  — 

Azote l.4;i()  — 

Nous  connaissons  donc  exactement  la  nature  et  la  quantité 
d'éléments  qui  ont  été  indispensables  pour  assurer  la  fuiniation 
de  notre  Chrysanthème.  Pour  rendre  ce  travail  complet,  il  fal- 
lait se  lendrc  compte  de  l'aptitude  qu'avait  eu  la  terre  dans 
laquelle  cette  plante  avait  crû,  à  lui  fournir  ces  divers  clémei.ts 
et  voir  si  les  engiais  qui  y  avaient  été  incorporés  l'avaient  été 
d'uue  manière  judicieuse  et  en  paiiiculi^'r  s'ils  avaient  été  uti- 
lisés par  la  plante. 

Le  rempotage  définitif  avait  été  exécuté  dans  un  pot  de 
25  centimètres  de  diamèlre,  cubant  (3,910  centimètres  cubes,  la 
tene  employée  était  un  mélange  de  terreau  de  feuilles,  \  partie 
pour  4  parties  de  terre  franche  silico-argileuse,  peu  riche  en 
humus.  En  déJuisant  le  volume  (75  c.  c.)  occupé  par  les  ra- 
cines, et  en  défalquant  le  poids  correspondant  de  terre,  nous 
voyons  que  la  ttM're  franche  employée  pesait  6  kil.  550,  et  le 
terreau  de  feuilles  956  grammes  =  7  kil.  506  qui  contenaient  : 


leric  lianche  ....      ^.^ ,   _.._..    ,, 

n,  ,    .      u  >.  ^.^-  ^  ^^^'  d  eau. 

lerreau  de  feuilles.    .     0.2b 


TM..es.  j  ,,„; 


Il  restait  à  l'état  sec,  à  la  disposition  des  racines  : 

Terre  franche  ....     4.260  î^raninies.  )  ,    ,,„         ,    , 

rr  j    f     -11  A  aaf,  c  4.949  gr.  de  terre. 

Terreau  de  feuilles.    .     0  689  —        )  ° 

Dans  l'étude  préalable  (1893)  de  ces  sols,  nous  avcms  déjà 
montré  ce  qu'ils  étaient  susceptibles,  pour  un  poids  connu,  de 
fournir  en  un  temps  déterminé  d'azote  nitrique,  c'est-à-dire  so- 
luble  et  absorbable  par  les  racines,  et  d'un  minimum  d'acide 


LA    CULTURE    ET    LA    VÉGÉTATION    DES   CHRYSANTHÈMES.        3til 

phosphorique  et  de  potasse  immédiatement  utile  et  absorbable. 
Ce  qui  nous  a  permis  d'établir  que  pour  l'azote  nitrique  : 

I.a  terre  franche  avait  produit    .    .     08  570 

Le  terreau  de  feuilles 0  220  =  0  810 

Acide  phospho7ique  utile. 

Terre  franche 1   o33 

Terreau  de  feuilles 0  275  =  1  808 

Potasse  utile. 

Terre  franche 8.903 

Terreau  de  feuilles 0.680  =  9  592 

La  terre  n'a  donc  pu  fournir  assez  d'azole  a  la  plante  pour 
subvenir  à  ses  besoins,  810  milligrammes  pour  !  gr.  450,  et  pas 
assez  d'acide  phosphorique,  1  ^v.  808  pour  4  gr.  187,  et  nous 
avions  donc  raison  de  lui  donner  des  engrais  contenant  de  Ta- 
zote  et  du  phosphore,  mais  en  admettant  que  nous  ayons  donné 
de  la  potasse,  nous  aurions  eu  grand  tort,  car  la  terre  en  four- 
nissait 9  gr.  592,  alors  que  les  plantes  n'en  exigeaient  que 
3  gr.  481 . 

Ainsi  donc,  dans  cet  exemple  de  culture,  l'emploi  d'engrais 
azotés  et  phosphatés  a  été  des  plus  utiles,  il  est  évident  que, 
suivant  la  nature  et  le  volume  de  terre  mis  à  la  disposition  des 
plantes,  ces  conclusions  pourraient  devenir  tout  autres.  Ceci 
démontre  péremptoirement,  ce  qui  est  une,  chose  depuis  long- 
temps étjblie  d'ailleurs,  que  l'établissement  d'une  formule 
fixe  d'engrais  pouvant  donner  dans  tous  les  sols,  pour  toutes  les 
cultures  et  les  vai'iélés,  d'excellents  résultats  est  une  utopie. 
Cette  idée  est  fausse  au  point  de  vue  scientifique  et  au  point  de 
vue  économique  de  la  croissance  des  plantes. 

Ceci  ne  veut  pas  dire  que  les  Chrysanthèmes  n'exigent  pas 
d'engrais  complémentaires.  Au  contraire,  dans  les  trois  quarts 
des  cas  on  peut  répondre  affirmativement  Mais,  et  nous  insis- 
tons tout  particulièrement  sur  ce  point,  il  nous  semble  que  si 
l'on  peut  fournir  à  ces  plantes  un  sol  très  riche  en  élén  ents 
nutritifs  utiles,  cette  question  devient  moins  importante.  Nous 
conseillerons  donc  à  nos  lecteurs  d'essayer  l'emploi  du  mélange 


322  SECTION    DES   CHRYSANTHÈMES. 

suivant  pour  les  rempotages;  il  donne  en  pratique  de  superbes 
résultats  : 

Terreau  de  feuilles 1  partie. 

Terreau  de  couches  fait i       — 

Sable  quartzeux  à  gros  grains     ....  1       — 
Terre  franche  (ressemblant  au  loam  des 

Anglais) 4       — 

Gendres  de  bois  non  lavées 1/3 

On  le  prépare  avant  l'hiver  sur  une  aire  et  on  le  saupoudre 
d'environ  I  p.  100  de  phosphate  précipité  de  chaux.  Si  on  prend 
soin  de  l'arroser  à  l'engrais  humain  de  temps  à  autre,  et  de  le 
recouper  au  moment  des  gelées,  on  a  une  terre  d'une  fertilité 
extrême. 

Si  l'on  dispose  de  terres  moins  riches  ou  que  Ton  n'ait  pas  le 
temps  de  les  préparer,  il  faut  recourir  aux  engrais  complémen- 
taires. Gomme  source  d'azote,  la  bouse  de  vache  donne  d'excel- 
lents résultats,  elle  doit  être  très  diluée;  le  nitrate  de  soude  en 
solution  à  1  p.  1000,  et  le  sulfate  d'ammoEiiaque  à  la  même  dose, 
mais  seulement  si  la  terre  est  calcaire.  Pour  l'acide  phospho- 
rique,  ajouter  du  phosphate  ammoniaco-magnésienà  la  terre  de 
rempotage,  5  à  10  pour  1000,  ou  une  solution  de  phosphate 
d'ammoniaque  au  millième.  Jamais  de  phosphate  de  potasse  si  le 
terrain  n'est  pas  calcaire.  Le  rôle  des  autres  éléments  et  leur 
apport  plus  ou  moins  nécessaire  est  assez  difficile  à  discuter, 
nos  connaissances  ne  sont  pas  encore  assez  précises  à  ce  sujet.- 
Mais,  et  nous  terminerons  par  ces  quelques  remarques  en  ma- 
nière de  conclusion  :  u  Gultivateurs  de  Ghrysanthèmes,  soignez 
surtout  et  composez  avec  soin  vos  terres  de  rempotages,  ne  vous 
fiez  pas  aux  formules  d'engrais  complets,  mais  assurez-vous, 
dans  le  cas  où  vous  auriez  reconnu  leur  utilité,  de  la  valeur 
propre  des  divers  engrais  complémentaires,  «  purs  »  et  peu 
coûteux,  par  des  expériences  personnelles,  et  surtout  sur  vos 
sols  habituels.  ^> 


LA  CULTURE  ET  LA  VÉGÉTATIOX  DES  GHKYSANTHÈMES.    323 


RAPPORT 


Sur   LES   CULTURES    DE    CHRYSANTHÈMES   DE    M.    LiONXET, 
JARDINIER-CHEF    AU    CHATEAU    DE    JoUY-EN-JoSAS     (Seine-Ct-Oise), 

par  M.  NoNiN  (1). 

Sur  la  demande  de  M.  Lionnet,  jardinier-chef  au  château  de 
Jouy-en-Josas,  une  Commission  composée  de  MM.  Bauer,  Bel- 
lair,  Grelet,  Gauthier,  Leclerc,  xMichel,  Martinet,  Nonin,  Savoye, 
Tavernier,  Vacherot  (Henri),  et  de  M.  Lesueur,  adjoint  à  la 
commission,  s'est  réunie  le  30  novembre  dernier  pour  visiter 
ses  cultures  de  Chrysanthèmes. 

MM.  Bauer,  Bellair,  Michel  et  Martinet,  empêchés,  s'étaient 
excusés. 

La  Commission  s'est  constituée  en  nommant  M.  Savoye,  pré- 
sident et  Nonin,  rapporteur. 

Environ  deux  cents  Chrysanthèmes  garnissaient  une  serre  à 
deux  versants,  de  23  mètres  de  long,  sur  5  mètres  de  large. 
Cette  serre,  construite  spécialement  pour  la  culture  du  Chrysan- 
thème, posée  au  ras  du  sol,  a  les  côtés,  formant  pieds-droits, 
complètement  vitrés  de  châssis  mobiles,  ce  qui  permet  de 
donner  la  quantité  d'air  et  de  lumière  nécessaire  à  la  bonne 
santé  de  ce  genre  de  plantes,  pendant  les  mois  d'octobre  et  de 
novembre.  Disposées  sur  trois  rangs  de  chaque  côté,  séparés 
par  un  large  sentier  de  plain  pied,  l'ensemble  de  toutes  ces 
plantes  en  pleine  floraison  était  ravissant.  Cultivées  en  touffes 
basses,  le  feuillage  bien  vert  cachant  le  bord  des  pots,  indice  de 
la  bonne  santé  des  sujets  ;  en  somme  culiure  irréprochable. 

A  notre  avis,  M.  Lionnet  obtient  ses  touffes  naines  et  bien 
ramifiées,  par  des  pincements  répétés  et  donnés  jusqu'en  juillet. 

Cette  manière  d'opérer  a  l'avantage,  tout  en  donnant  des 
fleurs  de  bonnes  dimensions,  conservant  bien  les  caractères  qui 

(1)  Déposé  le  23  janvier  1896. 


LA    fU'LTURI-:    ET    LA    VKGÉTATION    DES    OlKYSANTHÈMES.         325 

distinguent  la  variété,  de  présenter  à  l'œil,  la  forme  la  plus  gra- 
cieuse que  Ton  puisse  donner  à  un  pied  fleuri  de  Chysanthème. 

Toutes  ces  plantes  en  variétés  bien  choisies,  de  coloris  assez 
variés,  avaieiit  une  belle  tenue,  sans  presque  le  secours  de 
tuteurs. 

Quelques  plantes  avaient  été  cultivées  dans  le  but  d'obtenir 
de  grosses  fleurs,  avec  cinq  à  six  branches  portant  des  capitules 
de  20  à  11  centimètres  de  diamètre.  Nous  avons  remarqué  la 
variété  Waban  au  superbe  coloris  rose  mauve  vif,  aux  pétales 
contournés  d'une  forme  unique,  absolument  réussie.  Egalement 
la  variété  le  Colosse  Grenoblois ^  aux  énormes  capitules. 

Mais,  ce  qui  a  surtout  attiré  l'attention  de  la  Commission,  ce 
sont  les  variétés  suivantes,  cultivées  en  forts  spécimens  :  Ma- 
dame Carnot,  blanc  pur,  avec  40  fleurs  de  plus  de 20  centimètres 
de  diamètre;  Etoile  de  Lyon,  blanc  rosé,  avec  près  de  60  fleurs; 
Florence  Davis,  blanc  à  centre  vert  et  William  H.  Lincoln,  jdiune 
foncé;  avec  chacun  100  fleurs.  Puis,  dépassant  le  tout,  formant 
fond  de  la  serre,  un  magnifique  IVilliam  Tricher,  au  coloris 
rose  tendre,  avec  plus  de  150  fleurs. 

Ces  plantes  vraiment  remarquables,  dénotent  une  culture 
raisonnée  et  prouvent  que  M.  Lionnet  tient  à  conserver  sa  juste 
renommée  de  cultivateur  émérite. 

Aussi,  la  Commission  a-t-elle  été  unanime  à  demander  que 
la  plus  haute  récompense  lui  soit  accordée,  ainsi  que  l'insertion 
du  présent  rapport  au  journal  de  la  Société. 


326  RliVUE     DES    PUBLICATIONS. 

REVUE 

DES  PUBLICATIONS  FRANÇAISES  &  ÉTRANGÈRES 


1.  Publications  françaises, 
par  M.  D.  Bois. 

Comptes  rendus  des  séances  de  l'Académie  des  sciences. 

Maladies  de  la  Pomme  de  terre  causées  "par  des  Bactériacées.  — 
Dans  une  note  qu'il  a  présentée  à  l'Académie  des  sciences  le 
^  mars  1896,  M.  Roze  démontre  que  les  tubercules  de  la  Pomme 
de  terre  ne  sont  pas  à  l'abri  des  actions  nocives  des  Bactériacées. 
Aux  Etats-Unis,  où  sévit  depuis  quelques  années  une  maladie 
particulière  appelée  le  Patato  Scah  ou  Gale  de  la  Pomme  de 
terre,  MM.  Thaxter  et  Bolley  ont  observé  dans  les  tubercules 
malades,  la  présence  d'une  Bactériacée,  VOospora  Scabies 
Thaxter,  qui  vit  aux  dépens  de  la  pelure  de  ces  tubercules  et 
désagrège  les  parties  qu'elle  peut  envahir. 

D'un  autre  côté,  on  a  remarqué,  parmi  les  Pommes  de  terre 
apportées  aux  Halles  de  Paris  et  dans  les  fournitures  faites  à 
l'Assistance  publique,  qu'un  certain  nombre  de  tubercules  pré- 
sentaient çà  et  là  de  petites  perforations  subérifîées  :  il  en  est 
résulté  qu'ils  ont  été  disqualifiés  sous  le  nom  de  tubercules 
piqués.  M.  Hoze  a  eu  à  sa  disposition  quelques-uns  de  ces  tuber-' 
cules,  appartenant  à  la  variété  dite  Saucisse,  qui,  à  la  consom- 
mation, avaient  été  reconnus  comme  ayant  un  assez  mauvais 
goût.  Toute  la  récolte  d'un  champ,  à  Epone,  d'où  provenaient 
ces  tubercules  s'est  trouvée  dans  le  même  état. 

En  étudiant  à  de  forts  grossissements  les  parties  malades, 
M.  Roze  constata  la  présence  dans  les  noyaux  des  cellules  voi- 
sines des  perforations  subérifîées,  un  grand  nombre  de  corpus- 
cules extrêmement  petits  qu'il  put  reconnaître  pour  un  Micro- 


PUBLICATIONS   FRANÇAISES.  327 

coccus  incolore,  qu'il  désigne  sous  le  nom  de  Micrococcus 
nuclei  (1). 

Une  seconde  espèce  de  Micrococcus  a  été  observée  par 
M.  Roze  dans  les  tubercules  de  la  variété  Richters  Imperator. 
M.  Henry  de  Vilmorin  disait  de  cette  variété,  en  1888,  que 
c'était  une  Pomme  de  terre  d'une  extrême  vigueur,  très  produc- 
tive et  riche  en  fécule,  mais  qu'on  lui  reprochait  de  se  conserver 
assez  mal  et  de  se  gâter  à  l'intérieur  sans  que  rien  trahisse 
extérieurement  la  maladie,  ce  qui  est  surtout  dangereux  quand 
les  tubercules  ainsi  attaqués  sont  employés  pour  la  semence. 

Des  tubercules  de  cette  variété  rejetés  après  inspection  comme 
avariés  ont  été  examinés  par  M.  Hoze  qui  y  a  constaté  des 
Colonies  d'un  Micrococcus  qui  remplissait  les  cellules  des  îlots 
malades  situés  dans  l'épaisseur  du  parenchyme  et  qu'il  a 
nommé  M.  Imperatoris,  en  le  considérant  comme  étant  la  véri- 
table cause  de  la  maladie  spéciale  de  la  variété  Richter's 
Imper ator  (2). 

Journal   de  la   Société    d'Horticulture  pratique   du   Rhône. 

n°  du  29  février  1896. 

Eboutonnage  des  Chrysanthèmes ,^diT  M.  G.  Chabanne,  p.  69.  — 
On  sait  que  l'éboutonnage  est  l'une  des  opérations  les  plus  indis- 
pensables dans  la  culture  du  Chrysanthème  pour  la  grande  fleur. 
Il  doit,  dit  M.  Chabanne,  être  pratiqué  avec  méthode  et  dès  le 
premier  jour  de  l'apparition  de  l'inflorescence. 

Dans  la  culture  lyonnaise  à  la  grande  fleur  et  à  taille  courte,  l'in- 
florescence se  montre  ordinairement  dans  la  première  quinzaine 
de  septembre.  Le  nombre  des  boutons  est  variable;  il  peut  y  en 
avoir  trois,  quatre,  cinq  et  plus.  Celui  du  centre  est  toujours 
d'une  taille  plus  grande  que  ceux  de  la  périphérie  qui  lui  sont 
d'abord  accolés.  La  grosseur  de  ces  boutons,   au   moment  de 

(1)  Des  tubercules  de  la  variété  Shaw  également  piqués  et  refusés 
dans  une  fourniture  faite  à  l'Assistance  publique  contenaient  égii- 
lement  le  Micrococcus  nuclei . 

(2)  M.  Roze  a  pu  constater  l'envahissement  des  cellules  du  paren- 
chyme d'un  tubercule  sain  d'Iinperator  par  le  Micrococcus  Imperatoris 
déposé  sous  répiderme. 


3^8  REVUK    DES    PUBLICATIONS. 

l'apparition  de  l'inflorescence  ne  dépasse  pas  celle  d'un  grain  de 
chènevis.  C'est  à  ce  moment  où  tous  les  boutons  sont  soudés  à 
celui  du  centre  qu'il  faut  éboutonner. 

Cette  opération  qui  consiste  à  enlever  tous  les  boutons  laté- 
raux pour  ne  conserver  que  celui  du  centre  est  très  délicate  et 
demande  à  être  faite  avec  soin,  car  l'inflorescence  gorgée  de 
sève  est  fort  tendre  et  se  briserait  facilement  à  ce  moment. 

On  prend  un  greffoir  bien  tranchant,  on  passe  la  main  libre 
sous  l'inflorescence  pour  le  soutenir  et  l'on  tranche  la  moitié  des 
boutons.  On  peut  également  se  servir  d'une  pointe  de  fer  ou  de 
bois  bien  effilée  avec  laquelle  on  éborgne  tous  les  boutons 
latéraux. 

L'une  ou  l'autre  de  ces  opérations  suffit  pour  faire  périr  tous 
les  boutons  lésés,  et,  quelques  jours  après,  lorsque  leurs  pédon- 
cules ont  grandi,  on  peut  facilement  les  enlever  sans  blesser  en 
aucune  façon  la  tige  principale. 

Toute  la  sève  se  porte  alors  sur  le  bouton  central,  qui  grossit  à 
vue  d'oeil  et  donne  la  vraie  grande  fleur. 

Si  l'on  attend  au  contraire,  afin  de  choisir  le  bouton  le  mieux 
constitué,  que  les  boutons  latéraux  se  soient  détachés  de  celui 
du  centre  et  que  leurs  pédoncules  aient  atteint  plusieurs  centi- 
mètres de  longueur,  on  ne  peut  obtenir  de  grosse?  fleurs. 
Chaque  jour  perdu  amène  un  rapetissement  sensible  des  pétales 
(nous  en  avons  fait  l'expérience)  et  une  semaine  de  retard  suffit 
pour  que  le  bouton  conservé  ne  donne  plus  que  la  demi-grande 
fleur.  D'autre  part,  si  l'éboutonnage  n'est  pas  fait  dès  l'appa- 
rition de  l'inflorescence,  un  des  boutons  latéraux  peut  prendre 
toute  la  nourriture  et  faire  avorter  le  bouton  central.  On  en  est 
alors  réduit  à  conserver  ce  bouton  qui  ne  peut  donner  qu'une 
demi-grande  fleur  ;  encore  celle-ci  est-elle  toujours  portée  sur 
une  tige  déviée  à  partir  de  son  point  d'attache  sur  la  tige  prin- 
cipale et  trop  grêle  à  ce  même  point  pour  porter  une  grosse 
fleur. 

M.  Chabanne  fait  suivre  cette  note  d'une  liste  des  meilleures 
variétés  à  cultiver  à  la  grande  fleur. 


PUBLICATIONS    FRANÇAISES.  329 

Revue  générale  de  botanique,  janvier  1896. 

Recherches  expérimentales  sur  la  Miellée,  par  M.  Gaston  Bon- 
nier.  —  D'un  travail  très  intéressant  sur  la  miellée  ou  substance 
sucrée  qui  se  produit  sur  les  parties  végétatives  des  plantes,  et. 
surtout  des  arbres,  en  certaines  circonstances,  M.  Gaston  Bon- 
nier  déduit  les  conclusions  suivantes  : 

1"  Bien  que  les  Aphidiens  et  les  Cochenilles  soient  le  plus 
souvent  la  cause  de  la  miellée,  il  existe  cependant  des  miellées 
d'origine  végétale; 

2°  L'origine  directe  de  ces  dernières  matières  sucrées  est 
démontrée  par  l'observation  au  microscope.  On  voit  la  sub- 
stance sucrée  apparaître  en  fines  gouttelettes  par  les  orifices 
stomatiques; 

3°  La  production  de  la  miellée  de  pucerons  peut  se  maintenir 
pendant  toute  la  journée  et  se  ralentit  la  nuit.  La  miellée  directe 
se  produit  au  contraire  pendant  la  nuit,  et  cesse  ordinairement 
dans  la  journée;  son  maximum  de  production  est  au  lever  du 
jour; 

4°  Les  conditions  qui  favorisent  la  production  de  la  miellée 
végétale  sont  les  nuits  fraîches  intercalées  entre  des  journées 
chaudes  et  sèches.  L'élévation  de  l'état  hygrométrique  et  l'obs- 
curité favorisent  la  production  de  la  miellée,  toutes  les  autres 
conditions  restant  égales; 

o''  On  peut  provoquer  artificiellement  la  sortie  du  liquide 
sucré,  par  les  stomates  des  feuilles  pouvant  produire  de  la 
miellée,  en  plongeant  les  branches  dans  l'eau  et  en  les  mettant 
à  l'obscurité  dans  de  l'air  saturé.  Dans  ces  conditions,  les 
feuilles  peuvent  produire  de  la  miellée,  alors  que  les  branches 
restées  sur  les  mêmes  arbres  n'en  produisent  pas; 

6°  Bien  que  les  Abeilles  puissent  aller  recueillir  n'importe 
quelle  substance  sucrée,  lorsqu'elles  n'ont  rien  de  mieux  à  leur 
disposition,  elles  vont  toujours  butiner,  quand  elles  en  ont  le 
choix,  là  où  la  substance  sucrée  est  la  meilleure.  Lorsque  la 
floraison  des  plantes  mellifères  est  abondante,  elles  délaissent  la 
miellée,  surtout  celle  produite  par  les  pucerons.  Elles  y  buti- 
nent, an  contraire,  les  jours  où  iljy  a  disette  de  fleurs  mellifères; 

22 


330  BEVUE    DES   PUBLICATIONS. 

7"  La  composition  chimique  des  rnieliées  est  très  variable. 
Celle  des  miellées  d'origine  végétale  se  rapproche  plus  de  la 
composition  chimique  des  nectars  que  celle  des  miellées  de 
pucerons. 

Revue  des  sciences  naturelles  appliquées,  n°  de  décembre  <89o. 

Maladies  des  Violettes,  par  M.  Louis  Belle,  professeur  départe- 
mental d'agriculture  des  Alpes-Maritimes.  —  Certaines  com- 
munes des  Alpes-Maritimes  retirent  d'assez  beaux  bénéfices  de  la 
culture  des  Violettes  pour  le  commerce  de  la  fleur  coupée  et  pour 
la  parfumerie. 

Depuis  quelques  années,  les  producteurs  sont  fort  alarmés  par 
l'apparition  de  maladies  qui  menacent  de  ruiner  complètement 
cette  branche  importante  de  la  production  florale.  Des  planta- 
tions sont  atteintes  sérieusement  dans  plusieurs  régions,  notam- 
ment à  Vence  et  à  Grasse. 

Deux  maladies  principales  sévissent  sur  les  Violettes  :  l'une 
est  due  à  un  Champignon  para^^ile,  le  Phyllosticta  violfe  ;  l'autre 
est  occasionnée  par  des  Acariens  appartenant  au  genre  Tétra- 
nyque.  Dans  les  deux  cas,  ce  sont  les  feuilles  qui  sont  atteintes. 

La  maladie  cryptogamique  débute  généralement  par  un  petit 
point  blanc  cerclé  de  noir  qui  s'étend  rapidement  et  se  dessèche 
à  l'intérieur.  Souvent  les  tissus  attaqués  sont  complètement 
détruits  et  les  feuilles  présentent  alors  des  trous  circulaires  de 
différentes  grandeurs  qui  semblent  avoir  été  faits  à  l'emporte- 
pièce.  Les  trous,  en  s'agrandissant,  finissent  par  se  joindre  et  la 
feuille  disparaît  en  partie  ou  en  totalité  .  Sous  l'influence  de 
circonstances  météorologiques  spéciales,  la  maladie  peut  se  déve- 
lopper très  rapidement  et  détruire  la  plupart  des  feuilles  en  une 
quinzaine  de  jours.  On  ne  peut  que  recommander  l'essai  de 
composés  cuivriques  contre  le  Phyllosticta.  Les  résultats  seront 
d'autant  plus  satisfaisants  que  les  applications  auront  été  faites 
préventivement. 

Les  Tétranyques  qui  attaquent  les  Violettes  sont  semblables  à 

'    déterminent  sur  la  Vigne  l'affection  désignée  sous  le 

iladie  rouge.  Ces  Acares,  par  leurs  piqûres,  provo- 

essèchement  des  feuilles.  L'absence   des  feuilles  ne 


PUBLICATIONS   ÉTRANGÈRES  331 

permet  pas  aux  fleurs  de  se  développer  et  la  récolte  est  nulle. 
On  arrive  à  détruire  ce  parasite  par  le  traitement  suivant  : 

i°  Fauchage  immédiat  après  la  floraison  et  incinération  des 
feuilles  pour  détruire  les  œufs  de  ïétranyques; 

2°  Application  de  l'un  des  insecticides  suivants  : 

Première  formule  : 

Savon  noir  dur 3  kil. 

Pétrole 3     — 

Eau 94  litres. 

Deuxième  formule  : 

Savon  noir  dur 4  kil. 

Pétrole 4    — 

Eau 92  litres. 

On  doit  faire  quatre  opérations  espacées  chacune  de  quatre 
jours. 

3°  Fumure  énergique  de  la  plante  et  couverture  s'il  est  pos- 
sible avec  des  feuilles  mortes  ou  des  branches  d'arbres.  On 
obtiendrait  certainement  une  meilleure  émulsion  du  pétrole  en 
ajoutant  d'abord  un  peu  d'alcool  ou  savon. 

2.  Publications  étrangères, 

par  M.  P.  Hariot. 

The  Garden.  —  Si  nous  voulons  signaler  quelques  nouveau- 
tés, nous  devons  nous  adresser  au  Physalis  Franchetiy  Solanée 
japonaise  qui  rappelle  notre  Alkékenge.  Ses  fruits  sont  beaucoup 
plus  gros,  puisqu'ils  atteignent  la  grosseur  d'un  œuf;  ils  sont 
d'une  belle  couleur  orange  ou  vermillon-orangé,  renfermés  dans 
une  enveloppe  transparente  résultant  d'un  accroissement  du 
calice.  Au  Japon,  les  fruits  de  ce  Physalis  sont  usités  dans  l'ali- 
mentation en  guise  de  Tomate.  En  Europe,  les  jardins  en  tire- 
ront une  bonne  plante  ornementale  de  plus.  C'est  aussi  une 
plante  nouvelle  que  le  Calochortus  luteus  concolor;  jolie  petite 
Liliacé  e,  appartenant  à  un  genre  peu  représenté  actuellemen 
dans  les  cultures. 


332  REVUE   DES    PUBLICATIONS. 

Si  nous  nous  arrêtons  aux  Orchidées,  nous  les  trouverons  re- 
présentées par  de  nombreuses  notes,  parmi  lesquelles  nous 
n'aurons  que  l'embarras  du  choix  :  les  amateurs  de  Phalaniopsis 
pourront  lire  d'intéressants  détails  sur  les  principales  espèces 
et  leur  culture  :  le  Phalœnopsis  amabilis,  introduit  de  Java  en 
1838;  le  P.  Esmeralda,  de  la  Cochinchine;  le  P.  grandiflora, 
de  Bornéo  (1848);  le  P.  intermedia,  qui  est  resté  rare  et  qui 
pourrait  bien  être  un  hybride  naturel  entre  les  P.  rosea  et  ama- 
bilis, introduit  des  Philippines  en  1867;  P.  Luddemanniana,  de 
la  même  région;  le  P.  Schilleriana,  le  plus  fréquemment  cul- 
tivé, et  le  P.  Stua7-tiana,  connu  depuis  1881.  Les  mêmes  ré- 
tlexions  peuvent  s'appliquer  au  Cattleya  crispa,  d'origine  bré- 
silienne et  à  ses  meilleures  variétés,  telles  que  Buchananiana 
plus  développé  que  le  type  dans  toutes  ses  parties,  delicatissima, 
à  fleurs  plus  petites  et  d'un  blanc  pur;  superba,  qui  porte  bien 
son  nom  et  remarquable  par  la  richesse  de  son  coloris. 

Tout  le  monde  connaît  ces  charmantes  Fougères  à  frondes 
dorées  ou  argentées  à  leur  face  inférieure,  les  Gymnogramma. 
Mais  en  dehors  des  G.  chrysophylla  ei  argentea,  on  se  doute  peu 
qu'il  existe  d'autres  espèces  jouissant  des  mêmes  propriétés.  Ce 
sont  parmi  les  plantes  à  frondes  dorées  :  Gymnogramma  Alstei- 
nii,  peut-être  forme  horticole  du  suivant;  G.  chrysophylla,  de 
l'Amérique  méridionale  et  des  Antilles,  qu'on  a  pu  appeler  sans 
exagération  The  King  of  the  Gnld  Ferns,  le  roi  des  Fougères 
dorées;  G.  decomposita,  hybride  naturel  du  précédent  et  du 
G.Pearcei;  G.grandiceps,  Laucheana,  très  belles  espèces  des  plus 
ornementales,  Lhermimeri,  Martensi,  triangularis,  fréquemment 
cultivés  et  originaires  de  Californie;  sulphurea,  à  face  inférieure 
des  frondes  parsemée  d'une  poussière  jaune -soufre  brillant; 
calomelanos,  lype  des  plus  variables  qui  est  répandu  depuis  les 
Antilles  jusque  dans  les  îles  de  l'Afrique  occidentale  tropicale. 
Les  Gymnogramma  à  frondes  argentées,  sont  moins  nombreux. 
Le  plus  connu  est  le  G.  argentea,  de  Natal  et  de  la  Réunion, 
dont  une  variété  présente  celte  particularité  d'avoir  son  feuil- 
lage recouvert  d'une  poussière  jaune.  Puis  viennent  :  G.  Pearcei 
et  joerumana,^du  Pérou,^^.  schizophylla,  de  la  Jamaïque  et  tar- 
tarea,  de  rAmérique^tropicale» 


PUBLICATIONS   ÉTRANGÈRES.  333 

Parmi  les  plantes  de  serre  qu'il  est  rare  de  rencontrer  dans 
les  cultures  françaises,  il  faut  citer  au  premier  rang  le  Lapage- 
ria  rosea,  cette  merveilleuse  Liliacée  volubile  du  Chili.  Pourquoi 
ne  le  voil-on  pas  plus  souvent?  Serait-ce  en  raison  des  difficultés 
que  présente  sa  végétation?  Nous  ne  le  croyons  pas.  Le  type  à 
fleurs  roses  est  surtout  remarquable  avec  ses  grandes  fleurs 
tubuleuses  qui  rappellent  jusqu'à  un  certain  point  celles  des 
Cereus.  Il  en  est  de  même  de  VEucharis  amazonica,  presque  un 
mythe  pour  les  jai'diniers  français,  tandis  qu'en  Angleterre  on 
le  cultive  en  grand  poui*  le  marché. 

Les  Renoncules  sont  des  végétaux  éminemment  polymorphes, 
depuis  celles  qui  se  rencontrent  partout  au  bordjdes  chemins  ou 
dans  les  prairies,  jusqu'à  celles  qui  ornent  les  pelouses  des  mon- 
tagnes ou  se  plaisent  au  sein  des  eaux.  Le  Garden  leur  consacre 
un  article.  Il  recommande  celles  qui  vivent  dans  les  lieux  hu- 
mides, telles  que  le  Ranunculus  arjuatilis,  excellent  pour  em- 
bellir les  pièces  d'eau,  Lingua,  qui  croît  avec  vigueur  au  bord 
des  rivières,  Lyallii,  de  la  Nouvelle-Zélande,  espèce  géante  au 
point  de  vue  des  dimensions  des  fleurs  ei  des  feuilles;  les  es- 
pèces alpines,  parmi  lesquelles  il  en  est  d'absolument  déli- 
cieuses :  R.  parnassifolius,  glacialis,  alpestrls^  pyremeus,  riifie- 
foliuSy  Thora;  celles  qu'on  peut  employer  en  bordures  ou  en 
massifs  :  R.  aconitifolius,  très  élégante  et  connue  sous  le  nom 
de  bouton  d'argent,  tandis  que  le  R.  acris  et  sa  variété  à  fleurs 
doubles  sont  fréquemment  cultivés  sous  la  désignation  de  bou- 
ton d'or. 

Il  serait  téméraire  de  vouloir  énumérer  les  nombreuses  es- 
pèces de  Lis  qui  sont  susceptibles  d'être  utilisées  comme  plantes 
d'ornement.  On  ne  peut  cependant  passer  sous  silence  les  LlUum 
auratum  et  speciosum,  les  deux  plus  beaux  représentants  du 
genre;  dans  le  sous-genre  Martagon,  le  plus  abondamment 
pourvu,  les  L.  Martagon  et  chalcedonicum,  Szowitzianum,  tes- 
taceum,  etc.  ;  dans  les  formes  à  fleur  longuement  tubuleuse  : 
L.  Harrisii  ou  Lis  des  Bermudes  ;  dans  celles  à  fleur  en  forme  de 
coupe  :  L.  elegans,  croceum,  etc. 

Nous  signalerons  encore  parmi  les  nombreuses  notes  que  ren- 
ferme le  Garden,  celle  qui  est  relative  à  la  poire  de  Riha.  C'est 


334  REVUE   DES    PUBLICATIONS. 

une  nouvelle  variété  sans  pépins  qui  joint  à  cette  particularité,  des 
qualités  de  premier  ordre.  Le  frait  est  conique,  jaune  verdàtre, 
plus  ou  moins  ponctué  de  brun  rouge  cannelle.  La  chair  est 
blanche,  très  juteuse,  richement  parfumée.  La  maturité  a  lieu  en 
novembre,  quelquefois  à  la  fin  d'octobre  et  peut,  si  les  conditions 
sont  favorables,  être  reculée  jusqu'au  milieu  de  décembre. 

Gardeners'  Chronicle.  —  Les  plantes  nouvelles  ne  sont  pas 
nombreuses.  C'est  tout  au  plus  si  dans  le  vrai  sens  du  mot,  nous 
pouvons  signaler  une  Orchidée,  le  Luddemania  triloba  et  le 
Synandrospadix  vermiloxkus  de  la  famille  des  Aroïdées.  La 
première  de  ces  plantes  est  originaire  de  la  Colombie  où  elle  a  été 
découverte  par  le  consul  Lehmann.  Elle  est  remarquable  aussi 
bien  au  point  de  vue  ornemental  qu'au  point  de  vue  botanique. 
Son  inflorescence  qui  peut  atteindre  deux  pieds  est  pendante  et 
porte  de  nombreuses  fleurs  orange  foncé.  Les  sépales  sont  teintés 
de  brun  et  le  labelle  nettement  trilobé  présente  à  sa  base  une 
tache  purpurine.  La  culture  qui  lui  convient  est  celle  des  Aci- 
neta.  L'autre  plante,  le  Synandrospadix^  croît  dans  la  province 
de  Tucuman,  dans  la  République  Argentine.  Son  feuillage  est 
celui  d'un  Richardia  tandis  que  la  fleur  rappelle  le  Taccarum 
Warmingianum.  La  racine  est  un  tubercule  volumineux. 

Il  nous  faut  encore  noter  comme  nouveautés  horticoles  deux 
Orchidées:  Lœlia  anceps  var.  lineata  qui,  par  Tensemble  de  ses 
caractères,  ne  s'éloigne  en  rien  du  groupe  auquel  il  appartient 
si  ce  n'est  que  les  sépales  sont  parcourus  à  leur  base  par  des 
lignes  couleur  chocolat  qui  tranchent  d'une  façon  originale  sur 
le  fond  blanc;  Lœlia  Finckeniana  var.  Schroderœ  qui  serait  un 
hybride  naturel  des  L.  anceps  alba  et  L.albida  et  ressemble  par 
plusieurs  de  ses  caractères  à  la  dernière  espèce.  Ses  fleurs  sont 
d'un  blanc  pur  sans  la  moindre  trace  de  taches  cramoisies  comme 
dans  le  type.  Puisque  nous  parlons  d'Orchidées,  il  ne  sera  pas 
inutile  de  mentionner  une  curieuse  anomaUe  du  Cypripedium 
insigne  dans  laquelle  le  sépale  supérieur  ainsi  que  l'inférieur 
sont  exactement  semblables  de  forme  et  de  maculature.  C'est 
un  cas  de  ce  que  les  botanistes  appellent  une  pélorie. 

La  rose  nouvelle  Enchantress  est  un  hybride  de  rosiers  Thé  et 


PUBLICATIONS   ÉTRANGÈRES.  3:^5 

de  Bengale,  à  fleurs  nombreuses  couleur  crème.  Quant  au  Bégonia 
incompara bilis  il  semble  constituer  une  remarquable  acquisition 
obtenue  dans  le  sud  de  l'Irlande,  en  croisant  le  B.  pobjpetala  avec 
le  B.  Frœbeli.  Les  feuilles  sont  élégantes,  duveteuses  dans  leur 
jeunesse;  les  inflorescences  très  développées,  puisqu'elles 
peuvent  atteindre  deux  pieds,  sortent  bien  du  feuillage  et  sont 
composées  de  nombreuses  fleurs  de  teinte  écarlate. 

Les  Cannas  florifères  ont  faitde  grands  progrès  depuis  quelques 
années.  M.  Année,  le  premier,  s'est  livré  à  la  fécondation  artifl- 
cielle  en  vue  d'obtenir  des  formes  nouvelles;  il  a  été  suivi  dans 
cette  voie  par  Lierval,  Bihorel,  M.  Crozy,  la  maison  Vilmorin. 
Tout  récemment  MM.  Dammann  et  Sprenger  ont  créé  un  nou- 
veau type,  les  Cannas  italiens  «  ilalian  Cannas  »  en  fécondant  le 
Canna  Madame  Crozy  par  le  C.  flaccida  espèce  originaire  du 
sud  des  Etats-Unis.  La  première  plante  obtenue  Italia  a  des 
fleurs  d'un  beau  vermillon-doré  qui  rappellent  celles  d'un  Cat- 
tleya  ou  d'un  Iris  du  Japon. 

Les  Tilleuls  forment  un  petit  groupe  bien  tranché  composé 
d'une  quinzaine  d'espèces  dont  six  sont  européennes,  quatre 
américaines  et  cinq  asiatiques.  De  ces  dernières,  trois  ne  sont  pas 
encore  cultivées.  Les  espèces  europL^ennes  sont  certainement  les 
mieux  connues  mais  on  ne  rencontre  pas  aussi  souvent  qu'elle  le 
mérite  une  des  plus  remarquables  le  TiUa  dasystyla  ou  euchlora 
qui  se  distingue  par  ses  larges  feuilles  d'un  vert  luisant.  Il  fleurit 
en  juillet  et  garde  son  feuillage  bien  plus  longtemps  que  les 
espèces  ordinaiies.  Le  Tilia  dasystyla  est  originaire  du  Caucase 
d'où  il  a  été  introduit,  il  y  a  une  vingtaine  d'armées. 

Parmi  les  Conifères  qui  poussent  en  buisson,  les  Cephalotaxus 
viennent  au  meilleur  rang.  Dans  ces  espèces,  le  C.  drupacea  est 
remarquable  par  ses  fruits  dont  la  forme  rappelle  celle  d'une 
Prune.  Nous  sommes  heureux  que  le  Gardeners  Chronicle  signale 
comme  caractère  distinctif  des  Cephalotaxus,  caractère  des  plus 
faciles  à  saisir  en  l'absence  de  fleurs  et  de  fruits,  celui  qu'a  fait 
connaître  il  y  a  quelques  années  le  professeur  Van  Tieghem.  Il 
suffit  de  couper  un  fragment  de  rameau  pour  constater  la  pré- 
sence d'un  canal  résineux  qui  en  occupe  le  milieu. 

«  De  nouveaux  fruits  pour  Noël  ».  Sous  ce  titre  on  conseille 


336  REVUE    DES   PUBLICATIONS. 

l'usage  d'un  certain  nombre  de  fruits  exotiques  que  l'on  pourrait 
obtenir  à  cette  époque  avancée  :  ce  sont  ceux  de  VAberia  caff'ra, 
Bixacée  de  Natal  et  du  Cap  qui  rappellent  l'Abricot  mais  d(mt  le 
jus  d'abord  très  acide  s'adoucit  à  la  maturité  et  développe  un 
arôme  absolument  exquis;  ceux  du  Cocos  australis  ou  campes- 
tris.  Palmier  répandu  du  Brésil  à  la  Plata  et  qui  résiste  au  cli- 
mat d'Antibes.  Ses  fruits  sont  ronds,  jaune-d'or  et  renferment 
une  pulpe  dont  le  goût  est  des  plus  agréables.  On  peut  aussi  mW- 
liser  l'Ano/jfl  C  he  rima  lia  donl  la  culture  donne  de  bons  résultats 
dans  les  serres  à  plantes  demi-tropicales.  Les  fruits  du  Clieri- 
molia  sont  de  la  grosseur  d'une  Poire  et  très  estimés  partout  où 
on  les  rencontre. 

Des  fruits  aux  fleurs  considérées  comme  matières  alimentaires 
il  n'y  a  qu'un  pas  facile  à  franchir.  Nous  y  trouvons  les  Bassia 
de  l'Inde  qui  contiennent  une  grande  quantité  de  sucre;  les  Vio- 
lettes qui  servent  en  Turquie,  en  Egypte,  en  Roumanie  à  confec- 
tionner des  sorbets.  Les  fleurs  des  Hemerocallis,  du  Lilium 
Thunbergii  sont  en  Chine  l'objet  d'une  importante  consomma- 
tion ;  celles  du  Quassia  amara  infusées  dans  le  vin  sont  usitées 
comme  stomachiques  à  la  Jamaïque.  Les  condiments  ont  au 
premier  rang  le  Safran  et  le  clou  de  Girofle.  Les  boutons  du 
Câprier,  de  la  Capucine,  du  Zygophyllum  Fabago  sont  d'un  usage 
fréquent,  confits  au  vinaigre.  Les  fleurs  de  la  Reine  des  Prés 
communiquent  au  vin  im  bouquet  agréable.  Les  pétales  de  Rose 
servent  en  Chine  de  condiment  et  ceux  du  Nénuphar  jaune 
entrent  en  Turquie  dans  la  recette  d'une  boisson. 

La  géographie  botanique  n'est  pas  oubliée  et  un  bon  article  est 
consacré  à  la  flore  de  la  région  du  fleuve  Amour  qui  présente 
de  grandes  différences  avec  celle  des  parties  voisines  de  la 
Sibérie.  Les  Conifères,  les  Tilleuls,  les  Poiriers,  des  Noyers,  des 
Frênes,  des  Noisetiers,  des  Bouleaux  y  forment  une  association 
d'arbres  des  plus  intéressante  à  côté  du  Dimorphanthus ,  des 
Bcrberis,  Actinidia,  FvonymuSj  Lonicera,  Philactelphus,  des 
Spirées,  du  Deutzia  pa?'viflora  etc.  Les  végétaux  herbacés  ne 
comptent  pas  moins  de  HO  espèces  spéciales  à  cette  région. 

Une  petite  note,  bonne  à  lire,  renferme  l'analyse  d'un  travail 
du  Rév.  Henslowsur  les  plantes  de  la  Bible.  Ce  n'est  pas  d'au- 


PUBLICATIONS    ÉTRANGÈRES.  337 

jourd'hui  que  la  question  a  été  soulevée.  Et  pourtant  si  Ton  est 
à  peu  près  d'accord  sur  ie  Cèdre,  on  ne  Test  guère  sur  THyssope 
dont  parlent  les  livres  saints.  Le  Saule  des  rives  du  Jourdain 
serait  probablement  \e Populus euphratica  et  la  couronne  d'épines 
aurait  été  tressée  avec  les  rameaux  épineux  du  Paliurus. 

Revue  de  l'Horticulture  belge  et  étrangère.  —  L'histoire  des 
végétaux  les  mieux  connus  l'est  souvent  fort  peu.  Il  en  est  ainsi 
de  VOdontogJossum  ciirosmum  qui  portait  dès  1825  le  nom 
étrange  de  Cidtlanzina  pendilla  et  en  1838,  à  sa  première  intro- 
duction celui  d'Oncidium  Galeottianum. 

A  lire  dans  le  recueil  belge  un  article  sur  le  Nepenthes  mixta^ 
le  produit  du  croisement  des  N.  Curtisil  et  Northiana  obtenu 
à  l'établissement  Veitch.  C'est  une  des  meilleures  plantes  du 
genre  par  son  port,  sa  vigueur,  la  grandeur  et  la  coloration 
des  ascidies. 

«  Le  Peuplier  suisse  blanc  dit  «  Eucalyptus  »;  sous  ce  titre 
quelque  peu  ambigu,  est  recommandé  un  Peuplier  qui  n'est  blanc 
que  par  la  couleur  de  son  écorce.  Ce  serait  une  race  du  vieux 
Peuplier  suisse  abandonné  dans  la  culture  rémunératrice,  que 
la  rapidité  de  sa  croissance  a  fait  comparer  à  V Eucalyptus. 
N'oublions  pas  VAllamanda  violacea,  très  belle  plante  de  serre 
introduite  autrefois,  disparue  comme  tant  d'autres,  puis  réintro- 
duite en  1889. 

A  l'Illustration  horticole,  signaler  un  charmant  CaMiwm  qui 
porte  dignement  son  nom  de  C.  lilliputiense.  Ce  serait  une  plante 
originaire  du  Venezuela,  constituant  une  petite  touffe  à  feuillage 
réduit,  panaché  comme  celui  du  C.  argyrites  et  parsemé  de 
maci]les  et  de  figures  irrégulières  du  blanc  le  plus  pur.  Encore 
une  autre  Aroïdée  !  le  Philodendron  Devansayanum  remar- 
quable par  le  coloris  rouge  vif  de  ses  feuilles  jeunes  tandis  que 
les  organes  adultes  sont  d'un  beau  vert  clair,  luisant. 

Journal  des  Orchidées.  —  Une  intéressante  communication 
de  M.  de  Lansberge,  nous  apprend  qu'à  Menton  les  Lcvlia, 
Cattleya,  le  Lycaste  Skinner'u  le  Vauda  cœrulea,  tous  les  Cypri- 
pedium  poussent  merveilleusement  en  plein  air  et  y  fleurissent 


338  REVUE   DES   PUBLICATIONS. 

abondamment.  Il  en  est  de  même  des  Cymbidium  eburneum^  et 
Odontoglossum  Rossi  majus.  Ces  derniers  y  poussent  comme  des 
Choux. 

Le  nom  correct  du  Lœlia  Rotlischildiana  serait,  parait-il, 
L.  Amanda  ou  mieux  L;eliocattleya,  puisqu'on  le  considère  géné- 
ralement comme  un  hj^bride  bigénérique.  A  lire  quelques  lignes 
consacrées  à  la  culture  des  HouUetia  à  propos  d'une  note  sur  le 
H.  tigrina,  très  belle  espèce  à  coloris  curieusement  moucheté. 

Lindenia.  Quand  on  s'attaque  à  la  priorité  des  dénominations 
botaniques,  on  ne  sait  vraiment  pas  où  l'on  devra  s'arrêter.  Ne 
voilà-t-il  pas  qu'il  va  falloir  débaptiser  le  Saccolabium  Blumei 
qui  ne  date  que  de  1841,  tandis  que  Blume  qui  découvrait  cette 
belle  Orchidée  en  1 823  la  faisait  connaître  sous  le  nom  de  Rhyn- 
chostylis  refusa.  Et  le  joli  Vanda  Batemanni  qui  va  devenir  Stau- 
rops'is  lissochiloides,  en  souvenir  de  la  désignation  qui  lui  a  été 
imposée  par  Gaudichaud  liès  1826. 

A  noter  un  superbe  Cattleya  Aliciœ  dédié  à  Son  Altesse  la 
princesse  de  Monaco.  C'est  une  plante  encure  unique  à  labelle 
d'un  pourpre  brillant  qui  tranche  vivement  sur  le  fond  blanc 
des  divisions  florales, 

Gartenflora.  Le  recueil  allemand  consacre  une  planche  co- 
loriée aux  Phyllocactus  kermesinus  magnus  et  Hildmanni^  ce 
dernier  à  fleur  jaune  pâle  issu  d'un  croisement  opéré  entre  le 
P.  Wrayii  et  crenatas  Haageanus. 

On  trouve  un  long  article  relatif  à  VEchidnopsis  Dammatiiana, 
Asclépiadée  du  groupe  des  Stapelia.  On  en  connaissait  déjà  deux 
espèces  d'Abyssinie  (dont  une  un  peu  douteuse).  La  plante 
découverte  par  M.  Schweinfurth  aux  environs  de  Souakim  con- 
stitue une  troisième  espèce  dont  l'intérêt  sera,  comme  chez  les 
végétaux  analogues,  plutôt  botanique  qu'horticole. 

Quant  à  ceux  qui  s'intéressent  aux  Cannas,  ils  pourront  lire 
une  note  relative  aux  Cannas  à  fleurs  d'Orchidée?  ou  Cannas 
italiens  dont  nous  avons  déjà  parlé  précédemment. 


PUBLICATIONS   ÉTRANGÈRES.  339 

PLANTES  NOUVELLES  OU  PEU  CONNUES 

DÉCRITES    OU    FIGURÉES 
DANS     LES    PUBLICATIONS    FRANÇAISES    ET    ÉTRANGÈRES, 

1,  Publications  françaises, 
par  M.  D.  Bois. 

Perezia  sonchifolia  Baker.  —  Bévue  horticole,  16  mars  1896, 
p. 134. 

Cette  Composée  dont  la  Revue  horticole  donne  une  figure  colo- 
riée aélé  décrite  par  M.  Baker  dans  \e  Flora  Bimsiliensis,Y[,  3,SS0. 

M.  Ed.  André  l'a  trouvée  dans  l'Uruguay  en  septembre  1890  ; 
il  fut  frappé  de  l'élégance  de  son  feuillage  disséqué^  à  lobes 
dressés  et  contournés  de  la  façon  la  plus  gracieuse.  L'ensemble 
de  la  plante,  constellé  de  jolis  ca[)itu!es  blancs  était  si  séduisant 
que  l'idée  lui  vint  d'en  importer  des  graines  en  France. 

Les  graines,  semées  à  l'automne  levèrent  bien  et  donnèrent 
des  touffes  qui  furent  hivernées  sous  châssis  et  qui  fleurirent 
l'été  suivanL 

Le  Perezia  sonchifolia  est  une  plante  annuelle,  ou  bisannuelle 
suivant  l'époque  du  semis.  Les  feuilles  radicales  sont  étalées, 
oblongues,  profondément  découpées  en  lobes  ayant  une  partie 
plane  et  une  partie  redressée  ou  contournée,  à  pointes  cuspidées, 
glabres  ou  tomenteuses;  les  feuilles  caulinaires,  plus  petites, 
sont  alternes,  sessiles,  un  peu  embrassantes.  Les  tiges  sont 
dressées,  simples  sur  les  parties  faibles,  le  plus  souvent  rameuses^ 
à  rameaux  divariqués,  terminés  par  des  capitules  nombreux, 
blancs,  à  ligules  imbriquées  comme  les  pétales  d'un  Camellia 
double,  lorsqu'elles  ont  atteint  leur  plein  développement.  Les 
graines  (achaines)  sont  pourvues  d'aigrettee  soyeuses  et  blan- 
ches; elles  mûrissent  facilement  à  l'automne. 

Les  capitules  paraissent  d'abord  radiés,  grâce  à  la  ligule  de 
la  lèvre  supérieure  de  la  corolle  formant  un  seul  rang  marginal 
ou  collerette. 


340  PLANTES  NOUVELLES  OU  PEU  CONNUES. 

Le  centre  présente  un  point  noir  formé  par  les  étamines,  au 
haut  desquelles  on  voit  poindre  les  stigmates  blancs  du  style 
non  encore  saillant.  Le  centre  du  capitule  est  alors  jaune,  par 
l'écarlement  de  la  lèvre  inférieure  de  la  corolle  plus  petite  que 
la  supérieure.  Quand  les  autres  fleurs  surgissent^  la  ligule  du 
second  rang  presse  sur  la  lèvre  inférieure  jaune  des  fleurs  du 
premier  rang  et  la  repousse  en  arrière  pour  prendre  sa  place. 
Un  troisième  rang  se  développe  de  la  même  manière  et  ainsi  de 
suite  de  manière  à  ce  que  l'ensemble  de  ces  ligules  blanches, 
imbriquées,  présente  l'aspect  d'une  fleur  pleine,  blanche. 

On  cultivera  celte  plante  soit  comme  plante  annuelle  en  la 
semant  sur  couche  au  printemps  et  la  repiquant  en  mai  dehors, 
soit  directement  en  place  en  avril.  Elle  fleurira  alors  de  mai  eu 
octobre.  Si  l'on  veut  semer  en  automne,  il  faudra  hiverner  les 
plantes  sous  châssis  froid  :  mises  en  place  eu  mai,  elles  fleuriront 
plus  tôt. 


2.  Publications  étrangères 

par  M.  P.  Harioi. 

Aloe  Luntii  Baker.  A.  de  Lunt.  —  Sud  de  l'Arabie  (Liliacées) 
Bot.  Mag.  ,t.  7448. 

Tige  courte;  feuilles  formant  d'abord  une  rosette,  rappro- 
chées, distiques,  ensiformes,  recourbées,  vert  pâle,  sans  macule, 
canaliculées  au-dessus  de  leur  base,  sans  aiguillons;  pédoncule 
floral,  dressé,  raide,  dépassant  les  feuilles;  inflorescence  en 
grappes  terminales,  étalées,  portant  de  petites  bractées;  pédon- 
cules courts  articulés  au  sommet,  ceux  de  la  partie  supérieure 
ascendants,  les  autres  penchés;  périanlhe  cylindrique  à  tube 
rougeàtre,  allongé,  plus  long  que  les  lobes  qui  sont  linéaires- 
oblongs,  dressés;  étamines  saillantes  à  anthères  peu  déve- 
loppées; pollen  rouge. 

Cet  Aloès  tout  à  fait  distinct  a  été  recueilli  dans  la  province 
d'Hadramant,  par  M.  Lunt,  attaché  à  une  expédition  scienti- 
fique qui  parcourait  alors  cette  région.  Par  ses  fleurs  largement 


PUBLICATIONS   ETRANGERES.  341 

tabulées,  il  se  rapproche  des  Gasteria  ;  il  en  diffère  cependant 
en  ce  qu'elles  ne  sont  pas  dilatées,  globuleuses  à  la  base. 

Bartholina  pectinata  Br.  B.  pectine.  —  Cap  de  Bonne- 
Espérance  (Orciiidées  —  Ophrydées)  Bot.  AJag.,  t.  7450. 

Plante  herbacée,  grêle,  poilue,  naissant  de  tubercules  ohlongs, 
feuille  solitaire,  sessile,  fixée  sur  le  sol,  orbiculaire,  convexe, 
amplexicaule  et  bilobée  à  la  base;  hampe  uniflore;  fleur  large 
entourée  de  bradées  oblongues,  en  capuchon,  ne  dépassant  pas 
la  moitié  de  l'ovaire  qui  est  recourbé  ;  sépales  dressés,  linéaires- 
lancéolés,  herbacés,  poilus;  pétales  dressés,  plus  larges  que  les 
sépales,  linéaires  ou  lancéolés,  dressés  ou  recourbés  en  faux, 
de  couleur  blanche;  labelle  de  grande  dimension,  semi-circu- 
laire ou  flabelliforme,  profondément  trifide,  à  segments  dé- 
coupés en  17-23  lanières  étalées;  éperon  de  même  longueur  que 
l'ovaire;  anthère  dressée,  étroite,  aiguë,  n'atteignant  pas  la 
moitié  de  la  longueur  des  pétales;  pollinies  oblongues,  à  cau- 
dicule  grêle;  stigmate  de  petite  dimension  renflé. 

Le  Bartholina  pectinata  est  depuis  longtemps  connu  des 
botanistes,  puisque  Thunberg  et  Linné  en  ont  déjà  fait  mention; 
il  a  été  introduit  en  Angleterre  par  Masson  en  1787.  Malgré 
cela,  il  est  à  peu  près  inconnu  des  amateurs  d'Orchidées.  Long- 
temps, on  a  pensé  qu'il  constituait  un  genre  monotype,  mais 
M.  Bolus  a  récemment  découvert  une  seconde  espèce,  le 
B.  Fthelœ. 

C'est  une  des  plus  curieuses  plantes  de  la  famille  des  Orchi- 
dées. Au  Cap,  elle  porte  le  nom  de  Spider  Orchid,  «  Orchidée 
Araignée  »,  en  raison  des  découpures  délicates  et  filiformes  de 
son  labelle. 

Buddleia  Colvilei  Hook.  f.  et  Thoms.  — -  B.  de  Colvile.  — - 
Sikkim  Himalaya  (Loganiacées).  Bot.  Mag.,  t.  7449. 

Arbuste  ou  arbrisseau,  à  rameaux  et  à  feuillage  jaune  ferru- 
gineux, tomenteux;  feuilles  lancéolées,  acuminées,  crénelées, 
serrées,  glabres  quand  elles  ont  acquis  tout  leur  développement, 
courtement  pétiolées;  panicules  terminales  oblongues',  pen- 
dantes, multiflores  ;  fleurs  à  lobes  du  calice  pubescents,  ovales, 


342  PLANTES  NOUVELLES  OU  PEU  CONNUES. 

légèrement  accuminés;  corolle  rose-pourpre  ou  carminée,  à 
tube  cylindrique,  un  peu  dilaté  au  sommet^  poilu  intérieure- 
ment, deux  fois  plus  long  que  le  calice,  à  lobes  arrondis,  enrou- 
lés sur  les  bords;  gorge  de  Id  corolle  blanche;  anthères 
oblongues  ;  ovaire  pubescent,  capsules  oblongues  contenant  des 
graines  marquées  de  trois  sillons. 

Le  B.  Colvilei  est  le  plus  ornemental  de  tous  les  arbrisseaux 
qui  croissent  dans  la  région  de  l'Himalaya.  Il  est  impossible  de 
se  faire  une  idée  de  la  beauté  de  ses  fleurs  et  du  cachet  qu'elles 
communiquent  au  paysage.  Malgré  les  soins  apportés  à  sa  cul- 
ture, son  coloris  est  beaucoup  plus  pâle  en  Europe. 

Cette  belle  Loganiacée  habite  les  parties  élevées  des  monta- 
gnes vers  10  à  12  mille  pieds. 

Bulbophyllum  carinatum  Cogniaux,  B.  caréné.  Bornéo  (Or- 
chidées). Lindenia  2^  séiie,  1 ,  4  et  5^  liv7\  p.  33,  t.  495. 

Rhizomes  largement  rampants,  couverts  d'écaillés  aiguës,  im- 
briquées ;  pseudobulbes  comprimés,  plans-convexes,  échancrés 
au  sommet,  surmontés  d'une  feuille  qui  est  réfléchie,  ovale-cor- 
dée, acuniinée,  à  pointe  repliée  en-dessous,  d'un  vert  intense 
à  la  face  supérieure,  réticulée;  pédoncule  très  court,  portant 
deux  fleurs,  couvert  de  bractées  membraneuses  blanchâtres; 
pédicelles  réfractés,  munis  à  la  base  d'une  grande  bractée  caré- 
née; ovaire  arqué  à  six  sillons  profonds;  sépales  membraneux, 
triangulaires,  acuminés,  de  même  longueur,  à  dos  caréné-ailé 
dans  les  deux  tiers  supérieurs,  pourpre  foncé  un  peu  violacé  et 
bariolé  de  blanc  jaunâtre;  pétales  dressés,  plans,  membraneux, 
triangulaires,  acuminés  largement,  pourpre  violacé  très  foncé 
rayés  de  blanc,  longs  de  25  millimètres  sur  12  de  largeur;  labelle 
à  onglet  mince,  étroit,  flexible,  blanc-poupré,  à  limbe  trulli- 
forme,  pourpre  très  foncé,  finement  bariolé  de  blanc-jaunâtre,  à 
base  arrondie-cordiforme,  à  oreillettes  basilaires  à  peine  recour- 
bées en  dessous,  à  lobe  terminal  fortement  recourbé  ;  la  face 
inférieure  du  limbe  est  largement  ailée;  colonne  pourpre- 
foncé,  très  courte,  pédicellée,  à  ailes  étroites,  dentées. 

Le  B.  carinatum  a  beaucoup  de  rapports  avee  le  B.  reti- 
eulatum  de  la  même  région  qui  en  diffère  par  ses  pseudobulbes 


PUBLICATIONS   ÉTRANGÈRES.  343 

ovoïdes,  ses  feuilles  d'un  vert  moins  foncé,  par  ses  fleurs  d'une 
autre  couleur,  par  ses  pétales  non  acuminés. 

Streptocarpus  Wendlandii  Hort.  Dammann.  —  S.  de  Wend- 
land.  —  Transvaal  (Gesnôracées  Cyrtandrées).  —  Bot.  Mag,, 
t.  7447. 

Plante  acaule,  hérissée;  feuille  unique,  radicale,  sessile, 
ample,  ovale,  arrondie  aux  deux  extrémités,  ondulée-crénelée 
sur  les  bords,  vert  sombre  à  la  face  supérieure  qui  est  profon- 
dément nervée,  d'un  rouge  pourpre  en  dessus  avec  des  poils 
blancs  clairsemés;  hampe  robuste,  bifide,  à  rameaux  multi- 
flores  disposés  en  panicule,  chargés  de  poils  et  de  glandes; 
pédicelles  allongés,  solitaires  ou  géminés  ;  fleurs  penchées,  larges; 
corolle  à  tube  infundibuliforme  recourbé,  glanduleux,  pubes- 
cent,  à  limbe  dont  les  deux  lobes  postérieurs  sont  ovales, 
arrondis,  vioJacés,  tandis  que  les  trois  antérieurs  sont  plus 
longs,  blancs,  marginés  de  violet;  filets  des  étamines  glandu- 
leux au  sommet  ;  pas  de  staininocles;  stigmate  pelté. 

Le  S.  "Wendlandii  surpasse  en  beauté  et  en  dimensions  toutes 
les  autres  espèces  de  ce  genre.  Il  est  originaire  liu  Transvaal 
d'où  il  a  été  importé  et  décrit  pour  la  première  fois  en  1891.  Il 
a  déjà  donné,  par  croisement  avec  le  ^.  Dunnii ,  naissance  au 
S.  Dyeyn  dont  les  dimensions  du  feuillage  et  de  l'inflorescence 
sont  encore  plus  remarquables  que  celles  des  parents.  Les 
feuilles  ont  presque  deux  pieds  de  longueur  et  l'infloresence 
forme  une  masse  de  fleurs  rouge-pourpre  brillant  atteignant 
également  deux  pieds. 


Le  Secrétaire-rédacteur-géranty 
D.  Bois. 


Pans.  —  Imprimerie  L.  Mabetheux,  1,  rue  Cassette 


344 


OBSERVATIONS  MÉTÉOROLOGIQUES. 

MARS    1896 


Observations  MÉiÉOROLOorQUEs  faites  par  M.  F.  Jamin,  a  Bourg-la-Rsine 
PRÈS  Paris  (altitude  :  63°^). 


TEMPERATURE 


lin. 

Max. 

7,7 

11,9 

3,7 

10,6 

4,3 

9,7 

3,9 

10,8 

3.5 

10,5 

4,2 

13,0 

9,1 

12,0 

10,2 

15,1 

9,9 

14,1 

6,2 

11,8 

0.5 

11,9 

5,6 

10,3 

3.3 

1J 

2,3 

13,5 

1,5 

12,5 

4,3 

17,2 

7,1 

15,1 

7.3 

17,5 

8,2 

13,9 

0,2 

15,1 

2,3 

19,2 

2,2 

22,7 

3,4 

24,1 

5,0 

22,9 

5,6 

22,1 

7,5 

15,1 

6,2 

13.0 

■  0,5 

9,1 

1,6 

8,9 

3,3 

11,3 

3,3 

*,-? 

HAUTKUR 

du  baromètre 


Matin 

Soir 

761 

755 

753 

754 

742 

741 

739,  5 

741,5 

752,  5 

756 

759,  5 

761,5 

764,5 

764,5 

764,5 

764 

763,5 

761,5 

768 

769,5 

767 

768 

762,5 

762,5 

761 

759,5 

759 

760 

762 

762,5 

761,5 

762,  5 

764,5 

761,5 

756,5 

754 

759 

763 

764 

761,5 

m 

761 

761,5 

763 

763 

762 

759 

757 

757 

757 

758 

763 

763,5 

764,5 

759,5 

753 

753 

753 

759,  5 

762 

763 

764 

VENTS 

dominants 


so. 
sso. 

SS(3.  0. 


0. 
0. 

0. 
NO.  0. 


NNE. 
0. 

SSO.  NE. 

SSE. 

E.  NE. 

SE. 

SE. 

OSO. 

0. 
s.  0. 
N.  so. 


SE. 

SSE. 

S. 

SSE. 

S.  0.  • 

0. 

o. 

0. 

N.  NNE. 
N. 
NE. 


ETAT   DU   CIEL 


Couvert,  quelques  éclaircies,  pluie  le 
soir. 

Nuageux  de  grani  matin,  clair 

Très  nuageux  le  matin,  grand  vent  et 
pluie  abondaute  l'après-midi,  couveri 
le  soir. 

Nuageux  le  matin,  légèrement  plu- 
vieux, grand  vent. 

Nuageux  et  légèrement  pluvieux. 

Couvert,  quelques  éclaircies  laprès- 
midi.  ^ 

Couvert,  pluie  laprès-midi  et  le  soir 

Pluie  presque  toute  la  nuit  et  le  ma- 
tin, nu.igeux. 

Pluie  et  grandi  vent  presque  toute  la 
nuit  et  nne  partie  de  la  matinée,  nua- 
geux, pluie  abondante  le  soir. 

Nuageux. 

Nuageux. 

Très  pluvieux. 

Nuageux,  clair  le  soir. 

Clair  de  grand  matin,  nuageux. 

Brumeux  le  matin,  nuageux. 

Nuageux,  petite  pluie  le  soir. 

Nuageux. 

Couvert,  pluie  abondaute  le  soir 

Très  nuageux. 

Brouillard  le  matin,  clair  dans  le  mi 
lieu  de  la  Journée  et  le  soir,  nuageir 
l'après-midi. 

Clair  le  matin  et  le  soir,  nuageux  dans 
la  journée. 

Clair  de  grand  matin  et  le  soir,  nua- 
geux dans  la  journée. 

Nuageux. 

Nuageux,  clair  le  soir. 

Nuageux,  pluvieux  le  soir. 

Petite  pluie  le  matin,  nuageux,  grand 
vent  et  grêle. 

Nuageux. 

Couvert  le  mati.i,  pluie  et  grêle 
1  apres-midi,  pluie  mêlée  de  neige  le  soir 

Nuageux. 

Très  nuageux. 

Couvert,  >(uelques  éclaircies  et  très 
petite  pluie  laprès-midi. 


AVIS    DIVERS 


Séance  du  9  juillet  1896.  —  En  raison  des  pré- 
paratifs de  l'Exposition  de  Roses  qui  sera  ouverte  les  10,  11  et 
12  juillet,  la  séance  du  9  de  ce  mois  aura  lieu  le  jeudi  2  juillet. 


EXPOSITIONS   DE  LA  SOCIÉTÉ  NATIONALE  D'HORTICULTURE 

DE     FRANCE 


La  prochaine  Exposition  printanière  annuelle  se  tiendra 
du  20  au  25  mai  1896. 

Un  Congrès  horticole  aura  lieu  à  la  même  date. 

Exposition  de  Roses.  —  Une  exposition  spéciale  de  Roses 
aura  lieu  au  siège  de  la  Société,  84,  rue  de  Grenelle,  les  10,  Il 
et  12  juillet  1896. 

Des  questions  spéciales  aux  Roses  ont  été  ajoutées  au  pro- 
gramme du  congrès  horticole  qui  se  tiendra  au  mois  de  mai  en 
même  temps  que  l'exposition  printanière. 

Exposition  de  Chrysanthèmes,  Fruits,  Cyclamens,  Œillets, 
Asters,  etc.  Cette  exposition  se  tiendra  au  Palais  de  l'Industrie, 
Champs-Elysées,  du  17  au  22  novembre  1896.  (Voir  ci-après  les 
règlement  et  programme.) 


Médaille  du  Conseil  d'administration.  —  Pour  l'introduction 
ou  l'obtention  de  plantes  ornementales  reconnues  méritantes 
après  culture  en  France. 

Les  horticulteurs  trançais,  obtenteurs  ou  introducteurs  de 
plantes  reconnues  méritantes,  peuvent  adresser  au  comité  com- 
pétent leur  demande  en  vue  de  prendre  part  au  concours  pour 
ce  prix.  De  leur  côté,  les  membres  des  comités  peuvent  propo- 
ser les  plantes  qu'ils  jugent  dignes  du  même  prix.  A  la  fin  de 
chaque  année,  il  sera  désigné,  s'il  y  a  lieu,  dans  le  sein  de 
chaque  comité  compétent,  un  membre  chargé  de  faire  un 
rapport  circonstancié  sur  la  ou  les  plantes  qui  sont  de  nature  à 
déterminer  l'attribution  de  la  médaille. 


Série  III.  T.  XVIII.  Cahier  d'avril  publié  le  5  mai  1896.  23 


3i6  CONCOLltS    OUVKRTS    hEVANT    LA    SOCIÉTÉ. 

OFFRES   ET  DEMANDES   D'EMPLOI 

Un  registre  est  ouvert  aux  bureaux  de  l'agence  de  la  Société  pour 
l'inscription  des  offres  et  des  demandes  d'emploi. 

Le  Conseil  d'administration  prie  les  sociétaires  qui  auraient 
besoin  de  jardiniers  pour  maisons  bourgeoises  ou  d'employés  pour 
maisons  de  commerce  horticoles  de  bien  vouloir  consulter  ce  registre. 


AVIS  RELATIF  AUX  CONCOURS  EN  SÉANCE 

Des  concours  spéciaux  pour  les  Orchidées  auront  lieu  en 
séance  les  25  juin  et  26  novembre  1896.  Les  personnes  qui  dé- 
sireront y  prendre  part  seront  tenues  d'adresser,  huit  jours 
à  l'avance,  à  l'agent  de  la  Société,  rue  de  Grenelle,  84,  leur 
demande  de  participation. 


CONCOURS  OUVERTS  DEVANT  LA  SOCIÉTÉ 

Concours  annuels. 
Médaille  Pellier.  Pour  le  plus  beau  lot  de  FcnlsLeinon. 

Prix  Joubert  de  VHiberderie.  —  Le  10  janvier  1889,  le  Conseil 
d'administration,  se  conformant  au  vœu  émis  par  le  D""  Joubert 
de  l'Hiberderie,  dans  son  testament,  a  ouvert  un  concours  pour 
un  prix  de  2,500  francs  à  décerner  au  nom  de  ce  généreux 
donateur.  Ce  prix  est  destiné  à  un  ouvrage  publié  récemment 
et  imprimé  ou  manuscrit,  sur  l'Horticulture  maraîchère,  l'Arbo- 
riculture et  la  Floriculture  réunies,  considérées  dans  leurs 
usages  journaliers  et  les  plus  pratiques.  Le  concours  est  perma- 
nent et  le  prix  peut  être  décerné  chaque  année. 

Si  l'ouvrage  présenté  au  concours  est  manuscrit,  il  devra  être  aussi 
succinct  que  possible  et,  si  son  auteur  obtient  le  prix,  il  sera 
tenu  d'en  faire  la  publication  dans  le  délai  d'un  an.  (Voyez  le 
Journal,  3«  série,  XI,  1889,  p.  o  et  81.) 


CONCOURS    DE   DAHLIAS,    DE    GLAÏEULS   ET    DE   BÉGONIAS.       3i7 

PROGRAMME  DES  CONCOURS 
DE    DAHLIAS,   DE  GLAÏEULS   ET   DE    BÉGONIAS 

QLI    AUKOXT   LIEU 

DANS  LA  SÉANCE  DU  10  SEPTEMBRE  1890 


Concours  de  Dahlias,  de  Glaïeuls  et  de  Bégonias, 
(Séance  du  jeudi  10  septembre  1896).  Les  personnes  qui  désirent 
prendre  part  à  ces  concours  devront  adresser  à  M.  le  président 
de  la  Société,  rue  de  Grenelle,  84,  avant  le  2  septembre,  une 
demande  indiquant  la  superficie  à  occuper  ainsi  que  le  nombre 
des  carafes  pour  fleurs  coupées  dont  elles  pourraient  avoir 
besoin. 

L'installation  devra  être  terminée  le  jeudi  10  septembre,  avant 
onze  heures  du  matin.  La  Société  mettra  à  la  disposition  du 
Jury  le  nombre  de  médailles  nécessaires. 

Les  divers  concours  ouverts  en  vue  des  Dahlias,  des  Glaïeuls 
et  des  Bégonias  sont  les  suivants  : 

DAHLIAS. 

1'^  Concours.  —  Pour  la  plus  belle  et  la  plus  nombreuse 
collection  de  Dahlias  à  grandes  fleurs,  en  variétés  nommées. 

'2*=  Concours.  —  Pour  la  plus  belle  collection  de  Dahlias  à 
fleurs  de  Cactus  et  décoratifs. 

3*=  Concours.  —  Pour  la  collection  la  plus  méritante  de  Dahlias 
lilliputiens. 

4^  Concours.  —  Pour  la  plus  belle  collection  de  Dahlias  à 
fleurs  simples. 

5*  Concours.  —  Pour  les  nouveautés  non  encore  au  com- 
merce. 

6'  Concoure.  —Pour  le  plus  bel  apport  de  nouveautés  en  tous 
genres. 

7"  Concours.  —  Pour  la  plus  belle  collection  de  trente  varié- 
lés,  au  moins,  cultivées  en  pots. 


348     concours  de  dahlias,  de  glaïeuls  et  de  bégonias. 

glaïeuls. 

Q'^  Concours.  —  Pour  la  plus  belle  collection  de  Gladiolus  y^ 
gandavp.nsis . 

10*=  Concours.  —  Pour  la  plus  belle  collection  de  Gladiolus  X 
nanceiamis. 

bégonias. 

l^''  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Bégonias  bulbeux 
à  fleurs  doubles,  ne  dépassant  pas  Copiantes. 

2^  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Bégonias  bulbeux  à  fleurs 
simples,  ne  dépassant  pas  25  plantes. 

3*  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Bégonias  bulbeux 
race  niultiflore,  ne  dépassant  pas  T6  plantes. 

4^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Bégonias  bulbeux, 
à  fleurs  striées  ou  panachées,  ne  dépassant  pas  25  plantes. 

5*^  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Bégonias  bulbeux  erecta 
crhtata,  ne  dépassant  pas  ^d  plantes. 

6"'  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Bégonias  bulbeux 
à  fleurs  doul-les,  en  fleurs  coupées. 

7^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Bégonias  bulbeux, 
à  fleurs  simples,  en  fleurs  coupées. 

8*"  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Bégonias  Rex,  ne 
dépassant  pas  25  plantes. 

9*  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Bégonias  ligneux, 
une  potée  de  chaque  variété. 

10®  Concours.  —  Les  nouveautés  dans  chaque  genre,  ne 
dépassant  pas  3  plantes. 


SOCIETE  NATIONALE  D'HORTICULTURE 

DE  FRANCE 


EXPOSITION    SPÉCIALE 

DE     ROSES 

Ouverte   du   1 0   au    1 2  juillet    1896   mclusivemeni 
à  FHôtel  de  la  Sociélé,  84,  rue  de  Grenelle. 


RÈGLEMENT   ET   PROGRAMME 


DISPOSITIONS  GENERALES 

Conformément  à  la  décision  prise  par  le  conseil  d'adminis- 
tration, dans  sa  séance  du  12  mars  dernier,  une  exposition,  con- 
sacrée spécialement  aux  Roses,  sera  tenue  à  Thôtel  de  la  Sociélé, 
du  iO  au  12  juillet  1896. 

Tous  les  horticulteurs  et  amateurs  français  sont  invités  à 
prendre  à  cette  exposition  la  plus  grande  part  possible. 

Les  horticulteurs  et  amateurs  étrangers  sont  admis  dans  les 
concours  pour  nouveautés. 

Les  récompenses  consisteront  en  médailles  d'honneur,  mé- 
dailles d'or,  grandes  médailles  de  vermeil,  médailles  de  vermeil, 
grandes  médailles  d'argent,  médailles  d'argent,  médailles  de 
bronze  et  mentions  honorables. 

Il  sera  donné  un  diplôme  avec  les  médailles  aux  exposants  qn^ 
en  auront  fait  la  demande  à  la  Société,  au  plus  tard  quinze 
jours  après  la  fermeture  de  l'exposition. 

Les  médailles  et  prix  que  la  Société  pourrait  obtenir  excep- 
tionnellement de  la  munificence  du  Gouvernement  et  delà  Ville 


350  EXPOSITION    SPÉCIALE   DE   ROSES. 

de  Paris  seront  considérés  comme  médailles  et  prix  d'honneur 
et  décernés  au  nom  du  Gouvernement  de  la  République. 

Des  médailles  seront  mises  à  la  disposition  du  jury  pour 
récompenser,  s'il  y  a  lieu,  les  apports  non  prévus  au  programme 
et  ceux  qui  auront  le  plus  contribué  à  l'ornementation  de  l'expo- 
sition (1). 

Toutes  les  récompenses  seront  laissées  à  la  libre  appréciation 
du  jury. 

Les  médailles  d'honneur  remplaceront  toutes  les  récompenses 
obtenues  par  le  même  exposant. 

Chaque  exposant  peut  prendre  part  à  tous  les  concours  de  collec- 
tions, mais  il  ne  lui  sera  décerné  que  la  plus  haute  des  récompenses 
qui  lui  seront  attribuées  dans  le  même  genre  de  concours,  ne  dif- 
férant entre  eux  que  par  le  nombre  de  spécimens. 

Les  médailles  non  réclamées  une  année  après  le  jour  de  la 
distribution  des  récompenses  ne  seront  plus  délivrées  et  appar- 
tiendront de  droit  à  la  Société. 

Dans  les  concours  de  collections,  il  ne  sera  accepté  qu'un 
spécimen  de  chaque  variété. 

La  même  espèce  ou  variété  ne  pourra  figurer  dans  plusieurs 
concours  du  même  genre,  ne  différant  entre  eux  que  par  le  nombre 
de  spécimens. 

Chaque  présentation  formant  un  concours  devra  être  nette- 
ment séparée. 

Les  concours  existeront  entre  horticulteurs,  amateurs,  jardi- 
niers, instituteurs,  directeurs  ou  jardiniers-chefs  des  élablisse- 
menls  subventionnés  et  Sociétés  d'Horticulture  en  nom  collectif. 

Les  lots  collectifs  seront  acceptés  et  ne  pourront  concourir 
avec  les  lots  individuels. 

Ne  seront  admis  avec  la  mention  hors  concours  que  les  pro- 
duits des  jardins  publics  ou  scientifiques.  ;      ,  ■■ 

D'après  une  décision  du  conseil  d'administration  en  date  du 
2^  janvier  1883,  tout  membre  qui  a  été  rayé  des  contrôles  de  la 
Société  ne  peut  prendre  part  aux  expositions  qu'elle  organise. 

(1)  Ne  pourront  être  admis  comme  concours  imprévus,  que  les- 
formas  ou  genres  non  prévus  dans  le  présent  programme. 


RKGLKMEM"  tT  PHOGHAMME.  351 


DISPOSITIONS  SPECIALES 


§  1*'.  —  Réception^  installation  et  enlèvement  des  plantes^ 
fleurs,  etc. 

Art.  i'^'.  —  Les  horticulteurs  ou  amateurs  qui  voudront 
prendre  part  à  celte  exposition  devront  adresser,  avant  le 
jeudi  25  juin  1896,  terme  de  rigueur,  à  M.  le  président  de  la 
Société,  rue  de  Grenelle,  84,  une  demande  écrite  d'admission 
accompagnée  : 

1"  De  Vind'ication  des  concours  auxquels  ils  désirent  prendre 
part.  Formalité  obligatoire; 

2"  De  la  liste  nominative  et  complète  des  genres  qu'ils  dési- 
rent présenter; 

3°  De  l'indication  exacte  pour  chaque  concours,  de  l'espace 
superficiel  qu'ils  peuvent  occuper; 

^°  De  la  quantité  de  carafes  pour  fleurs  coupées  qui  leur 
seront  nécessaires. 

Ces  formalités  sont  obligatoires. 

Art.  2.  —  Les  plantes  qui  doivent  figurer  à  celte  exposition 
seront  reçues,  les  8  et  9  juillet,  de  sept  heures  du  malin  à  six 
heures  du  soir. 

Les  fleurs  coupées  seront  reçues  jusqu'au  10  juillet,  à  huit 
heures  du  matin,  el  le  groupement  ^définitif  devra  en  être  ter- 
miné avant  neuf  heures. 

Art.  3.  —  Chaque  plante  exposée  doit  être  munie  d'une  éli- 
quetle  portant  son  nom  scientifique  (espèce  ou  variété)  écrit 
d'une  façon  lisible  et  correcte. 

Les  plantes  de  collection  dont  l'éliquetle  ne  porterait  qu'un 
numéro  et  non  le  nom  de  la  plante  seront  exclues  des  concours 
par  le  jury  d'admission. 

Les  plantes  qui  ne  sembleraient  pas  pouvoir  rentrer  dans 
l'un  des  concours  de  ce  programme  devront  être  l'objet  d'une 
demande  particulière,  sur  laquelle  il  sera  statué  spécialement. 

Les    plantes    présentées    comme    nouvellement    introduites 


3-;2  EXPOSITION    SPÉCIALE    DE    ROSES. 

devront  être  munies  d'une  éliquetle  indiquant  leur  nom,  et 
autant  que  possible,  le  lieu  de  leur  origine  et  la  date  de  leur 
introduction. 

S'il  s'agit  d'une  variété  nouvelle  obtenue  de  semis,  l'exposant 
devra  renfermer  dans  un  billet  cacheté  joint  à  la  plante,  le 
nom  qu'il  propose  de  lui  donner.  Ce  billet  ne  sera  ouvert  que  si 
la  plante  est  jugée  digne  de  récompense. 

Art.  4.  —  Il  est  interdit  aux  exposants  de  placer  des  pan- 
cartes indiquant  leurs  noms  et  adresse  avant  que  la  décision 
du  jury  leur  ait  été  communiquée  par  le  secrétariat  de  la 
Société.  Tout  contrevenant  serait,  par  ce  fait,  exclu  [du  concours. 

Art.  5.  —  MM.  les  exposants  sont  tenus  de  procéder  à  l'enlè- 
vement des  produits  exposés,  dès  le  lendemain  de  la  clôture 
à  parlir  de  huit  heures  du  matin.  Ils  devront  avoir  terminé 
le  14,  à  quatre  heures  du  soir.  Passé  ce  délai,  la  Société  se 
trouvera  dans  la  nécessité  de  les  faire  enlever  aux  frais  des 
exposants. 

Aucun  enlèvement  de  produits  ne  pourra  avoir  lieu  le  soir  de 
la  fermeture. 

Art.  6.  —  Les  envois  devront  être  adressés  franco  à  M.  le 
président  de  la  commission  des  expositions,  au  siège  de  la 
Société,  rue  de  Grenelle,  84,  à  Paris,  et  devront  être  parvenus 
le  9  à  six  heures  du  soir,  dernier  délai. 

Art.  t.  —  Chaque  exposant  devra  se  trouver  à  l'exposition 
pour  contribuer  au  placement  de  ses  produits  dans  les  emplace- 
ments qui  lui  seront  assignés;  il  pourra  se  faire  représenter  par 
un  mandataire.  En  cas  d'absence  de  l'un  et  de  l'autre,  la  com- 
mission fera  disposer  les  plantes  à  l'endroit  désigné  par  elle, 
aux  frais  de  l'exposant.  Les  exposants  sont  tenus  de  venir 
reconnaître  leurs  emplacements  avant  le  mercredi  8  juillet,  à 
quatre  heures  du  soir.  Passé  ce  délai,  la  commission  disposera 
des  emplacements  de  tous  les  exposants  qui  n'auront  pas  encore 
envoyé  leurs  produits  ou  reconnu  et  pris  l'engagement  de  rem- 
plir les  emplacements  qui  leur  sont  accordés. 


RÈGLEMENT   ET   PROGRAMME.  353 


§  2.  —  Jury, 


Art.  8.  —  Les  membres  du  jury  seront  nommés  par  le 
bureau  de  la  Société. 

Le  jury  commencera  ses  opérations  le  i  0  juillet  à  neuf  heures 
du  matin. 

MM.  les  membres  du  jury  sont  admis  à  exposer,  mais  ne 
peuvent  prendre  part  aux  concours  (art.  60  du  Reglemeiit  de  la 
Société). 

Art.  9.  —  Le  jury  sera  dirigé  dans  son  ensemble  par  le 
président  de  la  Société  (art.  58  du  Règlement  de  la  Société). 

Le  secrétaire -général  remplira  près  du  Jury,  dans  son 
ensemble,  les  fonctions  de  secrétaire  :  il  sera  assisté  des  secré- 
taires de  la  Société  qui  le  représenteront  près  de  chaque  section, 
et  des  membres  de  la  commission  d'organisation  qui  seront  seuls 
chargés  de  recueillir  les  observations  que  les  exposants  auraient 
à  présenter  et  de  donner  les  renseignements  dont  le  jury  pour- 
rait avoir  besoin. 

Chaque  section  de  jury  devra  rédiger  et  signer  le  procès- 
verbal  de  ses  décisions  sur  une  feuille  spéciale  préparée  à  cet 
eiïet. 

Art.  10.' —  Aucune  personne  étrangère  à  la  commission  des 
Expositions  ne  pourra  pénétrer  dans  l'enceinte  de  l'exposition 
avant  les  heures  où  elle  sera  ouverte  au  public. 

Art.  11.  — Après  le  jugement  rendu  par  le  jury,  les  exposants 
devront  placer  leurs  noms  et  adresse  sur  leurs  lots,  ainsi  qu'une 
pancarte  indiquant  la  nature  de  la  récompense  accordée.  Celte 
pancarte  devra  rester  sur  le  lot  pendant  toute  la  durée  de 
l'exposition,  ainsi  que  les  noms  et  adresse  de  l'exposant  (1). 

Art.  12.  —  Tout  exposant  qui  refuserait  la  récompense  que  le 
jury  lui  aurait  accordée,  serait  privé  du  droit  de  participer  à 
l'exposition  suivante. 


(1)  Les  pancartes  indiquant  la  nature  des  récompenses  accordées 
seront  à  la  disposition  de  MM.  les  exposants,  qui  pourront  les  récla- 
mer au  bureau  du  secrétariat  (au  siège  de  l'exposition). 


354  EXPOSITlOiN    SPÉCIALE   Dli:   ROSES. 

§  3.  —  Commission  d'orgamsation  et  de  surveillance 
de  r  ex  position. 

Art.  13.  —  La  commission  des  expositions,  constituée  en 
jury  d'admission,  sera  chargée  de  la  réception  de  tous  les 
produits  présentés.  Elle  aura  sur  eux  un  droit  absolu  de  con- 
trôle et  de  placement.  Elle  fixera,  en  les  modifiant,  si  cela  est 
nécessaire,  les  dimensions  de  l'espace  demandé. 

Elle  devra,  en  outre,  refuser  l'admission  de  tout  ce  qui  ne 
lui  paraîtra  pas  digne  de  figurer  à  l'exposition. 

Les  exposants  seront  tenus  de  se  conformer  à  toutes  les 
mesures  d'ordre  et  d'inslallalion  qui  leur  seront  indiquées  par 
la  commission,  qui  aura  ie  droit  de  décision  dans  tous  les  cas 
non  prévus  au  présent  règlement. 

Les  soins  d'entretien  et  de  nettoyage  à  donner  aux  végétaux 
et  produits  exposés  devront  être  terminés  tous  les  jours,  avant 
dix  heures  du  matin. 

Art.  15.  —  Le  secrétariat  de  la  Société,  assisté  d'un  nombre 
suffisant  de  commissaires  nommés  par  le  conseil,  sera  chargé 
de  la  surveillance  de  l'exposition. 

Art.  16.  —  La  Société  donnera  tous  ses  soins  aux  objets 
exposés,  mais  elle  ne  répond  d'aucune  perle  ni  d'aucun  dégât. 

Aucune  autorisation  de  livraison  de  plantes  ou  de  produits 
exposés  ne  sera  accordée  aux  exposants  pendant  la  durée  de 
l'exposition^  ni  le  soir  de  la  fermeture. 

Les  exposants  seront  personnellement  responsables  des  acci- 
dents qui  pouiraient  arriver,  par  leur  faute,  dans  l'enceinte  de 
l'exposition. 

Tout  exposant  reconnaît  de  fait  avoir  pris  connaissance  des 
présents  règlement  et progi^amme^  et  y  adhérer. 

Approuvé  en  séance  du  conseil,  le  12  mars  1896. 

Le  Secrétaire  général,  Le  Président, 

A.  Ghatenay.  Léon  Say. 


REGLEMENT    ET    PROGRAMME.  IJoO 


PROGRAMME  DES  CONCOURS 


I.  -  ROSIERS    EN   POTS 

CONCOURS     ENTRE     AMATEURS 

1"  concours.  —  Collection  de  50  Rosiers  liges,  varié?, 
hybrides  remontants,  en  fleur?. 

2®  concours.  —  Collection  de  25  Rosiers  liges,  variés,  hy- 
brides remontants,  en  fleurs. 

a*"  concours.  —  Collection  de  50  Rosiers  tiges,  thé,  noisette, 
hybrides  de  thé  et  de  noisette,  en  fleurs. 

4*^  concours.  —  Collection  de  50  Rosiers  variés,  hybrides 
remontants,  grefl'és  rez  terre  ou  francs  de  pieds,  en  fleurs. 

5^  concours.  —  Collection  de  25  Rosiers  variés,  hybrides 
remontants,  greffés  rez  terre  ou  francs  de  pieds,  en  fleurs. 

e*"  concours.  —  Collection  de  50  Rosiers  variés,  thé,  noisette, 
hybrides  de  thé  et  de  noisette,  francs  de  pieds  ou  greffés  rez- 
terre,  en  fleurs. 

7"^  concours.  —  Collection  de  ^5  Rosiers  variés,  thé,  noisette, 
hybrides  de  thé  et  de  noisette,  greffés  rez-terre  ou  francs  de 
pieds,  en  fleurs. 

S"  concours.  —  Le  plus  beau  massif  de  25  Rosiers,  greffés 
rez  terre  ou  francs  de  pieds,  d'une  seule  variété,  bien  fleuris. 

9*"  concours.  —  Collection  de  25  Rosiers  Polyanlha  variés, 
bien  dénommés,  en  fleurs. 

10**  concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  25  Rosiers  Polyantha 
de  semis,  en  fleurs. 

Il''  concours.  —  Collection  de  Rosiers  types  ou  espèces 
botaniques,  fleuris  ou  non. 

12°  concours.  —  Collection  de  Rosiers  à  fleurs  simples  ou 
semi-doubles,  en  fleurs. 

.  13^  concours.  —  Pour  15  spécimens  de  Rosiers  variés,  remar- 
quables par  leur  culture  et  leur  floraison. 


356  EXPOSITION    SPÉCIALE    DE    ROSES. 

14^  concours.  —  Pour  6  spécimens  de  Rosiers  variés,  remar- 
quables parleur  culture  et  leur  floraison. 

15*  concours.  —  Pour  3  spécimens  de  Rosiers  variés,  remar- 
quables par  leur  culture  et  leur  floraison. 

lô*"  concours.  —  Pour  un  Rosier  spécimen  remarquable  par 
sa  culture,  son  développemeut  et  sa  floraison. 


CONCOURS     ENTRE     HORTICULTEURS 

La  commission  ne  disposant  que  d'un  espace  absolument  limité, 
les  exposants  sont  priés  d'indiquer  bien  exactement  et  aux  dates 
fixées  plus  haut,  la  superficie  qu'ils  pourraient  occuper.  Il  leur 
sera  fait  connaître  après  la  clôture  des  admissions  s'ils  peuvent 
compter  sur  tout  ou  partie  des  emplacements  demandés. 

17^  concours.  —  Collection  générale  de  Rosiers  tiges,  variés, 
en  fleurs. 

18''  concours.  —  Collection  de  100  Rosiers  tiges,  varias, 
hybrides  remontants,  en  fleurs. 

lO*"  concours.  —  Collection  de  100  Rosiers  tiges,  variés,  thé, 
noisette,  hybrides  de  thé  et  de  noisette,  en  fleurs. 

20*  concours.  —  Collection  générale  de  Rosiers  greff'és  rez 
terre  ou  francs  de  pieds,  en  fleurs. 

2P  concours.  —  Collection  de  100  Rosiers  grefl'és  rez  terre 
ou  francs  de  pieds,  hybrides  remontants,  en  fleurs. 

22*  concours.  —  Collection  de  100  Rosiers  greffés  rez  terre 
ou  francs  de  pieds,  thé,  noisette,  hybrides  de  thé  et  de  noisette, 
en  fleurs. 

23*  concoui's.  —  Collection  de  50  Rosiers  Polyantha  variés, 
bien  dénommés,  en  fleurs. 

24*  concours.  -^  Le  plus  beau  lot  de  Rosiers  Polyantha  de 
semis,  en  fleurs. 

2.5*  concours.  —  La  plus  belle  corbeille  de  Rosiers  nains 
d'une  même  variété,  en  50  spécimens,  avec  ou  sans  bordure 
d'une  ou  plusieurs  autres  variétés. 

'  26*  concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  50  Rosiers  nains,  en 
10  variétés  reconnues  les  meilleures  pour  le  marché. 


RÈGLEMENT  ET  PROGRAMME.  357 

27*  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Rosiers  sarmen- 
leux,  remontants  ou  non,  en  fleurs. 

28^  concours.  —  Collection  de  Rosiers  types  ou  espèces  bota- 
niques, fleuris  ou  non. 

29°  concours.  —  Collection  de  Rosiers  à  fleurs  simples  ou 
semi-doubles,  en  fleurs. 

30''  concours.  —  Pour  12  spécimens  de  Rosiers  variés,  remar- 
quables par  leur  culture  et  leur  floraison. 

31*  concours.  —  Pour  6  spécimens  de  Rosiers  variés,  remar- 
quables par  leur  culture  et  leur  floraison. 

32*  concours.  —  Pour  3  spécimens  de  Rosiers  variés,  remar- 
quables par  leur  culture  et  leur  floraison. 

33**  concours.  —  Pour  un  Rosier  spécimen  remarquable  par 
sa  culture,  son  développement  et  sa  floraison. 


II.  -  ROSES  COUPÉES 


CONCOURS     ENTRE     AMATEURS 

Les  Roses  coupées  devront  sans  exception  être  présentées  dans 
des  tubes,  flacons  ou  carafes  remplis  d'eau. 

Les  fleurs  fanées  devront  être  enlevées  ou  renouvelées  chaque 
matin  par  les  soins  des  exposants.  Faute  par  eux  de  procéder  à 
ce  travail  en  temps  utile,  la  commission  se  réserve  le  droit  de 
le  faire  exécuter  par  ses  soins. 

34^  concours.  —  Collection  générale  de  Roses,  dans  tous  les 
genres. 

35*  concours.  —  Collection  de  100  variétés  de  Roses,  dans 
tous  les  genres. 

36*  concours.  —  Collection  de  50J  variétés  de  Roses,  dans 
tous  les  genres. 

37*  concours.  —  Collection  de  25  variétés  de  Roses,  dans 
tous  les  genres.  ''-■  :'       ''v^J'J 


^58  EXPOSITION    SPÉCIALE    DE    ROSES. 

38®  concours.  —  Collection  la  plus  remarquable  de  Roses 
nouvelles  des  trois  dernières  années. 

39®  concours.  — ^  Collection  de  50  variétés  de  Roses  thé, 
noisette,  hybrides  de  thé  et  de  noisette. 

40®  concours.  —  Collection  de  25  variétés  de  Roses  thé, 
noisette,  hybrides  de  thé  et  de  noisette. 

41®  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Roses  types  ou 
espèces  botaniques. 

42"  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Roses  simples 
ou  semi-doubles  dans  tous  les  genres. 

43®  concours.  —  Les  50  plus  belles  variétés  de  Roses,  re- 
marquables par  la  grosseur  des  fleurs,  leur  forme  et  leur  coloris 
(deux  fleurs  de  chacune). 

44®  concours.  —  Les  25  plus  belles  variétés  de  Roses  remar- 
quables par  la  grosseur  des  fleurs,  leur  forme  et  leur  coloris 
{deux  fleurs  de  chacune). 

45®  concours.  —  Les  12  plus  belles  variétés  de  Roses  remar- 
quables par  la  grosseur  des  fleurs,  leur  forme  et  leur  coloris 
(deux  fleurs  de  chacune). 

46^  concours.  —  Les  6  plus  belles  variétés  de  Roses  remar- 
quables par  la  grosseur  des  fleurs,  leur  forme  et  leur  coloris 
{deux  fleurs  de  chacune). 

CONCOURS     ENTRE     HORTICULTEURS 

47®  concours.  —  Collection  générale  de  Roses,  dans  tous  les 
genres. 

48®  concours.  —  Collection  de  200  variétés  de  Roses,  dans 
tous  les  genres. 

49^  concours.  —  Collection  de  100  variétés  de  Roses,  dans 
tous  les  genres. 

50®  concours.  —  Collection  de  50  variétés  de  Roses,  dans  tous 
les  genres. 

51®  concours.  —  Collection  de  25  variétés  de  Roses,  dans 
tous  les  genres. 

52*  concours.  —  Collection  de  200  variétés  de  Roses  thé, 
noisette,  hybrides  de  thé  et  de  noisette. 


RÈGLEMENT  ET  PROGRAMME.  3o9 

53**  concours.  —  Collection  de  100  variétés  de  Roses,  thé, 
noisette,  hybrides  de  thé  et  de  noisette. 

54"  concours.  —  Collection  de  50  variétés  de  Roses,  thé,  noi- 
sette, hybrides  de  thé  et  de  noisette. 

55*  concours.  —  Collection  de  25  variétés  de  Roses,  thé,  noi- 
selle,  hybrides  de  thé  et  de  noisette. 

56*=  concours.  —  Collection  la  plus  remarquable  de  Roses 
nouvelles  des  trois  dernières  années. 

57'  concours.  —  Collection  la  plus  remarquable  de  Roses 
Polyantha  variées. 

58*=  concours.  —  Collection  la  plus  remarquable  de  Roses  du 
Bengale. 

5*.)«  concours.  —  La  plus  jolie  collection  de  Roses  sarmen- 
teuses. 

QO"  concours.  —  Douze  Roses  d'une  même  variété,  remar- 
quables par  leur  ampleur,  forme  et  coloris. 

61*^  concours.  —  Les  50  plus  belles  variétés  de  Roses,  remar- 
quables par  la  grosseur  des  fleurs,  leur  forme  et  leur  coloris 
(deux  fleurs  de  chacune). 

62"  concours.  —  Les  25  plus  belles  variétés  de  Roses,  remar- 
quables par  la  grosseur  des  fleurs,  leur  forme  et  leur  coloris 
(deux  fleurs  de  chacune). 

63*  concours.  —  Les  12  plus  belles  variétés  de  Roses,  remar- 
quables par  la  grosseur  des  fleurs,  leur  forme  et  leur  coloris. 

64*  concours.  —  Les  6  plus  belles  variétés  de  Roses,  remar- 
quables par  la  grosseur  des  fleurs,  leur  forme  et  leur  coloris. 


III.  -  ROSES  DE  SEMIS 

65'  concours.  —  Roses  de  semis  obtenues  par  l'exposant  et 
non  encore  livrées  au  commerce.  En  fleurs  coupées  ou  en  pots. 
Dans  le  premier  cas,  on  est  prié  d'apporter  de  très  longues  tiges. 


360  EXPOSITION    SPÉCIALE    DE    ROSES. 


IV.  —  CONCOURS    DIVERS 

66*"  concours.  —  Garnitures  de  tables,  bouquets,  cou- 
ronnes, etc.,  en  Roses. 

67°  concours.  —  La  plus  belle  gerbe  de  1  2  à  24  Roses  va- 
riées, à   longues  tiges,   variétés  spéciales   pour  les  fleuristes. 

68''  concours.  —  Tableaux,  aquarelles,  dessins  artis- 
tiques, etc.,  en  Roses. 

69'  concours.  —  Herbiers.  —  Collections  botaniques.  — 
Insectes  nuisibles  aux  Rosiers.  —  Publications  et  dessins  des- 
criptifs de  la  Rose.  —  Ouvrages  se  rapportant  aux  Rosiers. 

Les  publications  et  ouvrages  spéciaux  seront  admis  à  l'exposi- 
tion, mais  non  soumis  à  Texamen  du  jury.  Sur  la  demande  des 
auteurs,  les  ouvrages  inédits  pourront  ensuite  être  renvoyés  à 
des  rapporteurs  ou  à  des  commissions  désignées  par  la  Société. 


CHRONIQUE.  36J 

CHRONIQUE 


Disposition  autorisant  l'importation  des  plantes 
vivantes  en  Russie.  —  Le  minisire  de  rAgriculture  vient 
d'être  informé  qu'une  disposition  législative  insérée  dans  le 
n°  27  (8/20  mars  1896)  du  Bulletin  des  lois  de  l'empire  russe 
a  autorisé  l'importation  des  plantes  vivantes  en  Russie. 

Celte  décision,  résultant  du  congrès  de  Saint-Pétersbourg,  va 
ouvrir  un  important  débouché  aux  produits  des  horticulteurs  et 
des  pépiniéristes  français. 

Enseignement  spécial  pour  les  voyageurs  natura- 
listes. —  Comme  les  années  précédentes,  des  levons  pour  les 
voyageurs  auront  lieu  en  1896,  au  Muséum  d'histoire  naturelle. 
Elles  commenceront  le  mardi  21  avril  à  10  heures  du  matin, 
dans  l'amphithéâtre  de  la  galerie  de  zoologie,  et  continueront 
les  jeudis,  samedis  et  mardis  suivants,  à  la  même  heure.  Nous 
relevons  parmi  les  leçons  annoncées  : 

16  mai.  —  M.  E.  Bureau  :  Botanique  [Phanérogames). 

23  mai.  —  M.  Gréhant  :  Hygiène. 

2  juin.  —  M.  Max.  Cornu  ;  Fiantes  vivantes. 

4  juin.  —  M.  le  colonel  Laussedat  :  Utilisation  de  la  photo- 
graphie dans  la  construction  des  cartes  et  plans. 

6  et  9  juin.  —  M.  Davanne  :  Photographie  en  voyage. 

Dans  des  conférences  pratiques  faites  dans  les  laboratoires  ou 
«ur  le  terrain,  les  auditeurs  seront  initiés  à  la  récolte  ou  à  la 
préparation  des  collections,  aux  relevés  et  aux  opérations  pho- 
tographiques. 

Les  Fraises  de  provenance  française  sur  le  marché  de 
Manchester.  —  L'année  1895  a  été  mauvaise  pour  la  vente,  à 
Manchester,  des  Fraises  de  provenances  françaises. 

Cette  mévente  paraît  devoir  être  attribuée  à  deux  causes  : 

L'une  accidentelle,  a  été  la  douceur  exceptionnelle  de  la  tem- 
pérature des  mois  de  mai,  qui  a  eu  pour  conséquence  de  hâter 
l'apparition,  sur  les  marchés,  des  Fraises  de  culture  anglaise. 

L'autre,  aujourd'hui  permanente  et  avec  laquelle  nos  produc- 

24 


362  CHRONIQUE. 

teurs  devront  compter  de  plus  en  plus,  réside  dans  la  grande 
extension  qu'a  prise  cette  culture  en  Angleterre,  surtout  dans 
le  comté  de  Kent,  qui,  vers  le  15  juin,  normalement,  produit 
pour  le  marché  une  Fraise  Ananas,  grosse,  ferme,  juteuse  et 
d'un  beau  rouge,  mais  inférieure,  comme  parfum,  à  ses  simi- 
laires de  Bretagne,  bien  que  celles-ci  ne  soient  considérées 
que  comtne  un  pis-aller  dès  l'apparition  des  Fraises  anglaises,, 
plus  agréables  à  l'œil  et  mieux  présentées  comme  emballage. 

Dans  ces  conditions,  nos  producteurs  agiront  sagement  en 
s'attachant  à  produire  pour  le  marché  de  Manchester,  une 
Fraise  hâtive  qui,  dès  le  milieu  de  juin,  devra  chercher  un 
autre  débouché.  Sans  pouvoir  préciser  d'une  manière  exacte  et 
en  chiffres,  l'étendue  de  terrain  consacré  à  la  culture  de  la 
Fraise,  cette  étendue  paraît,  depuis  trois  ou  quatre  ans,  avoir 
augmenté  d'environ  trois  cents  hectares  dans  toute  l'Angleterre. 
La  culture  maraîchère  est  également  en  progrès  très  sensible 
en  dépit  des  arrivages  de  légumes  frais  venant  d'Espagne. 

Je  termine  en  recommandant  à  nos  expéditeurs,  pour  la 
campagne  de  1896,  de  surveiller  le  marché  et  de  soigner  les 
emballages  qui  parfois  laissent  à  désirer. 

(Communiqué  par  M.  H.  de  Surrel,  vice-consul  de  France.) 
[Moniteur  de  V Horticulture,  10  avril  1896.) 

Curieux  phénomène  présenté  par  les  fleurs  de  l'Ono- 
thera  (Œnothera)  suaveolens.  —  Dans  une  communication 
qu'il  a  faite  à  la  Société  Botanique  de  France,  M.-E.  Roze  a 
signalé  une  particularité  très  curieuse  que  présentent  les  fleurs 
de  VOnothera  suaveolens. 

«  J'avais  cultivé,  cette  année,  dit-il,  quelques  pieds  de  VOno- 
thera suaveolens  Hesï^  dont  les  grandes  fleurs  jaunes,  odorantes» 
ne  s'ouvrent  qu'à  la  fin  du  jour  et  ne  restent  ouvertes  que  pen- 
dant la  nuit  et  une  partie  de  la  journée  suivante  pour  se  flétrir 
assez  promptement.  Après  une  belle  et  chaude  journée  de  juillet, 
je  m'étais,  vers  huit  heures  du  soir,  à  un  moment  où  la  fraîcheur 
du  crépuscule  commençait  à  se  faire  sentir,  arrêté  à  considérer 
les  fleurs  nouvellement  épanouies  d'un  pied  de  cet  Onothera^ 
pour  en  respirer  l'odeur  suave  :  je  ne  fus  pas  peu  surpris  de  voir^ 


ciiHONiQUi:.  303 

comme  par  une  sovle  de  déleiUe,  s'ouvrir  brusquement  un  des 
boulons  de  ces  fleurs.  Je  remarquai  alors,  sur  d'autres  raineaux 
de  la  plante,  que  les  boutons  les  plus  développés  présentaient 
un  certain  écartement  entre  leurs  segments  calicinaux,  surtout  à 
leur  base,  et  qu'un  faible  obstacle  empêchait  seul  l'épanouisse- 
ment de  la  fleur  :  cet  obstacle  résultait  de  l'adhérence  entre 
eux  des  muerons  des  quatre  segments  du  calice.  Je  restai  quel- 
que temps  en  observation  et  j'arrivai  bientôt  à  constater  qu'à 
un  certain  moment,  paraissant  céder  à  la  pression  interne  de  la 
corolle,  les  muerons  se  détachaient  subitement,  les  pétales  se 
déroulaient  de  même,  et  les  segments  calicinaux  se  rabattaient 
rapidement  sur  le  tube  du  calice.  J'assistai  à  d'autres  épanouis- 
sements de  Heurs  qui  me  permirent  de  faire  les  mêmes  consta- 
tations... Je  réussis  parfois  même  à  provoquer  l'épanouissement 
de  la  fleur,  en  coupant  avec  l'ongle  les  muerons  encore  soudés 
entre  eux.  Si  cette  opération  n'était  pas  suivie  d'un  succès  immé- 
diat, elle  n'en  hâtait  pas  moins  l'épanouissement  floral.  Du 
reste,  je  dois  dire  que  la  rapidité  du  phénomène  m'a  paru 
dépendre  de  deux  conditions  principales  :  une  grande  chaleur 
pendant  le  jour,  une  très  sensible  fraîcheur  dans  la  soirée...  » 

Cette  observation  intéressant*;  fera  certainement  cultiver 
davantage  VOnothera  suaveolens  déjà  répandu  dans  nos  jardins 
pour  ses  nombreuses  fleurs  Jaunes  très  agréablement  odorantes. 

Ce  serait  un  spectacle  fort  amusant  de  voir  après  le  dîner, 
pendant  l'été,  les  fleurs  s'ouvrir  brusquement;  et,  comme  les 
rameaux  coupés  et  mis  dans  l'eau  continuent  à  fleurir,  un  bou- 
quet sur  une  table  donnerait  lieu  à  un  véritable  divertissement. 

Asperges  d'Australie  en  Ang^leterre.  —  S'il  faut  en  croire 
quelques  journaux  anglais,  une  révolution  concernant  la  pro- 
duction de  l'Asperge  pour  la  consommation  de  Londres,  pou- 
vant sérieusement  affecter  les  cultures  françaises  est  en  cours  de 
préparation.  11  ne  s'agit  rien  n:oins  que  de  l'introduction  en 
grandes  quantités  de  l'Asperge  provenant  des  cultures  austra- 
liennes. Il  y  a  quelque  temps  un  essai  avait  déjà  eu  lieu,  et  une 
cargaison  d'Asperges  provenant  de  Victoria  fut  reçue  à  Londres; 
mais  comme  celles-ci  avaient   voyage  sous  l'influence   dt?  plu- 


364  CHRONIQUE. 

sieurs  degrés  de  gelée,  leur  décomposilion  commença  aussitôt 
qu'elles  furent  soumises  à  l'action  delà  chaleur.  Depuis  lors,  le 
gouvernement  de  Victoria,  pour  créer  un  débouché  à  ses  produits, 
a  fait  à  Melbourne  des  expériences  sérieuses,  qui,  sans  être  positi- 
vement concluantes,  ont  donné  des  résultats  excellents,  vu  que  les 
Asperges  renfermées  dans  un  endroit  froid,  hors  d'atteinte  de  la 
gelée,  se  sont  conservées  en  excellentes  conditions  pendant  sept 
semaines.  Il  y  a  tout  lieu  de  croire  que  la  solution  du  problème 
est  proche,  ce  qui  sera  bientôt  démontré  définitivement,  car 
quelques  cargaisons  d'essai  de  ces  Asperges  sont  en  ce  moment 
en  route  pour  Londres,  et,  si  le  résultat  est  favorable,  ce  sera 
pour  les  colons  australiens  une  source  importante  de  revenus, 
car  l'Asperge  est,  dit-on,  très  abondante  à  Victoria,  à  l'époque 
où  elle  est  rare  et  très  chère  à  Londres,  et  au  moment  où,  jus- 
qu'à ce  jour,  il  y  a  eu  un  écoulement  assuré  pour  l'Asperge 
française.  (G.  Schneider). 

Le  R.  P.  Delavay.  — Nous  avons  annoncé,  dans  le  cahier  de 
mars,  la  mort  du  R.  P.  Delavay,  missionnaire  apostolique  en 
Chine,  bien  connu  par  ses  recherches  botaniques  dans  le  Yunnan, 
dont  il  explora  pendant  treize  années  les  parties  les  plus  inac- 
cessibles. 

M.  Franchet  (1)  consacre  à  ce  remarquable  collecteur  qui  fut 
aussi  un  véritable  savant,  un  article  qui  fait  connaître  l'impor- 
tance de  son  œuvre.  Désigné  pour  la  mission  du  Yunnan  occi- 
dental, il  ne  pouvait  souhaiter  un  plus  beau  champ  d'explora- 
tion ;  il  allait  rencontrer  là  les  plus  hautes  montagnes  de  la 
Chine,  les  cUmats  les  plus  variés,  des  forêts  nombreuses  et  enfin 
un  pays  presque  vierge  de  culture.  Que  pouvait  souhaiter  de 
plus  un  botaniste? 

On  peut  aisément  concevoir  ce  que  devait  faire  dans  un  tel 
pays  un  homme  préparé  comme  l'était  le  R.  P.  Delavay.  Quel- 
ques chiffres  en  donnent  une  idée. 

De  1885  à  1896,  le  Muséum  a  reçu  du  R.  P.  Delavay  7,300  nu- 
méros de  plantes,  représentant  près  de  3,500  espèces  et  plus  de 

(1)  Journal  de  botanique,  d6  avril  1896. 


CUROxMQUE.  36') 

100,000  parts  d'herbier;  on  doit  évaluer  à  2,500  le  nombre  des 
espèces  nouvelles  pour  la  flore  de  la  Chine,  découvertes  par  lui. 

Aucune  exploration  n'a  donné  un  semblable  résultat,  surtout 
si  l'on  considère  que  le  champ  d'exploration  visité  par  le 
R.  P.  Delavay  égalait  à  peine  en  étendue  la  moitié  d'un  de  nos 
départements. 

D'une  part,  l'état  des  échantillons,  toujours  admirablement 
choisis  pour  l'étude,  c'est-à-dire  récoltés  en  fleurs,  en  fruits  et 
souvent  avec  racines  ;  les  soins  apportés  à  la  rédaction  des  éti- 
quettes, portant  toutes  un  numéro  et  mentionnant  toujours  la 
provenance  exacte,  l'indication  dn  terrain,  l'allitudo,  la  couleur 
de  la  fleur,  etc.,  etc.,  font  des  collections  du  R.  P.  Delavay  le 
plus  parfait  modèle  qu'on  puisse  citer  d'une  collection  d'herbier. 

Primula  acaulis  à  fleurs  bleues.  —  Les  Primula  acaulis  à 
fleurs  bleues  de  la  maison  J.  Veitch  et  fils,  ont  fait  sensation  à 
Londres  durant  les  mois  de  mars  et  avril  ;  il  est  bien  rare 
aujourd'hui  de  voir  une  nouveauté  acceptée  avec  un  tel  enthou- 
siasme par  le  public.  Il  est  vrai  que  le  bleu  est  une  couleur 
que  l'on  recherche  et  que  l'on  voudrait  voir  dans  toutes  les 
fleurs  y  compris  la  Rose  et  le  Dahlia.  La  variété  des  teintes  sera 
pour  beaucoup  dans  la  popularité  dont  jouiront  ces  charmantes 
plantes,  car  il  existe  toute  une  série  de  tons  distincts,  allant  du 
bleu  pâle  de  la  Lavande  au  bleu  foncé  de  la  Gentiane.  Quelques 
fleurs  ont  été  exposées  à  la  séance  de  la  Société  nationale  d'Hor- 
ticulture de  France  du  26  mars,  et  leurs  coloris  remarquables 
y  avaient  également  excité  l'intérêt  des  membres  présents.  Quatre 
plantes  en  fleurs  avaient  été  envoyées  de  Londres  pour  être  pré- 
sentées à  la  séance  du  9  avril;  il  est  regrettable  que  ces  spéci- 
mens étant  arrivés  trop  tard,  la  présentation  n'ait  pu  en  être 
faite.  Ces  plantes  sont  absolument  rustiques,  d'un  port  élégant, 
très  florifères  et  d'une  culture  facile;  elles  ne  sont  en  aucun 
point  plus  délicates  que  les  Primevères  des  bois  dont  elles  sont 
issues.  (G.  Schneider). 

Nouvelles  de  Belgique.  —  La  Société  royale  d'Horticul- 
ture d'Anvers,  à  l'occasion  de  sa  dernière  Exposition  printa- 


366  CHRONIQUE 

nière,  a  inauguré  un  système  dont  voici  les  grandes  lignes  : 
1°  création  d'une  série  de  sections  dans  lesquelles  chaque  expo- 
sant compose  son  apport  au  mieux  de  ses  intérêts  ou  au  gré  de 
sa  fantîiisie;  2°  institution  de  quelques  rares  concours  spéciaux 
pour  des  plantes  dont  la  culture  est  quelque  peu  négligée  au- 
jourd'hui ou  qui  mérite  d'être  encouragée  d'une  manière  toute 
spéciale;  3°  création  de  certificats  de  mérite  pour  la  culture  ou 
la  floraison. 

Ce  système  a  produit  les  meilleurs  résultats  en  ce  qui  con- 
cerne les  sections  I  et  III  et  a  permis  d'organiser  une  exposition 
plus  riche  et  plus  artistique  que  les  années  précédentes.  Les 
concours  institués  pour  25  Cinéraires,  25  Calcéolaires  et  15  Can- 
nas, malgré  les  récompenses  élevées  qui  avaient  été  allouées, 
n'ont  pas  réuni  de  concurrents. 

Un  horticulteur  bruxellois,  M.  De  Langhe-Vervaene,  a  obtenu 
une  nouvelle  race  de  Cyclome^i persicumpapilioi(Bn\sse\shesi^->. 
Ces  superbes  gains,  à  première  vue,  font  songer  aux  Primula 
sinensis  :  les  pétales,  entièrement  frisés,  sont  élargis  et  étalés 
au  lieu  d'être  réfléchis  comme  dans  la  forme  ordinaire;  les  fleurs 
paiaissent  ainsi  beaucoup  plus  grandes.  Il  y  en  a  de  toutes  les  cou- 
leurs qu'on  trouve  habituellement  chez  les  Cyclamens  de  Perse; 
en  outre,  quelques  variétés  ont  des  fleurs  bordées  de  jaune  ou 
de  blanc.  Ces  «  Brussels  best  »  semblent  destinés  à  une  vogue 
certaine;  ces  jolies  fleurs  seront  recherchées  par  les  fleuristes. 

A  l'Exposition  printanière  de  la  Société  royale  d'horticulture 
d'Anvers,  M.  Jules  Hye  a  exposé  un  groupe  de  dix-huit  Odonto- 
glossum  appartenant  aux  variétés  les  plus  distinguées  et  les  plus 
rares  et  représentant  une  valeur  considérable.  Signalons,  à  titre 
exceptionnel,  les  0.  Capart'umum,  Cavallianum^  Mulus  Hoefon- 
deanum,  Peetersi^  Mas  sang  e  an  wn,  Albertianum.  Le  même  orchi- 
dophile  présentait  une  splendide  variété  du  fameux  Milloniop- 
sis  Bleui,  iwec,  huit  énormes  fleurs.  Cet  envoi  d'un  choix  rigoureux 
a  obtenu  une  récompense  exceptionnelle  :  une  œuvre  d'art  de 
200  francs.  La  qualité  a  été  jugée  plus  digne  d'encouragement 
que  le  nombre,  et  c'est  justice. 


CHRONIQUE  367 

Depuis  quelque  temps,  certains  exposants  donnent  des  soins 
particuliers  au  côté  artistique  de  leurs  apports.  C'est  ainsi  qu'un 
anversois,  M.  Florent  Pauwels,  a  composé  un  groupe  de  plus  de 
cent  superbes  plantes  ornementales  les  plus  variées,  disposé  en 
fer-à-chevai  et  dont  les  deux  branches  encadraient  une  merveil- 
leuse collection  de  soixante-quinze  Orchidées.  Celles-ci  se  déla- 
■chaient  sur  un  fond  de  mousse  bien  verte  et  étaient  entremêlées 
à  de  petits  exemplaires  de  Crotons,  d'Adiantum,  de  Pteris  et  d'As- 
paragus. Çà  et  là,  dans  le  groupe,  étaient  accrochés  des  paniers 
d'Orchidées  ou  de  Népenthes.  L'avalanche  des  riantes  fleurs  se 
reflétait  dans  des  glaces.  Les  visiteurs  ont  été  unanimes  à 
louer  ce  remarquable  arrangement.  Ces  essais  méritent  d'êlre 
«ignalés  et  encouragés.  Cn.  de  Bosschere. 


368  PROCÈS-VERBAUX. 

PROCÈS- VERBAUX 


SÉANCE     DU     9     AVRIL     1896. 

Présidence  de  HI.  Ferdînand  Jaiiiiu,  vice-président. 

La  séance  est  ouverte  à  3  heures. 

Le  nombre  des  membres  qui  ont  signé  les  registres  de  pré- 
sence est  de  175  :  18  honoraires  et  157  titulaires. 

Il  est  donné  lecture  du  procès-verbal  de  la  dernière  séance, 
qui  est  adopté  : 

M.  Chargueraud  demande  la  parole  à  propos  de  la  communi- 
cation de  i\I.  Mangio,  relatée  dans  le  procès-verbal. 

Dans  sa  communication,  dit-il,  M.  Mangin  déclare  que,  frappé 
du  dépérissement  des  arbres  dans  Paris,  il  a  entrepris  des 
recherches  pour  connaître  la  cause  de  ce  dépérissement  et  qu'il 
a  pu  constater  sur  certains  points,  notamment  sur  le  boulevard 
du  Palais  pour  les  Ormes  et  boulevard  Arago  pour  les  Allantes, 
que  les  arbres  dépérissants  se  trouvent  dans  un  sol  dont  l'aéra- 
tion est  insuffisante,  chose  dont  il  a  pu  se  rendre  compte,  grâce 
à  un  appareil  spécial  imaginé  par  lui. 

Il  nous  a  indiqué,  comme  pouvant  être  de  nature  à  améliorer 
les  conditions  défavorables  actuelles,  un  mode  de  plantation  pra- 
tiqué dans  une  ville  étrangère  et  qui  consiste  à  disposer  dans  le 
trou  creusé  pour  recevoir  l'arbre,  quatre  poutres  ou  troncs 
d'arbres  disposés  en  croix,  lesquels  facilitent  l'écoulement  de 
l'eau  et  par  suite  l'aération  du  sol. 

Eh  bien,  Messieurs,  il  y  a  plus  de  trente  ans,  alors  que 
M.  Decaisne  était  professeur  de  culture  au  Muséum,  que  la 
direction  des  travaux  de  Paris  et  particulièrement  le  service  des 
promenades  et  plantations,  qui  se  préoccupe  toujours  si  active- 
ment de  l'entretien  des  arbres  dans  Paris,  demandait  déjà  à 


N.  B.  —  La  commission  de  rédaction  déclare  laisser  aux  auteurs 
des  ai  ticles  admis  par  elle  à  l'inserlion  dans  le  Journal  la  responsa- 
bilité des  opinions  qu'ils  y  expriment. 


SÉANCE   DU  9  AVRIL    1896.  369 

M.  Decaisne  de  lui  signaler  la  cause  du  dépérissement  de  quel- 
ques arbres.  Il  y  avait  donc  à  cette  époque  des  arbres  dépé- 
rissants. 

M.  Decaisne  fît  connaître  à  l'Administration  quelques-unes  des 
causes  nuisibles  à  la  végétation,  et  le  défaut  d'aération  était  de 
ce  nombre. 

Il  est^  en  effet,  dit  M.  Chargueraud,  très  facile  de  se  rendre 
compte  de  l'état  défavorable  d'un  milieu  tel  que  celui  que  pré- 
sentent certains  boulevards  de  Paris,  et  pour  cela,  l'emploi  d'un 
appareil  spécial  n'est  pas  nécessaire. 

Les  plantations  sont  faites  sur  des  trottoirs  qui  ont  des  revête- 
ments imperméables:  dallages,  bitume,  asphalle,  etc.,  qui 
empêchent  la  pénétration  facile  de  l'eau  et  de  l'air. 

Même  sur  les  emplacements  où  les  trottoirs  ne  sont  pas  recou- 
verts, le  durcissement  du  sol  qui  résulte  du  passage  de  nombreux 
piétons  rend  la  surface  du  sol  également  imperméable. 

Aussi,  dès  cette  époque,  la  ville  de  Paris  s'est-elle  préoccupée 
de  remédier  à  cet  inconvénient  par  des  installations  de  drainages 
qui,  en  facilitant  Tarrosage,  permettent  l'aération  du  sol.  C'est 
dans  le  même  but  que  des  grilles  en  fonte  ont  été  disposées  au 
pied  des  arbres,  et  certaines  de  ces  grilles  mesurent  jusqu'à 
deux  mètres  de  diamètre. 

Il  est  donc  bien  évident  que  l'insuffisance  de  l'aération  du  sol 
est  un  fait  constaté  depuis  longtemps. 

Les  causes  du  dépérissement  des  arbres  dans  Paris  sont 
nombreuses,  et  elles  sont  bien  connues  de  l'administration  qui 
malheureusement  ne  peut  pas  toujours  y  remédier. 

Ces  causes  tiennent  d'une  part  au  sol  ;  de  l'autre,  au  milieu 
extérieur.  Dans  Paris,  d'une  manière  générale,  l'étendue  de  sol 
dont  disposent  les  plantations  est  insuffisante  pour  assurer  une 
bonne  végétation  pendant  de  longues  années.  C'est  là,  on  peut 
le  dire,  la  cause  principale  du  dépérissement  des  arbres.  On  peut 
ajouter  que  les  fouilles  ou  tranchées  nécessiiées  par  les  travaux 
de  voirie  ont  une  action  très  nuisible  lorsque  ces  fouilles  ou 
tranchées  sont  pratiquées  dans  le  voisinage  immédiat  des  arbres 
Une  cause  également  très  importante  est  enfin  le  défaut  d'aéra- 
tion . 


370  PROCÈS-VERBAUX. 

Le  milieu  extérieur  est  aussi  très  défavorable,  Tair  étant 
chargé  d'éléments  nuisibles  :  fumée,  poussière,  etc.  Mais,  le 
défaut  de  lumière  est  extrêmement  préjudiciable  et  c'est  lui  qui, 
sur  un  grand  nombre  de  voies,  détermine  l'étiolement  d'arbres, 
plongés  constamment  dans  l'ombre  projetée  par  de  hautes  cons- 
tructions. 

Malgré  toutes  ces  causes  de  dépérissement,  les  plantations  de 
la  ville  de  Paris  sont  encore  les  plus  belles  du  monde.  C'est  un 
fait  admis,  reconnu  par  tous. 

Après  un  vote  de  l'assemblée,  M.  le  président  proclame 
i'admission  de  3  nouveaux  membres. 

Il  annonce  que  le  conseil  d'administration  a  admis  à  l'hono- 
rariat  M.  François,  de  Blidah,  qui  remplissait  les  conditions 
exigées  et  que,  sur  la  proposition  du  comité  de  floriculture,  il  a 
décerné  la  médaille  du  conseil  d'administration  à  M.  Duval, 
horticulteur,  rue  de  l'Ermitage  à  Versailles,  pour  ses  nombreuses 
obtentions  de  plantes  ornementales  d'un  grand  mérite. 

Le  conseil  d'administration  a  en  outre  décidé,  sur  la  proposi- 
tion du  comité  de  floriculture,  qu'un  concours  de  Bégonias  aura 
lieu  en  même  temps  que  les  concours  de  Dahlias  et  de  Glaïeuls. 

M.  le  secrétaire  général  procède  au  dépouillement  de  la  cor- 
respondance qui  comprend  : 

A.  —  CORBESPONDANCK    IMPRIMÉE. 

1**  Circulaire  de  la  direction  de  l'exposition  nationale  et  colo- 
niale de  Rouen  annonçant  que,  pendant  la  durée  de  cette  Expo- 
sition (16  mai  —  15  octobre  1896),  il  sera  organisé  sept  concours 
temporaires  des  produits  de  l'Horticulture,  auxquels  pourront 
prendre  part  tous  les  amateurs,  horticulteurs,  jardiniers,  insti- 
tuteurs résidant  en  France  ou  dans  les  colonies. 

Le  premier  de  ces  concours  aura  lieu  du  16  au  21  mai. 

Les  exposants  n'auront  aucun  loyer  à  payer  pour  la  place 
qu'occuperont  dans  ces  concours  leurs  fleurs,  légumes  et 
fruits. 

S**  Règlement  et  programme  de  l'exposition  d'Horticulture 
qui  se  tiendra  à  Soissons,  du  24  au  28  juin  1896. 


SÉANCE    DU    i)    AVRIL    1896.  371 

3"  Règleinenl  et  programme  de  l'exposition  d'Horticulture 
qui  se  tiendra  à  Vitry-sur-Seine,  du  19  au  27  septembre  1896. 

4°  Résultat  des  concours  de  la  164*^  exposition  horticole  tenue 
à  Anvers  (Belgique),  du  29  au  31  mars  1896. 

5°  Liste  des  certificats  décernés  par  la  Société  néerlan- 
daise d'Horticulture  et  de  Botanique,  dans  sa  réunion  du 
14  mars  1896. 

6°  Règlement  et  programme  de  l'exposition  d'Horticulture  qui 
se  tiendra  au  Havre  du  16  au  19  mai  1896. 

B.  —  Ouvrages  destinés  a  la  bibliothèque. 

1°  Feuille  d'informations  du  Ministère  de  V Agriculture,  n"^  15 
et  16. 

2°  Compte  rendu  du  congrès  contre  le  Black-Hot,  tenu  à  Bor- 
deaux le  7  décembre  1895,  broch.  in-8°,  91  p. 

3°  Compte  rendu  de  V exposition  de  Versailles,  21-25  sep- 
tembre 1895,  par  M.  Félix  Sahut,  broch.  in-8°,  16  p. 

4°  Les  cultures  de  Ferrières-en-Brie ,  par  M.  Félix  Sahut, 
broch.  in-8^  13  p. 

5"  Le  greffage  des  Eucalyptus.  —  Liste  des  variétés  de  fruits 
les  plus  avantageuses  à  cultiver  dans  la  région  de  Montpellier.  — 
Le  greffage  des  Chrysanthèmes.  —  Notices  nécrologiques^  par 
M.  Félix  Sahut, 

6°  Excursion  à  Saint-Emilion,  par  M,  Eugène  Delaire,  broch. 
in-8«,  16  p. 

7''  Le^  Orchidées  en  Afrique,  par  M.  L.  Guillochon;  broch., 
14  p. 

8"  Les  Orchidées;  travaux  mensuels,  par  M.  L.  Guillochon; 
vol.,  de  88  p. 

M.  Bleu  a  été  chargé  de  faire  l'examen  de  ce  livre. 

9"  Le  Jardin  de  V Herboriste,  par  M.  H.  Gorrevon;  1  vol.  de 
258  p.,  avec  112  fig.  noires. 

M.  Hariot  a  été  désigné  comme  rapporteur. 

G.  —  Notes  déposées  sur  le  bureau. 

1"  Travaux  à  exécuter  dans  les  pépinières,  par  M.  Binant  ; 
M.  Ausseur-Sertier  a  été  désigné  pour  examiner  cette  note. 


372  PROCÈS-VERBAUX. 

2°  Moyen  de  détruire  ou  d'éloigner  les  escargots  des  haies  et 
bocages,  par  M.  G.-D.  Huet. 

3°  Moyen  d'empêcher  les  plantations  d'Oignons  d' être  arrachées 
par  les  lombrics  par  M.  G.-D.  Huet. 

M.  le  secrétaire  général  annonce  que  le  conseil  d'administra- 
tion a  adopté  le  programme  de  l'exposition  de  Roses  qui  aura 
lieu  dans  l'hôtel  de  la  Société,  les  10,  il  et  12  juillet  1896.  En 
raison  de  l'encombrement  des  locaux  qui  résultera  des  prépara- 
tifs de  cette  exposition,  la  séance  qui  devrait  avoir  lieu  le  9  du 
même  mois  se  tiendra  le  jeudi  2  juillet. 

D.  —  Objets  présentés  pour  être  jugés  par  les  comités. 

Au  comité  de  culture  potagère  : 

Par  M.  Testard,  de  Senlis  (Oise),  2  pots  de  Fraisiers;  va- 
riété /)'  Morère.  Ces  plantes  sont  très  belles  et  bien  garnies  de 
fruits;  elles  ont  été  obtenues  de  filets  repiqués  en  pots,  fin 
juillet  1895  et  mis  en  végétation  au  25  décembre,  dans  une 
serre  ayant  une  température  de  15  à  20  degrés.  Une  prime  de 
2°  classe  est  proposée  pour  cette  présentation. 

Au  comité  d'arboriculture  fruitière  : 

Par  M.  Testard,  de  Senlis  (Oise),  1  Cerisier  en  pot,  variété 
anglaise,  portant  88  cerises  à  maturité.  Le  comité,  estimant  que 
cet  arbre  a  été  soumis  à  une  excellente  culture  et  jugeant  les 
fruits  comme  étant  d'une  belle  grosseur,  vote  un  rappel  de  la 
prime  de  l"*®  classe  qui  a  été  décernée  au  même  présentateur, 
pour  le  même  objet,  dans  la  séance  précédente. 

Au  comité  de  floriculture  : 

1"  Par  MM.  Vilmorin,  Andrieux  et  G'°,  4,  quai  de  la  Mégisserie, 
Paris.  Un  lot  de  plantes  alpestres  k  floraison  vernale  compre- 
nant :  Chrysosplenium  aller  ni  folium  L.,  France;  Saxifraga  atro- 
purpu?'ea Koch,  Tyro\;P?'imula  marginata  Curt.,  Hautes-Alpes; 
P.  cortusoidesL.j  Sibérie,  Japon,  Caucase;  P.  farinosa  L.,  var. 
spectabilis;  P.  Palinuri  Petagn.,  Cap  Palinuri;  Lycopodium 
Selago   L.,  Alpes;    Thlaspi  vulcanorum    Lamotte,   Auvergne; 


SÉANCE  DU  9  AVRIL  1896.  373 

Genùana  verna  L.,  Alpes  ;  Androsace  lactiflora  Fisch.,  Sibérie; 
Corydallls  ochroleuca  Koch,  Italie;  Hutchinsia  alpîna  R.  Br., 
Alpes;  Myosotis  rupicola  Sm\lhf  Rég.  boréales  tempérées;  plus 
un  lot  de  Tulipa  Greigi  Rgl.,  du  Turkestan.  Une  prime  de 
S**  classe  est  demandée  pour  cet  intéressant  apport. 

2"  Par  les  mêmes  présentateurs  :  24  Cinéraires  hybrides 
doubles,  variées.  Dans  une  note  qui  accompagne  ces  plantes 
MM,  Vilmorin  et  C'*'  disent  que  cette  collection  de  Cinéraires 
doubles  a  été  obtenue  par  graines  et  non  par  division  de  touffes. 
Les  fleurs  sont  grandes  et  de  coloris  très  variés.  Le  comité  pro- 
pose l'attribution  d'une  prime  de  l""^  classe. 

3*  Par  les  mêmes  présentateurs  :  3  pieds  en  fleurs  ô'Incarvil'ea 
Delavayi  Franch.  Yunnan.  Cette  belle  plante  a  été  présentée 
pour  la  première  fois,  au  comité,  en  1892  (Prime  de  2°  classe); 

4°  Par  M.  Mousseau,  25,  rue  de  Conslanline,  Paris,  1  Clivia 
supcrba.  Le  comité  regrette  que  cette  plante  ne  soit  pas  accom- 
pagnée d'une  note  de  présentation.  Dans  ces  conditions,  il  ne 
peut  que  réserver  son  jugement  et  adresser  des  remerciements  à 
M.  Mousseau  (I). 

Au  comité  des  Orchidées  : 

\°  Par  M.  Verdier  (Eugène),  37,  rue  de  Clisson,  Paris,  1  Sele- 
nipedium  hybride,  nouveau,  qu'il  désigne  sous  le  nom  de  S.  Ver- 
c?ierï.  Cette  belle  plante  est  issue  du  croisement  du  5.  Wallisii  par 
le  C.  Rœzlii;  elle  rappelle,  assez  bien,  le  S.  grande  dont  on  la 
distingue  aisément  par  son  coloris  plus  pâle,  très  délicat.  Une 
prime  de  l^""  classe  est  demandée  pour  cette  présentation; 

2®  Par  M.  Thibault,  jardinier  chez  M.  Libreck,  53,  rue  du 
Ranelagh,  Paris  :  -1  Cattleya  citrina,  très  beau;  1  Angrœcum 
Lioneii;  1  Catasetum  Hookei^œ;  1  Ly caste  Skinneri  et  1  Micros- 
tylis  sp.,   remarquable  par  son  feuillage  brun   métallique.  On 

(i)  Les  présentateurs  sont  instamment  priés  de  joindre  aux  objets 
qu'ils  soumettent  au  jugement  des  comités,  une  note  indiquant  les 
particularités  qui  motivent  leur  présentation.  Cette  note  doit  être 
signée  très  lisiblement  et  doit,  en  outre,  indiquer  l'adresse  de  la 
personne  qui  fait  la  présentation  ou  au  nom  de  laquelle  la  présenta- 
tion est  faite. 


374  PROCÈS-VERBAUX. 

propose  d'altribuer  une  prime  de  1'^  classe  pour  l'ensemble  de 
cette  présentation  ; 

3°  Far  M.  Maxime  Jobert,  21,  Chemin  des  Princes  à  Ghâtenay 
(Seine)  :  1  Cyp7npedium,  présenté  comme  un  hybride  nouveau 
dont  les  parents  sont  inconnus.  Celte  plante  rappelle  quelque 
peu  le  C.  superciliare  ;  on  propose  de  décerner  une  prime 
de  3*^  classe  à  son  présentateur; 

4°  Par  M.  Auguste  Chantin,  83,  rue  de  l'Amiral  Mouchez, 
Paris  :  1  Cattleya  Mendeli  et  1  Selenipedium  grande  (prime 
de  2*"  classe); 

5°  Par  M.  Chéron  de  Liancourt  (Oise)  :  I  panier  à  Orchidées 
en  engrais  aggloméré  et  dont  toutes  les  parties  sont  démon- 
tables. (Renvoyé  pour  être  soumis  à  l'expérimenlalion.) 

Au  comité  d' arboriculture  d'ornement  et  forestière  : 

Par  M.  le  D""  Sauvaigo,  de  Nice,  des  fruits  de  Corypha  austra- 
lis,  récoltés  sur  un  superbe  exemplaire  cultivé  à  Nice. 

La  fructification  de  ce  beau  Palmier  est  encore  un  fait 
rare  dans  le  littoral  de  la  Provence.  Le  comité  adresse  de  vifs 
remerciements  à  M.  le  D""  Sauvaigo.  Ces  fruits  prendront  place 
dans  les  collections  de  la  Société. 

Les  propositions  des  comités,  relatives  aux  récompenses  à 
décerner  pour  les  présentations  sont  adoptées. 

MM.  Teslard,  Vilmorin,  Andrieux  et  C",  abandonnent  leurs 
primes  au  profit  de  la  Société. 

M.  Huard,  trésorier,  donne  lecture  de  son  rapport  sur  l'état 
des  finances  de  la  Société  (Comptes  de  l'exercice  1895). 

L'Assemblée,  consultée,  approuve  à  l'unanimité  les  comptes 
qui  lui  ont  été  exposés,  avec  la  plus  grande  clai  té,  par  l'hono- 
rable trésorier,  auquel  M.  le  Président  adresse  de  chaleureux 
remerciements  de  la  part  de  la  Société  toute  entière.  Des  remei- 
ciements  sont  également  adressés  à  M.  P.  Lebœuf,  trésorier 
adjoint  et  à  M.  Laffunt,  agent  général,  qui  contribuent  à  la 
bonne  tenue  des  comptes  de  la  Société. 


SÉANCE  DU  23  AVRIL  1896.  375 

M.  Je  secrétaire  général  dit  que  c'est  par  erreur  que  la  lec- 
ture du  budget  de  l'année  1896  a  été  portée  à  l'ordre  du  jour 
de  cette  séance,  le  budget  ayant  été  approuvé  en  décembre. 

Il  donne  lecture  du  rapport  de  la  commission  de  contrôle. 

M.  le  président,  et  ensuite  M.  le  secrétaire  général,  expliquent 
à  l'assemblée  que  certains  relèvements  d'évaluations  qui  ont  été 
l'objet  de  critiques  de  la  part  de  la  commission  de  contrôle,  ne 
sont  pas,  comme  a  pu  le  croire  la  commission,  de  simples  majo- 
rations; ils  sont  au  contraire,  le  résultat  d'une  nouvelle  estima- 
tion, rendue  nécessaire  par  l'augmentation  considérable  qui  s'est 
produite,  depuis  plusieurs  années,  dans  l'actif  de  la  Société,  au 
point  de  vue  de  son  matériel  et  surtout  de  sa  bibliothèque, 
aujourd'  hui  l'une  des  plus  importantes  qui  existent  parmi  les 
bibliothèques  horticoles. 

M.  Delessart,  rapporteur  de  la  commission  de  contrôle  pour 
l'année  1894,  prend  la  parole  et  dit  qu'il  s'associe  avec  énergie 
aux  explications  de  M.  le  secrétaire  général,  en  ce  qui  concerne 
les  chiffres  de  la  valeur  du  mobilier  et  de  la  bibliothèque,  tels 
qu'ils  sont  portés  au  bilan  de  la  Société.  Il  est  constant,  en  fait, 
ajoule-t-il,  que,  notamment,  la  bibliothèque  de  la  Société  aug- 
mente de  valeur,  chaque  année,  par  de  nombreux  dons  et  des 
acquisitions.  Les  chiffres  indiqués  sont  plutôt  inférieurs  à  la 
valeur  réelle  des  objets  qu'ils  représentent. 

L'un  de  MM.  les  secrétaires  annonce  de  nouvelles  présenta- 
tions et  la  séance  est  levée  à  4  heures. 


SÉANCE  DU  23  AVRIL  1896. 

PRÉSIDENCE  DE  M.  Albert  Truffant,  vice-président. 

La  séance  est  ouverte  à  2  h.  45,  en  présence  de  135  membres  : 
Il  honoraires  et  124  titulaires. 
M.  le  Président  prononce  l'allocution  suivante  : 

Messieurs, 

J'ai  la  triste  mission  de  vous  annoncer  la  grande  perle  que 
vient  de  faire  la  Société.  Notre  éminent  et  dévoué  président, 


376  PROCÈS- VERBAUX. 

M.  Léon  Say  est  mort,  il  a  été  enlevé  presque  subitement 
à  l'afTection  des  siens,  au  respect  et  à  l'amitié  de  tous  ceux  qui 
ont  pu  apprécier  ses  grandes  qualités. 

Ce  matin  même,  le  bureau  au  complet,  sauf  M.  Henri  de  Vil- 
morin en  ce  moment  en  Algérie  et  excusé  par  dépèche,  a  assisté 
à  ses  obsèques.  Une  place  avait  été  réservée  à  notre  association 
qui  était  représentée  par  plus  de  cent  de  ses  membres. 

La  volonté  formelle  du  défunt  nous  a  seule  empêché  de 
déposer  des  couronnes  sur  sa  tombe  et  d'y  exprimer  les  regrets 
que  sa  mort  nous  cause  à  tous. 

Je  n'essaierai  pas,  Messieurs,  de  retracer  en  ce  moment  la  vie 
de  l'illustre  défunt;  une  plume  autorisée  écrira  pour  notre 
Journal  la  biographie  de  cet  homme  de  bien,  de  ce  savant  qui  a 
rendu  tant  de  services. 

Il  me  suffira  de  rappeler,  combien  il  aimait,  au  milieu  de  ses 
multiples  occupations,  à  venir  s'intéresser  et  présider  les  travaux 
de  noire  Société  ;  la  façon  spirituelle,  si  française  et  si  élégante 
avec  laquelle  il  savait  faire  ressortir  et  apprécier  les  résultats  du 
travail  des  horticulteurs,  et  aussi  le  dévouement  dont  il  a  tou- 
jours fait  preuve  chaque  fois  que  nous  avons  fait  appel  à  son 
concours. 

L'urbanité  de  son  caractère,  sa  simplicité  étaient  proverbiales; 
nul  mieux  que  lui  ne  savait  recevoir  et  faire  les  honneurs  de  nos 
expositions  aux  personnages  officiels  et  aux  amateurs  d'Horti- 
culture. 

Sa  mémoire  honorée  restera  longtemps  parmi  nous. 

Je  vous  propose,  Messieurs,  de  remettre  à  la  prochaine 
réunion  toutes  les  questions  à  l'ordre  du  jour  et  de  lever  la 
séance  en  signe  de  deuil. 


Cette  proposition  est  adoptée  à  l'unanimité, 
La  séance  est  levée  à  3  heures. 


UNE  MALADIE  DU  BEGONIA  REX.  377 

NOiMINATIONS 


SÉANCE    DU    9    AVRIL    1896. 


MM. 


1.  Gaudon  (Jacques),  au  château  de  Courances  par  Milly  (Seine-et- 

Oise),  présenté  par  MM.  Fortin  (Casimir)  et  Savoye  père. 

2.  PoiLON  (Gustave),  16,  rue  Borglièse,  à  i\euilly-sur-Seine  (Seine), 

présenté  par  MM.  Lesueur  (V.)  et  Lesueur  (E.). 

3.  Vallerand  (Gaston),   horticulteur,  23,  rue  de  Boissy  à  Taverny 

(Seine-et~Oise),  présenté  par  MM.  Vallerand  (E.)  et  Cappe  ( E.). 


NOTES  ET  MÉMOIRES 


Une  maladie  du  Bégonia  Rex,  causée  par  un  Nématode  : 
LHetecodera  radicicola  (1), 

par  M.  Gh.  Julien. 

Maître  de  conférences  de  pathologie  végétale  à  l'École  de  Grignon  (2). 

Avant  de  donner  un  aperçu  sur  la  marche  générale  de  l'affec- 
tion, ainsi  que  sur  la  nature  du  parasite  qui  l'occasionne,  nous 
croyons  bon  de  rappeler  que  cette  maladie  a  déjà  été  signalée  à 
l'attention  des  horticulteurs-floriculteurs  dans  le  Jardin^  par 
M.  Louis  Cappe,  horticulteur  au  Vésinet  (Seine-et-Oise). 

En  1892,  M.  Louis  Cappe  (3)  écrivait,  que  le  Bégonia  Rex 
était  l'objet  de  l'attaque  d'un  insecte  très  petit,  de  forme 
allongée,  d'abord  blanc  chez  les  jeunes  sujets,  pour  devenir  d'un 
jaune  grisâtre  chez  les  insectes  adultes. 

Ce  prétendu  insecte  aurait  aussi  été  observé  par  M.  Massé,  un 
amateur  enthousiaste  de  Lagny. 

(1)  Déposé  le  26  mars  1896. 

(2)  Travail  effectué  au  laboratoire  de  botanique  de  M.  le  profes- 
seur Mussat. 

(3)  Le  Jardin.  Maladie  des  Bégonia  Rex,  année  1892,  p.  281. 

25 


378  NOTES   ET    MÉMOIRES. 

«  Cet  insecte,  disent-ils,  parcourt  le  limbe  des  feuilles  en 
suivant  les  nervures  qu'il  pique  dans  sa  course;  les  endroits 
attaqués  prennent  une  teinte  terne,  brunâtre,  quelquefois  lui- 
sante, tantôt,  ressemblant  à  la  rouille;  les  feuilles  complètement 
développées  deviennent  cassantes,  les  jeunes  feuilles  sont  arrê- 
tées dans  leur  développement,  se  recroquevillent,  les  tissus  des 
pétioles  se  désagrègent,  et  une  belle  plante  peut,  en  quelques 
jours,  perdre  toutes  ses  feuilles  qui  se  détachent  soit  au  milieu, 
soit  à  l'extrémité  du  pétiole.  Le  mal  ne  s'arrête  pas  au  feuillage, 
la  plante  entière  se  ressent  de  ce  brusque  arrêt  dans  la  végéta- 
lion,  et  les  racines  elles-mêmes  en  souffrent;  c'est  ainsi  qu'on 
peut  remarquer,  à  la  suite  de  la  chute  des  feuilles,  de  petites 
boursouflures  à  l'extrémité  et  même  sur  toutes  les  parties  des 
racines. 

«  C'est  en  vain  que  l'on  essaierait  de  remettre  en  bon  état  les 
plantes  arrivées  à  celte  extrémité.  » 

Comme  à  l'École  nationale  d'agriculture  de  Grignon  nous 
avons  eu  à  souffrir  de  ravages  survenus  dans  nos  cultures  de 
Bégonias,  il  m'a  paru  intéressant  d'examiner  de  près  quel- 
ques-unes des  nombreuses  tubérosités  qui  s'observaient  constam-- 
ment  sur  les  racines  des  pieds  dépérissants. 

A  un  premier  examen,  c'est-à-dire  en  décembre  1895,  je  pus 
constater  à  l'aide  d'un  grossissement  convenable  que  dans  l'in- 
térieur de  ces  sortes  de  nodosités,  et  de  place  en  place,  il  exis- 
tait de  toutes  petites  poches  globuleuses,  transparentes,  à  l'inté- 
rieur desquelles  je  pouvais  distinguer  des  corps  de  forme 
elliptique,  munis  d'une  membrane  limitante  avec  un  contenu; 
granuleux  au  centre.  Mais,  à  ce  moment,  c'est  là  tout  ce  que  je 
pouvais  dire  de  ces  corps  étrangers  qui  se  trouvaient  comme 
noyés  dans  le  tissu  radiculaire  hypertrophié. 

Depuis,  je  fis  plusieurs  observations,  mais  toujours  sans  en 
apprendre  rien  de  plus,  et  ce  n'est  que  tout  dernièrement,, 
le  10  mars  courant,  que  je  pus  me  prononcer  cette  fois  sur  la 
véritable  cause  de  la  maladie  du  Bégonia  Rex. 

Il  s'agit  là,  non  pas  du  parasitisme  d'an  insecte  comme  le 
disent  MM.  Cappe  et  Massé,  mais  bien  au  contraire  de  ces  néma- 
todes,  ou  petits  vers  miscroscopiques  que  tout  le  monde  désigne 


L.NE    -MALADIE    ]>L     BECjUMA    HEX.  319 

de|)iiis  longtemps  sous  le  nom  un  peu  vague  (Vanguillules,  et 
qui  vivent  aux  dépens  des  plantes  en  causant  parfois  dans  les 
cultures  de  très  graves  dommages. 

L'espèce  observée  par  moi  est  :  VHelerodera  radkicola,  dont 
l'histoire  n'est  plus  à  faire  aujourd'hui,  car  elle  a  été  très  bien 
étudiée  par  M.  Garl  Millier  et  décrite  dans  un  ouvrage  alle- 
mand datant  de  iSSi. 

Ce  nématode  attaque  \me  foule  de  plantes,  et  pour  ne  citer  que 
les  espèces  intéressantes  où  il  s'est  déjà  montré,  nous  relève- 
rons de  l'excellente  étude  des  maladies  vermiculaires  des  plantes 
cultivées,  par  M.  Ed.  Prillieux  (1),  celles  qui  y  sont  rapportées. 

«  Magnus,  d'abord,  signale  ces  anguillules  sur  le  Dodarlia 
orientalis,  puis  Greefs  sur  le  Poa  anima,  le  Trilicum  repens^  et 
diverses  espèces  de  Sediim. 

«  M  Warming  en  observa  sur  les  racines  de  VElymus  arena- 
rius^  sur  celles  du  Linaria  vulgaris  et  du  Raphanus  Baphanis- 
trum. 

((  Licopoli,  sur  diverses  Grassulacées,  sur  la  Vigne  {Vitis 
Labrusca)^  la  Chicorée,  le  Pissenlit,  la  Carotte,  l'Angélique,  une 
Euphorbe  {VEuphorbia  Cyparissias)  et  sur  YErythrina  crkta- 
galli. 

«  M.  Max.  Cornu  indiqua  des  galles  produites  sur  les  racines 
de  Sairifoin,  et  contenant  ce  qu'il  considéra  comme  des  kystes 
d'une  nouvelle  espèce  d'anguillule. 

«  Puis  M.  Jobert  attira  l'attention  sur  une  maladie  du  Caféier, 
qui  serait  due  à  des  nématodes  attaquant  les  racines. 

«  M.  Cornu  en  retrouve  de  semblables  sur  diverses  Rubiacées 
cultivées  dans  les  serres. 

«  Enfin,  M.  Frank  a  observé  des  renflements  analogue*  sur 
des  racines  de  Dracœna,  de  Coleus,  de  Balisier,  de  Laitue,  de 
Poirier,  et  on  lui  doit  d'intéressantes  expériences  qui  ont  soli- 
dement établi  l'identité  des  nématodes  qui  attaquent  toutes  ces 
plantes  précitées  ». 


(1)  Annales  de  la  science  agronomique.  Année  d88o,   t.  Il,  p.  25 
et  suivantes. 


380  NOTES   ET   MÉMOIRES. 

Nous  ajouterons  donc  à  cette  liste  déjà  longue,  les  Bégonias  à 
feuillage  ornemental  [Bégonia  Rex  et  hybrides). 

Les  plantes  malades  montrent  sur  leurs  racines  de  nombreuses 
galles,  dont  la  grosseur  varie  ordinairement  entre  celle  d'une 
tête  d'épingle  et  celle  d'un  pois  ordinaire. 

Sur  le  rhizome,  ainsi  que  sur  le  pétiole  des  feuilles,  le  mal  est 
représenté  par  des  excroissances  irrégulières  'de  forme,  mame- 
lonnées, de  dimensions'variables  el  simulant  bientôt  des  sortes 
de  chancres  par  suite  de  la  décomposition  du  tissu  hypertrophié 
qui  commence  à  se  produire  dans  les  petites  dépressions.  Celte 
décomposition  s'observe  également  dans  les  tubérosités  radicu- 
laires,  et,  dans  un  cas  comme  dans  l'autre,  la  pourriture  ne  tarde 
pas  à  gygner  les  tissus  sains  de  la  tige  ou  de  la  racine. 

Dans  une  coupe  de  tissu  ainsi  hypertrophié  en  galle,  on 
trouve  des  kystes  remplis  d'oeufs  ou  d'anguillules  filiformes  en 
voie  d'éclosion. 

Ces  kystes  ont  la  forme  d'un  petit  ballon  de  chimiste,  mais  un 
ballon  dont  le  col  est  terminé  par  une  tète  de  nématode  armée 
d'un  stylet.  C'est  le  corps  de  la  femelle  rempli  d'œufs. 

Les  œufs  s'y  développent  à  l'intérieur  de  la  galle,  puis  les 
larves  éclosent  et  sortent  au  dehors  en  traversant  les  tissus 
décomposés  de  la  racine  gonflée,  pour  aller  infester  de  nouveaux 
pieds. 

M.  Frank  a  vu  au  printemps  les  larves  pénétrer  dans  les  parties 
jeunes  des  racines;  elles  s'enfoncent  plus  ou  moins  profondé- 
ment dans  l'écorce,  et  même  au  delà  jusque  dans  le  cylindre 
central;  puis  bientôt  le  gonflement  se  produit  dans  tous  les 
points  où  elles  se  logent,  les  cellules  grandissent  et  se  multi- 
plient; le  parenchyme  s'hypertrophie  de  façon  à  former  une 
tubérosité  charnue  qui  est  la  galle  dans  laquelle  se  développent 
les  Helerodera. 

Les  kystes  observés  par  nous  mesuraient  de  O^'^jôOO  à 
0°'°',900  ballon  et  col  compris. 

Les  œufs  de  l'intérieur,  de  forme  ellipsoïdale,  présentaient 
comme  dimensions  :  0"™,092  pour  le  grand  axe  et  0™'",032  pour 
le  petit. 

Et  les  larves  vermiculaires  que  nous  trouvions  çà  et  là  voya- 


UNE    MALADIE    DU    BEGONIA    REX.  381 

géant   dans   la  coupe  microscopique   mesuraient  en   longueur 
depuis  0""%400  jusqu'à  2  millimètres. 

A 


O%i400 


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^'K^ 


jZ^^o  . 


IJM 


Figu.-es  U  à  io.lHeterodera  radicicola  en  divers  états. 
Eifiii,  nous  avons  eu  la  chance  d'observer  des  larves  en  train 
de  se  changer,  les   unes  en  femelles,  les  autres   en   mâles  et 
présenter  les  formes  qui  sont  données  par  les  figures  ci-jointes  : 


382  NOTES    ET    MÉMOIRES. 

Le  mal  étant  maintenant  connu  et  rapporté  à  sa  véritable 
cause,  il  nous  sera  dès  lors  permis  de  rechercher  un  procédé  pra- 
tique pour  le  combattre  efficacement. 

M.  Louis  Gappe  dit  avoir  obtenu  de  bons  résultats  en  prati- 
quant, deux  à  trois  fois  par  semaine,  des  fumigations  de  nico- 
tine dans  la  serre. 

Nous  croyons  pouvoir  recommander  l'emploi  des  divers  insec- 
ticides connus  et  particulièrement  du  sulfure  de  carbone  qui 
s'est  montré  efficace  dans  nombre  de  cas  analogues. 

En  tout  cas,  c'est  au  départ  de  la  végétation  qu'il  conviendra 
d'appliquer  les  traitements,  puisque  c'est  à  ce  moment  que  nous 
avons  pu  suivre  l'évolution  des  œufs  enkystés,  c'est-à-dire  les 
voir  se  transformer  en  larves  d'abord,  puis  en  animalcules 
sexués  mâles  et  femelles  ensuite.  Or,  c'est  surtout  à  l'état  de  vie 
active  que  nos  anguillules  auront  à  souffrir  du  traitement,  car  il 
ne  faut  point  oublier  que  les  kystes  ou  femelles  pondeuses  sont 
noyés  dans  les  tissus  et  que,  par  conséquent,  pour  les  détruire  à 
cet  état,  on  porterait  du  même  coup  préjudice  aux  racines  et 
partant  à  la  plante  tout  entière. 

Du  reste,  d'après  ce  que  j'ai  pu  constater  par  observation 
directe,  l'immersion  des  racines,  porteuses  d'anguillules,  dans 
l'eau  ordinaire  pendant  un  séjour  de  vingt-quatre  à  quarante- 
huit  heures  serait  suffisante  pour  tuer  tous  les  individus  non 
enkystés. 

Par  conséquent,  il  y  a  lieu  d'expérimenter,  je  crois,  dans  ce 
sens,  et  il  est  à  espérer  qu'en  pratiquant  l'immersion  convena- 
blement prolongée  des  plantes  infestées,  on  réussirait  à  se 
débarrasser  de  cet  ennemi  de  nos  plantes  ornementales.  Ce 
serait  un  traitement  à  la  portée  de  tout  le  monde  et  qui  aurait 
l'avantage  d'être  ni  coûteux,  ni  difficile  à  mettre  à  exécution. 
M.  Kùhn  recommande  bien  de  recourir  à  des  plantes-pièges, 
mais  c'est  un  procédé  qui  ne  peut  avoir  son  application  en  horti- 
culture; d'abord,  parce  qu'il  fait  perdre  du  temps,  et  on  ne  peut 
d'autre  part  songer  à  venir  cultiver  des  salades  au  milieu  de  nos 
plantes  de  serre. 

J'aurai  l'avantage  cette  année  d'essayer  le  procédé  par  immer- 
sion à  l'eau  concurremment  avec  les  injections  insecticides  sur 


LA    CANAIGRE.  38U 

■des  plantes  présentant  les  premiers  symptômes  de  la  maladie, 
■et  aussitôt  mes  expériences  terminées,  je  me  ferai  un  plaisir  d'en 
■communiquer  les  résultats  à  la  Société  nationale  d'Horticulture. 


La  Ganaigre, 
{Rumex  hymenosepalus), 

par  M.   le   D^  Trabut   (1). 

La  Canaigre  est  une  Patience  originaire  du  sud  de  la  Cali- 
fornie, de  TArizona  et  du  nord  du  Texas. 

Cette  grande  Oseille  couvre,  dans  ces  régions,  d'immenses 
étendues;  elle  végète  pendant  l'hiver,  puis  disparaît  pendant  la 
période  de  sécheresse.  La  racine,  tubéreuse,  rappelle  celle  du 
Dahlia,  mais  elle  renferme  de  très  fortes  proportions  de  tanin. 
Des  usines  préparent  déjà,  sur  les  lieux,  des  extraits  tanniques 
-très  estimés.  La  station  expérimentale  de  l'Arizonaa  publié  deux 
•notes  intéressantes  de  M.  Gulley  sur  cette  plante  industiielle 
(1892  et  1893). 

Depuis,  je  poursuis  l'étude  de  rnci'liîn.-ilniion  de  la  Ganaigre 
^n  Algérie  où  celte  Polygouée  jt.u.iii  avuic  tonvc  un  climat  qui 
.lui  convient. 

Frappé  de  l'ampleur  du  feuillage  de  la  Ganaigre  et  de  son 
abondance  j'ai  fait  préparer  les  feuilles  de  la  Ganaigre  à  la  ma- 
nière de  l'Oseille  et  j'ai  obtenu  un  mets  très  acceptable. 

G'est  une  Oseille- E pinard  ayant  la  plus  grande  ressemblance 
avec  la  Patience  ordinaire  qui  est  trop  peu  utilisée. 

Je  ne  pense  pas  que  ce  légume  nouveau  soit  appelé  à  prendre 
une  grande  place  dans  la  consommation,  cependant  il  doit  être 
signalé,  et,  par  sa  rusticité,  il  mérite  une  place  dans  les  jardins 
■des  cultivateurs  des  pays  méridionaux. 

La  Ganaigre  est  légèrement  laxative,  elle  peut  à  ce  point  de 
vue  être  recherchée  comme  un  aliment  hygiénique. 

La  culture  de  la  Ganaigre  est  fort  simple;  les  rhizomes  tubé- 

(1)  Déposé  le  26  mars  1896. 


384  RAPPORTS. 

risés  se  plantent  à  60  centimètres  dans  un  terrain  ameubli.  La 
plante  persiste  plusieurs  années. 

On  peut  aussi  multiplier  la  Canaigre  de  graines,  il  convient 
alors  de  semer  en  pépinière  et  de  repiquer  les  jeunes  plantes 
la  deuxième  année.  La  Canaigre  est  certainement  plus  intéres- 
sante comme  plante  industrielle  et,  à  ce  point  de  vue,  elle  ne 
manquera  pas  d'attirer  l'attention  des  agriculteurs  des  bords  de 
la  Méditerranée. 


RAPPORTS 


Sur  un  ouvrage  de  M.  Anatole  Cordonnier  intitulé  : 
LES  Engrais  pratiques  en  horticulture  (1), 

par  M.  Ernest  Bergman,  rapporteur. 

Notre  collègue,  M.  Anatole  Cordonnier,  de  Bailleul,  est  l'au- 
teur d'une  excellente  petite  brochure  dans  laquelle  il  traite,  en 
théoricien  et  en  praticien,  des  engrais  chimiques  en  horticulture , 
s'appliquant  spécialement  à  la  culture  fruitière  sous  verre^ 
aux  arbres  en  pots  et  à  la  culture  du  Chrysanthème  à  grande 
fleur,  où  il  est  passé  maître. 

L'auteur,  après  avoir  fait  l'historique  des  engrais,  en  avoir 
examiné  les  avantages  et  les  inconvénients,  s'est  trouvé,  dit-il, 
en  face  d'un  problème  à  résoudre  qu'il  énonce  ainsi  :  «  Trouver 
une  formule  d'engrais  remplaçant  avantageusement  le  fumier, 
pouvant  être  incorporé  au  sol  sans  endommager  les  racines 
non  susceptible  d'être  enlevé  par  l'eau  des  arrosements,  et  ce- 
pendant mettant  à  la  portée  des  plantes  une  nourriture  abon- 
dante, substantielle  et  variée,  assimilable  au  fur  et  à  mesure  de 
leurs  besoins,  une  nourriture  qui  leur  plaise  réellement  et 
qu'elles  puissent  digérer  volontiers,  par  conséquent.  » 

C'est  à  la  suite  de  différents  essais  qu'il  a  trouvé  et  baptisé 

1)  Déposé  le  26  mars  1896. 


SUR  UN  OUVRAGE  DE  M.  A.  CORDONNIER.         385 

deux  mélanges  d'engrais  :  L'Engrais  des  Grapperies,  s'appli- 
quant  surtout  aux  Vignes  et  aux  arbres  fruitiers,  «  l'Engrais 
Papillon  spécial  aux  Chrysanthèmes.  M.  Cordonnier  nous  fait 
ensuite  une  comparaison  fort  intéressante  entre  la  culture  frui- 
tière sous  verre  en  France  et  à  l'étranger,  puis  donne  des 
conseils  pour  la  plantation  et  la  conduite  des  Vignes,  Pêchers 
et  autres  arbres  fruitiers  en  pots,  Chrysanthèmes,  conseils  qu'on 
ne  saurait  mieux  faire  que  de  suivre,  étant  donné  les  ma- 
gnifiques résultats  obtenus  annuellement  par  l'auteur,  tant  dans 
son  premier  établissement  de  Roubaix  que  dans  sa  nouvelle  ins- 
tallation modèle  de  Bailleul. 

M.  Cordonnier  termine  sa  brochure  par  la  culture  du  Chry- 
santhème, puis  par  quelques  indications  sur  l'emploi  et  les 
résultats  des  engrais  en  culture  maraîchère  ou  potagère. 

En  somme,  brochure  que  liront  avec  fruit  tous  ceux  qui  s'occu- 
pent de  la  culture  des  arbres  fruitiers  ou  autres  plantes  avec 
accompagnement  d'engrais.  Elle  est  d'autant  plus  utile  que 
les  résultats  constatés  ont  été  obtenus,  par  l'auteur  lui-même,  sur 
une  grande  échelle  et  non  par  des  expériences  de  laboratoire 
sur  deux  ou  trois  végétaux.  Tous  ceux  qui  ont  pu  visiter  les  éta- 
blissements de  Roubaix  et  Bailleul  savent  quel  grand  pas  M.  Cor- 
donnier, a  fait  faire  à  la  culture  fruitière  française  sous  verre; 
c'est  ce  qui  nous  engage  à  demander  l'insertion  du  présent 
rapport  dans  notre  Journal  et  son  renvoi  à  la  commission  des 
récompenses. 


386  REVUE    DES    PUBLICATIONS. 

REVUE 

DES  PUBLICATIONS  FRANÇAISES  a  ÉTRANGÈRES 


1.  Publications  françaises, 
par  M.  D.  Bois. 

Bulletin  de  la  Société  des  Agriculteurs  de  France.  —  Session 
de  1896,  2«  fascicule. 

Sur  la  cultwe  des  Champignons  de  couche,  note  de  M.  Gostan- 
tin,  p.  471.  —  Deux  maladies  principales  attaquent  le  blanc  de 
Champignon  :  le  vert-de-gris  et  le  chanci;  ces  affections  sont 
dues  à  deux  parasites  :  le  Myceliophthora  lutea  et  le  Clitocybe 
candicans  ou  le  Pleurotus  mutilas. 

Afin  de  se  rendre  compte  de  l'importance  économique  des 
maladies  du  blanc,  MM.  Gostantin  et  Matruchot  ont  opéré  de  la 
manière  suivante  :  ils  ont  lardé  dans  des  meules  :  i°  du  blanc 
non  malade  provenant  de  champignonnistes;  2°  moitié  blanc 
sain  -|-  moitié  blanc  vert-de-grisé;  3°  moitié  blanc  sain  -|-  moi- 
tié blanc  atteint  de  chanci;  i*"  blanc  atteint  de  chanci  seul; 
5®  blanc  atteint  de  vert-de-gris  seul. 

Des  essais  ont  été  faits,  les  uns  en  carrière  de  champignon- 
niste, les  autres  dans  un  hangar. 

Les  résultats  en  carrière  ont  été  les  suivants  : 


RECOLTE 

par  mètre. 

Blanc  sain,  seul 1»^560 

Blanc  sain  -f  blanc  vert-de-grisé 0  4~5 

Blanc  sain  -f  blanc  chancié 0  900 

Blanc  chancié,  seul 0  260 

Les  résultats  sous  un  hangar  ont  été  les  suivants  : 


rUBUCATIONS    FRANÇAISES.  387 

RÉCOLTK 

par  mètre. 

Blanc  <aiii  4- l^^^iïi*^  ^■'^rt-de-grisé    ....  O**  870 

Blanc  sain  +  blanc  chancié 0  400 

Blanc  vert-de-grisé,  seul 0  000 

Blanc  chancié,  seul 0  025 

Ort  voit,  d'après  les  chiffres  précédents,  quelle  est  l'impor- 
tance considérable  de  ces  parasites  du  mycélium  au  point  de  vue 
du  rendement. 

Pour  obvier  à  ces  maladies,  les  champignonnistes  ont  recours 
à  deux  procédés  :  1°ils  n'achètent  que  du  blanc  frais;  â"*  ils  ont 
recours  très  fréquemment  au  blanc  vierge. 

Le  blanc  frais  leur  permeî,  en  partie  seulement,  de  re- 
connaître les  maladies,  par  la  vue  et  par  l'odeur;  mais  bien 
souvent  les  parasites  leur  échappent,  et  le  rendement  diminue 
de  plus  en  plus,  ils  disent  que  le  blanc  s'use.  C'est  pour  cela 
qu'ils  ont  recours  au  blanc  vierge,  nom  sous  lequel  ils  désignent 
celui  qui  s'est  développé  spontanément  par  germination  d'une 
spore  ou  semence  du  Champignon  de  couche. 

Le  blanc  que  Ton  peut  obtenir  par  la  germination  des  spores 
doit  donc  être  identique  au  blanc  vierge.  Ce  blanc,  MAL  Gos- 
tantin  et  Matruchot  l'ont  obtenu  depuis  deux  ans  déjà,  et,  de 
plus,  ils  réalisent  son  développement  en  milieu  stérilisé. 

L'expérience  en  grand  paraît  avoir  pleinement  vérifié  que  le 
blanc  stérilisé  est  un  blanc  de  premier  ordre.  Des  essais  faits  en 
carrière  par  MM.  Costantin  et  Matruchot  ont  donné  les  résultats 
suivants  : 

Une  meule  de  6  mètres,  ensemencée  avec  du  blanc  stérilisé,  a 
donné  des  volées  régulières  tous  les  dix  jours  : 

RÉCOLTE 

i'e  volée ^1^900 

2°      —  8  300 

3«       — 5  050 

4e      — 4  100 

Récolte  totale 21^350  pour  6  mètres. 

Récolte  au  mètre  :  3  kil.  o60. 

Il  n'y  a  pas  eu  un  seul  Champignon  malade  dans  la  meule. 


388  REVUE   DES   PUBLICATIONS. 

Pendant  la  même  année  ou  les  années  précédentes,  les  ré- 
coltes obtenues  avec  des  blancs  de  champignonnistes  ou  de  grai- 
netiers ont  été  de  2  kilogrammes  au  mètre,  0  kil.  860,  4  kil.  560  : 
un  blanc  a  donné  une  récolte  nulle.  Ces  essais  prouvent  une 
supériorité  marquée  du  blanc  stérilisé. 

Le  blanc  levé  à  l'aide  du  blanc  stérilisé  a  donné  : 

Blanc  de  1"  rapport,  en  cave S'' 250  au  mètre 

—  —  sous  un  hangar  .    .    .    .  o  050  — 

—  —            dans  une  serre   ....  4  950  — 
Le  blanc  de  2^  rapport,  en  carrière,  a  donné.  3  150  au  mètre. 

Afin  de  faire  comparer  le  blanc  stérilisé  au  blanc  vierge, 
MM.  Gostantin  et  Matruchot  se  sont  adressés  aux  champignon- 
nistes de  profession,  et  en  particulier  aux  membres  du  Syndicat 
des  champignonnistes  de  France,  afin  de  faire  des  essais  en  grand. 

Un  de  ces  praticiens  a  lardé  100  mètres  de  meules  avec  du 
blanc  de  2®  rapport,  et  a  obtenu  5  kilogrammes  par  mètre. 

Sauf  un  très  petit  nombre  d'insuccès,  dus  souvent  à  la  mau- 
vaise qualité  du  fumier  et  à  la  malveillance  des  ouvriers, 
presque  tous  les  résultats  ont  été  bons  ou  très  bons.  Un  champi- 
gnonniste de  Lille,  qui  a  opéré  sur  mille  mises,  déclare  qu'a- 
près une  première  culture  en  cave,  le  blanc  stérilisé  donne  le 
rendement  que  l'on  obtient  avec  les  meilleurs  blancs  vierges. 

Relativement  à  la  sélection,  les  premiers  résultats  obtenus 
semblent  se  confirmer  :  les  Champignons  blancs  donnent,  par 
la  germination  de  leurs  spores,  un  mycélium  reproduisant  des 
Champignons  blancs,  etc.  Parmi  la  descendance  d'un  gros 
Champignon,  on  a  obtenu  un  Champignonpesant  460  grammes. 

Comptes  rendus  de  rAcadémie  des  Sciences,  23  mars  1896. 

Sur  deux  nouvelles  Bactériacées  de  la  Pomme  de  tef^e^  par 
M.  Ë.  Roze,  p.  750.  —  Nous  avons,  dans  le  dernier  cahier  du 
Journal,  analysé  une  note  de  M.  Roze  sur  les  maladies  de  la 
Pomme  de  terre  causées  par  des  Bactériacées  (voir  p.  326).  La 
méthode  de  culture,  qui  a  permis  à  l'auteur  de  constater  l'habi- 
tat d'un  Micrococcus  dans  les  tissus  gangrenés  de  la  Pomme  de 
terre,  Richter's  Imperator,  a  eu  ce  même   résultat  de  forcer. 


PUBLICATIONS    FRANÇAISES.  389 

pour  ainsi  dire,  deux  autres  espèces  du  même  genre  à  déceler 
leur  présence  dans  le  parenchyme  de  tubercules  de  Pommes  de 
terre  plus  altérés  et  déjà  envahis  par  des  Mucédinées  parasites, 
qui  ne  permettaient  pas  d'en  soupçonner  l'existence. 

M.  Roze  désigne  la  première  de  ces  espèces  sous  le  nom  de 
Micrococcus  flavidus,  en  la  considérant  comme  pouvant  être  la 
cause  d'une  maladie  de  la  Richters  Imperator,  autre  que  celle 
produite  par  le  M.  Imperatoris  précédemment  décrit,  mais  plus 
rare,  car,  dans  tous  ses  essais  de  culture,  M.  Roze  n'a  pu  obtenir 
ce  Micrococcus  que  sur  un  seul  tubercule. 

La  seconde   espèce   serait,  au  contraire,  plus  répandue,  car 

elle  est  apparue  sur  des  tubercules  avariés  de  diverses  variétés  : 

Violette  grosse,  Blâue  Riesen,  Czarine,  Hillner  frvhe  Kartoffel, 

et  surtout  la  Victor.  Pour  rappeler  la  couleur  de  ses  colonies 

blanchâtres,  M.  Roze  lui  donne  le  nom  de  3J,  albidus. 

L'auteur  signale  la  grande  influence  non  seulement  de  l'air 
humide  sur  la  sortie  des  colonies  de  Micrococcus,  mais  de  l'eau 
elle-même,  et  il  en  conclut  que  la  conservation  des  Pommes  de 
terre,  pendant  l'hiver,  exige  des  milieux  aussi  peu  humides  que 
possible,  si  toutefois  elles  ne  sont  pas  elles-mêmes  déjà  préala- 
blement contanniinées  dans  le  sol  des  cultures  par  ces  Micro- 
coccus, 

Comptes  rendus  de  l'Académie  des  Sciences,  23  mars  1896. 

Sur  la  végétation  dans  une  atmosphère  viciée  par  la  respiration. 

Note  de  iM.  Louis  Mangin,  p.  747.  —  De  Saussure,  Bœhm, 
M.  Jentys  ont  déjà  mis  en  évidence  l'influence  nocive  de  l'acide 
carbonique  sur  la  végétation,  mais  ils  n'ont  pas  tenu  compte  de 
la  diminution  de  pression  de  l'oxygène;  M.  Mangin  a  pensé  que 
de  nouvelles  recherches  sur  ce  sujet  n'étaient  pas  inutiles. 

Au  lieu  de  soumettre  les  plantes  à  l'action  d'une  atmosphère 
artificielle,  il  a  utilisé  la  respiration  des  sujets  en  expérience 
pour  modifier  la  composition  de  l'air,  au  moyen  d'un  dispositif 
analogue  à  celui  que  MM.  Brown-Séquard  et  d'Arsonval  ont 
employé  dans  leurs  recherches  sur  la  toxicité  de  l'air  expiré  par 
les  animaux. 


390  REVUE     DES    PUBLICATIONS. 

Les  résultais  des  premières  expériences^  exécutées  pendant 
l'hiver  sur  des  graines  et  des  tubercules,  sont  concordants. 

Diminution  de  l'activité  resjnratoire .  —  Aussitôt  que  les  graines 
ou  les  tubercules  passent  de  la  vie  ralentie  à  la  vie  active, 
raccumulalion  de  l'acide  carbonique  et  l'appauvrissement  en 
oxygène  provoquent,  toutes  choses  égales  d'ailleurs,  une  dimi- 
nution de  l'activité  respiratoire.  C'est  ce  que  l'auteur  montre 
dans  un  tableau  où  le  n°  1  désigne  des  plantes  vivant  dans  un 
milieu  contenant  de  1  à  3  p.  100  d'acide  carbonique,  tandis  que 
pour  les  plantes  du  n°  2,  cette  proportion  varie  de  2  à  i  et 
5  p.  100. 

La  conséquence  naturelle  de  cette  diminution  de  l'activité 
respiratoire  est  un  ralentissement  notable  de  la  croissance 
signalé  déjà  par  Bœhm  et  par  M.  Jentys.  Voici  quelques-uns  des 
chiffres  obtenus  par  M.  Mangin. 

POIDS    FRAIS 

no  1.         no  2. 

Cresson  alénois 35o6  23^1 

Orge,  plantes  entières 41  0  40  0 

—     tiges  et  feuilles 12  0  3  0 

Pois 53  5  42  o 

Modification  du  phénomène  respiratoire.  —  Dans  une  atmos- 
phère viciée,  la  nature  des  phénomènes  d'oxydation  est  changée, 
car  le  rapport  Go-  des  gaz  absorbés  ou  dégagés  augmente  chez 
les  individus  qui  séjournent  dans  l'air  enrichi  en  acide  carbo- 
nique, appauvri  en  oxygène. 

Le  séjour,  dans  une  atmosphère  viciée,  diminue  dans  une 
proportion  considérable,  parfois  de  moitié,  la  quantité  d'oxy- 
gène employée  à  des  réactions  autres  que  la  formation  d'acide 
carbonique,  et,  par  suite,  la  nutrition  des  plantes  est  profondé- 
ment troublée. 

M.  Mangin  se  propose,  en  étendant  ces  recherches  à  un  grand 
nombre  de  plantes  et  particulièrement  aux  arbres,  d'établir  la 
part  qui  revient,  dans  ces  troubles  nutritif»,  à  l'accumulation  de 
Tacide  carbonique  et  à  la  diminution  de  l'oxygène. 

On  voit  déjà,  par  ces  résultats,  l'importance  des  observations 


PUBLICATIONS   ÉTRANGÈRES.  391 

sur  l'analyse  de  l'atmosphère  du  sol  dans  les  terres  non  remuées 
et,  principalement,  dans  les  plantations  des  villes. 


2.  Publications  étrangères 
par  M.  P.  Hariot. 

The  Garden.  —  Les  Masdevallia  ont  été,  au  début  des  premières 
introductions,  les  plus  goûtées  de  toutes  les  Orchidées.  On 
peut  dire  sans  trop  exagérer  qu'elles  ont  valu  leur  poids  d'or. 
Aujourd'hui  elles  sont  un  peu  délaissées,  malgré  la  bizarrerie  et 
l'originalité  de  leurs  fleurs.  Le  Garden  leur  consacre  un  article 
et  donne  la  liste  des  espèces  les  plus  recommandables  telles 
que  Masdevallia  amahilis,  du  Pérou,  introduit  en  1874,  Davisi,  de 
la  même  région  (1875),  Harryana  de  la  Nouvelle-Grenade  (1859),. 
igiiea,  de  même  origine  (1871),  Lindeni  (1872),  Veitchi,  im- 
porté du  Pérou  en  1868.  Le  Masdevallia  ChimœiYi  appartient 
à  une  section  spéciale  et  doit  être  compté  parmi  les  plus  beaux 
représentants  du  genre,  ainsi  que  le  Masdevallia  tovarensis 
si  remarquable  par  ses  fleurs  d'un  blanc  pur.  Les  Cœlogyne 
sont  plus  populaires  ;  on  les  rencontre  plus  fréquemment.  Le 
Cœlogyne  cristata  est  bien  certainement  une  des  Orchidées  les 
plus  ornementales;  rien  n'égale  la  beauté  de  ses  fortes  touffues 
couvertes  de  fleurs.  C'est  une  des  espèces  les  plus  anciennement 
introduites  du  nord  de  l'Inde,  en  1837,  en  compagnie  du  Cœlo- 
gyne barbata  ;  le  C.  ocellata  a  fait  son  apparition  en  Europe,, 
en  1822  et  le  C.  Massangeana,  de  l'Àssam,  en  1879.  Dans  l'in- 
tervalle, les  cultures  se  sont  enrichies  des  C.  speciosa^  de  Java, 
en  1845;  asperata,  de  Bornéo,  la  même  année;  corrugata,  de 
l'Inde,  en  1864. 

Les  Hippeaslrum  sont  en  Angleterre  l'objet  d'une  culture  toute 
particulière  ;  il  ne  faudrait  pas  croire  cependant  que  nos  horti- 
culteurs français  ne  fussent  capables  de  la  pratiquer  avec  succès, 
témoin  les  obtentions  remarquables  de  M.  Trufl'aut.  Une  note 
est  consacrée  à  VBippeastnun  brachyandrum  et  aux  espèces  voi- 
sines. La  première  mention  de  cette  joHe  plante  a  été  faite  en 
1883,  par  M.  Baker,  d'après  un  spécimen  provenant  de  la  Repu- 


392  REVUE   DES    PUBLICATIONS. 

blique  argentine;  les  fleurs  dressées,  en  entonnoir,  sont  roses  au 
sommet  et  marquées  de  cramoisi  foncé  à  la  base.  On  peut  re- 
commander encore  les  Hippeastrum  advenum,  chilense,  roseum, 
Herberilanum^  pratense,  bifidum  eiBagnoldi  tous  originaires  du 
Chili. 

Les  roses  de  Noël  [Chnslmas  Roses)  jouissent  en  Angleterre 
d'unefaveur  toute  marquée.  Aussi  n'est  il  pas  étonnant  qu'on  ait 
recherché  l'obtention  de  variétés  aussi  ornementales  que  possible. 
VHeileborus  n'iger  altifolius  ou  maximus  commence  à  fleurir 
en  octobre  et  donne  ses  fleurs  sans  interruption  jusqu'après  le 
jour  de  Noël  ;  VH.  Jiivernis  ou  Saint  Brigids  Christmas  Rose, 
cultivé  en  Irlande,  est  une  des  plus  belles  variétés,  à  fleurs 
délicates  d'un  blanc  absolument  virginal  qui  tranche  agréable- 
ment sur  le  ton  vert  pâle  des  tiges.  A  signaler  encore  les 
variétées  the  Riverstun  qui  paraît  être  le  produit  d'un  croisement 
entre  les  deux  précédents  et  the  Bath  d'origine  autrichienne. 

Les  Années  [Inuld)  sont  bien  peu  connues  dans  nos  cultures  et 
pourtant  leur  éclatante  floraison  devrait  les  placer  au  premier 
rang  des  plantes  vivaces  à  fleurs  jaunes;  elles  se  multiplient 
avec  la  plus  grande  facilité  et  ne  demandent  presque  pas  de 
soins.  Nous  ne  parlons  pas  de  la  grande  Aunée,  plante  médicinale 
dont  la  racine  aromatique  entre  dans  la  composition  du  Vermuth 
di  Torino;  mais  nous  recommanderons  les  Inula  Oculus-Christiy 
Hookeri,  grandiftora  et  tout  spécialement  VInula  glandulosa^ 
qu'on  rencontre  bien  rarement,  bien  qu'il  ait  été  introduit  du 
Caucase  dans  les  premières  années  de  ce  siècle. 

Les  Chrysanthèmes  précoces  sont  de  plus  en  plus  recherchés 
et  à  juste  titre.  En  les  combinant  avec  les  variétés  dont  la  flo- 
raison peut  être  retardée,  on  arrivera  à  être  approvisionné 
depuis  la  fin  du  mois  d'août  jusqu'au  mois  de  mars  de  l'année 
suivante,  c'est-à-dire  pendant  six  mois.  Il  est  bien  peu  de  plantes 
qui  présentent  de  pareils  avantages.  Mais  à  mesure  que  le  nombre 
des  obtentions  augmentera,  le  choix  raisonné  s'imposera.  C'est 
ce  que  l'on  peut  déjà  faire  maintenant  en  ne  recommandant  aux 
amateurs  qu'un  petit  nombre  de  variétés  qui  aient  fait  leurs 
preuves.  Le  Garden  donne  une  liste  de  20  formesjaponaises,  douze 
chinoises,  où  nous  remarquons  :   Madame  Carmiaux,  Madame 


PUBLICATIONS   ÉTRAxNGÈRES.  393 

Marie  Masse,  Madame  Léon  Carnot,  Surpasse  Gustave  Griinerwaldj 
Ambroise  IJiomas,  Ladie  Wright,  Préfet  Cassagneau  parmi  les 
premières,  Lyon,  Blushing  bride,  Alice  Butcher,  Liltle  Bob,  etc. 
parmi  les  secondes. 

Les  arbrisseaux  et  arbustes  sont  largement  représentés.  Dans 
une  liste  d'espèces  ou  variétés  récompensées  en  1895  nous  avons 
à  citer  le  Lilas  double  la  Tour  d'Auvergne  à  fleurs  d'abord 
pourpres  puis  lilacées,  Philadelphus  Boule  d'argent  obtenu  en 
croisant  le  P.  Lemoinei  avec  une  variété  à  fleurs  doubles  du  vul- 
gaire Seringat,  le  Sorbus  Aucuparia  à  fruits  jaunes,  le  Robinia 
neo-mexicana  découvert  en  1851,  introduit  récemmentet  qui  n'a 
donné  ses  premières  fleurs  en  Europe  qu'en  1 891 ,  VAbies  Doiiglasii^ 
glauca  pendula,  le  Rhododendron  à.  feuilles  i^ouvpres  trouvé  dans 
un  semis  de  R.  ponticum,  etc.  Il  n'est  pas  superflu  de  rappeler 
la  valeur  ornementale  de  ïHippophae  au  feuillage  gris  argenté 
et  aux  fruits  orangés  et  le  délicieux  parfum  du  Daphne  Meze- 
reum  qui  développe  ses  fleurs  roses  le  long  des  rameaux  avant 
l'apparition  des  feuilles. 

On  a  dit,  il  y  a  longtemps  pour  la  première  fois,  et  la  chose  est 
universellement  admise,  que  les  fleurs  jaunes  sont,  sinon  de  toutes 
les  plus  brillantes,  du  moins  les  plus  voyantes,  aussi  leur  nombre 
est-il  respectable  dans  les  jardins.  Les  arbrisseaux  qui  présentent 
celte  coloration  jouissent  en  même  temps  de  cette  particularité 
que  la  plupart  d'entre  eux  entrent  en  floraison  au  premier  prin- 
temps :  le  Cornouiller  de  nos  bois,  le  Mahonia,  et  V /lamamelis 
arborea  du  Japon,  le  Jasminum  nudiflorum^  les  superbes  Forsy- 
thia également  d'origine  asiatique. 

Les  végétaux  grimpants  se  prêtent  à  de  nombreuses  applica- 
tions artistiques  que  l'auteur  d'un  article  spécial  résume  en 
quelques  pages.  Les  «  Climbers  »  y  sont  étudiés  d'après  leur  vi- 
gueur qui  permet  de  les  faire  grimper  sur  des  arbres  ou  sur  des 
buissons,  d'en  édifier  des  pergolas  ou  des  berceaux,  d'après  leur 
rareté  ou  le  renom  ornemental  qu'ils  ont  acquis.  Sont  tout 
spécialement  recommandés  dans  l'un  et  l'autre  cas,  les  Clematis 
montana  et  Viticella^  le  Vitis  Coigneticey  les  Rosiers  grimpants, 
le  Smilax  aspera,  les  Passiflores,  Glycines,  les  Jasmins,  les 
Lardizabala,  Bomarea^  Rhynchospermum^  Lapageria^  etc. 

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394  HKVLl':    DES    l'UlUJCATIO.NS. 

A  lire  d'intéressanls  renseigoemenls  sur  la  culture  des  Ste- 
phanotis,  des  F ucharis  eisuv  les  jardins  rie  marais  «  Bog  Garden  ». 

The  Gardeners' Chronicle.  —  Quelques  pkntes  nouvelles  ou 
peu  connues  à  signaler  :  Asplenium  Perk'msi,  de  la  Guyane 
anglaise,  voisin  de  l'A.  rulaceum,  mais  s'en  distinguant  par  son 
port  plus  lâche,  ses  pinnicules  moins  développées,  la  fragilité  et 
la  teinte  de  ses  frondes;  Vigna  slrobilophora,  Légumineuse  de 
grande  taille,  du  Mexique,  à  racine  tubéreuse,  à  feuilles  trifo- 
liolées,  à  fleurs  nombreuses  teintées  de  rose  pâle  sur  l'étendard, 
tandis  que  la  carène  et  les  ailes  sont  colorées  en  pourpre;  Mas- 
devallia  Curlei^  bybiide  provenant  du  croisement  du 37.  macrura 
avec  le  M.  tovarensis ;  Hakea  multilineata,  var.,  charmante  Pro- 
téacée,de  Victoria,  à  épis  de  fleurs  carminées  au  centre,  passant 
graduellement  au  vert  pâle  à  l'extrémité  des  styles. 

Le  Cypripedium  TruffaïUi  mérite  une  mention  spéciale.  C'est 
une  superbe  plante,  probablement  un  hybride  naturel  des 
C.  villosum  et  Boxalli  atratum.  Les  feuilles  rappellent  celle  du 
C.  Sanderianum ;  les  pétales  sont  ciliés,  spatules,  bien  plus 
larges  que  ceux  du  C.  villosum,  tachetés  à  leur  base  de  pourpre 
foncé;  le  labelle  est  jaune  citron  à  la  base  et  pourpre  foncé 
dans  le  reste  de  son  étendue.  Il  a  été  importé  avec  un  lot  de 
C.  Boxalli. 

C'est  en  1856  que  James  Veitch  envoya  à  Lindley  le  premier 
hybride  artificiel  d'Orchidées,  le  Calanlhe  Dominii.  A  cette  époque 
on  connaissait  quelques  hybrides  naturels  parmi  les  espèces 
Indigènes  mais  les  genres  exotiques  n'ont  réellement  fait  parler 
d'eux  que  pi  us  tard  et  ils  se  sont  largement  rachetés.  La  première 
plante  qui  se  soit  trouvée  dans  ce  cas  parait  être  le  Phalœnopsls 
inlermedia,  introduit  en  un  pied  unique  dès  1853  et  dont  Lindley 
avait  soupçonné,  sans  pouvoir  l'affirmer,  la  nature  hybride. 

A  propos  d'Orchidées,  il  est  toujours  intéressant  d'appeler 
l'attention  sur  les  anomalies  qu'elles  peuvent  présenter.  C'est 
ainsi  qu'un  Lxlia  et  VOdontoglossum  Andersonianum  ont  été 
rencontrés,  avec  des  pseudobulbes  ramifiés,  qu'un  Cattleya 
labiaia  a  été  remarqué  avec  des  pseudobulbes  munis  tantôt  d'une 
seule  feuille,  tanlôt  de  deux  feuilles.  Ce  dernier  cas  prête  à  plu- 


PUBLICATIONS   ÉTRANGÈRES.  395 

sieurs  hypothèses  :  est-ce  l'effet  d'un  excès  de  vigueur  et  de 
végétation?  est-ce  un  retour  à  une  première  condition?  est-ce 
le  résultat  d'un  croisement  ancien  avec  dissociation  et  retour 
vers  les  t3'pes  générateurs  ? 

Parmi  les  nombreux  articles  et  notes  que  renferme  le  Garde- 
ners'Chronicle,  nous  signalerons  quelques  considérations  sur  la 
flore  de  l'Altaï  de  la  Sibérie  occidentale,  flore  caractérisée  parles 
Caragana,  les  Rosa  platyacantha  ei  Gebleriana,  des  Ribes,  deux 
lamarix,  le  Cotoneaster  uniflora,  des  Lonicera,  le  Rhododendron 
dahuricum^  des  Juniperus^  etc.,  pour  les  arbustes;  des  iris,  Pri- 
mevères, Gentianes,  Tulipes,  Lis,  Fritillaires,  Saxifraga  crassi- 
folia,  Viola  altaica  regardé  quelquefois  comme  le  prototype  de  la 
Pensée  des  jardins,  Anémones,  etc.,  parmi  les  plantes  herbacées  ; 
des  réflexions  qui  ne  manquent  pas  d'intérêt  sur  les  jardins  sau- 
vages «    Wild  Gardens  »  et  leur  composition,  où  sont  recom- 
mandées nombre  de  plantes  vivaces  :  les  Salicaires,  les  Epilobes, 
l'Aconit  en  compagnie  des  Belianthus,  des  Narcisses,  des  Ané- 
mones, des  Fougères,  etc.  Oreocome  Candol/ei,  Ombellifère  dont 
nous  ne  soupçonnions  pas  la  valeur  ornementale,  etc. 

Qu'est-ce  que  le  Cèdre  de  l'Afrique  centrale?  Et  d'abord 
existe-t-ilun  Cèdre  dans  cette  région?  Quoique  ce  ne  soit  pas  un 
Cedrus,  la  Gonifère  découverte  par  M.  Whyte  sur  le  plateau  de 
Mlange  n'^n  constitue  pas  moins  un  fait  des  plus  intéressants. 
Elle  appartient  au  genre  Widdringloma,  très  voisin  des  Cyprès, 
et  elle  est  le  premier  représentant  de  cette  famille,  constaté  avec 
-certitude  dans  le  sud  de  l'Afrique.  • 

VAristolochia  gigas  Sturtevantiei^t  regardé  comme  une  plante 
<\m  demande  le  séjour  dans  la  serre;  il  en  est  du  moins  ainsi  en 
France  et  en  Angleterre.  Aux  Etats-Unis  cette  Aristoloche  paraît 
devoir  être  plus  robuste  et  moins  fragile,  car  elle  pousse  parfai- 
tement et  donne  ses  fleurs  en  plein  air  dans  les  jardins  de  la 
Présidence,  à  Washington. 

Nous  constatons  avec  plaisir  que  le  jardin  d'Acclimation  du  Bois 
de  Boulogne  est  très  favorablement  jugé  par  le  recueil  anglais. 
Il  est  con)paré  à  un  établissement  composite  dans  lequel  le  Royal 
Bolanic  elle  Zoological Garden se  coudoieraient  avec  une  teinte 
de  South  Kensington^  aussi  remarquable,  au  point  de  vue  du  règne 


396  REVUE   DES    PUBLICATIONS. 

végétal  que  du  règne  animal.  Il  n'y  manque  rien  :  «  muséums, 
lecture-roomsy  concert-halls  and  the  inévitable  Café  >. 

Garden  and  Forest.  —  Le  journal  américain  signale  deux 
végétaux  indigènes  dont  l'un  est  caractéristique  d'une  région, 
VOpuntia  arborescens,  le  Tasago  des  Mexicains,  qui  croît  dans  le 
sud-ouest  des  Etats-Unis;  ses  fleurs  varient  du  jaune  verdâtre, 
au  rose,  au  pourpre  et  au  magenta.  Son  bois  réticulé  est  utilisé 
pour  la  fabrication  d'objets  légers,  d'articles  de  fantaisie,  de 
caisses,  de  cadres.  L'autre  est  le  Populus  heterophylla^àxx  sud  de 
TAlabama  et  de  la  vallée  du  Mississipi.  C'est  un  arbre  qui  atteint 
90  pieds  d'élévation  sur  2  à  3  pieds  de  diamètre;  introduit  en 
Europe  à  la  fin  du  siècle  dernier,  il  ne  se  rencontre,  selon  toutes 
probabilités,  que  très  rarement  dans  les  cultures. 

Les  Stuartia  sont  des  arbustes  voisins  des  Camellia  dont  ils 
diffèrent  surtout  par  leurs  feuilles  caduques.  Deux  espèces  sont 
originaires  des  Etats-Unis,  les  autres  sont  asiatiques.  L'une 
d'elles,  le  Stuartia  pseudo- Camellia  est  très  ornemental;  son 
feuillage  est  vert  sombre;  ses  fleurs  sont  larges,  de  texture 
délicate,  à  pétales  blancs  sur  lesquels  tranche  la  teinte  purpu- 
rine des  étamines. 

Kew  Bulletin.  —  Le  Pourridié,  qui  fait  tant  de  ravages  en 
Europe,  est  remplacé,  à  la  Nouvelle-Zélande,  par  un  Champignon 
croissant  sur  les  racines  des  arbres  fruitiers  où  il  cause  des 
dégâts  importants.  M.  Massée  a  donné  à  ce  cryptogame  le  nom 
de  Rosellinia  radiciperda,  et  il  a  pu  en  étudier  les  difl'érentes 
formes. 

Revue  de  l'Horticulture  belge  et  étrangère.  —  Le  Lilium 
nepalense  est  une  des  plus  belles  espèces  du  genre;  ses  fleurs 
sont  grandes  (12  centimètres  de  largeur),  colorées  en  jaune 
pâle  et  largement  marquées  de  pourpre  extérieurement  à  la 
base.  C'est  une  espèce  voisine  du  L.  sulphureum,  introduite  en 
1825,  puis  réintroduite  par  le  général  Gollett  en  1889.  Les  Nerine 
sont  peu  cultivés  de  nos  jours,  à  l'exception  du  Lis  de  Guernesey 
[Nerine  sarniensis),  originaire  du  Gap  et  naturalisé  dans  une 


PUBLICATIONS   ÉTRANGÈRES.  397 

des  îles  normandes  depuis  environ  deux  siècles.  Ce  sont  de  jolies 
plantes  bulbeuses  où  tous  les  coloris  sont  représentés,  depuis  le 
blanc  jusqu'au  rouge  écarlate  avec  des  dimensions  florales 
variant  de  4  à  18  centimètres. 

L'Illustration  horticole.  —  Iris  parvar?  Quel  nom  bizarre, 
ne  peut-on  manquer  de  dire  et  que  peut-il  bien  vouloir  signi- 
fier? Il  rappelle  tout  simplement  dans  sa  barbarie,  qu'il  a  été 
imaginé  pour  un  croisement  des  Iris paradoxa  et  variegafa  tout 
comme  le  Cypripedium  concolaivre  remet  en  mémoire  les  C.  con- 
color  et  Laivrenceanum. 

Le  Cypripedium  insigne  Luciani  fait  partie  de  ces  formes  à 
fleurs  jaunes  qui  font  une  apparition  assez  fréquente  depuis 
quelque  temps.  Le  pédoncule  lui-même  est  d'un  vert  jaunâtre 
et  non  brun  sombre  comme  dans  le  type. 

A  signaler  encore  :  Dracœna  Rigoutsi  issu  du  D.australis,  qui 
ne  difl'ère  de  la  variété  aureostriata  que  par  la  disposition  inverse 
des  panachures;  Rodriguezia  Lindeni,  nouvelle  espèce  d'Orchidée 
voisine  du  R.  pubescenSy  mais  à  fleurs  plus  larges  et  dont  toutes 
les  parties  sont  complètement  glabres;  Verscha/feltia  splendida, 
des  Seychelles,  aux  larges  feuilles  échancrées  au  sommet,  au 
tronc  recouvert  d'épines  noires  et  longues,  fixé  au  sol  par  de 
solides  racines  adventives. 

Journal  des  Orchidées.  —  Sous  le  nom  de  Cypripedium  perdu 
il  est  question  du  C.  Fairieanum  dont  l'habitat  n'a  plus  été 
retrouvé  depuis  1866,  date  de  sa  seconde  introduction,  la  pre- 
mière ayant  eu  lieu  en  1857.  Actuellement  il  est  une  des  plus 
rares  espèces  du  genre. 

V Odontoglossum  prœsians  vrai  est-il  bien  connu?  11  semble 
résulter  de  l'étude  du  texte  de  Reichenbach  et  des  plantes  qui 
ont  reçu  ce  nom  qu'on  en  est  réduit  à  faire  des  suppositions 
plus  ou  moins  plausibles.  Il  en  sera  probablement  ainsi  tant 
que  l'herbier  de  Reichenbach  ne  pourra  pas  être  consulté. 

A  lire  un  article  sur  les  Orchidées  rustiques  américaines, 
ayant  rapport  aux  vingt-huit  espèces  trouvées  aux  environs  de 
Chicago,  dont  cinq  Cypripedium  et  une  note  relative] aux  Epi 


308  PEVUE    DES   PUBLICATIOxXS. 

dendrum  à  larges  bulbes  et  à  grandes  grappes,  dont  deux  espèces,, 
les  E.  cnemidophorum  et  syringothyrsus  présentent  des  pseu- 
dobulbes n'ayant  pas  moins  de  1™,50  de  hauteur. 

Lindenia.  Sont  figurés  le  Lœlïa  autumnalis,  var.  alba;  des 
Catasetum  variés  appartenant  aux  C.  splendens  el  macrocarpuniy 
le  Cypripedium  Lavrenceo-Regnieri  de  M.  Bleu,  plante  élégante  et 
d'un  coloris  très  agréable.  L'origine  de  cet  hybride  est  la  même 
que  celle  du  C.  concolawre  avec  lequel  il  ne  peut  cependant  pas 
être  confondu. 

Bulletino  délia  R.  Societa  toscana  di  Orticultura.  —  M.  An- 
giolo  Pucci  entreprend  une  liste  par  ordre  alphabétique  de  tous 
\es  Cypripedium  connus,  avec  l'indication  pour  les  hybrides  des 
plantes  qui  leur  ont  donné  naissance. 

La  Rose  Preciosa  dont  le  recueil  italien  annonce  la  prochaire 
mise  au  commerce  et  un  hybride  de  Thé  provenant  du  croise- 
ment du  Thé  Aiphetos  et  de  l'hybride  remontant  Madame  Pier- 
son.  Les  fleurs  sont  rose  carmin  velouté  passant  au  cramoisi  et 
rappellent  un  peu  celles  de  la  Rose  William  Francis  Benneti. 

Gartenflora.  —  Le  Bombax  macrocarpum,  du  Mexique,  est 
une  des  plante  de  serre  les  plus  ornementales,  mais  elle  fleurit 
rarement.  Les  fleurs  sont  de  grandes  dimensions  atteignant  plus 
de  20  centimètres  de  longueur,  à  pétales  jaune  verdâtre,  à  longues 
étamines  dont  les  filets  sont  jaune  d'or  à  la  base  et  carmin  à  la 
partie  supérieure.  C'est  une  des  plus  belles  espèces  du  genre, 
voisine  des  Pachira  alba  et  aquatica,  mais  qui  leur  est  supé- 
rieure en  ce  que  les  fleurs  et  les  feuilles  se  développent  en  même 
temps.  Ces  dernières  sont  formées  de  7  à  11  folioles  oblongues,, 
acuminées  décroissant  de  longueur  du  sommet  de  la  base. 


l'L'BLICATIONS    THANÇAISES.  399 

PLANTES  NOUVELLES  OU  PEU  CONNUES 

DÉCRITES    OU    FIGURÉES 
DANS    LES   PUBLICATIONS   FRANÇAISES   ET   ÉTRANGÈRES, 

1.  Publications  françaises, 
par  iM.  D.  Bois. 

Baccharis  trimera  D  C.  Revue  horticole,  ]''  avril  1896,  p.  153, 
fig.  50,  51,  52. 

Petit  arbuste  originaire  de  la  République  Argentine  et  du 
Brésil,  pouvant  atteindre  2  mètres  de  hauteur,  remarquable  par 
ses  rameaux  bordés  de  trois  expansions  longitudinales  ailées, 
réticulées,  veinées,  çà  et  là  interrompues,  dépassant  souvent 
I  centimètre  de  largeur.  Les  feuilles  sont  réduites  à  l'état  de 
petites  écailles.  Les  fleurs,  disposées  en  petits  capitules  sessiles, 
flosculeux,  blancs  ou  blanchâtres,  sont  disposées  en  épis  inter- 
rompus, les  mâles  plus  gros  et  globuleux,  les  femelles  oblongs 
et  plus  petits. 

L'auteur  de  l'article  de  la  [Revue  horticole  cultive  ce  curieux 
aibuste  en  Touraine,  où  il  a  passé  l'hiver  de  1895-1896  sans 
souffrir;  mais  il  faut,  dit  M.  André,  en  réserver  la  culture  pour 
la  région  de  l'Oranger.  La  plante  produira,  sur  les  rochers,  des 
effets  pittoresques  qui  ne  seront  pas  à  dédaigner. 

Chirita  hamosa,  R.  Br.  Revue  horticole,  16  avril  1896,  p.  184, 
pi.  coloriée. 

Nous  avons  appelé  l'attention  sur  cette  curieuse  Gyrtandracée 
en  parlant  des  plantes  nouvelles  exposées  par  M.  Joanni  Sallier 
à  l'exposition  internationale  du  mois  de  mai  1895  (V.  Journal, 
1895,  p.  424),  puis  dans  la.  Revue  des  publications  françaises 
[loc.  cit..  p.  793).  Il  est  donc  inutile  que  nous  rappelions  de 
nouveau  ses  caractères. 


400  PLANTES  NOUVELLES  OU  PEU  CONNUES. 

Salix  Humboldtiana  Wiild.,  var.  fastigiata.  Revue 'horticole^ 
16  avril  1896,  p.  177,  fig.  58,  59,  60. 

Le  Salix  Humboldtiana  est  répandu  dans  toute  l'Amérique 
interlropicale,  depuis  le  Mexique  jusqu'à  LaPlata;  on  le  ren- 
contre dans  la  zone  torride  et  jusqu'à  une  altitude  de  3,000  mè- 
tres. On  en  dislingue  plusieurs  formes  :  Tune  ressemble  à  un 
Saule  pleureur  à  branches  moins  recourbées;  l'autre  a  les 
rameaux  étalés  oju  pendants;  la  troisième  est  tout  à  fait  fastigiée 
comme  noire  Peuplier  d'Italie.  Cette  dernière  forme,  dit  M.  Ed. 
André,  est  la  plus  cultivée;  on  en  fait  parfois  des  avenues. 

Le  Salix  Humboldtiana  a  été  introduit  de  Colombie  en  France 
en  1876,  par  M.  E.  André,  qui  réussit  à  le  conserver  vivant,  en 
plaçant  dans  des  fioles  remplies  d'eau^  des  boutures  qui  émirent 
des  racines  au  cours  du  voyage  et  furent  replantées  avec  succès 
à  l'arrivée. 

Le  pied- mère,  qui  existe  au  Golfe  Juan,  dans  le  jardin  de  la 
villa  Colombia,  a  aujourd'hui  10  mètres  de  hauteur  et  appar- 
tient à  la  forme  à  rameaux  fasligiés,  que  M.  Ed.  André  désigne 
sous  le  nom  de  fastigiata  et  dont  voici  les  caractères  : 

Petit  arbre  de  8  à  10  mètres  de  hauteur  ou  plus.  Branches  et 
rameaux  strictement  dressés  fastigiés.  Ecorce  des  jeunes  scions 
luisante,  jaune,  verdâtre,  parfois  légèrement  rubescente;  yeux 
saillants,  aigus,  longs,  couchés  sur  les  rameaux  ordinairement 
rougeâtres.  Feuilles  caduques,  d'un  beau  vert,  persistant  long- 
temps sur  l'arbre,  constamment  et  finement  serrulées,  larges  de 
4  à  8  millimètres,  longues  de  8  à  12  centimètres,  longuement 
et  régulièrement  acuminées  au  sommet,  brusquement  atténuées 
à  la  base  sur  un  pétiole  court,  parcourues  en  dessous  par  une 
nervure  médiane  saillante  pâle  et  par  des  nervures  pennées  et 
réticulées,  se  réunissant  en  un  filet  antémarginal.  Fleurs 

Ce  joli  arbre,  dit  M.  André,  mérite  d'être  répandu  dans 
toutes  les  régions  où  le  thermomètre  ne  descend  pas  au-dessous 
de  —  8  degrés  pendant  l'hiver.  Ailleurs,  il  gèlerait.  Son  feuillage 
reste  vert  pendant  très  longtemps  et,  cette  année,  l'exemplaire 
dont  il  est  question  dans  l'article  que  nous  venons  d'analyser, 
portait  encore  toutes  ses  feuilles  en  janvier. 


PUBLICATIONS   FRANÇAISES.  101 

Thuyopsis  Standishii  Gordon.  Revue  horticole,  l*"^  avril  1896, 
p.  160,  pi.  coloriée. 

Petit  arbre  introduit  et  propagé  en  Europe  par  M.  John 
Standish,  des  pépinières  de  Bagsliot,  au  commencement  de  1861 , 
par  l'entremise  de  Robert  Fortune,  qui  le  découvrit  près  de 
Yeddo  (Japon). 

M.  le  D'E.  Bailly,  auteur  de  l'article  que  nous  résumons,  donne 
une  description  très  complète  de  cette  plante  qui,  à  première  vue, 
ressemble  plus  au  Thuya  Lohbïi  qu'au  Ihuyopsis  dolabrata.  Il 
diffère  du  premier  par  son  port  ramassé  et  trapu,  par  son  écorce 
crevassée,  d'un  roux  terne,  son  cône  plus  renflé,  aux  valves 
épaisses,  d'un  vert  pâle  rayé  de  plus  foncé,  enfin  par  les  graines, 
au  nombre  de  trois,  réunies  à  l'aisselle  de  chaque  valve,  ellip- 
tiques, comprimées,  entourées  d'une  aile  étroite.  D'un  autre 
côté,  le  Thuyopsis  dolabrata  s'éloigne  du  T.  Standishii  par 
ses  feuilles  plus  grandes,  plus  blanches  en  dessous,  et  par  ses 
cônes  beaucoup  plus  gros,  de  forme  irrégulière,  dont  les  valves 
portent  à  leur  insertion  cinq  graines  et  non  trois. 

Le  T.  Standishii  peut  atteindre  de  10  à  15  mètres  de  hauteur; 
son  port  est  compact,  irrégulièrement  pyramidal,  un  peu  confus 
et  buissonneux.  Moins  brillant  que  le  T.  dolabrata,  il  ne  lui  cède 
pourtant  pas  de  beaucoup  en  beauté  et  reste  un  des  meilleurs 
arbres  delà  famille  des  Conifères  que  nous  ait  fournis  le  Japon.  Il 
possède  sur  ce  dernier  certains  avantages  fort  appréciables  :  sa 
végétation  est  plus  régulière  et  sa  croissance  plus  rapide  que 
dans  cette  espèce.  Sa  prestance  vigoureuse  et  son  beau  feuillage 
compact,  luisant,  d'un  vert  gai,  fortement  doré  au  printemps, 
lui  assurent  les  suffrages  des  amateurs  de  beaux  arbres  verts 
résineux. 

A  Nouan,  près  Gien  (Loiret),  le  Thuyopsis  Standishii  a  résisté 
sans  perdre  une  seule  feuille  au  long  hiver  1890-1891,  et,  d'un 
autre  côté,  les  gelées  de  4  à  5  degrés  du  mois  de  mai  1892  n'ont 
pas  eu  davantage  prise  sur  lui.  Une  bonne  terre  franche,  pro- 
fonde, fraîche,  largement  défoncée,  lui  convient,  mais  si  on  peut 
l'additionner  d'un  quart  au  plus  de  terre  de  bruyère,  l'arbre 
viendra  mieux  encore. 


i02  PLANTES  NOUVELLES  OU  l'EU  CONNUES. 

2.  Publications  étrangères, 

par  M.  P.  Hariot.  i 

Alberta  magna  E.  Meyer.  —  A.  grand.  —  Natal.  (Rubiacées). 
Bot.  Mag.,  t.  7454. 

Arbre  ou  arbrisseau  presque  entièrement  glabre,  à  rameaux 
lisses,  à  feuilles  obovales-oblongues,  obtuses,  très  entières, 
coriaces,  luisantes,  atténuées  en  pétiole  court  et  épais,  munies 
d'une  grosse  nervure  très  proéminente  et  de  nervures  secondaires 
plus  faibles  au  nombre  de  8  à  10  de  chaque  côté;  stipules 
foliaires  triangulaires,  aiguës,  persistantes;  panicules  florales 
amples,  terminales,  légèrement  pubescentes,  à  rameaux  opposés 
dont  les  inférieurs  sont  défléchis,  accompagnées  de  bractées  de 
petite  dimension  et  persistantes  ;  fleurs  dressées,  à  lobes  du  calice 
ovales  dont  deux  plus  grands  et  accrescents  ;  corolle  carminée 
à  tube  légèrement  renflé  au  sommet,  à  lobes  peu  développés  et 
triangulaires;  anthères  sessiles,  velues  à  la  face  dorsale;  lobes 
du  calice  fructifère,  foliacés,  dilatés,  obovales,  réticulés. 

VAberta  magna  est  le  type  d'un  petit  genre  qui  croît  dans 
l'Afrique  centrale  et  à  Madagascar  ;  il  est  dédié  à  Albert  le  Grand , 
le  célèbre  évêque  de  Cologne.  Il  forme  un  buisson  ou  un  petit 
arbre  remarquable  par  la  beauté  de  ses  fleurs  et  son  feuillage 
toujours  vert.  C'est  une  plante  qui  demande  la  serre  tempérée  ; 
elle  fleurit  dans  le  courant  du  mois  de  février. 

Asarum  maximum Hemsley.  —  A.  très  grand.  —Chine. '(Aris- 
tochiacées).  Bot.  Mag.,  t.  7456. 

Plante  herbacée  robuste  et  glabre  à  feuilles  de  grande  dimen- 
sion, longuement  pétiolées,  largement  ovales,  aiguës,  cordi- 
formes  à  la  base,  à  lobes  basilaires  divariqués  et  se  recouvrant, 
vert  foncé  à  la  face  supérieure,  plus  pâles  inférieurement,  mar- 
quées d'une  côte  et  de  nervures  proéminentes;  fleurs  presque 
sessiles,  de  grande  taille,  à  périanthe  obconique  à  la  base,  muni 


PUBLICATIONS    ÉTRANGÈRES.  403^ 

plus  haut  d'un  anneau  circulaire  et  épais,  dilaté  au  sommet  en 
trois  lobes  qui  donnent  à  la  fleur  une  forme  campanulée;  lobes- 
arrondis,  pourpre-noir  à  la  face  interne  et  munis  à  la  base  d'un 
disque  jaune,  fongueux;  gorge  marquée  de  rugosités  transver- 
sales, pourpres;  anthères  subsessiles,  oblongues,  pourvues  d'un 
appendice  obtus;  styles  courts  et  connés,  à  stigmates  oblongs  et 
couronnés. 

Le  genre  Asarum  est  remarquable  par  le  polymorphisme  que 
présente  la  forme  du  périanthe,  des  étamines  et  des  slvles  tout 
en  gardant  un  faciès  à  peu  près  semblable.  VA.  maximum  diflère^ 
de  toutes  les  autres  espèces  par  le  disque  fongueux  qui  forme 
une  sorte  de  couronne  au  centre  de  la  fleur.  Il  est  originaire  de 
la  région  du  Yang-tse-Kiang,  et  sa  racine  est  usitée  aans  la 
médecine  chinoise. 

Catasetum  punctatum  Rolfe. —  G.  ponctué.  —  Brésil.  (Orchi- 
dées). Lindenia  l.  cit.  p.  35,  t.  496. 

Pseudobulbes  fusiformes,  oblongs:  feuilles  de  grandes  dimen- 
sions, oblongues-spatulées,  apiculées  au  sommet,  atténuées  à  la 
base;  hampe  penchée  portant  de  40  à  M  fleurs  étalées,  pédicel- 
lées,  odorantes;  sépales  un  peu  étalés,  concaves,  jaune  pâle 
un  peu  verdâtre,  couverts  de  points  brun  pourpré;  pétales 
dressés-étalés,  obovales,  obtus,  réfléchis  aux  bords,  de  même 
couleur  que  les  sépales  mais  à  macules  plus  larges  et  plus  nom- 
breuses ;  labelle  charnu,  en  forme  de  casque,  jaune  orangé, 
plus  pâle  au  sommet,  trilobé,  à  lobes  latéraux  frangés-ciliés,  le 
terminal  très  court,  tronqué,  jaune  orangé  vif;  colonne  blanchâ- 
tre, munie  antérieurement  de  deux  longues  antennes  divergentes 
au  sommet. 

Espèce  dioïque  voisine  du  Catasetum  albovirens  non  encore 
introduit. 

Dendrobium  Hildebrandii.  Rolfe.  —  D.  dHildebrand.  — 
Burma.  (Orchidées-Epidendrées).  Bot.  Mag.^  t.  7463. 

Tige  allongée,  robuste,  comprimée,  sillonnée,  flexueuse, 
feuillée  à  la  base  ;  feuilles  linéaires,  oblongues,  coriaces,  caduques^ 


iOi  PLANTES  NOUVELLES  OU  PEU  CONNUES. 

pourvues  au  sommet  de  deux  lobes  obtus  et  inégaux  ;  gaines  papy- 
racées,  persistantes;  grappes  axillaires,  trois  ou  quatre  flores, 
recourbées,  à  pédoncules  courts  ;  bractées  courtes,  tubuleuses, 
serrées  contre  les  pédicelles;  sépales  et  pétales  étalés,  linéaires- 
oblongs,  un  peu  tordus,  obtus  ou  apiculés;  labelle  large,  tubi- 
forme,  incurvé,  plus  long  que  large,  coloré  en  jaune  primevère,  à 
tube  pubescent,  marqué  d'une  gibbosité  dorsale;  limbe  plan, 
cordé,  à  bords  denticulés;  disque  velu;  anthère  pubescente, 
fîmbriée  au  bord. 

Ce  nouveau  Dendi'obium,  originaire  des  montagnes  des  Shan- 
States  dans  le  Birman  oriental,  croît  à  1 ,500  pieds  de  hauteur.  Il 
forme  des  masses  énormes  sur  l'une  desquelles  on  a  pu  compter 
jusqu'à  1,500  fleurs.  Il  est  très  voisin  du  D.  signatnm  du  Siam 
et  est  très  variable  dans  la  nuance  de  ses  fleurs.  M.  Hildebrand  a 
recueilli  des  formes  appartenant  à  trois  types  distincts  au  point 
de  vue  du  coloris  :  sépales  et  pétales  d'un  vert  pâle  avec  labelle 
jaune  soufre;  sépales  et  pétales  crème  rosé  et  labelle  jaune; 
sépales  et  pétales  comme  dans  le  premier  cas,  mais  marqués  de 
deux  taches  chocolat  à  la  gorge. 

Gazania  pygmaea  Sonder.  —  G.  nain.  —  Afrique^sud-orienlale. 
(Composées).  Bot.  Mag„  t.  7455. 

Plante  herbacée  vivace,  à  feuilles  étroites,  linéaires-lancéolées, 
obtuses,  très  entières  ou  marquées  d'un  petit  nombre  de  dents 
distantes  l'une  de  l'autre,  rarement  subpinnatifîdes,  vertes  en 
dessus,  légèrement  scabres  aux  bords,  tomenteuses  à  la  face  infé- 
rieure; scapes  habituellement  sans  feuilles;  capitules  de  grande 
dimension,  à  involucre  campanule  dont  les  bractées  sont 
linéaires,  libres  ou  réunies  en  tube  et  libres  au  sommet;  fleurs 
à  rayons  blancs  avec  des  bandes  pourpres  ou  violacées  sur  la 
partie  dorsale  médiane;  disque  jaune  d'or;  achaines  à  filaments 
allongés,  flexueux  et  à  aigrette  subulée,  denticulée. 

Le  genre  Gazania j  un  des  plus  embarrassants  pour  le  botaniste, 
renferme  environ  25  espèces  et  est  exclusivement  africain.  Il 
habite  surtout  l'Afrique  sud-orientale,  et  un  de  ses  représentants 
a  été  rencontré  en  Abyssinie.  La  difficulté  de  détermination  des 


PUBLICATIONS   ÉTRANGÈRES  405 

espèces  provient  de  la  variation  que  présente  le  feuillage  entier 
ou  pinnatifide  et  dans  le  cas  particulier  du  G.  pygmœa,  du  degré 
de  confluence  des  bractées  de  l'involucre  qui  peuvent  être  libres 
ou  soudées  en  une  coupe  d'apparence  campanulée.  Le  G.  pyg- 
mœa  occupe  une  large  étendue  de  territoire  découvert  par 
Burchell  dans  le  Bechuanaland  en  181 1,  il  a  été  retrouvé  dans 
le  Transvaal,  le  Matabeleland  et  la  république  d'Orange.  Malgré 
sa  découverte  ancienne,  il  n'a  été  introduit  en  Europe  qu'en  1893 
par  M.  Max  Leitchlin. 

Musa  rubra  Wailich .  —  Bananier  rouge.  —  Pégu .  (Scitaminées- 
Musées).  Bot.  Mag.,  t.  7451. 

Plante  stolonifère,  à  tige  grêle,  haute  de  6-7  pieds;  feuilles 
oblongues  acuminées,  pétiolées  ;  épi  dressé,  chargé  de  fleurs 
nombreuses,  à  rachis  légèrement  pubescent;  bractées  larges, 
ovales,  obtuses,  concaves,  colorées  en  rose  tendre,  sauf  le  som- 
met qui  est  jaune  d'or;  fleurs  mâles  réunies  par  3-5  à  l'aisselle 
de  chaque  bractée,  jaunâtres;  calice  dressé,  à  dents  jaune  d'or  ; 
corolle  acuminée,  ovale,  beaucoup  plus  courte  que  le  calice  ; 
fleurs  femelles  à  ovaire  trigone  ;  fruits  sessiles,  fusiformes- 
trigones;  graines  petites,  globuleuses-déprimées,  luisantes. 

Le  Musa  rubra  est  une  espèce  asiatique  qui  a  été  décrite 
d'après  des  échantillons  d'origine  incertaine  cultivés  au  jardin 
botanique  de  Calcutta.  Il  a  été  introduit  sous  le  nom  de  Musa 
rosea,  espèce  toute  différente. 

Spathoglottis  Kimballiana  Hort.  Sander.—  S.  de  Kimball  — 
Bornéo.  (Orchidées-Dendrobiées).  Bot.  Mag.,  t.  7433. 

Plante  élevée,  à  pseudobulbes  recouverts  par  les  débris  des 
feuilles  anciennes  ;  feuilles  longues  de  deux  pieds,  étroites, 
linéaires-lancéolées,  largement  atténuées-acu  minées,  par- 
courues par  5  à  7  nervures;  bractées  concaves,  rougeàtres; 
fleurs  de  grandes  dimensions;  sépales  et  pétales  semblables, 
oblongs,  obtus,  jaune  d'or  intérieurement  ;  sépales  parsemés 
extérieurement  de  petites  stries  rouges;  labelle  à  lobes  latéraux 


iOG  PLANTES  NOUVELLES  OU  PEU  CONNUES. 

développés  ea  forme  d'oreilles,  incurvés,  striés  de  rouge  à  la 
^Jase,  lobe  moyen  étroit,  glabre,  pourvu  à  sa  base  de  deux  lobules 
arrondis  et  bidentés,  tronqué  et  dilaté  au  sommet. 

Le  ^\  Kimballiana  a  de  telles  affinités  avec  les  S.  gracilis  de 
Bornéo,  S.  aurea  du  mont  Ophir  et  5.  Wraxji  de  Pérak  qu'on 
peut  se  demander  s'ils  ne  seraient  pas  tous  des  formes  apparte- 
nant à  la  même  espèce.  Il  faudrait  de  nombreux  échantillons  de 
comparaison  pour  pouvoir  émettre  un  jugement  certain.  Dans 
les  S.  aurea  et  gracilis  la  face  extérieure  des  sépales  est  arrondie  ; 
dans  le  S.  Kimballiana,  elle  est  striée  de  rouge  ;  dans  les  deux 
premières  espèces  les  lobes  latéraux  et  les  lobules  du  labellesont 
poilus,  tandis  que  dans  l'autre  ils  sont  glabres.  Le  S.  Wrayi  se 
rapprocherait  surtout  du  S.  Kimballiana  par  la  glabréité  de  son 
labelle  mais  les  lobes  latéraux  sont  linéaires  au  lieu  d'être  auri- 
culés. 

Stanhopea  Haseloviana  Reich.  f.  —  S.  d'Haselov.  —  Pérou. 
(Orchidées-Vandées).  —  Bot.  Mag.,  t.  7452. 

Pseudobulbes  en  forme  d'ampoules;  feuilles  pétiolces,  obloii- 
gues-lancéolées,  acuniinées,  marquées  de  7  nervures;  grappes 
florales  3-5  flores,  à  pédoncule  tacheté  de  noir  ainsi  que  les 
bractées  qui  sont  concaves  et  les  sépales  ;  fleurs  de  très  grande 
'dimension;  sépales  elliptiques-arrondis  et  pétales  pâles  à  la  face 
interne,  parsemés  de  grandes  taches  rouges,  irrégulièrement 
crénelés  aux  bords,  les  latéraux  réfléchis,  le  dorsal  plus  étroit, 
arqué;  pétales  dressés  ou  réfléchis,  obovales-oblongs,  acuminés, 
rose  pâle;  labelle  allongé,  flexueux,  à  peine  onguiculé,  tacheté 
de  pourpre,  à  segments  latéraux  en  forme  de  cornes,  le  moyen 
largement  onguiculé,  ovale-arrondi,  obtus,  cuspidé  ;  colonne 
maculée  de  pourpre,  étroitement  ailée  au-dessus  du  milieu,  à 
sommet  divisé  en  lobes  aigus. 

Le  Stanhopea  Haseloviana  se  rapproche  surtout  du  S.  oculata 
dont  les  sépales  et  les  pétales  présentent  la  même  disposition  de 
maculature.  Mais  daris  celte  dernière  espèce  les  dimensions  sont 
plus  petites,  les  bractées  longuement  acuminées,  les  ovaires  très 
allongés,  les  sépales  et  les  pétales  étroits  et  jaune  pâle  ;  de  plus 


PUBLICATIONS    ÉTRANGÈRES.  407 

le  labelle  ne  présente  pas  la  double  flexion  de  celui  du  S.  Hase- 
loviana. 

C'est  une  plante  originaire  du  nord  du  Pérou  où  elle  a  été 
recueillie  par  Warscewicz.  Elle  peut  être  signalée  parmi  les 
espèces  d'Orchidées  qui  possèdent  les  plus  grandes  fleurs  à  côté 
du  Sobralia  inacrantha,  du  Coryanthes  Fielditign,  du  Sfanhopea 
tigrina. 


Le  Secréiaire-7'édacteur-géranty 
D.  Bois] 


Pans.  —  Imprimerie  L.  Maretheux    l,  rue  Cassette 


408 


OBSERVATIONS   MÉTÉOROLOGIQUES. 

AVRIL    i896 


Observations  météorologiques  faites  par  M.  F.  Jamin,  a  Bourg-la-Reine, 
PRÈS  Paris  (altitude  :  63°*). 


TEMPÉRATURE 


Min. 

Max. 

2,6 
2,0 

11,9 
9,1 

0,2 

9,9 

2,1 

0,0 

3,1 
3,1 

6,1 

12,0 
14,7 
16,1 
16,2 
20,2 

9,9 

4,8 

-4,3 

16,6 
13,8 
13,2 

8,2 

]4,4 

4,0 

14,7 

-  0,9 

12,3 

—  6,4 

9,3 

12,9 
16,0 

8,3 
6,2 
1,9 

15,7 

18,4 
19,8 

8,7 
2,9 
3,6 
4,3 
2,9 

16,1 
19,0 
20,1 
17,1 
15,9 

0 

20,5 

3,8 

6,5 

-  9,1 

19,9 
24,7 
22,3 

8,9 

17,3 

3,6 

16,9 

HAUTEUR 

du  baromètre 


Matin 

Soir 

763,3 
764 

762 
762,5 

763,0 

764,5 

765 
765 
766, 5 
767 
768 

765 
766 
766,5 
767,5 
767, 5 

767,5 

767 

767,0 

767,5 
768,5 
761 

760 

757 

761,0 

766,5 

763 

761 

763 
768,5 

ib/,o 
766,5 

763 
770 
772,5 

763,5 

772,5 
771 

771 
771 

765 
764 
767,5 

770 
769 
767 
765 
764,5 

766,5 

765 

765 
767 
763 

766,5 

766 

760,5 

758,5 

758 

757 

739 

VENTS 

dominants 


SE. 
N. 

N. 

N. 

NE. 
NE. 

N. 
NNE. 

NE. 
N. 

SO.  0. 


N.  0. 

NNE.  N. 
SE. 

N. 

NO. 

N. 
NO. 
NU. 

NE. 

NE.  E.  N. 

NE. 

0.  NO.  N. 

N. 

oso. 

ONO. 
SO.  0. 

S. 


OS. 

N. 


ETAT   DU   CIEL 


Couvert,  pluvieux  l'après-midi. 

Couvert,  quelques  éclaircies,  pluvieux 
raprès-midi. 

Légèrement  brumeux  le  matin,  nua- 
geux. 

Nuageux. 

Pluvieux  de  grand  matin,  nuageux 

Pluie  le  matin,  nuageux. 

Nuageux. 

Légèrement  brumeux  de  grand  matin, 
clair  le  matin,  couvert. 

Couvert,  éclaircies  le  soir. 

Couvert,  éclaircies  le  soir. 

Clair  de  grand  matin,  nuageux  le 
matin,  couvert,  quelques  gouttes  de 
pluie. 

Nuageux  et  grand  vent,  quelques 
gouttes  de  pluie  l'après-midi. 

Clair  de  grand  matin  et  le  soir 
nuageux  dans  la  journée. 

Clair  de  grand  matin,  nuagaux,  pluie 
abondante  l'après-midi. 

Nuageux. 

Couvert  le  matin  et  le  soir,  éclair-| 
cies  dans  la  journée. 

Très  nuageux,  presque  clair  le  soir 

Nuageux. 

Clair  le  matin,  nuageux  l'après-midi, 
couvert  le  soir. 

Nuageux. 

Clair. 

Clair. 

Nuageux,  clair  le  soir. 

Couvert  le  matin,  nuageux,  clair  le 
soir. 

Couvert  de  grand  matin  et  le  soir 
nuageux  dans  la  journée. 

Très  nuageux,  petite  pluie  le  soir. 

Nuageux,  clair  le  soir. 

Couvert  et  pluvieux  le  matin,  éclair 
cies  dans  le  milieu  de  la  journée  et 
pluie  plus  abondante  l'après-midi  et  le 
soir. 

Très  nuageux,  un  peu  ae  pluie  Taprès 
midi. 

Clair  de  grand  matin,  nuageux 
averse  l'après-midi. 


AVIS    DIVERS 


Séance  du  9  juillet  1896,  —  Eii  raison  des  pré- 
paratifs de  l'exposition  de  Roses  qui  sera  ouverte  les  10,  11  et 
12  juillet,  la  séance  du  9  de  ce  mois  aura  lieu  le  jeudi  2  juillet. 


EXPOSITIONS   DE  LA  SOCIÉTÉ  NATIONALE  D'HORTICULTURE 

DE     FRANGE 


Exposition  de  Roses.  —  Une  exposition  sptciale  de  Roses 
aura  lieu  au  siège  de  la  Société,  84,  rue  de  Grenelle,  les  10,  1 1 
et  12  juillet  1896. 

Exposition  de  Chrysanthèmes,  Fruits,  Cyclamens,  Œillets, 
Asters,  etc.  Cette  exposition  se  tiendra  au  Palais  de  l'Industrie, 
Champs-Elysées,  du  17  au  22  novembre  1896. 


Médaille  du  Conseil  d'administration.  —  Pour  l'introduction 
ou  l'obtention  de  plantes  ornementales  reconnues  méritantes 
après  culture  en  France. 

Les  horticulteurs  français,  obtenteurs  ou  introducteurs  de 
plantes  reconnues  méritantes,  peuvent  adresser  au  comité  com- 
pétent leur  demande  en  vue  de  prendre  part  au  concours  pour 
ce  prix.  De  leur  côté,  les  membres  des  comités  peuvent  propo- 
ser les  plantes  qu'ils  jugent  dignes  du  même  prix.  A  la  fin  de 
chaque  année,  il  sera  désigné,  s'il  y  a  lieu,  dans  le  sein  de 
chaque  comité  compétent,  un  membre  chargé  de  faire  un 
rapport  ciftonstancié  sur  la  ou  les  plantes  qui  sont  de  nature  à 
déterminer  l'attribution  de  la  médaille. 


Série  III.  T.  XVUI.  Cahier  de  mai  publié  le  lu  juin  1896. 


410  CONCOURS    OUVERTS   DEVANT    LA    SOCIÉTÉ. 

OFFRES   ET  DEMANDES  D'EIYIPLOI 

Un  registre  est  ouvert  aux  bureaux  de  Tagence  de  la  Société  pour 
l'inscription  des  offres  et  des  demandes  d'emploi. 

Le  Conseil  d'administration  prie  les  sociétaires  qui  auraient 
besoin  de  jardiniers  pour  maisons  bourgeoises  ou  d'employés  pour 
maisons  de  commerce  horticoles  de  bien  vouloir  consulter  ce  registre. 


AVIS  RELATIF  AUX  CONCOURS  EN  SÉANCE 

Des  concours  spéciaux  pour  les  Orchidées  auront  lieu  en 
séance  les  25  juin  et  26  novembre  1896.  Les  personnes  qui  dé- 
sireront y  prendre  part  seront  tenues  d'adresser,  huit  jours 
à  l'avance,  à  l'agent  de  la  Société,  rue  de  Grenelle,  84,  leur 
demande  de  participation. 


CONCOURS  OUVERTS  DEVANT  LA  SOCIÉTÉ 

Concours  annuels. 
Médaille  Pellier.  Pour  le  plus  beau  lot  de  Pentslemon. 

Prix  Joubert  de  VHiberderie.  —  Le  10  janvier  1889,  le  Conseil 
d'administration,  se  conformant  au  vœu  émis  par  le  D""  Joubert 
de  l'Hiberderie,  dans  son  testament,  a  ouvert  un  concours  pour 
un  prix  de  2,500  francs  à  décerner  au  nom  de  ce  généreux 
donateur.  Ce  prix  est  destiné  à  un  ouvrage  publié  récemment 
el  imprimé  ou  manuscrit,  sur  l'Horticulture  maraîchère,  l'Arbo- 
riculture et  la  Floriculture  réunies,  considérées  dans  leurs 
usages  journaliers  et  les  plus  pratiques.  Le  concours  est  perma- 
nent et  le  prix  peut  être  décerné  chaque  année. 

Si  l'ouvrage  présenté  au  concours  est  manuscrit,  il  devra  être  aussi 
succinct  que  possible  et,  si  son  auteur  obtient  le  prix,  il  sera 
tenu  d'en  faire  la  publication  dans  le  délai  d'un  an.  (Voyez  le 
Journal,  3^  série,  XI,  1889,  p.  5  et  81.) 


CHRONIQUE.  41 1 

CHRONIQUE 


Le  transport  des  primeurs  (Vœux  de  la  Société  des  Agri- 
culteurs de  France).  —  Au  sujet  de  la  question  si  importante  du 
transport  par  chemins  de  fer  des  fruits  et  des  produits  maraî- 
chers, la  Société  des  Agriculteurs  de  France  a  formulé  les  vœux 
suivants  : 

Considérant  que,  grâce  aux  facilités  de  transport,  les  marchés 
des  grandes  villes  étrangères  ont  été  abordés  avec  succès  par  les 
producteurs  des  divers  pays;  que  les  Italiens,  notamment,  ont 
organisé  un  système  de  wagons  permettant  de  transporter  à 
longues  distances  des  fruits  et  des  primeurs;  que,  dans  le  cou- 
rant de  l'année  dernière,  plus  de  5,000  tonnes  de  légumes  frais 
venant  d'Italie  ont  ainsi  traversé  la  France  et  ont  été  embarqués 
à  destination  de  l'Angleterre,  dans  nos  divers  ports; 

Considérant  que  les  wagons  actuellement  en  usage  sur  nos 
diverses  lignes  de  chemins  de  fer,  pour  le  transport  des  pri^ 
meurs,  sont  impropres  à  ce  service,  qu'ils  ne  sont  ni  aérés  ni 
suspendus; 

Qu'une  des  causes  du  développement  de  ce  genre  de  culture 
en  Italie  a  été  la  création  d'un  matériel  spécial  permettant  aux 
produits  itahens  de  circuler  sans  avarie  à  des  distances  considé- 
rables. 

Émet  le  vœu  que  les  Compagnies  de  chemins  de  fer  construi- 
sent un  matériel  aéré  et  suspendu  analogue  à  celui  mis  en  ser- 
vice sur  les  réseaux  étrangers,  et  que,  pour  les  Compagnies 
jouissant  de  la  garantie,  l'État  les  autorise  à  engager  cette 
dépense. 

En  ce  qui  touche  les  modifications  dans  l'horaire  des  Irains  de 
la  Compagnie  Paris-Lyon-Méditerranée,  demandées  par  la 
Société  d'Agriculture  de  Vaucluse  : 

Attendu  qu'elles  se  résument  dans  cette  idée  générale,  égale- 
ment apphcable  à  tous  les  réseaux,  que  le  service  des  trains 
établis  pour  le  transport  des  fruits  et  légumes  ne  soit  plus  seu- 
lement organisé  dans  le  but  exclusif  de  desservir  le  marché  de 


412  CHRONIQUE. 

Paris,  mais  qu'à  côté  de  cette  préoccupation  légitime,  on  songe 
à  organiser,  comme  l'ont  fait  nos  concurrents  étrangers^  des 
trains  spécialement  destinés  à  l'exportation  ;  qu'on  fera  ainsi 
cesser  l'encombrement  qui  existe,  à  certaines  périodes  de 
l'année,  sur  le  marché  des  Halles  de  Paris  et  qui  déprécie  les 
produits  français  sans  aucun  avantage  pour  les  consommateurs, 
Emet  le  vœu  :  que  le  service  des  trains  établis  pour  le  trans- 
port des  fruits  et  légumes  frais  sur  le  réseau  de  la  Compagnie 
Paris-Lyon-Méditerranée  soit  amélioré  dans  le  but  de  rendre 
possible  l'exportation  sur  les  marchés  de  Londres  et  de  Bel- 
gique; que  la  marche  des  trains,  et  notamment  celle  du 
train  7O04,  soit  accélérée,  et  qu'uu  nouveau  train,  aligné  de 
façon  à  correspondre  avec  les  paquebots  partant  le  soir  pour 
l'A-ngleterre,  soit  créé  au  moins  pendant  la  saison  des  primeurs. 

Empoisonnement  du  bétail  par  les  Pommes  de  terre.  — 
Le  Journal  Lyonliorticole  annonce  que  M.  Gornevin  a  fait,  dans 
la  dernière  séance  de  la  Société  d'Agriculture,  Sciences  et  Indus- 
tries de  Lyon,  une  communication  sur  les  empoisonnements  du 
bétail  par  les  Pommes  de  terre  verdies,  les  pousses  printanières 
et  les  tiges. 

Des  cas  récents  d'empoisonnement  se  sont  produits  dans  le 
département  de  l'Isère;  et  ils  sont  tous  dus  à  la  solanine  renfer- 
mée dans  la  Pomme  de  terre.  Le  tubercule  en  renferme  des  pro- 
portions minimes;  mais  les  fanes,  les  baies,  les  feuilles  en  con- 
tiennent de  notables  quantités;  on  en  trouve  également  beau- 
coup dans  les  pousses  et  dans  les  épluchures.  Et,  en  général, 
plus  une  partie  est  verte,  chlorophyllée,  plus  elle  est  dange- 
reuse. Le  verdissement  de  l'enveloppe  du  tubercule  se  produit 
lorsqu'on  ne  butte  pas  assez  les  Pommes  de  terre  ou  qu'on  les 
laisse  trop  longtemps  sur  le  sol  après  l'arrachage.  Cette  année, 
les  empoisonnements  ont  été  causés  par  les  épluchures. 

M.  Lavirotte  a  signalé  un  cas  d'empoisonnement  par  les 
Pommes  de  terre  qui  se  produisit,  il  y  a  quelques  années,  dans 
les  prisons. 

Remède  contre  le  Puccinia  Dianthi,  parasite  des 
Œillets  de  poète.  —  Les  Œillets  de  poète  du  jardin  botanique 


CHRONIQUE.  413 

du  parc  de  laTète-d'Or  à  Lyon  étaient  attaqués  depuis  plusieurs 
années  par  un  Champignon  parasite,  le  Puccinla  Diantlil.  Les 
pulvérisations  de  sulfate  de  cuivre  sur  les  végétaux  attaqués 
n'avaient  produit  aucun  effet,  et  l'on  était  prêt  à  abandonner  la 
culture  de  ces  OEillets.  Sur  le  conseil  de  M.  Gérard,  les  graines 
de  la  récolte  (ces  plantes  sont  traitées  comme  bisannuelles  au 
parc  de  la  Tête-d'Or),  ont  été  plongées  dans  une  solution  de 
sulfate  de  cuivre  au  centième,  puisséchées  à  Tair  libre.  Le  semis 
n'a  pas  produit  un  seul  pied  contaminé. 

[Journal  de  la  Soc.  cV Horl.  pratique  du  Rhône.) 

Statistique  horticole  du  département  de  la  Seine.  - — 
D'après  un  rapport  de  M.  Vincey,  professeur  départemental 
d'agriculture,  la  superficie  réservée  à  l'Horticulture,  dans  le 
département  de  la  Seine,  comprend  sur  27,298  hectares  de  terre 
en  culture  : 

Pommes  de  terre,  3,970  hectares.  —  Choux,  742.  —  Haricots  et 
Pois  verts,  786.  —  Asperges,  579.  —  Fraisiers,  142.  — Cultures 
florales  et  ornementales,  260.  —  Potagers-maraîchers,  930.  — 
Jardins,  3,282.  —  Pommiers  et  Poiriers,  284.  —  Pêchers  et 
Abricotiers,  218.  —  Pruniers  et  Cerisiers,  181.  —  Framboisiers 
et  Groseilliers,  163.  — Pépinières,  473.  —  Lilas  à  forcer,  120.  — 
II  existe  296  champignonnières  dans  les  carrières  souterraines 
du  gypse,  du  calcaire  grossier  et  de  la  craie  blanche;  elles  sont 
situées,  pour  la  plus  grande  partie,  au  sud  de  Paris  dans  l'arron- 
dissement de  Sceaux. 

Concours  ouverts  par  la  Société  des  Agriculteurs  de 
France.  —  La  Société  des  Agriculteurs  de  France  ouvre  deux 
concours  xîour  les  deux  sujets  suivants,  qui  sont  du  domaine  de 
l'Horticulture  : 

Culture  fruitière  sous  verre.  —  Un  prix  sera  décerné  pen- 
dant la  session  de  1897,  pour  rétablissement  de  culture  fruitière 
sous  verre,  créé  en  France,  et  considéré  comme  le  plus  impor- 
tant et  le  mieux  agencé  pour  obtenir  la  quantité,  la  qualité 
et  la  beauté  des  fruits. 

Un  prix  agronomique  consistant  en  un  objet  d'art  pourra  être 
décerné. 


AiA  CHRONIQUE. 

La  demande  de  concours,  accompagnée  d'une  note  explica- 
tive, devra  être  adressée  au  siège  de  la  Société,  avant  le  l"*""  juil- 
let 1896. 

Engrais  appliqués  à  ï HorticMlture  et  à  la  Pomologie. 
—  Un  prix  sera  décerné,  pendant  la  session  de  la  Société, 
en  1898,  à  l'auteur  d'une  étude  pratique  sur  les  engrais  appli- 
qués à  l'Horticulture  et  à  la  Pomologie. 

Les  mémoires  devront  être  manuscrits  ou  à  Tétat  d'épreuves 
d'imprimerie.  Ils  devront  être  déposés,  au  plus  tard,  le  1'^  sep- 
tembre 1897. 

Jus  de  tabac  employé  pour  la  destruction  des  insectes 
nuisibles  aux  végétaux.  —  L'administration  de  l'Agriculture 
a  reçu  les  plaintes  d'horticulteurs  au  sujet  du  jus  de  tabac  qui  ne 
donnait  pas  les  résultats  attendus,  et  qui  émettaient  l'avis  que 
les  matières  destinées  à  dénaturer  ce  produit  avaient  dû  nuire 
à  son  efficacité.  La  Régie,  saisie  de  la  question,  a  fait  savoir  que 
les  jus  de  tabac  qu'elle  met  à  la  disposition  des  agriculteurs  sont 
dénaturés  au  moyen  d'une  faible  dose  de  goudron;  mais  que 
d'importantes  quantités  de  ces  jus  sont  achetées  par  des  négo- 
ciants dans  le  but  de  les  revendre  après  manipulation. 

La  Régie  a  profité  de  l'occasion  pour  informer  l'administration 
de  l'Agriculture  que  la  situation  allait  se  modifier  complètement 
par  la  mise  en  vente,  dans  tous  les  débits  et  entrepôts  de  France, 
d'un  nouveau  produit  fabriqué  parles  manufactures.  Ce  liquide, 
dosé  à  un  taux  régulier  de  nicotine,  est  cinq  ou  six  fois  plus 
riche  en  nicotine  que  les  jus  ordinaires  :  il  est  exempt  de  ma- 
tières termentescibles  et  peut  se  conserver  indéfiniment  en  vase 
clos.  Le  public  pourra  se  le  procurer  librement  comme  le  tabac. 
Le  liquide  sera  logé  dans  des  bidons  en  fer-blanc  soudés,  munis 
d'une  étiquette  portant,  avec  l'indication  sommaire  du  mode 
d'emploi,  la  marque  de  fabrique  de  la  Régie  ainsi  que  la  conte- 
nance et  le  prix  des  bidons. 

Ces  récipients,  de  trois  calibres  différents,  seront  vendus  : 

Le  bidon  de  : 

5  litres     16  fr.  aux  débitants  et     18  fr.  aux  consommateurs. 

1  litre       3  fr.  50  —  4  fr.  — 

1/2  litre       2  fr.    »  —  3  fr.  — 


CHRONIQUE.  415 

La  mise  en  vente  du  jus  de  tabac  titré,  dans  les  entrepôts  et 
les  débits,  constitue  une  innovation  qui  sera  certainement 
accueillie  avec  faveur.  Elle  dispensera  les  acheteurs  des  forma- 
lités auxquelles  ils  ont  été  astreints  jusqu'ici  et  leur  permettra 
de  se  procurer  tout  de  suite,  sans  déplacement,  les  produits  qui 
leur  seront  nécessaires.  De  plus,  grâce  au  titrage  du  liquide  à 
un  taux  fixe,  les  consommateurs  pourront  désormais,  au  moyen 
de  dilutions  dont  il  leur  sera  facile  do  graduer  la  richesse  à  leur 
gré,  faire  du  nouveau  jus  un  emploi  méthodique  auquel  ne  se 
prêtent  pas  les  jus  ordinaires. 

Prix  de  fruits  et  de  légumes  au  XVIIF  siècle.  —  Malgré 
les  malheureuses  destructions  faites  à  l'époque  de  la  Révolu- 
tion, nos  Archives  communales  et  départementales  sont  encore 
riches  en  documents  variés  fort  intéressants  pour  l'étude  de  la 
vie  privée  de  nos  ancêtres. 

Dans  les  Archives  de  l'Eur-et-Loire,  nous  trouvons,  dans  un 
registre  de  la  dépense  journalière  d'un  seigneur  de  Tachainville, 
à  la  date  du  16  au  22  août  1789  :  2  litrons  de  Haricots,  8  sous; 
2  Citrons,  10  sous;  2  Artichauts,  10  sous;  1  cent  de  Mirabelles, 
6  sous;  1  Melon,  18  sous;  1  litron  de  Pois,  5  sous;  3  Artichauts, 
12  sous;  1  autre  Melon,  1  livre. 

Dans  les  Archives  de  l'Hôtel-Dieu  de  Soissons,  en  l'année 
1720  :  2  Melons,  22  sous;  200  iNoix,  7  sous  ;  3  bottes  de  Salsifis, 
8 sous.  Dans  les  années  1741-1748:  1  Melon,  6  sous;  1  Artichaut, 
18  deniers;  bottes  d'Asperges,  4  à  10  sous;  de  Salsifis,  3  sous. 
En  1757,  une  charge  de  Pommes  de  Reinette,  au  mois  de  jan- 
vier, 50  sous;  1  botte  d'Asperges,  le  25  avril,  10  sous  et  6  sous  le 
11  juin;  notons,  en  passant,  une  voiture  de  terreau,  25  sous. 

Janvier  1767,  50  Poires,  20  sous. 

Fin  novembre  1773,  200  Pommes  de  Reinette  pour  2  francs; 
même  année,  12  Artichauts,  32  sous;  1  Melon,  27  sous. 

Dans  le  même  document,  on  voit  qu'un  jardinier  employé  aux 
jardins  de  l'Hôtel-Dieu  de  Soissons,  recevait,  en  1773,  un 
salaire  de  12  sous  par  jour.  (G.  Gibault.) 


U6  PROCÈS-VERBAUX. 

PROCÈS -VERBAUX 

DES  SÉANCES  DU  28  MAI  ET  DU  23  AVRIL  1896. 

PRÉSIDENCE  DE  M.  Albert  Truffant,  vice-président. 

La  séance  est  ouverte  à  2  h.  45  en  présence  de  111  membres  : 
12  honoraires  et  99  titulaires. 

La  séance  du  23  avril  ayant  été  levée  en  signe  de  deuil  par 
suite  du  décès  de  notre  regretté  président,  M.  Léon  Say,  et  celle 
du  2*^  jeudi  de  mai  n'ayant  pu  avoir  lieu  en  raison  de  l'ouver- 
ture de  l'exposition  printanière,  l'ordre  du  jour  se  trouve  très 
chargé.  Comme  d'autre  part,  les  procès-verbaux  des  dernières 
séances  ont  été  insérés  dans  le  Journal,  et  que  chacun  a  pu  en 
prendre  connaissance,  M.  le  président  propose  de  n'en  donner 
lecture  que  si  le  désir  en  est  manifesté.  Il  met  aux  voix  l'adop- 
tion de  ces  procès-verbaux  dont  la  rédaction  n'a  été  l'objet 
d'aucune  observation.  L'adoption  est  votée. 

Après  un  vote  de  l'assemblée,  M.  le  Président  proclame 
l'admission  de  11  nouveaux  membres  titulaires. 

Il  exprime  de  vifs  regrets  sur  les  pertes  que  la  Société  a 
éprouvées  par  les  décès  de  : 

MM.  Aile/  (Adrien),  Golleau,  Durenne,  Écorcheville,  Cour- 
meaux  et  Vélard,  de  Paris;  de  M.  E.-R,  Deforges,  ancien  maire 
de  Châtillon,  membre  de  la  Société  depuis  l'année  1864;  du 
Frère  Bertrandus,  directeur  de  rétablissement  de  Saint-Nicolas, 
à  Igny  (Seine-et-Oise),  membre  de  notre  Société  depuis  1874; 
de  M.  Cochel-Scipion,  membre  honoraire,  qui  faisait  partie  de 
notre  association  depuis  1853.  M.  Gochet-Scipion  était  vice- 
président  de  la  section  des  Roses  et  prenait  part,  il  y  a  huit 
jours  à  peine,  aux  travaux  du  congrès  horticole.  Il  dirigeait  le 
Journal  des  Roses,  et  était  considéré,  à  juste  titre,  comme  l'un 


N.  B.  —  La  commission  de  rédaction  déclare  laisser  aux  auteurs 
des  articles  admis  par  elle  à  l'insertion  dans  le  Journal  la  responsa- 
bilité des  opinions  qu'ils  y  expriment. 


SÉANCE    DU    28    MAI    1896.  Ml 

des  rosiéi'istcs  français  les  plus  compétents.  Sa  mort  laissera  un 
grand  vide  dans  notre  Société. 

M.  le  secrétaire  général  donne  lecture  de  la  correspondance 
qui  comprend  : 

A.  —  CORnESPONDANGE  MANUSCRITE  : 

l"  Lettre  de  M.  le  Ministre  de  l'Agriculture  adressant  l'amplia- 
tion  du  décret  qui  approuve  les  nouveaux  statuts  de  notre 
Société; 

%"  Lettre  de  M.  le  Ministre  de  l'Agriculture  informant  que, 
par  un  arrêté,  en  date  du  16  mai  1896,  il  a  approuvé  le  nou- 
veau règlement  administratif  de  notre  Société; 

^°  Lettre  de  M.  le  Ministre  du  Commerce,  de  l'Industrie,  des 
Postes  et  des  Télégraphes,  annonçant  qu'il  est  informé  qu'un 
comité  vient  de  se  former  à  Hambourg,  sous  la  présidence  du 
Bourgmestre,  en  vue  d'organiser,  dans  cette  ville,  en  1897,  une 
exposition  internationale  d'Horticulture.  Le  comité  a  l'inten- 
tion de  présenter  au  public  un  tableau  complet  de  l'industrie  du 
jardinage  et  de  la  culture  des  plantes  dans  une  exposition  qui 
se  tiendra  sans  interruption  pendant  tout  le  cours  de  l'été. 

Le  programme  de  cette  exposition  et  les  conditions  d'admis- 
sion et  de  concours  seront  ultérieurement  arrêtés  par  le  comité. 

4°  Lettre  de  M.  le  Préfet  de  police,  demandant  l'avis  de  la 
Société  relativement  aux  inconvénients  que  peut  présenter 
l'établissement  d'une  briqueterie  dans  un  centre  horticole.  Le 
bureau  recevra  avec  plaisir  les  communications  qui  pourront 
lui  être  faites  à  ce  sujet. 

5°  Lettres  de  diverses  Sociétés  demandant  la  nomination  d'un 
délégué  pour  faire  partie  du  jury  dans  les  expositions  qu'elles 
vont  ouvrir.  Le  bureau  a  désigné  comme  délégués  :  à  l'exposi- 
tion de  Nancy,  M.  Hariot;  de  Soissons,  M.  Deny;  de  Nemours, 
M.  Boucher;  de  Chartres,  M.  Yacherot. 

B.  —  Correspondance  imprimée  : 

1°  Circulaire  de  l'exposition  millénaire  de  Budapest,  annon- 
çant l'envoi  d'une  publication  intitulée  le  Millénaire  Hongrois  ; 


il  8  PROCÈS- VERBAUX. 

>  Programme  de  l'exposition  qui  se  tiendra  à  Neuilly-sur- 
Marne,  du  12  au  14  septembre  18D6  ; 

3°  Supplément  au  programme  de  l'exposition  d'Horticulture 
qui  se  tiendra  à  Versailles,  du  30  mai  au  2  juin  1896; 

4°  Règlement  et  programme  de  l'exposition  d'Horticulture 
qui  se  tiendra  à  Montpellier,  du  fO  au  27  mai  1896; 

5"  Règlement  et  programme  de  l'exposition  qui  se  tiendra  à 
Chartres,  du  10  au  15juin  1896. 

6"  Programme  de  l'exposition  qui  se  tiendra  à  Nancy,  du  4 
au  7  juillet  1896. 

7°  Règlement  et  programme  de  l'exposition  qui  se  tiendra  à 
Bourbonne-les-Bains,  du  25  au  28  juillet  1896. 

C.  —  Ouvrages  destinés  a  la  Bibliothèque  : 

1°  Feuille  d' in  format  ions  du  Ministi^'re  de'  T  Agriculture, n°^  17, 
18,  19,  20,  21,  22,23. 

2°  La  lutte  contre  les  maladies  parasitaires,  pRV  M.  Louis  Man- 
gin.  Broch.  in-8"  de  7  pages  (Extrait  de  la  Revue  de  Viticulture). 

3*^  Dichogamie  protérandre  chez  le  Â'e?2rm(Howea)  Belmoreana, 
par  M.  Jules  Daveau.  Broch.  in-8°,  2  p.  (Extrait  du  Journal  de 
Botanique.) 

3^  Dictionnaire  d'Horticulture  de  M.  Nicholson,  traduit  par 
M.  Mottet,  48  et  49^  livraisons,  plus  le  tome  111%  broché. 

4°  Mémoires  de  V Académie  des  Sciences,  Belles- Lettres  et  Arts 
de  Lyon,  tome  III,  Lyon,  1895. 

5^  Annales  de  la  Société d' Agriculture ,  Sciences  et  Lidustries  de 
Lyon.  Septième  série,  tomes  II  et  III,  1894  et  1895. 

6°  Annales  de  la  Société  botanique  de  Lyon.  2%  3^  et  4^  tri- 
mestres 1895. 

7°  Boletim  de  Agricultura  Mineria  y  Jndustrias.  Mexico,  1895. 

8°  Les  Nouvelles  Flores  de  France.  Étude  bibliographique,  par 
M.  le  Docteur  Saint-Lager.  Brochure  in-8''  de  31  pages. 

9°  La  Vigne  du  mont  Ida  et  le  Vaccinium,\)diV  M.  le  D""  Saint- 
Lager."  Brochui^e  in-8''  de  37  pages. 

\{)o  Aux  paysans.  Confidences  et  Conseils,  ipsiV  un  des  leurs. 
Broch.  anonyme.  Alençon,  1896.  28  pages. 

11°  Promenades  horticoles  au  parc  de  Gand  et  dans  les  plan- 


SÉANCE  DU  28  MAI  1896.  419 

iatlons  puhliqiies  m  général,  par  M.  Hubert  Van  Huile.  Brochure 
de  127  pages.  Gand,  1893. 

12°  Pauvres  Tilleuls.  Leur  remplacement  par  de  gros  Ormes, 
par  M.  H.  Van  Huile.  Gand,  1883. 

13°  l'he  composition  of  expired  air  an  its  effects  upon  animal 
Life,  par  MM.  Billings,  Wheir  Mitcheli  et  Beegey.  Institution 
Smithsonnienne  des  États-Unis. 

D.  —  Notes,  Rapports  et  Comptes  rendus  déposés  sur  le  bu- 
reau : 

1"  Les  Pommes  Dean  s  Codlin  et  Deans'  Codlin,  par  M.  Ferd. 
Jamin. 

2°  Note  sur  la  culture  de  V Epiphijllum,  par  M  Dumont,  horti- 
culteur à  Vanves  (Seine). 

3°  Note  sur  la  manière  de  traiter  les  Cerisiers  en  espalier,  par 
iM.  Marché,  jardinier  chez  M.  Lhommedieu,  à  Ghâtillon-sous- 
Bagneux  (Seine). 

4°  Compte  rendu  du  concours  d'Orchidées  tenu  dans  la  séance 
du  23  avril  1896,  par  M.  Libreck. 

5°  Rapport  sur  les  cultures  de  Phalienopsis  de  M.  Régnier,  hor- 
ticulteur à  Fontenay-sous-bois,  M.  Léon  Du  val,  rapporteur.  Les 
conclusions  demandant  l'insertion  du  rapport  dans  le  Journal  et 
le  renvoi  à  la  commission  des  récompenses  sont  adoptées  par 
l'assemblée. 

6°  Rapport  sur  les  pots  «  dits  en  engrais  »  de  M.  Ghéron, 
MM.  Gennari,  Lavoivre  et  Wiriot,  rapporteurs. 

7°  Compte  rendu  du  Congrès  des  Amis  des  arbres,  réuni  à 
Nice,  du  10  au  20  mars  1896,  par  M.  Th.  Villard. 

E.  —  Objets  préseintés  pour  être  jugés  par  les  Comités. 

Au  comité  des  Orchidées  : 

1°  Par  M.  Lesueur,  horticulteur,  65,  quai  Président-Carnot,  à 
Saint-Cloud  (Seine),  deux  Odontoglossum  crispum,  l'un  appar- 
tenant à  la  variété  Pacho.  l'autre  à  la  variété  7 rianœ.  Ces  plantes 
remarquables  par  leur  belle  culture,  sont  très  admire'es,  et  le 
comité  propose  l'attribution  d'une  prime  de  1'"*  classe  avec  féli- 
citations à  leur  présentateur. 


420  PROCÈS-VERBAUX. 

2°  Par  M.  A.  Bleu,  48,  avenue  d'Italie,  Paris,  le  X  L:vlio- 
Cattleija  fastuosa,  hybride  nouveau  issu  du  Ladia  purpurata 
fécondé  par  le  Cattleya  Mossùe^  var.  Roezlii,  semis  de  1889.  Un 
certificat  de  mérite  de  T^  classe  est  demandé  pour  cette  superbe 
plante. 

3°  Par  M.  Piret,  9,  boulevard  de  Sannois,  à  Argenteuil(Seine- 
et-Oise),  1  Cattleya  Mossix  alba,  var.  Madame  Cakuzac,  pour 
lequel  on  propose  une  prime  de  1'^  classe,  et  1  Cattleya  Mossiœ 
grandifhra,  var.  Piret,  d'une  si  grande  beauté  que  le  Comité 
demande  l'attribution  d'un  certificat  de  mérite  de  P^  classe. 

Au  comité  d' arboriculture  fruitière  : 

Par  M.  Enfer,  chef  jardinier  au  domaine  de  Pontcharlrain 
(Seine-et-Oise),  2  boîtes  de  Raisins  forces,  variétés  Chasselas  de 
Fontainebleau,  Muscat  d'Alexandrie  et  Lady  Doicnes  Seedling. 
Les  ceps  qui  ont  produit  ces  Raisins  ont  été  chauffés  le  25  dé- 
cembre 1895  et  ont  donné  leurs  premiers  produits  (Chasselas  de 
Fontainebleau)  le  26  avril  1896.  C'est  donc  une  réussite  superbe 
et  dans  un  temps  aussi  court  que  possible.  La  serre  dans  laquelle 
sont  cultivées  ces  Vignes  est  adossée;  elle  a  4  mètres  de  hau- 
teur sur  4  mètres  de  largeur.  Le  comité  propose  d'accorder  une 
prime  de  l'"®  classe  avec  félicitations  au  présentateur  de  ces 
beaux  fruits. 

Au  comité  de  floriculture  : 

1°  Par  M.  Desvaux,  jardinier  au  grand  séminaire  de  Versailles, 
\  pied  de  Primevère  des  jardins  trouvé  dans  un  semis  et  dont  les 
fleurs,  plus  curieuses  que  belles,  sont  colorées  en  jaune  verdâtre. 
(Remerciements.) 

2°  Par  MM.  Vilmorin,  Andrieux  et  C'%  4,  quai  de  la  Mégisse- 
rie, Paris,  une  belle  collection  de  plantes  alpines,  comprenant 
37  espèces  et  variétés  au  nombre  desquelles  on  peut  remar- 
quer :  les  Achillea  rupestris,  lomentosa,  umbellata;  VAndrosace 
laciea;  VAsperula  rupestris\  V Arnica  rnontana;  ÏArteniisia  Mu- 
tellina  ;  V Aster  alpinus  ;  le  Botrychium  Lunaria  ;  le  Carex  bal- 
densis  ;  le  Corydalis  ophiocarpa,  curieuse  espèce  originaire  de 
l'Himalaya;  les  Dianthus  alpinus,  cœsius,  cruentus  et  neglectus; 


SÉANCE  DU  28  MAI  1896.  421 

ÏErinus  alpinus;  le  Gijpsophila  cerastoides  ;  les  Linaria  lequi- 
triloba,  petite  plante  de  la  Corse,  origan'ifoUa  et  repens^  var. 
alba\  VŒnotherapumila,  de  l'Amérique  septentrionale  ;  \ePoten- 
tiUa  grandiflora  :  les  Saxifraga  stel/aris,  cuneifolia,  Aizoon, 
Aizoon,  var.  angustlfolia  et  v.  minuta,  Andrewsii,  dentata  et 
crus/ata;  le  TriUium  stglosuin\le?>  Viola  elallor  el  sudetica^  e\c. 
Pour  cette  très  intéressante  présentation,  le  Comité  demande 
l'attribution  d'une  prime  de  T®  classe  avec  félicitations. 

30  pgj.  jyjue  Louise  Dayot,  de  Paimpol  (Côtes-du-Nord),  2  boîtes 
de  Pensées,  fleurs  coupées.  M.  Legros  fait  remarquer,  au  nom 
de  M^^*^  Dayot,  que  ces  fleurs  auraient  été  plus  belles  si  elles 
n'avaient  pas  eu  à  subir  la  période  de  sécheresse  si  défavo- 
rable que  nous  venons  de  traverser;  il  explique  en  outre  l'ab- 
sence de  coloris  brillants,  tels  que  le  jaune,  par  le  soin  que  l'on  a 
pris  d'éliminer  les  variétés  qui  se  retrouvent  toujours  trop 
abondantes  dans  les  semis,  les  plantes  présentées  étant  des 
porte-graines. 

Une  prime  de  %^  classe  est  proposée  pour  cet  apport  ;  mais  des 
remerciements  seront  seulement  adressés  à  M^'*^  Dayot,  qui  ne 
fait  pas  partie  de  la  Société. 

A  la  section  des  Roses  : 

Par  M.  E.  Verdier,  37,  rue  Clisson,  Paris,  la  Rose  Souvenir  de 
Madame  F.  Verdier,  nouveauté  mise  au  commerce  en  1894- 
1895.  Fleurs  coupées  sur  des  plantes  en  pots.  Cette  superbe 
fleur,  dit  le  représentant  de  la  section  ,  a  des  liens  de  parenté 
avec  les  Roses  Baronne  Prévost  et  Baronne  de  Rothschild;  c'est 
une  de  nos  plus  belles  et  de  nos  meilleures  variétés  de  Roses 
hybrides  remontantes .  Des  remerciements  sont  adressés  à 
M.  E.  Verdier. 

Au  comité  des  industries  horticoles  : 

1°  Par  M.  Rudolph,  74,  rue  Amelol,  Paris,  des  tuyaux  métal- 
liques pour  l'arrosage,  qui  seront  examinés  par  une  commission 
spéciale  composée  de  MM.  Quénat,  Blanquier  et  H.  Lebœuf. 

2°  Par  M™^  Cafl'enne,  38,  quai  des  Gélestins,  Paris,  des  éti- 
quettes en  aluminium.  Une  commission,  composée  de  MM.  Borel, 


422  PROCÈS-VERBAUX. 

Reinié  et  Lavoivre,  est  chargée  d'examiner  ces  étiquettes  et  de 
donner  son  appréciation  dans  un  rapport. 

Les  propositions  des  comités,  relatives  aux  récompenses  à 
accorder  aux  présentateurs,  sont  mises  aux  voix  et  adoptées. 

MM.  Vilmorin-Andrieux  et  C'*"  abandonnent  leur  prime  au  pro- 
fit de  la  Société. 

SÉANCE    DU    23    AVRIL    1896. 

M.  le  président  annonce  qu'il  va  être  procédé  aux  travaux  de 
la  séance  du  23  avril,  levée  en  signe  de  deuil  par  suite  du  décès 
de  M.  Léon  Say. 

Après  un  vote  de  l'assemblée,  il  proclame  l'admission  de 
4  nouveaux  membres  titulaires  dont  la  présentation  avait  été 
faite  dans  la  séance  du  9  avril. 

M.  le  secrétaire  général  donne  lecture  de  la  correspondance 
qui  comprenait  une  seule  pièce  :  une  liste  des  certificats  et  men- 
tions honorables  décernés,  par  le  comité  de  floriculture  de  la 
Société  néerlandaise  d'Horticulture  et  de  Botanique,  dans  la 
réunion  du  11  avril  1896. 

Notes  et  Rapports  déposés  sur  le  bureau  : 

1°  La  Gourtilière  [Gryllus  Gryllotalpa  L. ,  Gryllotalpa  vnlgaris 
Latr.),  ses  mœurs,  moyens  de  destruction,  par  M.  Decaux. 

2°  Les  fruits  et  les  légumes  aux  Halles  centrales  de  Paris  pen- 
dant l'année  1895,  par  MM.  D.  Bois  et  G.  Gibault. 

S^  Rapport  sur  un  manuscrit  intitulé  :  «  Traité  d'Arboricul- 
ture fruitière  »,  par  M.  Binant  (Louis);  M.  Ausseur-Sertier, rap- 
porteur. 

4"»  Compte  rendu  de  l'exposition  de  Ledeberg-Gand,  par 
M.  de  Bosschere. 

Sur  la  demande  de  M.  le  président,  l'assemblée  adopte  les 
propositions  des  comités  relatives  aux  récompenses  à  attribuer 
aux  présentations  faites  dans  cette  séance.  En  conséquence,  il 
est  décerné  : 

1"  Une  prime  de  l'^''  classe  avec  félicitations  à  M.  Truffaut,  hor- 
ticulteur, 40,  rue  des  Chantiers,  àVersailleSi  pour  un  Hortensia 


SÉANCE  DU  '23  AVRIL  1896.  423 

Oiaksa  remarquable  par  sa  bonne  culture  et  la  beauté  des 
fleurs (1);  une  prime  de  2^  classe  au  même  pour  un  Anthwium 
Scherzenanum,  var.  salnioneum,  plante  nouvelle  inédite;  et  une 
autre  prime  de  :2*'  classe  pour  un  Vriesea  longebracteata  (2). 
M.  Trufl'aut  présentait  en  outre  un  Anthurmm  Scherzerianum^ 
var.  album,  plante  nouvelle,  inédite. 

2°  Une  prime  de  2^  classe  à  M'^^  veuve  Gassicr,  rue  Sainte- 
Apolline^  à  Suresnes  (Seine),  pour  une  collection  d'Auricules 
(fleurs  coupées),  provenant  de  ses  semis. 

M.  Lecœur  (Georges),  cultivateur  à  Limours  (Seine-et-Oise), 
ayant  présenté  une  collection  de  12  variétés  de  Haricots  en 
grains,  qu'il  déclarait  avoir  obtenues  par  métissage,  le  comité  de 
culture  potagère,  ne  pouvant  se  prononcer  sur  cet  apport  sans 
une  étude  préalable,  a  prié  le  présentateur  de  cultiver  ces  variétés 
pour  en  faire  Fobjet  d'une  nouvelle  présentation  et  de  demander 
la  nomination  d'une  commission  pour  les  juger  sur  place. 

M.  Jamin  (Ferd.  )  demande  la  parole,  pour  une  rectification  à 
propos  des  Pommes  Dean's  Codlin  et  Deans'  Codlin  qui  ont  été 
l'objet  d'une  confusion  dans  le  supplément  au  catalogue  de  la 
Société  pomologique  de  France. 

Il  dépose  sur  le  bureau  une  note  qui  rétablit  les  choses. 

M.  Mangin  (Louis)  off're  à  la  Société  une  brochure  qu'il 
vient  de  publier,  intitulée  :  «  La  lutte  contre  les  maladies  parasi- 
taires. »  Il  rappelle  que,  l'an  dernier,  il  a  recommandé,  pour 
combattre  les  maladies  parasitaires,  l'emploi  du  naphtolate  de 
soude  (3),  produit  qui  exerce  sur  les  Champignons  une  action 


(1)  Une  inflorescence  mesurée  par  nous  n'avait  pas  moins  de 
25  centimètres  de  diamètre.  Les  fleurs  stériles  présentaient,  en 
général,  une  largeur  de  o  centimètres.  (Réd.) 

(2)  Cette  rare  espèce  est  originaire  du  Venezuela.  Dans  son 
Handbook  of  Bromeliaceœ,  M.  Baker  la  désigne  sous  le  nom  de 
Tillandsia  long Ibracieata^  sous  lequel  il  l'a  décrite  dans  le  Journal  of 
Botany,  1888,  p.  81.  C'est  une  espèce  voisine  du  T.  splendens,  mais 
à  inflorescence  plus  large  et  à  sépales  oblongs  obtus,  au  lieu  d'être 
aigus.  (Réd.) 

(3  '  Voir  Tournai,  1895*  p.  164; 


424  PROCÈS-VERBAUX. 

toxique  au  moins  égale  à  celle  des  sels  de  cuivre  et,  dans  certains 
cas,  même  supérieure. 

Malheureusement,  le  produit  fabriqué  dans  des  conditions  où 
il  n'était  pas  identique  à  lui-même  a  donné  lieu  à  des  accidents, 
des  brûlures  dues  à  une  alcalinité  parfois  considérable  et  très 
variable.  M.  Mangin  s'est  attaché  à  faire  disparaître  ces  incon- 
vénients par  la  préparation  de  diverses  combinaisons  du  naphtol. 
Ces  combinaisons  sont  :  le  naphtolate  de  soude  et  de  chaux, 
légèrement  alcalin  ;  le  naphtolate  de  cuivre  et  le  naphtolate  de 
fer^  rigoureusement  neutres  et,  par  suite,  absolument  inoffensifs 
pour  les  plantes. 

Il  recommande  tout  particulièrement  le  naphtolate  de  cuivre, 
qui  se  présente  sous  forme  de  poudre  impalpable,  ayant  une 
action  très  énergique. 

M.  Mangin  répond  ensuite  aux  observations  faites  par  M.  Char- 
gueraud,  dans  la  séance  du  9  avril,  au  sujet  du  dépérissement 
des  arbres  dans  Paris  (1). 

«  Dans  la  séance  du  9  avril  dernier,  dit-il,  xM.  Ghargueraud  a 
contesté  à  la  fois  la  priorité  et  l'opportunité  des  recherches  que 
j'ai  publiées  sur  l'aération  du  sol  dans  les  plantations  pari- 
siennes. 

«  Je  regrette  que  notre  confrère  n'ait  pas  cru  devoir  suivre, 
en  la  circonstance,  l'usage  qui  consiste  à  prévenir  un  aute-ur  des 
objections  que  soulève  son  travail,  d'autant  plus  que,  dans  ma 
note,  j'avais  évité  avec  soin  toute  allusion  personnelle, 

«  Si  depuis  trente  ans,  le  défaut  d'aération  du  sol  a  été  réelle- 
ment constaté,  les  résultats  que  j'ai  obtenus,  en  divers  points  de 
Paris,  montrent  que  les  progrès  réalisés  dans  la  culture  des 
plantations  d'alignement  ont  été  bien  faibles,  sinon  nuls. 

«  En  disant  que  «  M.  Decaisne  fit  connaître  à  l'administration 
quelques-unes  des  causes  nuisibles  à  la  végélation  et  le  défaut 
d'aération  était  du  nombre  »,  et  en  ajoutant  :«  Il  est  donc  bien 
évident  que  l'insuffisance  de  l'aération  du  sol  est  un  fait  constaté 


(1)  Voir  Journal,  i896<  Cahier  d'avril,  p.  368. 


SÉANCE  DU  23  AVRIL  1896.  425 

depuis  longtemps,  »  M.  Chargueraud   confond  Ténoncé   d'une 
hypothèse  et  la  constatation  d'un  fait. 

«  L'idée  exprimée  par  M.Decaisne  sur  le  défaut  d'aération  du 
sol  et  reprise  après  lui  par  un  certain  nombre  de  personnes  est 
une  hypothèse,  très  plausible,  il  est  vrai,  depuis  les  travaux  de 
Saussure,  mais  à  laquelle  manquait  la  consécration  expérimen- 
tale. 

«  Or,  on  sait  que  i\l.  Decaisne  n'a  jamais  publié  de  recherches 
sur  ce  sujet.  Personne,  d'ailleurs,  avant  moi,  n'a  publié  de  résul- 
tats expérimentaux  sur^^l'aération  du  sol  dans  les  plantations  des 
villes. 

«  M.  Chargueraud  dit,  autre  part,  dans  sa  note  :  «  Il  est  très 
facile  en  effet  de  se  rendre  compte  de  l'état  défavorable  d'un 
milieu  tel  que  celui  que  présentent  certains  boulevards  de  Paris, 
et  pour  cela,  l'emploi  d'un  appareil  spécial  n'est  pas  néces- 
saire. » 

((  J'ignore  comment  le  professeur  d'arboriculture  de  la  ville  de 
Paris  expose,  dans  son  cours,  le  procédé  destiné  à  faire  connaî- 
tre l'aération  du  sol,  je  sais  seulement  que  les  physiologistes 
qui  se  sont  occupés  de  cette  question  iBoussingault,  Ebermayer, 
Rissler,  WoUny,  etc.,  n'ont  encore  trouvé  pour  la  résoudre  que 
la  méthode  jugée  peut-être  légèrement  par  M.  Chargueraud. 
Tous  ont  extrait  l'atmosphère  du  sol  par  un  appareil  spécial  et 
ont  analysé  les  gaz  obtenus,  par  le  procédé  banal  que  tout  le 
monde  connaît.  J'ai  suivi  la  même  voie  que  mes  devanciers,  car 
je  ne  connaissais  pas,  et  j'ignore  encore  le  procédé  facile  qui 
permet  à  M.  Chargueraud  de  se  rendre  compte  du  défaut  d'aé- 
ration du  sol  sans  l'emploi  d'un  appareil  spécial. 

«  J'ose  espérer  que  notre  confrère  ne  voudra  pas  tenir  plus 
longtemps  secrète  une  méthode  qui  supprime  les  procédés  de 
mesure  reconnus  indispensables  par  des  physiologistes  comme 
Boussingault  ou  des  forestiers  comme  Ebermayer.  » 

M.  Chargueraud  demande  la  parole. 

Il  ne  conteste  pas,  dit-il,  les  travaux  de  M.  Mangin  et  recon- 
naît leur  importance  au  point  de  vue  scientifique.  Ce  qu'il  a 
voulu  établir,  par  ses  observations,  faites  en  séance  publique  et 

28 


426  PROCÈS- VERBAUX. 

auxquelles  aurait  pu  répondre  M.  Mangin,  s'il  avait  été  présent, 
c'est  que  le  défaut  d'aération  du  sol,  dans  les  plantations  de  la 
ville  de  Paris,  n'est  pas  une  constatation  nouvelle  :  que  la  pré 
sence  de  gaz  nuisibles  dans  le  sol  est  un  fait  connu  depuis  long- 
temps, et  il  cite,  comme  preuve,  la  préoccupation,  montrée 
depuis  vingt  ans  au  moins  par  l'administration,  pour  remédier, 
autant  que  possible,  à  cet  état  de  choses.  Les  travaux  de  M.  Man- 
gin, faits  en  vue  d'indiquer  la  proportion  des  gaz  nuisibles, 
viennent  corroborer  ce  que  l'on  savait  déjà,  et  ont,  de  plus, 
l'avantage  de  préciser  les  choses  :  ils  pourront  avoir  leur  utilité. 

M.  Mangin  demande  à  dire  quelques  mots. 

M.  le  Président  lui  fait  remarquer  qu'à  la  suite  de  la  réponse 
de  M.  Chargueraud,  la  discussion  lui  semble  close.  Il  le  prie  de 
ne  pas  faire  dégénérer  la  question  et  de  rester  dans  le  fond 
du  sujet,  en  évitant  les  allusions  personnelles,  les  communica- 
tions faites  en  séance,  devant  avoir  pour  unique  but  notre  ins- 
truction mutuelle. 

M.  Mangin  dit  qu'il  veut  simplement  démontrer  la  nécessité 
d'expériences  scientifiques  pour  la  culture  des  arbres  dans  les 
villes,  par  le  fait  de  l'extrême  variabilité  de  l'aération  du  sol. 
C'est  ainsi  qu'il  a  pu  constater  l'absence  d'oxygène  en  sol  non 
bitumé,  boulevard  du  Palais,  tandis  que,  boulevard  Saint-Ger- 
main, un  sol  bitumé,  avec  grille,  renfermait  20  p.  100  d'oxygène, 
et  était,  par  conséquent,  aussi  aéré  qu'un  sol  en  pleine  campagne. 

Personne  ne  demandant  la  parole,  l'un  de  MM.  les  secrétaires 
annonce  de  nouvelles  présentations  de  sociétaires,  et  la  séance 
est  levée  à  3  h.  35  minutes. 


NOMlINATlOlNS.  \^2.1 

NOMINATIONS 


SÉANCE  DU  23  AVRIL  1896. 

MM. 

1.  Barbier    (Henéj,    maison    Barbier    frères    et    tils,    pépiniériste, 

16,  route  d'Olivel,  à  Orléans  (Loiret),  présenté  par  MM.  Cha- 
tenay  (Abel)  et  Boucher  (Georges). 

2.  Martin  (Donatien-Louis),  jardinier  chez  M.  Ferrier,  8,  rue  du 

Docteur-Blanche,  à  Auteuil,  Paris,  présenté  par  MM.   Cour- 
montagne  et  Chenu. 

3.  Peschard  (Auguste)  spécialité  d'outillage  pour  l'horticulture,  8  et 

10,  quai  de  la  Mégisserie,  à  Paris,  présenté  par  MM.  Schneider 
et  Théry  (A.). 

4.  Stremsdoerfer,  ingénieur  constructeur  d'appareils  pour  chauffage 

de  serres,  110,  rue  de  Bagnolet,  à  Paris,  présenté  par  MM.  Cha- 
tenay  (Abel)  et  Sallier  fils  (.1.). 

Séance  du  28  mai  189o. 
MM. 

1.  Bernon  (Pierre),  jardinier  chez  M.  Cesselin,  à  Farcy-les-Lys,  par 

Dammarie-les-Lys  (Seine-et-Marne),  présenté  par  MM.  Rabier 
et  Balochard  (Jules). 

2.  BoiviN,  pépiniériste  horticulteur,  à  Louveciennes  (Seine-et-Oise), 

présenté  par  MM.  Chatenay  (Abel)  et  Huard. 

3.  Filleul-Brohy  (Georges),  3,  avenue  Victor-Hugo,  à  Paris,  pré- 

senté par  MM.  Paignard  et  Duval  (Léon). 

4.  Graindorge   ;Auguste-Maurice),  horticulteur,   10,  rue  Adélaïde- 

Lahaye,  Bagnolet  (Seine),  présenté  par  MM,  Ligner  (Daniel)  et 
Houdart  (Emile). 
D.  Gros   (François),  jardinier   chez   M.  Raffard,  23,  avenue  de   la 
Princesse^,  au  Vésinet  (Seine-et-Oise),  présenté  par  MM.  Cappe 
père  et  Cappe  fils. 

6.  Jean  (Louis),   4,    place    du    Petit-Pont,    à   Paris,    présenté   par 

M.  Roy. 

7.  Lefèvre  (Adolphe-Gabriel),   6,  rue  du  Marais,  Malakoff'  (Seine), 

présenté  par  MM.  Beurdeley  et  Ledran. 

8.  Luneau  (Joseph),  12,  rue  Giordano-Bruno,  à  Paris,  présenté  par 

MM.  Beurdeley  et  Ledran. 

9.  Pëtitprètre  (Raymond),  jardinier  chez  M.  le  baron  G.  de  Roths- 

child, 23,  avenue  Marigny,  à  Paris,  présenté  par  MM.  Houlet 
et  Boizard. 

10.  Rontz  (Michel),  rue  Chauveau,  à  Neuilly-sur-Seine  (Seine),  pré- 

senté par  MM.  Saison-Lierval  et  Sallier  (J.)  fils. 

11.  Souchet  (Frédéric),  23,  Grande-Rue,  Pré-Saint-Gervais  (Seine), 

présenté  par  MM.  Loiseau  (Léon)  et  Boudin  (Pierre). 


\dH  NOTES    ET    MEMOIRES. 


NOTES  ET  MÉMOIRES 


LA    COURTILIERE 

yGryllus  GryUotalpa  Lin.  Gryllotalpa  vulgaru  Latr.) 

SES   MOEURS,    MOYENS   DE   DESTRUCTION    (1), 

par  M.  Decaux, 

Membre  de  la  Société  entomologique  de  P'rance. 

Un  assez  grand  nombre  de  lettres,  nous  étant  parvenues  de 
diverses  parties  de  la  France  :  Vendée,  Landes,  Nièvre,  et  tout 
récemment  de  notre  collègue  M.  Charles  Rolland  (Yonne),  et  des 
environs  de  Paris,  nous  signalant  les  immenses  dégâts  causés 
par  la  CourtUière,  nous  espérons  être  utile  aux  agriculteurs  en 
leur  faisant  connaître,  succinctement,  la  manière  de  vivre  de  cet 
insecte  et  les  moyens  à  employer  pour  le  détruire  et  préserver 
les  semis  de  ses  atteintes. 

Tous  les  agriculteurs  connaissent  ce  gros  Orthopth'e^  de 
45  millimètres  de  long,  soyeux,  de  couleur  brune,  ayant  six  pattes 
robustes,  particulièrement  les  deux  premières,  qui  sont  com- 
primées et  dilatées  avec  les  tibias  trigones,  palmés,  ayant  l'ex- 
trémité découpée  en  quatre  dents  très  fortes  et  tranchantes, 
nommé  Courtilière  ou  taupe-grillon,  si  nuisible  à  l'agriculture 
et  à  la  culture  maraîchère,  particulièrement  aux  semis  sous 
verre  et  aux  couches  destinées  à  Tobtention  des  primeurs.  Les 
pépiniéristes  et  les  sylviculteurs  redoutent  comme  un  fléau  la 
présence  de  cet  insecte  dans  les  semis  d'arbres.  La  Courtilière  a 
la  mauvaise  habitude  de  miner  le  terrain  dans  toutes  les  direc- 
tions, ses  galeries  soulèvent  au  dessus  du  sol  les  graines  qui  ont 
germé  et  leur  exposition  à  l'air  les  dessèche  et  les  fait  périr. 

Les  mœurs  delà  Courtilière  ont  été  successivement  étudiées 
par  de  savants  observateurs  :  Linné,  Fabricius,  Rœsel,  Féburier, 
Bouché,  BruUé,  E.  Blanchard,  E.  Brehm,  Curlis,  le  colonel  Gou- 
reau,  D''  Laboulbène,  D*"  Boisduval,  etc.  qui  ont  tracé  chacun 


(1)  Déposé  le  23  avril  1896. 


LA   COURTILIÈRE.  429 

une  histoire  de  ses  habitudes,  qui  diffèrent  sur  plusieurs  points 
essentiels,  ce  qui  s'explique  par  la  difficulté  de  suivre  à  l'état 
libre  les  mœurs  d'un  insecte  qui  passe  la  plus  grande  partie  de 
sa  vie  enfoncé  sous  terre  et  dont  les  métamorphoses  complètes 
exigent  vingt-quatre  mois  au  minimum  et  peuvent  atteindre 
vingt-huit  et  quelquefois  trente-six  mois  dans  la  zone  pari- 
sienne.   - 

Pour  connaître  plus  intimement  les  mœurs  de  la  Gourtilière, 
nous  avons  élevé  (non  sans  de  grandes  difficultés)  cet  insecte  en 
captivité,  en  caisses  d'environ  1  mètre  de  côté  sur  50  centimètres 


Fig.  10.  —  La  Gourtilière. 

de  profondeur,  recouvertes  d'une  toile  métallique,  et  suivi  ses  ha- 
bitudes depuis  la  ponte  jusqu'à  l'insecte  parfait.  En  outre,  grâce 
à  l'obligeance  de  l'habile  jardinier-chef  du  château  de  Baga- 
telle (Bois  de  Boulogne),  nous  avons  pu  étudier  et  compléter  sur 
place  toutes  nos  observations;  nous  lui  adressons  nos  meilleurs 
remerciements. 

Mœurs.  —  Dans  nos  caisses  d'élevage,  l'accouplement  a  eu 
lieu  la  nuit  à  partir  du  15  avril  ;  à  la  fin  d'avril,  le  nid  contenait 
250  à  300  œufs  environ,  de  la  grosseur  d'une  graine  de  Colza, 
ovales,  brillants,  d'un  jaune  ocreux;  le  15  mai  des  larves  étaient 
nées  et  continuaient  à  vivre  en  société;  ce  n'est  que  vers  le 
1"  juin,  c'est-à-dire  environ  cinq  semaines  après  la  ponte,  que 
les  jeunes  Courtilières  se  sont  définitivement  séparées. 

Pour  établir  son  nid,  la  femelle  creuse  d'abord  une  galerie 
verticale  s'enfonçant  à  25  ou  30  centimètres  de  profondeur, 
ensuite  cette  galerie  forme  un  coude  d'environ  5  centimètres, 
conduisant  au  nid  proprement  dit,  qui  est  creusé  en  forme  de 
cornues  ayant  5  à  7  centimètres  de  long  et  3  à  5  centimètres  de 
large  ;  un  mucus  abondant  expectoré  par  la  Gourtilière  agglutine 


430  NOTES   ET   MÉMOIRES. 

la  terre  et  la  rend  imperméable;  l'intérieur  du  nid  est  lisse.  La 
ponte  terminée,  la  femelle  bouche  rentrée  du  nid  et  se  tient  en 
embuscade  dans  une  petite  loge  perpendiculaire  à  la  galerie 
conduisant  à  l'extérieur  dont  elle  bouche  l'entrée  avec  son 
corps. 

En  naissant^  les  jeunes  larves  sont  privées  d'ailes  et  ressemblent 
à  leurs  parents  ;  elles  sont  blanches  d'abord  ;  plus  tard,  elles 
deviennent  gris  jaunâtre  ;  ce  n'est  qu'à  la  fin  de  la  deuxième 
année  qu'elles  seront  pourvues  d'ailes. 

Plusieurs  auteurs  :  Gurtis,  Boucha  et  autres  prétendent  que  les 
parents  dévorent  80  à  90  p.  100  de  leurs  enfants  et  que  c'est 
dans  ce  but  que  la  mère  se  tient  en  embuscade  près  du  nid.  Nos 
observations  nous  ont  démontré  le  contraire;  la  mère  prend  le 
plus  grand  soin  de  ses  petits,  sa  vigilance  près  du  nid  a  pour 
but  d'empêcher  les  mâles  d'approcher.  Dans  un  premier  essai, 
une  bonne  partie  des  jeunes  larves  ayant  disparu,  nous  sup- 
posâmes que  les  pères  seuls  pouvaient  être  soupçonnés  d'un  pareil 
forfait;  dans  nos  autres  essais,  les  faits  ont  confirmé  cette  hypo- 
thèse, il  a  suffi  de  relirer  les  mâles  de  la  caisse,  aussitôt  après  la 
ponte,  pour  obtenir  un  succès  complet.  Bien  qu'il  ne  nous  ait 
pas  été  donné  de  surprendre  la  mère  portant  la  nourriture  à  sa 
progéniture  dans  le  nid,  il  est  présumable  qu'elle  doit  le  faire. 
Il  est  certain  que  les  jeunes  Courtilièresne  quittent  le  nid,  qu'a- 
près la  première  mue,  c'est-à-dire  trois  semaines  environ  après 
leur  naissance,  il  est  bien  difficile  d'admettre  qu'elles  vivent 
tout  ce  temps  sans  manger!  Aussitôt  après  l'abandon  du  nid, 
nous  avons  surpris  les  jeunes  larves,  en  compagnie  de  leur 
mère,  mangeant,  pendant  la  nuit,  les  jeunes  feuilles  de  salade 
plantées  dans  nos  caisses. 

Nourriture. —  La  Courtilière,  à  l'état  libre,  sort  de  sa  galerie 
pour  chasser  les  insectes  pendant  la  nuit,  ou  pour  s'accoupler; 
elle  ne  s'attaque  guère  aux  plantes  et  mange  relativement  peu 
comparativement  à  sa  taille,  ce  qui  expliquerait  la  lenteur  de  sa 
croissance 

A  quoi  servent  les  galeries?  —  En  dehors  du  trou  vertical 
conduisant  à  son  nid,  la  Courtilière  creuse  à  quelques  centimètres 
du  sol  de  nombreuses  galeries  dans  toutes  les  directions,  se 


LA    COURTILIÈRE,  431 

croisant  et  aboutissant  de  différeijls  côtés  au  trou  vertical.  De 
nombreux  auteurs  s'attachent  à  démontrer  que  toutes  ces 
galeries  sont  construites  par  la  Courtilière  pour  pouvoir  pour- 
suivre les  insectes  dont  elle. fait  sa  nourriture.  A  notre  avis  ces 
galeries  sont  construites  par  la  Courtilière  dans  un  but  de  con- 
servation ;  si  on  la  poursuit  avec  le  doigt,  elle  avance  ou  recule 
à  volonté  dans  sa  galerie,  puis  tout  à  coup,  trouvant  une 
bifurcation,  elle  vous  échappe.  Gomme  exemple  à  Tappui  de 
notre  manière  de  voir,  nous  citerons  une  caisse  contenant  des 
Courtilières  de  tous  âges  et  nourries  avec  des  feuilles  de  salades 
apportées;  il  n'existait  ni  plantes,  ni  proies  vivantes  dans  la 
caisse,  cependant  la  surface  était  sillonnée  de  galeries  semblables 
aux  autres  caisses.  Le  plan  de  ces  galeries  est  toujours  à  peu 
près  le  même  :  que  Tinsecte  soit  en  captivité  ou  en  liberté. 

Toutes  les  Courtilières  d'une  même  ponte  n'arrivent  pas  en 
même  temps  à  leur  entier  développement;  dans  nos  caisses, 
laissées  en  tous  temps  à  l'air  libre  et  convenablement  arrosées, 
elles  ont  cessé  de  manger  chaque  année,  et  sont  restées  engour- 
dies à  30  ou  35  centimètres  de  profondeur,  du  commencement 
d'octobre  au  15  avril.  Les  plus  avancées  se  sont  reproduites 
vingt-cinq  mois  après  leur  sortie  de  l'œuf;  les  dernières  ont  mis 
vingt-huit  mois;  et  quelques  exemplaires  n'ont  pondu  qu'après 
trente-cinq  mois. 

Les  femelles  ne  meurent  pas  après  la  ponte;  nous  leur  avions 
attaché  un  fil  aux  pattes  postérieures  pour  les  reconnaître,  elles 
vivaient  encore  en  septembre.  Ces  fils  ayant  disparu  pendant 
l'hivernage,  il  ne  nous  est  pas  possible  d'affirmer  si  elles  pondent 
une  seconde  fois  au  printemps,  mais  cette  hypothèse  est  très 
admissible. 

Nous  avons  trouvé,  dans  1»  parc  du  château  de  Bagatelle, 
quelques  tas  de  plusieurs  mètres  cubes  de  feuilles  réduites  en 
terreau,  que  nous  avons  fait  remuer  plusieurs  fois.  Les  feuilles 
de  la  saison  précédente  contenaient  très  peu  de  Courtilières,  et 
pas  un  seul  nid  ;  celles  de  deux  ans  en  contenaient  des  cen- 
taines et  un  grand  nombre  de  nids  placés  à  diverses  profon- 
deurs, de  30  à  60  centimètres  ;  nous  avons  constaté  des  œufs 
et  des  jeunes  larves,  depuis  la  fin  d'avril  jusqu'au  1®""  septembre. 


432  NOTES    ET   MÉMOIRES. 

l{(''shtance.  —  Dans  un  pot. à  fleurs  rempli  de  terreau  bien 
arrosé,  nous  avons  enfermé  six  Gourtilières  de  grande  taille; 
deux  mois  après  elles  étaient  toutes  bien  vivantes,  le  terreau  de 
feuilles  de  deux  ans  avait  suffi  à  leur  nourriture. 

Des  Gourtilières  mises  dans  un  pot  rempli  de  sable  sec,  avec 
des  feuilles  de  salade,  De  tardent  pas  à  périr  faute  d'humidité 
pour  leurs  téguments,  tandis  que  cet  insecte  "^/it  plusieurs  mois, 
avec  la  même  nourriture,  dans  un  pot  dont  le  sable  est  saturé 
d'eau  et  forme  un  petit  marais. 

Conclusion.  —  En  liberté,  la  Courtilière  vit  particulièrement 
d'insectes  qu'elle  chasse  en  sortant  la  nuit,  et  ne  mange  les  ra- 
cines et  les  feuilles  des  plantes  que  lorsqu'elle  manque  de  proies 
vivantes.  En  théorie,  elle  pourrait  passer  pour  un  insecte  utile; 
malheureusement,  en  pratique,  les  nombreuses  galeries  qu'elle 
trace  en  tous  sens,  avec  ses  pattes  antérieures,  coupant  et  ren- 
versant les  jeunes  plantes  et  les  semis,  en  font  un  insecte  des 
plus  nuisibles  qu'il  faut  détruire  sans  trêve  ni  merci. 

Moyens  de  destruction.  —  Il  a  été  préconisé  plusieurs  moyens 
plus  ou  moins  pratiques  pour  détruire  la  Courtilière. 

En  Allemagne,  on  enfonce  en  terre  des  pots  à  fleurs  conte- 
nant un  peu  d'eau,  les  Gourtilières  viennent  y  tomber  et  s'y 
noyer  pendant  la  nuit. 

En  France,  on  recommande  de  rechercher  les  trous  condui- 
sant aux  nids,  puis  d'y  verser  de  l'huile,  de  l'eau  pétrolée  ou 
autres  liquides;  on  espère  détruire  ainsi  la  mère  et  la  cou- 
vée (1). 

Noua  allons  indiquer  plusieurs  moyens  de  préservation  et  de 
destruction,  que  nous  avons  expérimentés  avec  succès,  dans  les 
potagers  et  dans  la  grande  culture. 

Procédé  de  préservation .  —  Le  chiffon  (à  défaut  la  mousse  de 
tourbe)  imprégné  de  10  p.  100  de  pétrole,  enfoui  comme  engrais 
et  employé  à  raison  de  1/2  à  1  kilogramme  par  mètre  carré,  pré- 

(1)  Depuis  plus  de  trois  ans,  m'écrit  M.  Gh.  Rolland,  je  cherche  à 
débarrasser  une  propriété  (de  15,000  mètres)  qui  est  iufestée  de  Gour- 
tilières. J'ai  employé  l'huile  qui  est  impuissante  contre  la  quantité. 
Les  capsules  de  M.  Paul  Jamain,  de  Dijon,  n'ont  produit  aucun  effet 
appréciable.  De  même  pour  FAlma-Mater,  etc. 


LA    COURTILIÈRE.  433 

serve  les  semis  des  attaques  de  la  Courtilière,  des  vers  blancs,  des 
vers  gris  et  autres  insectes  vivant  en  terre.  De  nombreuses  expé- 
riences nous  ont  démontré  que  ces  insectes  ne  pouvaientpas  vivre 
dans  le  voisinage  immédiat  de  ce  foyer  continu  d'émanations  in- 
fectes pendant  des  années.  On  fera  bien  de  l'employer  pour  tous 
les  semis  de  plantes  rares,  d'arbres,  de  fleurs  ayant  de  la  valeur. 

Procédés  de  destruction  {pièges).  —  Des  paillassons  arrosés 
chaque  jour  en  été,  et  disposés  près  des  planches  cultivées, 
peuvent  servir  de  pièges  où  la  Gourtilière  vient  se  réfugier  pour 
passer  le  jour  ;  e/i  les  soulevant  on  détruit  les  insectes  qui  s'y 
trouvent. 

En  établissant,  dans  les  coins  du  potager,  une  ou  plusieurs 
fosses  (bétonnées),  de  40  à  50  centimètres  de  profondeur,  sur  \  ou 
2  mètres  carrés  de  surface,  dans  lesquelles  on  jette  les  plantes 
provenant  des  sarclages  ;  la  fermentation  de  ces  plantes  attire  les 
Courtilières  ;  une  fois  par  mois,  de  mai  à  septembre,  on  vide  cette 
fosse-piège  avec  une  fourche  ;  en  secouant  les  herbes  on  trouve, 
dans  le  fond,  un  grand  nombre  de  Courtilières  de  tous  âges,  qu'il 
est  facile  d'écraser. 

Pour  les  grands  espaces  envahis,  un  moyen  qui  nous  a  permis, 
depuis  trente  ans,  de  détruire  un  nombre  considérable  de  Cour- 
tilières, consiste  à  disposer,  comme  pièges_,  vers  le  commence- 
ment de  septembre,  des  tas  d'un  ou  plusieurs  mètres  cubes  de 
fumier  de  cheval  sortant  de  l'écurie,  près  des  terres  infestées 
par  cet  insecte.  Les  Courtilières  viennent  se  réfugier  dans  ces 
pièges  bien  chauds,  pour  y  passer  l'hiver  ;  de  décembre  à  février, 
on  retourne  ce  fumier,  et  l'on  détruit  les  Courtilières  qui  s'y 
trouvent  à  moitié  engourdies. 

Le  même  piège  peut  s'employer  pendant  l'été,  en  creusant  un 
trou  de  50  centimètres  de  long  sur  30  centimètres  de  largeur  et 
profondeur,  entre  les  planches  cultivées  et  infestées;  on  remplit 
ces  trous  de  fumier  frais  bien  tassé  et  arrosé;  deux  fois  par  se- 
maine, on  enlève  et  éparpille  le  fumier  avec  une  fourche;  on  y 
trouve  chaque  fois  des  Courtilières  qu'on  écrase. 

En  employant  ces  pièges  au  château  de  Bagatelle,  M.  Pré- 
castel  estime  avoir  détruit  4  à  5,000  courtilières  en  1893. 

Nous  nous  sommes  assuré  que  le  crapaud,  chassant  toute  la 


434  NOTES   ET   MÉMOIRES. 

nuit,  dévore  un  grand  nombre  de  Courtilières,  et  autres  insectes 
des  plus  nuisibles;  sa  protection  et  son  introduction  dans  les 
jardins  potagers  s'impose.  Dans  une  précédente  étude  (le  vers 
gris,  etc.,  feuille  des  Jeunes  naturalistes^  n°  275),  nous  avons 
indiqué  le  moyen  de  le  propager  sans  frais,  à  l'infini,  dans  la 
grande  culture. 


Les   fruits  et  les  légumes  aux  Halles   centrales  de  Paris 

PENDANT    l'année    1895    (1), 

par  MM.  D.  Bois  et  G.  Gibault.  « 

Sans  contredit,  les  Halles  centrales  comptent  parmi  les  plus 
intéressantes  curiosités  de  la  capitale  et  les  touristes  manquent 
rarement  de  visiter  ce  que  l'on  a  si  bien  nommé  le  «  ventre 
de  Paris  ».  On  a  souvent  décrit  l'aspect  pittoresque  de  cet 
immense  marché,  peut-être  unique  au  monde;  on  a  dépeint  les 
montagnes  de  denrées  alimentaires  qui  débordent  jusque  dans 
les  rues  voisines,  le  fourmillement  de  la  foule  affairée,  l'activité 
humaine  qui  s'y  déploie,  les  types  populaires  qu'on  y  rencontre, 
enfin  tous  ces  tableaux  variés  qui  donnent  aux  Halles  une  phy- 
sionomie caractérisée. 

Sans  nous  arrêter  à  la  description  d'un  spectacle  connu  de 
tous,  nous  nous  proposons  seulement  de  donner  ici  un  aperçu 
du  mécanisme,  beaucoup  moins  familier,  de  la  vente  des  fruits 
et  des  légumes  sur  le  carreau  des  Halles  et  l'état  exact  de  la 
consommation,  des  prix  et  de  la  provenance  de  ces  produits  de 
l'Horticulture,  pendant  l'année  1895,  renseignements  et  statisti- 
tiques  puisés  aux  sources  officielles,  c'est-à-dire  dans  le  Rapport 
annuel  sur  les  services  municipaux  de  r approvisionnement  de 
Paris,  publié  par  le  bureau  de  l'approvisionnement  à  la  Pré- 
fecture de  la  Seine. 

Paris  est  a[)provisionné  de  fruits  et  légumes  par  les  cultiva- 
teurs et  maraîchers  du  département  de  la  Seine  et  des  départe- 

(1)  Déposé  le  23  avril  1896. 


FRUITS    ET    LÉGUMES    AUX    UALLES    CENTRALES    DE    PARIS.       435 

ments  limitrophes,  par  des  expéditeurs  qui  adressent  leurs 
denrées  des  départements  situés  en  dehors  du  rayon  ordinaire 
d'approvisionnement,  et  aussi  par  l'Algérie  et  l'étranger  (Bel- 
gique, Espagne,  Iles  Canaries). 

Pour  l'établissement  des  statistiques  sur  la  vente  des  fruits  et 
des  légumes,  le  document  officiel  distingue  la  vente  en  gros  et 
celle  sur  le  «  carreau  forain  ». 

Vente  en  gros. 

La  vente  en  gros  des  fruits  et  légumes  se  fait  dans  le  pavillon 
n"  6.  Elle  commence  à  4  heures  du  matin  pendant  les  mois 
d'avril,  mai,  juin,  juillet  et  août  et  à  5  heures,  pendant  les  mois 
de  janvier,  février,  mars,  septembre,  octobre,  novembre  et 
décembre.  Elle  est  close,  pour  la  criée,  à  la  fin  des  enchères; 
pour  la  vente  à  l'amiable,  à  10  heures  du  matin,  du  16  avril  au 
31  octobre,  et  à  11  heures,  du  1^""  novembre  au  15  avril. 

Les  fruits  et  légumes  sont  divisés  en  trois  catégories  servant 
de  base  à  la  perception  du  droit  «  d'abri  ». 

Dans  la  T^  catégorie,  qui  paie  1  franc  par  100  kilogrammes, 
nous  citerons  :  Abricots  en  caisse  ou  en  panier.  Ananas,  Arti- 
chauts, Asperges,  Cassis,  Cerises,  Champignons,  Fraises,  Gro- 
seilles, Haricots  verts,  Pèches,  Pois  verts,  Tomates,  Truffes. 

La  2*  catégorie  paie  un  droit  d'abri  de  50  centimes  par  1 00  kilo- 
grammes :  Aubergines,  Carottes  de  primeur,  Choux-fleurs, 
Choux-verts,  Concombres,  Fèves,  Haricots  à  écosser,  Navets  de 
primeur.  Oignons,  Oranges,  Poires,  Pommes,  Pommes  de  terre 
de  primeur.  Salades,  etc. 

La  3^  catégorie  ne  comprend  que  le  Cresson  qui  paie  25  cen- 
times par  100  kilogrammes.  Le  Raisin  est  taxé  d'un  droit  d'oc- 
troi de  5  fr.  70  c.  les  100  kilogrammes. 

Pendant  l'année  1895,  la  vente  en  gros  des  fruits  et  des  légumes 
s'est  élevée  à  12,251,810  kilogrammes,  en  légère  diminution  sur 
l'année  précédente. 

On  a  constaté  des  diminutions  importantes  dans  les  envois, 
sur  les  denrées  suivantes  : 

Fraises,  Raisins  en  caisses  et  en  paniers.  Pois  verts  et  Arti- 


436  NOTES    ET    MÉMOIRES. 

chauls  originaires  de  France.  Mais  il  existe  des  augmentations 
sur  les  Asperges,  Pêches  en  caisses  et  en  paniers,  Abricots  en 
paniers,  de  France,  et  sur  les  Raisins  en  caisse  et  les  Artichauts 
d'Algérie. 

Dans  la  %*=  catégorie,  il  y  a  diminution  sur  les  Choux-fleurs  de 
France,  les  Oranges  d'Espagne  et  les  Pommes  d'Italie. 

Augmentation  sur  les  Pommes  de  terre  d'Algérie,  les  Endives 
de  Belgique  et  les  Mandarines  d'Espagne. 

Apports  par  lignes  de  chemins  de  fer  :  Orléans  2,227,405  kilo- 
grammes; Nord,  1,039,865;  Lyon,  5,190,215;  Est,  820,130; 
Ouest,  1,128,875. 

Répartition  des  apports  français  et  étrangers  des  1"  et 
2e  catégories  : 

France  :  5,581,045  kilogrammes;  Algérie,  693,230;  Belgique, 
193,515;  Espagne,  827,435;  Iles  Canaries,  120,360.  Sont  en 
augmentation,  l'Algérie,  la  Belgique  et  les  Iles  Canaries. 

Prix  maximum  et  miniîïiiim  des  principales  espèces  de  fruits  et 
de  légumes  [d'après  les  renseignements  fournis  par  les  facteurs 
et  commissionnaires.) 

Désignation  des  espèces.  Quantités. 

Abricots  en  caisse    ...  La  caisse  de  bkilogr.    . 

—  en  panier    .    .    .  Les  100  kilogr 

Amandes —  .... 

Artichauts Le  cent 

Asperges La  botte   , 

Cerises Les  100  kilogr 

Cresson Le  panier  de  240  bottes. 

Endives Les  100  kilogr 

Fraises La  corbeille  de  3  kilogr. 

Groseilles Les  100  kilogr 

Haricots  verts  de  b'rance.  —  .... 

—  —     d'Espagne.  —  .... 
Pêches  en  caisse  ....     La  caisse  de  1  kilogr.    , 

—  en  panier.    .    .    .  Les  100  kilogr 

Pois  verts —  .... 

Pommes    de    terre    nou- 
velles      .  —  ....       36  52      30  49 


Prix 

niaxuiiUBi. 

Diiniiuuiii. 

5  30 

4  20 

63  8j 

47  36 

81   10 

60  45 

27  97 

11  78 

11    96 

0  96 

81  48, 

44  94 

21  o2 

8  86 

69  84 

59  59 

4  02 

2  55 

55  20 

45  20 

112  48 

71  09 

215  60 

150  56 

13  03 

3  65 

82  58 

52  94 

60  99 

51  98 

FRUITS    ET    LÉGUMES    AUX    HALLES    CENTRALES    DE    PARIS.       437 
Désignation  des  espèces.  Quantités. 


Prix 

niaxiniuiii.        mmimuin. 


Prunes Les  100  kilogr 

Raisins  de  B'rance  (autres 

que  ceux  de  Thomery).  — 

Raisins  d'algérie   . 

—  d'Espagne , 

—  de  serre    . 

—  de  Tiiomery 
Tomates  de  France 

—  des  Iles. 


120  3()       77  11 


Les  100  kilogr. 


103  79 

127  f>2 

129  75 

0  58 

(j  54 

75  96 

184  88 


100  45 

99  07 

102  67 

4  21 

4  04 

63  01 

87  26 


Provenances. 

Les  denrées  de  la  T®  catégorie  ont  été  expédiées  par  les 
départements  suivants  : 

Asperges.  —  Vaucluse,  Pyrénées-Orientales,  Yonne. 

Melons.  —  Vaucluse,  Bouches-du-Rhône. 

Arricots  (en  paniers).  —  Vaucluse,  Gard,  Puy-de-Dôme. 

PÊCHES  (en  caisses  et  en  paniers).  —  Pyrénées-Orientales, Var, 
Rhône,  Isère,  Ardèche,  Tarn-et-Garonne. 

Amandes.  —  Bouches-du-Rhône,  l'Algérie,  Gard,  Vaucluse, Var, 
Hérault. 

Raisins  (en  caisses  et  en  paniers).  — Hérault  (Lignac),  Tarn- 
et-Garonne  (Moissac),  Lot-et-Garonne  (Port-Sainte-Marie),  Nièvre 
(Pouilly),  Algérie,  Ardèche,  Gard,  Var,  Vaucluse,  Espagne. 
Période  d'hiver  :  Thomery  (Seine-et-Marne). 

Fraises.  —  Garpentras,  Pernes-Monteux  (Vaucluse)  pour  les 
grosses  Fraises  et  Hyères  (Var)  pour  les  petites  Fraises. 

Cerises.  —  Var  (SoUiès-Pont),  Rhône  (Ampuis  et  Lyon)  et 
Yonne. 

Prunes.  —  Pyrénées -Orientales,  Gard,  Hérault,  Tarn-et- 
Garonne,  Lot-et-Garonne,  Gironde,  Corrèze  et  Dordogne. 

Pois  verts.  —  Algérie,  Var,  Vaucluse,  Lot-et-Garonne,  Gi- 
ronde, Tarn-et-Garonne. 

Tomates.  —  Gard,  Lot-et-Garonne,  Haute-Garonne. 

Artichauts.  —  Algérie,  Var,  Vaucluse,  Pyrénées-Orientales. 

Prunf:aux.  —  Lot-et-Garonne. 


438  NOTES    ET    MÉMUIKES. 

Celles  de  la  -2'^  catégorie,  par  les  départements  suivants  : 

Cuoux-FLEURS.  —  Var,  Vàucluse,  Bouches-du-Rhône. 

Poires.  —  Eure,  Maine-et-Loire,  Sarthe,  Oise,  Rhône, 
Ardèche. 

Salades.  —  Var,  Bouches-du-Rhône. 

Oignons  et  Échalotes.  —  Lol-et-Garonne,  Oise,  Seine-et- 
Marne  et  Seine-et-Oise. 

Citrons  et  Mandarines.  —  Espagne,  Algérie. 

Oranges.  —  Espagne,  Algérie,  Var. 

Pommes  de  terre.  —  Algérie,  Bouches-du-Rhône,  Vaucluse, 
Yonne,  Loire,  Eure-et-Loir. 

Carottes  et  Navets.  —  Seine-et-Marne,  Oise,  Seine-et-Oise, 
Calvados. 

Pommes.  —   Puy-de-Dôme,  Eure,   Calvados,  Maine-et-Loire. 

Poireaux.  —  Vaucluse,  Bouches-du-Rhône,  Bretagne. 

Endives.  —  Belgique,  Nord. 

Bananes.  —  Iles  Canaries. 

Au  31  décembre  1894,  il  existait  aux  Halles,  7  factoreries, 
9  facteurs  et  23  commissionnaires. 

Les  Tentes  à  l'amiable  tendent  de  plus  en  plus  à  prendre  de 
l'extension  sur  le  marché  depuis  que  la  grosse  Fraise  de  Car- 
pentras  a  remplacé  la  petite  Fraise  de  Bordeaux  qui  se  vendait 
exclusivement  à  la  criée.  Celte  grosse  Fraise  trouve  un  écoule- 
ment facile  en  raison  des  bas  prix  de  vente. 

11  a  été  saisi,  en  1895,  64,226  kilogrammes  de  denrées 
reconnues  impropres  à  la  consommation. 

Les  quantités  réexpédiées  peuvent  être  évaluées  approximati- 
vement à  394,950  kilogrammes,  ce  qui  représente  5,32  p.  100 
des  introductions  totales.  La  majeure  partie  des  réexpéditions 
est  faite  sur  l'Angleterre,  les  villes  d'eaux,  le  nord  et  l'est  de  la 
France.  Ces  denrées  consistent  surtout  en  Asperges,  Raisins 
en  caisses.  Abricots  et  Pêches  en  caisses.  Cerises,  Prunes,  Hari- 
cots verts.  Pois  verts.  Artichauts,  etc. 

Le  système  des  wagons  à  étagères,  imaginé  pour  le  transport 
des  fruits,  principalement  de  la  Fraise  de  Carpentras,  a  fonc- 
tionné en  1895  avec  succès  et  a  donné  les  meilleurs  résultats. 


FKLITS  ET  LÉGUMES  AUX  HALLES  CENTRALES  DE  PARIS.   439 

Beaucoup  de  petits  producteurs  de  Moissac  (Tarn-et-Garonne\ 
qui  ne  Tavaient  pas  encore  expérimenté,  ont  profité  des  avan- 
tages qu'il  offre  en  groupant  leurs  variétés  de  Raisins  et  en 
diminuant  leurs  frais  généraux. 

Un  facteur  a  installé,  cette  même  année,  à  Port-Sainte-Marie 
(Lot-et-Garonne)  une  conserve  de  Raisins  semblable  au  procédé 
adopté  à  Thomery,  qui  a  parfaitement  réussi,  et  cet  exemple  a 
été  suivi  par  d'autres  propriétaires  de  la  contrée,  qui  ont  ainsi 
prolongé  leurs  envois  de  Chasselas  jusqu'en  novembre  et 
décembre. 

Carreau  forain. 

Le  marché  des  fruits  et  légumes  appelé  «  Carreau  forain  »  se 
tient  sous  certaines  voies  couvertes  des  Halles  centrales,  sur  les 
trottoirs  bordant  les  pavillons  desdites  Halles  et  dans  les  rues 
avoisinantes. 

A  l'exception  des  jardiniers-maraîchers  et  des  horticulteurs, 
à  qui  des  places  fixes  sont  concédées,  les  marchands  forains  sont 
placés,  suivant  leur  tour  d'arrivée,  sur  les  points  du  Carreau 
réservés  à  chaque  nature  de  denrées. 

Les  ventes  ont  lieu  de  3  à  8  heures  du  matin,  du  l^""  avril 
au  30  septembre,  et  de  4  heures  à  9  heures  du  1®'"  octobre  au 
31  mars. 

La  vente  des  Pois  et  Haricots  verts  commence  à  H  heures  du 
soir  du  15  mai  au  31  octobre. 

La  vente  des  fleurs  coupées  à  minuit,  la  veille  des  principales 
fêtes  patronales.  Elle  commence,  les  autres  jours,  aux  mêmes 
heures  que  les  produits  du  Carreau. 

Les  ventes  à  la  criée  sont  peu  importantes^  elles  représentent 
seulement  0,006  p.  100  des  introductions  totales. 

Les  forains  (abrités  et  non  abrités)  doivent  payer  un  droit  de 
place  qui  varie  de  30  à  40  centimes  par  place  et  par  jour.  Les 
sommes  perçues  de  ce  chef  par  la  ville,  se  sont  élevées,  en  1895, 
à  486,754  francs.  Le  droit  de  poids  public  est  de  20  centimes. 
par  100  kilogrammes. 

On  évalue  à  un  dixième  des  apports  les  quantités  de  mar- 


440 


NOTES    ET    MEMOIRES. 


chandises  réexpédiées.  Enfin,  les  marchandises  saisies  pour 
cause  d'insalubrité  ont  peu  d'importance;  au  nombre  de  370, 
les  saisies  portent  sur  une  quantité  de  5,o00  kilogrammes  de 
Choux,  Melons  et  fruits  avariés. 

Le  commerce  des  fruits  et  légumes  sur  le  Carreau  forain  est 
infiniment  plus  important  que  celui  de  la  vente  en  gros,  qui 
consiste  surtout  en  primeurs.  La  totalité  des  apports  s'est  élevée, 
en  1895,  à  238,614,750  kilogrammes. 


Prix  maximum  ei  minimum  des  principales  denrées 
(d'après  les  i^enseignements  fournis  par  les  facteurs.) 


Artichauts  .  .  . 
Asperges  .... 
Carottes  .... 
Champignons.    . 

Choux  

Choux-tleurs  .  . 
Haricots  verts    . 

iNavels 

Poireaux  .... 
Pois  verts.  ,  .  . 
Pommes  de  terre 


Prix 

maximum 

minimum 

fr. 

c. 

fr.     0. 

La  pièce  . 

...             0 

38 

0  11 

La  botte  . 

...             4 

54 

0  92 

— 

...             0 

40 

0   18 

Le  kilogr. 

...             1 

64 

1  O.S 

Le  cent    . 

...           13 

32 

6  73 

— 

...           39 

92 

18  89 

Le  kilogr. 

...             0 

70 

0  27 

La  botte   . 

.    .    .    .             0 

32 

0  lo 

— 

.    .    .    .             0 

52 

0  27 

Le  kilogr. 

...             0 

30 

0  20 

Les  100  kilo 

gr    .    .           13 

•iO 

7  54 

FRUITS    : 

Cerises  . 
Fraises  . 
Framboises 
Groseilles 
Melons.  . 
Pêches.  . 
Poires  .  . 
Pommes  . 
Raisins  ordinaires 
Raisins  de  Thomei 


Le  kilogr, 

La  pièce  . 
Le  kilogr. 


0  97 

0  50 

1   14 

0  66 

0  74 

0  58 

0  39 

0  31 

3  02 

1   20 

0  58 

0  13 

1   07 

0  24 

1   52 

0  22 

1   59 

0  79 

7  01 

2  71 

FHinS    ET    LKi.lMiiS    AL\     I1ALL[;>    CIC  \  i  llAI-hS    iU':    FAUls.         i\\ 

Provenances. 

211,821,850  kilogiamnies  de  marchandises  amenées  sur  le 
Carreau  ont  été  fournies  par  Jes  maraîchers  des  environs  de 
Paris  et  Jes  cultivateurs  des  départements  de  la  Seine,  Seine- 
et-Oise,  Oise  et  Seine-et-Marne. 

L'étranger  n'a  rien  expédié  sur  le  Carreau  pendant  l'année  1895. 

Les  chemins  de  fer  ont  transporté  à  destination  des  Halles  : 

26,792,900  kilogrammes  environ  de  denrées  provenant  des 
départements  des  Côtes-du-Nord,  Finistère,  Ille-et-Vilaine,  Loi- 
ret, Eure-et-Loir,  Indre-et-Loire.  Gironde,  Lot-et-Garonne, 
Vaucluse,  Bouches-du-R,hône,  Var,  Alpes-Maritimes  et  de 
l'Algérie. 

Les  principales  denrées  expédiées  de  ces  départements  sont  les 
Choux- fleurs,  de  RoscofF,  Angers,  Cherbourg,  Sainl-xMalo  et 
Gravelines; 

Choux  verts  et  Choux  brocolis  du  Mans  et  d'Angers; 

Salades  diverses  et  Radis  d'Orléans; 

Pois  verls  de  Villeneuve-sur-Lot,  d'Agen,  de  Bordeaux; 

Fleurs  coupées  an  Var  et  des  Alpes-Maritimes; 

Polsy  Haricots  et  Pommes  de  terre  de  l'Algérie. 

Parmi  les  produits  amenés  aux  Halles,  il  est  utile  de 
signaler  les  apports  venus  par  le  chemin  de  fer  sur  route 
d'Arpajon  aux  Halles  centrales.  (Distance  d'environ  37  kilo- 
mètres.) 

Ces  apports  ont  été,  en  1895,  de  3,695,830  kilogrammes, 
transportés  par  394  trains  composés  de  756  wagons,  renfermant 
411,099  colis. 

Les  denrées  apportées  par  cette  voie  se  composaient  principa- 
lement de  Fraises,  de  Pois  verts,  de  Tomates,  de  Haricots  verts, 
de  Potirons  et  de  Pommes  de  terre.  Ces  trains  de  denrées  ne  cir- 
culent dans  Paris  que  de  I  heure  à  4  heures  du  matin.  Ceux 
arrivant  aux  Halles  après  3  heures  doivent  s'arrêter  place 
Sainte-Opportune. 

Le  prix  du  transport  des  fruits,  légumes,  Pommes  de  terre,  à 
destination  des  Halles  est,  pour  1 ,000  kilogrammes  :  d'Arpajon, 

20 


442  NOTES    ET    MÉMOIRES. 

U  fr.  82;  de  Montlhéry,  12  fr.  30;  de  Lonjumeau,  9  fr.  42;  de 
la  Gare  du  Pont-d'Antonj^  6  fr.  55. 

On  apporte  des  Yiolettes  et  fleurs  diverses  de  La  Ville-du-Bois, 
Longponl,  Marcoussis,  Montlhéry  et  Yillebousin. 

Des  Roses,  de  Bourg-la-Reine,  Fontenay-aux-Roses,  Malakofl", 
Montrouge  et  Sceaux. 

Des  Fraises  d'Antony,  Châtenay,  Chàtillon,  Fontenay-aux- 
Rosés,  Gentilly,  Lonjumeau^  Marcoussis,  Palaiseau  et  Sceaux. 

Des  moyens  de  transport  perfectionnés  font  que,  chaque 
année,  les  produits  horticoles  arrivent  plus  abondants  et  à  des 
prix  plus  abordables  pour  le  consommateur.  Une  transforma- 
tion complète  est  en  voie  de  réalisation;  les  légumes,  les  fruits 
et  les  fleurs,  nous  étant  apportés  de  régions  diverses  à  climat 
plus  chaud  ou  plus  froid  que  le  nôtre,  de  manière  que  les 
mêmes  produits  arrivent  sur  notre  marché  successivement  et, 
presque  sans  interruption,  pendant  une  grande  partie  de  l'année. 


Les  Pommes  Dean's  Cooliin  et  Deans'  Godlln  (1), 
par  M.  F.  Jamin. 

A  la  page  297  de  son  catalogue,  paru  en  1887,  la  Société 
pomblogique  de  France  donne  une  description  exacte  de  la 
Pomme  Dean's  Codlin,  obtenue  à  Gheshunt,  Herts,  Angleterre, 
nommée  et  introduite  par  moi,  non  pas  en  1844,  comme  l'article 
le  mentionne  par  erreur,  mais  en  1849. 

Dans  le  supplément  du  catalogue  ci-dessus,  tout  nouvellement 
paru,  la  Société  pomologique,  revenant  sur  sa  première  décla- 
ration, attribue  l'obteniion  de  ce  truit  à  M.  Ed.  Deans,  de  Jed- 
burgh,  localité  du  nord  de  l'Angleterre. 

La  Société  se  trompe.  Il  se  peut  que  M.  Deans  (tenir  compte 
de  la  différence  d'orthographe)  ait  obtenu,  de  son  côté,  une 
Pomme  à  laquelle  il  a  donné  son  nom,  mais  celle-ci  n'a  rien  à 
faire  avec  l'autre  variété. 

(1)  Déposé  le  28  mai  1896. 


LES    POMMES   DëAN'S    GODLIX    ET    DEANS'    CODLIN  443 

Dans  la  5*^  édition  du  Manuel  des  Fruits,  paru  en  1887,  M.  R. 
Hogg  parle,  en  effet,  de  la  Pomme  Deans'  Godlin,  de  Jedburgh  ; 
mais  la  description  qu'il  en  donne  ne  saurait  s'appliquer  à  la 
Dean's  Godlin,  de  Gheshunt.  La  3"^  édition  du  même  ouvrage, 
parue  en  1 866,  ne  parle  pas  de  ce  fruit  ;  quant  à  la  4",  je  n'ai  pu 
m'en  rendre  compte,  ne  la  possédant  pas. 

Je  crois  devoir  joindre,  à  la  présente  rectification,  la  traduc- 
tion d'un  certificat  que  m'ont  envoyé  ALM.  Paul  et  Son,  les  hor- 
ticulteurs bien  connus  de  Gheshunt,  de  mème'qu'une  attestation 
de  leur  contremaître,  M.  G.  Gâter,  tous  fort  au  courant  de 
l'origine  de  la  Pomme  Dean's  Godlin. 

Certificat  de  Mi)J.  Paul  et  Soti. 

Nous,  par  ces  présentes,  certifions  que  M.  F.  Jamin  était  em- 
ployé dans  notre  établissement  en  1849. 

Retournant  en  France,  il  demanda  à  notre  voisin,  M.  Dean, 
des  greffes  d'un  Pommier  de  semis,  dont  les  fruits  précoces, 
d'une  jolie  couleur  jaune,  et  alors  dans  toute  leur  beauté,  l'a- 
vaient frappé. 

M.  Jamin,  trouvant  que  cette  Pomme  appartenait  au  groupe 
des  Codlin's,  proposa,  pour  faire  honneur  à  l'obtenteur,  de  lui 
donner  le  nom  de  Dean's  Godlin,  sous  lequel  il  la  répandit. 

Signé  :  Paul  et  Son, 
Gheshunt,  26  mai  1896. 

Attestation  de  M.  G.  Gâter. 

Je  me  souviens  parfaitement  qu'en  1849,  M.  Jamin,  alors  em- 
ployé aux  anciennes  pépinières  de  Gheshunt,  et  sur  le  point  de 
retourner  en  France,  emporta  des  greffes  d'un  Pommier  prove- 
nant d'un  semis  fait  par  M.  Dean. 

Signé  :  G.  Gâter, 

depuis  quarante-huit  ans  employé  de  MM.  Paul  et  Son. 


444  RAPPORTS. 

RAPPORTS 


Sur  les  cultures  de  Phal-enopsis  de  M.  Rkgnier  (1); 
M.  Léon  Duval,  rapporteur. 

En  février  1896,  sur  la  demande  de  M.  Régnier,  notre  col- 
lègue, horticulteur  à  Fontenay,  une  commission  composée 
de  MM.  Cahuzac,  Garden,  Lesueur  (Victor),  Duval  (Léon),  Doin, 
s'est  transportée  à  l'établissement  sis  rue  de  Marigny,  pour  y 
examiner  une  série  de  Phalœnopsis  variés,  collectée  par  M.  Ré- 
gnier. La  commission  s'étant  constituée,  a  nommé  M.  Martin 
Cahuzac  son  président  et  nous  a  fait  l'honneur  de  nous  désigner 
comme  son  rapporteur. 

S'il  est  souvent  fastidieux  pour  une  commission  d'avoir 
à  visiter  des  cultures  n'offrant  qu'un  intérêt  relatif^  c'est  tout 
autre  chose  lorsque  qu'elle  se  trouve  en  présence  de  plantes  fort 
belles,  bien  cultivées  ou  du  moins  bien  rétablies,  collectées  par 
le  cultivateur  lui-même;  il  est  en  effet  bien  rare  de  trouver  en 
France  un  homme  qui  ait  au  risque  de  sa  vie  ou  tout  au  moins 
de  sa  santé,  tenté  la  périlleuse  aventure  d'aller  à  plusieurs 
reprises  vers  les  pays  où  croissent  les  jolies  Orchidées  qui 
font  l'objet  de  ce  rapport.  Nous  aunn^  le  soin  d'y  revenir  tout 
à  l'heure,  quand  nous  vous  aurons  dit  notre  impression  sur  les 
plantes  que  nous  étions  appelés  à  juger. 

Dans  uue  serre  ayant  environ  15  mètres  de  longueur  sur 
5  mètres  de  largeur,  et  bien  disposée  |)onr  cette  culture,  nous 
nous  sommes  trouvés  en  face  d'environ  neuf  cents  Phalœnopsis 
amabilis  et  grandi ftora,  et  environ  trois  cents  Schilleriana; 
toutes  ces  plantes  parfaitement  établies  et  pleines  de  vigueur, 
portaient  de  nombreuses  grappes  de  fleurs  élégamment  disposées 
et  dont  les  formes  harmonieuses  constituent  peut-êtie  l'ensemble 
le  plus  distinct  et  le  plus  original  de  toute  la  famille  des  Orchi- 
dées pourtant  si  riche  et  si  ornementale. 


(1)  Déposé  le  28  mai  1896. 


SUR    LES    CLLfURES    DE    PHAL.ENOPSIS    DE    M.    RÉGNIER.         445 

Les  Phal^nopsis  ont  cela  de  particulier  que  pour  les  personnes 
les  moins  familières  avec  les  Orchidées,  elles  représentent  pour 
ainsi  dire  l'idéal  et  donnent  une  idée  juste  de  l'étrange  beauté 
de  ces  enfants  des  pays  tropicaux  1  Nous  pûmes  admirer  ainsi  de 
splendides  grappes  de  P.  Schilleriana,  composées  de  plus  de 
cent  fleurs;  des  variétés  de  grandiflora  de  forme  et  de  grandeur 
extraordinaire;  des  plantes  de  la  variété  leucorrhoda,  de  toute 
beauté  :  des  variétés  à  fond  saumon  et  jaunâtre,  d'autre  rosées  : 
en  somme  de  ces  perles  que  les  amateurs  acquièrent  à  grand 
prix  et  qui,  heureusement  pour  Timporlaleur,  le  dédommagent 
un  peu  de  ses  peines  et  de  ses  dépenses. 

Les  membres  de  la  commission  ont  trouvé  la  culture  bonne, 
rationnelle,  et  très  remarquable  comme  résultats,  puisqu'en 
somme  ces  plantes  avaient  été  importées  par  notre  collègue,  au 
printemps  de  1895,  vers  le  27  février.  Il  nous  appartenait  comme 
rapporteur  de  demander  quelques  explications  à  M.  Régnier  sur 
ses  voyages,  car  nous  estimions  qu'elles  devaient  être  intéres- 
santes, et  voici  ce  que  nous  avons  pu  noter  pour  l'histoire  de 
certaines  importations.  En  1881,  M.  Régnier  partit  une  première 
fois;  son  voyage  dura  juste  un  an,  jour  pour  jour;  pendant  ce 
temps  il  explora  la  Cochinchine,  l'Annam,  le  Cambodge,  le 
Laos,  le  Siam  et  les  Philippines,  d'où  il  rapporta  des  Phal^nopsis 
mnabilis,  et  grandiflora^  Schilleriana,  puis  des  Vanda  Sande- 
riana,  Hookerse;  du  Laos,  des  Aerides  Sanderiana  [nous  en  avons 
vu  un  exemplaire  mesurant  1°',6o  de  hauteur  chez  M.  Rpgnier); 
c'est  aussi  de  là  que  sont  venus  les  célèbres  Ct/pripedium  caU 
losum  grandi florum,  Hegnieri,  Sanderianum^  Rothschlldianum, 
Argus,  Godefroyœ,  nlveum;  VHahenaria  militaris;  le  Calanthe 
Regnieri,  etc.,  etc. 

Notre  collègue  fit  un  second  voyage  en  1894-95  ;  il  visita 
les  Célèbes,  où  il  récolta  près  de  2,500  Vanda  Sanderiana 
qui  ont  été  engloutis  dans  un  naufrage;  puis  il  visita  succes- 
sivement les  îles  Philippines  et  toutes  les  îles  des  environs, 
pour  en  rapporter  les  beaux  Phalœnopsis  que  nous  avons  été 
admirer  chez  lui.  Ce  n'est  pas  sans  peine  et  sans  d'énormes  dif- 
ficultés qu'on  peut  amener  ces  jolies  Orchidées  en  Europe;  d'une 
part  il  faut  souvent  les  aller  chercher  sur  des  arbres  dont  la 


446  RAPPORTS. 

hauteur  dépasse  40  à  45  mètres  ;  les  indigènes  préposés  à  ces 
recherches  ne  veulent  pas  toujours  y  monter  et  ce  n'est  qu'à  force 
de  piastres  qu'on  arrive  à  les  encourager.  Une  fois  recueillies,  les 
plantes  arrivent  souvent  à  terre  ayant  subi  de  nombreuses  avaries 
et  n'étant  plus  transportables,  de  sorte  que,  lorsque  le  voyageur 
atteint  Marseille,  qui  se  trouve  à  un  mois  de  distance  de  l'endroit 
où  se  collectent  les  Phalœno'psis,  il  y  en  a  beaucoup  de  perdus. 

La  température  dans  ces  contrées  est  très  variable  :  de  16°, 
la  nuit,  elle  monte  souvent  dans  le  jour  à  30  ou  35;  ajoutons 
que  le  pays  est  fort  malsain.  Si  nous  voyons  les  résultats,  nous 
serons  étonnés  de  voir  combien  les  collecteurs  sont  exposés  à 
perdre  leurs  récoltes  :  c'est  ainsi  que,  sur  16,000  Phalsenopsïs 
collectés,  M.  Régnier  n'a  pu  en  sauver  que  douze  ou  quinze 
cents,  soit  à  peine  la  dixième  partie. 

La  commission  avait  donc  deux  tâches  à  remplir  :  celle  d'ap- 
précier la  beauté  des  plantes  en  culture  et  leur  belle  floraison, 
et  celle  de  signaler  les  mérites  réels  d'un  homme  courageux, 
ayant  payé  de  sa  personne,  pour  aller  chercher  au  loin,  et 
rapporter  en  Europe,  à  ses  risques  et  périls,  les  merveilleuses 
plantes  qui  vont  orner  les  serres  des  amateurs  et  des  horticul- 
teurs. Seul  ou  à  peu  près  seul,  M.  Régnier,  a  pénétré  dans  des 
régions  inconnues,  et  a  pu  attacher  son  nom  à  des  plantes  dont 
l'introduction  en  Europe  reste  comme  une  signature  rigou- 
reuse de  l'Horticulture  militante  de  notre  pays.  Il  suffit  de  se 
reporter  à  la  liste,  que  nous  donnons  plus  haut  et  sur  tous 
les  catalogues  ou  ouvrages  traitant  des  Orchidées  pour  y 
retrouver  les  noms  des  plantes  introduites  par  notre  collègue. 
C'est  pourquoi  la  commission  demande  pour  M.  A.  Régnier, 
horticulteur  et  coUecteur  déplantes,  une  haute  récompense. 


CONGRES  DES  AMIS  DES  ARBRES.  44/ 


COMPTES   RENDUS 


Compte  rendu  du  concours  dOrcuidées  (1) 
séance  du  23  avril  1896, 

par  M.  LiBRECK. 

Un  seul  lot  a  été  présenté  au  concours  d'Orchidées  du  23  avril. 
La  mort  de  notre  président,  M.  Léon  Say,  a  été  la  cause  du  peu 
d'abondance  des  présentations. 

Ce  lot  unique  appartenait  à  M.  Bert,  de  Bois-Colombes;  il 
comprenait  entre  autres  belles  plantes  :  deux  Catileya  Luwreri' 
cea«a  admirables;  un  Lœlia  elegans;  un  Ada  aurantiaca,  très 
fleuri;  un  Cattleya  Schrœderiana;  les  Epidendrum  radicans  et 
arachnoglossum.  Pour  ces  plantes,  bien  fleuries  et  bien  culti- 
vées, le  Jury  a  accordé  à  M.  Bert,  une  médaille  de  vermeil. 


Congrès  des  Amis  des  Arbres  réuni  a  Nice 
DU  10  au  20  Mars  1896  (2), 

M.  Tb.  Villard,    rapporteur, 

Délégué  par  la  Société  Nationale  d'Horticulture  de  France. 

Avant  de  se  rendre  à  Nice,  le  Congrès  des  Amis  des  Arbres 
avait  convoqué  ses  membres  à  Hyères,  le  10  mars,  pour  assister 
à  l'inauguration  de  l'exposition  organisée  par  la  Société  d'Horti- 
culture et  d'Agriculture  d'Hyères. 

J'ai  eu  ainsi  l'occasion  de  recevoir  à  Hyères  quelques-uns  des 
membres  de  la  Société  des  Amis  des  Arbres  et  notamment 
M.  Demontzey,  son  président,  et  M.  E.  Cacheux,  son  vice-pré- 
sident. 

La  Société  des  Amis  des  Arbres  avait  exposé  à  Hyères  les 

(1)  Déposé  le  28  mai  .1800. 

(2)  Déposé  je  28  mai  1890. 


448  COMPTE   RENDU 

tableaux  de  ses  plus  intéressants  travaux.  Le  jury  a  décerné  : 
une  médaille  d''or  à  la  Société  des  Amis  des  Arbres  et  une 
médaille  d'argent  à  la  seclion  spéciale  de  Nancray  (de  cette 
Société). 

Après  quelques  visites  locales  en  rapport  avec  la  mission,  les 
membres  du  congrès,  présents  à  Hyères,  se  sont  dirigés  vers 
Nice,  où,  retenu  par  mes  fonctions  de  président  de  la  Société 
d'Horticulture  et  d'Agriculture  d'Hyères  pendant  l'exposition, 
je  n'ai  pu  les  accompagner,  tout  en  me  rendant  à  Nice  avant  la 
fin  du  congrès. 

M.  le  vice-président  de  la  Société  a  bien  voulu  me  commu- 
niquer le  procès-verbal  du  compte  rendu  du  congrès  que  je 
reproduis  ci-après,  comme  étant  ce  qu'il  peut  être  intéressant 
de  retenir  de  cette  réunion. 


Compte  rendu  du  Congrès  des  Amis  des  Arbres,  réuni  d  Nice 
du  10  au  20  mars  1896. 

Le  Congrès  des  Amis  des  Arbres  réuni  à  Nice  le  10  mars  der- 
nier a  été  fort  intéressant,  non  seulement  au  point  de  vue  des 
communications  qui  y  ont  été  faites,  mais  encore  à  celui  des 
excursions  auxquelles  il  a  donné  lieu. 

Les  séances  du  congrès  ont  été  présidées  par  M.  Demonlzey, 
membre  correspondant  de  l'Institut,  assisté  de  M.  le  D""  Jeannel, 
président  d'honneur  et  fondateur  de  la  Société  des  Amis  des 
arbres. 

Après  l'ouverture  du  congrès  faite  Par  M.  le  président, 
M.  Cacheux  fît  le  compte  rendu  des  documents  qu'il  avait  reçus 
à  son  occasion,  et  il  résuma  les  travaux  accomplis  par  les 
membres  de  la  Société  depuis  qu'elle  a  transféré  son  siège 
à  Paris. 

Les  membres  du  conseil  d'administration,  divisés  en  comités 
spéciaux,  ont  beaucoup  contribué  à  l'augmentation  de  la  pros- 
périté de  la  Société;  le  comité  de  jurisprudence  a  fait  approuver 
la  Société  par  le  Ministère  de  l'Intérieur,  le  comité  de  propa- 
gande a  fait  de  nombreuses  et  importantes  recrues;  le  comité 


DU  CONGRÈS  DES  AMIS  DES  ARBRES.  449 

de  publication  a  puissamment  aidé  à  la  rédaction  du  bulletin 
dont  l'intérêt  continue  à  s'accroître. 

Les  membres  de  la  Société  ont  continué  à  planter  des  arbres 
ou  à  provoquer  leur  plantation.  Plus  de  400,000  arbres  à  haute 
tige  ont  été  plantés  par  eux. 

Messieurs  les  membres  du  clergé  et  messieurs  les  instituteurs 
ont  rendu  de  grands  services  à  la  cause  des  arbres.  Deux 
instituteurs  ont  créé  des  jardins  botaniques  avec  des  graines 
fournies  gratuitement  par  M.  de  Vilmorin,  vice-président  de  la 
Société.  Le  directeur  d'un  orphelinat  s'est  adressé  à  la  Société 
pour  obtenir  la  plantation  d'arbres  dans  la  cour  de  son  établis- 
sement. Les  membres  correspondants  de  la  Société  ont  égale- 
ment fait  l'envoi  de  nombreux  documents,  dont  le  comité  direc- 
teur profitera  pour  développer  l'aclion  de  la  Société,  une  fois 
que?es  bases  seront  bien  établies. 

Parmi  les  ouvrages  envoyés  se  trouvent  le  beau  volume  de 
M.  Baltet,  intitulé  V Horticulture  dans  les  cinq  parties  du  monde; 
Les  beaux  arbres  de  la  Normandie,  par  M.  Gadeau  de  Ker- 
ville  ;  le  compte  rendu  des  fêtes  de  l'Arbor  Day  et  les  docu- 
ments officiels  qui  rendent  compte  de  l'établissement  du  jour  de 
la  fête  des  Arbres  en  Amérique,  etc.,  etc. 

La  Société  fait  l'échange  de  ses  publications  avec  de  nom- 
breuses Sociétés  françaises  et  étrangères  et  tous  les  jours  elle 
étend  le  cercle  de  ses  relations;  il  faut  espérer  qu'elle  arrivera 
à  diminuer,  dans  un  délai  très  rapproché,  la  surface  des  terrains 
stériles  que  l'on  pourrait  utiliser  par  un  reboisement  intelli- 
gent. 

Parmi  les  communications  qui  ont  été  faites  au  congrès,  nous 
citeions  celles  :  1°  de  M.  Demonlzey,  qui  a  fait  une  étude  très 
approfondie  de  l'organisation  d'un  syndicat  modèle  de  reboise- 
ment et  qui  en  a  étudié  les  statuts;  2°  de  M.  le  D'"  Jeannel  qui  a 
exposé  le  parti  que  l'on  pouvait  tirer  de  l'armée  en  l'employant, 
dans  certains  cas,  à  la  plantation  d'arbres;  3°  de  M.  le  comman- 
dant Tatin  qui  a  énuméré  les  divers  cas  où  l'action  des  institu- 
teurs pouvait  être  utile  au  but  de  la  Société;  i"  l'importante 
communication  de  M.  Guinaud  sur  les  avantages  des  Sociétés 
locales  des  Amis  des  Arbres  analogues  à  celle  qu'il  a  créée 


450  COMPTE    RENDU 

à  Nanciay  ;  5°  la  conférence  de  M.  Cotard  sur  le  reboisement  et 
rulilisation  des  eaux. 

Les  excursions  organisées  par  la  Société  ont  été  les  suivantes: 
la  visite  de  l'Exposition  d'Horticulture  et  d'Agriculture  d'Hyères, 
celles  du  beau  jardin  de  M.  Villard  à  Garqueyranne,  des  pro- 
priétés de  M.  le  comte  de  Ghambrun  et  de  M.  le  comte  de  Gré- 
zalle,  sous  la  conduite  de  son  président. 

Le  congrès  a  visité  le  camp  de  Yillefranche  dont  les  arbres 
ont  été  plantés,  grâce  à  l'initiative  de  M.  le  D""  Jannel,  par  les 
troupes;  enfin  elle  alla  admirer  les  reboisements  du  Mont-Borron 
exécutés  il  y  a  une  vingtaine  d'années  sous  la  direction  de 
M.  -Demontzey. 


GOMFTE    REM)U    DE    l'ExPOSITION    INTERNATIONALE    DU    GeRCLE 

HORTICOLE  Van  Houtte,  a  Ledeberg-lez-Gand  (1), 
par  M.  Gu.  de  Bosschere,  membre  correspondant  de  la  Société. 

Gette  exposition,  la  seconde  du  même  genre,  a  obtenu  un 
grand  et  légitime  succès.  Les  apports  de  plantes  ornementales, 
de  spécimens  de  culture,  de  plantes  de  serres  chaudes,  d'Azalées 
et  de  Rhododendrons,  d'Orchidées  et  d'Anthurium,  étaient  fort 
nombreux  et  généralement  très  méritants. 

Le  Cercle  avait  construit,  sur  la  place  du  Progrès,  un  vaste 
local  en  bois  qui  n'a  cependant  pas  suffi  à  abriter  les  nombreux 
envois;  la  salle  des  mariages,  la  salle  des  fêtes  et  la  cour  de  la 
maison  communale  ont  été  envahies  à  leur  tour.  Gette  disper- 
sion des  plantes  dans  quatre  locaux  différents  a  nui  beaucoup  au 
succès  d'ensemble  de  l'exposition.  Gertaines  plantes,  comme  les 
Orchidées,  par  exemple,  ont  été  tellement  à  l'étroit,  que  c'était 
vraiment  dommage.  La  place  a  fait  défaut  et  malgré  des  efforts 
très  louables,  la  commission  n'a  guère  réussi  à  donner  à  son 
grand  salon  ce  cachet  artistique  qui  fait  le  charme  de  la  plu- 
part des  expositions  françaises. 

[i]  Déposé  le  23  avril  1800. 


DE   l'exposition   INTERNAT.    DU    CERCLE   HORT.    VAN    flOUTTE.     451 

Nous  n'entreprendrons  point  une  relation  quelque  peu  com- 
plète, de  tout  ce  qu'il  y  a  eu  d'intéressant  à  cette  fête  florale: 
cela  nous  conduirait  trop  loin.  Nous  nous  bornerons  à  citer  par- 
ticulièrement les  nouveautés  et  les  semis.  Cependant,  il  nous 
faut  attirer  l'attention  sur  le  nombre  considérable  de  plantes  du 
Gap  et  de  la  Nouvelle-Hollande  exposées  par  plusieurs  horticul- 
teurs; sur  le  succès  que  la  réapparition  de  ces  vieilles  fleurs  a 
obtenu  et  sur  la  beauté  décorative  de  la  plupart  des  espèces 
présentées  :  Acacia  en  nombreuses  espèces,  Genista  elegans, 
Grevillea  rosmarinifolia^  Erica  arborea,  E.  arborea  cucullata, 
Grevillea  alpestris^  Boronia  Mollini,  Leptosfermum  buUatum^ 
Brachysema  acuminatum,  Diosma  fragrans,  Lithospermum  frii- 
ticosum,  etc. 

De  jolis  Rhododendrons  sont  le  R.  Countess  of  Hacldinglon  et 
Edgeworthi  que  nous  trouvons  dans  une  belle  collection  de 
plantes  fleuries  de  M.  Van  Dxiessche-Leys  ;  les  R.  de  V Himalaya 
et  leurs  hybrides  de  M.  J.  Baumann,  les  R.  Dalhousiœ^  Vicloria- 
num,  Marchmiess,  Rosy  Bell^  Countess  of  Sefton,  roseiim  odora- 
tum,  sont  les  plus  distingués.  Ce  dernier  est  un  hybride  entre  un 
Azalea  et  un  Rhododeiidroti.  Le  R.  tonkinense,  présenté  par 
M.  y.  Guvelier,  est  issu  de  graines  provenant  du  Tonkin;  ses 
fleurs  sont  blanches  avec  une  large  marge  bleu  clair;  le 
R,  Balhousiœ  roseum,  avec  des  fleurs  roses  délicieuses;  le 
R.  annamense^  espèce  de  VAnnam^  à  fleurs  odorantes,  moyennes, 
blanches  avec  macules  jaunes;  R.  magnlflorum;  Rridal,  Bouquet^ 
semis,  grande  fleur  rosée  à  macule  noirâtre,  très  odorante; 
sont  autant  de  Rhododendrons  dignes  d'une  mention  spéciale. 
M.  Maertens-Beys,  exposait  un  lot  de  R.  Jacconnii  bien  fleuris 
en  jolis  petits  exemplaires;  ces  Rhododendrons  conviendraient 
parfaitement  comme  bordures. 

Les  Azaléas  de  l'Inde,  en  grands  exemplaires,  provenaient  de 
l'établissement  Ad.  d'Haene  et  de  M.  Jos.  Vervaene.  Les  nou- 
veautés les  plus  intéressantes  à' Azalea  indica  de  ce  dernier, 
habile  semeur,  sont  :  Merveille  de  Ledeberg,  double,  carmin 
foncé,  à  macules  noires,  avec  reflets  changeants  métalliques,  très 
beau;  Spitfire,  vermillon  feu,  double,  macule  noire,  extra; 
M.   Debulle,   rouge  carmin,   simple,   macule   pourpre  ;  Prince 


452  COMPTE    RENDU 

Albert^  rose  laque,  forme  ronde,  fines  macules  pourpre  noir, 
simple;  M.  Kerr,  simple,  laque  vif,  macule  cramoisi.  Le  premier 
prix  pour  le  plus  beau  semis  d'Aso/ea  mdica  double  a  été  obtenu 
par  le  même  exposant  avec  VA.  M.  iMillaui,  pourpre  laque,  fine 
macule  noire;  le  même  prix  pour  la  fleur  simple,  encore  par 
M.  Jos,  Vervaene,  avec  Madame  M'iUaut,  rose  cerise  vif  à  reflets 
bleuâtres  et  blancs  quand  on  le  voit  par  transparence,  variété 
distincte  très  belle.  Gomme  branche  fixée,  non  au  commerce, 
salmonea  est  remarquable  avec  sa  fleur  simple,  rose  orangé, 
strié  de  rouge  avec  un  large  bord  blanc. 

M.  Eug.  de  Cock  obtient  le  2^  prix  avec  une  variété  sans  nom 
à  large  fleur  bien  ronde,  blanc  pur,  deux  corolles  l'une  dans 
l'autre,  le  centre  accidenté  de  stries  roses  et  de  macules  ver- 
dàtres,  extra. 

Parmi  les  variétés  de  branches  fixées  de  M.  Jos.  Vervaene,  les 
plus  jolies  sont  Madame  Carnot,  Ami  V.  Cuvelier^  Madame  Ro- 
main De  Smet  et  Madame  J.  Vervaene. 

MM.  Jos.  De  Coster,  Jean  de  Kneef  et  Delaruye-Gandon,  expo- 
saient de  très  méritantes  collections  de  bonnes  variétés  d'Azalea 
indica. 

M.  Vervaene-Verraert  était  seul  exposant  pour  les  Rhododen- 
drons hybrides  nouveaux;  les  meilleures  nouveautés  sont  Sou- 
venir  de  Dominique  Vervaene,  blanc  rosé  avec  forte  macule 
pourpre  noir  à  la  base,  plus  clair  en  haut;  Printemps,  blanc  un 
peu  bleuâtre  à  l'épanouissement,  devenant  presque  blanc,  ma- 
cule noire;  Ch.  de  Bosschere,  rose  vif,  à  macule  noire. 

Les  Rhododendrons  de  pleine  terre  étaient  bien  fleuris,  mais 
toutes  variétés  anciennes  en  grands  cxemplaii-es,  les  Azaliia 
mollis  étaient  nombreux,  mais  non  dénommés.  La  maison  Louis 
De  Smet  exposait  un  lot  à  tiges  bien  fleuri;  MM.  De  Smet 
frères  en  avaient  aussi  un  beau  lot  ;  M.  Toefî'aert  exposait  un  lot 
d'Azalea  sinensis  et  hybrides  de  coloris  brillants  et  de  fleurs  de 
grandes  dimensions. 

Parmi    les  plantes    nouvelles,    signalons,    parmi    celles    de 
M.  Jules  De  Cock  :  les  Myriolepis  Scortechini,  Juniperus  japo 
nica  aureo  picta,  Geonoma  Schmiti,  Eriocnema  Sanderiana. 

IM.    A.  De  Smet  présentait  un   Diane/la  tasmanica  fol.    var.; 


DE   L  EXPOSITION    INTERNAT.    DU   CERCLE   HORT.    VAN    HOUTTE.     -453 

M.  E.  Delaruye,  un  bel  exemplaire  de  Nephthytis  piclurata; 
M,  A.  Rigouts,  un  superbe  Dracœna  Rigoutsi,  issu  de  D.  aiis- 
tralis. 

Le  Drarunm  cannu'folia  aurro  slrlaia  et  le  Corypha  australis 
fol.  var.  de  M.  Jules  De  Gock  ;  le  Pleris  Buchneri  de  M.  Arthur 
Van  den  Heede,  ainsi  que  le  Draca^na  cannxfolia  variegata  de 
M.  Arthur  De  Smet  sont  de  bonnes  nouveautés. 

11  y  avait  à  cette  exposition  de  beaux  envois  d'Orchidées  de 
M.  Ch.  Vuyisteke,  Jules  Hye-Leysen,  Jules  De  Cock  et  De  Smet 
frères.  Parmi  les  plus  belles  de  M.  Vuyisteke,  mentionnons 
Odontoglossum  Iriumpkans^  luteo  purpureum,  ientaculaium, 
radiatum,  macrospiliim  et  muliis ;  Cattleya  amethystoglossa; 
MasdevaUia  ignea  pulchra,  une  nouvelle  introduction.  — 
M.  Jules  Hye  a  obtenu  sept  premiers  prix  avec  ses  Orchidées, 
parmi  lesquelles  il  faut  citer  hors  de  pair  :  Odontoglossum  nobile, 
abondamment  maculé;  Pescatorei  album,  aussi  rare  qu'élégant; 
heterodon,  très  rare;  nevadense,  elegans,  Andersoni  et  nobilhis, 
une  variété  étonnante,  qui  a  obtenu  un  succès  colossal;  Cypr'i- 
pedium  triumphans  (Sallieri-Byeanum  X  œnanthum  superhum, 
uu  hybride  superbe;  Cyp.  Hyeanum,  une  fleur  de  dimensions 
et  de  beauté  exceptionnelles;  Cyp.  Albertiamnn,  ornatum, 
Flouringo^  Minerva  ;  Milloniopsis  X  Bleuiy  avec  douze  très 
grandes  fleurs,  et  un  raiwissainl  £piphro7iitis  Veitcki^  MM.  De  Smet 
frères  avaient  de  jolis  Odontoglossum  crispum  ;  M.  Jules  De 
Cock  de  bonnes  variétés  de  Cypripedium,  entre  autres  exul, 
Haynaldianum,  Elliotianum  et  nitens.  M.  Jules  Hye  avait  encore 
un  beau  Vanda  Wallicliii  provenantdes  cultures  de  xM.  Beaucarne  ; 
un  second  exemplaire  de  même  provenance  est  entre  les  mains 
de  M.  de  la  Devansaye. 

De  beaux  Palmiers,  de  grandes  Fougères  arborescentes,  des 
Fougères  herbacées  de  serre,  des  Pandanus  étaient  représentés 
par  des  envois  de  valeur,  de  MM.  De  Smet  frères,  Rigouts, 
Pynaert,  etc. 

Les  Aroïdées  étaient  nombreuses,  surtout  les  Anthurium,  expo- 
sés par  MM.  Arthur  De  Smet,  Dallière,  Vervaene-Verraert,  etc. 
Les  variétés  les  plus  remarquables  sont  :  Secrétaire  E.  Fierens^ 
Comtesse  de  Kerchove,  Souvenir  de  Liévin  Spae,  carneum^  mais 


454       COMPTE    RENDU    DE    L'EXPOSITION   DU    CERCLE   VAN    HOUTTE. 

surtout  Madame  Wal/em,  dont  la  spathe,  au  moment  de  l'épa- 
nouissement, est  blanche,  passe  ensuite  au  rose  pâle,  pour  finir 
par  du  rose  saumoné;  M.  Régnier,  Victoria.  Sang  gaulois,  Reine 
des  Pays-Bas,  ilgrinum,  La  Reine ^  Congolais.  —  A  signaler,  d'une 
manière  toute  particulière,  les  splendides  Cnladium  de  la 
Société  anonyme  horticole  Louis  Van  Houtte. 

11  y  avait  aussi  de  beaux  Araucaria  de  MM.  B.  Spae  et 
Delaruye,  des  Draccena  variés  de  MM.  Pierre  Parrè,  De  Rense 
frères,  de  jolies  Conifères  de  MM.  Kerckworde  et  Fréd.  Burve- 
nich,  père. 

Des  Glivias,  d'un  admirable  coloris,  étaient  ceux  de  MM.  Fortie 
et  G.  Van  Herzele  ;  une  remarquable  nouveauté  avec  les  divi- 
sions striées  de  blanc  était  présentée  par  M.  Gh.  Vermeire. 

Les  plantes  bulbeuses  et  tubéreuses  n'étaient  guère  nom- 
breuses ;  il  y  avait  de  bons  Amaryllis  de  M.  Ch.  Vuylsteke,  des 
Cyclamen  de  MM.  Botelberge  fils  et  Schaetzaert;  des  Gloxinia  de 
M.  E.  Delaruye;  des  Jacinthes,  des  Tulipes  et  des  Narcisses  de 
la  Société  anonyme  horticole  Van  Houtte. 

Il  y  aurait  beaucoup  à  citer  encore,  mais  ce  que  nous  avons 
dit  de  l'exposition  de  Ledeberg  suffira,  pensons-nous,  pour 
donner  une  idée  de  son  importance.  Ajoutons  toutefois  encore 
que  le  prix  d'honneur  du  Roi  a  été  remporté  par  MM.  De  Smet 
frères,  les  deux  autres  prix  d'honneur  par  MM.  Jules  de  Gock  et 
Ernest  Delaruye.  Ce  dernier,  le  secrétaire  du  Cercle  Van  Houtte, 
a  droit  à  de  sincères  éloges  pour  l'infatigable  activité  qu'il  a 
déployée  dans  les  multiples  travaux  d'organisation  de  cette  belle 
exposition.  Nous  sommes  heureux  aussi  de  pouvoir  signaler  au 
monde  horticole  le  dévouement  et  l'urbanité  de  xM.  Botelberge, 
le  président  du  Cercle. 

L'exposition  a  été  honorée  de  la  visite  de  S.  A.  R.  le  Prince 
Albert  de  Belgique,  des  ministres  et  des  autorités  provinciales  et 
communales. 


PUBLICATIONS    FRANÇAISES. 


REVUE 

DES  PUBLICATIOiNS  FRANÇAISES  ft  ÉTRANGÈRES 


1.  Publications  françaises^ 
par  M.  D.  Bois. 

Annales  de  la  Société  d'Horticulture  de  Maine-et-Loire,  1895, 
3*^  et  i"  trimestres. 

Effets  du  froid  pendant  l'hiver  1894-1895.  Note  de  M.  Gaston 
Ailard,  p.  221 .  —  Nous  ne  pouvons,  à  notre  grand  regret,  repro- 
duire en  entier  cette  intéressante  note  qui  montre  le  degré  de 
rusticité  de  certains  végétaux  dans  les  environs  d'Angers.  Elle 
sera  consultée  avec  giand  profit  par  toutes  les  personnes  qui  dé- 
sirent se  livrer  à  des  introductions  d'arbres  et  d'arbrisseaux  dans 
cette  région  favorisée  où,  comme  on  le  sait,  M.  Ailard  a  créé 
l'Arboretum  de  la  Maulevrie,  si  riche  en  végétaux  ligneux. 

En  mettant  en  parallèle  les  hivers  1879-1880,  1894-1895,  il 
ressort  que,  pendant  le  dernier  hiver,  bon  nombre  de  végétaux 
ont  été  atteints,  mais  que  très  peu  ont  été  détruits,  tandis  qu'il 
n'en  a  pas  été  de  même  en  1879-1880. 

Les  végétaux  qui  ont,  en  généi^l,  le  moins  bien  résisté  à 
l'hiver  1894-1895  ou  qui  ont  été  détruits  proviennent  de  la  région 
méditerranéenne,  de  certaines  parties  de  la  Chine,  du  Népaul, 
du  Chili,  de  la  Nouvelle-Hollande  ;  ceux  qui,  au  contraire,  ont  le 
mieux  résisté,  sont  originaires  du  nord  de  la  Chine,  du  Japon 
et  de  l'Amérique  septentrionale. 

Comptes  rendus  de  l'Académie  des  Sciences,  4  mai  1896. 

Sur  la  cause  première  de  la  maladie  de  la  gale  de  la  Pomme  de 
terre  {Potato  Scab  des  Américains).  Note  de  M.  E.  Roze,  p.  1012. 
Les  savants  qui  ont  étudié  cette  maladie,  aux  Etats-Unis,  ne  sont 
pas  d'accord  sur  les  parasites  qui  la  produisent.  Le  D'"  Thaxter 
l'attribue    à    une    Mucédinée   qu'il    a    désignée   sous   le    nom 


456  REVUE    DES   PUBLICATIONS. 

d'Oospora  Scabies;  le  D'  Bolley  à  un  Bacleriiim  qu'il  n'a  pas 
nommé  spécifiquement. 

M.  Roze  a  pu  obtenir  la  contamination  de  tubercules  de 
Pomme  de  terre  Marjolin,  absolument  sains  au  moment  de  la 
plantation,  par  des  tubercules  galeux  appartenant  à  la  variété 
Merveille  d'Amérique. 

Il  a  été  conduit,  après  une  étude  attentive,  à  attribuer  la  cause 
première  de  cette  maladie  à  un  Micrococcus  qu'il  désigne  sous  le 
nom  de  M.  pellucidus.  L'action  vitale  de  ce  Micrococcus  se  mani- 
feste de  telle  façon  qu'il  semble  ne  pouvoir  se  multiplier  sur  les 
tubercules  qu'exclusivement  aux  dépens  de  leur  épiderme  ou  de 
leur  peau  dont  il  mortifie  les  cellules  en  servant  pour  ainsi  dire 
d'introducteur  aux  autres  parasites  qui  profitent  du  substratum 
favorable  qu'il  leur  a  préparé. 

Revue  Horticole,  P'  mai  1896. 

Lbi  Bananier  rast'iqae.  —  Musa  japonica.  Note  de  M.  J.  Sal- 
lier  fils,  p.  202.  Figure  noire.  —  Cette  espèce,  encore  rare  dans 
les  jardins,  a  été  introduite  en  Angleterre,  il  y  a  quelques  années, 
par  MM.  James  Veitch,  sous  le  nom  de  Musa  Basjoo.  Elle  est  ori- 
ginaire de  Hakodaté,  Île  Yéso  (Japon  septentrional),  région  où 
le  thermomètre  descend  jusqu'à  —  32  degrés  l'hiver,  mais  par 
contre  atteint  jusqu'à  -|-42  degrés  pendant  l'été,  ce  qui  permet 
la  culture  du  Riz. 

Le  port  de  la  plante  est  plutôt  celui  du  M.  paradisiaca,  avec 
stipe  nu,  lisse  et  droit,  que  celui  du  M.  Ensete  ;  il  est  drageon- 
nant.  Les  feuilles  semblent  plus  résistantes  que  celles  du 
M.  Ensete,  mais  sont  cependant  déchirées  par  les  vents  vio- 
lents. 

Ce  qui  est  particulièrement  intéressant  dans  cette  espèce,  c'est 
son  degré  de  rusticité,  qui  lui  permet  de  résister  à  nos  hivers  du 
centre  de  la  France,  aussi  bien  que  certaines  plantes  vivaces  de 
pleine  teire,  Tritoma,  Gynerium,  etc.  Elle  redoute  l'humidité 
plus  que  le  froid  en  hiver. 

M.  J.  Sallier  conseille  de  iva,i[er  \di  M .  japonica  comme  les  Tri- 
toma  et  les  Gynerium.  Avant  l'hiver,  couvrir  la  souche  de  feuilles 
sèches  et,  par  prudence,  d'un  paillasson  formant  toit,  destiné  à 


PUBLICATIONS   ÉTRANGÈRES.  457 

éloigner  l'eau  des  pluies.  En  avril,  par  un  temps  sec,  découvrir 
et  nettoyer  la  base  des  tiges  qui  seule  a  été  conservée.  En  été, 
arrosages  et  paillis. 

2.  Publications  étrangères 

par  M.  P.  Hariot. 

The  Garden.  —  Les  Orchidées  fournissent  encore  matière  à 
toute  une  série  de  notes  et  d'articles  qu'on  consultera  toujours 
avec  fruit.  Le  mode  de  culture,  les  conditions  de  végétation,  le 
choix  des  meilleures  espèces  ou  variétés  et  leur  introduction  y 
sont  soigneusement  indiqués.  Il  en  est  ainsi  pour  les  Cymbidium 
et  les  Oncidium.  Dans  le  premier  de  ces  genres  on  recom.mande 
tout  particulièrement  les  Cymbidium  affine,  de  V\ndiQ\  eburneum 
introduit  de  Chine  en  1846;  ,^i^a>zteM//i,  découvert  au  Népaul 
par  Wallich  en  1837;  jfi^ooAe?'?Vz/7i</»,  très  voisin  du  précédent, 
mais  à  fleurs  plus  larges  et  plus  richement  colorées,  originaire 
de  l'Himalaya;  Lowianum,  introduit  de  Burmah  en  1878,  et  le 
ligrinum  delà  même  région  d'où  il  a  été  apporté  en  1864. 

Dans  les  Oncidium  de  la  section  marranthum,  les  meilleures 
espèces  à  cultiver  sont  les  suivantes  :  Oncidium  macrantinun, 
découvert  en  1780  par  Mathews,  dans  la  Cordillère  de  l'Ecuador, 
importé  seulement  en  1838  et  qui  a  fleuri  pour  la  première 
fois  en  Angleterre  en  1868;  chrysodiscum;  serratum;  superbiens, 
le  mieux  connu  de  la  section  après  l'O.  macranthum  et  loxense, 
un  des  plus  élégants. 

LesZygopetalum  sont  surtout  connus  par  le  Z.  Gautier i  qui  a 
fait  son  apparition  en  Europe  il  y  a  près  de  trente  ans,  et  le  Mac- 
kayi.  A  côté  de  ceux-ci,  il  en  est  d'autres  qui  méritent  aussi  d'être 
cultivés, tels  que  les  :  Burkei,  de  la  Guyane  anglaise;  brachype- 
talum  de  la  province  de  Minas  Geraes,  maxillare  du  Brésil  et 
de  Demerara.  Le  croisement  de  certaines  de  ces  plantes  a 
donné  naissance  à  des  hybrides  remarquables  :  Zygopetalum, 
Clayi  intermédiaire  pntre  les  Z.  maxillare  eicriyvitum,  qui  lui  ont 
donné  naissance;  Sede  ni,  qui  provient  de  la  fécondation  du -Z. 
maxillare  par  le  Mackayi. 

Les  Cypripediumsonl  peut-être,  de  toutes  les  Orchidées,  celles 

30 


458  ftEVUÈ   DES   PUBLICATIONS. 

qui  ont  fourni  le  plus  d'hybrides.  Il  n'existe  que  bien  peu  d'es- 
pèces qui  ne  soient  susceptibles  de  se  prêter  à  leur  formation.  Le 
Cypripedium  Sedeni  qui  résulte  du  croisement  du  C.  lungifolinm 
avec  le  C.  Schlimi,  a  donné  naissance  à  des  hybrides  secon- 
daires, tels  que  Cypripedium  Lemoinierianum ^  dont  l'origine 
exacte  n'est  pas  certaine  mais  qui  est  attribuée  au  C.  calurum  ; 
cardinale^  produit  du  C.  Sedeni  eX  du  Scklimi  albiftorum^  etc.  Un 
des  représentants  les  plus  étranges  de  ce  dernier  genre  est  bien 
le  Cypripedium  caudatiim,  introduit  du  Pérou  en  1847.  Parmi 
les  variations  qui  lui  appartiennent,  il  faut  signaler  :  les  Cypri- 
pedium caudatum  roseum;  Lindeni,  qui  parait  n'être  que  le  ré- 
sultat d'une  monstruosité  et  qu'on  a  élevé  au  rang  de  genre, 
sous  le  nom  d' Cfropedium,  et  WaUisii.  Cette  dernière  plante  est 
quelquefois  regardée  comme  une  espèce  distincte. 

Parnci  les  plus  remarquables  découvertes  faites  dans  le  do- 
maine de  la  botanique  par  les  voyageurs  et  les  naturalistes  russes, 
il  n'en  est  pas  qui  puissent  lutter  avec  celle  des  Eremurus.  Ces 
superbes  plantes  ont  tout  pour  elles  :  la  vigueur,  la  dimension 
et  l'élégance  des  fleurs.  Elles  ont  toutes  les  qualités  voulues 
pour  lesfaireaccueillir  dans  tous  les  jardins,  depuis  YE.  robustus, 
le  plus  anciennement  cultivé,  dont  les  épis  n'ont  pas  moins  de 
neuf  pieds  de  hauteur;  VE.  spectabilis,  à  fleurs  jaune  pâle;  le 
Bungei,  de  stature  plus  humble,  jaune  foncé;  le  himalaicus, 
à  fleurs  blanches  sur  lesquelles  tranche  agréablement  la  nuance 
jaune  des  étamines  jusqu'à  V Eremurus  Olgœ  aux  épis  qui  ne  dé- 
passent guère  deux  pieds  et  se  couvrent  d'une  profusion  de 
fleurs  lilas  ou  purpurines. 

Les  Eremurus  sont  des  Liliacées.  A  une  petite  famille  voisine, 
celle  des  Hœmodoracées,  appartiennent  les  Bœmanthus,  dont  le 
nombre  s'est  sensiblement  accru  depuis  quelques  années  et  dans 
la  nature,  et  dans  les  collections.  Une  des  dernières  espèces 
introduites  est  le  Hdemanthus  Katharinœ^  originaire  du  cap  de 
Bonne-Espérance.  Son  feuillage  d'un  vert-pomme  foncé  est 
encore  rendu  plus  ornemental  par  un  réseau  de  nervures  et  de 
veines  beaucoup  mieux  marqué  que  dans  la  plupart  des  autres 
espèces.  Les  inflorescences  sont  larges  et  colorées  en  rouge 
écarlate  orangé. 


PUBLICATIONS  ÉTRANGÈRES.  459 

Les  jardins  d'hiver  et  les  orangeries  comptent  au  nombre  des 
végétaux  exotiques  les  plus  capables  de  les  orner,  les  Lapageria. 
Ce  sont  de  superbes  plantes  grimpantes  qui  demandent  peu  de 
soin  et  poussent,  là  où  elles  se  plaisent  —  car  elles  sont  capri- 
cieuses —  avec  une  vigueur  à  nulle  autre  pareille.  Leurs  longues 
branches  chargées  de  fleurs  forment  des  grappes  du  plus  gra- 
cieux effet.  Malgré  toute  leur  valeur,  elles  ne  sont  que  rarement 
cultivées  en  France. 

C'est  parmi  les  Clématites  non  grimpantes  qu'il  faut  placer  le 
Clematis  integrifolia  Durandi  dont  l'obtention  remonte  à  plus  de 
vingt  années.  Ce  serait  un  hybride  des  Clematis  integrifolia  et 
lanughiosa.  Les  feuilles  sont  larges,  simples  et  les  fleurs  d'un 
beau  bleu  foncé  !  Ce  n'est  d'ailleurs  pas  la  première  espèce  dans 
la  production  de  laquelle  entre  le  Clematis  integrifolia.  Le  Cle- 
matis Hendersoni  ne  serait  qu'un  hybride  des  67.  integrifolia  et 
Viticella  connu  dès  1835;  avec  le  Cl.  recta  il  aurait  donné  nais- 
sance au  CL  cœrulea  o^/o/a/a, auquel  la  suavité  de  son  parfum  a 
fait  donner  aussi  dans  quelques  jardins  le  nom  de  Cl.  aroma- 
tica.  Il  est  probable  également  qu'une  origine  hybride  analogue 
doit  se  rencontrer  aussi  dans  les  Clematis  intermedia  rosea  et 
diversifolia  cœrulea.  Il  faut  encore  recommander  parmi  les  Clé- 
matites à  tiges  dressées,  non  grimpantes  les  Clematis  recta  d'Eu- 
rope, tubulosa  et  Davidiana  de  Chine. 

Parmi  les  plantes  destinées  à  l'ornementation  des  parterres, 
les  Hudôeckia  devraient  tenir  un  bon  rang.  Ce  sont  de  fort  jolies 
Composées  à  ajouter  à  tant  d'autres  plantes  delà  même  famille. 
Og  ne  connaît  guère  que  le  Rudbeckia  laciniata.  D'autres  espèces 
ne  le  dépareraient  en  rien  en  végétant  à  ses  côtés.  Ce  sont  les 
R.  speciosa^  hirta,  columnaris,  californica,  maxima  dont  les  tiges 
peuvent  atteindre  presque  3  mètres  de  haut,  et  purpurea,  plus 
connu  sous  le  nom  d'Echinacea  purpurea.  Cette  dernière  plante 
est  une  des  plus  belles  Composées  qu'on  puisse  imaginer. 

Les  parterres  se  trouveront  bien  de  la  présience  de  V Anémone 
upennina,  charmante  petite  espèce  d'Italie  et  de  Corse,  très 
voisine  par  l'ensemble  de  ses  caractères  de  la  Sylvie  des  bois 
des  environs  de  Paris>  mais  à  fleurs  bleues;  de  VHelleborus  cor-^ 
siens,  remarquable  par  ses  feuilles  coriaces,  épineuses  sur  les 


160  REVUE     DES    PUBLICATIONS. 

bords,  à  fleurs  d'un  blanc  verdâlre;  du  Physalis  Francheti^ 
plante  japonaise  voisine  de  l'Alkekenge  de  France,  mais  à  enve- 
loppe du  fruit  d'un  jaune  orangé  brillant ,  beaucoup  plus 
développée. 

Qui  connaît  maintenant  —  sinon  de  souvenir  —  le  Polygonum 
sachalinense,  la  Sachaline  dont  on  a  tant  parlé  il  y  a  quelques 
années?  Sans  parler  de  ses  propriétés  alimentaires,  ses  qualités 
ornementales  étaient  à  peu  près  nulles,  il  n'en  est  pas  de  même 
d'un  de  ses  congénères,  le  Polygonum  cuspidatum,  excellente 
plante,  de  premier  ordre  pour  la  décoration  des  pelouses  et  qui 
se  reproduit  avec  la  plus  grande  facilité  et  une  incroyable 
abondance. 

The  Gardeners'  Chronicle.  —  Ce  sont  encore  des  Orchidées 
qui  constituent  l'appoint  des  plantes  nouvelles  ou  peu  connues  : 
BiilbophylliDn  multiflorum  et  orthoglossum^  le  premier  déjà 
décrit  sous  le  nom  d'odontostylls  ;  E pidendrum  elegantulum, 
remarquable  hybride  issu  du  croisement  de  VE.  Wallisii  avec 
VE.  Endresio- Wallisii,  qui  se  rapproche  par  l'ensemble  de  ses 
caractères  et  par  son  port  de  la  seconde  espèce,  tandis  que  ses 
fleurs  rappellent  la  première  de  ces  plantes  ;  Zygopelalum  Per- 
renoudi,  hybride  des  Z.  intermedium  et  maxillare  Gautier i,  dont 
les  divisions  florales  sont  teintées  de  vert-olive  et  le  labelle,  très 
développé,  coloré  en  violet  brillant;  Odontoglossum  Wilckea- 
num  Pitts  Variety,  qui  se  rapproche  beaucoup  des  grandes 
formes  de  VO.  elegans  ;  Masdevallia  Shutlryana  hybride  des 
M.  Harryana  et  Shuttleworthii. 

L'hybridation  est  le  grand  agent  de  production  des  Orchidées, 
qu'il  s'agisse  d'hybrides  obtenus  artificiellement  ou  de  ceux  qui, 
formés  naturellement,  arrivent  dans  les  importations.  La  pre- 
mière en  date  des  Orchidées  qui  se  trouvent  dans  le  second  cas 
parait  être  le  Lœlia  irrorata.  En  1859,  Reichenbach  en  soupçon- 
nait la  nature  hybride  et  insistait  sur  ses  points  de  ressemblance 
avec  le  Lcelia  Schilleriana  et  le  Cattleya  intermedia;  un  peu  plus 
tard  le  même  doute  venait  à  l'esprit  du  célèbre  orchidophile  à 
propos  du  Lœlia  eè/.syja^Aa.  Les  remarques  faites  à  ce  sujet  par  Rei- 
chenbach ne  manquaient  pas  que  d'être  suggestives  et  montraient 


PUBLICATIONS    ÉTRANGÈRES  ACii 

les  nombreuses  et  intimes  affinités  qui  unissent  les  L;rlia  aux 
Cattleya.  Peu  de  temps  après,  le  Caltleya  guatemalensis  était 
découvert  par  Skinner  et  de  suite  son  origine  hybride  paraissait 
probable  par  suite  d'un  croisement  naturel  entre  les  Cattleya 
Skinneri  et  Epidendrum  aiimniincum  qui  croissaient  ensemble 
dans  la  localité  visitée  par  le  collecteur.  En  1868,  le  monde  hor- 
ticole fait  connaissance  avec  d'autres  hybrides  naturels.  Ce  sont 
les  Milionia  festiva,  Odontoglossum  Andersonirmum,  le  premier 
hybride  connu  dans  ce  beau  genre,  trouvé  dans  une  importa- 
tion d'O.  crispum,  0.  miilus,  intermédiaire  entre  les  0.  luteo- 
purpureum  eiglorîosiim;  plus  tard  apparaissent  les  Odontoglossum 
Denisonke,  Coradinei  et  le  Phalœnopsis  Veitchiana,  que  Reichen- 
bach  considérait  comme  le  produit  naturel  du  croisement  du 
P.  rosea  et  Schilleriana.  En  1875,  un  troisième  Phalœnopsis 
hybride  se  rencontre  dans  des  importations  de  P.  (iphrodite  et 
Schilleriana,  c'est  le  P.  leucorrhoda.  Quand  au  P.  intermedia^ 
son  origine  a  été  démontrée  artificiellement. 

Puisque  nous  en  sommes  à  parler  de  croisement,  citons  le  cas 
très  intéressant  des  Rhododendron  Numaei  Eos.  La  première  de 
ces  plantes  est  le  résultat  d'une  fécondation  opérée  entre  deux 
types  très  différents  de  Rhododendron;  d'un  côté,  le  groupe  des 
hybrides  de  R.  javanico-jasminijlorum ,  de  l'autre  YAzalea 
indica.  Pour  faire  du  produit  obtenu  un  gain  horticole  en«".or.e 
plus  précieux  et  plus  méritant  on  l'a  crqisé  avec  le  Rhododen- 
dron multicolor  variété  Curiisii.  C'est  un  exemple  des  plus  inté- 
ressants de  ces  hybrides  à  nature  complexe  que  l'on  crée 
chaque  jour  comme  en  se  jouant.  La  deuxième  plante  de  même 
nature  est  le  Rhododendron  Eos;  issu  des  H.  malayanum  et  java- 
nicum.  L'influence  du  R.  malayanum  qui  a  fourni  son  pollen  st 
fait  surtout  sentir  dans  la  forme  et  dans  la  couleur  des  fleuis  et 
à  un  moindre  degré  daiis  le  feuillage. 

A  citer  parmi  les  plantes  intéressantes,  le  Dombeya  ou  Astra- 
psea  Wallichii,  superbe  Sterculiacée  éminemment  ornementale 
avec  ses  longues  ombelles  florales  axillaires  du  plus  beau  rouge, 
introduit  de  Madagascar  dès  1820;  Klugia  Notoniana,  curieuse 
Gesnéinacée  voisine  des  Cyrtandra  et  des  Streptocarpus.  C'est  une 
fort  jolie  plante,  originaire  du  Deccan  et  de  Geylan,  annuelle. 


162  REVUE   DES    PUBLICATIONS. 

avec  de  larges  feuilles,  des  grappes  nombreuses  de  fleurs  du 
plus  beau  bleu  gentiane,  marquées  de  jaune  soufre  à  la  gorge, 
qui  ne  sont  pas  sans  rappeler  celles  des  Utrïcularia.  La  multi- 
plication se  fait  facilement  par  boutures. 

«  Les  Lis  japonais  comme  objet  de  commerce  et  d'alimenta- 
tion», tel  est  le  titre  d'un  article  qui  ne  manque  pas  d'intérêt. 
D'après  les  travaux  les  plus  récents,  le  Japon  ne  renferme  pas 
moins  de  soixante-dix  espèces  de  Lis  avec  de  nombreuses  variétés. 
Les/lmo,  race  indigène  confinée  au  nord,  consomment  les  bulbes 
du  L'ilium  GJehm;  on  utilise  aussi  ceux  des  L.  auratum  et  surtout 
L.  tigrinum  et  concoloi\  variété  pulchellum.  L'analyse  chimique 
montre  qu'ils  contiennent  une  assez  forte  proportion  de  fécule, 
environ  19  p.  100,  ainsi  que  de  l'azote,  de  la  dextrine  et  du 
glucose,  ce  qui  en  explique  la  valeur  alimentaire.  Quant  à 
l'exportation,  elle  atteint  des  chiff'res  considérables.  C'est 
l'Angleterre  qui  en  reçoit  le  plus;  en  1892,  elle  n'a  pas  reçu 
pour  moins  de  18,000  yens  de  bulbes,  tandis  que  la  France  ne 
compte  que  pour  281  yens;  l'Allemagne  et  Hong-Kong  en  reçoi- 
vent environ  pour2, 000  yens,  les  Etals-Unis  pour  9,000  et  l'Aus- 
tralie pour  610. 

Sait-on  ce  que  peut  rapporter  un  Sorbier?  le  Gardeners  Chro- 
nicle  signale  un  Sorbier,  dans  le  département  de  Saône-et-Loire, 
qui  a  fourni  en  1888,  18  hectolitres  de  fruits  vendus  405  francs. 

Garden  and  Forest.  —  Le  recueil  américain  consacre  quel- 
ques notices  à  un  certain  nombre  de  plantes  nouvelles  et  peu 
connues.  Nous  trouvons  dans  ce  cas  le  Lippiâ  iodantha^  espèce 
encore  inédite,  originaire  des  environs  de  Cuarnavaca,  au  Mexi- 
que. C'est  une  Verbénacée  des  plus  remarquables,  formant  un 
buisson  atteignant  dix  pieds  de  hauteur;  ses  fleurs,  répandues  à 
profusion  sur  les  rameaux,  sont  jaunes,  entourées  de  bractées 
colorées  en  pourpre.  Il  faut  encore  citer  le  Nolina  recurvata, 
Liliacée  gigantesque  appartenant  à  un  genre  représenté  par  une 
douzaine  d'espèces  réparties  du  Texas  au  Mexique  méridional  et 
à  la  Basse-Californie;  le  tronc,  dilaté  à  la  base  en  tubercule,  est 
couronné  par  les  feuilles,  du  centre  desquelles  sort  une  inflores- 
cence en  panicule  large  et  étalée. 


PUBLICATIONS   ÉTRANGÈRES.  463 

Deux  autres  arbustes  méritent  encore  d'être  signalés  ;  le 
Viburnum  erosum  et  le  Rhododendron  mucronulalum.  Cette  der- 
nière plante  peut  à  la  rigueur  être  considérée  comme  une  variété 
du  Rhododendron  damncum;  elle  est  comme  lui  originaire  du 
sud  de  la  Sibérie,  de  la  Mandchourie  russe  et  du  nord  de  la 
Chine.  Comme  le  R.  dauricum,  elle  appartient  au  groupe  des 
espèces  à  feuilles  caduques  qui  fleurissent  avant  l'apparition  des 
feuilles. 

Quant  au  Viburnum.  erosum,  on  le  rencontre  en  quelques  points 
du  Japon,  à  Formose,  dans  le  sud  et  le  centre  de  la  Chine  et  en 
Corée.  Il  appartient  à  un  petit  groupe  d'espèces  Nord-Améri- 
caines et  asiatiques  caractérisées  par  la  présence  de  petites  sti- 
pules linéaires.  Ses  feuilles  sont  fortement  dentées,  atténuées  aux 
deux  extrémités;  les  fleurs  apparaissent  en  mai,  formant  des 
corymbes  lâches  et  pubescents  et  sont  colorées  en  blanc  ver- 
dâtre;  le  fruit  est  une  baie  rouge,  l'écorce  est  de  couleur  orange 
ou  rouge  foncé. 

L'Illustration  horticole  appelle  l'attention  sur  le  Calla  Elliot- 
tiana,  qui  sans  être  absolument  nouveau,  n'en  est  pas  moins 
une  plante  des  plus  ornementales  avec  sa  spathe  richement 
colorée  en  jaune  clair  lustré.  Ce  coloris  lui  est  commun  avec  le 
Calla  Pentlandi,  mais  les  feuilles  sont  maculées  comme  celles  du 
C.  albo  maculata,  comme  lui  originaire  du  Natal. 

Le  mêmejournal  recommande  encore  aux  amateurs  de  plantes 
délicates  à  feuillage,  le  Sonerila  Madame  Paul  du  Toict,  issu  de 
S.  viargaritœ  et  orienialis.  La  face  supérieure  des  feuilles  est- 
vert  clair  zonée  d'argent  et  parsemée  de  petits  points  de  même 
couleur  d'où  partent  des  poils  minuscules  qui  lui  donnent  un 
aspect  duveteux;  la  face  inférieure  est  vert  de  mer  pâle,  nuancée 
de  rose,  avec  les  nervures  teintées  de  lie  de  vin. 

A  signaler  encore  le  Gazania  pygmœa,  à  fleurs  blanches  striées 
de  pourpre  en  dessous  qui  alternera  dans  les  bordures  avec  le 
jaune  doré  du  Gazania  splendens. 


464  PLANTES  NOUVELLES  OU  PEU  CONNUES. 

PLANTES  NOUVELLES  OU  PEU  CONNUES 

DÉCRITES    OU    FIGURÉES 
DANS     LES    PUBLICATIONS    FRANÇAISES    ET    ÉTRANGÈRES, 

1.  Publications  françaises, 
par  M.  D.  Bois. 

Caraguata  conifera,  Ed.  André  (Broinéliacées!.  Remip  Horti- 
cole, l'""  mai  Î896,  p.  208.  Planche  coloriée. 

Cette  belle  Broméliacée  a  été  découverte  en  1882,  à  Zamora 
(Ecuador  méridional),  par  M.  Hugo  Poortman.  M.  Ed.  André  la 
décrivit  dans  ses  Broméliacée  Aïidreanœ,  p.  47,  d'après  des 
échantillons  d'herbier. 

Des  graines  envoyées  par  M.  Poortman,  quelques-unes  seule- 
ment germèrent  et  donnèrent  naissance  à  des  sujets,  dont  la 
première  floraison  eut  lieu  à  Lacroix,  en  1892.  Un  pied  fleuri 
fut  présenté  le  28  juillet  de  cette  même  année,  à  la  Société  na- 
tionale d'Horticulture  de  France. 

Voici  la  description  du  Caraguata  conifera,  que  le  D'  Mez, 
dans  sa  Monographie  des  Broméliacées,  enregistra  sous  le  nom 
de  Guzmania  conifera,  cet  auteur  faisant  rentrer  le  genre  Cara- 
guata dans  le  genre  Guzmania. 

«  Feuilles  radicales  lancéolées  aiguës,  longues  de  60  à  80  cen- 
timètres, larges  de  6  à  8  centimètres  an  milieu,  vert  foncé,  lisses. 
Hampe  forte,  droite,  égalant  à  peu  près  les  feuilles,  garnie  de 
feuilles  bractéales lancéolées  aiguës.  Inflorescence  en  épi  simple, 
conique,  très  dense,  longue  ordinairement  de  10  à  15  centi- 
mètres, large  de  8  à  10  centimètres  vers  la  base.  Bractées  flo- 
rales très  imbriquées,  deltoïdes,  sillonnées,  rouge  vermillon  vif, 
jaune  d'or  au  sommet.  Galice  beaucoup  plus  court  que  les  brac- 
tées, à  lobes  oblongs  aigus,  longs  de  25  millimètres,  lisses.  Co- 
rolle grande,  jaune  paille,  dépassant  légèrement  les  bractées, 
longue  d'environ  6  centimètres,  à  lobes  obtus,  longs  de  15  mil- 
limètres. Capsule  cylindrique,  apiculée,  longue  de  4  centi- 
mètres. )) 


PUBLICATIONS   FRANÇAISES.  465 

Celte  plante  doit  être  cultivée  en  bonne  serre  tempérée,  avec 
un  peu  plus  de  chaleur  lorsqu'elle  marque  fleur.  Un  compost  de 
terre  de  bruyère  et  de  sphagnum  riaché,  dans  des  pots  petits 
ou  moyens,  lui  convient  parfaitement.  La  floraison  a  une  très 
longue  durée.  M.  Ed.  André  cite  l'exemple  d'une  plante  qu'il 
possède,  et  qui  est  en  excellent  état  de  fraîcheur  depuis  plus  de 
six  mois. 

Cypripedium  callosum.  Le  Jardin,  .5  mai  1896,  p.  102,  pho- 
tographie en  couleurs. 

Cette  espèce  est  originaire  de  la  Cochinchine.  C'est  une  plante 
très  recherchée  en  raison  de  sa  floribondité  et  de  la  facilité  de 
sa  culture.  Elle  a  été  figurée  plusieurs  fois,  et  nous  ne  reprodui- 
rons pas  sa  description  que  l'on  trouve  dans  les  ouvrages  trai- 
tant des  Orchidées. 

Ce  qui  fait  le  principal  intérêt  de  la  planche  du  Jardin,  c'est 
qu'elle  est  l'application  d'un  nouveau  procédé  pour  la  photo- 
graphie en  couleurs.  Sans  être  encore  la  perfection,  elle  montre 
cependant  que  de  grands  progrès  ont  été  réalisés,  et  que  l'on 
peut  espérer  pour  l'avenir. 

Euphorbia  Fournieri  Rebut.  —  Revue  horticole,  16  mai  1896, 
p.  2^6,  fig.  84  (figure  noire)  (Euphorbiacées)  (1). 

Espèce  cactiforme  introduite  de  Madagascar  par  M.  Fournier, 
de  Marseille. 

<(  C'est  une  plante  glabre,  à  tige  ligneuse  à  la  base,  haute  de 
3  à  6  décimètres,  cylindrique  en  bas,  grise,  s'élargissant  en  un 
renflement  charnu,  pentagonal,  vert,  à  cinq  côtes  amincies, 
pourvues  d'une  crête  épaisse,  courte,  subligneuse,  laciniée, 
rousse;  alternant  avec  ces  angles  sont  des  parties  méplates,  vert 
foncé,  portant  les  cicatrices  arquées  des  pétioles  tombés,. entre 
chacune  desquelles  est  une  macule  verticale  vert  clair.  Feuilles 
alternes,    insérées    horizontalement^    longuement   pétiolées,   à 


(1)  Cette  plante  ne  serait-elle  pas  VE.  lophogona  Lamk?  Voir  Pro- 
dromus  systematis  naturaiis  regni  vegetahilis,  vol.  15,  2®  partie,  p.  78. 
(D.  B.) 


406  PLANTES  NOUVELLES  OU  PEU  CONNUES. 

pétiole  arrondi,  rouge  brun,  déprimé  et  vert  en  dessus;  à  limbe 
obovale-oblong,  longuement décurrent  sur  le  pétiole;  à  nervure 
médiane  saillante  et  arrondie  en  dessus,  un  peu  enfoncée  en 
dessous,  à  nervures  primaires  presque  rectangulaires,  subégales 
et  parallèles,  arrêtées  avant  le  bord  etglaucescentes  sur  le  fond, 
d'un  beau  vert  lustré.  Inflorescences  axillaires,  solitaires  ou 
en  glomérules  pauciflores,  entourées  de  bractées  scarieuses, 
ovales  cucullées,  mucronées,  enfermant  des  fascicules  de  poils 
glanduleux,  lacérés.  Fleurs  non  observées.  Capsule  oblongue, 
crustacée,  renfermant  quelques  graines  arrondies  à  surface 
chagrinée,  brun  roux.  » 

VEuphorbia  Fournier'i  doit  être  cultivé  en  serre  tempérée 
chaude.  On  le  multiplie  facilement  à  l'aide  des  graines  qu'il 
produit  en  abondance. 

Palisota  Maclaudi  Cornu.  (Famille  des  Commélynées.) 
Bulletin  dp  la  Société  botanique  de  France^  1896,  t.  I-II,  p.  20. 

Espèce  nouvelle,  adressée  au  iMuséum,  en  1894,  par  le 
D*"  Maclaud,  chargé  de  mission  dans  les  territoires  de  la  Côte 
d'Ivoire. 

Le  P.  Maclaudi  est  très  voisin  d'une  espèce  connue  déjà  et  de 
la  même  région,  le  P.  thyrsiflora  Benth,  dont  il  diffère  par  ses 
feuilles  plus  étroites  et  bien  plus  longues,  pétiolées  assez  longue- 
ment ;  les  poils  des  gaines  et  des  pétioles  noirs  et  non  fauves; 
sa  tige  plus  ligneuse  ;  par  ses  entre-nœuds  plus  allongés  ;  les 
bractées  des  rameaux  de  l'inflorescence;  la  tige  de  l'inflorescence 
non  laineuse  ;  les  fleurs  pourpres  au  sommet  des  pétales  et  des 
sépales,  tandis  que  les  rameaux  de  la  grappe  florale  sont  d'un 
blanc  pur;  la  grande  étamine  à  filet  aplati  et  ailé. 

Dans  les  serres  du  Muséum  les  tiges  atteignent  1™, 30  de  hau- 
teur; elles  sont  dressées,  rigides.  Des  entre-nœuds,  très  longs, 
partent  des  feuilles  réunies  en  verticille^  de  trois  en  général  au 
niveau  du  nœud.  Elles  portent  au  sommet  une  ou  deux  inflores- 
cences en  grappe  très  décomposée  formée  de  petites  cimes 
scorpioïdes  recourbées  qui  portent  des  fleurs  d'un  pourpre  noir; 
ces  fleurs  sont  fermées  une  grande  partie  de  la  journée;  elles 
s'ouvrent  dans  le  milieu  du  jour  et  présentent  alors  des  corolles 


PUBLICATIONS   FRANÇAISES.  467 

violettes  parfaitement  étalées.  La  plupart  des  fleurs  tombent 
peu  après  leur  épanouissement. 

Schœnlandia  gabonensis  Cornu.  (Famille  des  Pontédériacées.) 
Bulletin  de  la  Société  botanique  de  France^  1896,  t.  1-2,  p.  21. 

Cette  plante  nouvelle  a  été  adressée  au  Muséum,  en  1887,  par 
M.  Pierre,  jardinier  en  chef  du  Jardin  d'essai  à  Libreville  (Ga- 
bon). Elle  fleurit  au  mois  de  mai  1888,  dans  la  serre  chaude  où 
elle  continue  à  prospérer. 

M.  Cornu  a  cherché  les  diff'érences  et  les  analogies  de  cette 
plante  avec  les  espèces  du  genre  Monochorla^  genre  de  la  famille 
des  Pontédériacées  dont  elle  se  rapproche  le  plus  et  il  a  trouvé  des 
diff'érences  assez  grandes  pour  justifier  une  séparation  géné- 
rique. Il  établit  pour  elle  le  genre  Schœnlandia  qu'il  dédie  au 
moDOgraphe  de  l'ouvrage  de  MM.  Engler  et  Prantl  :  Die  natûr- 
lichen  P/lanzenfamilien . 

La  plante  est  franchement  terrestre^  acaule,  à  souche  formée 
d'articles  renflés  en  tubercules  aplatis  et  superposés.  Les  feuilles 
sont  cordiformes  aiguës;  d'une  couleur  verte  avec  des  reflets 
métalliques  bleuâtres.  Les  nervures  sont  de  deux  natures  en 
dehors  de  la  nervure  médiane  très  saillante;  elles  sont  alterna- 
tivement fortes  et  faibles,  équidistantes  ou  à  peu  près.  Elles  sont 
réunies  transversalement  par  de  petites  nervures  plus  ou  moins 
régulières,  mais  nombreuses.  L'inflorescence  naît  du  tubercule; 
elle  n'est  pas  enveloppée  dans  une  spathe  caulinaire.  Elle  est 
formée  de  fleurs  solitaires  nées  sur  des  rameaux  courts  à  l'ais- 
selle de  bractées  et  portant  eux-mêmes  souvent  une  bractée. 
Toutes  ces  parties  sont  colorées  en  violet  pâle. 

Le  périanthe  est  formé  de  parties  réellement  libres;  le  tube 
est  nul.  Ces  parties  sont  régulières;  les  trois  intérieures  plus 
pâles  que  les  autres.  Les  étamines  sont  au  nombre  de  six,  toutes 
égales  et  à  déhiscence  apicale,  ce  qui  parait  un  caractère  unique 
dans  la  famille.  L'ovaire  est  à  trois  loges  renfermant  deux  ovules 
anatropes.  Le  style,  placé  dans  une  dépression  au  centre,  est 
relativement  grêle  et  long,  terminé  par  un  très  court  stigmate 
trifide.  Le  fruit  est  une  sorte  décapsule  mince,  papyracée,  unilo- 
culaire   par  avortement.    1  renferme  une  grosse  graine  unique 


168  PLANTES  NOUVELLES  OU  PEU  CONNUES. 

présentant  à  son  sommet  une  sorte  de  capuchon  cylindrique, 
spongieux,  qui  laisse  une  cicatrice  large  et  brunâtre.  L'embryon 
est  exalbuminé,  caractère  spécial  dans  la  famille.  Les  pédoncules 
floraux  se  recourbent*  vers  le  bas  après  la  floraison,  après  la 
chute  du  périanthe.  Les  fruits  sont  rares  dans  les  cultures. 

La  plante  cultivée  dans  des  pots,  comme  les  plantes  terrestres, 
se  développe  très  bien  et  fleurit  toute  l'année;  elle  sera  une 
acquisition  précieuse,  car  elle  constitue  un  type  bien  distinct 
dans  la  famille  des  Pontédériacées.  Elle  fournit  d'abondantes 
fleurs.  Elle  est  ornementale  par  son  feuillage  d'une  jolie  couleur. 
La  culture  en  est  très  facile. 

Stanhopea  X  bellaerensis  (Hybride  horticole).  Revue  horti- 
cole, 16  mai  '1896,  p.  231 ,  planche  coloriée. 

Cet  hybride  tire  son  nom  des  collections  d'Orchidées  du  Bel- 
Air,  à  Olivet,  près  d'Orléans,  où  il  a  été  obtenu  par  M.  Georges 
Mantin.  Il  est  issu  du  .S',  insignis  Frost,  croisé  par  le  .S.  oc.iilata 
Lindl.  La  fécondation  a  été  faite  en  juillet  1888,  le  semis  en 
mai  1889  et  la  première  floraison  a  été  observée  en  '1894. 

M.  G.  Mantin  donne  de  la  plante  une  longue  description  que 
nous  ne  pouvons  reproduire  en  entier  et  de  laquelle  il  ressort 
qu'elle  est,  dans  toutes  ses  parties,  parfaitement  intermédiaire 
entre  ses  parents.  «^Elle  tient  du  S',  insignis  par  sa  couleur  géné- 
rale et  par  ses  taches,  et  du  S.  oculata  par  la  forme  générale  du 
labelie  et  par  les  yeux  qui  se  trouvent  de  chaque  côté  de  la  base 
de  l'hypochile,  lequel  est  devenu  par  l'intluence  du  N.  insignis, 
beaucoup  plus  lourd  d'aspect;  les  ailettes  du  gynostème  sont 
également  intermédiaires  entrescelles  des  deux  parents.  Il  n'est 
pas  jusqu'au  nombre  des  fleurs  qui  n'accuse  l'influence  égale 
du  porte-graines  et  du  porte-pollen.  » 


PUBLICATIONS    ÉTRANGÈRES.  469 

2.  Publications  étrangères, 

par  M.   P.  Hariot. 

Bégonia  umbraculifera  Hooker.  —  B.  umbraculifère  —  Bré- 
sil (Bégoniacées).  Bol.  Mag.,  t.  7457. 

Tiges  allongées,  robustes,  simples;  feuilles  supérieures  alter- 
nes, distiques,  largement  pétiolées,  réniformes  ou  orbiculaires, 
peltées,  denticulées;  stipules  de  grande  dimension,  ovales, 
caduques;  cymes  florales  dichotomes,  multiples,  à  pédoncules 
allongés,  soudés  à  la  base  de  i'entre-nœud  ;  fleurs  polygames  mo- 
noïques, colorées  en  rose  ;  les  mâles  à  deux  sépales  orbiculaires, 
à  androcée  comprimé,  formé  d'anthères  plus  larges  que  les 
filets  ;  fleurs  femelles  à  cinq  sépales  ovales  dont  deux  extérieurs 
plus  grands;  ovaire  à  trois  loges,  à  placentas  entiers;  trois  styles 
libres  et  courts;  stigmates  réniformes,  bilobés,papilleux  sur  toute 
leur  surface;  capsule  à  trois  ailes;  fleurs  hermaphrodites  à  pé- 
rianthe,  styles  et  stigmates  semblables  à  ceux  des  fleurs  femelles, 
à  étamines  insérées  sans  ordre  à  la  base  et  à  la  surface  de  l'ovaire 
formé  de  deux  à  cinq  loges. 

C'est  une  très  remarquable  espèce  et  la  seconde  seulement 
dans  laquelle  les  fleurs  hermaphrodites  aient  été  observées. 
L'autre  espèce  est  le  B.  frigida,  également  brésilien,  dans  lequel 
l'ovaire  des  fleurs  femelles  est  infère  et  triquètre,  tandis  que 
celui  des  fleurs  hermaphrodites  est  formé  de  3  à  4  carpelles 
supères  entourés  d'un  petit  nombre  d'étamines  hypogynes.  C'est 
du  //.  dichotoma,  dsins  la  section  Wageneria,que  le  B.  umbracu- 
lifera se  rapproche  le  plus,  quoique  par  l'ensemble  de  ses  carac- 
tères sa  place  soit  difficile  à  marquer. 

Bifrenaria  tyrianthina  Reich.  f. — B.  à  fleurs  pourpres.  — 
Brésil  (Orchidées-Vandées).  Bot.  Mag.,  t.  7461. 

Pseudobulbes  de  grande  taille,  ovoïdes,  trigones,  feuilles  ses- 
siles,  elliptiques  oblongues,  pédoncule  robuste,  décurvé,  portant 
de  trois  à  cinq  fleurs;  bractées  enformede  spathes,  tubuleuses  et 
brunes;  pédicelles  épais  ;  fleurs  larges,  rouge  pourpre,  à  pétales 


470  REVUE    DES    PUBLICATIONS. 

et  sépales  légèrement  crispés  sur  les  bords;  sépales  oblongs- 
arrondis,  le  dorsal  dressé,  les  latéraux  beaucoup  plus  grands  et 
plus  larges,  soudés  à  leur  base  avec  le  pied  de  la  colonne  en  un 
long  appendice  droit  et  obtus;  pétales  un  peu  plus  courts  que  le 
sépale  dorsal,  obovales,  cunéiformes  à  la  base;  làbelle  beaucoup 
plus  court  que  les  sépales,  à  tube  en  entonnoir,  à  lobes  latéraux 
arrondis,  le  terminal  plus  large,  recourbé,  hérissé  intérieure- 
ment de  poils  blancs,  colonne  très  courte,  prolongée  en  un  long 
pied  hérissé  ;  pollinies  à  pieds  libres. 

Le  Bifrenaria  tyrlanthina  a  été  d'abord  décrit  et  cultivé  comme 
un  Lycasle.  Lindiey  supposait  qu'il  ne  formait  qu'une  variété  à 
fleur  pourpre  du  B.  inodora  avec  lequel  il  est  étroitement  allié, 
mais  les  difl^érences  signalées  entre  les  deux  plantes  sont  suffi- 
samment accentuées  pour  le  maintenir  comme  espèce.  II  se  rap- 
proche également  du  B.  Han'isoïiiœ,  dans  lequel  les  pollinies 
sont  presque  sessiles  et  les  fleurs  d'un  brun  pâle.  On  le  rencontre 
quelquefois  dans  les  cultures  sous  le  nom  de  B.  Dalkmagneiy 
Hort.  Linden. 

Hechtia  argentea  Hort.  Beaucarne.  —  H.  argentée.  —  Mexi- 
que. (Broméliacées-Pitcairniées).  Bot.  Mag.y  t.  7460. 

Plante  acaule  ;  feuilles  nombreuses,  ensiformes,  rigides, 
coriaces,  récurvées,  formant  par  leur  réunion  une  rosette  serrée, 
argentées  sur  les  deux  faces,  insensiblement  atténuées  de  la 
base  au  sommet  qui  est  acuminé,  pourvues  aux  bords  de  grands 
aiguillons  cornés  et  pâles;  pédoncule  allongé;  feuilles  bractéi- 
formes  nombreuses,  ovales- lancéolées,  entières,  scarieuses  et 
apprimées  ;  fleurs  en  glomérules  globuleux  et  sessiles;  bractées 
primaires  petites,  ovales,  scarieuses,  les  florifères  ovales,  brunes, 
scarieuses,  aussi  longues  que  les  fleurs  ;  sépales  ovales  aigus  ; 
pétales  oblongs,  obtus,  bls^ncs  à  peine  plus  longs  que  le  calice; 
tleurs  femelles  à  ovaire  ovoïde,  à  trois  stigmates  sessiles,  falci- 
formes,  à  étamines  rudimentaires. 

Les  Hechtia  se  distinguent  de  toutes  les  autres  Broméliacées 
par  leurs  fleurs  petites,  subunisexuées  et  blanches.  Tous  sont 
originaires  du  Mexique  et  du  sud  des  Etats-Unis;  l'espèce  pré- 
sente est  la  plus  ornementale  avec  ses  larges  rosettes  de  feuilles 


PUBLICATIONS   ÉTRANGÈRES.  471 

couvertes   d'écaillés   argentées.    Elle  ne  fleurit  que   rarement. 
V Ihchtia  argentea   a  été    signalé   pour  la   première  fois  à 
l'exposition  de  Bruxelles  de  1864,  mais  il  est  resté  à  peu  près 
inconnu  jusqu'à  ce  jour. 

Scutellaria  formosana  Brown.  S.  de  Formose.  Chine.  (La- 
biées-Népétées).  Bot.  Mag.,  t.  7458. 

Petit  arbrisseau  dressé,  à  rameaux  tétragones,  très  glabres  ou 
blanchâtres  violacés;  feuilles  courtement  pétiolées,  ovales  ou 
ovales-lancéolées,  acuminées,  très  glabres,  marquées  de  dents 
peu  nombreuses  et  éloignées  les  unes  des  autres,  atténuées  à  la 
base,  glanduleuses-ponctuées  à  la  face  inférieure  et  parsemées  de 
quelques  poils;  grappe  terminale,  dressée,  sans  feuilles,  lâche; 
fleurs  opposées,  àbractées  petites,  plus  courtes  que  les  pédicelles 
ou  les  égalant  à  peine;  calice  pubérulent,  à  lobes  ovales;  cas- 
que peu  développé,  presque  orbiculaire;  tube  de  la  corolle,  qui 
est  dressée  et  glanduleuse-pubescente,  pourvu  intérieurement, 
au-dessous  du  milieu,  d'un  anneau  de  poils  étoiles,  renflé  au* 
dessus  du  milieu;  limbe  d'un  beau  violet,  à  lèvre  supérieure 
entière,  l'inférieure  à  lobes  latéraux  petits,  celui  du  milieu  sen- 
siblement orbiculaire;  filets  des  étamines  poilus;  loges  des 
anthères  ciliées. 

De  toutes  les  espèces  asiatiques  de  Scutellaria,  le  Scutellaria 
javanensis  est  celui  qui  se  rapproche  le  plus  de  celui-ci.  La 
plante  de  Java  s'en  distingue  par  ses  feuilles  godronnées,  dentées 
en  scie,  hispidules,  ainsi  que  les  grappes  de  fleurs  qui  sont  rose- 
lilas  ou  écarlates,  son  calice  fructifère  beaucoup  plus  long. 


Le  Secrétaire-rédacteur-gér^ant y 
D.  Bois. 


Pans.  —  Itoprimerie  L.  Mabetheux   1,  rue  Cassette. 


472 


OBSERVATIONS   METEOROLOGIQUES. 

iMAI    1896 


Observations  météorologiques  faites  par  M.  F.  Jamin,  a  Bourg-la-Relne, 
PRÈS  Paris  (altitude  :  63™). 


1 

TEMPÉP 

ATURE 

HAUTEUR 

du  baromètre 

VENTS 

1 
ÉTAT   DU   CIEL 

•< 

Q 

Min. 

Max, 

Matin 

Soir 

dominants 

1 

-i.2 

13,9 

762,3 

763 , 3 

NO. 

Nuageux,  averse  avec  grt-le  laprès- 
midi. 

2 

2,6 

10,4 

766,  3 

766, 5 

NE. 

Nuageux,  presque  clair  le  soir. 

3 

4,0 

17,5 

766,3 

767 

NE. 

Couvert  et  légèrement  pluvieux  le 
matin,  nuageux. 

4 

:; ,  3 

18,1 

768 

768 

NE. 

Clair  de  grand  matin,  nuageux. 

5 

i,2 

19,0 

768 

765 

NE. 

Clair  le  matin,  nuageux. 

6 

5,0 

21,0 

763 

765,3 

ENE. 

Nuageux. 

7 

7,3 

23,0 

766.3 

764, 5 

NE. 

Nuageux. 

8 

8,4 

''3,2 

763 

761 

NE. 

Nuageux,  clair  le  soir. 

9 

7,3 

23 '2 

762 

762 

NE. 

Clair.                                                       1 

10 

6,6 

24,4 

762,3 

762,3 

ENE. 

Clair. 

M 

8.8 

26,8 

763 

766,5 

ENE. 

Clair. 

12 

9,8 

28,2 

767,3 

768 

NNE. 

Clair. 

d3 

9,3 

22,6 

768,3 

767,0 

NE. 

Clair  le  matin  et  le  soi  r.  nuageux  dans 
la  journée. 

1'. 

6,3 

28,6 

763 

763 

NNE. 

Clair  le  matin  et  le  soir,  nuageux  dans 
la  journée. 

15 

3,2 

28,7 

764,3 

764 

N.  NNE. 

Nuageux. 

16 

~i,i 

16,0 

763 

763,3 

N. 

Très  nuageux. 

n 

4,9 

19,1 

766,5 

763,3 

NE. 

Couvert  le  matin,  nuageux,  clair  le 
soir. 

18 

6,1 

24,1 

766,  5 

764,3 

NE. 

Clair  de  grand  matin  et  le  soir,  nua- 
geux dans  la  journée. 

19 

9,3 

27,1 

764,  5 

762,  3 

N. 

Nuageux. 

20 

9,1 

20,1 

761.3 

761,3 

0.  NO. 

Nuageux,  un  peu  de  pluie  et  de  grêle 
l'après-midi. 

21 

6,7 

17,1 

763 

763 

N. 

Nuageux. 

22 

3,3 

16,7 

762 

761 

0. 

Couvert,  légèrement  pluvieux  et  nua- 
geux le  soir.' 

23 

9,2 

19,3 

762 

764 

0. 

Petite  pluie  dans  la  unit  el  dans  la 
matiûée,  nuageux. 

24 

10,1 

16,9 

763,3 

708 

NE. 

Brumeux  et  pluvieux  le  matin,  éclair- 
cies  l'après-midi. 

23 

7.  3 

19,8 

769  ^ 

767,3 

ENE.  NE. 

Nuageux,  clair  le  soir. 

2fi 

"î,^ 

22,9 

763.3 

764 

NNE. 

Clair,  nuageux  le  soir. 

27 

10,2 

23.3 

763 

762 

NE. 

Couvert,  pluvieux  l'après-midi. 

28 

12,4 

22,4 

763 

763,5 

NE. 

Coups  de  tonnerre  de  grand  matin, 
nuageux. 

29 

10,2 

22,1 

764 

762 

NE. 

Clair,  nuageux  le  soir. 

30 

10,3 

19,3 

762,5 

764,5 

NE. 

Clair  de  grand  matin,  couvert. 

31 

9,2 

23,3 

764,5 

762 

E. 

Clair. 

CONGRES  DE  1897 


QUESTIONS  A  LÉTUDE 


Arboriculture  fruitière. 

1.  Da  choix  des  espèces  et  des  meilleures  variétés  fruitières  à 
planter  sur  les  routes.  Premiers  essais  faits  en  France  et  résul- 
tats obtenus. 


Floriculture. 
2.  Culture  des  fleurs  par  les  enfants  et  par  les  ouvriers. 


Physiologie  végétale. 

De  l'influence  de  la  sélection  : 
1°  Dans  le  bodturage; 
2°  Dans  le  grefl'age . 


Section  des  Orchidées. 

4.  Des  résultats  obtenus  par  l'hybridation  dans  les  Orchidées, 

5.  De  la  dégénérescence  de  certaines  espèces  d'Orchidées. 


Section  des  Roses. 

6.  Elude  comparative  des  différents  sujets  propres  au  grefl'age 
des  Rosiers. 

7.  De  la  classification  des  Rosiers  au  point  de  vue  botanique. 

8.  Classement  des  tneilleures  variétés  de  Rosiers  dans  les  sec- 
tions :  Hybrides  remontants,  Thés,  Noisettes,  Bourbons,  Hybri- 
des de  Thés,  Rugosa,  Provins,  etc. 


Entomologie. 

9.  Etude  des  mœurs  du  ver  des  Pommes,  (Carpocapsa)  et  des 
moyens  de  le  détruire. 

10.  Etude  des  maladies  parasitaires  qui  attaquent  les  Com- 
posées horticoles  et  des  moyens  de  les  combattre. 


Série  III.  T.  XVIII.  Cahier  de  juin  publié  le  10  juillet  1896.  31 


AVIS    iJlVKliS 


AVIS    DIVERS 


Concours  de  Fuchsias. —  Le  Conseil  d'administration  de  la 
Société  a  décidé,  sur  la  proposition  du  Comité  de  floriculture, 
que  des  Concours  pour  les  Fuchsias  auront  lien  dans  la  séance 
du  '10  septembre  1896,  en  même  temps  que  les  Concours  de 
Dahlias^  de  Glaïeuls  et  de  Bégonias  dont  le  programme  a  été 
publié  dans  le  Journal,  cahier  d'avril,  p.  347. 

Les  concours  ouverts  pour  les  Fuchsias  sont  les  suivants  : 
l®*"  Concours  :  Nouveautés.  —  2^  Concours.  —  Le  plus  beau 
lot  {Belle  culture)  ne  dépassant  pas  25  plantes.  —  3"^  Concours  : 
La  plus  belle  collection  de  20  vainétés. 


EXPOSITIONS  DE  LA  SOCIÉTÉ  NATIONALE  D'HORTICULTURE 

DE     FRANGE 


Exposition  de  Roses.  —  Une  exposition  spéciale  de  Roses 
aura  lieu  au  siège  de  la  Société,  84,  rue  de  Grenelle,  les  10,  11 
et  12  juillet  1896. 

Exposition  de  Chrysanthèmes,  Fruits,  Cyclamens,  Œillets, 
Asters,  etc.  Cette  exposition  se  tiendra  au  Palais  de  l'Industrie, 
Champs-Elysées,  du  17  au  22  novembre  1896. 


Médaille  du  Conseil  d'administration.  —  Pour  l'introduction 
ou  l'obtention  de  plantes  ornementales  reconnues  méritantes 
après  culture  en  France. 

Les  horticulteurs  français,  obtenteurs  ou  introducteurs  de 
plantes  reconnues  méritantes,  peuvent  adresser  au  comité  com- 
pétent leur  demande  en  vue  de  prendre  part  au  concours  pour 
ce  prix.  De  leur  côté,  les  membres  des  comités  peuvent  propo- 
ser les  plantes  qu'ils  jugent  dignes  du  même  prix.  A  la  fin  de 
chaque  amée,  il  sera  désigné,  s'il  y  a  lieu,  dans  le  sein  de 
chaque  Ciiiité  compétent,  un  membre  chargé  de  faire  un 
rapport  circonstancié  sur  la  ou  les  plantes  qui  sont  de  nature  à 
déterminer  l'attribution  de  la  médaille. 


CONCOURS    OUVERTS    DEVANT   LA    SOCIÉTÉ  475 

OFFRES  ET  DEIYIANDES   D'EMPLOI 

Un  registre  est  ouvert  aux  bureaux  de  l'af^ence  de  la  Société  pour 
l'inscription  des  offres  et  des  demandes  d'emploi. 

Le  Conseil  d'administration  prie  les  sociétaires  qui  auraient 
besoin  de  jardiniers  pour  maisons  bourgeoises  ou  d'employés  pour 
maisons  de  commerce  horticoles  de  bien  vouloir  consulter  ce  registre. 


AVIS  RELATIF  AUX  CONCOURS  EN  SÉANCE 

Un  concours  spécial  pour  les  Orchidées  aura  lien  en 
séance  le  26  novembre  1896.  Les  personnes  qui  désireront  y 
prendre  part  seront  tenues  d'adresser,  huit  jours  à  l'avance, 
à  l'agent  de  la  Société,  rue  de  Grenelle,  84,  leur  demande 
de  participation. 

Concours  de  Dahlias,  de  Glaïeuls,  de  Bég-onias  et  de 
Fuchsias.  — -  (Séance  du  jeudi  10  septembre  1896).  Les  per- 
sonnes qui  désirent  prendre  part  à  ces  concours  devront  adresser 
à  M.  le  président  de  la  Société,  rue  de  Grenelle,  84,  avant  le 
2  septembre,  une  demande  indiquant  la  superficie  à  occuper 
ainsi  que  le  nombre  des  carafes  pour  fleurs  coupées  dont  elles 
pourraient  avoir  besoin. 

L'installation  devra  être  terminée  le  jeudi  1 0  septembre,  avant 
onze  heures  du  malin.  La  Société  mettra  à  la  disposiiion  du 
Jury  le  nombre  de  médailles  nécessaires.  Le  programme  de  ces 
divers  concours  a  été  publié  dans  le  yoi^ma/,  cahier  d'avril,  p.  347. 


CONCOURS  OUVERTS  DEVANT  LA  SOCIÉTÉ 

Concours  annuels. 
Médaille  Pellier.  Pour  le  plus  beau  lot  de  Pentsiemon. 

Prix  Jouhert  de  rUiberderie.  —  Le  10  janvier  1889,  le  Conseil 
d'administration,  se  conformant  au  vœu  émis  par  le  D""  Joubert 
(le  l'Hiberderie,  clans  son  testament,  a  ouvert  un  concours  pour 
un  prix  de  2,500  francs  à  décerner  au  nom  de  ce  généreux 
donateur.  Ce  prix  est  destiné  à  un  ouvrage  publié  récemment 
et  imprimé  ou  manuscrit,  sur  l'Horticulture  maraîchère,  l'Arbo- 
riculture et  la  Floriculture  réunies,  considérées  dans  leurs 
usages  journaliers  et  les  plus  pratiques.  Le  concours  est  perma- 
nent et  le  prix  peut  être  décerné  chaque  année. 

Si  l'ouvrage  présenté  au  concours  est  manuscrit,  il  devra  être  aussi 
succinct  que  possible  et,  si  son  auteur  obtient  le  prix,  il  sera 
tenu  d'en  faire  la  publication  dans  le  délai  d'un  an  (Voyez  Je 
Journal,  3^  série,  XI,  1889,  p.  o  et  81.) 


476  CHRONIQUE. 

CHRONIQUE 


Les  primeurs  àRoscoff  et  à  Saint-Pol-de-Léon.  —  M.  Le 
Saout  a  publié,  dans  le  n°  du  l®""  juin  de  la  Revue  Horticole^  une 
note  intéressante  sur  les  récoites  faites  dans  cette  partie  de  la 
Bretagne,  surnommé  le  j)ay$  des  jyrimeurs,  et  qui  ont  été,  cette 
année,  particulièrement  précoces  grâce  à  la  douceur  delà  tem- 
pérature hivernale.  C'est  ainsi  que  des  Pommes  de  terre  ayant 
atteint  la  moitié  de  leur  grosseur  normale  ont  pu  être  récoltées 
le  18  mars^  dans  une  plate-bande  très  bien  exposée,  mais  abso- 
lument à  Tair  libre.  La  récolte  des  Choux-fleurs  a  été  exception- 
nellement bonne  et  précoce  et  a  dépassé  11  millions  de  kilo- 
grammes. Les  Artichauts  ont  donné  une  bonne  récolte,  en  avance 
de  plus  de  trois  mois  sur  l'année  dernière  et  d'un  mois  et  demi 
au  moins  sur  les  années  ordinaires.  De  nombreux  achats  ont  été 
faits  dès  la  fin  du  mois  de  mars. 

Les  eaux  d'égouts  et  les  champs  d'épandage  des  envi- 
rons de  Paris.  —  Des  450,000  mètres  cubes  d'eau  polluée 
débités  journellement  par  les  collecteurs  d'égouts  de  la  capitale, 
150,000  sont  épurés  par  les  territoires  d'épandage  de  Genne- 
villiers  et  d'Achères  et  300,000  sont  encore  déversés,  à  Glichy, 
dans  la  Seine.  Dans  le  projet  d'assainissement  de  la  ville  de 
Paris,  des  champs  d'irrigation  doivent  être  établis  pour  la  totalité 
des  eaux  d'égouts  et  exécutés  avant  le  milieu  de  l'année  1899, 
Pour  cette  date,  le  cube  prévisionnel  d'eau  employée,  à  épurer 
par  le  sol  avant  son  déversement  dans  le  fleuve,  sera  annuelle- 
ment de  160  millions  de  mètres  cubes.  A  raison  d'un  volume 
d'épuration  de  40,000  mètres  cubes  par  hectare  et  par  an,  c'est 
une  surface  d'au  moins  4,000  hectares  qui  deviendra  nécessaire 
pour  la  purification  des  eaux  d'égout  de  la  capitale. 

Pour  des  raisons  d'ordre  hypsométrique  et  géologique,  la  ré- 
gion très  généralement  choisie  pour  l'établissement  des  champs 
d'épuration  est  celle  du  Nord-Ouest. 

Les  territoires  d'épandage,  actuellement  en  cours  d'exécution, 


CHRONIQUE.  477 

se  divisent  en  quatre  gronpes  :  Gennevilliers,  presqu'île,  pour 
800  liectares  ;  Achères,  parc  agricole  et  environs,  pour  1 ,300  hec- 
tares; Méry-sur-Oise  et  environs,  pour  1,300  hectares,  et  Triel, 
presqu'île,  pour  600  hectares. 

Deux  régimes  généraux  seront  appliqués  à  ces  4,000  hectares 
d'irrigation  épuratrice  :  celui  de  la  culture  directe  ou  par  fer- 
miers, sur  environ  1,700  hectares  possédés  en  propre  par  la 
ville,  et  celui  de  la  culture  libre,  chez  les  propriétaires  privés, 
qui  utilisent  l'eau  que  l'administration  leur  donne  en  quantité, 
temps  et  durée  qu'il  leur  convient  d'accepter,  sur  2,300  hec- 
tares. 

A  l'époque  présente,  une  surface  d'environ  1 ,200  hectares  de 
cultures  diverses  en  terrains  sablo-siliceux  des  alluvions 
anciennes  dont  sont  composés  les  méandres  de  la  vallée  de  la 
Seine,  est  complètement  aménagée  pour  l'irrigation  ordinaire 
aux  eaux  d'égout.  La  presqu'île  de  Gennevilliers,  dans  sa  partie 
arrosée,  comprend  776  hectares,  qui  épurent  annuellement 
33,001/130  mètres  cubes  d'eaux  vannes,  soit  en  moyenne 
43,865  mètres  cubes  par  hectare  et  par  an.  La  production  la 
plus  importante  y  est  la  Pomme  de  terre  hâtive,  suivie  de  Poi- 
reaux ou  de  Choux,  qui  occupe  le  sol  durant  huit  mois  de 
l'année  et  utilise  annuellement  21,120  mètres  cubes  d'eau 
d'égout  seulement  par  hectare. 

Le  Choux  en  première  et  unique  récolte  emploient  23,600  mè- 
tres cubes  par  an  et  par  hectare;  les  Poireaux,  27,937  mètres 
cubes;  les  Artichauts,  42.480;  les  Asperges,  9,440  seulement; 
rOseille,  37.760  ;  les  pépinières  37.660. 

La  prairie  permanente  réclame  l'énorme  volume  annuel  de 
près  de  170,000  mètres  cubes  par  hectare.  La  Luzerne  suit  de 
près  avec  un  cube  d'épuration  de  144,389  mètres  cubes. 

Au  parc  agricole  d'Achères,  au  droit  de  la  ferme  de  Fromain- 
ville,  400  hectares  sont  déjà  aménagés  et  reçoivent  l'irrigation 
épuratrice,  à  raison  moyenne  du  volume  légal  de  40,000  mètres 
cubes  à  l'hectare  et  par  an. 

Dans  ces  deux  territoires  d'épandage,  les  eaux  d'égout,  filtrant 
en  profondeur  et  latéralement  dans  les  rigoles  d'irrigation,  ne 
sont  aucunement  en  contact  avec  la  partie  aérienne  des  récoltes. 


478  CHRONIQUE. 

Elles  ne  répandent  pas  d'odeur  dans  l'atmosphère.  En  outre, 
des  drainages  très  profonds  conduisent  à  la  rivière  les  eaux  de 
la  nappe  souterraine,  après  leur  épuration  à  travers  la  couche 
filtrante  des  terrains  d'irrigation.  Cette  purification,  que  l'on  sait 
être  due  à  la  présence  dans  le  sol  de  ferments  nitrificateurs  des 
matières  organiques,  est  si  complète  que  les  eaux  de  drainage 
des  champs  d'épuration  sont  aussi  claires  que  l'eau  de  roche. 

Dans  les  sols  arides  où  on  les  conduit,  les  irrigations  portent 
avec  elles  la  fécondité  et  la  richesse.  Il  n'est  pas  rare  de  leur 
voir  quintupler  le  produit  brut  et  décupler  le  produit  net  de  la 
terre. 

D'après  cette  courte  étude  des  résultats  obtenus  par  l'applica- 
tion partielle  du  plan  projeté,  on  peut  conclure  que  le  pro- 
gramme des  travaux  d'assainissement  de  la  capitale  a  l'avantage 
de  satisfaire  d'une  façon  complète  aux  nécessités  de  l'hygiène 
générale,  tout  en  réservant  les  besoins  de  l'agriculture.  {Extrait 
d'une  communication  de  M.  Paul  Vincey,  ingénieur  agronome, 
'professeur  départemental  d' Agriculture  de  la  Seine.) 

Rliododendrons  en  Angleterre.  — En  Angleterre,  où  les 
fleurs  à  l'air  libre  ont  un  intérêt  tout  spécial  pour  les  artisans, 
qui  se  déplacent  volontiers  pour  faire  quelques  lieues  afin 
d'admirer  les  beautés  de  la  nature,  il  y  a  ce  que  l'on  appelle  :  les 
Rhododendron  Sundays  (Dimanches  aux  Rhododendrons),  ainsi 
nommés,  parce  qu'en  cette  occasion  plusieurs  des  grands  sei- 
gneurs ouvrent  leurs  parcs  au  public  qui  en  jouit  mais  n'en  abuse 
pa-^.  C'est  ainsi  que  le  30  mai  et  le  7  juin,  le  comte  de  Darnley  a 
permis  à  des  milliers  de  visiteurs  de  s'extasier  devant  sa  magni- 
fique collection  de  ces  superbes  plantes  dont  la  floraison  cette 
année  a  été  des  plus  remarquables.  Dans  le  parc  de  Windsor  et 
les  environs,  les  Rhododendrons  sont  merveilleux.  Dans  le  cours 
d'une  des  promenades  les  plus  attrayantes  et  les  plus  agréables 
qu'il  m'ait  été  donné  de  faire,  j'ai  remarqué,  dans  une  propriété 
privée,  à  Sunningdale,  un  sujet  isolé  de  R.  ponticum  mesurant 
50  mètres  de  circonférence  et  5  mètres  de  hauteur.  Cette  plante, 
littéralement  couverte  de  jolies  fleurs  de  couleur  mauve,  for- 
mait un  objet  qu'il  est  impossible  d'oublier.  Il  y  a  également, 


CUROMQUE.  479 

dans  la  même  propriété,  plusieurs  kilomètres  d'avenues  plantées 

de  chaque  côté  avec  des  R.  ponticum  et  R.  cataicbiense,  géants 

dont  l'effet  est  absolument  féerique. 

(G.  Schneider.) 

La  dimension  des  graines  et  l'aptitude  germinative. 
—  Des  expériences  conduites  sur  des  Radis,  Tan  dernier,  par 
M.  B.  T.  Galloway  pour  élucider  l'importance  qu'a  la  grosseur 
de  la  graine  pour  le  succès  de  la  germination,  ont  conduit  à 
l'entière  confirmation  des  résultats  déjà  acquis.  Les  graines  les 
plus  volumineuses  germent  plus  vite  et,  dans  une  plus  grande 
proportion,  produisent  plus  vite  des  denrées  marchandes. 

Le  tableau  qui  suit  résume  les  données  pour  cent  graines  de 
chaque  catégorie. 


NOMBRE 

NOMBRE 

de  radis 

VARIÉTÉS 

de  plants 

marchands 

Radis  nec  plus  ultra  (grosse  graine) . 

94 

94 

—                  (petite  graine).. 

58 

54 

Radis  de  Prusse  (^Tosse  graine).    .    . 

90 

85 

—             (petite  graine)  .    .    . 

78 

63 

Le  Commerce  des  Noisettes  à  Trébizonde.  —  Le  Bulletin 
de  la  Société  de  Géographie  de  Lille  donne  des  renseignements 
intéressants  sur  l'importance  du  commerce  de  ce  fruit,  auquel  on 
ne  s'attendait  guère  à  voir  un  grand  marché  presque  réservé. 
Dans  tout  le  district  environnant  Trébizonde  la  récolle  des  Noi- 
settes est  considérable  :  pour  la  seule  année  1891,  on  peut 
l'évaluer  à  312,000  quintaux  turcs,  autrement  dit,  au  total 
énorme  de  17,472,000  kilogrammes.  On  classe  les  Noisettes,  re- 
cueillies dans  ce  pays,  en  trois  qualités  distinctes  :  les  Noisettes 
rondes,  les  oblongues  et  celles  qui  sont  en  forme  d'amande  : 
ces  dernières  sont  les  plus  rares  et  les  plus  recherchées. 

Le  Houx  en  Angleterre,  —  Le  Houx  commun  {Ilex  Aqui- 
folium)  a  une  végétation  extraordinaire  dans  bien  des  parties 
(le  l'Angleterre  où  il  est  fréquemment  employé  avec  avantage 
pour  former  des  haies  impénétrables  défiant  les  ravages  d  i 
temps  et  tenant  à  l'écart  les  visiteurs  dangereux.  C'est  ainsi  qu-- 


480  CHRONIQUE. 

dans  la  magnifique  propriété  du  duc  de  Sutherland  à  Trentham 
(Comté  de  Sta(Tor(J),  on  peut  voir  des  haies  d'une  santé  luxu- 
riante, mesurant  plus  de  cinq  mètres  d'épaisseur  à  leur  base  sur 
quatre  mètres  de  hauteur. 

Dans  la  piopriété  de  M.  H.-J.  de  Salis,  à  Portnall  Park,  près 
de  Virginia  Water  (comté  de  Surrey)  oii  se  trouvent  également 
des  haies  de  mêmes  dimensions,  il  existe  une  avenue  de  Houx 
maintenus  en  forme  de  cônes  tronqués,  mesurant  près  de  huit 
mètres  de  haut  et  douze  mètres  de  circonférence  à  leur  base. 
Ces  sujets,  d'une  végétation  vigoureuse  et  d'une  santé  exception- 
nelle, croissent  en  compagnie  de  Rhododendrons  géants  ;  ils  ne 
laissent  rien  à  désirer  comme  apparence  générale  et  ont  un 
aspect  des  plus  imposants.  (G.  ScnNEiDER.) 

Formalités  à  remplir  pour  introduire  dans  le  Caucase 
des  plants  d'origine  française.  —  Toute  personne  résidant 
au  Criucase  qui  dé-ire  importer  des  plants  de  Fiance,  doit  faire 
parvenir  au  président  de  la  Commission  du  phylloxéra,  à  Tiflis, 
une  demande  dans  laquelle  elle  indiquera,  le  plus  exactement 
possible,  le  nombre  et  la  nature  des  planls  qu'elle  se  propose  de 
faire  venir,  la  localité  d'origine  et  le  port  russe  par  lequel  ils 
seront  importés.  Si  la  commission  du  phylloxéra  accorde  l'au- 
torisation, elle  donne  les  instructions  nécessaires  à  la  douane. 

L'expéditeur  peut  alors  envoyer  les  plants  demandés  en  les 
accompagnant  d'un  certificat  signé  par  le  maire  de  sa  commune 
et  visé  par  le  Consulat  russe  dans  la  circonscription  duquel  est 
compris  le  département  d'origine. 


SÉANCE  DU  11  JUIN  1896.  481 

PUOCÈS -VERBAUX 


SÉANCE    DU    11    JUIN    189  6. 

PRÉSIDENCE  DE  M.  H.  de  Vilmoriii,  premier  vice-président. 

La  séance  est  ouverte  à  3  heures. 

Les  registres  de  présence  ont  reçu  les  signatures  de  13  mem- 
bres honoraires  et  de  137  membres  titulaires. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté  sans 
observation. 

Après  un  vote  de  l'assemblée,  M.  le  Président  proclame  l'ad- 
mission de  27  membres  titulaires  nouveaux.  Il  annonce  que  le 
conseil  d'administration  a  admis,  dans  la  séance  de  ce  jour, 
4  Dames  palronnesses. 

Il  exprime  de  vifs  regrets  au  sujet  des  pertes  que  la  Société 
vient  d'éprouver  par  les  décès  de  M.  Constant  Lesueur,  membre 
honoraire,  de  M.  Marchai,,  membre  honoraire,  qui  tous  les  deux 
faisaient  partie  de  la  Société  depuis  l'année  1861  ;  de  M.  Eléonor 
Parisot,  membre  honoraire,  sociétaire  depuis  l'année  1866. 

M.  le  secrétaire  général  adjoint  annonce  les  démissions  de 
M.  Henry,  de  Marcigny;de  M.  Imbrizek,de  Paris,  et  de  M.  H.  Ga- 
gnet,  d'x\ubervilliers. 

Il  apprend  à  l'assemblée  que  le  conseil  d'administration  a 
accueilli  favorablement  une  proposition  du  comité  de  floricul- 
ture  ayant  pour  but  d'ouvrir  des  concours  pour  les  Fuchsias^ 
concurremment  avec  ceux  qui  auront  lieu  dans  la  séance  du 
10  septembre  1896  et  qui  seront  consacrés  aux  Dahlias,  Glaïeuls 
et  Bégonias  (1). 

Il   donne   lecture  de   la  réponse  adressée  à  M.  le  Préfet  de 

.(1)  Le  programme  des  concours  ouverts  pour  les  Fuchsias  est 
publié  dans  ge  cahier  du  Journal,  voir  avis  divers,  p.  474). 

iV.  B.  —  La  commission  de  rédaction  déclare  laisser  aux  auteurs 
des  articles  admis  par  elle  à  l'insertion  dans  le  Journal  la  responsa- 
bilité des  opinions  qu'ils  y  expriment. 


482  PROCÈS-VERBAUX. 

police,  au  nom  de  la  Commission  (1)  qui  a  été  chargée  de  donner 
son  avis  sur  les  dangers  que  peut  présenter  l'établissement  d'une 
briqueterie  dans  un  centre  horticole. 
Voici  cette  réponse  : 


«  Monsieur  le  Préfet, 

«  Vous  avez  bien  voulu  nous  demander  notre  avisa  propos  de 
l'établissement  d'une  briqueterie  qui  désiie  s'installer  dans  le 
voisinage  de  plantations  et  de  cultures  importantes  situées  sur 
le  territoire  de  Clamart. 

«  Nous  nous  empressons  de  vous  transmettre  les  observations 
que  nous  croyons  devoir  faire  à  ce  sujet. 

«  Il  est  absolument  certain  que  les  briqueteries  dites  «  Fla- 
mandes »  constituent  un  réel  danger  pour  les  cultures  environ- 
nantes. Le  rayonnement  intense  de  la  chaleur,  qui  est  considé- 
rable dans  les  établissements  de  ce  genre,  agit  directement  sur 
les  végétaux  les  plus  rapprochés  tandis  que  les  fumées  et  vapeurs 
formées  à  une  très  petite  élévation  et  composées  de  gaz  délé- 
tères rasent  le  sol,  jusqu'à  des  distances  qui  atteignent  souvent 
sept  à  huit  cents  mètres,  en  brûlant  toutes  les  jeunes  pousses 
qu'elles  atteignent. 

«  Les  dangers  sont  bien  moins  grands,  si  les  briques  sont 
mises  à  cuire  dans  des  fours  à  parois  épaisses  qui  suppriment  le 
rayonnement  de  la  chaleur  et  dont  les  fumées  sont  rejetées 
au  dehors  par  des  cheminées  hautes  de  25  à  30  mètres,  précé- 
dées d'un  conduit  horizontal  de  suffisante  longueur,  il  est  évi- 
dent que,  dans  ce  cas,  les  fumées  peuvent  se  disséminer  facile- 
ment dans  l'atmosphère  et  perdre  la  plus  grande  partie  de  leurs 
propriétés  malsaines. 

«  Néanmoins,  lorsque  la  température  est  lourde,  ces  fumées, 
indépendamment  de  l'acide  carbonique  et  de  Toxyde  de  r^arbone 
peu  dangereux,  sont  chargées  de  gaz  acide  sulfureux,  d'acide 
chlorydrique,  elc,  gaz  pour  la  plupart   plus  lourds  que  l'air 

(1)  Cette  commission  élail  composée  de  MM.  Jamin  (Ferd.j,  Croux 
el  Chalenay. 


SÉANCE  DU  11  JUIN  1896.  483 

et  qui  retombent  sur  le  sol,  après  avoir  décrit  une  parabole 
plus  ou  moins  longue,  et  peuvent  encore  brûleries  végétaux  qui 
en  ressentent  le  contact. 

«  Il  faut  donc,  croyons-nous,  prescrire  l'installation  de  che- 
minées très  élevées  et  la  construction  de  fours  vastes  et  à 
parois  le  plus  épaisses  possible. 

«  Dans  tous  les  cas,  on  peut  être  assuré  que  des  dommages 
pour  les  plantations  résulteront  toujours  du  voisinage  immé- 
diat de  ces  établissements. 

«  Il  importe  donc  aussi  de  n'autoriser  l'installation  de  bri- 
queteries qu'à  des  distances  de  plantations  ou  de  culture  d'au- 
tant plus  grandes  que  les  fumées  devront,  d'après  le  système 
employé,  s'échapper  plus  près  de  terre. 

«  Veuillez,  Monsieur  le  Préfet^  agréer  l'assurance  de  mon  pro- 
fond respect. 

«  Le  Secrétaire  général, 
«  Abel  Chatenay.  » 

M.  le  secrétaire  général  adjoint  procède  au  dépouillement  de 
la  correspondance  qui  comprend  : 

A.  —  Correspondance  manuscrite. 

1°  Lettre  de  M.  A.  Truffant  demandant  la  nomination  d'une 
commission  pour  visiter  ses  cultures.  Ont  été  désignés  pour  faire 
partie  de  cette  commission  :  MM.  Paillet  père,  Chatenay,  Sal- 
lier  père,  Sallier  fils,  Savoye,  Opoix,  Cappe,  Nanot,  Bergman 
père,  Martinet,  Brochard,  Deny,  Clerc  (Léopold),  Quénat,  Thié- 
baut  aîné. 

2°  Lettre  de  M.  Etienne  Saloinon,  de  Thomery,  annonçant  la 
création,  sous  sa  présidence,  d'un  syndicat  ayant  pour  titre  : 
«  Syndicat  central  des  primeuristes  français  »  ayant  pour  objet 
la  défense  des  intérêts  des  producteurs  de  fruits  et  de  légumes 
de  primeur. 

«  Notamment  : 

«  1®  D'examiner  toutes  les  mesures  et  réformes  de  nature  à 
modifier  favorablement  la  vente  des  produits  des  adhérents  au 


484  PROCÈS- VERBAUX. 

syndicat,  sur  le  marché  parisien  et  sur  les  marchés  étrangers. 

«  2°  De  réclamer  des  pouvoirs  publics  la  suppression  de  la 
concurrence,  regrettable  à  tous  égards,  qui  leur  est  faite  par 
l'Ecole  nationale  d'Horticulture  de  Versailles. 

«  Cette  Ecole,  contrairement  à  toutes  les  autres,  semble  être 
dans  la  nécessité  de  produire  commercialement,  pour  assurer  son 
existence.  Non  seulement  ce  mode  d'opérer  constitue  une  con- 
currence désastreuse  pour  les  primeuristes  grevés  de  tous  frais 
et  qui  luttent  avec  leurs  propres  ressources;  mais  aussi  nuit  à 
l'enseignement  scientifique,  expérimental  et  démonstratif;  seules 
raisons  d'être  de  nos  Ecoles  nationales  en  général  et  de  l'Ecole 
d'Horticulture  de  Versailles,  en  particulier.  » 

B.  —  Correspondance  imprimée  : 

\o  Programme  des  Concours  de  l'Exposition  d'Horticulture  qui 
se  tiendra  à  Tournai  (Belgique)  du  20  au  23  septembre  1896  ; 

2°  Règlement  et  programme  de  l'Exposition  qui  aura  lieu  à 
Neuilly- sur-Seine  du  4  au  9  juillet  1896; 

S''  Circulaire  relative  à  l'Exposition  qui  se  tiendra  à  Hambourg 
en  1897. 

G.  —  Ouvrages  destinés  a  la  Bibliothèque  : 

']"  Feuille  d'informations  du  ministère  de  l' Agriculture ,  n°'  24 
et  25. 

2°  Le  Jardin  du  Crest.  Notes  sur  les  végétaux  cultivés  en  plein 
air  au  château  du  Crest,  près  Genève,  par  M.  MarcMicheli;  1  vol. 
grand  in-8°  de  229  pages,  avec  un  plan  et  des  figures  noires  dans 
le  texte.  Genève,  1896. 

3°  Nouvelle  méthode  de  culture  intensive  des  plantes  en  appar- 
tement,  par  M.  Henri  Bloudeau  ;  \  vol.  in-12de  330  pages.  Paris, 
Octave  Doin,  éditeur,  8,  place  de  l'Odéon.  Don  de  l'éditeur 

4°  Sols,  terrains  et  composts  utilisés  par  V Horticulture,  par 
M.  G.  Trufl'aut;  1  vol.  in-18,  cartonné  toile,  de  350  pages.  Paris, 
Octave  Doin,  éditeur.  M.  Mussat  a  été  chargé  d'examiner  ce  livre 
et  d'en  faire  l'objet  d'un  rapport. 


SÉANCE  DU  11   JUIN   1896.  485 

5°  Instructions  sur  la  culture  des  Chrysanthèmes  à  la  grande 
fleur ^  par  M.  V.  Viviand-Morel,  rédacteur  en  chef  du  journal 
Lyon- Horticole,  deuxième  édition;  1  brochure  in-18  de  48  pages 
avec  figures  noires.  Paris,  Octave  Doin,  éditeur. 

6°  La  Tunisie^  histoire,  description,  agriculture,  industrie, 
commerce;  4  volumes  in-8°.  Paris,  1896, 

7°  Les  vieux  arbres  de  la  Normandie,  par  M.  Henri  Gadeau  de 
Kerville;  1  vol.  in-8°  de  410  pages  avec  61  photogravures.  Paris, 
1895. 

8*^  Les  principales  maladies  des  Citrus  en  Floride,  par 
MM.  Walter  T.  Swingle  et  Herbert  J.  Webber.  Washington, 
1896;  brochure  in-8°  de  40  pages  et  8  planches. 

Notes,  Rapports  et  Comptes  rendus  déposés  sur  le  bureau  : 

1°  Listes  de  Chrysanthèmes  groupés  par  la  section  des  Chry- 
santhèmes; 

2"  Etude  historique  sur  le  Haricot  commun  [Phaseolus  vul- 
garis),  par  M.  G.  Gibault; 

3°  Notice  7iécrologique  sur  M.  LéonSay,  par  M.  Delessard; 

4°  Allocution  prononcée  sur  la  tombe  de  M.  Cochet  Scipion, 
horticulteur  à  Grisy-Suisnes,  le  29  mai  1896,  par  M.  Vilry,  vice- 
président  de  la  Société  ; 

5°  Rapport  de  la  Commission  du  prix  Joubert  de  rHiberdei^ie, 
par  M.  Ferd.  Jamin  ; 

6^  Compte  rendu  des  travaux  du  Comité  cl  arboriculture  frui- 
tière, année  1895,  par  M.  Alf.  Nomblot. 

Comptes  rendus  de  C Exposition  d'Horticulture,  tenue  du  20 
au  25  mai,  dans  le  jardin  des  Tuileries  : 

Partie  florale,  par  M.  D.  Bois; 

Orchidées,  par  M.  Léon  Duval. 

Végétaux  ligneux  de  plein  air,  par  M.  Maurice  de  Vilmorin; 

Culture  maraîchère,  par  M.  Chouvet; 

Enseignement  horticole  et  architecture  de  jardins,  par  M.  C. 
Marcel  ; 

Industries  horticoles,  par  MiM.  Anfroy,  Pradines  et  Cochu. 


486  procès-verbaux. 

Objets  soumis  a  l'examen  des  Comités  : 

Au  Comité  de  floriculture  : 

1°  Par  MM.  Vilmorin,  Andrieiix  etC'^,  4  quai  de  la  Mégisserie, 
Paris  :  quatre  potées  d'une  nouvelle  variété  de  Capucine  noni- 
mée  Caméléon,  aux  fleurs  diversement  panachées  de  jaune  et  de 
rouge  sur  fond  brun,  présentation  pour  laquelle  le  comité  pro- 
pose l'attribution  d'une  prime  de  ^"^  classe; 

Une  collection  de  Clarkia  pulchella,  comprenant  les  variétés  : 
double  blanc,  double  rose,  double  rouge^  double  carné,  double  mar- 
giné,  double  violet,  integripetala,  integripetala  limbata,  pul- 
cherrima,  double  nain  blanc,  double  nain  rouge  sang,  double  nain 
violet  (prime  de  2*'  classe)  ; 

Des  Eucharidiumgrandiflo7nim,a.Yec  la.  variété  à  fleurs  blanches 
(prime  de 3®  classe); 

VŒillet  cyclope  rouge  cuivré,  plante  trapue  à  fleurs  d'un 
coloris  puissant  (prime  de  2®  classe); 

Œillet  mignardise  double,  à  fond  rouge,  variété  fixée  se  re- 
produisant exactement  par  le  semis  (prime  de  2*  classe)  ; 

Des  Chrysanthèmes  des  jardins  [Chrysantkemum  coronarium), 
double  nain  blanc  et  double  nain  jaune  (prime  de  3®  classe); 

Ties  Chrysanthèmes  à  carène  [Chrysanthemum  carinatum),  hy- 
brides doubles  variés  (prime  de  3®  classe); 

Des  Pavots  d'Islande  [Papaver  croceum),  double  blanc,  double 
jaune  et  double  rouge  orangé,  charmantes  plantes  qui  se  repro- 
duisent exactement  par  le  semis  (prime  de  3^  classe); 

Une  collection  de  Coguelourdes  (prime  de  2"  classe)  ; 

Une  collection  de  Viscaria,  renfermant,  entre  autres  variétés, 
le  V.  oculata  nain  bleu,  d'un  coloris  très  particulier  (prime  de 
2^  classe); 

Une  collection  de  Thlaspi  {Iberis  umbellata  et  amara)  (prime 
de  2®  classe); 

Une  collection  de  Mufliers  (Antirrhinum  majus),  variétés 
naines  (prime  de  2«  classe)  ; 

Une  collection  de  Lobelia  iÇ'rmif s,  comprenant  de  nombreuses 
variétés  différant  par  le  port  plus  ou  moins  compact  des  plantes 
et  par  le  coloris  des  fleurs,  qui  présentent  tous  les  tons  compris 


SÉANCE  DU  11  JUIN  1896.  487 

entre  le  bleu  pâle  et  le  bleu  intense,  le  blanc,  le  violet,  le  pour- 
pre (prime  de  1'®  classe). 

Une  collection  de  plantes  alpestres  et  alpines,  conaprenant  les 
37  espèces  ou  variétés  dont  les  noms  suivent  :  Campanula  Por- 
tenschlagiana  R.  et  S.,  de  la  Dalmatie;  C.  harbata  L.,des  Alpes; 
C.  thrgsoides  L.,  du  Dauphinc;  Geraniumarmenum  Boiss.,  d'Ar- 
ménie; Sempervivum  Z-a^^e?'^  Schnitzp,  des  Alpes;  S.  arachnoi- 
deum  L.  ;  .S.  Lehmanni  ISchott.,  des  Alpes;  S.  pseudcpiliferum^ 
des  Alpes;  S.  flagelliforme  Fisch.,  de  Sibérie;  Sedum  corsicum 
Dub.,  Corse;  ^S".  villosum  L,,  des  monts  Dore;  Phyteuma  Char- 
??ie/u  VilL,  du  Dauphiné;  Bupleurum  longifolium  L.,  du  Puy-de- 
Dôme;  Paradisia  Liliaslrum  Bert.,  des  prair-ies  alpines;  Heu- 
chera  sanguinea  Eug.,  du  Nouveau-Mexique;  H.  sanguineo-ame- 
ricana  M.  de  Vilmorin  (Hybride  des  H.  sanguinea  et  americana^ 
obtenu  aux  Barres  (Loii-el),  en  1893),  à  fleurs  rose  carné;  Doro- 
nicum  austriacum  Jacq.,  Monl-Dorc;  Dianthus  sylvestris  Wulf., 
des  régions  subalpines;  D.  atrorubens  AIL,  Alpes;  Dracocepha- 
lum  Rnyschiana  L.,  du  Daupbiaé;  Epilobiurn  collinum  Gmel.,  de 
l'Auvergne;  Silène  rupestris  L.,  du  Mont-Dore;  Bruckenthalia 
spiculifolia  Rchb.,  de  l'Europe  australe;  Lychnis  Flos-jovis 
i.aink.,  des  Alpes;  Ahine  striata  Gren.,  des  Hautes-Alpes; 
Lilium  monadelphitm  Bieb.,  du  Caucase;  L.  Pomponium  L.,  var. 
luteum  Hort.  ;  Leonlopodium  atpinum  Cass.  (L'Edelweiss),  des 
Hautes-Alpes  ;  le  Papaver  croceum  Ledeb.,  avec  ses  jolies  va- 
riétés album  et  fulvum;  Erigeron  aurantiacus  Regl.,  du  Tur- 
kcstan  ;  Linum  campannlatum  L.,  de  la  France  méridionale; 
Armeria  cephalotes  Hook.,  de  l'Afrique  septentrionale;  Orobus 
niger  L,,  des  régions  subalpines.  Pour  l'ensemble  de  cet  apport, 
remarquable  à  tous  les  points  de  vue,  le  comité  propose  une 
prime  de  l'^  cla'=se  avec  félicitations. 

^"  Par  M.  Simon  aîn^,  borticulteur,  99,  rue  de  Montrouge,  à 
Malakoiï  (Seine),  deux  Pelargonium  zonale  nouveaux,  présentés 
comme  particulièrement  propres  à  la  garniture  des  corbeilles. 
La  première  variété,  nommée  Gloire  de  Malakoff,  est  issue  du 
P.  Gloire  de  Corbeny ;  c'est  une  plante  assez  baute,  très  rami- 
fiée de  la  base,  à  feuilles  vert  foncé,  largement  zonées  de 
brun.  Les  ombelles,   très  denses,  longuement  pédonculées,  pré. 


488  PROCÈS- VERBAUX. 

sentent  des  fleurs  grandes,  à  pétales  arrondis,  de  couleur  sau- 
mon vif  vers  le  centre,  et  veinés  de  saumon  rosé  sur  fond 
blanc  vers  la  périphérie.  L'onglet  des  pétales  est  blanc.  La  se- 
conde variété;  nommée  Emilie  Simon,  a  été  obtenue  parle  croi- 
sement des  i^.  Jules  Chrétien  et  La  Fraîcheur;  c'est  une  plante  de 
végétation  mo3'enne,  à  feuilles  larges,  peu  zonées,  à  ombelle 
forte,  dense,  portée  par  un  robuste  pédoncule.  La  fleur,  très 
grande,  a  les  deux  pétales  supérieurs  allongés,  maculés  de  blanc 
à  l'onglet;  les  inférieurs,  arrondis,  sont  de  couleur  rose  tendre. 
Le  comité  propose  une  prime  de  2^  classe  pour  cette  présenta- 
tion. 

3°  Par  M.  Hermès  fils,  horticulteur  à  Charleville  (Ardennes) 
wn  Anthurium  Scherzerianmn  à  inflorescence  monstrueuse  (1), 
[Remercieinents.) 

Au  Comité  de  culture  potagère  : 

1°  Par  M.  Gottereau,  189,  rue  de  Javel,  à  Paris,  1  Chou-fleur 
Scheidecker,  variété  très  appréciée  des  maraîchers  parisiens.  La 
plantation  a  été  faite  dans  les  premiers  jours  de  mars,  en  pleine 
terre,  sous  châssis  à  froid.  Une  prime  de  3^  classe  est  demandée 
pour  cet  apport. 

2°  Par  M.  Urbain,  horticulteur,  42,  rue  de  Sèvres,  à  Glamart 
(Seine),  4  Artichauts  blancs  de  Laon  améliorés,  remarquables 
par  leur  volume,  récoltés  sur  des  plants  de  l'année  dernière  et 
qui  se  sont  développés  en  plein  carré,  sans  culture  spéciale  et 
sans  arrosage,  malgré  la  sécheresse.  Cette  nouvelle  variété  a  été 
obtenue  par  une  longue  et  patiente  sélection.  Le  comité  propose 
d'accorder  une  prime  de  1"  classe  à  M.  Urbain. 

3°  Par  M.  Chemin,  maraîcher  à  Genlilly  (Seine),  6  Concombres 
blancs  améliorés  de  Pains,  5  Concombres  verts  anglais,  très  beaux 


(1)  Cet  Anthurium  était  remarquable  par  ce  fait  que  le  spadice 
avait  donné  naissance  à  des  sortes  de  spathes  ou  expansions  colorées 
en  rouge  vif,  dont  les  dimensions  étaient  d'autant  plus  grandes  qu'elles 
étaient  situées  plus  près  de  la  base.  L'inflorescence  présentait,  à  la 
base,  une  large  spathe. '^uisune  douzaine  d'appendices  spathiformes 
étages  à  des  hauteurs  diiiV' rentes  sur  le  spadice.  Cette  monstruosité 
pouvait  être  observée  sur  deux  plantes  envoyées  par  M.  Hermès. 


SÉANCE   DU   11   JUIN   1896.  489 

et  6  Choux-fleurs  appartenant  à  la  variété  Gi^os  Salomon,  qui 
ont  atteint  un  développement  superbe  malgré  la  saison  peu 
favorable.  Cette  présentation  est  si  remarquable  que  l'on  pro- 
pose d'attribuer  une  prime  de  l'^  classe  avec  félicitations  à 
M.  Chemin. 

4"  Par  M.  Lambert,  chef  de  culture  potagère  à  l'hospice  de 
Bicêlre,  une  collection  de  Choux  comprenant  diverses  variétés 
de  Chou  de  Milan,  le  C.  Joanet  hâtif,  les  C.  Cœur  de  bœuf  très 
gros  et  petite  ces  Choux  sont  si  beaux  qu'une  prime  de  l"""  classe 
est  demandée  pour  leur  présentateur. 

5"  Par  MM.  Vilmorin-Andrieux  et  C'%  4,  quai  de  la  Mégisserie, 
à  Paris,  une  collection  considérable  de  Chicorées  et  de  Scaroles, 
remarquables  par  leur  ampleur  et  la  perfection  des  types  et  pour 
laquelle  il  est  proposé  une  prime  de  l'"^  classe  avec  félicitations. 

6°  Par  M.  Edouard  Lefort,  amateur,  à  Meaux,  10  variétés  de 
Fraises  dont  il  est  l'oblenteur  :  Belle  de  Meaux  améliorée,  Sou- 
venir de  Bossuet,  Edouard  Lefort,  Général  Raoult,  Le  Czar^ 
La  Czaiine,  plus  une  variété  nouvelle  :  Lucie  Faure,  et  trois 
autres  nouveautés  encore  innommées.  Une  prime  de  T^  classe 
est  demandée  pour  M.  Lefort. 

Au  Comité  d' arboriculture  d.' ornement  : 

\^  Par  MM.  Croux  et  fils,  au  Val  d'Aulnay  près  Sceaux  (Seine), 
des  rameaux  fleuris  d'Andromeda  pulverulenta,  Carpenteria 
californica,  superbe  Philadelphée  de  la  Californie  rappelant 
quelque  peu  le  Seringat  mais  à  fleurs  beaucoup  plus  grandes  ; 
Deutzia  Watereri;  Hedysarum  multiju^um^  aux  élégants  épis  de 
fleurs  rouges;  Kalmia  glauca;  Robinia  Decaisneana  rubra; 
Ligustrina  pekinensis pendula  et  L.  japonica;  présenidLiion  pour 
laquelle  une  prime  de  1'"''  classe  est  proposée. 

2°  Par  M.  Maurice  de  Vilmorin,  un  rameau  de  Rosa  Watsoniana 
Crépin,  espèce  qui  a  été  décrite  et  figurée  dans  le  Journal  Garden 
and  Forest,  en  1890,  vol.  IV,  p.  477,  fig.  59.  Cet  arbrisseau,  dit 
le  présentateur,  a  été  importé  il  y  a  une  dizaine  d'années  du 
Japon,  son  pays  d'origine,  à  Albany  (Etat  de  New-York),  d'où 
il  se  répandit  dans  les  collections  américaines.  On  l'avait  d'abord 
rattaché  au  Rosa  mulHflora;  mais,  M,  Crépin  qui  s'est  attaché 

32 


490  PROCÈS-VERBAUX. 

spécialement  à  l'étude  des  Roses,  la  classa  comme  espèce  dis- 
tincte près  du  R.  anemonxflora.  Quoique  très  rustique  et  fleu- 
rissant abondamment,  elle  ne  produit  pas  de  graines,  ce  qui 
peut  faire  supposer  que  c'est  une  forme  anormale  depuis  long- 
temps cultivée,  ce  qui  est  d'autant  plus  probable  qu'on  ne  l'a 
jamais  rencontrée  à  l'état  spontané. 

Le  Rosa  Watsoniana  est  une  plante  à  rameaux  grêles,  demi- 
couchés  ;  il*  est  d'un  très  grand  intérêt  comme  curiosité  scien- 
tifique, mais  n'a  qu'une  faible  valeur  au  point  de  vue  horticole. 
Les  fleurs,  d'un  rose  pâle,  sont  réunies  en  nombre  considérable 
en  inflorescences  pyramidales  ;  elles  sont  très  odorantes,  mais 
de  dimensions  si  réduites  qu'elles  mesurent  à  peine  1  centimètre 
et  demi  de  diamètre.  La  plante  est  plutôt  intéressante  par  son 
feuillage  constitué  par  des  folioles  espacées,  longues,  très  étroites 
et  divergentes.  Des  remerciements  sont  adressés  à  M.  Maurice 
de  Vilmorin. 

Au  Comité  des  Orchidées  : 

\°  Par  M.  Ragot,  amateur  à  Villenoy,  près  de  Meaux  (Seine- 
et-Marne). 

1  Catlleya  Mossiœ  à  fleur  de  couleur  foncée,  et  %  Cattleya 
Mossiœ,  var.  Reineckiana,  pour  lesquels  une  prime  de  T^  classe 
est  demandée. 

^i^Par  M.  Doin,  amateur,  à  Dourdan  (Seine-et-Oise),  1  Lœlia 
purpurata^  var.,  auroi^ea,  plante  d'une  grande  beauté  et  dont  le 
comité  propose  de  reconnaître  la  valeur  par  l'attribution  d'un 
certificat  de  mérite  de  i""®  classe;  1  Cattleya  gigas,  var.  Sande- 
riana^  superbe  variété  pour  laquelle  une  prime  de  l""^  classe  est 
proposée;  les  Cattleya  Mossiœ  chiriquensis,  Pescatorea  cerina, 
Saccolabium  miniatum  et  Ornithocephalus  grandiflorus,  qui  sont 
l'objet  d'une  demande  de  prime  de  r^  classe. 

3°  Par  M.  Gautier,  jardinier  chez  iM.  le  D""  Fournier,  à  Neuillj'- 
sur-Seine,  1  Las  lia  grandis  tenebrosa  (prime  de  V  classe), 

4°  Par  M.  Piret,  horticulteur  à  Argenteuil  (Seine-et-Oise), 
\  Cattleya  Mossiœ  alha^  var.  M.  Treyeran  (certificat  de  mérite 
de  l""^  classe)  et  1  C.  Mossiœ  alba,  var.  Emiliœ  (prime  de 
l""**  classe). 


SÉANCE  DU  li  JUIN  J89G.  491 

o**  Par  M.  Bert,  horticulteur  à  Bois-Colombes,  ]  Caltleya 
Mendeli,  portant  16  fleurs  et  1  Cœlogyne  pandurata  (prime  de 
1'®  classe  pour  la  culture). 

6"  Par  M.  Thibault,  jardinier  chez  M.  Libreck,  à  Passy, 
1  Agcniisia  (Acacalli?)  cyanea  portant  12  fleurs  sur  3  hampes 
(prime  de  1""®  classe  avec  félicitations  pour  la  culture)  ;  1  Masde- 
vallia  Lindeni,  \  M.  Harryana,  var.,  et  1  M.  Harryana,  var. 
atrosanguinea,  I  Nanodes  Medusœ  et  1  Odontoglossiim  (Miltonia) 
vexillarium,  var.  amabile  (prime  de  2^  classe). 

Les  propositions  des  comités,  relatives  aux  récompenses  à 
accorder  pour  les  présentations,  sont  mises  aux  voix  et  adoptées. 

MM.  Vilmorin  Andrieux  et  G'^  abandonnent  leurs  primes  au 
profit  de  la  Société. 

M.  Delessard  donne  lecture  d'une  notice  nécrologique  sur 
M.  Léon  Say,  que  le  conseil  d'administration  de  la  Société  lui  a 
demandé  de  rédiger  et  qui  sera  imprimée  dans  le  prochain 
cahier  de  notre  Journal.  L'assemblée  écoute^  avec  un  profond 
recueillement,  l'éloge  funèbre  de  notre  regretté  Président,  et 
c'est  en  termes  émus  que  M.  H.  de  Vilmorin  adresse  à  M.  Deles- 
sard les  remerciements  de  la  Société. 

M.  le  Président  annonce  que  la  commission  du  prix  Joubert 
de  l'Hiberderie  a  terminé  l'examen  des  ouvrages  que  lui  ont 
été  soumis,  et  qu'une  somme  de  1,000  francs  a  été  décernée  à 
M.  Pierre  Passy,  pour  un  traité  sur  l'Horticulture  générale. 

M.  le  secrétaire  général  adjoint  annonce  de  nouvelles  présen- 
tations de  sociétaires,  et  la  séance  est  levée  à  4  heures  20  mi- 
nutes. 


492  PROCÈS-VEKBAUX. 

SÉANCE    GÉNÉRALE    DU    25    JUIN    1896 

Présidence  de  M.  Tisserand, 

Conseiller  d'État,  Directeur  général  de  l'Agriculture, 

Délégué  officiel  de  M.  Méline,  Président  du  Conseil  des  Ministres, 

Ministre  de  l'Agriculture. 

La  séance  est  ouverte  à  2  heures,  en  présence  d'une  nom- 
breuse assemblée,  comprenant,  en  outre  des  personnes  invitées, 
170  membres  de  notre  Société. 

La  salle,  ornée  avec  goût,  présente  une  véritable  profusion 
de  richesses  florales,  grâce  aux  nombreuses  Orchidées  appor- 
tées pour  le  concours  spécial  qui  a  eu  lieu  avant  la  séance  (1), 
grâce  aussi  à  de  remarquables  présentations  de  plantes  annuel- 
les, de  plantes  alpines  et  d'Iris  /{œmpferi.  Ces  présentations 
ont  été  examinées  par  les  comités,  dont  les  décisions  seront 
communiquées  dans  la  séance  du  2  juillet,  la  Société  étant 
réunie  aujourd'hui  seulement  en  vue  de  la  distribution  solen- 
nelle des  récompenses. 

M.  le  Président  ouvre  la  séance  et  prononce  le  discours  sui- 
vant : 

Mesdames,  Messieurs, 

Je  dois,  tout  d'abord,  vous  exprimer  des  regrets,  ceux  de 
M.  le  Président  du  Conseil,  que  la  confiance  de  M.  le  Président 
de  la  République  a  placé  à  la  tête  du  gouvernement  du  pays  et 
de  l'Agriculture. 

L'honorable  M.  Méline,  qui  a  déjà  donné  à  l'Agriculture  tant 
de  gages  de  son  dévouement,  eût  été  heureux  de  venir,  dans 
cette  enceinte,  vous  donner  un  nouveau  témoignage  du  haut 
intérêt  qu'il  porte  à  votre  grande  Société,  applaudii  aux  succès 
de  vos  lauréats  et  vous  remercier  tous,  au  nom  du  gouverne- 
ment de  la  République,  des  efforts  que  vous  ne  cessez  de  faire 

(1)  Le  compte  rendu  de  ce  Concours  sera  publié  prochainement. 


SÉANCE  GÉNÉRALE  DU  25  JUIN  1896.  493 

pour  les  progrès  de  l'Horticulture  et  pour  lui  conserver  le  rang 
qu'elle  doit  occuper  dans  le  monde  horticole. 

Empêché  par  d'urgentes  affaires,  il  a  voulu  qu'un  de  ses 
collaborateurs,  un  de  vos  vice-présidents  honoraires  vint  le 
remplacer  ici  pour  vous  dire  que,  s'il  n'était  pas  à  cette  place  en 
personne,  il  était  parmi  vous  de  cœur,  et  que  vous  pouviez  tou- 
jours compter  sur  sa  sympathie,  sur  son  zèle  et  sur  tout  son 
concours  pour  vous  aider  dans  la  noble  et  grande  tâche  que  la 
Société  nationale  d'Horticulture  de  France  s'est  toujours  assi- 
gnée. 

Permettez-moi  encore,  Mesdames  et  Messieurs,  de  mêler  à 
l'éclat  et  aux  joies  de  cette  fête,  un  souvenir  douloureux,  en 
rendant  un  juste  hommage  à  la  mémoire  de  l'homme  illustre  qui 
occupa  pendant  tant  d'années  ce  fauteuil,  et  dont  la  parole  était 
si  captivante,  et  les  conseils  si  utiles  et  toujours  empreints  de  ce 
sens  élevé  que  donne  la  science  profonde  et  une  appréciation 
exacte  des  besoins  de  la  pratique.  Je  sais  que  je  vais  raviver  votre 
douleur,  en  vous  rappelant  le  vide  profond  laissé  au  milieu  de 
vous,  par  Léon  Say,  mais  je  réponds,  j'en  suis  sûr,  à  votre  cœur, 
et  je  sens  que  vous  me  saurez  gré  de  ce  dernier  et  solennel  hom- 
mage rendu  à  celui  qui  s'est  toujours  montré  si  dévoué  et  si 
bienveillant  pour  tous  et  si  soucieux  de  la  gloire  de  votre 
Société. 

Maintenant,  Mesdames,  Messieurs,  permettez-moi  de  vous 
féliciter  de  vos  succès  et  des  résultats  que  vous  avez  obtenus  de 
vos  travaux  et  de  vos  efforts. 

La  Société  nationale  d'Horticulture  de  France  devait  réussir 
avec  les  hommes  ardents  pour  le  progrès  qui  la  fondèrent. 

Elle  devait  croître  en  force  et  en  grandeur  sous  l'impulsion  de 
ceux  qui  la  dirigèrent.  Elle  devait  continuer  à  prospérer  de  plus 
en  plus  avec  les  hommes  que  je  vois  réunis  ici  et  qui,  suivant  les 
traditions  de  travail  et  d'esprit  libéral  de  leurs  pères,  tiennent  si 
haut  et  si  ferme  le  drapeau  de  l'Horticulture  française.  Chaque 
année,  elle  multiplie  ses  encouragernents,  augmente  le  nombre 
et  l'importance  de  ses  concours,  et  à  voir  l'afQuence  énorme  des 
visiteurs   qui    viennent   admirer  ses    magnifiques    expositions. 


494  PROCÈS-VERBAUX. 

d'autre  part,  à  voir  Témulatioa  féconde  qu'elle  provoque  parmi 
les  horticulteurs,  on  peut  juger  de  l'influence  qu'elle  a  conquise 
et  du  rang  qu'elle  occupe  en  Europe. 

Mais  aussi  quels  résultats  admirables,  et  comme  nous  sommes 
loin  de  l'horticulLure,  telle  que  nous  l'ont  dépeinte  les  écrivains 
du  commencement  de  ce  siècle,  telle  que  nous  l'avons  vue  nous- 
mêmes,  Mesdames,  Messieurs,  le  goût  des  fleurs  et  des  belles  . 
plantes  s'est  répandu  d'une  prodigieuse  façon,  des  jardins  se 
sont  créés  de  tous  les  côtés,  des  établissements  d'Horticulture 
ont  été  ouverts  sur  tous  les  points  de  la  France,  une  grande 
école  a  été  fondée  pour  les  enfants  de  nos  horticulteurs  dans  les 
jardins  créés  par  La  Quintinie  pour  le  plaisir  du  Roi  Louis  XIV. 
Lesbeau.v  parcs  se  sont  multipliés  pour  embellir  la  campagne  et 
les  villes;  des  chercheurs  intrépides  ont  visité  loutes  les  parties 
du  globe  pour  accroître  le  nombre  et  la  vaiiété  de  nos  plantes 
d'ornement  ou  d'utilité;  de  nombreuses  variétés  ont  été  créées  à 
force  de  soins  et  de  patience.  La  matière  végétale  a  été  pétrie  et 
a  obéi  pour  ainsi  dire  à  l'intelligence  de  nos  horticulteurs! 

Le  nombre  des  établissements  horticoles,  à  Paris,  atteignait  à 
peine,  en  1870,  le  chiffre  de  340.  Actuellement,  on  les  compte 
par  milliers. 

La  production  totale  de  l'Horticulture  française  qui  était,  en 
1842,  de  157  millions  de  francs,  et,  en  1862,  de  315  millions,  doit 
approcher  aujourd'hui  de  600  millions,  et  occupe  une  population 
totale,  chefs  de  maisons,  ouvriers  et  leur  famille,  de  548,000  per- 
sonnes. 

Le  commerce  international  des  produits  de  l'Horticulture  a  fait 
des  progrès  qui  ont  suivi  cette  évolution. 

Les  exportations  de  fruits  de  table  ont  passé  de  20  millions, 
en  1879,  à  près  de  40  millions,  en  nombre  rond,  en  1895. 

Celles  de  légumes  verts,  salés  et  confits,  qui  étaient  de 
13  millions  en  1879,  sont  presque  le  double  en  1895. 

Enfin  les  plantes  d'arbres  et  d'arbustes  et  de  plantes  d'orne- 
ment, qui  fournissaient  826,000  francs  à  l'exportation  en  1879, 
ont  atteint  le  chiffre  de  2  millions  l'an  dernier. 

Ces  résultats  remarquables  sont  en  grande  partie  votre  œuvre; 


SÉANCE   GÉNÉRALE   DU   25   JUIN    1896.  495 

ils  sont  les  indices  d'une  grande  vitalité,  d'une  grande  énergie 
dans  la  population  horticole. 

Nous  avons  le  droit  d'en  être  fiers  :  c'est  aussi  un  encourage- 
ment pour  l'avenir  et  il  reste,  vous  le  savez,  beaucoup  encore  à 
faire,  bien  des  progrès  nouveaux  à  accomplir. 

Dans  ce  siècle  de  concurrence  à  outrance,  on  ne  doit  jamais 
s'arrêter!  des  rivaux  menacent  sans  cesse  vos  débouchés  et 
cherchent  à  conquérir  une  place  sur  les  marchés  étrangers  où 
vous  régnez  en  maîtres!...  Il  vous  faut  les  combattre  pour  con- 
server vos  positions,  en  améliorant  de  plus  en  plus  la  qualité  de 
vos  produits  :  car  n'oubliez  jamais  que  quand  un  marché  est 
encombré  de  marchandises,  les  produits  ordinaires  sont  seuls 
délaissés  et  voient  leurs  prix  avilis,  tandis  que  la  qualité  est 
recherchée  et  obtie;nt  de  hauts  prix  I...  Soyez  toujours  en  éveil, 
rendez-vous  compte  des  besoins  de  l'étranger,  de  leurs  ten- 
dances, suivez  leurs  marchés  et  leurs  expositions.  C'est  un 
bonheur  pour  nous  de  pouvoir  reconnaître  que  les  membres  les 
plus  distingués  de  la  Société  ont  fait  de  louables  efforts  sous  ce 
rapport,  en  se  rendant  à  l'étranger  pour  étudier  la  production 
horticole  des  contrées  les  plus  rapprochées  et  les  plus  loin- 
taines et  faire  profiter  l'Horticulture  française  du  fruit  de  leurs 
observations. 

Le  Gouvernement  de  la  République,  notre  dévoué  et  sympa- 
thique ministre  m'a  chargé  de  vous  en  donner  l'assurance,  ne 
négligera  rien  pour  seconder  vos  efforts. 

Yous  savez  ce  qu'il  a  déjà  fait  pour  protéger  vos  produits,  il 
fera  plus  si  c'est  nécessaire.  Il  a  multiplié  les  encouragements  à 
l'Horticulture  et  s'occupe  d'élargir  les  cadres  de  l'enseignement 
horticole.  Pour  les  relations  internationales,  il  ne  cesse  de  tra- 
vailler à  accroître  vos  débouchés,  à  aplanir  les  formalités  pour 
la  transmission  de  vos  produits  tant  à  l'intérieur  qu'à  l'extérieur, 
à  améliorer  les  conditions  de  transport  de  vos  denrées.  H  espère 
pouvoir  vous  faire  bénéficier  plus  largement  de  l'institution  des 
colis  postaux,  etc.,  etc. 

Dans  ces  conditions  l'avenir  sera  à  vous  comme  le  présent  vous 
appartient,  si  vous  persévérez  dans  la  voie  féconde  où  vous  vous 


496  PROCÈS-VERBAUX. 

êtes  engagés  :  continuez  donc  à  faire  œuvre  d'initiative,  conti- 
nuez à  encourager  le  progrès  par  vos  expositions,  par  vos  utiles 
Congrès,  par  vos  publications  et  par  vos  exemples  et  vous  aurez 
encore  bien  mérité  de  la  Pairie!... 

Après  ce  discours,  plusieurs  fois  interrompu  par  les  chaleu- 
reux applaudissements  de  l'assemWée,  M.  Bois  donne  lecture  du 
rapport  de  la  commission  des  récompenses,  et  les  lauréats 
viennent  tour  à  tour  recevoir  des  mains  du  Président  ou  de  celles 
des  membres  du  bureau,  les  médailles  qui  leur  ont  été  accor- 
dées. 

M.  Ghatenay  fait  ensuite  connaître  quelques  récompenses 
exceptionnelles  qui  ont  été  décernées,  à  différents  litres^  et  pro- 
clame les  noms  des  lauréats  du  prix  Joubert  de  l'Hiberderie  et  de 
la  médaille  du  conseil  d'administi'ation  de  la  Société. 

La  remise  d'une  grande  médaille  d'or  à  M.  Charles  Joly, 
comme  récompense  de  sa  collaboration  active  et  incessante  au 
Journal  de  la  Société,  vaut  une  véritable  ovation  à  notre  dévoué 
vice-président  honoraire. 

M.  Chatenay  donne  ensuite  lecture  du  préambule  du  compte 
rendu  de  l'Exposition  de  mai  1896,  puis,  M.  Chouvet,  secrétaire 
général  adjoint,  procède  à  l'appel  des  lauréats  de  cette  expo- 
sition. 

Pendant  la  séance,  plusieurs  morceaux  de  musique  ont  été 
exécutés  par  un  orchestre,  sous  l'habile  direction  de  M.  Ch. 
Bailly. 

La  séance  a  été  levée  à  4  heures. 


NOMINATIONS.    —    SÉANCE    DU    11    JUIN    1896.  497 

NOMINATIONS 


SÉAXGE    DU    11    JUIN    1896. 

MM. 

1.  Beaulincourt  (M'"^  la  comtesse  de;,  157,  boulevard  Haussmann, 

à  Paris,  présentée  par  MM,  Vitry  (D.)  et  Villard  (Th.). 

2.  Bezard  (Charles',  fabricant  de  pompes  de  jardins,  68,  rue   du 

Chemin- Vert,  à  Paris,  présenté  par  MM.  Lebœuf,  Hébrard  (A.) 
et  Bezard. 

3.  BouDRY   (Frédéric;,  juge   d'instruction,  à   Valenciennes  (Nord), 

présenté  par  MM.  Huard  et  Chatenay  (A.). 
é.  Cachon,  fabricant  de  kiosques  et  berceaux,  36,  boulevard  de  la 

République,  à  la  Garenne-de-Colombes  (Seine),  présenté  par 

MM.  Quénat,  Hébrard  (A.)  et  Lebœuf  (H.j. 
o.  Chapuis  (François),  inventeur  mécanicien,  10,  rue  de  Lourmel,  à 

Paris,  présenté  par  MM.  Huard  et  Lebœuf  (P.). 

6.  Charliat  (G.),  fleuriste,  38,  faubourg  Poissonnière,  cà  Paris,  pré- 

sentée par  MM.  Cappe  père  et  Cappe  fils. 

7.  Gonilhergues  (M'"^  Raymond),   9,   rue  Ganneron,  à  Paris,  pré- 

sentée par  MM.  L.  Dallé  et  Chatenay  i'A.). 

8.  Degupper  (Victor),  maison  Delvaux,  18,  rue  Royale,  à  Paris,  pré- 

senté par  MM.  Thiébaut  aîné  et  Thiébaut  (Emile). 

9.  Eylé,  constructeur  mécanicien,  6,  impasse  de  FOrillon,  à  Paris, 

présenté  par  MM.  Chatenay  (A.)  et  Huard. 

10.  Filleul   Brohy,    36,    rue    Saint-Didier,  à   Paris,    présenté    par 

MM.  Huard  et  Lebœuf  (P.). 

11.  Flèche,  horticulteur,  102,  rue  Saint-Denis,  à  Asnières  (Seine), 

présenté  par  MM.  Chouvet  (E.)  et  Savoye. 

12.  Hennuy   (Emile),   horticulteur,   fruits  et  primeurs,    13    bis,  rue 

Barbes,  Grand-Monlrouge  (Seine),  présenté  par  MM.  Chemin 
(G.)  et  Detang  (E,). 

13.  Kahn  (Jules;,  directeur  du  refuge  du  Plessis-Piquet,  au  Plessis- 

Piquet  (Seine),  présenté  par  MM.  Pailletpère  et  Chatenay  (A.). 

14  Lapointe,  7,  rue  Saint-Sébastien,  à  Paris,  présenté  par  M.  Hé- 
brard (A.). 

lo.  Lëleu  (E.j,  Directeur  du  Jardin  des  Plantes  et  jardins  publics  de 
Rouen,  114,  rue  d'Elbeuf  à  Rouen  (Seine-Inférieure),  pré- 
senté par  MM.  G.  Boucher,  Chatenay  (A.)  et  Renard. 

16.  Leuret  (André),  flenriste,  128,  boulevard  Haussmann,  à  Paris, 

présenté  par  MM.  Lange  et  Lemaitre  (A.). 

17.  Leuret  (Charles),  fleuriste,  18,  boulevard  Malesherbes,  présenté 

par  MM.  Lange  et  Leuret  (Louis). 


498  NOMINATIONS. 

18.  Maire  (Xavier),  5,  rue  d'Argout,  à  Paris,  présenté  par  MM.  P. 

Lebœuf,  Ghatenay  (Abel)  et  Bergman  (Ernest). 

19.  Maurel  (A.)  et  fils,   Manufacture  de  caoutchouc,    140,   rue    de 

Rivoli,  à  Paris,  présentée  par  M.  Hébrard  (A.). 

20.  Merland  (Charles),  au  château  de  la  Brossardière,  près  la  Roche- 

siir-Yon  ( Vendée j,  présenté  par  MM.  Dupré-Carra  et  Lebœuf 
(Paul). 

21.  Pellorce  (Ed.),  ingénieur  constructeur,  14,  rue  de  Flndustrie,  à. 

Courbevoie  (Seine),  présenté  par  M.  Hébrard  (A.). 

22.  Pessoz,  négociant,  produits  exotiques,  lo8,  rue  de  Rivoli,  à  Paris, 

présenté  par  MM.  Legros  (G.)  et  Schneider. 

23.  Renaud  (Adrien),  fabricant  de  coutellerie  et  de  greffoirs,  14,  rue 

de  Gonstantine,  à  Lyon  (Rhône),  présenté  par  MM.  Besnard 
(F.)  et  Ghatenay  (A.).  i 

24.  RoussKT  (J.-B.l,    manufacturier.   Saint- Victor-sur-Loire  (Loire), 

présenté  par  MM.  Hébrard  (A.),  Willemain  et  Brochard  (E.). 

25.  Saint  (Gharles),    de    la   Société    Saint   frères,    manufacturiers, 

4,  rue  du  Pont-Neuf,  à  Paris  et  54,  rue  de  la  Boétie,  à  Paris, 
présenté  par  MM.  Ghatenay  et  Huard. 

26.  SÈVE  (Gabriel),  fabrique  et  constructions  agricoles  et  horticoles, 

127-129,  rue  Saint-Denis,  à  Paris,  présenté  par  MM.  Peschard 
et  Yallerand. 

27.  Viala  (Pierre),   professeur  de  viticulture  à  Flnslitut  national 

agronomique,  directeur  de  la  Revue  de  Vitlculiure,  5,  rue  Gay- 
Lussac,  à  Paris,  présenté  par  MM.  Bornet  et  Mangin. 

Dames  patronnesses. 

finies 

1.  Hugo  de  Bethmann  (baronne),  31,  rue  Pauquet,  à  Paris,  présentée 

par  MM.  Th.  Villard  et  D.  Vitry. 

2.  DÉROULÈDE  (A.),  59,  avenue  Victor-Hugo,  à  Paris,  présentée  par 

MM.  Th.  Villard  et  D.  Vitry. 

3.  Lazard  (Elie),  155,  boulevard  Haussmann,  à  Paris,  présentée  par 

MM.  Th.  Villard  et  D.  Vitry. 

4.  Christian  de  Verneuil  (comtesse),  248,  rue  de  Rivoli,  à  Paris,  pré- 

sentée par  M"""  veuve  Bassot  et  M.  Ghatenay  'A.). 


PROCÈS-VERBAL.  499 

DISTRIBUTION  DES  RÉCOMPENSES 

DU  2o  JUIN  1896. 


PROCÈS-VERBAL    DE    LA    SÉANCE    TENUE 

LE   JEUDI   4   JUIN    1896    PAR    LA    COMMISSION    DES    RÉCOMPENSES, 

SOUS     LA    PRÉSIDENCE     DE     M.    Cil.    Joly. 

La  séance  est  ouverte  à  1  h.  25  de  l'après-midi. 

Étaient  présents  :  MM.  Joly,  Cliatenay,  Vitry,  Eugène  Verdier, 
Mussat  et  Bois,  membres  de  la  Commission;  M.  le  D''  Bornet, 
Président  du  Comité  scientifique;  M.  Niolet,  Président  du  Comité 
de  culture  potagère;  M.  Goulombier,  Président  du  Comité  d'arbo- 
rîcullure  fruitière;  M.  Tavernier,  vice- président  du  Comité  de 
floriculture;  M.  ïouret,  Président  du  Comité  de  l'art  des  jar- 
dins; M.Hanoteau,  Président  du  Comité  des  industries  horticoles. 

Conformément  au  règlement,  les  fonctions  de  secrétaire  ont 
été  remplies  par  M.  D.  Bois,  secrétaire-rédacteur  de  la  Société. 

Les  demandes  de  récompenses,  que  la  Commission  avait  à  exa- 
miner, se  répartissaient  dans  les  quatre  catégories  suivantes  : 
1°  longs  et  bons  services;  2°  publications  horticoles;  3°  belles 
cultures  et  beaux  produits;  4**  matériel  horticole. 

Les  résolutions  suivantes  ont  été  prises  : 

1°    RÉCOMPENSES  ACCORDÉES  POUR  LONGS  ET  BONS  SERVICES   I 

M.  Lecoeur  (Félix-Benoît),  membre  de  la  Société,  né  le 
10  juin  1827,  est  jardinier  du  pensionnat  des  Dames  de  Sainte- 
Glotilde,  rue  de  Reuilly,  101,  à  Paris,  depuis  le  17  juillet  1845. 
M""*"  la  supérieure  du  pensionnat,  sœur  Saint-Louis  de  Gonzague, 
lui  a  délivré  une  attestation  dans  laquelle  elle  dit  être  heureuse 
de  témoigner  que,  pendant  cinquante  et  un  ans,  il  s'est  conduit 
de  façon  à  mériter  toute  l'estime  des  supérieures  de  la  maison, 
par  l'honorabilité  de  sa  conduite.  Comme  horticulteur,  M.  Lecœur 
s'est  toujours  montré  très  habile,  on  ne  peut  plus  soigneux  et 
absolument  désintéressé  dans  la  manière  dont  il  s'est  acquitté 


500  DISTRIBUTION    DES   RÉCOMPENSES. 

du  travail  confié  à  ses  soins.  La  Connmission  des  récompenses 
est  heureuse  de  décerner  une  médaille  d'or  à  ce  digne  serviteur. 

M.  Arlet  (Oscar),  membre  de  la  Société,  est  chef  jardinier 
chez  M.  Chandon  de  Briailles,  depuis  le  '14  mars  1859.  Il  y  a 
cinq  ans,  la  Société  nationale  d'Horticulture  de  France  lui 
décerna  une  médaille  d'argent  pour  ses  trente-deux  années  de 
services.  Une  récompense  plus  élevée  est  demandée  pour 
M.  Arlet.  Dans  un  certificat  qui  accompagne  la  demande, 
M.  Chandon  de  Briailles  atteste  que  le  candidat  est  entré  au 
service  de  M.  le  comte  Paul  Chandon  de  Briailles,  son  père,  et 
que  depuis  le  mois  de  juin  1895,  il  est  passé  à  son  service  dans 
les  môme^5  conditions  de  chef  jardinier.  «  Il  n'a,  dit-il,  comme 
toujours,  qu'à  se  louer  des  services  de  M.  Arlet  et  à  reconnaître 
l'intérêt  qu'il  apporte  constamment  au  développement  de  l'Hor- 
ticulture. »  Une  médaille  de  vermeil  est  accordée  à  M.  Oscar 
Arlet. 

M.  Arnoult  (Bazile),  membre  de  la  Société,  né  le  14  juin  1833, 
est  au  service  de  M"'^  Truelle,  à  Savigny-sur-Orge  (Seine-et-Oise), 
en  qualité  de  maître-jardinier,  depuis  le  1^'  octobre  1868. 

lyjme  Xruelle  certifie  que,  pendant  ces  vingt-sept  années,  elle 
n'a  eu  qu'à  se  louer  de  son  travail  comme  de  son  caractère. 
«  M.  Arnoult,  dit-elle,  entend  très  bien  ia  tenue  du  jardin  et 
parfaitement  la  culture  des  fleurs.  »  Elle  est  heureuse  de  rendre 
un  hommage  mérité  à  ses  longs  services  et  à  son  dévouement. 
La  Commission  des  récompenses  décerne  une  grande  médaille 
d'argent  à  M.  Bazile  Arnoult. 

M.  Berthereau  (Joseph),  né  le  26  décembre  1846,  est  entré  au 
service  de  M'^^  West,  propriétaire  à  .Palaiseau  (Seine-et-Oise), 
jen  qualité  de  jardinier,  le  l^'  août  1870.  M'"''  West,  qui  fait  partie 
de  notre  Société,  atteste  que,  depuis  cette  époque,  elle  a  tou- 
jours été  extrêmement  satisfaite  des  services  de  M.  Berthereau, 
interrompus  pendant  la  guerre  et  repris  en  mars  1871.  Pendant 
ces  vingt-cinq  années^  il  a  considérablement  amélioré  les  pro- 
duits de  son  jardin,  qui  ont  été  l'objet  de  récompenses  à  deux 
expositions  de  la  Société  nationale  d'Horticulture  et  à  l'Exposi- 


PROCÈS- VERBAL.  501 

tion  universelle  de  1889.  M™"  West  espère  que  M.  Berthereau 
obtiendra  la  récompense  qu'il  mérite  de  toutes  façons,  car, 
dit-elle,  c'est  un  homme  aussi  honnête  et  consciencieux  qu'habile 
en  son  métier  de  jardinier.  Une  médaille  d'argent  est  accordée 
à  M.  Joseph  Berthereau. 

M.  Francin  (Nicolas-Joseph),  membre  de  la  Société,  est  entré 
au  service  de  Sa  Majesté  le  roi  D(»n  Francisco  d'Asis,  au  château 
d'Épinay  (Seine),  le  l*''"  septembre  1872,  en  qualité  de  maître- 
jardinier.  Dans  un  certificat,  M.  José  Polomino,  grand  maître 
de  la  maison  de  Sa  Majesté,  dit  que,  depuis  cette  époque, 
M.  Francin  a  donné  toute  satisfaction  et  que,  par  sa  conduite 
irréprochable,  son  excellent  travail  et  son  dévouement,  il  est 
digne  de  la  plus  grande  estime  et  considération.  La  Commission 
des  récompenses  reconnaît  les  mérites  de  M.  Francin  en  lui 
décernant  une  médaille  d'argent. 

2°  Récompenses  accordées  pour  des  publications  horticoles  : 

M.  Opoix,  jardinier-en-chef  au  palais  du  Luxembourg,  a  publié 
un  petit  livre  intitulé  «  La  Culture  du  Poirier  »,  qui  a  été  exami- 
ner par  M.  Chevallier.  Dans  son  rapport  {wo'ir  Journal,  janvier 
•1896,  p.  64),  notre  honorable  collègue  dit  que  «  le  petit  traité 
de  M.  Opoix  est  un  très  bon  guide  pour  les  commençants,  pour 
les  amateurs  et  pour  les  garçons  jardiniers  qui  y  puiseront  tous 
les  bons  principes  de  culture  et  de  taille  du  Poirier.  »  Dans  sa 
séance  du  20  décembre  1895,  le  Comité  d'arboriculture  fruitière, 
après  avoir  lu  et  approuvé  le  rapport  de  M.  Chevallier,  en  a 
voté  le  renvoi  à  la  Commission  des  récompenses  qui  décerne 
une  médaille  d'argent  à  M.  Opoix. 

M.  Duval  (Léon)  est  l'auteur  d'un  ouvrage  ayant  pour  titre 
«  Les  Broméliacées  »,  que  M.  Opoix  a  été  chargé  d'examiner. 
Dans  son  rapport  (voir  Journal,  mars  1896,  p.  289),  le  jardinier- 
en-chef  du  palais  du  Luxembourg  passe  en  revue  les  différents 
chapitres  du  livre  pour  la  rédaction  desquels  il  ne  trouve  à  adres- 
ser que  des  éloges.  «  En  résumé,  dit-il,  l'ouvrage  sur  les  Bromé- 
liacées, présenté    à  la  Société  nationale  d'horticulture,  mérite 


502  DISTRIBUTION    DES   RÉCOMPENSES. 

d'être  apprécié  par  elle.  »  Une  médaille  d'argent  est  accordée 
à  M.  Léon  Duval. 


3°  RÉCOMPENSES  ACCORDÉES  POUR  BELLES  CULTURES  ET  BEAUX 
PRODUITS  : 

M.  Sallier  (Jean),  jardinier-en-chef  au  château  dn  Vàl,  pro- 
priété de  M.  le  comte  de  Reinach-Cenac  a  demandé  la  nomination 
d'une  commission  qui  s'est  réunie  le  5  septembre  1895,  au  Val, 
près  Saint-Germain-en-Laye,  pour  visiter  ses  cultures. 

Dans  un  rapport,  rédigé  par  M.  Georges  Truiïaut  (voir  Journal 
février  1896,  p.  177),  la  commission  donne  une  description  et  le 
plan  de  la  propriété  qui,  avec  ses  dépendances,  occupe  près  de 
25  hectares  et  qui  était  autrefois  enclavée  dans  les  domaines  de 
la  couronne  de  France.  C'est  sous  Henri  IV  que  l'on  commença 
à  connaître  le  Val;  c'était  à  cette  époque  un  petit  pavillon  cou- 
vert de  tuiles  qui  servait  d'abri  pour  les  chasseurs  égarés. 
Louis  XIV  aimait  beaucoup  ce  site  et  remplaça  le  pavillon  par 
un  coijuet  château  dont  les  plans  furent  dressés  parMansart. 

On  peut  citer,  parmi  les  propriétaires  qui  ont  eu  la  jouissance 
de  ce  beau  domaine,  le  maréchal  de  Bauveau,  puis  la  princesse 
de  Poix.  Mais  le  Val  fut  surtout  modifié  par  M™^  Fould  qui,  vers 
1857  commença  à  restaurer  le  château  et  à  changer  le  plan  pri- 
mitif et  le  style  du  parc.  Elle  embellit  beaucoup  les  jardins,  et, 
grand  amaleurde  plantes,  leur  consacra  un  palais  digne  d'elles  : 
le  jardin  d'hiver  du  Val  est,  en  effet,  une  des  plus  belles  construc- 
tion métalliques  de  serres  de  l'Europe,  et  il  renferme  un  grand 
nombre  de  plantes  rares  et  précieuses. 

Ces  améliorations  ont  été,  en  grande  partie,  dues  à  l'initiative 
et  à  l'intelligence  du  dévoué  jardinier  de  M"'®  Fould,  M.  Sallier, 
qui  consacra,  on  peut  le  dire,  sa  vie  à  régler  et  à  embellir  ce 
domaine,  puisque  depuis  plus  de  trente-cinq  ans,  il  n'a  cessé  de 
s'en  préoccuper. 

La  Société  est  heureuse  de  décerner  une  médaille  d'or  à 
M.  Jean  Sallier,  qui  personnifie  le  bon  cultivateur  aimant  les 
plantes  pour  elles-mêmes,  et  le  plus  intelligemment  dévoué  des 
jardiniers. 


PROCÈS -VERBAL.  TiOS 

M.  L.  Le  Breton,  père,  membre  de  la  Société,  archiviste  pay- 
sagiste à  Orléans,  a  demandé  à  notre  Société  de  désigner  une 
commission  pour  examiner  et  donner  son  appréciation  sur  les 
travaux  de  deux  parcs  qu'il  a  exécutés  dans  la  région  bordelaise. 

La  Commission,  par  Torgane  de  M.  Deny,  rapporteur  (voir 
Journal,  mars  1896,  p.  278),  déclare  que  les  deux  parcs  qu'elle 
a  eu  le  plaisir  de  visiter  sont  d'une  grandeur  de  conception  re- 
marquable. 

L'un  deux,  le  parc  de  Dulamon,  près  Blanqueforl,  arrondis- 
sement de  Bordeaux,  a  une  superficie  de  80  hectares  environ  ; 
l'autre,  le  parc  de  Bourran,  situé  près  de  Mérignac,  non  loin  du 
précédent,  doit  être  placé  au  premier  rang  parmi  les  plus  belles 
propriétés  de  la  région  bordelaise. 

Dans  les  deux  cas,  M.  Le  Breton  a  su  tirer  le  meilleur  parti 
des  circonstances  naturelles  pour  obtenir  des  effets  paysagers 
charmants,  et  cela,  dans  des  conditions  économiques  qui  font 
honneur  à  son  talent  d'architecte. 

«  M.  Le  Breton,  dit  le  rapport,  est  l'un  des  doyens  de  nos 
paysagistes  actuels  ;  il  exerce,  depuis  plus  de  cinquante  ans,  son 
art,  avec  une  autorité  indiscutable.  Ses  œuvres,  très  nombreuses 
en  France,  sont  toutes  empreintes  d'un  véritable  goût  artistique.  » 

La  Commission  des  récompenses  lui  décerne  une  médaille 
d'or. 

M.  Régnier  (Alexandre),  horticulteur,  44,  avenue  Marigny,  à 
Fontenay-sous-Bois  (Seine),  est  bien  connu,  non  seulement 
comme  habile  cultivateur,  mais  encore  pour  les  introductions 
d'Orchidées  qu'il  a  faites  à  la  suite  de  deux  voyages  en  Cochin- 
chine  et  dans  l'Archipel  malais.  M.  Duval  (Léon),  au  nom  d'une 
commission  nommée  à  l'efret  de  visiler  l'établissement  de 
notre  collègue  et  tout  spécialement  les  Phalxnopsisvéco\ié\^^diT 
lui,  a  déposé,  dans  la  séance  du  28  mai,  un  rapport  des  plus 
élogieux  sur  la  beauté  des  plantes  et  leur  belle  culture.  La  com- 
mission, y  est-il  dit,  est  heureuse  de  signaler  les  mérites  réels 
d'un  homme  courageux,  ayant  payé  d«  sa  personne  pour  entre- 
prendre de  longs  voyages  en  vue  de  rapporter  en  Europe,  à  ses 
risques  et  périls,  de  merveilleuses  plantes,  parmi  lesquelles  un 


504  DISTRIBUTION    DES    RÉCOMPENSES. 

bon  nombre  d'espèces  et  de  variétés  nouvelles  pour  l'Horticul- 
ture. 

Reconnaissant  la  justesse  de  ces  éloges,  la  Commission  des 
récompenses  n'hésite  pas  à  accorder  une  grande  médaille  de 
vermeil  à  M.  Régnier,  ardent  collecteur  d'Orchidées. 

M.  Maluchine,  directeur  de  l'hôtel  du  Bazar  slave,  à  Moscou, 
a  adressée  notre  Société,  en  septembre  1893,  une  collection  de 
Pommes  russes  qui  fut  étudiée  par  une  commission  spéciale, 
désignée  à  cet  effet,  et  qui  valut  une  grande  médaille  de  ver- 
meil à  l'envoyeur  {y o'w  Journal,  1894,  p.  46  et  352). 

M.  Maluchine  a  fait,  en  1895,  un  second  envoi  qui  a  vivement 
intéressé  notre  Comité  d'arboriculture  fruitière.  On  lui  vote  un 
rappel  de  la  grande  médaille  de  vermeil  accordée  l'année  pré- 
cédente. 

M.  Jobert  (Maxime),  horticulteur  à  Ghâtenay  (Seine),  s'est  fait 
une  spécialilé  dans  la  culture  des  Cyclamens.  Une  commission 
composée  de  huit  membres  a  été  chargée  de  visiter  son  établis- 
sement et  de  donner  son  appréciation. 

Dans  un  rapport  rédigé  par  M.  Welker  fils  et  inséré  dans  le 
Journal  (janvier,  1896,  p.  57),  il  est  dit  qu'au  moment  de  la 
visite  de  la  commission,  M.  Jobert  ne  cultivait  pas  moins  de  45  à 
18,000  pots  de  Cyclamens,  répartis  dans  huit  serres  différentes 
et  environ  cent  châssis,  et  que  les  plantes  dénotaient  une  culture 
parfaite  et  bien  comprise.  Une  race,  que  l'on  pourrait  désigner 
sous  le  nom  de  race  Maxime  Jobert  a  été  créée  par  sélection  et 
renferme  des  plantes  bien  supérieures  aux  Cyclamens  du  com- 
merce par  leur  vigueur  et  l'ampleur  de  leur  feuillage  argenté 
rappelant  quelque  peu  celui  du  Bégonia  Rex.  La  Commission, 
dit  encore  le  rapport,  a  été  unanime  à  reconnaître  que 
M.  Jobert  a  porté  la  culture  des  Cyclamens  au  plus  haut  degré 
de  perfection.  Une  médaille  de  vermeil  est  décernée  à  cet  habile 
horticulteur. 

M.  Lionnet,  jardinier-en-chef  au  château  de  Jouy-en-Josas 
(Seine-et-Oisç),  qui  s'est  fait  une  réputation  dans  la  culture  des 
Chrysanthèmes,  a  soumis  à  l'examen  d'une  commission  nommée 
par  notre  Société,  les  plantes  confiées  à  ses  soins. 


PROCÈS-VERBAL.  505 

Dans  le  rapport  rédigé  par  M.  Nonin,  président  de  la  section 
des  Chrysanthèmes  (voir  Journal,  mars  1896,  p.  323),  il  est  dit 
que  la  Commission  a  admiré  environ  deux  cents  Chrysanthèmes 
qui  garnissaient  une  serre  à  deux  versants.  Ces  plantes,  cultivées 
en  touffes  basses,  avaient  le  feuillage  bien  vert,  indice  de  la 
bonne  santé  des  sujets,  et  cachant  le  bord  des  pots  «  en  somme, 
culture  irréprochable  ». 

Quelques  plantes  avaient  été  cultivées  dans  le  but  d'obtenir  de 
grosses  fleurs,  avec  cinq  ou  six  branches  portant  des  capitules 
de  20  à  27  centimètres  de  diamètre.  Mais  ce  qui  a  surtout  attiré 
l'attention  de  la  Commission,  ce  sont  les  variétés  suivantes,  cul- 
tivées ou  forts  spécimens  :  Madame  Carnot,  avec  40  fleurs  de  plus 
de  20  centimètres  de  diamètre;  Etoile  de  Lyon^  avec  près  de 
60  fleurs  ;  Florence  Davis  et  William  H.  Lincoln^  avec  chacune 
100  fleurs  et  enfin  William  Tricher  avec  plus  de  150  fleurs. 

«  Ces  plantes,  dit  le  rapporteur,  dénotent  une  culture  rai- 
sonnée  et  prouvent  que  M.  Lionnet  tient  à  conserver  sa  juste 
renommée  de  cultivateur  émérite  ».  Une  médaille  de  vermeil 
est  accordée  à  M.  Lionnet. 

M.  Parrain,  membre  de  la  Société,  jardinier-en-chef  chez 
M'^^Gripon,  à  Limours  (Seine-et-Oise)  a  demandé  la  nomination 
d'une  commission  pour  visiter  les  cultures  dont  il  a  la  direction 
et  notamment  une  série  de  Coleus  de  semis.  Le  16  août  1895, 
cette  commission  se  rendit  au  lieu  indiqué,  et  M.  Lionnet 
rédigea,  en  son  nom,  un  rapport  (voir  Journal,  janvier  1896, 
p.  69)  établissant  qu'une  dizaine  de  variétés  de  Coleus  furent 
remarquées  comme  étant  très  intéressantes  au  point  de  vue  du 
coloris.  La  Commission  remarqua  en  outre  de  très  beaux 
Glaïeuls  et,  après  une  visite  au  potager,  qui  était  très  bien 
tenu,  revint  près  du  château  pour  examiner  les  massifs,  ornés 
avec  goût.  Une  médaille  d'argent  est  décernée  à  M.  Parrain; 

4°  RÉCOMPENSES  ACCORDÉES  POUR  MATÉRIEL  HORTICOLE  : 

M;  Perrier  fils,  164  bis,  rue  Michel-Bizot,  Paris,  a  établi,  dans 
la  propriété  de  M.  le  baron  Belhmann,  à  Boissy-Saint-Léger,  une 

33 


506  DISTRIBUTION    DES    KEGOMPENSES. 

serre  qui  a  été  soumise  à  l'examen  d'une  commission  dont  M.  Ya 
cherotaété  nommé  rapporteur.  Le  rapport  (voir  Journal,  mars 
1896,  p.  293),  signale  les  modifications  apportées  à  la  disposi- 
tion habituelle  des  serres  en  faisant  ressortir  un  certain  nombre 
de  perfectionnements.  La  Commission  des  récompenses  accorde 
une  médaille  d'argent  à  M.  Perrier  fils. 

M.  Aubry,  coutelier,  a  présenté,  dans  la  séance  du  26  sep- 
tembre 1894,  au  Comité  des  industries,  un  sécateur  perfectionné 
fabriqué  par  lui.  11  ressort  du  rapport  publié  par  M.  Dormois 
au  nom  de  la  Commission  chargée  de  juger  ce  sécateur  (voir 
Journal f  mars  1896,  p.  295),  que  l'objet  principal  du  perfection- 
nement consiste  en  une  plaque  d'arrêt,  formant  ressort  sous 
l'écrou  de  serrage,  et  dont  le  but  est  d'empêcher  ce  dernier  de 
se  déserrer  pendant  le  fonctionnement  de  l'outil.  Une  médaille 
d'argent  est  accordée  à  M.  Aubry. 

Les  attributions  de  réconipenses  indiquées  ci-dessus  ont  été 
approuvées  par  le  Conseil  d'administration  dans  sa  séance  du 
'Il  juin. 

-^^^ : 

récompenses  accordées   a  différents   titres,  par  le  conseil 
d'administration    de   la   Société   et    par  la   Commission  du 

PRIX    JoUBERT    DE    l'HiBERDERIE. 

Sur  la  proposition  de  la  Commission  de  rédaction  et  afin  de 
récompenser  la  collaboration  active  et  incessante  au  Journal 
de  la  Société,  de  M.  Charles  Joly,  vice-président  honoraire,  le 
Conseil  d'administration  a  voté  en  sa  faveur  l'attribution  d'une 
grande  médaille  d'ur. 

Le  concours  ouvert  tous  les  ans,  en  vue  du  prix  Joubert  de 
l'Hiberderie,  avait  donné  lieu  dans  le  courant  de  l'année  1895  à 
plusieurs  présentations  d'ouvrages,  La  Commission  spéciale, 
chargée  d'exanjinec  ces  tiMvaux,  a  décidé  d'accorder  à  M.  Passy, 
arboricuUcur  au  Désert  de  llclz,  près  S.'nnl-GeiMiaiii  e.!-Lnyr,  an 
prix  de  1,OUO  franc?,  pour  son  iiilei  cs.^liîiI  h  ailé  sur  !'llorlit:ul- 
ture  gciiéiale. 


RÉCOMPENSES    ACCORDÉES   A   LA    SUITE   DE   CONCOURS   DIVERS.       507- 

Des  remerciements  ont  été  votés  à  M.  de  Noter,  46,  rue  Groix- 
des-Petils-Ghamps,  Paris. 

Enfin,  la  médaille  d'or,  dont  le  Conseil  d'administration  dis- 
pose, chaque  année,  en  faveur  de  l'obtenteur  ou  l'introducteur 
le  plus  méritant  de  plantes  nouvelles,  a  été  décernée,  sur  la 
proposition  du  Comité  de  fioriculture,  à  M.  Léon  Duval,  horti- 
culteur à  Versailles,  qui  a  été  l'objet  d'un  ra[>port  très  élogieux 
du  Comité. 


RECOMPENSES  ACCORDEES 
A  LA  SUITE  DE  CONCOURS  DIVERS 


CONCOURS  D  ORCHIDEES 

DU    27    FÉVRIER    i8l>6. 

Médaille  de  Vermeil. 

M.  Magot,  à  Villenoy,  près  Meaux   Seine-et-Marne  . 

Médaille  d'Argent. 

M.  Duval  et  fils,  8,  rue  de  TErmitage,  à  Versailles. 

Médailles  de  Bronze. 

M.  Gluck,  villa  Beauséjour,  à  Louveciennes  i  Seine-et-Oise^ 
M.  Faroult,  82,  rue  de  Paris, -à  Sarcelles  (Seine-et-Oisej. 
evard  Saint  Michel,  à  Paris.' 

CONCOURS  D'ORCHIDÉES 

DU   23   AVRIL   180(3. 

Médaille  de  Vermeil. 

M.  P]tienne  Bekt,  68,  rue  Victor-Hugo,  à  Colombes    Seine  . 


508  DISTRIBUTION    DES    RÉCOMPENSES. 

CONGRÈS  HORTICOLE 

DES   26   ET   27   MAI    1896 


4e  QUESTIOiN 
«  De  rinfluence  de  la  sélection  dans  le  bouturage.  » 
Des  remerciements  ont  été  adressés  à  : 

M.  MÉiNÉTROT. 

oe  QUESTION 
«  Histoire  et  culture  des  Cattleya  et  Lœlia  ;>. 

Grande  Médaille  d'Argent. 

M.  GuiLLOCHON,  rue  de  TErmitage,  à  Versailles  'Seine-et-Oise). 

Te  QUESTION 

«  Du  choix  des  arbres  les  plus  convenables  pour  les  plantations 
d'alignement  dans  les  villes.  » 

Grandes  Médailles  de  Vermeil. 

Mi  Chargueraud,  49,  route  de  Saint  Mandé,  à  Charenton  (Seine). 
M.  Van  Hulle,  à  Gand  (Belgique). 

Grande  Médaille  d'Argent. 
M.  Large,  à  Albigny-sur-Saône  (Rhône;. 

Médaille  d'Argent. 

M.  LozET,  14,  rue  Bertrand,  à  Paris. 


PRÉAMBULE.  509 


PRÉAMBULE    DE    LA    DISTRIBUTION    DES    RÉCOMPENSES    AUX    LAURÉATS 
DE   l'exposition   DE   MAI    J896, 

par  m.   Abel  Chatenay,  secrétaire   général. 

Mesdames,  Messieurs. 

Les  efforts  considérables  nécessités  par  TExposition  Interna- 
tionale de  1895,  laquelle,  vous  avez  tous  pu  le  constater,  a  fait 
ajouter  une  victoire  de  plus  à  la  liste,  déjà  bien  longue,  inscrite 
au  Livre  d'or  de  notre  Société,  pouvaient  nous  faire  craindre, 
avec  quelque  apparence  de  raison,  de  voir  nos  exposants  habi- 
tuels, prendre  celte  année,  un  repos  légitimement  gagné. 

Il  ne  paraît  pas,  en  effet,  ni  normal  ni  possible  de  suivre,  sans 
arrêts,  la  grande  voie  du  progrès,  hérissée  de  difficultés  sans 
nombre,  dans  laquelle  on  ne  peut  se  maintenir  que  grâce  à  un 
labeur  incessant  et  à  des  prodiges  de  travail  et  de  persévérance, 
sans  cesse  renouvelés.  Et  pourtant,  vous  en  avez  été  témoins, 
jamais  la  valeur  des  produits  exposés  n'a  été  aussi  marquée,  et 
si  la  caractéristique  d'une  fête  de  ce  genre  pouvait  être  formulée 
par  une  simple  phrase,  on  pourrait  résumer  ainsi  les  apprécia- 
tions des  connaisseurs  sur  l'Exposition  dernière  :  absence  com- 
plète de  médiocrités. 

C'est  là  une  constatation  des  plus  satisfaisantes  pour  l'Horti- 
culture parisienne,  qui  tient  à  honneur  de  maintenir  intacte  la 
réputation  qu'elle  s'est  si  légitimement  acquise  par  son  expé- 
rience et  son  travail. 

Si  nous  voulions  examiner  en  détail  les  apports  nombreux 
soumis  à  l'examen  du  Jury,  et  citer  les  choses  remarquables  qu'il 
nous  a  été  donné  d'admirer,  nous  serions  certes  aussi  embarrassé 
que  celui-ci  a  dû  l'être,  lorsqu'il  s'est  agi  de  classer  par  ordre 
de  mérite  les  riches  collections  et  les  groupes  magnifiques  de 
plantes  fleuries  ou  remarquables  par  leur  feuillage,  disséminés 
dans  les  vastes  tentes  du  jardin  des  Tuileries,  ainsi  que  dans  les 
parterres  qui  les  entouraient. 

Un  des  caractères  bien  accusés  de  notre  race,  c'est  d'exalter 
outre  mesure  les  travaux,  les  progrès  accomplis  à  l'étranger, 


510  DISTRIBUTION    DES   RÉCOMPENSES. 

alors  que  nous  n'apprécions  jamais  à  son  vrai  mérite  tout  ce 
qui  se  fait  chez  nous. 

Il  semble  que  nous  prenions  plaisir  à  considérer,  avec  un 
verre  grossissant,  nos  petites  imperfections,  inhérentes  hélas  !  à 
tout  ce  qui  existe  sur  la  machine  terrestre. 

L'Horticulture  française  n'a  pas  échappé  à  ce  travers,  et  nous 
entendons,  tous  les  jours,  vanter  autour  de  nous  les  expositions 
qui  ont  lieu  chaque  année,  au  delà  de  la  frontière,  et  nous  les 
donner  comme  exemples. 

N'avoiis-nous  donc  jamais  eu  l'occasion  de  comparer  ou  bien 
ne  possédons- nous  pas  la  science  d'apprécier  les  choses  à  leur 
juste  valeur? 

Nous  pouvons,  il  me  semble  affirmer,  sans  être  taxés  d'exa- 
gération ni  de  complaisance  vis-à-vis  de  nous-mêmes,  que  nous 
sommes  les  maîtres  dans  la  culture  d'un  bon  nombre  de  végé- 
taux et  que  nous  savons  les  présenter  aussi  bien  que  qui  que 
ce  soit. 

Beaucoup  d'entre  vous  ont  souvent  pu  visiter  les  floralies 
étrangères;  où  donc  ont-ils  rencontré  ces  magnifiques  collec- 
tions de  plantes  annuelles,  au  port  si  varié  et  à  la  culture  si 
parfaite,  ces  Rhododendrons  et  Azalées  de  pleine  terre  en 
exemplaires  uniques? 

Existe-t-il  quelque  part  une  culture  de  Rosiers  semblable  à 
celle  que  nous  admirons  tous  les  ans  avec  tant  de  plaisir? 

Et  lesGloxinias,  lesCaladium,  les  Pélargoniums,  les  Bégonias, 
n'ont-ils  pas  trouvé,  chez  nous,  des  maîtres  incontestés  qui  ont 
su  les  cultiver,  les  améliorer,  sans  craindre  de  rivaux? 

Les  Conifères,  les  arbustes  à  feuillage  persistant,  sont  toujours 
représentés  dans  nos  expositions  par  des  exemplaires  d'une 
perfection  absolument  inconnue  ailleurs  que  dans  notre  pays, 
et  les  Orchidées  ainsi  que  les  plantes  rares,  que  contiennent  les 
serres  de  nos  horticulteurs  réputés  et  de  nos  amateurs,  peuvent 
rivaliser  sans  crainte  avec  les  collections  bien  connues  dont 
nous  entendons  si  souvent  célébrer  les  mérites. 

Je  pourrais,  sans  grandes  difficultés,  allonger  cette  énuméra- 
tion;  mais  je  me  contenterai  d'ajouter  que,  sous  le  rapport  de 
l'organisation  matérielle,  et  au  point  de  vue  du  goût  qui  préside 


nu-.AMnui.r;.  oll 

généralement  à  l'agencement  de  toutes  les  merveilles  que  nous 
venons  récompenser  aujourd'hui,  nous  ne  craignons  personne. 

Une  innovation  heureuse  avait  pris  place  parmi  les  concours 
auxquels  notre  dernière  exposition  printannière  donnait  lieu. 
Les  amateurs  et  les  fleuristes  avaient  été  conviés  à  participer  à 
une  exposition  spéciale  de  bouquets  ou  gerbes  à  la  main.  A 
côté  des  fleuristes  de  profession,  une  quantité  considérable  de 
dames  et  de  jeunes  filles,  appartenant  au  meilleur  monde, 
avaient  répondu  à  notre  appel  et  présentaient,  malgré  l'espace 
de  temps  très  limité  qui  leur  était  accordé,  des  oeuvres  où  le 
bon  goût  de  la  composition  le  disputait  à  la  légèreté  d'exécution. 

Plus  de  trente  récompenses  étaient  attribuées  à  ce  concours 
nouveau,  qui  pourra,  dans  l'avenir,  alors  que  la  préparation  en 
aura  été  moins  précipitée,  réunir  de  nombreux  éléments  d'attrac- 
tion et  décider  bon  nombre  d'amateurs  à  se  mêler  plus  étroite- 
ment à  nos  luttes  pacifiques. 

Un  autre  fait  saillant,  que  nous  pouvons  encore  citer,  c'est 
l'extension  considérable  que  continue  de  prendre,  dans  nos  expo- 
sitions, la  partie  industrielle.  Le  matériel  horticole,  rassemblé 
sous  les  quinconces  des  Tuileries,  offrait  aux  visiteurs  un  vaste 
champ  d'études,  aussi  intéressant  par  la  variété  des  objets 
(xposésque  parle  perfectionnement  auquel  sont  arrivés,  dans 
leurs  limites  d'actions  réciproques,  la  plupart  de  nos  collègues 
(le  l'Industrie. 

Je  ne  m'étendrai  pas  plus  longuement  sur  les  mérites  ou  les 
particularités  de  notre  dernière  exposition  printanière.  Vous 
avez  tous  pu  admirer  les  magnifiques  échantillons  qui  s'y  trou- 
vaient réunis,  et  avec  vous  plus  de  cent  mille  visiteurs  ont  con- 
sacré, une  fois  de  plus,  la  faveur  qui  s'attache  à  nos  exhibitions 
annuelles. 

M.  le  Président  de  la  République,  accompagné  de  sa  famille, 
et  M.  le  Ministre  de  l'Agriculture  ont  égabment  tenu  à  affirmer, 
en  cette  occasion,  la  sollicitude  dont  ils  ont  fait  si  souvent 
preuve  envers  notre  Société,  et  le  respect  ainsi  que  la  considéra- 
tion avec  lesquels  ils  ont  été  reçus  parn^.i  nouï^,  doivent  nous 
faire  espérer  qu'ils  ont  emporté  de  leur  visite  le  meilleur  souve- 
nir. 


512  DISTRIBUTION    DES    RÉCOMPENSES. 

La  présence,  dans  cette  salle^  du  sympathique  Directeur  de 
l'Agriculture,  M.  Tisserand,  délégué  par  M.  le  Ministre  de  l'Agri- 
culture pour  présider  la  solennité  d'aujourd'hui,  nous  est  un  sûr 
garant  de  l'intérêt  que  prennent  les  pouvoirs  publics  à  nos 
travaux,  et  je  suis  assuré  d'être  votre  interprête  à  tous,  en 
adressant  à  notre  Président  nos  remerciements  les  plus  chaleu- 
reux pour  le  grand  honneur,  en  même  temps  que  pour  le  plaisir, 
que  nous  cause  en  cette  circonstance  sa  venue  au  milieu  de  nous. 


DÉGISIONS  DU  JURY 


JURY  SPÉCIAL  pbur  Vattribution  des  Prix  dlionneur. 

Tous  les  Présidents  de  Section  réunis,  après  avoir  entendu 
les  propositions  de  chacun  deux,  attribuent  : 

GRAND  PRIX  D'HONNEUR 

Objet  d'art  donné  par  M.  le  Président  de  la  République. 

A  MM.  Lévêque  et  fils,  69,  rue  du  Liégat,  à  Ivry  (Seine),  pour 
Rosiers. 

Prix  d'Honneur.  Objet  d'Art  donné  par  M.  le  Ministre  de 
l'Instruction  publique  et  des  Beaux-Arts.—  MM.  Croux  et  fils,  vallée 
d'Aulnay,  par  Ghatenay  (Seine),  pour  Rhododendrons  et  ArWstes. 

Prix  de  M.  le  Ministre  de  l'Agriciillure.  —  MM.  Vilmorin- 

AndrieUx  et  G^^  4,  quai  de  la  Mégisserie,  Paris,  pour  Plantes  an- 
nuelles. 

Prix  flu  Conseil  général.  —  MM.  Vallerand  frères,  28,  ave- 
nue Faidherhe,  à  Bois-Colombes  (Seine),  pour  Gloxinias. 

Prix  de  la  Ville  de  Paris.  —  Société  des  Jardiniers-Horti- 
culteurs du  département  de  la  Seine,  pour  Légumes. 

lYlÉDAILLES  D'HONNEUR 

Prix  des  Dames  Patronnesses.  —  M.  Pache,  de  la  maison 
Naturelle  et  C'%  4,  rue  des  Jardins,  à  Gannes,  pour  Bouquets  et  Gar- 
nitures. 


HORTICULTURE.  513 

Prix  de  MM.  de  Vilmorin.  —  M.  Moser,  1,  rue  Saint-Simpho- 
rien  à  Versailles  (Seine-et-Oise),  pour  Rtiododendrons  et  Azalées. 

Prix  de  M.  Lecocq-Duniesiiil.  —  MM.  Duval  et  fils,  8,  rue 
de  TErmitaife,  à  Versailles  (Seine-et-Oise),  pour  Plantes  de  serres. 

Prix  de  M.  Robert  Lebaudy.  —  M™<^  veuve  Antoine  Chantin 
et  ses  enfants,  32,  avenue  de  (".hùtillon,  Paris,  pour  Plantes  à  feuil- 
lage. 

Prix  du  maréchal  Vaillant. —  MM.Dallemagne  et  G'%2,rue 
du  Bel-Air,  à  Rambouillet  (Seine-et-Oise),  pour  Orchidées. 

Prix  du  docteur  Andry.  —  MM.  Chantrier  frères,  à  Morte- 
fontaine,  par  Plailly  (Oise),  pour  Plantes  de  serres  et  Crotons. 

Prix  Joubert  de  l'Hyberderie.  —  M.  Dreux,  ingénieur,  à 
Prestes  (Seine-et-Oise),  pour  Grilles  et  Pompes. 

Le  Jury  adresse  ses  plus  vives  félicitations  à  M.  Opoix,  jardinier 
en  chef  du  Luxembourg,  pour  son  magnifique  lot  de  Plantes  de 
serre  variées. 

MM.  Martre  et  ses  fils,  pour  Chauffage.  (Voir  page  529.) 


§  V\  PLANTES  DE  SERRE 


A.  —  PLANTES  NOUVELLES 


Premier  Concours.  —  Une  ou  plusieurs  plantes  fleuries  ou  à  feuil- 
lage introduites  le  plus  récemment  en  Europe. 

Grande  médaille   de  vermeil   donnée    par  M.    Robert    Lebaudy. 

M.  SalUer,  9,  rue  Delaizement,  à  Neuilly  (Seine). 
Médaille  de  vermeil.  M.  Piret,  9,  boulevard  Sannois,  à  Argenteuil 

(Seine-et-Oise),  pour  Caitleya. 
Médaille  d'argent.  MM.  Chantrier  frères,  déjà  nommés,  pour  Eeli- 

conia  iUustris. 
Remerciements.  M,  Régnier,  44,  avenue  Marigny,  à.  Fontenay-sous- 

Bois  (Seine),  pour  Orchidée. 

2"  Concours.  —  Une  ou  plusieurs  plantes  fleuries  ou  à  feuillage 
introduites  directement  en  France. 

Médaille  d'or.  Mme  veuve   Antoine  Chantin  et  ses  enfants,   déjà 

nommés,  pour  Billbergia  Cliantini. 
Médaille  d'argent.  M.  Boivin,  à  Louveciennes  (Seine-et-Oise\  pour 

Bégonia  tubéreux,  Madaine  Maudrot. 


514  HORTICULTURE. 

3^  Concours.  —  Lot  de  plantes  hybrides  dont  les  parents  seront 
indiqués. 

Médaille  d'or.  MM.  Duval  et  fils,  déjà  nommés,  pour  Vriesea  de 

semis. 
Remerciements.  M.  Mantin,  château  du  Bel-Air,  à  Olivet  (Loiret), 

pour  Cypripedium  de  semis. 
Remerciements.  M.  Auguste  Ghantin,  83,  rue   de  TAmiral-Mou- 

chez,  Paris,  pour  Rosier  Madame  Renée  Berge. 

U^  Concours.  —  Une  ou  plusieurs  plantes  fleuries  ou  à  feuillage, 
ligneuses  ou  herbacées,  obtenues  de  semis  par  l'Exposant,  et  non 
encore  dans  le  commerce. 

Médaille  d'or.  M.  Mantin,  déjà  nommé,  pour  Cattleya  X  Mantini. 
Médaille  d'or.  M.  Viard,  à  Langres  (Haute-Marne),  pour  Cinéraire 

blanc  pur. 
Grande  médaille  de  vermeil.  M.  Robert  Lebaudy,  à  Bougival  (Seine- 

et-Oise").  pour  Anthianum  riibrum  giqanleum. 
Médaille  de  vermeil,  prix  fondé  par  M.  INIorot.  M.  Plet,  horticul- 
teur au  Plessis-Piquet    Seine:,  pour  Bégonias  multiflores. 
Médaille  de  vermeil.   M.  Tabar,  38,  rue  Grétry,  à  Montmorency 

iSeine-et-Oiseï,  pour  Galcéolaires  hybrides  de  rugosa. 
Grande  médaille  d'argent.  M.  Rollé,  163  bis,  avenue  de  GUchy,  Paris, 

pour  Pelarqonium  zonale  Mademoiselle  Lucie  Faure. 
Grande  médaille  d'argent.   M.   Laine,  jardinier,  à  Viry  (Seine-et- 

Oise),  pour  Canna  Italia. 
Grande  médaille.  M.  Bleu,  48,  avenue  d'Italie,  Paris,   pour  Laelia 

purpurata  X  Roezli. 
Médaille  d'argent.  M.  Bleu,  déjà  nommé,  pour  Laelio- Cattleya. 
Médaille   d'argent.  M.  Bleu,  déjà  nommé,  pour  Cupripedlum   de 

semis. 
Médaille  d'argent.  MM.  Gappe  et  fils,  au  Vésinet  (Seiue-et-Oise), 

pour  semis  àw.  Bégonia  décora. 
Médaille  d'argent.  MM.  Chantrier  frères,  déjà  nommés,  pour  Cro- 

ton  Warneri. 
Médaille  d'argent.  M.  Hézard,  30,  rue  des  Bois,  à  Fontainebleau 

(Seine-et-Marne,  pour  Pelarqonium  zonale  Capitame  Hézard. 
Des  remerciements  sont  adressés  à  :  MM.  Vallerand  frères,  pour 

Bégonia  tubéreux  moucheté  de  blanc;  MM.  Duval   et  fils,  pour 

Anthurium ;  M.  Hézard,  pour  Coleus;  M.  Lemaire,  pour  Ghry- 

santhèmes;  M.  Bleu,  pour  Bertolonia. 


B.  —  BELLE  CULTURE 


5^  Concours.  —  Une  plante  fleurie  ou  à  feuillage  que  la  belle  cul- 
ture aura  fait  arriver  le  plus  près  possible  de  son  maximum  de  dé- 
veloppement. 

Médaille  d'argent.  MM.  Delahaye  frères  et  Dallière,  26,  rue  d'En- 
traigues,  à  Tours  (Indre-et-Loire),  pour  Vriesea  Claziovana. 

Médaille  d'argent  M™<^  Leroy,  1,  rue  de  la  Reine-Henriette,  à 
Colombes  (Seine),  pour  Agave  panaché. 

6°  Concours.  —  Quatre  plantes  fleuries  ou  à  feuillage  1  s  plus  re- 
marquables par  leur  forme  et  leur  développement. 

Médaille  d'argent.  M.  Piret,  déjà  nommé,  pour  Cattleya  Mossise  var. 


HORTICULTURE.  515 

7°  Concours.  —  Huit  plantes  fleuries  ou  à  feuillage  ornemental 
remarquables  par  leur  développement. 

Médaille  de  vermeil.  MM.  Ghantrier  frères,  déjà  nommés. 


D.  —  PLANTES    DE    SERRE    EN    COLLECTIONS 


12«  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  vingt-cinq  plantes  de 
serre  chaude. 

Médaille  d'or.    M™^  veuve  Antoine  Chantin  et  ses   enfants,  déjà 

nommés. 
Grande  médaille  de  vermeil.  M.  Sallier,  déjà  nommé. 
Grande   médaille    d'argent.    M.    Garreau   (Emile),    61,    route    des 

Gardes,  à  Bellevue    t-eine-et-Oise). 

Concours  imprévu.  —  Médaille  de  vermeil.  M.  Sallier  (J.),  déjà  nommé, 
pour  Bougainvillea. 
Médaille  d'argent.  M.  Sallier  (J.),  déjà  nommé,  pour  Boronia. 

13«  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  quarante  plantes  de 
serre  tempérée. 

Médaille  d'or.  M.  Truffault,  40,  rue  des  Ctiantiers,  à  Versailles 
(Seine-et-Oise). 

15^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  cent  Orchidées  exo- 
tiques en  fleurs. 

Médaille  d'or  donnée  par  M.    Martin-Gahuzac.  M.   Bert,   68,  rue 

Victor-Hugo,  à  Bois-Colombes  (Seine). 
Grande  médaille  de  vermeil.  MM.  Dallemagne  et  C'^,  déjà  nommés. 

16^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  cinquante  Orchidées 
exotiques  en  fleurs. 

Médaille  d'or*  MM.  Dallemagne  et  C'^,  déjà  nommés. 
Médaille  de  vermeil.  M.  Dallé,  29,  rue  Pierre-Charron,  Paris, 

17*  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  vingt-cinq  Orchidées 
exotiques  en  fleurs. 

Médaille  d'or.  MM.  Dallemagne  et  C'<^,  déjà  nommés. 

Médaille  d'or.  MM.  Duval  et  fils,  déjà  nommés. 

Grande  médaille  de  vermeil.  M.  Mantin,  déjà  nommé. 

Médaille  de  vermeil.  M.  Garden,  4,  avenue  de  Bellevue,  à  Bois- 
Colombes  (Seine). 

Médaille  d'argent.  M.  Piret,  déjà  nommé. 

Médaille  d'argent.  M^^e  veuve  Antoine  Chantin  et  ses  enfants,  déjà 
nommés. 

18«  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  douze  Orchidées  exo- 
tiques en  fleurs. 

Remerciements  du  Jury.  MM.  Dallemagne  et  C'e,  déjà  nommés. 


516  HORTICULTURE. 

19^  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  d'Orchidées  ne  dépassant  pas 
cinquante  plantes. 

Médaille  d'or.  MM.  Cappe  et  fils,  déjà  nommés. 

Médaille  d'or.  M.  Garden,  déjà  nommé. 

Médaille  d'or.  M.  Robert  Lebaudy,  déjà  nommé. 

Médaille  d'or.  M.  Régnier,  44,  avenue  de  Marigny,  à  Fontenay- 

sous-Bois  (Seine^. 
Grande  médaille  de  vermeil.  MM.  Dallemagne  et  G'^,  déjà  nommés. 
Médaille  d'argent.  M.  Nonin,  20,  avenue  de  Paris,  à  Ghàtillon-sur- 

Bagneux  (Seine^i. 

20«  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  vingt-cinq  Cypripedium 
en  fleurs. 

Remerciements.  M^^e  veuve  Antoine  Chantin  et  ses  enfants,  déjà 
nommés. 

23'^  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Nepenthes. 

Remerciements.  MM.  Chantrier  frères,  déjà  nommés. 

25^  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  cent  Gloxinias  [Ligeria]  variés. 

Médaille  d'or.  MM.  Vallerand  frères,  déjà  nommés. 
Médaille  d'or,  M.  Robert  Lebaudy.  déjà  nommé. 

26^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Tydœa,  Nœgelia,  Achi- 
menes  et  autres  Gesnériacées,  à  l'exception  des  Gloxinias  {Ligeria). 

Grande  médaille  de  vermeil.  MM.  Vallerand  frères,  déjà  nommés 

pour  Streptocarpus. 
Médaille  de  vermeil.  M.  Robert  Lebaudy,  déjà  oommé. 

30^  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Broméliacées  fleuries. 
Médaille  d'or.  MM.  Duval  et  fils,  déjà  nommés. 

31*  Concours.  —  La  plus  belle   collection  de  cinquante  Bégonia 
rbizomateux  à  feuilles  ornementales. 

Grande  médaille  d'argent.  M.  Chantin  (Auguste),  déjà  nommé. 
Médaille  d'argent.  MM.  Cappe  et  fils,  déjà  nommé. 

34«  Concours.  —  La   plus   belle  collection   de  vingt   Aro'ïdées,  à 
Texception  des  Caladium. 

Médaille  d'or.  MM.  Chantrier  frères,  déjà  nommés. 
Médaille  de  vermeil.  M°i«  veuve  Antoine  Chantin  et   ses  enfants, 
déjà  nommés. 

36*^  Concours.  —    La   plus   belle   collection   de   vingt  Anthurium 

Scherzerianum. 

Médaille  d'or.  MM.  Duval  et  fils,  déjà  nommés. 

37®  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  dix  Anthurium  Scher- 
zerianum. 

Médaille  de  vermeil.  MM.  Duval  et  fils,  déjà  nommés. 


HORTICULTURE.  517 

38*  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Caladium. 

Médaille  d'or.  M.  Perrette,  jardinier  chez  Mme  ja  baronne  de  Bus- 
sière.  à  Bellevue  (Seine-et-Oise). 

39'  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  quarante  Caladium. 
Grande  médaille  de  vermeil.  M.  llobert  Lebaudy,  déjà  nommé. 

40®  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  vingt-cinq  Caladium. 

Médaille    d'argent.   M^^  veuve  Antoine  Chantin  et   ses   enfants, 
déjà  nommés. 

41e  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Sonerila  et  Bertolonia  ne  dé- 
passant pas  cinquante  plantes. 

Grande  médaille  de  vermeil.  MM.  Chantrier  frères,  déjà  nommés. 
Grande  médaille  de  vermeil.  M.  Bleu,  déjà  nommé. 

44®  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Grotons  [Codiœum). 
Médaille  d'ur.  MM.  Chantrier  frères,  déjà  nommés. 

47®  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Dracdsna  à  feuillage 
coloré. 

Médaille  de  vermeil.  MM.  Chantrier  frères,  déjà  nommés. 

49®  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Fougères  arbores- 
centes, en  forts  exemplaires. 

Médaille   d'argent.   M°»e  veuve  Antoine  Chantin  et   ses  enfants, 
déjà  nommés. 

54''  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  cinquante  Palmiers. 

Médaille   dor.  M™*^  veuve  Antoine  Chantin  et  ses   enfants,  déjà 
nommés. 

60®  Concours.  —  La  plus  belle  collêciion  de  plantes  (Jites  carni- 
vores :  Sarracenia^  Cephalotus,  Dionœa^  Bai'lingtonia,  Drosera,  Droso- 
phyllum. 

Médaille  d'argent.  MM.  Chantrier  frères,  déjà  nommés. 

63®  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Cactées  fleuries. 

Médaille  d'or.  M.  Simon,  42,  rue  des  Epinettes,  à  Saint-Ouen  (Seine). 

74®  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Bégonia  tubéreux,  à 
fleurs  simples. 

Médaille  d'argent.  M.  Plet,  déjà  nommé, 

75®  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Bégonia  tubéreux,  de  semis, 
à  fleurs  simples. 

Médaille  dor.  MM.  Vallerand  frères,  déjà  nommés. 
Grande  médaille  d'argent.  M.  Couturier,  22,  rue  des  Galèchesj  à 
Chatou  (Seine-et-Oise). 


518  HORTICULTURE. 

78«  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Bégonia  tubéreux,  de  semis, 
à  fleurs  doubles. 

Médaille  d'argent.  M.  Couturier,  déjà  nommé. 

80*=  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  cinquante  Coleus. 

Médaille  d'argent.  MM.  Billard  et  Barré,  20,  rue  de  Chatenay,  à 
Fontenay-aux-Roses  (Seine). 

81^  Concours.  —  Le  plus   beau    lot   de  cent    Galcéolaires    her- 
bacées. 

Grande  médaille  de  vermeil.  MM.  Vilmorin-Andrieux  et  G'^  déjà 
nommés. 

82^  Concours.  —  Le  plus  beau  iot  de  cinquante  Galcéolaires  her- 
bacées. 

Grande  médaille  d'argent.  M.  Tabar,  déjà  nommé. 

83®  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Calceolaria  rugosa  hybrides 
ne  dépassant  pas  cinquante  sujets. 

Médaille  d'argent.  MM.  Vilmorin-Andrieux  et  C'%  déjà  nommés. 

85^  Concours.  —  Le  pins  beau  lot  de  cinquante  Cinéraires  doubles 
ne  dépassant  pas  cinquante  sujets. 

Médaille  de  vermeil.  MM.  Vilmorin-Andrieux  et  G-e,  déjà  nommés. 

87«  Concours.  —  La  plus  belle  collection   de  cent  Pelargonium  à 
grandes  fleurs  simples,  doubles  ou  de  fantaisie. 

Médaille   d'or.  M.  Boutreux,  89,  rue  de  Paris,  à  Montreuil-sous- 
Bois  (Seine). 

90*=  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  soixante  Pelargonium 
zonale  et  inquinans  à  fleurs  simples. 

Médaille  d'or.  MM.  Poirier  et  fds,  4,  rue  de  la  Bunne-Aventure,  à 
Versailles  (Seine-et-Oise. 

Grande  médaille  de  vermeil.  M.  Nonin,  déjà  nummé. 

92»  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  soixante  Pelargonium 
zonale  et  inquinans  à  fleurs  doubles. 

Grande  médaille  d'argent.  MM.  Poirier  et  fils,  déjà  nommés. 

95°  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  des  meilleurs  Pelargonium  pour 
massifs. 

Grande  médaille  de  vermeil.  MM.  Poirier  et  fils,  déjà  nommés. 

100^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Verveines  fleuries. 
Médaille  de  vermeil.  M.  Boutreux,  déjà  nouuné. 


HORTICULTURE.  519 

105*^  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Petwiia  pour  massifs. 

Médaille  de  vermeil.  MM.  Vilmorin-Andrieux  et  G'^,  déjà  nommés. 
Grande  médaille  d'argent.  MM.  Dupanloup  et  G'",  14,  quai  de  la 

Mégisserie,  Paris. 
Médaille  d'argent,  prix  fondé  par  M.  et  M"^«  Ghauvlère.  M.  Tabar, 

déjà  nommé. 

lOS*^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  trente  Amaryllidées. 
Grande  médaille  d'argent.  M.  Hézard,  déjà  nommé. 

112^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  soixante  Azalées  de 
l'Inde. 

Médaille  d'or.    M.   Boyer,    horticulteur,   à    Gambais-lès-Houdan 
(Seine-et-Oise). 

Coûcours  imprévu.  —  Médaille  dor.  M.  Urbain,  42,  rue  de  Sèvres,  à 
Glamart  (Seine),  pour  Bégonia  x  discolor-Rex  de  pleine  terre. 


§  2.  PLANTES  DE  PLEINE  TERRE 


F.  —  PLANTES  NOUVELLES 


124*^  Concours. — Une  ou  plusieurs  plantes  fleuries  ou  à  feuillage, 
ligneuses  ou  herbacées,  obtenues  de  semis  par  l'Exposant  et  non 
encore  dans  le  commerce. 

Médaille  d'or.  M.  Moser,  déjà  nommé,  pour  Azalées  de  semis. 

Médaille  d'or.  M.  Moser,  déyi  nommé,  pour  Rhododendrons  de  semis. 

Médaille  d'argent.  MM.  Groax  et  filSj  déjà  nommés,  pour  Rhodo- 
dendrons de  semis. 

Des  remerciements  sont  adressés  à  M.  Delimoges,  66,  rue  Barbés, 
au  Petit-lvry  (Seine),  pour  Iris  germanica  de  semis. 


G.  —  BELLE  CULTURE 

126^  Concours.  —  Quatre  plantes  fleuries  les  plus  remarquables 
par  leur  forme  et  leur  développement. 

Grande  médaille  de  vermeil.  M.  Moser,  déjà  nommé. 


H.  —  CULTURE  SPÉCIALE 


13Û«  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  plantes  marchaudès 
fleuries. 

Grande  médaille  do  vermeil.  MM.  Cruux  et  fils,  déjà  nommés. 


3*20  HORTICULTURE. 

133*  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  à'Hydrangea  paniculata  ne  dé- 
passant pas  vingt  plantes. 

Médaille  d'or.  M.  Pailiet.  vallée  de  Ghàlenay,  par  Sceaux  (Seine). 
I.  —  PLANTES  EN   COLLECTIONS 


435^  Concours.  ---   La  plus   belle  collection  de  cinquante  Coni- 
fères. 

Médaille  de  vermeil.   M.  Defresne   ^Honoré)  fils,  pépiniériste,  à 
Vitry-sur-Seine  (Seine). 

136^  Concours.  —  La  plus   belle  collection  de  vingt-cinq   Coni- 
fères. 

Médaille  d'or.  MM.  Groux  et  fils,  déjà  nommés. 
Médaille  d'or.  M.  Defresne  (Honoré)  fils,  déjà  nommé. 

137®  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  douze  Conifères  à 
feuillage  panaché. 

Médaille   d'argent,    offerte    par  M.  le   Ministre  de    rAgriculture. 
M.  Defresne  (Honoré)  fils,  déjà  nommé. 

139®  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  cinquante  arbres  ou 
arbustes,  à  feuillage  persistant,  vert  ou  panaché. 

Médaille  d'or.  MM.  Croux  et  fils,  déjà  nommés. 
Médaille  de  vermeil.  M.  Pailiet,  déjà  nommé. 

141e  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  vingt-cinq  arbres   ou  ar- 
bustes à  feuillage  décoratif,  non  persistant. 

Grande  médaille  d'argent.  M.  Pailiet,  déjà  nommé. 

1Â7°  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  cinquante  Rhododen- 
drons. 

Médaille  dor.  MM.  Groux  et  fils,  déjà  nommés. 

148"^  Concours .  —  La  plus  belle  collection   de  vingt-cinq  Rhodo- 
dendrons. 

Médaille  d'or.  M.  Moser,  déjà  nommé. 

149«  Concours.  —   La   plus  belle  collection   d'Azalœ  pontica    et 
mollis  fleuris,  ne  dépassant  pas  cinquante  variétés. 

Médaille  d'or.  M.  Moser,  déjà  nommé. 

ISO-^  Concours.  —  Le   plus  beau  lot  de   Kalmia  fleuris,  formé  de 
quinze  plantes. 

Médaille  d'argent.  MM.  Croux  et  fils,  déjà  nommés. 

155^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Clématites  fleuries, 
groupées  par  sections. 

Médaille  d'or.  M.  Christen,.6,  rue  Saint-Jules,  a  Versailles  (Seine-- 

et-Oise). 
Médaille  d'or.  M.  Boucher,  64,  avenue  d'Italie,  Paris, 


HORTICULTURE.  o2i 

158^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  cent  cinquante  Ro- 
siers haute  tige,  en  fleurs. 

Médaille  d'or.  MM.  Lévêque  et  fils,  déjà  nommés. 

Médaille  d'or.  MM.  Jupeau  et  gendre,  133,  route  de  Fontaine- 
bleau, à  Gentilly-Bicêtre  (Seine). 

Grande  médaille  de  vermeil.  M.  Rothberg,  4,  rue  Saint-Denis,  a 
Gennevilliers  (Seine). 

Grande  médaille  d'argent.  M.  Boucher,  déjà  nommé. 

ISD'^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  soixante-quinze  Ro- 
siers haute  tige,  en  fleurs. 

Médaille  d'or.  MM.  Lévêque  et  fils,  déjà  nommé. 

Grande  médaille  de  vermeil.  MM.  Jupeau  et  gendre,  déjà  nommés. 

Grande  médaille  d'argent.  M.  Rothberg,  déjà  nommé. 

180^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  cinquante  Rosiers- 
thé,  haute  tige,  en  fleurs. 

Médaille  d'or.  MM.  Lévêque  et  fils,  déjà  nommés. 

Médaille  d'or.  M.  Rothberg,  déjà  nommé. 

Grande  médaille  de  vermeil.  MM.  Jupeau  et  gendre,  déjà  nommés. 

161^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  cent  cinquante  Ro- 
siers basse  tige,  greffées  ou  francs  de  pied,  en  fleurs. 

Médaille  d'or.  MM.  Lévêque  et  fils,  déjà  nommés. 
Médaille  de  vermeil.  MM.  Jupeau  et  gendre,  déjà  nommés. 

162''  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  soixante-quinze  Ro- 
siers basse  tige,  grefl'és  ou  francs  de  pied,  en  fleurs. 

Médaille  d'or,  donnée  par  M"*'  veuve  et  M'i^  Hardy.  MM.  Jupeau 

et  gendre,  déjà  nommés. 
Grande  médaille  de  vermeil.  M.  Boucher,  déjà  nommé. 
Médaille  de  vermeil.  MM.  Lévêque  et  fils,  déjà  nommés. 
Grande  médaille  d'argent.  M.  Rothberg,  déjà  nommé. 

163^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  cinquante  Rosiers 
thé  basse  tige,  en  fleurs. 

Grande  médaille  de  vermeil,  MM.  Jupeau  et  gendre,  déjà  nommés* 
Grande  médaille  d'argent.  MM.  Lévêque  et  fils,  déjà  nommés. 
Grande  médaille  d'argent.  M.  Rothberg,  déjà  nommé* 

164^  Concours*  —  La   plus  belle  collection  de  cinquante  Rosiers 
grimpants* 

Grande    médaille    de    vermeil,    prix   fondé   par   M.    Destouches 

M.  Christen,  déjà  nommé. 
Grande  médaille  d'argent.  M.  Rothberg,  déjà  nommé. 
Grande  médaille  d'argent.  M.  Boucher,  déjà  nommé. 

166^  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Rosiers  variés  ne  dépassant 

pas  cent  sujets. 

Grande  médaille  de  vermeil  MM.  Lévêque  et  fils,  déjà  nommés. 
Grande  médaille  d'argent.  M.  Boucher,  déjà  nommé. 
Médaille  d'argent.  MM.  Jupeau  et  gendre,  déjà  nommés. 
Médaille  d'argent.  M.  Rothberg,  déjà  nommé. 

34 


522  HORTICULTURE. 

Concours  imprévu.   —  Médaille   d'argent.    MM.  Lévêque   et  fils,  déjà 
nommés,  pour  Rosiers  Volyanlha. 

168^  Concours.    —    La   plus    belle   collection    de    vingt   Pivoines 
ligneuses. 

Médaille  d'or.  M.  Paillet,  déjà  nommé. 

Grande  médaille  d'argent.  MM.  Lévêque  et  fils,  déjà  nommés. 

Concours  imprévu.  —  Médaille  d'argent.    M.  Defresne    (Honoré)  fils, 
déjà  nommé,  pour  Conifères  à  feuilles  glauques. 

170-  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Cannas  ne  dépassant 
pas  soixante-quinze  plantes. 

Grande  médaille  de  vermeil.  MM.Dupanloup  et  CJ^,  déjà  nommés. 
Grande  médaille  d'argent.  MM.  Billard  et  Barré,  déjà  nommés. 
Médaille  d'argent.  MM.  Vilmorin-Andrieux  et  G'*^,  déjà  nommés. 

Concours  imprévu.  —  Médaille  d'argent.  MM.  Dupanloup  et  C'-^,  déjà 
nommés,  pour  Canna. 

176^  Concours.  —  La   plus   belle   collection    d'Ins    germanica    et 
variétés. 

Médaille  d'argent.   M.   Delimoges,  66,   rue  Barbés,   au  Petit-lvry 
(Seine). 

179^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  cinquante  CEillels. 
Médaille  d'argent.  M.  Nonin,  déjà  nommé. 

181*^  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  d'OEillets  ne  dépassant  pas 
cent  plantes. 

Grande  médaille  de  vermeil.  M.  Régnier,  déjà  nommé. 

183*^  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Giroflées  Quarantaines. 

Grande  médaille  d'argent.  MM.  Cayeux  et  Le  Clerc,  8,  quai  de  la 
Mégisserie,  Paris. 

184''  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Giroflées  {Cheiranthiis 
Cheir-i),  deux  exemplaires  pour  chaque  variété. 

Grande  médaille  d'argent.   MM.  Vilmorin-Andrieux   et  C^e,   déjà 
nommés. 

Concours  imprévu.  —  Médaille  d'argent.  MM.  Vilmorin-Andrieux  et  C'«", 
déjà  nommés,  pour  Primevères,  Ancolies,  Mimulus  et  Pavots. 

189°  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Reseda  (cinquante  pots). 

Médaille  d'argent,  donnée   par  M^'^  Breton.  MM.  Machet  aîné  et 
Josem,  à  Châlons-sur-Marne  (Marne). 


191*^  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Pensées,  en  cent  cinquante, 
plantes  variées. 

-   -Grande  médaille  d'argent.   MM.   Vilmorin-Andrieux  et  C'e,   déjà 
nommés.  ■ 

Grande  médaille  d'argent.  MM.  Cayeux  et  Le  Clerc,  déjà  nommés. 


HORTICULTURE.  5^23 

195®  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  plantes  annuelles  el 
bisannuelles  fleuries. 

Médaille  d'or.  MM.  Vilmorin-Andrieux  et  C'^,  déjà  nommé. 

196^  Concours.  —  La  plus  belle  disposition  d'un  massif  ou  d'une 
corbeille  de  plantes  fleuries,  annuelles  et  vivaces. 

Médaille  d'or.  MM.  Vilmorin-Andrieux  et  G'c,  déjà  nominr. 
Médaille    d'argent.   MM.   Yvoq   et  fils,   44,  route  de   Châtillon,   m 
Malakoff  (Seine). 

199»^  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  d'Orchidées  de  pleine  terre,  deux 
exemplaires  pour  chaque  variété.  • 

Médaille  d'argent,  offerte  par  M.  le  Ministre  de  rAgriculturo. 
M.  Dugourd,  16,  rue  Auguste-Barbier,  à  Fontainebleau  ^Seine- 
et-Marne). 

201^  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Muguets,  ne  dépassant  pn> 
cent  plantes. 

Médaille  de  bronze.  M.  Fortin,  jardinier,  à  Antony  (Seine'. 

202«  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Capucines, 

Médaille  d'argent.  MM.  Vilmorin-Andrieux  et  Cïc,  déjà  nommés- 
Concours  imprévu.  —  Médaille  d'argent.  M.  Welker.  rue  Saint-Pierre, 
à  la  Celle-Suint-Cioud  (Seine-et-Oise),  pour  Vhlox  divaricala. 


FLEURS  COUPEES 


211'^  Concours.  —  La  plus  belle  coflection  de  cinquante  Pivoine<î. 

Médaille   de    vermeil.   M.   Dessert,  horticulteur,   à    Chenonceaux 

Indre-et-Loire). 
Grande  médaille  d'argent.  M.  Paillet,  déjà  nommé, 

212^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  cinquante  Iris. 
Médaille  d'argent.  M.  Delimuges,  déjà  nommé. 

214"  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  plantes  bulbeuses 
diverses. 

Médaille  d'or.  MM.  Vilmorin-Andrieux  et  C'«,  déjà  nommés. 
Grande  médaille   de  vermeil.  M.   Thiéoaut  aîué,  30,  place   de   la 

Madeleine,  Paris. 
Médaille  de  vermeil.  M.  Dingeon,  17,  rue  Tronchet,  Paris. 

215"  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  plantes  herbacées 
diverses.  .       . 

Médaille  de  bronze.  M.  Dugoiu'd.  déià  nommé. 


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L.  —  BOUQUETS   ET  GARNITURES  D'APPARTEMENT 

221<=  Concours.  —  Les  plus  belles  gerbes  variées. 
Grande  médaille  de  vermeil.  M^'e  Scocard, 

222"^  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  bouquets  variés,  montés  ou 
non. 

Médaille  d'or.  M.  Gornil. 

223"^  Concours.  —  Les  plus  belles  garnitures  de  jardinières  et  de 
suspensions  d'appartement,  bûches  rustiques  ornées  de  plantes  à 
leui linge,  etc. 

Médaille  de  vermeil.  M^^  Veuve  Antoine  Ghantin  et  enfants,  déjà 
nommés. 

227^  Concours.  —  Le  plus  beau  groupement  de  fleurs  dans  des 
vases  ou  objets  d'art. 

Médaille   d'honneur    des    Dames  patronnesses.    M.    Pacbe,   de   la 

maison  Naturelle  et  Qi*^,  de  Cannes,  déjà  nommé. 
Médaille  d'argent.  M.  Lelièvre,  83,  boulevard  Richard-Lenoir,  Paris. 


§  3.  ARBORICULTURE  ET  FRUITS 


^29^  Concours,  —  Le  plus  beau  lot  d'arbres  et  arbustes  fruitiers, 
en  pots,  portant  leurs  fruits  à  maturité. 

Médaille  de  vermeil.  M.  Grémont,  17,  rue  des  Noyers,  à  Sarcelles 

Seine-et-Oise). 
Médaille  d'argent.   M.  Millet  fils,  horticulteur,  à   Bourg-la-Reine 

(Seine). 

232'=  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  fruits  mûrs  forcés. 

xMédaille  dor,  prix  fondé  par  M.  Joubert  de  l'Hiberderie.  M.  Parent, 
■2,  rue  du  Yieux-Chemin-de-Paris,  à  Rueil  (Seine-et-Oise). 

233''  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  fruits  comestibles  conservés 
frais,  ù  l'exception  de  Raisins. 

Médaille  d'argent.  M.  Chorier,  17,  rue  du  Helder,  Pari?. 

236^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  d'arbres  fruitiers  élevés 
en  pois,  de  force  à  fructifier. 

Médaille  d'or.  M.  Bruneau,  horticulteur-pépiniériste. 


HORTICULTURE. 


§4.  CULTURE   MARAICHERE 


239^  Concours.  —  Une  ou  plusieurs  plantes  légumières  obtenues 
de  semis  par  l'Exposant,  non  encore  dans  le  commerce. 

MédHille  d'argent,  donnée  par  M.  Ilébrard  (Laurent;.  M.  Millet  fils, 

déjà  nommé. 
Les  Haricots  et  les  Pois  de  M.  Lecœur  sont  renvoyés  au  Comité. 

241^  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  d'ensemble  de  Légumes  et  Sa- 
lades forcés  et  de  saison.  Dix  exemplaires  au  plus  pour  chaque 
variété. 

Médaille  d'or.  MM.  Vilmorin-Andrienx  et  C'o,  déjà  nommés. 
Médaille  d'or.  Société  des  Jardiniers-Horticulteurs  du  département 

de  la  Seine,  déjà  nommée. 
Médaille   de   vermeil.  M,  Lambert,  chef  jardinier  à  l'hospice   de 

Bicétre  iSeine). 
Médaille  d'argent.  M.  Legrand,  2,  rue  Reuon,  à  Vincennes   Seine). 

242^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Salades.  Dix  exem- 
plaires au  plus  pour  chaque  variété. 

Grande  médaille  de  vermeil.  MM.  Yilmorin-Andrieux  et  C'«,  déjà 
nommé. 

Grande  médaille  d'argent,  offerte  par  M.  le  Ministre  de  l'Agricul- 
ture. M.  Lambert,  déjà  nommé. 

244^  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Melons  variés  autres  que 
les  Cantaloups. 

Médaille  d'argent.  M.  Grémont,  déjà  nommé. 

245^  Concours.  —  Les  quatre  plus  belles  bottes  d'Asperges. 

Médaille  d'or.   M.   Chevalier,   12,  rue  de  Traverse,   à   Argenteuil 

(Seine-et-Oise). 
Médaille  d'or.  Société  d'horticulture  et  de  viticulture  d' Argenteuil. 

246«  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Pommes  de  terre  à 
châssis,  plantes  entières,  tiges  et  tubercules  adhérents. 

Grande  médaille  d'argent.  MM.  Yilmorin-Andrieux  et  G'^^,  déjà 
nommés, 

247*  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Pois  forcés,  ne  dépassant 
pas  trois  pots  pour  chaque  variété. 

Grande  médaille  de  vermeil.  MM.  Vilmorin-Andrieux  et  G'^,  déjà 
nommés. 

248^  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Haricots  forcés,  ne  dépas- 
sant pas  trois  pots  pour  chaque  variété. 

Grande  médaille  d'argent.  MM,  Vilmorin-Andrieux  et  C'^,  déjà 
nommés. 


526  HORTICULTURE. 

254°  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Fraisiers  en  pots, 
nvec  fruits  à  maturité,  ne  dépassant  pas  trois  pots  pour  chaque 
variété. 

Médaille  d'or.  M.  Millet  fils,  déjà  nommé. 

255®  Concours.  —  Les  plus  belles  corbeilles  de  Fraises,  en  variétés 
distinctes. 

Médaille  d'argent.  M.  Millet  lils,  déjà  nommé. 

256«  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  d'Ananas,  à  l'état  de  maturité 
(six  plantes  au  moins). 

Grande  médaille  de  vermeil.  M.  Crémont,  déjà  nommé. 


§  5.  INSTRUCTION  HORTICOLE 


260^  Concours.  —  Herbiers. 

Grande  médaille  d'argent,  offerte  par  M.  le  Ministre  de  l'Agricul- 
ture. Ecole  communale  de  Ferriéres-en-Brie  :  M.  Deshayes, 
instituteur,  à  Ferrières-eu-Brie  (Seine-et-Marne). 

Médaille  de  bronze.  M.  Delmas,  18,  rue  de  la  Harpe,  Paris. 

261''  Concours.  —  Collection  d'Histoire  naturelle  pouvant  servir  à 
l'enseignement  horticole. 

Grande  médaille   de   vermeil.   M.    Decaux,   8,  rue   du   Marché,  à 

Neuilly-sur-Seine  (Seine). 
Médaille"^d'arirent.  M.  Dubois,  jardinier  au  château  de  la  Versine, 

par  Greil  (Oise). 

262°  Concours.  —  Collection  de  plantes  ou  dessins  pouvant  servir 
à  l'enseignement  horticole. 

Médaille  de  vermeil.  MM.  Plauszewski,  7,  avenue  Niel,  Paris. 
Médaille  d'argent.  M.  Duquenne,  allée  de  Longchamps,  au  Per- 

reux  (Seine). 
Médaille  de  bronze.  M.  Deliège,  instituteur,  à  Betheny,  par  Reims 

(Marne,;. 

Concours  imprévu. —Médaille  de  vermeil.  M.  Costantin,  57,  rue  Claude- 
Bernard,  Paris,  pour  culture  pure  du  blanc  de  champignon. 

Des  remerciements  sont  adressés  à  :  M.  Bourguignon,  pour  le  journal 
La  Revue  Horticole;  —  M.  Ctiauré,  pour  le  journal  Le  Moniteur  d'Horti- 
culture; —  M.  Martinet,  pour  les  journaux  Le  Jardin  et  Le  PetitJardin 
Illustré. 


HORTICULTURE.  527 


6.  ARCHITECTURE  DES  JARDINS 


265^  Concours.  —  Plans  et  maquettes  de  parcs  et  jardins,  exé- 
cutés par  l'auteur  pendant  les  cinq  dernières  années. 

Ce  concours  comprend  :  1°  le  plan  de  Tétat  des  lieux  avec  les 
cotes  de  nivellement;  2°  le  plan-étude  avec  profils;  3**  le  plan  après 
l'exécution;  4*^  une  note  descriptive  de  l'œuvre  traitée  ;  5°  la  liste 
des  plantations. 

Objet  d'art,  offert  par  le  Comité  de  l'art  des  jardins  :  M.  Touret, 

10,  rue  de  Longchamps,  Paris. 
Grande  médaille  de  vermeil.  M.  Redon,  déjà  nommé. 

267^  Concours.  —  Projets  dépares  et  jardins  en  cours  d'exécution. 

Ce  concours  comprend  :  1°  le  plan  de  l'état  des  lieux  avec  les 
cotes  de  nivellement;  2°  le  projet  avec  profils;  3°  une  note  des- 
criptive du  projet;  4°  un  état  des  plantations. 

Grande  médaille  d'argent,  M.  Paillet,  déjà  nommé. 

269^  Concours.  —  Projets-études  sur  sujets  divers  non  exécutés. 

1°  Un  état  des  lieux  avec  cotes  de  nivellement  (parcs  et  jardins); 
2*»  un  projet-étude  avec  profils  ou  coupes;  3°  le  rendu;  4°  une  note 
descriptive  du  projet;  5°  un  état  des  plantations. 

Médaille  de  bronze.M.  Masson,à  Combs-la-Ville  (Seine-et-Marne). 

270^  Concours.  —  Constructions  rustiques  en  bois  ouvré,  kios- 
ques, ponts,  etc. 

Médaille  d'or.  M.  Plançon,  27,  rue  de  l'Aigle,  à  Garennes-Colombes 
(Seine). 

Rappel  de  médaille  d'or.  M.  Dubois,  déjà  nommé. 

Grande  médaille  de  vermeil.  M.  Philippon,  à  Robinson,  par  Sceaux 
(Seine). 

Grande  médaille  de  vermeil.  M.  Dorléans,  13,  rue  du  Landy,  à 
Clichy  (Seine). 

Grande  médaille  d'argent.  M.  Siry,  rue  du  Château,  à  Garenne- 
Colombes  (Seine). 

Médaille  d'argent.  M.  Lozet,  97,  avenue  d'Orléans,  Paris. 

Médaille  de  bronze.  M.  Sertet. 

Médaille  de  bronze.  M.  Cachon,  36,  boulevard  de  la  République, 
à  Garennes-Colombes  (Seine). 

Médaille  de  bronze.  M.  Marchai,  21,  rue  Massare,  à  Vincennes 
(Seine). 

Médaille  de  bronze.  M.  Ponchon,  63,  avenue  Niel,  Paris. 

271®  Concours.  —  Constructions  rustiques  en  ciment  :  kiosques, 
ponts,  grottes,  rochers,  et  tout  ouvrage  en  ciment  servant  à  l'orne- 
mentation  des  jardins. 

Grande  médaille  de  vermeil.  M.  Monnier,  151,  avenue  de  Paris, 
Plaine  Saint-Denis  (Seine). 


528  HORTICULTURE. 

Grande  médaille  d'argent.  MM.  Gomba/.  et  Cie. '9.  rue  Denfert- 
Rochereau,  à  Boulogne  (Seine"). 

Grande  médaille  d'argent.  M.  Chaumeton,  .5  625,  boulevard  Victor- 
Hugo,  Parc  de  Neuilly  (Seine). 

Grande  médaille  d'argent.  M.  Dubrulle,   19,  rue  Godefroy,  Paris. 

Grande  médaille  d'argent.  M.  Perego,  2,  rue  des  Sablons,  Passy- 
Paris. 

272"  Concours.  —  Statues,  vases  et  groupes  pour  rornementation 
des  jardins. 

Médaille  d'or.  MM.  Dubos  et   Gi%  6.  rue  Coignet,  à  Saint-Denis 

(Seine). 
Rappel  ae  médaille  d'or.  Val  d'Osne. 
Médaille  d'argent.  M.  Personne,  10,  rue  Royale,  Paris, 
Médaille  d'argent.  M.  Chapal,  à  Tussey,  par  Vaucoulenrs  (Meuse;.. 
Médaille  de  bronze.  M°ie  veuve  Millet,  62  et  64,  rue  de  la  Roquette, 

Paris. 

273^  Concours.  —  Jardinières,  cache-pots,  aquariums,  poteries  et 
faïences  artistiques. 

Médaille   d'argent.  MM.  Labaume  et  Gérôme,  29,  rue  Lemercier, 

Paris. 
Médaille  de  bronze.   M.  Decupper  (Victor),  faïencerie  artistique, 

18,  rue  Royale,  Paris. 


CONCOURS  SPÉCIAUX  DE  BOUQUETS  ET  GERBES 


Amateurs. 

Médaille  dor.  M^^  E.  Dolfus. 

Grande  médaille  de  vermeil.  W^^  Lazare. 

Grande  médaille  de  vermeil.  M™''  Villard  (Abeille). 

Grande  médaille  de  vermeil.  M™''  la  Comtessse   de    Savigny  de 

Moncorps. 
Médaille  de  vermeil.  M^e  Villard  (Jacques). 
Médaille  de  vermeil.  M^^  Eustis  (Célestine). 
Médaille  de  vermeil.  M"e  Roussel  (G.), 
Médaille  de  vermeil.  M^^  Déroulède  (André). 
Granile  médaille  d'argent.  M^e  Valentino. 
Médaille  d'argent.  M""  Villard  (Abeille). 
Médaille  d'argent.  M'i®  Molinos  (G.). 
Médaille  d'argent.  M™e  la  baronne  de  Bourgoing. 
Médaille  d'argent.  M'i^  Molinos  (M.). 
Médaille  d'argent.  M^e  Eustis  (Lydia). 
Médaille  d'argent.  MH*^  Sichel  Dulong  (L.). 
Médaille  d'argent.  M"«  Villard  (Th.). 
Médaille  de  bronze.  M^^  Klingelhœfer  (A.) 
Médaille  de  bronze.  Mi'e  ViHemer. 
Mention  honorable.,  M'i^  Lairaud  (M.). 
Mention  honorable.  M^e  Hébert  (M.). 
Mention  honorable.  M^i^  Hébert  (F.). 
Mention  honorable.  M^e  Lairaud  (A.). 
Mention  honorable.  M^^  Lairaud  (M.). 
Mention  honorable.  M^e  Chevalier  (H.). 
Mention  honorable.  M^^^  Hébert  (M.). 


INDUSTRIES    HORTICOLES.  529 

Mention  honorable.  M™"  Moiirot  (G.). 
Mention  honorable.  M^*^  de  Soulange  (S.). 
Mention  honorable.  M™^  Colin. 
Mention  honorable.  M™^  Hébert  (F.). 
Mention  honorable.  M^®  Hébert  (E.). 

Concours  imprévu.  —  Médaille  d'argent.  M.  Mathian,  pour  porte-bou- 
quets. 

Fleuristes. 

Médaille  d'or.  M.  Bérard(J.). 

Grande  médaille  de  vermeil.  M.  Vallée  (Léon). 

Grande  médaille  de  vermeil,  M.  Landras  (Louis). 

Médaille  de  vermeil.  M^^  Hardouin  (E.). 

Médaille  de  vermeil.  M°ie  Freling. 

Médaille  d'argent.  M.  Yardon. 

Médaille  de  bronze.  M^'^  Zagrodzka. 

Des  remerciements  sont  adressés  à  ^L  Delavier  pour  ses  Plantes  de  serre 
qui  ont  concouru  à  l'ornementation  de  l'Exposition. 

Des  remerciements  sont  adressés  à  MM.  Chassin  et  Monnier  pour  leurs 
constructions  rustiques,  qui  ont  servi  à  l'ornementation  de  l'Exposition. 


INDUSTRIES    HORTICOLES 


Première  Section 
Concours  :  274^  au  278^. 

MM.  Blanquier,  Président. 
DuviLLARD,  Secrétaire. 
Chemin. 
CocHa. 
M.  DoRMOis,  Conducteur  du  Jury. 

Hors  concours.  Membres  du  Jury  : 
MM.  Blanquier, 

Durand  Vaillant, 

Cochu.  ' 

Hors  concours.  Déjà  Lauréats  d'un  grand  prix  d'honneur  : 
P.  Lebœuf  et  Guion. 

MM.  Martre  et  ses  fils,  lo,  rue  du  Jura,  Paris.  Pour  chauffage  à 
basse  pression,  bonne  construction,  nouveaux  tuyaux  en  cuivre 
et  chaudières  forgées  en  acier.  Médaille  d'honneur. 


530  INDUSTRIES   HORTICOLES. 

M.  Carpentier,  16,  rue  Turbigo,  Paris.  Ensemble  de  son  exposition. 
Rappel  de  médaille  d'or. 

M.  Ferry,  67,  rue  de  Pontoise,  à  TIsle-Adam  (Seine-et-Oise).  En- 
semble de  son  exposition.  Médaille  d'or. 

MU.  Perrier  fils,  164,  rue  Michel-Bizot,  Paris.  Nouvelle  chaudière 
verticale  à  éléments  multiples.  Médaille  d'or. 

MM.  Perrier  fils,  déjà  nommés.  Pour  serre  de  culture.  Grande  mé- 
daille de  vermeil. 

MM.  Ozanne  et  fils,  M,  rue  Marqfoy,  Paris.  Ensemble  de  son  expo- 
sition. Grande  médaille  de  vermeil. 

M.  Ricada,  28,  rue  du  Vieux-Versailles,  à  Versailles  (Seine-et-Oise). 
Ensemble  de  son  exposition.  Grande  médaille  de  vermeil. 

M.  Brochard  fils,  40,  boulevard  Richard-Lenoir,  Paris.  Ensemble  de 
son  exposition.  Médaille  de  vermeil. 

M.  Moutier,  13,  rue  des  Coches,  à  Saint-Germain-en-Laye  (Seine-et- 
Oise).  Serre  en  fer  à  double  vitrage.  Médaille  de  vermeil. 

Société  des  Verreries  de  Dorigny  (Nord).  M.  Miennot,  146,  rue  La- 
fayette,  Paris.  Serre  en  verre  par  dalles.  Grande  médaille  d'ar- 
gent. 

M.  Marchai,  déjà  nommé.  Claies  et  paillassons.  Grande  médaille 
d'argent. 

M.  Philippon,  déjà  nommé.  Ensemble  de  son  exposition.  Grande  mé- 
daille d'argent. 

M.  Maillard,  place  de  l'Eglise,  à  Choisy-le-Hoi  (Seine-et-Oise).  En- 
semble de  son  exposition.  Médaille  d'argent. 

M.  Leduc,  constructeur,  à  Andilly,  par  Montmorency  (Seine-et-Oise). 
Serre  d'amateur.  Médaille  d'argent. 

MM.  Sève  et  C^^  10,  12,  14,  rue  Hudri,  à  Courbevoie  (Seine).  Claies 
et  paillassons.  Médaille  d'argent. 

M.  Mathian,  25,  rue  Damesme,  Paris.  Ensemble.  Chauffage  et  serre. 
Médaille  d'argent. 

M.  Boutard,  280,  rue  de  Paris,  à  Montreuil  (Seine).  Châssis  de  couche. 
Médaille  d'argent. 

M.  Zehren  frères,  144,  boulevard  de  la  Villette,  Paris.  Vanne  nou- 
velle. Médaille  d'argent. 

M.  Meslier,  137,  Grande-Rue  de  Paris,  à  Sarcelles  (Seine-et-Oise). 
Chaudière  en  fonte.  Médaille  d'argent. 

M.  Dedieu,  7,  ruelle  Gandon,  Paris.  Chaudière  verticale.  Médaille 
d'argent. 

MM.  Odam  et  Hallay,  131,  rue  d'Avron,  Paris.  Chaudière  en  cuivre 
tubulaire.  Médaille  d'argent. 

M.  Alexandre,  à  Villiers-sur-Marne  (Seine-et-Oise).  Paillassons.  Mé- 
daille d'argent. 

MM.  Saint  frères,  4,  rue  du  Pont-Neuf,  Paris.  Toile  pour  ombrage 
instantané.  Médaille  d'argent. 

M.  Siry,  déjà  nommé.  Claies  et  paillassons.  Médaille  d'argent. 

M.  Dorléans,  déjà  nommé.  Claies  et  paillassons.  Médaille  d'argent. 

M.  Girardot,  36,  rue  Picpus,  Paris.  Serre  de  culture.  Médaille  de 
bronze. 


INDUSTRIES    HORTICOLES.  531 

M.  Bernard,  7,  rue  Sablonville,  à  Neuilly  (Seine).  Serre  d'amateur. 

Médaille  de  bronze. 
M.  Moine,  24,  rue  Emile-Lepeu,  Paris.  Vannes.  Médaille  de  bronze. 


Deuxième  Section. 
Concours  :  279^  au  281^ 

MM.  Hanoteau,  Président. 

Pradines  (Léon),  Secrétaire. 
Durand-Vaillant. 
M.  Lebœuf,  Conducteur  du  Jury. 

M.  Brochard  (E.)  (ils,  déjà  nommé.  Châssis,  serres  à  vij?Res,  appa- 
reils d'arrosage,  raidisseurs,  pour  ensemble  de  son  Exposition. 
Médaille  de  vermeil. 

M.  Lotte,  181,  rue  de  Charenton,  Paris.  Echelles  à  coulisse,  sysième 
de  sûreté.  Médaille  de  vermeil. 

M.  Vidal-Beaume,  66,  avenue  de  la  Reine,  à  Boulogne  (Seine). 
Pompes,  manège,  et  jets  tournants  pour  pelouses.  Médaille  de  ver- 
meil. 

MM.  Allez  frères,  1,  rue  Saint-Martin,  Paris.  Ensemble  de  leur  expo- 
sition. Grande  médaille  d'argent. 

M.  Aubry,  131,  rue  Vieille-du-Temple,  Paris.  Coutellerie  horticole. 
Ensemble  de  son  exposition.  Grande  médaille  d'argent. 

M.  Broquet,  121,  rue  Obeikampf,  Paris.  Pompes,  manèges.  Grande 
médaille  d'argent. 

M.  Eon,  13,  rue  des  Boulangers,  Paris.  Instruments  de  précision. 
Grande  médaille  d'argent. 

M.  Lerch,  61,  boulevard  Richard-Letioir,  Paris.  Echelles  à  coulisse, 
système  de  sûreté.  Grande  médaille  d'argent. 

MM.  Taufflieb  et  Ghaussard,  12,  quai  de  la  Mégisserie,  Paris.  En- 
semble de  leur  exposition.  Grande  médaille  d'argent. 


M.  Beaume  fils,  53,  lue  de  Ghàteaudun,  Paris.  Tondeuses  et  pulvé- 
risateurs. Médaille  d'argent. 

M™*'  Cafîenne,  38,  quai  des  Célestins,  Paris.  Etiquettes  aluminium  et 
zinc.  Médaille  d'argent. 

M.   Debray  fils,   27,  rue  Folie-Méricourt,  Paris.   Pompes.  Médaille 


M.  Dufour,  48,  faubourg  Saint-Denis,  Paris.  Vaporisateurs.  Médaille 
d'argent. 

M.  Gennari,  31,  passage  Gardinet,  Paris.  Etiauettes.  Médaille  d'ar- 
gent. 

M.  Hirt  (Albert),  56,  boulevard  Magenta,   Paris.  Pompes.    Médaille 
d'argent. 

M.  Jollivet,  à  Saint-Prix  (Seine-et-Oise).  Porte-fruits  perfectionnés. 
Médaille  d'argent. 

M.  Lavaud,  14,  rue  Fontaine,  Paris.  Porte-pots,  gradins  articulés  et 
échelles.  Médaille  d'argent. 


532  INDUSTRIES    HORTICOLES. 

M.  Maurice,  k  Chàteau-du-Loir  (Sarthe).  Ratissoires  et  bacs.  Médaille 
d'argent. 

M.  Méténier,  15,  rue  Tronchet,  Paris.  Corbeilles  à  fleurs.  Médaille 
d'argent. 

M.  Nègre,  21,  avenue  du  Maine,  Paris.  Pompes.  Médaille  d'argent. 

M.  Quéroy  et  Allouard,  72,  rue  du  Chemin-Vert,  Paris.  Tuyaux 
métalliques.  Médaille  d'argent. 

M.  Ricada,  déjà  nommé.  Vaporisateurs.  Médaille  d'argent. 

M.  Renaud,  43,  boulevard  de  Strasbourg,  Paris.  Escaliers  articulés. 
Médaille  d'argent. 

M.  Bay,  10,  cour  des  Petites-Écuiies,  Paris.  Echenilloirs,  cueille- 
fleurs.  Médaille  de  bronze. 

M.  Bourceret,  67,  rue  du  Théâtre,  Paris.  Echelles.  Médaille  de 
bronze. 

M.  Buzelin,  81,  rue  de  Paris,  aux  Lilas  (Seine).  Pompes.  Médaille  de 
bronze. 

M.  Eylé,  54,  galerie  des  Prônes,  Palais-Royal,  Paris.  Pompes  et 
appareils  d'arrosage.  Médaille  de  bronze. 

M.  Floucaud,  65,  rue  de  Bagnolet,  Paris.  Appareils  d'arrosage.  Mé- 
daille de  bronze. 

M.  Hirt  aîné,  11,  faubourg  Saint-Honoré,  Paris.  Pompes.  Médaille  de 
bronze. 

MM.  Maurel  et  fils,  148,  rue  de  Rivoli,  Paris.  Appareils  d'arrosage. 
Médaille  de  bronze. 

M.  Motte,  23,  rue  Vicq-d'Azir,  Paris.  Raccords  pour  tuyauterie. 
Médaille  de  bronze. 

M.  Pescheux,  44,  rue  de  Lévis,  Paris.  Porte-fruits  et  outillage  pour 
l'horliculture.  Médaille  de  bronze. 

M.  Renaut,  14,  rue  de  Constantine,  à  Lyon  (Rhône).  Coutellerie  hor- 
ticole. Médaille  de  bronze. 

M.  Sabot,  52,  rue  Pergolèse,^Paris.  Echelles.  Médaille  de  bronze. 

M.  Tissot  et  C'^,  31,  rue  des  Bourdonnais,  Paris.  Seringues  et  arro- 
soirs. Médaille  de  bronze. 


Troisième  Section. 
Concours  :  282  à  285. 

MM.  Appert,  Président. 
Reinié,  Secrétaire. 
Anfroy. 
M.  HÉMAR  (J.-H.),  Conducteur  du  Jury. 

M.  Dreux,  constructeur,  à  Presles  (Seine-et-Oise).  Ponts,  kiosque  et 
grille.   Médaille  d'honneur  :  Prix  Joubert  de  l'Hyberderie. 

M.  Sohier,  121,  rue  Lafayette,  Paris.  Grille.  Rappel  de  médaille  d'or. 

M.  Anfroy  fils,  à  Andilly,  par  Montmorency  (Seine-et-Oise).  Paniers 
à  Orchidées.  Grande  médaille  de  vermeil. 


INDUSTHIES    nOHTICOLES  533 

M.  Maiisiol),  19,  rue  de  Versailles,  à  Bougival  (Seine-et-Oise).  Bars 
et  meubles  de  jardin.  Grande  médaille  de  vermeil. 

Val  d'Osne.  M.  Hanoteau,  58,  boulevard  Voltaire,  Paris.  Meubles  de 
jardins  et  ensemble  de  son  exposition.  Grande  médaille  de  ver- 
meil. 

M.  Méry,  à  Noiiilles  (Oise).  Bacs.  Grande  médaille  de  vermeil. 

M.  Chapal,  déjà  nommé.  Bacs  et  grilles.  Grande  médaille  de  ver- 
meil. 

M.  Wiriot,  29,  boulevard  Saint-Jacques,  Paris.  Poteries  usuelles. 
Grande  médaille  d'argent. 

MM.  Thioloa  et  Mariette,  10,  quai  du  Louvre,  Paris.  Kiosque,  sièges 
et  grillages.  Grande  médaille  d'argent. 

M.  Radot,  à  Essonnes  (Seine-ot-Oise).  Poteries  usuelles.  Médaille 
d'argent. 

M.  Willernain,  l,  rue  Scbomer,  Paris.  Bancs.  Kiosque.  Médaille  d'ar- 
gent. 

M.  Rousset,  à  Saint-Victor  (Loire).  Clôtures  et  kiosque.  Médaille 
d'argent. 

M.  Grelie,  63,  boulevard  de  Belleville,  Paris.  Tente-abri.  Médaille 
d'argent. 

M.  Lavaud,  déjà  nommé.  Meubles  de  jardins  et  grilles.  Médaille 
d'argent. 

M.  Billot,  10,  rue  Primatrice,  Pari,s.  Pots  à  fleurs.  Médaille  d'argent. 

M.  Peschard,  8  et  10,  quai  de  la  Mégisserie,  Paris.  Ensemble  de  son 
exposition.  Médaille  d'argent. 

M,  Lelarge,  à  Boissy-Saint-Léger  (Seine-et-Oise).  Caisses  à  fleurs. 
Médaille  d'argent. 

M.  Maurice  (A.),  déjà  nommé.  Bacs  et  caisses.  Médaille  d'argent. 

M^'^  Loyre,  9,  rue  du  Ranelagh,  Paris.  Bacs.  Médaille  d'argent. 

MM.  Ghéron  et  fils,  à  Liancourt  (Oise).  Poteries  usuelles.  Médaille 
d'argent. 

M.  Durand,  16,  cité  des  Fleurs,  Paris.  Colliers  d'arbres.  Médaille  de 
bronze. 

M.  Bourceret,  déjà  nommé.  Caisses  et  bacs.  Médaille  de  bronze. 

M.  Toutain,  1,  passage  d'Austerlitz,  Paris.  Tuteurs.  Médaille  de 
bronze. 

M.  Figus  (Ulysse),  121,  rue  de  Charonne,  Paris.  Bacs  et  caisses. 
Grande  médaille  de  bronze. 

M.  Laluisant  (de),  .3,  route  de  la  Révolte,  à  Neuilly  (Seine).  Bacs. 
Médaille  de  bronze. 

M.  Lozet,  déjà  nommé.  Grillage.  Médaille  de  bronze. 

M.  Lavoivre  (E.),  71,  rue  du  Bac,  Paris.  Porcelaines.  Médaille  de 
bronze. 

M.  Lapointe.  Mention  honorable. 


534 


COMPTE    RENDU    DE    l' EXPOSITION    DE    1896, 


partie  florale.  535  . 

Compte  rendu  de  l'Exposition  d'Horticulture 

TENUE    DU   20   AU  25   MAI   DANS   LE   JaRDIN    DES   ÏUILERIES    (1); 

[partie  florale)^ 
par  M.  D.  Bois. 

S'il  est  impossible  de  comparer  l'Exposilion  printanière  de 
1896  avec  l'Exposition  internationale  de  1895,  en  ce  qui  concerne 
la  présentation  de  plantes  nouvelles,  on  peut  dire  cependant 
que  notre  fête  horticole  a  eu,  comme  ensemble,  un  succès  consi- 
dérable. 

La  partie  florale  comprenait,  en  distrayant  les  Orchidées,  les 
Rosiers,  Rhododendrons,  Azalées  et  les  plantes  ligneuses  d'or- 
nement qui  font  l'objet  de  comptes  rendus  spéciaux,  une  impor- 
tante catégorie  de  lots,  disposés  en  corbeilles  sur  le  bord  des 
allées  de  la  tente  principale  et  sur  la  terrasse  des  Feuillants. 
L'ensemble  de  la  grande  tente  présentait  un  coup  d'oeil  vraiment 
superbe,  comme  l'on  peut  s'en  faire  une  idée  par  la  photogravure 
qui  en  est  donnée  page  534.  La  disposition,  tout  en  étant 
agréable  à  l'œil,  permettait,  en  général,  le  facile  examen  des 
plantes,  condition  essentielle  dans  une  exposition  qui,  avant 
tout,  doit  être  un  lieu  d'étude. 

L  —  Plantes  de  serres. 

A.  Plantes  nouvelles. 
Dans  le  premier  concours,  ouvert  pour  une  ou  plusieurs  plan- 
tes fleuries  ou  à  feuillage,  introduites  le  plus  récemment  en 
Europe,  une  grande  médaille  de  vermeil  a  été  décernée  à 
M.  Joanni  Sallier,  rue  Delaizement,  à  Neuiliy  (Seine).  Dans  l'im- 
portant lot  de  cet  horticulteur  figuraient  des  plantes  très  inté- 
ressantes, encore  peu  répandues,  comme  le  Boronia  elatior^  Ru- 
tacée  australienne  à  port  de  grande  Bruyère,  aux  fleurs  en  grelot, 
rose  carminé,  agréablement  parfumées  ;  le  Canna  Italia,  nou- 
velle variété  dont  il  a  été  beaucoup  question  dans  ces  derniers 


(1)  Déposé  le  11  juin  1896. 


53(i  COMPTE   RENDU    DE   L'eXPOSITION   DeJ1896. 

temps;  le  Chirita  hnmosa,  que  le  même  exposant  avait  présenté 
l'année  dernière  sous  le  nom  de  Rottlerahamosa^  et  dont  il  a  été 
publié  une  bonne  figure  coloriée,  dans  le  numéro  du  16  avril  de 
la  Revue  Horticole;  le  Phlox  divaricata,  aux  élégantes  et  nom- 
breuses fleurs  bleues;  le  Richardia  Elliottiana^  espèce  remar- 
quable qui  se  distingue  du  Richardia  africana  par  sa  spathe 
d'un  beau  jaune  et  ses  feuilles  tachetées  de  blanc  comme  celles 
du  R.  albo  maculata;  diverses  variétés  de  Streptocarpus  kewen- 
sis  ;  le  SchismatogloUis  siamensis^  élégante  Aroïdée  au  feuillage 
panaché  de  blanc  sur  fond  vert  lustré;  V Asparagus  Sprengeri^ 
au  feuillage  très  décoratif  rappelant  quelque  peu  celui  de 
VA.  falcatus;  le  Palisota  Barteri,  Commélynée  des  plus  orne- 
mentales par  ses  gros  bouquets  de  fruits  de  couleur  rouge  corail 
d'une  très  longue  durée;  le  Maranla  major ^  plante  que  M.  Sal- 
lier  recommande  particulièrement  pour  l'ornement  de  nos  de- 
meures. Placée  depuis  six  mois  dans  un  appartement,  elle  se 
serait  comportée  comme  un  Aspidistra.  Les  feuilles  à  long  pétiole 
brunâtre  ont  le  limbe  plan,  étalé  horizontalement,  muni  de  ner- 
vures latérales  un  peu  saillantes  ;  le  Ficus  elastica  variegata  ; 
le  Senecio  leucostachy s ^  espèce  introduite  de  l'Uruguay  par 
M.  Ed.  André,  et  dont  le  feuillage  tomenteux  bJanchâtre  est  élé- 
gamment découpé  ;  le  Stenandrium  Lindeni^  Acanthacée  à  feuilles 
bordées  et  veinées  de  jaune  verdâtre  sur  un  fond  vert  foncé  à  la 
face  supérieure,  pourpres  en-dessous;  VAbutilon  Savitzi,  ipeiile 
plante  à  feuilles  blanc  jaunâtre,  maculées  de  vert  près  du  point 
d'attache  du  pétiole;  le  Philodendron  crassipede,  aux  feuilles 
coriaces,  ayant  limbe  en  forme  de  fer  de  lance  porté  par  un 
pétiole  très  dilaté  dans  la  partie  moyenne  et  canaliculé;  un  lot 
de  Bégonias  à  feuillage  ornemental,  dans  lequel  nous  avons 
remarqué  les  variétés  Gloire  du  Vésinet^  Henriette  Lusseau,  à 
feuillage  blanc  satiné;  le  Bougainvillea  glabra  Sanderiana  cou- 
vert d'un  nombre  considérable  de  fleurs  aux  bractées  brillam* 
ment  colorées. 

MM.  Chantrier  frères,  horticulteurs  à  Mortefontaine,  par 
Plailly  (Oise),  ont  obtenu  une  médaille  d'argent,  dans  ce  même 
concours,  pour  un  bel  exemplaire  à' Heliconia  illustns  rubricau- 
lis^  au  feuillage  veiné  de  rose  et  de  rouge  vif. 


PARTIE    FLORALE.  537 

-  Le  deuxième   concours  avait   pour    objet   une   ou   plusieurs 
plantes  fleuries  ou  à  feuillage  introduites  directement  en  France. 

La  plus  remarquable  des  présentations  de  cet  ordre  était  cer- 
tainement W^chmea  (Billbergia)  Chantrni  exposé  par  M™^  Y®  An- 
toine Chantin  et  ses  enfants,  32,  avenue  de  Châlillon,  Paris, 
auxquels  il  a  valu  une  médaille  d'or.  h'yE.  Chantini  est  une  fort 
belle  espèce  à  feuillage  zébré  comme  celui  de  VyEchmea  fasciata 
[B.  rhodocyanea)  mais  formant  une  rosette  plus  ti-apue. 

Une  médaille  d'argent  a  été  décernée  à  M.  Boivin,  horticul- 
teur à  Louveciennes,pour  un  nouveau  Bégonia  tuberculeux,  dit 
Printanier,  désigné  sous  le  nom  de  Madame  Maudrot;  les  fleurs 
de  cette  plante  ont  une  dimension  moyenne  et  sont  colorées  en 
jaune  saumoné. 

Dans  le  troisième  concours  «  Plantes  hybrides  dont  les  pa- 
rents seront  indiqués  »,  MM.  Duval  et  fils,  horticulteurs,  rue  de 
l'Ermitage,  à  Versailles,  ont  obtenu  une  médaille  d'or  pour  un 
Vriesea  de  semis  :  V.  Poelmani,  issu  du  V.  gloriosa^  croisé  par 
le  V.  Van  Geertii,  remarquable  par  son  inflorescence  à  bractées 
d'un  rouge  cramoisi. 

Le  quatrième  concours  «  une  ou  plusieurs  plantes  obtenues 
de  semis  par  l'exposant,  et  non  encore  dans  le  commerce  »  avait 
déterminé  plusieurs  apports  remarquables  :  M.  Viard,  horti- 
culteur, à  Langres,  a  obtenu  une  médaille  d'or  pour  une  nou- 
velle variété  de  Cinéraire  hybride  à  grande  fleur  d'un  blanc 
pur;  M.  Robert  Lebaudy,  propriétaire  à  Bougival,  s'est  vu  décer- 
ner une  grande  médaille  de  vermeil  pour  un  Anthurium  rubrum 
gigayiteum,  plante  issue  de  l'A.  Andreanum,  remarquable  par 
ses  dimensions  et  l'ampleur  des  spalhes,  colorées  en  rouge  sang 
veineux.  M.  Plet,  horticulteur  au  Plessis-Piquet  (Seine),  présen- 
tait des  Bégonias  tuberculeux  multiflores  doubles,  qui  lui  ont 
valu  une  médaille  de  vermeil.  On  distinguait  parmi  les  variétés 
exposées:  Marie  Ladent,  à  fleurs  vermillon;/.  Bouille,  rou^-e 
cerise;  Triomphe  des  multiflores^  rose;  Gloire  du  Plessis,  Ulanc 
jaunâtre.  M.  Tabar,  horticulteur,  38,  rue  Grélry,  à  Montmo- 
rency, montrait  une  belle  collection  de  Galcéolaires  hybrides  de 
Calceolaria  rugosa,  présentant  des  coloris  très  variés  et  pour 
lesquelles  une  médaille  de  vermeil  lui  a  été  décernée. 

35 


o38  COMPTE    RENDU    DE    l'eXPOSITION    DE    1896. 

Nous  avons  encore  à  citer,  dans  ce  concours  :  le  Pelargo- 
nium  zonal'u  var.  Mademoiselle  Lucie  Faure,  à  fleurs  rose  ten- 
dre, pour  lequel  une  grande  médaille  d'argent  a  été  accordée  à 
M.  Rollé;,  163  bis,  avenue  de  Glichy,  à  Paris;  une  très  intéres- 
sante série  de  variétés  de  Bégonias  exposées  par  MM.  Cappe  et  fils 
iiorticulteurs,  au  Vésinet,  les  unes  issues  du  /J.  décora  croisé 
par  le  B.  Louis  Cappe,  les  autres  sorties  du  B.  décora  hybride 
par  le  B.  Bex,  Maurice  Brevet.  Dans  ce  dernier  groupe,  on  remar- 
quait les  variétés  :  Paul  Hariot^  à  feuilles  vert  brunâtre  au 
centre  et  argentées  sur  les  bords;  Ami  P'^ge^  Roger  Brevet^  James 
H.  Laing,  etc.  Notons  enfin  :  le  Canna  Italia,  qui  a  valu  une 
grande  médaille  d'argent  à  son  présentateur,  M.  Laine,  jardinier 
à  Yiry  (Seine-et-Oise);  le  Croton  Warneri,  à  feuilles  panachées 
de  vert  et  de  jaune  dans  le  jeune  âge,  de  vert  et  de  rouge  dans 
les  feuilles  adultes,  variété  très  ornementale,  et  pour  laquelle  une 
médaille  d'argent  a  été  obtenue  par  les  présentateurs  :  MM.  Ghan- 
trier  frères;  le  Pelargonium  zonale,  var.  Capitaine  Hézard,  à 
fleurs  rouges,  exposé  par  M.  Hézard,  horticulteur,  38,  rue  du 
Bois,  à  Fontainebleau,  auquel  une  médaille  d'argent  a  été 
décernée. 

Le  Jury  a  adressé  des  remerciements  à  MM.  Vallerand  frères 
qui  présentaient  des  Bégonias  tuberculeux  mouchetés  de  blanc; 
à  MM.Duval  et  fils  pour  des  Anthurium  Scherzerianum  Duvali  et 
Manritianuîn;  à  M.  Hézard,  pour  des  Coleiis  à  feuillage  pourpre 
brun;  à  M.  Lemaire,  26,  rue  Priant,  Paris,  pour  les  Chrysan- 
thèmes Zowi^  Lemaire  et  Enfant  de  Paris;  à  M.  Bleu,  48,  ave- 
nue d'Italie,  à  Paris,  pour  Bertolonia. 

B.  —  Belle  culture. 

Les  trois  concours  (o%  6^  et  7®)  ouverts  pour  les  planter  remar- 
quables par  leur  développement  avaient  déterminé  quatre  ap- 
ports. Une  médaille  d'argent  a  été  décernée  à  MM.  Delahaye 
frères  et  Dallière,  24,  rue  d'Entraigues,  à  Tours,  pour  un  Vriesea 
Glaziovana^  en  fleurs,  mesurant  près  de  4  mètres  de  hauteur.  Un 
Agave  americana  panaché,  a  valu  une  médaille  d'argent  à 
M™"  Leroy,  1,  rue  de  la  Reine-Henriette,  à  Colombes  (Seine); 


PARTIE  florall:.  539 

-enfin  MM.  Ghantrier  frères  ont  obtenu  une  uiédaille  de  vermeil 
pour  un  lot  comprenant  un  superbe  Cyanophyllum  magnifi- 
ciim;  un  heaiu.  Miconia  Hooker'iana,  remarquable  par  ses  feuilles 
ovales,  longues  de  plus  de  20  centimètres,  bullées,  vertes,  avec 
les  nervures  principales  argentées;  le  Pandanus  pacifiais;  le 
Dichorisandra  Sieberti,  à  feuilles  d'un  vert  bronzé  portant  une 
bande  longitudinale  blanc  verdâtre  de  chaque  côté  de  la  ner- 
vure médiane. 

D.  —  Plantes  de  serre  en  collections. 

Cette  partie  du  programme  comprenait  un  nombre  considé- 
rable de  concours  en  tète  desquels  nous  devons  citer  celui  ouvert 
pour  la  plus  belle  collection  de  25  plantes  de  serre  chaude; 
^jme  ye  Antoluc  Ghantiu  et  ses  enfants  ont  obtenu  la  plus  haute 
récompense,  une  médaille  d'or.  Les  mêmes  exposants  se  sont 
vu  attribuer  :  une  médaille  de  vermeil  pour  20  Aroïdées  autres 
que  Caladiuin;  une  médaille  d'argent  pour  une  collection  de 
25  Caladium;  une  médaille  d'argent  pour  un  lot  de  Fougères 
arborescentes  en  forts  exemplaires;  une  médaille  d'or  pour  une 
collection  de  56  Palmiers,  comprenant  entre  autres  espèces  :  les 
Licuala  peltata,  Chamicrops  stauracantha,  Ceroxylon  niveum, 
Areca  Baiieri^  Thrinax  elegans^  etc.,  puis  un  Phœnix  indéter- 
miné, à  feuilles  glauques  et  à  divisions  très  espacées  sur  le 
rachis. 

Une  grande  médaille  d'argent  a  été  décernée  à  M.  Ganeau, 
61,  l'oute  des  Gardes,  à  Bellevue  (Seine)  pour  sa  collection  de 
plantes  de  serre  chaude. 

Le  13®  concours,  ouvert,  pour  la  plus  belle  collection  de 
plantes  de  serre  tempérée  avait  déterminé  un  très  bel  apport  de 
M.  Truffaul,  horticulteur,  40,  rue  des  Ghantiers,  à  Versailles, 
auquel  il  a  valu  une  médaille  d'or.  On  remarquait  dans  ce  lot, 
deux  Hydrangea  Otaksa  portant  chacun  une  cinquantaine  d'in- 
florescences; le  Filicium  decipiens,  Burséracée  indienne  à  feuil- 
lage élégamment  découpé;  VHelico7iia  aureostriata,  \e  Phijl- 
lotœnium  Lindeni,  le  Nephthytis  libericaj  Aroïdée  remarquable 
par  ses  fruits  d'un  beau  jaune,  se  succédant  sur  la  plante  pen- 


540  COMPTE   RENDU    DE   l'EXPOSITION    DE    1896. 

dant  x^resque  toute  Tannée;  le  ravissant />ava//ia  fidjiensis  plu- 
mosa;  et  toute  une  série  de  Broméliacées  en  fleurs. 

MM.  Chanlrier  frères,  de  Mortefontaine,  exposaient  un  lot  de 
Nepenihes,  pour  lequel  des  remerciements  leur  ont  été  adressés 
(60''  concours). 

Ces  mêmes  exposants  ont  obtenu  : 

Une  médaille  d'argent  pour  une  intéressante  collection  de 
plantes  dites  carnivores,  comprenant  une  dizaine  d'espèces  de 
Sarracenia^  le  Cepkalotus  folliciilaris,  le  Dïonsea  muscipula  ou 
Attrape-mouche,  le  Drosera  capensis; 

Une  médaille  d'or  (34'^  concours),  pour  un  superbe  lot 
d'Aroïdées  dans  lequel  on  remarquait  :  VAnthurium,  Comtesse  de 
^Rottermund,  à  spathe  très  ample,  blanche  et  à  spadice  orangé; 
VA.  Goliath,  à  spathe  mesurant  plus  de  20  centimètres  de  lon- 
gueur, de  couleur  vermillon  et  carmin  foncé;  l'A.  John  Laing, 
aux  grandes  spathes  carminées;  l'A.  Andreanum  album,  VA. 
Eduardïi,  hybride  issu  de  TA.  cryslallmum  croisé  par  l'A.  signa, 
tum^  remarquable  par  son  feuillage  à  limbe  très  développé,  d'un 
vert  foncé,  glacé  de  violacé  satiné,  avec  les  nervures  plus  pâles; 
le  Nephthytis  picturata;  VAlocasia  Martin  Cahuzac,  à  pétioles 
pourpres  zones  de  rouge  sombre  et  à  limbe  des  feuilles  vert 
foncé,  veiné  réticulé  de  blanc  argenté  ; 

Dans  le  41  ^concours,  ouvert  pour  le  plus  beau  lot  ôe  Sonerila 
et  Berlolonia,  MM.  Chantrier  frères  se  sont  vu  décerner  une 
grande  médaille  de  vermeil,  pour  une  collection  comprenant  une 
douzaine  d'espèces  et  variétés  remarquables  par  leur  bonne  cul- 
ture et  le  brillant  coloris  de  leur  feuillage.  Dans  ce  même  lot  se 
trouvaient  deux  plantes  peu  connues  :  V Aphelandra  macedoina,  a 
feuilles  vert  noirâtre  avec  la  nervure  médiane  argentée,  et  le 
Dichorisandra  metallicapicta  iiigra,  à  feuilles  vert  bronzé,  ayant 
la  nervure  médiane  noirâtre. 

M.  Bleu,  48,  avenue  d'Italie,  Paris,  a  également  reçu  une 
grande  médaille  de  vermeil  pour  le  même  objet.  M.'  Bleu  pré- 
sentait deux  Bertolonia,  obtenus  par  lui  :  7)7""^  Carnot.  à  feuilles 
d'un  bel  ovale,  à  fond  vert  olive  clair,  régulièrement  recouvert 
de  nervures  rose  violacé  métallique,  entre  lesquelles  sont  semées 
de  grosses  ponctuations  de  même  couleur;  et  /?.  Souvenir  du 


PARTIE   FLORALE.  541 

Comte  de  Gomer,  ayant  la  même  forme  de  feuille,  mais  à  ner- 
vures et  à  ponctuations  très  richement  colorées  en  rose  rougeâtre 
très  vif. 

A  côté  de  ces  plantes  se  trouvaient  les  variétés  suivantes,  éga- 
lement très  jolies,  obtenues  aussi  par  M.  Bleu,  mais  plus  répan- 
dues :  Marie  Thérèse  de  la  Devansaye ,  Comte  de  Kerchove, 
jyme  £^  Pynaert,  sericea  picta,  argyroneura^  puis  une  variété 
innommée  et  par  conséquent  inédite. 

On  remarquait  dans  ce  même  lot  :  les  Sonerila  La  France^  Voie 
lactée,  amœna^  parisiensis  (métis  des  S.  picta  et  punctata,  de 
Madagascar),  guttidata;  les  trois  premiers  isf^u-;  des  anciens 
Sonerila  asiatiques  [S.  Hendersonil  marmorata  et  S.  Baronne  de 
Marche),  fécondés  l'un  et  l'autre  par  le  S.  parisiensis.  Ce  sont 
donc  trois  hybrides  véritables. 

Les  feuilles  des  variétés  La  France  et  Voie  lactée  peuvent 
atteindre  \o  centimètres  de  longueur  sur  9  à  10  centimètres  de 
largeur. 

M.  Bleu  exposait  encore  des  Bégonia,  dont  deux  sont  aussi  de 
véritables  hybrides  :  l'un  désigné  sous  le  nom  de  B.  cordata,  pour 
rappeler  la  forme  en  cœur  de  sa  feuille,  est  issu  du  B.  impe- 
rialis,  croisé  par  le  B.  stigmosa;  l'autre,  le  B.  nigro  sparsa,  aies 
mêmes  parents;  il  est  remarquable  par  ses  feuilles  ornées  de 
larges  macules  brunes. 

MM.  Chan trier  frères,  déjà  cités,  ont  encore  obtenu  : 

Une  médaille  d'or  (44^  concours)  pour  une  collection  de  Gro- 
tons  [Codiœum  variegatum),  présentant  les  panachures  les  plus 
diverses  et  les  plus  brillantes; 

Une  médaille  de  vermeil  (47®  concours),  pour  un  lot  de 
Dracsena  à  feuillage  coloré  comprenant  de  nombreuses  variétés. 

Les  Gloxinia  [Sinningia  speciosa),  pour  lesquels  le  ^o*^  con- 
cours avait  été  ouvert,  avaient  donné  lieu  à  deux  apports  d'une 
merveilleuse  beauté  et  qui  ont  valu  une  médaille  d'or  aux  deux 
exposants  :  MM.  Yallerand  frères,  horticulteurs,  28,  avenue 
Faidherbe,  à  Bois-Golonibes  (Seine),  et  M.  Robert  Lebaudy,  pro- 
priétaire à  Bougival. 

On  remarquait  dans  le  lot  de  MM.  Vallerand  frères,  toute  une 
série  de  variétés  inédites,  désignées  seulement  par  des  numéros 


542  COMPTE   RENDU    DE   L'ëXPOSITIÛN    DE    1896. 

d'ordre,  parmilesquelles  nous  avons  noté:  n"  739,  fleur  violette 
à  Jarge  gorge  blanche,  réticulée  de  pourpre;  641,  gorge  blan- 
che, réticulée  de  rouge  et  à  divisions  violet  foncé,  bordées  de 
violet  pâle;  743,  gorge  blanche,. réticulée  de  rouge  et  divisions 
violet  foncé.  Les  anciennes  variétés  comme  virginalis^  blanc  pur  ; 
Pluton,  rouge  feu;  Virgile,  rose  pur,  uniforme;  Roi  des  rouges; 
Dante;  Dalila;  SéducAeur:  etc.,  formaient  une  immense  cor- 
beille qui  excitait,  comme  toujours,  l'admiration  des  visiteurs  de 
Texposition. 

MM.  Yallerand  frères  ont  obtenu,  dans  le  23^  concours,  une 
grande  médaille  de  vermeil  pour  un  lot  de  Strepiocarpus  variés, 
et  Gesnériacées  autres  que  Gloxinia.  M.  Robert  Lebaudy  rece- 
vait une  médaille  de  vermeil  pour  le  môme  objet.  Le  lot  de  ce 
dernier  exposant  renfermait  un  groupe  du  ravissant  Sainlpaulia 
ionantha. 

Un  lot  de  Broméliacées  en  fleurs,  à  juste  titre  très  remarqué, 
était  exposé  par  M3L  Duval  et  fils,  horticulteurs,  rue  de  l'Er- 
mitage, à  Versailles,  auxquels  une  médaille  d'or  a  été  décernée 
(30^  concours).  On  pouvait  noter  parmi  les  espèces  intéressantes 
qui  composaient  ce  lot  :  le  Tillandsia  (  Vriesea)  longibracleata  ; 
VEncholirion  roseu?n,  les  Vriesea  Andreana^  Leopoldiana,  Hen- 
rici^  Rex,  Leodiensis,  elegans,  splendens  major,  Witteana, 
Kramero-fulglda,  etc.  ;  les  Nidularium  Meyendorfii  et  striatum; 
les  Caraguata  Zahni,  cardïnalis  et  lingulata  splendens,  etc. 

Les  Bégonia  rhizomateux,  à  feuillage  ornemental,  sont  tou- 
jours du  nombre  des  plantes  les  plus  précieuses  pour  orner  les 
serres  et  les  appartements;  il  était  juste  qu'un  concours  leur  fut 
réservé  (31^  concours).  Deux  exposants  ont  présenté  des  lots 
récompensés  chacun  par  une  grande  médaille  d'argent.  Le  pre- 
mier lot,  exposé  par  MM.  Cappe  et  fils,  horticulteurs  au  Vési- 
net,  comprenait  les  B.  rajah,  Louis  Cappe,  Gloire  du  Vési- 
net,  etc.,  un  grand  nombre  d'autres  plantes  de  choix.  Le  second, 
présenté  par  M.  Chantin  (Auguste),  horticulteur,  83^  rue  de 
l'Amiral-Mouchez,  Paris,  était  constitué  par  des  variétés  de  pre- 
mier ordre,  dans  un  parfait  état  de  végétation. 

VAnthwnum  Scherzerianum  et  ses  variétés  faisait  l'objet  des 
W  et  37'  concours.  Dans  le  36''  concours,  MM.  Duval  et  fils,  de 


PARTIE    FLORALE.  543 

Versailles,  ont  obtenu  une  médaille  d'or  pour  une  importante 
collection,  dans  laquelle  nous  avons  noté  les  variétés  Baron  de 
llotkschild^  liex^  Rex  rubrorum,  album  perfectum,  Imperator, 
triumphans,  iXiobe,  Staridard^  perfectiim,  Professeur  Witimack, 
formas um,  etc. 

Un  lot  présenté  dans  le  37®  concours  a  valu  une  médaille  de 
vermeil  aux  mêmes  présentateurs  qui  exposaient  comme  consti- 
tuant la  plus  belle  collection  de  10  variétés  :  les  A .  Rothschildia- 
num,  niveum,  Mariœ,  rubro  punctatiim,  rosewn,  parisiense,  ele- 
ganSj  etc. 

xM.  Perretle,  jardinier  chez  M™*"  la  baronne  de  Bussière,  à  Bel- 
levue  (Seine-et-Oise)  avait  un  lot  de  Caladium  d'une  rare  beauté 
et  pour  lequel  une  médaille  d'or  (38^  concours)  lui  a  été  accor- 
dée. M.  Robert  Lebaudy,  de  Bougival,  présentateur  d'une  col- 
lection de  40  variétés  (39'  concours),  a  obtenu  une  médaille  de 
vermeil. 

Les  Cactées  fleuries  ont  maintenant  leur  place  marquée  dans 
nos  expositions  printanières.  Cette  année,  M.  Simon,  horticul- 
teur, rue  des  Epinettes,  42  à  Saint-Ouen  (Seine),  présentait  dans 
le  concours,  ouvert  pour  ces  plantes,  une  collection  de  Plnjllo- 
caclus  d'une  si  grande  beauté  que  le  jury  lui  a  décerné  une 
médaille  d'or.  Le  lot  comprenait  des  variétés  déjà  connues  et 
quelques-unes  d'obtention  nouvelle  comme  :  Lucien  Gros,  à 
fleurs  très  grandes,  rouges,  avec  la  base  des  pétales  violacée; 
M.  Chevrier^  à  très  grande  fleur  rose  de  Chine;  roseus  splendi- 
dus,  rose  carné;  Explorateur  Dybowski,  à  fleurs  rouges  exté- 
rieurement et  à  face  intérieure  lilas;  M.  Hanichabalet  vermillon 
clair  avec  les  bords  des  pétales  teintés  de  rouge  ;  Etoile  de  Saint- 
Ouen,  rouge  vermillon  éclatant;  Président  Eélix  Fauve,  à 
pétales  vermillon  avec  le  centre  rouge  et  les  bords  lilas.  Un 
énorme  pied  de  la  xdinéié Incomparable  portait  une  trentaine  de 
fleurs. 

Les'  Bégonia  tuberculeux  faisaient  l'objet  des  concours  74,  75 
et  78.  Une  médaille  d'or  a  été  décernée  à  MM.  Vallerand  frères, 
horticulteurs  à  Bois-Colombes  pour  leur  lot  de  variétés  à  fleurs 
simples,  obtenues  de  semis,  remarquables  par  leurs  fleurs  de 
dimensions  vraiment  extraordinaire?,  présentant  des  coloris  très 


544  COMPTE    RENDU    DE   l'eXPOSITION    DE    1896. 

francs  et  très  variés  :  blanc,  rose,  rouge,  rouge  noirâtre,  sau- 
moné, jaune. 

M.  Plet,  du  Plessis-Piquet,  a  obtenu  une  médaille  d'argent 
pour  une  collection  de  variétés  à  fleurs  simples;  M.  Couturier, 
horticulteur,  22,  rue  des  Calèches  à  Chatou  (Seine-et-Oise),  une 
grande  médaille  d'argent  pour  des  variétés  à  fleurs  simples 
obtenues  de  semis,  et  une  médaille  d'argent  pour  des  variétés 
à  fleurs  doubles  également  obtenues  de  semis. 

Les  Culeus  n'étaient  représentés  que  par  un  seul  lot,  qui  a  valu 
une  médaille  d'argent  à  ses  exposants  :  MM.  Billard  et  Barré, 
horticulteurs,  20,  rue  de  Châtenay,  à  Fontenay-aux-Roses  (Seine). 
Les  Calcéolaires  herbacées  se  répartissaient  dans  les  concours 
81  et  82.  La  singulière  conformation  de  leurs  fleurs,  la  richesse 
et  la  diversité  de  leurs  coloris  leur  assurent  toujours  un  grand 
succès  dans  nos  expositions.  MM.  Vilmorin-Andrieux  et  C'«  ont 
obtenu  une  grande  médaille  de  vermeil  pour  une  collection  de 
100  plantes,  et  M.  Tabar,  38,  rue  Grétry  à  Montmorency,  une 
grande  médaille  d'argent  pour  leur  lot  de  50  plantes. 

Les  Calcéolaires  rugueuses  hybrides  montrent  chaque  année 
un  certain  degré  d'avancement  dans  la  voie  du  perfectionne- 
ment; nous  avons  cité,  dans  la  partie  de  ce  compte  rendu  relative 
aux  plantes  nouvelles,  un  lot  intéressant  de  M.  Tabar;  nous 
avons  à  en  noter  un  autre  qui  a  valu  une  médaille  d'argent  à 
ses  présentateurs  :  MM.  Vilmorin  et  G*^. 

Les  Cinéraires  hybrides  à  fleurs  doubles  étaient  représentées 
par  un  lot  de  50  plantes  pour  lequel  les  exposants,  MM.  Vil- 
morin et  C'®,  ont  obtenu  une  médaille  de  vermeil. 

Une  collection  de  100  Pelargonium  à  grandes  fleurs,  simples, 
doubles  ou  de  fantaisie,  faisait  l'admiration  des  visiteurs.  Elle 
était  exposée  par  M.  Boutreux,  horticulteur,  89,  rue  de  Paris, 
à  Montreuil-sous-Bois  (Seine),  auquel  une  médaille  d'or  a  été 
décernée.  Ce  lot  constitué  par  des  plantes  de  choix  comprenait 
entre  autres  variétés  :  Victor  Boutreux^  à  grandes  fleurs  violettes; 
Captain  Reick,  à  très  grandes  fleurs  rouge  éclatant,  maculées 
de  foncé  et  à  pétales  bordés  de  blanc;  cucuUatum,  petite  fleur 
double  au  coloris  bizarre,  violet  clair  veiné  de  noir;  J.-B.  Say, 
lilas,  à  centre  blanc;  Richard  Cœur  de  Lion,  violet  maculé  de 


PARITE    FLORALE.  5-45 

noir;  Beauté  des  Darnes^  superbe  fleur  d'un  rose  franc;  Triomphe 
de  Davis,  rouge;  Mademoiselle  Bert/ie  Delaire,  belle  variété  aux 
grandes  fleurs  blanc  pur  maculées  de  carmin  ;  Monsieur  Clouei., 
rouge  saline;  Mademoiselle  Réjane^  aux  fleurs  d'un  blanc  pur; 
Sénateur  Krantz\  Madame  la  baronne  Edmond  de  Rothschild, 
Galathée,  etc. 

Les  Pelargonium  zonale  et  inquinans  donnaient  lieu  à  trois 
concours  :  90,  92  et  95®.  M.  Poirier,  horticulteur,  12,  rue  de  la 
Bonne-Aventure,  à  Versailles,  a  obtenu  une  médaille  d'or  pour 
une  collection  de  60  variétés  à  fleurs  simples,  une  médaille  de 
vermeil  pour  un  lot  comprenant  les  meilleures  variétés  pour 
corbeilles  et  une  grande  médaille  d'argent  pour  une  collection  de 
60  variétés  à  fleurs  doubles.  M.  Nonin,  horticulteur,  20,  avenue 
de  Paris,  à  Ghàtillon-sous-Bagneux  (Seine),  s'est  vu  décerner  une 
grande  m.édaille  de  vermeil  pour  un  beau  lot  de  variétés  à  fleurs 
simples. 

On  pouvait  noter  dans  les  lots  de  M.  Poirier,  parmi  les  variétés 
à  fleurs  simples,  rouges  :  Bijou,  Etincelle,  Paul-Louis  Courier, 
Paul  Crampel,  Victor  Bart,  Alcide  Pasquier;  parmi  les  Roses  : 
Monsieur  A.  Poirier,  Avenir,  Docteur  Bonnefoy,  Madame  de 
Lavesvre^  Madame  Letessier  ;  au  nombre  des  blancs  :  Marguerite 
de  Laijres,  Docteur  Hansen,  Madame  Âœchlin-Swartz;  dans  les 
tons  saumonés  :  Mistress  Hall,  Golden  stand,  Admiration. 

La  collection  de  M.  Nonin  comprenait  aussi  des  variétés  de 
premier  choix,  telles  que  :  Secrétaire  Châtenay,  à  très  grande 
fleur  rouge  pourpre  foncé  ;  Professeur  Chargueraud,  à  grandes 
fleurs  de  forme  régulière,  de  couleur  rouge  cramoisi;  Ville  de 
Poitiers,  à  très  grandes  fleurs  rouge  garance;  Madame  Jules 
Chrétien,  dont  les  fleurs  à  centre  blanc  cerclé  de  violet  bleu,  sont 
en  outre  largement  bordés  de  rouge  éblouissaiit;  Henner,  à 
fleurs  saumonées,  teintées  de  rose  sur  le  centre  des  pétales; 
Alfred  Maury,  superbe  variété  à  fleurs  orange  jaunâtre;  Madame 
Elisa  Gattel,  variété  nouvelle  à  fleur  rose  carminé  brillant,  en 
ombelles  énormes. 

M.  Boulreux,  de  Montreuil,  exposait  une  collection  de 
Verveines  en  fleurs  (100®  concours)  pour  laquelle  une  médaille 
de  vermeil  lui  a  été  accordée. 


5i6  COMPTE    RENDU   DE    l'eXPOSITION    DE    1896. 

Les  Pétunias  pour  massifs  faisaient  l'objet  du  105"  concours 
dans  lequel  MM.  Vilmorin  ont  obtenu  une  médaille  de  vermeil; 
MM.  Dupanloup  et  C'^,  marchands-grainiers,  H,  quai  de  la 
Mégisserie,  à  Paris,  une  grande  médaille  d'argent,  et  M.  Tabar, 
déjà  nommé,  une  médaille  d'argent. 

M.  Hézard,  dont  nous  avons  déjà  eu  l'occasion  de  citer  le 
nom,  a  été  récompensé  d'une  médaille  d'argent,  pour  la  présen- 
tation d'un  beau  lot  d'Bippeasirum  [Amaryllis)  viltatum,  su- 
perbe plante  bulbeuse,  trop  délaissée. 

Les  Bégonias  hybrides,  issus  des  B.  discolor  et  Rex,  sont,  on 
le  sait,  une  des  spécialités  de  M.  Urbain,  horticulteur,  42,  rue  de 
Sèvres,  à  Clamart  (Seine),  qui  est  parvenu  à  créer  toute  une  série 
de  variétés  à  feuillage  presque  aussi  ornemental  que  celui  du 
B.  Rex,  et  qui  ont  le  grand  mérite  de  supporter  la  culture  en 
plein  air.  Parmi  les  variétés  qui  composaient  un  lot  exposé  par 
cet  habile  semeur,  on  pouvait  remarquer  :  Docteur  Vehlin^  Sou- 
venir de  Jules  Urbain^  Madame  Prosper  Laugier,  Auguste  Nonin, 
Léon  Delaville^  qui  ont  valu  une  médaille  d'or  à  leur  présenta- 
teur. 

Il  nous  reste  encore  à  citer,  parmi  les  plantes  de  serres,  le 
superbe  lot  présenté  hors  concours,  par  M.  Opoix,  jardinier-en- 
chef  du  Palais  du  Luxembourg,  et  dans  lequel  figuraient  de 
nombreuses  Orchidées,  des  Caladium,  des  Anthurium^  et  des 
Croton  d'une  culture  irréprochable. 


II.  —  Plantes  de  pleine  terre. 

Les  concours  ouverts  dans  cette  section,  et  au  nombre  d'une 
centaine,  avaient  déterminé  de  nombreuses  et  très  intéressantes 
présentations.  En  suivant  l'ordre  du  programme,  nous  trouvons  : 
le  ITO*"  concours,  institué  pour  la  plus  belle  collection  de  Cannas 
ne  dépassant  pas  soixante-quinze  plantes,  et  auquel  trois  expo- 
sants prenaient  part.  MM.  Dupanloup  et  G'%  14,  quai  de  la 
Mégisserie,  Paris,  ont  obtenu  une  grande  médaille  de  vermeil; 
MM.  Billiard  et  Barré,  6  et  20,  rue  de  Châtenay,  à  Fontena}'- 
aux-Roses  (Seine),  une  grande  médaille  d'argent;  et  MM.  Vilmo- 


PARTIE    FLORALK.  547 

rin-Andrieux  et  G'°,  4,  quai  de  la  Mégisserie,  une  médaille  d'ar- 
gent. 

Le  lot  de  MM.  Dupanloup  et  G'-  comprenait  entre  autres 
variétés  :  Antoine  Chantin,  Monsieur  Laforcade,  E.  Renan,  Ma- 
dame Crozy,  Madame  Camille  Dugas,  Ingénieur  Pierrache, 
Comte  de  Bouchaud,  et  un  beau  groupe  de  la  variété  Reine 
Charlotte. 

Parmi  les  nouveautés  exposées  par  MM.  Billiard  et  Barré 
nous  avons  remarqué  :  A.  de  Montebello,  plante  vigoureuse  à 
feuillage  glauque,  à  grandes  fleurs  orange  carminé  et  à  gorge 
jaune;  Madame  Barré,  à  feuillage  ample  et  lustré  et  à  grandes 
fleurs  jaune  abricot  foncé;  Sir  Trevor  Lawrence;  Mine  d'or; 
Alex.  Billiard;  Doyen  J.  Liabaud ;  Monsieur  Petit;  Madame 
Perrin  des  Isles^  et  la  superbe  variété  Léon  Vassilière,  à  large 
feuillage  pourpre  et  à  grandes  fleurs  d'un  brillant  rouge  cocciné. 

MM.  Vilmorin-Andrieux  et  G'''  présentaient  entre  autres  varié- 
tés nouvelles  :  Souvenir  d'Antoine  Crozy,  à  feuillage  vert  et  à 
[leurs  larges,  rouge  écarlate,  bordées  de  jaune  d*or  ;  aurea^ 
plante  trapue,  à  feuilles  vertes  et  à  fleur  jaune  pur;  Papillon,  à 
fleurs  rose  écarlate;  Provençal,  plante  trapue,  à  feuillage  vert, 
à  fleurs  rouge  écarlate;  Madame  la  baronne  P.  Thénard,  plante 
robuste,  à  feuillage  vert,  à  fleurs  orangées,  passant  au  sau- 
moné, etc. 

Une  belle  collection  dLris  germanica  (176^^  concours)  a  fait 
attribuer  une  médaille  d'argent  à  M.  Delimoges,  66,  rue  Barbes 
au  Petit-Ivry  (Seine). 

Les  Œillets  étaient  répartis  dans  les  concours  179^  et  181^ 
Une  grande  médaille  de  vermeil  a  été  décernée  à  M.  Régnier, 
44,  avenue  xMarigny,  à  Fontenay-sous-Bois  (Seine),  pour  un  lot 
comprenant  les  superbes  variétés  Amiral  Avellan,  Baron  Al- 
phonse de  Rothschild  et  Désiré.  M.  Nonin,  que  nous  avons  déjà 
cité,  a  obtenu  une  médaille  d'argent,  pour  une  collection  de 
50  variétés. 

Les  collections  de  plantes  annuelles,  bisannuelles  et  vivaces 
de  plein  air,  de  la  maison  Vilmorin-Andrieux  et  G'%  4,  quai  de 
la  Mégisserie,  Paris,  étaient  comme  toujours  fort  belles  et  ont 
■valu  de  nombreuses  récompenses  à  leurs  présentateurs.  Il  leur 


548        COMPTE  RENDU  DE  l'eXPOSITION  DE  1896. 

a  été  accordé,  par  ordre  d'importance  :  une  médaille  d'or  pour 
une  collection  de  plantes  annuelles  et  bisannuelles  fleuries;  une 
médaille  d'or,  pour  la  disposition  d'un  massif  ou  d'une  corbeille 
de  plantes  fleuries,  annuelles  et  bisannuelles;  une  médaille  d'or 
pour  une  collection  de  plantes  bulbeuses  diverses;  une  grande 
médaille  d'argent  pour  un  lot  de  150  Pensées;  une  grande 
médaille  d'argent  pour  une  collection  de  Giroflées;  une  médaille 
d'argent  pour  Primevères,  Ancolies,  Mimulus  et  Pavots  ;  une 
médaille  d'argent  pour  une  collection  de  Capucines. 

Nous  ne  pouvons,  dans  ce  rapide  compte  rendu,  énumérer 
toutes  les  plantes  intéressantes  qui  composaient  les  lots  expo- 
sés par  la  maison  Vilmorin,  toujours  à  la  recherche  des  plantes 
nouvelles  et  qui  ne  cesse  de  poursuivre  l'amélioration  des  an- 
ciens types  cultivés.  Il  nous  suffira,  pensons-nous,  de  citer,  au 
milieu  des  ravissantes  fleurs,  telles  que  les  Linaires,  Schizan- 
thuSy  Clarkia,  Pétunia,  Lobelia,  Pois  de  Senteur,  Zinnia, 
Gilia,  Pieds  d'alouette,  etc.,  la  Digitale  à  fleur  de  campanule, 
monstruosité  que  le  semis  reproduit  dans  une  grande  propor- 
tion et  qui  porte  sur  la  fleur  terminale  de  l'inflorescence.  Cette 
fleur,  qui  devient  presque  régulière,  atteint  de  très  grandes 
dimensions  ;  nous  en  avons  mesuré  une  qui  n'avait  pas  moins  de 
6  centimètres  de  diamètre.  Notons  encore,  les  Capucines  aux 
coloris  les  plus  variés,  allant  du  jaune  pâle  presque  blanc,  jus- 
qu'au brun  noir,  et  passant  par  tous  les  tons  du  jaune  ;  les 
Pavots  d'Orient,  à  bractées  et  hybrides,  aux  grandes  fleurs  si 
ornementales;  les  Pavots-tulipes;  le  Papaver  umbrosum;  les 
CoqueUcots  japonais  pompon,  aux  fleurs  pleines,  présentant  les 
coloris  les  plus  divers;  les  Pensées  à  grandes  macules  et  pana- 
chées striées,  etc. 

MM.  Gayeux  et  Le  Clerc,  horticulteurs  marchands-grainiers, 
6  et  8,  quai  de  la  Mégisserie,  à  Paris,  ont  obtenu  :  une  grande 
médaille  d'argent  pour  leurs  Giroflées  Quarantaines;  une  grande 
médaille  d'argent  pour  un  lot  de  cent  cinquante  Pensées.  Ces 
mêmes  exposants  montraient  en  outre  un  lot  de  Mimuîes 
hybrides  à  grandes  fleurs;  le  Broiuallia  major  et  une  variété 
naine  du  Bégonia  semperflorens. 

Une  médaille  d'argent  a  été  décernée  à  M.  Machet  aîné  et 


PARTIE    FLORALE.  549 

Josem,  liorliculteursàChâlons-sur-Marne,  pour  un  lot  de  Réséda. 

Une  collection  de  plantes  vivaces,  a  valu  une  médaille  d'ar- 
gent à  MM.  Yvon  et  fils,  horticulteurs,  44,  route  de  GhâLillon,  à 
Malakoff  (Seine)  ;  elle  comprenait  un  bon  nombre  d'espèces 
méritantes  telles  que  le  Vlscaria  vulgaris  flore  pleno,  des  Anco- 
lies  variées,  le  Verbascum  phœniceum,  le  Dodecatheon  meadia  à 
fleurs  blanches  et  à  fleurs  roses,  des  Primula  japonica^  de  colo- 
ris très  divers,  etc. 

Des  Orchidées  indigènes  :  Ophrys,  Orchis  Epipaciis,  Cepha- 
lanthera,  Limodorum,  etc.,  étaient  présentées  par  M.  Dugourd, 
horticulteur,  16,  rue  Auguste-Barbier,  à  Fontainebleau,  qui  a 
été  récompensé  d'une  médaille  d'argent.  Le  même  exposant  a 
obtenu  une  médaille  de  bronze  pour  une  collection  de  plantes 
herbacées  diverses. 

Notons  enfin,  pour  terminer,  ce  qui  est  relatif  à  cette  section, 
la  présentation  d'un  très  beau  lot  de  Phlox  divaricata,  par 
M.  Welker,  horticulteur,  rue  Saint-Pierre  à  la  Celle-Saint- 
Cloud  (Seine-et-Oise),  et  un  lot  de  Muguet  à  grande  fleur,  qui  a 
fait  décerner  une  médaille  de  bronze  à  son  exposant,  M.  Fortin, 
d'Antony  (Seine). 

R.  Fleurs  coupées. 

En  énumérant  les  récompenses  accordées  dans  les  concours 
du  groupe  précédent,  nous  avons  eu  l'occasion  de  citer  quelques- 
unes  des  décisions  du  jury  charge  de  juger  les  fleurs  coupées; 
il  nous  reste  encore  à  citer  l'attribution  d'une  grande  médaille 
de  vermeil,  à  M.  Thiébaut  aîné,  horticulteur-grainier,  place  de 
la  Madeleine,  Paris,  dans  le  lot  duquel  on  pouvait  remarquer 
une  importante  collection  de  Tulipes  ordinaires;  125  variétés 
de  Tulipes  Darwin  ;  des  Tulipes  Dragonnes  ;  de  nombreuses 
variétés  de  Renoncules  et  d'Anémones;  125  variétés  dePyrèthre 
des  jardins;  des  Ixias  variés;  les  Camassia  Fraseri  ei  esculenta  ; 
de  nombreux  Iris,  etc. 

M.  Dingeon,  horticulteur-grainier,  19,  rue  Tronchet,  Paris,  a 
été  récompensé  d'une  m.édaille  de  vermeil  pour  une  collection 
également  composée  de  fleurs  coupées. 


550  COMPTE    RENDU    DE    l'eXPOSITION    DE    1896. 

Bouquets  et  Garnitures  d'appartements. 

La  médaille  d'honneur  des  Dames  patronnesses  a  été  décernée 
à  M.  Pache,  4,  ruedes  Jardins,  à  Cannes  (Àlpes-Marilimes),  pour 
arrangement  de  fleurs  et  de  feuillages  dans  des  vases  ou  objets 
d'art.  Ces  groupements,  faits  avec  un  goût  parfait,  ont  été 
très  admirés  des  visiteurs  de  l'exposition. 

Les  autres  prix  consistaient  en  une  médaille  d'or  accordée  à 
M.  Gornil,  pour  un  lot  de  bouquets  variés;  une  grande  médaille 
de  vermeil,  obtenue  par  M^^^  Scocard,  pour  gerbes  variées;  une 
médaille  de  vermeil,  attribuée  à  M™'^  V^*^  Antoine  Cliantin  et  ses 
enfants,  pour  bûches  rustiques,  ornées  de  plantes  à  feuillage  ; 
enfin,  une  médaille  d'argent,  décernée  à  M.  Lelièvre,  pour  grou- 
pement de  fleurs  dans  des  vases. 

Concours  spéciaux  de  bouquets  et  gerbes. 

Sur  l'initiative  de  M.  Yillard,  président  de  la  commission  des 
expositions,  la  Société  nationale  d'Horticulture  inaugurait,  celte 
année,  des  concours  de  bouquets  entre  amateurs  et  profession- 
nels ;  le  programme  de  ces  concours,  bien  qu'ayant  paru  très 
tardivement,  avait  déterminé  l'envoi  d'un  nombre  de  bouquets 
et  de  gerbes  relativement  considérable  :  80  bouquets  d'amateurs 
et  30  bouquets  de  fleuristes.  11  ressort  de  cette  expérience,  qu'il 
y  a  possibilité  d'ajouter  ce  nouvel  attrait  à  nos  expositions. 

Les  Dames  patronnesses  de  la  Société,  constituaient  pour  ces 
concours^,  de  même  que  pour  les  précédents,  un  jury  dont  la 
compétence  en  matière  de  goût,  ne  saurait  être  discutée.  Les 
récompenses  suivantes  ont  été  accordées  : 

Concours  entre  amateurs. 

Médaille  d'or  :  M"*'  E.  Dolfus. 

Grandes  médailles  de  vermeil  :  M'^*'  Lazare,  M"*"  Yillard  (Abeille), 
M""^  la  comtesse  de  Savigny. 


PARTIE    FLORALE.  ool 

Médailles  de  vern^eil  :  M"'^  Villard  (Jacques),  M"^  Eustis  (Hé- 
lestine),  M"'' Roussel,  M™'' Deroulède  (André). 

Grande  médaille  d\irgent  :  M""  Yalenlino. 

Médailles  d'argent  :  M""  Villard  (Abeille),  M"^  Molinos  (G.), 
M'^Ma  baronne  de  Bourgoing,  M"'  Molinos  (M.),  M"'^  Eustis  (Ly- 
dia),  M"«  Sichel  Dulong,  M"^  Villard  (Th.). 

Médailles  de  bronze  :  W^"  Klingelœfer  (A.),  M"''  Villemer. 

Mentions  honorables  :  W^^  Lairaud  (M.),  M"*'  Hébert  (M.), 
M"''  Hébert  (P.),  M"«  Lairaud  (A.),  W^  Chevalier  (H.),  M""  Hé- 
bert (M.),  M'"*^  Mourot  (G.),  M"'^  de  Soulanges  (S.),  M'"'^  Colin. 


Concours  entre  fleuristes. 

Médaille  d'or  :  M.  Bérard  (J.) 

Grandes  médailles  de  vermeil  :  M.  Vallée  (Léon),  M.  Landras 
(Louis). 

Médailles  de  vermeil  :  W^"  Hardouin  (S.),  M™'^  Freilng. 
Médaille  d'argent  :  M.  Vardon. 
Médaille  de  bron-ze  :  M""^  Zagrodzka. 

L'arrangement  des  fleurs  en  bouquets  et  dans  les  vases  exige 
un  art  que  nos  Dames  françaises  possèdent  au  plus  haut  degré 
et  qui  n'est  pas  sans  ajouter  un  grand  charme  dans  notre  exis- 
tence. En  maintenant  sur  ses  programmes  d'expositions  les 
concours  dont  il  vient  d'être  question,  notre  Société  provoquera 
une  émulation  qui  ne  pourra  certainement  qu'aider  au  dévelop- 
pement du  sens  artistique,  en  même  temps  qu'il  sera  des  plus 
profitable  à  l'Horticulture. 


552  compte  rendu  de  l'exposition  de  1896. 

Compte  rendu  de  l'Exposition  de  mai  1896, 
«  Les  Orcuidées  » 

par  M.  Léon  Duval. 

Tous  les  ans,  l'aspect  que  présente  certaines  parties  de  TEx- 
position  se  modifie  et  ofl're  aux  visiteurs  un  attrait  nouveau.  On 
sait  bien  qu'on  tient,  à  la  Société  nationale,  à  faire  mieux  chaque 
foi«.  ou  du  moins  à  faire  autrement;  est-on  parvenu  à  réaliser 
l'idéal  pour  les  Orchidées?  Non!  répondrons-nous  tranchement, 
car  le  problème  à  résoudre  est  plus  compliqué  qu'on  ne  pense, 
et  tous  ceux  qui  sont  passionnés  pour  ces  belles  plantes,  tous 
ceux  qui  savent  combien  elles  sont  délicates  dans  leurs  formes 
et  originales  dans  leurs  aspects  si  variées  et  leurs  allures  si 
sauvages,  voudraient  les  voir  disposées  tout  autrement  qu'on  ne 
l'a  fait  jusqu'à  ce  jour.  Je  suis  de  ceux  qui  voudraient  qu'on  dis- 
posât ces  plantes  dans  un  endroit  très  éclairé,  bien  aéré,  sans 
courant  d'air  cependant,  et  de  façon  à  ce  quelles  soient  présen- 
tées par  leurs  propriétaires  en  groupes  très  peu  serrés,  bien 
choisies,  et  surtout  disposées  de  telle  sorte  que  l'amateur  aussi 
bien  que  le  banal  visiteur  aient  la  possibilité  de  les  étudier 
chacune,  en  admettant  toutefois  que  MM.  les  exposants  veuillent 
bien  consentir  à  n'apporter  que  la  quintescence  de  leurs  cultu- 
res. Je  voudrais  que  les  lois  fussent  bien  séparés  par  des  espaces 
suffisants,  pour  qu'on  ne  confonde  pas  le  lot  de  M.  X...  avec 
celui  de  M.Z...;  je  voudrais  bien  d'autres  choses  encore,  mais 
pourquoi  le  dire  ici?  Peut-être  trouvera-t-on  que  le  titre  de 
noire  article  ne  comporte  pas  une  assez  longue  dissertation  sur 
la  manière  plus  ou  moins  heureuse  de  présenter  les  Orchidées, 
et  c'est  pourquoi,  sans  plus  nous  en  préoccuper,  nous  ferons  le 
tour  des  lots  présentés  aux  Tuileries,  en  commençant  par  : 

M.  Dallemagne  et  C''',  très  bel  apport,  très  nombreuses  plantes, 
trop  nombreuses  même,  car  beaucoup  ont  certainement  échappé 
à  notre  examen,  placées  qu'elles  étaient  hors  de  la  portée  de 
nos  yeux  et  un  peu  dans  une  demi-obscurité  produite  par  les 
grandes  Fougères...  cependant  nous  avons  noté  un  très  remar- 
quable  Catlltya  Mendtli,  aux   divisions  presque  blanches  et 


LES   ORCHIDÉES.  553 

nommé  virginalis  ;  de  très  beaux  Lœlia  purpurata,  en  forts  exem- 
plaires; de  bons  Odontoglossum  crispum^  sans  cependant  y  re- 
trouver ces  belles  races  dites  de  Patcho,  devenues  très  rares...  ; 
en  revanche  un  beau  Wilckeanum  d'une  grande  valeur,  et  sur- 
tout quelques  luteo  purpureum  d'un  bon  coloris  et  d'une  belle 
forme;  un  beau  Cattleya  Mendeli  de  riche  couleur,  des  Lselia 
grandis  tenebrosa^  de  jolis  Masdevallia,  dont  un  surtout,  la  va- 
riété Harryana,  était  présenté  sous  l'aspect  d'une  touffe  superbe 
bien  digne  d'attention,  des  Cattleya  Mossiœ  en  assez  grand  nom- 
bre, et  un  curieux  et  joli  Blfrenaria  Dallemagneana,  qui  nous  a 
beaucoup  intéressé. 

Dans  le  lot  de  M.  Garden,  se  trouvaient  des  choses  excellentes  : 
Odontoglossum  crispum,  de  bonne  forme  et  aux  rameaux  opu- 
lents, de  bons  Cattleya  Mossise,  un  entre  autres,  de  très  belle  cou- 
leur et  de  forme  excellente,  des  Cattleya  Mendeli  très  beaux, 
bien  choisis  et  pour  ainsi  dire  irréprochables... 

M.  Mantin  avait  tenu  à  prouver  qu'il  est  amateur  passionné 
des  Orchidées;  son  groupe  composé  des  choses  les  plus  jolies  et 
les  plus  exquises  était  un  choix  de  plantes  plutôt  rares  que  très 
décoratives  :  mais  concbien  il  retenait  les  vrais  amateurs  qui  n'ont 
pas  assez  souvent  l'occasion  d'admirer  dans  les  expositions,  ce 
que  dédaigneusement  certains  nomment  des  plantes  botaniques  I 

Les  Onciditim,  les  Epidendrum^le^  Maxillaria,  et  tant  d'autres 
se  trouvaient  là,  en  compagnie  d'autres  charmantes  plantes, 
telles  que  Cyp.  Lawrenceanum  et  superciliare^  Oncidium  sphace- 
latum,  superbe.  Habenaria  militaris  bien  cultivé.  Mais  surtout  le 
beau  Cattleya  Mantini  dont  notre  zélé collèguepeut  être  fier,  car 
c'est  un  des  plus  beaux  hybrides  qu'on  ait  obtenu  dans  les  cultures 
françaises.  Cette  plante  issue  du  croisement  du  Cattleya  Boivrin- 
giana  par  le  C.  aurea  est  assurément  une  des  plus  jolies  choses 
qu'on  puisse  voir;  d'une  végétation  très  vigoureuse,  ses  grands 
pseudo-bulbes,  terminés  par  de  larges  feuilles,  supportent  des 
bouquets  de  5  à  11  fleurs  du  plus  riche  pourpre  amarante.  La 
gorge  est  souvent  enrichie  de  jaune  d'or  rappelant  ainsi  l'inter- 
vention du  C.  aurea.  C'est,  en  somme,  un  gain  de  tout  premier 
ordre,  et  les  nombreux  amateurs  et  horticulteurs,  qui  ont  défilé 
devant  les  deux  plantes  n'ont  pas  ménagé  leurs  compliments  à 

3G 


554        COMPTE  RENDU  DE  l'EXPOSITION  DE  1896. 

l'heureux  obtenteur  d'un  hybride  qui  fait  le  plus  grand  honneur 
à  la  science  horticole. 

M.  Dallé  avait  un  très  joli  lot  de  Cattleya  parmi  lesquels  des 
Mendeli,  des  Mossix,  des  Lxlia  purpura! a  et  elegans.  En  somme, 
la  qualité  et  la  quantité  étaient  pour  ainsi  dire  irrépro- 
chables. 

Notre  collègue  M.  Régnier  a  rapporté  de  ses  voyages  à  Manille, 
des  choses  excellentes,  et  il  présentait  quelques  Phalœnopsis 
amabilis  remarquables,  un  entre  autres,  se  faisait  remarquer  par 
sa  gorge  richement  ornée  et  qui  lui  donnait  une  valeur  très 
grande;  il  avait  en  outre  une  très  belle  variété  de  l'excellent 
Aerides  Godefroyanwn. 

M.  Bert,  qu'on  trouve  toujours  dans  nos  expositions,  avec  de 
bonnes  choses,  bien  cultivées,  présentait  de  très  bons  Oncidiinn 
Marschallianwn  :  de  beaux  Cattleya  Mossix,  appartenant  à  une 
race  spéciale  aux  divisions  amples  et  à  la  gorge  richement 
colorée;  un  bon  Cattleya  Mendeli,  un  Odontoglossum  Fdivardij 
aux  fleurs  d'un  coloris  très  intense,  a  été  aussi  très  remarqué  un 
bien  joli  Angrœcum  Lioneii. 

De  MM.  Gappe  et  fils,  un  joli  lot  bien  composé  et  très  varié, 
comprenant:  Cattleya  Mossiœ,  Lœlia  purpurata^  très  jolis  Cypri- 
pedium,  une  énorme  potée  de  Cattleya  Skinneri  très  bien  cultivé, 
un  joli  Selenipedium  Dominyanum,  qu'on  ne  voit  plus  assez, 
quelques  jolis  exemplaires  de  Dendrobium^  entre  autres  un  thyr- 
siflorum  portant  12  ou  15  grappes  et  un  excellent  Oncidium 
Marshallianum  ;  mais  surtout  un  charmant  hybride  de  Cypri- 
pedium  résultant  du  croisement  du  C.  Halli  par  le  C .  Boxalli 
villosum. 

Dans  le  lot  de  M.  Page,  nous  pourrions  à  peu  près  tout  citer, 
car  non  seulement  M.  Page,  cultive  parfaitement  les  collections 
très  riches  de  M.  R.  Lebaudy,  mais  c'est  aussi  un  semeur  et  un 
semeur  heureux.  Il  nous  présentait  ses  beaux  hybrides  de  Cyp. 
philippinense  et  Veitchi  bien  connus  dans  le  commerce  sous  le 
nom  de  Youngianum^  mais  bien  supérieurs  ici  à  ceux  connus 
sous  ce  nom;  de  très  beaux  Ldelia  purpurata;  d'excellents  Catt- 
leya Mendeli  elMossiœ  unbeaupied  de  Cattleya  Acklandiœ;  des 
Cattleya  labiata  Warneri  qui  deviennent  de  plus  en  plus  rares. 


LES   ORCHIDEES.  555 

et  le  joli  Cyp.  Druryi,  si  coquet  et  qui  a  produit  des  hybrides  si 
excellents. 

Dans  le  lot  de  M.  Piret,  comme  toujours,  nous  retrouvons  de 
jolies  variétés  à  fleurs  blanches,  qu'il  nomme  quelquefois  un  peu 
vite,  ce  qui  fait  qu'on  retrouve  parfois  la  même  plante  sous 
deux  noms  différents;  mais,  à  cela  près,  la  valeur  de  ces  jolies 
variétés  de  Cattleija  Mosside  nVn  reste  pas  moins  assez  grande, 
et  c'est  avec  plaisir  que  nous  avons  revu  le  C.  Mossise  variabilis, 
qui  en  son  temps  avait  fait  assez  de  bruit  :  il  reste  encore  une 
des  plus  curieuses  variétés  qui  existent;  vu  aussi  une  belle  forme 
de  Catileya  Mossiœ  bien  colorée,  rappelant  la  race  du  Mossiœ 
Imperialis,  inlvodmte  en  1888  par  nous,  et  depuis,  devenue  si 
rare. 

jj^me  yeuve  Ghantin  avait,  comme  de  coutume,  présenté  ses 
plantes  dans  son  lot  de  plantes  vertes  ;  quelques  bonnes  espèces 
s'}^  trouvaient  en  Cypripedium,  Odontoglossum  et  Caitleya. 

Nous  ne  pouvons  adresser  que  des  éloges  à  M.  Dieu,  auquel 
nous  arrivons  parce  que  nous  Voulons  lui  consacrer  une  place 
suffisante.  Son"  apport  était  bien  remarquable,  et  ses  hybrides 
de  Catileya  bien  dignes  d'attirer  l'attention  des  amateurs,  et  de 
leur  prouver,  une  fois  déplus,  qu'il  n'est  pas  besoin  de  traverser 
la  Manche  pour  trouver  des  plantes  dignes  de  leur  admiration 
et  de  leurs...  collections. 

Nous  ne  pouvons  pas  tout  citer;  mais,  quoi  de  plus  joli,  de 
plus  véritablement  beau  que  le  Caitleya  Parthenia!  La  nature 
n'a  jamais  rien  créé  d'aussi  charmant,  d'aussi  harmonieux  que 
celte  délicieuse  plante;  mais  les  nouveaux  hybrides  de  notre  col- 
lègue semblaient  attirer  encore  plus  le  public  connaisseur  : 
c'étaient  trois  plantes  de  Lœlio-Cattleya,  issues  des  croisements 
opérés  entre  Lœlia  purpurata  et  Cattleya  Mossiœ.  A  divers  titres, 
ces  plantes  sont  des  hybrides  de  tout  premier  ordre.  Grande  jVé- 
gétation,  floraison  abondante,  ampleur  des  fleurs  et  richesse  de 
coloris.  Ces  belles  plantes  n'ont  pas  dit  leur  dernier  mot,  et  c'est 
quand  on  sera  fatigué  de  recevoir  du  pays  d'origine  les  espèces 
déjà  connues  qu'on  se  passionnera  pour  ces  beaux  gains  qui, 
eux,  sont  d'une  obtention  si  difficile  et  si  longue...  Il  n'y  en 
aura  pas,  hélas,   pour  tous   ceux  qui  en  désireront,  et  là  le 


556        COMPTE  RENDU  DE  l'eXPOSITION  DE  1896. 

semeur  trouvera  un  dédommagement  de  son  talent  et  de  sa 
patience.  Nous  ne  connaissons  rien  de  plus  beau  non  plus  que 
le  Miltonia  Bleuana.  L'exemplaire  présenté  par  notre  collègue, 
quoique  joli,  ne  pouvait  donner  une  idée  de  la  magnificence  de 
cette  plante  ;  il  faut  la  voir  comme  nous  favons  vue  chez  M.  Jules 
Hye,  le  célèbre  amateur  gantois,  avec  sept  ou  huit  tiges  portant 
des  fleurs  énormes,  d'un  coloris  si  charmant!  C'est  une  pure  mer- 
veille! Heureux  M.  Bleu  qui  a  la  satisfaction  de  penser  que  seul 
il  a  pu  féconder  et  récolter,  et  enfin  voir  fleurir  les  produits  de 
deux  Odontoglossurriy  que  nul  n'a  jamais  pu  ni  féconder  ni  par 
conséquent  semer. 

Enfin,  M.  Nonin,  qui  tient  à  prouver  qu'il  sait  cultiver  les  Or- 
chidées aussi  bien  que  les  Chrysanthèmes,  présentait  un  joli 
groupe  de  CattleyaMossise  eiMendeli. 

Puis  MM.  Duval  et  fils,  une  collectien  de  plantes  où  l'on  trou- 
vait un  beau  Cattleya  Mossiœ,  à  la  gorge  d'un  pourpre  intense; 
'de bonnes  formes  de  Cypripedium  Lawrenceanum,  un  Dendro- 
bium  Brymerianum  appartenant  à  la  variété,  longues  barbes,  et 
un  Cypripedium  villosum  aureum  d'un  jaune  intense,  marginé 
de  blanc  pur. 

Que  ceux  de  nos  collègues  dont  nous  oublions  de  citer  les 
plantes  nous  pardonnent;  nos  notes  ont  été  prises  de  façon 
à  ménager  un  peu  la  place  qu'on  veut  bien  nous  accorder  ici, 
largement  c'est  vrai,  mais  sans  en  abuser;  disons  aussi  que  les 
Orchidées  ont  figuré  dans  des  décorations  de  corbeilles  et  des 
colonnes  originales  agrémentées  de  feuillage;  qu'un  des  expo- 
sants de  bouquets  et  corbeilles  en  avait  su  tirer  un  parti  excel- 
lent dans  une  sorte  de  sujet  décoratif  bien  compris,  et  nous  au- 
ronstoutdit  sur  cesbelles  plantes,  qui  ont  le  don  d'attirer  la  foule, 
de  la  retenir  et  de  provoquer,  de  sa  part,  des  réflexions  que 
chaque  jour  on  voit  devenir  |plus  nettes  et  plus  justes.  Pour 
notre  part,  c'est  avec  une  réelle  satisfaction  que  nous  avons  en- 
tendu les  conversations  du  public,  qui  se  rend  enfin  compte  que 
les  Orchidées  sont  des  plantes  comme  les  autres,  et  qu'avec  un 
peu  d'attention,  de  soin  et  les  conseils  du  praticien,  on  peut 
les  cultiver  tout  aussi  bien  que  d'autres  plantes.  C'est  pourquoi, 
devant  l'importance   toujours   plus  grande   que  prennent   ces 


VÉGÉTAUX   LIGNEUX   DE    PLEIN   AIR.  557 

plantes,  nous  émettons  le  vœu  de  voir  faire  des  efforts  pour  don- 
ner aux  exposants  les  moyens  de  présenter  leurs  plantes  dans 
les  meilleures  conditions  de  lumière,  d'espace  et  de  confor- 
table possible,  de  façon  à  ce  qu'ils  n'hésitent  pas  à  apporter 
leurs  produits  les  plus  rares  et  les  plus  délicats,  comme  aussi 
leurs  exemplaires  bien  cultivés.  C'est  en  pratiquant  ainsi  qu'on 
arrivera  à  donner  à  nos  expositions,  en  ce  qui  concerne  les  Or- 
chidées, une  importance  de  jour  en  jour  plus  grande,  qui  ne 
tardera  pas  à  établir  d'une  façon  absolue  notre  réputation  en 
Europe.  Les  efforts  de  nos  horticulteurs,  les  sacrifices  de  nos 
amateurs,  tout  doit  engager  la  Société  nationale  à  entrer  dans 
cette  voie  de  progrès. 


Compte  rendu  de  l'exposition  d'horticulture  (i  ) 

(  Végétaux  ligneux  de  plein  air) 

par  M.  Maurice  de  Vilmorin 

Naturellement  plus  restreinte  dans  son  développement  que  le 
Concours  international  de  1 895  l'exposition  de  mai  1 896  a  montré 
dans  son  ensemble  une  moyenne  remarquable  dans  la  haute 
qualité  des  apports.  Ce  fait  très  sensible  dans  la  catégorie  des 
plantes  herbacées  et  de  serre  ne  l'est  pas  moins  dans  la  classe 
des  végétaux  ligneux. 

En  quelle  exposition  solennelle  a-t-on  vu  des  lots  plus  parfaits 
de  Conifères  à  feuillage  diversement  coloré,  d'arbustes  à  feuilles 
persistantes,  en  formes  variées  et  en  exemplaires  de  première 
dimension,  plus  de  beaux  exemplaires  de  Rosiers  nains,  à  tige 
ou  grimpants? 

Certes,  l'impression  un  peu  instinctive  éprouvée  par  nos  visi- 
teurs dès  l'entrée  sur  le  terrain  de  l'exposition  n'était  pas 
démentie  par  l'examen  plus  recueilli  et  leur  satisfaction  a  été 
partagée  de  tous  points  par  les  connaisseurs. 

Dès  les  premiers  pas  après  le  pavillon  d'entrée,  le  visiteur  se 

{i)  Déposé  le  il  juin  1896. 


558        COMPTE  RENDU  DE  L'EXPOSITION  DE  1896. 

trouvait  en  présence  de  lots  très  remarquables  de  la  maison 
Croux  et  fils  :  en  face,  un  groupe  restreint  mais  composé  de  très 
beaux  exemplaires  de  Rhododendrons,  à  droite  un  grand  massif 
concave  présentant  en  amphithéâtre  de  beaux  exemplaires  d'ar- 
bustes à  feuilles  persistantes  et  enfin  à  gauche  des  Conifères  pré- 
sentant les  plus  beaux  contrastes  de  couleur  et  de  forme;  le  vert 
et  la  forme  surbaissée  et  compacte,  avec  VAbies  excelsa  Remonti; 
une  forme  globuleuse  compacte  avec  un  exemplaire  remarquable 
de  Thmjopsis  borealis;  la  forme  colomnaire  avec  un  sujet  dirigé 
en  hauteur  du  Jiimperus  [Virg.)  tripariila.  Le  bleu  était  donné 
par  VAbies  concolor  violacea,  le  Cupressus  Laœson'iana  monu- 
mentalis  glauca,  enfin  la  note  dorée  éclatait  avec  le  Cupr.  Lawso- 
nianaaurea,  le  Retinospora  squarrosa  Veitchii^  le  Thuya  occiden- 
talis  lutcscens,  le  Juniperus  sinensis  variegata^  etc. 

A  ce  massif  où  les  teintes  dorées  étaient,  somme  toute,  prédo- 
minantes, était  opposé,  par  un  heureux  contraste,  un  lot  de 
Conifères  glauques  de  M.  Honoré  Defresne  fils,  Cèdres  de  l'Atlas 
bleuâtres,  Abies  pungens  du  Colorado. 

N'est-il  pas  remarquable,  à  ce  propos,  que  la  coloration 
bleuâtre  du  feuillage  des  Conifères  se  produise  dans  des  cir- 
constances analogues  de  lieu,  de  croissance  et  d'état  d'atmos- 
phères, chaînes  montagneuses  en  pays  demi-tropicaux,  atmos- 
phères débordantes  de  lumière  et  parfois  presque  desséchées 
comme  celles  du  Colorado,  delà  Californie  méridionale  et  de 
l'Algérie. 

Auprès  de  ces  arbres  à  feuillage  glauque,  se  trouvaient  aussi 
des  arbres  à  rameaux  panachés  :  B'iota  orientalis  albo  spica, 
Thuyopsis  borealis  variegata,  etc. 

Un  lot  important  de  Conifères  était  exposé  d'autre  part  par 
M*  H.  Defresne  fils  à  la  porte  d'entrée  faisant  face  au  grand 
bassin  des  Tuileries. 

Bien  étagées,  contrastant  de  forme  et  de  couleur,  ces  Conifères 
offraient  non  seulement  un  bel  aspect,  mais  des  éléments  tout 
particuliers  d'étude  et  de  comparaison. 

La  forme  irrégulière  et  retombante  du  Juniperus  Bermudiana 
tranchait  avec  la  forme  élancée  du  Cupressus  Lawsoniana  strïcta 
glauca  du  Séquoia   gigantea    pendula,   du    Juniperus    excelsa 


VÉGÉTAUX   LIGNEUX   DE   PLEIN   AIR.  559 

strictada  Thuya gigantea  viridis,  etc.,  ou  avec  les  formes  arron- 
dies du  Biota  orientalis  et  en  particulier  de  sa  forme  japonaise 
à  rameaux  filiformes  avec  la  forme  globuleuse  du  Thuyopsis 
borealis  compacte,  etc. 

Les  Sapins  à  feuillage  bleuâtre  présentaient  une  gamme 
variée  dé  tons  depuis  VAbies  Engclmanni  glauque,  VA.  nobilis, 
le  Cyprès  de  Lawson  glauque  jusqu'à  VAbies  Kosteriana  qui 
paraît  être  une  sélection  remarquable  par  l'intensité  de  sa  colo- 
ration dans  l'espèce  assez  variable  du  Picea  pungens. 

Le  Juniperus  sinensis  aurea  et  mascula,  \e  Juniperus  tnpartUa 
offraient  des  exemplaires  où  se  pouvait  suivre  la  transforma- 
tion du  feuillage  juvénile  en  feuillage  écailleux^  tandis  que  les 
Biota  orientalis  montraient  la  transformation  de  la  forme  de 
leurs  rameaux,  très  ramifiés  dans  Vorienlalis  vert,  ou  dans  le 
semper  aurea;  plus  courts  et  plus  gros  dans  le  Defresneana; 
tout-à-fait  filiformes  dans  le  type  si  caractéristique  du  filifera. 

Le  polymorphisme  de  cette  espèce  est  d'ailleurs  étonnant, 
puisque  c'est  elle  encore  qui  se  cache  et  réapparaît  parfois  sous 
la  forme  de  quelques  soi-disant  Retinospora. 

En  face  du  loi  de  Conifères  de  M.  Honoré  Defresne  fils  et 
formant  îlot  au  pied  de  l'escalier  de  pierre  conduisant  à  la  ter- 
rasse, se  trouvait  un  massif  carré  d'arbres  feuillus,  à  feuillage 
décoratif,  exposé  par  M.  Paillet  fils,  de  Ghâtenay. 

Le  fond  du  massif,  composé  de  forts  et  beaux  sujets  d'Aune 
(incana)  lacinié,  de  Hêtres  pourpres  de  Prunus  Pissardl,  faisait 
un  fond  pour  les  sujets  de  moindre  taille,  Négondo  argenté  et 
Négondo  doré,  Reine  Claude  à  feuillage  panaché  doré,  et  surtout 
pour  de  nombreuses  formes  de  VAcer  polymorpkum  du  Japon, 
les  unes  à  feuillage  bronzé,  les  autres  à  feuilles  finement  ou 
curieusement  découpées.  L'ensemble  de  ce  massif  était  excel- 
lent. 

Au  pied  et  des  deux  côtés  de  l'escalier  de  pierre,  M.  Paillet 
avait  encore  un  lot  important  d'arbres  et  arbustes  à  feuillage 
persistant. 

Sur  un  fond  de  sujets  de  belles  dimensions,  Magnolias,  Houx, 
Troènes,  se  détachaient  des  exemplaires  très  variés,  les  uns  verts 
les  autres  panachés  :  Phillyrea,  Ligustrum  mucrophyllum,  mar- 


560  COMPTE   RENDU   DE   l'eXPOSITION   DE    1896, 

ginatumaureum,  llex  Doringtoniensis^  à  étroites  feuilles  bronzées. 
Ilex  cornuta^  Buxus  Fortunei  obcordata,  Buxus  citrifolia,  à 
longues  feuilles  espacées,  étroites  et,  sur  le  devant  du  massif, 
Olearia  Hastiif  Andromeda  jàponica  variegata,  etc. 

La  série  des  arbustes  à  feuillage  persistant  nous  ramène  au 
massif  de  M.  Groux,  situé  à  droite  de  l'entrée  de  la  tente- princi- 
pale. 

Ce  massif,  composé  d'exemplaires  hors  ligne  comme  choix, 
dimensions  et  perfection,  était  une  des  attractions  de  l'exposition, 
et  n'a  pas  peu  contribué  à  l'obtention,  par  son  présentateur,  de  la 
plus  haute  récompense  qui  ait  été  décernée  par  le  jury  de 
l'exposition.  Plusieurs  de  ces  exemplaires,  élevés  sur  tige  avec 
tête  ronde  très  régulière,  étaient  de  vrais  chefs-d'œuvre  de  taille 
et  de  culture. 

C'est  ainsi  qu'un  Elœagnus pungem,  atteignait  les  dimensions 
peu  communes  de  3  mètres  de  hauteur  sur  1^,60  de  large;  un 
Osmanthus  ilicifolius,  2  mètres  de  haut  sur  1  de  large  ;  un 
Evomjmus,  duc  d'Anjou,  3  mètres  sur  1  de  base;  un  Evonymus 
jàponica  elegans  marginata  alba,  2°',25  de  hauteur;  un  Ligustrum 
Jucidum,é\ewé  sur  lige,  portait  une  tète  ronde  en  boule  de  2  mè- 
tres de  diamètre;  un  Buxus  arb.  macrophylla  roiundifolia  formait 
une  touffe  compacte,  haute  de  2", 50.  Dans  les  Houx,  Laurocc- 
rasus  lusitanica,  dont  la  nature  comporte  des  dimensions  encore 
plus  fortes,  se  trouvaient  des  exemplaires  plus  développés,  mais 
peut-être  moins  inusités  que  ceux  dont  nous  venons  de  faire 
mention. 

Parmi  les  sujets  moins  développés,  mais  remarquables  par  leur 
panachure  ou  leur  port,  il  convient  encore  de  mentionner  les 
Phillyrea  \anéSf  Evonymus  radicans  Carrierei,  Elœagnus  Simoni 
variegata  aurea,  fort  joli,  avec  ses  tons  dorés  rabattus  discrète- 
ment de  gris,  etc. 

Avant  de  pénétrer  dans  les  tentes  où  sont  exposés  les  lots  de 
Rhododendrons,  Azalées,  Clématites,  Pivoines  et  Roses,  le  groupe 
extérieur  des  Rhododendrons  exposés  par  M.  Croux,,se  présente 
aux  visiteurs  entre  les  deux  portes  d'accès  de  la  grande  tente.  Ce 
groupe,  assez  restreint,  se  composait  seulement  de  7  plantes  très 
fortes  et  très  belles. 


VÉGÉTAUX   LIGNEUX    DE    PLEIN    AIR. 


561 


562        COMPTE  RENDU  DE  l'eXPOSITION  DE  1896. 

Un  massif  plus  considérable  garnissait  le  devant  de  la  terrasse 
située  au  fond  de  Ja  grande  tente  (voir  fig.  18).  Les  20  ou 
25  beaux  sujets  groupés  en  cet  endroit,  comprenaient  un  beau 
mélange  de  plantes  à  tons  soutenus,  comme  Dunlap  S'mg, 
cyaneum;  des  coloris  éclatants  tels  que  M.  Berlin^  Michaël  Wa- 
terer,  Ctjnlhia,  un  des  plus  charmants  dans  la  gamme  des  roses 
frais  et  beaucoup  de  clairs  :  Mademoiselle  Marie  Van  Houlte, 
Athènes,  Mademoiselle  Masson,  Lady  Roll,  Snow  /lake,  etc. 

Enfin,  un  double  massif  flanquait  l'entrée  de  la  grande  tente 
à  l'intérieur,  et  comprenait  encore  un  bon  nombre  de  sujets  bien 
fleuris,  de  taille  à  peine  inférieure  à  celle  des  exemplaires  des 
précédents  massifs.  Parmi  ces  plantes,  on  pouvait  noter  :  The 
Queen,A.  de  Germiny,  Mrs Heyinans  Earl,  ofShannon^  Fred.  Wa- 
terer,  Flora  [Byls),  Mrs  Bour,  Star  ofAscot^  lom  Pouce  et  une  fort 
jolie  plante,  semis  de  M.  Groux,  très  florifère,  à  fleurs  moyennes, 
rouge  grenat,  en  bouquets  très  nombreux  et  bien  arrondis. 

M.  Groux  a  donné  à  cette  nouveauté  de  grand  effet,  le  nom  de 
Président  Félix  Faure.  Nous  retrouvons  encore  la  maison  Groux 
et  d'assez  nombreuses  variétés  de  Rhododendrons,  dont  quel- 
ques-uns provenant  de  ses  semis,  dans  un  concours  de  50  plantes 
de  marché,  en  vue  duquel  des  sujets  de  dimensions  naturellement 
beaucoup  plus  restreintes  ont  été  disposés  dans  une  des  plates- 
bandes  de  bordure  de  la  tente. 

A  ces  plantes  sont  joints  des  Glématites  à  grande  fleur,  Rosiers 
grimpants.  Azalées,  Genista  Andreana,  etc.,  le  tout  composant  un 
fort  agréable  ensemble.  Sur  les  ailes  de  ce  corps  d'armée  étaient 
disposés  15  sujets  assez  forts  de  Kalmias,  de  variétés  diverses. 

La  maison  Moser  devait  à  elle-même  de  contribuer  au  succès 
de  l'exposition  par  l'envoi  de  ses  magnifiques  Rhododendrons 
et  ses  Azalées  rustiques.  Elle  n'y  a  pas  manqué  et  les  connaisseurs 
ont  été  tout  particulièrement  [intéressés  par  les  nouveautés 
remarquables  qu'elle  a  présentées  au  jugement  du  jury  et  du 
public  amateur. 

Les  Rhododendrons  de  semis,  en  sujets  hauts  de  40  à  60  centi- 
mètres, c'est-à-dire  bien  jugeables,  se  trouvaient  groupés,  dans 
la  plate-bande  de  bordure  (nord)  de  la  tente,  près  du  salon  de  la 
Gommission   des  expositions.  Toutes  n'ont   pas    encore  reçu  de 


VÉGÉTAUX    LIGNEUX    DE   PLEIN    AIR.  363 

noms.  Le  n°  283ii  est  peut-être  le  plus  remarquable,  avec  des 
fleurs  extrêmement  grandes,  blanc  très  faiblement  nuancé  de 
rosé  et  une  macule  jaune  verdàlre  ;  ce  sera  un  des  plus  parfaits 
de  la  série  blanche.  Citons  encore  Madame  Halphen^  à  immense 
fleur  rose  pâle  carminé;  Mademoiselle  Gabrielle  Colaco,  rose 
carné  paie;  Comte  Horace  de  Choiseul,  à  macule  brune  sur  fond 
blanc;  le  n"  :2329,  rose  lilas,  à  macule  pourpre,  etc.  Quarante 
belles  plantes  de  fortes  dimensions  garnissaient  les  deux  côtés 
larges  de  la  grande  tente  sur  un  tiers  au  moins  de  sa  longueur. 
Parmi  celles-ci,  4  sujets  d'une  dimension  peu  commune  ont  été 
récompensés  à  part, comme  exemple  de  belle  culture,  par  le  jury 
compétent. 

Devant  ces  Rhododendrons  et  à  leur  suite  sur  la  face  sud 
s'étendait  une  riche  collection  d'Azalées  rustiques,  A.  mollis  et 
poniica,  comprenant  plusieurs  nouveautés.  Parmi  celles-ci,  il 
convient  de slgnailer Madame  Schlumberge?',  jaune,  demi-double, 
fleur  assez  grande,  très  odorante;  Mademoiselle  Alice  Colaço, 
rose  carné,  demi-double  ;  Madame  Haeber,  rose  pâle,  fleur 
légèrement  odorante,  demi-double.  Entremêlées  à  ces  nou- 
veautés, les  plantes  plus  anciennes  et  toujours  si  admirées 
Alphonse  Laval  lé  e^  Comte  de  Quincy^  allaclarens,  salmonea,  etc. 
À  côté  de  ces  plantes  étincelantes,  d'autres  espèces  et  variétés 
du  genre,  maintenant-  répudié  des  botanistes,  de  VAzalea^ 
ofî*raient  de  beaux  contrastes  par  la  dimension  moindre,  le 
coloris  ou  la  forme  de  leurs  fleurs,  VAzalea  glauca  stricta,  à 
petite  fleur  blanche,  le  pontica  partita,  à  fleurs  moyennes, 
munies  d'un  immense  style  rose;  le  pontica  pulchella  roseola^ 
également  à  très  long  style,  etc. 

Le  mélange  de  ces  jolies  espèces  donnait  beaucoup  de  variété 
aux  massifs  de  plantes  de  terre  de  bruyère  sans  leur  retirer  de 
leur  éclat. 

A  la  suite  des  deux  plates-bandes  de  M.  Moser  et  se  faisant 
face,  au  milieu  de  la  tente  se  trouvaient  les  deux  lots  à  peu  près 
égaux  en  importance  des  Clématites  fleuries  de  MM.  Christen, 
de  Versailles,  et  Georges  Boucher  de  Paris.  L'exposition  de 
M.  Christen  se  trouvait  sur  la  plate-bande  du  côté  de  la  terrasse 
des  Feuillants  (Nord)  et  elle  était  accompagnée  de  Rosiers  grim- 


564         COMPTE  RENDU  DE  l'eXPOSITION  DE  1896. 

pants  dont  nous  parlerons  tout  à  l'heure.  Les  Clématites  de 
M.  Ghristen,  très  bien  cultivées  et  aussi  garnies  de  feuillage 
qu'elles  peuvent  l'être,  sont  maintenues  sur  carcasses  ou  tuteurs 
bas.  Parmi  les  plus  belles,  on  voyait  :  Madame  Ed.  André,  la 
plus  proche  du  coloris  rouge  franc;  La  Gaule  blanche,  avec  les 
étamines  violettes;  Daniel  Deronda,  Jeanne  d'Arc,  Madame  Bois- 
selot,  Jackmanni  alba,  M.  Gladstone,  Ville  de  Paris,  etc.,  et  les 
fleurs  plus  légères  de  la  section  des  Viticella. 

Dans  le  lot  de  M.  Boucher,  à  côté  de  ces  variétés  à  grandes 
fleurs  se  rattachant  aux  patens,  lanuginosa,  Jackmanni,  se  re- 
marquaient les  petites  fleurs  en  grelot  des  plantes  sorties  de 
l'espèce  américaine  coccinea  et  des  espèces  affines.  Puis,  au 
milieu  du  lot,  la  curieuse  variété.  Madame  Boucher,  à  fleurs 
très  doubles,  arrondies,  violet  lam.é  de  vert. 

Tuteurées  un  peu  pins  longuement  que  les  plantes  de 
M.  Ghristen,  les  Clématites  de  M.  Boucher  n'en  faisaient  pas 
moins  un  très  bel  effet,  bien  que  la  fleur  dominât  un  peu  trop  le 
spectateur. 

A  quelques  pas  plus  loin,  celui-ci  se  penchait  avec  plaisir  vers 
un  petit  lot  de  Rosiers  nains  exposé  par  M.  A.  Chantin,  succes- 
seur de  la  maison  Jamain.  Ce  petit  massif  était  composé  de 
sujets  d'une  seule  variété  nouvelle  :  Madame  Bené  Berge,  Rp^dir- 
tenant  à  la  série  des  hybrides  remontants  et  issu  de  la  Rose 
Merveille  de  Lyon.  Bien  garnie  de  feuillage,  portée  par  une  tige 
droite  et  ferme,  cette  fleur  globuleuse,  rose  tendre  satiné,  rap- 
pelle un  peu  par  son  ensemble  la  Baronne  de  Bothschild  ou 
Thyra  Hammerich. 

L'autre  lot  de  Rosiers  placé  dans  la  grande  tente  était  celui  de 
M.  Ghristen.  Ces  Rosiers,  très  bien  cultivés  et  taillés  pour  la 
forme  dite  grimpante,  mais  qui  pourront  parfois  s'appeler  plus 
justement  à  long  bois,  étaient  bien  garnis  de  branches  florifères 
sur  toute  leur  longueur  et  choisis  parmi  les  variétés  les  mieux 
adaptées  à  ce  traitement  et  dans  toutes  les  sections.  A  côté  d'un 
sempermrens  covam^  Félicité  Perpétue,  d'un  alpina  hybride 
comme  Madame  Sa7icy  de  Parabère,  d'un  rugosa  pur  ou  d'un 
rugosa  croisé  comme  Madame  Georges  Bruant ^  de  polyantha, 
de  lutea^  on  voyait  des  thés  et  des  hybrides  de  noisette,  tels  que  : 


VÉGÉTAUX   LIGNEUX    DE   PLEIN   AIR.  565 

Madame  Alfred  Carrière,  Bennet  Scodling,  Président  Chandon, 
William  Allen  Richardsony  etc.,  donnant  de  belles  formes  demi- 
doubles  à  côte'  de  fleurs,  petites  ou  presque  simples  des  séries 
précédentes.  L'ensemble  est  parfait  et  le  détail  d'un  lot  sem- 
blable est  plein  d'intérêt. 

C'est  sous  les  deux  tentes  de  la  terrasse  que  trône  la  reine  des 
fleurs  :  les  apports  de  MM.  Lévèque  et  fils,  Jupeau,  Boucher, 
Rothberg  sont  très  considérables  et  tels  que  dans  bien  peu  de 
solennités  horticoles  on  en  a  vu  d'aussi  satisfaisants. 

Et  pourtant,  il  faut  le  dire,  malgré  la  diversité  des  formes 
hautes  ou  naines,  de  la  grandeur  et  des  coloris  de  la  fleur,  une 
étendue  un  peu  considérable  de  massifs  de  Roses,  sans  mélange 
d'aucune  autre  plante,  n'est  jamais  très  satisfaisante  pour  l'œil, 
dans  son  ensemble. 

Si  les  Roses  sont  à  haute  tige  et  qu'on  ne  soit  pas  tout  proche 
d'elles,  la  ligne  indéfiniment  multipliée  de  leur  support  peu  déco- 
ratif ne  laisse  pas  d'être  assez  monotone.  Si  les  Rosiers  sont  en 
forme  naine,  le  feuillage  en  cache  assez  mal  le  terrain,  surtout 
quand  il  s'agit  des  Rosiers  thé.  Malgré  toute  sa  beauté,  la  Rose 
est  donc  un  élément  assez  difficile  à  mettre  en  œuvre  dans  la 
décoration  générale  d'une  exposition.  Les  catégories  les  plus 
faciles  à  utiliser  sont,  h  mon  avis,  les  f(»rmes  grimpantes  de 
toutes  sections,  maintenues  par  des  tuteurs  ou  des  carcasses  et 
les  hybrides  remontants  en  forme  naine,  parce  qu'ils  ont  à  la 
fois  abondance  de  feuillage  et  'gamme  très  variée  dans  le  ton 
clair  ou  sombre  des  couleurs. 

Les  Rosiers  thés  en  forme  naine  sont  un  peu  grêles.  Les  tons 
les  plus  soutenus,  tels  que  Princesse  de  Sagan,  Souvenir  de  Thé- 
rèse Levet,  ne  sont  pas  encore  assez  sombres  pour  bien  contraster 
avec  les  demi-tons  exquis  de  cette  série,  tous  charmants,  qu'il 
faut  voir  de  tout  près  et  qui  perdent  de  leur  eff'et  s'ils  sont  vus 
mélangés  et  à  distance. 

Pour  exposer  cette  série  le  plus  avantageusement  au  point  de 
vue  de  la  pure  décoration,  il  faudrait  peut-être  recourir  à  divers 
procédés  artificiels,  faire  des  lois  restreints  en  plantes  de  taille 
un  peu  inégale,  ou  en  massifs  bombés  avec  interposition  de 
Sélaginelles,  ou  autre  fond  vert  sur  le  sol,  pour  faire  ressortir  à 


566        COMPTE  RENDU  DE  l'eXPOSITION  DE  1896. 

la  fois  la  valeur  du  coloris  des  fleurs  et  aussi  celui  du  jeune 
feuillage  parfois  si  agréablement  lavé  de  rouge. 

Pour  l'exposition  des  Rosiers  à  lige,  le  problème  est  encore 
plus  difficile.  Quelles  sont  les  plantes  vertes  qui  pourraient  être 
intercalées  entre  les  pots  contenant  les  Rosiers?  Ceux-ci  sont 
parfois  tout  proches.  Cependant  des  feuillages  verts,  présentant 
des  lames  arquées  au  milieu  des  fûts  verticaux  et  desséchés  de 
rÉgianlier,  seraient  une  grande  satisfaction  pour  l'œil. 

Queiciues  plantes  vertes  ou  grimpantes  pourraient  sans  doute 
masquer  la  vue  des  dessous  de  massifs;  en  faisant  écran  depuis 
le  sol  jusqu'aux  deux  tiers  de  la  hauteur  des  tiges,  il  y  a  quelque 
chose  à  faire,  et,  malgré  la  difficulté^. quelque  chose  à  obte- 
nir. 

Dans  le  cas  actuel,  le  défaut  inhérent  à  l'aspect  des  purs  lots 
de  Rosiers,  était  atténué  par  la  présence,  le  long  des  parois  des 
deux  tentes,  de  Rosiers  grimpants,  et  aussi  par  le  mélange  de 
quelques  corbeilles  de  Pivoines,  Hydrangea,  etc. 

La  maison  Lévêque  et  fils  avait  apporté  des  lots  nombreux  et 
choisis  pour  correspondre  aux  divers  concours  ouverts  par  le 
programme.  Ces  lots  occupaient  la  grande  tente  longue  de  la 
terrasse,  à  partir  du  niveau  de  la  tente  latérale,  soit  dans  la 
plate-bande  centrale  ou  la  plate-bande  latérale  (Sud).  Parmi  les 
variétés  les  plus  jolies  du  lot  des  Rosiers-tiges,  on  pourrait  nom  > 
mer  :  Souvenir  de  Marie  Detreij,  Perle  des  Jardins,  Baron  Gus- 
tave Chandon,  Jean  Ducher,  Souvenir  d'un  ami,  Mademoiselle 
Marie  van  Houtie,  Lamarck  à  fleurs  jaunes^  Letty  cotes  parmi 
les  Thés;  et  parmi  les  Hybrides  remontants  :  Jean  Sonpert, 
Mademoiselle  Eugénie  Verdier,  Alph.  Bleu,  Marquise  Adèle  de 
Murinais,  Pride  of  Waltham,  Anna  de  Diesbach,  Her  Majesty, 
toutes  variétés  qui  pour  être  parfois  d'assez  vieilles  amies,  n'en 
sont  pas  moins  vues  avec  plaisir  au  milieu  de  leurs  jeunes 
sœurs. 

Voici  d'ailleurs  quelques  variétés  d'obtention  nouvelle  ayant 
déjà  subi  avec  succès  l'épreuve  d'une  année  de  culture  au  plein 
air  et  que  nous  avons  remarquées  dans  les  lots  de  Rosiers  nains. 
Thés  :  Mademoiselle  Françoise  de  Kerjégu,  blanche,  avec  une 
faible  nuance  rosée  ;  Souvenir  de  Laurent  Guillot,  rose  de  Chine  ; 


VÉGÉTAUX   LIGNEUX    DE   PLEIN   AIR.  567 

Louis  Lévêque,  couleur  abricotée  ;  Madame  Hélohe  Manlhi,]di\\nQ 
citron  à  centre  plus  foncé. 

W,  Viroch  Hijos,  rose  carnainé,  nuancé  de  tons  cuivrés;  Miss 
G.  WaïTen,  rouge  carmin. 

Hybrides  de  Thé  :  Charlotte  Giilemot,  beau  blanc  ivoire  ;  Sou- 
venir  de  Madame  Eugène  Verdicr,  blanche,  globuleuse,  tons 
jaune  safran  au  cœur;  Souvenir  du  Président  Carnot,  rose  chair, 
avec  un  très  beau  et  long  bouton. 

Parmi  les  Hybrides  remontants  nains,  superbe  lot  situé  dans 
la  plate-bande  centrale,  au  milieu  des  beautés  déjà  connues, 
Charles  Lffebvre,  Marie  Baumann,  Capitaine  Christy^  Wkite  Ba- 
roness,  Louis  van  Houtte,  on  remarquait  une  belle  nouveauté  à 
fleur  rouge  vermillon  foncé,  étiquetée  Général  Armenkoff,  parais- 
sant tout  à  fait  digne  de  se  classer  avec  ses  devancières. 

Nous  ne  suivrons  pas  les  lots  de  la  maison  Levêque,  ni  ceux 
des  autres  rosiéristes  dans  leur  subdivision  en  concours,  puis- 
que, aussi  bien,  cei  tains  de  ces  apports  n'étaient  séparés  sur  le 
terrain  que  par  la  limitation  très  temporaire  de  rubans  enlevés 
après  le  passage  du  jury,  et  que  l'état  des  Rosiers,  leur  réparti- 
tion en  tiges  et  nains,  hybrides,  thés  et  autres  races,  est  tout  ce 
qui  frappe  et  intéresse  le  public  visiteur. 

A  la  suite  des  Rosiers  de  la  maison  Lévêque^  se  trouvaient  ceux 
de  M.  Rothberg,  de  Gennevilliers. 

Les  Rosiers  tige  de  cet  exposant  étaient  bien  étoffés  et  à  point; 
à  gauche,  dans  la  plate-bande  de  bordure,  les  Rosiers  nains, 
hybrides  remontants,  thés  et  races  diverses^  réunis  en  collection 
assez  nombreuses,  formaient  un  ensemble  intéressant.  Réunis 
dans  un  coin  du  lot,  le  groupe  des  Pohjantha,  miniature,  Cécile 
Bru7îner,  Perle  d'or,  Mademoiselle  Camille  de  Boçhetaillé,  Made- 
moiselle Auguste  Moite,  montraient  leurs  légères  panicules  de 
fleurs  petites,  mais  bien  doubles  et  gracieuses. 

Mais  le  plus  intéressant,  à  mon  avis,  de  l'exposition  de  M.  Roth- 
berg consistait  dans  son  lot  de  Rosiers  grimpants  en  sujets  très 
bien  taillés  pour  présenter  de  tous  côtés  des  branches  florifères 
sur  les  supports  en  fer  qui  les  maintenaient.  Aucun  lot  de  Ro- 
siers ne  présentait  autant  de  variété  dans  le  choix  des  races. 
Dans  les  Rosiers  à  fleurs  simples  qui  font  toujours  un  très  joli 


568  COMPTE   RENDU   DE   l'eXPOSITION    DE    i896. 

effet  au  milieu  des  doubles,  on  remarquait  le  R.  grandiflora  (mos- 
chata);\e  Rosier  capucine  jaune  et  le  rouge  {B .  lutea)  ;  des  Rosiers 
rugueux  (/?.rw^osa);  parmi  les  doubles  et  demi-doubles:  Madame 
Sancy  de  Parabère  {alpina  hybride),  le  blanc  de  Fortune 
{Banksiœ  hybride  de  lœvigaia]  Lorcle'j  [gallica  hybride  d'ar- 
vensis),  Princesse  Marie  et  Félicité  Perpétue  [sempervirens 
hybrides  à'indica)  Crimson  rambler  [multiflora  croisé  par  gal- 
lica?) Décorative,  hybride  de  noisette,  etc. 

Chacune  de  ces  espèces  apportant  quelque  chose  de  sa  nature 
soit  dans  sa  végétation,  son  feuillage,  la  forme  des  boutons  ou 
le  coloris  des  fleurs,  il  en  résulte  une  diversité  des  plus  atta- 
chantes; chacune  de  ces  variétés  portant  sur  elle-même  un  peu 
de  l'inscription  de  son  état  civil. 

C'est  dans  la  grande  lente  transversale  (Nord-Sud)  que  se 
trouve  l'exposition  de  MM.  Jupeau  et  gendre  et  de  M.  Georges 
Roucher.  Les  Rosiers  de  ces  exposants  suffisent  à  garnir  entière- 
ment cette  grande  tente,  et  la  vue  se  repose  à  son  extrémité 
(Sud)  sur  les  Rosiers  grimpants  de  M.  Roucher,  s'élevant  assez 
haut  le  long  des  parois  de  la  tente,  de  chaque  côté  de  la  porte 
de  sortie. 

Au  milieu  de  la  plate-bande  centrale,  un  massif  rond  de 
Rosiers-tiges  est  composé  de  très  fortes  plantes,  surtout  dans  la 
section  des  thés  de  M.  Jupeau  et  gendre. 

Parmi  ces  Rosiers,  se  font  remarquer  par  leur  joli  coloris  : 
Camoens,  Madame  de  Watteville,  Beauté  inconstante,  Maré- 
chal Niel,  Bougêre,  Henri  Brichard,  et  parmi  les  hybrides  remon- 
tants :  Ulricq  Brunner ,  Caroline  Testut ,  Princesse  Louise, 
Violette  Bouyer,Jean  Liabaud,  Reine  des  jardin  s,  \airiéié  panachée 
se  rattachant  sans  doute  aux  Provins  par  son  origine.  Des  Rosiers- 
tiges  occupent  aussi  les  plates-bandes  latérales  tandis  que  la 
grande  plate-bande  centrale,  là  où  elle  se  branche  sur  la  tente 
longue,  est  garnie  de  Rosiers-nains  en  lots  séparés  de  thés  et 
hybrides.  Là  encore  se  renouvelle  sans  conteste  la  remarque 
qu'à  l'état  de  Rosiers-nains  les  hybrides  remontants  se  présentent 
beaucoup  mieux  que  les  thés. 

Une  allée  courbe  sépare  du  lot  de  M.  Jupeau  les  Rosiers  de 
M.  G.  Boucher.  Ceux-ci  sont  tous  de  grandes  formes  et  d'une 


VÉGÉTAUX  LIGNEUX   DE   PLEIN   AIR.  569 

façon  générale  très  développés  et  vigoureux.  Un  massif  principal 
sur  la  plate-bande  du  milieu  comprend  une  grande  majorité  de 
Rosiers  de  la  section  des  hybrides  remontants  :  à  ceux-ci  s'ajou- 
tent, dans  une  certaine  proportion,  des  Rosiers  mousseux. 

C'est  une  heureuse  inspiration,  car  outre  la  grâce  de  leur 
bouton  et  de  leurs  fleurs  demi- ouvertes,  cette  variété  dérivant 
presqu'entièrement  du  Rosier  cent-feuilles,  jouit  d'un  admirable 
feuillage  qui  rehausse  encore  l'effet  compact  et  bien  fourni  du 
massif. 

Latéralement,  se  trouvent  des  Rosiers-tiges  contenant  une  plus 
forte  proportion  de  Rosiers  thé.  Enfin  dans  les  encoignures  de  la 
tente  se  trouvent  de  très  beaux  sujets  de  Rosiers  grimpants 
élevés  sur  tuteurs  simples,  ce  qui  obUge  à  des  soins  particu- 
liers de  direction,  et  très  garnis  de  branches  florifères  et  de 
feuillage. 

Ces  Rosiers  grimpants  sont  pris  dans  les  sections  thé,  noisette 
et  leurs  hybrides  :  Madame  Alfred  Carrière^  Cheshunt  hybride 
Max  Singer,  William  Allen  Richardson,  Climbing  Captain 
Ckristy^  Reine  Marie  Henriette,  etc.,  races  spécialement  adap- 
tées à  cette  culture. 

Après  le  Rhododendron,  les  Clématites  à  grandes  fleurs  et  les 
Roses,  que  peut-il  rester  dans  la  série  des  végétaux  ligneux 
florifères  ? 

Il  faut  que  cette  série  soit  bien  riche,  car  il  nous  reste  à  parler 
d'une  plante  qui  peut  rivaliser  avec  toutes  celles-là  pour  la  gran- 
deur, la  beauté  et  l'éclat  de  ses  fleurs,  la  Pivoine  en  arbre,  dont 
MM.  Paillet  et  Lévèque  nous  présentaient  des  massifs  resplen- 
dissants. 

C'est  au  haut  de  l'escalier  reUant  la  grande  tente  à  la  tente 
longue  de  la  terrasse  que  se  trouvaient  les  Pivoines  de  M.  Paillet, 
formant,  d'une  part,  un  massif  large  de  4^50  environ  sur  5  ou 
6  mètres  et  composé  de  sujets  atteignant  au  moins  \  mètre  de 
hauteur,  et,  d'autre  part,  sur  la  plate-bande  correspondant  à  l'es- 
trade du  concours  des  bouquets,  une  série  de  plantes  moins 
développées.  Dans  ces  deux  massifs,  les  plus  beaux  coloris,  les 
plus  belles  formes  réunies  à  proximité  se  faisaient  valoir  récipro- 
quement ;  trois  Hydrangea  paniculata  dominant  les  plantes  les 

37 


370  COMPTE    RENDU   DE   l'exPOSITION   DE    1896. 

plus  basses  faisaient,  par  leurs  toDS  d'un  blanc  mat,  valoir  les  bril- 
lantes couleurs  des  Pivoines. 

Parmi  celles-ci,  les  moins  belles  ne  sont  pas  les  variétés 
simples,  où  le  nombre  et  le  coloris  des  étamines  à  anthères  d'or 
mat  tranchent  si  bien  sur  le  salin  des  grands  pétales.  Mais 
cette  beauté  frappante  est  moins  durable  que  celle  des  fleurs 
doubles,  et  l'on  ne  peut  guère  imaginer  rien  de  plus  beau  qu'une 
fleur  bien  épanouie  de  variétés  telles  que  fragrans  maxima  plena, 
avec  son  beau  rose  cuivré,  ou  Gloria  Belgarum,  d'un  beau  rose 
soutenu  avec  des  refiels  lilacés. 

C'est  dans  la  grande  tente  et  à  côté  des  Ancolies  si  gracieuses 
de  M.  Nonin,  que  M.  Lévèque  avait  installé  son  massif  de 
Pivoines  en  arbre.  Ce  lot  comprenait  uniquement  des  plantes 
jeunes,  hautes  de  40  centimètres  environ.  Planté  serré,  un  massif 
de  cette  nature  produit  un  effet  éblouissant  et  des  plantes  de  cet 
âge,  en  pot,  offrent  pour  la  création  de  corbeilles  temporaires 
les  éléments  les  plus  brillants  qu'on  puisse  imaginer. 

Il  conviendrait  même,  pour  la  décoration  extérieure,  de  tem- 
pérer leur  éclat  par  l'adjonction  de  plantes  vertes  à  feuillage 
lé^er  ou  découpé, 

Mais  dans  un  lot  d'exposition  qui  peut  être  mis  a  proximité  de 
massifs  de  Pélargoniums  zonales  ou  de  Bégonias  tuberculeux, 
l'excès  de  coloris  n'est  pas  à  craindre.  Dans  le  lot  de  M.  Lé- 
vèque, le  mélange  d'assez  nombreux  coloris  très  clairs  rehaus- 
sait encore  l'éclat  et  la  fraîcheur  des  plantes  voisines. 

Comme  M.  Paillet,  M.  Dessert,  de  Chenonceaux,  avait 
apporté  des  rameaux  fleuris  de  Pivoine  arborée  :  Souvenir  de 
Ducher,  Victoire  d'Alma^  Souvenir  d'Etienne  Méchin  et  autres 
très  belles  variétés,  d'obtention  récente,  indiquant  assez  le  mérite 
de  sa  collection. 

Le  dernier  lot  dont  il  nous  appartient  de  rendre  compte  est 
un  lot  à' Hydrangea  paniculata  grandlflora^  très  heureusement 
disposé  en  massif  circulaire,  un  peu  bombé,  autour  du  socle 
rond  d'une  statue,  à  la  rencontre  des  deux  tentes  principales 
de  la  terrasse. 

Composé  de  cinquante  plantes  environ,  portant  chacune  de  cinq 
à  six  tiges  hautes  de  \  mètre  et  terminées  par  des  inflorescences 


CULTURE   MARAÎCHÈRE.  571 

fournies  et  bien  à  point,  ces  plantes  faisaient  Tadmiralion  de» 
visiteurs  et  grand  honneur  à  la  bonne  culture  qui  les  avait 
amenées  à  date  fixe  à  l'état  de  spécimens  aussi  parfaits. 

Ici  se  termine  la  tâche  de  compte  rendu  qui  nous  incombe.  Si, 
dans  notre  rapport,  la  louange  a  tenu  une  part  tout  à  fait  pré- 
pondérante en  regard  de  la  critique,  il  ne  faut  croire  ni  à  un 
parti  pris  ni  à  un  excès  d'indulgence  du  rapporteur.  La  section 
des  végétaux  ligneux  à  l'exposition  était,  dans  son  ensemble, 
composée  d'éléments  excellents  et  qui  ont  été  bien  mis  en  œuvre. 
La  critique  se  tait  parce  qu'elle  n'avait  rien  à  dire. 


Compte    rendu  de    l'Exposition    d'Horticulture 
«  Culture  maraîchère  (1)  », 

par  M.  E.  Chouvet. 

De  toutes  les  branches  de  l'Horticulture,  la  culture  maraîchère 
est  certainement  celle  qui,  depuis  quelques  années,  est  le  plus  en 
progrès.  Devant  les  besoins  de  la  consommation  qui  désire  avoir 
des  légumes  frais  en  toutes  saisons,  même  en  plein  hiver,  les 
commissionnaires  faisant  venir  des  pays  aux  hivers  cléments  les 
légumes  manquants  sur  nos  marchés,  deviennent  déplus  en  plus 
nombreux.  On  aurait  pu  croire  que  les  envois  de  ces  produits 
restreindraient  les  cultures  de  nos  environs.  C'est  le  contraire  qui 
s'est  produit.  Devant  la  poussée  générale  de  bien-être  produit 
par  la  consommation  de  légumes  frais  en  toutes  saisons,  les  cul- 
tures se  sont  considérablement  étendues,  non  en  augmentant 
d'une  manière  sensible  le  grand  nombre  de  marais  qui  entourent 
Paris,  mais  |)ar  l'emploi  des  irrigations  par  les  eaux  d'égouts  et 
l'obtention  de  nouvelles  races  rustiques  semées  et  repiquées  en 
bonne  saison,  les  cultivateurs  de  la  seconde  zone  de  nos  environs 
ont  créé  de  vastes  cultures  en  plein  champs  sans  arrosages. 
Tous  ces  efforts  sont  couronnés  de  succès  et  cet  hiver,  notam- 


(1)  Déposé  le  11  juin  1896. 


572  COMPTE    RENDU    DE    l'eXPOSITION    DE    1896. 

ment,  qui  a  été  il  est  vrai  exceptionnellement  doux,  les  légumes 
frais  ont  abondé  sur  nos  marches  à  des  prix  très  avantageux, 
les  mettant  à  la  portée  des  plus  modestes  ressources.  D'ici 
quelques  années,  l'étendue  de  ces  terrains  se  trouvera  notable- 
ment augmentée  par  l'emploi  de  plus  en  plus  généralisé  des 
irrigations  par  les  eauxd'égouts  :  aussi  est-il  des  plus  intéressant 
de  suivre  les  efforts,  résultant  de  ce  nouvel  état  de  choses,  sur  la 
sélection  et  l'amélioration  des  variétés  de  légumes. 

L'exposition  faite  cette  année  par  notre  Société,  offrait  un 
large  champ  d'études  et  d'utiles  comparaisons. 

En  tête  des  exposants,  il  faut  citer  en  première  ligne  la  maison 
Vilmorin-Andrieux  et  C'®,  dont  le  lot  d'ensemble,  ainsi  que  les 
diverses  collections  de  Salades,  Pommes  de  terre,  de  Pois  et 
Haricots  forcés,  se  distinguaient  parla  perfection  de  leur  culture 
et  leur  irréprochable  étiquetage.  Devant  la  collection  d'ensemble, 
comprenant  les  plantes  cultivées  ou  forcées  dans  nos  environs, 
augmentées  d'un  grand  nombre  de  variétés  provenant  des  cul- 
tures de  MM.  Yilmorin-Andrieux  et  G*'  dans  divers  endroits  de 
la  France,  c'était  surtout  devant  les  légumes  remarquables  par 
leur  développement  que  s'arrêtait  le  plus  grand  nombre  de 
visiteurs,  admirant  les  Fèves  d'Agua  Duke  à  cosses  énormes,  de 
40  centimètres  de  longueur,  contenant  6  à  7  grains  bien  déve- 
loppés; des  Poirées  à  cardes,  à  pétioles  et  à  côtes  remarquables 
par  leur  ampleur  ;  des  Artichauts  camus  de  Bretagne  aux  énormes 
pommes,  de  forme  globuleuse,  aplaties  au  sommet;  des  Poi- 
reaux de  Rouen  et  surlout  des  Poireaux  jaune  du  Poitou,  à  pied 
énorme  comme  diamètre  et  longueur  de  la  partie  blanche,  etc.. 
Venaient  ensuite,  accompagnées  de  toutes  les  plantes  employées 
comme  assaisonnement  ou  condiment  :  Cochlearia,  Basilic,  Cres- 
son, Pourpier,  Estragon,  Cerfeuil,,  etc. . . ;  les  collections  complètes 
.de  Radis  aux  racines  bien  nettes,  parmi  lesquelles  les  variétés  à 
forcer,  à  court  feuillage;  de  Salades,  Laitues  et  Romaines  d*été 
et  d'hiver;  de  Choux,  de  Piments,  etc.,  etc..  Tout  citer  serait 
reproduire  le  catalogue  de  la  maison.  J'indiquerai  cependant, 
comme  pouvant  renseigner  un  certain  nombre  de  nos  collègues, 
les  variétés  de  Pommes  de  terre  forcées  :  Caillou  blanc;  Early 
rose;  Royal  ash  leaved  kidneij^  à  feuille  d^ ortie;  Mafjolin;  Qua- 


CULTURE   MARAÎCHÈRE.  o73 

raniaine  de  la  Halle  ;  Flocon  de  neige  ;  Belle  de  Fontenay  et 
Prince  de  Galles.  Toutes  productives  et  très  hâtives. 

Après  le  lot  de  la  maison  Vilmorin-Andrieux  et  C'%  venait 
l'exposition  de  la  Société  des  Jardiniers-maraîchers  du  dépar- 
tement de  la  Seine.  Leur  lot  comprenait  les  variétés  en  vente  à 
l'époque  sur  nos  marchés  :  Chou-fleur  demi-dur  de  Paris^  à 
grosse  pomme,  à  grain  fin  et  blanc;  de  beaux  Choux  cœur  de 
bœuf;  des  Salades,  etc.,  lot  absolument  remarquable  par  la 
beauté  des  produits  exposés. 

Les  maraîchers  de  Paris,  comme  tous  les  producteurs  de 
légumes,  sélectionnent  et  améliorent  constamment  leurs  produits  ; 
mais  quand  ils  ont  fixé  une  nouvelle  variété,  répondant  mieux 
à  leur  vente,  ils  devraient  lui  donner  un  nom  pour  empê- 
cher la  confusion.  On  pouvait  remarquer,  sous  le  nom  de 
Navet  des  Vertus  Marteau,  de  belles  bottes  de  Navet  à  racines 
cylindriques  se  terminant  en  cône  obtus;  du  moment  que  le 
Navet  a  perdu  son  renflement  de  la  partie  inférieure  qui  lui  a  fait 
donner  le  nom  de  Marteau,  il  semblerait  bon  de  lui  donner  un 
nom  empêchant  de  le  confondre  avec  la  variété  type.  La  même 
remarque  pouvait  s'appliquer  à  diverses  variétés  de  Laitues, 
Scaroles,  etc..  Si  on  comparait  certaines  des  variétés  exposées 
par  la  Société  des  Maraîchers  de  la  Seine  avec  celles  portant  le 
même  nom  dans  le  lot  de  la  Maison  Vilmorin-Andrieux  et  C'%  on 
était  frappé  des  difTérences  très  sensibles  entre  des  variétés 
portant  le  même  étiquetage.  La  Société  des  Maraîchers  de  la 
Seine,  dont  les  magnifiques  produits  sont  un  des  succès  de  nos 
expositions,  devrait  mieux  soigner  son  étiquetage.  Les  expo- 
sitions sont  faites  pour  l'instruction  du  public,  pour  permettre  de 
propager  les  bonnes  variétés  ;  or,  un  étiquetage  mal  fait  va  contre 
les  idées  de  vulgarisation  qu'entend  faire  la  Société  nationale 
d'Horticulture  de  France,  par  ses  expositions. 

M.  Lambert,  jardinier-en-chef  de  l'hospice  de  Bicêtre,  exposait 
un  très  beau  lot  d'ensemble  de  légumes  forcés  et  de  saison,  dé- 
notant de  la  part  de  M.  Lambert  une  culture  soignée  et  bien 
entendue.  L'étiquetage  était  bon;  on  pourrait  signaler  peut- 
être  l'abus  de  certains  noms  locaux  n'appartenant  pas  à  des 
variétés  franchement  caractérisées   et  n'offrant  guère  sur  les 


r;7  4  COMPTK    RENDU    DE    T/EXPOSITION    DE    1896. 

variétés  généralement  connues,  que  des  variations  insignifiantes 
ou  qu'une  substitution  de  noms.  Telles  que  :  Chicorée  frisée  de 
Walter  Scott,  Laitue  gloire  de  Beau  fort,  Laitue  jaune  des  mar- 
chés, etc... 

M.  Legrand,  amateur  à  Vincennes,  exposait  un  lot  de  légumes, 
principalement  de  salades,  bien  cultivés,  francs  et  bien  étique- 
tés. Les  amateurs  de  collections  de  légumes  sont  trop  rares  pour 
ne  pas  féliciter  hautement  M.  Legrand  de  son  exposition. 

Après  les  collections  de  légumes,  pour  ne  pas  dire  avant,  ce 
qui  attire  le  plus  les  regards  des  visiteurs,  ce  sont  les  Asperges. 
Les  expositions  de  la  Société  d'Horticulture  et  de  Viticulture 
d'Argenteuil  et  de  M.  Chevalier,  horticulteur  dans  la  même  loca- 
lité, étaient  absolument  hors  de  pair. 

La  Société  d'Horticulture  et  de  Viticulture  d'Argenteuil. avait 
envoyé  onze  bottes  d'Asperges,  égales  en  beauté  :  Tune  d'elles 
contenait  trente-cinq  Asperges,  pesant  9  kilogrammes.  Les  qua- 
tre bottes,  formant  le  lot  de  M.  Chevalier,  étaient  aussi  belles. 
L'exposant  remettait  aux  visiteurs  une  petite  brochure  de 
32  pages,  contenant,  sur  la  préparation  du  terrain,  le  choix  des 
griffes,  la  plantation  et  les  travaux  d'entretien,  d'utiles  rensei- 
gnements. Excellente  petite  brochure  de  vulgarisation,  avec  un 
plan  pour  la  disposition  des  ados  et  se  terminant  par  un  calen- 
drier, indiquant  les  soins  à  donner,  tous  les  mois,  aux  Asperges 
en  pleine  terre  ou  forcées. 

M.  Millet,  horticulteur  àBourg-la-Reine,  exposait  une  magni- 
fique collection  de  Fraisiers  en  pots,  comprenant  environ  cent 
vingt,  des  meilleures  variétés,  toutes  bien  chargées  de  fruits. 
Deux  très  belles  corbeilles  de  Fraises,  Marguerite  Lebreton  et 
Quatre  Saisons  améliorée,  de  M.  Millet. 

Excellent  lot  d'étude  et  d'exposition.  M.  Millet,  un  de  nos  plus 
habiles  semeurs,  avait  accompagné  sa  présentation  d'un  lot  im- 
portant de  Fraisiers  de  semis.  Certaines  variétés  de  Fraisiers, 
comme  beaucoup  de  plantes  se  multipliant  par  fragmentation, 
dégénèrent  assez  rapidement;  il  faut  toujours  recourir  au  semis 
pour  la  régénération.  Aussi,  faut-il  féliciter  M.  Millet  de  ses  suc- 
cès et  de  sa  persévérance  à  produire  de  nouvelles  variétés. 
Après  avoir  cité  les  beaux  Melons  de  M.   Crémont,  j'aurais 


CULTURE    MARAÎCHÈRE.  575 

terminé  mon  compte  rendu  ;  mais  je  tiens  à  signaler  dans  l'ins- 
truction horticole  une  exposition  qui  se  rapporte  si  étroitement 
à  la  culture  maraîchère  que  je  désire  l'indiquer  pour  finir.  Il 
s'agit  du  blanc  de  Champignon  de  couche,  préparé  à  l'Institut 
Pasteur,  à  Paris,  et  exposé  par  M.  Gostantin,  maître  de  confé- 
rences à  l'École  Normale  supérieure.  Le  blanc  exposé  était  de 
deux  sortes  : 

1^  Du  blanc  de  semis  stérilisé,  produit  entièrement  nouveau, 
obtenu  par  la  germination  des  spores  ou  graines  de  Champignons, 
livrable  en  mises,  ayant  la  forme  d'un  petit  rouleau,  conte- 
nues dans  un  tube  de  verre  ; 

2°  Du  blanc  de  semis  normal,  ou  blanc  vierge  en  galettes. 

Le  mode  de  préparation  du  blanc,  par  Tlnstitut  Pasteur, 
présente  de  grands  avantages.  Il  permet  d'employer  dn  blanc 
pur,  exempt  de  maladies  (vert-de-gris,  goutte,  môle,  etc.).  On 
n'emploie,  pour  sa  préparation,  que  des  Champignons  choisis, 
permettant  de  créer  par  sélection  des  races  de  choix.  Enfin,  ce 
blanc,  ainsi  préparé,  permet  d'employer  du  blanc  vierge,  d'une 
race  choisie  et  reconnue,  en  quantité  illimitée  et  pendant  toute 
l'année.  Ce  sont  là  de  nouveaux  et  très  grands  avantages,  le 
blanc  de  première  qualité  étant  une  des  principales  conditions  de 
bonne  réussite. 

Quant  à  la  culture  en  elle-même,  malgré  tous  ces  avantages, 
sera-t-elle  rendue  beaucoup  plus  facile?  Si  on  peut  éviter  des 
maladies  comme  la  rouille,  provenant  d'un  excès  d'humidité,  à 
moins  que  le  fumier  et  la  terre  employés  au  gobetage  aient  été 
également  stérilisés,  pourra-t-on  éviter  des  maladies  comme  la 
m(Me,  dont  l'origine  n'est  pas  connue? 

En  appelant  l'attention  de  nos  collègues  sur  la  préparation  du 
blanc  par  l'Institut  Pasteur  (I),  j'espère  que  plusieurs  désire- 
ront l'essayer,  et  qu'ils  voudront  bien  rendre  compte  à  notre 
Société  des  résultats  obtenus. 

Si,  comme  cela  est  à  espérer,  ce  blanc,  ainsi  préparé,  donne 
lieu  aune  amélioration  sensible  de  la  culture  de  ce  comestible 


(1)  Pour  tous  renseignements,  écrire  à  Flnstitut  Pasteur,  service 
du  Blanc  de  Champignon,  2o,  rue  Dutot,  Paris. 


576  COMPTE   RENDU   DE   l'eXPOSITION   DE    1896. 

si  estimé,  notre  exposition  de  1896  aura  marqué  d'une  date  nou- 
velle, le  progrès  toujours  poursuivi  pour  l'amélioration  de  nos 
cultures  maraîchères. 


((  Enseignement  Horticole  et  Architecture  des  Jardins  », 
par  M.  C.  Marcel  (1). 

De  toutes  les  branches  de  l'Horticulture  figurant  à  l'exposi- 
tion, nous  devons  avouer,  à  notre  grand  regret,  que  l'enseigne- 
ment horticole  est  celle  à  laquelle  le  public  semble  attacher  le 
moins  d'importance. 

Il  est  vrai  que,  pour  les  profanes,  cette  partie  de  l'exposition 
manquait  du  charme  dont  toutes  les  autres  étaient  parées. 

Que  peuvent  faire  au  passant  ces  fleurs  séchées  entre  des 
feuilles  de  papier?  elles  n'ont  plus  ni  éclat  ni  parfum;  ces 
vilaines  chenilles  empaillées,  ces  insectes  épingles,  quelle  hor- 
reur I  Et  cependant,  cet  enseignement  devrait  avoir  pour  nous 
autant  d'importance  que  la  pratique,  dont  la  théorie  est  la  sœur 
jumelle,  comme  le  dit  un  vieux  proverbe.  A  part  quelques  per- 
sonnes amies  de  la  science  et  du  progrès,  on  ne  comptait  cette 
année  que  peu  d'exposants.  Les  instituteurs,  qui  l'année  dernière 
avaient  pris  une  si  large  part  à  l'exposition,  ont  semblé  la  dé- 
laisser cette  année;  sauf  cependant  M.  Deshayes,  instituteur  à 
Ferrières-en-Brie,  et  M.  Deliège,  instituteur  à  Betheny,  près  de 
Reims. 

M.  Decaux  remporte  le  1^'  prix,  une  grande  médaille  de  ver- 
meil pour  ses  magnifiques  études.  Nous  remarquons,  parmi  les 
lots  qu'il  expose,  une  collection  de  Limax  ou  Hélix  (Escargots), 
les  plus  nuisibles  à  l'horticulture;  à  côté,  dans  plusieurs  boîtes, 
l'exposant  à  réuni  tous  les  Carabes  français  (50  espèces  envi- 
rons). Carabes^  Procrustes^  Calosomes,  etc.,  s'y  trousrent  réunis. 
Les  Carabes,  qui  forment  la  plus  grande  famille  de  l'ordre  des 
Coléoptères,  sont  tous,  à  part  quelques  rares  espèces,  amis  du 

(1)  Déposé  le  11  juin  1896. 


ENSEIGNEMENT   HORTICOLE    ET   ARCHITECTURE   DES   JARDINS.       577 

cultivateur  et  ennemis  des  molusques,  hannetons,  vers  et  larves 
nocturnes  de  toutes  sortes. 

Pour  bien  faire  comprendre  le  rôle  bienfaiteur  des  carabes, 
M.  Decaux  nous  montre,  dans  une  vitrine  spéciale,  quelques  indi- 
vidus vivants  dévorant  à  belles  mandibules  des  hannetons  et 
autres  insectes;  le  fond  de  la  boite  est  jonché  de  pattes,  d'élytres 
et  de  corselets. 

Dans  une  autre  boîte,  nous  pouvons  voir  vivantes  de  nom- 
breuses Cassides  vertes,  écloses  en  septembre  et  conservées  en 
cet  état  en  leur  procurant  des  feuilles  d'Artichaut  dont  elles 
dévorent  le  parenchyme.  Les  larves,  que  Ton  pouvait  également 
étudier,  présentent  un  caractère  particulier  :  leur  corps  est  mou 
et  plat  et,  pour  se  garantir  de  leurs  nombreux  ennemis,  elles  se 
forment  un  bouclier  en  se  recouvrant  de  leurs  propres  excré- 
ments. Ce  moyen  est  aussi  employé  par  d'autres  insectes,  entre 
autres  par  la  larve  du  Criocère  de  l'Asperge.  Ce  singulier  tra- 
vail leur  est  facilité  par  une  conformation  spéciale  de  la  partie 
postérieure  de  leur  corps. 

Dans  un  autre  carton,  des  Otiorhynchus  ligustici,  également 
pleins  de  vie,  capturés  depuis  cinquante-huit  jours,  rongeaient 
pendant  la  nuit  des  feuilles  et  des  bourgeons  de  Pivoines,  de 
Vigne  et  d'autres  plantes,  permettant  ainsi  de  constater  les 
dégâts  que  peuvent  causer  ces  charançons. 

Chaque  genre  d'insecte  est  accompagné  d'une  note  descrip- 
tive sur  sa  vie,  ses  mœurs  ainsi  que  sur  les  moyens  de  destruc- 
tion les  plus  pratiques. 

C'est  ainsi  que  M.  Decaux  préconise  surtout  les  parasites  na- 
turels aux  dépens  des  insectes  nuisibles. 

Le  même  exposant  nous  présente  aussi  des  graines  et  des 
capsules  d'une  variété  de  Coton  herbacé,  qui  lui  a  été  envoyée 
de  Samarkand  et  susceptible  d'être  cultivée  avec  succès  dans  la 
région  de  l'Oranger,  en  France,  en  Algérie  et  en  Tunisie.  Enfin 
des  galles  produites  en  Tunisie  sur  le  Tamarix  articulata,  par  un 
insecte  ÏAmbliopalpis  olivierella.  Ces  galles,  très  riches  en  tan- 
nin, 40  p.  100,  servent  à  préparer  les  cuirs  dits  maroquins. 

La  propagation  de  ces  galles  sur  les  plantations  de  Tamarix 
pourrait  faire  l'objet  d'une  culture  spéciale  et  rémunératrice  en 


578  COMPTE   RENDU    DE    L'EXPOSITION    DE   1896. 

Algérie.  C'est  ce  que  s'est  efforcé  de  démontrer  M.  Decaux,dans 
une  note  qui  accompagne  ses  échantillons. 

Monsieur  Decaux  fils  nous  présente  une  collection  intéres- 
sante d'insectes  vésicants;  ces  insectes,  dont  le  type  le  plus 
commun  est  la  Canlharide^  possèdent  certaines  propriétés 
médicales. 

Dans  le  lot  de  M.  Deshayes,  nous  trouvons  une  collection 
bien  établie  des  principaux  insectes  de  la  région,  un  herbier  et 
des  travaux  d'élèves. 

Ces  collections,  réunies  en  majeure  partie  par  les  élèves,  sont 
instructives  au  plus  haut  point;  elles  les  initient  à  la  connais- 
sance des  sujets,  et  forment  leur  mémoire. 

Une  grande  médaille  d'argent,  offerte  par  M.  le  Ministre  de 
l'Agriculture,  est  décernée  à  l'Ecole  communale  de  Ferrières- 
en-Brie,  justifiant  ainsi  le  dévouement  qu'apporte  à  l'enseigne- 
ment horticole  son  zélé  instituteur. 

M.  Deliège,  instituteur  à  Betheny,  reçoit  une  médaille  de 
bronze  pour  son  exposition  composée  d'un  plan  de  ferme  et 
d'ouvrages  horticoles  concernant  l'instruction  de  ses  élèves. 

M.  Dubois,  garçon  jardinier  au  château  de  Laversine,  expose 
une  très  intéressante  collection  de  fleurs  d'Orchidées  séchées  et 
collées  sur  des  feuilles  de  papier;  le  jury  a  beaucoup  apprécié 
ce  genre  de  collection  et  à  récompensé  l'auteur  par  une  médaille 
d'argent. 

Les  dessins  pouvant  servir  à  l'enseignement  horticole  étaient 
représentés  par  quelques  exposants.  Citons  les  phototypies  de 
plantes  de  M.  Plauzewski,  destinées  a  être  réunies  en  volume  et 
pour  lesquelles  il  obtient  une  médaille  de  vermeil.  Les  aqua- 
relles d'Orchidées  de  M.  Duquenne,  à  qui  le  jury  décerne  une 
médaille  d'argent. 

Signalons  une  innovation  présentée  par  M.  Martinet,  direc- 
teur du  Le  Jardin.  Il  s'agit  de  planches  obtenues  directement 
par  la  photographie  en  couleur.  M.  Martinet  a  su^  le  premier, 
mettre  en  pratique  ce  genre  de  reproduction;  les  quelques  spé- 
cimens exposés  avaient  un  intérêt  tel,  qu'ils  permettent  d'espé- 
rer, dans  un  avenir  prochain,  une  application  plus  générale  de 
ce  procédé. 


KNSElGNlilMENT    HORTICOLE    ET   ARCHITECTURE    DES   JARDINS.       ^Û9 

D'autres  journaux  horticoles,  la  Revue  horticole  et  le  Moni- 
teur d'horticulture,  étaient  repre'sentés  :  le  premier,  par  ses  ma- 
gnifiques chromolithographies;  le  second,  par  une  collection 
de  jolis  dessins  et  de  planches  coloriées. 

Une  médaille  de  vermeil  est  accordée  à  M.  Costantin,  pour  son 
intéressant  travail  de  pasteurisation  du  blanc  de  Champignon. 
Le  résultat  recherché  par  l'auteur  de  cette  découverte  est  de 
préserver  le  mycélium  des  parasites  qui  le  détruisaient  jusqu'à 
ce  jour,  et  qui  étaient  cause  que  les  champignonnistes  étaient 
obligés  de  revenir  fréquemment  au  blanc  vierge  pour  larder 
leurs  couches. 

Plusieurs  expériences  très  sérieuses  ont  démontré  l'avantage 
du  procédé  innové  par  M.  Costantin  et  promettent  d'obtenir 
bientôt  des  résultats  tout  à  fait  satisfaisants. 

Architecture  des  jardins. 

La  partie  de  l'exposition  réservée  à  l'architecture  des  jardins 
a  également  été  visitée  de  tous  ceux  qu'intéresse  l'art  si  délicat 
d'imiter  la  nature  et  de  créer  des  paysages  artificiels. 

L'ensemble  de  cette  exposition  doit  être  étudiée  sous  deux 
formes  distinctes  :  la  première,  la  plus  attrayante,  était  composée 
de  tableaux  destinés  à  donner  une  idée  plus  vraie  et  plus  riante 
des  scènes  conçues  par  le  paysagiste;  elle  a  beaucoup  contribué 
à  attirer  les  amateurs  pour  lesquels  les  plans  sont  moins  com- 
préhensibles que  les  vues  perspectives. 

En  plus  de  cet  avantage,  nous  sommes  heureux  de  reconnaître 
que  les  aquarelles  les  plus  en  vue  possédaient  un  autre  attrait; 
elles  représentaient  quelques  vieux  parcs  qui  sont  les  types  des 
créations  de  l'époque  de  la  rénovation  de  l'art  des  Jardins. 

Le  pare  du  château  de  Soupir,  entre  autres,  créé  de  1858  à 
1863  par  l'architecte  Pigny,  nous  était  représenté  dans  toute  sa 
beauté.  Si  cette  reproduction  est  exacte,  elle  est  tout  à  l'honneur 
du  paysagiste  qui  conçut  le  projet,  et  ne  peut  que  servir  de 
modèle  à  ses  jeunes  imitateurs. 

Une  vue  à  vol  d'oiseau  du  domaine  de  Dampont  (Seine-et- 
Oise)  donne  une  idée  de  la  configuration  de  ce  ^f\rc  et  r?e  ?es 


580         COMPTE  RENDU  DE  L'EXPOSITION  DE  1896. 

environs.  Egalement  de  création  ancienne,  nous  retrouvons  en 
lui  la  même  réunion  d'idées  artistiques,  aussi  est-il  très  compré- 
hensible  que  les  jeunes  paysagistes  cherchent  à  reproduire  ces 
œuvres  et  à  s'en  inspirer. 

C'est  avec  plaisir  que  nous  refaisons  connaissance  avec  un 
coin  de  paysage  pris  dans  le  parc  de  Vrilly  (Marne). 

Ce  parc,  créé  en  1878,  est  surtout  remarquable  par  ses  eaux 
et  ses  grands  arbres  qui  donnent  à  la  propriété  un  charme  par- 
ticulièrement imposant. 

Enfin  cette  première  partie  de  l'exposition,  réservée  à  l'art  des 
Jardins,  celle  qui  est  toute  à  l'honneur  du  peintre  de  paysage 
ou  de  l'aquarelliste,  est  complétée  par  de  nombreux  dessins  de 
détails  représentant  des  projets  dont  quelques-uns  sont  exé- 
cutés. 

En  général,  ces  tableaux  artistiques,  dont  les  sujets  sont  la 
reproduction  de  la  nature  dans  ses  charmantes  manifestations, 
sont  fort  goûtés  du  public  qui  passe. 

Les  sous-bois  aux  voûtes  verdoyantes  percées  çà  et  là  par  les 
rayons  du  soleil  ;  le  port  majestueux  des  grands  arbres,  dont  les 
troncs  semblent  être  les  piliers  de  la  toiture  de  feuillage  qui  les 
couronne;  les  cascades  et  les  ruisseaux  coulant  dans  un  vallon 
ombragé  et  pittoresque,  sont  autant  de  scènes  que  les  visiteurs, 
même  les  plus  profanes  aux  choses  de  l'art  des  Jardins,  goûteront 
toujours  avec  plaisir. 

Dans  la  seconde  partie,  celle  réservée  aux  dessins  techniques, 
nous  retrouvons  également  quelques  vieux  figurants  des  précé- 
dentes expositions,  au  milieu  desquels  se  confondent  quelques 
projets  nouveaux.  M.  Touret,  classé  le  premier  avec  un  objet 
d'art,  présente  une  collection  de  plans  parmi  lesquels  celui  de 
Dampont  et  celui  d'un  jardin  de  ville  assez  bien  conçu,  puis  quel- 
ques autres  projets  et  plans-études. 

M.  Redont  obtient  une  grande  médaille  de  vermeil  pour  son 
exposition  de  plans  et  de  dessins.  Les  parcs  de  Soupir,  d'Aude- 
lain,  Vrilly,  Ttiuiny  et  quelques  autres  sont  généralement  bien 
présentés. 

Vient  ensuite  M.  Paillet,  qui  nous  présente  quelques  plans 
inédits  avec  profils  ;    des  projets  de  transformation  de  vieux 


ENSEIGNEMENT    HORTICOLE    ET   ARCHITECTURE   DES    JARDINS.       HSl 

parcs,   des   édicules   et  constructions  rustiques   bien  dessinés, 
pour  lesquels  il  lui  est  décerné  une  grande  médaille  d'argent. 

Enfin  M.  Masson,  de  Combs-la-Ville,  expose  une  série  de  plans 
levés,  avec  leurs  plans-études,  et  obtient  une  médaille  de  bronze. 

Ces  diverses  expositions  ne  sont  pas  dépourvues  d'un  certain 
intérêt  au  point  de  vue  de  leur  conception  générale. 

Nous  constatons  avec  plaisir  que  le  tracé  des  voies  de  prome- 
nade est  généralement  harmonieux  et  bien  compris.  L'emplace- 
ment de  la  scène  principale  est  étudié  et  parait  bien  accompagné 
par  les  plantations  avoisinantes.  L'élément  décoratif  apporté 
parles  plantations  devient  de  jour  en  jour  plus  important  dans 
l'art  des  jardins.  Les  pépiniéristes  qui  s'efforcent  d'obtenir  des 
nouvelles  variétés  de  végétaux,  d'acclimater  et  d'embellir  les 
espèces  moins  rustiques,  deviennent  alors  de  précieux  auxiliaires 
pour  le  paysagiste,  et  cette  collaboration  permet  de  fonder  de 
très  belles  espérances  sur  l'avenir  de  l'art  des  Jardins  en  France. 

L'intérêt  apporté  par  chacune  de  ces  œuvres  serait  beaucoup 
augmenté  si  l'exposant  se  décidait  à  les  accompagner  d'une  note 
explicative  et  indiquant  clairement  au  visiteur  la  date  de  l'exé- 
cution des  travaux,  ou,  s'il  y  a  lieu,  les  transformations  exé- 
cutées par  l'auteur  à  une  œuvre  qui  n'est  pas  sienne. 

Laissons  maintenant  cette  partie  de  l'exposition  et  jetons  un 
coup  d'œil  sur  l'ornementation  des  jardins.  Cette  industrie  si 
intéressante,  qui  comprend  la  construction  des  édicules  rustiques 
et  des  divers  ornements  artificiels  des  jardins,  les  treillages  et 
les  rocailles  artificielles,  était  représentée  à  l'exposition  par  des 
apports  nombreux. 

Nous  sommes  heureux  de  faire  cette  constatation,  car  elle 
indique  sûrement  que  cette  industrie  devient  de  plus  en  plus 
prospère.  Les  ornements  artificiels,  qui  ne  jouent  plus  dans  les 
jardins  actuels  qu'un  rôle  secondaire,  étaient  au  contraire  très 
prisés  dans  les  jardins  anciens.  Les  jardins  réguliers  en  particu- 
liers étaient  remplis  de  portiques  en  treillage,  de  nombreuses 
statues  et  d'ornements  divers  très  étudiés. 

Les  premiers  jardins  paysagers  héritèrent  de  ce  goût  artifi- 
ciel avec  la  prétention  d  apporter  au  site  un  intérêt  de  plus. 

C'est  ainsi  que  les  ruines,  les  tombeaux,  les  obélisques  cou- 


582  COMPTE    RENDU    DE    l'eXPOSITION    DE    1896. 

vertes  de  maximes,  devinrent  les  sujets  de  curiosité  des  beaux 
jardins  de  l'époque. 

Aujourd'hui  la  vogue  de  ces  sortes  d'ornementations  a  disparu, 
les  portiques  en  treillage  eux-mêmes  ne  sont  plus  guère  em- 
ployés. On  s'est  appliqué  avec  raison  à  conserver  aux  paysages 
artificiels  leur  caractère  de  simplicité;  aussi  les  constructions 
rustiques  employées  à  cet  effet,  sont-elles  généralement  peu 
chargées  d'ornements  et  motivées  par  un  but  utilitaire. 

Parmi  les  divers  lots  exposés,  plusieurs  se  distinguaient  par 
l'élégance  et  le  soin  apportés  à  leur  construction,  tout  en  res- 
tant suflisamment  rustiques.  Les  kiosques  en  bois,  ceux  de  forme 
hexagonale  ou  octogonale,  étaient  les  plus  fréquents. 

Le  bois  dont  ils  sont  construits  est  écorcé  et  a  subi  plusieurs 
préparations  spéciales,  ce  qui  lui  donne  une  couleur  foncée  et 
assure  sa  conservation  pendant  un  très  long  temps. 

La  forme  des  toitures  en  chaume  qui  couronnent  ce  genre  de 
kiosque,  a  beaucoup  d'importance  :  car,  suivant  qu'elles  sont 
plus  ou  moins  larges  ou  surbaissées,  elles  font  varier  la  silhouette 
de  l'édicule;  or  la  silhoutte  et  les  proportions  d'un  kiosque  sont 
importantes  à  envisager  car  elles  attirent  l'attention,  surtout 
lorsqu'elles  terminent  un  point  de  vue. 

M.  Plançon  remporte  une  médaille  d'or  pour  l'ensemble  de 
son  exposition  comprenant  des  kiosques  élégamment  construits, 
des  abris  pour  oiseaux  aquatiques,  des  ponts  en  bois  rustique  et 
équarri. 

M.  Dubois  expose  un  joli  petit  kiosque  un  peu  surélevé  et 
auquel  on  accède  par  trois  marches  ;  cette  disposition  permet 
d'augmenter  la  hauteur  du  point  de  vue  et  de  masquer  la  base 
de  l'édicule  par  des  rochers  ou  des  plantations;  un  rappel'de 
médaille  d'or  est  accordé  à  cette  exposition. 

MM.  Philippon  et  Dorléans  remportent  chacun  une  grande 
médaille  de  vermeil.  Leurs  lots  sont  plus  variés  que  les  précé- 
dents. Un  banc  couvert,  de  forme  allongée,  et  un  berceau  en 
treillage  destiné  à  orner  une  partie  française,  sont  très  bien  com- 
pris et  très  élégants  dans  leur  genre.  M.  Dorléans  expose,  en 
outre,  des  abris  rustiques,  claies,,  paillassons  et  autres  acces- 
soires pour  la  couverture  des  serres. 


ENSEIGNEMENT    BORTICOLE    ET    ARCHITECTURE   DES   JARDINS.       583 

Une  grande  médaille  d'argent  est  accordée  à  M.  Siry,  pour  ses 
kiosques  champignons  et  sa  barrière  rustique  d'un  assez  bon  goût. 

Enfin,  citons  encore  les  apports  de  MM.  Lozet,  Sertet,  Pon- 
chon,  Gachon,  comprenant  quelques  abris  rustiques  pour  oiseaux 
aquatiques. 

Avant  de  terminer  ce  compte  rendu,  notons  le  coin  de  rocher 
aux  Orchidées,  à  l'un  des  angles  de  la  grande  tente  et  ou  les  visi- 
teurs se  trouvaient  attirés. 

Les  Orchidées  si  curieuses  et  si  éclatantes,  avaient  trouvé  là 
un  cadre  dignes  d'elles. 

M.  Ghassin  avait  déployé  son  talent  de  rocailleur  dans  la 
construction  d'un  rocher  avec  chute  d'eau,  tombant  dans  une 
rivière  aux  bords  rocheux. 

M.  Monier,  à  qui  le  jury  a  décerné  une  grande  médaille  de 
vermeil,  a  contribué  également  à  l'arrangement  de  cette  partie, 
et  les  blocs  de  rochers  habilement  groupés,  produisaient  un  très 
bon  effet. 

Des  grandes  médailles  d'argent  ont  été  attribuées  à  MM.  Gom- 
baz  et  G^''  de  Boulogne,  pour  plants  et  maquettes  de  rochers. 

M.  Ghaumeton  et  M.  Dubrulle  présentent  chacun  un  petit 
rocher  et  quelques  ouvrages  en  ciment  réussis,  tels  que  champi- 
gnons-sièges, troncs  d'arbres. 

Les  bétons  agglomérés  sont  utilisés  par  M.  Dubos  et  G^%  pour 
la  fabrication  d'ornements  de  jardin,  statues,  balustrades,  vases, 
d'une  grande  solidité  et  d'un  effet  similaire  au  marbre,  sont 
récompensés  par  une  médaille  d'or. 

Un  rappel  de  médaille  d'or  est  enfin  accordé  à  la  fonderie  du 
Val-d'Osne,  pour  ses  belles  statues,  toutes  reproductions  de 
chefs-d'œuvres  de  sculpture. 

Tels  sont,  en  résumé,  les  résultats  de  cette  partie  de  l'exposi- 
tion, ainsi  que  nos  impressions  les  plus  générales  sur  l'enseigne- 
ment et  l'architecture  des  jardins.  Nous  ne  saurions  trop  insister 
sur  l'importance  du  rôle  joué  par  l'enseignement  horticole  dans 
la  marche  progressive  de  l'Horticulture  et  nous  espérons  voir 
croître,  chaque  'année,  le  nombre  des  exposants,  ce  qui  sera 
la  meilleure  preuve  de  la  propagation  de  l'enseignement  théo- 
Hque  en  Horticulture. 


584  COMPTE    RENDU   DE   l'eXPOSITION    DE    1896. 

Compte  rendu  de  l'Exposition  d'Horticulture 

«  Indust?nes  Horticoles  (3®  section)  »  (1), 

par  M.  Anfroy. 

Chargé  de  vous  donner  un  aperçu  sur  les  divers  produits 
exposés  dans  cette  section,  j'ai  étudié  ce  qu'il  pouvait  y  avoir 
de  nouveau  offrant  un  intérêt  général  et  jai  pu  remarquer, 
qu'au  point  de  vue  de  la  bonne  et  belle  fabrication,  les  divers 
lots  ne  laissaient  rien  à  désirer;  mais  nous  devons  constater 
qu'il  n'y  a  rien  d'absolument  nouveau  ;  du  reste  les  différents 
genres  de  produits  rentrant  dans  la  section,  sauf  toutefois  les 
grilles,  ne  s'y  prêtent  guère! 

Le  prix  d'honneur  (médaille  d'or  off'erte  par  M.  Joubert,  de 
l'Hiberderie),  a  été  attribué  à  M.  Dreux,  qui  exposait  des  grilles, 
kiosque,  tout  en  fer  forgé,  dont  la  fabrication  artistique  était  fort 
bien  soignée;  nous  en  dirons  autant  des  grilles  de  M.  Sohier,  qui 
obtint  un  rappel  de  médaille  d'or. 

Rentrant  dans  un  autre  ordre  de  construction,  M.  Chapal  nous 
présente  ses  clôtures  de  grande  propriété,  où  le  fer  allié  au  bois 
fournira  une  clôture  solide  et  d'un  bon  eff'et  (grande  médaille  de 
vermeil.) 

Chez  MM.  Thiolon  et  Mariette  (grande  médaille  d'argent), 
nous  retrouvons  les  différents  types  de  grilles  employés  couram- 
ment; de  même  chez  M.  Lavaud,  nous  avons  noté  divers  modèles 
très  pratiques  et  très  économiques. 

Pouf  les  Paniers  à  Orchidées,  nous  trouvons  M.  Anfroy  fils, 
dont  la  fabrication  soignée  a  obtenu  une  grande  médaille  de  ver- 
meil; à  signaler,  un  nouveau  système  qui,  par  la  forme  triangu- 
laire de  ses  bois,  ramène  les  racines  de  la  plante  à  l'intérieur. 

MM.  Chéron  et  fils  exposent  des  Pots  et  des  Paniers  en  poterie 
pour  Orchidées;  une  application  d'engrais  dans  la  composition 
de  la  terre  permet,  au  dire  des  exposants,  de  fournir  de  la  nour- 
riture aux  plantes  qu'ils  contiennent. 

Les  exposants  pour  la  poterie  usuelle  sont  :  MM.  Wiriot,  Kadot 

(1)  Déposé  le  11  juin  1896. 


PARTIE    DES    ARTS    ET    INDUSTRIES.  o8o 

et  Billot;  chaque  maison,  bien  connue  du  reste,  a  son  génie  de 
fabrication  dans  lequel  elle  se  maintient. 

M.  Lavoivre  expose  différents  modèles  de  poterie  artistique  : 
jardinières,  cache-pots  en  porcelaine  et  en  faïence  décorée  et 
émaillée. 

Les  bacs,  en  grand  nombre,  étaient  présentés  par  MM.  Man~ 
sion  (grande  médaille  de  vermeil),  Méry  (grande  médaille  de 
vermeil),  Maurice  Lelarge,  M"*"  Loyre,Figus  (Ulysse), de  Laluisant 
Bourceret  et  Peschard  ;  rien  de  nouveau  à  signaler  sur  les  didc- 
rents  types. 

La  Société  du  Val-d'Osne  (grande  médaille  de  vermeil). 
MM.  Willemin,  Lavaud  et  Mansion  exposaient  un  grand  nombre 
de  meubles  de  jardins,  fauteuils,  chaises,  etc.,  qui  viennent  bien 
à  propos  pour  permettre  de  nous  reposer  après  avoir  noté,  pour 
n'oublier  personne,  la  tente-abri  en  bois  découpé  de  M.  Gielle. 


Compte  rendu  de  l'Exposition 

Partie  des  Arts  et  Industries  (Concours  274°  au  278"*), 

par  M.  GocHU  (Eugène)  (1). 

Favorisée  par  un  temps  magnifique,  notre  belle  exposition  de 
mai  dernier,  installée  aux  Tuileries,  ne  le  cédait  en  rien  aux 
précédentes. 

•  Les  Arts  et  Industries  horticoles  brillaient  par  leurs  appoils 
nombreux;  chaque  exposant  avait  redoublé  d'entrain  pour 
donner  à  cette  grande  réunion  un  aspect  généralement  satis- 
faisant. 

Cent  quatre-vingt-treize  exposants  avaient  envoyé  des  cons- 
tructions et  objets  divers  se  rattachant  à  l'Horticulture;  un  bon 
nombre  avaient  apporté  des  modifications  nouvelles. 

Il  est  juste  de  constater  que  cette  grande  branche  de  Poutillage 
horticole,  marche  dans  une  voie  de  réel  progrès. 

(1)  Déposé  le  11  juin  189G. 

38 


586  COMPTE   RliîNDLi    DE    L'eXPOSITION    DE    1896. 

Vingt-six  constructeurs  exposaient  des  serres  d'amateurs  et 
d'horticulteurs,  pour  divers  genres  de  culture,  ainsi  que  des 
grilles,  ponts^  kiosques,  châssis  et  bâches  de  plusieurs  mo- 
dèles. 

M.  Dreux,  avec  ses  grilles,  ponts,  kiosques,  avait  une  belle 
exposition  et  d'une  exécution  soignée. 

M,  Ferry  nous  montrait  une  serre  hollandaise  en  fer  à  châssis 
mobiles  glissants,  d'une  très  heureuse  idée;  ainsi  que  des  cré- 
maillères mobiles  permettant  de  monter  et  descendre  à  volonté 
les  tablettes  de  bâches  à  châssis. 

M.  Carpentier,  rien  de  nouveau  à  ses  fermes  de  serres  en  fer, 
qui  peuvent  s'articuler  pour  changer,  suivant  les  besoins,  les 
degrés  et  formes  d'une  serre. 

M.  Perrier  fils  exposait  des  serres  en  fer  d'horticulture,  avec 
nouvelles  dispositions  des  châssis  mobiles  avançant  sous  les 
pannes  avec  attaches  mobiles  les  retenant. 

MM.  Ozanne  et  fils  présentaient  une  grande  serre  hollandaise 
en  fer,  avec  perfectionnement  d'agencement  pour  capter  la  buée  ; 
ainsi  que  serres  adossées  en  fer  démontables  pour  espaliers  d'une 
construction  bien  comprise. 

M.  Eugène  Gochu  (membre  du  jury),  avec  sa  nouvelle  serre  en 
fer  à  double  vitrage,  nous  montre  que  la  partie  recevant  le 
double  vitrage  est  en  bois  et  isolée  du  fer  pour  en  assurer  la 
durée.  Ses  nouveaux  coffres  et  bâches  sont  démontables  sans 
l'emploi  de  boulons  ni  clavettes. 

M.  Brochard  présente  des  serres  adossées  en  fer  pour  espalier; 
ces  constructions  sont  bien  composées  et  d'une  bonne  fabrication  ; 
même  remarque  pour  ses  châssis  en  fer. 

M.  Moutier  a  appliqué  le  double  vitrage  à  une  serre  hollan- 
daise en  fer,  en  le  dévêtissant  de  l'intérieur;  ses  autres  construc- 
tions en  serre  adossée  et  de  culture  sont  de  bonne  fabrication. 

M.  Leduc  expose  une  grande  serre  hollandaise  en  fer;  pour 
ventiler  au  faîtage,  il  ouvre  ses  châssis  dans  le  sens  de  la  lon- 
gueur, en  les  relevant  au  moyen  de  chaînettes,  s'enroulant  sur 
un  arbre. 

M.  Bernard  emploie  un  fera  U  directement  placé  sous  chaque 
fermes  pour  emmener  la  buée. 


PARTIE    DES   ARTS   ET    INDUSTRIES.  587 

M.  Boutard  présente  des  serres  d'horticulteurs,  en  bois  et  fer, 
ainsi  que  des  châssis  à  embases  avec  un  fer  nouveau. 

Rien  de  nouveau  à  signaler  dans  les  constructions  de 
MM.  Bergerot  et  C^S  Sohier,  Bellard,  Michelin,  Guillot-Pelletier, 
dont  l'éloge  n'est  plus  à  faire. 

MM.  Girardot,  Dauré,  Finot  et  Rouart,  exposaient  des  serres 
en  bois  pour  divers  genres  de  cultures. 

Les  châssis  de  M.  Velard  sont  toujours  appréciés. 
Ceux  de  MM.  Sève  et  G^^  ont  leurs   assemblages  avec  des 
équerres  en  fer. 

Les  appareils  de  chauffage  se  distinguaient  par  leurs  amélio- 
rations et  leurs  perfectionnements,  qui  laissent  bien  loin  derrière 
eux  nos  anciennes  installations. 

Cette  industrie,  représentée  par  plus  de  quinze  constructeurs, 
nous  a  montré  tout  ce  qui  se  fait  de  plus  pratique  et  de  plus 
économique. 

Parmi  eux,  citons  MM.  Lebeuf  et  Guion,  qui  avaient  une  expo- 
sition remarquable  avec  leurs  nouveaux  t3^pes  de  chaudières  à 
vapeur  à  basse  pression,  ainsi  que  leurs  séries  de  chaudières  ver- 
ticales et  horizontales  en  fer  et  en  cuivre. 

MM.  Martre  et  fils  exposaient  une  série  d'appareils  à  basse 
pression,  des  chaudières  en  cuivre  et  en  acier  forgé,  le  tout  d'une 
parfaite  exécution. 

Les  nouvelles  chaudières  de  M.  Perrier  fils,  à  éléments  multi- 
ples, méritaient  l'attention  pour  les  services  qu'elles  peuvent 
rendre  en  facilitant  l'augmentation  à  volonté  de  la  puissance  de 
ces  chauffages. 

MM.  Blanquier  (membre  du  jury),  Ricada,  Durand-Vaillant 
(membre  du  jury),  Malhian,  avec  leurs  séries  d'appareils  en 
fonte,  cuivre  et  acier,  donnaient  un  ensemble  satisfaisant  de 
bonnes  constructions. 

Les  maisons  Glinard,Dedieu,Grodet,  Meslier,  HodamkHallay, 
Zehern  avaient  des  appareils  très  soignés.  , 

M.  Maillard  exposait  des  chauffages  au  pétrole  pouvant  rendre 
des  services  dans  les  petites  constructions.    ' 

Plusieurs  fabricants  exposaient  de  très  beaux  échantillons  de 


588  NOTES   ET   MÉMOIRES. 

claies,  de  plusieurs  systèmes  ainsi  que  des  paillassons  et  paniers 
d'Orchidées. 

La  maison  Henry  Lebeuf  avait  un  choix  très  grand  et  d'une 
fabrication  soignée. 
Les  produits  de  M.  Anfroy  fils  étaient  aussi  très  remarqués. 
MM.  Marchai,  Dorléans,  Plançon,   Siry,  Sève  et  G'%  Gachon 
avaient  aussi  une  très  belle  exposition. 
M.  Philippon  avait  un  kiosque  en  treillage  d'un  fort  .bon  goût. 
Avant  de   clore  ce  compte  rendu,  un  dernier   mot  s'impose. 
L'emplacement  si  joli,  du  Jardin  des  Tuileries,  était  un  peu  res- 
treint cette  année  et  donnait  un  aspect  un  peu  confus.  Les  allées 
de  circulation,  trop  entrecoupées  entre  elles  et  pas  assez  directes, 
rendaient   difficiles    aux    visiteurs   leurs   recherches    dans   les 
diverses  parties  de  cette  industrie. 

En  raison  du  nombre  toujours  croissant  des  exposants,  nous 
espérons  que  la  Commission  d'organisation  nous  viendra  en  aide 
pour  agrandir  un  peu  ce  cercle. 


NOTES  ET  MEMOIRES 


Allocution  prononcée  par  M.  Vitry,  vice-président  de  la 
Société  nationale  d'Horticulture  de  France,  sur  la  tombe 
DE  M.  Cochet  Scipion,  horticulteur  a  Grisy-Suisnes,  le 
29  mai  1896  (1). 

Messieurs, 

Je  viens,  au  nom  de  la  Société  nationale  d'Horticulture  de 
France,  devant  cette  assistance  nombreuse,  dont  la  présence 
est  plus  éloquente  que  mes  paroles,  saluer  la  dépouille  mortelle 
de  notre  sympathique  collègue  Scipion  Cochet  ;  je  viens  lui 
apporter  les  regrets  qu'éprouve,  par  sa  perte,  notre  association 
tout  entière. 

(1)  Déposé  le  11  juin  1896. 


SUR   LA    MANIÈRE   DE    TRAITER   LES   CERISIERS.  589 

Enlevé  subitement  à  l'affection  des  siens,  rien  ne  faisait  présa- 
ger une  fin  aqssi  prompte.  Hier  encore,  il  était  au  milieu  de 
nous  dans  un  congrès  qui  réunissait  tous  ceux  qui  ont  souci  du 
développement  de  l'Horticulture  française. 

Travailleur  infatigable,  horticulteur  distingué,  homme  d'nn 
grand  cœur,  il  comptait  au  nombre  des  horticulteurs  émérites 
qui  sont  l'honneur  de  notre  Société. 

Ai-je  besoin  de  vous  retracer  ses  travaux,  sa  vie?...  Ils  sont 
tous  connus  de  vous. 

Ses  nombreuses  récompenses  —  surtout  celles  de  l'Exposition 
universelle  de  1867  —  ses  distinctions  honorifiques,  les  progrès 
qu'il  a  fait  réaliser  dans  la  culture  de  la  Rose,  culture  éminem- 
ment nationale,  l'établissement  d'horticulture  créé  par  ses  an- 
cêtres, auquel  il  a  donné  une  si  grande  extension,  le  Journal 
des  Roses,  qu'il  a  fondé  en  1877,  sont  une  preuve  de  sa  passion 
pour  cette  culture. 

H  faisait  partie  de  notre  Société  depuis  1853,  et  était  membre 
honoraire  depuis  1879.  H  ne  rencontra  parmi  nous  que  des  ami- 
tiés; je  pourrais  ajouter,  qu'il  honorait  notre  Société.  Son  sou- 
venir sera  toujours  vivace  dans  notre  cœur  ;  son  nom  sera  ins- 
crit sur  le  livre  d'or  de  notre  Société,  à  la  suite  des  horticulteurs 
les  plus  distingués  dont  nous  déplorons  la  perte. 

Que  sa  famille,  qui  perpétuera  son  nom,  reçoive  ici  nos  plus 
vifs  sentiments  de  sympathie  et  de  gratitude. 

Cochet  Scipion,  au  nom  de  la  Société  nationale  d'Horticulture 
de  France,  au  nom  de  tes  amis,  au  nom  de  tes  confrères^  qui 
ont  pu,  mieux  que  personne,  apprécier  tes  qualités,  je  te  salue, 
repose  en  paix. 


Note  sur  la  manière  de  traiter  les  Cerisiers 
EN  espalier, 

par  M.  Marché  (1). 

l\  existe,  dans  le  jardin  dont  la  direction  m'est  confiée,  un 
mur  de  60  mètres  de  long,  entièrement  garni  seulement  avec 

(1)  Déposé  le  28  mai  1896. 


590  RAPPORTS. 

8  pieds  de  Cerisiers,  de  dix  à  douze  ans  de  plantation,  disposés 
en  palmette  éventail.  Plusieurs  de  ces  palmettes  atteignent  un 
développement  de  ^2  k  ii  mètres  de  longueur,  le  mur  n'ayant 
environ  que  2™, 50  de  hauteur. 

Ces  Cerisiers  sont  en  cinq  variétés  :  Anglaise^  Montmorency^ 
Reine  Bortense,  Belle  Royale  et  Bigarreau  Napoléon. 

Chacun  de  ces  arbres  a  7  séries  de  branches;  les  branches 
sous-mère  sont  placées  de  28  à  29  centimètres  l'une  de  l'autre 
avec  les  coursonnes  très  rapprochées  ;  pour  maintenir  ainsi  ces 
coursonnes,  j'opère  par  pincements  répétés  :  le  premier  pince- 
ment, en  herbacé,  est  opéré  au-dessus  de  5  ou  6  feuilles,  au 
moment  de  la  formation  du  noyau,  qui  a  lieu  du  25  avril  au 
l^""  mai. 

Je  fais  le  deuxième  pincement  du  25  mai  au  l*'"  juin,  en  le 
rétrogradant  sur  la  3*  ou  4*  feuille  du  premier  pincement.  Un 
troisième  pincement  est  souvent  effectué  en  juillet.  J'éclate 
alors,  sur  le  pincement  précédent,  la  dernière  pousse;  de  cette 
façon  je  refoule  la  sève  à  la  base,  et  j'obtiens  une  quantité  de 
bouquets  de  mai,  et  mes  coursonnes  restent  garnies  très  près  de 
la  branche-mère. 

Grâce  à  ces  trois  opérations  successives,  il  arrive  que  j'ai  très 
peu  de  chose  à  faire  sur  mes  arbres  à  l'époque  de  la  taille,  ce 
qui  évite  les  coupes  répétées  d'où  résulte  la  gomme,  c'est-à-dire 
la  perte  des  coursonnes. 


RAPPORTS 


Sur  les  Pots  dits  «  en  engrais  »  de  M.  Chéron  (1), 
par  MM.  Gennari,  Lavoivre  et  Wtriot. 

A  la  séance  du  comité  des  industries  horticoles  du  26  mars 
dernier,  une  commission  a  été  nommée  pour  examiner  les  pots 

(1)  Déposé  le  28  mai  1896. 


su  H    LES    POTS    DITS    <c    EN   ENGRAIS   »    DE   M.    CUÉRON.  591 

de  M.  Ghéron,  commission  composée  de  M.  Gennari,  Lavoivre 
et  Wiriot. 

Ces  pots  dits  «  en  engrais  »  et  contenant,  d'après  M.  Ghéron, 
17  p.  100  d'acide  phosphorique,  ayant  été  remis  à  d'aulres 
comités,  nous  laisserons  au  comité  scientifique  le  soin  de  les 
examiner  sous  le  rapport  de  leur  composition  et  de  Tassimi- 
labilité  du  phosphate  à  cet  état,  et  au  comité  de  floriculture 
celui  d'étudier  leurs  qualités  au  point  de  vue  de  la  végétation 
des  plantes. 

Nous  retiendrons  seulement  Texamen  de  leurs  qualités  en 
tant  que  poteries. 

Ge  n'est  pas  la  première  fois  que  des  pots  contenant  des 
engrais  ont  été  présentés  à  la  Société  :  en  1876,  notamment,  des 
pots  nutritifs,  dans  la  composition  desquels  entrait  de  la  bouse 
de  vache,  ont  été  présentés  par  M.  Kœnig  et  Foltzer  (1),  et  il  en 
existe  des  échantillons  dans  les  collections  de  la  Société  :  ces 
pots  ne  paraissent  pas  avoir  été  longtemps  employés;  mais  ils 
avaient  du  reste,  sur  ceux  qu'on  présente  maintenant,  cette  diffé- 
rence qu'ils  n'étaient  pas  cuits,  ce  qui  permettait  l'emploi 
d'engrais  plus  assimilables,  mais  qui,  par  contre,  donnait  des  pots 
trop  fragiles  pour  un  emploi  courant. 

Les  pots  de  M.  Ghéron  sont  presque  blancs,  la  terre  en  est 
très  poreuse,  peut-être  trop  pour  certaines  cultures  à  cause  des 
arrosages  très  fréquents  qu'on  serait  obligé  de  faire  et  aussi  à 
cause  des  mousses  qui  s'y  attachent  plus  vite  que  sur  les  autres. 
Ils  sont  de  formes  très  variées  pour  s'accommoder  au  genre  de 
culture  exigé  par  chaque  espèce  de  plantes;  ils  sont  solides, 
mais  nous  n'avons  pu  étudier  leur  résistance  aux  agents  atmos- 
phériques pour  l'étude  de  laquelle  il  faudrait  leur  laisser  passer 
au  moins  un  hiver  aux  intempéries. 

Nous  pensons  que  ces  poteries,  si  la  plus  grande  activité  de 
végétation  annoncé  par  M.  Ghéron  est  sanctionnée  par  la  pra- 
tique et  peut  compenser  l'excédent  de  prix  occasionné  par  l'in- 
troduction du  phosphate  dans  la  pâte,  pourront  rendre  de  bons 
services  à  l'Horticulture  et  faciliter  le  travail  aux  jardiniers  qui 

(Il  Voir  note  de  ^\.  Cli.  Joly,  Journal  de  la  Sociélé,  1877,  p.  172, 


59^  REVUE    DES    PUBLICATIONS. 

ont  hâte  de  voir  croître  leurs  plantes  au  plus  vite,  surtout 
aujourd'hui  que  le  proverbe  «  time  ismoney  »  est  de  plus  en 
plus  vrai. 

Le  jury  de  la  dernière  exposition  ayant  accordé  une  médaille 
d'argent  à  M.  Chéron  pour  ses  produits,  nous  ne  pouvons  présen- 
tement demander  une  nouvelle  récompense,  mais  nous  deman- 
dons au  moins  l'insertion  du  présent  rapport  au  Journal  de  la 
Société. 


REVUE 

DES  PUBLICATIONS  FRANÇAISES  8:  ÉTRANGÈRES 


f.  Pubiicâtions  françaises, 
par  M.  D.  Bois. 

Comptes  rendus  de  l'Académie  des  sciences,  26  mai  4896. 

Etude  physiologique  des  Cyclamens  de  Perse.  Note  de  MM.  Alex. 
Hébert  et  G.  Truffant,  p.  1212.  —  Les  Cyclamens  font  partie  de^ 
nos  plus  belles  plantes  d'ornement;  ils  sont  recherchés  spéciale- 
ment pour  l'éclat  de  leurs  Ûeurs,  et  c'est  à  la  production  intensive 
de  ces  dernières  que  vise  l'horticulteur. 

L'un  des  auteurs  de  la  note  ayant  réussi  à  modifier  très  heureu- 
sement la  culture  des  Azalées  par  l'emploi  de  matières  fertili- 
santes, il  était  naturel  d'espérer  qu'on  obtiendrait  de  même  une 
floraison  abondante  des  Cyclamens,  en  opérant  dans  des  sols 
plus  riches  et  avec  des  engrais  plus  abondants  qu'on  ne  le  fait 
d'ordinaire. 

Dans  cet  ordre  d'idées,  MM.  Hébert  et  Truffant  ont  effectué 
des  essais,  en  employant  comme  sol  un  mélange  contenant  un 
tiers  de  terreau  de  couches  et  deux  tiers  d'un  compost  phosphaté 
très  fertile  ;  en  outre,  pendant  leur  période  végétative,  les  Cycla- 
mens cultivés  dans  ce  milieu  recevaient,  une  fois  par  semaine, 
de  l'engrais  humain  dilué. 

Les  engrais  ont  provoqué  une  augmentation  considérable  du 


PUBLICATIONS   FRANÇAISES.  593 

poids  de  matière  végétale  élaborée  ;  les  plantes  obtenues  avaient 
un  poids  presque  double  de  celui  des  plantes  ordinaires. 

Les  auteurs  ont  recherché  si  ce  résultat  correspondait  à  une 
différence  de  composition  chimique  des  végétaux  en  expérience. 
Il  ressort  des  tableaux  donnant  le  dosage  des  principaux  élé- 
ments et  de  composition  centésimale  d'une  plante,  qu'il  n'existe 
pas  de  différences  essentielles  dans  la  composition  des  différents 
organes,  ni  dans  la  quantité  relative  des  divers  éléments.  Dans 
les  deux  cas,  les  Cyclamenssont  remarquables  par  leur  pauvreté 
extrême  en  acide  phosphorique  et  par  leur  abondance  relative 
en  soude. 

Mais,  si  les  engrais  ont  produit  sur  ces  plantes  leur  effet  ordi- 
naire d'augmentation  du  poids  de  matière  végétale  élaborée,  on 
remarque  que  cet  accroissement  porte  uniquement  sur  les  feuilles, 
et  que  le  poids  et  le  nombre  des  fleurs  se  trouvent  diminués 
proportionnellement. 

En  résumé,  disent  les  auteurs,  on  voit  que  les  méthodes  habi- 
tuellement employées  dans  la  grande  culture  ne  conviennent 
pas  toujours  quand  il  s'agit  de  la  production  des  fleurs.  Si  la 
distribution  des  matières  fertilisantes  détermine  bien  toujours 
une  production  abondante  de  matière  végétale,  cette  production 
porte,  dans  le  cas  étudié  par  eux,  sur  les  feuilles  et  non  sur  les 
fleurs,  et,  par  suite,  est  contraire  aux  intérêts  de  l'horticulteur. 

Revue  générale  de  botanique,  n°'  du  15  avril  et  du  15  mai  1896. 

Action  de  la  lumière  et  de  quelqut^s  agents  extérieurs  sur  le 
dégagement  des  odeurs,  par  M.  Eugène  Mesnard.  —  Conclusions 
des  recherches  faites  par  M.  E.  Mesnard,  dans  les  laboratoires 
de  la  Sorbonne,  sous  la  direction  de  M.  Gaston  Bonnier  : 

1°  C'est  la  lumière  et  non  l'oxygène,  comme  on  le  croit  com- 
munément, qui  est  la  principale  cause  de  la  transformation  et  de 
la  destruction  des  substances  odorantes;  mais  ces  deux  agents 
semblent,  dans  beaucoup  de  circonstances,  combiner  leurs 
efforts  de  façon  à  produire  une  action  maximum. 

2°  L'action  de  l'oxygène  est  lente,  régulière  et  elle  donne  par- 
fois, à  notre  sens  olfactif,  l'illusion  d'une  augmentation  de  la 
puissance  adorante  des  parfums. 


594  REVUE   DES    PUBLICATIONS. 

La  lumière  agit  avec  plus  de  rapidité,  et  il  est  plus  rare  de 
constater  qu'elle  puisse  produire  une  augmentation  passagère 
de  l'intensité  des  odeurs. 

3"  L'action  de  la  lumière  se  fait  sentir  de  deux  manières  diffé- 
rentes :  d'une  pari,  elle  agit  comme  puissance  chimique  capable 
de  fournir  l'énergie  à  toutes  les  transformations  par  lesquelles 
passent  les  produits  odorants,  depuis  leur  élaboration  jusqu'à 
leur  résinification  totale;  d'autre  part,  elle  exerce  une  action 
mécanique  qui  joue  un  rôle  important  dans  la  biologie  des 
plantes  et  permet  d'expliquer,  en  somme,  le  mode  de  dégage- 
ment périodique  du  parfum  des  fleurs. 

4°  L'intensité  du  parfum  dégagé  par  une  plante,  dépend  de 
l'état  d'équilibre  qui  s'établit,  à  toute  heure  de  la  journée,  entre 
la  pression  de  l'eau  dans  les  cellules,  qui  tend  à  rejeter  au 
dehors  les  huiles  essentielles  contenues  dans  l'épiderme,  et 
l'action  de  la  lumière  qui  combat  cette  turgescence. 

5°  La  lumière  et  la  force  osmotique  qui  règlent  la  turgescence 
des  cellules,  sont  deux  forces  de  grandeur  variable  et  de  sens 
contraire;  de  même  qu'un  simple  arrosage  suffit  à  augmenter 
la  turgescence  des  cellules,  de  même  l'interposition  d'un  simple 
écran  de  verre,  l'arrivée  d'un  nuage  ou  d'un  temps  couvert  et 
pluvieux,  suffisent  à  atténuer  considérablement  l'effet  produit 
par  la  lumière  ;  dans  les  deux  cas,  l'intensité  du  parfum  aug- 
mente. 

Si  la  plante  est  exposée  à  la  lumière  diffuse,  la  turgescence 
des  cellules  peut  se  localiser  et  elle  se  produit,  par  exemple, 
plus  vite  et  d'une  manière  plus  complète,  dans  une  partie 
abritée  par  un  écran  de  verre  ou  par  un  écran  opaque;  si  la 
plante  est  exposée  à  la  lumière  solaire  directe,  la  turgescence 
complète  ne  se  produit  nulle  part. 

ô'^  En  réalité,  c'est  l'irritabilité  du  protoplasma  qui  est  la 
cause  primordiale  de  la  variation  d'intensité  du  parfum  des 
fleurs,  et  l'expérience  prouve  qu'une  insolation  subite  (Tubé- 
reuse), ou  le  simple  contact  (Basilic),  suffisent  à  provoquer  cette 
irritation  et  à  déterminer,  par  suite,  une  variation  notable  dans 
l'état  d'équilibre  de  la  plante  et  une  augmentation  presque 
subite  de  l'intensité  du  parfum. 


PUBLICATIONS   ÉTRANGÈRES.  595 

7°  Les  alternances  régulières  du  jour  et  de  la  nuit  détermi- 
nent des  valeurs  maxima  et  minima  de  l'intensité  des  parfums, 
modifiées  souvent,  il  est  vrai,  par  l'inconstance  du  temps,  mais 
qui  constituent  néanmoins  une  véritable  périodicité  dans  le 
dégagement  des  odeurs.  11  existe  des  plantes  plus  sensibles  que 
d'autres,  certaines  Orchidées,  par  exemple,  chez  lesquelles  cette 
périodicité  se  produirait  d'une  façon  beaucoup  plus  marquée. 

8°  Par  suite  de  l'opposition  continuelle  qui  s'établit,  dans  les 
cellules,  entre  la  lumière  et  la  force  osmotique,  on  conçoit,  sans 
peine,  qu'il  est  nécessaire  que,  dans  tous  les  cas,  ces  deux  forces 
se  modifient  dans  la  même  proportion.  Or,  dans  les  régions 
méditerranéennes,  en  Algérie  et  en  Tunisie,  par  exemple,  où  la 
sécheresse  est  relativement  grande,  il  n'est  pas  douteux  que 
l'excès  de  lumière  ne  devienne  nuisible. 

1.  Publications  étrangères 
par  M.  P.  Hariot. 

Revue  de  l'Horticulture  belge  et  étrangère.  —  Les  phéno- 
mènes de  duplication  sont  toujours  le  résultat  de  transforma- 
tions opérées  dans  quelques  parties  de  la  fleur;  ils  sont  du 
domaine  des  monstruosités.  Il  est  plus  rare,  croyons-nous,  de 
les  voir  apparaître  sous  une  influence  parasitaire  et  pathologi- 
que. C'est  cependant  ce  qui  est  arrivé  à  un  Cnttleya  labiata 
autumnalis,  dont  une  fleur  présentait  une  véritable  duplicature 
due  à  la  fréquence  d'un  insecte  bien  connu  des  cultivateurs 
d'Orchidées,  VIsosoma  Caftleyœ. 

Les  Palmariums  vont  bientôt  s'enrichir  d'une  nouveauté,  le 
Juania  australis^  Palmier  des  plus  rares  encore,  qui  pendant 
longtemps  ne  fût  connu  que  par  quelques  fragments  dispersés 
dans  les  herbiers.  C'est  le  Chanta  des  îles  Juan  Fernandez,  abso- 
lument spécial  à  ce  petit  coin  du  globe  et  qui  vient  dêtre 
introduit  de  graine.  Le  Juania  constituera  certainement  un  petit 
arbuste  d'ornement,  grâce  à  son  feuillage  qui  rappelle  celui  des 
Ceroxylon.  Dans  la  région  où  il  croît,  le  thermomètre  descend 
souvent   au-dessous  ^de  zéro, [aussi  peut-on  déjà  le  considérer 


ri96  REVUE    DES    PUBLICATIONS. 

comme  rustique  dans  le  domaine  de  l'Oranger  et  dans  la  France 
maritime. 

Les  croisements  entre  Orchidées  donnent  souvent  naissance  à 
des  produits  fort  dissemblables.  On  en  connaît  déjà  de  nombreux 
exemples  dans  le  genre  Cypripedium.  M.  Pynaert  en  signale 
un  cas  nouveau  avec  le  Cypripedium.  garidavense,  qui  a  la  même 
origine  que  le  C.  Alice,  puisque  tous  deux  sont  issus  des  C.  Stonei 
et  Spicerianum. 

Journal  des  Orchidées.  —  Le  Cypripedium  insigne  est  une 
des  Orchidées  les  plus  populaires.  Depuis  l'introduction  du  tj^pe 
en  1819,  de  nombreuses  variétés  en  ont  été  signalées.  Les  plus 
belles  sont  sans  contredit  les  C.  i.  Chantini  et  Maulei.  Depuis 
quelques  années  les  formes  à  fleurs  claires  teintées  de  jaune  ont 
fait  leur  apparition,  avec  les  C  citratum  et  Luciani,  très  voisines 
l'une  de  l'autre;  Lindeniœ  et  Dallemagnei,  qui  se  rapprochent 
également  beaucoup;  Madouxiœ,  Sanderae,  Margaritce^  Moorte- 
beekiense.  Dans  les  formes  à  coloris  pâle,  il  faudrait  encore 
signaler  le  C.  immaculatum,  qui  ne  présente  aucune  tache. 

Le  sphagnum  peut-il  être  récolté  indifféremment  à  toute 
époque  de  l'année?  Il  résulte  d'observations  nombreuses,  que  la 
récolte  du  sphagnum  doit  se  faire  au  printemps.  A  cette  sais  (m, 
ses  tiges  sont  courtes  et  compactes,  d'un  vert  clair  mêlé  de  vert 
très  pâle;  il  continue  à  croître  à  la  surface  des  pots  et  il  garde  sa 
coloration  jusqu'à  la  fin  de  l'automne. 

Lindenia.  —  A  noter  un  excellent  article  de  M.  Cogniaux  sur 
le  Cattleya  maxima^  son  origine,  ses  caractères  botaniques,  la 
distinction  de  ses  variétés.  D'utiles  indications  pour  la  classifica- 
tion des  variétés  sont  tirées  de  la  longueur  des  pseudo-bulbes,  des 
pédoncules  du  nombre  des  fleurs.  Les  pseudo  bulbes  sont  courts, 
les  pédoncules  peu  allongés  et  pauciflores  dans  les  variétés 
Alba,Aphlebia,  Backousei,  Marckeltiana  et  Malouana;  les  mêmes 
organes  sont  allongés  et  les  fleurs  nombreuses  dans  les  Hrubyana, 
gigantea  et  ftoribunda.  Au  point  de  vue  botanique,  il  fait  partie  des 
Cattleyœ  labiatœ  à  labelle  entier  et  à  pseudo-bulbes  portant  une 
seule  feuille.  Le  même  recueil  figure  encore  le  Gongora  porten- 


PUBLICATIONS   ÉTRANGÈRES.  597 

losa  rosea,  le  Cattleya  Maniinil,  qui  tient  des  C.  Dowiana  et 
Bowringiana,  ses  parents,  et  surtout  du  second. 

Wiener  illustrirte  Garten-Zeitung.  —  M.  Beck,  directeur  du 
Jardin  botanique  de  Vienne,  fait  connaître  un  nouveau  croise- 
ment des  Cypripedium  Spicerianum  et  Harrisianum,  auquel  il 
donne  le  nom  de  C.palatiniun,  après  avoir  indiqué  les  caractères 
qui  le  distinguent  des  produits  de  même  origine,  les  C.  Sava- 
geanum^  Pitcherianum  et  Adonis. 

Gartenflora.  —  Le  recueil  allemand  signale  une  variété  à 
grandes  fleurs  du  joli  Primula  flojibunda,  sous  le  nom  de  gran- 
diflora.  On  sait  que  le  P.  florihunda,  originaire  de  l'Inde,  appar- 
tient à  une  même  section  que  le  Primula  verlicillata^  également 
à  fleurs  jaunes  et  encore  plus  ornemental.  11  insiste  également 
sur  les  caractères  qui  doivent  faire  passer  le  Ceratozamia  Kat- 
zeriana  dans  le  genre  Zamia. 

Kew  Bulletin.  —  MM.  Baker  et  Hemsley  continuent  à  décrire 
les  plantes  nouvelles  de  l'herbier  de  Kew  et  en  signalent,  dans 
les  deux  dernières  décades  consacrées  surtout  à  des  végétaux 
de  Bornéo  et  des  Gélèbes,  quelques-unes  dont  l'introduction  se- 
rait à  désirer.  On  y  trouve  des  Bégonias,  des  Clématites,  des 
Strobilanthes,  des  Podocarpus  et  bon  nombre  de  Fougères.  A 
joindre,  une  décade  de  nouvelles  Orchidées  de  Bornéo,  de  la 
Nouvelle-Guinée,  des  Fidji,  du  Brésil  et  du  Mexique,  décrites  par 
M.  Rolfe.  Quelques-unes  sont  déjà  importées  :  Restrepia  san- 
guinea,  Dendrobium  quadrilobum^  Epidendrum  atrorubens^  Ma- 
codes  Sanderimia,  et  le  curieux  Lanium  subulatum.  . 

Sir  Trevor  Lawrence  a  rencontré  des  pseudo-bulbes  de  Dendro- 
bium attaqués  par  une  larve.  Il  est  probable  qu'on  a  afl'aire  au 
Diaxenes  Dendrobii;  l'autre  espèce  du  genre,  le  D.  Taylovi^ 
attaque  les  Phalœnopsis. 

The  Garden.  —  Le  goût  du  jour  est  de  sacrifier  aux  Orchidées, 
aussi  toutes  les  publications  horticoles  sont-elles  prodigues  de 
renseignements  à  leur  égard.  Au  Garden,  il  nous  faut  choisir 


598  REVUE   DES   PUBLICATIONS. 

parmi  les  pages  qui  leur  sont  consacrées  :  les  unes  rappellent  le 
Cattleya  Walkeriana,  espèce  brésilienne  introduite  vers  1840  et 
qui  a  reçu  encore  de  Lindley,  le  nom  de  Cattleya  hulbosa; 
d'autres  .ont  trait  à  VOdontogldssum  citrosmum^  si  remarquable 
par  l'odeur  de  citron  qu'il  répand  et  dont  les  cultures  euro- 
péennes ont  été  enrichies,  importé  du  Guatemala  et  du  sud  du 
Mexique,  en  1840,  ou  bien  encore  au  Cattleya  Lawrenceana,  de 
la  Guyane  anglaise,  réintroduit  en  i884.  Peu  de  Cattleya 
peuvent  lutter  avec  cette  espèce,  qui  est  certainement  une  des 
plus  jolies  et  des  plus  distinctes. 

D'autres  articles  visent  des  genres  tout  entiers,  en  signalant 
leurs  espèces  les  plus  recommandables.  De  ces  genres  quelques- 
uns  sont  bien  connus  et  la  plupart  de  leurs  représentants  par- 
tout cultivés.  Ce  sont,  par  exemple,  les  Oncidium  et  les  Colax. 
Les  premiers  sont  loin  d'être  tous  cultivés,  car  on  n'en  connaît 
pas  moins  de  deux  cent  cinquante  espèces  botaniques  réparties 
dans  l'Amérique  tropicale,  depuis  le  Brésil  et  la  Bolivie  jusqu'aux 
Antilles  et  au  Mexique.  Il  en  est  quelques-uns  qu'on  doit  ren- 
contrer partout  où  Ton  trouve  des  Orchidées:  Oncidium  Papiiio, 
bien  vieille  espèce  et  toujours  belle,  introduit  de  la  Trinité  en 
1823;  Oncidium  sar codes ^  du  Brésil,  1848;  0.  cucullalum, 
espèce  très  polymorphe  dont  l'une  des  formes  nuhigenum  croît 
jusqu'à  14.000  pieds  d'élévation  dans  les  Andes  du  Pérou  et  de 
la  Nouvelle-Grenade;  0.  Marshallianum,  du  Brésil  d'où  il  a  été 
importé  en  1866;  0.  Jonesianum^  apporté  en  1883  du  Paraguay 
et  qui  s'est  rapidement  répandu;  0.  concolor,  des  environs  de 
Rio,  4837,  et  0.  ampiiatum^  de  l'Amérique  centrale,  où  il  a 
été  récolté  vers  183^. 

Quant  aux  Colax,  ils  sont  loin  d'être  aussi  nombreux  en 
espèces  puisqu'on  n'en  compte  guère  que  vingt-cinq.  Doit-on 
maintenir  le  genre  Colax?  il  y  a  tendance  actuellement  à  le 
faire  rentrer  tout  simplement  dans  les  Ly caste,  La  seule  espèce 
cultivée  est  le  C.  jugosus  qui  par  la  forme  de  ses  fleurs  semble 
s'éloigner  non  seulement  des  Lycaste,  mais  encore  de  toutes  les 
autres  Orchidées.  On  le  rencontre  dans  les  régions  chaudes  du 
Brésil  et  sa  culture  s'accommode  de  celle  des  Cattleya. 

Les  Bollea,  ne  sont  également  pour  la  plupart  des  Orchido- 


PUBLICATIONS   ÉTRANGÈRES.  599 

philes  que  les  représentants  d'une  section  du  genre  Zygopetalum. 
Croissant  en  touffes  feuillées,  ils  manquent  presque  entièrement 
de  pseudo-bulbes,  et  leurs  fleurs  se  développent  sur  des  scapes 
dressés  ou  horizontaux.  On  cultive  principalement  les  :  Bollea 
cœlestis  à  labelle  violet  maculé  de  blanc,  introduit  de  Colombie 
en  1878;  B.  Lalindei,  très  voisin  du  précédent,  mais  à  labelle 
jaune  orangé  ;  il  est,  comme  le  suivant,  originaire  de  la  Nouvelle- 
Grenade;  B.  Patini  à  labelle  jaune;  B,  Lawrenceana^  de 
Colombie,  dont  le  labelle  d'un  riche  pourpre  foncé  est  marginé 
de  blanc  et  maculé  de  jaune;  B.  Schrœderiana^  tout  à  fait  dis- 
tinct et  nouvtau.  Les  fleurs  sont  de  grande  dimension,  à  divi- 
sions incurvées  et  presque  blanches  avec  une  légère  teinte 
pourprée  à  peine  appréciable;  le  labelle  est  voilé  de  pourpre. 

Des  Cochlioda,  on  ne  cultive  guère  que  le  C.  Noezliana,  qui  n'a 
été  que  tout  récemment  introduit  du  Pérou.  Les  espèces  de  ce 
genre  ont  été  quelquefois  comprises  dans  le  genre  Mesospini- 
dium,  qui  est  en  effet  très  voisin,  mais  doit  cependant  en  être  sé- 
paré et  présente  d'étroites  affinités  avec  les  Odontoglossum. 

Les  plantes  à  oignons  tiennent  une  large  place  dans  les  co> 
lonnes  du  Garden.  On  sait  combien,  en  Angleterre,  on  apprécie 
les  Narcisses,  tandis  qu'en  France  ces  jolies  plantes  sont  à  peine 
connues.  «  Le  passé,  le  présent  et  l'avenir  du  Narcisse  »,  tel  est 
le  titre  d'une  causerie  de  M.  F.  W.  Burbidge  à  «  la  Daff'odil 
Conférence  ».  Tous  les  poètes  l'ont  chanté,  depuis  Homère  et 
Sophocle,  jusqu'au  Tennyson,  le  poète-lauréaL  Les  hypogées 
égyptiennes  ont  gardé  pendant  plus  de  3000  années  des  fleurs 
de  Narcissus  Tazetta.  C'est  d'ailleurs  cette  dernière  espèce  qui 
est  le  Narcisse  des  Poètes  et  non  le  Narcissus  poeticus  :  c'est 
du  moins  ce  qui  ressort  des  recherches  les  plus  récentes.  Actuel- 
lement le  Narcisse,  avec  ses  nombreuses  espèces  et  variétés,  est 
abondamment  cultivé  en  Angleterre;  aux  îles  Scilly,  il  est 
l'objet  d'un  trafic  considérable  qui  se  chiffre  annuellement  par 
plusieurs  centaines  de  tonnes.  Les  soins  que  devra  prendre 
l'industrie  future,  devront,  avant  tout,  consister  dans  une  sélec 
tion  plus  sévère  des  formes  culturales. 

De  vingt  ou  trente  espèces  admises  par  les  botanistes,  il  n'en 
est  guère  que  cinq  qui  soient  fréquemment  cultivées.  Ce  sont  : 


600  REVUE    DES    PUBLICATIONS. 

le  Daffodil  ou  Narcissus  'pseudo-Narcissus^  d'Europe;  le  i\ar- 
cissus  poeiicus^  également  européen;  le  ^V.  Tazetta  d'Europe  et 
d'Asie;  la  Jonquille,  Narcissus  Jonqu'dla,  de  l'Europe  méridio- 
nale, et  le  N,  Iriandrus,  \e  Angels  Tears  des  cultivateurs  anglais, 
de  la  même  région.  Les  trois  premiers  ont  donné  naissance  à  de 
nombreuses  formes  ou  races  et  à  des  hybrides. 

Les  hybridateurs  ont  eu  pour  objectif,  dans  le  genre  Narcissus j 
comme  dans  tous  les  autres  :  d'améliorer  les  variétés  déjà  exis- 
tantes ;  d'augmenter  nos  connaissances  relatives  aux  phéno- 
mènes de  l'hybridation;  de  vérifier  et  de  corriger,  par  l'expéri- 
mentation, les  données  antérieurement  acquises  et  quelquefois 
restées  douteuses.  C'est  ainsi  qu'il  a  été  reconnu  que  les  A^.  in- 
comparabilis  et  odorus  étaient  réellement  des  hybrides,  prove- 
nant le  premier  du  croisement  des  N.  pseudo- Narcissus  et  poe- 
ticus,  le  second  des  A^.  pseudo- Narcissus  et  Jonquilla.  L'expé- 
rience directe  a  également  appris  que  le  N.  muticus,  fécondé 
par  le  N.  poeticus,  donnait  une  plante  analogue  au  N.  Bernardi 
des  Pyrénées;  que  le  N.  major  et  le  N.  Jonquilla  croisés  pro- 
duisaient une  forme  du  N.  odorus;  que  le  N.  biflorus  était 
intermédiaire  entre  les  TV.  poeticus  et  Tazetta^  qui  lui  ont  donné 
naissance.  On  pourrait  encore  citer  d'autres  exemples  tout  aussi 
intéressants.  Le  plus  récent  est  celui  du  N.  Johnstoiii,  plante 
portugaise,  qui  est  le  produit  d'un  croisement  entre  les  N.  trian- 
drus  et  pseudo -Narcissus. 

Il  est  intéressant  de  signaler  qu'en  faisant  intervenir  des 
formes  à  fleurs  blanc-pur  du  N .  pseudo-Narcissus,  dans  le  croise- 
ment avec  le  N. poeticus,  on  obtient  non  seulement  de  N.  incom- 
parahilis  à  fleurs  blanches,  mais  aussi  des  spécimens  à  fleurs 
entièrement  jaunes.  Quant  à  la  stérilité  des  hybrides  de  Nar- 
cisses, elle  n'est  pas  toujours  absolue,  tant  s'en  faut,  et  dans 
bien  des  cas  le  croisement  a  produit  des  graines  parfaitement 
conformées. 

Ce  sont  encore  des  plantes  à  oignons  que  les  Perce-Neige,  les 
GalanthuSf  dont  le  type  indigène  est  capable  de  fournir  des 
sous-bois  délicieux  comme  ceux  que  figure  le  Garden.  L'impres- 
sion que  produisent  ces  tapis  immaculés  est,  pour  employer  l'ex- 
pression anglaise  «  of  Chaste  beauty  >). 


PUBLICATIONS   ÉTRANGÈRES.  601 

On  peut  encore  noter  V Amaryllis  Belladona,  aux  longues 
hampes,  qui  se  naturalise  avec  la  plus  grande  facilité  dans  les 
jardins  de  la  Californie;  VOrnithogalum  arabicum  ou  Lis  de 
Bethléem,  qui  croît  abondamment  à  l'état  spontané  dans  le 
midi  de  la  France  et  dont  les  inflorescences  composées  de  larges 
Ûeurs  blanc  jaunâtre  ne  manquent  pas  d'élégance.  Au  même 
groupe  on  peut  rapporter  VOrnithogalum  thijrsoides,  du  Cap, 
depuis  très  longtemps  introduit,  puisqu'on  le  cultivait  dès 
l'année  1605.  Cette  plante  est  intéressante  encore  par  ce  fait  que 
le  type  étant  à  fleurs  blanches  a  produit  des  formes  à  fleurs 
jaune  pâle  et  jaune  d'or. 

Le  jardin  de  M.  Leitchlin,  à  Baden-Baden,  est  une  source 
inépuisable  de  plantes  nouvelles.  11  convient  d'y  signaler,  l'Iris 
Aspasia,  de  la  section  de  l'/m  reticidata,  à  fleurs  très  larges, 
de  coloris  tirant  sur  le  violet;  Iris  reticulata,  à  fleur  blanc  pur, 
du  Kurdistan  ;  Galanthus  caucasiens  grandis^  une  des  plus  belles 
plantes  du  genre;  Fritillaria  latifolia  nobilis,  de  culture  fa- 
cile, etc.  C'est  encore  de  Baden-Baden  que  provient  une  char- 
mante petite  plante  alpine,  VAy^drosace  lanuginosa^  Leitchlini, 
qui  doit  être  considéré  comme  une  forme  remarquable  par  la 
largeur  de  ses  fleurs  et  l'intensité  de  son  coloris. 

Le  Chrysanthème  est  devenu,  depuis  quelquesannées,  la  fleur 
d'hiver  à  la  mode.  Au  jardin  d'hiver,  dans  les  appartements,  on 
le  rencontre  partout.  Comme  fleurs  coupées  c'est  encore  le 
Chrysanthème  qui  rend  les  plus  précieux  services  pour  la  déco- 
ration. Aussi  n'est-il  pas  inutile  d'indiquer  quelles  sont  les  meil- 
leures variétés  à  cultiver  dans  ce  dernier  but.  Pour  le  mois  d'oc- 
tobre, on  tirera  un  excellent  parti  des  :  Roi  des  Précoces,  Comtesse 
Foucher  de  Careil,  Madame  Louise  Leroy,  M.  Backmann;  en 
novembre,  on  pourra  utiliser  :  Source  d'or,  Mademoiselle  La- 
croix, Arsène  Clibran,  Viviand  Morel;  en  décembre,  on  em- 
ploiera :  L.  Canning,  Golden  Gem^  Lincoln,  etc.  D'ailleurs  le 
choix  à  opérer  parmi  ces  jolies  plantes  ne  saurait  être  imposé 
d'avance,  tous  les  goûts  étant  dans  la  nature. 

Les  Davallia  comptent  parmi  les  Fougères  les  plus  gracieuses, 
celles  qui  sont  le  plus  susceptible  d'imprimer  un  caractère 
ornemental.  Nombreuses  sont  les  espèces;  mais  parmi  elles,  nous 

39 


602  REVUE    DES    PUBLICATIONS. 

pouvons  en  recommander  quelques-unes,  telle  que  :  B.  cana- 
riensis,  qui  s'avance  jusqu'en  Portugal;  D.  tenuifolia,  Mooreana, 
fœniculacea,  margïnata,  retusa^  elegans,  Mariesi^  etc. 

Les  Noyers  sont,  avant  tout,  des  arbres  doués  de  qualités  orne- 
mentales. Je  ne  veux  pas  parler  du  Noyer  d'Europe,  qui  cepen- 
dant ne  manque  pas  d'un  certain  cachet,  mais  des  espèces  amé- 
ricaines telles  que  :  \QJuglansnigra,  qui  a  produit,  par  croisement 
avec  le  Noyer  commun,  le  Juglans  Vilmoriniana;  le  /.  cinerea, 
très  voisin  du  précédent;  les  J.  californica  et  rupestris.  Le  Japon 
peut  fournir  aux  plantations  les  J.  Sieboldiana  et  cordiformïs ;  le 
premier  a  reçu  également,  en  raison  de  la  forme  de  ses  feuilles, 
le  nom  de  J,  ailantifolia. 

Les  dendrologues,  qui  se  plaignent  —  et  ont  souvent  raison 
en  cela  - —  du  déboisement  des  forêts,  ne  pourront  que  féliciter 
le  commissaire  de  l'Afrique  centrale  anglaise,  M.  Johnston,  d'un 
de  ses  premiers  actes  administratifs.  Ce  haut  fonctionnaire  a 
déclaré  propriété  de  la  couronne  les  grandes  forêts  de  Cèdres  du 
mont  Mlarye.  Quel  que  soit  le  but  auquel  il  ait  obéi,  on  ne  peut 
que  le  louer. 

Signalons,  pour  finir,  quelques  bonnes  plantes  qu'on  devrait 
cultiver  plus  qu'on  ne  le  fait  :  tout  d'abord  VHeuchora  sanguinea, 
admirable  Saxifragée  américaine  au  coloris  fulgurant;  le  Lepto- 
syne  marilima^  jolie  Composée  à  fleurs  jaunes,  à  feuilles  fine- 
ment découpées,  originaire  de  Californie;  les  Tricyrtis  hirta  et 
nigra,  curieuses  Liliacées  japonaises,  qu'on  ne  rencontre  guère 
en  dehors  des  jardins  botaniques. 

Gardeners'  Chronicle.  —  Peu  de  plantes  nouvelles  ou  peu 
connues.  Deux  Orchidées  seulement  sont  dans  ce  cas.  Ce  sont 
les  Cœlogyne  Rumphii  Lindl.  et  uniflora  Lindl.  A  propos  de  la 
première  de  ces  espèces,  qui  a  été  retrouvée,  après  avoir  été 
perdue  pendant  longtemps,  il  faut  faire  remarquer  que  la  des- 
cription en  avait  été  faite  par  Lindley,  d'après  un  dessin  et  les 
indications  de  Kumphius.  Des  échantillons  en  existaient  dans 
l'herbier  de  Buitenzorg,  et  c'est  [seulement  cette  année  qu'un 
collecteur  anglais,  M.  Pereira,  vient^de  la^découvrir  à  Sumbava. 


PUBLICATIONS   ÉTRANGÈRES  003 

Par  l'ensemble  de  ses  caractères,  elle  se  rapproche  des  Cœlogyne 
speciosa  et  Micholitziana. 

Quant  au  Cœlogijne  uniflora,  c'est  une  fort  jolie  plante  à 
fleurs  couleur  primevère,  tachées  de  jaune  orangé,  et  rappelant 
celles  du  C.  fimbriata.  Elle  n'est  pas  seulement  intéressante  au 
point  de  vue  horticole,  mais  encore  pour  les  botanistes.  Lindley 
l'avait  d'abord  décrite  sous  le  nom  de  Cœlogyne;  plus  tard,  il  en 
fît  un  Panisea,  basant  ce  nouveau  genre  sur  la  forme  spéciale  du 
labelle.  M.  Krânzlin  s'est  assuré  que  le  labelle  ne  présentait  rien 
de  caractéristique  et  qu'il  fallait,  pour  cette  plante,  en  revenir  à 
la  première  dénomination.  Il  est  probable  que  les  auîres  espèces 
du  genre  Panisea  devront  subir  le  même  sort.  Quant  au  lieu  de 
croissance  du  Cœlogyne  unifiora,  il  n'est  pas  positivement 
connu. 

D'où  sortent  les  Cinéraires  des  jardins?  La  question  ne  paraît 
pas  encore  avoir  été  résolue.  Aussi  est-il  intéressant  de  recher- 
cher quelles  sont  leurs  affinités  avec  les  espèces  voisines.  De  ces 
espèces,  la  plus  rapprocliée  par  ses  caractères  est  le  Senecio 
multiflorus  D  C,  qui  a  encore  reçu  les  noms  de  Cineraria  mul- 
tïflora,  Senecio  Webbii,  Doronicum  Webbii  et  Bourgœi.  C'est 
une  plante  de  la  région  montagneuse  de  laGrande-Canarie,  d'où 
elle  a  été  réintroduite.  Les  jeunes  plantes  sont  remarquables  par 
l'épaisseur  de  leurs  tiges,  surtout  si  on  les  compare  avec  des  Ciné- 
raires de  même  condition  et  de  même  âge.  Les  fleurs  sont  lilas 
avec  le  centre  foncé.  Les  bractées  involucrales  sont  parsemées 
de  poils  qui  n'ex.istent  pas  sur  les  espèces  voisines  cultivées,  Des 
processus  piliformes  se  rencontrent  également  sur  les  achaines 
dans  certains  individus. 

Le  Gardeners'  Chronicle  signale  un  certain  nombre  d'arbustes 
intéressants  :  Nuttalia  cerasiformis,  qui  ne  manque  pas  d'une 
certaine  élégance  ;  Berberis  buxifolia  ou  dulcis,  charmante  Ber- 
béridée  du  Chili  et  de  la  Terre  de  Feu,  qui  se  couvre  d'une  multi- 
tude de  fleurs  jaune  foncé,  auxquelles  succèdent  des  baies 
arrondies  recouvertes  d'une  pruine  glauque;  Rhododendron  Las- 
combei,  appartenant  à  une  section  caractérisée  par  son  inflores- 
cence lâche  et  peu  fournie,  ses  grandes  fleurs  plus  développées 
que  dans  ies  Rhododendron  arboreum   et   cataïubiense   et   qui 


604  REVUE    DES   PUBLICATIONS. 

comprend  les  Rh.  Aucklandi,  Thomsoni,  ainsi  que  quelques  autres 
espèces.  L'hybridation  des  Rh.  Thomsoni  et  Fortunei  a  produit 
le  Rh.  Lascombei,  remarquable  par  ses  grandes  fleurs  roses  avec 
des  taches  de  couleur  cannelle.  Il  faut  encore  noter  une  char- 
mante variété  du  Prunus  pseudo-Cerasus,  importée  du  Japon, 
à  fleurs  semi-doubles,  blanches,  nuancées  de  vert,  à  centre  rose 
pâle,  et  VUlinus  alaia  qui,  lui,  n'est  pasune  nouveauté,  car  onle 
connaît  en  Europe  depuis  1820.  L'Ubnus  alata  ou  Whahoo  est 
remarquable  par  les  longues  ailes  subéreuses  qui  courent  le  long 
de  ses  rameaux  et  donnent  à  l'ensemble  du  végétal  un  aspect  des 
plus  étranges.  C'est  un  arbre  qui  paraît  confiné  au  sud  des 
États-Unis,  dans  la  vallée  du  Mississipi. 

Les  Catalpa  tiennent  le  premier  rang  parmi  les  arbres  d'orne- 
ment. Des  sept  espèces  connues,  deux  sont  chinoises,  deux  ori- 
ginaires de  l'Amérique  du  Nord  et  les  autres  des  Antilles.  Les 
espèces  américaines  sont  celles  que  l'on  plante  le  plus  fréquem- 
ment; l'une  d'entre  elles,  le  C.  bignonioides,  a  été  introduite 
en  1726.  L'autre,  le  C.  speciosa^  confondue  longtemps  avec  le 
C,  bignonioides,  n'a  été  importée  que  récemment.  Des  deux 
espèces  asiatique,  C.  Kœmpferi  et  Bungei,  la  seconde  est  rare- 
ment cultivée,  et  l'on  rencontre  souvent  sous  son  nom  des  formes 
C.  Rœmpferi  ou  bignonioides.  On  a  croisé  les  C.  speciosa  et  de 
Kœmpferi  et  donné  naissance  à  une  fort  belle  plante  dont  les 
fleurs  forment  d'énormes  panicules  :  c'est  le  Catalpa  J .  C.  Teas, 
du  nom  de  Toblenteur. 

Garden  and  Forest.  —  Le  recueil  américain  a  signalé  quel- 
ques plantes  nouvelles:  Lavatera  insularis,  du  Mexique,  sur  les 
îlots  des  Goronados;  les  fleurs  sont  jaunâtres  veinées  et  rayées 
de  pourpre;  Thrinax  microcarpa,  Palmier  originaire  de  la  Flo- 
ride, rapporté  par  Gurtis  au  Thrinax  argentea,  mais  qui  est 
certainement  nouveau  et  bien  caractérisé  par  la  petitesse  de 
ses  fruits;  Mose  Mistress  Pierpont  Morgan,  qui  paraît  être  un 
lusus  du  Thé  Madame  Gusin;  les  feuilles  sont  plus  larges  que 
celles  de  cette  dernière  variété;  quant  aux  fleurs,  elles  sont 
rouge  cerise,  teintées  de  jaune  citron  à  la  base  des  pétales. 

Les  Palmiers  communiquent  à  la  végétation  forestière  du  sud 


PUBLICATIONS   ÉTRANGÈRES.  605 

des  États-Unis  une  marque  spéciale,  sans  laquelle  elle  aurait 
beaucoup  de'  traits  de  ressemblance  avec  la  flore  habituelle  de 
l'hémisphère  nord.  Le  plus  connu  de  ces  Palmiers  est  le  Sabal 
Palmetlo,  des  États  du  Sud-est,  dont  la  présence  dans  cette 
région  constitue  un  fait  intéressant  de  géographie  botanique, 
car  c'est  le  Palmier  arborescent  qui  s'avance  le  plus  loin  au  Nord; 
le  Sabal  mexicana,  du  Texas,  est  également  arborescent;  il  en 
est  de  même  du  Washingtonia  du  sud  de  la  Californie,  dont  les 
premiers  missionnaires  jésuites  ont  utilisé  les  qualités  ornemen- 
tales pour  l'embellissement  de  leurs  missions.  L'Oreodoxa  regia 
se  rencontre  dans  le  sud  de  la  Floride,  dont  il  constitue  un  des 
plus  beaux  ornements  végétaux  ;  c'est  encore  en  Floride  qu'on 
trouve  le  genre  Pseudophœnix  et  des  Thrinax,  qui  ne  sont  pas 
.encore  bien  connus. 

Eu  égard  à  l'immensité  du  territoire  qu'elle  embrasse,  il  ne  faut 
pas  trop  s'étonner  des  surprises  que  réserve  l'exploration 
botanique  des  États-Unis.  C'est  ainsi  que  le  Nymphœa  tetra- 
gona  a  été  recueilli  près  d'une  station  de  la  ligne  du  Nord 
Pacifique.  On  ne  connaissait  jusqu'alors  celte  Nymphéacée  qu'en 
Chine  et  en  Sibérie. 

Revue  de  l'horticulture  belge  et  étrangère.  —  Le  Tropœolum 
pentaphyltum  ou  Capucine  tubéreuse,  est  maintenant  bien  peu 
connu;  bien  des  jardiniers  n'ont  Jamais  vu  ses  longs  rameaux 
couverts  de  fleurs  rouges  du  plus  charmant  efl^et.  M.  Pynaert 
rappelle,  au  sujet  de  cette  plante,  qu'on  peut  greffer  les  Capucines 
délicates  sur  des  tubercules  d'espèces  vigoureuses,  telles  que  le 
Tropœolum  tuberosurn.  On  a  pu  obtenir  des  greffes  des  T.  azureum, 
brachyceras,  pentaphyllum  et  trïcolor  sur  un  j?eul  tubercule. 

Le  Canarina  campanulala  est  à  peu  près  inconnu  de  nos  jours. 
C'est  une  Campanulacée  —  originaire  des  Canaries  —  à  corolle 
charnue,  jaune  purpurin,  veiné  de  lignes  foncées.  On  la  rencon- 
trait autrefois  dans  tous  les  jardins  d'hiver  et  les  serres  tem- 
pérées, où  elle  fleurit  en  hiver.  Bien  peu  cultivées  également  les 
Salicaires!  Ce  n'est  pas  la  difficulté  et  les  exigences  culturales 
qui  en  sont  la  cause,  puisque  l'une  d'elles,  le  Lythrum  Salicaria 
croît  partout  au  bord  des  eaux. 


606  REVUE    DES   PUBLICATIONS. 

Les  Cupfiea  se  prêtent,  on  ne  peut  mieux,  à  rornementation 
des  massifs  pendant  Ja  belle  saison,  aussi  ne  saurait-on  les  trop 
recommander.  Les  uns  sont  ligneux  comme  les  C.  ignea,  e?mnens, 
strigulosa^  cordata ;  d'autres,  en  plus  grand  nombre,  sont  her- 
bacés, tels  que  les  C.  lanceolafa  et  miinata. 

L'Illustration  horticole.  —  Le  Tecoma  Smithii  est  une  des 
meilleures  plantes  grimpantes  obtenues,  ces  dernières  années, 
en  croisant  le  T.  capensis  avec  le  T.  velutina.  C'est,  comme 
plante  de  serre  froide  une  des  meilleures  acquisitions  de  date 
récente.  Un  fait  intéressant,  c'est  que  les  graines  reproduisent 
exactement  la  plante  qui,  en  Australie,  fleurit  neuf  mois  de 
l'année,  tandis  qu'en  Europe  elle  est  automnale. 

La  vitalité  des  graines  nous  réserve  encore  bien  des  surprises. 
Qui  se  douterait  que  des  graines  de  Coleus,  oubliées  au  fond 
d'un  tiroir_,  ont  parfaitement  levé  après  six  années  et  donné 
naissance  à  plusieurs  variétés  ! 

Journal  des  Orchidées.  —  Les  semeurs  se  sont  surtout 
attachés  à  croiser  des  espèces  différentes,  dans  le  but  de  pro- 
duire des  fleurs  aussi  distinctes  et  originales  que  possible,  il 
serait  bon,  cependant^,  de  ne  pas  négliger  la  fécondation  directe 
d'une  fleur  par  son  propre  pollen  ou  par  celui  d'une  autre  fleur 
de  la  même  espèce.  En  sachant  choisir  ses  types,  on  pourrait 
arriver  à  de  très  beaux  résultats,  par  exemple  obtenir  des  Odon- 
toglossum  brillamment  maculés,  des  Cattlei/a  blancs,  pourprés, 
marbrés,  ou  bien  encore  des  plantes  florifères  et  vigoureuses. 

Un  succédané  du  sphagnum  —  c'est  une  mousse  d'un  beau 
vert  glauque,  abondante  dans  les  bois  siliceux,  le  Leucobryum 
glaucum.  On  emploie  avec  avantage  ses  pelotes  vert  émeraude 
pour  surfacer  les  pots  et  les  paniers  des  Vanda,  Angrœcum, 
Aerides,  Phalœnopsis,  etc. 

Wiener  illustriste  Garten-Zeitung.  —  M.  Beck  von  Man- 
nagetta,  décrit  un  hybride  nouveau  obtenu  par  M.  Lesemann, 
de  Vienne,  en  croisant  le  Crinum  Makoyanum  avec  VHippe- 
astrum  solandriflorum.  Le  Crinum  Leseman7ii  se  rapproche  de  la 


PUBLICATIONS  ÉTRANGÈRES.  607 

première  de  ces  espèces  par  son  coloris,  et  de  la  seconde  par  la 
forme  des  divisions  du  périanlhe.  Le  même  botaniste  fait  con- 
naître également  un  nouveau  Zamia,  le  Zamia  insignis,  de  la 
section  Chigua  D.  G.  et  voisin  des  Z.  Litideni,  pi^asina  et  Van- 
Houttei. 

La  Clematis  Viticella  a,  donné,  par  croisement,  naissance  à  un 
certain  nombre  de  plantes  dont  les  plus  connues  sont  :  le  Cl.  Hen- 
dersoni,  auquel  a  participé  le  Cl.  integrifolia;  le  Cl.  francofur- 
tensis,  le  Cl.  Vilicella  venosa,  dans  l'obtention  duquel  est  entré  le 
CL  florida,  le  Cl.  Jackmanni,  issu  des  Cl.  Viticella  Hendersoni 
et  lanuginosa. 

Gartenflora,  Le  genre  Malus  a  donné  à  l'ornementation  des 
plantes,  comme  le  Malus  spectabilis,  que  fait  rechercher  la  grâce 
de  sa  floraison  ivernale  et  les  Pommiers  microcarpes  si  curieux 
avec  leurs  petits  fruits  de  taille  et  de  coloris  variés.  On  vient  de 
mettre  au  commerce  une  variété  du  Pommier  ordinaire  carac- 
térisé par  ses  feuilles  plus  ou  moins  panachées  de  jaune  :  le 
Pyrus  Malus  aurta. 

Le  Taurus  de  Gilicie  est  l'habitat  de  nombreuses  plantes  qu'il 
y  a  tout  intérêt  à  faire  connaître  et  à  introduire  dans  les  cul- 
tures de  plantes  alpines.  On  peut  citer  parmi  elles  :  Arum  Bios- 
coridis  spectabile,  Colchicum  cillcÀcum.,  Crocus  zonatus,  Stern- 
bergia  macraniha,  Sedum  Sempervivum,  Anchonium  helichrysi- 
folium,  Crucifère  à  laquelle  les  Turcs  ont  donné  le  nom  de  Kar 
Simbyl  ou  Jacinthe  des  Neiges;  Michauxia  Tchihatckeiuii,  Gam* 
panulacée  des  plus  ornementales;  Macrotomia  cephalotes,  Borra- 
ginée  qui  ne  manque  pas  non  pins  de  valeur  décorative.  On 
pourra  joindre  deux  jolies  Liliacées,  les  Asphodeline  Balansœ 
eiisthmocajya. 


608  PLANTES  NOUVELLES  OU  PEU  CONNUES. 

PLANTES  NOUVELLES  OU  PEU  CONNUES 

DÉCRITES   OU    FIGURÉES 
DANS    LES    PUBLICATIONS   FRANÇAISES   ET   ÉTRANGÈRES. 


1.  Publications  françaises, 
par  M.  D.  Bois. 

Amorpha  canescens  Nutt.  (famille  des  Légumineuses).  Revue 
Horticole^  15  juin  1896,  p.  280^  planche  coloriée. 

Arbrisseau  rustique  introduit  en  Angleterre,  dès  1812,  mais 
cependant,  actuellement  presque  inconnu  dans  les  jardins  de 
l'Europe. 

Bentinckia  nicobarica  Hort.  Sander  (famille  des  Palmiers). 
Revue  Horticole,  l^"- juin  1896,  p.  249,  fig.  93. 

Cette  espèce  nouvelle  a  été  exposée  à  Paris,  l'année  dernière, 
par  M.  Sander,  horticulteur  à  Saint-Albans  (Angleterre),  qui 
l'avait  reçue  des  îles  Nicobar,  situées  à  l'extrémité  de  la  mer  des 
Indes,  dans  les  eaux  de  Tlndo- Chine.  L'auteur  de  l'article  con- 
sacré h  cette  plante,  M.  Ed.  André,  dit  n'avoir  encore  vu  que  de 
jeunes  exemplaires,  qui  rappellent  le  port  d'un  Kentia  ou  plutôt 
de  certains  Geonoma.  genre  d'ailleurs  assez  voisin  des  Ben- 
tinckia^ mais  sa  couleur  vert  pâle  le  distingue  à  première  vue 
ainsi  que  d'autres  caractères  qui  s'affirmeront  avec  le  temps. 
Ses  folioles  sont  inégalement  découpées,  soit  qu'elles  restent 
légèrement  soudées  avant  leur  complet  développement,  soit 
que  leur  nature  même  rende  cette  inégalité  d'insertion  frappante 
en  laissant  entre  elles  des  intervalles  variés  et  caractéristiques 
le  long  du  rachis.  Comme  le  Cocptier,  le  Lodoicea  et  plusieurs 
Pandanus  qui  croissent  à  l'état  spontané  dans  des  conditions 


PUBLICATIONS   ÉTRANGÈRES.  609 

climatériques  analogues,  le  Bentinckia  nicobarica,  exige  la  serre 
chaude  humide. 

Angraecum  Fournierae  Ed.  André  (famille  des  Orchidées). 
Revue  Horticole,  \^'  juin  1896,  p.  236,  planche  coloriée. 

Cette  plante  nouvelle  a  été  reçue  de  Madagascar  par  M.  Four- 
nier  chez  qui  elle  a  fleuri  l'année  dernière  à  La  Cavalière,  près 
Marseille.  Elle  est  dédiée  à  M"^'  Louis  Fournier.  C'est  une 
petite  espèce  qui  rappelle  quelque  peu  les  Angraecum  citratum  et 
modestum,  mais  qui  diff'ère  de  l'un  et  de  l'autre  par  un  certain 
nombre  de  caractères.  Voici  d'ailleurs  la  description  qu'en  donne 
M.  Ed.  André  : 

«  Plante  naine.  Feuilles  sessiles,  distiques,  équitantes  comme 
celles  de  certains  Phalienopsis,  relevées  en  lobe  d'oreille,  en 
ellipse  courte,  obtuse  (0",12  ><  0"',05),  à  sommet  mucroné  en 
bec  oblique,  de  consistance  charnue,  à  surface  luisante^  vert 
olive  suffusé  de  brun  rouge  avec  bord  plus  foncé,  plus  pales  et 
rosées  en  dessus.  Racines  adventives  nombreuses,  blanches,  très 
longues.  Inflorescences  en  grappes  pendantes,  grêles,  longues 
de  40  à  50  centimètres;  rachis  cylindrique,  rose,  portant  des 
fleurs  blanches,  alternes,  distantes,  accompagnées  chacune  à  la 
base,  d'une  fine  bractée  aiguë.  Pédoncule  ovarien  étalé,  violacé, 
long  de  20  à  25  millimètres.  Lobes  du  périanthe  étalés  ou  un 
peu  décurves,  subégaux,  ovales  aigus,  longs  de  20  millimètres, 
larges  de  5  à  7;  labelle  oblong,  acutiuscule,  un  peu  contracté  au 
milieu;  gynostème  blanc.  Cette  gracieuse  espèce  est  d'une  cul- 
ture facile  en  bonne  serre  chaude  humide. 


610  PLANTES  NOUVELLES  OU  PEU  CONNUES. 

2.  Publications  étrangères, 
par  M.  P.  Hariot. 

Cœlogynae  unîflora  Lindley.  —  C.  uniflore  —  Orchidées.  — 
GardenersChronirAe,  1896,  n°  487,  p.  516. 

Bulbes  agrégés,  fusiformes,  sillonnés,  chagrinés,  luisants, 
donnant  naissance  à  deux  feuilles;  feuilles  linéaires,  ou  lan- 
céolées-linéaires, longues  de  15  centimètres,  larges  de  5  à  8  mil- 
limètres; scapes  uniflores;  pédoncule  court,  naissant  entre  deux 
feuilles  jeunes;  bractée  ovale,  acuminée,  écailleuse,  carénée, 
aiguë,  plus  longue  que  le  pédoncule  et  l'ovaire  marqué  de  six 
ailes;  sépales  ovales,  acuminés,  larges  de  1  centimètre  et  demi, 
de  teinte  jaune  pâle  ainsi  que  les  pétales  qui  sont  de  même  lon- 
gueur et  plus  étroits;  labelle  sensiblement  égal,  brièvement 
onguiculé,  à  lobes  latéraux  oblongs,  aigus,  peu  développés,  le 
moyen  beaucoup  plus  grand,  cunéiforme^  obovale,  obtus,  émar- 
giné  à  la  partie  antérieure,  de  couleur  jaune  primevère  et  mar- 
qué de  trois  taches  orangées  à  la  base  ;  gynostème  occupant  le 
tiers  du  labelle. 

La  patrie  de  cette  plante,  depuis  longtemps  décrite  par  Lindley 
d'abord  comme  Cœlogyne  puis  comme  Panisea,  est  restée 
inconnue. 

Comanthosphace  japonica  Moore.  —  G.  du  Japon  —  Japon 
(Labiées-Satureinées).  Bot.  Mag.,  t.  7463. 

Petit  sous-arbrisseau  à  rameaux  tétragones  et  à  inflorescence 
plus  ou  moins  blanc  tomenteux  ;  feuilles  pétiolées,  ovales  ou 
ovales  lancéolées,  serrées;  inflorescence  formée  de  faux-verti- 
celles  niultiflores  disposés  en  grappe  raide,  dressée,  accompa- 
gnée de  bractées;  bractées  de  large  dimension,  membraneuses, 
arrondies,  concaves,  pourvues  d'un  bec  ou  acuminées,  très  cadu- 
ques; fleurs  brièvement  pédonculées,  jaunâtres;  calice  tubuleux 
à  dents  très  courtes,  obtuses,  non  nerviées  ;  corolle  légèrement 


PUBLICATIONS    ÉTRANGÈRES.  611 

pubescerite,  à  tube  exsert  marqué  intérieurement  d'un  anneau 
de  poils,  à  lobes  postérieurs  du  limbe,  courts,  arrondis,  dressés, 
les  latéraux  un  peu  plus  grands,  l'antérieur  hémisphérique 
défléchi,  dépassant  les  autres  du  double;  étamines  défléehies,  à 
filets  très  glabres  ;  anthères  petites,  globuleuses. 

Le  genre  Comanthosphace  a  été  créé  pour  quatre  plantes  japo- 
naises décrites  d'abord  par  Miquel  comme  des  Elsholtzia,  puis 
rapportées  plus  taid  aux  Pogostemoii.  Ce  dernier  genre  est  en 
effet  très  voisin,  mais  le  Comanthosphace  s'en  distingue  par  la 
corolle  à  cinq  lobes  et  bilabiée,  à  lèvre  inférieure  hémisphérique 
et  proéminente,  tandis  qu'elle  est  fendue  en  quatre  parties 
égales  dans  les  Pogostemon. 

Dipodium  paludosum  Reioh.  f.  —  D.  des  Marais.  —  Pénin- 
sule Malaise  (Orchidées).  —  Bot.  Mag.,  t.  7464. 

Tige  rigide,  robuste,  dressée  ;  feuilles  distiques,  dressées- 
étalées,  raides,  ensiformes,  aiguës,  carénées;  gaines  marquées 
de  côtes  et  imbriquées;  scape  allongé,  dressé;  grappe  lâche; 
bractées  petites,  ovales;  ovaire  allongé;  fleurs  longuement  pé- 
donculées,  blanches,  maculées  de  pourpre;  sépales  et  pétales  de 
même  forme,  linéaires  oblongs,  obtus,  étalés  puis  réfléchis: 
labelle  de  même  longueur  que  les  sépales,  étroitement  lancéolé, 
concave,  aigu,  bidenté  à  la  base,  glabre  sur  le  dos,  poilu  sur  les 
bords;  colonne  courte,  épaisse,  à  côtés  arrondis,  pubescente 
dans  la  région  basilaire  qui  est  excavée;  anthère  petite,  termi- 
nale, à  poUinies  fixées  sur  une  glande  orbiculaire,  à  caudicules 
prolongés  en  éperon  à  l'insertion  des  pollinies. 

Le  genre  Dipodium  est  remarquable  en  ce  sens  que  les  espèces 
y  forment  deux  groupes  absolument  distincts  par  le  mode  de 
végétation,  le  port,  le  feuillage  etl'inflorescence,  mais  présentant 
la  même  structure  florale.  Il  a  été  établi  parR.  Brown,  pour  une 
Orchidée  australienne  à  racine  charnue  et  à  tige  feuiilée  ;  Rei- 
chenbach  y  a  ajouté  deux  espèces  malaises  ayant  les  caractères 
de  celle  qui  vient  d'être  décrite  plus  haut. 

Le  Dipodium  paludosum  est  originaire  de  la  péninsule  malaise, 
où  Griffith  l'a  découvert  en  1841  ;  on  l'a  retrouvé  à  Pérak.  11 


612  PLANTES  NOUVELLES  OU  PEU  CONNUES. 

croît  dans  les  mêmes  localités  que  les  Nepenikes,  les  Hypericum, 
et  le  Lycopodium  cernuum. 


Incarvillea  Delavayi  Bur.  et  Franchet.  —  I.  de  Delavay.  — 
Chine  (Bignoniacées-Técomées).  —  Bot.  Mag.,i.  7462. 

Plante  très  glabre,  à  tige  courte,  dressée,  robuste;  feuilles 
longues  d'un  pied  environ,  linéaires  oblongues,  pinnées  à  rachis 
épais,  à  folioles  presque  opposées,  sessiles,  lancéolées  obtuses, 
crénelées-lobulées,  les  supérieures  confluentes,  fortement  nerviées 
à  la  face  inférieure,  au  nombre  de  8-10  paires  éloignées  l'une 
de  l'autre;  scape  allongé,  robuste,  nu,  pluriflore  au  sommet; 
bractées  sétacées;  fleurs  de  grande  dimension  à  peine  pédon- 
culées;  calice  tubuleux,  profondément  côtelé,  pubérulent,  à 
dents  acuminées;  corolle  rose,  à  tube  recourbé,  à  lobes  du 
limbe  arrondis,  ondulés  sur  les  bords;  loges  des  anthères 
glabres. 

Cette  superbe  plante,  qui  appartient  au  genre  asiatique  Incar- 
villea, a  été  découverte  par  l'abbé  Delavay,  dans  les  pâturages 
montagneux  du  Yunnan,  à  une  altitude  de  8  à  11,500  pieds.  De 
la  même  région,  MAI.  Bureau  etFranchet  ont  décrit,  ainsi  que  du 
ïhibet,  8  autres  espèces,  ce  qui  porte  à  10  les  espèces  connues 
actuellement.  En  1876,  on  n'en  connaissait  qu'une  seule  espèce. 

Massonia  jasminiflora  Hort.  Burchell.  —  M.  à  fleur  de 
jasmin.  —  République  Orange  (Liliacées).  —  Bot.  Mag.,  t.  7465. 

Feuilles  au  nombre  de  deux_,  naissant  en  même  temps  que  les 
fleurs,  étalées,  couchées  sur  le  sol,  suborbiculaires,  lisses,  glabres, 
vertes,  marquées  de  nombreuses  stries  longitudinales;  fleurs 
blanches,  odorantes,  disposées  en  ombelle  centrale,  sessile,  à 
pédoncules  courts  ;  bractées  membraneuses,  blanches,  vertes  au 
sommet,  les  antérieures  ovales,  plus  courtes  que  le  tube  du 
périanthe  ;  périanthe  à  tube  subcylindrique,  à  lobes  ovales 
lancéolés,  étalés,  deux  fois  plus  courts  que  le  tube  ;  étamines 
incluses,  à  filets  linéaires,  soudés  à  la  base. 

Le  genre  Massonia  créé  par  Thunberg  est  entièrement  confiné  à 


PUBLICATIONS   ÉTRANGÈRES.  613 

la  colonie  du  Cap.  On  en  connaît  une  trentaine  d'espèces  qui  ne 
sont  que  très  rarement  cultivées.  L'espèce  dont  nous  venons  de 
parler  n'était  connue  que  par  un  seul  échantillon  d'herbier  quand 
elle  a  été  introduite  récemment  de  la  république  d'Orange.  Il  est 
probable  que  c'est  la  plante  sur  laquelle  Salisbury  a  fondé  son 
genre  Podocallis. 

Sternbergia  macrantha,  J.  Gay.  —  S.  à  grande  fleur.  Asie 
occidentale  (Amaryllidées).  Bot.  Mag.,  t.  7459. 

Bulbe  globuleux,  large,  à  tuniques  extérieures  membra- 
neuses, colorées  en  brun  ;  feuilles  en  rosette,  paraissant  au  prin- 
temps, en  forme  de  lanières,  obtuses,  dressées,  glaucescentes,  à 
peine  carénées;  fleurs  automnales,  jaunes  et  inodores,  à  pédon- 
cule court,  caché  dans  laspathe;  spathe  univalve,  membraneuse, 
cylindrique  à  sa  partie  inférieure,  fendue  au  sommet;  tube  du 
périanthe  cylindrique  allongé;  limbe  à  lobes  oblongs,  légère- 
ment aigus,  plus  longs  que  le  tube;  étamines  deux  fois  plus 
courtes  que  le  limbe;  fruit  oblong;  graines  globuleuses. 

Cette  jolie  Amaryllidée  qui  a  reçu  pncoreles  quatre  noms  :  S. 
C/usiana,  stipitala,  grandiflora  et  latifolia,  est  la  plus  belle 
espèce  connue  du  genre  Sternbergia.  Son  aire  géographique 
s'étend  de  Smyrne  à  l'ouest  de  la  Perse,  à  Jérusalem  et  à  la 
péninsule  du  Sinaï.  Elle  se  distingue  du  S.  luiea  par  ses  fleurs 
plus  larges,  son  long  tube,  par  ses  feuilles  qui  naissent  au  prin- 
temps. Nul  doute  que  cette  plante,  qui  n'a  été  que  récemment 
introduite,  ne  se  répande  rapidement. 

Thrinax  microcarpa  Sargent.  —  T.  à  petits  fruits.  —  Floride 
(Palmiers).  —  Garden  and  Forest,  1896,  n°  426,  p.  162. 

Fleurs  solitaires,  sans  bractées,  articulées  ;  périanthe  en 
forme  de  cupule,  blanc,  à  six  lobes  ovales,  courts,  aigus,  larges; 
étamines  au  nombre  de  six,  insérées  à  la  base  du  périanthe  ; 
ovaire  ovale,  sessile,  uniloculaire,  de  couleur  orangée,  graduel- 
lement atténué  en  style  ;  ovule  solitaire,  basilaire,  dressé  ;  fruit 
pisiforme,  petit,  de  teinte  fauve,  présentant  à  sa  base  les  débris 


614  PLANTES    NOUVELLES    OU    PEU    CONNUES. 

persistants  du  périanthe,  à  péricarpe  crustacé;  graines  globu- 
leuses, déprimées  à  la  base  ;  arbre  élancé,  élevé  de  20  à  30  pieds  ; 
feuilles  terminales,  orbiculaires,  coriaces,  vert  pâle,  blanc 
argenté  à  la  face  inférieure,  plus  ou  moins  tomenteuses  dans  leur 
jeune  âge,  plissées,  multifides;  rachis  court,  légèrement  convexe, 
atténué  et  arrondi  au  sommet;  ligule  orbiculaire,  concave; 
pétioles  grêles,  flexibles,  biconvexes,  sans  aiguillons;  gaine 
allongée,  brun-luisant  ;  spadice  allongé,  placé  entre  les  feuilles, 
composé,  à  rameaux  de  premier  ordre  courts,  grêles,  comprimés, 
dressés  et  divergents,  ceux  de  second  ordre  florifères,  grêles, 
penchés  ;  spatbes  coriaces,  allongées,  aiguës,  profondément 
divisées  au  sommet,  tomenteuses  à  la  face  supérieure  et  à  la 
partie  médiane;  bractées  aiguës,  scarieuses,  caduques. 

Ce  curieux  Palmier  a  été  découvert  par  A.  H.  Gurlis,  en  1879, 
à  No  Namer  et  Boca  Chica,  en  Floride. 

Utricularia  ianthina  Hook.  f.  —  U.  à  fleurs  violettes.  — 
Brésil  (Lentibulariées).  —  Bot.  Mag.,  t.  7466. 

Feuille  longuement  pétiolée,réniforme,  très  entière,  ondulée; 
scape  portant  6-8  fleurs,  plus  long  que  le  pétiole;  bractées  tri- 
partites,  beaucoup  plus  courtes  que  les  pédicelles,  à  divisions 
lancéolées;  fleurs  amples,  à  sépales  semblables,  obtus,  cymbi- 
formes;  corolle  violet  pâle,  à  lèvre  supérieure  hémisphérique, 
l'inférieure  formée  de  deux  labelles  dont  le  supérieur  est 
dressé,  arrondi,  convexe,  marqué  de  deux  raies  dorées  lon- 
gitudinales, tandis  que  l'inférieur,  beaucoup  plus  développé, 
oblong  transversalement,  a  ses  côtés  arrondis  et  sa  partie 
médiane  plissée  ;  éperon  allongé,  incurvé,  inclus  dans  le  pli 
du  labelle  inférieur,  ouvert  au  sommet;  ovaire  ovoïde,  stig' 
mate  bilabié;  à  lèvre  supérieure  plus  petite  que  l'inférieure 
qui  est  plissée. 

V Utricularia  ianthina  est  très  voisin,  par  l'ensemble  de  tous 
ses  caractères,  de  V Utricularia  reniformis  de  la  même  région; 
et  il  n'en  difl'ère  que  par  la  couleur  de  ses  fleurs  qui  sont  violettes 
au  lieu  d'être  roses.  L'habitat  des  deux  plantes  est  cependant 
tout  difl'érent,  tandis  que  VU.  reniformis  croît  dans  des  prairies 


PUBLICATIONS   ÉTRANGÈRES  615 

à  Sphagnum,  l'autre  habite  exclusivement  Taisselle  des  feuilles 
du  Vriesea  Glaziovi.  Son  importation  présente  les  plus  grandes 
difficultés  ainsi  que  celle  d'autres  espèces  qui  croissent  exacte- 
ment dans  les  mêmes  conditions. 


Le  Secrétaire-)'édacteur-gérantf 
D.  Bois. 


Paris.  —  Imprimerie  L.  Maretheux,  1,  rue  Cassette. 


6  OBSERVATIONS  MÉTÉOROLOGIQUES. 

JUIN    1896 

Observations  météorologiques  faites  par  M.  F.  Jamin,  a  Bourg-la-Reine, 
PRÈS  Paris  (altitude  :  63°*). 


26 


TEMPERATURE 


Min. 


1,3 

13,1 

12,3 

13,2 

14,3 
10,2 

9,0 

12,3 

13,4 
13,0 

13.8 


10,9 
12.2 
16,0 
16,7 
lo,9 
16,3 

14,7 
12,4 

12,5 
8,4 
8,4 
13,1 
11,3 
13.5 


11,3 

9,4 
10,2 


15,2 


Max. 


30,5 

32,1 

25,7 

28,1 

24,9 
26,1 

21,8 

21,7 

20,0 
20,8 

18,7 


27,1 
27,9 
30,3 
26,5 
29,1 
24,8 

24,5 
23,9 

25,2 
24,4 
26,1 
28,6 
29,3 
24,1 


19,9 

22,9 
26,0 


24,0 
23,5 


HAUTEUR 

du  baromètre 


Matin     Soir 


761, 

756 

756 

760 

760 
759 

756 

753 

748 
749, 

754 


765 

763,5 

760,5 

759 

758 

758,5 

763 
768 

769,5 

768 

767 

761 

764 

759,5 


763,5 


765 

764 


766 
763,5 


757,5 

756 

758 


759,5 
758 

754 

749 

750 

750 

763 


764,5 

760,5 

759.  5 

758 

758 

759,5 

767 
769 

769 

767 

765,5 

764,5 

700,5 

762,5 


763,5 

765 
763 


769 
763,5 


VENTS 

dominants 


S.  SE. 

S.  0.  NE, 

S.  SE. 

S. 

0. 

0.  so. 

SSE. 
SE. 

SE. 

S. 


0. 
E. 
E. 
SE. 

SE. 

SE.  SO. 

•       N. 
NNO.  NO. 

N. 
ONO. 

N. 

S.  N.  E. 

N. 

N.NNO. 


NO.  NNE. 

NNE.  NE. 

N. 


N. 

SO.  0. 


ÉTAT    DU   CIEL 


Clair,  légèrement  nuageux  l'après 
midi. 

Nuageux,  orage  et  quelques  fortes 
averses  l'après-midi. 

Nuageux,  orage  et  pluie  assez  abon- 
dante Taprès-midi. 

Nuageux,  quelques  coups  de  tonnerre, 
petite  averse  le  soir. 

Nuageux. 

Nuageux,  quelques  coups  de  tonnerre 
et  un  peu  de  pluie  le  soir. 

Nuageux,  coups  de  tonnerre  et  pluie 
assez  abondante  Taprès-midi  et  le  soir 

Nuageux,  quelques  averses,  pluie  phi! 
continue  le  soir. 

Nuageux,  plusieurs  averses. 

Nuageux,  pluie  continue  à  partir  de 
cinq  heures  du  soir. 

Pluie  et  grand  vent  toute  la  nuit  el 
une  grande  partie  de  la  matinée,  nua 
geuK. 

Nuageux,  clair  le  soir. 

Nuageux. 

Nuageux. 

Couvert,  quelques  éclaircies. 

Nuageux. 

Nuageux   le  matin,   couvert   l'aprè 
midi,  pluie  assez  abondante  le  soir. 

Clair  de  grand  matin,  nuageux. 

Couvert,  quelques  éclaircies,  très  légè-| 
rement  pluvieux  le  soir. 

Légèrement  nuageux. 

Couvert  le  matin,  nuageux. 

Très  légèrement  nuageux. 

Très  légèrement  nuageux. 

Nuageux. 

Coups  de  tonnerre  et  petite  pluie  dans 
la  nuit,  couvert,  orage  violent  et  pluie 
déluvienne  par  moment  mêlée  de  grêle 
raprès-midi,  nuageux. 

Couvert  le  matin  et  le  soir,  nuageux 
dans  la  journée. 

Légèrement  nuageux  le  matin,  clair 

Couvert,  éclaircies  dans  le  milieu  de 
la  journée,  quelques  coups  de  tonnerre 
pluie  le  soir. 

Nuageux. 

Clair  le  matin,  nuageux  laprès-midi 
pluvieux  le  soir. 


1 


AVIS    DIVERS  617 


AVIS    DIVERS 


EXPOSITIONS  DE  LA  SOCIÉTÉ  NATIONALE  D'HORTICULTURE 
DE     FRANGE 


'Exposition  de  Chrysanthèmes,  Fruits,  Cyclamens,  Œillets, 
Asters,  etc.  —  Celte  exposition  se  tiendra  au  Palais  de  l'Indus- 
trie, Champs-Elysées,  du  17  au  22  novembre  1896. 


Médaille  du  Conseil  d'administration.  —  Pour  l'introduction 
ou  l'obtention  de  plantes  ornementales  reconnues  méritantes 
après  culture  en  France, 

Les  horticulteurs  français,  obtenteurs  ou  introducteurs  de 
plantes  reconnues  méritantes,  peuvent  adresser  au  comité  com- 
pétent leur  demande  en  vue  de  prendre  part  au  concours  pour 
ce  prix.  De  leur  côté,  les  membres  des  comités  peuvent  propo- 
ser les  plantes  qu'ils  jugent  dignes  du  même  prix.  A  la  fin  de 
chaque  année,  il  sera  désigné,  s'il  y  a  lieu,  dans  le  sein  de 
chaque  comité  compétent,  un  membre  chargé  de  faire  un 
rapport  circonstancié  sur  la  ou  les  plantes  qui  sont  de  nature  à 
déterminer  l'attribution  de  la  médaille. 


OFFRES  ET  DEMANDES  D'EMPLOI 

Un  registre  est  ouvert  aux  bureaux  de  l'agence  de  la  Société  pour 
Tinscription  des  offres  et  des  demandes  d'emploi. 

Le  Conseil  d'administration  prie  les  sociétaires  qui  auraient 
besoin  de  jardiniers  pour  maisons  bourgeoises  ou  d'employés  pour 
maisons  de  commerce  horticoles  de  bien  vouloir  consulter  ce  registre. 


Série  III.  T.  XVIII.  Cahier  de  juillet  publié  le  10  août  1896.  40 


618  CONCOURS    OUVERTS   DEVANT   LA    SOCIÉTÉ 

AVIS  RELATIF  AUX  CONCOURS  EN  SÉANCE 

Un  concours  spécial  pour  les  Orchidées  aura  lieu  en 
séance  le  26  novembre  1896.  Les  personnes  qui  désireront  y 
prendre  part  seront  tenues  d'adresser,  huit  jours  à  l'avance, 
à  l'agent  de  la  Société,  rue  de  Grenelle,  84,  leur  demande 
de  participation. 

Concours  de  Dahlias,  de  Glaïeuls,  de  Bégonias  et  de 
Fuchsias.  —  (Séance  du  jeudi  10  septembre  J896).  Les  per- 
sonnes qui  désirent  prendre  part  à  ces  concours  devront  adresser 
à  M.  le  président  de  la  Société,  rue  de  Grenelle,  84,  avant  le 
2  septembre,  une  demande  indiquant  la  superficie  à  occuper 
ainsi  que  le  nombre  des  carafes  pour  fleurs  coupées  dont  elles 
pourraient  avoir  besoin.. 

L'installation  devra  être  terminée  le  jeudi  10  septembre,  avant 
onze  heures  du  malin.  La  Société  mettra  à  la  disposition  du 
Jury  le  nombre  de  médailles  nécessaires.  Le  programme  de  ces 
divers  concours  a  été  publié  dans  le  Journal,  cahier  d'avril,  p.  347. 


CONCOURS  OUVERTS  DEVANT  LA  SOCIÉTÉ 

Concours  annuels. 

IdédaiUe  FelUer.  Pour  le  plus  beau  lot  de  Pentslemon. 

Prix  Joubert  de  VHiberderie.  —  Le  10  janvier  1889,  le  Conseil 
d'administration,  se  conformant  au  vœu  émis  par  le  D^  Joubert 
de  THiberderie,  dans  son  testament,  a  ouvert  un  concours  pour 
un  prix  de  2,500  francs  à  décerner  au  nom  de  ce  généreux 
donateur.  Ce  prix  est  destiné  à  un  ouvrage  publié  récemment 
et  imprimé  ou  manuscrit,  sur  l'Horticulture  maraîchère,  l'Arbo- 
riculture et  la  Floricuiture  réunies,  considérées  dans  leurs 
usages  journaliers  et  les  plus  pratiques.  Le  concours  est  perma- 
nent et  le  prix  peut  être  décerné  chaque  année. 

Si  l'ouvrage  présenté  au  concours  est  manuscrit,  il  devra  être  aussi 
succinct  que  possible  et,  si  son  auteur  obtient  le  prix,  il  sera 
tenu  d'en  faire  la  publication  dans  le  délai  d'un  an.  (Voyez  le 
Journal,  3^  série,  XI,  1889,  p.  5  et  81.) 


CHRONIQUE.  619 

CHRONIQUE 


Programme  du  Sb''  Congrès  des  Sociétés  savantes.  — 
L'ouverture  du  35^  Congrès  des  Sociétés  savantes  est  fixée  au 
mardi  20  avril  1897.  Parmi  les  nombreuses  questions  proposées 
par  les  diverses  sections  on  peut  citer,  comme  étant  particulière- 
ment intéressantes  pour  l'Horticulture  : 

Section  des  sciences. 

6°  Recherche  de  documents  anciens  sur  les  observations- 
météorologiques  en  France  et  sur  les  variations  des  cultures. 

13°  A  quelles  altitudes  sont  ou  peuvent  être  portées,  dans  les 
Alpes  et  les  Pyrénées,  les  cultures  d'arbres  fruitiers,  de  prairies 
artificielles,  de  céréales  et  de  plantes  herbacées  alimentaires? 

14''  De  l'importance  fortuite  et  de  la  naturalisation  d'espèces 
végétales. 

Il  est  indispensable  que  le  texte  des  mémoires  parvienne  au 
l^""  bureau  de  la  Direction  du  Secrétariat  et  de  la  comptabilité, 
au  ministère  de  l'Instruction  publique,  avant  le  30  janvier  pro- 
chain. 

Utilisation  des  eaux  d'égout  de  l'Asile  d'aliénés  de 
Vaucluse.  —  Dans  la  séance  du  25  juin  de  la  Société  nationale 
d'Agriculture,  M.  Vincey,  professeur  départemental  d'agricul- 
ture de  la  Seine,  a  appelé  l'attention  sur  l'utiUsation  des  eaux 
d'égout  de  cet  asile.  A  l'asile  de  Vaucluse  (Seine-et-Oise),  petite 
cité  de  1,200  personnes,  fonctionne  le  système  du  «  tout  à 
l'égout  ».  Les  eaux  d'égout,  sur  un  premier  terrain,  sont  en  quel- 
que sorte  épurées,  puis,  reprises  par  un  système  de  drainage 
bien  entendu,  elles  servent  à  de  nouvelles  irrigations  sur  des 
terrains  situés  plus  bas.  Ces  irrigations  et  drainages  sont  com- 
binés de  telle  sorte  qu'on  arrive  à  la  plus  parfaite  épuration 
hygiénique  et  à  la  plus  complète  utilisation  agricole.  Les  eaux 
épurées  de  drainage  sont  beaucoup  plus  pures  que  celles  de  la 
rivière,  qui  pourtant  servent  à  l'alimentation  de  l'établissement, 


20  CHRONIQUE. 

à  tel  point  qu'aujourd'hui  il  est  question  de  s'en'servir  de  préfé- 
rence à  ces  dernières. 

Exploration  scientifique  de  l'île  Formose.  —  M.  Har- 
mand,  minisire  de  France  au  Japon,  annonce  la  formation  à 
Tokio  d'une  mission  scientifique  destinée  à  explorer  l'île  de  For- 
mose, encore  très  mal  connue.  Pour  cette  œuvre,  la  Diète  japo- 
naise a  voté  une  somme  de  5,883  yens  (le  yen  vaut  5  fr.  16).  La 
mission,  composée  exclusivement  de  Japonais,  a  pour  but  d'étu- 
tudier  la  géologie,  la  minéralogie,  l'ethnographie,  la  botanique, 
la  zoologie,  l'agriculture  et  la  sylviculture  de  la  grande  île. 

Culture  d'Orchidées  sur  des  troncs  de  Fougères.  —  Le 
Gardeners'  Chronicle  du  27  juin,  page  785,  recommande  la  cul- 
ture de  certaines  Orchidées,  sur  des  troncs  des  Fougères  arbo- 
rescentes. L'auteur  de  l'article  aurait  obtenu  les  meilleurs 
résultats  avec  les  Cattleya  citrina^  marginaia^  Trianœi;  Cœlogyne 
cristata  et  autres  espèces  ;  Dendrobium  amœnum,  Farmeri^ 
chî'ysotoxum;  Lœlia  ancepsy  acuminata,  autumnalis^  Dlgbyana  ; 
Lycaste  Skinneri  ;  Maxillaria  grandiflora  picta  ;  Miltonia 
cuneaia  et  spectabilis  ;  Odontoglossum  Cervantesii,  citrosmum^ 
maculatum,  Rossi  ;  Oncidium  Cavendishianum,  Lanceanum^ 
tigrinum  ; 

Ces  plantes,  disposées  à  la  surface  de  troncs  de  Dicksonia 
antarctica  et  associées  ou  non  à  des  Fougères  et  des  Bégonias,  ont 
mieux  réussi  que  dans  les  pots  et  dans  les  paniers  ordinaires  et 
présentaient  en  outre  un  aspect  beaucoup  plus  décoratif,  rappe- 
lant leur  manière  de  croître  dans  leur  pays  d'origine. 

Les  troncs  doivent  être  fixés  dans  des  pots,  de  manière  à  les 
faire  tenir  debout,  ou  bien  maintenus  par  les  deux  extrémités  au 
pilier  de  fer  de  la  serre.  L'auteur,  recommande  d'arroser  d'en 
haut  avec  une  pomme  d'arrosoir,  de  manière  à  ce  que  l'eau 
découle  le  long  de  la  tige  et  arrive  à  toutes  les  racines  sans  tou- 
cher les  feuilles  ni  les  fleurs. 

Introduction  du  Platane  d'Orient  en  France.  —  Le  Pla- 
tane, on  le  sait,  est  connu  depuis  la  plus  haute  antiquité;  mais 


CHRONIQUE.  621 

son  introduction  en  Europe  est  relativement  assez  moderne  puis- 
qu'elle ne  remonte  qu'à  1558;  on  assure  même  que  ce  fut 
Nicolas  Bacon,  père  du  célèbre  chancelier,  qui  le  fit  venir  en 
Angleterre  en  1561.  Peu  après,  en  1576,  de  Lécluse  le  reçut  de 
Constantinople  pour  le  jardin  de  Vienne.  Enfin  on  a  admis  long- 
temps qu'il  a  été  introduit  en  France,  en  1734,  par  Louis  XV, 
qui  en  aurait  confié  à  Buffon  le  premier  pied  qu'on  cultiva  au 
jardin  du  Roi. 

Il  résulte  des  travaux  de  M.  le  professeur  L.  Crié,  de  Rennes, 
et  d'une  étude  historique  publiée  récemment  par  M.  Maurice 
Bourges  sur  la  ville  de  Fontainebleau,  dont  M.  Glotaire  Duval  a 
fait  Tobjet  d'une  communication  à  la  Société  botanique  de 
France,  dans  la  séance  du  24  avril  <896,  que  le  Platane  a  été 
planté  pour  la  première  fois  en  France,  non  pas  à  Paris,  comme 
on  le  croit  généralement,  mais  à  Touvoie,  près  du  Mans  (Sarthe), 
et  dans  un  des  jardins  du  palais  de  Fontainebleau,  à  une  époque 
beaucoup  plus  reculée  que  celle  ci-dessus  désignée. 

Cicatrisation  des  plaies  des  arbres  par  l'acide  chlorhy- 
drique.  —  D'après  M.  Dachy,  cet  acide,  plus  connu  sous  le  nom 
à'esprit  de  sel,  donne  les  meilleurs  résultats  pour  la  destruction' 
du  puceron  lanigère.  Il  est  plus  efficace  et  surtout  moins  dan- 
gereux que  le  pétrole  ;  aussi  l'emploie-t-il  de  préférence.  «  On 
connaît  les  mœurs  du  puceron  lanigère,  dit  M.  Dachy;  or,  quel 
ne  fut  pas  mon  étonnement,  en  remarquant,  après  un  premier 
essai,  que  toutes  les  plaies  lavées  avec  l'acide  muriatique  étaient 
non  seulement  débarrassées  de  l'insecte,  mais  que  sous  son 
influence  la  cicatrisation  s'opérait  facilement.  » 

Après  un  certain  nombre  d'expériences  concluantes,  M.  Dachy 
a  reconnu  que  l'acide  muriatique  employé  seul  n'avait  pas 
d'efl'et  s'il  pleuvait  peu  après  l'emploi,  et  que  la  grande  séche- 
resse provoquait  une  évaporation  trop  prompte.  Il  a  imaginé 
d'associer  Tacide  à  l'onguent  de  Saint-Fiacre,  en  prenant  de  la 
terre  argileuse  compacte,  mélangée  avec  une  égale  quantité  de 
bouse  de  vache,  le  tout  délayé  avec  de  l'acide,  de  manière  à 
obtenir  un  liquide  pouvant  être  étendu  au  pinceau,  mais  plutôt 
épais  que  trop   clair.  Il   suffit,  pour   appliquer  le  remède,"de 


62ii  CHRONIQUE. 

nettoyer  les  plaies  en  mettant  au  vif  les  parties  intactes, 
et  à  les  badigeonner.  [Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture 
d'Epernay.) 

Réglementation  des  Halles  centrales  de  Paris.  —  Une 
loi,  promulguée  le  13  juin  1896,  porte  la  réglementation  des 
Halles  centrales  ;  en  voici  le  texte  : 

Art.  r'".  —  Les  Halles  centrales  constituent  un  marché  de 
première  main,  à  la  criée  ou  à  l'amiable,  des  denrées  alimen- 
taires de  gros  et  de  demi-gros.  Ces  ventes  s'opèrent  selon  les 
règles  prévues  par  la  présente  loi  et  par  le  règlement  d'adminis- 
tration publique  qui  sera  rendu  pour  son  exécution. 

Le  carreau  est  réservé,  dans  le  périmètre  des  Halles,  aux  pro- 
priétaires de  légumes  et  fruits  vendant  leur  propre  marchandise, 
à  l'exclusion  des  regrattiers. 

A  titre  transitoire,  quelques  pavillons  resteront  réservés  à  la 
vente  au  détail  et  aux  commerces  spéciaux  de  triperie  et  de 
charcuterie  qui  lui  sont  assimilés. 

Art.  2.  —  Toute  personne  pourra  recevoir  des  producteurs  et 
expéditeurs  de  denrées  alimentaires  mandat  de  procéder  à  leur 
vente,  pourvu  qu'elle  satisfasse  aux  conditions  suivantes  : 

4°  Jouir  de  la  nationalité  française  et  des  droits  civils  qui  y 
sont  attachés; 

2*»  N'avoir  subi  aucune  condamnation  pénale  ou  disciplinaire 
portant  atteinte  à  l'honorabihté; 

3°  Être  inscrite  sur  la  liste  dressée  à  cet  effet,  par  le  tribunal 
de  commerce  après  enquête  et  avis  de  la  préfecture  de  police; 

4°  Justifier  de  la  concession  d'un  poste  par  la  ville  de  Paris 
et  du  versement  à  la  caisse  municipale  égal  au  montant  des 
droits  d'abri  payés  par  le  poste  pendant  l'exercice  précédent, 
sans  toutefois  que  le  cautionnement  puisse  être  inférieur  à 
5,000  francs. 

Art.  3.  —  Il  est  expressément  interdit  aux  mandataires  des 
expéditeursd'acquérirpourleur  propre  compte  les  denrées  qu'ils 
sont  chargés  de  vendre  ou  des  denrées  similaires  et,  d'une 
manière  générale,  d'en  faire  le  commerce  par  eux-mêmes  ou 
par  personnes  interposées,  et  cela  même  en  dehors  des  Halles; 


CHRONIQUE.  0^23 

de  posséder  à  Paris  ou  en  province  et  à  l'étranger  aucun  maga- 
sin ou  entrepôt.  Ils  ne  doivent  être  rémunérés  que  par  la  com- 
mission librement  débattue  entre  eux  et  leurs  mandants. 

Art.  4  —  Ils  sont  tenus,  sous  les  peines  de  droit  :  ■ 
1"  De  se  conformer  à  toutes  les  prescriptions  des  règlements 
administratifs  et  des  ordonnances  de  police  concernant  les 
Halles,  et  notamment  de  se  soumettre  aux  formalités  du  contrôle 
prescrites  par  l'article  7  ci-après  et  le  règlement  d'administration 
publique. 

2"  De  compléter  ou  de  reconstituer,  dans  les  huit  jours  de 
l'avis  qu'ils  auront  reçu  du  receveur  municipal,  le  cautionnement 
dontii  est  parlé  à  l'article  2,  paragraphe  4,  et  qui  est  spéciale- 
ment affecté  à  la  garantie  des  créances  de  la  ville  de  Paris, 
d'abord,  et  de  celles  des  expéditeurs  en  second  ordre. 

Art.  4.  —  En  cas  d'infraction  à  ces  prescriptions  ou  de  man- 
quements à  leurs  devoirs  professionnels,  les  mandataires  seront 
passibles  de  peines  disciplinaires  qui  sont  : 

L'avertissement; 

La  suspension  pour  un  mois  au  plus  ; 

La  radiation  définitive. 

Les  deux  premières  peines  sont  prononcées  par  le  préfet  de  la 
Seine  ou  le  préfet  de  police,  suivant  les  attributions  qui  leur 
sont  conférées  par  l'article  8,  et  la  dernière,  sur  leur  proposition, 
par  le  Ministre  de  l'intérieur. 

Art.  6.  —  Sera  puni  des  peines  portées  à  l'article  406  du  Gode 
pénal,  le  mandataire  convaincu  d'avoir  faussé  ou  tenté  de  fausser 
les  enchères  par  quelque  moyen  que  ce  soit,  ou  d'avoir  proclamé 
ou  tenté  de  proclamer  un  cours  supposé. 

La  même  peine  sera  appliquée  au  mandataire  convaincu 
d'avoir  altéré  le  prix  réel  d'une  vente  ou  le  montant  des  frais 
tarifés  sur  les  livres,  carnets  volants,  prévus  par  la  loi  et  le 
règlement  d'administration  publique. 

Art.  7.  — Le  règlement  d'administration  publique  prévu  pour 
l'exécution  de  la  présente  loi,  indiquera  pour  chaque  pavillon 
comment  sera  organisé  le  contrôle  administratif.  Les  dispositions 
communes  à  tous  les  pavillons  seront  : 

1"  Chaque  poste  possédera  un  livre  à  souches  muni  de  deux 


624  CHRONIQUE, 

volants  dont  les  mentions  seront  concordantes;  le  premier  volant 
accompagnera  le  lot  jusqu'à  la  sortie  du  pavillon  et  sera  ensuite 
remis  par  le  fort  à  l'inspecteur  principal  ;  le  second  destiné  à 
l'expéditeur,  énoncera,  outre  le  prix  de  la  vente,  les  frais  tarifés 
(transport,  octroi,  décharge,  manutention  par  le  service  des 
forts,  droits  d'abri),  ainsi  que  le  montant  de  la  Commission  qui 
devra  comprendre  tous  les  frais  accessoires;  dans  le  cas  où  plu- 
plusieurs  ventes  seraient  faites  le  même  jour,  au  nom  du  même 
expéditeur,  les  volants  destinés  à  l'expéditeur  pourront  être 
remplacés  par  un  bordereau  récapitulatif  reproduisant  toutes  les 
mentions  des  st)uches. 

â''  Après  la  conclusion  de  chaque  vente,  le  prix  énoncé  sur  le 
volant  sera  proclamé  à  haute  voix; 

S°  Toute  marchandise  vendue  devra  sortir  immédiatement  du 
pavillon: 

4°  Les  mandataires  seront  tenus  de  conserver  pendant  trois 
ans  le  livre  à  souches  et  toutes  autres  pièces  de  comptabilité. 

Art.  8.  —  La  préfecture  delà  Seine  répartit  les  emplacements 
entre  les  mandataires  des  expéditeurs,  en  raison  de  l'importance 
de  la  marchandise  qu'ils  sont  chargés  de  vendre,  sous  cette  seule 
réserve  que  le  préfet  de  police  détermine,  pour  chaque  pavillon^ 
la  surface  minima  indispensable  à  la  vente  des  marchandises  et 
à  l'exercice  du  contrôle  dans  le  poste  ;  elle  a  dans  ses  attribu- 
tions la  perception  des  droits  municipaux  et  le  poids  public. 

La  préfecture  de  police  assure  le  maintien  du  bon  ordre  au 
point  de  vue  de  la  loyauté  des  transactions,  de  la  salubrité  des 
denrées  et  de  la  liberté  de  la  circulation.  A  cet  effet,  un  com- 
missaire de  police  sera  spécialement  affecté  aux  Halles  centrales 
et  tous  les  inspecteurs  et  agents  placés  sous  ses  ordres  auront  le 
droit  de  verbaliser. 

Elle  a  dans  ses  attributions,  l'affichage  du  cours  des  ventes  et 
la  détermination  des  heures  en  dehors  desquelles  toute  opération 
sera  considérée  comme  nulle,  et  du  minimum  des  lots. 

Art.  9.  —  Une  commission  supérieure  sera  chargée  d'adresser, 
au  moins  une  fois  par  an,  au  Président  de  la  République,  un 
rapport  sur  la  situation  des  Halles  centrales,  les  abus  qui  peuvent 
s'y  commettre  et  les  réformes  qu'ils  comportent. 


CHRONIQUE.  ,  625 

Ce  rapport  sera  inséré  au  Journal  officiel. 

La  Commission  sera  présidée  et  convoquée  par  le  Ministre  de 
l'Intérieur.  Elle  comprendra  : 

Six  membres  appartenant  au  conseil  municipal  et  élus  par  lui  ; 

Deux  membres  élus  par  les  conseillers  généraux  de  la  Seine 
qui  représentent  les  cantons  suburbains  et  pris  parmi  eux  ; 

Deux  membres  appartenant  au  conseil  général  de  Seine-et- 
Oise  et  élus  par  lui  ; 

Deux  membres  du  conseil  général  de  Seine-et-Marne  et  élus 
par  lui; 

Huit  membres  désignés  par  le  Ministre  de  l'Agriculture;  cinq 
membres  désignés  par  le  Ministre  du  Commerce  ;  quatre  membres 
désignés  par  le  Ministre  de  l'Intérieur. 

Art.  10.  —  Les  facteurs  et  commissionnaires  en  exercice 
auront  trois  mois,  à  partir  du  jour  de  la  publication  au  Journal 
officiel  du  règlement  d'administration  publique,  pour  se  mettre 
en  mesure  de  satisfaire  aux  obligations  des  paragraphes  1 , 2  et  3 
de  l'article  2;  à  cette  condition,  ils  auront  un  droit  de  priorité 
à  la  concession  d'un  poste. 

Art.  11.  —  Sont  et  demeurent  abrogées  toutes  les  dispositions 
contraires  à  la  présente  loi. 

Beaux  exemplaires  d'Orchidées.  —  Au  dernier  meeting 
horticole  de  la  Chambre  syndicale  des  Horticulteurs  belges  et  de 
la  Société  royale  d'Agriculture  et  de  Botanique  de  Gand,  il  a  été 
présenté  quatre  Orchidées  d'une  floraison  exceptionnellement 
remarquable  :  Oncidium  macranthum  hastiferum,  avec  40  grandes 
fleurs  jaunes  à  labelle  blanc;  Cypripedium  Veitchi,Sivec  15  fleurs; 
Cypripedium  Charles  Canham,  exemplaire  de  très  fortes  dimen- 
sions, avec  20  fleurs  bien  épanouies;  Caltleya  Mossiœ  alba 
Wagneri^  spécimen  splendide  comme  santé,  culture  et  floraison, 
avec  18  magnifiques  fleurs. 

Ces  quatre  superbes  spécimens  appartiennent  à  l'orchido- 
phile  renommé,  M.  Jules  Hye-Leysen.     (Ch.  de  Bosschere.) 

Cattleya  labiata  Warneri.  —  Il  vient  de  fleurir,  au  parc 
royal  de  Laeken,  huit  exemplaires  de  cette  belle  variété,  avec 
179  fleurs  portées  sur  58  scapes!    Une   de   ces  plantes  avait 


62C)  CHRONIQUE. 

40  fleurs.  Il  convient  de  faire  remarquer  que  la  culture  des 
Orchidées  dans  les  serres  du  roi  des  Belges,  est  une  des  plus  par- 
faites de  la  Belgique.  M.  le  directeur  Henri  Koight  mérite  de 
sincères  éloges  pour  les  brillants  résultats  qu'il  obtient  et  dont 
les  meetings  de  UOrchidéenne  de  Bruxelles  fournissent  chaque 
mois  des  preuves  irrécusables.  (Cn.  de  Bosschere.) 

L'Exposition  Internationale  de  Bruxelles  en  1897.  —  Il 
y  aura,  à  l'occasion  de  cette  exposition,  à  laquelle  la  France  a 
adhéré  officiellement,  muq  expo fiiti on  permanente  d'Horticulture, 
de  mai  en  novembre,  comprenant  des  concours  pour  les  collec- 
tions et  des  exemplaires  isolés  d'arbres  et  d'arbustes,  les  Rosiers, 
les  plantes  vivaces,  les  plantes  herbacées  et  sous-ligneuses,  les 
plantes  annuelles,  les  plantes  décoratives,  de  serre  ou  d'oran- 
gerie, pouvant  passer  en  plein  air,  les  mois  de  mai  à  octobre. 
Expositions  temporaires. 

I.  Exposition  dCinauguration  (mai).  —  Le  programme  com- 
prend deux  sections  :  1°  plantes  exposées  en  dehors  des  con- 
cours, c'est-à-dire  des  envois  composés  au  gré  des  exposants  et 
formés  de  plantes  de  choix,  variées,  remarquables  par  leur 
rareté,  leur  floraison  et  leur  culture;  2"*  plantes  exposées  en 
concours  :  Palmiers,  Miscellanées,  Plantes  fleuries,  Fougères 
arborescentes,  Orchidées,  plantes  diverses. 

II.  Exposition  de  Roses  cueillies. 

III.  Exposition  générale  (juillet).  —  Le  programme  com- 
prend deux  sections  comme  pour  l'exposition  de  mai.  Il  y 
aura  des  concours  pour  les  plantes  d'introduction,  les  semis,  la 
culture  et  la  floraison,  les  collections  générales,  les  collections 
(Orchidées,  Palmiers,  Pandanées,  Scitaminées,  Fougères  etLyco- 
podiacées,  Gycadées,  Conifères,  Aroïdées,  Marantacées,  Lilia- 
cées,  Broméliacées,  Plantes  diverses  de  serre,  Industrie  hor- 
ticole, Plantes  d'appartement. 

IV.  Exposition  de  Chrysanthèmes  (octobre).  —  Concours 
spéciaux  de  floraison,  concours  spéciaux  de  culture,  Chrysan- 
thèmes greffé»,  fleurs  de  Chrysanthèmes.  (Ch.  de  Bosschere.) 

Le  Tulipier  de  Virginie  ou  Tnlip  Tree  des  Anglais  (Lirio- 
dendron  tuUpifera),   ce  superbe  représentant   de. la  flore   de 


CHRONIQUE.  627 

l'Amérique  septentrionale  orientale,  d'où  il  fut  introduit  en 
Europe  en  1688,  se  rencontre  fréquemment  en  Angleterre  en 
excellentes  conditions. 

Il  n'est  pas  rare  de  voir  des  sujets  de  dimensions  extraor- 
dinaires; c'est  ainsi  que,  vers  la  fin  de  juin,  j'ai  pu  admirer  à 
Horsham,  un  spécimen  parfait  comme  forme  et  comme  santé, 
ayant  de  î%  à  24  mètres  de  hauteur* 

Des  sujets  de  dimensions  semblables  existent  également  à 
Learmington  où,  comme  l'arbre  précité,  ils  produisent  annuelle- 
ment et  eu  grandes  quantités,  leurs  charmantes  et  très  intéres- 
santes fleurs,  au  coloris  singulier  et  au  parfum  pénétrant.  Cet 
arbre  superbe^  à  feuillage  caduc,  qui  par  le  faciès  a  beaucoup 
de  rapport  avec  un  Platane  érigé,  appartient  à  la  famille  des 
Magnoliacées  ;  il  prospère  surtout  dans  une  position  un  peu  pro- 
tégée; ses  racines  se  plaisent  dans  un  sol  profond,  substantiel 
et  naturellement  humide.  (G.  Schneider.) 

Le  commerce  des  fleurs  en  Angleterre.  —  Les  fleurs  na- 
turelles sont  aujourd'hui  très  largement  employées  aux  enterre- 
ments en  Angleterre  ;  les  obsèques  de  Sir  Augustus  Harris,  qui  ont 
eu  lieu  à  West  Brompton,  Londres,  le  24  juin  dernier,  en  font  foi. 
Les  tributs  floraux  en  cette  occasion  solennelle  étaient  aussi 
remarquables  qu'ils  étaient  nombreux,  et  se  composaient  de 
croix,  couronnes,  ancres,  lyres,  colonnes  décapitées  et  autres 
dessins,  formés  en  grande  partie  avec  des  Lis  blanc,  des  Roses, 
Odontoglossums,  Cattleyas,  Muguet,  etc.,  représentant,  autant 
que  l'on  a  pu  en  juger,  une  somme  de  2,500  livres  sterling,  soit 
63,500  francs.  Lorsque  l'on  songe  que  cette  cérémonie  n'était 
point  nationale  et  n'avait  rien  d'officiel,  il  y  a  là  matière  à 
réflexion  pour  les  fleuristes  et  pour  les  cultivateurs  de  fleurs 
blanches,  les  fleurs  de  couleurs  diverses  étant  rarement  em- 
ployées en  pareille  occasion  en  Angleterre.       (G.  Schneider.) 

Victoria  régla.  —  La  première  fleur  de  cette  superbe  plante 
aquatique  s'est  épanouie,  dans  les  serres  des  jardins  de  la  Société 
Royale  de  Botanique  à  Regent's  Park,  Londres,  le  25  juin,  c'est- 
à-dire  un  bon  mois  plus  tôt  que  les  années  précédentes. 

(G.  Schneider.) 


628  PROCÈS-VERBAUX. 

PHOCÈS -VERBAUX 


SÉANCE    DU    2    JUILLET    1896. 

PRÉSIDENCE  DE  M.  Albert  Truffaut,  vice-président. 

La  séance  est  ouverte  à  3  heures. 

Les  sociétaires  présents  sont  au  nombre  de  122  :  15  membres 
honoraires  et  107  membres  titulaires. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  le  Président  proclame  l'admission  d'une  dame  patronnesse 
et  de  10  membres  titulaires,  dont  5  présentés  dans  la  séance  du 
25  juin. 

Il  annonce  que  deux  sociétaires  viennent  d'être  l'objet  de  dis- 
tinctions honorifiques  : 

M™''  Heine,  dame  patronnesse,  a  été  promue  officier  de  la 
Légion  d'honneur,  et  M.  Bruant  (François-Georges),  horticul- 
teur à  Poitiers,  a  été  nommé  chevalier  du  même  ordre. 

Cette  bonne  nouvelle  est  accueillie  par  des  applaudissements 
répétés. 

Il  apprend  que,  d'après  une  décision  du  conseil  d'administra- 
tion, la  Société  sera  convoquée  pour  le  jeudi  8  octobre,  en  vue 
de  l'élection  d'un  président  en  remplacement  du  regretté 
M.  Léon  Say.  Une  réunion  préparatoire  aura  lieu  le  dimanche 
4  octobre. 

Il  annonce  que  depuis  la  séance  du  11  juin,  la  Société  a  enre- 
gistré avec  regret  la  perte  de  trois  de  ses  membres  :  M™°  Bâillon, 
dame  patronnesse;  MM.  Chardon  (Charles-Armand)  et  Dumon- 
thier  (Adolphe-Désiré),  membres  titulaires,  de  Paris. 


N.  B.  —  La  commission  de  rédaction  déclare  laisser  aux  auteurs 
des  articles  admis  par  elle  à  l'insertion  dans  le  Journal  la  responsa- 
bilité des  opinions  qu'ils  y  expriment. 


SÉANCE   DU   2   JUILLET    1896.  6^9 

M.  le  secrétaire  général  proclame  le  résultat  du  concours 
d'Orchidées  tenu  dans  la  séance  du  25  juin  (1).  Les  récompenses 
suivantes  ont  été  accordées  : 

Médaille  d'or  :  M.  Jacob. 

Grande  médaille  de  vermeil  :  M.  Opoix. 

Grande  médaille  d'argent  :  M.  Duval. 

Médailles  d'argent  ;  MM.  Bert,  Piret  et  Ragot. 

Il  donne  ensuite  lecture  des  questions  que  le  conseil  d'admi- 
nistration a  décidé  de  porter  au  programme  du  Congrès  horti- 
cole de  1897  (2). 

Il  procède  au  dépouillement  de  la  correspondance  qui  com- 
prend ; 

A.  —  Correspondance  manuscrite  : 

1°  Lettre  de  M.  le  Ministre  de  l'Instruction  publique  annon- 
çant que  la  Société  aura  à  sa  disposition  un  local  dans  le  Palais 
de  l'Industrie  pour  son  exposition  de  Chrysanthèmes; 

2°  Lettre  de  M.  le  Ministre  de  Tlnstruction  publique  accom- 
pagnant l'envoi  du  programme  du  35®  Congrès  des  Sociétés 
savantes,  dont  la  séance  d'ouverture  est  fixée  au  mardi  20  avril 
1897  (2)  ; 

3®  Lettre  de  M.  Poisson,  propriétaire  à  Auteuil,  demandant  la 
nomination  d'une  commission  pour  visiter  son  jardin.  MM.  Ur- 
bain, Hoibian,  Poiret-Delan,  Boizard,  Fortin,  Savoye,  Chenu 
sont  désignés  à  cet  effet. 

B.  -  Correspondance  imprimée  : 

1**  Règlement  et  programme  du  concours  agricole,  horticole 
et  viticole,  qui  se  tiendra  à  Saint-Étienne  du  2  au  7  septembre 
1896. 

20  Programme  de  l'exposition  d'Horticulture  qui  aura  lieu  à 
Bougival  les  8,  9  et  10  août  1896. 

(1)  Voir  Compte  rendu,  p.  699. 

(2)  Voir  programme,  cahier  de  juin,  p.  473. 

(3)  Voir  questions  posées,  p.  619. 


6J0  ■      PROCÈS-VERBAUX. 

3'*  Circulaire  annonçant  qu'une  exposition  internationale 
d'Horticulture  et  de  viticulture  se  tiendra  à  Bayonne  du  5  au 
8  septembre  1896. 

G.  —  Ouvrages  destinés  a  la  Bibliothèque  : 

1°  Feuille  d'informations  du  ministère  de  l'Agriculture,  n°*  26 
et  27. 

2*  Lamarck  botanlsLe;  sa  contribution  à  la  méthode  dite  natu- 
relle^ par  M.  D.  Clos.  (Extrait  des  Mémoires  de  l'Académie  des 
Sciences,  Inscriptions  et  Belles-Lettres  de  Toulouse,  1896.) 
Broch.  in-8°  de  24  pages. 

3°  Notes  on  the  synonymy  of  t/ie  ISorlh  American  Mink,  with 
description  of  a  new  subspecies,  par  M.  Outram  Bangs.  Boston, 
1896.  Broch.  de  6  pages,  avec  2  planches  noires. 

4°  Discours  prononcés  à  la  séance  générale  du  Congrès  des  So- 
ciétés savantes,  par  MM.  Grandidier  et  Guieysse. 

5°  Histoire  naturelle  des  plantes  de  Madagascar,  par  MAI.  H. 
Bâillon  et  E.  Drake  del  Gastillo,  fascicules  38,  39  et  40. 

6°  La  Flore  littorale  du  Portugal,  par  M.  Jules  Daveau.  (Ex- 
trait du  Bulletin  de  l'Herbier  Boissier.)  Genève,  1896.  Brochure 
de  1 06  pages. 

D.  —  Notes,  Rapports  et   Comptes  rendus  déposés  sur  le 

BUREAU  : 

1°  Note  sur  une  maladie  de  l'Bydrangea  paniculata  grandi- 
flora,  par  M.  F.  Decaux. 

2°  Groupements  de  Chrysanthèmes,  par  la  section  des  Chry- 
santhèmes. 

3°  Rapport  sur  un  ouvrage  de  M.  R.  de  Noter,  intitulé  :  Les 
Palmiers  de  serre  froide,  par  M.  A.  Chantin.  Les  conclusions  de 
ce  rapport  sont  les  suivantes  : 

«  Pour  nous  résumer,  nous  nous  contenterons  de  répéter  que 
ce  livre  nous  paraît  avoir  été  écrit  hâtivement,  par  une  personne 
qui  connaît  surtout  l'Algérie  et  le  Midi  de  la  France,  qui  a  beau- 
coup vu,  qui  éveille  notre  curiosité,  mais  ne  la  satisfait  pas. 


SÉANCE    DU    2    JUILLET    1896.  631 

Nous  trouvons,  en  somme,  que  ce  livre  manque  de  développe- 
ments dans  beaucoup  de  parties  et  qu'il  pourrait  être  amendé 
dans  d'autres.  Nous  sommes  d'avis  que  la  Société  doit  réserver 
son  jugement  jusqu'à  l'apparition  de  la  prochaine  édition.  » 

4"  Rapport  sur  une  collection  de  Pommes  de  M.  Croux^  par 
M.  Michelin. 

5**  Rapport  sur  le  mastic  Dantin,  par  M.  Hanoteau.  Ce  rapport 
sera  joint  à  ceux  qui  doivent  être  publiés  sur  le  même  objet. 

6°  Compte  rendu  du  Concours  d'Orchidées  du  25  juin  1896, 
par  M.  Belin. 

7°  Compte  rendu  de  V Exposition  de  la  Société  d' Horticulture 
de  Soissons,  par  M.  Ch.  Joly. 

M.  le  Président  annonce  qu'avant  de  statuer  sur  les  proposi- 
tions de  récompenses  faites  par  les  comités  pour  les  objets  qui 
leur  ont  été  soumis  dans  la  séance  de  ce  jour,  il  va  mettre  aux 
voix  les  décisions  prises  au  sujet  des  présentations  faites  le 
25  juin  et  renvoyées  à  aujourd'hui  à  cause  de  la  distribution  des 
récompenses. 

Après  un  vote  de  l'assemblée,  il  est  accordé  : 

1°  Une  prime  de  d'*"  classe,  avec  félicitations  et  un  certificat 
de  mérite  de  \^^  classe  à  M.  Louis  Urbain,  horticulteur,  42,  rue 
de  Sèvres,  à  Clamart  (Seine),  pour  plusieurs  pieds  d'un  Bégonia 
à  fleurs  doubles,  obtenu  de  semis  par  le  présentateur,  et  qui 
sera  mis  au  commerce  sous  le  nom  de  R.  17"'  Lucie  Faure. 

2°  Une  prime  de  1"  classe  à  MM.  Vilmorin-Andrieux  et  G^®, 
4,  quai  de  la  Mégisserie,  Paris,  pour  une  collection  de  plantes 
sub-alpestres,  comprenant  les  Sempervivum  acuminatum  Schott., 
Tyrol;  antarcticum  Jord.,  des  Hautes-Alpes;  Rraunii  Funk., 
du  Tyrol;  murale Boresiu,  France;  les  Sedum  pallidum  Bieb.,  du 
Caucase;  pulchellum  Michx.,  de  l'Amérique  septentrionale,  et 
spurium  Bieb.,  de  la  même  région;  les  Hieracium  flexuosum 
Kit.,  de  la  Hongrie,  et  aurantiacum  L.,  des  Alpes;  le  ravissant 
Androsace  sarmentosa  Wall.,  de  l'Himalaya;  le  Campanula 
alliariœfolia  Willd.,  du  Caucase;  VCEnothera  fruticosa  L.,  de 
l'A^iérique  septentrionale;  le  Spiriea  pahnata  Thunb.,  du  Ja 


63:2  PROCÈS-VERBAUX. 

pon;  VAconitum  Anthova  L.,  des  Alpes;  ÏAllium  narcissiflonim 
Vill.,  des  Alpes;  le  Dianthus  monspessulanus  L.,  à  fleurs  lilas, 
du  Mont-Dore;  VErodium  Manescavi  Boub.,  des  Pyrénées;  le 
Silène  Saxifraga  L.,  des  Alpes;  le  Géranium  Endressi  Gay,  des 
Pyrénées-Orientales;  le  Scutellaria  lupulina  L.,  de  l'Asie  bo- 
réale, et  enfin  une  variété  du  Viola  Munbyana  Boiss. 

3°  Une  prime  de  2°  classe  aux  même  présentateurs,  pour  une 
superbe  collection  de  Godetia,  comprenant:  G.  Scliamini Niver- 
tiana;  rubicunda  splendens  double;  Whitneyi  Duchesse  d'Albany, 
pyramidal  carmin,  Brillant,  Duc  de  Fife,  Duchesse  de  Fife,  Du- 
chesse  d'Albany  nain,  écarlate  vif,  grandiflora  maculata  nain, 
Lady  Albemarle,  grandiflora  maculata. 

3°  Une  prime  de  2°  classe  aux  mêmes,  pour  un  lot  de  Giroflées 
Quarantaines,  comprenent  16  variétés,  dites  à  grandes  fleurs; 
8  variétés  de  la  race  des  remontantes;  5  variétés  de  Quaran- 
taines, dites  Victoria,  ^^  rnfin  une  nouveauté  désignée  sous  le 
nom  de  Quarantaine  d'été  Excelsior. 

4°  Une  prime  de  l""®  classe,  avec  félicitations,  à  M.  Lemaire, 
horticulteur,  26,  rue  Friant,  à  Paris,  pour  une  collection  d'/m 
Kdemjoferi  provenant  du  Japon  et  comprenant  un  nombre  consi- 
dérable de  splendides  variétés  à  fleurs  simples  ou  doubles,  de 
grandes  dimensions,  et  présentant  les  coloris  les  plus  brillants 
et  les  plus  variés. 

b"*  Une  prime  de  \'^  classe,  avec  félicitations,  à  MM.  Duval  et 
fils,  horticulteurs,  rue  de  l'Ermitage  à  Versailles,  pour  des  Vriesea 
hybrides  obtenus  dans  leur  établissement. 

L'un,  le  V.  Poelnianï,  est  issu  du  V.  gloriosa  Duval,  croisé  par 
le  F.  Van  Geerti  Duval  ;  il  a  été  présenté,  pour  la  première  fois^ 
à  l'exposition  de  mai  1896.  MM.  Duval  et  fils  considèrent  cette 
plante  comme  l'une  de  leurs  meilleures  obtentions;  ils  l'ont 
dédiée  à  M.  Poëlman,  horticulteur  à  Gand,  grand  amateur  de 
Broméliacées.  Cet  hybride  est  caractérisé  par  une  inflorescence 
très  forte,  épaisse,  portée  par  un  pédoncule  rigide.  La  couleur 
des  bractées  est  le  rouge  brillant  rehaussé  de  jaune  d'or.  Les 
inflorescences  ont  une  très  grande  durée  (deux  ou  trois  mois). 
Le  grand  mérite  de  cette  plante  est  d'être  plus  robuste  que  la 
plupart  des  hybrides  de  Vriesea.  * 


SÉANCE   DU    2    JUILLET    1896.  633 

Deux  autres  Vriesea  hybrides  étaient  présentés  pour  montrer 
combien  l'hybridation  peut  modifier  l'aspect  général  de  ces 
plantes  :  l'un,  le  F.  Henrici  [splendida  X  splendens)  n'a  plus 
aucune  trace  des  zébrures  du  feuillage  du  V.  splendens;  en 
dehors  de  cela,  Tintervenlion  de  cetie  espèce  n'est  guère  visible 
que  dans  les  bractées.  L'autre,  le  V.  Elmireana^  qui  a  aussi  pour 
ascendant  le  V.  splendens,  mais  celte  fois  croisé  par  le  F.  cardi- 
nalis,  est  intermédiaire  entre  les  parents  :  l'inflorescence,  tout 
en  conservant  la  forme  en  lame  de  sabre,  est  devenue  rouge 
cerise,  couleur  qui  n'existe  pas  dans  les  Vriesea  appartenant  à  la 
catégorie  des  splendens,  lesquels  d'ailleurs  sont  fort  difficiles  à 
croiser  par  d'autres  types  (voir  Du  val,  Broméliacées^  p.  143  et 
suivantes). 

La  cinquième  plante  présentée  par  MM.  Duval  et  fils  était  le 
Vriesea  a  Le  Sphinx  »,  elle  est  le  résultat  d'un  croisement 
opéré  en  1889  sur  le  V .  fenestralis  par  le  V.  splendens  major  de 
Veitch.  Quatre  plantes  seulement  purent  être  conservées  et  elles 
présentèrent  des  caractères  végétatifs  si  différents  de  ceux  des 
ascendants,  que  sans  l'avoir  vue  fleurir,  M,  Duval  la  désigna, 
en  1893^  sous  le  nom  spécial  qu'elle  porte  depuis  cette  époque. 
Le  port  et  la  vigueur  de  la  plante,  la  couleur  des  feuilles  sont 
modifiés  à  un  tel  point  qu'il  n'est  presque  plus  possible  de 
reconnaître  en  elle  le  V.  fenestralis.  La  première  floraison  vient 
enfin  d'avoir  lieu  en  1896,  c'est-à-dire  sept  années  après  la  fécon- 
dation. L'inflorescence,  sans  être  très  décorative,  est  bizarre  et 
très  intéressante  par  la  modification  profonde  qu'ont  subi  les 
bractées,  modification  telle  que  cette  plante  constituera  un 
excellent  type  pour  de  nouvelles  hybridations. 

6°  Une  prime  de  2^  classe  à  M.  Boucher,  horticulteur-pépi- 
niériste, 164,  avenue  d'Italie,  Paris,  pour  une  série  de  rameaux 
fleuris  d'arbrisseaux  d'ornement  :  Rhus  Cotinus  atropurpurea, 
Cytisus  schifjkaensis,  Spirœa  Bumalda  rziberrima,  Margaritse 
Qi  Antonij  Waierer^  Tamarix  odessana,  Colutea  melanocalyx. 

V  Des  remerciements  à  M.  Rosette,  grainier,  88,  rue  de  Vau- 
celles,  à  Gaen,  pour  deux  pots  de  Fraisiers  et  une  caisse  de  Fraises 
d'une  variété  nouvelle,  nommée  Louis  Gautier.  Cette  nouveauté, 
dit  le  présentateur,  est  d'une  vigueur  et  d'une  fertilité  exces- 

41 


634  PROCÈS-VERBAUX. 

sives;  «  la  semaine  dernière,  une  commission  nommée  par  la 
Société  centrale  d'Horticulture  du  Calvados,  constatait  qu'un 
pied  portait  228  fruits  et  qu'il  n'était  pas  rare  de  trouver  dans  la 
planche  des  Fraises  ayant  0™,06  à  O'^.O?  de  face,  c'est-à-dire 
0™,20  à  0°^,22  de  circonférence  ».  M.  Rosette  ajoute  que  la  ca- 
ractéristique de  ce  Fraisier  est  que  les  filets,  non  séparés  du 
pied-mère,  donnent  en  août-septembre  une  deuxième  récolte 
abondante  (Pour  la  description  du  fruit,  voir  Revue  Horticole^ 
16  septembre  1895,  p.  428). 

Le  comité  de  culture  potagère  ^ne  M.  Rosette  de  faire,  à 
l'automne,  une  présentation  de  filets  et  demande  la  nomination 
d*^une  commission  pour  juger  du  nombre  des  fruits  que  la  variété 
est  capable  de  produire  comme  seconde  récolte. 

8°  Des  remerciements  à  M.  Maxime  Cornu,  professeur  de  cul- 
ture au  Muséum  d'histoire  naturelle^  pour  quatre  pieds  d'Oseille 
Pahouine,  utilisée  au  Gabon  comme  notre  Oseille  ordinaire  dont 
elle  tient  la  place. 

E.  —  Objets  soumis  a  l'examen  des  comités  (séance  du  2  juillet)  : 
Au  comité  d'arboriculture  fruitière  : 

\°  Par  M.  Gorion  (Toussaint),  propriétaire  à  Ëpinay  (Seine), 
des  Groseilles  à  grappe  appartenant  aux  variétés  Cerise  et  Ver- 
saillaise  blanche,  remarquables  par  la  beauté  des  grappes  et  la 
grosseur  des  baies  et  pour  lesquelles  une  prime  de  3^  classe  est 
demandée. 

2**  Par  M.  Lemaire,  horticulteur,  26,  rue  Priant,  Paris, 
54  Pèches  de  la  variété  Précoce  Alexander,  fruits  beaux,  bien 
colorés,  mais  cueillis  avant  d'avoir  atteint  leur  complet  dévelop- 
pement. Une  prime  de  2^  classe  est  proposée  pour  cet  apport. 

Au  comité  de  floriculture  : 

1°  Par  M.  Gh.  Jouan,  jardinier  en  chef  chez  M.  le  comte  Pozzo 
diBorgo,  au  château  de  Montretout,  Saint-Gloud  (Seine-et-Oise), 
11  pieds  d'un  Pelargonium  obtenu,  en  1894,  du  P.  Louis  Courier  . 
croisé  par  une  variété  non  indiquée.  La  plante  est  naine,  très 
ramifiée,  floribonde  et  à  fleurs  de  couleur  rouge  groseille;  le 


SÉANCE   DU  2  JUILLET  1896.  6.35 

présentateur  la  désigne  sous  le  nom  de  P.  Madame  la  Comtesse 
Charles  Pozzo  di  Borgo.  On  propose  de  décerner  une  prime  de 
3®  classe  pour  cette  variété. 

2°  Par  MM.  Vilmorin-Andrieux  et  C'^,  4  quai  de  la  Mégisserie, 
Paris,  une  collection  de  Pétunias  comprenant  de  nombreuses 
et  belles  variétés  appartenant  aux  races  suivantes  :  P,  hybrida 
superbissima,  à  grande  fleur  blanche^  à  grande  fleur  frangée, 
maculée,  double  à  grande  fleur  blanc  pur,  double  à  grande  fleur 
frangée.  D'après  une  note  des  présentateurs,  ces  plantes  sont 
soumises  à  l'examen  du  Comité  de  floriculture  pour  montrer  la 
stabilité  des  formes  reproduites  par  le  semis  et  le  résultat  obtenu 
par  la  sélection.  Les  spécimens  présentés  ne  sont  pas  le  produit 
d'une  culture  spéciale,  mais  ont  été  choisis  dans  des  lots  de 
porte-graines. 

Le  Comité  adresse  ses  félicitations  unanimes  à  MM.  Vilmorin- 
Andrieux  et  C'%  et  demande  qu'une  prime  de  1'^  classe  leur  soit 
attribuée  pour  cet  apport. 

Les  mêmes  présentateurs  montrent  1  pied  de  Bégonia  à  fleur 
de  Campanules,  variété  nouvelle,  très  curieuse,  dont  on  demande 
un  nouvel  apport  de  plusieurs  spécimens  pour  bien  en  juger  la 
valeur. 

3°  Par  M.  Lemaire,  horticulteur,  26  rue  Priant,  Paris,  quel- 
ques variétés  d'Iris  Kœmpferi,  différentes  de  celles  présentées  à 
la  dernière  séance  (prime  de  ]'"''  classe). 

Le  même  présentateur  montre  des  Hortensia  dont  les  fleurs 
sont  devenues  bleues  par  la  culture  dans  le  compost  suivant  : 

Ardoise  pilée 10  p.  100. 

Sulfate  de  fer 3      — 

Ammoniaque 1       — 

Terre  de  bruyère  ou  terre  franche 86      — 

Une  prime  de  S**  classe  est  demandée  pour  cette  intéressante 
présentation. 

Au  Comité  d'arboriculture  d'ornement  : 

1**  Par  M.  Boucher,  pépiniériste,  avenue  d'Italie,  Paris,  des 
rameaux  de  Sambucus  racemosa,  appartenant  aux  variétés  ele- 
gans^  laciniata^  ornata^  pteridifolia,  serratifolia,  tenuifolia,  les 


636  PROCÈS-VERBAUX. 

Spircea  Bumalda  Antony  Walerer  et  ruberrimay  le  Spirœa  Mar- 
garitx,  le  Rhus  Cotinus  atropurpurea,  le  Colutea  melanocalyx^ 
le  Tamarix  odessana^un  Symp koricarpos mdéierm'mé,  orginaire 
du  Colorado  (prime  dr^  %^  clas?e). 

2°  Par  M.  Mainguet  (Henri),  11,  rue  Mot,  à  Fontenay-sous- 
Bois  (Seine),  des  rameaux  fleuris  de  Gomphocarpus  fruticosuSy 
Asclépiadée  rustique  dans  le  midi  de  la  France  (Remerciements). 

Au  comité  des  Orchidées  : 

Par  M.  ïhiébault,  jardinier  chez  M.  Libreck,  Paris  :  1  Odon^ 
toglossum  Schliperianum,  1  Promenœa  citrina  et  deux  Micros- 
tylis  indéterminés  (prime  de  l""^  classe  avec  félicitations  pour 
les  Microsiylis). 

A  la  section  des  Roses  : 

1°  Par  M.  Gh.  Baltet,  horticulteur  à  Troyes,  4  rameaux  fleuris 
de  la  Rose  Turners*  Crimson  Rambler.  C'est  la  première  fois  que 
cette  remarquable  variété  est  présentée  à  la  section  des  Roses. 
Les  intlorescences,  très  développées,  dénotent  une  excellente 
culture.  Les  fleurs  sont  très  pleines  et  d'un  superbe  coloris.  Une 
prime  de  2®  classe  est  demandée  pour  cet  apport. 

2°  Par  M"^  veuve  Ledéchaux  et  fils,  rosiéristes  à  Villecresnes 
(Seine-et-Oise),  des  fleurs  coupées  de  la  Rose  François  Coppée, 
variété  nouvelle,  mise  au  commerce  le  1"  novembre  1895,  par 
les  présentateurs.  Cette  Rose  appartient  au  groupe  des  Hybrides 
remontantes;  c'est  une  excellente  plante,  à  fleurs  très  odorantes, 
ayant  quelque  ressemblance  avec  la  Rose  Bijou  de  Couesnon, 
(prime  de  2®  classe). 

Les  propositions  des  Comités,  relatives  aux  récompenses  à 
accorder  pour  les  présentations,  sont  mises  aux  voix  et  adoptées. 

MM.  Vilmorin-Andrieux  et  C®  abandonnent  leurs  primes  au 
profit  de  la  Société. 

M.  le  Prési/ient,  ayant  reçu  une  lettre  par  laquelle  M.  Vincey 
demandait  à  prendre  la  parole  pour  une  communication,  prie 
notre  collègue  de  monter  à  la  tribune. 

M.  Vincey  n*est  pas  présent  dans  la  salle. 


SÉANCE  DU  2  JUILLET  1896.  '  637 

La  parole  est  donnée  à  M.  Julien. 

Le  26  mars  dernier,  dit-il,  nous  avons  eu  l'honneur  de  dépo- 
ser sur  le  bureau  de  la  Société  nationale  d'Horticulture  de  France, 
un  mémoire  ayant  trait  à  une  maladie  du  Bégonia  Rex  et  de  ses 
variétés,  dans  lequel  nous  rapportions  la  mort  prématurée  de  ces 
plantes  ornementales  à  la  présence  d'un  nématode  (1). 

De  nouvelles  observations  faites,  non  plus  sur  le  Bégonia  Rex^ 
mais  sur  des  pieds  malades  de  Bégonias  tubéreux,  que  M.  Va- 
cherot,  horticulteur  à  Boissy-Saint-Léger,  a  bien  voulu  nous 
adresser,  sont  venues  confirmer  pleinement  nos  premières  asser- 
tions. C'est  ainsi  que,  par  l'examen  au  microscope,  nous  avons 
pu  constater  qu'il  s'agissait  encore  ici  du  même  parasite,  «  VHe- 
terodera  radicicola  ». 

Sur  le  rhizome  tubéreux  de  ces  Bégonias  malades,  on  retrouve 
les  mêmes  hypertrophies  de  tissu  que  celles  qui  ont  été  observées 
sur  le  Bégonia  Rex.  Mais  ici,  l'irritation  causée  par  le  nématode 
se  manifeste  en  outre  par  une  production  exagérée  de  bourgeons 
adventifs;  de  sorte  que,  par  la  suite,  on  a  autant  de  rameaux 
aériens  étroitement  serrés  les  uns  contre  les  autres  et  qui,  en 
raison  de  leur  développement  complémentaire,  demeurent  plus 
ou  moins  rabougris,  indépendamment  du  tort  causé  au  rhizome 
par  le  parasite  lui-même  (voir  fig.  19  et  20), 

Ce  caractère  extérieur  est  à  prendre  en  considération  pour  re- 
connaître rapidement,  à  un  moment  donné,  les  pieds  fortement 
anguillulés,  dont  il  faut  se  débarrasser  le  plus  vite  possible  si 
on  veut  diminuer  les  chances  de  multiplication  et  de  contami- 
nation. 

Tandis  que,  sur  le  rhizome,  les  galles  de  tissu  hypertrophié 
arrivent  à  atteindre  la  grosseur  d'une  petite  noisette,  sur  les 
racines  grêles  et  déliées  de  ce  rhizome,  on  n'aperçoit  guère,  çà  et 
là,  que  quelques  petites  nodosités  dont  le  volume  varie  entre 
celui  d'une  tête  d'épingle  et  celui  d'un  grain  de  mil. 

Ajoutons  enfin  qu'à  l'époque  où  nous  examinions  ces  galles, 


(  I  )  Journal  de  la  Société  Nationale  d'Horticulture  de  France,  avril  1896, 
page  377  et  suivantes. 


638  PROCÈS-VERBAUX. 

c'est-à-dire  vers  le  12  juin,  nous  avons  constaté,  tout  comme  en 
mars  dernier,  dans  l'intérieur  des  tissus  ainsi  h^^pertrophiés,  de 


FiG.  19. 
Bégonias  tubéreux  malades,  plantes  vues  de  face  avec  rhizome  entier. 

nombreux  kystes  (femelles  pondeuses)  remplis  d'oeufs,  des  larves 
vermiculaires,  ainsi  que  des  individus  arrivés  à  l'état  parfait,  les 
uns  mâles,  les  autres  femelles. 


SÉANCE   DU    2   JUILLET    1896.  639 

Il  paraît  donc  certain  pour  nous,  que  cette  espèce  de  nématode 
a  plus  d'une  génération  par  an  et  qu'elle  se  rapproche  en  cela 


FiG.  20. 
Bégonias  tubéreux  malades,  plantes  vues  de  face  avec  rhizome  sectionné 

de  l'anguillule  dévastatrice  {Tylenchus  devaslator)  de  la  Jacinthe, 
de  \a  Cardère,  etc.,  qui  se  multiplie  pendant  toute  la  durée  de 
la  végétation  de  sa  plante  nourricière. 


640  PROCÈS-VERBAUX. 

Pourtant,  au  dire  de  M.  Vacherot,  l'espèce  en  question  se 
montrerait  surtout  active  à  deux  époques  distinctes  de  l'année  : 
au  départ  de  la  végétation  d'abord,  puis  à  l'automne  qui  suit. 

Quoi  qu'il  en  soit,  nous  conseillerons,  avec  M.  Vacherot,  d'arra- 
cher et  de  brûler  sur  place  tous  les  pieds  de  Bégonia  tubéreux 
reconnus  malades  d'après  les  caractères  purement  extérieurs 
sus-indiqués,  et  de  ne  jamais  prélever  de  rhizomes  secondaires 
sur  les  pieds  infestés  si  on  ne  veut  pas  multiplier  la  plante  et  le 
mal  tout  à  la  fois. 

Malheureusement  cette  manière  de  faire  a  l'inconvénient  de  ne 
pas  mettre  complètement  à  l'abri  de  l'invasion  des  nématodes, 
car  il  faut  bien  reconnaître  que  dans  le  début  de  la  maladie,  un 
certain  nombre  de  pieds  attaqués  par  le  parasite  peuvent  tout 
d'abord  passer  inaperçus  à  l'œil  le  plus  observateur  et  qu'on 
peut  ainsi  entretenir  le  mal  d'une  année  à  l'autre  dans  les  cul- 
tures. 

D'ailleurs  cet  inconvénient  s'accentue  dans  les  cultures  de 
Bégonia  Rex,  où  Ton  ne  reconnaît  les  pieds  malades  qu'à  leur  vé- 
gétation plus  ou  moins  languissante. 

Aussi  pensons-nous  que,  dans  les  cultures  importantes,  il  y  au- 
rait intérêt  à  recourir,  comme  on  l'a  déjà  tant  de  fois  recom- 
mandé, à  l'emploi  du  sulfure  de  carbone  à  haute  dose  (40  à 
50  grammes  par  mètre  carré)  dans  le  sol  qui  est  appelé  à  porter 
ces  plantdB  vivaces  par  rhizome.  Pourtant  on  reproche  à  ce  pro- 
cédé de  nuire  à  la  bonne  venue  des  plantes  dans  l'année  même 
qui  suit  l'opération,  d'où  perte  de  temps. 

Nous  croyons  donc  devoir  rappeler  qu'il  pourrait  être  intéres- 
sant d'expérimenter  le  procédé  à  l'eau,  déjà  recommandé  par 
nous. 

En  entretenant  une  humidité  constante  au  pied  des  plantes  et 
en  ayant  soin  d'exagérer  cette  humidité  une  ou  deux  fois  par  mois 
deux  ou  trois  jours  durant,  on  doit  constituer  un  milieu  éminem- 
ment défavorable  aux  vers  nématoïdes,  puisque  l'expérience 
nous  apprend  qu'on  tue  infailliblement  ces  anguillules  par  une 
immersion  des  organes  envahis  dans  l'eau  ordinaire  pendant 
quarante-huit  heures. 

Quant  à  la  maladie  qui  a  été  signalée  par  M.  Louis  Cappe, 


SÉANCE   DU    2   JUILLET    1896. 


641 


horticulteur  au  Vésinet,  dans  le  Jardin  (1),  elle  nous  paraît  bien 
due  à  un  hémiptère  du  genre  Thrips. 

Seulement  ce  parasite,  d'après  les  observations  mêmes  de  l'au- 
teur et  d'après  les  échantillons  qu'il  a  bien  voulu  soumettre  à 
notre  examen,  ne  paraît  vivre  que  sur  les  parties  aériennes  de 
plantes  diverses  et  particulièrement  sur  les  feuilles. 

Cet  insecte  d'abord  blanc,  puis  d'un  jaune  grisâtre,  mesure  de 
O'^'.SiS  à  0°^'^,880  de  long  (voir  fig.  21  et  22). 

Il  salit  les  plantes  de  ses  déjections  et  mortifie  plus  ou  moins 
vite  par  succion  de  la  sève  les  tissus  des  organes.  Pourtant  nous 


È, 


>f 


Fig.  21. 

Insecte  à  l'état  larvaire 
ffrossi  100  fois  environ. 


F"^" 


Fig.  22. 

Insecte  ailé 
grossi  100  fois  environ. 


ne  croyons  pas  qu'il  ait  jamais  pu  produire  des  boursouflures  sur 
les  racines  et  qu'il  ait  causé  rapidement  la  mort  des  plantes. 

Il  est  donc  vraisemblable  que,  dans -la  maladie  signalée  par 
M.  Louis  Gappe,  il  y  avait  une  simple  coïncidence  dans  la  pré- 
sence du  parasite  des  feuilles  avec  le  parasite  bien  autrement 
dangereux  des  parties  souterraines,  VHeterodera. 

Du  reste,  on  se  débarrasse  assez  facilement  de  cet  insecte  de 
nos  serres  soit  par  des  fumigations  à  la  nicotine,  soit  par  des 
pulvérisations  d'alcool  méthylique  (esprit  de  bois)  au  centième, 
soit  enfin  par  l'emploi  de  divers  autres  insecticides. 


(i)  Le  Jardin,  Maladie  du  Bégonia  Rex,  année  1892,  page  281 


642  PROCÈS-VERBAUX. 

A  la  suite  de  celte  communication,  M.  Henri  Vacherot  vient 
exposer  les  résultats  qu'il  a  obtenus  dans  le  traitement  des  diffé- 
rentes maladies  des  Bégonias  et  du  Puceron  lanigère. 

Comme  complément  des  recherches  de  M.  Julien,  sur  les  ma- 
ladies des  Bégonias,  je  crois  de  mon  devoir,  dit-il,  de  vous 
signaler  les  procédés  par  lesquels  je  suis  arrivé  à  combattre 
ces  deux  maladies  différentes. 

La  première  est  due  à  ïHeterodera  radicicola,  si  bien  étudié, 
et  représenté  par  M.  Julien  dans  le  Journal  de  la  Société  natio- 
nale d'Horticulture  de  France  (avril  i896,  page  377). 

Ayant  conservé  quelques  tubercules  attaqués  par  ces  néma- 
todes  afin  de  pouvoir  les  étudier,  j'eus  l'avantage  d'en  remettre 
quelques-uns  à  M.  Julien,  qui  reconnut  la  même  maladie  que 
celle  qui  s'attaque  aux  racines  des  Bégonias  et  à  d'autres  plantes. 

Pour  les  Bégonias  tubéreux,  il  n'est  donc  pas  possible  d'es- 
pérer détruire,  par  un  insecticide  quelconque,  les  œufs  renfermés 
dans  les  kystes  et  les  larves  qui  se  trouvent  à  l'intérieur  des 
nodosités  produites  par  VHeterodera  radicicola  ;  néanmoins,  des 
soins  attentifs  ont  pu,  chez  moi,  l'anéantir. 

La  maladie  est  facile  à  reconnaître  :  les  plantes  attaquées  pro- 
duisent une  ramification  étonnante  de  tiges  que  l'on  pourrait 
être  tenté  d'utiliser  comme  boutures,  et  cela  d'autant  plus  qu'il 
se  forme  de  petits  tubercules  à  leur  base.  En  agissant  ainsi,  on 
propagerait  malheureusement  le  mal,  car  cette  nouvelle  géné- 
ration de  plantes  formerait  en  même  temps  une  nouvelle  géné- 
ration de  nématodes,  chaque  sujet  portant  une  quantité  d'œufs 
microscopiques. 

Il  faut  donc,  lorsqu'une  plante  se  trouve  atteinte  de  cette 
façon,  l'empoter,  ne  prélever  aucune  bouture,  et  à  l'automne, 
au  moment  de  mettre  les  tubercules  au  repos,  enlever  jusqu'au 
tissu  ferme  toutes  les  tubérosités  gonflées  et  attendries  par  la 
présence  des  œufs  qu'elles  renferment,  puis  avoir  soin  de  brûler 
tous  les  déchets. 

Au  printemps,  au  moment  de  la  mise  en  végétation,  il  est 
utile  de  procéder  à  la  même  opération,,  et  comme  la  maladie  ne  se 
transporte  pas  facilement  d'un  tubercule  à  l'autre  sans  le  boutu- 


SÉANCE    DU    2   JUILLET    1896.  643 

rage,  et  que  VHeterodera  ne  produit  pas  plus  de  deux  générations 
dans  le  courant  d'une  année,  l'on  peut  aisément  s'en  débarrasser 
lorsqu'il  s'agit  de  Bégonias  tubéreux.  Tout  porte  à  croire  que, 
pour  les  espèces  rhizomateuses,  la  même  méthode  de  culture 
donnerait  un  résultat  analogue. 

La  seconde  maladie  est  due  à  deux  insectes  presque  imper- 
ceptibles, différents  par  leurs  formes,  mais  aussi  terribles  par 
leurs  ravages. 

Le  premier,  de  forme  allongée,  est  d'une  teinte  marron  clair, 
àl'état  d'adulte,  il  pique  par  traînées  les  tiges,  les  pétioles  et  les 
nervures  des  feuilles. 

Le  second,  de  forme  arrondie^  ressemble  à  une  petite  araignée 
et  attaque  les  feuilles  dans  toutes  leurs  parties. 

Ces  deux  sortes  de  thrips  font  des  dégâts  considérables  sur 
tous  les  Bégonias,  les  Gloxinias,  etc.;  et  leur  destruction  est 
d'autant  plus  difficile  qu'ils  sont  presque  toujours  sous  les 
feuilles. 

J'ai  trouvé  que  la  buée  de  nicotine  ne  détruisait  pas  suffisam- 
ment ces  petits  parasites  et  que  les  pulvérisations  au  jus  d« 
tabac,  même  à  des  doses  très  fortes,  ne  les  anéantissaient  pas. 

Après  bien  des  expériences  de  différents  genres,  je  suis  arrivé 
à  ajouter  de  l'alcool  à  la  nicotine,  et,  pour  employer  celui  qui 
me  revenait  le  meilleur  marché,  j'adoptai  l'esprit  de  bois. 

J'opère  toujours  en  pulvérisation  avec  l'insecticide  composé 
comme  suit  :  eau,  \0  litres;  nouveau  jus  de  tabac  riche  en  nico- 
tine étendu  de  cinq  fois  son  volume  d'eau,  ou  encore  ancienne 
nicotine  à  seize  degrés,  quatre  décilitres;  esprit  de  bois,  1  dé- 
cilitre; cristaux  de  soude  du  commerce,  15  grammes.  C'est  alors 
par  l'évaporation  de  l'alcool  que  l'on  arrive  à  atteindre  tous 
les  insectes  cachés. 

Je  fais  ma  première  pulvérisation  le  soir,  puis  dès  le  lendemain 
matin,  une  deuxième.  Avant  que  le  soleil  ne  donne,  un  fort  bas- 
sinage  est  nécessaire  pour  finir  de  nettoyer  les  plantes. 

Deux  opérations  de  ce  genre,  faites  à  quelques  jours  d'inter- 
valle, détruisent  radicalement  toutes  espèces  de  thrips  et  de 
pucerons. 

On  peut  se  demander  s'il  est  bien  nécessaire  de  mettre  de  la 


644  PROCÈS-VERBAUX. 

nicotine  avec  l'alcool.  La  raison  qui  me  fait  adopter  cette  ma- 
nière de  faire  est  que  la  nicotine  empêche  l'alcool  d'attaquer  les 
parties  les  plus  tendres  des  plantes. 

Quant  au  puceron  lanigère,  l'alcool  le  foudroie,  surtout 
lorsqu'il  est  associé  de  la  manière  suivante  :  esprit  de  bois, 
1  litre;  eau,  1  litre;  savon  noir,  50  grammes. 

Il  est  absolument  nuisible  de  mettre  de  la  nicotine,  qui  a  le 
défaut  d'empêcher  l'adhérence  du  liquide  sur  la  partie  laineuse 
dont  est  revêtu  ce  puceron. 

On  étend  ce  liquide  à  l'aide  d'un  petit  pinceau  de  crin,  avec 
lequel  on  peut  atteindre  facilement  toutes  les  cavités  des  nodo- 
sités produites  par  les  piqûres  et  sans  avoir  à  craindre  le  moindre 
préjudice  pour  les  arbres.  Toutefois,  il  est  nécessaire  que  le 
travail  soit  fait  avant  la  pousse  des  feuilles.  Pendant  la  végétation 
il  faut  ménager  soigneusement  l'extrémité  des  jeunes  pousses. 

Il  est  toujours  bon  de  faire  un  lavage  à  l'eau,  à  l'aide  d'une 
seringue,  pour  enlever  la  matière  gluante  produite  par  la  des- 
truction des  pucerons. 

En  terminant,  je  vous  engage  vivement.  Messieurs,  à  appli- 
quer avecla  plus  grande  confiance  ces  procédés  de  destruction, 
car  ils  m'ont  donné  des  résultats  excellents. 

La  parole  est  ensuite  donnée  à  M.  Decaux,  qui  appelle  l'atten- 
tion sur  une  maladie  de  VHydrangea  paniculata  causée  par  une 
nouvelle  variété  du  Tetranychus  Telarius^  qu'il  désigne  sous  le 
nom  d'Hydrangew.  L'orateur  dépose  sur  le  bureau  une  note 
dans  laquelle  il  donne  une  étude  complète  de  cet  acarien  avec 
l'indication  des  procédés  de  destruction,  note  qui  sera  insérée 
dans  le  Journal  {]). 

Une  discussion  s'engage  entre  MM.  Decaux,  Boizard  et  Va- 
cherot,  et  il  en  résulte  que  les  Acariens  résistent  aux  pulvérisa- 
tions d'insecticides  ordinairement  en  usage. 

La  séance  est  levée  à  4  h.  20  minutes. 

(1)  Voir  page  67(5. 


SÉANCE   DU  23  JUILLET   1896,  645 

SÉANCE    DU    23    JUILLET    1896. 

Présidence  de  M.  Ferdinand  Jamin,  vice-président. 

La  séance  est  ouverte  à  2  h.  30  minutes,  en  présence  de  133 
membres  :  14  honoraires  et  119  titulaires. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  le  président  exprime  de  vifs  regrets  sur  les  pertes  que  la 
Société  a  éprouvées  par  le  décès  de  M.  Kuntz,  de  Paris^  sociétaire 
depuis  l'année  1891,  et  de  M.  Emile  Vial,  de  Nice,  qui  faisait 
partie  de  la  Société  depuis  l'année  1884. 

M.  le  secrétaire  général  adjoint  procède  au  dépouillement  de 
la  correspondance,  qui  comprend  : 

A.  —  Correspondance  manuscrite: 

1°  Lettre  de  M.  Chauré,  vice-président  de  la  Société  de  Topo- 
graphie de  France,  priant  d'informer  les  membres  de  notre 
association  que,  le  dimanche  26  juillet,  M.  Paul  Vincey,  pro- 
fesseur d'agriculture  du  département  de  la  Seine,  fera  une 
excursion-promenade  publique  à  travers  les  champs  d'épuration 
des  eaux  d'égout  de  la  Ville  de  Paris  (Herblay,  Parc  d'Achères, 
Forêt  de  Saint-Germain).  Départ  de  Paris,  gare  Saint-Lazare,  à 
1  h.  55  pour  Frette-Montigny. 

2°  Lettre  de  M.  Nanot,  directeur  de  l'École  nationale  d'Hor- 
ticulture de  Versailles,  adressant  les  états  des  notes  des  élèves 
boursiers  de  notre  Société. 

Ces  notes  sont  les  suivantes  : 

M.  Martin,  élève  de  3°  année,  et  dont  les  études  seront  terminées 
le  1^'août  1896:  Conduite,  très  bonne;  assiduité,  très  bien;  tra- 
vail théorique,  bien;  travail  pratique,  bien. 

M.  Monnier,  élève  de  2^  année  :  Conduite,  très  bonne  ;  assiduité, 
très  bien;  travail  théorique,  assez  bien  ;  travail  pratique,  bien. 

M.  Faure,  élève  de  l*"®  année:  Conduite  bonne;  assiduité, 
très  bonne;  travail  théorique,  bien,  travail  pratique,  assez  bien. 


646  PROCES-VERBAUX. 

M.  Mouzagol,  élève  de  l"""  année  :  Conduite,  bonne;  assiduité, 
très  bonne;  travail  théorique,  assez  bien;  travail  pratique,  bien. 

3*  Lettre  de  la  Société  d'Horticulture  de  la  Haute-Marne, 
demandant  un  délégué  pour  l'Exposition,  qu'elle  tiendra  à 
Saint-Dizier.  M.  Hariot  est  désigné  pour  remplir  ces  fonctions. 

4®  Demande  de  commission  pour  examiner  une  serpette, 
inventée  par  M.  Huré.  MM.  Moser,  Chargueraud,  Kerpezdron, 
Lapierre,  Boucher,  Bertrand,  sont  choisis  pour  faire  partie  de 
cette  commission. 

S*"  Lettre  de  M.  le  Ministre  du  Commerce,  communiquant  une 
note  sur  le  commerce  des  fleurs  à  Sainte-Marie-de-Scilly,  et  qui 
sera  insérée  dans  le  journal  (1). 

B.  —  Correspondance  imprimée  : 

1°  Programme  de  l'Exposition  de  Chrysanthèmes^  etc.,  qui  se 
tiendra  à  Bourges  du  7  au  12  novembre  1896. 

2°  Programme  de  l'Exposition  qui  aura  lieu  à  Sedan,  les  15, 
16  et  17  août  1896. 

3°  Circulaire  de  TAssociation  horticole  de  l'arrondissement  de 
Beaune,  informant  que  l'Exposition,  qui  devait  avoir  lieu  à 
Beaune,  du  18  au  22  septembre,  sera  avancée  à  la  date  du  4  au 
7  septembre. 

4°  Lettre  du  Cercle  d'Arboriculture  et  de  Viticulture  de  Seine- 
et-Oise,  informant  que  l'assemblée  générale  du  Cercle  aura  lieu 
le  dimanche  19  juillet,  à  3  heures,  à  l'hôtel  de  ville  de  Montmo- 
rency. 

5°  Règlement  et  programme  de  l'Exposition  internationale 
d'Horticulture,  qui  aura  lieu  à  Bayonne,  du  5  au  8  septembre  1896. 

go  Programme  de  l'exposition  générale  de  Roses,  qui  aura  lieu 
à  Coulommiers,  du  19  au  21  septembre  1896. 

C.  —  Ouvrages  destinés  a  la  bibliothèque  : 

1°  Exposition  universelle  de  1889  à  Paris.  Rapport  du  Jury 
international.  Groupe  VI,  3^  partie,  classe  52. 

(1)  Voir  page  674. 


SÉANCE  DU  23  JUILLET  1896.  647 

2*^  50^  livraison  du  Dictionnaire  pratique  d'Horticulture,  de 
M.  Nicholson,  traduit  et  mis  à  jour  par  M.  Mottet. 

3°  La  Nouvelle  Galles  du  Sud.  La  colonie  mère  des  Australiens, 
par  M.  Villeval-Abin,  1896.  Un-vol.  in-8°,  avec  figures  noires. 

1°  Annales  du  Conservatoire  des  Arts  et  Métiers,  2^  série, 
tome  VII. 

5°  Feuille  d'informations  Aw  ministère  de  l'agriculture,  n^^  28, 
29,  30  et  31. 

6°  Les  Routes  fruitières,  ^diV  M.  Gh.  Baltet,  brochuredeS  pages. 

T°  Exposition  universelle d' Anvers ^\H^ A;  Groupe XX,  classe  64, 
(Sylviculture). 

Rapport  de  M.  Hubert  van  Huile,  Bruxelles,  1896. 

D.  —  Notes,  rapports  et   comptes  rendus  déposés  sur  le 

BUREAU  :    . 

1°  Note  sur  le  Perce-oreille  et  le  Cloporte,  leurs  mœurs, 
moyens  de  destruction,  par  M.  F.  Decaux. 

2°  Etude  sur  la  culture  et  la  végétation  du  Cyclamen  de  Perse^ 
par  MM.  Alex.  Hébert  et  Georges  Truffaut. 

3°  Rapport  sur  la  culture  du  Pêcher  en  serre  froide,  de 
M.  Alexis  Lepère.  M.  Opoix,  rapporteur.  Les  conclusions  deman- 
dant l'insertion  du  rapport  dans  le  journal  et  son  renvoi  à  la  com- 
mission des  récompenses  sont  adoptées. 

4"  Rapport  sur  un  nouveau  modèle  de  tuyau  métallique 
flexible,  de  M.  Rudolph.  M.  Blanquier,  rapporteur.  Les  conclu- 
sions demandant  l'insertion  de  ce  rapport  dans  le  journal  et  son 
renvoi  à  la  Gommission  des  récompenses  sont  adoptées. 

5°  Rapport  sur  le  jardin  de  M.  Poisson,  propriétaire  à  Auteuil, 
M.  Hoibian,  rapporteur.  Les  conclusions  demandant  l'insertion 
du  rapport  dans  le  journal  et  le  renvoi  à  la  Gommission  des 
récompenses  sont  adoptées. 

6°  Gompte  rendu  de  l'Exposition  de  mai  1896,  2*  section 
(concours  279  à  281),  par  M.  Pradines. 

T  Compte  rendu  de  l'Exposition  de  Roses,  tenue  dans  l'hôtel 
de  la  Société,  du  10  au  12  juillet  1896,  par  M.  D.  Bois. 

8°  Gompte  rendu  de  l'Exposition  de  Nemours,  par  M.  Georges 
Boucher. 


648  PROCÈS-VERBAUX. 

9°  Compte  rendu  de  l'Exposition  tenue  à  Nancy,  le  14  juillet 
1896,  par  M.  P,  Hariot. 

D.  —  Objets  soumis  a  l'examen  des  comités  : 

Au  comité  de  culture  potagère  : 

Par  M.  Hoibian,  horticulteur  grainier,  16,  quai  de  la  Mégis- 
serie, Paris,  une  Echalottequi  se  reproduit  par  bulbilles  comme 
rOgnon  rocambole.  [Remerciements). 

Au  comité  d'arboriculture  fruitière  : 

1°  Par  M.  Enfer,  chef  jardinier  de  Pontchartrain  (Seine-et- 
Oise),  des  Raisins  forcés  appartenant  aux  variétés  Lady  Doione's 
Seedling  et  Muscat  d'Alexandrie.  Ces  raisins  ont  été  chauffés 
depuis  les  premiers  jours  de  février;  ils  sont  très  beaux,  mais 
imparfaitement  mûrs.  Une  prime  de  2^  classe  est  proposée  pour 
cet  apport. 

2°  Par  M.  Alexis  Lepère  fils,  de  Montreuil,  une  corbeille  de 
Pêches  et  Brugnons,  comprenant  4  Pêches  Cumberland  et 
28  Brugnons  Précoce  de  Croncels.  Ces  fruits  ont  été  récoltés 
dans  une  serre  non  chauffée;  ils  sont  très  beaux  (prime  de 
1^®  classe). 

M.  Ferdinand  Jamin  dit  que  le  Brugnon  précoce  de  Croncels, 
obtenu  en  même  temps  que  le  B.  Early  Bivej's,  est  de  beaucoup 
supérieur  à  cette  variété.  Il  est  plus  hâtif,  plus  vigoureux,  etc;  il 
supporte  même  la  culture  en  plein  venl. 

MM.  Coulombier  et  Ernest  Bergman  appuient  l'observation  de 
M.  Jamin. 

3°  Par  M.  Nomblot  (Alfred)^  de  la  maison  Bruneau,  de  Bourg- 
la-Reine,  6  variétés  de  Cerises  :  Belle  magnifique,  dePlanchoury^ 
Montmorency,  de  Bourgueil^  Griotte  de  Sauvigny,  Griotte  de  la 
Madeleine,  Transparente,  et  la  Prune  Favorite  hâtive  de  Hivers, 
Celte  présentation  est  faite  hors  concours.  (Remerciements.) 

Au  comité  de  floriculture  : 

1°  Par  M.  David,  horticulteur  à  Savigny-sur-Orge  (Seine-et- 


SÉANCE   DU  tî3  JUILLET    1896.  649 

Oise),  8  variétés  de  Glaïeuls,  obtenues  par  le  croisement  des 
Gladiolus  gandavensis  et  nanceianus  (prime  de  2^  classe). 

2°  Par  MM.  Vilmorin-Andrieiix  et  C'%  4,  quai  de  la  Mégisserie, 
Paris,  une  collection  de  Célosies  à  panache,  grandes  et  naines, 
de  coloris  variés;  une  collection  de  Célosies,  crêtes  de  coq, 
naines,  en  plantes  choisies  dans  des  lots  de  porte-graines  (prime 
de  P^  classe). 

3"  Par  M.  Lemaire,  horticulteur,  26,  rue  Priant,  Paris,  3  su- 
perbes potées  de  Lilium  lancifolium  ruhrum  (prime  de  2°  classe 
pour  la  belle  culture). 

Au  comité  des  Orchidées  : 

1°  Par  M.  Massé,  horticulteur,  boulevard  Charpentier,  à 
Lagny,  2  Cattle-ya  Mossiœ,  dont  1  très  beau,  à  fleurs  blanches 
avec  le  labelle  jaune,  et  1  Cattleya  Mendeli.  Le  comité  propose 
l'attribution  d'une  prime  de  V^  classe  pour  le  Cattleya  à  fleurs 
blanches. 

2°  Par  M.  Gauthier,  jardinier  chez  M.  le  D'"  Fournier,  rue 
Saint-James,  à  Neuilly  (Seine),  I  Vanda  cœridea,  1  Cattleya 
Gaskelliana  presque  blanc,  et  1  Vanda  Denisoni  (prime  de 
2e  classe). 

3°  Par  M.  Belin,  horticulteur,  22,  route  de  Sannois,  à  Argen- 
teuil,  une  bonne  variété  de  Cattleya  Leopoldi  et  \  Cypripediwrt 
Curtisii  (prime  de  2®  classe  pour  le  C.  Leopoldi). 

4^  Par  M.  Eug.  Poirier,  chez  M.  Cardoso,  \  Cypripediunv 
nobilius,  hybride  issu  du  C,  Haynaldianum,  croisé  par  le  C.  La- 
thamianum.  Le  comité  émet  des  doutes  sur  l'origine  de  cette 
plante  (prime  de  3®  classe). 

5°  Par  M.  Opoix,  jardinier,  en  chef  du  palais  du  Luxembourg, 
I  superbe  Vanda  gig&ntea,  1  Odontoglossum  Schliperianum  et 
I  Cypripedium  hybride  nouveau,  issu  du  C.  Askburtoniœ  croisé 
par  le  C.  harhatum,  et  que  le  présentateur  désigne  sous  le  nom 
de  C.  Ashburtoniœ-barbatum  (prime  de  l""®  classe). 
.6°  Par  M.  Bert,  horticulteur  à  Bois-Colombes,  1  Oncidium: 
hybride,  du  Brésil,  et  1  Dendrochilum  (prime  de  2®  classe^. 


650  PROCÈS-VERBAUX 

A^i  comité  d' arboriculture  d'ornement  : 

Par  M.  Moser,  horliculteur-pépiniériste,  rue  Saint-Sympho- 
rien,  à  Versailles,  les  Acer  Negundo  argentea  robusla,  Guichardi, 
à  feuilles  entièrement  jaunes,  foliis  argenteis  variegatis,  foliis 
aureo  marginatis  et  foliis  aureo  marginatis  elegans.  Cette  der- 
nière variété  est  nouvelle,  et  c'est  ia  première  fois  qu'elle  est 
présentée  à  la  Société.  Le  feuillage  en  est  très  ample,  largement 
panaché  de  jaune  au  début  de  la  végétation,  panachure  qui 
devient  d'un  blanc  pur  sur  les  feuilles  adultes  (prime  de  S**  classe). 

M.  Chargueraud  fait  observer  que  depuis  l'introduction  du 
Prunus  Pissardi,  les  Negundo  à  feuilles  panachées  ont  pris  une 
place  de  plus  en  plus  grande  dans  les  jardins  où  leur  feuillage 
et  celui  de  ce  petit  arbre  se  font  valoir  mutuellement.  On  obtient 
une  végétation  beaucoup  plus  belle,  en  rabattant  chaque  année 
les  Negundo,  qui  émettent  alors  des  pousses  très  vigoureuses. 

Les  propositions  des  comités  relatives  aux  récompenses  à 
accorder  pour  les  présentations,  sont  adoptées  par  l'assemblée. 

MM.  Alexis  Lepère,  Vilmorin-Andrieux  et  G'^  et  Opoix,  aban- 
donnent leurs  primes  au  profit  de  la  Société. 

M.  Duval  demande  la  parole;  il  dit,  qu'ayant  vu,  avec  sur- 
prise, chez  un  de  ses  amis,  des  pieds  de  Tomate  cultivés  en 
petits  godets  dans  une  serre  à  Orchidées,  il  avait  appris  que 
cette  plante  éloignait  les  Fourmis,  qui,  on  le  sait,  sont  des 
ennemis  très  redoutables.  Un  essai  fait  dans  ses  cultures,  lui  a 
donné  un  résultat  si  satisfaisant  qu'il  s'empresse  d'en  faire  part 
à  la  Société.  Des  feuilles  de  Tomate  jetées  dans  une  fourmilière 
font  disparaître  immédiatement  ces  insectes. 

M.  Savoye  demande  ce  que  deviennent  ces  Fourmis.  N'y  a-t-il 
pas  à  craindre  de  les  retrouver  à  quelques  mètres  de  l'endroit 
jd'où  on  les  a  éloignées? 

M.  Chargueraud  dit  que  ce  n'est  pas  la  première  fois  que  Ton 
préconise  l'emploi  de  la  Tomate  pour  éloigner  et  même  détruire 
des  insectes.  On  est  allé  jusqu'à  prétendre  qu'en  plantant  cette 
Solanée  le  long  des  espaliers^  on  peut  arriver  à  détruire  le 
puceron  lanigère. 


xXOMINATIONS.    —    SÉANCES    DES   25   JUIN    ET    2   JUILLET    1896.    631 

Pour  ce  qui  est  des  Fourmis,  il  croit  que  le  meilleur  moyen  de 
s'en  débarrasser  est  de  déposer  dans  les  endroits  infestés,  des 
éponges  imbibées  de  miel,  et  de  plonger  ces  éponges  dans  l'eau 
bouillante  lorsque  les  insectes  s'y  sont  réfugiés. 

M.  le  secrétaire  général  adjoint  annonce  de  nouvelles  présen- 
tations de  sociétaires. 

La  séance  est  levée  à  3  h.  20  minutes. 

^ 

NOMINATIONS 


\ 


SÉANCE   DU   25   JUIN    1896. 

MM. 

1.  BouLoux  (Jean),  jardinier  chez  M.  Delessart,  quai  de  la  Borde,  à 

Ris-Orangis,  par  Corbeil  (Seine-et-Oise),  présenté  par  MM.  De- 
lessart et  Lepère  fils. 

2.  EviLLOT,  à  Châtenay  (Seine),  présenté  par  MM.  Touret  (Eugène)  et 

Lemée  (H.). 

3.  Prud'homme,   propriétaire,  160,  faubourg  Saint-Honoré,  à  Paris, 

présenté  par  MM.  Thiébaut  aîné  et  Prud'homme  (G.). 

4.  Théven-Guéléran    (Léon),    à    Us    (Seine-et-Oise),    présenté    par 

MM.  Touret  (Eugène)  et  Lémée. 
S..  Viennot  (L.),  ingénieur  des  Arts  et  Manufactures,  agent  général 
de  la  Société  des  Verreries  de  Dorignies,  146,  rue  Lafayette,  à 
Paris,  présenté  par  MM.  Huard  et  Ghatenay. 

SÉANCE   DU   2   JUILLET    1896. 

MM. 

1.  Batardy,  115,  rue  Monge,  à  Paris,  présenté  par  MM.  Cottant  et 

Huard. 

2.  BouRET,  boulevard  des   Deux-Gares,  au  Bas-Meudon   (Seine-et- 

Oise),  présenté  par  MM.  Huard  et  Ghatenay. 

3.  GoFFiGUEz  (Julien),  jardinier-chef  de  l'Ecole  d'Horticulture,  Orphe- 

linat Saint-Philippe   à    Fleury-Meudon   (Seine-et-Oise),  pré- 
senté par  MM.  Opoix  et  Lesueur. 

4.  Lambarot  (Laurent),  jardinier,  103,  boulevard  du  Centre,  à  Péant- 

Champigny   (Seine),  présenté  par  MM,   Truffaut    (Albert)   et 
Truftaut  (Georges). 

5.  NicoLLE  (Alphonse),  13,  rue  de  Paris,  à  Verrières-le-Buisson  (Seine- 

et-Oise),  présenté  par  MM.  Verlot  et  Bourderioux. 

Dame  Patronnesse. 

Gaston  GuiGNARD  (M'*'^),  167,  boulevard  Malesherbes,  à  Paris,  pré- 
sentée par  MM.  Villard  et  Vitry. 


652  EXPOSITION   DE    ROSES. 

EXPOSITION  DE  ROSES 

10,    li    ET    12    JUILLET    1896 


DECISIONS     DU     JURY 

ROSIERS  EN  POTS 

Concours  entre  horticulteur  a. 

Médaille  d'honneur  offerte  par  M.  le  Ministre  de  l'Agriculture, 
à  MM.  Lévêque  et  tils,  pour  l'ensemble  de  leurs  concours. 

17®  concours.  —  Collection  générale  de  Rosiers  tiges,  variés, 

en  fleurs. 

Médaille  de  vermeil.  —  M.  Jupeau  (Léon),  133,  route  de 
Fontainebleau,  Kremlin-Bicètre  (Seine). 

Médaille  d'argent,  offerte  par  M.  le  Ministre  de  l'Agriculture. 
—  M.Rothberg,  horticulteur,  2,  rue  Saint-Denis,  à  Gennevilliers 
(Seine). 

19^  concours.  —  Collection  de  100  Rosiers  tiges,  variés,  thé, 
noisette,  hybrides  de  thé  et  de  noisette,  en  fleurs. 

Médaille  de  vermeil.  —  MM.  Lévêque  et  fils,  horticulteurs, 
69,  rue  du  Liégat,  à  Ivry  (Seine). 

20®  concours.  —  Collection   générale  de  Rosiers  greff'és  rcz 
terre  ou  francs  de  pieds,  en  fleurs. 

Médaille  de  bronze.  —  M.  Rothberg,  déjà  nommé.     \ 

28®  concours.  —  Collection  de  Rosiers  types  ou  espèces  bota- 
niques, fleuris  ou  non. 

Médaille  de  vermeil.  —  M.  Cochet-Cochet,  horticulteur,  à 
Coubert  (Seine-et-Marne). 

ROSES  COUPÉES 

Concours  entre  amateurs. 

35^  concours.  —  Collection  de   100  variétés  de  Roses,  dans 

tous  les  genres. 

Grande  médaille  de  vermeil.  —  M.  David  (Emile),  amateur, 
33,  Crand'rue  à  Savigny-sur-Orge  (Seine-et-Oise). 

Médaille  de  vermeil.  —  M.  Pelit-Humbert,  amateur,  26,  rue 
de  la  Boucherie,  à  Crépy-en-Valois  (Oise). 


DÉCISIOxNS   DU   JURY.  6o3 

39*  concours.  —  Collection   de   30   variétés   de   Roses    thé, 
noisette,  hj'brides  de  thé  et  de  noisette. 

Grande  médaille  d'argent. —  M.  Petit  Humbert,  déjà  nommé. 

Concours  entre  horticulteurs. 

47®  concours.  —  Collection  générale  de  Roses,  dans  tous  les 
genres. 

Médaille  d'or.  —  M.  Rothberg,  déjà  nommé. 
Médaille  de  vermeil.  —  M.  Jupeau,  déjà  nommé. 
Grande  médaille    d'argent,   offerte   par    M.   le   Ministre    de 
FAgriculture.  —  M.  Cochet,  horticulteur  à  Suisnes,  par  Grisy- 
Suisnes  (Seine-et-Marne). 
Grande  médaille  d'argent. — ^^MM,  Lévêque  et  fils,  déjà  nommés. 

48^  concours.  —  Collection  de  200  variétés  de  Roses,  dans 
tous  les  genres. 

Grande   médaille   de  vermeil.   —    M.    Buatois    (Emmanuel), 

horticulteur,  3,  rue  Hugues-Aubriot^  Dijon  (Côte-d'Or). 

Médaille  de  vermeil.  —  Boucher,  horticulteur,  164,  avenue 
d'Italie,  à  Paris. 

Grande  médaille  d'argent.  —  MM.  Lévêque  etlils,  déjà  nommés. 

Grande  médaille  d'argent.  —  M.  Lecointe  (Amédée),  pépinié- 
riste-horticulteur, 24,  rue  des  Creux,  à  Louveciennes  (Seine-et- 
Oise). 

49"  concours.  —  Collection  de  10O  variétés  de  Roses,  dans 

tous  les  genres. 

Médaille  d'argent,  offerte  par  M.  le  Ministre  de  l'Agriculture. 
—  M.   Gravier,  pépiniériste,  41,  boulevard  Lamouroux,  à  Vitry 

(Seine). 

Médaille  de  bronze.  —  MM.  Lévéque  et  fils,  déjà  nommés. 

50^  concours.  —  Collection  de  50  variétés  de  Roses,  dans  tous 
les  genres. 

Remerciements.  —  MM.  Lévêque  et  lils,  déjà  nommés. 

52*  concours.  —  Collection  de  200   variétés  de   Roses  thé, 
noisette,  hybrides  de  thé  et  de  noisette. 

Médaille  d'or.  —  M.  Buatois,  déjà  nommé. 
Médaille  de  vermeil.  —  M.  Cochet,  déjà  nommé. 

53^   concours.   —  Collection  de   100  variétés   de  Roses  thé, 
noisette,  hybrides  de  thé  et  de  noisette. 

Médaille  de  vermeil.  —  M.  Rothberg,  déjà  nommé. 
Grande  médaille  d'argent.  —  M.  Dubreuil  (F.),  146,  route  de 
Grenoble,  à  MontpJaisir  (Lyon). 


654  EXPOSITION   DE   ROSES. 

54*  concours.  —  Collection  de  50  variétés  de  Roses  thé,  noi- 
sette, hybrides  de  thé  et  de  noisette. 

Médaille  d'argent.  —  M.  Gravier,  déjà  nommé. 
Médaille  de  bronze.  —  M.  Lecointe,  déjà  nommé. 

b^^  concours.  —  La  plus  jolie  collection  de  Roses  sarmen- 
teuses. 

Médaille  de  bronze.  —  M.  Boucher,  déjà  nommé. 
Médaille  de  bronze.  —  M.  Cochet,  déjà  nommé. 

60"  concours.  —  Douze  Roses  d'une  même  variété,  remar- 
quables par  leur  ampleur,  forme  et  coloris. 

Médaille  d'argent  .  —  M.  Cochet,  déjà  nommé. 
Médaille  de  bronze.  —  MM.  Lévêque  et  fils  déjà  nommé. 
Remerciements.  —  M.  Buatois,  déjà  nommé. 

61^  concours.  —  Les  5.0  plus  belles  variétés  de  Roses,  remar- 
quables par  la  grosseur  des  fleurs,  leur  forme  et  leur  coloris 
(deux  fleurs  de  chacune). 

Médaille  de  bronze.  —  M.  Buatois,  déjà  nommés. 

62®  concours.  —  Les  25  plus  belles  variétés  de  Roses,  remar- 
quables par  la  grosseur  des  fleurs,  leur  forme  et  leur  coloris 
(deux  fleurs  de  chacune). 

Médaille  de  bronze.  —  M.  Lecointe,  déjà  nommé. 

67°  concours.  —  La  plus  belle  gerbe  de  12  à  24  Roses  va- 
riées, à   longues  tiges,   variétés   spéciales   pour  les  fleuristes. 

Médaille    de  vermeil.  —    M.    Landras,    12,   faubourg    Saint- 
Honoré,  à  Paris. 

69''  concours.  —  Herbiers.  —  Collections  botaniques.  — 
Insectes  nuisibles  aux  Rosiers.  —  Publications  et  dessins  des- 
criptifs de  la  Rose.  —  Ouvrages  se  rapportant  aux  Rosiers. 

Les  publications  et  ouvrages  spéciaux  seront  admis  à  l'Exposi- 
tion, mais  non  soumis  à  l'examen  du  Jury.  Sur  la  demande  des 
auteurs,  les  ouvrages  inédits  pourront  ensuite  être  renvoyés  à 
des  rapporleu.'s  ou  à  des  commissions  désignée?  par  la  Société. 

Médaille  d'argent.  —  M.  Lucet  (Emile),  52,  rue  de  la  Grosse- 
Horloge,  à  Rouen  (Seine-Inférieure. 


i 


LÉON    SAY 


NUI  11.  h    sUK    A.    LEUiN    sAÏ.  hoô 


NOTES  ET  MEMOIRES 


NOTICE    SUR    M.    LÉON    SAY   (1), 
par  M.  Delessard. 

Messieurs  et  chers  Collègues, 

Nous  avons  perdu  un  de  nos  plus  éminents  Présidents  et  moi 
j'ai  perdu  un  ami.  Désigné  par  le  Conseil  de  notre  Société,  pour 
rendre  un  dernier  hommage  à  la  mémoire  de  M.  Léon  Say, 
puisse  ma  faible  voix  rappeler  ici  l'homme  distingué,  le  collègue 
aimable,  le  Président  dévoué  que  nous  avons  possédé  pendant 
de  trop  courtes  années. 

Des  voix  plus  autorisées  que  la  mienne,  ont  célébré  les  mé- 
rites de  l'homme  politique,  appelé,  sans  nul  doute,  à  jouer  dans 
l'avenir,  un  grand  rôle  dans  le  gonvernement  de  notre  pays, 
l'illustre  économiste  enfin,  dont  la  lumineuse  parole  éclairait 
les  discussions  les  plus  ardues  en  matière  d'impôts  et  de  réfor- 
mes fiscales. 

De  la  vie  si  bien  remplie  de  ce  grand  citoyen,  de  ce  grand 
serviteur  de  la  France,  Je  ne  retiendrai  ici  qu'un  seul  Irait  qui 
s'impose  au  souvenir  reconnaissant  de  tous  les  patriotes,  c'est  la 
participation  effective  de  notre  ministre  des  finances,  de  1871, 
à  l'œuvre  si  complexe  et  si  difficile  de  la  libération  de  notre  ter- 
ritoire. Que  son  nom  soit  donc  à  jamais  glorifié,  à  côté  de  celui 
de  M.  Thiers,  proclamé  à  juste  titre  le  libérateur  du  territoire. 

Mais  ici,  dans  la  région  sereine  de  nos  assemblées  et  de  nos 
études,  lequel  d'entre  nous  n'a  gardé  souvenance  de  ses  paroles 
aimables,  de  ses  discours  si  pleins  d'enseignements  et  de  conseils 
pratiques. 

Son  éloquence  naturelle,  colorée,  primesautière,  conquérait 
tous  vus  suffrages  et  j'entends  encore  les  applaudissements  nour- 
ris dont  vous  avez  salué  sa  dernière  allocution. 


(l)  Déposé  le  11  juin. 


656  ,     NOTES   ET   MÉMOIRES. 

Rappellerai-je  encore  ses  entretiens  familiers,  lors  de  nos 
réunions  intimes,  dans  ces  agapes  fraternelles,  qui  précédaient 
l'ouverture  de  nos  Expositions.  Les  membres  de  notre  Bureau  et 
ceux  du  jury  doivent  en  av()ir  gardé  un  souvenir  attendri. 

M.  Léon  Say  élait  né  en  1827;  après  de  fortes  études  classi- 
ques au  collège  Bourbon,  appelé  tour  à  tour  Bonaparte,  Foiî- 
tanes  et  Gondorcet,  pour  garder  enfin  ce  dernier  titre,  il  com- 
mença sous  les  auspices  d'un  père  éminent,  ses  éludes  des 
questions  économiques  et  financières  où  il  est  passé  un  maître 
incontesté.  Collaborateur  du  Journal  des  Débats^  rédacteur  en 
chef  du  journal  l'Economiste  français,  écrivain  de  Isl  Bévue  des 
Deux  Mondes,  il  aborda  avec  succès  tous  les  genres  de  l'éco- 
nomie politique  :  libre-échangiste  convaincu,  il  a  été  en  butte  à 
des  attaques  passionnées  qui  n'ont  jamais  ébranlé  ses  convictions  ; 
il  a  pu  avoir  des  adversaires,  mais  jamais  d'ennemis. 

Mais  au  milieu  des  soucis  de  la  vie  militante,  il  subit,  comme 
tous  les  hommes  supérieurs,  l'attraction  de  la  nature.  Au  milieu 
de  tous  ses  travaux,  et  ils  étaient  mulliples,  il  aimait  à  se  retirer, 
chaque  année,  dans  cet  admirable  domaine,  qu'on  appelle  le 
château  de  Stois,  situé  sur  les  bords  de  l'Oise,  et  qui  est  devenu 
aujourd'hui  la  propriété  de  son  cousin,  M.  le  Comte  de  Monte- 
bello,  notre  ambassadeur  à  Saint-Pétersbourg.  Là,  au  milieu 
de  parterres  de  fleurs  et  d'arbres  séculaires,  il  aimait  à  con- 
verser avec  le  jardinier-chef,  qui  est  aussi  un  de  nos  socié- 
taires. 

Il  pensait,  comme  Bernard  Palissy,  qui  fut,  en  son  temps, 
un  habile  naturaliste,  que  la  plus  grande  délectation  que 
l'homme  puisse  rêver  en  ce  monde,  est  celle  d'avoir  un  beau  jar- 
din. Il  en  possédait  lui-même  un  délicieux  dans  le  minuscule 
parterre  de  son  modeste  hôtel  de  la  rue  Fresnel,  n°  21  :  car  ses 
occupation»  ne  lui  permettaient  guère  de  vivre  longtemps  en 
dehors  de  Paris. 

Le  pasteur  éminent  que  vous  avez  entendu  le  jour  de  ses  obsè- 
ques, au  Temple  de  l'Oratoire,  et  qui  d'un  accent  ému,  célébrait 
le  chrétien  convaincu,  nous  a  révélé  encore  mille  traits  de  la 
bonté  de  son  cœur,  de  sa  charité  intelligente  et  active;  n'est-ce 
pas  à  son  iniciative  que  nous  devons  cette  œuvre  si  humanitaire 


NOTICE    SUR   M.  LÉON    SAÏ.  657 

de  l'assistance  parle  travail,  inauguré  àla  mairie  du XVP arron- 
dissement, et  dont  Texenjple  a  été  suivi  par  d'autres  adminis- 
trations municipales? 

Ses  conférences  aux  réunions  de  la  Ligue  pour  le  repos  du 
dimanche,  sont  des  chefs-d'œuvre  dignes  d'être  méJités. 

Placé  à  la  tête  de  notre  Société,  que  l'autorité  de  son  nom 
grandissait  devant  les  pouvoirs  publics,  il  trouvait  toutes  les 
portes  ouvertes  quand  il  s'agissait  de  défendre  nos  intérêts, 
d'obtenir  des  tarifs  plus  avantageux  des  Compagnies  de  chemins 
de  fer,  pour  le  transport  des  produits  horticoles. 

Avec  quelle  bonne  grâce,  quelle  urbanité,  il  faisait  les  hon- 
neurs de  nos  Expositions  à  nos  deux  Présidents  de  la  République 
et  à  M™®*  Garnot  et  Félix  Faure;  comme  il  rehaussait  l'éclat  de 
nos  plantes,  par  l'élégance  de  ses  descriptions  et  la  finesse  de 
ses  remarques  ! 

Pour  lui,  la  Société  d'Horticulture  était  un  délassement,  un  vrai 
plaisir,  comme  il  me  le  disait;  il  regrettait  seulement  de  ne  pou- 
voir y  être  aussi  assidu  qu'il  Peut  souhaité,  car,  par  une  mal- 
heureuse coïncidence,  les  jours  de  nos  séances  tombaient  le 
même  jour  que  celle  de  l'Académie  française  qui  l'avait  appelé 
dans  son  sein  comme  une  des  illustrations  et  des  gloires  littéraires 
de  la  France. 

Oui,  Messieurs,  il  aimait  notre  Société;  il  était  fier  de  son  titre 
de  Président  de  la  Société  d'Horticulture  de  France...  et  elle 
était  tellement  dans  son  cœur  et  dans  sa  pensée,  qu'il  en  parlait 
devant  notre  Chambre  des  députés. 

Je  ne  puis  oublier  les  paroles  qu'il  laissa  échapper  dans  le 
mémorable  discours  prononcé  par  lui  à  la  séance  de  la  Chambre 
des  députés,  le  10  février  1894  et  dont  il  a  bien  voulu  m'adresser 
un  exemplaire,  et  c'est  par  là  que  je  finirai.  Messieurs,  car  aucun 
éloge  ne  pourrait  en  traduire  ni  l'expression  chaleureuse  ni  le 
sentiment  exquis. 

«  Tenez,  Messieurs,  disait-il,  je  suis  président  d'une  Société  de 
jardiniers,  de  la  Société  d'Horticulture  de  France,  je  suis  heu- 
reux de  me  trouver  à  côté  de  ces  jardiniers,  ce  sont  des  botanistes 
qui  pourraient  avoir  leur  place  à  l'Académie  des  sciences,  qui 
ont  des  connaissances  en  chimie  agricole  extrêmement  élevées, 


ft58  NOTES    ET    MÉMOIRES. 

une  science  piofonde  de  la  manière  d'élever  les  plantes,  et  toutes 
sortes  de  connaissances  botaniques  qui  m'étonnent  et  me  font 
un  grand  plaisir.  » 

La  Société  d'Horticulture  a  toujours  manifesté  sa  profonde 
gratitude  envers  son  président;  je  n'en  veux  pour  témoignage 
que  la  présence  des  nombreux  membres  qui  se  pressaient,  émus 
et  recueillis  devant  sa  demeure  mortuaire,  et  qui,  par  une  déli- 
cate attention,  furent  désignés  pour  prendre  la  tête  du  cortège 
funèbre. 

Puissent  les  regrets  de  la  Société  tout  entière  adoucir  la  dou- 
leur de  la  digne  compagne  qui  reste  seule  et  inconsolée! 

Je  suis  bien  sûr  d'être  votre  interprète  à  tous  en  lui  offrant  le 
respectueux  hommage  de  noire  ardente  sympathie. 


Étude  historique  sur  le  Haricot  commun 
[Phaseoluf:  vulgaris)  (1  ), 
par  M.  Georges  Gibault. 

Dans  l'histoire  généralement  si  mal  connue  des  plantes  culti- 
vées, le  Haricot  est  un  des  végétaux  qui  présentent  le  plus 
d'incertitude  sur  ses  origines.  D'où  vient-il?  Etait-il  connu  en 
Europe  avant  la  découverte  de  l'Amérique?  D'où  vient  ce  nom 
de  Haricot  qui  s'est  substitué  récemment  à  l'ancien  I^aséole?  Et 
enfin  pourquoi  ce  légume  considéré  de  nos  jours  comme  un 
des  meilleurs  de  nos  jardins,  ne  paraît-il  apprécié  que  depuis  le 
xvir  siècle  seulement? 

Autant  de  problèmes  intéressants  dont  il  est  difficile  de  donner 
la  solution  juste,  sauf  sur  le  point  bien  établi  aujourd'hui  de  la 
culture  très  ancienne  de  cette  plante,  dans  l'Ancien  comme  dans 
le  Nouveau-Monde. 

Le  Haricot  fait  partie  du  petit  nombre  de  plantes  cultivées 
qui  n'ont  jamais  été  retrouvées  à  l'état  sauvage  (^2).  On  ne  peut 

(1)  Déposé  le  11  juin  1896. 

(2)  Avec  le  Haricot,  on  cite  comme  exemples  de  plantes  cultivées 
en  voie  d'extinction  ou  éteintes  hors  des  cultures  :  la  Fève,  le  Pois 


ÉTUDE    HISTORIQUE    SUR    LE    HARICOT    COMMUN.  639 

donc  faire  que  des  suppositions  sur  son  habitat  primitif.  Les 
uns,  qui  sont  peut-être  dans  le  vrai,  lui  assignent  comme 
patrie,  les  régions  chaudes  de  l'Asie.  Les  autres,  d'après  la 
haute  autorité  de  M.  de  Gandolle,  semblent  pencher  pour  une 
origine  américaine,  et,  à  Tappui  de  cette  thèse,  ils  signalent  ce 
fait  indéniable  que  les  Péruviens  cultivaient  de  nombreuses 
espèces  de  Haricots  avant  la  découverte  de  l'Amérique,  et  encore 
ceci,  qu'au  xvi^  siècle,  le  nombre  des  variétés  s'est  élevé  subite- 
ment dans  les  jardins  de  l'Europe  et  qu'en  même  temps  tous  les 
auteurs  ont  commencé  d'en  parler;  enfin  que  la  majorité  des 
espèces  du  genre  Phaseolus  se  trouve  dans  l'Amérique  méridio- 
nale (I). 

Malgré  ces  arguments  du  savant  auteur  de  VOrigine  des 
plantes  cultivées^  il  est  aujourd'hui  permis  de  croire,  d'après  des 
preuves  multiples  et  des  découvertes  faites  depuis  la  publication 
de  son  ouvrage,  à  la  probabilité  d'une  origine  asiatique  pour  le 
Haricot,  ou  tout  au  moins  à  sa  culture  dans  l'Ancien-Monde 
depuis  l'antiquité  la  plus  reculée. 

Les  Haricots  américains  décrits  et  figurés  par  les  botanistes  de 
la  Renaissance  étaient-ils  des  variétés  d'une  espèce  primitive 
qui,  partie  d'un  point  inconnu  du  globe,  avec  les  premières 
migrations  humaines,  se  serait  répandue  à  l'époque  préhisto- 
rique sur  les  deux  hémisphères?  Cela  est  probable,  attendu  que 
les  botanistes  modernes  reconnaissent  une  espèce  unique  dans 
les  nombreuses  variétés  naines,  volubiles,  à  grains  colorés,  du 
Phaseolus  vulgaris,  et  que,  d'autre  part,  on  ne  possède  pas 
d'exemple  d'une  plante  alimentaire  répandue  sur  une  aire  aussi 
vaste,  sans  l'intervention  de  l'homme. 


chiche,  la  Lentille,  le  Tabac,  le  Blé,  le  Maïs  et  FErs.  La  mise  en 
culture  de  ces  plantes  aujourd'hui  disparues  de  la  nature  sauvage 
remonte  aux  premiers  âges  de  la  civilisation.  «  Excepté  le  Tabac, 
dit  M.  de  Caiidolle,  toutes  ces  espèces  ont  des  graines  remplies  de 
fécule,  qui  sont  recherchées  par  les  oiseaux,  les  rongeurs  et  divers 
insectes,  sans  pouvoir  traverser  intactes  leurs  voies  digestives.  C'est 
probablement  la  cause,  unique  ou  principale,  de  leur  infériorité 
dans  la  lutte  pour  l'existence.  » 
(1)  De  Candolle.  Origine  des  plantes  cultivées,  3®  édit.,  p.  27o. 


660  ÎSOTES   ET   MÉMOIRES. 

Gomme  le  Maïs  et  la  Patate,  le  Haricot  était  donc  cultivé 
simultanément  dans  les  deux  parties  du  globe,  qui  ont  vécu 
pourtant  dans  une  ignorance  réciproque  de  leur  existence 
jusqu'à  la  découverte  de  Christophe  Colomb  (1492).  Cette  intro- 
duction de  végétaux  alimentaires  est  aussi  difficile  à  expliquer 
que  l'origine  des  races  humaines  qui  peuplaient  l'Amérique.  Il 
faut  admettre  nécessairement  des  communications  préhisto- 
riques entre  l'Ancien  et  le  Nouveau-Monde,  et  ne  serait-ce  pas  le 
cas  de  rappeler  le  souvenir  de  cette  mystérieuse  Atlantide  qui, 
si  elle  a  réellement  existé,  aurait  pu  servir  de  pont  naturel 
entre  les  deux  continents? 

Quoiqu'il  en  soit,  le  Haricot  n'existe  plus,  sans  doute,  dans  la 
nature  sauvage;  c'est  là  un  indice  certain  d'une  culture  fort 
ancienne.  Grâce  à  l'archéologie,  nous  pouvons  en  avoir  une 
preuve  matérielle^  pour  l'ancien  monde,  comme  sa  présence 
dans  les  sépultures  péruviennes  avait  démontré  son  antiquité  en 
Amérique.  Nous  voulons  parler  des  Haricots  découverts  dans 
les  fouilles  de  M.  Schliemann  en  Asie  Mineure  (1871-1882).  Que 
ce  célèbre  archéologue  ait  ou  non  retrouvé,  comme  il  l'a  pré- 
tendu, l'emplacement  de  la  ville  de  Troie,  illustrée  par  le  poème 
d'Homère,  il  n'en  a  pas  moins  mis  au  jour  les  vestiges  de  sept 
villes  qui  se  sont  succédées  sur  la  colline  d'Hissarlik.  Dans  la 
seconde,  une  des  plus  anciennes,  qu'il  appelle  la  «Cité  brûlée  », 
enfouie  sous  plusieurs  mètres  de  décombres  et  dont  les  habitants 
se  servaient  encore  d'instruments  de  pierre  polie,  on  a  recueilli 
quantité  de  grains  carbonisés  qui  témoignent  d'un  état  agricole 
assez  avancé  chez  ce  peuple  préhistorique,  dit  M.  Virchow,  qui  a 
déterminé  ces  espèces  de  graines.  C'étaient,  parmi  des  Légumi- 
neuses telles  que  le  Pois,  la  Fève  de  marais,  la  Gesse  cultivée, 
le  Pois  chiche,  l'Ers,  le  Dolique  à  œil  noir,  «  le  Haricot  blanc 
vulgaire,  Phaseolus  vulgaris  albus  mêlé  à  quelques  Ph.  vulg. 
glaucoides^  Alefeld,  et  à  quelques  Ph.  vulg.  ochraceus,Sa.\i^  et  à 
un  Ph.  vulg.  Pardiis  carneus,  v.  Mart.  (Haricot  panaché)  (1)  ». 
Notons  que  la  découverte  au  même  endroit  d'épis  de  Maïs 
(variétés  jaunes  et  rouges  à  quatorze  rangées  de  grains)  renver- 

(1)  Schliemann.  Ilios,  ville  et  pays  des  Troyens,  1885,  p.  368. 


ÉTUDE    HISTORIQUE    SUR   LE    HARICOT    COMMUN.  661 

sait  également  l'opinion  commune  de  l'origine  américaine  de 
cette  Graminée  (Voir  Origine  des  plantes  cultivées^  3^  édition, 
p.  3M). 

D'un  autre  côté,  on  n'a  pas  rencontré  le  Haricot  dans  les 
restes  des  végétaux  carbonisés  trouvés  dans  la  vase  des  cités 
lacustres  de  la  Suisse,  de  la  Savoie  et  de  la  Lombardie.  Pour- 
tant les  populations  lacustres  de  l'époque  du  bronze  et  même  de 
la  pierre  polie  (4,000  ans  environ  avant  J.-C),  cultivaient  déjà 
la  Fève,  le  Pois  et  la  Lentille  (1  ). 

M.  Victor  Lorel,  dans  sa  Flore  Pharaonique^  ne  cite  pas  non 
plus  le  Haricot  dans  son  énumération  des  plantes  découvertes 
dans  les  sépultures  ou  figurées  sur  les  monuments  de  l'ancienne 
Egypte  où  l'on  remarque  cependant  toutes  nos  Légumineuses 
alimentaires. 

Il  faut  croire  que  ce  légume  est  resté  cantonné  dans  certaines 
régions  de  l'Asie  jusqu'à  l'époque  gréco-romaine. 

Au  iv**  siècle  avant  notre  ère,  Théophraste,  le  premier  des 
botaaistes  grecs,  mentionne  un  Dolichos  dont  on  peut  se. 
demander  si  ce  n'est  pas  notre  Haricot  à  rames. 

On  est  plus  certain  du  Smilax  de  Dioscoride;  c'est  le  nom, 
Smilax  hortensis,  que  donneront  les  botanistes  du  xvi®  siècle, 
à  cette  plante  que  Linné  appellera  plus  tard  Phaseolus  vulgaris. 
Le  Phaséolos  ou  Phaselos,  qui  vient  ensuite,  est  certainement  le 
Haricot,  puisque  ce  nom  signifie  une  barque  ou  un  navire,  allu- 
sion évidente  à  la  forme  en  carène  de  la  gousse  et  de  la  graine. 
Fait  également  probant,  c'est  de  ce  nom  grec  que  sont  dérivés, 
par  corruption,  la  plupart  des  dénominations  populaires  du 
Haricot  :  le  Phasioula  des  Grecs  modernes,  Fagiuolo  desHaliens, 
Frizole  des  Espagnols,  Fayol  des  Provençaux,  etc.  ;  nous  le 
retrouvons  même  dans  le  nom  de  l'une  de  nos  meilleures 
variétés  :  le  Phaseolus  latin  s'étant  successivement  déformé  en 
Fasiolwn,  Fasiol,  Fagéol  et  finalement  en  Flageolet. 

Les  Grecs  nommaient  aussi  Lobos,  le  Haricot  que  l'on  mangeait 
en  vert  (^2).  Le  nom   arabe  du  Haricot  Loubiâ  viendrait-il  de 


(1)  Oswald  Heer.  Die  Pflanzen  der  Pfalhbauten. 

(2)  Daremberg  et  Saglio.  Dict.  des  Antiquités,  article    >  Cibaria x. 


662  NOTES   ET   MÉMOIRES. 

ce  terme  qui  servit  plus  tard  à  désigner  les  gousses  de   cette 
Légumineuse? 

Virgile  cite  le  Phaseolus  qu'il  accompagne  de  Tépithète  mépri- 
sante de  vile  (vil).  On  peut  s'étonner  de  ce  qualificatif  s'il  s'agit 
du  Haricot,  sachant  que  les  Romains  se  délectaient  des  Lupins 
et  des  Pois  chiches  beaucoup  moins  savoureux.  Il  est  vrai  que 
l'adjectif  vile  possède  encore  le  sens  de  commun,  abondant, 
mais  peut-être  le  poète  voulait-il  désigner  les  graines  d'un 
Vicia  ou  d'un  Lathyrus  dont  on  se  nourrissait  en  cas  de 
disette. 

Au  i^''  siècle  de  notre  ère,  Goliimelle,  l'auteur  latin  qui  s'est 
étendu  le  plus  longuement  sur  les  jardins,  donne  la  recette 
d'une  sorte  de  conserve  dans  laquelle  entraient  les  Haricots 
verts,  faseoli  virides;  il  ne  cultivait  pas  cette  plante  dans  ses 
jardins  (1).  L'agronome  Pallade,  qui  écrivit  plus  tard,  parle  deux 
fois  du  Faselus,  qu'il  place  avec  le  Millet,  le  Panic  et  le  Lupin, 
plantes  de  grande  culture,  sans  le  mentionner  dans  ses  articles 
spéciaux  sur  le  jardinage  (2).  Le  semis  automnal  indiqué  par  les 
auteurs  latins,  pourrait  inspirer  des  doutes  sur  l'identité  de  leur 
Phaseolus,  Toutefois,  il  était  encore  possible,  en  Italie,  avec  le 
semis  en  septembre^  d'obtenir  des  jeunes  gousses  vertes  pour 
confire  dans  le  vinaigre  ou  la  saumure,  seule  préparation  culi- 
naire qui  semble  usitée  pour  le  Haricot,  chez  les  Romains. 

Il  faut  descendre  ensuite  au  ix®  siècle,  pour  retrouver  le 
Fasiolum  parmi  les  plantes  que  Gharlemagne  recommande  de 
cultiver  dans  ses  domaines  (Gapitulaire  De  Villis,  art.  70).  A  la 
même  époque,  TAbbayede  Saint-Gall  cultivait  le  Haricot  sous  le 
nom  de  Fasiolo,  à  côté  de  la  Livèche  et  du  Baume-Goq,  dans  le 
jardin  des  plantes  médicinales  des  moines  (3). 

L'abbesse  Hildegarde,  au  xii'  siècle,  dans  son  traité  De  Physica, 
mentionne  l'ancien  nom  allemand  du  Haricot  «  Vichbona  ».  On 
le  trouve  encore  dans  le  poème  latin  De  laudibus  divinœ 
sapientiœ  de  l'anglais  Neckam  qui  préfère,  dit-il,  la  Fève  «  nour- 


(1)  Dere  ruslica,  liv.  XII,  9  ;  xi,  i  et  ii,  10. 

(2)  De  re  rustica,  lit.  X,  42  et  xi,  i. 

(3)  All?ert  Lenoir.  Architecture  monastique,  1852,  t.  II,  p.  394. 


ÉTUDE   HISTORIQUE    SUR    LE    HARICOT    COMMUN.  663 

rissant  davantage  et  moins  indigeste  que  le  Pois,  Lupin,  Len- 
tille, Haricot  et  Vesce  »  (1). 

Il  est  également  bien  décrit  au  xni^  siècle,  dans  l'ouvrage 
encyclopédique  de  Vincent  de  Beau  vais.  Au  temps  des  Croisades, 
l'Horticulture  brillait  d'un  vif  éclat  chez  les  Maures  d'Espagne. 
Ils  possédaient,  plusieurs  siècles  avant  les  contrées  du  nord  de 
l'Europe,  le  Melon,  l'Asperge,  l'ArticIiaut  et  naturellement  le 
Haricot  (2).  Ibn-el-Beïthâr,  botaniste  arabe  de  Malaga,  qui 
mourut  à  Damas  en  1248^  donne  dans  son  Traité  des  Simples, 
un  résumé  de  tous  les  auteurs  qui  avaient  parlé  avant  lui  du 
Haricot  ;  il  en  distinguait  plusieurs  variétés,  dont  l'une  se  man- 
geait avec  sa  gousse,  à  l'état  frais.  C'est  l'espèce,  dit-il,  appelée 
en  grec  Smilax  (3). 

A  partir  du  xiir  siècle,  on  constate  qu'en  France,  le  Haricot 
entrait  dans  l'alimentation,  mais  dans  une  mesure  assez  faible. 
Il  était  alors  connu  sous  le  nom  de  «  Pois  blanc  ».  Pendant  tout 
le  Moyen  âge  la  Fève  et  le  Pois  étaient  beaucoup  plus  recherchés, 
soit  à  l'état  sec,  soit  à  l'état  frais. 

Maintes  fois  il  est  fait  mention,  dans  la  littérature  du  temps, 
des  purées  de  Fèves  et  de  Pois  et  surtout  des  Pois  au  lard,  un 
des  mets  les  plus  goûtés.  Cependant  le  Pois  blanc,  qui  n'est  autre 
que  le  Haricot,  se  rencontre  parfois  dans  les  descriptions  de 
repas  assez  fréquentes  dans  les  fabliaux  en  vers  à  la  mode  au 
xiir  siècle  : 

Pois  à  l'huile  et  fèves  pilées, 

Fèves  frazées  (écorcées)  et  blancs  pois, 

Pois  chaus,  pois  tèves  (tièdes)  et  pois  frois, 

Pois  conraez  (préparés)  et  civotés  (assaisonnés)  (4)...  etc. 

Dans  un  règlement  du  Dauphin  Humbert  II,  pour  la  table  de 

(1)  Thomas  Wright.  Rerum  brilannicariim  medii  œvi  scriptores, 
London,  1863,  t.  V. 

(2)  Livre  de  l'Agriculture  d'Ibn-el-Awam,  traduit  par  Clément- 
MuUet,  2  vol.  1865. 

(3)  Traduit  dans  les  Notices  et  Extraits  des  manuscrits  de  la  Biblio- 
thèque Nationale,  t.  XXVI,  p.  245. 

(4)  Fabliaux  des  xii«-xui«  siçcîes,  édités  par]Barbazan,  t.  tV,  p,  93. 


664-  NOTES   ET   MÉMOIRES. 

son  palais  de  Grenoble,  en  1336,  nous  voyons  figurer  :  «Lundi, 
un  potage  d'une  purée  de  pois  blancs,  fèves  oii  giceroles  ;  ven- 
dredi, deux  potages  de  pois  blancs  ou  de  pois  chiches  avec  choux 
et  raves  (1)  ». 

D'après  les  savantes  recherches  de  M.  Léopold  Delisle  (2),  en 
Normandie,  la  mine  de  Pois  blancs  (mesure  qui  variait  de  4  à 
8  boisseaux),  coûtait  10  sous,  en  1405;  le  setier  27  sous,  en  1412; 
et  le  quartier  (4  boisseaux)  15  deniers,  à  Evreux,  en  141 8.  Il  est 
à  remarquer  que  l'ancien  nom  de  Pois  ou  Fève  blanche  s'est 
conservé  jusqu'à  nos  jours  en  Normandie,  pour  désigner  le 
Haricot.  A  Nîmes,  vers  1690,  la  Uvre  de  «  Fèves  blanches  » 
coûtait  un  sol  (3).  D'ailleurs,  à  une  époque  plus  récente,  alors 
que  le  mot  Haricot  s'employait  ordinairement,  on  n'avait  pas 
encore  abandonné  l'ancien  usage.  Quelques  livres  de  jardinage 
du  milieu  du  xviir  siècle  décrivent  la  culture  du  «  Pois  d'ha- 
ricot »  et  aussi  du  «  Haricot  ou  Fève  blanche  ». 

Vers  la  fin  du  xV  siècle,  on  commence  à  rencontrer  comme 
synonymes  du  Pois  blanc  les  mots  dérivés  du  Phaselus  latin  : 
Faséole,  Fasiol,  Fazeaulx,  etc.  Et  ici,  nous  sommes  obligés  de 
contredire  formellement  l'assertion  de  M.  de  Gandolle,  qui 
affirme  n'avoir  jamais  trouvé  une  mention  d'un  Fasceolus  ou 
autre  nom  analogue  dans  Pierre  de  Crescence,  ni  dans  les  au- 
teurs du  XV®  siècle  (Voir  Origine  des  plantes  cultivées,  3*  édition, 
p.  272).  Une  erreur  aussi  remarquable  ne  peut  être  attribuée 
qu'à  un  examen  trop  rapide  et  incomplet  de  ces  ouvrages.  En 
ce  qui  concerne  Crescence,  célèbre  agronome  italien  de  Bologne, 
qui  écrivait  vers  l'an  1300,  on  peut  constater  que  la  première 
édition  latine  imprimée  de  son  Ttaité  d'agriculture  (4)  antérieure 
à  la  découverte  de  l'Amérique,  et  certainement  conforme  aux 
manuscrits  primitifs,  consacre  un  chapitre  entier  aux  Haricots 
[De  Faseolis)  et  les  éditions  gothiques  qui  se  succédèrent,  en 


(i)  Société  archéologique  de  la  Brome,  t.  X  Ml,  1883,  p.  440.  . 

(2)  Etudes  sur  la  condition  de  la  classe  agricole,  Evreux,  1851. 

(3)  Albert  Puech.  Les  ISîmois  dans  ta  seconde  moitié  du  xvii«  siècle, 
1888,  p.  440. 

(4}  Hw^aHum  commodorum  libri.  Aug. y indeUcorum,  1471.;... 


ÉTUDE    HISTORIQUE    SUR   LE   HARICOT    COMMUxN.  665 

particulier,  celles  de   1516  (Voir  liv.  III,  chap.  V),  1517,  1548, 
reproduisent  ce  texte  d'une  façon  identique. 

Il  en  est  de  même  pour  les  livres  d'histoire  naturelle  imprimés 
ou  publiés  au  xv^  siècle,  que  M.  de  Gandolle  n'a  pas,  sans  doute, 
suffisamment  compulsés.  Aucun  d'eux  n'oublie  de  parler  et  de 
décrire  les  Faséoles,  d'une  manière  si  précise  qu'il  est  impos- 
sible d'attribuer  ce  nom  à  un  Vicia,  Lathyrus,  ou  Légumineuse 
alimentaire  autre  que  le  Haricot.  Nous  nous  contenterons  de 
citer  le  De  honesta  voluptate  de  Platine,  le  Grand  herbier  en 
françois,  le  Jardin  de  Santé  et  le  De  natura  stirpium  de  Jean 
Ruel,  le  plus  ancien  des  botanistes  français. 

Le  Haricot  est  également  figuré  dans  les  miniatures  qui 
décorent  les  marges  d'un  merveilleux  manuscrit  de  la  Biblio- 
thèque nationale  (Ms.  latin  9474)  connu  sous  le  nom  de  Livre 
d'Heures  d'Anne  de  Bretagne.  L'artiste  qui  a  peint  ce  chef- 
d'œuvre  n'a  pas  représenté  moins  de  trois  cents  espèces  de 
plantes  vulgaires  des  champs  et  des  jardins.  Les  plantes  figurées 
dans  ce  véritable  herbier  sont  accompagnées  de  leurs  noms  scien- 
tifiques et  populaires  :  Faberole  et  Faverolle  (petite  Fève),  pour 
le  Haricot  commun.  La  figure  de  cette  espèce,  dit  M.  Jules 
Camus  (1),  dans  un  monument  de  1508,  est  intéressante  au  point 
de  vue  historique,  car,  selon  Alphonse  de  Gandolle  «  on  n'est 
pas  complètement  sûr  que  le  Phaseolus  vulgaris  fût  connu  en 
Europe  avant  la  découverte  de  l'Amérique  ». 

D'après  les  différents  témoignages  que  nous  venons  d'exposer, 
la  question  doit  être  définitivement  tranchée  dans  le  sens  de 
l'affirmative. 

Jusqu'à  l'apparition  du  remarquable  ouvrage  de  Pierre  de 
Crescence,  le  nom  isolé  du  Phaseolus  rencontré  dans  quelques 
auteurs  avait  suffi  au  moins  pour  constater  sa  présence  dans  les 
cultures  du  Moyen  âge.  Au  seuil  de  la  Renaissance,  les  rensei- 
gnements deviennent  plus  nombreux  et  plus  développés.  On 
commence  à  parler  assez  longuement  de  ce  légume,  à  décrire 
les  procédés  de  culture  et  ses  propriétés  alimentaires.  Un  examen 
attentif  de  tous  les  passages  concernant  le  Haricot,  dans  les 

[i)  Journal  de  Botanique,  octobre  1804. 

43 


666  NOTES   ET   MÉMOIRES. 

livres  du  xvi''  siècle  et  dans  les  auteurs  plus  anciens  ci-dessus 
désignés,  permet  d'en  dégager  les  conclusions  suivantes  : 

Il  semble  que,  dans  les  anciens  temps,  la  culture  du  Haricot 
était  beaucoup  moins  répandue  en  France  qu'en  Italie  et  surtout 
en  Lombardie. 

On  distinguait  déjà  de  nombrpuses  variétés  qni  ne  paraissent 
pas  avoir  été  connues  sous  des  noms  particuliers.  C'étaient  des 
variétés  à  graines  blanches,  rouges,  rousses  et  jaunes;  on  appe- 
lait cependant  «  Fèves  peintes  »  les  Haricots  à  rames,  à  grains 
colorés  qui  servaient  à  la  décoration  des  tonnelles. 

Contrairement  à  l'usage  actuel,  ce  légume  était  considéré 
exclusivement  comme  une  plante  de  grande  culture  ;  il  se  mon- 
trait peu  dans  les  jardins  et  on  devait  le  consommer  le  plus  sou- 
vent en  grains  secs. 

Au  point  de  vue  alimentaire,  il  possédait  une  fort  mauvaise 
réputation  qu'il  partageait  avec  la  Lentille.  Dans  la  science  du 
Moyen  âge,  les  ouvrages  sur  les  plantes  et  les  jardins  étaient  en 
même  temps  des  livres  de  médecine  où  les  propriétés  médicales, 
véritables  ou  supposées,  des  végétaux  se  trouvaient  beaucoup 
plus  longuement  décrites  que  les  procédés  de  culture.  Or,  les 
préceptes  hygiéniques  de  tous  les  vieux  auteurs  sont  peu  favo- 
rables aux  Faséoles  ;  il  en  résulte  que  l'usage  alimentaire  des 
Haricots  devait  être  abandonné  aux  classes  pauvres. 

L'ouvrage  de  P.  de  Grescence  traduit  en  français  par  ordre  de 
Charles  V  qui  s'intéressait  beaucoup  à  l'agriculture,  sous  le  titre 
de  lÂvre  des  prouffitz  champestres  et  ruraux,  résume  assez  bien 
l'opinion  générale  de  nos  ancêtres  sur  le  Haricot  : 

<(  Les  Fasiols  sont  assez  connus;  les  uns  sont  blancs,  les  autres 
rouges.  Ils  demandent  telle  terre  que  le  panic  et  entre  le  panic 
et  le  millet  on  peut  les  semer  à  profit.  On  les  sème  aussi  dans 
les  jardins  avec  les  choux  et  les  oignons.  On  doit  les  nettoyer 
souvent  des  herbes  et  on  cueille  les  cosses  l'une  après  l'autre 
quand  elles  sont  mûres  et  on  les  met  sécher  au  soleil.  Ils  engen- 
drent enflure,  ventosités,  grosses  humeurs  et  grande  fumée  qui 
remplit  la  tête  et  fait  songes  très  horribles,  mauvais  et  cor- 
rompus.  » 

Al  voir  l'unanimité  de  ces  appréciations  sur  le  Haricot  on  pour- 


ÉTUDE    HISTORIQUE   SUR   LE    UARICOT    COMMUN.  H67 

rait  se  demander  si  les  variétés  cultivées  alors  ne  possédaient 
pas  réellement  les  propriétés  très  indigestes  que  leur  attribuait 
l'ancienne  médecine.  Mais  il  n'y  avait  là,  sans  doute,  qu'une 
exagération  et  un  préjugé  admis  comme  une  vérité  scientifique. 
La  Lentille  était  également  proscrite  pour  le  même  motif,  celui 
de  donner  d'horribles  cauchemars. 

Ecoutons  J.-B.  Porta,  dans  sa  Magie  naturelle  :  «  Pour  ne  pas 
avoir  de  songes  obscurs  et  tumultueux,  abstenez-vous  surtout 
de  Lentilles  et  de  Faséoles  ou  Pois  à  visage  {pisa  a  fade)  (  \  )  qu'on 
appelle  en  latin  Similaces  horienses  ». 

Aussi,  pour  corriger  «  l'humidité  »  prétendue  du  Haricot, 
qui  était  la  cause  de  ces  accidents  fâcheux,  recommandait-on  de 
lui  faire  subir  une  décortication  préalable  (mesure  bonne  en 
elle-même),  de  le  préparer  avec  un  assaisonnement  très  épicé  de 
Poivre,  Rue,  Cumin,  Origan,  et  l'usage  du  vin  pur  pendant  le 
repas  :  «  Et  doibt-on  boyre  après  lesdilz  phasolz  le  vin  tout  pur 
et  sans  eaue  »,  dit  Platine. 

Malgré  cette  défaveur,  l'usage  alimentaire  du  Haricot  se  répan- 
dait de  plus  en  plus.  Il  était  très  employé  en  Italie,  au  xvi®  siècle. 
((  Si  lu  veux  manger  des  Pois  et  des  Faséoles,  va  à  Crémone  », 
Ut-on  dans  un  roman  burlesque  italien  de  1517,  oi^i  Rabelais  a 
puisé  plusieurs  inspirations  (2).  Autre  indice,  la  classification  de 
G.  Bauhin  nommait  le  Haricot  nain  :  Phaseolus  parvus  Italiens. 
De  là  viennent  probablement  les  noms  de  Fève  lombarde  et  Fève 
de  Rome,  autres  synonymes  du  Faséole,  que  l'on  trouve  assez 
fréquemment  dans  les  vieux  livres  de  jardinage. 

La  mise  en  culture  de  nombreuses  variétés  d'origine  améri- 
caine paraît  avoir  amélioré  considérablement  ce  légume,  au 
point  même  que  plusieurs  le  considéraient  comme  une  nouveauté. 
C'est  ce  que  nous  voyons  dans  l'ouvrage  de  Matthiole  :  u  Les 
phasiols  sont  ordinaires  en  Italie  tant  es  champs  que  jardins. 
Bouillis  et  enfarinez  en  huile  ou  beurre,  y  adjoustant  du  poivre 
et  du  verjus,  c'est  un  manger  commun.  Et  y  en  a  de  plusieurs 


1  ij  On   trouvait  une    certaine    ressemblance   entre   le    grain   du 
Haricot  et  la  face  humaine.  Voir  Bruyerinus.  De  re  ciharia,  p.  443. 
(2 .  Hlsfolre  macaronlque  de  Merlin  Coccaie. 


668  -NOTES    Eï   MÉMOIBKS. 

espèces  qui  sont  aussi  distinguées  par  diversité  de  couleurs.  Car 
il  y  en  a  de  blancs,  de  rouges,  de  jaunes,  etc.  lesquels  ont  esté 
cogneus  des  anciens,  encores  qu'aucuns  estiment  que  ce  soit  une 
graine  nouvelle  en  Italie.  On  sème  les  blancs  par  les  champs.  Les 
rouges,  les  jaunes,  et  ceux  qui  sont  de  diverses  couleurs  servent 
à  couvrir  les  treilles  et  à  donner  ombre  es  jardins  et  leur 
ombrage  est  aussi  plaisant  que  celuy  de  la  vigne,  oubelon,  cou- 
leuyrée  {Bi^yonia  dioicd)  coloquinte  et  liseron  »>  (1). 

En  France,  la  culture  du  Haricot  s'étendait  également.  Le 
secrétaire  de  Jérôme  Lippomaho,  ambassadeur  de  la  Piépublique 
de  Venise  à  Paris,  témoigne  qu'il  était  abondant  sur  les  mar- 
chés; il  écrivait  en  1577  :  «  Les  légumes  à  Paris  y  sont  à  foison, 
spécialement  les  Pois  blancs  et  verts  »  (2). 
.  Cependant  la  culture  potagère  du  Haricot  était  encore  peu 
importante,  d'après  les  auteurs  contemporains.  Le  botaniste 
Dalechamps  dit  que  les  Phasiols  se  sèment  dans  les  champs;  il 
paraît  n'en  connaître  qu'une  variété  qui  a,  dit-il,  «  les  grains 
tout  blancs,  excepté  le  nombril  qui  est  noir  ».  Olivier  de  Serres 
cite  une  seule  fois  les  «  Fasiols  »  avec  les  «  ciches  »  (Pois  chi- 
ches)  Légumineuse  cultivée  seulement  dans  les  champs.  D'après 
la  Manon  rustique  de  Ch.  Estienne,  «  les  Phaséols  viennent  es 
terres  chaumières  ou  mieux  es  lerres^  grasses.  Us  engraissent  les 
champs  où  ils  sont  ».  Le  même  auteur  signale  un  autre  emploi 
tout  à  fait  inattendu  du  Haricot:  «  Les  Damoyselles  qui  sont 
soigneuses  de  leur  beau  teinct,  peuvent  distiller  une  eau  fort 
singulière  des  phaséols  à  se  faire  belles  ».  C'est  aux  Italiens, 
inventeurs  des  parfums,  liqueurs  et  autres  produits  des  alambics, 
que  l'on  était  redevable  de  celte  belle  découverte;  Mathiole 
décrit  l'opération  avec  force  détails. 

L'extension  de  la  culture  du  Haricot,  en  France,  est  démontrée 
par  son  apparition  dans  les  registres  des  dîmes  et. redevances 
féodales.  Les  droits  prélevés  par  les  seigneurs  et  les  ecclésias- 
tiques sur  les  productions  des  terres  de  leurs  vassaux  ou  de  leurs 
paroissiens  s'acquittaient  ordinairement  en  nature.  Ils  portaient 

(1)  Matthiole.  Cowme«^ai/-c.s.  .Lyo.n,.d542.  p.  190._  ,r   ■; 
\1^  Urlalioiis  des  ainlias-^adeurs  vcniiicns,  l.  If,  p.  o7o.  - 


KTUDE    HISTORIOIK    SLH    LE    HARICOT    COMMUN.  IJOl) 

surtout  sur  les  céréales,  les  Pois  et  les  Fèves  cultivés  en  plein 
champ;  cependant  ils  pouvaient  s'étendre  à  d'autres  végétaux 
lorsque  la  culture  d'une  plante  nouvelle  prenait  une  certaine 
importance.  C'est  ainsi  que  l'on  a  constaté  la  présence  de  la 
Pomme  de  terre  ou  du  Topinambour,  dans  la  grande  culture, 
en  Lorraine  et  dans  les  Pays-Bas,  dès  les  premières  années 
du  xviii^  siècle.  Pour  le  Haricot,  on  remarque  une  redevance  de 
deux  boisseaux  de  Pois  blancs,  en  1548,  sur  un  registre  de  la 
seigneurie  de  Surin  (1).  Ce  fait  encore  rare  devient  dans  la  suite 
de  plus  en  plus  fréquent  sur  les  livres  de  cens  (2)  conservés  dans 
nos  Archives  départementales  où,  jusqu'ici,  le  Pois  et  la  Fève 
avaient  seuls  figuré. 

Enfin  au  milieu  du  xvii"  siècle,  on  commençait  à  apprécier  à 
sa  juste  valeur  les  qualités  alimentaires  du  Phaseolus  vulgaris 
que  les  anciens  préjugés  reléguaient  autrefois  au  dernier  rang 
des  légumes.  Il  n'était  j>as  encore  connu  sous  son  nom  actuel  de 
Haricot.  On  employait  alors  les  noms  de  Féverolle  et  de  Feve- 
rotte,  qui  pouvaient  prêter  à  une  confusion  avec  la  petite  Fève 
{Faba  minor).  On  l'appelait  aussi  Fève  de  Turquie  et  Fève  ro- 
maine. 

Le  mot  Haricot  existait  cependant  dans  l'ancienne  langue 
française  dès  le  xiv^  siècle  {Voir  Ménagier  de  Paris),  mais  seule- 
ment pour  désigner  un  mets  ou  ragoût  soit  de  mouton  ou  d'autre 
viande,  accommodé  avec  des  légumes,  Navets  et  Oignons  princi- 
palement, le  tout  lié  par  une  sauce  ou  «  roux  ».  C'est  ce  que 
l'on  nomme  aujourd'hui  dans  les  restaurants,  un  navarin.  Un 
Compte  de  dépenses  de  l'Archevêché  de  Rouen,  en  1391,  en  par- 
lait dans  ce  sens  :  «  pour  saffren  à  jaunir  le  haricot,  4  de- 
niers »  (3). 

Quant  à  l'origine  de  ce  mot,  il  est  probable  qu'il  se  rattache  à 
l'ancien  français  haligote^  morceau,  pièce;  harigoter,  mettre  en 
pièces.  On  sait  que  le  ragoût  connu  sous  le  nom  de  Haricot  de 


(1)  Archives  départementales.  Cher  D.  118  et  E.  1388. 

(2)  Registres  des  rentes  foncières  en  argent  et  en  natur 
féodale. 

3    Robillard  de  B.i^aurepaire.  Notes  etdociiments,  \\.3Si\ 


670  NOTES    ET   MÉMOIRES. 

mouton  se  compose  de  morceaux  de  viande  coupes  assez  menus. 
Litlré  dit  que  Haricot  pouvait  être  primitivement  un  terme  spé- 
cial de  boucherie  et  désigner  un  certain  morceau. 

Le  haricot  ragoût  aurait-il  donné  son  nom  au  légume  avec 
lequel  on  l'accommodait  fort  souvent? 

La  priorité  du  nom  semble  l'indiquer.  Mais  on  a  proposé 
d'autres  étymologies  pour  le  Haricot  légmne.  U  en  est  même  de 
ridicule,  par  exemple  celle  de  Ménage  dans  son  Dictionnaire; 
selon  lui,  Haricot  serait  une  modification  successive  de  faha 
(Fève)  en  fabaricus^  fabarïcotus.faricotus^  Haricot. 

L'orthographe  primitive  du  Haricot  légume,  était,  en  général, 
Aricot.  —  Le  R.  P.  Feuillée,  décrivant  un  Phaseolus  trouvé 
par  lui  au  Pérou,  écrivait  encore  en  1725,  «  il  a  les  semences 
assez  semblables  à  celles  de  nos  Aricots  noirs  (!)  ».  Ceci  semble- 
rait indiquer  une  autre  origine;  c'est  pourquoi  M.  de  Gandolle 
proposait  l'étymologie  assez  vraisemblable  de  Araco, nom  italien 
qui  se  trouve  dans  Malthiole  et  dans  Durante,  au  xvi®  siècle,  où  il 
paraît  désigner  une  Gesse,  peut-être  le  Laihijrus  Ochrvs.  On 
pourrrait  ajouter  à  cette  hypothèse  le  mol  A nacok,  nom  indi- 
gène de  l'un  des  Phaseolus  d'Amérique  cultivés  et  décrits  par 
Ch.  de  l'Escluse  (2;. 

La  consonnance  de  ces  deux  noms,  voisine  de  Haricot,  pour- 
rait avoir  une  certaine  importance.  Rien  de  plus  commun  que 
les  altérations  de  mois  par  suppression  ou  transposition  de 
lettres.  On  en  possède  des  exemples  bien  plus  extraordinaires. 
Mais  il  faut  observer  que  les  noms  de  ces  Légumineuses  employés 
seulement  par  quelques  botanistes  n'ont  jamais  été  connus  du 
vulgaire.  Baricot  était  également  un  fruit  exotique  peu  répandu 
qui  n'a  pu  jouer  aucun  rôle  dans  la  question  présente  (3). 

Le  nom  de  Haricot  appliqué  à  l'ancien  Faséole  est  plutôt  d'ori- 
gine populaire;  il  fut  d'abord  consacré  par  l'usage  général  avant 
d'être  admis  dans  les  livres  des  savants.  Ceci  explique  l'erreur 
dans  laquellvi  est  tombé  M.  de  CandoUe  lorsqu'il  prétend  que  le 


(1)  Journal  des  Observations,  t.  HI,  p.  54. 

(2)  Exoticorum  libri.,  Uv.  II,  cap.  xiii  et  xxi. 

(3)  Bordelon.  Diversitez  curieuses,  1697,  t.  II,  p.  64. 


ÉTUDE   HISTORIQUE    SUR   LE    HARICOT    COMMUN.  671 

célèbre  botaniste  Tournefort  s'est  servi  le  premier  du  mot 
Haricot  dans  ses  Éléments  (1694)  et  ses  Institutiones  (1719).  Voir 
Origine  des  plantes  cultivées,  p.  274.  Ayant  négligé  de  se 
livrer  à  des  recherches  dans  les  livres  plus  populaires  de  jardi- 
nage, M.  de  Gandolle  a  ignoré  qu'on  le  trouve,  et  même  avec 
l'orlhographe  actuelle,  plus  de  quarante  ans  auparavant  dans  le 
Jardiniei'  français  de  Bonnefons  (1)  qui  consacre  un  chapitre 
aux  «  petites  Fèves  de  Haricot  ou  Callicot  ou  bien  Fèverottes  ». 
Le  nom  absurde  de  Callicot  n'était  autre  que  le  mot  Haricot 
complètement  dénaturé  par  la  prononciation  des  paysans  des 
environs  de  Paris.  Cette  déformation  ne  peut  se  comprendre 
que  par  un  usage  assez  prolongé  du  mot  Haricot  dans  les  classes 
populaires  et  rurales. 

H  faudrait  donc  revenir  ;i  la  première  hypothèse,  celle  qui 
attribue  l'origine  du  nom  du  Haricot  légume  à  l'ancien  terme 
de  cuisine.  C'est,  du  reste,  une  transposition  de  num  parfaite- 
ment explicable  par  suite  de  l'association  habituelle  du  mets  et 
du  légume.  Bonnefons,  dans  un  autre  ouvrage,  sorte  de  traité 
de  cuisine  intitulé  Les  Délices  de  la  campagne  (1656),  décrivait 
les  préparations  culinaires  du  légume  en  question,  en  lui  donnant 
seulement  le  nom  de  Fèverotte  et  en  ajoutant  cette  phrase  qui 
nous  semble  une  indication  de  plus  pour  l'origine  du  Haricot 
légume  :  «  Elles  se  mangent  en  Haricots  à  la  nouveauté,  c'est- 
à-dire  avec  la  cosse  ». 

En  1670,  nous  trouvons  dans  le  Jardinier  hollandois  de  Van 
der  Groen  :  «  Fèves  de  Turquie  qu'on  appelle  en  France,  Ari- 
cots  ».  Le  nom  populaire  du  Phaseolus  vulgaris  était  désormais 
fixé.  Mais  la  prévention  contre  ce  légume  avait  été  si  forte  que 
jusqu'à  la  fin  du  xvii*'  siècle,  on  ne  voit  pas  qu'il  ait  figuré  sur 
les  tables  bien  servies.  Le  Cuisinier  français  de  La  Varenne 
(1651)  et  les  autres  livres  de  cuisine  postérieurs,  ne  le  men- 
tionnent pas,  mênje  à  l'état  de  Haricot  vert,  dans  leurs  menus 
interminables  où  paraissent  cepemlant  des  légumes  peu  recher- 
chés comme  la  Fève  de  marais,  la  Lentille  et  le  Topinambour. 
Au   siècle  suivant,  il  s'était  fait  un  revirement   complet  à  son 


(1)  Le  Jardinier  françois,  1651,  p.  207. 


672  NOTES    ET   MÉMOIRES. 

égard.  Pour  en  donner  une  idée,  citons  ce  passage  pris  dans  un 
auteur  du  temps  : 

.  «  Les  Haricots  sont  plus  sains  que  les  autres  Fèves  et  même 
que  les  Pois.  Quelques-uns  estiment  que  ce  sont  les  meilleurs  de 
tous  les  légumes  (1).  » 

On  ne  compte  plus  alors  les  préparations  culinaires  du  Hari- 
cot :  Haricols  verts  à  la  crème,  au  blanc,  frits  ;  Haricots  blancs  à 
la  Maître  d'Hôtel,  à  Is,  poulette,  à  l'oignon,  etc. 

Avec  la  culture,  le  nombre  des  variétés  augmentait  à  l'infini. 
Nous  ignorons  malheureusement  les  noms  des  plus  anciennes.  On 
a  vu  que  les  vieux  auteurs  se  contentaient  de  les  désigner  parla 
couleur  des  graines.  Le  Jardinier  hollandais  (1670)  nomme  une 
variété  nommée  «  Princesse  »  ;  originaire  de  Zélande  (Hollande), 
elle  est  encore  très  répandue  dans  ce  pays  ainsi  qu'en  Flandre 
et  en  Belgique.  On  comptait  une  centaine  de  variétés  à  l'époque 
de  la  Révolution.  Parmi  les  plus  estimées  nous  remarquons  : 

Variétés  à  rames  :  Haricot  cossu;  de  Soissons;  Mignon  blanc; 
Blanc  sans  parchemin  (le  meilleur);  Lentille;  Jaune  tendre; 
Rouge  commun;  Pois  rouge. 

Variétés  naines:  Haricot  nain  blanc  commun;  Nain  blanc 
hâtif;  Hollande;  Hâtif  de  Laon  ;  Nain  blanc  de  Périgord;  Fla- 
gellé   (un  des  meilleurs);  jaune   précoce;  Blanc  suisse;  Nain 
jaune  hâtif  sans  parchemin  (2). 
D'après  le  Bon  Jardinier  de  1792  : 

Haricot  de  Soissons;  Blanc  sans  parchemin;  Mignon  blanc; 
Pois  rouge;  Nain  blanc  de  Hollande;  Hâtif  de  Laon  ;  Jaune  hâtif 
sans  parchemin;  Nain  suisse  blanc,  rouge,  noir,  varié,  etc. 

Citons  encore  parmi  les  anciennes  variétés  :  Rognon  de  Gaux; 
Petit  Haricot  rouge  (fOrléans:  Prédome  ou  Prudhomme;  Haricot 
grivelé;  Haricot  de  Prague  autrement  dit  Haricot  à  la  Reine, 
parce  qu'il  fut  présenté  à  la  reine  vers  1740.  Et  enfin,  Haricot  à 
confire  de  Hollande, en  allemand  .ScAi^er/  Bohne  ou  Haricot  sabre. 
Originaire  du  Nord,  cette  variété  était  encore  peu  répandue  en 
France  au  milieu  du  siècle  dernier,  mais  la  Hollande  et  les  pays 

(1)  Delamarre.  Traité  de  la  Police,  1722,  t.  H,  p.  454. 

(2)  Le  Berryais.  Traité  des  Jardins,  M S9,  i.  II,  p.. 230. 


ÉTUDE   HISTORIQUE    SUR   LE    HARICOT    COMMUN.  673 

voisins  en  faisaient  une  grande  consommation.  Les  Anglais 
faisaient  grand  cas  de  la  variété  hâlive  de  Battersea.  Le  Haricot 
nain  hâlif  de  Laon,  aujourd'hui  Flageolet,  ne  paraît  avoir 
porté  ce  nom  particulier  que  depuis  les  premières  années 
de  ce  siècle.  D'après  un  auteur  (1)  le  nom  véritable  était  Fa- 
geolet,  comme  venant  de  l'italien  Fagiulo.  Mais  d'autre  part,  on 
a  contesté  l'étymoiogie  de  Flageolet  dérivée  d'une  déformation 
de  Phaseolus, 

Nous  résumons  ainsi  cette  esquisse  de  l'histoire  du  Phaseolus: 

'1°  Le  Haricot,  un  des  plus  anciens  légumes,  était  cultivé  en 
Asie  Mineure  aux  époques  préhistoriques.  Il  est  certain  qu'il 
existait  en  Europe  au  Moyen  âge,  et  par  conséquent  avant  la 
découverte  de  l'Amérique.  L'hypothèse  de  l'origine  américaine 
de  cette  Légumineuse  doit  êcre  abandonnée. 

2°  Le  Haricot  n'a  pris  place  dans  la  culture  potagère  qu'au 
milieu  du  xvii°  siècle  seulement.  Par  suite  de  préjugés  ou 
d'autres  causes  obscures,  jusqu'à  celte  époque  il  avait  été  consi- 
déré comme  un  légume  très  médiocre. 

3°  C'est  en  1651 ,  que  l'on  constate  dans  un  livre  populaire  de 
jardinage,  la  plus  ancienne  mention  du  nom  moderne  Haricot 
donné  au  Phaseolus  vulgans  qui  portait  auparavant  différents 
noms. 

4°  Il  est  probable,  sinon  certain,  que  l'origine  de  cette  der- 
nière dénomination  doit  être  attribuée,  par  transposition  de 
nom,  à  l'ancien  terme  de  cuisine  Haricot. 


(I)  Louis  Dubois.  Pratique  du  Jardinage,  iS2S,  p.  44 


674  notes  et  mémoires. 

Le  commerce  des  fleurs  a  Sainte-Marie  de  Scilly  (1). 

ViCE'CONSULAT   DE   FrANCE   A    FaLMOUTH. 

Falmouth,  le  18  juin  1896. 
Monsieur  le  Ministre, 

Depuis  un  certain  nombre  d'années,  il  se  fait  un  commerce 
assez  considérable  de  fleurs  entre  les  Iles  Sorlingues  et  les  prin- 
cipaux marchés  du  Royaume-Uni. 

C'est  le  Narcisse,  qui  donne  lieu  principalement  à  ce  com» 
merce,  dont  l'importance  peut  être  mesurée  par  le  fait  que  près 
d'un  quart  de  l'île  principale  (Sainte-Marie)  est  consacré  à  la 
culture  des  fleurs. 

C'est  ainsi  que  cette  île,  dont  les  dimensions  sont,  comme 
Votre  Excellence  le  sait,  évaluées  à  environ  600  hectares  carrés, 
a  pu,  dans  ces  dernières  années,  exporter  des  quantités  de  fleurs 
coupées  qui  se  chiff'rent  comme  ci-après  : 

En  1887 100  tonnes. 

—  1888 188      — 

—  1889 198      — 

-  1890 289      ~ 

—  1891 232      — 

—  1892. 337  — 

--  1893 466  — 

—  1894 .  404  — 

—  1895 440  — 

Comme  on  le  voit,  le  trafic  dont  il  s'agit  a  suivi  une  marche 
ascendante  presque  constante  depuis  1887,  époque  à  laquelle  il 
a  pris  un  certain  développement,  et  la  saison  actuelle  a  été  plus 
prolifique  encore. 

Yoici,  en  efl'et,  pour  les  premiers  mois  de  cette  année,  les 
résultats  déjà  connus  : 

En  janvier 46  tonnes. 

—  février 322      — 

—  mars 170      — 


(1)  Copie  d'une  lettre  communiquée  à  la  Société  nationale  d'Hor- 
ticulture de  France  par  M.  le  Ministre  du  Commerce. 


LE   COMMERCE   DES   FLEURS    A    SAINTE-MARIE    DE    SCILLY.        675 

De  fortes  quantités  ont  également  été  exportées  en  avril  et  en 
mai. 

Il  faut  environ  200  boîtes  de  fleurs  pour  peser  une  tonne 
chaque  boîte  contient  de  40  à  60  bouquets  d'une  douzaine  de 
fleurs  chacun. 

Le  plus  important  fermier  de  l'île  Sainte-Marie  consacre 
12  hectares  à  la  seule  culture  do  Narcisse:  aussi  a-t-il  pu  expor- 
ter jusqu'à  1000  boîtes  par  semaine. 

Le  prix  du  transport,  de  Scilly  aux  différents  marchés  où  les 
fleurs  sont  expédiées,  est  très  onéreux,  puisque  l'on  paye, 
notatmment,  huit  schelings  et  six  pence  ou  10  fr.  60,  le  quintal 
anglais  (environ  51  kilogr.)  de  Sainte-Marie  à  Londres,  alors 
que  le  prix  de  transit  d'une  tonne  de  houille,  du  Pays  de  Galles 
à  Constanlinople,  par  exemple,  n'est  pas  supérieur  à  ce  chiffre. 

De  la  somme  de  8/6,  60  centimes  sont  exigibles  à  titre  de 
droit  de  port,  par  le  propriétaire  actuel  de  domaine;  une  somme 
de  3/6  est  perçue  par  la  compagnie  de  vapeur  faisant  le  service 
entre  l'île  Sainte-Marie  de  Penzance,  le  premier  port  sur  la  côte 
ouest  de  l'Angleterre  proprement  dite;  le  reste,  soit  4/6,  est 
payé  à  la  compagnie  du  chemin  de  fer  qui  relie  Penzance  à 
Londres. 

Le  fret  entre  Sainte-Marie  et  Penzanoe  est  considéré  surtout 
comme  excessif  ;  aussi  se  propose- t-on  de  faire  des  démarches 
pour  arriver  à  une  réduction  dans  le  tarif  de  la  compagnie  à 
vapeur  à  laquelle  il  vient  d'être  fait  allusion. 

Bien  que  les  autres  îles  du  groupe  des  Sorlingues  n'ait  pas 
donné  au  commerce  des  fleurs  un  développement  aussi  considé- 
rable, la  culture  du  Narcisse  s'est  maintenant  répandue  &ur  tous 
les  points  habités,  et  comme  résultat,  les  légumes  consommés 
dans  les  îles  Scilly  (Pommes  de  terre,  Navets,  Choux  et  Choux- 
fleurs)  doivent,  à  présent,  être  en  très  grande  partie,  importés 
de  la  métropole. 

Toutes  les  principales  variétés  du  genre  Narcisse  ont  été 
essayées;  l'on  mentionne,  notamment,  un  cultivateur  qui,  à  lui 
seul,  a  fait  des  expériences  avec  450  sortes  différentes.  Néan- 
moins, la  masse  des  fleurs  expédiées  peut  se  réduire  à  une  dou- 
zaine de  variétés. 


676  NOTES   ET    MÉMOIRES. 

On  a  recours  à  des  moyens  artificiels,  fort  pratiques,  pour 
accélérer  la  croissance  des  Qeurs  avant  que  la  récolte  de  mars 
ne  soit  suffîsammant  avancée  pour  les  besoins  de  l'exportation. 

L'un  de  ses  moyens,  très  en  vogue,  consiste  dans  l'emploi 
d'une  sorte  de  serre  chaude  ambulante,  sous  la  forme  d'une 
charpente  vitrée,  mesurant  40  pieds  en  longueur  sur  12  en  lar- 
geur, montée  sur  roulettes,  et  pourvue  d'un  calorifère  placé  à 
l'intérieur.  Le  tout  est  mis  en  mouvement  sur  des  rails  qui 
s'étendent  d'une  extrémité  d'un  champ  à  l'antre,  et  les  lits  de 
fleurs,  eux-mêmes,  sont  disposés,  quant  à  leurs  dimensions,  de 
façon  à  s'adapter  à  la  serre  mobile  dont  il  s'agit. 

L'opération  dure  deux  ou  trois  semaines;  après  ce  laps  de 
temps,  grâce  à  une  chaleur  artificielle,  maintenue  à  un  certain 
degré,  les  fleurs  sont,  en  général,  suffisamment  épanouies  pour 
pouvoir  être  coupées  et  expédiées.  La  charpente  est  alors  dé- 
placée puis  mise  en  position  sur  un  autre  lit,  où  elle  est  laissée 
pendant  le  temps  nécessaire,  et  ainsi  de  suite. 

En  ce  qui  regarde  le  coût  d'une  semblable  exploitation,  entre- 
prise sur  une  assez  grande  échelle,  on  calcule  que  pour  mettre 
en  culture  de  Narcisses  40  hectares  de  terrain,  il  faut  un  capital 
d'environ  i  250.000. 

Veuillez  agréer,  Monsieur  le  Ministre,  l'hommage  du  profond 
respect  avec  lequel  j'ai  l'honneur  d'être,  de  Votre  Excellence,  le 
très  humble  et  très  obéissant  serviteur. 

A.  Degardin. 


Note  sur  une  maladie  de  l' Hydrangea  pcmiculata 
grandiflora  (1), 

par  M.  J.  Decaux, 

membre  rie  la  Société  entomologique  de  France. 

L'art  et  la  science  ont  contribué  depuis  cinquante  années  à 
faire  de  l'Horticulture  une  branche  des  plus  importantes  de  notre 
activité  française. 

(1)  Déposé  le  2  juillet  1896. 


NOTE    SUR    UNK    MALADIE   DE    l'hYDRANGEA    PAMCULATA.        (>77 

L'exposition  organisée  par  la  Société  nationale  d'Horticulture 
de  France,  qui  s'est  ouverte  le  20  mai  1896,  au  jardin  des  Tui- 
leries, a  été,  à  cet  égard,  une  manifestation  des  plus  intéres- 
santes; elle  oflrait  aux  visiteurs  émerveillés  de  nombreuses 
plates-bandes  de  fleurs  et  feuillages  éblouissants  et  variés;  des 
Orchidées  en  profusion,  étagées  sur  une  véritable  montagne 
entourée  de  Fougères  arborescentes  et  de  Palmiers;  un  peu  plus 
loin  l'œil  était  charmé  par  un  massif  d'Hydrangea  paniculata 
grandiflora  de  toute  beauté.  Notre  attention  (comme  entomo- 
logiste), fut  attirée  par  une  maladie  attaquant  les  feuilles  de  ces 
belles  plantes;  en  effet,  un  assez  grand 
nombre  de  leurs  feuilles  étaient  mar- 
brées par  des  taches  couleur  de  rouille 
de  formes  diverses,  en  nombre  plus  ou 
moins  considérable.  Avec  une  grande 
bienveillance,  M.  Paillet,  l'habile  obten- 
teur  de  ces  plantes,  voulut  bien  m'au- 
toriser  à  recueillir  quelques  feuilles 
contaminées,  me  facilitant  ainsi,  l'étude 
des  caractères  de  cette  maladie;  je  l'en 
remercie  sincèrement.  ^^^-  -'^ 

Vues  à  la  loupe,  ces.taches  sont  occa-  Tetranychm  Telwrim  Lia. 
sionnées  non  par  une  Cryptogame,  comme  on  aurait  pu  le  sup- 
poser, mais  par  un  microscopique  acarien  :  le  Tetranychus  Te- 
larius ,  var.  Hydrangese? 

Le  Tetranychus  Telarius  (Linné),  pullule  sous  les  feuilles  de 
beaucoup  de  plantes  atteintes  de  la  maladie  appelée  Grise  par 
les  jardiniers;  sa  description  est  bien  connue  :  il  est  ovalaire, 
jaunâtre,  avec  une  tache  d'un  jaune  orangé  de  chaque  côté  du 
dos;  la  tète  est  petite,  terminée  par  un  petit  bec;  il  a  huit  pattes 
munies  de  petites  soies  raides  ayant  chacune  un  petit  crochet; 
on  voit  aussi  sur  les  côtés  du  corps  d'autres  petites  soies  sem- 
blables,.mais  plus  courtes. 

he  Tetranychus  que  nous  avons  trouvé  sur  VHydrangea^à.i^Qve 
par  plusieurs  caractères  du  T.  Telarius  type  ;  il  est  à  peu  près  de 
la  même  taille,  mais  son  corps  est  moins  arrondi,  plus  elliptique, 
sa  couleur  est  d'uu  verdàtre  pâle  assez  transparent,  les  taches 


678  NOTES   ET   MÉMOIRES. 

da  dos  sont  noirâtres.  (Est-ce  une  espèce  nouvelle?  pour  le  dis- 
tinguer, nous  le  désignerons  sous  le  nom  de  variété  Hydrangeée, 
qui  rappelle  la  plante,  sur  laquelle  il  a  été  trouvé.) 

D'après  Linné,  le  Telranychus  Telarius  {acarus  tisserand),  se 
trouve  sur  les  feuilles  des  plantes  qui  n'ont  pas  assez  d'air, 
comme  celles  qui  sont  renfermées  dans  les  serres;  il  les  recouvre, 
dit-il,  *<  d'un  tissu  de  fils  parallèles  qui  les  étouffent  ».  Les 
feuilles  à' Hydrangea  mises  à  notre  disposition,  bien  qu'elles 
eussent  passé  un  temps  relativement  long  dans  une  serre  forcée 
de  chaleur,  ne  présentaient  rien  d'anormal  sous  le  rapport  des 
fils  tissés  par  l'insecte.  Notre  Tetravychus,  comme  toutes  les 
espèces  de  ce  genre,  établit  sous  les  feuilles,  un  léger  réseau  de 
fils  de  soie,  qui  lui  sert  à  se  cramponner  à  l'aide  de  ses  petites 
griffes,  et  sur  lequel  il  court  avec  une  grande  rapidité. 

Différentes  espèces  de  Tétranyques  étant  très  répandues  dans 
les  cultures  où  elles  s'attaquent  à  la  plupart  de  nos  plantes  et 
arbrisseaux  cultivés,  soit  à  l'air  libre,  soit  en  serre,  il  me  parait 
intéressant  de  faire  connaître  les  principaux  caractères  de  leurs 
mœurs,  l'horticulteur,  mieux  renseigné  sur  leurs  moyens 
d'attaque,  pourra  avec  plus  de  certitude,  en  déduire  les  pro- 
cédés de  destruction  à  employer. 

Mœurs.  —  Les  ] etranyckus  passent  l'hiver,  engourdis  sous  la 
forme  d'insectes  parfaits;  ils  se  réfugient  sous  les  écorces,  dans 
les  crevasses  des  plantes,  sous  les  détritus,  partout  où  ils  trou- 
vent un  endroit  à  leur  convenance  pour  s'abriter  ;  à  la  fin  de 
mars  ou  au  commencement  d'avril,  ils  se  réveillent,  se  rendent 
sur  les  plantes  qu'ils  ont  choisies  et  procèdent  à  de  nouvelles 
générations. 

La  ponte  a  lieu  sur  la  face  inférieure  de  la  feuille,  les  œufs 
de  la  var.,  Hydrangeae,  sont  sphériques,  roses,  collés  à  la  feuille 
par  un  mucus  sécrété  par  l'insecte;  la  fécondité  des  Tetranychus^ 
en  général  est  effrayante  d'activité;  en  effet,  à  l'air  Hbre,  huit  à 
douze  jours  après  la  ponte,  selon  la  température,  les  jeunes 
sujets  sont  aptes  à  ge  reproduire  ;  il  est  facile  de  comprendre 
que  le  dessous  des  feuilles  est  bientôt  envahi  par  un  nombre 
incalculable  de  Tétranyques  de  tous  les  âges  et  de  tous  les 
sôxes. 


NOTE  SUR  UNE  MALADIE  DE  L  HYDRANGEA  PANICULATA.   679 

Les  taches  couleur  de  rouille  couvrant,  en  partie,  le  dessus 
des  feuilles  d'Hydrangca,  sont  dues  à  la  piqûre  de  ces  acariens 
et  à  l'altération  consécutive  du  parenchyme  de  la  feuille  pro- 
duite non  seulement  par  les  piqûres  répétées,  mais  aussi  par 
la  salive  dégorgée  dans  la  plaie  par  le  T.  Hydrangese.  On 
aperçoit  aussi,  sous  les  feuilles  d'Hydrangea,  un  grand  nombre 
de  taches  noires  microscopiques;  elles  sont  produites  par  les 
déjections  et  les  cadavres  des  générations  successives,  qui, 
dans  l'espace  de  peu  de  jours,  se  sont  succédées  à  la  même 
place. 

Dans  le  cas  particulier  des  Hydrangea  exposés,  dont  la  florai- 
son en  mai  a  nécessité  la  serre  forcée,  le  T.,  var.,  Hydrangeœ, 
trouvant  des  conditions  de  chaleur  exceptionnelles,  s'est  multi- 
plié avec  une  rapidité  inconnue  à  l'air  libre;  j'estime  que 
chaque  génération  a  pu  se  reproduire  en  six  à  sept  jours,  puis- 
qu'on trouvait  en  même  temps,  sous  les  feuilles  :  des  œufs,  des 
larves  et  des  adulles. 

D'une  façon  générale,  les  piqûres  des  acariens  sur  les  feuilles 
provoquent  leur  dessèchement,  la  nutrition  est  moins  active; 
la  plante  souffre,  ses  fleurs  sont  moins  belles,  cependant  elle 
n'en  meurt  pas,  au  bout  de  quelque  temps,  elUe  donne  de 
nouvelles  pousses;  si,  pendant  ce  temps,  l'horticulteur  ne 
vient  pas  au  secours  des  parties  contaminées,  les  nouvelles 
pousses  auront  le  même  sort,  le  préjudice  deviendra  inquiétant 
pour  la  plante,  qui  de  plus  en  plus  épuisée^  ne  donnera  que  des 
fleurs  chétives  et  mal  venues  l'année  suivante,  et  finira  par 
périr,  si  elle  a  été  trop  fortement  attaquée. 

La  nature  toujours  prévoyante  a  donné  aux  Tetranychus  plu- 
sieurs ennemis  qui  les  dévorent  et  contribuent  à  diminuer  les 
effets  de  leur  effrayante  fécondité. 

Nous  avons  trouvé  sur  chaque  feuille  d'Hydrûngea  conta- 
minée, plusieurs  petites  larves  et  nymphes  d'un  insecte  hymé- 
noptère,  très  probablement  un  Chalcidien?  il  nous  a  été  impos- 
sible de  le  nommer,  n'ayant  pu,  malgré  nos  soins,  obtenir 
réclusion  de  l'insecte  parfait.  Les  nymphes  se  sont  toutes  dessé- 
chées en  même  temps  que  les  feuilles.  Nous  avons  pu  observer 
que  les  larves  de  cet  hyménoptère  se  nourrissent  des  jeunes  T., 


680  NOTES    ET   MÉMOIRES. 

var.,  Hydrangex,  qu'elles  déchirent  à  belles  mandibules  et 
doivent  en  faire  une  consommation  considérable. 

Nous  avons  aussi  remarqué  un  acarien  du  genre  Gamasus,  dé- 
vorant les  cadavres  des  7.  var.  Hydrangex  et  très  probablement 
aussi  les  insectes  vivants.  Cette  Gamase  très  voisine,  de  l'espèce 
qu'on  trouve  accrochée  aux  poils  de  divers  insectes,  dans  le  but 
bien  connu,  de  se  faire  transporter  dans  les  endroits  qui  lui 
conviennent,  a  pu  être  amené  sur  V Hydrangea  par  un  insecte 
mellifère. 

D'après  les  observations  de  M.  leD' Boisduval,  VOribates  geni- 
culata,  fait  aussi  la  chasse  aux  Acariens,  aux  Thrips,  etc.,  dont 
il  mange  les  œufs  et  les  larves.  Ce  petit  acarien  n'est  pas  inconnu 
des  horticulteurs;  son  corps  est  arrondi,  un  peu  globuleux,  d'un 
noir  assez  brillant,  garni  sur  les  côtés  de  soies  de  la  même  cou- 
leur, le  corselet  est  distinct  de  l'abdomen,  muni  de  deux  petites 
pointes.  Les  pattes  sont  plus  longues  que  le  corps,  d'une  couleur 
noire  avec  les  cuisses  des  deux  paires  antérieures  renflées.  On  le 
rencontre  assez  souvent  aux  environs  de  Paris,  dans  les  lieux  frais. 

Les  parasites  sont  de  précieux  auxiliaires,  et  il  est  certain 
qu'à  l'air  libre  ils  retardent  dans  une  grande  proportion  la 
propagation  des  Tetranychus ;  mais  l'effrayante  fécondité  de  ces 
Acariens  est  tout  à  fait  hors  de  proportion  avec  celle  des  Chalci- 
diens  ei  autres  insectes  parasites  observés;  il  est  de  toute  néces- 
sité pour  l'horticulteur  d'intervenir  et  d'employer  les  insecticides 
pour  combattre  efficacement  ces  innombrables  ennemis. 

Malgré  sa  compétence  incontestée,  nous  ne  saurions  partager 
la  manière  de  voir  de  notre  regretté  maître,  M.  le  D""  Boisduval, 
{Essai  sur  VEnt.  horticole  1867,  p.  86).  «  On  a,  dit-il,  proposé 
différents  moyens  pour  détruire  la  Grise,  mais  hâtons-nous  de  le 
dire,  aucun  n'a  réussi  ».  La  science  a  fait  de  grands  progrès 
depuis  1867  et  nous  possédons  aujourd'hui  un  choix  d'insecti- 
cides éprouvés,  qui  permet  d'engager  avec  de  grandes  chances 
de  succès,  la  lutte  contre  la  Grise,  les  Chenilles,  les  Pucerons  et 
autres  lai'ves  d'insectes  vivant  à  découvert  sur  nos  plantes  cul- 
tivées. Est-on  bien  sûr,  que  les  insuccès  constatés,  chaque  année, 
par  les  horticulteurs  proviennent  uniquement  de  la  valeu'r  des 
substances  employées? 


NOTE    SUR    UNE   MALADIE    DE    l'hYDRANGEA   PANICULATA.        681 

D'après  nos  observations  personnelles,  le  traitement  par  les 
insecticides  demande,  pour  être  efficace,  sur  la  Grise,  certaines 
précautions  essentielles,  que  nous  allons  résumer. 

Les  pulvérisations  (que  nous  trouvons  moins  dispendieuses 
que  les  arrosages)  doivent  être  faites  de  bas  en  haut  pour  bien 
mouiller  le  dessous  des  feuilles  ;  nous  devons  rappeler  que  les 
Tetranychus  et  autres  Acariens  se  tiennent  uniquement  sur  le 
dessous  de  la  feuille  et  qu'une  pulvérisation  faite  sur  la  plante  et 
le  dessus  des  feuilles  ne  peut  avoir  aucun  effet.  Il  est  indispen- 
sable de  faire  3  ou  4  pulvérisations  espacées  chacune  de  trois 
jours;  nous  avons  remarqué  que  les  œufs  d'Acariens  ne  sont  pas 
détruits  par  les  insecticides  employés  à  une  dose  inoffensive  pour 
la  plante.  En  outre,  il  est  difficile,  pour  ne  pas  dire  impossible, 
d'atteindre  avec  une  seule  pulvérisation,  tous  les  insectes  existant 
sur  la  plante  ;  on  sait  qu'il  suffît  d'une  femelle  fécondée  ayant 
échappé,  pour  reconstituer  en  peu  de  temps  une  nouvelle  colo- 
nie dévastatrice. 

Un  grand  nombre  d'insecticides  sont  préconisés  chaque  jour, 
à  la  quatrième  page  des  journaux.  Evidemment,  chaque  com- 
merçant recommande  son  produit  comme  bien  plus  sûr  et  plus 
économique  que  ceux  de  ses  concurrents  ;  il  en  résulte  pour 
l'agriculteur  une  confusion  et  un  manque  de  confiance  qu'il 
serait  bon  de  faire  cesser.  Notre  rôle  doit  se  borner  à  faire  con- 
naître la  formule  des  insecticides  le  plus  souvent  employés, 
sans  prendre  parti  dans  cette  lutte  pacifique. 

Cependant  sans  marquer  nos  préférences,  nous  n'ignorons  pas 
que  tous  les  produits  recommandés  sont  loin  d'avoir  la  même 
valeur.  On  rendrait  un  véritable  service  aux  agriculteurs  en  leur 
faisant  connaître  les  résultats  obtenus  par  de  nombreuses  expé- 
riences répétées  par  un  grand  nombre  de  praticiens  expérimentés 
sur  la  valeur  des  divers  produits  employés.  Ce  beau  et  utile 
résultat  est  très  possible;  pour  l'obtenir,  il  suffirait  aux  milUers 
d'horticulteurs,  membres  de  la  Société  nationale  d'Horticulture 
de  France,  d'adresser  à  la  Section  des  Sciences  de  la  Société,  une 
courte  note  relatant  les  essais  qu'ils  ont  tentés  avec  tel  ou  tel 
produit  et  les  résultats  obtenus,  bons  ou  mauvais.  On  peut  pipévoir 
qu'avant  peu,  le   groupement   de  ces    milliers  d'observations 

44 


682  NOTES   ET   MÉMOIRES. 

permettrait  de  se  rendre  un  compte  assez  exact  des  produits  à 
employer  dans  un  cas  déterminé  ;  dès  lors,  les  agriculteurs 
mieux  renseignés  ne  reculeraient  plus  à  traiter  leurs  plantes  au 
début  de  la  maladie,  encouragés  par  le  succès,  ce  traitement 
deviendrait  à  peu  près  général,  le  nombre  des  insectes  nuisibles 
serait  bientôt  réduit  dans  de  grandes  proportions  et  leurs  dégâts 
ne  seraient  plus  appréciables. 

Les  principaux  insecticides  sont  : 

La  nicotine,  le  pétrole,  l'esprit  de  bois_,  le  sublimé  corrosif,  le 
pyrèthre,  la  fleur  de  soufre,  la  chaux,  la  suie,  les  cendres  de 
bois,  les  composés  cupriques,  les  arsénites,  la  Digitale,  la  Jus- 
quiame,  le  Datura  stramonium,  le  Delphinium  grandiflorum,  etc. 
Pour  projeter  les  liquides  on  se  sert  d'un  pulvérisateur  et  pour 
les  poudres  d'un  soufflet. 

Le  poison  a  son  maximum  d'effet  par  contact  avec  l'insecte. 

Formules, 

V  La  nicotine  s'emploie  le  plus  souvent  diluée  avec  de  l'eau 
et  ramenée  à  un  degré; 

S''  L'esprit  de  bois  et  la  benzine  s'emploient  purs  :  contre  la 
Cochenille,  les  Pucerons  lanigères,  les  Kermès;  on  trempe  un 
pinceau  de  blaireau  dans  l'un  de  ces  liquides  et  on  badigeonne 
les  insectes  qui  se  trouvent  imbibés  et  meurent.  Ces  liquides 
s'évaporent  promptement  et  ne  font  pas  de  mal  à  la  plante. 

3°  Le  sublimé  corrosif  a  une  grande  action  sur  les  insecteS;, 
mais  il  a  le  défaut  d'altérer  le  feuillage? 

4°  L'essence  insecticide  de  Mohr  s'obtient  : 

Poudre  de  pyrèthre 500  grammes. 

Alcool  ammoniacal 500  — 

On  fait  digérer  pendant  4  jours,  puis  on  ajoute  4  litres  d'eau 
chaude  et  on  laisse  le  tout  en  vase  clos  pendant  4  à  5  jours.  On 
filtre  sur  un  linge  en  pressant  le  résidu  avec  les  mains. 

La  décoction  ainsi  obtenue  s'emploie  avec  une  lessive  de 
savon  faite  avec  30  grammes  par  litre  d'eau. 

Pour  opérer  sur  les  insectes,  on  mélange  dans  la  proportion 
de  30.  gi:ammes  de  décoction  par  litre  de  lessive. 


NOTE  SUR  UNE  MALADIE  DE  L  HYDRANGEA  PANICULATA.   683 

5°  Pétrole 8  litres. 

Eau 4    — 

Savon  vert  . 500  grammes. 

On  ajoute  l'eaa  de  savon  toute  bouillante  au  pétrole,  en  battant 
ce  mélange  pendant  quelques  minutes,  jusqu'à  ce  que  l'émulsion 
prenne  consistance  de  crème. 

Cette  émulsion  est  ensuite  étendue  d'eau  dans  la  proportion 
de  12  à  20  parties,  contre  une  partie  d'émulsion. 

6^  Eau 25  litres. 

Savon  vert 250  grammes. 

Sulfure  de  potassium  ....     100        — 

7°          Arsenic  de  cuivre  (vert  de  Scheele).     350  grammes. 
Eau 150  à     400  litres. 

Additionner  d'un  peu  de  dextrine  pour  donner  de  la  viscosité  à  la 
composition. 

Contre  les  Cryptogames  et  aussi  les  insectes. 

1""^  Formule  : 

8°  Bouillie  Bordelaise. 

Sulfate  de  cuivre.    .....         3  kilogrammes. 

Chaux  grasse  en  pierre.    .         1  kil.  500 
Eau • 405  litres. 

2°  Formule  : 

Sulfate  de  cuivre 2  kilogrammes. 

Chaux  grasse  en  pierre.  .        1  — 

Eau 105  litres. 

On  doit  verser  le  lait  de  chaux  dans  la  solution  de  cuivre  et 
ne  pas  faire  l'inversé. 

9°  Bouillie  sucrée  (Procédé  Michel  Perret)  : 

Dans  80  litres  d'eau,  délayer  2  kilogrammes  de  chaux  éteinte. 

Délayer  ensuite  dans  10  litres  d'eau,  en  agitant,  2  kilogrammes 
de  mélasse  du  commerce  et  mélanger  avec  le  lait  de  chaux. 
Ajouter  enfin  2  kilogrammes  de  sulfate  de  cuivre  préalablement 
dissous  dans  10  litres  d'eau. 

On  peutremplacer  la  chaux  par  3  kilogrammes  de  cristaux  de 
soude. 


684  NOTES   ET   MÉMOIRES. 

10°  Eau  céleste  : 

Sulfate  de  cuivre 1  kilogramme. 

Ammoniaque  ......         1  litre  4/2. 

Eau 100  à     200  litres. 

Pour  préparer  ce  liquide,  on  dissout  le  sulfate  de  cuivre  dans 
10  litres  d'eau  chaude.  Après  refroidissement,  on  verse  l'ammo- 
niaque à  22  degrés  Baume.  On  Tétend  avec  100  à  200  litres 
d'eau.  Il  faut  avoir  soin  de  ne  pas  l'employer  immédiatement, 
car  il  peut  rester  de  rammoniaquelibre,  qui  brûlerait  les  feuilles. 

11°  Solution  ammoniacale  de  carbonate  de  cuivre. 

Carbonate  de  cuivre  .  .   .     250  grammes. 
Ammoniaque  ......        2  litres. 

Eau 125  à    200      — 

On  dissout  le  carbonate  de  cuivre  dans  un  litre  d'eau,  on  y 
ajoute  l'ammoniaque,  et  après  dissolution  complète  on  porte  la 
quantité  d'eau  à  125  ou  200  litres. 

12°  Autre  formule  (inoffensive  pour  les  feuilles)  : 

Carbonate  de  cuivre.    .    .     150  grammes. 

Ammoniaque 500        — 

Eau 225  litres. 

On  dissout  le  carbonate  de  cuivre,  comme  dans  la  première 
formule,  et  on  ajoute  la  quantité  d'eau  voulue. 

Préservation  préventive. 

Il  serait  bon  de  multiplier  les  expériences  avec  les  alcaloïdes 
végétaux  obtenus  de  :  Delphinium  grandiflorum^  Datura  Stramo- 
nium;  Jusquiame  noire;  Digitale,  etc. 

Dans  un  mémoire  remarquable,  mon  éminent  maître,  M.  le 
D"*  Laboulbène  [Bull,  des  séances  de  la  Soc.  nat.  d'Agriculture  de 
France,  n°  3,  p.  217-229,  1893),  a  appelé  l'attention  sur  les 
alcaloïdes  végétaux,  qui  constituent  des  poisons,  mais  qui  ont  la 
propriété  de  ne  pas  durer  trop  longtemps  à  l'état  toxique,  éprou- 
vant des  oxydations,  et  perdant  leur  pouvoir  redoutable.  Ces 
alcaloïdes  sont  énergiques  pendant  un  temps  suffisant  pour  ré- 
sister aux  insectes. 


SUR   31    VARIÉTÉS   DE   POMMES.  685 

Après  divers  essais,  ce  savant  observateur  préconise  des  ma- 
cérations obtenues  avec  ies  feuilles,  les  fleurs  et  les  graines  du 
Delphinium  grandiflorum  (L.),  plante  vivace  ;  j'ai  obtenu  des 
effets  analogues  avec  les  plantes  citées  plus  haut,  dont  il  suffira 
de  cultiver  quelques  mètres  carrés  dans  les  jardins  pour  obtenir 
une  abondante  récolte. 

On  fait  macérer  les  plantes  vertes,  feuilles,  fleurs  et  graines, 
pendant  3  ou  4  jours  dans  100  litres  d'eau  légèrement  acidulée 
avec  10  grammes  d'acide  chlorhydrique,  pour  faciliter  la  disso- 
lution des  alcaloïdes. 

Trois  ou  quatre  pulvérisations  faites,  de  bas  en  haut,  avec  ce 
liquide,  sous  les  feuilles  et  les  jeunes  pousses  des  plantes  et 
arbrisseaux;  la  première,  aussitôt  l'apparition  des  feuilles,  la 
seconde  à  10  ou  15  jours  d'intervalle  afin  d'immuniser  les  feuilles 
à  mesure  de  leur  développement,  puis  de  mois  en  mois  lorsque 
la  plante  est  arrivée  à  son  complet  développement. 

Nous  serons  heureux  si,  par  la  publication  de  cette  courte 
notice,  nous  pouvions  provoquer  de  nouvelles  observations  et  de 
nouvelles  expériences  pour  arriver  rapidement  à  déterminer  les 
meilleurs  procédés  de  destruction  des  maladies  de  nos  plantes 
cultivées. 


RAPPORTS 


Rapport  sur  31  variétés  de  Pommes  présentées  par  M.  Croux, 

EXAMINÉES,  PAR  MM.  MaUVOISTN,  GoRION  ET  MiCHELIN  (1) 

M.  Michelin,  rapporteur. 

1.  Belle  des  Buits.  —  Moyenne,  méplate,  un  peu  colorée,  peu 
sucrée,  chair  blanche,  un  peu  pâteuse;  passable. 

2.  Bretonneau.  —  Moyenne,  côtelées,  fond,  jaune  unicolore, 
peau  très  fine,  chair  blanche  un  peu  pâteuse,  peu  sucrée,  ayant 
peu  de  goût,  beau  fruit;  passable. 


(1)  Déposé  le  2  juillet'1896. 


686  RAPPORTS. 

3.  Clnygate  Pcarmain.  —  Bonne  moyenne  grosseur,  cylin- 
drique, côtelée,  li'gèreinenl  lavée  de  rouge  au  soleil,  fond  jaune; 
chair  blaricliâlre,  sucrée,  un  peu  juteuse.  Bonne  eu  égard  à  la 
saison  laidive. 

4.  Coœwel. —  Petite,  mé})late,  fond  jaune,  légèrement  lavé  de 
roux;  chair  jaunâtre,  ferme,  juteuse;  sucrée,  un  peu  parfumée, 
bonne. 

5.  De  ta  Chapelle.  —  Moyenne,  fond  jaune,  carminé  à  l'inso- 
lation; chair  blanche,  pâteuse,  médiocre. 

6.  Douce  des  dames.  —  Grosse,  roussâtre;  unicolore,  chair 
blanc  verdâlre,  un  peu  ferme,  un  peu  juteuse  et  légèrement 
acidulée;  goût  assez  agréable. 

7.  De  Neige.  —  Moyenne;  fond  jaune,  unicolore;  chair  blanche, 
sucrée,  assez  fondante,  juteuse;  assez  bonne. 

8.  De  Sycula.  ■ —  Petite,  méplate,  légèrement  lavée  de  rou- 
geâtre;  chair  blanche,  ferme,  assez  sucrée,  assez  juteuse;  assez 
bonne. 

9.  Esopus  Spitzemburg.  —  Moyenne,  méplate,  fond  jaune; 
chair  blanche,  un  peu  juteuse,  un  peu  sucrée;  passable. 

10.  Fédérale.  —  Gros  fruit,  un  peu  méplate,  à  fond  jaune 
verdâtre,  un  peu  lavé  de  roux  ;  chair  blanche,  légèrement  ver- 
dâtre,  légèrement  acidulée;  assez  bonne. 

M,  Fallawater. —  Moyenne,  ronde,  fond  vert,  légèrement  lavé 
de  brun;  chair  blanc  verdâtre,  pâteuse,  sans  goût;  médiocre. 

12.  Incomparable  de  Moss.  —  Assez  grosse,  fond  jaune  très 
légèrement  strié  de  carmin;  chair  blanche,  mauvaise. 

13.  Impériale.  —  Moyenne,  méplate,  couleur  fond  jaune, 
légèrement  lavée  de  rouge  carminé;  chair  blanche,  manquant 
de  goût  ;  médiocre. 

14.  Ivanhoé.  ■ —  Fruit  assez  gros,  un  peu  côtelé  à  la  partie 
supérieure;  fond  jaune,  légèrement  lavé  derougeâtre;  chair  très 
ferme,  blanche,  un  peu  cassante,  assez  juteuse,  moyennement 
sucrée  ;  de  très  longue  garde  ;  assez  bonne. 

15.  Jacquin.  —  Fruit  gros,  un  peu  cylindrifjue,  côtelé  à  la 
partie  supérieure;  chair  blanche,  ferme,  presque  cassante.  Suffi- 
samment sucrée  et  juteuse.  Beau  fruit  ;  assez  bon. 

16.  Jaune  de  Puszta.  —  Petite,  ronde,  légèrement  côtelée  à  la 


SUR   31    VARIÉTÉS   DE   POMMES.  687 

partie  supérieure.  Fond  jaune;  très  légèrement  lavé  de  rouge 
pâle,  marbrée  de  jaune  à  l'intérieur;  chair  ferme,  serrée;  mé- 
diocre. 

'17.  Kandil  Sinape.  —  Cylindrique,  un  peu  en  pointe,  couleur 
jaune  verdâtre;  chair  blanche,  assez  sucrée,  ayant  peu  de  goût; 
passable. 

18.  Lombard.  — Moyenne,  un  peu  élevée,  fond  jaune,  unico- 
lore,  un  peu  côtelée  à  la  partie  supérieure,  chair  blanche,  ferme; 
médiocre. 

19.  Macucker.  —  Moyenne,  ronde,  jaune,  unicolore  ;  chair 
blanche,  un  peu  ferme,  peu  sucrée;  passable. 

20.  Ontario.  Grosse,  méplate,  lavée  etstriée  d'un  rouge  terne; 
beau  fruit;  chair  jaunâtre  assez  sucrée;  bonne. 

21.  Occonée  Greening.  —  Grosse,  méplate,  fond  jaune  unico- 
lore; chair  blanche,  un  peu  pâteuse,  un  peu  parfumée;  passable. 

22.  Pearmain  de  Uabbaye  de  Lamb,  —  Moyenne;  fond  jaune^ 
très  légèrement  lavé  de  rougeâtre  à  l'insolation  ;  chair  blanc 
verdâtre,  assez  sucrée,  un  peu  parfumée;  assez  bonne. 

23.  Roux  Brillant.  — Petite,  un  peu  méplate;  fond  jaune,  uni- 
colore; peau  fine;  chair  blanche,  ferme,  suffisamment  juteuse  et 
sucrée;  assez  bonne. 

24.  Reinette  jaune  sucrée.  —  Assez  grosse,  ronde,  verdâtre, 
unicolore  ;  chair  blanche  ;  mauvaise. 

25.  Reinette  de  Fresland.  —  Fruit  moyen;  peau  très  fine; 
fond  jaune,  légèrement  carminé  à  l'insolation;  chair  blanche, 
pâteuse;  mauvaise. 

26.  Reinette  Menoux.  —  Moyenne,  ronde;  fond  jaune;  chair 
jaunâtre,  pâteuse,  sans  goût;  médiocre. 

27.  Reinette  de  Midelbourg .  —  Moyenne,  cylindrique,  côtelée 
à  la  partie  supérieure;  chair  blanche,  jaunâtre,  pâteuse,  sucrée, 
un  peu  parfumée,  assez  de  goût;  passable. 

28.  Reinette  Dorée  de  Dietz.  — Bonne  moyenne  grosseur,  fond 
jaune,  lavé  et  strié  de  rouge;  chair  jaunâtre,  fine,  ferme, 
sucrée,  parfumée;  bonne. 

29.  Red  fall  pippin.  —  Moyenne,  cylindrique,  lavé  et  strié 
de  rouge  sur  toute  la  superficie;  chair  blanche,  verdâtre,  pâ- 
teuse; médiocre. 


688  COMPTE  RENDU 

30.  Sans  pareille  de  Mac  à  féi,  —  Moyenne,  fond  verdâtre, 
légèrement  lavé  de  roux  d'un  côté  ;  chair  fortement  verdâtre, 
ferme,  modérément  sucrée  ;  médiocre. 

31.  Titus  pippin.  —  Moyenne,  ronde;  fond  jaune  verdâtre, 
légèrement  lavé  de  rouge  à  l'insolation  ;  chair  ferme  parfumée; 
bonne. 

.  La  dégustation  a  eu  lieu  le  31  mars  1896.  Par  le  compte  rendu 
qui  précède,  on  voit  que  les  trente  et  une  Pommes  examinées 
ont  été  présentées  au  comité  à  une  époque  très  tardive,  mais  le 
même  jour  et  sans  qu'il  pût  être  tenu  compte  de  la  maturité  nor- 
male de  chaque  variété. 

En  outre,  ces  fruits  avaient  subi  plusieurs  transports  pour 
figurer  dans  des  expositions,  conditions  qui  ne  pouvaient  que 
leur  être  défavorables. 

On  peut  dire  que  dans  leur  ensemble,  ils  étaient  trop  mûrs  et 
que  si  le  présent  rapport  est  un  document  méritant  d'être  con- 
sulté, on  ne  peut  y  trouver  l'expression  d'un  jugement  définitif 
sur  les  trente  et  une  variétés  de  Pommes  qui  ont  été  dégustées 
avec  la  plus  grande  attention. 


COMPTES  HENDUS  D'EXPOSITIONS 


Compte  rendu  de  l'exposition  de  mai  1896  (1) 

(2e  Section,  279^,  280^,  281«  Concours) 

par  M.  Pradines. 

Pompes  et  Appareils  d'arrosage. 

Cette  partie  de  l'exposition  était  importante  et  présentait  les 
appareils  les  plus  variés,  depuis  les  machines  élévatoires  jus- 
qu'aux appareils  d'arrosage  à  brouette  et  aux  pulvérisateurs. 


(l)|Déposé  le  23  juillet  1896. 


I 


DE    l'exposition    DE    MAI    1896.  689 

Nous  avons  remarqué  le  lot  de  M.  Vidal  Beaume,  qui  com- 
prenait des  Pompes-manèges.  Cet  exposant  a  obtenu  la  médaille 
de  vermeil  pour  ses  jets  tournants  pour  pelouses  qui  présentaient 
un  réel  perfectionnement. 

M.  E.  Rrochard  fils  a  également  obtenu  une  médaille  de  ver- 
meil pour 'ses  tuyaux  d'arrosage  et  ses  seringues  à  pulvériser. 

MM.  Broquet,  Debray,  Hirt,  Nègre  et  Quéroy  et  Allouard, 
ont  obtenu  aussi  des  récompenses  pour  leurs  appareils  perfec- 
tionnés. 

Reste  à  signaler  MM.  Buzelin,  Eylé,  Floucaut,  Hirt  aîné  et 
Morel  et  fils,  qui  exposaient  des  pompes  et  appareils  d'arrosage 
d'une  bonne  fabrication. 

M.  Motte  nous  a  présenté  des  raccords  pour  tuyauterie  très 
bien  compris. 

M.  Tissot  et  C'«  exposaient  des  seringues  et  arrosoirs  de 
serres. 

Instruments  de  précision,  Vaporisateurs ^  Pulvérisateurs. 

M.  Eon  nous  montrait  une  belle  collection  de  thermomètres, 
baromètres,  àminima  et  maxima  et  à  indicateurs  électriques,  et 
hygromètre  terrestre,  ainsi  que  son  nouveau  baromètre  anéroïde, 
d'une  grande  précision  (Grande  médaille  de  vermeil). 

MM.  Beaume  fils,  Dufour,  et  Ricada,  ont  obtenu  une  médaille 
d'argent  pour  le  perfectionnement  de  leurs  appareils  pulvérisa- 
teurs et  vaporisateurs. 

Instruments    de  jardinage,  coutellerie,    quincaillerie   horticole. 
Porte-fruits  et  Echelles. 

A  signaler  :  M.  Lotte,  qui  a  obtenu  une  médaille  de  vermeil 
pour  ses  échelles  à  coulisses  avec  son  nouveau  système  de  déclan- 
chement  très  bien  compris. 

MM.  Lerch,  Lavaud,  Renaud,  Bourceret  et  Sabot,  qui  ont  eu 
aussi  des  récompenses  pour  le  perfectionnement  de  leurs 
échelles  à  coulisses,  articulées  et  pliantes. 

MM.  Allez  frères,  Taufflieb  et  Chaussard,  ont  obtenu  une 
grande  médaille  d'argent  pour  l'ensemble  de  leur  exposition. 


690  COMPTE    RliNDU 

M.  Aubr}^  exposait  sa  belle  collection  d'instruments  de  jardi- 
nage ainsi  que  son  sécateur  à  lame  démontable. 

MM.  Renant,  Bay,  Monlezun  et  Ballée,  avaient  de  belles  col- 
lections de  coutellerie  horticole. 

M.  Pradines  (membre  du  Jury,  hors  concours)  exposait  tous 
ses  modèles  de  coutellerie  horticole. 

M°^°  Caffenne  exposait  ses  nouvelles  étiquettes  en  aluminium. 

MM.  Gennari,  Acker  et  Lefebvre,  exposaient  des  éliquettes  en 
toile,  celluloïd  et  zinc. 

M.  Méténier  présentait  différents  outils  de  jardinage  et  des 
jardinières. 

M.  Maurice  exposait  des  ratissoires  et  des  bacs. 
.  Citons  encore  :  M.  Jollivet  pour  ses  porte-fruits  et  porte-raisin, 
bien  conslruits. 

M.  Barbou  et  fils,  pour  des  porte-fruits  tournants. 

M.  Maître,  pour  des  sacs  à  raisin  avec  attaches  en  fîl  de  zinc, 
et  M.  Pescheux,  qui  exposait  de  petits  ouvrages  en  fer  pour 
étagères;  tuteurs  à  Fraisiers,  porte-pots,  bien  faits  et  à  bas  prix. 


Compte  rendu  de  l'Exposition  de  Roses 

TENUE   dans   l'hôtel  DE  LA  SOCIÉTÉ,  DU  10  AU  12  JUILLET   1896  (i), 

par  M.  D.  Bois. 

La  section  des  Roses  de  la  Société  nationale  d'Horticulture  de 
France  a  ouvert,  pour  la  première  fois,  une  exposition  spéciale 
de  Roses. 

Il  s'agissait,  en  somme,  d'une  expérience,  et,  pour  juger  du 
résultat  obtenu,  il  est  nécessaire  de  tenir  compte  des  nombreuses 
difficultés  que  l'on  rencontre  dans  l'organisation  de  toute  chose 
nouvelle. 

Il  est  bien  ésâdent,  par  exemple,  qu'un  grand  nombre  de 
rosiéristes,  horticulteurs  et  amateurs,  se  sont  trouvés  pris  un  peu 
à  rimpt'oviste  et  que  beaucoup  d'entre  eux  n'ont  pas  eu  le  temps 

(1)  Déposé  le  23  juillet  1896. 


DE   l'exposition    DE    ROSES.  691 

nécessaire  pour  le  choix  et  la  préparation  de  lots  destinés  aux 
concours. 

Si  l'on  ajoute  à  ces  conditions  défavorables,  la  tenue  de  l'ex- 
position à  une  époque  peut-être  un  peu  tardive  en  raison  de  la 
température  élevée  de  la  saison,  et  l'influence  d'une  chaleur 
excessive  pendant  les  jours  qui  ont  précédé  son  ouverture,  Ton 
conviendra  que,  si  l'essai  tenté  n'a  pas  donné  un  résultat  abso- 
lument parfait,  il  a  été  très  satisfaisant,  en  ce  sens  qu'il  a  donné 
des  indications  précieuses,  grâce  auxquelles  on  est  en  droit 
d'espérer,  pour  l'avenir,  un  succès  en  rapport  avec  les  mérites 
de  la  plus  belle  et  de  la  plus  recherchée  de  nos  fleurs. 

L'exposition  tout  entière  occupait  la  grande  salle  et  le  vesti- 
bule de  l'Hôtel  de  la  Société. 

Les  Rosiers  tiges,  disposés  en  corbeilles  au  centre  de  la  grande 
salle,  semblaient  bien  dégarnis  de  la  base  et  l'ensemble  eût  cer- 
tainement gagné  par  l'association  de  plantes  fleuries  ou  à  feuil- 
lage, de  basse  stature,  qui  auraient  masqué  les  tiges,  d'un  effet 
peu  ornemental  et  par  trop  monotone. 

Les  Roses  coupées,  relativement  nombreuses,  étaient  placées 
sur  des  tables  occupant  le  pourtour  de  la  salle  et  du  vestibule.  Ces 
fleurs,  en  général  fort  belles,  et  renouvelées  chaque  jour,  consti- 
tuaient certainement  le  principal  attrait  de  l'exposition. 

Certains  lots  étaient  remarquables  par  leur  étiquetage,  et  nous 
devons  signaler,  sous  ce  rapport,  celui  de  M.  Cochet,  horticulteur 
à  Grisy-Suisne  (Seine-et-Marne),  où  l'étiquette  de  chaque  Rose 
portait  le  nom  de  ;'obtenteur  de  la  variété  ainsi  que  la  date  de 
l'obtention. 

Le  groupement  des  variétés  dans  les  catégories  mal  définies 
des  Rosiers  Hybrides  remontants,  Bourbons,  Noisettes^  etc.,  etc., 
laissait  malheureusement,  comme  toujours,  une  large  place  à 
l'arbitraire  et  montrait,  une  fois  de  plus,  la  nécessité  d'un  classe- 
ment rigoureux  admis  par  tous.  La  section  des  Roses  a  évidem- 
ment, dans  cette  question,  un  sujet  d'études  de  la  plus  haute 
importance  et  d'une  grande  urgence  ;  car,  si  l'on  n'y  porte 
remède,  il  est  bien  évident  que  le  fâcheux  état  de  choses  actuel 
ne  fera  que  s'aggraver  d'année  en  année,  en  raison  du  nombre 
des  variétés  qui  s'accroît  sans  interruption. 


692  COMPTE   RENDU 

Si  nous  passons  à  l'examen  des  lots  présentés,  nous  signalerons 
par  ordre  d'importance  : 

Les  collections  de  MM.  Lévêque  et  fils,  69,  rue  du  Liégat,  à 
Ivry-sur-Seine,  comprenant  des  Rosiers  tiges,  greffés  rez  de  terre, 
francs  de  pied,  et  des  Roses  coupées  constituant  un  choix  de 
variétés  méritantes  appartenant  aux  groupes  des  Thés,  Hybrides 
de  Thés,  Bengales^  Noisettes,  Polyantha,  Ile  Bourbon,  Hybrides 
remontants,  etc. 

La  diversité  des  formes  et  du  coloris  de  Roses  est  telle  que  l'on 
peut  avoir  une  appréciation  différente  sur  chacune  d'elles; 
il  est,  en  outre,  bien  difficile  de  dresser  une  liste  des  variétés  les 
plus  remarquables  sans  faire  intervenir  d'autres  particularités 
comme  l'époque  de  la  floraison,  le  degré  de  floribondité,  l'adap- 
tation à  un  climat  déterminé,  etc.  ;  aussi  n'en  noterons-nous 
dans  ce  compte  rendu  qu'un  très  petit  nombre,  choisies  parmi 
celles  dont  les  mérites  sont  bien  connus  : 

Dans  les  R.  Thé  :  Catherine  Mermet,  à  grande  fleur  rose  pâle  ; 
Comtesse  Rizza  du  Parc,  d'un  rose  superbe  ;  Etoile  de  Lyon,  de 
couleur  jaune  pâle  avec  le  centre  plus  vif;  G.  Nabonnand,  rose 
pâle,  nuancé  de  jaune  ;  Grâce  Darling,  à  pétales  blanc  crème, 
nuancés  de  rose  ;  Madame  Honoré  Defresne,  jaune  foncé;,  à  reflets 
cuivrés  ;  Madame  Hoste,  Madame  Martin  Cahuzac,  etc.  —  Dans 
les  Hybrides  DE  Thé  :  Augustine  Guinoiseau  (la  France  à  fleurs 
blanches)  et  la  France  à  fleurs  roses,  deux  superbes  variétés  bien 
connues,  précieuses  pour  former  des  corbeilles  ;  Caroline  Testout^ 
que  les  exposants  recommandaient  comme  étant  continuelle- 
ment en  fleurs  et  excellente  pour  la  culture  forcée  :  les  fleurs  en 
sont  grandes  et  d'un  beau  rose  foncé.  —  Dans  les  Iles  Bourbon  : 
Kron/prinzessin  Victoria,  à  grandes  fleurs  jaune  soufre  ;  Made- 
moiselle Favart,  d'un  rose  clair  satiné.  —  Dans  les  Hybrides 
remontants  :  Anna  de  Diesbach,  grande  fleur  d'un  rose  vif  su- 
perbe ;  Baronne  de  Rothschild,  toujours  au  nombre  des  plus 
belles  ;  Bijou  de  Couasnon,  rouge  velouté  ;  Général  Korolkow, 
rappelant  la  R.  Général  Jacqueminot  parle  coloris,  mais  à  fleurs 
plus  pleines  ;  Mabel  Morison,  très  grande  fleur  blanc  pur  ;  Prési- 
dent Mas,  d'un  coloris  très  particulier  se  rapprochant  beaucoup 
du  violet;  Souvenir  de  William  Wood,  presque  noire,  etc. 


DE   l'exposition   DE    ROSES.  693 

Les  lots  de  M.  Rothberg,  2,  rue  Saint-Denis,  à  Gennevilliers 
(Seine),  comprenaient  aussi  de  nombreuses  et  intéressantes 
variétés,  au  milieu  desquelles  on  remarquait  surtout,  par  leur 
beauté  et  leur  fraîcheur:  le  ravissant  Turners'  crimson  Rambler 
(du  groupe  des  Polyantha)  aux  bouquets  de  fleurs  rouge 
éclatant;  Souvenir  de  la  Malmaison^  Madame  Pierre  Oger^ 
Louise  Odier,  Mistress  Paul^  Kronprinzessin  Victoria  (de  la  sec- 
tion des  Iles  Bourbon)  ;  Docteur  Grill,  Beauté  de  V Europe,  Ca- 
therine Mermet,  Maréchal  Niel  (du  groupe  des  Thés)  ;  Cramoisi 
supérieur,  Sanglant^  Némésis,  Bengale  Nabonnand,  la  Rose  verte 
(du  groupe  des  Bengales)  ;  Madame  Alfred  Carrière,  L'Idéale, 
Triomphe  des  Noisettes,  William  Allen  Richardson  (du  groupe 
des  Noisettes)  ;  Mademoiselle  Suzanne  Rodocanachi,  Prosper 
Laugier,  Baronne  de  Rothschild,  Jean  Liahaud,  Madame  Pernet 
Ducher,  Victor  Hugo,  Marguerite  de  Roman  (dans  les  Hybrides 
remontants). 

M.  Jupeau,  horticulteur,  135,  route  de  Fontainebleau,  au 
Kremlin-Bicètre  (Seine),  prenait  part  à  plusieurs  concours  et 
montrait  aussi  de  bien  belles  choses,  parmi  lesquelles  nous 
citerons,  pour  n'en  énumérer  que  quelques-unes  :  les  Hybrides 
remontants  A //9/io??5e  Soupert,  aux  grandes  fleurs  rose  vif,  Henry 
Ledéchaux,  Louis  Van  Houtte,  Merveille  de  Lyon,  Madame  Anna 
Moreau;\es  jolis  Thés  Ernest  Metz,  Sunset;  les  Hybrides  de  Thé 
Vicomtesse  de  Folkestone,  Kaiserin  Augusta  Victoria,  etc. 

Un  lot  très  intéressant  au  point  de  vue  botanique  était  exposé 
par  M.  Cochet-Cochet,  rosiériste,  à  Coubert  (Seine-et-Marne).  Con- 
sidérant que,  dans  l'état  actuel  de  l'Horticulture,  Fétude  et  la  con- 
naissance parfaite  des  principales  espèces  du  genre  Rosa  devient 
une  nécessité^  cet  exposant  a  eu  l'heureuse  idée  de  créer  une 
collection  d'espèces  typiques,  en  s'adressant  aux  établissements 
qui  pouvaient  posséder  quelques-unes  d'entre  elles  et  en  faisant 
venir  les  autres  de  leur  pays  d'origine.  Après  cinq  années,  il  est 
parvenu  à  groupe)*  50  espèces  et  principaux  hybrides  intéres- 
sants. 

Ces  plantes  figuraient  à  l'Exposition  des  Roses,  munies  d'éti- 
quettes parfaitement  rédigées,  indiquant  non  seulement  le  nom 
scientifique  admis,  mais  les  principaux  synonymes  avec  leur  nom 


694  COMPTE    RENDU 

d'auteur,  la  pairie  et  la  distribution  géographique  de  chaque 
espèce,  ainsi  que  la  date  de  la  première  description  ou  de  l'in- 
troduction  dans  les  cultures. 

Principales  espèces  ou  formes  présentées  par  M.  Cochet-Cochet 

Rosa  anemonseflora  Fortune.  1847. 

Habitat  :  Asie  (Chine,  d'où  il  a  été  introduit). 

R.  blanda  Ait,  1789,  Willd. 

Syn.  :  R.  fraxinifolia  Gmel.,  R.  Woorfà?  Lindley,  1820. 
Habitat  :  L'Amérique  du  Nord  (à  Menzies),  la  baie  d'Hudson.  A 
l'état  subspontané,  l'Europe. 

R.  alba  Linné,  1753. 

Habitat  :  Europe,  France. 

Nota  :  M.  Crépin  le  croit  le  produit  du  R.  galUcaeiduR.  canina^  L. 

R.  alpina  Lin.,  1753. 

Habitat  :  Europe  (France,  les  Alpes). 

R.  gigantea  CoUett,  1888,  introduit  en  sec,  en  juin  1888. 

Habitat  :  Les  Shay  Hills  (entre  les  royaumes  de  Siam  et  de  Burma. 
Chine  (province  d'Ichang,  d'après  le  D'"  Henry). 

Observations  :  Cette  plante  paraît  délicate  en  Europe,  où  nous  la 
cultivons  depuis  quatre  ans.  Elle  est  peut-être  la  forme  spontanée 
du  Jaune  aurore  de  Fortune. 

R.  Watsoniana  Crépin,  1887. 

Habitat  :  Probablement  le  Japon.  Patrie  certaine,  inconnue. 

Observations  :  Cette  curieuse  plante  est  délicate  en  France.  Elle 
résiste  cependant  aux  gelées  même  assez  intenses.  Ce  pied  est  âgé  de 
cinq  ans  (1). 

R.  cinnamomea  Lin.,  1762. 

Habitat  :  Europe,  Asie,  Caucase. 

Nota  :  C'est  le  type  du  Rosier  de  mai.  Rosier  du  Saint-Sacrement. 

R,  cinnamomea,  var.  davurica  ?? 

Nota  :  Est-ce  bien  R.  Maximowicziana  de  M.  Crépin  (Primitiœ 
monogr.  rosarum,  f.  3,  p.  36-37). 

R.  g'ymnocarpa  Nuttall,  1849. 

Habitat  :  Amérique  du  Nord,  Entre  les  50^  0135*^  degrés  de  latitude. 
Californie.  Ile  Vancouver. 

(1)  M.  Maurice  de  , Vilmorin  a  présenté  cette  espèce  à  la  Société 
nationale  d'Horticulture,  voir  journal,  cahier  de  juin,  p.  489. 


\ 


DE   l'exposition   DE   ROSES.  695 

R,  laxa  Retzius,  1803  (non  Lindley),  var.  Frœbeli? 
Habitat  :  Dzoungarie  et  Turkestan. 

Nota  :  Cette  forme  de  R.  laxa  nous  semble  différer  du  type  que 
nous  cultivons. 

R.  ?ii7ida  Willd. ,  1809. 

Syn.  :  R.  rubrispina,  R.  hlanda  Pursh. 

Habitat  :  L'Amérique  du  Nord.  Terre-Neuve. 

R.  berberifolla  Pallas.,  Syn.  :  R.  simplicifolia  Salisb.,  Hultemia  ber^ 
berifolia  (Dumort). 
Habitat  :  Perse.  Tartarie  chinoise.  Turquie. 
C'est  le  seul  Rosier  à  feuilles  simples. 

R.  sulphurea  Ait.,  1789.  Syn.  :  R,  hemispherica  (Herm). 

Habitat  :  Asie  Mineure.  Arménie.  Perse  ? 

Nota  :  La  plante  présentée  est  la  forme  spontanée  à  fleurs  simples 
du  il.  sulfurea  découverte  en  Galatie,  par  M.  Tchihatcheff,  en  1849,  et 
décrite  par  Boissier,  sous  le  nom  de  R.  Rapini. 

Cette  plante,  telle  que  nous  la  possédons,  ne  semble  pas  spécifique- 
ment très  distincte  du  R.  lutea  (Miller). 

R.  cUnophylla  Thory.  1827.  —  R.  involucrata  Roch. 
Habitat  :  Inde.  He  Formose. 

Nota  ;  A  donné  naissance  par  son  croisement  avec  le  R.  berbe- 
rifolia,  au  R.  Hardyi  (Tprésenté  ici  comme  hybride). 

fi.  Hardy i  Paxt. 

Nota  :  Cette  plante  est  un  hybride  entre  les  JR.  berbevifolia  Pallas 
et  cUnophylla  Thory.  Ses  feuilles,  à  folioles  souvent  soudées  entre 
elles,  sont  très  intéressantes  à  étudier, 

R,  Jaune  Aurore  de  Fortune  (Fort.),  Syn.  Beauty  of  Glazinwood. 
Nota  :  Cette  plante,  introduite  de  Chine  par  Fortune,  est  peut-être 
peu  éloignée,  spécifiquement,  du  R.  gigantea. 

fi.  damascena  Miller,  1768.  Rosier  de  Damas,  Rosier  Bifère,  Rosier 
de  Puteaux. 

Habitat  :  Syrie? 

Nota  :  On  pense  que  cette  plante  fut  introduite  en  Europe  par 
Thibault  IV,  comte  de  Brie,  au  retour  de  l'avant-dernière  croisade. 

fi.  gallica  Lin.,  Syn.  :  fi.  austriaca  Krantz.  Rosier  de  Provins. 

Habitat  :  France,  Europe.  Environs  de  Provins  (Le  Berry,  d'après 
M.  0.  Legrand). 

Nota  :  Trè^  cultivé,  anciennement,  aux  environs  de  Provins,  pour 
la  pharmacie. 

R.rugosa  Thmih.  Syn.  :  R.  kamtschatica  Vent.  :  R.  ferox  Lindley. 
Habitat  :  Chine,  Corée,  Iles  Sakalin,  Kamtschatka. 


696  COMPTE    RENDU 

Nota  :  Le  Rosa  rugosa,  sans  stipules  de  Thunberg,  n'a  jamais  été 
retrouvé.  Nous  sommes  convaincu  que  les  3  formes  ci-dessous  : 
ruffosa,  kamtschatica  et  ferox  viennent  d'une  même  espèce. 

Le  rugom  kamtschatica  prend  une  grande  extension  horticole  à 
cause  de  ses  qualités  décoratives  et  de  sa  grande  rusticité. 

R.  Wichuraiana  Crépin,  1887. 

Habitat  :  Le  Tonkin. 

Nota:  Les  feuilles  sont  d'autant  plus  luisantes  qu'il  fait  plus  chaud. 

il.  parviflora  Ehrh.,  1789,  Syn.rfi.  humilis  Marsh.,  1785.  Rosier  de 
Pensylvanie. 

Habitat  :  Amérique  du  Nord,  à  l'état  subspontané  ;  l'Europe,  sous 
le  nom  de  Rosa  baltica. 

R.  Banhsiœ  R.  Br.,  1811. 

Habitat  :  Asie  (Chine). 

Nota  .-Le  spécimen  présenté  est  le  curieux  Banksiœ  à  fleurs  simples. 

R.  carolina  Lin.,  1753. 
Habitat  :  L'Amérique  du  Nord, 

H.  lœvigata  Mich.,  1803,  Syn.  :  R.  sinica. 

Habitat  :  Ile  Formose,  Japon,  Chine,  Amérique  du  Nord? 

Nota  :  A  été  introduite  dernièrement,  sous  le  nom  de  R.  Camellia. 

R.  microphylla  Roxburg,  1820.  Rose  Châtaigne. 
Habitat  :  Chine,  Japon,  Inde? 

Nota  :  Plante  remarquable  par  ses  fleurs  et  par  ses  aiguillons 
ascendants. 

R.  villosa  Lin.,  Syn.  :  R.  pomifera  Herraann,  1762. 
Habitat  :  Europe  (France,  Asie,  Caucase,  Perse.  Remarquable  par 
ses  fruits,  dont  on  peut  faire  des  confitures. 

R.  rubrifolia  Vill.,  1779,  Syn.  :  R.  ferniginea,  Vill.,  1789. 

Habitat  :  Europe  (France-les-Alpes). 

Nota  :  Très  décoratif  par  son  feuillage  glauque. 

R.rubiginosa  Lin.,  1767  (vulgairement  Églantier  odorant). 
Habitat  :  Europe,  France. 
.   Nota  :  La  forme  présentée  est  spontanée  dans  la  Brie. 

il.  sempervirens  Lin.,  1753. 
Habitat  :  Europe,  Nord  de  l'Afrique. 

Nota  :  Ce  spécimen  provient  de  graines  récoltées  en  Espagne,  à 
Bilbao  (Biscaye). 

il.  moschata  Herm.,  1762.  Syn.  :  il.  Brunonii  Lindley,  1820.  Rosa 
ahyssinica  R.  Br. 

Habitat  :  Asie,  Inde,  Abyssinie. 


DE   l'exposition   DE    ROSES.  697 

Nota  :  Plante  al  teignant  de  grandes  dimensions,  très  décorative. 
Existe  à  Tétai  subspontané  sur  les  bords  de  la  Méditerranée,  même 
à  Heurs  semi-doubles. 

R.  setigera  Mich.,  1803.  Syn.  :  R.  ruUfolia  R.  Br.;  R.  Cursor 
Rafinesque? 

Habitat  :  Amérique  du  Nord  (Louisiane,  Géorgie,  Caroline,  Texas, 
Arkansas,  Missouri,  etc.  (Torrey,  Flora  of  North  America), 

Nota  :  C'est  la  forme  spontanée  du  Rosier  des  prairies  (hort.). 
Rosier  à  feuilles  de  ronce. 

R.  indica  Lindley,  1820  (non  Linn.),  var. 

Habitat  :  Asie,  Chine,  Inde. 

Nota  :  La  forme  spontanée  du  spécimen  présenté  a  donné  nais- 
sance aux  plantes  connues  sous  le  nom  de  Rosiers  à  odeur  de  Thé 
(vulg.  Thé). 

R.  semperflorens  Curtis,  1794.  Syn.  :  R.  diversifolia  Vent.,  1799. 
Rosier  du  Bengale. 

Habitat  :  Asie,  Chine. 

On  doit,  à  notre  avis,  maintenir  cette  plante  comme  espèce  dis- 
tincte. 

R.  chinensis  Jacquin. 
Habitat  :  Asie,  Chine. 

Nota  :  Doit-on  considérer  cette  forme  comme  spécifiquement  dis- 
tincte du  R,  semperflorens  Curtis?  C'est  notre  avis. 

R.  Lawranceana  Lindley.  Rosier  de  Miss  Lawrance. 
Nota  :  Sommes-nous  en  présence  d'une  espèce  ou  d'une  simple 
forme  fixée? 

R.  tomentosa  Lin.,  1800. 

Habitat  :  Europe.  La  forme  présentée  est  spontanée  dans  la  Brie. 

R.  aijreshirea  (Comté  d'Ayreshire  en  Angleterre), 
Plante    d'origine   obscure.    Probablement  un    hybride    dont   le 
fi.  arvensis  Huds.  est  un  ascendant. 

fi.  parvifolia  Willd.  Syn.  :  Pompon  Saint- François. 
Habitat  :  La  France  (environs  de  Provins,  de  Dijon). 
Nota  :  C'est  une  forme  naine,  du  R.  gallica. 

R.  de  Kasanhjk. 

Cette  plante  est  cultivée  en  grand  auprès  des  monts  Balkans  pour 
l'essence  de  Roses.  C'est  une  forme  du  R.  damascena? 

R.  Fendleri  Crépin. 

La  forme  présentée  ici  semble  différer  de  celle  décrite  par  M.  Cré- 
pin, d'après  l'échantillon  de  l'herbier  royal  de  Berlin, 


698  COMPTE    RENDU 

R.  PissanU  (Pissard). 

R.  Nutkana  Presl.,  1851. 
Habitat  :  L'Amérique  du  Nord. 

M.  Buatois,  hoi  licnlteur,  3,  rue  Hiigues-Aubriot,  à  Dijon,  pré- 
sentait une  belle  collection  de  fleurs  coupées  malheureusement 
un  peu  fatiguées  par  ie  voyage. 

Les  visiteurs  ont  aussi  admiré  les  lots  de  M.  David, de  Savigny- 
sur-Orge  (Seine-et-Oise)  et  de  M.  Petit  Hun  bert,  26,  rue  de  la 
boucherie,  à  Grépy-sur-Valois  (Oise),  qui  prenaient  part  aux  Con- 
cours entre  amateurs. 

N')us  pourrions  encore  nous  étendre  sur  la  desci'iption  de 
plusieurs  autres  coUeclious  très  remarquables,  comme  celles  de 
yi.  Boucht^r,  horticulteur,  164,  avenue  d'Italie,  Paris  ;  de 
M.  Cochet,  horticulteur  à  Suisnes,  par  Grisy,  Suisnes  (Seine-et- 
Marne). 

Ce  dernier  exposant  avait  de  superbes  groupes  des  Roses  Maré- 
chal IS'iel,  Maman  Cochet^  etc.  On  pouvait  remarquer  dans  son 
lot,  qiiehiues  plantes  curieuses  comme  la  Bose  Châtaigne  {R. 
microphijl/a),  la  Rose  à  crêtes  {R.  centifoUa,  var.  crlstata)  :  la 
première  à  réceptacle  couvert  d'aiguillons;  la  seconde  ayant 
trois  divisions  du  calice  munies  d'appendices  moussus  formant 
des  sorte*  de  crêtes;  la  Rose  Roger  Lamblin  :  de  la  dimension 
d'un  Œillet,  noirâtre,  avec  les  pétales  déchiquetés  au  som/net, 
bordés  de  blanc  et  munis  d'une  ligne  médiane  longitudinale  de 
même  couleur. 

M.  Lecointe,24,  rue  des  Creux,àLouveciennes(Seine-et-Oise); 
M.  Dubreuil,  146,  route  de  Grenoble,  à  Lyon;  M.  Gravier,  pépi- 
niériste, boulevard  Lamouroux^  à  Vitry-sur-Seine,  avaient  aussi 
de  beaux  apports. 

Nous  citerons,  pour  terminer,  les  belles  gerbes  de  Roses  variées 
de  M.  Landras,  fleuriste,  12,  faubourg  Saint-Honoré,  Paris,  et 
une  collection  d'insectes  nuisibles  aux  Rosiers,  présentée  par 
M.  Lucet  (Emile),  de  Rouen. 


1 


DU  CONCOURS  d'orchidées.  699 


Compte  rendu 
DU  CONCOURS  d'Orchidées  de  la  séance  du  25  juin  1896, 

par  M.  Belin  (1). 

Conduit  par  M.  Savoye,  le  jury  chargé  déjuger  les  Orchidées 
qui  avaient  été  apportées  à  ce  concours,  se  composait  de 
MM.  Chenu,  président,  Balu,  Libreck,  Macé,  Nonin  et  votre  ser- 
viteur. 

Six  concurrents  seulement  prenaient  part  à  ce  concours;  mal- 
gré ce  nombre  d'exposants,  relativement  restreint,  nos  favo- 
rites étaient  bien  représentées. 

M.Jacob,  l'habile  chef  de  cultures  d'Armainvilliers,  présentait 
de  superbes  hybrides  : 

Le  Caltieya  armainvillierensis  alba,  hybride  du  C.  Mendeliy^ 
C.  gigas,  est  un  gain  superbe  ;  le  Lœlio-Cattleya  Jacobiana,  hy- 
bride de  C.  Mendeli  X  Lœliapurpurata  est  une  plante  de  mérite  ; 
le  Lœlio'Caitleija  Canhamiana,  hybride  de  C.  Mossise  X  Lœlia 
pwyurata  possède  une  fleur  qui  a  conservé  le  labelle  du  Z.  pur- 
purata,  tandis  que  les  sépales  et  les  pétales  sont  ceux  du  Mossise. 
Le  même  présentateur  avait  un  lot  d'Fpidendrum  vitellium 
majiis,  comme  Ton  en  voit  rarement;  ces  plantes,  d'une  vigueur 
extraordinaire,  avaient  de  fortes  hampes  garnies  de  nombreuses 
fleurs. 

Une  médaille  d'or  a  été  décernée  à  M.  Jacob  pour  ce  magni- 
fique apport. 
i        M.    Opoix,  jardinier    chef   au   Luxembourg,    présentait   un 
L  groupe  de  plantes  réellement  méritantes  :  plusieurs  Vanda  trico- 
f^  lor  et  suavis  en  très  forts  exemplaires,  d'une  rare  beauté  comme 
culture  et  floraison;  parmi  les  nombreux  hybrides  de  Cypri- 
pedium  de  cet  exposant,  nous  avons  remarqué  les  C.  Dayanum 
X  Swanianum  et  C.  Dayanum  X  Veitchii  (il  est  regrettable  que 
l'obtenteur  n'ait  pas  nommé  ces  plantes);  une  forte  touffe  de 


(1)  Déposé  le  2  juillet  1896. 


700  COMPTE  RENDU 

Cypripedium  Veitchi  avec  18  fleurs;  un  fort  exemplaire  de 
Ly caste  Deppeiy  etc. 

Une  médaille  de  vermeil  a  été  accordée  à  M.  Opoix. 

M.  Duval,  horticulteur  à  Versailles,  a  obtenu  une  médaille 
d'argent  pour  la  belle  collection^  d'Orchidées  qu'il  présentait. 
Nous  avons  noté  dans  son  lot  :  un  superbe  Oncidium  crispum^ 
les  Cypripedium  fowighianum  et  Laivrenceanum ,  de  bonne 
culture;  un  Lselia  purpurata\  VAnguloa  Cloiuesii,  toujours  cu- 
rieux; VOdontoglossum  Roezli;  un  Catlleya  Mossiœ^  à  pétales  et 
sépales  très  foncés,  et  nombre  d'autres  bonnes  plantes. 

Une  médaille  d'argent  a  été  également  décernée  à  M.  Ragot, 
qui  nous  fait  admirer  un  Catasetum,  hybride  de  Bungerothi; 
la  plante,  bien  cultivée,  avait  une  hampe  florale  avec  9  fleurs 
énormes. 

Très  belle  aussi,  la  collection  présentée  par  M.  Bert,  horticul- 
teur à  Bois-Colombes,  qui  a  obtenu  une  médaifle  d'argent; 
citons  parmi  les  plantes  les  plus  remarquables  :  un  Oncidium 
pulvinatum  portant  une  hampe  garnie  de  nombreuses  fleurs;  le 
délicieux  Cattleya  Acklandiœ;  les  Dendrobium  thyrsiflorum^ 
Lselia  pur  pur  ata,  Lselia  grandis  tenebrosa,  Saccolabium  guttatunij 
Brassia  verrucosa]  le  gracieux  Cochlioda  ISœtzliana. 

M.  Piret,  horticulteur  à  Argenteuil,  présentait  un  Cattleya 
Mossiœ  alba  Wagneri;  le  même  présentateur  nous  montrait,  en 
outre,  un  Cattleya  Mossix,  auquel  il  a  donné  le  nom  de  Belini; 
cette  plante  est,  croyons-nous  un  hybride  naturel.  Une  médaille 
d'argent  a  été  décernée  k  M.  Piret  pour  ces  deux  plantes. 

En  résumé,  ce  concours  d'Orchidées  a  été  très  remarquable, 
autant  par  les  beaux  hybrides  que  par  les  plantes  d'élite  qui  y 
étaient  présentées. 


\ 


DE   l'exposition    DE    SOISSONS.  701 

Compte  rendu 
DE  l'Exposition  de  la  Société  d'Horticulture  de  Soissons  (1  ), 

par  M.  Gh.  Joly. 

Le  24  juin  dernier,  s'est  ouverte  l'Exposition  de  la  Société  de 
Soissons. 

En  même  temps,  avait  lieu  à  côté  d'elle  un  concours  régional, 
embrassant  les  départements  de  l'Est  de  la  France,  et  renfermant 
tous  les  produits  et  tous  les  animaux  que  nous  sommes  habitués 
à  voir  dans  les  concours  de  Paris. 

La  ville,  à  cette  occasion,  avait  fait  enguirlander  et  pavoiser 
ses  principales  rues;  un  temps  superbe  favorisait  cette  fête  lo- 
cale, et  l'Exposition  d'Horticulture,  admirablement  disposée  par 
notre  collègue  M.  Deny,  se  trouvait  bornée,  d'un  côté,  par  le 
jardin  de  l'hôtel  de  ville,  de  l'autre  par  un  parc  improvisé  par 
M.  Deny,  et  où  l'on  jouissait  de  la  perspective  des  collines  voi- 
sines. 

Au  milieu,  une  grande  tente  renfermant  les  plantes  fleuries. 
L'ensemble  formait  un  coup  d'œil  ravissant  et  affirmait,  une  fois 
de  plus,  la  bonne  organisation  de  la  Société  de  Soissons.  Prési- 
dée par  un  homme  exceptionnel,  M.  Em.  Deviolaine,  dont  le 
nom  est  synonyme  d'intelligence  et  de  dévouement,  la  Société 
compte  dans  son  sein  des  hommes  qui  luttent  d'obligeance  et  de 
zèle  pour  faire  prospérer  l'œuvre  commune. 

A  leur  tête,  se  trouve  le  digne  président  de  la  Commission  de 
l'exposition,  M.  Ch.  Wattieaux. 

Chacun  apporte  son  concours,  sans  qu'on  ressente  aucune  de 
ces  jalousies  ou  de  ces  luttes  qui  divisent  les  Sociétés  d'autres 
villes.  Puis,  à  côté  de  toutes  ces  bonnes  volontés,  se  trouve  un 
homme  aussi  intelligent  que  modeste,  un  professeur  rare, 
M.  Lambin,  qui,  depuis  1868,  se  consacre  à  répandre  dans  le  dé- 
partement de  saines  notions  de  culture. 

n  a,  comme  moyen  principal  d'enseignement,  un  jardin-école, 
un  véritable  modèle  pour  y  faire  des  cours  et  des  conférences 

(1)  Déposé  le  2  juillet  1896. 


702  COMPTE   RENDU 

pratiques;  c'est  à  lui  que  le  département  doit  les  progrès  réali- 
se's  dans  la  culture,  et  dont  nous  avons  eu  la  preuve  dans  les 
magnifiques  légumes  que  nous  avons  eu  à  juger. 

Si  nous  jetons  un  coup  d'œil  dans  la  tente  de  l'Exposition, 
nous  y  voyons,  dans  le  centre,  un  merveilleux  lot  de  plantes 
annuelles,  disposé  par  MM.  DenaifFe  et  fils,  de  Garignan  (Ar- 
dennes). 

C'est  une  petite  merveille  de  goût  et  de  culture,  qui  a  valu  à 
l'Exposition  un  grand  prix  d'honneur. 

A  côté,  le  prix  d'honneur  de  M.  le  Président  de  la  République 
a  été  donné  au  lot  de  Raisins  forcés  et  de  Pêches  des  forceries  de 
l'Aisne,  à  Quessy. 

Tout  autour  de  la  tente,  se  trouvaient  les  expositions  ordi- 
naires de  plantes  vertes  et  de  plantes  tleuries  de  tous  genres, 
dont  la  liste  serait  trop  longue  et  offrirait  peu  d'intérêt. 

En  dehors,  deux  collections  d'arbres  fruitiers  formés  avaient 
été  apportés  par  M.  D.  Bruneau,  de  Bourg-la-Reine,  grand  prix 
d'honneur  du  Conseil  général,  et  par  M.  Croux,du  Val-d'Aunay, 
médaille  d'or,  puis  les  objets  d'art  et  d'industrie  horticole  ordi- 
naires. La  pluie  habituelle  des  médailles  a  été  accordée  aux 
divers  exposants,  et  le  banquet  traditionnel  a  réuni,  le  soir,  les 
autorités  de  la  ville,  les  membres  du  jury  et  quelques  expo- 
sants. 

Tous  ont  fêté  le  nouveau  succès  de  la  Société  de  Soissons  qui 
a  accueilli  ses  hôtes  avec  la  plus  charmante  hospitalité. 


Compte  rendu  des  travaux 

DU  COMITÉ  d'arboriculture   FRUITIÈRE    PENDANT   l'aNNÉE   1895  (1), 

par  Alfred  Nomblot,  vice-secrétaire  du  comité. 

Durant  l'année  1895,  le  comité  d'arboriculture  fruitière  a  fonc- 
tionné d'une  façon  aussi  régulière  qu'intéressante  et  les 
22  séances,  assidûment  fréquentées  par  les  membres,  dont  le 

(1)  Déposé  le  11  juin  1896. 


DES    TRAVAUX    DU    COMITÉ    d'aRBORICULTURE    FRUITIÈRE.       703 

nombre  des  présents  s'est  élevé  parfois  jusqu'à  quarante,  ont 
un  intérêt  vif  et  croissant,  ainsi  que  le  prouvera  l'abondance  des 
matières  ci-dessous  résumées. 

Les  présentations,  au  nombre  de  60,  dont  35  comme  fruits  de 
collection  ou  beaux  fruits,  et  25  comme  fruits  nouveaux,  ont 
été  récompensées  par  11  primes  de  1''°  classe,  '14  de  2°  et  7  de 
3'^;  d'autres  ayant  été  faites  hors  concours  ont  valu  des  remer- 
ciements à  leurs  auteurs.  Des  ouvrages  déposés  sur  le  bureau, 
des  insecticides  ou  autres  produits  industriels  à  l'usage  des  arbo- 
riculteurs ont  été  l'objet  d'études  par  des  membres  choisis  à  cet 
effet,  lesquels  ont  eu  souvent  l'avantage,  par  des  rapports  élo- 
gieux,  mais  justifiés,  de  conclure  à  leur  renvoi  à  la  commission 
de  rédaction  et  à  celle  des  récompenses.  Enfin,  les  commissions 
de  visites  de  cultures  et  les  expériences  dues  à  l'initiative  privée 
ont,  elles  aussi,  apporté  leur  contingent  d'éléments  et  contribué 
à  faire  du  comité  d'arboriculture  fruitière,  non  seulement  un 
lieu  intéressant  au  point  de  vue  technique,  mais  aussi,  agréable 
par  Ja  diversité  des  questions  traitées.  Tel  serait,  Messieurs,  très 
brièvement  mon  rapport,  si  je  n'avais  pas,  d'abord,  au  nom  du 
comité,  à  exprimer  le  vœu  devoir  la  marche  progressive  de  nos 
études  s'accentuer  de  plus  en  plus,  chaque  année,  par  le  con- 
cours de  tous,  et  ensuite  à  faire  ressortir  (chose  très  importante) 
l'époque  de  maturité  des  fruits  étudiés,  en  en  faisant  une  liste 
résum.ée,  dans  l'ordre  des  présentations. 

Le  10  janvier,  M.  Brochard  père  nous  a  montré  des  Pommes 
Calville  et  des  Poires  Doyenné  d'hiver  remarquables  par  leur 
grosseur  et  leur  bel  état  de  conservation. 

A  la  séance  du  24,  nous  avons  examiné  des  fruits  de  semis  : 
d'abord  2  Pommes  de  M.  Espaullard  qui  ont  été  dégustées  et 
reconnues  bonnes;  elles  étaient  de  belle  grosseur;  ensuite  1 
n''  '1448,  Poire  de  semis  de  M.  E.  Baltet,  a  ODtenu  la  mention 
passable;  elle  était  petite,  de  forme  conique  et  à  chair  sucrée 
avec  un  léger  parfum. 

Le  14  février,  la  Poire  Alexandre  lll  de  M.  La  Barrière,  de 
Charleville,  est  jugée  bonne:  elle  est  piriforme  et  amincie  au 
pédoncule  qui  est  droit  et  long,  l'œil  est  peu  enfoncé  et  entouré 
d'un  cercle  plissé;  la  peau  est  de  couleur  jaune  verdatre  ;  la 


'Î04  COMPTE   RENDU 

chair  est  blanc  jaunâtre,  fine,  mi-fondante,  assez  juteuse  et 
sucrée. 

Dans  la  2'  séance  du  mois,  M.  Pichon,  de  Lagny,  nous  a  pré- 
senté des  Pommes  Faro,  en  faisant  ressortir  que  cette  variété, 
par  son  degré  de  rusticité,  est  recommandable  pour  la  culture 
en  plein  champ  aussi  bien  que  dans  les  jardins  :  elle  a  été  notée 
bonne. 

M.  Gorion  a  apporté,  à  la  réunion  du  14  mars,  un  panier 
composé  des  Pommes  :  Calville  blanc  et  Cayiada  blanc  et  des 
Poires  :  Belle  Angevine,  Beurre  Bretonneau  et  Bergamote 
Esperen;  tous  ces  fruits  étaient  bien  conservés. 

Le  28  mars  et  le  11  avril  les  Poires  Doyenné  d'hiver  de 
M.  Jamet,  de  Ghambourcy,  dans  un  très  bon  état  de  conserva- 
tion, témoignaient  de  leur  longue  durée. 

Dans  les  séances  des  25  avril  et  9  mai,  les  Pommes  Calville  et 
Faro  de  MM.  Gorion  et  Pichon  montraient  la  possibilité  qu'il  y  a 
de  garder  ces  fruits  pendant  un  temps  considérable.  Plusieurs 
membres  de  rassemblée  ont  fait  observer  qu'il  ne  faut  pas,  pour 
vies  Pommes,  attacher  une  trop  grande  importance  à  la  durée  de 
leur  conservation,  plusieurs  variétés  pouvant  aller  d'une  année 
à  l'autre  :  il  serait  préférable  de  savoir  pendant  combien  de 
temps  elles  conservent  leur  qualité. 

Avec  la  séance  du  13  juin,  les  magnifiques  Pèches,  prove- 
nant des  cultures  forcées  de  M.  Parent,  de  Rueil,  ont  fait  leur 
apparition,  ce  sont  :  Grosse  Mignonne  hâtive  et  Brugnon  Ga- 
lopin. 

Le  27  du  même  mois,  M.  Lapierre,  de  Montrouge,  a  intéressé 
l'assemblée  en  présentant  la  Guigne  Bamon  Olivat,  obtenue  par 
M.  Gharazé,  horticulteur  à  la  Pyramide,  près  d'Angers  ;  l'arbre  est 
vigoureux  et  fertile,  le  fruit,  de  grosseur  moyenne,  est  noir  et  de 
bonne  quahté. 

Dans  la  séance  du  11  juillet,  MM,  Letellier  et  fils,  de  Gaen, 
nous  ont  présenté  un  rameau,  avec  fruits,  de  Groseilles  à 
maquereau  sans  épines;  ce  gain,  obtenu  dans  les  cultures  de 
M.  Lefort,  de  Meaux  (Seine-et-Marne),  était  fort  intéressant,  mais 
l'assemblée  a  demandé  que  sa  culture  soit  continuée  pour  qu'on 
puisse  mieux  l'apprécier. 


DES   TRAVAUX   DU    COMITÉ    d'ARBORICULTURE   FRUITIÈRE.       705 

M.  Gorion  a  apporté  des  Groseilles  à  grappes  :  Cerise  et  Blanche 
de  Hollande. 

M.  Alexis  Lepère,  suivant  son  habitude,  nous  a  fait  admirer 
de  superbes  Pêches  :  Précoce  du  Canada^  Précoce  Alexander, 
Waterloo;  ces  fruits  avaient  été  obtenus  en  serre  non  chauffée. 

Le  25  juillet,  M.  Isabeth,  jardinier  à  Presles  (Seine-et-Oise), 
présentait  12  belles  Pèches  Grosse  Mignonne  hâtive,  provenant 
d'une  serre  légèrement  chauffée. 

M.  Chouvet  nous  a  apporté  un  Brugnon  provenant  du  Brugnon 
Lord  Napier  récolté  entre  2  Amsden  et  semé  par  M.  Grozy,  de 
Lyon  ;  ce  fruit,  de  grosseur  moyenne  et  de  bel  aspect,  a  été 
reconnu  bon. 

M.  Croux,  du  Val-d'Aulnay,  a  envoyé  6  jolies  petites  Pommes 
comme  étant  tout  à  fait  hâtives,  très  agréablemeut  colorées  ;  elles 
ont  été  notées  assez  bonnes  pour  la  saison  :  elles  ont  beaucoup 
d'analogie  avec  V Astrakan  rouge,  variété  aussi  de  1''^  hâtiveté. 

Avec  le  mois  d'août,  les  présentations  prennent  de  l'impor- 
tance. Notons  d'abord,  à  la  séance  du  8,  les  Pèches  Précoce  de 
Hivers^  Précoce  Michelin  et  le  Brugnon  Précoce  de  Croncels  de 
M.  Ausseur-Sertier;  —  puis  l'Abricot  Faviot,  de  Fobtenteur  du 
même  nom,  présenté  par  M.  Jamin  :  ce  fruit  est  de  grosseur 
moyenne,  à  chair  fine,  juteuse,  sucrée  et  de  bonne  qualité. 

Le  Brugnon  Lucien  Baltet,  présenté  par  M.  Ch.  Baltet  comme 
provenant  d'un  semis  de  Brugnon  Précoce  de  Croncels,  est  de 
quelques  jours  plus  hàtif  que  ce  dernier  :  il  est  de  bonne  gros- 
seur, richement  coloré  en  rouge,  à  chair  juteuse,  sucrée  et  légè- 
rement acidulée;  c'est  un  bon  fruit. 

M.  Bagnard  nous  a  montré  de  beaux  Brugnons  Précoce  de 
Croncels  et  la  Cerise  non  moins  jolie,  Belle  de  Franconville. 

Les  fruits  suivants  sont  présentés  le  22  du  même  mois  :  1°  par 
M.  Gautier  (de  Vitry)  :  les  Poires  Souvenir  du  Congrès,  Bon 
Chrétien  William,  Clapjos  Favorite,  D^  Jules  Guyot; 

2°  Par  M.  Taulier,  de  Beauvais,  2  Pommes  de  semis  ressem- 
blant quelque  peu  au  Borowitsky ;  elles  sont  légèrement  acidu- 
lées, juteuses,  sucrées,  bonnes. 

3°  Par  M.  Enfer,  jardinier  au  château  de  Pontchartrain,  du 
Raisin  Blach,  Lady  Dorvne's  Seedling  et  Muscat  d'Alexandrie. 


706  COMPTE   RENDU 

4**  Par  M.  Ausseur-Sertier,  2  Brugnons  Lord  Napier; 

5°  Par  M.  Alexis  Lepère,  des  Pêches,  La  trance.  Grosse  Mi- 
gnonne hâtive  et  Pêches  de  semis,  des  Brugnons  Felignies^  Lord 
Napier.  de  semis,  et  des  Poires  Précoce  de  Trévoux.  La  Pêche 
La  France  est  un  gain  de  M.  Boussey  de  Montreuil:  elle  promet 
beaucoup; 

6°  Par  M.  Georges  Boucher,  avenue  d'Italie,  Paris,  des  Pêches 
de  semis  de  la  variété  Alexis  Lepère;  ce  gain,  obtenu  par 
M.  Louis  Grognet,  de  Vitr}^  mûrit  ses  fruits  queL^ues  jours  plus 
tôt  que  la  Grosse  Mignonne  hâtive:  la  chair  est  vineuse,  sucrée, 
juteuse;  en  un  mot  le  fruit  est  beau  et  bon; 

7°  Enfin  un  lot  de  Pommes  de  Russie. 

Les  présentations  suivantes  furent  faites  le  12  septembre  :  Par 
M.  Alexis  Lepère,  les  Pêches  Lord  Palmerston,  Saille  Morel,  Sea 
Bagfe,  Alexis  Lepère  et  Belle  Bausse; 

Par  M.  Gautier,  de  Vitry,  des  Brugnons  Jaune  de  Padoue  et 
des  Pêches  Belle  Henri  Pinault  et  Alexis  Lepère; 

Par  M.  Rémy  père,  de  Pontoise,  4  Pêches  de  semis;  elles 
étaient  grosses,  juteuses,  agréablement  acidulées,  mais  peu 
colorées;  notées  bonnes,  mais  sans  aspect. 

Le  27  septembre,  M.  Ausseur-Sertier  nous  apporta  6  Pêches 
Vilmorin  et  4  Brugnons  Violet^  fruits  déjà  connus,  ils  ont  été 
dégustés  et  trouvés  très  bons. 

M.  Griveau,  jardinier  au  pensionnat  des  Frères  de  Saint- 
Martin,  près  Tours,  nous  montra  '2  grappes  d'un  nouveau  Chas- 
selas, obtenu  par  lui;  ce  Raisin  paraît  gagner  par  le  développe- 
ment des  grappes;  il  est  bon. 

M.  Bertaut,  de  Rosny-sous-Bois,  présenta  une  Pêche  de  semis 
qui  était  de  belle  forme  et  de  bonne  grosseur,  très  colorée,  à 
chair  d'un  blanc  jaunâtre  lavée  de  rouge,  juteuse^  légèrement 
acidulée;  elle  fut  notée  très  bonne. 

M.  Touret,  jardinier,  boulevard  de  la  Marne,  à  la  Varenne- 
Saint-Hilaire,  a})porta  les  Pêches  Belle  Impériale^  SaLvay,  Téton 
de  Vénus  et  Lord  Palmerston;  toutes  très  belles. 

Dans  la  séance  du  10  octobre,  l'Assemblée  examina  d'abord  un 
apport  de  M.  Boucher  constitué  par  20  Pèches  Baltet,  2  Marquises 
deBrissacQi^  Brugnons  Vineux  de  Monzco^^rf  ;  ce  lotétait  superbe. 


DES   TRAVAUX    DU   COMITÉ    D  ARBORICULTURE   FRUITIÈRE.        707 

M.  Templier  présenta  2  grappes  de  Raisins  de  semis,  ressem- 
blant beaucoup  au  Gromier  du  Cantal;  il  était  beau,  mais  les 
membres  présents  demandèrent  un  nouvel  apport  pour  le  mieux 
juger. 

Enfin,  M.  Potrat  intéressa  le  Comité  par  la  présentation  de 
bonnes  Poires  appartenant  aux  variétés  suivantes  :  Duchesse 
d'Angoulême,  Bergamote  Crassane,  Bergamote  Esper en,  Doyenné 
d'hiver,  Beurré  Diel,  Directeur  Alphond,  Beurré  Bachelier  et 
Passe  Crassane. 

Le  24  octobre,  M.  Gorion  présenta  les  Poires  Curé,  Passe 
Colmar,  Saint-Germain  Vaiiquelin,  Triomphe  de  Jodoigne  et 
Charles  Ernest;  les  Pommes  Rambour  d'Amérique  et  Reinette 
de  Hollande;  des  Pèches  Salivay  ;  tous  ces  fruits  beaux  et  inté- 
ressants. 

M.  Jourdan  apporta  une  corbeille  de  Raisins,  Chasselas  de 
i'ontainebleau,  beau  et  bien  doré. 

M.  Espaullard  mit  sous  nos  yeux  un  lot  composé  des  Poires 
Duchesses  d'Angoulême,  Beurré  Clairgeau,  Soldat  Laboureur, 
Messire  Jean  et  Beurré  Diel,  puis  3  Coing,  12  Nèfles  et  6  Pom.mes 
Beinette  grise. 

Pour  clore  la  séance,  M.  Templier  souuiit  à  l'Assemblée  de 
beau  Raisin  Bibïer  du  Maroc. 

Pour  la  séance  du  28  novembre,  M"'^  Lausezeur  et  fils,  horti  ■ 
culteurs  à  Rennes,  ont  envoyé  une  Poire  trouvée  dans  un  semis 
de  M.  Gy,  agriculteur  à  Palud  Carnac  (Morbihan);  ce  fruit  est 
gros;  la  peau  est  rugueuse,  d'un  gris  verdâtre;  la  chair,  d'un 
blanc  verdâtre,  est  fine,  fondante,  juteuse,  sucrée  et  de  bonne 
qualité. 

Le  12  décembre,  M.  Mainguet  fils,  de  Fontenay-sous-Bois, 
présenta  de  belles  et  monstrueuses  Pommes  Calville  blanc. 

M.  Lecomte,  de  Bornel,  apportas  Poires  Belle  Angevine,  éga- 
lement très  grosses. 

Deux  présentations  ont  été  faites  le  26  décembre,  dernière 
séance  de  Tannée  :  4°  par  M.  Enfer,  jardinier-chef  au  château  de 
Pontchar train,  qui  montra  2  boîtes  de  raisin  provenant  de  culture 
retardée  et  appartenant  aux  variétés  Lady  Dawnes  Seedling  et 
Muscat  d'Alexandrie; 


708  SECTION    DE    CHRYSANTHÈMES. 

2°  Par  M.  Passy,  du  Désert  de  Retz,  près  Chambourcy,  qui 
présenta,  en  très  bel  état,  la  petite  collection  suivante  :  Poires 
Passe  Crassane,  Belle  Angevine,  Doyenné  d'hiver;  Pommes 
Calville  blanc.  Reinette  blanche  du  Ca^iada  et  Calville  pourpre 
d'Anjou. 


SECTION  DES  CHRYSANTHEMES 


GROUPEMEiNTS  DE  CHRYSANTHÈMES, 

par  la  Section  des  Chrysanthèmes. 

Dans  le  but  de  guider  les  amateurs  de  Chrysanthèmes,  au  mi- 
lieu du  nombre  considérable  de  variétés  mises  au  commerce 
depuis  quelques  années,  la  Section  a  décidé  de  commencer  ses 
travaux  de  classement  des  variétés  les  plus  méritantes  cultivées 
au  moins  depuis  une  année. 

Une  commission  de  classement  nommée  à  cet  effet,  se  réunit 
le  quatrième  jeudi  de  chaque  mois. 

Les  membres  habitant  l'étranger  ou  un  point  éloigné  de  la 
France,  ne  pouvant  s'y  rendre  veulent  bien  nous  envoyer  leurs 
listes.  Nous  les  en  remercions.  Nos  remerciements  s'adressent, 
notamment,  à  M.  Harman-Pa^^ne,  le  sympathique  et  infatigable 
chrysanthémiste,  secrétaire  de  la  National  Chrysanthemum 
Society  de  Londres. 

Une  récapitulation  des  voix  obtenues  par  chaque  variété  est 
faite  en  séance  ;  ce  sont  donc  les  variétés  ayant  obtenu  le  plus 
de  suffrages  qui  sont  admises. 

Il  est  bien  entendu  que  ces  groupements  devront  être  revus 
chaque  année,  de  manière  à  remplacer  certaines  variétés  par 
les  obtentions  nouvelles  plus  méritantes. 

Ordre  des  groupements. 

\°  Les  20  plus  belles  variétés  à  fleurs  duveteuses. 

2°  Les  30  meilleures  variétés  très  précoces,  pour  formation  de 

(1)  Déposé  le  2  juillet  1896. 


GROUPEMENTS  DE  CHRYSANTHÈMES.  709 

massifs  en  plein  air  et  fleurissant  du  1  •"•"  septembre  au  10  octobre. 

3°  Les  50  meilleures  variétés  naines  à  grandes  fleurs,  formant 
touff'es  basses. 

4°  Les  100  meilleuresvariétés  pour  culture  à  très  grandes  fleurs, 

5°  Les  30  variétés  les  plus  tardives,  fleurissant  du  20  novembre 
au  20  décembre. 

6°Les20variétésseprêtantmieuxàlacultureàtigeformanttéte. 

7"  Les  10  meilleuresvariétés  pour  être  cultivées  en  spécimens. 


Premier  groupement. 

Les  20  plus  belles  variétés  à  fleurs  duveteuses. 


Abbé  P.  Arthur  (Sautai). 

Beauté  Lyonnaise  (Crozy). 

Charles  Bonamy  (Crozy). 

Chysanthémiste  Delaux(Delaux). 

Delaux-mon-Réve  (Delaux). 

Dragon  (Lacroix). 

Enfant  des  Deux-Mondes (Crozyj. 

Esaù. 

Gloire  Lyonnaise  (Crozy). 

Harry  Wonder. 


Ida  (Crozy). 

Louis  Boehmer. (Japon). 
Mistress  D.  Ward  (P.  et  M.). 
P.  Marieton  (Sautel;. 
Poëte  Crousillat  (Sautel). 
Papa  Berlin  (Sautel). 
Toffa  (B.  L.  M.). 
Vaucanson  (Testout). 
William  Falconer  (Spaulding). 
Zaïde  (Chantrier). 


Deuxième  groupement. 

Les  30  meilleures  variétés  très  précoces,  pour  formation  de  massifs 
en  plein  air  et  fleurissant  du  1®'^  septembre  au  10  octobre. 


A.  Lejeune  (Delaux). 
Amiral  Avellan  (Crozy). 
Boule  d'Or  (Rozain). 
Charles  Joly  (Delaux). 
Coquetterie  (Crozy). 
Eugène  Farez  (Delaux). 
Frédéric  L'Usmayer  (Delauxj, 
Gloire  de  Mézin  (Delaux). 
Gustave  Grumerwald  (Delaux). 
J.  P.  Sthal  (Rozain). 
L'Abbé  Morlot  (Del.). 
Madame  Carmiaux  (Del.). 
Madame    Casimir-Périer   (Del.) 
Madame  Caslex-Desgranges  (B.] 
Madame  Cave  (Del.). 
Madame  Georges  Menier(Del. ». 


Madame  Jules  Moquet  (Del.). 
Madame  Marie  Massé  (Del.). 
Madame  Paul  Nansot  (Del.). 
Madame  Regnault    de    Molmain 

(Del.). 
Molière  (Rozain). 
Monsieur  Albert  Galy  (Del.). 
Monsieur  Bachman  (Del.). 
Monsieur  Bournisien  (Del.). 
Monsieur  B.  Yung  (Del.). 
Monsieur  Ghauvry  (Del.). 
Monsieur    le    ministre    Constant 

(DeL). 
Monsieur  Lévêque  père  (Del.). 
Président  Ed.  Barre  (Del.). 
Vice-président  Hardy  (Del.). 


710 


SECTION    DES    CHRYSANTTEMES. 


Troisième  groupement. 

Les  50  meilleures  variétés  naines  à  grandes  fleurs  formant 
touffes  basses. 


Amiral  Ave  11  an  (Galvat). 
Boule  dOr  (Galvat.). 
Baronne  Berge  (B.  L.  M.). 
Col.  W.  B.  Smith  (Spaulding). 
GhrysanLliémiste    Delaux  (Del.). 
Charles  Davis  (Davis). 
Coniinandant  Blu-set  (Galî). 
G.  Harman  Payne  (Cal.). 
Enfant  des  deux  Mondes  (Grozy). 
Edwn  Molyneux  (Canell). 
Etoile  de  Feu  (Grozy). 
Eda  Pras  (Dorner). 
Florence  Davis  (Davis). 
Gloire  de  Provence  (Sautel). 
Georges  SV.  Ghilds  (Am.). 
Jules  Chrétien  (Cal.). 
Le  Colosse  Grenoblois  (Gai.). 
Louise  (CaL). 
Le  Verrier  (L.  Lacroix.). 
L'Aigle  des  Alpes  (Cal.). 
Lucile  Mathieu  de  la  Drôme  (de 

Reydellet). 
La  Bidassoa  (Ghantrier). 
Léviathan  (L.  Lacroix). 
L'Isère  (Galvat). 
Louis  Boehmer  (Japon). 
Madame  Ghapuis-Parent  (Parent) . 
Madame  Laillaut  (Bruant). 
Madame    Antoinette  Cordonnier 

(Galvat). 


Madame  Lucien  Chauré  (de  Rey- 
dellet). 

Madame  Garnot  (Galvat). 

Madame  Sarlin  (Bruant). 

Madame  Eymard  Duvernay  (Gal- 
vat). 

Madame  Rozain  (Rozain). 

Mistress  Henri  Robinson  (Am.). 

Mistress  G.  Harman-Payne  (Gal- 
vat). 

Monsieur  Catros-Gérand  (Hoste''. 

Monsieur  Ghenon  de  Léché  (Gal- 
vat). 

Monsieur  Robert  Whitaker  (Ra- 
gioneri). 

Phœbus  (L.  Lacroix). 

Philadelphie  (Aust.) 

Président  Caruot  (Galvat). 

Rose  Whynne  (Owen). 

Reine  d'Angleterre  (Galvat). 

Souvenir  de  Petite  Amie  (Gal- 
vat). 

Surprise  (Cal.). 

Thomas  Wilkins  (Davis). 

Viviand  Morel  (L.  Lacroix). 

Viscounstess  Hambleden  (Owen). 

William  H.  Lincoln  (Japon). 

William  Tricher  (Am.). 

William  Seward  (Seward). 


PUBLICATIONS   FRANÇAISES.  711 

REVUE 

DES  PUBLICATIONS  FRANÇAISES  8:  ÉTRANGÈRES 


1.  Publications  françaises, 
par  M.  D.  Bois. 

Les  routes  fruitières.  Extrait  d'une  note  de  M.  Ch.  Baltet. 

Le  déparlement  du  Nord  se  préoccupe,  en  ce  moment,  de  la 
plantation  d'arbres  Fruitiers  sur  le  bord  des  routes  et  des  che- 
mins ruraux  qui  le  sillonnent. 

Certaines  contrées  ont,  en  outre,  adopté  l'arbre  fruitier  sur  le 
sol  de  la  petite  vicinalité. 

L'utilité  des  plantations  routières,  même  en  Ormes,  Peupliers, 
Frênes,  Érables,  etc.,  n'est  plus  à  démontrer;  leur  cause  est 
gagnée.  De  savants  économistes,  des  ministres  célèbres  en  ont 
encouragé  la  réalisation.  L'arbre  est  planté,  on  l'a  émondé  tous 
les  dix  ans,  et  à  partir  de  sa  cinquantième  ou  soixantième  année 
—  plus  ou  moins  —  il  est  livré  au  marchand  de  bois.  On  recom- 
mence l'opération  en  se  bornant  à  modifier  la  nature  de  l'essence 
végétale. 

Différentes  régions  ont  cependant  cherché  à  y  substituer  des 
sujets  qui  produisent  un  bénétice  chaque  année  ou  à  peu  près; 
par  exemple,  le  Mûrier,  dans  le  Midi  ;  le  Noyer,  vers  le  Sud-Est; 
le  Châtaignier,  au  centre  ;  le  Cerisier  à  Kirsch,  sur  les  coteaux 
de  l'Est;  le  Poirier  ou  le  Pommier  à  cidre,  en  Normandie,  en 
Bretagne,  en  Picardie. 

Ce  sont  des  efforts  individuels  ou  isolés;  mais  les  résultats 
sont  tels,  que  les  administrations  doivent  y  puiser  leurs  inspira- 
tions et  créer  ces  sérieux  capitaux  terriens,  solidement  assis, 
à  gros  intérêts,  fréquemment  renouvelés. 

Nos  voisins  l'ont  si  bien  compris  que  la  Suisse,  la  Belgique,  le 
Luxembourg  emboîtent  le  pas  à  l'Allemagne,  à  la  Bavière,  au 
Wurtemberg,  à  la  Saxe  qui,  depuis  longtemps,  alimentent  ainsi 
le  chapitre  des  recettes. 


712  REVUE    DES    PUBLICATIONS. 

Les  États  allemands  n'ont-ils  pas  ouvert  des  écoles  de  voyers- 
jardiniers,  de  cantonniers -arboriculteurs,  organisé  des  cours 
publics  dans  les  campagnes,  créé  des  pépinières,  acheté  à  l'in- 
dustrie privée  et  distribué  de  jeunes  plants  aux  communes? 

Dès  la  vingtième  année  de  plantation,  la  moyenne  du  produit 
par  arbre  est  évaluée  de  15  à  25  francs.  Il  est  facile  de  le  con- 
stater en  Alsace-Lorraine,  où  ces  routes- vergers  s'arrêtent  net  à 
nos  frontières.  (Le  revenu  y  atteint  actuellement  150,000  francs 
par  an).  Ce  chiffre  doit  fatalement  augmenter,  puisque  de 
vingt-cinq  à  quarante  ans,  l'arbre  fruitier  aura  rapporté,  pen- 
dant cette  nouvelle  période,  une  somme  totale  de  150  à  200  fr. 
Ce  sont  des  chiffres  officiels. 

Une  objection  soulevée  par  les  adversaires  du  projet  est  rela- 
tive au  maraudage.  D'abord,  ne  l'excitons  pas,  acceptons  des 
espèces  ornementales  comme  le  Tilleul,  l'Erable,  le  Peuplier, 
auprès  des  centres  populeux.  En  pleine  route,  le  rapt  d'un  fruit 
par  le  voyageur  assoiffé  fera  plus  de  bien  et  moins  de  tort  que 
les  ravages  des  insectes  sur  le  feuillage  des  arbres  forestiers. 

D'ailleurs,  si  vous  vendez  la  récolte,  aussitôt  la  défloraison,  le 
cantonnier,  qu'il  soit  acquéreur  ou  intéressé  à  l'affaire,  saura  la 
surveiller  et  la  faire  respecter. 

Le  pays  vignoble  ne  devrait-il  pas  tenter  le  passant  en  lui  pré- 
sentant à  la  portée  de  la  main  des  grappes  appétissantes? 
Eh  bien!  on  n'y  touche  pas. 

Voulez-vous  grimper  sur  un  Cerisier  à  kirsch,  au  risque  de 
culbuter,  ou  abattre  une  Pomme  à  cidre?  Au  premier  coup  de 
dent,  vous  jureriez  de  ne  plus  recommencer. 

Il  est  bien  entendu  que  nous  ne  cherchons  pas  les  fruits  de 
luxe,  mais  des  fruits  de  marché,  d'économie  ménagère  ou  indus- 
trielle, bons  au  pressoir,  au  séchage,  à  la  distillation. 

Il  ne  suffit  pas  que  l'arbre  élève  son  branchage,  droit,  ^rigé, 
ou  couronné  en  boule;  il  importe  que  sa  végétation  tardive 
échappe  aux  gelées  printanières,  que  sa  floraison  résiste  aux 
ardeurs  du  soleil,  aux  nuages  de  poussière  et  que  le  fruit  brave 
l'action  des  vents  et  des  bourrasques. 

Depuis  longtemps  nous  en  étudions  la  nomenclature,  soit  par 
nos  voyages  et  nos  relations  avec  les  pomologues  de  tous  les 


PUBLICATIONS   ÉTRANGÈRES.  713 

pays,  soit  pratiquement  dans  nos  écoles  fruitières  et  nos  pépi- 
nières. Nature  du  sol,  qualité  de  l'arbre,  choix  de» l'espèce,  tout 
le  succès  est  là.  Que  les  administrations  et  les  planteurs  ne  l'ou- 
blient pas! 

2.  Publications  étrangères, 
par  M.  P.  Hariot, 

The  Garden.  —  Les  plantes  bulbeuses  jouent  un  rôle  considé- 
rable dans  l'ornementation  des  jardins  anglais,  rôle  dont  nous 
ne  pouvons  nous  rendre  compte  en  France  qu'en  lisant  la  presse 
horticole  d'Angleterre.  On  y  trouve  à  chaque  pas  des  articles 
consacrés  aux  Narcisses,  ces  plantes  préférées  de  tous  les  ama- 
teurs d'outre-Manche.  Et  ce  ne  sont  pas,  croyez-le  bien,  les 
variétés  les  plus  rares  qui  sont  le  plus  recherchées;  on  se  con- 
tente  d'une  prairie  de  Narcissus poeticus,  à  la  floraison  virginale, 
au  parfum  délicieux  et  énervant,  qui  produit  le  plus  charmant 
effet  dans  un  coin  du  jardin  sauvage.  On  y  discute  la  question 
des  Narcisses  et  de  leurs  usages  artistiques  :  les  touffes  isolées  ne 
sont  point  sans  mérite,  mais  des  groupes  formés  de  ces  joUes 
plantes  produisent  une  impression  qu'on  ne  peut  oublier. 

La  Goutte  de  Neige,  le  Galanthus  n'est  pas  non  plus  délaissé  : 
on  aime  à  reposer  sa  vue  sur  un  champ  de  ces  jolies  petites  Ama- 
ryllidées.  C'est  tout  d'abord  le  vieux  Galanthus  nivalis,  qui  se  ren- 
contre encore  un  peu  partout  dans  les  jardins  de  la  campagne; 
puis  viennent  les  nombreuses  espèces  introduites  depuis  quel- 
ques années  de  l'Asie  Mineure  et  de  la  Grèce,  telles  que  les  Galan- 
thus Eliuesi^  Alleni^  Ikariœ,  Cassaba.  Au  point  de  vue  de  la 
beauté  et  de  la  nuance  du  feuillage,  du  faciès  de  la  fleur  c'est 
le  Galanthus  Ikarise  qui  doit  tenir  le  premier  rang;  au  point  de 
vue  général,  il  faut  accorder  la  prime  à  une  forme  du  G.  niva- 
lis  qui,  en  raison  de  la  largeur  de  ses  feuilles,  rentre  dans  le 
groupe  du  G,  caucasicus.  On  lui  a  donné  le  nom  de  G.  nivalis  ou 
caucasicus  grandis.  Les  fleurs  sont  très  larges,  d'un  blanc  pur  et 
portées  sur  des  hampes  de  plus  d'un  pied  de  haut.  Le  Galanthus 
plicatus  est  originaire  de  la  même  région,  la  Grimée,  mais  il  est 


714  KEVUE    DES    PUBLICATIONS. 

tout  différent;  ses  feuilles  plissées  sont  plus  larges  et  ses  fleurs 
plus  petites.* 

Les  Tulipes  partagent  avec  la  Goutte  de  Neige  et  les  Narcisses 
les  faveurs  des  amateurs  anglais.  A  quelque  point  de  vue  qu'on 
se  pose,  elles  ont  leur  place  dans  tous  les  jardins.  Les  uns  pré- 
fèient  les  Tulipes  à  fleurs  jaunes,  d'autres  les  Tulipes  Perroquet, 
d'autres  enfin  savent  faire  un  choix  judicieux  de  variétés  d'après 
l'efl'et  qu'on  doit  leur  faire  produire.  Le  t3'pe  de  la  Tulipe  jaune, 
c'est  le  Tulipa  sylvestris  si  abondant  dans  les  vignes  d'une  grande 
partie  de  la  France.   Toutes  les  Tulipes  à  fleurs  jaunes    sont 
ornemenlales  au  premier  chef.  11  faut  citer  parmi  elles  :  Tulipa 
Kaufmanniaiia,  de  l'Asie  centrale;  7'.  Grisebach'iaaa,  introduit  de 
l'Herzégovine  en  1884,  et  qui  n'est  probablement  qu'une  forme 
géographique  du  T.  sylvest/is;  T.  altaica  de  Sibérie;  T.  austra- 
lis,  des  montagnes  de  la  Perse,  caractérisé  par  soil  périanthe  en 
forme  d'entonnoir;  2 .  edulis  du  Japon,  rarement  cultivé;  T.  ele- 
gans  lutea,  qui  passe  pour  le  produit  d'un  croisement  des  T.  sua- 
veolens  et  Gesneriana.  Malgré  l'ancienneté  de  leur  culture  dans 
les  jardins  européens,  ces  deux  dernières  espèces  n'avaient  pas 
donné  d'hybrides  :  le  T.  Gesneriana  a  été  introduit  de  Gonstanti- 
nople  en  1566,  et  le  T.  suaveolens  était  déjà  connu  en  1603.  On 
peut  encore  signaler  :  Tulipa  iliensis,  tie  l'Asie  centrale,  introduit 
en  1879;  T.  Kesselringi  de  la  même  région;  7.  Orphanidea,  de 
Grèce  et  primulina  de  l'est  de  l'Algérie  ;  T.  pubescens,  proba- 
blement line  forme  à  larges  feuille  du    /'.  suaveolens.  Une  des 
Tulipes  jaunes  les  plus  gracieuses,  est,  sans  contredit,  le  Tulipa 
retroflexa^  hybride  probable  des  7.  acuminala  et  Gesneriana, 
caractérisé  par  ses  six  divisions  florales  de  même  longueur,  dont 
les  trois  extérieures  sont  recourbées  dans  leur  moitié  supérieure. 
Il  ne  faut  pas  oublier  non  plus  le  1  idipa persica,  e\ce\\QnlQ  plante 
àrocailles;  triphylla,  d'un  jaune  verdâtre,  à  feuilles  couchées; 
Gesneriana  lutea,  plus  connu  sous  le  nom  de  Golden  Eagle  (aigle 
d'or);  Battalinij  uniflora,  Billietiana,   originaire  de  Savoie  et 
dédiée  au  cardinal  Billiet,  archevêque  de  Ghambéry;  vitellina. 
Nous  ne  nommons  pas  de  nombreuses  formes  horticoles,  dont 
rénumération  nous  entraînerait  trop  loin,  telles  que  7é/a,  Golden 
Beauty,  Butter  Cup,  Yellow  Bose^  Chrysolora,  etc. 


i 


PUBLICATIONS   ÉTRANGÈRES.  715 

Quelle  est  l'origine  de  la  Tulipe  Perroquet  «  Parrot  Tulip  ?  » 
On  l'a  attribuée  au  croisement  du  Tulipa  acuminata  avec  d'au- 
tres espèces,  telles  que  T.  elegans^  relroflexa  et  fulgens.  Il  sem- 
blerait plutôt  probable  qu'on  ne  doit  y  voir  qu'une  forme  mon- 
strueuse. Quoi  qu'il  en  soit,  parmi  les  variétés  qui  en  sont  issues, 
les  suivantes  sont  les  plus  recommandables  :  Admiraal  van 
Constantinople^  Café  brun.  Café  pourpre^  carminea,  lutea  major ^ 
Margraaf  van  Baden,  une  des  plus  belles  à  fleurs  jaune  d'or, 
striées  et  maculées  d'écarlate;  perfecta;  preciosa;  rubra  major  ; 
violacea  lutea,  à  très  grandes  fleurs  flammées  de  jaune  et  de 
pourpre. 

Ceux  qui  ne  s'attachent  pas  à  telle  ou  telle  race,  à  telle  ou 
telle  nuance,  trouveront  d'utiles  indications  et  pourront  faire  un 
chuix  raisonné  dans  une  liste  comprenant  les  meilleures  variétés 
appartenant  aux  principales  teintes  que  comprend  la  gamme 
des  couleurs  :  écarlate,  cramoisi,  rose  foncé;  orange,  jaune, 
magenta,  blanc  pur,  blanc  crème;  jaune  nuancé,  genre  du  Tu- 
lipa Billietiana. 

Les  amateurs  de  plantes  à  oignons  liront  encore  avec  intérêt 
quelques  lignes  consacrées  au  Tigridia pavonia  alba  immaculata, 
curieuse  variété  nouvelle,  très  distincte  de  la  forme  blanche 
ordinaire  en  ce  que  l'intérieur  du  périanthe  est  entièrement 
dépourvu  des  points  que  l'on  remarque  chez  toutes  les  autres 
variétés  du  Tigridia  pavonia.  La  même  plante  a  encore  fourni 
récemment  une  variété  jaune  à  fleurs  doubles  plus  curieuse  et 
intéressante  que  belle. 

Il  y  a  une  vingtaine  d'années  que  le  Lilium  Parryi  a  été 
découvert  aux  environs  de  San  Bernardino  dans  le  sud  de  la 
Californie  par  le  D""  Parry.  C'est  une  belle  plante  à  fleurs  en 
entonnoir,  jaune  pâle  légèrement  pointillé  de  pourpre  foncé; 
les  anthères  sont  brunes  et  tranchent  agréablement  sur  le  fond 
du  périanthe.  Comme  les  Lis  de  l'Amérique  septentrionale  qui 
ont  des  bulbes  rhizomateux,  le  Lilium  Parryi  exige  un  compost 
tourbeux.  Il  a  déjà  donné  naissance  à  un  hybride  avec  le  Z. 
pardalinum  :  le  croisement  obtenu  tient  le  milieu  entre  les 
parents;  les  fleurs  sont  orangées,  ponctuées  de  brun. 

Si  nous  nous  arrêtons  maintenant  aux  Orchidées,  nous  trou- 


716  REVUE   DES    PUBLICATIONS. 

vons  un  article  intéressant  consacré  au  genre  Cyrtopodium  qui 
fournit  à  nos  serres  un  certain  nombre  d'espèces  parmi  les- 
quelles il  faut  noter  :  Cyrtopodium  Andersoni  des  Antilles;  C. 
bracteatum  introduit  en  Europe  en  1847;  C.  cardiochilum  de 
Costa-Rica;  C.  punctatum  du  Brésil;  C.  Saint- Legerlanum  qui 
n'est  probablement  qu'une  variété  du  précédent,  mais  à  fleurs 
plus  larges  et  plus  colorées.  Il  a  été  récolté  au  Paraguay  et 
introduit  vers  1886. 

Parmi  les  Orchidées  les  plus  remarquables  par  leur  confor- 
mation florale,  les  Cycnoches  viennent  au  premier  rang.  Le  Cyc- 
noches  chlorochilon  est  l'espèce  la  plus  connue;  elle  est  origi- 
naire de  Démérara  et  d'autres  régions  du  sud  de  l'Amérique 
d'où  elle  a  été  importée  vers  1838. 

Les  Lœlia-Cattleya  qui  sont  si  recherchés  actuellement  et 
que  l'on  produit  artificiellement  comme  à  plaisir,  ont  un  ancêtre 
des  plus  respectables  dans  le  Lœlia  elegans  que  l'on  s'accorde  à 
considérer  comme  un  hybride  naturel  des  Cattleya  gutiata  Léo- 
poldi  et  Lœlia  purpurata.  Ces  deux  plantes  croissent  ensemble 
dans  l'île  de  Sainte-Catherine  au  Brésil  où  François  de  Vos 
recueillit  le  premier  spécimen  du  Lœlia  elegans  en  1847.  Gomme 
la  plupart  des  Orchidées,  ce  Lœlia  compte  de  nombreuses  formes 
ou  variétés  dont  la  plus  connue  est  sans  contredit  le  L.  elegans 
Jurneri. 

«  Un  jardin  sub-tropical  dans  le  Dorsetshire  ».  Sous  ce  titre  on 
trouve  un  aperçu  de  la  végétation  sous-tropicale  acclimatée  sur 
un  point  de  l'Angleterre.  Les  Acacias  y  viennent  à  merveille, 
principalement  VAcacia  dealbata  en  compagnie  d'Eucalyptus, 
du  Quercus  glabra^  du  Paulownia,  du  Gingko,  du  Citharexylon 
quadrangulare,  du  Plagiantlius  betulinus,  des  Azara,  Ben- 
tfiamia,  Carpenteina,  Choisya,  du  superbe  Frnbothrium  cocci- 
neum  de  Magellan,  des  Escallonia,  Garrya,  Olearia^  etc.  Ajoutez 
à  cela  de  nombreux  Bambous,  le  Chamœrops  excelsa^  les  Phœnix 
reclinata  et  dactylifera.  Les  plantes  grimpantes  abondent  : 
Clematis  balearica,  Eccremocarpus,  Clianthus,  Kennedya,  La- 
pageria,  Plumbago  capensis,  Bougainvillea,  etc.  Un  jardin  de 
rocailles  placé  à  proximité  du  jardin  tropical  renferme  une 
bonne  partie  de  la  flore  alpine  avec  d'importantes  collections 


PUBLICATIONS    ÉTRANGÈRES.  717 

d'Andjwsace,  de  Saxifrages,  de  Diayitfius,  de  Gentianes,  de  Cam- 
panules, le  Primula  Palinuri  une  des  pins  belles  Primevères 
connues,  les  Muscari  odorum  et  moschatum,  etc. 

Au  nombre  des  plus  belles  plantes  de  nos  parterres  il  faut  pla- 
cer les  Pentstemon.  dont  les  différentes  espèces  sont  essentielle- 
ment ornementales,  que  l'on  s'adresse  au  Pentstemon  azureus, 
au  P.  Jeffrayanus  ou  à  d'autres  comme  les  P.  barbatm  plus  connu 
sous  le  nom  de  Cheione^  campanulatiis,  glaber,  glaucus^  HarLwegi^ 
heterophyllus,  Murrayanus^  ou  bien  encore  aux  P.  procerus  ou 
ovatus.  Chacun  a  ses  mérites.  Une  des  espèces  les  plus  remar- 
quables sous  tous  les  rapports  est  bien  certainement  le  Pents- 
temon Cobœa  du  Texas,  qui  avec  le  P.  Hartwegi,  a  dû  jouer  un 
rôle  important  dans  l'obtention  des  plus  belles  formes  hor- 
ticoles. 

Le  Brugmansia  arborea  ou  Datura  en  arbres  était  autrefois  de 
tous  les  jardins.  On  aimait  ses  grandes  fleurs  ;  on  se  plaisait  au 
parfum  délicat  qu'elles  répandent.  Il  a  donné  naissance  à  une 
forme  remarquable  par  ses  fleurs  jaunes,  le  B.  chlorantha  ou 
flava.  Comme  toutes  les  autres  espèces  du  genre,  à  l'exception 
toutefois  du  B.  sanguinea^  il  se  multiplie  facilement  de  boutures. 

Le  Bosa  microcarpa  convient  à  merveille  à  la  décoration  des 
Pergolas;  il  est  ornemental  en  tout  temps  et  pendant  l'hiver  ses 
petits  fruits  écarlates  ne  sont  pas  sans  attraits.  On  peut  y  asso- 
cier, dans  les  régions  où  les  gelées  ne  sont  pas  excessives,  le 
Bosa  inoschata,  le  Rosa  hevigala  ou  sinica  à  grandes  fleurs 
simples,  d"un  beau  blanc  et  le  Rosier  Banks.  La  rose  à  petits 
fruits  est  originaire  de  la  Chine  d'où  elle  a  été  introduite  vers 
1820.  Elle  est  très  voisine  du  Rosier  multiflore  et  dans  quelques 
jardins  elle  a  été  quelquefois  confondue  avec  lui.  Puisque  nous 
parlons  de  Pergolas,  signalons  en  passant  celle  qui  existe  au 
vieux  couvent  des  Capucins,  à  Amalfî,  dans  le  sud  de  l'Italie.  A 
un  but  d'agrément,  elle  en  joint  un  autre  utilitaire,  car  elle  est 
essentiellement  formée  de  vignes  qui  produisent  un  vin  d'excel- 
lente qualité.  On  a  groupé  autour  de  la  vigne,  des  Wistaria,  des 
Rosiers  grimpants,  des  Clématites,  des  Jasmins,  des  Chèvre- 
feuilles dont  l'ensemble  produit  l'effet  le  plus  ravissant. 

Prenons  au  hasard  parmi  les  nombreuses  plantes  peu  connues 


718  REVUE    DES   PUBLICATIONS. 

qu'il  est  bon  de  recommander  et  parmi  celles  que  Ton  a  oubliées  : 
V Helianthus  debilis  réclame  sa  place  au  soleil;  il  est  peu  cultivé 
chez  nous  en  dehors  du  midi  de  la  France  où  on  le  connaît 
plutôt  sous  le  nom  A' H.  cucumerifoUus;  il  en  est  de  même  de 
VHelianthus  argophyllus  qui  rappelle  noire  Soleil  commun  avec 
des  feuilles  argentées,  soyeuses. 

La  Ficaire  à  fleurs  blanches  n'est  pas  une  trivialité,  tant  s'en 
faut,  tant  on  est  habitué  à  voir  les  belles  fleurs  jaune  doré  du 
type;  elle  sera  certainement  recherchée,  aussi  bien  que  V Ané- 
mone sylveslris,  plante  sauvage  sur  nos  coteaux  jurassiques  et 
qui,  en  plus  petit,  n'est  pas  sans  aiialogie  avec  les  Anénomes  du 
Japon.  Aux  jardins  alpins,  il  est  de  toute  nécessité  de  rencontrer 
le  Draba  olympica,  petite  Crucifère  des  montagnes  de  l'Asie 
mineure,  dont  une  forme  se  retrouve  dans  les  montagnes  de 
la  Corse,  et  le  Mor'isia  hypogœa,  curieuse  Crucifère,  à  feuilles 
appliquées  contre  le  S(»l,  dont  les  pédoncules  fructifères,  se  réflé- 
chissent, se  contournent  en  enfoitçant  le  fruit  dans  le  sol. 

Parmi  beaucoup  d'autres,  on  peut  encore  signaler  le  Cytisus 
Ardoini,  une  Papilioiiacèe,  à  peu  près  spéciale  aux  Alpes-Mari- 
times, à  tiges  longues  de  3  à  4  décimètres,  couchées,  radicantes 
eldifl'uses,  à  feuilles  formées  de  trois  folioles;  à  fleurs  axillaires, 
jaunes,  constituant  des  grappes  allongées.  Puis  c'est  le  Melit- 
tis  rnelissophyllum  que  tous  les  amateurs  de  plantes  vivaces 
devraient  cultiver.  On  le  rencontre  dans  tous  les  bois,  où  ses 
grandes  fleurs  rouges  ou  blanches  ponctuées  de  rouge,  et  très 
élégantes  le  font  remarquer. 

«  Nomenclature  of  plants  ».  The  Garden  reproduit  une  commu- 
nication du  professeur  Dyer,  faite  à  l'Association  anglaise  pour 
l'avancement  des  Sciences,  et  relative  à  la  nomenclature  des 
plantes.  Le  botaniste  anglais  s'élève  contre  des  modifications  ridi- 
cules qui  avaient  été  proposées  récemment  et  qui  ne  tendaient 
à  rien  moins  qu'à  changer  les  noms  d'un  grand  nombre  de 
plantes  anciennement  connues  et  décrites  depuis  longtemps. 

Ainsi  le  genre  Aspidium  que  tout  le  monde  connaît  «'t  (^ui  a  été 
créé  par  Swartz  devrait  être  remplacé  par  celui  de  Dryopteris 
préféré  par  Adanson!  Mais  que  gagnerait-on  au  changement? 
Le  genre  Banksia,  familier  à  tous  les  botanistes,  devrait  dispa- 


\ 


PUBLICATIONS    ÉTRANGÈRES.  719 

raître  comme  Protéacée,  puisqu'il  a  été  antérieurement  appliqué 
an  genre,  Pimelea  et  reba()ti.sé  «  rechrislened  »  Sirmuellera  ! 
On  comprend  que  le  remède  serait  pire  que  Je  mal  et  que  la 
systématique,  déjà  tant  attaquée,  ne  pourrait  qu'être  un  peu  plus 
ridiculisée. 

The  Gardeners'  Chronicle.  —  Parmi  les  plantes  nouvelles  ou 
peu  connues  il  faut  signaler  :  ErijtJironium  Jolinsoni,  du  sud  de 
rOrégon,  à  fleurs  rose  lila>;  Diacrium  hicoimutam,  dont  les  fleurs 
sont  d'un  blanc  pur,  nombreuses  et  très  odorantes;  Sobralia 
Brandtiœ,  d'origirje  inconnue,  à  fleurs  pourpres,  à  labelle  plus 
coloré  avec  un  disque  oi'angé;  Cenoloplion  vitellinum,  que 
Lindley  avait  nommé  Amomum  vi'ellinum,  d'après  un  spécimen 
cultivé  d'origine  inconnue.  Cette  plante  que  l'on  supposait  origi- 
naire de  Ceylan  a  été  récemment  retrouvée  à  PenangHill,  ce  qui 
a  permis  de  l'étudier  de  plus  près.  Il  est  probable  que  le  genre 
Cenolophon,  fondé  sur  une  espèce  peu  connue  des  Célébes  et  très 
voisin  des  Alpinia,  devra  être  r'uni  a  ces  derniers  comme  section 
anormale.  Il  tant  encore  placer  au  rang  des  nouveautés  le 
Meconopsis  cmnbrica  à  fleurs  doubles.  Ici  la  duplication  a  pour 
cause  la  transformation  en  pétales  des  étamines. 

Les  Rubiacées  ont  fourni  à  nos  serres  d'a'Imirables  plantes.  Au 
nombre  des  plus  belles  se  place  sans  contredit  et  au  premier  rang 
le  Posoqueria  macropus^  espèce  voisine  du  P.  longiflora,  mais  suffi- 
samment di-lincte.  Par  l'ensemble  des  caractère-,  le  Posoqueria 
se  rapproche  du  Gmdenia,  dont  il  exige  le  mode  de  culture.  Il 
est  diifîcile  de  se  faire  une  idée  de  la  beauté  de  cet  arbrisseau,  qui 
joint  à  reb'gance  des  fleurs  le  charme  du  parfum  le  plus  exquis. 
On  a  recherché  l'origine  du  nom  de  cette  plante  dans  la  langue 
caraïbe,  où  il  signifierait  poison. 

Les  arbrisseaux  de  pleine  terre  sont  bien  nombreux;  aussi 
n'est-il  pas  toujours  facile  de  faire  un  choix  parmi  eux.  Les 
Rosacées  en  fournissent  une  Ijonne  partie,  et  parmi  elles  nous 
recommaitderons,  avec  le  Gardeners''  Chronicle^  le  Prunus  Jac- 
■quemonti  de  l  Himalaya,  du  Tliibet,  et  de  l'Afghanistan,  qui  se 
couvre  dans  le  courant  de  mai  d'une  multitude  de  fleurs  rose 
clair;  Prunus  humilis,  de  la  Chine  et  voisin  du  précédent,  mais 


720  REVUE   DES   PUBLICATIONS. 

sa  floraison  est  un  peu  plus  tardive;  Cratœgus  mollis^  générale- 
ment confondu  avec  le  C.  coccinea  et,  comme  ce  dernier,  ori- 
ginaire de  l'Amérique  du  Nord.  Il  atteint  une  hauteur  de 
30  pieds;  ses  feuilles  sont  finement  pubescentes,  tandis  qu'elles 
sont  glabres  dans  le  Cratœgus  coccinea  dont  les  fleurs  sont  plus 
petites  et  la  floraison  plus  tardive  d'une  dizaine  de  jours.  Le 
Magnolia  Kobus  du  Japon  est  également  un  arbuste  qui  n'est 
pas  sans  mérites;  ses  fleurs  sont  blanches,  plus  petites  et  d'un 
blanc  plus  pur  que  celles  du  M.  conspicua,  mais  plus  grandes 
que  celles  du  31.  siellata.  Parmi  les  arbres  verts,  le  Juniperus 
pachyphlœa  mérite  une  place  à  part  pour  son  feuillage  d'un 
glauque  intense  qui  en  fait  une  des  espèces  les  plus  distinctes  et 
les  plus  intéressantes  du  groupe. 

A  propos  de  (conifères,  signalons  les  difî'érences  qui  existent 
dans  les  fleurs  femelles  du  Wellingtonia  et  du  Séquoia.  Dans 
le  Wellingtonia  gigantea  les  bractées  florales  sont  graduellement 
atténuées  en  une  longue  pointe  ;  dans  le  Séquoia  sempervirens, 
au  contraire,  les  bractées  sont  larges,  arrondies  au  sommet  et 
terminées  par  une  pointe  courte  et  peu  développée. 

Il  est  toujours  intéressant  de  suivre  les  modifications  que  la 
culture  est  susceptible  de  faire  subir  à  une  plante.  Le  Tulipa 
Kolpakowskiana  en  fournit  un  bon  exemple  :  au  bout  de  la 
première  année,  les  divisions  sont  pointues,  étroites,  les  étamines 
plus  longues  que  le  pistil  ;  après  trois  années  de  culture,  la  fleur 
est  beaucoup  plus  large,  à  divisions  arrondies,  à  étamines  plus 
courtes  que  le  pisiL 

M.  Wittrock  nous  iHii  assister  à  l'apparition  des  Pensées  à 
grandes  fleurs  dans  «  A  contribution  to  the  history  of  Pansies  ». 
La  Pensée  sauvage  est  pour  la  première  fois  décrite  par 
Brunfels  en  1533  etparFuchs  en  1542,  qui  dit  qu'elle  n'était  pas 
seulement  connue  à  l'état  sauvage,  mais  encore  cultivée  comme 
plante  d'ornement  en  Allemagne.  On  la  connaissait  sous  le 
nom  à'Herba  trinitatis^  et  c'est  Ruellius  qui  l'appela  Pensée. 
Dodoens  la  décrivit  comme  Viola  tricolor.  En  1629,  Parkinson 
figure  une  forme  à  fleurs  doubles  cultivée  en  Angleterre.  Glusius, 
en  1583,  décrit  le  Viola  lutea  cultivé  par  Ganerarius,  à  Nurem- 
berg. En  1613,  Bishop,  à  Eichsteet,  en  cultivait  quatre  variétés  à 


PUBLICATIONS    ÉTRANGÈRES.  721 

grandes  fleurs.  Dans  les  premières  années  de  ce  siècle,  les  variétés 
obtenues  en  Angleterre  provenaient  toutes  des  Viola  tricolor 
et  lutea.  Une  circonstance  favorable  à  la  création  de  nouvelles 
variétés  réside  dans  ce  fait  que  les  hybrides  de  la  section 
Melanium  du  genre  Viola  sont  habituellement  fertiles,  tandis  que 
dans  les  autres  sections  la  stérilité  est  la  règle  habituelle.  L'intro- 
duction du  Viola  altaîca,  que  l'on  rencontrait  déjà  dans  les 
jardins  en  '1816,  a  pu  jouer  un  certain  rôle  dans  la  production 
des  nouvelles  variétés  de  Pensées  à  grandes  fleurs;  mais  ce  rôle 
n'a  pas  dû  être  fort  important  et  il  serait  téméraire  de  l'exagérer. 
Quoi  qu'il  en  soit,  de  1827  à  1833  on  comptait  200  variétés  de 
Pensées  en  Angleterre,  et  Darwin  n'en  mentionnait  pas  moins 
de  400  en  1835. 

Les  productions  végétales  de  la  Perse  sont  intéressantes  à 
étudier.  Les  districts  d'Ispahan,  de  Yezd  et  de  Kerman  fournissaient 
chaque  année  au  commerce  250,000  livres  d'opium.  VAssafcetida 
ne  compte  pas  pour  moins  de  130,000  livres;  l'essence  de  Roses 
se  chifl're  par  1000  miskalS;,  qui  correspondent  à  peu  près  à 
140  onces.  Il  ne  faut  pas  oublier  non  plus  le  ^e^ne\  dont  l'usage 
est  si  général  en  Orient  dans  la  toilette  féminine,  et  le  Ring  qui 
sert  pour  teindre  les  cheveux  en  noir.  Le  Bing  est  une  plante 
annuelle  qui  appartient  probablement  au  genre  Indigofera.  Les 
Dattes  sont  aussi  l'objet  d'un  certain  commerce  ;  la  fécondation 
des  Dattiers  s'effectue  à  la  main,  et  un  Dattier  mâle  fournit  son 
pollen  à  environ  quarante  Dattiers  femelles. 

La  flore  de  la  banlieue  de  Smyrne  ne  manque  pas  d'intérêt. 
Le  Pavot  commun  y  abonde,  mais  avec  un  coloris  cramoisi 
intense  qu'on  ne  rencontre  pas  en  Europe.  Les  Anémones  y  sont 
communes,  mais  ce  sont  les  plantes  bulbeuses  qui  servent  de 
caractéristique  à  la  végétation.  C'est  ainsi  que  le  Galanthus 
nivalis  y  parait  sous  de  nombreuses  formes  ainsi  que  le 
G.  Ehoesii^  qui,  dans  la  région  montagneuse  élevée  revêt  une 
forme  plus  luxuriante,  à  fleurs  plus  larges  qui  a  reçu  le  nom  de 
G.  cassabarensis.  Près  de  Smyrne,  on  trouve  encore  le  G.  un- 
guiculata  très  florifère  et  portant  souvent  deux  fleurs  sur  chaque 
hampe  ;  le  G.  Ikariœ  ;  le  Leucoium  œstivum  et  de  nombreux 
Chionodoxa^  cette  perle  de  la  flore  de  l'Asie  Mineure.  Il  paraît 


r^^  REVUE     DES    PUBLICATIONS. 

même  que  le  Ch.  Luciliœ  ou  sardensis  s'hybiide  avec  le  Scilla 
bifoJla  et  donne  une  plante  de  tous  points  intermédiaire  en 
les  parents. 

Comme  tant  d'autres  planles,  TOEillet  est  sujet  à  une  maladie 
parasitaire  d'origine  bactérienne,  qui  a  été  récemment  signalée. 
Cette  affection  siège  dans  les  feuilles,  mais  elle  nuit  à  la  crois- 
sance de  toutes  les  parties  de  la  plante  et  gène  la  production 
des  fleurs;  elle  a  pour  cause  une  bactérie  qui  pénètre  dans  les 
tissus  par  les  ouvertures  des  stomates  ou  par  les  piqûres  des  pu- 
cerons; certaines  variétés  sont  plus  sensibles  que  d'autres;  la 
maladie  ne  se  ti-ansmet  pas  naturellement  ou  artificiellement  à 
des  plantes  appartenant  à  d'autres  familles;  les  feuilles  doivent 
être  tenues  au  sec  et  préservées  des  pucerons;  on  ne  doit  arroser 
que  les  ra(-ines  et  exceptionnellefuent  le  feuillage,  en  ayant  soin, 
dans  ce  dernier  cas,  d'employer  de  Teau  tenant  en  dissolution 
une  petite  quantité  de  carbonate  d'ammoniaque, 

Lindenia.  —  A  signaler  une  no(e  consacrée  au  Cattkj/a  X 
Maniini,  su|)erbe  hybride  obtenu  par  M.  Mantin,  en  f-  coudant  le 
C.  Botoringiana,  var.  floribunda  colorata  par  le  C.  Dowiana, 
var.  aurea.  Le  croisement  a  été  opéré  en  octobre  1^89;  les 
graines  semées  en  novembre  1890,  ont  commencé  à  lever  en 
mars  '1891.  C'est  en  octobre  1894,  qu'a  eu  lieu  la  première  flo- 
raison. Il  se  rapproche  davantage  du  C  Bowringiana,  dont  il 
possède  les  organes  végétatifs,  la  double  feuille  des  pseudo- 
bulbes, l'infloï'escence,  la  couleur  vive  des  organes  floraux;  du 
C.  Duîoiana,  il  se  rapproche  par  l'ampleur  des  fleurs,  la  confor- 
mation et  la  coloration  du  labelle.  A  noter  encore  une  planche 
renfermant  8  variétés  du  Cypripedium  insigne  monlanum  avec 
descriptions  comparatives. 

Revue  de  l'horticulture  belge  et  étrangère.  —  Les  Prime- 
vères bleues  de  Veitch  eut  fait  ^en^^ation  quand  on  les  a  annon- 
cées ;  leurs  pétales  sont  colorés  de  tous  les  tons  du  bleu,  depuis  le 
bleu  lavande  pâle  jusqul,au  violet  foncé.  Déjà  il  existe  un  certain 
nombre  de  variétés  de  ces  jolies  plantes  qui  seront  bientôt  popu- 
laires. 


PUBLICATIONS    ÉTRANGÈRES  "--^ 

Le  «  Jardin  à  bon  marché  »,  tel  est  le  titre  d'un  article  très 
sagement  conçu  et  où  nous  trouvons  d'excellentes  recomman- 
dations, ne  serait-ce  que  celle  de  ne  pas  faire  <!e  mosaïculture 
«  rêve  insensé  des  enthousiastes  de  r odieuse  symétrie  ». 

L'Illustration  horticole.  —  A  signaler  parmi  les  plantes  nou- 
velles le  Leucoium  carpathicwn  à  fleurs  blanches  plus  grandes 
que  celles  du  L.  vernum.  Dans  cette  Amaryllidée,  le  bout  des 
segments  du  périanthe  est  jaune  dans  le  type,  tandis  qu'il  est  d'un 
beau  vert  dans  une  variété.  Notons  encore  une  fort  jolie  plante 
Ylpomœa  Kerberi,  Convolvulacée  voisine  du  Mina  lobaia,  mais 
fleurissant  bien  plus  facilement. 

«  Une  fleur  merveilleuse  »  est  bien  celle  dont  se  sont  occupés, 
non  seulement  la  presse  horticole,  mais  encore  certains  organes 
de  la  presse  politique.  Cette  fleur  merveilleuse  n'est  autre  que 
YOdontDfjlossum  crispum  augustum,  qui  a  été  vendu  la  somme 
respeclablede 7,8:5  francs!  Les  divisions  sont  grandes,  d'un  blanc 
nacré  et  marquées  de  macules  rouge  lie-de-vin;  le  labelle  est 
blanc  maculé  de  rouge  brun,  strié  de  jaune. 

Journal  des  Orchidées.  —  Le  nombre  des  Orchidées  bleues, 
—  rareté  longteiii[)s  comparable  à  un  merle  blanc  —  commence 
à  augmenter.  L'an  dernier  on  faisait  connaître  le  Sobralia  Lin- 
dmi,  à  labelle  nuancé  de  bleu;  plus  récemment,  c'étaient  des 
Catl!ef/a  du  groupe  Trianœ,  avec  un  labelle  bleu  lavande;  der- 
nièrement on  signalait  un  Caîtleya  Laurenceana  Vinckei,  à 
fleurs  bleues.  Bientôt,  si  cela  continue,  les  Caîtleya  n'auront 
plus  rien  à  envier  au  Vanda  cœrulea. 

Wiener  illustrirte  Garten-Zeitung.  —  Le  recueil  autrichien 
signale  une  nouvelle  Fougère  Pnlypodium  Schneideri,  hybride 
obtenu  chez  M.  Veitch  en  croisant  le  P.  vnlgare  elegantissimum 
avec  le  P.  aureum.  C'est  le  premier  cas  constaté,  croyons-tious, 
d'un  hyl'ri'le  de  Fougères  entre  une  espèce  indigène  et  une  autre 
exotique.  M.  Sprenger  signale  et  décrit  de  nouveaux  Cannas  à 
fl.Hirs  d'Orchidées  du  type  du  Canna  Itulia.  Il  n'y  a  pas  moins  de 
vingt-deux  variétés  nouvelles. 


724  PLANTES  NOUVELLES  OU  PEU  CONNUES. 

Gartenflora.  —  Le  Dendrobium  speciosissimum  est  encore  peu 
connu;  il  a  fait  son  apparition  en  1895,  introduit  de  Bornéo. 
L'ensemble  de  ses  caractères  le  rapproche  du  /).  formosum  dont 
il  est  très  voisin. 

Dans  une  série  d'articles  consacrés  à  des  plantes  alpines  nou- 
velles ou  rares,  M.  Vocke,  de  Zurich,  signale  V Alopecurus lanatus, 
aussi  laineux  qu'un  Leontopod'>'um;  Draba  olympica  et  hispanica; 
Arabis  neglecta  de  la  région  des  Tatras  et  pedemontana  qui  n'est 
cultivé  que  très  rarement  ;  parmi  les  Saxifrages  :  Saxifraga 
Rocheliana,  luteo-viridis^  média,  des  Pyrénées,  cochlearis,  cata- 
launica,  nevadensis,  erioblaste^  glabella  ;  parmi  les  Gérania- 
cées  :  Erodhim  supracanum  et  cheilanthifolium. 


PLANTES  NOUVELLES  OU  PEU  CONNUES 

DÉCRITES    OU    FIGURÉES 
DANS    LES    PUBLICATIONS   FRANÇAISES   ET   ÉTRANGÈRES. 

f.  Publications  françaises, 

par  M.  D.  Bois. 

Billbergia  Binoti  R.  Gérard  [species  nova).  Journal  de  la 
Société  d' Horticulture  pratique  du  Rhône^  30  juin  1896,  p.  184. 
Photogravure. 

Cette  plante,  originaire  de  la  Sierra  des  Orgues  (Brésil),  a  été 
envoyée  au  jardin  botanique  de  Lyon,  il  y  a  quelques  années, 
par  M.  Binot,  horticulteur  à  Pétropolis,  près  de  Rio-de-Janeiro. 
Elle  a  fleuri  pour  la  première  lois  dans  les  serres  de  la  ville  de 
Lyon,  au  printemps  de  1895;  mais  c'est  seulement  depuis  la 
publication  de  la  monographie  des  Broméliacées  de  M.  G.  Mez, 
que  M.  Gérard  s'est  cru  en  droit  de  la  considérer  comme  inédite. 

Elle  appartient  au  sous-genre  Eubillbergia  Mez,  et,  en  raison 
de  la  petitesse  des  bractéoles  des  fleurs  du  sommet  de  l'inflores- 
cence, doit  se  placer  près  du  B.  Reichardti  Wawra  et  du  B.  spe- 
ciosa  Thunb.,  plus  pi'ès  cependant  de  la  seconde  plante  que  de 
la  première.  Il  dépasse  l'une  et  l'autre  en  beauté. 

Les  feuilles,  en  rosace,  sont  vert  clair  sur  la  face  inférieure 


PUBLICATIONS    FRANÇAISES,  725 

qui  présente  vers  la  base  une  multitude  de  ponctuations  roses; 
elles  montrent,  sur  toute  leur  longueur,  de  fines  stries  blanches 
alternant  avec  d'autres  stries  vertes  d'égale  largeur;  leur  face 
supérieure  est  presque  lisse,  d'un  vert  foncé,  sauf  dans  la  partie 
inférieure  où  elles  sont  teintées  de  lie  de  vin  sur  une  longueur 
de  5  à  10  centimètres  ;  leur  longueur  varie  entre  50  et  60  centi- 
mètres. Les  bords  des  feuilles  portent  de  petites  épines  brunâ- 
tres, espacées  d'un  centimètre  et  demi  vers  le  milieu  de  l'organe, 
plus  rapprochées  vers  le  sommet. 

L'inflorescence,  aussi  longue  que  les  feuilles,  est  pendante. 
Le  rachis,  arrondi  et  rouge  tendre  à  la  base,  va  se  décolorant  peu 
à  peu  et  n'est  plus  que  rose  chair  vers  le  sommet  où  il  est  pro- 
fondément sillonné.  11  porte  d'abord  deux  ou  trois  bractéoles  sté- 
riles, d'un  beau  rouge  cocciné,  larges  de  3  centimètres  et  longues 
de  9;  viennent  ensuite  de  5  à  3  bractées  fertiles,  espacées  de  2  à 
3  centimètres  et  dont  les  dimensions  diminuent  progressivement 
à  mesure  qu'elles  s'insèrent  plus  haut.  De  l'aisselle  de  chacune 
de  ces  bractées  naît  un  rameau  rouge  puis  rose,  biflore,  se  termi- 
nant par  une  bractée  stérile  étroite  et  allongée.  Au  delà  de  cette 
première  partie,  le  rachis  se  termine  par  un  épi  sinueux  com- 
prenant de  six  à  dix  fleurs  portées  sur  des  entre-nœuds  de  plus  en 
plus  courts.  Ces  fleurs  mesurent  7  centimètres  et  demi  de  lon- 
gueur; elles  ont  le  calice  long  de  3  centimètres,  rouge  cocciné,  à 
divisions  terminées  par  un  mucron  violet.  La  partie  libre  de  la 
corolle  est  verte,  sauf  vers  la  pointe  des  pétales  qui  porte  une 
macule  bleu  foncé.  Les  étamines  ont  les  filets  verts.  Le  pollen 
est  orangé. 

Laeliocattleya  Andreana  Gh.  Maron.  Revue  Horticole,  16  juil- 
let 1896,  p.  328,  planche  coloriée. 

Cette  Orchidée  a  été  décrite  pour  la  première  fois,  par  M.  Maron 
dans  la /?ei'we  korticole,  année  1895,  p.  401;  mais  pendant  le 
cours  des  deux  années  qui  se  sont  écoulées,  les  exemplaires 
cultivés  par  l'auteur,  ont  pris  une  fermeté  de  tissus,  une  beauté 
de  feuillage,  un  développement  des  pseudo-bulbes,  une  élégance 
et  une  durée  des  fleurs  qui  lui  assur  une  place  honorable  dans 
les  collections. 


726  PLANTES  NOUVELLES  OU  PEU  CONNUES. 

1.  Publications  étrangères 
par  M.  P.  Hariot. 

Catasetum  Randii  Uolfe.  —  G.  de  Rand  —  Brésil  (Orchidées- 
Vandées,  Bot.  Mag.,  t.  7470. 

Psftudobulbes  oblongs;  feuilles  oblongues-lancpolées,  acu- 
minées;  scape  ascendant,  pourvu  de  plusieurs  gaines  courtes  et 
obtuses,  grappes  de  flfiurs  mâ!es  dressée,  mulliflore;  fleurs 
mâles,  à  pétales  et  sépales  sensiblement  de  même  forme,  étalés, 
lancéolés,  aigus,  à  bords  ondulés,  incurvés,  d'un  vert  pâle 
maculé  de  pourpre;  labelle  petit,  infère,  trilobé,  à  lobes  latéraux 
courts,  fimbriés,  pourvu  à  sa  base  entre  les  lobes  latéraux  d'une 
crête  comprimée  dressée  et  de  lamelles  fimbriées;  lobe  terminal 
étroit,  linéaire,  dirigé  en  avant,  dilaté  à  la  base,  fimbrié  sur  les 
bords,  puis  entier,  tronqué  et  denticulé  au  sommet;  disque 
chargé  de  longues  soies  disposées  en  pinceau  à  la  base;  colonne 
en  massue,  lisse;  antennes  défléchies,  incurvées;  anthère 
pourvue  d'un  long  bec,  à  pollinies  obovoïdes,  à  caudicule 
linéaire,  à  glande  orbiculaire;  fleurs  femelles  subglobuleuses,  à 
sépales  et  à  pétales  oblongs,  recourbés,  à  labelle  supère  urcéolé 
hémisphérique,  à  colonne  très  courte,  épaisse  et  renflée. 

Cette  espèce  est  très  voisine  du  C.  Garneltianum^  également 
originaire  de  la  vallée  de  l'Amazone.  A  l'exception  de  son  port 
plus  développé,  de  son  périanthe  plus  maculé,  des  appendices 
du  labelle  plus  complexes,  le  C.  Randii  peut  être  considéré 
comme  une  forme  luxuriante  du  C.  Garnettianum.  Il  appar^ 
tient  à  la  section  Mijanthus  telle  que  la  comprerjd.Al.  Rolfe  : 
plantes  dioïques  avec  antennes  défléchies,  labelle  dirigé  en  avant 
dans  les  fleurs  maies  et  en  arrière  dans  les  femelles. 

Le  C.  Randii  a  été  découvert  dans  le  haut  Amazone  près  de 
Manaos,  par  M.  Rand  de  Para,  à  qui  l'on  doit  déjà  le  C.  Lemosii. 

Hypocyrta  pulchra  N.  E.  Brown-H.  élégant.  —  Nouvelle  Gre- 
nade (Gesnéracées-Cyrtandrées).  Bot.  Mag.,  t.  7468. 

Plante  entièrement  hérissée;  lige  dressée,  robuste,  annelée; 
feuilles  pétiolées,  ovales,  aiguës,  arrondies  ou  subcordiformes  à 


ADDITION    AU   COMPTE   RENDU    DE    l'eXPOSITION    DE    MAI    1896.    727 

la  base,  dentées  en  scie;  face  supérieure  vert-brun  bullée,  char- 
gée de  petites  soies  insérées  sur  des  tubercules  blancs  et  globu- 
leux, parcouru  par  10-12  nervures,  arquées,  plus  pâles;  face 
inférieure  rouge,  hérissée,  réticulée,  marquée  de  nervures  et  de 
veines  proéminentes;  pétiole  lisse,  solide;  pédoocules  solitaires, 
axillaires,  dressés,  robustes,  épaissis  au  sommet,  plus  longs  que 
les  pétioles;  sépales  larges,  ovales,  colorés  en  vermillon, 
côtelés;  corolle  dépassant  deux  fois  le  calice,  renflée,  velue,  à 
tube  jaunâtre  et  gibbeux  à  la  base,  resserré  à  la  gorge,  à  lobes 
au  nombre  de  cinq,  recourbés,  de  teinte  vermillon;  4  étarnines, 
à  filt-ts  tordus  dans  le  haut,  dilatés  dans  le  bas  et  confluents  en 
une  gaine  fendue  en  arrière  insérée  à  la  base  de  la  corolle: 
anthères  didymes. 

Des  vingt  espèces  connues  d'Hypocyrta  aucune  n'é.£cale  VH. 
puhhra  par  la  beauté  du  coloris.  C'est  une  plante  originaire  de 
la  Nouvelle-Grenade  d'où  elle  a  été  récemment  inlroiluite  et  qui 
a  fleuri  pour  la  première  fois  en  Europe  au  mois  de  juin  1895. 


Addition  au  Compte  rendu  de  l'Exposition  de  mai  1896. 


Par  suite  d'une  omission,  il  n'a  pas  été  question  dansle  compte 
rendu  de  la  dernière  exposition  printanière,  d'un  lot  d^Azalées 
de  rinde  qui  a  valu  une  médaille  d'or  à  ses  présentateurs, 
MM.  Boyer  et  fils,  horticulteurs  à  Gambais-lès-Houdan  (Seine- 
et-Oise).  Ce  lot  était  remarquable,  malgré  la  saison  avancée  pour 
ces  plantes.  Il  se  composait  de  soixante  variétés  de  choix  et  d'une 
culture  excellente,  plusieurs  d'obtention  récente. 


Le  Secrétaire-rédacteur-gérant ^ 
D.  Bois. 


Pai'is.  —  Imprimerie  L,  Maretheux,  1,  rue  Cassette. 


728 


OBSERVATIONS  MÉTÉOROLOGIQUES. 

JUILLET    1896 


Observations  météorologiques  faites  par  M.  F.  Jamin,  a  Bourg-la-Reine, 

PRÈS  Paris  (altitude  :  63™). 


— 

TEMPÉRATURE 

HAUTEUR 

==?i 

^ 

H 

^^ 

du  baromètre 

VENTS 

ÉTAT   DU   CIEL 

< 

Min. 

Max. 

Matin 

Soir 

dominants 

i 

1 

1 

11,6 

19,6 

763,5 

763,5 

0. 

! 
Couvert,  rares  éclaircies. 

2 

13,6 

19,7 

762,5 

761 

Oi\0. 

Nuageux  le  matin,  pluv.  Taprès-midi. 

3 

13,5 

22,9 

762 

761,5 

sso. 

Nuageux,  fréquentes  petites  averses,! 
pluie  plus  abondante  le  soir. 

4 

16,5 

25,9 

764 

765,  5 

so. 

Pluie  presque  toute  la  nuit,  nuageux 
le  matin,  presque  clair  ensuite.             i 

5 

14,2 

25,8 

766,5 

766,5 

NO. 

Nuageux  le  matin,  clair. 

6 

11,3 

30,5 

766,0 

763 

NE. 

Clair. 

7 

13,1 

33,9 

761 

758,5 

E.  SE. 

Clair  le  matin,  nuageux  Taprès-midi, 
orage  et  pluie  le  soir.                              { 

8 

17,3 

33,1 

760 

762 

0. 

Nuageux. 

9 

16,2 

35,4 

762 

760,5 

OSO. 

Nuageux. 

10 

18,9 

30,0 

768,5 

765,5 

0. 

Nuageux  le  matin  et  le  soir,  claii 
Taprès-midi.                                               i  j 

Ij 

15.4 

29,3 

766 

767 

NNE. 

Nuageux.                                                1  : 

12 

14,2 

31,3 

766,5 

767 

NE. 

Clair.                                                       1  ' 

13 

13.1 

32,4 

767,5 

765 

NNE. 

Clair,  nuageux  le  soir.                         1 

l/i 

12,1 

34,2 

764,5 

765,5 

NE. 

Légèremeut  nuageux. 

Nuageux  de  grand  matin,  couvert,  ora- 

15 

13,6 

21,3 

761 

759 

SO. 

geux  et  pluvieux  le  reste  de  la  journée.' 

16 

16,1 

22,2 

762,5 

763,  5 

SO. 

Couvert.                                                 1 

n 

14,4 

22,0 

764 

767 

NNO.  N. 

Couvert  et  légèrement  pluvieux,; 
éclaircies  dans  le  milieu  de  la  journée.'  ] 

18 

13,2 

23,9 

767 

767,5 

NNE. 

Couvert  le   matin,  nuageux  l'après-j  ; 
midi,  clair  le  soir.                                    j 

19 

10,2 

28,7 

767,5 

765,5 

NE. 

Couvert  le  matin,  clair.                       j 

20 

11,1 

31,0 

764,5 

759,  5 

NE. 

Clair  le  matin,  légèrement  nuageux. 

21 

16,3 

34,7 

759 

760 

NO. 

Nuageux,  couvert  le  soir.                    j 

22 

16,6 

26,2 

761,5 

764,5 

NO. 

Nuageux,  clair  le  soir.                          j 

23 

7,3 

25,2 

764,5 

763,5 

NE. 

Clair  de  grand  matin,  nuageux.         j 

24 

9,5 

28,6 

762 

761,5 

SO. 

Nuageux  le  matin,  clair. 

25 

9,1 

31,6 

758,5 

761 

SE. 

Nuageux  le  matin,  clair. 

26 

14,7 

27,0 

757  .5 

759 

SO. 

Nuageux,  orageux  et  pluvieux  le  ma- 
tin, orage  des  plus  violents  l'après-midij 
avec  pluie  diluvienne  et  grêle  ayantj 
causé  de  grands  dégâts  à  Paris  dans  les' 
Ve,  XIP,  XIIP  et  XIV°  arrondissements 
de  même  que  dans  les  communes  envi-l 
ronnantes.  Le  Parc  de  Moutsouris  et  lej 
Muséum  d'histoire  naturelle  ont  été  par^ 
ticulièrement  maltraités,  clair  ie  suir.j 

27 

10,8 

24,5 

762 

763 

0. 

Nuageux. 

28 

14,5 

29,0 

764 

76è,5 

NO. 

Très  nuageux,  presque  clair  le  soir. 

29 

12,9 

26,6 

762,5 

760 

SSE. 

Couvert  le  matin,  nuageux  l'après- 
midi,  clair  le  soir.                                       ^ 

30 

12,5 

25,2 

758,5 

757,5 

0.  NO. 

Nuageux  le  matin,  quelques  coups  ddL 
tonnerre  et  pluie  presque  continue  ddll 
3  à  7  heures  du  soir.                                 ■ 

31 

14,9 

25,6 

758 

758,5 

NO.  N. 

Nuageux, pluie  assez  abondante  le  soirJH 

AVIS    DIVERS.  729 

AVIS    DIVERS 


EXPOSITIONS   DE  LA  SOCIÉTÉ  NATIONALE  D'HORTICULTURE 

DE     FRANGE 

Exposition  de  Chrysanthèmes,  Fruits,  Cyclamens,  Œillets, 
Asters,  elc.  —  Celte  expo-ilion  se  liendra  au  Palais  de  l'Indus- 
trie, Champs-Elysées,  du  17  au  22  novembre  1896. 


\ 


SOUSCRIPTION  OUVERTE  PAR  LA  SOCIETE 

Le  bureau  de  la  Société  nationale  d'Horticulture  de  France  a 
décidé,  dans  la  séance  du  27  août,  d'ouvrir  une  souscription 
pour  venir  en  aide  aux  sociétaires,  horticulteurs  et  jardiniers, 
victimes  de  l'ouragan  du  26  juillet  dernier. 

Les  souscriptions  seront  reçus  à  l'agence  de  la  Société,  84,  rue 
de  Grenelle. 

♦• 

Médaille  du  Conseil  d'administration.  —  Pour  l'introduction 
ou  l'ubiention  de  plantes  ornementales  reconnues  méritantes 
après  culture  en  France. 

Les  horticulteurs  français,  obtenteurs  ou  introducteurs  de 
plantes  reconnues  méritantes,  peuvent  adresser  au  comité  com- 
pétent leur  demande  en  vue  de  prendre  part  au  concours  pour 
ce  prix.  De  leur  côté,  les  membres  des  comités  peuvent  propo- 
ser les  plantes  qu'ils  jugent  dignes  du  même  prix.  A  la  fin  de 
chaiiue  année,  il  sera  désigné,  s'il  y  a  lieu,  dans  le  sein  de 
chaque  comité  compétent,  un  membre  chargé  de  faire  un 
rapport  circonstancié  sur  la  ou  les  plantes  qui  sont  de  nature  à 
déterminer  l'attribution  de  la  médaille. 


OFFRES   ET  DEIVIANDES  D'EIYIPLOI 

Un  registre  est  ouvert  aux  bureaux  de  ra;.îence  de  la  Société  pour 
l'inscription  des  oflres  et  des  demandes  d'emploi. 

Le  Conseil  d'administration  prie  les  sociétaires  qui  auraient 
besoin  de  jardiniers  pour  maisons  hourgeoises  ou  d'employés  pour 
maisons  de  commerce  horticoles  de  bien  vouloir  consulter  ce  leL'istre. 


Série  III.  T.  XVIII.  Cahier  d'août  publié  le  10  septembre  1896.     4' 


"30  00NC013RS    OUVERTS    DEVANT    LA    SOCIÉTÉ. 

AVIS  RELATIF  AUX  CONCOURS  EN  SÉANCE 

Un  concours  spécial  pour  les  Orcliidées  aura  lieu  ea 
séance  le  26  novembre  1896.  Les  personnes  qui  désireront  y 
prendre  part  seront  tenues  d'adresser,  huit  jours  à  l'avance, 
à  l'agent  de  la  Société,  rue  de  Grenelle,  84,  leur  demande 
de  participation. 

Concours  de  DaMias,  de  Glaïeuls,  de  Bégonias  et  de 
Fuchsias.  —  (Séance  du  jeudi  10  septembre  1896.)  Les  per- 
sonnes qui  désirent  prendre  part  à  ces  concours  devront  adresser 
à  M.  le  président  de  la  Société,  rue  de  Grenelle,  84,  avant  le 
2  septembre,  une  demande  indiquant  la  superficie  à  occuper 
ainsi  que  le  nombre  des  carafes  pour  fleurs  coupées  dont  elles 
pourraient  avoir  besoin. 

L'installation  devra  être  terminée  le  jeudi  10  septembre,  avant 
onze  heures  du  malin.  La  Société  mettra  à  la  disposition  du 
Jury  le  nombre  de  médailles  nécessaire.  Le  programme  de  ces 
divers  concours  a  été  publié  dans  le  Journal,  cahier  d'avril,  p.  347. 


CONCOURS  OUVERTS  DEVANT  LA  SOCIÉTÉ 

Concours  annuels. 
Médaille  Pellier.  Pour  le  plus  beau  lot  de  Pentstemon. 

Prix  Joubert  de  VEiberderie.  —  Le  dO  janvier  1889,  le  Conseil 
d'administration,  se  conformant  au  vœu  émis  par  le  D""  Joubert 
de  l'Hiberderie,  dans  son  testament,  a  ouvert  un  concours  pour 
uu  prix  de  2,500  francs  à  décerner  au  nom  de  ce  généreux 
donateur.  Ce  prix  est  destiné  à  un  ouvrage  publié  récemment 
et  imprimé  ou  manuscrit,  surTHorticulture  maraîchère,  l'Arbo- 
ricullure  et  la  Floriculture  réunies,  considérées  dans  leurs 
usages  journaliers  et  les  plus  pratiques.  Le  concours  est  perma- 
nent et  le  prix  peut  être  décerné  chaque  année. 

Si  l'ouvrage  présenté  au  concours  est  manuscrit,  il  devra  être  aussi 
succinct  que  possible  et,  si  son  auteur  obtient  le  prix,  il  sera 
tenu  d'en  faire  la  publication  dans  le  délai  d'un  an.  (Voyez  le 
Journal,  3«  série,  XI,  1889,  p.  o  et  81.) 


CHRONIQUE/  731 

CHRONIQUE 


École  nationale  d'Horticulture  de  Versailles.  —  Les  exa- 
mens pour  l'admission  à  l'École  nationale  d'Horticulture  et  l'ob- 
tention des  bourses  de  séjour  auront  lieu  à  Versailles^,  à  l'école 
même,  le  deuxième  lundi  d'octobre.  (Le  programme  est  envoyé 
gratuitement  à  toute  personne  qui  en  fait  la  demande  au  direc- 
teur de  l'école.) 

L'École  d'Horticulture,  dont  les  preuves  sont  déjà  faites,  et 
dont  la  réputation  est  pleinement  justifiée  par  son  excellent 
enseignement  théorique  et  pratique  à  la  hauteur  des  conditions 
modernes  de  l'existence,  est  une  des  rares  écoles  qui  puisse 
garantira  ses  élèves  un  avenir  honorable  et  avantageux. 

Chaque  année,  le  directeur  reçoit  de  nombreuses  offres  d'em- 
ploi émanant  de  commerçants,  d'horticulteurs  ou  de  riches  pro- 
priétaires; les  fonctions  administratives  —  en  France  ou  aux 
colonies  —  sont  également  ouvertes  aux  élèves,  direction  de 
jardins  municipaux  ou  professorat  horticole. 

Les  pouvoirs  publics,  reconnaissant  l'importance  de  l'école,  et 
sa  haute  mission  pour  le  développement  de  la  richesse  nationale, 
encouragent  les  candidats  par  l'institution  de  bourses  de  séjour; 
l'initiative  privée  et  collective  a  manifesté  la  même  sollicitude  : 
chaque  année,  la  Société  d'Horticulture  de  France  accorde  une 
bourse  à  un  candidat,  fils  d'un  de  ses  membres. 

Les  élèves  se  trouvent  ainsi  placés  dans  des  conditions  spécia- 
lement avantageuses  pour  s'instruire  et  pour  grossir  le  nombre 
des  savants  praticiens  qui  assurent,  chaque  année,  tant  à  l'étran- 
ger qu'en  France,  les  progrès  de  l'Horticulture  nationale. 

Par  décision  ministérielle  du  19  août  1896,  et  conformément 
aux  propositions  du  conseil  des  professeurs,  le  diplôme  a  été 
attribué  aux  élèves  ci-après  : 

l^""  Lenient,  2^  Perronne,  3^  Fauchère,  4®  Billaudelle,  5*^  Des- 
barats,  6*^  Lécolier,  T  Thibault,  8'^  Mirlaud,  9«  Lelàche,  10^  ^x 
sequo  Lafon,  Prétrel,  12^  Monloup,  13^  Belîenger,  14^  Grandjean, 
15«  Choquet,  16*'  Charrier,  17^  Robin,  18^  Laisné,  19'=  Wendling. 


732  CHRONIQUE. 

20**  Martret,  2I*  Martin,  22«  Ronzeaud,  23'^  Lassalmonie,  24*=  Fau- 
connier qui  ont  obtenu  la  moyenne  exigée,  et  Milliand,  Vivet, 
Thérouin,  Lecherf  mis  hors  classement. 

Il  a  été  accordé,  en  outre,  un  stage  d'une  année  aux  élèves 
Lenient  et  Perronne,  classés  les  deux  premiers,  une  médaille 
d'argent  à  chacun  des  élèves  Fauchère  et  Billaudelle,  classés 
S*"  et  4^,  et  une  médaille  de  bronze  à  l'élève  Desbarats,  classé  5*. 

Palissag-e  du  Pêcher.  —  M.  Dachy,  jardinier,  près  Epernay, 
préconise  un  système  de  palissage  qui,  dit-il,  est  appelé  à  rendre 
de  grands  services  aux  cultivateurs  de  Pêchers.  Son  procédé 
consiste  à  enrouler  en  spirale,  autour  de  chaque  latte  du  treil- 
lage, un  mince  fil  de  fer  galvanisé,  en  laissant  une  dislance  de 
10  à  12  centimètres  entre  chaque  révolution  du  fil.  Ce  fil  doit 
être  fixé  de  place  en  place,  à  l'aide  de  petites  pointes  qu'on  en- 
fonce dans  la  latte.  Il  est  nécessaire  de  ne  pas  serrer  trop,  et 
de  laisser,  au  contraire,  le  fil  assez  lâche  pour  pouvoir  passer 
facilement  les  jeunes  rameaux.  Avec  ce  système,  le  palissage 
s'opère  très  rapidement  et  sans  ligatures. 

L'ouragan  du  26  juillet.  —  Un  ouragan  d'une  violence 
extrême  s'est  abattu  sur  Paris  le  26  juillet,  et  a  causé  d'impor- 
tants^dégâls  dans  les  jardins,  principalement  au  parcMontsouris 
et  au  Muséum.  Dans  ce  dernier  établissement,  on  a  à  déplorer  la 
:perte  de  nombreux  arbres  qui  ont  été  déracinés  ou  brisés.  Des 
végétaux  rares  ou  précieux  ont  été  détruits  dans  l'Ecole  de 
botanique  et  dans  les  carrés  réservés.  Les  corbeilles  de  Pélar- 
goniums,  de  Bégonias,  les  Chrysanthèmes,  les  Glaïeuls,  etc.^ 
en  un  mot  toutes  les  plantes  qui  décoraient  les  parterres  ont 
été  hachées  par  la  grêle.  Plus  de  douze  cents  vitres  ont  été 
brisées  dans  les  serres. 

Les  Fruits  en  Angleterre.  —  La  culture  fruitière,  tant  sous 
verre^qu'enjjlein  air,  a,  durant  ces  dernières  années,  pris  des- 
proportions^vraiment  prodigieuses  en  Angleterre.  Outre  les  éta- 
blissements^oùla^Vigne  et  les  Pèches  sont  cultivées  sur  une  très 
grande^échelle^pour  le  marché,  bon  nombre  de  vergers  plus  ou 
moins  vastes  ont  été  établis.  Le  plus  important  de   toute   l'An- 


CHRONIQUE.  733 

gleterre  est  assurément  celui  de  Lord  Sudley  à  ïoddington, 
dans  le  comté  de  Gloucester.  Son  étendue  est  de  500  acres,  soit 
environ  200  hectares;  il  est  planté  principalement  en  Pommiers 
et  Pruniers.  Son  rendement  est  tel,  que,  dans  les  bonnes  années, 
son  propriétaire  en  lire  jusqu'à  10,000  livres  sterling  ou 
250,000  francs  de  profit.  (G.  Schneider.) 

Le  Muguet  en  Angleterre.  —  Tout  comme  le  Spirxa  ou 
Hoteia  japonica,  le  Muguet  est  à  présent  vendu  en  fleurs  en 
Angleterre  en  toute  saison.  C'est  ainsi  qu'à  l'occasion  du  ma- 
riage de  la  princesse  Maud  de  Galles  avec  le  prince  Charles  de 
Danemark,  cérémonie  qui  a  eu  lieu  à  Londres,  le  23  juillet  der- 
nier, cette  charmante  fleur  printanière  disputait  la  palme  avec 
les  Roses  et  les  Orchidées.  Le  Muguet  est  la  fleur  favorite  de  la 
princesse,  aussi  fut-il  largement  utilisé  pour  la  décoration  de 
la  chapelle;  les  grilles  de  l'autel  étaient  garnies  de  doubles 
festons  composés  exclusivement  de  Muguet  et  de  verdure, 
tandis  que  sur  l'autel  même  se  trouvaient  deux  larges  vases 
remplis  de  cette  même  fleur. 

Les  autres  fleurs  employées,  en  cette  circonstance,  étaient  des 
Roses  rouges  et  blanches,  des  Orchidées  et  des  Eucharis  amazo- 
nica.  Les  Muguets  sont  conservés  dans  une  chambre  frigori- 
fique, d'où  ils  sont  tirés  selon  les  besoins;  ils  épanouissent  leurs 
jolies  fleurs  presque  sans  soins,  ce  qui  ne  les  empêche  pas  de  se 
bien  vendre.  (G.  Schneider.) 

Kew  Gardens.  —  Les  travaux  d'édification  du  grand  jardin 
d'hiver  tempéré,  dans  les  jardins  de  Kew,  marchent  rapi- 
dement. Lorsque  cette  construction,  sera  terminée,  elle  se  com- 
posera, comme  l'avait  désiré  feu  le  prince  Albert,  mari  de  [la 
reine  d'Angleterre,  d'un  pavillon  central,  flanqué  d'une  serre 
de  forme  octogonale  et  d'une  longue  aile  de  chaque  côté. 
Sa  longueur  sera  de  200  mètres  'environ  (600  pieds  anglais), 
c'est-à-dire  une  fois  plus  longue  que  la  grande  serre  à  Palmiers. 
On  aura  de  là,  une  vue  superbe  sur  l'avenue  centrale  qui]  se 
montrera  sur  toute  sa  longueur.  Une  des  ailes  est  déjà  terminée 
«t  donne  une  idée  de  ce  que  sera  le  bâtiment  lorsqu'il  sera 
complètement  achevé.  Cette  serre  est  plantée  d  Araucarias  de 


734  CHRONIQUE. 

diverses  espèces,  de  grands  Rhododendrons  de  l'Himalaya,  de 
Fuchsias  énormes,  de  Fougères  arborescentes  d'Australie  et 
de  Nouvelle-Zélande,  d'Acacias,  d'Eucalyptus  et  autres  végétaux 
ne  réclamant  guère  que  l'abri  du  verre.  (G.  Schneider.) 

Le  Jardin  zoologique  d'Anvers  au  point  de  vue  horti- 
cole. —  Tout  le  monde  connaît  et  apprécie  comme  elle  le 
mérite  l'importante  collection  d'animaux  que  possède  la  Société 
royale  de  zoologie  d'Anvers;  peu  de  personnes,  toutefois, 
se  font  une  idée  de  la  valeur  des  plantations  du  magnifique 
jardin,  aussi  bien  au  point  de  vue  décoratif  que  sous  le  rapport 
des  collections.  Les  parcs  de  cette  importance  ne  sont  pas  si 
nombreux  en  Belgique  pour  qu'il  ne  nous  soit  permis  d'y  attirer 
l'attention  spéciale  du  monde  horticole. 

Ses  proportions  ne  sont  pas  excessives;  mais  on  a  su  y  créer 
des  points  de  vue  charmants,  faire  des  percées  qui  donnent  de  la 
perspective  et  produisent  l'illusion^  ce  qui  dénote,  de  la  part  de 
l'architecte,  une  connaissance  approfondie  de  l'art  paysager. 

Les  collections  déplantes  sont  nombreuses.  Celle  d'Agave  ren- 
ferme des  spécimens  remarquables  :  A.  Victoriœ-Beginœ  (A.  Cow- 
sideranti),  rare  et  peu  connu;  Beguini,  nouveau;  Ponettii,  id.; 
Ousselghemiana ;  mitrœformn;  cœrulescens,  excellente  variété; 
univittaia  obscura;  Gilbeiji^  une  des  dernières  nouveautés  ;  Bil- 
?7iowû?ii,id.  Entre  ces  Ap'ciue  se  trouve  un  superbe  exemplaire  de 
Fourcroija  Lindeni;  des  spécimens  fort  beaux  d'Euphorbia  cœru- 
lescens^ grandis^  mamillaris,  grandicornis ^  etc.  A  côté  de  celle 
intéressante  collection,  nous  avons  les  plantes  de  terre  de  Bruyère, 
telles  que  les  Andromeda^  Skimmia,  Vaccinium,  Rhododendron, 
Kalmia^  Azalea,  Ledum,  etc.  La  collection  d'Ericacées  comprend 
tous  les  hybrides  connus  en  Belgique  ;  signalons  les  espèces  et 
les  variétés,  anciennes  ou  nouvelles,  les  plus  méritantes  : 
Erica  tetrallxalba  et  mollis, cinerea,  rubens.vulgaris.decumhens, 
alba  i^obusta^  Scarlii^  nana,  vulgarls  jjaUida  et  foliis  aureis  ^ 
Mackogi;  Empetrum  scoticum  et  tomentosum;  Menziesia  empe- 
trif  orrais,  etc.  Plus  loin,  nous  trouvons  encore:  Andromeda  tetra- 
gona^  Ammyrsine  Lyoni^  Pernettya  angustifolia,  etc.  Ces  diverses 
collections  sont  réunies  en  un  seul  groupe  parsemé  de  blocs  de 


cnRONiQUE.  735 

laitier  dont  la  couleur  brunâtre  fait  bon  effet  entre  la  verdure 
de  ces  plantes. 

Le  jardin  possède  une  belle  collection  de  plantes  vivaces  com- 
prenant 247  espèces  parmi  lesquelles  nous  citerons  :  les  Cypri- 
pedium  Calceolus  et  speciabile,  qui  y  fleurissent  tous  les  ans, 
Spigelia  marylandica,  plusieurs  belles  variétés  d'/ri^  Kœmpferi, 
de  beaux  spécimens  de  Liatris  spicaia,  de  nombreuses  espèces 
de  Siatirp,  le  Spirxa  Bumalda  Anthony  Waterer  et  le  Phlox 
Snow-baV. 

Le  rocher  où  se  cultivent  les  plantes  alpines  est  très  artistique- 
ment composé;  la  collection  de  ces  plantes  est  aussi  fort  intéres- 
sante. On  y  trouve  des  Primevères  du  Caucase,  Campanula 
Zoysii,  V Edelweiss,  Aquilegia  Berfoloni,  Gentiana  gelida, 
asclepiadea,  Acœna  microphylla,  Scutellaria  alpina^  Erica  me- 
diterranea,  Aster  alpinus^  Lavandiila  pinnata,  un  bel  exemplaire 
deJuniperus  tamariscifoUa,  plusieurs  jolies  espèces  d'Epimedium 
et  de  Saxifrages.  Dans  un  petit  ruisseau  prospèrent  et  fleurissent 
en  leur  temps  les  Nymph^ea  rosea,  alha  eiMarliacea  chrojnatella 
foL  marmoratis. 

Un  Héliotrope  du  Pérou,  en  arbre,  excite  la  curiosité  de  tous 
les  visiteurs;  il  mesure  environ  S'^jSO  de  hauteur  sur  2  mètres  de 
large;  il  provient  d'une  bouture  faite  en  1849;  cinq  de  ses  des- 
cendants mesurent  aujourd'hui  1°',oO;  tous  se  couvrent  annuel- 
lement de  fleurs. 

Un  groupe  décoratif  d'un  bel  effet,  se  compose  de  grands 
exemplaires  de  Chamseropjs  Forfunei,  Phœnix  tennis,  Areca 
Baneriy  Chamœrojos  excelsa  et  excelsa  pumila,  Musa  Ensete^ 
Dracœna  indivisa  et  australis  aureo-Iineafis,  Phormium  Colensoi., 
Fourcroya  Lindeni,  Caladium  esculentum,  etc.  Le  fond  de  ce 
groupe  est  très  accidenté,  semé  de  grosses  racines  rustiques, 
enjolivé  d'une  multitude  de  petites  plantes  à  feuillage  coloré 
et  de  fleurs. 

Parmi  les  beaux  arbres  —  ils  sont  nombreux  —  il  faut  citer 
un  énorme  Ailantus  glandulosa  chargé  de  grappes  de  fruits 
rouge  cuivré,  un  gigantesque  Platanus  occidentalis  heureuse- 
ment bien  isolé,  un  JFraxinus  excelsior  aucub:efùiia,  un  Ulmus 
Dampierii  aurea,  etc. 


736  CHRONIQUE. 

Il  y  a  dans  le  jardin  de  jolies  corbeilles  de  Bégonia  tubéreux, 
'Quarantaines  géantes,  Roses-trémières  en  excellentes  variétés, 
Pétunias  doubles  frangés,  Cannas  à  grandes  fleurs,  Pélargonium 
zonale,  var.,  Foucard,  Heliotropium^  etc.  Un  très  beau  massif  se 
compose  de  Tritomas  (Knipkofia),  Lilium  auratum^  Montbretia 
crocosmiœflora  et  Gladiolus. 

S'il  y  a  des  éloges  à  décerner  pour  la  bonne  tenue  du  Jardin 
zoologique  d'Anvers,  ils  reviennent  en  droite  ligne  à  Tintelli- 
gent  jardinier,  M.  L.  Blockx,  en  qui  le  directeur,  M.  F.  L'Hoëst, 
trouve  un  précieux  auxiliaire.  (Gh.  De  BosscnÈRE.) 

Exposition  internationale  d'Horticulture  de  Ham- 
bourg, en  1897.  —  Depuis  la  publication  du  programme 
français  de  l'Exposition  d'Horticulture,  les  travaux  prépara- 
toires ont  prodigieusement  avancé. 

Le  comité  d'organisation  annonce  un  fait  fort  important  pour 
tous  ceux  oui  ont  en  vue  de  faire  des  consignations  à  la  section 
française  de  l'exposition. 

C'est  que  la  maison  de  Worms  et  C'«,  du  Havre  et  de  Bordeaux, 
a  généreusement  consenti  au  transport  de  tous  les  objets  destinés 
à  l'exposition  ne  dépassant  pas  une  tonne^,  franco  de  port,  aller  et 
retoui',  etde  ceux  plus  lourds  à  la  moitié  du  tarif  ordinaire.  Cette 
Compagnie  expédie  des  vapeurs  de  Bordeaux,  La  Palice, 
Tonnay-Charenle,  Brest  et  du  Havre  à  Hambourg  et  retour. 

Les  donateurs  ont  encore  augmenté  de  beaucoup  le  nombre 
des  prix  d'bonneur. 


SÉANCE  DU   13  AOUT   1896.  737 

PROCÈS -VERBAUX 


SÉANCE     DU     13     AOUT     1896. 

Présidence  de  M.  Ferd.  Jamin,  Vice -Président  de  la  Société. 

La  séance  est  ouverte  à  2  h.  45. 

Les  registres  de  présence  ODt  reçu  les  signatures  de  16  mem- 
bres honoraires  et  de  127  membres  titulaires. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  le  Président  proclame  l'admission  de  6  nouveaux  membres 
titulaires. 

Il  exprime  de  vifs  regrets  sur  les  pertes  que  la  Société  a 
éprouvées  par  les  décès  de  MM.  Albert  Delaage  et  Arthur  Dau- 
chez  de  Beaubert,  de  Paris;  de  M.  Jacques-Louis  Despierre,  de 
Saint-Denis  (Seine),  membre  de  la  Société  depuis  Tannée  1884; 
de  M.  Joseph-Alexis  Lepère,  sociétaire  depuis  Tannée  1852. 
M.  Jamin  rappelle  les  mérites  de  notre  regretté  collègue, 
M.  Alexis  Lepère,  dont  les  obsèques  auront  lieu  demain  à  Mon- 
treuil. 

M.  le  secrétaire  général  adjoint  annonce  que  le  Conseil 
d'administration  a  désigné  comme  jurés,  pour  les  concours 
de  Dahlias,  Glaïeuls,  Be^gonias  et  de  Fuchsias,  du  10  sep- 
tembre prochain  :  MM.  Férard,  Thiébaut  aîné,  Dubois,  Welker 
fils,   Poiret-Delan,  Cayeux,  Page  père  et  Gravereau. 

Il  procède  au  dépouillement  de  la  correspondance  qui  com- 
prend : 

A.  —  Correspondance  manuscrite  : 

1"  Lettre  de  M.  Calvat,  de  Grenoble,  demandant  la  nomina- 
tion d'une    commission   pour  visiter  ses  cultures  de  Chrysan- 


iV.  B.  —  La  commission  de  rédaction  déclare  laisser  aux  auteurs 
des  articles  admis  par  elle  à  Tinserlion  dans  le  Journal  la  responsa- 
bilité des  opinions  qu'ils  y  expriment. 


738  PROCÈS-VERBAUX. 

thèmes.  MM.  Bruant,  de  Poitiers;  Rosette,  de  Gaen;  et  Nonin^ 
de  Paris,  sont  choisis  pour  composer  cette  commission  ; 

2°  Lettre  de  M.  François  Joseph,  de  Brunoy,  demandant  la 
nomination  d'une  commission  pour  juger  des  fruits  de  table. 
MM.  Ausseur-Serlier,  Jost,  Mauvoisin,  Gorion,  sont  désignés  à 
cet  effet; 

3°  Lettre  de  M.  G ravereau,  horticulteur  à  Neauphle-le-Château 
(Seine-et-Oise),  demandant  la  nomination  d'une  commission 
pour  visiter  ses  cultures  de  Reines  Marguerites  et  de  Zinnias. 

Font  partie  de  cette  commission  :  MM.  E.  Ghouvet,  E.  Thié- 
baut,  Sallier  fils,  Férard,  Boizard,  Bellair,  Lange,  Jullien, 
g   Urbain  père,  Fichot  père,  Fortin,  Michel,  Roquet,  Pichon; 

4°  Lettre  du  jardinier  en  chef  du  Refuge  au  Piessis-Piquet,. 
demandant  que  la  Société  veuille  bien  faire  examiner  les  cul- 
tures potagères  et  fruitières  qui  sont  confiées  à  ses  soins.  Sont 
,  désignés  à  cet  effet  :  MM.  Chemin,  Curé,  Duvillard,  Paillet  père, 
Jost  et  Bertrand  ; 

5"  Lettre  de  l'Association  pomologique  de  l'Ouest,  annonçant 
qu'un  Congrès  pomologique  se  tiendra  à  Rouen,  cette  année. 
M.  Michelin  y  représentera  notre  Société; 

6**  Lettres  de  Sociétés  d'Horticulture,  demandant  l'envoi  de 
délégués  aux  expositions  qu'elles  vont  ouvrir. 

La  Société  aura  pour  représentants:  au  Vésinet,  M.  Poiret- 
Delan;  à  Villemomble,  M.  Massé;  à  Boulogne-sur-Seine,  M.  Truf- 
fant père;  à  Limoges,  M.  Deny. 

B.  —  Correspondance  imprimée: 

1°  Programme  de  l'Exposition  que  la  Société  d'Horticulture 
d'Orléans  et  du  Loiret  tiendra  à  Orléans,  du  26  au  29  sep- 
tembre 1896; 

20  Programme  de  l'Exposition  de  Raisins  frais,  organisée  à 
l'occasion  de  l'Exposition  industrielle  de  Montpellier  et  qui  aura 
lieu  du  10  au  U  septembre  1896  ; 

3°  Programme  du  26^  Concours,  ouvert  par  la  Société  régio- 
nale d'Horticulture  de  Chauny,  entre  les  élèves  des  écoles  pu- 
bliques des  cantons  de  Chauny,  Coucy  et  La  Fère  (année  1896); 


SÉANCE    DU    13    AOUT    1896.  73^ 

4"  Liste  des  certificats  de  mérite  accordés  par  le  Comité  de 
floriculture  de  la  Société  néerlandaise  d'Horticulture  (séances 
des  13  juin  et  M  juillet  1896). 

C.  —  Ouvrages  destinés  a  la  bibliothèque  : 

1°  Feuille  d'informations  du  Ministère  de  l'Agriculture,  n°^  32» 
33  et  34  ; 

2°  51^  livraison  du  Dictionnaire  pratique  d'Horticulture,  de 
M.  Nicholson,  traduit  et  mis  à  jour  par  M.  Mottet. 

3°  VÉcole  d'Horticulture  «  Vilvorde  »  en  Danemark,  par 
M.  Ed.  Pynaert,  broch.  in-8°  de  12  pages. 

•4°  Chermotheca  italica,  continens  exsiccata  in  situ  coccidarum 
plantis  precipue  cultis,  etc.,  etc.,  par  MM.  Antonio  Berlese  et 
Leonardi  Gustavo^  l^""  fascicule. 

Rapports  et   comptes  rendus  déposés  sur  le  bureau  : 

Rapport  sur  quatre  ouvrages  de  M.  de  Noter  : 
La  Taille  des  arbres  fruitiers^  M.  Ch.  Chevallier,  rapporteur  ; 
h' Escargot,  son  histoire,  etc.,  M.  Hariot,  rapporteur  ; 
Les  Bégonias  et  la  Mosaïcultwre,  M.  H.  Vacherot,  rapporteur. 
Ces  rapports  sont  renvoyés  à  la  commission  de  rédaction. 
Compte  rendu  des  travaux  du  Comité  des  Orchidées  (année 
1895),  par  M.  L.  Duval,  secrétaire  du  Comité. 

Compte  rendu  de  l'Exposition  de  Chartres,  par  M.  Vacherot. 

Objets  soumis -a  l'examen  des  comités  : 

Au  comité  d'arboriculture  fruitière  : 

1°  Par  M.  Paullard,  de  Fontenay-sous-Bois  (Seine),  U  Pè- 
ches appartenant  à  une  variété  nouvelle,  obtenue  de  semis, 
cultivée  depuis  trois  ans.  Ce  fruit,  que  le  présentateur  désigne 
sous  le  nom  dQ  Pêche  Paullard,  a  été  examiné  avec  le  plus  gran  d 
intérêt;  il  est  plutôt  gros,  de  belle  forme,  d'un  beau  coloris,  à 
chair  non  adhérente  au  noyau  ;  la  chair  est  fine,  juteuse,  sucrée, 
légèrement  acidulée,  en  un  mot,  bonne.  Cette  Pèche  est  issue 


"40  PROCÈS-VERBAUX. 

d'une  variété  américaine,  probablement  de  la  P.  Précoce  de 
Halle. 

M.  PaulJard  montrait,  en  outre,  une  corbeille  de  superbes 
Cerises^  appartenant  à  la  variété  Belle  magnifique.  Une  prime 
de  première  classe,  avec  félicitations,  est  demandée  spéciale- 
ment pour  la  nouvelle  variété  de  Pèche. 

2°  Par  M.  Ausseur-Sertier,  pépiniériste  à  Lieusaint,  6  Pêches 
appartenant  à  la  variété  Précoce  Michelin,  Cette  Pêche,  dit  le 
représentant  du  comité,  maintient  sa  bonne  réputation  de  beau 
et  bon  fruit  à  chair  très  fine,  non  adhérente  au  noyau,  juteuse, 
sucrée.  Elle  a,  en  outre,  le  grand  mérite  de  mûrir  après  la  Pré- 
coce de  Halle  et  la  Grosse  Mignonne  hâtive,  c'est-à-dire  à  une 
époque  de  l'année  où  les  Pêches  sont  rares,  les  variétés  améri- 
caines ayant  cessé  de  produire  et  les  Pêches  de  Montreuil  n'étant 
pas  encore  arrivées  à  maturité.  Cette  présentation  est  faite  hors 
concours.  Des  remerciements  sont  adressés  à  M.  Ausseur-Sertier. 

3°  Par  M.  Michelin,  secrétaire  du  comité,  3  Pêches  Précoce 
Michelin,  offertes  pour  la  dégustation.  (Remerciements.) 

4°  Par  M.  Gorion  (Toussaint),  d'Epinay  (Seine),  une  corbeille 
de  Prunes  récoltées  sur  un  arbre  franc  de  pied,  issu  de  la  variété 
Reine-Claude  violette.  Cette  Prune  constitue  une  variété  nou- 
>velle,  bien  distincte,  recommandable  par  sa  beauté,  sa  qualité 
et  l'époque  de  sa  maturité.  Après  dégustation,  elle  a  été  jugée 
bonne.  L'obtenteur  la  désigne  sous  le  nom  de  Gloire  d'Epinay. 
Une  prime  de  2^  -classe  est  demandée  pour  cet  apport.  Une 
autre  Prune  violette,  obtenue  de  semis  et  présentée  aussi  par 
M.  Gorion,  a  été  notée  médiocre. 

5°  Par  M.  Nomblot,  de  la  maison  Désiré  Bruneau,  pépiniériste 
à  Bourg-la-Reine  (Seine),  une  intéressante  collection  de  Prunes 
composée  des  variétés  Reine-Claude  d'Althan,  Reine-Claude 
d'Oullins.  de  Monsieur  violette  hâtive,  Kirke's,  de  Montfoi^t, 
Jefferson,  Petite  Mirabelle,  Bleue  de  Belgique,  Orange  Plum. 
Ces  fruits  sont  présentés  hors  concours  et  seulement  comme 
sujet  d'études  (remerciements). 

Au  comité  de  floriculture  : 

1°  Par  M.  Félix  Breuil,  jardinier  chez  M.  Mirbeau,  à  Carrières- 


SÉANCE  DU  13  AOUT  J896.  741 

sous-Bois  (Seine-et-Oise),  des  rameaux  fleuris  de  Pieds  d'alouette 
vivaces  hybrides,  provenant  d'un  semis  fait  en  février  et  une 
inflorescence  de  Canna  à  déterminer.  Les  Delphinium  sont  très 
beaux;  certaines  variétés  ont  des  fleurs  remarquables  parleur 
ampleur  et  leur  superbe  coloris  (prime  de  2"  classe). 

2°  Par  M.  Emile  Sadarnac,  jardinier  chez  M.  Doin,  château  de 
Semont,  par  Dourdan  (Seine-et-Oise),  un  petit  lot  de  fleurs 
coupées  de  Pétunias  à  fleurs  doubles  striées,  frangées  (prim  e 
de  3^  classe). 

3°  Par  M.  Gravereau,  horticulteur  à  Neauphle-le-Ghâteau 
(Seine-et-Oise),  3  boîtes  de  fleurs  coupées  de  Reines- Marguerites 
appartenant  à  Ja  race  des  Comètes  géantes  et  présentant  difl'é- 
rents  coloris  :  blanc,  rose,  rose  liséré  de  blanc,  violet  et  blanc, 
jaune  soufre,  blanc  passant  au  rose  ou  La  Fiancée  (nouveautés 
de  1895).  Deux  coloris  nouveaux  :  rouge  et  violet,  obtenus  cette 
année,  complètent  la  série  (prime  de  1"  classe). 

Le  même  présentateur  soumet  à  l'appréciation  du  comité  une 
boite  de  Reines-Marguerites  Comètes  chinoises,  à  fleurs  simples 
et  à  très  longues  ligules;  il  pense  obtenir,  par  une  culture  et 
une  sélectic'U  suivies,  un  résultat  comparable  à  celui  qu'ont 
donné  les  Dahlias  simples  (Remerciements). 

4°  Par  M.  Clause,  grainier,  20,  quai  de  la  Mégisserie,  Paris, 
quelques  pieds  (VAgeratum  mexicanum  crispum  album^  présenté 
comme  variété  nouvelle  [Remerciements]. 

5°  Par  M.  David,  jardinier  à  Savigny-sur-Orge  (Seine-et-Oise) 
12  inflorescences  de  Glaïeuls  issus  d'un  croisement  des  Gladiolus 
gondavensis  et  nanceianus  (prime  de  2^  classe). 

6°  Par  M.  Henry,  29,  rue  Mongenot,  à  Saint-Mandé  .(Seine), 
1  Bégonia  semperflorens  atroparpurea,  variété  Ve?mon  et  1  Bégo- 
nia semperflorens  issu  de  semis  du  B.  versaillensis  supposé 
croisé  par  le  B.  castanxifolia  alba.  Ce  dernier  a  les  fleurs  d'un 
blanc  légèrement  rosé  (Remerciements). 

Au  comité  des  Orchidées  : 

1°  Par  M.  Cordoso,  31,  boulevard  Beauséjour,  à  Paris, 
(M.  Eugène  Poirier,  jardinier),  3  Cypripedium  :  Madame  Elise 
Cardoso^  Charlesworthi  et  macrop  ter  uni  [primé  de  2®  classe). 


/  42  PROCÈS-VERBA  UX. 

:â°  Par  MM.  Duval,  horticulteurs,  rue  de  l'Ermitage,  à  Ver- 
sailles : 

:2  exemplaires  de  VOdontoglossum  (Miltonia)  vexillarium,  var. 
superbum.  Cette  variété,  dit  le  présentateur,  est  remarquable 
par  sa  floraison  tardive  et  ses  fleurs  presque  aussi  belles  que 
celles  de  la  variété  Leopoldianum,  si  renommée,  dont  elles  ne 
difi'èrent  que'  par  les  dimensions  plus  réduites  et  le  coloris  moins 
accentué.  Ce  n'en  est  pas  moins  une  plante  des  plus  ravissantes. 

1  Oncidium  macranthum; 

1  Oncidium  Saint  Legerianum,  encore  rare  dans  les  cultures 
et  d'un  joli  coloris; 

]  Odontoglossum  crispum,  à  fleurs  portant  de  nombreuses  ma- 
cules rougeâtres; 

1  Cypripedium  hybride  issu  des  C .  Chantini  et  Laiurenceanum  ; 

1  Oncidium  Lanceanum ; 

\  Odontoglossum  (Miltonia)  oexillarium,  var.  Lehmanni.  Une 
prime  de  1'^''  classe,  avec  félicitaiions,  est  demandée  pour  l'en- 
semble de  cette  présentation,  et  particulièrement  pour  ['Oncidium 
Saint  Legerianum  et  les  Odontoglossum  vexillarium  superbum. 

3°  Par  M.  0.  Doin,  château  de  Semont,  par  Dourdan  (Seine- 
et-Oise),  un  beau  Phajus  Humbloti  portant  cinq  tiges  florales 
(prime  de  2«  classe). 

Au  comité  d'arboriculture  d'ornement  et  forestière  : 

Par  M.  Chargueraud,  professeur  d'arboriculture  de  la  ville  de 
Paris,  des  rameaux  fleuris  ou  non  fleuris  d'espèces  et  de  variétés 
de  Robinia  cultivées  dans  l'École  d'arboriculture  de  Saint. 
Mandé  :  Robinia  hispida  et  sa  variété  grandiflora;  R.  neo-mexi- 
cana^  petit  arbre  buissonnant  fleurissant  pendant  presque  toute 
l'année,  à  fleurs  roses;  R.  pseudo-acacia,  var.  semperfiorens ,  en 
fleurs  pendant  toute  l'année  et  qui,  pour  cette  raison,  devrait 
toujours  être  préféré  au  type  de  l'espèce;  R.  pseudo-acacia, 
var.  undulala  (crispa)  qui,  dans  les  premiers  mois  de  sa  végéta- 
tion ne  diffère  pas  du  Robinier  ordinaire,  mais  dont  les  feuilles 
deviennent  crispées  vers  la  fin  du  mois  de  juin  ou  le  commence- 
ment de  juillet;  R.  pseudo-acacia  coluteoides  {caraganœfolia?], 
arbre  en  forme  de  boule  comme  le  R.  umbraculifera,  mais  qui 


SÉANCE  DU  27  AOUT    1896.  743 

porte  des  fleurs  tandis  que  cette  variété  ne  fleurit  pas;  les  R. 
pseudo-acacia,  foliis  aureis  et  foliis  argenteo  varicgatis,  variétés  à 
feuilles  panachées,  mais  qui  deviennent  vertes  lorsque  les  arbres 
sont  vigoureux;  les/?,  sophorœfolia,  amoiyhcefolia,  mimosdefolia 
(mio'ophylla),  à  feuilles  composées  de  folioles  très  petites 
(Remerciements).  M.  Ghargueraud  dit  que  l'on  peut  obtenir  une 
floraison  prolongée  des  Robinia  hispida  en  taillant  quelques 
branches  au  printemps.  Les  nouveaux  rameaux  qui  naissent 
portent  des  fleurs  à  la  fin  de  Tété. 

Les  propositions  des  comités  relatives  aux  récompenses  à 
accorder  pour  les  présentations  sont  mises  aux  voix  et  adoptées. 

M.  le  secrétaire  général  adjoint  annonce  de  nouvelles  présen- 
tations de  sociétaires. 

La  séance  est  levée  à  3  h.  30. 


SÉANCE     DU     27     AOUT     1896. 


Présidence  de  M.  Albert  Truffaut, 

PUIS  DE  M.  Ferdinand  Jamin,  Vice-Présidents  de  la  Société. 

La  séance  est  ouverte  à  3  heures,  en  présence  de  150  socié- 
taires :  14  membres  honoraires  et  136  membres  titulaires. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

Après  un  vote  de  l'Assemblée,  M.  le  Président  proclame  l'ad- 
mission de  trois  membres  titulaires. 

11  exprime  de  vifs  regrets  sur  les  pertes  que  la  Société  a 
éprouvées  par  les  décès  de  M.  Louis-Rosa  Leconte,  de  Ville-, 
monble  et  de  M.  Eiie-Abel  Carrière,  ancien  chef  des  pépinières 
du  Muséum  d'Iiistoire  naturelle,  rédacteur  en  chef  de  la  Revue 
horticole,  auteur  de  nombreux  ouvrages  botanico-horticoles  et 
qui  faisait  partie  de  notre  société  depuis  Tannée  1866. 

L'Horticulture  française,  perd  en  M.  Elie-Abel  Carrière  l'un  de 
ses  représentants  les  plus  éminents.  Jusqu'à  son  dernier  jour, 
notre  regretté  collègue  a  déployé  une  activité  extraordinaire 
pour  faire  connaître  par  ses  écrits,  les  nouveaux  procédés  de 


744  ,  PROCÈS-VERBAUX. 

culture,  ainsi  que  les  plantes, nouvelles  ou  intéressantes.  Son 
rôle  a  été  considérable  et  son  nonn  figurera  au  nombre  de  ceux 
de  nos  contemporains  qui  ont  le  plus  fait  progresser  l'Horticul- 
ture. 

M.  Edouard  André  a  prononcé,  au  nom  de  la  Société  d'Horti- 
culture, quelques  paroles  d'adieu  sur  la  tombe  de  M.  Carrière  : 
cette  allocution  sera  publiée  dans  le  Journal  (I). 

M.  le  Président  annonce  quepardécretendate  du  10  août  1896, 
M.  Vassillière  (Léon),  inspecteur  général  de  l'Agriculture,  a  été 
nommé  directeur  de  l'Agriculture,  en  remplacement  de  M.  Tis- 
serand, nommé  conseiller-maître  à  la  Cour  des  comptes.  Par  le 
même  décret,  M.  Tisserand,  a  été  nommé  directeur  honoraire. 

Il  apprend  à  l'Assemblée  qu'un  certain  nombre  de  distinc- 
tions honorifiques  ont  été  accordées  à  divers  titres  à  plusieurs 
membres  de  la  Société. 

M.  Abel  Chatenay,  notre  dévoué  secrétaire  général,  a  été 
nommé  chevalier  de  l'ordre  d'Albert  le  Valeureux,  de  Saxe,  à  la 
suite  de  l'exposition  internationale  d'Horticulture  de  Dresde  oii 
il  était  délégué  par  le  gouvernement  français. 

Ont  été  nommés  dans  l'ordre  du  Mérite  agricole  : 

Au  grade  d'officier  : 

MM.  Prillieux,  professeur  à  l'Institut  national  agronomique  ; 
G(dleu,  jardinier  en  chef  du  jardin  botanique  de  Rennes  ; 

Au  grade  de  chevalier  : 

MM.  Chevallier  (Charles),  à  Noisy-le-Roi  ; 
Danzanvilliers,  horticulteur  à  Rennes; 
Deshayes  (Auguste),  horticulteur  à  Soissons; 
Jarry  (Louis-Clément),  horticulteur  à  Limoges  ; 
Levazeux,  horticulteur  à  Mayenne  ; 

Leleu,  jardinier  en  chef  du  jardin  des  plantes  de  Rouen  : 
Plançon    (Marie-Constant),  industriel   à  la   Garenne-Co- 
lombes (Seine). 

(1)  Voir  paise  758. 


SÉANCE  DU  27  AOUT  1896.  745 

M.  le  secrétaire  général  procède  au  dépouillement  de  la  cor- 
respondance qui  comprend  : 

A.  — Correspondance  manuscrite  : 

1°  Lettre  de  M.  Massion,  notaire  à  Paris,  informant  la  Société 
que  M.  Audiffred  lui  a  légué,  par  testament,  une  somme  de 
3.000  francs. 

2°  Lettre  de  M.  le  Président  du  Conseil  général  de  la  Seine, 
demandant  la  participation  de  la  Société  à  une  souscription 
ouverte  pour  venir  en  a.ide  aux  victimes  de  Touragan  du 
26  juillet.  Il  sera  répondu  qu'une  souscription  a  été  ouverte  par 
notre  Société  et  que  la  somme  recueillie  sera  distribuée  par  ses 
soins  entre  les  sociétaires  qui  ont  été  atteints  par  le  fléau. 

3°  Lettres  de  Sociétés  d'Horticulture  demandant  des  délégués 
pour  les  expositions  qu'elles  \ont  ouvrir. 

MM.  Chargueraud  et  Verlot  sont  désignés  pour  représenter  la 
Société  :  le  premier  à  l'exposition  de  Coulommiers;  le  second  à 
celle  de  Neuilly-sur-Marne. 

4°  Lettre  de  M.  Pichon,  de  Lagny,  demandant  la  nomination 
d'une  commission  pour  visiter  ses  cultures  de  Cannas  florifères 
et  de  Géranirums  zonales.  La  commission  sera  composée  de 
MM.  Savoye,  Sallier  fils,  Fortin  (Léon),  Proust,  Bauer,  Lefièvre 
et  Michel. 

5^*  Lettre  de  MM.  Massé  et  fils,  demandant  une  commission 
pour  examiner  leurs  collections  de  Cannas  florifères  et  de  Géra- 
niums zonales.  MM.  Billard,  Gappe,  Duval  (Léon),  Nonin,  Jobert 
(Maxime),  Sallier  père,  Page,  Robert,  sont  désignés  à  cet  efl'et. 

6°  Lettre  de  M.  Arnoult(Basile),  de  Savigny-sur-Orge,  deman- 
dant la  nomination  d'une  commission  pour  juger  ses  cultures  de 
Bégonias.  MM.  Vallerand,  Urbain  père,  Hoibian,  Vacherot  sont 
chargés  de  cette  mission. 

Ouvrage  destiné  a  la  Bibliothèque  : 

Catalogue  du  jardin  d'essais  de  Tunis,  1896.  Don  de  M.  Dy- 
bowski. 

48 


746  procès-verbaux. 

Notes  déposées  sur  le  bureau  : 

i®  Sw  les  plus  grosses  Roses  de  France,  par  M.  ïh.  Denis,  de 
"Villeurbanne  {Fthône),  (note  adresîîée  à  la  section  des  Roses)  ; 

2°  Le  Haricot  dans  les  Flandres,  au  xvV  siècle,  par  M.  E. 
Roze; 

3°  Classement  des  Chrysanthèmes  {su'de),  par  la  Section  des 
Ghysanthènies. 

M.  Ferdinand  Jamin  donne  lecture  de  l'allocution  qu'il  a  pro- 
noncée sur  la  tombe  de  notre  regretté  collègue,  M.  Alexis  Lepère, 
et  qui  sera  insérée  dans  le  prochain  cahier  de  notre  journal  ((). 
Un  discours,  prononcé  par  M.  Delessard,  au  nom  des  élèves  de 
M.  Alexis  Lepère,  sera  également  publié. 

Objets  soumis  a  l'exame\  des  comités  : 
Au  Comité  de  culture  potagère  : 

1°  Par  M.  Rosette,  grainier  à  Gaen,  une  caisse  de  Fraises  de 
la  variété  Louis  Gautier,  présentation  faite  pour  répondre  au 
désir  exprimé  parle  comité,  dans  la  séance  du  25  juin  dernier 
(voir  journal,  cahier  de  juillet,  p.  633). 

Ces  fruits,  dont  quelques-uns  sont  arrivés  à  maturité,  sont 
restés  attachés  aux  filets  qui  les  ont  produits;  c'est,  dit  le  pré- 
sentateur, le  commencement  de  la  2*"  récolte  qui  se  continuera 
jusqu'aux  gelées  et  qui  est  obtenue  non  sur  le  pied-mère,  mais 
sur  les  filets  non  séparés  de  la  plante  qui  leur  a  donné  nais- 
sance. Une  prime  de  2^  classe  est  demandée  pour  cet  apport. 

2°  Par  M.  Giliard,  agriculteur  à  Mégrine,  près  Tunis  (Tunisie), 
de  superbes  touffes  d'Échalote  de  Jersey.  Cette  Échalote  a  été 
plantée  en  décembre  1895  et  récoltée  en  juillet  1896.  La  plan- 
tation a  été  faite  en  terre  préparée  à  la  charrue  et  à  la  lierse,  sur 
lignes  distantes  de  50  centimètres  et  les  plantes  à  25  centimètres 
sur  Tes  lignes.  Les  pieds  présentés  ne  sont  pas  exceptionnels, 
mais  représentent  une  bonne  moyenne.  Le  rendement  a  été  de 

(ij  Voir  page  735. 


SÉANCE  DU  27   AOUT  1896.  747 

22,000  kilogrammes  à  l'hectare.  Le  poids  de  chaque  pied  varie 
entre  150  et  450  grammes.  (Remerciements.) 

3°  Par  M,  Legrand,  amateur,  2,  rue  Renon,  à  Vincennes,  une 
variété  d'Ognon  rose,  présentée  hors  concours  comme  recom- 
mandable  pour  la  longue  durée  de  sa  conservation.  (Remercie- 
ments.) 

Alt  Comité  d' arboriculture  cVorfiemp-nt  et  forestière  : 

1°  Par  MM.  Groux  et  fils,  pépiniéristes  au  Val-d'Auînay,  près 
Sceaux,  des  rameaux  fleuris  d'arbres  et  d'arbrisseaux  compre- 
nant les  espèces  suivantes  :  Cassia  marijlandioa,  Hijdrangea 
paniculata  grandiflora,  Rœlreuteria  paniculata,  Leycesteria  for- 
mosa,  Oxydendrum  arboreiim,  Robinia  neo-mexicana^  Robinia 
pseudo-acacia  y  var.  semperflorens  (prime  de  3"  classe). 

2<^  Par  M.  Charles  Baltet,  horticulteur-pépiniériste  à  Troyes, 
des  rameaux  fleuris  de  26  variétés  d' Hibiscus  syriacus  à  fleurs 
simples,  doubles  ou  pleines,  présentant  les  coloris  les  plus 
divers  (prime  de  2^  classe). 

3°  Par  M.  Ghargueraud,  professeur  d'arboriculture  de  la  Yille  de 
Paris,  des  rameaux  fleuris  d'arbres  cultivés  dans  l'École  d'arbo- 
riculture de  Saint-Mandé,  présentation  faite  en  vue  de  montrer 
qu'il  est  possible  d'avoir^  dans  les  parcs,  des  arbres  fleurissant  au 
commencement  de  septembre  :  Robinia  neo-mexicayia,  R.  pseudo- 
acacia  var.  semperflorens^  Robinia  fiispida,  Sophora  japonica  et 
sinensis  Rhus  Osbeckii.  (Remerciements.) 

Au  Comité  d'arboriculture  fruitière  : 

'l°Par  MM.  Groux  et  fils,  pépiniéristes  au  Yal-d'ÂuInay  près 
Sceaux  (Seine),  une  collection  de  Prunes  comprenant  18  variétés 
présentées  sous  les  noms  suivants  :  Altesse,  Aulumn  compote. 
Chabot^  Dame  Aubert  violette,  de  Saint-Martin,  Drap  d'or 
d'Esperen,  Fellomberg,  Golden  Gage,  Grand-duc,  Jérusalem, 
Merigon,  Pond's  seedling,  Prince  Engelbert,  Prune  de  délices, 
Quetsche  d'Italie,  Rademakers,  Reine-Claude  violette,  Tardive 
musquée,  Tinomphe  de  Fauson  (prime  de  2®  classe). 

2°  Par  M.  Ledoux,  de  Fontenay-sous-Bois  (Seine),  8  Pommes 


748  PROCÈS-VERBAUX. 

Grand  Alexandre  sur  lesquelles  ont  été  dessinées  les  armes  de 
Russie  et  remarquables  parleur  volume  extraordinaire  ;  des 
Pommes  Ménagère  et  Transparente  de  Croncels  (prime  de 
2^  classe). 

3°  Par  Al .  Houdart,  propriétaire  à  Saint-Maur-les-Fossés  (Seine), 
les  Pèches  Henri  Pinaut,  Alexis  Lepère,  Bourderie,  2  Brugnons 
et  une  Pèche  de  semis  que  le  présentateur  désigne  sous  le  nom 
de  Belle  de  Saint- Maur.  A  la  dégustation  le  fruit  de  cette  nou- 
velle variété  a  été  jugé  assez  bon  (prime  de  3^  classe). 

4°  Par  M.  Gorion,  amateur,  à  Epinay  (Seine),  les  Poires 
Duchesse  d'Angoulème,  Doijenné  du  Comice,  Beurré  Spence, 
Beurré  d'Amanlis,  Doyenné  Boussock  (prime  de  3*"  classe). 

5°  Par  M.  Michelin,  7  Prunes  de  l'Abbaye  d'Arton,  excellente 
variété  comme  fruit  de  table.  (Remerciements.) 

6°  Par  M.  Gautier,  pépiniériste  à  Vitry  (Seine),  14  Pêches 
Alexis  Lepère  et  les  Vo'ires  Bon  chrétien  William  et  Beurré  de 
Mortillet  (prime  de  3*"  classe). 

7°  Par  M.Charles  Baltet,  horticulteur-pépiniériste  à  Troyes, 
une  Pêche  de  semis  très  grosse,  de  belle  forme,  bonne,  mais  à 
étudier.  (Remerciements.) 

Au  comité  de  floriculture  : 

1°  Par  M.  Yacherot  (Henri),  horticulteur  à  Boissy-Saint-Léger 
(  Seinc-et-Oise);  une  boîte  de  fleurs  de  Bégonias  tuberculeux, 
comprenant  des  variétés  nouvelles  à  fleurs  doubles,  obtenues 
par  le  présentateur  et  qui  n'ont  pas  encore  été  mises  dans  le 
commerce  (prime  de  Viciasse). 

2°  Une  boîte  renfermant  quinze  variétés  nommées,  de  pre- 
mier choix  (prime  de  2^  classe). 

M.  Vacherot  demande  la  parole  au  sujet  de  sa  présentation  ; 
il  fait  remarquer  que  les  plantes  de  son  obtention  sont  très  per- 
fectionnées; le  même  pédoncule,  d'une  tenue  irréprochable,  por- 
tant des  fleurs  énormes  :  cinq  fleurs  mâles  doubles  et  deux 
femelles;  la  fleur  du  milieu  atteint  de  10  à  15  centimètres  de 
diamètre  sans  aucun  traitement  spécial.  En  général,  ces  nou- 
veaux Bégonias  multiflores  à  grosses  fleurs  donnent  des  tiges 
florales  portant  3  fleurs  doubles  et  2  fleurs  simples. 


\ 


SÉANCE  DU   27   AOUT   1896.  749 

Les  variétés  nommées  renfermées  dans  la  seconde  boîte  sont 
les  suivantes  :  Jeanne  d^Arc,  M.  Henri  Lesire^  Major  Hope, 
Albert  Crousse,  Ami  Sallier,  Baronne  Hottinguer^  M.  W. 
M.  Ramsboltom,  M .  Bichat,  Mistress  Hall,  Triomphe  de  Nancy, 
Miss  Travers, Madame  Léon  Simon,  etc. 

2°  Par  M.  Auguste  Nonin,  horticulteur,  20,  avenue  de  Paris, 
à  Cliàtillon-sous-Bagneux  (Seine),  20  Géraniums  zonales  obtenus 
de  semis  faits  en  janvier  1896  et  qui  se  distinguent  des  variétés 
connues  par  leurs  fortes  ombelles,  leur  bonne  tenue,  la  forme 
des  fleurs  ou  leurs  coloris  nouveaux  (prime  de  2^  classe). 

3°  Par  M.  Legrand,  amateur,  2,  rue  Renon  à  Vincennes,  des 
fleurs  coupées  de  Reines-Marguerites  pyramidales  saumonées  et 
jaune  soufre.  [Remerciements.) 

i°  Par  MM.  Gappe  et  fils,  horticulteurs  au  Vésinet  (Seine-et- 
Oise),  une  terrine  d'un  Bégonia  semperflorens  nouveau,  que  les 
présentateurs  se  proposent  de  mettre  au  commerce,  au  printemps 
prochain,  sous  le  nom  de  Bégonia  Triomphe  des  Belvédères.  Cette 
terrine  contient  3  plantes  arrachées  de  pleine  terre  et  n'ayant 
subi  aucune  préparation  spéciale.  MM.  Cappe  et  fils  ont  tenu  à 
montrer  ainsi  ce  Bégonia  pour  que  le  comité  puisse  se  rendre 
compte  de  l'efl'et  qu'il  produit  en  plein  soleil.  Une  corbeille 
plantée  à  l'entrée  de  leur  établissement  produit,  disent-ils,  un 
eff'et  extraordinaire.  C'est  le  Bégonia  le  plus  noir  comme  feuil- 
lage qui  ait  été  obtenu  depuis  l'apparition  du  B.  Vernon.  Les 
fleurs  sont  d'un  rouge  assez  vif  pour  ressortir  sur  le  fond  du 
feuillage  (prime  de  \^^  classe). 

5°  Par  MM.  Vilmorin-Andrieux  et  C^%  4,  quai  de  la  Mégisserie, 
Paris  : 

'!''  40  variétés  de  Gladiolus  gandavensis,  remarquables  par  la 
vigueur  àes  hampes,  la  grandeur  des  fleurs  et  la  richesse  des 
coloris  (prime  de  l*"®  classe)  ; 

2<>  23  variétés  de  Dahlias  simples,  choisies  parmi  les  meilleures 
(prime  de  2^  classe); 

3**  Une  collection  de  Reines-Marguerites  Comètes  et  Japonaises 
(prime  de  3"  classe); 

4"  Le  Phijsalis  Francheti^  plante  nouvelle,  mise  au  commerce 
par  la  maison  Veitch  de  Londres.  Cette  espèce  est  vivace,  de 


750  PROCÈS-VERBAUX. 

pleine  terre  sous  le  climat  de  Paris,  avec  simple  couverture;  les 
tiges  en  sont  très  robustes  et  portent  des  fruits  beaucoup  plus 
gros  que  ceux  du  P.  Alkekengi.  [Remerciements.) 

5°  VHellanlhus  Maximiliani  Schrad.  Les  spécimens  présentés 
ont  été  obtenus  de  semis  faits  en  pleine  terre  le  10  mars  dernier; 
ils  montrent  que  par  sa  facile  culture,  la  petitesse  de  sa  taille 
ainsi  que  par  son  abondante  floraison,  cette  élégante  Composée 
pourrait  rendre  de  grands  services  pour  l'ornementation  des 
parterres.  \J Heliantlius  Maximiliayiiesl  originaire  de  l'Amérique 
du  Nord  (M.  H.  de  Vilmorin  l'a  récoltée  dans  l'Etat  d'Ottawa,  en 
1890);  ses  tiges,  peu  élevées,  sont  très  rameuses  dès  la  base  et 
portent  de  nombreux  capitules  à  demi-fleurons  jaune  orangé. 
L'un  des  grands  mérites  de  cette  plante  vivace  est  de  fleurir 
4  ou  5  mois  après  le  semis  (prime  de  S^  classe). 

6°  Par  M.  David  (Emile),  53,  Grande  rue,  à  Savigny-sur-Orge 
(Seine-et-Oise),  22  tiges  fleuries  de  Glaïeuls  de  semis  obtenus 
par  le  croisement  des  Gladiolus  gandavensis  et  nanceianus 
(prime  de  2^  classe). 

T  Par  M.  Gravereau,  borticulleur  à  Neauphle-le-Ghâteau 
(Seine-et-Oise),  3  variétés  nouvelles  de  Reines-Marguerites  : 
1°  une  variét-é  naine,  bleu  noir,  légèrement  voilée  de  blanc  au 
centre,  désignée  sous  le  nom  de  Reine-Marguerite  naine  à  fleur 
de  Scabieuse;  2"  la  variété  Excelsior,  violet  évêque,  que  le  pré- 
sentateur a  déjà  annoncée,  il  y  a  quelques  années,  et  qui  sera  tou- 
jours  très  rare,  parce  qu'elle  ne  produit  qu'un  petit  nombre  de 
graines.  C'est  un  lype  accentué,  à  grosse  fleur,  des  variétés  à 
ligules  en  aiguille;  3°  une  variété  naine  également  à  ligules  en 
aiguille,  mais  de  couleur  rouge  sang  (prime  de  3*  classe). 

S""  Par  M.  Crétier  (Jacques),  horticulteur,  place  des  Tanneries, 
à  Moulins  (Allier),  une  nouvelle  variété  ôe  Pklox  decussata  qu'il 
désigne  sous  le  nom  de  Rayonnant,  à  fleurs  roses,  munies  de 
cinq  larges  rayons  blancs  (prime  de  3*^  classe). 

9°  Par  MM.  Croux  et  fils,  pépiniéristes,  à  Cliâtenay  près  Sceaux, 
V Anémone  japonica,  var.  Whii^wing.  [Remerciements.) 

10°  Par  M.  Lemitre,  au  château  de  Savigny-sur-Orge  (Seine- 
et-Oise),  un  Regonia  semperflorens  à  fleurs  blanches.  [Remercie- 
ments.) 


SÉANCE  DU  27  AOUT  1896.  751 

11^  Par  M.  Sallier  fils,  horticulteur,  9,  rue  Delaizement  à 
NeuilIy-sur-Seine,  une  fleur  d'Aristolochia  gigas,  var.  Sturte- 
vanii^  mesurant  53  centimètres  de  longueur,  51  centimètres  de 
largeur  et  un  appendice  caudal  de  I  mètre  (prime  de  reclasse). 

Au  comité  des  Orchidées  : 

î*'  Par  M.  Doin,  château  de  Semont,  près  Dourdan  (Seine-et- 
Oise),  un  Vanda  cœrulea,  var.  maxima^  remarquable  parsa  belle 
culture  et  le  superbe  coloris  des  fleurs  (prime  de  l""^  classe  avec 
félicitations). 

2°  Par  MM.  Cappe  et  fils,  horticulteurs  au  Vésinet  (Seine-et- 
Oise),  1  Cypripedium  insigne  montanum  à  fleurs  d'un  coloris  très 
pâle,  que  les  présentateurs  désignent  sous  le  nom  de  vesinetense 
et  pour  lequel  on  propose  l'attribution  d'un  certificat  de  mérite 
de  l""^  classe. 

3°  Par  M.  Lecoulteux  fils,  horticulteur  à  Igny  (Seine-et-Oise), 
un  Lœlia  crispa  (prime  de  2^  classe). 

4°  Par  M.  Trufl'aut,  horticulteur,  40,  rue  des  Chantiers,  à  Ver- 
sailles, 1  Lœlio-Cattleya  Andreana,  hybride  obtenu  par  M.Ma- 
ron,  issu  du  Cattleya  bicolor  croisé  par  le  Lœlia  elegans.  Cette 
plante  est  aussi  remarquable  par  sa  vigueur  et  la  facilité  de  sa 
floraison,  que  par  la  beauté  de  ses  fleurs  (Rappel  de  la  prime  de 
1'*' classe  accordée  l'an  dernier)  ;  1  Cycnoches  chlorochilony  pla-nie 
introduite  en  Europe  par  le  botaniste  allemand  Moritz,  qui  en- 
voya les  premiers  spécimens  de  Maracaybo  (Venezuela),  en 
i836.  Malgré  son  introduction  ancienne,  cette  Orchidée  est  peu 
répandue  dans  les  cultures.  Le  présentateur  conseille  de  la  cul- 
tiver dans  la  serre  aux  Caltleya^  en  terre  fibreuse  et  de  lui  don- 
ner des  arrosages  abondants  au  moment  oii  elle  entre  en  végé- 
tation; lorsque  la  plante  a  terminé  son  développement,  il 
convient  de  la  placer  en  serre  moins  chaude,  près  du  verre,  pour 
qu'elle  reçoive  le  plus  de  lumière  possible;  les  arrosages  doivent 
être  modérés  pendant  la  période  de  repos.  La  multiplication  de 
cette  espèce  se  fait  par  division  des  pseudo-bulbes,  au  moment 
de  l'entrée  en  végétation  (prime  de  S*"  classe). 

5°  Par  M.  Maron,  chef  jardinier  chez  M.  Fournier,  à  Marseille, 


i02  PROCES- VERBAUX. 

le  Lœlio-Caltleya  velutino-elegans^  hybride  nouveau,  issu  du 
Cattleya  veluttna,  croisé  par  le  Lœlia  elegans.  Un  certificat  de  mé- 
rite de  \"'  classe  est  demandé  pour  cette  belle  plante,  que  le 
€omité  regrette  de  ne  pas  voir  dans  un  état  de  fraîcheur  plus 
parfait.  Le  présentateur  est  prié  delà  soumettre  de  nouveau  à 
l'appréciation  de  la  Société. 

A  la  section  des  Chrysanthèmes  : 

Par  M.  Lemaire  fils,  rue  Priant,  Paris,  10  potées  de  Chrysan- 
thèmes en  fleurs,  à  floraison  précoce,  variétés  présentées  sous 
les  [noms  de  :  Gustave  Grunewald,  Madame  Carmiaux,  Louis- 
Lemaire  (prime  de  ^'^  classe). 

Les  propositions  des  Comités,  relatives  aux  récompenses  à  ac- 
corder pour  les  présentations,  sont  mises  aux  voix  et  adoptées. 

MM.  Yilmorin,  Andrieux  et  C^%  abandonnent  leurs  primes  au 
profit  de  la  Société. 

M.  le  Président  donne  la  parole  à  M.  Dybowski,  directeur  de 
l'Agriculture  à  Tunis,  qui  désire  montrer  aux  horticulteurs  pari- 
siens l'intérêt  qu'il  y  aurait  pour  certains  d'entre  eux  à  aller 
s'établir  en  Tunisie. 

Le  climat  de  la  Tunisie  est  le  même  que  celui  de  l'Algérie, 
c'est-à-dire  très  favorable  à  la  culture;  mais  ce  qui  constitue 
une  grande  supériorité,  c'est  qu'en  Tunisie  les  produits  ne  sont 
frappés  d'aucun  droit  et  que  le  phylloxéra  n'y  existe  pas. 

La  ville  de  Tunis,  qui  compte  30,000  Européens,  n'est  alimen- 
tée que  par  les  cultures  faites  par  les  Maltais  et  les  Siciliens; 
personne  ne  sait  obtenir  des  légumes  comme  aux  environs  de 
Paris;  on  aime  beaucoup  les  fleurs  et  on  a  de  la  peine  à  s'en 
procurer.  M.  Dybowski  estime  qu'avec  une  mise  de  fonds  de 
cinq  à  six  mille  francs  on  pourrait  créer  un  établissement  horti- 
cole donnant  de  réels  bénéfices.  La  culture  des  primeurs  pour 
l'exportation  pourrait  être  tentée  dans  l'avenir.  On  a  des  Tomates 
en  plein  hiver,  presque  sans  abri,  simplement  le  long  d'un  mur. 
On  peut  se  procurer  du  fumier  en  abondance  et  à  très  bon 
(jompte. 


SÉANCE  DU  27  AOUT  1896.  753 

Il  existe  à  Tunis  un  jardin  d'essais  qui  possède  un  nombre 
considérable  de  plantes,  fruitières,  ornementales  et  forestières 
et  dont  le  but  est  de  fournir  aux  colons  les  végétaux  qui  pour- 
raient leur  être  utiles.  175.000  pieds  d'arbres  seront  vendus  cette 
année,  et,  pour  donner  une  idée  du  bas  prix  auquel  se  fait  la  vente, 
l'orateur  dit  que  des  arbres  fruitiers,  greffés  de  l'année  précé- 
dente, sont  cédés  à  raison  de  20  centimes  le  pied.  Cette  pépinière 
rend  les  plus  grands  services  à  la  colonie,  car,  pour  protéger 
les  vignobles  contre  le  phylloxéra,  une  loi  défend  l'introduction 
des  plantes  vivantes  en  Tunisie. 

M.  Dybowski  engage  vivement  les  horticulteurs  qui  seraient 
désireux  d'aller  en  Tunisie,  à  adresser  une  demande  à  la  Direc- 
tion de  l'Agriculture  à  Tunis;  il  se  fera  un  véritable  plaisir  de 
leur  donner  le  plus  grand  appui.  On  ne  donne  pas  !e  terrain, 
mais  on  facilite  autant  que  possible  rinstallation  descolons.il 
existe,  à  4  ou  6  kilomètres  de  Tunis,  des  terrains  avec  de  l'eau  en 
abondance.  Aux  environs  de  la  ville  on  pourrait  faire  de  la  cul- 
ture à  l'eau  d'égout. 

iVI.  Truffaut  remercie  M.  Dybowski  de  son  intéressante  com- 
munication; il  appelle  son  attention  sur  l'importance  que  pré- 
senterait pour  l'Horticulture  l'abolition  de  la  loi  qui  empêche 
l'introduction  des  plantes  vivantes  en  Tunisie  II  est  aujour- 
d'hui démontré  que  le  phylloxéra  ne  vit  que  sur  la  Vigne  et  il 
est  vraiment  regrettable  de  voir  la  prohibition  s'étendre  à  tous 
les  végétaux,  quels  qu'ils  soient. 

M.  Dybowski  répond  que  31.  Truffaut  prêche  un  convaincu, 
mais  qu'il  faut  compter  avec  les  propriétaires  de  vignobles  non 
atteints  par  le  phylloxéra,  qui  tiennent  à  se  mettre  à  l'abri  de 
l'invasion  du  terrible  puceron.  D'ailleurs,  Tinterdiction  n'est 
pas  aussi  formelle  qu'on  pourrait  le  croire  ;  il  est  possible,  en 
elTet,  d'expédier  des  plantes  en  Tunisie,  à  la  condition  de  les 
adresser  au  jardin  d'essais  où  elles  restent  en  observation  pen- 
dant quelques  mois  et  sont  ensuite  remises  aux  destinataires. 
Le  jaidin  d'essais  cultive  d'ailleurs  un  nombre  considérable  de 
plantes  qui  sont  vendues  aux  colons  à  des  prix  aussi  réduits  que 
possible. 


734  NOMINATIONS. 

M.  Jamin  fait  observer  que  les  interdictions  de  la  nature  de 
celle  qui  existe  pour  la  Tunisie  sont  des  plus  préjudiciables  aux 
affaires  et  sans  efficacité  pour  la  protection  des  vignobles  : 
n'a-t-on  pas  vu,  en  Algérie,  le  phylloxéra  envahir  les  provinces 
de  Philippevilleetd'Oran  où  les  expéditions  de  plantes  vivantes 
étaient  absolument  interdites? 

M.  le  secrélaire  générai  adjoint  annonce  la  présentation  d'un 
nouveau  membre. 

La  séance  est  levée  à  4  heures  30  minutes. 


NOMINATIONS 


SÉANCE    DU    13    AOUT    1896. 

MM. 

1.  Blanchard,  entrepreneur  de  jardins,  21,  rue  Saint-Biaise,  à  Paris, 

présenté  par  MM.  Hoibian  et  Chenu. 

2.  Caplat  (Victor),  propriétaire,  maire  de  Damigny,  près  Alençon 

(Orne),  présenté  par  MM.  E.  André  et  H.  de  Vilmorin. 

3.  Gravereau    (Jides),    propriétaire   à   THay  (Seine),   présenté   par 

MM.  Coulombier  et  Lepère  (A.)  fils. 

4.  Leroux,  pharmacien,  à  Saint-André-de-l'Eure  (Eure),   présenté 

par  MM.  Vauvel  et  Cochet-Cochet. 

0.  LozET  (Julien),  quai  des  Grands-Augustins,  25,  à  Paris,  présenté 

par  MM.  Hariot  et  Chargueraud. 
6.  Minier,  jardinier  au  château  du  Grip,  à  Durtal  (Maine-et-Loire), 
présenté  par  MM.  Trufîaut  (G.)  et  Sallier  (J). 

SÉANCE    DU    27    AOUT    1896. 

MM. 

1.  Edde  (Louis),  jardinier,  àMontigny-Beauchamps,  villa  des  Bleuets 

(Seine-et-Oise),  présenté  par  M.  Abel  Chatenay. 

2.  Lombard,  industriel,  demeurant  à  Septveilles,  par  Provins  (Seine- 

et-Marne),  présenté  par  MM.  Ballu  et  Balochard. 

3.  Pagot,  jardinier-chef,  au  potager  du  Dauphin,  à  Meudon  (Seine), 

présenté  par  MM.  Chouvet  (E.)  et  Sallier  (J.)  fils. 


OBSÈQUES  DE  M.  ALEXIS  LEPERE.  iOO 

NOTES  ET  MÉMOIRES 


Allocution  pko.noncée  aux  obsèques  de  M.  Alexis  Lepère  (1), 
par  M,  Ferd.  Jamin. 

Mesdames,  Messieurs, 

Au  nom  de  la  Société  nationale  d'Horticulture  de  France, 
permettez  moi  de  dire  quelques  mots  d'adieu  au  regretté  collègue, 
au  professeur  émérite,  au  praticien  habile,  que  nous  venons  de 
perdre. 

Alexis  Lepère  était  entré  dans  notre  Société  en  1852.  Son  stage 
y  a  donc  été  de  quarante-quatre  ans.  Il  aimait  venir  à  nos 
séances  qu'il  contribuait  à  rendre  intéressantes  par  de  magni- 
fiques apports  de  fruits  récoltés  sur  les  arbres  dont  il  avait  la 
direction.  Tout  récemment  encore,  à  notre  séance  du  23  juillet, 
il  nous  donnait  à  admirer  une  splendide  tîorbeilles  de  Pèches 
Cumberland  et  de  Brugnons  Précoce  de  Croncels.     ' 

Son  désintéressement  était  absolu;  toujours  il  abandonnait  au 
profit  de  la  Société  les  primes  qui,  à  la  suite  de  ses  brillantes 
présentations,  lui  étaient  justement  attribuées. 

Fils  d'un  praticien  qui  s'était  fait  un  grand  nom  dans  la  culture 
des  Pèches,  Alexis  Lepère  comprit  de  bonne  heure  qu'il  devait 
marcher  sur  les  traces  de  son  père.  Déjà,  alors  qu'il  n'était  que 
tout  jeune  homme,  il  avait  collaboré  à  un  traité  sur  la  taille  du 
Pêcher  auquel  travaillait  celui-ci,  traité  qui  fît  époque  et  dont 
il  dessina  les  planches. 

Alexis  Lepère  n'était  pas  né  pour  les  affaires  ;  c'était  un 
artiste  ;  aussi,  en  dehors  de  toute  idée  mercantile,  il  soignait  et 
dressait  des  arbres  fruitiers,  non  seulement  dans  notre  pays, 
mais  encore  et  surtout  à  l'étranger  où  il  tenait  haut  le  drapeau 
de  l'arboriculture  française.  De  tous  côtés  on  le  demandait,  il 
avait  une  clientèle  nombreuse  dans  l'Allemagne  du  nord,  mais 
il  allait  pratiquer  son  art  dans  nombre  d'autres  pays  et  jusqu'en 
Russie. 

(1)  Lu  en  séance,  le  27  août  1896. 


756  NOTES    ET    MÉMOIRES. 

Après  la  guerre  néfaste  de  1870-71,  il  ne  voulait  plus  retourner 
en  Allemagne;  toutefois,  à  lasaite  d'appels  réitérés  et  pressants 
où  l'on  invoquait  l'existence  de  vieilles  et  cordiales  relations  qui , 
après  tout,  n'avaient  rien  à  voir  avec  Bellone,  il  se  décida  à 
reprendre  ses  voyages,  Jamais  pourtant  on  ne  pût  le  persuader 
de  retourner  à  Postdam  où  antérieurement  à  l'année  précitée,  il 
donnait  ses  soins  aux  espaliers  des  jardins  royaux. 

Alexis  Lepère  était  fort  recherché  comme  professeur.  Possé- 
dant parfaitement  son  sujet,  doué  d'une  élocution  facile,  ses  audi- 
teurs prenaient  plaisir  à  l'écouter  et  à  profiter  de  son  enseigne- 
ment. L'Association  polytechnique  pour  la  section  de  Vincennes 
l'avait  choisi  pour  le  cours  d'arboriculture  à  faire  à  ses  élèves, 
et  il  professait  également  avec  le  même  succès  dans  d'autres 
associations. 

On  doit  à  Alexis  Lepère  d'avoir  obtenu  et  répandu  plusieurs 
variétés  de  Pêches  méritantes  qui  aujourd'hui  sont  l'objet  de 
demandes  importantes. 

Depuis  plusieurs  années,  notre  regretté  collègue  était  officier 
du  Mérite  agricole,  quant  à  sa  nomination  de  chevalier,  elle 
remonte  aux  premiers  temps  de  la  création  de  l'ordre.  Ses 
travaux  lui  avaient  valu  aussi  des  distinctions  à  l'étranger. 

L'existence  d'Alexis  Lepère  a  été  dignement  remplie;  il  a 
honoré  notre  cher  pays,  et  il  a  droit  à  la  reconnaissance  de  ses 
concitoyens.  Au  nom  de  la  Société  nationale  d'Horticulture  de 
France,  j'adresse  à  ce  cher  et  regretté  collègue,  un  suprême  et 

afi'ectueux  adieu. 

. ^ 

Discours  prononcé  sur  la  tombe  de  M.  Alexis  Lepère, 

LE   14  AOÛT   1896, 
par  M.  Delessard  (1). 

Messieurs,  et  chers  collègues  des  Sociétés  nationale  d'Horti- 
culture de  France,  de  Montreuil-sous-Bois  et  de  Vincennes. 
Permettez-moi,  comme  un  des  anciens  élèves  et  admirateurs  de 

(1)  Déposé  le  27  août  1896. 


DISCOLHS    PRONONCÉ    SUR    LA    TOMBE    DE    M.    ALEXIS    LEI'ÈRE.       737 

celui  que  vous  pleurez,  et  aussi  au  nom  de  sa  famille,  de  remer- 
cier chaleureusement  noire  émitient  vice-président,  M.  Jamin 
de  Fhommage  si  éloquent  et  si  délicat  qu'il  vient  de  rendre  à  la 
mémoire  d'Alexis  Lepére.  II  y  a  quinze  jours  à  peine,  Messieurs, 
à  la  suite  d'un  rapport  d'un  savant  professeur  du  Luxembourg, 
M.  Opoix,  sur  la  merveilleuse  serre  que  plusieurs  d'enlre  nous 
ont  eu  le  bonheur  d'admirer,  deux  de  nos  honorables  Présidents, 
MM.  Jamin  et  Bergman,  se  faisant  les  interprètes  de  l'assemblée, 
ont  proclamé  tour  à  tour,  dans  des  termes  élogieux^  qu'ils  con- 
sidéraient Alexis  Lepère  comme  le  premier  cultivateur  du  Pécher 
en  France.  Des  applaudissements  unanimes  éclatèrent  dans  la 
salle,  et  moi,  aussi  ému  que  les  autres,  je  m'approchai  de  lui  : 
Eh  bien,  lui  dis-je,  mon  cher  Lepère,  vous  devez  être  bien  heu- 
reux aujourd'hui.  Il  me  serra  les  mains  avec  effusion,  sans  pou- 
voir répondre,  tant  l'émotion  paralysait  sa  voix,  car,  Messieurs, 
Lepère  était  modeste  et  timide  à  l'excès,  à  tel  point  que  jamais, 
si  ce  n'est  dans  des  circonstances  solennelles,  il  ne  parait  sa  poi- 
trine de  celle  croix  d'olficier  du  Mérite  agricole  si  justement 
décernée.  Si  une  lidélilé  à  certains  souvenirs  qu'il  eut  le  tort, 
parfois,  de  ne  pas  conserver  dans  l'intimité  de  son  cœur,  lui  sus- 
citèrent quelques  inimitiés,  je  ne  saurais  oublier  qu'il  fut,  à  sa 
manière,  un  patriote  et  un  bon  Français.  Qui  donc,  plus  que  lui, 
a  contribué  à  répandre  en  Europe  nos  procédés  de  culture  et 
nos  meilleures  espèces  a'arbies  fruitiers?  La  Pêclie  Lepère  est 
devenue  internationale,  si  je  puisme  servir  de  cette  expression... 
Tenez,  Messieurs,  lorsque  je  compulsais  ses  papiers  privés,  je 
lisais  avec  émotion  de  nombreuses  lettres  émanées  des  plus 
grands  noms  historiques  de  l'aristocratie  étrangère,  elles  étaient 
toutes  conçues  dans  les  termes  de  la  plus  amicale  cordialité;  oui 
Messieurs,  cet  hunpble  ouvrier  de  Montreuil,  ce  tailleur  d'arbres, 
comme  on  l'appelait,  était  reçu  à  la  table  des  princes  et  des 
grands  seigneurs...  tant  il  est  vrai  que  le  talent  et  la  vertu  sont 
une  noblesse  aussi. 

C'était  un  brave,  un  excellent  cœur,  aimant  à  rendre  service, 
et  d'un  désintéressement  dont  je  le  raillais  souvent,  car,  dans  sa 
carrière  si  bien  remplie,  il  n'oublia  qu'une  seule  chose,  c'est  de 
s'enrichir.  Vous  tous  qui  m'entourez,  vous  le  savez,  iLaima  et 


758  NOTES   ET   MÉMOIRES. 

fui  aimé,  je  n'en  veux  pour  témoignage  que  le  constant  dévoue- 
ment de  celte  vieille  domestique  qui,  après  avoir  fermé  les  3^eux 
du  père,  et  servi  le  fils  avec  la  même  fidélité,  a  recueilli  son 
dernier  soupir. 

Et  maintenant,  reçois  nos  derniers  adieux,  mon  cher  Lepère. 

La  France  te  sera  reconnaissante  d'avoir  fait  aimer  son  nom 
au  dehors,  et  nous,  tes  anciens  élèves  et  amis,  que  tes  leçons  ont 
instruits  et  charmés  si  souvent,  nous  garderons  précieusement, 
dans  nos  cœurs  attristés,  le  souvenir  d'une  existence  consacrée 
tout  entière  au  bien,  à  la  science  et  à  l'humanité.  Que  ton  nom 
soit  à  jamais  honoré  dans  cette  ville  qui  t'a  vu  naître.  Digne  fil& 
et  continuateur  d'un  père  vénéré,  encore  une  fois,  adieu. 


Discours  prononcé  sur  la  tombe  de  M.  E.-A.  Carrière, 
par  M.  Edouard  André. 

Messieurs, 

Je  suis  chargé,  par  la  Société  nationale  d'Horticulture  de- 
France,  par  la  Direction  et  la  Rédaction  de  la  Revue  horticole^ 
de  venir  déposer  sur  la  tombe  de  M.  Carrière  un  affectueux 
hommage  et  un  dernier  adieu. 

Carrière  est  mort  !  C'est  un  cri  qui  va  douloureusement  reten- 
tir dans  le  monde  horticole.  Aucun  nom  n'était  plus  justement 
populaire  que  le  sien.  Beaucoup  d'entre  nous  pleurent  en  lui 
un  ami  dont  la  fidélité  défiait  les  années  ;  tous  nous  perdons  un 
maître  vénéré,  un  guide  sûr,  un  conseiller  incomparable. 

Quand  onécrira  sa  biographie,  le  lecteur  sera  confondu  de  ce 
qu'ira  fallu  d'énergie  à  cette  robuste  nature,  ,que  la  maladie, 
plus  encore  que  la  vieillesse,  a  eu  tant  de  peine  à  abattre,  pour 
arriver  à  ce  savoir  incontesté,  à  cette  autorité  supérieure  qui 
ont  placé  Carrière  à  la  tête  des  praticiens  et  des  écrivains  hor- 
ticoles de  son  temps. 

Son^œuvre  est^énorme.  Sorti  des  humbles  rangs  de  cette  popu- 
lation^ d'ouvriers  agricoles  qui  sont  le  fond  solide  et  la  source 
féconde  où  se  revivifie  sans  cesse  le  sang  de  notre  race,  il  entra 


\ 


DISCOURS   PRONONCÉ    SUR    LA    TOMBE    DE    M.    E.-A.    CARRIÈRE.      759 

tout  jeune  comme  jardinier  au  Muséum,  suivit  les  cours  de 
sciences  naturelles  et  physiques  sans  cesser  le  travail  manuel, 
y  devint  chef  du  service  des  pépinières,  et  acquit  rapidement  les 
connaissances  générales  qui  ont  fourni  à  tous  ces  écrits  une  base 
scientifique  nette  et  sûre.  C'est  ainsi  que  son  Traité  général  des 
Conifères,  resté  jusqu'en  ces  dernières  années  le  livre  classique 
des  végétaux  de  celle  famille,  unit  les  enseignements  de  l'homme 
d'expérience  à  une  rectitude  descriptive  où  le  botaniste  exercé 
paraît  à  chaque  page. 

Un  des  publicistes  les  plus  féconds  que  l'Horticulture  contem- 
poraine ait  produits,  Carrière  a  formé  toute  une  génération 
d'adeptes  qui  ont  puisé  les  plus  saines  traditions  dans  ses  mul- 
tiples écrits.  Il  succéda  à  M,  Barrai  comme  rédacteur  en  chef  de 
la  Revue  horticole^  le  16  juin  1866.  Pendant  ces  trente  années, 
soit  seul,  soit  depuis  quinze  ans  avec  l'aide  de  celui  qui  a  le 
douloureux  privilège  de  parler  aujourd'hui  de  lui,  le  cœur  serré 
et  l'âme  pleine  de  tristesse  en  face  de  la  séparation  éternelle, 
Dieu  sait  ce  qu'il  a  dépensé  d'utiles  préceptes,  de  descriptions 
nouvelles,  de  conseils  pratiques  sur  toutes  les  parties  de  l'Horti- 
culture I 

Sous  l'aspect  un  peu  fruste,  voulu,  d'un  homme  que  l'appa- 
rence extérieure  touche  peu,  Carrière  recelait  un  c(feur  d'or.  Tous 
ceux  qui  l'ont  connu  appréciaient  sa  mâle  franchise,  son  dédain 
des  conventions  mondaines,  sa  bienfaisance  inépuisable,  sa  pas- 
sion des  humbles  et  des  déshérités  de  la  fortune.  Si  tous  ceux 
qu'il  a  obligés  étaient  ici,  nous  serions  légion  autour  de  sa  tombe. 

Mais  ce  philosophe  dur  à  lui-même,  doux  au  prochain,  il  a 
fallu  qu'il  connût  à  son  tour  l'amertume  de  la  souffrance  humaine 
dans  sa  plénitude. 

Ses  deux  enfants,  deux  charmantes  petites  filles  qui  avaient 
adouci  sa  rude  enveloppe,  qui  lui  avaient  ouvert  un  coin  de  ciel 
sur  la  terre,  il  les  perdit  successivement.  Nulle  consolation  ne 
put  guérir  ce  cœur  ulcéré.  Sa  vie  était  désormais  brisée.  H  en 
parlait,  il  les  pleurait  sans  cesse.  Il  a  toujours  décliné  depuis  ce 
temps;  il  disait  qu'une  partie  de  lui-même  s'en  était  allée  avec 
ces  êtres  si  chers,  et  il  gémissait,  comme  le  poète  : 
Qu'il  faille  ici-bas  mourir  plus  d  une  fois. 


760  NOTES    ET    MÉMOIRES. 

Nous  respections  tous  cette  grande  douleur,  sans  chercher  à 
l'atténuer;  c'eût  été  tâche  vaine. 

Puis,  il  fut  frappé  d'une  cruelle  maladie.  Il  perdit  la  compagne 
de  sa  vie,  et  bientôt  nous  le  vîmes  s'affaiblir,  puis  s'éteindre  le 
17  août,  à  soixante-dix-neuf  ans,  en  dépit  des  soins  éclairés  et 
des  dévouements  qui  l'entouraient. 

Notre  vieil  ami  n'est  plus,  mais  sa  mémoire  vivra  en  nous.  Il 
léguera  aux  hommes  de  son  temps_,  que  passionne  cette  aimable 
science  des  jardins  qui  eut  le  meilleur  de  sa  vie,  un  souvenir  sans 
tache  et  la  réputation  d'un  des  maîtres  de  l'Horticulture  au 
XIX  siècle.  Il  laissera  plus  encore  :  la  trace  d'un  homme  indul- 
gent, charitable,  toujours  prodigue  de  soi,  et  c'est  son  meilleur 
titre  à  nos  regrets,  car,  parmi  les  qualités  humaines,  celle  qui 
domine  toutes  les  autres,  c'est  la  bonté. 


Étude  sur  la  cultcre  et  la  végétation  des  Cyclamen 
DE  Perse  (1), 

par  MM.  Alex.  Hébert  et  Georges  Truffaut. 

Étude  sur  les  Cyclamen  de  Perse. 

Les  Cyclamen  de  Perse,  ces  jolies  Primulacées  actuellement 
si  abondamment  répandues  et  utiles  au  point  de  vue  de  l'art  du 
fleuriste,  de  la  décoration  des  appartements  et  des  serres,  sont 
depuis  longtemps  connus  et  appréciés  par  les  horticulteurs.  C'est 
en  France,  à  Lille,  en  1731,  que  fut  importé  de  Palestine  le  pre- 
mier pied  de  C3'clamen.  Exposé  dans  un  groupe  de  plantes 
variées,  il  attira  l'attention  à  un  tel  point,  que  la  plante  unique 
fut  immédiatement  achetée  par  un  grand  amateur  de  fleurs,  le 
moine  Reynlkens  de  l'Abbaye  de  Saint-Pierre  à  Gand (Belgique), 
pour  la  somme  énorme,  pour  l'éppque,  de  6  livres  de  gros  (envi- 
ron 65  francs  de  notre  monnaie  actuelle).  De  cette  plante,  pro- 
viennent en  grande  partie  les  innombrables  Cyclamen  qui  se 


(1)  Déposé  le  23  juillet  1890. 


ÉTUDE  SUR  LA  CULTURE  ET  LA  VÉGÉTATION  DES  CYCLAMEN.  761 

trouvent  aujourd'hui  partout  répandus.  Ces  plantes  eurent  une 
vogue  considérable  à  la  fin  du  xvi^  siècle.  Tous  les  ouvrages  de 
botanique  publiés  à  cette  époque,  le  Fbrilegium,  en  particulier, 
citent  les  Cyclamen  et  en  distinguent  de  nombreuses  variétés. 
Tournefort  décrivit  plusieurs  formes,  entre  autres  le  Cyclamen 
folio  angustissimo^  C.  auriculato  flore  albo;  il  parle  longuement 
d'une  variété  très  recherchée,  le  C.  persicum  byzantin.  Puis,  ces 
plantes  retombèrent  dans  l'oubli,  jusqu'aux  premières  années 
de  ce  siècle;  en  1844,  M.  de  Jonghe,  de  Bruxelles,  publia  la 
première  monographie  du  genre  Cyclamen,  avec  des  détails  sur 
leur  culture  et  leur  multiplication.  En  France,  vers  1849,  un 
horticulteur  parisien  distingué,  M.  Fournier,  remit  ce  beau 
genre  en  honneur  et  en  exposa  très  souvent;  il  semble  avoir 
cultivé  beaucoup  de  formes  distinctes. 

Vers  1850,  M.  Decaisne  publia  une  étude  botanique  sur  les 
Cyclamen  et  donna,  dans  la  Revue  horticole^  de  très  justes  con- 
seils sur  leur  culture  et  leur  multiplication.  Mon  grand-père, 
feu  Charles  Truffant,  développa  et  améliora  la  culture  de  ces 
belles  plantes;  dans  son  établissement  de  Versailles,  il  produi- 
sait annuellement,  vers  1856,  plus  de  deux  mille  Cyclamen  se 
vendant  au  moins  100  francs  le  cent.  Après  quelques  années  de 
vogue,  ces  plantes  subissant  Tinfluence  du  goût  qui  portait  les 
amateurs  vers  les  végétaux  à  feuillage  ornemental,  se  virent 
délaissées,  et  il  faut  arriver  jusqu'aux  années  1876-78,  pour 
constater,  à  nouveau,  une  période  de  vogue  qui,  du  reste,  per- 
siste encore  actuellement.  Nous  avons,  dans  les  environs  de  Paris, 
des  spécialistes  habiles  qui  sont  arrivés  à  livrer,  en  très  grandes 
quantités,  d'admirables  produits;  ces  variétés  subissent  l'in- 
fluence d'une  sélection  de  plus  en  plus  soignée,  mais  la  culture, 
en  ces  dernières  années,  ne  paraît  plus  subir  de  changements 
notables. 

Nous  avons  cru  le  moment  venu  d'étudier  la  culture  de  ces 
plantes,  afin  de  savoir  s'il  ne  serait  pas  possible,  au  moyen  d'une 
nutrition  plus  complète,  soit  par  l'usage  d'engrais  complémen- 
taires, d'augmenter  les  rendements  actuels  au  point  de  vue  de 
la  quantité  et  de  la  qualité  des  fleurs;  ceci  étant  le  point  presque 
exclusif  de  la  culture  des  Cyclamen.  Le  desideratum  des  horti- 

49 


762  NOTES    ET    MÉMOIRES. 

cuUeurs,  à  cet  égard,  peut  se  formuler  en  peu  de  mots.  Obtenir 
beaucoup  de  fleurs  sur  une  petite  plante  trapue  et  à  tissus  con- 
sistants. 

A  l'état  de  nature,  les  Cyclamen  de  Perse  se  rencontrent  dans 
les  régions  tempérées,  montagneuses,  dans  des  situations  sèches. 
Ils  croissent,  de  préférence,  dans  les  terres  siliceuses  mélangées 
d'un  peu  d'humus  et  redoutent  l'humidité  stagnante.  Leur  flo- 
raison a  normalement  lieu  au  printemps;  les  pédoncules  floraux 
supportent,  peu  de  temps  après,  des  capsules  arrondies  et  polys- 
permes  et  s'inclinent  vers  le  sol  en  se  recourbant,  de  manière  à 
cacher  les  fruits  sous  le  feuillage.  Les  graines  qui  tombent  sur  le 
sol,  dans  des  conditions  favorables,  germent,  et  donnent  nais- 
sance à  de  jeunes  plantes  qui,  immédiatement  après  l'apparition 
de  leurs  premières  feuilles,  renflent  la  base  de  leurs  tiges  en  un 
rhizome  discoïde  qui,  devenant  de  plus  en  plus  volumineux,  à 
mesure  que  la  plante  vieillit,  sert  pendant  la  période  de  repos, 
de  magasin  de  substances  alimentaires  de  réserve  qui  assurent 
les  besoins  du  végétal  pendant  la  durée  de  la  saison  sèche  et  de 
l'hiver.  Au  printemps,  les  Cyclamen  produisent  de  nouvelles 
feuilles  disposées  en  rosettes  et,  à  ce  moment,  fleurissent,  si  les 
plantes  ont  accumulé  dans  leurs  tissus  tous  les  éléments  néces- 
saires pour  assurer  la  formation  des  organes  reproducteurs,  puis 
des  semences. 

Il  faut,  en  général,  trois  années  à  dater  du  moment  de  la  ger- 
mination, avant  de  voir  apparaître  les  fleurs. 

La  culture  primitive  des  Cyclamens  était  basée  sur  les  indica- 
tions de  la  croissance  naturelle.  On  cultivait  ces  plantes  entiè- 
rement à  froid  dans  des  terrains  silico-hamifères;  on  les  hiver- 
nait sous  châssis  pendant  l'hiver  et  on  obtenait  les  fleurs  au 
printemps.  Il  nous  semble  intéressant,  à  cet  égard,  d'établir  un 
parallèle  entre  le  mode  de  culture  suivi  par  mon  grand-père, 
vers  1860,  et  celui  que  mon  père,  s'inspirant  d'idées  anglaises, 
introduisit  en  France  vers  1878. 

Dans  le  premier  mode  de  culture,  on  semait  les  graines  au 
mois  de  juin  ou  juillet,  en  lignes,  sous  châssis  froid  et  dans  un 
mélange  de  terreau  de  feuilles  et  de  terre  de  bruyère.  La  durée 
moyenne  de  la  germination  était  de  trois  semaines.  Les  jeunes 


ÉTUDE  SUR  LA  CULTURE  ET  LA  VÉGÉTATION  DES  CYCLAMEN.   763 

plantes,  qui  étaient  tenues  soigneusement  ombrées,  étaient  peu 
à  peu  liabituées  à  l'air.  A  l'automne,  les  petits  tubercules  avaient 
déjà  la  grosseur  d'un  Pois;  à  ce  moment,  on  commençait  le  pre- 
mier repos  qui  durait  jusqu'en  avril.  On  les  repiquait  alors  dans 
le  même  mélange  de  terres,  à  6  à  8  centimètres  en  tous  sens; 
par  les  belles  journées  chaudes,  on  bassinait  les  plantes  avec 
soin  en  les  tenant  aérées  et  ombrées  et  on  les  amenait  au  repos 
naturellement  à  fin  juin.  Les  Cyclamens,  tenus  bien  secs,  étaient 
à  nouveau  repiqués  à  12  centimètres.  La  végétation  repartait 
en  août  pour  s'arrêter  à  fin  d'octobre.  Pendant  l'hiver,  on 
s'attachait  surtout  à  éviter  la  pourriture;  puis,  au  mois  de 
février,  les  plantes  se  couvraient  de  fleurs.  Les  tubercules,  à  ce 
moment,  avaient  un  diamètre  moyen  de  5  à  6  centimètres  et 
étaient  vendables.  Quand  les  feuilles  étaient  desséchées,  on  enle- 
vait les  tubercules  de  terre  et  on  coupait  les  racines  à  5  centi- 
mètres de  longueur. 

Les  tubercules  conservés,  en  vue  de  la  floraison  hivernale, 
étaient  rempotés  dans  des  godets  de  12  centimètres.  On  les  pla- 
çait dehors,  sans  châssis,  jusqu'à  ce  que  les  feuilles  et  les  bou- 
tons se  montrassent;  à  ce  moment,  on  les  sortait  dehors  à 
l'ombre  et  dès  le  mois  d'octobre,  il  suffisait  de  les  placer  sur  la 
tablette  d'une  serre  chaude  pour  jouir  de  leur  floraison. 

Ainsi  donc,  on  obtenait  ces  Cyclamens  en  deux  années  et 
demie  de  culture,  et  il  était  indispensable  de  leur  faire  subir 
quatre  périodes  de  repos,  ce  qui  impliquait  la  nécessité  d'un 
matériel  fixe  de  châssis  uniquement  utilisé  pour  la  culture  de 
ces  plantes. 

Le  deuxième  mode  de  culture,  celui  actuellement  suivi,  est 
beaucoup  plus  rapide,  tout  aussi  pratique  et  donne,  au  point 
de  vue  de  la  beauté  des  plantes,  des  résultats  identiques. 

On  sème  les  graines  au  mois  de  décem.bre,  dans  des  terrines 
à  semis  bien  drainées,  peu  profondes,  dans  un  mélange  de 
terre  de  bruyère  sableuse  et  de  terreau  de  feuilles;  les  terrines 
sont  placées  dans  une  serre  chaude,  aussi  près  du  verre  que 
possible.  La  germination  est  rapide,  de  dix  à,  douze  jours  ;  quand 
les  jeunes  plantes  sont  trop  serrées  on  les  repique  dans  d'autres 
terrines  plus  grandes,  à  6  centimètres  sur  6  centimètres,  dans  un 


764  NOTES   ET   MÉMOIRES. 

mélange  de  terreau  de  feuilles,  de  terre  de  jardin  silico-argileuse 
et  de  sable;  on  les  conserve  en   serre  tempérée  en  combattant 
énergiquement  l'araignée  rouge  etlethrips  et  en  se  débarrassant 
des  pucerons  par  des  fumigations  jusqu'au  mois  de  mai.  Les 
fumigations  préventives  sont  des  plus  utiles  à  cette  époque  ;  les 
cultivateurs  de  Cyclamen  ont  souvent  remarqué  qu'une  piqûre 
d'insecte  effectuée  sur  un  pédoncule  floral  jeune,  affecte  son 
développement  régulier  au  point  de   faire,  au  moment  de  la 
floraison,  soit  avorter  la  fleur,  soit  tout  au  moins  produire  ces 
pédoncules  recourbés   que  l'on  observe  fréquemment.  On  les 
rempote  alors  dans  des  godets,  dans  un  mélange  de  terreau  de 
feuilles,  de  terre  de  bruyère  et  de  terre  silico-argileuse,  puis  on 
place  ces  pots  sur  une  couche  chauff'ant  peu  et  sous  châssis.  On 
habitue  progressivement  les  plantes  à  l'air  en   les  protégeant 
du  soleil  avec  soin.  On  peut  dire  à  cet  égard  que  peu  de  plantes 
sont  aussi  délicates  au  point  de  vue  des  arrosements.  Les  Cycla- 
men poussent  alors  vigoureusement.  L'arrosage  de  ces  plantes 
est  des  plus  délicats  et  demande  de  très  grands  soins.  Il  faut, 
pendant  les  belles  soirées  et  les  nuits  d'août,  enlever  les  châssis 
et  les  claies  et  laisser  les  plantes  à  l'air. 

L'emploi  d'engrais  organiques,  tels  que  la  bouse  de  vache  et 
l'engrais  humain  en  solutions  très  étendues,  donne  de  bons  résul- 
tats quand  les  applications  sont  peu  fréquentes  et  faibles.  Au 
mois  d'octobre,  avant  les  gelées,  on  rentre  les  Cyclamen  dont 
les  boutons  sont  apparents,  dans  des  serres  tempérées  aussi 
sèches  que  possible,  car  la  pourriture  de  la  base  des  pétioles  et 
des  pédoncules  floraux  est  surtout  à  craindre.  Puis,  au  commen- 
cement de  novembre,  la  floraison  commence  et  est  dans  tout  son 
éclat  en  décembre. 

Le  cultivateur  a  donc  obtenu,  en  une  année  à  peine  et  sans 
donner  de  repos,  un  résultat  identique  au  précédent.  Ce  mode 
de  culture  réalise  sur  l'ancien  un  progrès  évident.  Mais  il  con- 
vient de  faire  remarquer  que  cette  obtention  rapide  de  beaux 
Cyclamen  est  assez  difficile  ;  ces  plantes  sont,  en  effet,  des  plus 
capricieuses,  particulièrement  soumises  aux  phénomènes  d'ata- 
visme et  d'hérédité,  et  par  suite,  les  résultats  des  semis  sont 
des  plus  inégaux  ;  on  aurait  donc  pu  penser  que  cette  culture 


i 


ÉTUDE  SUR  LA  CULTURE  ET  LA  VÉGÉTATION  DES  CYCLAMEN.  765 

actuelle  était  encore  susceptible  d'améliorations,  c'est  avec  cette 
idée  que  nous  avons  entrepris  l'étude  physiologique  qui  suit  (1). 

Nous  avons  cherché  à  déterminer  la  composition  de  plantes 
d'une  race  de  Cyclamen  de  Perse,  qui  nous  a  paru  représenter 
dans  son  ensemble  le  type  moyen  le  plus  pur  et  le  plus  amélioré 
de  l'espèce  C.  pei'sicum.  Ces  plantes  étaient  de  dimensions 
moyennes  (poids:  92  gr.  5,  moyenne  de  16  plantes),  de  race 
anglo-hollandaise  et  portaient  de  nombreuses  fleurs  de  forme 
régulière  et  d'un  blanc  parfaitement  pur. 

Ces  Cyclamen  provenaient  de  semis  faits  en  décembre  puis 
repiqués  en  terrines  en  serre  tempérée,  rempotés  en  petits  pots 
au  printemps  suivant  sous  châssis  froid  dans  un  mélange  de  ter- 
reau de  feuilles  peu  décomposé  et  de  terre  siliceuse.  Pendant  leur 
période  d'activité  végétative,  ces  plantes  avaient  reçu  quelques 
arrosages  d'une  très  petite  quantité  de  bouse  de  vache  diluée 
dans  un  grand  volume  d'eau. 

En  résumé  ces  Cyclamen  avaient  été  élevés  dans  un  sol 
meuble,  très  perméable,  peu  riche  en  éléments  immédiatement 
utilisables  par  les  plantes  et  avaient  reçu  à  faible  dose  seule- 
ment un  engrais  organique  surtout  azoté. 

Le  tableau  suivant  donne  les  résultats  des  analyses  de  ces 
Cyclamen. 


POIDS 

des 

'a 

AZOTE   P.    100 

GENDRES 

P.  100 

DIVERS  ORGANRS 

des  plantes. 

EAU 

"S 

--^^- 

.^^^ 

.-^^ 

v^.^^ 

Etat 
normal. 

Etat 

sec. 

p.  100 

H 

< 

de 
matière 
normale. 

de 
matière 

sèche. 

de 
matière 
normale. 

de 
matière 

sèche. 

Fleurs  . 

gr. 
T. 06 

gr. 
0.7.J 

89.4 

10.6 

0.209 

1.98 

0.996 

9.40 

Feuilles. 

22.68 

2.25 

90.1 

9.9 

0.340 

3.44 

0.651 

6.58 

Tiges    . 

39.62 

3. OU 

92.3 

7.;» 

0.141 

1.89 

1.216 

16.22 

Tuberc. 

23.06 

2.62 

88.7 

11.3 

0.1.53 

1.36 

1.730 

15.31 

92.42 

8.62 

^    (1)  Comptes  rendus  de  l'Académie  des  sciences,  t.  CXXII,  p.  1212, 
fl896. 


766 


NOTES   ET   MEMOIRES. 


Composition  des  cendres. 

p.  100. 

Silice 17.20 

Chlore 7.96 

Acide  sulfiirique 7.15 

Acide  phosphorique 0.22 

Oxyde  de  fer  et  alumine 10.60 

Chaux 4.36 

Magnésie 3.32 

Potasse 23.30 

Soude 12.82 


Si  nous  considérons  un  seul  plant  de  Cyclamen  à  l'état  nor- 
mal, les  chiffres  ci-dessus  nous  donnent  les  compositions,  centé- 
simale et  totale,  suivantes  : 

COMPOSITION 

centésimale.  totale, 

gr.     c.  gr.    c. 

Poids  total 100.00  92.42 

Eau 90.46  83.60 

Matière  sèche 9.54  8.82 

Azote 0.199  0.1845 

Cendres    1.196  1.1062 

Silice 0.205  0.1902 

Chlore   0.095  0.0880 

Acide  sulfurique 0.085  0.0790 

Acide  phosphorique  .    .    .  0.0026  0.0024 

Oxyde  de  1er  et  alumine.  0.126  0.U72 

Chaux    . 0.052  0.0482 

Magnésie 0.045  0.0422 

Potasse 0.278  0.2577 

Soude    0.153  0.1418 

Ces  chiffres  nous  montrent  que  les  Cyclamen,  au  point  de 
vue  de  leur  constitution  chimique,  se  rapprochent  surtout  des 
Orchidées  terrestres. 

Ils  renferment  une  fraction  considérable  d'eau  et  relativerïient 
aux  aulres  plantes  peu  de  matières  minérales  et  d'azote.  Leurs 
cendres  sont  particulièrement  pauvres  en  acide  phosphorique; 
les  Cyclamen  sont  les  plantes  les  plus  pauvres  en  acide  phos- 
phorique que  nous  connaissions.  Ils  sont  également  pauvres  en 


ÉTUDE    SUR   LA   CULTURE   ET    LA    VÉGÉTATION   DES   CYCLAMEN.      767 

chaux  et  en  magnésie,  mais  proportionnellement  plus  riches  que 
les  autres  plantes  en  chlore,  en  soude,  en  silice  et  en  oxyde  de 
fer. 

De  ceci  nous  concluons  que  les  Cyclamens  de  Perse  étant  très 
peu  exigeants  pour  leur  alimentation  azotée  et  minérale,  il 
semble  rationnel  de  constituer  pour  leur  culture  un  milieu  con- 
venable, surtout  au  point  de  vue  physique.  Les  éléments  azotés 
et  minéraux,  indispensables  pour  assurer  la  formation  de  leurs 
tissus,  se  trouveront,  en  effet,  dans  le  plus  grand  nombre  des 
cas,  en  quantité  suffisante  dans  le  sol.  Si  toutefois  et  dans  des 
conditions  de  terrain  déterminées  on  jugeait  utile  l'addition 
d'engrais  complémentaires,  ainsi  que  le  pense  le  D'  Griffith  (1), 
on  pourra  essayer  l'application  de  solutions  à  un  demi-millième 
d'un  mélange  de  nitrate  de  soude,  de  chlorure  de  sodium  et 
d'une  petite  quantité  de  sulfate  de  fer. 

Mais,  à  notre  avis,  le  choix  des  terres,  où  les  Cyclamen  sont 
appelés  à  croître,  doit  beaucoup  plus  préoccuper  le  praticien  que 
la  question  des  engrais.  Le  mélange  de  terreau  de  feuilles  et  de 
terre  silico-argileuse,  que  nous  avons  indiqué  déjà,  semble  bien 
approprié  aux  besoins  de  ces  plantes. 

Nous  avions  cherché  par  des  expériences  directes  à  nous 
rendre  compte  de  l'influence  des  engrais  complémentaires,  orga- 
niques ou  chimiques  sur  la  végétation  du  Cyclamen.  Dans  une 
série  importante  d'expériences  nous  avions  obtenu  tout  d'abord, 
pendant  la  première  période  de  croissance,  une  végétation  luxu- 
riante, mais  au  point  de  vue  horticole,  le  résultat  final  avait  été 
déplorable  ainsi  qu'on  le  verra  plus  loin.  Nous  nous  sommes 
donc  attachés  à  rechercher  les  causes  de  cette  non-réussite,  le  fait 
nous  semblant  tout  à  fait  curieux.  Nous  avions  obtenu  une  pre- 
mière série  de  plantes  magnifiques,  de  race  pure  et  une  compo- 
sée de  Cyclamen  très  inférieurs  au  point  de  vue  floral. 

Le  poids  relatif  des  divers  organes  des  deux  différentes  séries 
de  Cyclamen,  les  plantes  de  race  pure,  les  bonnes  et  les  mau- 
vaises obtenues  dans  notre  essai  sont  inscrits  dans  le  tableau 
suivant  : 

(1)  Griffith.  Spécial  manure  for  garden  crops. 


768 


NOTES 

ET 

MEMOIRES. 

CYCLAMEN 

Bons. 

Mauvais. 

p. 100  en  poids 

p.  100  en  poids 

Fleurs  .    . 

7.64 

^95 

Feuilles  . 

24.54 

34.32 

Tiges    .    . 

.    .    . 

42.87 

39.22 

Tubercules 

et 

racines 

24.95 

24.50 

On  voit  que  la  principale  diflerence  porte  sur  les  fleurs  qui 
sont  relativement  bien  plus  nombreuses  sur  les  bons  Cyclamen, 
tandis  que  les  feuilles,  au  contraire,  sont  en  proportion  moin- 
dres que  dans  les  plantes  anormales. 

Ces  Cyclamen  anormaux  avaient  été  semés  et  cultivés  dans 
les  mêmes  conditions  que  ceux  que  nous  avons  déjà  étudiés; 
mais  ils  avaient  cru  dans  un  sol  de  nature  toute  diff*érente,  formé 
d'un  tiers  de  terreau  de  couches  et  de  deux  tiers  d'un  compost 
obtenu  en  mélangeant  une  certaine  quantité  de  vieille  terre  de 
bruyère,  de  terre  silico-argileuse,  de  terreau  de  couches  et  un 
peu  de  phosphate  de  chaux  précipité,  le  tout  arrosé  de  temps  à 
autre  avec  de  l'engrais  humain.  En  outre,  les  Cyclamens  culti- 
vés dans  ce  mélange  ont  reçu  pendant  leur  végétation  active, 
une  fois  par  semaine,  un  arrosage  à  l'engrais  humain  dilué. 

Ces  plantes  nous  ont  donné  à  l'analyse  les  résultats  suivants  : 


POIDS 

des 

DIVERS  ORGANES 

des  plantes. 

EAU 

lo 

AZOTE    I 

\   100 

CENlîRES 

P.   100 

Etat 
normal. 

Etat 
sec. 

p.  100 

H 
< 

de 
matière 
normale. 

de 
matière 
sèche. 

de 
matière 
normale. 

de 
matière 
sèche. 

Fleurs  . 

3.33 

0.40 

88.0 

12.0 

11.278 

2.32 

1.338 

11.15 

Feuilles. 

58.33 

5.25 

91.0 

9.0 

0.205 

2.95 

0.818 

9.09 

Tiges    . 

66.66 

5.00 

92.5 

7.5 

0.123 

1.64 

1.587 

21.16 

Tuberc. 

41.66 

6.00 

85.6 

14.4 

0.112 

0.78 

0.996 

6.92 

169.98 

16.65 

ÉTUDE    SUR   LA    CULTURE    ET    LA    VÉGÉTATION    DES    CYCLAMEN. 

Silice 23.45 

Chlore 10.45 

Acide  sullurique 8.00 

Acide  phosphorique 0,19 

Oxyde  de  fer  et  alumine 10.10 

Chaux 4.40 

Magnésie 2.55 

Potasse 28.20 

Soude 8.98 


769 


Si  nous  considérons  un  seul  plant  de  Cyclamen  normal,  les 
chiffres  ci-dessus  nous  donnent  les  compositions,  centésimale  et 
totale,  suivantes  : 

COMPOSITION 

centésimale.  totale. 


Poids  total 

100.00 

169.98 

Eau 

90.20 
9.80 

153.23 

Matière  sèche 

16.65 

Azote 

0.172 

0.2928 

Gendres 

1.176 

1.9950 

Silice 

0.275 
0.122 

0.4678 

Chlore 

0.2084 

Acide  suif uri que 

0.094 

0.1596 

Acide  phosphorique  .    .    . 

0.0021 

0.0037 

Oxyde  de  fer  et  alumine. 

0.119 

0.2014 

Chaux    

0.051 
0.029 

0.0877 

Magnésie 

0.0508 

Potasse. 

0.331 

0.5625 

Soude    

0.105 

0.1791 

Ces  analyses  nous  montrent  que  la  composition  chimique  de 
ces  Cyclamen  ne  diffère  pas  dans  de  grandes  proportions  de 
celle  de  bonnes  plantes. 

Celles-ci  renferment  un  peu  plus  d'azote,  et  notamment  plus 
de  chlore,  de  magnésie  et  de  soude  ;  mais  moins  de  silice  et  de 
potasse;  enfin  nous  retrouvons  encore  la  même  pauvreté  carac- 
téristique en  acide  phosphorique. 

Ayant  pu  établir  par  des  analyses  de  terres  que  dans  l'un  et 
l'autre  cas,  les  Cyclamen  ont  eu  à  leur  disposition,  au  point  de 
vue  chimique,  toutes  les  substances  nécessaires  à  la  formation 


770  NOTES   ET   MÉMOIRES. 

de  leurs  tissus,  nous  croyons  pouvoir  dire  que  la  cause  de  la 
non-réussile  de  la  culture  des  Cyclamen  anormaux  est  dû  à 
l'emploi  d'un  mélange  de  terres  non  approprié  aux  exigences 
surtout  physiques  de  ces  plantes  et  aussi  beaucoup  trop  riche 
en  éléments  immédiatement  assimilables,  qui  ont  favorisé  une 
production  rapide  de  tissus  parenchymateux  dans  les  cellules 
desquelles  l'équilibre  de  composition  n'a  pu  s'établir  à  temps  pour 
permettre  la  formation,  et  par  suite  la  migration  des  réserves 
destinées  à  assurer  une  floraison  et  une  fructification  parfaites 
à  l'époque  normale. 

La  question  des  eaux  d'arrosage  joue  un  rôle  important  pour 
la  réussite  de  la  culture  des  Cyclamens;  on  a  pu  voir  combien 
ces  plantes  sont  pauvres  en  chaux  et  en  magnésie,  l'emploi  d'eau 
calcaire  ou  magnésienne  est  absolument  à  condamner. 

En  résumé,  les  conclusions  pratiques  de  cette  étude  rapide  sur 
la  culture  et  la  végétation  des  Cyclamen  sont  les  suivantes  : 

I.  Sous  l'influence  des  engrais,  les  Cyclamen  augmentent  bien 
le  poids  total  de  matière  végétale  élaborée  ;  mais  cet  accroisse- 
ment porte  sur  les  feuilles  et  diminue  proportionnellement  le 
nombre  des  fleurs,  allant  ainsi  à  l'encontre  du  but  poursuivi  par 
l'horticulteur. 

II.  On  ne  peut  espérer  réussir  la  culture  de  ces  plantes  qu'en 
agissant,  au  point  de  vue  physique,  sur  le  sol  dans  lequel  elles 
végètent.  Ce  sol  doit  toutefois  renfermer  une  proportion  suffi- 
sante de  substances  alimentaires.  En  pratique,  le  mélange  de 
terreau  de  feuilles  et  de  terre  silico-argileuse  réussit  bien. 

m.  Si  on  pense,  à  cause  de  la  pauvreté  dn  sol,  devoir  ajouter 
des  engrais  complémentaires,  nos  analyses  indiqueraient  l'em- 
ploi d'un  mélange  de  nitrate  de  soude,  de  chlorure  de  sodium 
et  de  sulfate  de  fer  en  solution  à  un  demi-millième. 

IV.  Une  augmentation  des  éléments  utiles  aux  Cyclamen, 
offerte  artificiellement  en  surabondance  ne  pourra  améliorer  ni 
la  beauté  ni  la  quantité  des  fleurs.  La  sélection  amène  seule  à 
ce  but,  et  une  nutrition  impropre  par  surabondance  peut  souvent 
modifier  désavantageusement,  en  peu  de  mois,  les  caractères 
héréditaires  propres  à  la  race. 

. -^^^ — ^ 


INSECTES   NUISIBLES   A   L'hORTICULTURE.  771 

Insectes  nuisibles  a  l'horticulture, 
par  iM.  F.  Decaux  (1). 

Le  Perct'-oreille  {Forficula  anricularia  L.)  —  Le  Cloporte  {Oniscus 
asellus  L.).  —  Leur  mœurs.  Moyens  de  destruction, 

Les  horticulteurs  des  environs  de  Paris  ont  eu  particulière- 
ment à  se  plaindre,  cette  année,  des  dégâts  causés  par  le  Perce- 
oreille  (Forfîcida  auricularia^  Lin.).  D'après  les  renseignements 
qui  m'ont  été  donnés,  dans  certains  endroits,  ces  insectes  ont 
dévoré  les  bourgeons  des  Pêchers;  dans  d'autres,  différentes 
fleurs  :  Œillets,  Dahlias,  etc.  D'un  autre  côté,  M.  Lucien  Ghauré, 
le  S3'mpatbique  directeur  du  Moniteur  (Thorticulture^  nous  a 
transmis  les  doléances  de  jardiniers  se  livrant  à  la  culture  du 
Chrysanthème  japonais.  «  C'est  pendant  la  nuit,  paruît-il,  que 
le  Perce-oreille  mange  les  bourgeons  des  jeunes  plantes;  ses 
dégâts  sont  considérables.  Que  doit-on  faire  pour  détruire  cette 
bestiole?  » 

Dans  une  note  (Moniteur  d'horticulture,  10  octobre  1893), 
nous  avons  conseillé  aux  horticulteurs  plusieurs  procédés  de 
destruction.  Malheureusement,  depuis  cette  époque,  d'autres 
renseignements  me  sont  parvenus  de  différentes  parties  de  la 
Fiance.  On  se  plaint,  non  seulement  du  Perce-oreille,  mais 
encore  du  Cloporte  [Oniscus  asellus^  Lin.).  Enfin,  M.  Delachaume, 
instituteur  à  Fresnay-FEvèque  (Eure-et-Loir),  appelle  l'atten- 
tion sur  les  dégâts  commis  par  le  Perce-oreille  dans  les  champs 
ensemencés  en  betteraves  et  en  céréales  de  sa  localité.  Mon 
aimable  correspondant  demande  de  lui  indiquer  les  mœurs  de 
cet  insecte. 

Ayant  eu  l'occasion,  depuis  plusieurs  années,  d'étudier  la 
manière  de  vivre  du  Perce-oreille  et  du  Cloporte  aux  environs 
de  Paris,  j'espère  être  utile  aux  agriculteurs,  en  faisant  connaître 
les  renseignements  qu'il  m'a  été  possible  de  recueillir  dans  les 
ouvrages  des   savants    auteurs    qui    se   sont   occupés   de    ces 

(1)  Déposé  le  23  juillet  1896. 


772  NOTES    ET   MÉMOIRES. 

insectes,  D*"  Boisduval,  colonel  Goureau,  etc.,  en  les  complé- 
tant par  mes  observations  personnelles,  sur  les  mœurs  de  ces 
insectes  et  les  moyens  de  destruction  qui  m'ont  le  mieux 
réussi. 

Le  Perce-oreille  {Forficula  auricularia  (Linné). 

Tout  le  monde  connaît  la  Forficule,  sous  le  nom  vulgaire  de 
Perce-oreille  ou  Pince-oreille.  On  en  compte  une  vingtaine 
d'espèces  d'Europe,  d'Orient,  du  Sénégal  et  d'Amérique.  La 
Forficula  auricularia  est  la  seule  espèce  européenne  qui  soit 
nuisible  à  l'Horticulture  et  à  l'Agriculture. 

Longueur,  12  à  15  millimètres,  non  compris  la  pince  qui 
varie  de  5  à  7  millimètres.  Corps  d'un  brun  de  poix  plus  ou 
moins  foncé,  selon  le  temps  qui  s'est  écoulé  depuis  la  dernière 
mue;  corselet  plus  clair  sur  les  bords,  antennes  et  pattes  testa- 
cé  plus  ou  moins  clair;  élytres  bordées  de  testacé  pâle;  extré- 
mité des  ailes  de  couleur  testacée  et  formant  une  sorte  de  tache 
à  l'extrémité  des  élytres;  antennes  de  13  à  14  articles  granu- 
leux ;  pinces  brunes  à  l'extrémité,  moins  foncées  à  la  base,  à 
branches  presque  droites  et  mutiques  chez  les  femelles,  dilatées 
à  l'origine  et  fortement  arquées  chez  les  mâles.  L'un  et  l'autre 
sexe  dégagent  une  odeur  particulière  désagréable  et  très  forte, 
quand  ils  sont  agglomérés  en  colonies. 

La  Forficule  est  répandue  dans  toute  l'Europe;  elle  est  très 
commune  aux  environs  de  Paris.  Cet  insecte  vit  en  société,  vole 
très  bien  le  soir  lorsqu'il  veut  se  transporter  d'un  endroit  à  un 
autre.  Pendant  le  jour  il  se  tient  caché  sous  les  pierres,  sous  les 
écorces,  dans  l'aisselle  des  feuilles,  sous  la  mousse,  dans  le 
calice  des  fleurs,  dans  la  tige  de  quelques  plantes  fistuleuses, 
entre  les  tuteurs  et  les  arbres,  souvent  aussi  en  plein  soleil,  sur 
les  fleurs  d'Ombellifères. 

Les  fruits  sucrés  sont  plus  particulièrement  de  leur  goût; 
aussi  les  trouve-t-on  le  plus  souvent  sur  les  Poires  mûres,  les 
Abricots,  les  Pêches,  les  Prunes.  Il  n'est  pas  rare  d'en  rencontrer 
jusque  dans  le  noyau  des  Pêches,  lorsque  le  fruit  se  fend  un  peu 
à  la  maturité,  comme  cela  a  lieu  dans  certaines  variétés.  Très 


INSECTES   NUISIBLES   A   L'hORTICULTURE.  773 

souvent  aussi  on  en  trouve  dans  les  grappes  de  Raisin.  Ces 
Orthoptères  ne  bornent  pas  là  le  dommage  qu'ils  nous  causent  : 
on  a  vu,  par  les  renseignements  de  M.  Delachaume,  qu'en  cer- 
taines années  ils  pouvaient  aussi  s'attaquer  aux  Betteraves  et 
aux  céréales  (Eure-et-Loir).  Mais  heureusement  la  propaga- 
tion considérable  de  la  Forficule  dans  la  grande  culture  est  un 
fait  anormal,  qui  ne  se  continuera  probablement  pas  l'année 
prochaine  ? 

Avant  la  maturité  des  fruits,  on  trouve  souvent  ces  insectes, 
leurs  larves  ou  leurs  nymphes,  occupés  à  manger  les  jeunes  bou- 
tons à  fruits  dont  la  sève  sucrée  remplace  la  pulpe  de  la  drupe, 
qui  doit  plus  tard  former  la  nourriture  presque  exclusive  de 
l'insecte  parfait.  Ce  sont  plus  particulièrement  les  boutons  à 
fleur  du  Pêcher  et  les  jeunes  pousses  des  Œillets,  des  Dahlias, 
des  Chrysanthèmes,  qui  ont  à  soulTrir  de  leur  voracité,  et  cela 
au  point  de  compromettre  souvent  la  fructification  des  uns  et  la 
floraison  des  autres. 

Quand  on  touche  ou  que  l'on  dérange  des  Forficules,  elles 
relèvent  la  partie  postérieure  de  l'abdomen  en  écartant  les 
branches  de  la  pince  terminale  et  prennent  ainsi  un  air  redou- 
table qui  en  impose  aux  enfants;  mais  qui  n'a  rien  de  sérieux, 
pas  plus  du  reste  que  la  crainte  généralement  répandue  de  les 
voir  s'introduire  dans  la  conque  de  l'oreille,  où  elles  peuvent 
chercher  à  se  réfugier,  mais  où  elles  ne  sauraient  vivre  à  cause 
de  la  partie  grasse  du  cérumen,  qui  ne  tarderait  pas  à  les 
asphyxier;  on  sait  d'ailleurs  que  la  membrane  du  tympan 
s'opposerait  à  leur  pénétration  plus  avant. 

Quand  l'été  a  été  chaud  et  favorable,  les  Forficules  atteignent 
vite  leur  entier  développement  et,  en  septembre  ou  en  octobre, 
on  peut  en  observer  l'accouplement  :  celui-ci  a  lieu,  comme 
chez  les  papillons.  La  ponte  se  fait  toujours  au  printemps 
suivant,  dès  le  commencement  d'avril.  Les  œufs  sont  blancs, 
lisses  et  allongés,  de  1  à  2  millimètres  de  longueur;  on  les  trouve 
sous  les  pierres,  sous  les  écorces,  etc.,  agglomérés  en  paquets 
de  dix,  vingt  ou  trente.  La  femelle  ne  quitte  pas  ses  œufs,  ce  qui 
a  fait  dire  qu  elle  les  couvait,  opération  qui  ne  saurait  avoir  lieu 
que  par  un  développement  de  température  bien  difficile  à  com- 


774  NOTES    ET   MÉMOIRES. 

prendre  chez  les  animaux  respirant  par  des  trachées!  Je  crois 
tout  simplement  que  la  femelle,  comme  je  Tai  déjà  remarqué 
pour  la  Gourlilière  [Grillotalpa  vulgaris),  garde  ses  œufs  contre 
la  voracité  des  autres  insectes  ou  même  celle  de  ses  congénères, 
ainsi  qu'elle  le  fait  encore  pour  les  petits  qui,  dans  les  premiers 
jours  qui  suivent  leur  naissance,  se  réfugient  autour  d'elle  au 
moindre  danger. 

Dans  le  courant  du  mois  de  mai,  de  un  mois  à  six  semaines 
après  la  ponte,  les  jeunes  sortent  de  l'œuf,  mais  tellement  gros 
et  allongés  que  l'on  a  de  la  peine  à  concevoir  comment  ils  ont 
pu  être  contenus  dans  une  si  petite  enveloppe.  Ces  jeunes  sont 
presque  blancs,  et  on  n'aperçoit  que  la  place  des  yeux  qui  soit 
un  peu  plus  colorée;  au  bout  de  quinze  jours,  au  commence- 
ment de  juin,  ils  ont  déjà  4  millimètres  de  longueur  (non  com- 
pris les  pinces);  ils  sont  d'un  testacé  pâle  avec  les  yeux  et  une 
grande  partie  des  mandibules  noirâtres.  A  cet  âge,  les  jeunes 
Forficules  ne  se  sont  pas  encore  beaucoup  éloignées  de  leur  mère  ; 
ce  n'est  que  vers  la  fin  de  juin  (probablement  après  avoir  subi 
une  première  mue)  que  l'on  commence  à  les  rencontrer  voya- 
geant isolément  à  la  recherche  de  leur  nourriture  et  qu'on  ne 
trouve  plus  de  vieilles  mères  dans  les  colonies  de  cet  insecte. 
Leur  taille  est  d'environ  5  millimètres,  non  compris  la  pince  : 
celle-ci  est  droite;  les  antennes  n'ont  que  huit  articles  et  la  cou- 
leur générale  de  tout  le  corps  est  d'un  brun  clair  uniforme.  Les 
mouvements  des  jeunes  Forficules  sont  assez  lents  et  leurs  tégu- 
ments ont  peu  de  consistance. 

Bien  que  les  Forficules  soient  très  communes,  on  ne  sait  pas 
encore  combien  elles  subissent  de  mues.  Leur  métamorphose, 
est  incomplète,  c'est-à-dire  que,  à  l'exception  des  ailes  et  des 
élytres,  les  jeunes  sont,  au  sortir  de  l'œuf,  presque  semblables  à 
leurs  parents.  Ce  n'est  qu'après  avoir  changé  de  peau  trois  ou 
quatre  fois,  que  ces  larves  passent  à  l'état  de  nymphe.  Celle-ci 
diffère  de  la  larve  par  la  présence  des  rudiments  des  ailes  et  des 
élytres,  le  nombre  des  articles  des  antennes,  qui  est  déjà  de  onze 
ou  de  douze,  et  enfin  par  sa  couleur  plus  foncée. 

L'instinct  social  que  nous  venons  de  remarquer  chez  les  jeunes 
Forficules  persiste  malgré  la  disparition  de  la  mère;  pendant 


INSECTES    NUISIBLES    A    LHORTICULTURE.  775 

tout  le  reste  de  l'année  on  les  trouve  vivant  en  colonies  plus  ou 
moins  nombreuses  et  dans  lesquelles  on  rencontre  souvent  des 
débris  d'insectes  (chenilles  et  cocons  de  Bombyx  dispar,  élytres 
de  hannetons,  etc.),  qui  attestent  que  ces  insectes  sont  quel- 
quefois polyphages.  Selon  Degéer,  les  Forficules  mangeraient 
même  les  individus  morts  de  leur  propre  espèce. 

Les  Forficules,  sauf  de  rares  exceptions,  n'ont  qu'une  seule 
génération  par  an. 

Selon  M.  le  colonel  Goureau,  le  nom  de  Perce-oreille  aurait 
été  donné  à  cet  insecte,  à  cause  de  la  pince  qui  termine  son  corps 
et  qui  ressemble  au  petit  instrument  dont  les  bijoutiers  se  servent 
pour  percer  les  oreilles.  Quant  à  celui  de  Forficule,  il  vient 
du  mot  latin  Forficula,  qui  signifie  une  petite  tenaille. 

Les  Forficules,  en  attaquant  les  fruits  mûrs  et  en  mangeant  ou 
entamant  les  bourgeons  alors  que,  gonflés  de  sève,  ils  préparent 
la  récolte  de  l'année  suivante,  causent  de  très  grands  dégâts;  il 
est  donc  indispensable,  pour  les  horticulteurs,  de  leur  faire  une 
guerre  incessante,  surtout  pendant  l'été.  Malheureusement,  on 
connaît  peu  de  moyens  pratiques  pour  empêcher  leur  multipli- 
cation. Les  arrosages  avec  la  bouillie  bordelaise,  la  nicotine  et 
autres  produits  toxiques,  de  même  que  les  poudres  insecticides 
répandues  sur  les  plantes,  n'ont  donné  aucun  résultat  dans  mes 
essais  répétés  plusieurs  fois  à  trois  semaines  d'intervalle.  C'est, 
à  mon  avis,  du  temps  et  de  l'argent  perdus;  ces  insectei,  cachés 
pendant  le  jour,  n'ont  rien  à  craindre  de  ces  procédés.  Ce  n'est 
qu'isolément  et  en  leur  tendant  des  pièges  qu'on  peut  les  dé- 
truire. 

Destruction.  —  Nous  savons,  par  les  mœurs  des  Forficules,  que 
ces  insectes  ne  sortent  que  la  nuit  et  craignent  la  lumière  du 
jour;  il  faut  profiter  de  cette  particularité  pour  leur  ménager  des 
abris  artificiels,  où  ces  insectes  viendront  se  réfugier  à  l'appro- 
che du  jour.  Une  foule  de  procédés  plus  ou  moins  ingénieux 
peuvent  être  employés.  Je  recommanderai  les  suivants  : 

On  fait,  avec  des  tiges  vides  de  Roseau,  de  Sureau,  de  quel- 
ques grandes  Umbellifères  ou  de  Topinambour,  de  petites  bottes 
que  l'on  suspend  à  proximité  des  arbres  que  l'on  veut  protéger, 
•  les  Perce-oreille  s'y  réfugient  pour   y  passer  le  jour;  on  peut 


776  NOTES   ET   MÉMOIRES. 

alors  les  atteindre  et  en  détruire  un  grand  nombre  en  secouant 
ces  pièges  au-dessus  d'un  baquet  plein  d'eau  où  ils  se  noient. 

Lors  de  la  maturité  des  fruits,  on  peut  placer  des  ergots  de 
mouton  ou  de  porc  le  long  des  espaliers;  on  peut  encore  faire 
de  petits  fagots  avec  de  la  paille,  de  la  mousse  et  des  brindilles 
qu'on  suspend  le  long  des  espaliers  ou  autour  des  Œillets,  des 
Dahlias  et  des  Chrysanthèmes. 

Des  pots  à  fleurs  renversés,  dont  le  fond  est  garni  de  mousse, 
attirent  les  Perce-oreille;  chaque  matin  on  visite  ces  divers 
pièges,  il  suffit  alors  de  les  secouer  pour  faire  tomber  une  quan- 
tité de  Perce-oreille,  qu'on  n'a  plus  que  la  peine  d'écraser. 

Un  piège,  qui  nous  a  bien  réussi,  consiste  à  enduire  de  graisse 
une  feuille  de  papier  qu'on  froisse  pour  lui  donner  des  plis  ;  on 
la  dépose  à  proximité  des  plantes  attaquées  et  on  la  recouvre 
avec  un  vieux  paillasson  qu'on  a  préalablement  arrosé.  Les 
Perce-oreille  attirés  par  cet  appât  et  peut-être  bien  aussi  par  la 
fraîcheur  que  donne  le  paillasson,  viennent  en  grand  nombre  se 
réfugier  sous  cet  abri;  il  est  alors  facile  de  les  détruire. 

Si  les  Forfîcules  continuaient  à  se  développer  aux  dépens  des 
Betteraves  et  céréales,  dans  la  grande  culture,  on  obtiendrait 
leur  destruction  en  conservant  1;i  terre  infestée,  libre  de  toutes 
récolte  pendant  l'hiver  et  en  agissant  de  la  manière  suivante  : 

Les  feuilles  de  Betterave  devront  être  laissées  comme  pièges, 
par  petits  tas  sur  la  terre,  après  l'arrachage.  Fin  novembre  ces 
feuilles  seront  secouées,  il  en  tombera  un  grand  nombre  de  For- 
fîcules engourdies  qu'on  écrasera. 

Les  éteules  des  céréales  devront  être  arrachées  avec  la  herse 
à  dents  de  fer  (en  novembre),  recueillies  en  tas  et  brûlées.  Les 
Forfîcules  se  cachent  dans  l'intérieur  du  chaume  pour  passer 
l'hiver. 

On  complétera  leur  destruction  en  donnant  deux  ou  trois 
labours  pendant  l'hiver,  en  décembre,  janvier  et  février,  pour 
ramener  à  la  surface  les  Forfîcules  enterrées  ;  leur  engourdisse- 
ment les  empêchera  de  s'enfoncer  à  nouveau  dans  la  terre  et 
l'humidité  les  fera  périr. 

Observation.  —  Nous  savons  que  les  Forfîcules  s'accouplent  en 
septembre  ou  en  octobre,  et  que   la  ponte  n'a  lieu  qu'au  mois 


INSECTES   NUISIBLES   A   L'HORTICULTURE.  777 

d'avril.  Les  femelles  fécondées  passent  l'hiver  cachées  sous  les 
écorces,  dans  les  fentes  des  arbres,  des  murs,  sous  les  détri- 
tus, etc...  Nous  pouvons  profiter  de  ces  observations  pour  attirer 
ces  femelles  avant  l'hiver,  dans  des  pièges  disséminés  dans 
diverses  parties  du  jardin,  à  proximité  des  lieux  fréquentés  par 
ces  insectes. 

Les  pièges  qui  m'ont  donné  le  meilleur  résultat  consistent  à 
préparer  des  bottes  ou  fagots  faits  avec  des  branches  d'arbres 
feuillues  ou  des  plantes  inutiles,  sèches  ou  à  moitié  sèches.  Ces 
pièges  devront  être  mis  en  place  vers  le  10  ou  15  septembre,  et 
laissés  sans  y  toucher  pour  qu'ils  collent  à  la  terre.  Par  une 
belle  journée  de  décembre  ou  janvier,  on  secoue  ces  bottes  sur 
une  toile,  il  en  tombe  une  quantité  d'insectes  engourdis  :  Perce- 
oreille,  Cloportes,  Charançons,  Attises,  etc.,  des  plus  nuisibles 
à  l'Horticulture,  et  qu'il  est  très  facile  d'écraser. 

Nous  ferons  remarquer  que  tous  ces  insectes  ont  pour  mission 
de  propager  leur  espèce  en  pondant  un  grand  nombre  d'oeufs 
au  printemps;  chaque  insecte  détruit  de  cette  façon  représente 
donc  toute  une  colonie  supprimée. 

Ennemis  naturels.  — Les  Perce- oreille  sont  peu  recherchés 
parles  oiseaux  insectivores;  nous  leur  connaissons  cependant 
deux  ennemis  assez  sérieux,  que  les  agriculteurs  et  les  jardiniers 
feront  bien  de  respecter,  ce  sont  : 

La  Musareigne  [Sorex  araneus)  :  elle  ressemble  beaucoup  à 
une  souris,  avec  le  museau  beaucoup  plus  allongé;  ce  petit 
animal  nocturne  se  promène  après  la  chute  du  jour,  dans  les 
jardins,  à  la  recherche  des  insectes,  des  Lombrics,  des  Limaces, 
des  Perce-oreille  et  des  Cloportes,  pour  se  nourrir. 

Depuis  trente  ans,  nous  ne  cessons  d'appeler  l'attention  des 
agriculteurs  sur  l'utilité  de  protéger  le  vulgaire  Crapaud^  d'en 
faciliter  la  reproduction  et  la  multiplication  dans  les  cultures, 
en  leur  ménageant  quelques  fossés  ou  bas-fonds  partout  où  le 
terrain  permet  de  retenir  les  eaux  pluviales,  du  mois  de  février 
à  la  fin  d'avril;  le  crapaud  viendra  en  février  y  pondre  plusieurs 
milliers  d'œufs  ;  il  est  indispensable  de  nourrirles  jeunes  têtards^ 
en  leur  procurant  quelques  débris  de  viande,  fraîche  ou  ava- 
riée, ou  des  petits  animaux  morts  :  rats,  taupes,  etc.,  pendant 

50 


778  NOTES    ET   MÉMOIRES. 

les  deux  mois  qu'ils  passent  sous  cette  forme.  Sans  celte  précau- 
tion, les  têtards  s'entre-dévorent  et,  d'une  éclosion  de  plusieurs 
milliers  de  têtards,  il  en  arrive  à  peine  o  à  10  p.  100  à  l'état  de 
crapauds. 

Les  crapauds  chassent  toute  la  nuit;  leur  nourriture  consiste 
uniquement  en  insectes  nocturnes  :  perce-oreille,  vers  gris, 
limaces,  lombrics,  charançons,  etc.;  comment  se  fait-il  que,  dans 
les  campagnes,  on  ait  pour  le  crapaud  une  répulsion  irraisonnée, 
qui  va  jusqu'à  la  destruction  de  ce  précieux  ei  inoffensif  animal? 

Cloporte  (O)ùscus  asellus  Lin.) 

Ce  petit  Crustacé  de  l'ordre  des  Isopodes,  de  la  section  des 
Ptprygibrayiches  est  connu  de  tout  le  monde. 

Ces  insectes  fuient  la  lumière  et  recherchent  les  endroits 
humides.  Ils  fréquentent  les  lieux  retirés  et  sombres  :  les  caves, 
les  celliers;  on  les  rencontre  dans  les  fentes  des  murs,  des 
châssis,  sous  les  écorces  des  arbres,  sous  les  pierres,  sous  les 
pots,  sous  les  plantes,  dans  les  buis  ;  dans  les  serres  chaudes^  non 
seulement  ils  se  réfugient  sous  les  pots  ou  dans  quelque  coin 
peu  éclairé,  mais  ils  pratiquent  dans  les  paniers  ou  corbeilles  à 
Orchidées  des  galeries  au  milieu  de  la  mousse  ou  du  sphagnum^ 
d'où  il  est  fort  difficile  de  les  déloger. 

Les  Cloportes  sont  nocturnes  ;  c'est  pendant  la  nuit  qu'ils 
commettent  leurs  déprédations,  ils  se  réunissent  ordinairement  en 
sociétés  assez  nombreuses.  Pendant  longtemps  on  a  cru  qu'ils 
se  nourrissaient  uniquement  de  matières  végétales  et  animales 
en  état  de  décomposition,  il  est  bien  démontré  aujourd'hui  qu'ils 
mangent^galement  les  plantes  vertes,  surtout  les  Orchidées  ddiTïS, 
les  serres  chaudes  ;  ils  en  sont  plus  avides  que  des  autres  plantes. 
Dans  les  jardins,  lorsqu'une  plante  herbacée  est  de  nature  à 
s'étaler  en  rosace  sur  un  pot  et  à  le  recouvrir  en  partie,  comme 
certaines  Primulacées,  Cinéraires,  Saxifrages,  etc.,  il  n'est  pas 
rare  de  la  voir  dépérir  et  mourir  de  langueur.  Si  on  dépote  la 
plante,  on  ne  tarde  pas  à  s'apercevoir  que  le  collet  des  racines 
est  rongé  par  une  famille  de  jeunes  Cloportes. 

Le  Cloporte  est  d'une  couleur  ardoisée  plus  ou  moins  brune 


INSECTES    NUISIBLES    A    l'hORTICULTURE.  779 

en  dessus,  blanchâtre  en  dessous,  de  forme  ovalaire;  sa  tête  est 
petite,  distincte  du  premier  anneau  et  pourvue  de  deux  antennes 
coudées.  Les  pattes  ou  pieds  sont  au  nombre  de  "sept  paires, 
terminées  chacune  par  un  petit  ongle  dont  l'insecte  se  sert  pour 
s'accrocher  et  grimper  le  long  des  murs  et  des  pots  de  jardins. 
Chez  les  femelles  il  existe  sous  le  ventre  une  membrane  formant 
une  espèce  de  poche  destinée  à  contenir  les  œufs  pendant  l'incu- 
bation; ces  œufs  restent  ainsi  adhérents  à  la  mère  jusqu'au 
moment  de  l'éclosion  comme  cela  a  lieu  chez  la  femelle  de 
l'écrevisse  [Astacus  fluviatilis) .  Les  branchies  sont  renfermées 
dans  les  premières  écailles  placées  sous  la  queue  ;  les  appendices 
du  bout  de  la  queue  sont  d'inégale  longueur;  les  deux  latéraux 
étant  beaucoup  plus  grands  que  les  intermédiaires. 

Les  petits  Cloportes,  quelques  jours  après  leur  naissance,  sont 
presque  blancs;  ils  ont  un  segment  thoracique  de  moins,  et 
n'ont  par  conséquent  que  six  paires  de  pattes. 

Le  Cloporte,  lorsqu'on  le  saisit,  se  roule  en  boule  en  se 
repliant  sur  lui-même,  pour  abriter  sa  partie  ventrale  qui  est  la 
plus  sensible  aux  agents  extérieurs;  dans  cet  état  il  est  arrondi 
comme  un  pois.  C'est  à  cette  particularité  qu'il  doit  son  nom  : 
Cloporte,  qui  ferme  sa  porte. 

Les  Crustacés  isopodes  ou  Cloportes  ne  meurent  pas  comme 
les  insectes  après  l'accouplement  et  la  ponte,  ils  vivent  plu- 
sieurs années  et  continuent  de  grossir.  Ils  paraissent  n'avoir 
qu'une  génération  par  an.  Ils  ont  peu  d'ennemis;  les  oiseaux 
qui  fréquentent  nos  jardins  en  sont  peu  friands.  Les  Crapauds, 
les  Grenouilles,  les  Musareignes,  les  Hérissons  et  les  Scolopen- 
dres s'en  accommodent  assez  bien  et  en  détruisent  une  certaine 
quantité.  Le  jardinier  agira  sagement  en  protégeant  ces  petits 
animaux. 

Destruction.  —  Dans  les  serres,  où  les  Cloportes  sont  plus  à 
craindre  qu'ailleurs,  à  cause  des  Orchidées  ei  autres  plantes  d'un 
prix  élevé  qu'on  y  cultive,  on  les  prend  ordinairement  avec 
des  Pommes  de  terre  évidées  et  creusées  en  godet,  disposées  de 
place  en  place  comme  de  petites  cloches;  le  matin  on  les  visite, 
et  presque  toujours  on  y  trouve  des  Cloportes  qui  sont  venus 
s'y  cacher  pour  y  passer  la  journée. 


780  NOTES    ET    MÉMOIRES. 

Un  piège  qui  permet  d'en  détruire  un  grand  nombre  con- 
siste à  disposer,  dans  un  ou  plusieurs  coins  de  la  serre,  des  petits 
tas  de  mauvaises  herbes  ou  plantes  provenant  des  sarclages, 
qu'on  arrose  de  temps  en  temps,  pour  les  maintenir  légèrement 
humides  (sans  excès);  après  quelques  jours,  ces  plantes  com- 
mencent à  fermenter,  les  Cloportes  attirés  par  ces  abris,  et  peut- 
être  aussi  par  une  nourriture  de  leur  goût,  viennent  en  grand 
nombre  s'y  cacher  pour  passer  la  journée.  Le  matin,  on  soulève 
délicatement  ces  petits  tas,  et  on  les  secoue  sur  un  linge  ;  les 
Cloportes  se  laissent  tomber  et  il  est  alors  facile  de  les  écraser,  ou 
de  les  précipiter  dans  un  baquet  rempli  d'eau,  pour  les  noyer. 
Les  mêmes  pièges  peuvent  servir  quinze  à  vingt  jours  et  souvent 
plus  longtemps,  avec  le  mêm,e  succès,  on  change  les  herbes 
lorsqu'elles  sont  complètement  pourries.  Ces  petits  tas  d'herbes 
ne  sont  peut-être  pas  très  décoratifs  dans  une  serre  bien  tenue. 
Ils  rendent  de  bons  services,  c'est  là  une  raison  suffisante. 

Dans  les  jardins,  en  laissant  des  tas  de  mauvaises  herbes  et  de 
plantes  provenant  des  sarclages,  dans  les  allées,  c'est  par  cen- 
taines qu'on  trouve  les  Cloportes,  en  soulevant  ces  herbes  après 
quatre  ou  cinq  jours  de  séjour.  On  renouvelle  la  chasse,  deux 
fois  par  semaine,  avec  le  môme  succès^  pendant  trois  semaines. 

D'une  façon  générale,  le  Cloporte  a  les  mêmes  habitudes  que 
le  Perce-oreille;  il  chasse  la  nuit,  se  cache  pendant  le  jour; 
cependant  il  est  bon  de  remarquer  qu'il  a  besoin  d'un  peu  plus 
d'humidité  à  cause  de  ses  téguments  bien  plus  mous.  On  peut 
employer,  pour  le  détruire,  les  })ièges  que  nous  avons  indiqués, 
pour  attirer  le  Perce-oreille  :  tiges  vides  de  roseau,  etc.  ;  pots  à 
fleurs  renversés,  dont  le  fond  est  garni  de  mousse  humide  et 
d'une  boule  de  papier  graissé;  paillassons  humides  recouvrant 
une  ou  plusieurs  feuilles  de  papier  enduites  de  graisse,  qu'on 
froisse  pour  leur  donner  des  plis;  ils  donneront  de  bons  résul- 
tats. 

Ce  que  nous  avons  déjà  dit,  des  insecticides,  pour  la  destruc- 
tion du  Perce-oreille,  s'applique  au  Cloporte,  c'est,  à  notre  avis, 
du  temps  et  de  l'argent  perdus,  ils  ne  peuvent  donner  que  des 
résultats  insignifiants. 


SUR  LA  CULTURE  DU  PECHER  EN  SERRE  FROIDE.      781 


RAPPORTS 


Rapport  sur  la  culture  du  Pécher 
EN  serre  froide,  DE   M.  Alexis  Lepère  fils,  a  Montreuil  (Ij  ; 

M.  0.  Opoix,  rapporteur.  ■ 

Le  25  juin,  M.  Alexis  Lepère  fils,  arboriculteur,  demandait  à 
la  Société  nationale  d'Horticulture,  qu'une  commission  fût 
nommée  pour  examiner  sa  culture  de  Pêchers  en  serre  froide; 
et  le  27  du  même  mois  MM.  Goulombier  père,  G.  Boucher, 
Viennot  et  0.  Opoix  se  réunissaient  à  cet  effet  à  Montreuil. 

M.  Nomblot  ne  put  assister  à  la  réunion  : 

M.  Abel  Ghatenay,  notre  sympathique  et  dévoué  secrétaire 
général  s'était  adjoint  à  la  commission.  M.  Goulombier  fut 
nommé  Président  et  les  fonctions  de  rapporteur  me  furent 
confiées. 

Avant  de  vous  parler  de  la  culture  des  Pêchers  en  serre,  nous 
jugeons  utile  de  vous  donner  quelques  détails  sur  la  forme  de  la 
serre  dans  laquelle  se  pratique  cette  culture. 

Gette  serre  est  en  fer  (constructeur  M.  Grenthe)  ;  elle  a 
12  mètres  de  longueur  sur  5  mètres  de  largeur  et  4  mètres  de 
hauteur,  sa  forme  est  celle  d'un  A;  elle  est  à  deux  versants 
droits,  et  munie  d'une  porte  à  chaque  extrémité  ;  les  murs  sont 
en  brique  de  11  centimètres  d'épaisseur,  et  mesurent  33  centi- 
mètres de  hauteur  au-dessus  du  sol  pour  supporter  la  charpente 
de  la  serre  et  le  vitrage. 

L'aération  se  fait  par  le  haut  et  le  bas,  à  l'aide  d'un  méca- 
nisme dont  le  fonctionnement  est  très  ingénieux,  de  manœuvre 
facile  et  ne  pouvant  donner  lieu  à  aucune  complication. 

Dans  le  bas  des  deux  côtés  versants,  il  y  a  des  gouttières  des- 
tinées à  recevoir  les  eaux  de  pluie  provenant  du  toit  de  la  serre, 
qui  sont  conduites  dans  deux  réservoirs  ronds,  en  bi'iques, 
placés  à  l'intérieur  de  la  serre,  à  6  mètres  de  distance  d'axe  en 

[[)  Déposé. le  23  juillet  1896. 


782  RAPPORTS. 

axe  et  reliés  entre  eux  par  un  caniveau  en  briques.  La  partie 
supérieure  des  réservoirs  est  de  quelques  centimètres  en  contre- 
bas du  sol  et  complètement  dérobée  à  l'œil. 

Ces  eaux  sont  à  la  température  de  la  serre  et  servent  à  l'arro- 
sage et  aux  soins  des  Pêchers. 

Les  contre-espaliers  sur  lesquels  sont  palissés  les  Pêchers 
sont  éloignés  de  40  centimètres  du  vitrage,  ce  qui  permet  à  l'air 
de  circuler  entre  les  vitres  et  les  arbres.  Ils  se  composent  de  fils 
de  fer  horizontaux  et  de  petites  tringlettes  en  bois  placées  verti- 
calement et  distancées  de  0,10  centimètres  d'axe  en  axe. 

Cette  serre  contient  20  Pêchers  aux  formes  différentes  ;  les 
branches  de  charpente  sont  distancées  d'au  moins  50  centi- 
mètres les  unes  des  autres. 

Nous  avons  remarqué  des  formes  en  U,  simples  ou  doubles,  en 
candélabres,  etc.  ;  toutes  d'une  régularité  parfaite  et  plus  gra- 
cieuses les  unes  que  les  autres.  M.  Lepère  cultive  dans  cette  serre 
20  variétés  de  Pêchers,  depuis  la  variété  Alexander,  jusqu'à  la 
Pêche  Tardive  d'octobre',  beaucoup  d'arbres  sont  surgreffés  avec 
des  semis  à  l'étude.  Parmi  les  variétés  cultivées  nous  citerons  : 
Alexander^  Précoce  de  Haie,  Cumberland^  Doivning,  Waterloo, 
Grosse  mignonne  hâtive,  Belle  Impériale,  Alexis  Lepère,  etc. 

Dans  les  Brugnons,  nous  devons  citer  :  Précoce  de  Croncels, 
De  Felignies,  Brugnon  Vineux  de  Monicourt,  et  un  semis  de  Bru- 
gnon de  Felignies  qui  présentait  de  très  belles  apparences  et  qui 
est  également  à  l'étude  en  ce  moment. 

Tous  les  membres  de  la  commission  reconnaissent  que 
M.  Lepère  est  un  semeur  émérite  et  infatigable,  obtenteur  de 
variétés  de  grande  valeur,  entre  autres,  des  Pêches  Alexis  Lepère j 
Vilmorin^  Coulomhier,  etc. 

La  Pêche  Alexandre  était  mûre  au  moment  de  notre  visite 
et  la  variété  Waterloo  était  prête  à  lui  succéder. 

Nous  estimons  que  cette  serre  contenait  environ  i  ,200  fruits 
et  l'ensemble  produisait  vraiment  un  bien  bel  effet.  Un  Pêcher 
Belle  Impériale  de  trois  ans,  en  candélabre  et  de  forme  très 
régulière,  en  portait  pour  sa  part  environ  140.  M.  Lepère  se 
réservait  du  reste  le  plaisir  de  nous  présenter  des  fruits  de  sa 
culture  à  nos  réunions  de  la  Société  d'Horticulture. 


SUR    LE   NOUVEAU    MODÈLE   DE    TUYAU   MÉTALLIQUE   FLEXIBLE.     783 

Il  nous  a  fait  remarquer  que,  pour  le  parfait  équilibre  des 
sujets,  il  relie  entre  elles  toutes  les  extrémités  des  branches 
extérieures  de  charpente  de  chaque  sujet. 

En  résumé,  l'aspect  des  deux  espaliers  est  des  plus  satisfai- 
sants ;  les  fruits  sont  superbes  ;  les  Pêchers  sont  d'une  bonne 
venue,  bien  formés,  bien  équilibrés,  il  n'y  manque  pas  de  cour- 
sonne  :  en  un  mot,  les  arbres  sont  d'une  culture  irréprochable. 
La  Commission  est  unanime  à  reconnaître  que  M.  Alexis  Lepère 
fils  est  le  digne  successeur  de  son  père,  qui  a  laissé  un  si  grand 
nom  en  Horticulture. 

Aussi  adresse-t-elle  tous  ses  éloges  à  l'intelligent  et  infatigable 
maître  pour  les  progrès  qu'il  fait  réaliser  à  l'arboriculture  frui- 
tière, en  demandant  l'insertion  du  présent  rapport  dans  le 
Journal  de  la  Société  et  son  renvoi  à  la  commission  des  récom- 
penses. 

.^^ _ 

Rapport  sur  le  nouveau  modèle  de  tuyau  métallique  flexible 
de  m.  rudolph  (1)^ 

par  M.  Blanquier,  rapporteur. 

A  la  séance  du  Comité  du  28  mai  1 896,  M.  G. -H.  Rudolph,  74,  rue 
Amelot,  à  Paris,  a  présenté  un  nouveau  modèle  de  tuyau  métal- 
lique flexible ,  pour  être  expérimenté  et  faire  l'objet  d'un  rap- 
port. Le  Comité  des  industries  horticoles  a  nommé,  à  cet  effet, 
une  commission  composée  de  MM.  Quénat,  président,  Henry 
Lebœuf,  et  Blanquier,  rapporteur. 

Ce  tuyau  a  été  branché  sur  un  tuyau  de  la  ville,  chez  M.  Henry 
Lebœuf;  il  est  resté  quarante-huit  heures  sous  une  pression  de 
'6^  1/2.  La  commission  s'est  réunie  le  15  juin  dernier,  à  deux 
heures  et  demie  pour  les  expériences. 

Ce  tuyau  flexible  mesuraitO'^j^O  de  diamètre intérieur,etlepoids 
du  mètre  était  de  70  grammes  ;  son  prix  est  de  5  fr.  15  le  mètre. 

Détail  de  fabrication.  —  Ce  tuyau,  en  métal  ou  en  cuivre,  est 
fabriqué  avec  des  bandes  préparées  à  la  machine,  laminées  et 

(1  )  Déposé  le  23  juillet  1896. 


784 


RAPPORTS. 


cannelées;  elles  viennent  ensuite,  sur  une  deuxième  machine, 
s'enrouler  sur  un  mandrin  en  spirale,  qui  donne  le  diamètre; 
les  cannelures  préparées  sur  les  bandes  s'agrafent  d'elles- 
mêmes,   et  sont  munies  d'une  lame  de  caoutchouc  pour  faire 


FiG.  24. 
Tuyau  simple  (tarif  I). 


FiG.  25. 
Tuyau  double  (tarif  II). 


FiG.  26. 
Coupe  du  tuyau  et  du  raccord  montés  sur  prise  de  gaz. 


oint.  La  pression  garantie  est  de  10  kilogrammes  pour  0™,01 
carré. 

Avantage  du  tuyau  flexible. —  Dans  l'expérience,  nous  avons 
enroulé  à  0°','I5  de  diamètre,  le  tuyau  sous  pression  ;  il  ne  s'est 
produit  aucune  fuite  ni  gerçure.  On  peut  marcher  dessus  sans 
aucune  crainte  de  l'aplatir;  il  est  très  lisse  à  l'intérieur,  sans 
aucune  garniture  de  caoutchouc  qui  puisse  s'altérer. 


SUR  l'insecticide  le  lysol.  785 

Son  prix  est  relativement  inférieur  à  celui  en  caoutchouc,  et 
sa  durée  est  plus  grande,  car  il  ne  se  coupe  pas  comme  le 
caoutchouc  mal  roulé.  Dans  le  cas  où  il  se  produirait  une  ger- 
çure, à  un  endroit  quelconque,  on  peut  le  couper  et  le  rac- 
corder par  une  bague  ligaturée  comme  les  raccords  de  chaque 
extrémité  ou  le  souder. 

Résumé.  —  La  commission  est  d'avis  que  ce  tuyau  flexible, 
par  sa  légèreté  et  sa  flexibilité,  est  plus  avantageux  que  le 
tuyau  en  caoutchouc;  elle  demande  l'insertion  de  ce  rapport 
dans  le  Journal  et  le  renvoi  à  la  commission  des  récompenses. 


Sur  l'insecticide  le  Lysol, 
par  M.  Venteclaye  (1). 

Le  22  mars  1895,  le  comité  m'a  remis  du  Lysol,  pour  être 
expérimenté  comme  insecticide. 

Je  viens  vous  donner  les  résultats  que  j'ai  obtenus  en  opérant 
contre  les  quatre  sortes  d'insectes  les  plus  répandus. 

Le  puceron  vert  d'été  et  la  grise  ont  été  combattus  par  des 
pulvérisations  de  Lysol  coupé  au  1/200;  cette  opération  a  assez 
bien  réussi. 

Pour  le  Kermès,  l'insecticide  coupé  1/100  a  donné  de  bons 
résultats. 

Quant  au  puceron  lanigère,  après  avoir  employé  le  Lysol  à 
dose  double  de  celle  indiquée,  c'est-à-dire  au  1/100,  le  résultat  a 
été  nul.  Je  dois  dire  cependant  que  j'ai  opéré  après  la  taille,  car 
nous  étions  fin  mars,  et  après  avoir  enlevé  les  vieilles  écorces, 
les  loupes  causées  par  l'insecte  et  les  mousses.  Le  liquide  a  été  ré- 
pandu au  pinceau  sur  toutes  les  parties  de  l'arbre.  Malgré  tous 
ces  soins,  l'insecte  s'est  montré  plus  abondant  que  l'année  pré- 
cédente. La  cause  en  est-elle  au  temps  qui  a  été  plus  favorable 
à  la  reproduction,  je  ne  saurais  le  dire;  en  tout  cas  l'insecticide 
n'a  pas  donné  le  résultat  que  nous  en  attendions. 

(1)  Déposé  le  12  décembre  1895. 


786  RAPPORTS. 

Après  lecture  de  ce  rapport,  le  comité  d'arboriculture  fruitière 
en  a  demandé  l'insertion  dans  le  journal  et  le  renvoi  à  la  Com- 
mission des  récompenses. 


Sur  le  mastic  Dantin, 
par  M.  Hanoteau,  rapporteur  (1). 

La  commission  composée  de  MM.  Hanoteau,  Garnot,  Bourette, 
Borel,  Jollivet,  Anfroy  et  Gennari,  s'est  distribué  les  échantillons 
remis  par  M.  Dantin,  afin  de  faire  séparément  des  expériences. 

D'après  les  observations  recueillies,  ce  mastic  qui  a  beaucoup 
d'analogues,  se  comporte  bien  sur  les  branches  coupées  pendant 
les  froids  et  les  temps  humides.  Peut-être  pendant  les  grandes 
chaleurs  a-t-il  une  tendance  à  couler.  Néanmoins,  la  Commis- 
sion est  d'avis  qu'on  peut  le  recommander  aux  arboriculteurs. 
^o— 

Sur  le  mastic  Dantin  (2), 
par  M.  DuvAL. 

Le  mastic  de  M.  Dantin,  que  j'ai  été  chargé  d'expérimenter, 
offre  l'aspect  de  celui  de  Lhomme-Lefortet  s'emploie  de  la  même 
manière.  Il  se  durcit  en  quelques  instants  et  la  chaleur  des  rayons 
solaires  ne  le  fait  ni  couler  ni  fendiller;  en  un  un  mot,  je  le  con- 
sidère comme  excellent. 

Le  comité  d'arboriculture  fruitière,  après  avoir  lu  ce  rapport, 
en  a  voté  le  renvoi  à  la  Commission  des  récompenses. 


Sur  le  mastic  et  le  mastic-vernis  Dantin,  expérimenté 
A  LA  maison  Désiré  Bruneau  (3), 
M.  Alfred  Nomblot,  rapporteur. 

Le  28  mars  1895,  une  boite  de  mastic  Dantin  et  un  flacon  en 
verre  de  mastic-vernis  du  même  nom,  nous  étaient  remis  à  titre 
d'expérimentation. 

(1)  Déposé  le  2  juillet  1896. 

(2)  Déposé  le  12  décembre  1895. 

(3)  Déposé  le  12  décembre  1895. 


SUR    LE   JARDIN    DE    M.    POISSON.  787 

Les  essais  que  nous  avons  faits  avec  le  mastic,  tant  pour  des 
greffes  en  fente  que  pour  la  cicatrisation  des  plaies,  ont  par- 
faitement réussi;  d'où  nous  pouvons  conclure:  1°  qu'il  ne 
renferme  aucun  principe  nuisible  ou  contraire  à  la  bonne  v.égéta- 
tion;  2°  que  son  emploi  est  facile,  et  que,  tout  en  permettant  le 
développement  des  parties  avec  lesquelles  il  est  en  contact,  il  se 
maintient  longtemps  sans  couler  sous  l'intluence  des  rayons 
solaires  de  Tété,  pas  plus  qu'il  ne  se  dessèche  et  tombe  par  mor- 
ceaux. C'est,  croyons-nous,  un  bon  mastic  pour  les  usages  de 
l'amateur. 

Quant  au  mastic  vernis,  beaucoup  plus  liquide  que  le  premier, 
bien  qu'il  nous  ait  donné  de  bons  résultats,  il  ne  nous  plaît  pas 
autant.  Étant  trop  liquide,  son  emploi  à  la  spatule  est  difficile; 
employé  au  pinceau,  il  oblige  à  de  nombreux  et  ennuyeux  net- 
toyages. 

Après  avoir  lu  ce  rapport,  le  comité  d'arboriculture  fruitière 
en  a  voté  le  renvoi  à  la  Commission  des  récompenses. 


Rapport 

SUR   LE    jardin   DE   M.    PoiSSON,    PROPRIÉTAIRE   A    AUTEUIL  '(1), 

par  M.  HoiBiAN,  rapporteur. 

Sur  la  demande  de  M.  Poisson,  une  commission  composée  de 
MM.  Savoye,  président,  Urbain  père,  Chenu,  Fortin  et  Hoibian, 
rapporteur,  s'est  rendu  villa  Montrouge,  avenue  de  Boufflers, 
Auteuil. 

C'est  avec  intérêt  que  la  commission  a  visité  cette  propriété 
de  1,550  mètres  de  superficie.  Elle  est  entourée  d'arbustes  variés, 
devant  lesquels  sont  plantés,  tout  du  long,  des  Fusains  d'une  rare 
beauté,  taillés  en  haie.  Une  bordure  de  plantes  variées  :  Géra- 
niums divers,  Bégonia  semperflorens  fleurit  tout  autour.  Les 
allées,  bien  tracées,  se  coupent  d'une  manière  agréable  à  l'œil. 

Deux  petites  pelouses,  qu'on  nous  dit  ne  point  avoir  été  refaîtes 
depuis  douze  ans,  forment  un  tapis  vert.  Le  fond  est  constitué 

{i)  Déposé  le  23  juillet  1896. 


788  RAPPORTS. 

par  des  Agrostis;  tous  les  ans  on  sèinr  douze  kilogrammes  de 
gazon  par-dessus  avec  une  bonne  couclie  de  terreau.  Les  soins 
ne  manquent  pas,  et  dès  qu'une  mauvaise  herbe  paraît,  elle 
est  arrachée  de  suite. 

En  entrant,  la  vue  se  porte  sur  une  partie  de  mosaïque  en  talus  et 
formant  des  panneaux  ;  le  milieu  est  planté  de  différentes  variétés 
de  Sempervivum  se  détachant  admirablement,  d' Alternanthera 
entourés  de  Pyrethrum  selaginoides,  d'Fcheveria  glauca  et  d'un 
autre  rang  de  Pyrethrum.  L'effet  produit  est  magnifique. 

En  avançant,  on  remarque  à  droite,  devant  le  perron,  une  cor- 
beille de  Rhododendrum  variés,  avec  une  bordure  de  Saxifrage 
mousse,  et,  de  distance  en  distance,  des  Hépatiques. 

Un  petit  rocher  laissant  tomber  un  filet  d'eau  dans  un  bassin. 
Le  rocher  est  garni  de  Sedum  album  et  autre?  espèces. 

Une  corbeille  en  relief  de  Bégonia  semperflorens  elegans,  do- 
minés par  un  magnifique  Musa  ensete.  Les  Bégonias  sont  entou- 
rés d'Alterjianthera,  un  rang  de  Mesembryanthcmum  cordifolium 
panaché,  un  rang  de  Pyrethrum  et  un  autre  d'Echeveria 
glauca. 

En  face,  une  autre  corbeille  de  Géranium  Marie  Nicolle,  en- 
tourés d'un  rang  de  Centaurea  candidissima^  et  d'une  autre  de 
Pyrethrum  selaginoides. 

En  montant,  et  pour  terminer  la  propriété,  s'élève  un  bouquet 
d'arbres  et  d'arbustes,  devant  lequel  un  rang  de  Fusains  forme 
haie.  Deux  rangs  de  Coleus,  bordés  d'un  rang  de  Pyrethrum, 
tiennent  toute  la  largeur  de  la  pelouse;  une  chaîne  d'Alternan- 
thera,  dont  les  mailles  sont  remplies  de  Mesembryanthem^um  cor- 
difolium panaché,  le  tout  encadré  d'un  rang  d'Echeveria 
glauca. 

Cette  partie  est  admirable,  surtout  vue  de  la  maison.  Sur  cette 
pelouse,  sont  dispersés  \  Gleditschia  inermis,  1  Negundo  panaché 
et  quelques  plantes  vivaces,  telles  q\ie  Ti^itoma,  Gymnothrix 
latifolia,  etc. 

Cette  propriété,  un  vrai  bijou,  fait  le  plus  grand  honneur  à 
M.  Poisson,  qui  ne  néglige  rien  pour  l'embellir,  et  à  M.  Blan- 
chard, son  jardinier,  qui  ne  vient  que  de  temps  en  temps  pour  la 
soigner. 


COMPTE  RENDU  DES  TRAVAUX  DU  COMITÉ  DES  ORCHIDÉES.   789 

La  commission  est  unanime  pour  demander  l'insertion  de  son 
rapport  dans  le  Journal  de  la  Société  et  son  renvoi  à  la  com- 
mission des  récompenses. 

Sur  la  demande  de  Al.  Poisson,  la  récompense  est  destinée  au 
jardinier. 

♦ 

COMPTES   RENDUS 


Compte  rendu  des  travaux  du  comité  des  Orchidées, 

ANNÉE    1895    (1), 

par  M.  L.  Duval,  secrétaire  du  comité. 

Le  comité  des  Orchidées  s'est  réuni  pour  la  première  fois 
dans  la  grande  salle  des  séances  de  la  Société,  en  attendant  qu'il 
soit  mis  à  sa  disposition  une  salle  spéciale.  Cette  séance  donna 
lieu  à  divers  échanges  d'idées  entre  les  membres  présents,  qui 
tous,  prirent  l'engagement  de  concourir,  dans  toute  la  force 
du  mot,  au  succès  de  leurs  préférées  en  s'engageant  à  en  pré- 
senter à  toutes  les  séances,  et  à  prouver  par  leur  exactitude 
et  leurs  apports  répétés,  qu'ils  sont  dignes  de  la  sollicitude 
que  la  Société  leur  a  témoignée  en  organisant  le  comité  spécial 
des  Orchidées.  A  cette  séance,  nous  avons  pu  voir,  présenté 
par  M.  Truffant:  i  Dendrobium  Phalœnopsis,  var.  Sckœderiana 
avec  une  tige  portant  27  fleurs  de  toute  beauté,  puis  un  groupe 
de  très  beaux  Odontoglossum  crispum  appartenant  à  la  race 
dite  de^Patcho  qui  devient  extrêmement  rare  dans  les  cultures, 
un  très  joli  Odontoglossum  Pescatorei  dont  les  fleurs  très  grandes 
étaient  de  forme  irréprochable.  On  présentait  encore  un  très 
bel  Odontoglossum  vexillarium  portant  27  tiges  à  fleurs  et  un 
Cypripedium  Lebaudyanum,  hybride  du  C.  lœvigatum  X 
C.  Haynaldianum.  C'est  à  M.  Page,  l'habile  cultivateur  et 
semeur  d'Orchidées,  qu'était  due  cette  remarquable  présenta- 
tion ;  M.   Truffant  présentait   aussi   un  Phajus    Blumei,    mais 

(1)  Déposé  le  13  août  1896. 


790  COMPTE   RENDU 

d'un  type  tout  spécial  et  qui  a  été  très  remarqué.  Dans  sa 
séance  du  27  juin,  le  comité  qui  se  trouvait  en  présence  du  con- 
cours d'Orchidées,  n'a  eu  à  appliquer  qu'un  certificat  de  mérite 
de  première  classe  pour  le  beau  Lfelio-Cattleya  obtenu  par 
M.  Jacob,  jardinier  des  serres  à  Orchidées,  à  Gretz-Armainvilliers, 
chez  M.  le  baron  de  Rothschild.  Ce  Lœlio-Cattleya  est  un 
hybride  provenant  du  croisement  du  Lœlia  purpurata  X  Catl. 
Mendeli;  il  a  reçu  le  nom  de  Lœlio-Cattleya  armainvillierensis; 
les  divisions  de  la  fleur  sont  de  belle  dimension  et  d'une  déli- 
catesse très  grande;  le  labelle  est  large,  marginé  de  blanc  pur; 
la  gorge  peu  colorée.  C'est  une  très  belle  plante,  tout  à  fait  dis- 
tincte, et  très  digne  de  figurer  à  côté  des  meilleures  obtentions 
des  semeurs  anglais. 

Dans  la  séance  du  M  juillet,  M.  Doin  présentait  son  superbe 
pied  de  Grammatophyllum  EUisi  qui  portait  cinq  fortes  tiges  à 
fleurs;  c'est  un  exemplaire  d'une  rare  beauté.  Un  gentil  Prome- 
nœa  citrina,  couvert  de  nombreuses  fleurs,  était  présenté  par 
M.  Godefroy-Lebœuf.  Les  beaux  Odontoglossum  crispum  sont 
très  rares;  M.  Bert  en  a  présenté  un  échantillon  de  toute  beauté 
dont  la  forme  des  fleurs  était  irréprochable,  avec  le  labelle  orné 
elles  sépales  largement  maculés.  On  voit  assez  rarement  XeGram- 
matophyllum  Measuresianum  (vrai);  M.  Duval  nous  en  a  présenté 
un  bel  exemplaire  portant  trois  tiges  à  fleurs.  Un  Cypripedium 
hybride  portant  le  nom  de  Vigerianum  sjolendens,  était  apporté 
par  M.  Mantin,  qui  nous  montrait  son  si  curieux  Stanhopea^ 
hybride  {insignis  X  oculata),  nommé  S.  belaerensis.  Le  même 
présentait  encore  quelques  Cypripedium  hybrides  et  M.  Dallé, 
quelques  Cattleya  et  Cypripedium. 

La  séance  du  25  juillet  était  peu  riche  en  plantes,  malgré 
quelques  bons  apports.  M.  Opoix,  qui  est  un  de  nos  bons 
semeurs,  présentait  plusieurs  de  ses  hybrides;  entre  autres  : 
Cypripedium  Roch  Jolibois,  issu  du  croisement  du  Cypri- 
pedium Lowi  par  le  C.  Curtisii,  C'est  une  très  jolie  plante 
dont  l'aspect  tient  bien  des  deux  parents  et  dont  les  ama- 
teurs seront  heureux  de  posséder  un  exemplaire,  car  il  est  bien 
distinct.  Un  joli  Cattleya  Dowiana  et  deux  Cypripedium  étaient 
présentés  par  M.  Dallé.  M.  Duval  avait  apporté   quelques  bons 


DES  TRAVAUX  DU  COMITÉ  DES  ORCHIDÉES.         791 

Odontoglossum  crispum^  un  Chysis  la^vis  et  un  groupe  du  joli 
Cypripedium  Charlesworthi,  composé  de  variétés  très  distinctes, 
dont  deux  avaient  les  sépales  dorsaux  de  dimensions  énormes  et 
d'autres  d'une  coloration  intense,  puis  le  très  rare  Cypripedium 
insigne  Wallacei^  certainement  la  plus  belle  variété  de  la  section 
dite  des  Chantini.  M.  Régnier  avait  ce  jour-là  un  Aerides 
nommé  Mantini,  et  M.  Mousseau  un  assez  joli  Vanda  cœrulea^ 
toujours  si  agréable  à  voir,  à  cause  de  la  couleur  si  rare  de  ses 
fleurs  dont  aucune  Orchidée  ne  peut  approcher. 

A  la  séance  du  8  août,  un  beau  Cypripedium  Sanderianum 
a  été  présenté  par  M.  Fournier,  de  Marseille. v  M.  Maron,  le 
semeur  heureux  de  Cattleya^  montrait  un  hybride  sous  le 
nom  de  Lœlio-Cattleya  Andreana,  et  provenant  du  Cattleya 
bicolor  X  Lœlia  elegans.  C'est  une  jolie  plante,  dont  le  mérite 
est  incontestable  sans  cependant  être  ce  qu'on  appelle  une 
variété  à  grand  eff'et.  M.  Low  présenta  un  Dendrobium  si  mal 
arrivé  et  si  abîmé  qu'il  fut  impossible  au  comité  de  se  prononcer. 
Un  très  joli  Cattleya  crispa  et  le  fameux  Cattleya  Rex  étaient 
présentés  par  M.  Dallé.  On  voit  trop  rarement  le  Cattleya  Rex^  et 
la  plupart  des  échantillons  présentés  donnent  une  très  mauvaise 
idée  de  cette  plante  qui  a  donné  lieu  à  tant  de  récits.  ïl  serait 
à  souhaiter  qu'il  fût  plus  souvent  apporté  aux  séances  du 
comité  qui  pourrait  alors  se  faire  une  opinion  exacte  sur  cette 
plante. 

Le  22  août  on  présenta  un  Peristeria  elata  «  Fleur  du 
Saint-Esprit  »,  devenu  rare  dans  les  cultures,  quoique  d'une 
culture  très  facile. 

Un  joli  Oncidium  divaricatum,  à  grandes  tiges,  et  un  Cattleya 
supposé  hybride  de  gigas  et  à'aurea^  connu  dans  le  commerce 
sous  le  nom  de  Hardy ana  Gardeniana.  Le  présentateur  de  cette 
dernière  plante,  M.  Garden,  la  reçut  dans  une  importation  de 
Cattleya  gigas.  La  plante  se  distingue  des  autres  gigas  par  son 
labelle  dont  la  gorge  est  richement  réticulée  de  jaune  d'or,  à  la 
manière  du  Cattleya  aurea.  Un  très  joli  Oncidium  Lanceanum 
complétait  la  série  des  plantes  présentées  ;  sa  culture  remar- 
quable était  l'œuvre  de  M.  Opoix. 

A  la  séance  du  12  septembre,  M.  Mantin  apporta  un  Cypri- 


792  COMPTE   RENDU 

pedium,  connu  dans  le  commerce  sous  le  nom  de  C.  Leyse- 
nianum  du  nom  de  Madame  Jules  Hye  Leysen.  C'est  un  hybride 
du  C.barbatum  WarneriyC^C.  bellatulum.  Cette  très  jolie  plante 
a  les  sépales  rosés, pointillés  finement  et  rayés  de  rose;  le  sépale 
dorsal  est  large,  bien  dressé,  le  labelle  (sabot)  est  d'une  jolie  cou- 
leur rose  foncé.  L'ensemble  de  la  fleur  rappelle  la  forme  générale 
du  Cyp7npedium  Warneri,  mais  cependant  très  amplifié  par  le 
Cypripedium  bellatulum.  Un  certificat  de  mérite  a  été  attribué 
à  ce  joli  gain.  Plusieurs  autres  jolis  gains,  dus  à  notre  habile  ama- 
teur, figuraientà  cette  séance,  entre  aiuires>:  Selenipedlum  Duvali^ 
hybride  très  curieux  du  S.  longifolium  X  '^.  Lindleyanum  ;  un 
Cypripedium  Acis  invenum,  issu  du  C.  insigne  gracile  X  C, 
Lawrenceanum  coloratum;  enfin  un  Stanhopea  belaerensis,  var. 
colorata^  issu  du  Stanhopea  insignis  X  Stanhopea ^  oculata  ;  enfin 
plusieurs  Cijpripedium  de  moindre  valeur  et  un  Spathoglottis 
Fortunei. 

■  Un  joli  Milionia  spectabilis,  var.  bicolor,  était  présenté  par 
M.  Doin,  ainsi  qu'un  beau  Vanda  cœrulea,  les  Cyjyripedium 
Orphanum  et  Arthurianum,  un  Saccolabium  guttatum  et  un  bon 
Ly caste  Skinneri  alba. 

Un  joli  Cypripedium,  appelé  Madame  Elise  Cardozo,  et  un 
groupe  de  Dendrobium  Phalœnopsis  Schrœderiandi  superbes, 
étaient  présentés  par  M.  Régnier.  Notre  semeur  émérite, 
M.  Opoix,  montrait  un  Cypripedium  hybride,  sans  nom,  et  pa- 
raissant issu  d'un  croisement  entre  les  C.  Loivianuîn  et  vexilla- 
rium  et  un  Ldelia  elegans  purpurea  très  beau  de  couleur.  Un 
bon  Miltonia  Morelliana,  et  un  Cypripedium  hybride  étaient 
apportés  par  M.  Bert.  Un  Cattleya  gigas  et  un  Odontoglossum 
grande  ont  valu  des  remerciements  à  M.  Garden  et  au  jardinier 
de  l'Orphelinat  des  Frères  de  Passy.  Un  joli  Vanda  Kimballiana 
et  un  Angrœcum  artkulatum  étaient  présentés  par  M.  Dallé. 
M.  Duval  soumettait  au  comité  tout  un  groupe  de  Vanda  Kim- 
balliana. 

Dans  la  séance  du  26  septembre,  il  fut  présenté  par  M.  Dan- 
zanvillers,  horticulteur  à  Rennes,  une  fleur  de  Cattleya  blanc 
que  le  Comité  supposa  appartenir  au  speciosissima .  M.  Mantin 
montrait   un    admirable    hybride,    le    Cattleya  Mantini^  issu 


DES  TRAVAUX  DU  COMITÉ  DES  ORCHIDÉES,         793 

du  Cattleya  Boivringiana  yC^  Cattleya  aurea.  Cette  plante  portait 
des  fleurs  si  belles,  si  colorées,  que  son  heureux  propriétaire 
la  nomma  Cattleya  Mantini,  var.  colorata.  Les  divisions  de 
la  fleur  sont  du  plus  joli  rose  violacé;  le  labelle  est  d'un 
rouge  violacé  intense  ;  la  gorge,  du  plus  beau  pourpre  foncé, 
rehaussé  de  lignes  dorées  allant  jusqu'au  fond,  donne  à  cette 
partie  de  la  fleur  une  richesse  de  ton  inconnue  dans  les  Cat- 
tleya. M.  Jacob  présentait  deux  Cattleya  hybrides,  provenant 
du  C.  yuttata  Leopoldi  X  C-  Mendeli  et  bien  intermédiaires. 
Ces  hybrides,  tout  à  fait  remarquables, .ont  reçu  un  certificat 
de  mérite. 

M.  Garden  présentait  un  Cypripedium  hybride  du  C.  Harrisia- 
rnis  X  nitens,  plus  un  Cattleya  maxima,  en  bonne  variété  et 
ayant  une  excellente  floraison.  Un  groupe  d'Orchidées  très  variées 
était  présenté  par  MM.  Cappe  et  fils;  on  y  remarquait  surtout 
trois  forts  Cypripedium  Charlesvorthi^  dont  les  pédoncules  très 
longs  et  les  sépales  dorsaux  bien  étalés  firent  l'admiration  du 
Comité.  M.  Doin  avait  envoyé  son  rare  Lœlia  Dayana,  dont  les 
divisions  très  colorées  et  très  grandes  font  de  cette  plante  une 
vraie  rareté. 

La  séance  du  10  octobre  a  été  assez  riche  en  apports.  M.  Bleu 
présentait  un  Cypripedium  hybride  au  deuxième  degré 
(C.  bellatulum  X  C-  barbato-Veitchi),  plante  très  remarquable 
et  distincte  pour  laquelle  il  fut  donné  un  certificat  de  mérite  de 
l'-^  classe;  un  joli  hybride  du  C.  Reynieri  X  C.  Lawrenceanum 
et  un  autre  hybride  au  deuxième  degré  [C.  callosum  X  C.  bar- 
bato-Veitcki)  ;  enfin  un  très  beau  Cattleya  Parthenia,  qui.  fait 
tant  d'honneur  à  notre  grand  semeur  français. 

M.  Maron  envoya  un  Lxlio-Cattleya,  hybride  du  L.  purpu- 

ratà  X  Cattleya  Loddigesii.  M.  Mantin  présentait  le  Lœlio-Cattleya 

\  bellaerensis,  hybride  du  Lœlia  elegans  X  Cattleya  yuttata,  plus 

run  Lselio-Cattleya  Behrensiana,  var.  iyiversa,  hybride  issu  du 

,  Cattleya  Loddigesi  croisé  par  le  Lœlia  elegans,  enfin  un  bien  joli 

Cypripedium  Charlesworihi. 

Un  bon  Cypripedium  Behrensianum  et  un  Cypripedium  Alice 
Gayot,  un    Bradshavianum,  un  joli   Cattleya  labiata  un  Lœlia 

51 


794  COMPTE    RENDU 

prœstans  plus  un  Odontoglossum  madrense^  étaient  présentés  par 
MM.  Gappe  et  fils. 

Le  jeudi  24  octobre  les  apports  ont  été  moins  nombreux, 
un  groupe  d'Orchidées  était  présenté  par  M.  Dallé;  il  compre- 
nait d'abord  1  Caitleya  floribunda,  1  C.  aiirea^  C.  labiata,  et  un 
Luddemanniana,  plus  les  Vanda  insignis  et  cœrulea.  Un  très 
beau  Cattleya  Mantini,  var.  aurea,  était  présenté  par  M.  Mantin 
ainsi  qu'un  Lœlio-Cattleya  hellaerensis  (LœUa  elegans  X  C.  gut- 
tata)^  fort  joli,  Lxlio-Cattleya  Behrensiana^  var.  inversa,  sous- 
var.  aurea^  et  enfin  un  Lœlia  pumila,  très  joli.  M.  Garden  nous 
avait  apporté  un  Epidendrum^  dont  il  ne  connaissait  pas  le 
nom,  et  un  Cattleya  floribunda;  M.  Gardoso  deux  C.  labiata 
autumnalis. 

Dans  la  séance  du  12  décembre,  M.  Dallemagne  a  apporté 
un  très  bel  Odontoglossum  o^ispum  d'une  couleur  remarquable, 
qu'il  a  nommé  crispum  Cahuzianum^  et  aussi  plusieurs  jolies 
plantes,  entre  autres  1  Vanda  Sanderiana,  Cypripedium  Lucie- 
7iianwn,  Catasetum  macrocarpum^  Masdevallia  Lindeni,  AnseUia 
africana,  plus  quelques  Odontoglossum  crispum  et  un  hybride. 

M.  Sallier  de  Neuilly  présentait  un  hybride,  le  Phajo-Calanthe, 
issu  du  Phajus  grandifohns  y^  Calanthe  Regnieri.  M.  Gardoso 
avait  de  jolis  Cypripedium  Charlesmorthi,  nitens  superbum  ; 
M.  Régnier,  de  beaux  Phalœnopsis  amabilis. 

Dans  la  dernière  séance  du  26  décembre,  1  beau  Cattleya 
Trianai  portant  7  fleurs  et  un  Lœlia  anceps,  blanc,  étaient 
apportés  par  M.  Bert. 

M.  Gardoso  présentait  un  Zygopetalum. 

M.  Garden  montrait  un  Ly caste  Skinneri  alba,  portant  deux 
fleurs  d'une  blancheur  irréprochable. 

Tel  est  le  résumé  des  séances  du  comité  des  Orchidées 
depuis  son  fonctionnement  On  pourra  trouver  qu'il  pou- 
vait faire  plus,  et  que  les  apports  auraient  pu  être  encore 
plus  nombreux,  étant  donné  le  nombre  toujours  croissant 
des  amateurs  en  France,  et  l'importance  des  capitaux  engagés. 
On  serait  aussi  en  droit  de  se  demander  pourquoi  certains 
grands  amateurs  ou  horticulteurs  s'abstiennent  d'apporter  au 
comité  leurs  jolies  plantes,  tandis  que  d'autres  n'y  manquent 


\ 


DE    L  EXPOSITION    DE   NEMOURS.  795 

jamais.  Ce  sont  questions  qu'il  ne  faut  pas  encore  aborder,  et  que 
le  temps  se  chargera  de  résoudre  à  la  satisfaction  de  tous. 
Lorsqu'on  sera  convaincu  que  le  comité  a  surtout  pour  but 
de  mettre  en  relief  les  mérites  des  bonnes  plantes  ;  que  ses  juge- 
ments sont  empreints  de  la  plus  grande  équité;  que  tous  ses 
membres  sont  soucieux  du  devoir  qui  leur  incombe  et  qu'ils 
apportent  à  l'examen  des  plantes  la  plus  grande  attention. 
Une  chose  bien  faite  pour  satisfaire  les  amis  des  Orchidées  et,  en 
même  temps,  honorer  la  Société  d'Horticulture  de  France,  est 
le  nombre  croissant  des  semeurs  français  et  la  supériorité  de 
leurs  apports.  Les  nombreux  gains  si  remarquables  dont  nous 
donnons  la  liste  au  cours  de  notre  compte  rendu  en  sont  la 
preuve,  et  en  citant  les  Bleu,  les  Mantin,  les  Page,  les  Maron, 
les  Gappe,  les  Opoix  et  d'autres,  nous  songeons  qu'il  y  a  à  peine 
dix  ans  que  la  plupart  de  ces  habiles  semeurs  s'occupent  des 
Orchidées,  et  que  l'avenir  nous  révélera  d'autres  semeurs  et 
aussi  d'autres  gains  et  que  le  comité  des  Orchidées  pourra,  con- 
tinuant ses  travaux  en  y  apportant  toute  son  énergie  et  son 
action,  grouper  autour  de  lui  toutes  les  bonnes  volontés  et  con- 
tribuer ainsi,  non  seulement  à  développer  en  France  le  goût  des 
belles  plantes  dont  nous  nous  occupons  ici,  mais  à  donner  un 
appoint  important  aux  nombreux  et  intéressants  travaux  de  la 
Société. 

— ♦^ 

Compte  rendu  de  l'Exposition  de  Nemours  (1), 
par  M.  Georges  Boucher,  délégué. 

Le  23  juin,  la  coquette  ville  de  Nemours  était  doublement  en 
fête  :  la  Société  d'Horticulture  de  Melun  et  Fontainebleau 
ayant  fait  coïncider  son  exposition  avec  la  fête  patronale  de 
Saint-Jean. 

Installée  sur  la  promenade  du  Champ  de  Mars,  bordant  le 
Loing,  l'exposition  formait  un  ensemble  des  plus  agréable,  grâce 
aux  heureuses  dispositions  prises  par  ses  organisateurs  et  en 

(1)  Déposé  le  23  juillet  1895. 


796  COMPTE   RENDU 

particulier  par  M.  Pipault,  qui  en  avait  dirigé  tous  les  détails. 
Les  membres  du  Jury,  gracieusement  reçus  par  M.  le  marquis 
de  Paris,  président  de  la  Société,  et  par  M.  Duval,  secrétaire 
général,  ont  examiné  avec  un  vif  intérêt  les  différents  lots 
exposés.  Le  Jury  se  composait  de  : 

MM.  Barre,  président  de  la  Société  d'Horticulture  de  Dammartin, 
nommé  président; 
Becquet,  pépiniériste,  de  la  Société  de  Provins; 
Carré,  horticulteur,  à  Troyes; 

Fisson,  horticulteur,  de  la  Société  de  Saint-Germain  ; 
Gouchault  (Auguste),  horticulteur,  à  Orléans; 
Le  Gallet,  jardinier,  de  la  Société  de  Meaux; 
Lelièvre,  horticulteur,  de  la  Société  d'Argenteuil  ; 
Pellieux,  jardinier,  de  la  Société  de  Goulommiers; 
Force,  vétérinaire  à  Nemours; 
Darley-Renault,  mécanicien,  à  Nemours. 
Yotre  délégué  remplissant  les  fonctions  de  secrétaire. 

Les  récompenses  suivantes  ont  été  accordées  : 

Prix  d'honneur  :  Objet  d'art,  offert  par  M.  le  Président  de  la 
République,  à  M.  Nicol,  jardinier  chez  M.  Boulet,  à  Nemours, 
pour  ses  plantes  de  serre,  Géraniums,  Grotons,  le.tout  d'une  très 
belle  culture. 

Prix  d'honneur  :  Objet  d'art  offert  par  M.  le  marquis  de  Paris, 
président  de  la  Société,  à  M.  Pipault,  amateur,  à  Nemours,  pour 
une  splendide  collection  de  plantes  grasses,  Cactées,  etc.,  ainsi 
qu'une  médaille  de  vermeil  pour  la  bonne  organisation  qu'il  a 
donnée  à  l'exposition. 

Grand  diplôme  d'honneur  :  A  M.  Louis,  jardinier  chez  M.  le 
marquis  de  Paris,  exposant  hors  concours,  pour  son  magnifique 
lot  de  plantes  de  serre. 

Grandes  médailles  d'or  :  A  M.  Baudrier-Duché,  maraîcher  à 
Nemours,  pour  son  bel  apport  de  légumes  ; 

A  M.  René  Liébault,  pépiniériste,  àBourron,  pour  son  joli  lot 
de  Fusains  verts  et  panachés,  Conifères  et  autres  arbustes  à 
feuillage  persistant. 


DE   L  EXPOSITION   DE    NEMOURS.  797 

A  M.  Bellanger,  jardinier  chez  M.  Glienailler,  à  Nemours,  pour 
ses  plantes  de  serre.  . 

Médailles  d'or  :  A  M.  Hézard,  horticulteur,  à  Fontainebleau, 
pour  ses  plantes  de  serre,  Gloxinias,  Géraniums,  etc.  ; 

A  M.  Lasserre,  horticulteur,  à  Fontainebleau,  pour  Géraniums 
de  semis,  Glaïeuls,  plantes  variées; 

A  M.  Plaisant,  horticulteur,  à  Nemours,  pour  Bégonias,  Géra- 
niums de  semis  et  variétés. 

M.  Buffeteau,  maraîcher  à  Bagneaux,  recevait  la  médaille 
d'honneur  de  vermeil,  offerte  par  M.  le  Ministre  de  l'Agriculture. 

Trois  grandes  médailles  de  vermeil  ont  été  attribuées  : 

A  M.  Aubin,  horticulteur,  à  Nemours,  pour  Roses  coupées; 

A  M.  Bigot,  jardinier  à  Nemours,  pour  légumes  ; 

A  M.  Lechevallier,  jardinier  chez  M.  le  comte  de  la  Tour  du 
Pin,  au  château  de  Nanteau,  pour  plantes  de  serre  et  légumes. 

M.  Pierre,  instituteur,  à  La  Celle,  obtenait  une  médaille  de 
vermeil,  pour  ses  légumes  et  ses  cahiers  d'élèves  ;  ainsi  que 
M.  Bougreau,  jardinier  chez  M.  Richemont,  à  Fromonville,  pour 
ses  plantes  de  serre  variées. 

Médaille  d'argent  :  A  M.  Gruet,  à  Nemours  pour  ses  légumes 
de  belle  culture. 

L'industrie  horticole  était  représentée  principalement  par 
M.  Darley-Renault,  constructeur,  à  Nemours,  qui  exposait  des 
charrues  pour  Vignes,  destinées  à  la  petite  et  à  la  grande  culture. 
Le  tout  de  construction  très  bien  comprise.  Un  diplôme  d'honneur 
a  récom.pensé  cet  exposant,  hors  concours,  comme  membre  du 
jury. 

Trois  grandes  médailles  de  vermeil  :  A  M.  Masson,  paysagiste, 
à  Gombs-la-Ville  ; 

A  M.  Muzard,  treillageur,  à  Avon; 

A  M.  Gona,  constructeur,  à  Nemours. 

Palme  de  vermeil  :  A  M.  Petit-Berthault,  apiculteur,  à  Nemours. 

Différentes  médailles  ont  en  outre  été  accordées  pour  des  lots 
de  moindre  importance. 

Nous  avons  ensuite  passé  une  agréable  soirée.  Au  Champagne, 
dans  une  allocution  pleine  d'à  propos,  M.  le  marquis  de  Paris 


798  COMPTE  RENDU 

leva  son  verre  à  Theareuse  réunion  du  jour  et  à  la  bonne  confra- 
ternité horticole.  Tous  mes  remerciements  ji  M.  le  Président  et 
aux  membres  du  bureau  de  la  Société,  pour  leur  cordial  accueil. 


Compte  rendu  de  l'Exposition 

DE  LA  Société  centrale  d'Horticulture  de  Nancy 

LE  4  juillet  1896, 

par  M.  P.  Hariot  (1). 
Messieurs, 

Une  exposition  de  la  Société  centrale  d'Horticulture  de  Nancy 
est  toujours  un  régal  pour  l'amateur.  C'est  qu'on  y  trouve  à 
foison  les  plantes  nouvelles,  les  semis  inédits,  les  améliorations 
récentes  obtenues  dan&  certains  groupes  de  végétaux  tels  que  les 
Glaïeuls,  les  Bégonias,  etc.  Aussi,  est-ce  avec  un  vif  plaisir  que 
j'ai  accepté  la  délégation  que  la  Société  nationale  avait  bien  voulu 
me  confier. 

C'est  dans  ce  cadre  merveilleux  de  la  Pépinière  que  la  Société 
centrale  d'Horticulture  de  Nancy  avait  installé  son  exposition 
dont  l'ouverture  avait  été  fixée  au  4  juillet.  Malgré  les  rafales  de 
pluie  et  de  vent  qui  n'avaient  cessé  de  souffler  la  nuit  précédente 
et  dont  on  avait  pu  craindre  un  instant  les  suites  fâcheuses,  tout 
était  prêt  à  heure  dite,  et  le  Jury  entrait  en  fonction  à  neuf  heures 
du  matin. 

Sous  la  tente  était  disposée  la  majeure  partie  des  lots.  Tout 
d'abord  les  plantes  nouvelles  présentées  hors  concours  par  la 
maison  Lemoine.  Dans  ce  groupe  intéressant  au  plus  haut  point 
et  où  tout  serait  à  citer,  nous  avons  particulièrement  remarqué  : 
un  Glaïeul  à  fleurs  jaunes  auquel  les  obtenteurs  donnent  le  nom 
de  Gladiolus  luteus.  C'est  un  curieux  hybride  auquel  ont  pris  part 
un  Glaïeul  de  la  race  Lemoinei  et  le  Gladiolus  an  g  us  lus  ^  plante  du 
Cap,  peu  connue  de  nos  jours  etrarement  cultivée.  La  singularité 
du  coloris  et  la  précocité  feront  rechercher  cette  nouveauté  lors- 
qu'elle sera  mise  au  commerce.  Nombreux  sont  les  Delphiniums 

(1)  Déposé  le  23  juillet  1896. 


DE   L  EXPOSIÏIO-X    DE    NANCY.  799 

vivaces,  tous  plus  beaux  les  uns  que  les  autres  ;  les  Potentilles  et 
les  Ceanothus  à  fleurs  doubles. 

Parmi  les  végétaux  exotiques  récemment  introduits  et  dont 
beaucoup  ne  se  rencontrent  pas  encore  dans  les  cultures,  nous 
signalerons  :  Disanthus  cercidifolius  du  Japon,  dont  la  position 
systématique  ne  parait  être  exactement  connue  ;  Russelia  inter- 
media,  produit  du  croisement  des  R.juncea  eisarmeiifosa;  Loni- 
cera  Hildehrandi  à  large  feuillage  dans  lequel  on  hésiterait  à  re- 
connaître un  Chèvrefeuille;  Ligustrum  Walkeri;  Fraxinus  Ber- 
landieri;  Symphoricarpos  Heyeri  à  feuillage  glauque  et  cratœ- 
goides;  Fraxinus  rhynchopkylla;  Eleutherococcus  senticosus^ 
Araliacée  voisine  des  Sciadophyllitm  ;  Lonicera  Morrowii  ; 
Dvnorphotheca  Eckloni;  Ixianthes  retzioides ;  Hypericum  densi- 
florum  chargé  de  fleurs  jaune  d'or  et  produisant  le  meilleur  effet; 
Erigeron  speciosus  major,  bonne  amélioration  du  type  ;  Cuphiea 
Llavœ;  Primula  Poissoni,  petite  Primevère  d'origine  chinoise  et 
rappelant  les  espèces  du  groupe  du  japonica;  Primula imperialis, 
plante  étrange,  superbe  et  rarissime  dont  le  spécimen  nancéien 
constitue  très  probablement  le  seul  connu  actuellement  en  Europe  ; 
Cephalaria  alpina  à  fleurs  jaune  pâle,  une  habitante  des  Alpes 
du  Dauphiné  qu'il  serait  bon  d'accueillir  dans  les  jardins,  etc. 
C'est  encore  dans  les  nouveautés  qu'il  nous  faut  placer  les 
apports  de  M.  Crousse.  Les  Bégonias  tubéreux  sont  superbes  de 
tenue,  de  vigueur  et  de  tons.  Parmi  les  semis  inédits,  dont  la  plu- 
part seraient  à  décrire,  il  convient  de  signaler  avant  tout  le 
n°  1964  à  fleurs  doubles,  rose  clair,  rappelant  celles  d'un  Pavot, 
le  n"*  2027  d'un  coloris  rouge  feu  vif,  etc.  D'une  manière 
générale,  les  formes  à  fleurs  doubles  sont  aussi  belles  que  pos- 
sible; celles  à  fleurs  simples  se  font  remarquer  par  la  largeur  de 
leur  corolle. 

M.  Crousse  présentait  en  outre  un  certain  nombre  de  végétaux 
compris  sous  la  rubrique  «  plantes  nouvelles  et  rares  »,  tels  que 
Physalis  Francheti,  plus  curieux  que  beau,  Lourya  campanulata 
dont  le  feuillage  rappelle,  à  s'y  méprendre,  celui  d'un  Aspidistra  ; 
Adiantum  C laesianum  et  linealum,  d'obtention  toute  récente;  un 
Bégonia  double  à  fleurs  panachées;  Dracœna  bellula;  Trades- 
cantia  Reginœ,  etc. 


800  "COMPTE   RENDU 

Pour  en  finir  avec  les  nouveautés,  rappelons  le  Canna  Italia 
présenté  par  M.  Yergeot,  de  Nancy.  Malgré  tout  le  bruit  fait  autour 
de  cette  plante,  nous  ne  croyons  pas  qu'elle  devienne  jamais 
populaire  comme  les  Cannas  à  grandes  fleurs  de  Grozy  ou  même 
comme  le  Canna  Konigin  Charlotte.  De  ce  dernier,  nous  avons 
vu  avec  plaisir  un  fort  joli  lot  dont  la  disposition  nous  a  vivement 
intéressé.  Chaque  toufte  de  Canna  était  entourée  de  Montbretia 
dont  le  feuillage  effilé  et  gracieux  formait  une  élégante  garniture. 
Dans  cet  ensemble  le  Canna  donnait  son  coloris,  le  Montbretia 
sa  verdure. 

Sous  la  tente  se  trouvaient  encore  les  plantes  à  feuillage  et  les 
plantes  de  serre.  C'est  encore  dans  les  apports  de  M.  Crousse  que 
nous  avons  remarqué  de  beaux  spécimens,  vigoureux  et  bien 
nommés  :  Rohdea  macrophylla,  Pritchardia  Wuylstekiana, 
Corynocarpus  Lrvigata,  Anthurium  Aygustini^  etc.;  parmi  les 
Orchidées,  représentées  d'ailleurs  par  un  seul  lot  :  Cypripedium 
Youngianum,  Lœlia  tenebrosa  et  de  très  beaux  Phajiis  Bumhloti 
avec  une  variété  carmineum. 

Les  autres  lots,  de  MM.  Biaise  et  Blaison,  horticulteurs  à  Nancy, 
se  tenaient  dans  une  bonne  moyenne.  Malheureusement,  et  le  cas 
n'est  que  trop  fréquent  dans  les  expositions  —  Torthographe 
latine  avait  été  outrageusement  traitée.  Que  dire  de  Basillirion, 
Phormium  thenax,  etc.,  pour  ne  citer  que  les  négligences  les 
plus  anodines.  Il  serait  temps,  à  une  époque  où  les  traités  élé- 
mentaires d'Horticulture  se  trouvent  entre  toutes  les  mains, 
d'être  un  peu  plus  sérieux  et  d'être  exact  sans  être  pédant. 

Une  excellente  idée,  qu'on  ne  peut  qu'approuver^  est  celle  qui 
avait  présidé  à  la  disposition  d'un  petit  lot  de  M.  Blaison.  Il 
s'agissait  de  montrer  aux  amateurs  quelles  sont  les  meilleures 
«  plantes  décoratives  pour  jardinières  d'appartements  ».  Tous 
les  végétaux  étaient  dans  les  conditions  indiquées  et  nécessitées 
par  le  titre  même  du  concours  :  bien  formés  et  trapus.  Les  Ficus 
Pearcei^  Dorycpterispalmata,Jusiicla  nana,  Croton  Ostersii,Siro- 
bilanthes  Dyerianus.,  etc.,  sont  à  citer  parmi  beaucoup  d'autres. 
Dans  le  parc  même  de  la  pépinière,  sur  les  pelouses,  étaient 
disséminés  les  massifs  de  Pelargonium  zonale^  peltatum  et  à 
grandes  fleurs,  d'Hortensias,  de  Pétunias,  de  Fuchsias.  Rien  de 


DE   l'kXPOSITIOxN    DE    NANCY.  801 

spécial  à  dire  de  la  plupart  d'entre  eux,  sauf  cependant  pour  les 
Fuchsias  représentés  par  des  spécimens  bien  faits,  bien  fleuris  et 
vraiment  méritants  à  cette  époque  de  l'année,  en  raison  surtout 
de  la  sécheresse  qui  n'a  cessé  de  régner.  Les  types  étaient  bien 
choisis,  principalement  les  meilleures  formes  anglaises  pour  le 
marché. 

Autour  de  la  tente  avaient  pris  place  les  arbres  et  arbustes 
d'ornement  de  M.  MûUer,  de  Nancy  ;  les  légumes  de  MM.  Thou- 
venin  de  Nancy,  et  Adam  de  Maxéville. 

Les  fleurs  coupées  nous  ramènent  sous  la  tente.  Peu  d'ap- 
ports de  Roses  :  MM.  Soupert  et  Lamesch,  de  Dommeldange 
(Luxembourg).  Le  lot  de  M.  Gerbaud,  de  Nancy,  composé  de 
plantes  vivaces,  en  fleurs  coupées,  est  des  plus  intéressant  et  on 
s'y  arrête  sans  regret  pour  regarder  :  Morina  longiflora,  char- 
mante Dipsacée  trop  rarement  cultivée  ;  Campanula  Mariesi; 
OEnothera  Youngiana  el  fruticosa;  Sanguisorba  canadensis  ; 
Achillea  macrophylla  ;  Anemoiie  rivularis  ;  Lychnis  dioica  à 
fleurs  doubles  ;  Lij c finis  (los-Cuculi  Ad.  Muss,  charmante  dupli- 
cature  de  la  plante  vulgaire  de  nos  prairies;  Lilium  candidum 
sanguineum^  le  Lis  virginal  à  tiges  colorées,  à  fleurs  veinées  de 
rouge,  ce  qui  produit  un  singulier  eff"et,  etc. 

Hors  concours  étaient  présentés  des  rameaux  d'arbres  et 
arbustes  d'ornement  que  nous  devions  revoir  sur  pied,  en  grande 
partie,  dans  les  pépinières  de  Plantières-les-Metz. 

De  nombreuses  récompenses,  mises  à  la  disposition  des 
membres  du  jury,  ont  été  distribuées;  nous  relevons  les  prin- 
cipales : 

Grand  prix  d'honneur  :  Vase  de  Sèvres,  offert  par  M.  le  Prési- 
dent de  la  République  :  M.  Grousse,  de  Nancy,  pour  l'ensemble 
de  son  exposition. 

Premier  prix  d'honneur:  Vase  de  Sèvres,  offert  par  M.  le 
Ministre  des  Beaux-Arts  :  M.  Blaison,  de  Nancy. 

Deuxième  prix  d'honneur  :  Médaille  d'or,  offerte  par  M.  le 
Ministre  de  l'agriculture  :  M.  Biaise,  de  Nancy. 

Médaille  d'or  du  Conseil  général  de  Meurthe-et-Moselle  : 
M.  Thouvenin,  de  Nancy,  pour  ses  légumes. 


802  COMPTE   RENDU 

Médaille  d'or,  offerte  au  nom  de  la  ville  de  Nancy  :  M.  Bal- 
thazar,  de  Nancy,  pour  l'ensemble  de  son  exposition. 

Médaille  d'or  des  Dames  patronnesses  :  M.  Lamesch,  de  Dom- 
meldange  (Luxembourg),  pour  ses  Roses. 

Médaille  d'or  :  M.  Millier,  de  Nancy,  pour  ses  arbres  et 
arbustes  d'ornement. 

Médaille  d'or  :  M.  Adam,  de  Maxeville,  pour  ses  légumes. 

Le  jury  a,  en  outre,  attribué  à  M.  Jouin,  chef  des  Pépinières 
de  la  maison  Simon  (Louis),  de  Plantières,  une  médaille  de  ver- 
meil du  Ministre  de  l'agriculture  ;  à  MM.  Lemoine  et  fils,  de 
Nancy,  et  Soupert,  des  diplômes  d'honneur  pour  leurs  exposi- 
tions hors  concours. 

Un  déjeuner  offert  par  M.  et  M'''^  Léon  Simon,  réunissait  les 
membres  du  jury  à  la  suite  de  leurs  délibérations,  déjeuner 
empreint  de  la  plus  franche  et  de  la  plus  aimable  cordialité.  Sui- 
vant une  tradition  charmante,  le  Président  de  la  Société  avait, 
auparavant,  tenu  à  fixer  —  sur  le  papier  —  les  traits  de  ses 
convives  et  un  photographe  qui,  pour  ne  pas  être  du  métier,  n'en 
est  pas  moins  habile  —  un  des  enfants  de  M.  Léon  Simon  — 
s'était  chargé  de  mener  la  tâche  à  bonne  fin. 

Le  soir,  sous  la  présidence  de  M.  le  Préfet  de  Meurthe-et- 
Moselle,  un  banquet  réunissait,  dans  les  salons  du  Grand  Hôtel, 
les  membres  du  bureau  de  la  Société,  les  membres  du  jury,  les 
exposants,  heureux  de  se  retrouver  encore  ensemble  pendant 
quelques  instants. 

Le  lundi  6  juillet,  nous  répondions  à  l'aimable  invitation  de 
M.  Léon  Simon,  et  nous  passions  quelques  heures  trop  courtes 
—  il  faudrait  plusieurs  jours  —  au  milieu  des  collections  de 
Plantières,  sous  la  conduite  de  M.  Jouin,  l'habile  et  sympathique 
chef  de  culture,  et  de  ses  fils.  Après  avoir  visité  Metz,  resté 
français  de  cœur  au  sein  du  deuil  et  d'angoisses  sans  cesse 
renouvelées,  nous  reprenions  le  chemin  de  la  France,  tout  en 
remerciant  encore  M.  le  Président  de  la  Société  centrale  d'horti- 
culture de  Nancy  et  M"""  Léon  Simon,  de  l'amabilité  et  du  charme 
de  leur  réception. 


GROUPEMENTS   DE   GRYSANTHÈMES.  803 

SECTION  DES  CHRYSANTHÈMES 


GROUPEMENTS  DE  CHRYSANTHÈMES, 

par  la  Section  des  Chrysanthèmes. 

Pour  ce  groupement,  de  beaucoup  le  plus  important,  la  sec- 
tion des  Chrysanthèmes  a  reçu  24  listes,  dont  21  de  100  noms 
chacune.  C'est  une  preuve  de  l'intérêt  que  prennent  les  connais- 
seurs, amateurs  et  cultivateurs,  à  nous  aider  de  leurs  lumières 
et  du  résultat  de  leurs  observations,  dans  une  question  aussi 
délicate  :  le  choix  des  meilleures  variétés. 

Aussi  pour  ne  pas  recommander  spécialement  les  variétés  qui 
ont  obtenu  quelques  voix  de  plus  que  certaines  autres  et  établir 
la  même  valeur  entre  toutes,  la  section  a  décidé,  pour  rester 
dans  son  programme,  de  publier  simplement  la  liste  des  100  va- 
riétés admises. 

Cependant,  nous  pouvons  dire  que  le  maximum  des  voix  obte- 
nues a  été  de  22  suffrages. 

En  résumé,  toutes  ces  variétés  sont  des'plantes  de  premier 
ordre  et  également  recommandables,  chacune  en  son  genre. 

Quatrième  groiipemeiit. 

Groupement  des  100  meilleures  variétés  pour  culture  à  très 
grandes  fleurs. 

Alcazar.  Commandant  Blusset. 

Amiral  Avellan.  Comte  Horace  de  Ghoiseul. 

A.  P.  Arthur.  Deuil  de  Jules  Ferry. 

Arthur  Gui.  Directeur  Tisserand. 

C.  B.  Whitnall.  Duchesse  of  York. 

Charles  Davis.  Eda  Pras. 

G.  Harman-Payne.  Edwin  Molyneux. 

Colonel  W.-B.  Smith.  E.  Forgeot. 

(1)  Déposé  le  27  août  1896. 


804 


SECTION    DES    CHRYSANTUEMES. 


Ella  May. 

Etoile  de  Lyoïi^ 

Florence  Davis. 

Fratelli  Caltaneo. 

George  W.  Childs. 

Globe  d'or. 

Gloriosum. 

Good  Gracious. 

Graphie. 

Harry  Wonder. 

Henry  Jacotot  fils. 

Héroïne  d'Orléans. 

Holborn  Dragon. 

International. 

John  H.  Taylor. 

Julius  Rohers. 

L'Aigle  des  Alpes. 

Le  Colosse  grenoblois. 

Le  Drac. 

Le  Moucherotte. 

Leviathan. 

Lilian  B.  Bird. 

Lilian  Russe. 

L'Isère. 

Louise. 

Madame  A.  Chataing. 

Madame  A.  Cordonnier. 

Madame  A.  Nonin. 

Madame  A.  Roux. 

Madame  Galvat. 

Madame  Carnot. 

Madame  Ghapuis  Parent. 

Madame  E.  Duvernay. 

Madame  E.  Rey. 

Madame  E.  Teston. 

Madame  Fleurdelis. 

Madame  Garbe. 

Madame  Leblanc. 

Madame  Marins  Ricoud. 

Madame  Paul  Lacroix. 

Madame  Philippe  Rivoire. 

Madame  Rozain. 

Madame  Sarlin. 


Madame  Taulier. 
Mademoiselle  Marie  Hoste. 
Mademoiselle  Thérèse  Panckouke. 
Mademoiselle  Thérèse  Rey. 
Miss  B.  N.  Robinson. 
Miss  Ethil  Addison. 
Mistress  E.  D.  Adams. 
Mistress  G.  J.  Béer. 
Mistress  Harman  Payne. 
Mistress  Henri  Robinson. 
Monsieur  Catros  Gérand. 
Monsieur  Ghénon  de  Léché. 
Monsieur  de  Mortillet. 
Monsieur  G.  de  Clermont. 
Monsieur  H,  J.  Jones. 
Monsieur  J.  Allemand. 
Monsieur  Panckouke. 
Monsieur  W.  E.  Boyce. 
Niveus. 
Phébus. 
Philadelphia. 
Président  Carnot. 
Président  W.  Smith. 
Raffaello  Mercatelli. 
Reine  d'Angleterre. 
Richard  Dean. 
Rose  Wynne. 
Saturne. 

Secrétaire  général  Delaire. 
Souvenir  de  Jambon. 
Souvenir  de  l'Exposition  de  Gre- 
noble. 
Souvenir  de  Madame  Bullier. 
Thomas  H.  Brown. 
Van  den  Heede. 
Viviand  Morel. 
Volcanic. 
Waban. 

Walter  Surman. 
William  H.  Lincoln. 
William  Seward. 
William  Tricker. 


LES    PLUS    GROSSES   ROSES    DE    FRANCE.  805 

SECTION  DES  ROSES 


Les  plus  grosses  Roses  de  France  (1), 
par  M.  Th.  Denis,  de  Villeurbanne  (Rhône). 

Depuis  quelques  années,  l'art  et  la  science  ont  fait  de  notables 
progrès  dans  la  culture  du  genre  Rosier,  notamment,  par  la  voie 
de  la  fécondation  artificielle  et  des  semis  successifs. 

Aujourd'hui,  ce  qui  constitue  une  branche  importante  de 
l'Horticulture  est  la  floriculture  chaudement  encouragée  par  la 
Société  nationale  d'Horticulture  de  France,  les  Sociétés  lyon- 
naises et  celles  des   différents  départements. 

n  est  de  notre  devoir  de  signaler  ici,  aux  amateurs,  les  va- 
riétés de  Roses  qui,  en  France,  produisent  les  plus  grosses  tleurs. 

De  ce  nombre  sont  : 

Dans  la  Section  dite  des  hybrides  remontantes  : 

R.  Paul  Neyron,  fleur  très  grande,  pleine  d'un  beau  rose, 
d'une  forme  parfaite,  ayant  été  obtenue  de  semis,  par  M.  Levet 
père,  horticulteur  à  Lyon.  —  Grande  médaille  de  la  Société 
nationale  d'Horticulture  de  France.  La  plus  grosse  Rose  connue 
en  France. 

R.  Anna  de  Dieschbach,  fleur  très  grande,  semi-pleine,  pétale 
très  large,  d'un  rose  vif. 

R.  Madame  Bail,  fleur  très  grande,  pleine,  d'un  beau  rose  vif. 

R.  Charles  Lefehre,  fleur  grande,  pleine,  bien  faite,  d'un 
rouge  violet  ombré,  pourpre  superbe. 

R.  La  Reine^  fleur  grande,  globuleuse,  d'un  beau  rose,  odo- 
rante. 

R.  La  France,  fleur  grande,  bien  faite,  d'un  blanc  argenté  à 
l'intérieur  et  d'un  rose  glacé  à  l'extérieur,  odorante. 

R.  Jeanne  Liabaud,  fleur  très  grande,  pleine,  bien  faite,  d'un 
carmin  foncé,  pourpre  superbe. 

R.  Comtesse  d^Oxford,  fleur  très  grande,  pleine,  bien  faite, 
d'un  carminé  vif. 

(1)  Déposé  le  27  août  1896. 


806  section  des  roses. 

Section  des  Iles  Bourbon  : 

B.  Souvenir  de  la  Malmaison ^  fleur  grande,  d'un  blanc  car- 
min, bouton  parfait,  pour  bouquet  et  garniture  d'appartement, 
peu  odorante. 

Mais  le  Rosarium,  le  plus  beau  et  le  plus  complet  en  belles  et 
nombreuses  variétés,  c'est  toujours  celui  du  Parc  de  la  ville 
de  Lyon.  Bien  étiqueté,  confié  pour  la  culture  à  M.  Buisson, 
jardinier  en  chef,  l'intelligent  praticien,  dont  on  ne  saurait  assez 
vanter  les  massifs  et  les  corbeilles  de  Roses  d'amateurs. 

Il  serait  nécessaire  que,  pour  l'avenir,  les  Sociétés  savantes 
d'Horticulture  et  de  Rosiéristes,  nomment  dans  leur  sein  un 
comité  chargé  spécialement  de  classer  et  de  décrire  chaque 
année,  avant  leur  mise  au  commerce,  les  nouvelles  variétés 
obtenues  de  semis,  en  respectant,  l>ien  entendu,  les  noms  pro- 
posés par  les  obtenteurs. 

Yoici  l'aveu  confidentiel  d'un  indiscret  ami,  connaisseur 
compétent  de  vieilles  et  belles  Roses.  Un  jour,  M.  Joséphin 
Soulary,  poète  lyonnais,  étant  en  promenade  avec  quelques 
amis,  au  jardin  botanique  de  la  ville,  un  amateur  lui  demanda 
s'il  aimait  les  Roses  nouvelles  ou  s'il  préférait  les  vieilles  Roses. 

—  Ah  quelle  question  vous  posez  à  un  cœur  épris.  Je  dis- 
tingue seulement  les  belles  Roses  fraîches  des  Roses  fanées, 
mais  je  trouve  que  les  femmes  sont  mieux  partagées  que  la 
Reine  des  fleurs,  parce  que,  lorsque  la  beauté  passe,  elles  ont 
encore  le  cœur,  l'esprit  et  la  vertu,  pour  se  faire  aimer. 

Ayant  vu  que  nous  avions  afl'aire  à  des  amateurs  et  à  des 
artistes  connaisseurs,  nous  leurs  fîmes  l'analyse  de  tous  les 
caractères  d'une  belle  Rose,  depuis  la  Rose  Gent-feuilles  à 
l'odeur  la  plus  suave  et  la  plus  délicieuse,  jusqu'à  la  Rose  inodore. 

Un  amateur  ne  tolérera  pas  facilement  dans  une  collection, 
une  variété  dont  le  caractère  ne  répondrait  pas  aux  règles  de  la 
perfection,  notamment  celles  relatives  à  la  forme  et  à  la  pureté 
des  coloris.  Ces  derniers  doivent,  en  toute  occasion,  être  le  prin- 
cipal guide  de  l'amateur  dans  le  choix  des  variétés  qu'il  veut 
introduire  dans  sa  collection. 


PUBLICATIONS   FRANÇAISES.  807 

REVUE 

DES  PUBLICATIONS  FRANÇAISES  a  ÉTRANGÈRES 


1.  Publications  françaises, 
par  M.  D.  Bois. 

Bulletin  du  Muséum  d'Histoire  naturelle,  année  4896,  n°  6. 

Plantes  de  VAsip  orientale,  parvenues  récemment  au  Muséum^ 
par  M.  A.  Franchet,  p.  277. 

M.  Ghaffanjon  a  envoyé  à  l'herbier  du  Muséum,  à  la  fin  de 
l'année  1895,  deux  importantes  collections  de  plantes.  La  pre- 
mière, en  grande  partie  formée  dans  les  massifs  montagneux  de 
l'Alatau,  au  voisinage  du  lac  Issik-Koul,  c'est-à-dire  dans  l'une 
des  régions  de  l'Asie  centrale  les  plus  riches  en  plantes  spéciales. 
La  deuxième  collection  provient  d'une  région  moins  élevée, 
plus  désertique.  L'une  des  plantes  les  plus  rares  est  le  Kaufman- 
tiia  Semenoivi  Regel,  Primulacée  très  peu  connue,  qui  n'a  été 
trouvée  qu'une  fois,  et  que  l'herbier  du  jardin  impérial  de  Saint- 
Pétersbourg  est  probablement  seul  à  posséder. 

M.  Badinier  a  envoyé  une  collection  de  plantes  de  l'île  de 
Hong-Kong,  comprenant  environ  1,500  numéros. 

Enfin  le  P.  Farges  a  fait  un  récent  envoi  du  Tchen-Kéou-tin, 
au  nord-est  de  la  province  de  Setchuen,  région  où  la  végétation 
est  moins  sèche  que  dans  l'Yunnan,  mais  où  les  arbres  et  les 
arbrisseaux  sont  très  abondants,  sous  des  formes  qui  déroutent 
au  premier  abord.  La  place  systématique  de  plusieurs  de  ces 
végétaux  demeure  encore  indécise;  c'est  le  cas,  par  exemple,  du 
Davidia  involucrata  Baill.  ;  du  Tetracentron  sinense  Oliv.  ;  de 
VEucomia  ulmoides  Oliv.,  plante  à  caoutchouc  qui  est  une  Ma- 
gnoliacée  pour  M.  Oliver,  et  dans  laquelle  M.  Bâillon  était  plutôt 
disposé  à  voir  une  Hamamélidée.  C'est  encore  dans  cette  région 
que  croît  le  Pteroceltis  Tatarinovi,  arbre  curieux,  de  ia  famille 
des  Celtidées,  à  peine  connu  jusqu'ici. 


808  REVUE   DES    PUBLICATIONS. 

Le  dernier  envoi  du  P.  Farges  renferme  de  nombreuses 
espèces  nouvelles,  parmi  lesquelles  M.  Franchet  décrit  seule- 
ment aujourd'hui  :  le  Paulownia  Fargesii  Franch.,  espèce  à 
fleurs  blanches,  et  le  Populus  Fargesii  Franch.,  remarquable^ 
par  ses  feuilles  cordiformes  qui  atteignent  O^'j^O  à  0"^,25  de  lon- 
gueur, et  dont  les  capsules,  fait  unique  dans  le  genre,  sont  cou- 
vertes d'une  laine  épaisse,  blanche. 

Bulletin  de  la  Société  de  Viticulture,  Horticulture  et  Sylvi- 
culture de  l'arrondissement  de  Reims. 

Les  Pêches  précoces  et  le  sur  greffage,  par  M.  Dubarle,  août, 
p.  677. 

Au  jardin-école  de  la  Société,  dit  M.   Dubarle,  nous  avions 
groupé  jadis  à  peu  près  toutes  les  variétés  de  Pêches  réellement 
recommandabies,  et  en  particulier  celles  mûrissant  dans  le  cou- 
rant de  juillet  et  commencement  d'août;  en  un  mot,  la  série  des 
précoces.   Comme   lorsqu'il  s'est  agi  d'étendre  les   collections 
fruitières  de  tous  genres,  la  Société  avait  particulièrement  en 
vue  la  facile  et  sûre  propagation  des  variétés  de  Pêches  d'un 
intérêt  reconnu,  et  paraissant  bien  adaptées  au  sol  crayeux,  par 
la  distribution  gratuite  de  greffons  reproducteurs  scrupuleuse- 
ment choisis.  A  cet  effet,  le  coursonnement  était  ménagé  par 
des  opérations  d'été  peu  multipliées  et  de  circonstance,  quitte  à 
sacrifier   un   peu  la   production  pour  assurer  nombre  de  ra- 
meaux supplémentaires  d'une  bonne  moyenne,  aux  yeux  bien 
constitués.  Le  peu  de  ferveur  des  intéressés  à  nous  suivre  dans 
cette  voie  de  progrès  a  sans  doute  contribué,  pour  une  part,  à 
la  disparition   de  plusieurs  d'entre  eux  au  point  que  Précoce 
Béatrice,  P.  de  Haïe,  fruit  excellent,  P.  Louise,  P.  Alexander, 
P.  de  Harper,  P.  de  Savoie,  P.  de  Schlœsser,  P.  Rivers,  de  pre- 
mier ordre,  etc.,  sont  devenues,  elles-mêmes,  de  moins  en  moins 
prodigues  de  bons  rameaux  greffons,  après  avoir  attendu  plus  de 
dix  ans  dans  le  jardin  ceux  qui  devaient  venir  les  réclamer.  Mais 
passons  et  arrivons  à  la  plus  précoce  de  toutes,  la  Pêche  Amsden, 
qui  a  présenté  de  curieuses  particularités  autour  de  nous,  en 
surgreffage.  Yoici  de  quoi  il  s'agit  :  au  lieu  de  greffer  directe- 


PUBLICATIONS   FRANÇAISES.  809 

ment  ÏAmsden  sur  le  sujet  Amandier  pour  l'établissement  de 
palmettes  à  plusieurs  séries,  nous  avons  préféré,  guidé  par  nos 
études  expérimentales,  établir  d'abord  la  première  série  de 
branches  charpentières  avec  des  variétés  demi-hâtives,  et  surtout 
tardives,  aux  caractères  aussi  tranchés  que  possible  quant  aux 
fruits.  Notre  plan  consistait  à  pratiquer  le  surgreffage  de  chacune 
d'elles,  au  nombre  d'une  vingtaine,  avec  la  variété  en  question, 
après  quatre  ou  cinq  années  d'établissement  de  la  première  série, 
et  vers  l'endroit  de  la  branche  mère  centrale  où  devait  être  établi 
le  second  étage.  L'exécution  intégrale  de  ce  projet  date  donc  de 
plusieurs  années  déjà,  les  sujets  ayant  été  plantés  en  1884. 

Améliorer  la  P.  Amsden  qui,  quoique  très  juteuse,  est  assez 
peu  savoureuse  sur  Amandier  dans  nos  terrains  crayeux  ;  atté- 
nuer le  grave  défaut  commun  aux  variétés  d'origine  américaine, 
d'une  chair  très  fortement  adhérente  au  noyau,  telles  étaient  les 
raisons  qui  justifiaient  ces  expériences  mieux  connues  avec  les 
variétés  du  genre  Poirier. 

Placée  sur  Grosse-Mignotine,  Baltet  père^  Madeleine  blanche^ 
George  IV,  Nivette  veloutée,  Galande,  Sanguine,  etc.,  et  en  pro- 
duction depuis  cinq  ans,  les  surgreffes  d' Amsden  ont  fourni  des 
fruits  qui,  toutes  conditions  égales,  se  montrent  sensiblement 
plus  savoureux  sur  les  deux  premières  que  sur  toutes  les  autres, 
alors  que  l'adhérence  au  noyau  est  beaucoup  moindre  sur 
Nivette,  Galande  et  Sanguine,  et  pourtant  toutes  les  variétés 
énumérées  sont  à  noyau  libre  ou  à  peine  adhérent.  Que  conclure 
de  ces  résultats  considérables  à  ce  double  point  de  vue,  sinon 
que  l'influence  d'une  variété  de  Pêche  sur  une  autre  variété  est 
très  variable  tant  sur  la  nature  de  la  chair  que  sur  la  liberté  du 
noyau,  et  que,  pratiquement,  il  n'y  a  pas  de  règle  sûre  et  pré- 
cise à  en  tirer. 

Mais  où  cette  influence  parait  s'exercer  d'une  façon  véritable- 
ment curieuse,  c'est  lorsque  nous  la  voyons  se  produire  sur  la 
coloration  de  la  chair.  Ici,  greffée  directement  sur  sujet,  les 
fruits  de  cette  Pêche  de  juillet;,  même  ceux  placés  sur  le  devant 
des  branches  principales,  présentent  une  chair  d'autant  plus 
verdâtre  qu'on  se  rapproche  davantage  du  noyau.  Eh  bien,  le 
surgreffage  a  eu  pour  effet,  sauf  sur  la  P,  Galande,  de  rendre 

52 


810  REVUE     DES    PUBLICATIONS. 

cette  chair  notablement  plus  blanche,  sans  toutefois  que  la  qua- 
lité ait  paru  s'améliorer  sensiblement.  Une  exception  plus  re- 
marquable encore  s'est  produite  sur  la  P.  Sanguine.  Celle-ci  a, 
en  effet,  communiqué  intégralement  à  la  chair  de  VAmsden 
sa  couleur  sanguinolente,  au  point  de  croire  à  une  erreur,  s'il 
n'existait  pas  une  différence  de  cinq  à  six  semaines  dans  la 
maturité  des  deux  variétés  Sanguine  et  Amsden.  Notons  que 
cette  remarquable  influence,  dans  ce  cas  particulier,  s'exerce 
sur  VAmsden,  alors  que  les  fruits  de  la  P.  Sanguine  n'ont  encore 
que  la  grosseur  d'une  noix,  sans  toutefois  paraître  retarder  d'un 
jour  la  précocité  de  la  P.  américaine. 

2.  Publications  étrangères, 
par  M.  P.  Hariot. 

The  Garden.  —  Les  Iris  ont  été  beaucoup  plus  cultivés  qu'ils 
ne  le  sont  aujourd'hui.  Dans  certaines  parties  de  la  Grande-Bre- 
tagne, en  Irlande  surtout,  ils  ont  conservé  plus  longtemps  que 
partout  ailleurs  les  faveurs  des  amateurs.  On  y  rencontre  encore 
des  collections  d'Iris  comprenant  depuis  Vlris  germanica  jus- 
qu'aux formes  naines.  Les  Iris  d'Allemagne  considérés  générale- 
ment comme  des  formes  obtenues  par  semis  deVhis  ger^manica, 
sont  plutôt^des  produits  hybrides  résultant  de  croisements  dont 
l'origine  est  assez  obscure,  avec  d'autres  espèces,  telles  que  les  /m 
sambucina,  squalens  et  pallida.  On  y  trouve  des  nuances  superbes, 
des  richesses  de  conformation  florale  devant  lesquelles  n'ont 
qu'à  s'incliner  les  Lœlia^  les  Catlleya  et  bien  d'autres  Orchidées 
qu'on  cultive  à  grands  frais.  L'Iris  germanica  se  plaît  sur  les 
toits;  c'est  d'ailleurs  dans  cette  situation  qu'on  le  rencontre  le 
plus  fréquemment  chez  nous.  Au  Japon,  le  même  habitat  semble 
plaire  à  Vlris  tomiolophia.  Vlris  florentina,  encore  au  même 
groupe,  est  caractérisé  par  ses  fleurs  blanc  pur.  et  l'odeur  parti- 
culière de  ses  racines.  Vlris  albicans  (Princesse  de  Galles)  s'en 
rapproche  également  beaucoup;  mais  ses  fleurs  sont  plus  larges 
et  son  feuillage  plus  développé. 

Les  Iris  nains  conviennent  admirablement  pour  tracer  des  bor- 


PUBLICATIONS   ÉTRANGÈRES  811 

dures,  entre  autres  VIris  pumila  et  ses  nombreuses  variétés,  les 
/m  chamxiins^  olbiensis,  niidicaulis,  etc.  Et  ce  n'est  pas  seule- 
ment l'élégance  de  la  fleur  qu'il  faut  chercher  dans  VIris;  Todeur 
que  répandent  certains  d'entre  eux  n'est  pas,  tant  s'en  faut,  à 
dédaigner  :  l'/riv  gramînifoUa  exhale  un  parfum  de  Pèche  des 
plus  agréables;  les  Tris  sambucina  eisqualem  rappellent  à  s'y 
méprendre  l'odeur  du  Sureau. 

Si  les /m  ne  sont  plus  guère  de  mode  chez  nous,  il  n'en  est  pas 
de  même  des  Œillets,  qui  depuis  quelques  années  ont  vu  s'accen- 
tuer la  faveur  dont  ils  avaient  joui  autrefois.  Sur  ce  point,  nous 
pouvons  lutter  avec  nos  voisins.  The  Garden  nous  fournit  d'inté- 
ressants renseignements  sur  l'Œillet  en  Ecosse.  Les  maladies 
parasitaires  qui  sévissent  fréquemment  sur  les  OEillets  cultivés 
en  Angleterre,  y  sont  rares,  ;V  Helminthosponum  y  est  même  tout 
à  fait  inconnu.  Quant  aux  variétés  allemandes,  françaises  et  an- 
glaises, leurs  qualités  sont  passées  en  revue  d'une  façon  générale. 
C'est  aux  premiers  que  le  premier  rang  devrait  être  donné,  au 
point  de  vue  de  l'ensemble  ;  les  variétés  françaises,  du  moins 
sous  le  climat  de  l'Ecosse,  sont  vigoureuses,  se  tiennent  bien, 
mais  sont  défectueuses  comme  qualité  florale.  Les  meilleures  sont  : 
Comtesse  de  Paris,  Hardouin  Mansarde  Honoré  de  Balzac.  Les 
formes  anglaises  posséderaient  de  nombreux  avantages,  quoique 
l'auteur  de  cette  note  reconnaisse  qu'en  certain  cas  elles  ne 
donnent  pas  tout  ce  qu'on  en  pourrait  désirer. 

Les  Narcisses,  nous  avons  eu  déjà  l'occasion  de  le  dire,  sont 
l'objet  d'un  incroyable  engouement  en  Angleterre.  C'est  ainsi 
que  dans  le  Derbyshire,  une  collection  n'en  contient  pas  moins 
de  232  espèces  et  variétés,  quelquefois  représentées  par  de 
nombreux  spécimens  :  le  Narcissus  Empress  y  figure  pour 
2,500  bulbes;  VEmperor  pour  1,600,  On  peut  se  figurer  l'efî'et 
produit  quand  cette  multitude  de  plantes  est  en  fleur.  Une  des 
plus  jolies  variétés  est  le  Narcisse /.  B.  M.  Camma,  qui  doit  être 
considéré  comme  un  des  meilleurs  représentants  à  fleurs 
blanches  du  groupe  des  Ajax.  Il  faudrait  en  citer  bien  d'autres, 
qui  toutes  présentent  des  qualités  de  premier  ordre,  telles  que  : 
Barri  conspicuus^  Barri  albus,  cernuus  pulcher,  arnabilis,  Mau-^ 
rice  de   Vilmorin^  Duchess  of  Westminster,  Queen  Sophia^  etc. 


812  REVUE    DES    PUBLICATIONS. 

Puisque  nous  en  sommes  à  parler  de  plantes  bulbeuses,  signa- 
lons en  passant  le  Lachenalia  Nelsoni,  plante  issue  du  L.  tricolor, 
mais  beaucoup  plus  méritante,  caractérisée  par  ses  fleurs  jaune 
serin;  le  Lilium  Harrisi,  plus  connu eous  le  nom  de  Lis  des  Ber- 
mudes,  espèce  des  plus  ornementales,  dont  la  culture  en  plein  air 
est  à  recommander;  la  plantation  devra  être  faite  à  l'automne. 
Le  Lilium  elegam  ou  Thunbergianum  et  ses  variétés  constitue  un 
petit  groupe  de  jolies  espèces  obtenues  au  Japon  et  en  Hollande. 
Les  formes  douées  du  plus  riche  coloris,  sont  les  fulgens,  van 
Houttei  et  Horsmani;  le  staminosum  est  remarquable  par  la  du- 
plication de  ses  fleurs;  la  variété  Alice  Wilson  est  nuancée  de 
rouge  sur  jaune.  Il  faut  encore  noter  marmoratum  aureum  ou 
guttatum^  à  fleurs  nettement  ponctuées,  brevifoliiim,  dont  le 
feuillage  est  vert  sombre  et  le  coloris  floral  rouge  saumoné. 

Les  Orchidées  fournissent  encore  un  important  appoint  aux  co- 
lonnes du  journal  anglais.  Les  Trichopilia  y  sont  l'objet  d'un 
article  consacré  à  la  culture  et  à  la  désignation  des  meilleures 
espèces,  de  celles  qui  doivent  se  rencontrer  chez  tous  les  ama- 
teurs de  ces  jolies  plantes.  Les  Trichopilia  crispa  et  suavi's  sont  les 
plus  connus;  leur  introduction  est  d'ailleurs  ancienne,  puisque  le 
premier  est  arrivé  de  Gosta-Rica  en  Européen  1849, et  que  le  se- 
cond était  déjà  cultivé  depuis  Tannée  précédente.  Le  T,  tortilis 
est  moins  populaire  et  pourtant  il  y  a  plus  de  soixante  années  qu'il 
a  été  introduit  du  Mexique.  Les  Trichopilia  fragrans  de  la  Nou- 
velle-Grenade et  Galeottiana  du  Mexique,  sont  encore  plus  rares. 
Le  premier  est  une  des  plus  belles  espèces  du  genre;  ses  fleurs, 
d'un  blanc  pur,  à  labelle  rappelant  la  fleur  du  Dipladenia  boli- 
viensis^  répandent  une  odeur  délicieuse.  Le  second  a  des  fleurs 
jaunes  avec  un  labelle  blanc  ponctué  de  jaune  et  de  cramoisi. 

Au  nombre  des  plus  curieuses  des  Orchidées,  les  Anguloa  tien- 
nent un  rang  distingué  par  la  conformation  de  leurs  fleurs. 
L'A.  Cloiuesiesi  celui  qu'on  rencontre  le  plus  souvent;  l'A.  ebur- 
nea  beaucoup  plus  rare,  a  les  divisions  florales  presque  entière- 
ment blanches;  l'A.  Ruckeri  a  des  fleurs  d'un  jaune  rougeâtre 
dontla  nuance  d'ailleurs  est  des  plus  variables;  dans  l'A.  uniflora 
les  fleurs  sont  blanc  pur  ou  blanc  taché  de  pourpre  brunâtre.  On 
connaît  un  certain  nombre  d'hybrides  obtenus  entre  les  Anguloa  : 


PUBLICATIONS    ÉTRANGÈRES.  813 

A.  dubiaque  l'on  suppose  être  un  produit  de  croisement  naturel 
entre  les  A.  uniftora  et  Cloivesi,  avec  le  coloris  du  second  et  le 
port  général  du  premier;  A.  media^  obtenu  par  hybridation  arti- 
ficielle entre  lesA.  Clowesiet  ^wcA^ri.  Les  fleurs  sont  jaune  pâle, 
entièrement  teintées  de  pourpre  en.  dedans;  le  labelle  est  de 
nuance  cannelle  foncé,  marqué  d'un  disque  jaune  et  de  raies 
transversales  purpurines  rougeâtres. 

Les  Angreecum  seront  toujours  recherchés  pour  la  beauté  et 
l'élégance  de  leurs  fleurs  et  tout  particulièrement  VAngrœcum 
sesquipedale  introduit  en  1857  par  le  Révérend  Ellis.  C'est  une 
des  plantes  les  plus  extraordinaires,  dont  la  structure  florale, 
les  conditions  de  végétation  ont  depuis  longtemps  fixé  l'attention 
du  botaniste.  On  sait  à  quoi  tient  la  perpétuité  de  cette  espèce 
dans  son  pays  natal  :  la  longueur  de  son  éperon  exige  pour  que 
la  fécondation  puisse  s'opérer,  le  concours  de  Papillons  à  trompes 
proportionnées.  La  vie  de  la  plante  et  celle  de  Tinsectesont  donc 
intimement  et  réciproquement  liées  l'une  à  l'autre. 

On  peut  encore  signaler  parmi  les  Orchidées  intéressantes  et 
méritantes  à  divers  titres,  le  Dendrobium  Findleyanum,  une  des 
espèces  les  plus  recherchées  de  ce  joli  genre,  qui  a  été  introduite 
du  Burmah  en  1877;  le  Cattleya  Warneri,  du  groupe  labia(a,&e 
rapprochant  par  la  pluparrt  de  ses  caractères  du  C.  Gaskeliana 
et  originaire  du  Brésil  d'où  il  a  été  importé  en  1 859  ;  le  Microstylis 
metaUica,  peu  cultivé,  comme  d'ailleurs  la  plupart  des  espèces 
de  ce  genre,  qu'on  ne  rencontre  guère  que  chez  quelques  ama- 
teurs. Le  Microstylis  metaUica  se  distingue  à  son  feuillage  lustré, 
métallique,  pourpre  foncé  à  la  face  supérieure,  cramoisi  rosé  en 
dessous.  Quant  aux  fleurs  elles  sont  insignifiantes,  rose  pourpre 
sur  les  sépales  et  les  pétales  avec  un  labelle  blanc  ou  rose  pâle. 
On  peut  joindre  à  ces  plantes  le  Bollea  Schrœderiana^  charmante 
espèce  à  grandes  fleurs  blanches  sur  le  fond  desquelles  tranche 
le  labelle  pourpre  violacé. 

Tout  n'est  pas  encore  dit  dans  le  genre  Bégonia  et  pourtant 
que  de  joHes  plantes  on  a  déjà  obtenues!  la  découverte  du 
Bégonia  socotrana  y  a  opéré  une  véritable  révolution  et  de  suite 
on  a  vu  tout  le  parti  qu'il  y  avait  à  en  tirer  dans  les  croisements. 
Le  premier  hybride  obtenu ,  en  partant  de  la  plante  découverte  par 


814  REVUE    DES    PUBLLCATIONS. 

Balfour  à  Socotora  en  1880,  est  le  B.  John  Heale  résultant  de 
la  fécondation  du  type  par  une  variété  tubéreuse  appelée  B.  Vis- 
countess  Bonetnile'  le  B.  Adonis  vint  peu  de  temps  après,  issu 
d'un  tubéreux  fécondé  par  John  Heale;  le  B.  Winier  Gem  suivit 
bientôt  ainsi  que  le  B.  Success.  Mais  les  deux  plus  beaux  gains 
à  la  formation  desquels  ait  concouru  le  B.  socolrana  sont  certai- 
nement Gloire  de  Lorraine,  Triomphe  de  Nancy^  Trioiwphe  de 
Lorraine  qui  ont  été  incontestablement  le  triomphe  des  habiles 
semeurs  de  Nancy.  Le  B.  Gloire  de  Lorraine  provenait  d'un  croi- 
sement entre  les  B.-socoirana  et  Dregei  effectué  en  1891  ;  les 
deux  autres  espèces  ont  dans  leur  parenté  probablement  le  B. 
Boezli.  Quant  au  Bégonia  Gloire  de  Sceaux,  de  MM.  Thibaut  et 
Keteleêr,  la  participation  du  B.  socotrana  à  son  obtention,  en 
collaboration  avec  le  B.  subpeltata,  laisse  quelques  doutes. 

Dans  tous  les  jardins  on  rencontre  des  lagetes  ;  il  est  peu  de 
plantes  qui  soient  restées  aussi  populaires,  qu'on  s'adresse  au 
T.  patula  et  à  ses  nombreuses  variétés  ;  au  T.  erecta  qui  n'a  pas 
été  aussi  prolifique  entre  les  mains  des  jardiniers;  au  T.  signala 
si  florifère  et  si  précieux  dans  l'ornementation  par  la  masse  de 
fleurs  qu'il  produit  et  au  T.  lucida,  une  des  meilleures  plantes 
automnales  en  raison  du  riche  coloris  orangé  de  ses  fleurs.  C'est 
du  T.  patula,  comme  nous  l'avons  dit  plus  haut,  que  sont  sorties 
le  plus  grand  nombre  de  formes  horticoles  telles  que  :  à  fleurs 
doubles;  ranunculoides ;  aurea  et  aurea  nana;  pygmœa,  lutea  à 
fleurs  jaunes.  Mais  la  plus  belle  de  toutes  est  sans  contredit  celle 
qui  a  reçu  le  nom  de  Légion  d'honneur,  si  remarquable  par  les 
larges  taches  brunes  situées  à  la  base  des  ligules  et  dont  l'en- 
semble offre  quelque  ressemblance  avec  une  étoile. 

11  n'y  a  pas  que  les  Rosiers  d'origine  horticole  qui  doivent  être 
appelés  à  l'ornementation  des  jardins.  Sans  vouloir  rejeter  les 
Rosiers  thé,  les  noisettes,  les  hybrides  remontants,  il  n'est  pas 
inutile  de  temps  à  autre  de  rappeler  qu'il  est  dans  la  nature,  des 
espèces  qui  ne  doivent  pas  être  dédaignées  et  qui  méritent  d'être 
bien  accueillies. 

C'est  ainsi  que  l'on  peut  recommander  le  Rosa  Wichuraiana, 
du  Japon.  Ce  Rosier  se  rapproche  beaucoup  du  Rosa  muliiflora, 
mais  ses  rameaux  ont  une  tendance  à  ramper  que  ne  présente 


PUBLICATIONS   ÉTRANGÈRES.  81o 

pas  ce  dernier.  Il  se  couvre  de  fleurs  d'un  blanc  pur  dont  l'odeur 
n'est  pas  sans  analogie  avec  celle  du  Rosier  Banks.  Un  autre 
Rosier  est  leBosa  macrantha,  dont  le  nom  même  indique  la  large 
dimension  des  fleurs.  Le  Rosa  mac^antha  est  certainement  le 
plus  joli  de  tous  ceux  à  fleurs  simples  et  blanches.  Il  est  préfé- 
rable au  Rosier  blanc  simple  de  Paul,  à  cause  de  l'eff'et  produit 
par  ses  étamines  brillamment  colorées   qui    tranchent   sur  le 
blanc  des  pétales.  Si  nous  jetons  un  coup  d'œil  sur  les  arbres  et 
les  arbrisseaux,  nous  n'aurons  que  l'embarras  du  choix  pour 
noter  au  passage  :   Spirœa  flagelliformis,  une  des  meilleures 
espèces  du  genre,  même  en  les  supposant  réduits  à  une  douzaine. 
Cytisus  Adami,  ce  bizarre  hybride  obtenu  en  '1825  par  Adam 
de  Vitry,  et  sur  lequel  on  trouve  des  fleurs  de  C.purpureus,  d'au- 
tres de  C.  Laburnum,  d'autres  enfin  de  coloris  intermédiaire  entre 
les  deux  espèces;  Hypericum  Moserianum  irictor  qui  constitue 
une  excellente  amélioration  du  type;  les  Magnolia,  ces  char- 
mants végétaux,  qu'on  ne  saurait  manquer  d'aimer,  depuis  les 
M.stelluta,  conspicAia,  /ro/^ws  jusqu'aux  Lennei,  Fmseri,  glauca^ 
grandi flora,  etc.  Le  Xanthoceras  sorbifolia,  dont  l'introduction 
par  l'abbé  David  fit  jadis  sensation,  n'est  pas  aussi  cultivé  qu'il 
devrait  l'être,  et  pourtant  il  est  rustique  et  résiste  à  nos  plus 
grands  hivers.  Ce  sont  encore  des  plantes  à  recommander  que: 
le  Rhododendron  Falconeri,  un  allié  du  R.  grande  dont  il  difl'ère 
cependant  par  le  feuillage  et  le  port  plus  compact,  avec  des 
fleurs  blanc  crème  teintées  de  lilas  à  la  base;  le  Dapline  Cneo- 
rum  un  des  plus  jolis  arbustes  de  la  flore  européenne;  le  Cornus 
florida  ;  V  Ulmus  americana,  dont  le  port  rappelle  celui   d'un 
Chêne,   avec  des  rameaux   pendants  quelquefois   même   aussi 
pleureurs   que  ceux  du  Salix   babylonica;  V^Esculus  califor- 
nica,   aux     longues    inflorescences   en    épis.   Le    port   de    cet 
arbuste  est  des  plus  variables  dans  son  pays   natal;  tantôt  il 
forme  un  buisson  ne  dépassant  pas  10  pieds  de  hauteur,  tantôt, 
au   contraire,  c'est  un  arbre  ramifié,  ayant   2    ou    3  pieds  de 
diamètre  à  la  base  et  s'élevant  jusqu'à  40  pieds.  D'une   façon 
comme  d'une  autre,  VyEsculus  californica  fleuri  est  très  orne- 
mental; les  fleurs  sont  blanches  ou  rose  pâle,  avec  des  anthères 
de  couleur  orangée;  les  feuilles  sont  luisantes,  à  folioles  pétio- 


816  REVUE   DES   PUBLICATIONS. 

lées  ;  les  fruits  sont  lisses,  non  épineux.  Pour  ceux  qui  admettent 
le  genre  Pavia  c'est  le  Pavia  califormca. 

Parmi  les  végétaux  herbacés  dont  nous  trouvons  de  longues 
listes,  nous  retenons  au  passage  :  Arenaria  montana,  charmante 
petite  Garyophyliée  de  l'Ouest  et  du  Centre  de  la  France,  dont  on 
pourrait  faire  des  bordures;  le  Ranunculus  aconitifolius  de  la 
région  montagneuse,  cultivé  depuis  longtemps  sous  le  nom  de 
Bouton  d'argent,  mais  dont  The  Garden  recommande  la  variété  à 
fleurs  doubles  ;  le  Campanula  isopJujUa  alba  qui  sera  du  meilleur 
effet  dans  la  garniture  des  suspensions  en  société  du  C.  gracilis, 
également  gracieux,  mais  dont  il  diff'ère  par  son  port  plus  diffus, 
ses  rameaux  plus  ou  moins  retombants,  ses  feuilles  habituelle- 
ment velues,  ses  fleurs  largement  campanulées;  Vlris  d'Alle- 
magne à  fleurs  doubles  présentant  douze  divisions  florales  ; 
le  Chrysobactron  Rossii,  Liliacée  de  la  Nouvelle-Zélande,  à  long 
épi  de  fleurs  jaune  d'or  qui  fera  merveille  au  Jardin  alpin,  etc. 

Bulletino  délia  R.  Societa  toscana  d'Orticultura.  —  11  est 

signalé,  d'après  le  Nuovo  giomale  botanico,  deux  nouveaux  Lis 
originaires  de  la  Chine.  Le  Lilium  chinense  a  des  tiges  hautes  de 
40  centimètres,  scabrespubescentes,  portant  jusqu'à  110  feuilles 
sessiles,  linéaires,  acuminées,  récurvées,  très  légèrement  canali- 
culées  dans  le  haut.  Les  divisions  florales  sont  allongées,  obtuses, 
charnues,  rouge  orangé,  parsemées  de  macules  elliptiques, 
pourpre  foncé. 

L'autre  espèce,  le  Lilium  Blondit,  est  extrêmement  voisine  de 
la  précédente  dont  elle  diffère  surtout  par  ses  feuilles  beaucoup 
moins  nombreuses,  le  coloris  des  fleurs  un  peu  rose  et  les  ma- 
cules plus  abondantes. 

Wiener  illustrirte  Garten  Zeitung.  —  A  noter  une  nouvelle 
Pensée,  originaire  de  Bosnie  et  décrite  sous  le  nom  de  Viola 
Beckiana.  C'est  une  espèce,  à  grandes  fleurs  rappelant,  d'une 
façon  générale,  les  Viola  lutea  et  calcarata,  des  montagnes  de 
France.  Les  fleurs  sont  bleu-lilacé  ou  jaunes,  distinctement 
veinées. 

♦ 


PUBLICATIONS   FRANÇAISES.  817 

PLANTES  NOUVELLES  OU  PEU  CONNUES 

DÉCRITES    OU    FIGURÉES 
DANS    LES    PUBLICATIONS   FRANÇAISES   ET   ÉTRANGÈRES. 

1.  Publications  françaises, 
par  M.  D.  Bois. 

Euphorbia  Qarad  Deflers.  Plantes  nouvelles  de  V Arable, 
Bull.  bot.  de  France,  1896,  fasc.  4,  p.  230. 

Belle  Euphorbe  cactiforme  à  port  caractéristique,  qui  paraît 
localisée  dans  la  région  des  collines  désertiques  formant  les  pre- 
miers contreforts  du  puissant  massif  du  Gebel  Sabor,  sur  la 
frontière  méridionale  du  Yemen.  Elle  est  disséminée,  par  pieds 
isolés  ou  par  bouquets,  au  milieu  des  buissons  presque  impéné- 
trables d'^.  polyacantha  Boiss.,  qui  couvrent  de  vastes  espaces 
de  terrain  sur  les  plateaux  rocheux  de  basse  altitude. 

Cette  plante  porte  les  noms  arabes  de  Qarad,  Qaradh  et  quel- 
quefois Sabtah.  Sa  tige  atteint  2  à  2  mètres  et  demi  de  hauteur 
et  mesure  10  à  20  centimètres  de  diamètre  à  la  base;  elle  est 
simple  dans  sa  plus  grande  longueur  et  ne  se  ramifie  que  dans 
son  quart  supérieur;  elle  est  cylindrique,  sous -ligneuse.  Les 
rameaux  sont  hexagones,  munis  d'aiguillons  d'un  vert  glauque 
et  incurvés-ascendants  comme  ceux  de  ÏF.  candelabrum  ;  les 
feuilles,  épaisses  sur  les  angles,  sont  décidues;  les  coussinets  sont 
globuleux-tuberculeux,  verticaux,  hexagones;  les  aiguillons 
stipulaires  sont  courts,  divariqués,  dressés;  les  fleurs  naissent 
en  cimes  axillaires  biflores. 

Ruellia  heterotricha  Deflers.  Plantes  nouvelles  de  l'Arabie, 
Bull.  Soc.  bot.  de  France,  1896,  fasc.  4,  p.  220. 

Arbuste  originaire  des  monts  El-Areys,  près  Serrya,  de  4  à 
500  mètres  d'altitude.  La  tige,  rameuse,  atteint  de  40  à  80  centi- 
mètres de  hauteur.  Les  feuilles,  pétiolées,  sont  opposées,  ovales 
obtuses  ou  orbiculaires,  souvent  cordiformes  à  la  base,  velues. 


818  PLANTES  NOUVELLES  OU  PEU  CONNUES. 

blanchâtres  à  Ja  face  inférieure,  à  limbe  mesurant  2  à  5  cen- 
timètres de  long  sur  autant  de  largeur.  Les  fleurs,  très  belles, 
sontaxillaires,  solitaires  ou  géminées;  la  corolle,  de  5  à  6  centi- 
mètres de  long,  est  rose,  pubescente. 

Cette  plante  rsippeWe  \e  Rue llia patula,  mais  s'en  distingue  par 
son  indumentum  composé,  ses  feuilles  plus  larges,  à  base  cordi- 
forme  et  non  cunéiforme,  ses  fleurs  plus  grandes,  son  calice  à 
lobes  ovales-lancéolés  et  non  linéaires.  Elle  a  aussi  certains 
rapports  avec  le  R.  grandifloraYorsk.,  mais  se  reconnaît  à  sa  tige 
plus  élevée,  ses  fleurs  plus  petites,  axillaires  et  non  terminales, 
Je  calice  à  divisions  plus  larges,  la  corolle,  rose  au  lieu  d'être 
blanche,   les  graines  orbiculaires  au  lieu  d'être  réniformes. 


2.  Publications  étrangères 
par  M.  P.  Hariot. 

Coffea  stenophylla  G.  Don.  —  Caféier  à  feuilles  étroites.  — 
Sierra-Leone  (Rubiacées-Ixorées).  —  Bot.  Mag.,  t.  7475. 

Feuilles  à  pétiole  court,  ovales  ou  oblongues- lancéolées, 
obtuses  et  ternninées  par  un  appendice  caudiforme,  très  glabres, 
luisantes,  marquées  de  nervures  grêles  et  glanduleuses  à  leur 
point  d'insertion;  stipules  triangulaires- ovales,  acuminées; 
fleurs  axillaires  et  terminales  portées  par  des  pédoncules  très 
courts;  bractées  linéaires;  calice  à  bords  très  courts  et  denti- 
culés;  corolle  à  tube  beaucoup  plus  petit  que  les  lobes  qui  sont 
au  nombre  de  6-10,  linéaires,  étoiles  et  d'un  beau  blanc; 
6-10  étamines  à  filets  dressés,  anthères  linéaires-subulées,  fruit 
globuleux. 

Le  Coffea  stenophylla  est  une  des  espèces  indigènes  de 
l'Afrique  occidentale  qui;  au  point  de  vue  commercial,  doivent 
arriver  à  lutter  avec  le  Café  d'Arabie.  Découvert  depuis  long- 
temps déjà,  il  n'a  été  décrit  qu'en  1834,  par  Don,  et  regardé 
depuis  par  Benlham  comme  une  variété  du  Coffea  arabica.  Il  est 
plus  fréquemment  cultivé  à  Sierra-Leone  que  le  café  de  Libéria, 
auquel  il  est  de  beaucoup  supérieur  comme  arôme. 


PUBLICATIONS    ÉTRANGÈRES.  819 

Cochlioda  Noezliama  Rolfe.  —  C.  de  Noezl.  —  Pérou 
(Orchidées-Vandées).  Bot.  Mag.,  t.  7374. 

Pseudo-bulbes  nombreux  et  rapprochés,  ovoïdes-oblongs,  com- 
primés, rugueux;  feuille  sessile,  linéaire- oblongue ,  obtuse, 
carénée;  hampe  dressée,  pourvue  de  nombreuses  gaines;  grappe 
allongée,  penchée,  lâche  et  multiflore;  bractées  deux  fois  plus 
courtes  que  les  pédicelles;  fleurs  roses;  sépales  larges,  ovales, 
aigus,  le  dorsal  dressé,  les  latéraux  recourbés  ou  presque 
retournés;  pétales  plus  étroits,  lancéolés,  dressés;  labelle  plus 
court  que  les  sépales,  à  angle  dressé,  soudé  avec  la  colonne,  à 
lobes  latéraux  arrondis,  réfléchis,  à  lobe  médian  cordiforme; 
disque  muni  de  deux  callus  linéaires-oblongs;  colonne  légère- 
ment incurvée;  anthère  arrondie,  pourvue  d'un  bec  peu  saillant, 
à  poUinies  oblongues,  portées  par  un  pied  obovale,  légèrement 
épaissi. 

Le  genre  Cochlioda  comprend  cinq  espèces,  toutes  originaires 
du  Pérou,  et  qui  présentent  de  nombreux  points  de  ressemblance 
avec  les  Mesospinidium  et  les  Odontoglossum.  Le  C.  Noezliana 
a  été  découvert  par  John  Noezli,  en  1891,  dans  une  localité  où 
croît  le  C.  vulcanica.  Cette  dernière  espèce  avait  été  découverte 
en  1871,  par  Spruce,  sur  le  volcan  de  Tunguragua,  où  elle  croît 
à  plus  de  10,000  pieds  d'élévation  parmi  les  scories  rejetées  par 
le- volcan. 

Cornus  corynostylis,  Koehne.  —  Cornouiller  à  styles  en  mas- 
sues. —  Himalaya  (Cornées).  —  Gartenflora,  1896,  11,  p.  286, 
t.  51,  f.  4. 

Rameaux  plus  ou  moins  tétragones,  à  peu  près  glabres; 
feuilles  opposées,  ovales  ou  ovales-oblongues  ou  oblongues- 
elliptiques,  acuminées,  vertes  à  la  face  inférieure  et  quelquefois 
blanchâtres  et  couvertes  de  quelques  poils  apprîmes,  marqués  de 
5  à  8  nervures  sur  chaque  face;  corymbes  de  fleurs  subgiandu- 
leux,  blancs  soyeux  ;  sépales  égalant  la  moitié  de  l'ovaire;  pétales 
assez  grands,  étroits;  style  remarquable  par  sa  dilatation  en 
forme  de  massue,  de  même  longueur  que  les  filets  des  étamines. 

Cette  plante  asiatique  a  été  souvent  prise  et  décrite  pour  le 


820  PLANTES  NOUVELLES  OU  PEU  CONNUES. 

Coryius  macrophylla  qui  appartient  à  une  autre  section  caracté- 
risée par  ses  noyaux  creusés  d'une  petite  cavité. 

Erythronium  Johnsoni  Bolander.  —  G.  de  Johnson  —  Sud 
de  l'Orégon  (Liliacées-Tulipées)  —  Gardeners'  Chronicle,  488, 
p.  548,  f.  83. 

Bulbe  long  de  deux  lignes,  formé  d'un  petit  nombre  d'enve- 
loppes, produisant  des  rejetons  à  sa  base;  scape  long  de  40 
à  12  lignes;  segments  floraux  acuminés,  les  trois  intérieurs 
appendiculés  ou  auriculés;  feuilles  au  nombre  de  deux,  lan- 
céolées, fortement  marbrées  :  anthères  d'un  beau  jaune  brillant; 
tllets  des  étamines  courts  et  dilatés.  Fleurs  rose  clair  à  la  face 
extérieure,  jaune  orangé  intérieurement,  passant  au  pourpre 
foncé. 

Cette  nouvelle  espèce  d' Erythronium  a  été  recueillie  dans  le 
sud  de  rOrégon  par  M.  Johnson. 

Masdevallia  corniculata,  var.  inflata  Veitch.  —  M.  corniculé, 
var.  à  corolle  dilatée.  —  Nouvelle-Grenade  (Orchidées-Epiden- 
drées).  —Bot.  Mag.,  t.  7376. 

Feuille  oblongue,  obtuse,  rétrécie  en  pétiole  sillonné  et  caréné; 
bractée  développée,  de  même  longueur  que  le  tube  du  périanthe, 
cymbiforme,rostrée, verte;  corolle  orangée, àtube  dilaté, urcéolé, 
marqué  de  6  côtes  extérieurement  et  ponctué  de  rouge  à  l'inté- 
rieur; lobes  dorés,  à  base  triangulaire,  prolongés  en  longs  fila- 
ments; pétales  dressés,  charnus,  lancéolés,  à  base  inégale, 
dentés  au  sommet;  labelle  de  même  longueur  que  les  pétales, 
lancéolé,  muni  d'un  onglet  court  et  épais,  obscurément  trilobé  ; 
disque  papilleux,  denticulé  au  sommet;  colonne  grêle;  anthère 
tronquée,  bidentée  ;  ovaire  à  trois  ailes  ondulées. 

Le  Masdevallia  corniculata  appartient  à  un  petit  groupe 
d'espèces  caractérisées  par  la  tige  portant  une  feuille  et  une  fleur 
solitaires  ;  ses  fleurs  largement  engainées,  ses  larges  bractées 
vertes  situées  sous  les  fleurs.  On  ne  connaît,  jusqu'à  présent,  que 
trois  représentants  de  ce  groupe  :  M.  cucullata,  macroura  et 
corniculata,  tous  trois  natifs  de  la  Nouvelle-Grenade.  Le  M.  cor- 
niculata a  été  introduit,  en  1877,  par  M.  Backhouse.  Quant  à  la 


PUBLICATIONS   ÉTRANGÈRES.  821 

variété  inflata,  elle  diffère  du  type  par  son  coloris  plus  pâle,  la 
ponctuation  du  périanthe  moins  prononcée,  les  lobes  plus  larges 
qui  sont  d'un  beau  jaune  doré  et  non  orangés,  bordés  de  jaune 
comme  dans  le  M.  corniculata. 

Oncidium  Godseffianum  ^Krànzlin.  —  0.  de  Godseff.  —  (Or- 
chidées-Vandées).  Gardeners^  Chronkle  1896,  495,  p.  754. 

Pseudo-bulbes  allongés,  cylindriques,  lisses,  longs  de  12  centi- 
mètres et  plus,  épais  de  1  centimètre;  rugueux;  feuilles  au 
nombre  de  deux,  linéaires-lancéolées,  aiguës;  panicule  longue- 
ment pédicellée,  penchée;  rameaux  distiques,  chargés  de  fleurs 
serrées;  bractées  très  petites  et  triangulaires  ;  sépale  dorsal  cu- 
cuUé,  cunéiforme,  obové,  les  latéraux  soudés  ensemble  dans 
leur  quart  inférieur  puis  libres;  pétales  obovales,  onguiculés, 
obtus;  labelle  onguiculé,  à  lobes  latéraux  falciformes,  le  moyen 
largement  cordiforme,  légèrement  bilobé  au  sommet  ;  deux 
callus,  l'un  marqué  de  plusieurs  petits  tubercules,  luisant  et 
situé  à  l'angle  et  entre  les  lobes  latéraux,  l'autre  plus  large 
placé  sur  le  disque  du  lobe  moyen  et  parcouru  par  trois  lignes 
chargées  de  tubercules;  gynostème  à  ailes  linéaires,  légèrement 
denticulées  en  avant.  Fleurs  jaunes,  rayées  de  pourpre,  ne 
dépassant  pas  2  centimètres  de  largeur  à  leur  entier  développe- 
ment sur  un  centimètre  et  demi  de  hauteur,  et  devant  être 
comptées  parmi  les  plus  petits  des  nombreux  représentants  du 
genre  Oncidium,  A  placer  près  de  VOncidium  pubes,  quoique  ce 
dernier  appartienne  à  une  autre  section,  celle  des  Tetrapetala 
tandis  que  le  Oncidium  Godsef/ianiun  doit  être  rangé  parmi  les 
Petitapetala. 

Ostrowskia  magnifica  Regel.  —  0.  magnifique.  —  Asie  cen- 
trale (Gampanulacées).  —  Bot.  Mag.,  t.  7472. 

Racine  tubéreuse;  tige  haute  de  3-5  pieds,  simple,  robuste, 
fistuleuse;  feuilles  brièvement  pétiolées,  verticillées,  ovales, 
dentées  ;  fleurs  larges,  dressées,  disposées  en  grappe  terminale 
pauciflore  ;  calice  à  tube  turbiné  muni  de  sillons  qui  alternent 
par  paires,  avec  les  divisions  du  limbe,  à  5-9  lobes  linéaires- 
lancéolés;  corolle  largement  campanulée,   à  tube  pourvu   de 


822  PLANTES  NOUVELLES  OU  PEU  CONNUES. 

1 5-24  côtes,  à  5-9  lobes  courts  et  larges,  à  5-9  étamines  ;  étamines 
à  filets  courts,  dilatés  à  la  base  et  poilus  ;  anthères  linéaires- 
allongées,  tordues  à  la  fin;  ovaire  à  5-9  loges  à  style  épais,  à 
stigmates  au  nombre  de  5-9,  linéaires,  recourbés,  soudés  en 
colonne  fusiforme;  capsule  de  consistance  papyracée,  turbinée, 
déhiscente  par  des  pores  latéraux  oblongs;  graines  ovoïdes, 
comprimées,  étroitement  ailées. 

VOstrowskia  constitue  une  des  plus  remarquables  découvertes 
botaniques  faites  dans  l'Asie  centrale  par  Albert  Regel.  La  loca- 
lité précise  est  le  Khamat  de  Dharwar  dansleBokhara  oriental 
où  la  plante  croît  à  une  altitude  de  7,000  pieds.  Intimement  allié 
aux  Campanules,  le  genre  Ostroivskia  s'en  distingue  par  les  feuilles 
verticillées,  les  nombreuses  divisions  du  calice  et  la  déhiscence 
des  capsules  par  des  pores  en  nombre  double  de  celui  des 
sépales. 

Pittosporum  eriocarpum  Roy  le.  —  P.  à  fruits  hérissés.  — 
Himalaya  (Pittosporées).  —  Bot.  mag,,  t.  7473. 

Arbre  de  petite  taille;  rameaux  verticillés;  feuilles  jeunes 
floconneuses,  tomenteuses  ainsi  que  l'inflorescence;  feuilles 
ovales  oblongues  ou  oblongues-obovales,  obtuses  ou  aiguës, 
cunéiformes  à  la  base,  tomenteuses  sur  les  deux  faces  puis 
glabres  à  la  face  supérieure,  à  côtes  et  à  nervures  au  nombre 
de  12-15  saillantes;  panicules  multiflores  brièvement  pédon 
culées,  disposées  au  sommet  des  rameaux;  fleurs  portées  par 
des  pédoncules  courts;  sépales  ovales  ou  ovales  lancéolés, 
tomenteux  ;  corolle  jaune,  à  pétales  soudés  en  un  tube  quatre 
fois  moins  long  que  les  sépales;  ovaire  tomenteux;  capsule  glo- 
buleuse, tomenteuse,  polysperme,  à  valves  ligneuses. 

Le  genre  Pittosporum  renferme  un  certain  nombre  d'espèces 
d'arbrisseaux  dont  la  culture  est  à  recommander  pour  les  oran- 
geries, telles  que  les  P.  Tobira  de  la  Chine  et  du  Japon,  crassi- 
foliurn,  undulatum  d'Australie,  tenuifolium,  le  plus  robuste  de 
tous,  de  la  Nouvelle-Zélande  et  eriocarpum  de  l'Himalaya.  Ce 
dernier  habite  les  provinces  de  Kumaon  et  de  Garwhal  et  se 
rencontre  à  une  altitude  de  5,000  pieds.  " 


PUBLICATIONS    ÉTRANGÈRES.  823 

Olyra  concinna  Hook.  f.  —  0.  coquette.  —  Costa  Rica  (Gra- 
minées-Panicées).  —  Bot.  Mag.,  t.  7469. 

Plante  naine,  formant  des  touffes  serrées,  très  glabres  ;  chaumes 
filiformes,  simples,  feuilles,  recourbés  et  pendants  ;  feuilles 
serrées,  distiques,  petites,  ovales,  cuspidées-acuminées,  à  bords 
inégaux,  arrondies  à  la  base,  ciliées  sur  les  bords,  à  côte  mince, 
à  nervures  très  nombreuses;  gaines  beaucoup  plus  courtes  que 
le  limbe,  bi-auriculées  au  sommet,  à  oreillettes  inégales;  ligule 
arrondie  et  courte;  épis  axillaires  et  terminaux,  courts,  à  rachis 
filiforme  et  raide  ;  épillets  au  nombre  de  trois,  dont  2  femelles 
à  peine  pédicellés,  le  mâle  solitaire,  inséré  à  la  base  de  l'épi  et 
longuement  pédicellé,  épillets  mâles  avec  une  seule  glume 
oblongue  obtuse,  uninerviée,  trois  étamines  et  glumelle  binerviée 
de  la  longueur  de  la  glume  ;  épillets  femelles  à  trois  glunies 
dont  deux  lancéolées,  acuminées,  trinerviées,  herbacées,  la  troi- 
sième plus  courte  à  peine  stipitée,  obtusiuscule,  coriace,  pâle,  rou- 
lée sur  les  bords,  à  peu  près  de  même  longueur  que  la  glumelle. 

Les  Olyra,  à  l'exception  d'une  seule  espèce,  sont  originaires 
de  l'Amérique;  ils  sont  remarquables  par  la  variété  de  leur 
feuillage^  de  leur  port,  de  leur  inflorescence  et  la  disposition  des 
organes  reproducteurs  dans  les  épillets.  VOkjra  concinna  se 
rapproche  surtout  de  l'O.  polypodioides  de  la  haute  vallée  de 
l'Amazone  qui,  avec  un  faciès  identique,  diffère  du  tout  au  tout 
par  son  inflorescence  et  ses  épillets. 


Le  Secrétaire-rédacteur-gérant  y 
D.  Bois. 


Paris.  —  Imprimerie  L.  Maretheux,  1,  rue  Cassett». 


824 


OBSERVATIONS  MÉTÉOROLOGIQUES. 

AOUT    1896 


Observations  météorologiques  faites  par  M.  F.  Jamin,  a  Bourg-la-Rel\e, 
PRÈS  Paris  (altitude  :  63™). 


TEMPERATURE 


Min. 


15, i 

14,9 
12,3 
9,9 
15,1 
12,3 


8,5 
13,2 

9,6 

11,1 

13.3 
15;2 

13.4 

11,3 

14,5 

9,2 

9,1 

9,0 

13,2 
12,5 
11,3 
14,4 
10,0 

14,3 
15,2 

11,5 
9,4 
9,5 
5,9 
7,0 
8,1 


Max. 


HAUTEUR 

du  baromètre 


Matin     Soir 


25,0 

25,6 

25 

29,2 

25,3 

22,9 


23,0 
16,0 

21,0 

22,6 

25,3 
25,6 

25,3 
26,2 
25,3 
25,8 
26,0 
25,8 

25,1 
25,7 
26,9 
23,6 
22,7 

22,8 
22,0 

17,8 
18,9 
19,3 
23,3 
27,2 
28.1 


760 

762 

762,5 

761,5 

760,5 

762 


764,0 
761,5 

760,5 

762,5 

765,5 
767,5 

767 

765 

761,5 

:65 

764 

763,5 

759 

758,5 

760,5 

761 

766,5 

766 
761 

755,5 

756,5 

765 

768 

762 

760 


761 
762 
761 
760, 
762 
764 


763 
760,5 


762 

764,5 

767,5 
767,5 

765,5 

761,5 

762 

764,  5 

764,5 

761 

758 

759,5 

759,5 

766,5 

766,5 

764 
756 

757 
761 
767 
765 
760 
760 


VENTS 

dominants 


NO. 

NE.  ENE. 

NE. 

NE.  E. 

NE. 
NE.  NO. 


SO. 
0.  NO. 


N. 

N. 

N. 

N. 

NNO. 
E. 

•  N. 

0. 

NE. 

ENE. 

NE. 

N. 

ONO. 

N. 
NO. 

NO. 
0. 

0. 
N. 

N.  NNE. 
NE. 
E. 
SO. 


ETAT    DU   CIEL 


Nuageux. 

Nuageux  le  matin,  clair. 

Légèremeut  nuageux. 

Légèrement  nuageux. 

Nuageux. 

Couvert  le  matin,  très  nuageux  i'après 
midi,  quelques  gouttes  de  pluie,  clair 
le  soir. 

Très  nuageux,  couvert  le  soir  et  petite 
pluie. 

Petite  pluie  toute  la  nuit,  pluie  plus 
abondante  jusqu'à  3  heures  de  Taprès 
midi,  couvert. 

Brumeux  le  matin,  nuageux,  orage  et 
pluie  l'après-midi,  presque  clair  le  soir 

Brumeux  de  grand  matin,  nuageux,! 
quelques  averses  l'après-midi. 

Nuageux,  clair  le  soir. 

Nuageux  le  matin  et  le  soir,  couvert 
dans  la  journée. 

Nuageux. 

Nuageux. 

Nuageux. 

Nuageux. 

Nuageux,  clair  le  soir. 

Couvert  le  matin,  nuageux,  un  peu 
de  pluie. 

Nuageux.  i 

Nuageux.  j 

Très  nuageux,  pluie  le  soir.  j 

Nuageux.  i 

Très  nuageux,  petite    pluie  Taprès 
midi. 

Très  nuageux. 

Couvert,  pluie  presque  continue 
laprès-midi. 

Très  nuageux. 

Très  nuageux  et  pluvieux. 

Nuageux  et  légèrement  pluvieux. 

Clair  de  grand  matin,  nuageux. 

Nuageux. 

Nuageux,  un  peu  de  pluie  le  soir. 


AVIS   DIVERS.  825 

AVIS    DIVERS 


EXPOSITIONS  DE  LA  SOCIÉTÉ  NATIONALE  D'HORTICULTURE 

DE     FRANCE 

Exposition  de  Chrysanthèmes,  Fruits,  Cyclamens,  Œillets, 
Asters,  etc.  —  Celte  exposition  se  tiendra  au  Palais  de  l'Indus- 
trie, Champs-Elysées,  du  17  au  22  novembre  1896. 


Modificalion  an  programme  de  l'Exposition  de  Chrysanthèmes. 

Par  suite  d'une  modification  au  programme  publié  dans  le 
cahier  de  mars  1896,  p.  235,  les  5%  15^  16^,  17"' et  18*=  concours 
ouverts  pour  les  Chrysanthèmes  en  pots,  seront  ouverts  également 
pour  les  fleurs  coupées  de  Chrysanthèmes,  concours  entre 
horticulteurs  et  concours  entre  amateurs. 


SOUSCRIPTION  OUVERTE  PAR  LA  SOCIETE 

Le  bureau  de  la  Société  nationale  d'Horticulture  de  France  a 
décidé,  dans  la  séance  du  27  août,  d'ouvrir  une  souscription 
pour  venir  en  aide  aux  sociétaires,  horticulteurs  et  jardiniers, 
victimes  de  l'ouragan  du  26  juillet  dernier. 

Les  souscriptions  sont  reçues  à  l'agence  de  la  Société,  84,  rue 
de  Grenelle- 


Médaille  du  Conseil  d'administration.  —  Pour  l'introduction 
ou  l'obtention  de  plantes  ornementales  reconnues  méritantes 
après  culture  en  France. 

Les  horticulteurs  français,  obtenteurs  ou  introducteurs  de 
plantes  reconnues  méritantes,  peuvent  adresser  au  comité  com- 
pétent leur  demande  en  vue  de  prendre  part  au  concours  pour 
ce  prix.  De  leur  côté,  les  membres  des  comités  peuvent  propo- 
ser les  plantes  qu'ils  jugent  dignes  du  même  prix.  A  la  fin  de 
chaque  année,  il  sera  désigné,  s'il  y  a  lieu,  dans  le  sein  de 
chaque  comité  compétent,  un  membre  chargé  de  faire  un 
rapport  circonstancié  sur  la  ou  les  plantes  qui  sont  de  nature  à 
déterminer  l'attribution  de  la  médaille. 


Série  III.  T.  XVIII.  Cahier  de  septembre  putyîijé  le  10  octobre  1896.  52 


826  AVIS   DIVERS. 

Avis  à  MM.  les  semeurs  de  Chrysanthèmes. 


L'époque  de  floraison  des  Chiysanlhèmes  commençant  avec 
octobre,  la  section  des  Chrysantlièmes  vient  d'adopter,  pour 
l'année  1896,  le  règlement  suivant  : 

Pour  qu'une  variété  nouvelle  puisse  obtenir  un  certificat  de 
mérite,  elle  devra  être  présentée  dans  les  conditions  indiquées 
ci-après  : 

Variétés  obtenues  de  semis. 

Présentées  en  pois  :  Une  potée  fleurie. 

Présentées  en  fleurs  coupées  :  Deux  fleurs  de  la  même  variété, 
avec  branches  et  feuilles. 

Variétés  obtenues  par  accident  fixé. 

Présentées  en  pois  :  une  potée  fleurie  de  la  variété  nouvelle  et 
une  potée  fleurie  de  la  variété  type. 

Présentées  en  fleurs  coupées  :  deux  fleurs  de  la  variété  nouvelle 
et  également  deux  fleurs  avec  branches  et  feuilles  de  la  variété 
type. 

Le  nom  donné  à  la  variété  devra  être  mis  sous  enveloppe 
cachetée;  l'enveloppe  ne  sera  décachetée  que  si  la  variété  est 
récompensée. 

Les  présentateurs  sont  priés  de  bien  vouloir  accompagner  leur 
envoi  d'une  note  explicalive  indiquant  :  i*^  l'origine  de  la  variété 
(donner  les  noms  des  parents  si  possible);  2"  la  hauteur  totale 
de  la  plante;  S"  le  mode  de  culture  auquel  la  variété  a  été 
soumise  (culture  en  pots  ou  en  pleine  terre). 

Pour  les  présentations  de  variétés  connues,  la  section  ne 
jugera  que  la  culture  ou  la  collection:  ces  présentations  pour- 
ront être  récompensées  par  des  primes. 

Toute  personne  faisant  ou  non  partie  de  la  Société  ou  de  la 
Section,  a  le  droit  de  l'aire  des  présentations. 

Jours  des  séances  de  la  section,  pour  1896  : 

8  octobre,  25  octobre; 

12  novembre,  17  novembre  (exposition  au  Palais  de  l'In- 
dustrie), 26  novembre; 
10  décembre,  24  décembre. 

Les  envois  devront  être  rendus,  le  jour  de  la  séance,  84,  rue 
de  Grenelle,  avant  une  heure  de    l'après-midi. 

Un  jury  spécial,  composé  d'exposants,  jugerales  nouveautés 
inédiles  à  l'Exposition  des  Chrysanthèmes  (voir  le  programme). 

De  plus,  des  médailles  récompensant  les  lots,  des  certificats 
de  mérite  seront  attribués  à  chaque  variété  qui  pourrait  le  mé- 
riter. Pour  cela  deux  branches  fleuries  avec  feuilles  ou  une  plante 
fleurie  en  pot  seront  également  exigées. 

— — - — ^ 


AVIS   DIVERS.  827 

OFFRES  ET   DEIYIANDES  D'EMPLOI 


Un  registre  est  ouvert  aux  bureaux  de  l'agence  de  la  Société  pour 
l'inscription  des  offres  et  des  demandes  d'emploi. 

Le  Conseil  d'administration  prie  les  sociétaires  qui  auraient 
besoin  de  jardiniers  pour  maisons  bourgeoises  ou  d'employés  pour 
maisons  de  commerce  horticoles  de  bien  vouloir  consulter  ce  registre. 


AVIS  RELATIF  AUX  CONCOURS  EN  SÉANCE 


Un  concours  spécial  pour  les  Orchidées  aura  lieu  en 
séance  le  26  novembre  1896.  Les  personnes  qui  désireront  y 
prendre  part  seront  tenues  d'adresser,  huit  jours  à  l'avance, 
à  l'agent  de  la  Société,  rue  de  Grenelle,  84,  leur  demande 
de  participation. 


CONCOURS  OUVERTS   DEVANT  LA  SOCIÉTÉ 


Concours  annuels. 
Médaille  Pellier.  Pour  le  plus  beau  lot  de  Pentslemon. 

Prix  Joubert  de  VHiberderie.  —  Le  10  janvier  1889,  le  Conseil 
d'administration,  se  conformant  au  vœu  émis  par  le  D""  Joubert 
de  IHiberderie,  dans  son  testament,  a  ouvert  un  concours  pour 
ui!  prix  de  2,b00  francs  à  décerner  au  nom  de  ce  généreux 
donateur.  (]e  prix  est  destiné  à  un  ouvrage  publié  récemment 
el  imprimé  ou  manuscrit,  sur  rilorticulture  maraîchère,  l'Arbo- 
riculture et  la  Floriculture  réunies,  considérées  dans  leurs 
usages  journaliers  et  les  plus  pratiques.  Le  concours  est  perma- 
nent et  le  prix  peut  être  décerné  chaque  année. 

Si  l'ouvrage  présenté  au  concours  est  manuscrit,  il  devra  être  aussi 
succinct  que  possible  et,  si  son  auteur  obtient  le  prix,  il  sera 
tenu  d'en  faire  la  publication  dans  le  délai  d'un  an.  (Voyez  le 
Journal,  3"  série,  XI,  1889,  p.  o  et  81.) 


828  CHRONIQUE. 

CHRONIQUE 


Cattleya  à  fleurs  doubles.  —  M.  Gh.  Maron  signale,  dans  la 
Hevue  horticole,  la  floraison  d'un  Cattleya  intermedia  qui, 
depuis  deux  années,  donne  des  fleurs  monstrueuses.  La  fleur 
observée  cette  année  présentait  un  ovaire  d'abord  uniloculaire  à 
son  point  d'attache  sur  le  pédoncule  et  qui,  au  milieu  de  sa 
longueur,  se  contournait  et  semblait  se  diviser  en  deux  pour 
porter  deux  fleurs  parfaites,  mais  soudées  entre  elles  par  les 
deux  sépales  inférieurs  et  latéraux. 

Association  pour  la  vente  des  produits  agricoles  et 
înaraîchers.  —  Nous  avons  signalé  les  efl'orts  faits  par  les  agri- 
culteurs anglais,  avec  le  concours  des  Compagnies  de  chemins 
de  fer,  pour  remédier  partiellement  aux  eff'ets  de  la  crise  agri- 
cole en  supprimant  autant  que  possible  les  intermédiaires  entre 
le  producteur  et  le  consommateur.  Des  progrès  notables  ont  été 
accomplis  dans  cette  voie. 

Au  mois  de  mars  dernier,  en  eff'et,  se  constituait,  avec  le  titre 
deB7itish  Produce supply  Assocîacion,  une  compagnie  a3^ant  pour 
but  d'organiser  à  Londres  un  bureau  central  qui  devait  recevoir 
et  faire  vendre  les  envois  de  province.  En  outre,  ce  bureau  était 
chargé  de  favoriser  la  constitution  d'associations  locales  qui 
grouperaient  les  denrées  de  chaque  région  et  en  assureraient 
l'expédition  à  Londres. 

Voici  quelques  renseignements  sur  le  fonctionnement  d'une 
de  ces  associations  locales^  celle  de  Sleaford,  la  première  qui  se 
soit  fondée.  Le  capital  constitué  se  monte  à  125,000  francs.  Une 
moitié  a  été  fournie  par  la  Société  centrale  et  l'autre  par  les  fer- 
miers de  la  région.  Le  comité  de  cette  association  se  charge 
de  grouper  chaque  jour  à  Sleaford,  pour  les  expédier  à  Londres, 
les  produits  des  fermes  situées  dans  un  rayon  d'environ  20  kilo- 
mètres autour  de  la  ville.  Dans  ce  but,  des  courriers  parcourent 
chaque  matin  des  routes  déterminées  et  recueillent  les  denrées 
qui  leur  sont  apportées. 


CHRONIQUE.  829 

L'association  ne  s'engage  pas  à  acheter  toutes  les  denrées  qui 
lui  seront  offertes.  Elle  réglera  ses  achats  d'après  les  besoins  du 
marché  de  Londres.  Sur  les  profits,  après  avoir  versé  5  p.  100 
d'intérêt  aux  actions,  ou  distribuera  40  p.  100  du  restant  aux 
membres  de  l'association,  au  prorata  de  leurs  ventes,  et  60  p.  1 00 
entre  l'association  centrale,  les  employés  et  les  membres  du 
comité.  Lorsqu'un  réseau  de  Sociétés  analogues  aura  été  établi  en 
Angleterre,  des  bureaux  de  vente  pourront  être  constitués  dans 
les  villes  les  plus  importantes. 

Les  promoteurs  de  cette  entreprise  comptent  pouvoir  donner 
aux  fermiers,  en  échange  de  leurs  produits,  un  prix  plus  élevé 
que  celui  qu'ils  reçoivent  actuellement  des  intermédiaires. 

Le  grand  mât  de  Kew  Gardons.  —  Le  superbe  mât  que, 
depuis  trente-cinq  ans,  tous  les  visiteurs  admirent  dans  les  jar- 
dins de  Kew,  a  été  importé  de  l'île  de  Vancouver,  en  1861.  Ce 
spécimen  unique  d'Abies  Douglasii,  droit  comme  une  flèche, 
mesure  48  mètres  de  hauteur;  il  provient  d'un  arbre  mesurant 
54  mètres  au  moment  où  il  fut  abattu  et  comptant  environ  deux 
cent  cinquante  années.  Une  certaine  portion  de  sa  base  ayant 
donné  des  inquiétudes  sérieuses  au  sujet  de  sa  conservation, 
l'amputation  fut  décidée  et  la  partie  attaquée  fut  remplacée  avec 
succès  par  un  morceau  de  Pitchpin  de  même  longueur;  Après 
celte  opération,  le  mât  a  été  remis  en  place,  le  4  février  dernier. 

(G.  Schneider.) 

Le  Beaumontia  grandiflora.  —  Quoique  l'introduction  en 
Europe  de  cette  magnifique  liane,  originaire  de  Ghittagongetdu 
Sylliet,  date  de  1820,  sa  floraison  dans  nos  serres  est  toujours 
une  chose  assez  rare  pour  qu'on  la  remarque.  Dans  son  numéro 
du  8  mai  1886,  le  Gardeners'  Chronicle  en  publia  une  excellente 
gravure  d'après  des  fleurs  reçues  des  jardins  de  Lord  Cowper. 
Cette  année,  c'est  M.  R.  Maries,  horticulteur  à  Lytham,  et  frère 
de  M.  Ch.  Maries,  ex-collecteur  de  MM.  J.  Veitch  and  Sons,  qui 
est  l'heureux  possesseur  d'une  plante  superbe  portant  trente-huit 
ombelles  de  toute  beauté.  Ce  sujet  est  cultivé  dans  une  serre 
intermédiaire,  c'est-à-dire  ayant  une  température  de  10  à  12  de- 
grés centigrades  en  hiver.  •  (G.  Schneider.) 


830  CHRONIQUE. 

Un  cep  de  Vigne  extraordinaire.  —  Il  est  peu  d'étrangers 
avant  visité  l'Angleterre  qui  ne  connaissent  la  Vigne  deHampton 
Court,   fameuse    plutôt   par  son    grand   âge  et    les  dirneusions 
extraordinaires  de   son    tronc  que   par  son    remlement  annuel. 
Mais  peu  de  personnes  ont  eu  l'occasion  de  voir  la  superbe  Vigne 
de  Manresa  House,  près  de  Putney  ;  la  cause  en  est  probablement 
que  le  premier  établissement  est  public,  tandis  que  le  secondest 
privé.  A  part  l'âge,  la  Vigne  de  Manresa  House,  qui,  comme  celle 
de  Hampton  Court,  appartient  à  la  variété  Black  Hamburgh,est 
peut-être  plus  intéressante  parce  qu'elle  se  trouve  en  meilleures 
conditions  de  santé,  et  que  ses  dimensions  sont  bien  supérieures. 
M.   Davis,  (jui   en    est  le   gardien  fidèle,   planta  ce  cep  il  y  a 
trente-deux  ans,  contre  un  mur,  à  l'extérieur,  dans  un  but  déco- 
ratif. Sa  végétation  devint  si  puissante,  qu'une  des  branches  fut 
couchée  et  introduite  dans  une  serre  construite  contre  un  mur 
de  4  mètres  de  hauteur.  Celte  serre  fut  bientôt  de  trop  pelites 
dimensions  et  dut  èlre  agrandie  ;  elle  mesure  à  présent  67  mètres 
de   long  et  est  complètement  couverte  par  sept  branches   qui, 
disposées  horizontalement  et  à  égales  distances,  sont  couvertes 
chaque  année  de  fruits  d'aspect  et  de  qualité  irréprochables. 
Cette  année,  on  compte  951    grappes,  pesant  en   moyenne  une 
livre  et  demie,  superbes  de  coloris   et  bien  garnies.   Environ 
2,000  grappes  ont    été  enlevées  peu   après  la   floraison   pour 
permettre  aux  autres  d'atteindre  leur  parfait  développement. 
La  Vigne  qui  décore  cette  serre,  avec  ses  sept  rangées  de  grappes 
disposées  régulièrement  et  dont  le   tronc  ressemble  presque  à 
celui  d'un  arbre  forestier,  offre  un  coup  d'œil  inoubliable. 

(G.  Schneider.) 

Les  sexes  dans  le  Nuttallia,  le  Gymnocladus  et  l'Idesia. 
—  La  Revue  horticole,  dans  sa  chronique  du  16  septembre 
p.  419;,  consacre  quelques  lignes  à  un  cas  d'hermaphrodisme 
du  i\utf allia  cerasiformis,  observé  par  M.  Jouin  dans  les  pépi- 
nières Simon-Louis,  à  Plantières-lès-Metz. 

Déjà,  sous  la  signature  de  M.  L.  Henry,  le  Jardin  {n"  du 
5  mai  1896,  p.  99)  avait  signalé  ce  fait  et  rappelé  que  Bentham 
et  Hooker  donnent  l'espèce- comme  polygame-dioïque   [Gênera 


SÉANCE  DU  10  SEPTEMBRE  1896.  831 

Planta)  um,  I,  p.  661).  Dans  cet  article,  M.  Henry  signalait,  en 
outre,  avec  indications  précises  à  l'appui,  deux  autres  espèces 
ligneuses  cliez  lesquelles  il  a  remarqué  des  faits  de  même  ordre  : 
le  Gijmnocladus  canadensis  [GuUandina  dioica)  et  Vldesiapoly- 
carpa. 

Ces  trois  espèces  :  NultalUa  cerasiformis^  Gymnocladus  cana- 
dciu'is  et  Idesia  polycarpa,  presque  toujours  considérées  comme 
dioïques,  seraient  donc,  en  réalité,  polygames  ou  polygames- 
dioïques. 

^ 

pnocÈs-viinoAUX 


SÉANCE  DU  10  SEPTEMBRE  1896. 

Présidence  de  M.  H.  de  Mlmorin,  Premier  Vice-Président 
DE  LA  Société. 

La  séance  est  ouverte  à  2  h.  30  minutes. 
Les  registres  de  présence  ont  reçu  les  signatures  de  1 7  membres 
honoraires  et  de  160  membres  titulaires. 
Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  le  Président  proclame  l'admission  de  2  membres  titulaires 
nouveaux. 

Il  adresse  de  vifs  remerciements  aux  sociétaires  qui  ont  pris 
part  aux  concours  de  Dahlias,  Fuchsias  et  Bégonias,  ouverts  ce 
jour,  en  exprimant  le  regret  que  le  public  ne  soit  pas  admis  à 
visiter  leurs  nombreux  et  superbes  apports  qui  constituent  une 
véritable  exposition  d'un  grand  intérêt. 

Lecture  est  donnée  de  la  liste  des  récompenses  accordées  à  la 
suite  de  ces  concours  : 


y.  B.  —  La  commission  de  rédaction  déclare  laisser  aux  auteurs 
des  articles  admis  par  elle  à  l'insertion  dans  le  Journal  la  responsa- 
bilité des  opinions  qu'ils  y  expriment. 


832  procès-verbaux. 

Concours  du  10  septembre  1896  (1) 
Dahlias. 

l^""  Concours.  —  Dahlias,  fl.  coupées,   médaille  de  vermeil    à 

MM.  Vilmorin-Andrieux  et  C'e. 
I^*"   Concours.   —    Dahlias,    fl.   coupées,   médaille   d'argent    à 

M.  Mohn. 
2°  Concours.  —   Dahlias  Cactus,  grande  médaille  d'argent  à 

M.  Nonin. 
2"  Concours.  —  Dahlias  Cactus,  grande  médaille  de  vermeil  à 

M.  Paillet. 
2*^  Concours.  —  Dahlias  Cactus,  médaille  d'argent  à  M.  Welker. 
2*^  Concours.  —  Dahlias  Cactus,  remerciements  à  M.  Molin. 
3^  Concours.  —  Dahlias  Lilliput,   grande  médaille  d'argent  à 

MM.  Vilmorin-Andrieux  et  C'^ 
3^  Concours.  —  Dahlias  Lilliput,  grande  médaille  d'argent  à 

M.  Welker. 
3°  Concours.  —  Dahlias  Lilliput,  médaille  de  bronze  à  M.  Nonin. 
4'  Concours.  —  Dahlias  à  fleurs  simples,  médaille  de  vermeil 

à  MM.  Vilmorin-Andrieux  et  C'^ 
4*  Concours.  —  Dahlias  à  fleurs  simples,  médaille  de  bronze 

à  M.  Molin. 
5^  Concours.  —Dahlias.  Nouveautés,  remerciements  à  MM.  Vil- 
morin-Andrieux et  C'^ 
5^  Concours.  —  Dahlias.  Nouveautés,  grande  médaille  d'argent 

à  MM.  Billiard  et  Barré. 
5^  Concours.  —  Dahlias.  Nouveautés,  remerciements  à  M.  Go- 

rion. 
6'  Concours.  —  Dahlias  Cactus,  en  pots,  médaille  de  vermeil 

à  M.  Nonin. 
6'  Concours.  —  Dahlias  Cactus,  de  semis,    médaille  d'argent, 

pour  le  semis  n»  1,  à  M.  Nonin. 
—  Dahlias  Lillip.,  de  semis,  médaille  d'argent  à  M. Welker. 

Fuchsias. 
1"  Concours.  —  Fuchsias,  médaille  de  vermeil  à  M.  Nonin. 

(d)  Le  compte  rendu  de  ces  concours  sera  publié  ultérieurement 


SÉANCE  DU  10  SEPTEMBRE  1896.  833 

Bégonias. 

\^^  Concours.  —  Bégonias  à  tubercules,  médaille  de  vermeil  à 
M.  Vallerand. 

2®  Concours.  —  Bégonias  à  tubercules,  à  fleurs  simples,  grande 
médaille  de  vermeil  à  M.  A'allerand. 

'1°''  Concours.  —  Bégonias  à  tubercules,  à  fleurs  simples,  grande 
médaille  d'argent  à  M.  Urbain. 

2^  Concours.  —  Bégonias  à  tubercules,  à  fleurs  simples,  médaille 
d'argent  à  M.  Vacherot. 

2^  Concours.  —  Bégonias  à  tubercules,  à  fleurs  simples,  grande 
médaille  d'argent  à  M.  Plet. 

—     Bégonias   multiflores,    grande   médaille   d'argent    à 
M.  Urbain. 

i''  Concours.  —  Bégonias  à  tubercules,  striés,  médaille  d'argent 
à  M.  Vallerand. 

5®  Concours.  —  Bégonias  à  tubercules,  var.  crntata^  médaille 
de  vermeil  à  M.  Vallerand. 

ô''  Concours."  —  Bégonias  à  tubercules.  Fleurs  coupées,  doubles, 
remerciements  à  M.  Vallerand. 

6^  Concours.  —  Bégonias  à  tubercules.  Fleurs  coupées,  doubles, 
remerciements  à  M.  Plet. 

7^  Concours.  —  Bégonias  à  tubercules.  Fleurs  coupées,  simples, 
remerciements  à  M.  Plet. 

7®  Concours.  —  Bégonias  à  tubercules.  Fleurs  coupées,  simples, 
remerciements  à  M.  Vallerand. 

8^  Concours.  —  Bégonia  discolor  X  R<^Xj  médaille  de  bronze 
à  M.  Urbain. 

9^  Concours.  — Bégonias  ligneux,  médaille  d'argent  à  M.  Ur- 
bain. 

9*^  Concours.  —  Bégonia  Vernon  compact,  médaille  de  bronze 
à  MM.  Vilmorin-Andrieux  et  C'^ 

10«  Concours.  —  Bégonia  Diadema-Rex  X  décora,  médaille  de 
vermeil  à  MM.  Cappe  et  fils. 

10°  Concours,  —  Bégonias.  Nouveautés,  grande  médaille  de  ver- 
meil à  M.  Arnoult. 

10'  Concours.  —  Bégonias.  Nouveautés,  grande  médaille  d'ar- 
gent à  M.  Urbain. 


834  PROCÈS"  VERBAUX. 

10^  Concours.  —  Bégonias.  Nouveaulés,   médaille  d'argent,  à 

M.  Piet. 
16^Goncour5. —  iiégonias  ponctués,  nouveaux,  grande  médaille 

de  vermeil,  à  M.  A'^allerand. 
Félicitations  à  iMM.  Cayeux  et  Le  Clerc,  hors  concours  comme 
membres  du  Jury. 

M.  le  Président  annonce  les  décès  de  M.  Imbault  (de  Paris), 
membre  honoraire,  qui  faisait  partie  de  la  Société  depuis  l'année 
•186!  ;  de  M.  Haulreux  (de  Paris),  et  de  M.  Savoye  (François)  fils 
(de  Bois-Colombes).  Il  adresse  les  condoléances  de  la  Société  aux 
familles  de  nos  regrettés  collègues. 

M.  le  secrétaire  général-adjoint  annonce  que  MM.  Michelin, 
Croux  et  Vitry  ont  été  désignés  par  le  conseil  d'administration 
pour  représenter  la  Société  au  congrès  pomologique  de  Rouen. 
Il  procède  au  dépouillement  de  la  correspondance  qui  comprend: 

A.  —  Correspondance  manuscrite  : 

1'^  Lettre  de  M.  Lecœur,  cultivateur  à  Limours  (Seine-et-Oise), 
demandant  la  nomination  d'une  commission  pour  visiter  ses 
cultures  de  Haricots.  MM.  Chemin,  Lambert  et  Legrand  sont 
désignés  à  cet  effet. 

2,"  Lettre  de  Al.  Gentilhomme,  horticulteur  à  Vincennes, 
demandant  la  nomination  d'une  commission  pour  visiter  ses 
cultures  de  Bruyères.  Sont  désignés  pour  faire  partie  de  cette 
Commission  :  MM.  Savart  (Victor),  Savart  (Léon),  Tavernier, 
Baudrand  (Jean),  Bories,  Debrie  (Edouard),  Vacherot  (H.),  Bil- 
lard (Arthur),  Fichet,  fils. 

3°  Lettre  de  M.  Lemaire,  horticulteur,  26,  rue  Friant,  Paris, 
demandant  la  nomination  d'une  commission  pour  visiter  ses 
cultures  de  Chrysanthèmes.  La  commission  sera  composée  de  : 
MM.  Nonin,  Yvon  père,  Yvon  fils,  Launay,  Gérand,  Piennes, 
Whir. 

B.  —  Correspondance  imprimée  : 

1°  Programme  de  l'exposition  que  la  Société  horticole  du 
Loiret  tiendra  à  Orléans  du  14  au  19  novembre  1896  ; 


SÉANCE  DU  10  SEPTEMBRE  1896.  835 

2°  Programme  de  l'exposition  que  la  Snciélé  d'Horticulture  de 
l'arrondissement  de  Valognes  tiendra  à  Valognes  du  14  au 
17  novembre  prochain. 

3**  Liste  des  certificats  de  mérite  accordés  dans  la  séance  du 
8  août  par  le  comité  de  floriculture  de  la  Société  néerlandaise 
d'Horticulture  et  de  Botanique. 

G.  —  Ol'vrages  destinés  a  la  Bibliothèque  : 

52''  livraison  du  Dictionnaire  pratique  d'Horticulture,  de 
M.  Niclioison,  traduit,  mis  à  jour  et  adapté  à  nos  usages  par 
M.  Mollet. 

2"  Introduction  du  Platane  en  France,  par  M.  Clotaire  Duvaî. 
Brochure  in-8  de  7  pages  (Extrait  du  Bulletin  de  la  Société 
d'Horticulture  de  Melun-Fontainebleau). 

3°  Feuille  d'informations  du  Ministère  de  l'Agriculture,  j.°'  37 
et  38. 

D.  —  Rapports  déposés  sur  le  bureau  : 

'1°  Rapport  sur  les  cultures  fruitières  du  Refuge  du  Plessis- 
Piquet  [Seine),  M.  Pailletpère,  rapporteur. 

51°  Rapport  sur  les  cultures  maraîchères  du  Refuge  du  Plessis- 
Piquet  {Seine),  M.  Curé,  rapporteur, 

3°  Rapport  sur  les  cultures  fruitières  de  M.  Joseph- François, 
de  Brunoy,  AI.  Gorion,  rapporteur. 

4°  Rapport  sur  les  cultures  de  Reines-Marguerites  et  de  Zinnias 
de  M,  A.  Gravereau,  M.  Emile  Thiébaut,  rapporteur. 

Les  conclusions  de  ces  quatre  rapports,  demandant  l'insertion 
dans  le  J'ournal  et  le  renvoi  à  la  commission  des  récompenses, 
sont  adoptées  par  l'asseniblée. 

Objets  soumis  a  l'examen  des  comités  : 

Au  comité  de  culture  potagère  : 

Par  M.  Jourand,  horticulteur  marchand-grainier  à  Civray 
(Vienne),  une  variété  de  Fraise  Quarantaine  améliorée,  que  le 
présentateur  déclare  avoir  obtenue  dans  ses  cultures  et  qu'il 
considère  comme  étant  très  vigoureuse  et  très  remontante.  Le 
comité  adresse  des  remerciements  à  M.  Jourand. 


836  PROCÈS-VERBAUX. 

Au  comité  d' arboriculture  fruitière  : 

1°  Par  M.Girgean  (de  Gonflans-Sainte-Honorine),  8  grappes  de 
Raisin  Chasselas  doré  de  Fontainebleau  et  3  grappes  de  Raisin 
Frankent hal  récoMées  sur  des  Yignes  cultivées  en  plein  air,  le 
long  d'un  mur  (prime  de  2*"  classe). 

2°  Par  M.  Savart  (Charles)  (de  Bagnolet,  Seine),  12  Poires 
Beurré  magnifique^  récoltées  sur  des  arbres  cultivés  en  espalier 
(prime  de  3®  classe). 

3*^  Par  M.  Orive  (de  Yilleneuve-le-Roi),  une  Poire  Triomphe  de 
Vienne  [Remerciements). 

'    4°  Par  M.  Templier  (de  Saint-Germain-en-Laye),  une  caisse  de 
Prunes  Reine-Claude  Latinois  [Remerciements). 

Au  comité  de  fiariculture  : 

\°  Par  M.  Enfer  (Victor),  jardinier  au  château  de  Pontchar- 
train  (Seine-et-Oise),  un  lot  de  Bégonia  ascoiiensis,  variété  à 
fleurs  d'un  rouge  corail  et  à  port  relativement  dense  et  trapu, 
sa  hauteur  ne  dépassant  jamais  45  centimètres  ;  remarquable, 
en  outre,  par  son  extrême  floribondité.  Le  présentateur  considère 
ce  nouveau  Bégonia  comm.e  supérieur  à  la  variété  Berthe  de 
Chateauroger  (prime  de  2*^  classe). 

2°  Par  MM.  Le  Goûteux  et  fils,  horticulteurs-grainiers  à  Igny 
(Seine-et-Oise)  : 

Un  lot  d'Œilleis  de  Chine  cultivés  pour  la  production  de  la 
graine  (prime  de  2^  classe); 

Un  lot  de  Dahlias  à  fleurs  simples,  semis  de  l'année,  unicolores 
et  striés  et  un  lot  de  Dahlias  à  fleurs  de  Cactus,  doubles  et  semi- 
doubles,  semis  de  l'année  1895,  cultivés  pour  la  production  de 
la  graine  [Remerciements). 

S'*  Par  M.  Glergeon  (Léon),  jardinier  chez  M.  Thomas,  à  Bel- 
levue  (Seine-et-Oise),  une  superbe  potée  deStreptocarpus  Wen- 
dlandi.  Les  graines  ont  été  semées  le  12  mars  1895  et  les  jeunes 
plantes  réunies  par  quatre  dans  les  pots.  La  floraison  a  com- 
mencé le  25  juillet  1896.  Le  représentant  du  comité  fait  remar- 
quer que  le  groupement  de  quatre  plantes  par  pot  est  des  plus 
heureux,  puisqu'il  permet  d'obtenir  des  vases  bien  garnis  de 
feuillage  avec  plusieurs  inflorescences  (prime  de  1"  classe). 


I 


SÉANCE  DU  10  SEPTEMBRE  1896.  837 

4^  Par  M.  Welker,  père,  horticulteur  à  la  Celle-Saint-Gloud, 
un  lot  composé  de  nombreuses  et  superbes  variétés  de  Mont- 
bretia  remarquables  par  l'ampleur  de  leurs  fleurs  et  l'extrême 
diversité  des  coloris  (prime  de  '1'''  classe). 

5°  Par  M.  Buisson  (Jean),  horticulteur  à  Gourbevoie  (Seine), 
deux  potées  d'un  Bégonia  issu  de  semis  du  B.  versailtensis 
(prime  de  3"  classe). 

Les  propositions  des  comités  relatives  aux  récompenses  à 
accorder  pour  les  présentations  sont  mises  aux  voix  et  adoptées. 

M.  Girgean  abandonne  sa  prime  au  profit  de  la  Société. 

M.  le  Président  donne  la  parole  à  M.  Decaux,  qui  fait  la  com- 
munication suivante  : 

La  Mouche  des  Orchidées  [Isosoma  orchidxarum  Meig). 

Moyens  de  combattre  cet  insecte. 

Les  renseignements  succincts,  que  j'ai  l'honneur  de  présenter, 
ont  pour  but  d'appeler  l'attention  de  mes  collègues  et  tout  par- 
ticulièrement celle  des  orchidophilesy  sur  les  observations  qu'il 
m'a  été  possible  de  faire  sur  les  mœurs  et  moyens  de  destruction 
d'un  insecte  de  l'ordre  des  Diptères,  VIsosoma  orchidsearum 
(Meig.),  dont  les  dégâts  dans  les  serres  contenant  des  Cattleija 
et  Lœlia^  sont  malheureusement  trop  connus. 

Pour  combattre  un  insecte  nuisible  avec  des  chances  de 
succès,  il  est  de  toute  utilité  de  le  bien  connaître  ;  il  m'a  paru 
intéressant  de  faire  passer  sous  les  yeux  des  nombreux  membres 
présents  à  la  séance  :  des  Isosoma  orchidœarum  mâles  et  femelles, 
morts  et  vivants,  à  l'état  d'insectes  parfaits,  des  larves  et  des 
nymphes  obtenus  d'éclosions  en  captivité  ;  des  tiges  contami- 
nées montrant  les  galeries  creusées  par  les  larves  et  les  trous  de 
sortie  de  l'insecte  à  l'état  parfait  (mouche);  et  enfin  des  tiges 
attaquées  sur  lesquelles  j'ai  pratiqué,  il  y  a  trente-quatre  jours 
de  larges  incisions,  qui  ont  détruit  les  larves  à  l'intérieur;  il  est 
bon  de  vous  faire  remarquer,  que  la  plante  ne  semble  pas  en 
avoir  souff'ert  et  se  porte  à  merveille. 


838  PROCÈS-VERBAUX. 

Ce  minuscule  insecte,  importé  en  France  avec  le  Cattleya 
Mossiœ  (?),  trouvant  dans  nos  serres  les  conditions  propres  à  son 
existence,  s'y  est  propagé  d'une  façon  désastreuse,  et  cause  aux 
diverses  espèces  d'Orchidées  des  dégâts  souvent  considérables. 

On  constate  assez  facilement  la  présence  de  cet  insccle  dans 
les  jeunes  pousses  qui  deviennent  légèrement  bulbiformes  à  la 
partie  inférieure  ;  on  peut  encore  s'assurer  de  leur  présence  dans 
la  lige,  en  pressant  la  partie  gonflée  entre  les  doigts,  on  sent 
.alors  qu'elle  est  creuse  et  cède  sous  la  pression. 

On  sait  bien  peu  de  chose  sur  les  mœurs  de  cet  insecte,  à  part 
quelques  lignes  publiées  par  mon  savant  ami  M.  Kiinckel  d'Her- 
culais,  pour  signaler  sa  présence  dans  les  serres,  en  France 
{Bull,  de  la  Soc.  Enlom.  de  France^  1879)  et  une  note  de  notre 
distingué  collègue  M.  Otto  Ballif,  qui  attire  l'attention  des 
orchidophiles  sur  les  dangers  d'introduire  dans  les  serres  des 
Cattleya  contaminés  par  VIsosoma  [Moniteur  d'Horticulture, 
10  juillet  1892).  Je  n'ai  rien  pu  trouver,  sur  les  mœurs  de  cette 
bestiole,  dans  les  nombreux  auteurs  qu'il  m'a  été  possible  de 
consulter  en  France. 

Dans  une  note  plus  étendue,  je  me  propose  de  décrire  ulté- 
rieurement la  larve  et  la  nymphe  restées  inédites  et  faire  con- 
naître les  nouvelles  observations,  que  je  compte  faire  sur  les 
mœurs  de  VIsosoma  orchidœarum,  en  multipliant  les  pontes  de 
cet  insecte  en  captivité  et  en  l'élevant  jusqu'à  l'insecte  parfait. 

Il  serait  intéressant  de  connaître  combien  cet  insecte  a  de 
générations  dans  une  année;  si  son  activité  de  propagation  se 
conserve  pendant  l'hiver  ;  le  nombre  d'œufs  pondus  par  une 
femelle?  Je  compte  beaucoup  sur  la  bienveillance  de  mes  collè- 
gues, pour  les  prier  de  vouloir  bien  noter  la  date,  toutes  les  fois 
qu'ils  trouveront  cette  mouche  vivante  dans  leurs  serres,  et  m'en 
informer.  Qu'ils  se  rassurent,  je  me  ferai  un  devoir  de  ne  pas 
indiquer  leurs  noms,  dans  la  crainte,  trop  justifiée,  de  nuire  à 
leurs  intérêts. 

Mœurs. 

D'après  mes  observations  sur  une  ponte  récente  obtenue  en 
captivité,  vers  le   10  juillet,  j'ai  trouvé,  en  ouvrant  plusieurs 


SÉANCE   DU   10    SEPTEMBRE    1896.  839 

liges,  des  larves  complètement  développées  et  une  nymphe  en 
formation  le  19  août  suivant;  une  première  éclosion  a  eu  lieu  le 
21  août  vers  dix  heures  du  malin,  une  autre  le  25  août,  puis  le 
27  août  et  enfin  aujourd'hui  10  septembre  vers  9  h.  et  demie  du 
matin,  ce  qui  indiquerait,  que  tous  les  insectes  d'une  même 
ponte,  au  moins  en  captivité,  n'arrivent  pas  à  l'état  parfait  en 
même  temps,  et  que  les  éclosions  peuvent  se  succéder  pendant 
vingt  jours.  Les  éclosions  qu'il  nous  a  été  donné  d'observer 
(19  insectes)  ont  toujours  eu  lieu  le  matin,  de  9  1/2  à  1 1  heures. 
Cette  mouche  est  peu  active,  cependant  elle  vole^  assez  lourde- 
ment il  est  vrai,  jusque  vers  4  à  o  heures  en  été. 

Dans  les  serres,  nous  avons  surpris  des  mâles  (un  peu  plus 
légers)  volant  à  la  recherche  d'une  femelle,  et  des  femelles 
fécondées  cherchant  une  tige  convenable  pour  y  déposer  leurs 
œufs. 

Le  nombre  des  femelles  écloses,  en  captivité,  a  été  de  treize 
pour  six  mâles,  est-ce  un  hasard,  ou  cette  proportion  se  repro- 
duit-elle en  liberté? 

Nous  avons  pu  observer  un  accouplement  en  captivité,  le 
rapprochement  des  sexes  est  normal  ;  il  a  eu  lieu  vers  2  h.  et 
demie  de  l'après-midi,  par  un  beau  temps,  sur  une  plante 
exposée  au  soleil. 

Le  travail  de  la  ponte  est  assez  long,  il  doit  durer  plusieurs 
jours  ;  c'est  à  l'aide  de  sa  tarière  enfoncée  dans  l'épiderme  de 
la  tige,  que  la  femelle  introduit,  le  plus  souvent,  deux  œufs  dans 
un  même  trou,  puis  elle  recommence  l'opération  sur  la  même 
tige,  espaçant  cette  nouvelle  ponte  de  un  demi-centimètre  à 
un  centimètre  de  la  première;  généralement,  elle  passe  ensuite 
sur  une  autre  tige,  lorsqu'elle  a  le  choix,  pour  continuer  sa 
ponte  jusqu'à  épuisement.  Les  pontes  que  j'ai  observées  ont  été 
faites  pendant  le  moment  le  plus  chaud  de  la  journée,  de  midi 
à  4  heures,  en  été. 

En  résumé  :  de  nos  observations  commencées  il  y  a  huit  à 
dix  ans,  interrompues  et  reprises,  selon  le  noanque  ou  l'abon- 
dance de  tiges  contaminées  mises  à  notre  disposition,  on  peut 
admettre  que  les  œufs  éclosent  6  à  8  jours  après  la  ponte,  que 
la  larve   peut  arrivera  son  complet  développement  en  27  ou 


840  PROCÈS-VERBAUX. 

30  jours  et  que  la  nymphe  demande  15  à  20  jours  pour  donner 
l'insecte  parfait;  c'est-à-dire  que  toutes  les  métamorphoses 
depuis  la  ponte  exigent  de  45  à  60  jours  en  moyenne  ;  du  moins, 
pendant  l'été  et  en  captivité;  dans  une  serre,  en  liberté,  il  peut 
se  faire  que  le  temps  nécessaire  soit  encore  moindre. 

Moyens  de  destruction. 

Les  orchidophiles  ont  l'habitude  de  supprimer  les  tiges  conta- 
minées (qu'il  faut  brûler).  C'est  un  moyen  radical,  qui  peut 
donner  de  bons  résultats,  mais  qui  a  l'inconvénient  de  ne  pas 
être  économique,  surtout  lorsqu'il  s'agit  de  plantes  de  choix. 

Nous  nous  sommes  demandé  s'il  n'y  aurait  pas  possibilité  de 
tuer  les  larves  dans  la  tige,  sans  détruire  cette  dernière?  A  cet 
effet,  nous  avons  entrepris  un  certain  nombre  d'expériences, 
qui  permettent  d'espérer  des  résultats  satisfaisants  : 

Dans  une  première  expérience  :  sur  des  tiges  contaminées  de 
Cattleija  Mossi'œ,  nous  avons  enfoncé,  dix  ou  douze  fois,  une 
aiguille  fine  dans  les  diverses  parties ,011  nous  supposions  la  pré- 
sence des  larves;  la  lige  n'a  nullement  souffert  de  cette  opéra- 
tion et  a  continué  à  pousser  ;  mise  en  observation  sous  une  cloche 
en  gaze,  il  en  est  sorti  un  seul  insecte,  et  en  ouvrant  la  jeune 
pousse,  nous  avons  constaté  la  présence  de  trois  larves  mortes 
dans  leurs  galeries. 

Dans  une  autre  expérience,  désirant  nous  rendre  compte  du 
degré  de  résistance  de  ces  plantes,  nous  avons  fortement  incisé 
deux  tiges  contaminées  avec  une  aiguille  à  dissection;  après 
trente-quatre  jours,  vous  pouvez  vous  rendre  compte,  de  visu, 
que  ces  tiges  sont  en  parfaite  santé,  j'ajouterai  que  les  larves 
ont  été  tuées  dans  leurs  galeries  et  qu'aucune  éclosion  ne  s'est 
produite.  Cette  expérience  me  paraît  probante  ;  elle  permet  d'es- 
pérer que  les  piqûres  répétées  avec  une  aiguille  fine  pourraient 
détruire  les  larves  dans  leurs  galeries,  sans  inconvénient  pour  la 
vitalité  de  la  tige  attaquée. 

Une  injection  de  nicotine  pure  (0,oO  centigrammes)  faite  avec 
une  seringue  de  Pravaz,  dans  la  partie  attaquée  par  la  larve,  a 
tué  cette  dernière  dans  une  première  expérience;  mais  dans  une 


SÉANCE   DU   10   SEPTEMBRE   1896.  841 

seconde  expérience,  l'injection  n'ayant  probablement  pas  pé- 
nétré dans  la  galerie  habitée  par  la  larve,  celle-ci  a  continué  son 
évolution  et  a  donné  l'insecte  parfait. 

On  réussirait  plus  sûrement  en  injectant  50  grammes  de  sul- 
fure de  carbone  dans  la  tige  malade,  en  prenant  soin  de  bou- 
cher, le  plus  promptement  possible,  le  trou  fait  par  la  seringue 
de  Pravaz,  avec  un  peu  d'argile  ou  un  mastic  quelconque,  pour 
empêcher  les  vapeurs  de  s'échapper  à  l'extérieur.  Les  vapeurs 
toxiques  dégagées  par  le  sulfure  de  carbone  pénétreront  au  tra- 
vers des  cloisons  de  la  tige  contaminée  et  feront  périr  les  larves 
dans  leurs  diverses  galeries.  Je  n'ai  pu  tenter  cette  expérience, 
faute  de  tiges  contaminées  en  nombre  suffisant;  les  orchido- 
philes  agiront  sagement,  en  essayant  ce  procédé.  Je  leur  serais 
obligé  de  bien  noter  ce  qui  arrivera  pour  la  santé  de  la  tige 
expérimentée  et  de  me  le  faire  connaître.  On  sait  que  le  sulfure 
de  carbone  attaque  fortement  la  chlorophylle  des  plantes,  mais 
à  cette  dose  minime  en  est-il  ainsi? 

Les  Diptères,  en  général,  sont  attirés  parles  matières  sucrées; 
VIsosoma  Orchiddearum  n'est  pas  insensible  à  cette  friandise.  On 
peut  en  détruire  un  bon  nombre  au  moment  des  éclosions;  se 
rappeler  qu'une  femelle  détruite  avant  la  ponte,  c'est  une  quan- 
tité de  larves  supprimées  du  même  coup.  En  suspendant  dans 
les  serres  infestées,  des  planches  recouvertes  d'une  couche 
liquide  de  mélasse  ou  de  miel  commun,  on  y  trouvera  des 
hoaoma  Orchidœarum  engluées.' 

Je  voudrais  espérer  que  mes  patientes  observations,  bien 
qu'incomplètes,  pourront  aider  les  horticulteurs  à  diminuer  les 
dégâts  de  cette  maudite  mouche;  je  profite  de  l'occasion  qui 
m'est  offerte  ici,  pour  faire  un  chaleureux  appel,  non  seulement 
aux  orchidophiles,  mais  encore  aux  horticulteurs  de  la  Société 
en  général.  Gomme  je  l'ai  déjà  exprimé,  pour  mes  observations, 
il  me  manque  presque  toujours  des  matériaux  en  quantité  suffi- 
sante, il  me  serait  très  agréable  de  recevoir  des  tiges  conta- 
minées, non  seulement  de  Cattleya,  de  Dendrobium  et  autres 
Orchidées  à  Vétat  frais,  mais  aussi  de  plantes  ou  arbustes  atta- 
qués par  les  insectes,  avec  les  insectes  qui  les  dévorent;  rien  de 
plus  facile  à  m'adresser  dans  une  petite  boîte,  par  la  poste, 

53 


842  PROCÈS-VERBAUX. 

comme  échantillon  sans  valeur;  l'expéditenr  peut  rester  ano- 
nyme ou  se  faire  connaître,  à  son  choix. 

La  mouche  Isosoma  Orchidxarum  n'est  malheureusement 
pas  la  seule  espèce  d'insecte  nuisible  à  ces  précieuses  et  magni- 
fiques plantes. 

J'ai  commencé  l'étude  des  mœurs  d'un  Goléoptère,  que  je  sup- 
pose nocturne,  le  Diaxenes  DeMdrobii  (Gahan),  dont  j'ai  obtenu 
deux  éclosions  de  tiges  de  Dendrobium  nobile  provenant  d'im- 
portation (Birmanie). 

Un  autre  Goléoptère  Xyleborus  peyforans,  a  été  signalé  der- 
nièrement par  M.  Otto  Ballif  (toujours  si  bien  renseigné,  lors- 
qu'il s'agit  d'Orchidées),  comme  perforant  les  tiges  de  Dendro- 
bium Phalœnopsis,  originaire  de  la  Nouvelle-Guinée  [Moniteur 
d'Horllculture,  25  juillet  1896,  p.  169.) 

Ge  Goléoptère  n'est  pas  spécial  aux  DendroUwn,  ni  à  la  Nou- 
velle-Guinée,]'dX  eu  occasion  d'observer  une  partie  de  ses  mœurs, 
en  le  faisant  éclore,  en  captivité^  de  tiges  de  cannes  à  sucre,  qui 
m'ont  été  envoyées  de  Vile  de  la  Barbade  (Antilles),  où  il 
commet  des  dégâts  considérables  dans  cette  riche  culture,  en 
perforant  cette  plante  de  nombreux  trous  de  sortie.  Dès  lors, 
les  cannes  perforées  fermentent  et  ne  sont  plus  utilisables. 

S'il  arrivait  que  le  Xyleborus  perforans  vint  à  s'acclimater  dans 
nos  serres  aux  dépens  des  Dendrobium,  le  meilleur  moyen  pour 
le  détruire  consisterait  à  le  rechercher  à  l'état  d'insecte  parfait, 
au  moment  des  éclosions. 

M.  le  Président  annonce  deux  nouvelles  présentations  de 
sociétaires. 

La  séance  est  levée  à  4  heures. 


SÉANCE  DU  24  SEPTEMBRE  1896. 

Présidence  de  M.  Albert  TrufTaut,  Vice-Président  de  la  Société. 

La  séance  est  ouverte  à  3  heures,  en  présence  de  147  socié- 
taires :  13  membres  honoraires  et  134  membres  titulaires. 


SÉANCE  DU  24  SEPTEMBRE  1896.  843 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté.  Après 
un  vote  de  l'Assemblée,  M.  le  Président  proclame  l'admission 
d'un  membre  titulaire  nouveau. 

Il  annonce  le  décès  de  M.  Auguste  Boutard,  membre  hono- 
raire, qui  faisait  partie  de  la  Société  depuis  l'année  1850. 

M.  le  secrétaire  général  procède  au  dépouillement  de  la  cor- 
respondance, qui  comprend  : 

A.  —  Correspondance  manuscrite  : 

1°  Lettre  de  M.  le  iMinistre  du  Commerce,  de  l'Industrie,  des 
Postes  et  des  Télégraphes,  ayant  pour  objet  les  mesures  relatives 
à  r importation  des  Pommiers  en  Roumanie.  Cette  lettre  est  ainsi 
conçue  : 

((  Monsieur  le  Président, 

«  Le  Ministre  des  Domaines  de  Roumanie  vient  de  mettre  les 
agriculteurs  en  garde  contre  le  danger  (jue  présente  l'introduc- 
tion dans  le  royaume,  de  Pommiers  attaqués  par  l'insecte  Schi- 
zoneura  tanigera  et  par  YAnthononms  pomorum. 

«  En  vue  d'éviter  que  ces  parasites  ne  se  répandent  en  Rou- 
manie, le  gouvernement  a  décidé  que  les  pépiniéristes  étrangers 
devront  produire,  au  moment  de  la  vente,  des  certificats  éta- 
blissant que  les  arbres  fruitiers  qu'ils  importent  proviennent 
d'une  pépinière  dont  les  plants  ne  sont  pas  attaqués  par  ces 
deux  insectes. 

«  J'ai  l'honneur  de  vous  communiquer  ces  renseignements 
qui  intéressent  les  horticulteurs  français  dont  les  produits 
seraient,  d'après  l'avis  publié  au  Journal  officiel  Roumain,  par- 
ticulièrement sujets  à  la  contamination. 

(c  Recevez,  Monsieur  le  Président,  etc.  » 

2°  Lettre  de  M.  Yincey,  professeur  d'agriculture  du  déparle- 
ment de  la  Seine,  qui  offre  à  la  Société  un  exemplaire  entoilé  de 
la  carte  agronomique  de  Vaucluse  (Seine-et-Oise).  Des  remer- 
ciements seront  adressés  au  donateur. 

3®  Lettre  de  M.  le  Consul  d'Allemagne,  annonçant  l'envoi  du 


844  PROCÈS- VERBAUX. 

programme  de  TExpositioa  d'Horticulture  qui  aura  lieu  à  Ham- 
bourg en  1897. 

B.  —  Correspondance  imprimée  : 

Règlement  du  Concours  de  Fruits,  Vins,  etc.,  qui  aura  lieu  à 
Montmorency,  le  18  octobre  1896. 

C.  —  Ouvrages  destinés  a  la  BiBLioTnÈQUE  : 

Feuille  d'informations  du  Ministère  de  V Agriculture^  n°  40. 

D.  —  Notes,   Rapports  et   compte   rendu  déposés    sur  le 

BUREAU  : 

Groupements  de  Chrysanthèmes,  par  la  section  des  Chrysan- 
thèmes : 

Note  sui'  les  Champignons  comestibles  et  vénéneux  qui  croissent 
à  l'état  spontané  dans  les  jardins  et  les  champs  de  la  région 
lyonnaise,  par  M*  Th.  Denis. 

Rapport  sur  les  cultures  de  Cannas  et  de  Pélargoniums  zonales 
de  M.  Pichon  [de  Lagny);  M.  Lefièvre^  rapporteur. 

Rapport  sur  les  cultures  de  Chrysanthèmes  de  M.  Lemaire^ 
horticulteur,  26,  rue  Priant,  Paris;  M.  Yvon  fils,  rapporteur; 

Rapport  sur  les  cultures  de  Régonias  à  tubercules,  à  fleurs 
doubles,  de  M.  Arno?</f,  jardinier  chez  M"'^  Truelle,  à  Savigny- 
sur-Orge;  M.  Yacherot,  rapporteur. 

Rapport  sur  Vouvrage  de  M.  Correvon  «  Le  Jardin  de  V Herbo- 
riste »;  M.  P.  Hariot,  rapporteur. 

Les  conclusions  des  commissions  sont  mises  aux  voix  et  adoptées. 
En  conséquence,  ces  4  rapports  seront  insérés  dans  le  Journal 
et  renvoyés  à  la  commission  des  récompenses. 

Compte  rendu  de  V  Exposition  de  Saiyit-Dizier  {H au  te- Marne)  y 
par  M.  P.  Hariot. 

M.  le  Président  annonce  que  la  séance  du  8  octobre  aura  lieu 
et  qu'il  ne  sera  fait  aucune  modification  aux  habitudes  de  la 
Société,  les  fêtes  qui  seront  données  à  Paris  à  l'occasion  de  la 
visite  du  Tzar  devant  être  terminées  la  veille. 


SÉANCE  DU  24  SEPTEMBRE  1896.  843 

L'élection  du  Président  de  la  Société,  qui  devait  avoir  lieu 
le  8,  ne  se  fera  que  le  jeudi  22,  ainsi  que  cela  a  été  décidé  dans 
la  dernière  séance  du  conseil  d'administration.  La  réunion  pré- 
paratoire aura  lieu  le  dimanche  18  octobre. 

Il  ajoute  que  le  bureau  de  la  Société,  s'inspirant  des  senti- 
ments qui  animent  tous  les  Français,  a  décidé  d'offrir,  au  nom 
de  la  Société  nationale  d'Horticulture  de  France,  une  corbeille 
de  fleurs  à  l'impératrice  de  Russie.  Des  démarches  seront  faites 
auprès  de  l'ambassade  en  vue  de  la  réalisation  de  ce  projet. 

E.  —  Objets  soumis  a  l'examen  des  comités  : 
Au  comité  de  culture  potagère  : 

l*"  Par  M.  Eugène  Lambert,  chef  de  culture  potagère  à  l'hos- 
pice de  Bicêtre  (Seine)  : 

6  variétés  de  Carottes  :  grelot,  demi-longue  de  Guérande^ 
demi-longue  Nantaise,  demi-longue  obtuse^  rouge  pointue,  très 
courte  parisienne,  très  courte  à  châssis,  pour  lesquelles  le  comité 
demande  l'attribution  d'une  prime  de  3^  classe; 

8  variétés  de  Potirons  :  rouge  vif  d'Etampes  brodé,  rouge  vif 
d'Etampes  uni,  jaune  brodé  de  Paris,  vert  brodé  de  Paris,  Girau- 
mon  turban  vert,  rubané,  galeux  et  rouge  vif  uni.  Ces  Potiron? 
sont  très  gros,  bien  francs.  Une  prime  de  1"  classe  est  demandée 
pour  leur  présentateur; 

16  variétés  de  Laitues  d'une  beauté  exceptionnelle  (prime  de 
1^'^  classe). 

Des  félicitations  sont  votées  à  M.  Laniberl,  pour  l'ensemble  de 
sa  présentation. 

2°  Par  M.  Edouard  Lefort,  amateur  à  Meaux,  un  Fraisier  en 
pot  présenté  hors  concours  comme  variété  nouvelle,  remontante, 
à  gros  fruit,  obtenue  d'un  semis  fait  en  1895.  La  plante  porte  à 
la  fois  des  fruits  mûrs  et  en  divers  état  de  développement,  des 
fleurs  et  des  boutons. 

D'après  la  note  de  présentation,  ce  Fraisier  et  ses  coulants 
produisent  des  fruits  pendant  toute  l'année.  Le  premier  filet 
porte  des  Fraises  au  bout  d'un  mois  et  les  autres  quioze  jours 
après.  (Remerciements,) 


846  PROCÈS-VERBAUX. 

Au  comité  d'arboriculture  fruitière  : 

1°  Par  M.  Bongibault,  jardinier  en  chef  au  château  de  Saint- 
Rémy-des-Landes,  par  Rambouillet,  les  Poires  Doyenné  du 
Comice^  Beurré  d'Hardenpont^  Beurré  Stcrckmans ^  Triomphe  de 
Jodoigne^  Beurré  Clairgeau,  Colmar  d'Arenberg,  fruits  1res 
beaux,  mais  quelque  peu  défectueux  comme  caractères  et  pour 
lesquels  une  prime  de  ^^  classe  est  demandée. 

2°  Par  M.  Henry  Henry,  de  Maintenon  (Eure-et-Loir),  une 
collection  de  Poires  à  déterminer.  L'envoi  n'étant  accompagné 
d'aucun  renseignement,  le  comité  déclare  ne  pouvoir  satisfaire  à 
la  demande  de  M.  Henry. 

3"  Par  M.  Jules  Labitte,  président  de  la  Société  d'agriculture 
de  Glermont  (Oise),  une  collection  de  Poires  composée  de 
3  Doyenné  du  Comice,  3  Passe  Crassane,  2  Bergamote  Esperen^ 
2  Doyenné  d'Alençon,  3  Duchesse  d'Angoulême,  3  Beurré  Diel, 
8  Louise-Bonne  Sannier.  Cette  collection  provenant  d'arbres 
cultivés  en  plein  air,  sans  aucun  abri,  est  remarquable  par  la 
beauté  et  la  finesse  des  fruits  (prime  de  2^  classe). 

4°  Par  M.  Templier,  propriétaire  à  Saint-Germain-en-Laye 
(Seine-et-Oise),  la  Prune  Reine  Claude  tardive  (Latinois),  fruit 
très  bon,  très  tardif,  très  méritant.  (Remerciements.) 

Au  comité  des  Orchidées  : 

1°  Par  M.  Louis  Dallé,  horticulteur,  29,  rue  Pierre-Charron,  à 
Paris,  i  Vanda  cœrulea  portant  de  nombreuses  fleurs  d'un  très 
beau  coloris;  1  Cattleya  aurea;  \  Odontoglossum  Alexandrœ  et 
1  0.  grande.  Une  prime  de  1'*^  classe  est  demandée  pour  l'en- 
semble de  la  présentation. 

2"  Par  M.  Lavanchy,  jardinier- en-chef  au  jardin  de  la  Faculté 
de  médecine,  12,  rue  Cuvier,  Paris,  1  Oncidium  Lanceanum 
et  1  0.  incurvum  (prime  de  S''  classe). 

3°  Par  M.  Poirier,  jardinier  chez  M.  Cardoso,  boulevard  Beau- 
séjour^  Paris,  les  Cypripedium  Bradshavianum  (Laivrenceanum 
X  Spicerianum)^  p)olystigmaticum  {venustum  X  Spicerianum), 
Umlaiiftianum  [Laivrenceanum  X  Chantini)  et  une  espèce  sans 
nom  ayant  quelque  analogie  avec  le  C.  œnanthum  superbum 
(prime  de  2^  classe). 


SÉANCE  DU  24  SEPTEMBRE  1896.  847 

4°  Par  M.  Thibault,  jardinier  chez  M.  LibrecJi;  à  Passy,  les 
Habenaria  carnea^  nivea  et  nivea  var.,  le  Phalœnopsis  Loivi  et 
VAngrœcum  falcaium.  Une  prime  de  l*"®  classe  est  demandée 
pour  celte  présentation  et  des  félicitations  sont  volées  pour  la 
belle  floraison  et  la  bonne  culture  des  Habenaria. 

5°  Par  M.  .1.  Ragot,  amateur  à  Villenoy,  près  Meaux,  un 
superbe  Miltouia  Bluntii  Lubbersiana  (hybride  naturel)  pour 
lequel  on  propose  ratlribution  d'une  prime  de  1'®  classe; 

\  Cyprlpedium  œnanthum  ;  les  Odontoglossum  arachnoïdes^ 
bajihicanthum^  crispum  et  crispum  (variété  à  fleurs  maculées) 
(prime  de  2®  classe). 

Au  comité  de  floriculture  : 

r  Par  xM.  Ch.  Le  Coûteux  et  fils,  horticulleurs-grainiers  à 
Igny  (Seine-et-Oise),  une  nouvelle  variété  de  Salvia  splendens 
issue  de  la  variété  Ingénieur  Cfavenad,  semis  fait  en  1893.  Cette 
plante,  que  les  présentateurs  désignent  sous  le  nom  de  M.  Le 
Coûteux,  est  caractérisée  par  son  inflorescence  très  compacte, 
restant  toujours  dense  pendant  la  floraison  qui,  d'après  les  pré- 
sentateurs, a  une  durée  beaucoup  plus  longue  que  celle  du  type 
tout  en  étant  aussi  plus  hâtive.  La  plante  est  plus  naine  que  les 
autres  variétés  de  Salvia  splendens  et  sera  par  cela  même 
recherchée  pour  la  culture  en  pots;  d'après  MM.  Le  Coûteux  et 
fils,  elle  se  reproduit  fidèlement  par  graines.  (Une  prime  de 
l*"^  classe  est  demandée  pour  cet  apport.) 

Les  mêmes  présentateurs  soumettent  à  l'appréciation  du 
comité  un  Bégonia  nouveau,  obtenu  de  semis,  qu'ils  désignent 
sous  le  nom  de  Gloire  d'Ignij  et  qui  est  issu  du  croisement  du 
B.  versaillensis  par  le  B.  Vernon.  (Remerciemenis.) 

2°  Par  M.  Welker,  horticulteur,  rue  Saint-Pierre,  à  la  Celle- 
Saint-Cloud  (Seine-et-Oise),  des  fleurs  à' Helianthus  cucumeri- 
folius  hybride,  sorte  de  Soleil  que  le  présentateur  recommande 
tout  particulièrement  pour  l'ornement  des  jardins  et  qui  se  prête 
parfaitement  à  la  culture  comme  plante  annuelle  (prime  de 
2'=  classe)  ; 

Des  fleurs  de  Montbretia^  cueillies  sur  des  plantes  obtenues  de 
graines  semées  au  commencement  de  l'année.  (Remerciements.) 


848  PROCÈS-VERBAUX. 

Le  comité  prie  M.  Welker  de  présenter  de  nouveau  ces  plantes, 
l'année  prochaine  ; 

3°  Par  M.  Thibault,  jardinier  chez  M.  Libreck,  à  Passy,  les 
Bertolonia  :  Président  Léon  Say,  Souvenu^  du  Comte  de  Gomei\ 
Baron  de  Rothschild  et  un  Sonerila^  remarquables  par  leur  feuil- 
lage superbe.  Une  prime  de  1"  classe  est  demandée  pour  ce  bel 
apport  ; 

4°  Par  M.  Pichon,  horticulteur  à  Lagny  (Seine-et-Marne), 
40  variétés  de  Cannas  à  grandes  fleurs  et  aux  coloris  les  plus 
divers  comprenant  des  nouveautés  des  années  1892  à  1895  et 
cinq  variétés  obtenues  en  1896  (prime  de  1'<^  classe). 

"o"  Par  M.  Gh.  Baltet,  horticulteur  à  Troyes,  des  fleurs  à' Aster 
appartenant  à  60  espèces  ou  variétés.  Pour  cette  belle  collection 
comprenant  les  meilleurs  représentants  de  l'un  des  genres  de 
plantes  les  plus  précieux  pour  la  décoration  automnale  de  nos 
jardins,  le  comité  propose  l'attribution  d'une  prime  de  2®  classe. 

6°  Par  M.  Dugourd,  horticulteur,  16,  rue  Auguste-Barbier,  à 
Fontainebleau  (Seine-et-Marne),  un  Aster  nouveau,  obtenu  d'un 
semis  fait  en  1894  et  auquel  le  présentateur  donne  le  nom  de 
Triomphant  de  Fontainebleau.  C'est  une  variété  très  floribonde 
et  qui  sera  précieuse  pour  la  confection  des  bouquets  (prime  de 
2°  classe). 

7°  Par  M.  Jules  Lefièvre,  jardinier-en-chef  chez  M'^"  Lefèvre 
au  château  de  Couches,  par  Lagny  (Seine-et-Marne),  un  lot  de 
fleurs  coupées  de  Bégonias  à  tubercules,  à  grandes  fleurs  variées 
portées  par  des  pédoncules  robustes  et  rigides  qui  les  main- 
tiennent bien  droites  sur  les  plantes  (prime  de  %^  classe). 

8°  Par  M.  Benary,  horticulteur  à  Erfurt,  une  nouvelle  espèce 
d'Echeveria,  VF.  Purpusi,  nommé  ainsi  par  M.  Schumann  pour 
rappeler  le  nom  du  collecteur  qui  l'a  découvert. 

Cette  plante  a  été  trouvée  à  une  hauteur  de  8^000  pieds,  sur  le 
montWhitney,  dans  la  Sierra  Nevada  de  la  Californie.  En  raison 
de  cette  altitude,  on  peut  supposer  qu'elle  résistera  à  nos  hivers 
et  c'est  sur  cette  qualité  que  le  présentateur  tient  surtout  à  atti- 
rer l'attention  du  comité.  Les  feuilles  sont  largement  spatulées, 
munies  dans  leur  jeune  âge  d'un  curieux  appendice  mucroné, 
recourbé  en  hameçon;  au  soleil,  elles  sont  bien  poudrées.  Les 


SÉANCE  DU  24  SEPTEMBRE  1896.  849 

fleurs  sont  de  couleur  rouge  orangé  et  jaune.  Le  comité  adresse 
des  remerciements  au  présentateur  et  le  prie  de  faire  une  nou- 
velle présentation  l'an  prochain,  lorsqu'il  connaîtra  exactement 
le  degré  de  rusticité  de  la  plante; 

9°  Par  MM.  Cayeux  et  Le  Clerc,  grainiers,  quai  de  la  Mégisse- 
rie, 8,  à  Paris,  V Asparagus  Sprengeri^  plante  introduite  de 
l'Afrique  du  Sud  il  y  a  deux  ans  environ  et  qui  est  recomman- 
dable  pour  l'ornement  des  serres,  les  suspensions  et  les  décora- 
tions florales,  en  hiver.  Son  feuillage  fin,  ses  longs  rameaux  qui 
peuvent  être  associés  à  ceux  du  Medeola  asparagoides,  sa  facile 
culture  en  font  une  plante  que  les  fleuristes  pourraient  adopter. 
Elle  donne  des  pousses  qui  peuvent  atteindre  i™.oO  et  plus  de 
longueur.  (La  présentation  ayant  été  faite  hors  concours,  des 
remerciements  sont  adressés  à  MM.  Cayeux  et  Le  Clerc.) 

Au  comité  d'arboriculture  d'ornement  : 

Par  MM.  Simon-Louis  frères,  horticulteurs  à  Plantières-Ies- 
Metz  (Alsace-Lorraine),  10  rameaux  avec  fruits  appartenant  aux 
plantes  suivantes  :  Quercus  pedunculata,  variétés  crispa^  foiiis 
argenteo-marginatis,  foiiis  atropurpureis,  pectinafa^  concordia 
et  pendula;  Gymnocladus  canadensis  foiiis  variegatis,  intéres- 
sante variété  à  feuillage  bien  panaché;  Gleditschia  Fontanesiana 
(Reçu  de  M.  Jacquemet-Bonnefond,  d'Annonay,  en  1861  ;  n'est 
pas  le  même  que  le  G.  macrantha  que  M.  Lavallée  rattache  au 
G.  Fontenaysii  de  Spach)  ;  G.  triacanthos  (pour  comparer  avec 
le  précédent)  (prime  de  .S*"  classe). 

A  la  section  de  Chrysanthèmes  : 

1°  Par  M.  Louis  Lemaire,  horticulteur,  26,  rue  Priant,  Paris, 
les  Chrysanthèmes  Gustave  Grunerwald  (exemplaire  qui  figurait 
à  l'Exposition  du  mois  de  mai  dernier  ;  Henri  Yvon  (dimorphisme 
de  la  variété  Gustave  Grunerwald),  Louis  Lemaire  (dimorphisme 
de  la  variété  Gustave  Grunerwald),  Madame  Carmiaux^  Surpasse 
Grunerwald^  Ulrich  Brunner,  Marquis  d'Ayguesvives,  L'Isère, 
Madame  Jules  Moquet,  Madame  Ed.  Rey,  Reine  d' Angleterre , 
Monsieur  A.  Lejeune  (prime  de  i^^  classe). 


850  NOMINATIONS. 

2°  Par  M.  Liger-Lîgneau,  horticulteur,  faubourg  Madeleine, 
107,  à  Orléans,  deux  Chrysanthèmes  nouveaux,  inédits. 

Le  premier,  désigné  sous  le  nom  de  Madame  Liger-Ligneau, 
est  une  variété  précoce  qui  donne  d'abondants  et  énormes  capi- 
tules jaune  clair  brillant.  Le  port  en  est  nain  et  rigide.  C'est 
une  obtention  d'autant  plus  estimable  qu'il  n'existait  jusqu'à  ce 
jour  aucune  variété  précoce  présentant  ce  coloris.  Le  comité, 
estimant  que  cette  superbe  nouveauté  est  appelée  à  un  grand 
avenir,  principalement  pour  la  culture  en  pots  en  vue  de  l'appro- 
visionnement des  marchés  et  pour  la  formation  des  corbeilles 
d'été,  lui  décerne  un  certificat  de  mérite  de  V'^  classe. 

Le  second,  présenté  sans  nom,  sous  le  n°  2,  ne  donne  lieu  à 
aucune  décision  du  comité  qui  émet  le  vœu  qu'une  présentation 
de  plusieurs  exemplaires  soit  faite  dans  une  prochaine  séance. 

Les  propositions  des  comités  relatives  aux  récompenses  à 
accorder  pour  les  présentations  sont  mises  aux  voix  et  adoptées. 

MM.  Labitte  et  Simon-Louis  frères  abandonnent  leurs  primes 
au  profit  de  la  Société. 

M.  le  secrétaire  général  adjoint  annonce  la  présentation  de 
nouveaux  sociétaires. 

La  séance  est  levée  à  3  h.  45  minutes. 


NOMINATIONS 


SÉANCE    DU    10    SEPTEMBRE    1896. 

MM. 

i.  Declais  (Emile),  architecte-paystigiste,  route  de  Rouen,  45,  àDar- 
nétal  (Seine-Inférieure),  présenté  par  MM.  Poulailler  (A.)  et 
Beaucantin. 

2.  GosTE  d'Espagnag  (Henri),  château  de  Saint-Bauzille,  par  Béziers 
(Hérault),  présenté  par  MM.  Chatenay  (A.)  et  Gtiouvet  (E.). 

SÉANCK  DU  24  SEPTEMBRE  1896. 

M. 

1.  Wangler  (Joseph  fils),  pépiniériste,  à  Meaux  (Seine-et-xMarne), 
présenté  par  MM.  Paillet  père,  Testard  et  Opoix. 


LE   HARICOT   DANS   LES   FLANDRES   AU   XVl^    SIÈCLE.  851 

NOTES  ET  MÉMOIRES 


Le  Haricot  dans  les  Flandres  au  xvi^  siècle, 
par  M.  E.  Roze('I). 

Vers  le  milieu  du  xvr  siècle,  les  Flandres  tenaient  déjà  en 
grand  honneur  de  se  livrer  à  des  cultures  soignées  de  plantes 
potagères,  médicinales  ou  curieuses  à  divers  titres.  En  dehors 
des  témoignages  de  cette  passion  pour  l'Horticulture  que  l'on 
trouve  dans  plusieurs  auteurs  de  cette  époque,  la  preuve  en 
résulte  d'un  ouvrage  flamand  que  le  célèbre  botaniste  Dudoens 
(de  son  nom  lalinisé  Dodoneus)  avait  publié  en  1 554,  sous  le  titre 
de  Cruydtboeck.  Cet  ouvrage  n'aurait  pu  être  apprécié  en  France 
comme  il  le  méritait,  si,  par  suite  d'heureuses  circonstances, 
Charles  de  l'Escluse  (2),  à  peine  âgé  de  trente  ans,  n'avait,  pour 
ses  débuts  dans  la  carrière  scientifique  qu'il  devait  illustrer  plus 
tard,  traduit  ce  Cruydtboeck  en  langue  française.  Cette  traduc- 
tion fut  pubHée  à  Anvers,  en  1557,  sous  le  titre  de  :  Histoire  des 
plantes  par  Remberl  Dodoens^  nouvellement  traduite  de  bas  Aie- 
man  en  François  par  Charles  de  l'Escluse. 

Dans  sa  très  intéressante  Etude  historique  sur  le  Haricot  com- 
mun (3),  M.  G.  Gi.bault  nous  a  fait  connaître  les  phases  diverses 
de  l'histoire  de  ce  légume.  Nous  y  remarquons  que  c'est  parti- 
culièrement au  xvi^  siècle  que  la  culture  du  Haricot  commençait 
à  se  répandre  en  Italie  et  en  France.  Un  chapitre  de  la  traduc- 
tion du  Cruydtboeck  nous  apprend,  avec  certains  détails  qui  ne 
nous  paraissent  pas  manquer  d'intérêt,  ce  qu'en  disait  Dodoens, 
vers  le  milieu  du  xvi°  siècle,  et  nous  semble  pouvoir  contribuer 


(I)  Déposé  le  27  août  1896. 

(2^  Né  à  Arras  en  1526,  il  avait  fait  ses  études  à  Gand  et  à  l'Uni- 
versité de  LoLivain  de  1544  à  1548,  puis  en  Allemagne  jusqu'en  1551, 
et  à  MontpelUer  jusqu'en  1554. 

(3)  Voir  :  Journal  de  la  Société,  3°  série,  t.  X\IU,  p.  658  (juillet  1896). 


852  NOTES   ET   MÉMOIRES. 

à  expliquer  les  passages  du  mémoire  de  notre  savant  confrère 
relatifs  à  cette  époque. 

Le  chapitre  xix  du  Livre  IV,  qui  traite  des  Haricots,  est  inti- 
tulé :  Phaséoles  [Phaseolus).  Il  est  accompagné  d'une  gravure 
sur  bois  qui  représente  très  nettement  notre  Phaseolus  vulgaris. 
Le  texte  qui  suit  fait  la  matière  de  tout  ce  chapitre  : 

«  Des  Phaseoles.  —  La  Forme,  Les  Phaséoles  ont  les  tiges 
longues,  menues,  croissans  fort  haut,  et  grimpans  quand  elles 
peuvent  estre  soustenues  de  quelque  estache,  ou  long  baston, 
autour  desquelles  elles  s'enveloppent  comme  le  Houblon,  car 
autrement  se  couchent  par  terre,  et  ne  portent  point  de  fruict. 
Les  fueilles  sont  larges,  bien  près  semblables  aux  fueilles  de 
Lyarre,  et  croissent  communément  trois  à  trois  comme  le 
Treffle  (1).Les  fleurs  sont  tantost  blanches,  tantost  rouges  (2), 
après  lesquelles  passées  vient  en  leur  lieu  de  longues  siliques 
qui  parfois  sont  courbes,  là  ou  le  fruict  est  contenu,  plus  petit 
que  la  Fève  commune,  au  reste  plat  et  foruié  bien  près  comme 
un  rognon,  de  couleur  maintenant  rouge,  maintenant  jaune, 
tantost  blanche,  tantost  noire  et  aucune  fois  grivolé  et  semé  de 
diverses  couleurs.  Ce  fruict  est  bon  et  plaisant  à  menger,  et  de 
faict  avant  qu'il  soit  meur  on  le  met  cuire  avec  sa  silique,  et  on 
le  mange  ainsi.  , 

«  Le  lieu.  En  ce  pais  on  plante  les  Phaseoles  aux  jardins,  ilz 
ayment  terre  fertile,  et  lieux  bien  exposez  au  soleil. 

«  Le  temps.  On  les  plante  en  Avril^  après  que  les  gelées  et 
grandes  froidures  sont  passées  :  car  à  leur  premier  sortir  ilz  ne 
peuvent  nullement  souffrir  le  froid.  Ils  sont  meurs  en  Aoust  et 
en  Septembre. 

«  Les  noms.  Geste  espèce  de  Fèves  s'appelle  en  Grec  phaseolos, 

(1)  Ceci  doit  s'entendre  des  trois  folioles,  comparées  aux  feuilles 
simples,  non  lobées,  du  Lierre,  et  dont  la  réunion  forme  ce  que  nous 
appelons  aujourd'hui  la  feuille  du  Phaseolus,  qui  a  quelque  rapport 
avec  la  feuille  trifoliolée  du  Trèfle. 

(2)  Parmi  nos  variétés  actuelles,  on  ne  signale  que  des  fleurs  de 
couleur  blanche,  jaune  ou  lilas,  et  non  rouges  {Les  Plantes  potagères 
par  Vilmorin-Andrieux  et  C^"). 


LE   HARICOT    DANS    LES   FLANDRES   AU   XVI*'    SIÈCLE.  853 

dolichos^  et  Smilax  kêpaia  :  en  Latin  Faseolus^  Dolichus  et 
Smilax  hortensis  :  Les  siliques  ou  fruit  s'appellent  loboi,  c'est 
en  Latin  Siliquœ  et  Lobïa  :  de  Serapio  Lubia  :  en  François  Pha- 
seoles  :  en  haut  Aleman  luelsch  Bonen  (1)  :  en  bas  Aleman 
Roomsche  boonen  (5). 

a  Le  tempérament.  Les  Phaseoles  sont  de  tempérament  quel- 
que peu  chaud  et  humide,  selon  les  Médecins  Arabes. 

«  Les  vertus  et  opérations.  Les  Phaseoles  donnent  asses  louable 
nourriture,  sans  exciter  ventosités,  comme  aucuns  autres 
Légumes,  et  lâchent  tout  doucement  le  ventre,  ainsi  queHippo- 
crate  et  Diodes  escrivent.  Les  siliques  avec  le  fruict,  avant 
qu'elles  soient  meures,  cuictes  et  mengées,  provoquent  l'urine, 
et  font  songer  songes  turbulents,  comme  dit  Dioscoride  (3).  » 

S'il  nous  est  permis  de  tirer  une  conclusion  de  la  citation  de 
ce  texte,  nous  croirons  pouvoir  dire  qu'on  ne  connaissait  encore 
dans  les  Flandres,  au  milieu  du  xvi^  siècle,  que  le  Haricot  à 
rames,  mais  que  cette  plante  potagère  y  était  représentée  par 
plusieurs  variétés,  qu'elle  y  était  estimée,  qu'on  l'y  cultivait  dans 
les  jardins,  et  qu'on  savait  déjà  faire  usage  pour  l'alimentation 
du  Haricot  vert. 


(1)  D'après  les  lexiques  allemands,  on  écrirait  aujourd'hui  wàlsch 
Bohne,  ce  qui  pourrait  se  traduire  par  Fève  française  ou  italienne. 
Les  données  historiques  font  supposer  que  le  synonyme  doit  être 
Fève  italienne. 

(2)  C'est  le  uom  hollandais  qu'on  donne  encore  maintenant  au 
Haricot  de  Soissons  à  rames  {Roomsche  hoon)  et  qui  a  pour  synonyme 
haricot  de  Rome. 

(3)  Il  n'est  pas  besoin  de  dire  qu'il  ne  faut  tenir,  que  peu  de 
compte  de  ces  anciennes  opinions  médicales. 


854  RAPPORTS. 

RAPPORTS 


Rapport  sur  les  cultures  MARAÎcnÈRES  du  Refuge 
DU  Plessis-Piquet  (Seine); 

M.  Curé,  rapporteur  (1). 

Sur  la  demande  du  directeur  de  la  Société  du  Refuge  du 
Plessis-Piquet,  la  Société  d'Horticulture  nommait,  dans  sa  séance 
du  13  août  1896,  une  commission  chargée  de  visiter  les  cul- 
tures potagères  de  cet  établissement. 

Cette  commission  était  composée  de  MM.  Chemin,  Duvillard 
et  Curé.  Elle  s'est  réunie  le  18  août,  à  2  h.  et  demie;  tous  les 
membres  étaient  présents. 

Après  une  bienveillante  réception  faite  par  MM.  Kahn,  Meyer 
et  Bord,  directeur,  instituteur  et  jardinier-chef  de  la  maison,  la 
commission  a  nommé  rapporteur  M.  Curé. 

Avant  d'entrer  dans  la  description  de  la  culture  qui  nous  inté- 
resse tout  particulièrement,  nous  avons  pensé  qu'il  était  utile 
de  donner  grosso  modo,  la  description  de  la  propriété,  le  but  de 
l'œuvre  et  le  fonctionnement  de  la  maison. 

La  propriété  est  située  en  bas  du  village  de  Plessis-Piquet. 
C'est  une  dépendance  des  immenses  propriétés  que  le  duc  du 
Maine  possédait  à  Sceaux  et  aux  environs,  au  commencement 
du  siècle  dernier.  C'était  une  sorte  de  petite  cour,  où  les  enfants 
légitimés  de  Louis  XIV  luttèrent  un  instant  contre  la  Régence 
pendant  la  minorité  de  Louis  XV. 

L'entrée  principale  donne  accès  à  une  grande  cour  d'honneur, 
bordée  par  deux  corps  de  bâtiments  reliés  ensemble  et  formant 
angle  droit.  A  gauche,  une  grille  et  l'entrée  du  jardin.  A  l'autre 
extrémité  du  jardin,  en  face  du  château  et  de  la  cour  est 
l'immense  orangerie,  transformée  en  ateliers  de  charronnage, 
de  menuiserie  et  le  logement  du  jardinier-chef. 

Entre  ces  deux  corps  de  bâtiments,  un  grand  jardin  d'agré- 

(1)  Déposé  le  10  septembre  1896. 


LES    CULTURES    MARAÎCHÈRES    DU   REFUGE    DU   PLESSIS-PIQUET.    855 

ment  planté  et  dressé  à  la  française.  Les  plates-bandes  sont 
admirablement  bien  garnies  de  plantes  annuelles  et  de  Rosiers  à 
tige.  Le  tout  bien  entretenu  et  soigné  avec  goût.  A  la  suite  de  ce 
jardin,  on  remarque  un  jardin  botanique  qui  contient  déjà  quel- 
ques collections,  et  qu'on  complétera  probablement  lorsqu'on 
possédera  des  ressources  suffisantes. 

Ce  jardin  servira  à  l'instruction  des  élèves,  car  nous  sommes 
ici  dans  une  école  d'Horticulture. 

Cette  propriété  a  une  contenance  de  dix-huit  hectares,  et  est 
très  accidentée.  Elle  appartient  actuellement  à  une  société  phi- 
lanthropique d'Israélites. 

Le  but  de  L'œuvre. 

La  société  a  pour  but  de  recueillir,  d'élever  et  de  moraliser 
les  enfants  abandonnés  du  sexe  masculin  appartenant  au  culte 
israélite. 

Elle  accepte  ceux  qui  lui  sont  confiés  par  l'autorité  adminis- 
trative et  judiciaire. 

Elle  donne  à  ses  pupilles  Tinstruction  primaire  et  l'éducation 
religieuse,  et  leur  enseigne  des  professions  manuelles,  principa- 
lement l'agriculture,  avec  les  industries  qui  s'y  rattachent.  La 
société  ayant  été  reconnue  comme  association  de  bienfaisance, 
a  les  droits  de  puissance  paternelle. 

Les  élèves  recueillis  sont  âgés  de  dix  ans  au  moins  et  quinze 
ans  au  plus;  ils  doivent,  pour  être  reçus,  être  orphelins,  aban- 
donnés ou  moralement  abandonnés. 

A  dix-huit  ans,  en  quittant  le  Refuge,  chaque  élève  reçoit 
comme  patron,  un  membre  du  conseil  d'administration  qui  est 
chargé  de  le  surveiller. 

Fonctionnement  de  la  maison. 

Tous  les  services  sont  centralisés  entre  les  mains  du  directeur, 
qui  reçoit  les  instructions  du  conseil  d'administration. 

La  journée  est  divisée  de  manière  à  donner  simultanément 
l'instruction  primaire  aux  plus  jeunes,  et,  aux  plus  grands,  une 
instruction  secondaire  qui  est  au  moins  équivalente  au  pro- 


856  RAPPORTS. 

gramme  des  écoles  secondaires  de  la  ville  de  Paris.  L'instruction 
professionnelle  est  théorique  et  pratique. 

L'établissement  peut  contenir  cinquante-cinq  élèves;  il  y  en  a 
actuellement  quarante-cinq. 

D'après  un  rapport  que  nous  avons  sous  les  yeux,  émanant 
du  trésorier,  un  enfant  coûte  à  l'œuvre  1,100  francs;  c'est  à  peu 
près  le  coût  d'un  élève  de  l'école  d'Horticulture  de  Yillepreux, 
d'après  un  rapport  du  regretté  M.  Rousselle,  qui  était  l'année 
dernière  rapporteur  du  budget  de  cette  école. 

Nous  ferons  observer  ici  à  l'honorable  trésorier  de  l'œuvre  qui 
cite  un  rapport  de  l'Assistance  publique,  d'où  il  ressort  que  les 
élèves,  à  Villepreux,  coûteraient  environ  1,500  francs,  qu'il  faut 
défalquer  de  ce  chiffre  les  frais  faits  pour  agrandissements, 
achat  de  matériel,  etc.  Nous  qui  connaissons  l'école  de  Ville- 
preux  depuis  sa  fondation,  et  qui  la  visitons  encore  quelquefois, 
nous  savons  les  améliorations  qui  ont  été  faites  et  l'important 
matériel  horticole  que  possède  l'établissement.  La  production 
que  nous  ne  saurions  estimer,  n'ayant  pas  les  documents  sous 
les  yeux,  doit  déjà  représenter  un  chiffre  respectable.  Enfin 
diverses  raisons  nous  font  trouver  le  rapport  de  M.  Rousselle 
comme  étant  celui  qui  se  rapproche  le  plus  de  la  vérité. 

En  somme,  l'école  du  Plessis-Piquet  est  bien  établie  et  fonc- 
tionne admirablement.  Elle  est  appelée  à  rendre  de  très  grands 
services  aux  enfants  malheureux.  C'est  une  de  ces  œuvres  pri- 
vées auxquelles  on  ne  peut  qu'applaudir  et  dont  on  doit  féliciter 
les  philanthropes  fondateurs. 

Néanmoins_,  nous  exprimerons  un  petit  regret,  qui  s'adresse 
également  aux  œuvres  privées  similaires  appartenant  à  d'autres 
cultes.  C'est  de  ne  les  voir  admettre  que  des  enfants  appartenant 
à  tel  ou  tel  culte,  tandis  que  nous  ne  voyons,  dans  tous  ces 
enfants,  que  des  Français  qui  feront  plus  tard  de  bons  soldats  et 
d'excellents  citoyens. 

Nous  arrivons  maintenant  à  l'examen  des  cultures  maraîchères. 

L'école  ne  fait  pas  que  de  la  culture  maraîchère  proprement 
dite.  Nous  rencontrons,  dans  les  parties  basses,  des  prés  et  des 
champs  de  Betteraves  pour  nourrir  le  bétail  que  la  maison  possède 
pour  ses  besoins. 


LES    CULTURES   MARAÎCnÈRES    DU    REFUGE    DU   PLESSIS-PIQUET.    857 

Nous  voyons  ensuite  des  Pommes  de  terre,  des  Haricots  en 
divers  états  de  développement  et  de  différentes  variétés,  des 
Asperges,  des  Fraisiers,  etc.,  le  tout  bien  cultivé  et  d'une  pro- 
preté irréprochable. 

Nous  arrivons  à  la  culture  maraîchère  proprement  dite. 
L'installation  est  bien  comprise,  les  carrés  ont  environ  18  à 
20  mètres  de  longueur,  les  planches  l'^jSo  de  largeur.  L'arro- 
sage se  fait  à  l'arrosoir;  on  puise  l'eau  dans  des  tonneaux  en 
ciment  placés  de  distance  en  distance.  Elle  est  fournie  par  une 
concession  d'eau  de  Seine,  de  Ghoisy-le-Roi,  qui  se  déverse  dans 
un  réservoir  situé  en  haut  de  la  propriété;  une  canalisation 
la  distribue  dans  le  marais.  Le  directeur  nous  a  déclaré  n'en  pas 
avoir  suffisamment  pendant  les  sécheresses.  Nous  lui  avons  fait 
remarquer  qu'il  serait  facile  d'établir  une  pompe  sur  un  bon 
puits,  et  la  faire  mouvoir  par  un  moteur  à  pétrole.  C'est  proba- 
blement ce  qui  sera  fait  plus  tard. 

Quant  aux  plantes  cultivées,  si  nous  n'avons  rien  trouvé 
d'extraordinaire,  nous  pouvons  dire  que  le  travail  est  bien  fait, 
et  toutes  les  cultures  d'une  propreté  remarquable.  Ce  qui  est 
déjà  un  grand  point  pour  une  école  d'apprentissage. 

Nous  examinons,  en  passant,  diverses  espèces  de  Choux  : 
Choux  milans,  Choux  rouges,  Choux  de  Bruxelles  et  Choux-fleurs. 
Des  Laitues  et  Romaines,  assez  passables,  après  la  sécheresse 
de  l'été.  Des  Chicorées  de  3Ieaux,  de  Rouen,  de  la  Scarole,  le 
tout  en  bonne  végétation;  des  Poireaux,  des  Pissenlits,  des 
Panais  et  des  Carottes  bien  cultivées,  semées  en  rayons  et  éclair- 
cies  à  point  pour  devenir  belles.  Des  Navets  qui  ont  un  peu 
manqué  d'eau.  Tous  les  condiments  :  Persil,  Cerfeuil,  Estragon, 
Civette,  etc.  Nous  trouvons  ensuite  des  Tomates  qui  nous  pa- 
raissent êlre  de  la  variété  que  les  cuUivaleurs  de  Montlhéry  cul- 
tivent. Elles  étaient  bien  taillées,  bien  palissées  et  chargées  de 
beaux  fruits,  commençant  à  mûrir.  Après,  vient  un  beau  carré 
de  Melons  qui  sont  très  beaux  comme  fruits  et  d'une  végétation 
remarquable  pour  la  saison.  Nous  avons  regretté  que,  suivant 
l'usage  de  beaucoup  de  maisons  particulières,  les  jardiniers 
plantent  ensemble  plusieurs  variétés,  lesquelles  ne  manquent 
jamais  de  dégénérer  par  les  croisements.   II  y  a  ici,  de  magni- 


858  RAPPORTS. 

fiques  Cantaloups,  donl  Técorce  est  devenue  brune  par  le  voi- 
sinage de  la  variété  Noir  des  Carmes.  Nous  ne  saurions  trop 
recommander  aux  jardiniers  d'éviter  de  planter  au  même  endroit 
et  à  la  même  époque,  différentes  variétés  de  ces  Gucurbilacées. 

Nous  avons  ensuite  visité  la  ferme  et  la  basse-cour.  II  y  a 
quatre  vaches  pour  fournir  le  lait  nécessaire  à  la  maison.  Le 
suirplus  est  vendu  aux  environs;  deux  chevaux  pour  les  besoins 
de  l'exploitation;  de  nombreuses  volailles  qui  prennent  leurs 
ébats  dans  un  parc  entouré  de  grillage,  outre  celles  de  la  cour 
de  la  ferme.  Et  tout  cela  soigné  par  les  élèves. 

De  là,  nous  revenons  au  château,  oîi  nous  visitons  les  classes 
qui  sont  confortablement  installées  comme  meubles,  tableaux, 
dessins,  en  un  mot,  tout  ce  qui  est  nécessaire  à  l'enseignement 
primaire  et  secondaire.  M.  Finstituteur  nous  donne  quelques 
renseignements  sur  l'instruction  qu'il  donne  et  sur  sa  manière 
d'opérer.  Il  a  des  moniteurs  pour  les  plus  jeunes  élèves,  et  lui 
s'occupe  plus  particulièrement  des  grands. 

Nous  qui  visitons  les  classes  depuis  bien  longtemps,  comme 
administrateur  des  caisses  des  écoles,  nous  ne  pouvons  que  lui 
adresser  de  chaleureuses  félicitations. 

Nous  avons  admiré,  en  quittant  l'établissement,  un  superbe 
Cèdre  du  Liban,  qui  n'a  guère  de  rival  que  celui  du  Muséum. 

11  existe,  à  l'autre  extrémité  de  la  propriété,  un  grand  étang, 
très  poissonneux  où  la  maison  élève  de  nombreux  canards. 
Cet  étang  est  alimenté  par  les  eaux  du  village  et  des  collines 
environnantes.  Le  directeur  nous  a  appris  qu'il  existe  des  réser- 
ves dans  les  actes  de  propriété,  pour  celte  eau.  On  n'a  pas  le  droit 
d'y  placer  de  pompe,  on  ne  peut  que  puiser  l'eau  à  l'arrosoir, 
parce  que  l'étang  alimente  d'autres  propriétés  situées  plus  bas, 
provenant  assurément  du  domaine  que  nous  avons  cité  au  com- 
mencement de  ce  rapport. 

Notre  impression  générale,  en  quittant  la  maison  est  qu'on 
fera  de  bons  horticulteurs  dans  cette  école;  seulement  le  maté- 
riel horticole  est  trop  restreint.  Nous  estimons  que  la  Société  ne 
reculera  pas  devant  l'achat  du  matériel  nécessaire  et  indispen- 
sable pour  l'enseignement  de  cette  partie  si  intéressante  du 
programme  de  l'œuvre. 


i 


LES   CULTURES    FRUITIÈRES   DU   REFUGE    DU   PLESSIS-PIQUET.      859 

Nous  adressons  nos  compliments  à  Thabile  directeur  pour 
l'administration  en  général,  et  toutes  nos  félicitations  au  jardi- 
nier-chef pour  les  soins  et  la  bonne  tenue  de  ses  cultures. 

Nous  demandons,  en  terminant,  pour  donner  de  la  publicité  à 
cette  œuvre  et  à  renseignement  agricole  et  horticole,  qu'on  y 
donne,  que  ce  rapport  soit  inséré  au  Journal  de  la  Société  natio- 
nale d'Horticulture  de  France. 


Rapport  sur  les  cultures  fruitières  du  Refuge 
DU  Plessis-Piquet  (Seine), 

M.  Paillet  père,  rapporteur  (1). 

Sur  la  demande  de  M.  Kahn,  directeur  du  Refuge  du  Plessis- 
Piquet,  à  Plessis-Piquet  (Seine),  vous  avez  nommé  une  commis- 
sion chargé  de  visiter  les  cultures  fruitières  qui  se  trouvent  dans 
cet  établissement  hospitalier  et  de  vous  en  rendre  compte. 

Cette  commission,  composée  de  M.  Jost,  arboriculteur, demeu- 
rant à  Bourg-la-Reine,  de  M.  Bertrand,  arboriculteur,  demeu- 
rant à  Sceaux,  et  de  M.  Paillet,  arboriculteur,  demeurant  à 
Robinson,  près  de  Sceaux,  s'est  réunie,  le  18  août  dernier  à  2  h. 
et  demie,  au  Refuge  du  Plessis-Piquet. 

Cette  commission  a  bien  voulu  me  charger  de  faire  son  rap- 
port, et  je  viens  vous  rendre  compte  de  sa  mission. 

Les  cultures  du  Refuge  du  Plessis-Piquet  sont  situées  sur  une 
étendue  de  deux  hectares  environ,  sur  un  sol  argilo-sableux  de 
première  qualité. 

Les  plantations  consistent  en  :  Poiriers,  Pommiers,  Vignes, 
Pruniers,  Cerisiers,  Abricotiers,  Pêchers. 

Tous  ces  arbres  servent  d'école  et  de  sujets  pour  les  cours 
d'arboriculture  donnés  aux  enfants  de  cet  établissement. 

Le  produit  des  récoltes  de  fruits  sert  à  l'alimentation  des  en- 
fants, du  personnel,  et  le  surplus  est  vendu. 

Nous  avons  été  accompagnés  dans  notre  visite  par  le  très  ha- 


(d)  Déposé  le  30  septembre  1896. 


860  RAPPORTS. 

bile  jardinier  en  chef  M.  Bord,  délégué  à  cet  effet  par  le  direc- 
teur M.  Kahn  qui,  de  son  côté,  accompagnait  la  commission 
nommée  pour  visiter  les  cultures  potagères  de  cet  établisse- 
ment. 

Je  vais  procéder  par  ordre  pour  indiquer  toute  l'importance 
de  ces  cultures  fruitières  qui  sont  considérables. 

1°  Poiriers  : 

Ces  arbres  sont  représentés  un  peu  sous  toutes  les  formes  : 
Palmettes  grandes  formes,  Palmettes  Verrier,  losange,  etc. 

Nous  avons  admiré  un  lot  de  magnifiques  pyramides  et  fu- 
seaux au  nombre  d'environ  50  sujets,  ayant  de  3  à  4  mètres  de 
hauteur.  Des  Palmettes  grandes  formes  au  nombre  d'environ  50, 
des  Palmettes  Verrier  de  3  à  5  branches,  au  nombre  d'environ 
300,  des  formes  losanges  au  nombre  d'environ  350  sujets. 

Il  existe  en  outre  un  mur  d'une  longueur  de  412  mètres,  le 
long  duquel  se  trouve  une  plantation  de  Poiriers,  en  variétés 
d'hiver.  Doyenné  d'hiver  et  Beurré  d'Arenberg. 

â**  Pommiers  : 

Les  Pommiers  sont  également  représentés  sous  plusieurs 
formes,  et  nous  en  avons  remarqué  qui  sont  conduits  sur  un 
seul  fil,  dit  «  forme  cordon  »,  au  nombre  de  plus  de  200,  for- 
mant une  longueur  de  800  mètres. 

Un  mur  de  400  mètres  de  longueur  est  garni  de  beaux  arbres, 
forme  Verrier,  à  5  branches,  en  variétés  Calville  blanc^  Reinette 
du  Canada  et  Grand  Alexandre^  des  Pommiers  forme  losange 
au  nombre  de  plus  de  100. 

L'attention  de  la  commission  a  été  attirée  par  la  conduite 
toute  particulière  d'une  forme  en  cordon  adoptée  pour  le  Pom- 
mier, laquelle  consiste  à  conduire  l'arbre  sur  deux  ou  trois  fils 
horizontaux,  au  lieu  d'un  seul,  comme  cela  se  pratique  ordi- 
nairement. 

Le  fil  du  milieu  est  placé  à  40  centimètres  au-dessus  du  sol, 
et  les  deux  autres  à  10  centimètres  d'écartement  et  en  contre-bas 
de  celui  du  milieu;  ces  deux  derniers  fils  sont  placés  à  30  centi- 
mètres du  sol,  et  servent  à  conduire  et  à  recevoir  de  chaque  côlé 
les  coursonnes,  qui  produisent  les  boutons  à  fruits;  la  branche 
charpentière,  conduite  sur  le  fil  du  milieu,  ne  sert  plus  alors 


LES    CULTURES   FRUITIÈRES    DU   REFUGE   DU    PLESSIS- PIQUET.      861 

que  de  canal  pour  alimenter  de  sève  lesdites  coursonnes  situées 
de  chaque  côté  de  la  branche  charpentière. 

Les  Pommiers  dirigés  ainsi,  offrent  un  certain  avantage  pour 
les  variétés  à  grande  végétation  qui  ne  peuvent  utiliser  toute 
lew  sève,  et  qui,  conduites  sur  un  seul  fil,  et  lorsque  surtout  les 
sujets  sont  plantés  à  une  trop  courte  distance  des  uns  des  autres, 
comme  cela  arrive  souvent,  présentent  l'inconvénient  de  s'en- 
chevêtrer les  uns  dans  les  autres. 

Les  Pommiers  dirigés  sous  cette  forme,  offrent  également  un 
autre  avantage;  c'est  celui  d'avoir  leurs  fruits  mieux  exposés  au 
soleil  et  à  l'air;  ils  sont  plus  facilement  placés  et  se  développent 
mieux;  mais  pour  les  variétés  peu  vigoureuses,  cette  forme  sur 
double  ou  triple  cordon  serait  inutile  à  employer,  un  seul  fil, 
au  maximum  deux  fils  seraient  suffisants. 

Nous  avons  remarqué  euviron  350  Pommiers  dirigés  de  la 
sorte,  et  représentant  une  longueur  d'environ  700  mètres.  Ces 
Pommiers  étaient  en  parfaite  santé^  beaux,  vigoureux  et  chargés 
de  fruits  superbes.  Nous  avons  observé  notamment  des  Reinettes 
du  Canada  d'une  grosseur  peu  commune. 

Ce  système  nouveau  de  conduire  les  Pommiers,  est  dû  à 
M.  Fauquet,  arboriculteur  à  Gorbeil,  qui  est  le  conseiller  de 
l'administration  du  Refuge,  en  ce  qui  concerne  les  cultures. 

3°  Vignes  : 

Notre  attention  a  été  appelée  d'une  manière  toute  particulière 
sur  de  superbes  espaliers  de  Vignes,  cultivées  en  forme  palmette, 
dont  les  séries  sont  espacées  entre  25  et  30  centimètres,  d'une 
végétation  luxuriante  et  garnies  de  Raisins  superbes,  bons  et 
bien  sains. 

Ces  Vignes,  au  nombre  de  plus  de  500,  sont  plantées  contre 
un  mur  dépassant  plus  de  300  mètres  de  longueur,  dont  moitié  à 
40  centimètres  les  unes  des  autres,  pour  former  des  palmettes 
superposées,  et  les  autres  à  80  centimètres  pour  former  des  pal- 
mettes ordinaires. 

Les  Vignes  cultivées  sont  presque  toutes  du  Chasselas  de  Fon- 
tainebleau,- et  quelques  petites  parties  en  variétés  Frankenthal 
et  Mourillon  noir  (Madeleine  noire). 

4°  Pêchers  : 


862  RAPPORTS. 

Les  Pêchers  sont  cultivés  en  espaliers  de  formes  diverses, 
grandes  formes  et  forme  Verrier,  à  2,  3,  4  et  5  brandies,  au 
nombre  de  60  sujets  et  le  long  d'un  mur  de  130  mètres. 

50  Pruniers,  Cerisiers  : 

Ces  arbres  sont  représentés  également  sous  différentes  formes, 
beaucoup  du  système  Cossonnet,  et  cultivés  le  long  d'un  mur 
d'une  longueur  de  112  mètres. 

En  outre  des  arbres  énumérés  ci-dessus,  il  existe  dans  une 
autre  partie  de  cette  école  fruitière  des  arbres  cultivés  à  tige,  au 
nombre  de  plus  de  150  sujets. 

En  résumé,  les  cultures  fruitières  du  Refuge  du  Plessis-Piquet 
comprennent  environ  850  Poiriers,  660  Pommiers,  60  Pêchers, 
510  Vignes,  26  Pruniers  et  Cerisiers.  Au  total,  plus  de  2,000  arbres 
conduits,  dirigés  sous  des  formes  diverses,  qui  reçoivent  annuel- 
lement les  soins  de  taille  et  de  culture. 

Tous  ces  arbres  appartiennent  aux  meilleures  variétés  connues  ; 
ils  sont  tous  d'une  belle  végétation,  garnis  de  beaux  fruits  bien 
sains,  et  conduits  avec  intelligence  et  talent  par  l'habile  jardi- 
nier, M.  Bord. 

Le  jardin  fruitier-école  du  Refuge  du  Plessis-Piquet  est  assu- 
rément un  des  plus  beaux,  des  mieux  conduits  et  des  plus  im- 
portants que  votre  commission  connaisse  et  qui  existe,  tant  par 
le  nombre  des  sujets  cultivés  que  par  la  manière  dont  les  arbres 
sont  dirigés  et  cultivés. 

La  commission  ne  peut  passer  sous  silence,  bien  que  ce  soit 
en  dehors  de  sa  mission,  de  vous  faire  connaître  que,  dans  cet 
établissement,  il  existe  une  petite  école  de  botanique  pour  l'ins- 
truction pratique  des  enfants. 

Cette  école  est  composée  d'un  certain  nombre  de  végétaux 
soigneusement  étiquetés  avec  des  étiquettes  à  tige  de  fer  et 
plaque  en  zinc,  indiquant  le  nom  de  la  plante,  la  famille  et  le 
genre  auquel  elle  appartient. 

Ces  étiquettes  sont  faites  et  fabriquées  par  les  enfants  du  Re- 
fuge. 

Je  dois  dire,  à  ce  sujet,  que  cet  établissement  possède  des 
ateliers  de  serrurerie,  de  menuiserie,  de  charronnage  pour  l'in- 
struction des  enfants,  et  presque  tous  les  objets  indispensables 


LES    CULTURES   FRUITIÈRES   DU   REFUGE    DU    PLESSIS-PIQUET.      863 

au  jardin  :  brouettes,  cofTre?,  etc.,  ainsi  qu'une  partie  de  l'en- 
tretien de  l'établissement  sont  faits  par  les  enfants. 

Votre  comnaission  a  aussi  été  émerveillée  par  la  visite  du  joli 
fleuriste  qui  existe  dans  cet  établissement. 

Ce  fleuriste  a  une  étendue  d'environ  un  hectare;  il  est  admi- 
rablement disposé,  avec  beaucoup  de  goût,  en  style  dit  :  ((  à  la 
française»;  ses  plates-bandes  sont  garnies  de  plantes  très  va- 
riées, telles  que  Phlox,  Bégonias,  Géraniums,  Héliotropes,  Salvia 
Coleus,  et,  entre  autres  plantes,  des  Gaura  aux  nombreuses  et 
élégantes  fleurs  étaient  d'un  efl'et  superbe. 

Le  milieu  des  plate-bandes  est  planté  avec  des  collections  de 
Rosiers  sur  tige. 

Toutes  ces  plantes  étaient  disposées  pour  produire  leur  efl'et 
d'ensemble;  et,  au  moment  où  votre  commission  visitait  ce 
fleuriste,  il  était  dans  toute  sa  beauté  et  d'un  effet  féerique  en 
raison  de  la  profusion  des  fleurs. 

Les  membres  de  la  commission  demandent  l'insertion  du 
présent  rapport  dans  le  Journal  de  la  Société,  et  son  renvoi  à  la 
comfflission  des  récompenses. 

Cette  demande  de  récompense  pour  la  Société  du  Refuge  du 
Plessis-Piquet,  se  justifie  non  seulement  par  l'importance  des 
cultures,  par  la  manière  savante  avec  laquelle  les  arbres  de  ce 
jardin-école  sont  conduits,  mais  à  cause  du  but  pour  lequel  ce 
jardin  a  été  créé,  car  il  sert  à  l'enseignement  gratuit  de  l'agri- 
culture, et  principalement  de  l'arboriculture  pour  les  enfants 
abandonnés,  qui  se  destinent  en  grande  partie  à  l'étude  de  ces 
deux  sciences.  Ces  enfants,  devenus  des  hommes,  seront  des 
propagateurs  de  l'Horticulture  et  de  TArboricullure  dont  ils 
répandront  le  goût  partout  où  ils  iront  se  fixer;  ils  enseigneront 
l'Arboriculture  à  nos  populations  agricoles  qui  ont  tant  besoin 
d'en  connaître,  les  principes;  leur  apprendront  à  mieux  cultiver 
leurs  arbres  fruitiers  et  à  les  tailler  d'une  manière  raisonnée. 
Il  en  résultera  un  profit  pour  chacun  et  un  progrès  pour  l'édu- 
cation nationale. 

La  commission,  inspirée  de  ces  réflexions,  a  pensé  que  de  tels 
efl'orls,  faits  dans  rintérêt  de  la  vulgarisation  de  l'Horticulture  et 
de  l'Arboriculture,  imposaient,  à  titre  d'encouragement  et  de 


864  RAPPORTS. 

mérite,  une  récompense  exceptionnelle,  et  c'est  pour  ces  motifs 
qu'elle  vous  la  demande  pour  la  Société  du  Refuge. 

Inutile  de  dire  que  la  Commission  a  été  reçue  de  la  manière 
la  plus  gracieuse  et  la  plus  sympathique  par  M.  Kahn,  l'aimable 
directeur  du  Refuge  du  Plessis-Piquet  ;  il  nous  a  exprimé  tout 
le  plaisir  qu'il  ressentait  de  voir  la  Société  nationale  d'Horticul- 
ture de  France  s'intéresser  à  l'œuvre,  en  envoyant  une  commis- 
sion pour  juger  les  cultures  et  apprécier  tous  les  efforts  faits 
dans  l'intérêt  de  l'Horticulture.  Il  nous  a  prié  de  remercier 
sincèrement  la  Société. 

M.  le  Directeur  nous  a  faitsavoir  qu'il  se  ferait  un  grand  plai- 
sir délaisser  visiter  la  propriété,  l'établissement  et  les  cultures 
du  Refuge  du  Plessis-Piquet,  à  toutes  personnes  que  cela  inté- 
resserait et  qui  seraient  envoyées  par  la  Société  nationale 
d'Horticulture  de  France.  Nous  avons  pris  acte  de  cette  offre 
gracieuse  pour  la  porter  à  la  connaissance  de  la  Société. 


Rapport  sur  les  cultures  de  Reines-Marguerites,  Zinnias,  etc., 
DE  M.  Auguste  Gravereau,  cultivateur- grainier  a  Neauphle- 
le-Chateau, 

par  M.  Emile  Thiébaut,  rapporteur  (1). 

Le  26  août  dernier,  une  commission  se  réunissait  à  Neauphle- 
le-Ghâteau,  sur  la  demande  de  Al.  Gravereau,  notre  collègue, 
pour  visiter  ses  cultures.  Cette  commission,  qui  comprenait 
MM.  Reliair,  Férard,  Fichot,  Fortin,  Lange,  E.  Thiébaut  et 
Urbain  fils,  choisit  M.  Lange  pour  président,  me  réservant 
l'honneur  de  vous  faire  part  de  ses  décisions,  comme  rapporteur. 

MM.  Ghouvet,  Boizard,  Michel,  Julien,  Pichon,  Roquet  et 
J.  Sallier  s'étaient  fait  excuser. 

Je  ne  m'écarterai  pas,  j'en  suis  sûr,  de  la  pensée  de  chacun  des 
membres  de  la  commission  en  disant  tout  d'abord  que  cette 
visite  a  été  pour  chacun  un  véritable   plaisir,  les  cultures  de 

(1)  Déposé  le  10  septembre  1896. 


SUR   LES   CULTURES    DE    REINES-MARGUERITES.  865 

M.  Gravereau  étant  admirablement  soignées  et  propres,  et  les 
plantes  cultivées  fort  belles  et  très  intéressantes. 

Nous  avons  d'abord  admiré  plusieurs  Tots,  par  couleurs  sépa- 
rées, de  Zinnias  à  grande  fleur  qui  étaient  parfaits  comme  gros- 
seur, forme  de  fleur  et  pureté  de  coloris.  Les  couleurs  les  plus 
remarquables  étaient  le  blanc,  le  jaune  d'or,  le  rouge  et  le 
cocciné. 

Un  peu  plus  loin  se  trouvait  un  très  beau  lot  en  mélange,  dans 
lequel  les  divers  coloris    se   trouvaient   parfaitement  associés. 

M.  Gravereau  cultive  également  une  race  naine  de  ces  mêmes 
Zinnias  et  possède  en  outre  un  Zinnia  très  nain,  à  grande 
fleur,  sortant  bien  du  feuillage,  qui  paraît  plus  franc  et  mieux 
fixé  que  le  nain  Tom  Pouce  annoncé  il  y  a  quelques  années. 

Nous  avons  ensuite  remarqué  de  belles  planches  de  Glaïeuls 
dont  les  variétés  tardives  montraient  encore  leurs  fleurs;  notam- 
ment :  Mademoiselle  Virginie  Garniei\  Obélisque^  Madame  Gra- 
vereau, Mademoiselle  Pelletier,  M.  Hardy,  Théo,  Michel  Stro- 
goff.  Madame  Férard,  Madame  Thiéhaut,  Ami  Bérat,  Lucien 
Chauré,  etc.,  etc. 

La  commission  a  ensuite  examiné  la  superbe  collection  de 
Reines-Marguerites  que  M.  Gravereau  possède  et  dont  malheu- 
reusement nos  lecteurs  ne  pourront  se  faire  une  idée  par  la  des- 
cription forcément  aride  que  nous  allons  faire  des  variétés. 

Cette  collection  comprend  d'abord  la  Reine  des  Félibres,  variété 
très  hâtive,  à  fleur  J)lanche;  les  Reines  des  Halles^  par  couleurs 
séparées,  qui  n'ontd'autre  valeur  que  leur  précocité  pour  la  fleur 
coupée;  puis  les  Pyramidales  imbriquées  ou.  Victoria,  qui  forment 
pour  ainsi  dire  le  fond  du  genre  et  dont  la  commission  a  admiré 
les  nombreux  coloris  et  particulièrement  le  rouge  sang  et  l'écar- 
late. 

Viennent  ensuite  les  Pyramidales  à  fleur  de  Pivoine,  dont  les 
fleurs  sont  très  gracieuses  et  qui  comprennent  aussi  toutes  les 
nuances;  une  nouvelle,  le  Vieux  rose,  a  surtout  attiré  notre 
attention  par  sa  délicatesse. 

Nous  avons  remarqué  ensuite  :  les  Pyramidales  imbriquées 
pompon,  dont  le  nom  de  pompon  indique  la  forme,  et  qui  seront 
probablement  bientôt  éclipsées  par  les  Princesses  que  M.  Grave- 


866  RAPPORTS. 

reau  cultive  avec  beaucoup  de  soin  depuis  quelques  années 
et  qui  sont  encore  une  amélioration  dans  ce  genre  ctiarmant; 
les  Pyramidales  à  grande  fleur  couronnée  et  les  Pyramidales 
couronnées  pompon,  toujours  par  couleurs  séparées;  enfin  les 
Pyramidales  Victoria  à  aiguilles^  race  curieuse  et  peu  cultivée 
dont  les  coloris  rose  carmin  et  rouge  sang  sont  surtout  fort  jolis. 

Nous  passons  maintenant  aux  races  demi-naines  comprenant  : 
les  Lillipul,  parmi  lesquelles  la  commission  a  remarqué  un  joli 
bleu  nouveau  et  un  curieux  blanc  à  centre  bleu  qui  oflre  à  l'œil 
tout  juste  le  contraire  d'une  Reine-Marguerite  couronnée;  puis  les 
Reines-Marguerites  Triomphe  des  Marcjiés  qui  sont  une  fort  belle 
acquisition  pour  la  culture  en  pots,  les  plantes  se  tenant  très 
bien  et  étant  extrêmement  florifères;  ces  variétés  n'étaient  pas 
encore  parfaitement  fixées  et,  jusqu'à  ce  jour,  reproduisaient 
deux  coloris,  l'un  rouge  cuivré,  l'autre  rouge  cuivré  à  liseré 
blanc.  M.  Gravereau  les  a  cultivées  avec  beaucoup  de  soin  pour 
les  séj)arer  et  il  a  presque  entièrement  réussi. 

Notre  attention  a  été  attirée,  un  peu  plus  loin,  par  une  planche 
couverte,  presque  au  niveau  du  sol,  d'une  quantité  de  petites 
fleurs  noiiâlres  qui,  en  nous  en  approchant,  nous  ont  paru  rap- 
peler l'aspect  des  Scabieuses.  C'est  une  acquisition  curieuse  que 
cette  nouveauté  qui  prend  du  reste  le  nom  de  R.-M.  très  naine  à 
fleur  de  Scabieuse^  et  qui  pourra  servir  à  faire  des  bordures  régu- 
lières, car  la  plante  est  bien  compacte  et  vraiment  très  naine. 

Nous  nous  sommes  trouvés  ensuite  en  présence  des  R.-M.  naines 
à  grandes  fleurs,  dont  les  diverses  couleurs  sont  bien  jolies, 
surtout  le  rouge  garance;  puis  des  naines  à  fleur  de  Chrysanthème 
pour  lesquelles  la  gamme  des  nuances  s'étend  du  blanc  pur  au 
rose,  au  rouge  et  au  violet  en  passant  par  tous  les  intermé- 
diaires possibles;  la  collection  était  vraiment  complète  et 
superbe;  un  joli  coloris  chamois  et  un  magenta  se  faisaient 
surtout  remarquer  parmi  les  plus  récents. 

Notuns  encore  les  naines  à  fleur  de  Pivoine,  qui  ont  donné 
naissance  à  l'écarlate  foncé  {Triomphe)  qui  est  si  jolie. 

M.  Gravereau  nous  a  fait  encore  remarquer  deux  de  ses  nou- 
veautés; R.-M.  naine  à  aiguilles,  l'Excelsior  bleu  et  VExcelsior 
rouge  sang,  qui  sont  de  bonnes  acquisitions.. 


SUR   LES    CULTURES   DE    REINES-MARGUERITES.  867 

Nous  arrivâmes  enfin  devant  les  lots  de  R.-M.  Comète,  et  la 
commission  tout  entière  ne  se  lassa  pas  d'admirer  les  exem- 
plaires splendides  que  nous  réservait  cette  variété. 

Grâce  à  des  efï'orts  constants,  dignes  d'éloges,  M.  Gravereau  a 
réalisé  de  grands  perfectionnements  dans  celte  race  de  Reines- 
Marguerites.  Il  a  commencé  à  cultiver,  en  1888  la  R.-M.  Comète 
demi-nuance  rose^  à  liseré  blanc,  la  première  apparue  et  venant 
d'Allemagne.  Ce  coloris  donna  naissance  à  une  dizaine  d'autres, 
dans  la  race  demi-naine,  qui  sont  aujourd'hui  très  bien  fixés  et 
dont  nous  avons  pu  admirer  toute  la  beauté. 

Dans  la  même  année  il  obtint  la  R.-M.  Comète  géante:  blanche 
qui,  à  son  tour,  donna  naissance  à  cette  belle  série  à  fleurs 
monstrueuses  comprenant  le  jaune  pâle,  le  rose,  le  rose  à  liseré 
blanc.  L'an  dernier  est  apparue  La  Fiancée,  charmante  variété 
à  fleur  blanche  passant  au  rose. 

Cette  année,  M.  Gravereau  aoblenu  encore  le  violet  eX  \erouge, 
et  dans  la  série  des  demi-naines  le  rouge  foncé. 

La  commission  a  adressé  à  M.  Gravereau  toutes  ses  félicita- 
tions. C'est  un  habile  semeur  qui  nous  a  déjà  gratifiés  de  belles 
nouveautés  et  qui  cherche  toujours,  comme  tout  bon  cultivateur 
doit  le  faire,  à  perfectionner  sans  cessée  II  a  en  ce  moment  à 
l'étude,  une  R.-M.  Comète  chinoise  à  fleur  simple.  La  commission 
l'a  beaucoup  engagé  à  la  travailler  encore,  car  cette  plante,  bien 
fixée,  pourrait  nous  réserver  plus  tard  une  agréable  surprise. 

Les  cultures  de  M.  Gravereau  s'étendent  sur  une  superficie  de 
plus  de  4  hectares  1/2  de  terrain  en  trois  endroits  différents  : 
2  hectares  sont  occupés  par  les  Reines-Marguerites  et  le  reste  par 
les  Zinnias,  Phlox,  Pensées,  etc.,  etc. 

En  raison  des  très  réels  mérites  des  cultures  de  M.  Gravereau, 
la  commission  demande  que  le  présent  rapport  soit  renvoyé  à  la 
commission  de  rédaction,  puis  à  la  commission  des  récompenses. 


868  rapports. 

Rapport  sur  les  cultures  fruitières 
DE  M.  Joseph  François,  arboriculteur  a  Brunoy, 

M.  GoRiON,  rapporteur  (1). 

Sur  la  demande  de  M.  Joseph  François,  arboriculteur  à  Bru- 
noy (Seine-dt-Oise),  une  commission  composée  de  MM.  Mauvoi- 
sin,  Ausseur-Serlier,  Jost  et  Gorion,  a  été  nommée  par  la  Société 
nationale  d'Horticulture,  pour  visiter  ses  cultures  le  1 9  août  1896  ; 
MM.  Duval  et  Lanoelle  se  sont  adjoints  à  la  commission.  Après 
avoir  nommé  M.  Mauvoisin,  président  et  M.  Gorion,  rapporteur,  la 
commission  a  examiné  avec  intérêt  un  jardin  de  la  contenance 
de  13,000  mètres,  entouré  de  murs  abrités  par  des  auvents  vitrés, 
et  garnis,  suivant  la  position,  de  Vignes,  Pêchers,  Poiriers  et 
Pommiers.  Ce  jardin  renferme,  en  outre,  des  contre-espaliers  de 
2  m.  50  de  hauteur,  disposés  sur  44  lignes  de  70  mètres  de  lon- 
gueur, comprenant  3,500  Poiriers,  forme  Verrier  à  4  branches,  de 
5  ans,  dans  lesquels  on  remarque  les  variétés  :  Duchesse^  Wil- 
liam, Louise  Bonne^  Beurré  d'Amanlis,  Beurré  Biel,  Fondante 
des  Bois,  Bonne  d'Ezée,  Doyenné  du  Comice,  Passe  Crassane^ 
etc.,  d'une  vigueur  extraordinaire,  donnant  de  très  beaux  fruits, 
grâce  à  la  bonne  culture  qui  leur  est  appliquée.  Le  sol  est  paillé 
partout  avec  du  fumier  de  cheval,  et  le  terrain  a  été  défoncé  à 
i  m.  20  de  profondeur.  Les  contre-espaliers  sont  plantés  à 
2  mètres  les  uns  des  autres,  en  lignes  transversales,  et  le  terrain 
ayant  une  pente  de  6  centimètres  par  mètre  au  midi,  il  n'y  a 
pas  d'ombre  dans  les  rangs;  l'ensemble  comprend  1,500  arbres, 
nombre  qui  se  trouve  porté  à  5,000  en  y  ajoutant  les  espaliers 
et  les  quenouilles  des  plates-bandes. 

Votre  commission  étant  satisfaite  en  tout  point  de  sa  visite, 
demande  l'insertion  du  rapport  dans  le  Journal  de  la  Société  et 
son  renvoi  à  la  commission  des  récompenses. 


Déposé  le  10  septembre  1896. 


sur  les  cultures  de  bégonias  a  tubercules.  869 

Rapport  sur  les  cultures 

DE   BÉGONIAS    A    TUBERCULESj'a    FLEURS   DOUBLES,  DE    M.    ArNOULT  ; 

M,  Henri  Vacherot,  rapporteur  (1). 

Le  dimanche  6  septembre  1896,  à  10  heures  et  demie,  une 
commission  composée  de  MM.  Hoibian,  président,  Vallerand 
(Eugène),  Vallerand  (Clément),  Urbain  fils,  Vacherot,  rapporteur 
et  de  M.  David  qui  s'y  était  adjoint,  se  réunit  chez  M""^  Truelle 
à  Savigny-sur-Orge,  pour  visiter  les  cultures  de  Bégonias  à 
tubercules,  à  fleurs  doubles  de  M.  Arnoult  (Bazile),  jardinier, 

La  commission  a  admiré  sept  corbeilles  garnies  de  Bégonias 
dans  l'ordre  suivant  : 

Première  corbeille  :  au  centre,  Suzanne  Hachette,  ensuite, 
Rosa Bonheur,  Madame  Arnoult  et  autour,  Reine  Isabelle. 

Deuxième  :  Cérès,  Miss  Lucas,  Agnès  Sorel  et  nana  compacta 
floribuncla. 

Troisième  :  Madame  Ernest  Tourtel,  Marie  Madeleine  et 
Octavie  M  al  le  t. 

Quatrième  :  Docteur  Gaillard,  Coquette  de  Bois-Colombes.^ 
Lafayette  et  Beauté  de  Savigny. 

Cinquième  :  Blanche  Duoal,  Marie- Madeleine.^  Sceptre  d'or 
et  virginalis. 

Sixième  :  Marquise  de  Tréoise,  entouré  de  variétés  à  fleurs 
doubles,  abricotés  (plantes  de  semis). 

Septième  :  Victor  Robin,  Madame  Moser  et  Jules  Lequin. 

La  disposition  de  toutes  ces  variétés  était  excellente  ;  mais  la 
composition  des  troisième  et  cinquième  corbeilles  produisait  un 
effet  absolument  merveilleux. 

L'ensemble  prouve  une  fois  de  plus  que  les  Bégonias  peuvent 
rendre  de  réels  et  indispensables  services  pour  l'ornementation 
des  propriétés. 

Toutes  les  variétés  nommées  ci-dessus  sont  assurément  très 
bonnes,  mais  les  dernières  obtentions  de  M.  Arnoult  arrivent  à 
la  plus  haute  perfection. 


(1)  Déposé  le  24  septembre  1896. 


870  RAPPORTS. 

Dans  une  partie  du  jardin,  sous  de  grands  arbres,  quelques 
milliers  de  semis  placés  en  planches,  et  d'un  éclat  incomparable 
ont  produit  aux  membres  de  la  commission  une  surprise  sai- 
sissante. 

Ces  plantes,  obtenues  de  semis  faits  en  1895-1896,  ont  des 
fleurs  aux  teintes  les  plus  variées,  de  dimensions  énormes, 
portées  sur  des  pédoncules  rigides;  résultat  obtenu,  sans  aucune 
culture  spéciale. 

Grâce  à  une  grande  pratique  et  à  des  études  de  croisements 
longtemps  poursuivies,  M.  Arnoult  est  arrivé  à  obtenir  les 
plantes  les  plus  parfaites  dans  une  proportion  de  quatre-vingt- 
dix  pour  cent  de  variétés  à  fleurs  doubles. 

Dans  une  serre,  un  choix  de  plantes  enlevées  de  pleine  terre, 
rassemblait  des  merveilles,  présentant  les  coloris  les  plus  variés 
et,  chose  inconnue  jusqu'à  ce  jour,  une  variété  à  fleurs  doubles 
striées  de  rouge  sur  fond  jaune  crème. 

Bien  que  la  commission  n'ait  à  s'occuper  que  des  Bégonias, 
permettez-nous  de  dire  que  la  propriété  de  M™'  Truelle  est  fort 
belle  et  d'en  citer  quelques  curiosités. 

Un  Peuplier  d'Italie,  d'une  grosseur  colossale  est  placé  à 
l'angle  d'une  rivière;  un  Sycomore  qui  a  germé  en  cet  endroit, 
a  aujourd'hui  la  taille  d'un  arbre  d'une  quarantaine  d'années; 
un  peu  plus  bas,  de  l'autre  côté  du  Peuplier,  il  existe  un  Frêne 
de  même  force. 

Nous  avons  également  remarqué  sur  une  pelouse,  un  Pinus 
Strobus(9[n  du  Lord),  de  treize  mètres  de  hauteur,  dont  la  base 
est  très  bien  garnie. 

Un  massif  de  Cyperiis  Papyrus  et  Cyj').  aUernifolius  était  de 
toute  beauté,  ainsi  qu'un  Acacia  lophantha  et  un  superbe  Jusli- 
cia  coccinea. 

Nous  demandons  que  le  présent  rapport  soit  renvoyé  à  la 
commission  des  récompenses  et  son  insertion  dans  le  Journal  de 
la  Société. 


sur  les  cultures  de  cannas  et  pelargoniums  zonale.     871 

Rapport  sur  les  cultures  de  Cannas  et  Pelargoniums  zonale 
DE  M.  PicnoN,  horticulteur,  39,  rue  Saint-Denis,  a  Lagny, 

(Seine-et-Marne), 

par  M.  Jules  Lefièvre  (1), 

Sur  la  demande  de  M,  Pichon,  horticulteur  à  Lagny  (Seine- 
et-Marne),  une  commission  composée  de  MM.  Bauer,  Dupanloup, 
Fortin,  Lefièvre  (Jules),  Michel  (Edouard),  Proust  (Eugène), 
Savoye,  Sallier  fds,  à  laquelle  s'était  adjoint  M.  Urbain  (Louis), 
s'est  réunie  le  6  septembre  pour  visiter  ses  cultures  de  Cannas 
et  de  Pelargoniums  zonales. 

MM.  Bauer,  Dupanloup,  Michel  (Edouard),  J.  Sallier  fils,  em- 
pêchés, s'étaient  excusés. 

La  commission  s'est  constituée  en  nommant  M.  Savoye,  prési- 
dent et'M.  Lefièvre  (Jules)^  rapporteur. 

M.  Pichon  cultive  les  Cannas  depuis  1889,  et  les  Pelargoniums 
zonales  depuis  1878.  Il  s'est  fait  une  spécialité  dans  ces  deux 
genres  et  a  acquis  une  juste  renommée. 

Nous  avons  admiré,  en  entrant  dans  l'établissement,  un  magni- 
fique massif  de  Cannas  contenant  85  plantes  variées.  Les  der- 
nières pluies  avaient  un  peu  endommagé  les  fleurs  qui,  malgré 
cela,  étaient  encore  fort  belles.  Après  avoir  passé  en  revue  ces 
jolies  plantes,  nous  sommes  entrés  dans  une  serre  adossée,  où 
étaient  réunis  450  spécimens  du  même  genre  en  62  variétés,  pro- 
venant des  races  Crozy  et  Vilmorin,  toutes  de  grand  mérite.  Nous 
nous  bornerons  à  citer  parmi  les  plus  remarquables,  les  sui- 
vantes, qui  obtiendront  certainement  et  conserveront  longtemps 
les  faveurs  des  amateurs  :  Ami  Jules  Chrétien,  dont  les  fleurs 
mesuraient  15  centimètres  de  long  sur  5  de  large,  Roi  des  rouges, 
Vice-Président  Luizet,  Comte  de  Bouchaud^  Souvenir  d'Antoine 
Crozy,  J.  Farguhar,  L.  E.  Bàlly,  Eclatant,  Incendie  et  Italia; 
cette  dernière  plante,  qui  portait  un  épi  avec  six  fleurs  bien  épa- 
nouies a  particulièrement  attiré  l'attention  de  la  commission; 

(1)  Déposé  le  24  septembre  1896. 


872  RAPPORTS. 

c'est  une  variété  qui  dépasse  en  grandeur  de  fleur  et  en  grosseur 
d'épi  tout  ce  que  l'on  connaissait  jusqu'à  ce  jour  dans  ce  genre. 
Ces  plantes  étaient  en  pots  et  d'une  culture  excellente;  la  florai- 
son était  belle  et  abondante.  Les  semis  de  cette  année,  fort 
beaux,  comprenaient  plusieurs  variétés  à  grandes  fleurs. 

Nous  avons  remarqué  en  passant,  un  superbe  lot  d'OEillels 
tige  de  fer,  bien  fleuris  et  en  très  bon  état  de  culture,  ainsi  qu'un 
semis  de  Dahlias  simples  provenant  de  graines  récoltées  dans 
l'établissement  sur  la  variété  Etoile  de  Lyon;  ces  plantes  avaient 
de  grandes  fleurs  et  étaient  très  variées  comme  coloris. 

Deux  serres  à  deux  versants  abritaient  les  Pélargoniums 
zonales  ;  chacune  d'elles  en  contenait  environ  deux  cents,  répartis 
en  135  variétés  extra  :  Président  Félix  Faure^  Paul  Crampel, 
Renommée  Lyonnaise,  Monsieur  Bruant^  Madame  Auguste 
Nonin,  Gloire  de  Finance,  Madame  Poirier,  Eugénie  Tabard, 
peltatum,  Pierre  Crozy,  etc.;  ils  étaient  disposés  sur  les  bâches 
et  formaient  un  ensemble  admirable.  C'était  un  merveilleux  spec- 
tacle de  voir  ces  grosses  inflorescences  en  boule  portées  par  de 
robustes  pédoncules,  les  tenant  bien  droites  (aucune  plante 
n'avait  de  tuteur).  Les  fleurs  innombrables  cachaient  entière- 
ment le  feuillage. 

L'établissement  de  M.  Pichon  n'est  aucunement  comparable 
aux  autres  établissements  modernes.  Les  serres,  ainsi  que  tout 
le  matériel  existant,  ont  été  construits  par  les  mains  de  l'horti- 
culteur, comme  cela  se  pratiquait  à  l'époque  de  leur  création  ; 
nous  sommes  heureux  d'en  faire  l'observation,  car  nous  avons  été 
surpris  de  voir  d'aussi  belles  choses  obtenues  avec  un  matériel 
aussi  primitif,  ce  qui  démontre  doublement  les  grandes  capacités 
du  travailleur. 

En  présence  de  ces  résultats,  la  commission  demande,  à  l'una- 
nimité, le  renvoi  de  ce  rapport  à  la  commission  des  récompenses 
et  l'insertion  dans  le  Journal  de  la  Société. 


SUR  l'ouvrage  de  m.  correvôn.  873 

Rapport  sur  l'ouvrage  de  M.  Correvôn  intitulé  : 
Le  Jardin  de  V herboriste  (1), 

par  M.  P.  Hariot,  rapporteur. 

Les  simples  ont  été  autrefois  beaucoup  plus  en  honneur  qu'ils 
le  sont  aujourd'hui.  Les  médicaments  empruntés  au  Règne 
végétal  ont  à  peu  près  exclusivement  dominé  pendant  de  longs 
siècles  dans  la  pratique  de  l'art  de  guérir.  On  peut  même  dire, 
sans  être  taxé  d'exagération,  qu'à  un  moment  donné  toutes  les 
plantes  guérissaient  ou,  pour  être  plus  juste,  avaient  la  préten- 
tion de  guérir. 

Aujourd'hui,  on  est  bien  revenu  de  ces  propriétés  d'antan, 
auxquelles  nos  pères  attachaient  tant  d'importance  et  ce  n'est 
plus  que  le  sourire  aux  lèvres,  qu'on  les  voit  exposées  ou 
discutées.  Il  faut  l'avouer,  ceux  qui  restent  incrédules  n'ont  pas 
tout  à  fait  tort. 

Devant  les  conquêtes  de  la  chimie  moderne,  les  simples  ont 
dû  s'effacer.  Ceux  dont  les  vertus  réellement  héroïques  ont  été 
reconnues,  ont  gardé  leur  rang  et  le  garderont  dans  la  pratique 
médicale.  La  Belladone,  la  Digitale,  l'Aconit,  etc.,  ont  agi  de 
tous  temps  et  agiront  toujours,  quoiqu'on  s'attache  de  plus  en 
plus  à  employer  directement  les  principes  actifs  auxquels  ces 
plantes  doivent  leurs  propriétés.  Mais  à  côté  de  celles-là,  que 
d'autres  dont  les  vertus  sont  anodines  et  ne  reposent  sur  rien  de 
fondé  ! 

Ce  sont  ces  plantes  qui  dominent  de  beaucoup  par  leur 
nombre,  dans  le  livre  de  M.  Correvôn  et,  sous  ce  point  de  vue, 
\  l'ouvrage  du  distingué  botaniste  de  Genève  présente  de  l'intérêt. 
On  peut  se  rendre  compte,  en  le  lisant,  de  la  profondeur  de  la 
crédulité  humaine,  du  besoin  de  soulagement  —  envers  et 
contre  tout  —  que  nécessitent  les  maux  dont  Thumanité  a  été  de 
tous  temps  assaillie. 

D'ailleurs,  M.  Correvôn  habite  un  pays  où  la  croyance  aux 
simples  est  légendaire,  comme  dans  toutes  les  contrées  monta- 


i 


(1)  Déposé  le  24  septembre  1896. 

55 


874  COMPTE   RENDU 

gneuses.  C'est  ainsi  que  VAllium  Victorialis  y  est  réputé  comme 
une  panacée  universelle,  à  laquelle  les  montagnards  consacrent 
le  meilleur  coin  de  leur  jardin  ;  que  les  Astranlia,  ces  jolies 
Ombellifères  fréquemment  cultivées  pour  l'ornementation  des 
parterres,  sont  réputés  diurétiques  et  antiscrofuleux  ;  que  les 
Carlines  passent  pour  efficaces  dans  le  traitement  des  rhuma- 
tismes, etc. 

Tout  en  restant  de  tous  points  incrédule,  nous  n'en  avons  pas 
moins  lu  avec  plaisir  le  «  Jardin  de  l'herboriste  ».  Le  médecin  et 
le  pharmacien  pourront  y  relever  quelques  erreurs,  qui  dispa- 
raîtront facilement  au  milieu  de  la  masse  des  documents.  Le 
lettré  y  lira  quelques  pièces  de  vers  gracieuses  et  qui  ne  manquent 
vraiment  pas  d'inspiration. 

En  un  mot,  dans  le  livre  de  M.  Correvon,  tous  les  goûts  trou- 
veront à  se  salisfaire.  Aussi  croyons- nous  devoir  renvoyé!  ce 
rapport  à  la  commission  des  récompenses. 


COMPTES  RENDUS 


Compte  RENDU  de  l'exposition  de  Chartres  (Eure-et-Loir)  (1), 
par  M.  Henri  Va^herot. 

Messieurs, 

Ayant  eu  l'honneur  d'être  désigné  pour  représenter  la  Société 
nationale  d'Horticulture  de  France  à  l'exposition  de  Chartres, 
qui  a  eu  lieu  le  10  juin  1896.  je  viens  vous  rendre  compte  de  ma 
mission. 

Le  jury  était  composé  de  : 

MM.  le  marquis  de  Paris,  délégué  de  la  Société  d'Horticulture 
de  Melun  et  Fontainebleau  :  Président. 
Trufîaut,  de  la  Société  d'Horticulture  de  Scine-et-Oise  : 

Seo'élaire. 

(i)  Déposé  le  13  août  1896. 


DE    l'exposition    DE    CHARTRES.  875 

MM.  Blanchard,  de  la  Société  d'Horlicullure  de  l'arrondisse- 
ment d'Étampes  (Seine-et-Oise). 

Croisé,  de  la  Société  d'Horticulture  de  l'Orne. 

Delanoue,  de  la  Société  tourangelle  d'Horticulture. 

Dumas,  de  la  Société  horticole  d'Orléans  et  du  Loiret. 

Caillot,  de  la  Société  d'Horticulture  de  Loir-et-Cher. 

Gauguin,  de  la  Société  horticole  d'Orléans  et  du  Loiret. 

Henry,  chef  de  culture  au  Muséum  d'histoire  naturelle,  à 
Paris. 

Hézard,  de  la  Société  d'Horticulluie  de  Melun  et  Fontai- 
nebleau. 

Lelellier  fils,  de  la  Société  centrale  d'Horticulture  de  Caen 
et  du  Calvados. 

Minier,  delaSocirté  d'Horticulture  d'Angers  et  de  Maine- 
et-Loire. 

Ragot,  de  la  Société  d'Horticulture  de  la  Sarthe. 

et  Vacherot,  votre  serviteur. 

L'exposition  d'Horticulture  avait  lieu  en  même  temps  que  le 
Concours  régional  agricole  et  hippique;  elle  se  tenait  à  l'extré- 
mité d'une  promenade,  près  la  place  Drouaise  dont  elle  occupait 
une  partie;  cet  emplacement,  peu  favorable,  avait  été  habile- 
ment tranformé  par  M.  Eugène  Hurtault,  dessinateur  paysagiste 
chartrain. 

Deux  tentes  renfermaient  les  produils  les  plus  variés,  et  se 
trouvaient  séparées  par  une  allée  garnie  de  Conifères  et  de 
Vignes  greiïées. 

L'entrée  de  l'exposition  était  décorée  par  des  plantes  vertes, 
Anthémis,  Hortensias  et  Géraniums,  ce  qui  formait  en  même 
temps  accompagnement  pour  la  première  tente. 

L'intérieur  de  celle-ci  était  dessiné  dans  un  style  français.  Le 
centre  était  occupé  par  un  magnifique  lot  d'Orchidées,  de 
M.Duval,de  Versailles,  puis  par  des  lots  splendides  de  Pélar- 
goniums  à  grandes  fleurs  et  de  Pétunias  appartenant  à  divers 
exposants. 

Des  plantes  vertes,  etc.,  garnissaient  les  angles  et  dans  les 
bas-côtés  étaient  installés  des  lots  de  légumes. 


876  COMPTE    RENDU 

La  seconde  tente  renfermait  aussi  des  lois  absolument  remar- 
quables. M.  ïrutïaut,  de  Versailles,  en  avait  garni  le  centre  par 
un  groupe  d'Orchidées  fort  jolies.  "Des  plantes  vertes,  des  Azalées, 
des  Pélargoniums  à  grandes  fleurs  et  Pélargoniums  zooales 
étaient  disposés  en  corbeilles,  ainsi  que  les  lots  du  jardin 
extérieur. 

M'^^  Charlotte  Cheroute,  fleuriste  à  Chartres,  avait  une  exposi- 
tion des  plus  réussies,  car  tout  le  tiavail  d'utilisation  de  la  fleur 
coupée  était  fait  avec  le  talent  le  plus  exercé. 

Au  dehors,  le  jardin,  ayant  une  forme  demi-circulaire,  était 
garni,  au  fond,  par  une  superbe  collection  de  Conifères  en 
jeunes  spécimens.  Une  petite  tente  abritait  des  plans  de  jardins 
ainsi  qu'une  superbe  collection  de  Pivoines  et  d'Iris  en  fleurs 
coupées,  de  M.  Millet,  de  Bourg-la-Reine. 

L'industrie  horticole  complétait  celle  parlie. 

Sur  une  pelouse  et  adossés  à  la  seconde  tente,  étaient  dispo* 
ses  des  groupes  de  plantes  certes,  de  Géraniums,  de  Roses  en 
fleurs  cuupées  et  sur  pieds,  et  de  superbes  produits  maraî- 
chers. 

Les  principales  récompenses  fureit  décernées  dans  l'ordre 
suivant  : 

Objet  d'art,  offert  par  M.  le  Président  de  la  République  : 
M.  Edouard  Cheroute,  horticulteur  à  Charires, 

Objet  d'art,  offert  par  M.  le  duc  de  la  Rochefoucauld  :  M.  Ché- 
ron  flis,  pépiniériste  à  Dreux. 

Médaille  d'or  :  M.  Vassori,  pépiniériste  à  Chartres. 

Médaille  d'or  :  M.  Macé-Macé,  horticulteur  à  Chartres. 

Médaille  d'or  :  M.  Gérondeau,  maraîcher  à  Lèves. 

Diplôme  d'honneur,  objet  d'art  et  félicitations  du  jury  : 
M.  Albert  Cheroute,  horlieulleur  à  Chartres. 

Diplôme  d'honneur,  objet  d'art  :  M.  Duval,  horticulteur  à 
Versailles. 

Médaille  d'or,  donnée  par  M.  Laurent  :  M.  Maisonnier,  horti- 
culteur à  Chartres. 

Médaille  de  vermeil  grand  module,  donnée  par  M.  le  Ministre 
de  l'agriculture  :  M.  Millet,  horticulteur  à  Bourg-ia-Reine. 


DE    L  EXPOSITION    DE    CHARTRES.  877 

Médaille  de  vermeil  grand  module,  donnée  par  M.  le  Préfet 
d'Eure-et-Loir  :  M"*"  Charlotte  Gheroute,  à  Chartres. 

Médaille  de  vermeil  grand  module,  donnée  par  M.  le  comman- 
dant Blot  :  M.  Esnbt,  primeuriste  à  la  Guéroulde  (Eure). 

Médaille  de  vermeil  grand  module,  donnée  par  M.  Mathieu  : 
M.  Hamard,  jardinier  au  château  de  Beaurouvres. 

Médaille  de  vermeil,  donnée  par  M"'''  la  comtesse  Foucher  de 
Careil  :  M.  Boulanger,  jardinier  au  château  de  Doussville. 

Médaille  de  vermeil,  donnée  par  M.  le  marquis  de  Gouvion- 
Sainl-Cyr  :  M.  Vigneron,  rosiériste  à  Olivet  (Loiret). 

Médaille  de  vermeil,  donnée  par  M.  le  marquis  de  Montuel  : 
M.  Villard,  à  Chartres,  pour  Roses  coupées. 

Industrie, 

Médaille  de  vermeil  grand  module,  donnée  par  les  sénateurs 
et  les  représentants  d'Eure-el-Loir  :  M.  Eugène  Hurtault  fils, 
architecte-paysagiste^  à  Chartres. 

Médaille  de  vermeil,  donnée  par  M.  Mil  ne-Edwards  :  MM,  Vil- 
lette  frères,  serruriers  à  Chartres. 

Médaille  de  vermeil,  donnée  par  M.  le  marquis  de  Ponloi, 
M.  Fontaine,  menuisier  à  Dijon. 

Médaille  de  vermeil,  donnée  par  M.  le  président  de  la  Sociélé, 
M.  Oury,  artiste  peintre  à  Chartres. 

Médaille  de  vermeil  :  M.  Hardouin,  quincaillier  à  Chartres. 

Diplômes  d'honneur  et  félicitations  du  jury  :  MM.  Truffant, 
horticulteur  à  Versailles,  et  Salomon,  viticulteur  à  Thomery,  qui 
exposaient  hors  concours. 

Le  soir,  un  banquet  était  offert  aux  membres  du  jury,  et  à 
dix  heures  nous  nous  séparions  en  emportant  les  meilleurs  sou- 
venirs de  cette  excellente  journée. 


878  compte  rendu 

Compte  rendu  de  l'Exposltion  de  la  Société  horticole 
DE  LA  Haute-Marne,  tenue  a  Saint-Dtzier  (1), 

par  M.  P.  Hariot. 
Messieurs, 

La  Société  horticole,  vilicole  et  forestière  de  la  Haute-Marne  a 
eu  rheureuse  idée,  dès  sa  fondation,  de  ne  pas  borner  à  Chau- 
mont,  où  est  son  siège  social,  la  tenue  de  ses  expositions. 
Tantôt  c'est  à  Yassy,  à  Langres,  à  Bourbonne,  aujourd'hui 
c'était  à  Saint-Dizier  qu'elle  avait  invité  les  exposants.  Nous  ne 
saurions  trop  louer  cet  excellent  exemple  de  décentralisation  qui, 
d'ailleurs,  se  retrouve  dans  quelques  autres  centres  liorticoles. 

Le  22  août  dernier,  vous  m'aviez  délégué  pour  représenter  la 
Société  nationale  d'Horticulture  de  France  près  de  sa  sœur  de  la 
Haute-Marne.  H  y  a  quelques  années  déjà,  vous  m'aviez  fait  cet 
honneur  en  m'envoyant  à  Ghaumont. 

Le  jury  entrait  en  fonctions  à  8  heures  du  matin,  sons  la  pré- 
sidence de  votre  délégué  assisté  d'un  autre  de  nos  confrères  de 
la  Société  de  Paris,  M.  Tillier,  qui  représentait  la  Société  horti- 
cole, vigneronne  et  forestière  de  l'Aube.  Dire  que  nous  avons  eu 
à  juger  des  proJuits  merveilleux,  que  nous  nous  sommes  trouvés 
en  présence  de  nouveautés  sans  nombre,  ce  serait  certainement 
exagérer  et  vous  auriez  peine  à  le  croire.  Loin  de  nous  l'inten- 
tion de  vouloir  critiquer,  en  quoi  que  ce  soit,  les  exposants  et 
leurs  louables  intentions,  car  nous  avons  rapporté  la  meilleure 
impression  de  ce  que  nous  avons  été  appelé  à  voir.  D'habiles 
horticulteurs  s'étaient  rendus  à  l'appel  de  la  Société  de  la  Haute- 
Marne,  et  de  non  moins  intelligents  jardiniers  'de  maison  bour- 
geoise. Nous  ne  devons  pas  en  être  étonnés,  Saint-Dizier  est 
en  effet,  le  centre  de  l'industrie  du  fer  dans  le  Nord-Est  de  la 
France  :  les  grandes  fortunes  y  sont  fréquentes  et,  par  suite, 
la  recherche  de  l'élégance,  du  confortable,  des  beaux  jardins. 

Sous  les  grands  arbres  de  la  promenade  du  Jard,  à  laquelle  la 
Marne,  qui  roulait  à  cette  époque  des  eaux  fort  peu  limpides, 
formait  une  barrière  naturelle,  étaient  disposés  les  lots  des  ex- 


(i)  Déposé  le  24  septembre  1806. 


DE    l/ EXPOSITION    DE    SATNT-DIZIER.  879 

posants.  En  première  ligne  brillait  l'apport  de  M.  Lucien  Bolut 
—  un  nom  bien  connu  des  horticulteurs  —  de  Ghaumont;  puis 
venaient  à  peu  de  distance  MiVI.  Brégot,  Garsault,  Milliez  et 
Poignault,  de  Saint-Dizier;  Lapone,  de  Chamouilley,  etc.  Ce  qui 
nous  a  surtout  surpris  c'est  la  beauté  des  lots  de  légumes.  On  sait 
d'avance  —  les  exceptions  sont  tellement  rares  qu'elles  ne 
peuvent  que  confirmer  la  règle  —  en  arrivant  dans  une  expo- 
sition de  province,  que  les  légumes  y  seront  mal  ou  pas  repré- 
sentés. Il  n'en  est  pas  de  même  ici  et  nous  pouvons  affirmer,  sans 
être  taxé  d'exagération,  que  les  lots  que  nous  avons  vus  h  Saint- 
Dizier  pouvaient  dignement  soutenir  la  comparaison  avec  ceux 
de  notre  exposition  de  printemps.  11  faut  ajouter  de  suite  que  les 
producteurs  se  trouvent  dans  des  conditions  spéciales  de  réussite 
que  ne  peuvent  réaliser,  la  plupart  du  temps,  les  maraîchers 
de  profession.  L'hôpital  de  Saint-Dizier  et  l'asile  départemen- 
tal d'aliénés  disposent  en  effet  de  ressources  en  personnel  et  en 
engrais  que  l'on  ne  peut  que  difficilement  rencontrer  ailleurs. 
L'exposition  de  ces  deux  établissements  était  de  toute  beauté. 

Signalons  encore  les  arbres  et  arbustes  à  feuillage  présentés 
en  rameaux  et  les  fruits  de  M.  Antony  Millier,  de  Nancy;  les 
bouquets  et  les  couronnes  d'une  élégance  achevée  et  d'un  bon 
goût  parfait  de  M"'^  Lucien  Bolut^  de  Ghaumont,  la  femme  du 
sympathique  secrétaire  général  de  la  Société;  les  Bégonias  de 
semis,  présentés  hors  concours  par  M.  Grousse,  de  Nancy,  qui 
faisait  partie  du  jury.  L'éloge  de  ces  plantes  n'est  plus  à  faire. 

L'instruction  horticole  était  représentée  par  le  lot  intéressant 
de  M.  Lesourd,  instituteur,  qui  avait  apporté  un  matériel  assez 
complet  d'enseignement  horticole  :  insectes,  herbiers,  minéraux 
et  plantes  en  pots  susceptibles  d'entrer  dans  la  composition  d'un 
jardin  botanique. 

Il  ne  faut  pas  oublier  que  la  Haute-Marne  est  un  département 
viticole.  Aussi  avons-nous  dû  déguster  des  vins  du  cru  et  des 
eaux-de-vie  sous  la  haute  direction  de  M.  Guerrapain,  pro- 
fesseur départemental  d'agriculture.  Sans  vouloir  en  médire, 
avouons  qu'ils  ne  feront  oublier  ni  la  Gôte-d'Or,  ni  les  coteaux  de 
la  Charente.  Les  vins  champagnisés  étaient  même  représentés  : 
on  fait  aujourd'hui  du  Champagne  à  peu  près  partout.  S'il  en  est 


880  COMPTE    RENDU   DE    L'EXPOSITION    DE    SATNT-DIZIER. 

longtemps  ainsi  il  n'y  a  qu'en  Champagne  qu'on  n'en  fera  pas. 
M.  Van  der  Gucht,  de  Bar-sur-Aube,  avait  envoyé  les  produits 
de  son  industrie,  et  nous  avons  tous  reconnu  que  ces  vins  cham- 
pagnisés se  laissaient  boire  avec  plaisir. 

Le  jury,  disposant  d'un  assez  bon  nombre  de  récompenses,  a 
décerné  les  prix  suivants  : 

Grand  prix  d'honneur,  objet  d'art  offert  par  le  Président  de 
la  République  :  M.  Lucien  Bolut,  horticulteur  à  Ghaumonl; 

Prix  d'honneur;  objet  d'art  offert  par  M.  le  ministre  de  l'Ins- 
truction publique  :  M.  Voire,  jardinier  à  l'asile  départemental, 
pour  ses  légumes; 

Médailles  d'or  grand  module  :  MM.  Antony  Muller,  de  Nancy, 
pour  ses  fruits  ;  M.  Brégot,  horticulteur  à  Saint-Dizier;  M.  Gar- 
sault,  jardinier  à  Saint-Dizier;  M.  Laporte,  jardinier  à  Gha- 
mouilley;  M.  Milliez,  de  Saint-Dizier,  pour  l'ensemble  de  leur 
exposition  ; 

Médaille  d'or  grand  module  :  M.  Lucien  Gordebard,  jardinier 
à  l'hôpital  de  Saint-Dizier,  pour  ses  légumes; 

Médailles  d'or  :  M.  Poignault,  horticulteur  à  Saint-Dizier  ; 
M.  Lesourd,  instituteur; 

Médailles  de  vermeil  :  M.  Muller,  de  Nancy,  pour  ses  bran- 
ches d'arbustes  d'ornement;  M"'^  L.  Bolut,  pour  ses  bouquets, 
corbeilles  et  couronnes;  M.  René  Lemoine,  de  Ghalons,pour  ses 
Géraniums  de  semis  ;  M.  Depaquis,  pour  ses  plantes  de  marché; 
M.  Van  der  Gucht  pour  ses  champagnes. 

Il  nous  faut  accorder  une  mention  à  M.  Arbeaumont,  de  Vitry- 
le-François,  qui  avait  présenté  hors  concours,  des  Gonifères,  des 
Palmiers  et  des  arbres  fruitiers  pour  plantations  routières  et 
chemins  vicinaux. 

Le  soir  un  banquet,  où  n'a  cessé  de  régner  la  plus  franche  cor- 
dialité, réunissait,  sous  la  présidence  de  M.  le  maire  de  Saint- 
Dizier  et  de  M.  Dubé,  le  vénérable  président  de  la  Société  horti- 
cole de  la  Haute-Marne,  les  membres  du  jury  et  bon  nombre  de 
sociétaires.  En  qualité  de  président  du  jury,  nous  avons  dû,  au 
nom  de  nos  collègues^  remercier  la  Société  de  la  Haute-Marne, 
de  la  bienveillance  avec  laquelle  elle  nous  avait  reçus,  et  la 
féliciter  du  succès  de  son  exposition,  ce  que  nous  avons  fait  de 
grand  cœur. 


GROUPEMENTS    DE    CHRYSANTHEMES. 


881 


SECTION  DES  CHRYSANTHÈMES 


GROUPEMENTS  DE  CHRYSANTHEMES, 

par  la  Section  des  Chrysanthèmes. 

Ciiiquîèiiie   groupement. 


Les  30  variétés  les  plus  tarcliv 
au  20  d 

Alcazar  (Siîiith). 

C.  B.  Whittnall  (Am.). 

Cyrus  M.  Gormick  (Am.). 

Docteur  Louis  Lacroix  (Syn. 
Meyerbeer).  (E.  Lacroix). 

Ella  May  (Am.). 

Etoile  de  Lyon  (Boucharlat). 

Harry  H.  Whidcner  (HilL). 

Henry  Perkins  (Owen). 

Henry  Yvon  (de  Reydellet.) 

Lady  Ganing  (Am.). 

La  Meije  (Galvat). 

L'Ami  Gayeux  (de  Reydellet). 

Le  Moucherotte  (Galvat). 

Lilian  B.  Bird  (Japon). 

Lord  Brooke  (P.  et  M.). 

Madame  Galvat  (Galvat). 

Madame  Paul  Lacroix  (L.  La- 
croix). 


es,  fleurissant  du  20  novembre 
écembre. 

Mademoiselle    Marie    Hoste    (L. 
Lacroix). 

Mademoiselle      Marie      Recoura 
(Galvat). 

Mademoiselle  Thérèse  Panckouke 
(Galvat). 

Miss  G.  H.  Bâtes  (Spaulding). 

Mislress  Maria  Simpson  (Hill.). 
.  Monsieur  Maurice  Dallé  (de  Rey- 
dellet). 

Secretary  Farson  (Vaughan). 

Souvenir  de  Madame  Bullier  (De- 
laux). 

Triomphe  de  Saint-Laurent  (Gal- 
vat). 

Waitor  W.  Gowles  (Harrisson). 

William  H.  Lincoln  (Japon). 

Xavier  Jouvin  (Galvat). 

Yellow  Dragon  (Japon). 


Sixième    groupement. 

Les  20  variétés  se  prêtant  mieux  à  la  culture  à  tige  formant  tête. 


Ghenon  de  Léché  (Galvat). 
Gommandant  Blusset  (Galvat). 
Eda  Pras  (Dorner). 
Etoile  de  Lyon  (Boucharlat). 
Fair  Maid  of  Guernesey  (Down- 

ton). 
Florence  Davis  (N.  Davis). 
Gloriosum  (Waterer). 
Holborn  Dragon  (Garter). 
Jules  Toussaint  (Delaux). 
Le  Verrier  (Louis  Lacroix). 


Louis  Bœhmer  (Japon). 
Madame  F.  Bergman  (Delaux). 
Mistress  Harman  Payne  (Galvat). 
Monsieur    R.    ^Yhilaker    (Ragio- 

neri). 
Pecularity  (Thorpe). 
Heine  d'Angleterre  (Galvat). 
Source  d'or  (Delaux), 
Sylphide  (Louis  Lacroix). 
William  Lincoln  (Japon). 
William  Tricker  (Amérique). 


882  SECTIONS    DES   CDRYSANTEÈMES. 

Septième  groupement. 

Les  10  meilleures  variétés  pour  Aire  cullivées  en  spécimens. 

Colonel  W.  Smith  (Spaulding).  Mistress  G.  J.  Béer  (Am.). 

Etoile  de  Lyon  (Boucharlat).  Reine  d'Angleterre  (Calvat). 

Fair  Maid   of  (iuernesey  (Down-  Viviand  Morel  (Louis  Lacroix) 

ton).  William  Lincoln  (Japon). 

Florence  Davis  (N.  Davis).  William  Tricker  (Am.). 
Le   Colosse  Grenoblois   (Caîvai). 


Avant  de  clore  ce  travail  de  groupements  pour  l'année  1896, 
nous  ne  saurions  trop  remercier  les  Chrysanthémistes  qui  ont 
bien  voulu  nous  prêter  leur  concours  en  nous  envoyant  des 
listes. 

Voici  les  noms  de  ces  dévoués  collaborateurs  : 

MM.  G.  Harman  Payne  (Angleterre),  Georges  Birde  (Suisse), 
Bruant  (Poitiers),  Galvat  (Grenoble),  Rosette  (Gaen),  Cordon- 
nier (Roubaix),  Beney-Lamând  et  Musset  (Lyon),  Gharmet  (Lyon), 
Louis  Lacroix  (Toulouse),  Liger-Ligneau  (Orléans),  Lefebvre 
fils  (Saint-Just)  (Eure),  Jarry-Desloges  (Ardennes),  H.  Moreau 
(Seine-Port),  Balu  (Bois-Boudran). 

De  Paris  :  MM.  Maxime  Cornu,  Yvon,  Boutreux,  Géraxd, 
Lionnet,  Whir,  Lauxay,  Bernard,  Welker  fils,    Paul  Oudot, 

NONIX. 


i 


sur  les  cultures  de  crrysantrèmes.  883 

Rapport  sur  les  cultures  de  Chrysanthèmes 
DE    M.  Louis    Lemaire,    horticulteur,  rue  Priant,  26,  Paris; 

M.  H.  YvoN  fils,  rapporteur  (1). 

Sur  la  demande  de  M.  Louis  Lemaire,  horliculleur,  une 
commission  composée  de  MM.  Gérand,  Launay,  Nonin,  Piennes, 
Yvon  père;  Yvon  fils  et  de  M.  Bernaud,  adjoint  à  la  commission, 
s'est  réunie  le  13  septembre  dernier  pour  visiter  ses  cultures  de 
Chrysanthèmes. 

M.  Whn%  empêché,  s'était  excusé. 

La  commission  s'est  constituée  en  nommant  M.  Yvon  père, 
président;  M.  Yvon  fils,  rapporteur. 

En  entrant  dans  l'établissement  de  M.  Lemaire,  un  véritable 
champ  de  Chrysanthèmes  s'est  offert  à  notre  vue.  En  effet 
7,000  mètres  de  terrain  étaient  occupés  par  30,00D  Chrysan- 
thèmes, cultivés  sans  exception  dans  des  pots  de  16  à  18  centi- 
mètres de  diamètre;  Avant  d'examiner  ces  plantes  en  détail, 
nous  remarquâmes,  non  sans  plaisir,  leur  vigueur,  leur  bonne 
tenue  et  leur  régularité. 

M.  Lemaire  vendant  ses  Chrysanthèmes  sur  les  marchés  de 
Paris,  ne  cultive  qu'environ  35  ou  40  variétés,  représentant  il  est 
vrai  ce  qui  a  paru  de  plus  beau  jusqu'à  ce  jour  comme  coloris, 
grandeur  des  fleurs,  tenue  des  plantes,  en  un  mot,  les  variétés 
irréprochables  sous  tous  les  rapports. 

Comment,  direz-vous  peut-être,  s'y  prend-il  pour  abriter  des 
pluies  et  des  gelées  30,000  pots  de  Chrysanthèmes?  —  Ceci  a  été 
prévu  et  si  ces  plantes  sont  sélectionnées  comme  variétés,  elles 
ont  encore  un  avantage,  celui-ci  dû  à  l'intelligence  et  aux 
besoins  de  leur  maître  :  elles  fleurissent  par  saisons  successives 
depuis  septembre.  C'est  ainsi  que  nous  pûmes  voir  un  carré  de 
6,000  potées  de  la  variété  Gustave  Grunerwald,  ayant  40  cen- 
timètres de  hauteur,  couvertes  de  boutons  et  de  fleurs  ;  ces 
dernières  sans  éboutonnage  atteignant  12  à  15  centimètres  de 

(1)  Déposé  le  24  septembre  IS96. 


884  RAPPORTS. 

diamètre.  Aujourd'hui,  tous  les  spécialistes  ou  amateurs  de 
Chrysanthèmes,  conoaissent  cette  magnifique  variété  naine,  d'un 
beau  rose  argenté  qui,  bientôt,  sera  à  floraison  perpétuelle  pour 
ceux  qui  auront  pu  prévoir  ses  besoins  et  obvier  à  ses  caprices; 
M.  Lemaire  ne  nous  en  a-t-il  pas  tnontré  un  massif  magnitique, 
en  fleurs  ayant  15  centimètres  de  diamètre,  à  l'Exposition  du 
mois  de  mai  dernier?  Nous  avons  pu  voir  ces  mêmes  plantes 
qui  furent  exposées,  sur  une  tige,  en  mai  dernier,  rabattues  à 
20  centimètres  de  hauteur,  couvertes  de  boutons  et  en  pleine 
floraison. 

De  la  variété  Gustave  Grunerwald,  M.  Lemaire  a  obtenu  par 
dimorphisme  deux  variétés  qu'il  a  fixées  :  Tune  rouge  cuivre 
mordoré  teintée  de  jaune  nommée  Louis  Lemaire;  l'autre,  jaune 
clair,  teinté  de  rose,  nommée,  Henri  Yvon;  ces  deux  variétés  ont 
les  mêmes  caractères  et  sont  identiques,  sauf  comme  coloris,  à  la 
variété  Gustave  Grunerwald  dont  elles  proviennent.  Ces  3  variétés, 
de  même  que  la  suivante,  sont  appelées  à  rendre  de  grands 
services  pour  la  formation  des  massifs  d'été. 

Comme  pendant  à  la  variété  ci-dessus,  M.  Lemaire  nous  a 
montré  1,500  potées  de  la  variété  Madame  Carmlaux,  en  pleine 
floraison;  cette  variété,  encore  peu  répandue,  donne  de  magni- 
fiques fleurs  d'un  beau  blanc,  quelquefois  teinté  rose;  quelques 
fleurs  prises  au  hasard,  mesuraient  15  centimètres  de  diamètre 
sans  éboutonnage;  cette  variété  relativement  naine  est,  comme  la 
précédente,  des  plus  florifères. 

Pour  faire  suite  aux  plantes  ci-dessus  nommées,  800  potées 
de  la  variété  Circé,  couvertes  de  boutons,  commençaient  à 
montrer  leur  joli  coloris  chamois  rappelant  celui  de  la  variété 
VAutomne,  et  400  pots  de  Méduse,  même  coloris  que  la  précé- 
dente, un  peu  plus  foncé,  devaient  être  en  fleurs  au  bout  de 
quelques  jours.  500  pots  de  la  variété  le  Marquis  dWyguesinves 
commençaient  à  fleurir  et  leurs  énormes  boutons  promettaient 
des  fleurs  de  première  grandeur. 

D'un  autre  côté,  les  variétés  Ulrich  Brunner,  carmin  violacé 
(300  pots).  Madame  Edouard  Rey,  beau  rose  argenté  (800  pots): 
A.  Lejeune,  carmin  ligné  blanc  (800  pots);  Surpasse Grunenvald, 
rose  foncé  (20O  pots),  étaient  couvertes  de  gros  boutons  et  seront 


SUR    LES    CULTURES    DE   CHRYSANTHÈMES.  88o 

en  pleine  floraison  vers  la  fin  de  septembre.  Toutes  ces  plantes 
hautes  de  40  à  60  centimètres,  portaient  chacune  de  6  à  10 
branches  et  avaient  un  feuillage  vert  foncé  des  plus  fournis, 
dénotant  des  soins  les  plus  suivis  et  une  étude  des  plus  appro- 
fondies des  besoins  de  chacune  d'elles. 

Pour  fleurir  en  octobre,  les  YRnéiès  Monsieur  A .  de  Lacviviet% 
terre  de  sienne,  revers  or;  Madame  F.  Bergman,  blanc;  Député 
Ravarin,  rose  carminé  argenté;  l'Isère,  blanc  saumoné; 
Monsieur  Catros  Gérand,  vieil  or;  Reine  d'Angleterre  mauve; 
William  Tricher,  magnifique  rose  vif,  ensemble  3.000  plantes 
environ  étaint  en  gros  boutons  et  commençaient  à  montrer  leur 
coloris. 

Parmi  les  variétés  que  l'on  pourrait  nommer  de  saison, 
c'est  à-dire,  fleurissant  vers  la  Toussaint;  M.Lemaire  nous  mon- 
tra 1 ,000  potées  de  la  variété  Edivin  Molyneux,  beau  rouge  à 
revers  doré  ;  ces  plantes,  hautes  de  50  à  60  centimètres,  avaient 
chacune  de  6  à  12  branches  rigides,  terminées  par  un  énorme 
bouton;  le  feuillage  d'un  vert  noir  était  des  plus  fournis,  et  la 
Commission  a  été  unanime  à  reconnaître  dans  ces  plantes, 
offrant  une  régularité  presque  parfaite,  un  modèle  de  culture 
pour  les  plantes  de  marchés.  Nous  avons  remarqué  ensuite 
IjOOO  pots  de  William  Lincoln,  magnifique  jaune,  qui  ne  le 
cédaient  en  rien  à  leurs  voisins;  couvertes  d'énormes  boutons, 
ces  plantes  avaient  40  centimètres  de  hauteur  et  portaient  cha- 
cune de  8  à  iî  branches;  1,500  magnifiques  potées  de  Viviand 
Morel,  superbe  rose,  que  nous  avons  vues  ensuite,  n*ont  fait 
qu'augmenter  notre  admiration;  mais  où  nous  avons  été  agréa- 
blement surpris,  c'est  devant  un  carré  de  4,000  pots  de  la  variété 
Comte  Lurani,  très  beau  rose  pâle  glacé  blanc;  ces  plantes 
portant  chacune  8  ou  10  branches,  avaient  35  centimètres  de 
hauteur  et  étaient  couvertes  d'un  feuillage  magnifique  descen- 
dant jusque  sur  les  pots;  un  bouton  isolé  terminait  chaque 
branche:  des  plantes  alignées  au  cordeau,  comme  hauteur, 
n'offriraient  pas  une  régularité  plus  parfaite. 

En  poursuivant  notre  visite,  nous  avons  remarqué  quelques 
variétés  tardives  pour  fleurir  en  décembre  et  janvier;  ici  1,000 
pots  de  la  variété  Docteur  Louis  Lacroix  {synonyme  Meyevheev)f 


886  RAI>PPORTS. 

carmin  foncé,  très  difticile  à  cultiver,  demande  1res  peu  d'eau; 
à  côlé  1,000  potées  delà  variété  Lady  Caning,  blanc;  toutes  ces 
plantes  étaient  trapues  et  d'une  vigueur  exceplionnelle. 

Une  variété,  Ro/Jaelio  MercaielU,  qui  est  d'une  végélation 
délicate,  donnant  généralement  un  bois  grêle  et  des  feu'iles 
jaunes,  nous  est  apparue  superbe,  le  feuillage  vert  dénotant  une 
bonne  végélation.  Nous  nous  sommes  demandé  quelle  pouvait 
bien  être  cette  poudre  grisâtre  qui  se  trouvait  à  la  surface  des 
pots  et  qui  n'est  pas  sans  contribuer  à  la  végétation  luxuriante 
de  ces  magniliques  Chrysanthèmes  I  iMais,  ne  poussons  pas  plus 
loin  nos  investigations  :  ceci  est  le  secret  professionnel;  que 
ceux  qui  désireraient  en  savoir  plus  long  que  nous  s'adressent 
à  M.  Lemaire. 

Dans  une  plate-bande  réservée,  M.  Lemaire  nous  montra  une 
centaine  de  variétés  nouvelles,  des  meilleurs  semeurs,  qui 
étaient  à  l'étude.  Si  parmi  ces  dernières,  quelques-unes  rem- 
plissent les  conditions  exigées,  elles  entreront  dans  la  collection 
sélect  et  figureront  par  centaines  l'an  prochain  sur  les  marchés 
de  Paris,  le^  autres  seront  rejetées  impitoyablement. 

Que  dire  après  cela?  —  1,500  potées  de  la  variété  Monsieur 
Catros  Gérand^  vieil  or  ; —  400  Colonel  W.  S77iith,  jaune  ombré; 
—  300  Souvenir  de  Jambon,  rouge  et  or;  —  800  Commandant 
Blusset,  pourpre  carminé;  —  500  Glorlosiun,  jaune  clair;  — 
400  La  Candeur,  blanc  pur;  —  1.000  Edwin  Molyneux,  rouge 

et  or  (seconde  saison),  etc.,  etc ne  le  cédaient  en  rien  à  leurs 

voisins  et  n'ont  fait  que  confirmer  notre  pensée  :  que  de  travail 
et  de  soins  pour  mener  d'une  façon  aussi  parfaite  une  aussi 
grande  quantité  de  Chrysanthèmes.  Quand  on  songe  que  ces 
plantes  avaient  subi  trois  rempotages  successifs;  qu'elles  ont  été 
cultivées  les  pots  sur  terre  sans  jamais  prendre  racine  en  des- 
sous du  pot;  quand  on  se  représente  la  quantité  d'eau  consom- 
mée, et  le  reste...,  ce  qu'il  a  fallu  supprimer  de  boutons  inter- 
médiaires, on  est  d'avis  que  le  succès  obtenu  est  le  juste  couron- 
nement d'une  somm3  aussi  considérable  de  travail. 

Aussi,  la  commission  a-t-elle  été  unanime  à  demander  qu'une 
haute  récompense  soit  accordée  à  M.  Louis  Lemaire,  ainsi  que 
l'insertion  du  présent  rapport  au  Journal  de  la  Société. 


PUBLICATIONS   FRANÇAISES.  887 

REVUE 

DES  PUBLICATIONS  FRANÇAISES  &  ÉTRANGÈRES 


1.  Publications  françaises, 
par  M.  D.  Bois. 

Journal  dAgriculture  pratique-  —  La  nutriùon  des  Légumi- 
neuses. Analyse  des  notes  publiées  par  xVl.  L.  Grandeau,  dans  les 
numéros  des  3  et  10  septembre  1896. 

On  sait  que  le  rôle  des  nodosités  des  Légumineuses  dans  la 
fixation  de  l'azote  atmosphérique  parles  plantes  de  cette  famille 
a  été  mis  en  lumière  par  le  magistral  travail  d'Hellriegel  et 
Wilfarth.  Mais  un  point  d'une  importance  pratique  considérable 
restait  à  éclaircir  :  à  savoir  si  toutes  les  bactéries  spéciales  con- 
courent indifféremment  à  la  formation  des  nodosités  chez  les 
diverses  espèces  de  Légumineuses  ou  si,  au  contraire,  chacune 
de  ces  plantes  exige,  pour  son  alimentation  azotée,  une  bactérie 
particulière.  La  question  est  résolue  dans  ce  dernier  sens  par 
M.  le  D""  Nobbe,  directeur  de  la  station  agronomique  de  Tha- 
rand.  Cette  solution  donne  au  cultivateurla  possibilité  d'obtenir, 
à  volonté,  par  l'inoculation  du  sol  avec  la  ou  les  bactéries  con- 
venablement choisies,  la  croissance  de  telle  Légumineuse  à  la 
végétation  de  laquelle  ses  champs  se  montraient  réfractaires.  Un 
milieu  entièrement  dépourvu  d'azote  devient  fertile  pour  les 
Légumineuses,  lorsqu'on  l'inocule  à  l'aide  de  bactéries  obtenues 
par  les  cultures  pures  de  ces  microorganismes. 

C'est  ce  que  démontrent  les  eypériences  concluantes  de 
iMM.  Nobbe  et  Hilner,  résumées  par  M.  Crandeau. 

Les  expériences  ont  porté  sur  les  espèces  suivantes,  apparte- 
nant aux  six  groupes  principaux  des  Légumineuses  cultivées  : 
Pois,  Vesce  velue,  Lathijrus  sylvestris,  TrèUe,  Luzerne,  Robi- 
nier Faux-Acacia,  Lupin  bleu,  AnthylHde,  Serradelle.  On  avait 
disposé  pour  chaque  plante  cinq  vases  dont  le  sol  devait  être 
inoculé  avec  des  cultures  pures  de  bactéries  provenant  de  nodo- 


888  REVUE    DES   PUBLICAT-IONS. 

sites  de  chacun  des  genres  de  Légumineuses  cultivées.  On  possé- 
dait également  une  série  de  vases  témoins,  dont  le  sol  ne  recevait 
aucune  inoculation. 

Les  Pois,  par  exemple,  dans  un  sol  inoculé,  ont  produit  une 
masse  de  substance  verte  24,61  fois  plus  considérable  que  celle 
de  la  même  plante  dans  le  sol  non  inoculé  et  fixé  53  fois  plus 
d'azute.  Le  nombre  des  fruits  a  été  67  fois  plus  considérable 
que  dans  celui  du  vase  non  inoculé,  et  le  nombre  des  graines 
53,6  fois  plus  grand. 

De  l'ensemble  de  ces  expériences,  il  résulte  que  Tinoculation 
ne  réussit  à  coup  sûr  que  lorsque  les  plantes  sont  inoculées  avec 
les  bactéries  provenant  de  nodosités  de  végétaux  de  même 
espèce  qu'elles.  L'influence  de  Tinoculation  se  traduit,  avant 
tout,  par  un  développement  vigoureux  des  plantes  ;  elle  est  ma- 
nifeste sur  la  production  des  fleurs  et  des  fruits. 

Il  est  nécessaire  que  les  graines,  à  la  première  période  de  leur 
croissance,  rencontrent  dans  le  sol  une  alimentation  azotée 
suffisante,  pour  leur  permettre  d'attendre  la  formation  des 
podosités  sous  l'influence  de  l'inoculation. 

Si  la  plante,  après  avoir  consommé  l'azote  de  la  graine,  ne 
trouve  pas  dans  le  sol  l'aliment  azoté  nécessaire,  elle  souffre  de 
la  faim  et  produit  difficilement  les  nodosités  indispensables  pour 
assurer  son  parfait  développement.  Les  nodosités  mettent  un 
temps  très  difl'érent,  suivant  les  espèces  cultivées,  à  faire  sentir 
leur  influence  sur  le  développement  des  plantes.  Compté  à  dater 
du  jour  de  l'inoculation,  le  temps  qui  s'est  écoulé  avant  que 
cette  influence  soit  devenue  visible,  a  été,  pour  le  Haricot, 
quatorze  jours  ;  pour  le  Pois,  dix-neuf;  pour  la  Vesce,  vingt-sept; 
pour  le  Robinier,  quarante-six;  pour  le  Lathyrus,  soixante. 

Le  fait  de  la  spécificité  des  bactéries  pour  le  développement 
des  nodosités  est  déjà  devenu  en  Allemagne  le  point  de  départ 
d'une  industrie  nouvelle.  De  même  qu'on  fabrique  des  levures 
sélectionnées,  on  prépare  aujourd'hui  des  cultures  de  bactéries 
pures  de  Pois,  de  Tièfle,  etc.  Ces  bouillons  de  culture  sont  livrés 
à  l'agriculture,  à  l'état  de  gelées  épaisses,  sous  le  nom  géné- 
rique de  nitragine^  avec  indication  spéciale  de  l'espèce  de  Légu^ 
mineuses  à  l'inoculation  desquelles  ils  correspondent. 


PUBLICATIONS    ETRANGERES  889 

La  dépense  qu'entraîne  la  préparation  (sorte  de  pralinage  des 
semences  avec  ces  bouillons)  des  graines  nécessaires  pour  l'en- 
semencement d'un  hectare  est  d'environ  16j  francs.  Des  essais, 
assez  nomxbreux  déjà,  d'inoculalion  du  sol  à  l'aide  de  la  niira- 
gine,  permettront  bientôt  d'être  fixé  sur  ce  nouveau  mode  de 
fertilisation  du  sol. 

2.  Publications  étrangères, 
par  M.  P.  Hariot. 

The  Gardeners'  Chronicle.  —  En  fait  de  nouveautés  et  de 
plantes  peu  connues  nous  avons  à  signaler  :  Oncidium  Godsef- 
fianum,  espèce  qui  à  première  vue  rappelle  VO.  pubes^  mais  qui 
■  s'en  distingue,  entre  autres  caractères,  par  les  sépales  divisés,  le 
lobe  moyen  du  labelle  plus  long  que  large,  les  fleurs  moitié 
moins  grandes  ;  Lœlia  piirpurata  M'^  de  Crawshay,  distinct  du 
type  par  son  labelle  qui  est  nuancé  de  blanc  à  la  base  avec  la 
partie  médiane  pourpre  velouté  passant  au  rose  ;  Tulipa  Bata- 
lini,  de  Bokhara,  à  fleurs  jaune  citron,  à  étamines  glabres  à  la 
base  ;  Tulipa  Maximowiczii^  à  fleurs  rouge  cramoisi,  à  feuilles 
dressées  et  linéaires;  Brodidea  Hoiuelli  lilacina^  la  plus  jolie 
plante  du  genre  à  fleurs  nombreuses  disposées  en  ombelle  et  d'un 
beau  bleu  lilas  ;  Philadelphus,  Coulteri,  du  nord  du  Mexique, 
récemment  introduit  en  Europe  par  M.  Lemoine  et  diff'érent  de 
toutes  les  espèces  du  genre,  à  l'exception  du  P.  mexicanus,  par 
son  feuillage  persistant;  les  fleurs  sont  larges,  d'un  blanc  crème, 
teintées  de  rose  pourpre  à  la  base  et  disposées  en  corymbes  ter- 
minaux. Il  faut  encore  citer  le  Cornus  Kousa  du  Japon,  très  orne- 
mental avec  ses  larges  bractées  blanches  et  très  voisin  du  Cornus 
pragifera  plus  connu  sous  le  nom  de  Benthamia;  deux  nouvelles 
fRoses  hybrides  :  M^^  Anthony  Waterer  obtenue  en  croisant  le 
Rosa  rugosa  avec  la  Rose  Général  Jacqiieminot,  à  fleurs  semi- 
doubles,  et  Daivson  rose,  originaire  de  VAimold  arboretum,  qui 
sort  d'une  fécondation  opérée  entre  le  Rosa  multïflora  et  le 
Général  Jacqueminot.  Par  l'ensemble  de  ses  caractères  floraux 
cette  Rose  n'est  pas  sans  analogie  avec  le  Rosier  Crimson 
rdmbler. 

56 


890  REVUE    DES    PUBLICATIONS. 

Les  amateurs  de  Rhododendrons  trouveront  parmi  les  espèces 
ou  variétés  encore  nouvelles  ou  qui  ne  fleurissent  que  rarement, 
les  Rhododendron  Falconeri  X  niveimi,  à  fleurs  formant  des  télés 
serrées,  rose  lilas,  marquées  de  cramoisi  foncé  à  la  base  de  la 
corolle;  R.  Lascombei sple7idens^  W.  T.  et  France  Thiselton  Dyer, 
tous  trois  issus  d'un  croisement  entre  les  R.  Fortune'i  et  Thoni- 
soni;  R.  Falconeri  eximium  à  fleurs  plus  larges  que  celles  du 
type;  R.  kewense^  hybride  des  R.  Aucklandi  et  liookeri.  L'annét; 
a  été  tout  particulièrement  favorable,  en  Angleterre,  à  la  floraison 
des  Rhododendrons  soit  en  pleine  terre,  soit  en  serre  tempérée. 

Les  Bégonias  fimbriés  croissent  chaque  jour  en  nombre  et  en 
qualité,  et  selon  toute  probabilité  il  en  sortira  des  variétés 
remarquables  ;  aussi  signalerons-nous  une  fort  belle  plante,  le 
Bégonia  Duchess  of  Fife,  à  larges  fleurs  rose  pale  frangées  de 
rose  carmin. 

Les  Rhamnus,  peu  nombreux  dans  la  flore  européenne,  con- 
stituent un  des  appoints  importants  de  la  flore  de  l'Amérique 
du  Nord,  qui  n'en  comprend  pas  moins  de  vingt-trois  espèces, 
répandues  depuis  les  bords  de  l'Atlantique  et  surtout  du  Paci- 
fique jusqu'à  une  altitude  de  7,000  pieds  dans  les  sierras  de 
Californie.  Chaque  espèce  a  pour  ainsi  dire  un  centre  d'habitat 
qu'elle  ne  dépasse  pas,  à  l'exception  du  Rhamnus  alnifolia  qui 
traverse  tout  le  continent.  11  est  peu  de  pays  où  les  Fougères  indi- 
gènes soient  autant  cultivées  et  où  elles  ont  été  l'objet  d'autant 
de  travaux  qu'en  Angleterre.  Lovve  a  décrit  dans  ses  Britisk 
Ferns,  1,859  variétés  dont  34  pour  le  Capillaire  commun,  16  pour 
ïAsplenium  Adiantum  nigrum,  313  pour  la  Fougère  femelle, 
450  pour  la  Scolopendre,  75  pour  le  Polypode,  etc.  Il  faut  bien 
reconnaître  que  la  plupart  de  ces  variétés  ne  sont  qu'acciden- 
telles, que  beaucoup  d'entre  elles  n'ont  jamais  été  trouvées 
qu'une  seule  fois  et  que  les  caractères  sur  lesquels  elles  sont 
établies  ne  sont  pas  toujours  faciles  à  saisir. 

Dans  un  précédent  numéro  du  Journal  de  la  Société  d'Horti- 
culture, nous  avons  eu  l'occasion  de  dire  quelques  mots  de  la 
flore  des  environs  de  Smyrne,  flore  qui  ne  manque  pas  d'intérêt 
et  caractérisée  principalement  par  la  présence  de  nombreuses 
plantes  à  Oignons.  Les  Tulipes  y  sont  nombreuses,  c(  ofTuHpsthe 


PUBLICATIONS   ÉTRANGÈRES.  891 

name  is  Légion  »,  et  revêtent  tous  les  coloris  imaginables  aven 
les  Tulipa  undulatifolia^  de  la  région  montagneuse,  0/'/3/i««i(/ea, 
jaune  primevère,  Biebersteiniana  jaune  foncé,  montana  rouge 
brillant,  Haagei^  rouge  brique,  bithinica,  un  vrai  bijou  avec  ses 
fleurs  rouge  lilacé  ou  magenta  rayé  de  jaune,  Sprengeri,  cramoisi 
foncé,  etc.  Les  Scilles  y  sont  représentées  par  quelques  jolies 
espèces,  entre  autres  les  Scilla  bifolia  Whittallii  et  iaurica, 
formes  plus  gracieuses  encore  que  le  type;  les  Crocus  présentent 
d'innombrables  variétés,  mais  qui  n'ont  pas  encore  été  suffisam- 
ment étudiées.  Les  Colchiques,  les  Sternbergia,  les  Fritill.aii'es  y 
ont  également  des  représentants  tels  que  le  Sternbergia  ma- 
crantha  à  grandes  fleurs  jaune  serin,  le  Colchicum  lœtum  d'un 
blanc  pur,  les  Friiillaria  dasyphylla,  jaune  foncé,  et  Flwesii,  à 
fleurs  vertes  marquées  de  cramoisi,  etc. 

M.  Wittrock,  dont  nous  signalions  dernièrement  les  contribu- 
tions à  l'histoire  des  Pensées,  continue  ses  intéressantes  recher- 
ches. Il  en  résulte  que  les  Pensées  cultivées  dans  nos  jardins 
sont  le  produit  de  croisements  entre  plusieurs  espèces  de  Viola. 
Le  type  original  est  le  Viola  tricolor,  mais  il  faut  citer  parmi  les 
autres  espèces  qui  ont  contribué  à  la  production  des  nombreuses 
formes  actuellement  répandues  le  Viola  lutea  indigène  comme  le 
V.  tricolor.  La  plupart  présentent  des  fleurs  à  éperon  court 
comme  les  parents  qui  leur  ont  donné  naissance;  quelques-unes 
sont  caractérisées  par  un  long  éperon,  comme  les  Viola  cornuta 
des  Pyrénées  et  calcaraia  des  Alpes.  Il  faut  ranger  au  premier 
rang  des  plantes  que  l'on  devra  de  préférence  employer  dans 
les  hybridations,  les  V.  calcaraia.  et  altaica  à  souche  vivace,  à 
larges  fleurs  et  dont  la  culture  est  facile.  On  pourra  également 
essayer  le  V.  latisepala,  récemment  introduit  de  la  péninsule  des 
Balkans.  L'auteur  propose  d'appeler  les  Pensées  de  jardins, 
Viola  X  hortensis  grandi flora,  appellation  dont  l'ensemble  indi- 
que la  nature  hybride,  l'obtention  dans  les  cultures,  les  larges 
dimensions  de  la  fleur. 

L'arrivée  de  l'homme  dans  un  pays  contribue  puissamment  à 
changer  les  caractères  de  la  flore  de  ce  pays.  C'est  ce  qui  a  été 
étudié,  en  ce  qui  concerne  la  Nouvelle-Zélande,  par  M.  Thomas 
Kirk,  qui  s'occupe  de  la  flore  de  cette  contrée  depuis  une  tren- 


892  REVUE   DES    PUBLICATIONS. 

taine  d'années.  Plus  de  500  espèces  exotiques  y  ont  été  plas  ou 
moins  naturalisées  et  cela  depuis  les  bords  de  la  mer  jusqu'aux 
parties  les  plus  élevées  des  montagnes.  Quelques-unes  de  ces 
plantes  sont  en  certains  points  aussi  abondantes  que  les  espèces 
originelles.  Le  remplacement  de  plantes  de  grande  taille  et 
vigoureuses,  comme  le  Phormium  tenax,  les  Aciphylla,  le  Cype- 
rus  ustulatus,  le  Pteris  esculenta^  etc.,  paraît  à  première  vue 
impossible  et  pourtant  le  fait  est  exact.  Ces  végétaux  ont  dû  se 
retirer;  ils  ont  été  vaincus  dans  la  lutte  pour  la  vie  par  les  Gra- 
minées introduites  d'Europe  et  les  Trèfles.  Quelques  Graminées 
indigènes  peuvent  soutenir  la  lutte  et  se  mêler  aux  nouvelles 
arrivées,  au  grand  plaisir  des  éleveurs  d'animaux.  Parmi  les 
végétaux  ligneux  capables  de  déplacer  et  de  remplacer  la  végé- 
tation primitive,  M.  Kirk  mentionne  l'Acacia,  l'Ajonc,  le  Genêt 
à  balais,  le  Rosa  rubiginosa,  certains  Eucalyptus,  VAlbizzia 
lophanta,  VEpacris  purpurascens,  etc. 

D'ailleurs,  cette  facilité  d'introduction  de  certains  végétaux 
dans  une  contrée  a  depuis  longtemps  été*  signalée.  C'est  ainsi 
que  l'Oranger  cultivé  dans  la  Floride  s'y  est  développé  d'une 
façon  merveilleuse,  et  la  production  en  1893  n'était  pas  moindre 
de  deux  billions  d'oranges.  La  multiplication  s'y  fait  surtout 
par  semis,  malgré  l'opinion  souvent  émise  et  reconnue  fausse, 
que  les  graines  d'Oranger  semées  ne  produisaient  que  des 
oranges  amères.  Il  est  probable  que, quand  des  Orangers  à  fruits 
amers  sont  sortis  d'un  semis  de  pépins  d'orange,  c'est  que  les 
graines  du  premier  avaient  été  accidentellement  mêlées  à  celles 
du  second.  Les  croisements  entre  espèces  y  donnent  de  bons 
résultats,  et  si  les  hybridations  artificielles  sont  fertiles,  il  est 
parfaitement  permis  de  croire  que  celles  qui  ont  été  opérées 
naturellement  peuvent  l'être  aussi.  Il  en  est  de  même  en  ce  qui 
concerne  l'Orange  amère,  dont  les  graines  redonnent  toujours 
par  le  semis  des  Oranges  amères. 

Ne  pourrait-on  pas  modifier  un  peu  la  façon  de  disposer  les 
Orchidées  dans  les  serres?  les  faire  concourir,  par  exemple,  avec 
d'autres  plantes,  à  des  motifs  d'ornementation.  Le  Gardeners' 
C/ironfcZe indique  \Q?>\YonQ,?> àe Fouyères arborescentes ,eïïivQdi\xiYQ?> 
du  Dicksonia  antarctica,  comme  s'y  prêtant  admirablement.  Les 


PUBLICATIONS   ÉTRANGÈRES.  893 

touffes  d'Orchidées  sont  placées  en  différents  points,  entremêlées 
de  Bégonias  et  de  Fougères.  Un  grand  nombre  de  Cattleya,  de 
Dendrobium,  de  Lœlia,  de  Lycaste,  d'Odontoglossum,  d'Oncidium, 
se  prêtent  à  celte  ornementation,  ainsi  que  les  Bégonias  Gloire 
du  Vésiuet,  smaragdina,  Madame  Patti,  la  plupart  des  Adiantum, 
des  Gymnogramma  et  des  Pteris.  Une  figure  jointe  à  l'article 
permet  de  se  rendre  compte  de  l'effet  produit. 

Sait-on  quelle  est  la  composition  chimique  de  l'Abricot?  Nous 
trouvons  à  ce  sujet  des  indications  qui  peuvent  intéresser.  Une 
tonne  de  ces  fruits  enlève  au  sol  près  de  4  livres  et  demie  de 
potasse.  21  livres  d'acide  phosphorique  et  39  livres  d'azote.  Les 
cendres  de  la  pulpe  sont  excessivement  riches  en  potasse,  dont 
elles  contiennent  environ  59  p.  100;  elles  renferment  également 
44  p.  100  d'acide  phosphorique.  L'Abricot  contient  aussi  dans 
ses  tissus  de  la  magnésie  et  du  fer.  Le  jus  est  riche  en  sucre  qui 
s'y  trouve  dans  une  proportion  d'environ  13  p.  1 00.  Les  matières 
albuminoïdes  ne  comptent  guère  que  pour  un  et  demi  p.  100  du 
poids  de  la  pulpe. 

Le  Gardeners'  Chronicle  consacre  un  article  biographique  à 
Roxburgh,  un  des  principaux  botanistes  à  qui  nous  devons  les 
connaissances  que  nous  possédons  sur  la  flore  des  Indes  orien- 
tales. Roxburgh,  parti  pour  Madras  en  1776,  fut  successivement 
botaniste  du  gouvernement,  poste  dans  lequel  il  remplaça  Kœnig 
en  1785,  et  surintendant  du  jardin  botanique  de  Calcutta  à  la 
mort  du  colonel  Robert  Kyde,  arrivée  en  1793.11  revint  défini- 
tivement en  1813  et  mourut  à  Edimbourg  en  1815. 

S'il  est  utile  de  rappeler  le  nom  des  grands  botanistes  qui  ont 
apporté  à  l'Horticulture  l'appoint  de  leurs  découvertes  et  de  leurs 
travaux,  il  n'est  pas  moins  bon  de  faire  connaître  ceux  de  nos 
contemporains  qui  se  sont  le  plus  distingués  dans  les  diverses 
branches  de  l'art  horticole.  C'est  ainsi  que  nous  trouvons  avec 
plaisir  dans  les  colonnes  du  journal  anglais,  les  noms  des  horti- 
culteurs ou  des  botanistes  qui  ont  reçu  dernièrement  la  Médaille 
de  Veitch  à  la  Société  royale  de  Londres.  L'un  de  ces  noms  nous 
intéresse  particulièrement,  celui  de  M.  Henri  Lévêque  de  Vilmo- 
rin. Tous  ceux  qui  aiment  les  fleurs,  qui  s'intéressent  de  près  ou 
de  loin  à  leur  perfectionnement,  à  l'art  des  sélections  et  des 


894  REVUE    DES    PUBLICATIONS. 

croisements,  applaudiront  à  la  haute  distinction  accordée  à  celui 
que  le  Gardeners'  Chronicle  n'hésite  pas  à  appeler  le  «  chief 
authority  on  horticulture  in  France  »,  dont  a  V expérience  en 
matirre  horticole  n'est  frobablement  surpassée  par  aucun  des 
horticulteurs  vivants.  »  Ce  jugement  sera  certainement  et  unani- 
mement ratifié  en  France.  Le  Second  nom  qui  nous  intéresse, 
est  celui  du  professeur  Sargent,  l'éminent  dendrologue  américain, 
directeur  &&  V Arnold  arb or etum^  qui  a  fait  connaître  une  quan- 
tité d'arbres  et  d'arbustes  d'ornement.  Les  deux  autres  lauréats 
étaient  MM.  F.  W.  Burbidge,  curator  du  jardin  botanique  du 
Trinity  Collège  de  Dublin,  et  Malcolm  Dunn,  directeur  des  jar- 
dins de  Dalkeith  -Palace,  qui  tous  deux  ont  rendu  des  services 
signalés  à  l'horticulture  scientifique  et  à  l'art  forestier. 

Signalons,  pour  terminer  cette  revue,  deux  bonnes  plantes  peu 
connues '.l'une  est  V Frinacea  pungens,  petit  sous-arbrisseau  de  la 
région  méditerranéenne,  à  rameaux  épineux  et  à  fleurs  bleu- 
pourpre  ;  l'autre  est  le  liosa  hispida,  espèce  voisine  du  Rosier 
pimprenelle,  mais  d'origine  douteuse.  Elle  a  probablement  été 
obtenue  dans  les  cultures  où  elle  fait  fort  bonne  figure,  avec  ses 
grandes  fleurs  colorées  en  jaune  crème. 

Garden  and  Forest.  —  On  recommande  vivement  pour  la 
décoration  des  parcs,  le  Leucothoe  recurva  des  monts  AUéghanys. 
C'est  un  arbrisseau  remarquable  par  ses  tiges  cendrées,  hautes  de 
trois  à  quatre  pieds,  son  écorce  rouge  orangé,  ses  feuilles 
aiguës  et  allongées,  ses  grappes  de  fleurs  blanches  et  penchées. 
Introduit  dans  V Arnold  arboretum  en  1885,  il  n'est  encore  que 
rarement  cultivé  en  Europe. 

M.  Christ,  le  savant  floriste  de  Bâle,  donne  quelques  rensei- 
gnements sur  les  formes  que  peut  revêtir  en  Europe  le  Picea 
excelsa.  Le  type  se  présente  généralement  avec  ses  branches 
horizontales  ou  obliques  ascendantes;  une  autre  forme  rappelle 
le  Peuplier  d'Italie.  Dans  une  autre,  les  branches  sont  courtes  et 
donnent  à  l'arbre  l'aspect  d'une  colonne.  On  rencontre  encore 
dans  la  nature  une  forme  naine,  une  autre  à  tronc  fourchu  et 
enfin  la  plus  remarquable  de  toutes  qui  est  stolonifère.  Les 
branches  inférieures  couchées  sur  le  sol  s'enracinent  de  place 


PUBLICATIONS    ÉTRANGÈRES.  893 

en  place  et  produisent  un  nouveau  plant,  dont  les  branches  à 
leur  tour  se  comportent  comme  les  premières. 

Comme  plante  nouvelle,  à  signaler  le  Clematis  Suksdorfti,  qui 
ressemble  extérieurement  au  C.  tigusiicifolia,  dont  il  paraît 
différer  surtout  par  ses  carpelles  plus  petits  et  moins  nombreux. 
Les  feuilles  sont  à  cinq  folioles  glabres  ;  les  sépales  sont  réfléchis 
ou  étalés,  blancs  et  pubescents  à  la  face  inférieure. 

Revue  de  l'horticulture  belge  et  étrangère.  —  Les  Ayithu- 
rium  hybrides  issus  du  Scherzerianum  se  sont  déjà  singulière- 
ment éloignés  du  type,  quoique  les  premiers  semis  eussent 
donné  peu  d'espoir.  Depuis,  les  efforts  se  sont  portés  sur  Faug- 
mentation  de  la  dimension  de  la  spathe  et  la  diversité  du  coloris. 
D'une  manière  générale,  on  peut  dire  que  la  fécondation  ne 
s'opère  utilement  qu'au  moyen  du  pollen  de  la  même  espèce 
pris  sur  un  autre  sujet,  ou  bien  encore  par  l'adjonction  d'un 
pollen  étranger  appartenant  à  une  autre  espèce  du  même 
genre. 

Le  Pteris  longifoUa,  var.  Mariesi,  est  une  des  meilleures 
Fougères  pour  la  serre  froide  comme  pour  la  serre  chaude.  Elle 
est  essentiellement  décorative  et  forme  plusieurs  couronnes 
dont  l'ensemble  est  fort  élégant.  Les  frondes  sont  moins  érigées, 
gracieusement  arquées  et  garnies  de  pinnules  plus  étroites  et 
plus  pâles  que  celles  du  type. 

A  lire  une  note  intéressante  sur  les  bouquetières  de  Paris,  sur 
les  règlements  qui,  aux  siècles  passés,  régissaient  leur  commerce. 
On  y  voit  qu'il  était  défendu  d'employer  l'Acacia  dans  les  bou- 
quets, de  vendre  des  Bluets  et  de  faire  des  couronnes  le  jour  de 
la  Fête-Dieu  et  les  autres  jours  de  fêtes  «  sans  mettre  du  vert 
dessous  ». 

L'Illustration  horticole.  —  Les  Bertonerila  sont,  comme  le 
nom  composé  qu'ils  portent  l'indique,  des  hybrides  formés  par 
le  croisement  des  Sonerila  et  des  Bertolonia.  Ce  sont  de  mignonnes 
Mélastomacées  qui  réunissent  les  qualités  des  deux  genres.  Une 
des  plus  belles  est  sans  contredit  le  B.  Madame  Cahuzac  à  face 
supérieure  des  feuilles  d'un  vert  émeraude  très  riche,  nerviée  et 


896  REVUE    DES   PUBLICATIONS. 

maculée   d'argent,  tandis  que  la  face  inférieure  est  vert  pâle 
nuancée  de  rose  avec  des  nervures  teintées  lie  devin. 

Les  Orchidées  n'ont  pas  le  monopole  des  grands  prix  de  vente  ; 
voici  que  le  Ravenala  madagascariensis  n'a  plus  rien  à  leur  envier. 
Un  bel  exemplaire  de  l'arbre  du  voyageur  a  été  acquis  derniè- 
rement par  miss  Helen  Gould  pour  la  somme  respectable  de 
7,000  livres  soit  175,000  francs.  Le  spécimen  haut  de  10  mètres 
serait  âgé  d'environ  un  siècle. 

On  vient  de  signaler  une  nouvelle  maladie  des  Cyclamens. 
C'est  un  Champignon,  le  Thielavia  basicola  qui  attaque  les 
racines  des  semis.  On  a  recommandé  comme  remède  préventif^ 
d'arroser  fortement,  d'exposer  les  plantes  davantage  au  soleil  et 
d'arroser  moins.  Pour  les  plantes  cultivées  en  pots,  il  faut  em- 
ployer une  terre  moins  grasse,  plus  sablonneuse  et  ne  pas  fumer» 

Journal  des  Orchidées.  —  Faut-il  séparer  génériquement 
Cypripedium  et  Selenipedium'l  Les  avis  sont  partagés;  M.  Rolfe 
regarde  le  genre  Selenipedium  comme  tout  à  fait  distinct  :  l'ovaire 
y  est  triloculaire  avec  placentation  axile,  tandis  que  dans  les 
Cypripèdes,  il  est  uniloculaire  avec  placentation  pariétale.  Au 
point  de  vue  horticole,  la  distinction  est  facile  à  faire;  il  en  est 
de  même  de  l'hybridation  qui  fournit  encore  un  argument  en 
faveur  de  l'autonomie  générique.  Les  Selenipedium  et  les  Cypri- 
pedium peuvent  se  croiser,  mais  les  plantes  qui  proviennent  de 
l'hybridation  n'ont  jamais  pu  arriver  à  fleurir. 

Gartenflora.  —  xM.  Harms  décrit  un  nouveau  Zephyranthes 
du  Brésil  auquel  il  donne  le  nom  de  Z.  Tauhertiana.  Les  feuilles 
sont  linéaires,  longues  de  20  à  30  centimètres  sur  4  à  5  milli- 
mètres seulement  de  largeur;  la  hampe  est  haute  de  20  à 
27  centimètres  au-dessous  de  l'insertion  de  la  spathe  qui  est 
brune  et  peut  atteindre  4  centimètres  de  largeur.  Les  fleurs 
sont  solitaires,  de  grandes  dimensions  et  colorées  en  rose  pâle- 

M.  Koehne  continue  son  étude  sur  quelques  Cornus  et  décrit 
une  nouvelle  espèce,  le  Cornus  corynostylis,  originaire  de 
l'Himalaya.  Il  y  a  été  récolté  il  y  a  déjà  longtemps,  mais  était 
confondu  avec  le    C.  macrophylla.    Il  est  caractérisé  par  des 


PUBLICATIONS   FRANÇAISES.  897 

rameaux  quadrangulaires,  glabres,  des  feuilles  acuminées,  ellip- 
tiques, oppose'es,  vertes  à  la  face  inférieure,  des  sépales  étroits 
et  assez  longs,  un  style  renflé  en  massue. 


PLANTES  jNOUVELLES  OU  PEU  CONNUES 

DÉCRITES   ou   FIGURÉES 
DANS   LES    PUBLICATIONS   FRANÇAISES   ET   ÉTRANGÈRES. 

1.  Publications  françaises, 
par  M.  D.  Bois. 

Deutzia  Fargesii  Franch.  {sp.  nova.),  Journal  de  Botanique, 
i''  septembre  1896,  p.  281. 

Très  élégante  espèce  récoltée  dans  le  Set-chuen  oriental  par 
le  R.  P.  Farges.  C'est  un  arbuste  grêle,  à  épiderme  rougeâtre,  à 
feuilles  brièvement  pétiolées,  de  6  à  7  centimètres  de  long, 
obtuses  à  la  base,  longuement  acuminées,  un  peu  épaisses, 
glauques,  glabres  sur  les  deux  faces,  avec  des  dents  un  peu 
écartées,  calleuses  et  rougeàtres.  Les  fleurs,  en  inflorescences 
.corymbiformes,  sont  petites,  mais  assez  nombreuses,  d'un  blanc 
de  lait.  Plante  voisine  du  D.  staminea. 

Deutzia  setchuenensis  Franch.  {sp.  nova.),  loc.  cit.,  p.  282. 

Arbuste  du  groupe  du  D.  staminea,  récolté  dans  le  Set-chuen 
oriental  par  le  R.  P.  Farges.  Les  rameaux  en  sont  divariqués,  à 
écorce  grisâtre  ;  les  feuilles,  très  brièvement  pétiolées,  sont  petites 
(3  centimètres  de  longueur);  elles  sont  lancéolées,  acuminées, 
arrondies  à  la  base,  à  face  supérieure  d'un  vert  foncé  et  portant 
des  poils  étoiles,  à  face  inférieure  glaucescente.  Les  fleurs  sont 
petites,  blanches,  en  inflorescence  brièvement  corymbiforme, 
pauciflore,  à  calice  ayant  les  dents  peu  apparentes,  largemen-t 
triangulaires. 


898  PLANTES  NOUVELLES  OU  PEU  CONNUES. 

Sedum  nobile  Franch.  {sp.  nova.)^  loc.  cit.,  p.  285. 

Très  belle  espèce  récoltée  dans  le  Yan-nan  par  le  R.  P.  Dela- 
vay.  Les  tiges  sont  épaisses,  à  nombreux  rameaux  floraux  fasti- 
giés,  constamment  uniflores  et  formant  au  sommet  de  la  tige 
une  sorte  d'ombelle.  Les  rameaux,  anciens  persistants,  sout 
ascendants  dans  la  portion  supérieure  de  la  tige,  horizontaux 
dans  la  partie  inférieure,  disposition  qui  ne  se  retrouve  dans 
aucune  autre  espèce  décrite  jusqu'ici.  Les  feuilles  sont  éparses, 
oblongues-linéaires,  brièvement  obtuses.  Les  fleurs  sont  rou- 
geâtres,  à  pétales  mesurant  6  millimètres  de  longueur.  Les  ra- 
meaux florifères  ont  de  5  à  6  centimètres  de  longueur. 

Sedum  platysepalum  Franch.  [sp.  nova.),  loc.  cit.,  p.  289. 

Espèce  très  florifère,  récoltée  dans  le  Yun-nan  par  le  R.  P. 
Delavay,  caractérisée  par  ses  fleurs  jaunâtres,  relativement 
grandes  (10  à  12  millimètres  de  long  sur  5  millimètres  de  large 
à  la  base),  élargies  à  la  base,  campanulées,  rapprochées  en 
petites  cimes  très  compactes,  ayant  de  larges  sépales  verdâlres, 
ovales  lancéolés.  Les  feuilles  paraissent  rentrer  dans  le  type  de 
celles  du  iS".  multicaule. 

Sedum  primuloides  Franch.  {sp.  nova.),  loc.  cit.,  p.  287. 

Très  intéressante  espèce  récoltée  dans  le  Yan-nan  par  le  R.  P.. 
Delavay.  Son  port  est  celui  du  -S.  pachyclados k\\.Qh.,àeVk{^\id,- 
nislan,  mais  elle  se  distingue  par  ses  rameaux  beaucoup  plus 
épais,  rap proches,  fastigiés  comme  ceux  duS«x//?Y/^ai?ocAe/«rt7?a; 
par  ses  feuilles  scabres-papilleuses  et  surtout  par  ses  pédoncules 
uniflores  et  ses  fleurs  une  fois  plus  grande  (les  pétales  ont  7  à 
8  millimètres  de  longueur),  à  larges  pétales  blancs,  ciiiés-frangés. 

Vernonia  flexuosa  Sims,  Revue  horticole,  1"  septembre  1896, 
p.  402,  planche  coloriée. 

Cette  plante  est  originaire  du  Brésil  austral,  et,  d'après 
M.  Ed.  André,  serait  presque  rustique,  comme  espèce  vivace, 
sous  le  climat  de  la  France  moyenne,  avec  une  couverture  de 


PUBLICATIONS    ÉTRANGÈRES.  839 

feuilles  pendant  l'hiver.  Les  feuilles  sont  linéaires  lancéolées, 
entières  ou  un  peu  sinuées,  dentées,  scabres  poilues  sur  les  deux 
faces.  Les  inflorescences  sont  peu  nombreuses,  en  cimes  scor- 
pioïdes.  Les  capitules,  multitlores,  sont  pourprés  ou  blancs. 
Sans  être  une  espèce  brillante,  le  F.  flexuosa  n'en  est  pas  moins 
une  plante  ornementale  d'un  certain  intérêt. 


2.  Publications  étrangères. 

par  M.  P.  Hariot. 

Acanthephippium  Mantinianum  L.  Lind.  et  Ccgn.  —  A.  de 
Mantin  —  Philippines  (Orchidées-Epidendrées).  —  Lindenia^ 
1896,  p.  78. 

Port  robuste,  pseudobulbes  de  grande  dimension,  dépassant  du 
double  de  ceux  de  l'A.  bicolor;  fleurs  étalées^  munies  de  brac- 
tées ventrues,  vert  fortement  teinté  de  brun  pourpre,  longues 
de  3  centimètres  ;  sépales  luisants  sur  les  deux  faces,  d'un  jaune 
un  peu  nuancé  de  vert,  à  face  interne  ornée  inférieurement  de 
nombreux  et  gros  points  pourpres,  tandis  que  la  partie  supé- 
rieure est  d'un  pourpre  foncé,  avec  sept  bandes  longitudinales 
d'un  blanc  jaunâtre;  pétales  un  peu  plus  courts  que  les  sépales 
et  de  même  couleur,  sauf  dans  la  partie  inférieure  qui  est  plus 
blanche,  à  onglet  très  large,  puis  ovales,  rhomboïdes,  arrondis 
au  sommet;  labelle  luisant,  d'un  blanc  de  cire  avec  quelques 
points  pourpres  à  l'extérieur,  tandis  qu'à  la  face  interne,  la 
partie  épaissie  du  disque  est  d'un  jaune  orangé,  avec  des  sillons 
ponctués  ou  lignés  de  pourpre  vif;  colonne  blanche,  avec  la 
partie  relevée  du  pied  marquée  intérieurement  de  cinq  lignes  de 
points  d'un  pourpre  vif. 

Espèce  voisine  à' Acanthephippium  bicolor  Lindl.,  de  Geylao. 

Agave  laxifolia  Baker.  —  A.  à  feuilles  lâches.  —  Mexique 
(Amaryllidées).  Bot.  Mag.^  t.  7477. 

Tige  courte;  20  à  30  feuilles  formant  une  rosette  lâche, 
oblongues-lancéolées,  épaisses,  coriaces,  d'un  vert  sale  à  la  face 


900  PLANTES    NOUVELLES    OU    PEU    CONN'UES. 

supérieure,  vert  pâle  à  la  face  dorsale,  terminées  par  une  petite 
épine  brune  et  piquante,  bordées  de  spinules  deltoïdes,  brunes 
au  sommet;  pédoncule  floral  robuste,  allongé;  fleurs  disposées 
en  panicule  lâche  formée  de  rameaux  corymbiformes;  bractées 
peu  développées, deltoïdes;  pédicelles  articulés,  allongés  ;  ovaire 
cylindrique  ;  tube  du  périanthe  infundibuliforme  ;  lobes  du  limbe, 
de  couleur  verte,  lancéolés,  à  base  deltoïde;  étamines  2  à  3  fois 
plus  longues  que  le  limbe  ;  anthères  linéaires,  de  grande  taille. 
Cet  Agave,  iniroduil  comme  variété  de  l'A.  mexicana,  diffère 
de  toutes  les  formes  de  cette  espèce  par  ses  feuilles  disposées  en 
rosette  lâche,  vertes  sur  les  deux  faces,  même  dans  leur  jeunesse, 
et  par  ses  spinules  plus  petites.  Il  appartient  à  la  section  Rigidx^ 
au  voisinage  de  V Agave  excelsa. 

Cyrtochilum  micranthum  Krânzlin.  ~  G.  à  petites  fleurs.  — 
Brésil  (Orchidées-Vandées).  Gardenei^s'  Chy^onicle,  i99,p.  63. 

Fleurs  petites,  longues  à  peine  de  deux  centimètres  ;  sépales  et 
pétales  vert  jaunâtre  au  sommet,  marqués  de  grandes  taches 
brunes;  labelle  blanc  à  labase, jaune  du  milieu  jusqu'au  sommet, 
taché  d'une  large  macule  brune  et  relevé  de  lignes  marginées 
de  violet;  lobes  latéraux  du  labelle  bien  développés,  arrondis  ; 
lobe  médian  obovale  arrondi  au  sommet,  à  lignes  formant  sur  le 
disque  quatre  dents  égales  placées  entre  les  lobes  ;  ailes  du  gynos- 
tème  à  peu  près  nulles. 

Espèce  originaire  du  Brésil  et  voisine  du  C.  maculatum  Lindl. 
dont  elle  rappelle  les  formes  à  petites  fleurs. 

Epidendrum  xipheroides  Krânzlin.  —  E.  à  port  d'E.  xiphères 
—  Brésil  (Orchidées-Epidendrées). —  Gard.  Chr.,  499,  p.  63. 

Pseudobulbes  développés,  ovoïdes  ou  subpiriformes,  longs 
de  7  centimètres  sur  3  de  diamètre,  portant  deux  feuilles 
au  sommet;  feuilles  linéaires  acuminées,  cartilagineuses,  cana- 
liculées,  longues  de  20  centimètres  sur  I  de  large  ;  grappe 
grêle,  pauciflore;  bractées  à  peu  près  nulles;  ovaires  briève- 
ment pédicelles,  couverts  de  cicatrices  hyalines  serrées;  sépales 
lancéolés,  aigus,  les  latéraux  plus   larges  ;    pétales    linéaires. 


PUBLICATIONS   ÉTRANGÈRES.  901 

élargis  au  sommet,  de  même  longueur;  lobes  latéraux  du 
labelle  courts,  obtus;  lobe  moyen  largement  oblong,  presque 
carré,  à  bords  ondulés;  gynostème  soudé  à  sa  base  avec  le 
labelle,  largement  marginé  dans  le  haut;  sépales  et  pétales  vert 
foncé,  lignés  de  pourpre;  labelle  doré  à  la  partie  antérieure; 
gynostème  blanchâtre. 

Cette  espèce  nouvelle  originaire  du  Brésil  rappelle  par  la  plu- 
part de  ses  caractères  VEpidendrum  xlp hères  Rchb. 

Episcia  densa  G.  H.  Wright  —  E.  dense  —  Démérara  (Gesné- 
racées-Cyrtandrées),  Bot.  Mag.,  t.  7481. 

Tige  robuste,  courte,  pubérulente  rouge-sang  ainsi  que  les 
pétioles,  la  face  inférieure  des  feuilles  et  les  sépales  exté- 
rieurement; feuilles  longuement  pétiolées,  ovales-oblongues, 
subaiguës,  crénelées-serrulées,  arrondies  ou  subcordées  à  la 
base,  d'un  vert  gai  à  la  face  supérieure  et  poilueS;  glabres  en 
dessous  et  marquées  d'une  côte  et  de  nervures  épaisses; 
pétiole  semi-cylindrique;  fleurs  rassemblées  en  petites  grappes 
axillaires;  pédoncules  et  pédicelles  courts;  bractées  petites; 
calice  urcéolé,  à  segments  oblongs,  obtus,  verts  à  la  face 
interne,  le  postérieur  plus  petit,  libre,  les  autres  soudés; 
corolle  subcylindrique,  velue,  couleur  paille,  gibbeuse  à  la  base 
puis  un  peu  dilatée;  lobes  au  nombre  de  cinq,  étalés,  plans, 
arrondis,  couleur  primevère  à  la  face  interne  ;  étamines 
incluses;  filets  très  glabres;  anthères  cohérentes  deux  à  deux 
au  sommet;  ovaire  velu;  stigmate  capité,  à  deux  lobes. 

VF.  densa  appartient  à  la  section  C entras olenia^  caractérisée 
par  les  étamines  courtes,  les  fleurs  serrées,  les  sépales  étroits, 
le  tube  de  la  corolle  gibbeux  à  la  base.  Il  est  voisin  du  ^.  ery- 
thropus  de  la  Nouvelle-Grenade.  VE.  densa  a  été  introduit,  en 
1895,  de  Démérara  011  il  a  été  découvert  sur  lesborJsde  la  rivière 
Masouria,  par  M.  Jenman,  directeur  du  jardin  botanique  de 
Georgetown. 

Phaleria  ambigua  Hook.  f.  —  P.  ambiguë.  —  Java  (Thymc- 

léacées-Phalériées).  —  Bot.  Mag.,  t.  7471. 

Arbrisseau    grimpant,    glabre,   à    rameaux   bruns   et  lisses; 


902  PLANTES   NOUVELLES    OU    PEU    CONNUES 

feuilles  courtement  pétiolées,  elliptiques,  cuspidées-acuminées 
au  sommet,  aiguës  à  la  base,  marquées  de  six  nervures  sur  les 
deux  faces  et  de  veines  très  grêles,  vert  foncé  à  la  face  supérieure, 
vert  pâle  inférieurement  ;  capitules  axillaires  et  pseudo-termi- 
naux, sessiles,  à  fleurs  serrées  et  nombreuses;  folioles  de  l'invo- 
lucre  ovales-oblongues,  obtuses  et  vertes;  fleurs  blanches, 
nuancées  de  jaune  pâle,  pubérulentes;  tube  du  périanthe  grêle, 
à  peine  dilaté  supérieurement;  limbe  à  lobes  largement  ovales, 
arrondis  au  sommet;  8  étamines  à  ftlets  filiformes,  glabres  ou 
légèrement  pubescents  à  la  base,  plus  longues  que  le  limbe, 
insérées  quatre  à  la  gorge  et  quatre  aux  bords  de  la  corolle  , 
dressées. 

Les  espèces  de  Phaleria  sont  d'une  détermination  très  difficile 
en  herbier;  les  botanistes  de  Buitenzorg  peuvent  seuls,  avec  les 
matériaux  qu'ils  ont  à  leur  disposition,  arriver  à  élucider  l'étude 
de  ce  genre. 

Le  Ph.  ambigua  fleurit  au  mois  de  mai  et,  comme  les  Daphne, 
dont  il  est  voisin,  répand  une  odeur  délicieuse. 

Posoqueria  macropus  Martius.  —  P.  à  grand  pied.  —  Brésil 
(Rubiacées-Gardéniées).  —  Bot.  Mag.,  t.  7467. 

Rameaux,  pétioles  et  face  inférieure  des  feuilles,  panicule  et 
calice  pubescents;  feuilles  courtement  pétiolées,  ovales,  aiguës 
acuminées,  vert-clair  à  la  face  supérieure,  gonflées  entre  les 
nervures  qui  sont  profondément  enfoncées  dans  le  parenchyme, 
vert  pâle  inférieurement  et  à  nervures  saillantes;  stipules  trian- 
gulaires, aiguës  ou  longuement  acuminées;  panicule  multiflore; 
bractées  petites;  lobes  du  calice  courts  et  obtus;  tube  de  la 
corolle  velu  à  l'ouverture;  limbe  à  lobes  linéaires  oblongs, 
arrondis  au  sommet,  contournés  à  gauche,  fleurs  d'un  blanc  pur, 
très  odorantes. 

Les  Posoqueria  constituent  des  buissons  ou  de  petits  arbres 
originaires  de  l'Amérique  tropicale,  à  grandes  feuilles  luisantes 
et  coriaces.  Le  P.  macropus  est  une  des  deux  espèces  décrites  qui 
aient  des  feuilles  pubescentes  ;  l'autre  est  leP.pa/ws^màfeuilles 
étroites. 


PUBLICATIONS    ÉTRANGÈRES.  903 

Le  P.  macropus  Irouwé  d'abord  à  Minas,  a  depuis  été  recueilli 
à  Campos,  à  Rio  et  dans  l'île  de  Sainte-Catherine  d'où  il  a  été 
publié  sous  le  nom  de  P.  mult'ifiora. 

Sobralia  Brandtiae  Kranzlin.  —  S.  de  Madame  Brandt.  — 
Patrie  inconnue  (Orchidées-Néottiées).  —  Gardeners'  Chro- 
nicle,  490,  p.  608. 

Tiges  atteignant  1  mètre;  feuilles  distiques  étroitement  engai- 
nantes; gaines  lisses;  limbe  lancéolé  acuminé,  long  de  20  cen- 
timètres sur  4-0  centimètres  de  largeur  au  milieu,  rigide, 
marqué  de  cinq  nervures  ;  fleurs  à  bractées  courtes  qui  en 
embrassent  seulement  la  base;  sépales  linéaires;  pétales  deux 
fois  plus  larges,  linéaires,  oblongs  longs  de  6-7  centimètres  ; 
labelle  long  de  9  centimètres,  étroitement  cunéiforme  à  la  base, 
fortement  dilaté  antérieurement  et  prolongé  en  deux  petits  lobes 
acutiuscules  divergents,  ondulé,  crispé  sur  les  bords;  gynostème 
grêle,  pourvu  au  sommet  d'un  long  appendice  en  forme  de  corne, 
réfléchi  et  excavé  à  la  face  inférieure.  Fleurs  pourpres,  à  labelle 
plus  coloré;  disque  du  labelle  orangé. 

Cette  Orchidée,  dont  l'origine  certaine  est  inconnue,  n'est  pas 
seulement  intéressante  par  sa  valeur  ornementale;  elle  l'est  sur- 
tout par  l'ensemble  de  ses  caractères  qui  ne  concordent  avec 
aucune  des  divisions  et  subdivisions  établies  par  Lindley  dans 
le  genre  Sobralia,  divisions  qui  d'ailleurs  devront  être  révisées  et 
rétablies  sur  de  nouvelles  bases.  Le  Sobralia  Brandtiœ  doit  se 
placer  au  voisinage  des  5.  macrantha  et  violacea. 

RECTIFICATION 

La  lettre  dont  il  est  question  dans  le  cahier  d'août  du  Journal, 
p.  738,  ¥  alinéa,  et  par  laquelle  il  était  fait  une  demande  de 
commission  pour  visiter  les  cultures  du  Refuge  du  Plessis-Piquet, 
a  été  adressée  à  la  Société,  non  par  le  jardinier  de  cet  établisse- 
ment, mais  par  le  directeur,  M.  Kahn. 


/.e  Secréiaire-rédactew-gérant^ 
D.  Bois. 


Paris.  —  Imprimerie  L.  Mauethkux,  1,  rue  Cassette. 


904  OBSERVATIONS  MÉTÉOROLOGIQUES. 

SEPTEMBRE    1896 

Observations  météorologiques  faites  par  M.  F.  Jamin,  a  Bourg-la-Rslne, 
PRÈS  Paris  (altitude  :  63°^). 


TEMPÉRATURE 

HAUTEUR 

i 

s 

■s.-i- . 

du  baromètre 

VENTS 

ÉTAT    DU   CIEL 

< 
Q 

1 

Min. 

Max. 

Matin 

Soir 

dominants 

12,2 

22,2 

759,3 

760 

S. 

Nuageux,  petite  pluie  le  soir. 

2 

11,3 

19,3 

757 

738,5 

S. 

Petite  pluie  toute  la  nuit,  couvert  le 
matin,  nuageux. 

3 

9,7 

23,4 

761 

761 

s. 

Nuageux. 

4 

9,4 

26,0 

760,5 

760 

s.  so. 

Très  nuageux,  légèrement  pluvieux  le 

5 

15,2 

22,0 

756 

756,5 

SO.  0. 

soir. 
Nuageux,  plusieurs  averses. 

6 

15,3 

21,8 

758 

761,5 

NNO. 

Très  nuageux,  quelques  averses. 

7 

10,9 

22,7 

761,5 

760,5 

E. 

Brumeux  le  matin,  nuageux. 

8 

13,3 

26,2 

759 

756 

S 

Nuageux,  très  petite  pluie  le  soir. 

9 

15,9 

25,1 

756,5 

757 

s. 

Nuageux. 

10 

14,9 

21,6 

755 

738 

so. 

Pluie  abondante  dans  la  nuit  et  de 
grand  matin,  très  nuageux,  pluie  dilu- 
vienne dans  raprès-midi  avec  cyclone  à 
Paris  ayant  causé  de  grands  dégâts  dans 
les  6e,  Icr^  4e  et  10e  arrondissements  et 
même  des  accidents  mortels. 

11 

11,4 

20,4 

758,5 

760,5 

NO.  SSO. 

Couvert,  nombreuses  averses,  quel- 
ques éclaircies. 

12 

12,5 

22,7 

760,5 

756 

SO. 

Couvertetpluvieux  le  matin,  nuageux. 

13 

14,5 

21,5 

756 

761,5 

SSO. 

Orage  et  pluie  abondante  dans  la  nuit, 
averses  nombreuses  et  fortes  laprès- 
niidi,  éclaircies. 

l/i 

14,1 

19,9 

732 

757 

SSO. 

Nuageux  et  pluvieux. 

15 

17,1 

23,1 

760,3 

763 

so. 

Couvert  et  légèrement  pluvieux,  quel- 
ques rares  éclaircies. 

16 

17,3 

22,3 

763 

768 

0. 

Pluie  assez  abondante  dans  la  nuit, 
couvert  le  matin,  nuageux  l'après-midi, 
cJair  le  soir. 

n 

8,8 

23,6 

761 

763 

s. 

Nuageux. 

18 

12,7 

22,6 

761 

738 

s. 

Nuageux,  pluie  continue  à  partir  de 
neuf  heures  du  soir. 

19 

13,4 

20,2 

739 

739,5 

0. 

Pluie  une  partie  de  la  nuit,  couvert  le 
matin,  nuageux  et  averse  l'après-midi. 

20 

8,5 

17,9 

757,5 

736 

0. 

Très  nuageux  et  légèrement  pluvieux. 

21 

8,5 

18,5 

760 

737 

N.  NE.  SE. 

Nuageux,  pluie  continue  à  partir  de! 
huit  heures  du  soir. 

22 

11,9 

16,0 

756 

731 

SO. 

Pluie  toute  la  nuit  et  presque  toute 
la  journée,  nuageux  le  soir. 

23 

13,1 

18,9 

736 

738 

so. 

Grand  vent  dans  la  nuit,  très  nuageux 
le  matin,  belles  éclaircies  Taprès-midi, 
quelques  averses. 

24 

10,3 

16,9 

761,5 

761 

so. 

Nuageux. 

23 

10,3 

13,9 

740,5 

744 

so.  SE.  NO. 

Pluie  presque  continue  à  partir  de 
quatre  heures  du  matin,  grand  vent. 

26 

10,3 

13,9 

756 

759,5 

N.  0. 

Grand  vent  dans  la  nuit,  couvert, 
petite  pluie  fine  et  continue  à  partir  de 
quatre  heures  du  soir. 

27 

12,8 

21,0 

761 

749 

NO.  0.  S. 

Nuageux, 

28 

11,0 

18,0 

760,5 

763,5 

0X0.  N. 

Nuageux,  clair  le  soir. 

29 

4,4 

17,1 

766,3 

768 

NO.  0. 

Nuageux,  presque  clair  le  soir. 

30 

3,5 

17,7 

769 

771 

NO. 

Brumeux  le  matin,  nuageux,  clair  le 
soir. 

AVIS    DIVERS.  90{ 

AVIS    DIVERS 


EXPOSITION  DE  LA  SOCIÉTÉ  NATIONALE    D'HORTICULTURE 

DE     FRANGE 

Exposition  de  Chrysanthèmes,  Fruits,  Cyclamens,  Œillets, 
Asters,  Arbres  fruitiers,  Légumes.  —  Celte  exposition  se 
tiendra  au  Palais  de  l'Industrie,  Champs-Elysées,  du  17  au 
22  novembre  1896. 


Modification  au  prograuiiuc  de  TExposilion  de  Chrysanthèmes* 

Par  suite  d'une  modification  au  programme  publié  dans  le 
cahier  de  mars  1896,  p.  235,  les  5%  15%  16%  17°  et  18°  concours 
ouverts  pour  les  Chrysanthèmes  en  pots,  seront  ouverts  égale- 
ment pour  les  fleurs  coupées  de  Chrysanthèmes,  concours  entre 
horticulteurs  et  concours  entre  amateurs. 


EXPOSITION  INTERNATIONALE  D'HORTICULTURE 

DE   HAMBOURG 

La  Société  nationale^  d'Horticulture  de  France  a  institué  un 
comité  destiné  à  servir  d'intermédiaire  entre  les  horticulteurs 
français  qui  désireraient  participer,  l'an  prochain,  à  l'exposition 
horticole  de  Hambourg,  et  la  commission  d'organisation  de  cette 
exposition. 

En  attendant  que  ledit  comité  soit  constitué  définitivement, 
les  personnes  qui  voudraient  obtenir  des  renseignements  pourront 
s'adresser  au  secrétariat  de  la  Société,  84,  rue  de  Grenelle. 

De  nombreux  prix  sont  mis  à  ia  disposition  du  comité  de 
l'Exposition  d'Horticulture  de  Hambourg,  pour  les  différents 
concours.  On  ne  compte,  actuellement,  pas  moins  de  300  mé- 
dailles d'or,  2,600  médailles  d'argent,  un  grand  nombre  de 
médailles  de  vermeil  et  des  prix  en  espèces  pour  une  somtïie  de 

30,000  marks. 

^ ^ 

Série  III.  T.  XVIII.  Cahier  d'octobre  publié  le  10  novembre  1896.   57 


906.  AVIS   DIVERS. 

Médaille  du  Conseil  d'administration.  —  Pour  l'introduction 
ou  l'obtention  de  plantes  ornementales  reconnues  méritantes 
après  culture  en  France. 

Les  horticulteurs  français,  obtenteurs  ou  introducteurs  de 
plantes  reconnues  méritantes,  peuvent  adresser  au  comité  com- 
pétent leur  demande  en  vue  de  prendre  part  au  concours  pour 
ce  prix.  De  leur  côté,  les  membres  des  comités  peuvent  propo- 
ser les  plantes  qu'ils  jugent  dignes  du  même  prix.  A  la  fm  de 
chaque  année,  il  sera  désigné,  s'il  y  a  lieu,  dans  le  sein  de 
chaque  comité  compétent,  un  membre  chargé  de  faire  un 
rapport  circonstancié  sur  la  ou  les  plantes  qui  sont  de  nature  à 
déterminer  l'attribution  de  la  médaille.  • 


OFFRES  ET  DEMANDES  D'EIYIPLOI 


.  Un  registre  est  ouvert  aux  bureaux  de  l'agence  de  la  Société  pour 
l'inscription  des  offres  et  des  demandes  d'emploi. 

Le  Conseil  d'administration  prie  les  sociétaires  qui  auraient 
besoin  de  jardiniers  pour  maisons  bourgeoises  ou  d'employés  pour 
maisons  de  commerce  horticoles  de  bien  vouloir  consulter  ce  registre. 


AVIS  RELATIF  AUX  CONCOURS  EN  SÉANCE 


Un  concours  spécial  pour  les  Orchidées  aura  lieu  en 
séance  le  26  novembre  1896.  Les  personnes  qui  désireront  y 
prendre  part  seront  tenues  d'adresser,  huit  jours  à  l'avance, 
à  l'agent  de  la  Société,  rue  de  Grenelle,  84,  leur  demande 
de  participation. 

♦ « 

CONCOURS  OUVERTS  DEVANT  LA  SOCIÉTÉ 


Concours  annuels. 
Médaille  Pellier.  Pour  le  plus  beau  lot  de  Pentstemon. 

Prix  Joubert  de  VHiberderie.  —  Le  10  janvier  1889,  le  Conseil 
d'administration,  se  conformant  au  vœu  émis  par  le  D"^  Joubert 
de  FHiberderie,  dans  son  testament,  a  ouvert  un  concours  pour 
un  prix  de  2,b00  francs  à  décerner  au  nom  de  ce  généreux 
donateur.  Ce  prix  est  destiné  à  un  ouvrage  pubhé  récemment 
et  imprimé  ou  manuscrit,  sur  l'Horticulture  maraîchère,  l'Arbo- 
riculture  et  la  Floriculture  réunies,  considérées  dans  leurs 
usages  journaliers  et  les  plus  pratiques.  Le  concours  est  perma- 
nent et  le  prix  peut  être  décerné  chaque  année. 

Si  l'ouvrage  présenté  au  concours  est  manuscrit,  il  devra  être  aussi 
succinct  que  possible  et,  si  son  auteur  obtient  le  prix,  il  sera 
tenu  d'en  faire  la  publication  dans  le  délai  d'un  an.  (Voyez  le 
Journal,  3^  série,  XI,  1889,  p.  5  et  81.) 


AVIS   DIVKRS.  907 

COURS  PUBLICS  ET  GRATUITS  D'HORTICULTURE 

ou  DE  SCIENCES 

SE  RATTACHANT  A  L'HORTICULTURE 

PROFESSÉS    DANS    PARIS 


MUSÉUM  D'HISTOIRE  NATURELLE 

Culture.  —  M.  Maxime  Cornu,  professeur.  (Cultures  coloniales  de 
l'Afrique  tropicale  et  australe.)  Semestre  d'hiver  :  lundis,  mercredis 
et  vendredis,  à  9  heures  du  matin. 

Physiologie  végétale  appliquée  à  Vagriculture.  —  M.  Dehérain^,  pro- 
fesseur (Terres  arables  et  amendements).  Semestre  d'été  :  mardis  et 
samedis,  à  2  heures. 

Physique  végétale.  —  M.  Georges  Ville,  professeur.  (Conditions 
physiques  et  chimiques  qui  déterminent,  favorisent  et  règlent  la 
production  des  végétaux.  Histoire  de  l'absorption  de  l'azote  de  l'air 
par  les  végétaux.)  Mardis  et  samedis,  à  3  heures. 

Botanique  (Classification).  —  M.  Bureau,  professeur.  (Étude  des 
familles  vivantes  de  Dicotylédones  apétales).  A  partir  du  mois  de 
mai  ;  lundis,  mercredis  et  vendredis,  à  1  heure. 

Botanique  (Organographie).  —  M.  Van  Tieghem,  professeur  (Élé- 
ments de  botanique  générale.)  Semestre  d'hiver  :  mardis,  jeudis  et 
samedis,  à  8  heures  et  demie  du  matin. 

CONSERVATOIRE  DES  ARTS  ET  MÉTIERS 

Chimie  agricole.  —  MM.  Schlœsing  père  et  fils,  professeurs.  (Etude 
des  éléments  de  l'atmosphère  qui  concourent  à  la  nutrition  des 
plantes.)  Mercredis  et  samedis,  à  9  heures  du  soir,  à  partir  du  4  no- 
vembre. 

Agriculture.  —  M.  Grandeau,  professeur.  (Mise  en  valeur  et  culture 
des  terrains  pauvres.)  Mardis  et  vendredis,  à  9  heures  du  soir,  à  par- 
tir du  6  novembre. 

JARDIN    DU    LUXEMBOURG 

(Pavillon  de  la  Pépinière). 

Arboriculture  fruitière  et  Ploriculture.  —  M.  Opoix,  professeur. 
Lundis,  mercredis  et  vendredis,  à  neuf  heures  du  matin.  Ce  cours, 
qui  comprend  des  leçons  théoriques  et  pratiques,  commencera  vers 
le  20  janvier  1897.  Tous  les  quinze  jours,  une  leçon  sera  consacrée 
à  la  Ploriculture. 

ÉCOLE  MUNICIPALE  ET   DÉPARTEMENTALE 
D'ARBORICULTURE 

Arboriculture  d'alignement  et  d'ornement.  —  M.  Chargueraud,  pro- 
fesseur. Le  vendredi,  à  partir  du  20  novembre,  à  8  heures  du  soir, 
dans  l'amphithéâtre  de  la  Société  nationale  d'horticulture,  84,  rue 
de  Grenelle,  Des  leçons  pratiques  auront  lieu,  le  dimanche,  à  partir 
du  22  novembre,  de  8  heures  à  M  heures  du  matin;  le  lieu  de  réu- 
nion sera  indiqué  à  la  fin  de  la  leçon  précédente.  Des  certificats 
d'aptitude  sont  décernés  aux  élèves,  après  examen. 


908  AVIS   DIVERS. 

CHAMBRE  SYNDICALE  DES  OUVRIERS  JARDINIERS 
DU  DÉPARTEMENT  DE  LA  SEINE 

Culture  potagère.  —  M.  Duvillard,  professeur. 

Arboriculture  fruitière  et  Floriculture.   — M.  X...,  professeur. 

Botanique.  —  M.  Hariot,  professeur. 

Géométrie,  arpentage.  —  M.  Boniface,  professeur. 

Ces  cours  ont  lieu  :  le  premier  à  Arcueil,  chez  M.  Duvillard;  le 
second  le  samedi,  de  8  à  9  heures  du  soir  (le  lieu  où  il  se  fera  sera 
indiqué  prochainement);  le  troisième,  le  jeudi,  de  8  à  9  heures 
du  soir  à  la  mairie  du  IV«  arrondissement  de  Paris;  le  quatrième, 
au  siège  social  du  Syndicat,  13,  rue  Aumaire,  le  mardi,  à  8  heures 
du  soir. 

Des  leçons  pratiques  et  des  herborisations  ont  lieu,  le  dimanche, 
et  sont  annoncées  dans  les  leçons  précédentes. 


SYNDICAT  DE  SAINT-FIACRE 

Boulevard  Montparnasse,  126. 

Culture  potagère  et  d'ornement.  —  M.  Debureau,  professeur. 
Arboriculture  fruitière.  —  M,  Lépine,  professeur. 
Application  des  engrais  chimiques  à  V Horticulture.  —  M.  de  La  Bou 
laye,  professeur. 
Ces  cours  ont  lieu  le  vendredi,  à  8  heures  du  soir. 


ASSOCIATIONS  DIVERSES 

Cours  d'Horticulture. 

Arboriculture  fruitière  :  (Association  polytechnique), 26,  rue  Henri- 
Chevreau  (Belleville).  M.  G.  Chevalier,  professeur  ;  le  samedi,  à 
8  heures  du  soir. 

—  (Association   philotechnique),   mairie   de    la   rue    Drouot. 
M.  Célestin  Duval,  professeur;  le  dimanche,  à  2  heures. 

—  (Association  philotechnique),  lycée  Charlemagne,  M.  Gros- 
demange,  professeur;  le  mercredi,  à 8  heures  et  demie  du  soir. 

Floriculture.  —  (Union  française  de  la  Jeunesse),  boulevard  Saint- 
Marcel,  66.  M.  Gourlot,  professeur;  le  lundi,  à  9  heures  du  soir. 

Horticulture  populaire.  — (Association  polytechnique),  école  com- 
munale de  la  rue  Foyatier  (Montmartre).  M.  Theulier,  professeur;  le 
dimanche,  à  10  heures  du  matin. 

Agriculture  générale.  —  (Association  philotechnique),  mairie  de  la 
rue  Drouot.  M.  le  D'"  Genevoix,  professeur;  le  dimanche,  à  10  heures 
du  miatin. 

Cours  de  Botanique. 

Plantes  ornementales  et  utiles  les  plus  intéressantes.  —  (Union  fran- 
çaise de  la  Jeunesse),  boulevard  Saint-Marcel,  66.  M.  Gérome,  pro- 
fesseur; le  lundi,  à  8  heures  du  soir. 

Organographie  et  physiologie  végétales.  —  (Association  philotech- 
nique), lycée  Charlemagne.  M.  Duclos,  professeur;  le  mardi,  à 
8  heures  et  demie  du  soir. 

Botanique.  —  (Association  philotechnique),  boulevard  Montpar- 
nasse, 80.  M.  leD^"  Berge,  professeur;  le  vendredi,  à  8  heures  1/4  du 
soir. 


CHRONIQUE.  909 

Cours  d^ Arpentage  et  de  Nivellement. 

Levé  des  plans,  etc.  (Association  philotechnique),  boulevard  Mont- 
parnasse, 80.  M.  Grimaud,  professeur;  le  dimanche,  à  9  heures  du 
matin. 

—  (Association  philotechnique),  lycée    Condorcet,  M.   Hervé, 
professeur;  le  mercredi,  à  8  heures  et  demie  du  soir. 

—  (Association  philotechnique),  lycée  Gharlemagne,  MM.  Weisse 
et  Denis,  professeurs;  le  dimanche,  à  10  heures  et  demie  du  matin. 


CHRONIQUE 


Principales  variétés  d'arbres  fruitiers  cultivées  dans 
les  provinces  du  Rhin.  —  En  vue  de  guider  les  pépiniéristes 
français  qui,  pour  placer  leurs  produits,  parcourent  presque 
chaque  année  les  plus  importantes  villes  de  l'Allemagne  et  notam- 
ment celles  de  la  province  du  Rhin,  la  Feuille  d'informations  du 
ministère  de  V Agriculture  signale  les  principales  variétés  d'arbres 
recherchées  dans  ce  pays  et  les  époques  de  plantation  adoptées 
par  la  grande  culture. 

Les  variétés  d'arbres  fruitiers  recommandées  sont  : 

a)  Climat  de  Blé  d'hiver.  —  1°  Pommes  :  Calville  de  Graven- 
stein,  Reinette  Ananas,  Reinette  d'Orléans,  Reinette  musquée ^ 
Reinette  du  Canada;  2°  Poires  :  Williams,  Beurré  d'AmanliSj 
Joséphine  de  Malines. 

b)  Climat  du  Seigle  d'hiver.  —  1°  Pommes  :  Astrakan  blanche^ 
Borovitski,  Pearmain  d'été.  Cardinal  blanc  flammé,  Reine  des 
Reinettes^  Reinette  Harbert,  Reinette  de  Landsberg,  Grosse  Rei- 
nette de  Cassel ,  Reinette  grise  d'hiver ,  Belle-fleur  rouge  ; 
2°  Poires  :  Madeleine,  Louise-Bonne  d'Avranches,  Beurré 
Hardy,  Bergamotte  de  Gansel,  Beurré  Diel,  Suprême  Coloma, 
Curé. 

c)  Climat  des  fruits  d'été.  —  Pommes  :  Reinette  dorée  d'été., 
Court-fendu  plat,  Reinette  des  Vergers.,  Reinette  de  Champagne^ 
Rother  Eiserapfel  (Pomme  de  fer  rouge),  Gros  Bohn;  2*»  Poires  : 
Beurré  gris  d'été,  Kuhfuss  (Pied  de  vache),  Bellissime  d'hiver^ 
Kamper  Venus,  Martin-Sec. 


910  CHRONIQUE. 

Pour  les  Prunes  :  Mirabelle  de  Metz,  Klrke,  Beine-Claude, 
Beine-Claude  d'Althan,  Wangenheim,  Quetsche  commune. 

Pour  les  Cerises  :  Boburger  maiherzkirsche  (Guigne  de  mai  de 
Boburga),  May  Duke,  Gros  Bigarreau  noir.  Guigne  Lucien,  Gros 
Gobet,  Beine  Hortense. 

D'autres  variétés  se  rencontrent  encore  dans  cette  province, 
dans  les  jardins  d'agrément,  parmi  les  arbres  d'espalier,  mais 
elles  y  sont  moins  répandues.  La  culture  fruitière,  en  effet,  n'a 
guère  séduit  les  amateurs  de  jardins  en  ce  pays  que  depuis 
l'introduction  de  la  taille  française  par  un  horticulteur  français, 
qui  montra,  par  la  pratique,  ce  qu'elle  pouvait  donner,  même 
sous  le  climat  d'Allemagne,  quand  elle  était  bien  conduite. 

Les  plantations  se  font,  pour  les  terres  bien  drainées,  de  pré- 
férence pendant  la  deuxième  quinzaine  d'octobre  et  pas  plus 
tard;  pour  les  terres  humides  ou  de  hautes  altitudes,  comme 
celles  de  l'Eifel,  du  cercle  de  Malmédy,  on  attend  le  printemps, 
au  moment  où  les  bourgeons  commencent  à  gonfler. 

Origine  hybride  du  Lilas  Varin  (Syring-a  duhia) .  — 
M.  J.  Poussât  a  publié  dans  le  Bulletin  de  la  Société  centrale 
d'Horticulture  de  Nancy,  p.  122,  une  note  intitulée  :  Une  syn- 
thèse en  Horticulture,  de  laquelle* il  résulte  que  le  Lilas  Varin 
[Syringa  dubia)  est  le  produit  hybride  des  Syringa  vulgaris  et 
persica.  Certains  auteurs  avaient  émis  depuis  longtemps  cette 
opinion  ;  mais  ce  n'était  alors  qu'une  simple  hypothèse,  que  les 
travaux  de  MM.  Lemoine,  les  habiles  horticulteurs  de  Nancy,  ont 
changée  en  certitude. 

Il  y  a  quelques  années,  MM.  Lemoine  eurent  l'idée  de  féconder 
le  Lilas  de  Perse  à  feuilles  laciniées  [Syringa  persica)  avec  une 
des  formes  à  fleurs  doubles  du  Lilas  commun  (S.  vulgaris).  Ce 
croisement  couronné  de  succès  détermina  une  production  de 
graines  d'où  sortirent  des  Lilas  Varin  (S.  dubia)  se  distinguant 
seulement  de  celui  que  nous  connaissons  par  des  fleurs  semi- 
doubles,  tout  en  conservant  les  caractères  particuliers  du  type 
de  cette  pseudo-espèce. 

Encre  indélébile  pour  les  étiquettes  en  zinc.  —  Le 
Journal  de  la  Société  d'Horticulture  pratique  du  Bhône  indique 


CHRONIQUE.  911 

la  formule  suivante,  employée  au  Parc  de  la  Tête-d'Or,  à  Lyon, 
pour  obtenir  un  étiquetage  inaltérable  sur  zinc  : 

Bichlorure  de  platine 1  gramme. 

Eau 10      — 

Gomme  arabique 1       — 

Pour  obtenir  un  beau  noir  ne  s'altérant  pas  et  ne  s'oxydant 
jamais,  il  faut,  avant  d'écrire,  décaper  les  plaques  de  zinc  avec 
quelques  gouttes  d'acide  sulfurique  dans  un  verre  d'eau.  Aucun 
autre  acide  ne  doit  être  employé,  car  les  oxydes  produits  ne 
seraient  pas  solubles  dans  l'eau,  et  les  plaques  resteraient 
tachées. 

Après  avoir  bien  essuyé  la  plaque,  on  exécute  l'inscription 
soit  avec  une  plume  d'oie,  soit  avec  une  plume  d'acier,  mais  ces 
dernières  sont  rapidement  usées  par  le  chlorure  qui  les  attaque 
et  les  détruit. 

Des  étiquettes  au  chlorure  de  platine,  faites  pour  l'arbusterie 
du  Parc,  et  datant  du  printemps  1886,  seraient,  parait-il,  aussi 
nettes  qu'au  moment  de  leur  fabrication. 

Fuchsias  rustiques  chez  MM.  Lemoine  et  fils,  à  Nancy. 
—  Dans  une  visite  que  nous  avons  faite  cet  été  à  l'établissement 
de  MM.  Lemoine,  nous  avons  remarqué  les  variétés  de  Fuchsias 
rustiques,  résultant  du  croisement  du  F.  Riccartoni  avec  les 
variétés  simples  et  doubles  à  grandes  fleurs  :  Brame,  Elysée^ 
Télégraphe,  Volontaire,  Enfant  prodigue,  Profusion,  Espérance, 
et  Nestor.  Ces  Fuchsias  peuvent  être  laissés  en  pleine  terre,  sous 
un  abri  de  feuilles  bien  entendu  et  ils  repoussent  en  touffes  au 
printemps  suivant.  La  couleur  des  sépales  est  généralement 
rouge;  la  corolle,  simple  ou  double,  présente  plusieurs  tons  de 
violet  et  de  bleuâtre;  les  fleurs  n'atteignent  pas  encore  les  di- 
mensions de  celles  des  belles  variétés  qui  composent  les  collec- 
tions actuelles,  mais  leur  nombre  est  beaucoup  plus  considé- 
rable. 

Une  autre  série^  plus  récente,  est  constituée  par  les  hybrides 
du  F.  myrtifolia.  L'établissement  en  possède  4  ou  5  variétés  à 
feuillage  fin  et  gracieux,  à  fleurs  extrêmement  nombreuses  et 
réunissant  toutes  les  qualités  requises  pour  les  plantes  de  marché. 


912  CHRONIQUE. 

Ces  plantes,  rentrées  l'automne  en  serre  froide,  y  fleurissent 
encore  pendant  une  bonne  partie  de  l'hiver. 

Une  autre  plante  qui,  après  la  floraison  estivale,  donne,  dans 
les  mêmes  conditions,  des  échantillons  couverts  de  fleurs,  est  le 
F.  Gerbe  de  corail  (Lem.).  C'est  une  plante  produite  par  le  croi- 
sement du  F.  venusta  par  le  F.  boliviana.  Tous  les  rameaux 
supérieurs  portent,  aux  aisselles  des  feuilles,  de  longues  fleurs  à 
grand  tube  de  couleur  corail,  à  lobes  de  même  teinte  et  à  large 
corolle  corail.  Les  fleurs  sont  si  nombreuses  qu'on  croit  avoir 
aff'aire  à  une  inflorescence  en  grappe  pyramidale;  la  floraison 
se  prolonge  très  avant  dans  la  saison,  en  serre  froide  ou  tem- 
pérée. 

Une  autre  plante,  de  même  origine,  Corne  d'abondance^  est 
cultivée  côte  à  côte  avec  celle-ci.        (Ch.  de  Bosschere.) 

Le  Cannas  Italia  et  Austria.  —  Les  Cannas  italiens  obtenus 
par  le  croisement  des  Cannas  deCrozy  avec  l'espèce  américaine^ 
C.  flaccïda  des  marais  de  la  Floride,  se  trouvent,  dans  le  même 
établissement,  au  centre  d'un  grand  massif.  Les  fleurs  atteignent 
de  très  grandes  dimensions;  Italia  a  le  centre  orange  clair  avec 
une  large  bordure  jaune  ponctuée  d'orange;  Austria  est  d'un 
jaune  clair  avec  quelques  fines  ponctuations  d'un  rouge  pâle.  Si 
chaque  inflorescence  portait  cinq  ou  six  fleurs  ouvertes  à  la  fois, 
l'effet  serait  magnifique,  mais  celles-ci  ne  s'épanouissent  que 
successivement  et  l'effet  y  perd.  La  culture  sous  verre  permettra 
probablement  d'obtenir  ce  desideratum. 

(Ch.  de  Bosschere.) 

Héliotrope  géant.  —  Dans  le  même  établissement  encore, 
nous  avons  vu  deux  planches  &' Héliotropes  géants  cultivés  comme 
plantes  annuelles.  Les  personnes  qui,  comme  nous,  voient  ce 
spectacle  pour  la  première  fois  en  sont  réellement  stupéfaites  et 
charmées.  Ce  ne  sont  pas  des  Héliotropes  ordinaires,  ni  par 
leur  stature  ni  par  leur  origine.  Celle-ci  mérite  d'être  rappelée. 
11  y  a  une  dizaine  d'années,  fut  introduite  par  l'intermédiaire 
d'une  maison  anglaise  ïHeliotrojnum  incanum,  espèce  de  haute 
taille,  à  larges  feuilles  blanchâtres  et  à  inflorescences  assez  mai- 
gres et  insignifiantes  qui  ne  devait  faire  qu'un  passage  éphémère 


CHRONIQUE.  913 

dans  les  cultures.  MM.  Lemoine  l'ont  croisée  avec  les  belles  varié- 
tés diHeliotropium  peruviamim  et  ils  ont  obtenu  cette  superbe 
race  qu'ils  améliorent  d'année  en  année.  Nous  avons  eu  sous  les 
yeux  des  plantes  vigoureuses  atteignant  en  une  saison  60  centi- 
mètres et  même  1  mètre,  couvertes  d'inflorescences  de  30  et 
même  de  40  centimètres  de  diamètre,  et  ce  sont  des  semis  de  ce 
printemps,  comme  nous  l'apprend  M.  Lemoine  fils;  la  couleur 
varie  du  gris  blanchâtre  au  lilas,  au  mauve,  au  violet,  au  bleu, 
à  l'indigo  et  au  purpurin.  (Gh.  de  Bosschere.) 

Les  fruits  des  fêtes  franco-russes.  —  Les  tables  où  l'em- 
pereur et  l'impératrice  de  Russie  ont  pris  place  pendant  leur 
séjour  en  France  ont  pu  donner  une  bonne  idée  des  productions 
de  notre  horticulture  à  nos  augustes  visiteurs. 

Les  forceries  de  l'Aisne  ont  fourni  pour  ces  fêtes;  50  grappes 
de  Raisin  Muscat  cV Alexandrie  pesant  65  kilogrammes; 
50  grappes  de  Black  Alicanie  du  poids  de  95  kilogrammes;  des 
grappes  de  Gros  Colman  de  3  kilogrammes  l'une. 

Montreuil  et  Bagnoletont  fourni  des  Pèches  Salway,  Comtesse 
de  Paris^  Ballet^  superbes  comme  volume  et  comme  coloris. 

Les  Poires  ont  été  tirées  de  Fontenay-sous-Bois  et  Montmo- 
rency ;  elles  comprenaient  les  variétés  :  Crassane,  Duchesse, 
Beurré  Diel  et  des  Doyenné  du  Comice  pesant  800  à  900  grammes 
l'un. 

Rosny  a  fourni  les  Pommes  Calville  blanc,  Belle  Joséphine  et 
Grand  Alexandre.  Cette  dernière  variété,  originaire  de  Russie, 
produit  des  fruits  d'un  volume  considérable. 

Les  Pêches,  Poires  et  Pommes  portaient  dans  leur  pelure 
même  les  armes  de  la  Russie,  ce  qui  avait  été  obtenu  en  pla- 
çant sur  les  fruits,  quelques  jours  avant  leur  maturité,  une  enve- 
loppe en  papier  dans  lequel  le  dessin  des  armes  de  Russie  avait 
été  découpé.  La  lumière  en  pénétrant  par  les  découpures  a  coloré 
les  parties  de  la  pelure  des  fruits  soumises  à  son  influence. 

Horticulteurs  en  Allemagne.  —  D'après  la  statistique 
officielle,  faite  le  14  juin  1895,  il  existait  dans  l'empire  d'Alle- 
magne 14,845  horticulteurs,  chefs  d'établissements,  y  compris 
les  fleuristes,  les  pépiniéristes  et  les  bouquetiers.  A  ce  nombre 


914  CHRONIQUE. 

de  chefs,  il  convient  d'ajouter  63,745  surveillants,  ouvriers, 
volontaires,  etc.,  s'occupant  uniquement  d'Horticulture.  En 
outre,  5,800  chefs  de  famille  s'occupaient  d'une  manière  acces- 
soire d'Horticulture  et  avaient  37,753  subordonnés;  enfin,  il  y 
avait  encore  3,563  locataires  dans  la  même  condition  avec 
51,705  ouvriers.  Au  total  24,208  chefs  et  143,203  ouvriers. 
(Illustration  horticole,  15  oct.  1896.) 

Loyer  des  terrains  en  culture  du  vieux  Paris.  — 
Nous  remarquons  dans  les  Documents  inédits  sur  VHistoire  de 
France^  publiés  par  M.  le  vicomte  d'Avenel,  les  curieux  prix  sui- 
vants pour  le  loyer  des  terrains  en  culture  de  l'ancien  Paris. 

En  1230,  sur  l'emplacement  du  Faubourg-Montmartre  et  de 
la  rue  Bergère,  on  payait  un  loyer  annuel  de  73  centimes  de 
l'are,  pour  les  terres  en  cultures. 

En  1254,  près  de  la  rue  actuelle  de  FAncienne-Gomédie, 
32  centimes  de  l'are. 

En  1303,  entre  le  Ghâtelet  et  les  Tuileries,  9  centimes  de  l'are. 

En  1309,  Village  du  Roule  et  Faubourg  Saint-Honoré,  1  cen- 
time de  l'are. 

En  1630,  emplacement  du  Faubourg-Montmartre,  terrain  en 
jardin  maraîcher,  2  fr.  65  de  l'are. 

En  1646,  Chaussée  d'Antin,  jardin  maraîcher,  3  fr.  38  de  l'are; 

En  1750,  Faubourg-Montmartre  et  rue  Bergère,  2  fr.  78  de 
l'are. 

En  1763,  Faubourg-Montmartre,  5  fr.  26  centimes  de  l'are. 

En  1764,  près  le  boulevard  Montparnasse,  3  fr.  16  de  Tare. 

En  1769,  au  même  endroit,  dans  plusieurs  documents,  les 
prix  varient  depuis  4  fr.  12  centimes  de  l'are,  jusqu'à  1  fr.  25  et 
descendent  même  à  34  centimes  de  Tare.  (G.  Gibault.) 

Valeur  alimentaire  de  la  Fève.  —  D'après  une  note  de 
M.  Balland,  publiée  dans  les  Comptes  rendus  de  V Académie  des 
Sciences,  numéro  d'octobre,  1896,  p.  551,  la  Fève,  surtout  après 
décortication,  représente  une  denrée  alimentaire  des  plus  azotées. 
Les  Fèves  d'Egypte  à  l'état  normal,  renferment  en  effet  26.51  de 
matière  azotée  p.  100  et  à  l'état  sec,  29.72  p.  100.  Les  Fèves  de 
Bresse  et  de  Lorraine,  également  très  riches  en  éléments  nutritifs, 


CHRONIQUE.  915 

sont  cependant  un  peu  inférieures  aux  précédentes.  La  valeur 
nutritive  de  la  Fève  est  d'ailleurs  établie  depuis  longtemps. 

La  préférence  donnée  en  France  à  la  Fève  d'Egypte,  par  les 
fabricants  de  farine  de  Fève  et  de  Fèves  décortiquées,  est  justifiée 
par  l'état  de  siccité  de  cette  denrée,  sa  richesse  en  azote,  sa 
forme  qui  se  prête  bien  à  la  décortication  mécanique  et  aussi 
par  Tabsence  de  plus  en  plus  remarquée,  sur  les  grands  marchés, 
des  Fèves  de  Bourgogne,  de  Bresse  et  de  Lorraine.  Sur 
28,241,456  kilogrammes  de  Fèves  importées  en  France  en  1895, 
il  en  est  venu  23,630,575  kilogrammes  d'Egypte,  1,154,202  ki- 
logrammes d'Algérie  et  1,164,256  kilogrammes  de  Tunisie.  Le 
reste  a  été  fourni  par  l'Autriche,  la  Turquie,  l'Allemagne,  l'Es- 
pagne et  les  Pays-Bas. 

Transport  des  produits  destinés  aux  Expositions.  — 
Les  Compagnies  de  chemins  de  fer  du  Nord,  de  l'Est,  de  l'Ouest, 
d'Orléans,  de  Lyon,  du  Midi  et  de  l'Etat,  viennent  d'introduire 
dans  leurs  tarifs  de  grande  et  de  petite  vitesse  concernant  les 
produits  et  objets  divers  admis  aux  Expositions  d'Horticulture  et 
de  l'industrie,  les  dispositions  suivantes  : 

Pour  les  plantes  autres  que  celles  qui  sont  vivaces  et  pour  les 
fleurs  coupées  envoyées  aux  Expositions  et  qui,  en  raison  de 
leur  nature  périssable,  ne  sont  pas  renvoyées  à  leur  point  de 
départ,  il  sera  remboursé  à  l'expéditeur,  sur  la  production  du 
récépissé  et  d'un  certificat  du  Président  de  l'Exposition  consta- 
tant que  les  plantes  n'ont  pas  été  vendues,  ni  expédiées,  50  p.  100 
de  la  taxe  appliquée  au  départ.  Cette  remise  n'est  pas  appli- 
cable aux  frais  accessoires.  Le  délai  pendant  lequel  la  détaxe 
pourra  être  réclamée  est  limitée  à  deux  mois. 

Prodxiits  horticoles  «  Fin  de  siècle  »  en  Angleterre.  — 
Décidément  les  productions  «  Fin  de  siècle  »  en  tous  genres 
sont...  surprenantes.  Fleurs,  fruits  et  légumes  de  dimensions  et 
de  poids  extraordinaires  ont  leur  tour,  et  l'émulation  entre  culti- 
vateurs est  telle  qu'aucun  producteur,  si  fortuné  qu'il  soit  ou  si 
favorisé  par  la  nature  qu'il  ait  été,  ne  peut  se  croire  certain  de 
conserver  le  premier  rang,  et  court  grands  risques  d'être  sur- 
passé par   son  voisin  à  la  saison  suivante.  Ainsi  à  Peebles,  où 


916  CHRONIQUE. 

un  Club  des  Poireaux,  le  Peebles  Leek  Club,  existe  et  tient  une 
exposition  annuelle,  le  T""  prix  a  été  décerné  à  l'apport  d'un  culti- 
vateur, composé  de  six  Poireaux,  pesant  ensemble  16  livres  et 
6  onces  anglaises,  soit  près  de  8  kilogrammes.  Le  même  exposant 
était  également  le  possesseur  da  Poireau  le  plus  remarquable  de 
toute  l'exposition  ;  ce  spécimen  unique  pesait  3  livres,  12  onces 
anglaises,  soit  1  kil.  700.  Ces  légumes  étaient  le  résultat  d'une 
culture  en  tranchées,  analogue  à  celle  qui  est  pratiquée  sur  une 
très  grande  échelle  pour  le  Céleri. 

D'autre  part,  l'Oignon  s'est  montré  également  remarquable  en 
son  genre  ;  un  spécimen  de  la  variété  Ailsa  Craig,  cultivé  par 
M.  Bowerman,  jardinier  à  Hackwood  Park,  près  Basingstoke, 
a  dépassé  de  beaucoup  tout  ce  que  l'on  connaissait  jusqu'à  ce 
jour.  Cet  Oignon  mesurait  sur  le  terrain  55  centimètres  de  circon- 
férence, et  lorsque  plus  tard  il  fut  nettoyé  et  débarrassé  de  sa 
tunique  extérieure,  ce  bulbe  modèle  pesait  3  livres  9  onces 
anglaises,  soit  1  kil.  600. 

Et  voici  qu'un  cultivateur  d'Aberbeeg,  Montmouthshire,  qui 
n'ayant  produit  ni  la  Groseille  à  maquereau  phénoménale,  ni  le 
Champignon  gigantesque,  s'estime  heureux  d'être  le  possesseur 
de  Soleils  [Helianthus]  de  race  peu  commune.  Certaines  de  ses 
plantes  mesurent  3  mètres  de  hauteur,  et  portent  jusqu'à  qua- 
rante fleurs,  ayant  en  moyenne  quarante  deux  centimètres  de 
diamètre  et  des  feuilles  de  48  centimètres  de  large  I 

(G.  Schneider.) 

La  Pomme  en  Angleterre.  —  Soit  comme  fruit  de  dessert, 
soit  comme  fruit  culinaire,  la  Pomme  d'Angleterre  joue  un  rôle 
très  important.  C'est  probablement  de  tous  les  fruits  cultivés 
celui  dont  la  consommation  est  le  plus  élevée.  Sa  culture  dans 
le  pays  même  est  très  étendue,  ce  qui  n'empêche  pas  que  l'An- 
gleterre soit  largement  dépendante  pour  son  approvisionnement, 
de  ses  colonies  et  de  l'Amérique.  La  récolte  dans  le  Royaume-Uni 
est  estimée,  pour  cette  saison,  à  une  bonne  demi-moyenne  récolte 
seulement.  Heureusement  pour  nos  ménagères,  qu'il  n'en  manque 
pas  ailleurs.  Le  surplus,  au  Canada,  apprêté  pour  l'exportation, 
se  monte  à  3,500,000  barriques,  et  la  qualité  du  fruit  est  annoncée 


j 


SÉANCE  DU  8  OCTOBRE  1896.  917 

comme  tout  à  fait  supérieure.  La  maison  Garcia,  Jacobs  et  C'%  à 
elle  seule,  en  a  vendu,  la  semaine  dernière,  3,600  barriques  ;  mais 
ce  sont  surtout  les  variétés  tardives  qui  sont  très  goûtées  comme 
étant  de  provenance  étrangère.  En  variétés  hâtives,  la  production 
du  pays  est  suffisante  et,  comme  qualité,  égale  ou  plutôt  dépasse 
celle  des  fruits  américains,  ce  qui  est  bien  prouvé  par  le  prix 
peu  élevé  que  ceux-ci  réalisent  sur  les  marchés  de  Londres  et  de 
Liverpool,  où  ils  ont  été  vendus  à  des  prix  variant  de  9  à  1 1  francs 
la  barrique.  De  20,000^ à  30,000  barriques  sont  débarquées  à 
Londres  chaque  semaine,  venant   de  Nova   Scotia  seulement. 

(G.  Schneider.) 


PROCES -VERBAUX 


SÉANCE  DU  8  OCTOBRE  1896. 

Présidence  de  M.  Ferdinand  Jamin,  Vice-Président 
DE  LA  Société. 

La  séance  est  ouverte  à  3  heures,  en  présence  de  100  socié- 
taires :  1 0  membres  honoraires  et  90  membres  titulaires. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

Après  un  vote  de  l'assemblée,  M.  le  président  proclame  l'ad- 
mission de  deux  membres  titulaires. 

M.  le  secrétaire  général  procède  au  dépouillement  de  la 
correspondance,  qui  comprend  : 

A.  —  Correspondance  imprimée  : 

1°  Règlement  et  programme  de  l'Exposition  de  Chrysanthèmes, 
qui  aura  lieu  à  Bordeaux  du  5  au  15  novembre; 

2"  Circulaire  annonçant  qu'un  concours  international  de  pomo- 
logie  se  tiendra,  sous  les  auspices  du  Syndicat  Pomologique  de 

jV,  B.  —  La  commission  de  rédaction  déclare  laisser  aux  auteurs 
des  articles  admis  par  elle  à  l'insertion.dans  le  Journal  la  responsa- 
bilité des  opinions  qu'ils  y  expriment. 


918  PROCÈS-VERBAUX. 

France,  pendant  l'Exposition  agricole,  à  Segré  (Maine-et-Loire), 
du  14  au  18  octobre  1896; 

3°  Circulaire  de  la  Société  régionale  d'Horticulture  du  nord 
de  la  France,  annonçant  qu'une  Exposition  partielle  se  tiendra  à 
Lille  (Palais  Rameau),  les  18  et  19  octobre  1896  ; 

4*  Palmarès  de  l'Exposition  d'Horticulture,  tenue  à  Tournai 
(Belgique)  du  20  au  23  septembre  1896. 

B.  —  Ouvrages  destinés  a  la  bibliothèque  : 

\°  Des  moyens  de  hâter  la  ïiitrification  des  substances  ren- 
fermant de  l'azote  et^  par  suite,  de  le  rendre  plus  promptement 
assimilable,  par  M.  Poiret  (Congrès  horticole  de  1893).  Broch. 
in-8°,  de  26  p.  (Extrait  du  Journal  de  la  Société  nationale 
d" Horticulture  de  France.) 

2°  Histoire  physique,  naturelle  et  politique  de  Madagascar^ 
publiée  par  M.  Alfred  Grandidier.  Vol.  X,  Histoire  naturelle  des 
Mammifères,  par  MM.  A.  Milne  Edwards,  A.  Grandidier  et 
H.  Filhol.  Tome  V.  —  Atlas.  —  II,  4^  partie,  41<=  fascicule. 
Paris,  1896. 

3°  Feuille  d'informations,  publiée  par  le  Ministère  de  l'Agri- 
culture. 

C.  —  Rapports  et  comptes  rendus  déposés  sur  le  bureau  : 

Rapport  sur  les  cultures  de  M.  Massé,  horticulteur  à  Lagny 
(Seine-et-Marne),  M.  Duval  fils,  rapporteur.  Les  conclusions 
demandant  l'insertion  dans  le  Journal  et  le  renvoi  à  la  commission 
des  récompenses,  sont  adoptées  par  l'assemblée. 

Compte  rendu  du  concours  de  Dahlias,  Bégonias,  et  Fuchsias, 
tenu  dans  la  séance  du  10  septembre  1896,  par  M.  A.  Gravereau. 

Compte  rendu  de  l'Exposition  d'Horticulture  tenue  à  Cou- 
lommiers,  du  19  au  21  septembre  1896,  parM.A.  Chargueraud. 

D.  —  Objets  soumis  a  l'examen  des  comités  : 

Au  comité  de  culture  potagère  : 

Par  M.  Martin  (G.),  horticulteur,  marchand-grainier,  à  la 
Broche,  par  Digoin  (Saône-et-Loire),  2  Melons  d'une  variété  qu'il 


i 


SÉANCE  DU  8  OCTOBRE  1896.  019 

a  obtenue  en  croisant  le  Melon  Gressent  par  le  gros  Cantaloup. 
Ce  fruit  est  très  plein,  de  bonne  conservation,  à  chair  rouge, 
juteuse,  de  bonne  qualité  (prime  de  3^  classe).  Le  même  présenta- 
teur montrait,  en  outre,  une  variété  de  Pomme  de  terre  provenant 
d'un  mélange  de  graines  appartenant  à  diverses  variétés,  semées 
en  1886.  D'après  M.  G.  Martin,  cette  Pomme  de  terre  serait  aussi 
hâtive  que  la  Quarantaine  et  aurait  l'avantage  d'être  plus  produc- 
tive. (Le  comité  demande  qu'une  présentation  nouvelle  soit  faite 
au  printemps  prochain  pour  que  l'on  puisse  se  rendre  compte  de 
la  hâtiveté  de  la  variété.) 

Au  comité  d'arboriculture  fruitière  : 

i°  Par  M.  Pierre  Passy,  Désert  de  Retz,  par  Saint-Germain-en- 
Laye  (Seine-et-Oise),  2  caisses  de  Poires  contenant  19  Doyenné 
du  Comice  et  14  Duchesse  d'Angoulême,  fruits  superbes,  pour  la 
présentation  desquels  une  prime  de  1'®  classe  est  demandée. 

2°  Par  M.  Ausseur-Sertier,  pépiniériste  à  Lieusaint  (Seine-et- 
Marne),  6  Pêches,  remarquables  par  leur  tardiveté.  Ces  fruits 
sont  de  grosseur  moyenne,  à  chair  juteuse,  légèrement  teintée  de 
rouge  vineux  autour  du  noyau,  lequel  est  plutôt  gros,  non  adhé- 
rent à  la  chair.  En  résumé,  cette  Pêche,  un  peu  duveteuse,  assez 
colorée  sur  fond  blanc  jaunâtre,  est  de  bonne  qualité  pour  la 
saison.  Cette  présentation  ayant  été  faite  hors  concours,  des 
remerciements  sont  adressés  à  M.  Ausseur-Sertier; 

3°  Par  M.  Carnet,  pépiniériste  au  Mesnil-Amelot  (Seine-et- 
Oise),  4  Pommes  issues  d'un  semis  de  pépins  appartenant  à  la 
variété  Châtaignier.  Ces  fruits  sont  beaux;  mais  comme  ils  ne 
sont  pas  arrivés  à  maturité,  le  comité  se  réserve  de  les  décrire 
ultérieurement; 

4°  Par  M.  Mathurin  Jego,  jardinier  à  Saint-Paul,  près  Nantes, 
3  grappes  de  Raisin  récoltées  sur  des  Vignes  qu'il  a  obtenues 
d'un  semis  de  Chasselas  fait  en  1885.  Ce  Raisin  est  parvenu  à  la 
Société  le  l®''  octobre,  dans  un  état  trop  avancé  pour  qu'il  ait 
été  possible  de  le  conserver  jusqu'à  la  séance  de  ce  jour. 

11  a  été  dégusté,  au  moment  de  la  réception,  par  un  membre 
du  comité  qui  a  trouvé  les  grappes  énormes,  pesant  chacune 
près  de  1  kilogramme;  lesgrains  étaient  moyens,  très  serrés;  ici 


920  PROCÈS-VERBAUX. 

qualité  a  été  trouvée  passable.  (Le  comité  engage  l'obtenteur  à 
ciseler  son  Raisin  et  à  le  présenter  dans  de  meilleures  conditions, 
l'année  prochaine.) 

Au  comité  de  floricullure  : 

Par  M.  Martin,  horticulteur-marchand  grainier,  à  la  Broche, 
par  Digoin  (Saône-et-Loire),  des  fleurs  de  Zinnia  de  coloris 
variés  [Remerciements). 

Au  comité  des  Orchidées  : 

1°  Par  M.  Thibault,  jardinier  chez  M.  Libreck,  un  Miltonia  Mo- 
reliana  et  un  Cypripedium  bellatulum  d'une  végétation  remar- 
quable (prime  de  2^  classe)  ; 

2**  Par  M.  Lesueur,  horticulteur  à  Saint-Cloud  (Seine), 
\  Cattleija  iabiata  portant  quatre  fleurs  de  grandes  dimensions 
et  d'un  coloris  très  foncé,  superbe.  Cette  variété,  que  le  présen- 
tateur désigne  sous  le  nom  de  «  Le  Tsar  »,  excite  au  plus  haut 
point  l'admiration  des  membres  du  comité  qui  lui  décernent 
un  certificat  de  mérite  de  r®  classe. 

A  la  section  des  Chrysanthèmes  : 

Par  M.  Louis  Lemaire,  horticulteur,  26_,  rue  Friant,  Paris,  les 
Chrysanthèmes  Souvenir  de  masœur^  A.  Lejeune,  Méduse,  Globe 
d'or^  Monsieur  Catros  Gérand^  Madame  A.  Sabatier,  Madame  E. 
Rey,  Empereur  de  Russie^  Madame  Liger-Ligneau,  Madame 
Gustave  Henry,  L Isère ^  La  Candeur,  Madeleine  Peret,  Pierre 
Coconnier,  Edivin  Molyneux,  plantes  superbes  pour  lesquelles 
une  prime  de  1"  classe  est  demandée. 

Les  propositions  des  comités,  relatives  aux  récompenses  à 
accorder  pour  les  présentations,  sont  mises  aux  voix  et  adoptées 
par  l'assemblée. 

M.  Ferdinand  Jamin  fait  la  communication  suivante  : 

Procédé  pour  obtenir  en  peu  de  temps  des  fruits  des 

NOUVEAUTÉS   DE    PoiRIER. 

Tout  récemment,  lors  de  la  session  pomologique,  qui,  cette 
année,  s'est  tenue  à  Rouen,  quelques  collègues  et  votre  serviteur 


i 


SÉANCE   DU   8    OCTOBRE   1896.  92i 

ont  fait  une  visite  à  l'établissement  de  M.  Sannier,  le  semeur 
bien  connu. 

M.  Sannier  nous  a  entretenu  d'un  procédé  qu'il  emploie  avec 
grand  avantage  et  qui  lui  permet  de  juger  promptement  ses 
nouveautés;  non  seulement  il  ne  fait  pas  mystère  de  ce  procédé, 
mais  encore  il  nous  a  engagé  à  en  faire  l'objet  d'une  communi- 
cation à  la  Société  nationale  d'Horticulture  de  France.  Voici  en 
quoi  il  consiste  : 

M.  Sannier  fait  en  sorte  d'avoir  toujours  sous  la  main  un  cer- 
tain nombre  de  sujets-tiges  du  Cognassier  commun  [Cydonia 
vulgaris),  arbres  qui  doivent  présenter  3  à  5  ramifications  à  la 
hauteur  de  1  m.  70  environ. 

Lorsqu'un  tout  jeune  sujet  de  semis  s'annonce  bien  :  bois 
nourri,  absence  plus  ou  moins  complète  d'épines,  beau  feuil- 
lage, etc.,  M.  Sannier  le  coupe  au-dessus  du  sol  et  le  divise  en 
autant  de  tronçons  qu'il  veut  en  faire  de  greffes,  greffes  qu'il 
pose  en  août  sur  les  ramifications  du  Cognassier,  rabattues  à  une 
faible  distance  du  tronc.  La  greffe  qu'il  emploie  est  celle  en 
couronne,  à  cette  exception  que  la  jeune  branche  est  incisée 
longitudinalement;  l'écorce  en  est  ensuite  soulevée  pour  per- 
mettre l'introduction  du  greff'on,  après  quoi  il  ligature  et  enduit 
de  mastic  à  greff'er.  La  réussite  est  toujours  des  plus  satisfai- 
santes. 

Les  greff'es  ainsi  faites  se  développent  au  printemps  suivant 
et  la  fructification  arrive  à  la  troisième  ou  au  plus  tard  à  la  qua- 
trième année.  Si  la  nouvelle  variété  ne  semble  pas  d'un  mérite 
suffisant,  le  sujet  n'est  pas  perdu  pour  cela,  la  nouvelle  char- 
pente sera  utilisée  pour  un  congénère. 

Il  n'est  4)as  inutile  de  faire  remarquer  que  depuis  longtemps 
on  a  préconisé  et  employé  dans  le  même  but,  la  greffe  sur  de 
jeunes  plants  de  Cognassier,  mais  les  résultats  obtenus  n'ont 
jamais  été,  que  nous  sachions,  bien  brillants.  ^ 

La  séance  est  levée  à  3  h.  30  minutes. 


58 


922  PROCÈS-VERBAUX. 

ASSEMBLÉE     GÉNÉRALE     EXTRAORDINAIRE     DU     22    OCTOBRE     1896. 

Présidence  de  M.  H,  de  Vilmorin,  Premier  Vice-Président 

DE  LA  Société. 

La  séance  est  ouverte  à  3  heures. 

Les  registre  de  présence  ont  reçu  les  signatures  de  408  socié- 
taires :  31  membres  honoraires  et  377  membres  titulaires. 

M.  le  Président  propose  de  procéder  immédiatement  à  l'élec- 
tion du  Président  de  la  Société  afin  de  permettre  aux  nombreuses 
personnes  qui  se  sont  dérangées  pour  prendre  part  au  vote,  de 
vaquer  ensuite  à  leurs  affaires.  Les  travaux  ordinaires  de  la 
Société  auront  lieu  pendant  le  dépouillement  du  scrutin. 

Cette  proposition  ayant  été  favorablement  accueillie,  les 
sociétaires  présents  viennent  tour  à  tour  déposer  leur  bulletin 
dans  une  urne  qui  est  ensuite  emportée  par  MM.  Gh.  Joly, 
E.  Bergman  et  E.  Ghargueraud  désignés  comme  scrutateurs. 

Le  résultat  du  vote  est  le  suivant  : 

Nombre  de  votants  :  324. 
Majorité  absolue  :  163. 
Ont  obtenu  : 

M.  Viger 303  voix 

M.  H.  de  Ghoiseul 42      — 

M.  H.  de  Vilmorin 1       — 

Bulletins  blancs  :  8 

En  proclamant,  M.  Viger  Président,  M.  H.  de  Vilmorin  dit 
que  la  Société  nationale  d'Horticulture  doit  se  féliciter  du  choix 
qu'elle  vient  de  faire.  M.  Viger  a  donné  des  preuves  de  l'intérêt 
qu'il  portera  notre  Société  comme  amateur  d'Horticulture  et 
personne  n'a  oublié  les  marques  de  bienveillance  qu'il  nous  a 
prodiguées  comme  ministre  de  l'Agriculture.  Le  passé  de  notre 
Président  nous  fait  espérer  que  son  élection  marquera  dans  nos 
annales  une  nouvelle  ère  de  prospérité.  {Applaudissements 
répétés.) 


assemblée  générale  exïraordin.  dtj  22  octobre  1896.   923 
Travaux  ordinaires  de  la  Société. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté  sans 
observation. 

M.  le  Président  exprime  de  vifs  regrets  sur  les  pertes  que 
l'Horticulture  a  éprouvées  par  les  décès  de  Petit  Bergonz,  de 
Paris,  membre  de  la  Société  depuis  1885;  de  x\I.  Gharollois, 
sociétaire  depuis  1866;  de  M.  Bataline,  membre  correspondant, 
directeur  du  Jardin  botanique  de  Saint-Pétersbourg,  auteur  de 
publications  sur  la  flore  de  l'Asie  centrale;  de  M.  le  baron  von 
Mueller,  de  Melbourne  (Australie),  qui  ne  faisait  pas  partie  de 
notre  Société,  mais  dont  on  doit  déplorer  la  perte  comme  étant 
l'un  des  botanistes  qui  ont  le  plus  contribué  à  faire  connaître  la 
flore  de  l'Australie,  si  riche  en  plantes  ornementales. 

L'assemblée  ratifie  les  nominations  de  membres  d'honneur  et 
de  membres  correspondants  faites  par  le  conseil  d'administra- 
tion  dans  sa  dernière  séance. 

En  conséquence,  M.  le  Président  proclame  : 

Membre  d'honneur  :  M.  Vassillière,  directeur  de  TAgriculture 
au  ministère  de  l'Agriculture. 

Membres  correspondants  :  M.  Gouanon,  inspecteur  général  de 
l'Agriculture;  M.  Marchand,  chef  du  3^  bureau  au  ministère  de 
l'Agriculture. 

M.  le  secrétaire  général  fait  savoir  que  le  bureau  delà  Société 
a  institué  une  commission  qui  servira  d'intermédiaire  entre 'les 
horticulteurs  français  et  le  comité  d'organisation  de  l'exposi- 
tion internationale  d'Horticulture  qui  doit  s'ouvrir  à  Hambourg 
en  1897. 

Il  annonce  que  la  bourse  dont  la  Société  disposait  cette  année, 
pour  l'École  nationale  d'Horticulture  de  Versailles,  a  été  accordée 
à  M.  Bâillon  fils,  à  la  suite  des  examens  d'entrée. 

Il  procède  au  dépouillement  de  la  correspondance,  qui  com- 
prend : 

A.  —  Correspondance  manuscrite  : 

1^  Lettre  de  la  Société  impériale  d'Horticulture  de  Russie, 


924  PROCÈS-VERBAUX. 

adressée  à  la  Société  à  l'occasion  des  fêtes  franco-russes,  et  ainsi 
conçue  : 

Saint-Pétersbourg,  27  septembre  (9  octobre)  1896. 
«  Messieurs, 

«  C'est  aujourd'hui  que  notre  Auguste  Empereur  a  quitté  le 
sol  hospitalier  de  la  France,  et  les  membres  de  la  Société  impé- 
riale d'Horticulture  de  Russie  sentent  un  désir  absolu  de  tendre 
leurs  mains  aux  membres  de  la  Société  nationale  d'Horticulture 
de  France  pour,  dans  une  étreinte  toute  fraternelle,  leur  dire  un 
simple  a  Merci  ». 

«  Merci  pour  l'accueil  vraiment  unique,  par  sa  grandeur, 
qu'a  reçu  notre  jeune  et  loyal  Monarque  qui,  ayant  traversé 
toute  l'Europe,  est  venu  au  cœur  de  la  France  annoncer  la 
devise  de  son  règne  «  La  Paix  ». 

a  Merci  aux  dignes  cultivateurs  français  qui  ont  prodigué 
toutes  les  splendeurs  de  leur  superbe  végétation  pour  la  déposer 
aux  pieds  et  en  emplir  les  bras  de  notre  belle  et  admirable  sou- 
veraine. 

«  Et  ce  ((  Merci  »,  Messieurs,  recevez-le  sans  arrière-pensée 
comme  vous  étant  dû  et  de  tout  cœur  et  sans  partage! 

«  Pour  la  Société  : 

«  Le  Président  général  à  la  suite  de  Sa  Majesté  VEmpereury 

«  Spéransky.  » 

La  lecture  de  cette  lettre  soulève  les  applaudissements  les 
plus  chaleureux  de  l'Assemblée. 

Sur  la  proposition  de  M.  le  Président,  faite  au  nom  du  bureau 
de  la  Société,  l'assemblée  décide  l'envoi  de  la  réponse  suivante 
à  la  Société  impériale  d'Horticulture  de  Russie  : 

«  Monsieur  le  Président, 
«  Les  membres  de  la  Société  nationale  d'Horticulture  de 
France,  aujourd'hui  réunis  en  assemblée  générale,  profondé- 
ment touchés  des  marques  de  sympathie  qui  leur  sont  adressées 
par  leurs  collègues  de  Russie,  à  l'occasion  des  fêtes  données  en 
J'honneur  'de  Leurs  Majestés  Impériales,  constatent  avec  joie, 


ASSEMBLÉE   GÉNÉRALE   EXTRAORDIN.    DU   22    OCTOBRE    1896.     925 

combien  cet  événement  mémorable  est  appelé  à  resserrer  le? 
liens  d'amitié,  déjà  si  grands  entre  les  deux  nations,  et  viennent 
à  leur  tour  transmettre  aux  Membres  de  la  Société  impériale 
d'Horticulture  de  Russie,  l'expression  de  leurs  vifs  sentiments 
d'amitié  et  de  dévouement.  » 

2"  Lettre  de  la  Présidence  de  la  République,  annonçant  que 
M.  le  Président  de  la  République  vient  d'accorder  à  la  Société 
un  objet  d'art  qui  sera  offert  comme  prix  d'honneur  à  l'Exposi- 
tion du  mois  de  novembre. 

3°  Lettre  de  M.  le  Ministre  de  l'Agriculture,  annonçant  qu'il 
vient  d'accorder  à  la  Société  2  médailles  d'or  petit  module  et 
2  médailles  d'argent  grand  module  destinées  à  être  décernées 
lors  de  son  prochain  concours,  au  nom  du  Gouvernement  de  la 
République. 

B.  —  Correspondance  imprimée  : 

Règlement  de  l'Exposition  de  Chrysanthèmes  et  fleurs  de 
saison,  qui  aura  lieu  à  Cannes  du  13  au  15  novembre  prochain. 

B.  —  Ouvrages  destinés  a  la  Bibliothèque  : 

Feuille  d'informations  du  Ministère  de  V Agriculture^  n°^  42, 
43  et  44. 

L'œuvre  pomologique  de  la  Société  centrale  d' Horticulture  de 
la  Seine-Inférieure^  par  M.  A.  Hénon.  1  volume  in-8  de  104  p. 
Rouen, 1896. 

Notes,  rapports  et  comptes  rendus  déposés  sur  le  bureau  : 

1°  Les  Promenades  et  Jardins  publics  de  la  ville  de  Lille,  par 
M.  Ch.  de  Bosschere; 

S"*  Sur  les  Champignons  comestibles  qui  croissent  à  l'état 
spontané  dans  la  région  Lyonnaise,  par  M.  Th.  Denis,  ex- chef  des 
cultures  du  jardin  botanique  de  la  ville  de  Lyon,  en  retraite; 

3°  Allocution  prononcée  sur  la  tombe  de  M,  CharoUois,  le 
21  octobre  1896,  par  M.  Michelin;  ^ 

4°  Rapport  sur  V ouvrage  de  M.  Marc  Micheli,  intitulé  :  Le 
Jardin  du  Cresi,  par  M.  Philippe  de  Vilmorin; 


926  PROCÈS-VERBAUX. 

5°  Rapport i  sur  les  cultures  de  Bruyères  de  M.  Gentilhomme^ 
horticulteur  à  Vincennes^  par  M.  Gh.  Fichot; 

6°  Rapport  sur  les  cultures  de  Haricots  de  M.  Lecœur,  de 
Limours^  par  M.  E.  Lambert; 

7°  Rapport  sur  les  Arrosoirs  présentés  par  M.  Fourcade 
Tompes;  M.  Lavoivre,  rapporteur. 

Les  conclusions  des  rapports  de  MM.  Fichot  et  Lambert, 
demandant  l'insertion  de  ces  rapports  dans  le  Journal  et  leur 
renvoi  à  la  commission  des  récompenses,  sont  adoptées  par 
l'assemblée. 

8°  Compte  rendu  des  travaux  du  Comité  des  industries  horti- 
coles pendant  Vamiée  1895,  par  M.  G.  Ozanne,  secrétaire  du 
comité; 

9°  Compte  rendu  du  Concours  cantonal  et  régional  de  Ville- 
monble,  par  M.  Massé  ; 

10°  Compte  rendu  de  l'Exposition  d'Horticulture  du  Vésinet, 
par  M.  Poiret-Délan. 

E.  —  Objets  soumis  a  l'examen  des  comités  : 

Au  comité  de  culture  potagère  : 

Par  M.  Edouard  Lefort,  amateur  à  Meaux,  6  pieds  d'un  Frai- 
sier à  gros  fruits,  remontant.  Les  plantes  portent  3  successions 
de  coulants  montrant  à  la  fois  des  fruits  mûrs,  d'autres  en  voie 
de  développement,  des  fleurs  et  des  boulons.  La  production  est 
ininterrompue  pendant  toute  l'année.  Cette  nouvelle  variété  est 
d'une  vigueur  extraordinaire  et  donne  des  coulants  comme  les 
Fraisiers  des  quatre  saisons.  La  présentation  étant  faite  hors 
concours,  le  comité  adresse  des  remerciements  à  M.  Lefort. 

M.  H.  de  Vilmorin  dit  que  la  présentation  de  cette  variété  est 
extrêmement  intéressante  en  ce  qu'elle  marque  une  étape  dans 
l'amélioration  du  Fraisier.  On  a  pensé,  pendant  longtemps,  que 
l'obtention  d'une  variété  remontante  à  gros  fruit  était  une  utopie. 
La  mise  au  commerce  de  la  Fraise  inépuisable  montra  qu'il  ne 
fallait  pas  désespérer  absolument.  Malheureusement,  cette 
variété  fructifiait  très  irrégulièrement,  et  ce  n'est  que  dans  ces 
dernières  années  qu'un  résultat  plus  satisfaisant  a  été  obtenu. 


ASSEMBLÉE    GÉNÉRALE   EXTRAORDIN.    DU   22    OCTOBRE    1896.     927 

Il  semble  qu'aujourd'hui  on  approche  du  but  poursuivi,  c'est- 
à-dire  l'obtention  de  beaux  fruits  pendant  toute  l'année.  Il  y  a 
tout  lieu  d'espérer  que  le  desideratum  depuis  si  longtemps 
formulé  est  à  la  veille  d'être  un  fait  acquis. 

Au  comité  d'arboriculture  fruitière  : 

1°  Par  M.  Jourdain,  de  Maurecourt  (Seine-et-Oise),  une  cor- 
beille de  Raisin  Chasselas  doré  de  Fontainebleau^  très  beau  et 
très  sain  pour  la  saison.  Une  prime  de  \^^  classe  est  demandée 
pour  cet  apport; 

2°  Par  M.  Théodule  Moreau,  cultivateur  à  Fontenay-sous-Bois 
(Seine),  15  Poires  Doyenné  d'hiver  très  saines,  bien  caractérisées 
et  d'une  grosseur  extraordinaire.  Le  comité  adresse  des  félici- 
tations au  présentateur  et  demande  qu'une  prime  de  \^^  classe 
lui  soit  attribuée; 

3°  Par  M.  Pierre  Touret,  horticulteur,  68,  boulevard  de  la 
Marne,  à  la  Varenne-Saint-Hilaire,  les  Poires  Beurré  Clairgeau, 
Doyenné  d'Alençon,  Nouveau  Poiteau,  Curé  (plein  vent),  Berga- 
motte  Espéren,  Passe-Crassane^  Beurré  Diel,  présentées  comme 
fruits  obtenus  dans  un  terrain  très  sec  (prime  de  2^  classe); 

4°  Par  M.  Théveny,  peintre  de  fruits,  18,  rue  de  la  Mairie,  à 
Antony  (Seine),  une  collection  de  fruits  moulés.  Ces  fruits  sont 
très  admirés;  la  reproduction  est  si  fidèle  que  la  plupart  d'entre 
eux  pourraient  être  pris  pour  des  fruits  naturels.  (Des  remer- 
ciements sont  adressés  à  M.  Théveny.) 

5*"  Par  M.  Enfer,  jardinier-en-chef,  au  domaine  de  Pontchar- 
train  (Seine-et-Oise),  les  Poires  Triomphe  de  Jodoigne^  Beurré 
d'Arenberg,  Beurré  Diel,  Figue  d'Alençon,  Bergamotte  Crassane^ 
Duchesse  de  Mouchy,  Jamineite,  présentées  comme  étant  les 
meilleures  variétés  à  cultiver  dans  les  sols  très  humides  (prime 
de  2^  classe)  ; 

6°  Par  M.  Huau,  d'Ozouer-la-Ferriére,  une  Pomme  Grand 
Alexandre^  très  grosse  et  très  belle  (Remerciements). 

T  Par  M.  Charles  Baltet,  horticulteur  à  Troyes,  les  Pommes 
Candile  Sinape  et  Remette  verte  de  Simirenko,  variétés  russes' 
présentées  pour  la  première  fois  comme  provenant  de  culture 
françaises  (Remerciements  et  félicitations). 


928  PROCÈS-VERBAUX. 

Au  comité  de  flor [culture  : 

i°  Par  M.  Dugourd,  16,  rue  Auguste-Barbier,  à  Fontainebleau 
(Seine-et-Marne),  12  espèces  et  variétés  à' Aster  dont  9  obtenus 
de  semis  faits  de  1894  à  1896,  et  le  Solidago  Idevigata.  JJne  prime 
de  3*  classe  est  proposée  pour  la  présentation  de  ces  plantes 
intéressantes  ; 

2°  Par  M.  Bergman,  de  Ferrières-en-Brie  (Seine-et-Marne),  un 
pied  à' Heterocentron  roseum  (Heeria  rosea),  élégante  Mélasto- 
macée  produisant  d'abondantes  fleurs  qui,  bien  qu'introduite  en 
Europe  il  y  a  longtemps,  ne  se  trouve  que  rarement  dans  les 
cultures.  La  plante  est  présentée  pour  montrer  ce  que  l'on  peut 
obtenir  de  cette  espèce  en  la  soumettant  à  une  bonne  culture. 
Une  prime  de  2^  classe  est  demandée  pour  le  présentateur  ; 

3°  Par  M.  Lemaire,  horticulteur,  26,  rue  Friant,  à  Paris, 
2  Lilium  lancifolium  :  var.  album  et  rubrum  et  1  Lilium  auratum, 
var.  Wittei.  Ces  Lis  ont  été  soumis  à  la  culture  retardée  et  ont 
montré  leurs  fleurs  plus  de  deux  mois  après  l'époque  nor- 
male de  la  floraison  (prime  de  2®  classe)  ; 

4°  Par  M.  A.  Truffant,  horticulteur,  40,  rue  des  Chantiers,  à 
Versailles  : 

12  espèces  de  variétés  de  Nepenthes  et  particulièrement  le 
N.  cincia  couvert  d'ascidies  de  grande  dimension,  puis  les 
TV.  Curtisii  superba^  mixta  (en  fleurs),  Henry ana  coccinea^  Mas- 
tersii^  Rafflesiana,  Siewartii,  Dicksoniana^  Sedeni,  Chelsoni^ 
Anerleyensis,  plantes  superbes,  pour  la  présentation  desquelles 
une  prime  de  l""^  classe  est  demandée.  Le  comité  adresse  en 
outre  des  félicitations  à  M.  TrufTaut  ; 

Les  Jfeliconia  illustris  rubricaulis^  Dœmonorops  longipes  et 
Licuala  grandis^  présentés  comme  spécimens  de  plantes  rares  et 
de  bonne  culture  (prime  de  \^^  classe)  ; 

Une  très  belle  potée  de  Phrynium  variegatum,  plante  à  feuil- 
lage ornemental  d'un  grand  mérite  (prime  de  1"*  classe). 

5°  Par  MM.  Cayeux  et  Le  Clerc,  horticulteurs -grainiers, 
8,  quai  de  la  Mégisserie,  Paris,  2  plantes  d'une  nouvelle  variété 
d'Aster,  désignée  sous  le  nom  de  Boule  fleurie.  C'est  une  plante 
rustique,  basse,  très  compacte,  se  formant  bien   en  touffe  et 


ASSEMBLÉE   GÉNÉRALE    EXTRAORDIN.    DU   22   OCTOBRE   1896.     929 

d'une  grande  floribondité.  Les  présentateurs  en  recommandent 
la  culture  pour  Tapprovisionnement  des  marchés  (prime  de 
2®  classe). 

Au  comité  des  Orchidées  : 

1°  Par  M.  Beranek,  36,  rue  de  Babylone,  à  Paris,  1  Vanda 
cœrulea,  plante  importée  au  mois  de  mai  4  896(prime  de  3®  classe)  ; 

2°  Par  M.  Poirier,  jardinier  chez  M.  Cardoso,  31,  boulevard 
Beauséjour,  à  Paris,  1  Cyprlpediuni  Behrensianum,  hybride 
issu  du  C.  /o  grande,  croi:=é  par  le  C.  Boxalli;  1  C  Enfîeldense 
(G.  Lawreuceanum  X  G.  Hookeri);  C.  Patersoni  (G.  Lowi  X 
G.  Dayanum);  C.  Sénateur  Montefiore  (G.  marmorophyllum  X 
G.  Spicerianum)  (prime  de  2»  classe  pour  l'ensemble  de  la  pré- 
sentation); 

3°  Par  M.  Gourmontagne,  68,  rue  Raynouard,  à  Paris, 
2  Cattleya  labiala  autumnalis^  2  Odontoglossum  grande,  1  Tr^i- 
chosma  suavis  et  1  Selenipedium  (prime  de  2^  classe)  ; 

4°  Par  M.  Martin,  jardinier  chez  M.  Février,  5,  boulevard 
Montmorency,  Paris,  1  Cypripedium  callosum  superhum  d'une 
grande  beauté,  et  pour  la  présentation  duquel  une  prime  de 
!''«  classe  est  demandée. 

S*'  Par  M.  Treyeran,  amateur  à  Floirac,  près  Bordeaux, 
1  Lœlio-Cattleya,  résultant  du  croisement  du  Lœlia  purpurata 
par  le  Cattleya  aurea.  Le  comité  ajourne  son  jugement  à  la 
prochaine  floraison. 

6°  Par  M.  Lesueur,  65,  quai  Président-Carnot,  à  Saint-Gloud 
(Seine-et-Oise),  8  superbes  variétés  de  Cattleya  labiata  autum- 
nalis,  dont  une  désignée  sous  le  nom  de  lilacina  (prime  de 
l""^  classe  avec  félicitations); 

7°  Par  M.  A.  Truffaut,  horticulteur,  40,  rue  des  Chantiers,  à 
Versailles,  \  lot  de  belles  variétés  de  Cattleya  labiata  autumnalis 
(prime  de  1'®  classe); 

8°  Par  M.  Dallé,  horticulteur,  29,  rue  Pierre-Gharron,  à  Paris, 
1  Vanda  Lowi^  d'une  végétation  remarquable  ;  1  Vanda  Veitchi 
et  4  Cattleya  aurea,  var.  chrysotoxa  superbe  (prime  de  l"""  classe 
avec  félicitations). 


930        ALLOCUTION    FAITE    SUR   LA   TOMBE   DE    M.    CHAROLLOIS. 

Au  comité  des  industries  horticoles  : 

Par  M.  Chéroa  fils,  fabricant  de  poteries  à  Liancourt  (Oise), 
6  jardinières  et  vases  à  fleurs  en  tubes  creux  à  base  d'engrais, 
présentation  pour  laquelle  le  comité  propose  l'attribution  d'une 
prime  de  2®  classe. 

Les  propositions  des  comités,  relatives  aux  récompenses  à 
accorder  pour  les  présentations^,  sont  mises  aux  voix  et  adoptées. 

M.  le  secrétaire  général  annonce  la  présentation  de  nouveaux 
membres. 

La  séance  est  levée  à  i  h.  20. 


NOMINATIONS 


SÉANCE   DU   8    OCTOBRE    1896. 

MM. 

1.  HuEBER  (J.),  30,  boulevard  du  Roi,   à  Versailles  (Seine-et-Oise), 

présenté  par  MM.  Chatenay  (Abel)  et  Huard. 

2.  PiLLOis  (Raymond),  jardinier-chef,    château  de    Chamant,   près 

Senlis  (Oise),  présenté  par  MM.  Testard  (A.)  et  Chatenay  (A.). 


-♦ 


Allocution  prononcée  sur  la  tombe 

DE    M.    GhAROLLOIS,    le    21     OCTOBRE    1896, 

par  M.  Michelin  (1). 

Mesdames,  Messieurs, 

Réunis  autour  de  cette  tombe,  nous  devons  un  éternel  adieu  à 
ce  digne  collègue  qui,  pendant  sa  longue  vie,  a  été  l'objet  d'une 
vive  sympathie,  d'une  douce  et  constante  confraternité,  que 
jamais  le  plus  léger  nuage  ne  vint  assombrir. 

Pendant  trente    ans,   nous   avons    travaillé   ensemble  dans 


(1)  Déposé  le  22  octobre  1896. 


ALLOCUTION   FAITE    SUR   LA    TOMBE   DE   M.    CHAROLLOIS.         931 

notre  comité,  et  j'ai  été  le  témoin  de  ses  efforts  pour  se  rendre 
utile,  de  son  dévouement  pour  la  science  horticole  qu'il  culti- 
vait avec  autant  dégoût  que  de  connaissances. 

Son  savoir  en  horticulture  n'avait  d'égal  que  sa  modestie;  il 
était  étendu  et  ce  qu'il  savait,  il  le  devait  à  lui-même  et  à  ses 
habitudes  laborieuses. 

Au  début  de  sa  carrière,  cultivateur  maraîcher,  il  sut  gou- 
verner sagement  et  habilement  sa  barque  et  élever  dignement 
sa  nombreuse  famille,  en  donnant  un  libre  cours  à  ses  études 
horticoles. 

Il  s'instruisit  sur  les  branches  dans  lesquelles  il  n'avait  pas  eu 
l'occasion  de  s'exercer  et  grâce  aux  aptitudes  dont  il  était  natu- 
rellement doué,  il  devint,  au  milieu  de  nous,  un  des  plus  com- 
pétents membres,  au  point  de  vue  de  l'Arboriculture  fruitière  et 
de  la  Pomologie.  Dans  la  culture  de  son  jardin,  il  montra  qu'il 
avait  du  goût  pour  les  fleurs  et  qu'il  connaissait  les  soins  pra- 
tiques qu'elles  exigent. 

Toujours  prêt  pour  le  travail,  il  fut  un  modèle  d'exactitude 
aux  réunions  de  notre  comité,  où  il  ne  manquait  jamais  d'as- 
sister, aussi  fréquentes  qu'elles  pussent  être;  enfin,  pendant 
plusieurs  mois,  il  prit  avec  moi  une  part  active  à  l'installation 
de  la  collection  des  fruits  moulés,  dont  il  était  conservateur 
adjoint. 

Depuis  quelques  mois,  la  santé  de  notre  sympathique  collègue 
avait  commencé  à  péricliter,  elle  avait  paru  déjà  ébranlée  lors- 
qu'il eut  le  chagrin  de  perdre  la  compagne  de  sa  vie,  et  son 
absence  parmi  nous  se  prolongeant,  nous  avait  alarmés.'  Un  acci- 
dent de  voiture  vint  le  frapper;  il  ne  put  s'en  remettre,  et  à  la 
suite,  la  mort,  dans  sa  quatre-vingt-deuxième  année,  vint  l'en- 
lever à  l'affection  de  ses  enfants  et  à  l'attachement  de  ses  col- 
lègues, au  nom  desquels  j'accompUs  un  devoir  d'amitié  en  lui 
adressant  le  dernier  adieu. 


932  NOTES   ET    MÉMOIRES. 

NOTES  ET  MÉMOIRES 


Les  promenades  et  jardins  publics  de  la  ville  de  Lille, 
par  M.  Ch.  de  Bosschere  (1). 

Depuis  trois  ans,  époque  de  la  retraite  de  M.  Jadoul,  les 
divers  jafdins  publics  urbains  et  suburbains  de  Lille  constituent 
un  service  unique  rattaché  à  la  direction  des  travaux  munici- 
paux. Un  crédit  annuel  de  95,000  francs  y  est  affecté. 

Il  comprend  le  Jardin  botanique,  le  Jardin-École  d'arboricul- 
ture, les  promenades  et  jardins  publics  proprement  dits  :  Jardin 
Vauban,  divers  squares,  le  bois  de  la  Deule,  etc.,  formant  un 
vaste  ensemble  de  promenades. 

Jardin  botanique.  —  Celui-ci  se  trouvait  autrefois  dans  la 
ville.  Depuis  dix-huit  ans  environ,  il  est  transféré  dans  la  banlieue 
de  Saint-Maurice,  un  emplacement  qui  nous  semble  trop  à 
l'écart  et  dans  un  voisinage  peu  agréable,  celui  du  grand  cime- 
tière municipal.  La  contenance  du  jardin  est  de  4  hectares.  Le 
principal  intérêt  réside  dans  les  collections  de  serre  très  riches 
en  végétaux  de  toutes  sortes,  dont  beaucoup  d'espèces  peuvent 
être  considérées  comme  des  raretés. 

Au  moment  d'une  visite  que  nous  y  avons  faite  récemment, 
beaucoup  d'espèces  étant  cultivées  à  l'air  libre,  les  serres  se 
trouvaient  transformées  en  serres  chaudes  et  tempérées. 

Dans  la  masse  des  plantes  intéressantes,  nous  avons  remarqué  : 
une  série  de  Cycadées  en  grands  exemplaires  comprenant  plu- 
sieurs Stangeria  paradoxa  et  Boivenia  serrulata,  plantes  rares 
dans  les  cultures;  puis  : 

Burbidgea  nitida  fleuri,  à  fleurs  rouge  orangé,  réunies  au 
sommet  des  tiges  formant  des  touffes  élégantes; 

Calamus  ciliaris^  joli  Palmier  concurrent  du  Cocos  Weddel- 
liana  par  la  légèreté  de  ses  frondes  finement  découpées  et  ciliées  ; 


(1)  Déposé  le  22  octobre  1896. 


LES   PROMENADES   ET   JARDINS    PUBLICS    DE    LILLE.  933 

Au  vitrage  d'une  petite  serre  cliaude  sont  suspendues  :  une 
série  de  Platycerlum;  de  jolies  Broméliacées  naines  des  genres 
Anoplophytum  et  Tillandsia,  cultivées  sur  blocs  de  bois,  entre 
autres  le  rare  et  curieux  T.  usnnoides  enroulant  ses  tiges  grêles 
sur  un  fragment  de  branche. 

Dans  la  même  serre  se  voient  des  Anœctochilus,  notamment 
VA.  Rollissoni  en  larges  touffes  superbes,  des  Cocos  nucifera 
(noix  germant  et  développant  les  premières  feuilles,  de  nom- 
breuses Aroïdées,  telles  que  Alocasia,  Cyrtosperma,  Aglaonema, 
Curmeria,  etc.,  formant  un  groupe  de  plantes  à  belles  feuilles 
que  complètent  une  série  de  Dichorisandra  divers,  dont  le  joli 
D.  musaica,  des  Bertolonia  et  Sonerila. 

Nous  y  trouvons  également  les  deux  Nephthytis  connus  dans 
les  serres  :  le  N.  picUrrala  recherché  pour  la  belle  panachure  de 
ses  feuilles,  et  le  N.  liherica,  moins  brillant  par  son  feuillage, 
mais  néanmoins  très  curieux  par  les  agrégats  de  ses  gros  fruits 
orange  qu'il  porte  en  tout  temps. 

Dans  une  autre  serre,  notre  attention  est  appelée  sur  des 
groupes  de  Cryptogames  vasculaires,  Fougères  et  Lycopo- 
diacées.  Les  premières,  très  nombreuses,  comprennent  quelques 
spécimens  intéressants,  entre  autres  des  Marattiacées,  des  Hyme- 
nophyllum,  des  Actinopteris  radiata,  simulant  quelque  Latanier 
minuscule,  les  Rhipidopteris  peltata  et  gracillimay  de  même  que 
le  Gymnogramma  lanata,  curieux  par  ses  pétioles  laineux  et 
flexueux. 

Les  Lycopodiacées  forment  une  riche  collection,  sans  doute  la 
plus  complète  du  continent,  avec  cinquante-quatre  espèces  de 
Sélaginelles  récemment  revues,  dont  quelques  formes  particu- 
lièrement curieuses,  des  Lycopodium  pinifolium  en  grands 
exemplaires,  le  Psilotum  triqnetrum  de  la  Nouvelle-Hollande, 
tous  représentés  à  profusion.  Il  nous  semble  que  cette  dernière 
plante  pourrait  sortir  des  jardins  botaniques  et  rendre  des  ser- 
vices à  l'Horticulture  commerciale  comme  plante  d'appar- 
tement. 

Comme  plantes  carnivores,  nous  trouvons  vingt-cinq  variétés 
de  Nepenthes,  dont  le  toujours  rare  N.  Veitchi  en  plusieurs 
exemplaires,  des  Cephalotus,  Dionées,  plusieurs />ro^e?'a  curieux, 


934  NOTES    ET   MÉMOIRES. 

tels  que  D.  binata^  capensis^  des  Sarracenia  variés  et  le   Droso 
phyllum  lusitanicum. 

L'entrée  d'une  serre  chaude  est  agrémentée  d'une  façon  ori- 
ginale par  des  Pothos  celatocaulis^  Aroïdée  bizarre  par  la  dis- 
position imbriquée  de  ses  feuilles,  des  Marcgravia  dubia  et  des 
Ficus  barbala,  plantes  offrant  la  même  disposition  de  feuilles, 
lîxant  leurs  racines  adventives  sur  des  supports  mousses  appli- 
qués contre  les  montants  de  la  charpente.  De  la  voûte  retombent 
des  Gloriosa  nombreux,  dont  le  G.  superba  aux  curieuses  fleurs 
ondulées,  des  Vanilles,  des  Ceropegia  fleuris,  d'espèces  di- 
verses. 

Nombreuse  aussi  la  collection  des  Dioscorées  qui  renferme 
toutes  les  formes  à  feuillage  coloré  connues  dans  les  serres  :  D. 
anœctockilus,  argyrea,  chrysophylla,  melanoleuca ,  discolor, 
illustrata,  enroulant  leurs  tiges  sur  un  faisceau  de  tuteurs  ou 
grimpant  le  long  des  charpentes.  A  côté  sont  des  espèces  sans 
attrait  pour  l'horticulteur  mais  ayant  un  intérêt  scientifique  : 
D.  sinuata,  pentaphylla  et  quantité  d'autres  dont  Tune,  non 
dénommée,  porte  à  l'aisselle  des  feuilles  d'énormes  bulbilles 
noirâtres. 

Nous  avons  noté  encore  comme  plantes  intéressantes,  le 
Baobab  [Adansonia  digitata),  Antiaris  toxicàna^  Gnetum  Gne- 
mon,  Theobroma  Cacao^  Bombax  Ceiba,  des  Dillenia  aurea,  pen- 
tagyna,  speciosa,  qui  forment  des  arbres  d'une  beauté  rare,  et 
toute  une  collection  de  Pipéracées  dont  quelques-unes  fort 
belles. 

En  plein  air,  près  des  serres,  voici  des  plantes  de  serre  froide, 
rangées  en  planches,  où  nous  trouvons  de  nombreux  représen- 
tants de  la  flore  australienne  et  de  l'Afrique  du  Sud,  parmi  les- 
quels le  curieux  Testudinaria  elephantipes,  dont  le  tronc  est 
formé  de  masses  polyédriques  ligneuses,  qui  lui  donnent  un 
aspect  bizarre.  Non  loin  de  là,  nous  avons  le  groupe  des  Coni- 
fères de  serre  ;  Araucaria,  Atkrotaxis,  Dammara,  Podocarpus, 
Fitz-Roya,  Torreya,  Frenela,  etc.,  la  plupart  représentés  par 
un  assez  grand  nombre  d'espèces. 

La  plus  grande  partie  du  terrain  occupée  par  l'École  de  bota- 
nique, est  coupée  par  une  allée  centrale,  oii  l'on  voit  une  suite 


LES   PROMENADES   ET   JARDINS    PUBLICS    DE    LILLE.  935 

de  bassins  circulaires  à  compartiments  pour  la  culture  de 
plantes  aquatiques. 

Il  n'y  a  ici  que  des  plantes  herbacées,  les  arbres  étant  groupés 
en  massifs  sur  des  pelouses  d'une  partie  d'agrément  et  formant 
le  cadre  du  jardin. 

Cette  partie  paysagiste  permet  d'isoler  ou  de  grouper  une 
foule  de  végétaux  intéressants  pour  le  public. 

En  avant  de  l'École,  sont  installées  des  plates-bandes  où  sont 
réunies,  chaque  année,  les  plantes  propres  à  la  décoration  des 
jardins  dans  la  région  du  Nord,  représentées  par  un  spécimen 
de  chaque  espèce  ou  variété,  et  comprenant  les  plantes  grim- 
pantes, les  plantes  à  feuilles  et  à  fleurs  ornementales,  de  serre 
et  de  plein  air. 

Jardin-École  d'arboriculture.  —  Celui-ci  est  installé  dans 
les  promenades,  à  l'extrémité  du  Jardin  Vauban;  il  a  une  super- 
ficie d'environ  4,000  mètres  carrés.  11  comprend  de  nombreuses 
variétés  des  diverses  essences  fruitières,  en  fort  beaux  exem- 
plaires, dénotant  une  habile  direction.  Ce  qui  nous  a  tout  parti- 
culièrement intéressé,  c'est  la  collection  d'arbres  fruitiers, 
Pommiers,  Poiriers,  Pêchers,  cultivés  en  pots  et  chargés  de 
beaux  fruits. 

L'administration  municipale  de  Lille  a  institué  des  cours 
publics  et  gratuits  d'arboriculture  fruitière,  qui  se  donnent  dans 
ce  jardin  et  qui  sont  régulièrement  suivis  par  les  amateurs  et  les 
jardiniers.  Ce  cours  comprend  dix-huit  leçons  consacrées  à  l'or- 
ganisation du  jardin  fruitier,  au  greffage,  à  la  taille  (les  leçons 
se  donnent  seules  au  palais  Rameau),  à  la  culture  du  Poirier, 
du  Pommier,  du  Pêcher,  de  l'Abricotier,  du  Prunier,  du  Cerisier, 
de  la  Vigne,  ainsi  qu'aux  opérations  d'été. 

Jardin  Vauban.  —  Le  Jardin  Vauban  est  le  plus  vaste  de 
Lille,  sa  superficie  est  de  7  hectares.  Il  fut  exécuté  d'après  les 
plans  de  l'émlnent  architecte-paysagiste  Barillet-Deschamps. 
C'est  sans  doute  le  plus  beau  des  jardins  de  province.  Tous  les 
éléments  qui  peuvent  concourir  à  la  beauté  pittoresque  s'y  ren- 
contrent :  une  grotte,  une  rivière  alimentée  par  la  Deule  avec 
passages  à  gué,  un  chalet  de  chèvres,  ravissante  construction 
rustique  abritant  un  troupeau  de  chèvres  du  Thibet  ;  on  y  a 


936  NOTES   ET   MÉMOIRES. 

organisé  une  vente  permanente  de  lait  pour  les  promeneurs.  Au 
rond  point  s'élève  un  kiosque  où  se  donnent,  dans  la  journée  et 
le  soir,  des  concerts. 

L'entretien  du  Jardin  Vauban  est  parfait,  la  décoration  florale 
luxueuse  et  l'objet  des  combinaisons  les  plus  diverses,  aussi 
bien  dans  la  composition  des  corbeilles  que  dans  la  plantation 
des  bordures  des  massifs  d'arbustes,  formées  d'une  double 
rangée  de  plantes. 

Nous  avons  relevé  quelques  compositions  de  corbeilles,  à 
savoir  : 

1°Des  Nicotiana  colossea  fol.  var.  et  des  Galcéolaires  Gloire 
de  Versailles^  avec  un  tapis  d'Iresine  acuminata  épingles;  la 
bordure  est  formée  de  trois  rangs  composés  d'un  mélange  de 
Bégonia  versaillensis ,  B.  fulgens  ^  Centaurea  candidissima, 
Pelargonium  zonale,  Monsieur  Poirier^  sur  fond  de  Lobelia 
Erinus  bleu;  cette  bordure  faisait  un  grand  effet  à  cause  des 
tons  doux  qui  s'harmonisaient  parfaitement. 

2°  Bégonias  à  tubercules,  h  fleurs  de  Chrysanthème,  nouveauté 
à  fleurs  rose  saumoné  émergeant  d'un  massif  serré  de  Bégonia 
multiflore  nain  Petit  Henri^  variété  très  florifère  à  petites  fleurs 
rouge  brique.  Bordure  double  filet  d' Alternanthera  jaune  piqué 
çà  et  là  de  Bégonia  Bruanti  pygmea  et  de  Lobelia  bleu  à  œil 
blanc  {fair  maid  of  Moray).  Cette  corbeille  off'rait  une  masse 
constamment  fleurie  et  d'une  grande  originalité. 

3°  Abutilon  Sawitzi,  pieds  de  deux  ans  disséminés  sur  un 
tapis  de  Pelargonium  Harinj  Hioioer.  Bordure  bleue  et  rose  en 
Ageratum  et  Bégonia,  le  fond  en  Abutilon  megapotamicum,  fol. 
var. 

Dans  les  autres  corbeilles,  nous  rencontrons  des  Cannas  flori- 
fères, des  plantes  de  serre  diversement  associées,  des  mélanges 
de  plantes  fleuries  parmi  lesquelles  beaucoup  de  Bégonias  de  la 
série  à  fleurs  doubles  des  Multiflores  :  Madame  Ernest  Toiirtel, 
Octavie  Mallet,  Gloire  d'Austerlitz,  Madame  Courtois,  sont  des 
plus  jolies  variétés. 

Sur  les  pelouses,  de  nombreuses  plantes  isolées  ou  en  groupes, 
dont  :  un  groupe  de  Sciadophyllum  pulchrum,  magnifique 
Araliacée  à  grandes  feuilles  digitées,  luisantes,  des  Solanum,  des 


i 


SUR   LES   CULTURES    DE   M.    MASSÉ.  937 

Dahlias,  etc.  Près  de  la  rivière,  quelques  belles  touffes  de  Cype- 
rus  Papyrus,  de  Polygonum  tomentosum,  espèce  nouvelle  à 
feuillage  blanc. 

Dans  une  rampe,  sur  le  flanc  d'un  massif,  est  aménagée  une 
scène  tropicale  obtenue  par  de  grands  Musa  Ensete,  Pal- 
miers, etc.,  disséminés  çà  et  là  sur  le  gazon. 

Les  autres  squares  de  Jussieu,  Ruault,  d'Iéna,  du  palais  des 
Beaux-Arts  et  du  palais  Rameau,  sont  également  l'objet  d'une 
ornementation  florale  soignée,  mais  faite  avec  moins  de  re- 
cherche qu'au  Jardin  Vauban,  Ce  dernier  a  la  primeur  des 
nouveautés;  lorsqu'elles  y  ont  été  cultivées  pendant  une  ou  deux 
saisons,  elles  passent  ensuite  dans  les  autres  jardins. 

Le  mérite  de  la  bonne  tenue  des  jardins  de  la  ville  de  Lille,  le 
succès  du  cours  public  d'arboriculture  et  l'intérêt  que  pré- 
sentent les  collections  du  Jardin  botanique,  reviennent,  en  ma- 
jeure partie,  à  l'intelligent  directeur,  M.  Saint-Léger,  un  des 
plus  brillants  élèves  de  l'École  d'Horticulture  de  Versailles. 


RAPPORTS 


Rapport  sur  les  cultures 
DE  M.  Massé,  horticulteur  a  Lagny  (Seine-et-Marne); 

M.  H.  DuvAL  fils,  rapporteur  (1). 

Sur  la  demande  de  notre  collègue,  M.  Massé,  le  dimanche 
6  septembre,  une  commission  nommée  par  la  Société  nationale 
d'Horticulture  s'est  rendue  à  Lagny,  pour  y  visiter  ses  cultures. 

MM.  Billard,  Cappe  père,  Duval  (H.),  Driger,  Jobert,  Nonin, 
Page,  étaient  présents.  MM.  Robert,  Sallier  fils  et  Vacherot, 
s'étaient  excusés  de  ne  pouvoir  prendre  part  aux  travaux  de  la 
commission. 

Après  avoir  nommé  M.  Cappe,  président  et  M.  Duval  (H.),  secré- 

(1)  Déposé  le  8  octobre  d890. 


938  RAPPORTS, 

taire  rapporteur,  la  commission  a  commencé  la  visite  des  cul- 
tures de  notre  collègue. 

C'est  d'abord  une  très  grande  collection  de  Cannas  florifères 
qui  a  attiré  nos  regards;  ces  plantes  préparées  pour  une  exposi- 
tion étaient  bien  cultivées  et  les  variétés  bien  choisies.  Nous 
devons  citer  parmi  les  plus  jolies  Mine  cUor^  Mademoiselle  Bérat, 
Sir  7 revor  Lawrence,  Jtalia y  (nouveauté).  Reiiie  Charlotte ^  Mon- 
sieur L.  Vassillière,  Ami  Gillard,  etc.,  etc. 

Une  autre  partie  du  jardin  était  garnie  de  Chrysanthèmes  cul- 
tivés en  pots,  pour  la  grande  fleur  ;  les  plantes  étaient  naines, 
bien  ramifiées  et  couvertes  de  boutons.  Nous  avons  vu  quelques 
belles  plantes  de  Léviathan,  Colosse  Grenoblois,  Monsieur  Calbat^ 
Mistress  Barman  Payne,  Souvenir  de  Monsieur  Bullier,  Madame 
Camot,  soit  un  choix  de  très  bonnes  variétés. 

Dans  une  petite  serre  hollandaise,  notre  attention  a  été  attirée 
par  une  collection  de  Pélargoniums  zonales  en  fleurs. 

Ces  plantes  étaient  très  bien  cultivées  et  bien  fleuries,  malgré 
la  mauvaise  saison.  Nous  devons  citer  Monsieur  Bruant^  Fleur 
Poitevine,  Johanni  Sallicr^  Triomphe  des  parterres,  Exposition 
de  Lyon,  Deuil  national,  comme  variétés  méritantes. 

M.  Massé  possède  aussi  une  belle  et  nombreuse  collection 
d'Orchidées,  réunie  dans  trois  serres,  et  composée  de  Cypripe- 
dium,  Cattleya,  Oncidium,  Odontoglossum,  etc.,  etc. 

Ce  n'était  pas  une  bonne  époque  pour  la  floraison  des  Orchi- 
dées, nous  avons  cependant  vu  en  fleurs,  un  joli  Lœlia  Dayana 
vrai,  les  Cypripedium,  Curtisi,  œnanthum,  Lawrenceanum,  Spi- 
cerianum,  etc.,  et  quelques  Odontoglossum  crispum. 

La  perle  de  la  collection  est,  sans  contredit,  le  magnifique 
Cattleya  Mossiœ,  var.  Monsieur  Massé,  plante  que  notre  collègue 
a  présentée  récemment  à  l'une  de  nos  réunions  et  voisine  du 
Cattleya  Mossise  Wagnerii.  C'est  une  très  jolie  variété,  et  ce  qui 
ne  gâte  rien,  une  plante  d'une  grande  valeur. 

Une  serre  de  plantes  à  feuillage  et  une  serre  à  multiplier,  de 
nombreux  châssis  de  couche  servant  à  la  culture  des  Primevères, 
Cinéraires,  et  Cyclamens,  ces  derniers  très  bien  cultivés;  puis  des 
planches  de  Dahlias  variés.  Rosiers,  et  diverses  autres  plantes 
cultivées  pour  la  fleur  coupée,  terminent  l'ensemble  de  l'Etablis- 


SUR   LES    CULTURES    DE    BRUYÈRES   DE   M.    GENTILHOMME.       939 

sèment  où  tout  est  d'une  propreté  méticuleuse  et  d'un  arrange- 
ment parfait. 

Depuis  le  printemps  dernier,  M.  Massé  a  fait  construire  un 
magasin  pour  la  vente  de  ses  produits,  et  l'installation  de  ce 
magasin  ainsi  que  celle  des  salles  et  hangars  de  travail  n'a  rien 
à  envier  à  ce  qui  se  fait  de  mieux  dans  ce  genre. 

La  montre  du  magasin,  coquettement  garnie  de  plantes  vertes 
et  fleuries  et  de  travaux  de  bouqueterie  pouvait  rivaliser  avec 
certains  magasins  de  Paris. 

La  Commission  a  reçu  le  plus  charmant  accueil  de  M.  Massé 
ainsi  que  de  M™^  Massé,  sa  dévouée  collaboratrice;  l'impression 
qu'elle  a  ressentie  de  sa  visite  est  telle  qu'elle  demande  l'inser- 
tion du  présent  rapport  dans  le  Journal  de  la  société  et  son  renvoi 
à  la  commission  des  récompenses. 


Rapport  sur  les  cultures  de  Bruyères 

DE  M.  Gentilhomme,  horticulteur,  rue  Defrance,  146, 

A  Vincennes. 

M.  FiCHOT,  rapporteur  (1). 

Sur'la  demande  de  M.  Gentilhomme,  une  commission,  nommée 
par  la  Société  d'Horticulture  de  France,  s'est  réunie  le  14  sep- 
tembre 1896,  pour  visiter  ses  cultures  de  Bruyères  ou  Erica, 

Cette  commission  était  composée  de  MM.  Baudrand,  Bories, 
Billard  (Arthur),  Debrie  (E.),  Fichot  (Ch.),  Savart  (Léon),  Savart 
(Victor),  Tavernier  et  Vacherot. 

MM.  Debrie,  Savart  (Léon)  et  Vacherot  s'étaient  fait  excuser. 

Après  avoir  nommé  MM.  Tavernier,  président,  et  Fichot  rap- 
porteur, cette  commission,  sous  la  conduite  aimable  de  M.  Gentil- 
homme, a  pu  admirer  une  culture  remarquable  par  la  belle  vé- 
gétation et  la  quantité  de  plantes  cultivées  dans  l'établis- 
sement. 

La  première  partie  que  nous  avons  visitée  était  une  collection 

(1)  Déposé  le  22!  octobre  1896. 


940  RAPPORTS. 

intéressante,  comprenant  5,000  plantes,  en  85  espèces  ou  varié- 
tés, dont  12  à'Epacris. 

La  commission  a  remarqué  les  Erica  de  pleine  terre,  en 
45  espèces  et  variétés,  dont  certaines  sont  rencontrées  dans  les 
bois  des  environs  de  Paris. 

Une  autre  partie  du  jardin  comprenait  34  lignes  de  châssis  de 
l'",72  de  longueur  :  12  de  ces  lignes  étaient  remplies  à'E.  ven- 
tricosa,  Cavendisliii^  bruniades,  cubica,  diverses  variétés  de 
mammosa,  tricolor  eiampullacea,  en  tout  4,000  plantes  environ. 

Ces  plantes,  qui  sont  délicates,  sont  toujours  placées  dans  des 
coffres,  pour  être  abritées  pendant  les  pluies,  ou  les  chaleurs, 
par  des  châssis  ou  des  toiles. 

Les  autres  lignes  de  châssis  étaient  garnies  de  boutures  de 
l'année  E.  hyemalis,  Wibnoreana,  qui  promettaient  de  belles 
plantes  pour  l'avenir. 

Aucun  espace  n'était  resté  libre  ;  les  entre-deux  des  serres 
étaient  garnis  d'^.  persoluta,  en  4  variétés,  âgées  de  deux  et 
quatre  ans  et  au  nombre  de  3,500  plantes. 

Mais,  où  la  commission  est  restée  émerveillée,  c'est  dans  un 
terrain  voisin  des  serres,  divisé  par  carrés  et  par  planches  de 
1",50,  comprenant  : 

1°  Un  carré  de  350  E.  monadelpha  en  fleurs  ; 

2**  Un  carré  d'environ  4,700  E,  Wilmoreana  en  4  variétés 
dont  l'ordinaire,  glauca,  superba,  et  calyculata^  variété  très  ori- 
ginale, obtenue  dans  l'établissement,  il  y  a  cinq  ans; 

3°  Un  carré  contenant  des  E.  du  Cap.  tels  que  candidissima, 
margaritacea,  prœstans,  etc.  (2,500  plantes  de  deux  et  trois  ans, 
bien  préparées  à  fleurir)  ; 

4°  Enfin,  un  grand  carré  de  160  mètres  de  longueur  sur 
20  mètres  de  largeur,  contenant  :  12,000  E.  globularis  majoi\ 
19,000  E.  hyemalis,  âgés  de  deux  ans  et  2,000  de  trois  ans, 
600  E.  campanulata  et  1 ,500  Wilmoreana  âgées  aussi  de  trois 
ans. 

Ce  carré,  par  la  fraîcheur  et  la  verdure  des  plantes,  ressemblait 
à  une  pelouse  relevée  par  la  couleur  rose  de  2,500  E.  gracilis 
autumnalis,  en  fleurs  à  moitié  épanouies,  contenues  dans  une 
planche  de  1™,50  de  largeur  qui  bordait  ce  dernier  carré. 


SUR  LES  CULTURES  DE  BRUYÈRES  DE  M.  GENTILHOMME.   941 

D'après  le  chiffre  approximatif  que  nous  avons  jugé  et  que 
M.  Gentilhomme  a  bien  voulu  nous  dire,  il  est  cultivé  dans  cet 
établissement  environ  70,000  Einca  ou  Bruyères,  en  plantes 
bonnes  à  vendre,  et  autant  de  jeunes  plantes. 

Nous  croyons  savoir  qu'il  n'y  a  aucun  établissement  en  France 
et  à  l'étranger,  où  il  soit  cultivé  tant  de  plantes  de  cette  famille. 
M.  Gentilhomme  s'attache  à  travailler  économiquement  et 
à  produire  beaucoup;  aussi  perfectionne-t-il  sans  cesse  son 
matériel,  qui  se  compose  de  vingt-huit  serres  hollandaises  de 
30  mètres  de  longueur,  600  châssis  de  l'",72  pour  coffres,  d'un 
moteur  à  gaz  s'allumant  par  l'électricité,  adapté  à  un  ancien 
manège,  et  qui  lui  donne  l'eau  bien  distribuée  dans  toutes  les 
serres  et  les  carrés  de  plantes. 

Nous  avons  remarqué  un  système  d'abri,  simple  et  peu  coûteux, 
qui  lui  permet  de  laisser  ses  plantes  dehors,  jusqu'à  la  fin  d'oc- 
tobre :  il  consiste  en  piquets  de  fer,  dont  la  hauteur  est  de  1™,25 
sur  lesquels  il  adapte  des  bancs  de  sapin  de  4  mètres  de  lon- 
gueur, et  qui  servent  à  supporter  les  paillassons  :  par  ce  moyen 
la  couverture  se  fait  rapidement. 

Sur  la  demande  de  la  commission  qui  avait  trouvé  utile  de 
faire  connaître  le  mode  de  culture  pratiqué  par  M.  Gentilhomme, 
cet  habile  horticulteur  s'est  empressé  de  nous  satisfaire  en  nous 
donnant  les  indications  suivantes  :    • 

On  peut  faire  des  boutures  de  Bruyères  toute  l'année  et,  cepen- 
dant, les  mois  de  septembre  à  mai  sont  les  plus  favorables  ;  en 
été,  les  chaleurs,  généralement  fortes,  nuisent  à  la  reprise. 

Les  boutures  doivent  être  prises  sur  les  jeunes  plantes  de 
l'année,  le  bois  étant  plus  tendre,  et  coupées  en  petits  rameaux 
de  2  centimètres  à  3  centimètres  de  longueur;  après  avoir  retiré 
quelques  feuilles  de  la  base  on  repique  dans  des  terrines  ou 
caisses  de  bois  que  l'on  couvre  de  verres. 

La  chaleur  de  la  couche,  dans  une  serre  à  multiplication,  doit 
être  de  20  à  25  degrés. 

Lorsque  les  boutures  sont  reprises,  ce  qui  a  lieu  au  bout  de 
i  mois  à  \  mois  et  demi,  selon  les  variétés,  on  leur  donne  de  l'air 
graduellement,  et  ensuite  on  le  transporte  dans  une  serre  froide, 
pour  qu'elles  ne  s'étiolent  pas. 


942  RAPPORTS. 

Du  15  mai  au  15  juin,  on  fait  la  division  des  boutures  qui  sont 
empotées  dans  des  pots  de  6  à  8  centimètres,  selon  la  vigueur 
de  la  plante  en  terre  de  Bruyère. 

Aussitôt  ces  plantes  reprises,  il  est  nécessaire  de  les  pincer, 
pour  les  faire  ramifier  ;  on  pince  une  seconde  fois  les  variétés 
vigoureuses. 

Dans  le  courant  de  mars  et  avril  de  la  deuxième  année,  on 
rempote  une  seconde  fois  ces  plantes,  qui  seront  fortement  tas- 
sées, en  pots  de  12  à  15  centimètres. 

Vers  le  15  mai,  on  choisit^  s'il  est  possible,  un  temps  pluvieux 
ou  couvert  pour  les  sortir  des  serres,  ou  pour  enlever  les  châssis 
si  ces  plantes  sont  dans  des  coffres;  dans  le  courant  de  juin, 
on  les  place  à  demeure  en  plein  soleil,  les  pots  enterrés  jusqu'au 
deux  tiers  de  leur  hauteur,  et  suffisamment  écartés. 

Il  est  très  important  de  pincer,  à  la  fin  de  mai,  l'extrémité  des 
rameaux  des  variétés  vigoureuses. 

Pour  les  plantes  âgées  de  plusieurs  années,  il  est  nécessaire 
que  celles  qui  ont  des  rameaux  allongés,  soient  rabattues  de 
quelques  centimètres  de  la  taille  de  l'année  précédente. 

La  Bruyère  demande  h  être  placée  dans  une  serre  bien  éclairée 
et  aérée,  principalement  les  variétés  qui  fleurissent  au  prin- 
temps, et  dont  le  bouton  se  forme  en  hiver. 

Elle  ne  demande  pas  de  chaleur,  mais  le  thermomètre  ne  doit 
pas  descendre  au-dessous  de  zéro. 

Certaines  variétés  sont  sujettes  à  prendre  le  blanc,  surtout  au 
printemps  ;  un  léger  soufrage  tous  les  quinze  jours  suffit  pour 
les  garantir  de  cette  maladie. 

En  outre  des  Bruyères,  M.  Gentilhomme  cultive  les  Adiantum 
pour  la  feuille  coupée,  et  s'occupe  du  forçage  des  Azalées  et 
Rhododendrons.  La  commission  lui  adresse  des  félicitations  pour 
la  bonne  tenue  de  son  établissement  et  pour  ses  belles  cultures; 
elle  demande  l'insertion  du  présent  rapport  dans  le  Journal  de 
la  Société  et  son  renvoi  à  la  commission  des  récompenses. 


SUR   LES   CULTURES   DE    UARICOTS   DE   M.    LECOEUR.  943 

Rapport  sur  les  cultures  de  haricots 
DE  M.  Lecceur,  a  Limours  (Seine-et-Oise), 

M.  E.  Lambert,  rapporteur  (1). 

Le  jeudi  1 0  septembre  1 896,  31.  Lecœur,  cultivateur  à  Limours 
(Seine-et-Oise),  adressait  une  demande  à  la  Société  nationale 
d'Horticulture,  afin  qu'il  fût  nommé  une  commission  pour 
examiner  ses  cultures  de  Haricots,  et,  le  18  du  même  mois, 
MM.  G.  Chemin,  E.  Lambert  et  Legrand  se  rendirent  à  Limours 
à  cet  effet.  M.  G.  Chemin,  maraîcher  émérite  et  toujours  si  dé- 
voué lorsqu'il  s'agit  de  se  rendre  utile  à  l'Horticulture,  fut  nommé 
président.  M.  E.  Lambert,  rapporteur,  assisté  de  M.  Legrand, 
dont  les  apports  de  Haricots  ont  été  si  souvent  appréciés  par  le 
comité  de  culture  potagère. 

Avant  de  vous  entretenir  des  importantes  cultures  de  M.  Le- 
cœur, il  est  bon  de  vous  éclairer  sur  la  valeur  du  terrain  et  sur 
les  produits  de  cette  contrée  de  Seine-et-Oise.  Tout  d'abord  et  à 
première  vue,  sur  la  ligne  même  du  chemin  de  fer  entre  Saint- 
Rémy-les-Chevreuse  et  Limours  en  apercevant  ces  parties  boi- 
sées, cette  irrégularité  du  sol  parfois  très  accidenté,  ces  rochers 
de  grès  et  de  meulière,  placés  çà  et  là  avec  un  air  de  défi  jeté 
au  cultivateur,  l'on  ne  croirait  pas  rencontrer,  à  peu  de  distance, 
des  plaines  à  perte  de  vue,  les  unes  semées  de  céréales  dont  la 
moisson,  bien  médiocre,  a  dit  son  dernier  mot,  mais  dont  la  cul- 
ture est  délaissée  par  la  majorité  des  cultivateurs,  vu  l'insuffi- 
sance du  rendement  et  les  dures  épreuves,  trop  fréquemment 
répétées,  d'une  sécheresse  persistante  qui  a  épuisé  les  cours  d'eau 
dont  on  voit  encore  le  fond  recouvert  d'une  vase  desséchée  qui 
se  réduit  en  poussière  à  l'approche  du  pied. 

Après  l'abandon  forcé  des  céréales  dans  ces  terres  argileuses, 
on  les  a  remplacées  par  une  grande  culture  de  Haricots,  et  les 
efforts  incessants  des  intéressés  ont  été  récompensés  par  une 
plus-value  de  production  ,  c'est  ainsi  que  la  charmante  petite 
ville  de  Limours  avait  organisé,  pour  le  4  octobre,  un  concours 

(1)  Déposé  le  22  octobre  1896. 


944  RAPPORTS. 

spécial  du  Haricot  Ghevrier,  que  les  cultivateurs  ont  adopté 
comme  la  variété  la  plus  favorable,  en  raison  de  son  rendement 
et  de  ses  qualités  culinaires. 

Mais  arrivons  à  notre  but,  et  commençons  par  adresser  nos 
félicitations  à  M.  Lecœur  sur  la  persistance  dont  il  fait  preuve, 
pour  prouver  à  l'Agriculture  moderne  combien  est  favorable, 
tant  par  le  rendement  que  par  la  facilité  de  culture,  la  variété 
nouvelle  dont  il  se  déclare  Tobtenteur  et  l'expérimentateur  depuis 
près  de  quatre  ans. 

C'est  ainsi  que  le  11  juillet  1895,  après  en  avoir  bien  sélec- 
tionné la  race,  M.  Lecœur  présentait  au  comité  quatre  pots  de 
son  Haricot  dont  la  production  paraissait  fort  appréciable;  mais 
le  comité  crut  reconnaître  en  cette  variété  le  Haricot  vert  éme- 
raude  nain  ou  vert  de  Vaudreuil  et  engagea  l'intéressé  à  renou- 
veler son  apport  dans  le  courant  de  l'année  1896.  On  a  pu 
constater  aussi  dans  le  compte  rendu  de  l'Exposition  du  20  mai 
dernier,  que  les  membres  du  Jury  des  cultures  potagères  avaient 
renvoyé  un  lot  de  cette  variété  de  Haricot  au  comité  pour  y  être 
étudié. 

Le  18  septembre,  M.  Lecœur  a  présenté  à  la  commission  deux 
champs  de  son  Haricot,  l'un  d'une  contenance  de  1,500  mètres 
(semis  du  2  juin),  d'une  parfaite  levée  régulière  et  surtout  très 
franc.  L'autre  champ  non  moins  vaste,  semé  un  mois  pl'us  tard, 
présentait  le  même  aspect  et  la  grande  régularité  de  sa  pousse 
dénotait  une  fermeté  qui  ne  se  dément  pas  au  point  de  vue  de 
l'affranchissement  de  cette  nouvelle  variété  extrêmement  naine 
et  qui  porte  le  nom  de  son  obtenteur.  La  cosse  de  ce  haricot  est 
très  droite,  ressemblant  à  une  cosse  de  Pois;  le  grain,  d'un  joli 
vert,  de  forme  oblongue,  renflé,  est  très  régulier;  sa  teinte  et  sa 
résistance  à  la  cuisson  sont  à  noter  en  sa  faveur,  pour  l'avenir 
de  sa  culture,  mais  à  notre  point  de  vue,  il  ne  rivalisera  jamais 
avec  le  Haricot  vert  Ghevrier.  Seul  le  cultivateur  peut,  par  son 
expérience  personnelle,  faire  l'évaluation  de  la  production  en 
cultivant  à  égales  proportions  l'un  et  l'autre  de  ces  deux 
types. 

Nous  avons  cependant  pu  observer  un  pied  ayant  53  cosses 
contenant  152  grains  avec  une  moyenne  de  quatre  à  cinq  grains 


TRAVAUX   DU   COMITÉ    DES    INDUSTRIES   HORTICOLES  945 

par  cosse.  La  récolle  de  ce  Haricot  à  l'état  d'aiguille  est  impos- 
sible, vu  son  parchemin  et  sa  précocité  à  prendre  le  grain. 

En  résumé,  après  avoir  examiné  une  collection  de  trente-cinq 
variétés  de  Haricots  à  l'étude,  la  commission  conclut  que  M.  Le- 
cœur  fait  de  grands  efforts  pour  améliorer  la  culture  du  Haricot 
et  qu'il  y  a  lieu  de  lui  adresser  des  félicitations;  elle  demande 
l'insertion  de  son  rapport  dans  le  Journal  de  la  Société  et  son 
renvoi  à  la  commission  des  récompenses  (1). 


COMPTES  RENDUS 


Compte  rendu 
DES  travaux  du  Gomité  des  Insdustries  horticoles, 

PENDANT   l'année    1895, 

par  M.  Gaston  Ozanne,  secrétaire  (2). 

Pendant  l'année  1895,  le  comité  des  Industries  horticoles  a 
examiné  plusieurs  présentations  qui  lui  ont  été  faites,  et  que 
nous  rappelons  ci-après  : 

M.  Mousseau,  23,  rue  de  Gonstantine,  à  Paris,  a  présenté  un 
coupe-gourmands  pour  rosiers,  pour  lequel  le  comité  a  voté  une 
prime  de  3^  classe. 

MM.  Besnard  père,  fils  et  gendres,  constructeurs  de  pulvérisa- 
teurs, rue  Geoffroy-Lasnier,  à  Paris,  ont  soumis  un  pulvérisa- 
teur perfectionné  pour  l'emploi  de  l'acide  sulfurique.  Une  com- 
mission, composée  de  MM.  Henri  Lebœuf,  Gennari,  Blanquier, 
Bourette  et  Garnot,  après  avoir  examiné  et  expérimenté  cet 
appareil,  a  déposé  un  rapport  qui  a  été  envoyé  à  la  commission 
de  rédaction  et  à  la  commission  des  récompenses. 

M.  Faverial,  85,  faubourg  Saint-Denis,  a  déposé  un  échantil- 
lon de  soufre  de  la  mine  d'Apt;  le  comité  s'est  déclaré  incom- 

(1)  Au  concours  de  Haricots,  à  Limours,  M.  Lecœur  a  obtenu  un 
3«  prix,  médaille  de  vermeil  et  un  14^  prix,  médaille  d'argent. 

(2)  Déposé  le  22  octobre  1896. 


946  COMPTE   RENDU 

pètent  et  a  prévenu  le  présentateur  que  le  soufre  avait  été  envoyé 
au  comité  scientifique. 

M"^  veuve  Motte,  fabricant  de  pompes,  23,  rue  Vicq-d'Azir,  à 
Paris,  présente  un  modèle  de  raccord  à  bascule  pour  les  tuyaux 
d'arrosage.  Mx\I.  Grenthe,  Besnard,  Debray  et  Lavoivre,  ont 
examiné  cet  appareil  et  ont  fait  un  rapport  qui  a  été  envoyé  à 
la  commission  de  rédaction  et  à  la  commission  des  récompenses. 

M.  Aubry, fabricant  de  coutellerie,  131,  rue  Yieille-du-Temple, 
à  Paris,  à  présenté  un  sécateur  dont  il  a  perfectionné  le  système 
de  serrage  de  la  vis.  Une  commission  composée  de  MM.  Dormois, 
Pradines,  Gochu  et  Lavoivre  a  été  nommée  pour  se  rendre 
compte  de  ce  perfectionnement.  Le  rapport  de  cette  commission 
a  été  envoyé  à  la  commission  de  rédaction  et  à  la  commission  des 
récompenses. 

M.  Anfroy,  fabricant  de  claies,  à  Andilly,  a  déposé  un  panier 
à  Orchidées  dont  il  a  perfectionné  la  fabrication  ;  le  comité  à 
demandé  pour  M.  Anfroy  une  prime  de  ^"^  classe. 

Le  comité  a  aussi  examiné  diverses  propositions  concernant 
les  expositions;  il  a  adopté  une  nouvelle  nomenclature  compor- 
tant 35  concours,  qui  sera  proposée  au  conseil  comme  devant 
donner  une  légitime  satisfaction  aux  nombreux  et  divers  indus- 
triels qui  prennent  part  aux  expositions  organisées  par  la 
Société. 

Nous  rappelons  aussi  que  c'est  grâce  aux  efforts  faits  par 
notre  Comité,  que  l'administration  de  l'octroi  a  décidé  que  les 
expositions  qui  auront  lieu  dans  le  Jardin  des  Tuileries  seront 
reconnues  comme  entrepôts,  ce  qui  évitera  à  nos  Industriels 
tous  les  ennuis  qu'ils  avaient  précédemment  au  sujet  des  droits 
d'octroi  (Décret  du  3  avril  1895). 

Nous  avons  eu  à  regretter  la  mort  de  l'honorable  M.  Larivière 
dont  M.  Lavoivre  a  fait  la  notice  biographique  qui  a  paru  dans 
le  Journal  de  la  Société. 

Pour  terminer,  constatons  que  les  séances  ont  été  aussi  inté- 
ressantes que  suivies  régulièrement  par  les  quarante-trois 
membres  composant  le  Comité  des  Industries  horticoles. 


du  concours  de  dahlias  et  bégonias.  947 

Compte  rendu  du  Concours  de  Dahlias  et  Bégonias 

TENU  dans  la  séance  DU  10  SEPTEMBRE  '1896, 

par  M.   A.  Gravereau  (1). 

La  Société  nationale  d'Horticulture  de  France  avait  organisé 
pour  la  séance  du  jeudi  10  septembre,  un  concours  pour  Dahlias 
Bégonias  et  Glaïeuls.  L'époque  trop  tardive  pour  les  Glaïeuls 
n'avait  pas  permis,  même  aux  exposants  habituels  s'y  préparant 
spécialement,  de  faire  des  apports;  aussi  faisaient-ils  complète- 
ment défaut.  Mais  les  Dahlias  et  Bégonias  nous  offraient  une 
exposition  fort  réussie. 

Le  jury,  conduit  par  M.  Tavernier,  se  composait  de 
Mx\L  Poiret  Délan,  président;  Gravereau,  secrétaire;  Thiébaut 
aîné,  Férard,  Page,  Dubois,  Gayeux  (Ferdinand),  Welker  (Cons- 
tant). 

Le  l^""  concours  pour  la  plus  belle  et  la  plus  nombreuse  col- 
lection de  Dahlias  à  grandes  fleurs,  réunissait  deux  concurrents  : 

1°  La  maison  Yilmorin  qui  a  obtenu  une  médaille  de  vermeil, 
exhibait  de  belles  et  nombreuses  variétés,  parmi  lesquelles  on 
pouvait  admirer  :  Papa  Victor.  Marocco,  Polypherme,  le  Favori^ 
Toison  d'or,  etc. 

2°  M.  Molin,  de  Lyon,  a  reçu  une  médaille  d'argent.  Sa  collec- 
tion, assez  intéressante,  n'avait  pas  été  favorisée  par  le  transport. 

Le  2^  concours,  pour  la  plus  belle  collection  de  Dahlias  à 
fleurs  de  Cactus  et  décoratifs,  était  très  intéressant.  Quatre  con- 
currents prenaient  part  à  ce  concours,  c'étaient  : 

M.  Paillet  (de  Sceaux),  qui  a  obtenu  une  grande  médaille  de 
vermeil.  Son  lot,  hors  de  pair,  présenté  à  la  mode  anglaise,  pro- 
duisait un  effet  ravissant;  les  fleurs  étaient  réunies  par  six  dans 
la  même  carafe  et  étagées  en  triangle  par  un  appareil  de  fil  de 
fer  :  trois  à  la  base,  deux  au  milieu,  et  une  au  sommet.  Cette 
disposition,  tout  en  permettant  d'admirer  chaque  fleur  séparé- 
ment, offre  un  ensemble  gracieux  et  décoratif. 

Parmi  les  variétés  présentées,  nous  citerons  :  Robert  Canneli^ 


(1)  Déposé  le  8  octobre  1896. 


948  COMPTE  RENDU 

Apollo, Mistress  Peart {blanc) ^Matchless {marronnolr) , Lady  Pen- 
zance^  Beauly  of  Arundel,  Mayor  Haskms,  Ernest  Glasse,  etc., 
toutes  très  méritantes. 

M.  Nonin,  l'habile  horticulteur  de  Châtillon,  qui  s'adonne  aussi 
spécialement  à  la  culture  des  Dahlias  Cactus  et  décoratifs,  a 
obtenu,  dans  le  7*  concours,  pour  la  plus  belle  collection  de  30 
variétés  au  moins,  cultivées  en  pots,  une  médaille  de  vermeil  pour 
un  splendide  lot  de  Dahlias  Cactus  en  pots,  le  seul  ainsi  présenté. 
Nous  avons  noté  dans  cet  intéressant  apport  :  Auguste  Nonin, 
rouge  vermillon;  Madame  Nonin  y  rose  hortensia;  Aaùmn,  jaune 
pur. 

Ce  même  exposant  a  reçu  une  grande  médaille  d'argent, 
dans  le  2**  concours  pour  sa  collection  de  cette  même  race  en 
Pleurs  coupées;  et  dans  le  6®  pour  nouveautés  non  encore  au 
commerce,  une  médaille  d'argent,  pour  un  magnifique  semis 
inédit,  portant  le  n°  1 ,  et  classé  dans  la  série  des  Cactus. 

M.  Welker  obtint  une  médaille  d'argent  et  M.  Molin  des 
remerciements. 

Dans  le  ^^  concours,  Dahlias  Lilliput,  MM.  Yilmorin-Andrieux 
et  Welker  ont  été  récompensés  chacun  d'une  grande  médaille 
d'argent.  On  rencontrait  dans  leurs  lots  à  peu  près  les  mêmes 
variétés  ;  signalons  Pompon  changeant^  Baron  de  Hirsch, 
Constant  Welker ,  Lucien  Bailleau^  Paul  Michel^  Monsieur  Isoré, 
Monsieur  A.  Graver  eau. 

Dans  ce  même  concours,  M.  Nonin  a  obtenu  une  médaille  de 
bronze. 

Dans  le  4®  concours,  pour  la  plus  belle  collection  de  Dahlias 
à  fleurs  simples,  la  maison  Vilmorin  a  obtenu  une  médaille  de 
vermeil.  Parmi  les  variétés  les  plus  méritantes,  citons  :  Varia- 
bilis,  Attraction,  iMiss  Helyett,  etc.,  etc. 

M.  Molin,  de  Lyon,  a  reçu  une  médaille  de  bronze. 

MM.  Billiard  et  Barré,  de  Fontenay-aux-Roses,  exhibaient  de 
nombreux  semis  à  fleurs  simples  érigées,  remarquables  par  la 
richesse  de  coloris  et  la  largeur  des  fleurs.  Certaines  variétés 
présentaient  même  des  capitules  semi-doubles,  très  curieux 
par  leurs  longues  ligules  à  peine  développées  et  pour  ainsi  dire 
chifl^onnées.  Ce  magnifique  apport,  classé  dans  le  5"  concours, 


i 


DU    CONCOURS   DE    DAHLIAS   ET    BÉGONIAS.  949 

nouveautés  non  encore  au  commerce,   a  valu  une  grande  mé- 
daille d'argent  à  MM.  Billiard  et  Barré. 

Dans  ce  même  concours  de  nouveautés,  MM.  Molin  et  Gorion 
se  sont  vu  adresser  des  remerciements. 

Avant  de  terminer  i'énumération  des  exposants,  dans  les 
différents  concours  de  Dahlias,  nous  ne  devons  pas  oublier  le 
splendide  lot  présenté  hors  concours  par  MM.  Gayeux  et  Le  Glerc, 
marchands-grainiers.  C'est  le  triomphe  de  la  grande  fleur  car 
on  juge  de  suite  l'excellente  culture  qui  a  présidé  à  ce  magni- 
fique résultat,  et  on  reconnaît  en  même  temps  la  sélection  judi- 
cieuse et  raisonnée  des  variétés.  La  nouvelle  variété  «  Gloire  de 
Paris  »,  au  coloris  violet  velouté,  dépasse  20  centimètres  de 
diamètre.  Cette  belle  obtention  du  semeur  Baudrillier  détient 
encore  le  record  de  la  grande  fleur.  Très  intéressante  aussi 
leur  présentation  de  Dahlias  à  fleurs  de  Cactus,  parmi  lesquels 
nous  citerons  seulement  la  variété  allemande  Die  untergleich- 
liche,  pourpre  noir.  Leurs  collections  à  fleurs  simples,  etLilliput 
ont  été  aussi  très  admirées.  MM.  Gayeux  et  Le  Clerc  ont  reçu 
les  vives  félicitations  du  jury. 

Une  culture  quelque  peu  délaissée  de  nos  jours  et  que  le 
comité  de  floriculture  cherche  à  relever,  est  celle  des  Fuchsias. 
Seul,  M.  Nonin  en  présentait  un  lot  bien  cultivé.  Le  jury  lui  a 
décerné  une  médaille  de  vermeil,  en  l'engageant  à  étudier  les 
variétés  à  fleurs  érigées. 

Les  Bégonias  rehaussaient  dignement  l'éclat  du  roi  d'automne. 
La  plus  importante  exposition  était  celle  de  MM.  Vallerand 
frères  qui,  dans  les  différents  concours  auxquels  ils  ont  pris 
part,  ont  obtenu  :  ' 

Médaille  de  vermeil,  au  l^'"  concours,  pour  la  plus  belle  collec- 
tion à  fleurs  doubles. 

Grande  médaille  de  vermeil,  au  2^  concours,  pour  le  plus  beau 
lot  à  fleurs  simples. 

Médaille  de  vermeil,  au  10®  concours,  nouveautés,  pour  une 
série  à  fleurs  ponctuées.  Les  appréciations  étaient  partagées  sur 
la  valeur  de  ce  gain,  car  on  dirait  qu'une  goutte  d'eau  a  dégradé 
la  teinte  des  pétales. 


950  COMPTE   RENDU 

Médaille  d'argent,  au  4''  concours,  pour  Bégonias  à  fleurs 
panachées. 

Et  enfin,  médaille  de  vermeil,  au  S*"  concours,  pour  Bégonias 
cristata.  Cette  race  nouvelle,  rappelle  un  peu  les  anomalies  de 
l'inflorescence  de  l'Amarante  crête  de  coq,  et  comme  les  goûts 
et  les  couleurs  sont  difficiles  à  discuter,  les  appréciations  sont 
très  différentes  sur  la  valeur  de  cette  nouveauté. 

M.  Plet,  du  Plessis-Piquet,  a  reçu  une  grande  médaille  d'ar- 
gent pour  Bégonias  à  fleurs  simples,  et  pour  ses  nouveautés  à 
fleurs  doubles  une  médaille  d'argent. 

Le  lot  de  M.  Urbain,  de  Glamart,  renfermait  de  fort  belles 
plantes.  Sa  nouveauté  à  fleurs  doubles.  Mademoiselle  Lucie 
Faure,  a  obtenu  une  grande  médaille  d'argent.  Ses  hybrides  de 
B.  versaillensis  X  Schmidti,  deVernon  X  versaillensis,  qui  ren- 
ferment d'excellentes  plantes  pour  la  garniture  des  corbeilles 
ont  reçu  une  médaille  d'argent.  Pour  sa  race  double  multiflore, 
il  lui  a  été  décerné  une  grande  médaille  d'argent.  La  nouveauté 
Coquette  de  Clamart  a  été  très  admirée.  Une  nouvelle  série,  inter- 
médiaire entre  les  grosses  fleurs  et  les  multiflores,  a^été  récom- 
pensée d'une  médaille  d'argent.  Et,  enfin,  ses  discolor-Rex  lui 
ont  valu  une  médaille  de  bronze. 

M.  Arnoult,  de  Savigny-sur-Orge,  ne  présentait  qu'un  seul 
pied  de  Bégonias  à  tubercules,  à  fleur  double,  jaune  pâle  strié  de 
rouge,  à  tige  rigide.  Gel  apport  inédit,  et  très  admiré,  a  obtenu 
une  grande  médaille  de  vermeil. 

L'intéressante  nouveauté  de  M.  Vacherot,  «  Abondance  de 
Boissy  »,  et  déjà  primée,  a  valu  une  médaille  d'argent  à  son 
exposant. 

MM.  Vilmorin-Andrieux  présentaient  une  forme  naine  et  com- 
pacte du  Bégonia  Vernon,  se  reproduisant  de  graines;  ils  ont 
reçu  une  médaille  de  bronze. 

Très  intéressant  et  magnifique  le  lot  de  Bégonias  à  feuillage, 
de  MM.  Gappe  et  fils  du  Vésinei,  qui  attiraient  les  regards  de  tous 
les  visiteurs.  C'étaient  des  hybrides  de  B.  décora,  croisé  par 
B.  Diadema-Rex.  Dans  les  premiers,  citons  :  Monsieur  Emile 
Cappe^  Ami  Page^  Secrétaire  Bois,  Albert  Truffaut,  Chantrier; 
dans  les  seconds  :  Claudine,  Schmidt^  Monsieur  Henri  Martinet^ 


DE  l'exposition  d'horticulture  de  coulommiers.  931 
Président  Demolaine.  Les  présentateurs  ont  reçu  pour  leurs 
belles  obtentions,  une  grande  médaille  de  vermeil. 

Pour  les  concours  de  Bégonias  en  fleurs  coupées,  le  jury  a 
adressé  ses  remerciements  aux  exposants  qui  y  ont  pris  part; 
mais,  après  avoir  récompensé  les  mêmes  plantes  en  pots,  il  a 
déclaré  ne  considérer  cette  présentation  que  comme  un  com- 
plément décoratif  de  leurs  lots  d'ensemble. 

Tel  est  le  compte  rendu  de  ce  concours,  qui  avait  pris  l'im- 
portance d'une  véritable  exposition  et  qui  était  digne  d'être 
admiré  par  de  plus  nombreux  visiteurs. 


Compte  rendu  de  l'Exposition  d'Horticulture,  tenue 
k  GoulH)mmiers,  en  septembre  1Ç96, 

par  M.  A.  Chargueraud,  délégué  (1). 

Messieurs, 

La  Société  d'Horticulture  de  l'arrondissement  de  Coulommiers 
tenait  une  exposition  générale  d'Horticulture  à  Coulommiers, 
les  19,  20  et  21  septembre. 

Délégué  comme  juré  pour  représenter  notre  Société  à  cette 
exposition,  j'ai  l'honneur  de  vous  rendre  compte  de  ma 
mission. 

Cette  expositi,on  se  tenait  sur  une  des  belles  promenades  de 
la  ville,  avenue  Yictor-Hugo.  Cette  grande  avenue,  qui  est  large 
de  35  mètres,  ornée  de  deux  lignes  de  beaux  Marronniers  en 
très  bon  état,  offrait  un  emplacement  bien  favorable  pour  une 
exposition  horticole. 

Une  assez  vaste  tente  rectangulaire,  parfaitement  ornéi3,  était 
installée  au  centre  de  cette  promenade  et  contenait  tous  les 
fruits  et  la  plus  grande  partie  des  végétaux  et  fleurs  présentés. 
La  disposition  intérieure  était  bien  conçue  :  à  l'entrée,  et  occu- 
pant environ  la  moitié  de  la  tente,  les  groupes  de  plantes  et  les 

{\)  Déposé  le  8  octobre  1896. 


952  COMPTE   RENDU 

corbeilles  de  fleurs  étaient  heureusement  disposés  pour  être 
bien  en  vue  et  constituer  une  belle  décoration  d'ensemble. 

Les  fruits,  bien  rassemblés  et  régulièrement  disposés  pour  en 
faciliter  l'appréciation  et  les  comparaisons,  occupaient  l'autre 
moitié  de  la  tente. 

Parallèlement  à  cette  tente  principale,  une  installation  de 
moindre  importance  abritait  les  produits  de  la  culture  maraî- 
chère et  d'autres  présentations  rentrant  surtout  dans  l'ensei- 
gnement horticole,  puis  des  objets  d'art  et  industrie,  et  enfin 
les  nombreux,  utiles  et  intéressants  produits  de  l'agriculture. 
Formant  entrée  à  l'exposition  on  remarquait  les  lois  de  plantes 
vertes  et  les  arbres  fruitiers. 

Les  fruits,  Poires,  Pommes,  Pêches,  Raisins,  etc.,  formaient 
la  partie  la  plus  importante  et  intéressante  de  cette  exposition. 
De  très  nombreux  et  beaux  lots  de  ces  différents  fruits  étaient 
présentés. 

Le  plus  important  de  ces  lots,  comme  nombre  de  variétés 
présentées,  était  celui  de  M.  Baltet,  horticulteur  à  Troyes  ; 
il  comprenait  plus  de  cinq  cents  variétés  de  fruits  divers  en 
Poires,  Pommes,  etc.,  et  quelques  variétés  inédites  de  semis. 

L'une  des  présentations  les  plus  remarquables  et  intéressante 
par  la  beauté  des  fruits  et  le  bon  choix  des  variétés,  était  exposée 
par  M.  G.  Boucher,  horticulteur  à  Paris,  qui  avait  présenté,  parmi 
ses  lots,  une  collection  composée  exclusivement  par  des  fruits 
adoptés  par  le  Congrès  pomologique. 

L'étiquetage  était  aussi  très  intéressant;  car,  avec  les  noms,  il 
donnait  les  synonymes,  la  quiilité,  l'époque  de  maturité,  l'ori- 
gine, etc. 

Plusieurs  autres  collections  de  fruits  étaient  également  très 
remarquables  par  la  beauté  des  exemplaires  et  le  bon  choix  des 
variétés. 

Parmi  les  plus  beaux  et  les  bons  fruits  connus,  nous  avons 
noté  parmi  les  Poires  :  Doyenné  du  Comice^  Doyenné  Boussock, 
Beurré  Hardy ^  Charles  Ernest,  Fondante  des  bois.  Parmi  les 
Pommes  :  Calville  blanc,  Reinette  du  Canada,  Reine  des  Rei- 
nettes^ en  parfait  état  ;  Transparente  de  Croncels^  Bedfordshire 
Foundling  ;  ^d^rmi   les  très  grosses  :  Grand  Alexandre^  Belle 


DE  l'exposition  d'horticulture  de  coulommiers.        953 

Dubois^  Monstnieuse  de  Nikita;  quelques  belles  Pêches  :  Alexis 
Lepère^  Bonoworier,  Reine  des  Vergers^  Belle  de  Choisy,  et  de 
très  beaux  Brugnons  de  Félignies. 

Parmi  les  Raisins  :  Chasselas  doré  et  Chasselas  rose  Royaly 
Madeleine  blanche,  Muscat  gris,  Madeleine  noire  et  Frankenthal. 

Les  végétaux  des  pépinières  étaient  représentés  par  deux  beaux 
lots  d'arbres  fruitiers  formés  et  en  jeunes  suje  :  Poirier,  Pom- 
miers, Pêchers,  Abricotiers,  Pruniers,  etc. 

Un  beau  massif,  précédant  l'entrée  de  la  tente,  était  composé 
de  Conifères  et  d'arbustes  à  feuillage  persistant:  Lauriers-cerise, 
Houx,  Fusains^  Troènes. 

Plusieurs  très  beaux  lots  de  fleurs  de  saison  étaient  très  re- 
marquables et  concouraient  puissamment  à  l'ornementation  de 
l'exposition. 

Nous  avons  noté  particulièrement  un  bel  apport  de  Dahlias  de 
différentes  sortes  :  à  grandes  fleurs,  à  fleurs  de  Cactus,  à  fleurs 
intermédiaires  dits  décoratifs,  les  Lilliputs  et  ceux  à  fleurs 
simples,  si  élégants,  présentés  par  MM.  Cayeux  et  Le  Clerc, 
marchands  grainiers  à  Paris. 

Les  visiteurs  étaient  nombreux  et  s'arrêtaient  devant  les  boites 
contenant  surtout  les  variétés  de  Dahlias  aux  fleurs  mons- 
trueuses, énormes,  arrondies  :  Gloire  de  Paris ^  sir  Richad  Wal- 
lacCy  Colosse,  etc. 

...  Ça  n'a  pas  de  poésie,  le  Dahlia!...  —  c'est  la  Pomme  de 
terre  des  fleurs!...  —  est  la  réflexion  humoristique  que  nous 
avons  entendue  là,  dans  un  groupe  d'élégantes  Columériennes  — 
et  que  nous  croyons  devoir  rapporter  comme  indication  pour  les 
spécialistes  qui  rechercheraient  l'exagération  du  volume  dans 
les  fleurs. 

Plusieurs  beaux  lots  d'Aster  et  autres  plantes  vivaces  de 
pleine  terrC;,  comprenaient  de  nombreuses  et  belles  variétés  de 
plantes  de  dimensions  diverses,  aux  coloris  assez  difl'érents,  per- 
mettant de  composer  des  groupes  fleuris  d'un  effet  des  plus 
agréables,  très  ornemental  à  cette  époque  de  l'année. 

Nous  citerons,  choisies  parmi  les  différents  lots  d'Aster,  les 
variétés  suivantes  :  Nouse-Anglise,  Amellus,  amelloides,  Bessa- 
rabicusj  speciosissimus,  formosissimus,  turbinellus,  cœspitosus, 

60 


954  COMPTE   RENDU 

roseus^  Tradescanti,  multiflorus,  etc.,  dans  les  tons  bleus,  vio- 
lacé-bleuâtre, roses,  blanc  rosé  et  blanc. 

—  Une  revision  des  noms  des  variétés  d'Aster  serait  bien 
utile  pour  permettre  aux  amateurs  de  fixer  leur  choix  avec 
certitude  ~  car  les  mêmes  variétés  portent  parfois  des  noms 
différents^  selon  les  exposants.  —  D'autres  plantes  vivaces  :  He- 
lianlhus  lœtifloinis,  H.  orgyalis,  Bolton'ia  glastifolia^  Rudbeckia 
speciosa,\es  Anémones  du  Japon,  variétés  blanches  et  roses;  le 
Desmodium  penduliflorum  aux  grandes  panicules  rouge  violacé 
foncé,  le  Plumbago  Larpentœ  aux  fleurs  bleues,  etc.,  montraient 
qu'une  ornementation  des  plus  agréables  à  l'aide  de  ces  plantes 
de  pleine  terre  est  bien  facile. 

Enfin  quelques  arbustes  :  le  Buddleia  Lindleymia,  les  Ceano- 
thus,  Cleroderidron^  etc.,  fournissaient  aussi  des  fleurs  de  coloris 
variés  permettant  de  combiner  de  belles  décorations.  * 

Les  Roses  étaient  aussi  de  la  fête,  surtout  les  hybrides  de  Thés. 
Dans  un  beau  groupe  de  Clématites  à  grandes  fleurs,  encore  bien 
variées  pour  la  saison,  nous  avons  remarqué  les  variétés 
Madame  T.  Atidré,  Monsieur  Baron  Veillard  et  Kermesina  à 
fleurs  rouges  et  roses.  Plusieurs  beaux  groupes  de  plantes  de 
serres  attiraient  l'attention.  Parmi  les  plus  beaux  végétaux,  on 
remarquait  de  forts  sujets  de  Phœnix,  de  Kentia^  des  CocoSj  des 
Dracœna,  des  Araucaria  et  un  beau  sujet  d'Alsophila  australis 
avec  ses  frondes  élégantes,  des  Anthurium  et  des  Bromé- 
liacées. 

Une  grande  corbeille  était  composée  de  Caladium  du  Brésil 
contenant  de  nombreuses  et  belles  variétés  en  très  bon  état 
témoignant  d'une  excellente  culture. 

Les  plantes  potagères,  les  légumes  étaient  bien  représentés 
par  des  collections  assez  nombreuses  en  variétés  bien  choisies  et 
bien  cultivées. 

Nous  avons  noté  une  Carotte  remarquable  par  ses  dimensions 
et  sa  bonne  conformation,  elle  portait  le  nom  de  Carotte  rouge 
demi-courte  obtuse  de  Guérande^  elle  présentait  un  diamètre  de 
12  centimètres  sur  seulement  15  centimètres  de  longueur;  elle 
était  bien  obtuse,  très  réguUève. 

L'instruction  horticole  comprenait  les  herbiers,  les  collections 


DE  l'exposition  d'uohticulture  de  goulommiers.        055 

d'histoire  naturelle,  animaux  et  insectes  utiles  et  nuisibles;  les 
plans  de  jardins  étaient  bien  représentés. 

En  résumé,  Messieurs,  cette  exposition  était  très  intéressante 
par  le  choix,  la  beauté  et  la  variété  des  produits  horticoles  réunis 
et  aussi  particulièrement  par  la  bonne  organisation  et  la  bonne 
disposition  de  l'ensemble.  Aussi  avons-nous  été  heureux 
d'adresser  nos  plus  vives  félicitations  à  M.  Delamarre,  notre  col- 
lègue qui  est  secrétaire  de  la  Société  de  Goulommiers,  et  l'un  de 
nos  doyens  parmi  les  organisateurs  des  expositions  horticoles. 

Le  jury  était  composé  de  M.  Paulin  Levau,  délégué  de  la 
Société  d'horticulture  de  Melun  et  Fontainebleau;  M.  Massé^ 
délégué  de  la  Société  d'Horticulture  de  Meaux;  M.  Charbonnier 
Isidore,  délégué  de  la  Société  de  Provins;  M.  Torcy,  délégué 
de  la  Société  horticole  de  Botanique  de  Melun;  M.  Mavré, 
professeur  à  l'école  d'agriculture  de  Wagnonville  ;  de  M.  Opoix, 
jardinier  chef  au  Luxembourg,  nommé  secrétaire,  et  de  votre 
délégué  qui  a  eu  l'honneur  d'être  désigné  président  du  jury. 

Les  principales  récompenses  qui  ont  été  accordées  sont  les  sui- 
vantes : 

Prix  d'honneur  :  Médaille  d'or,  offerte  par  M.  le  ministre  de 
l'agriculture,  à  M.  Gh.  Baltet,  horticulteur,  à  Troyes,  pour  l'en- 
semble de  ses  magnifiques  apports  de  fruits  et  de  fleurs  coupées. 
Grande  médaille  d'or,  offerte  et  accordée  par  les  Dames  Pa- 
tronnesses,  à  MM.  Gayeux  et  Le  Glerc,  horticulteurs  grainiers,  à 
Paris,  pour  leurs  belles  collections  en  fleurs  coupées  de  Dahlias 
variés. 

Grande  médaille  d'or  offerte  par  la  ville  de  Goulommiers  à 
M.  Pellieux,  jardinier  chez  M.  G.  Goulet  à  Ghaumes,  pour  l'en- 
semble de  son  exposition  et  particulièrement  ses  beaux  Galadiums, 
ses  Bégonias  et  son  beau  lot  de  fruits. 

M.  G.  Boucher,  horticulteur  à  Paris,  a  obtenu  la  grande  mé- 
daille d'or  offerte  par  M.  A.  de  Rothschild,  pour  sa  magnifique 
collection  de  fruits,  ses  arbres  fruitiers,  ses  Glématites  et  ses 
fleurs  coupées  d'Aster. 

Une  grande  médaille  d'or  a  été  attribuée  à  M.  Pecquenard, 
jardinier  au  manoir  du  Buisson,  pour  son  bel  apport  de  plantes 
de  serres  et  son  beau  lot  de  Raisins. 


956  COMPTE   RENDU 

Une  grande  médaille  d'or  a  été  décernée  à  l'abbé  Bédé,  api- 
culteur à  Mouvaux,  pour  ses  produits  apicoles  et  son  outillage 
spécial. 

Enfin  une  grande  médaille  d'or  offerte  par  M.  Brodard,  maire 
de  Coulommiers,  vice-président  de  la  Société,  a  été  attribuée  à 
M.  Hue,  jardinier  à  Châtres,  pour  l'ensemble  de  son  exposition 
comprenant  des  légumes,  des  fruits  et  des  fleurs  coupées. 

Deux  médailles  d'or  offertes  par  M.  Josseau,  président  de  la 
Société,  ont  été  attribuées,  l'une  à  M.  L.  Gazonnois,  jardinier  au 
château  de  Ghailly,  pour  ses  lots  de  plantes  fleuries  ;  Pélargo- 
niums.  Pétunias,  Œillets,  Cannas,  etc. 

La  seconde  médaille  d'or,  à  M.  Sarget,  jardinier  à  Coulom- 
miers, pour  ses  beaux  fruits  et  sa  collection  de  légumes. 

Trois  médailles  d'or  offertes  par  M.  Abel  Leblanc,  vice-prési- 
dent de  la  Société,  ont  été  décernées,  l'une  à  M.  Plateau,  apicul- 
teur, pour  ses  produits  spéciaux,  l'autre  à  M.  Gâteau,  jardinier  à 
Faremoutiers,  pour  ses  très  belles  corbeilles  de  fruits.  Poires, 
Pommes  et  Raisins,  la  troisième  médaille  à  M.  Lecouvreur,  maire 
des  Chapelles-Bourbon,  pour  ses  remarquables  collections  de 
fruits. 

De  nombreuses  autres  médailles  de  vermeil,  d'argent,  etc., 
ont  été  aussi  accordées  à  d'autres  exposants,  et  elles  étaient 
toujours  bien  justiflées  par  la  valeur  et  la  beauté  que  présen- 
taient tous  les  produits  récompensés. 

Messieurs,  en  terminant  ce  rapide  compte  rendu  de  cette  belle 
exposition,  permettez-moi  d'adresser  ici  mes  plus  sincères  remer- 
ciements à  MM.  les  représentants  de  la  Société  d'Horticulture  de 
Coulommiers,  MM.  les  vice-président,  Abel  Leblanc  et  Brodard, 
à  MM.  Plaisant,  Ragot  et  à  tous  les  membres  actifs  de  cette 
Société,  avec  une  mention  spéciale  à  M.  le  maire  de  la  ville  et  à 
M.  L.  Delamarre,  secrétaire  général  de  la  Société  pour  l'accueil 
bien  cordial  qui  a  été  fait  à  votre  délégué. 

Après  lesjopérations  du  jury,  le  soir,  au  banquet  traditionnel 
ofl'ert  aux  jurés,  assistaient  M.  le  sous-préfet,  M.  le  maire  et 
MM.  les  conseillers  municipaux  de  Coulommiers,  de  nombreux 
toasts  ont  été  portés  ;  je  veux  rappeler  ici  celui  qui  a  été  demandé 
pour  le  prompt  rétablissement  de  M.  Josseau,  le  très  sympa- 


DU    CONCOURS    CANTONAL   ET    RÉGIONAL    DE   VILLEMOMBLE.      957 

thique  président  de  la  Société,  retenu  chez  lui  par  une  indispo- 
sition et  qui,  pour  la  première  fois  depuis  trente-cinq  ans,  s'est 
trouvé  enr)pêché  de  présider  cette  fête  horticole. 


Compte  rendu  du  Concours  cantonal  et  régional 
de  villemomble,  le  29  aout  1896, 

par  M.  Massé  (1). 

Le  29  août  la  Société  de  Villemomble  ouvrait  un  concours 
d'Horticulture  dans  la  salle  des  Ecoles. 

Rendez-vous  était  donné  chez  le  nouveau  président  de  la 
Société,  M.  Dessoudeix,  qui  nous  reçut  avec  la  plus  grande 
amabilité. 

Le  jury  était  ainsi  composé  : 

MM.  Ferret,  délégué  de  la  Société  de  l'Union  horticole  de 
Nogent-sur-Marne;  Gatineau,  délégué  de  la  Société  du  Raincy; 
Welker  père,  délégué  de  la  Société  de  Bougival;  Vigneau, 
délégué  du  Cercle  pratique  de  Montmorency  ;  Lehèvre,  délégué 
de  la  Société  de  Vincennes;  Thierval,,  juré  suppléant,  en  rem- 
placement de  M.  Binet,  de  la  Société  de  Goulommiers  (absent); 
Massé  père;  secrétaire,  M.  Vigneau. 

L'ensemble  de  l'Exposition  ne  laissait  rien  à  désirer.  Tous  les 
exposants  avaient  apporté,  dans  l'arrangement  de  leurs  lots,  un 
entrain  remarquable  en  vue  do  donner  le  plus  grand  éclat  a 
cette  fête  horticole.  Nous  ne  pouvons  qu'adresser  nos  félicitations 
aux  membres  organisateurs  et  aux  exposants. 

Le  jury,  après  une  visite  d'ensemble^  revint  ensuite  à  chaque 
lot  présenté  en  procédant  au  classement  par  la  quantité  de 
points  obtenus  selon  la  valeur  du  produit  exposé.  Après  ce 
classement,  les  récompenses  suivantes  ont  été  décernées  : 

1'*''  Section,  —  Horticulture. 

Prix  d'honneur,  médaille  d'or  :  MM.  Dalphin  (de  Villemomble)  ; 
Paillet  (de  Ghâtenay),  ex  œquo. 

(1)  Déposé  le  22  octobre  1896. 


958  COMPTE    RENDU 

M.  Dalplîin,  horticulteur,  à  Villemomble,  pour  un  superbe 
massif  de  Pelargonium  peltaUim,  semis  oi^tenu  par  l'exposant 
qui  lui  a  donné  le  nom  de  :  Souvenir  du  commandant  Berthaut. 
M.  Dalphin  avait  entouré  son  massif  d'une  mosaïque  en  Eche- 
î;eWa  dénotant  beaucoup  de  savoir-faire.  Venait  ensuite  une  col- 
lection de  Rosiers-tiges  en  pleine  floraison,  un  massif  de  Pétunias 
d'une  remarquable  culture. 

M.  Paillet,  pépiniériste,  à  Châlenay,  avait  un  très  beau  lot  de 
conifères,  et  un  apport  de  Dalhias  en  fleurs  coupées  d'une  grande 
beauté,  parmi  lesquels  nous  avons  remarqué  :  Grand-duc  Alexis 
de  Russie,  Oban,  Monsieur  Douglas^  Le  Siam,  Mistress  Peart^ 
Francis,  Fell  (nouveauté  pour  1897),  Maurice  Paillet,  Matchless 
(Nouveautés  1896),  Henri  Freeman,  Maid  of  Kent. 

Nous  n'avons  pas  besoin  de  dire  que  les  Dalhias  Paillet  sont 
uniques  dans  leur  genre. 

2°  Prix  d'honneur,  médaille  d'or:  M.  G.  Lecomte,  horticulteur, 
à  Villemomble,  ensemble  de  ses  apports  et  d'un  beau  lot  de 
Bégonias  à  tubercules. 

l'^'"  Prix,  grande  médaille  de  vermeil:  M.  Marion  (de  Gagny), 

2®  Prix,  médaille  de  vermeil,  ex  œquo  entre  :  M.  Duval  (de 
Versailles),  pour  l'ensemble  de  ses  plantes  toujours  si  appréciées 
de  Crotons,  Vriesea. 

M.  Rocher  (de  Villemomble),  pour  ces  bouquets,  couronnes  et 
garnitures. 

2^  Section.  —  Jardiniers  de  maisons  bourgeoises. 

Prix  d'honneur,  médaille  d'or:  M.  David,  chef-jardinier  chez 
M.  Garnier,  à  Villemomble,  pour  l'ensemble  de  ses  apports  dans 
lesquels  nous  avons  remarqué  des  pots  de  Vigne  variété  Fran- 
kenthal. 

2®  Prix,  médaille  d'or  :  M.  Gérard,  jardinier-chef  chez 
M.  Ducarre,  à  Villemomble,  pour  l'ensemble  d'un  magnifique  lot 
de  plantes  vertes  de  bonne  culture. 

S""  Section.  —  Garçons  jardiniers. 

^cr  Pfix,  petite  médaille  vermeil:  Daverdin,  garçon  jardinier 
chez  M-.  Poroquin,  à  Villemomble. 


DE  l'exposition   DU   VÉSINET   (SEINE-ET-OISE).  959 

4®  Section.  —  Maraîchers  et  cultivateurs. 

I®""  Prix,  grande  médaille  d'or  :  M.  Bertrand,  cultivateur,  à 
Rosny. 

6''  Section.  —  Industrie. 

Diplôme  d'honneur  :  M.  Foulcaud,  fabricant  de  pompes,  à 
Paris.  Diplôme  de  mérite,  M.  Paul  Rain  (de  Villemomble). 

Les  Dames  Patronnesses  désirant  offrir  aussi  une  récompense 
au  lot  le  plus  méritant,  ce  prix,  une  médaille  d'or,  a  été  décerné 
ex  œquo  entre  M.  Dalphin,  de  Villemomble,  déjà  nommé  et 
M.  Baillet,  de  Ghâtenay,  déjà  nommé. 

Le  soir,  un  banquet  réunissait  exposants  et  membres  du  jury. 
Nous  garderons  un  bon  souvenir  de  la  charmante  réception  qui 
nous  a  été  faite,  et  nous  adressons  à  M.  le  président  et  à  MM.  les 
membres  du  bureau  nos  sincères  remerciements. 


Compte  rendu  de  l'Exposition  du  Vésinet  (Seine-et-Oise), 
Par  M.  Poiret  Délan  (1). 

Ayant  eu  l'honneur  d'être  désigné  pour  représenter  la  Société 
nationale  d'Borticulture  de  France,  comme  juré  à  l'exposition 
du  Vésinet,  qui  a  eu  lieu  du  11  au  14  septembre  dernier,  je 
viens  vous  rendre  compte  de  la  mission  qui  m'a  été  confiée. 

Les  membres  du  jury  se  sont  rendus  le  11  septembre,  à  dix 
heures  du  matin,  à  la  mairie  du  Vésinet,  lieu  de  rendez-vous. 

Le  jury  était  composé,  pour  la  partie  horticole,  de  : 

MM.  Auxance,  de  Bougival  ;  Gauthier,  jardinier-chef  de  Tria- 
non,  à  Versailles;  Hirmiger,  délégué  de  la  Société  de  Nogent- 
sur-Marne  ;  Fisson,  de  la  Société  de  Saint-Germain-en-Laye  ; 
Mauvoisin ,  de  la  Société  de  Seine-et-Oise  ;  Gauthier,  de  la 
Société  de  Neuilly-sur-Seine  ;  Jacob,  jardinier  au  Vésinet,  et 
Poiret  Délan. 

(1)  Déposé  le  22  octobre  1896. 


960  COMPTE   RENDU 

Pour  la  partie  industrielle  : 

MM.  Vidal-Baume,  de  la  Société  de  Boulogne-sur-Seine  ; 
Plançon,  de  la  Garenne- Colombes  ;  Michon,  du  Vésinet. 

La  Société  d'Horticulture  qui  a  organisé  cette  exposition  n'a 
que  dix-huit  mois  d'existence;  c'est  la  première  exposition 
qu'elle  organisait  et  l'on  peut  dire  qu'elle  a  assez  bien  réussi 
pour  ses  débuts. 

L'exposition  était  installée  sur  une  vaste  pelouse,  à  deux 
minutes  de  la  gare  ;  elle  était  entourée  de  bosquets  naturels  qui 
lui  donnaient  un  aspect  des  plus  agréables. 

Je  crois  bien  qu'il  n'y  a  que  le  joli  pays  du  Vésinet  dans  la 
banlieue  parisienne,  qui  puisse  s'offrir  un  semblable  emplace- 
ment. Le  jardin  avait  été  dressé,  je  crois,  par  le  président  de  la 
Société,  M.  Auxance.  Quelques  corbeilles  de  fleurs  et  plantes 
qui  étaient  disposées  en  avant  de  la  tente,  contenaient  des 
Rosiers-tiges,  des  Cannas  florifères,  des  MusaEnsete,  Bégonias  et 
diverses  autres  plantes  ;  un  rocher  était  garni  de  plantes  pour 
rocailles.  A  droite  et  à  gauche  de  la  tente,  se  trouvaient  deux 
beaux  lots  de  Conifères.  Sous  la  tente,  en  face  l'entrée  principale, 
se  présentait  un  magnifique  lot  de  Pelargonium  zonale  variés. 
Derrière  ce  lot  se  trouvait  un  très  fort  Latania  borbonica,  d'une 
très  bonne  culture,  entouré  de  Bégonia  Rex. 

Dans  les  angles  se  trouvaient  des  plantes  vertes  :  à  gauche 
des  plantes  d'amateurs  et  à  droite  des  plantes  marchandes. 

Nous  avons  remarqué  un  lot  de  Bégonias  à  tubercules,  bien 
variés  et  à  très  larges  fleurs  de  toute  beauté. 

Le  fond  de  la  tente  était  tracé  à  la  française  et  les  plates- 
bandes  étaient  garnies  de  légumes  et  de  plantes  diverses,  telles 
que  Cannas,  Pelargonium  zonale,  Bégonias,  etc.  Les  bas-côtés 
étaient  garnis  de  fruits  et  de  fleurs  coupées. 

La  partie  industrielle,  qui  était  largement  représentée,  se  trou- 
vait en  entrant,  dans  le  jardin,  à  droite  et  à  gauche  de  la 
tente. 

Les  récompenses  ont  été  accordées  dans  l'ordre  suivant. 

Je  ne  citerai  ici  que  les  principales  : 

Le  grand  prix  d'honneur,  deux  vases  de  Sèvres,  offerts  par 
M.  le  Président  de  la  République,  à  M.  Foucard,  horticulteur,  à 


DE   L  EXPOSITION   DU   VÉSINET   (SEINE-ET-OISE).  961 

Chatou,  pour  ses  lots  de  Bégonias  à  tubercules,  simples  et  dou- 
bles de  semis,  Bégonias  variés,  Pelargonium  zonale  simples  et 
doubles^  variés,  plantes  vertes  et  Musa  Ensete. 

2°  prix  d'honneur,  médaille  offerte  par  M.  le  ministre  de 
l'agriculture,  à  M.  Lecointe,  pépiniériste,  à  Louveciennes,  pour 
ses  arbres  fruitiers  formés,  et  fruits. 

3^  prix  d'honneur,  médaille  offerte  par  le  conseil  général,  à 
M.  Guibert,  instituteur,  à  Roquencourt,  pour  herbiers,  collec- 
tions d'insectes  et  travaux  scolaires. 

4«  prix  d'honneur,  médaille  offerte  par  MM.  les  Sénateurs  à 
MM.  Lévêque  et  fils,  horticulteurs,  à  Ivry-sur-Seine,  pour  leur 
belle  collection  de  Roses  (fleurs  coupées). 

5®  prix  d'honneur,  un  objet  d'art,  offert  par  M.  Brevet,  maire 
du  Vésinet,  à  M.  Poiffait,  marchand -grainier,  au  Vésinet, 
pour  ses  collections  de  graines,  Graminées,  céréales  et  ses 
poteries. 

Cinq  médailles  d'or  ont  été  obtenues  par  : 

M.  Lecointe,  déjà  nommé,  pour  ses  Conifères,  arbustes  variés. 
Rosiers  et  plantes  de  rocailles. 

M.  Deseine,  pépiniériste,  à  Bougival,  pour  ses  magnifiques 
corbeilles  de  Poires  et  Pommes. 

MM.  Domage  et  fils,  horticulteurs,  au  Pecq,  pour  Bégonias  à 
tubercules,  doubles,  Bégonias  variés,  Reines-Marguerites,  Pétu- 
nias et  Cyclamens. 

M.  Thinard,  jardinier,  au  château  du  Belley,  pour  sa  collec- 
tion de  Dahhas,  Cannas  florifères  et  surtout  pour  son  Bégonia 
double  à  fleur  rose  (nommé  Rose  de  France),  j'ai  compté  sur 
cette  plante  vingt-quatre  fleurs  (nouveauté  superbe). 

M.  Hardy,  jardinier,  allée  du  Lac-Inférieur,  au  Vésinet,  pour 
ses  légumes  variés  et  ses  Reines-Marguerites. 

Quatre  médailles  d'or,  pour  la  partie  industrielle,  ont  été 
accordées  à  : 

M.  Moutier,  à  Saint-Germain-en-Laye,  pour  ses  serres. 

M.  Rigaut,  serrurier,  à  Croissy,  pour  ses  serres. 

M.  Bourdier,  rocailleur,  à  Chatou,  pour  son  rocher  et  travaux 
en  ciment. 

M.  Baume  fils,  à  Paris,  pour  ses  travaux  d'art  en  fer  forgé. 


962  COMPTE    RENDU   DE   l'EXPOSITION   DU   VÉSINET 

Il  a  été  décerné  d'autres  médailles  en  vermeil,  argent  et 
bronze. 

Un  grand  diplôme  d'honneur  a  été  offert  à  M.  Auxance,  hor- 
ticulteur, au  Vésinet,  pour' ses  corbeilles  de  Cannas,  OEillels, 
Rosiers,  Goléus  exposés  hors  concours,  et  pour  le  plan  du 
jardin. 

2*^  Diplôme  d'honneur  offert  à  M.  Ragoût,  horticulteur,  au 
Vésinet,  pour  ses  Pélargoniums  et  ses  Cyclamens  (hors  con- 
cours). 

3®  Diplôme  d'honneur,  à  M.  Vidal-Baume^  constructeur,  à 
Boulogne-sur-Seine,  pour  ses  appareils  d'arrosage  et  tondeuses 
(hors  concours,  membre  du  jury). 

¥  Diplôme  d'honneur  à  M.  Plançon,  à  la  Garenne-Colombes, 
constructions  rustiques,  claies  et  paillassons  (hors  concours, 
membre  du  jury). 

5*  Diplôme  d'honneur  à  M.  Lafon,  quincaillier,  au  Vésinet, 
pour  ses  ustensiles  de  jardins  (hors  concours). 

Le  soir,  à  sept  heures,  un  banquet  réunissait  les  membres  du 
jury  et  un  grand  nombre  d'exposant.  Ce  banquet  était  présidé 
par  M.  Auxance,  président  de  la  Société,  et  nous  avons  été  heu- 
reux d'y  voir  MM.  les  adjoints.  M.  le  maire  s'était  excusé  pour 
cause  de  santé. 

Votre  délégué,  au  nom  du  jury,  a  pris  la  parole  pour  remer- 
cier ces  Messieurs  de  l'accueil  sympathique  qui  nous  a  été  fait, 
et  nous  nous  sommes  quittés,  en  souhaitant  à  cette  jeune 
Société  de  persévérer  dans  la  bonne  voie  où  elle  est  entrée. 


PUBLICATIONS   FRANÇAISES.  963 

REVUE 

DES   PUBLICATIONS  FRANÇAISES  &  ÉTRANGÈRES 


f.  Publications  françaises, 
par  M.  D.  Bois. 

Comptes  rendus  des  séances  de  la  Société  de  Biologie 
(10  juillet  1896).  Extrait  d'une  note  de  M.  Mangin  :  Les  maladies 
circulai!' es  de  la  Jacinthe. 

Dans  le  Midi  de  la  France,  les  bulbes  des  Jacinthes  sont  enva- 
his par  une  maladie  qui  a  causé  de  grands  ravages  dans  les  cul- 
tures de  celte  plante. 

L'examen  des  bulbes  a  révélé  à  M.  Mangin  l'existence  de  deux 
parasites  animaux.  Ce  sont  :  TAnguillule  de  la  Jacinthe  ou  Ty- 
lanchus  Hyacinthii,  déjà  signalée,  en  1881,  par  M.  Prillieux  (1), 
et  un  Acarien,  le  Cepophagus  echiriopus,  découvert  par  Fumouse 
et  Robin,  sous  le  nom  de  Tyroglophus  echinopus. 

La  section  transversale  des  oignons  attaqués  montre,  au  milieu 
des  écailles  saines,  un  certain  nombre  d'écaillés  jaune  fauve  ou 
brunes,  qui  dessinent  des  arcs  plus  ou  moins  longs  et  méritent 
bien,  aux  maladies  causées  par  les  parasites  cités  plus  haut,  le 
nom  de  Maladies  circulaires^  créé  par  M.  Sorauer.  M.  Prillieux 
avait  recommandé  d'arracher  et  de  détruire  tous  les  bulbes 
envahis.  En  ce  qui  concerne  les  anguillules,  le  procédé  est  peu 
pratique  à  cause  de  la  difficulté  de  reconnaître  leur  présence 
qui,  dans  beaucoup  de  cas,  n'est  pas  indiquée  par  des  caractères 
extérieurs.  Même  la  production  de  la  gomme  que  M.  Prillieux 
signalait  comme  un  indice  de  la  maladie  ne  peut  être  considérée 
comme  un  phénomène  pathologique,  la  formation  de  la  gomme 
étant  normale  et  s'observant  chez  les  individus  sains  comme 
chez  les  malades. 


(1)  Prillieux.  La  maladie  vermiculaire  des  Jacinthes,  Bulletin  de 
la  Société  nationale  d'Horticulture^  1881,  3<^  série,  t.  III,  p.  253. 


964  REVUE   DES   PUBLICATIONS. 

Le  Cepophagus  ecliinopiis,  au  contraire,  est  toujours  facile  à 
reconnaître,  parce  que  les  tissus  déchirés  prennent  une  teinte 
brune.  Pour  détruire  les  plantes  atteintes,  il  faut  les  séparer  des 
plantes  saines;  pour  cela,  on  coupe  transversalement  le  sommet 
des  bulbes,  et  si  la  section  est  blanche,  le  bulbe  est  sain;  si  elle 
offre  des  zones  ou  des  arcs  bruns,  le  bulbe  est  réputé  malade. 
Selon  M.  Mangin,  ce  procédé  est  défectueux,  d'abord  parce  que 
la  présence  des  amas  de  gomme  brune  peut  donner  dans  un 
bulbe  sain  l'illusion  de  la  maladie;  d'autre  part,  les  régions  fai- 
blement envahies  parlesanguillules  ne  se  distinguent  à  l'œil  par 
aucun  caractère  extérieur. 

M.  Mangin  propose  l'emploi  du  sulfure  de  carbone.  Un  peu 
avant  l'époque  de  la  plantation,  on  disposera  les  oignons  sur 
des  claies,  dans  des  caisses  en  bois  ou  dans  des  armoires  conte- 
nant des  soucoupes  remplies  de  sciure  de  bois  imprégnée  de 
sulfure  de  carbone;  au  bout  de  six  heures^  on  enlèvera  les 
bulbes  pour  les  aérer  et  faire  disparaître  les  vapeurs  toxiques. 
Cette  durée  est  suffisante  pour  tuer  les  parasites  et  insuffisante 
pour  endommager  les  plantes.  D'autre  part,  on  pourra,  après  la 
plantation  des  bulbes,  injecter  le  sulfure  de  carbone  dans  le  sol 
au  moyen  d'un  pal;  des  essais  établiront  la  dose  qu'il  ne  faut 
pas  dépasser. 

Journal  de  la  Société  de  statistique  de  Paris.  —  Le  coût  de 
la  vie  à  Paris,  à  diverses  époques.  Prix  des  légumes  et  des  fruits, 
de  1832  à  nos  jours,  par  M.  G.  Bienaymé  (octobre  1896,  p.  384). 

Les  comptes  de  l'administration  hospitalière  moderne  offrent 
des  renseignements  continus  sur  les  végétaux  qui  entrent  pour 
la  plus  grande  part  dans  la  dépense  alimentaire. 

On  y  voit  que  les  légumes  frais,  de  1832  à  1859,  ont  monté 
assez  régulièrement  de  9  à  20  centimes  le  kilogramme  ;  que  de 
1860  à  1885,  ils  ont  subi  de  grandes  oscillations  et  que  depuis 
ils  n'ont  presque  pas  cessé  de  descendre  aux  chiffres  initiaux  de 
8  et  9  centimes.  Par  cette  dernière  variation,  il  se  trouve  que  les 
prix  de  la  période  décennale  la  plus  récente  ont  baissé  davan- 
tage que  les  autres  produits  végétaux  et  même  que  tous  les 
objets  consommés  dans  les  hôpitaux  de  Paris. 


PUBLICATIONS   FRANÇAISES.  965 

Les  Pommes  de  terre,  qui  font  un  article  distinct,  ont,  de  1833 
à  1860,  monté  plus  régulièrement  de  3  à  10  centimes  le  kilo- 
gramme. Ensuite,  jusqu'en  1882,  elles  ont. oscillé  largement 
quoique  moins  que  les  autres  légumes  frais,  entre  6  et  13  cen- 
times, mais  dès  lors  une  baisse  peu  interrompues  les  a  ramenées 
à  6  ou  7  centimes,  c'est-à-dire  aux  prix  de  1840. 

Les  légumes  de  saison,  plus  chers  et  moins  susceptibles  de 
grandes  variations,  apparaissent,  de  1833  à  1835,  avec  des  prix 
de  35  et  37  centimes  le  kilogramme,  lesquels  ne  se  retrouvent 
qu'en  1860.  Probablement,  durant  cette  lacune  de  la  statistique, 
il  y  a  eu  mélange  avec  les  légumes  frais  dont  la  valeur  a  dû  être 
relevée  d'autant.  Quoi  qu'il  en  soit,  les  chiffres  qui  reprennent 
en  1860,  pour  ne  plus  s'interrompre,  vont  de  33  à  41  centimes  — 
les  50  centimes  de  1870  sont  exceptionnels  —  et  les  points  cul 
minants  de  la  série  se  montrent  en  1883  et  1887.  Gomme  pour 
les  autres  légumes,  une  baisse  vient  ensuite  et  elle  dure  encore 
avec  le  bas  prix  de  29  et  30  centimes. 

A  part  les  légumes  frais  ou  de  saison  figurent  ceux  d'entre  eux 
qui  sont  conservés,  tels  que  les  Haricots,  Pois,  Lentilles.  Le  kilo- 
gramme de  Haricots  secs,  peu  au-dessus  de  20  centimes  entre 
1832  et  1836,  avait  après  cette  époque  dépassé  30  centimes,  puis 
était  descendu  au-dessous  pour  y  remonter  et  s'y  tenir  jusqu'à 
la  fin.  On  ne  constate  donc  pas  pour  les  plus  usuels  des  farineux 
la  baisse  remarquée  dans  la  période  dernière  pour  les  légumes 
frais.  De  l'allure  de  ceux-ci  s'écartent  davantage  les  Pois  cassés 
et  les  Lentilles  sèches  dont,  depuis  1832,  la  ligne  des  prix  on- 
dule de  25  à  45  centimes  le  kilogramme,  pour  les  uns  et  de  27  à 
57  centimes  pour  les  autres. 

Les  fruits  frais,  de  1836  à  1857,  ont  eu  graduellement  les 
prix  de  17  à  35  centimes  le  kilogramme  et  après  en  hausse  et  en 
baisse  (26  centimes  en  1858  et  44  centimes  en  1859).  Ils  ont 
moins  monté  jusqu'en  1847  (32  à  48  centimes),  mais  alors  une 
hausse  brusque  (57  à  75  centimes,  63  et  65  centimes)  s'est  mani- 
festée pour,  en  1882,  s'atténuer  (52  à  56  centimes  passant  par  45 
et  46  centimes  en  1858  et  1884).  C'est  à  partir  de  1890  qu'une 
baisse  régulière  s'est  établie,  de  48  à  42  centimes. 


966  REVUE     DES    PUBLICATIONS. 

Revue  des  Deux-Mondes  (i"  octobre  1896).  Extrait  d'un  ar- 
ticle de  M.  G.  de  Varigny  :  L Algérie  en  1896. 

L'extension  du  commerce  des  primeurs  est  un  fait  qui  frappe 
tous  les  yeux  dans  notre  colonie  d'Algérie.  Capitalistes  grands 
et  petits,  cultivateurs,  maraîchers,  se  consacrent  de  plus  en  plus 
à  la  production  des  primeurs.  Les  terrains  autrefois  sans  valeur 
et  longtemps  en  friche  des  nombreux  villages  qui  bordent  le 
golfe  et  les  côtes  d'Alger  sont  aujourd'hui  métamorphosés  en 
champs  de  culture  intensive. 

De  janvier  à,  avril,  Maison-Carrée,  Fort-de-l'Eau,  Husseïn- 
Dey,  Rovigo,  expédient  à  Paris,  Lyon,  Marseille  et  aux  grandes 
villes  du  nord  près  de  100,000  colis  d'Artichauts  de  primeurs. 
D'octobre  à  décembre  et  d'avril  à  mai,  200,000  colis  de  Haricots 
verts  récoltés  à  Guyotville,  Husseïn-Dey  et  Zéralda  partent  pour 
la  France.  On  n'estime  pas  à  moins  de  50,000  colis  l'exportation 
des  petits  Pois,  laquelle,  commençant  en  décembre,  dure  jusqu'en 
mai,  où  les  produits  similaires  du  Midi  font  leur  apparition  sur 
nos  marchés.  Husseïn-Dey,  Kouba,  Birkadens,  Birmandreis  et 
Guyotville  sont  les  centres  principaux  de  cette  production  et 
aussi  de  celle  des  Pommes  de  terre  nouvelles  dont,  de  février 
en  juin,  on  récolte  en  moyenne  5,000  tonnes.  Pour  les  fruits, 
Blida,  Boufarik  et  Staouéli  sont  les  centres  de  la  production  des 
Oranges,  des  Citrons  et  des  Mandarines  dont,  de  novembre  à 
mars,  100,000  fardeaux  font,  sur  nos  marchés,  concurrence  aux 
produits  étrangers.  En  mai,  20,000  colis  d'Amandes,  et  du 
5  juillet  au  15  août,  175,000  fardeaux  de  Raisins  viennent  encore 
d'Algérie,  permettre  aux  consommateurs  impatients  d'attendre 
l'apparition,  sur  le  carreau  des  Halles,  des  Amandes  et  des 
Raisins  de  France.  Les  champs  de  primeurs  conquis  sur  les 
landes  et  sur  les  sables,  soigneusement  épierrés  sont  engraissés 
à  peu  de  frais  par  les  déchets  des  fabriques  avoisinantes  ou  par 
les  détritus  d'Alger.  Ils  sont  cultivés  avec  un  art  savant  qui 
règle,  presqu'à  jour  fixe,  la  maturation  et  la  récolte  des  pro- 
duits ;  irrigués  au  moyen  d'écluses  qui  limitent  à  une  intelligente 
surveillance  le  pénible  travail  de  l'arrosage.  La  plupart  des 
ouvriers  agricoles  sont  d'origine  étrangère  :  Mahonnais,  Maltais 


KEVUE    DES    PUBLICATIONS.  967 

et  Espagnols.  Les  Français  n'y  figurent  guère  que  comme  pro- 
priétaires de  pelits  champs  qu'ils  cultivent,  ou  surveillants  des 
exploitations  qui  exigent  une  importante  main-d'œuvre.  Le 
labeur,  dépensé  sur  une  lande  jusque-là  en  friche,  convertit  un 
hectare  de  terre,  dont  la  primitive  valeur  était  nulle,  en  un  ca- 
pital dont  le  revenu  annuel  atteint  et  dépasse,  en  certaines  loca- 
lités, 1,500  francs. 

Par  ce  qu'est  déjà  ce  commerce,  on  peut  juger  ce  qu'il  sera  ; 
par  les  résultats  obtenus  pour  le  maraîchage  aux  États-Unis,  on 
peut  apprécier  ce  qu'il  est  appelé  à  devenir.  Il  y  a  trois  ans, 
cette  industrie,  dans  le  sud  des  États-Unis,  rémunérait  déjà  un 
capital  de  500  millions  de  francs.  Sur  une  superficie  de 
90,000  hectares,  elle  faisait  vivre  une  population  de  217,000 
hommes,  de  9,000  femmes  et  de  1 5,000  enfants,  dont  les  salaires 
s'élevaient  à  60  millions.  Elle  écoulait  sur  les  marchés  des  villes 
du  nord  pour  400  millions  de  produits,  laissant  aux  producteurs 
un  revenu  net  de  20O  millions  de  francs.  L'Europe  est  un  bien 
autre  consommateur  que  le  nord  et  l'ouest  des  Etats-Unis, 
et,  pour  se  faire  attendre,  l'expansion  du  commerce  des  pri- 
meurs n'en  est  pas  moins  certaine  pour  qui  sait  observer  et 
noter  les  progrès  simultanés  et  soutenus  que  font  en  France  les 
industries  ayant  pour  but  d'accroître  le  confort  général. 

2.  Publications  étrangères, 

par  M.  P.  Hariot. 

The  Garden.  —  Si  les  Orchidées  exotiques  ont  leur  mérite 
incontestable  et  incontesté,  il  s'en  faut  de  beaucoup  que  les 
espèces  terrestres  en  soient  absolument  dépourvues.  Et  au  pre- 
mier rang  nous  ne  devons  pas  hésiter  à  placer  les  Cijpripedium, 
dont  quelques-uns  sont  réellement  rustiques  et  demandent  très 
peu  de  soins  pour  vivre  et  prospérer.  Est-il  dans  la  flore  euro- 
péenne une  plante  plus  admirable  que  le  Cyp?npedium  Cal- 
ceolus^  en  qui  revit  quelque  chose  de  la  flore  privilégiée  des  tro- 
piques? Il  est  fâcheux  que  cette  superbe  Orchidée  soit  aussi 
rare,  et  que  les  localités  où  on  la  rencontre  soient  à  la  veille  de 
disparaître,  grâce  à  la  rapacité  des  collecteurs.  Pais  ce  sont 


968  REVUE    DES    PUBLICATIONS. 

d'autres  espèces  américaines  ou  asiatiques  qui  s'adaptent  encore 
mieux  que  le  Calceolus  aux  exigences  de  ce  climat:  Cypripedium 
spectabile^  le  plus  beau  de  tous  ;  C.  parviflorum,  qui  rappelle  le 
Calceolus,  mais  avec  des  fleurs  plus  larges;  C  moniammi,  petite 
espèce  à  fleur  pourpre  foncé  avec  un  labelle  blanc  ;  C.  gutta- 
ium  de  Sibérie,  dont  le  labelle  blanc  est  parsemé  de  taches 
rose  purpurin;  C.  acaule,  etc.  Le  C.  candïdum  à  labelle  d'un 
blanc  pur  et  originaire  du  Nord  de  l'Amérique,  n'a  guère  d'in- 
térêt que  pour  le  botaniste  ;  le  C.  californicum  présente  de 
grandes  difficultés  de  culture;  le  C.  arietinum  est  une  curieuse 
espèce  sans  valeur  pour  l'amateur  d'Orchidées.  Signalée  pen- 
dant longtemps  comme  spéciale  à  l'Amérique  du  Nord,  cette 
dernière  plante  a  été  récemment  retrouvée  en  Chine. 

Les  plantes  bulbeuses  et  leurs  alliées  sont  toujours  recher- 
chées en  Angleterre,  aussi  les  journaux  de  ce  pays  sont-ils  abon- 
damment renseignés  en  ce  qui  les  concerne.  Aujourd'hui  nous 
y  trouvons  des  indications  relatives  au  Lilium  testaceum,  qui 
mérite  une  mention  spéciale  pour  le  coloris  nankin  de  ses  fleurs, 
coloris  qui  n'est  que  bien  rarement  représenté  chez  les  Lis  et 
même  dans  tout  le  règne  végétal.  C'est  un  hybride  des  Lilium 
candidum  et  chalcedonicum  dont  il  se  partage  à  peu  près  exacte- 
ment les  caractères  par  moitié.  Sa  floraison  est  de  dix  jours 
environ  plus  tardive  que  celle  du  Lis  blanc  et  ses  fleurs  en 
possèdent  l'agréable  parfum. 

Les  Tigridia  sont  bien  peu  cultivés  de  nos  jours,  en  dehors, 
tout  au  moins,  du  type  qu'on  rencontre  encore  de  temps  à  autre. 
Une  des  plus  belles  variétés  du  T,  pavonia  est  sans  contredit 
celle  qui  a  reçu  le  nom  de  flava.  Depuis  la  première  introduc- 
tion de  la  plante  en  1796,  on  avait  vu  apparaître  les  variétés  à 
fleurs  blanches,  roses,  lilas,  jaune  foncé  ou  conchiflora;  mais 
aucune  d'elles  ne  peut  lutter  avec  celle  à  coloris  jaune  pâle, 
quoiqu'en  1836  déjà,  l'hybridation  opérée  entre  les  7.  pavonia 
et  conchiflora  eût  donné  naissance  au  T.  Watkinsoni,  qui  devait 
probablement  se  rapprocher  de  la  nouvelle  variété.  De  nou- 
veaux succès  attendent  certainement  les  expérimentateurs  qui 
essaieront  de 'croiser  le  T.  pavonia  avec  d'autres  espèces  voi- 
sines, telles  que  les  1\  lutea^  Prïnglei,  Van  Houttei,  etc. 


PUBLICATIONS   ÉTRANGÈRES.  969 

Qui  connaîl,  en  dehors  des  vieux  jardins,  les  Hémérocalles? 
leur  culture  est  de  la  plus  haute  simplicité,  leur  multiplication 
également.  VHemerocallis  flava  qui  semble  avoir  été  jadis  le 
plus  répandu^  n'est  pas  aussi  robuste  que  d'autres  espèces  du 
même  genre.  VB.  Dumortieri  s'en  distingue  par  ses  fleurs  jaune 
orangé  qui  rappellent  le  coloris  de  celles  de  VH.  Mlddendorfiana. 
Quant  à  VH.  fulva,  il  atteint  de  plus  grandes  dimensions  et  ses 
fleurs  se  reconnaissent  à  leur  couleur  fauvd  et  à  leur  absence 
d'odeur.  Il  faut  encore  signaler  VH.  Kwanso  très  ornemental 
avec  ses  feuilles  panachées  et  1'^.  aurantiaca  major  le  plus  beau 
de  tous,  à  tous  les  points  de  vue. 

Les  Stenomesson  [Coburgia]  et  les  Cyrtanthus  sont  presque 
actuellement  des  mythes  tant  ils  sont  relégués  dans  un  passé 
déjà  bien  lointain.  Et  pourtant  leurs  espèces  ne  manquent  ni  de 
charme  ni  d'élégance.  Le  Stenomesson  innarnalum  est  remar- 
quable par  ses  fleurs  jaunes  longuement  tubuleuses,  à  tube 
rouge  incarnat.  Le  Cyrtanthus  Hulloni,  originaire  du  Gap,  tan- 
dis que  les  Stenomesson  sont  américains,  a  des  fleurs  plus  petites, 
plus  nombreuses,  entièrement  rouges.  D'autres  espèces  de  ces 
deux  genres  d'Amaryilidées  tiendraient  diocnement  leur  place  en 
leur  voisinage,  par  exemple  les  Stenom^isson  Inteo  vlride,  tri- 
choneurum,  coccineum,  suspensum  ;  les  Cyrtanthus  Mac  Keni, 
Mac  Owani,  obliquus^  lutescens,  angustifolhis^  coccineus  et  un 
superbe  hybride,  le  C.  hybridus. 

Plus  connu  est  le  Gladioliis  Colvillei  qui  sous  sa  forme  à  fleurs 
blanches  «  La  Fiancée  »  est  universellement  cultivé  au  point  de 
vue  de  la  fleur  coupée.  Peu  de  plantes  peuvent  lutter  avec  lui 
pour  la  pureté  du  coloris  et  pour  la  grâce  décorative. 

Nous  aurons  encore  l'occasion  de  revenir  avec  le  journal  an- 
glais sur  les  Narcisses  à  propos  des  hybrides  du  Narcissus  trian- 
drus.  Cette  dernière  plante  est  originaire  de  l'Espagne  et  du 
Portugal.  Le  premier  hybride  naturel  auquel  elle  ait  contribué  à 
donner  naissance,  en  cam^digniQ  &\i  N.  pseudo-îWircissus,  rappe- 
lait le  N.  Johnstoni.  Puis  on  a  obtenu  artificiellement  une  forme 
:i  fleurs  blanches  en  faisant  intervenir  le  N.  mmophylUis;  mais 
(•■tille  dernière  obtention  présente  l'inconvénient  de  ne  pas  être 
safflsamment  rustique.  On  est  également  arrivé  à  de  boas  résul- 

61 


970  REVUE   DES    PUBLICATIONS. 

tais  en  utilisant  les  iV.  cernuus  poeticus,  et  le  A'.  Emperor.  Les 
teintes  de  ces  hybrides  varient  du  blancivoire  au  soufre,  en  pas- 
sant par  le  coloris  crème;  les  fleurs  sont  pendantes  comme  celles 
des  Fuchsias. 

La  Rose  est  la  fleur  par  excellence  en  tous  pays.  De  tous 
temps  on  Ta  recherchée  et,  avant  que  les  superbes  variétés  que 
nous  possédons  n'eussent  fait  leur  apparition,  on  l'admirait  sous 
d'autres  formes.  Les  Roses  moussues  ont  fait  les  délices  de  nos 
pères,  mais  la  beauté,  la  perpétuelle  floraison  des  Thés,  des 
hybrides  remontants,  des  hybrides  de  Thés  les  ont  peu  à  peu 
fait  oublier.  11  ne  faudrait  pas  cependant  en  faire  fi  complète- 
ment, et  il  ne  serait  pas  déplacé  ni  déplaisant  de  trouver  au 
jardin  quelques  variétés,  qui  seront  toujours  bonnes,  telles  que  : 
Blanche  Moreau,  cristata,  Célina,  Comtesse  de  Murinais,  Salet^ 
Madame  W,  Paul,  Gloire  des  Mousseuses,  Madame  Edouar^d 
Ory,  etc. 

Puisque  nous  en  sommes  aux  Roses,  n'oublions  pas  ceux  qui 
les  produisent.  C'est  à  ce  point  de  vue,  que  nous  signalerons  un 
article  reproduit  par  The  Garden  et  relatif  à  la  culture  des  Roses 
en  France.  Nous  y  trouvons  d'intéressants  renseignements  sur 
l'établissement  Cochet,  sa  création  en  1799  par  Christophe 
Cochet,  jardinier  de  l'Amiral  de  Bougainville,  ses  développe- 
ments successifs  jusqu'à  nos  jours,  la  liste  des  gains  obtenus. 
Il  ne  saurait  nous  déplaire  de  voir  un  recueil  de  l'importance 
du  Garden^  reconnaître  la  valeur  de  nos  horticulteurs  français. 

Les  Roses  sont  également  l'objet  d'un  commerce  important  et 
qui  s'accroît  chaque  jour,  dans  la  région  de  la  Rivière  de  Gènes. 
Les  consuls  anglais  de  San  Remo  et  de  Bordighera  signalaient 
récemment  l'extension  que  prend  cette  industrie.  La  côte  est 
littéralement  dessinée  par  les  cultures  de  Roses  et  d'CEillets. 
Les  Oliviers,  les  Palmiers  et  les  Orangers  y  sont  cultivés  pour 
la  vente;  mais  depuis  quelques  années,  la  tendance  dominante 
est  de  leur  substituer  la  culture  des  Rosiers;  en  somme,  toute 
l'industrie  à  laquelle  ils  donnaient  lieu  est  actuellement  assez 
précaire  et  concentrée  en  un  petit  nombre  de  mains. 

Comme  toujours,  les  plantes  à  recommander  soit  pour  leur 
nouveauté,  soit  pour   leur  mérite    véritable,  sont   assez  nom- 


PUBLICATIONS   ÉTRANGÈRES.  971 

breuses.  Nous  citerons  parmi  les  arbres  et  arbustes,  le  Cupressus 
nutkensisy  découvert  en  1794,  dans  le  Nootka  Sound  par  Archi- 
bald  Menzies,  le  même  qui  introduisit  VArauca?ia  imhricaia. 
Mais  ce  n'est  qu'en  1850  qu'il  vint  en  Angleterre,  par  l'intermé- 
diaire du  Jardin  botanique  de  Saint-Pétersbourg.  Cette  superbe 
conifère  qui  atteint,  dans  l'Amérique  du  Nord,  sa  patrie,  jusqu'à 
100  pieds  d'élévation,  a  déjà  donné  d'intéressantes  variétés  : 
pendula  à  branches  horizontales  incurvées  aux  extrémités; 
glauca,  plus  vigoureux  que  le  type  dont  il  ne  se  distingue  que 
par  la  teinte  glauque  de  son  feuillage  :  argenteo-variegata^  aureo- 
viridis  et  lutea,  dont  le  nom  indique  suffisamment  le  caractère 
distinctif.  C'est  encore  comme  arbuste  de  première  valeur  qu'il 
faut  signaler  le  Daphne  Blagayana,  le  plus  remarquable  des 
Daphne  européens.  Il  est  peu  de  plantes  qui  se  prêtent  aussi  bien 
que  lui  à  la  décoration  des  rocailles.  Ses  grandes  fleurs  qui  ont 
le  parfum  de  l'oranger,  sont  placées  au  centre  d'une  sorte  d'enve- 
loppe formée  par  les  feuilles.  Il  est  originaire  de  la  Carniole.  Les 
Véroniques  arbustives  de  la  Nouvelle-Zélande  tiennent  égale- 
ment un  rang  distingué  dans  l'ornementation  des  parterres  et 
des  jardins  d'hiver.  Nous  recommanderons  parmi  les  meilleures 
espèces,  en  allant  des  plantes  naines  à  celles  qui  sont  de  stature 
plus  élevée  :  V.  for^mosa,  Lyalli^  taxifolia,  anomala^  glauca  cœ- 
rulea^  cupressoides,  carnulosa,  vernicosa^  parviflora,  elliptica, 
Traver si, Marie  Antoinette,  salicifolia^  Blue  Gem,  etc. 

Les  végétaux  herbacés  proprement  dits  abondent,  aussi  de- 
vons-nous nous  borner  à  quelques-uns  d'entre  ceux  des  moins 
connus  :  le  Primula  impenalis,  superbe  espèce  à  fleurs  jaunes, 
qui  n'a  de  rapports  avec  aucune  autre,  et  qui  est  toujours  restée 
rare  dans  les  cultures;  le  Dimorphoteca  Eckloni,  élégante  Com- 
posée du  Cap  ;  le  Pratia  angulala,  Lobéliacée  à  fleurs  blanches, 
excellente  pour  la  formation  des  bordures,  etc.  Mentionnons  éga- 
lement parmi  les  plantes  grimpantes,  le  Solanum  jasminoides, 
qui  rappelle  la-  vulgaire  Douce- amère,  mais  avec  des  fleurs 
blanches  plus  larges. 

The  Gardeners'  Chronicle.  —  A  signaler  comme  plantes  nou- 
velles ou  peu  connues  :  Lœlia  purpurata  Ashivorthiana,  distinct 


972  REVUE    DES    PUBLICATIONS. 

du  type  par  le  superbe  coloris  de  ses  pétales  latéraux  rayés  de 
blanc,  et  par  leur  largeur  extraordinaire;  Fpidendrum  xiphe- 
roides,  du  Brésil,  très  voisin  de  VF.  xipheres,  mais  s'en  distin- 
guant par  la  dimension  de  ses  pseudobulbes,  ses  fleurs  plus 
petites  et  diversement  colorées;  Cyrtochilum  micranthum^  éga- 
lement du  Brésil,  rappelant  les  formes  à  petites  fleurs  du  C.  ma- 
culatum^  dont  il  difî'ère  du  reste  par  les  caractères  tirés  du  label  le 
qui  a  les  lobes  latéraux  bien  développés  et  le  lobe  médian 
obovale  arrondi  au  sommet;  Odontoglossum  luteo-purpureum 
Ashworthianum,  très  belle  variété,  qui  doit  prendre  place  au 
premier  rang  des  espèces  du  genre;  Cattleya  X  super-Forbesi ^ 
hybride  des  C.  superbà  elForbesi;  par  son  port  et  les  caractère  s 
généraux  de  la  fleur,  il  rappelle  la  dernière  de  ces  espèces,  tan- 
dis que  dans  le  coloris,  la  forme  du  labelle  et  la  consistance  de  s 
fleurs,  l'influence  du  C.  superba  se  fait  sentir.  Les  sépales  et  les 
pétales  sont  blanc  crème,  teintés  de  rose  et  nuancés  de  vert  à 
l'extrémité  ;  quant  au  labelle,  il  est  ample  et  brillant  et  tient  des 
deux  espèces  qui  ont  donné  naissance  à  cette  plante  remar- 
quable. 

Parmi  les  nouveautés,  nous  pouvons  encore  placer  VAgave 
ferox^  qui  vient  de  fleurir  pour  la  première  fois,  ce  qui  a  permis 
d'en  compléter  la  description.  Le  pédoncule  floral  atteint  envi- 
ron 25  pieds  de  hauteur  et  porte  des  fleurs  jaune  verdâtre. 

C'est  encore  une  plante  intéressante  et  qui  mérite  une  men- 
tion, que  la  suivante  :  Cytisus  Frivaldskyanus^  découvert  aux 
Balkans,  dans  la  fameuse  passe  de  Sbipka  (d'où  son  nom  erroné 
de- C.  schtpkaensis);  quoiqu'il  ne  possède  pas  les  qualités  orne- 
mefilales  de  la  plupart  des  Cytisus  anciennement  décrits,  il  nen 
mérite  pas  moins  d'être  cultivé.  Il  foi'me  un  petit  buisson  à 
branches  habituellement  couchées  sur  le  sol  ;  les  feuilles  sont  tri- 
foliolées,  acuminées,  glabres  à  la  face  supérieure,  marquées  de 
poils  apprîmes  inférieurement.  Par  son  inflorescence,  il  rappelle 
le  Cytisus  capitaius,  mais  ses  fleurs  sont  blanc  jaunâtre.  Ne 
manquent  pas  non  plus  d'intérêt:  Rhododendron Smirnowii,  une 
des  plus  curieuses  espèces  dont  les  jardins  ont  fait  l'acquisition 
en  ces  dernières  années  ;  originaire  du  Caucase,  d'où  il  a  été  in- 
troduit en  '1886,  il  a  fleuri  pour  la  première  fois  en  1893;  il  est, 


PUBLICATIONS    ÉTRANGÈRES.  973 

SOUS  certains  rapports,  tout  à  fait  distinct  des  autres  Rhododen- 
drons cultivés,  sauf  du  7?.  Cngerni;  sa,  taille  est  remarquable- 
ment naine  en  comparaison  des  dimensions  de  son  feuillage 
et  de  ses  fleurs,  aussi  pourra-t-on,  par  croisement,  obtenir  de 
nouveaux  types  de  plantes  à  port  compact  et  nain,  tout  en 
possédant  des  fleurs  bien  développées;  les  feuilles  sont,  dans 
leur  jeune  âge,  recouvertes  d'une  poussière  blanche;  quant  aux 
fleurs,  elles  sont  rouge  pourpre  éclatant;  Rhododendron  Vaseyi, 
de  l'Amérique  du  Nord,  différant  par  l'ensemble  de  ses  carac- 
tères des  autres  espèces  à  feuilles  caduques  de  ce  pays,  il 
représente  le  groupe  auquel  appartiennent,  au  Japon,  le  B.  rhom- 
bicum  et  une  eu  deux  autres  formes  voisines;  Rhododendron 
rhombicvm,  encore  extrêmement  rare  en  Europe^  faisant  partie 
du  groupe  Azalea  (pour  les  botanistes  qui  ne  regardent  les  Aza- 
lées que  comme  une  subdivision  des  Rhododendrons)  et  voisin 
du  charmant  R.  Schlippenbachii;  Reseda  alba,  plante  de  la 
région  méditerranéenne  où  elle  abonde,  mais  qui  n'en  est  pas 
moins  une  quasi-nouveauté  en  floriculture.  Son  feuillage  fine- 
ment découpé,  ses  longues  grappes  couvertes  de  fleurs  blanches, 
en  un  mot  l'élégance  de  son  ensemble,  auraient  dû  le  faire  re- 
chercher depuis  longtemps. 

Les  Roses  hybrides  de  Thé  avaient  été  appelées  les  «  Roses  de 
l'avenir  »  ;  on  peut  dès  maintenant  les  dénommer  les  «  Roses  du 
présent  ».  A  leur  tête  brillent  La  France,  Madame  Caroline  Testout 
Qi  Duchesse  d'Albony.  Mais  il  faut  bien  avouer  que  cette  qualifi- 
c  ation  d'hybride  de  thé  est  quelque  peu  hasardée,  pour  certaines 
d'entre  elles  du  moins.  La  Rose  Za/>awce  est  rapportée  au  groupe, 
mais  la  parenté  en  est  absolument  inconnue,  quoique  les  pré- 
somptions paraissent  être  favorables  au  croisement  supposé. 
D'ailleurs,  en  fait  d'hybridation  entre  les  diverses  espèces  de 
Rosiers,  nos  connaissances  sont  encore  bien  faibles  et  l'avenir 
nous  réserve  bien  des  surprises.  Lord  Penzance,  qui  s'est  occupé 
de  la  question,  croit  pouvoir  dire  que  les  différentes  laces  de 
Rosiers,  les  plus  distinctes  en  apparence  par  leur  mode  de  végé- 
tation, leur  feuillage,  leur  rusticité  et  les  autres  caractères,  sont 
susceptibles  de  produire,  en  se  croisant,  des  individus  tout  à  fait 
distincts  des  parents  qui  leur  ont  donné  naissance.  On  comprend 


974  REVUE   DES   PUBLICATIONS. 

après  cela  combien  il  est  difficile  de  rechercher  les  origines  des 
hybrides  et  de  les  déterminer.  Lord  Penzance  a  obtenu  de  bons 
résultats  en"  hybridant  ensemble  le  Rosa  rubiginosa^  le  «  Siveet 
Briar  »,  avec  les  Roses  à  fleurs  jaunes,  telles  que  le  Persian 
Yelloiv,  le  Rosa  Fglanteria.  Son  attention  s'est  portée  sur  l'ob- 
tention d'hybrides  remontants  de  coloris  nouveaux,  en  croisant 
les  Roses  jaunes  dont  nous  venons  de  parler  avec  les  Roses 
Jacqueminot  et  Jean  Che?yin,  mais  les  résultats  obtenus  jusqu'ici 
ne  présentent  rien  de  remarquable.  Il  paraît  en  être  de  même  des 
expériences  faites  en  partant  de  la  Rose  Erinnerung  an  Brody 
d'origine  hongroise,  à  teintes  bleuâtres.  Rien  dans  le  feuillage 
n'indiquait  une  participation  évidente  fournie  par  ce  Rosier. 

La  Rose  bleue,  que  recherche  Lord  Penzance,  est  encore  à 
trouver. 

Nous  avons  déjà  eu  l'occasion  de  signaler  les  recherches  faites 
aux  Etats-Unis  sur  la  reproduction  des  Aurantiacées  par  le 
semis.  Les  résultats  affirmatifs  donnés  par  l'Oranger  se  sont 
étendus  aux  autres  espèces  de  la  famille.  Il  parait  avéré 
aujourd'hui  que  le  Citron,  le  Limon,  la  Mandarine,  le  Pam- 
plemousse, le  Citrus  japonica  et  même  le  Cltrus  trifoliata  se 
reproduisent  exactement  et  invariablement  de  graines.  Il  en  est 
de  même  des  Aurantiacées  à  feuillage  panaché,  dont  le  semis 
n'altère  en  quoi  que  ce  soit  les  caractères. 

La  culture  des  Pommiers  aux  États-Unis  a  appelé  l'attention 
sur  la  composition  chimique  des  parties  constituantes  de  ces 
arbres.  On  comprend  toute  l'importance  que  présente  la  question 
en  raison  des  soins  culturaux,  de  la  qualité  et  de  la  quantité  des 
engrais  à  employer.  L'analyse  a  porté  sur  cinq  variétés  à  deux 
époques  différentes,  le  25  mai  et  le  20  septembre.  Les  variétés 
étudiées  sont  les  suivantes  :  Duchess  of  Oldenburg,  Tetolsky, 
Wealthy,  fameuse  et  Northern  Spy.  La  composition  des  feuilles 
varie  dans  d'assez  fortes  proportions  aux  deux  périodes  d'expé- 
rimentation. Au  25  mai,  elles  contiennent  en  moyenne  72  p.  100 
d'humidité;  25,37  de  matières  organiques;  2,33  de  cendres  et 
2,94  d'azote  organique;  au  20  septembre  l'eau  diminue  ainsi  que 
l'azote  et  on  trouve  alors  60  p.  100  d'eau  ;  35,83  de  matières  orga- 
niques; 3,46  de  cendres  et  2,48  d'azote.  Quant  à  la  composition 


PUBLICATIONS   ÉTRANGÈRES.  975 

des  cendres  elle  est  également  variable  avec  la  période  de 
l'année:  acide  phosphoriqae  10,47  en  mai  et 5,82  en  septembre; 
potasse  10,82  et  11,63;  chaux  17,40  et  27,91;  magnésie  9,77  et 
4,81  ;  fer  1,49  et  1,41  ;  silice  1,07  et  1,14.  Seuls  ces  deux  der- 
niers corps,  peu  importants  il  est  vrai,  ne  varient  que  dans  des 
limites  peu  sensibles. 

L'analyse  du  fruit  n'est  pas  moins  intéressante.  Il  contient,  en 
moyenne,  86,98  d'eau;  12,74  de  matières  organiques;  0,28  de 
cendres;  0,0428  d'azote.  Quant  à  la  composition  de  ces  cendres 
elle  est  la  suivante  :  acide  phosphorique  8,98;  potasse  55,26; 
soude  2,61  ;  fer  1,72;  chaux  4,38;  magnésie  4,27;  silice  0,60. 
En  partant  de  ces  considérations,  on  a  calculé  que  le  sol  où  se 
faisaient  les  cultures  de  Pommiers  exigeait,  pour  pouvoir  rap- 
porter dans  des  ccynditions  normales,  les  quantités  suivantes  de 
principes  fertilisants,  par  acre  (40  ares  467)  :  Duchesse  d'Olden- 
burg,  7  livres  36  d'azote,  4  1.  34  d'acide  phosphorique,  et  25  1.  98 
de  potasse  ;  Wealthy,  8  l.  22  d'azote,  51.18  d'acide  phosphorique, 
36  1.  23  de  potasse;  Fameuse,  11  l.  22  d'azote,  5  l.  04  d'acide 
phosphorique,  39  1.  46  de  potasse;  Northern  Spy,  9  l.  01  d'azote, 
6  1.  38  d'acide  phosphorique,  29,57  de  potasse. 

Les  monstruosités  qui  apparaissent  dans  le  règne  végétal  sont 
toujours  bonnes  à  étudier;  elles  éclairent  la  science  sur  l'origine, 
sur  le  mode  d'apparition  des  organes.  Nous  signalerons  à  ce  point 
de  vue  une  pélorie  fournie  par  un  Catlleya  Mossiœ.  L'individu 
en  question  présentait  un  périanthe  h.  quatre  divisions  disposées 
en  deux  verticilles,  de  telle  sorte  que  deux  sépales  alternaient 
avec  le  même  nombre  de  pétales.  Quant  à  ces  derniers,  ils  avaient 
revêtu  la  forme  de  labelles.  La  colonne  était,  comme  c'est  l'ha- 
bitude en  pareil  cas,  droite  avec  une  anthère  terminale,  mais 
imparfaite.  Ce  sont  aussi  des  monstruosités,  mais  provoquées 
par  la  main  de  l'homme,  que  les  arbustes  contournés  et  nanisés, 
auxquels  se  complaît  l'imagination  japonaise.  En  Europe,  on  a 
beau  faire,  ce  ne  sera  jamais  là  notre  idéal. 

On  signale,  en  Angleterre,  une  nouvelle  maladie  qui  sévit  sur 
les  Pélargoniums,  principalement  FesMy*M5,  Trentham  Rose,  Henri 
Jacoby  ;  d'autres  variétés,  au  contraire,  ne  paraissent  pas  atteintes, 
par  exemple  Trenthamplnk,  Niphetos,  Tom  Thumby  Raspail,  etc. 


976  REVUE    DES   PUBLICATIONS. 

Ce  sont  les  liges  qui  sont  le  siège  de  la  maladie  que  le  docteur 
Cooke  a  reconnu  comme  causée  par  un  petit  Champignon,  auquel 
il  a  donné  le  nom  de  Fusarium  Pelargonii.  Les  tiges  atteintes 
meurent  et  noircissent  à  la  base  juste  au  niveau  du  sol;  sur 
les  parties  mortes,  on  remarque  de  petits  points  de  couleur  pâle 
quelquefois  carnés,  ne  dépassant  pas  un  diamètre  d'une  ligne.  En 
ies  examinant  on  trouve  qu'ils  sont  comme  gélatineux;  au 
microscope  cette  exsudation  se  montre  comme  entièrement 
•formée  par  les  spores  du  Fusarium. 

Garden  and  Forest.  —  Le  D'"  Christ  avait,  dans  un  précédent 
numéro,  commencé  une  étude  relative  aux  formes  de  quelques 
Conifères  d'Europe.  Le  distingué  botaniste  conclut  de  ses  obser- 
vations, que  les  formes  signalées  dans  le  Picea  ne  sont  que  des 
modifications  de  développement.  Il  faut  toutefois  en  excepter  la 
variété  medioxima  du  nord  de  l'Europe  et  de  l'Engadine  qui 
diffère  du  type  par  des  caractères  qui  lui  donnent  quelque 
ressemblance  avec  VAbies  pectinata.  Quant  à  cette  dernière 
espèce  elle  est  très  uniforme  dans  son  port  et  on  ne  peut  guère 
en  séparer  que  la  forme  alpestris  à  rameaux  courts  et  dressés  de 
telle  sorte  que  la  face  inférieure  des  aiguilles,  avec  sa  coloration 
blanche,  présente  un  singulier  aspect  à  l'œil.  On  rencontre 
encore  la  forme  en  candélabre  et  des  variations  à  feuilles  aiguës 
qui  ont  été  décrites  sous  le  nom  d'Abies  Apollinis  et  Reginse- 
Amaliœ.  Quant  à  la  distribution  géographique  de  ces  deux  Coni- 
fères elle  est  différente.  Le  A'cea appartient  au  nord  de  l'Europe; 
VAbies  est  au  contraire  un  arbre  de  la  région  tempérée  monta- 
gneuse. Le  premier  couvre  le  nord  de  l'Europe  depuis  l'Oural,  se 
retrouve  dans  les  Vosges,  le  centre  de  la  France  et  disparaît 
dans  les  Pyrénées  sans  entrer  en  Espagne;  l'autre  a  son  centre 
de  végétation  dans  les  montagnes  de  l'Allemagne,  dans  les  Alpes, 
s'étendant  des  Pyrénées  aux  Carpalhes,  dans  la  Grèce  et  la 
Turquie  d'Europe. 

La  culture  de  l'Ananas  a  pris  une  grande  extension  en  Floride. 
Cet  État  n'a  pas  exporté,  dans  une  seule  année,  moins  de  trois 
millions  de  fruits,  récoltés  sur  une  superficie  de  2.389  acres  de 
territoire.  Les  variétés  cultivées  appartiennent  au  Cayenne  lisse, 


PUBLICATIONS   ÉTRANGÈRES.  977 

au  rouge  d'Espagne  et  à  V Enville  City.  La  première  donne  le 
produit  le  plus  recherché;  la  seconde  a  des  fruits  de  petites 
dimensions  mais  bien  parfumés. 

Les  noms  de  fiantes  d'origine  indienne,  tel  est  le  titre  d'une 
série  de  notes  que  les  amateurs  d'étymologie  ne  liront  pas  sans 
intérêt;  quelques-uns  de  ces  noms  sont  restés  adoptés,  tels  que  : 
Mahagoni  (Swietenia  iMahagoni),  Maize  (Maïs);  Nopal;  Sallan 
(Gaultheria  Shailon)  ;  Senega  (Polygala  Senega)  ;  Tomato; 
Tobacco j  etc.  Ces  recherches  sont  toujours  utiles  et  rendent  à  la 
science  des  services  beaucoup  plus  signalés  cfu'on  ne  l'avait  cru 
pendant  longtemps  et  dont  on  s'aperçoit  chaque  jour. 

Comme  arbustes  et  arbres  à  signaler  le  Deutzia  Lemoinei  que  la 
presse  horticole  du  monde  entier  a  célébré  comme  il  le  mérite;  le 
Viburnum  cassinoides,  le  plus  ornemental  des  Viburnum  améri- 
cains, qui  occupe  à  l'état  naturel  une  région  étendue  depuis 
Terre-Neuve  jusqu'au  Saskatchawan,  dans  le  nord  et,  dans  le 
sud  jusqu'à  New-Jersey.  Les  fleurs  blanchâtres  ^forment  des 
cimes  auxquelles  succèdent  des  fruits  d'abord  vert  pâle  qui 
passent  au  rose  clair  et  finalement  au  bleu  noir.  Le  Castanea 
dentata  est  encore  à  signaler.  Il  appartient  à  la  catégorie  peu 
nombreuse  des  arbres  de  première  grandeur  remarquables  par 
la  beauté  de  leurs  fleurs.  Celles-ci  qui  sont  de  couleur  crème 
tranchent  sur  le  vert  foncé  des  feuilles  qui  présentent  encore 
cet  avantage  de  n'avoir  que  rarement  à  souffrir  des  attaques 
des  insectes  ou  des  parasites  végétaux.  Ajoutez  à  cela  que  les 
fruits  en  sont  abondants  et  agréables  à  manger. 

Lindenia.  —  A  noter  V Odontoglossum  rubiginosum,  vraisem- 
blablement hybride  naturel  produit  entre  les  0.  crispum  et 
Sceptrum;  ce  même  croisement  a  déjà  produit  YO.Barvenglense 
qui  est  tout  à  fait  distinct  delà  nouvelle  plante;  Acan/hephippium 
Mantinianmn,  des  Philippines,  espèce  voisine  d'A.  èico/or,  mais 
s'en  distinguant  par  son  port  plus  robuste,  ses  fleurs  d'une  couleur 
assez  différente;  Cœtogyne  lurida;  Polystachya  villosa  de  Mada- 
gascar; Odontoglossum  augustum,  spectabile,  e(c. 

Les  Odontoglossum  comptent  parmi  les  genres  dont  les 
espèces  sont  le  plus  difficiles  à  classer.  M.  Cogniaux  rappelle  à 


978  REVUE   DES    PUBLICATIONS. 

ce  sujet  les  classifications  successives  de  Lindley  et  dePfîtzer,  et 
fait  remarquer  que  le  caractère  tiré  de  la  couleur  des  fleurs, 
pour  distinguer  ces  sections,  est  bien  faible. 

Revue  de  l'horticulture  belge  et  étrangère.  —  Un  singulier 
procès  s'est  présenté  récemment  devant  les  tribunaux  belges.  Le 
polymorphisme  des  Orchidées  est  connu  de  tous  ceux  qui  cul- 
tivent ces  belles  plantes  ;  il  a  donné  lieu  à  la  contestation  qui 
s'est  dénouée  devant  le  tribunal  de  commerce  de  Bruges.  Un 
Cypripedium  avait  été  acheté  1 ,000  francs  en  raison  des  qua- 
lités particulières  que  présentaient  ses  fleurs.  L'année  sui- 
vante, la  plante  n'avait  plus  donné  la  même  fleur,  d'où  le 
vendeur  fut  sommé  par  l'acheteur  de  la  reprendre.  Le  vendeur 
répondait  qu'il  ne  devait  aucune  garantie,  puisque  la  plante  avait 
été  achetée  en  fleurs.  Le  tribunal  a  donné  gain  de  cause  au« 
demandeur  et  condamné  les  défendeurs  au  payement  du  prix 
«  attendu  que  les  défendeurs,  qui  sont  importateurs  d'Orchidées, 
devaient  connaître  ces  variations  possibles  et  que^  s'ils  voulaient 
se  mettre  à  l'abri  de  cette  éventualité,  ils  auraient  dû  le  stipuler 
en  termes  exprès,  ou  bien  faire  une  vente  conditionnelle  ». 

Le  Graptophyllum  picturatum  est-il  une  espèce  propre  ou 
bien  doit-il  être  rapporté  au  G.  hortense,  quelquefois  cultivé 
comme  Justicia  picta?  il  est  difficile  de  se  prononcer.  Tout  ce 
qu'on  peut  dire,  c'est  que  le  G.  picturatum  est  fort  joli  et  que  son 
coloris  attire  les  regards  grâce  à  la  façon  dont  les  panachures 
sont  disposées  à  la  face  supérieure  des  feuilles. 

11  faut  encore  recommander,  avec  le  journal  belge  ï Amaryllis 
Madame  T.  Feyerick,  dédié  par  Madame  la  comtesse  douairière 
de  Kerchove  de  Denterghem  à  sa  petite-fille.  C'est  le  résultat 
d'un  croisement  opéré  entre  les  A.  acuminata  et  Alcide.  Les 
fleurs  sont  d'un  rouge  superbe  et  mesurent  jusqu'à  32  centimètres 
de  diamètre. 

lilustration  horticole  belge  et  étrangère.  —  Nous  signalerons 
avec  V Illustration  le  Olivia  Prince  Albert,  résultat  d'un  croise- 
ment entre  le  C.  Madame  Donner  et  le  C.  Chevalier  Henderyx  ; 
c'est  une  plante  vigoureuse,  donnant  de  très  grandes  fleurs  mar- 


PUBLICATIONS   FRANÇAISES.  979 

quées  d'une  large  bande  centrale  d'an  beau  blanc  qui  leur  donne 
un  aspect  des  plus  agréables;  le  Rlugia  Notoniana,  charmante 
Gesnéracée,  voisine  des  Cyrtandra  el  des  S treptocayy us,  remar- 
quable avec  ses  grappes  de  fleurs  bleu  gentiane,  tachées  de  jaune 
sauf  à  la  base  de  chaqne  division. 

Nous  relevons  parmi  les  nouveautés  de  1896,  dans  les 
meilleures  variétés  de  Pélargoniums  à  fleurs  simples  :  Brennus^ 
fleurs  grandes  et  amarante  vif;  Madame  Coralie  Bajac^  à  centre 
blanc  avec  pétales  bordés  de  rose  carmin  vif  se  dégradant  en 
violet  tendre  ;  Adolphe  Brisson^  garance  pourpré,  maculé  de 
rose  sur  les  pétales  supérieurs. 

Gartenflora.  —  Vanda  Kimbaliana,  var.  Lacknerœ,  tel  est  le 
nom  d'une  belle  variété  nouv«lle  caractérisée  par  ses  fleurs 
entièrement  blanches  à  divisions  latérales  plus  développées  que 
dans  le  type,  à  labelle  plus  large,  arrondi  et  non  émarginé  à 
son  sommet. 


PLANTES  NOUVELLES  OU  PEU  CONNUES 

DÉCRITES   OU   FIGURÉES 
DANS   LES    PUBLICATIONS   FRANÇAISES   ET   ÉTRANGÈRES. 

1.  Publiccitions  françaises, 
par  M.  D.  Bois. 

Aralia  atropurpurea  Franch.  (Araliacese,  Gornacese  Gaprifo- 
liaceœ  novae  e  flora  sinensi).  Journal  de, Botanique^  16  sep- 
tembre 1896,  p.  301. 

Plante  herbacée,  vivace,  récoltée  au  Yun-nan,  par  le  R.  P. 
Delavay.  G'est  une  élégante  espèce  bien  caractérisée  parmi  ses 
congénères  par  ses  feuilles  triternatiséquées,  à  grandes  folioles 
cordiformes,  Ibnguement  pétiolulées,  d'un  vert  foncé  à  la  face 
supérieure,  glauques  en-dessous,  finement  dentées.  Les  fleurs, 
d'un  pourpre  noirâtre,  forment  des  ombelles  simples  qui  termi- 
nent de  très  longs  pédoncules. 


980  PLANTES  NOUVELLES  OU  PEU  CONNUES. 

A.  stipulata  Franch.,  loc.  cit.,  p.  304.  —  Yun-nan.  R.  P. 
Delavay. 

Arbrisseau  ou  petit  arbre  de  5  à  6  mètres,  voisin  de  l'A.  chinensis 
dont  il  paraît  néanmoins  distinct  par  la  forme  étroite  et  très 
longuement  acuminée  des  folioles  et  surtout  par  la  présence  à 
la  base  des  pétioles  de  toutes  les  feuilles,  de  grandes  stipules 
ressemblant  à  celles  qui  accompagnent  les  feuilles  des  Rosiers. 
D'après  une  note  du  R.  P.  Delavay,  les  jeunes  pousses  de  cet 
arbre  sont  comestibles  et  très  recherchées  par  les  Chinois,  qui 
donnent  à  cette  plante  le  nom  de  Tse-lao-pao. 

A.  tomentella  Franch.,  loc.  cit.,  p.  304.  —  Yun-nan.  R.  P. 
Delavay. 

Arbre  du  groupe  de  VA.  chinensis,  caractérisé  par  ses  feuilles 
toujours  simplement  pinnées,  à  folioles  très  grandes,  mesurant 
de  10  à  20  centimètres  de  longueur  et  de  6  à  10  centimètres  de 
largeur. 

Dipelta  yunnanensis  Franchet.  (Araliaceae,  Gornacese  et 
Caprifoliacese  novœ  e  flora  sinensi).  Journal  de  Botanique, 
\^'  octobre  1896,  p.  309.  Yun-nan.  R.  P.  Delavay. 

Arbrisseau  grêle  de  3  à  4  mètres  de  hauteur,  à  feuilles 
ressemblant  à  celles  des  Diervilla  (Weigelia)  de  nos  jardins, 
mais  plus  étroites  et  non  dentées.  Les  fleurs  se  développent  au 
sommet  de  courts  rameaux  axillaircs  et  sont  ordinairement 
disposées  par  deux  à  l'extrémité  de  pédicelles  très  fins  et  assez 
longs.  Le  calice  est  fendu  antérieurement  dans  toute  sa  longueur; 
ii  est  découpé  en  cinq  lobes  profonds,  aigus  et  un  peu  inégaux. 
La  corolle,  longue  «de  3  à  4  centimètres,  d'un  blanc  de  lait, 
élégamment  veinée  de  brun,  quelquefois  légèrement  teintée  de 
rose  vers  le  sommet,  est  bilabiée,  avec  la  portion  antérieure  de 
la  base  du  tube  renflée  en  forme  de  sac;  elle  est  velue  en  dedans 
et  insensiblement  dilatée  depuis  la  base  jusqu'au  limbe;  celui-ci, 
irrégulier,  a  les  deux  lobes  supérieurs  plus  petits  et  plus  courts 
et  le  lobe  inférieur  plus  large  et  plus  développé  en  avant.  Les 
étamines,  au  nombre  de  quatre,  ont  les  filets  glabres.  Le  style 
est  inclus.  L'ovaire  est  quadriloculaire,  à  loges  antérieure  et 


PUBLICATIONS    FRANÇAISES.  981 

postérieure  multiovulées,  à  loges  latérales  1-2  ovulées.  Le  fruit 
est  une  drupe  velue,  contenant  deux  graines;  il  est  accompa- 
gné de  deux  bractées  latérales  qui  prennent  un  développement 
considérable,  deviennent  membraneuses  ou  coriaces  et  s'étalent 
l'une  par  rapport  à  l'autre  dans  une  direction  horizontale,  de 
façon  à  simuler  les  deux  ailes  étalées  d'un  papillon.  Cet  élégant 
arbrisseau  a  été  figuré  dans  la  Revue  Horticole,  1891,  p.  247. 

Epiphronitis  Veitchi  Movi.  Revue  Horticole,  16  octobre  1896, 
p.  480,  planche  coloriée. 

Hybride  bigénérique  obtenu  dans  l'établissement  horticole 
J.  Veitch  et  fils,  à  Londres,  par  M.  Seden  à  qui  l'on  doit  tant  de 
belles  obtentions.  Il  a  été  produit  par  un  Sophronitis  grandiflora^ 
du  Brésil,  croisé  par  VEpidendrum  radicans,  du  Mexique. 

L'influence  du  Sophronitis  grandiflora  est  prépondante  au 
moins  en  ce  qui  concerne  les  fleurs,  tandis  que  VEpidendrum 
radicans  se  retrouve  dans  les  tiges,  un  peu  allongées,  mais 
beaucoup  moins  que  celles  de  la  plante  porte-graines. 

On  peut  dire  que  la  fleur  est  une  forme  supérieure  du 
Sophronitis  grandiflora,  avec  l'addition  d'une  belle  tache 
cramoisie  sur  les  lobes  du  périanthe,  une  marque  jaune  plus 
étendue  sur  le  disque  du  labelle  plus  fortement  ponctué  de 
cramoisi,  et  deux  callus  moins  développés.  Si  la  couleur  du 
Sophronitis  a  persisté,  la  structure  particulière  de  ses  fleurs  a 
presque  entièrement  disparu,  car  le  labelle  est  plan  et  abso- 
lumentadné  au  long  gynostème;  on,  n'y  retrouve  que  les  pétales 
plus  larges,  les  lobes  latéraux  du  labelle  moins  denticulés  et  la 
légère  modification  de  la  crête.  La  grappe  est  plus  courte  et 
moins  multiflore  que  celle  de  VE.  radicans.  M.  Ed.  André  a  fait 
peindre  cette  très  intéressante  Orchidée  dans  les  serres  de  la 
Cavalière,  habilement  dirigées  par  M.  Maron. 

Heptapleurum  Delavayi  Franch.  [Araliaceœ  Comaceœ  et 
Caprifoliacex  novœ  e  flora  sinensi).  Journal  de  Botanique, 
16  septembre  1896,  p.  307).  —  Yun-nan.  R.  P.  Delavay. 

•  Plante  très  ornementale,  à  inflorescence  en  grappe  sitnplement 
composée,  formée  de  très  petites  fleurs  sessiles,  alternes,  rup- 


982  PLANTES  NOUVELLES  OU  PEU  CONNUES. 

pelant  l'inflorescence  de  VH.  rugosum  Miq.,  de  Java;  c'est  la 
première  fois  que  ce  groupe  d' Hep tap leur iim  est  signalé  sur  le 
continent  asiatique.  Les  folioles,  au  nombre  de  4-6,  sont  un  peu 
épaisses,  coriaces,  penninerves,  glabres  et  d'un  vert  noirâtre  à 
la  face  supérieure,  blanches  tomenteuses  en  dessous. 

H.  Fargesii  Franch.,  loc.  cit.,  p.  306.  —  Setchuen,  ait. 
1,400  m.  (Chine  orientale).  R.  P.  Farges. 

Abrisseau  glabre,  ayant  le  port  de  1'^.  venulosum  Seem., 
présentant  comme  lui  des  feuilles  digitées,  à  o  folioles,  et  de 
petites  fleurs,  mais  s'en  distinguant  nettement  par  le  style  en 
colonne. 

Lonicera  yunnanensis  Franch.,  loc.  cit.,  p.  310.  —  Yun-nan. 
R.  P.  Delavay. 

Espèce  du  groupe  Caprifolium,  à  tige  grimpante,  à  feuilles 
glabres,  glaucescentes,  un  peu  coriaces,  à  fleurs  jaunes,  en 
grappes  courtes  enveloppées  à  la  base  par  les  deux  feuilles 
supérieures  qui  constituent  une  sorte  d'involucre.  Cette  espèce 
est  voisine  du  L.  parvifiora,  originaire  de  TAmérique;  elle  s'en 
distingue  surtout  par  la  forme  de  sa  corolle,  dont  le  tube  n'est 
point  gibbeux  à  la  base,  mais  présente  seulement  un  léger  ren- 
flement au-dessous  du  milieu;  par  ses  étamines  à  flîets  glabres, 
très  saillantes  en  dehors  de  la  corolle. 

L.  Delavayi  Franch.,  loc.  cit.,  p.  310.  —  Yun-nan.  R.  P. 
Delavay. 

Comme  la  précédente,  cette  nouvelle  espèce  appartient  au 
groupe  Caprifolium;  elle  est  intermédiaire  entre  le  L.  macran- 
tha  Wall,  et  le  L.  longiflora  DC.  Le  tube  de  ses  fleurs  est  presque 
une  fois  plus  long  que  celui  du  L.  macrantha;  de  plus,  il  est 
glabre. 

Le  L.  Delavayi  se  distingue  facilement  du  L.  longiflora  par 
ses  feuilles  tomenteuses  en  dessous,  cordiformes  à  la  base.  La 
fleur  est  d'un  blanc  jaunâtre,  odorante,  à  tube  mesurant  5  à 
6  centimètres  de  long  et  à  limbe  ayant  environ  2  centimètres. 
La  baie  est  d'un  bleu  noirâtre. 


PUBLICATIONS   FRANÇAISES.  983 

L.  stephanocarpa  Franch.,  loc,  cit.,  p.  316.  —  Se-tchuen 
oriental.  H.  P.  Farges. 

Très  remarquable  espèce  du  groupe  Xylosteum,  caractérisée 
par  des  feuilles  ovales  lancéolées  pouvant  atteindre  de  5  à 
7  centimètres  de  long  et  de  2  à  3  centimètres  de  large;  de 
grandes  tleurs  blanches,  qui  ressemblent  à  celles  d'un  Dier- 
villa,  mesurant  3-4  centimètres  de  long;  des  bractées  ayant 
3-4  centimètres  de  long.  La  baie  atteint  près  de  2  centimètres 
de  diamètre;  elle  est  couronnée  par  un  large  calice  persistant, 
large  de  près  d'un  centimètre. 

En  plus  des  espèces  ci-dessus  indiquées,  M.  Franchet  décrit, 
dans  sa  note,  plusieurs  espèces  nouvelles  du  genre  Lonicera^ 
moins  intéressantes  pour  l'Horticulture.  De  ce  nombre,  sont  : 
L,  adenophofa^  Fargesii,  tatsienensis,  retusa,  cyanocaiya,  seti- 
fera^  infimdibulum,  irichopoda,  stenosiphon ;  les  quatre  pre- 
mières appartenant  au  groupe  Ckamœcerasus,  les  cinq  autres 
au  groupe  Xylosteum. 


♦- 


RECTIFICATION 

Une  erreur  s'est  glissée  dans  la  liste  des  récompenses  accordées  à 
la  suite  des  concours  de  Dahlias,  Bégonias,  etc.,  du  10  septembre, 
publiée  dans  le  dernier  cahier  du  Journal.  A  la  page  833,  10®  con- 
cours ouvert  pour  les  Bégonias,  une  médaille  de  vermeil  est  indiquée 
comme  ayant  été  décernée  à  MM.  Cappe  et  fils,  horticulteurs  au 
Vésinet  (Seine-et-Oise),  pour  un  lot  de  Bégonia  décora  X  Diadema- 
Rex.  Cesi  une  grande  médaille  de  vermeil,  que  MM.  Cappe  et  fils  ont 
obtenue  pour  cette  intéressante  présentation. 


Le  Secrétaire-rédacteur-gérant  y 
D.  Bois. 


Paris.  —  L.  Marethkux,  imprimeur,  1,  rue  Cassette. 


984 


OBSERVATIONS  MÉTÉOROLOGIQUES. 

OCTOBRE    1896 


Observations  météorologiques  faites  par  M.  F.  Jamin,  a  Bourg-la-Reine, 
PRÈS  Paris  (altitude  :  63"»). 


21 


TEMPERATURE 


Min. 


6,1 


5,1 
9,2 

7,3 

9,2 
13,9 
10,5 
13,3 

13,8 

7,5 

5, G 

2,3 

2,2 


Max. 


18,0 

17,6 

18,2 
17,0 

16,2 

17,4 
19,3 
23,0 
16,1 

14,6 

14,0 

9,4 

9,4 
8,3 


5,3 

11,1 

7,9 

8,9 

7,0 

10,3 

8,9 

11,5 

3,3 
1,2 

12,1 

12,0 

7,2 

9,8 

4,1 
5,7 

12,1 

10,4 

0,4 

10,0 

8,0 

12,8 

5,2 
5,9 
4,1 

12,2 
12,3 

10,0 

6,1 

10,1 

2,6 
^,9 

7,7 
13,1 

HAUTEUR 

du  baromètre 

Matin 

Soir 

770,5 

768,5 

7b6,5 

763,5 

763 
758,5 

763 

732,5 

758,5 

761,5 

762,5 
760 

757 
760 

760 
759,5 
758,5 
759 

757 

757 

756,5 

753,5 

756 

758,5 

762 

764,5 

764 
763,5 

764,5 

760 

752,5 

751,5 

752 

753 

749,5 

749 

745,5 
744 

745 
746,5 

745,5 

747 

751,5 
756,5 

754,5 
760 

761 

756 

752,5 

753,  5 

754 
^57 
7;/J 

756 
7611 
755,5 

752 

753,5 

752 
751 

751,5 
751 

VENTS 

dominants 

iN. 
NE. 

0. 

0. 

0. 
SO. 

so. 

SO. 
0. 

0.  sso. 
so. 

ENE.   N. 

NNE.  SO. 
NO.  0. 

N.  NO.  0. 

SO.  NO. 
ONO.  NO. 

0. 

0.  SO. 

s.  0. 

0.  NNO. 


S. 
SO. 

oso. 

SO. 

s. 


ESE. 

S. 


ETAT   DU   CIEL 


Brumeux  le  matin,  nuageux,  clair  le 
soir. 

Brumeux  le  matin,  Iégèr/»ment  nua 

ux,  clair  le  soir. 

Brumeux  le  matin,  nuageux. 

Brumeux  le  matin,  très  nuageux,  pluie 
abondante  à  partir  de  9  h.  du  soir. 

Nuageux,  deux  petits  grains,  dont  un 
avec  grêle. 

Nuageux. 

Cou ve  r  t,  nuageux  le  soir,  clair  ensuite 

Clair  de  grand  matin,  nuageux. 

Brumeux  et  pluie  continue  de  4  h.  du 
matin  à  7  h.  du  soir. 

Pluie  abondante  dans  la  nuitettoutela 
matinée,  pluvieux  le  re?te  de  la  journée 

Nuageux  le  matin,  pluie  presque  con- 
tinue l'après-midi,  couvert  le  soir. 

Brumeux  le  matin,  quelques  éclaircies 
et  légèrement  pluvieux. 

Nuageux,  pluie  le  soir. 

Bruineux  de  grand  matin,  pluie  con- 
tinue de  midi  à  8  h.  du  soir. 

Légèrement  brumeux  le  matin,  nua- 
geux, pluie  continue  à  partir  de  8  h.  du 
soir. 

Grand  vent  et  pluie  continue  jusqu'à 
2  h.  de  l'après-midi,  couvert. 

Pluie  presque  toute  la  niiit,  couvert, 
quelques  éclaircies,  pluie  de  nouveau 
le  soir. 

Pluie  dans  la  nuit  et  dans  la  matinée 
nuageux. 

Nuageux. 

Pluie  dans  la  matinée,  très  nuageux, 
pluie  de  nouveau  le  soir. 

Pluie  presque  toute  la  nuit  et  la  ma 
tinée,  nuageux  et  pluvieux  le  reste  de 
la  journée. 

I\uageux. 

Brumeux  le  matin  avec  averses,  nua- 
geux, autre  averse  l'après-midi,  clair  le 
soir. 

Nuageux  le  matin,  couvert  l'après 
midi,  petite  pluie  le  soir. 

PI  lie  abondante  dans  la  nuit  et  dans 
la  matinée,  nuageux. 

Nuageux,  presque  clair  le  soir. 

Nuageux. 

Brumeux  le  matin,  nuageux,  pluie  le 
soir. 

Pluie  presque  toute  la  nuit,  nuageu 
le  m  itin,  presque  clair  le  reste   de  laiJ 

journée. 

Brumeuxlematin,  couvert  et  pluvieux 

Pluie  dans  la  nuit,  nuageux. 


.  AVIS    DIVERS.  98o 

AVIS    DIVERS 


Exposition  internationale  d'Horticulture  de  Hambourg  (1"  mai 

au  30  septembre  1897).  —  Élant  donnée  Timportance  de  celte  Expo- 
sition et  sur  la  demande  de  M.  le  Consul  général  de  France  en 
cette  ville,  la  Société  nationale  d'Horticulture  de  France  a  consliluc 
dans  son  sein  un  comité  destiné  à  servir  d'intermédiaire  entre  les 
intéressés  français  et  le  Comité  organisateur  de  Hambourg. 

Les  horticulteurs,  jardiniers,  amateurs,  etc.,  de  tous  pays,  ainsi 
que  les  industriels  dont  les  produits  se  rattachent  au  jardinage,  sont 
instamment  invités  à  exposer. 

Dès  à  présent,  il  y  a  d'assuré  : 

300  Médailles  «l'or, 
2,(>00  :Uédailles  d'argent, 

un  grand  nombre  de  Médailles  de  vermeil  et  des  prix  en  espèces 
pour  une  somme  de  37,000  francs. 

L'Exposition  se  divisera  en  : 

i.  Exposition  permanente,  qui  aura  iieu  en  plein  air  et  sous  les 
Halles,  depuis  Touverture  de  l'exposition,  au  commencement  de  m;ii 
1897,  jusqu'à  sa  fermeture  à  la  fin  de  septembre  1897. 

2.  Exposition  de  printemps,  du  1"  au  7  mai  1897. 

3.  Exposition  spéciale  de  plantes,  fleurs  coupées  et  légumes,  du 
30  mai  au  3  juin  1897. 

4.  Exposition  spéciale  de  plantes,  fleurs  coupées  et  arbustes  en 
tiges  coupées,  du  2  au  6  juillet  1897. 

5.  Exposition  spéciale  de  plantes,  fleurs  coupées  et  fruits,  du 
30  juillet  au  3  août  1897. 

6.  Exposition  générale  d'automne,  du  27  aoùtau5  septembre  1897. 

7.  Exposition  générale  de  fruits,  du  17  au  30  septembre  1897. 

La  date  du  1"  janvier  1897  est  le  dernier  délai  pour  les  demandes 
d'admission  à  1  Exposition  permanente  (Conifères,  plantes  vertes  et 
à  feuilles  caduques,  arbres'fruitiers,  plantes  herbacées  vivaces,  etc., 
et  tous  les  articles  d'industrie  horticole). 

Les  autres  demandes  d'admission  sont  reçues  :  pour  LExposition 
de  printemps,  jusqu'au  l<^^"mars  1897;  pour  les  Expositions  spéciales 
quinze  jours  avant  leur  ouverture;  pour  l'Exposition  d'automne, 
jusqu'au  2  août  1897,  et  pour  TExposition  de  fruits,  jusqu'au  l^""  sep- 
tembre 1897. 

Les  démarches  nécessaires  seront  faites  auprès  des  compagnies  Je 
chemins  de  fer,  en  vue  d'obtenir  des  réductions  sur  les  expéditions 
faites  pour  l'Exposition. 

On  peut  annoncer,  dès  à  présent,  que  la  maison  'Worms  et  C''°, 
armateurs  au  Havre  et  à  Bordeaux,  transporteront  gratis  à  l'aller  et 
au  retour  de  ces  deux  ports  les  plantes  ou  objets  destinés  à  l'Expo- 

Série  IIL  T.  XVIII.  Cahier  de  novembre  pubUé  le  10  décembre  1896.  62 


986  AVIS  DIVERS. 

sition.  De  plus,  dans  certains  cas  une  réduction  de  50  p.  100  sera 
accordée  aux  personnes  accompagnant  des  plantes  de  valeur. 

Pour  plus  amples  renseignements  s'adresser  à  MM.  Worms  et  C'^, 
au  Havre  ou  à  Bordeaux. 

Toutes  les  demandes  d'admission,  catalogues  et  renseignements 
divers  peuvent  être  adressées  au  Comité,  84,  rue  de  Grenelle,  Paris, 
qui  s'empressera  d'y  répondre  dans  le  plus  bref  délai  possible. 


Médaille  du  Conseil  d'administration.  —  Pour  rintroduction 
ou  l'obieniion  de  plantes  ornementales  reconnues  méritantes 
après  culture  en  France. 

Les  horticulteurs  français,  obtenteurs  ou  introducteurs  de 
plantes  reconnues  méritantes,  peuvent  adresser  au  comité  com- 
pétent leur  demande  en  vue  de  prendre  part  au  concours  pour 
ce  prix.  De  leur  côté,  les  membres  des  comités  peuvent  propo- 
ser les  plantes  qu'ils  jugent  dignes  du  même  prix.  A  la  fin  de 
cha;]ue  année,  il  sera  désigné,  s'il  y  a  lieu,  dans  le  sein  de 
chaque  comité  compétent,  un  membre  chargé  de  faire  un 
rapport  circonstancié  sur  la  ou  les  plantes  qui  sont  de  nature  à 
déterminer  l'attribution  de  la  médaille. 


OFFRES  ET  DEIVIANDES  D'EIYIPLOI 


Un  registre  est  ouvert  aux  bureaux  de  l'agence  de  la  Société  pout 
l'inscription  des  offres  et  des  demandes  d'emploi. 

Le  Conseil  d'administration  prie  les  sociétaires  qui  auraient 
besoin  de  jardiniers  pour  maisons  bourgeoises  ou  d'employés  pour 
maisons  de  commerce  horticoles  de  bien  vouloir  consulter  ce  registre. 


GONCOURS  OUVERTS  DEVANT  LA  SOCIÉTÉ 


Concours  annuels. 
Uédaille  Pellier.  Pour  le  plus  beau  lot  de  Pentsiemon. 

Prix  Joubert  de  VHiberderie.  —  Le  10  janvier  1889,  le  Conseil 
d'administration,  se  conformant  au  vœu  émis  par  le  D"^  Joubert 
de  IRiberderie,  dans  son  testament,  a  ouvert  un  concours  pour 
un  prix  de  2,500  francs  à  décerner  au  nom  de  ce  généreux 
donateur.  Ce  prix  est  destiné  à  un  ouvrage  publié  récemment 
et  imprimé  ou  manuscrit,  sur  l'Horticulture  maraîchère,  l'Arbo- 
riculture et  la  Floriculture  réunies,  consid&rées  dans  leurs 
usages  journaliers  et  les  plus  pratiques.  Le  concours  est  perma- 
nent et  le  prix  peut  être  décerné  chaque  année. 

Si  l'ouvrage  présenté  au  concours  est  manuscrit,  il  devra  être  aussi 
.  succinct  que  possible  et,  si  son  auteur  obtient  le  prix,  il  sera 
tenu  d'en  faire  la  publication  dans  le  délai  d'un  an.  (Voyez  le 
Jtmrnal,  3*=  série,  XI,  1889,  p.o  et  81.) 

■  i^ — -' 


AVIS   DIVERS.  987 

COURS  PUBLICS  ET  GRATUITS  D'HORTICULTURE 

ou  DE  SCIENCES 

SE  RATTACHANT  A  L'HORTICULTURE 

PROFESSÉS    DANS    PARIS 


MUSEUM  D'HISTOIRE  NATURELLE 

Culture.  —  M.  Maxime  Cornu,  professeur.  (Cultures  coloniales  de 
l'Afrique  tropicale  et  australe.)  Semestre  d'hiver  :  lundis,  mercredis 
et  vendredis,  à  9  heures  du  matin. 

Physiologie  végétale  appliquée  à  Vagriculture.  —  M.  Dehérain,  pro- 
fesseur. (Terres  arables  et  amendements.)  Semestre  d'été  :  mardis  et 
samedis,  à  2  heures. 

PhyMque  végétale.  —  M.  Georges  Ville,  professeur.  (Conditions 
physiques  et  chimiques  qlii  déterminent,  favorisent  et  règlent  la 
production  des  végétaux.  Histoire  de  l'absorption  de  l'azote  de  l'air 
par  les  végétaux.)  Mardis  et  samedis,  à  3  heures. 

Botanique.  (Classification.)  —  M.  Bureau,  professeur.  (Étude  des 
familles  vivantes  de  Dicotylédones  apétales.)  A  partir  du  mois  de 
mai  :  lundis,  mercredis  et  vendredis,  à  1  heure. 

Botanique.  (Organographie.)  —  M.  Van  Tieghem,  professeur.  (Élé- 
ments de  botanique  générale.)  Semestre  d'hiver  :  mardis,  jeudis  et 
samedis,  à  8  heures  et -demie  du  matin. 


CONSERVATOIRE  DES  ARTS  ET  MÉTIERS 

Chimie  agricole.  —  MM.  Schlœsing  père  et  fils,  professeurs.  (Etude 
des  éléments  de  l'atmosphère  qui  concourent  à  la  nutrition  des 
plantes.)  Mercredis  et  samedis,  à  9  heures  du  soir,  à  partir  du  4  no- 
vembre. 

Agriculture.  —  M.  Grandeau,  professeur.  (Mise  en  valeur  et  culture 
des  terrains  pauvres.)  Mardis  et  vendredis,  à  9  heures  du  soir,  à  par- 
tir du  6  novembre. 

JARDIN    DU    LUXEMBOURG 

(Pavillon  de  la  Pépinière). 

Arboriculture  fruitière  et  Ploriculture.  —  M.  Opoix,  professeur. 
Lundis,  mercredis  et  vendredis,  à  neuf  heures  du  matin.  Ce  cours, 
qui  comprend  des  leçons  théoriques  et  pratiques,  commencera  vers 
le  20  janvier  1897.  Tous  les  quinze  jours,  une  leçon  sera  consacrée 
à  la  Ploriculture. 

ÉCOLE  MUNICIPALE  ET   DÉPARTEMENTALE 
D'ARBORICULTURE 

Arboriculture  d' alignemoit  et  d'ornement.  —  M.  Ghargueraud,  pro- 
fesseur. Le  vendredi,  à  partir  du  20  novembre,  à  8  heures  du  soir, 
daus  l'amphithéâtre  de  la  Société  nationale  d'horticulture,  84,  rue 
de  Grenelle.  Des  leçons  pratiques  auront  lieu,  le  dimanche,  à  partir 
du  22  novembre,  de  8  heures  à  11  heures  du  matin;  le  lieu  de  réu- 
nion sera  indiqué  à  la  lin  de  la  leçon  précédente.  Des  certificats 
d'aptitude  sont  décernés  aux  élèves,  après  examen. 


988  AVIS    DIVERS. 

SYNDICAT  DE  SAINT-FIACRE 

Boulevard  Montparnasse,  126. 

Culture  iwtagère  et  d'ornement.  —  M.  Debureau,  professeur. 
Arboriculture  fruitière.  —  M.  Lépine,  professeur. 

Applicalion  des  engrais  chimiques  à  l'Horticulture.  —  M.  de  La  Bou- 
laye,  professeur. 

Ces  cours  ont  lieu  le  vendredi,  à  8  heures  du  soir. 


ASSOCIATIONS  DIVERSES 

Cours  d'Horticulture. 

Arboriculture  fruitière.  —  (^Association  polytechnique),  26,  rue  Henri- 
Chevreau  (Belleville).  M.  G.  Chevalier,  professeur  ;  le  samedi,  à 
8  heures  du  soir. 

—  (Association  philotechnique),  mairie  de  la  rue  Drouot. 
M.  Célestin  Buval,  professeur;  le  dimanche,  à  2  heures. 

—  (Association  philotechnique),  lycée  Charlemagne,  M.  Gros- 
demange,  professeur;  le  mercredi,  à 8  heures  et  demie  du  soir. 

—  (OEuvre  des  familles  du  IV«  arr.),  mairie  du  !¥•=  arr.  M.  L. 
Vauvel,  professeur;  le  samedi,  de  8  heures  et  demie  à  10  heures  du 
soir. 

(Des  leçons  pratiques  auront  lieu  le  dimanche  aux  endroits  et  aux 
heures  qui  seront  indiqués  par  le  professeur.) 

Floriculture.  —  (Union  française  de  la  Jeunesse),  boulevard  Saint- 
Marcel,  66.  M.  Gourlot,  professeur;  le  lundi,  à  9  heures  du  soir. 

—  (Association  philotechnique),  section  du  lycée  Charle- 
magne, 14,  rue  Charlemagne.  M,  Pollet,  professeur;  le  lundi  à 
8  heures  et  demie  du  soir. 

Horticulture  populaire.  — (Association  polytechnique),  école  com- 
munale de  la  rue  Foyatier  (Montmartre).  M.  Theulier,  professeur;  le 
dimanche,  à  10  heures  du  matin. 

Agriculture  générale.  —  (Association  philotechnique),  mairie  de  la 
rue  Drouot.  M.  le  D'"Genevoix,  professeur;  le  dimanche,  à  10  heures 
du  matin. 

Cours  de  Botanique. 

Plantes  ornementales  et  utiles  les  plus  intéressantes.  —  (Union  fran- 
çaise de  la  Jeunesse),  boulevard  Saint-Marcel,  66.  M.  Gérome,  pro- 
fesseur; le  lundi,  à  8  heures  du  soir. 

Organographie  et  physiologie  végétales.  —  (Association  philotech- 
nique), lycée  Charlemagne.  M.  Duclos,  professeur;  le  mardi,  à 
8  heures  et  demie  du  soir. 

Botanique.  —  (Association  iDhilotechnique),  boulevard  Montpar- 
nasse, 80.  M.  le  D'' Berge,  professeur;  le  vendredi,  à  8  heures  1/4  du 
soir. 

—  Œuvre  des  familles  du  IV^  arr,),  mairie  du  IV^  arr.  M.  Hariot, 
professeur;  le  samedi  de  8  à  9  heures  du  soir. 


CHRONIQUE.  989 

Cours  d'Arpentage  et  de  Nivellement. 

Levédesplans,  etc.  — (Associalioi)philotechniqiie),  boulevard  Mont- 
parnasse, 80.  M.  Grimaud,  professeur;  le  dimanche,  à  9  heurr's  du 
matin. 

—  (Association  philotechnique),  lycée    Condorcet,   M.    Hervé, 
professeur;  le  mercredi,  à  8  heures  et  demie  du  soir. 

—  (Association  philolechiiique),  lycée  Charlemagne,  MM.  Weisse 
et  Denis,  professeurs;  le  dimanche,  à  10  heures  et  demie  du  matin. 

Géométrie  et  dessin  de  jardins.  —  (Œuvre  des  familles  du  IV^  arr.), 
mairie  du  IVc  arr.  M.  Bonifas,  professeur;  le  mardi,  de  8  heures  et 
demie  à  10  heures  du  soir. 


CHRONIQUE 


Un  procédé  de  maturation  artificielle  des  Tomates.  — 
Les  Tomates  mûrissant  difficilement  lorsque  l'arrière-saison  est 
pluvieuse  et  pourrissant  sur  pied,  M.  Chemin  indique  un  procédé 
qui  obvie  à  ces  inconvénients  :  on  arrache  les  pieds  de  Tomates 
dont  les  fruits  ont  atteint  une  grosseur  normale  et  on  couche 
horizontalement  sous  châssis  les  pieds,  tiges  et  fruits  de  Tomates 
que  l'on  étend  sur  un  lit  de  feuilles  bien  sèches.  De  cette  façon, 
les  fruits  parviennent  à  maturité  sans  rien  perdre  *de  leur 
saveur.  (Revue  scientifique,  14  novembre  1896.) 

Une  Glycine  énorme  à  Rouen.  —  Cette  Glycine  {Wistaria 
sinensis),  tapisse  toute  une  façade  de  Y  Hôtel  de  la  Rose,  à  Rouen. 
La  tige  a  une  forme  méplate-arrondie  et  un  contour  de  68  cen- 
timètres à  1  mètre  du  sol,  et  la  principale  branche,  61  centimètres 
de  circonférence  à  la  même  hauteur.  Cette  magnifique  plante 
volubile,  que  la  Nature  décrit  et  figure  d'après  M.  Gadeau  de 
Kerville,  serait  âgée  de  cinquante-cinq  à  soixante  ans.  (La  Nature, 
14  novembre  1896.) 

En  l'honneur  de  la  Pomme  de  terre.  —  L'Association  des 
jardiniers  irlandais  célébrera  le  9  décembre,  à  Dublin,  le  troi- 
sième centenaire  de  l'introduction  de  la  Pomme  de  terre  en 
Irlande.  A  cette  occasion,  il  y  aura  une  Exposition  des  différentes 
variétés  de  ce  légume,  conférences  relatives  à  sa  culture,  etc. 


990  CHRONIQUE. 

Le  Prim^la  obconica,  plante  vénéneuse.  —  On  sait  que 
certains  inconvénients  résultent,  pour  les  jardiniers,  de  la  ma- 
nipulation du  gracieux  et  floiibond  Primula  obconica.  Selon 
M.  Van  den  Heede  (Journal  de  la  Société  régionale  d' HorticuU 
iure  du  Nord  de  la  France]^  chaque  fois  qu'un  jardinier  voudra 
travailler  cette  plante,  il  lui  suffira,  auparavant,  de  se  passer  les 
mains  à  la  glycérine  ou  mieux  à  la  vaseline  boriquée,  pour 
empêcher  l'action  irritante  des  poils  urticants. 

Le  Chrysantlième  en  Angleterre.  —  Chaque  année,  le 
Chrysanthème  gagne  en  faveur  populaire  en  Angleterre,  et  les 
nombreuses  expositions  qui  lui  sont  consacrées  attestent  le  culte 
dont  cette  plante  est  l'objet  spécial  sur  toute  l'étendue  des  Iles 
Britanniques.  Dans  Londres  même,  chaque  Parc  a  son  exposi- 
tion individuelle  où  les  résultats  de  ses  cultures  sont  soumis  à 
l'appréciation  du  public  qui  y  est  admis  sans  avoir  à  payer  aucun 
droit  d'entrée.  Il  suffit,  pour  montrer  combien  cette  faveur  est 
appréciée  par  les  habitants  de  la  grande  métropole,  de  repro- 
duire ici  le  rapport  du  Parc  de  Battersea,  se  rapportant  à  la 
journée  du  dimanche  18  octobre,  pendant  laquelle  plus  de  six 
mille  personnes  ont  visité  la  serre  où  il  n'y  avait  absolument 
que  des  Chrysanthèmes  bien  fleuris  et  bien  étiquetés;  les  uns 
cultivés  pour  la  production  des  grandes  fleurs,  tandis  que  les 
côtés  de  la  serre,  ses  chevrons  et  les  cadres  de  ses  portes  étaient 
ornés  de  la  verdure  et  des  fleurs  charmantes,  quoique  petites, 
des  variétés  pompons,  avec  lesquelles  ils  étaient  agréablement 
tapissés.  (G.  Schneider.) 

Décès  du  D''  Trimen.  —  L'Horticulture  en  général,  et  en  par- 
ticulier l'Horticulture  anglaise,  vient  de  faire  une  perte  sérieuse 
en  la  personne  de  M.  le  D""  Henry  Trimen,  décédé  récemment  et 
à  un  âge  peu  avancé.  Après  de  brillantes  études,  il  occupa  avec 
distinction  le  poste  de  premier  assistant  à  la  section  botanique 
du  ftlusée  britannique,  de  1869  à  1880,  date  à  laquelle  il  fut 
nommé  Directeur  des  Jardins  botaniques  de  Ceylan.  Dans  cette 
position  élevée,  il  eut  maintes  fois  l'occasion  de  se  rendre  utile 
et  agréable  à  ses  confrères;  il  n'est  pas  de  voyageur  horticole, 
ayant  eu  des  rapports  avec  lui,  qui  n'ait  à  louer  son  amabiUté  et 


CERONIQUE.  991 

sa  grandeur  d'âme.  Le  D''  Trimen,  né  à  Londres  en  1843,  était  un, 
homme  d'une  éducation  peu  commune;  c'était  aussi  un  travail- 
leur infatigable,  comme  les  ouvrages  qu'il  laisse  en  font  foi. 
Outre  les  nombreux  rapports  dont  il  est  l'auteur,  adressés  aux 
Sociétés  scientifiques  et  littéraires  dont  il  faisait  partie,  il  contri- 
bua puissamment  au  développement  de  l'Horticulture.  De  1872 
à  1879,  il  fut  éditeur  du  Journal  of  Botany,  et  parmi  ses  travaux 
littéraires  les  plus  importants,  on  peut  compter  la  part  active 
qu'il  prit  dans  la  production  d'un  ouvrage  en  quatre  volumes, 
intitulé  Médicinal  Plants,  publié  de  1875  à  1880,  et  dont  il  traita 
la  partie  botanique;  en  1885,  il  publia  son  Systematic  Catalogue 
of  the  Plants  of  Ceylon^  et  son  Handbook  of  the  Flora  of  Ceylon, 
publié  en  1893,  forme  un  digne  corollaire  à  sa  carrière  active. 

(G.    SCDNEIDER.) 

Lœlio-Cattleya  X  illuminata.  —  Un  superbe  hybride  pré- 
senté au  meeting  de  VOrchidrenne  de  Bruxelles,  en  octobre  der- 
nier, par  M.  Cahuzac,  de  Bordeaux  ;  il  est  issu  du  Lœlia  purpiirala 
et  du  Cattleya  labiata  ;  il  a  les  sépales  et  les  pétales  de  ce  dernier 
et  le  labelle  du  premier.    -  (Gh.  de  Bosscuere.) 

Cattleya  Le  Czar  L.  Lind.  —  Un  hybride  naturel  trouvé 
dans  une  importation  de  Cattleya  labiata  autumnalis ,  faite  par 
l'établissement  horticole  de  Moortebeek-lez-Bruxelles  ;  il  provient 
d'un  croisement  entre  le  C.  labiata  P  et  le  C.  granulosa  c?  ;  il 
présente  les  feuil'es,  les  sépales  et  les  pétales  de  la  mère,  les 
pseudobulbes  et  le  labelle  du  père.  Ge  labelle  est  d'une  admi- 
rable forme,  d'un  superbe  coloris  où  se  voit  l'influence  de  la 
mère;  il  est  finement  bordé  de  blanc,  ce  qui  relève  beaucoup 
son  cachet;  le  coloris  des  divisions  florales  reflète  sensiblement 
la  nuance  vert  olive  de  celles  du  C.  granulosa. 

(Ch.  de  Bossghfre.) 

Matcli   franco-belge  pour  les  12  plus  belles   variétés  de 
Cattleya  labiata  autumnalis,  entre  MM.   Dallemagne  et  G^%  de: 
Rambouillet,    et    Lucien    Linden    et    G*°,    de    Moortobeek-Iez- 
Bruxelles.  La  première  manche  a  eu  lieu  le  25  octobre  dans  les 
locaux  de  V Horticulture  Internationale;  elle  s'est  terminée  ai 
l'avantage   de   rétablissement   belge.'  Les  plus    belles   de   ces . 


992  CHRONIQUE. 

\^  variétés  seront  reproduites  en  une  double  planche  de  la  Lin- 
dcnia;  les  orchidophiles  pourront  juger  alors  de  leur  valeur. 

La  seconde  manche  aura  lieu  à  Rambouillet,  le  dimanche, 
8  novembre.  (Ch.  de  Bosschere.) 

Exposition  Internationale  d'Horticulture  à  Anvers 
en  1899.  —  En  l'année  1899,  la  ville  d'Anvers  fêtera  le 
troisième  centenaire  de  la  naissance  d'un  de  ses  plus  illustres 
enfants,  le  peintre  Antoine  van  Dyck.  A  cette  occasion,  la 
Société  royale  d^ Horticulture  et  d' Agriculture  d'Anvers  se  pro- 
])o=e  d'organiser  une  grande  Exposition  qui  aura  lieu,  à  l'époque 
de  ces  fêtes,  au  mois  d'août.  (Gn  de  Bosschere.) 

Installation  de  chauffage.  —  L'établissement  horticole  de 
iMM.  De  Smet  frères,  à  Ledeberg-Gand,  comprend  40  serres  qui 
claient,  jusqu'il  y  a  trois  mois,  chauffées  au  moyen  de  12  ther- 
mosiphons. Ces  \'l  chaudières  viennent  d'être  remplacées  par 
une  seule  avec  retour  de  flamme,  construite  par  M.  Aug.  Vande 
Pulte-Van  Petegham  ;  elle  mesure  3™, 50  de  long  sur  \  mètre  de 
Il rge;  la  surface  de  chauffe  est  fournie  par  100  tuyaux  de  0'",07 
de  diamètre.  Le  système  des  tuyaux  en  comprend  4,000  mètres 
qui  parcourent  toutes  les  serres,  passant  quelquefois  sous  les 
chemins  :  ils  sont  alimentés,  dans  ces  parties,  au  moyen  de 
siphons. 

Les  gros  tuyaux  {main  pipes),  tant  à  l'aller  qu'au  retour, 
ainsi  que  la  chaudière  elle-même,  sont  pourvus  d'un  enduit 
calorifuge,  ce  qui  diminue  dans  une  notable  mesure  la  perte  de 
chaleur  par  rayonnement,  et  prévient  l'excès  de  température 
qui  devrait  inévitablement  se  produire  en  certains  endroits  au 
grand  détriment  des  plantes  placées  dans  leur  voisinage  immé- 
diat. L'installation  permet  de  donner  à  chacune  des  40  serres  la 
température  voulue  aussi  bien  dans  les  serres  chaudes  que  dans 
les  serres  tempérées  et  froides. 

Il  faut  nécessairement  un  tirage  des  plus  actifs  pour  un  chauf- 
fage de  celte  importance;  il  est  assuré  par  une  cheminée  de 
25  mètres  de  hauteur!  La  chaudière  offre  un  précieux  avantage; 
on  y  brûle  de  la  houille  dite  «  charbon  menu-graineux  »  qui 


CHRONIQUE.  993 

revient  à  9  francs  au  lieu  de  14  à  15  francs  que  l'on  payait  pour 
la  houille  utilisée  dans  les  anciens  systèmes. 

(Gn.    DE    BOSSCHERE.) 

La  vitalité  des  graines.  —  M.  G.  de  Candolle,  en  présentant 
quelques  considérations  sur  ses  expériences  relatives  à  la  durée 
de  la  vitalité  des  graines,  à  TAssociation  britannique  pour 
l'avancement  des  Sciences,  a  cité  quelques  faits  curieux  qu'il  est 
intéressant  de  rappeler.  G'est  ainsi  qu'il  a  mentionné  le  fait 
observé  en  Grèce,  qu'après  avoir  enlevé  des  déblais  dans  une 
mine  d'argent  restée  depuis  longtemps  inexploitée,  on  a  vu  appa- 
raître toute  une  flore  qui  provenait  évidemment  de  graines  ense- 
velies sous  les  déblais,  lesdites  graines  n'a\ant  pu  rester  enfouies 
moins  de  1,500  ans. 

Un  autre  auditeur,  M.  Seward,  paléo-botaniste  distingué, 
pense  que  les  graines  recouvertes  par  les  glaciers  de  la  période 
glaciaire  ont  pu  conserver  leur  vitalité,  et  germer  des  siècles 
plus  lard,  après  le  retrait  des  glaciers.     [Revue  scientifique.) 

Calvitie  expérimentale.  —  Au  Congrès  de  l'Association  bri- 
tannique pour  l'avancement  des  Sciences,  en  septembre  dernier, 
M.  le  D""  Morris,  directeur  adjoint  au  Jardin  botanique  de  Kew, 
a  fait  connaître  les  effets  singuliers  du  Tamarinier  sauvage,  le 
Jumbai^  ou  Leuciena  glauca,  de  l'Amérique  tro{)icale,  qui  existe 
aussi  à  la  Jamaïque  et  aux  Bahamas.  Gette  plante  fourragère 
rend  les  animaux  chauves,  au  moins  en  partie.  Les  chevaux  y 
laissent  leur  crinière,  et  par  surcroît  leur  queue.  Même  effet  sur 
les  mules  et  les  ânes.  Les  porcs  perdent  leurs  soies  jusqu'à  la 
dernière.  Sur  le  bœuf,  la  chèvre,  le  mouton,  on  n'observe  aucun 
de  ces  effets;  du  reste,  la  santé  de  ces  différentes  espèces  n'est 
nullement  atteinte,  malgré  la  détérioration  d'une  partie  de  leur 
individu.  [Revue  scientifique.) 

Chrysanthèmes  de  plus  d'un  an.  —  La  Société  royale 
d'Horticulture  et  d'Agriculture  d'Anvers  ouvre,  àt  l'occasion  de 
chacune  de  ses  expositions  de  Chrysanthèmes,  des  concours 
spéciaux  pour  des  exemplaires  de  la  «  fleur  automnale  »,  âgés 
de  plus  d'un  an.  Nous. avons  relevé,  cette  année,  dans  la  collée- 


994  CHRONIQUE. 

tion  d'nn  des  horticulteurs-exposants,  M.  F.  Vermeulen,  les 
spécimens  que  voici  : 

Souvenir  de  Toulon^  plante  de  2  mètres  de  diamètre,  75  fleurs 
de  20  centimètres;  —  Amiral  Avellan,  15  fleurs  de  20  centimè- 
tres de  diamètre  et  15  centimètres  de  haut;  —  Monsieur  Benja- 
min Girnud^  exemplaire  de  1  mètre  de  haut,  75  centimètres  au- 
dessus  de  la  cuvette,  100  fleurs  de  10  centimètres  de  diamètre; 

—  Colonel  \V.  B.  Smith,  50  fleurs  de  20  centimètres  de  diamè- 
tre; Reine  d'Angleterre^  50  fleurs  de  25  centimètres;  — Madame 
Taulier,  plante  de  1°',50  de  diamètre,  75  fleurs  de  15  centi- 
mètres; —  Florence  Davis,  exemplaire  de  1°^,50  de  diamètre, 
75  fleurs  de  15  centimètres;  —  Monsieur  Ad.  Giraud,  plante 
de  1"',75  de  diamètre,  75  centimètres  au  dessus  de  la  cuvette, 
60  fleurs  de  20  centimètres;  —  G.  W.  Childs,  plante  de  1  mètre 
de  diamètre,  1  mètre  de  haut,  pot  compris,  50  fleurs  de  25  centi- 
mètres; —  William  Seicard,  exemplaire  de  1  mètre  de  diamè- 
tre, 50  fleurs  de  20  centimètres;  —  Mistress  Irwing  Clarke, 
30  fleurs  de  27  centimètres  de  diamètre,  15  centimètres  de  haut; 

—  Monsieur  Demay  Taillandier,  30  fleurs  de  25  centimètres  de 
diamètre  et  17  centimètres  de  haut.      (Ch.  de  Bosschere.) 

Polygonum  baldschuanicum  Rgl.  —  Plante  nouvelle  qui, 
toujours  à  l'établissement  Lemoine,  a  vivement  attiré  notre 
attention.  L'exemplaire  se  trouve  au  pied  d'un  vieux  tronc 
d'Orme  détruit  par  l'un  des  derniers  hivers;  il  y  a  été  mis  aa 
mois  de  juin  de  Tannée  dernière  et  a  très  bien  fleuri;  ensuite 
il  a  passé  l'hiver  en  place  sans  le  moindre  abri,  et  sa  floraison 
a  commencé  au  mois  de  juin  de  cette  année  pour  se  prolonger 
jusque  fin  septembre. 

L'introduction  de  cette  plante  en  France  est  due  au  Muséum 
d'Histoire  naturelle  de  Paris;  dès  1895,  la  Société  nationale 
d'Horticulture  de  France  lui  décernait  une  prime  de  f^  classe  (1). 
Elle  ne  sera  mise  au  commerce  pour  la  première  fois  que  cet 
automne. 

Elle  croit  naturellement  dans  le  Turkestan  (Boukhara  oriental) 

(1)  Voir  Journal  de  la  Société,  1893,  p.  607. 


CHRONIQUE.  995 

OÙ  on  la  trouve  à  nne  altitude  de  1 ,200  à  1 ,700  mètres  et  où  elle  a 
été  découverte  en  1882,  par  M.  Regel  fils.  Après  avoir  été  d'abord 
signalé  sous  le  nom  à'Atraphaxis^  species  nova,  ce  Polygo)ium  a 
reçu  son  nom  définitif,  et  a  été  décrit  et  figuré  en  1883  par  le 
D^Ed.  Regel  dans  le  V1II'=  volume  des  Actes  du  Jardin  botanique 
de  Saint-Pétersbourg.  Le  Muséum  le  possède  depuis  1892.  C'est 
une  espèce  vivace  dont  la  tige,  ligneuse  dans  le  bas,  est  robuste 
et  s'élève  facilement  à  4  ou  5  mètres  Les  feuilles  sont  d'un  beau 
vert,  cordiformes  ou  hastées.  Les  fleurs,  d'un  blanc  légèrement 
rosé,  forment  de  longues  grappes  composées,  d'un  bel  effet, 
tantôt  dressées,  tantôt  retombantes;  leur  ensemble  présente 
l'aspect  d'une  multitude  de  guirlandes  garnissant  le  treillis  dont 
la  plante  a  fait  son  support.  Prises  isolément,  ces  panicules 
blanches  se  prêtent  merveilleusement  au  travail  des  bouque- 
tières, leur  élégance  et  leur  légèreté  permettant  d'en  faire  un 
emploi  constant. 

A  ces  fleurs  doivent  succéder  des  fruits  ailés,  d'abord  blancs, 
puis  d'un  blanc  rosé,  eux-mêmes  décoratifs.  La  plante  est  par- 
faitement rustique  à  Nancy:  l'hiver  détruit  la  plus  grande  partie 
des  tiges,  mais  de  nouvelles  pousses  partent  du  sol  au  printemps. 

(Gh.  de  Bossgeiere.) 

Emploi  du  Poly^onatum  multiflorum  pour  le  forçage 
hivernal.  —  Le  Sceau  de  Salomon,  charmante  Liliacée  de  nos 
bois,  est,  paraît-il,  employé  avec  succès  à  l'étranger  pour  le  for- 
çage hivernal.  De  grandes  quantités  de  rhizomes  sont  annuelle- 
ment importés,  pour  cet  usage,  de  l'Allemagne  ou  de  la  Hollande. 
Ce  forçage  n'a  pas  encore  été  pratiqué  chez  nous,  au  moins 
commercialement.  La  Mevue  horticole  signale  le  Sceau  de  Salomon 
aux  professionnels,  qui  en  trouveraient  un  écoulement  facile  et 
rémunérateur.  Cette  plante,  aux  fleurs  décoratives  et  au  beau 
feuillage,  qu'il  ne  faut  pas  confondre  avec  le  P,  vulgare,  moins 
ornemental,  apporterait  un  élément  nouveau  parmi  les  plantes 
hivernales. 


996  PROCÈS-VERBAUX. 

PPiOCÈS-VEUBAUX 


SÉANCE  DU  12  NOVEMBRE  1896. 

Présidence  de  M.  Alger,  Président  de  la  Société. 

La  séance  est  ouverte  à  3  heures  15  minutes,  en  présence  de 
199  sociétaires  :  20  membres  honoraires  et  179  membres  titu- 
laires. 

M.  Henri  de  Vilmorin,  premier  vice-président  de  la  Société, 
procède  à  l'installation  de  M.  Viger  au  fauteuil  de  la  prési- 
dence :  il  prononce  les  paroles  suivantes  : 

«  Messieurs, 

«  La  séance  que  nous  tenons  aujourd'hui  marquera  une  date 
mémorable  dans  les  annales  de  la  Société,  puisque  c'est  aujour- 
d'hui que  prend  place  parmi  nous  et  à  la  tête  de  notre  bureau, 
le  nouveau  Président  que  vous  vous  êtes  donné  dans  la  dernière 
séance. 

«  Vous  vous  souvenez,  Messieurs,  de  nos  élections,  du  calme 
et  de  l'entente  parfaite  avec  lesquelles  elles  se  sont  accomplies, 
et  de  l'unanimité  presque  absolue  à  laquelle  a  été  prise  votre 
décision.  Il  n'était  pas  surprenant  que  l'accord  se  fît  complet 
entre  nous  tous  sur  le  nom  de  notre  nouveau  Président,  car 
c'était  — je  ne  crains  pas  de  le  dire  en  sa  présence  —  un  ami 
déjà  ancien  de  l'Horticulture  qui  était  proposée  vos  suffrages. 

«  Tous,  vous  vous  êtes  souvenus  des  nombreuses  marques 
d'intérêt,  de  sympathie  et  de  dévouement  que  M.  Viger  a  prodi- 
guées à  la  cause  horticole  pendant  ses  nombreux  ministères. 
Aussi  voudrez-vous  aujourd'hui  lui  exprimer,  par  ma  voix,  toute 
votre  reconnaissance  pour  son  acceptation  de  la  présidence  de 
notre  Société,  et  toute  votre  confiance  dans  le  développement 

iV,  B.  —  La  commission  de  rédaction  déclare  laisser  aux  auteurs 
des  articles  admis  par  elle  à  l'insertion  dans  le  Journal  la  responsa- 
bilité des  opinions  qu'ils  y  expriment. 


SÉANCE   DU    12   NOVEMBRE    1896.  997 

des  destinées  de  notre  association  sous  sa  judicieuse  et  bienveil- 
lante conduite. 

vc  Nous  avons  la  bonne  fortune  de  le  posséder  en  ce  moment, 
soulagé  du  fardeau  du  pouvoir,  et  nous  sommes  heureux  de  lui 
souhaiter  la  bienvenue  et  de  lui  apporter  l'assurance  de  tout 
notre  empressement  et  de  toute  notre  bonne  volonté  pour  le 
seconder  dans  la  lâche  qu'il  a  bien  voulu  assumer  pour  assurer 
la  prospérité  et  le  développement  de  la  Société  nationale  d'Hor- 
ticulture de  France.  »  {Applaudissements .) 

M.  Viger  prend  à  son  tour  la  parole  et  prononce  le  discours 
suivant  : 

«  Messieurs, 

«  Je  dissimulerais  certainement  mon  impression  si  je  ne  vous 
disais  pas  avec  quel  plaisir  j'ai  accepté  le  mandat  dont  vous 
m'avez  honoré. 

«  C'est  avec  bonheur  que  j'ai  accueilli  le  vote,  pour  ainsi  dire 
unanime,  par  lequel  vous  avez  sanctionné  la  présentation  de 
votre  bureau. 

«  Laissez-moi  vous  en  exprimer  toute  ma  gratitude.  Car  vous 
m'avez  donné  un  tém,oignage  de  confiance  dont  je  suis  fier  et 
que  je  tâcherai  de  justifier  par  un  dévouement  absolu,  une 
attention  persévérante  à  la  défense  des  intérêts  de  l'Horticulture 
nationale. 

«  Vous  auriez  pu  rencontrer  facilement  parmi  vous,  Mes* 
sieurs,  des  amateurs  éclairés,  des  praticiens  éminenls  ou  des 
savants  distingués,  pour  les  mettre  à  votre  tête.  Mais  vous  avez 
eu  la  délicate  pensée  de  venir  chercher,  dans  la  retraite,  un  an- 
cien ministre  de  l'Agriculture  —  et  je  tiens  à  ajouter  :  de  l'Hor- 
ticulture, —  pour  indiquer  bien  nettement  que  dans  le  monde 
horticole,  parmi  tant  de  belles  plantes,  on  cultive  avec  soin  la 
fleur  de  la  reconnaissance  pour  les  services  rendus,  si  modestes 
qu'ils  soient. 

«  Mais  si  j'apprécie  à  sa  haute  valeur  l'honneur  que  vous  me 
faites,  j'en  mesure  également  tout  le  danger,  si  depuis  1826^ 
date  de  votre  fondation,  je  parcours  la  liste  de  vos  présidents 


998  PROCES-VERBAUX. 

OÙ  figurent  des  hommes  qui  ont  laissé  une  trace  si  profonde 
dans  la  science,  dans  la  diplomatie,  dans  l'armée  ou  dans  le 
gouvernement  du  pays. 

«  Qui  pourrait,  en  effet,  avoir  la  prétention  de  remplacer 
l'éminent  homme  d'Etat,  le  célèbre  orateur,  l'administrateur 
consommé  qui  vient  de  consacrer  à  la  direction  de  vos  travaux 
les  douze  dernières  années  de  sa  laborieuse  carrière.  Nul  ne 
saurait  égaler  cette  grâce  de  langage,  cette  exquise  courtoisie, 
cette  simplicité  charmante,  qui  étaient  comme  la  parure  de  sa 
puissante  intelligence. 

c(  J'imagine  d'ailleurs,  Messieurs,  que  la  bienveillance  que 
m'avait  témoignée  Léon  Say  pendant  mon  passage  au  ministère 
de  l'Agriculture  n'a  pas  été  étrangère  à  votre  vote.  Il  m'avait  en 
effet  souvent  entretenu  de  vos  intérêts,  et  entente  s'était  facile- 
ment établie  entre  nous,  car  tous  deux  nous  aimions  passionné- 
ment l'Horticulture. 

c(  C'est  sous  ses  auspices,  Messieurs,  que  je  me  place, 
j'essaierai  de  l'égaler  en  dévouement  à  votre  Association,  et  je 
suis  persuadé  d'être  votre  interprète  fidèle  en  évoquant  cette 
grande  mémoire  et  en  rappelant  que  son  souvenir  sera  toujours 
vivant  parmi  nous. 

«  Nous  aurons,  Messieurs,  de  grandes  questions  à  débattre, 
car  la  date  de  1900  en  se  rapprochant  de  nous  rappelle  que 
l'Horticulture  française  devra  prendre  une  large  part  dans  cette 
manifestation  imposante  du  travail  international.  Notre  Société, 
depuis  près  d'un  siècle,  a  le  monopole  des  grandes  expositions 
d'Horticulture  qu'elle  a  organisées  pour  la  première  fois  en 
1881 .  Le  succès  a  répondu  à  ses  efforts,  et  notre  système  d'orga- 
nisation nous  a  conquis  une  notoriété  des  plus  légitimes.  Aussi 
tous  les  gouvernements  se  sont^ls  empressés  de  sanctionner  la 
supériorité  de  la  Société  en  pareille  matière  en  lui  demandant 
son  concours  qu'elle  s'est  empressée  de  leur  donner.  Pour  ma 
part,  je  n'ai  eu  qu'à  me  féliciter  de  l'œuvre  accomplie  par  votre 
Commission,  Messieurs,  lors  de  l'exposition  de  Saint-Pétersbourg 
âont  les  conséquences  pratiques  ont  été  si  importantes  pour 
l'horticulture  française.  Favoriser  la  participation  de  THorticul- 
tuie  française  aux  grandes  expositions,  tant  en  France 'qu'à 


SÉANCE  DU   12  NOVEMBRE   1896.  999 

l'Etranger,  c'est  accomplir  une  œuvre  utile,  non  seulement  au 
développement  du  goût  artistique  en  Horticulture,  mais  c'est' 
également  favoriser  le  développement  commercial  de  l'Horticul- 
ture. 

«  C'est  dans  cet  ordre  d'idées  que  je  me  suis  placé,  Messieurs, 
lorsque  j'ai  abrogé  les  formalités  du  certificat  d'origine  pour  le 
remplacer  par  la  liste  publiée  au  ministère  de  l'Agriculture,  des 
horticulteurs  français  autorisés  à  expédier  leurs  produits  sans 
certificat.  Cette  mesure,  bien  accueillie  en  France  par  les  horti- 
culteurs, produirait  tout  son  effet  utile  si  les  gouvernements 
étrangers,  adhérant  à  la  convention  de  Berne,  autorisaient  leurs 
agents  des  chemins  de  fer  et  des  douanes  à  considérer  la  liste 
en  question  comme  remplaçant  le  certificat  d'origine. 

«  H  en  serait  de  même  pour  les  tarifs  de  chemins  de  fer  :  leur 
abaissement  pour  les  plantes  transportées  en  grande  vitesse  ou 
en  vitesse  accélérée  nous  permettrait,  comme  cela  se  passe  en 
Belgique,  d'exporter  nos  produits  horticoles  dans  les  pays 
voisins.  Car,  jusqu'ici,  nous  n'avons  que  des  tarifs  de  pénétra- 
tion chez  nous. 

«  Enfin,  on  a  signalé,  à  diverses  reprises,  une  des  plus  regret- 
tables anomalies  de  la  loi  de  1889  sur  le  recrutement  de 
l'armée  —  je  veux  parler  de  l'oubli  des  ouvriers  horticoles 
parmi  les  ouvriers  d'art  appelés  à  concourir  pour  obtenir  la 
dispense  de  deux  années  de  service.  —  Il  n'est  pas  de  pro- 
fession manuelle  où  le  tour  de  main  artistique,  la  tradition 
du  goût,  soient  plus  utiles  à  conserver  que  parmi  nos  jeunes 
jardiniers.  Et  il  serait  utile  de  le  rappeler  aux  pouvoirs  pu- 
blics. 

«  Les  considérations  de  cet  ordre  ne  doivent  pas  rester  étran- 
gères à  votre  Société,  Messieurs.  Je  sais  que  votre  but  est  sur- 
tout de  développer  parmi  nos  horticulteurs  et  nos  amateurs  le 
goût  de  la  science  horticole  et  d'appliquer  à  la  culture  des 
plantes  toutes  les  découvertes  des  sciences.  Mais  à  côté  de  cette 
mission  que  vous  vous  êtes  donnée  et  que  vous  accomplissez 
avec  tant  de  compétence  et  de  fruit,  il  est  une  œuvre  plus 
modeste,  qui  est  comme  le  corollaire  de  la  première.  Veiller  sur 
les  intérêts  commerciaux  de  l'horticulture,  c'est  encore  contri- 


1000  PROCÈS-VERBAUX. 

buer  à  l'art,  car  la  vente  facile  des  beaux  produits  développe 
Témulation  dans  la  production. 

«  Nous  travaillerons  ensemble,  Messieurs,  à  atteindre  ce 
double  but  avec  d'autant  plus  d'audace  et  de  dévouement,  qu'en 
accroissant  le  patrimoine  de  l'Horticulture,  nous  apportons,  nous 
aussi,  noire  concours  utile  à  la  culture  de  ce  sol  français,  dont 
la  mise  en  valeur  est  un  élément  de  force  et  de  garantie  d'indé- 
pendance pour  la  Patrie.  »  (Applaudissements  répétés.) 

Il  est  donné  lecture  du  procès-verbal  de  la  dernière  séance 
qui  est  adopté  sans  observation. 

M.  le  Secrétaire  général  fait  part  du  décès  de  M.  Marie-Emile 
Gimer,  membre  de  la  Société  depuis  l'année  1885. 

Il  annonce  que,  dans  la  séance  de  ce  jour,  le  Conseil  d'admi- 
nistration a  accordé  l'honorariat  à  M.  Fichet. 

Il  procède  au  dépouillement  de  la  correspondance  qui  com- 
prend : 

A.  —  Correspondance  imprimée  : 

l'*  Circulaire  annonçant  que  l'Exposition  de  Chrysanthèmes, 
qui  devait  se  tenir  à  Namur  (Belgique)  les  8  et  9  novembre,  est, 
sur  la  demande  des  exposants,  ajournée  aux  15  et  16  du  même 
mois; 

2°  Listes  des  cerlifîcàls  de  mérite  accordés  dans  la  réunion 
du  12  septembre  du  comité  de  floriculture  de  la  Société  néer- 
landaise d'Horticulture  et  de  Botanique. 

B.  —  Ouvrages  destinés  a  la  Bibliotiièoue. 

1°  Feuille  d'informations  du  Ministère  de  C Agriculture.,  n°^  43 
et46; 

2°  Catalogue  du  J 3^  Concours  général  et  14^  Congrès. porno- 
logique,  tenus  du  5  au  11  octobre  1896,  par  l'Association  pomo- 
logique  de  l'Ouest. 

3°  Liste  des  récompenses  accordées  à  la  suite  du  /  3^  Concours 
général  et  du  14^  Congrès  pomologigue,  tenus  à  Rouen  par 
l'Association  pomologique  de  l'Ouest. 


SÉANCE   DU    12   NOVEMBRE    1896.  1001 

4°  La  Tulipe,  son  histoire  et  sa  culture,  par  M.  Polman  Mooy, 
de  Haarlem,  brochure  de  24  pages  (don  de  l'auteur). 

5°  Observations  complémentaires  sur  la  ponte  et  les  mœurs  du 
Hanneton,  par  M.  Xavier  Raspail.  Broch.  de  18  p.  (Extrait  des 
mémoires  de  la  Société  zoologique  de  France.  1896.) 

6®  Annuaire  général  horticole^  publié  par  le  Syndicat  central 
des  Horticulteurs  de  France.  Année  1897.  Paris,  Librairie  horti- 
cole du  Jardin. 

7°  La  Mosaïculture  pratique^  par  M.  A.  Maumené^  1  vol.  de 
109  p.,  Paris,  1896. 

u.  —  Notes,  Rapports  et  Comptes  rendus  déposés  sur  le 

BUREAU  : 

1°  Notice  biographique  sur  M.  Alexis  Lepère,  par  M.  Delessard. 

2°  Rapport  sur  l'ouvrage  de  M.  L.  Guillochon,  intitulé  Calen- 
drier mensuel  du  cultivateur  d'Orchidées,  par  M.  A.  Bleu. 

Les  conclusions  demandant  l'insertion  de  ce  rapport  dans  le 
Journal  de  la  Société  et  son  renvoi  à  la  commission  des  récom- 
penses sont  mises  aux  voix  et  adoptées. 

3°  Rapport  sur  une  visite  à  l'établissement  de  M.  Truffant, 
horticulteur,  rue  des  Chantiers,  à  Versailles,  M.  H.  Martinet,  rap- 
porteur. 

Les  conclusions  demandant  l'insertion  de  ce  rapport  dans  le 
Journal  et  son  renvoi  à  la  commission  des  récompenses  sont 
adoptées. 

4°  Compte  rendu  de  l'Exposition  de  Chrysanthèmes  tenue  à 
Lyon,  par  M.  H.  Martinet. 

5°  Compte  rendu  de  l'Exposition  d'Horticulture  de  Limoges, 
par  M.  Eug.  Deny. 

D.  —  Objets  soumis  a  l'examen  des  comités  : 

Au  comité  de  culture  potagère  : 

1°  Par  M.  Martin,  horticulteur  à  la  Broche  parDigoin  (Saône- 
et-Loire),  quatre  variétés  de  Pommes  de  terre,  obtenues  de  semis 
faits  en  1886,  1887  et  1888,  présentées  comme  étant  très  pro- 
ductives. L'une  d'elles,  Je  n"  1,  plantée   le  11   avril,  serait  si 

63 


1002  PROCÈS-VERBAUX, 

hâtive  que  la  récolte  aurait  pu  en  être  faite  le  2  juillet.  Le 
comité  demande  qu'une  prime  de  3^  classe  soit  accordée  pour 
cet  apport;  il  invite  M.  Martin  à  faire  une  nouvelle  présentation 
de  la  variété  n"  1,  l'an  prochain,  au  mois  de  juillet  (1). 

2°  par  M.  Hédiard,  négociant,  place  de  la  Madeleine,  à  Paris, 
une  variété  de  Haricot  nain,  tacheté  de  noir,  très  productif,  et 
un  Piment  nommé  Café,  de  saveur  très  accentuée  (cette  pré- 
sentation étant  faite  hors  concours,  des  remerciements  sont 
adressés  à  M.  Hédiard), 

Ail  Comité  d' Arboricultwx  fruitière  : 

,  1°  par  M.  Espaullard  (Emile),  de  Fontenay-sous-Bois  (Seine), 
28  Pommes  Calville  très  belles,  très  saines  et  bien  caractérisées 
(prime  de  1''®  classe); 

2°  Par  M.  Théodore  Moreau,  de  Fontenay-sous-Bois  (Seine), 
8  Pommes  Reinette  du  Canada,  blanches,  très  grosses  et  très 
belles  (prime  de  2®  classe). 

Au  comité  de  floriculture  : 

1°  Par  M.  Sadarnac,  jardinier  au  château  de  Semont,  près 
Dourdan  (Seine-et-Oise),  un  Sfreptocarpus  polyanthus,  en  fleurs, 
dont  la  feuille  mesure  70  centimètres  de  longueur  et  53  centi- 
mètres de  largeur.  {Remerciements.) 

2^  Par  M.  Truffant,  horticulteur,  rue  des  Chantiers,  à  Ver' 
sailles,  deux  Myrsiphyllum  {Medeola)  asparagoides,  garnis  de 
fleurs  naturelles,  et  tels  qu'ils  ont  été  employés  en  guirlandes, 
sur  les  glaces  du  palais  de  Versailles,  pendant  les  fêtes  données 
en  l'honneur  des  souverains  russes.  Ces  plantes  proviennent  de 
semis  faits  en  janvier  1896.  (i?e7?ierc/e?ïie?z?5.) 

Au  comité  d'arboriculture  d'ornement  et  forestière  : 

Par  MM.  Ch.  Baltet,  horticulteur  à  Troyes,  une  collection  de 
fruits,   d'arbres    et  d'arbrisseaux    d'ornement  comprenant  les 


(1)  Une  de  nos  sociétés  correspondantes,  la  Société  d'Horticulture 
de  Vichy-Gusset  (Allier),  a  adressé  un  rapport  élogieux  sur  les  cul- 
tures de  M,  Martin. 


BÉANGE  DU  15  NOVEMBRE   1896.  1003 

espèces  suivantes  :  Cotonéasler  horizontal;  Gotonéaster  tomen^ 
teux  (à  greffer  sur  Aubépine)  ;  Troène  d'Italie,  forme  du  T.  con^- 
mun,  se  reproduisant  par  le  bouturage  ;  Troène  de  Quihou» 
inflorescence  de  %^  saison;  Lyciet  de  Ghine  (très  fertile);  Bondnc 
du  Canada  {Cymnocladus  catiadensis)  ;  Épine  dite  Azerole  jaune 
Cratcegus  Loddigesiana)  ;  Rosier  rugueux  [Hosa  rugosa),  var. 
rouge  et  blanche  ;  Gognassier  du  Japon  [Chœnomeles  japonica),  à 
gros  fruits;  Maclure  épineux.  Le  présentateur  dit  avoir  fait  une 
éducation  de  ver  à  soie  du  Mûrier  avec  la  feuille  de  Maclure.  Le 
comité  demande  qu'une  prime  de  3°  classe  soit  accordée  à 
M.  Gh.  Baltet  pour  l'ensemble  de  son  apport. 

Au  comité  des  Oi'cMdées  ; 

V  Par  M.  Bleu,  48,  avenue  d'Italie,  Paris,  2  Lselia  juvenîlisj 
issu  du  Lœlia  Pervinii^  croisé  par  le  Lxîia  Pinelii  (prima 
de  l"*^  classe). 

1  Lœlio-Cattleya  amœna  amethystina,  hybride  issu  du  Lselia 
Perrinii,  croisé  parle  Cattleya  Loddigesii  (prime  de  1'*  classe). 

2°  Par  M.  Maxime  Jobert,  21,  chemin  des  Princes,  à  Ghâ- 
tenay  (Seine),  4  Cypripedium  de  semis  dont  les  ancêtres  sont 
inconnus  (prime  de  2®  classe). 

3°  Par  M,  Duval  et  fils,  horticulteurs,  8,  rue  de  l'Ermitage,  à 
Versailles,  le  Cypripedium  Hay  Wood^  hybride  obtenu  dans 
l'établissement  de  M,  Veitch,  et  issu  du  C.  Druryi,  croisé  par  le 
C.  Veitchi. 

Gette  présentation  étaht  faite  hors  concours,  des  remercie* 
ments  sont  adressés  à  MM.  Duval  et  fils. 

4°  Par  M.  Eugène  Poirier,  jardinier  chez  M.  Gardoso,  le 
Cypripedium  Emile  Gayot  {C.  Harrisianum  X  C,  insigne)  et  U 
C.  maculatuvi (C ,  tonsuijhyi  C.  Leeanum) {iprime  de  3^  classe), 

5'  Par  M.  Dallé^  horticulteur,  29,  rue  Pierre-Charron  à  Paris, 
\  Valida  Boxalli  lamellata ,  var.  Dalleana^  plante  superbe, 
bien  cultivée;  \  Dendrobium  formosum  giganteum^  les  Oncidîum 
tigrinum  et  Gravesianum  et  1  Qdontoglossum  bictoniense  (prime 
de  V^  classe). 

Çf""  Par  M.  Libreck,  53,  rue  du  Ranelagh^  à  Paris,  1  Calanthe 
vestita  et  le  C.  vestita^  var,  luteo-oculata  (prime  de  2"  classe). 


i004  PROCÈS-VERBAUX. 

7"  Par  M.  Bert,  horlicuîleur  à  Colombes  (Seine),  3  Cypripe- 
diuni  callosum  sufterbum^  pour  lesquels  on  propose  l'attribuLion 
d'une  prime  de  1"  classe. 

4  Barker'ia  Skinneri  et  le  curieux  Restrepia  antennifei'a 
(prime  de  5*  classe). 

A  la  section  des  Chrysanthèmes  : 

V  Par  M.  Calvat,  amateur,  à  Grenoble  (Isère),  \ô  variétés 
inédites  de  Chrysanthèmes.  Le  Comité  propose  lattribution  de 
cerliîîcats  de  mérite  au  7  variétés  suivantes  : 

Madame  Edmond  Boger,  coloris  nouveau,  soufre  pâle  forte- 
ment teinté  de  vert  (Certificat  de  mérite  de  1''  classe  avec  félici- 
tations : 

Congrès  de  Bourges^  fleur  très  épaisse,  rouge  amarante  foncé, 
coloris  rare  jusqu'à  ce  jour  (Certificat  de  mérite  de  i- -  classe  avec 
félicitations  : 

Madame  A.  Bousseau^  d'un  superbe  rose  carminé  (Certificat  de 
caérite  de  1*^  classe); 

Mojisieur  G.  Chabanms.  d'un  coloris  distinct,  jaune  ocre  Cer- 
tificat de  mérite  de  4^*  classe); 

Marfa,  de  couleur  jaune  chamois  avec  le  centre  de  la  fleur 
ro'Jge  cuivré   Certificat  de  mérite  de  r-  classe.; 

Madinu  L.  Lieber,  fleur  énorme,  rose  mauve,  à  revers  des 
ligules  argenté  (Certificat  de  mérite  de  1^'  classe  ; 

Topaze  orientale,  fleur  globuleuse,  jaune  canari,  à  revers 
jaune  soufre.  'Certificat  de  mérite  de  l'^- classe  . 

i°  Par  M.  Lemaire,  horticulteur,  26.  rue  Priant,  à  Paris,  une 
variété  nouvelle  de  Chrysanthème,  nommée  /.-^.  Frow,  issue 
par  dimorphisme  de  la  variété  Viviand  Mord.  La  fleur  est 
énorme,  d'un  coloris  nouveau,  fond  jaune  lavé  de  vieux  rose. 
(Certificat  de  mérite  de  <"*  classe)  ; 

3'  Par  M.  Enfer,  jardinier-chef  au  domaine  de  Pontchartrain 
(Seine-et-Oise;.  un  lot  de  <0  variétés  de  Chrysanthèmes  à  très 
grandes  fleurs  [Prime  de  l'*classej; 

Un  lot  de  fleurs  coupées  (Prime  de  2*  classe;  : 

4'  Par  M.  Leffitte.  horticulteur-fleuriste,  route  de  Bordeaux 
à  Pau-Billère,  un  lot  de  fleurs  couples  de  Chrysanthèmes.  Le 


SÉANCE   DU    12    NOVEMBRE    1896.  4''J05 

Comité  invile  M.  Laffitte  à  représenter  ces  fleurs  dans  de 
meilleures  conditions. 

Les  décisions  de  la  section,  relatives  aux  présentations  faites 
le  22  octobre,  n'ayant  pu  être  communiquées  à  temps  pour  être 
ratifiées  en  séance,  sont  soumises  à  l'assemblée. 

Ces  présentations  étaient  les  suivantes  : 

r^  Par  M.  Lemaire,  horticulteur,  26,  rue  Friant,  Paris,  un 
lot  de  19  variétés  nouvelles,  remarquables  :  Mademoiselle  P. 
Besson,  rose  carminé  à  centre  argenté;  Sourenir  de  ma  Sœur, 
très  beau  coloris  lilas  à  revers  de  ligules  gris  perie  ;  Madame 
Gustave  Henri ^  variété  précoce  à  fleurs  d'un  beau  blanc; 
Calvat's  A.  Gold,  d'un  jaune  superbe;  plus  doaze  exemplaires 
superbes  de  la  variété  Edicin  Molyneux.  La  section  propose 
d'accorder  une  prime  de  T-  classe  pour  l'ensemble  de  la  pré- 
sentation, et  des  félicitations  pour  la  bonne  cullure  des  douze 
plantes  appartenant  à  la  variété  Edicin  Mohjneux. 

2°  Par  M.  Kagout,  horticulteur,  Le  Vésinet  Seine-et-Oise), 
un  fort  spécimen  de  Chrysanthème  Le  Verrier  (Prime  de 
3^  classe). 

3^  Par  M.  Xonin.  horticulteur,  20,  avenue  de  Paris,  à  Chà- 
tillon-sous-Bagneux  Seine),  3  variétés  inédites  de  Chrysai:- 
thèmes  obtenues  de  semis  par  le  présentateur  :  Comtesse  de 
Beaulaincourt,  Son  Altesse  le  prince  Hussein  Kamil  et  Lutèce. 
On  propose  d'attribuer  un  certificat  de  mérite  de  1^-  classe  à 
chacune  de  ces  variétés. 

M,  Nonin  présentait,  en  outre,  quelques  autres  de  ses  obten- 
tions déjà  au  commerce  :  Monsieur  Legouvé,  Madame  Charles 
Ârastz,  Madame  Dessallihres  et  Madame  Paul  Oudot. 

4^  Par  M.  Bernard,  jardinier  chez  M""'  E.  Teston,  rue  du  Pon- 
ceau,  à  Chàtillon-sous-Bagneux  (Seinej,  deux  variétés  nouvelles 
obtenues  de  semis.  La  section  prie  M.  Bernard  de  loi  représenter 
ces  deux  variétés  l'année  prochaine. 

0**  Par  M.  Vacherot,  horticulteur  à  Boissy-Saint-Léger  ^Seine- 
et-Oise),  un  lot  de  Chrysanthèmes  cultivés  en  godets  (prime  de 
3«  classe;; 

e*'  Par  M.  Calvat,  de  Grenoble  Isère),  des  fleurs  coupées 
(deux  branches  de   chaque  variété),  d'an   certain  nombre   de 


it^6  PROCÈS-VERBAUX. 

belles  variétés  nouvelles  qu'il  a  obtemiês  de  semis.  La  section  a 
remarqué  surtout  les  variiHés  Jubilé^  Président  Nonin  et  3fon- 
siéUr  Màsaânge  de  Louvrex,  pour  chacune  desquelles  il  demande 
rallributiott  d'iin  eerlificat  de  mérite  de  1"*  classe;  plusieurs 
variétés  avaient- «oûfferl  dans  le  Voyage  et  étaient  quelque  peu 
fanées; 

7"  Un  iot  de  fleurs  coupées  de  Chrysanthèmes  au  sujet  duquel 
là  section  n'a  aucun  jugement  à  formuler,  l'envoi  n'ayant  été 
IrfeCômpâgùé  d'aucune  indication  et  même  sans  le  nom  du  pré- 
èenlateuf. 

Lès  propositions  des  comités  relatives  aux  récompenses  à 
àeeorder  pour  les  présentations  sont  mises  aux  voix  et  adoptées 
par  l'assemblée. 

M.  Vachérot  abandonnesa  prime  au  profit  de  la  Société. 

M.  Decaux  demande  la  parole.  Il  appelle  l'attention  de  la 
Société  sur  deux  insectes  trouvés  dans  les  Noix  véreuses  :  le 
Siphonellà  7iiicis  et  la  chenille  da  Carpocapsa  pomonmia.  11  fait 
passer  sous  les  yeux  de  l'assemblée  une  boite  contenant  ces 
insectes  sous  leurs  divers  états  :  larves,  nymphes  et  insectes  par- 
faits. 

Bàtts  ûïie  note  plus  étendue,  notre  collègue  fera  connaître  de 
nouvelles  observations  sur  les  mœurs  de  ces  curieux  insectes. 

M«  le  secrétaire  général  adjoint  annonce  la  présentation  de 
nouveaux  sociétaires  et  la  séance  est  levée  à  4  heures  20  mi- 
nutes. 


SÉANCE    DU    26    NOVEMBRE    1896. 

Présidence  de  M.  Vig-erj  Président  de  la  Société. 

La  séance  est  ouverte  à  3  heures. 

Les  registres  de  présence  ont  reçu  les  signatures  de  188  socié- 
taires :  17  membres  honoraires  et  171  membres  titulaires. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté  : 

M.  le  ï^résîdent  dit  que  l'Exposition  d'automne,  ouverte  par 
notre  Société,  a  obtenu  tin  très  grand  succès.  L'affluence  des 


SÉANCE   DU   26   NOVEMBRE    1896.  1007 

visiteurs  a  été  considérable,  et  nous  avons  tout  lieu  d'être  satis- 
faits. 

Le  Clief  de  l'État,  suivant  une  tradition,  depuis  longtemps 
établie,  est  venu  visiter  l'Exposition,  le  jour  de  son  ouverture;  il 
a  été  intéressé  à  un  tel  point,  qu'il  a  fait,  le  lendemain  même, 
une  nouvelle  visite  afin  de  pouvoir  mieux  examiner  les  plantes 
et  féliciter  les  exposants. 

-M.  le  Président  du  conseil,  ministre  de  l'Agriculture,  retenu 
par  ses  occup^ations  parlementaires,  n'a  pu  accompagner  M.  le 
Président  de  la  République,  le  jour  de  l'ouverture  de  l'Exposi- 
tion, mais  il  a  tenu  à  montrer  combien  il  s'intéressait  à  notre 
fête  en  venant,  dès  le  lendemain,  admirer  les  produits  si  remar- 
quables de  notre  Horticulture.  Nous  avons  également  été  hono- 
rés d'une  visite  de  IVI.  le  iMinistre  du  Commerce. 

M.  le  Président  annonce  qu'à  Toecasion  de  cette  Exposition, 
M.  le  Ministre  de  l'Agriculture  a  fait  les  nominations  suivantes 
dans  Tordre  du  Mérite  agricole  : 

M.  Michel  (Edouard),  chef  de  culture  de  la  maison  Vilmorin- 
Andrieux.et  C^%  a  été  nommé  officier  de  cet  ordre; 

MM.  Yvon  (Jean-Baptisté),  horticulteur  à  Malakoff  (Seine),  et 
Harman  Payne,  de  Londres,  membre  associé  de  la  section  des 
Chrysanthèmes  et  membre  du  jury  de  la  dernière  Exposition, 
ont  été  nommés  chevaliers  du  mêm,e  ordre. 

M,  Martinet,  qui  est  allé  à  Londres  pour  assister  au  cinquante- 
naire de  la  Société  nationale  de  Chrysanthèmes,  a  été  chargé  de 
remettre  à  M.  Harman  Payne  la  croix  de  chevalier  du  Mérite 
agricole  et  de  lui  adresser  les  félicitations  de  notre  Société. 

Mi  le  secrétaire  général  proclame  le  résultat  du  concours 
d'Orchidées  qui  a  eu  lieu  avant  la  séance. 

Le  Jury  était  composé  de  MM.  Bleu,  Dallemagne,  Beraneck, 
Godefroy-Lebœuf  et  Lefèvre. 

Les  récompenses  suivantes  ont  été  accordées  [i)  : 

Une  grande  médaille  dé  vermeil  à  M.  Bert  (Etienne),  horti- 
culteur, 68,  rue  Victor-Hugo,  a  Colombes  (Seine)  ; 

(1)  Un  compte  rendu  de  ce  concours  sera  publié  prochainement. 


1008  PROCÈS-VERBAUX. 

Une  grande  médaille  de  vermeil  h.  M.  Lebaudy  (Robert),  ama- 
teur, 24,  rue  de  Mesmes,  à  Bougival  (Seine-et-Oise)  ; 

Une  médaille  de  vermeil  k  MM.  ûiival  et  fils,  hoftlculteurs, 
8,  rue  de  l'Ermitage,  à  Versailles;  '    '  r^ 

Une  médaille  de  vermeil  à  M.  Robert  (Georges),  jardinier- 
chef,  chez  M.  de  Là  Rochefoucauld,  à  la  Vallée-aux-Loups,  par 
Chatenay  (Seine)  ; 

Une 'médaille  d'argent  à  M.  Truffaut  (A.),  horticulteur,  .40, 
rue  des  Chantiers,  à  Yersailles';  ^-^ 

Une  médaille  d  'argent  à  M.  Ragot,  amateur,  à  Villenoy,  près 
Meaux  (Seine-et-Marne). 

Des  remerciments  ont  été  adressés  à  M.  Verdier  (Eugène), 
37,  rue  de  Glisson,  à  Paris. 

M.  le  secrétaire  général  annonce  le  décès  de  M.  Boisbunel,  de 
Rouen.  M.  Boisbunel  ne  faisait  pas  partie  de  notre  Société  ; 
mais  nous  devons  un  juste  tribut  de  regrets  à  ce  pomologue 
émineht,  à  cet  habile  semeur  auquel  Tarboriculture  fruitière 
doit  l'obtention  de  fruits  d'un  grand  mérite,  tels  que  les  Poires 
Passe  'Crassane  ^Olivier  de  Serres,  Prince  Napoléon^  etc. 

Il  donne  lecture  d'une  partie  du  procès-verbal  de  la  séance  du 
Conseil  général  de  la  Seine  inséré  dans  le  Bulletin  municipal  offi- 
ciel du  0  novembre,  relative  à  la  souscription  de  notre  Société, 
en  faveur  des  sinistrés,  par  la  grêle  du  26  juillet  i896  : 

«  M.  Bellan,  syndic.  —  Messieurs,  la  Société  nationale  d'Hor- 
ticulture de  France  a  adressé  à  votre  Bureau  la  somme  de 
277  francs,  produit  d'une  souscription  faite  parmi  ses  membres 
en  faveur  des  sinistrés  par  la  grêle  du  26  juillet  dernier.  .    -    . 

«  Nous  remercions  vivement  la  Société  nationale  d'Horticulture 
de  sa  généreuse  initiative.  Cette  somme  sera  distribuée,  confor- 
mément aux  intentions  des  donateurs,  au  mieux  desdntérêts  des 
victimes  de  la  grêle.  »  '  •       ' 

n  procède  au  dépouillement  de  la  correspondance  qui  com- 
prend :         - 


SÉANCE   DU   26   NOVEMBRE   1896.  1009 

A.  —  Correspondance  manuscrite  : 

Lettre  de  M.  le  maire  du  YIP  arrondissement  de  Paris  adres- 
sant ses  remerciements  pour  le  versement  de  la  somme  de 
50  francs  que  notre  Société  a  fait  au  profit  de  la  Caisse  des 
Ecoles. 

B.  —  Correspondance  imprimée  : 

1°  Circulaire  de  la  Société  d'Horticulture  de  Sedan,  annonçant 
qu'une  Exposition  partielle  et  une  conférence  auront  lieu  à 
Sedan  dans  les  salons  de  l'Hôtel  de  Ville,  le  dimanche  29  novem- 
bre, à  deux  heures  du  soir; 

2°  Programme  provisoire  de  l'Exposition  internationale  d'Hor- 
ticulture qui  aura  lieu  à  Gand  (Belgique),  en  avril  1898. 

C.  —  Publications  destinées  a  la  Bibliothèque  : 

1°  Feuille  d^  in  formations  du  ministère  de  V  Agriculture,  n°*  48 
et  49. 

2°  Le  Ver  à  soie,  son  élevage,  son  cocon,  par  M.  J.  de  Loverdo, 
4  vol.  petit  in-8°  de  214  p. 

3°  Résidus  industriels  employés  comme  engrais,  par  M.  A.  Lar- 
balétrier,  1  vol.  petitin-8°  de20Op., 

4"  Procédés  d^  conservation  des  produits  et  denrées  agricoles, 
par  M.  A.  Desmoulins,  \  vol,  petit  in-8°  de  169  p. 

Ces  3  volumes  font  partie  de  l'Encyclopédie  scientifique  des 
Aide-mémoire,  publiée  sous  la  direction  de  M.  Léauté,  membre 
de  l'Institut. 

5°  Dictionnaire  pratique  d'Horticulture  et  de  Jardinage,  de 
M.  Nicholson,  traduit;^  mis  à  jour  et  adapté  à  nos. usages  par 
M.  Mottet  (o5^  livraison)  ; 

6°  La  digestion  de  Paris,  approvisionnement,  assainissement, 
par  M.  Paul  Vincey,  ingénieur  agronome,  professeur  départe- 
mental d'agriculture  de  la  Seine  (extrait  des  mémoires  de  la 
Société  nationale  d'Agriculture  de  la  Seine),  Paris,  1896; 

7°  Culture  de  la.Vigm  en  Côte-d'Or,  par  M.  Durand,  directeur 
professeur  de  l'Ecole.,  de  Viticulture  de  Beaune^  et  M.  J.  Gui- 


1010  rROCÈS-VERBAUX 

chard,  professeur  spécial  de  Viticulture  ù  Nuits-Saint-Georges, 
1  vol.  de  321  p.,  avec  carte  géologique  de  la  Côte,  27  planches 
hors  texte  et  105  figures  dans  le  texte.  Beaune,  1896; 

8°  Les  Landes  et  les  Dunes  de  Gascogne^  par  M.  G.  Grandjean, 
inspecteur  adjoint  des  forêts,  1  vol.  in-8°  de  92  p.  et  10  fig., 
Paris  ; 

9°  Résultat  des  concours  de  r Exposition  de  Chrysanthèmes 
tenue  à  Anvers  (Belgique),  les  8,  9  et  10  novembre  1896; 

10"  Catalogue  général  de  l'Exposition  nationale  du  Millénaire 
de  Budapest,  groupe  6  (Agriculture),  par  MM.  Mudrony,  Rath 
et  Micseh,  édition  française.  Budapest,  1896. 

11°  Le  Chrysanthème.  Histoire,  physiologie  et  culture  en 
France  et  à  l'étranger,  par  M.  H.-L.  de  Vilmorin,  Paris,  1896. 
Brochure  grand  in-S"  de  28  p.  (Extrait  de  la  Revue  internationale.) 

D.  —  Notes  et  comptes  rendus  déposés  sur  le  bureau  : 

i°  Note  sur  les  Noix  véreuses,  par  M.  F.  Decaux; 

2"  Recherches' sur  les  Oiseaux^  les  Insectes,  les  Vers,  les  Arach^ 
nides  utiles  et  nuisibles  à  Vagrimdture,  par  M.  Géry,  instituteur 
à  jeufosse,  par  Bonnières  (Seine-et-Oise)  ; 

3°  Statuts  de  la  Société  protectrice  scolaire  des  oiseaux  et  ani- 
maux utiles  à  ragriculture  ,  avec  tal>leaux  annexes  (Ecole  de 
Jeufosse)  (Seine-et-Oise),  par  M.  Géry,  instituteur; 

4°  Compte  rendu  de  l'Exposition  d'automne  de  la  Société 
nationale  d' Horticulture  de  France  (partie  florale),  par  M.  P. 
Hariot; 

5°  Compte  rendu  de  VExposition  d'automne  (partie  fruitière), 
par  M.  A.  Chatenay. 

E.  —'  Objets  soumIs  a  l'examen  des  comités  i 

Au  comité  de  floriculture  : 

\^  Par  MM.  Duval  et  fils,  horticulteurs,  8^  rue  de  l'Ermitage  à 
"Versailles,  3  fortes  potées  d'Asparagus  Sprengeri  Regel,  de 
Natal.  Dans  une  note  qui  accompagne  ces  plantes,  les  présen- 
tateurs disent  que,  dès  1894,  ils  en  ont  acquis  un  certain  nombre 
-d'exemplaires  de  la  maison  Dammann,  qui' a  mis  cette  nouvelle 


NOTICE    SUR   ALEXIS   LEPÈRE   FILS.  iOll 

espèce  dans  le  commence,  il  y  a  2  ou  3  ans.  MM.  Duval  et  fils 
pensent  qu'ils  possèdent  les  plus  forts  exemplaires  qui  existent 
dans  les  cultures  françaises. 

\j'A.  Sprengcri,  ajoutent-ils,  est  une  plante  de  serre  froide  ou 
tempérée-froide,  qui  pourra  figurer  avec  avantage  en  plein  air 
pendant  l'été.  MM.  Duval  et  lils  ont  présenté  cette  plante  pour 
la  première  fois,  eri  mai  1896,  à  l'Exposition  de  Versailles.  Le 
comité  propose  d'attribuer  une  prime  de  ^""^  classe  pour  celte 
présentation. 

2"  Par  MM.  Chéron  et  fils,  de  Liancourt  (Oise),  des  pots  qui, 
selon  la  note  des  présentateurs,  ne  verdissent  pas  lorsqu'ils  sont 
placés  dans  un  milieu  humide.  Ces  pots  sont  mis  gracieusement 
à  la  disposition  des  sociétaires  qui  désireraient  les  expérimenter. 

Ali  comité  d' arboriculture  d'ornement  et  forestière  : 

Par  M.  G.  Boucher,  horticulteur,  1ô4,  avenue  d'Italie,  Paris, 
des  rameaux  d'Ulmus  campestris,  var.  suberosa,  variété  de 
l'Orme  commun  dont  l'écorce  des  rameaux  est  dilatée  en  expan- 
sions subéreuses  très  développées.  (Remerciements.) 

Les  propositions  des  comités  relatives  aux  récompenses  à 
accorder  pour  les  présentations  sont  adoptées  par  l'assemblée. 

La  séance  est  levée  à  3  h.  15  minutes. 


NOTES  ET  MÉMOIRES 


NOTICE    SUR   ALEXIS   LEPÈRE,    FILS, 

par  M.  Delessard  (1). 

Messieurs, 

La  Quintinie,  qui  reçut  au  xvii°  siècle  le  titre  de  préfet  des 
jardins  de  Versailles,  se  plaignait,  dans  la  préface  de  son  ou- 
vrage, de  ce  qu'on  avait  le  malheur,  à  son  époque,  de  ne  trouver 


(1)  Déposé  le  12  novembre  1896. 


1012  NOTES   ET   MÉMOIRES. 

que  peu  de  maîtres  pour  enseigner  la  science  de  la  culture,  et 
aussi  peu  de  disciples  pour  l'apprendre. 

Le  temps  et  avec  lui  le  progrès  ont  marché  depuis  le  siècle 
de  Louis  XIV,  qu'on  a  appelé  si  justement  le  grand  siècle  ;  cette 
science  de  THorticulture,  dont  l'enfantement  a  été  si  lent  et  si 
ardu,  on  peut  l'affirmer  en  cette  fin  de  siècle,  elle  est  sur  le 
point  d'atteindre  les  dernières  limites  de  la  perfection. 

Parmi  les  plus  fervents  disciples  ou  plutôt  parmi  les  maîtres 
incontestés,  il  fant  placer  Alexis  Lepère,  fils,  dont  la  perte  ré- 
cente est  un  véritable  deuil  pour  notre  Société. 

Lepère  (Alexis-Joseph- Gabriel)  est  né  à  Montreuil-sous- 
Bois,  dans  cette  cité  qu'on  s'était  pbj  jadis  à  dénommer  Mon- 
treuil-les-Pêches,  comme  étant  le  lieu  où  cette  culture  avait  pris 
naissance,  s'était  développée  depuis  les  temps  les  plus  reculés, 
et  qui  avait  produit  les  Pépin,  les  Girardot,  les  Malot,  les 
Beausse,  les  Bonouvrier,  les  Vitry,  les  Chevalier,  et  toutes  ces 
nombreuses  familles  de  cultivateurs  émérites  dont  il  serait  trop 
long  de  citer  les  noms  et  les  œuvres. 

Je  rappellerai  seulement  que  l'un  des  plus  anciens  fut  un  jar- 
dinier, nommé  Pépin,  qui  eut  l'insigne  honneur  d'être  appelé, 
en  1765,  pour  enseigner  la  culture  spéciale  du  Pêcher  dans  le 
potager  royal  de  Versailles. 

Désigné  par  le  conseil  de  notre  Société,  pour  rendre  un  der- 
nier hommage  à  la  mémoire  de  notre  cher  collègue,  j'envisa- 
gerai son  œuvre  sous  ses  diverses  faces,  car  ses  travaux  furent 
multiples  pendant  un  demi-siècle. 

Donc,  dans  cette  courte  notice,  nous  aurons  à  présenter  suc- 
cessivement quatre  phases  de  la  carrière  d'Alexis  Lepère,  savoir  : 

4**  Lepère,  horticulteur; 

2"  Lepère,  professeur  et  conférencier; 

3®  Lepère,  à  l'Institut  polytechnique; 

4*  Les  travaux  de  Lepère  à  l'étranger. 

§   1  ^^.  —  Lepère  horticulteur. 

Alexis  Lepère  eut  son  père  pour  professeur  et  maître.  C'est  dans 
cet  admirable  clos  modèle,  création  paternelle,  qu'il  reçut  les 
premières  notions  de  l'arboriculture  fruitière,  cette  science  qu'il 


NOTICE    SUR   ALEXIS   LEPÈRE   FILS.  1013 

devait,  plus   tard,  conduire  à  ce  degré  de  perfection  que  vous 
avez  pu  connaître  et  apprécier. 

Ses  semis,  ses  greffes,  ses  sur-greffes,  ont  produit  ces  sélec- 
tions remarquables  que  notre  comité  d'arboriculture  a  eu 
maintes  fois  l'occasion  de  récompenser.  N'a-t-il  pas  doté  notre 
nomenclature  des  Pêches   Vilmorin,  Çoulombiei\  la  France  et 


Fig.  27.  —  Alexis  Lepère  fils. 

autres?  Dans  ces  derniers  temps,  il  avait  fait  construire  cette 
serre  merveilleuse  qui  a  fait  l'objet  du  savant  rapport  dû  à  la 
plume  du  professeur  Opoix,  et  qui  a  été  transcrit  dans  les  an- 
nales de  notre  Société.  Ce  rapport  nous  apprend  comment  Le- 
père était  arrivé,  sans  l'aide  du  chauffage,  à  produire  ces  admi- 
rables fruits  dont  les  spécimens  ont  été  soumis  à  l'examen  de 
notre  comité. 

Cultivateur  émérite,  grâce  à  ses  procédés  de  taille  raisonnée, 
il  a  fait  avancer  la  science.  Mais  le  Pécher,  bien  qu'il  eût  ses  préfé- 
rences, n'a  pas  été  le  seul  bat  de  ses  études,  il  les  a  étendues 
aux  autres  branches  de   la   culture  fruitière.  Les  Poiriers,  les 


1014  NOTES   Eï   MÉMOIRES, 

Pommiers  ont  été,  a.  leur  tour,  l'objet  de  ses  préoccupations 
constantes,  et  on  peut  dire  hardiment,  qu'ils  ont  trouvé  en  lui 
un  maître  attentif  et  éclairé.  Les  arbres  de  ses  jardins,  dressés 
par  lui,  sont  là  pour  en  fournir  la  preuve  et  l'enseignement. 

Ses  travaux,  en  France,  lui  ont  valu  d'innombrables  médailles 
d'or,  il  a  été  membre  du  jury  de  presque  toutes  les  Expositions 
de  France,  de  Belgique,  de  Hollande  et  d'Allemagne. 

Alexis  Lepère  a  surtout  tenu  à  rester  partout  et  toujours  le 
digne  représentant  de  Montreuil,  son  pays  natal,  car,  quoique 
en  aient  pu  dire  ses  détracteurs,  il  est  toujours  resté  un  patriote 
et  un  bon  Français. 

§  2,  —  Jvepèrey  professeur  et  conférencier. 

Lepère  ne  s'est  pas  borné  à  ses  œuvres  personnelles,  il  fut  un 
propagateur  et  un  initiateur.  A  l'exemple  de  son  père,  il  réunissait 
certains  jours,  notamment  les  dimanches,  dans  ses  jardins  de 
Montreuil,  les  amateurs,  les  jardiniers  et  surtout  les  élèves  du 
cours  du  Luxembourg.  Le  sécateur  ou  la  serpente  en  main,  il  dé- 
veloppait les  principes  de  la  taille  du  Pêcher,  taille  en  sec  et  en 
vert,  palissage,  ébourgeonnemeut  et  pincer^ent.  Tous  ceux  de 
nos  collègues  qui  ont  suivi  ces  leçons,  en  ont^ai>dé  un  enseigne- 
ment inoubliable.  Ce  n'est  pas  tout,  il  avait  organisé,  avec  le 
concours  de  MM.  Joliboiset  Opoix,  des  Visites-promenades  dans 
divers  jardins  d'expériences,  notamment  à  Puteaux,  dans  l'Ile 
Rothschild,  dans  les  cultures  de  MM.  de  Vilmorin,  à  Bièvres,  et 
dans  d'autres  lieux  qu'il  serait  trop  long  d'énumérer. 

11  n'a  jamais  hésité  à  sacrifier  ni  son  temps  ni  ses  peines  pour 
divulguer  le  résultat  de  ses  études,  pour  vulgariser  cet  enseigne* 
iTient  pratique  qui  a  tant  contribué  à  augmenter  le  nombre  des 
amateurs  et  des  professionnels,  comme  aussi  à  étendre  la  cuL 
ture  de  nos  espèces  fruitières,  source  féconde  de  bénéfices  pour 
nos  jardiniers  français.  Une  grande  part  de  leurs  succès  doit  en 
revenir  à  Lepère, 

§  3.  —  Lepère  à  V Institut  2^ oly technique. 

Un  de  nos  plus  distingués  savants  et  professeurs,  dont  la  perte 
fut  vivement  ressentie  dans  notre  pays,  M,  Henri  de  La  Pomme* 


NOTICE    SUR  ALEXIS   REPERE  FILS.  1015 

raye,  avait  fondé  à  Paris,  avec  le  concours  d'hommes  de  lettres 
et  de  professeurs  éminents,  des  conférences  populaires  destinées 
à  vulgariser  l'enseignement  pratique  pour  les  adultes,  de  toutes 
les  branches  de  la  science  au  point  de  vue  spécialement  utili- 
taire. Il  fît  appel  à  toutes  les  personnalités  qui  pouvaient  l'aider 
dans  son  entreprise.  Lepèrefutun  des  premiers  à  offrir  son  con- 
cours désintéressé,  et  ouvrit  des  conférences  sur  l'arboriculture 
fruitière  à  Paris,  Montreuil,  Yincennes  et  autres  localités.  Point 
n'est  besoin  de  dire  quels  nombreux  auditeurs  suivirent  ces 
leçons,  ni  les  applaudissements  qui  saluèrent  l'excellent  profes^ 
seur, 

L'Association  polytechnique  se  montra  touchée  et  reconnais^ 
santé  du  dévouement  de  Lepère.  Aussi,  lors  de  ses  obsèques,  un* 
des  professeurs  de  l'Institut  est  venu  apporter  sur  Ba  tombe 
ouverte  le  témoignage  de  la  gratitude  et  de  la  reconnaissance 
émue  de  ses  collègues. 

§  4.  —  Travaux  de  Lepère  à  V étranger  (l), 

A  la  suite  de  l'Exposition  de  1855,  Alexis  Lepère  vit  commen- 
cer pour  lui  une  ère  nouvelle  :  son  nom  et  sa  renommée  avaient 
pénétré  à  l'étranger.  A  partir  de  1862,  de  grands  propriétaires 
d'Allemagne  le  firent  appeler  pour  lui  confler  l'installation  et  la 
direction  de  leurs  jardins  fruitiers.  Deux  ans  plus  tard,  ses  en* 
vois  indigènes  remportaient  les  grands  prix  aux  Expositions  de 
Gotha,  Goftitz,  Berlin,  Straslund,  Brandebourg,  et  Hambourg, 
Il  créa  plus  de  quarante  jardins  en  Mecklembourg-Schwerin  et 
Strœlitz,  en  Poméranie,  en  Siiésie,  dans  le  duché  de  Nassau, 
en  Ost-Prusse,à  Sans-Souci,  Potsdam  et  Babelsbei*g,  à  Oraniem^^ 
baum,  près  Saint-Pétersbourg,  etc.  Il  m'a  été  donné  de  lire  les 
nombreuses  et  cordiales  lettres  que  lui  adressaient  les  princes, 
les  grands-ducs  souverains,  parmi  lesquels  je  citerai  les  grands^ 
ducs  de  Mécklembourg,  le  prince  Metterni<îh,  la  grande  duchesse 
Hélène  de  Russie,  le  prince  de  Reuss,  le  prince  AVittgenstein,  le 


(1)  N.  B.  —  Cette  partie  de  notre  notice,  a  été  empruntée  à,  un 
opuscule  publié  sous  le  voile  de  l'anonyme  en  18.77,  et  intitulé  : 
Alexis  Lepère  fils,  ses  travaux  à  Vétranger. 


J016  NOTES  ET  MÉMOIRES. 

roi  de  Saxe,  Aristanchi  Bey,  ambassadeur  de  Turquie,  etc.  Tou- 
tes ces  correspondances  témoignent  en  quelle  haute  estime  ces 
grands  personnages  tenaient  Alexis  Lepère,  et  appréciaient  ses 
mérites. 

Il  fut  en  dehors  de  son  pays  particulièrement  honoré  et  sym- 
pathique. 

Il  ne  faut  pas  croire  cependant  que  ses  succès  furent  facile- 
ment remportés  ;  il  eut  à  lutter  contre  les  routines  et  les  jalou- 
sies de  ses  émules.  «  Jamais,  lui  disait-on,  vous  n'arriverez  à 
donner  des  formes  régulières  à  vos  arbres,  surtout  au  Pêcher, 
sous  le  climat  rigoureux  de  l'Allemagne  !  »  Mais  Lepère,  qui  était 
un  novateur,  fit  promptement  des  tours  de  force  avec  ses  arbres 
en  leur  imprimant  toutes  les  sortes  de  formes  pratiquées  en 
France.  En  présence  de  faits  aussi  palpables  et  tangibles,  il  n'y 
avait  plus  de  doute,  plus  de  contestation  possible.  Les  adver- 
saires durent  s'incliner  devant  la  réalité.  C'est  ainsi  que  Lepère 
conquit  la  première  place  et  la  conserva  toute  sa  vie,  en  dépit 
des  détracteurs  et  des  envieux  qui  ne  pouvaient  pardonner  à  un 
Français  une  aussi  éclatante  supériorité. 

J'ai  fini  cette  notice  rétrospective  :  il  nous  a  paru  à  tous  que 
Lepère,  qui  fut  une  valeur  dans  notre  Société  qui  compte  tant  de 
savants  et  d'hommes  supérieurs,  ne  pouvait  disparaître  sans 
qu'il  restât  trace  de  sa  mémoire  et  de  ses  travaux.  Les  médailles 
qu'il  a  recueillies  dans  tous  nos  concours,  dans  toutes  les  Expo- 
sitions de  France  et  de  l'étranger,  ont  hautement  affirmé  ses 
mérites  et  l'importance  de  ses  découvertes.  La  croix  d'officier 
du  mérite  agricole  lui  fut  décernée  aux  applaudissements  una- 
nimes de  ses  collègues  et  de  ses  élèves  devenus  ses  amis.  Nous 
espérions  qu'une  plus  haute  distinction  serait  venue  prochaine- 
ment décorer  la  poitrine  de  cet  honnête  travailleur.  C'était  l'af- 
faire du  temps  et  l'heure  en  eût  certainement  sonné  pour  notre 
regretté  collègue;  mais  un  mal  impitoyable  qui  le  minait  depuis 
plusieurs  années  est  venu  renverser  toutes  nos  espérances,  et 
Lepère  aur^  disparu  sans  connaître  cette  joie  suprême.  Pour 
nous  qui  l'avons  connu,  cet  honneur  n'eût  rien  ajouté  à  ses  qua- 
lités personnelles,  ni  à  l'estime  affectueuse  que  nous  lui  avions 
vouée  de  son  vivant. 

-♦^ 


SUR  l'ouvrage  de  m.  marc  micheli.  1017 

RAPPORTS 


Rapport  sur  l'ouvrage  de  M.  Marc  Micheli,  intitulé  :  Le  Jardin 
du  Crest.  —  Notes  sur  les  végétaux  cultivés  en  plein  air  au 
Château  du  Crest,  près  Genève  (1), 

par  M.  Philippe  de  Vilmorin  (2). 

M.  Micheli  vient  de  publier  le  catalogue  complet  des  collec- 
tions réunies  en  ses  jardins  du  château  du  Crest,  près  de  Genève. 

La  plupart  des  botanistes  et  des  horticulteurs  connaissent,  au 
moins  de  réputation,  ces  collections  célèbres,  composées  unique- 
ment de  végétaux  cultivés  en  plein  air.  Il  est  inutile  d'insister 
sur  l'importance  capitale  de  cette  condition.  Les  Orchidées  et 
autres  plantes  tropicales,  en  vogue  depuis  quelques  années,  ne 
sont  pas  d'un  intérêt  pratique  et  immédiat  pour  la  décoration 
de  nos  jardins.  Les  soins  minutieux  et  coûteux  exigés  par  la 
culture  en  serres  chaudes  ou  tempérées  en  font  des  objets  de 
luxe,  peu  à  la  portée  de  la  masse  des  amateurs. 

Les  jardins  de  M.  Micheli  ne  renferment  pas  moins  de 
2,000  espèces  de  végétaux,  vivant  tous  en  plein  air  sous  le  climat 
de  Genève,  et  comprenant  700  Monocotylédones  et  1,300  Dicoty- 
lédones (plantes  annuelles,  bisannuelles  ou  vivaces,  arbres  ou 
arbustes). 

On  est  stupéfait  de  cette  prodigieuse  variété,  surtout  si  l'on 
songe  que  l'immense  majorité  de  ces  plantes  se  recommande  par 
quelque  mérite  ornemental.  C'est  une  mine  immense  de  richesses 
pour  l'Horticulture. 

En  rapport  direct  avec  les  jardins  botaniques  les  plus  éloignés, 
avec  les  missionnaires  et  les  voyageurs  des  pays  encore  peu 
explorés,  M.  Micheli  reçoit,  de  première  main,  les  plus  précieuses 
introductions.  Il  a  fait  de  son  jardin  une  sorte  d'école  expéri- 
mentale 011  les  mérites  de  chaque  plante  nouvelle  sont  examinés, 

(1)  Genève,  1896.  1  vol.  in-8°,  230  pages,  8  planches, 

(2)  Déposé  le  22  octobre  1896. 

64 


1018  RAPPORTS. 

suivis  d'année  en  année,  et  appréciés  toujours  au  point  de  vue 
particulier  de  la  résistance  au  climat. 

Une  statistique  intéressante,  due  à  M.  Micheli,  nous  donne  le 
nombre  proportionnel  de  plantes  fournies  par  les  différents  pays 
d'origine. 

Il  révalue  à  25  p.  100  pour  l'Europe,  la  Sibérie  et  les  côtes  de 
la  Méditerranée;  11  à  15  p.  100  pour  l'Orient,  dans  les  limites 
assignées  par  le  Flora  orientalis,  de  Boissier;  à  5  p.  100  pour 
l'Asie  centrale;  5  p.  100  pour  l'Himalaya;  5  p.  100  pour  l'Inde 
tempérée;  10  p.  100  pour  la  Chine  et  le  Japon  ;  12  p.  100  pour 
l'Amérique  du  Nord;  6  p.  iOO  pour  le  Mexique  et  les  régions 
tempérées  australes;  3  p.  100  pour  l'Australie  et  la  Nouvelle- 
Zélande;  9  à  10  p.  100  pour  le  cap  de  Bonne-Espérance. 

Les  savantes  et  patientes  observations,  faites  sur  des  plantes 
d'origines  si  diverses,  sont  éminemment  utiles  au  botaniste; 
aussi  ne  saurait-on  assez  louer  M.  Micheli,  en  publiant  la  longue 
liste  de  ses  collections,  d'avoir  accompagné  chaque  article  d'une 
noie  culturale  du  plus  haut  intérêt. 

Toutes  les  plantes  mentionnées  sont  actuellement  vivantes, 
cultivées  et  observables  dans  les  jardins  du  Crest  :  C'est  un  pèle- 
rinage qu'aucun  botaniste,  aucun  horticulteur  consciencieux  ne 
doit  manquer  l'occasion  de  faire. 

Je  n'entreprendrai  pas  la  description  de  la  propriété  de 
M.  Micheli,  de  son  joli  château,  entièrement  tapissé  de  plantes 
grimpantes  et  fièrement  campé  sur  un  monticule,  ni  du  pano- 
rama splendide  qui  l'entoure.  Je  ne  veux  même  pas  essayer  de 
rendre  les  splendeurs  des  parterres,  lorsque  le  printemps  et  le 
soleil  ouvrent  et  font  éclater  les  milliers  de  corolles.  C'est  un 
spectacle  inoubliable,  mais  impossible  à  peindre. 

Il  est  plus  facile  de  rendre  compte  des  procédés  de  culture 
employés  au  Crest  et  dont  M.  Micheli,  dans  l'introduction  de  ses 
«  notes  »,  donne  un  résumé  succinct.  Le  problème  était  celui-ci  : 
dans  un  espace  assez  restreint,  aménager  des  habitats  conve- 
nables pour  des  plantes  dont  la  rusticité  et  les  exigences  varient 
dans  des  limites  encore  assez  étendues.  Yoici,  d'après  M.  Micheli 
lui-même,  comment  ce  résultat  a  été  obtenu  : 

«  Les  plantes  les  plus  nombreuses  sont  cultivées  dans  les  plates- 


SUR  L  OUVRAGE   DE  M.    MARC  MICEEU.  1019 

bandes  d'un  parterre  dessiné  à  la  française,  dans  les  bosquets  et 
sur  les  pelouses  pour  les  arbres  ou  arbustes,  sur  des  rocailles 
pour  les  plantes  de  montagne.  Les  plus  délicates,  et  surtout  les 
espèces  bulbeuses,  sont  placées  en  pleine  terre,  dans  des  casiers 
en  ardoise  fortement  drainés,  dans  lesquels  on  peut  faire  varier 
la  composition  du  sol.  Celles  qui  craignent  le  froid  sont  recou- 
vertes, en  hiver,  de  châssis  volants  qu'on  retire  en  été.  Des  massifs 
spéciaux  de  terre  de  bruyère,  orientés  au  nord,  reçoivent  les 
Eîricacées,  les  plantes  analogues,  quelques  Lis  et  les  Cijpriijedium 
rustiques,  Enfin  des  bassins  remplis  de  terre,  au  fond  desquels 
circule  un  filet  d'eau,  donnent  une  végétation  luxuriante  aux 
plantes  qui  demandent  des  terrains  humides,  telles  que  certains 
Iris,  quelques  Spirées,  les  Astilbe,  les  Cimicifuga,  etc.  » 

Il  est  évident  que  la  répartition  des  plantes,  dans  ses  diffé- 
rentes catégories,  demande  une  connaissance  approfondie  des 
besoins  physiologiques  de  chaque  végétal,  science  délicate  et 
difficile  que  M,  Michelise  plaît  à  reconnaître  chez  son  illustre  et 
regretté  compatriote  Boissier,  le  fondateur  de  VHortus  Boissie- 
rianus.  Il  nous  semble  que,  sur  ce  point,  M.  Micheli  ne  le  cède  en 
rien  à  Boissier,  car,  sans  cette  science  unie  à  des  ?cins  constants, 
comment  aurait-il  pu  arriver  au  splendide  résultat  que  nous 
constations  tout  à  l'heure,  c'est-à-dire  à  la  culture  en  plein  air 
de  plus  de  2,000  plantes  ornementales  provenant  de  tous  les 
coins  du  globe. 

La  longue  liste  de  ces  végétaux,  accompagnée  de  références, 
d'indications  de  planches,  de  notes  sur  l'origine  et  la  culture, 
forme  essentiellement  le  volume  publié  par  M.  Micheli.  Sous 
une  forme  très  résumée,  il  présente  le  fruit  de  longues  années 
d'études  et  de  recherches.  Aussi  l'exemplaire  de  cet  ouvrage, 
dont  l'auteur  vient  de  faire  don  à  la  Société  nationale  d'Horti- 
culture, est41  pour  notre  bibliothèque  une  très  précieuse  acqui- 
sition. 

L'énumération  des  diff'érents  genres  y  est  faite  en  deux  listes 
alphabétiques,  comprenant  l'une  les  Dicotylédones,  et  l'autre  les 
Monocotylédones.  Les  Gymnospermes  sont  volontairement 
laissées  à  l'écart  ainsi  que  les  Cryptogames. 

Parmi  les  Dicotylédones,  nous  remarquons  quelques  genres 


1020  RAPPORTS. 

très  nombreux  :  les  Aster,  avec  18  espèces  et  les  Campanula 
avec  35,  entre  autres,  deux  espèces  nouvelles,  le  C.  Caldesiana 
Christ.  (Apennin),  et  la  C.  mirabilis  Alboff  (Caucase). 

Les  yénmones  comptent  10  espèces,  les  Primula,  19;  les  Vero- 
nica,  17;  les  Aquilegia^  14;  les  Belphiniiim,  18;  les  Saîvia,  12; 
les  Pœonia,  13  {sans  les  hybrides),  etc.,  etc. 

Unique  dans  son  genre,  VOstrowskia  magnifica  Regel  (Gampa- 
nulacée  de  l'Asie  centrale),  se  recommande  par  son  port  superbe 
et  ses  fleurs  de  10  centimètres  de  diamètre,  sur  des  tiges  élevées 
de  2  mètres. 

Les  rocailles  sont  couvertes  par  de  très  nombreuses  espèces 
de  Saxifraga,  Sediim,  Sempervivum,  Umbilicus,  Fryngium  et 
toute  rénorme  série  des  plantes  de  montagnes. 

Les  végétaux  grimpants  sont  également  en  grand  nombre.  Je 
me  bornerai  à  citer  la  collection  des  Clématites  comprenant 
17  espèces,  sans  compter  tous  les  hybrides  horticoles;  les  Co)i~ 
volvulus  et  les  6  espèces  d'Ipojnœa,  parmi  lesquelles  VI.  pandu- 
rata  Mey.,  se  recommande  par  sa  rusticité  absolue  et  l'extrême 
vigueur  de  son  développement. 

Les  arbustes  sont  également  fort  bien  représentés  au  Crest.  La 
collection  des  Spirœa  comprend  29  espèces  ;  les  Syrhiga  en 
comptent  8,  les  Berberis,  11  ;  les  Cotoneaster,  5;  les  Cratœ^ 
gusy  1 1 . 

Dans  le  genre  Hedysarum  il  faut  noter  VH.  multijugum 
Maxim.,  encore  peu  répandu,  et  dans  le  genre  7'amarix,  le 
1\  hispida  Willd.,  originaire  de  la  région  Caspienne  et  très 
remarquable  par  sa  floraison  tardive  (septembre-octobre). 

Pour  en  finir  avec  les  Dicotylédones,  je  citerai  les  Azalea 
(6  espèces)  et  \es  Rhododendron  (14  espèces),  sans  parler  des 
Azaleodendron  sur  lesquels  M.  Micheli  ne  se  prononce  pas  encore. 
Enfin  le  Cercidiphyllum  jajjonicum  Sieb.  et  Zucc,  bel  arbre  de 
l'île  de  Yéso,  convenant  parfaitement  aux  terrains  frais. 

Les  Monocotylédones  tiennent  une  large  place  dans  les  collec- 
tions du  Crest. 

Les  Graminées,  il  est  vrai,  y  sont  peu  nombreuses  et  les  Orchi- 
dées rustiques  se  réduisent  à  VArethusa  bulbosa  Z.,  et  à  une 
douzaine  de  Cypripediwn.  Mais  les  grandes  familles  des  Ama- 


SUR  l'ouvrage  de  m.  marc  micheli.  1021 

ryllidées,  des  Liliacées  et  des  ïridées  apportent  un  contingent 
imposant. 

Dans  la  première,  les  Alslrœmeria  (8  espèces),  les  Galanthus 
(8  espèces),  Narcissus  (9  espèces),  Zephyranthes  (6  espèces), 
Sternhergia^  Pancraiium,  Lycoris,  etc. 

Parmi  les  Liliacées,  le  genre  Fritillaria  arrive  en  tète  avec 
39  espèces,  les  Tulipa  viennent  ensuite  (33  espèces),  puis  les 
Caloc.hortus  (20  espèces). 

Parmi  les  Lilium  (29  espèces),  il  convient  de  mentionner  spé- 
cialement le  L.  sulphureum  Baker,  espèce  rustique  donnant  au 
mois  d'août  8  à  10  fleurs  de  20  centimètres  de  diamètre,  portées 
sur  des  hampes  de  2  mètres. 

Je  passe  sous  silence  les  autres  genres  très  nombreux  de  cette 
famille  pour  arriver  de  suite  aux  ïridées  qui  sont  pour  ainsi  dire 
le  bouquet  de  ce  magnifique  feu  d'artifice. 

Cette  dernière  famille  ne  compte  pas  moins  de  250  représen- 
tants dont  130  pour  le  seul  genre  Iris.  Ce  genre  est  divisé, 
d'après  la  méthode  de  Baker,  en  8  sections  dans  le  détail  des- 
quels il  serait  trop  long  d'entrer. 

A  côté  des  Iris,  notons  32  espèces  de  Gladiolus,  d'Europe, 
d'Orient,  de  l'Afrique  australe  ou  hybrides  de  jardin  ;  4  espèces 
d'Anthobjza,  18  de  Crocus,  3i  de  Nerine^  5  de  Sisyrinchiiim, 
6  de  Watsonia,  etc.,  etc. 

Un  petit  nombre  d'espèces,  il  est  vrai,  appartenant  à  cette 
famille,  exigent  la  culture  en  serre.  L'importance  de  la  col- 
lection a  seule  décidé  M.  Micheli  à  faire  rentrer  ces  quelques 
exceptions  dans  le  cadre  de  son  ouvrage. 

Dans  leur  ensemble,  les  collections  du  Château  du  Crest  n'en 
restent  pas  moins  une  vivante  et  triomphale  démonstration  de  la 
variété  énorme  des  plantes  rustiques  cultivables  sous  nos  climats. 
C'est  là  une  constatation  consolante  pour  tous  ceux  qui  aiment  à 
retrouver  autant  que  possible,  dans  les  jardins,  la  spontanéité 
de  la  nature. 


102Î2  RAPPORTS. 

Rapport  sur  l'ouvrage  de  M.  L.  Guillocqon,  intitulé  : 
Calendrier  mensuel  du  Cultivateur  d'Orchidées, 

par  M.  A.  Bleu  (1). 

La  culture  suivant  la  marche  ascensionnelle  des  immenses 
progrès  accomplis  en  tous  genres,  principalement  pendant  la 
seconde  moitié  de  notre  siècle,  ne  veut  plus  rien  laissera  la  rou- 
tine ou  au  hasard;  elle  a  compris  depuis  longtemps  déjà  qu'à  la 
pratique  il  était  indispensable  de  joindre  la  science,  sans  laquelle 
on  ne  peut  se  diriger  qu'à  tâtons.  C'est,  en  effet,  une  science 
d'autant  plus  difficile  qu'elle  exige  une  observation  de  tous  les 
instants,  le  végétal  comme  l'animal  ayant  son  existence  propre 
et  ses  besoins  que  l'observateur  seul  peut  saisir. 

La  culture  des  Orchidées  est  peut-être  celle  qui  réclame  le 
plus  rigoureusement  la  constante  attention  du  praticien,  non 
que  la  majorité  des  représentants  de  cette  famille  soit  plus  déli- 
cate que  les  autres  végétaux,  ce  qui  serait  plutôt  le  contraire, 
mais  parce  que  leur  modus  vivendi  difîère  à  peu  près  complè- 
tement. 

Cette  culture,  si  justement  en  faveur,  a  déjà  inspiré  un  grand 
nombre  de  traités  destinés  à  guider  ses  familiers  et  surtout  ceux 
qui,  séduits  par  l'irrésistible  attrait  des  charmes  si  remarquable- 
ment variés  de  cette  famille,  tendent  à  le  devenir,  mais,  jusqu'à 
présent,  aucun  n'avait  pensé  à  tracer  ou  rappeler  ainsi  le  travail 
de  chaque  jour.  C'est  cette  lacune  que  vient  combler  l'ouvrage 
de  M.  L.  Guillochon. 

Partant  de  ce  principe  et  conformément  au  titre  de  son  traité, 
il  commence  par  le  mois  de  janvier,  c'est-à-dire  vers  la  fm  de 
l'époque  dû  repos. 

Ainsi  qu'il  est  généralement  admis,  l'auteur  est  d'avis  que 
pour  cette  cuUure,  il  y  a  une  réelle  utilité  à  disposer  d'une  serre 
chaude,  d'une  serre  tempérée  et  d'une  serre  froide. 

Il  introduit  d'abord  l'amateur  dans  la  serre  chaude  et  lui  fait 
admirer  avec  un   enthousiasme   communicatif  les  plantes  en 

(1)  Déposé  le  12  novembre  1896. 


SUR  l'ouvrage  de  m.  l.  guillochon.  1023 

fleurs  ;  puis,  faisant  la  revue  des  espèces  qu'elle  renferme,  il  lui 
signale  leurs  besoins  spéciaux  :  surfaçage,  rempotage,  sans 
omettre  la  composition  du  substmlum  qu'il  trouve  le  plus  conve- 
nable, et  termine  enfin  par  les  soins  généraux  consistant  en 
distribution  de  lumière,  aération,  humidité  et  chaleur. 

Passant  ensuite  successivement  dans  la  serre  tempérée  et  la 
serre  froide  —  précaution  très  prudente  pour  éviter  les  incon- 
vénients d'une  brusque  transition  d'un  milieu  chaud  et  humide 
au  froid  extérieur,  —  il  procède  de  la  même  manière. 

Chaque  mois  est  ainsi  méthodiquement  traité  en  s'attachant 
de  préférence  aux  espèces  que  la  facilité  de  la  culture  et  de  la 
floraison  rendent  plus  particulièrent  recommandables  aussi  bien 
à  l'amateur  qu'à  l'horticulteur  marchand. 

A  l'occasion,  il  ne  néglige  pas  de  rappeler  que  le  cultivateur 
soucieux  de  conserver  la  bonne  santé  de  ses  plantes  doit  tenir 
les  serres  propres  et  combattre  sans  cesse  les  insectes  et  autres 
ennemis  des  Orchidées,  en  indiquant  des  moyens  de  les  détruire. 

Comme  on  le  voit,  rien  de  ce  qui  peut  assurer  le  succès  n'a 
été  omis  dans  ce  petit  livre.  Conçu  et  écrit  au  point  de  vue 
exclusivement  pratique,  l'auteur  a  su  conserver  la  concision  et 
la  brièveté  que  comporte  un  pareil  ouvrage  pour  bien  remph'r 
son  but. 

En  outre,  pour  faciliter  les  recherches  soit  au  sujet  de  la 
floraison  d'une  espèce  quelconque  ou  de  sa  culture,  il  a  eu 
l'excellente  pensée  de  dresser  un  tableau  placé  avant  la  table 
des  matières  dans  lequel  il  mentionne  les  pages  où  ces  questions 
sont  traitées. 

Nous  estimons  que  le  travail  de  M.  L.  Guillochon  est  appelé 
à  rendre  de  réels  services  et  en  lui  adressant  nos  félicitations, 
nous  demandons  l'insertion  de  ce  rapport  dans  le  Journal  de  la 
Société  et  son  renvoi  à  la  Commission  des  récompenses. 


1024  REVUE    DES   PUBLICATIONS. 

REVUE 

DES  PUBLICATIONS  FRANÇAISES  a  ÉTRANGÈRES 


1.  Publications  françaises, 

par  M.  D.  Bois. 

Comptes  rendus  des  séances  de  l'Académie  des  sciences, 
11°  16  (19  octobre  1896).  —  Extrait  d'une  note  de  M.  E.  Roze  : 
Nouvelles  observations  sur  les  Baclériacées  de  la  Pomme  de  terre. 

Dans  les  comptes  rendus  du  \^^  semestre  1896,  M.  Roze  avait 
indiqué  le  rôle  important  que  jouent  plusieurs  Microcoques  dans 
certaines  maladies  dont  sont  affectés  les  tubercules  de  la  Pomme 
de  terre.  Aujourd'hui,  il  signale  de  nouvelles  constatations 
faites  sur  le  même  sujet. 

M.  Roze  a  d'abord  remarque  que,  dans  Tété,  par  une  tempé- 
rature dépassant  20  degrés,  des  tubercules  sains,  plongés  pen- 
dant un  jour  ou  deux  dans  l'eau,  sont  très  souvent  envahis  par 
le  Bacillus  Amylobacter.  Ce  Bacille  continue  à  se  développer 
dans  les  tubercules,  même  lorsque  ceux-ci  sont  retirés  de  l'eau, 
et  il  ne  reste  bientôt  plus  que  leur  enveloppe  épidermique,  tout 
le  parenchyme  ayant  été  détruit  par  la  fermentation  butyrique. 

Ensuite  vient  la  curieuse  observation  d'une  association  para- 
sitaire formée  sur  les  tubercules  de  Pomme  de  terre,  par  un 
Microcoque  et  un  Bacille.  Des  tubercules  qui  présentaient,  lors 
de  leur  récolte,  des  taches  brunâtres  sur  leur  épiderme,  furent 
placés  sous  cloche  humide.  Bientôt,  sur  la  surface  coupée  de 
plusieurs  de  ces  tubercules,  M.  Roze  vit  sortir  un  mucus  blan- 
châtre qui  était  celui  du  Micrococcus  albidus,  presque  toujours 
associé  au  Bacillus  sublilis. 

L'action  désorganisatrice  du  Microcoque  se  produirait  de  la 
manière  suivante  :  après  s'être  fixé  sur  les  membranes  des  cellules 
qui  contiennent  la  fécule,  il  agit  sur  elles  par  suite  d'une  disso- 
lution lente  sur  les  points  mêmes  de  fixation;  puis,  a  lieu  la 
pénétration  et  l'envahissement  des  cellules  et  la  désorganisation 


PUBLICATIONS   FRANÇAISES.  1025 

des  grains  de  fécule  qui  se  présentent,  à  l'examen  microscopique, 
fissurés  par  l'action  spéciale  du  Bacille.  Une  dizaine  de  jours  est 
nécessaire  au  Microcoque,  seul,  pour  accomplir  son  œuvre  de 
destruction.  Dans  son  association  avec  le  Bacille,  l'action  est 
plus  rapide.  Sur  les  tubercules  coupés,  on  voit  alors  le  paren- 
chyme, d'abord  couvert  d'un  mucus  blanchâtre,  se  creuser  et 
s'affaisser  peu  à  peu,  avec  dégagement  d'acide  butyrique  très 
caractérisé. 

La  conclusion  pratique  des  expériences  de  M.  Roze  serait  que 
l'humidité  et  une  chaleur  un  peu  élevée  exercent  une  action 
funeste  sur  les  tubercules  de  Pommes  de  terre,  en  favorisant  le 
développement  des  micro-organismes  qui  s'attaquent  à  cette 
précieuse  Solanée. 

Journal  d'Agriculture  pratique.  —  Perles  résultant  pour 
V Agriculture  française  du  mauvais  traitement  des  fumiers,  par 
M.  Grandeau.  (22  octobre  1896,  p.  589.) 

Il  n'est  peut-être  pas  de  questions  plus  importantes  pour  la 
masse  des  cultivateurs  que  celles  qui  ont  trait  à  la  production, 
à  la  conservation  et  à  l'emploi  du  fumier  d'étable.  M.  Grandeau 
a  voulu  jeter  une  vue  d'ensemble  sur  ce  point  capital  d'écono- 
mie rurale  et  montrer  la  valeur  énorme  que  présente  la  pro- 
duction annuelle  du  fumier  et  les  pertes  colossales  qu'inflige  à 
nos  exploitations  rurales  l'insuffisance  des  soins  apportés  à  sa 
conservation,  soit  par  incurie,  soit  par  ignorance  du  mode  de 
traitement  à  lui  appliquer. 

L'évaluation  de  la  production  annuelle  du  fumierde  ferme  peut 
aujourd'hui  se  faire  assez  exactement  au  moyen  de  calculs  ingé- 
nieux auxquels  on  peut  accorder  toute  confiance.  Ed.  Lecouteux, 
et  après  lui^  Girardin,  ont  été  conduits,  d'après  la  pratique,  à 
admettre  le  nombre  rond  de  25  tonnes  de  iumier  par  1 ,000  kilo- 
grammes de  poids  vif,  sur  l'ensemble  du  bétail  d'une  exploita- 
lion.  Autrement  dit,  on  obtient  le  poids  du  fumier  frais  produit 
annuellement  dans  une  ferme,  en  multipliant,  par  25,  le  poids 
vivant  de  l'ensemble  des  animaux  de  la  ferme.  Le  poids  vif  du 
bétail  français,  d'après  la  statistique  de  1882^  a  été  fixé  à 
6,240,000  tonnes.  Comme  il  a  peu  varié  depuis  cette  époque, 


1026  REVUE   DES  PUBLICATIONS. 

M.  Grandeau  admet  un  chiffre  rond  de  6,250,000  tonnes,  qui 
multipliées  par  25,  donnent  160  millions  de  tonnes  de  fumier. 
Il  est  évident  qu'il  faut  défalquer  de  ce  chiffre  les  déjections 
laissées  dans  les  champs,  sur  les  chemins,  etc.  En  admettant  un 
tiers  de  perte,  la  quantité  serait  encore  de  1 20  millions  de  tonnes. 
Or,  la  valeur  vénale  de  cette  masse  considérable  peut-être  fixée 
approximativement  d'après  les  quantités  d'azote,  d'acide  phos- 
phorique  et  de  potasse  qu'elle  renferme,  en  appliquant  à  ces 
dernières  le  cours  commercial  des  trois  principes  fertilisants 
(soit  1  fr.  50  pour  le  kilogramme  d'azote;  30  centimes  pour  le 
kilogramme  d'acide  phosphorique  et  autant  pour  le  kilogramme 
de  potasse). 

D'après  ces  données,  le-  fumier,  produit  annuellement  en 
France,  vaut  un  milliard  deux  cents  millions!  Ce  calcul  assigne 
une  valeur  de  10  francs  au  quintal  métrique  de  fumier  et  il 
n'y  est  tenu  aucun  compte  de  la  magnésie,  de  la  chaux  ni  des 
matières  organiques  si  importantes  par  leur  rôle  sur  l'ameublis- 
sement  du  sol.  Le  fumier  abandonné  à  lui-même,  perd,  comme 
chacun  sait,  une  partie  de  son  poids  d'autant  plus  considérable 
qu'il  demeure  plus  longtemps  exposé  au  contact  de  l'air.  Yôlcker, 
en  Angleterre,  a  constaté  des  déperditions  d'azote  s'élevant  à 
33  p.  1 00  du  poids  de  ce  corps  et  49  p.  1 00  de  celui  des  matières 
organiques.  Wolff  et  Holdefleiss  ont  trouvé  des  pertes  allant  de 
5  à  24  p.  100  du  poids  de  l'azote  et  de  15  à  30  p.  100  de  la 
substance  organique.  Divergences  qui  se  comprennent  aujour- 
d'hui que  l'on  sait  que  la  destruction  des  substances  azotées  ou 
non  est  due  à  la  présence  de  micro-organismes  et  est  plus  ou 
moins  active  suivant  leur  nombre,  la  température,  l'humi- 
dité, etc. 

La  perte  qui  résulte  de  l'insuffisance  des  soins  donnés  au 
fumier  se  chiffre  par  des  sommes  énormes.  En  admettant  que 
la  déperdition  de  l'azote  ne  dépasse  pas,  en  moyenne,  25  p.  100, 
ce  chiffre  s'élèverait  encore  annuellement  à  225  millions  de  francs, 
minimum  qui,  dans  la  pratique,  doit  être  dépassé.  Dans  des 
expériences  faites  à  la  Station  de  Halle,  le  fumier  d'une  richesse 
exceptionnelle  en  azote,  a  perdu,  en  4  mois  d'exposition  sans 
soins,  à  l'air,  jusqu'à  55  p.  100  de  sa  teneur  en  azote. 


PUBLICATIONS   FRANÇAISES.  1027 

Le  traitement  sulfurique  du  fumier,  bien  conduit,  peut  réduire 
cette  perte  à  un  chiffre  insignifiant.  M.  Grandeau  se  propose  de 
résumer  les  expériences  faites  à  ce  sujet  à  la  Station  de  Halle, 
avec  les  détails  nécessaires  pour  guider  les  cultivateurs  dans 
l'importante  question  de  la  conservation  du  fumier. 

Nord-Horticole.  —  Le  Chrysanthème.  (Numéro  spécial  au 
Chrysanthème,  novembre  1896.) 

Au  moment  de  la  floraison  des  Chrysanthèmes,  le  Nord-Hor- 
ticole a  voulu  consacrer  à  cette  plante  un  supplément  dont  la 
rédaction  appartient  aux  notables  chrysanthémistes  français 
et  étrangers. 

Le  mérite  d'avoir,  le  premier,  cherché  à  améliorer  par  le 
semis  les  variétés  de  Chrysanthèmes  existantes,  revient,  parait-il, 
au  capitaine  Bernet,  de  Toulouse.  Yers  1886,  on  voit  poindre  la 
vogue  de  cette  fleur  orientale.  On  ne  connaissait  pas  en  France, 
à  cette  époque,  les  variétés  à  grandes  fleurs.  M.  Anatole  Cor- 
donnier, de  Bailleul,  est  le  premier  qui  les  a  cultivées  et  expo- 
sées. Auparavant,  les  Anglais,  seuls,  avaient  fait  des  progrès 
dans  cette  voie,  par  la  culture  intensive  et  en  suivant  les  pro- 
cédés en  usage  au  Japon.  Citons  parmi  les  autres  semeurs  fran- 
çais :  M.  Calvat,  de  Grenoble,  avec  ses  variétés  Mistress  C.  Har- 
man  Payne,  le  Colosse  Grenoblois,  etc.  ;  puis  ensuite  M.  de  Rey- 
dellet,de  Valence,  un  vétéran,  qui  commença  à  cultiver  le 
Chrysanthème  en  1875;  M.  L.  Lacroix,  de  Toulouse,  avec  la 
fameuse  variété  Viviand  Morel',  Qic 

Classement  de  Chrysanthèmes.  —  Par  suite  de  l'absence 
d'une  règle  fixe  dans  la  nomenclature,  il  se  prépare  une  inextri- 
cable confusion.  Semeurs  et  amateurs  réclament  une  méthode 
de  classement,  simple,  claire  et  commode.  Le  classement  alpha- 
bétique absolu, aujourd'hui  suivi,  offre  l'inconvénient  de  disperser 
aux  quatre  coins  de  l'index  les  variétés  du  même  groupe.  H  y  a 
9  variétés  du  nom  de  David,  11  du  nom  de  Chandon  de  Briailles, 
sans  compter  les  innombrables  «  Souvenirs  »  de  ceci  et  de  cela, 
d'un  tel  ou  d'une  telle.  Et  le  nombre  des  variétés  augmente 
chaque  jour;  3,00.0  depuis  1890  !  Un  mode  de  classement  ima- 


10^28  REVUE   DES   PUBLICATIONS. 

giné  par  M.  de  Meiilenaere  mettrait  fin  à  l'anarcliie  qui  menace, 
s'il  était  adopté  partout.  Quelques  exemples:  pour  toute  variété 
dédiée  à  une  personne,  on  tiendrait  compte  seulement  du  nom 
de  famille;  par  exemple:  Cassagneau  (Madame  Mathilde); 
Chandon  (souvenir  de  Madame  Paul).  On  classerait  de  même 
toute  variété  contenant  un  nom  propre  :  Gaules  (Reine  des). 
Pour  les  autres,  on  ne  tiendrait  compte  que  du  premier  substan- 
tif :  Reine  des  abeilles,  Grandiflorum  superbum. 

Le  bouton  couronne  et  le  boulon  terminal.  —  Les  Chrysan- 
thèmes produisent  deux  sortes  de  boutons  :  le  bouton  couronne 
et  le  bouton  terminal.  Le  premier  se  distingue  du  bouton  ter- 
minal en  ce  qu'il  se  présente  entouré  d'une  couronne  de  bour- 
geons, tandis  que  le  second  est  entouré  seulement  d'un  nombre 
plus  ou  moins  grand  d'autres  boutons,  suivant  les  variétés.  Toute 
plante  de  Chrysanthème  produit  au  moins  deux  boutons  cou- 
ronne. Le  premier  fait  son  apparition  en  mai-juin  :  c'est  lui  qui 
produit  la  ramification  de  la  plante.  Le  deuxième  se  montre  en 
août;  dans  les  variétés  japonaises  et  réflexes,  c'est  lui  qui  pro- 
duira la  meilleure  fleur;  il  doit  donc  être  pris,  c'est-à-dire  isolé 
par  la  suppression  des  bourgeons  qui  l'entourent,  de  façon  à  se 
trouver  seul  à  l'extrémité  de  la  branche.  Les  variétés  Madame 
E .  Rey,  Mistress  C.  Harman  Paijne,  Souvenir  de  Petite  amie 
produisent  3  boutons  couronne  et  même  4  dans  la  variété 
M.  Chéno7i  de  Léché.,  et  ce  dernier  produit  la  plus  belle  fleur. 
En  général,  on  ne  doit  pas  prendre  de  bouton  couronne  avant 
le  5  août.  Le  bouton  terminal  est  le  dernier  produit  par  le  Chry- 
santhème; il  se  montre  vers  le  dO  septembre.  Lorsqu'il  fait  son 
apparition,  entouré  de  ses  satellites,  on  doit  l'isoler  par  la  sup- 
pression de  ceux-ci  au  moyen  d'un  pincement  fait  avec  Textré- 
mité  de  l'index  et  en  prenant  soin  de  ne  pas  heurter  avec  l'ongle 
le  bouton  que  l'on  cherche  à  isoler.  C'est  toujours,  bien  entendu, 
le  bouton  du  centre  qui  doit  être  conservé.  Les  variétés  duve- 
teuses et  incurvées  produisent  les  meilleures  fleurs  par  le  bouton 
terminal.  L'ébourgeonnement  doit  se  faire  de  grand  matin  et  il 
est  bon  d'attendre  que  les  boutons  soient  suffisamment  déve- 
loppés. 


PUBLICATIONS   FRANÇAISES.  1029 

Les  Chrysanthèmes  précoces.  —  La  National  Chrysanthemum 
Society  exposait  à  Londres  certaines  variété  d'origine  française, 
dans  les  trois  premiers  jours  de  septembre.  En  France,  on 
n'apprécie  pas  encore  le  Ghrj^santhème  hâtif.  C'est  à  tort  que  les 
semeurs  français  ont  renoncé  à  l'améliorer.  Qu'ils  songent  aux 
sommes  qu'ils  manquent  ainsi  de  recueillir  en  Angleterre.  Sous 
tous  les  climats  anglais  ou  français,  pour  avoir  les  Chrysan- 
thèmes précoces  en  fleurs  à  partir  du  20  juin  environ,  il  faut  les 
bouturer,  de  décembre  à  février.  Si  l'on  désire  obtenir  des  fleurs 
assez  volumineuses  et  trois  floraisons,  il  est  plus  sur  de  ne  con- 
server que  cinq  à  six  tiges  par  pied.  Les  boutures  exigent  beau- 
coup d'air,  de  lumière,  des  soufrages  et  des  sulfatages  à  la  bouillie 
bordelaise  neutre  assez  fréquents.  Aucune  variété  précoce  ne 
fleurit  sur  bouton  couronne,  mais  sur  terminal.  Les  personnes 
qui  désirent  faire  remonter  leurs  plantes  devront  ménager  des 
bourgeons  assez  vigoureux  au-dessous  des  premières  branches 
fleuries.  Quant  au  sol  favorable,  il  doit  être  parfaitement  amendé 
et  surtout  riche  en  éléments  minéraux,  chaux  et  magnésie. 

Le  Chrysanthème  en  Belgique.  —  L'ère  des  Expositions  de 
Chrysanthèmes  en  Belgique  date  de  1886.  Ce  furent  d'emblée 
des  fleurs  à  la  mode,  après  avoir  été  consacrées  telles  de  l'autre 
côté  de  la  Manche.  Aussi,  lorsqu'en  1889,  les  principales  Sociétés 
belges  organisèrent  des  Expositions  extraordinaires  à  l'occasion 
du  centenaire  de  Blanchard,  il  y  eut  un  cri  d'admiration  pour 
saluer  les  progrès  réalisés  dans  l'obtention  des  nouveautés.  En 
4891,  aux  expositions  d'Anvers,  Gand  et  Bruxelles,  des  Edward 
Molyneux  mesuraient  1 5  à  20  centimètres  ;  une  Superbe  Flore^  16  ; 
des  Madame  John  Laing,  26.  Aujourd'hui  on  arrive,  pour  le 
moins,  à  35  centimètres,  en  étalant  les  pétales. 

Le  Chrysanthème  à  grande  fleur  dans  le  Sud-Est  de  la 
France.  —  Il  ne  se  cultive  guère,  dans  cette  région,  qu'en  pleine 
terre.  Fin  septembre,  on  l'abrite  avec  une  toile  fixée  sur  une 
charpente  légère.  Les  intempéries  et  l'humidité  ont,  cette 
année,  occasionné  bien  des  déceptions.  Citons  quelques  noms  de 
variétés  qui  ont  le  mieux  résisté  :  Amiral  Avellan;  Baronne 


J030  REVUE   DES   PUBLICATIONS. 

Berge;  Baronne  de  Buffières  :  Le  Colosse  grenoblois;  Lucien 
Chaurêj  etc. 

Les  Chrysanthèmes  aux  Jardins  Royaux  de  Keio.  —  Les 
Jardins  Royaux  de  Kew  possèdent  une  assez  belle  collection. 
Nous  citerons  parmi  les  variétés  cultivées  pour  la  grande  fleur  : 
les  japonaises  qui  priment  :  Avalanche;  Col.  W.  B.  Smith; 
Edouard  Audiguier.  Gomme  incurvées,  Empress  of  India;  John 
Salter.  Gomme  reflex,  Alice  Bird.  Gomme  anémones,  J.  Thorpe, 
Gomme  frangées,  Monsieur  Holmes. 

Le  Chrysanthème  en  Nouvelle-Zélande.  —  Depuis  quelques 
années,  la  fleur  populaire  d'automne  a  fait  de  grands  progrès 
dans  cette  colonie  éloignée.  Le  président  de  l'une  des  Sociétés 
les  plus  prospères  a  récemment  organisé  un  plébiscite  ayant 
pour  but  de  déterminer  les  36  meilleures  variétés  japonaises  en 
culture.  La  variété  Viviand  Morel  est  arrivée  en  première  ligne 
avec  846  points  ;  puis  viennent  :  Florence  Davis;  Mademoiselle  T, 
Chas.  Rey;Col.  W.  B.Smith;  Viscountess  Hambledon^eic, 

Insectes  utiles  et  nuisibles  aux  Chrysanthèmes.  —  Les  insectes 
nuisibles  sont  nombreux.  Un  insecte,  entre  autres,  connue  des 
amateurs  du  nord  sous  le  nom  de  Mouche  verte  est  un  hémiptère 
[Lygus  canipestris)  ;  il  est  armé  d'un  long  rostre,  avec  lequel  il 
pique  les  tiges  des  Ghrysanthèmes  pour  en  sucer  la  sève,  ce  qui 
les  affaiblit,  les  déforme,  et  quand  la  piqûre  a  lieu  dans  le  jeune 
bouton  ou  à  sa  base,  la  fleur  est  compromise.  Cet  insecte  ou 
punaise  mesure  de  6  à  7  millimètres  de  longueur  ;  il  est  oblong, 
d'un  jaune  un  peu  verdâtre,  pubescent,  Téeusson  un  peu  plus 
clair,  la  partie  postérieur  du  corselet  plus  sombre.  Le  meilleur 
moyen  de  détruire  ces  insectes  et  leurs  larves  consiste  à  secouer 
les  tiges  de  Ghrysan thèmes  sur  un  plateau  de  bois  enduit  de  gou- 
dron ou  glu  quelconque. 

Mais  il  est  aussi  un  insecte  utile  qu'il  faut  se  garder  de  détruire  : 
c'est  un  diptère  de  l'espèce  nommée  Syrphus.  Les  Syrphes  sont 
des  mouches  d'assez  grande  taille,  ornées  de  bandes  ou  de  taches, 
se  confondant  à  première  vue  avec  les  guêpes  et  les  abeilles.  Les 


PUBLICATIONS  FRANÇAISES.  1031 

larves  ayant  l'apparence  d'un  asticot  sont  les  auxiliaires  de 
l'Horticulture  ;  elles  sont  de  couleur  blanc  verdâtre,  allongées,  et 
font  leur  nourriture  des  pucerons  auxquels  elles  font  une  guerre 
acharnée. 

Revue  Horticole,  16  novembre  1896.  —  La  culture  fruitière 
en  Suisse. 

A  l'occasion  d'un  Congrès  pomologique  tenu  à  Genève  le 
24  septembre  dernier,  M.  Ch.  Baltet  publie  un  article  sur  l'arbo- 
riculture fruitière  de  la  Suisse  qui  mérite  d'être  étudié.  Les 
accidents  géographiques  du  sol  de  THelvétie  :  plaines,  versants 
des  montagnes,  plateaux,  etc.,  produisant  des  résultats  extrê^ 
moment  variés. 

Au  premier  rang,  la  réputation  est  acquise  aux  fruits  du 
Valais,  viennent  ensuite  ceux  du  Vaudois  et  du  canton  de 
Genève,  puis  Fribourg,  Thurgovie,  Zurich  et  le  Tessin.  Quel- 
ques Pommes  à  citer  :  Aargauer  Herrenapfel;  Blanche  à  côtes; 
De  Prince]  Hansuli;  Palmapfel  et  Sauergrauech;  Pomme  Rose; 
Uster  Apfel.  Le  paysan  qui  fait  du  cidre  semble  délaisser 
l'analyse  des  fruits  à  cidre  et  trouve  son  contingent  avec  les 
Pommes  Reine  des  Reinettes;  Reinette  de  Caux;  Reinette  d'Os- 
nabruck  ;  de  Châtaigner;  Saint-Nicolas,  etc.  classées  parmi 
les  bons  fruits  dits  à  couteau,  tout  aussi  bien  qu'avec  Boh- 
napfel,  Breitacher,  Waldhôfler,  de  la  série  cidrière  d'outre- 
Rhin,  cette  dernière  variété  tient  souvent  la  tête  au  tableau 
des  fruits  de  pressoir;  Gelber  Jacobs  Apfel  est  recherchée  en 
Thurgovie.  Parmi  les  fruits  de  dessert  on  remarque  :  Trans- 
parente de  Zurich  et  De  lait.  Notre  Reinette  Ananas  est  féconde 
dans  le  Valais.  Déjà  à  1,000  mètres  d'altitude  fructifient  les 
Pommes  russes  Boroiuitzky.,  Antonoivka,  etc.,  et  quelques  types 
canadiens. 

A  signaler  parmi  les  variétés  locales  de  Poirier:  Barbeyron; 
Gelbmostler  et  Guntershauser;  Lederbirne  et  Schwarzwalder, 
rustiques  à  l'altitude  de  1,200  mètres;  Theilersbirne  produisant 
jusqu'à  deux  pièces  de  cidre  par  arbre;  de  Maude. 

Toutes  nos  Poires  de  table  font  aussi  merveille  en  Suisse.  Le 
climat  privilégié  du  Valais  facilite  la  maturation  des   Pêches 


1032  REVUE   DES   PUBLICATIONS. 

tardives,  des  Pommes  de  Calville  blanche,  en  plein  vent,  et  da 
Raisin  Malvoisie.  Le  Cerisier  constitue  un  bon  arbre  de  rapport» 
La  distillation  assure  le  placement  des  bonnes  sortes  à  Kirsch, 
par  exemple  :  Noix  commune;  des  Avants;  de  Montreux ;  à 
Queue  rouge;  Péguegnette.  Aux  portes  de  Lausanne,  la  Guigne 
Chevanne  est  accaparée  par  les  usines  à  conserves.  Un  Bigarreau 
noir,  Napoléon  (?),  réussit  aux  altitudes  élevées;  de  même  la 
Cerise  du  Riglii.  La  consommation  directe,  le  séchage  et  l'alam- 
bic utilisent  les  récoltes  de  Prunes,  On  affirme  que  les  pruneaux 
de  la  Quetsche  de  Baie,  de  la  Berudje,  de  la  Méchelette,  combat- 
tent l'importation  des  pruneaux  de  Serbie.  Le  Prunier  de  Bacon 
fructifie  à  1,000  mètres  d'altitude.  L'Abricotier  vient  bien  dans 
les  endroits  abrités,  près  des  habitations  et  sur  certains  versants. 
On  remarque  de  beaux  vergers  d'Abricotiers  près  de  Saxon-les- 
Bains,  dans  la  vallée  du  Rhône;  la  vente  des  fruits  n'y  chôme 
jamais.  M.  Ballet  cite  encore  le  Grenadier  sauvage  à  Sion;  le 
Cognassier  de  Portugal.  Quant  aux  menus  fruits,  on  retrouve  nos 
bonnes  sortes  de  Groseilles  :  Fertile,  Versaillaise,  de  Hollande. 
La  Vigne,  en  treille,  en  espalier  et  même  en  vignoble  sur  les 
bords  du  lac  de  Genève,  dans  le  Valais,  etc.,  est  largement 
cultivée.  Le  Chasselas  est  la  base  des  vins  blancs  de  Suisse.  On 
retrouve  notre  Chasselas  doré  sous  le  nom  de  Fendant-Roux,  et 
souvent  Gut-Edel;  il  attire  les  négociants  en  Raisins  dont  le 
canton  de  Vaud  et  le  Valais  font  un  grand  commerce. 

2.  Publications  étrangères^ 
par  M.  P.  Hariot. 

The  Garden.    —   Nous  avons   à   signaler  quelques  bonnes  < 
monographies:  ceUesdes genres Osmaiithus,  ffydîangea,  Quercus, 
Aralia,  Prunus,  Saccolabium. 

Le  genre  Osmanthus  est  surtout  connu  par  l'O.  ilicifolius, 
arbuste  des  plus  ornementaux,  que  son  feuillage  coriace,  élégant 
et  persistant,  a  fait  rechercher  depuis  longtemps  dans  les  cultures. 
Mais  il  est  d'autres  espèces  qui  ne  sont  pas  moins  méritantes, 
par  exemple  V Osmanthus  fragrans,  de  la  Chine  et  du  Japon,  qui 


PUBLICATIONS   ÉTRANGÈRES.  11)33 

produit  le  meilleur  effet  dans  les  serres  froides  et  dans  les  oran- 
geries. Dans  son  pays  natal,  ses  feuilles  sont  fréquemment 
employées  pour  communiquer  au  thé  une  odeur  agréable.  Une 
autre  espèce,  V Osmanlhus  Aquifolium,  est  fréquemment  planté 
en  Chine  et  au  Japon  autour  des  habitations  où  il  atteint  les 
dimensions  d'un  arbre.  Le  botaniste  Sargent  a  signalé  des 
individus  qui  ne  mesuraient  pas  moins  de  30  pieds  d'élévation 
sur  un  pied  de  diamètre.  Quant  à  VOsmanthus  ilicifolius,  en 
dehors  du  type  bien  connu,  on  en  a  décrit  quelques  formes 
horticoles,  telles  que  aureo-marginahis,  à  feuilles  bordées  de 
jaune  crème;  argenteo-marginatus,  à  feuillage  argenté  sur  les 
bords  ;  lalifolius-marginatus^  à  feuilles  plus  larges  que  dans  les 
formes  précédentes  et  marginées  blanc-crème;  purpurascens^  à 
feuillage  teinté  de  pourpre,  surtout  à  la  face  inférieure,  quand 
il  est  jeune.  Il  faut  encore  recommander  VOsmanthm  rotundi^ 
folius,  l'un  des  plus  distincts  du  genre  en  même  temps  qu'il  en 
est  le  plus  petit  dans  ses  dimensions,  et  VOsmanthus  myrtifolius. 
Ce  dernier  est  une  plante  intéressante  en  ce  sens  qu'il  se 
rapproche  de  ÏO.  ilicifolius  par  ses  feuilles  inférieures  tandis  que 
celles  de  la  partie  supérieure  rappellent  le  Myrte.  C'est  un  petit 
arbuste  toujours  vert  et  compact,  avec  des  feuilles  d'un  vert 
foncé,  épineuses. 

Les  Chênes  sont,  ajuste  titre,  considérés  comme  des  arbres 
précieux  au  premier  chef  et  dans  l'ornementation  des  parcs  et 
au  point  de  vue  des  services  qu'on  en  peut  retirer  industriel- 
lement. Les  espèces  américaines  sont  surtout  nombreuses  et 
intéressantes,  et  beaucoup  d'entre  elles  ont  été  introduites  en 
Europe  :  les  Quercus  rubra  du  Texas  et  palustris  du  Missouri, 
coccinea  de  la  Floride,  tincioria  et  alba  qui  tous  deux  se  ren- 
contrent dans  le  Massachusetts  et  s'étendent  le  premier  jusqu'au 
Tennessee,  tandis  que  le  second  ne  s'arrête  que  dans  la  Floride. 
Sur  les  300  espèces  actuellement  connues,  quelques-unes  ont  été 
acclimatées  en  Angleterre  avec  succès,  par  exemple,  les  Quercus 
Suber  et  llex,  les  Chênes  vert  et  Liège  de  l'Europe  méridionale, 
le  Quercus  Cerris  de  l'Europe  orientale,  le  Quercus  rubra  et 
quelques  autres  espèces  du  nord  de  l'Amérique.  Quant  aux 
espèces  indigènes  dans  les  Iles  Britanniques,  elles  se  réduisent  à 

65 


1034  REVUE   DES   PUBLICATIONS. 

deux  qui  comprennent  de  nombreuses  formes,  les  Que?'cus 
sessiliflora  et  pedunculaia.  Le  .  dernier  est  le  plus  répandu, 
dispersé  depuis  la  plaine  jusqu'à  i, 500  pieds  d'élévation,  tandis 
que  dans  les  Alpes  il  s'élève  jusqu'à  3,000  pieds  et  à  5,000  sous 
le  climat  plus  chaud  de  la  Grèce.  Le  Q.  sessiliflora  domine  dans 
le  nord  de  l'Angleterre  et  dans  le  pays  de  Galles.  Il  est  donc 
plus  septentrional  que  le  Q.  pedunculaia  et  s'élève  jusqu'à 
4,000  pieds  dans  les  Alpes  et  6,000  sur  l'Etna.  Ces  deux  Chênes, 
les  plus  communs  en  Europe,  doivent-ils  être  considérés  comme 
des  espèces  distinctes  ou  bien  au  contraire  faut-il  seulement  les 
regarder  comme  les  deux  formes  extrêmes  d'un  même  tj'pe  le 
Quercus  Robur?  C'est  à  cette  dernière  opinion  que  tendent  à  se 
rallier  la  plupart  des  botanistes  anglais. 

Les  Hydrangea  sont  des  végétaux  doués  au  plus  haut  degré 
de  qualités  ornementales,  dont  une  dizaine  d'espèces  sont 
fréquemment  cultivées.  Ils  sont  originaires  de  l'Amérique  et  de 
l'Asie.  Aux  espèces  américaines  appartiennent  les  :  Hydrangea 
arhorescens,  à  fleurs  blanches  disposées  en  panicules  corymbi- 
formes;  If,  radiata,  intimement  allié  au  précédent  auquel 
semblent  le  réunir  de  nombreuses  formes  intermédiaires  ou 
hybrides;  H.  guercifolia^  des  régions  élevées  du  nord  de  la 
Caroline  et  de  la  Géorgie.  C'est  un  petit  arbuste  qui  peut 
atteindre  jusqu'à  15  pieds,  remarquable  par  la  beauté  de  ses 
fleurs  et  de  son  feuillage.  Les  feuilles  rappellent  celles  du  Quercus 
rubra\  les  fleurs,  disposées  en  une  large  panicule  thyrsoïde, 
sont  blanches. 

C'est  parmi  les  espèces  asiatiques  qu'on  rencontre  la  plus 
fréquemment  cultivée  de  toutes,  Y  Hortensia.  Parmi  ses  variétés 
il  îs.uinoier  VBydî^angea  Hortensia,  ySiF.  Lindleyi,kt\eur s  stériles ^ 
rose  pâle  disposées,  au  bord  de  l'inflorescence;  VH.  ydiV.japonica 
'  rosea,  à  fleurs  toutes  stériles,  de  même  couleur  et  plus  petites 
que  celles  de  la  variété  précédente  ;  VH.  var.  slellaia  à  fleurs 
d'abord  rose  pâle,- puis  foncées,  en  grande  partie  stériles; 
'  VH.  var.  acuminata,  dont  les  fleurs  stériles  ont  Une  teinte  bleue 
des  plus  agréables,  tout  en  pouvant  être  fréquemment  colorées 
en  rose.  La  variété  Otaksa  ne  présente  de  fleurs  stériles  qu'à  la 
partie  extérieure  du  corymbe  ;  dans  la  variété  nigra  ou  cyano- 


PUBLICATIONS   ÉTRANGÈRES.  1035 

clada  les  rameaux  sont  remarquables  par  leur  coloris  pourpre 
foncé  presque  noir;  la  variélé  Thomas  Hogg  est  caractérisée  par 
ses  fleurs  d'un  blanc  absolument  pur. 

Ce  sont  encore  des  espèces  asiatiques  que  les  :  ffijdrangea 
paniculato.,  originaire  du  Japon,  dont  l'inflorescence  forme  de 
longues  panicules  dressées,  dans  lesquelles  les  fleurs  stériles  sont 
limitées  à  un  petit  nombre;  H.  pubescens,  à  corymbes  d'un 
blanc  pur,  introduit  des  environs  de  Pékin  par  le  D^  Breilsch- 
neider;  //.  Thimbergii,  également  japonais,  mais  de  petite  taille 
et  plus  intéressant  au  point  de  vue  botanique  qu'horticole;  //. 
pellolaris  ou  scandcris,  espèce  remarquable,  originaire  du  Japon, 
où  elle  couronne  le  tronc  des  arbres  de  ses  rameaux  grimpants  et 
entrelacés;  H.  altissïma,  de  l'Himalaya,  introduit  en  1839,  mais 
rare  dans  les  cultures. 

Les  Aralia  rustiques  ne  sont  pas  aussi  fréquemment  cultivés 
qu'ils  devraient  l'être.  Ils  sont  originaires  du  nord  de  l'Amé- 
rique et  de  l'Asie  septentrionale  d'où  ils  n'ont  été  introduits 
qu'à  une  date  relativement  récente,  puisqu'en  1842  on  n'en  con- 
naissait encore  qu'une  seule  espèce  en  Europe,  YAmlia  spinosa. 
Ce  dernier  est  natif  de  l'Amérique  du  Nord,  où  il  forme  un  buis- 
son ou  bien  un  arbre  de  petites  dimensions.  Il  est  le  type  d'une 
section  qui  possède  des  représentants  au  Japon  et  en  Mand- 
chourie  et  qui  peuvent,  à  la  rigueur,  être  considérés  comme  ne 
constituant  que  des  formes  d'une  même  espèce,  à  répartition 
géographique  étendue  et  fort  peu  difl'érentes  entre  elles.  VAra- 
lia  chinensis  ou  Dimorphanthus  mandschuricus  ne  se  distingue 
de  la  plante  américaine  que  par  ses  folioles  plus  larges,  plus 
grossièrement  dentées,  plus  glauques  et  pubescentes  à  leur  face 
inférieure.  Les  Acnnihopnnax  sont  aussi  asiatiques.  L'A.  richn- 
folium  atteint  au  Japon  90  pieds  de  haut  sur  9-12  de  diamètre; 
il  ne  paraît  pas  avoir  été  connu  en  Europe  avant  l'année  1874j 
provenant  du  jardin  de  Saint-Pétersbourg  où  il  a  été  probable- 
ment apporté  du  Japon  par  Maximowicz.  L'A.  sessiliflonnu  est 
encore  plus  nouveau,  originaire  de  la  Chine,  de  la  Mandchourie 
et  du  Japon,  et  caractérisé  par  ses  fleurs  qui  forment  un  capi- 
tule sphérique,  sessile  et  terminal.  Quant  à  l'A.  spinosuni,  fré- 
quemment cultivé  sous  le  nom  ô! Aralia  pentaphylla  variegata-j 


1036  REVUE    DES   PUBLICATIONS. 

il  a  été  importé  du  Japon  en  1874.  Aux  Araliacées  appartiennent 
encore  les  :  Faisia  horrida^  dont  la  distribution  géographique 
est  intéressante,  puisqu'on  l'a  trouvé  à  la  fois  au  Japon  et  dans 
les  Montagnes-Rocheuses,  eijaponica,  une  des  espèces  les  plus 
connues  et  qu'on  rencontre  le  plus  souvent  dans  les  orangeries; 
Eleutherococcus  senticosus,  de  la  Chine  et  probablement  d'autres 
parties  de  l'Asie  septentrionale  et  d'introduction  récente.  Ses 
tiges  sont  couvertes  de  poils  verts  et  raides,  qui  ne  sont  pas 
assez  ligneux  pour  pouvoir  être  assimilés  à  des  épines  dans  les 
individus  jeunes.  Ces  poils  s'étendent  aussi  au  pétiole,  à  la  ner- 
vure médiane  et  aux  autres  nervures  de  la  face  inférieure  des 
feuilles. 

Le  Garden  appelle  encore  l'attention  sur  une  plante  qui  con- 
stitue un  des  plus  remarquables  représentants  de  la  flore  japo- 
naise, i'Helwmgia  japonica.  Dans  cette  singulière  Araliacée,  les 
fleurs  naissent  au  milieu  de  la  face  supérieure  des  feuilles;  elles 
sont  vertes  et  plus  intéresantespour  le  botaniste  que  pour  l'hor- 
ticulteur. 

Le  Prunier  Mume^  le  Munie  des  Japonais,  est  certainement  un 
des  arbustes  les  plus  gracieux  que  nous  ait  donnés  l'Extrême 
Orient.  Sa  floraison  hâtive,  sa  floribondité,  la  variation  de  son 
coloris  l'ont  fait  rechercher  dès  son  introduction.  Est-il  un  Pru- 
nus proprement  dit?  Doit-on  au  contraire  le  placer  parmi  les 
Armeniaca?  On  peut  soutenir  Tune  et  l'autre  opinion,  surtout  si 
l'on  admet  que  les  Abricotiers  ne  peuvent  être  séparés  généri- 
quement  des  Pruniers.  En  laissant  à  part  les  Pruniers  propre- 
ment dits,  en  ne  prenant  que  les  sections  Amygdalus  et  Arme- 
niaca, nous  trouvons  un  certain  nombre  d'arbres  ou  d'arbustes 
qui  ne  manquent  pas  d'intérêt,  au  point  de  vue  de  l'utilité  ou  de 
l'agrément.  C'est  tout  d'abord  l'Amandier,  le  Pécher,  l'Abrico- 
tier, sur  les  mérites  desquels  tout  le  monde  est  fixé.  L'arbori- 
culture d'agrément  est  heureuse  de  rencontrer  dans  ce  joli 
groupe  de  végétaux  des  plantes  comme  le  Prunus  Davidiana^  à 
fleurs  blanches  ou  roses,  introduit  de  Chine  par  l'abbé  David  et 
décrit  en  \  872  par  le  regretté  Carrière  ;  les  Prunus  incana  et  nana, 
plus  connus  sous  le  nom  d' Amygdalus ,  originaires  l'un  de  l'Asie 
Mineure,  l'autre  du  nord  de  la  Russie,  tous  deux  charmants  au 


PUBLICATIONS    ÉTRANGÈRES.  1037 

premier  printemps  avec  leurs  rameaux  couverts  de  fleurs  roses; 
le  Prunus  ou  Amygdalus  orientalis,  remarquable  par  son  feuil- 
lage argenté  et  connu  dans  les  cultures  depuis  1756;  le  P,  Si- 
moni,  introduit  de  Chine  en  1872,  par  M.  Eugène  Simon,  dont  les 
fruits  rouge  foncé  sont  curieux  et  jolis,  mais  à  peine  comestibles; 
le  P.  MumCf  qui  ne  paraît  être  que  cultivé  au  Japon,  tandis 
qu'il  serait  natif  de  la  Corée;  le  P.  iomentosa^  dont  tous  les 
organes  sont  recouverts,  principalement  les  feuilles,  d'une  pu- 
bescence  veloutée;  le  P.  triloba  ou  Aimjgdalopsis,  introduit  de 
Chine  par  Fortune  en  1857  et  que  la  beauté  de  ses  fleurs  a  rapi- 
dement popularisé;  le  P.  dasycarpa^  à  fruit  noir  ou  pourpre, 
dont  l'origine  est  inconnue,  mais  qui  est  probablement  le  résul- 
tat d'un  croisement;  le  P.  brigantiaca  om  Abricotier  de  Briançon, 
qui  fournissait  jadis  la  fameuse  Huile  de  marmotte,  obtenue  par 
expression  de  son  noyau. 

Parlons  maintenant  un  peu  d'Orchidées!  Les  Saccolabium 
constituent  un  des  genres  les  plus  élégants  et  les  plus  gracieux 
de  toute  la  famille.  Leurs  longues  grappes  retombantes, 
chargées  de  fleurs  sont  jolies  à  l'excès.  Les  espèces  les  plus 
fréquemment  cultivées  sont  :  Saccolabium  ampullaceum,  natif 
du  Sikkim  et  de  quelques  autres  parties  de  l'Inde,  connu 
depuis  1839,  à  fleurs  roses;  S.  bellinum,  charmante  espèce 
importée  du  Burmah  depuis  une  dizaine  d'années,  à  fleurs  ver- 
dâtres,  marginées  de  brun  chocolat,  à  labelle  blanc  marqué  de 
jaune  au  centre;  S.  Blumei,  un  des  plus  connus  et  qu'on  ren- 
contre dans  presque  toutes  les  collections,  à  fleurs  blanc  rosé, 
ponctuées  de  pourpre-magenta;  S.  cœleste^dn  Siam,  blanchâtre, 
teinté  de  bleu  pâle  sur  le  labelle  et  à  l'extrémité  des  segments; 
S.  giganteum,  blanchâtre,  ponctué  de  rose  avec  un  labelle  strié 
de  pourpre  foncé;  S.  Hendersonianum,  de  Bornéo,  très  distinct 
de  tous  les  autres  par  ses  tiges,  les  unes  dressées,  les  autres  hori- 
zontales et  ses  inflorescences  également  dressées  portant  des 
fleurs  rose  avec  labelle  blanc.  Les  S.  violaceum  et  Harrisonianum 
sont  très  voisins  du  S.  giganteum  dont  ils  ne  se  distinguent 
guère  que  par  la  nuance  des  fleurs. 

Les  Orchidées  ne  se  plaisent  pas  seulement  dans  les  serres  à 
Orchidées,  mais  le  séjour  des  serres  à  cultiver  la  Vigne  parait  ne 


1038  REVUE   DES   PUBLICATIONS. 

pas  leur  être  désagréable.  Dans  ces  conditions  le  Dendrohium 
nobile  donne  d'excellents  résultats,  de  même  que  les  D.  infundi^ 
biilum  et  Jamesianum.  D'autres  espèces  à  longs  pseudo-bulbes 
comme  les  D.  IJevoyiianum,  formosum  et  eburneum,  doivent  de 
Dréférence  être  cultivées  dans  la  serre  aux  Orchidées  de  l'Inde. 
On  pourra  encore  traiter  dans  la  serre  à  Vignes  les  plantes  du 
sud  du  Mexique,  du  Guatemala,  des  régions  montagneuses  de 
Costa-Rica  :  Odonloglossum  grande  et  hisleayi,  0.  citrosmum^ 
Trickopilïa^  Pilumna,  Pensteria  elata. 

L'apparition  des  hybrides  remontants  et  des  hybrides  de  thé  a 
fait  délaisser,  à  quelques  exceptions  près,  les  Rosiers  de  Bengale, 
pourtant  si  florifères  et  si  vigoureux.  Ils  ne  devraient  cependant 
pas  être  dédaignés  comme  ils  le  sont,  et  on  pourrait  sans  incon- 
vénient réserver  une  bonne  place  à  ces  jolies  plantes  comme 
Madame  Laurelte  Messimy,  Reine  Mab^  Madame  Eugène  Resal 
issue  d'un  semis  de  Laurette  Messimy ,  ce  qui  ne  l'empêche  pas 
d'en  être  très  distincte  avec  ses  fleurs  cramoisi  suffusées  de  jaune 
bronzé  et  doré,  Bûcher  à  coloris  blanc  pur,  Cramoisi  supérieur^ 
cramoisi  velouté,  etc. 

Qu'est-ce  que  le  lîosa  polyantha?  Pour  les  botanistes,  c'est, 
sans  contestation  aucune,  un  simple  synonyme  de  /?.  multiflora, 
par  conséquent  un  nom  qui  doit  disparaître.  Pour  les  rosiéristes 
c'est  tout  à  la  fois  le  Rosier  muUiflore  et  un  nom  collectif  qu'ils 
appliquent  à  des  formes  assez  mal  déterminées  dont  la  plupart 
proviennent  du  croisement  du  R.  multiflora  avec  d'autres 
espèces.  Quoi  qu'il  en  soit,  ce  sont  de  jolies  plantes,  mignonnes 
et  gracieuses  au  possible  qu'on  ne  saurait  trop  recommander, 
par  exemple  :  Perle  d'Or,  Gloire  des  Polyantha,  Anne  Marie  de 
Montravel,  Cécile  Brunner,  Étoile  d'Or,  Pâquerette,  Clotilde 
Soupert,  etc. 

A  ceux  qui  n'admettent  pas  dans  leur  jardin  seulement  les 
Rosiers  remontants,  mais  aussi  les  espèces  spontanées,  quand 
elles  sont  méritantes,  nous  signalerons  le  Rosa  Wichuraiana,  du 
Japon,  voisin  du  Rosa  multiflora,  mais  présentant  ce  curieux 
caractère  de  s'étaler  sur  le  sol.  Ses  longs  rameaux  le  rendent 
éminemment  propre  à  la  décoration  des  jardins  de  rocailles. 

Les  Narcisses  occupent  toujours  une   large   place  dans  les 


PUBLICATIONS   ÉTRANGÈRES.  1039 

journaux  anglais.  Nous  y  revenons  aujourd'hui  avec  le  Narcissus 
iriandrus.  C'est  une  plante  originaire  du  Portugal  et  de  l'Espagne 
occidentale  d*où  elle  a  été  importée  en  quantité  durant  ces  der- 
nières années.  Malgré  cela  elle  est  depuis  longtemps  cultivée 
dans  les  jardins  et  depuis  plus  longtemps  encore  connue  des 
botanistes.  Parkinson  a  décrit  et  figuré  le  Narcissus  triandras 
en  1629,  elle  Botanical  Magazine  en  faisait  mention,  en  1787, 
d'après  un» échantillon  provenant  d'un  établissement  d'horticul- 
ture anglais.  Peu  de  temps  après,  on  en  signalait  deux  hybrides, 
produits  probables  de  croisement  avec  le  N.  Jonquilla  sous  Je 
nom  de  N.  iiuians  et  trilobus.  Une  des  plus  belles  formes  de 
cette  plante  est  celle  qui  est  connue  sous  le  nom  de  pulchellus; 
elle  se  distingue  de  toutes  les  autres  par  le  coloris  de  la  coupe 
qui  est  .plus  pâle  que  celui  des  segments  du  périanthe,  et  quoi- 
qu'elle se  soit  rencontrée  à  l'état  spontané  en  Portugal,  il  est  pro- 
bable qu'elle  est  également  le  résultat  d'une  hybridation.  Quant 
au  N.  triandrus  signalé  en  Bretagne,  aux  îles  Glénans,  nous 
croyons  qu'il  appartient  à  yne  autre  espèce  qui  n'a  encore  été 
rencontrée  que  sur  ce  point  du  globe,  le  Narcissus  reflexu.s. 

Toujours  beaucoup  de  plantes  recommandées;  signalons  dans 
la  quantité  :  Phiksia  buxifolia,  charmant  petit  arbuste  du 
détroit  de  Magellan  dont  les  fleurs  rappellent  celles  du  Lapageria; 
on  ne  saurait  se  faire  une  idée  de  la  beauté  de  cette  plante  quand 
elle  est  fleurie;  Helianthemum  Tuberaria,  de  la  région  médi- 
terranéenne, à  fleurs  d'un  jaune  brillant  et  passagères;  Papaver 
pilosuni,  vivace,  remarquable  par  ses  longues  inflorescences 
rouge  orangé  ou  saumoné;  Genisia  iinctoria  elata,  variété  très 
ornementale  du  Genêt  des  prés  ;  Exogonium  Purga^  Convoi vulacée 
à  larges  fleurs  violet  pourpre,  dont  les  tubercules  arrondis  pro- 
duisent le  Jalap  du  commerce;  la  petite  Pervenche  à  fleurs 
doubles,  aussi  robuste,  mais  plus  gracieuse  que  le  type  qui  pro- 
duit un  si  agréable  eflet  dans  l'ornementation  des  sous-bois; 
Thalictrum  aquilegifolium,  de  la  région  montagneuse,  qu'on  ne 
cultive  plus  guère  malgré  ses  bouquets  de  fleurs  plumeuses 
blanches,  purpurines  ou  roses:  Desfontainea  spinosa,  curieux 
petit  arbuste  des  régions  australes,  aux  larges  fleurs  rouges,  aux 
feuilles  épineuses  semblables  à  celles  du  Houx;   Myosotidium 


1040         PLANTES  NOUVELLES  OU  PEU  CONNUES. 

nobile,  un  Myosotis  géant,  de  la  Nouvelle-Zélande;  Silphium  laci- 
niatum,  Composée  de  haute  taille,  qui  malgré  ses  feuilles  laci- 
niées,  n'est  pas  sans  présenter  quelque  analogie  avec  les  Helian- 
thus;  Asier  bcssarabicus,  fréquemment  cultivé  sous  le  nom  d'Aster 
Amellus  mais  à  feuilles  plus  grandes,  à  fleurs  plus  larges  que 
celles  de  cette  dernière  plante  dont  il  n'est  peut-être  qu'une  forme. 


PLANTES  NOUVELLES  OU  PEU  CONNUES 

DÉCRITES    OU   FIGURÉES 
DANS    LES    PUBLICATIONS   FRANÇAISES   ET   ÉTRANGÈRES. 

f.  Publications  françaises, 
par  M.  D.  Bois. 

Carrierea  calycina  Franch. {gen.  ??oy.).(Bixace8e-Placourtie9e), 
Bévue  horticole,  1"  novembre  1896,  p.  497,  fig.  noire. 

Arbre  de  15  mètres,  que  le  R.  F.  Farges  a  récemment  décou- 
vert en  Chine,  dans  les  parties  N.-E.  de  la  province  de  Se-Tchuen. 
M.  Franchet  a  dédié  ce  nouveau  genre  à  M.  Carrière.  C'est  à  une 
altitude  de  1,400  mètres  que  cet  arbre  a  élé  rencontré;  il  était 
en  fleurs  le  6  juin  1894;  son  port  rappelle  VIdesia,  mais  il  est 
plus  grand.  Les  feuilles,  probablement  caduques,  sont  alternes,  à 
long  pétiole  grêle  ;  le  limbe  est  de  consistance  coriace,  luisant  en 
dessus,  ovale  ou  légèrement  panduriforme,  obtus  au  sommet  ou 
brusquement  terminé  par  un  acumen  oblique.  L'inflorescence  est 
terminale  et  consiste  en  une  grappe  simple,  pauciflore.  Les  sépales 
sont  blancs,  couverts  sur  les  deux  faces  de  petits  poils  étoiles;  ces 
sépales,  au  nombre  de  5,  constituent  la  seule  enveloppe  de  la 
fleur  qui  est  hermaphrodite,  à  étamines  fort  nombreuses  (80à  1 00). 
Le  fruit  est  une  capsule  longue  de  5  à  6  centimètres,  profondé- 
ment trifide.  Le  Carrierea  se  place  à  côté  du  genre  PoHothyrsis, 
créé  par  M.  Oli^ver;  des  graines  fraîches  ont  été  distribués  à 
plusieurs  collectionneurs  et,  avant  peu,  on  le  possédera  vivant 
dans  les  jardins. 


PUBLICATIONS   FRANÇAISES.  '  1041 

Erythrina  Constantiana  Marc  Micheli  (Légumineuses),  Revue 
horticole,  16  novembre  1896,  p.  5^4;  pi.  coloriée. 

Plante  nouvelle  dédiée  par  M.  Marc  Micheli  qui  en  donne 
la  description  à  M.  A.  Constant  propriétaire  de  l'unique  exem- 
plaire connu  dans  la  villa  Niobé,  au  golfe  Juan  (Alpes-Maritimes). 
L'origine  de  celte  Erythrine  est  inconnue.  Semée  avec  beaucoup 
d'autres  plantes  en  1880,  elle  n'a  fleuri  qu'en  1896.  C'est  aujour- 
d'hui un  bel  arbre  de  10  mètres  de  haut^  à  feuillage  d'un  vert 
foncé,  très  épais  et  persistant;  à  folioles  de  15  à  18  centimètres 
dé  long,  arrondies,  de  consistance  un  peu  coriace.  Les  inflores- 
cences, en  grappes  serrées,  sont  longues  de  15  centimètres  envi- 
ron. Les  fleurs,  groupées  dans  la  moitié  supérieure,  sont  au 
nombre  de  20.  L'étendard,  long  de  5  à6  centimètres  et  large 
de  3,  est  d'un  écarlate  éclatant.  Le  légume,  long  de  16  à  18  cen- 
timètres. Cette  espèce  est  très  voisine  de  VF.  caffra;  elle  s'en 
distingue  par  son  calice  bilabié,  l'étendard  presque  glabre,  les 
graines  rouges.  VF.  Constanticma  constitue  un  arbre  remar- 
quable qui  pourra  être  utilisé  dans  la  région  méditerranéenne 
oii  il  supportera  quelques  degrés  de  froid. 

Pbalaenopsis  leucorhoda  Rchb.  fils  (Orchidées),  Revue  horti- 
cole, l^"  novembre  1896,  p.  500,  pi.  coloriée. 

Belle  espèce  introduite  des  Philippines,  en  1875,  dans  les 
serres  de  M.  Low,  à  Clapton  (Angleterre).  Reichenbach  pensait 
qu'elle  était  un  hybride  entre  le  Ph.  amabilis,  comme  plante 
pollinifère,  et  le  Ph.  Schilleriana,  comme  plante  séminifère. 
D'après  M.  Ed.  André,  qui  en  donne  la  description,,  cette 
Orchidée  présente  des  caractères  dérivant  bien  de  ces  deux, 
espèces.  Fleurs  de  la  forme  et  de  la  grandeur  du  Ph.  amabilis. 
Couleur  de  fond  blanc  lavé  de  rose  très  délicat;  sépales  jau- 
nâtres à  l'extérieur,  les  latéraux  intérieurement  tachés  de  rouge 
à  la  base;  pétales  allongés;  divisions  latérales  du  labelle  striées 
de  rose  à  la  base  ;  callus  doré  et  ponctué  de  rouge  foncé.  La 
culture  de  cette  charmante  plante  se  fera  en  serre  chaude 
humide. 


1042         PLANTES  NOUVELLES  OU  PEU  CONNUES. 

2.  Publications  étrangères, 

par  M.  P.  Hariot, 

Akebia  lobata  Decaisne.  —  A.  à  feuilles  lobées.  —  Chine  et 
Japon  (Berbôridées-Lardizabalées).  —  Bot.  Mag.,  t,  7485. 

Arbuste  grimpant,  élevé,  très  glabre  ;  rameaux  cylindriques, 
à  écorce  brune,  marqués  de  lenticelles;  feuilles  pétiolées,  à 
3  folioles,  nées  ainsi  que  les  grappes,  de  bourgeons  latéraux; 
folioles  pétiolulées,  largement  ovales,  obtuses,  lobées-crénelées, 
rétuses  au  sommet  et  apiculées,  d'un  vert  pâle;  grappes  grêles, 
penchées  ou  pendantes;  fleurs  mâles  petites,  nombreuses,  ser- 
rées, d'un  pourpre  pâle,  à  court  pédoncule;  bractées  subulées  ; 
sépales  ovales  ;  anthères  subsessiles,  à  loges  linéaires-extrorses  ; 
fleurs  femelles  peu  nombreuses,  beaucoup  plus  grandes,  large- 
ment pédicellées,  sépales  concaves,  coriaces,  pourpres  ;  6  sta- 
minodes  peu  saillants;  3-6  carpelles  verts  ;  stigmates  pourpres; 
baies  oblongues,  obtuses,  polyspermes,  à  graines  noires  entou- 
rées d'une  pulpe  aqueuse. 

VA.  lobata  est  originaire  du  Japon  et  de  la  Chine  dans  le 
Kiang-Su,  le  Sze-Chuen  et  le  Hupeh.  Il  est  probable  que  les 
Akebia  guercifolia  et  dematifolia  du  Japon  n'en  sont  que  des 
variétés.  Il  diff'ère  de  ri4 .  quinata  D  C. ,  introduit  depuis  un  siècle 
environ,  par  ses  rameaux  plus  ligneux,  ses  feuilles  à  trois  folioles 
crénelées  et  ses  fleurs  plus  petites. 

Aspidistra  typica  Bâillon.  —  A.  typique.  —  Tonkin?.(Lilia- 
cées-Aspidistrées.)  —  B,  M.,  t.  7484. 

Feuilles  longuement  pétiolées,  elliptiques-lancéolées,  acumi- 
nées,  un  peu  inégales  à  la  base,  d'un  vert  gai  sur  les  deux  faces, 
marquées  de  7  nervures,  avec  des  veines  transversales  très  nom- 
breuses ;  pétiole  canaliculé,  arrondi  sur  le  dos,  grêle;  fleurs 
nombreuses,  longuement  pédonculées,  à  pédoncule  robuste 
couché  ou  genouillé,  flexueux,  engainé,  maculé  de  pourpre  ; 
gaines  éparses,  courtes,  ovales,  obtuses,  jaunâtres;  fleurs  pour- 
vues de  deux  bractées  situées  sous  le  périanthe,  largement 
ovales,  aiguës,  étalées,  panachées  de  pourpre;  périanthe  épais, 


PUBLICATIONS   ÉTRANGÈRES.  1043 

coriace,  globuleux,  à  six  segments  peu  profonds,  ponctué  de 
pourpre  paie  à  l'extérieur,  pourpre  intense  intérieurement,  à 
lobes  ovales,  obtus,  dressés,  imbriqués  au  sommet;  6  anthères 
petites,  sessiles  à  la  base  du  périanthe  ;  ovaire  brièvement 
3-Ioculaire,  à  loges  bi-ovulées;  style  court,  épais,  surmonté 
d'un  stigmate  ombelliforme  lobé  à  la  marge.  Cette  remarquable 
espèce  se  distingue  de  toutes  ses  congénères  par  le  nombre  des 
pièces  florales  qui  est  toujours  trimère  tandis  qu'il  est  de  quatre 
dans  les  autres.  Il  est  vrai  qu'on  a  décrit  une  forme  trimère  de 
ÏAspidistra  lurida^  mais  normalement  cette  espèce,  comme  le 
A.  punctata  est  tétramère. 

Clematis  Addisonii  Britton.  —  Cl.  d'Addison.  —Amérique  du 
Nord  (Renonculacées).  —  Garden  and  Forest,  IX,  442,  p.  324, 
f.  43. 

Buisson  vigoureux,  glabre,  dressé  ou  étalé  ;  feuilles  inférieures 
simples  ou  rarement  2-3  lobées,  ovales-elliptiques,  sessiles,  à 
base  élargie  et  embrassante,  d'un  vert  bleu  à  la  face  supérieure, 
glauques  en  dessous,  beaucoup  plus  longues  que  les  supérieures 
qui  portent  des  vrilles  et  sont  3-4  lobées;  fleurs  solitaires  sur 
de  robustes  pédoncules  terminaux  ou  axillaires,  rétrécies  au 
sommet,  pourpre-violet  foncé  excepté  aux  extrémités  qui  sont 
jaunes  ;  fruits  vésiculeux,  orbiculaires,  pubescents  et  plu- 
meux. 

Le  Cl.  Addisonii  est  une  espèce  rare,  originaire  des  Monts 
Alléghanys,  depuis  le  sud-est  de  la  Virginie  jusqu'au  Tennessee 
et  à  la  Géorgie.  Ce  sera  une  bonne  acquisition  pour  la  flore  des 
rocailles. 

Cœlogyne  lurida  L.  Lind.  et  Cogn.  —  C.  jaunâtre.  —  Patrie 
inconnue?  (Orchidées-Epidendrées.)  —  Lindenia  1896,  XII, 
p.  11,  t.  802. 

Plante  entièrement  glabre  ;  pseudobulbes  grêles,  atténués  lon- 
guement au  sommet,  munis  d'une  feuille  membraneuse,  lancéolée, 
allongée,  acuminée,  longue  de  15  centimètres  sur  4;  pétiole  un 
peu  raide,  canaliculé  en  avant  ;  scapes  dressés,  6-7  flores  ;  pédon- 
cules comprimés,  maculés  de  brun;  pédicelles  filiformes, étalés, 


1044         PLANTES  NOUVELLES  OU  PEU  CONNUES. 

rougeâtres;  bractées  aiguës,  égalant  l'ovaire;  ovaire  linéaire, 
droit,  trigône  et  sillonné,  pourpre;  sépales  de  même  longueur 
que  les  pétales  et  à  peu  près  de  couleur  jaune-verdàtre,  purpu- 
rins à  la  partie  inférieure  ;  label  le  égalant  les  sépales,  trilobé,  à 
onglet  dressé,  pourpre,  à  lobes  Ijlancs  et  peu  saillants,  l'antérieur 
étalé  à  onglet  jaunâtre,  long  et  large,  émarginé  au  sommet, 
dilaté  de  chaque  côté  en  deux  lobules  dressés,  arrondis,  légère- 
ment fîmbriés  aux  bords;  gynostème  blanchâtre,  de  même  lon- 
gueur que  les  sépales,  marqué  de  deux  ailes  dans  le  haut; 
anthère  imparfaitement  biloculaire. 

Le  C.  lurida  appartient  au  groupe  des  espèces  à  fleurs  dispo- 
sées en  grappe  dressée,  qui  ne  comprend  qu'un  petit  nombre  de 
plantes  assez  récemment  découvertes  et  dont  on  ne  cultive  guère 
que  le  C.  ocellata. 

Delphinium  Zalil  Aitch.  et  Hemsley.  —  D.  Zalil.  —  Afghanistan 
(Renonculacées.)  —  Gard.  Chroji.,  1896,  505,  p.  238,  i  48. 

Vivace,  dressé,  haut  de  deux  pieds,  rapidement  glabre;  tiges 
simples  ou  peu  rameuses,  pâles,  brillantes,  striées;  feuilles 
grêles,  celles  de  la  base  longuement  pétiolées,  toutes  découpées, 
pinnatipartites,  à  divisions  linéaires,  rigides;  fleurs  jaunes, 
glabres  extérieurement,  en  grappes  lâches,  à  pédoncules  pubes- 
cents;  éperon  atténué  au  sommet,  de  même  longueur  que  les 
sépales;  pétales  plus  étroits  que  les  sépales,  bifides,  poilus  ou 
barbus  à  l'intérieur;  filets  des  étamines  dilatés,  un  peu  poilus  au 
sommet;  gynécée  glabre;  fruits  formés  de  trois  follicules 
glabres,  oblongs,  marqués  de  cinq  côtes  longitudinales,  réti- 
culés; graines  presque  carrées,  ornées  de  lamelles  transversales 
et  fimbriées. 

Le  C.  Zalil  est  voisin  du  D.  ochroleucum  dont  il  se  distingue 
entre  autres  caractères  à  ses  fleurs  glabres.  Il  est  commun  dans 
l'Afghanistan  et  le  Karessan,  où  il  forme  en  certains  points  le 
fond  de  la  végétation  à  3,000  pieds  de  hauteur.  On  l'y  connaît 
sous  le  nom  de  Zalil.  Ses  fleurs  exportées  en  Perse  et  dans  le 
nord  de  l'Inde  y  sont  usitées  comme  produit  tinctorial  et  comme 
substance  médicinale. 


PUBLICATIONS   ÉTRANGÈRES.  i045 

Epidendrum  glumibracteum  Rchb.  f.  —  E.  à  bractées  gluma- 
cées.  —  (Orchidées-Epidendrées.)  —  Gard.  Chron.,  1896,  504, 
p.  210. 

Tiges  grêles  à  la  base,  puis  s'épaississant,  longues  de  25  cen- 
timètres sur  1.5  de  largeur,  portant  deux  feuilles  linéaires,  ensi- 
formes,  acuminées,  coriaces,  longues  de  35  centimètres;  grappe 
naissant  du  pseudobulbe  non  encore  arrivé  à  maturité,  pluri- 
flore,  portant  7-10  fleurs  disposées  sur  deux  rangs;  bractées, 
glumacées,  triangulaires,  acuminées,  égalant  le  pédicelle;  pédi- 
celle  et  ovaire  longs  de  7-8  centimètres;  sépales  et  pétales 
linéaires-lancéolés,  aigus,  recourbés  aux  bords;  labelle  de 
même  longueur,  adné  au  gynostème,  à  lobes  latéraux  partagés 
en  deux,  la  partie  postérieure  large  et  crénelée  au  bord  exté- 
rieur, l'antérieure  linéaire,  marquée  de  deux  dents  ;  lobe  médian 
linéaire  ovale,  aigu  au  sommet;  disque  pourvu  de  deux  tuber- 
cules; fleurs  odorantes,  vertes,  à  labelle  blanc. 

Reichenbach  le  rapprochait  de  VE.  clavatum  ;  il  ressemble 
davantage  à  une  forme  grêle  de  VF.  ciliare)  et  ses  fleurs  rap- 
pellent un  peu  celles  de  VE.  falcatum. 

Eranthemum  reticulatum  Hort.  —  E.  réticulé  —  Mélanésie? 
(Acanthacées  —  Justiciées.)  —  Bot,  Mag.^  t.  7480. 

Sous-arbrisseau  très  glabre  ;  feuilles  ovales  lancéolées,  obtuses, 
rétrécies  en  pétiole  ailé,  à  marges  ondulées,  les  jeunes  plus 
étroites,  élégamment  réticulées  de  jaune  et  de  vert  luisant,  ner- 
viées  de  jaune  soufre  quand  elles  sont  âgées;  fleurs  en  grappes 
axillaires  et  terminales,  dressées;  pédicelles  pourvus  de  bractées 
petites  et  subulées;  seg-menls  du  calice  égaux,  étroits;  corolle 
hypocratériforme  à  tube  au  moins  deux  fois  plus  long  que  le 
calice;  limbe  aplati,  subbilabié,  blanc,  tacheté  de  rouge  sang  à 
rorifice  ;  lobes  arrondis  au  sommet,  les  deux  postérieurs  oblongs, 
les  trois  antérieurs  plus  grands  et  plus  larges;  filets  des  éta- 
mines  assez  courts;  anthères  oblongues,  d'un  brun  roux. 

Quoique  cette  plante  soit  cultivée  depuis  longtemps,  sa  patrie 
n'est  pas  encore  exactement  connue.  Il  y  a  tout  lieu  de  croirQ 
qu'elle  est  originaire  des  îles  de  la  Mélanésie.  On  la  connaît  éga- 


1016  PLANTES  NOUVELLES   OU   PEU    CONNUES 

lement  sous  les  noms  dUEranthemum  aureo-reticulatum  et  Schom- 
burgkii. 

Habenaria  Elwesii  J.  D.  Hooker.  —  H.  d'Elwes  —  Nilghiries 
(Orchidées-Ophrydées.)  —  Bot.  Mag.,  t.  7468. 

Plante  d'un  vert  gai;  tubercules  oblongs;  tigefeuillée;  feuilles 
dressées,  ovales  ou  elliptiques  lancéolées,  acuminées;  gaines 
lisses;  grappe  de  fleurs  lâche;  bractées  de  même  longueur  que 
les  fleurs,  lancéolées,  acuminées,  concaves,  marcescentes  ;  fleurs 
vert  jaunâtre,  à  sépales  latéraux  ovales  lancéolés  acuminés^ 
défléchis  ;  pétales  à  base  élargie,  profondément  découpés  en 
lanières  allongées  subulées,  divariquées,  falciforraes,  poilues; 
labelle  très  glabre,  à  limbe  linéaire,  divisé  en  trois  segments 
allongés,  filiformes,  beaucoup  plus  longs  que  le  limbe;  éperon 
grêle,  de  même  longueur  que  le  pédicelle  ;  colonne  large,  obtuse. 
L'^.  Elwesii  n'est  pas  précisément  une  espèce  horticole,  mais  il 
n'en  mérite  pas  moins  d'être  signalé  comme  ayant  été  la  pre- 
mière espèce  du  groupe  Ate^  originaire  de  Tlnde,  qui  ait  été 
cultivée  en  Europe.  Le  type  de  ce  groupe  est  le  H.  barhata 
Wight.  Il  se  rapproche  de  1'^.  digitata,  qui  en  diffère  par  ses  fleurs 
beaucoup  plus  grandes,  ses  pétales  velus  à  divisions  beaucoup 
plus  longues.  La  seule  autre  espèce  qui  ait  également  des 
pétales  velus  est  ÏII.  barbala. 

Haemaria  Dawsoniana  J.  D.  Hooker.  —  H.  de  Dawson. -Burma 
(Orchidées-Néottiées.)  —  B.  J/.,t.  7486. 

Tige  robuste,  nue  à  la  base  ;  feuilles  ovales,  aiguës,  rétrécies 
en  pétiole  rose,  très  glabres,  vert  jaunâtre  à  la  face  supérieure 
qui  est  nerviée  et  réticulée  de  rouge  sang,  roses  en-dessous; 
scape  vert  pâle  ;  grappe  et  ovaires  poilus;  gaines  lancéolées; 
fleurs  en  épis,  munies  de  bractées  plus  courtes  que  l'ovaire  et 
lancéolées;  branches  teintées  de  rose;  périanthe  blaiic;  sépales 
ovales  obtus,  les  latéraux  étalés  ;  pétales  linéaires  falciformes, 
presque  soudés  au  sépale  postérieur  ;  labelle  blanc,  dilaté  en 
sac  à  la  base,  à  onglet  linéaire;  limbe  stipité,  bilobé,  à  lobes 
oblongs,  tronqués,  divariqués;  sac  bilobé;  colonne  claviforme, 
jaune  doré;  anthère  munie  d'un  bec. 


PUBLICATIONS   ÉTRANGÈRES.  1047 

Le  genre  Hœmaria,  dont  on  ne  connaît  bien  que  deux  espèces, 
est  originaire  de  l'Asie.  Ces  deux  espèces  II.  discolor  et  VH,  Dawso- 
niana  sont  très  étroitement  affines,  à  ce  point  que  Reichenbach 
considérait  la  dernière  comme  une  variété  de  VH,  discolor.  L'on  en 
fit  plus  tard  V Anœctochilus  Dawsonianus.  Le  genre  Anœctochilus 
ne  se  distingue  d'ailleurs  des  Hœmaria  que  par  de  très  légers 
caractères. 

Lourya  campanulata  Bâillon.  —  L.  campanule.  —  Cochin- 
chine.  (Hœmodoracées-Ophiopogonées.)  —  B.  M.^  t.  7482. 

Rhizome  court;  feuilles  radicales,  largement  pétiolées,  oblon- 
gaes-lancéolées,  acuminées  aux  deux  extrémités,  légèrement 
plissées  par  des  nervures  saillantes  ;  pétioles  membraneux, 
pourvus  de  gaines  à  leur  base  ;  fleurs  en  grappes  courtes, 
serrées,  bractées  ovales,  acuminées,  membraneuses;  pédoncules 
courts;  périanthe  largement  ouvert  et  marcescent,  à  6  lobes 
disposés  sur  deux  rangs,  à  peu  près  égaux,  étalés,  jaunâtres, 
les  extérieurs  largement  ovales,  les  intérieurs  oblongs-ovales, 
à  ouverture  presque  entièrement  fermée  par  une  membrane 
horizontale  qui  porte  les  anthères;  6  anthères  dressées,  oblon- 
gues,  biloculaires  ;  ovaire  infère,  obconique,  déprimé,  3-loculaire  ; 
stigmate  petit,  en  forme  de  pyramide,  trilobé;  ovules  peu  nom- 
breux, dressés;  baies  ovoïdes,  bleues. 

Le  L,  campanulata  est  une  plante  des  plus  remarquables  qui, 
avec  le  faciès  des  Curculigo  et  des  Pelio$anthes^  en  diffère  par 
ses  étamines,  ses  ovules  basilaires,  son  fruit  bacciforme. 


Le  Secrétaire-rédacteur-gérant f 
D.  Bois. 


Paris.  —  L.  Maretheux,  imprimeur,  1,  rue  Gassettj. 


1048 


OBSERVATIONS  MÉTÉOROLOGIQUES. 

NOVEMBRE    1896 


Observations  météobologiques  faites  par  M.  F.  Jamin,  a  Bourg-la-Relne, 
PRÈS  Paris  (altitude  :  63°^). 


TEMPÉRATURE 

HAUTEUR 

' 

î 

' 

V ^^ 

du  baromètre 

VENTS 

ÉTAT    DU   CIEL 

< 
1 

Min. 

Max. 

Matin 

Soir 

dominants 

4,9 

11,3 

732,5 

754,  5 

SSE. 

Couvert,  petite  pluie  fine  et  presque 

continue  à  partir  de  4  ti.  del'aprés-midi. 

2 

4,2 

7,3 

755 

756 , 5 

SE. 

Brumeux. 

3 

4,1 

8,7 

758 

762,5 

NO. 

Bruineux  le  matin,  couvert. 

4 

—  0,9 

10,2 

766 

767,5 

N.  NE. 

Légèremeut  brumeux  le  matin,  nua- 
geux. 

5 

—  0.3 

8,0 

769 

770,5 

ENE. 

Nuageux,   très  petite  pluie,  couvert. 

6 

—  0,7 

7,3 

768,5 

744,  5 

NE. 

Nuageux. 

1 

-  1,0 

9,9 

763 

757 

ENE. 

Presque  clair. 

8 

0,6 

10,1 

749 

750 

S. 

Pluie  continue  de  4  h.  à  11  h.  du  matin, 
brumeux  et  légèrement  pluvieux.  Pluie 
de  rectief  et  continue  à  partir  de  9  h.  du 
soir. 

9 

0,5 

6,8 

757,5 

767,5 

ENE. 

Pluie  et  vent  toute  la  nuit  et  la  ma- 
tinée, couvert. 

10 

—  1.9 

6,7 

770 

769,5 

NE. 

Légèrement  nuageux. 

11 

-  3,0 

9,8 

770 

767,5 

■    NNE. 

Clair  le  matin,  nuageux  Taprès-midi, 
couvert  le  soir. 

12 

3,1 

10,0 

765 

762, 5 

SE. 

Nuageux. 

13 

0,7 

7,3 

761,5 

760,  5 

S. 

Brouillard  intense  le  matin,   légère- 
ment nuageux  l'après-midi,  couvert  et 
légèrement  brumeux  le  soir. 

l'j 

1,9 

8,7 

760 

754 

S. 

Brumeux  le  malin,  pluvieux  l'après- 
midi,  couvert  et  pluie  plus  abondante 
le  soir. 

13 

1,4 

13,3 

752,3 

751 

0. 

Pluie  toute  la  nuit,  pluvieux  et  ora- 
geux, clair  le  soir. 

16 

2,1 

5,7 

732,5 

756 

NNE. 

Nuageux,  couvert  et  pluvieux  le  soir. 

n 

1,2 

5,4 

757,5 

758,5 

N. 

Brouillard  intense  le  matin,  couvert, 
pluie  tout  le  soir. 

18 

0,7 

3,8 

759,5 

762 

N. 

Couvert,    éclaircies    le    soir    suivies 
d'une  petite  pluie. 

19 

3,4 

9,0 

762 

765 

SE.  NO. 

Brumeux  le  matin,  très  nuageux. 

20 

—  1,1 

9,3 

765,5 

768,5 

S. 

Petite  pluie  dans  la  nuit,  nuageux. 

21 

-  0,3 

9,0 

770 

775 

NO. 

Nuageux,  petite  pluie  le  soir. 

22 

3,1 

7,0 

775 

777 

NE. 

Brumeux  le  matin,  très  nuageux. 

23 

-  0,7 

4,5 

775 

775 

NE. 

Brumeux  le  matin  et  le  soir,  nuageux 
l'après-midi. 

24 

—  1,1 

3,9 

775 

773,5 

NE. 

Brumeux  le  matin,  très  nuageux. 

23 

0,8 

2,9 

771,5 

768 

NE. 

Légèrement  brumeux  le  matin,  clair 
le  soir. 

2fi 

—  1,2 

1,6 

765,5 

761,5 

NE. 

Nuageux,  clair  le  soir. 

21 

-  3,7 

1,^ 

760,5 

756 

NE. 

Clair,  couvert  le  soir. 

28 

—  4.0 

-  0,4 

757 

738 

E.  N\E. 

Couvert  le  matin,  clair. 

29 

—  3,7 

3,5 

763 

768 

NE. 

Clair  le  matin  et  le  soir,  légèrement 
nuageux  l'après-midi. 

30 

-3,9 

3,0 

768,5 

767 

E. 

Clair. 

AVIS    DIVERS 


ANAL"  AIRE 

DE    LA 

SOCIÉTÉ  NATIONALE  D'HORTICULTURE  DE  FRANCE 

POUR  l'année  1897. 

Le  Conseil  cradminisiralion  a  décidé  de  faire  suivre,  dans  l'An- 
nuaire de  1897,  les  noms  de  chacun  des  Membres  de  la  Société, 
d'une  mention  indiquant  d'une  façon  exacte  leur  qualité  ou  profes- 
sion, ainsi  que  leurs  titres,  cultures  spéciales,  etc. 

^UESTIOX.XAIKE 

Nom...  Prénoms...  Qualité... 

{f  résident  ou  Secrétaire  i.h  Sociétés  horticoles,  etc.) 

Domicile. 

{Indiquer  s'il  y  a  j^lusieurs  domiciles.) 

Profession  : 

Horticulteur,  pépiniérists,  marchand-grainier,  fleuriste,  architecte- 
paysagiste,,  arboriculteur,  jardinier,  agriculteur,  etc. 

Fabricant  de  serres,  de  chauflages,  de  pompes,  poterie,  coutel- 
lerie, quincaillerie  horticole,  etc. 

Jardinier  chef,  chef  de  cultures,  garçon  jardinier,  etc. 

Professions  diverses. 

{Indicaliojî,  en  deux  lignes  au  plus,  des  principaur.  produits  se  rap- 
portant principalement  à  t Horticulture.] 

Titres  honorifiques  français  : 

Légion  d'honneur  [Grade). 

Mérite  agricole  [Officitr  ou  Chevalier). 

Ofticier  de  l'Instruction  publique  ou  d'Académie. 
Cultures  spéciales  : 

[Indication,  en  deux  lignes  au  plus,  des  cultures  spéciaks' de  V Établis- 
sement.) 

Les  personnes  qui  n'ont  pas  encore  renvoyé  leurs  réponses  à  ce 
questionnaire  sont  priées  de  les  faire  parvenir  au  siège  de  la  Société. 
L'Annuaire  devant  paraître  en  février,  il  ne  pourra  être  tenu  compte 
des  renseignements  qui  parviendront  après  le  2o  janvier  (dernière 
limite). 

f 

Médaille  du  Conseil  d'administration.  —  Pour  rintroduction 
ou  l'obLention  de  plantes  ornementales  reconnues  méritantes 
après  culture  en  France. 

Les  horticulteurs  trançais,  obtenteurs  ou  introducteurs  de 
plantes  reconnues  méritantes,  peuvent  adresser  au  comité  com- 
pétent leur  demande  en  vue  de  prendre  part  au  concours  pour 
ce  prix.  De  leur  côté,  les  membres  des  comités  peuvent  propo- 
ser les  plantes  qu'ils  jugent  dignes  du  même  prix.  A  la  fin  de 
chaque  année,  il  sera  désigné,  s'il  y  a  lieu,  dans  le  sein  de 
chaque  comité  compétent,  un  membre  chargé  de  faire  un 
rapport  circonstancié  sur  la  ou  les  plantes  qui  sont  de  nature  à 
déterminer  l'attribution  de  la  médaille. 

— -♦ 

Série  III.  T.  XVIII.  Cahier  de  décembre  pubUé  le  10  janvier  1897.  66 


1050  AVIS    DIVERS. 

OFFRES   ET   DEMANDES   D'EMPLOI 


Un  registre  est  ouvert  aux  bureaux  de  l'agence  de  la  Société  pour 
l'inscription  des  offres  et  des  demandes  d'emploi. 

Le  Conseil  d'administration  prie  les  sociétaires  qui  auraient 
besoin  de  jardiniers  pour  maisons  bourgeoises  ou  d'employés  pour 
maisons  de  commerce  horticoles  de  bien  vouloir  consulter  ce  registr<3. 


CONCOURS  OUVERTS  DEVANT  LA  SOCIÉTÉ 


Concours  annuels. 

Médaille  Pellier.  Pour  le  plus  beau  lot  de  Pentslemon. 

Prix  Joubert  de  VUiberderie.  —  Le  10  janvier  1889,  le  Conseil 
d'administration,  se  conformant  au  vœu  émis  par  le  D""  Joubert 
de  THiberderie,  dans  son  testament,  a  ouvert  un  concours  pour 
un  prix  de  2,500  francs  à  décerner  au  nom  de  ce  généreux 
donateur.  Ce  prix  est  destiné  à  un  ouvrage  publié  récemment 
et  imprimé  ou  manuscrit,  sur  l'Horticulture  maraîchère,  l'Arbo- 
riculture et  la  Floriculture  réunies,  considérées  dans  leurs 
usages  journaliers  et  les  plus  pratiques.  Le  concours  est  perma- 
nent et  le  prix  peut  être  décerné  chaque  année. 

Si  l'ouvrage  présenté  au  concours  est  manuscrit,  il  devra  être  aussi 
succinct  que  possible  et,  si  son  auteur  obtient  le  prix,  il  sera 
tenu  d'en  faire  la  publication  dans  le  délai  d'un  an.  (Voyez  le 
Journal,  3«  série,  XI,  1889,  p.  5  et  81.) 

^ 

COURS  PUBLICS  ET  GRATUITS  D'HORTICULTURE 

ou  DE  SCIENCES 

SE  RATTACHANT  A  L'HORTICULTURE 
PROFESSÉS    DANS    PARIS 


MUSÉUM  D'HISTOIRE  NATURELLE 

Culture.  —  M.  Maxime  Cornu,  professeur.  (Cultures  coloniales  de 
l'Afrique  tropicale  et  australe.)  Semestre  d'hiver  :  lundis,  mercredis 
et  vendredis,  à  9  heures  du  matin. 

Physiologie  végétale  appliquée  à  l'agriculture.  —  M.  Dehérain,  pro- 
fesseur. (Terres  arables  et  amendements.)  Semestre  d'été  :  mardis  et 
samedis,  à  2  heures. 

Physique  végétale.  —  M.  Georges  Ville,  professeur.  (Conditions 
physiques  et  chimiques  qui  déterminent,  favorisent  et  règlent  la 
production  des  végétaux.  Histoire  de  l'absorption  de  l'azote  de  l'air 
par  les  végétaux.)  Mardis  et  samedis,  à  3  heures. 

Botanique.  (Classification.)  —  M.  Bureau,  professeur.  (Étude  des 
familles  vivantes  de  Dicotylédones  apétales.)  A  partir  du  mois  de 
mai  :  lundis,  mercredis  et  vendredis,  à  1  heure. 

Botanique.  (Organographie.)  —  M.  Van  Tieghem,  professeur.  (Élé- 
ments de  botanique  générale.)  Semestre  d'hiver  :  mardis,  jeudis  et 
samedis,  à  8  heures  et  demie  du  matin. 


AVIS    DIVERS.  1051 

CONSERVATOIRE  DES  ARTS  ET  MÉTIERS 

Chimie  agricole.  —  MM.  Schlœsing  père  et  fils,  professeurs.  (Etude 
-des  éléments  de  Tatraosplière  qui  concourent  à  la  nutrition  des 
plantes.)  Mercredis  et  samedis,  à  9  heures  du  soir,  à  partir  du  4  no- 
vembre. 

Agriculture.  —  M.  Grandeau,  professeur.  (Mise  en  valeur  et  culture 
des  terrains  pauvres.)  Mardis  et  vendredis,  à  9  heures  du  soir,  à  par- 
tir du  6  novembre. 

JARDIN    DU    LUXEMBOURG 

(Pavillon  de  la  Pépinière). 
Arboriculture  fruitière  et  Floricullure.  —  M.  Opoix,  professeur. 
Lundis,  mercredis  et  vendredis,  à  neuf  heures  du  matin.  Ce  cours, 
qui  comprend  des  leçons  théoriques  et  pratiques,  commencera  vers 
le  20  janvier  1897.  Tous  les  quinze  jours,  une  leçon  sera  consacrée 
à  la  Floriculture. 


ÉCOLE  MUNICIPALE  ET   DÉPARTEMENTALE 
D'ARBORICULTURE 

Arboriculture  d'alignement  et  cC ornement.  —  M.  Chargueraud,  pro- 
cesseur. Le  vendredi,  à  partir  du  20  novembre,  à  8  heures  du  soir, 
daus  lamphithéàtre  de  la  Société  nationale  d'horticulture,  84,  rue 
<le  Grenelle.  Des  leçons  pratiques  auront  lieu,  le  dimanche,  à  partir 
du  22  novembre,  de  8  heures  à  11  heures  du  matin  ;  le  lieu  de  réu- 
nion sera  indiqué  à  la  fin  de  la  leçon  précédente.  Des  certificats 
d'aptitude  sont  décernés  aux  élèves,  après  examen. 


CHAMBRE  SYNDICALE  DES  OUVRIERS  JARDINIERS 
DU  DÉPARTEMENT  DE  LA  SEINE 

Culture  'potagère.  —  M.  Duvillard,  professeur  ;  Arcueil  (Seine), 
"25,  rue  Berthollet,  chez  M.  Duvillard  ;  les  10  janvier,  14  février, 
14  mars,  11  avril,  16  mai  et  13  juin^  à  2  heures  de  l'après-midi. 

Arboriculture  fruitière  et  Floriculture.  —  M.  Louis  Henry,  pro- 
fesseur; école  communale,  23,  rue  Gujas,  Paris;  le  jeudi,  à  8  heures 
du  soir.  Des  leçons  pratiques  auront  lieu  dans  les  pépinières  de 
M.  Defresne,  à  Vitry  (Seine),  dans  le  courant  de  février  et  mars. 

Botanique.  —  M.  P.  Hariot,  professeur;  23,  rue  Gujas,  Paris;  le 
samedi  à  8  heures  du  soir. 

Des  herborisations  compléteront  ce  cours. 

Géométrie,  arpentage.  —  M.  Bonifas,  professeur;  au  siège  du 
-Syndicat,  13,  rue  Aumaire,  Paris;  le  mardi,  à  8  heures  du  soir. 


SYNDICAT  DE  SAINT-FIACRE 

Boulevard  Montparnasse,  126. 

Culture  potagère  et  d'ornement.  —  M.  Debureau,  professeur. 
ArboricuUure  fruitière.  —  M.  Lépine,  professeur. 
Application  des  engrais  chimiques  à  l'Hoiticulture.  —  M.  de  La  Bou- 
laye,  professeur. 

Ges  cours  ont  lieu  le  vendredi,  à  8  heures  du  soir. 


1052  AVIS   DIVERS. 

ASSOCIATIONS  DIVERSES 

Cours  d'Horticulture. 

ArboricuUiire  fruitière.  —  (Association  polytechnique),  26,  rue  Henri- 
Chevreau  (Belleviile)  ;  M.  G.  Chevalier,  professeur;  le  samedi,  à 
8  heures  du  soir. 

—  (Association  philotechnique),  mairie  de  la  rue  Drouot  : 
M.  Célestin  Duval,  professeur;  le  dimanche,  à  2  heures. 

—  (Association  philotechnique),  lycée  Charlemagne  ;  M.  Gros- 
demange,  professeur;  le  mercredi,  à 8  heures  et  demie  du  soir. 

—  (Œuvre  des  familles  du  IV«  arr.),  mairie  du  ÏV  arr.  ;  M.  L. 
Vauvel,  professeur;  le  samedi,  de  8  heures  et  demie  à  10  heures  du 
soir. 

(Des  leçons  pratiques  auront  lieu  le  dimanche  aux  endroits  et  aux 
heures  qui  seront  indiqués  par  le  professeur.) 

FloricuJture.  —  (Union  française  de  la  Jeunesse),  boulevard  Saint- 
Marcel,  66  ;  M.  Gourlot,  professeur;  le  lundi,  à  9  heures  du  soir. 

—  (Association  philotechivque),  section  du  lycée  Charle- 
magne, 14,  rue.  Charlemagne;  M.  PoUet,  professeur;  le  lundi  à 
8  heures  et  demie  du  soir. 

Horticulture  populab'e.  — (Association  polytechnique),  école  com- 
munale de  la  rue  Foyatier  (Montmartre)  ;  M.  Theulier,  professeur;  le 
dimanche,  à  10  heures  du  matin. 

Agriculture  générale.  —  (Association  philotechnique),  mairie  de  la 
rue  Drouot;  M.  le  Di'Genevoix,  professeur;  le  dimanche,  à  10  heures 
du  matin. 

Cours  de  Botanique. 

Plantes  ornementales  et  utiles  Ipsplus  intéressantes.  —  (Union  fran- 
çaise de  la  Jeunesse),  boulevard  Saint-Marcel,  66  ;  M.  Gérome,  pro- 
fesseur; le  lundi,  à  8  heures  du  soir. 

Organographie  et  physiologie  végétales.  —  (Association  philo  tech- 
nique), lycée  Charlemagne  ;  M.  Duclos,  professeur;  le  mardi,  à 
8  heures  et  demie  du  soir. 

Botanique.  —  (Association  philotechnique),  boulevard  Montpar- 
nasse, 80;  M.  le D""  Berge,  professeur;  le  vendredi,  à  8  heures  1/4  du 
soir. 


Cours  d'Arpentage  et  de  Nivellement. 

Levé  des  plans,  etc.  — (Association  philotechnique),  boulevard  Mont- 
parnasse, 80;  M.  Grimaud,  professeur;  le  dimanche,  à  9  heures  du 
matin. 

—  (Association  philotechnique),  lycée    Condorcet ,  M.    Hervé, 
professeur;  le  mercredi,  à  8  heures  et  demie  du  soir. 

—  (Association  philotechnique),  lycée  Charlemagne;  MM.  Weisse 
et  Denis,  professeurs;  le  dimanche,  à  10  heures  et  demie  du  matin. 


SOCIÉTÉ  NATIONALE  D'HORTICULTURE 

DK    FRANGE 


EXPOSITION  GÉNÉRALE  DE  1897 

qui  sera  ouverte  du  2  au  7  Juin  inclusivement 

RÈGLEMENT  ET   PROGRAMME 


DISPOSITIONS  GÉNÉRALES 

La  Société  nationale  d'Horticulture  de  France,  «  en  confor- 
mité de  ses  statuts  et  règlements  »,  invite  MM.  les  horticulteurs, 
amateurs,  architectes  de  jardins,  jardiniers,  instituteurs,  direc- 
teurs de  jardins  publics  et  scientifiques  et  les  Sociétés  d'Horti- 
culture en  nom  collectif,  à  prendre  part  à  l'Exposition  générale 
des  produits  de  THorticulture  qu'elle  tiendra  en  1897,  à  Paris, 
du  mercredi  2  au  lundi  7  Juin  inclusivement. 

Les  artistes  et  les  industriels  seront  admis  à  exposer  les 
produits  se  rapportant  à  l'Horticulture. 

Les  récompenses  consisteront  en  prix  d'honneur  (objets 
d'art  et  médailles  d'honneur);,  médailles  d'or,  grandes 
médailles  de  vermeil,  médailles  de  vermeil,  grandes  médailles 
d'argent,  médailles  d'argent,  médailles  de  bronze,  mentions 
honorables  et  certificats  de  mérite  de  r%  2^  et  3°  classe. 

Il  sera  donné  un  diplôme  avec  les  médailles  aux  Exposants 
qui  en  auront  fait  la  demande  à  la  Société,  au  plus  tard 
quinze  jours  après  la  fermeture  de  l'Exposition. 

Les  médailles  d'or  et  objets  d'art  que  la  Société  pourrait  ob- 
tenir exceptionnellement  de  la  muniticence  du  Gouvernement 
et  de  la  Ville  de  Paris  seront  considérés  comme  médailles  et  prix 
d'honneur. 


1054  PROGRAMME   DE  L'exPOSITION 

Des  prix  consistant  en  médailles  pourront  être  prélevés  sur 
la  subvention  accordée,  à  titre  d'encouragement,  par  M.  le 
Ministre  de  l'Agriculture  et  décernés  au  nom  du  Gouvernement 
de  la  République. 

Des  médailles  seront  mises  à  la  disposition  du  Jury  pour 
récompenser,  s'il  y  a  lieu,  les  apports, non  prévus  au  pro- 
gramme et  ceux  qui  auront  le  plus  contribué  à  l'ornementation 
de  l'Exposition  (I). 

Enfin,  à  l'occasion  de  cette  Exposition,  la  Société  décernera 
les  récompenses  qu'elle  est  dans  l'habitude  d'attribuer,  chaque 
année,  aux  personnes  qui  s'en  seront  rendues  dignes  et  qui 
auront  obtenu  des  Rapports  favorables  émanant  d'une  Com- 
mission spéciale  :  aux  jardiniers,  pour  leurs  longs  services 
dans  la  même  maison;  aux  auteurs  d'ouvrages  spéciaux  sur 
THorticulture  ;  aux  inventeurs  d'instruments  ou  d'appareils 
nouveaux;  aux  propagateurs  de  nouvelles  méthodes;  enfin,  à 
toutes  les  personnes  qui  auront  contribué  au  perfectionnement 
de  l'art  des  jardins. 

Avant  l'ouverture  de  l'Exposition,  la  Société  fixera  le  nombre 
des  objets  d'art  et  médailles  d'honneur  qu'elle  mettra  à  la  dis- 
position du  Jury,  qui  pourra  élever,  modifier  ou  augmenter  le 
nombre  des  récompenses  ofi^ertes  dans  chaque  concours. 

Les  médailles  d'honneur  remplaceront  toutes  les  récompenses 
obtenues  par  le  même  Exposant. 

Dans  les  genres  de  plantes  où  il  y  a  plusieurs  Concours  ne 
différant  entre  eux  que  par  le  nombre  de  sujets,  le  même  Expo- 
sant ne  pourra  recevoir  qu'une  seule  des  médailles  qui  lui 
auront  été  attribuées. 

Chaque  présentation  formant  un  Concours  devra  être  nette- 
ment séparée. 

Les  Concours  existeront  entre  horticulteurs,  amateurs,  jar- 
diniers, instituteurs,  directeurs  ou  jardiniers- chefs  des  éta- 
blissements subventionnés  et  Sociétés  d'Horticulture  en  nom 
collectif. 

Les  lots  collectifs  seront  acceptés  et  ne  pourront  concourir 
avec  les  lots  indi^'iduels. 

Ne  seront  admis  avec  la  mention  hors  concours  que  les  pro- 
duits des  jardins  publics  ou  scientifiques. 

(1)  Ne  pourront  être  admis  coœme  Concours  imprévus  que  les  végétaux  et 
produits  horticoles  non  prévus  dans  le  présent  programme. 


DU  2  AU  7  JUIN  1897  lOoa 

Les  autres  présentations  non  soumises  aux  délibérations  du 
Jury  ne  porteront  aucune  inscription  autre  que  le  nom  et 
l'adresse  de  l'Exposant,  et  ne  pourront  recevoir  aucune  récom- 
pense (1). 

DISPOSITIONS    SPÉCIALES 

§  le''.  —  Réception,  installation  et  enlèvement  des  plantes, 
produits  et  instruments  horticoles. 

Art.  1^^  —  Les  horticulteurs,  amateurs,  jardiniers,  institu- 
teurs, directeurs  de  jardins  publics  et  scientifiques,  et  les  indus- 
triels qui  voudront  prendre  part  à  cette  Exposition  devront 
adresser,  avant  le  lundi  17  mai  1897,  —  terme  de  7'igueur,  —  à 
M.  le  Président  de  la  Société,  rue  de  Grenelle,  84,  une  demande 
écrite  d'admission,  accompagnée  :  \°  de  la  liste  nominative  et 
complète  des  sortes  de  plantes  et  des  objets  quils  désirent  présen- 
ter ;^°  de  r indication  des  Concours  auxquels  ils  désirent  pretidre 
part,  et  3^  de  l'indication  exacte,  pour  chaque  Concours,  de  V espace 
superficiel  quils  peuvent  occuper. 

Ces  formalités  sont  obligatoires. 

Art.  2.  —  Les  plantes,  arbres,  fruits  et  légumes  qui  doivent 
figurer  à  cette  Exposition  seront  reçus  à  partir  du  cinquième 
jusqu'au  deuxième  jour  avant  l'ouverture,  de  6  heures  du  matin 
à  6  heures  du  soir,  et  le  groupement  des  présentations  devra 
être  terminé  la  veille  de  l'ouverture,  avant  5  heures  du  soir, 
terme  de  rigueur. 

Seules  les  fleurs  coupées  seront  reçues  le  jour  de  l'ouverture, 
et  leur  placement  devra  être  terminé  ce  même  jour,  à  8  heures 
du  matin,  terme  de  rigueur. 

Art.  3.  —  Chaque  plante  exposée  devra  être  munie  d'une 
étiquette  portant  son  nom  scientifique  (espèce  ou  variété)  écrit 
d'une  façon  lisible  et  correcte. 

Les  plantes  de  collection  dont  l'étiquette  ne  porterait  qu'un 
numéro  et  non  le  nom  de  la  plante  seront  exclues  des  Con- 
cours par  le  Jury  d'admission. 

Les  plantes  qui  ne  sembleraient  pas  pouvoir  rentrer  dans  l'un 

(4)  D'après  une  décision  du  Conseil  d'Administration  en  date  du  25  jan- 
vier 1883,  tout  Membre  qui  a  cLc  rayé  des  contrôles  de  la  Société  ne  peut 
prendre  part  aux  Expositions. 


1056  PROGRAMME    DE   L  EXPOSITIOxV 

des  Concours  de  ce  programme  devront  être  l'objet  d'une  de- 
mande particulière,  sur  laquelle  il  sera  statué  spécialement. 

Les  plantes  présentéescomme  nouvellement  in troduitesdevront 
être  munies  d'une  étiquette  indiquant  leur  nom  et,  autant  que 
possible,  le  lieu  de  leur  origine  et  la  date  de  leur  introduction. 

S'il  s'agit  d'une  variété  nouvelle  obtenue  de  semis,  l'Exposant 
devra  renfermer  dans  un  billet  cacheté,  joint  à  la  plante,  le  nom 
qu'il  propose  de  lui  donner.  Ce  billet  ne  sera  ouvert  que  si  la 
plante  est  jugée  digne  de  récompense. 

Art.  4.  —  Les  produits  de  l'industrie  spécialement  appliqués  à 
l'Horticulture  et  admis  par  la  Commission  seront  reçus  tous  les 
jours,  à  partir  du  septième  jusqu'au  deuxième  jour  avant  l'ouver- 
ture, de  6  heures  du  matin  à  6  heures  du  soir. 

Les  frais  d'installation  de  ces  produits  sur  l'emplacement  qui 
leur  sera  affecté,  de  quelque  nature  qu'ils  soient,  seront  entière- 
ment à  la  charge  des  Exposants,  qui  devront  procéder  eux-mêmes 
à  celte  installation,  sous  la  direction  de  la  Commission  d'orga- 
nisation. Les  Exposants  seront  pécuniairement  responsables  des 
dégâts  occasionnés  par  leur  installation. 

Art.  5.  —  Les  envois  devront  être  adressés  franco  à  M.  le 
Président  de  la  Commission  des  Expositions,  au  local  de 
V Exposition  d'Horticulture  à  Paris,  et  devront  être  parve- 
nus la  veille  de  l'ouverture  de  l'Exposition,  avant  midi,  dernier 
délai. 

Art.  6.  —  Chaque  Exposant  devra  se  trouver  à  l'Exposition 
pour  contribuer  au  placement  de  ses  produits  dans  les  emplace- 
ments qui  lui  seront  assignés  ;  il  pourra  se  faire  représenter  par 
un  mandataire.  En  cas  d'absence  de  l'un  et  de  l'autre,  la  Com- 
mission fera  disposer  les  plantes  à  l'endroit  désigné  par  elle, 
aux  frais  de  l'Exposant.  Les  Exposants  sont  tenus  de  venir 
reconnaître  leurs  emplacements  deux  jours  avant  l'ouverture 
de  l'Exposition.  Passé  ce  délai,  la  Commission  disposera  des 
emplacements  de  tous  les  Exposants  qui  n'auront  pas  encore 
envoyé  leurs  produits  ou  reconnu  et  pris  rengagement  de  rem- 
plir les  emplacemenis  qui  leur  sont  accordés. 

Art.  7.  —  MM.  les  Exposants  seront  tenus  de  procéder  à 
l'enlèvement  des  produits  exposés,  sous  la  surveillance  de  la 
Commission  des  Expositions,  dès  le  lendemain  de  la  clôture, 
avant   9  heures  du  matin.  Faute  par  eux  de  procéder  immé- 


DU  2  AU  7  JUIN  1897  1057 

diatement  à  cet  enlèvement  des  objets  exposés  par  eux,  la  So- 
ciété se  trouvera  dans  Ja  nécessité  de  le  faire  faire  à  leurs  frais. 

Art.  8.  —  Les  médailles  non  réclamées  une  année  après  le 
jour  de  la  distribution  des  récompenses,  ne  seront  plus  délivrées 
et  appartiendront  de  droit  à  la  Société. 

§  2.  —  Jury. 

Art.  'P^  —  Les  membres  du  Jury  seront  nommés  par  le 
Bureau  de  la  Société. 

Le  Jury  commencera  ses  opérations  : 

1"  Le  Jury  des  Industries  horticoles,  le  mardi  1"  juin,  à  midi; 

2°  Le  Jury  pour  les  Végétaux,  le  mercredi  2  juin,  à  9  heures 
du  matin; 

3*^  Le  Jury  pour  les  Bouquets  et  Ornementations  (Dames  pa- 
tronnesses),  le  mercredi  2  juin,  à  9  heures  du  matin. 

MM.  les  Membres  du  Jury  seront  admis  à  exposer,  mais  ne 
pourront  prendre  part  aux  concours  (art.  60  du  Règlement). 

Art.  2.  —  Le  Jury  sera  dirigé  dans  son  ensemble  par  le 
Président  de  la  Société  (art.  59  du  Règlement  de  la  Société). 

Le  Secrétaire  général  remplira  près  du  Jury,  dans  son  en- 
semble, les  fonctions  de  Secrétaire  ;  il  sera  assisté  des  Secrétaires 
de  la  Société  qui  le  représenteront  près  de  chaque  section,  et 
des  membres  de  la  Commission  d'organisation,  qui  seront  seuls 
chargés  de  recueillir  les  observations  que  les  Exposants  auraient 
à  présenter  et  de  donner  les  renseignements  dont  le  Jury  pour- 
rait avoir  besoin. 

Art.  4.  — Aucune  personne  étrangère  à  la  Commission  des 
Expositions  ne  pourra  pénétrer  dans  l'enceinte  de  l'Exposition 
avant  les  heures  où  elle  sera  ouverte  au  public. 

Art.  5.  —  Après  le  jugement  rendu  par  le  Jury,  les  Expo- 
sants devront  placer  leur  nom  et  leur  adresse  sur  leurs  lots, 
ainsi  qu'une  pancarte  indiquant  la  nature  de  la  récompense 
accordée.  Cette  pancarte,  seule,  devra  rester  sur  le  lot  pendant 
toute  la  durée  de  TExposition,  ainsi  que  le  nom  et  l'adresse  de 
l'Exposant  (1). 

1)  Les  pancartes  iiuliquanl  la  naUire  des  récompenses  accordées  seront  à  la 
disposition  de  MM.  les  Exposants,  qui  pourront  les  réclamer  au  bureau  du 
Secrétariat  (au  siège  de  l'Exposition). 


1058  PROGRAMME   DE  l'eXPOSITION 

Art.  6.  —  Tout  Exposant  qui  refuserait  la  récompense  que  le 
Jury  ]ui  aurait  accordée  serait'  privé  du  droit  de  participer  à 
l'Exposition  suivante. 

§  3.  —  Commission  cC organisation  et  de  surveillance 
de  r Exposition. 

Art.  \^\  —  La  Commission  des  Expositions,  constituée  en 
Jury  d'admission,  sera  chargée  de  la  réception  de  tous  les  pro- 
duits présentés.  Elle  aura  sur  eux  un  droit  absolu  de  contrôle  et 
de  placement.  Elle  fixera,  en  les  modifiant,  si  cela  est  nécessaire^ 
les  dimensions  de  l'espace  demandé. 

Elle  devra,  en  outre,  refuser  l'admission  de  tout  ce  qui  ne  lui 
paraîtra  pas  digne  de  figurer  à  l'Exposition. 

Les  Exposants  seront  tenus  de  se  conformer  à  toutes  les 
mesures  d'ordre  et  d'installation  qui  leur  seront  indiquées  par 
la  Commission,  qui  aura  le  droit  de  décision  dans  tous  les  cas 
non  prévus  au  présent  Règlement. 

Les  soins  d'entretien  et  de  nettoyage  à  donner  aux  végétaux 
et  objets  exposés  devront  être  terminés  tous  les  jours,  avant 
9  heures  du  matin. 

Art.  2.  —  Le  Secrétariat  de  la  Société,  assisté  d'un  nombre 
suffisant  de  Commissaires  nommés  par  le  Conseil,  sera  chargé 
de  la  surveillance  de  l'Exposition. 

Art.  3.  —  La  Société  donnera  tous  ses  soins  aux  objets 
exposés,  mais  elle  ne  répond  d'aucune  perte  ni  d'aucun  dégât. 

Aucune  autorisation  de  livraison  de  plantes  ou  de  produits 
exposés  ne  sera  accordée  aux  Exposants  pendant  la  durée  de 
i Exposition^  ni  le  soir  de  la  fermeture. 

Les  Exposants  seront  personnellement  responsables  des  acci- 
dents qui  pourraient  arriver,  par  leur  faute,  dans  l'enceinte  de 
l'Exposition. 

Tout  Exposant  reconnaît  de  fait  avoir  pris  connaissance  des 
présents  Règlement  et  Programme^  et  y  adhérer. 

Approuvé  en  séance  du  Conseil,  le  17  décembre  1896. 

Le  Secrétaire  général j  Le  Président^ 

Chatenay  (Abel).  Viger. 


DU  2  AU  7  JUIN  1897  lOSîf 

Dans  les  Concours  de  collections,  il  ne  sera  accepté  qu'un  spé- 
cimen de  chaque  variété. 

La  même  espèce  ou  variété  de  plante  ne  pourra  figurer  dans  plu- 
sieurs Concours  similaires  du  même  Exposant. 

Dans  les  concours  de  collections  où  le  nombre  de  végétaux  est 
fixé,  Messieurs  les  Exposants  seront  tenus  de  ne  présenter  que  le 
nombre  indiqué  au  programme. 

Toute  demande  de  participation  à  TExposition  constitue  l'engage- 
ment de  faire  figurer  à  l'Exposition  les  Végétaux  ou  Produits  qui 
ont  fait  l'objet  de  la  demande. 

Si,  par  un  cas  de  force  majeure,  un  Exposant  se  trouvait  dans 
l'impossibilité  absolue  de  faire  figurer  les  Végétaux  ou  Produits  pour 
lesquels  il  a  demandé  un  emplacement,  il  devrait  en  faire  la  décla- 
ration à  M.  le  Président  de  la  Société,  le  plus  tôt  possible,  et,  dans  tous 
les  cas,  toujours  au  plus  tard  deux  jours  avant  la  date  fixée  pour  l'ouver- 
ture de  r Exposition. 

La  Société  ouvre  les  Concours  suivants  : 


§  1.  —  PLANTES  DE  SERRE 


A.  —  PLANTES  NOUVELLES  (1) 

Dans  ces  concours,  le  jury  pourra  accorder  des  médailles  d"or,  des  médailles 
de  vermeil  (grand  et  petit  module),  des  médailles  d'argent  (grand  et 
petit  module),  etc. 

Premier  Concours.  —  Une  ou  plusieurs  plantes  fleuiries  ou  à-feuil- 
lage, introduites  le  plus  récemment  en  Europe. 

2«  Concours.  —  Une  ou  plusieurs  plantes  fleuries  ou  à  feuillage, 
introduites  directement  en  France. 

3^  Concours.  —  Lot  de  plantes  hybrides  dont  les  parents  seront 
indiqués. 

4®  Concours.  —  Une  ou  plusieurs  plantes  fleuries  ou  à  feuillage, 
ligneuses  ou  herbacées,  obtenues  de  semis  par  l'Exposant,  et  non 
encore  dans  le  commerce. 

B.  —  BELLE  CULTURE  (1) 

5^  Concours.  —  Une  plante  fleurie  ou  à  feuillage  que  la  belle  cul- 
ture aura  fait  arriver  le  plus  près  possible  de  son  maximum  de  dé- 
veloppement. 

1"  prix  :  Grande  médaille  d'argent. 
2«      —      Médaille  d'aro^ent. 


(1)  Ces  Concours  sont  ouverts  pour  chaque  genre  de  plantes  séparément 


1060  PROGRAMME    DE    l'eXPOSITION 

6°  Concours.  —  Quatre  plantes  fleuries  ou  à  feuillage,  les  plus  re- 
marquables par  leur  forme  et  leur  développement. 

1"  prix  :   Médaille  de  vermeil. 
2e      —  —        d'argent. 

7^  Concours.  —  Huit  plantes  fleuries  ou  h  feuillage  ornemental, 
remarquables  par  leur  développement. 

lei"  prix   :    Grande  médaille  de  vermeil. 
2e       —  —  —        d'argent. 

8^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  vingt  plantes  à  feuil- 
lage ornemental,  remarquables  par  leur  développement. 

fer  prix  :  Médaille   d'or. 

2e      —  —        de  vermeil. 

3e      —  —        d'argent. 

9^  Concours.   —    La    plus    belle    collection   composée    de    vingt 
plantes  diverses,  fleuries. 

1er  prix  :  Médaille   d'or. 

2«      —  —  de  vermeil. 

3e      —  —  d'argent. 


C.  —  CULTURE  SPÉCIALE  (1) 

10*^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  cinquante  plantes 
fleuries  ou  à  feuillage,  cultivées  en  vue  de  l'approvisionnement  des 
marchés,  à  l'exclusion  des  Orchidées. 

le'-  prix  :  Médaille   d'or. 

2e      —  —  de  vermeil. 

3e      —  —  d'argent. 


D.  —   PLANTES    DE    SERRE    EN    COLLECTIONS 

11*^  Concours.  —  La  plus  belle  collection   de  cinquante  plantes 
de  serre  chaude. 

lei-  prix  :  Médaille   d'or. 

2e      —       Grande  médaille  de  vermeil. 

3*      —       Médaille  de  vermeil. 

12^  Concours.  —  La  plas  belle  collection  de  vingt-cinq  plantes  de 
serre  chaude. 

1er  prix   :   Grande  médaille  de  vermeil. 
2e      —  —  —        d'argent. 

3e      —        Médaille  d'argent. 

13«  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  quarante  plantes  de 
serre  tempérée. 

fer  prix  :   Médaille  d'or. 

2e      —  —        de  vermeil. 

3e      —  —        d'argent. 


(1)  Ces  concours  sont  ouverts  pour  chaque  genre  de  plantes  séparément. 


DU  2  AU  7  JUIN  1897  1061 

14®  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  trente  plantes  de  serre, 
à  feuillage  coloré,  panaché,  maculé,  etc.,  autres  que  Bégonia,  Cala- 
dium,  Crotons,  Dracseivi  et  Maranta. 

'1<^''  prix  :   Médaille  d'or. 

2'=      —        Grande  médaille  de  vermeil. 

3*^      —        Médaille   d'argent. 

15^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  cent  Orchidées  exo- 
tiques, en  fleurs. 

lei-  prix   :   Médaille   d'or. 

2e      —  —        de  vermeil. 

16*"  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  cinquante  Orchidées 
exotiques,  en  fleurs. 

1'=''  prix   :   Grande  médaille  de  vermeil. 
2<^      —        Médaille   d'argent, 

17^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  vingt-cinq  Orchidées 
exotiques,  en  fleurs. 

l<^i'  prix   :   ^Médaille  de  vermeil. 

2e      —        Grande  médaille  d'argent. 

3"      —        Médaille  d'argent. 

18°  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  douze  Orchidées  exo- 
tiques, en  fleurs. 

ler  prix   :   Grande  médaille  d'argent. 
2e      —        Médaille  d'argent. 

19^  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  d'Orchidées  ne  dépassant  pas 
cinquante  plantes. 

l«r  prix   :    Médaille    d'or. 

2e      —  —        de  vermeil. 

3^      —  —        d'argent. 

20*^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  vingt-cinq  Cypripedium, 
en  fleurs. 

le""  prix  :   Médaille  de  vermeil. 

2e      —        Grande  médaille  d'argent. 

21°  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  douze  Cypripedium,  en 
fleurs. 

1er  pfix   :   Grande  médaille   d'argent. 
2e      —        Médaille  d'argent. 

22^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Nepenthes. 

1er  prix   :   Grande  médaille  de  vermeil. 
2°      —        Médaille    d'argent. 

23^  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Nepenihes. 

1er  prix  :   Médaille  de  vermeil. 
2e      —  —        d'argent. 

24<^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  soixante  Gloxinias 
[Ligeria). 

le»'  prix  :   Médaille  d'or. 

2e      —  —  de  vermeil. 

3e      —  —         d'argent. 


1062  PROGRAMME   DE   L'EXPOSITION 

25«  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  cent  Gloxinias  [Ligerla],  variés. 

1^'  prix   :   Médaille  d'or. 

2'^      —  —        de  vermeil. 

3«      —  —        d'argent. 

26^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Tydœa,  Nsegelia,  Achi- 
menes  et  autres  Gesnériacées,  à  l'exception  des  Gloxinias  [Ligeria). 

lef  prix  :  Médaille  de  vermeil. 
2c      —  —         d'argent. 

27*^  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  d'Ixoras. 

l"^'"  prix   :   Grande  médaille  d'argent. 
2^      —        Médaille  d'argent. 

28®  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Bouvardias. 

l^r  prix   :   Grande  médaille  d'argent. 
2c      —        Médaille  d'argent. 

29^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Broméliacées,  fleuries 
ou  non  fleuries. 

Ici-  prix  :   Médaille  d'or. 

2°      —       "      —        de  vermeil. 

3c      —  —        d'argent. 

30^  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Broméliacées,  fleuries. 

Icf  prix  :   Grande  médaille  de  vermeil. 
2c      —        Médaille  de  vermeil. 
3°      —  —        d'argent. 

31®  Concours.  —  La  plus  belle   collection  de  cinquante  Bégonia 
rhizomateux,  à  feuilles  ornementales. 

le  prix  :   Médaille  d'or. 

2c      —  —        de  vermeil. 

3c      —  —        d'argent. 

32®  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  vingt-cinq  Bégonia 
rhizomateux,  à  feuilles  ornementales  {Rex^  etc.). 

Jcf  prix   :  Médaille  de  vermeil. 
2c      —  —        d'argent. 

33®  Concours.  —  La  plus  belle   collection  de  vingt-cinq  plantes 
grimpantes  de  serre,  en  fleurs  ou  non. 

ici"  prix  :   Grande  médaille  de  vermeil. 
2e      —        Médaille  d'argent. 

34®  Concours.  —  La   plus   belle  collection  d'Aroïdées,  à  l'excep- 
tion des  Caladium. 

1®»'  prix  :  Médaille  d'or. 

2c      —  —        de  vermeil. 

35®  Concours.  — -  La  plus   belle  collection  de  vingt  Aro'idées,  à 
l'exception  des  Caladium. 

1er  prix  :  Médaille  de  vermeil. 
2c      —  —        d'argent. 


DU  2  AU  7  JUIN  1897  1063 

36^=  Concours.  —    La  plus   belle   collection  de   vingt  Anthurium 
Scherzeriamim. 

1<^''  prix   :   Médaille   d'or. 

2e      —  —de  vermeil. 

S»^      —  —        d'argent. 

37^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  dix  Anthurium  Scher- 
zerianum. 

1^''  prix  :   Médaille  de  vermeil. 
2c      —  —        d'argent. 

38^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Caladium. 
1er  pj-ix  :   Médaille  d'or. 
2c      —        Grande  médaille  de  vermeil. 

59*^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  quarante  Caladium. 
1er  prix  :  Médaille  d'or. 
2e      —  —        de  vermeil. 

3e      —  —        d'argent. 

40®  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  vingt-cinq  Caladium. 

1er  prix  :  Médaille  de  vermeil. 
2e      —  —        d'argent. 

41®  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Sonerila  et  Bertolonia,  ne  dé- 
passant pas  cinquante  plantes. 

1er  prix  :   Grande  médaille  de  vermeil. 
2e      —  —  —        d'argent. 

42«  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  d'Aïiœctochilus,  ne  dépassant  pas 
Tingt  plantes. 

1er  prix   :   Médaille  de  vermeil. 
2  e      —  —        d'argent. 

43''  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  vingt-cinq  Marantacées, 

1er  prix  :  Médaille  de  vermeil. 
2e      —  —        d'argent. 

44®  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Crotons  [Codiseum). 

1er  prix  :   Grande  médaille  de  vermeil. 
2e      —  —  —        d'argent. 

45e  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  vingt-cinq  Crotons 
{Codixum). 

1er  prix  :   Médaille  de  vermeil. 
2e      —  —        d'argent. 

46®  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Dracaena. 

1er  prix  :   Médaille  d'or. 

2e      —  —        de  vermeil. 

3e      —  —        d'argent. 

47®  Concours.  —  La  plus  belle  colleclion  de  Bracdena  à  feuillage 
•coloré. 

1er  prix  :   Grande  médaille  de  vermeil. 
2e      —        Médaille  darofent. 


1064  PROGRAMME   DE   l'eXPOSITION 

48^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  vingt  Dracœna. 

1^1'  prix  :   Médaille  de  vermeil. 
±'      —  —        d'argent. 

49'=  Concours.  —  La  plus  belle   collection  de  P'ougères  arbores- 
centes, en  forts  exemplaires. 

le-  prix   :  Médaille  d'or. 

2c      —  —        de  vermeil. 

3c      —  —        d'argent. 

50^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Fougères  translucides, 
telles  que. Todea,  Trichomanes,  etc. 

1"  prix   :   Médaille  de  vermeil. 
2c      —  —        d'argent. 

51^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Fougères  herbacées, 
de  serre. 

ici-  prix  :   Médaille  d'or. 

2c      —  —        de  vermeil. 

3c      —  —        d'argent. 

52*^  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Fougères  herbacées,  de  serre. 

1er  prix  ;   Grande  médaille  de  vermeil. 
2c      —        Médaille   d'argent. 

53*=  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Sélaginelles. 

le  prix   :   Médaille  de  vermeil. 
2c      —  —        d'argent. 

54<=  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  cinquante  Palmiers. 

1"  prix  :   Médaille   d'or. 

2c      —        Grande  médaille  de  vermeil. 

3e      —  —  —        d'argent. 

55c  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  trente  Palmiers. 

Ic"  prix  :   Médaille  d'or. 

2c      —  —        de  vermeil. 

3c       —  —        d'argent. 

56^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  quinze  Palmiers. 

1er  prix  :  Médaille  de  vermeil. 
2e      —  —        d'argent. 

57-  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  vingt--€inq  Palmiers,  cultivés 
en  plein  air  dans  le  midi  de  la  France. 

1er  prix  :  Médaille  d'or. 

2c      —  —        de  vermeil. 

3c      —  —        d'argent. 

58®  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Cycadées. 

1er  jifix  :  Médaille  d'or. 

2c      —  —        de  vermeil. 

3c      —  —        d'argent. 

59^  Concours._^ —  La  plus  belle  collection  de  Pandanées. 

1er  pi-ix  :  Médaille  d'or. 

2c      —  —        de,  vermeil. 

3c      —  —        d'arofent. 


DU  2  AU  7  JUIN  1897  1065 

60*  Concours.  —  La  plus  belle  colleciion  de  plantes  dites  carni- 
vores :  Sarracenia^  Cephalotus,  Dionsea,  Durlingtonia,  Brosera,  Droso- 
phyllum. 

Ic'"  prix  ;  Médaille  de  vermeil. 

2°      —  —        d'argent. 

61^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  d'Eiiphorbia  cacti- 
formes. 

1^'  prix  :  Grande  médaille  de  vermeil. 
2c      —       Médaille  d'argent. 

62^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  soixante  Cactées, 
fleuries  ou  non  fleuries. 

1er  prix  :  Médaille  d'or. 

2c      —  —de  vermeil. 

3^      —      Grande  médaille  d'argent. 

63^  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Cactées  fleuries. 

i'^i"  prix  :  Grande  médaille  de  vermeil. 
2c      —      Médaille  d'argent. 

64«  Concours.  —  La  plus  belle  collection  d'Araliacées. 

l'^'"  prix  :  Grande  médaille  de  vermeil. 
2°      —       Médaille  d'argent. 

65*^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  d'Echeveria. 

1er  prix  ;  Grande  médaille  d'argent. 
2<=      —      Médaille  d'argent. 

€6*^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  d'Agaves. 

1^'  prix  :  Médaille  de  vermeil. 
2c      —  —        d'argent. 

€7«  Concours.  —  La  plus  belle  collection  d'Aloe. 

lo'  prix  :  Médaille  de  vermeil. 
2c      —  —        d'argent. 

68^  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  d'Aloe,  en  fleurs. 

ici'  prix  :  Médaille  de  vermeil. 
2c      —  —        d'argent. 

69"^  Concours.  —  La  plus  belle  coUeclion  de  Yucca. 

1er  prix  :  Médaille  de  vermeil. 
2c      —  —        d'argent. 

70"  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Phormium. 

Ic'  prix  :  Médaille  de  vermeil, 
2c      —  —        d'argent. 

71*'  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Phormium,  variés. 

le  prix  :  Médaille  de  vermeil. 
2c      —  —        d'argent. 

72®  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  d'Araucaria,  variés. 

1er  prix  :   Grande  médaille  de  vermeil. 
2c      —  _•  —        d'argent. 

W    3c      —      Médaille  d'argent. 

67 


1066  PROGRAMME   DE   l'exPOSITION 

73«  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  plantes  industrielles, 
de  serre. 

l*^""  prix  :  Médaille  de  vermeil, 
2'=      —  —        d'argent. 

74«  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Bégonia  tubéreux,  à 
fleurs  simples. 

Icr  prix  :  Médaille  d'or. 

2«      —  —        de  vermeil. 

3^^      —  —        d'argent. 

75*^  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Bégonia  tubéreux,  de  semis, 
à  fleurs  simples. 

It^i"  prix  :  Grande  médaille  de  vermeil. 
2c      —  —  —        d'argent. 

76*^  Concours.  —  La  plus  belle   collection  de  cent   Bégonia  tubé- 
reux, à  fleurs  doubles. 

l»^'"  prix  :  Grande  médaille  de  vermeil. 
2^      —      Médaille  d'argent. 

77«  Concours.  --  La  plus   belle  collection  de   cinquante  Bégonia 
tubéreux,  à  fleurs  doubles. 

1^'"  prix  :  Médaille  de  vermeil. 
'2^      —  —        d'argent. 

78«  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Bégonia  tubéreux,  de  semis, 
à  fleurs  doubles. 

IT  prix  :  Grande  médaille  de  vermeil. 
2^      —      Médaille  d'argent. 

79«  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Cannas,  ne  dépassant 
pas  soixante-quinze  plantes. 

Ici-  prix  :  Médaille  d'or. 

2c      —  —        de  vermeil. 

3c      —  —        d'argent, 

80^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Cannas,  ne  dépassant 
pas  cinquante  plantes. 

1er  prix  :  Grande  médaille  de  vermeil. 
2c      —      Médaille  d'argeut. 

81°  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Cannas,  ne  dépassant 
pas  vingt-cinq  plantes. 

Ici-  prix  :  Médaille  de  vermeil. 
2c      —  —        d'argent. 

82e  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Cannas,  ne  dépassant  pas 
cinquante  plantes. 

1er  prix  :  Médaille  de  vermeil. 
2c      —  —        dargent. 

83^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  cinquante  Coleus. 

1er  prix  :  ^lédaille  de  vermeil.  ^ 

2c      —  —        dargent.  W 


DU  2  AU  7  JUIN  1897  1067 

84«  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  cinquante  Coleus. 

1er  prix  :  Grande  médaille  d'argent. 
2«      —      Médaille  d'argent, 

85e  Concours.  —  Le  plus   beau    lot  de  cent    Galcéolaires    her- 
bacées. 

!'-''■  prix  :  Médaille  d'or. 

2°      —  —        de  vermeil. 

Z^      —  —        d'argent. 

86<^  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  cinquante  Galcéolaires  her- 
bacées. 

l^^""  prix  :  Médaille  de  vermeil. 

2^      —      Grande  médaille  d'argent. 

3e      —      Médaille  d'argent. 

87^  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Calceolaria  rugosa  hybrides, 
ne  dépassant  pas  cinquante  sujets. 

l^f  prix  :  Grande  médaille  d'argent. 
2^      —      Médaille  d'argent. 

88^  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  cinquante  Cinéraires  simples, 
variées. 

1er  prix  :  Grande  médaille  de  vermeil. 
2c      —  —  —  d'argent. 

89«  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  cinquante  Cinéraires  doubles, 
ne  dépassant  pas  cinquante  sujets. 

1er  prix  :  Grande  médaille  de  vermeil. 
2e      —  —         —         d'argent. 

90^  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  cinquante  Cinéraires  hy- 
brides, naiues. 

1er  prix  :  Grande  médaille  de  vermeil. 
2e      —  —  —  d'argeut. 

9ie  Concours.  —  La  plus  belle  collection   de  cent  Pelargonium  à 
grandes  fleurs  simples,  doubles  ou  de  fantaisie. 

1er  prix  :  Médaille  d'or. 

2e      —  —       de  vermeil. 

3e      —  —       d'argent. 

92°  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  soixante  Pelargonium 
à  grandes  fleurs,  simples,  doubles  ou  de  fantaisie. 

lei-prix  :  Grande  médaille  de  vermeil. 
2e      —  —  —        d'argent. 

93*  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  trente  Pelargonium  à 
grandes  fleurs  simples,  doubles  ou  de  fantaisie. 

lef  prix  :  Grande  médaille  d'argent. 
2e      —      Médaille  d'argent. 

94e  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  soixante  Pelargonium 
zonale  et  inquinayis,  à  fleurs  simples. 

1er  prix  :  Médaille  d'or. 

2e      —  —        de  vermeiL 

3e      —  —       d'argent. 


1068  PROGRAMME   DE   l'eXPOSITION 

95«  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  trente  Pelargonium 
zonale  et  inqumans,  à  fleurs  simples. 

l'^r  prix  :  Médaille  de  vermeil. 
Oc      —  —        d'argent. 

96«  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  soixante  Pelargonium 
zonale  et  inquinans,  à  fleurs  doubles. 

1er  prix  :  Médaille  d  or. 

2^      —  —        de  vermeil. 

3c      —  —        d'argent. 

97'^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  trente  Pelargonium 
zonale  et  inquinans,  à  fleurs  doubles. 

lo-  prix  :  Médaille  de  vermeil. 

3"=      —      Grande  médaille  d'argent. 

3c      —      Médaille  d'argent. 

98®  Concours. — Le  plus  beau  lot  de  cinquante  Pelargonium  zonale 
et  inquinans,  à  feuilles  panachées. 

1<^'^  prix  :  Médaille  de  vermeil. 
2^      —  —        d'argent. 

99*^  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  des  meilleurs  Pelargonium  pour 
massifs. 

1^''  prix  :  Grande  médaille  de  vermeil. 
2c      —  —  —        d'argent. 

3c      —      Médaille  d'argent. 

100*^  Concours.  — 'La  plus  belle  collection  de  soixante  Pelargonium 
à  feuilles  de  Lierre,  vertes  ou  panachées,  à  fleurs  simples  ou  dou- 
bles. 

1er  prix  :  Médaille  de  vermeil. 

2"      —      Grande  médaille  d'argent. 

3c      —      Médaille  d'argent. 

101®  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  trente  Pelargonium  à 
feuilles  de  Lierre,  vertes  ou  panachées,  à  fleurs  simples  ou  doubles. 

1er  prix  :  Grande  médaille  d'argent 
2c      —      Médaflle  d'argent. 

102®  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Pelargonium  à  feuilles  de 
Lierre. 

jcr  prix  :  Grande  médaille  d'argent. 
2c      —      Médaille  d'argent. 

103^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Lantana,  fleuris. 

1er  prix  :  Grande  médaille  d'argent. 
2e      —      Médaille  d'argent. 

104<*  Concours.  —  La  plus  belle  coflection  de  Verveines,  fleuries. 

1er  prix  :  Grande  médaille  d'argent. 
20      —      Médaille  d'argent. 

105®  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Verveines,  fleuries. 

1er  prix  :  Grande  médaille  d'argent. 
2c      —      Médaifle  d'argent. 


DU  2  AU  7  JUIN  1897  1069 

106^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  d'Héliotropes. 

1"^'"  prix  :  Grande  médaille  d'argent. 
2c      —      Médaille  d'argent. 

107'^  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  d'Héliotropes. 

1'^''  prix  :  Grande  médaille  d'argent. 
2c      —      Médaille  d'argent. 

108°  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  soixante  Petimla,  en 
variétés  nommées,  fleuries,  simples  ou  doubles. 

le-  prix  :  Grande  médaille  d'argent. 
2c      —      Médaille  d'argent. 

109^  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Pelunia  pour  massifs. 

le-  prix  :  Grande  médaille  d'argent. 
2°      —      Médaille  d'argent. 

IIO**  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Pentstemon. 

lc,f  prix  :  Médaille  de  vermeil. 
2c      —  —        d'argent. 

111*  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  vingt-cinq  Fuchsia. 
1er  prix  :  Médaille  de  vermeil. 
2c      —  —        d'argent. 

112*  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  trente  Amaryllidées. 

1er  prix  :  Médaille  d'or. 

2c      —  —        de  vermeil. 

3e      —  —        d'argent. 

113®  Concours.  —  Le   plus   beau  lot  ô." Hmantophyllum  ou  Clivia, 
leurs. 

le  prix  :  Grande  médaille  de  vermeil. 
2c      —  —  —        d'argent. 

3c      —      Médaille  d'argent. 

114^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  vingt-cinq  Bruyères  : 
Erica  ou  Epacris. 

1er  prix  :  Médaille  de  vermeil. 
2c      —  —      d'argent. 

115^  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Bruyères  :  E7'ica  ou  Epacris. 

ici"  prix  :  Grande  médaille  d'argent. 
2c      —      Médaille  d'argent. 

116*^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  soixante  Azalées  de 
llnde. 

ici-  prix  :  Médaille  d'or. 

2c      —      Grande  médaille  de  vermeil.   - 

117°  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  trente  Azalées  de 
l'Inde. 

Ici-  prix  :  Médaille  d'or. 

2e      —  —      de  vermeil. 

3e      —  —      d'argent. 


1070  •  PROGRAMME   DE    l'eXPOSITION 

118°  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  cinquante  Azalées  de  l'Inde. 

1er  prix  :  Médaille  d'or. 

2e      _  —        de  vermeil. 

3«      —  —        d'argent. 

119^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Rhododendrons  de 
l'Himalaya. 

l""  prix  :  Grande  médaille  de  vermeil. 
2c      —      Médaille  d'argent. 

120^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  plantes  de  la  Nou- 
velle-Hollande. 

1^''  prix  :  Grande  médaille  de  vermeil. 
2*^      —  —  —        d'argent. 

121*^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  d'Orangers,  Citronniers, 
Cédratiers  et  Myrtes,  en  fleurs. 

l^f  prix  :  Médaille  de  vermeil. 
2^      —  —        d'argent. 

122^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  plantes  officinales  de 
serre. 

1er  prix  :  Grande  médaille  d'argent. 
2^^      —      Médaille  d'argent. 


E.  —  CONCOURS  ENTRE  AMATEURS 

123°  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  plantes  de  serre, 
fleuries  ou  non,  à  quelque  genre  qu'elles  appartiennent,  présentées 
par  des  amateurs. 

1"  prix  :  Médaille  d'or. 

2*'      —  —        de  vermeil. 

3<^      —  —        d'argent. 

124°  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  plantes  de  serre,  présentées 
par  des  amateurs. 

l<^r  prix  :  Grande  médaille  de  vermeil. 
2c      —  —         —  d'argent. 

3c      —      Médaille  d'argent. 


§  2.  —  PLANTES  DE  PLEINE  TERRE 


F.  —  PLANTES  NOUVELLES  (1) 

Dans  ces  concours,  le  Jury  pourra  accorder  des  médailles  d'or,  des  mé 
dailles  de  vermeil  (grand  et  petit  module),  des  médailles  d'argent  (grand 
et  petit  module),  etc. 

125®  Concours.  —  Une  ou  plusieurs  plantes  fleuries  ou  à  feuil- 
lage, introduites  le  plus  récemment  en  Europe. 

(1)  Ces  concours  sont  ouverts  pour  chaque  genre  de  plantes  séparément. 


DU  2  AU  7  JUIN  1897  1071 

126*'  Concours.  —  Une  ou  plusieurs  plantes  fleuries  ou  à  feuillage, 
dntroduites  directement  en  France. 

127®  Concours.  —  Lot  de  plantes  hybrides  dont  les  parents  seront 
indiqués. 

128*'  Concours. — Une  ou  plusieurs  plantes  fleuries  ou  à  feuillage, 
ligneuses  ou  herbacées,  obtenues  de  semis  par  l'Exposant  et  non 
encore  dans  le  commerce. 

129"  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  vingt-cinq  plantes  ligneuses, 
fleuries  ou  à  feuillage,  rares  ou  d'obtention  récente. 

130°  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  douze  plantes  ligneuses, 
fleuries  ou  à  feuillage,  rares  ou  d'obtention  récente. 

131^  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  vingt-cinq  plantes  herba- 
cées, fleuries  ou  à  feuillage,  rares  ou  d'obtention  récente. 

132'^  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  douze  plantes  herbacées, 
fleuries  ou  à  feuillage,  rares  ou  d'obtention  récente. 


G.  —  BELLE  CULTURE  (i) 

133°  Concours.  —  Une  plante  fleurie  ou  à  feuillage  que  la  bonne 
culture  aura  fait  arriver  le  plus  près  de  son  maximum  de  dévelop- 
pement. 

!«'■  prix  :  Grande  médaille  d'argent. 

2e      —      ^Médaille  d'argent. 

134®  Concours.  —  Quatre  plantes  fleuries  les  plus  remarquables 
par  leur  forme  et  leur  développement. 

lef  prix  :  Médaille  de  vermeil. 
2e      —  —        d'argent. 

135®  Concours.  —  Huit  plantes  fleuries  les  plus  remarquables  par 
leur  forme  et  leur  développement. 

l'^''  prix  :  Grande  médaille  de  vermeil. 
2c      —      Médaille  de  vermeil. 
3e      —  —        d'argent. 

136®  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  vingt  plantes  à 
feuillage  ornemental,  remarquables  par  leur  développement. 

i"''  prix  :  Médaille  d'or. 

2e      —  —        de  vermeil. 

3e      —  —        d'argent. 

137®  Concours.  —  La  plus  belle  collection  composée  de  vingt 
.plantes  diverses,  fleuries,  à  quelque  catégorie  qu'elles  appartiennent. 

i^''  prix  :  Médaille  d'or. 

2^      —  —        de  vermeil. 

3e      —  —        d'arg-ent. 


(1)  Ces  concours  sont  ouverts  pour  chaque  genre  de  plantes  séparément. 


1072  PRuGRAMMl<]    DE    LEXPOSITION 


H.  —  CULTURE  SPÉCIALE  (1) 

138^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de*  plantes  marchandes^ 
fleuries. 

l'^'''  prix  :  Médaille  d'or. 

2'^      —      Grande  médaille  de  vermeil. 

3e      —      Médaille  d'argent. 

139®  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  cinquante  plantes 
fleuries  ou  à  feuillage,  spécialement  cultivées  pour  l'approvisionne- 
ment des  marchés. 

1er  prix  :  Médaille  d'or: 

2e      —      Grande  médaille  de  vermeil. 

3e      —      Médaille  d'argent. 

140^  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  d'Hydrangea  Hortensia,  ne  dé- 
passant pas  vingt-cinq  plantes. 

ler  prix  :  Grande  médaille  d'argent. 
2e      —      Médaille  d'argent. 

141^  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  d' Hydrangea  paniculata,  ne  dé- 
passant pas  vingt  plantes. 

ler  prix  :  Grande  médaille  d'argent. 
2e      —      Médaille  d'argent. 

142^  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  d'arbustes  en  fleurs  (hors 
saison),  ne  dépassant  pas  trente  sujets. 

1er  prix  :  Médaille  de  vermeil.  * 

2e      —  —        d'argent. 


L  —  PLANTES  EN   COLLECTIONS 

143^  Concours.  —   La  plus   belle  collection  de  cinquante  Coni- 
fères. 

lei'  prix  :  Médaille  d'or. 

2e      —      Grande  médaille  de  vermeil. 

3e      —  —  —        d'argent. 

144®  Concours.  —  La  plus   belle  collection  de  vingt-cinq  Coni- 
fères. 

1er  prix  :  Grande  médaille  de  vermeil. 
2e      —  —  —      d'argent. 

145^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  douze  Conifères  à 
feuillage  panaché. 

lei*  prix  :  Grande  médaille  d'argent. 
2®      —      Médaille  d'argent. 

146®  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  cent  Conifères,  en 
petits  exemplaires  ne  dépassant  pas  0°',75  de  hauteur. 

ler  prix  :  Grande  médaille  de  vermeil. 
2*      —      Médaille  de  vermeil. 
3e      —  —        d'argent. 

(l)Ges  concours  sont  ouverts  pour  chaque  genre  de  plantes  séparément. 


DU  2  AU  7  JUIN  1897  1073 

147"  Concours.  —  La  pins  belle  collection  de  cinquante  Conifères, 
en  petits  exemplaires  ne  dépassant  pas  O'^Jo  de  hauteur. 

1er  prix  :  Médaille  de  vermeil. 
2«      —  —        d'argent. 

148«  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Bambous. 

1er  prix  :  Médaille  de  vermeil. 
2e      —  —        d'argent. 

149^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  cinquante  arbres  ou 
arbustes,  à  feuillage  persistant,  vert  ou  panaché. 

l<^r  prix  :  Médaille  d'or. 

2°      —      Grande  médaille  de  vermeil. 

3e      —  —  —        d'argent. 

150^  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  vingt-cinq  arbres  ou   ar- 
bustes à  feuillage  persistant,  vert  ou  panaché. 

1er  prix  :  Médaille  de  vermeil. 
2°      —  —        d'argent. 

151®  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  vingt-cinq  arbres   ou  ar- 
bustes à  feuillage  décoratif,  non  persistant. 

l^""  prix  :  Médaille  de  vermeil. 
2*^      —  —        d'argent. 

152°  Concours.   —   Le   plus   beau   lot   de   cinquante   arbustes   à 
feuilles  persistantes,  ne  dépassant  pas  1  mètre  de  hauteur. 

l*"'"  prix  :  Médaille  de  vermeil.- 

2e      —      Grande  médaille  d'argent. 

153«  Concours.  —   Le  plus   beau   lot  de    vingt-cinq   arbustes   à 
feuilles  persistantes,  ne  dépassant  pas  1  mètre  de  hauteur. 

le""  prix  :  Grande  médaille  d'argent. 
2e      —      Médaille  d'argent. 

154^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  d'arbres  pleureurs. 
1er  prix  :  Médaille  de  vermeil. 
2e      —  —        d'argent. 

155®  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  douze  Magnolia  à  feuilles 
persistantes. 

lei'  prix  :  Grande  médaille  de  vermeil, 
2e      —      Médaille  de  vermeil. 
3e      —  —        d'argent. 

156*^  Concours.  —  Le  plus  bel  apport  de  six  Lauriers  d'Apollon 
remarquables  par  leur  forme  et  leur  développement. 

1er  prix  :  Grande  médaille  de  vermeil. 
2e      —  —  —        d'argent. 

3e      —      Médaille  d'argent. 

157^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  d'Erables  japonais. 

lei"  prix  :  Médaille  de  vermeil. 
2e      —  —        d'argent. 

158^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  d'Aucuba. 

1er  prix  :  Médaille  de  vermeil. 
2e      —  —        d'argent. 


1074  PROGRAMME    DE    l'eXPOSITIOX 

159*^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  tieiUe-cinq   Hhodo- 
dendrons. 

l*"'   prix  :  Médaille  d'or, 

:2^'      —      Grande  médaille  de  vermeil. 

160*^  Concours.  —  La  plus   belle  collection   de  vingt  Rhododen- 
drons. 

l^'"  prix  :  Médaille  d'or, 

2<^      —  —        de  vermeil. 

3e      —  —        d'argent. 

lei*»  Concours,  —  Le  plus  beau  lot  de  Rhododendrons  ne  dépas- 
sant pas  0™,7d  de  hauteur  (surface  limitée  à  15  mètres). 

i^''  prix  :  Grande  médaille  de  vermeil, 
2^      —  —  —        d'argent, 

162^  Concours,  —   La  plus  belle   collection  de   cinquante  Azalea 
ponlica  et  mollis,  fleuris. 

!'''■  prix  :  Médaille  d'or. 

2e      —  —        de  vermeil. 

3e      —      Médaille  d'argent. 

163®  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  vingt-cinq  Azalea 
pontica  et  mollis,  lleuris. 

le»"  prix  :  Grande  médaille  de  vermeil. 
2e      —  —  —       d'argent. 

164^  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Kalmia,  fleuris,  formé  de 
quinze  plantes. 

le''  prix  :  Médaille  de  vermeil. 
2e      —  —        d'argent. 

165®  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Fougères  de  plein 
air. 

1er  pi-ix  :  Médaille  d'or. 

2e      —  —        de  vermeil. 

3e      —  —        d'argent. 

166'^  Concours.  —  La  plus  beau  lot  de  Fougères  de  plein  air. 

le»"  prix  :  Grande  médaille  de  vermeil. 
2e      —      Médaille  d'argent. 

167<^  Concours.  —  La  plus  belle  collection   d'arbres   ou  arbustes 
d'ornement,  lleuris. 

1er  prix  :  Médaille  de  vermeil. 
2e      —  —        d'argent. 

168"^  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  d'arbres  ou  arbustes  d'orne- 
ment, fleuris. 

le»'  prix  :  Grande  médaille  de  vermeil. 
2e      —      Médaille  d'argent. 

169®  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Clématites,  fleuries, 
groupées  par  sections. 

le»"  prix  :  Médaille  d'or. 

2e      —  —        de  vermeil. 

3e      —  —        d'argent. 


DU  2  AU  7  JUIN  1897  1075 

170'^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  vingt-cinq  Clématites, 
fleuries. 

i'^^  prix   :  Grande  médaille  de  vermeil. 
2c      —        Médaille  d'argent. 

171^  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Clématites,  fleuries,  ne  dé- 
passant pas  cinquante  sujets. 

l^''  prix   :   Médaille  d'or. 

2«      —  —         de  vermeil. 

3e      —  —  d'argent. 

172«  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  deux  cents  Rosiers 
haute  tige,  en  fleurs. 

4er  prix  :  Médaille  d'or. 

2e      —      Grande  médaille  de  vermeil. 

'J«      —  —  —       d'argent. 

173°  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  cent  Rosiers  haute 
tige,  en  fleurs. 

1«''  prix  :   Médaille  dor. 

2«      —  —        de  vermeil. 

3«      —        Grande  médaille  d'argent. 

174«  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  cinquante  Rosiers- 
thé,  haute  tige,  en  fleurs. 

1er  prix  :  Médaille  d"or. 

2«      —  —         de  vermeil. 

3e      —       •    —         d'argent. 

175^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  deux  cents  Rosiers 
basse  tige,  greffés  ou  francs  de  pied,  en  fleurs. 

l*""  prix  :  Médaille  d'or. 

2'î      —  —        de  vermeil. 

3e      —  —        d'argent. 

176*^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  cent  Rosiers   basse 
tige,  greffés  ou  francs  de  pied,  en  fleurs. 

ler  prix  :   Grande  médaille  de  vermeil. 
2^      —  —  —         d'argent. 

3'=      —        Médaille  d'argent. 

177^  Concours.   —  La  plus  belle  collection  de  cent   Rosiers-thé, 
hasse  tige,  en  fleurs. 

ler  prix   :  Médaille  d'or. 

2e      —  —  de  vermeil. 

3e      —  —  d'argent. 

178e  Concours.  —  La   plus  belle  collection  de  cinquante  Rosiers- 
thé,  basse  tige,  en  fleurs. 

1er  prix  :  Grande  médaille  de  vermeil. 
2e      —  —  —        d'argent. 

3e      —        Médaille  d'argent. 

179^  Concours.  —  La   plus  belle  collection  de  cinquante  Rosiers 
grimpants. 

1er  prix  :  Médaille  d'or. 

2e      —  —         de  vermeil. 

3e      —  —         d'argent. 


1076  PROGRAMME    DE    l'eXPOSITION 

180''  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  vingt-cinq  Rosiers^ 
grimpants. 

J"^''  prix  :  Grande  médaille  de  vermeil. 
2°      —  —  —        d'argent. 

3"      —      Médaille  d'argent. 

181^  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Rosiers  variés,  ne  dépassant 
pas  cent  sujets. 

l«^>'  prix  :  Grande  médaille  de  vermeil. 
2*^      —  —  —      d'argent. 

182^  Concours.  —  Les  dix  plus  belles  variétés  de   Rosiers  mises, 
au  commerce  depuis  cinq  ans. 

l^''  prix  :  Médaille  de  vermeil. 

2^      —      Grande  médaille  d'argent. 

3c      —      Médaille  d'argent. 

183®  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  vingt-cinq  Pivoines 
ligneuses. 

1*"'"  prix  :  Grande  médaille  d'argent. 
2c      —      Médaille  d'argent. 

184^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  cinquante  Pivoines 
herbacées,  officinales  ou  paradoxales. 

1er  prix  :  Grande  médaille  de  vermeil. 
2c      —  —  —      d'argent. 

185^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Liliacées,  fleuries. 

fer  prix   :  Grande  médaille  d'argent. 
2c      —        Médaille  d'argent. 

186®  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  GlacUolus  cardinaliSf 
ramosus,  etc. 

1er  pi^ix  :  Grande  médaille  d'argent. 
2c      —        Médaille  d'argent. 

187«  Concours.  —  La  plus   belle   collection    d'Iris    germanica    et 
variétés. 

1er  prix  :  Grande  médaille  de  vermeil. 
2c      —       Médaille  d'argent. 

188*^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  d'Iris  Xiphiu7Ji  et  SiUlreSy 
à  bulbe. 

1er  prix  :  Grande  médaille  d'argent. 
2e      —       Médaille  d'argent. 

189®  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  cent  Œillets. 

1®""  prix  :  Grande  médaille  de  vermeil. 
2c      —  —  —        d'argent. 

3e      —        Médaille  d'argent. 

190^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  cinqi'.ante  Œillets. 

1er  prix  :  Médaille  de  vermeil. 
2c      —  -..        d'argent. 

191®  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  vingt-cinq   Œillets 
mignardise. 

1er  prix  :  Grande  médaille  d'argent. 
2c      —       Médaille  d'argent. 


DU  2  AU  7  JUIN  1897  1077 

192°  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  d'Œillets,  ne  dépassant  pas 
■cent  plantes. 

1«,'"  prix   :   Médaille  de  vermeil. 
2e      —  —        d'argent. 

193°  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Giroflées  Quaran- 
taine [Matlhiola  mmua,  incana,  Sfra?ca),  deux  exemplaires  pour  chaque 
variété. 

!«■■  prix  :  Médaille  de  vermeiL 
2c      —  —        d'argent. 

194°  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Giroflées  Quarantaine. 

!<=■•  prix  :  Grande  médaille  d'argent. 
2«      —        Médaille  d'argent. 

195°  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Giroflées  [Cheiranthus 
€hiiri),  deux  exemplaires  pour  cliaque  variété. 

le'"  prix   :    Grande  médaille  d'argent. 
2c      —        Médaille  d'argent. 

196°  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  d'Auricules  variées  {Primula 
Aurlcula). 

-Ic'"  prix  :  Médaille  de  vermeil. 
2e      —  —         d'argent. 

197°  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Primevères  du  Japon  [Pri- 
mula  japonica). 

let"  prix  :  Grande  médaille  d'argent. 
2c      —       Médaille  d'argent. 

198°  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Primula  cortiisoides,  eu 
variétés. 

icf  prix  :  Médaille  de  vermeil. 
2e      —  —        d'argent. 

199°  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Reseda,  ne  dépassant 
pas  cinquante  pots. 

lei'  prix  :  Grande  médaille  d'argent. 
2e      —        Médaille  d'argent. 

200°  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Reseda  (cinquante  pots). 

1^  prix  :  Grande  médaUle  d'argent. 
2e      —      Médaille  d'argent. 

201°  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Reseda  (vingt-cinq  pots). 
Prix    :  Médaille  d'argent. 

202°  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Pensées,  en  cent  cinquante 
plantes  variées. 

Je'-  prix  :  Grande  médaille  de  vermeil. 
2e      —  —  —        d'argent. 

3e      —       Médaille  d'argent. 

203°  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Pensées  réunies  par  cou- 
leurs, ne  dépassant  pas  cent  plantes. 

ler  prix  :  Grande  médaille  de  vermeil. 
2e      —  _  —        d'argent. 

3e      —       Médaille  d'argent. 


1078  PROGRAMME    DE   l'eXPOSITION 

204«  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  plantes  vivaces,  fleu- 
ries ou  à  feuillage. 

1er  prix  :  Médaille  d'or. 

2e      —         —  de  vermeil. 

o^      —  —  d'argent. 

205e  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  plantes  vivaces  fleuries,  ou  à 
feuillage. 

l^ï"  prix  :  Grande  médaille  de  vermeil. 
2e      —  —  —  d'argent. 

3^      —       Médaille  d'argent. 

206'^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  plantes  annuelles  et 
bisannuelles,  fleuries. 

1er  prix  :  Médaille  d'or, 

2e      —      Grande  médaille  de  vermeil. 

3e      —  —  —  d'argent. 

207^  Concours.  —  La  plus  belle  disposition  d'un  massif  ou  d'une 
corbeille  de  plantes  fleuries,  annuelles  et  vivaces. 

1er  prix  :  Grande  médaille  de  vermeil. 
2°      —         —  —        d'argent. 

208^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  plantes  aquatiques, 
deux  exemplaire*  pour  chaque  variété. 

1er  prix  :  Graude  médaille  de  vermeil. 
2e      —         —  —        d'argent. 

209^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  plantes  vivaces  pour 
rocailles. 

1er  prix  :  Médaille  de  vermeil. 
2°      —  —        d'argent. 

210e  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  d'Orchidées  de  pleine  terre,  deux 
exemplaires  pour  chaque  variété. 

1er  prix  :  Médaille  de  vermeil. 
2e      —  —        d'argent. 

211e  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  plantes  alpines,  deux 
exemplaires  pour  chaque  variété. 

ier  prix  :  Médaille  de  vermeil. 
2°      —  —        d'argent. 

212e  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Muguets,  ne  dépassant  pas 
cent  plantes. 

1er  prix  :  Médaille  de  vermeil. 
2e      —  —        d'argent. 

213**  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Capucines. 

1er  piix  :  Médaille  de  vermeil. 
2e      —  —        d'argent. 

214^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  plantes  ligneuses- 
pour  rocailles. 

1er  prix  :  MédaiUe  de  vermeil. 
2e      —  —        d'argent. 


DU  2  AU  7  JUIN  1897  1079 

215^  Concours.  —  Les  plus  beaux  motifs  de  mosaïculture. 

1^''  prix  :  Médaille  de  vermeil. 

2^      —      Grande  médaille  d'argent. 

3^      —      Médaille  d'argent. 

216*^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  plantes  spécialement 
employées  dans  la  mosaïcuUure. 

1<^''  prix  :  Médaille  de  vermeil. 
2^      —  —        d'argent. 

217^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  plantes  industrielles  : 
textiles,  tinctoriales,  oléagineuses,  etc. 

!'"■  prix  :  Grande  médaille  d'argent. 
2e      —      Médaille  d'argent. 

218®  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  plantes  officinales. 

1^1-  prix  :  Grande  médaille  d'argent, 
2e      —      Médaille  d'argent. 


J.  —  CONCOURS  POUR  AMATEURS 

219*  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  plantes  fleuries  ou. 
non,  à  quelque  genre  qu'elles  appartiennent,  présentées  par  des  ama- 
teurs. 

lei"  prix  :  Médaille  d'or. 

2c      —  —        de  vermeil. 

3e      —  —        d'argent. 

220®  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  déplantes  de  pleine  terre  pré- 
sentées par  des  amateurs. 

1°'"  prix  :  Médaille  d'or. 

2e      —  _        de  vermeil. 

3e      —  —        d'argent. 


K.  —  FLEURS  COUPÉES  (1 


221®  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  cent  Roses. 

lei-  prix  :  Médaille  de  vermeil. 

2e      —      Grande  médaille  d'argent. 

3®      —      Médaille  d'argent. 

222®  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  cent  Pivoines. 


1er  prix  :  Grande  médaille  de  vermeil. 
2e      —  —  —        d'argent. 


(1)  MM.  les  Exposants  de  fleurs  coupées  devront  indiquer  dans  leur  de- 
mande la  quantité  de  carafes  qui  leur  sera  nécessaire. 

Ils  sont  tenus  de  remplacer  leurs  apports  aussi  souvent  que  cela  sera 
nécessaire. 

Dans  les  concours  de  collections  dont  le  nombre  n'est  pas  limité, 
MM.  les  Exposants  ne  pourront  disposer  de  plus  de  dix  carafes  pour  une 
même  variété. 


1080  PROGRAMME    DE   l'eXPOSITION 

223^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  cinquante  Pivoines. 

U''  prix  :  Médaille  de  vermeil. 

2^      —      Grande  médaiiîe  d'argent. 

224«   Concours,  —  La  plus  belle  collection  de  cinquante  Iris. 

l^ï"  prix  :  Grande  médaille  d'argent. 
2e      —      Médaille  d'argent. 

225*^  Concours.  —  La  pins  belle  collection  d'Anémones  et  de  Re- 
noncules, 

le'-  prix  :  Grande  médaille  d'argent. 
2«      —      Médaille  d'argent. 

226®  Concours. —  La  plus"  belle  collection  de  plantes  bulbeuses, 
diverses. 

lei-  prix  :  Médaille  d'or. 

2e      —  —        de  vermeil. 

3e      —  —        d'argent. 

227®  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  plantes  herbacées, 
diverses. 

lei-  prix  :  Médaille  de  vermeil. 
2e      —  —        d'argent. 

228®  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  plantes  ligneuses. 

lei  prix  :  Médaille  de  vermeil. 
2e      —  —        d'argent. 

229®  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  fleurs  coupées  pro- 
Yenant  des  cultures  du  midi  de  la  France. 

le»'  prix  :  Médaille  de  vermeil. 
2e      —  —        d'argent. 


L.  —  BOUQUETS   ET  GARNITURES  D'APPARTEMENT 

230®  Concours.  —  La  plus  belle  garniture  en  fleurs  d'un  salon. 

lei"  prix  :  Médaille  d'or. 

2e      —  —        de  vermeil. 

231®  Concours.  —  La  plus  belle  ornementation  de  table. 

1er  prix  ;  Médaille  d*or. 

2e      —  —        de  vermeil. 

3e      —  —        d'argent. 

232®  Concours.  —  La  plus  belle  ornementation  en  fleurs  et  fruits 
de  motifs  ou  sujets  divers  pour  tables  et  buffets. 

1er  pT-ix  :  Grande  médaille  de  vermeil. 
2e      —  —  —        d'argent. 

233®  Concours.  —  Les  plus  belles  gerbes  variées. 

1er  prix  :  Médaille  d'or. 

2e      —  —        de  vermeil. 

3e      —  —        d'argent. 


DU  ^  AU  7  JUIN  1897  1081 

234e  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  bouquets  variés,  montés  ou 
non. 

i^^r  prix  :  Médaille  dor. 

2e      —  —        de  vermeil. 

3^      —  —        d'argent. 

235"^  Concours.  —  Les  plus  belles  garnitures  de  jardinières  et  de 
suspensions  d'appartement,  bûches  rustiques  oruées  de  plantes  à 
feuillage,  etc. 

le  prix  :  Médaille  d'or. 

2e      —  —        de  vermeil. 

3e      —  —        d'urgent. 

236^  Concours.  —  Les  plus  beaux  bouquets  à  la  main  (petits 
bouquets). 

le'"  prix  :  Grande  médaille  de  vermeil. 
2e      —      Médaille  dargent. 

237«  Concours.  — Le  plus  beau  sujet  décoratif  en  fleurs  d'Orchidée  s 

!«'■  prix  :  Médaille  d'or. 

2'-       —  —        de  vermeil. 

3e      —  —        d'argent. 

238'^  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  plantes  pour  suspensions. 

lei*  prix  :  Grande  médaille  de  vermeil. 
2e      —      Médaille  d'argent. 

239^  Concours.  —  Le  plus  beau  groupement  de  fleurs  dans  des 
vases  ou  objets  d'art. 

le'-  prix  :  Grande  médaille  de  vermeil. 
2e      —      Médaille  d'argent. 

240^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  petites  plantes  vertes 
décoratives,  ne  dépassant  pas  50  centimètres  de  hauteur,  employées 
pour  les  garnitures  de  jardinières,  corbeilles,  suspensions,  etc. 

1er  prjx  ':  Médaille  de  vermeil. 
2e      —  —        d'argent. 

241.  Concours  spéciaux.  —  Bouquets  et  Gerbes  présentés  par  des 
amateurs. 

Les  di?positioQs  particulières  concernant  les  présentations  faites  par  les 
Amateurs  seront  communiquées,  en  temps  utile,  aux  personnes  suscep- 
tibles de  participer  à  cette  exposition. 


§  3.  —  ARBORICULTURE   ET    FRUITS 


242«  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  d'arbres  et  arbustes  fruitiers, 
en  pots,  portant  leurs  fruits  à  maturité. 

1er  prix  :  Médaille  d'or. 

2e      —  —        de  vermeil. 

68 


1082  PROGRAMME    DE   l'eXPOSITION 

243^  Concours.  —  La  plus  beau  lot  de  Vignes  en  pots,  avec  Raisins 
à  maturité. 

ici'  prix  :  Médaille  d'or. 

2e      —  —        de  vermeil. 

3e      —  —        d'argent. 

244®  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Raisins  forcés. 
1er  prix  :  Médaille  d'or. 
2e      —  —        de  vermeil. 

3e      —  —        d'argent. 

245^  Concours.  —  La  plus  belle  colleclion  de  fruits  mûrs,  forcés. 

lei-  prix  :  Médaille  d'or. 

2e      —  —        de  vermeil. 

3e      —  —        d'argent. 

246°  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  fruits  comestibles,  conservés 
frais,  à  Texception  de  Raisins. 

1®''  prix  :  Grande  médaille  de  vermeil. 
2e      —  —  —  d'argent. 

247^  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Raisins,  conservés  frais. 

lei'  prix  :  Grande  médaille  de  vermeil. 
2e      —      Médaille  d'argent. 

248^  Concours.  —   La  plus  belle  collection  de  fruits  exotiques, 
comprenant  au  moins  vingt  variétés. 

1er  prix  :  Grande  médaUle  de  vermeil. 
2°      —  —  —      d'argent. 

3e      —      Médaille  d'argent. 

249^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  d'arbres  fruitiers  élevés 
en  pots,  de  force  à  fructifier. 

ier  prix  :  Grande  médaille  de  vermeil. 
2e      —  _.  —      d'argent. 

3e      —      Médaille  d'argent*. 

250^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  fruits  d'Algérie  et 
des  colonies  françaises. 

1er  prix  :  Grande  médaille  de  vermeil. 
2e      —  —  —      d'argent. 

3e      —      Médaille  d'argent. 


§  4.    —   CULTURE   MARAICHERE 

Dans  les  concours  251,  232,    253,   des   médailles  de  toute  nature   seront 
mises  à  la  disposition  du  Jury. 


251^  Concours.  —  La  plante  légumière  le  plus  récemment  intro- 
duite en  France. 

252^  Concours.  —  Une  ou  plusieurs  plantes  légumières  obtenues 
de  semis  par  l'Exposant,  non  encore  dans  le  commerce. 


DU  2  AU  7  JUIN  1897  1083 

253^  Concours.  —  Une  ou  plusieurs  plantes  légumières  obtenues 
par  l'Exposant,  pendant  les  cinq  dernières  années,  qui  seront  recon- 
nues très  recommandables  et  qui,  bien  que  dans  le  commerce,  n'au- 
raient encore  obtenu  aucune  récompense  dans  les  Expositions. 

254^  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  d'ensemble  de  Légumes  et  Sa- 
lades forcés  et  de  saison.  Dix  exemplaires  au  plus  pour  chaque 
Tariété. 

ler  prix  :  Médaille  d'or. 

2e      —      Grande    médaille  de  vermeil. 

255^  Concours.—  La  plus  belle  collection  de  Salades.  Vingt  exem- 
plaires au  plus  pour  chaque  variété. 

1er  prix  :  Médaille  de  vermeil. 
2e      —  —        d'argent. 

256e  Concours.  —  Les  plus  beaux  Melons  Cantaloups,  arrivés  à 
maturité. 

Jer  pi'ix  :  Médaille  de  vermeil. 
2e      —  —        d'argent. 

257e  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Melons  variés,  autres  que 
les  Cantaloups. 

lei-  prix  :  Médaille  de  vermeil. 
2e      —  —        d'argent. 

258®  Concours.  —  Les  quatre  plus  belles  bottes  d'Asperges. 

1er  prix  :  Grande  médaille  de  vermeil. 
2e      —  —  —       d'argent. 

3e      —      Médaille  d'argent. 

259®  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Pommes  de  terre  à 
châssis,  plantes  entières,  tiges  et  tubercules  adhérents. 

lei"  prix  :  Médaille  d'or. 

2e      —  —        de  vermeil. 

3e      —  —        d'argent. 

260*  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Pois,  forcés,  ne  dépassant 
pas  trois  pots  pour  chaque  variété. 

lei"  prix  :  Médaille  de  vermeil. 
2e      —  —        d'argent. 

261®  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Haricots,  forcés,  ne  dépas- 
sant pas  trois  pots  pour  chaque  variété. 

1er  prix  :  Médaille  de  vermeil. 
2e      —  —        d'argent. 

262e  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Carottes  à  châssis. 

le'  prix  :  Grande  médaille  d'argent. 
2e      —      Médaille  d'argent. 

263®  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Navets  à  châssis. 

1er  prix  :  Grande  médaille  d'argent. 
2e      _      Médaille  d'argent. 

264e  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Choux-fleurs  (au  moins 
quatre  spécimens  de  chaque  variété). 

1er  ppix  :  Grande  médaille  de  vermeil. 
2e      —      Médaille  d'argent. 


1084  TROGRAMME    DE    L'EXPOSITION 

265^  Concours.   —  La  plus  belle  collection  de  Choux  pommés. 

•le''  prix  :  Médaille  de  vermeil. 
2'-      —  —        d'argent. 

266^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Solanées  comes- 
tibles :  Tomates,  Aubergines,  Piments,  etc. 

Ici-  prix  :  Médaille  de  vermeil. 
2e      —  —        d'argent. 

267°  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Fraisiers,  en  pots, 
avec  fruits  à  maturité,  ne  dépassant  pas  trois  pots  pour  chaque 
variété. 

jer  prix  :  Médaille  d'or. 

2c      —  —        de  vermeil. 

3e      —  —        d'argent. 

268*^  Concours.  —  Les  plus  belles  corbeilles  de  Fraises,  en  variétés 
distinctes. 

lei-  prix  :  Grande  médaille  de  vermeil. 
2e      —  —  —      d'argent. 

3e      —      Médaille  d'argeut. 

269®  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  d'Ananas,  à  l'état  de  maturité 
(six  plantes  au  moins). 

lei"  prix  :  Médaille  d'or. 

2e      —  —        de  vermeil. 

3e      —  —        d'argent. 

27Û«  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Champignons,  en  meule 
et  avec  mode  de  culture. 

1er  prix  :  'Grande  médaille  d'argent. 
2e      —      Médaille  d'argent. 

271'^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  légumes  exotiques. 

le'-  prix  :  Médaille  de  vermeil. 
2e      —  —        d'argent. 

272*^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  légumes  d'Algérie  et 
des  colonies  françaises. 

1er  prix  :  Médaille  de  vermeil. 
2e      —  —        d'arijent. 


§  5.  —  INSTRUCTION  HORTICOLE 


273'^  Concours.  —  Herbiers. 

l*^''  prix  :  Médaille  de  vermeil. 
2e      —  —        d'argent. 

274"^  Concours.  —  Collection  d'Histoire  naturelle  pouvant  servir 
l'enseignement  horticole. 

ler  prix  :  Médaille  de  vermeil. 
2®      —  —        d'argent. 


DU  2  AU  7  JUIN  1897  1085 

275^  Concours.  —  Collection  de  plantes  ou  dessins  pouvant  servir 
à  renseignement  horticole. 

l"^!"  prix  :  Médaille  de  vermeil. 
2"      —  —        d'argent. 

276^  Concours.  —  Collection  de  plantes  artificielles  pouvant  ser- 
vir à  l'enseignement. 

Ici-  prix  :  Médaille  de  vermeil. 
28      —  —        d'argent. 

277^  Concours.  —  Collection  de  fruits  et  de  légumes  imités. 

1er  prix  :  Médaille  de  vermeil. 
2c      —  —        d'argent. 

Les  ouvrages  concernant  THorticulture,  les  publications  horticoles, 
pourront  figurer  à  l'Exposition.  Ils  ne  seront  pas  soumis  à  l'examen 
du  Jurv. 


§  6.  —  ARCHITECTURE  DES  JARDINS 


278^  Concours.  —  Plans  et  maquettes  de  j>arcs  et  jardins,  exé- 
cutés par  l'auteur  pendant  les  cinq  dernières  années. 

Ce  concours  comprend  :  1°  le  plan  de  Télat  des  lieux  avec  les 
col  es  de  nivellement;  2°  le  plan-étude  avec  profils;  3°  le  plan  après 
l'exécution;  4°  une  note  descriptive  de  l'œuvre  traitée  ;  5°  la  liste 
des  plantations. 

1er  prix  :  Médaille  d'or. 

2e      —  —        de  vermeil. 

279^  Concours.  —  Plans  et  maquettes  de  constructions  et  édicules 
divers,  exécutés  par  l'auteur  pendant  les  deux  dernières  années. 
Ce  concours  comprendra  les  plans  et  coupes. 

1er  prix  :  Grande  médaille  de  vermeil. 
2e      —      Médaille  de  vermeil. 
3e      —  —        d'argent. 

280e  Concours.  —  Projets  de  parcs  etjardins  en  cours  d'exécution. 

Ce  concours  comprend  :  1°  le  plan  de  l'état  des  lieux  avec  les 
cotes  de  nivellement;  2°  le  projet  avec  profils;  3°  une  note  des- 
criptive du  projet;  4°  un  état  des  plantations. 

1er  prjx  :  Médaille  d'or. 

2e      —  —        de  vermeil. 

3e      —  —        d'argent. 

281°  Concours.  —  Projets  de  constructions  et  édicules  divers  en 
cours  d'exécution. 

Ce  concours  comprendra  les  plans  et  coupes. 

1er  prix  :  Médaille  de  vermeil. 
2e      —      ■      —        d'argent. 

282e  Concours.  —  Projets-études  sur  sujets  divers  non  exécutés. 
1°  Un  état  des  lieux  avec  cotes  de  nivellement  (parcs  et  jardins); 


1086  PROGRAMME   DE    l'eXPOSITION 

2°  un  projet-étude  avec  profils  ou  coupes;  3°  le  rendu;  i"  une  note 
descriptive  du  projet;  o°  un  état  des  plantations. 

1er  prix  :  Grande  médaille  de  vermeil, 
2e      —      Médaille  de  vermeil. 
S*'      —  —        d'argent. 


§  7.>-  INDUSTRIES    HORTICOLES 

le    SECTION 

2    MÉDAILLES    d'oR.    —    MÉDAILLES   DE    VERMEIL    ET   d'aRGENT 

283^  Concours.  —  Constructions  rustiques  en  bois  ouvré,  kios- 
ques, ponts,  elc. 

284^  Concours.  —  Constructions  rustiques  en  ciment  :  kiosques, 
ponts,  grottes,  rochers,  et  tout  ouvrage  en  ciment  servant  à  l'orne- 
mentation des  jardins. 

285''  Concours.  —  Statues,  vases  et  groupes  pour  Toruementatioa 
des  jardins. 

2«  SECTION 

3    MÉDAILLES    d'oR    —   MÉDAILLES    DE    VERMEIL    ET    d'aRGENT 

286°  Concours.  —  Serres  de  culture,  en  fer. 
287^  Concours.  —  Serres  de  culture,  en  bois. 
288'^  Concours.  —  Serres  d'amateurs,  en  fer. 
289*'  Concours.  —  Serres  d'amateurs,  en  bois. 
290'^  Concours.  —  Châssis  et  cofîres. 
291''  Concours.  — [^Cloches  et  vitreries. 

3e  SECTION 

2    MÉDAILLES    d'oR    —   MÉDAILLES    DE   VERMEIL    ET   d'aRGENT 

292°  Concours.  —  Grillages  de  toute  nature. 
293°  Concours.' —  Clôtures  en  fer  et  grilles. 
294°  Concours.  —  Ponts  en  fer. 
295°  Concours.  —  Kiosques  et  tonnelles,  en  fer. 
296°  Concours.  —  Treillages  de  clôtures,  en  bois. 
297°  Concours.  —  Ameublements  de  jardins,  chaises,  bancs,  tentes- 
abris. 
298°  Concours.  —  Contre-espaliers,  palissades. 
299®  Concours.  —  Abris  d'espaliers,  chaperons  de  murs. 

4°  SECTION 

2   MÉDAILLES   d'or    —    MEDAILLES   DE    VERMEIL   ET   d'aRGENT 

300°  Concours.  —  Chauffages  de  serres  petites  et  moyennes. 
301°  Concours.  —  Chauffages  de  grandes  serres  et  jardins  d'hiver. 
302^  Concours.  —  Chauffages  mobiles. 


DU  2  AU  7  JUIN  1897  1087 

303*=  Concours.  —  Claies  à  ombrer,  stores,  en  bois. 
304'^  Concours.  —  Paillassons,  bâches  et  toiles. 

5«  SECTION 

1    MÉDAILLE    d'or   —   MEDAILLES    DE    VERMEIL   ET   d'aRGENT 

305"  Concours.  —  Paniers  à  Orchidées. 

306^  Concours.  —  Jardinières,  cache-pots,  aquariums,  poteries  et 
faïences  artistiques. 

307«  Concours.  —  Poteries  usuelles. 

308°  Concours.  —  Caisses  et  bacs. 

309*=  Concours.  —  Instruments  de  physique  et  de  précision,  ther- 
momètres, baromètres,  hygromètres,  etc. 

310^  Concours.  —  Alambics. 

311^  Concours.  —  Instruments  de  jardinage,  quincaillerie  horti- 
cole, pièges. 

312°  Concours.  —  Echelles,  chariots,  brouettes. 

313^  Concours.  —  Coutellerie  horticole. 

314*  Concours.  —  Tondeuses  et  rouleaux. 

315°  Concours.  —  Fruitières  et  porte-fruits. 

316^  Concours.  —  Raidisseurs,  auteurs. 

6e  SECTION 

1    MÉDAILLE    D'OR   —    MÉDAILLE    DE   VERMEIL    ET    d" ARGENT 

317°  Concours.  —  Pompes. 
318°  Concours.  —  Appareils  d'arrosage. 
319°  Concours.  —  Arrosoirs. 

320°  Concours.  —  Pulvérisateurs,  vaporisateurs,  seringues  d'ar- 
rosage. 

RÉCOMPENSES 

Les  produits  et  objets  exposés  ne  pourront  motiver  une  récom- 
pense que  lorsqu'une  expérimeatation  ne  sera  pas  nécessaire  pour 
en  apprécier  la  valeur. 

MM.  les  Exposants  industriels  pourront  exposer  trois  années  de 
suite  leurs  produits  ou  objets  récompensés  d'une  médaille  d'or,  sans 
que  ces  produits  ou  objets  soient  soumis  de  nouveau,  pendant  cette 
période,  au  jugement  du  Jury. 

iV.  B.  —  MM.  les  Exposants  sont  prévenus  à  nouveau  que  leurs 
demandes  d'admission  devront  indiquer  : 

i°  L'emplacement  qui  leur  est  nécessaire  {longueur  et  largeur); 
2°  La  section  dans  laquelle  ils  veulent  concourir; 
3°  La  liste  exacte  des  objets  qu'ils  désirent  exposer,  en  les  clas- 
sant dans  leur  section  respective. 

Les  demandes  qui  ne  rempliront  pas  ces  conditions  ne  seront  pas 
acceptées. 


1088  CURONIQUE. 

CHRONIQUE 


Section  scientifique  de  l'Exposition  générale  d'Horticul- 
ture de  Hambourg-,  en  1897.  —  L'année  prochaine  s'ouvrira  à 
Hannbourg  une  1res  importante  exposilion  internationale  de 
plantes,  fleurs,  fruits,  légumes,  plans  de  jardins,  bouquets  et 
garnitures,  etc.,  qui  seront  groupés  en  une  exposition  perma- 
nente (mai-septembre)  et  six  expositions  partielles  ou  spéciales. 
De  Tiombreux  concours  auxquels  des  prix  de  grande  valeur  sont 
destinés,  seront  organisés  à  l'occasion  dé  chacune  de  ces  ex'po- 
sitions  (1). 

Il  y  a  aussi  une  section  scientifique.  Celle-ci  comprendra  tout 
ce  qui  concerne  les  maladies  des  plantes  cuUivées  quelle  qu'en 
soit  la  cause,  les  remèdes  à  employer,  etc.;  —  les  plantes  et  les 
animaux  nuisibles  de  l'Horticulture,  de  la  culture  maraîchère,  de 
la  pomologie,  de  la  sylviculture,  en  tenant  compte  éventuelle- 
ment des  espèces  exotiques;  leur  destruction;  —  les  plantes  ei 
les  animaux  utiles  à  la  culture  des  plantes  :  a)  les  principaux 
insectes  qui  interviennent  dans  la  fécondation  des  fleurs;  b)  les 
champignons  utiles;  c)  les  ennemis  des  animaux  et  des  plantes 
nuisibles;  — les  modifications  de  conformation  des  plantes  par  le 
forçage,  etc.;  —  la  comparaison  des  engrais  des  plantes;  —  les 
tyi^es  sauvages  de  nos  plantes  de  culture  ;  —  les  principales 
plantes  utiles  exotiques  en  exemplaires  conservés;  —  les  collec- 
tions morphologiques  et  biologiques;  —  les  résultats  d'obser- 
vations scientitiques  sur  la  pollinisation;  —  les  moyens  scien- 
tifiques pour  renseignement  horticole,  l'architecture  paysagiste, 
la  pomologie,  l'étude  des  animaux  et  des  plantes  nuisibles,  de 
la  pollinisation  par  les  insectes,  etc.  ;  —  les  tableaux,  modèles, 
préparations  miscroscopiques  sur  verre,  etc.;  —  Vexposé  gra- 
phique de  la  valeur  nutritive  des  fruits  et  des  légumes. 

Les  prix  consisteront  en  médailles  d'or  et  d'argent  et  en  prix 
d'honneur,  ces  derniers  ofl'erts  pai*  des  particuliers  et  des  Socié- 

(1)  Voir  cahier  de  novembre,  p.  985. 


CQRONIQUE.  1089 

tés  de  Hambourg;  quelques-uns  de  ces  prix  d'honneur  ont  une 
valeur  de  300,  400  et  500  marcs. 

La  section  scientifique  s'ouvrira  le  28  mai  1897.  Les  inscrip- 
tions devront  être  prises  avant  le  P'"  mars. 

Expériences  sur  la  valeur  comparée  des  matières 
propres  à  assurer  la  conservation  des  fruits.  —  Voici  le 
résumé  d'intéressantes  expériences  faites  pour  étudier  la  valeur 
des  divers  procédés  employés  pour  réaliser  la  conservation  des 
fruits  avant  leur  expédition  dans  les  villes  : 

1°  Les  fruits  enveloppés  de  papier  de  soie  ?e  sont  parfaite- 
ment conservés  jusqu'à  la  fin  de  l'expérience  ;  la  maturité  s'est 
poursuivie  régulièrement,  les  fruits  ont  conservé  une  saveur  et 
une  apparence  irréprochables; 

2°  Dans  la  paille  de  bois,  produit  nouveau  composé  de 
copeaux  très  longs  et  très  étroits  de  Sapin  ou  de  Peuplier,  les 
Poires  et  les  Pommes  étaient  bien  conservées,  mais  cependant 
étaient  inférieures  à  celles  du  lot  précédent  ; 

3"*  Dans  la  paille  d'orge,  le  fruit  n'avait  pas  de  taches  ni  de 
saveur  désagréable,  mais  il  avait  perdu  de  sa  fraîcheur,  et  sa 
maturité  était  moins  avancée  que  dans  les  lots  n°  1  et  2; 

4°  Les  Poires  et  les  Pommes  conservées  dans  le  regain  de 
fourrage  possédaient  un  arrière-goùt  de  foin  prononcé;  elles  se 
tachaient  et  pourrissaient; 

0°  La  sciure  de  bois  donne  de  très  mauvais  résultats;  les  fruits 
étaient  piqués,  flétris,  sentaient  le  bois  et  étaient^  en  somme, 
invendables; 

6°  Dans  la  menue  paille  de  blé,  les  Poires  étaient  assez  bien 
conservées,  par  contre  les  Pommes  étaient  flétries;  les  unes  et 
les  autres  avaient  pris  goût  de  moisi  ; 

7°  Dans  les  feuilles  sèches,  les  Pommes  étaient  assez  bien 
conservées,  quoique  un  peu  flétries  ;  les  Poires  étaient  très 
tachées  et  très  flétries  ; 

8°  Les  fruits  qui  avaient  été  abandonnés  sur  les  tablettes  d'un 
fruitier  étaient  assez  bien  conservés;  mais  placés  dans  une 
chambre  chauffée,  c'est  le  lot  (jui  a  le  plus  soufl'ert  de  la  flétris- 
sure; 


1090  CHRONIQUE. 

9"  Les  lots  enfouis  dans  le  sable  étaient  parfaits,  mais  moins 
avancés  en  maturité  que  tous  les  autres  lots;  c'est  la  meilleure 
méthode  lorsque  l'on  veut  conserver  des  fruits  pendant  très 
longtemps;  avant  de  les  enfouir  dans  le  sable,  il  est  préférable 
de  les  envelopper  dans  un  papier  de  soie. 

[Gazette  agricole.) 

Le  Cattleya  labiata,  var.,  d'un  pourpre  très  intense,  pré- 
senté au  dernier  meeting  de  Bruxelles,  mérite  d'être  signalé  à 
l'attention  des  orchidophiles  à  cause  des  nombreuses  stries  pâles 
dont  toutes  les  divisions  sont  marquées,  ce  qui  est  encore  assez 
rare  dans  ce  genre  d'Orchidées.  Ce  qui  fait  supposer  que  la 
marbrure  sera  constante,  c'est  que  la  plupart  des  feuilles  et  les 
scapes  sont  tachetés  de  rouge  lie  de  vin. 

(Gn.    DE   BOSSGHERE.) 

Choix  de  plantes  de  serre  à  floraison  hivernale.  —  On  se 
plaint,  non  sans  raison,  de  l'uniformité  des  garnitures  florales 
des  serres  à  cette  époque  de  l'année  :  c'est  ce  qui  nous  engage 
à  dresser  la  liste  des  espèces  actuellement  en  fleurs  chez  M.  Le- 
moinier,  amateur,  et  chez  M.  Ad.  Van  den  Heede,  horticulteur, 
à  Lille.  Chez  le  premier,  il  nous  faut  citer  :  Serre  chaude,  Alla- 
manda  Hendersoni,  plante  grimpante  aux  très  grandes  fleurs 
jaune  d'or;  Centropogon  Luc'ianus^  belles  fleurs  d'un  rouge  très 
vif,  floraison  abondante  ;  Allamanda  nerufolia,  fleurs  petites  ; 
Ruellia  macrantha,  fleurs  bleu  de  ciel  ;  Adam'ia  verskolor ; 
Anthurium  Andreanum,  de  semis;  Aphelandra  Rœzli,  très  flori- 
bond;  Bougainvillea  glabra  Sanderiana;  Cestrum  aurantîacum  ; 
Clerodendron  Balfouri,  macrosiphon  et  Kœmpferi;  Cochliosiema 
Jacobianum;  Euphorbia  jacquiniœHora,  la  plus  gracieuse  des 
plantes  en  hiver;  Medinilla  Curtisii,  mignonne  espèce;  Justi- 
cia  flava  et  velutina  rosea;  Pavonia  Makoyana  et  Wioti\  Plum- 
bago  coccinea;  Poinsettia  pidcherrima;  Scutellaria  Mociniana^ 
superbe;  Manettia  bicolor,  gracieuse  plante  grimpante. 

Serre  tempérée  froide  :  A  but  ilon  variés;  Amaryllis  crispa; 
Eupalorium  deltoideum;  Bouvardia  variés;  Brachysema  aciimi- 
nata;  Correa  variés;  Ciiphea  plaiycentra;  Eriostemon  scabi^m 
et  linifolium;  Metrosideros  semperflorens;  Lasiandra  macrantha; 
Sparmannia  af ricana;  Veronica  diosmœfolia;  Veronica  Hender- 


CHRONIQUE.  109Î 

soni;  Jasminum  splendens^  flore  pleno  ;  Slephanophysum  lanceo^ 
latum;  Toxicophlœa  spectahilis  ;  Heterocentrum  glandulosum; 
Raphiolepis  indica  ;  Rogiera  gratissima  ;  Sericobonia  ignea  ; 
Penlas  carnea;  Browailia  speciosa  ;  Cyclamen  persicum;  Salvia 
Ingénieur  Clevehmd,  etc.,  etc. 

Orcqidées  :  Lœlia  anceps ;  Cypripedium  divers;  PhaUcnopsis 
amahilis;  Calanthe  Veitchi;  Fpidendrum  prismatocarpum,  Oncl- 
dium  divers,  etc. 

Chez  xM.  Ad.  Van  den  Heede  :  Blllhergia  amœna;  Ruscus  andro- 
gyniis :  Peristrophe  speciosa^  jolies  fleurs  violetles  de  forme  très 
originale;  Peperomia  verticillata;  Chorozema  ilicifoUa  Lowi ; 
Erica  scabriuscula;  Viburnum  Tinus;  Vriesea  Duvali;  Erica 
pnestans  alba:  Agathea  cœlestis ;  Medinilla  Curtinl;  Vriesea 
splendens  major  ;  Cyclamen  persicum  major;  Primula  ohonica; 
Convallaria  majalis ;  Ani.hurium  Scherzerianum  et  Rothschil- 
dianum;  Manetlia  bicolor;  Erica  globularis  et  hyemalis;  Phylica 
ericoides;  Cinéraires  et  Primevères  de  la  Chine. 

Orchidées  :  Cattleya  labiata  autumnalïs;  Reslrepia  antenni- 
fera  (25  fleurs  ouvertes  en  même  temps);  Mesospinidium  vulca- 
nicum,  très  belle  variété;  Cypripedium.  divers;  Dendrobium 
Phahenopsis  Schrœderœ;  Odontoglossum  crispum  ;  Angrœcum 
eburneum . 

Ajoutons  une  très  curieuse  Aroïdée,  le  Stenospermation  vit- 
tatum,  aux  fleurs  blanches,  en  forme  de  demi-sphère,  et  au 
feuillage  très  agréable.  (Cn.  de  Bosschere). 

S-  A.  R.  la  princesse  Clémentine  de  Belg-ique  a  coupé 
elle-même,  dans  les  splendides  serres  du  domaine  royal  de 
Laeken,  une  superbe  branche  de  Cattleya  labiata  autumnalis^  aux 
pâles  nuances  très  distinguées,  destinée  au  dernier  meeting  de 
VOrchidéenne;  l'envoie  princier  a  obtenu  un  certificat  de  mérite 
de  1^'  classe.  (Gh.  de  Bosschere.) 

Le  Poirier  de  la  reine  Jeanne  à  Toulon.  —  Le  dernier 
ouragan  qui  s'est  abattu  récemment  sur  Toulon  a  renversé  le 
doyen  des  Poiriers,  connu  dans  la  contrée  sous  le  nom  de  Poirier 
de  la  reine  Jeanne^  parce  qu'il  datait  de  près  de  six  siècles.  C'est 
dans  la  propriété  de  M.  Chabaud,  ancien  jardinier  de  la  marine. 


1092  CHRONIQUE. 

que  se  trouvait  cet  arbre  vénérable  qui  mesurait  3"^, 60  de 
circonférence.  En  relation  avec  la  plupart  des  sociétés  botaniques 
de  France  et  d'Europe,  M.  Chabaiid  s'était  enquis  de  la  plus 
grande  dimension  atteinte  par  les  Poiriers  et  nulle  part  on  n'a  pu 
lui  signaler  un  de  ces  arbres  qui,  pour  l'âge  et  la  dimension,  pût 
-réaliser  avec  celui-ci.  [La  Nature^  5  décembre  1896.) 

L'Hortensia  en  Angleterre.  —  La  côte  occidentale  de 
l'Angleterre  paraît  être  une  région  très  propice  pour  la  culture 
deVHi/drangca  hortensis  ou  Hortensia  commim,  qui  ne  supporte 
laculture  en  plein  air  que  dans  les  endroits  favorisés.  L'exemple 
le  plus  frappant  de  sa  végétation  pour  ainsi  dire  spontanée,  est 
un  magnifique  spécimen  qui,  durant  l'été  dernier,  faisait  l'admi- 
ration de  tous  les  visiteurs,  à  Perranwell,  dans  le  comté  de 
Gornwall.  Ce  sujet,  planté  il  y  a  trente-cinq  ans  à  la  place 
qu'il  occupe  aujourd'hui,  fleurit  abondamment  chaque  saison 
et  portait,  cet  été,  723  ombelles  de  magnifiques  fleurs,  les  unes 
blanc  pur,  les  autres  présentant  les  jolies  nuanres  roses  et 
bleues  qu'on  leur  connaît,  non  seulement  sur  une  seule  et 
même  plante,  mais  encore  dans  une  même  ombelle.  Cette 
variabilité  de  coloris  est  due  à  la  nature  du  sous-sol  qui  est 
légèrement  ferrugineux.  Ce  sujet  remai-quable  n'est  l'objet 
d'aucune  attention  spéciale  et  ne  reçoit  chaque  saison  simple- 
ment qu'un  surfaçage  de  terreau  de  feuilles  de  4  à  5  centimètres 
d'épaisseur.  (G.  Schneider.) 

L'ordre  du  Mérite  agricole  en  Angleterre.  —  Nous  avons 
grand  plaisir  à  signaler  un  événement  des  plus  agréables  qui  a 
eu  lieu  le  26  novembre  dernier  à  Londres,  lorsqu'au  banquet 
annuel  de  la  Société  nationale  des  Chrysanthémistes  anglais, 
les  insignes  de  chevalier  de  l'Ordre  du  mérite  agricole  ont  été 
remis  à  M.  C.  Harman  Payne,  le  sympathique  secrétaire  de  la 
Société  pour  la  correspondance  étrangère,  par  M.  Martinet, 
directeur  du  journal  Le  Jardin.  C'est,  croyons-nous,  la  première 
fois  que  cette  distinction  honorifique  a  été  accordée  à  une  per- 
sonne de  nationalité  anglaise,  l'on  a  fait  preuve  de  goût  en  la 
lui  remettant  en  présence  d'une  assemblée  sympathique  de 
150  personnes. 


CHRONIQUE.  1093 

Outre  les  insignes  de  l'Ordre,  M.  Martinet  avait  été  également 
chargé  de  remettre  à  M.  Payne,  une  lettre  de  M.  le  Président  du 
Conseil,  ministre  de  TAgriculture,  ainsi  que  les  compliments  et 
félicitations  de  la  Société  nationale  d'Horticulture  de  France, 
gracieusement  exprimés  dans  une  lettre  du  nouveau  Président, 
M.  Viger.  Cette  preuve  d'entente  cordiale  a  été  appréciée,  non 
seulement  par  le  nouveau  chevalier,  mais  aussi  par  l'Assemblée 
tout  entière,  qui  a  témoigné  sa  satisfaction,  en  adoptant  à  l'una- 
nimité une  proposition  émanant  du  président  du  bantjuet,  ayant 
pour  objet  l'envoi  d'une  adresse  de  remerciements  et  de  félicita- 
tions à  la  Société  nationale  d'Horticulture  de  France  (1).  Toutes 
les  personnes  avec  lesquelles  nous  sommes  en  rapports  et  qui 
connaissent  particulièrement  M.  Harman  Payne,  sont  d'avis  que 
M.  le  Président  du  Conseil  et  ministre  de  l'Agriculture  ne  pou- 
vait faire  un  choix  plus  judicieux  en  décernant  cette  récompense 
à  celui  qui  a  tant  lait  pour  les  cultivateurs  et  surtout  pour  les 
obtenleurs  français  de  Chrysanthèmes,  ainsi  que  pour  la  Société 
française  d'Horticulture  de  Londres,  dont  il  est  un  des  membres 
les  plus  militants  et  les  plus  dévoués.  (G.  Schneider.) 

Succédané  du  Thé.  —  Un  des  derniers  numéros  de  Meehans 
Monlkbj,  fait  connaître  que  les  feuilles  de  Solldago  odora  sont 
employées  dans  plusieurs  parties  de  la  Pennsylvanie  pour  rem- 
placer le  Thé.  L'usage  en  est  particulièrement  fréquent  dans  les 
familles  allemandes  de  l'intérieur.  Ce  Thé  constitue  un  article 
de  commerce.  Il  s'agit  sans  doute  du  Solidago  fragrans  Willd; 
espèce  très  répandue  dans  divers  États  de  l'Amérique  septen- 
trionale. [Illustration  horticole,  15  novembre  1896.) 

Concombres  et  Tomates  en  Ang-leterre.  —  M.  G.  Munro, 
un  des  principaux  commissionnaires  du  marché  des  fruits  de 
Covent  Garden,  a  évalué  le  nombre  des  Concombres  fournis 
chaque  jour  au  marché  de  Londres,  depuis  mars  jusque  juillet, 
à  50,000.   Les   quantités   de   Tomates   amenées   sur  le    même 

(Ij  Cette  adresse  est  parvenue  à  la  Société  en  même  temps  que 
deux  lettres,  Tune  de  M.  Edwi[i  Saunders,  Président  de  la  National 
Chrysanlemum.  Society,  l'autre  de  M.  Herbert  Fowler.  (Voir  procès- 
verbal  de  la  séance  du  24  octobre,  p.  1099.) 


1094  CHRONIQUE. 

marché,  depuis  mars  jusqu'en  novembre,  sont  évaluées  à  plus 
de  deux  millions  de  kilogrammes.  Celte  masse  de  fruits  ne 
représenterait  pas  même  un  dixième  de  ce  qui  est  consommé  en 
Angleterre.  {Illustration  horticole,  15  novembre  1886.) 

Vanda  cœrulea,  var.  Pauwelsiae.  —  C'est  assurément  la 
plus  remarquable  variété  qui  se  soit  jamais  trouvée  dans  une 
collection  européenne  :  la  grappe  se  compose  de  neuf  énormes 
fleurs  dont  rien  ne  peut  donner  une  idée  de  l'admirable  coloris 
bleu  intense.  Si  elle  n'eût  été  dédiée  au  propriétaire  lui-même, 
M.  Florent  Pauwels  d'Anvers,  par  les  membres  du  jury  de 
VOrchidcenne,  c'est  var.  meleagris  qu'il  eût  fallu  l'appeler,  tant 
le  réseau  de  veines  est  bien  marqué.        (Ch.  de  Bosscqere.) 

Les  balcons  fleuris,  à  Bruxelles.  —  Les  concours  de 
«  balcons  fle»uris  »  institués  dans  la  capitale  belge,  prennent 
chaque  année  une  importance  croissante.  Le  nombre  des  concur- 
rents s'est  élevé,  en  1896,  à  près  de  500.  C'est  surtout  dans  la 
bourgeoisie  aisée,  parmi  les  commerçants  et  les  industriels  que 
l'on  rencontre  le  plus  grand  nombre  d'adhérents.  Les  concours 
de  1896  étaient  divisés  en  façades^  galeries^  balcons  et  fenêtres. 
Sous  le  rapport  de  l'esthétique  des  progrès  marquants  ont  été 
accomplis.  On  remarquait  parmi  les  espèces  grimpantes  :  le 
Cobœa,  les  Capucines,  le  Lierre,  les  Pelargonium  lateripes,  les 
Liserons,  les  Phaseolus,  le  Houblon,  la  Yigne  vierge. 

En  certains  endroits,  les  Dalhia  simples,  les  Canna,  les 
Helianthus  produisaient  grand  efl'et.  Ailleurs,  c'étaient  des 
Palmiers,  les  Dracœna,  les  Aralia.  Enfin  les  Pelargonium,  les 
Bégonia  et  les  Pétunia  donnaient  une  note  gaie  par  leur  abon- 
dante floraison. 

Une  remarque  intéressante  a  été  faite,  qui  établit  l'importance 
de  la  culture  dés  fleurs  au  point  de  vue  moralisateur. 

Dans  les  ménages  d'ouvriers  où  les  plantes  sont  en  faveur, 
régnent  l'ordre  et  la  propreté;  le  cabaret  est  délaissé. 

Aussi  est-il  à  souhaiter  qu'une  propagande  active  soit  faite  en 
vue  de  répandre  et  de  populariser  le  goût  de  la  culture  des 
plantes  dans  les  classes  laborieuses. 

{Revue  de  l Horticulture  belge,  1"  décembre  1896.) 
-♦^ 


SÉANCE   GÉNÉRALE    DU    10   DÉCEMBRE    1896.  1095 

PKOCÈs-vi^:nBAUX 


SÉANCE    GÉNÉRALE    DU    10   DÉCEMBRE   1896. 
DISTRIBUTION    SOLENNELLE   DES   RÉCOMPENSES 

Présidence  de  iM.  Vîger,  Président  de  la  Société. 

La  séance  est  ouverte  à  2  heures  30  minutes  en  présence  de 
■244  sociétaires  et  de  nombreux  invités. 

M.  le  Président  prononce  un  discours  fréquemment  inter- 
rompu par  les  applaudissements  de  l'assemblée  et  qui  sera  publié 
dans  le  prochain  cahier  du  journal. 

M.  Bois,  secrétaire-rédacteur,  donne  lecture  du  procès-verbal 
de  la  Commission  des  récompenses  et  les  lauréats  viennent 
recevoir  les  médailles  qui  leur  ont  été  accordées. 

M.  Gliatenay,  secrétaire  général,  lit  ensuite  le  préambule  du 
Compte  rendu  des  Expositions  de  juillet  et  novembre  1896,  puis 
il  est  procédé,  par  M.  Ghouvet  (Emile),  secrétaire-général-adjoint, 
à  l'appel  des  lauréats  de  ces  Expositions  et  des  divers  concours 
qui  ont  eu  lieu  dans  le  second  semestre  de  l'année  1896. 

La  séance  est  levée  h  4  heures  20  minutes. 

Un  orchestre,  sous  l'habile  direction  de  M.  Ch.  Bailly,  a 
exécuté  plusieurs  morceaux  de  musique  pendant  la  séance. 


SÉANCE  GÉNÉRALE  DU  24  DÉCEMBRE  1896. 

Présidence  de  M.  Viger,  Président  de  la  Société. 

La  séance  est  ouverte  à  2  heures  15  minutes,  en  présence  de 
257  sociétaires  :  23  membres  honoraires  et  234  membres  titu- 
laires. 

M.  le  Président  annonce  que,  conformément  au  règlement  de 

N.  B.  —  La  commission  de  rédaction  déclare  laisser  aux  auteurs 
des  articles  admis  par  elle  à  l'insertion  dans  le  Journal  la  responsa- 
bilité des  opinions  qu'ils  y  expriment. 


1096  PROCÈS-VERBAUX. 

la  Société,  il  va  être  procédé  aux  élections  pour  le  renouvelle- 
ment partiel,  annuel,  du  bureau,  du  Conseil  d'administration  et 
la  nomination  de  la  Commission  de  contrôle  ;  il  propose  d'ouvrir 
immédiatement  les  scrutins  et  de  renvoyer  les  travaux  ordi- 
naires de  la  Société  au  temps  pendant  lequel  se  fera  le  dépouil- 
lement des  votes.  Cette  proposition  est  adoptée. 

Les  scrutins  sont  ouverts  pour  la  nomination  de  deux  vice- 
présidents,  de  deux  secrétaires,  de  quatre  conseillers  et  des 
cinq  membres  de  la  Commission  de  contrôle. 

Lorsque  tous  les  membres  présents  ont  déposé  leurs  bulletins 
de  vote  dans  les  urnes,  celles-ci  sont  emportées  par  les  scruta- 
teurs qui  vont  procéder  au  dépouillement  des  votes. 

M.  le  Président  dit  qu'avant  de  passer  aux  travaux  ordi- 
naires de  celte  séance,  il  convient  de  procéder  tout  d'abord  à 
ceux  de  la  séance  du  10  décembre,  qui,  en  raison  de  la  distri- 
bution solennelle  des  récompenses,  ont  été  renvoyés  à  aujour- 
d'hui. 

Séance  du  10  décembre  1896. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  du  26  novembre  est  lu  et  adopté 
sans  observation  : 

A.  —   Notes,   rapports  et   comptes    rendus  déposés  sur  le 

BUREAU  : 

'1°  LHorticullure  dans  la  Nouvelle-Galles  du  Sud  (Australie)» 
par  iMM.  D.  Bois  et  G.  Gibault. 

"2°  Su7'  les  Orchidées  indigènes  les  plus  remarquables  de  la 
région  de  IFst,  par  M.  Th.  Denis; 

3°  Rapport  sur  les  cultures  de  M.  de  Reydellet,  clirysanthé- 
miste,  à  Valence  (Drôme);  M.  Rosette,   rapporteur. 

4°  Rapport  sur  les  cultures  et  les  obtentions  de  M.  Calvat^ 
chrysanthémiste,  à  Grenoble;  M.  Nonin,  rapporteur. 

Les  conclusions  de  ces  deux  rapports  demandant  l'insertion 
dans  le  Journal  et  le  renvoi  à  la  commission  des  récompenses, 
sont  mises  aux  voix  et  adoptées. 


SÉANCE  GÉNÉRALE  DU  24  DÉCEMBRE  1896.       1097 

5°  Compte  rendu  du  Congrès  de  la  Société  pomologique  de 
l'Ouest,  tenu  à  Rouen  le  1  octobre  1896,  par  M.  Michelin,  dé- 
légué de  la  Société. 

B.  —  Ouvrages  destinés  a  la  Bibliotbèque  : 

1°  Feuille  d^  in  formations  du  ministère  de  V  Agriculture ,  n°'  50 
et  51. 

2"^  Le  moineau  franc  dans  le  département  de  la  Seine,  par 
M.  Paul  Viiicey,  ingénieur-agronome,  professeur  départemental 
d'agriculture.  Paris,  1896.  Broch.  de  10  p. 

3<*  L  ouragan  du  26  juillet  1896  dans  le  département  de  la 
Seine,  par  xM.  Paul  Yincey.  Pari?,  1896.  Broch.  de  12  p. 

Objets  soumis  a  l'examen  des  Comités  : 

Sur  la  proposition  de  M.  le  Président,  l'assemblée  sanctionne, 
par  un  vote,  les  propositions  de  récompenses  des  différents  Comi- 
tés. En  conséquence  il  est  accordé  : 

'1°  Deux  primes  de  P®  classe  à  M.  Régnier  (A.),  horticulteur, 
avenue  Marigny,  44,  à  Fontenay-sous-Bois  (Seine)  :  l'une  pour 
quatre  Phalœnopsis  amabilis,  l'autre  pour  un  lot  de  Vanda 
Boxalli  (variétés  diverses),  de  ses  importations. 

^'^  Une  prime  de  1'"''  classe  à  MM.  Duval  et  fils,  horticulleur.s 
rue  de  l'Ermitage,  8,  à  Versailles,  pour  2  Cgpripedium  Artàu- 
rianum  et  1  G.  CharleswortJii. 

Une  prime  de  2^  classe  aux  mêmes  présentateurs,  pour  1 
Odontoglossum  Ruckerianum,  1  0.  crispum  et  I  0.  crispum,  var., 
supposé  0.  Eugenes. 

3°  Une  prime  de  \^^  classe  à  M.  Doin,  amateur,  château  de 
Semont,  près  Dourdan  (Seine-et-Oise),  pour  1  Cymtidium  Hoo- 
kerianum,  var.  grandiflorum,  plante  qui  n'avait  pas  encore  ele 
présentée  au  Comité. 

Des  félicitations  au  même  présentateur  pour  1  Odontoglossum 
madrense  (Syn.  :  0.  maxillare)  et  !  0.  crispum,  présentés  hors 
concours. 

4°  Une  prime  de  P'°  classe  à  MM.  Vallerand  frères,  pour  4 
variétés  de  IVœgelia  obtenues  en  1895  et  qui  seront  mises  au 
commerce  au  printemps  de  1897,  savoir:    Délices   cVautomne, 


1098  PROCÈS-VERBAUX. 

Souvenir  de  Jules  Vallerand,  Gerbe  lumineuse,  Madame  Jean 
Page.  Ces  plantes  sont  remarquables  par  leur  brillant  coloris 
et  leur  belle  culture. 

Une  prime  de  3"  classe  aux  mêmes  présentateurs,  pour  un  lot 
d'Apheîandra  Roezlii,  superbe  Acanthacée,  propre  à  la  décoration 
des  appartements  oi^i  règne  une  température  modérée. 

5°  Une  prime  de  r''  classe  à  M.  Pierre  Passy,  au  Désert  de 
Retz,  par  Sainl-Germain-en-Laye  (Seine-et-Oise),  pour  3  Poires 
Doyenné  d'hiver  et  5  Passe  Crassane,  remarquables  par  leur 
beauté  et  leur  extrême  finesse; 

6"  Une  prime  de  2°  classe  à  M.  Enfer,  jardinier-en-chef  au 
château  de  Pontchartrain  (Seine-et-Oise),  pour  Raisins  Muscat 
d'Alexandrie  et  Ladu  Downe's  Seedling,  conservés  sur  pied,  en 
serre.  Les  Vignes  sur  lesquelles  ont  été  cueillis  ces  Raisins  n'ont 
été  chaufïees  qu'au  moment  de  la  floraison,  pour  assurer  la 
fécondation,  et  ensuite  en  hiver  pour  combattre  l'humidité  qui- 
aurait  pu  nuire  à  la  conservation  des  fruits. 


SÉANCE    DU    24    DÉCEMBRE. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  le  Président  exprime  de  vifs  regrets  au  sujet  des  pertes  que 
la  Société  a  éprouvées  par  les  décès  de  M.  Hatret,  du  GranJ- 
Montrouge  (sociétaire  depuis  1884);  de  M.  Méry,  de  Neuilly- 
Plaisance  (sociétaire  depuis  1892),  et  de  M.  Amand,  de  Paris 
(sociétaire  depuis  '1894). 

Il  se  fait  riuterprète  de  la  Société,  pour  adresser  des  félici- 
tations à  notre  collègue,  M.  Lucien  Chauré,  qui  vient  d'être 
nommé  Officier  de  l'instruction  i)ublique.  [Applaudissemenls.) 

11  soumet  à  l'assemblée  une  proposition  du  Conseil  d'adminis- 
tration consistant  à  nommer  : 

M.  Keteleér,  membre  d'honneur  de  la  Société  ; 

M.  Jamin  (Ferdinand),  vice-président  honoraire  ; 

M.  Harman  Payne,  membre  correspondant. 

Cette  proposition  est  aJoptée  à  l'unanimité.  {Applaudisse- 
ments.), 


SÉANCE  GÉNÉRALE  DU  24  DÉCEMBRE  1896.       1099 

M.  le  Secrétaire  général  procède  au  dépouillement  de  la  cor- 
respondance qui  comprend  : 

A.  —  Correspondance  manuscrite  : 

Lettre  de  M.  Edwin  Saunders,  président  de  la  National 
Chrysanthemum  Society  de  Londres,  exprimant  les  remercie- 
ments et  les  sentiments  de  gratitude  de  cette  Société,  en  réponse 
aux  félicitations  adressées,  à  l'occasion  de  la  nomination  de 
M.  Harman  Payne  comme  Chevalier  du  Mérite  agricole. 

Lettre  de  M.  Herbert  Fowler,  accompagnant  une  adresse 
envoyée  par  la  National  Chrysanthemum  Society  de  Londres, 
exprimant  les  meilleurs  souhaits  pour  la  continuation  des  excel- 
lentes relations  qui  existent  entre  les  horticulteurs  des  deux 
nations. 

B.  —  Correspondance  imprimée  : 

Programme  de  l'Exposition  qui  aura  lieu  à  Caen  (Calvados)  du 
31  juillet  au  3  août  1897. 

Annonce  d'une  Exposition  qui  aura  lieu  à  Nîmes  (Gard),  du 
11  au  21  juin  1897. 

G.  —  Ouvrages  destinés  a  la  bibliothèque  : 

1°  Feuille  d'informations  du  ministère  de  V Agriculture^  n°^  o2 
et  53; 

2°  Les  Confréries  de  jardiniers  de  Troyes  et  de  la  banlieue^  par 
M.  Louis  Morin,  Troyes,  1896,  broch.  de  30  p.  ; 

3®  Agenda  horticole  pour  1897,  par  M.  Louis  Henry.  Librairie 
horticole  du  Jardin  (M.  Hariot  est  chargé  d'examiner  cet 
ouvrage  et  d'en  faire  l'objet  d'un  rapport); 

4**  Le  Mosaiculturè  pratique^  par  M.  A.  Maumené.  Librairie 
horticole  du  Jardin,  Paris,  1896  (M.  Page,  rapporteur)  ; 

5°  Nouvelle  méthode  de  culture  intensive  des  plantes  en  appar- 
tements, par  M.  H.  Bioudeau,  Paris,  1896  (M.  Philippe  de 
Vilmorin^  rapporteur)  ; 

6°  Le  traitement  des  bois  en  France,  nouvelle  édition,  par 
M.  Gh.  Broillard; 


1100  PROCÈS-VERBAUX, 

1°  Smithsonian  Contributions  lo  Knowledge,  vol.  30,  31  et  32, 
3  vol.  m-k.  Washington,  1895; 

8°  Melhods  for  the  détermination  of  organic  matter  in  air,  by 
David  Hendricks  Bergey.  Washington,  1896  ; 

9"  An  Index  to  the  Gênera  and  sjjecies  to  the  Foraminiferay 
by  Davies  Sherborn,  Washington,  1896. 

10°  Argon  a  new  constituent  of  the  otmospher,  by  Lord  Ray- 
ieigh  and  prolessor  William  Ramsay,  Washington,  1896. 

11°  71ie  Handbook  Horticulture  and  Viticulture  of  Western 
Australia,  by  A.  Despeissis,  Perth  (Australie),  1895. 

■\î°  Land  régulations  for  the  Colony  of  Western  Australlay 
Penh,  189i. 

D.  —  Notes  et  Rapports  déposés  sur  le  bureau  : 

1°  Note  sur  une  excursion  en  Algérie^  par  M.  Martin  père. 
(Renvoyée  à  la  commission  de  rédacticm.) 

2"  Rapports  siir  les  travaux  du  Comité  scientifique  de  la 
Société  nationale  d'Horticulture  de  France  (année  1896),  par 
M.  P.  Hariol. 

3°  Rapport  sur  les  plans  du  parc  du  Grand-Bochet,  à  Artennes 
[Aisne),  présentés  à  la  Société  par  M.  Redont;  M.  ïouret,  rap- 
porteur. Les  conclusions  de  ce  rapport,  demandant  l'insertion 
dans  le  Journal  et  le  renvoi  à  la  Commission  des  récompenses, 
sont  mises  aux  voix  et  adoptées  par  l'assemblée. 

Objets  soumis  a  l'examen  des  Comités  : 

Au  Comité  des  Orchidées  : 

1°  Par  M.  Ferrier,  5,  boulevard  Montmorency,  à  Pari?,  1  Lœlia 
prxslans,  d'importation  (prime  de  2''  classe). 

2°  Par  M.  Courmontagne,  jardinier,  68,  rue  Raynouard, 
Paris,  1  Cattieya  Percivaliana  et  1  Cypripedium  Leeanum  (prime 
de  3®  classe). 

3°  Par  M.  Régnier,  horticulteur,  avenue  Marigny,  à  Fontenay- 
sous-Bois  iSeinej,  1  Saccolabium  considéré  comme  une  espèce 
nouvelle.  Première  floraison  a'une  plante  importée  par  le  pré- 
sentateur (prime  de  3^  classe). 


SÉANCE  GÉNÉRALE  DU  24  DÉCEMBRE  1896.       1101 

Les  propositions  relatives  aux  récompenses  à  accorder  pour 
les  présentations,  sont  mises  aux  voix  et  adoptées. 

La  parole  est  donnée  à  M.  Huard,  qui  soumet  à  la  sanction 
de  l'assemblée  un  projet  de  budget  pour  l'année  1897. 

M.  le  Président  met  aux  voix  les  propositions  de  notre  hono- 
rable Trésorier,  que  le  Conseil  d'administration  a  approuvées 
dans  sa  dernière  séance. 

Le  projet  de  budget  est  adopté  à  Tunanimilé. 

M.  H.  de  Vilmorin  dit  qu'il  croit  être  l'interprète  de  l'assem- 
blée tout  entière,  en  adressant  de  chaleureux  i-emerciements  à 
notre  excellent  Trésorier,  qui  s'occupe  avec  tant  de  sollicitude 
des  inlérèts  de  notre  Société.  [Applaudissements  répétés.) 

M.  TrufTaul  propose  d'étendre  ces  remerciements  â  notre 
dévoué  Trésorier-adjoint,  M.  Lebœuf,  qui  seconde  si  bien 
M.  Huard.  [Applaudissements,) 

M.  le  secrétaire  général-adjoint  annonce  les  présentations  de 
nombreux  sociétaires. 

La  séance  estsuspendue  en  attendant  le  dépouillement  complet 
des  votes  non  encore  achevé. 

A  la  reprise  de  la  séance,  M.  le  Président  fait  connaître  les 
résultats  des  élections  qui  sont  les  suivants  : 

Pour  la  nomination  de  deux  vice-présidents  : 

Nombre  de  volants,  240;  majorité  absolue,  \2\  voix. 

Ont  obtenu  :  M.  H.  Defresne,  227  voix;  M.  Nanot,  192  voix; 
M.  Ghargueraud,  9  voix;  M.  Mussat,  8  voix;  M.  Bergman  père, 
6  voix;  voix  diverses  :  23. 

En  conséquence,  MM.  H.  Defresne  et  Nanot  sont  élus  vice- 
présidents  pour  les  années  1897  et  1898. 

Pour  la  nomination  de  deux  secrétaires  : 

Nombre  de  votants,  240;  majorité  absolue,  121  voix. 

On  obtenu  :  M.  Bergman  (Ernest),  219  voix;  M.  Duval  (Henri), 

104  voix;  M.   Vacherot,    91    voix;   M.   Ozanne,  44    voix;  voix 

diverses^  5;  bulletins  nuls,  2;  bulletin  blanc,  1. 


1102  PROCÈS-VERBAUX. 

En  conséquence,  M.  Bergman  (Ernesl)  est  élu  secrétaire  pour 
les  années  1897  et  1898.  Un  scrutin  de  ballottage  est  nécessaire 
pour  le  second  secrétaire  à  élire. 

Pour  la  nomination  de  quatre  conseillers  : 

Nombre  de  votants,  239;  majorité  absolu,  120. 

Ont  obtenu  :  M.  A.  Truffant,  215  voix;  M.  Martinet,  214  voix; 
M.  Grenthe,  212  voix;  M.  Quénat,  181  voix:  M.  Chemin, 
30  voix;  M.  Duvillard,  16  voix;  M.  Doin,  12  voix;  M.  Ghauré, 
8  voix;  M.  Redont,  6  voix;  voix  diverses,  18;  bulletin  blanc,  1. 

En  conséquence,  MM.  A.  TrufTaut,  Martinet,  Grenthe  et  Qué- 
nat sont  proclamés  conseillers  pour  les  années  1897,  1898,  1899 
et  1900. 

Dans  la  nomination  de  la  commission  de  contrôle  : 

Nombre  de  votants,  240;  majorité  absolue,  121  voix. 

Ont  obtenu  :  M.  Méon,  234  voix;  M.  Panhard,  234  voix; 
M.  Robert,  234  voix;  M.  Sylvestre  de  Sacy,  233  voix;  M.  Henne- 
cart,  232  voix;  M.  Brochard,  1  voix;  bulletins  blancs  ou 
nuls,  6. 

En  conséquence,  MM.  Méon,  Panhard,  Roberl,  Sylvestre  de 
Sacy  et  Hennecart  sont  élus  membres  de  la  commission  de  con- 
trôle pour  l'année  1897. 

11  y  a  lieu  de  procéder  à  un  nouveau  tour  de  scrutin  pour 
l'élection  de  deux  conseillers;  l'un  pour  trois  ans,  en  rempla- 
cement de  M.  Bergman;  l'autre  pour  deux  ans,  en  remplace- 
ment de  M.  Defresne;  MM.  Bergman  et  Defresne  étant  appelés 
à  d'autres  fonctions. 

Le  scrutin  de  ballottage  pour  l'élection  d'un  secrétaire  a  lieu 
en  même  temps. 

Scrutin  de  ballottage  pour  l'élection  d'un  secrétaire  : 

Nombre  de  volants,  174  (majorité  relative). 

Ont  obtenu  .  M.  Vacherot,  112  voix;  M.  Duval  (Henri), 
28  voix;  M.  Ozanne,  25  voix;  bulletins  nuls^  5;  bulletins 
blancs,  3. 

En  conséquence,  M.  Vacherot  est  élu  secrétaire  pour  les 
années  1897  et  1898. 


SÉANCE  GÉNÉRALE  DU  24  DÉCEMBRE  1896.        1103 

Scrutin  pour  l'éleclion  de  '2  conseillers,  en  remplacement  de 
"MM.  Defresne  et  Bergman  (Ernesl),  appelés  à  d'autres  fonctions: 

Nombre  de  votants,  171  ;  majorité  absolue,  86  voix. 

Ont  obtenu  :  M,  Duvillard,  183  voix;  M.  Doin,  118  voix; 
M.  Chemin,  25  voix;  M.  Deny,  o  voix;  voix  diverses,  22;  bulle- 
tins blancs,  4  ; 

En  conséquence,  M.  Duvillard  est  élu  conseiller  pour  trois  ans; 
M.  Doin  conseiller  pour  deux  ans. 

Par  suite  des  élections  qui  viennent  d'avoir  lieu,  le  Bureau  et 
le  Conseil  d'administration  de  la  Société  se  trouvent  ainsi  con- 
stitués pour  l'année  1897  : 

Bureau. 

Président MxM.    Viger. 

Premier  Vice-Président .  Vilmorin  (Henri  Lévêque  de). 

Vice-Présidents Yitry  ^Désiré),  Lévéque,  Defresne 

(Honoré),  Nanot. 

Secrétaire  général.  .   .   .  Cuatenay  (Abel). 

Secrétaire  -  général  -  ad  -  Chouvet  (Emile). 

joint  

Secrétaires Sallier  (Joanni),  Cappe  fils,  Berg- 
man (Ernesl),  Vacherot. 

Trésorier  ........  Huard. 

Trésorier- adj oint ,  .  .  .  Lebœuf  (Paul)." 

Bibliothécaire Bois  (D.). 

Bibliothécaire-adjoint .   .  Hariot. 

Conseil  d'Administration. 

Pour  une  année  .  ....  MM.    Paillet    (père),    Poiret-Delan, 

Hébrard    (Laurent),    Thiébaut 

aîné. 
Pour  deux  années.  .   .  .  Doin,    Mussat,    Villard,    Leroy 

(Isidore). 
Pour  trois  années .  .  .  .  Coulo.^îbier,    Verdier    (Eugène), 

Duvillard,  Opoix. 
-Pour  quatre  années .  .  .  Truffaut     (Albert),     Martinet, 

Grentqe,  Quénat. 

Commission  de  Contrôle. 

MM.  MÉoN,  Panuard,  Robert,  Sylvestre  de  Sacy,  Hennecart. 
La  séance  est  levée  à  4  heures  10  minutes. 


11U4  DISCOURS    DE    M.    VIGER. 

DISTRrBUTION    SOLENNELLE    DES    RÉCOMPENSES 

SÉANCE  DU  10  DÉCEMBRE  1896 

DISCOURS   DE   M.   YIGER, 

PRÉSIDENT   DE   LA    SOCIETE 


Mesdames,  Messieurs, 

Vous  regretterez,  j'en  suis  sûr,  autant  que  moi  l'absence  de 
M.  le  Ministre  de  J'Agricullure.  M.  Méline,  qui  s'intéresse  si 
vivement  à  toutes  les  branches  du  travail  national,  sera  le 
premier,  soyez-en  persuadés,  à  regretter  aussi  de  r.e  pouvoir 
présider  cette  fête  de  l'Horticulture  française.  Mais  comme  le 
général  d'armée,  le  Président  du  conseil  est  à  son  poste  de 
combat,  au  Parlement,  défendant  le  budget  de  l'Agriculture, 
notre  budget,  puis-je  dire,  car  la  Société  nationale  en  reçoit 
sa  part,  qu'elle  utilise  au  mieux  des  intérêts  horticoles. 

Cependant,  si  nous  ne  possédons  pas  parmi  nous  le  général, 
tout  occupé  de  diriger  les  manœuvres  de  la  tactique  parle- 
mentaire, nous  aurions  éprouvé  une  vive  satisfaction  de  le 
voir  suppléé  par  un  de  ses  meilleurs  aides  de  camp.  Tous  les 
amis  de  l'Agriculture  ont  vu  avec  tristesse  M.  Tisserand  quitter 
la  haute  situation  qu'il  a  si  dignement  occupée  durant  de 
longues  années,  mais  ils  ont  été  très  heureux  de  le  voir  rem- 
placer par  M.  Yassillière.  Nos  sympathies  sont  acquises  à  cet 
aimable  et  distingué  fonctionnaire  ;  elles  s'éveillent  d'autant 
plus  vives  dans  noire  milieu  que  nous  avons  vu  M.  le  Directeur 
de  l'Agriculture  à  l'œuvre  comme  inspecteur  général^  non  seu- 
lement dans  les  nombreux  concours  agricoles  qu'il  a  organisés, 
mais  encore  dans  la  direction  de  cette  mémorable  exposition  de 
Pétersbourg  dont  son  ancien  ministre  aurait  tenu  à  le  féliciter 
de  nouveau  dans  cette  séance  solennelle. 

Malheureusement,  le  même  motif  retient  à  la  Chambre  des 
députés  et  le  Ministre  et  son  Directeur  de  l'Agriculture.  Mais 
nous  avons  une  atténuation  à  nos  regrets,  en  voyant  parmi 
nous,  pour  représenter  notre    Ministère,   M.   Marchand,    mon 


DISCOURS   DE   M.    VIGER.  1105 

ancien  et  excellent  collaborateur,  qui,  depuis  tant  d'années, 
contribue  à  l'organisation  de  nos  concours  agricoles  avec  un 
infatigable  dévouement. 

Mesdames,  Messieurs, 

M.  le  Secrétaire  général,  avec  sa  compétence  habituelle,  va 
vous  lire  son  rapport  sur  nos  expositions  de  Roses  et  de  Chrysan- 
thèmes; je  m'en  voudrais  de  déflorer  son  sujet;  je  veux  seule- 
ment, avant  de  lui  donner  la  parole,  vous  dire  avec  quelle  fierté 
j'ai  enregistré  vos  succès. 

Rose  et  Chrysanthème,  fleur  d'été  et  fleur  d'automne,  ont 
apporté  l'une  et  l'autre  leur  contingent  d'éloges  aux  horticul- 
teurs habiles  qui  les  avaient  exposés.  Certes,  Messieurs,  le 
public  élégant  qui  se  pressait  pour  admirer  ces  massifs  aux 
riantes  couleurs,  rendait  justice  à  vos  efforts.  Mais  combien  nos 
gracieuses  parisiennes  qui,  comme  autant  de  fleurs  animées, 
circulaient  autour  de  vos  plantes,  auraient  lémoif,mé  plus  d'inté- 
rêt encore  à  nos  exposants  si  elles  avaient  pu  mesurer  la  somme 
de  travail,  d'ingéniosité  emmagasinée  dans  chaque  nouvelle 
espèce  par  des  générations  d'horticulteurs. 

Quels  trésors  de  science,  d'art,  de  patience,  n'a-t-il  pas  fallu 
mettre  au  jour  pour  arriver  à  faire  de  la  Rose  canine,  parure  de 
nos  buissons, les  éclatants  hybrides  dont  la  forme  et  les  nuances 
ravissent  les  yeux. 

Quelles  applications  persévérantes  de  toutps  nos  méthodes  de 
culture  n'a-t-il  pas  fallu  tenter  pour  faire  de  l'humble  plante 
apportée  du  Japon  par  Pierre  Blancard,  ce  triomphant  Chrysan- 
thème qui  offrait  s^s  fleurs  si  variées  d'aspect  et  de  nuances  aux 
yeux  ravis  des  visiteurs? 

Toutes  ces  plantes  :  Chrysanthèmes,  OE'Uets,  Cyclamens,  ces 
fruit*,  ces  légumes,  ces  arbustes  font  vivre  des  milliers  de  tra- 
vailleurs honnêtes  et  robustes,  amis  du  progrès,  qui  mettent 
à  profit  toutes  les  nouvelles  découvertes  de  la  science  pour 
aicroitre  et  perfectionner  leurs  moyens  de  production. 

Le  commerce  des  plantes  se  chiffre  par  une  somme  considé- 
rable, bien  près  d'un  milliard,  je  crois,  et  les  progrès  incessants 
réalisés  ne  peuvent  que  l'augmenter  dans  l'avenir. 


1106  COMMISSION   DES    RÉCOMPENSES. 

Aussi,  Messieurs,  le  gouvernement  de  la  République  ne  sau- 
rait rester  incliiïérent  à  l'œuvre  que  nous  accomplissons,  il  vous 
en  a  donné  maintes  preuves;  la  plus  éclatante  de  toutes  est  le 
gracieux  intérêt,  la  si  cordiale  bienveillance  que  nous  témoigne 
le  chef  de  l'Etat.  Sa  présence  à  nos  fêtes  horticoles,  celle  des 
membres  du  gouvernement,  sont  pour  vous  tous  un  précieux 
encouragement  et  la  juste  récompense  de  notre  dévouée  com- 
mission d'organisation.  Mais  je  ne  veux  pas  renouveler  ici  les 
éloges  qu'elle  mérite,  des  milliers  de  visiteurs  et  de  visiteuses 
l'ont  déjà  fait. 

A  chaque  exposition  elle  acquiert  de  nouveaux  titres  à  notre 
reconnaissance  et  je  lui  offre  volontiers  ce  témoignage  au  nom 
de  la  Société  nationale  d'Horticulture  de  France. 


PROCES-VERBAL  DE  LA  SEANCE 

TENUE 

LE  MARDI  10  NOVEMBRE  1896, 

PAR    LA    COMMISSION    DES    RÉCOMPENSES 

sous   LA    PBÉSIbENCE   DE   HI.    Cil.    Joly. 

La  séance  est  ouverte  à  2  heures. 

Sont  présents  :  MM.  Joly,  Ghatenay,  Vitry,  Bergman  (Ernest), 
Chargueraud,  Bois,  membres  de  la  commission;  M.  Niolet, 
président  du  comité  de  culture  potagère;  M.  Coulombier,  pré- 
sident du  comité  d'arboriculture  fruitière;  M.  Savoye,  président 
du  comité  de  floriculture. 

Conformément  au  règlement,  les  fonctions  de  secrétaire  sont 
remplies  par  M.  D.  Bois,  secrétaire-rédacteur  de  la  Société. 

La  commission' a  à  examiner  treize  demandes  de  récom- 
penses :  l'une  faite  pour  une  publication;  les  autres  émanant 
des  comités  de  culture  potagère,  d'arboriculture  fruitière, 
de  floriculture,  de  la  section  des  Chrysanthèmes  et  du  comité 
des  arts  et  industries,  sur  la  proposition  de  commissions  dont 
les  rapports  ont  été  publiés  dans  le  Journal  de  la  Société, 


SÉANCE  DU  10  DÉCEMBRE  1896.  1107 

Les  résolutions  suivantes  sont  prises  : 

1**  Récompense  accordée  pour  une  publication  : 

M.  Correvon  (H.),  directeur  du  jardin  alpin  d'acclimatation 
de  Genève,  a  publié  un  petit  livre,  intitulé  :  Le  Jardin  de  VHer- 
boriste^  dont  M.  Hariot  a  été  chargé  de  faire  l'examen,  et  au 
sujet  duquel  il  a  rédigé  un  rapport  inséré  dans  le  Journal,  cahier 
de  septembre,  p.  873. 

Notre  collègue,  tout, en  insistant  sur  le  peu  d'importance  des 
simples  en  thérapeutique,  aujourd'hui  où  l'on  se  sert  de  prin- 
cipes actifs  dont  les  propriétés  sont  plus  certaines,  fait  ressortir 
néanmoins  l'intérêt  du  livre  de  M.  Correvon,  qui  montre  le 
nombre  des  plantes  que  notre  pauvre  humanité  a  recherchées 
pour  soulager  les  maux  dont  elle  est  assaillie.  Parmi  les  espèces 
citées,  il  en  est  qui  sont  employées  dans  l'ornementation  des 
jardins;  d'autres  sont  encore  usitées  pour  leurs  propriétés  médi- 
cales dans  le  pays  de  l'auleui",  où  la  croyance  aux  vertus]^des 
simples  est  légendaire. 

Une  médaille  d'argent  est  décernée  à  M.  H.  Correvon  pour  son 
intéressant  ouvrage. 

2°  Récompense  accordée  à  la  suite  d'un  rapport  émanant  du 
comité  de  culture  potagère  : 

M.  Lecœur,  cultivateur  à  Limours,  est  l'obtenteur  d'une 
variété  nouvelle  de  Haricot  dont  il  expérimente  la  culture  depuis 
quatre  ans. 

Une  commission,  chargée  de  visiter  ses  cultures,  a  publié,  par 
l'organe  de  M.  Lambert,  un  rapport,  inséré  dans  notre  Journal, 
cahier  d'octobre  p.  943,  dans  lequel  eile  fait  ressortir  les  mérites 
de  ce  Haricot,  qu'elle  considère  cependant  comme  inférieur  au 
Haricot  vert  Chevrier. 

Les  membres  de  la  commission  ont  pu  voir  une  collection  de 
35  sortes  de  Haricots  que  M.  Lecœur  cultive  comparativement, 
en  vue  d'obtenir  une  variété  bien  adaptée  à  la  région  qu'il 
habite.     En    vue    d'encourager    les    efTorts    persévérants    de 


1108  COMMISSION    DES    RÉCOMPENSES. 

M.    Lecœur,   la    commission    des  récompenses   n'hésite    pas  à 
lui  accorder  une  médaille  d'argent. 

S°  Récompenses  accordées  à  la  suite  de  rapports  émanant  du 
comité  d'arboriculLure  fruitière. 

Le  Refuge  du  Plessis-Piquet  (Seine)  n'est  pas  seulement  inté- 
ressant par  l'importance  de  ses  cultures  et  la  manière  dont  elles 
sont  dirigées,  mais  encore  à  cause  du  but  pour  lequel  il  a  été 
créé,  car  il  sert  à  l'enseignement  gratuit  de  l'Horticulture  et 
principalement  de  l'arboriculture  fruitière,  pour  les  enfants 
abandonnés  appartenant  à  la  religion  Israélite.  Cette  propriété, 
qui  appartient  à  une  œuvre  philanthropique,  a  une  contenance 
de  18  hectares  ;  elle  est  placée  sous  la  direction  de  M.  Kahn. 

Les  cultures  fruitières,  les  plus  considérables,  comprennent 
environ  850  Poiriers,  660  Pommiers,  60  Pêchers,  510  Vignes, 
26  Pruniers  et  Cerisiers,  soit  en  tout  plus  de  2,000  arbres  appar- 
tenant aux  meilleures  variétés  connues  et  soumis  à  diverses 
formes. 

M.  Paillet  père,  rapporteur  de  la  commission  chargée  de 
visiter  ces  cultures  (voir  Journal,  cahier  de  septembre,  p.  859), 
dit  qu'au  moment  de  la  visite,  tous  ces  arbres  étaient  d'une 
belle  végétation,  garnis  de  beaux  fruits,  bien  sains,  et  con- 
duits avec  intelligence  et  talent  par  l'habile  jardinier,  M.  Bord. 
Noire  collègue,  si  compétent  en  ces  matières,  ajoute  que  ce 
jardin-fruitier-école  est  un  des  plus  importants  qui  soient  connus. 

L'attention  de  la  commission  a  été  attirée  par  la  conduite 
toute  particulière  d'une  forme  en  cordon  adoptée  pour  le  Pom- 
mier. 

Ce  système  nouveau  de  conduire  les  Pommiers  est  dû  à 
M.  Fauquet,  aiboriculteur  à  Corbeil,  qui  est  le  conseiller  de 
l'administration  du  Refuge,  en  ce  qui  concerne  les  cultures. 

11  existe  une  petite  école  de  Botanique  pour  l'instruction  des 
élèves;  un  jardin  potager;  un  jardin  fleuriste  d'environ  un  hec- 
tare, disposé  avec  beaucoup  de  goût  et  garni  de  plantes  variées. 

La  Commission  des  récompenses  estimant  que  les. efforts  faits 
par  la  Société  du  Refuge  du  Plessis-Piquet,  dans  un  but  philan- 


SÉANCE    DU    10    DÉCEMBRE    1896.  1109 

thropique,  dans  l'intérêt  de  l'Horticulture  et  particulièrement  de 
l'arboriculture  fruitière,  méritent  une  récompense  exception- 
nelle, lui  décerne  une  médaile  d'or. 

Le  jardin  de  M.  Joseph  François,  arboriculteur  à  Brunoy 
(Seine-et-Oise)  a  une  contenance  de  13,000  mètres;  il  est  entouré 
de  murs  abrités  par  des  auvents  vitrés,  garnis,  suivant  leur 
exposition,  de  Vignes,  Pêchers^  Poiriers  et  Pommiers. 

Ce  jardin  renferme  en  outre  des  contre-espaliers  disposés  sur 
44  lignes  ayant  chacune  70  mètres  de  longueur,  comprenant 
3,500  Poiriers  appartenant  aux  variétés  des  meilleures  et 
dirigés  sous  forme  de  palmette  Verrier  à  4  branches. 

En  résumé,  dit  M.  Gorion,  rapporteur  de  la  Commission,  qui 
a  visité  ce  jardin  (voir  Journal,  cahier  de  septembre,  p.  868), 
les  cultures  de  M.  Joseph  François  ne  comprennent  pas  moins  de 
5,000  arbres  d'une  vigueur  extraordinaire  et  donnant  de  très 
beaux  fruits,  grâce  à  l'excellente  culture  qui  leur  est  appliquée. 

La  commission  voulant  donner  à  M.  François  Joseph  une 
récompense  en  rapport  avec  ses  mérites,  lui  accorde  une 
médaille  d'or. 

Récompenses  accordées  à  la  suite  de  Bappo?'ts  émanant  du 
comité  de  floricidture. 

Une  commission  s'est  rendue,  le  26  août  dernier,  chez  M.  Gra- 
vereau,  horticulteur  à  Neauphle-le-Ghâteau  (Seine-et-Oise),  en 
vue  de  visiter  ses  cultures  de  Reines-Marguerites,  Zinnias  etc. 
Dans  un  rapport  rédigé  par  M.  Emile  ïhiébaut  et  inséré  dans  le 
Journal  (cahier  de  septembre,  p.  864),  la  commission  déclare 
avoir  éprouvé  un  véritable  plaisir  à  examiner  ces  cultures,  tant 
elles  étaient  admirablement  soignées  et  propres  et  les  plantes 
cultivées,  belles  et  intéressantes. 

Ces  cultures  sont  réparties  sur  4  hectares  et  demi  de  ter- 
rain dont  2  hectares  consacrés  aux  Reines-Marguerites. 

Des  Zinnias  à  grandes  fleurs  et  disposés  par  coloris,  étaient 
parfaits  comme  forme,  grosseur  de  fleur,  et  comme  pureté  de 
coloris. 


1110  COMMISSION   DES   RÉCOMPENSES. 

Mais  la  partie  la  plus  remarquable  de  l'établissement  était 
celle  consacrée  à  la  culture  des  Reines-Marguerites  dont  M.  Gra- 
vereau  possède  une  superbe  collection  comprenant  les  variétés 
les  plus  belles,  appartenant  aux  races  les  plus  diverses,  et  un  bon 
nombre  de  nouveautés  qu'il  a  obtenues  et  que  la  commission 
considère  comme  de  bonnes  acquisitions.  Les  perfectionnements 
que  M.  Gravereau  a  apportés  à  la  race  des  Reines-Marguerites 
Comètes,  notamment,  sont  dignes  des  plus  grands  éloges.  Une 
méd*aille  d'or  est  décernée  à  cet  habile  semeur. 

M.  Gentilhomme  possède,  à  Yincennes,  un  établissement  qui» 
d'après  la  commission  qui  a  été  chargée  de  le  visiter  (voir  Rap- 
port de  M.  Fichot^  Journal,  cahier  d'octobre  939),  est  celui  de  la 
France  et  de  l'étranger  où  l'on  cultive  le  plus  grand  nombre  de 
plantes  appartenant  au  genre  Bruyère. 

Non  seulement  M.  Gentilhomme  produit  beaucoup  de  plantes^ 
mais  il  s'attache  à  les  produire  économiquement  et,  dans  ce  but^ 
apporte  à  son  matériel  les  perfectionnements  nécessaires. 

Les  espèces  ou  variétés  cultivées  sont  au  nombre  de  85,  dont 
12  (ïEpacris,  et  la  Commission  n'estime  pas  à  moins  de 
70,000,  le  chiffre  des  plantes  qui  étaient  bonnes  à  vendre  au 
moment  de  la  visite,  avec  un  nombre  égal  de  plantes  jeunes. 

Une  grande  médaille  de  vermeil  est  accordée  à  M.  Gentilhomme 
pour  la  bonne  tenue  de  son  établissement  et  pour  ses  cultures^ 
si  intéressantes  et  si  bien  faites. 

M.  Pichon,  horticulteur  à  Lagny  (Seine-et-Marne),  cultive  les 
Canna  à  grandes  fleurs  depuis  l'année  1889  et  les  Pelargo- 
nium  zonale  depuis  1878.  Il  s'est  fait  une  spécialité  dans  la 
culture  de  ces  deux  sortes  de  plantes  et  il  a  acquis  une  juste 
renommée. 

Sur  sa  demande,  une  commission  s'est  rendue  chez  lui  pour 
visiter  ses  cultures;  elle  a  publié  dans  le  Journal,  cahier  de 
septembre,  p.  871  (M.  Lefièvre,  rapporteur),  un  rapport  dans 
lequel  elle  prodigue  ses  éloges,  non  seulement  pour  le  choix 
des  variétés  de  plantes  cultivées,  mais  aussi  pour  la  culture  par- 
faite à  laquelle  elles  étaient  soumises. 


SÉANCE   DU    10   DÉCEMBRE   1896.  1111 

La  commission  a  admiré  un  superbe  massif  de  Canna,  com- 
prenant 85  variétés.  Une  serre  renfermait  450  plantes  du  même 
genre,  en  62  variétés  de  grand  mérite. 

Deux  serres  à  deux  versants  abritaient  les  Pélargoniums  et 
renfermaient  chacune  200  plantes,  en  135  variétés  de  choix,, 
d'une  culture  irréprochable,  avec  des  inflorescences  énormes  et 
formant  un  ensemble  admirable. 

M.  Pichon  a  créé  lui-même,  de  toutes  pièces,  le  matériel  de 
son  établissement,  ce  qui  augmente  encore  les  mérites  de  cet 
habile  horticulteur,  auquel  une  médaille  de  vermeil  est  accordée. 

M.  Poisson,  propriétaire  à  Auteuil,  a  demandé  à  la  Société,  la 
nomination  d'une  commission  pour  visiter  son  jardin. 

Cette  commission,  qui  a  eu  M.  Hoibian  pour  rapporteur 
(voir  Journal,  août,  p.  787),  a  été  charmée  de  sa  visite. 

■  La  propriété  a  1,550  mètres  de  superficie  ;  elle  est  bien  des- 
sin ie  et  son  entretien  est  parfait.  C'est,  dit  le  rapport,  un  vrai 
bijou,  (a  siut  le  plus  grand  honneur  à  M.  Poisson,  qui  ne  néglige 
rien  pour  l'embellir  et  à  M.  Blanchard,  jardinier,  qui  ne  vient 
que  de  temps  en  temps  pour  la  soigner.  Une  grande  médaille 
d'argent  est  décernée  à  M.  Blanchard. 

Le  dimanche  6  septembre,  une  commission  s'est  réunie  chez 
^jme  Ti-uelle,  à  Savigny-sur-Orge  (Seine-et-Oise),  pour  visiter  les 
cultures  de  Bégonias  à  tubei'cules,  à  fleurs  doubles,  de  M.  Ar- 
noult.  Dans  son  rapport,  rédigé  par  M.  H.  Vacherot  (voir  Jour- 
nal, cahier  de  septembre,  p.  869),  la  commission  dit  avoir 
admiré  7  corbeilles  garnies  de  Bégonias,  dont  la  disposition  était 
excellente.  Ces  Bégonias  comprenaient  un  choix  des  m.eilleures 
variétés  connues,  plus  un  certain  nombre  d'obtentions  de 
M.   Arnoult,  qui  arrivent  à  la  plus  haute  perfeclion. 

Dans  une  autre  partie  du  jardin,  nos  collègues  ont  pu  voir 
plusieurs  milliers  de  plantes  de  semis,  aux  coloris  les  plus 
variés  et  aux  fleurs  de  dimensions  énormes,  portées  sur  des 
pédoncules  rigides.  Une  serre  renfermait  un  choix  de  plantes 
relevées  de  pleine  terre  et,  chose  inconnue  jusqu'à  ce  jour,  une 
variété  à  fleurs  doubles,  striées  de  rouge  sur  fond  jaune  crème. 


1112  COMMISSION   DES    RÉCOMPENSES. 

Grâce  à  une  grande  pratique  et  à  des  études  de  croisements, 
M.  Arnoult  est  arrivé  à  obtenir  les  plantes  les  plus  parfaites 
dans  la  proportion  de  90  p.  100.  La  commission  des  récom- 
penses accorde  une  grande  médaille  d'argent  à  cet  habile  jar- 
dinier. 

M.  iMassé,  horticulteur  à  Lagny  (Seine-et-Marne),  possède  un 
établissement  dans  lequel  il  a  réuni  une  importante  collection 
de  Canna  à  grandes  fleurs,  constituée  par  des  variétés  de 
choix  ;  des  Chrysanthèmes  cultivés  en  pots  pour  la  grande 
fleur;  de  nombreuses  variétés  de  Pélargoniums  très  bien 
cultivées.  Une  commission,  nommée  pour  visiter  cet  établisse- 
ment et  qui  a  eu  M.  H.  Duval  fils  pour  rapporteur  (voir  Journal, 
octobre,  p.  937),  a  ressenti  la  meilleure  impression  de  cette 
visite. 

Une  nombreuse  et  belle  collection  d'Orchidées  était  réunie 
dans  trois  serres  et  présentait  quelques  plantes  en  fleurs,  mal- 
gré l'époque  peu  favorable.  Parmi  ces  plantes,  on  remarquait 
surtout  le  Cattleya  Mossiœ^  var.  M.  Massé,  voisin  de  la  variété 
Wagneri,  Orchidée  très  belle  et  d'une  grande  valeur. 

La  commission  a  vu,  en  outre,  une  serre  garnie  de  plantes  à 
feuillage  ornemental;  de  nombreux  châssis  de  couches,  servant 
à  la  cuKure  des  Primevères,  Cinéraires  et  Cyclamens  ;  une  col- 
lection de  Dahlias,  de  Rosiers,  etc.  Elle  déclare,  dans  son  rap- 
port, que  tout  était  d'une  propreté  méticuleuse  et  d'un  arrange- 
ment parfait  dans  l'établissement  de  M.  Massé,  auquel  la  com- 
mission des  récompenses  décerne  une  grande  médaille  d'argent. 

Récompenses  accordées  ô,  la  suite  d'un  mjjport  émanant 
de  la  section  des  Chrysanthèmes, 

M.  Lemaire,  horticulteur,  26,  rue  Friant,  à  Paris,  a  demandé 
la  nomination  d'une  commission  pour  visiter  ses  cultures  de 
Chrysanthèmes. 

Dans  un  rapport  que  M.  Yvon  fils  a  rédigé  au  nom  de  cette 
cou^mission  (voir  Journal,  cahier  de  septembre,  p.  883),  il  est 
dit  que  ces  cultures  portent  sur  7,000  mètres  de  terrain  qui,  au 


SÉANCE  DU  10  DÉCEMBRE  1896.  1113 

moment  de  la  visite,  étaient  occupés  par  30,000  Chrysanthèmes 
en  pots  de  16  à  18  centimètres  de  diamètre,  très  vigoureux, 
d'une  bonne  tenue  et  d'une  grande  régularité. 

M.  Lemaire,  vendant  ses  plantes  sur  les  marchés  de  Paris,  ne 
cultive  guère  que  de  30  à  40  variétés  représentant  ce  qui  a  paru 
de  plus  beau  comme  coloris,  grandeur  de  fleur  et  tenue  des 
plantes.  Ces  Chrysanthèmes  sont  à  floraison  successive. 

Le  rapport  de  la  commission,  des  plus  instructifs,  donne 
l'énuméralion  des  principales  variétés  cultivées  chez  M.  Lemaire, 
avec  l'indication  de  leur  époque  de  floraison. 

M.  Lemaire  ne  se  contente  pas  de  bien  faire;  il  cherche  à 
faire  de  mieux  en  mieux,  et,  dans  ce  but,  cultive  une  centaine 
de  variétés  nouvelles,  des  meilleurs  semeurs,  en  vue  de  faire 
entrer  dans  sa  collection  seiect  celles  qu'il  en  jugera  dignes 
et  qui  figureront  par  centaines,  l'an  prochain,  sur  les  marchés 
de  Paris. 

Nos  collègues  ont  été  unanimes  pour  reconnaître,  dans  les 
Chrysanthèmes  de  M.  Lemaire,  un  modèle  de  culture  pour  les 
plantes  de  marchés.  La  commission  des  récompenses  est  heu- 
reuse de  reconnaître  les  mérites  de  cet  habile  horticulteur  en 
lui  décernant  une  médaille  d'or. 

Réconrpenses    accordées  à  la  suite  de  rapports  émanant 
du  comité  des  arts  et  industries. 

M.  Rudolph,  74,  rue  Amelot,  à  Paris,  est  l'inventeur  d'un 
tuyau  d'arrosage  métallique,  flexibie,  qui  a  été  expérimenté  par 
une  commission  dont  M.  lilanquier  a  été  le  rapporteur  (voir 
Journal,  cahier  d'août,  p.  783). 

Ce  tuyau,  sous  pression,  a  été  enroulé  à  un  diamètre  de 
lo  centimètres.  Il  ne  s'est  produit  aucune  fuite  ni  gerçure. 
D'après  le  rapport  de  la  commission,  on  peut  marcher  dessus 
sans  crainte  de  l'aplatir  ;  il  est  très  lisse  à  l'intérieur,  sans  au- 
cune garniture  de  caoutchouc  qui  puisse  s'altérer.  Son  prix  est 
relativement  inférieur  à  celui,  des  tuyaux  en  caoutchouc  et  sa 
durée  serait  plus  grande.  Une  gi-ande  médaille  d'argent  est  ac- 
cordée à  M.  Rudolph.  ,  .; 

70 


1114         PRÉAMBULE    DE   LA    DISTRIBUTION    DES    RÉCOMPENSES 

M.  DanLln,  grande  rue  de  la  Guillolière,  237,  à  Lyon,  a  inventé 
un  masiic  à  grefTer  dont  il  a  adressé  des  échantillons  à  la 
Société,  pour  expérimentation.  MM.  Hanoteau,  Garnot,  Bou- 
rette,  Borel,  Jollivet,  Anfroy  et  Gennari,  du  comité  des  arts  et 
industries;  M.  Duval  (Célestin)  et  Nomblot  (Alfred),  du  comité 
d'arboriculture  fruitière  ont,  chacun  de  leur  côté,  fait  des  essais 
dont  les  résultats  sont  consignés  dans  trois  rapports  insérés 
dans  le  Journal,  cahier  d'août,  p.  786. 

D'après  les  observations  recueillies,  ce  masiic,  qui  a  beaucoup 
d'analogues,  se  comporte  bien  pendant  les  temps  froids  et  les 
temps  humides,  il  se  maintient  longtemps  sans  couler  sous 
l'influence  de  la  chaleur,  en  été,  et,  en  séchant,  ne  se  fendille 
pas  pour  tomber  ensuite  par  morceaux.  En  un  mot,  il  est 
considéré  comme  bon.  La  commission  des  récompenses  dé- 
cerne une  médaille  d'argent  à  M.  Dantin. 

Les  attributions  de  récompenses  indiquées  ci-dessus  ont  été 
approuvées  par  le  conseil  d'administration,  dans  la  séance  du 
12  novembre  1896. 


Préambule  de  la  Distribution  des  Récompenses 
DU  10  décembre  1896. 

par  M.  A.  Cuatenay,  secrétaire  général. 

Mesdames,  ^Messieurs, 

Les  deux  expositions  dont  je  vais  essayer  de  dégager  devant 
vous  les  points  principaux  et  les  faits  les  plus  saillants,  avaient 
pour  but  de  montrer  au  public  les  améliorations  réalisées  prin- 
cipalement dans  la  culture  de  deux  fleurs  estimées  aujourd'hui, 
l'une  et  l'autre,  à  juste  titre,  comme  celles  appelées  à  rendre  Je 
plus  de  service  dans  la  décoration  et  l'ornementation  de  nos 
jardins  et  de  nos  appartements  :  idi  Rose  et  le  Chrysanthème. 

La  première,  depuis  un  temps  immémorial,  peut  être  consi- 
dérée comme  la  fleur  nationale  par  excellence. 

Elle  concourt  aux  décorations  estivales  de  nos  parterres  ;  elle 


DU    10   DÉCEMBRE    1896.  1115 

joue  un  grand  rôle  dans  l'ornementation  florale,  dont  ne  sau- 
raient actuellement  se  passer  les  fêtes  et  les  cérémonies  de 
toutes  sortes;  elle  est  la  joie  du  plus  humble  fo^Jer,  tant  sous  la 
forme  du  bouquet  destiné  aux  anniversaires  des  fêtes  familiales 
que  sous  celle  du  modeste  pot  de  fleurs,  venant  par  sa  fraî- 
cheur et  son  éclat,  apporter  un  peu  de  gaieté  à  la  fenêtre  ou  sur 
le  bureau  du  travailleur. 

Le  Chrysanthème  est  entré  bien  plus  récemment  dans  les 
goûts  du  public,  et  c'est  seulement  depuis  un  petit  nombre 
d'années  que  les  améliorations  obtenues  chez  nous  dans  la  cul- 
ture de  cette  plante,  ont  pula  faire  parvenir  au  rang  qu'elle 
occupe  maintenant. 

Si  nous  comparons,  en  effet,  ce  qu'étaient  les  Chr\'santhèmes, 
désignés  par  nos  pères  sous  le  nom  de  fleurs  de  cimetières,  avec 
les  spécimens  splendides,  de  formes  et  de  nuances  si  diverses 
que  nous  admirons  aujourd'hui,  nous  devons  louer  sans  réserve 
le  travail  et  les  eflorls  dont  nos  habiles  horticulteurs  ont  fait 
preuve  dans  cette  transformation,  étonnante  à  tous  les  points 
de  vue. 

Aux  teintes  neutres  et  sombres  pour  la  plupart  des  premiers 
Chrysanthèmes,  ont  succédé  les  coloris  les  plus  frais  et  les  plus 
variés. 

Les  petites  fleurettes  uniformes  d'autrefois,  emblèmes  de  tris- 
tesse, ont  été  remplacées  par  les  fleurs  les  plus  riches,  aux 
formes  multiples  et  aux  dimensionsinconnues  jusqu'à  ce  jour. 

Si  les  variétés  de  Pioses  actuellement  cultivées  sont  innom- 
brables, les  sortes  de  Chrysanthèmes,  dont  nous  voyons  s'ac- 
croître de  jour  en  jour  le  nombre,  sous  l'impulsion  d'une  cul- 
ture portée  à  son  plus  haut  degré  d'intensité,  paraissent  devoir 
à  ce  titre,  les  égaler  sinon  les  dépasser  à  bref  délai. 

Enhn,  la  mode  s'est  emparée  des  dernières,  comme  elle  avait 
adopté  les  premières,  et  en  organisant  des  expositions  spéciale- 
ment consacrées  à  chacune  de  ces  deux  plantes,  la  Société 
nationale  d'Horticulture  s'est  évidemment  pénétrée  du  senti- 
ment partagé  par  tous  ceux  qui  aiment  les  fleurs,  ainsi  que  vien- 
nent l'attester  les  visiteurs  de  plus  en  plus  nombreux  qui  se 
pressent  dans  nos  floralies. 


1116         PRÉAMBULE   DE    LA   DISTRIBUTION   DES   RÉCOMPENSES 

L'Exposition  de  Roses,  tenue  dans  votre  liôtel  en  juillet  der- 
nier, était  la  première  de  ce  genre  organisée  à  Paris  par  notre 
Société. 

Le  succès  n'a  peut-être  pas  été  aussi  vif  que  nous  l'eussions 
désiré,  et  cela  pour  plusieurs  raisons,  auxquelles  l'expérience 
nous  permettra  de  remédier  dans  l'avenir. 

Néanmoins,  un  assez  grand  nombre  d'exposants  avaien  t 
répondu  à  notre  appel,  et,  pendant  plusieurs  jours,  de  nom- 
breux amateurs  de  Roses  ont  pu  admirer  les  produits  si  beaux 
de  nos  meilleurs  établissements  horticoles  des  environs  de  Paris. 

Quant  à  l'Exposition  de  Chrysanthèmes,  on  peut  affirmer 
hautement  qu'elle  a  été  de  tous  points  supérieure  à  ses  devan- 
cières. 

Votre  commission  d'organisation  avait  utilisé  cette  année,  de 
la  façon  la  plus  remarquable,  les  salles  du  premier  étage  du 
Palais  de  l'Industrie,  malheureusement  condamné  à  disparaître 
prochainement,  et  si  nous  n'avons  pu  obtenir  dans  ce  local,  une 
disposition  d'ensemble  flatteuse  pour  le  premier  coup  d'oeil,  il 
n'en  est  pas  moins  vrai  que  chacune  des  salles  si  richement 
garnies  de  nos  magnifiques  fleurs  d'automne,  renfermait  des 
éléments  d'attraction  considérables,  où  les  connaisseurs,  ainsi 
que  les  simples  curieux,  pouvaient  étudier  longuement  les  tré- 
sors réunis  par  les  meilleurs  spécialistes,  accourus  des  points  les 
plus  éloignés  de  la  France,  pour  lutter  avec  nos  collègues  les 
plus  réputés  de  Paris  et  des  environs.  Je  citerai  même  dans  cet 
ordre  d'idées,  le  fait  particulier  et  très  symptomatique,  de  l'en- 
voi fait  à  notre  exposition  par  le  chef  de  culture  des  jardins 
royaux  d'Italie,  qui  a  obtenu  plusieurs  certificats  de  mérite,  pour 
ses  intéressantes  variétés  nouvelles  de  semis. 

M.  le  Président  de  la  République,  accompagné  de  M"'^  et 
M^^^  Faure,  de  M.  le  Ministre  du  commerce,  et  de  nombreux 
personnages  officiels,  a  tenu  à  se  rendre  à  notre  invitation  ; 
mais  il  ne  pouvait,  dans  cette  première  visite,  se  rendre  compte, 
même  de  la  façon  la  plus  imparfaite,  de  la  richesse  et  de  la 
beauté  des  plantes  présentées. 

Aussi  s'est-il  empressé  de  revenir  officieusement  le  lendemain 
faire  une  nouvelle  promenade  à  travers  notre   exposition,  au 


DU    10    DÉCEMBRE    1896.  1117 

cours  de  laquelle  il  s'est  entretenu,  avec  sa  bonne  grâce  accou- 
tumée, des  fleurs  qui  l'intéressaient,  auprès  des  exposants  qui  se 
trouvaient  alors  dans  les  salles  du  Palais. 

Notre  nouveau  Président,  M.  Viger,  qui  avait  inauguré  si 
souvent  déjà  nos  fêtes  horticoles  en  qualité  de  Ministre  de 
l'Agriculture,  faisait  cette  fois  les  honneurs  de  l'Exposition, 
et  guidait  le  Chef  de  l'Etat,  avec  son  amabilité  habituelle. 

Faut-il  ajouter  que Taffluence  était  aussi  grande,  le  soir  à  la 
lumière  électrique,  que  dans  le  milieu  de  la  journée,  et  le  public 
aussi  empressé,  le  sixième  jour  que  le  premier? 

Du  reste,  la  température  a  été  clémente  à  notre  égard,  et 
le  froid  qui  se  serait  vivement  fait  sentir  dans  ces  salles  peu 
protégées  contre  les  rigueurs  de  l'hiver,  ne  s'est  manifesté  que 
d'une  façon  presque  insensible. 

Aussi  les  fleurs  se  sont-elles  conservées,  jusqu'au  dernier  jour, 
dans  un  état  de  fraîcheur  admirable. 

Je  ne  veux  pas  finir  cette  étude  rétrospective  sans  citer  les 
beaux  fruits,  les  légumes,  ainsi  que  les  plantes  variées.  Cycla- 
mens et  OEillets,  dont  les  apports  relativement  considérables 
ont  également  montré  la  perfection  de  culture,  à  laquelle  sont 
arrivés  nos  horticulteurs  parisiens. 

En  terminant,  je  suis  heureux  de  constater  que  les  vœux 
exprimés  ici  l'an  dernier,  relativement  à  l'organisation  dans 
notre  Société,  d'une  section  spéciale  de  Chrysanthémistes, 
ont  été  réalisés,  et  je  suis  convaincu  que  cette  création  a  été 
pour  beaucoup  dans  le  succès  que  nous  venons  constater  et 
récompenser  aujourd'hui. 


EXPOSITION  DE   NOVEMBRE    1896 


DÉGISIONS  DES  JURYS 


CHRYSANTHÈMES 


GRAND  PRIX  D'HONNEUR 

Objet  d'art  donné  par  M.  le  Président  de  la  République. 
A  M.  NONIN   (Auguste), 

avenue  de  Paris,  20,  Châtillon  (Seine). 
Pour  Chrysanthèmes. 

CONCOURS    ENTRE    HORTICULTEURS 
Plantes  en  pots. 

Collections  en  belle  culture 

Premier  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  cent  va- 
riétés. 

Médaille  d'or.  M.  Nonin  (Auguste). 

Grande  médaille  de  vermeil.  M.  Patrolin,  avenue  de  la  Gare, 

à  Bourges  (Cher). 
Grande  médaille  de  vermeil.  M.  Boutreux,  rue  de  Paris,  89, 

à  Montreuil  (Seine). 
Grande  médaille  de  vermeil.  MM.  Vilmorin-Andrieux  et  G'^, 

4,  quai  de  la  Mégisserie. 
Médaille  de  vermeil.  M.  Delavier,  rue  Saussure,  2,  Paris. 
Grande  médaille  d'argent.  MM.  Lévêque  et  fils,  rue  du  Lié- 

gat,  69,  Ivry  (Seine). 
Médaille  d'argent.  M.  Defresne  fils,  à  Vitry  (Seine). 
Médaille  d'argent.  M.  Gérand,  à  Malakofî  (Seine). 

2®  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de   cinquante  va- 
riétés. 

Médaille  de  vermeil.  M,  Boutreux. 

Grande  médaille  d'argent.  MM.  Vilmorin-Andrieux  et  G»«. 

Médaille  d'argent.  M.  Gérand. 

Médaille  d'argent.  MM.  Lévêque  et  fils. 

Médaille  d'argent.  MM.  Yvon  et  fils. 

3^  Concours.  —  La  plus  belle  collection   de   vingt-cinq  va- 
riétés. 


CQRYSANTllÈMES.  1119 

Médaille  de  vermeil.  MM.  Yvon  et  fils,  Malakoff  (Seine;. 

Grande  médaille  d'argent.  MM.  Duval  et  fils. 

Médaille  d'argent.  M.  Launay,  rue  des  Ghêûeaux,  à  Sceaux 

(Seiue). 
Médaille  d'argent.  MM.  Lévêque  et  fils. 
Médaille  d'argent.  MM.  Vilmorin- Andrieux  et  C'". 

4''  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  douze  variétés. 

Médaille  de  vermeil.  MM.  Duval  et  fils,  rue  de  l'Ermitage,  à 

Versailles  (Seine-et-Oise). 
Grande  médaille  d'argent.  MM.  Vilmorin-Andrieux  et  G'^. 
Médaille  d'argent.  M.  Paillet,  à  Chàtenay,  par  Sceaux  (Seine). 

5^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  douze  variétés  à 
fleurs  duveteuses. 

Grande  médaille  de  vermeil.  M.  Nonin. 

Médaille  de  vermeil.  MM.  Vilmorin-Andrieux  et  G'^. 

7«  Concours.  —  Les  vingt-cinq  plus  belles  variétés  cultivées, 
à  tige  formant  tête. 

Médaille  d'or.  M.  Boutreux. 

Grande  médaille  de  vermeil.  MM.  Yvon  et  fils. 

9'^  Concours.  —  Le  plus  beau  spécimen  cultivé,  à  tige  for- 
mant tète. 

Grande  médaille  de  vermeil.  M.  Cordonnier,  à  Bailleul  (Nord). 
Médaille  d'argent.  MM.  Yvon  et  fils. 

10^  Concours.  —  Les  vingt-cinq  plus  belles  variétés   culti- 
vées en  touffes  basses. 

Grande  médaille  de  vermeil.  M.    Ragoût,   route  de  Plaine, 

Vésinet  ^ Seine-et-Oise). 
Grande  médaille  de  vermeil.  MM,  Vilmorin-Andrieux  et  O^. 
Grande  médaille  d'argent.  MM.  Yvon  et  fils. 

11^  Concours.  —  Les  douze  plus  belles  variétés  cultivées  en 
touffes  basses. 

Médaille  d'argent.  MM.  Vilmorin-Andrieux  et  C'e. 
Médaille  d'argent.  MM.  Yvon  et  fils. 

12*'  Concours.  —  Les  six  plus  belles  variétés  cultivées  en 
touffes  basses. 

Médaille  d'argent.  MM.  Yvon  et  fils. 

Médaille  de  bronze.  M.  Ragoût. 

Médaille  de  bronze.  MM.  Vilmorin-Andrieux  et  G'^. 

13"  Concours.  —  Les  trois  plus  belles  variétés  cultivées  en 
touffes  basses. 

Médaille  d'argent.  M.  Ragoût. 

Médaille  d'argent.  MM.  Vilmorin-Andrieux  et  C'«>. 

Médaille  de  bronze.  MM.  Yvon  et  fils. 


1120         EXPOSITION  DE  NOVEMBRE  1896. 

14°  Concours.  —  Le  plus  beau  spécimen  cuUivé  en  touffe 
basse. 

Médaille  d'argent.  MM.  Duval  et  fils. 
Médaille  de  bronze.  MM.  Yvon  et  fils. 

15'^  Concours.  —  Les  six  plus  belles  variétés  à  fleurs  blanches. 
Médaille  d'argent.  MM.  Vilmorin-Andrieux  et  C'c. 

16°  Concours.  —  Les  six  plus  belles  variétés  à  fleurs  jaunes. 
Médaille  de  vermeil.  MM.  Vilmorin-Andrieux  et  C'"^. 

17®  Concours.  —  Les  six  plus  belles  variétés  à  fleurs  roses. 
Médaille  d'argent.  MM.  Vilmorin-Andrieux  et  G'^. 

18°  Concours.  —  Les  six  plus  belles  variétés  à  fleurs  rouges. 
Médaille  d'argent.  MM.  Vilmorin-Andrieux  et  C'«". 

19°  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Chrysanthèmes  greffés 
ne  dépassant  pas  vingt-cinq  plantes. 

Grande. médaille  de  vermeil.  M.   Bernard,   rue  du  Ponceau, 
Ghâtillon  (Seine). 

20°  Concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Chrysanthèmes  grefîés 
ne  dépassant  pas  douze  plantes. 

Médaille  d'argent.  M.  Bernard. 

21°  Concours.  —  Le  plus  beau  spécimen  grefîé. 
Médaille  d'argent.  M.  Bernard. 

22°  Concours  —  La  plus  belle  collection  de  100  variétés 
cultivées  en  godets  ne  dépassant  pas  0™,12  de  diamètre. 

Médaille  d'or.   M.  Vacherot,  rue   de  Paris,   à   Boissy-Saint- 
Léger  (Seine-et-Oise). 

24°  Concours.  —  La  plus  belle  collection  ne  dépassant  pas 
cinquante  plantes  en  dix  variétés  cultivées  spécialement  pour 
les  marchés. 

Médaille  de  vermeil.  M.  Gourbron,  rue  du  Point-du-Jour,  28, 
à  Billancourt  (Seine). 

Plantes  en  pots. 

Culture  à  la  très  grande  fleur. 

25°  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  cinquante  va- 
riétés. 

Grande  médaille  de  vermeil.   MM.  Vilmorin-Andrieux  et  C'e. 
Médaille  de  vermeil.  M.  Nonin  (Auguste). 
Médaille  d'argent.  M.  Dépérier,  clos  du  Cèdre,  par  Ecouen 
(Seine-et-Oise). 


CHRYSANTHÈMES.  1121 

26^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  vingt-cinq  va- 
riétés. 

Médaille  d'argent.  MM.  Vilmorin-Andrieux  et  Ci«. 

27e  Concours.  -^  La  plus  belle  collection  de  douze  variétés. 
Médaille  d'argent.  MM.  Vilmorin-Andrieux  et  Cïe. 

28«  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  six  variétés. 

Médaille  d'argent.  MM.  Vilmorin-Andrieux  et  C'<î. 
Médaille  d'argent.  M.  Ragoût. 

29-"  Concours.  —  Le  plus  beau  spécimen. 
Remerciements.  M.  Ragoût. 

Fleurs  coupées. 

Collections  en  belle  culture. 

30'^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  cent  variétés. 

Grande  médaille  de  vermeil.  MM.  Lévêque  et  fils. 
Grande  médaille  d'argent.  M.  Rosette,  à  Caen  (Calvados^. 
Médaille  d'argent.   M.  Torcj'-Vannier,  rue  de  la  Juiverie,  à 
Mehm   Seine-et-Marne  . 

30^    Concours  bis.  —  Les  six  plus  belles  variétés  à  fleurs 
blanches.. 

Grande  médaille  d'argent.  M.  Couillard,   rue  Saint-Loup,  à 

Baveux    Calvados;.  , 

Grande  médaille  d'argent.  M.  Rosette. 

SI'' Concours  6ts. —  Les  six  plus  belles  variétés  à  fleurs  jaunes. 
Grande  médaille  d'argent,  avec  félicitations.  M.  Rosette. 

32^    Concours.  —    La  plus   belle  collection   de  cinquante 
variétés. 

Médaille  de  vermeil.  MM.  Lévêque  et  fils. 
Médaille  d'argent.  M.  Launay. 

32^  Concours  bis. —  Les  six  plus  belles  variétés  à  fleurs  roses. 
Grande  médaille  d'argent,  avec  félicitations.  M.  Rosette. 

33*^    Concours.  —  La    plus  belle   collection    de   vingt-cinq 
variétés. 

Médaille  d'argent.  M.  de  Reydellet,  à  Valence  (Drôme\ 
Médaille  de  bronze.  M.  Dépérier. 

33"  Concours  bis.  —   Les  six   plus  belles    variétés  à  fleurs 
rouges. 

Grande  médaille  d'argent.  M.  Rosette. 


1122         EXPOSITION  DE  NOVEMBRE  1896. 

34"^  Concours  bis,—  La  plus  belle  collection  de  douze  fleurs 
duveteuses. 

Grande  médaille  d'argent.  M.  Conillard. 
Grande  médaille  d'argent.  M.  Rosette. 

Concours  imprévu. 

Médaille  d'argent.  M.   Paillet. 


Fleurs  coupées. 

Culture  spéciale  à  la  très  grande  fleur. 

35*^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  soixante-quinze 
variétés. 

Grande  médaille  de  vermeil.  M.  Rosette. 
Médaille  de  vermeil.  MM.  Vilmorin-Andrieux  et  Cie. 
Grande  médaille  d'argent.   M,   Molin.   place  Bellecour,  8,   à 
Lyon  (Rhôue  . 

36«  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  cinquante  va- 
riétés. 

Médaille  de  vermeil.  MM.  'Vilmorin-Andrieux  et  C'^. 
Médaille  d'argent.  M.-Goulas,  avenue  Augier,  à  Croissy  Seine- 
et-Oisei. 

37^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  viogt-cinq  va- 
riétés. 

Grande  médaille  d'argent.  M.  Yernier,  à  Thomery  'Seine-et- 
Marne  . 

38®  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  douze  variétés. 

Médaille  d'argent.  M.  Calvat,  à  Grenoble  :Isère\ 

Médaille  de  bronze,  M.  Méténier,  rue  Tronchet,  lo,  à  Paris. 

39^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  six  variétés. 
Médaille  d'argent.  M.  Calvat. 

40®  Concours.  —  La  plus  belle  Qeur  présentant  le  plus  grand 
développement. 

Médaille  d'argent.  M.  Calvat. 


CONCOURS  ENTRE  AMATEURS 
Plantes  en  pots. 

Collections  en  belle  culture. 

41°  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  cinquante  va- 
riétés. 

Grande  médaille  de  vermeil.  M.  Lenaerts,  rue  de  Chartres, 

23,  à  Neuilly  (Seine). 
Médaille  d'argent.  M.  Audin,  à  Suresnes  ;;Seine). 


CURYSANTHÈMES.  1123 

42<^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  vingt-cinq  va- 
riétés. 

Médaille  de  vermeil.  M.  Lavaud,  à  Villeneuve-Saint-Georges 
Seine-et-Oise  . 

48c  Concours.  —  Les  douze  plus  belles  variétés  cultivées  en 
touffes  basses. 

Grande  médaille  de  vermeil.  M.  Constant,  boulevard  Natio- 
nal. 118,  à  Clichy  -Seine^. 

50^  Concours.  —  Les  trois  plus  belles  variétés  cultivées  en 

touffes  basses. 

Médaille  de  broQze.  M.  Germond,  à  Ghampigny  'Seine-et-Oise;. 

51^  Concours.  —  Le  plus  beau  spécimen  cultivé  en  touffe 
basse. 

Médaille  de  bronze.  M.  Lavaud. 
Remerciements.  M.  Germond. 

56*^  Concours.  — Le  plus  beau  lot  de  Chrysanthèmes  greffés 
ne  dépassant  pas  douze  plantes. 

Médaille  d'argent.  M.  Auger,  rue  Blomet,  102,  à  Paris. 

57'^  Concours-  —  Le  plus  beau  spécimen  greffé. 
Médaille  de  vermeil.  M.  Auger. 


Plantes  en  pots. 

Culture  à  la  très  grande  fleur. 

58®  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  vingt-cinq  va- 
riétés. 

Grande  médaille  de  vermeil.  M.  Oudot,  à  Marlj'-Ie-Roi  .Seine 
et-Oise  . 

Fleurs  coupées. 

Collections  en  belle  culture. 

*63^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  soixante-quinze 
variétés. 

Médaille  d'argent.  M.  Cahuzac,  rue  Friedland,  30,  à  Paris. 

64*^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  cinquante  va- 
riétés. 

Grande  médaille  de  vermeil.  M.  Ragueneau,  à  Saint-Avertiû 

près  Tours    Indre-et-Loire. 
Médaille  d'argent.  M.  Couillard. 
Médaille   de  bronze.   M.   Lovis,   avenue   des   ^louliaeaux.    à 

Billancourt   Seine  i. 


1124  EXPOSITION   DE   NOVEMBRE    1896. 

65^  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  vingt-cinq  va- 
riétés- 
Médaille  de  bronze.  M.  Germond. 

Médaille  de  bronze.  M.  Moreau,  rue  Lecourbe,  86,  à  Paris. 
Remerciements.  M™^  Gamichon. 

66'^  Concours. —  La  plus  belle  collection  de  douze  variétés. 
Remerciements.  M.  Pannellier. 

Fleurs  coupées. 

Culture  spéciale  à  la  très  grande  fleur. 

68«  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  cinquante  va- 
riété?. 

Médaille  d'or.  M.  Oudot. 

Grande  médaille  de  vermeil.  M.  Cuuillard. 

CO"  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  vingt-cinq  va- 

riéu's. 

Grande  médaille  de  vermeil.  M.  Cordonnier. 

Le  Jury  regrette  que,  pour   ce   lot,  toutes  les  plantes  ne 
soient  pas  étiquetées. 

Médaille  de  bronze.  M.  Sadarnac,   château  de  Semont,  par 
Dourdan  ^Seine-et-Gise\ 

71«  Concours.  —  La  plus  belle  collection  de  six  variétés. 
Remerciements.  M.  Germond. 

72^  Concours.  —  La  plus  belle    fleur  présentant   le    plus 
grand  développement. 

Médaille  d'argent.  M.  Cordonnier. 
Remerciements.  M.  Germond. 
Remerciements.  M.  Morières. 

Le  Jury  adresse  ses  plus  sincères  remerciements  à  M^e  la 
comtesse  de  Beaulaincourt,  pour  ses  belles  imitations  de 
Chrvsanthèmes. 


NOUVEAUTES    INEDITES 

non  encolle  dans  le  commerce. 

IZ'^  Concours.  —  La  ou  les  plus  belles  variétés  inédites  non 
encore  au  commerce  ne  dépassant  pas  vingt-cinq  sujets,  pré- 
sentés soit  en  pots,  soit  en  fleurs  coupées,  par  les  horticul- 
teurs et  les  amateurs. 

Médaille  d'or  du  Ministre  de  TAgriculture.  M.  Calvat. 
Grande  médaille  de  vermeil.  M.  Nonin  (Augustel. 
Médaille  de  vermeil.  M    de  Reydellet 


CHRYSANTHÈMES.  1125 

Médaille  de  vermeil.  M.  Héraud,  à  Pont-d'Avigaoa  (Gard). 

Médaille  de  vermeil.  M.  Scalarandis,  à  Monza  (Italiei. 

Grande  médaille  d'argent.  M.  Ghantrier,  à  Bayonne  (Basses- 
Pyrénées). 

Médaille  d'argent.  M.  Moriéres,  à  Viarose-Moissac  (Tarn-et- 
Garonne). 

Remerciements.  M^^  Garmichon. 


Certificats  de  mérite  de  première  classe. 

M.  Calvat,  pour  la  variété  M^e  Lucie  Faure. 

—  —  Czariiia. 

—  —  Laurence  Zédé. 

—  —  Madame  Bergier. 

—  —  Madame  Deis. 

—  —  Madame  Xavier-Rey-Jouvin. 

—  —  Wertlier. 

M.  Iléraud,  —  Ernest  Verdet. 

JVl.  Nonin  (A.),     —  Pierre  Cottant. 

IM.  Quétier,  —  Léocadie  Gentils. 

M.  de  Reydellet,  —  A/^c  Filleul  Bro;j. 

M.  Scalarandis,   —  Louis  Sirtori. 

—  —  Madame  Thérèse  C/iarvet. 

—  —  Piéynont. 

Le  Jury  regrette  que  M.  Héraud  n'ait  présenté  qu'une  tleur 
de  la  variété  Louise  Héraud  et  l'engage  à  représenter  cette 
variété  l'an  prochain. 

Il  regrette  également  que  M.  Moriéres  n'ait  présenté  qu'une 
fleur  de  la  variété  Joseph  Moriéres  et  que  M.  Cordonnier  n'ait 
présenté  qu'une  fleur  d'une  variété  ne  portant  qu'un  numéro. 


FRUITS 


1¥  Concours.  —  Pour  un  ou  plusieurs  fruits  non  encore 
au  commerce,  obtenus  de  semis  par  l'exposant. 

Mention  honorable.  M.  Baltet,  faubourg  CronceJs,  à  Troyes 
(Aube). 

75''  Concours.  —  Pour  la  collection  de  fruits  la  plus  com- 
plète et  la  plus  remarquable  par  la  beauté  et  la  qualité  des 
échantillons  [trois  fruits  au  moins  di  chaque  variété  et  cinq  au 
plus). 

Médaille  d'or  du  Ministre  de  l'Agriculture.  MM.  Croux  et  fils. 

vallée  d'Aulnay,  par  Sceaux  ^Seine,. 
Médaille  de  vermeil.  M.  Defresne  fils. 

77"  Concours.  —  Pour  la  plus  belle  collée  Idu  de  Poires, 
composée  de  trente  variétés  nommées. 

Grande  médaille  d'argent.  M.  Valaurl,  à  Liverdy  (Seine-et- 
Marne. 

Grande  médaille  d'argent.  M.  Mauiois  Gabriel  ,  à  Pontearré, 
par  Melun  ;^Seine-et-Marne). 


1126         EXPOSITION  DE  NOVEMBRE  1896. 

78''  Concours.  —  Pour  le  plus  beau  lot  de  Poires  formé  de 
quinze  variétés  bien  étiquetées. 

Grande  médaille  d'argent.  M.  Passy,  désert  de  Retz,  par  Saint- 

Germain-en-Laye. 
Médaille  trargent.  M.  Orive,  à  Yilleneuve-le-Roi,  par  Ablon 

(,Seine-et-Oise).* 

79^  Concours.  —  Pour  la  plus  belle  collection  de  Pommes. 
Médaille  d'or.  M.  Baltet. 

81*^  Concours.  — Pour  le  plus  beau  lot  de  Pommes  formé  de 
quinze  variétés  bien  étiquetées. 

Mention  honorable.  M.  Baltet. 

84"  concours.  —  Pour  la  plus  belle  collection  de  fruits  bac- 
ciformes  (Pommiers  microcarpes). 

Mention  honorable.  M.  Baltet. 

87°  concours.  —  Pour  la  plus  belle  collection  de  Raisins 
de  table,  composée  de  vingt-cinq  variétés  nommées. 

Médaille  d'or.  M.  Salomon,  à  Thomery  (^Seine-et-Marne). 
Mention  honorable.  M.  Sanlelli. 

88®  concours.  —  Pour  le  plus  bel  apport  de  Chasselas  de 
Fontainebleau,  qui  ne  sera  pas  moindre  de  o  kilogrammes. 

Grande  médaille  de  vermeil.  M.  Salomon. 
Grande  médaille  de  vermeil.  M.  Masle,  à  .Maurecourt  !  Seine- 
et-Oise), 

90°  concours.  —  Pour  les  plus  belles  corbeilles  de  fruits. 

Médaille  d'or.  M.  Passy. 

Grande  médaille  de  vermeil,  M.  Lambert,  à  Montesson  (Ssine- 

et-Oise). 
Médaille  de  vermeil.  M.  Pathouot,  à  Corbigny  '^Nièvre). 
Grande  médaille  d'argent.  M.  Orive. 
Grande  médaille  d'argent.  ^I.  Masle. 
Grande  médaille  d'argent.  M.  Valand. 
Médaille   d'argent.  M.  Leuilier,  à  Gretz,   pur  Armainvilliers 

(Seine-et-Marne). 
Médaille  de  bronze.  M.  Aulonne,  à  Combault,  par  Pontault 

Seine-et-Marne). 
Mention  honorable.  M^e  Michéa. 

91^  concours.  —  Pour  la  plus  belle  corbeille  d'une  seule 
variété,  dans  chaque  genre  de  fruit,  ne  dépassant  pas  50  exem- 
plaires. 

Grande  médaille  de  vermeil.  M.  Passy. 
Médaille  d'argent.  M.  Leuilier. 


Concours  imprévus. 

Médaille  d'or.  M.  Leconte,  pour  arbres  fruitiers  formés,  ave- 
nue du  Maine.  32,  Paris. 
Médaille  de  vermeil.  M.  Paillet,  pour  arbres  formés. 


CHRYSANTHÈMES.  1127 

Médaille  d'argent.  M.  Boucher,   pour  arbres  formés,  avenue 

d'Italie,  164,  à  Paris. 
Médaille  d'argent.  M.  Paillet,  pour  arbres  verts  et  Conifères. 
Médaille  d'argent.  M.  Boucher,  pour  Clématites  et  Fusains. 
Médaille  de  bronze.  MM.  Laurent  et  Cï^  pour  Pmus  strobus 

excelsa,  var.  zebrina,  à  Limoges    Haute-Vienne). 


PLANTES    FLEURIES 


Plantes  en  pots. 


96'^  Concours.  —  Pour  le  plus  beau  lot  de  Cyclamens  variés 
ne  dépassant  pas  cent  plantes. 

Grande  médaille  d'argent  du  Ministre  de  l'Agriculture.  M.  Jo-' 
bert,  chemiu  des  Princes,  à  Chatenay  i^Seine). 

97^  Concours.  —  Pour  le  plus  beau  lot  de  Cyclamens  variés 
ne  dépassant  pas  cinquante  plantes. 

Médaille  de  vermeil.  M.  Vacherot. 
Médaille  d'argent.  AL  Jobert. 

Médaille  de  bronze.  M.  Bourgouin,   avenue  de  Lutèce,  à  la 
Garenne-Colombes  (Seine;. 

98^  Concours.  — Pour  le  plus  beau  lot  de  Cyclamens  variés 
remarquables  parleur  belle  culture  et  leur  belle  floraison. 

Médaille  de  bronze.  M.  Jobert. 

99"^  Concours.  —  Pour  le  plus  beau  lot  de  Cyclamens  variés 
à  fleurs  doubles  ne  dépassant  pas  trente  plantes.. 

Médaille  de  vermeil.  M.  Jobert. 

Mention  honorable.  M.  Lambert-Lequin,  à  Clamart  (Seine). 

100®  Concours.  —  Pour  le  plus  beau  lot  de  Cyclamens  variés 
à  feuillage  panaché  ne  dépassant  pas  trente  plantes. 

Médaille  de  bronze.  M.  Jobert. 

101°  Concours.  —  Pour  le  plus  beau  lot  d'Œillets  variés  ne 
dépassant  pas  cent  plantes. 

Médaille  de  vermeil.  MM.  Lévêque  et  fils. 
Médaille  de  vermeil.  M.  Nonin  (Aug.). 

Grande  médaille  d'argent.  M.  Régnier,  avenue  Marigny,  44, 
à  Fontenay-sous-Bois  i^Seine;. 

102°  Concours.  —  Pour  le  plus  beau  lot  d'Œillets  variés  ne 
dépassant  pas  cinquante  plantes. 

Grande  médaille  d'argent.  MM.  Lévêque  et  fils. 
Mention  honorable.  M.  Régnier. 


1128         EXPOSITION  DE  NOVEMBRE  1896. 

103''  Concours.  —  Pour  le  plus  beau  lot  d'OEillels  cultivés  à 
grandes  fleurs  ne  dépassant  pas  cinquante  plantes. 

Médaille  de  bronze.  M.  Régnier. 

109^  Concours.  —  Pour  les  plus  beaux  bouquets  ou    orne- 
mentations diverses  faites  avec  des  Chrysanthèmes. 

Médaille  d'argent.  M.  Calvat. 

Médaille  d'argent.  M.  Vouette,  M.  Ernest  Renan,  à  Issy  (Seine). 


Concours  imprévus. 


Grande  médaille  de  vermeil.  M.  Régnier,  pour  Orchidées. 
Grande  métlaille  de  vermeil.  M.  Mantin,  ^ouv  CattLeya  Man- 

tini,  rue  du  Colisée,  11,  à  Paris. 
Médaille  il'argent.  M.  Nonin  (A  ),  pour  Catlleya  labiaia. 
Médaille  d'argent.    M.  Sallier,  pour  PhysaUs  Francheti,  rue 

Delaizement,  9,  à  Neuilly  iSeine-. 
Médaille  d'argent.  M.  Trutfaut,  pour  Hydrangea  Otaksa  mons- 

truosa,  rue  des  Chantiers,  40,  à  Versailles  (Sehie-et-Oise). 
Médaille  d'argeut.  M.  Vouette,  pour  Plantes  de  serres. 


CULTURE    maraîchère 


Grande  médaille  de  vermeil.  M.  Lambert,  pour  lot  de  légumes, 

à  l'hospice  de  Ricêtre  ^ Seine  . 
Grande  médaille  d'argent  du  Ministre  de  l'Agriculture.  M.  Ri- 

gault  (Hyacinthe),  pour  collection  de  Pommes  de  terre,  à 

Groslay  i^Seine-et-Oise). 
Médaille  de  bronze.    M.  Massé,   pour  Ghoux-lleurs,  à  Rueil 

(Seine-et-Oise\ 

Des  remerciements  sont  adressés  : 

à  M.  Martinet,  pour  le  journal  le  Jardin  et  pour  tableaux 
de  fleurs  et  fruits  reproduits  par  la  photographie 
en  couleurs; 

à  M.  Chauré,  pour  le  journal  le  Moniteur  de  V Horticulture; 

à  M.  Cordonnier,   pour  brochures    sur    les   Chrysanthèmes  ; 

à  M.  Thibault,  pour  brochures  horticoles. 


Exi'usniuN   Dr:  nosi-s.  1129 

EXPOSITION  DE  ROSES 

iO,     11    ET     12    JUILLET    1895 


DECISIONS     DU     JURY 

R0S5ERS  El^^  POTS 

Concours  entre  horliculfeurs. 

Médaille  d'honneur  offerte  par  M.  le  Minisire  de  rAgriciilture, 
ù  MM.  Lévêque  et  lils,  pour  l'ensemble  de  leurs  concours. 

IT*"  concoLir.-.  —  Collection  générale  de  Rosiers  tige?,  variés, 
en  fleurs. 

Médaille  de  vermeil.    —    M,  Jupeau  (Léon),   13o,    route   de 
Fontainebleau,  Kremlin-Bicètre  (Seine). 

Médaille  d'argent,  olTerle  par  M.  le  Minisire  de  TAgriculture. 
—  M.Rothberg,  horticulteur,  2,  rue  Saint-Denis,  à  Gennevilliers 

(Seine). 

'19°  concours.  —  Colieclioii  de  100  Rosiers  tiges,  var-iés  :  thé, 
noisette,  hybrides  de  thé  et  de  noisette,  en  fleurs. 

Médaille  de  vermeil.  —  MM.   Lévèque  et  fils,  hort,iculteurs, 
GO,  rue  du  Liégat,  à  Ivry  (Seine). 

"20"  concours.  —  Collection   générale  de  Rosiers  greffes  rez 
terre  ou  francs  de  pieds,  en  fleurs. 

Médaille  de  bronze.  —  M.  Rothberg,  déjà  nommé.     ■ 

^H"  concours.  —  Collection  de  Rosiers  types  ou  espèces  bota- 
niques, fleuiis  ou  non. 

Médaille    de   vermeil.  —  M.   Cochet-Cochet,  horliciiUeur,    à 
Coubert  (Seine-et-Marne). 

ROSES  COUPÉES 

Concours  entre  amateurs. 

35^  concours.  —  Collection  de    100  variétés  de  Rose^,  dans 
tous  les  genres. 

Grande  médaille  de  vermeil.  —  M.  David  (Emile),  amateur, 
oo,  Grande-Rue,  à  Savigny-sur-Orge  (Seine-et-Oise). 

Médaille  de  vermeil.  —  M.  Petit-Uumberl,  amateur,  20,  rue 
de  la  Boucherie,  à  Crépy-en-Valois  (Ois':'). 


1130  EXPOSITION    DE   JUILLET    1896. 

39®  concours.  —  Collection  de   50   variétés   de   Roses   thé, 
noisette,  hybrides  de  thé  et  de  noisette. 

Grande  médaille  d'argent.  —  M.  Petit-Humbert,  déjà  nommé. 

Concours  entre  horticulteurs. 

47®  concours.  —  Collection  générale  de  Roses,  dans  tous  les 
genres. 

Médaille  d'or.  —  M.  Rothberg,  déjà  nommé. 
Médaille  de  vermeil.—  M,  Jupeau,  déjà  nommé. 
Grande  médaille    d'argent,    offerte    par    M.    le   Ministre    de 
TAgriculture.  —  M.  Cochet,  horticulleur  à  Suisnes,  par  Grisy- 
Suisnes  (Seine-et-Marne). 
Grande  médaille  d'argent.  —  MM.  Lévèque  et  fils,  déjà  nommés. 

48^  concours.  —  CoUeclion  de  20O  variétés  de  Roses,  dans 

tous  tes  genres. 

Grande  médaille  de  vermeil.  —  M.  Baalois  (E.),  horticul- 
teur, 3,  rue  Hugues-Aubriot;,  Dijon  (Côte-d'Or). 

Médaille  de  vermeil.  —  Boucher,  horticulteur,  164,  avenue 
d'Italie,  à  Paris. 

Grande  médaille  d'argent.  —  MM.  Lévèque  ethls,  déjà  nommés. 

Grande  médaille  d'argent.  —  M.  Lecointe  (Amédée),  pépinié- 
riste-horticulteur, 24,  rue  des  Creux,  à  Louveciennes  (Seine-et- 
Oise). 

49*^  concours.  —  CoUeclion  de  10O  variétés  de  Roses,  dans 

tous  les  genres. 

Médaille  d'argent,  offerte  par  M.  le  Ministre  de  l'Agriculture. 
—  M.   Gravier,  pépiniériste,  41,  boulevard  Lamouroux,  à  Vitry 

(Seine). 

Médaille  de  bronze.  —  MM.  Lévèque  et  flls,  déjà  nommés. 

50®  concours.  —  Collection  de  50  variétés  de  Roses,  dans  tous 
les  genres. 

Remerciements.  —  MM.  Lévèque  et  fils,  déjà  nommés. 

52®  concours.  —  Collection  de  200   variétés  de   Roses  thé, 
noisette,  hybrides  de  thé  et  de  noisette. 

Médaille  d'or.  —  M.  Buatois,  déjà  nommé. 
Médaille  de  vermeil.  —  M,  Cochet,  déjà  nommé. 

53®   concours.  —  Collection  de  100  variétés  de  Roses  thé, 
noisette,  hybrides  de  thé  et  de  noisette. 

Médaille  de  vermeil.  —  M.  Rothberg,  déjà  nommé. 
Grande  médaille  d'argent.  —  M.  Dubreuil  (F.),  146,  route  de 
Grenoble,  à  Montplaisir  (Lyon). 


EXPOSITION   DE    ROSES.  1131 

54®  concours.  —  Collection  de  50  variétés  de  Roses  thé,  noi- 
sette, hybrides  de  thé  et  de  noisette. 

Médaille  d'argent.  —  M.  Gravier,  déjà  nommé. 
Médaille  de  bronze.  —  M.  Lecointe,  déjà  nommé. 

59*=  concours.  —  La  plus  jolie  collection  de  Rosiers  sarmen- 
teux. 

Médaille  de  bronze.  —  M.  Boucher,  déjà  nommé. 
Médaille  de  bronze.  —  M.  Cochet,  déjà  nommé. 

60°  concours.  —  Douze  Roses  d'une  même  variété,  remar- 
quables par  leur  ampleur,  leur  forme  et  leur  coloris. 

Médaille  d'argent  .  —  M.  Cochet,  déjà  nommé. 

Médaille  de  bronze.  —  MM.  Lévêque  et  fils,  déjà  nommés. 

Remerciements.  —  M.  Buatois,  déjà  nommé. 

61''  concours.  —  Les  50  plus  belles  variétés  de  Roses,  remar- 
quables par  la  grosseur  des  fleurs,  leur  forme  et  leur  coloris 
(deux  fleurs  de  chacune). 

Médaille  de  bronze.  —  M.  Buatois,  déjà  nommé. 

62'-  concours.  —  Les  25  plus  belles  variétés  de  Roses,  remar- 
quables par  la  grosseur  des  fleurs,  leur  forme  et  leur  coloris 
(deux  fleurs  de  chacune). 

Médaille  de  bronze.  —  M.  Lecointe,  déjà  nommé. 

67"  concours.  —  La  plus  belle  gerbe  de  12  à  24  Roses  va- 
riées, à   longues  liges,   variétés  spéciales   pour  les  fleuristes. 

Médaille   de  vermeil.  —   M.    Landras,    12,  faubourg   Saint- 
Honoré,  à  Paris. 

69®  concours.  -*-  Herbiers.  —  Collections  botaniques.  — 
Insectes  nuisibles  aux  Rosiers.  —  Publications  et  dessins  des- 
criptifs de  la  Rose.  —  Ouvrages  se  rapportant  aux  Rosiers. 

Médaille  d'argent.  —  M.  Lucet  (Emile),  52,  rue  de  la  Grosse- 
Horloge,  à  Rouen  (Seine-Inférieure). 


1132  CONCOURS    DE    DAULIAS,    BÉGONIAS.    ETC. 

CONCOURS  D'ORCHIDÉES 

DU  25  JUIN  1896. 

Médaille  d'or. 

M.  Jacob,  jardlûier  au   domaine  d'Armainvilliers,  par  Gretz 
(Seine-et-Marne). 

Grande  médaille  de  vermeil. 

M.  Opoix,  jardinier  en  chef  du  Luxembourg,  64,  boulevard 
Saint-Michel,  Paris. 

Grandes  médailles  d'argent. 
M.  Duval,  8,  rue  de  l'Ermitage,  à  Versailles  (Seine-et-Oise). 

Médailles  d'argent. 

M.  Ragot,  à  Yillenoy,  par  Meaux  (Seine-et-Marne), 

M.    Bert,    horticulteur,    68,    rue    Yictor-Hugo,    a    Colombes 

(Seine). 
M.  Piret,  horticulteur,  boulevard  de  Sannois,  à  Argenteuil 

(Seine-et-Oise). 

CONCOURS  DE  DAHLIAS,  BÉGONIAS,  ETC. 

DU    10    SEPTEMBRE    1896. 

Grandes  médailles  de  vermeil. 

M.  Paillet,  horticulteur  pépiniériste,  vallée  de  Chatenay,  près 
Sceaux  (Seine), 

Pour  Dahlias  Cactus. 

M.   Vallerand   (E.),  horticulteur,  rue  de  Boissy,  à   Taverny 
(Seine-et-Oise), 

Pour  Bégonias. 

MM.  Cappe  et  fils,  horticulteurs  au  Vésinet  (Seine-et-Oise), 
Pour  Bégonias  hybrides  {décora  X  Diadcma-Rrx). 

M.  Arnoult,  jardinier   chez   M.   Truelle,  à  Savigny-sur-Orge 
(Seine-et-Oise), 

Pour  Bégonias  nouveaux. 

M.  Vallerand,  déjà  nommé. 

Pour  Bégonias  ponctués  nouveaux.    ' 


DU  25  JUIN  1896.  1133 

Médailles  de  vermeil. 

MM.  Vilmorin-Andrieux  et  CV%  quai  de  la  Mégisserie,  Paris, 
Pour  Dahlias,  fleurs  coupées. 

MM.  Vilmorin-Andrieux  et  C'",  déjà  nommés, 
Pour  Dahlias  simples. 

M.  Nonin,  10,  roule  de  Paris,  à  Ghâtilion-sous-Bagneux  (Seine), 
Pour  Dahlias  Cactus  en  pots. 

M.  Nonin,  déjà  nommé, 

Pour  collection  de  Fuchsia. 


M.  Valierand,  déjà  nommé, 
Pour  Bégonias. 

M.  Valierand,  déjà  nommé. 


Grandes  médailles  d'argent. 

M.  Nonin,  déjà  nommé. 

Pour  Cactus. 
M.  Vilmorin,  déjà  nommé. 

Pour  Dahlias  lilliput. 

Grandes  médailles  d'argent. 

M.  Welker,  horticulteur  à  la  Gelle-Saint-Cloud,  par  Bougival 

(Seine-et-Oise), 

Pour  Dahlias  lilliput. 

MM.  Billiard   et  Barré,   horticulteurs  à  Fontenay-aux-Roscs 

(Seine), 

Pour  Dahlias,  nouveautés. 

M.  Plet,  au  Plessis-Piquet  (Seine), 
Pour  Bégonias  simples. 

M.  Urbain,  42,  rue  dé  Sèvres,  àClamart  (Seine), 
Pour  Bégonias  multiflores. 

M.  Urbain,  déjà  nommé, 

Pour  Bégonias  nouveaux. 

Médailles  d'argent. 

M.  Molin,  8,  place, Bellecour,  à  Lyon  (Rhône), 
Pour  Dahlias,  Heurs  coupées. 


H.'J4  CONCOURS   DE   DAHLIAS,    BÉGONIAS,    ETC. 

M.  Welker,  déjà  nommé, 
Pour  Dahlias  Cactus. 

M.  Nonin,  déjà  nommé, 

Pour  Dahlias  de  semis,  n°  1. 

M.  Welker,  déjà  nommé, 

Semis  de  Dahlia  lilliput. 

M.  Urbain,  déjà  nommé, 

Pour  Bégonias  simples. 

M.  Vacherot,  rue  de  Paris,  53,  à  Boissy-Saint-Léger  (Seine-et- 
Oise), 

Pour  Bégonias  simples. 

M.  Vallerand,  déjà  nommé, 
Pour  Bégonias  striés. 

M.  Urbain,  déjà  nommé. 

Pour  Bégonias  ligneux. 

Al.  Plet,  déjà  nommé, 

Pour  Bégonias  nouveaux. 

Médailles  de  bronze. 

M.  Nonin,  déjà  nommé, 
Pour  Dahlias  lilliput. 

M.  Molin,  déjà  nommé, 

Pour  Dahlias  simples. 

M.  Urbain,  déjà  nommé, 

Pour  Bégonia  discolor  X  Rex. 

MM.  Yilinorin-Andrieux  et  G'%  déjà  nommés, 
Pour  Bégonia  Vernon  compact. 

Remerciements.  • 

M.  Molin,  déjà  nommé, 
Pour  Dahlias  Cactus. 

MM.  Vilmorin-Andrieux  et  C'%  déjà  nommés. 
Pour  Dahlias,  nouveautés. 

M.  Gorion,  propriétaire  àEpinay  (Seine), 
Pour  Dahlias,  nouveautés. 


DU  25  JUIN  1896.  4135 

M.  Val lerand,  déjà  nommé, 

Pour  Bégonias,  fleurs  coupées,  doubles. 

M.  Plet,  déjà  nommé, 

Pour  Bégonias,  fleurs  coupées,  doubles. 

M.  Plet,  déjà  nommé, 

Pour  Bégonias,  fleurs  coupées,  simples. 

M.  Vullerand,  déjà  nommé, 

Pour  Bégonias,  fleurs  coupées,  simples. 

CONCOURS  D'ORCHIDÉES 

DU    26    NOVEMBRE    1896. 

Grande  médaille  de  vermeil. 

M.  Bert(EI.),  68,  avenue  Victor-Hugo,  à  Colombes  (Seine), 
Pour  un  petit  lot  d'Orchidées  exotiques. 

M.  Lebandy  (R.),  amateur,   24,  rue  de  Mesmes,  à  Bougival 
(Seine-et-Oise), 

Environ  2:j  variétés  de  Cypripedium,  la  plupart  provenant 
de  semis. 

Médaille  de  vermeil. 

MM.  Duval  et  fils,  horticulteurs,  8,  rue  de  TErmitage,  à  Ver- 
sailles (Seine-et-Oise), 

Un  groupe  d'Orchidées  variées. 
Un  groupe  de  Cypripedium  variés. 

M.  Robert  (G.),  jardinier,  chez  le  duc  de  La  Rochefoucaud,  à 
la  Vallée-aux-Loups,  près  Châtenay  (Seine). 

Environ  40  plantes. 

Médailles  d'argent. 

M.  Trniïaut  (A.),  40,  rue  des  Chantiers,  à  Versailles  (Seine-et- 
Oise). 

M.  Ragot,  à  Villenoy,  près  Meaux  (Seine-et-Marne). 

Remerciements. 
M.  Verdier  (Eug.),  37,  rue  de  Clisson,  Paris. 

— ♦  


J13G  NOTES    l-T    .MEMOIIU-.S. 


NOTi:S   KT  MI^MOIUE?; 


Sur  les  iNOix  véhel'Sss.  —  Quelques  comsidérations  sur  les 

INSECTES    PAHASITES    UTILES,    POSSIBILITE    DE    LES    PROPAGER, 

par  y.  F.   Decaux. 

On  sait  bien  peu  (io  chose-;  sur  certains  Diptères  qni  consli- 
iuenl  la  tribu  de>  Héléromr/zides  de  l^'allen,  fin  genre  Slphonella 
de  Mncquart.  Par  leur  cxlrêrne  petilesse,  ils  échappent  pour 
ain>i  dire  à  la  vue, et  ont  éhulé  h:;s  recherches  des  observateurs. 
Le  hasard  seul  semble  devoir  nous  apprendi'e  ce  que  des  moyens 
directs  d'ol)serva!iOn  n'ont  pu  éclaircir,  et  c'est  aussi  le  hasard 
qui  est  venu  à  mon  sec  uirs.  Je  ne  suis  pas  à  même  de  jeter  un 
grand  jour  sur  Thistoire  des  Diplères  de  ce  groupe,  pris  en  gé- 
néral; mais  peut-ê'.rele  fait  particulier  que  j'ai  pu  étudier  amè- 
nera-t-il  d'autres  observations. 

Vers  le  25  septembre  1893,  dans  des  Noix  vertes  achetées  an 
marché  de  Neuilly-sur-Seine  (provenance  inconnue),  j'ai  trouvé, 
en  les  ouvrant,  des  ver-^  de  taille  différente,  devant  être  rappor- 
tés à  des  chenilles  de  Carpocapsa  pomonana  (lïiibner),  fait  très 
commun  et  bien  connu,  dont  j'ai  eu,  pour  ma  pari,  plusieurs 
fois  la  bonne  fortune  de  mener  à  bien,  toutes  les  métamorphosis 
jusqu'à  la  sortie  du  papillon,  au  printemps  (ce  qui  du  reste 
n'offre  ancune  difficulté).  En  examinant  un  cerlain  nombre  de 
ces  Noix  véreuses,  avec  soin,  j'y  rencontiai,  à  ma  grande  sur- 
prime,-des  larves  et  des  pupes  de  Diplères.  Ces  Noix,  mises  en 
observation  dans  une  boîle  vitrée,  me  donnèrent,  au  bout  de 
quelques  jours,  l'éclosion  de  \d.SiphonellaNucisiy{ivv\s)[^\.VcvrU 
a  décrit  et  fi,;ui'é  la  larve,  la  nynq)he,  et  l'insecte  parfait  dans 
les  Annfdes  de  la  Société  Énlomolorjiquc  de  France,  I8'j9,  p.  39, 
PLI). 

Larve.  —  Longueur  alignes,  blanche,  glabre,  assez  molle,  corps 
composé  de  onze  srgmcnl?,  d(tnt  le  dernier  semble  se  terminer 


SUR    LES    .NOIX    VÉREUSES.  1137 

en  iDoinle.  Tète,  très  étroite,  rétractile,  pca  saillante  en  dehors 
du  premier  segment,  mandibules  composées  de  deux  petits  cro- 
chets noirs,  rétractiles,  dont  Ja  partie  arquée  peut  devenir  sail- 
lante, et  permet  à  la  larve,  en  les  écartant  et  les  rapprochant, 
de  ronger  la  substance  qui  doit  la  nourrir. 

La  larve  est  dépourvue  d'organes  de  locomotion,  mais  son 
corps  se  dilate,  sur  les  côtés,  en  un  léger  bourrelet  qui  a  sans 
doute  pour  but  de  faciliter  ses  mouvements. 

Nymphe.  —  Après  sa  premièi  e  métamorphose,  la  larve  se  pré- 
sente sous  la  forme  d'un  ellipsoïde  allongé,  d'un  brun  rougeâtre, 
de  consistance  écaHleuse.  E(i  fendant  longitudinalement  cette 
coque,  on  aperçoit  la  nymphe,  montrant  toutes  les  parties  qui 
constituent  l'insecte  parfait.  Les  pattes  reposent  sur  la  poitrine, 
les  jambes  sont  repliées  sur  les  cuisses,  les  pattes  postérieures 
sont  recouvertes  par  les  ailes,  qui  fc  dirigent  vers  l'abdomen. 

Insccle  parfait.  —  Longueur  une  ligne  ;  tête  noire,  avec  la 
face  fauve,  antennes  brun-noir,  trompe  noire;  tout  le  corps 
D  )ir,  llîorax  et  écusson  mats  et  criblés  de  points  serrés  très 
apparents;  abdomen  luisant;  pattes  noires  ;  balanciers  noirs  ; 
ailes  1res  hyalines;  nervure  costale  finement  ciliée. 

La  découverte  de  la  Siphonella  Nucis,  dans  des  Noix,  à  Mont- 
«le-Marsan,  remonte  au  mois  d'octobre  1838,  elle  est  due  au 
hasard,  comme  nous  l'apprend  mm  regretté  et  éminent  maître, 
M.  Ed.  Perris,  auquel  je  resterai  reconnaissant  toute  ma  vie, 
pour  les  précieux  conseils  qu'il  a  bien  voulu  me  donner,  lors  de 
mes  premiers  essais  d'élevage  d'insectes  en  captivité,  il  y  a  bien- 
tôt quarante  ans. 

Le  rôle  joué  par  la  Siphonella  Ahicis.,  dans  les  Noix  primitive- 
ment habitées  par  une  larve  d'insecte,  est  loin  d'être  défini. 
Voici  comment  s'exptitne,  sur  ce  sujet,  l'habile  observateur  de 
Mont- de- Mais  an: 

((  Ayant  ouvert  les  Noix,  je  fus  ravi  de  trouver  dans  l'une 
d'elles  des  insectes  parfaits,  des  nymphes  et  des  larves  de  la 
mên^.e  espèce.  Ces  larves  vivaient  sur  l'amande  de  la  Noix  qui  se 
trouvait  largement  enlamée  sur  plusieurs  points,  et  qui  cepen- 
dant n'avait  perdu  que  la  moitié  à  peu  près  de  son  volume.  Ce 
résidu    élait   saupoudré   d'excréments  assez  gros  et  noirâtres, 


1138  NOTES    ET   MÉMOIRES. 

comme  on  en  rencontre  souvent  quand  on  ouvre  des  Noix  véreu- 
ses, et  sur  les  côtés  il  y  en  avait  aussi  un  tas  assez  considérable, 
entremêlé  de  lilaments  soyeux.  Je  n'eus  garde  d'attribuer  ces 
excrémenis  aux  larves  de  la  SipJioneUa  ;  ils  étai*>nt  beaucoup 
trop  gros  et  trop  nombreux,  et  d'ailleurs,  ces  filaments  dont  j'ai 
parlé  ne  me  paraissaient  pas  être  leur  ouvrage.  Je  pensais  donc 
que  la  Noix  avait  d'abord  été  habitée  par  un  autre  insecte,  quel- 
que Gurculionide  probablement,  et  je  fus  confirmé  dans  cette 
opinion  en  voyant  la  Noix  percée,  près  du  bile,  d'un  trou  circu- 
laire, et  qui  était  évidemment  le  résultat  d'une  corrosion  dont  la 
Siphonelle  n'était  certainement  pas  l'auteur.  Le  fait  de  la  pré- 
sence de  Diptère  dans  le  même  fruit  où  s'étaitdéveloppé  l'insecte 
primitif,  porterait  d'abord  à  croire  que  le  premier  vivait  para- 
site sur  le  second  ;  mais  il  était  évident,  par  les  brèches  faites  à 
l'amande,  aux  excréments  qui  encombraient  la  Noix,  et  enfin  au 
trou  dont  j'ai  parlé,  que  celui-ci  avait  parcouru  toutes  les  pha- 
ses de  son  existence,  que  même  il  avait  pris  son  essor.  Je  me 
suis  donc  arrêté  à  l'idée  qu'après  Tissue  du  premier  habitant  de 
la  Noix,  la  mère  des  larves  que  j'ai  observées  avait  pénétré  dans 
ce  fruit  et  lui  avait  confié  le  soin  de  nourrir  sa  postérité.  Les 
larves  devaient  être  dans  le  principe  au  nombre  de  onze,  et 
comme  il  restait  un  peu  plus  de  la  moitié  de  la  Noix,  on  voit,  en 
faisant  la  part  de  ce  qu'avait  pu  consommer  l'insecte  qui  les 
avait  précédées,  qu'elles  ne  sont  pas  douées  d'une  voracité  bien 
remarquable.  Il  résulte  également  de  ce  qui  précède  que  leur 
développement  est  assez  rapide,  et  qu'un  mois  et  demi  environ 
suffit  à  leur  croissance  et  à  toutes  leurs  métamorphoses.  » 

Plus  récemment,  à  l'une  des  séances  de  la  Société  Entomolo- 
gique  de  France  y  i873,  p.  65,  M.  Perris  émit  l'avis  que  les  Sipho- 
nella  Nucis  pourraient  bien  être  les  vidangeuses  de  chenilles  de 
Microlépidoplères. 

Plus  favorisé  que  mon  cher  maître,  qui  ne  paraît  avoir  eu 
qu'un  nombre  restreint  de  Noix  habitées  parldiSiphonella  Nucis ^ 
pour  faire  ses  études,  mes  observations  ont  porté  sur  une  cin- 
quantaine de  Noix  ouvertes,  depuis  la  fin  de  septembre  jusqu'à 
la  fin  d'octobre  1892. 

Nous  ferons  remarquer  que  la  description  de  la  larve,  de  la 


SUR  LES  NOIX  VÉREUSES.  1139 

nymphe  et  de  l'insecte  parfaU.,  citée  plus  haut,  se  rapporte  en 
tous  points  aux  insectes  que  j'ai  observés,  c'est  donc  bien  à  la 
même  espèce  qu'il  faut  attribuer  nos  observations  respectives, 
en  oulre,  un  grand  nombre  d'autres  caractères  concordent  à  le 
démontrer.  Dans  mes  Noix,  habitées  par  la  Siphonel/a  Nucis,  se 
rencontraient  des  résidus  saupoudrés  d'excréments  noirâtres, 
des  fils  soyeux  retenant  des  tas  d'excréments  desséchés,  souvent 
la  substance  de  Tamande  prenait  par  places  une  teinte  brunâtre, 
quelquefois  couverte  de  moisissure,  une  partie  variant  du  quart 
au  tiers  de  l'amande,  était  dévorée,  et  dans  3  ou  4  Noix,  la 
larve  d'insecte,  cause  de  tous  ces  dégâts,  avait  disparu,  laissant 
5,  7  et  8  pupes  de  Diptère.  S'il  en  était  toujours  ainsi,  l'hypo- 
thèse admettant  la  Siphonella  Nucis  comme  introduite  par  le 
trou,  fait  au  hile  de  la  Noix  par  la  larve  d'insecte  pour  s'échap- 
per, serait  toute  naturelle. 

Mais  en  continuant  minutieusement  nos  observations  sur  les 
autres  fruits,  nous  avons  trouvé  une  douzaine  de  Noix,  conte- 
nant chacune,  en  même  temps,  de  5  à  8  larves  ou  pupes  de  Dip- 
tère et  une  chenille,  bien  vivante,  de  Carpocapsa  pomonana ; 
ces  dernières,  mises  en  observation,  nous  ont  donné,  par  éclo- 
sion,  le  papillon,  au  printemps  ;  cette  espèce  est  bien  la  vulgaire 
Carpocapsa  pomonana  (Hubner),  il  ne  peut  plus  y  avoir  de 
doute  à  cet  égard.  Un  nombre  égal  de  Noix,  contenant  chacune 
des  larves  de  Diptère  et  une  chenille  morte,  paraissant  desséchée 
et  vidée;  dans  d'autres,  particulièrement  dans  la  partie  de 
l'amande  noirâtre  ou  moisie,  des  débris  de  chenilles  desséchées. 

L'hypothèse  de  l'entrée  delà  Siphonella  Nucls,  femelle,  parie 
trou  fait  au  hile  de  la  Noix,  par  la  sortie  de  la  chenille,  se  sou- 
tient difficilement  devant  des  faits  matériels  répétés,  de  la  pré- 
sence, dans  le  même  fruit,  de  la  chenille  et  des  larves  ou  pupes 
de  Siphonella.  Nous  n'avons  jamais  rencontré  plus  d'une  che- 
nille par  fruit,  et  nous  n'avons  pas  remarqué  de  trou  de  sortie, 
sur  les  Noix  habitées,  en  même  temps,  par  les  deux  espèces  d'in- 
sectes. 

Pour  apprécier  la  partie  dévorée  par  la  chenille,  nous  avons 
observé  séparément  un  grand  nombre  de  Noix  véreuses,  prove- 
nant du   département  de  la  Somme,   contenant  chacune  une 


1140  NOTES   ET    MÉMOIRES. 

chenille  de  Carpocapsa  pomonana,  sans  larves  ou  pnpes  de 
diptère;  les  dégâts  sont  identiques  et  la  partie  consonamée 
varie  du  1/4-  au  1/3  de  l'amande.  On  rencontre  les  mêmes 
excréments,  les  mêmes  fils,  des  parties  d'amandes  noircies  et 
décomposées,  et  de  la  moisissure.  On  peut  donc  admettre  que 
dans  les  deux  cas,  c'est  à  la  chenille  seule,  qu'on  doit  attribuer 
les  dégâts  causés  à  Tamando. 

Il  reste  l'hypothèse  que  la  Siph.  Nucis,  vivrait  en  vidangeuse 
des  excréments  de  la  chenille,  cela  n'est  pas  impossible,  puisque 
les  entomologistes  admettent  que  plusieurs  larves  de  Coléoptères 
vivent  de  cette  façon  sous  les  écorces  habitées  par  les  Scolytes. 
Pour  ma  part,  je  n'ai  pas  eu  occasion  de  m'assurer  positivement 
du  fait;  ce  que  je  sais  et  que  je  dois  faire  remarquer,  c'est  que 
les  Lœmophlœus  Juniperi  (Grouv.)  admis  comme  vidangeurs 
par  un  grand  nombre  d'entomologistes,  sont  de  précieux  des- 
tructeurs de  larves  d'insectes  lignivores,  à  l'état  de  larve  et  sous 
forme  d'insecte  parfait.  J'ai  pu  m'en  assurer  chaque  printemps, 
pendant  dix  années,  dans  la  lutte  que  j'avais  entreprise  contre 
les  PhLros'inus  Aubei  (Per.)  et  Phi.  thuyir  (Per.),  Coléoptères  du 
grou[)e  des  Scolytes,  dont  les  larves  minent  et  font  périr  les  Gu- 
pressinées  :  Thuya,  Séquoia,  etc.,  à  la  pépinière  de  la  ville  de 
Paris,  à  Auteuil. 

Parmi  les  hypothèses  faites  et  à  faire  sur  la  façon  de  vivre 
des  larves  de  Siphonella  Nucis  (Perris),  il  est  un  fait  incontesté, 
c'est  que  ces  larves  exigent  bien  peu  de  nourriture  pour  opérer 
toutes  leurs  métamorphoses. 

Le  Journal  de  la  Sociétr  nationale  cV Horticulture  de  France 
est  répandu  dans  toutes  les  parties  de  la  France  et  de  l'Europe. 
Je  fais  appel  à  ceux  de  nos  collègues  habitant  un  pays  de  grande 
culture  du  Noyer,  plus  particulièrement,  du  Centre  et  du  Midi, 
pour  les  prier  de  vouloir  bien  exi;miner  sur  place,  les  Noix 
véreuses  tombées  avec  l'enveloppe  verte  (de  septembre  à  octo- 
bre\  de  les  ouvrir  après  s'être  assuré  qu'il  existe  ou  qu'il 
n'existe  pas  de  trou  vers  le  hile  de  la  Noix  et  de  noter  le  nom- 
bre :  de  celles  habitées  par  des  larves  ou  des  pupes  de  Diptère, 
en  même  temps  qu'une  chenille  vivante;  de  celles  où  les  che- 
nilles ont  été  trouvées  mortes  ;  et  enfin,  de  celles  oîi  la  chenille 


SUR  LES  NOIX  VEREUSES. 


Jlil 


ayant  disparu,  il  reste  les  Diptères.  Avec  ces  informations  et 
l'appréciation  des  remarques  de  nos  collègues,  nous  saurons 
bientôt,  j'ose  l'espérer,  ce  qu'il  faut  penser  de  la  présence  de  la 
Siphonella  Nucis,  dans  ces  Noix,  et  si  elle  doit  être  considérée 
comme  un  insecte  neutre,  c'est-à-dire  ne  faisant  ni  bien  ni  mal 
à  cette  riche  culture,  ou  si  elle  vit  en  parasite  de  la  chenille,  et, 
par  conséquent,  doit  être  admise  comme  un  auxiliaire  utile  à 
propager. 

En  effet,  s'il  était  démontré  par  un  grand   nombre  de  faits, 
qu'on  peut    trouver  une  chenille   et  des  larves  de  Siphonelles 


FiG.  28. 


Upho)iella  Nucis  (Perris),  très  grossie. 


dans  l'intérieur  de  Noix  n'ayant  aucune  trace  de  trou  permet- 
tant l'entrée  de  ce  Diptère,  il  serait  difficile  de  continuer  à 
admettre  que  ces  insectes  s'introduisent  dans  les  Noix  aban- 
données par  la  chenille,  pour  se  nourrir  des  produits  de  la 
digestion.  Dans  ce  cas,  l'hypothèse  d'une  ponte  faite  en  été 
dans  l'ombilic  des  jeunes  Noix  contenant  une  chenille,  ne  serait 
pas  inadmissible,  la  petite  galerie  creusée  par  la  cheni'le,  pour 
entrer  dans  le  cœur  de  la  Noix,  permettrait  aux  larves  de  la 
Siphonelle  de  s'introduire  dans  le  fruit, à  mesure  de  leur  éclosion. 
C'est  une  loi  assez  générale,  ii  en  est  ainsi,  pour  un  grand  nom- 
bre d'Hyménoptères  parasites  du  genre  des  Chalcidiens  et  des 
Braconites,  dont  l'évolution  totale  peut  s'accomplir  normalement 
en  45  à  60  jours,  et  dans  certains  cas,  être  retardée  jusqu'à 
l'année  suivante. 


1142  NOTES   ET    MÉMOIRES. 

Quelle  que  soit  l'hypothèse  admise,  il  est  suffisamment  démon- 
tré que  la  Siphonella  Nucis  n'a  encore  été  rencontrée  que  dans 
des  Noix  habitées  ou  ayant  été  habitées  par  la  chenille  de  Car- 
pocajjsa  pomonana  ;  que  ses* dégâts  sont  nuls  pour  l'agriculteur, 
soit  qu'elle  ronge  l'amande  déjà  avariée  par  la  chenille,  soit 
qu'elle  vive  en  vidangeuse  des  produits  de  la  digestion  de 
celle-ci  ;  et  qu'elle  deviendrait  un  insecte  utile,  s'il  était  prouvé 
par  la  suite,  qu'elle  vit  en  parasite  de  la  chenille  même  ;  cette 
hypothèse  pourrait  bien  être  la  vraie  ! 

L'innocuité  de  la  Siphonella  étant  démontrée,  nous  avons  tenté 
un  nouvel  essai  d'adaptation  de  parasites  transportés  à  grande 
distance. 

Du  grand  nombre  de  Noix  véreuses  mises  en  observation  dans 
nos  caisses  vitrées  (1892),  nous  avons  recueilli  150  à  200  Sipho- 
nella Nucis^  bien  vivantes,  que  nous  avons  enfermées  dans  un 
tube  à  large  ouvei'ture,  rempli  au  1/3  de  fines  rognures  de 
papier.  Ce  tube,  placé  dans  une  petite  boîte  en  bois,  a  été 
envoyé  par  la  poste,  comme  échantillon  sans  valeur  à  un  ami 
habitant  les  environs  de  Périgueux  (472  kilomètres),  qui  s'est 
empressé,  suivant  notre  conseil,  de  leur  donner  la  liberté  dans 
sa  propriété  plantée  de  plusieurs  Noyers. 

Il  me  paraît  intéressant  défaire  remarquer  dans  l'intérêt  de  la 
propagation  des  insectes  parasites  utiles,  que  parmi  les  Noix 
que  mon  aimable  ami  m'a  adressées  l'année  dernière  et  cette 
année,  j'ai  trouvé  deux  fruits  contenant  une  chenille  accompa- 
gnée de  larves  de  SipJioiiella  Nucis.  Ce  fait  a  surtout  son  impor- 
tance, au  point  de  vue  de  la  propagation  obtenue  en  trois  ou 
quatre  ans  et  méritait  d'être  signalé. 

Nous  avons  montré  par  de  nombreux  exemples,  depuis  trente 
ans,  que  l'homme  peut  se  servir,  avec  succès,  de  ces  auxiliaires 
naturels  (les  parasites)  et  les  propager  où  ils  n'existaient  pas, 
même  à  des  distances  assez  considérables. 

Pour  éviter  des  désillusions,  nous  avons  le  devoir  de  prévenir 
l'agriculteur,  qu'il  ne  doit  pas  exiger  des  parasites  utiles  plus 
qu'ils  ne  peuvent  donner  :  leur  mission  a  un  but  déterminé  : 
«  Arrêter  l'extension  exagérée  des  insectes  frugivores  et  ligni- 
vores,  ennemis   de  notre  richesse  agricole.   »  L'observation  a 


SUK    LES    AUlX    VEHEUStilS.  Ili3 

démontré  qu'il  existe  dans  la  nature  une  loi  immuable  d'équi- 
libre, qui  ne  permet  pas  aux  parasites  d'anéantir  l'espèce  d'in- 
secte dont  ils  sont  les  ennemis  naturels,  aussitôt  que  par  leur 
multiplication,  il  y  a  péril  pour  cette  première  espèce  ;  d'autres 
insectes  parasites  polyphages,  trouvant  dans  cette  abondance 
une  nourriture  facile  pour  leur  progéniture,  viennent  déposer 
leurs  œufs  dans  les  larves  déjà  parasitées  :  aussitôt  éclos,  les 
derniers  arrivés  dévorent  amis  et  ennemis  etramènent  en  quel- 
ques années  l'équilibre  momentanément  détruit. 

Pour  expliquer  l'apparition  et  la  disparition  des  fléaux  d'in- 
sectes, ennemis  de  nos  récoltes,  presque  tous  les  entomolo- 
gistes, jusqu'à  nos  jours,  ont  eu  recours  à  une  théorie  qui  a  fait 
son  temps  et  qui  devrait  être  modifiée  selon  la  connaissance 
que  nous  avons  acquise  des  mœurs  des  insectes.  Elle  se  résume 
en  ceci:  «  multiplication  graduelle  des  parasites  jusqu'à  ce 
qu'ils  aient  presque  anéanti  l'espèce  dont  ils  sont  les  ennemis 
naturels,  puis,  disparition  brusque  de  ceux-là,  lorsque  les 
femelles  ne  trouvent  plus  un  nombre  suffisant  d'insectes  pour  y 
déposer  leurs  œufs,  elles  meurent  sans  postérité  ». 

Eh  bien,  les  choses  ne  se  passent  pas  aussi  simplement  que 
cela  dans  la  nature  :  non  seulement  l'équilibre  se  rétablit  par 
les  parasites  polyphages;  mais  pour  empêcher  la  trop  grande 
extension  de  ces  derniers,  qui  finiraient  par  détruire  toutes  les 
autres  espèces,  la  nature  leur  a  donné  des  ennemis  que  j'appel- 
lerai des  parasites  au  troisième  degré.  Il  m'a  été  donné  de  pour- 
suivre une  suite  d'expériences  à  l'air  libre,  pendant  dix  années, 
sur  lalarved'un  Goléoptère  de  l'ordre  des  Charançons,  le /*/ij//o- 
nomus  Rumicis^  qui  s'enveloppe,  pour  se  transformer,  dans  une 
coque  de  soie,  dont  les  mailles  sont  ajourées  et  permettent 
d'apercevoir  tous  ses  mouvements;  cette  larve  a  pour  ennemi 
naturel  un  Hyménoptère  du  groupe  des  Chalcidiens^  VEido- 
phus  ramicorjiis,  L.;  les  larves  parasitées  sont  recherchées  par  un 
autre  hyménoptère  aptère  (ayant  l'aspect  d'une  Fourmi),  d\i 
genre  Pezomachus,  très  probablement  une  nouvelle  espèce, 
voisine  de  ïhortensis  (?),  qui  introduit  sa  tarière  au  travers  des 
mailles  de  la  coque  et  dépose  un  seul  œuf  dans  le  corps  de  la 
larve  de  Pliyionomus  déjà   parasitée  :  cet  intrus  se  nourrit  des 


1144  rSUTES    ET    MÉMOIRES. 

parasites  au  premier  et  au  deuxième  degré.  Un  fait  digne  de 
remarque,  c'est  que,  pour  se  transformer,  la  larve  de  Pezoma- 
chiis  se  construit  une  coque  ayant  la  forme  d'un  petit  cylindre, 
arrondi  aux  deux  bouts,  avec  les  peaux  de  ses  victimes,  qu'elle 
triture  avec  ses  mandibules  et  réduit  en  une  pâte  analogue  à  du 
parchemin.  Le  plus  curieux,  c'est  que  cette  coque  est  libre  dans 
le  cocon  du  Phytononms  et  suit  toutes  les  inclinaisons  qu'on  veut 
bien  lui  donner. 

Très  rares,  pendant  les  premières  années  de  mes  observations, 
les  coques  parasitées  par  le  Pezomachus  n'ont  dominé  que  des 
femelles  (par  éc'osion).  Ce  fait  inexplicable  m'a  t:ngagé  à  per- 
sévérer pour  obtenir  et  connaître  le  mâle,  qu'on  suppose  ailé, 
et  sur  lequel  on  a  établi  une  véritable  légende.  C'est  ainsi  que 
j'ai  été  amené  à  poursuivre  mes  expériences  pendant  dix  années 
sans  interruption.  Ma  patience  a  enfin  été  récompensée.  J'ai 
obtenu  deux  mâles  pour  cinquante-cinq  femelles;  ils  sont 
aptères,  semblables  aux  femelles,  sauf  une  taille  moindre  et 
l'absence  de  tarière.  En  outre,  le  nombre  de  coques  parasitées 
par  des  Pezomachus )  s' éiami  graduellement  développé  vers  la  sept 
ou  huitième  année,  j'ai  été  agréablement  surpris  de  constater 
dans  mes  boites  à  éclosion,  que  plusieurs  coques  de  ces  para- 
sites, au  troisième  degré,  contenaient  elles-mêmes  des  larves 
d'un  petit  Chalcidien,  du  genre  Pleromalus  (non  encore  déter- 
miné); parasite  au  quatrième  degré  sur  la  même  larve  de  Pkyto- 
no)nus,  laquelle  a  pu  établir  son  cocon  ajouré,  bien  que  dévoré 
en  partie  par  VFulophus  ramicornis ;  ces  deux  premiers  para- 
sites ont  été  dévorés  par  la  larve  du  Pezomachus,  qui  a  pu  éta- 
blir sa  curieuse  coque  libre  dans  celle  du  Phytonome,  tout  en 
s'enfermant  avec  cinq  à  sept  œufs  déposés  sous  la  peau  par  la 
tarière  du  Pteromalus,  resté  maître  du  champ  de  bataille.  On 
croit  rêver,  en  constatant  toutes  ces  évolutions  successives  dans 
l'espace  de  deux  à  deux  mois  et  demi,  et  l'on  est  en  droit  de  se 
demander  où  peuvent  s'arrêter  les  combinaisons  d'équilibre 
créées  par  la  nature  (1)? 

(1)  Cette  notice  était  rédigée  et  prête  pour  l'imprimerie,  lorsque 
j'ai  eu  connaissance  dun  mémoire  publié  par  M.  le  D''  Laboulbène,  sur 


SUR  LES  NOIX  VÉREUSES.  1J45 

M.  le  D'' Laboulbène  a  pu  observer  les  Sijjhonella  Nucis  (Perns) 
et  Carpocapsa  pomonana,  dans  des  Noix  provenant  da  départe- 
ment de  l'Ain,  que  M.  le  professeur  Charles  Robin  lui  a  envoyées 
en  octobre  1868.  Cet  éminent  entomologiste,  après  avoir  minu- 
tieusement détaillé  l'état  intérieur  de  la  Noix  :  partie  rongée, 
déjections,  filaments  soyeux,  etc.,  en  tous  points  semblables 
aux  observations  déjà  énoncées,  s'exprime  ainsi  au  sujet  des 
chenilles  : 

«  Je  trouvai  deux  vers  blanchâtres,  de  taille  moyenne,  à  têle 
écailleuse  et  pourvus  de  seize  pattes,  qui  étaient  certainement  des 
chenilles.  Je  leur  attribuai  les  fils  de  soie  et  les  déjections, 
sous  forme  de  grains,  qui  remplissaient  les  Noix  attaquées.  Le 
trou  du  hile  de  la  Noix  était  aussi  produit  par  ces  chenilles  au 
moment  où  elles  sortaient  du  fruit  pour  se  métamorphoser  au 
dehors. 

«  Mais  il  y  avait  aussi,  indépendamment  des  deux  chenille^, 
un  grand  nombre  de  pupes  d'un  roux  marron,  et  qui  ne  pou 
valent  appartenir  qu'à  un  insecte  diptère,  les  pupes  se  trou- 
vaient partout  dans  la  cavité  de  la  Noix  gâtée.  Au  bout  d'une  à 
deux  semaines,  il  en  est  sorti  une  quantité  de  petites  mouches 
noires  se  rapportant  à  la  Siphonella  Nucis  (Perris). 

((  Je  n'ai  pas  vu  les  larves  de  la  Siphonella,  mais  M.  Ch. 
Robin  les  a  remarquées  dans  les  Noix  véreuses.  J'ai  confié  à 
M.  Faliou  les  deux  chenilles  dont  j'ai  parlé;  l'une  d'elles,  après 
s'être  chrysalidée,  a  produit  la  Carpocapsa  pomonana. 

(c  A  mon  avis,  la  larve  de  la  Siphonella  Nucis  vit  de  matières 
gâtées,  peut-être  des  excréments  d'autres  larves,  et  elle  n'est 
pas  redoutable  au  même  titre  que  la  Carpocapsa  pour  les 
dégâts  qu'elle  cause.  M.  Perris  a  parfaitement  dit  qu'elle  n'est 
point  parasite  :  elle  vit  des  dégâts  de  la  Carpocapsa,  qui  est, 
en  définitive,  l'auteur,  principal  des  dégâts  et  qui  rend  les  Noix 
véreuses.  » 


les  insectes  des  Noix  véreuses.  Annales  ch  la  Soc.  entom.  de  France, 
1871,  p.  29o.  Je  considère  comme  une  bonne  fortune,  de  faire  con- 
naître un  résmné  des  observations  d'un  de  nos  entomologistes  les 
plus  autorisés. 

72 


1146  NOTES    ET   MÉMOIRES. 

La  présence  de  la  Siphonella  Nucïs  dans  les  noix  véreuses, 
remarquée,  pour  la  première  fois,  dans  le  département  des 
Landes  par  M.  Perris,  en  septembre  1838,  puis  une  seconde  fois 
trente  années  plus  tard,  venant  du  département  de  l'Ain,  par 
M.  le  D""  Laboulbène,  et  enfin  une  troisième  fois,  avec  un  nouvel 
intervalle  de  vingt-cinq  ans,  par  moi,  provenant  du  marché  de 
Neuilly-sur-Seine,  est  un  fait  peu  ordinaire  et  presque  aussi 
incompréhensible  que  les  mœurs  de  cette  bestiole,  dont  la  pré- 
sence dans  les  Noix  reste  une  hypothèse  à  démontrer,  et  néces- 
site de  nouvelles  observations. 

La  seconde  partie  du  travail  si  estimable  de  M.  le  D''  Laboul- 
bène, de  beaucoup  la  plus  importante,  concerne  la  synonymie  de 
la  Sijphonella  Nucis  (Perris),  qui  doit  prendre  rang  parmi  les 
espèces  du  genre. 


COMPTE    RENDU    DE    l'eXPOSITION    d'aUTOMNE.  1147 

COMPTES  RENDUS 


Compte  rendu  de  l'Exposition  d'automne 
DE  LA  Société  nationale  d'Horticulture  de  France. 

Les  nouvelles  variétés  de  Chrysanthèmes, 

par  M.  Fatzer  (I). 

La  tâche  d'un  jury,  toujours  délicate,  devient  particulièrement 
difficile  quand  il  doit  juger  des  nouveautés  devant  recevoir,  s'il 
y  a  lieu,  des  certificats  de  mérite.  Ces  certificats  constituent  à  la 
plante  qui  en  est  l'objet  un  état  civil,  une  forte  recommanda- 
tion auprès  du  public  acheteur;  donc  ils  engagent  un  peu  la 
responsabilité  des  juges,  et  le  renom  de  compétence  de  la 
société  au  nom  de  laquelle  ils  sont  décernés,  vis  à  vis  de  l'étran- 
ger qui  achètera  telle  ou  telle  nouveauté  parce  qu'elle  a  obtenu 
un  certificat.  Mais  viennent  les  déboires  à  la  floraison,  on  en 
rendra  responsable,  non  les  juges,  ceux-ci  n'étant,  en  somme, 
dans  ce  cas,  que  les  mandataires  anonymes  de  la  Société,  mais 
la  Société  elle-même  qui  est  connue,  et  qui  a,  elle,  décerné  les 
certificats. 

En  ces  dernières  années,  on  s'était  surtout  préoccupé  de  la 
seule  dimension  des  fleurs,  ce  qui  est  une  erieur  complète. 

Puis  on  commença  à  tenir  compte  aussi  d'autres  facteurs, 
plus  importants  peut-être,  c'est-à-dire  le  coloris,  la  forme,  la 
duplicature,  la  consistance  des  ligules  et  le  port,  sans  lesquels 
un  grand  diamètre  n'est  qu'un  défaut. 

Prenons,  par  exemple,  une  des  plus  belles  variétés  que  nous 
possédions,  Madame  Carnol\  cette  fleur  est  d'un  blanc  superbe 
ses  larges  ligules  retombent  gracieusement  et  celles  du  centre 
s'incurvent  et  s'enchevêlrent,  donnant  à  1  ensemble  un  caractère 
spécial,  une  forme  admirable.  L'épaisseur  est  en  rapport  du 
diamètre.  Mais  prenons  cette  même  variété  ayant  reçu  une  cul- 
ture mal  comprise,  le  diamètre  y  sera,  oh  !  combien!  mais   les 


(1)  Déposé  le  26  novembre  1896. 


iJ48  COMPTE    RENDU 

ligules  geronl  tabulées,  partant  étroites,  se  tenant  horizontale- 
ment, le  centre  ne  se  sera  pas  développé, et  la  fleur,  large  comme 
une  assiette,  mais  tout  aussi  plate,  fera  perdre  à  la  variété  son 
caractère  spécial  sans  lequel  on  ne  saurait  lui  attribuer  aucune 
valeur. 

Si  maintenant  on  élimine  les  coloris  défectueux,  b-s  fleurs 
creuses  et  les  tiges  trop  faibles,  à  l'avenir  on  rejettera  aussi  les 
variétés  dont  les  tiges  ne  seront  pas  garnies  de  feuilles  jusqu'à  la 
fleur. 

Le  nombre  des  nouveautés  à  l'Exposition  de  novembre  était 
assez  restreint,  personne  ne  songera  à  s'en  plaindre.  Les  semeurs 
ont  compris  que  les  avalanches  de  variétés  d'il  y  a  quelques 
années  ne  servaient  qu'à  déconsidérer  leurs  produits  et,  la  con- 
currence américaine  aidant,  ils  se  sont  attachés  surtout  à  la 
qualité. 

Avec  le  système  des  certificats,  introduit  en  France  cette 
année,  et  qui  a  donné  à  l'étranger  semeur,  en  Amérique  princi- 
palement, de  si  heureux  résultats,  ce  nombre  tendra  encore  à 
diminuer,  car,  petit  à  petit,  l'acheteur  fixera  son  choix  de  préfé- 
rence sur  les  variétés  certifiées.  L'art  du  semeur  en  sera  rendu 
plus  difficile,  il  est  vrai,  mais  le  résultat  commercial  n'en  sera 
que  plus  brillant,  et  les  nouveautés  françaises  arriveront  à  occu- 
per, d'une  façon  indiscutable,  cette  première  place  que  les 
semeurs  américains  avaient  presque  réussi  à  leur  enlever. 

Plusieurs  des  fleurs  coupées  n'étaient  plus  très  fraîches,  cela 
tenait  à  l'époque  vraiment  trop  tardive  de  l'Exposition  qui 
devrait  avoir  lieu,  au  plus  tard,  au  commencement  de  la  seconde 
semaine  de  novembre,  l'ensemble  y  gagnerait. 

Nous  De  citerons  dans  ce  compte  rendu  que  les  variétés  les 
plus  marquantes.  Il  nous  faut  mentionner,  d'une  façon  toute 
spéciale,  le  lot  incomparablement  beau  de  .M.  Galvat,  de  Gre- 
noble. Ce  facile  princeps,  parmi  les  semeurs,  présentait  dix-sept 
semis,  tous  de  haut  mérite,  et  qui  émerveilleront  certainement 
le  monde  chrysanthémisle,  si  leur  obtenteur  les  livre  simultané- 
ment au  commerce. 

En  voici  la  nomenclature  et  la  description  sommaire  : 


DE    LEXFOSITIOX    D  AUTOMNE.  1149 

Madame  Bergier.  —  Japonais  incurvé,  fleur  très  pleine,  rose 
tendre  éclairé  de  blanc.  Certificat  T^  classe,  Paris. 

Congrès  de  Bourges.  —  Japonais,  très  grande  fleur,  ama- 
rante pourpre.  Certificat  1''°  classe,  Paris. 

Czarina.  — Japonais  incurvé,  grande  fleur  à  larges  ligules, 
s'incurvant  sur  le  centre,  très  joli  coloris  lilas.  Certificat  P"°  classe, 
Paris. 

Directeur  Liéber.  — Japonais  incurvé,  longues  ligules,  coloris 
mauve  nacré  très  frais.  Certificat  l""®  classe,  Paris. 

Madame  A.  Brun.  —  Japonais  incurvé,  larges  ligules  érigées, 
coloris  blanc  lilacé,  stries  lilas. 

Madame  Deis.  —  Japonais  incurvé,  fleur  très  pleine,  coloris 
blanc  et  centre  crème,  longues  ligules  retombantes.  Certificat 
l^"*"  classe,  Paris. 

Madame  Edmond  Boger.  —  Japonais  incurvé,  fleur  massive, 
très  pleine,  coloris  jaune  citron  verdâtre,  le  centre  vert  clair, 
larges  ligules.  Le  coloris  tout  à  fait  nouveau  de  cette  variété  la 
faisait  remarquer  de  tous.  Certificat  r«  classe,  Paris. 

Madame  Xavier  Bey  Jouvin.  —  Japonais  incurvé,  très  jolie 
fleur,  coloris  mauve  pâle,  très  frais,  très  larges  ligules,  tige 
bien  rigide,  munie  defeuillesjusqu'à  la  fleur.  Certificat  i'"^ classe, 
Paris. 

Madame  Ferlât.  —  Incurvé,  grande  fleur  coloris  blanc  pur. 

Mademoiselle  Laurence  Zédé.  —  Japonais  incurvé,  très  grande 
fleur,  coloris  lilas,  revers  des  ligules  blanc,  ligules  très  larges. 
Certificat '|r«  classe,  Paris. 

Mademoiselle  Lucie  Faure.  —  Japonais  incurvé,  superbe  fleur 
à  coloris  blanc,  centre  crème,  une  des  meilleures  variétés  du 
lot.  Cerîificat  de  r^  classe,  sous  le  nom  de  Calvafs  distinction, 
changé  après  la  visite  de  M.  le  Président  de  la  République. 

Marfa.  —  Japonais  incurvé,  jaune  orange  éclairé  rouge.  Cer- 
tificat V^  classe,  Paris. 

Président  Nonin.  —  Japonais  incurvé,  magnifique  variélé, 
coloris  jaune  chamois,  ligules  très  larges.  Certificat  1''°  classe, 
Paris. 

Souvenir  de  Madame  F.  Bosette.  —  Japonais  incurvé,  coloris 
pourpre  foncé,  larges  ligules. 


UoO  COMI'Tt:   RENDU 

Topaze  orientale.  —  Japonais  incurvé,  grande  fleur,  coloris, 
jaune  paille.  Certificat  de  1""^  classe,  Paris. 

Werther.  —  Japonais  incurvé,  coloris  amarante,  ligules 
larges.  Certificat  de  l*"*^  classe,  Paris. 

Fatzer.  —  Japonais  incurvé,  très  joli  coloris  rose  teinté  lilas, 
revers  des  ligules  argenté. 

En  M.  Auguste  Nonin,  nous  avons  un  semeur  débutant  sous 
d'heureux  auspices.  Pointez  sur  Grenoble,  M.  Nonin,  et  pour 
l'instant  ne  regardez  pas  vos  enfants  trop  avec  l'œil  du  père! 

Les  nouveautés  de  M.  Nonin  étaient  toutes  représentées  par 
dris  plantes  en  pots,  cultivées  avec  la  maestria  que  l'on  connaît. 
Il  est  évident  qu'il  serait  très  difficile  aux  semeurs  éloignés  des 
c  ntres  d'exposition  de  présenter  ainsi  des  plantes,  celles-ci 
nécessitant  un  emballage  assez  compliqué.  Mais  combien  cela 
S3rait  désirable.  Dans  cet  apport,  nous  trouvons  des  variétés 
davenir  : 

Comtesse  de  Beaulaincourt.  —  Japonais,  fleur  immense  bien 
pleine,  jaune  foncé,  très  longues  ligules,  plante  vigoureuse,  excel- 
lente variété  que  l'on  reverra  souvent.  Certificat  de  1'"''  classe, 
Paris. 

Pierre  Cottant.  —  Japonais  incurvé,  jaune  d'or,  pourtour 
orange.  Certificat  de  V"  classe,  Paris. 

Son  Altesse  le  Prince  Hussein  Kamil.  —  Japonais,  fleur  très 
haute,  coloris  jaune  soufre.  Certificat  de  l''^  classe,  Paris. 

Lutèce.  —  Japonais,  forme  de  perruque,  coloris  rose  mauve. 
Certificat  de  1"  classe,  Paris. 

Monsieur  Villard.  —  Incurvé,  larges  ligules,  coloris  bronze 
doré. 

Madame  Ca?'rey.  —  Japonais,  forme  rayonnante,  coloris 
blanc  pur. 

De  Valence,  M.  de  Reydellet  avait  apporté,  lui  aussi,  une 
partie  de  ses  semis,  en  plantes  portant  plusieurs  fleurs  : 

Madame  Fillieul-Broy .  —  Japonais,  grande  fleur,  longues 
ligules  de  coloris  violet  pâle,  à  revers  argenté.  Certificat  de 
fe  classe,  Paris. 

Madame  Ferdinand  Couillard.  —  Japonais,  blanc  violacé. 

Madame  Maxime  Johert.  —  Japonais,  jaune  orange  clair. 


DE  l'exposition  d'automne.  1151 

M.  Héraud,  de  Pont-d'Avignon,  un  débutant,  obtient  un  certi- 
ficat de  l''"'  classe  pour  la  variété  Ernest  Verclet,  et  en  aurait 
reçu  autant  pour  Louise  Héraud^  s'il  avait  présenté  les  deux 
fleurs  exigées  par  le  règlemeût. 

M.  Modères,  à  Viarose-Moissac,  ne  s'était  pas  conformé  au 
règlement  et  n'avait  présenté  qu'une  seule  fleur  de  ses  semis  au 
lieu  des  deux  exigées.  A  citer  dans  cet  apport  :  Joseph  Morières, 
japonais,  grande  fleur^  coloris  violet  bordé  de  blanc. 

M.  Quétier,  d'Orléans,  exposait,  sous  le  nom  de  Léocadîe 
Gentils,  un  accident  fixé  de  la  variété  duveteuse,  Enfant  des 
deux  Mondes.  Léocadie  Gentils  est  une  très  jolie  fleur  jaune 
canari  pâle,  duveteuse,  comme  la  variété  dont  elle  est  issue. 
Certificat  de  'P^  classe,  Paris. 

M.  Scalarandis,  jardinier  du  roi  d'Italie,  à  Monza,  avait 
envo3'é  une  assez  grande  quantité  de  semis,  dont  plusieurs 
sortaient  de  l'ordinaire  tanl  par  leur  forme  gracieuse  que  par 
les  coloris  tout  à  fait  nouveaux. 

Louis  Sirlori.  —  Japonais,  larges  ligules  retombantes,  coloris 
marron,  avec  des  reflets  d'or,  superbe.  Certificat  de  1'"^  classe, 
Paris. 

Madame  Thérèse  Charvet.  —  Japonais,  coloris  rose,  d'une 
fraîcheur  remarquable,  avec  des  ligules  argentées.  Certificat  de 
P'^  classe,  Paris. 

Piémont.  —  Japonais  incurvé,  coloris  blanc  strié  de  rose. 
Certificat  de  1'®  classe,  Paris. 

Nous  terminerons  cet  exposé,  en  conseillant  aux  semeurs  de 
travailler  ferme  sur  les  coloris,  qui,  en  langage  de  jardinier, 
s'appellent  les  «  Rouges  »,  et  de  nous  donner  à  l'avenir  le  moins 
possible  de  ces  fausses  teintes  mauve  violacé  dont  il  existe  déjà 
un  nombre  suffisant  et  qui  sont  d'une  valeur  marchande  plus 
que  discutable. 

Les  semeurs  devraient  aussi  s'attacher  à  ne  présenter  aux 
Cîipositions  que  des  fleurs  ayant  atteint  un  certain  développe- 
ment. Les  fleurs  provenant  de  plantes,  n'aj^ant  subi  aucun 
éboutonnage,  sont  presque  impossibles  à  apprécier.  Avec  une 
fleur  moyenne,  le  caractère  spécial  de  la  variété  et  son  coloris 
apparaissent  déjà  mieux,  et  le  jury  se  rendra  compte  plus  facile- 


1152  COMPTE    RENDU 

ment  de  ce  qu'une  culture  intensive  pourrait  en  tirer.  N'en 
déplaise  à  ceux  qui  n'en  sont  pas  partisans,  la  grande  fleur  est 
de  plus  en  plus  en  vogue,  et  si  notre  marché  accepte  encore,  ce 
que  nous  trouvons  très  justifié,  des  variétés  qui  sont  très  jolies, 
1res  décoratives,  mais  dont  les  fleurs  restent  de  dimensions  ordi- 
naires, le  marché  étranger  ne  veut  absolument  que  celles  ca- 
pables d'atteindre  un  grand  développement.  Semeurs  français, 
inspirez-vous  de  cette  condition  sine  qua  non  de  l'acheteur 
étranger,  envoyez-lui  seulement  des  variétés  indiscutables  et  ne 
cherchez  pas  à  vouloir  lui  imposer  vos  goûts  et  votre  manière 
de  voir,  vous  y  perdriez  votre  clientèle.  Cherchez  à  vous  créer 
de  nouveaux  débouchés,  il  est  plus  facile  de  former  de  nouveaux 
clients  que  de  ramener  une  clientèle  perdue,  faites-vous  aider 
en  cela  par  notre  presse  horticole  très  lue  et  très  considérée  à 
l'étranger,  travaillez  pour  l'exportation.  A  condition  que  vos 
produits  soient  de  tout  premier  choix,  vous  arriverez  facilement 
à  les  rendre  indispensables  à  l'étranger,  en  agissant  ainsi,  vous 
aurez  la  double  satisfaction  de  faire  œuvre  de  bons  patriotes  et 
Je  voir  remplir  votre  coffre-fort. 


Compte  rendu  de  l'Exposit[On  de  novexMbre  1896,  de  la 
Société  natiOxNale  d'Horticulture  de  France, 

Les  Chrysanthèmes  et  autres  Plantes  ornementales^ 

par  M.  P.  Hariot. 

Il  y  a  peu  d'années  encore,  le  grand  public  ne  connaissait 
guère  le  Chrysanthème  que  par  le  titre  du  roman  passablement 
fantaisiste  de  Pierre  Loli.  Depuis,  les  temps  ont  bien  changé  ;  le 
Chrysanthème  est  devenu  la  fleur  à  la  mode  ;  il  a  accaparé  les 
faveurs  des  petits  et  des  grands,  et  le  jour  où  s'ouvre  chaque 
année  l'Exposition  spéciale  consacrée  à  son  culte,  est  devenu  iln 
jour  férié.  C'est  un  nouveau  vernissage  auquel  se  rend  le  monde 
élégant  et  que  le  Snobisme  est  en  passe  d'adopter. 

Voudrait-on  encore  d'autres  preuves  de  l'engouement  doat  jouit 
actuellement  le  Chrysanthème?  On  les  trouverait  dans  ce  fait 


DE  L  EXPOSITION  D  AUTOMNE.  1153 

qu'en  France,  deux  Sociétés  de  Chrysanthèmes  ont  été  récem- 
ment fondées,  sans  compter  la  section  spéciale  de  la  Société 
nationale  d'Horticulture. 

Il  n'y  a  pas  beaucoup  plus  d'un  siècle  que  le  Chrysanthème  a 
été  introduit  chez  nous.  Longtemps  il  est  resté  délaissé,  et  ce 
n'est  qu'en  ces  dernières  années  qu'il  est  devenu  l'objet  d'une 
culture  particulière.  Le  capitaine  Bernet,  de  Toulouse,  paraît 
être  le  premier  qui  chercha  à  améliorer,  par  le  semis,  les  varié- 
tés déjà  existantes.  Puis  vinrent  Pertuzès,  le  D""  Audiguier,  Si- 
mon Délaux,  Lacroix,  de  Reydellet,  Boucliarlat  aîné,  Rozain- 
Boucharlat,  Ghantrier,  Saute!,  et  d'autres,  dont  les  noms  sont 
maintenant  dans  toutes  les  bouches,  dont  les  gains  font  chaque 
année  la  joie  et  le  désespoir  des  amateurs. 

Les  débuts  de  la  Chrysanthémie  ne  laissaient  guère  présager 
ce  qu'elle  serait  un  jour.  Combien  maigres  de  formes,  peu  ri- 
ches de  coloris  étaient  les  premières  variétés  !  De  là  aux  fleurs 
géantes  qui  nous  laissent  dans  la  stupéfaction,  quel  pas  il  y  a  eu 
à  faire,  que  de  progrès  ont  été  accomplis! 

En  Angleterre,  aux  Etats-Unis,  les  semeurs  de  Chrysanthèmes 
ont  bientôt  été  légion;  mais  c'est  avec  fierté  que  nous  constatons 
le  rôle  joué  par  les  cultivateurs  français  qui  détiennent  le  pre- 
mier rang  dans  cette  lutte  pacifique. 

En  même  temps  que  le  Chrysanthème  se  modifiait,  qu'il  s'em- 
bellissait, il  devenait  indispensable  de  le  faire  connaître  au  pu- 
blic. Des  expositions  s'organisaient  de  toutes  parts  et  un  grand 
nombre  de  Sociétés  françaises  consacrent  chaque  année  quel- 
ques journées  d'automne  à  cette' exhibition  nouvelle.  La  Société 
nationale  d'Horticulture  a  donné,  suivant  son  habitude,  le  bon 
exemple.  Successivement,  au  Pavillon  de  la  ville  de  Paris,  dans 
l'Hôtel  de  la  rue  de  Grenelle,  elle  a  tenu  à  montrer  au  grand 
public,  toujours  fanatique  et  amoureux  de  nouveautés,  les  pro- 
grès qui  s'accomplissent  annuellement  dans  cette  branche  de  la 
culture  florale.  L'honorable  rapporteur  de  l'Exposition  de  1895, 
se  faisant  l'écho  de  nombreux  visiteurs,  exprimait  le  vœu  «  qu'à 
l'avenir,  les  expositions  d'automne  qu'organisera  la  Société, 
soient  faites  sur  un  emplacement  plus  vaste  ».  Que  demande- 
rons-nous à  notre  tour?  Le  Palais  de  l'Industrie  va  bientôt  tom- 


1154  COMPTE    RENDU 

ber  sous  la  pioche  des  démolisseurs,  après  bientôt  un  demi-siècle 
d'existence.  Oia  se  réfugieront  Fan  prochain  les  Chrysanthèmes  ? 

En  1894, 26  concours  étaient  consacrés  au  Chrysanthème;  dans 
l'exposition  qui  vient  d'avoir  lieu  du  17  au  22  novembre,  il  n'y 
en  avait  pas  moins  de  73,  qui  presque  tous  ont  été  remplis,  et 
encore  a-t-il  fallu,  au  dernier  moment,  en  ajouter  quelque-) 
autres. 

Les  horticulteurs  de  profession  avaient  à  choisir  entre  40  con- 
cours; les  amateurs  entre  32.  Un  concours  spécial  était  réservé 
aux  plus  belles  variétés  inédites  non  encore  mises  au  commerce. 
Des  certificats  de  mérite  de  première  classe,  si  recherchés  des 
spécialistes,  étaient,  outre  les  récompenses  habituelles,  mis  à 
la  disposition  du  jury. 

Le  Chrysanthème  primitif  ne  s'est  pas  modifié  seulement  au 
point  de  vue  de  la  dimension  de  ses  fleurs,  sous  l'influence  de  la 
culture  ;  mais  ces  fleurs  elles-mêmes  ont  tellement  varié  dans 
leur  forme,  dans  la  disposition  des  organes  qui  les  constituent, 
qu'il  a  fallu  leur  appliquer  une  véritable  classification.  C'est 
ainsi  que  sont  nées  les  formes  à  ligules  incurvées  ou  récurvées, 
laciniées  (J/.  Frémy,elc.)^en  gv'iïïe  {Colosse  Grenoblois,  eÏQ,.)\  les 
chevelus  caractérisés  par  des  ligules  filiformes,  les  alvéolés  ou 
anémoniflores  dans  lesquels  les  fleurs  centrales  sont  en  forme 
de  tubes  plus  ou  moins  allongés,  les  tubuliflores  ou  tubulés  à 
fleurons  tubuleux  ou  à  \)Q\ï\Q\\g\i\és[Gloirercajonnante,  etc.).  Les 
ligules,  dilatées  et  élargies  à  leur  sommet,  servent  à  caractériser 
les  variétés  à  fleurs  spatulées.  Dans  certains  cas,  ces  organes 
restent  rudimentaires,  et  les  capitules  se  développent  peu  :  on  a 
aff'aire  aux  formes  dites  j;o??jjjons. 

Depuis  quelques  années,  on  a  vu  apparaître,  à  la  surface  des 
ligules,  des  productions  spéciales  sous  forme  de  poils  ou  de 
duvet. De  là  sont  nés  les  Chrysanthèmes  à  fleurs  duveteuses,  re- 
présentés actuellement  par  de  fort  jolies  plantes  :  Alphéus 
Hardy,  Enfant  des  deux  Mondes^  William  Falconev,  Annie 
Manda,  Hairy  Wonder,  pour  ne  citer  que  les  plus  connus. 

L'époque  de  floraison  s'est  également  ressentie  des  soins  cul- 
turaux,des  sélections,  et  les  variétés  précoces  ont  fait  leur  appa- 
rition. 


DE  l'exposition  d'automne.  1155 

L'expérience  a  montre',  en  outre,  que  toutes  les  variétés  ne  se 
comportaient  pas  de  la  même  façon  au  point  de  vue  du  port  gé- 
néral, de  ce  qu'on  appelle  ï architecture  de  la  plante.  Certaines 
se  prêtent  à  l'obtention  de  très  grandes  fleurs;  d'autres,  au  con- 
traire, gagnent  à  être  cultivées  comme  plantes  décoratives;  il  en 
est  qui  s'accommodent  mieux  de  la  cultureentouffesbassesouen 
petits  godets. 

Que  dire  du  coloris?  sinon  que  la  plupart  du  temps,  ni  la 
plume,  ni  la  palette,  ne  sont  capables  de  le  traduire.  Il  faudrait 
imaginer  une  terminologie  nouvelle  pour  arriver  à  le  faire  com- 
prendre. Et  encore  serait-on  bien  sûr  d'être  exact? 

Ne  pouvait-on  pas  faire  pour  le  Chrysanthème  ce  qui  réussit 
pour  tant  d'autres  végétaux?  Ne  pouvait-il  s'accommoder  delà 
greffe?...  Les  résultats  obtenus  sont  encourageants,  quoique 
jusqu'ici  le  Chrysanthème  greffe  ait  été  avant  tout  un  objet  de 
curiosité.  La  greïïe  sur  Anthémis  a  réussi,  et  nous  avons  vu 
indiquer  comme  sujet  la  vulgaire  Armoise. 

Dans  une  exposition,  les  plantes  en  pots  doivent  occuper  la 
place  d'honneur.  C'est  en  les  voyant  qu'on  peut  seulement  se 
rendre  compte  de  la  belle  culture,  des  procédés  spéciaux  de 
tel  ou  tel  exposant.  Les  concours  consacrés  à  la  plus  belle 
collection  de  cent  variétés,  de  cinquante,  de  vingt-cinq  et  de 
douze  ont  été  bien  remplis.  Nous  n'y  trouvons  pas  moins  de 
vingt-cinq  exposants.  C'est  M.  Nonin  qui  tient  la  tête  et  obtient 
le  grand  prix  d'honneur,  offert  par  M.  le  Président  de  la  Répu- 
blique. 

Dans  le  lot  de  M.  Nonin,  les  plantes  irréprochables  de  tenue, 
de  choix  judicieux  et  de  culture,  présentent  de  nombreuses 
nouveautés.  Les  variétés  suivantes  sont  particulièrement  remar- 
quées :  Madame  Philippe  Rivoire,  un  des  plus  beaux  blanc  pur; 
Hairij  Wonder,  le  plus  marqué  des  duveteux,  d'un  beau  coloris 
rose  chair  ;  Princesse  Ena,  également  très  duveteux;  Oceana, 
variété  américaine  à  ligules  jaunes;  Tkalia,  rose  chair;  Mistress 
Henri  Robinson^  d'un  beau  blanc  lustré  ;  Monsieur  Legouvé, 
Monsieur  Jarrij -Desloges,  etc. 

Pifis  viennent  les  lots  de  MM.  Boutreux,  Yilmorin,  Yvon, 
Patrolin,  Delavier,  Ragoût,  de  Reydellet,   Levêque,  Duval,  De- 


1156  COMPTE    RENDU 

fresne,etc.M.Boutreuxrésisteàrentraînennent  général  qui  pousse 
les  horticulteurs  à  cultiver  les  Chrysanthèmes  en  vue  de  la 
grande  fleur.  Les  plantes  sont  gracieuses  de  forme,  les  coloris 
sont  bons.  Remarqués  :  Waban,  rose  de  forme  si  originale  ; 
Zaïd,  duveteux  méritant;  Monsieur  Catros-Gérand,  et  un  Chry- 
santhème chevelu,  Marquise  de  Clermont-Tonnerre ,  le  seul  que 
nous  ayons  vu  dans  toute  Texposition. 

Les  plantes  de  M.  Duval  présentaient  un  énorme  spécimen  de 
la  variété  William  Lincoln,  d'un  beau  jaune  pur. 

Dans  le  lot  de  AI.  de  Reydellet,  un  de  nos  bons  semeurs,  tout 
le  monde  a  remarqué  sa  superbe  obtention  de  l'an  dernier; 
Lucile  Mathieu  de  la  Drôme,  belle  variété,  vigoureuse,  d'un 
jaune  superbe^  plante  d'avenir  que  l'on  retrouvait  d'ailleurs  dans 
plusieurs  lots.  A  signaler  encore  dans  cette  présentation  :  Ma- 
dame Desblanc,  rose  pâle;  Monsieur  Gérand,  lilas,  à  fleurs  énor- 
mes, etc. 

MM.  Vilmorin-Andrieux  et  G'"  présentent  toute  une  série  de 
lots  sur  quelques-uns  desquels  nous  aurons  à  revenir. 

Les  plantes  de  M.  Yvon  sont  fortes,  à  larges  têtes  bien  arron- 
dies et  présentées  d'une  façon  intéressante  qui  en  fait  bien  res- 
sortir la  forme  et  la  floribondité,  et  par-dessus  tout,  la  régula- 
rité. Les  rameaux  de  la  périphérie  sont  maintenus  par  un  cer- 
cle métallique  sur  lequel  ils  sont  attachés,  ceux  du  centre  étant 
disposés  méthodiquement. 

Les  spécimens  les  plus  remarquables  sont  :  gloriosum,  Van 
den  Hedde^  Colonel  W.  Smith,  Reine  d'Angleterre,  Viviand 
Morel,  le  Verseau,  Monsieur  Whitaker,  un  superbe  Madame 
Carnot,  Monsieur  Catros-Gérand,  très  belle  variété  vieil  or, 
à  longues  ligules  tordues,  etc. 

Le  lot  de  M.  Patrolin,  composé  de  forts  exemplaires,  a  été, 
paraît-il,  d'abord  cultivé  en  panier.  Cette  culture  de  demi-pleine 
terre  donne  aux  plantes  de  la  force,  mais,  de  l'avis  des- con- 
naisseurs, leur  enlève  de  la  solidité  pour  le  transport.  Les  meil- 
leures variétés  Je  ce  lot  sont  :  Monsieur  L.  Dabat,  Miss  Libbie 
Allen,  G,  W.  Childs,  etc. 

Cette  dernière  plante,  qu'il  est  difficile  de  bien  réussir,  est 
présentée  en  un  spécimen  de  toute  beauté,  par  M.  Levéque,dans 


DI-:  l'exposition  d'automne.  1137 

le  lot  duquel  nous  remarquons,  en  outre,  Madame  Carnot  et 
RpÀne  dWnglelerre. 

Les  fleurs  des  plantes  de  M.  Ragoût  sont  en  général  solides. 
Nous  avons  remarqué  :  Souvenir  de  VExposilion  de  Grenoble^ 
Fleur  lyonnaise,  Madame  E y mard-Diivernay ^  etc.  Les  plantes  de 
iM.  Gérand  sont  très  bien  présentées  en  formes  naines.  Les 
variétés  suivantes  sont  particulièrement  intéressantes  :  Deuil  de 
Jules  Ferry,  Monsieur  Gérand,  Robert  Laire,  Souvenir  de  ma 
sœur,  Emile  A' on  in,  etc. 

Dans  le  lot  de  M.  Launay,  à  signaler  :  Gloire  de  Provence ^ 
Phébus,  Mistress  Henri  Robinson,  Madame  Auguste  Nonin,  etc. 

Il  faut  encore  citer  les  concours  pour  la  plus  belle  collection 
de  variélés  à  fleurs  duveteuses,  à  tiges  formant  lêtes,  cultivées 
en  touffes  basses  et  pour  les  plus  beaux  spécimens  des  deux  der- 
niers procédés  de  culture.  Ce  sont  les  mêmes  exposants  que  pré- 
cédemment, plus  M.  Cordonnier  qui  obtient  le  prix  destinée 
récompenser  l'exposant  du  plus  beau  spécimen  formant  tête, 
et  M.  Oudot,  qui  expose  de  fort  belles  variétés  à  fleurs  duveteuses. 
Certaines  plantes  naines  de  la  maison  Vilmorin  sont  remar- 
quables par  leur  port  compact  et  par  l'abondance  des  fleurs  : 
acrocliniœflora,  gerbe  d'or,  etc. 

Les  concours  consacrés  aux  six  plus  belles  variétés  d'un  même 
coloris  sont  judicieux  et  intéressants  au  possible.  Ils  permettent 
de  se  rendre  compte  des  nuances  infinies  par  lesquelles  pusse  une 
couleur  donnée.  Aussi  y  avait-il  eu  foule  devant  certains  de  ces 
lots  où  les  pl'js  belles  variétés  à  fleurs  blanches  coudoyaient 
les  plus  belles  variétés  à  fleurs  jaunes,  à  fleurs  roses,  à  fleurs 
rouges. 

Le  concours  pour  la  plus  belle  collection  de  100  variétés 
cultivées  en  godets  ne  dépassant  pas  12  centimètres  n'avait 
attiré  qu'un  seul  exposant.  Ce  mode  de  culture  est  charmant  et 
donne  d'excellents  résultais.  Rien  n'est  gracieux  comme  ces 
jolies  petites  plantes  qui  se  prêtent  à  mer\eille  à  la  décoration 
des  appartenients.  Dans  le  lot  unique  de  M.  Vacherot,  nous 
signalerons,  comme  s'adaptant  le  mieux  à  cette  culture,  les  va- 
riétés suivantes  :  M'^  Isaac  Priée,  Phébus^  W.  Lincoln,  Mar- 
guerite Riche,  Duchess  of  York,  Monsieur  Panckoucke,  Wilfred 


1158  COMPTE    RENDU 

Marshall^  parmi  les  jaunes;  Souvenir  de  petite  Amie,  Madame 
Carnot.  Madame  H.  Robinson,  Mademoiselle  Marie  Jambon, 
Enfant  des  deux  Mondes  \idivm\  les  blancs;  M.  Catros-Gérand, 
Madame  Chapuis-Parent,  William  Falconer,  Louis  Bœhmer, 
Madame  Auguste  Nonin,  Madame  Eugène  Testou,  Améthyste, 
Madame  Demay  Taillandier,  Miss  Ethel  Addison,  William 
Seward,  Madame  Picard-Marix,  Hairg  Wonder  dans  les  autres 
teintes.  D'une  manière  générale,  ces  plantes  sont  très  réussies, 
on  ne  leur  souhaiterait  qu'un  peu  moins  de  hauteur. 

Egalement  un  seul  exposant  pour  les  concours  de  Chrysan- 
tlièmes  greffés,  M.  Bernard,  qui,  continue  ses  présentations. 
Quelques-unes  des  variétés  exposées  ont  trois  années  de  greffe 
et  sont  très  vigoureuses  avec  des  fleurs  larges  et  bien  déve- 
loppées. 11  ressort  des  différents  essais  qui  ont  été  faits  jusqu'ici 
que  les  variétés  délicates  gagnent  en  vigueur  à  être  greffées^ 
tandis  que  celles  qui  sont  vigoureuses  acquièrent  les  mêmes 
dimensions  que  si  elles  provenaient  de  boutures  faites  dans  les 
meilleures  conditions. 

La  plus  belle  colleclion  de  cinquante  plantes  en  six  variétés, 
cultivées  spécialement  pour  le  marché,  vaut  à  son  exposant, 
M.  Gourbron,  une  médaille  de  vermeil.  Les  plantes  sont  bien 
cultivées  et  bien  présentées. 

Nul  doute  que  M.  Lemaire  n'eût  remporté,  s'il  n'avait  élé 
membre  du  jury,  une  récompense  que  méritait  le  joli  pot  qu'il 
présentait.  Ce  sont  des  plantes  naines,  de  commerce,  trapues» 
bien  faites  et  bien  fleuries. 

Les  concours  que  nous  venons  de  passer  en  revue  étaient 
consacrés  à  la  belle  culture.  Dans  la  culture  à  la  très  grande 
fleur  et  pour  les  plantes  présentées  en  pots,  c'est  la  maison 
Vilmorin  qui  l'emporte.  L'ensemble  des  lots  est  bien  réussi  et 
bien  à  point;  nous  y  remarquons  :  Madame  Gustave  Henri, 
Antoinette,  Colosse  grenoblois,  Madame  Demay  Taillandier,  Ma- 
dame H.  de  la  Blanchetais,  superbe  variété  jaune  pâle;  Golden 
Wedding  d'un  très  beau  jaune  forcé,  Minerva,  Lord  Brooke,  etc. 

Puis  viennent  les  lots  de  MM.  Nonin,  Ragoût  et  Dépérier. 

Les  fleurs  coupées  lienuent  une  place  impurlante  aussi  bien 
en  collection  de   belle  culture,  ([ue  de  culture  spéciale  à  la  très 


DE  l'exposition  d'automne.  1159 

grande  fleur.  Les  lots  de  MM.  Lévêque,  Rosette,  Couillard,  de 
Reydellet,  Torcy-Vannier,  se  font  remarquer  dans  le  premier 
groupe;  ceux  de  MM.  Rosette,  Vilmorin,  Calvat,  dans  le  second. 
Les  plantes  de  M.  Lévêque  étaient  parfaitement  présentées,  de 
telle  façon  qu'on  croyait  avoir  affaire  à  un  massif  de  plantes  en 
godets.  Les  variétés  La  Savoie,  Edward  Halch^  Monsieur  de 
Brugère  sont  particulièrement  belles. 

Dans  le  lot  de  M.  de  Reydellet,  nous  remarquons  :  Olive 
Oclée,  Nièce  Catherine,  Monsieur  Bromead^  Bellem^  Comtesse  de 
Camerata;  dans  celui  de  M.  Rosette,  qui  concourait  aussi  pour 
les  variétés  duveteuses  et  les  collections  disposées  par  coloris  : 
Vallée  de  Gestein,  Fernand  Denis,  The  Queen,  Vicomte  Boger 
de  Chazelles,  Monsieur  J.  Lerois,  Charles  Davis,  Lady  Ban- 
do  Ip  h. 

M.  Couillard  se  présentait  dans  les  mêmes  concours  avec 
William  Seivard,  Madame  Fleurdelix,  Gloire  Lyonnaise,  le 
Colosse  Grenoblois,  etc. 

M.  Calvat  est  de  plus  en  plus  le  roi  des  semeurs,  et  les  plantes 
qu'il  présenlait  étaient  de  toute  beauté. 

La  maison  Vilmorin  avait  adopté  un  mode  de  présentation 
qui  faisait  parfaitement  ressortir  les  nuances  des  fleurs  expo- 
sées, dont  on  pouvait  saisir  les  moindres  détails,  grâce  au 
fond  de  velours  noir  sur  lequel  elles  étaient  disposées.  Il  ne 
suffît  pas,  en  effet,  d'exposer  ;  il  faut  savoir  exposer.  C'est  un 
art  qui  ne  s'enseigne  pas  et  une  affaire  de  goût. 

N'oublions  pas  M.  Ïorcy-Vannier,  qui  présentait  des  plantes 
cultivées  normalement  sanséboutonnage.  C'est  un  desrareshor- 
ticulteurs  restés  Odèles  aux  anciens  errements.  Ses  plantes 
étaient  à  coloris  très  variés. 

Des  concours,  analogues  aux  précédents,  étaient  à  la  disposi- 
tion des  amateurs.  Comme  plus  haut,  nous  en  trouvons  de 
réservés  à  la  plus  belle  collection  de  50  et  de  25  variétés,  de  12 
et  de  3  variétés  cultivées  en  touffe  basse,  au  plus  beau  spécimen 
en  touffe  basse,  au  plus  beau  lot  de  Chrysanthèmes  greffés,  à 
la  culture^  à  très  grande  fleur,  aux  fleurs  coupées. 

Les  principaux  exposants,  pour  les  plantes  en  pots,  sont 
MM.  Oudot,  Lenaerts  et  Auger.  L'exposition  de  M.  Lenaerts  est 


1160  COMPTE  RENDU 

l'indice  d'une  bonne  culture  ;  malheureusement  les  plantes  étaient 
un  peu  serrées,  en  raison  du  manque  d'emplacement.  Remar- 
quées dans  son  lot,  les  variétés  :  Souvenir  cV Antoine  Crozy,  au 
coloris  carminé  foncé,  Ada  Spaulditig,  Chas  H.  Cw^tis,  Lucile 
Mathieu  de  la  Drame,  etc. 

Pour  les  fleurs  coupées,  M.  Oudot  arrive  le  premier.  Sa  pré- 
sentation est  d'une  ampleur  peu  commune.  Quelques  variétés 
sont  remarquables  par  leur  développement  :  J/o>?siei<r  Gruyer, 
Van  den  Heede^  Comtesse  de  La  Rochefoucauld,  J.  P.  Kendal 
également  présenté  en  pot.  Lord  Brooke,  et  un  superbe  spécimen 
d'une  des  variétés  les  plus  difficiles  à  obtenir  en  bon  état,  le 
Chrysanthème  Abbé  P.  Arthur,  duveteux  à  fleurs  blanches. 

Le  lot  de  M.  Ragueneau  renferme  également  de  très  beaux 
exemplaires  en  bon  état  de  fraîcheur  et  de  conservation  :  Mon- 
sieur Chénon  de  Léché,  Chipeta,  Julian  Hilpert,  Victor  Gar- 
rand^  Florence  Davis,  etc. 

Dans  la  présentation  de  M.  Cordonnier,  composée  de  plantes 
à  très  grandes  fleurs,  il  faut  signaler  Madame  Carnot  qui  a 
obtenu  le  prix  réservé  à  la  plus  belle  fleur,  ayant  acquis  le  plus 
grand  développement. 

L'expoàition  de  M.  Cordonnier  était,  d'ailleurs,  intéressante  à 
divers  points  de  vue.  Elle  permettait  de  comparer  une  même 
plante,  telle  que  Souvenir  de  petite  Amie  cultivée  comme 
plante  décorative  et  comme  plante  à  grande  fleur  ;  de  se  rendre 
com.pte  des  variations  de  coloris  que  peuvent  présenter  des 
fleurs  issues  du  premier  bouton  couronne,  du  second,  du  troi- 
sième, etc.  En  outre,  les  plantes  miniatures  attiraient,  à  juste 
titre,  l'attention.  H  y  a  un  débouché  nouveau  pour  l'utilisation 
du  Chrysanthème  dans  l'ornementation,  avec  ces  petits  spéci- 
mens hauts  de  vingt  centimètres  au  plus,  formés  d'une  tige  ter- 
minée par  une  fleur  relativement  large. 

Les  Chrysanthèmes  à  fleurs  simples  feront-ils  leur  chemin? 
Sans  doute,  ils  n'auront  pas  la  vogue  qu'ont  eu  les  plantes  culti- 
vées à  grande  fleur;  mais  pour  la  confection  des  bouquets  ils 
tiendront  utilement  leur  rang.  Dans  le  joli  lot  exposé  par 
M.  Paillet,  il  y  avait  beaucoup  de  variétés  à  signaler.  Les  sui- 
vantes sont  des  plus  décoratives  :  Angèle,  dont   la  fleur  n'est 


DE   L  EXPOSITION   D  AUTOMNE.  H61 

pas  sans  analogie  avec  un  Dahlia  Cactus,  Edmond,  à  ligules 
roses,  spatulées,  violet  pourpre  au  sommet,  etc. 

Parmi  les  formes  curieuses,  à  divers  titres,  il  est  bon  de  noter: 
acrocliniœflora,  charmante  plante  du  rose  le  plus  gai,  à  ligules 
allongées,  étroites,  plus  ou  moins  laciniées;  Florence  Davis,  dont 
le  centre  a  une  tendance  à  garder  une  coloration  verdâtre; 
Mistress  Gordon  Dexter  et  Sldder  Haggard,  à  fleurs  mi-partie 
ligulées,  mi-parti  alvéolées,  le  cenlre  entièrement  formé  de  tubes, 
la  périphérie  de  ligules,  ce  qui  communique  à  l'ensemble  de  la 
fleur  un  aspect  singulier.  Nous  n'avons  remarqué  qu'un  seul 
spécimen  de  Chrysanthèmes  chevelus.  Ce  sera  un  oubli  facile  à 
réparer  l'an  prochain. 

Gomme  les  années  précédentes,  l'Exposition  du  17  novembre 
1896,  tout  en  étant  plus  spécialement  consacrée  au  Chrysan- 
thème, avait  ouvert  ses  portes  aux  plantes  de  saison,  les 
Cyclamens  et  les  Œillets.  Deux  exposants  principaux  se  dispu- 
taient les  récompenses  attribuées  aux  cinq  concours  de  Cycla- 
mens, MM.  Jobert  et  Vacherol.  Outre  les  plus  beaux  lots  de 
Cyclamens  variés  en  50  et  100  spécimens,  nous  avons  à  signaler 
un  lot  de  Cyclamens  variés  à  fleurs  doubles.  Sans  doute,  il  est 
intéressant  de  constater  la  duplicature  de  ces  jolies  plantes, 
mais  nous  ne  croyons  pas  que  leurs  qualités  décoratives  aient 
beaucoup  à  y  gagner.  Les  Cyclamens  à  feuillage  panaché  sont 
bien  curieux  et,  quoique  née  d'hier,  cette  race  nouvelle  se  pré- 
sente sous  des  auspices  favorables. 

Trois  concours  sont  réservés  aux  Œillets  en  lots  de  100,  de 
50  plantes  ainsi  qu'aux  Œillets  à  grandes  fleurs.  Nous  retrou- 
vons là  nos  meilleurs  cultivateurs  de  la  région  parisienne, 
MM.  Lévèque,  Nonin  et  Régnier. 

Un  concours  spécial,  le  109%  avait  trait  aux  plus  beaux 
bouquets  ou  ornementations  diverses,  faites  avec  des  Chrysan- 
thèmes. Deux  exposants  seulement,  qui  ont  été  classés  sur  le 
même  rang,  y  avaient  répondu,  MM.  Galvat  et  Vouette. 

Une  exposition  se  passerait  difficilement  de  concours  im- 
prévus et  celle-ci  se  trouvait  dans  le  cas  de  celles  qui  l'ont  pré- 
cédée. M.  J.  Sallier  montrait  au  public,  qui  semblait  y  prendre 
goût,  les  curieux  fruits  vésiculeux  et  orangés,  semblables  à  des 

73 


1162  COMPTE   RENDU 

ballons,  du  Physalis  Francheti,  Solanée  du  Japon,  autour  de 
laquelle  on  a  fait  quelque  bruit.  M.  Truffant  avait  apporté  de 
superbes  Hydrangea  Otahsa  monstruosa,  aux  inflorescences 
vraiment  monstrueuses. 

Malgré  Ja  température  quelque  peu  sibérienne  qui  régnait 
dans  les  salles  d'exposition,  le  17  novembre  au  matin,  les  or- 
chidopliiles  n'avaient  point  manqué  d'apporter  quelques-unes 
de  leurs  plantes  favorites.  C'était  M.  Nonin,  avec  des  Cattleya 
labiata;  M.  Régnier,  qui  arborait  des  Vanda  Boxalli,  de  son 
introduction,  assez  variés  pour  qu'on  puisse,  à  la  rigueur,  y 
délimiter  des  variétés,  tout  au  moins  au  point  de  vue  du  coloris, 
et  des  Phalœnopsis,  également  introduits  par  lui.  Presque  tous 
appartenaient  au  P.  amabilis  type,  des  Philippines  ;  d'autres 
étaient  représentés  par  la  variété  Dayana  et  le  P,  grandiflora 
de  Bornéo,  qui  n'en  diff'ère  que  par  les  dessins  entièrement 
jaunes  du  labelle. 

Ce  n'est  pas  sans  un  véritable  plaisir  qu'on  a  pu  voir  le 
Cattleya  Mantini,  exposé  par  son  obtenteur,  M.  Martin.  C'est 
une  admirable  plante,  qui  se  partage  à  peu  près  également  les 
caractères  des  deux  parents  qui  lui  ont  donné  naissance,  les 
C.  Bowringiana  et  aurea. 

Signalons  enfin  les  plantes  de  serre  de  M.  Vouette. 

En  résumé,  l'Exposition  des  Chrysanthèmes  a  été  de  tous 
points  réussie  et  intéressante  à  tous  les  points  de  vue  :  elle 
montre  éloquemment  qu'en  France  nous  savons  cultiver  le 
Chrysanthème  et  que  l'habileté  de  nos  semeurs  est  capable  de 
lui  faire  donner  tout  ce  qu'on  peut  en  attendre.  Le  rang  élevé 
qu'occupe  la  Chrysanthémie  française  est  maintenant  hors  de 
doute,  comme  le  reconnaissait  lui-même,  il  y  a  quelques  jours, 
un  des  plus  éminents  chrysanthémistes  anglais,  M.  Harman 
Payne. 


DE  l'exposition  d'automne.  1163 

Compte  rendu  de  l'Exposition  d'automne  1896, 
(les  fruits  et  les  plantes  potagères) 

1°  Partie  fruitière, 

par  M.  A.  Ghatenay  (1). 

Les  fruits  exposés  cette  année  dans  les  salles  du  Palais  de  l'In- 
dustrie se  ressentaient,  notamment  au  point  de  vue  du  nombre, 
de  la  période  si  fertile  en  cyclones  et  tempêtes,  que  notre  région 
a  traversée  depuis  le  commencement  de  septembre.  Effective- 
ment, la  plupart  des  jardins  fruitiers  des  environs  de  Paris  ont 
été  dévastés  par  du  terribles  ouragans  qui  se  sont  succédé  à 
cette  époque  et^  soit  hachés  par  la  grêle,  soit  jetés  à  terre  par  le 
vent,  les  fruits,  déjà  bien  diminués  sur  les  arbres  par  la  séche- 
resse du  commencement  de  l'été,  sont  devenus  d'une  extrême 
rareté. 

Néanmoins  les  visiteurs  pouvaient  encore  admirer,  à  notre 
exposition  d'automne,  des  échantillons  de  choix,  lesquels,  s'ils 
étaient  moins  nombreux  qu'à  l'habitude,  ne  le  cédaient  en  riea, 
sous  le  rapport  de  la  finesse  et  de  la  beauté,  à  ceux  qui  nous  ont 
été  montrés  dans  les  années  les  plus  favorables. 

Je  vais  donner  ici  rapidement,  et  d'après  l'ordre  des  concours, 
un  compte  rendu  de  cette  partie  si  intéressante  de  notre  dernière 
exposition. 

Je  citerai  d'abord  en  première  ligne,  les  fruits  nouveaux  qui, 
cette  année,  étaient  représentés  par  un  envoi  important  de 
M.  Charles  Baltet,  le  pomologue  bien  connu,  à  qui  nous  devons 
déjà  de  si  beaux  gains. 

Naturellement  ces  nouveautés  ne  pouvaient  être  jugées  séance 
tenante  et  demandent  une  étude  longue  et  approfondie  avant 
que  de  pouvoir  être  appréciées  à  leur  juste  valeur.  J'ai  remarqué 
dans  le  lot  de  M.  Baltet  de  très  belles  Poires  qui  devront,  si  leur 
qualité  répond  à  leur  apparence,  être  appelées  à  un  réel  succès. 

Le  Concours  le  plus  important  de  ceux  prévus  au  programme 

(i)  Déposé  le  26  novembre  1896. 


1164  COMPTE   RENDU 

et  qui  élait  relatif  à  la  collection  générale  de  toutes  les  sortes 
de  fruits,  était  rempli  par  MM.  Groux  et  H.Defresne. 

M.  Groux  a  remporté  la  médaille  d'or  du  Ministre  de  l'Agricul- 
ture, pour  une  collection  très  importante,  comprenant  100  va- 
riétés de  Poires,  100  variétés  de  Pommes,  et  un  bel  apport  de 
Raisins  variés,  de  plein  air,  à  complète  maturité. 

M.  H.  Defresne,  de  son  côté,  avait  exposé  un  très  joli  lot, 
moins  nombreux  que  le  précédent,  mais  fort  bien  composé,  qui 
lui  a  valu  une  médaille  de  vermeil .  Ses  Raisins  étaient  très  beaux, 
et  l'on  y  pouvait  remarquer  une  variété  de  Pêche,  la  Pêche 
Qiietier,  dont  l'apport  au  22  novembre  ne  laissait  pas  que  de 
témoigner  en  faveur  des  services  que  peut  rendre  cette  variété  si 
tardive. 

Dans  le  77'  concours,  MM.  Valaud  et  xMaurois  étaient  récom- 
pensés, l'un  et  l'autre,  par  une  médaille  d'argent  pour  leurs  lots 
de  30  variétés  de  Poires  en  fort  beaux  spécimens. 

MM.  Passy  et  Orive  prenaient  part  au  78*^  concours  qui  devait 
comprendre  15  variétés  de  Poires,  et  obtenaient  :  M.  Passy, 
une  grande  médaille  d'argent,  et  M.  Orive,  une  médaille  d'ar- 
gent. 

■  Les  Pommes  étaient  représentées  d'une  façon  extrêmement 
remarquable,  par  une  importante  collection  de  M.  G.  Ballet,  ne 
renfermant  pas  moins  de  200  variétés,  toutes  bien  choisies  et 
offrant  un  grand  intérêt  pour  les  amateurs.  On  remarquait,  dans 
ce  lot,  à  côté  de  nos  meilleures  sortes  pour  la  table,  une  collec- 
tion de  Pommes  baccifères,  un  choix  spécial  de  fruits,  dits  :  à 
deux  fins,  des  variétés  nouvelles  d'importation  russe,  très  jolies 
de  formes  et  de  coloris,  etc. 

Le  tout,  étiqueté  d'une  façon  irréprochable,  a  valu  à  M.  Ballet 
une  médaille  d'or. 

Les  Raisins  qui  faisaient  l'objet  des  85^  et  86®  concours,  ne 
pouvaient  être  bien  abondants  à  cette  époque  tardive.  Pourtant 
M.  Salomon  nous  en  a  fait  admirer  un  fort  joli  lot  de  cinquante 
variétés  de  choix,  récompensé  d'une  médaille  d'or,  ainsi  qu'un 
bel  apport  de  Chasselas  de  Fontainebleau,  qui  lui  a  fait  obtenir 
une  grande  médaille  de  vermeil,  tandis  que,  de  son  côté,  M.  Masle 
s'est  vu  attribuer  également  une  grande  médaille  de  vermeil, 


DE  l'exposition  d'automne.  116o, 

pour  une  présentation  magnifique  de  ses  Chasselas  aux  grains 
dorés  et  appétissants. 

M.  Sanlelli  obtenait  une  mention  honorable  pour  une  petite 
collection  de  15  variétés  de  Raisins  divers. 

Le  concours  le  mieux  rempli  était  certainement  celui  relatif 
aux  corbeilles  de  fruits,  auquel  avaient  pris  part  un  grand 
nombre  d'exposants. 

C'est  là  qu'il  fallait  admirer  ces  magnifiques  Poires  de  Doyenné 
d'hwei\  Doyenné  du  Comice,  Beurré  d'Arenberg^  Belle  angevine, 
Passe  Crassane,  Olivier  de  Serres  et  les  Pommes  de  Calville  blanc 
et  Reinette  du  Canada,  toutes  plus  belles  les  unes  que  les  autres, 
et  comme  grosseur,  et  comme  finesse  ou  coloris. 

Aussi  les  récompenses  suivantes  étaient-elles,  à  ce  titre,  juste- 
ment accordées  : 

Médaille  d'or,  à  M.  Passy; 

Grandes  médailles  de  vermeil,  à  MM.  Lambert  et  Passy; 

Médaille  de  vermeil,  à  M.  Palhouot; 

Grandes  médailles  d'argent  à  MM.  Masie,  Orive  et  Valaud  ; 

Deux  médailles  d'argent,  à  M.  Leullier; 

Médaille  de  bronze,  à  M.  Aulonne,  et  mention  honorable  à 
M"^  Michéa. 

Quelques  beaux  lots  d'arbres  fruitiers  et  d'agrément  avaient 
pu  trouver  place,  dans  une  petite  partie  du  rez-de-chaussée  du 
Palais. 

Nous  devons  ici  admirer  sans  réserve  la  culture  remarquable 
d'un  de  nos  amateurs,  M.  Leconte,  dont  les  arbres  fruitiers 
formés  étaient  irréprochables,  non  seulement  comme  vigueur  et 
bonne  coDduite  de  formes,  mais  aussi,  et  c'est  là,  malheureuse- 
ment, un  des  points  souvent  trop  négligés  dans  les  jardins,  sous 
le  rapport  de  la  mise  à  fruit,  grâce  à  l'équilibre  parfait  régnant 
dans  toutes  les  parties  de  ses  arbres,  et  aux  soins  raisonnes  de 
taille  et  de  pincements  dont  les  branches  et  les  coursonnes 
avaient  été  l'objet. 

M.  Leconte  a  remporté  une  médaille  d'or  doublement  méritée 
à  ces  divers  points  de  vue. 

Deux  médailles  d'argent  ont  été  décernées  à  M.  Paillet,  qui 
exposait  un  joli  lot  d'arbres  fruitiers  formés  ainsi  qu'une  petite 


1166  COMPTE    RENDU 

collection  fort  bien  composée  de  Conifères  et  d'arbustes  à 
feuilles  persistantes. 

Deux  autres  médailles  d'argent  ont  été  attribuées  à  M.  G.  Bou- 
cher pour  ses  beaux  apports  d'arbres  fruitiers  et  de  Clématites 
fleuries. 

Enfin  MM.  Laurent  et  C'%  de  Limoges,  ont  reçu  une  médaille 
de  bronze,  pour  une  Conifère  nouvelle  qu'ils  présentaient  :  Pinus 
Strobus  excelsa  zebrina^  remarquable  effectivement  par  une 
panachnre  zébrée,  très  rare  dans  les  végétaux.  Seulement,  dans 
le  cas  présent,  il  est  à  craindre  que  cette  panachure,  très  visible 
sur  les  jeunes  plantes  exposées,  ne  devienne  difficile  à  distinguer 
lorsque  l'on  aura  devant  soi  des  plantes  ayant  pris  de  Fâge  et 
de  la  force. 

En  résumé,  l'arboriculture  fruitière  figurait  d'une  façon  fort 
honorable  à  cette  exposition  où  les  Chr^^santhèmes  avaient  pris, 
moralement  et  matériellement,  une  si  grande  place,  et  les 
témoignages  d'admiration  n'ont  pas  été  épargnés  aux  beaux 
apports  de  fruits,  devant  lesquels  s'empressaient  les  amateurs 
et  les  gourmets. 

2°  Partie  potagère. 

Trois  exposants  seulement  présentaient  des  lots  de  légumes, 
pour  lesquels  le  programme  n'avait  pu  prévoir  de  concours. 

M.  Lambert,  chef  de  cultures  à  l'hospice  de  Bicêtre,  dont  les 
travaux  sont  d'autant  plus  remarquables,  qu'il  n'a  pour  aides 
que  des  vieillards  et  de  malheureux  aliénés,  avait  réuni  un 
ensemble  de  légumes  de  saison,  composé  de  variétés  choisies. 

Dans  son  lot  important  de  Cueurbitacées,  composé  de  8  va- 
riétés de  Potirons  et  9  variétés  de  Giraumons^  on  pouvait  remar- 
quer parmi  d'autres  sortes  de  son  obtention,  un  nouveau  Potiron 
provenant  de  la  variété  Gros  jaune  de  Paris,  fécondé  par  le 
Giraumon  Turban  ou  Bonnet  Turc,  qui  ne  pesait  pas  moins  de 
45  kilogrammes. 

Un  lot  de  Carottes  variées,  \\  variétés  de  Chicorée  frisée,  bien 
distinctes,  des  Laitues,  des  Céleris  de  toutes  sortes,  parmi  les- 
quels, une  variété  panachée  bien   caractérisée,  une  collection 


DE   l'exposition   DE   LIMOGES.  1167 

remarquable  de  Choux,  d'énormes  Scorsonères,  des  Poireaux 
variés,  des  Pommes  de  terre  Négresse  et  Truffe,  des  Ignames  et 
Topinambours,  elc,  composaient  un  apport  intéressant  déno- 
tant une  excellente  culture  et  valant  à  son  auteur  une  grande 
médaille  de  vermeil. 

M.  Rigault  (Hyacinthe),  qui  exposait  70  variétés  de  Pommes 
de  terre  absolument  parfaites  comme  types  et  comme  grosseur, 
a  obtenu  la  grande  médaille  d'argent  du  Ministre  de  l'Agricul- 
ture. 

-Enfin  M.  Massé  a  reçu  une  médaille  de  bronze  pour  un  petit 
lot  de  Choux-fleurs  bien  cultivés. 


Compte  rendu  de  l'Exposition  d'Horticulture 

TENUE  A  Limoges, 

du  25  AU  28  septembre  1895, 

par  M.  EuG.  Deny  (1). 

Délégué  par  la  Société  nationale  d'Horticulture  de  France 
pour  la  représenter  à  l'Exposition  d'Horticulture  et  d'Arboricul- 
ture de  Limoges, j'ai  pu  constater  de  visu  la  bonne  organisation 
de  cette  exposition  régionale. 

Les  principales  sociétés  d'Horticulture  de  France  avaient  éga- 
lement envoyé  leurs  délégués,  et  tous  étaient  d'accord  pour 
admirer  la  quantité  et  la  valeur  des  produits  exposés. 

Après  avoir  nommé  à  l'unanimité  M.  Chevalier,  architecte- 
paysagiste  à  Tours,  comme  président,  le  jury  s'est  divisé  en  sec- 
tions et  a  commencé  ses  opérations. 

L'exposition  était  installée  au  Champ-de-Juillet,otson  ensem- 
ble était  d'un  efîet  très  attrayant.  Depuis  l'entrée,  située  en  face 
du  cours  Jourdan,  jusqu'à  hauteur  de  l'Esplanade,  s'étendaient 
les  lots  d'arbres  et  d'arbustes  ligneux  groupés  avec  art  et  de 
façon  à  permettre  d'examiner  chaque  individu  séparément.  Le 
concours  des  industries  horticoles  et  des  ouvrages  d'art,  serres, 

(1)  Déposé  le  22  novembre  1896. 


1168  COMPTE  RENDU 

volières, instruments,  etc.,  était  installé  de  l'autre  côté  du  Champ- 
de-Juillet. 

La  tente,  destinée  à  abriter  les  plantes  délicates,  les  fleurs  et 
les  fruits,  avait  800  mètres  carrés  de  surface  ;  elle  avait  été  montée 
sur  l'Esplanade  par  les  soins  de  M.  Lemasson,  architecte  du 
Gouvernement  et  de  la  ville  de  Limoges.  Les  entrées  étaient  for- 
mées par  deux  portiques  en  bois  surmontés  d'un  écusson  aux 
armes  de  la  ville.  Les  produits  de  Flore  et  de  Pomone  se  trou- 
vaient placés  dans  un  cadre  digne  d'eux. 

Le  grand  prix  d'honneur,  offert  par  le  Président  de  la  Répu- 
bUque,  a  été  décerné  à  MM.  Laurent  et  Goyer,  horticulteurs  à 
Limoges,  dont  les  lots  étaient  aussi  beaux  que  nombreux.  Nous 
avons  beaucoup  admiré  parmi  ceux-ci  une  importante  collection 
de  Conifères,  des  Arbres  fruitiers-tiges  très  bien  formés,  des 
Rosiers  en  nombreuses  variétés  et  aussi  des  Légumes  remarqua- 
bles par  leur  grosseur  et  leur  belle  apparence. 

M.  Duprat,  de  Bordeaux,  a  remporté  également  un  prix  d'hon- 
neur, sous  forme  d'objet  d'art,  pour  l'ensemble  de  son  lot  de 
plantes  de  serre  très  bien  cultivées.  Les  Orchidées  faisaient  sen- 
sation et  ont  longuement  arrêté  Fadmiration  des  membres  du 

jury. 

Les  Rosiers  en  pots  de  M.  J.-B.  Faure,  de  Limoges,  ont  pro- 
duit un  excellent  effet.  Cet  exposant  a  pris  part  avec  succès  à 
douze  concours  différents  :  des  Chamœrops  excelsa,  de  4  à 
5  mètres  de  hauteur,  un  lot  intéressant  de  plantes  de  serres, 
de  Dracœna^  de  Cannas  et  même  8  arbres  fruitiers,  lui  ont 
valu  plusieurs  premiers  prix,  des  médailles  d'or,  de  vermeil  et 
d'argent. 

Les  collections  de  fruits  étaient  très  largement  représentées  à 
FExposition  de  Limoges.  ^2,600  assiettes,  contenant  les  variétés 
les  plus  diverses  de  Poires,  Pommes,  Pêches,  donnaient  une 
bonne  idée  de  toute  l'importance  qu'on  accorde  à  la  culture 
fruitière  dans  la  région.  Les  lots  des  amateurs  faisaient  une 
grande  concurrence  à  ceux  des  pépiniéristes.  C'est  M.  Boucher, 
de  Paris,  qui  a  remporté  l'objet  d'art  offert  par  M.  Teisserenc 
de  Bort,  président  de  la  Société,  pour  son  beau  lot  de  fruits 
rigoureusement  étiquetés. 


DE   L  EXPOSITION    DE   LIMOGES.  1169 

Les  fruits  du  vignoble  tenaient  une  place  convenable  à  côté 
de  ceux  du  jardin  fruitier.  Le  lot  de  Raisins  de  table  et  de  cuve 
de  M.  Plazanet,  de  Plazayac  (Dordogne),  lui  a  valu  une  grande 
médaille  de  vermeil. 

La  partie  la  plus  intéressante  pour  nous,  était  constituée  par 
l'exposition  des  plans  de  parcs  et  jardins.  Un  concours  avait  été 
organisé  sous  la  direction  de  M.  Lemasson,  architecte  de  la 
ville.  Plusieurs  architectes-paysagistes  de  Paris  et  de  la  région 
de  Limoges  y  avaient  pris  part;  aussi,  l'examen  des  divers  pro- 
jets présentait-il  une  étude  intéressante.  Le  ]^inistre  des  Beaux- 
Arts  et  celui  de  l'Instruction  publique,  avaient  encouragé  cette 
partie  de  l'exposition  en  offrant  un  objet  d'art.  Nous  espérons 
que  le  Ministre  des  Beaux-Arts  ne  s'arrêtera  pas  en  si  bonne 
voie  et  qu'il  favorisera  de  la  même  façon  les  concours  de  plans 
de  jardins  organisés  chaque  année  par  notre  Société  nationale. 
C'est  M.  Delannoy,  de  Lille,  qui  a  profité  de  cette  heureuse  ini- 
tiative. Ses  plans  étaient  les  mieux  conçus  et  les  plus  étudiés. 

Un  paysagiste  de  Limoges,  M.  Jarry  Clément,  a  obtenu  une 
médaille  d'or,  le  projet  qui  lui  a  valu  cette  récompense  fait 
preuve  de  beaucoup  de  talent,  malgré  une  petite  imperfection 
dans  le  tracé  de  la  pièce  d'eau. 

Non  moins  intéressant,  était  le  concours  de  bouquets  et  de 
fleurs  coupées. 

MM.  Bruant,  de  Poitiers;  Cayeux  et  Le  Clerc,  de  Paris,  ont 
mérité  chacun  une  médaille  de  vermeil.  M*"*"  Golse-Gandy  avait 
décoré  une  table  avec  un  luxe  empreint  de  beaucoup  de  sens 
artistique. 

M.  Faure  s'était  également  distingué  par  des  surtouts  de  table 
et  des  bouquets  encadrant  richement  un  service  apporté  par 
l'un  des  plus  grands  hôtels  de  Limoges. 

M.  Guillot-Pelletier,  constructeur  de  serres  à  Orléans,  a 
obtenu  une  médaille  d'or  pour  ses  serres  perfectionnées.  Dans  la 
même  section,  MM.  Tauflieb  et  Chaussard,  d'Issoudun,  ont 
exposé  des  grilles  et  des  barrières  intéressantes  et  bien  cons- 
truites, ce  qui  leur  a  valu  une  médaille  de  vermeil. 

Les  travaux  en  treillage  de  M.  V.  Georges,  ont  mérité  égale- 
ment une  médaille  de  vermeil. 


1170  COMPTE   RENDU 

Enfin,  notre  ami  Charles  Baltet,  l'un  de  nos  plus  féconds 
publicistes  horticoles,  a  vu  ses  intéressantes  publications  récom- 
pensées par  un  bel  objet  d'art. 

M.  Brochart,  de  Paris,  avait  une  exposition  intéressante, 
mais,  étant  membre  du  jury,  il  a  été  classé  hors  concours. 

Hélas,  tous  ces  apports  et  tout  ce  labeur  ont  été  perdus  pour 
les  exposants,  car,  par  une  cruelle  fatalité,  le  public  n'a  pas  pu 
venir  les  apprécier. 

En  effet,  le  jury  venait  à  peine  de  terminer  ses  travaux,  qu'un 
orage  épouvantable,  comparable  au  cyclone  qui  s'abattit  le 
10  septembre  dernier  sur  Paris,  passa  sur  l'exposition.  Une 
rafale  s'étant  engoufrée  sous  la  tente,  renversa  tout  :  brisa  les 
parois  de  la  charpente  comme  des  allumettes,  bousculant  les 
tables  chargées  d'assiettes  de  fruits,  hachant  les  massifs  et 
détruisant  en  un  instant  tout  le  labeur  et  toutes  les  richesses 
abritées  sous  latente. 

Après  un  sauve-qui-peut  général,  les  exposants  reviennent 
pour  essayer  de  sauver  leurs  plantes  les  plus  rares;  mais  il  est 
dangereux  de  s'aventurer  sous  les  décombres,  car  au  milieu  de 
la  charpente  chancelante  de  l'exposition,  des  poutres  et  des 
planches,  retenues  par  des  lambeaux  de  toile  se  balancent  et 
risquent  de  causer  des  accidents  plus  déplorables  encore. 

Parmi  les  exposants  dont  les  pertes  sont  les  plus  considérables, 
citons  :  M.  G.  Boucher,  de  Paris;  M.  Duprat,  de  Bordeaux; 
M.  Bruant,  de  Poitiers  ;  MM.  Planchon  et  MM.J.-B.  et  Math.  Faure. 

Les  organisateurs  de  l'exposition  sont  navrés  de  ce  désastre  et 
déplorent  d'autant  plus  la  catastrophe  que  celle-ci  est  survenue 
avant  que  le  public  ait  pu  pénétrer  dans  l'enceinte  et  admirer 
toutes  les  merveilles  qui  y  étaient  réunies. 

La  nouvelle  Société,  qui  avait  fait  de  grandes  dépenses,  a  subi 
de  la  sorte,  des  pertes  considérables;  aussi  le  banquet  et  la  fête  du 
nuit,  quidevaient  avoirlieulesoirmême,ont-ilsétécontremandés. 

Cependant,  les  malheureux  exposants  recevront  les  prix  que 
le  jury  avait  eu  !e  temps  de  leur  décerner,  et  cette  consolation 
sera  bien  minime  à  côté  de  toute  la  somme  de  travail  et  de 
dépenses  nécessitées  pour  cette  belle  exposition. 
♦ 


DE   l'exposition   DE   CHRYSANTHÈMES    DE   LYON  1171 

Compte  rendu 

DE  l'Exposition  de  Chrysanthèmes 

TENUE  A  Lyon,  du  16  au  24  novembre  1895, 

par  M.  H.  Martinet, 

délégué   de  la  Société   (1). 

Ayant  eu  l'honneur  d'être  délégué  par  la  Société  nationale 
d'Horticulture  de  France  à  l'Exposition  de  Chrysanthèmes  du 
mois  de  novembre  dernier,  j'aurais  dû  déposer  ce  rapport  depuis 
quelque  temps  déjà  sur  le  bureau  de  la  Société. 

En  ayant  été  tout  d'abord  empêché  par  diverses  circonstances 
j'ai  cru  devoir  attendre  Tépoque  de  la  rtoraison  des  Chrysan- 
thèmes pour  redonner  à  mon  sujet  l'actualité  qui,  dans  le  cou- 
rant de  l'été,  lui  aurait  fait  défaut. 

Il  n'est  point  inutile,  en  ce  qui  concerne  la  culture  des  Chry- 
santhèmes, de  jeter,  de  temps  en  temps,  un  coup  d'œil  en 
arrière;  c'est  le  meilleur  moyen  de  mesurer  le  chemin  parcouru 
et  de  rendre  justice  à  chacun. 

On  sait  que  l'horticuUure  lyonnaise  revendique  la  priorité  au 
sujet  d'un  mode  de  culture  spécial  de  nos  belles  favorites. 

Nous  n'avons  pas  la  prétention  de  nous  ériger  en  juge  suprême 
dans  ce  débat  qui,  jusqu'à  un  certain  point,  pourrait  diviser  les 
cultivateurs  et  amateurs  du  Nord  au  Midi  de  la  France.  Nous 
nous  contenterons  d'exprimer  une  opinion  sincère  sur  les  plantes 
que  nous  avons  eu  à  juger. 

A  dire  vrai,  les  nombreux  spécimens  qui  composaient  la  plus 
grande  partie  des  collections  avaient  été  soumis  à  un  procédé  de 
culture  bien  particulier  à  la  région  lyonnaise.  Les  plantes 
trapues,  d'une  hauteur  variant  de  0°',40  à  'l°',00,  portaient  en 
général  de  trois  à  cinq  fleurs  de  très  grandes  dimensions. 

Pour  exprimer  exactement  ma  pensée,  je  dirai  que  ces  plantes 
tenaient  le  milieu  entre  les  sujets  portant  sur  de  très  longues 
tiges  de  une  à  trois  fleurs  énormes,  très  recherchées  par  les  fleu- 
ristes, et  les  plantes  dites  spécimens,  couvertes  de  dix  à  trente 
demi-grandes  fleurs  et  même  plus. 

(1)  Déposé  le  12  novembre  1896. 


1172  COMPTE    RENDU 

Il  serait  trop  long  d'entrer  dans  tous  les  détails  du  procédé 
de  culture  qui  permet  d'obtenir  ces  plantes.  Il  n'est  pas  inutile, 
toutefois  de  faire  remarquer  qu'elles  proviennent  généralement 
de  boutures  faites  tard  en  saison,  en  février-mars. 

Nous  ne  pouvons,  sous  peine  d'élargir  trop  considérablement 
le  cadre  de  ce  compte  rendu,  décrire  spécialement  chacun  des 
lots;  on  pourrît  voir,  d'ailleurs,  dans  la  liste  des  principales 
récompenses  que  nous  donnerons  plus  loin,  quels  sont  ceux  des 
exposants  qui  se  sont  plus  particulièrement  distingués. 

Nous  devons  toutefois  une  mention  spéciale  aux  cultures  de  la 
ville  de  Lyon,  à  la  tête  desquelles  est,  on  le  sait,  placé  un  des 
vétérans  les  plus  distingués  de  l'horticulture  française,  M.  J.  Chré- 
tien, qui  est  très  bien  secondé  par  son  excellent  che^'de  cultures 
M.  Choulet.  Le  lot  présenté  hors  concours  par  le  fleuriste  de  la 
ville  de  Lyon  était  absolument  remarquable  et  offrait  des  pro- 
duits bien  caractérisés  de  la  culture  dont  nous  venons  de  parler 
etau  perfectionnement  de  laquelle  M.  Choulet  a  attaché  son  nom. 

Empressons-nous  d'ajouter  que  les  lots  exposés  par  les  prin- 
cipaux exposants  n'étaient  pas  moins  remarquables,  entre 
autres  ceux  de  MM.  Molin,  Rozain-Boucharlat,  Crozy,  Beney, 
Lamand  et  Musset,  etc. 

Les  spécimens  à  grandes  fleurs  n'étaient  pas  les  seuls  repré- 
sentés à  l'Exposition.  Certains  exposants  tels  que  MM.  Léonard 
Lille,  tenant  à  protester  sans  doute  contre  ce  que  la  culture  à 
grandes  fleurs  a  d'artificiel,  avaient  apporté  une  importante 
collection  de  plantes  qui,  bien  que  soumises  à  la  culture  ordi- 
naire, n'étaient  point  dépourvues  de  charme. 

Les  variétés  à  fleurs  simples  ou  semi-doubles,  si  élégantes  et 
si  gracieuses,  étaient  fort  admirées  dans  un  lot  intéressant  pré- 
senté par  MM.  Rivoire  père  et  fils. 

Nous  avons  gardé  pour  la  bonne  bouche  la  description  des 
variétés  nouvelles.  Elles  étaient  très  nombreuses,  nous  allions 
dire  trop  nombreuses,  car  ne  doit-on  pas  regretter  cet  envahis- 
sement de  nos  collections  par  de  nouvelles  venues  qui  ne 
diffèrent  pas  ou  très  peu  de  nos  bonnes  variétés  anciennes?  Si 
nous  avons  eu  à  déplorer  bien  des  cas  de  ce  genre,  nous  avons 
eu   néanmoins   la   satisfaction  d'admirer   des  obtentions   bien 


DE   l'exposition    DE   CHRYSANTHÈMES   DE   LYON  1173 

remarquables  et  tout  à  fait  hors  de  pair.  Nous  citerons,  dans 
la  quantité,  les  variétés  suivantes  : 

De  M.  Molin,  de  L3'on  : 

Auguste  Ferrouillat.  —  Japonais;  lie  de  vin,  revers  roses. 

Paul  Sigrist.  —  Tubuleux  ;  mordoré,  intérieur  des  ligules 
brique. 

Madame  Veuve  Philibert  Molin.  —  Japonais  ;  incurve  duve- 
teux; blanc  légèrement  rosé. 

Madame  Tanesse.  —  Japonais  incurve  ;  blanc  crémeux, 
légèrement  rosé. 

Clu^y  s  anthémis  te  Molin.  — Japonais  incurve  ;  ligules  enroulées 
en  spirale;  jaune  d'or. 

Monsieur  Viger.  — Japonais  ;  jaune  chrome. 

De  M.  Calvat,  de  Grenoble: 

Madame  Ed.  Roger.  —  Globuleux  à  ligules  petites  très  incur- 
vées ;  vert  clair.  Cette  nouveauté,  curieuse  par  sa  couleur  vert 
pâle,  a  été  très  remarquée  et  a  obtenu  un  véritable  succès. 

Proviseur  Poirier.  —  Japonais,  incurve  globuleux;  ligules 
pourpre  jaune,  à  revers  lavés  de  rouge. 

Vicomte  Roger  de  Chézelles.  —  Japonais  ;  jaune  un  peu 
bronzé. 

Monsieur  Delamotte.  —  Japonais  à  larges  ligules  jaune  bril- 
lant. 

CalvaCs  AustralianGold.  —  Jaune  canari  clair. 

La  France.  — Japonais  ébouriffé,  à  centre  pas  très  plein;  lie 
de  vin,  revers  gris  perle. 

Madame  X.  Rey-Jouvin.  —  Japonais  duveteux;  mauve  clair. 

De  M.  Crozy  de  Lyon  : 

Général  Duchesne.  —  Japonais  ;  cramoisi,  rayé  et  marginé 
de  jaune  d'or. 

Paul  Sigrist.  —  Japonais  réflexe,  pourpre  foncé. 

Président  Gérard. —  Japonais;  pourpre  lie  de  vin,  à  revers 
gris  perle. 

Souvenir  de  Madame  Crozy.  —  Japonais  incurve  ;  jaune  pâle, 
lavé  de  rose  mauve. 

Mignonnette.  —  Chevelu  ;  jaune  soufre. 

Séduction.  —  Chevelu  ;  blanc  à  l'extrémité  des  ligules  roses. 


1174  COMPTE   RENDU 

De  M.  Rozain-Boucharlat: 

Marginatum.  — Japonais  récurve  ;  rose  lilacé,  à  ligules  bor- 
dées de  blanc  et  marquées  de  jaune  à  l'extrémité,  revers  blancs  ; 
capitules  jaunes  au  centre  et  rayés  de   blanc. 

Général  Duchesnç.  —  Japonais  récurvé  plat;  cramoisi  foncé, 
velouté  ;  revers  plus  clairs. 

De  M.  de  Reydellet: 

Mademoiselle  Alice  Delvert.  —  Japonais  rose  glacé. 

De  M.  Auguste  Parent,  de  Chambéry  : 

Rupestris.  —  Semi-tubuleux  en  forme  de  parasol  ;  violet, 
bords  et  extrémités  des  ligules  argentés. 

Douce  noire,  —  Japonais  récurvé,  demi-sphérique  ;  rouge 
violacé,  revers  argent  rosé. 

De  M.  Bonnefonds,  de  Moissac: 

Amateur  Solié.  —  Japonais  globuleux  ;  brun  pourpre  clair  ; 
revers  jaunes  ;  extrémité  des  ligules  or. 

De  M.  Alfred  Ghantrier,  de  Bayonne,  plusieurs  bonnes  nou- 
veautés, malheureusement  non  dénommées. 

Remarquons,  en  passant,  un  fait  regrettable,  c'est  que  dans 
des  lots  différents  se  trouvaient  de  nouveaux  gains  fort  diffé- 
rents, portant  le  même  nom,  tel  que  :  Paul  Sigrist,  de  M.  Molin 
et  Paul  Sigrist  de  M.  Crozy.  La  plupart  de  ces  nouveautés 
étaient  présentées  sous  forme  de  plantes  portant  plusieurs 
fleurs  qui,  bien  mieux  que  les  fleurs  coupées  uniques  que  l'on 
voit  généralement  dans  les  expositions,  permettent  de  juger  la 
valeur  de  la  plante. 

Les  exposants  pouvaient,  néanmoins,  présenter  leurs  nou- 
veautés à  l'état  de  fleurs  coupées. 

A  notre  avis,  on  devrait  pousser  la  chose  plus  loin  encore  et 
ne  jamais  juger  une  nouveauté  qu'à  l'état  de  plante  fleurie;  ce 
serait  peut-être  le  meilleur  remède  à  porter  à  la  confusion  qui 
commence,  qui  a  commencé  depuis  longtemps  déjà,  à  régner 
dans  les  collections. 

L'Exposition,  qui  était  très  importante  et  occupait  un  vaste 
pavillon  dressé  spécialement  pour  la  circonstance,  sur  le  cours 
du  Midi,  près  de  la  gare  de  Perrache,  n'était  pas  uniquement 
consacrée  aux  Chrysanthèmes.  On  pouvait  y  admirer  encore 


PUBLICATIONS   FRANÇAISES.  1173 

quelques  beaux  produits  des  cultures  lyonnaises,  notamment  un 
joli  lot  de  Cyprlpedium  insigne  de  MM.  Gombet  et  Biessy,  des 
Cyclamens  de  Perse  bien  fleuris,  des  mêmes  exposants;  de 
MM.  Rivoire,  Brevet,  etc.,  des  Œillets,  des  Primevères  de  Chine, 
des  Bruyères  et  jusqu'à  des  Roses  coupées. 

Un  concours  spécial  de  garnitures  de  tables  avait  été  égale- 
ment annexé  à  l'Exposition  ;  les  succès  en  ont  été  pour 
MM.  Combet  et  Biessy,  Molin  et  M°^^  Ludin. 

Ainsi  qu'on  peut  en  juger  parce  rapide  exposé,  cette  Exposi- 
tion très  réussie  a  été  un  des  principaux  événements  horticoles 
de  la  saison  dernière.  L'honneur  en  revient  à  la  Société  prati- 
que d'horticulture  du  Rhône  qui  l'avait  organisée  et,  en  parti- 
culier, à  son  savant  président,  M.  Gérard,  puissamment  secondé 
par  M.  Chabanne,  l'infatigable  secrétaire  de  la  Société. 

Votre  délégué,  qui  avait  l'honneur  de  remplir  les  fonctions  de 
secrétaire  général  du  jury,  invité  à  prendre  la  parole  aux  aga- 
pes qui  ont  réuni,  autour  des  autorités  de  la  ville  de  Lyon,  la 
plupart  des  jurés  et  des  horticulteurs  de  la  région  s'est  fait  un 
devoir  de  constater  le  succès  de  l'Exposition  et  les  progrès  réa- 
lisés depuis  ces  dernières  années  dans  la  culture  du  Chrysan- 
thème. 


REVUE 

DES  PUBLICATIONS  FRANÇAISES  a  ÉTRANGÈRES 


1.  Publications  françaises, 
par  M.  D.  Bois. 

Journal  d'agriculture  pratique,  19  et  26  novembre  1896.  — 
Conservation  du  fumier  d\Hable^  par  M.  Grandeau  (Swî'^e)  (1). 
La  condition  essentielle  pour  assurer  la  conservation  du  fumier, 
c'est-à-dire  pour  empêcher  la  déperdition  de  l'azote  auquel  il 
doit  la  plus  grande  partie  de  sa  valeur,   est  de  s'opposer  à  la 

(4)  Voir  cahier  de  noyembre,  p.  1025. 


1176  REVUE    DES   PUBLICATIONS. 

production  de  Tammoniaque  à  Fétable.  Les  microorganismes 
transformant  avec  une  extrême  rapidité  en  ammoniaque,  le 
principal  composé  azoté  de  l'urine,  l'urée. 

Afin  de  faire  constater  que  seul  le  contact  de  solutions  1res 
étendues  d'un  acide  énergique  (acide  sulfurique  ou  phospho- 
rique),  tue  les  bactéries  qui  détruisent  l'urée,  MM.  Stutzer, 
Burri  et  Herfeld  ont  appliqué  la  méthode  bactériologique  à 
l'étude  de  l'action  des  principaux  moyens  employés  jusqu'ici 
pour  la  conservation  du  fumier  :  plâtre,  kaïnite  (1),  etc.  Les 
ensemencements  de  bactéries  dans  un  liquide  nutritif  composé 
de  purin  ou  d'urine  et  préalablement  additionné  des  sub- 
stances prétendues  conservatrices,  ont  donné  les  résultats  sui- 
vants : 

Le  plâtre  ne  peut  être  considéré  comme  un  moyen  de  conser- 
vation; il  ne  fixe  pas  l'ammoniaque  déjà  formée  dans  le  purin; 
même  à  une  dose  énorme,  il  ne  s'oppose  pas  à  la  production  de 
carbonate  d'ammoniaque  aux  dépens  de  l'urée. 

La  kaïnite  ralentit  seulement  la  production  de  l'ammoniaque. 

Le  phosphate  précipité  est  absolument  sans  action,  même  à  la 
dose  de  10  p.  100  dans  le  bouillon  de  culture. 

Quant  aux  résultats  du  superphosphate  titrant  12.65  p.  100 
d'acide  phosphorique,  ils  ont  été  des  plus  importants,  car  ils 
montrent  la  possibilité  d'enrayer  totalement  la  formation  de 
l'ammoniaque.  L'acide  empêche  à  la  fois  la  déperdition  de 
l'azote  et  sa  transformation  en  acide  nitrique.  Il  n'y  a  pas  lieu 
de  s'inquiéter  de  cet  arrêt  dans  la  nitrification,  il  est  même  tout 
à  fait  favorable  puisqu'on  n'a  pas  à  craindre  l'influence  funeste 
des  bactéries  dénitrifiantes,  le  nitrate  qui  leur  sert  d'aliment  ne 
s'étant  pas  formé.  La  présence  de  la  chaux  et  des  autres  bases 
existant  dans  le  sol  aura  vitje  fait  de  neutraliser  son  acidité,  et 
la  nitrification  s'opérera  au  plus  grand  profit  des  récoltes. 

Le  fumier  conservé  par  le  traitement  sulfurique,  est  un  fumier 
idéal.  Dans  les  essais  de  culture  de  Halle,  94  p.  100  de  fazote, 


(1)  La  kaïnite  est  un  minéral  découvert  en  1865,  dans  les  salines 
de  Galicie,  où  il  se  trouve  en  grande  quantité  ;  on  l'emploie  comme 
engrais  à  cause  de  sa  richesse  en  potasse.  {Note  de  la  Rédaction.) 


PUBLICATIONS    FRANÇAISES.  1177 

90  p.  100  de  l'acide  phosphorique  et  95  p.  100  de  la  potasse,  ont 
été  utilisés  par  la  végétation.  Il  reste  à  connaître  les  moyens 
pratiques  d'application  des  acides  sulfurique  et  phosphorique 
au  traitement  du  fumier.  C'est  ce  que  M.  Grandeau  se  propose 
d'examiner  prochainement. 

Société  nationale  d'Agriculture  de  France.  Extrait  des 
Mémoires,  tome  GXXXVIII.  La  Digestion  de  Paris,  par  M.  Paul 
Vincey. 

Dans  son  approvisionnement,  comme  dans  son  assainisse- 
ment, la  fonction  digestive  de  Paris  est  extrêmement  intéressante 
à  envisager  au  double  côté  saniiaire  et  agricole.  C'est  à  cesecond 
point  de  vue  que  se  place  M.  Vincey. 

Dans  le  cycle  de  la  fonction  alimentaire  des  villes  et  des  indi- 
vidus, c'est  toujours  de  l*élément  minéral  terrestre  que  l'on  part. 
La  vie  animale  est  absolument  inapte  à  assimiler  directement 
la  matière  minérale.  La  plante  seule  a  la  faculté  de  transformer 
les  corps  minéraux  en  matière  organique.  Les  végétaux  sont 
donc  des  intermédiaires  indispensables  entre  la  matière  miné- 
rale et  le  monde  animal. 

Paris,  au  point  de  vue  de  l'alimentation,  s'approvisionne  de 
produits  organiques  par  l'agriculture.  Il  les  consomme,  les  assi- 
mile plus  ou  moins  et  les  restitue  sous  la  form'  organique  éga- 
lement. Les  produits  usés  de  la  digestion  urbaine  sont  des 
matières  encombrantes  et  dangereuses  par  leur  nature  orga- 
nique même,  et  qu'il  importe  de  transformer  en  matières  miné- 
rales. Tantôt  on  a  recours  à  des  opérations  d'ordre  chimique  ; 
ainsi,  dans  le  traitement  industriel  des  vidanges,  on  y  transforme 
les  produits  azotés-protéiques  en  sels  ammoniacaux.  Dans 
d'autres  circonstances,  qui  paraissent  devoir  se  généraliser, 
c'est  à  un  phénomène  biologique  que  l'on  fait  appel  pour  miné- 
raliser  la  matière  organique.  On  sait  qu'il  existe  dans  le  sol  des 
microorganismes  spéciaux  qui,  tout  à  fait  à  l'encontre  des 
plantes  phanérogames,  ont  une  fonction  digestive  qui  a  pour 
résultats  l'ingestion  de  la  matière  organique  et  l'excrétion  de 
la  matière  minérale.  D'où  le  système  de  l'épuration  terrienne 
des  eaux  vannes  chargées  des  détritus  delà  digestion  citadine. 


il78  REVUE   DES    PUBLICATIONS. 

On  sait  que  parmi  les  quatorze  éléments  essentiels  à  l'exis- 
tence des  végétaux  et  des  animaux,  quatre  seulement  :  l'azote, 
le  phosphore,  le  calcium  et  le  potassium,  ont  une  importance 
capitale  pour  l'agriculture.  Les  êtres  vivants  qui  les  utilisent  ont 
besoin  d'en  consommer  une  grande  quantité  et,  d'autre  part, 
la  terre  cultivée  n'en  renferme  que  des  proportions  fort  limi- 
tées. M.  Yincey  établit  donc  dans  son  étude  la  comptabilité  des 
principes  de  la  fertilisation  agricole  dans  la  fonction  digestive 
de  Paris  —  d'un  côté  les  entrées,  c'est-à-dire  l'approvisionne- 
ment, d'un  autre  côté  l'assainissement  ou  les  excréta. 

Pour  son  alimentation  humaine  annuelle,  la  ville  de  Paris  a 
prélevé,  en  '1895,  sur  l'agriculture,  en  chiffres  ronds,  plus  de 
seize  millions  et  demi  de  kilogrammes  d'azote,  environ  six  mil- 
lions de  kilogrammes  d'acide  phosphorique  et  non  moins  de 
cinq  millions  et  demi  de  kilogrammes  de  potasse.  Un  habitant 
moj^en  de  Paris  consomme  journellement  18  grammes  d'azote, 
7  grammes  d'acide  phosphorique  et  6  grammes  de  potasse.  Il  y 
a  lieu  aussi  de  faire  figurer,  tout  au  moins  la  consommation  des 
grands  animaux  :  les  100,050  chevaux,  les  6,844  vaches  lai- 
tières consomment  annuellement  6,828,51 6  kilogrammes  d'azote, 
2,1 82,389 kilogrammes  d'acide  phosphorique  et  3,655,609  kilo- 
grammes de  potasse. 

La  presque  totalité  des  matières  fertilisantes  contenues  dans 
les  denrées  alimentaires  des  hommes  et  des  animaux  doit  se 
retrouver,  à  la  sortie  de  Paris,  dans  les  excréta,  à  savoir  :  les 
eaux  d'égout,  les  vidanges,  les  gadoues  et  les  fumiers.  Un  habi- 
tant moyen  de  Paris  a  produit  journellement,  en  1895,  1  1.  146 
de  vidanges  et  1  1.  137  de  gadoues.  Un  animal  a  produit  jour- 
nellement 22  kilogrammes  de  fumier.  On  trouve,  en  somme,  que 
la  totalité  des  excréta  renferme  : 

23,239,144  kilogrammes  d'azote. 
8,173,582  —  d'acide  phosphorique. 

9,242,340  —  de  potasse. 

En  fixant  aux  principes  fertilisants  la  valeur  commerciale  de 
1  franc  pour  l'azote,  0  fr.  25  pour  l'acide  phosphorique  et  de 
0  fr.  30  pour  la  potasse,  il  en  résulte  la  valeur  suivante,  pour 
les  quatre  excréta  réunis  : 


PUBLICATIONS   fhan(^;aisls.  il7'J 

Eauxd'égout.    .    .    .  lu, 815,787  fr.  Soit  :  06  p.  100. 

Vidanges 4,152,472  —       14      — 

Gadoues 2,966,720  —       H       — 

Fumiers 5,119,949  —       19       — 

Total    .    .    .     28,053,934  fr. 

Bulletin  mensuel  de  la  Chambre  de  commerce  française  de 
Milan;  octobre-novembre  1896,  p.  706.  —  Les  Fruits  et  les 
Légumes  en  Egypte  et  en  Syrie. 

Ce  bulletin  do  la  Chambre  de  commerce  de  nos  compatriotes 
de  Milan  contient  une  intéressante  traduction  d'un  Rapport  de 
M.  G.  Maldifassi,  qui  reçut  mission,  l'an  dernier,  d'étudier  quels 
commerces  pouvaient  être  considérés  comme  susceptibles  de 
développement  entre  l'Italie  et  l'Egypte,  la  Palestine  et  la  Syrie. 
Document  écrit  naturellement  au  point  de  vue  des  intérêts 
italiens;  mais  qui  démontre  que  certains  produits  de  l'Horti- 
culture européenne  pourraient  trouver  de  nouveaux  débouchés 
dans  ces  régions.  D'après  ce  rapport,  actuellement  la  concurrence 
française  pour  l'importation  des  Pommes  de  terre  en  Egypte 
gagne  du  terrain  sur  l'Italie,  par  suite  de  la  supériorité  de  nos 
produits.  Celte  indication,  que  le  délégué  italien  constate  avec 
chagrin  pour  son  pays  est  à  noter.  En  connaissance  de  cause,  il 
serait  possible  aux  producteurs  français  de  profiter  de  ce  ren- 
seignement. 

—  Dans  un  pays  comme  l'Egypte,  où  l'hiver  n'existe  pas  et 
où,  au  moins  dans  le  Delta,  la  terre  est  fertile  au  point  de 
donner  trois  récoltes  en  une  année,  on  peut  facilement  penser 
que  fruits  et  légumes  ne  manquent  pas  :  il  en  est  en  effet  ainsi.  De 
même  en  Syrie  et  en  Palestine  où  la  variété  des  climats  et  des 
terres  dépasse  toute  imagination. 

Cependant,  spécialement  en  Egypte  et  à  Damas,  fruits  et 
légumes  n'ont  pas  la  saveur  désirée  par  les  européens,  et  aussi 
certains  fruits  manquent;  par  exemple  le  Raisin  en  Egypte,  et 
les  Cerises,  tant  en  Egypte  qu'en  Syrie.  Parmi  les  légumes  qui 
abondent,  il  faut  citer  les  Oignons  et  les  Tomates,  dont  l'Egypte 
a  une  assez  forte  exportation.  C'est  donc  l'abondance  et  la  variété 
de  la  consommation  que  demande  surtout  la  clientèle  des  hôtels 


1180  REVUE    DES    PUBLICATIONS. 

qui  fait  rechercher  les  fruits  et  les  légumes  européens.  (In 
demande  beaucoup,  par  exemple,  les  fruits  acides,  qui  re()rG- 
senlent  dans  la  seule  Egypte  un  commerce  de  250,000  francs  (et 
en  voie  d'augmentation).  Naples  expédie  déjà  desPomnies;  le 
délégué  italien  a  constaté  des  traces  de  ces  envois  jusqu'à 
Damas.  Les  Châtaignes  con-rommées  sont  toutes  italiennes,  et  il 
ne  reste  qu'à  en  provoquer  une  plus  grande  consommation.  On 
demande  enfin  des  Poires  d'hiver,  des  Noix,  Noisettes,  Amandes 
et  Raisin  conservé,  ce  derniei",  au  moins  dans  les  premiers  mois 
d'hiver. 

L'Italie  aurait  un  champ  de  lutte  avantageux  dans  les  Pis- 
taches, que  fournit  aujourd'hui  Alep  (Syrie),  et  qui  se  vendent  en 
Egypte  pour  la  consommation  populaire,  ainsi  que  les  Amandes 
de  Pin,  fournies  par  Smyrne,  et  qui  ont  dans  tout  le  Levant  une 
large  consommation  pour  la  pâtisserie.  La  Sicile,  qui  produit  des 
Pistaches,  etPise  et  Ravenne  qui  ont  des  Pinèdes  à  fruits,  doivent 
savoir  qu'elles  peuvent  trouver  dans  le  Levant  un  débouché  à 
leurs  produits  respectifs,  le  jour  où  la  demande  diminuerait  sur 
leurs  marchés  habituels  d'Occident. 

En  ce  qui  concerne  les  légumes,  les  Pommes  des  terre,  qui  se 
consomment  largement  en  Egypte,  représentent  drjà  une  large 
importation  qui  augmente  chaque  année  :  de  5.200  tonnes  en 
1890,  on  est  monté  à  7.000.  C'est  un  commerce  vif  et  plus  avan- 
tageux notamment  d'octobre  à  février  et  qui  se  fait,  en  général, 
par  envoi  de  la  marchandise  en  consigne,  pour  être  vendue  au 
mieux.,  emballée  en  sacs  de  100  kilogrammes  et  avec  paiements 
à  30  Ou  60  jours. 

A  Naples  nous  avions  conquis  (ne  pas  oublier  que  c'est  un 
Italien  qui  parle)  une  place  dominante  dans  cette  importation 
égyptienne  sur  la  concurrence  française  et  sur  celle  moins  forte 
deTrieste.  Mais  tandis  que  nous  envoyions  en  1894  en  Egypte 
presque  4,000  tonnes  de  Pommes  de  terre  contre  3,200  aux 
autres  pays,  nous  avons^,  en  1895,  perdu  du  terrain  en  faveur  de 
la  France. 

Il  ne  servirait  à  rien  de  nier  que  la  victoire  de  nos  voisins  est 
due  à  la  bonne  qualité  de  leur  Pommes  de  terre  (de  Pertuis,  je 
crois),  de  couleur  claiie  et  grosses,  qui  sont  très  appréciées  et 


PUBLICATIONS    ÉTRANGÈRKS.  liSl 

pour  lesquelles  on  paie  un  prix  plus  élevé  que  pour  celles 
italiennes  (de  '20  à  '25  centimes  en  plus).  Naples,  au  contraire, 
envoie  des  Pommes  de  ter-re  petites,  à  la  peau  obscure  et,  si 
j'ai  été  bien  informé,  moins  savoureuses.  Cela  fait  peine  à  voir  que 
l'on  doive  le  commerce  des  Pommes  de  terre  que  nous  faisons 
avec  l'Egypte  au  seul  avilissement  de  nos  prix;  combien  y  a^t-il 
ensuite  d'éternels  pleureurs,  quémandeurs,  quiimputent  au  gou- 
vernement, aux  tarifs  de  transport  et  à  d'autres  causes,  toutes 
éloignées  de  la  vérité,  la  faute  des  faibles  commerces,  alors  qu'ils 
devraient  la  reconnaître  seule  en  eux-mêmes! 


2.  Publications  étrangères, 

par  M.  P.   Hariot. 

The  Gardeners'  Chronicle.  —  Panni  les  plantes  nouvelles  ou 
peu  connues,  nous  avons  à  signaler  :  Didymocarptis  malaycnuis, 
absolument  inédit,  puisque  la  description  n'en  doit  paraître 
que  prochainement  au  Dotanical  Magazine;  les  feuilles  sont 
d'un  beau  vert,  couvertes  de  poils  blancs  et  soyeux  qui  commu- 
niquent au  feuillage  un  aspect  argenté;  les  fleurs  sont  jaune- 
primevère  pâle  avec  deux  étamines  fertiles.  Le  Didymocarpus 
malayamis  a  été  découvert  à  Pénang,  par  M.  Gurtis;  Adiantum 
màlaliense,  plante  très  intéressante  de  la  section  Heiuirdia  qui 
ne  comprenait  que  trois  espèces  originaires  de  la  Guyane  et  qui 
tout  en  rappelant  par  ses  caractères  extérieurs  V Adiantum  Ken- 
dalli  de  la  Jamaïque,  en  diffère  du  tout  au  tout  ;  Campanula 
Zoysii,  charmante  petite  plante  des  Alpes  d'Autriche  et  rarement 
cultivée,  à  grandes  fleurs  bleues,  remarquables  en  ce  que  le  tube 
de  la  corolle  est  anguleux,  étranglé  et  renversé  près  du  sommet 
qui  se  termine  par  cinq  lobes  triangulaires,  courts  et  connivents, 
dont  la  face  interne  est  hérissée  de  poils  ;  Delphiniwn  Zalil, 
curieuse  espèce  de  l'Afghanistan  et  de  la  Perse  bien  caractérisée 
par  ses  longues  grappes  de  fleurs  jaunes;  Cirrhopetaliim  gvaveo- 
lens,  originaire  de  la  Nouvelle-Guinée,  que  son  odeur  désagréable 
éloignera  certainement  des  cultures;  EjJidendrumylumlbracteum, 
décrit  déjà  en  1863  parReichenbach,  maisd'une  façon  absolument 


•1182  REVUE    DES    PUBLICATIONS. 

insuffisante.  Par  l'ensemble  de  ses  caraclères,  celte  Orchidée  se 
rapproche  des  Fpidendrum  cillare  et  falcatum. 

M.  Baker,  poursuivant  ses  études  sur  les  Monocotylédones,  com- 
mence la  publication  d'une  monographie  du  genre  Brodiœa,  qui 
comprend  un  assez  grand  nombre  de  Liliacées  bulbeuses  amé- 
ricaines, étroitement  affines  les  unes  des  autres  et  dont  la 
nomenclature  a  été  longtemps  loin  d'être  nettement  fixée.  Les 
auteurs  anciens  les  ont  partagées  en  plusieurs  genres,  tels  que  : 
Milla,  Brodiœa,  Tnteleia,  Callipvora,  Hesperoscordum,  Diche- 
lostemma  elSeubertia,  M.  Baker,  en  1870,  les  avait  réunis  en  deux 
genres  :  Brodiœn,  avec  trois  étamines  fertiles,  et  Milla,  dans  lequel 
les  six  étamines  sont  uniformes  et  fertiles.  En  1879  le  D'"  Sereno 
Watson  maintenait  le  genre  Milla  pour  la  plante  qui  avait  servi 
àCavanillesà  sa  création  générique;  en  1866,  M.  JamesBritlen  fit 
observer  que  le  genre  Hookera  de  Salisbury  était  antérieur  au 
Brodiœa  de  Smith,  et  M.  Olto  Kuntze  a  tout  récemment  proposé 
d'appeler  du  nom  de  Hookera  toutes  les  plantes  antérieurement 
connues  sous  la  dénomination  de  Brodiœa  et  de  Milla,  à  l'excep- 
tion du  Milla  uniflora.  Enfin,  en  1886,  le  D''  Greene,  décrivant  les 
espèces  du  nord  de  l'Amérique,  reconnaît  les  trois  genres  Hookera, 
Brodiœa  et  Triteleia  et  propose  le  nouveau  genre  Behria. 
M.  Baker,  classe  comme  il  suit  les  Brodiœa.  Dans  une  première 
série,  caractérisée  par  trois  étamines  fertiles,  les  trois  autres 
n'étant  plus  représentées  que  par  des  staminodes,  il  admet  deux 
groupes.  Le  premier  de  ces  groupes,  à  ombelles  lâches,  à  fleurs 
relativement  larges,  à  tube  du  périanlhe  brun  et  opaque  [Hookera 
Greene)  comprend  neuf  espèces:  B.  grandiflora  Smith,  égale- 
ment connu  sous  le  nom  de  Hookera 'coronaria  Salisb.,  de  la 
Californie  et  de  l'Oregon;  B.  californica  Lindl.,  de  la  vallée  du 
Sacramento,  différent  du  précédent  par  ses  fleurs  plus  nom- 
breuses portées  sur  une  hampe  plus  longue;  B.  minor  S.- Watson, 
du  sud  de  la  Californie  ;  B.  terrestris  Kellogg,  de  San-Francisco 
et  de  rOrégon  ;  B.  stellaris  S.  Watson,  très  rare  espèce  décou- 
verte en  1881  à  Mendocino;  B.  leptandra  Greene,  découvert  en 
1887  àCalistoga  en  Californie  ;  B.  rosea  Greene,  de  Lake  County; 
B.  filifolia  J.  Watson,  de  la  vallée  de  Son-Bernardino  où  il  a  été 
recueilli  par  MM.  VaseyetW.G.  Bright;  B.  OrcutiiGveene,  de  San- 


PUBLICATIONS   ÉTRANGÈRES.  1183 

Diego,  que  le  Gnrdeners''  Chronicle  figure  pour  la  première  fois. 
Le  deuxième  groupe  renferme  deux  espèces  caractérisées  par  des 
fleurs  plus  petites,  plus  délicates,  réunies  en  une  ombelle  serrée 
{Brodiœa  Greene  p.  p.)  :  B.  multiflora  Bentb.,  connu  aussi  sous 
le  nom  de  B.  parvlflora  T.  G.,  de  la  région  montagneuse  du 
centre  de  la  Californie,  de  l'Orégon  et  de  l'Utah;  B.  congesta 
Smith,  qui  s'étend  de  la  Californie  centrale  jusqu'à  la  Colombie 
anglaise.  Le  B.  pulchella  Salisb.  lui  ressemble  beaucoup,  mais 
il  a  six  étamines  fertiles. 

Deux  groupes  constituent  également  une  seconde  série,  carac- 
térisée par  la  présence  de  six  étamines  toutes  fertiles.  Dans  le 
premier  de  ces  groupes,  qui  a  pour  caractéristicjue  les  fleurs  dis- 
posées en  ombelle  dens.e  et  le  tube  du  périanthe  oblong,  à  peu 
près  aussi  long  que  le  limbe,  sont  réunies  6  espèces  :  B.  pulchella 
Greene;  B.  capitata  Benth.,  dont  la  distribution  géographique 
s'étend  de  la  Californie  centrale  à  l'Utah  et  au  Nouveau-Mexique, 
avec  une  variété  jjauciflora  de  la  Sarova;  B.  uisularis  Greene, 
des  îles  de  la  côte  de  Californie;  B.  Douglasii  S.  Walson,  appelé 
également  Milla  et  Trilfleia  grandiflora,  de  la  Colombie  anglaise 
et  du  Missouri  oriental;  B.  HoioeUl  S.  Walson,  de  l'Orégon  et 
du  territoire  de  Washington  ;  B.  Palmeri  S.  Walson,  de  la  baie 
de  Los  Angeles  en  Californie.  La  deuxième  section,  caractérisée 
par  son  ombelle  lâche,  ses  pédicelles  articulés  au  sommet,  ses 
ovaires  nettement  pédoncules,  renferme  8  espèces  de  l'Amérique 
du  Nord,  qui  toutes  ont  été  comprises  dans  le  genre  Triteleia  : 
B.  taxa  S.  Walson,  très  abondant  dans  les  régions  centrales 
de  la  Californie  et  qui,  d'après  le  professeur  Greene,  doit  être 
considéré  comme  la  plus  belle  et  la  plus  brillante  espèce  de  tout 
le  genre;  B.  candida  Greene,  de  la  Sierra-Nevada  de  Californie, 
où  il  a  été  découvert,  en  1866,  par  M.  Sarphan;  B.  peduncularis 
S.  Watson,  répandu  de  San-Francisco  jusque  dans  le  nord  de  la 
Californie;  B.  Bridgesii  S.  Watson,  du  centre  de  la  Californie, 
dans  la  région  des  Séquoias;  B.  Bendersoni  S.  Watson,  de  TOré- 
gon,où  il  a  été  recueilli  en  1884  parM.  J.Henderson;  B.  Lemmonse 
S.  Watson,  trouvé  par  M.  Lemmon  dans  les  montagnes  du  nord 
de  l'Avigara;  B.  crocea  S.  Watson,  des  montagnes  de  l'extrême 
nord  de  la  Californie  oîile  découvrit  le  professeur.Wood  en  1868, 


1184  REVUH    DES    PUBLICATIONS. 

el  B.  graciiis  S.  Watson,  commun  dans  la  forêt  de  Pins  de  la 
Sierra-Nevada  de  Californie.  Par  son  aspect  extérieur,  il  a 
quelque  ressemblance  avec  le  Gagea  lutea  d'Europe.  A  signaler 
encore,  parmi  les  végélaux  intéressants  de  la  flore  européenne  : 
Rhododendron  hirsutum,  à  fleurs  doubles,  qui  a  été  trouvé 
presque  en  même  temps  par  deux  personnes  différentes,  en  deux 
localités  éloignées  Tune  de  l'autre.  L'observation  a  fait  décou- 
vrir la  présence  d'insectes  microscopiques  dans  l'ovaire,  insectes 
qui  ont  dû  y  établir  leur  séjour  à  la  période  embryonnaire. 
L'expérience  directe  a  d'ailleurs  démontré  que  la  fréquence  d'un 
insecte  élaitsusceptible  d'amener  la  production  de  fleurs  doubles. 
C'est  aussi  une  nouvelle  Orcbidée  hybride  que  nous  avons  à 
signaler  pariTii  les  représentants  de  la  flore  des  Orchidées  ter- 
restres des  Alpes-Maritimes.  On  connaissait  déjà,  dans  cette 
région,  deux  Serapias  hybrides  :  le  premier,  supposé  provenant 
d'un  croisement  entre  les  Serapias  Lingua  et  Orcliis papilionacea  ; 
le  second,  croissasit  au  milieu  des  ^.  longipeiala  et  Orchls  laxi- 
flora.  Quant  au  troisième  il  est,  selon  toute  vraisemblance,  un 
hybride  des  Serapias  longipetala  et  Orchis  globosa.  Les  pétales 
et  les  sépales  sont  colorés  en  rouge  ch'jcolaf,  le  sépale  dorsal 
ovale,  le  labelle  trilobé,  blanc,  lign^j  et  taché  de  pourpre.  Le 
nouvel  Orchiserapias  a  été  trouvé  à  Saint-Césaire,  près  de 
Grasse,  et  ne  paraît  pas  avoir  encore  été  décrit  jusqu'à  ce  jour. 

Lindenia.  —  A  signaler  :  Calilega  Trianx,  var.  Iniperaior,  à 
fleurs  superbes  :  sépales  ol  pétales  d'un  rose  très  vif,  à  labelle 
frangé  sur  les  bords,  rouge  pourpre  ardent  jusqu'au  fond  de  la 
gorge;  Cypripedium.  Lebaudijanum,  issu  de  deux  espèces  abso- 
lument distinctes  et  toutes  deux  méritantes,  C .  philippinense  du 
même  groupe  que  les  C.jn'xskins  et  Roilischild'ionum  et  C.llag- 
naldianum,  appartenant  à  un  autre  groupe,  qui  n'a  d'analogue 
que  le  C.  Lowei ;  Cœlogyne  lurida,  de  toute  nouvelle  introduc- 
tion puisqu'il  n'a  fleuri,  pour  la  première  fois  en  Europe,  qu'au 
mois  de  mai  dernier.  Y  a-l-i!  synchronisme,  c'est-à-dire  florai- 
son simultanée  de  toutes  les  plantes  d'une  même  espèce?  C'est 
ce  qu'il  y  aurait  lieu  de  croire  d'apiès  les  observations  fait(  s  par 
M.  Massard,  à  Java  Ce  savaiît  a  remarqué  nue  toutes  les  fleurs  du 


PUBLICATIONS    ÉTRANGÈRES.  1185 

De7id7^ohiii77i  crume7iatums'é\)RY]ou\éssiien[\e  même  matin  «comme 
en  réponse  à  un  coup  de  baguette  magique  »,  les  boutons  avan- 
cés s'accroissant  lentement,  ceux  qui  étaient  en  retard  se  hâtant 
et  cela,  dans  les  conditions  de  végétation  les  plus  variables,  que 
la  plante  croisse  dans  son  gîte  habituel  ou  qu'elle  soit  cultivée. 
Il  en  est  de  même  du  G rammafophyllum  speciosum,  qui  ne  fleurit 
pas  tous  les  ans,  mais  dont  les  touffes  portent  des  milliers  de 
fleurs. 

Revue  de  l'horticulture  belge  et  étrangère.  —VHardenbergia 
ou  Kennedija  macrophylla  était  déjà  cultivé  au  jardin  de  la  Mal- 
maison. C'est  donc  une  vieille  plante,  ce  qui  explique  pourquoi 
on  la  rencontre  si  rarement  de  nos  jours.  Ses  tiges  sont  ligneuses 
et  volubiles;  ses  fleurs  forment  de  longues  grappes  dressées, 
violet  bleuâtre,  variant  d'ailleurs  du  rose  pâle  au  bleu  le  plus 
foncé  et  poinliliées  de  petites  taches  jaune  d'or;  son  feuillage 
est  luisant  et  persistant. 

D'autres  plantes,  qui  tendent  aussi  à  disparaître,  ce  sont  les 
Pivielea,  ces  charmants  arbustes  de  la  Nouvelle-Hollande.  Un 
fait  intéressant,  signalé  autrefuis  par  Carrière,  et  relatif  à  ces 
jolies  plantes,  est  le  suivant  :  lorsqu'on  sème  les  graines  en  pots 
ou  en  terrines,  elles  lèvent  mal  ou  pas  du  tout;  les  sème-t-on, 
au  contraire,  en  pleine  terre,  la  germination  se  fait  parfaite- 
ment. 

L'Illustration  horticole.  —  Quelle  est  l'origine  du  Réséda? 
D'après  le  II.  Henslow,  il  proviendrait  du  Reseda  Phyfeuma, 
espèce  commune  en  France  et  en  Algérie,  mais  inodore  ou  quel- 
quefois à  odeur  peu  agréable. 

Le  Cyclamen  s'est  déj^.  passablement  modifié  depuis  quelques 
années.  De  nouveaux  semis  ont  donné  naissance  à  une  forme  qui 
paraît  n'avoir  pas  encore  été  obtenue  :  les  fleurs  sont  complète- 
ment fimbriées  sur  leur  pourtour  et  les  pétales  disposés  de  telle 
sorte  que  la  fleur  elle-même  est  devenue  méconnaissable. 

A  signaler  une  maladie  qui  attaque  les  OEillets  Souvenir  de  la 
Malmaison  et  causée  par  un  petit  Champignon  VOvidaria 
lychnidicola.  On  a  obtenu  de  bons  résultats  en  pulvérisant  tous 


H8G  REVUE   DES   PUBLICATIONS.       ' 

les  dix  ou  quinze  jours,  sur  les  plantes  malades,  une  solution 
diluée  de  permanganate  de  potasse.  Il  faut  encore  noter  dans  le 
même  ordre  d'idées  le  Bacterium.  Dianthi,  microbe  qui  s'attaque 
à  toutes  les  races  d'OEillets,  mais  surtout  aux  délicates. 

Le  Journal  des  Orchidées  continue  l'étude  monographique 
du  genre  Epidendrum  composé  d'environ  400  espèces,  toutes 
amcricainss,  desquelles  une  soixantaine  seulement  sont  cultivées. 
Il  comprend  les  genres  Barkeria  elNaiiodes  qui  y  ont  été  réunis, 
tandis  que  les  F.  hicormitum  et  bigibberosum  en  ont  été  séparés 
sous  le  nom  de  Diacrium.  Les  caractères  de  section  ont  été  tirés 
de  la  forme  des  tiges,  de  celle  des  pseudobulbes  et  du  labelle  et 
de  la  disposition  de  Tinflorescence.  La  première  section,  à  tiges 
minces,  cylindriques,  portant  2-4  feuilles  vers  le  sommet  et  à 
labelle  étalé,  appliqué  contre  la  colonne,  mais  non  soudé  entiè- 
rement, répond  à  l'ancien  genre  Barkeria  et  comprend  parmi 
les  espèces  cultivées  :  E.  cijclotellum^  elegans,  Lindleyanum, 
mclanocaulon,  Skinneri ,  spectabiie .  Dans  une  seconde  section,  se 
trouvent  des  plantes  à  pseudobulbes  renflés,  portant  à  leur 
sommet  2-3  feuilles  et  à  colonne  libre  à  son  sommet,  avec  le 
labelle  entier  nous  avons  affaire  aux  EJ.  Brasavolœ,  prismato- 
carpiwi,  polybulbon,  varicosum  et  vitellinum. 

Wiener  Illustriste  Gartenzeitung.  —  M.  Sprenger,  s'occu- 
pant  du  genre  Freesla,  pense  que  les  plantes  cormues  sous  ce 
nom  doivent  être  partagées  en  quatre  classes  caractérisées  par 
la  longueur  et  la  couleur  des  feuilles,  la  direction  des  tiges,  la 
grandeur  et  le  coloris  des  fleurs.  Ainsi,  on  aurait  le  Freesia 
réfracta  à  feuilles  étroites  et  à  petites  fleurs;  le  F.  odorata  k 
feuilles  larges,  couchées,  à  fleurs  moyennes  blanches  ou  jaune 
pâle;  F.  Leitchtlini  à  feuilles  larges,  vert  sombre,  à  tiges  cou- 
chées, à  fleurs  moyennes,  jaune  pâle  ou  jaune  d'or;  F.  xanthus- 
pila,  à  feuilles  larges,  vert  clair,  à  tiges  élancées,  à  fleurs 
grandes  ou  trè?  grandes,  et  à  long  tube. 

Gartenflora.  —  Le  recueil  allemand  recommande  comme 
plante  grimpante  décorative  et  rustique  en  Allemagne  le  Puera- 


PUBLICATIONS    FRANÇAISES.  1187 

ria  Thim/jprgiann.G'esi  nne  Légiimineuse  de  grande  dimension, à 
larges  feuilles  composées  de  trois  folioles  et  à  fleurs  violettes  dis- 
posées en  longues  grappes,  ayant  d'étroites  analogies  avec  celles 
des  Glycines.  Le  P.  Thunhergiana  est  originaire  du  Japon  d'où  il 
a  été  introduit  par  Siébold,  qui  l'avait  décrit  sous  le  nom  de 
Pachyrrhizus,  quoi  qu'au  siècle  dernier  Thunberg  l'eut  déjà  fait 
connaître  sous  la  dénomination  de  Dolichos  hirsutus. 


PLANTES  NOUVELLES  OU  PEU  CONNUES 

DÉCRITES   ou   FIGURÉES 
DANS    LES    PUBLICATIONS    FRANÇAISES    ET    ÉTRANGÈRES. 

1.  Publications  françaises, 
par  M.  D.  Bois. 

Aster  Bietii  Franch.  (sp.  nov.).  —  Yun-nan,  région  du 
Mékong,  vei's  la  frontière  du  Se-tchuen.  (Prince  Henri  d'Orléans, 
1895).  Journal  de  botanique,  16  novembre  1896,  p.  373  (Com- 
posées). 

Petite  espèce  à  très  grand  capitule,  comme  les  trois  suivantes, 
dont  elle  se  distingue  bien  par  ses  feuilles  beaucoup  plus  petites, 
plus  nombreuses  sur  la  tige;  ses  bractées  plus  étroites,  la  colo- 
retion  en  roux  foncé  des  poils  de  l'aigrette,  qui  sont  unisériés. 

L'A.  Bieiïi  s'élève  à  30  centimèti-es  de  hauteur;  la  tige  est 
simple  et  porte  un  capitule  unique  de  8  centimètres  de  diamètre, 
à  ligules  étroites,  linéaires,  d'un  bleu  violacé  ;  le  disque,  jaune, 
est  roux  à  l'état  sec.  Cet  Aster  est  ainsi  appelé  du  nom  de 
Monseigneur  Biet,  évêque  de  Diana,  vicaire  apostolique  du 
Thibetf  infatigable  promoteur  des  recherches  d'histoire  natu- 
relle dans  la  Chine  occidentale. 

Aster  Delavayi  Franch.  (sp.  nov.).  —  Yun-nan.  Journal  de 
botanique,  16  novembre  1896,  p.  374  (Composées). 

Espèce  très  voisine  de  l'A.    Viimorini;  elle  a  été  trouvée  à 


1188         PLANTES  NOUVELLES  OU  PEU  CONNUES. 

une  alLilude  de  3,300  mèti'es.  Son  caractère  le  plus  remarquable 
est  la  coloration  en  pourpre  brun  ou  en  violet  noir  des  fleurons 
qui  constituent  le  disque.  Les  capitules  constamment  uniques 
sur  la  lige,  ont  un  diamètre  de  8  à  9  centimètres.  Les  ligules  très 
étroites,  parfois  bisériées,  de  l'A.  Vilmoi^ini  et  de  l'A.  Delavay'i^ 
établissent  la  transition,  déjà  signalée  d'ailleurs,  entre  les  Aster 
et  les  Erigeron. 

Aster  staticefolius  Francb.  (sp.  nov.).  —  Yun  nan,  Journal 
de  hotanique,  16  novembre  1896,  p.  370  (Composées). 

Espèce  voisine  surtout  de  l'A.  balang ensis  ^ww  etFranch.  Elle 
babite  à  une  altitude  de  3,200  mèlres;  sa,  tige  sous-frulescenle 
est  souvent  décombante  et  radicanle,  de  20  à  30  cenlimèlres  de 
longueur.  Elle  porte  de  nombreux  capitules  à  ligules  d'un  bleu 
violacé,  de  3  à  4  centimètres  de  diamètre  ;  sa  floribondité  est 
surtout  remarquable. 

Aster  Vilmorini  Franch.  (sp.  nov.). — Se-Tchuen  occid.  Jour- 
nal de  botanique,  16  novembre  1896,  p.  373  (Composées). 

Plante  à  tige  de  0,30  à  0,70  centimètres,  très  i-emarquable  par 
ses  grands  capitules  qui,  avec  leurs  rayons  d'un  pourpre  bleuâtre, 
dépassent  quelquefois  7  centimètres  de  diamèlre;  les  feuilles 
sont  minces,  molles,  étroites;  les  capitules  uniques  ou  souvent 
au  nombre  de  deux,  portés  par  un  long  pédoncule  nu. 

Ce  bel  Aster  a  fleuri  chez  M.  Maurice  de  Vilmorin,  dont  les 
cultures  sont  aujourd'hui  riches  en  plantes  de  la  Chine;  les 
graines  lui  avaient  été  envoyées  par  le  R.  P.  Sonlié.  La  plante 
paraît  aimer  les  bois  couverts. 

Aster  yunnanensis  Franch.  (sp.  nov.).  —  Yun-nan,  Journal 
de  botanique,  16  novembre  1896,  p.  375  (Composées). 

Cette  plante  à  tige  élevée,  monocéphale  ou  à  2-3  capitules, 
diffère  de  l'A.  Delavayi  et  de  l'A.  Vilmorini,  dont  elle  a  le  port  et 
les  grandes  fleurs,  par  ses  ligules  et  les  bractées  de  Tinvolucre 
plus  larges  et  surtout  par  la  brièveté  de  l'aigrette. 

Les  Aster  Bielii,  Vilmorini,  Delavayi  et  xjunnanemis  appar- 
tiennent aux   plus  hauts  sommets  de   In   Chine   occidentale  et 


PUBLICATIONS    FRANÇAISES.  1189 

seraient  probablement  une  excellente  acquisition  pour  la  cul- 
ture, à  cause  do  la  très  grande  dimension  des  capitules  qui 
dépasse  de  beaucoup  celles  des  espèces  du  genre  Aster  ancien- 
nement connues.  L'un  deux,  tout  au  moins,  VA.  Vilmorini 
supporte  bien  le  climat  de  Paris.  L'A.  Delavaiji  est  particulière- 
ment dé.-irable,  à  cause  de  l'intensité  décoloration  de  ses  ligules 
et  des  fleurons  du  disqtie  qui  sont  noirs. 

Cucurbita  Andreana  Naudin  (Gucurbitacées).  —  Uruguay. 
Revue  horticole,  1"  décembre  1896,  p.  542,  fig.  noires,  184,  185, 
186  et  187. 

Celte  Courge  a  été  introduite  en  Europe  par  M.  Edouard 
André,  ce  qui  justifie  son  nom  de  C.  Andreana.  Par  ses  longues 
tiges  radicantes  aux  nœuds,  ses  feuilles  marbrées  de  blanc,  ses 
fleurs,  son  fruit  obovoïde,  bariolé  de  blanc  ou  de  jaune  sur 
fond  vert,  elle  se  trouve  avoir  des  ressemblances  avec  les  trois 
anciennes  Courges  économiques,  mais  elle  diflere  de  nos  espèces 
classiques  par  la  petitesse  des  graines,  les  feuilles  à  lobes  peu 
saillants,  le  volume  de  ses  fruits  qui  arrivent  à  peine  à  la  taille 
d'un  petit  Melon.  Ce  fruit  très  amer  n'est  pas  mangeable.  Le 
rôle  du  C.  Andreana  sera,  en  Horticulture,  celui  de  la  Courge 
vivace,  servant  à  couvrir  des  treillis  ou  des  haies,  et  comme 
plante  de  curiosité  ou  de  fantaisie. 

Dioscorea  Fargesii  Franch.  (sp.  nov.).  —  Se-Tchuen.  Revue 
horlicole,  l*'''  décembre  1896,  p.  549  (Dioscorées). 

Ce  nouveau  Dioscorea  alimentaire,  de  la  Chine  occidentale,  se 
rencontre  à  une  altitude  moyenne  de  1,400  mètres,  sous  le  32°, 5 
de  latitude  Nord,  ce  qui  indique  que  la  plante  supportera  bien 
le  plein  air  dans  le  Midi  de  la  France,  tout  au  moins  dans  les 
Alpes-Maritimes.  C'est  le  R.  P.  Farges,  missionnaire,  qui  a 
envoyé  en  1894,  sous  le  nom  de  Maô-yu-tsé ,  des  bulbilles 
aériennes  de  ce  Dioscorea  à  M.  Maurice  de  Vilmorin. 

Le  D.  Fargesii  se  rapproche  beaucoup  par  l'ensemble  de  ses 
caractères  du  D.  pentaphylla  L.,  dont  les  tubercules  sont  aussi 
comestibles.  Sa  tige  est  volubile,  couverte,  ainsi  que  le  pétiole, 
d'une  villosité  courte,  parfois  roussâtre;  les  bulbilles  aériennes, 


1190  PLANTES   NOUVELLES    OU   PEU    CONNUES 

sphériques,  sont  grosses  comme  des  petits  pois.  Il  appartient  au 
petit  groupe  d'espèces  de  Dioscorées  dont  les  feuilles  sont  co)ii- 
posées  (au  moins  en  apparence)  et  formées  de  3  à  5  folioles  dis- 
tinctes, comme  celles  de  la  Yigne  vierge.  On  en  connaît  une 
douzaine  d'espèces  dans  ce  groupe;  elles  sont  encore  insuffisam- 
ment étudiées,  surtout  au  point  de  vue  de  leurs  qualités  alimen- 
taires. 

Laelia  autumnalis,  var.  Fournieri  (Orchidées).  —  Revue  horti- 
cole^ 4^'  décembre  1896,  p.  547,  fig.  noire  188;  planche  coloriée. 

Ravissante  variété  reçue  directement  du  Mexique  par  M.  Louis 
Fournier  qui  la  cultive  dans  ses  serres  de  la  Cavalière,  à  Saint- 
Barnabe,  près  Marseille.  C'est  une  forme  géante  du  L.  a.  atroru- 
bens.  Aucune  des  formes  diverses  du  L.  autumnalis  n'égale  en 
beauté  cette  variété  absolument  hors  de  pair.  Comme  toutes  les 
autres,  elle  est  d'une  culture  facile:  température  modérée,  rem- 
potages un  peu  haut,  peu  d'arrosages  en  hiver. 

Ruellia  Makoyana.  Hort.  Mak.  (Acanthacées).  —  Revue  horti- 
cole, 16  décembre  1896,  p.  576;  planche  coloriée. 

Jolie  Acanthacée  de  serre  tempérée  et  une  des  meilleures  intro- 
ductions de  MM.  Jacob-Makoy  et  G'%  à  Liège. 

C'est  en  1893  qu'ils  reçurent  la  plante  du  Brésil,  expédiée  par 
M.  Binot,  de  Pétropolis.  La  plante  forme  des  touffes  rameuses  à 
feuillage  remarquable  par  son  coloris;  il  est  d'un  pourpre  vineux 
en  dessous,  mais  la  face  supérieure  est  d'un  beau  vert  olive 
velouté  sur  lequel  se  détachent  les  nervures  primaires  en  arêtes 
de  poisson,  d'un  blanc  argenté.  Les  fleurs  sont  sessiles,  solitaires 
dans  l'aissejle  des  feuilles,  d'un  beau  rouge  carminé,  à  5  lobes 
étalés,  à  tube  long  de  4  centimètres.  C'est  une  espèce  à  recom- 
mander tout  spécialement.  Elle  se  multiplie  facilement  de  bou- 
tures et  le  double  mérite  décoratif  de  son  feuillage  et  de  sa 
brillante  floraison,  qui  se  renouvelle  presque  toute  l'année,  sur- 
tout en  automne,  est  de  nature  à  la  rendre  populaire.  Cette 
plante  sera  une  bonne  ressource  pour  la  décoration  des  jardi- 
nières en  appartement. 


PUBLICAilOiNS    EiKA>.Gt:Ub:S.  llii'l 

2.  Pubiicâtions  étrangères, 
rar  M.  P.  Hariot. 

Acalypha  Sanderi  N.  E.  Brow  n.  —  A.  de  Sander.  —  Archipel 
Bismarck  (Polynésie)  (Kuphorbiacées).  —  Gard,  Ckron.,  1896, 
510,  p.  392. 

Buisson  vigoureux,  haut  de  10  à  15  pieds;  feuilles  divergentes, 
à  pétioles  pubescenls,  longues  de  20  à  23  cent,  avec  le  pétiole, 
ovales,  aiguës,  légèrement  acuminées,  arrondies  et  émarginées 
à  la  base,  à  bords  dentés  en  scie;  face  supérieure  vert  brillant, 
parsemée  de  quelques  poils,  plus  pâles  en  dessous  et  glabres, 
excepté  sur  la  côte  et  à  la  base  des  nervures  principales;  fleurs 
mules  inconnues;  fleurs  femelles,  en  épis  axillaires  et  denses, 
penchées;  bractées  petites,  aiguës,  portant  à  leur  aisselle  3-5 
fleurs;  segments  ovales  aigus,  verts,  ciliés,  marqués  de  poils 
blancs;  ovaire  trigone,  blanc  pubescent;  styles  divisés  à  leur 
base  en  longs  stigmates  filiformes  rose  brillant. 

Acanthephippium  ebarneum  Kranzlin.  — A.  couleur  d'ivoire 
—  (Orchidées  —  Epidendrées)  —  Gard,  chron,^  1896,506,  p.  266, 

Bulbes  subtélragones,  longs  de  6-8  cent,  sur  2  de  largeur, 
d'un  pourpre  foncé  ;  feuilles  pétiolées,  plissées,  lancéolées,  aiguës, 
longues  de  20  cent.;  grappe  biflore,  à  bractées  cymbiformes, 
acuminées,  pellucides;  ovaire  pourpré;  sépale  dorsal  obtus, 
les  latéraux  prolongés  à  la  partie  postérieure  en  un  faux  éperon 
genouillé  un  peu  moins  long  que  l'ovaire,  soudés  avec  le  dorsal 
sauf  au  sommet,  colorés  en  blanc  ivoire  sur  les  deux  faces  et 
ponctués  de  rose  intérieurement  et  à  la  base  ;  pétales  de  même 
longueur  et  obtus;  labelle  à  lobes  latéraux  dressés  à  peine 
séparés  du  lobe  moyen,  colorés  en  jaune  pâle  avec  quelques  pe- 
tites ponctuations;  crête  orangée;  gynostème  blanc. 

L'A.  eburneum  se  dislingue  de  l'A.  Curtisi  par  son  éperon 
presqu'aussi  long  que  l'ovaire  et  genouillé;  par  son  périanthe 
blanc  et  non  rosé;  par  son  labelle  à  lobes  peu  distincts  et  non 
trilobé  ;  par  son  disque  taché  et  muni  de  cinq  callus. 


1192  PLANTES  NOUVELLES  OU  PEU  CONNUES. 

Adonis  amurensis  Reg.  et  Radde. —  A.  de  l'Amour.  —  Mand- 
chourie  et  Japon.  —  Bot.  Mag.,  t.  7490. 

Plante  herbacée,  vivace,  robuste,  glabre  ou  parsemée  de 
quelques  poils  épars;  tige  ne  portant  pas  de  feuilles  à  la  base, 
longuement  engainée,  feuillée  dans  le  haut;  feuilles  formées  de 
2-3  feuilles  confluentes,  les  caulinaires  pétiolées  (celles  de  la 
partie  supérieure  sessiles),  amples,  presque  orbiculaires  dans 
leur  pourtour,  triséquées,à  segments  pinnatiséqués,  à  pinnules 
étroites,  oblongues,  pinualifides;  pétiole  robuste,  muni  d'une 
gaine  allongée,  menbraneuse;  fleurs  brièvement  pédonculées,de 
grande  dimension;  sépales  oblongs,  obtus;  pétales  au  nombre 
de  20-50,  dépassant  un  peu  les  sépales,  étroitement  obovales  ou 
subspatulés,  versicoîores  ;  carpelles  subglobuleux  à  style  allongé, 
recourbé,  pubescents  à  la  maturité. 

V Adonis  amurensis  a  été  découvert  dans  les  monts  Bareya, 
dans  les  provinces  de  l'Amour,  qui  font  partie  de  l'Asie  russe; 
depuis  il  a  été  retrouvé  à  Sachaline,  à  Yézo  et  dans  le  nord  de 
Nipon  au  Japon.  Maximowicz,  qui  l'a  le  premier  décrit,  le  con- 
sidérait comme  une  variété  de  Y  Adonis  apenninn,  mais  il  doit 
sansaucundoute  former  une  espèce  bienspéciale  quipartage  avec 
quelques  autres  une  curieuse  disposition  foliaire  qui  fait  qu'en 
l'éalité  le  pétiole  est  un  axe  portant  deux  ou  trois  feuilles. 
V Adonis  amurensis  est  fréquemment  figuré  dans  les  livres  japo- 
nais, probablement  d'après  des  variétés  horticoles. 

Cyrtanthus  Huttoni  Baker.  —  C.  de  Hutton.  —  Gap 
(Amaryllidées).  —  Bot.  Mag.,  t.  7488. 

Bulbe  globuleux,  à  membranes  extérieures  brunes,  membra- 
neuses; feuillesaunombre  de 4  environ,  naissant  en  même  temps 
que  les  fleurs,  cunéiformes,  glabres,  vertes,  subdressées,  plus 
courtes  que  la  hampe;  hampe  robuste,  cylindrique,  allongée; 
ombelles  à  6-10  fleurs;  spathe  à  deux  valves  ovales,  brunes, 
membraneuses;  pédiceiles  allongés;  périanthe  étroit,  infundi- 
buliforme,  rouge,  jaune  intérieurement,  à  lobes  ovales,  deux 
fois  plus  courts  que  le  tube;  étamines  à  filets  très  courts  insérés 
à  la  gorge  du  tube  ;  style  allongé. 

Le  nouveau  Cyrtanthus  est  beaucoup  plus  robuste  que  le  C. 


PUBLICATIONS   ÉTRANGÈRES.  H93 

angustifoliiis,  mais  à  fleurs  moins  larges  que  le  C.  obliquus.  Il 
provient  du  Gap  où  il  a  élé  découvert  par  M.  Hutton. 

Dendrobium  Jennyanum  Kranzlin.  —  D.  de  Jenny.  —  (Or- 
chidées-Épidendrées)  —  Gard,  ckr.,  1896,  508,  p.  329. 

Espèce  des  Indes  orientales  très  voisine  du  D.  undulatum 
dont  il  difl'ère  par  ses  sépales  plus  larges,  non  tordus,  non 
ondulés  aux  bords,  mais  simplement  réfléchis  ;  par  ses  pétales 
plus  larges  à  peine  tordus  et  non  ondulés  ;  par  son  labelle  large, 
horizontal,  à  lobes  latéraux  très  développés,  le  médian  étant 
court  et  légèrement  acuminé  au  sommet.  Les  fleurs  sont  jau- 
nâtres avec  un  labelle  orné  à  sa  base  de  veines  couleur  chocolat 
et  de  callus  blancs,  étroits  à  leur  base.  Elles  sont  deux  fois  plus 
grandes  que  celles  des  />.  undulatum  et  Mlrbelianum.  Quant  à  la 
plante  elle-même  elle  est  de  taille  plus  élevée. 

Gongora  Sanderiana  Kranzlin.  —  G.  de  Sander.  —  Pérou 
(Orcliidées-Yandées)  —  Gard,  chron.,  1896,  512,  p.  456. 

Caractères  généraux  du  G.  portentosa  dont  il  diffère  par  son 
mésochile  plan  de  la  base  au  milieu  et  se  relevant  de  ce  point 
jusqu'au  sommet  ;  par  son  labelle  moins  élevé  quand  on  le  voit 
de  côté,  par  son  coloris  jaunâtre  ou  brun,  maculé  de  nombreuses 
taches  roses  spécialement  sur  les  pétales  jaunes  blanchâtres  et 
sur  la  colonne.  Les  fleurs,  qui  sont  odorantes,  sont  plus  grandes 
que  celles  du  Gongora  portentosa  qui  sont  en  outre  blanches  ou 
rose  chair,  tachetées  de  points  de  couleur  pourpre  plus  ou  moins 
intense. 

Phajus  mishmensis  Reichb.  f.  —  P.  des  monts  Mishmi — Hi- 
malaya oriental  (Orchidées  —  Épidendréesj.  Bot.  Mag.,  t.  7479. 

Tiges  feuiilées  dressées,  allongées,  à  peine  bulbeuses  à  la 
base,  feuiilées  dans  le  haut;  feuilles  alternes,  elliptiques-ovales 
ou  lancéolées,  acuminées,  pourvues  de  cinq  nervures;  scapes 
axillaires,  grêles,  allongés,  dressés,  à  fleurs  nombreuses  et 
lâches  ;  fleurs  dressées-étalées,  roses  ;  bractées  de  même  longueur 
que  les  pédicelles  qui  sont  grêles,  lancéolées,  acuminées,  con- 
caves, herbacées^  caduques;  sépales  et  pétales linéaires-oblongs, 

75 


1194         PLANTES  NOUVELLES  OU  PEU  CONNUES. 

aigus^  recourbés  au  sommet  ;  lobes  latéraux  du  labelle  amples, 
arrondis,  recourbés,  le  terminal  court,  aplati,  trilobulé,  à  lo- 
bules obtus  avec  le  médian  bifide;  éperon  grêle, incurvé,  moitié 
plus  court  que  les  sépales;  disque  muni  d'une  crête  ciliée;  co- 
lonne grêle,  dilatée  au-dessus  du  milieu,  bilobée  au  sommet. 

Le  port  et  le  mode  de  végétation  des  Pliajus  sont  des  plus 
variables.  Dans  le  P.  Wallichii^  le  scape  est  latéral;  dans  le 
P.  callosus,  il  est  terminal.  Dans  le  P.  mishmensis,  il  y  a  un  ou 
plusieurs  scapes  d'origine  axillaire,  tandis  que  dans  le  P.  albus, 
les  caractères  sont  tels  que  Reichenbach  avait  cru  devoir  placer 
cette  plante  dans  le  genre  Thunia. 

Le  P,  mishmensis  a  été  découvert  dans  les  monts  Misbmi, 
dans  le  Haut  Assam,  par  Griffith,  et  décrit  par  Lindley  comme 
un  Limatodes.  On  l'a  retrouvé  depuis  dans  le  Sikkim  et  dans  le 
bas  Burmah. 

Pilocarpus  Jaborandi  Holmes.  — P.  Jaborandi.  —  Pernam- 
buco.  —  (RutacéRs  Zantboxylées).  —  ^.  M.,  t.  7483. 

Rameaux,  ramules  et  pétioles  hérissés;  feuilles  alternes,  por- 
tant 4-5  paires  de  folioles  opposées,  coriaces,  elliptiques  ou 
oblongues,  obtuses  ou  émarginées,  marquées  de  points  glandu- 
leux, d'un  vert  luisant  à  la  face  supérieure,  d'un  vert  jaunâtre 
inférieurement;  grappes  de  fleurs  grêles, recourbées;  pédoncules 
pourvus  de  petites  bractées  vers  leur  milieu;  fleurs  petites,  à 
5  divisions;  calice  à  tube  hémisphérique,  à  limbe  très  court 
obtus,  5-lobé  ;  pétales  lancéolés,  aigus,  roses,  marqués  de  jaune 
aux  bords  et  à  la  base;  disque  ondulé,  glanduleux;  car- 
pelles 3-5,  à  téguments  un  peu  coriaces,  arrondis  au  sommet, 
ornés  sur  les  faces  de  sillons  concentriques;  graines  ovoïdes, 
noires,  luisantes. 

Le  nom  de  Jaborandi  a  été  appliqué  à  plusieurs  plantes  médi- 
cinales du  Brésil  appartenant  à  des  familles  diff'érentes.  Sur  la 
vue  des  feuilles  en  mauvais  état  envoyées  de  Pernambuco  au 
professeur  Gublsr,  Bâillon  reconnut  un  Pilocarpus.  Plus  tard 
M.  Holmes,  sur  des  matériaux  plus  complets,  put  établir  qu'on 
avait  aff'aire  à  une  espèce  nouvelle,  confondue  jusque-là  avec  le 
Pilocarpus  pennatifolius,  par  plusieurs  botanistes. 


PUBLICATIONS    ÉTRANGÈRES.  Ij95 

Polystachya  villosa  Cogn.  —  P.  velue  —  Madagascar  (Orchi- 
dées—  Vandées).  Lindenia,  1896,  p.  78. 

Pseudobulbe  rond  et  plat  en  forme  de  disque,  large  de  6  à 
7  centimètres,  surmonté  de  deux  feuilles  membraneuses,  co- 
riaces, dressée?,  lancéolées-spatulées,  aiguës,  assez  longuement 
atténuées  inférieurement,  d'un  pourpre  violet,  longues  de  8  à 
9  centimètres,  larges  de  2  centimètres;  pédoncule  commun  ar- 
qué ou  flexueux,  grêle,  arrondi,  d'un  pourpre  violet  foncé, 
brièvement  et  densement  velu,  un  peu  rameux,  long  d'environ 
3  décimètres  ;  bractées  membraneuses,  réfléchies,  ovales,  acu- 
minées,  légèrement  velues;  ovaire  velu,  vert  teinté  de  pourpre  ; 
sépales  et  pétales  dressés,  un  peu  charnus,  obtus,  nuance  vieil 
or  ;  les  sépales  un  peu  plus  foncés,  veinés  de  rouge,  légèrement 
velus,  en  dehors,  le  dorsal  ovale-oblong,  les  latéraux  ovales- 
triangulaires;  pétales  un  peu  plus  courts,  oblongs  spatules; 
labelle  supère,  un  peu  charnu,  étroitement  onguiculé,  large- 
ment ovale,  trilobé,  jaune  faiblement  teinté  de  rouge,  à  lobes 
latéraux  largement  arrondis  marqués  de  fines  veines  rouges  di- 
rigées vers  le  bas;  lobe  terminal  un  peu  émarginé  et  à  peine 
apiculé  au  sommet;  disque  muni  vers  le  centre  de  deux  légères 
côtes  finement  velues;  colonne  très  courte. 

Sansevieria  Roxburghiana  Schult.  —  Indes  Orientales 
(Hœmodoracées  —  Ophiopogonées).  —  Bot.  Mag.^  t.  7487. 

Feuilles  longues  de  5  pieds  à  2  pieds  1/2,  étroites^  linéaires, 
ensiformes,  raides,  dressées,  atténuées  de  la  base  au  sommet 
qui  est  obtus,  arrondi,  marquées  de  7-9  côtes,  concaves  à  la 
face  supérieure  excepté  au  sommet^  striées,  vertes  et  fasciées  de 
rouge,  étroitement  marginées  ;  hampe  plus  courte  que  les 
feuilles;  gaines  apprimées,  acuminées  ;  grappe  allongée,  grêle, 
raide,  cylindrique,  à  fleurs  un  peu  serrées,  fleurs  disposées  en 
fascicules  le  long  du  rachis  qui  est  arrondi;  fascicules  3-6 flores; 
pédicules  courts  pourvus  de  bractéoles  à  la  base  ;  périanthe 
jaune  verdâtre,  à  tube  grêle  plus  long  que  les  lobes  qui  sont 
linéaires,  obtus,  recourbés. 

Roxburgh  paraît  être  le  seul  botaniste  qui  ait  signalé  cette 


1196         PLANTES  NOUVELLES  OU  PEU  CONNUES. 

curieuse  plante,  il  y  a  environ  un  siècle,  sous  le  nom  de 
Sanseviera  zeylanica.  Peut-être  est-ce  la  même  plante  que  Will- 
denow  a  décrit  comme  iS.  lanuginosa. 

Cette  plante  est  cultivée  et  utilisée  en  raison  de  ses  fibres  qui 
servent  à  la  préparation  de  cordages,  à  la  façon  des  Aloes  et  des 
Agaves. 

Sarcochilus  hainanensis  Hook.  f.  —  S.  de  l'île  de  Hainau.  — 
Sud  de  la  Chine  (Orchidées-Vandées).  —  Bot.  Mag.,  t.  7489. 

Tige  allongée,  radicante,  robuste  ;  feuilles  linéaires  oblongues, 
obtuses,  à  gaines  courtes;  grappes  tournées  du  même  côté 
étalées  et  recourbées,  comprimées,  portées  par  des  pédon- 
cules épais;  bractées  adnées  au  rachis,  courtes,  imbriquées  sur 
deux  rangs,  obtuses,  charnues;  fleurs  à  périanthe  étroit,  fal- 
ciforme,  jaune  d'or;  sépales  et  pétales  semblables,  étroitement 
linéaires,  falciformes,  connivents;  labelle  petit,  saccilbrme,  pubé- 
rulent,  à  lobes  latéraux  petits,  triangulaires,  obtus,  le  terminal 
épais,  conique,  obtus,  muni  intérieurement  à  sa  base  d'une  petite 
écaille  obtuse,  à  sac  largement  conique,  arrondi  au  sommet, 
bilobé,  velu  intérieurement  à  la  base;  colonne  courte;  anthère 
hémisphérique;  pollinies  oblongues. 

Le  genre  Sarcochilus  est  largement  représenté  dans  Test  de 
l'Asie.  Trente-cinq  espèces,  dont  la  moitié  sont  nouvelles  ont  été 
signalées  dans  la  flore  de  l'Inde  anglaise  et  réparties  dans  neuf 
sections  difl'érentes.  La  section  Cuculla^  à  laquelle  appartient  le 
S.  hainanensis  est  une  des  mieux  caractérisées  par  ses  grappes 
disposées  sur  un  rachis  comprimé,  avec  des  bractées  pectinées, 
imbriquées  et  persistantes. 

Solanum  cernuum  Vellozo.  —  Morelle  penchée.  —  Sud  du 
Brésil  (Solanées).  —  Bot.  Mag.,  t.  7491. 

Arbuste  haut  de  6-8  pieds,  à  tronc  robuste,  dressé,  rameux  au 
sommet;  rameaux  épais  recouverts  de  poils  flexueux,  bruns, 
abondants  ainsi  que  sur  le  pétiole,  la  nervure  principale,  les 
lameaux  et  les  ramules  de  l'inflorescence;  feuilles  larges, 
oblongues  ou  ovales,  acuminées,  ondulées,  arrondies  à  la  base 
et  rétrécies  en  un  pétiole  court  et  épais,  lisses  à  la  face  supérieure 


PUBLICATIONS   ÉTRANGÈRES.  1197 

et  pourvues  de  chaque  côté  de  6-10  nervures,  nerviées  à  la  face 
inférieure,  tomenteuses  et  blanchâtres,  les  plus  jeunes  pubes- 
centes-étoilées  sur  chaque  face  ;  grappes  suboppositifoliées, 
recourbées,  courtement  pédonculées  et  à  rameaux  épais;  fleurs 
nombreuses,  très  courtement  pédonculées,  blanches;  calice  court 
subcampanulé  à  4-5  lobes  inégaux,  renflé  après  Tanthèse  et  alors 
recouvrant  le  fruit;  corolle  à  o  pétales;  anthères  oblongues  ; 
ovaire  poilu  au  so'mmet;  baie  globuleuse  hérissée. 

Cette  plante  remarquable  par  ses  longs  poils  flexueux,  qui  lui 
donnent  l'aspect  d'un  torion,  a  reçu  des  Portugais  le  nom  de 
«  Boisa  de  Pastor  »  et  de  «  Braco  de  Preguica  ».  Elle  est  origi- 
naire des  provinces  de  Rio  et  de  Minas  Geraes,  où  elle  croît  dans 
les  forêts.  Elle  est  usitée  au  Brésil  pour  ses  propriétés  sudori- 
fiques. 

Dunal  lui  avait  donné  le  nom  de  Solanum  juhatum^  qui  doit 
disparaître  devant  la  dénomination  plus  ancienne  qui  lui  avait 
été  imposée  par  Yellozo. 


1198 


OBSERVATIONS  MÉTÉOROLOGIQUES. 

DÉCEMBRE    1896 


Observations  météorologiques  faites  par  M.  F.  Jamin,  a  Bourg-la-Relne, 
PRÈS  Paris  (altitude  :  63™).  * 


TEMPÉRATURl 


m. 

Max. 

5,9 

3,6 

1,4 

6,0 

2,5 

7,7 

7,0 

9,3 

7,2 

9,9 

7,0 

9,1 

6,8 

9,0 

0,5 

7,7 

2,5 

9,0 

0,1 

9,1 

1.2 

7,1 

4,1 

6,8 

3,1 

8,6 

4,0 

7,4 

2,5 

7,0 

1,6 

1,1 

1,0 

• 
7,0 

0.6 

2,6 

0 

2,0 

0,1 

1,9 

9  0 

2,9 

3,2 

0,1 

0,8 

0,1 

0,1 

1,8 

0 

3,8 

1,8 

4,0 

3,4 

9,7 

0,9 

6,9 

5,6 

9,0 

0  0 

6,1 

5,0 

10,2 

HAUTEUR 

du  baromètre 


Matin 

Soir 

762 

758 

757 
753 

753,5 
753 

748 

739,5 

745 

741,5 

741 

739 

739 

752,5 

758,5 

756 

763 

758 
761 
762 

761,5 
761,5 

762,5 
758 

758,5 

748,5 

736,5 

743,5 

749 

755 

757,5 

753 

754,5 

748,5 

747,5 

761,5 

765 

764,5 

763,5 

767,5 

762 

751,5 

747 

756 

764,5 

766 

767,5 

766 

765,5 

771,0 

773,5 
771,5 
765 

772 
774 
759,  5 

768 

770,5 

768 
768 

767,5 
769,5 

VENTS 

dominants 


E. 
E.  SO. 

SO. 

SO. 

SO. 

0.  NO. 

SE. 

SO.- 
SO. 

s. 
s. 

0. 
0. 

NO. 

N.  s. 


N. 

NE. 

NNO.  N. 

N. 

NO.  SO. 

N. 
NE. 

NO. 

N. 

SO.   SE. 

SE. 
SO. 

NE. 

S. 
SE. 


ETAT   DU   CIEL 


Nuageux  le  matin,  couvert  l'après- 
midi,  pluvieux  le  soir. 

Couvert,  pluie  le  soir. 

Brouillard  intense  le  matin  et  le  soir, 
couvert  l'après-midi. 

Pluie  dans  la  nuit  et  presque  toute  la 
journée,  abondante  surtout  l'après-midi. 

Couvert  le  matin  et  le  soir,  nuageux 
Taprès-midi. 

Pluie  dans  la  nuit,  nuageux,  pluie  le 
soir,  grand  vent. 

Grand  vent  toute  la  nuit,  très  nuageux 
le  matin,  couvert  et  pluvieux. 

Nuageux. 

Pluie  dans  la  nuit  et  le  matin,  nuageux. 

Nuageux  le  matin,  couvert  et  légère 
ment  brumeux.    , 

Couvert,  nuageux  le  soir. 

Très  nuageux  le  matin,  couvert,  pluie 
le  soir. 

Nuageux  le  matin,  couvert  l'après 
midi,  pluie  le  soir. 

Pluie  dans  la  nuit  et  presque  toute 
la  journée,  grand  vent. 

Couvert,  un  peu  de  pluie  l'après-midi, 
très  nuageux  le  soir. 

Nuageux  de  grand  matin,  couvert  et 
pluvieux  le  matin,  un  peu  de  neige  et 
de  pluie  l'après-midi. 

Brouillard  des  plus  intenses. 

Couvert. 

Couvert,  un  peu  de  neige  l'après-midi. 

Couvert,  quelques  éclaircies  le  matin, 

Couvert  et  brumeux  le  soir. 

Neige  dans  la  nuit,  couvert. 

Couvert  et  brumeux. 

Couvert. 

Neige  assez  abondante  dans  la  nuit 
couvert. 

Couvert,  pluie  le  soir. 

Couvert,  presque  clair  le  soir. 

Pluie  dans  la  nuit  et  presque  toute 
l'après-midi,  couvert. 

Couvert  le  matin,  très  nuageux  l'après- 
midi. 

Couvert. 

Pluie  abondante  dans  la  nuit,  couvert, 
éclaircies  le  soir. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 

DES   MATIÈRES 

CONTENUES  DANS  LE  TOME  XVIII  (1896)  DE  LA  3^  SÉRIE 
DU   JOURNAL 

DE  LA  SOCIfiTI?.  NATIONALE  D'HORTICULTURE  DE  FRANCE 


N.  B.  —  Dans  cette  table,  les  titres  d'articles,  noms  de  plantes  et  d'au- 
teurs qui  sont  cités  dans  la  Revue  des  publications  et  dans  celle  des 
plantes  nouvelles  ou  peu  connues,  sont  précédés  d'un  astérisque  (*)  ; 
les  noms  d'auteurs  sont  en  petites  capitales,  tandis  que  les  noms  latins 
Ce  plantes,  les  noms  de  variétés  et  les  titres  d'ouvrages  sont  en  italiques. 


Pages 

Abies  numidica;  M.  Maurice 
DE  Vilmorin 128 

Abricots  du  Cap  en  Angle- 
terre  101 

'  Acalypha  Sanderi  N.-E. 
Brown 1191 

*  Acanthephipjy'ium  chur- 
rîCMm  Kranzlin llOi 

*  Acanthephippium  Manti- 
niaaura  L.  Lind.  et  Cogn.     899 

*  Action  de  la  lumière  et  de 
quelques  agents  exté- 
rieurs sur  le  dégagement 
des  odeurs;  M.  Eugène 
Mesnard 593 

*  Adonis  amurensis  Reg.  et 
Radde f  1192 

Aération  du  sol'  dans  les 
promenades  et  planta- 
tions de  Paris  ;  M.  L. 
Mangin. 262 


*  Agave  laxifolia  Baker  . 

*  Akebialobata  Becàisne. 

*  Alberta  magna  E.  Meyer 
Algérie  en  1896  (L'};  M.  G 

DE  VaRIGNY 

*  Allard  (Gaston).  —  Effets 
du  froid  pendant  Fhiver 
1894-1895   

Allocution  prononcée  aux 
obsèques  de  M.  Alexis  Le- 
père,  par  M.  Ferd.  Jamin. 

Allocution  prononcée  sur  la 
tombe  de  M.  Charollois, 
par  M.  Michelin 

Allocution  prononcée  sur 
la  tombe  de  M.  Cochet 
Scipion,  par  M.  Vitry.   . 

*  Aloe  Luntii  Baker.  .  .  . 
Amasonia  erecta,  var.  late- 

bractcata  Hook.  f.    .    .    . 

*  Amorpha   canescens  Nutt. 


Pages 

899 

1042 

402 

966 


455 


930 


0»» 

340 

95 
608 


1200 


TABLE   DU    VOLUME    POUR    1896. 


Pages 

*  Ananas  (sa  cul  ture  en  Flo- 
ride)  97G 

André    (Edouard).   —  Dis- 
cours    prononcé    sur   la 
tombe  de  M.  E.-A.  Car- 
rière  758 

Anfroy.  —  Compte  rendu 
de  l'Exposition  de  mai  de 
la  Société  nationale  d'Hor- 
ticulture (Industries  hor- 
ticoles, 3*  section.)   ...     384 

*  Angrœciini  Four  nier  œ  Ed. 
André 609 

*  Angrsecum  Kotschyi  Reich. 

f 228 

Annuaire    de    la    Société; 

Questionnaire 1040 

Anthurium  Scherzerianum, 
var.  ci/mbiforme   (variété 

nouvelle), 2o8 

Anthurium  Scherzerianum, 
var.  salmoneum  (variété 
nouvelle).  . 423 

*  Aralia  atropiirpurea  Fr.   .     979 

*  Aralia  stipulata  Franch.     980 

*  Aralia  tomentellafrânch.     980 
Arbres     fruitiers     cultivés 

dans  les  provinces  du 
Rhin.  (Principales  varié- 
tés d')  909 

Arnoult.  —  Rapport  sur  ses 
cultures  de  Bégonias,  par 
M.  Henri   Vacherot.    .    .     869 

Arrêtés  relatifs  à  la  circula- 
tion en  France  des  pro- 
duits agricoles  et  horti- 
coles (Modifications  aux).     249 

Artichaut  blanc  deLaonamé- 
/ioré  (variété  nouvelle).   .     488 


*  Asarum  maximum  Hems- 
ley 

Asparagus  Sprengcri.     849, 
Asperges  d'Australie  en  An- 


gleterre 


Pages 

402 
1010 

363 
i042 


*  Aspidistra  typica  Bâillon. 
Association  pomologique  de 

l'Ouest;  12"^  Concours  et 
13^  Congrès,  tenus  à  Laval 
(Mayenne),  du  3  au  6  oc- 
tobre 1895;  M.  Michelin  70 
Association  pour  la  vente 
des  produits  agricoles  et 
maraîchers  en  Angle- 
terre  828 

*  Aster  Bietii  Franch.  (sp. 
nov.) 1187 

Aster  Boule  fleurie  (variété 
nouveUe) 928 

*  Aster  Delavayi  Franch,  (sp. 

nov.). 1187 

*  Aster  stalicefolius  Franch. 

(sp.  nov.) 1188 

Aster  Triomphant  de  Fontai- 
nebleau (y  a.rié[é  nouvelle).     848 

*  Aster  yHmorini   Franch. 

(sp.  nov.) 1188 

*  Aster  yunnanensis  Franch. 

(sp.  nov.) 1188 

Atlas  des  plantes  de  jardins 
(volume  de  texte  de  1')  ; 
protestation     de    M.    D. 

Bois 118 

Aubiy.  —  Rapport  sur  son 
sécSteur      perfe3tionné  ; 

M.  Dormois 295 

Autorisation  d'importer  des 
plantes  vivantes  en  Rus- 
sie  361 


TABLE    DU   VOLUME   POUR    1896. 

1201 

Pages 

Pages 

Avis  divers,  5,97,  233,  315, 

*  Bégonia        umbraculifera 

409,  474,    617,   729,  825, 

Hooker 

469 

905,  985, 

1049 

Belin.  — Compte  rendu  du 

*  Baccharis  trimera  D.  G.    . 

399 

Concours  d'Orchidées  de 

*  BacLériacées  de  la  Pomme 

la  séance  du  25  juin  1896. 

699 

déterre;  M.  E.  Roze.   .    . 

1024 

*Belle   (Louis).  —  Maladie 

*  Balcons  fleuris  à  Bruxel- 

des Violettes 

330 

les 

1094 

*  Bentinckia  nlcobarica  Hort. 

Baltet     (Ch.).    —   Compte 

Sander 

608 

rendu  de  l'Exposition  de 

Bergman  (Ernest).  —  Rap- 

Strasbourg  

80 

port  sur  un  ouvrage   de 

*  Baltet  (Ch.).  —  La  cul- 

M.  Anatole   Cordonnier, 

ture  fruitière  en  Suisse. 

1031 

intitulé  :  Les  engrais  pra- 

* BaltetiCIi.).  —  Les  routes 

tiques  en  Horticulture  .    . 

384 

fruitières 

711 

*  Bifrenaria         tyrianthina 

*  Bananier    rustique    (Un 

Reich.f 

469 

[Musa   japonica)  ;    M.    J. 

*Billbergia  Binoti  R.  Gérard. 

724 

Sallier 

456 

Biskra  (Causerie  sur),  par 

*Bartolina  pectinata  Br.    .    . 

341 

M.  LéonDuvAL.    .    .   112, 

273 

Baselle  à  grandes  feuilles 

Blanquier.  —  Rapport  sur 

(La)  ;  par  M.  le  D'^  Trabut. 

145 

le    nouveau    modèle    de 

Beaumontia  grandiflora  (Le). 

829 

tuyau  métallique  flexible 

Bégonia  à  fleur  de  campa- 

de  M.  Rudolph 

783 

nulle  (variété  nouvelle). 

635 

Bleu  (A.).   —  Rapport  sur 

Bégonia  Mademoiselle  Lucie 

un  ouvrage  deM.L.  Guil- 

•  Faure  (variété  nouvelle). 

631 

lochon,   intitulé  :    Calen- 

Bégonia Rex  (iMaladie  du)  ; 

drier  mensuel  du  Cultiva- 

M. Julien 261, 

637 

teur  d'Orchidées 

1022 

Bégonia  Rex  (Maladie  du)  ; 

*  BiENAYMÉ  (G.).  —  Le  coût 

M.  Louis  Cappe.    .    .   262, 

641 

de  la  vie  à  Paris,  à  diver- 

Bégonia Rex  (Maladie  du)  ; 

ses    époques  ;    Prix    des 

M.  H.  Vagherot 

642 

légumes  et  des  fruits  de 

Bégonia  semperflorens ,  Gloire 

1832  à  nos  jours.    .    .    . 

964 

d'Igny  (^variété  nouvelle). 

847 

Bois(D.).  —Chronique,  14, 

Bégonia  semperfl.,  Triomphe 

99,    249,    361,    411,   476, 

des     Belvédères    (  variété 

619,731,  828,  909,989, 

1088 

nouvelle) 

749 

Bois  (D.).  —  Compte  rendu 

*Begoma  S'jcotrana    et    ses 

de  l'Exposition  de  Roses 

hybrides 

814 

tenue  dans  FHôtel  de  la 

1202 


TABLE   DU   VOLUME    POUR    1896. 
Pages    ; 


Société,  du  10  au  12  juil- 
let 4896 690 

Bois(D.).  —  Compte  rendu 
de  TExposition  du  Havre.     191 

Bois  (D.).  —  Compte  rendu 
de  l'Exposition  de  mai  de 
la  Soc.  nat.  d'Horticul- 
ture (partie  florale) .    .    .     535 

Bois  (D.).  —  Compte  rendu 
des  travaux  de  la  Société 
en  1895   7 

Bois  (D). — Plantes  nouvelles 
ou  peu  connues  décrites 
ou  figurées  dans  les  pu- 
blications françaises;  226, 
339,   399,   464,  608,  724, 

817,  897,  979,  1040,  1187 

Bois  (D.).  —  Procès-verbal 
de  la  séance  du  4  juin 
1896  de  la  Commission 
des   récompenses.    .    .    .     499 

Bois  (D).  —  Procès-verbal 
de  la  séance  du  10  no- 
vembre 1896  de  la  Com- 
mission des  récompenses.  1106 

Bois  (D.).  —  Protestation  au 
sujet  du  volume  de  texte 
de  l'Atlas  des  plantes  de 
jardins 118 

Bois  (D).  —  Revue  des  pu- 
blications françaises,  91, 
219,  326,  386,  455,  592, 
711,  807,  887,  963,  1024,  1175 

Bois(D.)  et  GiBAULT  (G.).  — 
Les  fruits  et  les  légumes 
aux  Halles  centrales  de 
Paris  pendant  l'année 
1895 434 

Bois(D.)  et  GiBAULT  (G.). — 


Pages 


L'importation  des  légu- 
mes et  des  fruits  en  An- 
gleterre   


*  BoNNiER  (Gaston).  —  Re- 
cherches expérimentales 
sur  la  Miellée 

BosscHERE  Ch.  de).  —  Chro- 
nique, 100,  101, 102, 103, 
365,  625,  626,  734,  912, 
913,  991,  992,  993,  1084, 
1085, 

BosscHERE  (Ch.).  —  Compte 
rendu  de  l'Exposition  in- 
ternationale du  Cercle 
horticole  Van  Houtte,  à 
Ledeberg-lez-Gand  .    .    . 

BosscHERE  (Ch.  de).  —  Les 
promenades  et  jardins 
publics  de  la  ville  de 
Lille 

Boucher  (Georges).  —  Com- 
pte rendu  de  l'Exposition 
de  Nemours 

Breton  (L.  Le);  architecte- 
paysagiste,  créateur  des 
parcs  de  Dulamon  et 
Bourran 

*  Buddleia  Colvilei  Hook.  f. 

et  Thoms  ........ 

*  Bulbophyllum  carinatum 
Cogniaux 

Bureau  de  la  Société  pour 
l'année  1897 

Calvitie  expérimentale.  .    . 

Canaigre  (La),  par  M.  le 
D'  Trabut 

Candolle  (C.  de).  — Vitalité 


175 


329 


1094 


450 


932 


C3innd.sltaUaetAiistria{les). 


278 

341 

342 

1103 
993 

383 

993 
912 


TABLE    DU 

VOLUME  POUR  '1896.                       1203 

Pages 

Pages 

Cappe    (Louis).  —  Compte 

Cattleya;  Le  premier  hybride 

rendu  des  travaux  du  Go- 

belge 

102 

mité  de  Floriculture  pen- 

D  

Causerie    sur    Biskra,   par 

dant  l'année  1895.    .    .    . 

20») 

M.  Léon  DuvAL  .    .   112, 

273 

Cappe  (Louis).    —  Maladie 

Cèdres  de  l'Atlas;  M.  Mau- 

du Bégonia  Rex     .... 

641 

rice  DE  Vilmorin 

125 

*  Caraguata     conifera     Ed. 

Cep    de    Vigne    extraordi- 

André  

464 

naire  (Un) 

Cepophagus  echiiwpus;  Aca- 

830 

Carrière    (E.-A.).   —    Dis- 

cours   prononcé    sur    sa 

rien  produisant  une  ma- 

tombe,   par  M.  Edouard 

ladie  de  la  Jacinthe.    .    . 

963 

André  

7o8 

*  Cereus  Cumengei  Weber  . 

226 

*  Carrier ea  calycina  Franch. 

1040 

*  Cereus  Bigueti  Weber  .    . 

226 

*  Catasetiim  Lemosii  Rolfe.   . 

229 

Cerise  Gloire  d'Epinay  (va- 

* Catasetumpunclatum'RoMe. 

403 

riété  nouvelle) 

740 

*  Catasetum  Randii  Rolfe  .    . 

726 

Cerisiers  en  espaliers;  ma- 

Cattleya labiata  autumnalis, 

nière  de  les  traiter,  par 

var.,  lilacina  (variété  nou- 

M. Marché 

589 

velle)    

929 

*  Chabanne  (G.).    —  Ebou- 

Cattleya  labiata  Warneri.    . 

625 

tonnage     des     Chrysan  - 

Cattleya  Mossiœ  alba,  var., 

thèmes 

327 

Emilix  (variété  nouvelle). 

490 

Champignons         parasites 

Cattleya  Mossiœ  alba,  var,, 

(Une  nouvelle  famille  de). 

250 

Madame  Cahuzac  (variété 

*  Champignons    de    couche 

nouvelle) 

420 

(Sur     la     culture     des)  ; 

Cattleya  Mossise  alba,  var.. 

M.  COSTANTIN 

386 

Monsieur    Treyeran    (va- 

Champs d'épandage  des  en- 

riété nouvelle) 

490 

virons    de    Paris    et    les 

Cattleya  Mossise  grandiflora, 

eaux  d'égouts  (Les).    .    . 

476 

var.,  Piret  (variété  nou- 

Chargueraud (A.). — Compte 

velle)  

420 

rendu     de     l'Exposition 

Cattleya  Trianœi,  var.,  ilfari^ 

d'Horticulture    de    Cou- 

(variété  nouvelle).  .    .    . 

258 

lommiers 

951 

Cattleya  Trianœi,  var.,  Se- 

Chargueraud.   —  Observa- 

montensis    (variété   nou- 

tions au  sujet  de  la  com- 

velle)    

259 

.municationdeM.  Mangin 

Catleya   à   fleurs   doubles. 

sur  le  dépérissement  des 

—  M.  Ch.  Maron  .... 

828 

arbres  dans  Paris  .   368, 

425 

Cattleya  Le.  Csar  L.  Lind.   . 

991 

CharoUois;  allocution  pro- 

1204 


TABLE  DU  VOLUME  POUR  1896. 
Pages 


iioncée  sur  sa  tombe,  par 

M.  Michelin 930 

CHATENAY(Abel).  —  Gompte 
rendu  de  TExposition  de 
novembre  1896.  (Les 
fruits  et  les  légumes).    .   1163 

GiiATENAY  (Abel). —  Préam- 
bule de  la  distribution 
des  récompenses  aux 
lauréats  de  l'Exposition 
de  mai  1896 

Ghatenay  (Abel).  —  Préam- 
bule de  la  distribution 
des  récompenses  du  10 
décembre  1896 

Ghemin. —  Gompte  rendu  de 
l'Exposition     d'Alençon. 

Ghemin.  —  Un  procédé  de 
maturation  artificielle  des 
Tomates 

Ghênes  remarquables  en 
Angleterre 

Ghéron.  —  Rapport  sur  ses 
Pots  dits  u  en  engrais  »  ; 
MM,  Gennari,  Lavoivre 
et  WiRiOT 590 

Ghevallier  (Gh.),  —  Rap- 
port sur  un  livre  de 
M.  Opoix  intitulé  «  La 
culture  du  Poirier  ».    .    .       64 

*  Chirita  hamosa  R.  Br.    .    .     399 

Ghouvet  (E.).  —  Gompte 
rendu  de  l'Exposition  de 
mai  de  la  Société  natio- 
nale d'Horticulture  (cul- 
ture maraîchère) ....     571 

Chronique;  M.  D.  Bois;  14, 
99,249,361,411,476,619, 

731,  828,  909,  989,  1088 


509 

1114 

189 

989 
103 


Pages 
1027 

309 


*  Ghrysanthème  (Le)   .    .    . 

Ghrysan thèmes  (Règlement 
de  la  section  des).    .    .    . 

Ghrysanthèmes  (Liste  des 
membres  de  la  section 
des) 312 

Ghrysanthèmes;  Étude  sur 
leur  culture  et  leur  végé- 
tation, par  M.  Georges 
Truffaut .   .......     314 

Ghrysanthèmes  de  plus  d'un 
an  à  la  Société  d'Horticul- 
ture d'Anvers 993 

Ghrysanthème  en  Angle- 
terre (Le) 990 

Ghrysanthèmes  (Groupe- 
ments de)  ;  parla  section 
des  Ghrysanthèmes.    .    .     708 

Ghrysanthèmes  (Groupe- 
ments de) 803 

Ghrysanthèmes  (Groupe- 
ments de) 881 

Ghrysanthème  Calvat''s  a 
Gold  (variété  nouvelle)   .   1005 

Ghrysanthème  Comtesse 
de  Beaulaincourt  (variété 
nouvelle) 1005 

Ghrysanthème  Congrès  de 
Bourges  (variété  nou- 
velle)       ....   1004 

Ghrysanthème  J.  B.  Yvon 
(variété  nouvelle).    .    .    .   1004 

Ghrysanthème  Jubilé  (va- 
riété nouvelle) 1006 

Ghrysanthème  Lut^ce  (va- 
riété nouvelle) 1005 

Ghrysanthème  Madame  A. 
Bousscau  (variété  nou- 
velle)    1004 


TABLE    DU    VOLUME   POUR    1896. 

Pages 


Chrysanthème  Madame  Ed- 
mond Roger  (variété  nou- 
velle)    10u4 

Chrysanthème  Madame  Gus- 
tave Henri  (variété  nou- 
velle)   lOOo 

Chrysanthème  Madame  L. 
Lieber  (variété  nouvelle).   1004 

Chrysanthème  Madame  Li- 
ger-Ligneau  (variété  nou- 
velle)   

Chrysanthème  Mademoùelle 
P.  Besson  (variété  nou- 
velle)    

Chrysanthème  Marfa  (va- 
riété nouvelle) 

Chrysanthème  Monsieur  G. 
Chabannes  (variété  nou- 
velle)    

Chrysanthème  Monsieur 
Massange  de  Louvrex  (va- 
riété nouvelle) 

Chrysanthème  Pmzde?2i  No- 
mn'(variété  nouvelle)  .    . 

Chrysanthème  Son  Altesse  le 
prince  Hussein  Kamil  (va- 
riété nouvelle) lOOo 

Chrysanthème  Souvenir  de 
Ma  Sœur  (variété  nou- 
velle)     lOOo 

Chrysanthème  Topaze  orien- 
tale (variété  nouvelle).    .   1004 

Cicatrisation  des  plaies  des 
arbres  par  Facide  chlo- 
rhydrique 

Cidre  ;  sa  fabrication  à 
Francfort 

*  ClematisAddisoniiBT'dton.  1043 

Cloporte  (Le);  M.  Decaux  .     778 


850 


100: 


1004 


1004 


1006 


1006 


621 


15 


1^05 

Pages 


819 


58o 


Clos  (D"  D.).  —  Rapport 
d'anciennes  expériences 
sur  la  culture  des  plantes 
dans  la  Mousse 

Cochet  (Scipion).  —  Allocu- 
tion   prononcée    sur    sa 
tombe  par  M.  Vitry.    . 
Cochlioda  Noezliana  Rolfe. 

CoGHu  (E.).  —  Compte  rendu 
de  l'Exposition  de  mai  de 
laSociété nationale  d'Hor- 
ticulture. (Industries  hor- 
ticoles (Concours  274  à 
278) '. 

*  Cœlogyne  liirida  L.   Lind.  • 

et  Cogn. 1043 

Cœlogyne    unifîora    Lin  - 
dley 610 

*  Coffea  stenophyllaG.  Don.     818 
Comanthosphace   japonica 
Moore 610 

Comité  d'Arboriculture  frui- 
tière ;  ses  travaux  pendant 
l'année    1895;  M.  Alfred 

NOMBLOT  

Comité  des  Industries  horti- 
coles; Compte  rendu  de 
ses  travaux,  pendant 
l'année  1895;  M.  Gaston 
OZANNE 

Comité      des      Orchidées  ; 

Comple  rendu  de  ses  travaux 
pendant  l'année  1895  ; 
M.  L.  DuvAL 

Commerce  des  fleurs  à 
Sainte  -  Marie  -  de  -  Scilly 
(Le)  ;  M.  A.  Degajidin,  ... 

Commerce  des  fleurs  en 
Angleterre  (Le) 62 


02 


945 


89 


674 


1206 


TABLE    DU   VOLUME   POUR   1896. 

Pages 


Commerce  des  Noisettes  à 
Trébizonde  (Le)    ....     479 

Commission  des  Récom- 
penses : 

—  Procès-verbal  de  la  séance 
du4juinl896;M.  D.Bois.     499 

—  Séance  du  10  novembre 
1896;  M.  D.  Bois  .    .    .    .  HOO 

Compte  rendu  de  l'Exposi- 
tion de  Limoges;  M.  Eug. 
Deny 1167 

Compte  rendu  de  l'Expo- 
sition d'Alençon  ;  M.  Che- 
min         189 

Compte  rendu  de  l'Exposi- 
tion d'Horticulture  de 
Caen;  M.  P.  Quenat.    .    .     185 

Compte  rendu  de  l'Exposi- 
tion de  Chartres  i Eure- 
et-Loir)  ;   M.    Henri  Va- 

GHEROT 874 

Compte  rendu  de  l'Exposi- 
tion d'Horticulture,  tenue 
à  Coulommiers,  en  sep- 
tembre 1896;  M.  A.  Char- 

GUERAUD 9ol 

Compte  rendu  de  l'Exposi- 
tion de  Chrysanthèmes  de 
de  la  Société  d'Horticul- 
ture de  la  Côte-d'Or,   à 
Dijon;  M.  B.  Verlot.   .    .     212 

Compte  rendu  de  l'Exposi- 
tion du  Havre;  M.  D.  Bois.     191 

Compte  rendu  de  l'Exposi- 
tion de  Lyon  ;  M.  Marti- 
net   1171 

Compte  rendu  de  l'Exposi- 
tion de  la  Société  centrale 


Pages 


d'Horticulture  de  Nancy, 
par  M.  P.  Hariot  .... 

Compte  rendu  de  l'Exposi- 
tion de  Nemours  par 
M.  Georges  Boucher.   .    . 

Compte  rendu  de  l'Exposi- 
tion du  Raincy  ;  M.  Savoye 
père 

Compte  rendu  de  l'Exposi- 
tion de  la  Société  horti- 
cole de  la  Haute-Marne, 
tenue  à  Saint-Dizier  ;  M.  P. 
Hariot 

Compte  rendu  de  l'Exposi- 
tion de  la  Société  d'Horti- 
culture de  Soissons; 
M.  Ch.  JoLY 

Compte  rendu  de  l'Exposi- 
tion de  Strasbourg  ; 
M.  Ch.  Baltet 

Compte  rendu  de  l'Exposi- 
tion (lu  Vésinet  (Seine-et- 
Oise)  ;  M.  Poiret  Délan.    . 

Compte  rendu  du  Concours 
cantonal  et  régional  de 
Villemomble;  M.  Massé  . 

Compte  rendu  de  l'Exposi- 
tion de  mai  1896  de  la 
Société  nationale  d'Hor- 
ticulture : 

—  Partie  florale  ;  M.  D.  Bois. 

—  Les  Orchidées  ;  M.  L.  Du- 
VAL 

—Végétauxligneux  de  plein 
air  ;  M.  M.  de  Vilmorin    . 

—  Cultures  maraîchères  ; 
M.  E.  Chouvet  

—  Enseignement  horticole 
et  Architecture   de  jar- 


(98 


<95 


?01 


80 


959 


957 


Do::i 
557 
571 


TABLE    DU    VOLUME    POUR  1890. 
Pages 


dins  ;  M.  C.  Marcel  .    .    .     576 

—  Industries    horticoles 

(3^  section);  M.  Anfroy.     584 

—  (Concours  274    à    278); 

M.  E.  CocHu u8o 

—  Pompes  et  appareils  dar- 
rosage  ;  Instruments  de 
précision  ;  Instruments 
dejardinage;M.PRADiNEs.     688 

Compte  rendu  de  l'Exposi- 
tion de  novembre  1896  : 

—  Les  nouvelles  variétés  de 
Chrysanthèmes  ;  M.  Fat- 

ZER 1147 

—  Les  Chrysanthèmes  et 
autres  plantes  ornemen- 
tales ;  M.  P.  Hariot.    .    .   1152 

—  Les  Fruits  ;  M.  A.  Chate- 

NAY H63 

Compte  rendu  de  TExposi- 
tion  de  Roses  tenue  dans 
l'Hôtel  de  la  Société,  du 
10  au  12  juillet  1896  ; 
M.  D.  Bois 690 

Compte  rendu  de  l'Exposi- 
tion internationale  du 
Cercle  horticole  Van 
Houtte,  à  Ledeberg-lez- 
Gand;  M.  Ch.  de  Boss- 
chere 430 

Compte  rendu  des  travaux 
de  la  Société  en  1895,  par 
M.  D.  Bois 7 

Compte  rendu  des  travaux 
du  Comité  d'Arboricul- 
ture fruitière  pendant 
l'année    1895;  M.   Alfred 

NOMBLOT 702 

Compte  rendu  des  travaux 


1207 

Pages 


du  Comité  de  Floricul- 
ture  pendant  l'année 
1895;  M.  Louis  Cappe  .    . 

Compte  rendu  des  travaux 
du  Comité  des  Orchidées 
pendant  Tannée  1895; 
M.  L.  DuvAL 

Compte  rendu  des  travaux 
du  Comité  des  Industries 
horticoles,  pendant  l'an- 
née 1895;  M.  Gaston 
Ozanne    

Compte  rendu  du  Concours 
de  Dahlias  et  Bégonias, 
tenu  pendant  la  séance 
du  10  septembre  1896  ; 
M.  A.  Gravereau  .... 

Compte  rendu  du  Concours 
d'Orchidées  du  23  avril 
1896  ;  M.  Librecr  .... 

Compte  rendu  du  Concours 
d'Orchidées  de  la  séance 
du  25  juin  1896  ;  M.  Belln. 

Compte  rendu  du  Congrès 
des  Amis  des  Arbres 
réuni  à  Nice,  du  10  au 
20   mars   1896  ;    M.    Th. 

ViLLARD 

Compte  rendu  du  37^  Con- 
grès de  la  Société  pomolo- 
gique  de  France;  M.  Mi- 
chelin  

Concombres  en  Angleterre 

Concours  cantonal  et  régio- 
nal de  Villemomble  : 
compte  rendu,  M.  Massé. 

Concours  de  Dalhias  et  Bé- 
gonias,tenu  danslaséance 
du   10   septembre   1896; 


296 


■89 


945 


947 


699 


447 


195 
1093 


937 


1208 


TABLE  DU  VOLUME  POUR  1896. 

Pages 


Compte  rendu  ;  M.  A.Gra- 
VEREAU 

Concours  de  Dahlias,  Fuch- 
sias etBégonias,du  10  sep- 
tembre 1896.  (Palmarès) 

Concours  d'Orchidées  du  27 
février   (Palmarès)   .    .    . 

^  du  2  juillet  1896  (Palma- 
rès)   

—  du  26  novembre  1896 
(Palmarès) 

Concours  d'Orchidées  du 
23  avril  1896  ;  Compte 
rendu;  M.  Libreck  .    .    . 

Concours  d'Orchidées  du 
25  juin;  Compte  rendu; 
M.  Belin 

Concours  ouverts  parla  So- 
ciété des  Agriculteurs  de 
France  pour  1897  et  1898 

Congrès  des  Amis  des  Arbres 
réuni  à  Nice  du  10  au  20 
mars  1896  ;  M.  Th.  Vil- 
lard  

Congrès  horticole  de  1896. 
Récompenses  accordées 
aux  auteurs  de  mémoires 

Congrès  horticole  de  1897  ; 
questions  à  l'él-ade  .    .    . 

Conseil  d'adm.-«istration 
pour  Tannée  1897.   .    .    . 

*  Conservation  du  fumier 
d'étable  ;  M.  Grandeau.   . 

Cordonnier  (Anatole).  — 
Rapport  sur  son  ouvrage  : 
Les  engrais  pratiques  en 
Horticulture:     M.    Ernest 


94' 


1132 

120 

1132 

1135 


699 


413 

447 

508 

473 

1103 

1 1 75 


*  Cornus  corynostylis  Kœhne 


384 
819 


Pages 

153 
41 


Corporation  (des  Maîtres 
Jardiniers  de  la  ville  de 
Paris);  M.  Georges  Gi- 
BAULT   

Correvon  (H.).  —  Les  Jar- 
dins alpins.    ...... 

Correvon.  —  Rapport  sur 
son  ouvrage  intitulé  :  Le 
Jardin  de  VHerboriste,  par 
M.  P.  Hariot 873 

*  CosTANTiN.  —  Sur  la  cul- 

ture des  Champignons  de 
couche 386 

CouANON  (M.),  nommé  mem- 
bre correspondant,  de  la 
Société 923 

Cours  publics  et  gratuits 
d'Horticulture  ou  de  scien- 
ces se  rattachant  à  l'Hor- 
ticulture, professés  dans 
Paris 907,  987,  1050 

Courlilière  (La)  ;  ses  mœurs, 
moyens  de  destruction, 
par  M.  Decaux 428 

*  Coût  de  la  vie  à  Paris,   à 

diverses  époques  (Le)  ; 
Prix  des  légumes  et  des 
fruits, de  1832  à  nos  jours; 

M.  G.  BlENAYMÉ 964 

*  Cucurbita  Andreana  Nau- 

din(Sp.nov.).    .....   1189 

Culture  de  la  Vigne  aux  en- 
virons de  Paris  (La).    .    .       14 
Culture  d'Orchidées  surdes 

troncs  de  Fougères  .    .    .     620 
Culture  des  plantes  dans  la 
Mousse  (Rappel  d'ancien- 
nes  expériences  sur  la), 
par  M.  le  D-"  D.  Clos.    .    .     270 


TABLE    DU    VOLUME   POUR    1896. 

Pages 


1031 


854 


Culture  fruitière  en  Suisse 
(La);  M.  Gh.  Baltet.    .    . 

Curé.  —  Rapport  sur  les 
cultures  maraîchères  du 
Refuge  du  Piessis-Piquet 
(Seine) 

*Gyclamens  dePerse (Etude 
physiologique  sur  les); 
MM.  Alex.  HÉBERT  et  G, 
Truffaut 592 

Cyclamens  de  Perse;  étude 
sur  leur  culture  et  leur 
végétation,  par  MM.  Alex. 
HÉBERT  et  Georges  Truf- 
faut  760 


Cycnoches  chlorochilon .    .    . 

Cypripedium  Asburtoni-bar- 
batum  (Hybride  nouveau) 

*  Cypripedium  callosum  .    . 

Cypripedium  CrossiDayanum 
superbum  (Hybride  nou- 
veau)    

Cypripedium  Gautieri  (Hy- 
bride nouveau) 

Cypripedium  Harrisiano-Spi- 
cerianum  (Hybride  nou- 
veau)  

Cypripedium  Harrisii-villo- 
sum  (Hybride  nouveau)   . 

Cypripedium  Hay  Wood  .    . 

Cypripedium  (Hybrides  nou- 
veaux)   

Cypripediums, Hybrides  obte- 
nus par  M.  Jules  Hye-Ley- 

SEN 

Cypripedium  insigne  monta- 
nurn,  var.  vesinetense  (va- 
riété nouvelle) 

Cypripedium   Nilssoni   (Hy- 


751 


MO 


100 


?51 


bride  nouveau) ..... 

Cypripedium  nobilius  (Hy- 
bride nouveau).   .    .     111 

Cypripedium  villosum,  var. 
Truffauti  (variété  nou  - 
velle) 

*  Cyrtanthus  Huitoni  Baker. 

Cyrtochilum  micranth  u  m 
Kranzlin 

Cytisus  Fnvaldskyanus.   .    . 

Dangers  que  peut  présenter 
l'établissement  d'une  bri- 
queterie dans  un  centre 
horticole.  (Lettre  à  M.  le 
Préfet  de  la  Seine)   .    .    . 

Dantin  (M.)  son  mastic  ;  Rap- 

■  M.  Hanoteau.    . 

M.    DUVAL    .     .     . 

Vi.  Alfred  Nomblot 
■lestin).  —  Notice 
ique  par  A.  Dor- 

).  —  Insectes  nui- 
l'Horticulture.  . 
La  Courtilière, 
1rs,  moyens  de 
on 

■  La  Mouche  des 

:s 

).    —    Les   Noix 

Decaux.  —  Maladie  deVHy- 
drangea  paniculata  cau- 
sée par  le  Tetranychus 
Telarius  

Decaux  (J.).  —  Note  sur  une 
maladie  de  VHydrangea 
paniculata  grandiflora  .   . 

Decaux  (F.).  —  Plantes  mel- 
76 


1209 

Pages 
24 

649 

24 
1086 

900 
972 


482 


port  par  M.  Hanoteau.    . 

786 

649 

—        par   M.  DuvAL  .    .    . 

id. 

46o 

—        par  M.  Alfred  Nomblot 

Debray  (Gélestin).  —  Notice 

nécrologique  par  A.  Dor- 

id. 

110 

MOIS 

174 

Decaux  (F.).  —  Insectes  nui- 

24 

sibles  à  l'Horticulture.    . 

Decaux.  —  La  Courtilière, 

ses  mœurs,   moyens  de 

771 

29 

destruction 

Decaux.  —  La  Mouche  des 

428 

24 

Orchidées   

837 

1003 

Decaux  (F.).    —    Les   Noix 

véreuses  

1136 

644 


676 


1210 


TABLE   DU   VOLUME   POUR   1896. 
Pages 


99 

249 
000 


19 


26 


105 


lifères 

Décès  de  l'abbé   Delavay  . 

Décès  du  D""  Trimen  .    .    . 

Décès  de  MM.  Dolley,  Li- 
baude  (Gh.),  Moreau 
(Louis-François),  Debray. 

—  de  MM.  Cassier  (Jean- 
Pierre),  Evelin  Wadding- 
ton,  Moisy,  Prudhomme 
(Henry),  Bienfait  .... 

—  de  MM.  Delaville  (Léon), 
Clavier,  Pernel,  de  Noail- 
les  (le  comte) 

—  de  MM.  Flandre  (Jeaii- 
Bapliste),  Touchet  (Au- 
guste), Colville  Barklay, 
Marquette  (Ernest),  Dam- 
pierre   (le  marquis  de)   . 

—  de  M.  Verdier  (Pierre)  . 

—  de  MM.  Poulain  (Louis- 
Alphonse),  Duchefdela- 
ville   (Etienne-Charles)   . 

—  de  M.  Léon  Say  .... 

—  de  MM.  Allez  (Adrien), 
GoUeau,  Durenne,  Ecor- 
cheville,  Courmeau,  Vé- 
lard,  Deforges  (E.-R.), 
Bertrandus  (Frère),  Co- 
chet-Scipion 416 

—  de  MM.  Lesueur  (Cons- 
tant).  Marchai,  Parisot 
(Eléonor) 481 

—  de M"^^  Bâillon, MM.  Char- 
don (G. -A.),  Dumonthier 
(A.-D.) 628 

—  de  MM.  Kuntz  et  Vial 
(Emile) 645 

—  de  MM.  Delaage  (Albert), 
Dauchez  de  Beaubert  (Av-     , 


119 
252 


375 


Pages 


thur),  Despierre  (Jacques- 
Louis),  Lepère  (Joseph- 
Alexis) 747 

—  de  MM.  Carrière  (Elie- 
Abel),  Leconte  (Louis- 
lîosa) 743 

—  de  MM.  Imbault,  Hau- 
treux,  Savoye  (François).     834 

—  de  M.  Boutard  (Auguste).     843 

—  de  MM.  Petit-Bergonz, 
Gliarollois,Bataline,Muel- 

1er  (baron  von) 923 

—  de  M.  Ginier  (Marie- 
Emile)   1000 

—  de  M.  Boisbunel  ....   1008 

—  de  MM.  Hatret,  Méry, 
Amand 1092 

Degardin  (A.).  —  Le  com- 
merce des  fleurs  àSainte- 

Marie-de-Scilly 674 

Delavay  (abbé)  ;  sa  mort,  249,   364 
Delessard.  —  Discours  pro- 
noncé   sur  la  tombe   de 
M.   Alexis   Lepère,  le  14 

août  1896 756 

Delessard.    —   Notice    sur 
■     Alexis  Lepère  tils.   ,    .    .   1011 
Delessart.    —    Notice    sur 
M.  Léon  Say 655 

*  Delphinium  Zalil  Aitch.  et 

Hemsley 1044 

*  Dendrobium    HUdebrandii 

Rolfe 403 

*  Dendrohhim   Jennyanum 

Kranzlin 1193 

Deny  (Eug.).  —  Compte 
reudu  de  l'Exposition  de 

Limoges 1167 

Deny  (Eug.).  —  Rapport  sur 


TAHLE  DU  VOLUME  POUR  1896. 
Pages 


Jes  parcs  de  Dulamon  et 
de  Bourran,  créés  par 
M.  L.  Le  Breton,  archi- 
tecte-paysagiste, à  Or- 
léans [Loiret; 

Denis  (Th.)  (de  Villeur- 
banne, Rhône).  —  Les 
plus  grosses  Roses  de 
France.  . 

Destruction  du  Gastrophysa 
raiphanl 

*  Deutzia  Fargesii  Francii.  . 

*  Deutzia  setchiienensis 
Franch 

Digestion  de  Paris  (La),  par 

M.   P.   ViNCEY 

Dimension  des  graines  et 
l'aptitude  g8rminative(La) 

*  Dioscorea  Fargesii  Franch 

Sp.nov) 

*  Dipelta  yunnanensis 
Franch.  

*  Dipodium    paiudosum 

Reichb.  f. 

Discours  prononcé  à  l'occa- 
sion de  la  distribution  des 
récompenses  du  10  dé- 
cembre 1896;  M.  ViGER   . 

Discours  prononcé  sur  la 
tombe  de  M.  Alexis  Le- 
père,  le  14  août  1896,  par 
M.  Delessard  ...... 

Discours  prononcé  sur  la 
tombe  de  M.  A.  Carrière, 
par  M.  Edouard-André  . 

Distinctions  honorifiques  : 
19,25,267,628,744,1007, 

Distribution  des  récompen- 
ses du  25  juin  1896.    .    . 


278 

805 

15 

897 

897 
1177 

479 
1189 

980 

611 

1104 

766 

758 

18, 

1098 

499 


1211 

Pagks 


Dyuowski.  —  Communica- 
tion surTHorticulture  en 
Tunisie .     752 

Dormois.  —  Notice  nécrolo- 
gique sur  M.  Célestin  De- 
bray.   , 174 

Dormois.  —  Rapport  sur  le 
sécateur  perfectionné  de 
M.  Aubry 295 

*  DuBARLE.  —  Les  Pêches 
précoces  et  le  surgreffage     808 

Duval(H.)  fils.  —Rapport 
sur  les  cultures  de  M. 
Massé 937 

Duval  (Léon).  —  Causerie 
sur  Biskra    .    .    .    .    112,     273 

Duval  (Léon).  —  Compte 
rendu  de  TExposition  de 
la  Société  nationale  d'Hor- 
ticulture, mai  1896  (Les 
Orchidées) 552 

Duval  (L.).  —  Compterendu 
des  travaux  du  Comité 
des  Orchidées,  pendant 
Tannée  1895 789 

Duval  (Léon).  —  Médaille 
d'or  du  Conseil  d'admi- 
nistration     507 

Duval  (Léon).  —  Rapport 
sur  son  ouvrage  «  Les 
Broméliacées  »,  par  M.  0. 
Opoix 289 

Duval  (Léon).—  Rapport  sur 
les  cultures  de  Phalœnop- 
sis  de  M.  Régnier  ....     444 

Duval.  —  Rapport  sur  le 
mastic  Dantin 786 

Eaux  d'égouts  et  champs 
d'épandage  des  environs 


1212 


TABLE   DU    VOLUME    POUR    1896. 
Pages 


de  Paris  (Les) 476 

*  Éboiitonnage  des  Ghry- 
saiitlièmes  ;  M.  G.  Gha- 
BANNE 327 

Echeveria  Perpusi  Schuman 
(Espèce  nouvelle).    ,    .    .     848 

*  Echinocactus       Peninsidœ 

Weber 227 

École  nationale  d'Horticul- 
ture de  Versailles.   ...     731 

*  Effets  du  froid  pendant 
l'hiver  1894-1895; M.  Gas- 
ton Allard 455 

*  Elscis  DyhoiDskii  Henri 
Hua 219 

Élection  de  M.  Viger  comme 
Président  de  la  Société 
d'Horticulture  de  France.     922 

Élections  pour  1897.    .    .    .   HOl 

Empoisonnement  du  bétail 
par  les  Pommes  de  terre.     412 

Encre  indélébile  pour  les 
étiquettes  en  zinc.    .    .    .     910 

*  Epidendrum  glumibractea- 

tum  Rchb.  f 1045 

*  Epidendrum  xipheroides 
Kranzlin 900 

*  Epiphrmiitfs  VçUchi  Hort.     981 

*  EpisciadeJîsaC.-n. \\ri^h\.    901 

*  Eranthemum  reticulatum 
Hort 1045 

*  Erytfirina  Cm^tantiana 
Marc  Micheli 1041 

*  Erythronium  Johnsoni  Bo- 

lander. 820 

Étiquettes  en  zinc  (Encre  in- 
délébile pouy  les).   ...     910 
Étude   botanico  -  horticole 
sur   les   Nepenthes,   par 


Pages 


133 


M.Jules  Rudolphe.    .  45 
Etude  historique  sur  le  Ha- 
ricot commun;  M.  Georges 

Gibault 658 

Etude  sur  la  culture  et  la 
végétation  des  Chrysan- 
thèmes, par  M.  Georges 

Truffaut 314 

Étude  sur  la  culture  et  la 
végétation  des  Cyclamens 
de  Perse,  par  MM.  Alex. 
HÉBERT  et  Georges  Truf- 
faut;     760 

*  Euphorbia  Fournierl  Re- 
but   465 

*  Euphorbia  Qarad  Deflers.     817 
Exportation  des  Pommes  à 

cidre  en  Allemagne.    .    .       15 

Exposition  d'Alençon; 
Compte  rendu;  M.  Che- 
min    189 

Exposition  de  Chartres  ; 
Compte  rendu;  M.  Henri 
Vacherot .    .     874 

Exposition  de  Chrysan- 
thèmes de  la  Société 
d'Horticulture  de  la  Côte- 
d'Or;  Compte  rendu;  M.  B. 
Verlot 212 

Exposition  de  la  Société 
d'Horticulture  de  Nancy; 
Compte  rendu;  M.  P.  Ha- 
riot 798 

Exposition  de  la  Société 
d'Horticulture  de  Sois- 
sons  ;  Compte  rendu  ; 
M.  Ch.  JoLY 701 

Exposition  de  la  Société 
horticole    de    la    Haute- 


TABLE  DU  VOLUME  POUR  1896. 


1213 


Marne  à  Saint- Dizier; 
Compte  rendu;  M.  P.Ha- 
RIOT 

Exposition  de  Limoges; 
M.  Eug.  Deny.    ..*... 

Exposition  de  Lyon  ;  Compte 
rendu;  M.  Martinet.    .    . 

Exposition  de  mai  de  la  So- 
ciété nationale  d'Horti- 
culture ;  Comptes  rendus 

—  Partie  florale;  M.  D.  Rois. 

—  Les  Orchidées  ;  M.  L. 
DUVAL 


Pages 

878 
1167 
1171 

535 
552 


—  Végétaux  ligneux  de 
plein  air;  M.  M.  de 
Vilmorin 

—  Culture  maraîchère;  M. 
E.  Ghouvet 

—  Enseignement  horticole 
et  architecture  de  jardins; 
M.  C.  Marcel 

—  Industries  horticoles  (3^ 
section);  M.  Anfroy.    .    . 

—  Concours  274  à  278;  M. 
E.  COCHU 

Exposition  de  mai  1896  de 
la  Société  nationale  d'Hor- 
ticulture (Récompenses 
accordées) 

Exposition  de  Nemours  ; 
Compte  rendu;  M.  Georges 
Boucher  ...    

Exposition  de  novembre 
1896;  Palmarès 

Comptes  rendus  : 

—  Les  nouvelles  variétés  de 
Chrysanthèmes;  M.  Fat- 
ZER 

—  Les    Chrysanthèmes    et 


557 
571 


576 


585 


51: 


795 
1118 

1147 


Pages 

autres  plantes  ornemen- 
tales; M.  D.  Hariot.    .    .    1152 
—  Les  fruits;  M.  A.    Cha- 

TENAY H  63 

Exposition  de  Roses  tenue 
par  la  Société  nationale 
d'Hort.  ;  juillet  1896  ; 
Compte  rendu;  M.  D.  Bois.     690 

Exposition  de  Roses  tenue 
à  la  Société  nationale 
d'Hort.;  juillet  1896;  Ré- 
compenses décernées  par 
le  jury 1129 

Exposition  de  Strasbourg; 
Compte  rendu;  M.  Ch. 
Baltet 80 

Exposition  d'Horticulture  de 
Caen  ;  Compte  rendu  ; 
M.  Quenat  .......     185 

Exposition  d'Horticulture 
de  Coulommiers;  Compte 
rendu;  M.  A.  Chargue- 
raud 951 

Exposition  du  Havre; 
Compte  rendu;  M.  D.  Bois.     191 

Exposition  du  Raincy  ; 
Compte  rendu  ;  M.  Sa- 
voye,  père 87 

Exposition  du  Vésinet 
(Seine-et-Oise)  ;  Compte 
rendu  ;  M.Poiret-Délan   .     959 

Exposition  internationale 
de  Bruxelles  en  1897  (L').     626 

Exposition  internationale 
d'Horticulture  de  Ham- 
bourg, en  1897.  985,  1082     736 

Exposition  internationale 
du  Cercle  horticole  Van 
Houtte,   à    Ledeberg-lez- 


1^214 


TABLE    DU    VOLUME   POUR    1896. 

Pages 


Gand;    Compte     rendu; 

M.  Ch.  DE  BOSSCHERE.     .     .      450 

Exposition  de  Roses  du  10 
au  12  juillet  1896;  Règle- 
ment et  Programme.   .    .     349 

Fatzer.  —  Exposition  d'au- 
tomne 1896.  Nouvelles 
variétés  de  Chrysan  - 
thèmes.   ........   1147 

Fêtes  franco-russes  (Les 
fruits  aux) 913 

Fève;  sa  valeur  alimentaire.     914 

Ftghot.  —  Rapport  sur  les 
cultures  de  Bruyères  de 
M.  Gentilhomme  ....     939 

Fleurs  pour  le  marché  de 
Londres 250 

*  Floraison  tardive  des  Roses  220 
Forçage  hivernal  du  Polygo- 

natum  mullifïonim.   .    .   .     995 
Formalités  à  remplir  pour 
introduire  dans  le  Cau- 
case des  plantes  d'origine 
française 480 

*  Fothergilla  Gardeni  .  .  .  222 
Fourmis;  leur  destruction.  650 
FoussAT  (J.).  —  Sur  Tori- 

gine  hybride  du  Lilas 
Varin 910 

Fraises  de  provenance  fran- 
çaise sur  le  marché  de 
Manchester 361 

Fraise  Lucie  Fauve  (variété 
nouvelle) 489 

Fraise  Louis  Gautier  (variété 
nouvelle) 633,     746 

Fraisier  remontant,  à  gros 
fruit    (variété    nouvelle), 

845,     926 


Pagks 


*  Franghet  (A.).  —  Plantes 

de  FA^iie  orientale,  par- 
venues récemment  au 
Muséum 

François  (Joseph).  —  Arbo- 
riculteur à  Brunoy  :  Rap- 
port sur  ses  cultures  frui- 
tières, par  M.  GoRiON  .    . 

Fruits  des  fêtes  franco- 
russes  (Les) 

Fruits  en  Angleterre  (Les). 

*  Fruits   (valeur   comparée 

des"  matières  propres  à 
assurer  leur  conserva- 
tion)  

Fruits  et  légumes  en  Egypte 
et  en  Syrie  (Les)  .... 

Fuchsias  rustiques  chez 
MM.  Lemoine  et  fils,  à 
Nancy  

*  Fumiers  (Pertes  résultant 

pour  l'agriculture  fran- 
çaise du  mauvais  traite- 
ment des);  M.  Grandeau. 
*Fusarium  Pelargonii  (Cham- 
pignon causant  la  ma- 
ladie des  Pélargoniums). 

*  Galanthus  (Les) 

Gastrophysa     raphani  ;     sa 

destruction.   ...... 

*  Gazania  pygmœa  Sonder  . 
Gennari.  —  Rapport  sur  les 

pots  dits  «  en  engrais  » 
de  M.  Chéron 

Gentilhomme.  -^  Rapport 
sur  ses  cultures  de  Bru- 
yères; M.  FiCHOT 

Germination  (Intluence 
exercée  par  divers  agents 


80' 


868 


913 
732 


1083 
1179 


911 


1025 


975 
713 

15 
404 


590 


939 


TABLE    DU    VOLUME    POUR    1896. 

Pages 


chimiques  sui  la).    ...       99 

GiBAULT  (G.).  Voir  Bois  (D.  '. 

GiBAULT  (G.^.  —  Chronique. 

415,     914 

GiBAULT  (Georges).  —  Etude 
historique  sur  le  Haricot 
commun 0138 

GiBAULT  (Georges).  —  L'an- 
cienne corporation  des 
Maîtres  Jardiniers  de  la 
Ville  de  Paris 153 

Giroflée  Quarantaine  d'été 
Excelsior  (variété  nou- 
velle)    632 

Glycine  énorme  à  Rouen 
(Une) 989 

*  Gongora  Sanderiana  Kran- 

zlin 1193 

GoRiox.  —  Rapport  sur  les 
cultures      fruitières      de 
M.    Joseph  François,    ar- 
boriculteur à  Brunoy   .    .     868 
GoRTON,  voir  Michelin  .    .    . 

*  Grandeau.      Conservation 

du  fumier  d'étable  .    .    .   1025 
Grandeau  (L.).  —  La  nutri- 
tion des  Légumineuses  .     887 

*  Grandeau.   —  Pertes  ré- 

sultant pour  l'Agriculture 
française  du  mauvais 
traitement  des  fumiers  .   1025 

Gravereau  (A.^.  —  Compte 
rendu  du  Concours  de 
Dalhias  et  Bégonias  tenu 
dans  la  séance  du  10  sep- 
tembre 1896 947 

Gravereau  (Auguste).  — 
Rapport  sur  ses  cultures 
de      Reines-Marguerites, 


Zinnias,  etc.,  par  M.  Emile 
Thiébaut. 

*  tîreffage  de  la  Vigne  dans 

la  mousse  sans  ligature . 
Griffon  (Et.).  —  Rapport  sur 
son  ouvrage  intitulé  : 
Cour  fi  d'Arboriculture; 
M.  Perd.  Jamix 

*  Grosdemange.  —  Greffage 

de  la  Vigne  dans  la 
mousse  sans  ligature  .    . 

(luillochon  (L.).  —  Rapport 
sur  son  ouvrage  intitulé  : 
Calendrier  menmel  du  Cul- 
tivateur d^ Orchidées,  par 
M.  A.  Bleu 

Hahenaria  carnea 

—        nivea 

*  Hahenaria  Ehvesii  J.  D. 
Hooker    

*  Hœmaria  Daivsoniana  J. 
D.  Hooker  

Halles  (Loi  sur  les)  .... 
Halles  Centrales,  les  fruits 

et  les  légumes    pendant 

Tannée  1895,  par  MM.  D. 

Bois  et  G.  Gibault  .  .  . 
Halles  Centrales,    nouvelle 

réglementation 

Hanoteau.  —  Rapport  sur  le 

mastic  Dantin  ..... 
Haricot  (dans  les  Flandres 

au    xvi«    siècle)  ;    M.    E. 

Roze .    . 

Haricot;   (étude   historique 

sur  le);  Georges  Gibault. 
Hariot    (P.).     —    Compte 

rendu  de  l'Exposition  de 

la  Société  centrale  d'Hor- 


1215 

Pages 

804 
91 


292 


91 


1022 

847 
847 

1046 

104G 
16 


434 


622 


786 

851 
658 


1216 


TABLE    DU    VOLUME    POUR    1896. 
Pages 


798 


878 


ticiilture  de  Nancy  .    .    . 

Hariot  (P.).  — Compte  ren- 
du de  l'Exposition  de  la 
Société  horticole  de  la 
Haute-Marne,  tenue  à 
Saint-Dizier 

Hariot  (P.)-  —  Compte 
rendu  de  l'Exposition  de 
novembre  1896  (Les  Chry- 
santhèmes et  autres  plan- 
tes ornementales).    .    .    .   llo2 

Hariot  (P.).  —  Rapport  sur 
Touvrage  de  M.  Correvon 
intitulé  :  Le  Jardin  de  V her- 
boriste  873 

Hariot  (P.).  —  Plantes  nou- 
velles ou  peu  connues 
décrites  ou  figurées  dans 
les  publications  étran- 
gères, 95,  228,  340,  402, 
469,  610,  726,  818,  899, 
1042. 

Hariot  (P.).  —  Revue  des 
publications  étrangères, 
93,221,331,391,457,590, 
7Î3,  810,  889,  967,  1032. 

*  Hébert  (Alex.)  et  G.  Truf- 
fant. —  Etude  physiolo- 
gique des  Cyclamens  de 
Perse 

Hérert  (Alex.)  et  Georges 
Truffaut.  —  Etude  sur  la 
culture  et  la  végétation 
des  Cyclamens  de  Perse. 

*  Hechtia  argentea  Hort. 
Beaucarne  

Helianthus  Maximiliani    .    . 
Héliotrope  géant 

*  Heptapleiirum      Delavayi 


1191 


1181 


592 


760 

470 
750 
913 


Pages 


Franch 981 

*  Heptapleurum  Fargem 
Franch 982 

Heterodera  radicicola;  Né- 
matode  cause  d'une  ma- 
ladie du  Bégonia  Rex; 
M.  Ch.  Julien,  261,  377.     637 

HoiBiAN  :  Rapport  sur  le  jar- 
din de  M.  Poisson  .    .    .    .     787 

Horticulteurs  en  Allemagne 
(Statistique  des)    ....     913 

Houx  en  Angleterre  (Le) .    .     479 

Hybrides  nouveaux  d'Or- 
chidées     101 

Hydrangea  paniculata  grari- 
diflora  (note  sur  une  ma- 
ladie de  1')  ;  M.  J.  Degaux  .     676 

*  Hypocyrta  pulchra  N.  E. 
Brown-H 726 

Importation  des  fruits  et 
des  légumes  en  Angle- 
terre (L');par3/i¥.  D.  Bois 
et  Gibault 175 

*  Incarvillea  Delavayi  Bur. 

et  Franchet 612 

Influence  exercée  par  di- 
vers   agents     chimiques 


sur  la  germination 


99 


Insectes  parasites  utiles, 
possibilité  de  les  pro- 
pager; M.  F.  Degaux  .    .  1136 

Insectes  nuisibles  à  l'Horti- 
culture, par  M.  F.  Degaux.     771 

Introduction  du  Platane 
d'Orient  en  France.    .    .     620 

Isosoma  Orchidsearum  (mou- 
che des  Orchidées);  M. 
Degaux 837 

Jamin  (Ferd.).  —  Allocution 


TABLE   DU    VOLUME    POUR    1896. 

Pages 


prononcée  aux  obsèques 
de  M.  Alexis  Lepère.   .    . 

Jamin  (Ferd.).  —  Les  Pom- 
mes Dean's  Codlin  et 
Deans'  Codlin 

Jajiix  (Ferd.).  —  Observa- 
tions   météorologiques    : 

—  janvier  1896 

—  février  1896   .... 

—  mars  1896 

—  avril  1896 

—  mai  1896 

—  juin  1896 

—  juillet  1896 

—  août  1896 

—  septembre  1896.   .    , 

—  octobre  1896  .   .    .    . 

—  novembre  1896 .    .    . 

—  décembre  1896  .    .    . 
Jamin   (Ferd.).    —    Procédé 

pour  obtenir  en  peu  de 
temps  des  fruits  des  nou- 
veautés de  Poirier.   .    .    . 

Jamin  (Ferd.).  —  Rapport 
sur  un  ouvrage  intitulé 
«  Cours  d'Arboriculture  » 
par  M.  Ed.  Griffon,  profes- 
seur à  l'Ecole  d'Arbori- 
culture de  Tournai  (Bel- 
gique)   

Jamin  (M.  Ferd),  nommé 
vice-président  honoraire 
de  la  Société 

Jardins     alpins    (Les)    par 

M.   H.  CORREVON 

Jardin  zoologique  d'Anvers 
au  point  de  vue  horticole 
(Le) 

Jobert  (Maxime).  —  Rapport 


755 


442 


96 
232 
344 

408 
472 

616 

728 
824 
904 
984 
1048 
1198 


921 


292 

1098 
41 

734 


1217 


Pages 


sur  ses  cultures  de  Cycla- 
mens, par  M.  Welker 
fils    ... 67 

JoLY  (Ch.).  —  Compte  rendu 
de  l'Exposition  de  la 
Société  d'Horticulture  de 
Soissons 701 

Joly  (Charles)  (grande  mé- 
daille d'or  pour  sa  colla- 
boration active  et  inces- 
sante au  Journal  de  la 
Société) 496,  506 

*  Juania  australis 595 

Julien,  maladie  du  Bégonia 

Rex 261,  637 

Julien  (Ch.).  Une  maladie  du 
Bégonia  Rex,  causée  par 
un  Nématode  :   VHetero- 

dera  radicicola 377 

Jus  de  tabac  employé  pour 
la  destruction  des  insectes 
nuisibles  aux  végétaux  .  414 
Keteleêr  (M.),  nommé  mem- 
bre d'honneur  de  la  So- 
ciété  1098 

Kew  (Les  Jardins  de)   .    .    .     249 
Kew  Gardens 733 

*  Lselia  autumnalis,  var. 
Fournieri  (variété  nou- 
velle)     1190 

LspJia  jyvenilis  (Hybride 
nouveau) 1003 

Lœlia  Pinelli,  var.  fastuosa 
(variété  nouvelle),    ...     110 

Lselia  purpurata,  var.  au- 
rorea  (variété  nouvelle)  .     490 

Lselio-Cattleya  amœna  ame- 
thystina  (Hybride  nou- 
veau)     1003 


1218 


Lœlio-CaWet/a  A7uircana 
Ch.  Maron 

Lœlio-Cattleya  Andreana  .    . 

Lœlio-Cattleya  fastuosa  (Hy- 
bride nouveau)  

Lxlio-Caltleya  X  illuminata. 

*  Lœlio-Cattleya  X  Schul- 
ziana  L.  Linden 

Lœlio-Cattleya  velutino  ele- 
gans  (Hybride  nouveau)  . 

Lambert  (E.).  —  Rapport 
sur  les  cultures  de 
Haricots  de  M.  Lecœur  . 

Lavoivre;       voir     Gennari. 

Lecœur.  —  Rapport  sur  ses 
cultures  de  Haricots,  par 
M.  E.  Lambert  

Lefièvre  (Jules).  —  Rapport 
sur  les  cultures  de  Cannas 
et  de  Pélargoniums 
zonales  de  M.  Pichon,  hor- 
ticulteur à  Lagny  (Seine- 
et-Marne 

Légion  d'honneur  (nomina- 
tions dans  l'ordre  de  la). 
18, 

Lemaire  (Louis).  —  Rapport 
sur  ses  cultures  de  Chry- 
santhèmes, par  M.  Yvox 
(H.)  fils 

Lemoine  et  fils,  à  Nancy; 
(Leurs  Fuchsias  rusti- 
ques)     

Le  mont  Babor,  Cèdres  de 
l'Atlas,  Sapin  du  Babor; 
M.  Maurice  de  Vilmorin   . 

Lepère  (Alexis);  Allocution 
prononcée  à  ses  obsèques 
par  M,  Fërd.  Jamln   .    .    . 


TABLE    DU    VOLUME    POUR    1896, 

Pages  Pages 

Lepère  (Alexis).  — Discours 
prononcé    sur   sa  tombe 
fol  par  M.  Delessard  ....     756 

Lepère  (Alexis),  fils.  —  No- 
420  tice      nécrologique      par 

991  M.  Delessard lOH 

Lepère     (Alexis,     fils).     — 

230  Rapport  sur  sa  culture  du 

Pêcher  en  serre   froide; 

752  M.  0.  Opoix 781 

Les     routes      fruitières  ; 

M.  Ch.  Baltet 711 

943       Lettre  de  la  Société  impé- 
riale    d'horticulture    de 
Russie,    à    l'occasion   du 
voyage     en    France     des 
943  Souverains  russes    .    .    .     924 

L'Hortensia  en  Angleterre.   1092 
LiBRECK.   —  Compte  rendu 
du  Concours  d'Orchidées 
du  23  avril  1896    ....     447 
Lilas  Varin  {^yringa  dvhia)  ; 

son  origine  hybride  .    .    .     910 

Lionxet.  —  Rapport  sur  les 

cultures  de  M.    Parrain, 

028  jardinier- chef,  chez 

M°i°    Gripon,   à    Limours 

(Seine-et-Oise 69 

Lionnet;    ses    cultures    de 

883  Chrysanthèmes 323 

Liste  desmembres  delà  sec- 
lion  des  Chrysanthèmes  .     312 
911       Loisur  les  Halles  (La).    .    .       16 

*  Lonicera  Delavay iFrduch.     982 

*  Lcmicera      slephanocarpa 
123  Franch 

Lonicera     yunnanensia    Fr. 

*  Lourya  campanulata  Bail- 
755  Ion 


983 
982 

1047 


TABLE    DU    VOLUME    POUR    1896. 

Pages 


Lysol  ;  insecticide  ;  Rapport 
de  M.  Ventecl.\ye  .... 

*  Maladie  de  ia  gale  de  la 
Pomme  do  terre  ;   M.  E. 

ROZE 

Maladies  de  la  Pomme  de 
lerre,  causées  par  des 
P>actériacées;  M.  Roze.    . 

Maladie  de  VHydrangea  pa- 
nlculala  grandiflora  (note 
sur  une),  par  M.  J.  De- 

CAUX 

*  Maladie      des     Pélargo- 


785 
4o3 
320 

670 
975 
330 


niums 

*  Maladies  des  Violettes, 
M.  Louis  Belle 

Maladie    du  Bégonia   Rex  : 
M.  Julien.    .    .  261,  377,     637 
M.  Louis  Cappe.    .    .   262,     641 
M.  H.  Vagherot 642 

Mangin  (L.).  —  Emploi  de 
naphtolate  de  soude  pour 
combattre  les  maladies 
parasitaires 423 

*  Mangin.  —  Les  maladies 
circulaires  de  la  Jacinthe.     963 

Mangin  (L.).  —  Réponse 
aux  observations  de 
M.  Chargueraud  au  sujet 
du  dépérissement  des 
arbres  dans  Paris     .    .    .     424 

Mangin  (Louis).  —  Sur  l'aé- 
ration du  sol  dans  les 
promenades  et  planta- 
tions de  la  ville  de  Paris.     262 

*  Mangin  (Louis).  —  Sur  la 
végétation  dans  une  at- 
mosphère viciée  par  la 
respiration ..'.....     389 


1219 


Pages 


Maniéré  de  traiter  les  Ceri- 
siers en  espaliers  (note 
sur  le),  par  M.  M\rché    ,     r)89 

Marcel  (G.) .  —  Compte 
rendu  de  l'Exposition  de 
mai  de  la  Société  natio- 
nale d'Horticulture.  (En- 
seignement horticole  et 
architecture  de  jardins).     t)70 

Marchand  (M.).  —  Nommé 
membre  correspondant 
de  la  Société 923 

Marchp:.  -7-  Note  sur  la  ma- 
nière de  traiter  les  Ceri- 
siers en  espaliers ....     389 

Martinet.  —  Compte  rendu 
de  l'Exposition  de  Lyon.  1171 

*  Masdevallia  calyptraia 
Kranzlin 230 

*  Masdevallia     corniculata, 

var.  inflata  Veitch  .  .  .  820 
Massé.  —  Compte  rendu  du 
concours  cantonal  et  ré- 
gional de  Villemomble  .  937 
Massé.  —  Rapport  sur  ses 
cultures,  par  M.  H.  Duval 
fils 937 

*  Massoniajasminiflora  Hort. 
Burchell 612 

Mastic  Dantin  (sur  le)  : 
Rapport  par  M.  Hanoteau     786 

par  M.  Duval 786 

par  M.  Alfred  Nomblot  .     786 

*  Matières  propres  à  assu- 
rer la  conservation  des 
fruits  (leur  valeur  com- 
parée)  1089 

Mauvoisin,  voir  Michelin     . 
Médaille    d'or    du    Conseil 


1220 


TABLE  DU  VOLUME  POUR  1896. 
Pages 


d'Administration    accor- 
dée à  M.  Duval  (Léon)    . 

370,     507 
Mérite    agricole    (nomina- 
tions dans  Tordre  du),    . 

18,  25,  267,  744,   1007 

*  Mesnard  (Eugène).  —  Ac- 
tion de  la  lumière  et  de 
quelques  agents  exté- 
rieurs sur  le  dégagement 

des  odeurs 593 

*  Maladies  circulaires  de  la 
Jacinthe  (Les);  M.  Mangin.     963 

Micheli  (Marc).  —  Rap- 
port sur  son  ouvrage  in- 
titulé :  Le  Jardin  du  Crest, 
par  M.  Philippe  de  Vil- 
morin     1017 

Michelin.  —  Allocution  pro- 
noncée sur  la  tombe  de 
M.  Charolfois 930 

Michelin.  —  Compte-rendu 
du  37«  Congrès  de  la  So- 
ciété pomologique  de 
France 195 

Michelin.  —  Rapport  sur 
31  variétés  de  Pommes 
présentées  par  M.  Croux; 
examinées  par  MM.  Mau- 
voisiN,  GoRioN  et  Michelin.     685 

Michelin.  —  Sur  le  12«  Con- 
cours général  et  13"^  Con- 
grès de  l'Association  po- 
mologique de  l'Ouest, 
tenus  à  Laval  (Mayenne), 
du  3  au  6  octobre  1895  70 
Mlcrococcus  alhidm,  flavidus 
et  [mperatoris,  Bactéria- 
cées  produisant  une  ma- 


Pages 

ladie  des  Pommes  de 
terre 327 

*  Miellée  (Recherches  expé- 
rimentales sur  la);  M.  G. 
BONNIER 329 

Modifications  des  arrêtés 
relatifs  à  la  circulation 
en  France  des  produits 
agricoles  et  horticoles    .     249 

Mont  Babor.  Cèdres  de 
l'Atlas.  Sapin  du  Babor, 
par  M.  Maurice  de  Vil- 
morin     125 

Mouche  des  Orchidées  (La)  ; 
M.  Degaux 837 

Muguet  en  Angleterre  (Le).     733 

Mousse;  son  emploi  dans  la 
culture  par  M.  le  D""  D. 
Clos 270 

*  Musa  japonica;  M.  L  Sal- 
uer   456 

*  Musa  kewensis 221 

*  Musa  rubra  Wallich .  .  >  405 
Nœgelia,  variétés  nouvelles.  1097 
Naphtolate   de    soude  (son 

emploi  pour  co  mbattre  les 
maladies  parasitaires)  ; 
M.  L.  Mangin 

*  Narcisses  (Les) 

JSegundo  foliis    aureo   mar- 

ginatis  elegans  (variété 
nouvelle).  . 

Nepenthes  et  leur  culture 
(Les),  par  M.  Jules  Ru- 
dolph 45, 

Noisettes;  leur  commerce 
à  Trébizonde 

Noix  véreuses;  M.  F.  De- 
gaux  


423 
599 


650 

133 

479 

1136 


Pages 

NoMBLOT  (Alfred).  —  Compte 
rendu  des  travaux  du 
Comité  d'Arboriculture 
fruitière  pendant  Tannée 
1895 702 

NoMBLOT  (Alfred).  —  Rap- 
port sur  le  mastic  et 
le  mastic-vernis  Dantin, 
expérimentés  à  la  mai- 
son Désiré  Bruneau.   .    .     786 

NoNiN.  —  Rapport  sur  les 
cultures  de  Chrysan- 
thèmes de  M.  Lionnet, 
jardinier-chef  au  châ- 
teau  de  Jouy-en-Josas.     323 

Notice  nécrologique  sur 
M .  Gélestin  Debray  ; 
M.  DoRMOis 174 

Notice  nécrologique  sur 
M.  Léon  Say;  M.  Deles- 
SART 655 

Notice  sur  Alexis  Lepère 
fils,  par  M.  Delessart.    .   1011 

Nominations  dans  l'Ordre 
du  Mérite  agricole,  18, 
25,  267,  744 1007 

Nominations  de  nouveaux  mem- 
bres :  C] 
Séance  du  9  janvier  1896.       30 

—  du  23  janvier  1896.  *    32 

—  du  13  février  1896.     131 

—  du  27  février  1896.     131 

—  du  12  ,mars  1896.     268 

—  du  26  mars  1886.     269 

—  du  9  avril  1896.    .     377 

—  du  23  avril  1896  .     427 

—  du  28  mai  1896.    .     427 

—  du  11  juin  1896.    .     497 

—  du  25  juin  1896.    .     651 


ME   POUR    1896. 

1221 

Pages 

Séance   du  2  juillet  1806   . 

651 

—      du  13  août  1890  . 

754 

—      du  27  août  1896.    . 

754 

—      du  10  septembre  . 

1896 

850 

—      du  24  septembre. 

1896 

850 

—      du  8  octobre  1896. 

930 

Nutrition   des    Légumineuses 

(La);  L.  Grandeau  .    .    . 

887 

Observations      météorologi 

- 

ques  ;  M.  Jamin  (Ferd.)  : 

—    janvier  1896  .    .    . 

96 

—     février  1897 

232 

—     mars  1896  . 

344 

—     avril  1896  . 

408 

—    mai   1896    . 

472 

—    juin  1896.  . 

616 

—    juillet  1896. 

728 

—    août  1896  . 

824 

—    septembre  1896.    . 

904 

—     octobre  1896  .    .   . 

984 

—     novembre  1896  .    . 

1048 

—    décembre  1896.    . 

1198 

Odontoglossum     vexUlarium 

super bum    (variété    nou- 

velle)    

742 

Œillets  de  poètes  ;  remède 

contre  lePicccinia  Dianthi, 

leur  parasite 

412 

Œnothera    suaveolens;    cu- 

rieux   phénomène    pré- 

senté    par     ses    fleurs  ; 

M.  E.  Roze 

362 

*  Olyra  concinna  Hook.  f.  . 

823 

*     Oncidhim     Godseffianum 

Krànzlin 

821 

Onothera  suaveolens  (Œno- 

thera) ;    curieux    ph 

éno- 

1222 


TABLE    DU   VOLUME    POUR   1896. 
Pages 


mène  présenté  par  ses 
Heurs  ;  M.  E.  Roze.    .    . 

Oospora  scabies  Thaxler,  Ba- 
tériacée  produisant  la 
maladie  des  Pommes  de 
terre 

Opoix  (0.).  —  Rapport  sur 
la  culture  du  Pêcher  en 
serre  froide,  de  M.  Alexis 
Lepère  fils,  à  Montreuil. 

Opoix;  Rapport  sur  son  li- 
vre intitulé  ((  La  culture 
du  Poirier  »  ;  M.  Gh.  Che- 
vallier     

Opoix  (0.).  —  Rapport  sur 
un   ouvrage  de  M.   Léon 


362 


326 


Duval, 


Les  Bromélia- 


*  Opuntia  Alcahes  Weber  . 
Opuntia  Cholla  Weber.  .  . 
Orchidées  cultivées  sur  des 

troncs  de  Fougères.   .   . 

Orchidées  (Nouveaux  hybri- 
des)   

Origine  hybride  du  Lilas 
Varin  {Syringa  dubia)  .    . 

Oseille  Pahouine 

*  Ostrowskia  magnifica  Regel. 
Ouragan  du  26  juillet  (L'). 
OzANNE  (Gaston) .  —  Compte 

rendu  des  travaux  du 
Comité  des  Industries 
horticoles,  pendant  l'an- 
née 1895 

Paillet  père .  —  Rapport 
sur  les  cultures  fruitières 
du  Refuge  du  Plessis- 
Piquet  (Seine) 

*  Palisota  Maclaudi  Cornu  . 


m 


(i4 


289 

228 
::28 

d20 

101 

910 
634 
821 
732 


945 


8o9 
466 


Palmarès  de  l'Exposition 
de  Chrysanthèmes  (no- 
vembre 1896) 

Palmarès  de  l'Exposition 
de  mai  1896 

Palmarès  de  TExposition 
de  Roses  (10-12  juillet 
1896)    

*  Palmiers  du  Congo  (Deux 

nouveaux)  

Payne  (M.  Barman)  (nommé 
membre  correspondant 
de  la  Société 

Pêche  Belle  de  Saint-Maur 
(variété  nouvelle) .... 

Pêche  Paullard  (variété 
nouvelle) 

Pêcher;  sa  culture  en  serre 
froide  selon  les  procédés 
de  M.  Alexis  Lepère  tils, 
à  Montreuil;  M.  0.  Opoix. 

Pêcher;  son  palissage.   .    . 

Pèches  précoces  et  le  sur- 
greffage (Les)  ;  M.  Du- 
BARLE   

*Pélargoniums  (Maladies 
des) 

Pelargonium  zonale  Emilie 
Simon  (variété  nouvelle). 

Pelargonium  zonale  Gloire 
de  Malakoff  (variété  nou- 
velle)   

Pelargonium  zonale  Madame 
la  comtesse  Charles  Pozzo 
di  Borgo  (variété  nou- 
velle)    

*  Pensées  (Leur  origine  bo- 

tanique)   730, 


Pages 
732 

1118 
512 

1129 
219 

1098 
748 
739 


781 
732 


808 
975 


487 

634 
891 


TABLE   DU   VOLUME  POUR   1896. 
Pages 


772 

339 


Perce-oreille,  M.  Decaux 

*  Perezia  souchifolia  Baker 
Perrier  fils.  —  Rapport  sur 

les  moyens  pratiques  et 
nouveaux  employés  clans 
la  construction  de  sa 
serre  ;  M.  Henri  Vacherot.     293 

*  Phojus  mishmensis  Rchb.  f .   1 193 
Peuplier  pyramidal  à  feuil- 
les persistantes 109 

*  Phalœnopsis        kucorhoda 

Rchb  fils.   ..,,...    1041 

*  Phaleria  ambiyua  Hook  f.     901 

*  Philadelphiis  CouUerl.    .    .     889 
P/ilox  decussata  Rayonnant 

(variété  nouvelle) ....  750 
Phyllosticta  violœ,  Champi- 
gnon produisant  la  ma- 
ladie des  Violettes  .  .  .  330 
PiCHON.  —  Rapport  sur  ses 
cultures  de  Cannas  et  de 
Pélargoniums  zonales, 
par  M.  Jules  Lefièvre.    .     871 

*  Pilocarpus  Jahorandi  Hol- 

mes   1194 

*  Pin  Laricio  ;  une  nouvelle 

station  dans  le  Gard    .    .     219 

*  Pittosporum       enocarpum 

Royle 822 

Plaies  des   arbres;  cicatri- 
sation par  l'acide  chlor- 

hydrique 621 

Plantation     de    Pommiers 
sur  les  routes lu 

*  Plantes  de  TAsie  orientale 

parvenues  récemment  au 
Muséum;M.  A.Fhanchet.     807 
Plantes  mellifères;  M.  De- 
GAUX 99 


1223 

Pages 


Plantes  nouvelles  ou  peu 
connues,  décrites  ou  fi- 
gurées dans  les  publica- 
tions françaises;  M.  D. 
Bois.  226,  339,  399,  464, 
608,  724,    817,    897,    979, 

1040,   118" 

Plantes  nouvelles  ou  peu 
connues,  décrites  ou  figu- 
rées dans  les  publica- 
tions étrangères;  M.  P. 
Hariot.  9o,  228,  340,  402, 
469,  610,  726,  818,  899, 
1042, 

Platane  d'Orient;  son  in- 
troduction en  France.    . 

*  Podococcus    acaulis    Henri 

Hua 

PoiRET  DÉLAX.  —  Compte 
rendu  de  TExposition  du 
Vésinet  (Seine-et-Oise)   . 

Poisson  (M.),  propriétaire  à 
Auteuil;  rapport  sur  son 
jardin;  M.  Hoibian   .    .    . 

Polygonatum  multiflorum  ; 
son  emploi  pour  le  for- 
çage hivernal 995 

Polygonum  baldschiianicum 
Rgl 

*  Polystachya  viUosa  Gogn  . 
Pommes  de  terres;  cause  de 

rempoisonnement  du  bé- 
tail  

*  Pomme    de    terre    (Nou- 

velles observations  sur 
les  Bactériacées  de  la)  ; 
M.  E.  RozE 

*  Pomme     de     terre    (Sur 

deux  nouvelles  Bactéria- 


1192 


620 


219 


959 


787 


994 
1195 


412 


1024 


1224 


TABLE   DU   VOLUME   POUR    1896. 
Pages 


388 


455 


146 

927 
916 


cées  de  la);  M.  E.  Roze  . 

*  Pomme  de  terre  (Sur  la 

cause  première  de  la 
maladie,  la  gale  de  la).  — 
Potato  Scab  des  Améri- 
cains; M.  E.  Roze.    .    .    . 

Pomme  de  terre;  les  deux 
premières  variétés  con- 
nues en  Europe;  M.  E. 
Roze 

Pomme  Candile  Sinape  .    . 

Pomme  en  Angleterre  (La). 

Pomme  Reinette  verte  de 
Simirenko 927 

Pommes  à  cidre  en  Alle- 
magne (Exportation  des).       15 

Pommes  Dean's  Godlin  et 
Deans'Codlin,  par  M.  F. 
Jamin 442 

*  Pommier  (Analyse  chimi- 

que des  diverses  parties 

de  l'arbre) 974 

Pommier;  sa  plantation  sur 
les  routes .       16 

Pommiers;  mesures  rela- 
tives à  leur  importation 
en  Roumanie 843 

*  Posoqueria  macropus  Mar- 

tius 

Potato    Scab,    Gale     de    la 

Pomme  de  terre  .... 
Pots  dits  «  en  engrais  )>  de 

M.  Ghéron  (Rapport  sur 

les);    MM.    Gennari,  La- 

VOIVRE  et   WiRIOT   .... 

Pradines.  —  Gompte  rendu 
de  l'Exposition  de  mai 
1896  (Pompes  et  appa- 
reils d'arrosage;  instru- 


902 


327 


590 


Pages 


ments  de  précision  ;  ins- 
trument de  jardinage)  .     688 

Préambule  de  la  distribu- 
tion des  récompenses  aux 
lauréats  de  l'Exposition 
de  mai  1896;  M.  Abel 
Ghatenay 509 

Préambule  de  la  distribu- 
tion des  récompenses  du 
10  décembre  1896;  M  A. 
Chatenay 1114 

Primeurs  à  Roscoff  et  à 
Saint-Pol-de-Léon  (Les).     476 

Primeurs;  leur  transport  .     411 

Primevères  de  Ghine 
géantes  (variétés  nou- 
velles)  108 

Primula  acaulis  à  fleurs 
bleues  (variétés  nou- 
velles)    257,     365 

Primula  floribunda  (Présen- 
tation du) 109 

Principales  variétés  d'ar- 
bres fruitiers  cultivées 
dans  les  provinces  du 
Rhin 909 

Prix   de  fruits  et  de  légu-  ^ 
mes  au  xvni^  siècle.    .    .     415 

Prix  Joubert  de  l'Hiberderie 
décerné  à  M.  P.  Passy  . 

491,     506 

Procédé  de  maturation  ar- 
tificielle des  Tomates 
(Un) 989 

Procédé  pour  obtenir  en 
peu  de  temps  des  fruits 
des  nouveautés  de  Poi- 
riers; M.  Ferd.  Jamin  .   .     921 

Procès-verbal  de  la  séance 


TABLE    DU    VOl^yME    POUR    18%. 

Paces 


duiJGin  de  la  Commis- 
sioii    des    réeompêiises  ; 


Pages 


,99 


1106 

18 
2o 
104 
118 
2ol 
2-â4 
368 


M.  D.  Bois  ....... 

Séance  du  10  novem- 
bre 1896 

Procès-verbaux  : 

Séance  da  0  janvier  1896. 

—  du  22  janvier  1896. 

—  du  13  février  1896. 

—  du  27  février  1896. 

—  du  12  mars  1896   . 

—  du  26  mars  1896. 

—  du  9  avril    1896. 

—  du  23  av.  1896.375,  422 

—  du  28  mai  1896  .     416 

—  du  H  juin  1896   .     481 

—  du  25  juin  1896   .     492 

—  du  2  juillet  189Ô.     628 

—  du  23  juillet  1895.     645 

—  du  13  août  1895.      737 
du  27  août  1895. 

—  du  10  septembre 

1896 

—  du  24  septembre 

1896 

—  du      8      octobre 

189G 

—  du     22      octobre 

1896.    ..... 

—  du   12  novembre 

1896.    ..... 

—  du  26  novembre 

1096 

—  du  10    décembre 

1896.    .    .   1095, 

—  du    2i  décembre 

1896.    .    .   1095,  1098 
Produits    horticoles  >«   Fin 
de  siècle'»  en  Angleterre.     915 


743 
831 
842 
917 
922 
997 
1005 
1096 


Programme  de  l'Exposition 
générale  de  1897,  qui 
sera  ouverte  du  2  au 
7  juin 1053 

Programme  de  l'Exposition 
générale  de  Ghi'ysan» 
thèmes,  de  fruits,  Cycla- 
mens,CEillets,  Asters,  etc., 
ouverle  du  17  au  22  no-  • 
vemivre  1896 3-35 

Programme  des  Concours 
de  Dalhias,  de  Glaïeuls  et 
de  Bégonias  du  10  sep- 
tembre 1896 347 

Promenades  et  jardins  pu- 
blics d©  la  ville  de  Lille, 
par  M.  Ch.  de  Bossghere.     932 

Publications  périodiques 
reçues  en  1895 34 

Pucchîia  Dicmlhl  ;  parasite 
des  Œillets  de  Poète  ;  son 
remède 412 

QuENAT  (P.).  —  Compte 
rendu  de  l'Exposition 
d'Horticulture   de  Gaen.     185 

Rapport  sur  31  variétés  de 
Pommes  présentées  par 
M.  Croux,  examinées  par 
MM.  Mauvoisin,Gorion  et 
Michelin  (M.  Michelin, 
rapporteur) 685 

Piapport  sur  la  culture  du 
Pêcher  en  serre  froide, 
de  M.  Alexis  Lepère  fils, 
à  Montreuil;  M.  0.  Opoix.     781 

Rapport  sur  le  domaine  du 

Val    et    les   cultures    de 

M.  Jean  Sallier,jardinier- 

en-chef;  M.  Georges  Truf- 

77 


1226 


TABLE    DU   VOLUME    POUR    1896. 
Pages 


FAUT 177 

Rapport  sur  le   jardin    de 
M.  Poisson,    propriétaire 
à  Auteuil  ;  M.  Hoibia>-.    .     787 
Rapport  sur  le  mastic  Dan- 
tin,  par  M.  Hanoteau.   .   .     786 

—  Par  M.  DuvAL   .....     786 

—  Par  M.  Alfred  Nomblot  .     786 

—  Rapport  sur  le  nouveau 
■  modèle  de  tuyau  métal- 
lique flexible  de  M.  Ru- 
dolph  ;  M.  Blaxquier   .   .     783 

Rapport  sur  les  cultures  de 
Bruyères  de  M.  Gentil- 
homme,   horticulteur    à 

'     Vincennes  :  M.  Fichot.    .     939 

Rapport  sur  les  cultures  de 
Bégonias  à  tubercules,  à 
fleurs  doubles,  de  M.  Ar- 
noult;M.HenriVACHEROT.     869 

Rapport  sur  les  cultures  de 
Cannas  et  de  Pélargo- 
niums  zonales  de  M.  Pi- 
chon,  horticulteur  à  La- 
gny  (Seine-et-Marne),  par 
M.  Jules  Lefièvre.    ...     871 

Rapport  sur  les  cultures  de 
Chrysanthèmes  de  M. 
Lionnet,  jardinier- chef 
au  château  de  Jouy-en- 
Josas  (Seine-et-Oise)  ; 
M.  NoNiN 323 

Rapport  sur  les  cultures  de 
Chrysanthèmes  de  M. 
Louis  Lemaire  ;  M.  H. 
YvoN  fils 883 

Rapport  sur  les  cultures  de 
Cyclamens  de  M.  Jobert 
(Maxime),  horticulteur  à 


Pages 


Chatenay  (Seine)  ;  M.  Wel- 

ker  fils -  67 

Rapport  sur  les  cultures  de 
Haricots  de  M.  Lecœur,  à 
Limours  (Seine-et-Oise); 
M.  E.  Lambert 943 

Rapport  sur  les  cultures  de 
M.  Massé,  horticulteur  à 
Lagny  (Seine-et-Marne)  ; 
M.  H.  DuvALfils 937 

Rapport  sur  les  cultures  de 
M.  Parrain,  jardinier- 
chef,  chez  M™«  Gripon,  à 
Limours  (Seine-et-Oise), 
par  M.  Lio^NET 69 

Rapport  sur  les  cultures  de 
Phalsenopsis  de  M.  Ré- 
gnier; M.  LéonDuvAL.    .     444 

Rapport  sur  les  cultures  de 
Reines-Marguerites,  Zin- 
nias, etc.,  de  M.  Auguste 
Gravereau ,  cultivateur- 
grainier  à  Neauphle-le- 
Chàteau,  par  M.  Emile 
Thiébaut 864 

Rapport  sur  les  cultures 
fruitières  de  M.  Joseph 
François,  arboriculteur  à 
Brunoy;  M.  Gorion.    .    .     868 

Rapport  sur  les  cultures 
fruitières  du  Refuge  du 
Plessis-Piquet  (Seine); 
M.  PAiLLETpère.    ....     8o9 

Rapport  sur  les  cultures 
maraîchères  du  Refuge 
Plessis  -  Piquet  (Seine)  ; 
M.  Curé 854 

Rapport  sur  les  Pots  dits 
(c  en  Engrais  »  de  M.  Ché- 


I 


TABLE  DU  VOLUME  POUR  1896. 
Pages 


ron;    MM.    Gennari,   La- 

VOIVRE  et  WiRIOT     .... 

Rapport  sur  le  sécateur  per- 
fectionné de  M.  Aubry; 
M.  DORMOIS 

Rapport  sur  les  moyens 
pratiques  et  nouveaux 
employés  dans  la  cons- 
truction d'une  serre  par 
M.  Perrier  fils;  M.  Vache- 
rot  (Henri).   ...... 

Rapport  sur  les  parcs  de 
Dulamon  et  de  Bourran, 
crééspar  M.  L.  Le  Breton, 
architecte  -  paysagiste ,  à 
Orléans  (Loiret)  ;  M.  Eug. 
Deny 

Rapport  sur  l'insecticide  le 
Lysol,  par  M.  Venteclaye. 

Rapport  sur  l'ouvrage  de 
M.  Gorrevon,  intitulé  :  Le 
Jardin  de  VHerboriste,  par 
M.  P.  Hariot 

Rapport  sur  l'ouvrage  de 
M.  L.  Guillochon,  inti- 
tulé :  Calendrier  mensuel 
du  Cultivateur  d'Orchidées  ; 
M.  A.  Bleu 

Rapport  sur  l'ouvrage  de 
M.MarcMicheli,  intitulé  : 
Le  Jardin  du  Crest,  par 
M.  Philippe  de  Vilmorin. 

Rapport  sur  un  livre  de 
M.  Opoix,  intitulé  :  «  La 
culture  du  Poirier  »  ; 
M.  Gh.  Ghevallier.  .-  .   . 

Rapport  sur  un  ouvrage  de 
M.  Anatole  Gordonnier, 
intitulé  :  Les  Eugrais  pra- 


o90 


295 


293 


278 
785 

873 


1022 


1017 


64 


1227 

Pages 


tiques    en    Horticulture  ; 

M.  Ernest  Bergman  .    .    .     384 

Rapport  sur  un  ouvrage  de 
M.  Et.  Griffon,  intitulé  : 
«  Gours  d'Arboriculture  »  ; 
M.  Ferd.  Jamin 292 

Rapport  sur  un  ouvrage  de 
M.  Léon  Duval  «  Les  Bro- 
méliacées »  ;  M.  0.  Opoix.     289 

Récompenses  accordées  à 
différents  titres  par  le 
Gonseil  d'administration 
de  la  Société  et  par  la 
Gommission  du  prix  Jou- 
hert  de  THiberderie.    .    .     506 

Réduction  des  tarifs  de 
chemins  de  fer  en  Angle- 
terre en  faveur  des  pro- 
duits agricoles 16 

Réglementation  des  Halles 
centrales  de  Paris.  .   .    .     622 

Régnier  ;  rapport  sur  ses 
cultures  de  Phalœnopsis, 
par  M.  Léon  Duval.    .    .     444 

Reine  -  Marguerite  Comète 
Chinoise  à  fleurs  simples 
(variété  nouvelle).   .    .   .     741 

Reine- Marguerite  la  Fiancée 
(variété  nouvelle).   .    .   .     741 

Reine-Marguerite  naine  à 
fleur  de  Scabieuse  (variété 
nouvelle) 750 

Remède  contre  le  Puccinia 
Dianihi,  parasite  des 
Œillets  de  poète"  ....     442 

Réponse  à  la  lettre  de  la 
Société  impériale,  d'Hor- 
ticulture de  Russie, 
adressée  à  l'occasion  du 


1228 


TABLE  DU  VOLUME  POUR  1896. 
Pages  f 


voyage    en    France    des 
Souverains  Russes  .    .    . 

Revue      des      publications 

étrangères;  M.  P.  Hariot; 

9o,228,340,  402,  409,610. 

726,  818,  899,1042, 

Revue      des      publications 

françaises;   M.    D.   Bois; 

91,  219,326,386,455,092, 

711,807,887,963,  1024, 

*  Rhododendron  Smirnoicii. 

Rhododendrons  en  Angle- 
terre  

Rosa  Watsoniana 

Rose  François  Coppée  (va- 
riété nouvelle) 

Rose  Souvenir  de  Madame 
E.  Verdier  (variété  nou- 
velle)   

Roses;  règlemenl  et  pro- 
gramme de  l'Exposition 
spéciale  de  Roses.    .    .    . 

Roses  de  France  (les  plus 
grosses),  par  M.  Th.  Denis, 
de  Villeurbanne  (Rhône). 

Roumanie  (Mesures  rela- 
tives à  rimportation  des 
Pommiers  en)   .    .    ,    .    . 

RozE  (E.).  —  Curieux  phé- 
nomène présenté  par  les 
fleurs  de  FOnothera  sua- 
veolens    . 

*  RozE  (E.).  —  Maladies  de 
la  Pomme  de  terre  cau- 
séespardes  Bactériacées. 

•  RozE  (E.).  —  Sui-  deux 
nouvelles  Bactériacées  de 
la  Pomme  de  terre  .    .    . 

RozE  (E.).  —  Les  deux  pre- 


Pagks 

mières  variétés  de  Pom- 
924  mes  de  terre  connues  en 

Europe 146 

*  RozE  (E.).  —  Sur  la  cause 
première   de  la  maladie 

1181 

de  terre 455 

RozE    (E.).    —   Le    Haricot 
dans  les  Flandres  au  xvi*' 

1175  siècle 851 

972      *  Roze    (E.).   —   Nouvelles 
observations  sur  les  Bac- 
78  tériacées    de  la   Pomme 

489  de  terre 1024 

RuDOLPHE  (Jules). — Les  Ne- 
636  penthes   et   leur   culture 

45,  133 
Rudolphe.  —  Rapport  sur 
421  son  nouveau  modèle  de 

tuyau  métall  ique  flexible  ; 

M.  Blanquier 783 

349       *  RueUiaheterotrichaBeûers     817 

*  Ruellia    Makoyana    Hort. 
Mak 1190 

805  Rumex  hymenosepalus  (La 
Canaigre);  M.  le  D"*  Tra- 
but 383 

843      *  Salix  HumboldtianaWiUd., 

var.  fo.siigiata 400 

Sallier  (Jean).  —   Rapport 
sur  ses  cultures  au   do- 

362  maine     du     Val   ,     par 

M.  Georges    Truffaut.    .     177 

*  Sallier  (Joanni).  Un  Bana- 
326  nier  rustique.    .....     456 

Salvia  splendens,  M.  Le  Coû- 
teux.  (Variété  nouvelle).     847 
388   1   *  Sanseviera   Rqxburghiana. 

I       Schult 1195 


TABLE    DU    VOLUME    POUR    1896. 

Pages 


Sapin  de  Babor;  M.  Maurice 
DE    Vilmorin 125 

*  Sarcochilus  hainanensis 
Hoolv.     f 119G 

*  Savoye,  père.  —  Comple 
rendu  de  TExposilion  du 
Raincy 87 

Say  (Léon)  ;  notice  biogra- 
phique sur  sa  vie,  par 
M.  Delessard 655 

ScimEiDER  (G.). (Chronique). 
17,  103,249,250,  363,365, 
479,  480,  627,  733,  734, 
829,    830,  916,  917,    900, 

991,  1086,  1091 

*  Schœnlandia  •  gabonensis 
Cornu 467 

*  Scutellaria  formosana 
Brown 471 

Section  des  Chrysanthèmes 
(sa  constitution  défini- 
tive)        19 

Section  des  Roses  sa  cons- 
titution)   105 

*  Sedum    noh'de    Franch.    .     898 

*  Sedum  "platysepalum 
Franch 898 

*  Sedum  primuloides  Franch .     898 

*  Selenipedium  Sargentla- 
num  Rolfe 230 

Selenipedium  Verdieri  (hy- 
bride nouveau; 373 

Sexes  dans  le  Niittalia,  le 
Gymnocladus  et  Vldesia 
(Les) 830 

Siphonella  Nucis  (Insecte 
parasite  des  noix);  M.  F. 
Decaux 1136 

*  Sohralia  Brandlise  Krànz- 


lin. 


*  Solanum  cermium  Vellozo. 

*  Solidago  odora.  (Succé- 
dané du  Thé) 

*  Spathoglottis  Klmballuvia. 
Horf.  Sander 

*  Stanhopea  X  hellaiîrensis. 
(Hybride  horticole).    .    . 

*  Stanhopea         Uascloviana 

Reichb.  f 

Statistique  horticole  du  dé- 
partement de  kl  Seine.  . 
Sternbergia  macrantha. 
J.  Gay 

*  Sircptocarpiis  J\'endlandH. 
Hort.  Damman 

Syndicat  central  des  pri- 
meuristes     français.    .    . 

Tttranychus  Telarius,  var. 
Hydrangex,  acarien  pro- 
duisant une  maladie  de 
rHydrangea     paniculata. 

Thiébaut  (Emile).  —  Rap- 
port sur  les  cultures  de 
Reines-Marguerites,  Zin- 
nias, etc.,  de  M.  Auguste 
Gravereau,  cullivateur- 
grainier   à    Neauphle-le- 


1-229 

Pagks 

903 
1196 

1093 

405 

468 

406 

413 

613 

343 

483 

677 


Château 

864 

*  Thrinax   microcarpa  S  ar- 

gent  

613 

*  Thuyopsis  Standishii  Gor- 

don . 

401 

Tisserand.     Discours     pro- 

noncé dans  la  séance  gé- 

nérale du  25  juin  1896.   . 

492 

Tomates  en   Angleterre.   . 

1093 

Tomates    (  un   procédé    de 
maturation       artificielle 


1230 


TABLE    DU   VOLUME   POUR    1896, 

Pages 


des) 989 

Tournesol  ou  grand  Soleil; 
son  utilité 101 

Trabut  (D^»).  —  La  Baselle 
à  grandes  feuilles  .   .  .    .     145 

Trabut  (D").  —  La  Canaigre 
[Rumex  hymenosepalus)  .     383 

Trimen  (Le  D"");  son  décès.     990 

Transport  des  primeurs 
(Le)  .   . 4U 

*  Trapseolum    (Leur    greffe 

sur  espèces  tubéreuses).     605 

Truffaut  (Georges).  — 
Etude  sur  la  culture  et  la 
végétation  des  Chrysan- 
thèmes  314 

Truffaut  (Georges).  — Rap- 
port sur  le  domaine  du 
Val  et  les  cultures  de 
M.  Jean  Sallier,  jardinier- 
en-chef 177 

Truffaut  (G.).  —  Voir  Hébert 
(Alex.) 

Truffaut  (Georges)  et  Hébert 
(Alex.).  —  Etude  sur  la 
culture  et  la  végétation 
des  Cyclamens  de  Perse.     760 

*  Tulipa  (Les) 514 

*  Tulipa  Maximowiczii .  .  .  889 
Tulipier  de  Virginie  (Le).  .  626 
Tuyau   métallique   flexible 

de  M.  Rudoph;  Rapport 
par  M.  Blanquier.    .   .   .     783 

Tylanchus  Hyacinthii;  an- 
guillule  produisant  une 
maladie  de  la  Jacinthe.   .     963 

Tyroglyphiis  echinopus,  aca- 
rien  produisant  une  ma- 
ladie de  la  Jacinthe.   .   .     963 


Utilité  du  Tournesol  ou 
grand  Soleil 

*  Ulricularia  ianthinaEooli. 
f 

Vacherot  (Henri) .  —  Compte 
rendu  de  LExposition  de 
Chartres 

Vacherot   (H.).  —  Maladie 


des  Bégonias. 


Pages 

101 
614 

874 
642 


Vacherot  (Henri).  —  Rap- 
port sur  les  cultures  de  Bé- 
gonias à  tubercules,  à 
fleurs  doubles,  de  M.  Ar- 
noult 

Vacherot  (Henri).  —  Rap- 
port sur  les  moyens  pra- 
tiques et  nouveaux  em- 
ployés dans  la  construc- 
tion d'une  serre  par  M. 
Perrier  fils 

Valeur  alimentaire  de  la 
Fève 

*  Vanda  cœrulea,  var.  Pau- 
welsise 

*  Varigny  (C.  de).  —  L'Al- 
gérie en  1896. 

Vassillière  (M.),  nommé 
membre  d'honneur  de  la 
Société 

Vassilière  (M.).  (Sa  nomina- 
tion aux  fonctions  de  Di- 
recteur de  l'Agriculture). 

Venteclaye. —  Rapport  sur 
l'insecticide  le  Lysol  .   . 

Végétation  dans  une  atmo- 
sphère viciée  par  la  res- 
piration; M.  Louis.  Man- 
GIN 

Verlot    (  B.  ).    —    Compte 


869 


293 

914 

1094 

966 

923 

744 

785 

389 


TABLE    DU    VOLUME    POUR    1896. 
Pages    ( 


1231 

Pages 


rendu  de  l'Exposition  de 
Chrysanthèmes  de  la  So- 
ciété d'Horlicullure  de  la 
Côte-d'Or 

*  Yernonia  flexuosa  Sims.   . 

ViGER.—  Discours  prononcé 
à  l'occasion  de  la  distri- 
bution des  récompenses 
du  10  décembre  1896.    . 

ViGER. —  Discours  prononcé 
à  l'occasion  de  son  ins- 
tallation au  fauteuil  de  la 
présidence  de  la  Société. 

Viger(M.),  élu  président  de 
'la  Société  nationale  d'Hor- 
ticulture de  France.    .   . 

Vigne  (sa  culture  aux  envi- 
rons de  Paris) 

ViLLARD  (Th.).  —  Compte 
rendu  du  Congrès  des 
amis  des  Arbres,  réuni  à 
Nice  du  10  au  20  mars 
1896 

Vilmorin  (H.  dei.  — Discours 
pour  l'installation  de  M. 
Viger  au  fauteuil  de  la 
présidence  de  la  Société. 

Vilmorin  (Maurice  de).  — 
Compte  rendu  de  l'Expo- 
sition de  mai  de  la  Société 
nationale  d'Horticulture 
(végétauxligneuxde  plein 

air) 

Vilmorin  (Maurice  de}.  —  Le 
Mont   Babor,    Cèdres   de 


212 

898 


1104 


99' 


922 


14 


996 


bo7 


l'Atlas,  Sapin  de  Babor  . 

ViLM0Ri\  (Philippe  de).  — 
Rapport  sur  l'ouvrage  de 
M.  Marc  Micheli,  intitulé  : 
Le  Jardin  du  Crest  .   .    . 

"  ViNCEY  (Paul).  —  La  di- 
gestion de  Paris  .... 

Violette  La  France  (variété 
nouvelle) 

Vitalité  des  graines  (La).   . 

ViTRY.  —  Allocution  pro- 
noncée sur  la  tombe  de 
M.  Scipion  Cochet.   .   .    . 

Vriesca  Le  Sphinx.  (Hybride 
nouveau) 

Vriesea  longebracteata.   .   . 

Vriesea  Poelmani  (Hybride 
nouveau) 

VuiLLEMiN  (Paul);  sa  décou- 
verte d'une  nouvelle  fa- 
mille de  Champignons 
parasites.    ....... 

Welker  fils.  —  Rapport  sur 
les  cultures  de  Cycla- 
mens de  M.  Jobert  (Maxi- 
me), horticulteur  à  Châ- 
lenay  (Seine) 

WiRioT  ;  voir  Gennari. 

Xyleborus  perforans.   .    .    . 

YvoN  (H.)  fils.  —  Rapport 
sur  les  cultures  de 
Chrysanthèmes  de  M. 
Louis  Lemaire 

*  Zephyranthes  Taubertiana. 


12o 

1017 

1171 

123 
993 

o88 

633 
423 

632 


oO 


67 
842 


883 
896 


Le  Secrélaire-rédacteur-géranty 
D.  Bois. 


Paris.  —  L.  Maretheux,  imprimeur,  1,  rue  Cassette. 


SOCIÉTÉ  NATIONALE  D'HORTICULTURE  DE  FRANCE 

CONGRÈS   HORTICOLE 

de   1896 


PREMIERE  SEANCE 

TENUE    LE   JEUDI   21    MAI,    A   LUOTEL   DE    LA    SOCIÉTÉ 

Présidence  de  M.  Albert  Truffaut,  vice-président  de  la  Société. 


La  séance  est  ouverte  à  deux  heures  et  demie  en  présence  de 
225  membres. 

Sont  pré-ents  au  bureau  MM.  Chatenay,  Jamin,  et  M.  Ernest 
Bergman,  secrétaire  du  Congrès. 

M.  LE  Président  présente  les  excuses  de  M.  H.  de  Vilmorin 
empê  hé  d'assi>lei^  à   la  séance  et   souhaite  la  bienvenue  aux 
membres  présents. 

li  rappelle  que,  depuis  le  dernier  Congrès,  la  Société  natio- 
nale d'Horiicullure  a  éprouvé  une  perte  douloureuse  dans  la 
j.ersonne  de  son  président,  le  regretté  M.  Léon  Say.  M.  Léon  Say 
avait,  à  diverses  repiises,  rendu  de  signalés  services  à  l'H  »rti- 
cuilure,  et  l'assemblée  sera  certainement  unanime  pour  lui  ailres- 
ser  un  dernier  adieu  au  moment  d*«^ntreprendre  les  travaux  de  la 
présente  session.  (Assentiment  général.) 

M.  LE  Président,  avant  d'ouvrir  la  discussion  sur  les  questions 
soumises  au  Congrès,  donne  lecture  de  la  liste  des  récompenses 

1 


accordées  aux  auteurs  des  mémoires  préliminaires  qui  ont  été 
imprimés  et  distribués  aux  membres  inscrits  du  Congrès. 
Ces  récompenses  sont  les  suivantes  : 

5®  Question. 
M.  GuiLLOcnoN  (de  Versailles),  grande  médaille  d'argent. 

7^  Question. 

M.  Charguerald  (de  Paris),  grande  médaille  de  vermeil. 
M.  Van  Hulle  (de  Gand),  grande  médaille  de  vermeil. 
M.  Large  (d'Albigny),  grande  médaille  d'argent, 
M.  Lozet  fils,  médaille  d'argent. 

L'ordre  du  jour  appelle  la  discussion  de  la  l""^  question,  ainsi 
conçue  : 

«  Du  greffage  de  la  Pomme  de  terre.  » 

La  parole  est  donnée  à  M.  Lefort. 

M.  Lefort  déclare  qu'il  pratique  depuis  plus  de  dix  ans  le 
greffage  de  la  Pomme  de  terre.  Cette  greffe,  maintenant  à  la 
portée  de  tout  le  monde,  se  fait  en  mars  et  avril. 

«  L'on  prend  des  tubercules  donnant  de  grosses  pousses  qu'on 
laisse  se  développer  et  durcir  à  l'air  ;  on  choisit  pour  greffons  des 
pousses  de  même  grosseur,  et  on  réunit  celles-ci  aux  premières 
par  la  greffe  en  fente,  en  coupant  la  tige  à  une  distance  de  2  à 
4  centimètres  du  tubercule.  Pendant  une  quinzaine  de  jours,  les 
pieds  greffés  doivent  être  tenus  frais,  sans  arrosements,  résultat 
que  l'on  obtient  en  les  couvrant  de  mousse  que  l'on  rafraîchit 
tous  les  jours.  Se  servir  de  terre  glaise  pour  la  greffe  et  non  de 
mastic. 

«  Planter  les  tubercules  dans  des  pots,  sous  cloches  ou  sous 
châssis;  les  tenir  à  l'étouffée  les  premiers  jours,  et  donner  de 
l'air  ensuite;  un  mois  après  planter  en  place  et  maintenir  encore 
sous  cloche  pendant  quelque  temps. 

u  C'est  sur  la  tige  greffée  que  partiront  les  tubercules  qui  seront 


—  III  — 

petits  ou  moyens  la  première  année;  ce  n'est  que  deux  ou 
trois  ans  après  le  greffage  que  l'on  récoltera  des  Pommes  de 
terre  atteignant  le  volume  normal  et  définitif. 

<<:  L'avantage  de  la  greffe  est  de  pouvoir  rendre  les  Pommes  de 
terre  industrielles,  comestibles,  sans  qu'elles  cessent  de  donner 
un  grand  rendement,  et  aussi  de  les  rendre  plus  précoces 
lorsqu'on  les  greffe  sur  la  variété  Marjolin. 

«  J'ai  présenté  plusieurs  fois  aux  séances  de  la  Société  nationale 
d'Horticulture  de  France,  des  tubercules  greffés,  et  le  12  juil- 
let 1894,  j'ai  montré  des  variétés  bien  modifiées  par  la  greffe. 

L'une  était  YEarly  rose,  dont  la  chair  est  devenue  jaune  et  la 
tige  basse,  20  à  25  centimètres;  le  développement  est  si  rapide, 
que  la  récolte  se  fait  en  deux  mois  et  demi,  après  la  plantation. 
L'autre  variété  était  la  Richters  Imperator,  ^vQÏÏée  sur  Marjolin 
Testard,  qui  a  pris  une  chair  bien  jaune;  elle  est  aussi  très  basse 
de  tige,  30  à  35  centimètres,  ce  qui  permet  de  planter  très  près, 
le  plus  à  50  centimètres  de  dislance.  Elle  est  très  précoce  et 
donne  près  de  deux  kilos  par  pied. 

«  C'est  une  récolte  considérable,  en  juillet.  Le  tubercule  est  un 
peu  moins  féculent  que  celui  de  la  Richters  Imper ator. 

((  Cette  année  je  présenterai  à  la  Société  nationale,  la  Pomme 
de  terre  Institut  de  Beauvais,  à  chair  jaune,  greffée  sur  Pomme 
de  terre  Hollande.  » 

M.  Lefort  présente,  à  l'appui  de  ces  observations,  un  certain 
nombre  d'échantillons  de  Pommes  de  terre  qu'il  soumet  à  l'exa- 
men de  l'assemblée. 

M.  Ravenel  exprime  l'opinion  que  les  résultats  obtenus  par 
M.  Lefort  sont  purement  accidentels  et  ne  sauraient  se  reproduire 
régulièrement, 

M.  Lefort  répond  qu'il  poursuit  ses  essais  depuis  plusieurs 
années.  Autrefois,  il  faisait  des  greffes  à  l'emporte-pièce,  ce  qui 
ne  réussissait  pas;  il  a,  depuis,  obtenu  des  succès  en  pratiquant 
la  greffe  en  fente.  En  procédant  ainsi,  si  l'on  greffe  un*»  Ponime 
de  terre  rouge  sur  une  jaune,  on  obtient  des  produits,  les  uns 
tîTiarbrés,  les  autres  plus  rouges,  d'autres    plus  jaunes, 'mais, 


dahs    Ions    les   cas,  on  peut  constater  une  modification   sen- 
sible du  tubercule. 

M.  Ravenel  dit  qu'il  a  pratiqué  la  greiïe  de  la  Pomme  de 
terre  et  qu'il  n'a  jamais  pu  obtenir  par  ce  moyen  de  nouveaux 
tubercules. 

M.  TniRiON  demande  à  poser  une  question  :  M.  Lefortadit  que 
les  Pommes  de  terre  poussaient  soit  au-dessus  soit  au-dessous 
de  la  greffe;  il  serait  intéressant  de  savoir  si,  dans  les  deux  cas, 
les  tubercules  ont  subi  les  mêmes  modifications. 

4l.  Lefort  répond  que  la  sève  se  partage,  pour  ainsi  dire,  et 
que,  si  l'on  a  greffé  une  variété  ronge  sur  une  variété  jaune,  on 
obtient  un  produit  marbré,  panaché.  Le  changement  est  donc 
profond.  Ces  greffes  ayant  été  cassées  par  accident,  les  Pommes 
de  terre  ont  été  récoltées  et  on  a  pu  constater  que  la  modifica- 
tion avait  eu  déjà  le  temps  de  se  produire. 

M.  LE  Président  remercie  M.  Lefort  de  sa  communication;  il 
le  prie  de  vouloir  bien  ronsigner,  dans  une  note  détaillée,  le 
procédé  qu'il  emploie  et  les  résultats  vraiment  extraordinaires 
qu'il  déclare  avoir  obtenus.  Cette  note  pourra  être  publiée  et 
des  expériences  pourront  être  répétées  en  vue  de  reproduire  les 
-singuliers  phénomèmes  physiologiques  que  l'orateur  vient  de 
signaler. 

L'ordre  du  jour  appelle  la  discussion  de  la  2®  question,  ainsi 
conçue  : 

«  Des  appareils  à  employer  pour  le  chauffage  des  serres  sui- 
vant les  combustibles  (bois,  charbon,  pétrole,  gaz,  etc.).  » 

Personne  ne  demandant  la  parole,  il  est  passé  à  la  question 
survante,  ainsi  conçue  : 

'«  Du  rôle  de  l'électricité  dans  la  végétation.  » 


Personne  ne  demandant  la  parole,  il  est  passé  à  la  question 
suivante,  ainsi  conçue  : 

«  De  l'influence  de  la  sélection  dans  le  bouturage.  » 

M.  LE  Président  donne  connaissances  des  observations  sui- 
vantes qui  ont  été  présentées  par  M.  Louis  Ménélrot  : 

«  Lorsque,  par  la  voie  des  semis,  on  a  obtenu  une  plante 
nouvelle  ou  rare,  très  mérilanle  sous  tous  les  rapports  par  sa 
nature  supérieure  à  ses  congénères,  et  que  cette  plante  fait 
partie  des  végétaux  semi-ligneux  ou  herbacés,  ou  bien  même 
des  espèces  à  bois  dur  et  sec,  tels  que  les  Rosiers,  etc.,  rien 
n'est  plus  facile  que  d'avoir  recours  à  son  bouturage,  pour 
la  multiplier  abondamment  et  fixer  ainsi,  par  ce  moyen,  un 
reproducteur  de  premier  rang  ])armi  les  porte-graines  de  choix. 
Mais  aussi,  bien  souvent,  cette  bouture  supérieure  produit  des 
graines  se  rapportant  au  type  beau  et  franc  tandis  que  d'autres, 
produites  sur  la  même  bouture,  ont  des  tendances  à  retourner 
au  type  commun. 

«  Ce  n'est  donc  qu'après  des  sélections  répétées  des  plantes 
les  plus  méritantes,  par  la  voie  du  bouturage,  que  l'on  parvient 
à  en  fixer  les  variétés  les  plus  belles,  si  distinctes  des  anciennes 
plantes  par  les  semis  provenant  de  ces  plantes  de  choix.  » 

Cette  quatrième  question  est  des  plus  intéressantes.  Il  est  cer- 
tain que  les  hoiticulteurs  habiles  savent  reconnaître  les  meilleures 
branches  pour  le  bouturage  et  produire  ainsi  des  sujets  plus 
vigoureux  que  les  autres.  Le  choix  des  boutures  joue  donc  un 
rôle  important  dans  la  reproduction  des  végétaux,  et  il  serait 
avantageux  de  connaître  les  observations  pratiques  qui  auraient 
pu  être  faites  à  ce  sujet. 

M,  Jamin  exprime  le  regret  que  M.  Ménétrot  ne  soit  pas  pré- 
sent; il  aurait  pu,  sans  doute,  donner  d'intéressants  détails 
touchant  l'influence  qu'il  attribue  au  choix  de  la  bouture  sur  la 
variété.  L'orateur  déclare  que,  a  priori^  il  considère  un  pareil 
résultat  comme  absolument  extraordinaire.  On  conçoit  que  le 
choix  de  la  bouture  puisse  exercer  une  influence  sensible  sur  la 


vigueur  du  sujet,  mais  sur  la  nature  de  son  espèce,  cela  paraît 
impossible. 

M.  LE  Président  appuie  l'observation  de  M.  Jamin. 

M.  CouiLLARD  espérait  que  cette  question  serait  traitée  d'une 
façon  beaucoup  plus  étendue  par  le  Congrès,  car  elle  en  vaut 
la  peine.  Il  rappelle  que  M.  Cordonnier  a  déjà  soutenu  une 
théorie  relative  à  l'influence  qu'exerce  le  choix  des  bonnes 
boutures  sur  la  production  des  bonnes  plantes.  L'orateur  dé- 
clare avoir  fait  à  ce  sujet  des  expériences  concluantes;  il  est 
certain  qu'en  faisant  une  sélection  sévère  des  boutures,  on 
obtient  des  plantes  de  choix;  mais^  quant  à  obtenir  par  ce  pro- 
cédé des  variétés  nouvelles,  il  n'en  est  rien,  bien  que  cette  thèse 
ait  été  défendue.  Tout  ce  que  l'on  peut  affirmer,  c'est  que  les 
bonnes  boutures  donnent  des  plantes  plus  robustes  et  plus  aptes 
à  supporter  la  culture  intensive. 

M.  Barbier  fait  observer  que  l'on  obtient  des  résultats  diffé- 
rents par  le  bouturage  et  par  la  grefl^e.  Il  a  pu  se  convaincre 
que  certaines  plantes,  après  avoir  été  reproduites  trois  ou 
quatre  fois  par  bouturage,  ne  donnaient  plus  rien.  Il  a  fallu 
changer  de  système  :  on  s'est  servi  du  grefl'age,  et  l'on  a  ainsi 
obtenu  des  individus  plus  vigoureux  et  plus  florifères  qui  ont 
ensuite  servi  pour  produire  de  nouvelles  boutures. 

On  peut  poser  comme  une  règle  générale  qu'il  y  a  toujours 
intérêt  à  choisir  comme  boutures  les  rameaux  les  plus  vigou- 
reux, en  ce  qui  concerne  les  arbustes  de  pleine  terre.  Reste  à 
savoir  si,  en  produisant  des  sujets  trop  vigoureux,  on  ne  diminue 
pas  la  floraison  de  la  plante.  Il  y  aurait  beaucoup  à  dire  à  ce 
sujet.  Chacun  sait  qu'en  ce  qui  touche  le  Lilas,  par  exemple, 
l'augmentation  de  la  vigueur  de  la  plante  a  pour  conséquence 
une  diminution  de  la  floraison.  Il  est  possible,  cependant,  que  le 
même  phénomène  ne  se  produise  pas  pour  toutes  les  espèces. 

L'orateur  déclare  ne  pas  vouloir  insister,  n'étant  pas  préparé 
à  discuter  la  question  au  fond;  mais  il  demande  qu'elle  soit 
maintenue  à  l'ordre  du  jour  du  prochain  congrès,  afin  de  pou- 


voir  poursuivre  les  études  qu'il  a  entreprises  et  en  apporter  le 
résultat  au  Congrès. 

M.  LE  Président  constate  dès  à  présent  que,  de  l'avis  des 
membres  présents,  la  sélection  des  boutures  peut  influer  sur  la 
qualité  des  produits  mais  ne  saurait,  en  aucun  cas,  modifier  la 
variété,  ce  qui  paraîtrait,  du  reste, inexplicable,  à  première  vue. 

M.  LE  Président  invite  les  membres  du  Congrès  à  préparer 
des  mémoires  touchant  cette  intéressante  question  pour  le 
Congrès  de  l'an  prochain. 

M.  Thirion  rappelant  les  paroles  prononcées  par  M.  Jamin,  à 
savoir  que  le  choix  des  boutures  peut  influer  sur  la  vigueur, 
mais  non  sur  la  variété,  demande  à  lui  poser  une  question  qu'il 
serait,  mieux  que  personne,  à  même  de  résoudre. 

N'est-il  pas  vrai,  comme  on  l'a  prétendu,  que  certaines 
variétés  de  Poiriers  auraient  été  obtenues  par  suite  d'un  accident 
survenu  au  sujet  auquel  on  aurait  emprunté  la  greff'e  ? 

M.  Jamin  répond  que  le  fait  est  exact  et  qu'on  a  cité  même  des 
cas  assez  nombreux,  mais  que  cette  question  a  trait  au  grefl"age 
et  non  au  bouturage  que  vise  seulement  la  quatrième  question. 

M.  TiiiRiON  estime  qu'il  y  a  là  une  analogie  sur  laquelle  il 
serait  utile  d'insister.  Il  y  a  des  variations  qui  ont  été  attribuées 
au  grefl^age.  Un  accident  étant  survenu  au  sujet  qui  produisait 
les  grefl'es,  on  avait  pensé  que,  dans  ce  cas,  l'accident  se  trouvait, 
en  quelque  sorte,  perpétué  par  le  grefî'age. 

M.  LE  Président  fait  observer  que  la  question  du  greff"age,  qui 
présente,  d'ailleurs,  un  très  grand  intérêt,  n'est  pas  en  discus- 
sion en  ce  moment.  Seul,  le  bouturage  est  en  cause  et,  pour  le 
bon  ordre  des  travaux  du  Congrès,  il  importe  de  ne  pas  laisser 
s'égarer  le  débat  et  de  ne  pas  sortir  des  questions  inscrites  au 
programme. 


—    VIII   — 

M.  Jamin,  en  réponse  aux  observations  de  M.  Thirion,  dit  que 
le  phénomène  signalé  par  lui  a  été  observé  assez  souvent;  il  se 
produit,  dans  la  nature  des  espèces,  des  changements  parfois 
inexplicables;  —  c'est  ainsi  que  l'on  a  pucons'aler  que  le  Pêcher 
pouvait  devenir  Brugnon  et  réciproquement.  Des  variaiions  du 
même  genre  se  produisent  pour  le  Poirier,  notamment  pour  le 
Doyenné  gris,  qui  n'est  qu'une  forme  du  Doyenné  ordinaire]  il  y 
a  donc  là  des  constatations  exirêmempnt  cuiieuses  à  faire;  mais, 
comme  le  dit  M.  le  président,  il  ne  faut  pas  mêler  les  questions, 
et  celle-ci  devra  faire  l'objet  de  mémoires  spéciaux  et  d'une 
discussion  distincte. 

M.  Raquet,  en  présence  du  désir  des  congressistes  de  main- 
tenir au  programme  la  quatrième  question,  demande  qu'on 
ajoute  à  son  libellé  actuel  ces  mots  '<  et  le  greflage  ».  Sur  la 
question  du  choix  des  greffons,  l'orateur  aura  à  présenter  des 
observations  de  nature  à  intéresser  le  Congrès. 

Un  membre  estime  que  le  grefîage  et  le  bouturage  sont  choses 
distinctes  qui  ne  doivent  pas  êl^e  comprises  dans  la  même  ques- 
tion. Il  demande,  en  conséquence,  que  l'addition  proposée  par 
M.  Raquet  fasse  l'objet  d'une  question  séparée. 

M.  LE  Président  constate  que  cette  proposition  ne  soulève 
aucune  opposition,  lî  est  donc  décidé  que  la  que.-tion  du  boutu- 
rage et  celle  du  grefïage  feront  l'objet  d'une  discussion  distincte. 

L'ordre  du  jour  appelle  la  discussion  de  la  5^  question  ainsi 
conçue  : 

«  Histoire  et  culture  des  Cattleya  et  Ldelia.  » 

M.  LE  Président  rappelle  qu'un  mémoire  fort  bien  fait  a  été 
déposé,  sur  celle  question,  par  Al.  Guillof  bon,  à  qui  il  adresse 
les  lélicilations  de  la  Commission  du  Congrès,  exprimant  le 
regret  qu'il  ne  soit  pas  présent  pour  fournir  au  Congrès  quelques 
explications  verbales. 


—    IX    


M.  Georges  Grignan  dépose  sur  le  bureau  du  Congrès  un 
mémoire  qu'il  avait  préparé  et  qu'il  n'a  pas  adressé  à  la  com 
mission  spéciale  parce  qu'il  excède  la  limite  des  quinze  pages 
imposée  par  le  règlement. 

L'orateur  estime  que  la  question  posée  au  Congrès  exigerait 
de  très  longs  développements.  Parmi  les  Orchidées,  qui  présen- 
tent déjà  une  nomenclature  très  étendue,  les  Caitleya  et  les  Lselia 
ont  une  très  grande  importance  au  point  de  vue  horticole  ;  les 
fleurs  en  sont  très  belles  et  leur  emploi  se  répand  de  jour  en 
jour  comme  fleurs  coupées;  en  outre,  ces  genres  ne  comportent 
aucune  espèce  dédaignée,  comme  cela  se  produit  pour  beaucoup 
d'autres  plantes.  En  somme,  ce  sont  des  plantes  dont  le  rôle  en 
Horlicullure  a  été  très  important  déjà  dans  le  passé  et  le  sera 
davanlage  encore  dans  l'avenir. 

L'orateur,  analysant  le  mémoire  qu'il  dépose,  entre  dans 
quehjues  détails  relatifs  à  la  classification  des  Catileya  et  des 
LœUa.  Il  expose  que  ces  deux  genres  présentent  de  nombreuses 
analogies;  quelques  auteurs  ont  cependant  établi  entre  elles 
une  distinction  qui  est  maintenant  admise,  d'une  manière  géné- 
rale, par  tous  les  botanistes.  Mais  il  est  certain  qu'il  existe  une 
transition  formée  par  un  certain  nombre  d'individus  qui  réunis- 
sent les  deux  genres  et  l'on  peut  prévoir  qu'ils  se  trouveront  abso- 
lument confondus,  dans  un  avenir  qui  n'est  certainement  pas 
très  éloigné. 

M.  Guillochon,  l'auteur  du  mémoire  préliminaire  soumis  au 
€ongrès,  a  déclaré  qu'il  n'entendait  pas  s'occuper  de  l'hybrida- 
tion. L'hybridation  présente  cependant,  au  point  de  vue  de 
l'avenir,  une  extrême  importance.  Il  existe  déjà  180  hybrides 
connus  entre  les  Cattleya  et  les  Ldelia;  avant  qu'il  soit  longtemps, 
il  sera  devenu  impossible  de  les  dénommer  et  de  désigner  avec 
précision  leur  origine.  Ce  qu'il  y  a  de  certain,  c'est  qu'on  obtien- 
dra, dans  l'avenir,  des  hybrides  qui  feront  disparaître  tout  ce  qui 
aété  fait  jusqu'ici.  Déjà  on  en  peut  admirer  un  certain  nombreà 
l'exposition  qui  a  lieu  en  ce  moment;  en  Belgique,  on  en  pro- 
duit un  très  grand  nombre;  chaque  année,  il  en  apparaît  de 
nouveaux   et  leur  nombre  atteindra  peut-être,  dans  quelqi|ei 

2 


années,  le  chiffre  de  300;  déjà,  à  Iheure  actuelle,  les  hybrides 
tendent  à  l'emporter  sur  les  types  primitifs. 

Dans  ces  conditions,  il  y  a  lieu  d'appeler  l'attention  des  horti- 
culteurs sur  ces  plantes,  qui  sont  appelées  au  plus  grand  avenir; 
leur  valeur  horticole  est  déjà  d'ailleurs  suffisamment  connue 
pour  qu'il  soit  nécessaire  d'insister  davantage. 

M.  LE  Président  fait  observer  à  M.  Grignan  que  son  mémoire 
n'ayant  pas  été  envoyé  en  temps  utile  ne  peutplus  être  imprimé  ; 
il  pourra  l'être  cependant  si  son  auteur  veut  le  représenter 
l'année  prochaine. 

M.  Georges  Grignan  répond  qu'il  le  soumet  à  la  commission 
de  rédaction  qui  le  fera  publier  dans  le  Journal  de  la  Société,, 
si  elle  le  juge  opportun. 

M.  LE  Président  dit  qu'il  importe  de  distinguer  entre  le 
Congrès  et  la  Société.  Pour  le  Congrès,  le  mémoire,  si  intéres- 
sant qu'il  puisse  être,  a  été  présenté  ti'op  tard  pour  être  imprimé. 
Si  M.  Grignan  désire  l'adresser  à  la  Société,  il  sera  examiné  par 
la  Commission  spéciale  qui  l'appréciera  et  décidera  s'il  y  a,  ou. 
non,  lieu  de  l'imprimer  dans  le  Journal. 

M.  le  Président  ajoute  que  la  question  de  l'hybridation  des 
Orchidées  est  des  plus  intéressantes.  L'hybridation  est  une 
science  qui  a  marché  à  pas  de  géant  depuis  quelques  années  et 
il  est  certain,  comme  on  vient  de  le  dire,  que  les  espèces  primi- 
tives ne  tarderont  pas  à  disparaître.  Si  le  Congrès  le  juge  à 
propos,  on  pourrait  donc  proposer  pour  le  prochain  Congrès 
une  question  ainsi  conçue  : 

«  Des  résultats  obtenus  par  l'hybridation  dans  les  Orchidées  »,. 
ce  qui  est  approuvé. 

La  parole  est  donnée  à  M.  Georges  Truffant. 

M.  Georges  Truffaut  dit  qu'il  a  eu  l'occasion  de  poser,  dans 
les  journaux  spéciaux,  au  sujet  de  la  culture  des  Cattleya,  des 


1 


XI 


questions  touchant  la  dégénérescence  que  subissent  ces  plantes 
et  qui  est  bien  connue  des  horticulteurs.  A  quoi  tient  cette  dégé- 
nérescence? Existe-t-il  un  moyen  de  l'entraver?  Ce  sont  là  des 
questions  qui  sont  toujours  restées  sans  réponse.  Le  fait  est  que 
les  Cattleya  ne  se  conservent  pas  et  qu'on  n'en  maintient  les  col- 
lections qu'en  les  renouvelant  fréquemment. 

Il"  y  a  là  un  phénomène  extrêmement  curieux,  au  sujet 
duquel  l'orateur  a  entrepris?  des  recherches.  Ayant  constaté  que 
les  Cattleya  dégénéraient  dans  nos  serres,  il  supposa  que  ces 
plantes  ne  trouvaient  pas,  sous  nos  climats,  les  conditions 
d'existence  qu'elles  rencontrent  dans  leur  pays  d'origine  et 
qu'il  s'agissait  peut-être  là  d'une  question  de  nutrition.  Il  fut 
procédé  à  des  analyses  sur  des  pseudo-bulbes  arrivant  du  Brésil 
et  sur  des  pseudo-bulbes  provenant  de  serres.  Les  résultats 
furent  à  peu  près  identiques  et  il  fut  reconnu  que  la  compo- 
sition chimique  était  sensiblement  la  même;  les  pseudo-bulbes 
du  Brésil  contenaient  seulement  une  légère  proportion  d'acide 
phosphorique  en  plus. 

De  là  à  conseiller  une  alimentation  plus  riche  en  phosphates, 
il  n'y  a  qu'un  pas,  et  cependant  la  question  est  si  complexe  et 
si  délicate  que  l'on  ne  saurait  se  prononcer  sans  hésitation  à  cet 
égard.  Au  fond,  il  paraît  certain  que  la  différence  réside  dans 
une  variation  de  l'azote,  dans  l'alimentation  de  la  plante,  et  il 
est  très  probable  que  l'on  ne  pourra  jamais,  dans  nos  pays,  lui 
fournir  l'azote  sous  la  forme  oi^i  elle  le  rencontre  dans  son  pays 
d'origine.  Sous  les  régions  tropicales,  en  effet,  les  pluies  sont 
très  riches  en  ammoniaque,  et  c'est  sous  cette  forme  qu'elles 
fournissent  aux  plantes  l'azote  nécessaire  à  leur  alimentation. 
Peut-être  pourrions-nous  arriver  aux  mêmes  résultats  ou  à  des 
résultats  analogues  par  l'emploi  du  carbonate  d'ammoniaque, 
mais  il  est  impossible  de  donner  une  indication  précise  à  ce 
sujet. 

En  somme,  la  dégénérescence  des  Cattleya  est  un  fait  connu, 
et  il  serait  intéressant  de  savoir  si  elle  se  produit  partout  dans 
les  mêmes  conditions  et  s'il  existe  un  moyen  d'y  remédier.  L'ora- 
teur conclut  en  demandant  que  la  question  soit  maintenue  au 
programme  pour  l'année  prochaine. 


—   XII   — 


M.  LE  Président  fait  observer  que  la  question  qui  vient  d'être 
traitée  est  une  question  nouvelle.  Tous  les  horticulteurs  savent 
que  certaines  Orchidées,  et  notamment  les  Cattleya^  doivent  être 
renouvelées  dans  les  serres  au  bout  d'un  nombre  d'années  assez 
restreint,  et  il  y  aurait  un  grand  intérêt  à  ce  que  ces  questions 
de  dégénérescence  fussent  étudiées  avec  soin.  On  peut  inscrire 
au  programme  du  piochain  Congrès  une  question  conçue  en 
ces  termes  :  «  De  la  dégénérescence  chez  certaines  espèces 
d'Orchidées.  »  {Assentiment  général.) 

M.  Mangin  avoue  ne  posséder  aucune  connaissance  spéciale 
en  ce  qui  concerne  la  culture  des  Orchidées;  mais  les  faits  qui 
viennent  d'être  exposés  lui  rappellent  certains  phénomènes 
analogues  qu'il  demande  la  permission  de  rappeler.  On  sait  que 
certaines  plantes  peuvent  vivre  dans  des  engrais  exclusivement 
minéraux  et  que  d'autres  ont  besoin  de  matières  purement  orga- 
niques; or,  un  fait  singulier  a  été  constaté  ces  dernières  années 
en  Allemagne  :  c'est  que  certains  arbres,  notamment  le  Pin  et 
le  Hêtre,  ne  peuvent  vivre  que  s'il  se  forme  sur  leur  racine  une 
sorte  de  Champignon  qui  finit  par  faire  partie  intégrante  de 
l'arbre  et  lui  permet  d'absorber  les  matières  nécessaires  à  sa 
nutrition.  De  sorte  que  si  l'on  plante  des  Hêtres  ou  des  Ormes 
dans  un  terrain  où  les  Champignons  parasites  ont  été  préalable- 
ment détruits,  ces  arbres  ne  poussent  pas. 

Il  y  a  lieu  de  se  demander  si  un  phénomène  analogue  ne  se 
produit  pas  en  ce  qui  concerne  les  plantes  épiphytes.  L'orateur 
appelle  l'attention  du  Congrès  sur  ce  point,  pour  la  discussion 
de  l'année  prochaine. 

M.  LE  Président,  sans  vouloir  rien  préjuger  de  la  question, 
fait  remarquer,  en  qualité  de  praticien,  que  les  racines  des 
Orchidées  sont  des  racines  aériennes,  visibles,  sur  lesquelles  on 
n'a  jamais  constaté  la  présence  d'aucun  Champignon.  Dans  tous 
les  cas,  la  question  pourra  être  reprise  et  examinée  au  Congrès 
prochain. 


—    XIH    — 

L'ordre  du  jour  appelle  la  discussion  de  la  ô'^  question,  ainsi 
conçue  : 

«  Résumé  pratique  des  conditions  favorables  à  la  végétation.  » 

Personne  ne  demandant  la  parole,  il  est  passé  à  la  question 
suivante,  ainsi  conçue  : 

«  Du  choix  des  arbres  les  plus  convenables  pour  les  planta- 
tions d'alignement  dans  les  villes.  » 

Sur  cette  question,  trois  mémoires  préliminaires  ont  été  publiés. 
M.  Van  Huile,  l'auleur  de  l'un  d'eux,  esl  présent  dans  la  salle. 

M.  Van  Hulle  déclare  n'avoir  rien  à  dire  de  nouveau;  si  des 
objections  sont  faites  au  mémoire  qu'il  a  présenté,  il  est  prêt  à 
les  discuter.. 

M.  Decaux  dit  que  la  question  des  insectes  joue  un  grand  rôle 
dans  la  plantation  des  arbres  dans  les  villes.  Certaines  espèces 
sont  plus  attaquée*  que  d'autres.  Il  y  a  aussi,  pour  toutes  les 
espèces,  des  conditions  générales  d'entretien  qu'il  convient 
d'observer  avec  soin. 

Les  chenilles  ne  constituent  pas  un  danger  sérieux,  car  il  est 
toujours  possible  de  procéder  à  un  échenillage  et,  dans  tous  les 
cas,  le  dégât  produit  ne  porte  généralement  que  sur  l'année; 
mais  il  est  d'autres  parasites  infiniment  plus  redoutables.  L'ora- 
teur a  pu  constater,  à  la  suite  d'une  longue  expérience,  que  la 
plupart  du  temps,  les  insectes  n'attaquent  sérieusement  les 
arbres  que  quand  ils  sont  blessé-s,  c'e^t-à-dire  déjà  malades. 
Alors,  l'humidité  pénètre  dans  le  bois,  il  se  produit  une  fermen- 
tation de  la  couche  superficielle,  les  insectes  y  pénètrent,  pais 
s'enfoncent  dans  le  cœur  de  l'arbre,  qui  se  trouve  perdu  en 
quelques  années. 

L'orateur  cite,  en  exemple,  des  observations  qu'il  a  prises  sur 
des  arbres  du  B  -is  de  Boulogne:  2  arbres  sur  o  sont  atteints  de 
plaies  qui  sont  dues  soit  à  des  causes  accidentelles,  soit  à  la 
malveillance;  c'est  là  une  proportion  énorme,  et  il  serait  néces- 
saire de  se  préoccuper  de  cette  situation  si  l'on  ne  veut  pas  voir 


se  perdre  nos  plus  belles  plantations.  En  prenant  soin  de  panser 
les  plaies  des  arbres  avec  du  goudron,  qui  empêche  la  fermen- 
tation du  bois  et  la  pénétration  des  insectes,  on  conserve  avec  la 
plus  grande  facilité  les  Ormes  et  les  Marronniers  qui  sont  les 
plus  beaux  ornements  de  nos  promenades.  Le  remède  est  simple 
et  peu  coûteux,  il  est  à  souhaiter  qu'on  prenne  la  peine  de 
l'appliquer. 

Un  des  membres  présents  indique  comme  espèces  rustiques  les 
plus  convenables  pour  les  plantations  d'alignement  :  le  Marron- 
nier, le  Tilleul,  le  Frêne,  le  Châtaignier,  TOrme  et  le  Platane,  et, 
en  particulier,  ces  deux  dernières  espèces,  qui  résistent  le  mieux 
à  toutes  les  températures.  Quant  à  la  question  des  insectes,  elle 
est  fort  intéressante,  mais  l'orateur  fait  observer  qu'elle  ne  figure 
pas  au  programme,  où  il  n'est  question  que  du  choix  des  arbres 
les  plus  convenables  à  de  bonne  plantations. 

La  parole  est  donnée  à  M.  Martinet  pour  le  dépôt  d'une  pro- 
position. 

M.  Martinet  appelle  l'attention  des  membres  du  Congrès  sur 
une  question  qui  présente  un  grand  intérêt,  sinon  pour  eux 
directement,  du  moins  pour  leurs  enfants;  il  s'agit  du  bénéfice 
de  la  réduction  de  service  que  procure  l'article  23  de  la  loi  mili- 
taire, aux  élèves  d'un  certain  nombre  d'écoles  nationales,  énu- 
mérées  dans  le  texte  et  qui  sont  :  les  grandes  écoles  de  l'État 
qui  préparent  les  jeunes  gens  qui  se  destinent  aux  carrières 
libérales,  les  écoles  d'arts  et  métiers,  les  écoles  de  commerce 
reconnues  et  approuvées  par  l'État,  l'Ecole  des  mines  de  Saint- 
Étienne,  les  écoles  nationales  d'agriculture  de  Grignon,  Rennes 
et  Montpellier,  etc.  Seuls  les  élèves  de  ces  écoles  et  les  jeunes 
gens  qui,  en  qualité  d'ouvriers  d'art,  ont  subi  avec  succès 
certaines  épreuves  spéciales,  peuvent  bénéficier  [d'une  dispense 
partielle  du  service  militaire. 

L'Horticulture  ne  participe  dans  aucune  mesure  à  cette  faveur, 
et  les  jeunes  gens  qui  se  destinent  à  la  carrière  horticole  doivent, 
dans  tous  les  cas,  accomplir  leurs  trois  ans  de  service  militaire. 


Il  y  a  là  une  inégalité  évidente,  car  THorticulture  est,  au  même 
titre  que  les  autres,  une  branche  de  notre  industrie  nationale. 
Depuis  quelques  années,  il  est  vrai,  grâce  à  une  tolérance  qui 
n'a  rien  d'obligatoire,  un  certain  nombre  de  jeunes  horticul- 
teurs ont  été  admis  à  subir  les  examens  d'ouvriers  d'art; 
mais,  tout  récemment,  un  jeune  homme  s'est  vu  refuser  l'accès 
de  cet  examen,  sous  prétexte  que  les  dessinateurs  de  jardins, 
ne  sont  pas  des  ouvriers  d'art,  n^étant  ni  architectes  ni  jar- 
diniers. 

Dans  ces  conditions,  il  a  paru  à  l'Union  commerciale  des  hor- 
ticulteurs de  France^  qui  s'est  réunie  ce  matin,  qu'il  y  avait  lieu, 
pour  le  Congrès,  d'émettre  un  vœu  eu  vue  d'obtenir  l'assimilation 
de  notre  École  nationale  d'Horticulture  de  Versailles  aux  autres 
écoles,  au  point  de  vue  de  la  dispense  partielle  obtenue  par 
leurs  élèves. 

Les  résolutions  adoptées  par  l'Union  commerciale  et  soumises 
au  Congrès  sont  les  suivantes  : 

Considérant  que  les  diplômes  accordés  aux  élèves  méritants 
des  grandes  écoles  de  l'Etat,  des  écoles  d'arts  et  métiers,  des 
écoles  des  mines,  des  écoles  supérieures  de  commerce,  des 
écoles  nationales  d'agriculture,  etc.,  permettent  aux  jeunes  gens 
se  destinant  aux  carrières  libérales,  à  l'industrie,  au  commerce, 
à  l'agriculture,  etc.,  de  bénéficier  des  dispositions  de  l'article  23 
de  la  loi  militaire  du  16  juillet  18S9; 

Considérant  que  l'Horticulture,  qui  n'est  pas  comprise  dans 
les  catégories  énumérées  ci  dessus,  a,  tout  autant  que  les  autres 
industries  nationales,  besoin  d'hommes  instruits,  dont  les  études 
ne  peuvent  être  interrompues  sans  inconvénients  pendant  trois 
années  consécutives  ; 

«  Émet  le  vœu  :  que  les  élèves  diplômés  de  l'École  nationale 
d'Horticulture  de  Versailles,  soient  assimilés  à  ceux  des  écoles 
nationales  d'agriculture  de  Grignon,  Rennes,  Montpellier,  etc., 
et  participent,  dans  la  même  mesure,  au  bénéfice  de  l'ar- 
ticle 23  de  la  loi  militaire  du  16  juillet  1889.  » 

Nous    espérons,   conclut  M.  Martinet,  que  le   Congrès  sera 


—   XVI    — 

unanime,  comme  l'a  été  l'Union  commerciale,  pour  appuyer  ce 
vœu  auprès  des  autorités  compétentes.  {Applaudissements.) 

'  M.  LE  Président  fait  observer  que  le  vœu  présenté  ne  vise  que 
les  élèves  de  l'École  nationale  d'Horticulture  de  Versailles;  ces 
jjBunes  gens  sont,  évidemment,  très  digues  d'intérêt,  et  tout  le 
monde  approuvera  la  mesure  que  l'on  propose  en  leur  faveur; 
mais  ils  ne  sont  pas  les  seuls;  est-ce  qu'il  ne  serait  pas  juste  de 
faire  bénéficier  tous  les  élèves  horticulteurs  de  l'article  %i  de  la 
loi  militaire,  qui  confère  la  dispense  partielle,  après  examen, 
à  tous  les  ouvriers  d'art?  Un  jardinier  peut  tout  aussi  bien  être 
considéré  comme  un  ouvrier  d'art  qu'un  menuisier  ou  un 
serrurier.  « 

M.  le  Président  propose  donc  au  Congrès,  d'appuyer  le  vœu 
de  M.  Martinet,  en  y  ajoutant  un  paragraphe  pour  demander 
que  l'Horticulture  soit  comprise  au  nombre  des  industries  qui 
fournissent  des  candidats  aux  examens  d'ouvriers  d'art. 

M.  Martinet  ne  s'oppose  pas,  en  principe,  à  cette  addition. 
Déjà  l'on  peut  invoquer  des  précédents  dans  le  sens  de  la  propo- 
sition de  M.  le  président;  mais  il  ne  s'agit  pas  là  d'une  mesure 
générale;  les  avis  sont  partagés,  dans  les  jurys  départemen- 
taux, certains  acceptent  les  jardiniers  comme  ouvriers  d'art^ 
d'autres  s'y  refusent.  On  peut  dire  que  la  porte  est  entr'ouverte  ; 
il  y  aurait  peut-être  intérêt  à  l'ouvrir  toute  grande,  et  à  insérer 
une  formule  précise  dans  la  loi  qui,  jusqu'à  présent,  a  laissé 
aux  jurys  leur  liberté  d'appréciation. 

M.  Bruant  estime  qu'il  est  imprudent  de  soulever  cette  ques- 
tion. Si^  comme  le  dit  M.  Martinet,  la  porte  est  déjà  entr'ouverte, 
n'est-il  pas  à  craindre  que,  si  une  solution  contraire  intervient, 
elle  se  ferme  complètement  et  pour  longtemps?  Mieux  vaudrait 
peut-être  profiter  d'une  tolérance,  que  de  solliciter  une  décision 
ferme,  qui  risque  d'être  défavorable. 

M.  Martinet  ne  méconnaît  pas  la  valeur  de  cette  objection.  Si 
^une  réclamation  en  faveur  des  élèves  de  TÉcole  nationale  d'Hor- 


ticulture  de  Versailles  a  des  chances  d'être  accueillie,  parce 
qu'il  s'agit  là  d'une  simple  question  d'assimilation  à  d'autres 
écoles,  il  n'en  sera  peut-être  pas  de  mêiue  en  ce  qui  touche 
l'assimilation  aux  ouvriers  d'art. 

M.  LE  Président  dit  qu'on  parle  de  porte  entr'ouverte,  mais 
que,  dans  la  réalité  des  chose?,  la  porte  n'est  pas  entr'ouverte 
le  moins  du  monde,  en  ce  moment.  Les  ouvriers  relieurs, 
doreurs,  serruriers,  menuisiers  etc.,  qui  ont  l'intention  de  passer 
l*examen  d'ouvriers  d'art,  font  une  demande  qui  est  examinée 
par  un  Conseil  départemental  spécial,  qui  l'accepte  ou  la  rejette. 
Or,  jusqu'à  présent,  l'Horticulture  ne  figure  pas  au  nombre  des 
industries  pouvant  jouir  du  bénéfice  de  l'article  23  de  la  loi 
militaire.  Il  ne  faut  pas  oublier  que,  pour  obtenir  le  changement 
de  cet  état  de  choses,  ce  n'est  pas  une  faveur  ni  une  tolérance 
administrative  qu'il  s'agit  d'obtenir,  mais  bien  une  modification 
de  la  loi  militaire  elle-même  que  peut  seul  voter  le  Parlement.  Il 
ne  s'agit  donc  pas  de  pousser  une  porte  enir'ouverle,  il  s'agit 
d'enfoncer  une  porte  fermée.  Il  est  très  juste  et  très  naturel  de 
demander  pour  les  élèves  de  l'école  de  Versailles  la  même  faveur 
qui  est  accordée  aux  élèves  d'autres  écoles,  mais  il  y  a  d'autres 
horticulteurs,  également  intéressants  et  auxquels  il  n'y  a  aucune 
raison  de  refuser  le  bénéfice  de  l'article  23. 

M.  Bruant  rppète  que  formuler  une  telle  demande,  c'est 
reconnaître  que  les  horticulteurs  n'ont  actuellement  aucun  droit 
à  cette  faveur.  Userait  préférable  de  ne  pas  soulever  la  question 
et  de  continuer  à  profiter,  quand  on  le  pourra,  des  interpréta- 
tions bienveillantes  des  jurys.  {Approbation.) 

M.  Chauré,  au  moment  où  il  va  être  procédé  au  vote  sur  le 
vœu  de  M.  Martinet,  demande  qu'on  ajoute  le  texte  même  de 
l'article  23  de  la  loi  militaire.  Beaucoup  de  personnes  ignorent, 
en  efl'et,  quelles  sont  les  dispositions  de  l'article  visé. 

M.  Martinet  répond  que  rien  n'est  plus  facile  et  que  cette  addi- 
tion sera  faite. 


LOI    MILITAIRE 

Art.  23.  En  temps  de  paix,  après  un  an  de  présence  sous  les 
drapeaux,  sont  envoyés  en  congé  dans  leurs  foyers,  sur  leur 
demande,  jusqu'à  la  date  de  leur  passage  dans  la  réserve  : 

1**  Les  jeunes  gens  qui  contractent  l'engagement  de  servir 
pendant  dix  ans  dans  les  fonction-s  de  l'instruction  publique, 
dans  les  institutions  nationales  des  sourds-muets  ou  des  jeunes 
aveugles,  dépendant  du  ministère  de  l'intérieur,  et  y  rempliront 
effectivement  un  emploi  de  professeur,  de  maître  répétiteur  ou 
d'instituteur. 

Les  instituteurs  laïques,  ainsi  que  les  novices  et  membres  des 
congrégations  religieuses  vouées  à  renseignement  et  reconnues 
d'utilité  publique,  qui  prennent  l'engagement  de  servir  pendant 
dix  ans  dans  les  écoles  françaises  d'Orient  et  d'Afrique  subven- 
tionnées par  le  gouvernement  français; 

S'^  Les  jeunes  gens  qui  ont  obtenu  ou  qui  poursuivent  leurs 
études  en  vue  d'obtenir  : 

Soit  le  diplôme  de  licencié  es  lettres,  es  sciences,  de  docteur 
en  droit,  de  docteur  en  médecine,  de  pharmacien  de  l""^  classe, 
de  vétérinaire  ou  de  titre  d'interne  des  hôpitaux,  nommé  au 
concours  dans  une  ville  où  il  existe  une  faculté  de  médecine  î 
soit  le  diplôme  délivré  par  l'École  des  chartes,  l'École  des 
langues  orientales  vivantes  et  l'École  d'administration  de  la 
marine; 

Soit  le  diplôme  supérieur  délivré  aux*  élèves  externes  par 
l'Ecole  des  ponts  et  chaussées,  l'Ecole  supérieure  des  mines, 
l'Ecole  du  génie  maritime  ;  soit  le  diplôme  supérieur  délivré  par 
l'Institut  national  agronomique,  l'Ecole  des  haras  du  Pin,  aux 
élèves  internes,  les  écoles  nationales  d'agriculture  de  Grand- 
jouan,  de  Grignon  et  de  Montpellier,  l'Ecole  des  mines  de  Saint- 
Etienne,  les  écoles  des  maîtres  ouvriers  mineurs  d'Alais  et  de 
Douai,  les  école?  nationales  des  arts  et  métiers  d'Aix,  d'Angers 
etdeChâlons,  l'Ecole  des  hautes  études  commerciales  et  des 
écoles  supérieures  de  commerce  reconnues  par  l'Etat; 

Soit  l'un  des  prix  de  Rome,  soit  un  prix  ou  médaille  d'Etat 


dans  les  concours  annuels  de  l'Ecole  nationale  des  beaux-arts, 
du  Conservatoire  de  musique  et  de  l'Ecole  nationale  des  arts 
décoratifs  ; 

3°  Les  jeunes  gens  exerçant  les  industries  d'art  qui  sont  dési- 
gnés par  un  jury  d'état  départemental,  formé  d'ouvriers  et  de 
patrons.  Le  nombre  de  ces  jeunes  gens  ne  pourra,  en  aucun  cas, 
dépasser  un  demi  pour  cent  du  contingent  à  incorporer  pour 
trois  ans  ; 

4°  Les  jeunes  gens  admis,  à  titre  d'élèves  ecclésiastiques,  à 
continuer  leurs  études  en  vue  d'exercer  le  ministère  dans  l'un 
des  cultes  reconnus  par  l'Etat. 

En  cas  de  mobilisation,  les  étudiants  en  médecine  et  de  phar- 
macie sont  versés  dans  le  service  de  santé. 

Tous  les  jeunes  gens  énumérés  ci-dessus  seront  rappelés  pen- 
dant quatre  semaines  dans  le  cours  de  l'année  qui  précédera 
leur  passage  dans  la  réserve  de  l'armée  active.  Ils  suivront  en- 
suite le  sort  de  la  classe  à  laquelle  ils  a[>partiennent. 

Des  règlements  d'administration  publique  détermineront  :  les 
conditions  dans  lesquelles  sera  contracté  l'engagement  décennal 
visé  aux  paragraphes -P^"  ;  les  justifications  à  produire  parles 
jeunes  gens  visés  aux  paragraphes  2^"  et  4^,  soit  au  moment  de 
leur  demande,  soit  chaque  année,  pendant  la  durée  de  leurs 
études;  la  nomenclature  des  industries  d'art  qui  donneront  lieu 
à  la  dispense  prévue  au  paragraphe  3%  le  mode  de  répartition 
de  ces  dispenses  entre  les  départements,  le  mode  de  constitution 
du  jury  d'Etat  pour  les  ouvriers  d'art  ainsi  que  les  justifications 
annuelles  d'aptitude,  de  travail  et  d'exercice  régulier  de  leur 
profession,  que  les  jeunes  gens  dispensés,  sur  la  proposition  du 
jury,  devront  fournir  jusqu'à  Vêige  de  vingt-six  ans. 

Les  mêmes  règlements  fixeront  le  nombre  des  diplômes  supé- 
rieurs à  délivrer  annuellement,  en  vue  de  la  dispense  du  service 
militaire  par  chacune  des  écoles  énumérées  au  troisième  alinéa 
du  paragraphe  2®,  et  définiront  ceux  de  ces  diplômes  qui  ne 
sont  pas  définis  par  la  loi;  ils  fixeront  également  le  nombre 
des  prix  et  des  médailles  visés  au  quatrième  alinéa  du  même 
paragraphe. 


XX    

M.  LE  Président  met  aux  voix  le  vœu  déposé  par  M.  Martinet. 
Ce  vœu  est  adopté  à  l'unanimité. 

M.  le  Président  dit  qu'il  est  prêt  à  retirer  sa  proposition  addi- 
tionnelle, si  elle  n'est  pas  appuyée  par  l'Assemblée. 

M.  Michelin  espère  que  cette  proposition  pourra  être  être  uti- 
lement reprise  plus  tard.  Pour  le  moment,  il  y  a  des  chances 
d'obtenir  la  dispense  pour  l'Ecole  nationale  d'Horticulture  de 
Versailles,  parce  que  c'est  là  une  simple  question  de  justice.  Il 
faut  se  contenter  de  cela;  dans  un  avenir  plus  ou  moins  éloigné,, 
et  après  que  cette  porte  aura  été  ouverte,  on  s'occupera  de  récla- 
mer une  nouvelle  satisfaction. 

M.  LE  Président,  tout  en  regrettant  que  sa  proposition  n'ob- 
tienne pas  l'assentiment  du  Congrès,  déclare  la  retirer. 

M.  le  Président  annonce  qu'il  reste  inscrit  à  l'ordre  du  jour, 
trois  questions  proposées  parla  section  des  Roses. 

Sur  sa  proposition,  la  discussion  de  ces  questions  est  renvoyée 
à  demain  à  deux  heures. 

Personne  ne  demandant  plus  la  parole,  la  séance  est  levée  à 
quatre  heures. 


DEUXIEME   SEANCE 

TENUE   LE   VENDREDI    22   MAI,    A    l'hOTEL    DE   LA    SOCIÉTÉ 

Présidence  de  M.  H.  de  Vîlmorîn,  premier  vice -président. 

La  séance  est  ouverte  en  présence  de  123  membres. 

Sont  présents  au  bureau   :  MM.  Lévéque,  Vitry,  vice-prési- 
dents de  la  Société;  M.  E.  Bergman,  secrétaire  du  Congrès. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures  un  quart. 


M.  LE  Président,  retenu  hier  par  une  indisposition,  s'excuse 
de  n'avoir  pu  assister  à  la  séance  d'inauguration  du  Congrès. 

M.  Ernest  Bergman,  secre^a/re,  donne  lecture  du  procès-verbal 
de  la  précédente  séance. 
Le  procès-verbal  est  adopté  sans  observations. 

L'ordre  du  jour  appelle  la  discussion  de  la  première  question 
du  programme  proposée  par  la  section  des  Roses. 
Cette  première  question  est  ainsi  conçue  : 
«  De  la  classification  dcb  Rosiers  aupointde  vue  botanique.  » 

M.  LE  Président  dit  que  c'est  là  une  question  à  la  fois  très 
étendue  et  d'une  extrême  importance.  Les  Roses  de  nos  jardins 
proviennent  de  types  très  divers,  plus  ou  moins  modifiés,  sans 
parler  des  hybrides.  Mais  cette  question  des  origines,  très  inté- 
ressante, ne  saurait  être  traitée  sans  avoir  été  sérieusement  pré- 
parée à  l'avance.  La  classification  dont  il  s'agit  doit  servir  de 
base  aux  travaux  de  la  section  spéciale  des  Roses.  Si  elle  veut 
élever  un  édifice  solide,  la  première  chose  à  faire  est  de  dresser 
une  statistique,  un  catalogue  raisonné  de  notre  matériel  de 
Roses.  Ce  catalogue  ne  peut  être  que  le  résultat  d'un  travail  mé- 
thodique, après  consultation  des  ouvrages  spéciaux. 

Si  donc  per.-onne  n'a  de  mémoire  préparé  à  déposer,  la  dis- 
cussion de  la  première  question  sera  renvoyée  à  la  session  pro- 
chaine. 

Personne  ne  demandant  la  parole,  il  est  passé  à  la  discussion 
de  la  deuxième  question  ainsi  conçue  : 

«  Classement  des  meilleures  variétés  de  Rosiers  dans  les  sec- 
tions :  Hybrides  remontants,  Thés,  Noisettes,  Ile  Bourbon,  Hy- 
brides de  Thé,  Rugosa,  Provins...  etc.  » 

Un  travail  de  M.  Thomas  a  été  publié  à  ce  sujet  dans  le  fasci- 
cule des  mémoires  préliminaires. 

M.  E.  Bergman  ajoute  que  depuis  cette  publication,  M.  Alcide 
Barsac  a  fait  parvenir  un  autre  travail,  dans  lequel  il  propose  un 


—   XXII   — 

classement  par  ordre  de  mérite  des  Hybrides  remontants  et  des 
Hybrides  de  Thé. 

M.  Lévéque  rappelle  que  la  section  des  Roses,  de  la  Société 
nationale  d'Horticulture,  fondée  il  y  a  fort  peu  de  temps,  n'a  pas 
eu  le  temps  de  travailler  encore  beaucoup  et,  en  conséquence,  il 
serait  peut-être  bon  et  prudent  de  ne  soumettre  celte  question  du 
classement  au  Congrès  que  lorsque  la  section  sera  en  mesure  de 
lui  soumettre  une  liste  pouvant  servir  de  base  de  discussion. 
Actuellement,  on  ne  se  trouve  en  présence. que  de  listes  présen- 
tées par  les  auteurs  de  mémoires  et  qui  sont  l'expression  de  leur 
opinion  personnelle,  de  leurs  goûts,  de  leurs  idées;  il  est  permis 
de  supposer  qu'un  grand  nombre  de  personnes  pourront  trouver 
une  liste  meilleure  qui  pourra  être  plus  utilement  discutée  par 
le  prochain  Congrès. 

M.  LE  Président  estime  que  la  manière  de  procéder  proposée 
par  M.  Lévéque  présente  l'avantage  de  permettre  de  comprendre 
dans  le  travail  de  l'an  prochain  toutes  les  variétés  nouvelles  qui 
ne  figurent  pas  dans  le  travail  de  M.  Thomas. 

M.  Chargueraud  demande  que,  dans  l'établissement  de  la  liste 
dont  il  est  question,  il  soit  tenu  compte  des  différences  de  cli- 
mat, c'est-à-dire  des  espèces  qui  conviennent  le  mieux  au  Nord,^ 
au  Centre  et  au  Midi.  Telle  espèce  qui  réussit  mal  sous  tel  cli- 
mat est  excellente  sous  tel  autre.  Il  y  a  là  un  point  de  vue  inté- 
ressant. 

M.  Lévéque  appuie  l'observation  de  M.  Chargueraud.  Il  est 
certain  que  beaucoup  de  Roses,  excellentes  à  cultiver  en  Angle- 
terre ne  le  sont  pas  à  Paris,  et  que  d'excellentes  Roses  du  climat 
de  Paris  réussissent  mal  à  Nice"  ou  à  Cannes.  La  section  des  Roses 
n'entend  nullement  se  montrer  exclusive,  et  il  appuie  la  proposi- 
tion de  M.  Chargueraud. 

Un  membre  fait  observer  qu'il  ne  suffit  pas  d'indiquer  aux 
amateurs  qu'un  Rosier  appartient  à  telle  ou  telle  espèce,  il  faut 


—    XXÎfT    — 

aussi  lui  faire  connaître  les  qualités  qu'il  possède  et  qui  sont  de 
nature  à  répondre  à  ses  désirs  :  port  de  la  plante,  feuillage, 
fécondité,  etc.  Il  ne  suffit  pas  de  dire  d'un  Rosier  qu'il  est 
sarmenteux,  il  faut  dire  s'il  est  beau  et  florifère. 

M.  LE  Président  répond  que  ces  indications  sont  toujours 
données  lorsqu'on  fait  la  description  d'une  plante  ;  il  est  d'usage 
d'indiquer  si  elle  convient  mieux  en  bordure,  en  massif,  etc.. 
On  peut  faire  de  même  pour  les  Rosiers  et  indiquer  si  telle 
espèce  est  remontante,  grimpante,  florifère,  odorante,  à  cou- 
leurs vives,  etc.. 

Le  même  membre  croit  que,  pour  répondre  à  ce  desideratum, 
le  mieux  serait  de  dresser  une  liste  des  belles  Roses  sous  forme 
de  dictionnaire.  Outre  les  qualités  physiques  de  la  plante,  on 
pourrait  indiquer  les  espèces  délicates  qui  sont  sujettes  à  la 
rouille.  Tous  ces  renseignements  sont  très  utiles  pour  les  ama- 
teurs, qui  pourront  ainsi  choisir  en  parfaite  connaissance  de 
cause  les  Rosiers  qu'ils  désirent. 

M.  Baltet  insiste  pour  que  l'on  donne  surtout  des  renseigne- 
ments pratiques  touchant  la  culture  de  chaque  variété.  Tout  le 
monde  sait  que,  sur  cinquante  variétés  nouvelles  mises  en  vente 
sur  les  marchés,  c'est  à  peine  si,  au  bout  de  dix  ans,  il  en  est 
quatre  ou  cinq  qui  aient  fait  preuve  de  réels  mérites  et  qui 
restent  appréciées  des  connaisseurs.  Mais  avant  tout,  le  plus  im- 
portant est  de  bien  fixer  la  classification. 

C'est  là  le  point  de  départ.  On  confond  très  souvent  avec  les 
espèces  ce  qui  n'est,  à  proprement  parler,  que  des  tribus.  Où 
commencent  et  où  finissent  les  Hybrides  de  Thé?  Et  les.  Ile 
Bourbon?  Combien  d'hybrides  sont  ainsi  dénommées  impropre- 
ment puisqu'ils  se  reproduisent  par  graine.  Il  serait  urgent  de 
mettre  de  l'ordre  dans  toutes  ces  dénominations  et  de  com- 
mencer le  travail  par  la  base,  c'est-à-dire  réellement  par  le 
commencement. 

M.  LÉvÊQUE  approuve  l'idée  émise  par  M.  Baltet.  Ce  qu'il. y  a,* 
en  effet,  de  plus  important,  c'est  de  procéder  à  une  classifica- 


—    XXIV   — 

lion  rigoureuse  des  bonnes  variétés  de  fond  telles  que  la  France^ 
Paul  Neyron,  etc.,  en  indiquant  aux  amateurs  les  sortes  les 
plus  convenables  pour  le  grand  air,  pour  les  jardins  confinés, 
tels  que  ceux  des  villes;  les  variétés  sarmenteuses,  remontantes, 
grimpantes,  etc.,  etc..  C'est  là  un  travail  long  et  difficile  à  faire, 
qui  ne  pourra  pas  être  présenté  avant  Tannée  prochaine. 

M.  SciPioN  CocDET  estime  que  le  plus  important,  c'est  la  clas- 
sification. Il  faut  être  fixé.  On  dit  que  la  Gloire  de  Dijon  n'est 
pas  un  Thé.  Pourquoi  ne  soutiendrait-on  pas  que  c'est  un 
Provins? 

M.  LE  Président  estime  également  que  la  classification,  au 
point  de  vue  botanique,  constitue  le  point  capital.  Rien  n'em- 
pêchera ensuite  d'indiquer  les  qualités  culturales  de  chaque 
espèce.  Cette  classification  est  chose  difficile  à  établir;  il  faut 
attacher  autant  d'importance  à  l'aspect  de  la  plante  qu'à  son 
histoire  et  il  pourrait  bien  se  faire  que  telle  plante  qui  paraît,  à 
première  vue,  se  rattacher  à  une  série,  fût  reconnue  à  l'examen 
et  après  étude  de  son  histoire,  appartenir  à  une  autre.  Le  cata- 
logue à  dresser  comprend  donc  deux  parties  bien  distinctes  :  la 
partie  scientifique,  botanique  proprement  dite,  et  la  partie  pra- 
tique, relative  à  l'utilisation  des  plantes  au  point  de  vue  horti- 
cole, décoratif,  artistique,  etc.,  etc.. 

La  première  partie  est  la  plus  importante  pour  les  spécia- 
listes, la  seconde  présente  un  bien  plus  grand  intérêt  pour  les 
amateurs. 

M.  Magny  demande  que,  dans  le  tableau  à  dresser,  on  indique 
pour  chaque  variété  la  plus  ou  moins  grande  facilité  de  boutu- 
rage. C'est  un  point  qui  n'intéresse  pas  les  spécialistes,  qui  sont 
instruits  à  cet  égard;  mais  qui  a  de  l'importance  pour  les  ama- 
teurs. 

M.  LE  Président  dit  qu'il  sera  tenu  compte  de  l'observation 
de  M.  Magny. 


—   XXV   — 

L'ordre  du  jour  appelle  la  discussion  de  la  3^  question  conçue 
en  ces  termes  : 

«  Des  maladirs  particulières  aux  Rosiers,  des  insectes  nui- 
sibles et  des  moyens  de  les  combattre.  » 

Sur  cette  question,  un  travail  de  M.  Decaux  a  été  imprimé 
dans  le  fascicule  des  mémoires  préliminaires. 

Un  autre  travail,  qui  paraît  très  complet,  vient  d'être  adressé 
au  bureau.  Il  émane  de  M.  Nicolas,  de  Lyon.  Il  est  trop  volumi- 
neux pour  qu'on  puisse  en  donner  lecture  et  il  serait  fort  diffi- 
cile de  l'analyser;  mais  le  Congiès  peut  décider  de  l'envoyer  à 
la  section  des  Roses,  qui  en  fera  le  dépouillement  et  y  prendra 
ce  qui  lui  paraîtra  utile. 

M.  Ernest  Bergman  ajoute  que  la  section  des  Roses  pourra,  si 
elle  le  juge  à  propos,  renvoyer  ce  travail  au  Conseil  en  en 
demandant  l'insertion  au  Journal  à  la  siiile  des  travaux  du 
Congrès.  Le  mémoire  de  M.  Nicolas  paraît  fort  intéressant,  et 
son  auteur  est,  du  reste,  un  vieux  praticien  connu  et  apprécié  de 
tout  le  monde. 

,  Sur  la  proposition  de  M.  le  Président,  le  Congrès  prononce  le 
renvoi  du  mémoire  de  M.  Nicolas  à  l'examen  de  la  section  des 
Roses. 

M.  Decaux  lit  et  développe  les  points  principaux  de  son 
mémoire. 

M.  MussAT  demande  la  permission  de  faire  une  courte  digres- 
sion en  disant  un  mot  au  sujet  de  la  classification.  Il  croit  que 
cette  œuvre  présentera  de  très  grosses  difficultés,  mais  qu'il  est 
indispensable  de  l'accomplir,  en  remontant  à  l'origine  de  chaque 
espèce,  européenne  ou  extra-européenne.  L'orateur  croit  qu'il 
serait  également  utile  de  modifier  le  langage  usuel,  notamment 
en  ce  qui  concerne  l'emploi  du  mot  Hybride.  On  se  sert  con- 
stamment de  ce  mot  et  il  est  très  probable  cependant  que  nous 
cultivons  très  peu  d'hybrides  de  Rosiers,  et  que  la  plupart  de 


nos  Rosiers  sont,  non  pas  des  hybrides,  mais  des  métis,  ce  qui 
n'est  pas  du  tout  la  même  chose. 

Celte  digression  faite,  J'orateur  aborde  la  question  des  para- 
sites. Le  plus  répandu  et  le  plus  connu  de  tous  sous  le  climat  de 
Paris,  est,  dit-il,  celui  connu  sous  le  nom  de  Blanc  des  Rosiers 
et  dont  le  nom  scientifique  est  Erysiphe  pannosa. 

C'est  lui  qui  produit  cette  trame  légère  qui  semble  faite  de  fils 
d'araignée  et  qui,  à  un  moment  donné,  devient  pulvérulente. 

En  s'occupant  de  ce  parasite  à  un  point  de  vue  exclusive- 
ment pratique,  on  constate  qu'il  a,  dans  son  existence,  plu- 
sieurs phases,  dont  deux  sont  particulièrement  distinctes.  Dan& 
la  première,  quand  il  commence  à  se  former  sur  les  jeunes 
pousses,  il  est  dans  la  période  de  formation  des  spores  et  est, 
à  ce  moment,  attaquable  par  une  foule  de  procédés.  Depuis 
longtemps,  on  a  préconisé,  pour  sa  destruction,  la  fleur  de 
soufre.  Elle  donne,  en  effet,  de  bons  résultats,  mais  à  la  condi- 
tion expresse  d'être  employée  pendant  la  première  phase  de 
développement  du  parasite.  Plus  tard,  en  effet,  l'aspect  de  ce 
dernier  se  modifie;  la  trame  devient,  de  blanc,  jaunâtre,  et  l'on 
voit  apparaître  sur  la  feuille  de  petits  points  jaunes  de  la  gros- 
seur, ou  à  peu  près,  d'une  minuscule  tête  d'épingle.  A  partir  de 
ce  moment,  on  peut  affirmer  que  le  soufrage  est  beaucoup 
moins  efficace.  En  conséquence,  il  serait  nécessaire  de  recom- 
mander aux  amateurs  de  pratiquer  cette  opération  dès  l'appa- 
rition du  parasite,  c'est-à-dire  au  printemps.  Si  elle  devient 
ultérieurement  beaucoup  moins  efficace,  cela  tient  à  ce  que  les 
spores  reproductrices  se  trouvent  alors  renfermées  dans  une 
sorte  de  petite  boite  absolument  close  et,  conséquemment,  im- 
pénétrable. 

M.  Léa^êque  dit  que  le  parasite  signalé  par  M.  Mussat  n'est 
autre  chose  que  la  rouille.  L'orateur  déclare  avoir  employé,  pen- 
dant deux  ans,  la  fleur  de  soufre  sans  aucun  résultat;  il  n'a 
obtenu  de  succès  qu'avec  la  bouillie  bordelaise  appliquée  à 
l'envers  des  feuilles.  Toutefois,  ce  procédé  présente  Tinconvé- 
nient  de  produire  sur  les  feuilles  des  taches  d'aspect  désagréable. 


—   XXVII    — 

M.  MussAT  conseille^  pour  obvier  à  cet  inconvénient,  de 
substituer  à  la  bouillie  bordelaise  la  préparation  à  base  de 
mélasse  dont  on  a  beaucoup  parlé  dans  ces  derniers  temps.  Elle 
a  l'avantage  d'être  très  tenace  et  invisible  sur  les  feuilles. 

L'orateur  ajoute  que  le  parasite  blanc  dont  il  a  parlé  n'est 
pas  précisément  la  rouille  dont  parle  M.  Lévèque,  et  qui  est  une 
espèce  du  genre  Puccinia.  Les  parasites  du  Rosier  sont,  d'ail- 
leurs, extrêmement  nombreux  et  variés. 

Dans  la  rouille,  les  taches  se  produisent  à  l'envers  des  feuilles  ; 
lorsqu'il  s'agit  de  VErysiphe  pannosa,  les  taches  s'observent 
aussi  bien  à  la  face  inférieure  qu'à  la  face  supérieure.  Les  deux 
parasites  paraissent,  d'ailleurs,  se  développer  d'une  façon 
identique,  et  tous  deux  peuvent  être  détruits  par  les  sels  de 
cuivre. 

En  somme,  les  amateurs  n'ont  pas  à  se  préoccuper  d'établir 
une  distinction  qui  n'aurait,  pour  eux,  aucun  inte'rêt  pratique. 

M.  Magny,  en  vue  d'éviter  les  taches  sur  les  feuilles,  préconise 
l'emploi,  en  vaporisation,  d'une  liqueur  contenant  du  sulfate  de 
cuivre  et  du  carbonate  de  soude,  qui  remplit,  comme  la  chaux ^ 
le  rôle  de  base,  sans  altérer  aucunement  le  tissu  des  feuilles.  La 
mélasse,  qui  donne  d'ailleurs  de  bons  résultats,  présente  l'incon- 
vénient, de  laisser  sur  les  feuilles  un  dépôt  poisseux  qui  bouche 
les  pores  de  l'épiderme  et  empêche  la  respiration  de  la  plante. 
Il  ne  faut  donc  l'employer  que  dans  une  proportion  rai- 
sonnée. 

M.  LE  Président,  tout  en  reconnaissant  l'inconvénient  que 
présentent  les  préparations  qui  tachent  les  feuilles,  surtout  pour 
la  vente  en  fleurs  coupées,  fait  observer  que  le  fait  de  laisser  des 
taches  visibles,  est  parfois  un  avantage,  car  il  permet  de  bien 
apercevoir  les  parties  traitées  et  de  ne  négliger  ainsi  aucun  point 
malade.  Dans  tous  les  cas,  l'horticulteur  «,  le  choix  parmi  les 
nombreuses  préparations  analogues  à  la  bouillie  bordelaise. 

M.  Decaux  rappelle  qu'il  a  parlé,  dans  son  mémoire,  de 
l'emploi  de  la  fleur  de  soufre  ;  il  croit  devoir  ajouter  que  ce 


XXVIII   

procédé  lui  a  surtout  réussi  quand  il  Ta  employé,  non  le  matin, 
mais  au  grand  soleil. 

L'orateur  déclare  avoir  remarqué  également  que  tous  les 
Rosiers  plantés  en  terrain  sec  et  bien  aéré  donnaient  des  plan- 
talions  vigoureuses  et  généralement  exemptes  de  cryptogames. 

M.  Lévêque  confirme  le  fait. 

M.  Uecaux  dit  que  pour  le  Peronospora  sparsa^  pour  le 
Ruggine  rosœ  et  pour  le  iJothidea  ?osœ,  la  fleur  de  soufre  donne 
de  bons  résultats  et  paraît  réussir  mieux  que  la  bouillie  borde- 
laise. 

M.  LE  Président  fait  observer  que  le  mode  d'action  n'est  pas 
le  même. 

M.  Lévêque  répèle  que,  pour  le  blanc  du  Rosier,  la  bouillie 
bordelaise  lui  a  toujours  bien  réussi  et  qu'il  ne  lui  reproche  que 
les  taches  qu'elle  laisse  sur  les  feuilles. 

M.  Decaux  répond  qu'il  est  facile,  dans  ce  cas,  d'employer  le 
saccharate  qui  n'attaque  pas  la  chlorophylle  ni,  en  particulier, 
les  bourgeons  sensibles.  On  peut  encore  se  servir  de  cloches  en 
osier,  —  ce  qui  est  très  peu  coûteux  —  et  procéder  à  des  fumi- 
gations de  tabac  qui  tuent  piesque  tous  les  parasites  qui 
attaquent  le  Rosier.  Mais  c'est  une  fumii^ation  qu'il  faut  faire 
pour  chaque  plante  si  les  pulvérisations  ne  suffisaient  pas. 

M.  LE  Président  dit  que  c'est  là  un  procédé  commode,  sans 
doute,  pour  un  jardin  de  peu  d'étendue,  mais  qui  serait  diffici- 
lement applicable  à  une  plantation  de  150  à  200,000  Rosiers. 

M.  Decaux  répond  qu'il  a  toujours  procédé  ainsi  et  que  c'est 
un  système  qu'on  peut  toujours  essayer. 

M.  Millet  communique  au  Congrès  quelques  observations 
qu'il  a  pu  recueillir  dans  l'exercice  de  la  culture  forcée  des 
Roses. 


—   XXIX   — 

En  ce  qui  concerne  le  puceron,  il  est  facilement  détruit  par 
l'eau  légèrement  nicotinée  ou  par  l'eau  de  savon,  qui  ne  tache 
pas  le  feuillage. 

Les  chenilles  font  parfois  de  grands  dégâts  ;  c'est  en  parti- 
culier la  nuit  qu'elles  travaillent,  vers  dix  heures  ou  dix  heures 
et  demi.  Il  suflit  de  visiter  les  plantes  avec  une  lanterne  et  de 
tuer  les  animaux. 

En  ce  qui  concerne  les  Champignons  parasites,  on  les  détruit 
ou  on  prévient  facilement  leur  apparition  dans  les  serres  par 
l'emploi  de  la  fleur  de  soufre.  Une  seule  fois,  un  Rosier  dit 
«  Pompon  de  mai  »,  atteint  d'une  espèce  de  Champignon  rose,  a 
résisté  pendant  deux  ou  trois  ans  à  la  fleur  de  soufre  et  n'a  été 
guéri  que  par  la  bouillie  bordelaise  employée  avec  infiniment 
de  précautions. 

L'oraleur  signale  enfin  une  cryptogame  qui  lui  est  inconnue  et 
qu'il  considère  comme  bien  plus  dangereuse.  Elle  est  a[»parue, 
pour  la  première  fois,  sur  une  collection  de  Rosiers  Bolzaris 
dont  la  floraison  magnilique  était  estimée  à  1,500  francs  envi- 
ron. La  récolte  fut  complètement  détruite  en  48  heures. 

Dans  celte  maladie,  les  feuilles  prennent  une  couleur  violacée, 
analogue  à  celle  de  la  Vigne  vierge  en  automne  ;  le  lendemain, 
elles  tombent,  les  rameaux  deviennent  noirs  et  tout  est  perdu. 
L'oialeur  répète  qu'il  ignore  la  nature,  l'origine  et  le  traite- 
ment de  cette  maladie.  Il  a  sulfaté  et  soufré  ces  Rosiers,  rien  n'a 
réussi  ;  il  a  soumis  les  feuilles  ainsi  attaquées  à  l'examen  de 
plusieurs  botanistes,  mais  il  n*a  pu  obtenir  de  réponse  précise. 

Il  serait  heureux  de  savoir  si  qiiel(|ue  membre  du  Congrès  a 
eu  l'occasion  d'obsei'ver  cette  maladie  et  connaît  le  moyen  de  la 
guérir,  car  elle  cause  les  plus  grands  ravages. 

IM.  Pierre  Cochet  demande  à  M.  Miilet  s'il  n'avait  pas  préala- 
blement employé  des  engrais  chimiques. 

M.  Millet  répond  négativement. 

M.  Lévêoue  dit  qu'il  a  perdu,  en  quarante-huit  heures,  beau- 
coup de  Rosiers  nouveaux   atteints  d'une  maladie   du   même 


genre.  Il  attribue  les  effets  produits  à  l'action  de  l'araignée 
rouge  ou  de  l'araignée  grise. 

M.  Millet  répond  que,  chez  lui,  il  lui  est  impossible  d'attribuer 
la  maladie  à  cette  cause. 

M.  Maître  a  obtenu  de  très  bons  résultats  par  l'emploi  du 
fsulfate  de  cuivre;  en  Is  mélangeant  à  la  terre,  dans  la  propor- 
tion de  cent  kilos  à  l'hectare,  lia  détruit  tous  les  vers  blancs. 

Il  a  également  bien  réussi  par  l'emploi  de  la  paille  sulfatée  à 
l'aide  d'une  solution  à  15  ou  20  p.  100. 

En  ce  qui  concerne  le  ver  blanc,  l'orateur  a  fait  des  expé- 
riences en  vases  clos,  avec  de  la  terre  sulfatée  et  non  sulfatée. 
Au  bout  de  huit  jours,  les  vers  blancs  placés  dans  la  terre 
sulfatée  étaient  malades. 

Pour  les  parasites  de  l'écorce  des  arbres,  on  peut  employer 
une  solution  de  sulfate  de  cuivre,  ou  encore  un  mélange  de 
fleur  de  soufre  et  de  savon  noir.  Peut-être  ce  dernier  remède 
n'esl-il  pas  radical  mais  il  est  certain  qu'il  nuit  considérablement 
au  développement  des  Champignons  parasites. 

Certaines  plantes  favorisent  le  développement  j des  crypto- 
games, c'est  un  fait  qui  a  été  reconnu  par  la  Société  d'Horticul- 
ture; on  peut  citer,  notamment,  l'Epine-vinette,  qui  exerce 
son  influence  jusque  dans  un  rayon  d'une  cinquantaine  de 
mètres. 

L'orateur  conclut,  en  disant  qu'il  n'a  pas  la  prétention  d'indi- 
quer des  remèdes  absolus,  mais  seulement  de  fournir  quelques 
renseignements  utiles  et  pratiques. 

M.  Ernest  Bergman,  à  propos  de  la  destruction  du  ver  blanc, 
dit  que,  au  Domaine  de  Ferrières,  on  a  essayé  l'emploi  du 
Botrytis  tenelta.  Il  a  le  regret  d'annoncer  que  les  résultats  ont 
été  tout  à  fait  mauvais...  non  pour  le  ver  blanc,  mais  pour  les 
jardiniers.  {Rires.) 

Sur  quinze  ou  vingt  vers  blancs  recueillis,  un  seul_,  en 
'tnoyenne,  est  atteint.  Les  autres  n*ont  rien. 


XXXI    — 


M.  LE  Président  confirme  Tobservation  de  M.  Bergman.  Le 
Bolryiis  est  évidemment  un  parasite  funeste  au  ver  blanc;  mais 
il  y  a  trop  de  chances  pour  que,  dans  l'immense  étendue  de  la 
ierre,  Je  danger  et  ia  victime  ne  se  rencontrent  pas. 

M.  Ernest  Bergman  dit  que,  pour  réussir,  il  faudrait  prendre 
isolément  chaque  ver  blanc  et  le  mettre  en  contact  avec  le 
Botrytis. 

M.  Maître  répète  que  ses  observations  lui  ont  permis  de  cons- 
tater la  nocuité  du  sulfate  de  cuivre  pour  le  ver  blanc. 

M.  CotnET  répond  que  le  procédé  est  connu  depuis  longtemps 
€t  qu'il  ne  donne  pas  de  résultats  certains. 

M.  Bazin,  répondant  à  M.  Decaux,qui  a  préconisé  l'emploi  de 
chiffons  de  laine  pour  la  destruction  du  ver  blanc,  déclare  avoir 
vu  employer  des  déchets  de  laine,  procédé  qui  n'a  donné  qu'un 
résultat  :  c'est  que  les  vers  blancs  n'ont  jamais  été  mieux 
portants.  (Rires.) 

M.  LE  Président  estime  que  l'emploi  des  déchets  de  laine  ne 
saurait  présenter  d'inconvénients,  même  si  les  vers  blancs  les 
mangent  :  car  pendant  ce  temps,  ils  ne  mangent  pas  la  plante. 

(^Soiu'u^es.) 

M.  Decaux  rappelle  qu'il  n'a  pas  parlé  de  déchets,  mais  de 
chiffons  de  laine  et  qu'il  a,  en  outre,  conseillé  de  les  imprégner 
de  pétrole,  produit  qui  constitue  un  poison  violent  pour  le  ver 
blanc. 

L'orateur  recommande  particulièrement  pour  cet  emploi  les 
chiffons  qui  servent  au  nettoyage  des  machines  et  notamment 
des  locomotives.  Ces  chiffons  n'ont  aucune  valeur  dans  l'indus- 
trie et  donnent  d'excellents  résultats. 

C'est  de  ces  chifTons  que  l'orateur  a  eu  l'idée  de  se  servir  pour 
la  première  fois  qu'il  a  institué  ses  expériences.  _ 


—   XXXTI 


M.  Bazin  remercie  M.  Maître  de  ses  renseignements,  il  re- 
commandera désormais  remploi  du  pétrole. 

M.  LE  Président,  constatant  que  personne  ne  demande  plus  la 
parole,  annonce  que  l'ordre  du  jour  est  épuisé.  Il  invite  les  me  m- 
bres  du  Congrès,  qui  auraient  des  questions  à  faire  inscrire  au 
programme  de  Tannée  prochaine,  à  les  déposer  immédiatement 
afin  qu'elles  puissent  être  préalablement  soumises  à  l'approba- 
tion du  Conseil  de  la  Société. 

M.  Baltet  propose  la  question  suivante  : 
«  Elude  comparative  des  différents  sujets  propres  au  greffage 
des  Rosiers  ». 

M.  Decaux,  rappelant  les  ravages  faits  dans  les  friîits  par  le 
petit  ver,  extrêmement  commun,  connu  sous  le  nom  de  «  Ver 
des  Pommes  »  et  dont  le  nom  scientifique  est  Carpocapsa,  pro- 
pose d'inscrire  au  programme  upe  question  relative  à  l'étude 
des  mœurs  de  cet  animal  et  des  moyens  de  le  détruire. 

Cetle  question  est  fort  importante,  car  sur  uiie  production 
fruitière  totale  annuelle  de  250  millions,  on  a  pu  constaler,  cer- 
taines années,  que  le  ver  des  Pommes  occasionnait  une  perte 
de  plus  de  50  p.  100. 

M.  LE  Président  croit  que  le  Conseil  inscrira  d'autant  plus 
volontiers  cetle  intéressante  question  au  programme,  qu'elle 
prés^^nte  l'avantage  d'être  à  peu  près  la  seule  qui  ait  trait  à  la 
pomologie. 

Aucune  proposition  nouvelle  n'étant  faite,  M.  le  Président 
remercie  les  membres  qui  ont  bien  voulu  assister  aux  séances 
du  Congrès,  el,  en  leur  donnant  rendez-vous  à  Tannée  pro- 
chaine, déclare  close  la  session  de  1896. 

La  séance  est  levée  à  4  heures. 

Paris.  —  Imprimerie   L.  Maretheux,  1,  rue  Cassette. 


SOCIETE   NATIONALE    D'HORTICULTURE    DE   FRANCE 


CONGRÈS    HORTICOLE    DE    1896 


CINQUIÈME   QUESTION 

HISTOIRE  ET  CULTURE 

DES  GATTLEYA  ET  L/ELIA 


M.  L.  GUILLOCHON 

Chef   de    culture    chez    M.    L.    Duval. 


Faire  retracer  clairement  et  d'une  manière  aussi  concise  que 
possible  l'histoire  des  Cattleya  et  des  Lœlia,  en  notant  les 
époques  les  plus  remarquables  de  leur  introduction  en  Europe 
ou  de  leur  découverte  dans  les  pays  d'origine,  tel  a  été,  nous 
pensons,  le  désir  de  MM.  les  membres  du  Congrès  en  mettant 
au  programme  cette  question  «  Histoire  et  culture  des  Cattlei/a 
et  Lœlia  ». 

Nous  avons  bien  pensé,  pendant  le  cours  de  ce  travail,  de 
parler  des  hybrides  artihciels  qui  ont  été  obtenus  dans  ces  deux 
genres;  mais,  nous  n'avons  pas  donné  suite  à  notre  idée 
craignant  que  cela  nous  entraînât  trop  loin,  la  place  nous 
étant  limitée;  mais  nous  proposons  pour  le  Congrès  de  l'an 
prochain  la  question  suivante  :  «  Histoire  des  hybrides  arti- 
ficiels de  Cattleya  et  Lxlla  ». 

Cet  historique,  avec  dates  à  l'appui,  montrerait  les  différentes 
phases  par  lesquelles  est  passé  ce  genre  de  croisements  et  les 
progrès  que  Ton  a  accomplis  depuis  les  premiers  essais  d'hybri- 
dation, ce  qui  serait  de  nature  à  intéresser  les  nombreux  ama- 
teurs qui  se  passionnent  pour  la  culture  des  représentants  de 
cette  belle  et  intéressante  famille  :  les  Orchidées. 

1 


Historique. 

L'un  des  premiers  Cfilllei/a  connus  par  la  science  botanique 
et  l'HorticMlture  fut,  d'après  nos  recherches,  le  6'.  maxima  dont 
des  spécimens  secs  furent  envoyés  du  Pérou  en  1777  par  Ruiz  et 
Pavon.  L'herbier  de  ces  deux  explorateurs  fut  acquis  par  M.  Lam- 
bert et  c'est  à  l'aide  de  ces  échantillons  que  Lindley  en  donna 
une  première  description  en  1831. 

Nous  arrivons  maintenant  jus(iu'en  1804,  année  pendant 
laquelle  fut  découvert  par  Humboldt,  lors  de  son  exploration 
du  cours  de  l'Orénoque,  le  Catlleya  superba^  qui  fait  aujour- 
d'hui les  délices  des  amateurs,  bien  qu'il  soit  assez  rebelle  à  la 
culture. 

Les  communications  étant  peu  rapides  à  ces  époques,  et  de  ce 
fait  les  voyages  longs  et  difficiles,  surtout  lorsqu'il  s'agissait  de 
se  rendre  dans  des  contrées  inexplorées  jusqu'alors,  les  envois 
d'Orchidées  se  ralentirent  et  cessèrent  même  jusqu'en  1818, 
année  qui  fut  marquée  par  une  seconde  découverte  du  C .  superba 
par  le  botaniste  Martius,  qui  a  fait  beaucoup  pour  l'étude  de  la 
llore  brésilienne  et  dont  l'herbier  a  été  acquis  par  le  gouverne- 
ment belge  cette  même  année. 

C'est  aussi  dans  \ù  courant  de  l'année  1818  que  William 
Cattley,  de  Barnet,  qui  possédait  une  des  plus  belles  collections 
connues  à  cette  époque  reçut  de  Swainson,  des  échantillons  de 
Mousses  et  de  Lichens  qui  étaient  calés,  afin  qu'ils  ne  se  déran- 
geassent pas  pendant  le  voyage,  avec  des  rhizomes  de  Catlleya. 

M.  Cattley  trouvant  ces  plantes  bizarres,  les  mit  en  végétation 
et  il  eut  la  bonne  fortune  d'en  avoir  une  en  fleurs  quelque 
temps  après.  Une  fleur  fut  envoyée  au  célèbre  botaniste  Lindley 
qui  fonda,  en  le  lui  dédiant,  le  genre  Caltieya. 

Le  premier  Caitleya  introduit  dans  les  cultures  européennes 
fut  le  Catlleya  Loddigesu  reçu  par  MM.  Loddiges,  de  Hackney, 
de  Rio  de  Janeiro.  Il  fut  alors  nommé  Epidendrum  violaceum. 

Ce  nom  lui  resta  jusqu'à  ce  que  Lindley  fondant  le  genre 
Catlleya  à  l'aide  du  C.  labiata  vers  1821  en  fît  la  seconde  des 
espèces  alors  connues  en  le  dédiant  aux  introducteurs,  MM.  Lod- 
diges. 


C'est  en  1823  que  le  Ç,  citrina  fut  introduit  en  Angleterre  par 
les  soins  de  la  Société  royale  d'Horticulture  de  Londres;  mais 
pourtant  la  première  mention  du  C.  citrina  se  trouve  dans 
V Histoire  naturelle  du  Mexique,  par  le  jésuite  Hermandez.  Deux 
botanistes  hispano-américains,  La  Llave  et  Lexarza,  l'ont  décrit 
comme  étant  un  Sobralia,  faute  bien  excusable  si  l'on  consi- 
dère les  moyens  d'études  primitifs  que  ces  auteurs  avaient  à 
leur  disposition. 

Ils  observèrent  cette  belle  Orchidée  épiphyte  dans  les  mon- 
tagnes du  voisinage  de  Valladolid;  on  l'y  appelle  Taizinguarl, 
nom  plus  euphonique  que  celui  de  Corticoatzontecoxachi/l,  que 
les  indigènes  donnent  à  cette  même  plante. 

Forbes  importa  du  Brésil,  la  même  année,  le  C.  Forbesii  qui 
lui  fut  dédié. 

Le  C.  intermediaï[\i\m^ov\,é,  en  1824,  parle  capitaine  Graham, 
«nvoyépar  M.  Harrisson,  de  Rio  de  Janeiro,  au  Jardin  botanique 
de  Glascow  où  il  fleurit  pour  la  première  fois  deux  ans  après. 

Il  n'est  pas  certain,  mais  d'après  nos  recherches  nous  pensons 
que  c'est  en  1826,  que  le  C.  pumila  qui  a  donné  lieu  à  de  nom- 
breuses variétés  fut  découvert  par  Gardner;  et  aussi  le  Lœlia 
<:rispa  qui  fait  aujourd'hui  partie  de  toute  collection  et  qui  est 
devenu  une  plante  absolument  commerciale;  il  a  été  envoyé  de 
Rio  de  Janeiro  à  la  Société  royale  d'Horticulture  de  Londres  par 
sir  Henry  Chamberlain. 

Le  D'  Lindley  le  décrivit  l'année  suivante  et  le  nomma 
C.  crispa,  à  cause  de  la  bordure  crispée  de  son  labelle. 

L'année  1832  fut  marquée  par  la  vente  de  la  collection  de 
M.  William  Cattley,  dont  une  partie  fut  achetée  par  M.  Knight 
et  quelques  spécimens  du  célèbre  mais  toujours  rare  C.  labiata 
passèrent  le  détroit;  ce  qui  procura  aux  amateurs  de  l'époque  le 
plaisir  de  voir  cette  rarissime  plante  en  fleurs  dans  les  serres  de 
M.  Pescatore,  à  la  Celle-Saint-Cloud. 

C'est  aussi  pendant  l'année  1832  que  le  comte  Karwinsky 
trouva  au  Mexique,  dans  le  voisinage  de  Oaxaca,  le  Lxlia  albida 
et  c'est  à  ce  même  collectionneur  que  l'on  doit  le  L.  furfu- 
racea  introduit  en  Angleterre  vers  1838. 

Le  jardin  de  la  Société  royale  d'Horticulture  de  Londres  à 


Chiswick  fut  à  l'ordre  du  jour  en  1834,  pour  la  première  belle 
floraison  du  C.  intermedia  qui  avait  été  importé  en  1824. 

Nous  arrivons  maintenant  jusqu'en  1835,  année  pendant 
laquelle  MM.  Loddiges,  de  Hackney,  et  quelque  temps  après 
iMM.  Low  et  G'®  de  Clapton,  importèrent  le  Lselia  anceps.  Il  était 
alors  très  abondant  dans  le  voisinage  de  Orizaba  et  Cordoba  où 
il  est  appelé  parles  indigènes^/  Toro. 

L'on  pourrait  dire  que  l'année  1836  marque  un  pas  de  fait 
dans  la  culture  des  Orchidées,  si  l'on  remarque  les  variétés 
introduites  pendant  le  cours  de  cette  année  et  qui  sont  aujour- 
d'hui les  principales  plantes  cultivées  en  vue  du  commerce  pour 
la  fleur  coupée. 

D'abord  et  en  première  ligne  le  C.  Mossiœ,  introduit  par 
M.  George  Green,  de  Liverpool,  qui  le  reçut  de  la  Guayra,  Ve- 
nezuela. Il  fleurit  pour  la  première  fois  dans  la  collection  de 
M.  Moss,  à  Otterpool,  prés  Liverpool,  auquel  il  fut  dédié  par  sir 
W.-J.  Hooker. 

Cette  même  variété  fut  importée  dans  le  courant  des  années 
qui  suivirent  par  M.  Parker,  de  Hornsey  Nurseries,  et  autres.  A 
différentes  époques,  il  est  apparu  dans  les  collections  françaises 
et  anglaises  des  variétés  blanches  ou  d'un  rose  très  pâle  d'une 
fixité  assez  remarquable  pour  les  nommer.  Nous  citerons  :  C, 
Mossiœ,  var.  vestalis ',  var.  variabilis,  de  Piret;  var.  Reineckiana 
de  Reineck;  var.  candida,  de  Van-Houtle;  var.  Wageneri  de 
Wagener. 

C'est  encore  en  1836  que  le  Lœîia  autumnalis  fut  reçu  de 
Mexico  par  M.  Taylem,  de  Parkfîeld,  près  de  Liverpool.  Peu  de 
temps  après  il  était  envoyé  à  M.  Barker  de  Birmingham,  par  son 
collecteur  Ross  et,  plus  tard  importé,  en  quantité,  par  MM.  Loddi- 
ges, MM.  Low  et  C'^  et  d'autres  établissements  d'importation. 

Pendant  le  cours  de  cette  même  année,  M.  Harrison  intro- 
duisait le  C.  Harrisonïœ  et  de  la  province  de  Minas  Geraes,  par 
Young,  le  Lœlia  cinnaharina  dans  l'établissement  duquel  il  fleu- 
rit pour  la  première  fois  et  par  M.  G.  Ure  Skinner  le  C  Skin- 
nevi  qui  fut  trouvé  à  Métagalpa  par  le  D^'Oersted  et  àCosla-Rica 
par  Warscewicz. 
Eu  1837,  M.\J.  Low  et  G^°,  de  Clapton  (Angleterre)  importaient 


I 


du  district  d'Orizaba  et  dédièrent  à  M.  Barker,  de  Birmingham, 
une  nouvelle  variété  de  Lœlia  anceps  qui  prit  le  nom  de  L.  an- 
ceps^  var.  Barkeriana. 

La  première  floraison  du  L.  cinnab arina  ewilien  dans  le  cours 
de  cette  année  chez  M.  Young,  son  introducteur.  Le  L.  glauca 
fut  envoyé  en  Angleterre  par  M.  Henchmann  qui  l'avait  trouvé 
dans  le  voisinage  de  Xalapa.  Harlweg  le  rencontra  dans  la 
même  localité  et  l'envoya  à  la  Société  royale  de  Londres  en 
1837.  Ure  Skinner  l'importa  plus  tard  du  Guatemala. 

L'année  1838  est  marquée  par  un  nouvel  envoi  de  C.  citrinay 
d'Oaxaca,  au  duc  de  Bedford,  à  Woburn,  et  par  l'introduction  du 
C.  bicolor  par  MM.  Loddiges,  de  Hackney. 

Le  C.  superba  qui  avait  été  découvert  à  deux  reprises  diffé- 
rentes en  18Ô4  et  en  1818  fut  introduit  dans  les  cultures  par  sir 
Robert  Schomburgk,  qui  envoya  à  MM.  Loddiges  quelques 
plantes  collectées  dans  la  Guyane  anglaise. 

C'est  dans  le  cours  de  cette  même  année  1 838,  que  le  C.  pumila 
fleurit,  pour  la  première  fois^  dans  la  collection  de  M.  John  All- 
card  qui  l'avait  reçu  d'Essequibo,  dans  la  Guyane  anglaise. 
C'est  sur  cette  floraison,  qu'il  fut  figuré  dans  le  Botanical  Maga- 
zine et  reçut  le  nom  de  C.  pumila. 

Le  D""  Lindley  écrit  dans  le  Botanical  Register  (année  1838, 
tome  II)  :  Le  Lœlia  Perrini  est  connu  depuis  plusieurs  années  ; 
il  a  été  introduit  de  Rio  de  Janeiro  par  M.  Harrison,  de  Liver- 
pool,  et  dédié  au  jardinier  de  cet  amateur,  un  nommé  M.  Perrin. 
La  variété  nivea  apparut  quelques  années  après  dans  la  collec- 
tion du  consul  Schiller,  de  Hambourg. 

Le  L.  superbiens  fut  découvert  en  1839,  par  M.  G.  Ure  Skin- 
ner au  Guatemala.  Voici  ce  que  le  collecteur  dit  à  ce  sujet  : 
«  La  première  fois  que  je  vis  le  L.  superbiens,  c'était  en  1839, 
dans  le  village  de  Sumpango,  au  Guatemala.  Les  indigènes  le 
cultivaient  devant  les  portes  de  leurs  demeures. 

«  Plus  tard,  en  1840,  je  me  suis  mis  à  la  recherche  de  son  lieu 
natal  et  le  découvris  enfin  après  une  excursion  de  trois  jours, 
dans  les  barancas  à  environ  vingt  lieues  au  nord  de  la  ville  de 
Guatemala. 

«La  matinée  du  jour  où  je  fis  cette  excursion  (27 novembre),  le 


—  6  — 

sol  était  couvert  de  gelée  blanche.  Cependant  les  Lœlia  n'avaient 
pas  souffert  aux  endroits  abrités,  mais  ailleurs  ils  présentaient 
pourtant  une  apparence  rabougrie.  » 

La  même  année,  il  fut  importé  du  Brésil  le  L.  flava  qui  fleurit 
pour  la  première  fois  dans  la  collection  de  M.  G.  Lemon,  à  Con- 
clew,  dans  le  Cornwall. 

Le  C.  Aclandiœ  fui  dédié  par  le  D""  Lindley  à  lady  Acland,  de 
Kiilerton,  près  Exeter,  où  il  a  été  introduit  en  1839. 

En  1840,  M.  Barker,  de  Birmingham,  fit  connaître,  le  premier^ 
au  D""  Lindley  le  L^elia  rubescens.  Celte  plante  avait  été  achetée 
quelque  temps  auparavant  à  M.  Knight.  Harlweg  la  découvrit 
de  nouveau  la  même  année  dans  une  localité  appelée  Rélatalen 
au  Guatemala. 

C'est  en  1842  que  le  C.  max'una  fut  réimporté  par  Hartweg 
qui  l'envoya  à  la  Société  royale  d'Horticulture  de  Londres,  où  il 
fleurit  en  1844  et  mourut  quelque  temps  après  ;  et  c'est  par  les 
soins  de  cette  même  Société  que  le  Z.  superbiens  fut  introduit 
dans  les  cultures.  Il  fleurit  pour  la  première  fois  dans  la  collec- 
tion de  MM.  Wray,  à  Oakfield,  près  Cheltenham  en  1844;  année 
pendant  laquelle  fut  décrit  le  C.  Lawrenceana^  par  Robert  Schom- 
burgk,  pendant  une  exploration  dans  la  région  de  Roraimo, 
Guyane  anglaise. 

Le  L.  Dlgbyana  fut  introduit  pour  la  première  fois  en  1846  du 
Honduras,  Amérique  centrale,  par  M™'  Donnell  qui  envoya 
des  plantes  à  M.  Vincent  Digby,  de  Minterne,  dans  la  collection 
duquel  il  fleurit  pour  la  première  fois  et  auquel  il  fut  dédié. 

L'on  est  assez  peu  d'accord  sur  la  date  de  la  première  intro- 
duction du  Léelia  purpurata,  qui  est  aujourd'hui  l'une  des  Orchi- 
dées les  plus  cultivées. 

Van-Houtte  dans  sa  Flore  dit  ceci  :  «  Le  Lœlia  purpurata  fut 
découvert  en  1846  par  M.  François  de  Vos  dans  l'île  de  Sainte- 
Catherine  sur  la  côte  du  Brésil.  Ce  collecteur  au  service  de 
M.  Ambroise  Verschaff'elt,  introduisit  la  plante  à  l'état  vivant 
dans  les  serres  de  son  patron  d'où  elle  a  passé  dans  le  commerce 
horticole.  C'est  par  un  exemplaire  venu  de  Gand  quele  D""  Lindley 
la  décrivit  comme  une  espèce  distincte.  » 

MM.  Veitch   dans   leur  «  Manual  of  Orchidaceous  plants  » 


laissent  en  effet  le  mérite  de  celte  introduction  à  M.  de  Vos, 
mais  donnent  l'année  1847  comme  en  étant  la  date;  de  plus  ils 
ajoutent  que  la  première  floraison  en  Angleterre  a  eu  lieu  chez 
MM.  Backhouse,  de  York. 

Selon  le  Pescaiorea,  le  L.  purpnrata  aurait  été  primitivement 
introduit  du  Brésil  par  M.  Brys,  de  Bornhem,  et  nommé 
C.  Brijsiana.  Quoi  qu'il  en  soit,  c'est  aujourd'hui  une  plante 
éminemment  commei'ciale  et  de  toute  heauté  lors  de  sa  floraison. 

C'est  par  ce  même  collecteur,  François  de  Vos,  que  le 
L.  elegans  fut  découvert  dans  l'île  de  Sainte-Catherine  et  c'est 
encore  celte  même  année  1847  que  MM.  Loddiges,  de  Hackney 
reçurent  le  premier  C.  lohata  chez  lesquels  il  fleurit  l'année 
même  de  son  introduction.  Il  fut  décrit  par  Reichenbach  sous  le 
nom  de  Lœlia  Boothiatia,  qui  le  dédia  à  M.  Lorentz  Booth,  de 
Flottbech,  près  Hambourg,  dans  la  collection  duquel  était  la 
plante  qui  avait  servi  à  la  description. 

Le  Cattleya  Warsceiviczii  Rchb.  (gigos  André),  fut  découvert 
en  1848  dans  la  province  de  Medellin  (Nouvelle-Grenade);  mais 
un  accident  survenu  en  passant  la  rivière  Magdalena,  détruisit 
une  grande  partie  des  plantes  et  celles  qui  purent  être  sauvées 
et  envoyées  périrent  par  la  suite. 

C'est  à  l'aide  de  ces  quelques  spécimens  qu'il  fut  figuré  et 
décrit  par  Reichenbach  dans  le  Xenia  Orchidacea  sous  le  nom 
de  C.  Warscewiczii. 

Plus  tard,  quelques  plantes  étaient  reçues  de  M.  Triana  par 
Linden,  qui  figura  cette  variété  dans  ['Illustration  horticole.  De 
Frontiuo  l'on  importa  la  variété  hnperlcdis.  et  d'Amalfi  sur  la 
Cordillère  centrale,  l'on  introduisit  la  forme  connue  dans  les 
cultures  sous  le  nom  de  C.  gigas  Sanderiana. 

La  même  année,  il  fut  fait  par  Lelon  un  second  envoi  de 
C  Walkericnia;  envoi  qui  fut  plus  heureux  que  le  premier,  dont 
les  plantes  avaient  péri  quelques  jours  après  leur  arrivée. 

Introduit  en  1849  de  Bahia  par  M.  Morel,  de  Saint-Mandé,  le 
Lœlia  grandis,  Ûeuvit  ipoav  la  première  fois  en  1850  dans  les 
serres  de  cet  orchidophile;  mais  il  disparut  de  l'arène  horti- 
cole jusqu'en  1865,  époque  à  laquelle  il  fut  réintroduit  à  la 
fois  chez  M.  Hug  Low  et  au  Jardin  de  Kew,  envoyé  par  M.  Wil- 


—  8  — 

liams.  C'est  sur  les  fleurs  de  Kew  que  le  Botanical  Magazine 
publia  la  première  figure  coloriée. 

L'année  1850  fut  marquée  par  la  découverte  à  Gosta-Rica  du 
C.  Doivlana,  par  Warscewicz,  qui  envoya  ses  plantes  à  M.  M. 
Low;  mais  elles  arrivèrent  en  mauvaises  conditions. 

Le  C.  giittata,  var.  Leopoldii,  fut  introduit  la  même  année  par 
VerschafTelt,  de  Gand,  qui  l'avait  reçu  de  son  collecteur  de  Vos. 
Il  le  dédia  à  Léopold  l'"",  alors  roi  des  Belges,  en  le  nommant 
C.  guttata,  var.  Leopoldii.  La  variété  Prïnzii^  mieux  connue  sous 
le  nom  de  C.  ameihystoglosm  apparut  pour  la  première  fois  dans 
la  collection  de  iM.  Reichenheim,  de  Berlin,  et  fut  dédiée  sur  la 
demande  de  cet  amateur,  par  Reichenbach  à  M.  Prinz,  qui  la 
lui  avait  envoyée  du  Brésil. 

C'est  en  1853  que  le  C.  luteola  fut  signalé  parle  Gardeiiers' 
ChronicJe  ;  M.  Veitch  prétend  qu'il  était  en  culture  quelque  temps 
avant  chez  MM.  Backhouse,  de  York,  et  aussi  à  l'établissement 
Booth  à  Hambourg.  Il  fleurit  pour  la  première  fois  en  1857  chez 
M.  Rollisson,  de  Tooting. 

M.  Jonghe  reçut  du  Brésil  en  1854,  envoyé  par  le  voyageur 
Libon,  un  LœUa  qui  lui  fut  dédié  et  devint  le  L.  Jongheana.  Il  dispa- 
rut des  cultures  jusqu'en  1 872,  époque  à  laquelle  il  fleurit  de  nou- 
veau chez  MM.  Thibaut  et  Keteleer,  alors  horticulteurs  à  Sceaux. 
Ce  fut  en  1855  que  le  C.  maxima  qui  n'était  alors  représenté 
que  par  quelques  exemplaires  dans  certaines  collections,  devint 
une  plante  horticole  qui  fleurit  normalement  dans  la  collection 
de  M.  Fournier,  à  Nonsuch-Park. 

Dans  le  courant  de  l'année  1 857,  le  /,.  elegans,  var.  Schilleriana 
apparut  dans  la  collection  du  consul  Schiller,  de  Hambourg. 
Peu  de  temps  après,  l'établissement  Van-Houtte  l'introduisait  et, 
en  1859,  il  était  envoyé  par  MM.  Backhouse,  de  York,  à  M.  Wil- 
liam Hooker,  de  Kew.  L'on  prétend  que  c'est  un  hybride  naturel 
ayant  pour  parents  le  C.  Aclandiœ  et  le  C.  guttata. 

A  cette  même  époque  M.  Linden,  introduisit  en  Belgique, 
le  L.  Lindlegana^  collecté  à  Sainte-Catherine. 

C'est  en  1858  que  le  L.  xanthina  fut  envoyé  du  Brésil  par 
MM.  Backhouse,  de  York.  Son  nom  vient  du  grec  xanthos  qui 
veut  dire  jaune,  et  qui  rappelle  la  couleur  de  ses  fleurs. 


—  9  — 

En  1859,  MM.  Backhouse,  de  York,  communiquèrent  à  sir  Wil- 
liam Hooker,  de  Kew,  un  C.  Sckilleriatia  dont  les  fleurs  dif- 
féraient du  type  original  parla  couleur;  il  fut  figuré  et  décrit 
sous  le  nom  de  C.  Schilleriana,  var.  concolor.  C'est  aussi  cette 
même  année  que  le  L.  elegans,  var.  Turneri  apparut  dans  la 
collection  de  M.  A.  Turner,  de  Pendlebury,  près  Manchester. 

Nous  avons  vu  que  le  C.guttata,  var.  Leopoldii  fut  importé  en 
1850  chez  M.  Verschaffelt,  de  Gand;  mais  en  Angleterre  celte 
variété  ne  fit  son  apparition  qu'en  1860,  c'est-à-dire  dix  ans 
après,  dans  la  collection  de  M.  S.  Coventry,  à  Chirley,  et  de  là 
passa  dans  la  collection  de  M.  Warner,  à  Brownfield,  près 
Chlemsford. 

C'est  aussi  durant  cette  année  et  chez  ce  même  amateur, 
M.  Warner,  que  le  C.  lahuiia,  var.  Warneri  fleurit  pour  la  pre- 
mière fois  et  il  lui  fut  dédié. 

En  i863,  Williams  fit  un  nouvel  envoi  aux  jardins  royaux  de 
Kew  du  toujours  rare  L.  Lindleyana. 

L'année  1864  fait  époque  dans  l'introduction  et  l'histoire  des 
Catlleya  et  Lxlia.  L'on  pourrait  dire  qu'elle  marque  le  point  de 
départ  de  la  culture  rationnelle  des  Orchidées  en  général:  les 
importations  deviennent,  à  partir  de  cette  époque,  plus  abon- 
dantes, et  les  plantes  sont  mieux  collectées;  les  amateurs,  plus 
nombreux  se  mettent  en  relations  avec  les  capitaines  au  long 
cours  pour  qu'ils  leur  rapportent  des  plantes. 

C'est  à  ce  nouvel  essor  de  la  culture  que  l'on  doit  l'apparition, 
en  Angleterre,  du  C.  Trianxi  qui  fut  envoyé  à  M.  Rucker^,  de 
W^est  Hill,  par  un  correspondant  qu'il  avait  à  la  Nouvelle-Grenade. 
Quelques  plantes  fleurirent  l'année  d'après  leur  introduction 
et  furent  soumises  au  jugement  du  D""  Lindley  qui  vit  là  une 
nouvelle  espèce  et  lui  donna  le  nom  de  C.  quadricolor.  Batemann 
en  donna  une  description  dans  le  Gardeners'Chronide, 

Mais  quelques  années  avant  le  même  Cattleya  avait  été  reçu 
en  Belgique,  chez  M.  Linden,  et  avait  été  dédié  par  le  professeur 
Reichenbach  à  M.  Triana,  célèbre  botaniste  de  Bogota,  qui  fut 
longtemps  consul  de  Colombie  à  Paris. 

Une  description  en  ayant  été  faite  dans  le  Botanische  Zeiiung 
de  1860  l'on  garda  le  nom  de  Trianxi  qui  avait  la  priorité. 


—  10  — 

C'est  en  1865,  que  le  L.  grandis  fut  importé  en  plus  grande 
quantité,  à  la  fois  par  MM.  Low  et  C'*"  et  par  Williams  qui 
envoya  sa  récolte  aux  jardins  royaux  de  Kew. 

Dans  le  cours  de  la  même  année  il  fut  reçu  à  l'établissement 
Ijnden,  envoyés  par  le  collecteur  Ghiesbrecht^  de  forts  exem- 
plaires de  C.  citrina  et  c'est  à  partir  de  cette  époque  que  cette 
splendide  espèce  —  que  l'on  se  plaît  à  appeler  la  Tulipe  du 
Mexique  —  fut  représentée  à  un  assez  grand  nombre  d'exem- 
plaires dans  les  cultures. 

Ils  avaient  été  collectés  en  abondance  sur  les  Chênes  qui 
couvrent  les  versants  froids  de  la  Cordillère  du  Mechoacan. 

Le  C.  Doioiana  fut  réimporté  cette  même  année  par  M.  Arce, 
un  indigène  qui  collectait  pour  M.  Ure-Skiner,  lequel  vendit 
les  plantes  reçues  à  M.  Yeitch.chez  lequel  elles  fleurirent  pour  la 
première  fois. 

Il  fut  dédié  au  capitaine  Dow  de  la  marine  anglaise  en 
raison  du  zèle  et  du  soin  qu'il  apportait,  pendant  la  traversée, 
dans  le  transport  des  végétaux  qui  lui  étaient  confiés. 

Le  C.  Eldorado  fut  importé  par  M.  Linden  en  1866  de  la  région 
du  Rio  Negro,  au  Brésil,  et  une  des  premières  plantes  qui  fleu- 
rirent en  Europe,  fut  exposée  à  Paris  en  1867.  Néanmoins  il 
continua  à  être  rare  et  ce  ne  fut  qu'en  1874,  grâce  à  un  envoi 
important  de  M.  Binot,  qu'il  se  répandit  dans  les  cultures. 

Gustave  Wallis  qui  collectait  des  plantes  dans  la  Nouvelle- 
Grenade  pour  le  compte  de  M,  Linden  découvrit,  en  1868,  le 
C.  aurea. 

Nous  arrivons  maintenant  jusqu'en  1870,  année  pendant 
laquelle  le  C.Mendeli  fut  introduit  par  MM.  Low,  de  Clapton^  et 
un  peu  après  par  MM.  Backhouse,  de  York,  et  dédié  à  M.  Sam 
Mendel,  de  Manley  Hall,  près  de  Manchester.  Il  fleurit  pour  la 
la  première  fois,  en  1871,  à  Tottenhamm  chez  M.  John  Day 

Le  C.  velutinaa.  été  décrit  la  même  année  d'après  une  plante 
qui  fleurit  dans  la  collection  de  M.  Joseph  Brown,  de  Desdury  ; 
il  est  supposé  être  un  hybride  naturel  entre  le  C.  Walkeriana 
et  le  C.  Schilleriana. 

M.  Rolfe,  de  Kew,  qui  reçut  de  M.  Moore  de  Glasnevin  un 
racème  de  quatre  fleurs  ne  pense  pas  qu'il  y  ait  là  un  hybride. 


—  li  — 

C'est  en  1872  que  le  C.  aurea  fut  importé  à  un  assez  grand 
nombre  d'exemplaires  par  M.  Barther,  lequel  voyageait  dans 
FÉlat  d'Antioquia  pour  MM.   Backhouse,  de  York. 

Rœzl  importa  en  1874,  6,000  plantes  de  C./aOiaia,  wav.  Rœzlii; 
mais  malheureusement  elles  furent  perdues  par  la  mauvaise 
culture  à  laquelle  l'on  soumettait  encore  les  Orchide'es  à  cette 
époque.  Voici  d'ailleurs  ce  qu'écrit  à  ce  sujet,  en  1883,  M.  Rei- 
chenbach  fils  : 

«  En  ce  temps-là,  la  culture  n'était  pas  comprise  comme  elle 
l'est  aujourd'hui  et  les  Cattleya  étaient  rempotés  aussi  souvent 
que  des  Coleus,  mais  avec  des  résultats  bien  différents,  car  bien 
peu  résistaient  à  ce  traitement. 

«  Cependant  quelques  cultivateurs  réussirent  à  établir  et  à 
faire  fleurir  ladite  plante  ;  j'ai  là  une  lettre  de  M.  Mills,  jardi- 
nier de  Lord  Rendlesham  qui  m'envoya  en  automne  1875,  la 
première  fleur  de  C.  labialaydii.  Rœzlii,  épanouie  en  Europe  et 
qui  surpassait  de  beaucoup  les  spécimens  secs  que  j'avais  reçus 
de  Rœzl,  d'abord,  puis  dernièrement  de  M.  Sander.  » 

Une  nouvelle  importation  de  C.  Eldorado,  plus  importante 
que  celle  faite  par  Linden  en  1866,  rendit  populaire,  en  1876, 
cette  plante  qui  se  trouva  depuis  lors  dans  toutes  les  collec- 
tions. 

C'est  dans  le  courant  de  cette  année  que  M.  Godefroy  Lebeuf 
acheta,  dans  deux  établissements  parisiens  diff'érents,  deux 
plantes  de  C.  labiata  absolument  pareilles;  l'une  pour  25  francs, 
l'autre  pour  1,000  francs. 

Elles  furent  envoyées  dans  une  vente  à  Londres  et  firent 
2,500  francs;  puis,  revenues  sur  le  continent,  elles  furent 
vendues  à  un  amateur  français  5,000  francs.  —  C'est  prouver  la 
vogue  que  ce  Cattleya  aiVSiil  atteinte  et  justifier  l'engouement  des 
collecteurs  partis  à  sa  recherche. 

Le  L.  Dormaniana,  qui  paraît  être  un  hybride  entre  le  C.  bico- 
/or  auquel  il  ressemble  par  ses  pseudo-bulbes  grêles  et  le  L.jm- 
mila  qui  le  rappelle  par  les  larges  membranes  dont  est  pourvue 
la  colonne,  fut  découvert  au  Brésil,  en  septembre  1879,  sur  les 
montagnes  de  Rio  de  Janeiro  par  M.  Henri  Blunt,  qui  envoya  les 
plantes  à  M.  BuUen,  de  l'établissement  Woodlands,  à  Lewisham. 


—  12  — 

Il  a  été  dédié  à  M.  Charles  Dorman,  de  Sydenham,  dans  la  collec- 
tion duquel  il  fleurit  pour  la  première  fois  en  1880. 

Cette  même  année  1879,  le  L.  autumnalis,  var.  atrorubens  fut 
introduit  par  MM.  Backhouse,  de  York. 

Nous  arrivons  maintenant  jusqu'en  1882,  année  pendant 
laquelle  MM.  Sander  et  G'^,  de  Saint-Albans  (Angleterre),  intro- 
duisirent le  C,  Percivaliana,  qui  leur  fut  envoyé  du  Venezuela 
par  leur  collecteur  Arnold. 

A  la  mise  au  commerce  de  cette  nouvelle  variété,  MM.  Sander 
l'annoncèrent  comme  devant  fleurir  en  hiver.  On  ne  les  crut  pas, 
et  ils  furent  l'objet  de  vives  et  acerbes  critiques,  car  voici  ce 
qu'écrit  dans  le  journal  rOrchidophile,  année  1883,  page  472, 
un  collaborateur  qui  signe  du  pseudonyme  Bisa  : 

«  M.  Sander  doit  se  trouver  bien  satisfait  et  peut  avec  raison 
braver  la  critique  sévère  qui  fut  faite  de  cette  plante  lors  de  son 
introduction,  il  y  a  quelques  années.  Bien  peu  de  personnes  à  ce 
moment-là,  voulaient  croire  à  sa  floraison  hivernale  comme  elle 
était  annoncée  ;  cependant  elle  se  trouve  en  boutons  même  très 
avancés  dans  toutes  les  collections  où  elle  a  été  admise.  Chez 
MM.  Veitch,  elle  est  en  boutons  ainsi  que  chez  M.  William  Bull 
et  James,  de  Norwood,  et  dans  les  cultures  de  M.  Percival,  à 
Southport,  les  fleurs  sont  prêtes  à  s'épanouir.  » 

Ce  splendide  Cattleya  aux  fleurs  toujours  brillantes  et  abon- 
dantes a  été  dédié  à  l'amateur  précité,  M.  Percival. 

Si,  comme  nous  l'avons  dit  précédemment,  l'année  1864  fait 
époque  dans  l'introduction  des  Caltleya  et  des  Lselia,  nous 
pouvons  dire  aussi  que  l'année  1883  marque  le  point  de  départ 
de  la  culture  en  grand  pour  la  fleur  coupée. 

En  Angleterre,  mais  surtout  en  Belgique  par  les  établissements 
Peeters,  Vincke,  Miteau,  pour  ne  citer  que  les  principaux.  En 
France,  les  cultures  de  MM.  Bert,  Garden,  Truff'aut,  Dallemagne 
établies  depuis  peu,  Duval ,  fournissent  la  fleur  coupée  d'Orchidée 
dans  toutes  les  villes  d'Europe  et  principalement  à  Paris,  la  ville 
où  Ton  aime  tant  les  fleurs. 

La  culture  prend  alors  un  nouvel  essor,  l'on  ne  cultive  plus 
en  tâtonnant  ;  l'on  construit  des  serres  spéciales  pour  chaque 
genre  de  plantes  afin   de    produire  vite  et  bien    et  pouvoir 


—  13  — 

répondre  aux  nombreuses  demandes  de  fleurs;  en  résumé,  la 
culture  se  vulgarise.  C'est  l'ère  des  grandes  importations;  de 
grands  établissements  entretiennent  toute  une  armée  de  collec- 
teurs dans  les  pays  oîi  croissent  à  l'état  naturel  les  Cattleya  et 
les  Lœlia. 

C'est  ce  qui  justifie  l'envoi  important  de  C.  Trianxi,  fait  par 
David  Barker  qui  le  trouva  vers  Ibagné,  où  il  est  très  abondant 
et  dans  lequel  plusieurs  belles  variétés  sont  trouvées.  Encore 
plus  récemment  il  fut  collecté  par  Carder,  près  de  Popayan. 

Ce  Cattleya  polychrome  et  éminemment  polymorphe,  a  donné 
naissance  à  quelques  sous-variétés,  que  nous  nous  contenterons 
de  citer.  C.  Trianœi,  var.  Schroderx,  dédiée  à  la  baronne  Von 
Schroder;  var.  chocoensis  qui  fut  découvert  par  Rœzl  dans  les 
états  de  Cauca  et  non  pas  de  Choco  comme  son  nom  l'indique; 
var.  Busselliana;  var.  Doysoni,  dédiée  à  M.  Dogson  ;  var.  Roliis- 
sonni.  Dans  la  var.  alba^  la  fleur  est  blanche  dans  toutes  ses 
parties;  le  plus  bel  exemplaire  connu  se  trouve  actuellement 
dans  les  serres  du  Parc  de  la  Tète  d'Or,  à  Lyon. 

C'est  dans  le  courant  de  cette  même  année  1883,  que 
MM.  Sander  et  C'%  de  Saint-Albans,  introduisirent  le  C.  Gas- 
kelliana  qui  fleurit  la  première  fois  dans  leur  établissement  et 
fut  mis  en  vente  au  printemps  de  cette  année  à  la  salle  Stevens 
de  Londres.  Il  a  été  dédié  à  M.  Holbrook  Gaskel,  de  Woolton,  près 
Liverpool. 

Le  C.  Boicrinyiana  fut  importé  en  1884  de  l'Amérique  centrale 
oîi  il  a  été  trouvé  sur  les  roches  près  des  ruisseaux.  Il  a  été  dédié 
par  Veitch  à  M.  Bowring,  un  amateur  d'Orchidées,  de  Forest 
Farm,  près  Windsor. 

L'année  1886  fut  marquée  par  la  mise  au  commerce  du 
remarquable  C.  Mossiœ,  var.  alba  de  M.  Piret,  d'Argenteuil. 
Celte  splendide  variété  diff'ère  du  C.  Mossiœ,  var.,  Wayeneri. 

Celte  plante  est  passée  dans  la  collection  de  MxM.  Veitch,  à 
Chelsea. 

C'est  en  1887,  qu'apparut  en  Angleterre  et  en  Amérique  le 
Lœlia  Gouldiana,  envoyé  à  Reichenbach  par  Sander,  ainsi  que 
par  MM.  Silbrecht  et  Wodley,  de  New- York,  et  dédié  à  l'Américain 
Jay  Gould  par  Reichenbach. 


—   14  — 

La  variété  foncée  de  L.  grandis,  le  L.  grandis  tenebrosa  fut 
introduite  à  diverses  reprises,  mais  c'est  en  1 889  qu'elle  est  deve- 
nue moins  rare  grâce  aux  importations  de  M.  Binot,  un  collec- 
teur français  établi  au  Brégil. 

C'est  en  1890  que  l'infatigable  Bungeroth^  collecteur  de  l'Hor- 
ticulture internationale  de  Bruxelles,  retrouva  le  district  où 
croissait  le  C.  tabiata,  toujours  resté  rare,  et  qu'il  envoya  en  Bel- 
gique des  échantillons  secs,  en  même  temps  qu'un  grand  nombre 
d'importations.  On  lui  donna  alors  le  nom  de  C.  labiaia,  var. 
Warocqueana. 

Quelque  temps  après,  la  maison  Sander,  de  Saint-Albans, 
(Angleterre)  importait  la  même  plante  en  grande  quantité  et  lui 
donnait  le  nom  de  C.  labiata  aulumnalis  auquel  elle  ajoutait  le 
qualificatif  de  vera^  assurant  que  c'était  là  le  old  C.  labiata  de 
\An(\\ey. 

Discussion  s'ensuivit;  chacune  de  ces  maisons  revendiquant 
la  priorité  de  la  réintroduction  du  vieux  et  célèbre  C.  labiata. 
/«6/è  i?'ce.  Et  comme  toute  chose  se  termine  en  ce  bas  monde, 
l'on  finit  par  s'accorder  en  nommant  la  plante  C.  labiata  autum- 
nalis  (Syn.  Wa?'ocqueana).  —  D'une  Orchidée  des  plus  rares 
elle  devenait  grâce  aux  importations  de  ces  deux  maisons,  une 
des  plus  populaires. 

M.  Linden  père  avait  découvert  dans  ses  voyages,  il  y  a 
quarante  ans,  un  Caltleya  dont  il  parlait  avec  enthousiasme,  pour 
l'introduction  duquel  il  fit  les  plus  grands  efforts,  mais  sans 
succès. 

Wallis,  sur  les  indications  de  M.  Linden  fut  assez  heu- 
reux pour  voir  la  plante  dans  sa  patrie,  mais  il  échoua  dans  ses 
tientatives  pour  l'introduire  à  l'état  vivant. 

M.  Linden  fils  fut  plus  heureux,  et  c'est  en  1891,  qu'il  mit  au 
commerce  ce  Cattleya  qu'il  nomma  Rex^  et  que  Ton  signale 
en  fleurs,  dans  le  cours  de  cette  année,  chez  M.  Warocque,  en 
Belgique,  et  chez  M.  Statter,  de  Manchester. 

L'Horticulture  internationale  fit,  en  1892,  une  seconde  intro- 
duction du  C.  Rex;  les  plantes  avaient  été  collectées  par  Ellner. 
Sa  floraison  a  été  signalée,  durant  le  cours  de  cette  année,  dans 
les  collections  anglaises  de  Polett  et  de-EUis.  La  Société  royale 


—  \'6  — 

d'Horticulture  de  Londres  lui  décerna,  à  celte  époque,  un  cer- 
tificat de  mérite  de  1''^  classe. 

Le  Cattleya  Alexandrœ  fut  introduit  en  1892  par  M.  Linden, 
directeur  de  l'Horticulture  internationale  à  Bruxelles;  M.  Roife, 
de  Kew,  en  donne,  dans  le  G ardeners' Chronicle ,  une  descript'on 
quelque  peu  élogieuse,  étant  connu  le  peu  de  beauté  de  l'inflo- 
rescence ;  par  contre  M.  Watson,  de  Kew,  écrit  dans  le  Garden  and 
Foresl^  au  sujet  de  cette  nouvelle  variété  :  «  Je  me  montre 
méfiant  à  son  égard;  une  plante  de  cette  espèce  a  fleuri  récem- 
ment à  Kew,  probablement  pour  la  première  fois  en  Europe. 
Elle  appartient  à  la  classe  des  Guttata  et,  si  j'en  juge  par  la 
plante  qui  a  fleuri  ici,  ce  serait  une  des  moins  belles  de  cette 
section. 

«  La  fleur  atteint  huit  centimètres  de  diamètre  comme  celle  du 
C.  gultata,  var.  Leopoldii;  les  pétales  et  les  sépales  sont  d'un 
vert  obscur  avec  quelques  taches  rougeâtres;  le  labelle  est 
rose  mauve.  Comme  de  juste,  la  plante  de  Kew  est  peut-être  la 
variété  la  plus  mauvaise  qui  existe  et  le  collecteur  qui  a  peint  et 
décrit  cette  découverte  comme  une  beauté  multiflore  n'a  peut- 
être  jamais  rien  vu  d'aussi  laid  que  la  première  fleur  qui  vient 
de  s'épanouir  en  Angleterre.  Nous  !'(  spérons.  » 

C'est  là  que  nous  arrêterons  l'histoire  des  Cattleya  et  des 
Lœlia;  les  années  1893,  1894  et  1895  n'ayant  pas  été  marquées 
par  l'introduction  de  nouveautés  dans  ces  deux  genres.  Néan- 
moins de  grands  arrivages  ont  donné  lieu  à  des  transactions 
commerciales  importantes.  Nous  citerons  notamment  les  nom- 
breuses importations  de  C.  Mossiœ  mises  en  vente  l'année 
dernière  sur  le  continent;  ces  plantes  furent  reçues  par  MM.  Go- 
defroy-Lebœuf  et  Lavignasse,  de  correspondants  établis  au 
Venezuela. 

Culture . 

Les  Cattleya  et  les  Lirlia  peuvent  se  diviser  en  deux  catégories 
bien  distinctes  :  les  Cattleya  et  Lœlia  de  serre  chaude  ou  tout  au 
moins  qui  réclament  une  assez  haute  température,  de  15  à 
25   degrés   centigrades;  ce  sont  les  C,   Triandei;  C   Mendeli; 


—  16  — 

C.  labiata;  C.Walkeriana;  C.  Eldorado;  C.  crispa;  Lselia pur- 
purata;  L.  grandis  et  en  général  tous  les  Lcvlia  à  longs  pseudo- 
bulbes tels  que  :  L.  amethystina;  L.  amethystoglossa;  L.  interme- 
dia,  etc.,  et  pour  la  deuxième  catégorie  :  Cattleya  et  Lselia  de 
serre  tempérée  :  C.  ciirina,  C.  Mossiœ,  C.  pumila  et  ses  variétés; 
L.  anceps^  L.  aiUumnalis,  etc.,  etc. 

Pour  obtenir  une  bonne  végétation  des  Orchidées  en  général 
et  des  Cattleya  et  Lœlia  en  particulier,  il  faut  bien  se  pénétrer 
de  trois  choses  :  1°  Que  ces  plantes  réclament  pour  végéter  con- 
venablement, un  air  absolument  pur,  ce  qui  entraine  à  aérer 
aussi  souvent  que  possible,  c'est-à-dire  chaque  fois  que  la  tem- 
pérature extérieure  excède  10  degrés  centigrades  et  que,  dans  la 
serre,  le  thermomètre  marque  plus  de  25  degrés. 

2°  De  la  lumière  en  abondance,  sans  cependant,  en  été  (ou 
pour  être  plus  précis  depuis  mars  jusqu'en  octobre  dans  la 
région  parisienne),  laisser  frapper  directement  les  rayons  du 
soleil  sur  les  plantes.  L'on  devra,  par  conséquent,  avoir  recours 
à  un  système  d'ombrage  pendant  ce  laps  de  temps. 

3°  Qu'une  humidité  constante  d'entourage  est  indispensable  ; 
on  la  provoquera  à  l'aide  de  bassinages  fréquents  entre  les  pot?, 
sur  les  tablettes,  et  en  arrosant  deux  ou  trois  fois  par  jour  les 
chemins  de  la  serre. 

Quant  aux  plantes  elles-mêmes,  Ton  devra  tenir  le  plus  grand 
compte  de  la  saison  de  repos  pendant  laquelle  l'on  suspendra 
presque  complètement  les  arrosages,  excepté  toutefois  pour  les 
Lœlia  à  longs  pseudo-bulbes,  dont  le  compost  devra  être  tou- 
jours un  peu  humide,  ces  plantes  n'ayant  pas  de  réservoir  de 
sève  comme  les  Cattleya  à  une  feuille  de  la  section  des  La- 
biata. 

Pendant  la  saison  d'hiver  l'on  diminuera  sensiblement  les 
arrosages  aux  racines,  mais  l'on  maintiendra,  à  l'aide  de 
fréquents  bassinages,  Thumidité  d'entourage,  afin  d'empêcher 
l'aridité  qui  ne  tarderait  pas  à  se  produire  par  la  chaleur  sèche 
développée  parles  tuyaux  de  chauffage. 

L'été  étant  l'époque  de  végétation  de  presque  tous  les 
Cattleya  ou  Lœlia,  soit  qu'ils  poussent,  soit  qu'ils  fleurissent,  les 
arrosages  devront  être  abondants  et  copieux  pour  les  diminuer 


—  17  — 

insensiblement  à  l'automne,  au  fur  et  à  mesure  que  la  végétation 
se  termine. 

Ce  sont  là,  il  est  vrai,  des  règles  générales  qui  souffrent  excep- 
tion. Gest  au  cultivateur  intelligent  de  surveiller  ses  plantes; 
de  savoir  reconnaître  ce  dont  chacune  a  besoin  :  de  tenir 
compte  de  sa  végétation  ;  en  somme  d'en  être  le  médecin  et  de 
lui  faire  suivre  un  traitement  se  rapprochant,  autant  que  possible, 
des  conditions  qu'elle  a  à  subir  dans  son  pays  d'origine. 

D'ailleurs,  il  existe  des  traités  spéciaux  et  très  savants  de  cul- 
ture, auxquels  nous  renvoyons  le  lecteur  pour  les  mille  et  un 
détails  indispensables  à  connaître  pour  cultiver  les  Orchidées  avec 
succès. 

Le  rempotage  se  fait  de  préférence  au  printemps,  ou,  pour  être 
plus  précis,  au  moment  du  départ  de  la  végétation  et  après  la 
floraison. 

Après  cette  opération,  les  arrosages  seront  distribués  judicieu- 
sement jusqu'à  l'apparition  des  racines  dans  le  nouveau  matériel 
mis  à  leur  disposition. 

La  nature  coriace  de  leurs  feuilles  fait  que  les  Cattleya  et  Lœl'ia 
sont  peu  sujets  aux  maladies  et  aux  insectes.  Pourtant,  afin  d'évi- 
ter le  spot^  cette  tache  noire  qui  se  produit  sur  les  feuilles,  l'on 
devra  éviter  l'humidité  froide,  la  nuit,  et  chauffer  un  peu  le  soir, 
même  en  été,  si  l'on  prévoit  une  nuit  froide,  de  manière  à  enle- 
ver l'excès  d'humidité.  (1  ) 

Pour  le  pou  (ce  petit  insecte  blanchâtre  qui  s'attache  à  la 
face  inférieure  des  feuilles),  l'on  s'en  débarrassera  facilement  en 
lavant  toutes  les  parties  des  plantes  attaquées  avec  une  éponge 
douce  imprégnée  d'eau  contenant  environ  i/20  de  nicotine. 

D'ailleurs,  si  l'on  veut  éviter  la  présence  de  ces  insectes  dans 
les  serres,  on  pourra,  à  litre  de  remède  préventif,  vaporiser.  La 
vaporisation  consiste  à  disposer  le  soir,  dans  la  serre,  un  réci- 
pient rempli  de  charbon  de  terre  incandescent  ;  sur  ce  charbon 


(1)  Pour  plus  de  détails  sur  cette  maladie,  le  lecteur  n'aura  qu'à 
se  reporter  à  l'intéressante  communication  faite  par  M.  Georges 
Truffant.  Séance  du  24  octobre  1895,  Bulletin  de  la  Société  naiio- 
nale  cV Horticulture  de  France,  année  1893,  page  685. 

2 


.--.  18  -^ 

on  verserai  ou  2  litres  de  jus  de  tabac,  suivant  la  grandeur 
de  la  serre.  Pour  une  serre  à  deux  pentes  de  25  mètres  de  long, 
3  mètres  de  large,  2  mètres  de  haut,  1  litre  et  demi  à  2  litres 
de  jus  de  tabac  à  12  degrés  suffiront.  Ce  liquide  se  vaporise 
immédiatement  et  remplit  la  serre  de  nicotine. 

Cette  opération  répétée  une  fois  par  semaine,  régulièrement, 
sera  suffisante  pour  empêcher  tout  envahissement  d'insectes. 

La  vaporisation  ne  nuit  en  rien  à  la  santé  des  plantes  et  à  la 
durée  des  fleurs  de  Cattleya  et  de  Lœlia.  Nous  n'avons  jamais 
fait  enlever,  dans  les  serres  dont  nous  avons  la  direction,  les 
plantes  en  fleurs  et  nous  ne  nous  sommes  jamais  aperçu  d'une 
action  nuisible  sur  ces  dernières. 


SEPTIEME    QUESTION 


DU  CHOIX  DES  ARBRES 

LES  PLUS  CONVENABLES 
POUR    LES    PLANTATIONS    D'ALIGNEMENT 

DANS   LES   VILLES 

PAR 

M.  A.  CHARGUERAUD 


Le  choix  des  arbres  les  plus  convenables  pour  les  plantations 
d'alignement  dans  les  villes  doit  être  bien  fait,  en  raison  du  but 
qu'on  veut  atteindre  et  en  considération  des  diverses  causes 
locales  qui  peuvent  être  déterminantes  dans  certains  cas. 

Le  but  des  plantations  d'alignement  étant  surtout  de  concourir 
à  l'ornementation  et  à  l'assainissement  des  villes,  on  peut  dire 
que  ce  but  sera  atteint  si  les  arbres  sont  bien  portants,  beaux, 
suffisamment  variés  et  assez  nombreux. 

D'une  manière  générale,  les  essences  qu'il  convient  de  choisir 
de  préférence,  pour  les  plantations  dans  les  villes,  doivent  pré- 
senter les  caractères  essentiels  suivants  : 

Ces  essences  doivent  être  :  rustiques,  robustes  et  vigoureuses, 
de  reprise  facile  et  d'une  végétation  assez  rapide,  au  moins  dans 
leur  jeunesse,  se  formant  bien  et  d'une  assez  longue  durée  nor- 
.male  de  végétation. 

Nous  entendons  par  arbres  rustiques  ceux  qui  ont  une  résis- 
tance bien  reconnue  aux  froids  et  aux  autres  conditions  clima- 
tériques  habituelles  connus  pour  la  localité. 

Par   arbres   robustes  et  vigoureux  ceux  qui  résistent  mieux 


—  20  — 

aux  conditions  un  peu  défavorables  qui  résultent  ordinairement 
plus  ou  moins  de  la  situation  même  que  doivent  occuper  ces 
arbres  dans  les  villes  :  défaut  d'étendue,  de  profondeur,  d'aéra- 
tion du  sol;  coups  et  blessures  aux  tiges,  le  défaut  de  lumière, 
d'air;  les  poussières,  fumées,  etc. 

Les  arbres  à  reprise  facile,  à  végétation  rapide  dans  leur  jeu- 
nesse, se  formant  naturellement  assez  bien,  sont  préférables, 
parce  qu'ils  donnent  plus  tôt  et  plus  sûrement  le  résultat  qu'on 
attend  de  ces  plantations. 

Il  faut  éviter  les  essences  qui  peuvent  présenter  des  inconvé- 
nients par  l'odeur  particulière  de  leurs  fleurs,  par  la  présence  de 
leurs  fruits  ou  graines,  comme  cela  a  lieu  pour  les  Peupliers  du 
sexe  femelle  (suisse  ou  autre  espèce).' 

(Tout  le  monde  sait  en  effet  l'inconvénient  que  présente,  dans 
les  villes  surtout,  le  duvet  cotonneux  qui  s'échappe  en  si 
grande  abondance  de  ces  arbres,  en  mai,  au  moment  de  la  matu- 
rité et  de  la  dissémination  des  graines.) 

Enfin  les  arbres  à  choisir  doivent  être  agréables  par  leur 
aspect,  leur  port,  leur  feuillage;  les  fleurs  augmenteront  encore 
leur  attrait;  ils  doivent  en  outre  être  d'une  durée  de  végétation 
suffisante. 

Un  assez  grand  nombre  d'arbres  déjà  bien  connus  présentent 
ces  principaux  caractères  essentiels  qu'on  doit  rechercher.  —  Le 
choix  devra  en  être  fait  en  raison  des  causes  locales  détermi- 
nantes. 

Les  causes  principales  diverses  qui  peuvent  déterminer  le 
choix  parmi  les  essences  qui  présentent  les  caractères  voulus 
sont  les  suivantes  : 

1^  Les  conditions  climatériques  locales. 

2°  La  nature  et  l'étendue  du  sol  de  l'emplacement  destiné  à 
la  plantation  ; 

3°  La  longueur  et  la  largeur  de  la  voie  ou  de  l'emplacement  ; 

4*^  La  hauteur  et  la  proximité  des  constructions  qui  bordent 
les  plantations; 

5°  Des  considérations  d'ordre  esthétique  ; 

6°  Enfin  une  variété  suffisante  dans  l'ensemble  des  essences 
d'une  même  ville. 


—  21   — 

La  nature  et  l'étendue  du  sol  doivent  déterminer  le  choix, 
parce  que  certains  arbres  résistent  mieux  que  d'autres  à  un  sol 
limité,  comme  étendue  ou  profondeur,  à  un  sol  médiocre,  un 
peu  calcaire,  ou  se  desséchant  plus  ou  moins,  etc.,  etc. 

Dans  les  sols  un  peu  calcaires,  on  choisira  de  préférence  les 
Vernis  du  Japon  ou  Allantes,  les  Érables  :  Sycomore  ou  Plane, 
les  Noyers  noirs,  etc. 

La  longueur  et  la  largeur  plus  ou  moins  grandes  de  la  voie  ou 
de  l'emplacement  devront  déterminer  le  choix  des  arbres  à  grand 
développement,  ou  à  développement  moindre  selon  les  condi- 
tions. Les  arbres  à  grand  développement,  Platanes,  Ormes,  seront 
réservés  pour  les  grands  emplacements;  les  arbres  à  développe- 
ment moindre,  les  Erables,  les  Tilleuls  argentés  pour  les  empla- 
cements moins  grands,  enfin  pour  les  emplacements  restreints, 
on  pourra  choisir  le  Robinia  boule,  l'Orme  en  boule  [Ulmus 
umbraculifera)oVi  d'autres  variétés  analogues  comme  dimensions. 

Certaines  conditions  locales  particulières  pourront  déterminer 
le  choix  d'essences  supportant  mieux  la  taille  que  d'autres. 

Si  les  arbres  doivent  être  soumis  à  des  formes  régulières  symé- 
triques ou  à  la  française,  on  devra  choisir  les  essences  qui  se 
soumettent  le  mieux  à  ce  genre  de  formes  particulières,  en  sup- 
portant les  tontes  ou  tailles  annuelles  répétées;  ce  sont  les 
Ormes,  les  Tilleuls,  et  particulièrement  le  [T'ilia  corallina)  à 
cause  de  l'écorce  rouge  qui  recouvre  les  jeunes  rameaux  qui  pro- 
duisent alors  un  très  joli  effet.  Les  Erables  Plane  et  Sycomore 
peuvent  aussi  être  utilisés,  mais  moins  avantageusement  que  les 
Ormes  et  les  Tilleuls. 

Il  faut  aussi,  dans  certains  cas,  tenir  compte  de  l'architecture 
des  bâtiments  devant  lesquels  seront  les  arbres,  afin  de  choisir, 
pour  planter,  ceux  qui  par  leur  aspect,  leur  forme,  pourront  le 
mieux  concourir  à  l'ornementation  générale  d'ensemble. 

Les  arbres  élevés,  élancés,  à  rameaux  érigés  redressés,  le  Peu- 
plier d'Italie,  le  Populus  Bolleana^  les  Ormes  fastigiés,  le  Robinia 
pyramidal,  etc. ,  pourront  être  plantés  devant  lesbâtiments  à  lignes 
horizontales. 

Les  arbres  se  formant  plutôt  en  tète  ou  dôme  arrondis,  les 
Paulownias,  les  Marronniers,  les  Vernis,  les  Sophoras,  etc.,  se- 


00    

ront  choisis  pour  planter  devant  les  bâlimenls  à  lignes  verlicales 
élevées. 

Sur  les  emplacements  assez  larges,  là  ou  plusieurs  lignes  pa- 
rallèles d'arbres  peuvent  être  plantées,  on  pourra  augmenter 
l'effet  ornemental  par  le  rapprochement,  sur  les  lignes  parallèles, 
d'arbres  de  formes  différentes,  ou  de  feuillage,  de  fleurs,  de 
coloris  différents. 
Exemples  : 

Sur  un  plateau  comportant  trois  ou  quatre  lignes  d'arbres  : 
Premier  exemple.  —  Ligne  centrale  :  Orme. 
Ligne  latérale  :  Érable  Plane. 

Deuxième  exemple.  —  Ligne  centrale  :  Tilleul  argenté. 
Ligne  latérale  :  Érable  à  feuilles  pourpres. 
Troisième  exemple .  —  Ligne  centrale  :  Marronnier  blanc. 
Ligne  latérale  :  Marronnier  rouge  de  Briot. 
Il  faut  aussi  tenir  grand  compte  qu'une  variation  suffisante, 
bien  comprise  dans  les  essences  utilisées  pour  les  voies  princi- 
pales et  les  voies  secondaires  qui  se  croisent  ou  aboutissent  les 
unes  dans  les  autres,  augmente  considérablement   l'attrait  et 
l'agrément  de  ces  plantations.  —  Autant  que  possible  les  places 
plantées  le  seront  en  essences  différentes  que  les  voies  qui  y 
aboutissent. 

Les  variations  qu'on  peut  ainsi  obtenir  portent  surtout  sur  le 
faciès,  le  port,  l'aspect  d'ensemble  de  l'arbre;  la  forme,  les  di- 
Hoensions  et  le  coloris  du  feuillage  et  aussi  quelquefois  des  fleurs. 
Enfin,  il  faut  éviter  la  monotonie  qui  résulte  de  plantations 
d'une  même  essence  trop  répétée  sur  des  voies  très  rapprochées 
ou  qui  se  communiquent. 

Après  le  choix  de  l'essence,  qui  doit  toujours  être  bien  fait  en 
raison  des  considérations  générales  connues,  et  des  causes  locales 
particulières  bien  appréciées,  le  choix  des  sujets  a  une  grande 
importance  pour  la  reprise  et  la  bonne  venue  régulière  de  la 
plantation. 

Choix  des  sujets.  —  Les  jeunes  sujets  à  choisir,  pour  planter 
à  racines  nues,  devront  avoir  environ  5  mètres  de  hauteur  et 
être  âgés  de  six  à  huit  ans,  leur  état  général  devra  être  la 
représentation  d'une  bonne  végétation  (fig.  1  et  2). 


Exemples  d'un  jeune  Marronnier  et  d'un  jeune  Platane  bien  constitués, 
à  choisir  pour  les  plantations  d'' alignement  dans  les  villes. 


Marronnier. 


Jeune  sujet  bien  préparé,  bien  constitué, 
à  choisir  pour  les  plantations  d'alignement 
dans  les  villes. 

Tige.  Hauteur  totaie  ,  .     o^^Q 
Tige  nue  . 3^aft_ 


FiG.  2.  —  Platane. 
Jeune  sujet  bien  préparé,  bien  constitué, 
à  choisir  pour  les  plantations  d'alignement 
dans  les  villes. 

Tige.  Hauteur  totale   .  .     6^,00       ^ 
Tige  nue  .......  .     3««»,50    j^ 


—  24  — 

Ils  devront  avoir  une  lige  de  18  à  24  centimètres  de  circon- 
férence environ,  mesurée  à  1  mètre  du  sol  et  de  20  à  26  centi- 
mètres au-dessus  du  collet,  au  ras  du  sol. 

A   hauteur   égale,   les  Marronniers,   les  Paulownias  devront 

avoir  la  tige  plus  grosse  que  le  Platane,  les  Ormes,  les  Érables. 

Ils  devront  avoir  une  tige  droite,  saine,  lisse,  sans  plaies  ni 

nodosités,  d'une  hauteur  voulue,  environ  3  mètres  à  S'^.bO  sans 

branches  et  d'une  grosseur  bien  proportionnée  à  la  longueur. 

S'il  existe  des  branches  au-dessous  de  3  mètres,  elles  devront 
être  faibles  ou  avoir  déjà  été  raccourcies.  Les  jeunes  branches 
placées  assez  haut,  qui  commencent  la  charpente  devront  être 
régulièrement  disposées  ou  réparties  sur  le  prolongement  de  la 
tige,  bien  équilibrées  entre  elles,  et  bien  en  rapport  comme 
développement,  grosseur  et  longueur  avec  le  prolongement  de 
la  tige  qui  devra  toujours  être  prédominant. 

Les  opérations  nécessaires  de  tailles,  de  raccourcissement 
et  d'enlèvement  progressif  des  branches  latérales  ont  dû  être 
pratiquées  successivement,  en  temps  utile,  sur  les  jeunes  sujets, 
pour  favoriser  l'élévation  voulue  de  la  jeune  tige  nue  et  assurer 
la  bonne  disposition  du  commencement  de  leur  charpente 
définitive. 

Si  le  choix  des  essences  ou  des  variétés  nécessite  l'emploi 
d'arbres  greffés,  il  conviendra  toujours  de  choisir  des  sujets 
greffés  au  ras  du  sol. 

Il  peut  y  avoir  exception  pour  le  Marronnier  rouge  (var.  de 
Briot)  qui  pourra  être  pris  greffé  (la  greffe  en  écusson  est  préfé- 
rable à  la  greffe  en  fente)  à  hauteur  voulue,  3  mètres  à  3°',o0, 
parce  que  cette  variété  présente  de  réelles  difficultés  pour  la 
formation  rapide,  droite  et  régulière  de  sa  tige,  à  cause  de  la 
bifurcation,,  à  peu  près  constante,  de  son  rameau  de  prolon- 
gement. 

Enfin,  dans  le  cas  où  il  conviendrait,  pour  des  emplacements 
restreints,  de  planter  des  arbres  de  petit  développement,  se  for- 
mant en  tête  arrondie,  tels  que  :  Robimaumbraculifera,Acerpla- 
tanoides,  var.  compacta^  Ulmus  umhraculifera,  Catalpa  Bungei 
nana,  ces  arbres  seront  choisis,  greffés  sur  tige  d'environ 
3  mètres  de  hauteur. 


—  25  — 

La  distance  de  plantation  des  arbres  d'alignement,  entre  eux, 
doit  être  fixée,  en  raison  de  la  connaissance  du  développement 
normal  connu  de  l'essence  plantée.  En  général,  cette  distance 
varie,  selon  les  essences,  entre  5  et  10  mètres. 

La  distance  de  plantation  varie  aussi,  selon  que  les  arbres 
sont  sur  une  ligne  simple  ou  sur  plusieurs  lignes  parallèles 
contiguës. 

Exemple  :  Platane.  Sur  une  ligne 8  mètres. 

—  Sur  deux  lignes 10      — 

—  Sur  trois  lignes  ou  plus.    .12      — 


LISTE,  PAR  ORDRE  ALPHABETIQUE,  ET  DESCRIPTION  SOMMAIRE  DES 
PRINCIPALES  ESSENCES  d'aRBRES  A  UTILISER  DANS  LES  VILLES 
(a   paris    et   dans   LE   CENTRE    DE   LA   FRANCE). 

Acacia.  Faux-Acacia.  Robinier.  Rohinia  pseudo-acacia  L.  —  Grand 
arbre  à  végétation  rapide  dans  sa  jeuoesse.  Branches  et  rameaux 
cassants,  épineux. 

Feuilles  alternes,  composées,  donnant  un  ombrage  léger. 

Feuillaison:  vers  le  15  mai. 

Fleurs  blanches,  en  grappes,  à  odeur  très  agréable. 

Floraison  vers  le  15  juin. 

Peu  exigeant  sur  la  nature  du  sol. 

Robinia  pseudo-acacia,  var.  monophylla.  —  Cette  variété  de  Robi- 
nier est  très  recommandable  pour  les  plantations  d'alignement. 

Feuilles  plus  grandes  que  celles  des  autres  Robiniers,  quelques - 
fois  simples  ou  composées  de  3  ou  5  folioles,  la  foliole  terminale 
généralement  plus  large. 

Robinia  pseudo-acacia,  var.  Bessuniana.  —  Bonne  variété  de  Robi- 
nier, se  formant  assez  naturellement  bien. 

Robinia  pseudo-acacia,  var.  umhraculifer'a.  —  Variété  de  Robinier 
se  formant  bien  en  tête  arrondie,  s'élevant  peu.  A  employer  sur  les 
petits  emplacements. 

Doit  être  greffé  à  hauteur  voulue  sur  Robinier  commun. 

Ailante.  Vernis  du  Japon.  AUanlus  glandulosa  Desf.  —  Grand 
arbre  à  végétation  rapide  dans  sa  jeunesse. 


—  26  — 

Feuilles  alternes,  1res  longues,  composées  de  folioles  larges,  den- 
tées à  la  base. 

Feuillaison  :  vers  le  lo  mai. 

Fleurs  monoïques,  quelquefois  polygames,  réunies  en  panicules 
dressées,  d'un  blanc  vordàtre,  à  odeur  fade,  généralement  reconnue 
comme  désagréable. 

Floraison:  fm  juin. 

Peu  exigeant  sur  la  nature  du  sol. 

Érable  plane.  Acer  platanoides  L.  —  Arbre  se  formant  bien. 
Feuilles  opposées,  ordinairement  à  cinq  lobes. 

Feuillaison:  commencement  de  mai. 

Fleurs  jaunâtres,  réunies  en  corymbes  dressées. 

Floraison  :  fin  avril. 

Arbre  rustique  résistant  assez  au  terrain  un  peu  sec  et  calcaire. 

On  pourrait  aussi  utiliser  VAcerplata7ioides,var.  Schioedleri,  àont  les 
jeunes  pousses,  au  printemps  :  rameaux  et  feuilles,  sont  d'un  beau 
rouge,  d'un  très  joli  effet. 

Érable  Sycomore.  Acer  pseudo-platanus  L.  —  Arbre  se  formant 
bien;  feuilles  opposés,  d'un  vert  foncé  dessus,  un  peu  glauque 
dessous,  plus  épaisses  que  celles  de  l'Erable  plane. 

Feuillaison  :  commencement  de  mai. 

Fleurs  réunies  en  grappes  pendantes,  jaunes-verdâtres. 

Floraison  :  mi-mai. 

Peu  exigeant  sur  la  nature  du  sol. 

On  peut  aussi  utiliser  une  variété  de  Sycomore  à  feuilles  pourpres 
en  dessous,  Acer  pseudo-platanus,  var.  purpurea.  On  peut  produire 
un  contraste  agréable  en  planlation  en  lignes  parallèles  avec  le 
Tilia  argenlea. 

Marronnier  d'Inde.  M.  commun.  .Esculus  Hippocastanum  L.  —  L'un 
des  plus  beaux  et  des  meilleurs  arbres  d'alignement. 

Arbre  se  formant  bien,  vigoureux. 

Feuilles  opposées,  digitées,  d'un  beau  vert. 

Feuillaison  :  commencement  d'avril. 

Fleurs  nombreuses,  réunies  en  beaux  thyrses  ou  grappes  dressées, 
blanches  ou  légèrement  tachetées  de  rose. 

Floraison  :  commencement  de  mai. 

Marronnier  commun  à  fleurs  doubles,  ^scm/ws  Hippocastanum,  var. 
flore  pleno.  —  Cette  variété  est  très  recommandable  pour  la  planta- 
tion dans  les  villes,  parce  qu'elle  a  l'avantage  de  ne  pas  donner  de 
graines. 

Marronnier  rouge  de  Briot.  jEscuIus  rubicunda,  var.  Brioti.  —  Cette 
variété  de  Marronnier  est  très  jolie  avec  ses  fleurs  d'un  beau  rouge 
vif. 


—  27  — 

Elle  peut  être  utilisée  pour  produire  un  contraste  très  agréable, 
étant  plantée  en  lignes  parallèles,  contiguës,  avec  le  Marronnier 
blanc. 

Noyer  noir.  Juglam  nigra  L.  —  Grand  arbre  à  feuilles  alternes, 
composées. 

Feuillaison  :  en  mai. 

Recommandable  parce  qu'il  résiste  assez  au  terrain  un  peu  sec  et 
calcaire. 

Orme  commun.  Ulmus  campestris  L.  —  C'est  un  des  plus  ancien- 
nement employés  et  un  des  meilleurs  arbres  d'alignement. 

Assez  vigoureux,  se  formant  bien. 

Feuilles  simples,  dentées,  rudes. 

Feuillaison  :  commencement  de  mai. 

Fleurs  petites,  agglomérées,  rougeàtres. 

Floraison  :  commencement  d'avril,  fin  mars. 

Les  jeunes  sujets  pour  les  plantations  d'alignement  doivent  être 
choisis  bien  semblables  d'aspect  et  de  végétation,  à  écorce  aussi 
lisse  que  possible.  (Dans  les  serais  d'Orme  en  pépinière  on  trouve 
fréquemm'ent  des  sujets  dissemblables.) 

On  utilise  avantageusement  dans  les  plantations  les  variétés 
d'Orme  suivantes  : 

Orme  de  Clemmer.  Orme  de  Dumont.  Orme  de  Belgique.  —  Va- 
riétés peu  distinctes  entre  elles,  mais  recommandables;  se  formant 
bien  et  à  végétation  régulière. 

L'Orme  boule.  Ulmus  umbraculifera  est  une  variété  de  petite  di- 
mension, se  formant  bien  en  tête  arrondie,  et  qui  peut  être  utilisée 
pour  les  petits  emplacements. 

L'Orme  de  Wealhley.  Ulmus  Weathleyi  est  une  variété  à  forme 
pyramidale,  qui  peut  aussi,  dans  certains  cas,  être  utilisée  avanta- 
geusement dans  les  villes,  sur  les  emplacements  de  peu  de  largeur. 

Paulownia.  Paulownia  imperialis  S.  Z.  —  Bel  arbre  à  végétation 
rapide,  se  formant  en  dôme  élargi. 

Feuilles  très  grandes,  cordiformes,  opposées. 

Feuillaison  :  fin  mai. 

Fleurs  bleu  violacé,  grandes,  campanulées,  réunies  en  pani- 
cules  terminales,  dressées,  odorantes. 

Floraison  :  mi-mai. 

Peu  exigeant  sur  la  nature  du  terrain. 

Peuplier  sui«e.  Populus  monilifera  Ait.  —  Arbre  vigoureux,  à 
végétation  rapide,  surtout  dans  les  sols  un  peu  frais. 

Ne  planter  dans  |les  villes  que  des  individus  du  sexe  mâle,  afin 
d'éviter  le  duvet  cotonneux  des  fruits  des  sujets  femelles. 


—  28  — 

Platane  commun.  Platanus  orientalis  L.  —  L'un  des  arbres  d'a- 
lignement les  plus  répandus  dans  les  villes. 

Bel  arbre  vigoureux,  à  végétation  rapide,  supportant  bien  les 
opérations  de  tailles  et  d'élagages. 

Peu  exigeant  sur  la  nature  du  sol,  mais  venant  surtout  très 
vigoureusement  dans  les  sols  un  peu  frais. 

Feuilles  alternes,  lobées. 

Feuillaison  :  commencement  de  mai. 

Platane  d'Occident.  Platanus  occidentalis  L.  —  Ne  diiïère  pas  sensi- 
blement du  Platane  d'Orient,  au  point  de  vue  de  son  utilisation  dans 
les  plantations  d'alignement.  Les  feuilles  sont  plus  larges  et  moins 
profondément  lobées. 

Sophora  du  Japon.  Sophora  japonica  L.  —  Arbre  rustique,  robuste, 
peu  exigeant  sur  la  nature  du  sol.  Se  formant  en  tète  élargie. 
Feuilles  alternes,  composées.  Donne  un  couvert  léger. 
Feuillaison  :  mi-mai. 

Fleurs  blanchâtres,  réunies  en  grandes  panicules  dressées. 
Floraison  :  fin  août. 

Tilleul  ordinaire.  Tilia  platyphylla  Scop. —  C'est  un  des  arbres 
les  plus  anciennement  employés. 

On  l'utilise  moins  actuellement  parce  que,  en  général,  il  perd  ses 
feuilles  trop  tôt  en  saison. 

Cet  arbre  supporte  bien  les  tailles  et  tontes  annuelles,  pour 
formes  symétriques  ou  à  la  française. 

Feuillaison  :  fm  avril. 

Floraison  :  mi-juin.  Fleurs  très  agréablement  odorantes. 

Le  Tilia  platyphylla,  var.  corallina  est  un  arbre  tout  particulière- 
ment recommandable  pour  soumettre  aux  formes  symétriques,  à 
cause  de  la  coloration  rouge  vif  de  l'écorce  des  jeunes  rameaux  qui 
produit  un  très  bel  effet. 

Tilleul  argenté.  Tilia  argentea  Desf.  —   Espèce  très  recomman- 
dable, à  végétation  vigoureuse,  se  formant  bien  en  ovoïde. 
Feuilles  vertes  en-dessus,  blanches  cotonneuses  en  dessous. 
Feuillaison  :  fm  avril.  Ne  perdant  pas  ses  feuilles  avant  l'automne. 
Fleurs  blanc-jaunâtre,  très  odorantes. 
Floraison  :  mi-juillet. 

Tilleul  d'Asie.  Tilia  cuchlora  G.  K.  —  Bel  arbre,  se  formant  bien, 
vigoureux. 

Feuilles  bien  vertes,  luisantes,  de  longue  durée  sur  l'arbre,  ne 
tombant  pas  avant  l'automne. 

Feuillaison  :  fm  avril. 

Floraison  :  mi-juin,  fleurs  très  odorantes. 


—  -Zd  — 

Un  assez  grand  nombre  d'arbres,  espèces  ou  variétés,  pourraient 
être  ajoutés  à  cette  liste.  Nous  mentionnerons  seulement  :  le  Cedrela 
sîne)ms,  le  Pterocarya  caucasica,  le  Sovbiis  hybrida,  le  Fraxinus  excel- 
sior,  var.  monophylla,  le  Catalpa  syringœfolia,  le  Corylus  Colurna,  le 
^egundo  californicum,  le  Broussonetia  papyrifera,  le  Gleditschia  iner- 
mis,  le  Quercus  Cerris,  le  Diospyros  Lotus,  etc.  etc. 

Dans  le  midi  de  la  France,  dans  quelques  villes  de  la  région  mé- 
diterranéenne, notamment  à  Toulon,  Hyères,Nice,  etc.,  on  trouve  les 
essences  suivantes  : 

Dattier  :  Phœnix  dactylifera,  P.  canariensis. 

Eucalyptus  :  diverses  espèces  [amygdalina,  colossea). 

Casuarina  tenuissima. 

Acacia  spectabilis,  var.  excelsa. 

Schinus  Molle. 

Ceratonia  Siliqiia. 

Brachychiton  acerifolium. 

Ficus  Roxburghii;  F.   macrophylla. 

Magnolia  grandiflora. 

Ligustrum  japonicum. 


RESUME 

LISTE    DES    PRINCIPAUX    ARBRES    A    UTILISER 

DANS    LES    PLANTATIONS    D'ALIGNEMENT,    DANS    LES    VILLES, 

GROUPÉS   PAR   ANALOGIE    (POUR    EMPLOI). 

Arbres  de  grandes  dimensions. 

Platane  commun Platanus  orientalis  L. 

—  d'Occident —    occidentalis  L, 

Orme  champêtre Uimus  campestris  L. 

—  var.  de  Clemmer   ,    .         —        —    var.  de  Clemmer  Hort. 

—  var.  deDumont.    .    .         —        —     var.  de  DumontHort. 

—  var.  de  Belgique    .    .         —        —    var.  de  Belgique  Hort. 
Marronnier  d'Inde    ....  Msculus  Hippocastanum  L. 

—  var.  à  fleurs  pleines.         —        —    Yàv.  flore  pleno  Hort. 

Vernis  du  Japon Ailanius  glandulosa  Desf. 

Peuplier  suisse Populus  monilifera  Ait. 


—  30  — 
Arbres  de  dimensions  moyennes. 

Tilleul  de  Hollande  ....     Tilia  platyphijlla  L. 

—  argenté —    argentea  Desf. 

—  d'Asie —     euchlora  L. 

Marronnier  rouge  de  Briot.  JEsculus  rubicimda,  var.  Brioli  Hort. 

Robinier-Faux  acacia  .    .    .  Rob'mia pseudo-acacia  L. 

—  à  une  feuille   ....  —        —     \ av.  7no7iophijlla  Uort. 

—  de  Besson —        —     var.  Bessoniana  Hort. 

Érable  Sycomore Acer  pseudo-platamis  L. 

—  var.àfeuillespourpres  —        —    var.  purpureus  Hort. 

—  plane .  —    platanoides  L. 

—  var.  de  Scliwedler.    .  —        —     var.  Schwedlem  Hort. 

Paulownia Paulownia  imperialis  S.  Z. 

Noyer  noir Juglans  nirjra  L. 

Sophora Sophora  japonica  L. 

Arbres  de  petites  dimensions,  se  formant  en  boule. 

Robinier  boule  ..,,..     Rol)iniapseudo-acacia,\aii\umbracuHfera 

Hort. 

Orme  boule Ulmuscampesti'is^ysLT.umbraculiferaHori^ 

Érable  globe Acer  platanoides,  var.  globosum  Hort. 

Catalpa  boule Catalpa  Butigeiiiajia  lloit. 

Arbres  fastigiés. 

Peuplier  d'Italie Populiis  nigra,  var.  fastigiata  Hort. 

—  de.BoUe —    alba,  yht.  Bolleana  Eoii. 

Robinier  fastigié   .....  Robiniapseudo-acaeia,wa.r.fastigiataEor{. 

Orme  de  Weathley    ....  Ulmus  campeslris,  var.  Weathleyi  Hort. 

—  pyramidal —        —    war.  pyramidalis  Hori, 

Arbres  à  utiliser  pour  formes  symétriques 
ou  à  la  française. 

Orme  champêtre  et  variétés. 
Tilleul  de  Hollande. 

—  à^écorce  rouge  (corallina). 
•Érable  Sycomore. 

—  plane. 

Arbres  pour  terrain  médiocre,  un  peu  sec  ou  calcaire. 

ÉrableîSycomore. 
Vernis^du  Japon. 
Noyer^noir. 
Sophora. 


Peupliers. 

Platanes. 

Pterocaryas. 

Marronniers. 

Tilleuls. 


—  ôi  — 
Arbres  pour  terrains  un  peu  frais. 


Les  plantations  d'alignement  de  la  ville  de  Paris  comprennent 
environ  100,000  arbres. 
Les  principales  essences  employées  sont  les  suivantes  : 

Platanes 30,000 

Marronniers 20,000 

Ormes  .   .    .   .    , 18,000 

Ailantes 10,000 

Érables 8,000 

Robiniers    . 5,000 

Tilleuls 3,000 

Paulownias 2,000 

96,000 

Essences  diverses  en  petit  nombre^: 

Noyers  d'Amérique,  Négundos,  Gédreliers,  Planeras,  Frênes, 
Pterocaryas,  Chênes,  etc.,  etc. 


SEPTIÈME   QUESTION 


DU  CHOIX  DES  ARBRES 

LES  PLUS  CONVENABLES 
POUR    LES    PLANTATIONS    D'ALIGNEMENT 

DANS   LES   VILLES 

PAR 

H.  VAN   HULLE 

Professeur  honoraire  à  l'École  d'Horticulture  de  l'État,  à  Gand  (Belgique). 


Cette  question  est  avant  tout  pratique,  en  ce  sens  que  c'est 
moins  le  raisonnement  théorique,  l'étude  purement  scientifique, 
que  l'expérience  des  faits,  qui  doivent  aider  à  la  résoudre;  elle 
est  de  plus  d'intérêt  public,  attendu  que,  de  nos  jours,  ce  ne  sont 
plus  seulement  les  grandes  villes  qui  ont  leurs  plantations  d'ali- 
gnement, mais  que,  jusque  dans  les  moindres  petites  communes, 
on  songe  à  avoir  un  bout  de  boulevard,  de  promenade  publique, 
ou  de  square. 

Dans  les  temps  les  plus  reculés,  on  avait  la  coutume  de 
planter  des  arbres  le  long  des  principales  voies 'publiques  ;  ces 
plantations  eurent  pour  but  d'indiquer  mieux  le  chemin  le  soir 
ou  l'hiver  par  les  temps  de  neige,  de  procurer  de  l'ombre  en  été 
et  de  produire,  lors  de  l'abatage,  un  certain  rapport  en  argent. 
La  civilisation  progressant  et  les  goûts  devenantplus  raffinés,  on 
en  vint  graduellement  à  l'idée  de  planter  des  lignes  d'arbres 
non  seulement  à  la  campagne  mais  jusque  dans  les  villes.  Peu  à 
peu,  on  ajouta  des  essences  d'ornement  aux  espèces  forestières; 
ensuite  vinrent  des  massifs,  des  parterres,  des  pelouses  :  les  parcs 
publics  existaient  sans  qu'on  s'en  fût  douté. 


—  33  — 

Ces  jardins  primitifs  tombèrent  bientôt  à  tel  point  dans  le 
goût  du  public,  qu'on  demanda  à  avoir  de  l'ombre,  des  pelouses 
et  même  des  fleurs  jusqu'au  milieu  des  villes,  pour  que  la  classe 
ouvrière  aussi  bien  que  la  classe  aisée  pût  jouir  des  charmes 
de  la  nature  et  ainsi  se  moraliser.  Enfin  la  création  de  prome- 
nades et  jardins  publics  devint  un  véritable  engouement. 

Il  y  a  lieu  de  s'en  féliciter.  Cet  engouement  a  surtout  com- 
mencé à  s'accentuer  à  la  suite  des  remarquables  travaux  d'em- 
bellissement, exécutés  à  Paris  et  dans  ses  environs  au  temps  des 
Haussmann,  Alphand,  Barillet  et  autres  enfants  de  France,  à  la 
mémoire  desquels  nous  aimons  à  rendre  ici  un  juste  tribut 
d'hommages.  Pendant  près  d'un  quart  de  siècle  nous  avons  pu 
essayer  de  les  imiter  au  petit  pied  en  notre  qualité  d'inspecteur 
des  plantations  et  d'auteur  du  Parc  de  Gand.  Que  de  fois,  pen- 
dant cette  longue  série  d'années,  nous  sommes-nous  posé  cette 
question  :  «  Quelle  essence  convient-il  de  plantei*  ?  »  Nous  avouons 
humblement  ne  pas  avoir  toujours  pleinement  réussi  dans  notre 
choix.  Par  contre,  nous  avons  pu  faire  quelques  expériences; 
c'est  ce  qui  nous  enhardit  à  traiter  la  septième  question  de  ce 
Congrès. 

Choix  des  arbres. 


Le  choix  des  arbres  doit  être  considéré  à  deux  points  de  vue  : 
fl)relativementà  l'essence,  comme  espèce  ;  b)  relativement  au  sujet 
comme  plant.  Occupons-nous  d'abord  du  premier  point  et  pre- 
nons pour  base  le  tableau  ci-contre,  en  faisant  observer  au  sujet 
de  ce  tableau  :  1°  que  nous  divisons  les  arbres  en  arbres  de  grand 
et  de  moyen  développement  naturel,  ainsi  qu'en  résineux;  2"  que 
les  premiers  numéros  de  chaque  catégorie  donnent  les  essences 
les  plus  recommandables  pour  arbres  de  boulevards,  les  numéros 
qui  suivent  celles  propres  à  d'autres  plantations  d'alignement; 
3°  que  leur  choix  ou  la  préférence  à  leur  accorder  pourra  se 
modifier  d'après  l'examen  des  conditions  locales  ou  spéciales, 
indiquées  par  abréviations,  que  le  cas  comporte.  Voici  ce  tableau. 


N.  B.  Les  essences  suivies  de  un  ou 

CONDITIONS  SUFFISANTES 
d'existence. 

PARTICULARITÉS 

de  deux  *  indiquent  celles  qui  se  prê- 



tent  le  mieux  au  recépage  pour  culture 

en  buisson  ou  taillis,  sous-bois,  dans  les 

NATURE 

EXPOSITION 

MODE 
de 

REMARQUES 

parcs. 

du  sol. 

végétation. 

complémentaires. 

1.  Platane  d'Occident 

se.  pe. 

abr. 

ex. 

fe  sp.;  po.py. 

{Platamis  occidentalis  L.). 

2.  Erable  à  fruit  laineux 

ma.  se. 

ouv. 

ex. 

fesp.;po.py. 

{Acer  triocarpum  Mich.). 

3.  Orme  gras 

ma.  se. 

ouv. 

ex. 

gr.  ra.;po.dé. 

{Ulmiiscamp.L.  var.  latifoliaHorl.). 

4.  Tilleul  argenté. 

fe.  fr. 

ouv. 

ra. 

fe  sp.;  po.  dé. 

{Tilia  argentea  Vent.). 

5.  Robinier* 

se.  sh. 

ouv. 

ra. 

ép.  gr.  ra.;  po.  dé 

[Rohinia  pseudo-acacia  L.). 

6.  Erable  Sycomore 

fr.  fe. 

ouv. 

ra. 

gr.ra.;  po.py. 

[Acer  pseudo-Plat  anus  L.). 

7.  Marronnier  d'Inde 

se.  pe. 

ouv. 

ra. 

fl.,'ap.;  po.  dé. 

{Msculus  Hippocastanum  L.). 

8.  Hêtre  commun* . 

ma.  se. 

ouv. 

le. 

gr.ra.;po.dé. 

{Fagus  sijtvatica  Linn.). 

9.  Frêne  commun  ** 

fr.  to. 

ouv. 

ex. 

gr.ra.;  po.py. 

{Fraxinus  exceltior  Linn.). 

0.  Cbêne  d'Amérique .    . 

se. 

abr. 

ra. 

gr.ra.;  po.py. 

{Quercus  rubra  Linn.). 

1.  Châtaignier  ordinaire  ** 

se.  pe. 

abr. 

le. 

se.ge.;po.  dé. 

{Caslanea  vesca  Gœrtn.). 

2.  Noyer  d'Amérique 

se.  pe. 

ouv. 

le. 

fe  sp.;po.  py. 

{Juglans  nigra  Linn.). 

3.  Peuplier  du  Canada 

ma.  se.  to. 

ouv. 

ex. 

gr.ra.;  po.py. 

{Populus  ranadensis  Desf. 

4.  Peuplier  monilifère 

fr.  me. 

ouv. 

ra. 

gr.  ra.;po.  dé. 

[Populus  monili fera  Ait.). 

5.  Ailante 

ma.  se. 

ouv. 

ra. 

a.  sp.;  po.  py. 

{Ailantus  glandulosaAit.). 

6.  Chêne  ordinaire  ** 

ma.  se. 

ouv. 

le. 

gr.ra.;po.dé. 

{Quercus  pedunculata  L.). 

1.  Orme  ordinaire  * 

ma.  se. 

ouv. 

ra. 

gr.ra.;  po.py. 

{Vlmus  campestris  Linn.). 

2.  Erable  plane 

fe.  se. 

ouv. 

ra. 

gr.ar.;  po.py. 

[Acer  platanoides  Linn.). 

3.  Tilleul  ordinaire  * 

fe.  fr. 

ouv. 

ra. 

po.dé.;  po.  dé. 

{Tilia pi atyphy lia  Scop.). 

4.  Peuplier  d'Italie 

se.  pe. 

ouv. 

ex. 

po.  ch. 

{Populus  dilatata  Ait.). 

5.  Charme  commun  ** 

ma.  sh. 

ouv. 

ex. 

gr.ra.;  po.dé. 

{Garpinus  Betulus  Linn.) 

6.  Marronnier  rouge 

fe.  se. 

abr. 

le. 

fl.  ap.;  po.  dé. 

{JEsculus  rubicunda  Herb.). 

7.  Hêtre  noir 

ma.  se. 

ouv. 

le. 

fe  sp.;  po.dé. 

{Fagus  sylvatica  purp.  Hort.)» 

N.  6.  Les  essences  suivies  de  un  ou 
de  deux  *  indiquent  celles  se  prêtant 
le  mieux  au  recépage  pour  culture  en 
buisson,  taillis,  sous-bois  dans  les 
parcs. 


8.  Chêne  chevelu 

[Quercvs  CerrisLinn.). 

9.  Bouleau  * 

[Betula  alba  Liiin.). 
10.  Saule  blauc  ** 

{Salix  alba  Linn.). 
il.  Aulne  blanc 

[Alnus  incana  Willd.). 

12.  Sorbier  des  oiseleurs  *  . 
[Sorbus  Aucuparia  L.}. 

13.  Saule  Marceau  **.   .    .    . 

[Salix  Caprea  L.). 

14.  Noyer  cultivé 

[Jvglans  regia  Linn.). 

RÉSINEUX. 


1.  Mélèze 

[Larix  cvropsea  DC.). 

2.  Epicéa 

[Albies  excelsa  DC). 

3.  Pin  sylvestre 

[Pimis  sylvesMs  LiJin.). 

4.  Pin  noir  d'Autriche    .   . 

(Pinus  austriaca  Hort.). 

5.  Pin  de  Weymouth  .   .    . 

[Pinus  Strobus  Linn.). 


CONDITIONS  SUFFISANTES 


D  EXISTENCE. 


NATURE 
du  sol. 


fe.  pe. 
ma.  se. 


fe.  to. 
fe.  to. 


na.se.sh, 
fe.  to. 
fe.  fr. 


ma.  fr. 

ma.se.sh 


ma.  se, 
ma.  se. 
ma.  se. 


EXPOSITION 


abr. 
ouv. 
ouv. 
ouv. 
ouv. 
ouv. 
abr. 

abr. 
ouv. 
ouv. 
ouv. 
abr. 


MODE 

de 

végétation. 


ra. 
le. 
ra. 
ex. 
le. 
ra. 
le. 


ra. 
le. 
le. 
le. 
le. 


PARTICULARITÉS 


REMARQUES 

complémentaires. 


fe  sp.;  po.py 
fesp.;po.  py 
gr.ra.;  po.py 
gr.ra.;po.dé 
fr.  col.;  po.py 
gr.ra.;  po.py 
se.ge.;po.dé 


gr.ra.;  po.py 
gr.ra.;  po.py 
gr.ra.;  po.py 
gr.ra.;po.dé 
gr.ra.;po.dé 


ABREVIATIONS. 

Sol:  fe,  fertile;  fr.,  frais;  ma.,  maigre;  pe.,  perméable;  se,  sec;  sh.,  schis- 
teux; to.,  tourbeux. 

Exposition  :  ouv.,  ouverte;  abr.,  abritée. 

Végétation  :  ra.,  rapide,  le.,  lente. 

Particularités  :  ép.,  épineux;  fe  sp.,  feuillage  spécial;  fl.  ap.,  fleurs  appa- 
rentes; fr.  co.,  fruits  colorés;  fr.  te.,  fruits  tentants;  gr.  ra.,  grand  rapport; 
po.  ch.,  port  en  chandelle;  po.  dé.,  port  déprimé;  po.  py.,  port  pyramidal, 
se.  ge.,  sensible  aux  gelées. 


—  36  — 

Le  tableau  ci-devant  ne  renferme  que  des  espèces;  mais 
celles-ci  peuvent  avoir  donné  lieu  à  une  race  améliorée  due  au 
hasard  ou  au  travail  des  chercheurs.  Il  va  de  soi  que,  le  cas 
échéant,  on  donnera  la  préférence  à  cette  race.  Faisons  remar- 
quer aussi  que  les  autres  renseignements  donnés  sont  loin  d'être 
absolus  :  ainsi  telle  essence  désignée  comme  se  contentant 
d'une  terre  maigre,  réussira  encore  mieux  dans  une  terre  meil- 
leure. Au  surplus,  le  plus  expérimenté  constate  trop  souvent  que 
contre  toute  attente  l'essence  employée  ne  réussit  guère.  Voir 
ce  que  nous  rapportons  à  ce  sujet  page  40  à  la  fin  du  chapitre 
Distribution. 

Pour  ce  qui  est  du  choix  de  l'arbre  comme  plant,  il  faut  être 
d'une  grande  sévérité  et  porter  toute  son  attention  non  sur  la 
force,  l'âge,  la  grosseur  des  sujets  qu'on  a  à  planter,  mais  sur 
leur  bonne  constitution.  Nous  entendons  par  là  ceux  qui  sont 
sains  avant  tout,  bien  formés,  c'est-à-dire  trapus,  gros  à  leur 
base,  courts  de  tige  et  à  bonne  flèche  ;  ceux-là,  même  jeunes, 
sont,  contrairement  à  l'opinion  de  beaucoup  de  planteurs,  à 
préférer  aux  sujets  trop  forts.  Quant  aux  plants  fluets,  malin- 
gres, souffreteux,  condamnons-les  sans  pitié. 

Mais  revenons  au  choix  de  l'essence.  Ce  qui  doit  nous  préoc- 
cuper d'abord,  c'est  leur  emplacement. 

Situation. 

Puisque  la  question  vise  la  plantation  d'arbres  d'alignement 
dans  les  villes,  c'est  là  la  première  chose  à  examiner.  Mais  toutes 
les  villes  sont  loin  de  se  trouver  dans  les  mêmes  conditions.  Dans 
toutes  l'air  est  moins  pur  qu'à  la  campagne  et  les  arbres  y  ont 
moins  de  chance  de  réussir  complètement.  Généralement,  on 
attribue  ce  fait  à  la  densité  de  la  population  sur  un  périmètre 
relativement  restreint.  Cette  densité  y  est  bien  pour  quelque 
chose,  mais  pour  beaucoup  moins  que  les  industries  qui  s'exer- 
cent dans  ces  villes.  Ainsi,  laissant  de  côté  la  question  du  sol  et 
surtout  du  sous-sol,  —  qui  sont  très  défavorables  à  Paris,  par 
exemple,  — il  sera  plus  facile  de  faire  réussir  les  arbres  des  bou- 
levards dans  cette  ville  immense,  qu'à  Roubaix  et  Tourcoing, 


—  37  — 

petites  villes  du  département  du  Nord.  C'est  qu'à  Paris,  il  existe 
proportionnellement  peu  d'usines  nuisibles,  tandis  qu'à  Roubaix 
des  centaines  de  cheminées  ne  cessent  de  vomir  leur  fumée 
sale  et  crasseuse  et  d'empoisonner  ainsi  l'atmosphère. 

Les  effets  de  cet  état  de  choses  ne  sont  pas  trop  aperçus  par 
le  vulgaire,  mais  l'homme  qui  s'occupe  d'arboriculture  s'en 
rend  très  bien  compte:  l'écorce  des  plants  n'a  pas  sa  couleur 
fraîche  naturelle,  le  feuillage  non  plus  ne  garde  pas  longtemps 
sa  belle  verdure,  le  tout  se  couvre  d'une  couche  de  crasse  noi- 
râtre. Or,  cette  couche  finissant  par  boucher  plus  ou  moins  les 
pores  respiratoires,  plus  vite  on  la  verra  se  former,  plus  on  aura 
la  preuve  de  l'impureté  de  l'air  dans  la  ville  où  on  aura  à  planter 
el  plus  il  importera  de  faire  un  meilleur  choix  des  essences. 

Dans  l'occurrence,  il  faudra  donner  la  préférence  à  celles  à 
écorce  lisse  et  à  feuillage  glabre.  Sous  ce  rapport  VAucubajapo- 
nica  est  à  citer:  il  réussit  encore  quelque  peu  dans  les  squares 
jusque  dans  l'air  épais  de  Londres.  Mais  en  fait  d'arbres  lequel 
choisir?  Le  Platane  est  sans  contredit  le  plus  recommandable. 
Viendraient  ensuite  les  essences  dans  l'ordre  de  leur  numérotage 
au  tableau  ci-devant  en  tenant  compte  du  sol  où  il  faut  planter 
et  du  but  qu'on  désire  atteindre;  c'est  d'après  ces  considérations 
qu'on  réglera  l'espacement. 

Espacement. 

C'est  un  point  assez  important  de  bien  arrêter  d'avance  de 
combien  on  espacera  les  arbres  les  uns  des  autres.  Notre  avis  a 
toujours  été  que,  généralement,  on  plante  trop  serré  :  il  n'est  pas 
rare  de  rencontrer  jusqu'à  des  quadruples  rangées  d'arbres  à 
grand  développement  séparés  entre  eux  de  cinq  à  six  mètres 
seulement.  Dans  ce  cas,  les  branches  ne  peuvent  acquérir  que 
3  mètres  de  longueur  et  chaque  couronne  ou  cime  n'a  à  sa 
disposition  que  6X6  =  36  mètres  carrés.  Or,  un  seul  de  ces 
arbres  en  liberté  étant  capable  d'allonger  ses  branches  jusqu'à 
6,  8  et  même  10  mètres  d'étendue,  ce  serait  au  moins  à 
7 -|- 7  =  14  mètres  les  uns  des  autres  qu'il  faudrait  planter. 
Alors  chaque  pie  1  aurait  par  la  suite  1 4  X  14  =  1 96,  en  chiffres 


—  38  — 

ronds  200  au  lieu  de  36  mètres  carrés  à  sa  disposition,  C6  qui  ne 
serait  guère  de  trop. 

Est-il  étonnant,  lorsqu'on  n'a  pas  laissé  l'espace  voulu,  que 
non  seulement  les  plantations  exigent  plus  d'élagages  soignés, 
donc  plus  de  frais  d'entretien,  mais  que,  malgré  ces  soins, 
elles  réussissent  moins  bien  et  ne  sauraient  jamais  former 
ces  spécimens  remarquables  de  développement  et  de  port 
naturel  qui  caractérisent  les  plantations  suffisamment  espacées? 

La  figure  ci-contre  donnera  une  idée  de  la  façon  dont  on 
pourrait  procéder  pour  arriver,  après  quelques  années  —  tout 
en  ayant  planté  assez  dru  dans  le  principe  —  à  avoir  des  arbres 
espacés  convenablement.  Les  grands  ronds  indiquent  les  arbres 
à  conserver,  les  petits  ceux  à  supprimer  successivement;  nous 
expliquerons   au   prochain  chapitre  comment  on  y  procédera. 

Un  simple  coup  d'œil  sur  notre  dessin  montre  qu'au  moins  les 
trois  quarts  des  arbres  devront  disparaître.  Si  cependant,  dès  le 
principe,  on  plantait  aux  grandes  distances  indiquées  plus  haut, 
la  plantation  paraîtrait  bien  nue  et  ne  pourrait  être  approuvée 
par  personne.  ,G'est  pour  éviter  cet  inconvénient  que  nous  pro- 
posons d'avoir  recours  à  une  combinaison  sur  laquelle  nous 
i^llons  nous  arrêter  un  moment. 

Distribution. 

Nous  l'avons  déjà  fait  observer  :  quelque  soin  que  l'on  ait 
pris  pour  faire  un  bon  choix  d'essence,  le  résultat  ne  répond 
pas  toujours  à  l'attente.  D'autre  part,  ainsi  que  nous  venons  de 
le  dire,  réserver,  dès  le  début,  les  distances  qui  ne  deviendront 
nécessaires  que  de  longues  années  plus  tard,  laisserait  trop  de 
vides  :  on  n'aurait  ainsi  pas  assez  vite  de  l'ombrage,  un  des  buts^ 
principaux  de  la  plantation.  Ces  considérations  nous  ont  sug- 
géré une  autre  plantation  qui  offrirait  surtout  cet  avantage  de 
pouvoir  essayer  quatre  essences  à  la  fois,  quitte  à  ne  laisser 
subsister  définitivement  que  celle  qui  semblerait  le  mieux  se 
plaire  dans  la  situation.  Qu'on  veuille  bien  nous  suivre  sur  le 
dessin  ci-contre. 


~  39 


DESSIN   DE   BOULEVARD    INDIQUANT  t 


Sujets  à  planter  au  début  (A.  B.  C.  D.)- 

—  à  arracher  ultérieurement  (A.  B.  C). 

—  à  rester  définitivement  à  la  suite  (D.  D.]- 


—  40  — 

Nous  avons  supposé,  dans  le  dessin  de  la  page  39,  un  boule- 
vard de  40  mètres  de  largeur,  soit  6™, 50  pour  chaque  trottoir, 
6  mètres  pour  chaque  voie  latérale  et  15  mètres  pour  l'allée  du 
milieu;  dans  chacune  des  quatre  lignes  d'arbres  ceux-ci  se  trou- 
vent à  7  mètres  les  uns  des  autres.  Les  mêmes  quatre  lettres 
différentes  se  rapportent  toujours  aux  mêmes  quatre  essences 
différentes,  choisies  au  mieux;  toutes  sont  plantées  en  même 
temps  et  distribuées  ainsi  :  rien  n'empêchera  de  choisir  A  et  B 
dans  la  deuxième  et  même  dans  la  troisième  série,  G  et  D  dans 
la  première  série  de  notre  tableau. 

Si  tout  marche  à  souhait,  c'est-à-dire  si  chacune  des  quatre 
essences  se  développe  comme  on  s'y  était  attendu,  il  sera  plus 
que  temps  de  faire  une  première  éclaircie  dès  que  les  branches 
commenceront  à  s'entrecroiser,  en  arrachant  —  pour  les  utiliser 
ailleurs,  s'il  y  a  lieu  —  tous  les  pieds  marqués  A.  Trois,  quatre 
ans  après,  ce  sera  le  tour  aux  BB  à  disparaître  et  finalement  aux 
ce.  Il  ne  subsistera  alors  que  les  plants  DD,  lesquels,  se  trou- 
vant à  1 4  mètres  les  uns  des  autres  et  pouvant  ainsi  étendre  leurs 
branches  sur  plus  de  7  mètres  en  certains  sens,  ne  tarderont 
pas  à  former  une  voûte  de  verdure  imposante  sans  que  les 
arbres  aient  besoin,  dans  la  suite,  d'être  mutilés  par  la  hache  de 
l'élagueur. 

Mais  supposons  un  instant  que  l'essence  D,  destinée  à  rester, 
se  développe  le  moins  bien  et  qu'au  contraire  l'une  des  essences 
A,  B,  G,  prévues  comme  devant  disparaître,  végète  bien;  rien 
n'empêcherait  de  conserver  celle-ci  —  dût-on  avoir  recours  à 
une  déplantation  —  et  de  supprimer  successivement  les  autres. 
Pareille  distribution  présente  donc  les  avantages  suivants  : 
1°  d'avoir  de  la  garniture,  de  l'ombre  aussitôt  que  possible; 
2°  de  servir  en  quelque  sorte  de  pépinière  pour  l'obtention  de 
sujets  à  moitié  formés  et  utilisables  ailleurs  ;  3"  de  constituer 
une  expérience  comparative  permettant  de  faire  le  meilleur 
choix  des  essences  avec  le  plus  de  certitude. 

Que  de  fois  ne  se  trompe-t-on  pas  sous  ce  dernier  rapport!  En 
voici  un  exemple.  Lorsqu'en  1883  nous  fûmes  chargé  de  la 
replantation  à  la  machine  de  la  place  d'Armes,  à  Gand,  en  gros 
Ormes,  ce  fut  considéré  comme  un  travail  de  telle  importance 


—  41  — 

qu'on  fit  venir  en  consultation,  de  Paris,  M.  Chevalier,  à  cette 
époque  et  peut-être  encore  aujourd'hui  attaché  au  service  des 
plantations.  Son  avis  était  —  se  basant  sans  doute  sur  ce  qu'il 
avait  expérimenté  à  Paris  et  aux  environs  —  qu'avec  des  Ormes 
nous  aurions  eu  20  à  25  p.  100  de  perte.  Notre  avis  —  que  nous 
avons  eu  de  la  peine  à  faire  prévaloir  après  celui  de  M.  Chevalier 
—  était^  au  contraire,  que  dans  la  situation  où  il  s'agissait  de 
replanter,  aucune  autre  essence  n'offrait  autant  de  chances  de 
réussite  que  l'Orme.  La  suite  nous  a  donné  pleinement  raison, 
car  nous  n'avons  pas  perdu  un  seul  des  99  arbres  transplan- 
tés et  la  brochure  ci-jointe  donne  en  détail  les  péripéties  par 
lesquelles  a  passé  le  travail  en  question. 

Tout  cela  pour  prouver  combien  les  essences  peuvent  être 
capricieuses  et  par  conséquent  combien,  parfois,  un  bon  choix  est 
difficile  à  faire. 

Préparation  du  sol. 

La  préparation  du  sol  peut  avoir  quelque  chose  de  commun 
avec  le  choix  des  essences,  l'avis  général  étant  que,  pour  telle 
espèce,  le  sol  doit  être  autrement  préparé  que  pour  telle  autre. 
Cela  est  vrai  au  fond;  en  pratique,  nous  le  déconseillons  cepen- 
dant. Certes  si  on  veut  absolument  faire  réussir  une  plante 
dans  un  terrain  qui,  par  sa  nature,  ne  lui  convient  pas,  il  est 
indispensable  d'améliorer,  de  changer  même  complètement  la 
€omposilion  du  sol.  Qu'un  amateur  agisse  de  la  sorte,  soit;  il 
ne  se  demande  pas  ce  que  cela  va  lui  coûter:  pourvu  qu'il  arrive 
à  un  résultat  peu  lui  importe  le  reste.  Mais  pour  un  petit  pro- 
priétaire ou  même  pour  une  grande  administration  publique 
serait-il  intelligent  de  raisonner  de  la  sorte?  Non,  car  si  l'un 
ne  doit  pas  compromettre  ses  revenus,  l'autre  ne  doit  pas 
gaspiller  les  deniers  des  contribuables.  Au  surplus,  pourquoi 
planter  des  essences  capricieuses,  exigeantes,  alors  qu'il  en 
existé  qui  ne  demandent  que  des  soins  élémentaires.  Prenons 
donc  pour  règle  de  choisir  les  essences  d'après  la  nature  du  sol 
et  non  de  modifier  celui-ci  d'après  une  essence  qui  serait  mal 
choisie. 


Le  choix  arrêté  au  mieux,  un  profond  défoncement  général 
est  le  point  capital,  pour  ainsi  dire  le  seul  à  observer.  Tout 
arbre  pousse  mieux  dans  un  sol,  même  médiocre,  mais  profon- 
dément remué,  que  dans  une  terre  riche  mais  reposant  sur  un 
sous-sol  dur  et  imperméable.  Il  suffit  donc,  dans  la  grande  majo- 
rité des  cas,  de  faire  un  défoncement  complet  et  de  s'inquiéter 
beaucoup  moins  d'amender  le  sol.  Non  pas  que  ce  dernier 
travail  puisse  être  nuisible,  mais  parce  qu'il  peut  être  superflu, 
et  fort  coûteux.  Par  contre,  nous  recommandons  de  se  pourvoir 
d'un  tas  de  bon  compost,  substantiel  et  meuble,  pour  en  jeter  quel- 
ques pelletées  sur  les  racines,  en  plantant:  les  nouvelles  fibrilles 
radiculaires  s'y  formant  très  aisément,  la  reprise  de  l'arbre  est 
plus  assurée.  Après,  les  racines  trouveront  bien  leur  chemin  et 
par  suite  leur  nourriture. 

Soins  ultérieurs. 

La  plantation  et  le  choix  étant  faits  dans  de  bonnes  conditions, 
cela  ne  suffit  pas  pour  ne  plus  avoir  à  s'en  occuper  dans  la 
suite,  pour  les  arbres  dans  les  villes  plus  spécialement.  Il  faut 
d'abord  empêcher  qu'on  ne  piétine  ou  ne  durcisse  trop  la  terre 
autour  du  plant  afin  que  l'air,  la  chaleur,  l'humidité  puissent 
pénétrer  dans  le  sol  et  y  vivifier  les  racines  :  l'emploi  de 
grillages  est  donc  indispensable.  Il  importe  aussi  d'éviter  que 
le  vent  ou  la  malveillance  ne  viennent  secouer,  tourmenter  les 
plançons  :  il  faut  donc  avoir  recours  aux  tuteurs,  aux  corsets. 
Après,  si  la  pluie  se  fait  trop  attendre,  il  faut  bien  y  suppléer  par 
des  arrosements  et  des  bassinages,  et  cela  d'autant  plus,  qu'entre 
deux  lignes  de  hautes  constructions,  le  dessèchement  est  plus 
rapide  qu'en  plein  champ.  Enfin,  si  la  maigreur  du  sol  est  telle 
que  les  arbres  manquent  de  vigueur,  il  faut  bien  l'engraisser  : 
rien  de  tel,  dans  ce  cas»  que  l'administration  d'une  bonne  dose  de 
purin  par  un  temps  de  pluie.  Qu'on  ne  se  récrie  pas  à  cause  du 
parfum  propre  à  cet  engrais  et  peu  du  goût  des  citadins  :  on  a 
recours  à  ce  procédé  à  Gand  et  avec  le  meilleur  succès  pour 
certains  arbres;  on  fait  ce  travail  la  nuit,  et  le  lendemain  l'odeur 
s'est  as.sez  dissipée  pour  que  personne  ne  songe  à  s'en  plaindre. 


r^   43    — 

Dans  les  villes,  les  soins  que  nous  venons  d'énumérer  sont 
d'une  nécessité  indiscutable  et  doivent  être  appliqués  alors^même 
que  le  choix  des  arbres  ne  laisserait  rien  à  désirer.  Aussi,  à 
quels  déboires  faul-il  s'attendre  lorsque  ce  choix  a  été  mal  fait! 
Ajoutons  que  dans  les  villes,  les  arbres  les  mieux  en  place  sont 
plus  exposés  qu'ailleurs  à  souffrir,  à  être  tués  même.  Disons 
quelques  mots  à  ce  sujet. 

Insectes,  fuites  de  gàz. 

Si  certains  philosophes  prétendent  que  rien  n'est  créé  inuti- 
lement, il  est  un  fait  certain  que  les  arboriculteurs  ne  peuvent 
partager  cet  avis  par  rapport  aux  insectes.  De  tous,  les  plus  à 
redouter  dans  les  villes,  ce  sont  les  vers  et  les  chenilles.  Que  de 
remèdes  n'a-t-on  pas  préconisés!  tous  infaillibles  en  théorie,  mais 
inefficaces  en  pratique.  C'est  qu'ici,  autant  |que  pour  tout  état 
morbide,  il  aurait  fallu  prévenir  au  lieu  de  devoir  songer  à  guérir; 
or,  prévenir  c'est  éviter,  écarter  les  causes  du  mal.  Ces  causes  pro- 
viennent soit  de  la  mauvaise  constitution  des  arbres,  soit  de  leur 
essence  propre,  soit  du  mauvais  air  et  poussière  qui  les  entoure, 
soit  du  manque  d'air,  d'entassement,  de  plantation  trop  serrée. 
A  la  suite  de  ces  causes,  les  arbres  deviennent  maladifs  et,  par 
cela  même,  plus  sûrement  la  proie  des  insectes,  ceux-ci  attaquant 
beaucoup  moins  les  individus  solides  et  bien  portants. 

Que  faire?  Il  est  toujours  recommandable  d'écheniller  régu- 
lièrement, bien  que  ce  travail  ne  soit  pas  aussi  indispensable 
qu'on  le  prétend.  Ce  qui  tend  à  le  prouver,  c'est  qu'on  échenille 
tous  les  ans  à  peu  près  de  la  même  façon  et  que,  cependant,  une 
année  on  n'a  presque  pas  de  chenilles,  tandis  qu'une  autre 
année  le  feuillage  est  littéralement  mangé.  Les  arbres  se  rennet- 
lent  assez  vite  d'une  de  ces  attaques,  qui  n'est  jamais  qu'acci- 
dentelle et  de  peu  de  durée. 

Les  autres  insectes  sont  plus  à  craindre  ;  pour  s'en  débarrasser, 
commençons  par  faire  cesser,  dans  les  limites  du  possible,  les 
causes  indiquées  tout  à  l'heure,  en  même  temps  et  surtout, 
appliquons  assez  souvent  l'engrais  liquide  ;  la  vigueur  des 
arbres  ne  tardera  pas  à  se  manifesteç  ,et  avec  elle  la  mauvaise 


—  44  — 

engence  disparaîtra  d'elle-même.  C'est  ce  que  l'expérience  nous 
a  démontré  à  Gand,  dans  diverses  circonstances. 

Pour  ce  qui  est  des  fuites  du  gaz  d'éclairage,  aucun  arbre  ne 
saurait  y  résister.  Le  cas  échéant,  il  suffira  de  boucher  les  fuites 
—  donc  ici  encore  de  faire  cesser  les  causes  —  pour  faire  cesser 
les  effets  désastreux.  Malheureusement,  on  arrive  toujours  trop 
tard  :  un  arbre  attaqué  visiblement  est  perdu  sans  merci.  Les 
fuites  de  gaz  sont  désastreuses  pour  le  service  des  planta- 
lions  dans  les  villes,  car,  quelque  bien  que  l'on  ait  fait  le  choix 
des  essences  et  des  sujets,  quelque  satisfaisant  que  soit  l'état  de 
leur  santé,  un  beau  matin,  on  peut  remarquer  par-ci  par-là  des 
arbres  qui  boudent  pour  mourir  bientôt  après.  Les  vides  qui  en 
résultent  sont  fort  difficiles  à  boucher  convenablement,  à  moins 
qu'on  n'ait  un  stock  d'arbres  à  moitié  formés  à  sa  disposition. 
On  aura  cette  ressource  si  on  a  adopté  le  mode  de  plantation 
dont  nous  avons  parlé  page  38  :  c'est  un  des  arguments  que 
nous  avons  fait  valoir  ci-devant  en  sa  faveur. 

Elagages. 

Nous  avons  cité  comme  une  des  causes  de  l'état  maladif  des 
arbres  de  ville,  le  défaut  de  bon  air;  l'élagage  peut  y  remédier 
jusqu'à  un  certain  point.  Il  y  a  même  des  cas  où  il  faut  bien 
élaguer  régulièrement  tous  les  deux  ans  sous  peine  de  n'avoir 
rien  qui  vaille  :  c'est  lorsqu'on  a  planté  trop  dru,  cas  dans  lequel 
les  branches  s'enchevêtrent  et  finissent  par  dépérir.  Elaguer 
avant  que  ce  mal  ne  se  soit  produit,  avant  qu'on  ne  soit  obligé 
de  faire  de  larges  plaies,  cela  s'impose  donc  en  quelque  sorte. 
Hâtons-nous  de  dire  qu'il  vaut  mieux  ne  pas  devoir  y  recourir, 
ce  qui  sera  possible  en  adoptant  le  mode  de  distribution  que 
nous  avons  préconisé  ci-devant. 

Mais  on  pourrait  nous  demander,  ne  faut-il  pas  élaguer  du  tout 
les  arbres  suffisamment  distancés?  Peu  ou  point,  vu  que  ^espace 
etl'airneleur  manquent  pas.  Il  suffira,  s'il  y  a  nécessité,  de  main- 
tenir l'équilibre  entre  leurs  principales  branches.  Or,  ce  besoin 
se  présentera  rarement,  la  nature  se  chargeant  elle-même  de 
faire  périr  non  toutes  les  branches, —  comme  c'est  le  cas  quand 


—  45  — 

l'air  manque  trop  —  mais  celles-là  seulement   qui  sont  trop 
.faibles  pour  soutenir  la  lutte  pour  l'existence. 

En  résumé,  l'élagage  a  son  mauvais  et  son  bon  côté  :  il  vaut 
mieux  n'élaguer  que  le  moins  possible  ;  mais  en  sylviculture,  et 
plus  encore  pour  les  arbres  des  villes,  une  taille  rationnelle  a  ses 
avantages.  Si  malgré  cette  taille,  par  suite  d'épuisement,  ou  à 
cause  de  fuites  de  gaz  ou  autres  accidents,  une  replantation  gé- 
nérale ou  partielle  devenait  nécessaire,  voici,  à  cet  égard,  quel- 
ques considérations. 

Replantations. 

Déjeunes  sujets  sont  plus  faciles  à  se  procurer  et  reprennent 
mieux  ;  par  contre,  ils  paraissent,  dans  le  principe,  bien  mes- 
quins dans  une  plantation  d'alignement  dans  les  villes  et  exigent 
plus  de  protection.  Que  la  ville  ait  ses  pépinières  à  elle,  où  elle 
n'aura  qu'à  choisir,  recommande-t-on.  Il  est  plus  facile  de  don- 
ner ce  conseil  qu'à  en  tirer  parti,  car,  il  n'arrive  pas  toujours 
qu'on  ait  une  plantation  à  faire  juste  au  moment  où  telle  série 
d'arbres  est  à  point  dans  une  pépinière  ordinaire,  et,  de  plus,  ce 
serait  difficile  d'y  aller  prendre  au  chariot  transplanteur  des 
forts  pieds. 

Suivre  la  distribution  expliquée  ci-devant,  c'est  former  un 
autre  genre  de  pépinière  où,  sans  frais  d'entretien  spéciaux,  on 
formera  des  spécimens  hors  ligne.  Et  comme  on  peut  à  peu  près 
prévoir  vers  quelle  époque  les  trois  quarts  des  arbres  en  question 
devront  disparaître,  on  peut,  entre  temps,  avoir  pris  ses  disposi- 
tions pour  une  nouvelle  plantation  à  faire.  Ainsi,  on  est  assuré 
d'avance  d'être  pourvu,  quand  le  moment  sera  venu,  d'une 
marchandise  introuvable  dans  aucune  pépinière,  à  n'importe 
quel  prix  et  offrant  toutes  garanties  de  reprise. 

Ce  n'est  pas  là  un  mince  avantage  ;  mais  il  y  en  a  un  autre, 
celui  d'avoir  presque  toujours  en  réserve  de  forts  sujets  quasi 
formés  lorsque,  par  fuites  de  gaz  ou  autres  accidents,  des  arbres 
périssent  par-ci  par-là  et  qu'il  s'agit  de  les  remplacer.  De 
jeunes  plants  feraient  tache;  il  leur  serait,  du  reste,  impossible 
de  rattraper  jamais  leurs  aînés. 


—  46  — 

Nous  avons  essayé  de  faire  ressortir  dans  ce  qui  précède  com- 
bien la  question  du  choix  des  arbres  pour  les  plantations  d'ali- 
gnement dans  les  villes  est  complexe  et  combien  la  Société 
nationale  d'Horticulture  de  France  a  été  bien  inspirée  en  la  por- 
tant au  programme  de  son  Congrès  de  1896.  Nous  serions  heu- 
reux si  notre  travail  pouvait  contribuer  en  quelque  chose  à  la 
solution  de  cet  intéressant  problème. 


SEPTIÈME  QUESTION 


DU  CHOIX  DES  ARBRES 

LES   PLUS   CONVENABLES 
POUR    LES    PLANTATIONS    D'ALIGNEMENT 

DANS  LES  VILLES 

PAR 

Julien  LOZET  fils. 


En  adressant  ce  mémoire  relatif  à  la  question  posée  par  la 
Société  nationale  d'Horticulture  de  France  pour  le  Congrès 
de  1896,  nous  n'avons  pas  la  prétention  d'apporter  une  solution 
nouvelle,  exempte  de  reproches  ou  de  critique. 

Avant  nous,  d'illustres  arboriculteurs,  et  de  nos  jours,  les 
Baltet,  les  Jamin,  les  Groux ,  les  Lévêque,  les  Bellair,  les 
Chargueraud  et  autres  Grands  Maîtres  de  l'Horticulture,  ont 
traité  et  traitent  tous  les  jours  cette  question  du  choix  des 
arbres  pour  les  plantations  d'alignement,  avec  toute  la  netteté 
désirable,  acquise  d'une  longue  expérience  et  d'une  pratique 
continuelle. 

Mais  nous  avons  à  cœur,  en  prenant  part  à  ce  travail,  de 
stimuler  l'émulation  parmi  les  jeunes  arboriculteurs  contempo- 
rains. Nous  réclamons  donc  toute  l'indulgence  de  ceux  qui 
seront  chargés  de  nous  apprécier  dans  ce  petit  opuscule,  dont 
les  éléments  sont  formés  d'une  réunion  de  notes  et  de  principes 
que  nous  avons  élaborés  en  vue  de  cette  question. 

Pour  entrer  immédiatement  dans  le  vif  de  notre  sujet,  et  arri- 
ver à  réduire  à  quinze  pages  l'exposé  de  notre  réponse,  nous 


—  48  — 

passerons,  à  regret,  quelques  commentaires  sur  les  causes  qui 
déterminent  les  plantations  d'alignement  dans  les  villes.  Tou- 
tefois il  en  est  une  sur  laquelle  nous  nous  arrêterons  un  peu, 
car  nous  l'avons  considérée  comme  très  importante,  et  de 
laquelle  découle  précisément  le  choix  que  nous  avons  fait  parmi 
les  arbres  destinés  aux  plantations  des  villes. 
Nons  voulons  parler  de  l'hygiène. 

L'application  de  l'hygiène  par  les  plantations  de  végétaux 
augmente  de  jour  en  jour,  au  bénéfice  de  la  santé  publique. 

La  compétence  administrative,  l'expérience  et  l'esprit  d'inven- 
tion, joints  aux  données  de  la  science,  assurent  les  résultats 
qu'on  est  en  droit  d'en  espérer. 

Dans  les  centres  populeux  tels  que  Lille,  Lyon,  Marseille, 
Bordeaux  et  notamment  Paris,  où  l'agglomération  humaine 
est  exagérée  par  rapport  au  volume  atmosphérique,  Tair  qui  s'y 
trouve  condensé,  ne  circule  pas  facilement  à  travers  les  habi- 
tations trop  resserrées;  puis  échauffé,  dénaturé  par  les  exhalai- 
sons et  les  miasmes  de  certaines  industries  et  déjections  ani- 
males, il  n'a  plus  ses  propriétés  vivifiantes.  L'acide  carbonique 
domine,  l'oxygène  n'y  est  plus  qu'en  faible  partie. 

On  sait  que  les  phénomènes  chimiques  essentiels  de  la  respi- 
ration consistent  dans  la  soustraction  à  chaque  inspiration 
{seize  fois  envi?'on  par  minute)  d'une  certaine  quantité  d'oxygène 
de  l'air,  et  dans  chaque  expiration  d'une  certaine  quantité 
d'acide  carbonique  versée  dans  l'atmosphère. 

L'importance  de  ces  modifications  n'échappera  pas,  pensons- 
nous,  à  nos  lecteurs. 

L'air  atmosphérique  contient  20,9  p.  100  d'oxygène. 

L'air  expiré  au  sortir  du  poumon  n'en  contient  plus  que  16,03 
p.  100.  La  respiration  enlève  donc  4,87  p.  100  d'oxygène  à  Tair 
atmosphérique. 

En  ce  qui  concerne  l'acide  carbonique,  Tair  normal  eii  con- 
tient de  deux  à,  quatre  dix-millièmes  de  son  volumej  et  l'air 
expiré  du  poumon  en  renferme  4,34  p.  100  en  volume,  qui  sont 
versés  dans  l'atmosphère.  ;  :         j  .;;   .  •    i  ' 

Insensibles,  lorsqu'on  respire  à  rair  libre,  où  réquilibre  se 


411  — 


rétablit  continuellement,  ces  modifications  sont  rapidement 
manifestes  quand  on  respire  dans  un  espace  limité.  Dans  ces 
conditions,  la  diminution  progressive  de  l'oxygène,  et  l'augmen- 
tation constante  de  l'acide  carbonique  exhalé,  ne  lardent  pas  à 
rendre  l'air  dangereux  à  respirer  et  même  absolument  irrespi- 
rable, c'est-à-dire  incapable  d'entretenir  la  vie.  H  est  facile  de 
prévoir  aussi  que  l'appauvrissement  de  l'air  en  oxygène,  et  la 
production  de  raci(|e  carbonique  s'effectueront  plus  rapidement 
dans  un  milieu  donné,  si  les  êtres  qui  l'habitent  ont  une  respi- 
ration plus  active  c'est-à-dire  absorbent  dans  un  même  temps, 
plus  d'oxygène  et  dégagent  plus  d'acide  carbonique. 

Un  milieu  malsain,  un  air  vicié,  accroissent  encore  d'une 
manière  indisculable,  les  éclosions  des  maladies  contagieuses  : 
rougeole,  scarlatine,  variole  et  enfin  la  phtisie. 

Rien  donc  de  plus  important  que  cette  question  de  l'hygiène 
dans  les  villes,  et  elle  doit  influer  considérablement  sur  le  choix 
des  arbres  ! 

Que  font  les  médecins,  lorsqu'ils  ont  à  traiter  un  de  ces 
malades  dont  nous  cillons  plus  haut  l'affection?  Ils  l'éloignent 
de  l'air  vicié,  l'envoient  à  la  campagne^  dans  les  montagnes, 
dans  les  forêts  de  Sapins,  etc.,  puis  au  bout  de  peu  de  temps,  le 
malade  revient  avec  une  santé  bien  améliorée.  Quel  est  donc  le 
phénomène  qui  l'a  ainsi  métamorphosé?  Ce  n'est  pas  autre 
chose  que  l'air  purifié  par  l'action  bienfaisante  des  végétaux. 

En  effet,  les  végétaux  respirent  aussi,  et,  par  cela  même, 
purifient  l'atmosphère. 

Sans  vouloir  nous  étendre  dans  des  détails  anatomiques  et 
physiologiques,  sur  ce  phénomène  de  la  respiration  végétale, 
nous  passerons  cependant  en  revue  quelques  points  essentiels, 
que  nous  croyons  utile  de  rappeler,  pour  bien  préciser  les 
considérations  dont  nous  nous  sommes  pénétré  pour  effectuer 
le  choix  des  arbres  destinés  aux  plantations  d'alignement  dans 
les  villes. 

La  vie  végétale  est  entretenue  au  moyen  de  substances  en 
partie  puisées  dans  le  sol.  Ces  substances  montent  par  endos- 
mose, et  constituent  la  sève,  qui,  parcourant  toutes  les  parties 
du  végétal,  arrive  en  dernier  lieu  aux  organes  foliacés.  C'est  là, 

4 


—  50  — 

qu'au  moyea  de  la  respiration,  la  sève  se  fortifie,  en  même 
temps  qu'elle  purifie  l'atmosphère. 

Voici  comment  : 

Les  feuilles  de  tous  les  végétaux  sont  recouvertes  dans 
l'étendue  du  parenchyme,  d'un  nombr  e  incalculable  de  stomates 
ou  pores.  La  sève  modifiée  après  soa.  trajet  ascensionnel,  ne 
contient  plus,  lorsqu'elle  arrive  aux  feuilles^  que  des  éléments 
qui,  mis  au  contact  de  l'air  par  les  stomates,  s'unissent  à  ceux 
de  l'atmosphère.  Alors  le  gaz  acide  carbonique  se  décompose 
dans  le  végétal,  le  carbone  s'y  fixe,  et  l'oxygène  est  rejeté  dans 
l'air  à  qui  il  donne  l'élément  vivifiant. 

Ceci  dit,  nous  concluons  donc  que  les  plantations  d'aligne- 
ment sont  des  moyens  d'assainissement  très  simples  et  très  effi- 
caces; qu'elles  ont  une  supériorité  sur  les  squares  et  jardins 
publics,  en  raison  de  leur  étendue;  et  enfin  qu'il  sera  toujours 
plus  facile  défaire  une  plantation  d'alignement  que  de  créer  un 
square. 

Mais  pour  donner  à  ces  plantations  toute  l'efficacité  hygié- 
nique qu'on  est  en  droit  d'attendre,  il  faut  qu'elles  soient  faites 
avec  raisonnement,  et  que  le  choix  des  sujets  qui  les  composeront 
soit  laissé  à  des  hommes  compétents,  pénétrés  des  principes 
physiologiques  que  nous  exposions  précédemment. 

Si  nous  ajoutons  encore  qu'il  y  a  lieu  de  tenir  compte  du 
plaisir  que  peut  éprouver  l'habitant  des  villes  à  se  promener 
sous  l'ombrage  d'un  beau  feuillage,  et  à  jouir  de  l'aspect  que 
peuvent  présenter  certains  arbres  au  point  de  vue  ornemental, 
nous  aurons  rapidement  fait  comprendre  que  le  choix  des  arbres 
d'alignement  doit  être  circonscrit  à  ceux  qui  possèdent  une 
bonne  végétation  hâtive  ei prolongée;  un  feuillage  très  ample 
et  bien  pourvu  de  stomates;  et  enfin  d'un  faciès  ornemental 
le  plus  agréable  possible. 

En  disant  une  végétation  prolongée,  nous  voudrions  dire,  une 
végétation  constante,  parce  que  n'étant  pas  arrêtée  à  la  saison 
la  plus  dangereuse,  l'action  purificatrice  des  arbres  serait  égale- 
ment constante. 


—  51  — 

Mais  quels  arbres,  nous  dira-t-on,  voulez-vous  donc  adopter 
pour  remplir  ce  but? 

Kh  bien,  les  Pins,  les  Sapins,  les  arbres  à  feuilles  persis- 
tantes! 

Ces  arbres  ne  rendraient-ils  pas  de  réels  services  hygiéniques? 
N'est-ce  pas  dans  les  bois  de  Sapins  qu'on  exile  les  poitrinaires, 
les  phtisiques?  Puis,  en  choisissant  bien  les  espèces,  n'arrive- 
rait-on pas  à  un  effet  ornemental  majestueux? 

Nous  savons  que  nous  ne  rencontrerons  pas  beaucoup 
d'adeptes  dans  cet  ordre  d'idées;  mais  qu'on  essaie,  nous 
sommes  persuadé  de  l'approbation  de  bien  des  gens.  Bien 
entendu,  nous  n'avons  pas  la  prétention  de  prescrire  cette  sorte 
de  plantation  dans  l'intérieur  d'une  ville,  sur  un  trottoir;  non. 
Mais  autour,  sur  ces  emplacements  qui  servent  de  promenades, 
de  cours,  etc.,  généralement  les  terrains  de  ces  endroits  sont 
formés  de  remblais  et  constituent  un  sol  propice  à  une  belle 
végétation. 

Nous  ajouterons,  qu'en  dehors  des  arbres  exclusivement  fores- 
tiers ou  d'ornement,  on  pourrait  encore  faire  choix,  sans  être 
taxé  d'utopie,  de  certains  arbres  fruitiers.  De  même  que  pour  les 
arbres  verts,  nous  n'entendons  pas  vouloir  introduire  à  l'intérieur 
des  villes  ce  genre  de  plantations  d'alignement,  mais  bien  en 
dehors  de  l'espace  bâti,  sur  les  remparts,  les  terrasses,  les  cours. 
Les  arbres  fruitiers  sont  doués  d'une  respiration  chlorophyl- 
lienne très  accentuée,  leur  action  hygiénique  serait  donc  efficace. 
Dans  certaines  régions,  cette  idée,  propagée  par  de  tenaces  pra- 
ticiens, a  donné  d'excellents  résultats.  La  production  fruitière 
est  devenue  une  ressource  pour  ces  régions,  et  les  villes  trouvent 
en  elle  un  moyen  de  soulager  certaines  misères. 

La  collection  des  Poiriers  et  Pommiers  à  cidre,  fournit  dans 
cette  circonstance  de  jolis  sujets  à  la  fois  vigoureux  et  fertiles. 

Indépendamment  du  feuillage  ample,  du  faciès  élégant  et  de 
l'effet  ornemental,  qui  doivent  guider  dans  le  choix  des  arbres, 
il  faut  encore  avoir  égard  à  leur  dimension,  leur  rusticité,  leur 
degré  de  végétation  suivant  le  climat  et  le  sol  dans  lesquels  ils 
auront  à  vivre.  On  devra  observer  encore  que  dans  les  villes  on 


—  S2  — 

ne  dispose  pas  toujours  d'un  sol  bien  profond;  les  arbres  à 
racines  traçantes  devront  avoir  la  priorité  sur  ceux  à  racines 
pivotantes. 

Le  choix  des  arbres  est  aussi  subordonné  aux  conditions  de 
plantation.  Pour  une  plantation  neuve,  le  choix  devra  se  faire 
parmi  des  sujets  ayant  subi  une  bonne  préparation  culturale 
dans  la  pépinière. 

Il  faudra  examiner  si  ces  arbres  ont  été  multipliés  et  élevés 
d'après  le  mode  qui  leur  est  propre,  puis  repiqués  et  trans- 
plantés, puis  enfin  si  la  tige  est  bien  formée. 

Le  repiquage  et  la  transplantation,  assurent  la  réussite  d'une 
planlalion.  Ces  deux  opérations  concourent  à  la  constitution 
d'un  appareil  radicellaire  permettant  une  facile  déplantation  et 
la  reprise  certaine  des  arbres. 

Dans  les  villes  importantes,  l'administration  a  à  sa  disposition 
des  terrains  suffisants  où,  par  des  sacrifices  sérieux,  elle  peut 
faire  travailler  et  préparer  en  pépinière  les  arbres  qui  lui  seront 
nécessaires,  là,  alors,  l'examen  que  nous  imposions  plus  haut 
devient  moins  rigoureux,  parce  que  la  compétence  des  ouvriers 
employés  à  ces  travaux  assure  presque  toujours  le  succès. 
A  Paris,  les  pépinières  de  la  ville  sont  tenues  dans  des  condi- 
tions exceptionnelles,  et  aujourd'hui  il  est  rare  de  voir  un  arbre 
mal  dirigé. 

Il  y  a  également  quelques  pépiniéristes  chez  lesquels  on  peut 
s'adresser  les  yeux  fermés  lorsqu'on  a  un  choix  d'arbres  à  faire, 
le  travail  qui  s'y  fait  journellement  fait  leur  réputation. 

Maintenant,  pour  une  plantation  âgée,  pour  une  restauration 
de  plantation,  un  remplacement,  le  choix  des  arbres  devra 
porter  sur  des  espèces  supportant  bien  la  transplantation,  ou 
ayant  été  préparées  en  vue  de  cette  opération,  par  des  transplan- 
tations successives  en  mottes,  et  des  cernages  bien  compris. 

La  plantation  d'alignement,  faite  avec  des  arbres  âgés,  est 
très  coûteuse,  et  nous  ne  la  préconiserons  que  d'autant  que  le 
but  que  Ton  veut  atteindre  l'exigera. 

Telles  sont,  très  rapidement  énumérées,  les  quelques  considé- 
rations que  nous  avons  cru  devoir  signaler  avant  d'exposer  le 


—  53  — 

choix  que  nous  conseillons  de  faire  pour  les  plantations  d'aligne- 
ment dans  les  villes. 

Comme  nous  devons  restreindre  noire  travail,  nous  avons 
établi  un  tableau,  dans  les  colonnes  duquel  nous  indiquons  les 
principales  espèces  d'arbres,  avec  les  renseignements  suscep- 
tibles d'intéresser  le  planteur. 

A  la  suite  de  ce  tableau,  nous  avons  fait  une  description  de 
chacune  des  espèces  qui  y  sont  indiquées,  et  le  lecteur  pourra  se 
repérer  au  moyen  des  chiffres  portés  dans  la  première  colonne. 

Notre  travail  ainsi  présenté  pourra  peut-être  rendre  quelque 
service  à  ceux  qui  sont  spécialement  chargés  des  plantations 
d'alignement  dans  les  villes.  C'est  le  but  que  nous  désirons 
atteindre  et  nous  nous  estimerons  très  honoré  et  heureux  d'avoir 
pu  faire  quelque  chose  d'utile  pour  nos  contemporains,  si  nous 
avons  réussi. 

{Voir  le  tableau,  pages  suivantes.) 


Tableau  indicatif  des  arbres  à  choisir  i 


Q 

o 

b 
s- 

1 

3 
4 

NOMS 

des 

ESPÈCES 

MODE    DE   Ri 

:produgtion 

HABITUEL 

di 

MENSIONS 

LE    PLUS 

GROSSEUR 

de  la  tige 

à  l™,50  du 

sol. 

HAUTEUR 

totale 
de  la  tige. 

HAU- 

de  la 
depiî 
tige 

SEMIS 

BOUTLRE 

GREFFE 

Ailanle    .    .    . 
Bouleau  .    .    . 
Gédrèle   .    .    . 
Erable     .    .    . 

Semis. 
Semis. 
Semis. 
Semis. 

Bouture. 
Bouture. 
Bouture. 

)) 

Greffe. 

)) 
» 

Marcotte. 

» 
)■> 

m:    c. 
0  15 
0  12 
0  15 
0  18 

m.   c. 
2     » 
2     » 
2  25 
2  50 

m.  ' 
1   \ 
1   t 
1    1 
1   î 

5 

Eucalyptus     . 

» 

Bouture. 

» 

Marcotte. 

Variable. 

Id. 

I 

6 

Févier.    .    .    . 

Semis. 

» 

» 

» 

0  15 

2     » 

1 

7 
8 

Frêne  .... 
Gainier  .   .    . 

Semis. 
Semis. 

>» 

Greffe. 

)) 

» 
Marcotte. 

0  15 
0  15 

2     » 
2     » 

l 

1 

9 

If 

Semis. 

Bouture. 

Greffe. 

» 

1  50 

1, 

dO 
11 
12 
13 

Liquidambar. 
Marronnier    . 
Micocoulier   . 
Négondo     .    . 

Semis. 
Semis. 
Semis. 

Bouture. 
Bouture. 

Greffe. 
» 

)) 

Marcotte. 

» 

» 

0  15 
0  18 
0  15 
0  15 

2     » 
2     » 

2     » 
2     » 

1 
1 
1 
1 

14 

Noyer.   .   .    . 

Semis. 

)) 

Greffe. 

)) 

0  18 

2  50 

1 

15 
16 
17 
18 
19 

Orme  .... 
Paulownia.    . 
Pavia  .... 
Peuplier.    .    . 
Pin  et  Sapin. 

Semis. 

)) 
Semis. 
Semis. 
Semis. 

» 
Bouture. 
Bouture. 
Bouture. 

)) 

Greffe. 

Greffe. 

)) 
Greffe. 

» 
» 

0  18 

0  18 
0  12 
0  20 

2  50 
2     » 

1  90 

2  50 
1   50 

1 
1 
1 
1 
1 

20 

Platane  .    .   . 

» 

Bouture. 

)) 

» 

0  20 

2  50 

1 

21 

Robinia  .    .    . 

Semis. 

Bouture, 

)) 

» 

0  15 

2     » 

1 

22 
23 
24 

25 

Sophora .   .    . 
Sorbier  .    .   . 
Tilleul     .   .   . 
Virgilier     .    . 

Semis. 
Semis. 
Semis. 

Bouture. 

Greffe. 
Greffe. 
Greffe. 

M 

)) 
» 

Marcotte. 

0  15 
0  15 
0  18 
0  15 

2    » 

1  80 

2  » 

2     » 

1 
1 

1    1 
1 

(1)  G'est-à-dire  d 

epuis  le  commencement  de  la  charpente 

I 

')S  plantations  d'alig^nement  clans  les  villes. 


SOL 


I  us  les  sols,  même  les  plus  mauvais, 

Id.  Id.  Id. 

pmes  sols  que  l' Allante, 
us  sols.  Affectionne   les  sols  argi- 
ileux. 

'us  sols  un  peu  humides  des  con- 
jtrées  chaudes. 
Irrains  légers,   siliceux,  argileux. 

Is  compacts,  légers,  humides, 
importe  quel  sol.  Pas  difficile. 

rrains  frais,  ombragés,  substan- 
tiels. 

Terrains  un  peu  humides. 
ïs  substantiels,  humides. 
lUs  les  sols. 

lus  terrains,  même  les  sols  secs  et 
3alcaires. 

Isde  consistance  moyenne,  légers 
humides. 

us  les  sols,  sauf  les  légers  et  secs. 
Is  secs. 

;mes  sols  que  le  Marronnier. 
lshumidesetcompacts,solslégers. 
us  sols  suivant  les  variétés. 


Is  de  consistance  moyenne,  un  peu 
humide. 

us  sols,  même  les  siliceux  grave- 
leux. 

Id.  Id. 

Id.  Id. 

ils  argileux,  calcaires  et  siliceux, 
^me  sols  que  le  Sophora  et  le  Ro- 
binier. 


CLIMAT 


Nord  et  Midi. 

Id. 
Comme  TAilante. 
Nord  et  Midi. 

Absolument  chaud. 

Tous  climatSjIe  Nord  moins 

favorable. 
Tous  climats,  plutôt  Nord. 
Id. 

Tous  les  climats. 

Tous  climats  tempérés. 
Nord  et  Midi. 
Absolument    méridional. 
Partout. 

Nord  et  Midi. 

Tous  climats. 

Climat  tempéré. 

To  us    cl  Uii-ls. 

Tous  climats. 

Climat  du  Nord  préférable. 


Sous  climats. 
Id.      Id. 


Id. 
Id. 
Id. 
Id. 


Id. 
Id. 
Id. 
Id. 


NOTA 


Cet  arbre  est  bon  pour  le  litto- 
ral méditerranéen  et  l'A-lgérie. 


La  marcotte  n'est  employée 
que  lorsqu'on  veut  faire  de  cet 
arbre  un  arbrisseau. 


Les  Sapins  préfèrent  un  sol 
compact,  argileux.  Les  Pins 
végètent  un  peu  partout,  no- 
tamment le  Pinus'  sylvestris. 


—  ob   — 


DESCRIPTION   DES   ESPECES 


1.  Allante  {Ailantus  glandulosa]  ou  encore  Vernis  du  Japon.  (Fa- 
mille des  Zanlhoxylées.)  —  Originaire  de  la  Chine,  fut  introduit  en 
Europe  au  moyen  de  graines  envoyées  par  un  explorateur,  le  P. 
d'Incarville  (1751).  Arbre  dioïque'.  Très  beau  feuillage  vert  luisant. 
Pour  les  plantations  dans  les  villes,  ne  faire  que  le  choix  du  sexe 
mâle,  le  sexe  femelle  ayant  linconvénient  de  sécréter  un  liquide 
aqueux  au  moment  de  la  floraison.  Très  bon  arbre  se  plaisant 
dans  les  plus  mauvais  terrains.  Végétation  tardive. 

2.  Bouleau  (B^iw/rt)  (Famille  des  Bétulacées).  —  Originaire  d'Europe, 
d'Asie  et  d'Amérique.  Ce  genre  contient  beaucoup  d'espèces  et  ne 
semble  pas  être  recherché  pour  les  plantations  d'alignement  dans 
les  villes.  Cependant  les  organes  foliacés  et  l'épiderme  des  Bétu- 
lacées sont  recouverts  d'une  quantité  incalculable  de  stomates  qui 
leur  donnent  une  force  de  respiration  très  grande.  Le  Bouleau  n'est 
pas  difficile  sur  les  terrains,  nous  en  connaissons  qui  végètent  sur 
des  sols  absolument  pierreux.  Il  brave  les  grands  froids  et  comme 
effet  ornemental  il  lient  sa  place.  Nous  voudrions  le  voir  employer 
plus  souvent,  car  nous  le  considérons  comme  bon  arbre  d'aligne- 
ments. Parmi  les  bonnes  variétés  nous  indiquerons  :  le  Boni  au  blanc 
(Betulaalba)  à  feuillage  très  léger  mais  abondant;  le  Bouleau  pleureur 
[Betula  alha  pendula),  très  joli.  Ces  deux  variétés  atteignent  15  mètres 
de  hauteur,  et  en  juillet,  lors  de  leur  floraison  font  bel  effet,  avec- 
leurs  feuilles  moyennes,  aiguës,  dentées  et  d'un  beau  vert. 

3.  Cédréle  {Cedrela}  (Famille  des  Méliacées).  Originaire  de  Chine. 
Arbre  à  beau  feuillage,  et  ressemblant  en  plusieurs  points  à  l'Al- 
lante. Du  reste,  il  demande  la  même  culture,  et  se  plaît  dans  les  mêmes 
terrains.  Il  est  encore  peu  répandu,  mais  peut  rendre  les  mêmes 
services  que  l'Allante.  L'espèce  unique  est  le  Cedrela  sinensis. 

4.  Érable  {Acer)  (Famille  des  Acérinées).  —  Originaire  d'Amérique, 
d'Asie,  d'Afrique  et  d'Europe. 

Les  nombreuses  espèces  d'Érables  sont  d'un  bon  effet  dans 
les  plantations  quelles  qu'elles  soient.  Elles  constituent  une  res- 
source abondante  pour  l'alignement  dans  les  villes.  La  multiplica- 
tion des  Érables  est  généralement  facile,  de  même  que  l'élevage 
en  pépinière.  Ils  aiment  tous  les  terrains  et  toutes  les  exposillons. 
Une  terre  franche  un  peu  humide  leur  convient  cependant  mieux. 
Ce  sont  des  arbres  de  première  et  deuxième  grandeur,  à  feuillage 
compact  et  très  différencié  suivant  les  espèces.  Nous  ne  citerons 


que  les  principales  ayant  rapport  aux  plantations  d'alignement  dans 
les  villes. 

1»  Erdble  Sycomore  {Acer  pseiido-pla(anus).  —  Espèce  d'un  port 
assez  régulier,  à  feuillage  d'un  beau  vert  clair,  et  large.  Floraison  en 
grappe. 

2*  Erable  plane  {Acer  platanoides).  —  Espèce  plus  rustique,  se 
formant  bien  ;  floraison  en  corymbes.  Prospère  dans  le  climat  cen- 
tral de  la  France(A  Tinconvénient  de  sécréter  un  liquide  visqueux). 

Ces  deux  espèces  servent  aussi  de  porte-greffe  pour  les  variétés. 

S**  Erable  jaspé  {Acer  striatum).  —  Ce  qui  distingue  cet  arbre,  c'est 
son  écorce  jaspée  de  vert,  rouge,  blanc,  jaune.  Feuillage  épais  et 
trilobé;  floraison  en  grappes.  Se  greffe  sur  le  Sycomore,  mais  il  vaut 
mieux  selon  nous  le  marcotter  pour  éviter  la  défectuosité  de  la 
greffe. 

4"  Erable  de  Tarlarie  {Acer  talaricum  .  —  Espèce  à  moins  grand 
développement,  remarquable  par  sa  floraison  en  grappes  rougeâtres 
qui  tranche  admirablement  sur  le  feuillage  cordi forme,  d'un  vert 
foncé. 

5°  Érables  à  feuilles  panachées  : 

1°  Acer  Lèopoldi;  variété  du  Sycomore,  très  ruslique,  feuillage 
panaché  de  jaune. 

2'^  Ac^r  Schwedleri;  variété  de  rÉra.ble  plane,  aussi  très  rustique; 
feuillage  pourpre.  ' 

Enfin  pour  les  terrains  absolument  mauvais,  secs  et  rocailleux, 
nous  signalerons  spécialement  l'Acer  moaspessulanum,  ou  Érable  de 
Montpellier  dont  l'habitat  sétend  du  Dauphiné  au  Languedoc.  . 

5.  Eucalyptus  (Famille  des  Myrtacées.)  —  Originaire  de  l'Australie. 

Nous  ne  signalons  cet  arbre,  dans  notre  choix,  que  pour  l»^s  con- 
trées sud  de  la  France  et  l'Algérie  ;  cet  arbre  a  une  végétation 
constante  et  rapide  et  a  la  propriété  d'assainir  les  localités  insa- 
lubres. Son  périmètre  de  végétation  comprend  toute  la  côte  sud 
méditerranéenne  et  la  région  hispano-française. 

Les]  espèces  les  plus  appréciées  sont  VEucalyptus  robusta,  et 
YEucalyptus  ylobidus,  dont  les  dimensions  atteignent  des  proportions 
considérables.  A  Hyères,  on  en  voit  mesurant  30  mètres  de  haut,  et 
3  mètres  de  circonférence. 

6.  Févier  {Gleditschia)  (Famille  des  Légumineuses).  —  Origine  : 
Amérique.  Cet  arbre  assez  élevé,  est  remarquable  par  son  feuil- 
lage léger,  ses  épines  et  ses  gousses  pendantes.  Comme  les  Robi- 
niers, le  Févier  aime  les  terrains  riches,  mais  croît  assez  bien  dans 
les  sols  légers.  Nous  citerons  particulièrement  les  Gleditschia  tria- 
canthos,  inermis  et  javanica  :  ces  deux  derniers  sans  épines.  Les 
Féviers  viennent  à  toutes  les  expositions;  mieux  aux  bonnes. 


—  o8  — 

7.  Frêne  (Fraxinus)  (Famille  des  Oléacées).  —  Bel  arbre  de 
deuxième  grandeur,  à  feuillage  opposé,  ailé,  d'un  beau  vert.  Aime  les 
sols  argileux,  mais  prospère,  et  s'élève  rapidement  dans  les  terrains 
légers,  peu  profonds  et  frais.  Les  nombreuses  espèces  de  Frênes 
sont  une  abondante  ressource  pour  toutes  les  plantations.  Nous 
choisissons  parmi  elles  ; 

Le  Frêne  commun  {Fraxmus  excelsior)  atteignant  20  mètres. 

Le    Frêne  à  une  feuille  {Fraxinus  monophylla)  très  rustique. 

Le  Frêne  vert  {Fraxinus  atrovirens),  remarquable  par  l'abondance 
de  son  feuillage  crépu  et  d'un  beau  vert  foncé. 

Le  Frêne  Orne  {Fraxmus  Ornus)  d'un  aspect  ornemental  très 
recherché.  Enfin,  dans  les  Frênes  (ï Amérique  {Fraxinus  americana), 
les  variétés  juglandifolia  et  sambucifolia ;  à  feuilles  de  Noyer  et  de 
Sureau. 

8.  Gainier  {Cercis)  (Famille  des  Légumineuses).  —  Orginaire 
d'Europe  et  d'Amérique.  Ce  bel  arbre  conviendrait  pour  de  petites 
plantations  d'alignement  ;  se  prête  bien  à  la  tonte  et  son  feuillage 
bien  vert  succède  aux  fleurs  roses  réunies  en  bouquets  sur  toute  la 
surface  des  branches.  Les  deux  lypes  principaux  que  nous  choisi- 
rons sont  : 

Le  Cei'cis  siliquastrum  ou  Gainier  commun,  dit  aussi  Arbre  de 
Judée, 

Le  Cercis  canadensis  ou  Gainier  du  Canada.  —  Les  Gainiers  sont 
peu  difficiles  sur  le  terrain  et  le  climat. 

9.  If  {Taxas)  (Famille  des  Conifères).  —  Origine  :  Asie,  Afrique. 
Nous  avons  choisi  cet  arbre  vert,  en  raison  de  sa  végétation  constante 
et  de  sa  beauté  ;  en  effet,  le  Taxus  baccata,  ou  If  commun,  s'élève  de 
8  à  10  mètres  et  supporte  bien  la  tonte  ;  il  est  très  branchu,  à 
feuilles  linéaires,  d'un  vert  sombre. 

Il  est  en  outre  très  rustique,  se  plaît  dans  toutes  les  terres,  pré- 
fère cependant  les  sols  frais  et  ombragés. 

Nous  voudrions  le  voir  adopter  plus  fréquemment  dans  l'aligne- 
ment. Il  est  très  répandu,  c'est  vrai,  dans  les  cimetières,  et  c'est  peut- 
être  la  raison  pour  laquelle  on  le  délaisse. 

Une  variété,  le  Taxus  verticdlata,  mérite  aussi  rattentioB  ;  elle 
diffère  du  Taxus  baccata  en  ce  que  les  feuilles  sont  rapprochées  en 
verticille. 

Les  Taa?MS  se  reproduisent  de  semisj/marçottes  et  boutures. 

10.  Liquidambar  (Li^wîdawiôar)  (Famille  des  Balsamifluées)/  — 
Origine  :  Amérique. 

Arbre  atteignant^  42  mètres,  dont  toutes  les  parties  sont  aroma- 
tiques. Feuillage  d'un  vert  tendre,  devenant  rougêàtie  à  Fautorime, 
Deux  espèces  : 


—  so- 
lo Liquidambar  styraciflua,  2°  Liquidambar  orientais,  cette  dernière 
plus  rustique.  Les  Liquidambar  aiment  toutes  terres  humides.  Leur 
élevage  en  pe'pinière  demande  de  grands  soins. 

H.  Marronnier  {jEscuIus  hippocastanum)  (Famille  des  Hippocas- 
tanées.  —  Origine  :  Asie,  Amérique,  Europe. 

Arbre  unique  par  son  port  majestueux,  son  feuillage  épais,  sa 
floraison,  sa  végétation.  Trop  connu  pour  nous  étendre  sur  une 
description  à  son  sujet,  nous  dirons  qu'il  est  l'arbre  par  excellence 
pour  les  plantations  d'alignement  des  villes.  Nous  ne  voyons  rien 
à  lui  reprocher,  sauf  peut-être  la  perte  de  son  feuillage  un  peu 
hâtive.  Les  deux  variétés  les  plus  estimées  sont  :  VyEsculus  hippo- 
castanum à  fleurs  blanches,  et  VjEscuIus  rubiamda,  à  fleurs  rouges. 
Les  terrains  substantiels  humides  sont  1res  favorables  au  bon  déve- 
loppement des  Marronniers. 

12.  Micocoulier  [Celtis]  (Famille  des  Celtidées).  —  Origine  : 
Europe,  Asie,  Afrique,  Amérique.  Arbie  de  16  mètres  et  plus,  du 
climat  du  Midi  ;  belle  écorce  lisse  et  longs  rameaux  flexibles,  avec 
lesquels  ont  fait  les  perpignans  (fouets  de  cocher).  Feuillage,  sem- 
blable à   celui   de  lOrme.  Très  rustiques  et  aptes    à  l'alignement. 

Deux  espèces  ; 

Le  Celtis  auslralis,  Micocoulier  de  Provence.  S 

Le  Celtis  oc cidentaliSf  Micocoulier  de  Virginie.  —  Nous  y  ajouterons 

encore  le   Celtis  cordata,  dont  le  feuillage  épais  et  velu  rentre  dans 

la  catégorie  que  nous  recherchons. 

13.  Négondo  {Négundo)  (Famille  des  Acérinées). —  Origine  :  Asie, 
Amérique.  Bon  arbre  d'alignement,  de  deuxième  grandeur,  se  plaît 
dans  les  sols  fertiles,  et  végète  encore  bien  dans  les  sols  secs.  Deux 

variétés. 

Le  Negondo   à  feuilles  de  Frêne  (Négundo  fraxinifolium). 
Le  Negondo  panaché  {Négundo  frax.  variegata), 

14.  Noyer  (Juglans)  (Famille  des  Juglandées).  —  Origine  :  Europe, 
Asie,  Amérique. 

Arbre  de  première  grandeur,  donnant  par  son  feuillage  épais  un 
puissant  ombrage,  et  possédant  une  force  de  respiration  très  grande. 
,  Nous  préférons  avec,  la  variété  comestible  :  Juglans  regia,  la,  série 
des  Noyers  d'Amérique.  ;: 

Le  Jugions  nigra,  rustique  et  résistant  bien  aux  intempéries^  avec 
les  sous-variétés  crassa,  acuta,  oblonga. 

Les  Noyers  aiment  les  bons  terrains,  cependant  ils  se  dévelop- 
pent parfois  dans  des  sols  calcaires  un  peu  humides. 

Le  Juglans  nigra,  est  le  type  sur  lequel  on  greffe  les  variétés. 

L'émanation  qui  s'exhale  des  Noyers  est  un  inconvénient  qui 
nécessite  leur  plantation  en  dehors  de  l'intérieur  des  villes. 


—  60  — 

d5.  Orme  (n?7u/s)  (Famille  des  Llmacées).  —  Origine:  Europe,  Asie 
et  Amérique. 

Arbre  d'alignement  par  excellence,  rustique,  et  d'autant  plus 
élancé  qu'il  est  dans  un  sol  plus  substantiel.  Les  nombreuses  espèces 
d'Ormes  permettent  d'en  faire  des  choix  très  remarquables. 

Pour  ce  qui  nous  intéresse  ici,  nous  prendrons  : 

VOrme  cham])être  {Ulmus  campestris),  le  plus  connu.  Il  semblerait 
qu'on  ne  connaisse  que  celui-là. 

VOrme  pédoncule  [Ulmus  pedunculata]  digère  du  commun  par  ses 
feuilles  plus  grandes  et  moins  rugueuses. 

VOrme  d'Amérique  [Ulmus  americana),  d'un  plus  bel  effet  orne- 
mental que  rOrme  champêtre,  et  plus  élevé  que  lui. 

Les  Ormes  se  développent  à  peu  près  bien  dans  tous  les  sols  et  à 
toutes  les  expositions,  ils  redoutent  cependant  l'excès  de  sécheresse. 

16.  Faulownidi  [Paulownia  imperialis)  [famille  desScrophularinées). 
—  Origine  :  Asie. 

Le  Pauloicnia  imper ialis,  est  unique  dans  son  genre.  L'arbre  s'élève 
peu,  mais  donne  un  feuillage  abondant,  large,  cordiforme,  et  des 
fleurs  bleuâtres,  en  panicule,  d'un  bel  effet.  Se  multiplie  de  bou- 
tures. 

17.  Pavia  [Pavia]  (Famille  des  Hippocastanées).  —  Origine  :  Amé- 
rique. 

Bons  petits  arbres  pour  petites  avenues;  aspect  analogue  au  Mar- 
ronnier, et  même  culture.  Deux  espèces  très  bonnes  : 

Le  Pavia  rubra,  ou  Pavier  rouge,  le  Pavier  lutea ou  Pavier jaune.  Se 
greffent  aussi  sur  Marronnier. 

18.  Peuplier  [Populus]  (Famille  des  Salicinées).  —  Origine  :  Europe, 
Asie,  Afrique,  Amérique.  Arbres  de  différentes  grandeurs,  à  feuil- 
lage très  ample.  Nous  préférons  les  espèces  suivant^^s  : 

Populus  alba  ou  Peuplier  blanc  à  large  tête; 
Populus  virginiana^  Peuplier  suisse,  très  connu; 
Populus  canadensis,  Peuplier  du  Canada;  feuillage  très  large; 
Populus  fastigiatay  Peuplier  d'Italie;  particulièrement  estimé  pour 
les  voies  de  halage. 

19.  Pin.  Sapin.  —  Nous  ne  noterons  ici  que  les  espèces  végétant 
bien  dans  le  climat  européen,  tout  en  tenant  conipte  que  ces  arbres 
aiment  de  bons  terrains. 

DANS    LES   PINS. 

p.  ausiriaca,   syîveslris,  Pinea,  Sirobus. 

DANS    LES    SAPLNS. 

;,..  Les  Abies  Nord7naniana,  Pinsapo,  canadensis. 

La  inultiplication  et  l'éducation  de  ces  Conifères  demandent  àgsez 


-    01   — 

de  soins  en  pépinière,  si  l'on  veul  avoir  de  beaux  sujets.  La  ^TefTe 
•est  dans  ce  cas  un  puissant  auxiliaire.  La  transplantation  des  Pins 
et  des  Sapins  demande  aussi  des  soins  très  minutieux. 

20.  Platane  [Platanus]  (Famillle  des  Platanées).  —  Origine  :  Asie, 
Amérique. 

Très  bel  et  f^rand  arbre,  à  larges  feuilles,  écorce  nue,  lisse. 

Les  deux  espèces  connues,  et  que  Ton  confond  souvent  Fune  avec 
Tautre,  sont  très  propres  pour  les  plantations  d'alignement.  Ce  sont: 
le  Platanus  occidentalls,  et  le  Platanus  onenialis. 

Les  Platanes  sont  très  rustiques,  et  supportent  très  bien  les  trans- 
plantations dans  un  âge  déjà  avancé.  Aussi  les  recommanderons- 
nous  spécialement  lorsqu'on  aura  à  faire  des  plantations  d'arbres 
âgés  ou  des  remplacements. 

Ils  supportent  en  outre  l'élagage  sans  souffrance. 

21.  Robinier  [liobinia)  (Famille  des  Légumineuses).  —  Origine  : 
Amérique. 

Les  Robiniers,  autrement  dit  les  Acacias,  sont  trop  connus  pour  en 
faire  une  longue  description.  Leur  feuillage  léger  et  épais  les  met 
en  tète  des  arbres  d'alignement;  leur  rusticité  est  également 
reconnue. 

Le  Robinia  pseudo-acacia, 

Le  Robinia  Bessoniana, 

Le  Robinia  Decaisneana, 

Le  Robinia  nnibracuUfera^ 
sont  les  quatres  variétés  que  nous  choisissons  de  préférence. 

Les  Robiniers  sont  peu  difficiles  sar  le  choix  du  sol. 

22.  Sophora  {Styphnoloblum)  (Famille  des  Légumineuses).  —  Ori- 
j,'ine  :  Asie. 

Arbre  de  grandeur  moyenne,  à  beau  feuillage  luisant  et  penné. 
Même  culture  que  les  Robiniers,  se  plaît  dans  les  terrains  secs  et 
légers. 

Nous  n'en  connaissons  qu'une  espèce,  le  Sophora  japonica,  que 
nous  reconnaissons  apte  à  rendre  des  services  sérieux  dans  l'aligne- 
ment. 

Une  variété,  le  Sophora  pendula,  est  plutôt  un  arbre  d'ornemen- 
-tation. 

23.  Sorbier  {Sorbus)  (Famille  des  Pomacées).  —  Origine  ;  Asie, 
Afrique,  Amérique. 

Joli  petit  arbre  de  8  mètres,  feuilles  pennées,  un  peu  cotonneuses. 
Très  rustique,  malheureusement  encore  peu  propagé  dans  l'aligne- 
ment, où  son  effet  ornemental  en  toutes  saisons  le  fait  toujours 
distinguer. 


—  62  — 

Le  Sorbus  Aucupana,  est  la  variété  que  nous  voudrious  voir 
répandue,  pour  les  plantations  de  moyenne  dimension. 

Le  Sorbier  aime  tous  les  terrains.  On  le  greffe  sur  Aubépine. 

24.  Tilleul  {Tilia)  (famille  des  Tiliacées). — Origine  :  Europe,  Asie,. 
Amérique. 

Encore  un  des  meilleuri  arbres  d'alignement  :  beau  feuillage  ;  fleurs 
odorantes.  Se  plaisant  partout.  Supportant  bien  la  tonte.  Parmi 
les  bonn^es  espèces,  citons  : 

Le  Tilia  europœa,  ou  Tilleul  d'Europe,  à  feuilles  larges, 

Le  Tilia  platyphy lia,  ou  Tilleul  de  Hollande,  à  feuilles  plus  larges 
et  velues  ; 

Le  Tilia  a>'gentea  ou  Tilleul  argenté  :  feuillage  d'un  beau  vert]  en 
dessus  et  duveteux  blanc  en  dessous. 

Tous  c^s  arbres  sont  d'une  végétation  précoce  et  résistent  bien 
aux  grands  froids,  tls  viennent  très  bien  en  pleine  terre  fraîche  et 
sablonneuse.  Leurs  fleurs,  très  recherchées,  répandent  une  odeur 
agréable. 

2o.  Virgilia  {Virgilia  lutea  CladrasUs)  (Famille  des  Légumineuses). 
—  Origine  :  Amérique. 

Cet  arbre,  dont  on  obtient  de  beaux  sujets  par  la  greffe  sur 
Sophora,  ne  nous  paraît  pas  être  apprécié,  car  on  le  voit  peu  ou  pas 
dans  les  plantations  des  villes.  Cependant,  son  feuillage  ailé, 
large,  d'un  beau  vert  foncé,  et  ses  fleurs  en  grappes  d'un  beau 
blanc,  le  font  toujours  remarquer.  Atteint  5  et  7  mètres,  avec  son 
écorce  bien  lisse.  Le  Vii-giUa  lutea  doit  prendre  place  parmi  les  bons 
arbres  d'alignement  dans  les  villes. 

S'il  nous  était  encore  permis  de  prolonger  notre  travail  nous 
voudrions  citer  encore  d'autres  arbres  d'une  valeur  incontestable. 
Tels  le  Lirio'leivlron  talipifera,  le  Quercus  suber,  etc..  dont  l'action 
végétative  influerait  efficacement  sur  l'assainissement  de  l'air. 

Mais  nous  devons  nous  arrêter,  faute  d'espace,  car  nous  avons 
déjà  un  peu  empiété,  malgré  la  brièveté  de  nos  renseignements,  sur 
les  quinze  pages  accordées. 


SECTION  DES  ROSES 


SECTION  DES  ROSES 


DEUXIÈME    QUESTION 

DU     CLASSEMENT 

DES 

MEILLEURES  VARIÉTÉS  DE  ROSIERS 

DANS  LES  DIVERSES  SECTIONS 

PAR 

M.  D.  THOMAS 

Greffier  de  la  justice  de  paix,  à  Neuilly-en-Thelle  (Oise), 

Rosiériste-amateur, 

Secrétaire  de  la  spotion  horticole,  Membre  de  la  section  des  Roses. 


La  section  des  Roses,  adjointe  à  la  Société  nationale  d'Horticul- 
ture de  France,  ne  pouvait  mieux  faire,  dès  sa  première  année 
de  création,  que  de  faire  ajouter  au  programme  du  Congrès  hor- 
ticole, qui  aura  lieu  au  mois  de  mai  prochain,  lors  de  l'exposi- 
tion horticole,  trois  questions. 

La  deuxième  posée,  traitant  du  classement  des  meilleures 
variétés  de  Rosiers  dans  les  diverses  sections,  a  un  très  grand 
intérêt  pour  les  rosiéristes,  et  principalement  pour  les  amateurs- 
rosiéristes.  Aujourd'hui  que  le  goût  pour  la  reine  des  fleurs  est 
arrivé  à  un  haut  degré  de  perfection,  il  n'est  pas  rare  de  trouver, 
dans  certains  catalogues,  plus  de  deux  mille  Rosiers  dénommés. 
Comment  est-il  possible  à  un  amateur,  peu  versé  dans  la  science 
des  Roses,  de  faire  un  beau  et  bon  choix?  C'est  pourquoi  l'auteur 
du  présent  mémoire,  pour  se  conformer  à  la  deuxième  question 
posée,  a  fait  le  classement  des  meilleures  variétés  de  Rosiers  de 
la  manière  ci-après,  tout  heureux  qu'il  serait  s'il  était  arrivé  à 
rendre  un  ser\ice  à  certains  rosiéristes  : 


—  66  — 


I.  —  Hybrides  remontants. 

Série  la  plus  riche  en  variétés.  Ces  Rosiers  sont  généralement 
vigoureux  et  propres  à  tous  les  genres  de  culture.  Us  réus- 
sissent dans  presque  tous  les  terrains,  et  supportent  très  bien 
nos  hivers  rigoureux.  Ils  demandent  une  taille  courte  pour 
les  variétés  faibles  et  délicates,  et  longue  pour  les  variétés  vigou- 
reuses. 


Blanc  pur. 

Élisa  Boëlle. 
Mabel  Morisson, 
White  Baronnets, 

Blanc  nuancé. 

Alba  Floïihunda. 

Captain  Christy. 

Climbimj  Cap.    Christy   (sarmen- 

leux). 
Julius  Finger. 
Merveille  de  Lyon. 
Trince&se  Béatrice, 

Jaune. 

Gloire  lyoïinai^e. 

Rose  clair. 

Baronne  de  Rothschild. 
Baronne  Prévost. 
Her  Majesty  (fleur  énorme). 
Regierwigstrat  Stockert. 
Souvenir  de  la  Reine  d'Angleterre. 

Rose  vif  foncé. 

American  Beauty. 
Anna  de  Diesbach. 
La  Reine. 

Madame  Eugène  Verdier. 
Magna  Charta. 

Faut  Neyron  (la  plus  grosse  des 
fleurs). 


IJlricq  Brunner,  fils. 

Souvenir  de  Madame  Eugène  Ver- 

dier. 
Triomphe  de  VExposition. 

Rouge  carmin,  écarlate, 
vermillon,    cramoisi,     noirâtre 

Bijou  de  Couasnon. 

Crown  Prince. 

Fisher  Holmes. 

GéJîéral  Jacqueminot. 

Gloire  de  Margottin. 

L'Ami  Loury. 

Lord  Raglan. 

Marie  Baumann. 

Professeur  Chevreul. 

Eugène  Fiirst. 

Géant  des  Batailles. 

Prince  Eugène  de  Beauharnais^ 

Abel  Carrière. 

Deuil  du  Prince  Albert. 

Empereur  du  Maroc. 

La  Rosière. 

Lord  Macaulay. 

Monsieur  Boncenne. 

Reynolds  Holle. 

Souvenir  d'Alphonse  Lavallée. 

Souvenir  de  Victor  Verdier. 

Souveiîir  de  William  Wood. 

Gloire  de  Bûcher. 

Prince  Noir. 

Reine  des  Violettes. 

Rayé  et  panaché. 

Panaché  d'Angers. 


—    67    — 


II 


Thé. 


La  Rose  Thé  est  originaire  de  la  Chine;  elle  fut  introduite 
en  France  en  1810,  et  la  Rose  Thé  jaune  fut  apportée  vers  1824. 
Les  Rosiers-Thé,  très  frileux,  doivent  être  couverts  ou  buttés 
pour  l'hiver  et  abrités  de  l'humidité.  La  taille  doit  être  moyenne, 
sauf  pour  les  variétés  sarmenteuses,  qui  doivent  être  taillées  à 
long  bois. 


Blanc  pur.  blanc  rosé.  etc. 

Devoniensis. 

Étendard  de  Jeanne  d'Arc. 

Elle  Beauvilain. 

Honourable  Edith  Giff'ord. 

Innocente  Pirola. 

Maréchal  Robert. 

Niphetos   (très  frileuse;  doit  être 

rentrée  pour  l'hiver;  culture  en 

caisse). 
Fiametla  ^ahonnand. 
Princesse  Vera. 
The  Bride. 
Zelia  Pradel. 
Rubens. 

Francisca  Priés. 
G.  Nabonjiand. 
Souvenir  de  S.  A.  Prince. 

Jaune  clair  et  jaune  foncé. 

Beauté  de  r Europe  (sarmenteux). 

Belle  Lyonnaise. 

Château  des  Bergeries. 

Étoile  Polaire. 

Comtesse  Anna  Thun. 

Coquette  de  Lyon. 

Madame  lalDuchesse  d'Auerstaëdt 

(sarmenteux). 
Buchesse  Marie  Salviati. 
Jeanne  d'Arc. 
Gloire  des  Cuivrées. 


Ketten  frères. 

Louis  Lévêque  (189o). 

Madame  Chaurry. 

Mada m e  Chédame-Guin o iseau . 

Madame  Falcut. 

Madame  Hoste. 

Maréchal  Niel  (sarmenteux,  lait- 
ier les  extrémités  seulement). 

Perle  des  jardins. 

Perle  de  Lyon. 

Sunset. 

Tour  Bertrand. 

Comte  de  Sembuy. 

Docteur  Grill. 

Francisca  Kr a (jer. 

Gloire  de  Dijon   (sarmenteux  . 

Jean  Ducher. 

Luciole. 

Madame   Bérard  (sarmenteux). 

Madame  de  Watleville  (forme  tu- 
lipe très  curieuse). 

Madame  Paul  Marmy. 

Madame  Welche. 

Marie  Van  Houtte  (très  recom- 
mandable). 

Madame  Honoré  Defresne. 

Reine  ISathalie  de  Serbie. 

Safrano  (sarmenteux,  tailler  les 
extrémités  seulement). 

Souvenir  de  Gabriel  Drevet. 

Souvenir  de  Paul  Neyron. 

Stéphanie  et  Rodolphe. 


—  OfS 


Rose. 

Anna  Olivier. 

Archiduchesse  Marie  immacitlaia. 

Belle  Mâconnaise, 

Calherine  Mermei. 

Souvenir  d'un  ami. 

Comtesse  Riza  du  Parc. 

Edouard  Pailler  on, 

Gaston  Chandon. 

Grâce  Darling. 

Homère. 

Marie  d'Orléans. 

Madame  Scipioii  Cochet. 

Marquise  de  Vivens  (se  tient  mal, 
mais  a  une  odeur  1res  agréa- 
ble). 

Pauline  Lahonté. 


Souvenir  de  Victor  Hugo. 
Souvenir  du  rosiériste  Rambaux. 
Vicomtesse  Polhestone , 

Rouge. 

Alphonse  Karr. 
André  Schivartz. 
Rardoii  Job  (curieuse). 
Reautê  inconstante. 
Curt  Schultheis. 
Comtesse  de  Breteuil. 
Léon  XIII. 
Maman  Cochet. 
Madame  Cusin. 
Papa  Gontier. 

Reine    Marie -Henriette   (sarmen- 
teux). 


IV.  —  Noisette. 

Rosiers  originaires  d'Amérique.  Philippe  Noisette  sema  des 
graines  qui  produisirent  diverses  variétés  qu'il  envoya,  en  1814, 
à  Louis  Noisette,  horticulteur  à  Pari?,  sous  le  nom  de  :  Noisette. 

Les  pieds  doivent  être  garantis  des  gelées  ;  la  taille  doit  être 
modérée  ou  longue,  suivant  la  vigueur  des  variétés. 


Blanc. 

Aimée  Vibert. 
V  Abondance. 
Marie  Robert  (rose  vif  marbré). 


Jaune. 


Jaune  clair  et  foncé. 


Adclina  Viviand  Morel. 
Céline  Forfstier. 


Madame  Carnot. 
Bouquet  d'or. 
Vldéale. 
Ophirie. 
Rêce  d'or. 
Solfatare. 

Triomphe  des  Noisettes  {Rose). 
Unique  jaune. 

William    Allen    Uichardson  (sar^ 
menteux). 


IV  bis.  —  Hybrides  de  Noisette. 


H- ■al''  de  ?ieige. 
Coquet'e  d  s  Alpes. 


Madame  Alfred  Carrière. 


—   0\^ 


V.  —  Ile  Bourbon. 

La  Rose  Ile  Bourbon  fut  introduite  de  Tîle  Bourbon  en  France, 
en  18l9.Lafloraison  est  plus  belle  et  plus  abondante  en  automne 
qu'en  e'ié.  Elle  ne  demande  qu'un  léger  abri  et  qu'une  laille 
courte,  sauf  pour  les  variétés  vigoureuses. 


irloire  cVOlivet. 
Mistress  Bosanquet. 
Souvenir  de  la  Maimaison. 


Madame  Pierre  0<jer. 
Hermosa. 


VI.  —  Hybrides  de  Thé. 

La  culture  des  hybrides  de  Thé  est  la  même  que  celle  des 
Rosiers  Thé. 


Camoëns. 

Carmen  Sylva. 

Madame  Caroline  Testa  al. 

La  France  (Guillot  1868  . 

La  France  de  1889. 

Lady  Mary  Fitzvilliani. 

Mademoiselle    AugusUne    Gui'ioi- 


seau  ou  la  France  à  fleurs  blan- 
ches. 

Kaiscrin  Autjusla  Victoria. 

Souvenir     du     Prcsideni     Carnot 

'1895;. 

W.  F.  Bennet  ;  belle   en  bouton 
qui  est  très  allongé  . 


Vif.  —  Rugosa. 


Rosier  originaire  de  la  Chine  el  du  Japon.  Très  rustique,  ne 
gèle  pas.  Tailler  les  extrémités  seulement. 


Comte  d'Epremesnil  ■  lilas  violacé ,. 
Madame   Georges   Bruant    blanc, 

très  bonne  rose  . 
Rugosa  Alba   blanc  . 
Rugosa  Rubra  (rouge). 


Blanc  double  de  Coubert  fCochet). 
Belle  Poitevine  (Bruant  . 
Calocarpa  ( Bruant;. 
Souvenir     de    Chris' ophe     Cochet 
(Cochet  . 


VIII.  —  Provins. 
Ce  Rosier  était  principale  nent  cultivé,  autrefois,  aux  environs 


70 


de  Provins,  d'où  vient  ce  nom  de  Provins.  Très  rustique.   Taille 
modérée. 


Belle  des  jardins. 
Œillet  flamand. 
Œillet  parfait. 


Panaché  d'Angers. 
Tricolore  de  Flandre. 


IX.  —  Rosiers  moussus. 


Ces  Rosiers  proviennent  d'un  accident  ou  d'un  semis  d'une  va- 
riété cent  feuilles.  Très  rustiques,  résistent  aux  hivers  ordinaires. 
Taille  modérée,  suivant  la  vigueur  des  variétés. 


Blanche  double. 

Blanche  Moreau. 

Cristata  (rose). 

Deuil  de  Paul  Fontaine  (rouge). 


Princesse     de    Vaudemont    (rose 

clair). 
William  Lobb  (carmin  nuancé). 


X.  —  Rosiers  de  Damas. 

Madame  Hardy  (blanc  pur). 

Xf.  —  Rosiers  pleureurs  ou  sarmenteux. 

Variétés  rustiques.  Taille  :  on  ne  doit  retrancher  que  le  bois 
mort. 


Bijou  de  Lyon. 

Félicité  Perpétue  (blanc  rose). 


Madame  Sancy  de  Parabère  (rose) 
Malton  frouse). 


XII.  —  Rosiers  multiflores  nains. 


Princesse    Wilhelmine    dex    Pays- 
Bas  (blanc). 
Perle  d'or  (jaune). 


Gloire  des  Polyantha. 

Marie  Pavie. 

Clotilde  Soupert  (de  1889). 


XII  bis.  —  Rosier  multiflore  sarmenteux. 

Crimson  Rambler  (de  Turner). 

XIII.  —  Rosiers  du  Bengale. 
Ces  Rosiers  produisent  dans  un  jardin  un  magnifique  effet, 


—   71 


par  leurs  feuilles  vertes  et  leurs  nombreuses  fleurs  qui  se  succè- 
dent. Peu  rustiques.  Taille  courte. 


Laurette  Messinny. 

Madame  Eugène  Resal  (1895). 

Eugène  de  Beauharnais  ou  Prince 


Eugène. 
Viridiflora,  ou  Rose  verte  (curio- 
sité). 


Nota.  —  Il  y  a  encore,  parmi  les  nouveautés  annoncées  ces 
dernières  années,  de  bonnes  variétés  de  Roses;  mais,  avant  de 
les  classer,  il  est  prudent  de  les  laisser  apprécier  par  le  public 
amateur  de  Roses. 


TROISIEME    QUESTION 


SUR 

LES   PRINCIPAUX   ENNEMIS 
DES  ROSIERS 

MOYENS  DE  LES  COMBATTRE 


PAR 


M.  F.  DECAUX, 

Membre  de  la  Société  entomologique  de  France. 


Nous  devons  reconnaître  qu'en  Angleterre,  en  Allemagne  et 
aux  Étals-Unis,  surtout,  l'entomologie  pratique  et  appliquée 
ont  acquis  un  développement  à  la  hauteur  des  progrès  accom- 
plis. 

Chez  nous,  le  peu  de  cas  que  semble  faire  le  public  pour  ces 
sortes  de  travaux,  en  éloignent  bien  des  observateurs  ;  beaucoup 
d'entomologistes  possèdent  de  précieux  documents  sur  la  vie  et 
les  métamorphoses  d'une  foule  d'insectes,  mais  ils  négligent  de 
les  publier,  dans  la  crainte,  hélas  I  peut-être  trop  réelle,  de  ne 
pas  être  écoutés  et  de  donner  des  conseils  inutiles.  Malgré  cette 
sorte  d'indifférence,  nous  avons  la  c(>nviction  qu'on  finira,  tôt  ou 
tard,  par  reconnaître  son  erreur;  car  si  Ton  parvient  un  jour  à 
donner  des  moyens  réellement  praticables  pour  se  débarrasser 
d'un  insecte  nuisible,  ce  sera  bien  certainement  par  la  connais- 
sance à  fond  des  mœurs  de  cet  insecte. 

Depuis  longtemps  un  grand  nombre  de  mes  collègues,  mem- 
bres de  diverses  sociétés  d'Horticulture  souhaitaient  de  posséder 
quelques  renseignements  sur  les  mœurs  des  insectes  et  les  ma- 
ladies cryptogamiques,  qui  attaquent  les  Rosiers,  c'est  pour 
répondre  à  leur  désir,  que  nous  avons  rédigé,  aussi  succincte- 


—  ra- 
ment que  possible,  cette  notice,  dans  l'espoir  qu'elle  pourra  leur 
rendre  quelques  services. 

Les  espèces  d'insectes  pouvant  vivre  aux  dépens  des  Rosiers 
sont  nombreuses  (150  environ)  et  très  anciennement  con- 
nues des  entomologistes;  heureusement  qu'un  grand  nombre  de 
ces  espèces  sont  polyphages,  et  ne  s'attaquent  aux  Rosiers 
que  dans  des  cas  restreints  et  particuliers.  Nous  nous  bornerons 
à  énumérer  les  espèces  qu'il  nous  a  été  permis  d'observer  le  plus 
souvent,  depuis  une  dizaine  d'années,  et  les  moyens  de  destruc- 
tion que  nous  avons  expérimentés  pour  leur  destruction.  Ce 
travail  nous  a  été  facilité  par  les  observations  de  nos  devan- 
ciers (1)  et  tout  particulièrement  par  l'œuvre  consciencieuse  de 
notre  regretté  maître,  le  D""  Boisduval. 

La  classe  des  insectes,  telle  qu'elle  est  réduite  aujourd'hui,  se 
compose  d'êtres  offrant  les' caractères  suivants  : 

Tous  subissent  des  métamorphoses,  c'est-à-dire  qu'à  la  sortie 
de  l'œuf,  ils  sont  à  l'état  de  larves,  plus  tard  à  l'état  de  nym- 
phes, et,  en  dernier  lieu,  à  l'état  parfait. 

Tous  ont  six  pattes,  de  deux  à  quatre  ailes,  au  moins  dans  les 


(1)  Réaumur  (de),  1734.  Insectes,  etc. 

Hubner,  1706,  Sammlung  Europaisclier  Schmetterlin^e,  Augsburg. 

Treitschke,  1825.  Die  Schmettedinge  von  Eiiropa.  Leipzig. 

Godard,  1821.  Histoire  naturelle  des  Lépidoptères  de  France. 

Duponchel,  183  t.  Hist.  Nat.  des  Lépidopt.  (suite  de  l'ouvrage  [de 
Godard). 

Guénée,  1845.  Species  général  des  Lépidopt.  (suite  à  Bufîon). 

Bruand-d'Uselle..  1847.  Monographie  des  Lépidoptères  nuisibles  à 
l'agriculture. 

Ratzeburg,  Die  Forstinseclen,  etc.  Berlin,  3  vol.  in-4<',  pi.  coloriées. 

Blanchard  (Emile),  1857,  Zoologie  agricole,  avec  figures. 

Curtis  (John),  1860.  Farm,  insects,  etc.  London. 

Dubois  (Alphonse),  Traité  d'entomologie  horticole.  Bullelin  de  la 
fédération  des  Soc.  d'' Horticulture  de  Belgique. 

Goureau  (Le  Colonel),  1862,  Les  insectes  nuisibles,  etc. 

Boisduval  (D''),  1867.  Essai  sur  VEntomologie  horticole  (avec 
125  figures). 

Fallou  (Jules),  1895.  Catalogue  des  insectes  nuisibles  aux  Rosiers. 
Bulletin  de  la  Soc.  centrale  d'Apiculture  (2  planches  coloriées). 


mâles,  une  tète  bien  distincte,  munie  d'une  paire  d'antennes  et 
de  deux  yeux. 

Ordre  des  Coléoptères. 

Insectes  à  quatre  ailes,  dont  les  supérieures  sont  coriaces  et 
renferment,  comme  sous  des  étuis,  les  inférieures  qui  sont  mem- 
braneuses et  pliées  en  travers. 

Melolontha  vulgaris.  Fabr.  (Hanneton  commun).  —  Tout  le 
monde  connaît  le  Hanneton,  et  nous  croyons  inutile  d'en  donner 
ci  la  moindre  description.  Les  larves  [vers  blancs)  causent  les 
plus  grands  dégâts  dans  les  jardins,  les  champs  et  les  prairies; 
elles  dévorent  les  racines  des  plantes  herbacées  et  des  jeunes 
arbres,  et  trop  souvent  les  plantations  de  Rosiers  qu'elles  font 
périr.  L'insecte  adulte  ronge  les  feuilles  au  printemps. 

Destruction.  —  Tous  les  moyens  préconisés  jusqu'ici,  Botryti$ 
tenella  ou  insecticides  de  toutes  sortes,  n'ont  donné,  appliqués  en 
grand,  que  des  résultats  incertains.  Les  jardiniers  ont  pour 
habitude,  lorsqu'ils  voient  jaunir  une  plante  ou  un  Rosier,  de 
fouiller  au  pied  et  même  de  l'arracher,  au  besoin,  pour  déterrer 
le  ver  blanc  et  le  détruire.  Ils  connaissent  aussi  la  prédilection 
de  cette  larve  pour  la  Laitue,  et  sèment  cette  plante  comme 
piège,  pour  attirer  ces  terribles  ennemis;  lorsqu'on  s'aperçoit 
que  ces  plantes  sont  envahies,  on  retourne  le  terrain  et  on  met 
à  découvert  des  larves  de  différentes  grosseurs  qu'on  s'empresse 
d'écraser.  Malheureusement,  ces  moyens  ne  sont  que  de  légers 
palliatifs  ! 

Le  seul  moyen  radical  de  destruction,  est  le  kannetonnage 
pratiqué  en  grand,  chaque  année. 

Procédé  de  préservation.  —  Le  chiffon  de  laine  ou  de  coton  (1) 
(à  défaut  la  mousse  de  tourbe)  imprégné  de  1 0  p .  1 00  de  pétrole, 
enfoui  comme  engrais  et  employé  à  raison  de  1/2  à  \  kilo  par 
mèlre  carré^  préserve  les  semis,  les  Rosiers,  les  pépinières,  des 
attaques  des  vers  blancs,  des  vers  gris  et  autres  insectes  vivant 

(1)  Decaux.  Comptes  rendus  deVAcad.  des  Sciences,  26  octobre  1891, 
p.  568. 


en  terre.  De  nombreuses  expériences  nous  ont  démontré  que 
ces  insectes  ne  pouvaient  pas  vivre  dans  le  voisinage  immédiat 
de  ce  foyer  continu  d'émanations  infectes  pendant  plusieurs 
années. 

Cetonia  aurata  Fabr.  (Cétoine  dorée).  —  Elle  est  d'un  beau 
vert  bronzé  très  brillant  en  dessus  et  d'un  vert  cuivreux  en 
dessous.  Ses  élytres  sont  marquées  de  quelques  petites  taches 
blanches,  éparses.  Lorsqu'on  la  saisit  elle  fait  souvent  la  morte. 
On  la  trouve  en  mai  et  juin  sur  les  fleurs  en  ombelles  et  très 
souvent  cachée  dans  les  fleurs  de  Pivoines  et  des  Roses;  elle 
entame  un  peu  ces  dernières  fleurs  et  détruit  les  étamines  de 
celles  que  l'on  réserve  pour  graines. 

La  larve  de  cette  Cétoine  vit  dans  le  terreau  des  arbres  creux  : 
nous  l'avons  trouvée  dans  du  marc  de  Pomme  abandonné  dans 
un  cellier. 

On  peut  en  détruire  un  grand  nombre,  en  secouant  les  fleurs 
et  les  Rosiers  sur  un  parapluie  renversé,  le  matin  de  préférence  ; 
on  peut  encore  les  recueillir  à  la  main  sur  les  fleurs. 

Cetonia  stictica  Fabr.  —  Elle  est  moitié  plus  petite  que  la 
Cétoine  dorée,  noire  en  dessus  et  en  dessous,  avec  un  reflet 
bleuâtre;  elle  est,  en  outre,  marquée  de  points  blancs  sur  les 
élytres  et  le  corselet.  Elle  paraît  en  mai,  nuit  peu  aux  Rosiers, 
mais  cause  des  dégâts  en  mangeant  les  étamines  des  fleurs  de 
Poiriers  et  de  Pommiers. 

Mêmes  moyens  de  destruction  que  la  Cétoine  dorée. 

Gnorimus  nobilis  Lin.  Trichie  noble.  —  On  voit  aussi,  de 
temps  en  temps,  sur  les  Roses,  un  Coléoptère  d'un  vert  ou  d'un 
cuivreux  brillant,  un  peu  plus  petit,  plus  massif  que  la  Cétoine 
dorée,  avec  les  élytres  chagrinées,  les  pattes  longues;  c'est  le 
Gnorimus  nobilis;  il  a  les  mêmes  mœurs  que  la  Cétoine  dorée, 
et  doit  être  détruit  de  la  même  manière. 

Phyllopertha  horticola  Lin.  (Hanneton  horticole).  —  Ce  très 
petit  Hanneton  n'a  que  9  à  10  millimètres;  sa  tête  et  son  cor- 
selet sont  d'un  vert  brillant,  avec  les  élytres  d'un  jaune  fauve. 
Les  pattes  sont  noires.  Il  éclôt  en  mai  et  juin.  Dans  les  jar- 
dins, il  dévore  les  pétales  et  les  étamines  des  fleurs  de  Pom- 
miers, Pruniers,  Rosiers,  etc.  Il  y  a  une  quinzaine  d'années,  on 


cultivait  encore  la  Rose  pour  la  pharmacie,  sur  les  coteaux  de 
Puleaux  et  de  Suresnes,  il  nous  est  arrivé  plusieurs  fois  de  cons- 
tater, qu'une  grande  partie  de  la  récolle  était  dévorée  par  ce 
petit  Hanneton,  nous  avons  trouvé  jusqu'à  8  à  1*2  insectes  dans 
une  seule  Rose. 

Les  larves  sont  quelquefois  fort  nuisibles  dans  les  potagers; 
elles  rongent  les  racines  des  Crucifères  et  les  font  périr.  11  n'est 
pas  rare  d'en  rencontrer  dans  les  pots  à  fleurs  :  Cortusa  Mat- 
thioU,  Ariemisia  glacialis,  etc.  M.  leD''  Boisduval  rapporte,  qu'en 
1863,  il  lui  est  né  quatre  individus  sortis  d'un  pot  de  d'Fscal- 
lonia  cultivé  en  serre,  dont  les  racines  étaient  dévorées  par  les 
larves  de  cet  insecte. 

Le  moyen  le  plus  pratique  de  destruction  est  encore  de  faire 
lâchasse  à  l'insecte  parfait,  le  matin  sur  les  fleurs  et  de  secouer 
les  arbres  envahis,  sur  un  drap  étendu. 

Ordre  des  Lépidoptères . 

Les  entomologistes  désignent  par  le  nom  de  Lépidoptères 
tous  les  insectes  appelés  vulgairement  papillons.  On  les  recon- 
nait  aux  caractères  suivants  :  Quatre  ailes  recouvertes  sur  les 
deux  faces^  de  petites  écailles  colorées  semblables  à  une  pous- 
sière farineuse;  une  trompe  plus  ou  moins  longue,  roulée  en 
spirale  entre  deux  palpes  plus  ou  moins  relevés. 

Tous  les  Lépidoptères,  sans  exception,  proviennent  de  larves 
appelées  chenilles,  qui  se  distinguent  de  toutes  les  autres  larves 
en  ce  qu'elles  n'ont  jamais  moins  de  dix,  ni  plus  de  seize  pattes. 

Les  chenilles  arrivées  au  terme  de  leur  croissance,  se  changent 
en  chri/salides,  desquelles,  après  un  temps  plus  ou  moins  long, 
sortent  des  insectes  parfaits  en  tout  semblables  à  leurs  père  et 
mère. 

Les  papillons,  à  l'élat  parfait,  ne  font  aucun  mal  aux  cultures. 
Il  n'en  est  pas  de  même  à  l'état  de  chenilles  (  l  )  ;  sous  cette  forme, 


(1)  M.  le  Conseiller  Demaze,  dans  un  ouvra^'c  {Supplices,  prisojisét 
grâces  en  France),  nous  apprend  que  les  chenilles,  à  différentes 
époques,  ont  encouru  les  foudres   de  rexcommunication.  En  H20; 


ils  causent  de  très  grands  ravages  et  deviennent  les  ennemis 
acharnés  des  rosiéristes  et  des  agriculteurs. 

Bombyx  neustria  Lin.  Bombyx  livrée  (1).  — Nous  ne  savons 
pas  pourquoi  Linné  a  donné  le  nom  de  neustria  à  ce  Bombyx, 
on  pourrait  croire  qu'il  est  particulier  à  la  Normandie,  tandis 
qu'il  n'est  que  trop  commun  dans  toute  l'Europe. 

La  chenille  vit  sur  tous  les  arbres  fruitiers  et  sur  les  arbres 
forestiers  et  aussi  sur  toutes  les  espèces  de  Rosiers.  Les  petites 
chenilles  écloseot  au  printemps,  au  moment  de  l'évolution  des 
bourgeons.  Le  papillon  éclôt  versie  commencement  de  juillet;  la 
femelle  dépose  ses  œufs  par  anneaux  autour  des  petites  branches. 
Les  jardiniers  donnent  à  ces  brasselets  le  nom  de  bagues^  et 
savent  très  bien  les  trouver,  au  moment  de  la  taille,  et  les 
détruire  par  le  feu. 

Orgia  anliqua  Lin.  —  Le  mâle  de  ce  petit  Bombyx  a  25  à 
30  millimètres  d'envergure  ;  ses  ailes  supérieures  sont  d'un  brun- 
roux,  avec  deux  bandes  transversales,  sinuées,  d'une  couleur  plus 
foncée,  et  dont  l'extérieure,  plus  large,  se  termine  en  bas  par 
une  lunule  d'un  blanc  pur.  Ses  ailes  inférieures  sont  d'un  jaune- 
roux. 

La  femelle  est  aptère;  elle  est  de  la  grosseur  d'une  araignée 
moyenne,  d'une  couleur  grisâtre. 

La  chenille  est  très  commune  à  l'automne ,  sur  les  arbres  frui- 
tiers et  sur  les  Rosiers.  Elle  porte  des  poils  aigrettes  grisâtres, 
implantés  sur  des  tubercules.  Pour  se  métamorphoser,  cette 
chenille  file  une  coque  blanchâtre,  molle,  entremêlée  de  poils. 


révêque  do  Laoïi  les  excommunia  pour  se  venger  de  leurs  dévas- 
tations, et,  on  lol6,  l'official  de  Troyes  prononça  contre  elles  la  sen- 
tence suivante  :  «  Parties  ouïes,  faisant  droit  sus  la  requeste  des 
habitants  de  Villenoxe,  admonestons  les  chenilles  de  se  retirer  dans 
six  jours  et  à  défaut  de  ce  faire,  les  déclarons  maudites  et  excom- 
muniées.' 

(1)  Tous  les  papillons,  ennemis  des  Rosiers,  ont  été  figurés  par 
plusieurs  auteurs,  et,  tout  spécialement,  par  Duponchel  et  le  D^"  Bois- 
duval.  Ce  dernier  donne,  en  outre,  de  bonnes  figures  :  du  Hanneton, 
des  Cétoines  et  des  Tenthrèdes  dont  il  sera  parlé  plus  loin;  nous 
nous  dispenserons  de  les  figurer  à  nouveau. 


Les  œufs  passent  l'Iiiver,  et  les  chenilles  éclosent  en  mai; 
l'insecte  parfait  paraît  en  juin,  pour  la  première  époque;  il  a 
plusieurs  généralions. 

Orgia  go)WstiginaOchi.  —  Le  mâle  a  30  à  31  millimètres  d'en- 
vergure; ses  ailes  supérieures  sont  d'un  brun-marron,  avec  trois 
lignes  transversales  d'un  brun-noirâtre;  ses  ailes  inférieures  sont 
d'un  noir-brun;  la  frange  est  blanchâtre,  entrecoupée  de  noir. 

La  femelle  est  absolument  sans  ailes,  d'une  couleur  sombre; 
elle  a  les  mêmes  mœurs  que  la  précédente  ;  ses  œufs,  ronds,  d'un 
blanc-verdâtre,  sont  pondus  sur  sa  coque  jaunâtre,  on  peut  faci- 
lement les  détruire  à  la  main. 

Famille  des  Noctuides. 

Les  Noctuelles  ont  pour  caractères  généraux  :  nne  trompe 
bien  prononcée,  roulée  en  spirale  entre  des  palpes  comprimés. 

Chenilles  pourvues  généralement  de  seize  pattes  égales. 

Acronycta  psi  Lin.  Noctuelle  psi.  —  Envergure  34  à  35  milli- 
mètres; ailes  supérieures  d'un  gris  blanchâtre  avec  plusieurs 
lignes  noires;  ailes  inférieures  gris  luisant  chez  le  mâle.  La 
femelle  est  semblable,  mais  un  peu  plus  grande. 

La  chenille  est  d'une  couleur  noirâtre,  avec  une  gibbosité 
pyramidale  sur  le  onzième  anneau.  Parvenue  à  sa  grosseur,  elle 
file  une  coque  dans  les  gerçures  des  écorces  des  arbres;  la 
chrysalide  passe  l'hiver,  et  le  papillon  éclôt  depuis  le  mois  de 
mai  jusqu'au  mois  d'août. 

Cette  espèce  est  très  commune  en  automne,  sur  les  arbres  frui- 
tiers et  les  Rosiers,  aux  environs  de  Paris;  elle  est  moins  ré- 
pandue dans  les  départements  du  Nord  et  du  Midi.  Elle  est  très 
visible  et  d'autant  plus  facile  à  trouver  que  sa  couleur  est  bien 
tranchée. 

Acronycta  tridens  Fabr.  —  Ressemble  beaucoup  à  la  précé- 
dente et  a  les  mêmes  mœurs. 

Noctua  tœniocampa  Bdv.  —  Envergure,  28  à  30  millimètres  ; 
ailes  supérieures  d'un  gris  testacé,  uniforme  ;  ailes  inférieures 
grisâtres  avec  la  frange  plus  claire.  Antennes  pectinées  chez  les 
mâles,  filiformes  chez  les  femelles. 


—  79  — 

Chenilles  noires-violacées.  Vit  ordinairement  sur  le  Chêne,  se 
rencontre  souvent  en  juin  et  juillet,  dans  les  jardins,  sur  les 
Rosiers  qu'elle  dépouille  de  leurs  feuilles. 

Le  papillon  paraît  en  mars  et  avril. 

Famille  des  Géomètres. 

Les  Géomètres  ont  pour  caractères  principaux  :  un  corps 
grêle;  des  ailes  grandes  relativement  au  corps,  d'une  texture 
assez  mince  et  peu  solide.  Les  chenilles  des  Géomètres,  appelées 
Aiyenteiises  ]^a.rRéa.umur,  ont  une  manière  de  marcher  qui  les  fait 
reconnaître  au  premier  coup  d'œil.  Comme  elles  n'ont  des  pattes 
qu'aux  deux  extrémités,  elles  sont  obligées,  lorsqu'elles  veulent 
avancer,  de  rapprocher  et  d'écarter  successivement  la  queue  et 
la  tête,  en  arquant  leurs  corps  à  chaque  pas  qu'elles  font;  il  en 
résulte  qu'au  lieu  d'avancer  par  ondulations,  comme  les  autres 
chenilles,  elles  font  des  enjambées  de  la  moitié  de  leur  longueur. 
Le  corps  de  ces  chenilles  ressemble  très  souvent  à  une  petite 
branche  sèche.  Elles  se  tiennent  des  heures  entières  cram- 
ponnées et  immobiles  dans  une  position  verticale. 

Amphidasis  betularia  Traits.  —  Mâle,  envergure  45  milli- 
mètres; ailes  blanches  fortement  pointillées  de  noir;  antennes 
pectinées. 

Femelle  plus  grande,  56  millimètres;  de  la  couleur  du  mâle. 

La  chenille  se  rencontre  de  juillet  jusqu'en  octobre,  sur  le 
Bouleau;  elle  est  commune  sur  les  Rosiers;  elle  est  verte, brune 
ou  jaunâtre,  cylindrique  et  très  allongée;  sa  tête  est  échancrée 
dans  le  haut  en  forme  de  cœur.  A  la  fin  de  l'été  elle  s'enfonce 
en  terre  pour  se  changer  en  chrysalide.  Le  papillon  sort  au 
printemps  suivant. 

Hijberïiia  defoliaria  Lin.  —  Mâle,  envergure  40  à  45  milli- 
mètres; ailes  supérieures  d'un  jaune  roux,  pointillé  de  noirâtre, 
avec  deux  bandes  transversales  d'un  roux  ferrugineux,  bordées 
de  noir;  les  ailes  inférieures  sont  d'un  blanc-grisâtre,  bordées 
de  jaune;  les  antennes  sont  pectinées. 

La  femelle  est  aptère,  et  ressemble  à  une  araignée  ;  elle  a  le 
corps  gros  ;  sa  couleur  est  jaunâtre,  avec  trois  rangées  de  points 
noirs  sur  le  dos. 


—  .<so  — 

La  chenille  est  excessivement  commune;  elle  vit  en  mai  et 
juin  sur  les  arbres  foi*estiers,  fruitiers  et  sur  les  Rosiers,  qu'elle 
dépouille  d'une  grande  partie  de  leur  verdure;  c'est  de  là  que 
lui  est  venu  le  nom  à' effeuillante.  Elle  est  d'un  rouge  ferrugineux, 
avec  une  bande  latérale  d'un  jaune  citron.  Dans  le  commence- 
ment de  juin,  elle  descend  des  arbres  et  entre  en  terre  pour  se 
métamorphoser.  L'éclosion  des  papillons  a  lieu  fin  octobre  jus- 
qu'en février;  dès  qu'elles  sont  écloses,  les  femelles  grimpent 
sur  les  arbres  pour  s'accoupler.  Les  œufs  sont  pondus  à  la  base 
des  bourgeons,  passent  l'hiver,  et  les  petites  chenilles  naissent 
en  même  temps  que  les  premières  feuilles. 

On  a  préconisé  d'entourer  le  bas  des  Rosiers,  au  mois  d'oc- 
tobre, d'un  large  cercle  de  goudron  ou  autre  substance  gluante; 
les  femelles,  qui  sont  aptères,  sont  empêtrées  dans  ce  cercle  de 
goudron.  Nous  devons  faire  observer  que,  pour  être  efficace,  ce 
procédé  demande  des  soins  et  une  main-d'œuvre  considérables; 
il  est  indispensable  de  renouveler  chaque  semaine  la  matière 
gluante  qui  se  dessèche,  et  cela  pendant  deux  mois  et  demi  au 
moins. 

C heimatobia  brumata  Lin  (1).  —  Elle  est  plus  petite  que  îa 
précédente;  les  ailes  supérieures  sont  gris-roussâtre,  traversées 
par  quatres  petites  lignes  d'une  teinte  plus  foncée;  les  ailes 
inférieures  sont  d'un  gris-roussâtre  un  peu  plus  pâle. 

La  femelle  n'a  que  deux  petits  moignons  d'ailes  impropres 
au  vol;  elle  est  d'un  gris-noirâtre,  avec  le  corps  épais  et  rac- 
courci. 

Cette  Géomètre  est  encore  plus  commune  que  la  précédente, 
elle  a  les  même  mœurs. 

Cidaria  fulvata  Treits.  Géomètre  fauve.  —  Envergure  23  à 
25  millimètres;  ailes  supérieures  d'un  beau  jaune,  avec  une 
bande  médiane  d'un  brun-fauve;  inférieures  d'un  jaune  très 
pâle,  avec  la  frange  d'un  jaune  plus  foncé.  Femelle  semblable. 

La  chenille  est  d'un  vert  clair  sur  le  dos,  et  d'un  ^^ert  plus 


(1)  Pour  plus  de  renseignements  sur  les  mœurs,  voir  :  Decaux, 
La  Cheimatobia  brumata,  ses  invasions,  etc..  Journal  d'Agriculture 
pratique,  n"  32,  du  9  août  1894. 


—  81  — 

foncé  sur  les  côt<'s.  Ces  deux  couleur  sont  séparées  par  nne 
ligne  blanche. -Cette  chenille  vit  sur  les  Rosiers,- dont  elle  ronge 
les  feuilles  et  quelquefois  les  jeunes  boulons  à  fleurs  au  p'.'in- 
temps  et  au  mois  d'août.  Elle  se  métamorphose  en  juin,  entre 
les  feuilles  retenues  par  quelques  fils  de  soie;  sa  chrysalide 
est  verte,  à  l'exception  de  l'enveloppe  des  ailes  qui  est 
blanche. 

L'éclosion  du  papillon  a  lieu  en  juillet;  il  vole  sans  s'éloigner 
du  Rosier  qui  a  nourri  sa  chenille. 

Nous  nous  bornerons  à  mentionner,  sans  les  décrire,  les 
noms  d'un  assez  grand  nombre  de  chenilles  polyphages  qu'on 
rencontre  quelquefois  sur  les  Rosiers,  et  qui  occasionnent,  par 
leur  voracité,  des  dégâts  souvent  considérables;  ce  sont  : 

FaMILLK    des   BOMBYCIDES. 

Pavonia  minor  Lin.  ;  Boinbtjx  quercus  Lin.;  B.  prun'i  Lii).  ; 
B.  chrysorrhœa  Lin.;  B.  dispar  Fabr.  ;  Liparis  aiuiflua 
Bdv.; 

Famille  des  Noctuides. 

N oc  tua  rumicis  Lin.  ;  N.  golhica  Lin.  ;  Cosmia  a  f finis  Och^on.  ; 
Noctua  pyramidea  Ochs.  ; 

Famille  des  Géomètres. 

Amphidasis  Idrlaria  Lin.;  A.  pilosaria  Treits.  ;  Amphidasis 
prodomaria  Treits.  ;  Odontoptera  dentaria  Bdv.  ;  Eurymena 
dolahraria  Hubn.  ;  Boarmia  rhomboidaria  Wien.  ;  Hibernia  pro- 
gemmaria  Treits.;  Geometra  radiata  Hubn.;  Cldaria  derivata 
Treits.  ;  C.  iruncata  Hubn.  ; 

Famille  des  Tortrigides  ou  Tordeuses. 

Cette  famille  de  Microlépidoptères  comprend  les  petits  papil- 
lons qui  composaient  le  grand  genre  Tortrix  de  Linné,  Pyralis 
Fabricius. 

Les  Tordeuses  ou  Pyrales  ont  pour  caractère  saillant  :  des 
ailes  supérieures  croisées  sur  le  dos,  ce  qui  leur  donne  un  faciès 
tout  particulier.  Leurs  chenilles,  pourvues  de  seize  pattes,  rou- 

6 


—  82  — 

lent,  plient  et  lient  les  feuilles  des  arbres  ou  des  plantes  dont 
elles  se  nourrissent,  à  l'aide  de  quelques  fils  de  soie;  elles  en 
font  des  cornets,  des  rouleaux  ou  des  paquets  dont  elles  rongent 
l'intérieur  et  dans  lesquels  elles  se  tiennent  cachées  depuis  leur 
sortie  de  l'œuf  jusqu'à  leur  dernière  métamorphose. 

Tortrix  Bergmanniana  Lin.  —  Envergure  15  millimètres; 
ailes  supérieures  jaunes,  marquées  de  trois  raies  métalliques 
plombées;  ailes  inférieures  noirâtres. 

Cette  Pyrale  est  un  ennemi  très  redoutable  pour  les  rosiéristes. 
Sa  chenille  vit  sur  presque  toutes  les  variétés  de  Roses.  Elle 
cause  de  grands  dommages  et  nuit  à  la  floraison  de  ces  arbustes. 
Elle  se  tient  à  l'extrémité  des  jeunes  pousses,  entre  les  feuilles 
qu'elle  roule  et  lie  avec  quelques  fils  de  soie;  placée  dans  ce 
paquet,  dont  elle  augmente  la  dimension  à  mesure  que  la  végé- 
tation se  développe,  elle  ronge  tranquillement  les  feuilles 
tendres  et  les  boutons  qui  commencent  à  se  former.  Il  arrive 
souvent  qu'elle  ne  mange  qu'une  partie  du  bouton  et  qu'elle 
laisse  le  pédoncule  intact;  dans  ce  cas,  on  n'a  que  la  moitié  ou 
le  tiers  d'une  Rose.  A  la  fin  d'avril,  on  commence  à  s'apercevoir 
de  la  présence  de  cette  chenille;  elle  croît  assez  rapidement; 
vers  les  derniers  jours  de  mai,  elle  arrive  à  sa  grosseur.  Elle  est 
assez  allongée,  d'un  vert  jaunâtre.  Pour  se  métamorphoser, 
elle  tapisse  l'intérieur  de  son  habitation  avec  un  peu  de  soie,  et, 
au  bout  de  quatre  à  cinq  jours,  elle  est  changée  en  chrysalide. 
Le  papillon  éclôt  à  la  fin  de  juin  ou  dans  les  premiers  jours  de 
juillet;  on  le  voit,  à  cette  époque,  voltiger  au  crépuscule,  autour 
des  Rosiers.  Les  œufs  sont  pondus  isolément,  au  mois  de  juillet, 
à  la  base  des  rameaux  où  ils  passent  l'hiver. 

Avec  un  peu  d'attention,  il  est  facile  de  détruire  une  grande 
partie  des  chenilles  de  cette  pyrale,  soit  en  entr'ouvrant  les 
feuilles  réunies,  soit  en  les  pressant  avec  les  doigts  pour  les 
écraser  dans  leur  domicile. 

Tortrix  Forskaelana  Lin.  —  Il  y  a  des  localités,  dans  la  Brie, 
où  cette  petite  Tortrix  (U  millimètres  d'envergure,  d'un  jaune 
soufre),  est  aussi  commune  que  la  précédente.  Elle  parait  à  la 
même  époque  et  vit  de  la  même  manière. 

Tortrix  ?'osana  Hubn.  Pyrale  des  Roses.  —  Envergure,  20  mil- 


—  83  — 

limètres;  ailes  supérieures  d'un  brun  grisâtre;  inférieures  jaune 
d'ocre  pâle,  avec  le  bord  abdominal  noirâtre. 

Les  Rosiers  de  la  Brie  ont  surtout  à  souffrir  de  cette  Tordeuse, 
qui  a  les  mêmes  mœurs  que  les  précédentes. 

Tortrix  Hoffmanseggana  Hubn.  —  Cette  pyrale  de  14  milli- 
mètres d'envergure  est  jaune  fauve,  un  peu  doré  dans  la  pre- 
mière moitié.  La  chenille,  d'un  vert  clair,  se  trouve  aux  environs 
de  Paris  et  en  Normandie;  elle  ne  vit  pas  exclusivement  sur  les 
Rosiers,  on  la  trouve  aussi  sur  les  Poiriers;  elle  se  comporte 
de  la  même  manière  que  la  Tortrix  de  Bergmann. 

Penthina  ocellana  Hubn.  —  Envergure,  18  à  20  millimètres; 
ailes  supérieures,  noir-brun,  depuis  la  base  jusqu'à  la  moitié  de 
leur  surface,  avec  la  partie  intermédiaire  blanche,  portant  trois 
petites  taches  d'un  gris  bleuâtre  ;  ailes  inférieures  grises. 

La  chenille  est  d'un  roussâtre  sale,  marquée  sur  le  dos  et  sur 
les  côtés,  de  petites  lignes  longitudinales  noirâtres.  Elle 
n'attaque  que  les  boutons  de  Rose,  dans  l'intérieur  desquels 
elle  se  tient  cachée  pour  les  dévorer  sans  être  inquiétée.  Le 
plus  ordinairement,  la  métamorphose  a  lieu  dans  le  bouton 
même,  qui  cesse  de  s'accroître,  jaunit  et  se  fane,  ainsi  que  le 
pédoncule;  mais  lorsque  le  bouton  vient  à  se  détacher  et  à 
tomber  par  une  cause  ou  par  une  autre,  la  pebite  chenille  se 
métamorphose  à  terre,  en  réunissant  quelques  débris  de  végé- 
taux avec  des  fils  de  soie.  Le  papillon  éclôt  à  la  fm  de  juin;  il 
est  très  commun  dans  les  jardins,  on  le  voit  voltiger  le  soir 
autour  des  Rosiers,  en  compagnie  des  Pyrales  de  Bergmann  et 
de  Forskael. 

Lorsqu'un  jardinier  voit  les  boutons  de  ses  Rosiers  jaunir,  il 
doit,  vers  la  fm  de  mai,  et  même  encore  dans  les  premiers  jours 
de  juin,  les  enlever  et  les  brûler  pour  empêcher  la  multiplica- 
tion de  cette  funeste  Pyrale. 

Penthina  ochroleucana.  —  Envergure,  18  millimètres;  ailes 
supérieures  brun-noir  et  partie  blanc-jaunâtre  ;  inférieures, 
gris-noirâtre  avec  frange  plus  claire. 

La  chenille,  d'un  vert  clair,  vit  en  mai,  dans  les  jeunes 
feuilles  de  Rosa  centifolia. 

Le  papillon,  très  commun,  parait  deux  fois:  en  juin  et  en 


—  84  — 

août.  La  chenille  lie  un  paquet  de  feuilles  entre  lesquelles  elle 
se  chrysalide. 

Lampronia  morosa  Zeller.  —  Envergure,  12  millimètres; 
ailes  supérieures  d'un  brun-terne,  avec  une  tache  distincte  d'un 
jaune  pâle;  inférieures,  brun-grisâtre. 

La  chenille  vit  pendant  l'hiver  dans  les  bourgeons  non  déve- 
loppés des  Rosiers.  Lorsque  les  bourgeons  commencent  à 
paraître,  on  peut  déjà  remarquer  la  petite  chenille  abritée 
dans  la  gaine  formée  par  la  stipule  de  la  feuille  où  elle  ronge 
la  jeune  pousse  à  l'intérieur,  la  flétrissant  ainsi  que  les  bou- 
tons naissants.  Les  bourgeons  attaqués  se  reconnaissent  par 
le  petit  tas  d'excréments  noirâtres  qui  s'accumulent  au  milieu. 
Vers  le  15  du  mois  d'avril,  les  chenilles  ont  atteint  leur  complet 
développement.  Adulte,  cette  chenille  est  cylindrique,  d'un 
jaune  terne.  Elle  se  transforme  en  terre,  dans  un  petit  cocon  de 
soie  blanchâtre.  Le  papillon  paraît  à  la  fm  d'avril  et  au  com- 
mencement de  mai,  volant  par  essaims  le  matin,  au  soleil,  au- 
tour des  Rosiers. 

Il  existe  encore  un  assez  grand  nombre  d'autres  pyrales  Poly- 
phages,  que  l'on  rencontre  souvent  sur  les  Rosiers,  Poiriers, 
Pommiers,  etc.,  et  qui  ont  la  même  manière  de  vivre  aux 
dépens  des  Rosiers;  ce  sont  : 

Torlrix  contaminana  Lin.  Pyrale  contaminée;  7.  ameriana 
Lin.  Tordeuse  des  Roses;  T.  cynosbana  Fabr.  Pyrale  des  Églan- 
tiers; Penthina  variegana  Hubn.  Tordeuse  variée;  Tortrix  hol- 
mania  Fabr.  Tordeuse  Holmoise;  Diurna  fagella  Gurtis;  Tortrix 
heparana  Wien.  Tordeuse  hépatique;  Tortrix  acerana  Hubn. 

Genre  Tinea  Latreille.  Teigne. 

Chenilles  vermiformes  vivant  isolément,  dans  des  fourreaux, 
ou  logées  entre  les  larves  de  l'épiderme  des  feuilles,  ou  quel- 
quefois entre  les  feuilles  liées  ensemble  par  des  fils  de  soie. 

Coleophora  griphipennella  Bouché  (1).  —  Envergure  9  milli- 


(1)  De  nombreux  renseignements,  sur  les  mœurs  de  ces  microsco- 
piques papillons  n'ont  été  fournis  par  mon  savant  et  regretté  ami, 
M.  J.  Fallou. 


—    »0    


mètres;  ailes  supérieures  d'un  brun  doré  avec  leur  frange  grise; 
inférieures  d'un  brun  noirâtre. 

La  chenille  vit  sur  les  Rosiers  et  Églantiers,  confectionne  son 
fourreau  avec  le  bord  d'une  feuille  de  Rosier;  celui-ci  est  aplati 
et  d'un  jaune  verdâtre.  On  la  trouve  d'octobre  à  mai  ;  le  papillon 
tout  Tété. 

Tischeria  angustkolella  Dup.  —  Envergure  7  millimètres; 
ailes  supérieures  d'un  jaune  luisant  doré  avec  deux  bandes 
brunes;  inférieures  noirâtres.  Le  dessous  du  corps  est  blanc 
argenté. 

On  trouve  la  chenille  en  octobre  sur  les  Rosiers  et  Églantiers; 
elle  mine  une  grande  plaque  d'un  brun  blanchâtre.  Le  papillon 
paraît  depuis  avril  jusqu'en  juillet. 

Tischeria  marginea  H.  v.  y.  —  Chenille  en  avril  et  août;  elle 
mine  la  feuille  du  Rosier  et  de  la  Ronce,  en  forme  d'ammonite, 
et  produit  des  taches  blanches. 

Nepticula  angulifasciella  Stt.  — Envergure  7  millimètrs;  ailes 
supérieures  noires,  avec  une  tache  d'un  blanc  argenté;  infé- 
rieures grises;  abdomen  gris  foncé. 

Ce  joli  papillon  paraît  en  juin,  quelquefois  en  mai  ;  l'œuf  est 
déposé  sur  le  revers  de  la  feuille  du  Rosier,  tout  près  de  la 
nervure  principale. 

La  chenille  mine  une  galerie  très  entortillée;  lorsqu'elle  a 
suffisamment  mangé,  elle  quitte  la  feuille,  cherche  quelque  coin 
propre  à  y  subir  ses  transformations,  file  un  cocon  ovale,  d'un 
vert  foncé,  et  passe  ainsi  l'hiver. 

Nepticula  anomalella  Schrk.  —  Envergure  5  millimètres; 
bronzé  très  clair;  mêmes  mœurs  que  la  précédente. 

Nepticula  centifoliella  Stt.  —  Envergure  4  millimètres;  ailes 
supérieures  d'un  joli  brun  doré  teint  de  pourpre  passé  au 
milieu;  inférieures  grises. 

La  chenille  a  les  mêmes  mœurs  que  les  espèces  précédentes. 
Elle  mine  les  feuilles  de  Rosa  centifolia.  C'est  en  octobre  que  la 
chenille,  qui  est  de  couleur  d'ambre,  tourne  deux  fois  les  bords 
de  la  feuille  pour  se  métamorphoser.  Le  papillon  ne  sort  qu'au 
printemps  suivant. 

Pterophorus  rhododactylus  Wallgr.  —  La  chenille  est  velue, 


—   80  — 

d'un  vert  clair;  elle  se  tient  cachée  sons  un  tissu  attaché  le  long 
du  pédoncule  et  sous  la  fleur  des  Rosiers  cultivés  et  sauvages. 
Elle  entame  le  côté  inférieur  du  bouton  en  y  creusant  un  trou, 
ce  qui  empêche  le  développement  de  la  fleur;  se  métamorphose 
en  juin.  Le  papillon  vole  en  juillet,  après  le  coucher  du  soleil. 

Ordre  des  Hyménoptères. 

Tribu  des  Tenthrédines  ou  mouches  a  scie. 

Ce  qui  caractérise  surtout  les  larves  de  ces  Hyménoptères, 
appelées  fausses  chenilles,  parce  qu'elles  vivent  en  plein  air 
comme  les  chenilles,  c'est  qu'elles  ont  toujours  de  18  à  22  pattes 
et  une  tête  munie  de  deux  yeux  ;  tandis  que  les  chenilles 
n'ont  jamais  plus  de  16  pattes  et  n'ont  pas  d'yeux.  Les  fausses 
chenilles  ont  les  mêmes  mœurs  que  les  véritables  chenilles;  elles 
dévorent  les  feuilles  et  les  jeunes  pousses  des  Rosiers,  etc.. 

Hylotoma  rosarum  Fabr.  —  Les  amateurs  de  Roses  voient, 
chaque  année,  leurs  Rosiers  dévorés  par  la  larve  de  cette  fausse 
chenille,  qui  ne  laisse  que  les  nervures  des  feuilles.  Cette  larve 
ne  produit  pas  de  papillon,  mais  une  mouche  à  quatre  ailes, 
longue  de  7  à  8  millimètres,  très  commune  au  mois  de  mai  et 
au  moi  d'août  ;  son  corps  est  jaune  ferrugineux,  avec  les  antennes, 
la  tête,  le  dos  et  la  poitrine  d'un  brun  noir;  elle  butine  sur  les 
fleurs  du  voisinage  et  voltige,  le  matin  et  le  soir,  autour  des 
Rosiers. 

Lorsque  la  femelle  est  fécondée,  elle  se  promène  sur  les 
branches  du  Rosier  qu'elle  a  choisi,  et  lorsqu'elle  a  trouvé  un 
emplacement  convenable,  elleécarle  les  deux  valves  qui  cachent 
sa  tarière,  pratique  une  petite  entaille  dans  l'écorce  en  faisant 
jouer  ses  deux  lames  de  scie.  Lorsque  cette  besogne,  qui  ne  dure 
guère  plus  d'une  minute,  est  achevée,  elle  dépose  un  œuf 
enduit  d'une  liqueur  mousseuse  acre  qui  empêche  les  fibres  de 
l'écorce  de  se  rejoindre.  Elle  recommence  ce  manège  pour  termi- 
ner sa  ponte  en  changeant  de  rameau,  ou  même  de  Rosier.  C'est 
le  matin,  jusqu'à  dix  ou  onze  heures,  qu'elle  se  met  à  travailler; 
plus  tard,  elle  disparait  et  va  se  reposer  sur  les  Ombellifères, 
pour  revenir,  sur  les  cinq  heures  du  soir,  continuer  sa  besogne. 


—  87  — 

Les  œufs  éclosent  au  bout  de  huit  à  dix  jours,  et  les  petites 
larves  se  répandent  sur  les  feuilles;  elles  ont  dix-huit  pattes; 
leur  tête  est  jaune  avec  les  yeux  noirs;  le  corps  est  jaune.  Ces 
larves  croissent  rapidement;  celles  qui  proviennent  de  la  ponte 
du  mois  de  mai  quittent  les  feuilles  en  juin  et  s'enfoncent  dans 
la  terre,  oi^i  elles  restent  vingt-huit  à  trente  jours.  L'insecte 
parfait  éclôt  en  août  pour  s'accoupler  et  produire  une  nouvelle 
génération  que  l'on  trouve  sur  les  Rosiers  jusqu'en  octobre  et 
qui  passe  l'hiver  en  terre,  enfermée  dans  une  coque. 

M.  le  D''  Boisduval  rapporte  un  mo^^en  de  desti'uction  de  cette 
Tenthrède,  découvert  par  M.  Margottin.  L'habile  rosiériste  a 
remarcjué  que  VHylotome  abandonne  les  Rosiers,  vers  le  milieu 
de  la  journée,  pour  se  nourrir  des  fleurs  de  Persil.  Cette  décou- 
verte lui  suggéra  l'idée  de  planter  des  pieds  de  cette  Umbellifère 
dans  ses  cultures,  et  sur  cette  plante,  il  détruisit,  chaque  jour, 
des  centaines  de  ces  mouches  (1,500  en  six  semaines). 

Tenthredo  difformis  Panzer.  —  Cette  mouche  à  scie  est  un 
peu  plus  petite  que  la  précédente;  elle  est  entièrement  noire, 
avec  les  pattes  blanches.  Cette  espèce  se  montre  aussi  en  mai, 
pour  la  première  époque,  et  en  août,  pour  la  seconde;  la  larve 
vit  sur  les  Rosiers  d'une  autre  façon.  La  femelle  fait  à  la  nervure 
médiane,  au-dessous  des  feuilles,  plusieurs  petites  entailles  dans 
chacune  desquelles  elle  dépose  un  œuf.  L'éclosion  a  lieu  au  bout 
de  huit  à  dix  jours.  Les  petites  larves  grandissent  rapidement, 
elles  sont  pourvues  de  vingt  pattes,  et  se  tiennent  constamment 
appliquées  à  la  face  inférieure  des  feuilles  qu'elles  rongent  et 
percent  par  le  milieu.  L'insecte  parfait  éclôt  en  août  et  procède 
à  une  seconde  génération. 

Emphytus  cinctx  Lin.  —  Cette  espèce  s'éloigne  de  toutes 
les  autres  par  les  mœurs  de  sa  larve  ;  elle  vit  dans  l'intérieur 
des  tiges  du  Rosier,  dont  elle  ronge  le  canal  médullaire.  La 
mouche  est  noire  avec  les  pattes  ferrugineuses  et  l'abdomen 
marqué  d'une  ceinture  blanche.  En  mai,  la  femelle  fait  une  petite 
entaille  aux  pousses  encore  herbacées  du  Rosier,  dans  laquelle 
elle  introduit  un  ou  plusieurs  œufs. 

Pour  sa  destruction,  il  faut  couper  les  pousses  du  Rosier  dont 
le  sommet  commence  à  se  flétrir  et  les  brûler. 


—  88  — 

Athalia  rosœ  Lin.  —  Il  ne  faut  pas  confondre  cette  mouche 
à  scie  avec  l'Hylotome  des  Rosiers,  décrite  plus  haut;  elle  est 
un  peu  plus  petite,  7  millimètres,  d'une  couleur  ferrugineuse, 
avec  la  lêle  et  le  corselet  noirs. 

Les  femelles  déposent  leurs  œufs  dans  une  petite  entaille 
qu'elles  font  à  la  nervure  médiane  des  feuilles  du  Rosier.  Les 
larves  ont  une  manière  de  manger  qui  les  distingue  des  autres 
espèces  :  elles  rongent  le  parenchyme  en  laissant  toutes  les 
nervures  et  Tépiderme  d'un  côté  complètement  intacts. 

Emphylus  rufocincta  Klug.  —  La  mouche  est  d'une  couleur 
noire  avec  les  jambes  et  les  tarses  d'un  jaune-rougeâtre  et  l'ab- 
domen marqué  d'un  anneau  rouge. 

La  larve  vit  à  la  face  inférieure  des  feuilles  des  Rosiers,  sa 
couleur  est  d'un  vert  foncé.  Au  repos,  elle  se  tient  contournée  en 
spirale.  Elle  a  deux  générations  comme  la  T.  dlfformis  et  paraît 
aux  mêmes  époques. 

Lijda  Inanida  de  Villers.  —  On  trouve  la  larve  de  cet  Hymé- 
noplère  sur  les  Rosiers,  de  juin  à  août.  Elle  ronge  les  feuilles  et 
vit  solitaire  dans  un  fourreau  très  cuiieux  qu'elle  sait  se  cons- 
truire avec  des  lanières  détachées  des  feuilles  et  enroulées  en 
spirale.  En  août,  elle  s'enfonce  en  terre  et  passe  l'hiver  dans 
une    petite  loge.  L'insecte  parfait  éclôt  fin  avril. 

Cemonus  unicolor  Panzer.  —  D'après  mon  cher  maître,  le 
D'  Laboulbène  {Annales  Soc.  entom.y  1875,  p.  133-134),  cet  in- 
secte creuse  profondément  de  longues  galeries  dans  les  tiges  du 
Rosier,  si  bien  qu'une  portion  du  végétal  ainsi  forée  laisse  dessé- 
cher les  greffes  au-dessous  desquelles  elles  s'étendent. 

Pour  atténuer  les  dégâts  que  cause  cet  insecte,  M.  lo  D*"  La- 
boulbène conseille  d'enduire  de  coaltar  l'extrémité  coupée  des 
Églantiers  destinés  à  être  greffés  :  de  la  sorte,  le  Cemonus  uni- 
color femelle  ne  pourra  choisir  ces  tiges  pour  y  établir  ses  nids. 

Mcgachile  centunculaire  Réaumur  (j).  —  A  la  fin  de  mai,  on 
voit  paraître  cette  abeille.  Elle  nidifie  soit  en  terre,  soi^-  dans  le 
vieux  bois.  Le  principal  ouvrage  consiste  dans  la  construction 

(1)  Réaumur  a  donoé  les  détails  les  plus  intéressants  sur  la 
manière  dont  leurs  travaux  sont  exécutés. 


—  so- 
dés cellules.  En  toute  hâte,  l'abeille  s'envole  et  se  pose  sur  une 
feuille  de  Rosier  dont  elle  découpe  un  lambeau;  en  faisant  sa 
dernière  morsure,  elle  le  roule  en  cornet  entre  ses  pattes  et 
disparaît  avec  lui  dans  le  lointain,  elle  revient  bientôt  pour  re- 
commencer l'opération.  Chaque  cellule  est  remplie  de  miel  et 
pourvue  d'un  œuf.  L'insecte  parfait  ne  sortira  qu'au  printemps 
suivant. 

Cynips  rosœ  Linné.  ■ —  Longueur  5  millimètres;  noir  avec 
les  pattes  et  l'abdomen  d'un  jaune-roussàtre.  A  la  fin  du  prin- 
temps, la  femelle  pond  une  dizaine  d'œufs  dans  une  petite  entaille 
qu'elle  fait  aux  rameaux  des  Rosiers.  La  petite  plaie  se  bour- 
soufle, et  la  galle  singulière  qui  résulte  de  la  piqûre  est  à 
l'automne  de  la  grosseur  d'une  Nèfle.  Celte  galle  chevelue  est 
désignée  sous  le  nom  de  Bédegar.  U  faut  les  arracher  au  com- 
mencement de  novembre  et  les  brûler  pour  anéantir  les  Cynips 
qu'elles  renferment. 

Aphis  rosse  Linné.  —  Le  puceron  vert  à  cornicules  noires,  qui 
paraît  depuis  le  mois  de  mai  jusqu'en  septembre,  est  tellement 
connu  des  horticulteurs  qu'il  n'a  besoin  d'aucune  description.  U 
se  tient  en  colonies  serrées  sur  les  jeunes  tiges,  à  la  base  desbou- 
tons, crispe  les  feuilles,  épuise  la  sève  des  jeunes  branches,  les 
atrophie  et  nuit  à  la  floraison. 

Les  œufs,  pondus  avant  l'hiver,  éclosent  au  printemps,  on 
peut  compter  huit  ou  neuf  générations  pendant  l'année.  Dès  la 
troisième  génération  paraissent  les  femelles  ailées,  qui  ont  pour 
mission  de  propager  leur  espèce  sur  d'autres  Rosiers. 

On  détruit  ce  puceron  par  des  pulvérisations  avec  de  la  nico- 
tine à  un  degré  ;  ou  en  saupoudrant  les  Rosiers  avec  un  mélange 
de  2/3  de  cendres  de  bois  tamisées  fines  et  1/3  soufre  en  poudre  ; 
ou  en  badigeonnant  les  pucerons  avec  un  pinceau  de  blaij'eau 
trempé  dans  de  la  benzine,  ou  de  l'esprit  de  bois;  ces  liquides 
s'évaporent  promptement  et  ne  font  aucun  mal  aux  Rosiers. 

Aphis  rosarum  Kalt.  Puceron  des  feuilles  de  Rosier.  —  Il  est 
assez  petit,  d'un  jaune  verdâtre,  légèrement  chagriné.  U  vit  en 
petites  colonies^  uniquement  sous  les  feuilles  de  Rosier,  et  plus 
spécialement  sur  les  Rosiers  que  l'on  force  en  hiver.  Il  ne 
résiste  pas  aux  fumigations  de  tabac. 


Aspidlotus  rosœ  Bouche.  Kermès  rosse.  —  Ce  petit  insecte, 
connu  sous  le  nom  de  Pou  du  Rosier^  a  la  forme  d'une  coque 
oblongue,  membraneuse,  brune,  pointillée  de  fauve  ;  elle  rougit 
les  doigts  quand  on  Técrase. 

Les  Kermès  vivent  en  groupe  sur  la  tige  et  les  branches  du 
Rosier,  et  se  nourrissent  de  la  sève  qu'ils  aspirent  à  l'aide  d'un 
suçoir  qu'ils  implantent  dans  l'écorce.  La  ponte  a  lieu  en  avril 
et  mai,  la  femelle  meurt  sur  place,  après  avoir  pondu  200  à 
300  œufs  qui  éclosent  au  bout  de  trente  jours. 

On  détruit  ces  insectes  en  faisant  la  taille  de  bonne  heure  et  en 
nettoyant  les  branches  restantes  avec  une  brosse  imbibée  de 
nicotine,  avant  l'évolution  des  bourgeons. 

En  Allemagne,  on  emploie  une  glu  composée  de  deux  parties 
de  poix  et  une  d'huile  commune,  que  l'on  étend  à  l'état  tiède 
sur  la  tige  et  les  rameaux  du  Rosier.  Nous  n'avons  pas  expéri- 
menté ce  procédé,  qu'on  dit  excellent? 

Cryptogames 

Erysiphe  pannosa  Fr.  Oïdium  leucoconium  Desm.  —  Cette 
maladie  est  provoquée  par  un  Champignon  microscopique;  elle 
est  caractérisée  par  des  taches  blanches,  pulvérulentes  qui 
recouvrent  l'une  et  l'autre  surface  des  feuilles,  plus  ordinaire- 
ment la  supérieure.  Ces  taches  sont  composées  de  filaments 
rampants  qui  naissent  d'un  même  point,  s'étalent  en  rayon- 
nant et  couvrent  les  feuilles  dont  elles  arrêtent  le  développe- 
ment. 

Pour  combattre  le  hlanc  des  Rosiers,  il  faut  avoir  recours 
au  soufrage  répété  pendant  le  printemps,  et  opérer  pendant  le 
moment  le  plus  chaud  de  la  journée. 

Un  terrain  sec  et  une  plantation  vigoureuse,  bien  aérée,  voit 
rarement  cette  Cryptogame  se  développer. 

Peronospora  sparsa  Berk. 

Il  apparaît  sous  forme  de  taches  brunes,  sur  la  face  supérieure 
des  feuilles  de  Rosier,  dont  la  face  inférieure  devient  grippée. 

Ruggine  rosœ  Lev. 

Les  feuilles  attaquées  du  Rosier  à  cent  feuilles  ont  leur  face 


—  91   — 

inférieure  comme  déprimée  par  de  petites  pustules  d'une  belle 
couleur  ferrugineuse. 

Dothïdea  rosse  Fr. 

Il  apparaît  sous  forme  de  taches  pointillées  sur  les  feuilles  des 
Rosiers. 

Moyens  supplémentaires  de  destruction. 

(particulièrement  pour  la  culture  en  grand.) 

A  l'état  de  papillons,  on  peut  détruire  un  grand  nombre  de 
noctuelles,  de  tordeuses  et  de  tinéides,  en  plaçant  au  pied  des 
Rosiers  des  vases  vernissés  remplis  au  tiers  d'eau  miellée.  Ces 
papillons,  très  friands  de  sucre,  se  précipitent  dans  les  terrines 
et  s'y  noient. 

On  peut  détruire  un  grand  nombre  de  chrysalides,  en  multi- 
pliant les  labours,  au  pied  des  Rosiers,  soit  un  en  novembre,  un 
en  décembre,  un  en  janvier  et  un  en  février;  chaque  labour 
ramènera  un  grand  nombre  de  chrysalides  à  la  surface  du  sol, 
où  elles  seront  dévorées  par  les  oiseaux,  ou  détruites  par  les 
intempéries. 

Pour  détruire  les  chenilles,  les  larves  de  tenthrèdes  et  autres 
insectes  vivant  à  découvert  sur  les  feuilles  et  les  branches  des 
Rosiers;  les  pulvérisations  faites,  de  bas  en  haut,  avec  la  nico- 
tine à  1  degré  ou  la  bouillie  sucrée  faible,  composée  de  i  kilo- 
gramme de  sulfate  de  cuivre,  i  kilogramme  de  mélasse  du 
commerce  et  1  kilogramme  de  chaux  éteinte,  dissous  dans 
100  litres  d'eau,  répétée  à  dix  jours  d'intervalle,  donnent  un 
excellent  résultat. 

Pour  les  chenilles  du  groupe  des  tordeuses,  les  larves  de 
tenthrèdes,  qui  vivent  dans  l'intérieur  des  bourgeons  et  des 
branches  de  Rosiers,  et  les  cryptogames,  les  pulvérisations  et 
autres  procédés  recommandés  sont  souvent  insuffisants.  Après 
de  nombreuses  expériences,  nous  avons  adopté  un  moiJe  pra- 
tique de  fumigation  de  tabac,  qui  donne  de  très  bons  résultats 
en  plein  air. 

Pour  opérer,  on  monte  sur  des  cerceaux  en  osier,  une  cloche 
en  toile  gommée  ou  en  calicot  huilé,  qui  enveloppe  la  tète  du 


—  92  — 

Rosier  et  qu'on  rabat  au-dessous,  contre  la  tige,  en  ne  laissant 
qu'une  petite  ouverture  pour  laisser  passer  le  tube  du  soufflet 
fumigateur.  Ce  tube  doit  avoir  environ  50  centimètres  et  a  pour 
objet  de  refroidir  la  fumée,  qui  autrement  pourrait  nuire  à  la 
plante.  Huit  à  dix  minutes  suffisent  pour  asphyxier  ces  perni- 
cieux insectes.  Avec  une  douzaine  de  ces  cloches  grossières  et 
peu  coûteuses,  on  opère  sans  arrêt,  Rosier  par  Rosier,  arrivé 
au  douzième,  on  peut  enlever  à  mesure,  la  première  cloche,  et 
continuer. 


TABLE 

Pages. 

5^  Question.  —  Histoire  et  culture  des  Cattleya  et  des  Ldelia. 

Mémoire  de  M.  Guillochon 1 

l""  Question.  —  Du  choix  des  arbres  les  plus  convenables  pour 
les  plantations  d'alignement  dans  les  villes. 

Mémoire  de  M.  Chargueraud 19 

Mémoire  de  M.  Van  Huile 32 

Mémoire  de  M.  Julien  Lozet  tîls 47 


SECTION   DES   ROSES 

2®  Question.  —  Du  classement  des  meilleures  variétés  de  Rosiers 
dans  les  diverses  sections. 

Mémoire  de  M.  D.  Thomas 65 

3e  Question.  —  Sur  les  principaux  ennemis  des  Rosiers.  Moyens 
de  les  combattre. 

Mémoire  de  M.  F.  Decaux 72 

Règlement  du  Congrès 93 

Questions  à  traiter 96 


CONGRÈS  D'HORTICULTURE  DE   1896 

A     PARIS 


REGLEMENT 


Article  premier. 

Le  Douzième  Congrès  organisé  par  la  Société  nationale 
d'Horticulture  de  France  se  réunira  à  Paris,  pendant  la  durée 
de  TExposition  horticole  qui  aura  lieu  au  mois  de  mai  1896. 

Art.  2. 

Les  séances  du  Congrès   se  tiendront  dans  THôtel   de   la 
Société,  rue  de  Grenelle,  84,  à  2  heures  de  Taprès-midi. 
La  première  séance  aura  lieu  le  jeudi  21  mai. 
La  deuxième,  le  vendredi  22  mai. 

Art.  3. 

Le  Bureau  de  la  Société,  assisté  de  celui  de  la  Commission 
d'organisation  du  Congrès,  dirigera  les  travaux  et  les  séances, 
réglera  Tordre  dans  lequel  les  questions  seront  traitées.  Il 
pourra,  avec  l'assentiment  de  l'Assemblée,  s'adjoindre  des 
Membres  honoraires. 

Art.  4. 

Le  Bureau  sera  saisi  de  toutes  les  propositions,  questions  et 
documents  adressés  au  Congrès  dont  le  programme  ci-joint 
comprend  des  questions  d'Horticulture,  de  Science,  de  Com- 
merce et  d'Industrie  horticoles. 

Art.  5. 

Les  questions  proposées  cette  année  pourront,  sur  la  de- 
mande des  membres  du  Congrès  qui  désireraient  les  traiter, 
être  prorogées  à  l'année  suivante,  si  la  Société  le  juge  utile. 

Art.  6. 

Il  peut  être  présenté  au  Congrès  des  questions  autres  que 
celles  du  programme;  les  personnes  qui  veulent  les  traiter  en 
séance  doivent,  par  avance,  en  prévenir  le  Président. 


—  94  — 

ART.    7. 

Les  orateurs  ne  pourront  occuper  la  tribune  plus  d'un  quart 
d'heure,  à  moins  que  l'Assemblée  n'en  décide  autrement. 

Art.  8. 

Les  dames  sont  admises  aux  séances  et  pourront  prendre 
part  à  la  discussion. 

Art.  9. 

Les  personnes  qui  ne  peuvent  assister  aux  séances,  et  désire- 
raient cependant  que  leur  travail  fût  communiqué  au  Congrès, 
devront  l'adresser,  franc  de  port,  au  Président  de  la  Société, 
rue  de  Grenelle,  84. 

Art.  10. 

Toute  discussion  étrangère  aux  études  poursuivies  par  la 
Société  est  formellement  interdite. 

Art,  11. 

Des  médailles  d'Or,  de  Vermeil,    d'Argent  et  de  Bronze, 

mises  par  le  Conseil  à  la  disposition  de  la  Commission,  seront 
attribuées  par  celle-ci,  s'il  y  a  lieu,  aux  auteurs  de  mémoires 
préliminaires,  traitant  des  questions  mises  au  programme  et 
jugés  les  plus  méritants. 

Ces  mémoires  écrits  en  langue  française,  devront  parvenir 
au  siège  de  la  Société  avant  le  1"  avril  1896.  Ils  seront  impri- 
més et  distribués  par  les  soins  de  la  Commission  avant  la 
réunion  du  Congrès,  si  elle  le  juge  utile. 

Art.  12. 

Les  mémoires  présentés  au  Congrès  ne  devront  pas  excéder 
quinze  pages  du  journal  de  la  Société. 

Art.  13. 
Les  Travaux  généraux  du  Congrès  pourront  être  publiés  par 
les  soins  de  la  Société. 

Art.  14. 

.  Des  excursions  horticoles  pourront  être  organisées  par  les 
soins  de  la  Société. 

Art.  15. 

Toute  personne,  française  ou  étrangère,  qui  désirera  faire 
partie  du  Congrès,  quelle  soit  ou  non  membre  de  la  Société 
nationale  d'Horticulture  de  France,  devra  renvoyer  le  plus  tôt 
possible  au  Président,  rue  de  Grenelle,  84,  à  Paris,  la  carte  ci- 
incluse  dûment  remplie  et  affranchie. 


—  U5  — 

Art.  10. 

Les  Sociétés  correspondantes  de  la  Société  nationale  d'Horti- 
culture de  France  peuvent  déléguer,  pour  les  représenter  au 
Congrès,  un  de  leurs  membres  qui  jouira  de  la  réduction  de 
place  et  aura  son  entrée  à  l'Exposition. 

Art.  17. 

Les  Membres  du  Congrès  n'ont  aucune  cotisation  à  payer. 
Ils  reçoivent  à  titre  gracieux  tous  les  documents  se  rappor- 
tant aux  travaux  du  Congrès. 

Art.  18. 

Une  carte  d'admission  pour  les  séances  du  Congrès  est  en- 
voyée à  tous  les  Membres  adhérents  ne  faisant  pas  partie  de  la 
Société.  Les  membres  de  la  Société  entreront  sur  la  présenta- 
tion de  leur  carte  de  Sociétaire. 

Art.   19. 

Tout  cas  non  prévu  par  le  présent  règlement  sera  soumis  au 
Bureau,  qui  statuera. 

LA    COMMISSION    d'oRGAXISATION    DU    CONGRES  : 


H.  DE  Vilmorin,  Président. 
Bergman  (Ernest),  Secrétaire^ 
Bellair,  Membre. 

Bois(D.),  — 

CflARGUERAUD,  — 

Defresne  (Honoré),         — 


Duval(Léon),  Membre, 
Hébrard  (Alex.),  — 

HUARD,  — 

Lebœuf  (Paul),  — 

MUSSAT,  — 

Truffaut  (Albert),  — 


Approuvé  en  séance  du  Conseil,  le  5  décembre  1895.. 

Le  Secrétaire  général,  Le  Président, 

A.  CHATENAY.  Léon  SAY. 

N.  B.  — LaCommission  rappelle  à  ses  collègues  de  la  Société  que 
les  grandes  Compagnies  de  chemins  de  fer  français  veulent  bien 
accorder  une  réduction  de  moitié  sur  le  prix  des  places  à  ceux 
d'entre  eux  qui  se  rendent  à  Paris  pour  le  Congrès.  Cette  faveur 
s'applique  seulement  aux  Membres  de  la  Société  nationale  d'Horti- 
culture de  France. 


QUESTIONS    A    TRAITER 


1.  —  Du  greffage  de  la  Pomme  de  terre. 


2.  —  Des  appareils  à  employer  pour  le  chauffage  des  serres, 
suivant  les  combustibles  (bois,  charbon,  pétrole,  gaz,  etc.). 


3.  —  Du  rôle'de  Télectricité  dans  la  végétation. 


4.  —  De  l'influence  de  la  sélection  dans  le  bouturage. 


5.  —  Histoire  et  culture  des  Cattleya  et  Lielui. 


6.  —  Résumé  pratique  des  conditions  favorables  à  la  végé- 
tation . 

7.  —  Du  choix  des  arbres  les  plus  convenables    pour   les 
plantations  d'alignement  dans  les  villes. 


SECTION    DES    ROSES 

1°  —  De  la  classification  des  Rosiers  au  point  de  vue  bota- 
nique. 

2"  —  Classement  des  meilleures  variétés  de  Rosiers  dans  les 
sections  :  Hybrides  remontants^  Thé,  Noisette^  lie  Bourbon, 
Hybrides  de  thé,  Rugosa^  Provins,  etc. 


3"  —  Des  maladies  particulières  aux  Rosiers,  des  insectes 
nuisibles  et  des  moyens  de  les  combattre. 


Pans.  —  Imprimerie  de  la  Cour  d'appel,  L.  Marethelx,  dir.,  I,  rue  Cassette. 


Botanical   Garden   Librar 


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