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JOURNAL
DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE
D'HORTICULTURE
DE FRANCK
Série III. T. XVIII. Cahier de janvier publié le 5 février 1896. I
Yor^'
viAy
AVIS DIVERS
Section des Roses. — Une section spéciale pour l'étude des
Roses est actuellement en formation dans le sein de la Société :
les cultivateurs et amateurs de Roses qui désirent en faire
partie, sont priés d'adresser leur demande à M. le Président de
la Société.
Un règlement intérieur sera publié à bref délai.
Les élections pour la constitution du Bureau de
cette section auj*ont lieu le jeudi 13 février.
Section des Chrysanthèmes. — Une section spéciale, pour
rélude des Chrysanthèmes, s'est formée dans le sein de la
Société. Les cultivateurs et amateurs de Chrysanthèmes qui
désirent en faire partie sont priés d'adresser leur demande à
xM. le Président delà Société.
Un règlement intérieur est à l'étude et sera publié à bref délai.
Médaille du Conseil d'administration. — Pour Tintroduction
ou l'obiention de Plantes ornementales reconnues méritantes
après culture en France.
Les Horticulteurs français, obtenteurs ou introducteurs de
Plantes reconnues méritantes, peuvent adresser au Comité com-
pétent leur demande en vue de prendre part au concours pour
ce prix. De leur côté, les Membres des Comités peuvent propo-
ser les Plantes qu'ils jugent dignes du même prix. A la fin de
chaiiue année, il sera désigné, s'il y a lieu, dans le sein de
chaque Comité compétent, un Membre chargé de faire un
Rapport circonstancié sur la ou les plantes qui sont de nature à
détermines l'attribution de la médaille.
^ EXPOSITIONS DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'HORTICULTURE
Q^ IDE FRANGE
p La prochaine Exposition printanière annuelle se tiendra
^ du 20 au 25 mai 4896.
y Un Congrès horticole aura lieu à la même date ; le pro-
i> gramme en sera publié dans le prochain cahier du journal.
6 CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ.
OFFRES ET DEIY1ANDES D'EIVIPLOI
Un registre est ouvert aux bureaux de l'Agence de la Société pour
rinscriptioii des offres et des demandes d'emploi.
Le Conseil d'administration prie les sociétaires qui auraient
besoin de jardiniers pour maisons bourgeoises ou d'employés pour
maisons de commerce horticoles de bien vouloir consulter ce registre.
AVIS RELATIF AUX CONCOURS EN SÉANCE
Des Concours spéciaux pour les Orchidées auront lieu en
séance les 27 février, 23 avril, 25 juin et 26 novembre 1896.
Les personnes qui désireront y prendre part seront tenues d'a-
dresser, huit jours à l'avance, à l'Agent de la Société, rue de
Grenelle, 84, leur demande de participation.
CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ
Concours permanent.
Prix Laisné.VouT l'élève le plus méritant de l'École d'Horticulture
; des Pupilles de la Seine. (V. le Journal, 3« série, IV, 1882, pp. 631
'. et 733.)
Concours annuels.
Médaille Veiller. Pour le plus beau lot de Pentslemon.
Pi'ix Jouhert de VHiberderie. — Le dO janvier 1889, le Conseil
d'administration, se conformant au vœu émis par le D^ Joubert
de l'Hiberderie, dans son testament, a ouvert un Concours pour
un prix de 2,500 francs à décerner au nom de ce généreux
donateur. Ce prix est destiné à un ouvrage publié récemment
et imprimé ou manuscrit, sur l'Horticulture maraîchère, l'Arbo-
riculture et la Floriculture réunies, considérées dans leurs
usages journaliers et les plus pratiques. Le concours est perma-
nent et le prix peut être décerné chaque année.
Si l'ouvrage présenté au concours est manuscrit, il devr-i être aussi
succinct que possible et, si son auteur obtient le prix, il sera
tepu d'en faire la publication clans le délai d'un an. (Voyez le
■ Jowrna^ 3e série, XI, 1889, p. 0 et 81.) ' • ;.
COMPTE RENDU DES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ d'hORTICULTURE. T
COMPTE RENDU DES TRAVAUX
DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'HORTICULTURE DE FRANCE
PENDANT l'an .NÉE 1895
par M. D. Bois, secrétaire-rédacteur.
Messieurs,
Il faut remonter très loin dans l'histoire de la Société natio»
nale d'Horticulture de France pour trouver une année aussi
féconde en travaux et en résultats utiles. C'est ce qui ressortira
du tableau que j'ai l'agréable mission de vous tracer.
TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ EX JSG.j
Expositions et Concours.
Expositions. — La Société a tenu deux expositions en 1895 ^
Fuue printanièro, du 22 au 28 mai, comprenant tous les produits
des jardins; l'autre du 11 au 17 novembre, spécialement consa-
crée au Chrysanthème. L'Exposition printanière était interna-
tionale et avait donné lieu à de nombreuses présentations de
plantes nouvelles, rares ou remarquables parleur bonne culture,
venues de différents points de la France et de l'étranger. Le
nombre des exposants dépassait quatre cents.
Cette exposition, installée dans le jardin des Tuileries, a été,,
de l'avis unanime, irréprochable comme organisation; elle a
montré une fois de plus le savoir-faire de notre commission des
expositions qui n'a pas eu moins de 7,000 mètres de superficie
de tentes et d'abris de toutes sortes à édifier, pour donner asile
aux merveilles que nous avons contemplées.
L'exposition a été ouverte au public pendant sept jours et
c'est à plus de cent mille qu'il faut évaluer le nombre des visi-
teurs.
Le jury, composé d'horticulteurs et d'amateurs d'Horticultura
choisis parmi les plus compétents de notre pays et de l'étranger
a eu à décerner de nombreuses récompenses, notamment 23 prix
d'honneur et 7 médailles d'honneurofferts par le Gouvernement^
8 COMPTE RENDU DES TRAVAUX
la Ville de Pari?, le Conseil général de la Seine et les généreux
donateurs dont la liste figure dans notre journal, page 'i^\.
En même temps que celte exposition se tenait un congrès
d'Hurliculture auquel ont pris part de nombreux membres fran-
çais et étrangers et dont les actes ont été publiés en un fascicule
offert à tous nos sociétaires.
Le mercredi 22 mai, laSociélé offrait, dans son hôtel, un ban-
quet à ses invités et l'on Irouvei'a dans le journal, pages 363 et
Suivantes la série des toasts qui y ont été portés.
Des comptes rendus de l'Exposition prinlanière ont été
publiés : par M. D. Bois (partie florale, journal, p. 421); M. Abel
Chalenay (arboriculture ornementale et fruitière, p. 450); M. E.
Chouvet (culture potagère, p. 458); M. C. Marcel (enseignement
horticole et architecture de jardins, p. 462); M. Brochard (partie
industrielle, p. 52î). M. Abel Ghatenay, secrétaire général de la
Société a, en outre, donné un tableau d'ensemble dans un préam-
bule à la distribution des récompenses accordées aux expo-
sants (p. 360).
V Exposition de Chi'i/santhêmes a eu aussi un grand succès;
elle a prouvé que la fleur d'automne n'a rien perdu de sa vogue
et qu'e'le continue au contraire à trouver de nouveaux et nom-
breux admirateurs. Malheureusement, les recherches faites en
vue de trouver un local bien approprié pour cette exposition
sont restées stériles et il a fallu cette année, encore, s'installer
tant bien que mal dans l'hôtel de la Société, dont les salles sont
devenues beaucoup trop exiguës pour contenir les collections de
plus en plus nombreuses des exposants et permettre la circula-
lion des visiteurs dont l'affluence augmente chaque année. Ces
regrets exprimés, il convient d'ajouter que la commission des
expositions avait tiré un excellent parti de l'emplacement dont
elle disposait et que l'arrangement ne laissait rien à désirer.
Dans le préambule de la distribution des récompenses accor-
dées aux exposants (p. 822), M. Abel Chatenay, secrétaire général
a exprimé l'espcir qu'en 1896 la Société disposera d'un local
mieux approprié. Des démarches ont été entreprises par votre
Bureau, et il y a tout lieu de penser, dès aujourd'hui, qu'elles
seront couronnées de succès.
DE L.A. SOCIÉTÉ NATIONALE d'hORTICULTURE DE FRANCE. 9
Le compte rendu de l'exposition des Chrysanthènnes a été
rédigé par M. Chargueraud, voir cahier de novennbre, page 746.
Comme complément des expositions, on peut mentionner les
concours en séances qui, cette année, ont été au nombre de six :
Quatre (ïOrchidpes ; l'un tenu le 28 février, dont le compte rendu
a été fait par M. Opoix (p. 177); un autre le 25 avril; compte
rendu par M. Landry (p. 119); le troisième le 27 juin, voir le
Palmarès p. 495; pas de compte rendu; le quatrième le 28 no-
vembre ; compte rendu par M. Vacherot (p. 855);
Un Concours de Dahlias et de Glaïeuls^ tenu le 12 septembre;
compte rendu par M. Opoix (p. 688);
Un Coticours de Cyclamens et d'Œil/els, tenu le 28 novembre;
compte rendu par M. Poiret-Delan (p. 858).
Les [irésentations auxquelles ont donné lieu ces concours ont
été, dans certains cas, si nombreuses, qu'elles ont constitué de
véritables expositions spéciales; elles ont augmenté considéra-
blement l'intérêt de nos séances.
Mais, la Société nationale d'Horticulture de France ne limite
pas ladistribution deses récompenses aux présentations de plantes
dans les expositions, dans les concours et dans les séances des
comités. Gomme on peut s'en rendre compte par la lecture des
procès-verbaux de la commission des récompenses, voir pages 499
et 814, de nombreuses médailles ont été attribuées cette année
à des jardiniers, pour longs et bons services; à des auteurs
d'ouvrages; à des horticulteurs, des jardiniers et des amateurs
d'Horticulture dont les cultures ou les procédés de culture ont été
examinés par des commissions spéciales; à des inventions nou-
velles ou à des perfectionnements dans le domaine du matériel
horticole. Pour compléter cette énumération il convientd'ajouter
l'attribution des Prix Joubert de l'Hiberderie (Rapport de
M. Verlot, p. 232) et des Prix Laisné (Rapport de M. Michelin,
p. 4! 5).
Séances.
Le nombre des membres qui ont assisté aux séances a été
de 150, en moyenne.
La Société a créé dans son sein des comités dans le but de
10 COMPTE RENDU DES TRAVAUX
grouper les spécialistes qui peuvent étudier et juger avec
compétence les objets présentés et qui sont de leur ressort. Un
nouveau comité, spécial aux Orchidées, a été créé sur la demande
d'un grand nombre de sociétaires et deux nouvelles sections,
l'une pour l'étude des Chrysanthèmes, l'autre pour les Roses,
sont actuellement en voie de formation.
Les objets présentés dans les comités ont été, cette année, si
nombreux et si intéressants que la Société a accordé 1 1 certi-
ficats de mérite de P'^ classe et 1 de 2' classe; 124 primes de
1'^ classe ; 73 de 2^ classe et 37 de 3^ classe.
Des communications ont été faites en séances par un certain
nombre de nos collègues; on peut citer notamment : celles de
M. Maxime Cornu, professeur au Muséum, sur le Bouturage d'été
(séance du 14 mars) et sur un Nouveau procédé de multiplication
[greffe herbacée sur germination] (séance du 11 juillet); de
M. Mangin, sur V Emploi du naphtolate de soude en Horticulture
et dans le traitement des maladies parasitaires (séance du
28 mars); de M. de Noter, sur VOccidine (séances du 25 Juillet
et du 12 septembre); de M. Mussat, sur V Emploi du Lysol en
Horticulture (séance du 8 août); de M. Jamin (Ferd.), compte
rendu sommaire du 37^ Congrès de l'Association pomologique
de France (séance du 26 septembre); de M. Martinet, sur les
Fruits du Tyrol (séance du 24 octobre); de M. Georges Truffaut,
sur les lâches noires des feuilles d^Orchidées (séance du
24 octobre).
La Société a spécifié dans l'article 31 de son Règlement, que les
divers comités doivent présenter à l'assemblée des Sociétaires,
dans l'une des séances du premier trimestre, un compte rendu
de leurs travaux pendant l'aimée précédente. Tous les comités
ne se sont pas soumis à cette utile disposition réglementaire et
il est regrettable de ne pouvoir citer comme y ayant répondu
que le comité de floriculture dont le compte rendu a été rédigé
par M. L. Cappe (p. 237 et 312); le comité d'arboriculture frui-
tière (compte rendu de M. Michelin, p. 631 j; le comité des Arts
et industries horticoles (compte rendu de M. Pradines, p. 704).
de la société nationale d*horticulture de france. 11
Journal.
Des modifications importantes ont été apportées au Journal
dont les cahiers paraissent maintenant régulièrement dans les
dix jours qui suivent le mois dont ils portent la date. Une chro-
nique et une revue des publications françaises et étrangères ont
été ajoutées à la revue des plantes nouvelles seule publiée
autrefois et à laquelle une grande extension a été donnée. Enfin
le Journal est livré coupé, amélioration matérielle qui paraît
avoir été généralement appréciée.
Il me reste à citer comme dernière modification; la publica-;
tion en fascicule distinct des actes du congrès horticole qui
autrefois étaient imprimés par fragments dans plusieurs cahiers.
Y compris le fascicule du congrès qui compte 148 pages, le
Journal a formé, en 1895, un volume de 1051 pages, illustré de
11 figures noires, soit 151 pages de plus qu'en 1894, année qui
était elle-même en augmentation sur 1893.
Les documents officiels qui constituent le fonds de la publica-
tion sont les procès-verbaux des séances, les palmarès et
comptes rendus des expositions et des concours tenus par la
Société, auxquels s'ajoutent les rapports des commissions char-
gées d'examiner des cultures ou des produits de jardins, au
nombre de treize cette année, et rédigés par MM. Gh. Delavilley
G. Truff'aut, Morin, Gorion, J. Chrétien, Faroult, Boucher, Guil-
lochon, Marcel, Michonneau, Paillet fils, Lecointe; les rapports
sur des ouvrages soumis au jugement de la Société, au nombre
de quatorze, dus à MxM. Chenu, Barre, Maurice de Vilmorin,
Mussat, Hariot, le D"" Trabut, Eugène Verdier, Ferdinand Jamin,
Michelin, Ernest Bergman etDebille; les rapports sur des objets
faisant partie du matériel horticole, au nombre de trois, écrits
par MM. Henri Lebœuf, Besnard et Grenthe; et enfin les comptes
rendus des membres que la Société a délégués dans les exposi-
tions tenues par des Sociétés correspondantes; ces comptes
rendus, au nombre de treize sont dus à MM. E. Cappe, Massé,
H. de Vilmorin, Michelin, Chemin, Vacherot, Chatenay, Boucher,
Dallé, Hariot et Martinet-
12 COMPTE RENDU DES TRAVAUX
En dehors des documents officiels il y a à citer :
Les observations ni(Mé(>rolo>^iqiies publiées régulièrement
chaque mois par notre dévoué collègue, M. Jamin;
Douze notes ou mémoires originaux :
Biographie de M. P. Ducharfre, notre regretté secrétaire-
rédacteur, par M. II. de Vilmorin (p. 39); Le premier projet de
jardin pittoresque en France, par MM. D. Bois et G. Gibault
(p. 309); Culture du Crambê, par M. Dncerf (p. 81); Les variétés
de coloration en Horticulture et nomenclature des pnncipales
couleurs, par M. Viviand-Morel (p. 290); La jaunisse du flécher,
par M. Gh. Joly (p. 269); Le^ genres Nidularium et Cawstrtin?,
par M. Hariot (p. 575); Un traitement d'extinction du puceron
lanigère, \rdv M. Magni^n (p. 629); Le Potager-marais parisien,
par M. Viucey (p. 615); Description d'une serre souterraine
pour la culture du Champignon en toute saison, par M. Rousselet
(p. 737); La 24^ session de la Société pomologique américaine,
par M. Joly (p. 832) ; La véifétation et les productions horticoles
des îles Canaries, par MM. D. Bois et G. GibaiiU (p. 839); Etude
chimique sur la chlorose du. Poirier, par M. Crochetelle (p. 850).
MOUVEMENT DE LA SOCIÉTÉ
Sur la proposition du Conseil d'administration, le titre de
membre d'honneur de la Société a été conféré à M. Viger,
aujourd'hui ministre de l'Agriculture.
M. Charles Joly a été nommé vice-président honoraire et
M. Chargueraud secrétaire honoraire. M. Joly a rempli les fonc-
tions de vice-président pendant quatorze années et M. Char-
gueraud celles de secrétaire pendant douze années. Ces
nominations de membres du bureau lionoraire ont été faites
conformément à l'article 4 du Règlement; elles assurent à la
Société le concours permanent et éclairé de collègues qui ont
donné de si nombreuses preuves de leur dévouement.
La Société a admis, cette année, 18 nouveaux membres
correspondants. Le nombre des membres titulaires qui, l'an
dernier, faisait ressortir une augmentation sur celui de l'année
précédente, s'est accru, en 1895, dans. une proportion absolu-
DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE DHORTICULTURE DE FRANCE. 13
ment inaccoutumée; il a été admis en effet, 233 membres titu-
laires ncmveaux et 12 Dames palronnesses, soit 77 membres
payant cotisation, de plus qu'en i894. Il faut remouler au delà
de trente années dans les annales de notre association pour
trouver un nombre d'admissions aussi conpidéral)le.
Plusieurs membres de notre Société ont été l'objet de distinc-
tions honorifiques bien méritées. L'un d'eux a été nDmmé officier
de la Légion d'honneur; 3 autres ont reçu la croix de chevalier
du même ordre. Dans l'ordre du Mérite agricole, il de nos
collègues ont été nommés olficiers et 39 chevaliers. Un a reçu
les palmes d'officier de l'Instruction publique et un autre celles
d'officier d'Académie.
Comme cela arrive chaque année, un certain nombre de
membres ont négligé de payer leur cotisation ; après un appel
resté vain, la Société s'est vue dans la nécessité de prononcer
leur radiation. Celte mesure a été appliquée à 41 membres, soit
12 de moins qu'en 1895.
Malheureusement les vides que la mort a faits dans nos rangs
ont été plus nombreux que l'année précédente. 61 de nos
collègues nous ont en effet été ravis, ce qui fait 25 décès de plus
qu'en 1894.
l*armi les collègues dont nous avons à déplorer la perte je
citerai : M. Larivière, dont M. Lavoivre a rappelé les mérites
dans une allocution prononcée sur sa tombe (v. Journal, p. 172);
M. Lefèvre (Eugène), qui faisait partie de la Société depuis
l'année 1864 et qui a pris part, pendant de nombreuses années,
aux travaux de la commission de rédaction; M. Charles Truf-
fant, membre honoraire, qui a rempli, à diverses reprises, les
fonctions de vice-président de notre association, et dont
M. Jamin a retracé la vie si bien remplie, dans une notice
nécrologique insérée dans le Journal (p. i73).
M. le comte Joseph Vigier, membre de la Société depuis 1862;
M. Auguste Berger, membre honoraire, qui appartenait à notre
association depuis l'année 1853; M. Benjamin Chevalier, socié-
taire depuis 1855; M. Hivert, membre honoraire, qui faisait
partie de la Société depuis 1857; M. Léo d'Ounous, membre
honoraire entré dans la Société également en 1857; AI. le
14 . CHRONIQUE.
D"" Marjolin et M. Henri-Philippe Rourgaud tous les deux socié-
taires depuis l'année 1853; M. Lémon, l'un des doyens des
horticulteurs parisiens, membre de la Société depuis 1842 et
dont M. Eugène Verdier a rappelé les services rendus (p. 289);
M. Deligne, membre honoraire qui faisait partie de l'association
depuis 1857; M. le D"" Brun, qui a été vice-président de la
Société et M. Brunetle, tous les deux membres honoraires et
entrés dans la Société en 1835; M. Royer, membre honoraire;
M. le D"" Bâillon, professeur à la Faculté de médecine, botaniste
éminent dont les travaux sont universellement connus et
appréciés ; M. Glady, membre honoraire, qui faisait partie de la
Société depuis 1858; M. Bellanger, membre honoraire, socié-
taire depuis l'année 1859.
Malgré ces pertes éminemment regrettables l'effectif de la
Société s'est trouvé considérablement augmenté cette année. 11
faut attribuer cet heureux résultat à l'activité déployée par tous
les membres dans un intérêt commun. Puisse cette fructueuse
activité, ne pas se démentir, et nous maintenir constamment
dans la voie du progrès.
CHRONIQUE
La culture de la Vigne aux environs de Paris. — Dans là
région de Paris, la culture de la Vigne diminue chaque année.
En 1850, les statistiques officielles évaluaient la production des
départements composant l'Ile-de-France à 1,705,344 hectolitres,
avec une moyenne de 42 hectolitres par hectare.
En 1894, la diminution du vignoble comme superficie est de
69 p. 100 et de près de 80p. 100 comme production. On a récolté
362,379 hectolitres seulement.
Les principales causes de cette décroissances de la viticulture
dans la zone parisienne sont :
1° L'envahissement des centres populeux, l'augmentation de
la valeur vénale et locative des terrains ;
2° La rapidité des communications par les chemins de fer,
CHRONIQUE. 15
permettant d'apporter non seulement les vins du iMidi, mais aussi
le Raisin ;
3° La fréquence des gelées, de la coulure, dans la zone extrême
de la culture de la Yigne, comparativement au Midi favorisé par
son climat ;
4° Les ravages de l'oïdium en 1853 et 185i.
A Argenleuil, Andrésy, Rueil, Limay et Bonnières, près de
Mantes, la Vigne donne encore de 70 à 80 hectolitres à l'hectare.
(Extrait du Rapport de M. Mouillefert, professeur à l'Ecole
nationale d'Agriculture de Grignon).
(Informations du ministère de V Agriculture^)
Destruction du Gastrophysa raphani. Le Gastrophysa
raphani est un insecte Goléoptère de la famille des Ghrysomé-
Hdes, qui a causé de grands ravages dans les jardins potagers
de Saint-Germain-en-Laye et du Pecq, dans les plants d'Oseille,
notamment.
Le directeur de la Station entomologique de Paris indique le
procédé de destruction suivant qui a le double mérite d'être très
simple et peu dispendieux.
Au printemps, au moment de l'éclosion des larves, on sau-
poudre les feuilles avec une poudre composée]de cendre de bois
bien tamisée mélangée d'une petite quantité de soufre sublimé
et de chaux très pulvérisée qui augmente l'adhérence. Cette
poudre, en obturant les orilîces respiratoires, amène infaillible-
ment la mort des insectes.
[Informations du ministère de V Agriculture.)
Exportation des Pommes à cidre en Allemagne. Fabri-
cation du Cidre à Francfort. — Les Pommes de Normandie et
de Bretagne importées en Allemagne sont exclusivement desti-
nées à la fabrication du cidre, boisson consommée sur place à
Francfort. Dans cette ville et aux environs, la consommation du
cidre est à peu près égale à celle de la bière du pays, qui se
vend le même prix. Le cidre, pris chez le brasseur, vaut en
moyenne 0,24 pfennigs (30 centimes) la bouteille d'une conte-
nance de trois quarts de litre. On expédie de Francfort le cidre
16 CHRONIQUE.
en fûts dans diverses parties de l'Allemagne et le cidre champa-
gnisé en bouteilles aux Étals-Unis.
[Informations du ministère de VAgi-icutture.)
Plantation de Pommiers sur les routes. — Sur les ordres
de l'ingénieur en chef du département de la Somme on a planté
l'automne dernier, quinze cents Pommiers à cidre sur les routes
du département. Cette innovation a été bien accueillie par les
cultivateurs qui se plaignaient du voisinage des Peupliers. Afin
d'avoir moins d'ombre on a choisi les variétés à bois érigé, comme
le Bramlot, la précoce David, le Vice-président Héron.
{Informations du ministère de V Agricidture.)
La loi sur les Halles. — L'Union des syndicats agricoles et
viticoles de Bourgogne et de Franche-Comté demande le vote
intégral de la loi sur les Halles, et que le projet de règlement
d'administration publique, fixant la commission due aux com-
missionnaires aux ventes et les frais accessoires, soit communi-
qué aux syndicats agricoles et viticoles avant d'être définitive-
ment arrêté. [Infvrmations du ministère de V Agriculture.)
Réduction des tarifs de chemins de fer en Angleterre
en faveur des produits agricoles. — Les directeurs des Com-
pagnies de chemin de fer dont le-i réseaux aboutissent à Londres
ont été convoqués par le ministère du commerce afin d'examiner
les mesures à prendre ()Our favoriser l'expédition des produits
des fermes aux consommateurs. Cette entrevue a été fixée au
30 janvier. Des réductions «le tarifs avaient élé proposées, dès le
mois de décembre, pour le transport des colis maraîchers par la
Compagnie du « Great Eastern Railway ». La « London and
South Western Company » doit niettre en vigueur une série de
laiifs destinés à faciliter l'envoi à Londres des fruits et des légu-
mes dans des conditions avantageuses pour les producteurs.
[I n for I nations du ministère de l'Agriculture.)
L'Horticulture française et l'Angleterre. — Deux faits à
notre point de vue très impoilanls ont marqué la fin de l'année
1895 et le commencement de l'année 1896 en Angleterre. Le
premier consiste en la distinction honorifique accordée par la
CHRONIQUE. 17'
Société royale d'Horticulture à M. Henri de Vilmorin à qui elle a
décerné en même temps qu'à trois autres lauréats distingués :
MAI. J.-W. Biirbidge, de Dublin, Malcolm Dunn, de Dalkeilh et
le professeur Sargent, de Boston, en Amérique, la Médaille com-
mémoralive de Veitch. C'est la plus haute récompense à la-
quelle puisse aspirer toute personne dévouée à l'Horticulture.
Car peut-être n'est-il pas superflu de rappeler ici qu'en Angle-
terre il n'y a ni décorations ni distinctions honorifiques officielles
pfour horticulteurs ou jardiniers. Nous constatons avec grand
plaisir que le choix de la Société a été approuvé unanimement
en Angleterre, et nous ne doutons pas qu'il ne soit également
populaire en France où la maison Vilmorin-Andrieux et C'° a
tant fait pour le jardinage.
Le second événement, aussi de grande importance, se rapporte
à la célébration du septième anniversaire de la fondation de la
Société française d'Horticulture de Londres qui eut lieu le 11 jan-
vier, au local de ladite Société. Les membres réunis en cette
occasion spéciale étaient nombreux, et plusieurs notabilités de
nationalité anglaise honoraient de leur présence la réunion spé-
cialement convoquée pour la circonstance, et lui donnaient ut»
cachet des plus cosmopolites. Ceci faisait ressortir les avantages
offerts à tous les Sociétaires, à quelque section qu'ils appartien-
nent. Cette Société rend déjà de grand services et est appelée a
en rendre de bien plus grands encore à nos compatriotes. Le
président de la fête en cette occasion était M. C. Harmau Payno
bien connu de tous les Chrysanthémisti s français, pour lesquels
il a la plus profonde estime. Il a su, en quelques phrases bien
choisies, exprimer ses vives sympathies pour nos obtenleurs
nationaux, qui assurément lui sont bien redevables pour le pla-
cement de leurs gains et l'extension de la culture du Chrysan-
thème en France. II est inutile d'ajouter que sous une telle direc-
tion, la concorde et l'harmonie n'ont cessé de régner parmi tous
les membres de diverses nationalités, mais parlant français qui
se trouvaient assemblés, et l'on s'est séparé avec la ferme con-
viction de se rencontrer, en plus grande force encore, sinon en
plus grand nombre, Tan prochain. (G. Schneider )
■ ■ ♦ —
IB PROCÈS-VERBAUX.
PROCÈS -VERBAUX
SÉANCE DU 9 JANVIER 1896.
P-RésiDENCE DÉ M. Heurî de Vilmorin, premier vice-président.
La séance est ouverte à 3 h. 30. Le nombre des membres qui
ont apposé leur signature sur les livres de présence est de 285 :
24 honoraires et 261 titulaires.
Dans une allocution très applaudie, M. le Président fait
ressortir l'importance des travaux de la Société pendant l'année
qui vient de s'écouler. Les présentations dans les comités ont
été nombreuses et intéressantes; l'exposition internationale du
mois de mai et l'exposition de Chrysanthèmes ont eu le plus
grand succès et notre association a vu le nombre de ses mem-
bres augmenter dans une proportion considérable.
Il souhaite que l'année 1896 soit encore plus prospère et il
demande à chacun de contribuer à l'activité de la Société en
suggérant des idées nouvelles, en poursuivant des expériences,
en présentant des produits nouveaux ou intéressants à divers
titres. Notre association continuera ainsi à rendre les plus grands
services à l'Horticulture.
Il est heureux, dit-il, de voir que les travaux de nos socié-
taires sont appréciés en haut lieu, comme le témoignent les
distinctions honorifiques qui viennent d'être accordées.
C'est ainsi qu'au nombre des nouveaux chevaliers de la Légion
d'honneur figure M. Nanot, directeur de l'Ecole nationale
d'Horticulture de Versailles.
Deux autres de nos membres : M. Carriat, horticulteur à
Antibes et iM. Schwartz (Charles), jardinier en chef, villa
Rothschild, à Cannes, ont été nommés chevaliers du Mérite
agricole.
M. Huard, trésorier de la Société; M. Bultot (Elouard), de
iV. B. — La Commis sioQ de Rédaction déclare laisser aux auteurs
des articles admis par elle à l'insertion dans le Journal la responsa-
bilité des opinions qu'ils y expriment.
SÉANCE DU 9 JANVIER 1896. 1§
Valenciennes; M. Bunel, architecte en chef de la préfecture de
)a Seine ont reçu les palmes d'officier d'Académie.
Il annonce enfin que M. Charles Baltet s'est vu attribuer un
prix par l'Académie française, pour son ouvrage V Horticulture
dans les cinq parties du monde.
Ces bonnes nouvelles sont accueillies par des applaudissements
répétés.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté sans
observation ;
Après un vote de l'assemblée, M. le Président proclama
l'admission de 43 nouveaux membres et celle d'une Dame
patronnesse.
11 fait part des pertes que la Société vient d'éprouver par les
décès de M. Dolley, de Paris, membre titulaire; de M. Libaude
(Ch.), de Paris, membre titulaire; de M. Moreau (Louis-
François), membre honoraire, jardinier à Cires-lès-Mello (Oise),
qui faisait partie de la Société depuis l'année 18oi; de
M. Debray, membre honoraire, constructeur de pompes, à
Paris, qui faisait partie de la Société depuis l'année 1863.
M. le secrétaire général annonce qu'une section spéciale
pour les Chrysanthèmes est définitivement constituée dans le
sein de la Société; il invite les membres qui désireraient en
faire partie à se faire inscrire à l'agence. Les membres de l4
nouvelle section pourront aussi faire partie, en même temps,
des autres comités. Les élections, pour la constitution du
bureau de la section des Chrysanthèmes, auront lieu dans la
prochaine séance.
Il annonce que MM. Prillieux et Mussat ont été désignés par
le conseil, pour représenter la Société au congrès des Sociétés
savantes.
Il procède au dépouillement de la correspondance, qui com-
prend ;
A. — Correspondance MANUSCRITE :
Lettre de M. Jarry, de Sancerre, sur la destruction des Gourr
tilières (Renvoyée à la commission de rédaction).
20 PROCÈS-VERBAUX.
B. — CoimESPONDANCE IMPRIMÉE :
Programme de l'exposition que la Société des Horticulteurs
d^î Nan!e3 tiendra à Nantes les 25, 26 et n avril 1896.
C. — Ouvrages destinés a la bibliothèque :
1° Les engrais minéraux dans V Horlicullure, conférence faite
par M. J. Tribondeau, professeur départemental d'Agriculture
de l'Aube. Don de M. Ch. Baltet (Brochure in-8" de 7 pages) ;
2° Fruit culture in France, par M. Ch. Baltet. (Extrait du
Journal la Société roijale d' Horticulture de Londres.) Brochure
de 60 pages. Don de M. Ch. Baltet;
3'^ Feuilles d'informations du Ministère de t Agriculture.
n°* 2 et 3.
Note et compte rendu déposés sur le Bureau.
1° Étude sur la culture et la végétation des Chrysanthèmes,
par W. Trijfîaut, fils.
2° Compte rendu de l'exposition de Chrysanthèmes, tenue à
Dijon, du 13 au 17 novembre 1895, par M. B. Verlot.
M. le secrétaire général fait connaître la constitution du
bureau des difTérents comités, telle qu'elle résuite des élections
qui viennent d'avoir lieu pour le renouvellement annuel.
Ont été nommés :
Dans le Comité scientifique : président, M. le D'^ Bornet;
vice- président, M. Mussat; secrétaire, M. P. Ilariot; vice-
secrétaire, M. le D"" Henneguy; délégué au Conseil d'adminis-
tration, M. le D' Bornet; délégué à la commission de rédac-
tion, M. Malinvaud; conservateur des collections, M. Gomont.
Dans le Comité de culture potagère : président, M. Niolet;
•vice-président, M. Duvillard; secrétaire, M. A. Hébrard ; vice-
secrétaire, M. Beudin ; délégué au Conseil d'administration,
M. Hémar; délégué à la commission de rédaction, M. Pivei';
conservateur des collections, M. Chemin.
Dans le Comité d" Arboriculture fruitière : président, AI. Cou-
iombier; vice-président, Al. Boucher; secrétaire, M. Aliclielin
(nommé à l'unanimité); vice-secrétaire, M. Nomblot; délégué
SÉANCE DU 9 JANVIER 1896. 21
au Conseil d'administration, M. Lapierre ; délégué à la com-
mission de rédaction, M. Ghouveroux; consetvateur des collec-
tion?, M. Michelin; conservateur adjoint, M. Gharoloi?.
Dans le Comité de Floriculture : président, M. Savoye, père;
vice-président, M. Tavernier; secrétaire, M. Vacherot ; vice-
secrétaire, M. Lange; délégué au Conseil d'administration,
M. Delavier (Eugène); délégué à la commission de rédaction,
M. Cappe, père; conservateur des collection?, M. Boizard.
Dans le Comité des Orchidées : président, M. Manlin ; l^' vice-
président, M. Doin; 2" vice-président, M. Lesueur; secrétaire,
M. Duval (Léon); vice-secrétaire, M. Page, fils; délégué au
Conseil d'administration, M. Martin Gahuzac.
Dans le Comité d'Arboriculture d'ornement et forestière : pré-
sident, M. Maurice de Vilmorin; vice-président, M. Chargue-
raud ; secrétaire, M. Luquel ; vice-secrétaire, M. Buuré; délé-
gué au Conseil d'administration, M. Croux; délégué à la com-
mission de rédaction, M. Cliargueraud; conservateur des col-
lections, M. Lasseaux.
Dans le Comité de l'Art des jardins : président, M. Touret ;
\'''' vice-président, M. Nanot; 'i^ vice-président, M. Redont;
secrétaire, M. Lemée; vice-secrétaire, M. Plançon; délégué au
Conseil d'administrution, M. Touret; délégué à la commission
de rédaction, M. Lemée.
Dans le Comité des Industries horticoles : président, M. Hano-
teau ; l^"" vice-président, M. l'radines; 2^ vice-président, M. Bes-
nard ; secrétaire, M. Ozanne; vice-secrétaire, M. Brochard >
délégué au Conseil d'administration, M. Quénat; délégué à la
commission de rédaction, M. Chauré; conservateiir des collec-
tions, M. Lavoivre.
Le Conseil d'administration a, comme chaque année, procédé
au renouvellement partiel ou intégral des commissions adminis-
tratives qui se trouvent ainsi constituées pour l'année 1896 :
Commission de comptabilité : MM. Jamin, Ch. Joly, D. Vitry,
Paillet, père.
Commission du contentieux ; MM. Delessard, Barre, Chouve-
roux, Huard, et le secrétaire général qui en est de droit le
président.
22 PROCES-VERBAUX.
- Commission du logement : MM. Léon Say, Henri de Vilmorin ^
Chatenay, Chouvet fils, Huard, Paul Lebœuf, Eugène Verdier,
Gh. Joly.
Commission des expositions : MM. Villard, Yitry, Ghagueraud,
Emile Ghouvet, Alexandre Hébrard, Hémar (Honoré -Marie),
Dormois, Hémar (Honoré-Jean), Boizard, Goulombier, Lacial,
Delamarre, Savoye, Tavernier, Laurent Hébrard, Marcel, Qué-
nat, Léon Delà ville, plus les secrétaires généraux, les tréso-
riers, le secrétaire rédacteur et l'architecte de la Société, qui
en font partie de droit.
Commission des ^récompenses : MM. Gh. Joly, président;
D. Bois, secrétaire; Chatenay, Yitry, Eugène Verdier, Mussat,
Ernest Bergman, Chargueraud, Henri de Vilmorin; plus les
présidents des différents comités.
Commission de rédaction et publication : MM. Ernest Berg-
man, Gh. Joly, Ghouvet père, Alexandre Hébrard, Marcel,
Chouveroux, Opoix, Paul Lebœuf, Parisot, Ghappellier, Appert,
Ketelêer; plus le secrétaire général, le secrétaire-rédacteur et
les délégués des différents comités.
Commission de secours : M^^^ Bassot, Maurice de Vilmorin et
Villard; MM. Barre, Maurice de Vilmorin, Delessard, Stinville,
Laurent Hébrard, Lecoq Dumesnil, Ghatenay.
M. le Président propose de ratifier par un vote les proposi-
sitions faites par le comité des Orchidées, dans la séance du
^6 décembre, relativement aux récompenses à attribuer à des
présentations. Ges propositions sont adoptées. En conséquence,
il est accordé :
Une prime de 2^ classe à M. Gardoso, 31, boulevard Beausé-
jour, à Paris, pour 1 Zygopelatum Machaiji portant deux tiges
florales ;
Une prime de 1'® classe à M. Bert, rue Victor Hugo, 68, à
Colombes (Seine), pour un superbe Cattleya Trianœi ;
Une prime de 2^ classe, au même présentateur, pour un Lselia
unceps alba;
Une prime de 2^ classe à M. Garden, avenue de Bellevue, 4, à
Bois-Golombes (Seine), pour un Ly caste Skinneri alba.
SÉANCE DU 9 JANVIER 1895. 23
Des remerciements à M. Aufroy fils, d'Andilly (Seine-et-Oise),
pour un panier à Orchidées en Pitch-pin.
Objets présentés pour être jugés par les comités :
Au comité d'arboricullure fruitière :
Par M. Pathouol, jardinier-horticulteur à Corbigny (Nièvre),
4 Poires Doyenné d' hiver ; 3 Pommes Calville blanc et 3 Pommes
Reinette du Canada; fruits très sains pour être venus en plein air
et pour lesquels le comité' demande l'attribution d'une prime de
3'' classe.
Au comité de floriculture :
\^ Par M. Sallier, horticulteur à Neuilly-sur-Seine, un Aspi-
distra elatior portant deux fruits, dont un parvenu à maturité
entr'ouvert et montrant les graines. La fructification de cette
plante est un fait intéressant et assez rare, aussi propose-t-on de
voter des remerciements au présentateur ;
2° Par M. Lefièvre, jardinier chez M™' Lefebvre, château de
Conches par Lagny (Seine-et-Marne), un lot de Cyclamens obtenus
d'un semis fait le 25 novembre 1894 et deux 6r/oa?mia5 provenant
d'un semis de l'année. Ces plantes sont belles et bien cultivées.
Le comité propose d'accorder une prime de 2« classe pour les
Cyclamens et une prime de 3*^ classe pour les Gloxinias.
Au comité des Orchidées :
1° Par MM.Duval(Léon) et fils, rue de l'Ermitage à Versailles,
une Orchidée nouvelle que les présentateurs désignent sous le nom
à'Odontoglcssum Henrici. Cette belle plante semble devoir être
placée dans la même section que VO, Andersonianum. Le comité
en apprécie les mérites; il demande qu'une prime de V classe
soit attribuée à MM. Duval et fils auxquels il vote en outre des
félicitations;
^° Par M. Belin, horticulteur à Argenteuil (Seine-et-Oise), un
Cycnoches reçu dans une importation du mois d'août dernier et
dont le présentateur désire connaître le nom. Le comité rattache
cette plante au Cycnoches peruvianum Rolfe ;
3° Par M. Nilsson, horticulteur fleuriste, rue Auber, Paris, un
24 PROCÈS-VERBAUX.
Vanda cœrulea pour lequel il est volé un rappel de prime de
2^ classe;
4^' Par M. Dallé, horticulteur, rue Pierre-Charron, Paris, un
Odonloglossum Insleaij't leopardimim, un Saccolabium illustre
Hef/nieri et un Catlleyaaurea, qui lui valentdes remerciements;
5^ Par M. Cardoso,3l, boulevard Beauséjour, Paris, un Cypri-
pecfivm hybride nouveau qu'il désigne sous le nom de C. Gautieri,
Celte plante est issue du C. villosum croisé par le C. Harrisia-
num\ elle a été obtenue par M. Gautier, ancien jardinier de
M. Moreau, qui l'a donnée au présentateur. M. Cardoso pré-
sente en outre un Cypripedium Leeanum, var. Le comité lui
vole des remerciements;
6° Par MM. Cappe et fils, horticulteurs au Yésinet (Seine-et-
Oise), un Epidendrum trouvé dans une importation de Cattleya
Slxinneri, présenté pour en savoir le nom. Le comité reconnaît
dans celte plante V Epidendrum aurantiacum;
T° Par M. Gautier, rue Saint-James, à Neuilly (Seine), un
Cypripedium Lawrenceanum, belle variété, et un Oncidium Lan-
ceanum remarquable par sa bonne culture. Pour ces deux plantes
il est proposé une prime de 2° classe avec félicitations ;
8° Par AL Truffant, horticulteur, rue des Chantiers, à Versailles,
un Cypripedium nouveau, très beau, que le présentateur désigne
sous le nom de C. villosum Truffauti et qu'il suppose être un
hybride naturel dont les parents seraient les C. villosum et
Hoxalli. Un certificat de mérite de T'' classe est demandé pour
ce remarquable apport.
9° Par M. Page, jardinier-en-chef chez M. Robert Lebaudy, à
Bougival, 2 Angrœcum sesquipedale, très beaux, bien fleuris,
ayant l'un 10 fleurs, l'autre 6; un Cypripedium Leeanum, var.,
portant 5 fleurs, 1 C. Nilssotii, hybride issu du C. Chantini,
croisé par le C. Boxalli ; \ C. Harrisii-villosum, hybrides
obtenus par le présentateur. Le comité propose d'attribuer une
prime de 2® classe pour les Angrsecum et une de l''^ c'asse pour
les Cypripedium hybrides.
M. le secrétaire général adjoint annonce de nouvelles présen-
tations de sociétaires.
La séance est levée à i h. 10 m.
SÉANCE DU 23 JANVIER 1896. 25
SÉANCE DL 23 JANVIER 1896
Présidence de HI. Albert Truffaut, vice-président.
La séance est ouverte à 3 h. 10 m. Les membres présents
sont au nombre de 224 : 23 honoraires et 201 titulaires.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. le Président prie M. Joly, qui se trouve dans la salle des
séances, de venir prendre place au Bureau. La Société, en lai
donnant le titre de vice-président honoraire a voulu reconnaître
les importants services que ce dévoué collègue lui a rendus ; elle
espère que M. Joly voudra bien lui conserver sa collaboration
active, si précieuse. Ces paroles sont accueillies par de chaleu-
reux applaudissements.
M. le P."ésident annonce que plusieurs de nos collègues ont
été l'objet de distinctions honorifiqties.
Ont été promus au grade d'officier du Mérite agricole :
M. Eugène Barbier, de la Ferté-Saint-Àubin ; M. Delaville aîné,
de Beauvais; M. Deseine fils aîné, de Bougival.
Ont été nommés chevaliers du même ordre :
M. André Boutard, de Montreuil-sous-Bois; iM. Eugène Gochu,
de Saint-Denis; M. Paul Edouard Darbour, de Torcy- Sedan;
M. Paul Dubreuil, directeur de la France agricole; M. Henri
Kaczka, commissionnaire en fleurs: M. Auguste Nonin, horti-
culteur à Ghâtillon-sous-Bagneux; M. Touret, architecte-paysa-
giste à Paris; M. Dessert, à Chenonceaux ; M™^ Bourgette, à
Nantes ; M. Rjuyer-Turlat, à Neufchâleau.
M. le Président adresse les félicitations de la Société aux
nouveaux décorés et particulièrement à M. Nonin, qui a été plu-
sieurs fois lauréat dans les expositions de la Société et qui,
aujourd'hui même, vient d'être élu président du comité' des
Chrysanthèmes i Applaudissements).
Il proclame l'admission de 24 nouveaux membres titulaires
dont la présentation a été faite dans la dernière séance.
M. le secrétaire général annonce les décès de cinq de nos col-
ièeues : M. Jean-Pierre Cassier, de Suresnes, membre honoraire,
26 PROCES-VERBAUX.
qui faisait partie de la Société depuis l'année 1854; M. Evelin
Waddington, sociétaire depuis 1872; M. Moisy, de Paris, mem-
bre honoraire, sociétaire depuis l'année 1858; M. Henri Prud-
homme, de Montreuil-sous-Bois, membre titulaire depuis l'an-
née 1887; M. Bienfait, du Raincy, sociétaire depuis 1870.
Il fait connaître le résultat d'élections complémentaires qui
viennent d'avoir lieu.
Dans le comité des Orchidées, M. Libreck a été nommé délé-
gué à la commission de rédaction et M. Henri Duval, conser-
vateur des collections.
Dans le comité d'arboriculture fruitière, M. Delessart a été
nommé délégué à la commission de rédaction en remplacement
de M. Chouveroux appelé à d'autres fonctions.
La section des Chrysanthèmes a constitué son bureau de la
manière suivante : président, M. Nonin ; vice-présidents,
MM. Delavier et Cordonnier ; secrétaire, M. Chargueraud; vice-
secrétaires, MM. Lionnet et Yvon fils; délégué au Conseil d'ad-
ministration, M. Nonin; délégué à la commission de rédaction,
M. Chargueraud.
La commission du contentieux a élu comme secrétaire M. De-
lessard; elle a désigné comme délégués à la commission de loge-
ment MM. Chouveroux et Delessart.
M. le secrétaire général annonce ensuite qu'une section des
Roses se forme dans le sein de la Société et que les membres qui
désirent en faire partie peuvent dès maintenant se faire inscrire à
l'agence. Les élections pour la constitution du bureau auront
lieu dans la séance du 13 février.
Il procède au dépouillement de la correspondance qui com-
prend :
A. — Correspondance manuscr[te :
Lettre de M. Perrier fils, constructeur d'appareils de chauffage
de serres, rue Michel-Bizot, 164, à Paris, demandant la nomina-
tion d'une commission pour examiner un châssis à verre débor-
dant, destiné à éviter la buée dans les serres, et dont il est
l'inventeur. Le comité de floriculture a désigné pour faire partie
de cette commission : MM. Henri Vacherot, Opoix, Savoye père,
SÉANCE DU 23 JANVIER 1896. 27
Billiard, Nonin, Jobert, Tavernier, Welker fils, Massé, Gappe
père et Cappe fils.
B. — Correspondance imprimée :
Règlement et programme de l'exposition que la Société horti-
cole dauphinoise tiendra à Grenoble du 1 1 au 15 juin 1896.
Règlement et programme de l'exposition que la Société d'A-
griculture, d'Horticulture et d'Acclimatation de Cannes, tiendra
à Cannes du 19 au 23 mars 1896.
Programme des concours de l'exposition que la Société royale
d'Horticulture et d'Agriculture d'Anvers, tiendra à Anvers du
8 au 10 novembre 1896.
Programme de l'exposition que la Société royale d'Horticul-
ture et de Botanique de Gand tiendra à Gand du 15 au 17 no-
vembre 1896.
G. — Ouvrages destinés a la Bibliothèque :
1" Rapport sur V ouvrage intitulé : ^< L Horticulture dans les cinq
parties du monde », par M. E. Bedenne;
2° Quelques conséquences pratiques de la loi des accidents du
travail, votée par le Sénat en première lecture, par M. Léon Lan-
dais^ brochure in-4° de 11 pages;
3° 45^ livraison du Dictionnaire pratique d'Horticulture et de
jardinage, par M. G. Nicholson, traduit par M. S. Mottét;
4° Feuille d' informations du ministère de VAgjHculture, n°H et 5.
Note, Rapport et Compte rendu déposés sur le bureau :
Les deux premières variétés de Pommes de terre connues en
Europe, par M. E. Roze.
Notice nécrologique sur M. Célestin Debray, par M. Dormois.
Rapport sur les cultures de Chrysanthèmes, de M. Lionnet,
jardinier-en-chef au château de Jouy-en-Josas(Seine-et-Oise), par
M. Nonin.
. Les conclusions de ce rapport demandant le renvoi à la com-
mission des récompenses et l'insertion dans le journal sont adop-
tées par l'assemblée.
î8 procès-verbaux.
Objets présentés pour être jugés par les comités :
Au comilé r/e (loricuUure :
1° Par M. G. Boucher, horticulteur, avenue d'Italie, 164, Paris,
des fleurs de Dalura à fleur rouge [Bnigmansia sanguineà) pour
lesquelles des remerciemenis sont adressés au présentateur ;
2" Par MM. Yvon et lils, horticulteurs, route de Chatillon, 44,
à Malakoiï (Seine), des fleurs de Chrysanthèmes tardifs, variétés
John H. Tayloi\ Madame Calvat, Madame Massé, Masiev Bats,
Spaulding, Marie Recoura, Primrose League^ qui, selon les pré-
sentateurs peuvent se conserver jusqu'en février. En raison de
la beauté de ces fleurs, le comité propose de leur attribuer
une prime de 2<^ classe.
Au comité d'arboriculture fruitière :
Par M. Anatole Cordonnier, de Bailleul (Nord), une caisse de
Raisin Black AHcante cueilli le 22 janvier sur Vigne soumise à la
culture relardée et cultivée à l'engrais des grapperies. Ce Rai-
sin, très beau, a été tiès admiré par les membres du comité qui
demandent qu'une prime de l""*" classe soit accordée au présen-
tateur.
Au comité d'arboriculture d'ornement :
Par M. Maurice de Vilmorin, 22 photographies d'arbres et
d'arbrisseaux destinées à prendre place dans les collections du
comilé. De vifs remerciements sont adressés au donateur.
Au comité des Orchidées :
\° Par MM. Duval et fils, horticulteurs, rue de l'Ermitage, à
Versailles, \ Brassavola glauca (Laelia glauca), plante quelque-
fois cultivée dans les serres, mais qui fleurit assez rarement;
un Cypripedium Harrmano-superbum (vrai), à grandes et belles
fleurs; un Cypripedium Charlesworlhi^ remarquable par son
labellequi a une teinte rose assez accentuée; 1 Odontoglossum.
Roezli, à macules violettes, variété devenue relativement rare;
1 Dendrochilum glumaceum, charmante plante aux fleurs petites
mais très abondantes, groupées en grappes légères, exhalant
SÉANCE DU 23 JANVIER 1896. 29
une odeur très suave. Pour l'ensemble de celle présentation, le
comité propose l'attribution d'une i)rinie de -l'"'' classe ;
2° Par M. Belin, horticulteur, route de Sannois, à Argenteuil
(Si'ine-et-Oise), 1 Caltleya Luddemanniana pour lequel on pro-
pose d'accorder une prime de 3*^ classe ;
3° Par M. Gautier, chez M. le D^ Fournier, rue Saint-James,
28 bis àNeiiilIy-sur-Seine, le L;elia anceps alba, var. Stella, très
belle variété qui commence à se répandre un peu dans les cul-
tures et pour laquelle une prime de 2^ c'asse est demandée ;
4° Par M. Garden, horticulteur, à Bois-Colombes (Seine),
le Cyprlpedlum Harrhlano-Spicerianum, hybride nouveau
obtenu par le présentateur qui lui donne le nom des espèces
dont il est issu. Remerciements;
5° Par M. Truffant, horticulteur, rue des Ghanliers, 40, à Ver-
sailles, un superbe Seleniped'wm Schroderœ, var. splendens et
un Cypripedium Fxul, présenté à litre de curiosité. Pour ces
deux plantes, le comité propose l'attribution d'une prime de
2e classe;
6° Par M. Vacherot, horticulteur à Boissy-Saint-Léger (Seine-
et-Oise), un Dendrobium nobile, remarquable par son abondante
floraison (il porle 72 fleurs). Des félicitations sont votées au pré-
sentateur et l'on demande qu'une prime de 3® classe lui soit ac-
cordée ;
7° Par M. Thibaud, jardinier chez M. Libreck, rue du Rane-
lagh, 63, à Paris, un Cypripedium Latkamianum, un Warscewic-
zella velatal et un Anœclochtliis Sanderianu<, plante nouvelle
importée par la maison Sander. Une prime de 2® classe est
demandée pour ces trois plantes;
8° Par MM. Cappe, père et fils, horticulteurs au Vésinet (Seine-
et-Oise), un Cypripedium Arthurianum., un C. Calypso, un C. insi-
gne, var., un C. Barteti, un C. Leeanum super bum, un C. hirsuto-
villosum, superbe hybride obtenu par les présenlaleurs qui en
ont observé la première floraison en 1890. Ce Cypriptsdium a les
mêmes parents que le C, Germinyanum de Veitch, mais il se
distingue nettement de ce dernier.
Les mêmes présentateurs montrent. en outre 4 Dendrobium
30 NOMINATIONS.
nobile, variétés diverses. Pour l'ensemble de ce bel apport, le co-
mité propose l'attribution d'une prime de 1^"^ classe.
L'un de MM. les secrétaires annonce des présentations de nou-
veaux membres et la séance est levée à 3 h. 30.
NOMINATIONS
SÉANCE DU 9 JANVIER 1896.
MM.
1. Bâton (Ernest), o, rue de Sfax, à Paris, et avenue du Raincy, à
Villemonble (Seine), présenté par MM. Cochet (Scipion) et
Cochet-Cochet.
2. Besnard (Louis), jardinier chef chez M. Poirrier, au château de
BéhoList, par Orgerus (Seine-et-Oise), présenté par MM. Pou-
lailler (A.) et Chargueraud.
3. Blet (Jean), jardinier de M. Darblay, à Corbeil (Seine-et-Oise),
présenté par MM. Lévéque et Chatenay (Âbel).
4. BoLUT (Lucien), secrétaire général de la Sociélé d'Horticulture
de la Haute-Marne, à Chaumont (Haute-Marne), présenté^ par
MM. Chatenay (Abel) et Berthier.
5. Carillon (Stanislas), horticulteur-rosiériste, 30, rue Malassis,
Bagnolet (Seine), présenté par MM. J. Girardot et P. Cochet.
G. Chévrier (Adolphe), conseiller à la Cour de cassation, 13, rue de
Téhéran, à Paris, présenté par MM. Huard et Chatenay (A.),
7. CosTANTîN (Julien) (membre à vie), maître de conférences à l'École
normale supérieure, 57, rue Claude-Bernard, à Paris, présenté
par MM. Bonnier et Dufour.
8. Le Coulteux fils, horticulteur, à Igny (Seine-et-Oise), présenté
par MM. Léon Duval, H. Duval et L. Guillochon.
9. Desprez (Jules), au château de Drancy, Porte-Bourget (Seine),
présenté par MM. Ch. Joly et Huard.
10. Epaulard (Emile), 2, place Mauconseil, à Fontenay-so us-Bois
(Seine), présenté par MM. Mainguet fils, et Hébrard (A.).
11. FossEY (J.), rédacteur au journal Le Jardin, 10, rue Notre-Dame-
de-Nazareth, à Paris, présenté par MM. Martinet et J. Nanot,
12. Fréret (Louis), 43, rue des Boulets, à Paris, présenté par
MM. Chatenay (Abelj et Huard.
13. Gayffier (Eugène de), ancien conservateur des forêts, La Ches-
naye, commune de la Bussière (Loiret), présenté par MM. Huard
et Chatenay (Abel).
SÉANCE DU 9 JANVIER 1896. 31
14. GouRLOT (Alphonse), administrateur des journaux Le Jardin et
Le Petit Jardin illustré, 167, boulevard Saint-Germain, à Paris
présenté par MM. Maxime Cornu et Martinet.
15. Graindorge (J.-B.), 37, rue de Montreuil, à Bagnolet (Seine), pré-
senté par MM. Lepère et fils et Héaault.
16. GuiLLOux (Charles), propriétaire, 142, rue Houdan, à Sceaux
(Seine), présenté par MM. Paillet père et Jobert (Maxime).
17. Hariot (Edmond), propriétaire, 15, rue de Chàteaudun, à Paris,
présenté par M™*' Poupon et M. Huard.
18. JiLCOT (Paul), 28, quai de Bercy prolongé, à Charenton (Seine),
présenté par MM. Chargueraud et Bois.
19. Le Borgne (G.), horticulteur, 23 bis, rue de la Mairie, à Brest
(Finistère), présenté par MM. Greuthe et Truffant (Albert).
20. Ledoux (Alexandre), cultivateur, 15, rue de Rosny, à Fontenay-
sous-Bois (Seine), présenté par MM. Hébrard (A.), Mainguet
(H.) et Héricourt (L.).
21. Legrain (Emile), horticulteur à Breuille-Pont, par Bueil (Eure),
présenté par MM. Battut (F.) et Boucher (G.).
22. Lefebvre, 108, rue de Longchamp, à Paris, présenté par
MM. Touret et Lemée.
23. Lefebvre (Edmond), Palais-Royal, 34, galerie Montpensier, à
Paris, présenté par MM. Michelin et Templier.
24. Lefrang (Victor), quincaillier, Grande-Rue, à Bourg-la-Reine
(Seine), présenté par M. Jamin (F.).
25. Le Melle (Auguste), constructeur, 42, rue Lafayette, à Paris,
présenté par MM. Poulailler (A.), et Chargueraud.
26. Lergh (Félix), 61, boulevard Richard-Lenoir, à Paris, présenté
par MM. Chatenaj (A.) et Lebœuf (Paul).
27. Leroux (Ferdinand), grainier-fleuriste, 12, rue de la Ferronnerie,
à Paris, présenté par MM. Poulailler (A.) et Mangin (L.).
28. Lesueur (Georges), horticulteur, 61, quai de Saint-Cloud, à
Saint-Cloud (Seine-et-Oise), présenté par MM. Lesueur (J.),
Jamin (F.) et Lesueur (V.).
29. Marin, propriétaire, 3, rue de Berri, à Paris, présenté par
MM. Maurice de Vilmorin et Ch. Joly.
30. Maumené (Albert), rédacteur au journal Le Jardin, 167, boulevard
Sainl-Germain, à Paris, présenté par MM. Martinet et Hariot.
31. MÉziÈRES (François), 290, rue de Chai-enton, à Paris, présenté par
MM. Hébrard (A.) et Hébrard (L.).
32. MoREAQ (Théodule), cultivateur, 25, rue Mauconseil, à Fontenay-
sous-Bois (Seine), présenté par MM. Hébrard (A.), Héricourt
(H.) et Mainguet (L.).
33. NÉ-JER (Pierre), entrepreneur de treillages et de rustiques, 6, route
d'Orléans, à Montrouge (Seine), présenté par MM. OpoixetPlomb.
32 NOMINATIONS.
34. Personmer (Claude), horliciilteiir, marchand grainier, 7, boule-
vard du Deuxième-Zouaves, présenté par MM. Sallier (J.),
Férard et Schwarz.
Xô. Petit (Hippolyte), propriétaire, 10, avenue de Villiers, à Paris,
présenté par MM. Vitry (D.) et Savart (E.).
36. Pinson (Louis), ancien maraîcher, 381, rue de Vaugirard, à
Paris, présenté par MM. Héhrard (L.) et Michel.
37. QuiNTiNE (Arsène), jardinier chez M™° GornuauU, avenue de
Ville-d'Avray, à Chaville (Seine-et-Oise), présenté par MM. Ta-
bernat et Hoibian.
38. RÉVILLON (M"»" A.), 122, avenue Victor-Hugo, à Paris et à Mignaux
près Poissy (Seine-et-Oise), présentée par MM. Michelin et
Templier.
59. RiOMSE (Henri), 108, rue de Longchamp, à Paris, présenté par
MM. Touret et Lemée.
40. RoBERTs (Edmond-James), lo, rue de Chanaleilles, à Paris et
château de Caumon-Villequier, par Caudebec-en-Gaux (Seine-
Inférieure), présenté par MM. Huard et Ghouvet (E.).
41. Tapret (D""), 8, rue Volney, à Paris, présenté par M. Bergman
.(Ernest).
42. TissELiN (Jules), propriétaire, 22, rue de TÉglise, à Neuilly (Seine),
présenté par MM. Poiret-Delan, et Savoye père.
43. VoisENET, 108, rue de Longchamp, à Paris, présenté par
MM. Touret et Lemée.
Dame Palronnesse.
Tapret (M°^'-), 8, rue Volney, à Paris, présentée par M. Ernest
Bergman.
SÉANCE DU 23 JANVIER 1896.
MM.
i. Baudrand, fleuriste, 26, rue d^Aligre, à Paris, présenté par
MM. Robert (Georges) et Jobert (Maxime).
2. Blet (Florentin), jardinier, à la Ferté-Vidame (Eure-^t-Loir),
présenté par MM. Huard et Ghatenay (A.).
3. Bobenrieth, jardinier-ileurisle, 2, chemin de la Station, à Meudon
(Seine-et-Oise), présenté par MM. Mauvoisin, Ghevalier (Gh.),
Landais (P.) et Lecoinle.
4. DÉGOUTiN (rabbé), chanoine, 163 bis, à Nancy (Meurthe-et-Moselle),
présenté par MM. Huard et Ghatenay (A.).
o. Devaud (Joseph), 25, rue Ménaue, à Angers (Maine-et-Loire),
présenté par MM. Perrault (E.). fils aîné, et Boucher.
6. DoRMiGNY (Louis), jardinier, 12, rue de la Plaine, au Vésinet
(Seine-et-Oise), présenté par MM. Gappe (E.) et Gappe (L.).
SÉANCE DU 23 JANVIER 1896. 33
7. DucHESNE-BiLLOuiN (M™^), à la Grille par Chinoii (Indre-et-Loire),
pi ésenlée par MM. Hiiard et Chatenay.
8. Forestier (Louis), horticulteur, à Larne, près Bour^-la-Reine
(Seine), présenté par MM. Robert (Georges) et Jobert (Maxime).
9. Fouret (Alfred), jardinier chez M, le comte de Roy de Ville, à
Choisy-au-Bac (Oise), présenté par MM. Courtois (E.), de
Maintenant.
10. Frissard (Gaston), 13, rue Cardinal-Lemoine, à Paris, présenté
par MM. Cayeux et Le Clerc.
\i. JouAN (Charles), jardinier chef chez M. le comte Ch. Pozzo di
Borgho, à Saint-Cloud (Seine-et-Oise, présenté par MM. Hoï-
bian (J.) et Francin.
12. Lecaplain (Charles), 26, rue Jean-Jacques-Rousseau, à Issy-les-
Moulineaux (Seine), présenté par MM. Beudin, et Niolet.
13. Lefkbvre fils, horticulteur-amateur, à Saint-Just, près Vernon
(Eure), présenté par MM. Nonin, Géraud et Vacherot.
14. Lemoine (Henri), jardinier-en-chef du jardin botanique de la
ville de Tours, à Tours (Indre-et-Loire), présenté par MM. Henry
et Gérome.
15. Lortet (Francis), jardinier à l'École d'arboriculture de la ville de
Paris, 12, rue de l'Épinette, à Saint-Mandé (Seine), présenté
par MM. Chargueraud et Schmitt.
16. Lutinier (Pierre), jardinier chez M. Lepelley, à Robinson,
arrondissement de Sceaux ; Seine), présenté par MM. Thi-
monier (E.) et Martineau.
17. Maréchal (Albert), jardinier chez les Dames Auguslines anglaises,
24, boulevard Victor-Hugo, à Neuilly (Seine), présenté par
MM. Huard et Chatenay (A.).
18. Morlet (Jules), 43, rue Saint-Honoré, à Paris, présenté par
M. Batlut(F.).
19. Paly (Achille), jardinier au bois de Vincennes, 12, rue Jean-
Pigeon, à Charenton (Seine), présenté par M. Chargueraud.
20. Picard-Baillet, cultivateur-grainier, 23, avenue de la Gare, à
Joigny (Yonne), présenté par MM. Huard et Chatenay.
21. Ragoût (Benoît), horliculteur, 12, route de la Plaine, au Vésinet
(Seine-et-Oise), présenté par MM. Cappe (E.), Cappe (L). et
Bernard.
22. Rameau, fils, horticulteur, à Larne, par Bourg-la-Reine (Seine),
présenté par MM. Robert (Georges) et Jobert (Maxime).
23. Renard, banquier, 10, rue Grange-Batelière, Paris, présenté par
MM. Léon Say et Huard.
24. Trémaux, horticulteur, 46, avenue de Bonneuil, à la Varenne
Saint-Hilaire (Seine), présenté par MM, Vacherot et Nonin.
3
34 PUBLICATIONS PÉRIODIQUES
PUBLICATIONS PÉRIODIQUES
REÇUES PAR LA SOCIÉTÉ PENDANT l'aNNÉE j 895.
Algérie agricole (L'), Bulletiu de la Colonisation, Agriculture, Viti-
culture, Horticulture, Économie rurale, n"^ 145 à 168 inclu-
sivement, 1895. Alger; in-4.
A7i7îales de la Société d'Émulation {Agriculture, Sciences, Lettres et
Arts de TAin), 2« trimestre. Bourg, 1895; in-8.
Annales de la Société d'Agriculture du déparieïnent de la Gironde^
n°« 11 et 12, 1894; n"^ 1 à 12, 1895. Bordeaux; in-8.
Annales de la Société d'Agriculture, Sciences, Arts et Commerce du
département de la Charente, janvier à décembre 1894; janvier
à novembre 1895. Angoulême ; in-8.
A7inales de la Société d'Émulation des Vosges, année 1895. Epinal, in-8.
Annales de la Société d'Horticulture de la Haute-Garonne, t. LXI, 1894;
janvier à octobre 1895. Toulouse; in-8.
Annales de la Société d'Horticuliure de Maine-et-Loire, 1", 2*, 3* et
4*' trimestres, 1894; l®"" et 2'' trimestres 1895, Angers; in-8.
Annales de la Société d'Horticulture et d'Histoire naturelle de l'Hérault,
n°« 1 et 2, 1894; 4, 5 et 6, 1894; n*^ 1, 3 et 4 1895. Montpel-
lier ; in-8.
Annales de la Société horticole, vigneronne et forestière de TA î<6e, janvier
à décembre 1894; janvier à novembre 1895. Troyes; in-8.
Annales de la Société horticole, viticole et forestière de la Haute- Marne,
n°^ 78 à 87, année 1894; n°s 89 à 100, année 1895. Chaumont;
in-8.
Annales de la Société d'Horticulture de la Gironde (Nouvelles). n°* 69 à
72, année 1895. Bordeaux; in-8.
Annales du Commerce extérieur, i'"', 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10 et 11® fas-
cicules, 1895. Paris; in-8.
Boletin Agricola y Comercia/, janvier au 15 juin 1895. San Salvador;
in-8.
Boletim da Sociedade Broteriana, t. XII, fascicules 1 et 2, 1895. Coïmbre ;
in-8.
Botanical Magazine, n"* 601 à 606, 609 à 612, année 1895. Londres;
in-8.
Bulletin agricole [Le), journal hebdomadaire, organe de FAgricul-
ture et des Industries rurales, n°« 664; 666 à 682; 684 à
686; 688 à 713; année 1895. Paris; feuille in-2.
Bulletin de V Association pomologique de l'Ouest, t. XII, année 1895.
Rennes; in-8.
REÇUES PAR LA SOCIÉTÉ PENDANT L'ANNÉE 1895. 3o
Bulletin de la Société artésienne d^ Horticulture, l^^, 3« et 4^ tri-
mestres, 1894-1895. Arras; in-8.
Bulletin de la Société botanique de France. Session extraordinaire ea
Suisse, P° et 2® parties. 1894. Comptes rendus des séances,
janvier à décembre 1894 (n°^ 1 à 9). Comptes rendus d«s
séances, janvier à juillet 1895, n^^ 1 à 7. Paris; in-8.
Bulletin de la Société centrale d'Horticulture de Nancy, n'^^ 2, 3, 4
et 5, année 1894.; n«^ 1, 2, 3, 4 et 5, année 1895. Nancy; in-8.
Bulletin de la Société d'Agriculture de Caen, année 1895. Caen; in-8.
Bulletin de la Société d' Agriculture de Clermont (Oise), (Le Musée),
n^s 13 à 18, 1895. Clermont; in-8.
Bulletin de la Société d'Agriculture de l'arrondissement dWutun, de ki
Société autunolse d'Horticulture et du Syndicat agricole autu-
nois, n** 31, année 1895. Autun; in-8.
Bulletin de la Société d'Agriculture de l'arrondissement de Boulogne-
sur-Mer, n° 8, année 1894; n<^* 1 à 6, année 1895; Boulogne-
sur-Mer; in-8.
Bulletin de la Société d'Agriculture et d' Horticulture de l'arrondissement
de Pontoise, 1°^, 2«, et 3^ trimestres 1895. Pontoise; in-8.
Bulletin de la Société d'Agriculture du département du Cher, n° 11,
année 1894; n°M2, 14 à 17, année 1895. Bourges; in-8.
Bulletin de la Société d'Agriculture de llndre, n*"^ 5 et 6, année 1894;
n°s 1 à 4, année 1895. Chàteauroux; in-8.
Bulletin de la Société philomatique de Paris, n'^^ j^ 2 et 3, année 1894-
1895. Paris; in-8.
Bulletin de la Société d'Encouragement pour llndustrie nationale,
n«s 109 à 120, année 1895 et table générale des matières 1884
à 1893 (inclusivement). Paris; in-4.
Bulletin de la Société de Géographie, 1", 2°, 3® et 4«^ trimestres 1894;
1«% 2% 3« trimestres 1895. Paris; in-8.
Bulletin de la Société des Agriculteurs de France, n°* 1 à 4, année 1895;
|er^2«, 3°, 4« fascicules de la session générale de 1895. Paris; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture, d'Arboriculture et de Viticulture du
canton d'Argenteuil, n° 8, année 1894; n""" 9, 10 et 11, année
1895. Argenteuil; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture, de Botanique et d' Apiculture de
Beauvais, décembre 1894; janvier à décembre 1895. Beauvais;
in-8.
Bulletin de la Société d'Agriculture du département de la Lozère, juiliet-
aoùt, 1895. Mende; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture de Compiègne, n° 10, année 1894;
n°Ml à 20, année 1895. Compiègne; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture de Douai, n«s 11 et 12, année 4894;
n°* 1 à 5, année 1895. Douai; in-8.
36 PUBLICATIONS PÉRIODIQUES
Bulletin de la Société d'Horticulture de Genève, !'•«, 2^ 3% 4®, 5% 6^,
7% 8% 9^ 10«' et 12^ livraisons, année 1895. Genève; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture de V arrondissement de Clermont
(Oise), n*>s 31 à 36, année 1895. Giermont (Oiso); in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture de V arrondissement de Meaux, n" 6,
année 1894; n^^^ 1 à 6, année 4895. Meaux; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture de V arrondissement de ValencienneSy
4*= trimestre de 1893; 1", 2% 3^ et 4« trimestres de 1894; l«f,
2<^ et 3^ trimesires de 1895. Anzin; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture et de Botanique du centre de la
JSonnandie, n° 3, 1894. Lisieux; in-8.
Btdletin du Muséum d'Histoire naturelle, n»* 1 à 7, année 1895. Paris;
in-8.
Bidletin de la Société d'Horticulture de l'Orne, 9" semestre de l'année
1894; 1" semestre de l'année 1895. Alençon; in-8.
bulletin- Journal 'de la Société d'Horticulture de Vichy-Cusset ; l^*" tri-
mestre 1895. Vichy; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture de Picardie, n°* 1 à 9, année 1895.
Amiens; in-8.
Bulletin de la Société régionafe d'Horticulture de Montreuil-sous-Bois,
lei- et 2" trimestres 1895. Montreuil; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture et d'Apiculture de l'arrondissement
de Senlis, n° 24, année 4894; n»* 1 à 12, année 1895. Senlis;
in-8.
Bulletin de la Société horticole du Loiret, 1" trimestre 1893. Orléans;
in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture et de Viticulture de la Côte-d'Or,
n° 6, année 4894; n°* 1, 2, 4 et 6, année 1895. Dijon; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture et de Viticulture d'Epernay,
janvier à novembre, inclusivement, année 1895. Epernay ; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture et de Viticulture des Vosges, n» 106,
année 1894; n°* 107 à 111, année 4895. Epiual ; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture d'Orléans et du Loiret, 1«% 2° et 3'^
trimestre 4895. Orléans; in-8.
Bidletin de la Société d'Horticulture et de Viticulture d'Eure-et-Loir,
n°s 23 et 24, année 1894; n»^ 4 à 11, année 1895. Chartres; in-8.
Bulletin de la Société d'Agriculture de Poligny, n°^ 2 et 3, année 1895.
Jura; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture et de Viticulture du Puy-de-Dôme,
i^'' et 2® trimestres, année 1895. Clermont-Ferrand ; in-8.
Bulletin de la Société de Viticulture et d'Horticulture d'Arbois (Jura),
n° 4, année 1894; n»» 4, 2 et 3, année 1895. Arbois; in-8.
Bulletin de la Société de Viticulture, Horticulture et Sylviculture de
Reims, n°* 4 à 11, année 1895. Reims; in-8.
REÇUES PAR LA SOCIÉTÉ PENDANT l' ANNÉE 1895, 37
Bulletin trimestriel de la Société cF Horticulture d'Armeyilières {Nurd),
l^', 2«, 3« et 4^ trimestres 1895. Arnientiéres ; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture du Doubs, Besançon, n°^ 49 à
60, année d89o. Saint-Vit ; in-8.
Bulletin trimestriel de la Société d'Horticidture de Limoges, n° 3, 1895.
Limoges; in-8.
Bulletijî de la Société libre d'émulation du Commerce et de Vlndustrie
de la Seine-Inférieure. Exercice 1894-189o. Rouen; 1 vol. in-8.
Bulletin de la Société tourangelle d'Horticulture, l^"" semestre d89.ï.
Tours; in-8.
Bulletin de la Société pratique d'Horticulture de l'arrondissement
d'Yvetot, décembre 1894; février à novembre inclusivement.
année 1895. Yvetot; in-8.
Bulletin de la Société régionale d'Horticulture de Vincennes, u^ 40,
année 1894; n°^ 42 et 43, année 1895. Vincennes; in-8.
Bulletin de la Société vigneronne de V arrondissement de Beaune, n« 2.5,
année 1894; n^* 26 à 30, année 1895. Beaune; in-8.
Bulletin des séances de la Société nationale d'Agriculture de Vrance,
n°s 1 à 8, année 1895 ; Mémoires, t. CXXXVI, année 1895.
Paris ; in-8.
Bulletin des travaux de la Société d'Horticulture, d'Agriculture et de
Botanique du canton de Montmorency, 4^ trimestre 1894; 1^'", 2*^
et 3® trimestres 1895. Montmorency; in-8.
Bulletin du ministère de V Agriculture, Documents officiels, Statistiques,
Uapports, Comptes rendus de missions en France et à l'Étranger,
n°5 8, année 1894; n°* 1 à4; n° 7, année 1895. Paris; in-8.
Bulletin da (Jercle horticole du Nord^ n°^ 12, année 1894; n^^ i à 12,
année 1895. Lille; in-8.
Bulletin de la Société centrale d'Horticulture du département de la
Seine-Inférieure, 1^"^ et 2^ cahiers 1895. Rouen; in-8.
Bulletin du Comité de l'Afrique française, n°^ 1 à 3, n<^* 5 à 12,
année 1895. Paris; in-8.
Bulletin de l'Association des anciens élèves de l'École natinale d'Horticul-
ture de Versailles, 12 volumes, années 1885 à 1895, Versailles;
in-8.
Bulletin du Syndicat agricole de l'arrondissement de Meaux, n°s l à
12, année 1895. Meaux; in-8.
Bulletin horticole et apicole de Saône-et-Loire, janvier à décembre,
inclusivement, année 1895. Chalon-sur-Saône; in-8.
Bulletin international de V Académie des Sciences de Cracovie, décembre
1894; janvier à juillet, octobre et novembre, année 1895. Cra-
covie; in-8.
Bulletin-Journal de la Société d'Agriculture de VAllier, n°^ 12 et 13,
année 1894; n°* 11, 14 et 15, année 1895. Moulins; in-8.
38 PUBLICATIONS PÉRIODIQUES
Bulletin- Joutmal de la Société centrale d' Agriculture et d'Acclimatation
des Alpes-Maritimes, n" 12, année 1894; n"^ 1 à 10 et 12, année
1895. Nice; in-8.
Bulletin mensuel de la Société agricole et horticole de l'arrondissement
de Mantes, n°« 182 à 191, année 189o. Mantes; in-8.
Bulletin mensuel de la Société d'Agriculture de Joigny, n°^ 156 et 157,
année 1895. Joigny; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture de Mâcon, n'^^ 1 à 7, année 1895.
Mâcon; in-8.
Bulletin m.ensuel de la Société des Sciences, Agriculture et Arts de
la Basse-Alsace, fasc. 8, 1894; fasc. 3, 4, 5, 8, 9 et 10, annéa
1895. Strasbourg; in-8.
Bulleihi mensuel de la Société d'Horticulture et de petite Culture de
Soissons, novembre- décembre 1894; janvier à octobre, année
1895. Soissons; in-8.
Bulletin mensuel du Cercle horticole de Rouhaix, n°s 3, 4, 5, 7, 8, 9, 10,
11 et 12, année 1895. Roubaix; in-8.
Bullettino délia R. Société toscana di Orticultura (Bulletin de la Société
R. toscane d'Horticulture), numéros de janvier à mars et de
mai à octobre 1895. Florence ; in-8.
Bulletin trimestriel de la Société cV Horticulture, d'Arboriculture, de
Viticulture et de Sylviculture de la Meuse, n°^ 20, 21, 22 et 23,
année 1895. Verdun; in-8.
Chronique horticole, Journal mensuel de la Société d'Horticulture
pratique de l'Ain, n°s 1 à 12, année 1895. Bourg; in-8.
Chrysanthemum year book{The) 1 vol., 1895. Londres; in-8.
Comptes rendus des séances de la Société de Géographie, n°^ 18 et
d9, année 1894; n«^ 1 à 12, année 1895. Paris; in-8.
Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences^
l^"" semestre, n»* 1 à 5, 7 et 8, 10 à 15, 19, 23 à 25, 2'^ semestre,
n^^ 14 à 21 ; Tables des premier et second semestres. Paris ;in-4.
Compte rendu sommaire des séances de la Société philomathique de Paris,
no« 2 à 19, année 1894; n°« 6 à 19, 1, 2, 3, 4 et 5, année 1895.
Paris ; in-8.
Eleveur (L'), et la Revue Cynégétique et Sportive réunis, n°* 538, 540,
567 et 568, année 1895.
Extrait des travaux de la Société centrale d'Agriculture du départe-
ment de la Seine-Inférieure, 239<= cahier, année 1894; 237%.
238^ et 239^ cahiers, année 1895. Rouen; in-8.
Feuille d'Informations du Ministère de V Agriculture, n"^ 1 et 2, décembre
1895. Paris ; in-4.
France agricole {La) et horticole, n"^ 1 à 52, année 1895. Paris; in-4.
Garden and Forest (Jardin et Forêt), journal d'Horticulture, Paysage,
Art et Sylviculture, n^^ 358 à 383, de janvier au 26 juin 1895 ;.
REÇUES PUR LA SOCIÉTÉ PENDANT l'aNNÉE 1895. 39
nos 388, 390, 391, 392, 393 à 409 (30 octobre d89o.) New-York;
in-4.
Gartenflora, Zeitschrift fur (jarten-und Blumenkimde (Flore des jardins,
Journal d'Horticulture et de Botanique) édité par le D^" L.
WiTTMACK, n°^ 3 à 12 et noM7 à 20, et n°s 23 et 24, année 1895.
Berlin; in-8.
Eet nederlandsche Tainbouwblad (Gazelte horticole néerlandaise, or-
gane de la Société néerlandaise d'Horticulture et de Bota-
nique), n°^ 1 à32 et34 à 52, année 1895. Amsterdam; in-4.
Jardin (Le), Journal bi-mensuel d'Horticulture générale, n°^ lft3 à
212 inclusivement (mars à novembre), année 1895. Paris; in-4.
Le Jardinier pratique, janvier 1895, Paris; in-8.
Jardinier suisse {Le), Journal de la Société helvétique d'Horticulture
de Genève, n»^ 10, 11 et 12, année 1894; n°M0, 11 et 12 du
t. XXII; n°s 1, 2 et 3 du t. XXIII; année 1895. Genève; in-8.
Journal de V Agriculture, n°s 1468 à 1469; 1471 à 1519, année 1895.
Paris; in-8.
Journal de V Agriculture "pratique et d'Economie rurale pour le midi de la
France, t. XG (novembre et décembre), année 1894. t. XGI
(janvier à novembre), année 1895. Toulouse; in-8.
Journal de la Société centrale d'Agriculture de Belgique, t, LU, n°^ 3 à
8, année 1895; t. LUI, n°» 1 et 2, année 1895. Bruxelles; in-8.
Journal de la Société de Statistique de Paris, n°^ 1 à 12, année 1895.
Paris; in-8.
Journal des Gartenbau-Vereins von Unter-Elsass, n^^ 4 à 8, année
1895. Strasbourg; in-8.
Journal de la Société d'Horticulture pratique du Rhône, ti°^ 1 à 10
et 12, année 1895. Lyon; in-8.
Journal of the royal Horticultural Society, vol. XIX; part. 2<'; année
1895. Londres; in-8.
Journal de la Société régionale d'Horticulture du Nord de la France,
n» 12; année 1894; n°* 1 à 12; année 1895. Lille; in-8.
Journal des Agriculteurs, n°* 41 à 46, année 1895. Paris; in-fol.
Journal des Campagnes {Le), Revue hebdomadaire des châteaux,
fermes, maisons de campagne, etc., n^^ l à 51; année 1895.
Paris; in-4.
Journal d'Agriculture pratique, n"* 14 à 52, année 1895. Paris; in-8.
Journal des Roses, n^ 12, année 1894 ; n°H à 8 et 10 à 12, année 1893.
Melun; in-8.
Lindenia, Iconographie des Orchidées, 10° vol.; 6% T, 8% 9% 10« et 11»
livr.; 11« vol.; ^% 2% 3% 4e et 5« livr., année 1895. Bruxelles;
in-4.
Lyon horticole, Revue bi-mensuelle d'Horticulture, n°« 1 à 24, année
1895. Lyon; in-8.
40 PUBLICATIONS PÉRIODIQUES REÇUES PAR lA SOCIÉTÉ EN 1895.
Maandblad van de Vereeniging ter bevorderingvan Tuin- en Landbouw
(Bulletin mensuel de la Société pour le perfectionnement de
l'Horticulture et de TAgriculture dans le duché de Limbourg),
nos 1 à 12, année 1895; iii-8. Maestricht.
Maison de Campagne [La], Journal horticole et agricole illustré des
châteaux, villas, propriétés rurales, n"* 1 à 24, année 1895.
Bergerac; in-8.
Mémoires de la Société nationale des Sciences naturelles de Cherbourg^
1 vol. 1892-1895. Cherbourg; in-8.
Mémoires de la Société d'Agricidture et des Arts de Seine-et-Oîse^
t. XXVIII et XXIX, année 1895. Versailles; in-8.
Monatsschrift des Garlenbauvereins zu Barnif^tadt (Bulletin mensuel de
la Société d'Horticulture de Darmstadt, n"^ 1 à 7 et 9 à 12,
année 1895. Darmstadt; in-8.
Moniteur d'Horticulture (Le), n^^ 1 à 24, année 1895. Paris; in-8.
Pomologie française [La), Bulletin de la Société pomologique de
France, n°® 1 à 12, année 1895. Lyon; in-8.
Progrès (Le), Journal du Syndicat horticole de Seine-et-Oise, n^^ 34
à 45, année 1895. Versailles; in-2.
Provence agricole [La), Bulletin mensuel de la Société d'Agriculture,
d'Horticulture et d'Acclimatation du Var, u°^ 13 à 24, année
1895 (janvier à décembre). Toulon; in-8.
Revue de l'Horticulture belge et étrangère, n^M à 6 et 9 à 12 inclu-
sivement, année 1895. Gand; in-8.
Revue des Eaux et Forêts, n°s l à 24 inclusivement, année 1895.
Poitiers; in-8.
Revue des Sciences naturelles appliquées, n°' 1 à 16 inclusivement,
année 1895. Paris; in-8.
Revue horticole des Bouches-du-Rhône, Journal des Travaux de la So-
ciété d'Horticulture et de Botanique de Marseille, n®* 485,
année 1894; n^^ 486 à 493 et 495 à 496, année 1895. Marseille;
in-8.
Revue horticole. Journal d'Horticulture pratique, n^* 1 à 24 inclu-
sivement, aimée 1895. Paris; in-8.
Rivista agricola romana (Revue agricole romaine, publication du
Com.ice agricole de Rome, dirigée par M. Aug.PooGî), n°^ 23 et
24, année 1894 ; n'^ 5, 8, 9, année 1895. Rome ; in-8.
Rivista agraria, n"» 1, 14, 15, 16,24 à 52, année 1895. Naples; in-fol.
Revue scieniifique du Bourbonnais et du Centre de la Frarce, n^^ 85 à
96, année 1895. Moulins; in-8.
Royal Gardens, Kew. Bulletin of miscellaneous Information (Jardins
royaux de Kew. Bulletin d'informations variées), n"' 96, année
1895; n-^sQ? à 107, année 1895. Londres; in-8.
Sempervirens, Geillustreerd Weekblad voor den Tuinbouw in ISederland
LES JARDINS ALPIÎSS. 41
(Sempervirens, Bulletin hebdomadaire illustré pour l'Hurti-
culture aux Pays-Bas, ii°* 1 à 22, 24 à 28, 30, 32 à o2, année
1895). Amsterdam; gr. iii-8.
Société lV Horticulture d'Ahbev'dle^n''^ 1 à 6, année 1895. Abbeville; in-8.
Société horticole dauphinoise, ianv'ier à décembre 1895. Grenoble; in-8.
Société régionale de Saint- Maur-des-Fossés, un cahier; année 1895.
Saint-Maur; iu-8.
Société horticole et botanique de r arrondissement de Melun, 1", 2'^ et 3"
trimestres, J895. Melun ; in-8.
Sud-Est (Le), Bulletin du Conseil départemental d'Agriculture et des
Associations agricoles de l'Isère, janvier au l'^'' décembre,
année 1895. Grenoble; in-8.
Syndicat horticole (Le), Organe du Syndicat de Saint-Fiacre, n»* 37
à 48, année 1895. Paris; in-8-
TheGarden (Le Jardin, Journal hebdomadaire illustré d'Horticulture
et d'Arboriculture, n°^ 1207 à 1232, 1238, 1240 à 1258, année
1895). Londres; in-4.
The Gardeners Chronicle (La Chronique des jardiniers, fondée en
1841, n«^ 419 à 444,450, 452 à 470, année 1895). Londres; in-4.
Travaux de la Société impériale libre d'Économie, 1894, n° 1; 1895,
n"* 1 à 6. Saint-Pétersbourg; in-8.
Viestnik imperalorskayo rossiibkago obchtchestva Sadovodstva (Messager
[Bulletin] de la Société impériale russe d'Horticulture), n°^ 1
à 5, année 1894; n« 1, année 1895. Saint-Pétersbourg; in-8.
Wiener illustrirte Garten- Zeitung (Gazette horticole illustrée de
Vienne, n°* 1 à 6, 8 à 12, année 1895). Vienne; in-8.
Zeitschrift des Landwirthschaf (lichen Vereins in Bayern (Bulletin de la
Société d'Agriculture de Bavière, cahiers de janvier à octobre,
année 1895). Munich; in-8.
NOTES ET MÉMOIRES
Les jardins alpins (1),
par M. H. Gorrevon
Il n'y a guère qu'une quinzaine d'années que ce terme «jardin
alpin » a pris place dans la littérature alpine et horticole; et
il n'y a pas plus de cinquante ans que les cultures de plantes
(1) Déposé le 28 novembre 1895.
42 NOTES ET MÉMOIRES.
alpines sont entrées dans nos mœurs. En Angleterre certaines
espèces montagnardes (Gentianes^ Œillets, Rhododendrons) se
cultivent, il est vrai, depuis plus de deux siècles. Sur le con-
tinent les cultivateurs n'ont guère commencé à s'occuper de
plantes alpines que vers 1840 et c'est en Suisse, croyons-nous,
et dans le jardin du botaniste Edmond Boissier, que se sont
faits les premiers essais de ce genre. Il commença par cultiver
des espèces saxatiles, espagnoles et orientales, dans les fentes
d'un grand mur de soutènement; puis il fît étabir des rochers
artificiels, les premiers qui se soient faits dans un but cultural,
bien certainement. C'était une agglomération savante de pierres
calcaires moutormées et travaillées par l'érosion, entre lesquelles
on avait ménagé des niches plus ou moins profondes qu'on
remplissait de terreaux de différente nature suivant les besoins
de l'espèce qui était introduite.
Vers 1860 on construisit au Jardin botanique de Genève un
enrochement semblable dû à l'inspiration du botaniste Reuter,
alors directeur du Jardin; mais ce n'est que depuis 1870 que la
construction de rocailles et la culture de plantes de montagnes
se vulgarisa chez nous. Ce goût semble avoir éclaté spontané-
ment de plusieurs côtés car il en est des innovations comme des
inventions, elles surgissent sur différents points à la fois et
semblent être la conséquence de l'esprit du siècle et de la
culture intellectuelle d'une époque.
Le sport de l'alpinisme, qui s'est développé d'une manière si
intense chez nous depuis une trentaine d'années, n'est pas Tune
des moindres causes de ce changement dans les goûts horti-
coles. A. l'heure qu'il est on peut dire qu'en Suisse, que ce soit
à Genève, à Bâle ou à Zurich, les cultures de plantes alpines
sont entrées dans les mœurs. Il n'est si petit jardin qui n'ait
sa rocaille ou son alpinum. Notre Ecole suisse d'Horticulture à
Waerdensweil, sur le lac de Zurich, a un cours de cultures
alpines et il n'est pas jusqu'à nos collèges cantonaux et nos
écoles normales qui n'aient leurs cultures montagnardes, ou
leur petit jardin alpin. C'est un « mouvement » qui est loin
d'avoir atteint son entier développement et qui se propage par-
tout et jusque dans les jardins des villages. La flore alpine et
LES JARDINS ALPINS. A'S
montagnarde détrône celle des régions exotiques dans beaucoup
de cas.
Y aurait-il là une explication du degré d'infériorité que la
Suisse occupe, horticulturalement parlant, vis-à-vis des pays
voisins? Gela est fort possible, car l'esprit du Suisse semble
porté plutôt vers les choses de la nature et vers le sport de la
montagne que vers les jouissances des yeux. Un jardin brillant
nous dit moins qu'une intéressante collection dont les sujets
parlent à l'esprit plus qu'aux sens.
Il ne faudrait pas conclure delà que nous abandonnons les
brillantes filles de l'Horticulture pour les végétaux de nos
rochers alpins. Nous avons même en Suisse, il faut le recon-
naître, des établissements horticoles de première force. Celui de
M. Otto Froebel, à Zurich, fondé vers 1830, est considéré avec
raison comme l'une des premières maisons de l'Europe. Aussi
a-t-il été le premier à s'occuper des plantes alpines pour la
vente. Vers 1 870, déjà, son catalogue contenait des Androsaces et
des Saxifrages. Après lui est venu le Jardin alpin d'acclimatation,
à Genève, quis'établit il y adouze ans, sur le terrain qu'occupait
un établissement horticole s'occupant de plantes exotiques,
celui de MAI. Paris frères et dont le but unique est l'élevage
et la multiplication pour la vente des végétaux des Alpes et des
autres montagnes. Il publie les seuls catalogues, exclusivement
destinés aux plantes alpines et aux graines d'espèces monta-
gnardes.
G'est donc, non seulement une question de mode qui pousse
notre public vers les cultures alpines, mais une disposition de
l'esprit actuel, un résultat de l'éducation populaire, une consé-
quence des courses en montagnes qui sont de plus en plus dans
nos mœurs. En France, et surtout dans les contrées monta-
gneuses, il en est de même et l'Horticulture commence, elle
aussi, à se transformer dans ce sens. N'avons-nous pas vu les
Edouard André, les Vilmorin, grimper à l'alpe aimée et en
rapporter le génie dans leurs œuvres ou dans leurs jardins?
Mais ce qui nous préoccupe le plus, nous autres Suisses, en
ce moment, c'est rétablissement dans nos Alpes, de jardins bota-
niques destinés spécialement à la culture des plantes alpines ou
44 NOTES ET MÉMOIRES.
de monlagnes. Les uns ont un but « phytophile » ou protecteur ;
tel le jardin de la Linnsea. à Bourg-Saint-Pierre, dans la région
du grand Sainl-Bernard et à 1,700 mètres d'altitude. C'est un
musée vivant, un jardin conservatoire où se cultivent les plantes
de toutes les régions montagneuses du globe pouvant vivre à
cette altitude. Il n'a que six années d'existence mais compte
déjà un nombre respectable de rochers représentant autant de
régions ou de chaînes de montagnes. (1)
Le Gouvernement fédéral a, lui, un jardin botanique alpin
dans les Grisons, lequel est placé sous la direction du D"" Slebler,
directeur de la station fédérale pour le contrôle des semences à
Zurich. Ce jardin-là a un but d'utilité pratique en même temps
que scientifique. On y cultive des Graminées, céréales, Légu-
mineuses, fourrages, etc., à une altitude très élevée et l'on publie
des rapports fort intéressants. En Valais, la Société Murithienne
a fondé trois jardins semblables placés à des altitudes très diffé-
rentes; l'un est à Zermatt (1,600 mètres), l'autre à Sion, (300 m.)
le troisième au grand Saint-Bernard (2,500 m.). Ces jardins ont
un but purement scientifique.
Le gouvernement vaudois a fondé deux jardins botaniques
alpins qui dépendent de l'Université de Lausanne ; l'un est aux
Plans-de-Trenières-sous-Bex, à 1,200 mètres, l'autre à Saint-
Gergues, dans le Jura, à 1,000 mètres d'altitude.
Enfin différentes Sociétés, plusieurs sections de clubs alpins et
plusieurs particuliers établissent, un peu partout, des jardins
alpins dans la montagne. C'est un mouvement qui se propage
de part en part et il n'est si petit hôtel qui ne semble avoir son
« jardin botanique ».
Qu'adviendra-t-il de cela? Est ce que la flore locale sera
débordée par les nouvelles venues et verra-t-on se produire ici
ce qui s'est passé avec les plantes nord-fiméricaines qui ont
(1) Le premier essai de ce genre a été tenté dans le val d'Anni-
viers, en Valais. Il y a là, à 2,300 mètres d'altitude, un hôtel
(Weisshorn) placé dans une situation merveilleuse. Nous y établîmes,
en juillet 1885, un petit jardin alpin dont il reste encore quelques
traces, bien qu'il n'ait pas été soigné et qu'il ait souffert grandement
à la suite d'un incendie du dit hôtel.
LES NEPENTHES ET LEUR CULTURE. 45
envahi notre Europe? Ou bien les espèces introduites dans tous
ces jardins se conduiront-elles comme des hôtes qu'on veut bien
héberger et qui doivent ne se mouvoir, ne se reproduire, que
dans certaines limites, qui leur sont assignées? c'est ce que
prouvera l'avenir.
Les Nepentdes et leur culture
Étude botanico-horticole sur les Nepentues,
par M. Jules Ru'wolpu (1).
Considérations générales sur ces plantes.
S'il est sur la terre des êtres et des choses possédant un don
curieux qu'on appelle l'originalité et qui les rend intéressants
même aux yeux des plus vulgaires et à l'esprit le moins éclairé,
les Nepenthes sont peut-être parmi tous les végétaux ceux qui
possèdent au plus haut degré ce mérite particulier.
C'est déjà un titre à la culture, et n'eussent-ils que celui-là, il
devrait servir à les faire admettre un peu plus généralement
dans nos serres; mais ce sont aussi des plantes décoratives au
premier chef, et, si on les considère à ce point de vue, on est
frappé des ressources de toute sorte qu'ils offrent pour la gar-
niture de nos abris chauds.
Gomme plantes grimpantes, certaines espèces et hybrides de
Nepenthes sont remarcjuables par le port, l'ampleur et la
vigueur du feuillage et de la végétation; d'autres espèces
luttent de richesse dans le coloris des ascidies, de fantaisie dans
la bariolure et la moucheture de celles-ci, de diversité et d'élé-
gance dans leur forme et leur grandeur.
Tout, chez les Nepenthes^ est ornemental, et qu'on les cultive
suivant leur état naturel ou en pots ou paniers suspendus, ils
(4) Déposé le 10 octobre 189o.
46 NOTES ET MÉMOIRES.
montrent à l'envi tout ce que leur nature a d'étrange et
d^exolique.
On a des griefs contre leur culture réputée difficile — mais
est-ce une vérité que de dire qu'une plante est incultivable si on
n'essaye pas de lui octroyer dans nos serres les éléments que
lui prodigue la nature dans son pays d'origine? — et les soins
qu'ils demandent, s'ils sont nombreux et constants, ne sont-ils
pas récompensés par une brillante réussite! On allègue encore
qu'ils sont d'un entrelien dispendieux — mais combien d'ama-
teurs supportent des frais élevés pour la culture d'Orchidées
dont les JVepenthes peuvent être des rivaux!
Ils sont assez nombreux et divers pour satisfaire tous les
goûts de leurs amateurs, mais dans le nombre, et suivant le
Lut auquel on les destine, il y a lieu de créer des séries ayant
des aptitudes spéciales pour tel ou tel emploi; une espèce
recommandable pour la beauté de ses ascidies, ne l'est pas tou-
jours pour pouvoir être cultivée en pots suspendus, de même
qu'une autre remarquable par l'abondance de ces mêmes ascidies
et la facilité de sa culture, ne doit pas être recherchée comme
plante grimpante. Il y a, de même que dans les autres genres
végétaux, des Nepenthes délicats et difficiles à conserver et des
variétés rustiques et vigoureuses qui se contentent de soins ordi-
naires; c'est cette ignorance du choix des espèces qui est bien
souvent la cause des échecs que certains amateurs éprouvent
€n essayant cette culture.
Si nous n'insistons pas davantage pour essayer de décrire la
beauté et l'originalité des Nepenthes, c'est que nous savons
qu'ils sont assez connus, au moins de nom, et que c'est
la réputation de leur culture jugée excessivement difficile, qui
est le seul obstacle sérieux à leur diffusion dans les serres, sur-
tout en France.
Nous l'avons pratiquée pendant nombre d'années avec des
résultats heureux, et, en publiant ce petit travail, nous vou-
drions avoir l'espoir qu'il servira peut-être un peu à faire prendre
goût à la possession de ces végétaux exotiques et étranges, une
des plus intéressantes créations de la nature et l'un des plus
curieux ornements de nos serres chaudes.
LES NEPENTHES ET LEUR CULTURE.
47
FîG. 1. — Nepenthes Sedeni cultivé en panier suspendu (i).
(1) Ces clichés proviennent de la maison Veitch et Sons, horti-
culteurs à Ghelsea-Londres.
48 NOTES ET MÉMOIRES.
Nepenthes est dérivé du grec ne, privatif et joe?î^^o*, chagrin.
Beaucoup d'auteurs diffèrent d'opinion au sujet de savoir
pourquoi Linné a appelé ces végétaux de ce nom. Certains
veulent y voir une allusion au liquide sécrété par les urnes
et qui posséderait des vertus extraordinaires, telles celles du
Nepenthes d'Homère, qu'Hélène, la fille de Jupiter, versait à
boire aux convives pour qu'ils oubliassent leurs maux. Or, ce
Nepenthes qu'a chanté Homère doit être, de l'avis de plusieurs
savants, tout simplement l'opium qui, en préparation liquide,
peut se mélanger au vin et dont les effets sont bien ceux décrits
par le poète. D'autres personnes croient que la dénomination
du botaniste d'Upsal a été appliquée à ces plantes parce que leur
vue, excitant la curiosité, fait oublier momentanément les
peines.
Ce fut vers <669 que les premiers Nepenthes furent introduits
en Europe par les soins du D*" P. Hermann qui les envoya de
Geylan à son ami Gommelyn, à Amsterdam. Ils furents décrits
par J. Bryne, puis par Grimm, sous le nom de 'planta mirabilis,
distillatoria. En 1702, Rumph en fit une nouvelle description et
en 1735 Linné réunit toutes les plantes connues jusqu'à ce jour
sous le nom de Nepenthes distillatoria. Différents botanistes
entreprirent après lui l'étude de ce genre et distinguèrent plu-
sieurs espèces.
En 1789 on importa dans les serres d'Europe les N. distilla-
toria L., de l'île de Geylan, N. ampullariaV^ . Jack, de Bornéo,
N. khasiana Hook. f., de Chine, puis il y eut un ralentissement
dans la recherche de ces plantes. Le N. Rafflesiana W. Jack
est introduit en 1815 de Bornéo, puis d'autres magnifiques
espèces viennent enrichir les collections : N. sanguinea LindL,
1849, N, Edwarsiana Low, 1815, de Bornéo, A'. Rajah Hook. f.,
1859, de Bornéo ainsi (jue le N. Veitchi Hook. f., 1859, etc.
En 1868, le N. ruhra Hort. est apporté de Geylan; en 1872,
Veitch et fils, célèbres horticulteurs anglais, annoncent les
A^ Chelsoni et N. Domimji, deux hybrides remarquables obtenus
chez eux. C'est d'ailleurs de leur établissement que sont sortis
beaucoup d'hybrides de Nepenthes.
En 1876, le A^. lanata Hort. est introduit de Bornéo; en 1881 ,
LES NEPENTHES ET LEUR CULTURE. 49
le N. Norihiana Hook., du même endroit. A partir de 1879-1880
commence l'apparition de toute une série d'hybrides, la plupart
nains et convenant particulièrement pour la culture en pots ou
paniers suspendus.
D'après M. Moore^ directeur du jardin botanique de Dublin,
la culture des Nepenthes n'est pas plus difficile que celle des
Orchidées de serre chaude humide. Cependant les belles collec-
tions de ces plantes si curieuses sont relativement rares, tant en
France qu'à l'étranger.
Toutefois en France comme en Angleterre, on a pu remarquei-
quelques belles collections de y^penthes ; nous indiquerons
entre autres, outre celle du Jardin botanique de Lille, celle du
Muséum, de M. le baron de Rothschild à Ferrières et de
MM. Chantrier frères, horticulteurs à Mortefontaine, dont la
richesse et la variété ne le cèdent pas à celles si réputées des
jardins botaniques d'Edimbourg et de Dublin; c'est, il faut le
rappeler, dans les serres de Glasnevin, près Dublin, que M. Do-
miny, auquel l'horticulture est redevable d'un grand nombre
d'Orchidées hybrides, que cet habile jardinier a obtenu de fort
remarquables Nepenilies hybrides, et répétons que par le croise-
ment entre espèces distinctes, la maison Veitch a puissamment
contribué à augmenter le nombre des Nepenthes hybrides
actuellement cultivés.
Le genre Nepenthes forme à lui seul la petite famille des
Népenthées, qui est voisine des Aristolochiées. Dans son Pro-
drome, A. de Gandolle en décrit 33 espèces originaires de l'Aus-
tralie tropicale, la Nouvelle-Guinée, la Nouvelle-Calédonie, Ma-
dagascar, l'Archipel malais, les Seychelles, les régions chaudes
de l'Asie, les Indes tropicales, la Gochinchine.
Les Nepenthes croissent dans des vallées généralement maré-
cageuses, au moins humides, dans dei endroits découverts où
l'air et la lumière ne leur font pas défaut; on en trouve aussi sui-
des lieux élevés de montagnes, tel le 7\^ villosa Hook. fils, que
M. H. Low collecta dans File de Bornéo, au lieu dit Kina-Baiou
à une altitude de 8,000 pieds au-dessus du niveau de la mer
(2,500 mètres).
Ce sont des plantes sous-frutescenles, à tiges quelquefois cou-
50 XOTES ET MÉMOIRES.
chées, le plus souvent sarmenteuses, grimpantes par des vrille»
qui s'accrochent aux corps voisins et développent alors un
appendice foliaire en forme d'amphore ou d'urne muni d'un
couvercle et que les botanistes appellent ascidie.
Ces ascidies sont très variables de forme^ grandeur et couleur;
elles sécrètent avant leur ouverture un liquide aqueux, quel-
quefois coloré suivant les espèces, et qui les remplit jusqu'au tiers
environ de leur hauteur. Les feuilles, alternes, ont le pétiole
développé en limbe se rétrécissant en cirrhe arquée ou le plus
souvent en spirale, et se terminant en une deuxième expansion
presque toujours colorée, affectant la forme d'une urne possédant
quelquefois des ailes ciliées et frangées et surmontée d'un cou-
vercle appelé opercule.
Fleurs dioïques, nombreuses, disposées en panicule sub-termi-
nale ou en grappe, devenant latérale par l'accroissement de la
tip^e. Elles sont vert-jaunâtre, insignifiantes et exhalent une odeur
sui generis; le calice est quelquefois coloré, jaune ou rougeâtre.
Fleurs (^ k périanthe simple (calice), quadripartite, à lobes sub-»
ovales, hérissés extérieurement, creusés de fossettes intérieure-
ment, imbriqués dans l'estivation, les deux extérieurs un peu
plus grands. Etamines soudées en colonne centrale pleine;
anthères environ 16, extrorses, réunies en tête sphérique, à
deux loges opposées et conliguës, à déhiscence longitudinale.
Fleurs Ç à péjianthe semblable à celui des fleurs mâles. Pistil
libre, tétragone, composé de 4 carpelles opposés aux lobes du
périanthe, soudés valvairement en un ovaire quadriloculaire.-
Stigmate sessile, discoïde, obscurément quadrilobé. Capsule
coriace, oblongue, tronquée, couronnée par le stigmate ; graines
allongées, fusiformes. Albumen charnu.
LISTE DES ESPÈCES DE >]EPE>^THE3
décrites dans le Prodrome de A. de CaadoUe (vol. 17, p. 91 et s.).
Nepenthes L. = Phyllamphora Lour. = Cantharifera Rumph^,
Bandura Burm. Amramalico Flacourt.
Section I. — Anourosperma.
N. Pervillei Blume. Seychelles, 2 à 3,000 pieds d'altitude^
N. Wardii Wright.
LES NEPENTHES ET LEUR CULTURE.
51
FiG. 2. — Urne de Nepenthes bicalcarata (espèce).
(Grandeur naturelle.)
52 NOTES ET MÉMOIRES.
Section II. — Eunepeîsthes.
A. — Fleurs paniculées.
N. madagascariensis Poir. — Madagascar.
TV. disiillatoria L. — Ceyian. = N. indica Poir., 1789.
B. — Inflorescence en grappes paniculées.
N, ampuUcuia iack. — Singapore, Malacca, Sumatra, Bornéo,
= N. ampullacea Blume. 1789.
— &. picta Hort.
— p. vittata major Horl.
C. — Inflorescence en grappe.
A. Lowii Hook f. — Bornéo. Mont Kina Baloo, à une alti-
tude de 6 à 8,000 pieds, 1859.
N. villosa Hook f. — Bornéo, Mont KinaBaloo, à une altitude
de 7 à 9,000 pieds, 1855.
iV. Edioardsiana Low. — Bornéo, Mont Kina Baloo, à une alti-
tude de 8 à 9,000 pieds, 1851.
N. echinosloma J. D. Hooker. — Bornéo.
TV. Rajah Hook f. — Bornéo, Mont Kina Baloo, à une alti-
tude de 5,000 pieds, 1859.
A^ Veitchii Hook f. — Bornéo, à une altitude de 1 à
3,000 pieds, 1859.
A. Rafflesiana Jack. — Singapore, Sumatra, Bornéo. -= A'.
Hookerik\ph. 18)5.
— p. nivea. — Singapore et !3ornéo.
6. glaberrima. — Bornéo, Sumatra, Singapore.
— jS. insignis Horl. 1882.
— fi. nigro-purpurea Hort. — Bornéo, 1882.
A', phyllamphora ^iWd. — Singapore, Sumatra, Java, Bor-
néo, Cochinchine, Chine, Nouvelle-Guinée, Archipel de la Loui-
siade. = A. macrostachya et A. fimhrlai.a Blnme = TV. Bur-
bidgei Hook f.
— p. macrantha. — Sarawak et Bornéo.
N. bicalcarata J. D. Hook. — Bornéo, Sarawak. (Voir fig. 2.)
LES NEPENTHES ET LEUR CULTURE. 53
jV. Boschiana Korth. — Bornéo, Mont Mooloo, à une altitude
(le 3.0O0 pieds; mont Poe, rr'gion de Sarawak, à 5,000 pieds.
— |3. sumairana Miquel.
— 8. Loicii. — Bornéo, Sarawak, à 3,000 pieds.
N. Kennedyana F. Muell. — Australie tropicale, Cap York.
N. hirsuta J. D. Hook. — Bornéo, Mont Maltan, à 2,')00 pieds
d'altitude.
N. alata Blanco. — Iles Philippines.
N. eustachya Miq. — Sumalra.
yV. sangidnea Lindl. — xMalacca. = N. sanguinea Grlff, 1849.
TV. ventricosa Blanco. — lies Philippines.
N. celebica J. D. Hook. — Gélèbes.
N. Bongso Koithals. — Sumalra.
N. tentaculata J. D. Hook. — Bornéo, région de Sarawak, à
une altitude de 2,500 à 5,000 pieds.
N. fnelamphora Bl. — Java, à une altitude de 3 à 5,000 pieds.
= N. gymnamphora Reinw.
— p. lucida Bl. — Bornéo.
— S. hœmataniphora Miq. — Java.
A', khasiana J. D. Hook. — Chine. = N. dlstillatoria Gra-
hani. = N. phyllamphora Hook. f. et Thoms. 1789.
A'^. albo-marginata Lobb. — Singapore, Sumatra, Bornéo. =
N. tomentella Miq., 1848.
— |3. villosa.
N, Reinwardt'iana Miq. — Singapore, Sumatra, Bornéo, au
mont Mooloo, à 3,000 pieds d'altitude.
^V. gracilis Korlh. — Malacca, Singapore, Sumatra, Bornéo. :^
N. Korthalsiana Miq. = N. Uevls Korth,
N. Teysmanniana Miq. — Sumatra, Bornéo. = N. lœvis
Morren.
IV. trichocarpa Miq. — Sumatra.
— ^. erythrodicta.
N. Vieillardi J. D. Hook. — : Nouvelle-Calédonie.
Espèces non classées p;ir J. D. Hooker.
N. maxima ReiïWY . — Célèbes, 1824.
A'. Blancoi Blume. — lies Philippines.
54 ^OTES ET MÉMOIRES.
Espèce douteuse.
N. cristafa Brong. — Madagascar, Philippines, 1824,
IMPORTATIONS POSTÉRIEURES A LA PUBLICATION
du Prodrome de De Gandolle.
N. angiistifoUa Mast. Malaga, 1881.
N. Bernaysii F. M. Bailey. Australie, 1881.
N. cincta Mast. Bornéo, 1884.
N, gymnamphora Miq. Java.
• N. Hookeriana l.ow. Bornéo.
N. lanata Hort. Linden. Bornéo, 1876.
N, Lindleyana Low. Bornéo.
N, Loddigesii W. Paxt. Bornéo.
N. Northiana Hook. f. Bornéo, 1881.
N. Burkei Mast. Bornéo, 1889.
— p exce liens Mast.. 1890.
— ^prolifica Mast., 1890.
N. Curthii Mast. Bornéo, 1887.
N. O'Brieniana L. Lind. etRod. Bornéo, 1890.
LISTE DES HYBRIDES DE NEPENTHES
les plus généralement cultivés.
N. amabiUs Hort. 1886.
N. A7nesia72a Hort. 1893.
N. atro-sanguiyiea Hort. 1882.
N. CheUonii Hort. Yeitch. 1872.
N. coccinea Mort. 1882.
N. compacta ïLori. 1881.
N. Courtii Eori. Yeitch. 1881.
N. cylindrica Hort. 1887.
N. Dicksomana Mast. 1888. (Voir fig. 3.)
N. Bominii Hort. Veitch. 1872.
N. Dormanniana'^oTi, 1882.
N, excelsior Hort. 1883.
N, Findlayana Hort. 1886.
N. Henryana Hort.
N. Harryana Burb. Bornéo, 1882.
FiG. 3. — Urne de Nepenthes Dicksoniana (hybride).
'Grandeur naturelle.)
56 NOTES ET MÉMOIRES.
N. Hibberdu Mort. 1883.
N.hybrida Hort. Veitch. 1872.
N.. hybrida maculala Hort.
N. intermedia Hort. 1875. (Voir fig. 5.)
N. Lawrenceana Hort. 1880.
N. Mastersii Hort. 1881.
N. mixia Hort. 1893.
N. Morganiana Hort. 1881.
N. OutramianaUovl. 1879.
TV. Parad'isx Hort. 1883.
lY. Ratcliffiana Hort. 1882.
N, robuslaRori. 1880.
N. rubro maculata Hort. Veitch. 1882.
N. rufescens Hort. Veitch. 1888.
TV. Sedenii Hort. 1872 (Voir fig. i).
N.superba Hort. 1881.
N. Stetumrthu Hort (Voir tig. 4 .
TV. Williamsil Hort. 1880.
.iV. H''?%/eî/a/?r/, Hort. 1882
CHOIX DE XEPENTHES
pour culture en pots ou paniers suspendus.
N. albo-marginata. — Plante naine, feuilles étroites et
courtes, urnes vert rougeâtre, a'vec un anneau blanc à la gorge.
N. coccmea. — Plante vigoureuse, à urnes cramoisies, un
13eu ponctuées de jaune, grandes et belles.
N. compacta. — Plante compacte, à urnes très nombreuses,
moyennes, pourpre maculé de blanc crème (extra).
N. Findlayana. — Urnes nombreuses, moyennes, vertes,
fortement maculées de cramoisi.
N. hybrida maculala. — Urnes grandes, assez nombreuses,
vert foncé légèrement strié de pourpre.
N. Mastersii. — Plante superbe et d'un vert gai, feuillage
ample, urnes grandes, rouge vineux foncé, maculé de pourpre.
L'espèce vraie est très rare (extra).
N. Morganiana. — Plante vigoureuse et naine, urnes
LES NEPENTHES ET LEUR CULTURE. 57
moyennes et nombreuses, presque entièrement rouge sang
(extra).
FiG. 4. Urne de Nepenthes Stewarthii.
(Grandeur naturelle.)
N. Outramîana. — Vigoureuse, urnes moyennes, légèrement
maculées de rouge.
58 NOTES ET MÉMOIRES.
N. Batcliffiana. — Urnes nombreuses, moyennes, vert
maculé de rouge (extra).
A^. robusta. — Plante vigoureuse, urnes moyennes, vertes
maculées de rouge.
TV. Stewarthii, — Plante naine, urnes très nombreuses,
moyennes, presque entièrement maculées de rouge. C'est le nec
plus ultra comme plante de suspension (Voir fig. 4).
TV. Wrigleyana. — Urnes moyennes, d'un vert jaunâtre
maculé de cramoisi (extra).
CHOIX DES >;epemhes
pour cultiver comme plantes grimpantes.
N. bicalcarata. — Espèce vigoureuse à feuilles atteignant
jusqu'à 70 centimètres de longueur, amples et d'un vert foncé,
urnes de 8 à 10 centimètres de longueur, vertes, opercules
munis de deux appendices récurvés simulant des crocs de serpent.
Plante superbe (Voir fig. 2).
TV. Chelsonii. — Plante vigoureuse, feuillage ample, urnes
grandes, largement maculées de rouge.
N. distillatoria — L. — Espèce urnant facilement, urnes
moyennes.
A^. Dominyi. — Plante vigoureuse, urnes grandes, vert foncé
légèrement maculé de rouge.
N. Hookeriana. — Plante vigoureuse, feuille coriace luisante,
urnes moyennes, -différentes de forme sur la même plante, vert
très pâle maculé de rouge, espèce élégante.
N. khasiana Hook. f. — Feuilles glabres, urnes grandes
vert maculé de pourpre; fleurit facilement.
N. Outramiana. — Yigoureuse, urnes moyennes, largement
maculées de rouge.
]S. jihrjllamphora. — Feuilles d'un vert clair, urnes moyennes
de même couleur, espèce vigoureuse pouvant atteindre plus d'un
mètre en un an.
TV. Rafflesiana. — Voisin du A. Hookeriana^ très belle plante.
TV. Sedeni, — Plante vigoureuse, feuilles glabres luisantes,
urnes moyennes, très nombreuses, maculées de rouge brunâtre;
grimpe très facilement (Voir fig. \).
LES NEPENTHES ET LEUR CULTURE. 59
FiG. o. — Urne de Nepenthes intermedia.
(Grandeur naturelle.)
60 NOTES ET MÉMOIRES.
LrSTE DES NEPENTHES
donnant facilement et abondamment des urnes.
Nepenthes albo-marginata. — Mastersii^
— amabilis, — Morganiana^
— Che/sonii, — Norihiana,
— cocdnea^ — Outramiana^
— compacta^ — phgllamphoray
— distillatoria />., — Rafflesiana,
— Ddminyi, — Ratcliffiana,
'- Findlmjana. — Sedenii,
— Hookeriana^ — Ste,varthu.,
— hybrida-maculata, — Wrigleynna.
— khasiana^
LISTE DES NH:PENTHE5
remarquables par la beauté de leurs urnes.
Nepenthes bicalcarata, — lanala Hort.,
— Bui'kei, — Masters'ù^
— Chelsonii, — Northiana,
— cincla, — Bafflesiana,
— Dormanniana , — liajah^
— excehioi\ — Veitchii Hook. f.,
— Hookenana, — villosa.
DÉGÉNÉRESCENCE DU N. MASTERSII.
Le Nepenthes Mastersii vrai est très rare dans les cultures.
Cette situation ne provient pas de sa qualité de plante nouvelle,
qu'il occupait il y a quelques années, ni de la difficulté de la
culture ou celle de la reproduction de l'espèce, mais bien — et
ceci est encore généralement inconnu par la plupart des jardi-
niers — par une dégénérescence graduelle des caractères spé-
cifiques de cette plante, produite par le bouturage et le marcot-
tage.
Expliquons-nous :
Ces deux moyens de propagation des plantes, les plus généra-
lement et les plus efficacement employés pour obtenir des sujets
doués des caractères invariables de leur mère, sont au contraire,
chez ce Nepenthes, la cause d'une instabilité de ces mêmes
LES NEPEXTHES ET LEUR CULTURE. 61
caractères, instabilité trop remarquable pour passer inaperçue
d'un connaisseur, et qui entraîne par là la grande difficulté de
se procurer un A\ Mastersii typique.
Nos observations personnelles nous ont conduit à vérifier de
visu cette opinion émise par l'un de nos amis, et voici en quel-
ques mots quelles ont été nos remarques particulières, qu'il est
aisé à chacun de vérifier par l'expérience.
Nous possédons — et nous sommes un des rares possesseurs
— l'un des Nepenthes Mastersii de semis, sorti de la maison
Veitch et fils, de LonJres. On sait qu'au moment de son appari-
tion, cet hybride remarquable n'était représenté que par quel-
ques rares exemplaires. Si aujourd'hui la valeur commerciale en
est baissée, c'est que l'on est arrivé à obtenir, par une multipli-
cation suivie, une grande extension de cet entant dont le père
est le N. dislillatoria, et la mère, le N. sangulnea.
Mais — puisque la multiplication s'était produite par le bou-
turage et le marcottage — les amateurs possesseurs de plantes
de semis sont les seuls détenteurs de la véritable espèce, — les
plantes issues de ces deux moyens de propagation précités ne
possèdent pas les vrais caractères du N. Mastersii', les urnes
changent de coloris, de formes; les feuilles ont moins d'ampleur
et par là l'ensemble n'a plus pour le connaisseur l'aspect qu'il
devrait présenter.
Voici nos comparaisons : le .V. Mastersii vrai, de semis, est
pourvu de feuilles (portion vaginale ou pétiole limbe), larges de
4 à 6 centimètres et d'un beau vert clair; ces feuilles sont très
rapprochées sur la tige. Les urnes (limbe) — et ici est la remarque
la plus importante, — ont en moyenne de 17 à 20 centimètres de
longueur, et de 18 à 20 centimètres de circonférence, prise au-
dessous de l'anneau qui étrangle l'urne vers son milieu. Les
deux ailes sont très développées. La couleur est rouge sang, sur
laquelle s'aperçoivent les macules du N. distillatoria, son père.
Chez le N. Mastersii obtenu de bouture prise sur le sujet
décrit précédemment, les caractères généraux sont tout diflé-
rents, comme on va le voir. Les feuilles sont moins larges.
moins grandes, et aussi moins rapprochées sur la tige; les urnes
ont de 20 à 2*2 centimètres de longueur, leur circonférence est
62 NOTES ET MÉMOIRES.
seulement de 14 à 16 centimètres ; les ailes sont nulles, le coloris
aussi moins vif. Quelquefois, n'était leur nuance, elles donne-
raient l'idée d'urnes d\i N, Sedeni. Cette dégénérescence s'ac-
centue davantage à chaque reproduction qui a lieu par le
bouturage où le marcottage, si bien qu'après trois générations,
il est presque impossible de pouvoir reconnaître sous ce
nom de Nepenthes Mastersii une plante si différente de la
véritable.
Il ne faut pas croire ce que certains praticiens pensent peut-
être, que ce changement anormal est dû à un autre mode de
culture auquel auraient été soumises ces plantes, ou que nous
voulons parler de cette variété médiocre de N. Mastersii, mise au
commerce en même temps que lui, aux urnes paiement san-
guines et le plus souvent seulement mouchetées de rouge, con-
fondue avec lui et vendue comme telle par des horticulteurs
malhonnêtes ; nos observations ont été rigoureusement con-
trôlées.
De là nous concluons que la multiplication par le semis serait
la seule franchement reproductrice des caractères de cette
plante; les autres moyens fournissent des sujets à grande
vitesse, et à variations qui, quoique peu notables, sont loin de
valoir les qualités de leur mère.
La reproduction du A^. Maslersii par graines est très difficile :
]^ parce que les membres de cette famille sont des végétaux
dioïques, c'est-à-dire à organes sexuels distincts sur chaque
pied; 2° par la grande dissémination des premiers sujets du vrai
N. Mastersii.
SUR QUELQUES QUALITÉS ATTRIBUÉES AUX NEPENTHES.
A part leur renom d'originalité, les Nepenthes ont encore la
réputation d'être des plantes carnivores comme les Drosera^
Dionœa, Cepkalotus, Sarracenia^ Utricularia, Pingmcula, etc.
Cette réputation, qui n'a jamais été basée sur des faits positifs,
a toujours été l'objet de vives discussions de la part de ceux
qu'intéresse celte question physiologique.
On a allégué que le liquide sécrété par les urnes de ces plantes
était digestif; M. D. Hooker, à la suite de ses expériences s'était
LES NEPENTHES ET LEUR CULTURE. 63
formé cette opinion : « On ne peut douter que les Nepenthes ne
possèdent un véritable procédé digestif, tel que celui qui a été
démontré pour les Drosera^ Dionsea^ Pinguicula. Il paraît pro-
bable qu'une substance agissant comme la pepsine est émise
par la paroi interne de l'urne, mais principalement après qu'on
a mis de la matière animale dans le liquide. »
MM. Gorup, Besanez et Wiil avaient formulé cette conclusion :
« Nous n'hésitons pas à regarder le suc acide des urnes de
Nepenthes comme une solution végétale de pepsine. »
Or, comme l'a dit M. Duchartre dans son remarquable travail,
publié dans ce ]onTnSi\ [Remarque sur les plantes dites carnivores,
année 1890, page 582) : « Les progrès récents delà science ont eu
pour effet de saper par sa base cette théorie et de prouver que
les plantes dont il s'agit sont dépourvues de principe digestif,
que dans le liquide sécrété par elles, la chair, le blanc d'œuf
durci, etc., ne sont pas digérés, mais se décomposent et pour-
rissent sous l'action de micro-organismes (bactéries) ; par consé-
quent aussi que les curieux appareils dont elles sont pourvues
ne sont nullement comparables à un estomac, et, par suite, que
ces plantes ne méritent pas la qualification de carnivores. »
A la suite d'intéressantes expériences, M. Dubois Raphaël
conclut : « 1° que le liquide des urnes de Nepenthes ne renferme
aucun suc digestif comparable à la pepsine, et que les Nepenthes
ne sont pas des plantes carnivores; 2° que les phénomènes de
désagrégation ou de fausse digestion observés par J. D. Hooker
étaient dus sans aucun doute à l'activité de microorganismes
venus du dehors et non à une sécrétion de la plante ».
D'autres auteurs, fantaisistes, cette fois, ont cru voir dans les
urnes de Nepenthes des récipients destinés à fournir aux voya-
geurs altérés une eau limpide et que la plante maintient toujours
fraîche en fermant les ascidies au moyen du couvercle dont elles
sont munies.
Nous répondons à cela : 1^ que les Nepenthes ne croissent en
général que dans des lieux marécageux et où l'eau n'est pas
rare; 2° que les urnes, une fois ouvertes, ne se referment yamazV;
la disproportion qui existe chez certaines espèces, tel le Nepen^
thés lanata, entre la grandeur de l'ouverture de Turne et la
64 RAPPORTS.
petitesse de l'opercule, suffît à elle seule à détruire cette opi-
nion ; 3° que le liquide sécrété par les urnes n'augmente pas, et
s'il s'évapore, il ne se renouvelle plus. Si les urnes viennent à
s'emplir de liquide — et alors le pétiole ne peut en supporter le
poids, s'abaisse et se casse — il faut en attribuer la cause à la
pluie dans les pays d'origine, aux bassinages et aux arrosements
dans nos serres. De petits animaux se noient facilement dans le
liquide sécrété par les urnes ; nous y avons souvent trouvé des
mouches, des cloportes, et surtout des fourmis, ces dernières
quelquefois en nombre considérable.
[A suivre.)
RAPPORTS
Sur un Livre de M. Opoix intitulé :
« LA Culture du Poirier; «
M. Ch. Chevallier, rapporteur (1).
M. Opoix, jardinier-en-chef du Luxembourg, chargé de la con-
tinuation du Cours d'arboriculture fruitière créé dans ce jardin
par M. Hardy père, en 1836, a fait hommage à notre Société d'un
petit livre publié par lui et qui est intitulé: La Culfure du Poi-
rier. Le Comité spécial de la Société a bien voulu me charger de
faire un compte rendu de cet ouvrage et après l'avoir examiné
attentivement, je vais essayer de m'acquilter de cette mission.
L'auteur, dans sa préface, annonce qu'il s'est rendu aux solli-
citations d'un grand nombre des auditeurs de son cours en
publiant un petit traité sans prétention, contenant, en résumé,
tout ce qui a trait au Poirier.
Ce travail est divisé en dix parties;
L — De l'origine du Poirier et notions botaniques sur cet
arbre.
M. Opoix fait, je crois, remonter un peu trop haut la culture
du Poirier, je ne pense pas que les Hébreux ni les anciens Grecs
(1) Déposé le 26 décembre 1895.
SUR UN LIVRE DE M. OPOIX. 65
aient jamais connu cet arbre qui est évidemment indigène des
forêts de l'Europe, ainsi du reste qu'il le reconnaît lui-même.
Cet arbre ne réussit pas sous les températures élevées.
IL — Du Poirier en général et des sols favorables à sa
culture.
III. — Des différents engrais qui lui conviennent, création du
jardin fruitier, murs, abris, etc.
En ce qui concerne la préparation du sol, M. Opoix prescrit
des défoncements qui nous paraissent un peu profonds, un
mètre, c'est beaucoup; ou alors il faudrait distinguer; si le
sous-sol est argileux ou très calcaire, on se trouvera bien de
défoncer à cette profondeur, mais en a^^ant soin de garnir le
fond de la tranchée de plâtras ou pierrailles pour l'assainir. Si
le sol était léger, argilo-siliceux par exemple, nous croyons qu'il
faudrait se contenter d'un défoncement de 70 centimètres, sur-
tout pour les sujets greffés sur Cognassier qui sont généralement
ceux ^employés dans les jardins.
Après avoir donrjé d'excellents conseils sur l'habillage de
l'arbre et sa plantation, l'auteur recommande avec raison de ne
pas tailler ce jeune ai'bre en le plantant et d'attendre l'année
suivante pour faire la première taille. Nous avons toujours sou-
tenu ce système qui est le plus rationnel. Les pousses de la
première année de plantation sont généralement mal cons-
tituées.
IV. — Des différents organes de la branche charpentière et
de leur traitement.
Cette partie du livre est clairement développée; la manière
de traiter le rameau fruilier est tout à fait conforme aux prin-
cipes enseignés par M. Hardy père et qui ont été depuis adoptés
par ses successeurs et par les meilleurs arboriculteurs de notre
époque, ainsi que par M. A. Hardy fils à Versailles,
Cependant nous nous permettrons quelques légères obser-
vations.
Page 79, il est dit : Le premier pincement (du rameau fruitier)
se fait sur une, deux, trois ou quatre feuilles possédant des
yeux bien constitués. Nous croyons que le pincement à un œil
est toujours dangereux; si peu que l'arbre ait de vigueur, cet
66 RAPPORTS.
œil partira. Il faut donc toujours, même sur un arbre faible,
pincera deux yeux au-dessus de ceux de la base qui sont inertes
généralement.
M. Opoix n'est pas partisan du cassement du bourgeon devenu
ligneux; nous comprenons cela d'une manière générale, mais il
y a quelques exceptions; par exemple, lorsqu'un bourgeon a été
oublié lors des pincements ou sur un arbre très vigoureux,
lorsqu'un pincement long a été fait, il est bon alors, vers le mois
de juillet, de faire un demi-cassement au-dessus de deux ou trois
yeux sur le bourgeon ligneux. Le demi -cassement entrave
l'ascension de la sève et ne provoque pas la sortie des yeux
inférieurs. Notre collègue, M. Mauvoisin, a toujours obtenu
d'excellents résultats de ce procédé sur des arbres vigoureux.
Doit-on faire l'éclaircie des fleurs? c'est-à-dire supprimer une
partie de l'inflorescence du Poirier. M. Opoix paraît en être par-
tisan; il est certain que cette opération n'est pas nuisible, mais
est-elle bien utile? c'est une question non résolue; dans tous les
cas c'est un travail fort long, lorsqu'on a beaucoup d'arbres
fruitiers. Un amateur peut essayer d'éclaircir les fleurs dans un
petit jardin et sur quelques Poiriers, surtout ceux qui sont peu
vigoureux, mais sur un grand nombre c'est impossible.
Il est préférable de faire l'éclaircie des fruits, celle-là est indis-
pensable et est plus tôt faite.
V. — Des formes diverses à donner au Poirier. Ce sont les
meilleures qui sont indiquées et notamment la Palmette, à
branches verticales à une, deux, trois séries et plus.
VI. — Le Contre-espalier est recommandé avec raison ainsi
que la première formation de l'arbre à haute tige pour les
Tergers.
L'auteur est partisan de la plantation des Poiriers à cidre
sur les routes. Nous sommes bien aussi de son avis, mais
c'est en vain que l'on réclame cette mesure des administra-
tions départementales; on se heurte à l'indifférence, au mau-
vais vouloir et à la routine des ingénieurs des ponts et chaussées
et des agents voyers, c'est à peine si quelques plantations
modestes ont été essayées dans certains départements.
Les chapitres vu, vm, ix et x traitent de la greffe du Poirier ;
SUR LES CULTURES DE CYCXAMENS DE M. JOBERT. 67
des maladies ordinaires de cet arbre ; de la récolte et de la
conservation des fruits et enfin du choix des meilleures variétés.
Tout cela est parfaitement indiqué; nulle observation à faire.
Le choix des fruits est excellent.
En résumé, le petit traité de M. Opoix est un très bon guide
pour les commençants, pour les amateurs et pour les garçons
jardiniers; ils y puiseront tous les bons principes de culture et
de taille du Poirier.
Nous l'avons dit plus haut, M. Opoix est un continuateur des
Hardy, et on se trouvera bien de suivre ses conseils.
Les modestes observations que nous avons faites ne peuvent
en rien modifier Tintérèt de ce livre qui est d'un prix très
modéré. Nous proposons d'adresser de vifs remerciements à
l'auteur et d'autoriser l'insertion du présent rapport dans le
journal de la Société.
Rapport sur les cultures de Cyclamens
DE M. Jobert (Maxime), horticulteur a Chatenay (Seine).
M. Welker fils, rapporteur (1).
Le dimanche 26 octobre 1895^ une commission, composée de
MM Opoix, Robert, Nonin, Vacherot, Urbain fils, Massé, Fortin
et Welker fils, s'est réunie pour visiter les cultures de Cyclamens
de M. Jobert Maxime, horticulteur à Chatenay.
MM. Page fils, Cappe fils et Boizard s'étaient fait excuser.
M. Opoix fut désigné pour remplir les fonctions de président et
M. Welker celles de rapporteur.
Depuis quelques années, M. Jobert s'est fait une spécialité
dans la culture des Cyclamens. Il en cultive actuellement de
15 à 18,000 pots répartis dans 8 serres différentes et environ
100 châssis.
Toutes les plantes que nous avons vues dénotaient une culture
parfaite et bien comprise; leur vigueur était exceptionnelle.
Les premières serres que nous avons traversées étaient occupées
(i) Déposé le 28 novembre 4895.
68 ' RAPPORTS.
par des plantes que M.. loberl avait obtenues de graines provenant
du commerce. Ces exemplaires étaient parfaits, mais différaient
énormément des plantes que M. Jobert a créées par sélection
et que nous pouvons désigner sous le nom de imce Maxime Jobert.
Ces plantes sont supf'rieures aux autres par leur vigueur et
l'ampleur de leur feuillage argenté dont l'aspect rappelle assez
le feuillage du Bégonia Rex. Les feuilles en sont épaisses,
très grandes, en forme de cœur, et à pétiole très gros.
Les fleurs sont de grandeur moyenne, mais par contre, elles se
montrent en plus grande quantité que dans les plantes à grandes
fleurs dont nous avons vu quelques exemplaires. Les fleurs dou-
bles étaient représentées sous trois formes : 1°, à pétales larges,
formant hélice; 2°, à pétales en hélice tous relevés ; et 3°, à
pétales dont les uns s'abaissent alors que les autres se relèvent.
La moyenne des plantes, type Jobert, cultivées dans les serres
atteignait de 0™,35 à O^.iO de diamètre; un bon nombre allait
jusqu'à 0'°,45, alors que quelques-unes parvenaient à 0",50.
Pour la fin de notre visite, M. Jobert nous réservait une surprise
très agréable. Dans une serre se trouvaient placées un certain
nombre de plantes de deux ans, dont les dimensions et la vigueur
étaient extraordinaires. Nous en avons mesuré une qui n'avait
pas moins de 0™,65 de diamètre avec une cinquantaine de fleurs
épanouies et une innombrable quantité de boutons,
M. Jobert sème ses Cyclamens dans la deuxième quinzaine de
septembre; les repique une fois en boite, puis les met en godet
'de 0™,06 et les livre à la pleine terre du 15 mai au l*"" juin, selon
le temps, et la vente de ses Pélargoniums dont ils prennent la
place. Relevés au mois de septembre, ils sont rempotés dans un
mélange préparé un an à l'avance et composé ainsi qu'il suit :
un tiers de terre franche sableuse; un tiers de terre de bruyère
et un tiers de terreau de feuilles. Comme drainage, un seul tesson
suffit. Le rempotage terminé, les plantes sont mises sous châssis
à froid, sans couche de fond. On les rentre dans les serres au fur
•et à mesure, d'après le besoin de la vente. M. Jobert, dit que
dans la plante cultivée en pots, le bouton monte plus tôt. Il lient
le feuillage toujours humide ainsi que le sable des bâches sur
lesquelles les pots sont placés. Ces serres sont chauffées de façon
SUR LES CLLTURES DE M. PARRAIN. G9
à avoir continuellement — sauf les variations apportées par le
soleil — une température minima de -|- 12 degrés.
Les plantes sont maintenues dans des pots de calibre plutôt
petit et variant de 0°',09 à 0'^,\.S de diamètre; nriais toutes révè-
lent une vigueur exceptionnelle. Une certaine catégorie do
plantes est réservée pour être cultivée l'année suivante d'une
manière spéciale.
Cinq serres ont été construites cette année pour la culture des
Cyclamens. Chacune mesure 26 mètres de long et est divisée en
deux compartiments; la Commission les a jugées à la fois très
pratiques et très économiques. Elles sortaient de chez M. Perrier,
constructeur, rue Michel-Bizot, à Paris,
La commission est unanime à reconnaître que M. Jobert a
porté la culture des Cyclamens au plus haut degré de perfection.
Déplus, nous pouvons affirmer, sans crainte d'être démenti, que
ce travail peut soutenir avantageusement toute comparaison
avec les cultures étrangères.
En présence des résultats acquis^ nous demandons l'insertion
de ce rapport au Journal de la Société et le renvoi à la commis-
sion des récompenses.
Nous avons remarqué avec plaisir que M. Jobert commence à
s'adonner à la culture des Orchidées. Nous lui souhaitons dans
ce genre le même succès qu'avec ses Cyclamens.
Rapport sur les cultures de M. Parrain, jardimer-cref,
CHEZ M"'^ Gripon, a Limours (Seine-et-Oise),
M. Lionnet, rapporteur (1).
La commission nommée pour visiter les cultures de M. Parrain
s'est réunie, comme l'indiquait la lettre de convocation, le
16 août. Etaient présents ; MM. Fichot, Launay, Grandet et
Lionnet.
M. Grandet fut nommé président, M. Lionnet reçut les fonc-
tions de Rapporteur.
(d) Déposé le 28 novembre 1895.
70 COMPTE RENDU
Le but principal de la commission était surtout d'examiner
toute une série de Goléus de semis, groupés sur le gradin d'une
serre tempérée.
Parmi tous ces semis la commission en a surtout remarqué
une dizaine, très intéressants au point de vue des coloris.
En sortant de cette serre, M. Parrain nous a fait voir quelques
semis de Pélargoniums zonale provenant de la variété « Gloire
Lyonnaise » qui paraissent très bons; je dis qui paraissent très
bons, car M. Parrain ne fait que de commencer Fessai en cor-
beilles de ses nouveaux semis, et ce n'est qu'après une saison
passée en pleine terre que l'on pourra voir si les semis tiennent
tout ce qu'ils piomettent.
Nous avons encore vu quelques semis de Glaïeuls très beaux;
et apiès une visite au potager qui était très bien tenu, nous
sommes revenus près du château pour examiner les massifs qui
sont ornés avec goût.
En résumé, pour la bonne tenue des cultures de M. Parrain,
et les bons soins qu'il donne à ses plantes, votre commission
émet le vœu que le présent rapport soit renvoyé à la Commis-
sion des récompenses, et demande l'insertion du présent rap-
port dans le Journal de la Société.
COMPTES RENDUS D'EXPOSITIONS
Compte rendu du douzième concours général et treizième
CONGRÈS de l'Association pomologique de l'ouest,
par M. Michelin (1).
L'Association pomologique de l'Ouest, pour la treizième fois,
réunissait ses membres en congrès ; ils devaient se trouver à
Laval (Mayenne), du 3 au 6 octobre 1895; l'élude des fruits à
cidre, comme celle de la fabrication de la boisson qui en est le
produit, offrait de l'intérêt pour les habitants de la Mayenne, l'un
(1) Déposé le 28 novembre 1895.
DU 13® CONGRÈS DE l'aSSOCIATION POMOLOGIQUE DS l'OUEST. 7Î
des départements où le cidre est fabriqué comme boisson ali-
mentaire locale. A cette occasion notre collègue M. Charles Baltet
et moi, nous avons été délégués pour représenter à ce congrès
la Société nationale d'Horticulture de France. Un concours
départemental des produits de l'agriculture devait être tenu à la
même époque, de telle sorte que l'activité que l'on pouvait remar-
quer au sein de cette ville, sans doute habituellement beaucoup
plus calme, avait pour objet les divers produits de la culture^
les animaux comme les fruits des arbres à cidre.
La ville de Laval est séparée en deux parties par la Mayenne;
la plus ancienne est sur la hauteur et la partie moderne se déve-
loppe depuis la rivière jusqu'à la gare du chemin de fer. De belles
promenades avoisinent le cours d*eau, L'Hôtel de Ville se trouve
sur une grande place, dans une situation assez centrale, entre les
deux fractions de la ville. La cathédrale qui a subi de fortes
réparations et le Palais de Justice sont dignes d'appeler l'atten-
tion des visiteurs.
L'exposition pomologique était installée, dans un grand hall
destiné aux fêtes, aux exhibitions de toute nature, qui a nom
Galeries de l'Industrie. C'est un très vaste local, propre aux
usages auxquels il a été destiné; il a néanmoins l'inconvénient
d'être placé dans la partie la plus élevée de la ville. A côté
de cet édifice est le marché aux chevaux, très vaste empla-
cement autour duquel était disposé tout l'agencement nécessaire
pour le logement des animaux qui faisaient l'objet du concours»
Au centre étaient exposés tous les instruments aratoires.
Les vaches, les taureaux, les chevaux étaient en grand nombre
et présentaient de beaux spécimens.
Les opérations du congrès pomologique commencèrent par
une séance d'ouverture tenue à l'Hôtel de Ville et dans laquelle
M. le maire, qui la présidait, souhaita la bienvenue aux membres
du congrès dont les enseignements devaient laisser dans le sou-
venir des habitants du pays, sur les questions qui se rattachent
au cidre, des indications qui pourraient être mises à profit par
les cultivateurs, les propriétaires et fabricants de cidre.
M. le président Lechartier répondit à la bienveillante allocu-
tion de M. le maire, le remerciant de l'accueil que la ville de
ri COMPTE RENDU
Laval voulait bien faire au congrès, à Tinslar de la ville du Mans
et du déparlement de la Marthe, qui, il y a plusieurs années
avalent été cordialement hospitaliers pour FAssocialion pomo-
logique de l'Ouest.
L'exposition de fruits de Laval a prouvé, une fois de plus, que
Tattention continue à se porter sur l'élude des fruits à cidre et
la bonne fabrication delà boisson qu'ils produisent.
Le sélection des meilleures variétés s'impose ; « les analyses
des fruits abondent », on est d'accord sur le choix à faire des fruits
sucrés, parfumés et amers ; l'opinion semble se porter un peu vers
l'admission, dans une proportion limitée, des fruits acides; mais,
il y a peut-être quelque chose à faire du côté des arbres dont
l'étude doit marcher de pair avec celle des fruits.
Les lots exposés sont plus nombreux; leur préparation et leur
envoi foiit ressortir que de nombreuses personnes prennent
intérêt à la culture des arbres et à la fabrication des boissons.
Ainsi les lois émanent de propriétaires, de fermiers, de sociétés,
de syndicats, d'écoles et d'instituteurs parmi lesquels règne une
louable émulation pour concourir à l'œuvre commune.
On comptait une centaine de collections de Pommes et Poires
de pressoir de toute provenance comprenant plus de 3,000 échan-
tillons; 55 exposants de cidre et plus de 100 pour les eaux-
de- vie.
L'exposition des instruments n'a pas été remarquable par son
importance.
L'Exposition ayant été ouverte le jeudi matin, 3 octobre à
l'Hôtel de Yille, dans la salle des fêles, le soir à 8 heures, dans le
même local, le congrès a été ouvert sous la présidence de
M. Gustave Denis, président du Conseil général de la Mayenne,
qui, avec une remarquable compétence, a fait une allocution
appropriée à la circonstance, à laquelle M. le président Lechar-
tiei- a répondu en expliquant le but et la nature des travaux de
l'Association, et les résultats déjà acquis.
Puis, le lendemain vendredi, à trois heures de l'après-midi, a
eu lieu la seconde séance publique et le soir, à 8 heures, M. Ra-
quet, professeur départemental d'agriculture de la Somm«, a
entretenu un public nombreux sur les infiniment petits qui
DU 13^ COiNGRÈS DE l'aSSOCIATION POMOLOGIQUE DE L'oLEST. 73
agissent dans la culture du Pommier. Cette conférence qui était
très instructive a eu le caractère d'un enseignement essentielle-
ment utile et a été appréciée par l'auditoire qui l'a accueillie par
d'unanimes applaudissements.
Les matinées ont été consacrées aux travaux particuliers des
commissions spéciales.
Le samedi, l'après-midi a été réservé pour une réunion géné-
rale des membres de l'Association, après laquelle, dans une
séance publique, M. Jourdain, professeur d'agriculture de Mon-
Ireuil-sur-Mer, a fait une brillante conférence qui a porté prin-
cipalement sur la fabrication du cidre.
Le programme de la session s'étant trouvé ainsi rempli, la
clôture du congrès a été prononcée après qu'il eut été annoncé,
par M. le président de la Société, que la réunion de l'année 1896
aurait lieu à Rouen où la Société pomologique de France, dont
les travaux s'appliquent, aux fruits de table seulement tiendra
aussi ses assises à peu près vers la même époque.
Des questions scientifiques se rattachant a la chimie ont été
traitées dans le cours des séances par deux membres de l'Asso-
ciation, tous deux d'une haute compétence sur ces questions
spéciales; M. Léon Dufour, directeur adjoint au laboratoire de
biologie végétale, de Fontainebleau, et, M. le président Lechar-
tier professeur de chimie à la Faculté de Rennes. Il est à désirer
que ces conférences soient reproduites dans l'annuaire que la
Société publie chaque année.
Deux collections de fruits étaient particulièrement remarqua-
bles par leur classement et le nombre des échantillons.
\° Pour la Normandie, celle de M. Ragaine (Elle), à Tanville
(Orne);
2° Pour la Bretagne, celle de M. Hérissant, directeur à l'École
pratique d'agriculture des Trois-Groix, à Rennes (îlle-et-Vilainej ;
3° Celle du syndicat de la Guerche (Ille-et-Tilaine; où était
pratiq;:ée la séparation, par moitié, des fruits de Normandie et
de ceux de Bretagne.
L'examen des lots fait en détail a donné lieu aux remarques
suivantes :
Le laboratoire de M. Lechartier, avait prêté son concours au
/4 COMPTE RENDU
syndicat agricole et horticule de la Guerche (Ille-et-Vilaine); or,
dans ce travail, les plus hautes densités se chiffraient ainsi :
Reine des Pommes 1.107
Cressonnière 1.094
Pou de charil 1.087
Montlige blanc 1.085
Peau de blaireau 1.085
Fréquin Saint-Maz 1.084
Bédan des Parts 1.084
Jamette grosse 1.080
Petit Albert 1.080
Maréchal 1.080
Petite douce rousse 1.079
Fréquin Désert 1.078
Fréquin rouge. 1.078
Fréquin jaune 1.078
Saint-Laurent 1.076
Martranche 1.076
Rougette de Ghâteaugiron 1.075
Angevine 1.075
Amère de Berthecourt 1.075
Boude à côtes 1.075
La densité la plus élevée est acquise à la Pomme du Temple,
soii 1,118. Le fruit est très petit, vert, moucheté fauve; mais
l'arbre est délicat, pousse peu^ et les planteurs l'admettront diffi-
cilement dans leurs vergers.
M. Loiseleur, instituteur à Autheuil (Eure), attribue les den-
sités indiquées ci-après aux fruits dont les noms suivent :
Reine des Pommes 1.107
Médaille d'or 1.099
Grise Dieppois , . . . 1.094
Galopin - 1.083
Argile grise 1.070
Dans un autre lot de l'Eure, celui de M. Omont, à Bourgthé-
roulde, on relève :
Bramtoi 1.096
Reine des hâtives 1.092
Rouget 1.090
Grise Dieppois 1.085
Renault. 1.085
DU 13« CONGRÈS DE l'aSSOCIATION POMOLOGIQUE DE l'oUEST. 75
Dans le premier lot de la Normandie, celui de M. Ragaine, à
Tanville (Orne), on voit :
Médaille d'or 1.091
Rousse de FOrne 1.090
Doux vert 1.089
On signale dans ce lot que les densités varient suivant les
localités.
Le laboratoire agricole de la Mayenne présentait des fruits
analysés; les plus hautes densités sont :
Frangé 1.086
Bédange 1.079
Damelol 1.076
Butée 1.076
Petit Gauthier 1.075
D'Auge 1.075
Bédan rouge 1.070
Près de Fiers (Orne), M. Ghatel, de Saint-Georges-des-Groseil-
liers recommande le Doux Evéque titrant 1 ,089, puis la xMoussette
et la Guiilot Roger, alors que dans le canton de Bellème, le
Longbois avec 1,085 de densité est considéré supérieur et men-
tionné excellent sous tous les rapports.
iSl. Hérissant a continué ses études de cidres fabriqués avec
une ou plusieurs variétés de fruits; on juge jusqu'ici que fort
peu de variétés, pour produire de bonnes boissons, s'accom-
modent de l'isolement, et que généralement le mélange de plu-
sieurs variétés s'impose; c'est une étude fort intéressante à
poursuivre; les variétés doivent se compenser l'une par l'autre
dans les mélanges ; il en faut plusieurs.
Les Poires à cidre réclament, comme les Pommes, un travail
d'épuration et de sélection; leur nomenclature est confuse.
On ne les a pas encore suffisamment étudiées par les analyses.
M. Truelle, de Trouville, semble se porter vers cette étude.
Autour de Paris on connaît les Garisi, Girolle, Sauger, Normande ;
ailleurs ces noms s'appliquent à d'autres fruits; MM. de Boutte-
ville et Hauchecorne ont recommandé les Poires de souris et de
navet.
A Laval, on en rencontre d'autres : la Mayenne fournit les
/b COMPTE RENDU
Poires RougeoUet, Bésie, Livre, Vinette, Filamont blanc, Vineux,
Sucre, Normande, Gaubert, Bouteille, Célerie, Trèfle, Roux,
Gaubert.
L'Orne cultive la Rouge Vigne^ Parc-de-Fer, Dame, Maillet,
Roger, Pommerai, Paronnet, Muscadet, Gontier, Crapaud, Fos-
set. Colimaçon.
Dans les expositious de TllIe-ct-Vilaine, on remarquait les
Poires à poiré et à alcool : Pied-Long, Pied-Court, Frisée, Gri-
sette, Grenade. Queue-de-Chat, Bildane, Vert.
L'Eure préfère Rouge Vigne, Cheval, Ronde, Ascension et le
Calvados les Poires Hecto, ïvoie, Grise et Grise-de-Loup.
Il n'existe pas de Société d'Horticulture à Laval; néanmoins,
le Syndicat des Agriculteurs de la Mayenne organisant un con-
cours départemental de toutes les branches de l'agriculture y
ajouta une exhibition des produits des champs, des vergers, des
potagers. Un jury fut institué pour en juger les lots et décerner
les récompenses prévues au programme; M. Charles Baltet en
fut élu président.
Les collections les plus importantes provenaient de M. Hutin,
de Laval, pour les fruits, les légumes, les fourrages et les Roses;
puis de M. Trochon, de Laval, dont les plantes de serre ou
d'appartement ont été fort remarquées. Le père de M. Hutin a
été jardinier de M. Léon Leclerc, de Laval, dont le nom a appar-
tenu à la pomologie contemporaine; il a été le collaborateur de
cet amateur distingué et il est devenu délenteur de ses pépi-
nières de semis qui ont produit sous la direction de M. Hutin
père les Poires Jacques Chamaret, Amélie Leclerc, x\médée
Leclerc, Madame Hutin et l'excellente et jolie Poire de décembre
Jules d'Airoles. Dans le lot de fruits de table de M. Hutin figu-
rait la Poire nouvelle Tri omphe-de- Laval qui ne tardera pas à
être appréciée.
De tout ce qui précède on peut conclure que l'attention tend à
se porter avec une nouvelle ardeur sur l'étude des Poires dont
on apprécie mieux l'utilité.
Bien que le congrès ait été clos le samedi, on peut dire que la
journée du dimanche lui appartenait encore. En effet, il restait
à faire la distribution des récompenses aux lauréats du concours
DU IS'' CONGRÈS DE L ASSOCIATION POMOLOGIOIE DE l'OUEST. 77
départemental comme à ceux de la Société pomologiqne de
l'Ouest : elle fut faite à 2 heures, avec une grande solennité, dans
la salle du théâtre, parie ministre de l'Agriculture, M. Gadaud,
arrivé dès le matin pour la présider. Cette cérémonie offrit à
M. le ministre l'occasion deremettre à M. le président Lechartier
la croix d'officier du iMérite agricole, si bien justifiée par son
dévouement aux travaux de la pomologie cidricole qui intéres-
sent à un si haut point la région de l'ouest de la France, et qui
les aide si puissamri:ent par sa science. De chaleureux applau-
dissements accueillirent la distinction que le Gouvernement
accordait à Téminent président de la Société pomologique. La
même faveur a été accordée à M. Leizour, professeur départe-
mental d'agriculture de la Mayenne. On ne peut mieux faire
ressortir la physionomie de ce beau département de la Maj-enne
qu'en empruntant au discours de M. le ministre de l'Agriculturo
la charmante description qu'il en a faite dans son discours.
(( Saluons bien vite cette plantureuse et verdoyante contrée,
ce prolongement géologique de la Bretagne vers le cœur de la
France. Ce sol harmonieusement mouvementé, parsemé de
coteaux à pentes douces, sillonné d'étroites etfraîches vallées dont
l'ensemble apparaît comme un grand et riche bocage entrecoupé
<le prairies et de cultures formant clairières, que ponctuent çà et
là fort heureusement de gracieuses closeries. La vue de ce bril-
lant panorama donne tout de suite l'impression de la prospérité
en voie d'accroissement. »
Un banquet réunissant plus de trois cents convives, offert par
la ville au ministre, a terminé cette journée très remplie et qui
a été une fête pour la ville.
LISTE DES RÉCOMPENSES
Prix d'honneur.
Objet d'art, de la manufacture de Sèvres, accordé par M. le
ministre de l'Instruction publique :
M. Andouard, directeur de la Station agronomique du dépar-
tement de la Loire-Inférieure pour sa longue et constante parti-
cipation aux travaux analytiques et aux congrès de T Association.
78 COMPTE RENDU
Cette récompense, si bien méritée, est accueillie par les applau-
dissements unanimes de l'assemblée.
Première classe. — Poires, Pommes de pressoir.
l""-^ Section.
Collections de Pommes et Poires de pressoir exposées par
des fermiers ou par des propriétaires et provenant des terres
qu'ils exploitent ou de leurs propriétés.
!''•' Catégorie. — Normandie.
Médaille d'or : M. Ragaine (Elle), à Tanville (Orne);
Médaille de vermeil : MM. Omont et fils à Bourgthéroulde
(Eure).
Médaille de vermeil : M. Trude (Narcisse), à Francheville
(Eure).
2® Catégorie. — Bretagne.
Médaille d'or : M. Hérissant, directeur de l'École pratique
d'agriculture des Trois-Croix (lile-et- Vilaine).
Médaille de vermeil : M. Troudier (Jean-Marie), à la Jousseli-
nais, par Bain-de-Bretagne (llle-et-Yilaine).
S*' Catégorie. — Départements non mentionnés dans les catégories
précédentes.
Médaille d'or : M. Godeau (Gabriel), propriétaire, à Ernée
(Mayenne).
Médaille de vermeil : M. Houdayer (René), à la Jaletière-
Changé (Mayenne).
¥ Catégorie. — Prix de qualités pour des collections de toutes
provenances.
Collections exposées en 1894.
Médaille d'or : M. Ragaine (Orne).
Médaille de vermeil : M. Grelbin fOrne).
2« Section.
Collections de Pommes de pressoir.
I""® Catégorie. — Normandie.
Pas d'exposants.
DU 13* CONGRÈS DE l'aSSOCIATION POMOLOGIQUE DE l'OUEST, 79
2° Catégorie. — Bretagne.
\ve Division.
Médaille d'or : M. Servin, professeur d'agriculture à Rennes,
2e Division.
Médaille d'or : le syndicat de la Guerche (lUe-et-Vilaine).
3* Catégorie. — Départements non nommés dans les catégories
précédentes.
Hors concours : le laboratoire de la Mayenne.
Médaille d'or : M. Doisneau (Edouard), à la Selle-Craonnaise
(Mayenne).
Médaille de vermeil : Société pomologique d'Ernée (Mayenne).
3® Section.
Collections de Poires de pressoir exposées par des sociétés, des
comices ou des amateurs.
Tous les départements producteurs de Poires.
Médaille d'or : M. Renard (Julien), instituteur à Saint-Martin
d'Aspre (Orne).
Médaille de vermeil : M. le frère Eméry, à Bain-de-Bretagne
(lUe-et-Yilaine),
4^ Section.
Collections de Pommes et de Poires exposées par les institu-
teurs et recueillies par leurs soins dans toute l'étendue de la
commune dont ils dirigent l'école.
i^^ Catégorie. — Tous les départements producteurs du cidre.
Médaille d'or : M. Loiseleur (Philémon), instituteur à Autheuil
(Eure).
Médaille de vermeil : M. Yadis, instituteur à Ernée (Mayenne).
Médaille de vermeil : Frère Arateur, directeur de l'Ecole Tré-
garo, à Gacé (Orne).
La liste qui précède, ne comprend que les premiers et seconds
prix dans chaque série; la connaissance des classements infé-
rieurs eût nécessité un trop grand développement du rapport et
n'a pas paru offrir assez d'intérêt. Il n'a pas été question du
cidre, des eaux-de vie et dérivés; l'étude des fruits et leur cul-
ture ayant paru le sujet dominant et devant suffire pour absor-
ber l'attention de la délégation.
compte rendl'
Compte rendu de l'Exposition de Strasbourg,
par M. Charles Baltet, délégué.
La Société dliorticulLure de la Basse-Alsace célébrait le ciii
quantenaire de sa fondation par une Exposition générale, du
14 au 22 septembre 1895, et conviait la Société nationale
d'Horticulture de France à lui déléguer un membre du jury.
J'ai accepté ce périlleux honneur.
Installée dans le parc de l'Orangerie, pendant toute la belle
saison, avec concours permanents ou temporaires, celte fête de
l'Horticulture complétait le cadre splendide qui faisait valoir
encore le succès de l'exposition industrielle, disséminée au
milieu de celte vaste promenade populaire.
J'ai éprouvé une véritable joie — tempérée, hélas, par une
émotion facile à comprendre — en retrouvant là nos bons et vieux
camarades, Alsaciens ou Lorrains, surtout les membres de la
vaillante Société d'HorlicuUure et son digne et infatigable pré-
sident, M. Wagner, autrefois son laborieux secrétaire général,
toujours à la lêle du mouvement agricole et horticole, soit
aux séances, soit aux expositions, aux excursions et à la rédac-
tion du journal vulgarisateur des idées de progrès.
Le jury formait deux groupes : La floriculture, présidée
par M. Mieg-Kœchlin, président de la Société d'Horticulture de
Mulhouse; l'autre, arboriculture, pornologie, ' culture maiai-
chère, présidée par votre délégué, avec M. Jouin fils, des pépi-
nières Simon, de Plantières-les-Metz. secrétaire, et MAL Napoléon
Baumann, de Bollwiller ; Haberlhùr, professeur d'arboriculture
fruitière à la Société d'Horticulture de Mulhouse; Lœw, proprié-
taire, un des amateurs distingués de Strasbourg.
Nous étions donc dans un milieu ami ; nous n'avons pas
hésité à le proclamer au banquet offert au jury, répondant à
l'un de nos confrères, qui rappelait les concours d'antan où,
personnellement, nous venions lutter avec nos compatriotes,
tous armés d'engins de civilisation : des fruits et des Roses.
(1) Déposé le 28 novembre J805.
PE l'exposition de STRASBOURG. 81
Cette fois_, Texposition était limitée aux prodactions de
l'Alsace, de la Lorraine^ du grand-duché de Bade et du Palatinat.
Le siège de toutes ces fêtes mérite de fixer notre attention.
L'ancien jardin de l'Orangerie occupait jadis une surface de
14 hectares. Par suite d'agrandissements au profit de l'expo-
sition industrielle, le nouveau Parc s'étend actuellement sur
27 hectares. La direction en est confiée à l'intelligent et actif
M. Kunlz, un véritable artiste dans l'architecture paysagère
et la composition ou l'ordonnancement des massifs d'arbres et
des combinaisons florales. C'est lui-même qui;, d'ailleurs, a des-
siné et fait exécuter ces vastes allées, ces pelouses vallonnées,
ces rochers accompagnant la pièce d'eau et l'aquarium; il a su
les meubler de végétaux rares, sans oublier les plantes vivaces
ou alpestres. Ces conceptions réalisées heureusement attirent
constamment la population strasbourgeoise et les étrangers.
Depuis longtemps, M. Kunlz administre en même temps les
jardins et squares publics de la ville et les promenades autour
des glacis de l'enceinte fortifiée.
La municipalité a confié à son jardinier en chef l'organisation
d'une pépinière d'arbres à haute tige. Il en achète les jeunes
sujets à l'industrie privée et les contreplante tous les deux ans,
afin d'en assurer la reprise.
De là sont sortis les Ormes, Érables, Marronniers, Robiniers
de Besson, Tilleuls argentés; le Tilia dasystyla, dit euchlora, etc.,
qui ornent les nouveaux boulevards créés par suite de l'exten-
sion du périmètre de la cité.
Le fleuriste de l'Orangerie approvisionne largement les par-
terres et les corbeilles.
Les sujets montés sur lige d'Héliotrope et de Lantana, du
Gnaphalium lanatum et de V Achyranthes Lindeni de l'Abutilon
panaché et du Pélargonium Zonale Préfet Cambon y trouveront
leur emploi, associés aux végétaux buissonnants ou rampants.
Le décor des groupes de plantes à feuillages ou à fleurs
s'obtient en outre avec des charmantes variétés s'alternant
d'irésines, de Coléus, de Pyrèthres, de Sedums avec les Bégo-
nias Bruant^ Abondance^ Berthe de Château-Roche Schmidt
hybride rose^ Corbeille de feu, les Pélargoniums Madame Tlii-
6
8â ^ " COMPTE RENDU- ^- '
haut j' Gloire de Corbeny, Vict07' Millot, Madame Salleron et la
variété Meunier^ à feuille panachée; le Salvia tricolor, VAbu-
tilon Souvenir de Bonn^ les Irésines acuminée, de Linden^ de
Wallis^ les Agératum Azw\ King von Dresden, à feuille pana--
chée, etc., etc.
Non loin des Cannas florifères, on remarquait un hémicycle
formé du Canna Général Lafayette, de la série primitive, accom-
pagné du Bégonia iVasséna, au port érigé. Et combien d'autres
exemples d'ornementation seraient à noter!
Il est temps de pénétrer à l'exposition. Elle est belle, elle est
considérable, elle est admirablement réussie. Honneur à la So-
ciété et à la commission organisatrice. Tout d'abord, nous
sommes touchés de voir que_, par une attention délicate, la com-
mission a placé — hors concours — nos ouvrages sur le gradin
affecté à l'exhibition des objets d'art ou de service de table,
ofterts par des personnages officiels, des administrations, des
brasseurs, aux travailleurs de la terre.
Le premier Prix d'honneur a été décerné au pépiniériste
Hodel, de Holzheim, qui, pendant toute l'année, manifestait ses
cultures par des arbres fruitiers ou d'ornement, des arbustes
verts, des Conifères, des fruits, en permanence ou renouvelés.
Les résineux poussent à l'aise dans cette région; témoins les
vigoureux sujets des parcs de M. Loew, membre du jury, de
M. Yalentin, le frère du mémorable préfet qui traversa le Rhin à
la nage, en plein bombardement, et d'autres amateurs non
moins distingués.
Vient ensuite le maraîcher Georges Pécheur, de Saint-Jean-
sur-Saar, village renommé pour ses potagers, alimentant le
marché strasbourgeois. Son lot bien agencé, composé de nom-
breux types correctement étiquetés, entre en lice et, malgré le
développement des collectivités de l'asile d'aliénés et de la So-
ciété de Colmar, il gagne le Prix d'honneur offert par le Grand-
Duc^^de Bade ! une|pendule.
Le jardin Grand-Ducal de Carlsruhe, veut à son tour, rivaliser
avec les jardiniers et les bourgeois; il enlève facilement le Prix
de 200 Marks (250 francs). Cette superbe coUeclion classée par
le jardinier-chef Fiesser couvrait deux grandes tables, La teinte
■W
DE L EXPOSITION DE STRASBOURG. 83'
claire et fine des épidémies dénotait le voisinage d'un grand
fleuve et ses émanations bienfaisantes.
Notons ici les plus belles Poires :
Anne de Bretagne, Auguste Mlgnard, Beukes Batterbirne^
Bijou j Belle sans pépin, Beurré Clairgeau, Beurré Lebrun y
Deutsche national Bergamote, Docteur Trousseau, Doyenné de
Mérode, Directeur Alphand, Krummholzbirne, Louise-Bonne
d'Avvanches panachée, Louise de Prusse, Minister Doctor
Lucius, Mai^guerite Marillat, Napoléon III, Pie IX, Souvenir du
Congrès, Boi Charles de Wurtemberg.
La Poire Curé était étiquetée «Pastoren Birn » ; d'ailleurs, sur
plus d'un point, la nomenclature fruitière était germanisée, ce
qui complique sans raison la question pomologique .
Les Pommes à effet portaient les noms de Amosia, Bramley's
Seedling, de Grignon, Doppelter Zwiebelapfel, Ecklinville Seed-
ling, Frogmore Prolifîc, Golden noble, Jacquin, Kaiser Alexander
Lord Derby, Lady Stanwich, Bibston Pepping, Tom Putt, etc.
Les plus jolies assiettes de Pêches : Alexander Nobless, Daun,
Frûher silver et Kônigin der Obsfgàrtner (pourquoi ne pas dire
Early Silver, et Reine des Vergers?) Japan Blood, Léopold /",
Madeleine rouge, Nectarinen Pfirsch, Aoblesse, Boyal Charlotte,
Schône Kanzlerin (pour Belle impériale), Schône von Baden,
Stump the World.
Beaucoup de Prunes en cette saison : Anna Spath, Mirabelle de
Herrenhauseïi, Erzherzog, Beine-Claude de Toulon, Beine-Claude
de Wazon, et toute une série de Quetsche : Aplatie, Bazalicz,
Dorelsneue Grosse, Marachère Ungarische , à peau noire, Grosze
Datfel, Beizensteinelvon Lotricourt, à épiderme jaune ambré (!).
Les Coings de Portugal, Champion, Bowgeaud, Meech prolific
côtoyaient les anciens types Coing-poire et Coing-pomme.
Nous ne saurions passer sous silence les nouvelles Pommes
dites bacciformes ou microcarpes, à frui^ plus gros que les
(1) Le Quetschier « Zwetsche » très répandu en Alsace-Lorraine
— même sur les routes — pour la confection des pruneaux, doit
prendre une nouvelle extension par suite de l'industrie de la
confiserie et des conserves. A ce sujet, nous avons visité l'usine
importante de la Société alsacienne, à Schilti^heim, habilement
84 COMPTE RENDU
anciennes surtes ; le croisement de ces dernières avec les
robustes Crab canadiens a produit de beaux types à fruit
moyen ou petit, d'ornement et probablement de pressoir.
A l'unanimité, le jury a décerné un grand diplôme d'hon-
neur aux collections importantes fruitières et maraîchères
groupées avec méthode appartenant à la Société d'Horticulture
de Golmar. Puissamment encouragée par les administrations
locales et la compagnie des chemins de fer, secondée par le
professeur Beck qui détient un jardin d'essai de 140 ares sur un
terrain mis à sa disposition par le Conseil général de la Haute-
Alsace, cette association se trouve ainsi placée à la tète de
champs d'expériences et de démonstrations, en faveur de la
culture fruitière, de la floricuUure, de la maraîcherie, de la viti-
culture, toutes sections indépendantes l'une de l'autre.
Des cours théoriques et pratiques sont ouverts au public et
aux élèves de l'Ecole normale.
Les espèces nouvelles y sont étudiées et propagées. La direc-
tion se charge même d'acheter des arbres fruitiers et de les
procurer aux amateurs; elle met gracieusement à leur disposi-
tion un pressoir à cidre, un séchoir à fruits.
La section viticole a son carré d'études où 150 variétés de
Vignes sont l'objet de soins et de résultats comparatifs. Le
vigneron alsacien qui se préoccupe de l'avenir de la Vigne,
cultivant alternativement son champ avec la Luzerne et le pré-
cieux arbrisseau, vient entendre les conférences et constater
la vigueur ou la fertilité des cépages. C'est ainsi que l'on a
reconnu la valeur relative de quelques plants :
Le Portugais^ généreux en côte, gèle dans la plaine. Les
Lasca et Rolhgipfler, très productifs, craignent les gelées et
s'épuisent vite à la taille longue. Le Sauvignon gris se charge
de grappes comme dans nos Graves, sans atteindre encore au
dirigée par M. Ungermach, décoré pendant le siège, usine consa-
crée à la préparation des fruits et des légumes, à leur mise en
boîte ou en caisse, à leur emballage suivi de TexpéditioD commer-
ciale. Des établissements de ce genre rendent un grand service aux
producteurs en assurant un débouché à leur récolte fruitière ou
légumière.
DE l'exposition DE STRASBOURG. 85
bouquet bien connu des gourmets ; Pusscheroei Balafone donnent
de belles promesses. Le robuste Guewûrz-Truminev réputé pour
son vin, est cependant exigeant au sol. Les Pineau noir, blanc,
gris ou rose, la Saint-Laurent, Meunier, Riesling, Sylvaner
Rischlingy Orange, Tokaier, etc., ont prouvé leur supériorité.
Subventionnée par l'Etat, la section a créé une pépinière de
racines et les distribue aux viticulteurs chaque année, les
demandes dépassent les prévisions.
La Société de Golmar exposait tous les raisins, tous les fruits
de sa circonscription, depuis la plaine jusqu'aux altitudes de
800 mètres et une collection de légumes remarquable. Un socié-
taire s'était ingénié, à composer des écussons chargés d'armoiries
au moyen de petits fruits ou de petits légumes frais, secs ou pelés
présentés avec d'heureuses combinaisons de dessins et de coloris.
Terminons notre visite à l'exposition. Des récompenses excep-
tionnelles sont attribuées aux apports intéressants de MiM. Bei-
nert, Lichling, Wettling, Strub, de Mulhouse ; de Jacques MuUer,
jardinier de M. Lœw, un des plus anciens notaires de la ville, de
Otto Muller, au Jardin botanique, montrant la fructification de
végétaux rares ou peu connus, des bouquetiers de la région.
L'un d'eux avait monté une couronne de fleurs sur fond de
Medeola, d'un effet assez original.
Combien de lots modestes ou brillants nous offrent des notes
à prendre sur les plantes de serre ou de pleine terre, les Orchi-
dées, les Roses, les Dahlias^ les Pélargoniums, les Fuchsias, les
Bégonias, les Glaïeuls, les Pensées, etc.? preuve de la prospé-
rité du jardinage chez les amateurs et les praticiens.
Le moment de la séparation est arrivé... Quelle était tou-
chante et cordiale!... Nous étions devant la gare, au pied d'un
candélabre municipal tout rayonnant de verdure sous les pam-
pres luxuriants d'une Yigne américaine qui l'enlace de ses fes-
tons vivaces. Le phylloxéra a traversé le Rhin. A nous revient
l'initiative de la lutte victorieuse contre Tennemi du vignoble.
La présence du plant sauveur serait-elle une prophétie de la
revanche — en matière viticole, bien entendu?
Yoici la liste des prix d'honneur en dehors de la haute récom-
pense attribuée à la Société de Colmar.
86 COMPTE RENDU
l"* Prix d'honneur de l'Empereur (écrin avec couvert en argent,
service à découper, à M. Charles-Emile Hodel, pépiniériste à
Holzheim pour l'ensemble de son exposition consistant en un lot
de fruits, plusieurs lots de Cannas Crozy, de Bégonias tubé-
reux, arbres, arbustes, etc.;
2° Prix d'honneur d'une valeur de 200 Marks, fondé par les
membres de la Société, à M. Fiesser, jardinier du grand- duc de
Bade, pour une magnifique collection de fruits;
3° Prix d'honneur du grand-duc de Bade consistant en une
pendule de la Forêt Noire, avec console, à M. Jean Pécheur,
horticulteur à Saint-Jean-sur-Saar, pour une riche collection de
légumes;
4° Prix d'honneur du grand-duc de Bade, consistant en une
médaille d'or grand module à M. Charles Beinert, horticulleur à
Molsheim, pour une belle collection de fruits correctement
étiquetés;
5" Prix d'honneur d'une valeur de 140 Marks, fondé parle
Comice départemental de la Basse-Alsace à M. François Eichling,
horticulteur à Kaiserslautern, pour l'ensemble de son exposition
de plantes et de fleurs;
6° Prix d'honneur d'une valeur de 100 Marks par le Comice
agricole de Strasbourg-Ville à M. Otto MùUer^ jardinier-chef de
l'Université, pour l'ensemble de son exposition et en particulier
pour son lot de fruits exotiques;
7° Prix d'honneur de M. le président du département de la
Lorraine, consistant en une belle coupe en argent, à M. Philippe
Wettling, jardinier-chef chez M. le baron Edouard de Turckheim
à Niederbronn, pour un splendide groupe de Bégonias tubé-
reux;
8° Prix d'honneur de M. le président de la Haute-Alsace, d'une
Taleur de 40 Marks, à M. Jean Pfeiffer, horticulteur, à Bergzag-
bern, pour bouquets et couronnes;
• 9° Prix d'honneur d'une valeur de 100 Marks fondé par les
membres du Comité de la Société, à M. Jacques Millier, jardinier-
chef chez M. G. Loew, notaire, à Robertsau, pour l'ensemble de
son exposition, plantes de serre et de pleine terre;
10° Prix d'honneur d'une valeur de 100 Marks, fondé par les
DE l'exposition DU RAINGY. 87
membres de la Société à MM. Schildbach et Peters, à Strasbourg,
pour l'ensemble de leur exposition florale;
ir Prix d'honneur d'une valeur de 90 Marks, fondé par les
membres de la Société à M. Strub fils, horticulteur à Mulhouse,
pour un beau lot d'Ericas.
Puis des médailles d'or, de vermeil et d'argent.
Compte rendu
DE l'Exposition du Raincy en septembre 1895 (i),
par M. Savoye père, délégué.
La Société d'Horticulture du Eaincy, fêtait, le 14 septembre
4ernier, sa 11^ exposition, aussi réussie qu'intéressante, car
toutes les branches de l'Horticulture y étaient admirées, les
arbres fruitiers formés, fruits, arbustes d'ornement, plantes à
feuillage, plantes pour massifs de pleine terre, légumes, ainsi
que les objets d'art et autres produits de l'industrie horticole
servant au jardinage ou à la décoration des parcs et jardins.
Cette exposition était installée dans les classes de l'école des
filles, et dans le square de la mairie, au lieu dit « Les maisons
russes », ancien pavillon, rendez-vous de chasse du roi Louis-
Philippe, quand il habitait le Raincy.
Le jury se composait de MM. Leveau, délégué de la Société
d'Horticulture de Melun; André Lescot, délégué de la Société
d'Horticulture d'Argenteuil ; Lionnet fils, délégué de la Société
d'Horticulture de Versailles; et votre serviteur, M. Coraux, délé-
gué de la Société d'Horticulture de Montmorency a fait défaut.
Nous avons été reçus très cordialement par M. Roger BalJu,
président; MM. Chrétien et Colard, vice-présidents, et M. Leché-
ruyer, secrétaire général, qui a très intelligemment dirigé les
opérations du jury.
Après un excellent déjeuner, présidé par M. Roger Ballu, les
membres du jury ont commencé leur examen dont je vais essayer
<1« vous rendre compte.
(1) Déposé le 28 novembre 1895.
88 COMPTE RENDU
Le grand prix d'honneur (vase de Sèvres), offert par M. Roger
Ballu, président de la Société, a été décerné à l'École Fénelon de
Vaiijours, pour ses beaux et nombreux apports; 384 variétés de
Pommes de terre, collections de Gucurbitacées, de Navets, Choux,
Salades, Haricots, Betteraves, Tomates, etc.; 250 variétés de
Poires, belles corbeilles de Pommes, Poires, Raisins, Pèches ;
collection de Lépidoptères ; colleclion d'échantillons de bois,
pour l'industrie.
M. Paillet, horticulteur à Ghâtenay, obtint le prix d'honneur
(vase de Sèvres), toujours de M. Roger Ballu, pour son beau lot
d'arbres fruitiers formés et faisant rideau à gauche, en entrant
dans l'exposition.
Derrière, sur une pelouse, était disséminé le matériel horticole.
Au centre du square, M. Paillet avait placé un grand et magni-
fique massif d'arbustes à feuilles persistantes et caduques, parmi
lesquels on remarquait : Abies Nordmanniana, Buxus rotundi-
foUa^ Thuya elegantissima , Laurus roiundifolia ^ Thuyopsis
borealh, Cedrus deodara^ Acer Negundo foins variegatis, Cu-
pressus Lawsoniana, Magnolia.
Dans une des salles de l'école, le même exposant avait étalé
toute la série des Dahlias : fleurs coupées, grandes fleurs, Lili-
puts, simples, et comme clou de son exposition, ses magnifiques
Dahlias cactus et décoratifs, auxquels les Dames patronnesses
ont accordé leur médaille d'or, prix d'honneur.
Un prix d'honneur, médaille d'or du ministre de l'Agriculture,
a été attribué à M. Massé, horticulteur à Lagny (Seine-et-Oise),
pour son exposition comprenant trois lots :
1"* Plantes à feuillage et de serre, parmi lesquelles on distin-
guait Latania borbonica^ Areca sapida, Livistona rotundifolia,
Dracœna, divers Grotons, quelques Orchidées, Cattleya Mossiœ^
Acklandiœ, Cypripedium montanum, Chamberleyanum, Laiuren-
ceaniim, barbatum superbunij etc.
2° Un massif de Pélargoniums simples et doubles, bonnes
variétés bien choisies;
3° Une plate-bande de Cannas florifères, vigoureux, collection
des meilleures variétés.
M. Pichon (Sylvain), horticulteur à Lagny (Seine-et-Oise),
DE l'exposition DU RAINCY. 89
avait apporté deux lots remarquables par leur belle et abon-
dante floraison. L'un de Pelargonium zonale bien cultivé, et
dont les feuilles disparaissaient sous les fleurs; le second lot,
plate-bande de Cannas florifères bien travaillés en petits pots,
pour obtenir une abondante floraison; nombreuse collection
d'élite. Le même avait aussi exposé des Bouvardia^ Slrobilanthes,
Héliotropes, Acalypha; comme récompense, le prix d'honneur,
médaille d'or du ministre de l'Agriculture,
Le prix d'honneur, médaille d'or du Conseil général de Seine-
et-Oise a été obtenu par M. Bruneau, horticulteur à Bourg-la-
Reine, qui avait exposé la plus belle collection de fruits :
150 variétés de Poires, de Pommes, Pèches, très belles; envi-
ronne variétés de Raisins, venus en plein air^ et remarquables
par leur beauté tels que Chasselas rouge^ ISègrepont, Bourdalcs,
Foster white Seedling, Diamant traub, etc., et 100 variétés de
belles Roses coupées.
M. Nicolas, instituteur à Brou (Seine-et-Marne), avait mis
sous les yeux du jury un outillage complet d'apiculture, ainsi
que des fruits, collection de légumes et fleurs coupées de la
saison pour servir à l'&nseignement horticole.
Le prix d'honneur, médaille d'or du Conseil général de
Seine-et-Oise, a été accordé à ce zélé travailleur.
Cinq grandes médailles de vermeil ont été décernées aux
lauréats suivants :
La r«, à M. Chausson, horticulteur au plateau d'Avron, pour
226 belles variétés de Pommes de terre ; collections de Haricots,
légumes divers et fruits.
La 2®, à M. Leduc, constructeur à Andilly, près Montmorency,
qui avait installé une serre à deux pentes à laquelle est adapté
un nouveau système d'aération appelé à rendre de grands
services.
La 3% à M. Deshayes, l'instituteur bien connu à Ferrières,
en raison de son zèle pour l'instruction horticole.
La 4®, a été méritée par M. Hallais, horticulteur au Raincy,
qui avait apporté un lot de plantes à feuillage assez fortes,
telles que Phœnix canariensis, Areca Baueri, Cycas revoluta
Araucaria glauca, Vriesea fenestralis^ Dracœna Lindeni, Pan-
90 COMPTE RENDU DE l'eXPOSITION DU RAINCY.
danus Veitchi. et au milieu de ce lot une belle couronne et deux
bouquets.
La 5^, a été accordée à M. Guibert, instituteur à Ptoquencourt,
pour enseignement horticole.
Beaucoup d'autres récompenses d'un ordre plus inférieur ont
encore été décernées, mais il serait trop long de les énumérer.
Parmi les industriels, une médaille de vermeil moyen module,
à M. Buzelin, constructeur de pompes, 81, rue de Paris, aux
Lîlas,
La même récompense à M. Floucaud, fabricant d'appareils
d'arrosage, 65, rue de Bagnolet, Paris.
M. Sève, fabricant de claies, châssis, paillassons, obtient une
médaille de vermeil moyen module, pour châssis sans mortaise,
tenon en fer.
La même récompense à M. Blanquier, 22, rue de l'Évangile,
Paris, pour chauffages.
M. Martre, 15, rue du Jura, Paris, pour ses chauffages, vapo-
risateurs, vases artistiques et M. Anfroy à Andilly_, près Mont-
morency, pour ses claies, paillassons, paniers à Orchidées,
obtiennent chacun une médaille d'argent,
MM. Lechéruyer, secrétaire général de la Société et Exer-
celle, horticulteur au Raincy, avaient garni gracieusement les
abords de la mairie avec desplendides massifs de Cannas, Pélar-
gonium zonale et Bégonias, etc.
Le soir, un banquet toujours présidé par M. Roger Ballu,
assisté de son état-major, réunissait les membres de la Société,
beaucoup d'exposants et les membres du jury dont je crois être
l'interprète en remerciant ici M. Roger Ballu, le président,
MM. Chrétien et Colard, vice-présidents, et M. Lechéruyer,
secrétaire général, de leur réception cordiale et sympathique.
PUBLICATIONS FRANÇAISES 91
REVUE
DES PUBLICATIONS FRANÇAISES & ÉTRANGÈRES
1. Publications françaises,
par M. D. Bois.
Bulletin de l'Association des anciens élèves de l'Ecole natio-
nale d'Horticulture de Versailles, année 1895.
Greffage de la Viyne dans la mousse sa^is ligature, par
M. Grosdemange. D'après l'auteur, ce procédé de greffage,
extrêmement pratique, localisé dans certaines régions, est
appelé à rendre de signalés services à la Viticulture française.
Ce procédé, dont l'inventeur est inconnu, est surtout vulgarisé
par un viticulteur émérite, M. Léon Millot, de Mandres-sur-Vair
(Vosges).
Le mode de greffage employé par M. Millot, est surtout la
greffe anglaise faite sur sarment non enraciné. Il prend, à cet
eflet, pour sujets, des sarments de Vitis ripaina, var. Gloire cle
Montpellier, plant américain, très vigoureux, s'identifiant bien
avec la plupart des cépages français et peu difficile sur la nature
du sol, en choisissant autant que possible des sujets et des greffons
de même calibre. M. Millot observe scrupuleusement de faire
des biseaux et des languettes peu allongés, c'est-à-dire suivant
une inclinaison d'environ 25 centimètres par mètre^ ce qui
permet d'obtenir une greffe solide, même sans le secours de la
ligature.
Les greffes-boutures ainsi préparées et bien ajustées avec du
bois de même grosseur, ne sont pas ligaturées. On les met dans
une ou plusieurs caisses légères d'épicerie ou autres, longues de
60 centimètres à un mètre, larges de 50 centimètres et hautes de
35 à 40 centimètres.
Chaque caisse destinée à recevoir les greffes-boutures est
dressée dans l'un de ses bouts et la paroi qui touche le sol est
garnie d'un lit de mousse bien propre sur laquelle on place un
rang de greffes-boutures en les espaçant légèrement Tune de
92 BEVUE DES PUBLICATIONS.
Tantre et en disposant les greffons vers l'ouverture de la caisse.
On couvre d'un nouveau lit de mousse sur lequel on place un
second rang de greffes et ainsi de suite jusqu'à ce que la caisse
soit remplie et de manière à ce que le fond et les parois soient
garnis de mousse.
La caisse est alors renversée avec précaution sur son fond, ce
qui place les greffes dans, la position verticale et l'on achève le
remplissage en répandant de la mousse bien fine sur la tête des
greffes.
Les caisses ainsi préparées doivent être transportées dans un
lieu chaud : serre, couche chaude, chambre chauffée, écurie
pour être soumise à une température constante de 15 à 25
centigrades. La mousse doit être maintenue convenablement
humide à l'aide de bassinages fréquents avec de l'eau à la tem-
pérature du milieu et appliquée, soit tous les jours avec modé-
ration, soit tous les deux jours.
Au bout de 20 à 25 jours les greffes soumises à ce traitement
sont parfaitement soudées; les greffons ont émis des pousses de
2, 3 et même 5 centimètres de hauteur et qui sortent de la
mousse.
A ce moment, on observe un bourrelet à l'endroit même de la
grefTe, et souvent aussi de jeunes racines sur le greffon en même
temps que la base de la bouture commence à s'enraciner elle-
même.
A cette époque, c'est-à-dire du 15 avril au 15 mai, les caisses
sont portées avec soin sur le lieu de la plantation; de préfé-
rence par une journée douce et un ciel couvert, et les greffes
sont sorties avec précaution pour être mises en pépinière comme
cela se pratique habituellement, dans un sol bien ameublé et
nivelé, en observant de placer la naissance du bourgeon du
greffon au niveau du sol et de butter immédiatement avec du
sable fin.
Avec ces soins, les greffes continuent à pousser et peuvent
donner à l'automne suivant des sarments de 20 à 25 centimètres,
bien aoutés.
A cette époque on procède à la déplantation et les plants
greffés sont livrés au commerce ou plantés définitivement en
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 93
place, en ayant soin de mettre le point de soudure au niveau du
sol et de maintenir une petite butte de terre sur le greffon pen-
dant les premières années de plantation.
D'après M. Millot et aussi d'après M. Grosdemange quia vu les
résultats acquis, ce procédé permet d'obtenir, surtout dans les
pays froids, une reprise plus grande et un meilleur abûtement
du bois que la greffe liée et stratifiée dans le sable.
2. Publications étrangères,
par M. P. Hariot.
The Garden. — Le Chrysanthème sera-t-il un jour recherché
pour l'odeur que dégagent ses fleurs ? nous ne le croyons pas,
ou du moins il serait bien téméraire de l'affirmer. (Juoi qu'il en
soit, un certain nombre de variétés ont déjà été signalées comme
répandant un agréable parfum, par exemple : Commandant
Schneider, japonais, à fleui's réfléchies de couleur pourpre ama-
rante caractérisé par une odeur de violette; striped odorata,
également de race japonaise et parfumé. Il serait intéressant de
rechercher quelles sont les variétés odorantes et d'en dresser la
liste.
11 y a toujours à glaner au Garden pour les amateurs d'Orchi-
dées qui n'auront que l'embarras du choix, soit qu'ils s'attachent
aux jolis Calanthe, qui seraient encore plus beaux si leurs
longues hampes étaient feuillées, au Catasetum Bungeroihi (in-
troduit à Paris, aux serres du Muséum avant qu'il n'eût paru
dans les cultures européennes et n'eût été mis au commerce),
au Catlleya Harrisoniœ^ qui fait l'objet d'une planche coloriée,
au Lœlia anceps. Gomme toutes les Orchidées, cette dernière
plante a déjà fourni une série assez nombreuse de variétés :
Amesiana, alba^ Ballantiniana^ Barkeriana^ Dawsoni^ delicata^
Hilliana, Scottiana, Stella et quelques autres encore.
Sous le titre de « Use fui Palms » se trouve une liste raison née
des meilleures espèces de Palmiers, de celles qui doivent se
rencontrer dans les serres et les jardins d'hiver. Le Kentia Bel-
moreana tient la tête, et c'est de toute justice. En sa compagnie
viennent : Cocos Weddelliana, Geonoma gracilis, un des plus
94 REVUE DES PUBLICATIONS.
gracieux Palmiers, Areca lutescens et Phœnix reclinata^ devenus
populaires, et qui n'en sont plus à faire leurs preuves, Corypha
australis^ Latania borbonica. Moins connues et plus rarement
cultivées sont les espèces suivantes, qui ne sont cependant pas
sans mérite : Calamus longipes et intermedia, Hijophorbe Ver-
schaffelli, Latania aureUy qui ne doit être considéré que comme
une variété à feuillage doré d\iL. borbonica^ Acanthophœnix cri-
nita à feuilles recourbées avec grâce, Euterpe edulis et Bhapis
humilis.
M. Guiheneux consacre un article aux Bégonias tubéreux
hybrides issus des B. boliviensis, Pearcei et Veitchi introduits
en Europe en 1865 et i867. Le premier hybride a été obtenu en
1869 en fécondant le B. boliviensis par le B. Veitchi. C'est le
B. Sedeni, suivi en 1874 du B. Chelsoni. En 1878, paraissait la
race « erecta », et vers 1875 M. Lemoine obtenait « Gloire de
Nancy », la première variété à fleurs doubles. Les Hybrides à
fleurs simples présentent un certain nombre de races : grandi^
flora, erecta, tige de fer, à centre blanc, primulœflora, maculé,
rayé, nain, et cette singulière nouveauté récemment obtenue
par M. Vallerand, dans laquelle les pétales sont chargés à leur
face supérieure d'un appendice en forme de crête. Les variétés
à fleurs doubles présentent une classification moins compliquée :
double dressé, multiflora erecta, véritables bijoux que M. Urbain
a fait connaître, à fleur de chrysanthème.
En dehors des botanistes et de quelques amateurs de plantes
alpines, qui connaît les Edraianthus, charmante Gampanulacées
de l'Europe orientale? Ce sont des plantes qui conviennent mer-
veilleusement à la décoration des rocailles. Elles sont étroite-
ment alliées aux Campanules et surtout aux Wahlenbergia^ mais
leur port est totalement difl'érend. On peut cultiver les Edraian-
thus dalmaticus, graminifolius^ dinaricus, Pumilio, Kitaibeli, et
le plus joli de tous d'^. serpyllifolius, dont le feuillage rap-
pelle celui du SerpoUet, tout en étant plus compact et luisant.
A signaler parmi les plantes dont les jardins se sont enrichis
depuis peu de temps : Hemerocallis aurantiaca major, originaire
du Japon, d*où il paraît avoir été introduit avec des rhizomes
d'Iris Kaempferi^ et qui fera sensation avec son riche coloris
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 95
jaune abricot; Richardia Pentlandi^ à spathe jaune marquée
intérieurement à la base d'une tache d'un rouge cramoisi,
récemment introduit de l'Afrique australe.
On lira avec intérêt deux notes sur le bouquet qu'ont présenté
les Poires en 1895 et sur le coloris des Œillets.
PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES
DÉCRITES ou FIGURÉES DANS LES PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES,
par M. P. Hariot.
Amasonia erecta var. latebracteata Hook. f. — A. dressée
var. à larges bractées. — Amérique méridionale tropicale (Ver-
bénacées). Bot. Mag., t. 7445.
Arbrisseau grêle, pubescent, à feuilles sessiles, obtuses,
rétrécies en pétioles, crénelées, glabres, d'un vert luisant ; fleurs
en petites grappes courtes disposées en ^un long épi terminal,
presque toutes situées du même côté, pédicellées; bractées ovales
ou orbiculaires, apiculées au sommet, dentées en scie, rouge-
carmin, jaune doré à la base; fleurs penchées, à tube du calice
court, à sépales réunis à la base, ovales acuminés ; corolle
d'un jaune pâle à tube allongé, poilue, à lobes plus courts,
oblongs, obtus, rugueux, ciliés, réticulés de carmin.
L'A. erecta est une plante depuis longtemps connue et
appartient à un petit genre brésilien. Le polymorphisme de ses
bractées l'a fait décrire sous deux noms différents : Amasonia
erecta et punicea. Le feuillage, le port sont également variables.
La variété latebracteata est caractérisée par ses bractées orbicu-
laires, brièvement pétiolées, peu dentées.
V Amasonia calycina que l'on rencontre quelquefois dans les
cultures et qui a souvent été confondu avec VA. erecta est une
plante tout à fait différente.
4
Le Secrétaire-rédacteur-gérant,
D. Bois.
Pans. — Imprimerie L. Maretheux, 1, rue Cassette
96 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES.
JANVIER 1896
Observations météorologiques faites par M. F. Jamin, a Bourg-la-Reine,
PRÈS Paris (altitude : OB'").
TEMPÉRATURE
HAUTEUR
S
du baromètre
VENTS
-<
a
1
Min.
Max.
dominants
ÉTAT DU CIEL
Matin
Soir
5,7
8,0
767,3
767,3
E.
Couvert.
2
1,3
3,0
767,3
767,7
E.
Couvert avec brume le matin. .
3
0.7
2,3
767
766
E.
Couvert et légèrement brumeux.
4
1,2
1,9
767,5
769
E.
Brumeux le matin, clair l'après-midi,
couvert le soir.
5
1,1
4,1
772,5
773
E.
Nuageux, clair le soir. '
6
— 1,2
2,3
773,3
773,5
E.
Couvert.
1
— 1.0
0,1
773,5
767,5
NE.
Couvert.
8
— 2,4
3,8
775,3
773,3
x\0.
Couvert.
9
-1,8
1,2
777, 3
780
NE.
Nuageux le matin, clair, forte brise.
10
— 5,8
- 0,6
779,3
776,5
NE.
Nuageux.
11
— 6,3
1,2
773
772
NK.
Clair, brise très froide.
12
— 2,0
1,9
769,5
766,3
NE.
Un peu de neige dans la nuit, couvert
et légèrement pluvieux.
Couvert et pluvieux.
13
0.2
4,3
764
760 ^
SO.
l/i
2,1
8,6
730(*)
734, 3
0. NO. N.
Couvert et pluvieux, nuageux le poir.
15
- 0,8
3,7
737,3
736
O.SO.
Couvert et légèremenr pluvieux, quel-
ques éclaircies le soir.
16
2,9
9,0
764
764,3
0.
Petite pluie dans la nuit, nuiigeux.
n
7,1
9,4
763,5
769,3
0.
Pluie dans la nuit, couvert.
18
6,3
9,6
770
769, 3
0.
Couvert.
19
4,7
6,0
769,5
770
E.
Couvert,
20
3,8
4,9
770,5
771
E.
Couvert.
21
2,3
3,7
771
771
E.
Couvert.
22
0,3
3,4
770
769,3
E. 0.
Couvert ett rès légèrement pluvieux.
23
0,2
3,7
769,3
769, 3
E. SE. 0. NO.
Couvert, clair le soir.
24
— 3,1
1,0
768,3
767
S.
Brumeux le matin, couvert.
23
— 1,8
3,8
767
766
SO.
Couvert.
2fi
3,1
9,0
764
769,3
0.
Couvert et brumeux.
27
6,3
9,6
770,3
770,3
0.
Couvert.
28
4,3
93
772,5
774,3
s.
Couvert, pluie le soir.
29
4,3
l\'i
784
783
E. NO.
Pluie dans la nuit, couvert le matin,
nuageux.
30
— 3,7
0,2
783
783
N.
Brumeux.
31
— 1,8
0,2
783
780
N. NE.
Brumeux, légèrement pluvieux le soir, i
i
1
î
i
i
1
(1
) Dans 1
3 milieu de la journée.
le baromètre est
descendu à 747.
AVIS DIVERS
Section des Roses. — Une section spéciale pour l'étude des
Roses s'est formée dans le sein de la Société : les cultivateurs
et amateurs de Roses qui désiient en faire partie, sont priés
d'adresser leur demande à M. le président de la Société.
Section des Chrysanthèmes. — Une section spéciale, pour
l'élude des Chrysanthèmes, s'est formée dans le sein de la
Société. Les cultivateurs et amateurs de Chrysanthèmes qui
désirent en faire parlie sont priés d'adresser leur demande à
M. le président delà Société.
Médaille du Conseil d'administration. — Pour l'introduction
ou l'oblention de plantes ornementales reconnues méritantes
après culture en France.
Les horticulteurs français, obtenteurs ou introducteurs de
plantes reconnues méritantes, peuvent adresser au comité com-
pétent leur demande en vue de prendre part au concours pour
ce prix. De leur côté, les membres des comités peuvent propo-
ser les plantes qu'ils jugent dignes du même prix. A la fin de
cha<iue année, il sera désigné, s'il y a lieu, dans le sein de
chaque comité compétent, un membre chargé de faire un
rapport circonstancié sur la ou les plantes qui sont de nature à
déterminer l'attribution de la médaille.
EXPOSITIONS DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'HORTICULTURE
DE FRANGE
La prochaine Exposition printanière annuelle se tiendra
du 20 au 25 mai 1896.
Un Congrès horticole aura lieu à la même date ; le pro-
gramme en sera publié dans le prochain cahier du journal.
Série III. T. XVIlI. Cahier de février publié le 10 mars 1896.
98 CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ,
OFFRES ET DEIYIANDES D'EIVIPLOI
Un registre est ouvert aux bureaux de Tagence de la Société pour
l'inscription des ofîres et des demandes d'emploi.
Le Conseil d'administration prie les sociétaires qui auraient
besoin de jardiniers pour maisons bourgeoises ou demployés pour
maisons de commerce horticoles de bien vouloir consulter ce registre.
AVIS RELATIF AUX CONCOURS EN SÉANCE
Des concours spéciaux pour les Orchidées auront lieu en
séance les 27 février, 23 avril, 25 juin et 26 novembre 1896.
Les personnes qui désireront y prendre part seront tenues d'a-
dresser, huit jours à l'avance, à l'agent de la Société, rue de
Grenelle, 84, leur demande de participation.
CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ
Concours permanent.
Prix Laisné. Pour l'élève le plus méritant de l'École d'Horticulture
des Pupilles de la Seine. (V. le Journal, 3*^ série, IV, 1882, pp. 631
et 753.)
Concours annuels.
Médaille Pellier. Pour le plus beau lot de Penlslemon.
Prix Joubert de VHiberderie. — Le 10 janvier d889, le Conseil
d'administration, se conformant au vœu émis par le D^ Joubert
de l'Hiberderie, dans son testament, a ouvert un concours pour
un prix de 2,500 francs à décerner au nom de ce généreux
donateur. Ce prix est destiné à un ouvrage publié récemment
et imprimé ou manuscrit, sur l'Horticulture maraîchère, l'Arbo-
riculture et la Floriculture réunies, considérées dans leurs
usages journaliers et les plus pratiques. Le concours est perma-
nent et le prix peut être décerné chaque année.
Si l'ouvrage présenté au concours est manuscrit, il devra être aussi
succinct que possible et, si son auteur obtient le prix, il sera
tenu d'en faire la publication dans le délai d'un an. (Voyez le
Journal, 3« série, XI, 1889, p. o et 81.)
CHRONIQUE. 99
CHRONIQUE
Plantes mellifères. — M. F. Decaux, membre de la Société
entomologique de France, signale dans le Moniteur d'Horticul-
ture, numéro du 25 janvier, p. 30, deux plantes qu'il serait utile
de propager comme nourriture tardive des abeilles.
L'une est la Phacelia tanacetifolia, dont il a été beaucoup
question dans ces dernières années.
L'autre est V Impatiens glanduligera ^ plante annuelle très
vigoureuse et d'un très bel effet décoratif. Au mois de septembre
dernier, M. Decaux remarqua, dans un jardin du département
de la Somme, des plantes appartenant à cette espèce qui, pen-
dant le jour étaient littéralement couvertes d'abeilles. Les fleurs
se comptaient par milliers et néanmoins, par une belle journée
ensoleillée, il n'y avait pas une de ces fleurs qui n'eût un
insecte. Ces abeilles devaient venir de très loin, le seul apicul-
teur du village demeurant à 5 ou 600 mètres, et la distance du
hameau voisin étant environ 2 kilom. 1/2 à 3 kilomètres.
Influence exercée par divers agents chimiques sur la
germination. — Des essais ont été faits par MM. Séguin et
Pailheret, au laboratoire de l'école de Grand-Jouan, sur du Blé
« Victoria», variété qui, en grande culture, donne les rendements
les plus élevés. Les grains, choisis de façon à avoir un pouvoir
germinatif maximum, ont été placés pendant quatorze heures à
la température de 20 degrés, dans des tubes d'essais, bouchés, en
contact avec diverses solutions, la plupart étendues de façon à
contenir 1 p. 100 de substance.
Après ce trempage, les grains non altérés ont été essuyés et
disposés dans un germoir de Noble, à la température de 20 de-
grés. Les germes étaient définitivement détruits dans les grains
qui n'avaient pas germé le quatrième jour.
Ces expériences ont abouti aux observations suivantes :
L'eau de chlore et l'eau de chaux se comportent comme l'eau
distillée. Les acides minéraux retardent la germination sansdimi*
nuer le pouvoir germinatif. On peut donc utiliser sans crainte ces
100 CHRONIQUE.
agents pour combattre Je développement des maladies crypto-
gamiques.
Des acides organiques, les uns sont des poisons violents pour
l'embryon, d'autres retardent seulement la germination.
Certains antiseptiques puissants tels que le sulfate de fer, le
sulfate de cuivre, et même des poisons comme l'acétate de
plomb, permettent une germination de 100 p. 100. On n'a donc
pas à redouter l'introduction de ces sels dans le sol, ainsi que Ta
démontré la longue pratique du sulfatage.
Des essais faits antérieurement par iM. Godefroy sur les Pommes
de terre avec de la bouillie bordelaise ont montré aussi que les
tubercules peuvent rester immergés pendant plusieurs jours sans
perdre leur faculté germinative.
[Informations du ministère de l Agriculture.)
Cypripedium hybrides. — La série des hybrides de Cypri-
pedium obtenus par M. Jules Hye-Leysen, le distingué orchi-
dopbile de Gand, n'est pas épuisée encore, tant s'en faut. Au
meeting de janvier, au Casino, il en a présenté sept qui tous, il
y a quelques années, auraient fait sensation ; on en a tant vus
qu'on devient chaque jour plus difficile, plus éclectique; il ne
faut pas s'en plaindre. Deux de ces hybrides sont hors de pair :
le Cyp. X Jeanne Voortman, issu des Cyp. Sallieri et Spiceria-
num el un second, dû au croisement des Cyp. Spicerianum par
villosum,. Ces deux hybridations ont produit le maximum de ce
qu'on était en droit d'en attendre. (Gh. de Bosschere.)
Lindenia et Illustration horticole. — La rédaction de la
Lindenia, cette importante iconographie des Orchidées, vient
d'être confiée à un botaniste belge connu et réputé, M. A. Co-
gniaux; celle de V Illustration horticole (numéro du 30 de chaque
mois) à M. Charles de Bosschere, membre correspondant de
notre Société.
Le Cercle horticole Van Houtte, de Ledeberg-Gand,
vient de publier le programme des récompenses offertes à l'occa-
sion de sa deuxième grande exposition générale qui aura lieu
du 12 au 19 avril de cette année. Ces récompenses sont nom-
CHRONIQUE. 101
breuses et fort importantes. Pour le programme, s'adresser au
secrétaire, M. Ernest Delaruye, à Ledeberg.
(Ch. de Bosschere.)
Abricots du Cap en Angleterre. — Le vapeur Norman est
arrivé du Gap à Londres, avec un chargement de 1,281 boites
d'Abricots — les premiers de la saison. — Ils étaient tous en
parfait état et ont été vendus à raison de 5 s. (6 fr. 25) la boîte
de 54 fruits (soit 11 centimes le fruil).
{Gardeners'' Chronicle, 25 janvier 1896.)
Utilité du Tournesol ou grand Soleil [Helianthus annuus),
— L'agriculture ne tire pas de cette plante, si facile à cultiver
sous notre climat, tout le profit qu'elle pourrait en retirer. En
Angleterre, dans les défrichements, les cultivateurs font des
plantations de Tournesol. Dans nos campagnes, on sait seule-
ment que les abeilles trouvent une abondante provision de miel
dans les petites fleurs qui garnissent le disque « du Soleil ».
Les graines du Tournesol, qui ont le goût de la noisette, sont
excellentes pour les oiseaux de basse-cour. Ces graines traitées
comme celles du Lin, donnent une huile douce, également bonne
pour la table, l'éclairage et la fabrication des savons. Les fibres
très fines de la tige font du papier. Les tiges brûlées à moitié
mûres fournissent beaucoup de potasse. Les feuilles sont recher-
chées par les vaches dont elles augmentent la proportion du lait.
Le Tournesol vient partout ; on peut même le semer dans les
plantations de Pomme de terre, et les deux recolles se font en
même temps.
[Informations du ministère de V Agriculture.)
M. le Ministre de l'Agriculture de Belgique vient d'ins-
tituer dix prix de 150 francs et vingt de 100 francs à décerner
aux instituteurs qui se seront occupés utilement de la création
de jardins entourant leurs écoles, conformément au x indications
contenues dans une récente circulaire ministérielle.
(Ce. DE Bosschere.)
Nouveaux hybrides d'Orcliidées. — Une nouvelle série
encore au meeting de Gand de février ; signalons-en deux :
Cypripedium X Madame Jules Hye (Cyp. tonsum X (^yp- Spi-
102 CHRONIQUE.
cerianum) qui se distingue à première vue par la robusticité et
la vigueur de toute la plante, caractères qui se retrouvent au
plus liaut degré dans les deux fleurs, grandes, bien colorées, de
l'orme ronde, comme un bel Odontoglossum crispum. Le pavillon
mesure 7 centimètres de largeur; il dénote l'intervention du
Spiceiianum, mais il est plus rouge et la bande centrale est
d'une largeur exceptionnelle; le sépale inférieur serait, pour
beaucoup de Cypripedium, un fort joli pavillon : on peut le
considérer comme une réduction du pavillon de cet hybride; les
pétales possèdent la nuance brune du C. totisum; ils en ont
exactement la largeur (3 centimètres); comme forme, ils sont
intermédiaires entre les deux parents, ayant les bords un peu
crispés; le sabot est moins long, mais plus large que celui du
C. tonsum ; il a un aspect très massif et, comme coloris, il a
celui du C. Spicerianum. Le feuillage du C.y^ Madame Jules
Hye est plutôt celui du Spicerianum, avec un peu plus de mar-
brures.
Cyp. yc^ Madame Petrick. Cet hybride, selon l'exposant qui a
opéré le croisement, serait issu du Cyp. villosumyc^ Boxalli. —
11 présente cette particularité au moins curieuse, qu'aucun con-
naisseur de Cypripedium, de ceux que nous avons interrogés,
ne retrouve dans la fleur l'intervention des deux parents; ils
y voient du villosum dans les pétales et le sabot, mais ne trou-
vent point celle du Boxalli : le pavillon a la forme et la couleur
de fond, plutôt d'un Spicerianum, d'aucuns prétendent d'un
Chanlini\ la chose, du reste, est assez intéressante, ce nous
semble, pour être signalée. Il faudra, en tous cas, engager les
hybridateurs à bien tenir note des divers détails concernant le
croisement opéré et surtout en ce qui concerne les noms des
sujets de l'opération. (Ch. de Bossghere.)
Le premier hybride belge de Cattleya a été présenté au
même meeting par M. Alfred Van Imschoot, de Mont-Saint-
Amand, Gand; c'est un hybride entre le Lœlia harpophylla p
et le Cattleya amethystoglossa que l'heureux obtenteur a baptisé,
du nom de sa fille unique, Laslia-Cattleya Ghislaine, L'hybride
était accompagné de ses parents; heureuse idée qui permit à
CBROMQUE. 103
chacun de bien se rendre compte de l'influence de chaque parent
dans la création de cette nouvelle et sensationnelle obtention, au
point de vue de la science orchidéenne belge. La plante est
encore petite et n'a donné que deux fleurs; celles-ci étaient jaune
paille lors de l'épanouissement; les sépales et les pétales avaient
perdu cette teinte, et la fleur, au moment de la présentation était
d'un blanc crème uniforme ; avec le labelle étroit, au bord dentelé
et bordé de rouge. Comme végétation et structure des feuilles,
la plante se rapproche de la mère ; les fleurs ont aussi la forme
du Lselia harpophylla. Le Cattleija amethystoglossa qui a servi
de père, avait la fleur blanche pointillée de rouge; ce rouge a
disparu dans le semis; ce fait, bien curieux, mérite d'être signalé.
(Cn. DE BOSSCHERE.)
La Vig-ne plante tinctoriale. — Le journal Scientifîc Ame-
rican annonce que l'on vient de retirer des feuilles de la Yigne
une matière colorante jaune qui est un glucoside. On l'obtient
en traitant par l'acétate de plomb une décoction de poudre de
feuilles de Yigne. Il paraît que cette substance coûte assez peu
cher à préparer.
(Revue Scientifique^ \^^ février 1896.)
Quelques Chênes remarquables en Angleterre. — L'An-
gleterre est justement renommée pour la richesse peu commune
de sa végétation forestière et le Chêne en forts spécimens est une
essence qui s'y trouve largement représentée. Le Chêne géant
de Winfarthing, dans le comté de Norfolk, est probablement le
sujet le plus extraordinaire; ses dimensions, publiées officielle-
ment en 1891 donnaient au tronc qui est entièrement creux
une circonférence de vingt-deux mètres (70 pieds anglais) à la
base et de 12™, 50 à l'endroit où ses branches commencent.
Quoique en partie couvert de Lierre, cet arbre vénérable qui, lors
de l'invasion de l'Angleterre par les Normands sous la conduite
de Guillaume le Conquérant, en 1066, était déjà connu comme
Chêne géant, produit encore chaque année du feuillage en quan-
tité suffisante pour attester sa vitalité.
Le Chêne majeur, ou Major Oak, un des arbres les plus connus
de la forêt de Sherwood, dans le comté de Nottingham, mesure
104 PROCÈS-VERBAUX.
M mètres de circonférence à la base et 9 mètres, à 2 mètres du
sol. Son tronc, entièrement creux, ne montre qu'une ouverture
pouvant donner accès à une seule personne à la fois, tandis que
vingt personnes peuvent confortablement se tenir à l'intérieur.
Cet exemplaire est dans un état de santé parfaite et abondam-
ment fourni d'un feuillage luxuriant.
Dans le même domaine, et situé auprès de la pelouse de
Welbeck Abbey, qui est le château résidentiel des ducs de
Portland, se trouve le fameux chêne de Greendale, rendu célèbre
par les exploits d'un des anciens seigneurs qui, pour un pari,
traversa l'ouverture de son tronc creux dans un équipage à
quatre chevaux (four~in-hand). Ce vétéran, alors dans toute sa
splendeur est aujourd'hui réduit à un tel état de décrépitude
que la préservation de ses membres jadis très fort^, est due à
la solidité des chaînes par lesquelles ils sont rattachés entre
eux. (G. SCUNEIDER.]
«*-
PlîOCES-VL^nBAUX
SÉANCE DU 13 FÉVRIER 1896.
Présidence de M. Janiin, vice-président de la Société.
La séance est ouverte à 3 heures 30 minutes en présence c'e
241 membres : 21 honoraires et 220 tilulaires.
M. le président prie l'assemblée d'excuser le bureau pour
l'ouverture tardive de la séance. Ce retard a été occasionné par
le nombre considérable de questions portées à l'ordre du jour de
la réunion du Conseil d'administration qui vient seulement f!e
prendre fin.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté sans
observation.
N. B» — La commission de rédaction déclare laisser aux auteurs
des articles admis par elle à Tinserlion dans le Journal la responsa-
bilité des opinions qu'ils y expriment.
SÉANCE DU 13 FÉVRIER i896. 105
Après un vote de l'assemblée, M. le président proclame l'ad-
mission de 12 nouveaux membres.
Il exprime de vifs regrets sur le décès de M. Léon Delaville,
horticulteur grainier à Paris, qui faisait partie de notre asso-
ciation depuis Tannée 1874. M. Léon Delaville comptait de nom-
breux amis dans le monde horticole. Il assistait avec la plus
grande assiduité aux séances de la Société, et prenait une part
active à ses travaux comme membre de son conseil d'adminis-
tration et de la commis'sion des expositions.
Il annonce encore les décès : de M. Clavier, pépiniériste à
Tours, membre honoraire, sociétaire depuis l'année 1858; de
M. Pernel, horticulteur à la Varenne-Saint-Hilaire, sociétaire
depuis l'année 1875 ; de M. le comte de Noailles, de Paris.
M. le secrétaire général annonce que la section des Roses,
formée dans le sein de la Société vient de procéder aux élections
pour la constitution de son bureau. Ont été nommés président,
M. Léon Simon, de Nancy; vice-présidents, M. Lévêque, d'Ivry
et M. Scipion Cochet, de Suisnes; secrétaire, M. Pierre Cochet,
de Suisnes; vice-secrétaire, M. Rothberg, de Gennevilliers;
délégué au conseil d'administration, M. Deny ; délégué h la com-
mission de rédaction, M. Pierre Cochet
Il procède au dépouillement de la correspondance qui com-
prend :
A. — Correspondance manuscrite :
\° Lettre de M. le ministre de l'instruction publique annon-
çant que des locaux seront mis à la disposition de la Société,
dans le Palais de l'Industrie pour l'installation de l'exposition de
Chrysanthèmes qui aura lieu en novembre prochain.
2° Lettre de M. le ministre de l'instruction publique accor-
dant à la Société un emplacement dans le jardin des Tuileries
en vue de la prochaine exposition printanière.
3" Lettre de M. le minisire de l'agriculture annonçant un don
de médailles qui devront être décernées par la Société à l'occa-
sion de sa prochaine exposition.
106 PROCÈS-VERBAUX.
B. — Correspondance imprimée :
1° Règlement et programme de l'exposition d'Horticulture qui
se tiendra à Namiir (Belgique), les 8 et 9 novembre 1896.
2° Règlement et programme de l'exposition d'Horticulture qui
se tiendra à Moulins (Allier), du 27 au 31 mai 1896.
3° Règlement et programme de l'exposition d'Horticulture qui
se tiendra à Toulouse (Haute-Garonne), du 18 au 22 juin 1896.
4** Avis relatif au concours-exposition qui se tiendra à Hyères
(Var), du 10 au 16 mars.
5° Avis relatif à la Société populaire des beaux-arts.
6° Feuille d'informations du ministère de l'agriculture, n°^ 6,
7 et 8.
G. — Ouvrages destinés a la bibliothèque :
1° Les cultures de Ferrières- en-Brie, par M. F. Sahut, bro-
chure in-8 de 13 p. (Extrait des actes du congrès international
d'Horticulture de 1895).
2° Les Phœnix cultivés dpns les jardins de Nice, par M. le
D"" E. Sauvaigo, brochure gr. in-8, de 12 p. (H]xtrait de la Revue
Horticole).
30 Le Poirier greffé sur Aubépine, par M. Edmond Barotte,
brochure de 14 pages.
4° L'Escargot, son histoire, ses mœurs, son élevage, par
M. Raphaël de Noter, brochure de 22 pages. (M. P. Hariot a été
chargé de l'examen de cet ouvrage.)
5° Atlas des plantes de jardins et d'appartements. Yolume de
texte. Envoi de l'éditeur, M. Klincksieck. 1 vol. gr. in-8 de
432 pages.
6° Album des jardins, T^ livraison; plantes de serres chaudes
et tempérées, jjécoratives et à fleurs. Supplément au Bulletin do
la Société Impériale russe d'Horticulture pour 1895. Saint-
Pétersbourg (en russe). In-4% 90 p., 99 figures noires.
Notes et Rapports déposés sur le bureau :
1° L'importation des légumes et des fruits en Angleterre, par
MM. Bois et G. Gibault ;
2° Rappel d'anciennes expériences sur la culture des plantes
SÉANCE DU 13 FÉVRIER 1896. 107
dans la mousse, par M. le D' Clos, membre correspondanl de la
Société ;
3° Rapport sur un ouvrage de M. Léon Duval Les Bromé-
liacées, par iM. 0. Opoix. Les conclusions demandant l'inser-
tion dans le journal et le renvoi à la commission des récom-
penses sont adoptées;
4° Rapport sur un ouvrage intitulé Cours d'Arboriculture
par M. Griffon, de Tournai; M. Jamin, rapporteur. Les con-
clusions demandant que de vives félicitations soient adressées à
l'auteur et l'insertion du rapport dans le journal sont adoptées;
5° Rapport sur les parcs de Dulamon et Rourran, créés par
M. L. Le Rreton, architecte paj-sagiste à Orléans; M. Eugène
Deny, rapporteur. Les conclusions demandant l'insertion dans
le journal et le renvoi à la commission des récompenses sont
adoptées.
Objets présentés pour être jugés par les comités :
Au comité de culture 'potagère :
r Par M. Jules Lefièvre, jardinier-en-chef chez M"^ Lefebvre,
château de Gonches, par Lagny (Seine-et-Marne), des Haricots
verts, variété de Chalandiriy, pro\ ena.nl d'un semis fait le 24 dé-
cembre 1895 et pour lesquels le comité demande l'attribution
d'une prime de 2™° classe;
2° Par M. Ducerf, jardinier-en-chef au château de Francport,
une botte de 65 Asperges pesant ensemble 4 kilogrammes. Ges
Asperges ont été récoltées sur un plant âgé de vingt-quatre ans
et soumis régulièrement au forçage, tous les deux ans, depuis
l'année 1877;
Une prime de 2^ classe est demandée pour récompenser ce bel
apport ;
3° Par M. Legrand, rue Renon, 2, Vincennes, un lot de tuber-
cules d'une variété de Topinambour qui, d'après le présentateur
serait nouvelle et d'une qualité supérieure à celles cultivées
jusqu'à ce jour. (Remerciements.)
Au comité d'arboriculture fruitière :
r Par M. Gorion (Toussaint), d'Épinay (Seine), 5 Poires
JOS PROCÈS- VERBAUX.
Colmar des invalides, \ Caiillnc, 6 Saint-Germain Vauquefin,
3 Belle Angevine et 3 Duchesse de Galliera. Le comité vote des
remerciements à M. Gorion ; il fait remarquer que les Poires
Duchesse de Galliera et Belle Angevine, j^résonlées, appartiennent
à la même variété : Belle Angevine. Le nom de Duchesse de Gal-
liera qui appartient à une variété très peu connue et très peu
répandue est fréquemment appliqué à cette Poire.
2° Par M. Joseph Rigault, de Groslay (Seine-et-Oise), une
Poire Comtesse de Paris. (Remerciements.)
3° Par M. Finot, 3 Poires, Bergamotte Philippot (Remercie-
ments.)
Au comité de floricuUure :
1° Par MM. Vilmorin, Andrieux etC'^quai de la Mégisserie, 4,
à Paris, 10 variétés de Primevères de Chine à fleurs doubles et
7 variétés appartenant à la race des géantes, choisies parmi les
meilleures. Dans une note qui accompagne les plantes, les pré-
sentateurs disent que ces Primevères ont fleuri normalement,
sans aucun procédé spécial de culture et qu'elles sont destinées
à faire connaître les progrès successifs obtenus depuis quelques
années tant au point de vue de la nouveauté de certains coloris
et de certaines formes, qu'au point de vue de la parfaite fixité :
Le comité propose d'accorder une prime de T^ classe pour
cette remarquable présentation et spécialement pour les variétés
rouges et blanches, du groupe des géantes; les variétés rouge
vif, rouge violacé, blanc pur et carmin changeant, du groupe
des variétés à fleurs doubles,
M. Maurice de Yilmorin prend la parole et fait ressortir les
mérites de ces plantes, aujourd'hui si perfectionnées ; il fait
remarquer dans quelle proportion le diamètre des fleurs a
augmenté et combien est grande la diversité des coloris.
2*^ Par M. Opoix, jardinier-en-chef, au jardin du Luxembourg
\ JEchmea spectabilis, superbe Broméliacée à feuilles arquées,
d'environ 75 centimètres de longueur, disposées en rosette, du
centre de laquelle naît une hampe florale dépassant i mètre de
hauteur, portant une ample panicule de fleurs roses. Une prime
de l'"® classe est proposée pour récompenser ce bel apport.
SÉANCE DU 13 FÉVRIER 1896. 109
3° Par M. Sallier, horticulteur à Nenilly (Seine); un lot de
Primula florlbunda, ravissante espèce, à fleurs de couleur jaune
d'or. Le comité demande l'attribution d'une prime de \^^' classe.
M. Sallier prend la parole ; il dit qu'il est en ce moment difficile
de se faire une idée de la beauté de cette plante ; elle com-
mence seulement à épanouir ses premières fleurs. Chaque pied
donnera naissance à plusieurs tiges florifères portant de nom-
breux verticilles de fleurs et formera, en mars, une vraie boule
d'or. La culture du Primula florlbunda est très facile : On sème
les graines en août, en serre froide, et la floraison commence en
janvier pour durer jusqu'en mai.
4° Par M. Godefroy Lebœuf, horticulteur, impasse Girardon, 4,
Paris : 1 Ludovia sp., belle Cyclanthée pour la présentation de
laquelle il lui est volé des remerciements.
Au comité d'arboriculture d'ornement et forestière :
Par M. Godefroy Lebœuf, horticulteur, impasse Girardon, 4,
Paris, 1 Peuplier pyramidal à feuilles persistantes, originaire du
Chili. Dans une note qui accompagne cette plante, M. Godefroy
Lebœuf dit que cette forme locale lui avait été signalée par
M. Salvador Isquerdo, qui la considérait comme très supérieure
à toutes les formes améliorées ou non des Peupliers qu'il a reçus
d'Europe. Cet arbre ne peut être cultivé sous le climat de Paris
et partout où la température s'abaisse au delà de 5 à 6 degrés au
dessous de zéro. Il serait, au contraire, d'un grand intérêt orne-
mental dans la région de l'Oranger. Sa vigueur et la rapidité de
sa croissance le feraient certainement rechercher.
Le comité adresse de vifs remerciements au présentateur et
l'engage à envoyer des boutures de ce Peuplier à la villa Thuret,
à Antibes. M. Naudin^ correspondant de la Société, serait prié
d'étudier cette planteet d'adresser au comité le résultat de cette
étude.
M. Chargueraud dit qu'il serait intéressant de connaître le
sexe de cet arbre. Il fait remarquer que le sexe femelle du Peu-
plier d'Italie nous est encore inconnu ; que tous les arbres de
cette espèce cultivés jusqu'à ce jour, sont des pieds mâles.
JiiJ PROCES-VEHBACX.
Alt comité des Orchidées :
1" Par M. Thibaud, jardinier chez M. Libreck, I Cœlorjyne
crisftato., \ Coi.tÀeya Triawri et 1 Lœlia furfuracea, plantes pour
lesquelles une prime de 2* classe est demandée.
2** Par M. Opoix, jardinier-en-chef du palais du Luxembourg,
I Dendrochdum f/h/marev/tn ; 1 Cypripedium. Mademoiselle Alice
Gayot, h) bride obtenu par M. Jolibois etpré-senlé par lui, pour
la première fois, au comité' de floriculture, en novembre 1885; il
est issu du C. llrurisianum croisé par le C. insigne. Cette plante,
dit 31. Opoix, n'a aucune ressemblance avec celle qui a été pré-
sentée par M. Cardoso à la séance du 10 octobre ISO.'j, sous le
nom de Alice Gayol\
1 Cypripedium Germinyanuin.
1 Cypripedium hybride, nouveau, que M. Opoix désigne sous
le nom de C. Crosn-fJayanujnsupjerbum, issu du C. Grossi croisé
par le C. iJayanurn.
1 Cypripedium hybride, issu du C. fJanthieri croisé par le
C. nitena, plante assez belle;
1 G. hybride, issu de C. Aryu.s, croisé par le C. /joxalli;
\ C. hybride, issu du C. Pef.ri, croisé par le C. insigne.
1 C. hybride, issu du C. Harrisianum croisé parle C. insigne.
F*our cette remarquable présentation, le comité propose l'at-
tribution d'une prime de 2" classe.
3" Par M. Courmontagne, rue Raynouard a Passy, 2 Cattleya
Trxan-rPÀ^ \ Caltleya Warscevnczella, \ Masdevallia Lindeni et
1 Masdevallia iynea pour lesquels une prime de 2^ classe est de-
mandée.
4" Par M. Doin, boulevard Saint-Germain, 199, Paris, une
superbe variété de L;j'J.ia PincHi à laquelle il donne le nom de
fastuosa. Cette variété est remarquable par son brillant coloris
et la beauté du labelle. Une prime de 1'* classe est proposée
pour cet apport.
5" Par M. Bontems, 20, rue Erlanger, à Auteuil, 1 Oncidium
Cavendishianum pour lequel on demande une prime de 3* classe.
6° Par M. Cardoso, 31, boulevard Beauséjour, Paris, 1 Cypri-
pedium G. JJ. Owen^ 1 C. raaculatum, 1 C. Lalhamianum et 1
SÉANCE DU 13 FÉVRIER 1896. 111
Saccolahiam UUislre\)0{xv les(|uelson propose ratlribulioii d'une
prime de 2° classe.
7° Par M. Gibez, de Sens, I lot de fleurs coupées, appartenant
à différents Gypripedium hybrides. Le comité remercie M. Gibez
et le prie de lui présenter les plantes portant les fleui.s. Les
plantes présentées sont : {C. Spicerianum yc^ C. insigne margi-
natum), {C J^ Spicerianum X C. insigne); C. senonense {C. villo-
mm X C. Lowi); C. Gibezianum [C. venmtum X C. villosum);
plus une fleur de C. Boxalli et une fleur d'Odontoglossum /iossi
maximum .
8° Par MM. Gappe et fils, horticulteurs au Vésinet (Seine-et-
Oise), I pied de Cyprlpedium hlrsuto-vUlosum^ provenant de
leurs semis et déjà présenté à la dernière séance, et I C. Germi-
nyanum, provenant des mêmes parents et vendu en Angleteri-e.
Cette présentation est faite pour permettre la comparaison entre
les deux plantes. Le comité reconnaît la haute valeur du gain
de MM. Cappe et fils, par un rappel de la prime de l'" classe
précédemment attribuée.
9° Par M. Godefroy Lebœuf, 4, impasse Girardon, Paris, I Cœ-
logyne cristata maxima var. Lemoiniana, plante très élégante
pour laquelle on propose l'attribution d'une prime de 2® classe.
10" Par M. Bleu, avenue d'Italie, 148, Paris, 1 Cyp?'ipedium
hybride nouveau que le présentateur désigne sous le nom de
C. nobilius. Cette magnifique plante est issue du 6'. Spicerianum
croisé par le C. villosum; elle rappelle le C. Lathamianum, mais
elle est infiniment plus belle, le sépale dorsal étant ombré de
pourpre violet très foncé et d'une ampleur énorme. A l'unani-
mité, le comité propose l'attribution d'un certificat de mérite de
r° classe pour cette remarquable plante.
Les propositions des comités, relatives aux récompenses à
accorder aux présentations sont mises aux voix et adoptées par
l'assemblée.
MM. Ducerf, Vilmorin, Andrieux et G% Opoix, Sallier, dé-
clarent abandonner leurs primes au profit de la Société.
M. Léon Duval demande la parole et fait la communication
suivante :
112 procès-verbaux.
Causerie sur Biskra.
Je voudrais, Messieurs, vous dire quelques mois sur des
Oranges que j'ai reçues de Biskra, dernièrement, et que j'ai
apportées ici pour vous les présenter et vous donner sur ces
fruits les détails que je sais. Mais, avant, si ce n'est pas trop
abuser de vos instants, je vais vous tracer rapidement l'aspect
de cette contrée si séduisante de notre colonie. Il y a quelques
années, le voyage à Biskra s'en'ectuait par des diligences qui
accomplissaient leur parcours en plus ou moins de temps, gra-
vissant des routes ressemblant plus à des ravins qu'à de véri-
tables voies. Gela ne manquait ni d'imprévu ni de grandeur, et
les voyageurs avaient certes des émotions qui aujourd'hui sont
encore regrettées de ceux qui aiment la sauvage beauté des
roches abruptes et des précipices où grondent les torrents. Tout
cela est changé, et les voyageurs actuels s'arrêtent en arri-
vant à la gare d'El Kantara, devant un immense rocher d'as-
pect formidable détachant sur le ciel d'un bleu verdâtre ses
masses aux tons rouges dont l'aspect rappelle les vieux burgs du
Rhin; au bas de ces roches qui semblent infranchissables, le
tunnel simule la bouche d'un four fantastique, le train s'y en-
gouffre en grondant, et pendant quelques instants il roule avec
un bruit infernal dans l'obscurité la plus complète sous la mon-
tagne. Tout à coup, un spectacle unique et d'une admirable
grandeur s'offre aux yeux du voyageur; les grands rochers
qui se dressent à sa gauche et dont les bases chaotiques for-
mées d'une sorte de porphyre, semblent en fusion, empourprés
qu'ils sont par le soleil couchant, tandis que les masses supé-
rieures sont colorées de teintes non moins vives mais plus atté-
nuées; puis au loin les montagnes noyées dans la buée du soir
se revêtent des tons les plus délicieux, allant du bleu lilacé au
rose et au mauve comme du pastel très doux, tandis que les
grands plans d'arrière se découpent en violet foncé d'une vigueur
étonnante sur le ciel devenu presque vert; ce spectacle est
merveilleux et vous tient sous un charme tel qu'on regarde
muet, la respiration devenue haletante, devant ce chatoiement
de tons qui varie à chaque instant. Mais voilà qu'à un coude
SÉANCE DU 13 février" 1896. 113
de la voie ferrée un cri s'échappe de nos lèvres, cri de surprise
causé par la vue de l'apparition de l'oasis d'El Kantara, qui se
déroule là à notre droite avec ses 80,000 Palmiers d'un vert in-
tense, dont les troncs supportent une frondaison vigoureuse et
que dorent les rayons du soleil couchant. Çà et là des taches
blanchâtres de forme cubique indiquent les habitations des
Arabes, et des murs en terre durcie au soleil ferment mal l'im-
mense oasis qui se développe aux pieds de la montagne, sur
une longueur de plusieurs kilomètres. Et tandis que le train
descend rapidement en décrivant de longues courbes et en sui-
vant l'oued (rivière), la pente qui mène vers Biskra, on a le temps
de voir au loin se découper sur l'horizon devenu sombre les
grands rochers &ur lesquels des tours de guette donnent de loin
l'illusion de l'entrée d'un port de mer. — C'est ainsi qu'on
arrive à Biskra-ville, par une large rue bordée de maisons et
d'hôtels, où le soir, traditionnellement, le voyageur trouve l'em-
ploi de son temps en flânant par les rues bien construites, où les
Français ont su parfaitement tout prévoir pour l'agrément des
hiverneurs qui retrouvent là des souvenirs de la rue du Caire,
de si bruyante mémoire...
Rien n'y manque. Ouled-Naïd et leurs parures surchargées de
pendeloques, et leur coiffure bizarre, danses du ventre et mu-
sique infernale bien faite pour fendre les oreilles plus que pour
les charmer. Le jardin public admirablement planté est heu-
reusement là et c'est avec délices que le soir on s'y promène, ou
bien on s'y repose sous les branches de superbes Gommiers, où
l'on trouve le calme et le repos après douze heures de chemin
de fer. Ce qui est séduisant à Biskra, c'est surtout l'immense
oasis connue sous le nom de vieux Biskra. Là, point de maisons
européennes, toutes les habitations sont bâties en matériaux
rudimentaires, sortes de briques séchées au soleil et recouvertes
au dehors d'une couche d'un mortier plus ou moins blanc. Les
maisons sont à terrasses, dont les supporta sont des troncs de
Dattiers refendus; les portes étroites et basses ne peuvent guère
laisser entrer plus d'une personne à la fois comme dans toutes
les habitations de ce pays. Les intérieurs sont fort peu acces-
sibles aux Européens et il ne fait généralement pas bon d'es-
8
114 PROCES-VERBAUX.
jsayer d'en forcer l'entrée. Cependant l'Arabe du vieux Biskra,
cultivateur de Palmiers, de quelques arbres fruitiers et de
légumes est pacifique et accueillant; il sait que l'hiverneur a la
bourse bien garnie, et s'il le respecte dans ses promenades, s'il se
donne bien garde de l'attaquer même la nuit, il sait d'autre part
qu'il aura tout à gagner en sachant se faire bien venir, en lui
servant de guide et en lui rendant de petits services. Le vieux
Biskra, réunion de plusieurs grands villages, a une population
de 4 à 5,000 habitants qui possèdent, dit-on, 140,000 Phœnix
dactylifera.
Plusieurs variétés de Dattiers sont cultivées et portent des
noms arabes. Les plus belles Dattes sont la fJeglet-Nour, elles se
vendent 80 centimes à 1 franc le kilogramme; les autres espèces
Ghers et Mechdagla sont des Dattes dures qui sont vendues à
30 centimes le kilogramme et servent surtout de marchandises
d'échange. On donne ainsi tant de Dattes pour tant d'Orge ou Blé,
on fait aussi avec les Dattes des sortes de masses pressées qui
servent de nourriture pour les chameaux ; du reste, l'Arabe du
désert se sert des Dattes non comme fruit mais comme nourriture.
Un Dattier se plante en séparant les rejetons qui partent du
pied des plantes déjà âgées ; on enlève ce jet, on le plante en
février, mars. On l'arrose et on l'attache de façon à ce qu'il ne
balance pas par le vent, souvent même on l'enveloppe d'une
vieille toile ou de natte. Certains Arabes, qui croient aux
fétiches, placent un crâne de chameau à côté du Phœnix pour
aider à la reprise. C'est au bout de six à huit ans qu'un Phœnix
est de force à porter fruits.
Il existe, on le sait, deux sexes chez le Phœnix, il faut donc se
préoccuper de la fécondation. Cette opération se fait au mois
de mars-avril, en secouant des fragments d'éj)is mâles sur les
inflorescences femelles. Cette opération nécessite une agilité très
grande de la part des Arabes qui grimpent souvent à une assez
grande hauteur à l'aide seulement de leurs mains et de leurs
pieds. Aussi les savants ont-ils fait cette remarque, que tous les
Arabes des oasis qui cultivent les Phœnix ont les bras très
allongés par suite de cet exercice qui les rapproche singulière-
ment de la race simiesque. Les grands Phœnix peuvent donner
SÉANCE DU 13 FÉVRIER 1896. M5
80 à 100 kilogrammes de Dattes. C'est par millions de francs que
peut s'évaluer le produit de cet arbre superbe dont l'aspect est
si séduisant dans ces pays qu'il en reste, pour l'Européen, un
souvenir charmant et ineffaçable.
J'ai dit que je vous parlerais des Oranges, mais je ne puis
vous en parler sans citer le nom de l'un des hommes qui ont le
plus fait à Biskra pour frapper par son exemple, l'imagination da
ceux qui croyaient qu'on ne pouvait rien faire pousser en dehors
des Dattiers. Je veux parler du brave capitaine Baronnier, qui
commande là-bas les disciplinaires, et dont le jardin est une
preuve convaincante de ce que la volonté unie au savoir et à la
persévérance peut faire.
Lorsque le capitaine vint à Biskra, on lui affirma qu'il n'au-
rait jamais de Pommes de terre, que les Asperges ne pous-
saient pas et tant d'autres choses.
Il se mit à l'œuvre et il prouva que non seulement tous les
légumes viennent, mais viennent beaux et bons. H a eu des ren-
dements de Pommes de terre fantastiques de 60,000 kilogrammes
à l'hectare, des Asperges de deux ans de semis ont la grosseur
du doigt; les Carottes, les Laitues, les Romaines, les Tomates,
les Pois, tout cela donne à profusion des produits excellents... Il
suffit pour cela d'avoir de l'eau et de savoir semer et planter en
temps opportun. Tout cela le capitaine n'en fait pas une question
secrète et il est heureux de faire les honneurs de son jardin et
de déclarer qu'il verrait avec joie venir s'installer à Biskra des
maraîchers intelligents, et il me disait avec une parfaite bon-
homie qu'il serait heureux de les aider de ses conseils et de
son expérience acquise par un séjour de près de sept ans dans
cet endroit si bien disposé pour les cultures d'hiver.
C'est en causant avec cet excellent homme, que nous avons
appris beaucoup des choses que nous venons de vous expliquer.
Mais combien d'autres encore nous pourrions vous narrer, si
nous ne craignions d'abuser de vos instants... Ainsi les Rosiers
atteignent des dimensions énormes et cela très rapidement. Nous
avons vu une Gloire de Dijon plantée en 1893, qui en moins de
deux ans avait plus de 3 mètres de diamètre sur autant de hau-
teur.
116 PROCÈS-VERBAUX.
Nous avons vu aussi un excellent légu me, le Lablab, sorte de gros
Dolique dont on dit merveille, puis une sorte d'Épinard appelé
Baselle dont un pied suffit pour trois ou quatre personnes...
Il y a une chose qu'on s'imagine difficilement en France, c'est
que dans ces pays l'usage des châssis et des cloches peut rendre
également de grands services. Selon le dire du capitaine, on
peut ainsi avancer la germination des graines et la végétation
des plantes qui auraient à souffrir de la longueur des nuits ; c'est
ainsi qu'aidé de ces instruments propres aux maraîchers d'Eu-
rope, on peut avancer sa récolte de deux mois, surtout pour les
Melons, les Tomates, les Courgettes, etc.
Toutes ces questions ne doivent pas être perdues de vue et
notre Journal étant lu par beaucoup de cultivateurs, j'espère
que ce que je dis ici sera peut-être examiné par ceux qui vou-
draient devenir colons...
En eflet, de jour en jour, Biskra prend plus d'importance et
est mieux appréciée des nombreux voyageurs qui sont attirés
par l'attrait de sa situation d'abord et par son climat si régulier
à partir de novembre jusqu'ea avril; les affections de poitrine
s'y maintiennent stationnaires et de nombreux cas de très sen-
sible amélioration ont été constatés.
Il était donc urgent de signaler cela à l'attention des coura-
geux cultivateurs qui voudraient aller y tenter la fortune, et
certes ce n'est pas trop leur promettre que de leur assurer
qu'ils pourront trouver dans leur travail, s'il est bien compris,
une source de produit très rémunérateur.
A Biskra, les légumes sont si rares l'hiver que de simples
salades atteignent le prix de 30 à 50 centimes la pièce et encore
viennnent-elles de Philippeville et sont-elles souvent très peu
fraîches.
Nous vous avons promis de causer des Oranges qui nous ont
été adressées par le capitaine Baronnier ; elles sont ainsi que
vous le voyez d'une forme toute particulière, légèrement
ovoïde^ avec la peau très fine et très parfumée; la chair est
juteuse, très peu acidulée à la maturité et d'un goût exquis; en
réalité ces fruits sont tout à fait excellents et dignes de la répu-
tation qu'on a faite aux Oranges de Biskra.
SÉANCE DU 13 FÉVRIER 1896. 117
M. le capitaine Baronnier nous avait bien dit qae les Oranges
de Biskra étaient les meilleures du monde; nous sommes assez
difficiles pour la qualité de ces fruits et nous avouons que nous
en avons rarement mangé d'aussi excellents.
Il n'y a pas d'orangerie à Biskra ou si peu que cela ne vaut
pas la peine d'en parler; celle que nous avons vue et d'où vien-
nent ces beaux fruits est admirablement située, bien soignée et
ses arbres sont merveilleux de santé.
L'orangerie que nous avons vue appartient à la veuve d'un
riche Arabe et elle donne un excellent revenu, c'est là une indi-
cation qui a sa valeur pour ceux qui voudraient tenter à Biskra
la culture des Orangers et des Mandariniers ; ils y trouveraient
une source d'excellents produits, et ce n'est pas trop exagérer de
dire que les produits de ces arbres seraient d'un placement
assuré.
La terre est excellente à Biskra et il est facile de se procurer
des espaces assez grands pour y établir des cultures; l'eau est
abondante et à la portée des cultivateurs; la main d'oeuvre
peut être fournie par des Arabes, des nègres ou au besoin par
des Espagnols. Elle n'est pas d'un prix élevé.
Quant à la température elle est loin d'être aussi exagérée
qu'on le dit et les Européens peuvent la supporter très facile-
ment s'ils veulent bien observer certaines précautions d'hy-
giène, et se plier aux exigences du pays en adoptant les coutu-
mes des indigènes qui consistent à se garantir du soleil dans les
heures chaudes du jour par un chapeau ou casque, à se faire
couper les cheveux ras, à porter de la laine, et surtout à ne point
boire d'alcool et encore moins l'eau pure de Biskra qui étant
magnésienne peut occasionner des dérangements graves.
Nous vous prions de nous excuser, Messieurs, de cette longue
causerie sur un pays extrêmement intéressant et qui, à notre avis,
est destiné par sa situation exceptionnelle et les embellissements
dont il a été l'objet pendant les dernières années à devenir une
des stations hivernales les plus séduisantes de notre belle colo-
nie. [Applaudissements réjoétés.)
M. Duval se propose de compléter cette communication dans
une note qui sera publiée prochainement.
lis PROCÈS- VERBAUX.
L'un de MM. les secrétaires annonce de nouvelles présenta-
tions de sociétaires et la séance est levée à 4 heures ^0 mi-
nutes (1).
SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1896
Présidence de M. Albert Truffant, vice-président.
La séance est ouverte à 3 heures.
Le nombre des membres qui ont signé les registres de pré-
sence est de 259 : 21 honoraires et 248 titulaires.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
A propos du procès-verbal, M. D. Bois fait la protestation sui-
vante :
Messieurs,
Ainsi que le relate le procès-verbal dont vous venez d'en-
tendre la lecture, il a été déposé sur le bureau, dans la séance
du 13 février, un volume de texte devant accompagner les plan-
ches de V Atlas des plantes de jardins et d'appartements dont je
suis l'auleur et qui est édité par M. Paul Klincksieck, 52, rue des
Ecoles, Paris.
Les épreuves de ce livre ne m'ayant pas été communiquées
pour les corrections et la publication ayant été faite à mon insu,
(1) M. G. ïruffaut nous a soumis, dans cette séance, un échan-
tillon en fleurs d'un Epidendrum, reçu du Venezuela dans une im-
portation de Cattleya. Nous avons reconnu dans cette plante, VEpi-
dendrum difforme Jacq. (E. umbellatum Sw,), espèce à fleurs peu
grandes, d'un vert pâle uniforme et par conséquent d'un faible
intérêt comme plante ornementale. Une particularité remarquable
qui nous semble mériter d'être signalée est le parfum extraordinaire
que dégagent les fleurs de cet Epidendrum ou du moins de celles qui
nous ont été communiquées et que l'on ne peut mieux comparer
qu'à celui du Concombre, avec une fugitive odeur d'acide formique.
D. B.)
SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1896. 419
je liens à dégager ma responsabilité, en raison des nombreuses
incorrections que j'ai pu constater, en réservant tous mes droits
à l'égard de l'éditeur.
Après un vote de l'assemblée, M. le président proclame l'ad-
mission de 23 nouveaux membres.
Il annonce le décès de M. Jean-Baptiste Flandre, horticulteur*
à Amiens, membre honoraire, qui faisait partie de la Société
depuis 1853;
De M. Auguste Touchet, jardinier en chef au château de
Marville, par Epernon, sociétaire depuis l'année 1883 ;
De M. Ernest Marquette, de Colombes (Seine), membre hono-
raire, sociétaire depuis Tannée J867;
De M. le marquis de Dampierre, membre de la Société depuis
l'année 1855; président de la Société des agriculteurs de France
dont il dirigeait les travaux avec une grande autorité. Le nom
de M. le marquis de Dampierre doit être associé à ceux de nos
compatriotes qui ont le plus contribué aux progrès de l'agricul-
ture en France. C'est sur le rapport qu'il fit à l'Assemblée na-
tionale élue en 1871, que fut votée la création de l'Institut agro-
nomique. Il était membre du conseil supérieur de l'agriculture,
du conseil supérieur des haras et du conseil de perfectionne-
ment de l'Institut agronomique;
De M. Colville Barklay l'un des membres les plus distingués
de la colonie anglaise de Paris.
Au nom de la Société tout entière, M. le président adresse de
sincères condoléances aux familles qui viennent d'être si cruel-
lement éprouvées.
M. le secrétaire général donne lecture d'une liste de radiations,
proposées par le Conseil d'administration, portant sur 27 socié-
taires qui ont refusé de payer leur cotisation ou qui sont dis-
parus et dont voici les noms : MM. Maignon (Th.), Cailletet
(Louis), Ghaput (J.), Gérardin (Léon), Silacci^ Tinarran (Ana-
tole), Yendryès (Albert), Isabey (Maurice), Lèbre (Paulin), Bézy,
Béraud, Boulanger, Cassard, Creux (A.), Gaillardon (B,), Laval
(Pierre), Lemière (M"« V*'), Leroy fils (M.), Meunier (M'"^ Nar-
120 PROCES-VERBAUX.
cisse), MM. Pinson (Antoine), Reynier (Aug.), Traynel (de),
Vicaire (A.), Gross (B.), Guibord, Oudot (Edmond), Thomereau,
Ces radiations sont prononcées.
M. le secrétaire général apprend à l'assemblée que l'an de
nos collègues, M. A. Michelin, ingénieur-constructeur, vient
d'être nommé officier de l'ordre du Cambodge.
Il annonce que MM. Vilmorin, Andrieux et C'® mettent à la
disposition de la Société une somme de 200 francs pour être
décernée en prix à l'occasion de l'exposition de mai.
Il proclame le résultat du concours d'Orchidées qui s'est tenu
avant la séance (i).
Les récompenses suivantes ont été accordées ;
Médaille de vermeil, à M. Ragot (Jules), de Vilienoy, près
Meaux ;
Médaille d'argent, à MM. Duval et fils, de Versailles;
Médaille de bronze, à M. Gluck;
Médaille de bronze, à M. Faroult;
Médaille de bronze, à M. Opoix, de Paris.
M. le secrétaire général annonce que le bureau a désigné
M. Villard pour représenter la Société au congrès de la Société
des Amis des Arbres, qui se tiendra à Hyères (Var) pendant
l'exposition du mois de mars.
Il procède au dépouillement de la correspondance qui com-
prend :
A. — Correspondance manuscrite :
Lettre de M. A. Régnier, horticulteur, avenue Marigny, 44, à
Fontenay-sous-Bois (Seine), demandant la nomination d'une
commission pour visiter ses cultures d'Orchidées.
Ont été désignés pour fair(j partie de cette commission :
MM. Gahuzac, Lesueur (V.), Doin, Duval (L.), Bergman père,
Leroy, Truffant (G.), Garden.
(1) Le compte rendu de ce concours sera publié prochainement.
SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1896. 121
B. — Correspondance imprimée :
1° Programme de l'exposition que la Société centrale d'Hor-
ticulture de Gaen et du Calvados tiendra à Caen, du 23 au
26 avril 1896.
2° Programme de l'exposition que la Société d'Horticulture
de Melun et Fontainebleau, tiendra à Nemours, du 23 au
25 juin 1896.
30 Programme de l'exposition que la Société d'Horticulture
de Seine-et-Oise, tiendra à Yersailles, du 30 mai au 2 juin 1896.
40 Programme de l'exposition que la Société d'Horticulture
d'Armentières, tiendra à Armentières, du 8 au 11 août 1896.
50 Programme de l'exposition internationale d'Horticulture,
qui se tiendra à Hambourg, du l^"" mai au T' octobre 1897.
C. — Ouvrages pour la bibliothèque :
1° 46' livraison du Dictionnaire vratique d'Horticulture^
de M. Nicholson, traduit par M. xMottet.
2° Feuille d'informations du ministère de l'Agriculture n°^ 9
et 10.
3*^ Publications diverses de l'Institution Smithsonienne des
Etnts-Unis.
Compte rendu et rapports déposés sur le bureau de la Société :
1° Compte rendu des travaux du comité de floriculture
pendant l'année 1895, par M. Louis Cappe, secrétaire de ce
comité.
2° Rapport sur le sécateur perfectionné de M. Aubry ; M. Dor-
mois, rapporteur. Les conclusions du rapport demandant l'in-
sertion dans le journal et le renvoi à la commission des récom-
penses sont adoptées.
3° Rapport sur des moyens pratiques et nouveaux employés
dans la construction d'une serre par M. Perrier fils; M. Henri
Vacherot, rapporteur. Les conclusions de ce rapport^ demandant
l'insertion dans le journal et le renvoi à la commission des
récompenses sont adoptées.
122 PROCÈS-VERBAUX.
Objets présentés pour être jugés par les comités :
Au comité de culture potagère :
Par M. Edouard Louvet, jardinier chez M. Provost, à Domont
(Seine-et-Oise), 5 pots de Fraisiers appartenant à la variété it/ar-
guerite Lebreton^ plants de Tannée présentant des fruits nom-
breux et superbes et pour lesquels une prime de l'"^ classe est
proposée.
Au comité d'arboriculture fruitière :
1° Par M. Pierre Passy, Désert de Retz, Ghambourcy, près
Saint-Germain (Seine-et-Oise), 10 Poires Doyenné d'hiver, fruits
très beaux, très sains, bien colorés, pour lesquels on demande
l'attribution d'une prime de 2^ classe.
2° Par M. Pierre Touret, 68, boulevard de la Marne, à La Va-
renne-Saint-Hilaire, 5 Poires appartenant à la variété Souvenir
d'Alexandre III, obtenue par M. Labarrière, de Gharleville
(Ardennes), présentée pour la première fois à la Société, le
14 février 1895, et 10 Pommes Linnœus pippin.
Le comité trouve les Poires assez belles, assez grosses, mais
cotonneuses et fades. C'est une variété à étudier, mais qui ne
semble pas avoir beaucoup d'avenir. Quant aux Pommes, elles
appartiennent à une variété connue et appréciée depuis long-
temps. Des remerciements sont adressés à M. Touret.
Au comité de floriculture :
1° Par MM. Vilmorin, Andrieux et G'% quai de la Mégisserie, 4,
Paris, une belle collection de plantes bulbeuses et tubéreuses
comprenant V Anémone fulgens, aux fleurs rouge écarlate éblouis-
sant ; le ravissant Chionodoxa Lucilise, aux fleurs d'un beau bleu,
rappelant celles de la Scille de Sibérie; VEranthis hyemalis aux
élégantes fleurettes jaunes s'épanouissant dès le mois de janvier
dans les jardins ; le Freesia réfracta ; la grande Jonquille simple
[Narcissus odorus) ; le Lachoialia pendula Aureliana, belle plante
aux ravissantes fleurs rouge foncé s'épanouissant dès le mois de
décembre sur le littoral de la Provence; les Narcisses à bouquets
[A'arcissus Tazetta) totus albus, grand monarque, grand primo,
soleil d'or; le Narcisse trompette (N. pseudo-Narcissus) rorrfes
SÉANCE DU 27 FÉVRIER 189(3. 123
jaunes ei jaune double ; le Narcisse des poètes (yV. poeticus) hâtif;
Je Galanthus Flwesii, Perce-neige à fleurs plus grandes que l'es-
pèce commune; de nombreuses espèces et variétés de Safrans
[Crocus); le SciUa siôirica; diverses variétés de Tulipes hâtives
à fleurs simples et doubles; une belle collection de Jacinthes de
Hollande. Pour ce remarquable apport apport, le comité propose
d'accorder une prime de V^ classe aux présentateurs.
Il demande qu'il leur soit accordé en outre :
Une prime de r° classe avec félicitations, pour 15 pieds de
Cinéraires hybrides à grandes fleurs améliorées
Une prime de 2'' classe pour 12 pieds de Primula ohcunica
à grande fleur blanche, race nouvelle obtenue par la maison
Yilmorin ;
Une prime de 2« classe pour 6 pieds de Primula denticulata,
charmante espèce originaire du Népaul, rustique sous le climat
de Paris où elle commence à montrer ses fleurs dès le mois de
mars.
2° Par M. Trufl'aut, horticulteur, rue des Chantiers, à Ver-
sailles, un superbe Hippeastrum issu de semis de la variété
Madeleine Truffant, i.a plante a deux hampes portant des fleurs
d'une ampleur extraordinaire et d'une grande beauté. Une
prime de 1'^ classe est demande'e pour cette présentation.
M. Trufl'aut appelle l'attention sur cette remarquable variété et
insiste sur les mérites que présentent les Hippeastrum pour la
décoration des appartements pendant l'hiver.
3° Par M. Mousseau, 25, rue de Constantine, Paris, une plante
issue de semis de VAnthurium Kollerianum^ et qui a été déjà
présentée à la Société il y a deux ans. Cette variété est supérieure
à la plante qui lui a donné naissance par sa végétation et par la
blancheur de sa spathe. On propose d'attribuer une prime de
2*^ classe pour cet apport.
4° Par M. Millet, horticulteur à Bourg-la-Reine (Seine) ;
Une corbeille de Violettes Amiral Avellan ;
Une corbeille de Violettes Princesse de Galles, variété déjà
au commerce ;
Une corbeille de Violettes La France, variété nouvelle, issue
de Gloire de Bourg-la-Reine.
1^4 PROCÈS-VERBAUX.
Dans une note qui accompagne la présentation, M. MilJet dit
que la Violette La France dépasse comme grandeur de fleur
toutes les Violettes des quatre saisons aujourd'hui connues. Elle
se force très bien, est généreuse à l'excès et son parfum est très
développé.
Ses fleurs, énormes, sont portées par de robustes pédoncules
dépassant beaucoup le feuillage qui lai-mème, est bien érigé,
fort et d'un beau vert foncé.
Les fleurs, bien ouvertes, sont d'un bleu vielacé superbe,
coloris que présentent même les fleurs qui se développent les
dernières.
Le comité demande qu'il soit accordé une prime de V classe
à M. Millet, spécialement pour la nouvelle variété désignée sous
le nom de Z^^ France.
A la section des Chrysanthèmes :
Par M. Lemaire, 26, rue Friand. Paris, une potée de Chrysan-
thèmes Meyerbeer lou D' L. Lacroix), variété très tardive. Une
prime de 2°"^ classe est proposée pour cet apport.
Les propositions des comités relatives aux récompenses à
accorder pour les présentations sont mises aux voix et adoptées.
MM. Vilmorin, Andrieux et C'' et Truffaut abandonnent leurs
primes au profit de la Société.
M. le président est heureux d'apprendre à l'assemblée que le
vœu relatif à la revision de la Convention de Berne émis par
rUnion commerciale des horticulteurs et marchands grainiers
de France et adopté à l'unanimité par les membres du congrès
international d'Horticulture de 1896 a été parfaitement accueilli
par le gouvernement qui a présenté à la commission supérieure
du Phylloxéra, un projet de décret tendant à rendre libre sur le
territoire français la circulation des plantes autres que la Vigne.
(Applaudissements . )
M. Maurice de Vilmorin a la parole ; il fait la communication
suivante :
SÉANCE DU '11 FÉVRIER 1896. 125
Le Mont Babor. Cèdres de l'Atlas. Sapin du Babor.
Quoique l'une des plus petites de TAlgérie, la forêt de Cèdres
du Mont Babor peut être utilement choisie comme but d'excur-
sion par le touriste naturaliste disposant de peu de temps. On y
parvient en effet par l'un des passages les plus pittoresques de
toute l'Algérie, le Chabet-el-Ahkra, Ton trouve associé au Cèdre
le Sapin des Babors qui ne se trouve que là, enfin l'on a pu com-
prendre dans la même tournée les forêts de Chênes de TAkfa-
dou, entre Tizi-Ouzou et Bougie, traversant de part en part la
Kabylie et visitant le plus beau massif forestier des trois pro-
vinces.
De Bougie aux Amouchas (direction de Sétif), la route, d'abord
côtoyant la mer, amène bientôt le voyageur aux magnifiques
défilés du Chabetpuis laisse derrière elle la montagne pour tra-
verser un pays de grands coteaux ondulés, autrefois couverts
uniquement de pâturages maintenant riches en céréales. C'est
par ce terrain très vallonné qu'une piste muletière, longue de
30 à 32 kilomètres, ramène le touriste vers la montagne en le
conduisant par une direction nord-est et en lui faisant gravir
o à 600 mètres, à l'extrémité orientale du Mont Babor dont le
sommet, à l'altitude de i2,000 mètres environ, est un plateau légè-
rement ondulé, long de 2 à 3 kilomètres et large de quelque
cent mètres, orienté d'Est à Ouest. Un sentier passable, aménagé
par le service forestier permet d'atteindre le sommet sans quitter
la selle. Ami-route du sommet, vers la cote de 1.500 mètres au
milieu des pentes herbues et broussailleuses, apparaissent les
premiers Cèdres, semis mal venants de graines apportées du
sommet par les vents, mais gagnant en force et en nombre à
mesure que l'on s'élève. Vers 16 ou 1,800 mètres, le sentier suit
le versant nord au milieu d'un bois plein, formé de Cèdres rela-
tivement jeunes, hauts seulement de 12 à 15 mètres, à tronc
tordus, souvent multiples, à cime arrondie et feuillage généra-
lement bien nettement cendré. En gravissant les dernières pentes,
la forêt s'éclaircit; on trouve des sujets isolés, souvent mutilés
d'un côté par les tempêtes ou la cognée de l'indigène, mais
126 PROCÈS-VERBAUX.
beaucoup plus élevés et plus développés. C'est à vrai dire dans
cette partie orientale assez claire du plateau que se trouvent les
arbres les plus remarquables, leur hauteur peut atteindre 25 et
même 35 mètres avec des circonférences atteignant 6 et 7 mè-
tres. Plus loin, c'est-à-dire dans la partie centrale du plateau la
végétation est plus dense ; les Cèdres mélangés avec l'If, quel-
ques Chênes, des Erables et finalement avec le Sapin du Babor
{Ab. numidica) présentent des proportions moindres que sur la
partie abordée la première. Il est curieux de voir que de grands
vieux arbres, partiellement ou même anciennement morts, se
conservent pendant quinze ou vingt ans sans que le bois perde
sensiblement de sa qualité. Cette propriété d'extrême durée du
bois de Cèdre est d'ailleurs bien connue et Pline le naturaliste
constate que dans son temps les poutres en bois de Cèdre de
Numidie, du temple d'Apollon, à Utique, étaient dans un état
complet de conservation après 1,300 ans!
L'état actuel de dépérissement du peuplement du Babor et
de beaucoup d'autres forêts algériennes provient d'une cause
générale : une série de sécheresses vers 1880 a asséché, dans des
proportions anormales, le sous-sol des forêts. Au Babor, se
joint le pâturage et l'usage inconsidéré des indigènes des tribus
voisines qui abattent ou mutilent parfois un gros arbre pour se
procurer quelques planches.
Au moment de notre visite (4 mai), nous avons constaté de
tous côtés la présence de petits plants de semis naturels. Il n'est
pas douteux que l'éloignement du bétail et la gestion forestière
ne puissent régénérer assez promptement cette petite forêt. La
température hivernale du sommet du Babor descend à 10 ou
12 degrés sous zéro. La neige y est abondante, et nous en avons
trouvé au commencement de mars dans les dépressions et ra-
vins, comme le montrent les photographies que nous faisons cir-
culer dans les rangs de nos collègues.
Plus de 35,000 hectares sont occupés en Algérie par des peu-
plements plus ou moins compacts du Cèdre de l'Atlas. Il y a
quelques petits massifs au Maroc, près de Tanger et de Tétuan,
et probablement aussi au Sud-Est de Fez, où l'on a signalé le
Mélèze.
SÉANCE DU "11 FÉVRIER J896. 127
C'est sarLout dans la province de Constantine, que les forêts
sont puissantes. Le Djebel Tougour, près de Balna, renferme
une forêt, dite forêt de Belezma, dont la superficie atteint
8,000 hectares. La forêt de Béni Oudjana, dans l'Aurès, ne lui
est guère inférieure, puisqu'elle atteint 7,000 hectares.
On compte que dans cette province, 500,000 mètres cubes de
bois mort sur pied, mais encore parfaitement sain, pourraient
être extraits des forêts sans les appauvrir et même à leur grand
profit, et qu'une coupe annuelle de 25,000 mètres cubes de bois
vif représente à peine leur accroissement actuel. Ce qui
manque, ce sont les voies d'accès et l'industrie un peu perfec-
tionnée du sciage à proximité du massif qui pourrait l'alimenter.
Seule la forêt de Belezma est partiellement exploitée, et encore
est-ce surtout pour fournir des traverses de chemins de fer
qui, sciées sur place dans les troncs abattus à la hache ou à la
scie^ sont transportées à dos de bêtes de somme jusqu'au che-
min de fer de Batna ; la production annuelle est de 35,000 tra-
verses, valant 140,000 francs. Pour la menuiserie et la char-
pente, les troncs sont sciés avec plus de soin, on enlève l'aubier,
de peu de durée, et aussi le cœur.
Si les scieries existaient, et que le commerce du bois fût
mieux organisé, les matériaux excellents que fournit l'Algérie
trouveraient dans le pays même un débouché, car notre colonie
importe assez largement les bois de Pins du Nord (P. aylvestris).
Outre les deux grandes forêts dont nous avons parié, la pro-
vince de Constantine en renferme sept à huit autres formant
encore un total de 6 à 7,000 hectares.
La province d'Alger est moins bien partagée; elle ne possède
en tout qu'une dizaine de mille hectares, mais les Cèdres du
mont Atlas, situés à proximité de Rlidah peuvent être plus faci-
lement visités et le beau massif de Teniet-el-Haad est aussi le but
de nombreuses visites.
Cette forêt couvre environ 3,500 hectares dans les montagnes
ou plutôt le haut plateau situé dans l'intérieur de la boucle du
Ghélif à 30 lieues environ au sud deMilianah. De ce peuplement
900 hectares sont en Cèdre pur et offrent un aspect des plus
remarquables. Bien que le sol de sable assez pauvre, produit
1^8 PROCÉS-VERBALX.
par des grès désagrégés, soit assez infertile les arbres par-
viennent après deux ou trois sièclesàdes dimensions respectables,
35 à 38 mètres de haut sur 6 et 7 mètres de tour ; les rochers, qui
entourent leur pied, leur puissante membrure, leur tête large et
étalée leur donnent un aspect saisissant.
Spectacle semblable ne peut se retrouver aujourd'hui dans les
forêts du Liban ou d'Asie Mineure. On sait que les vieux arbres,
déjà rares à la fin du siècle dernier dans le Liban. (Labillardière
en trouvait seulement 7 en 1787), ont aujourd'hui complète-
ment disparu. Les forêts d'Asie Mineure du Taurus et Anti-Tau-
rus(Anatolie et Cilicie) quoique moins avancées vers leur ruine,
ont déjà gravement souffert du pacage et des abus d'usage : les
beaux types du pur Cèdre du Liban sont donc à chercher aujour-
d'hui non dans leur pays d'origine mais dans les parcs européens.
Par contre, une belle forêt naturelle de Cèdres existe à Chypre.
Elle entoure et revêt le mont Olympe de Chypre : elle est com-
posée de la variété brevifolia, à feuilles très courtes et souvent
argentées, qui se rapproche ainsi plus de la variété algérienne
que du type Libanais. La forêt cypriote est de 3,500 hectares.
Les Cèdres du bassin méditerranéen et même le C. Deodara
paraissent constituer la descendance d'ancêtres aujourd'hui
disparus et dont l'habitat était plus septentrional. La présence
du Cèdre dans la moyenne Europe et même dans sa partie
septentrionale est attestée par de beaux exemplaires fossiles. En
Belgique, on a trouvé traces d'une espèce qui a été nommée
Cedrus Corneti. Aux environs du Havre, on a trouvé le Cedrus
Lenonieri; en Angleterre le C. Leckenbyi. Ce dernier se rap-
proche du Cèdre du Liban tandis que les deux premiers ont plus
d'analogie avec le C. Deodara.
Quoi qu'il en soit, les forêts de Cèdres d'Algérie resteront long-
temps pour notre colonie une attraction des plus remarquables.
Tout en désirant une judicieuse utilisation de ces forêts, l'admi-
nistration forestière est bien décidée à les soumettre à un système
de coupes par jardinage qui ne dénudera jamais d'une façon
appréciable aucun canton de ces pittoresques forêts.
Sapin du Babor. Quelques milliers d'arbres &'Abies niimidica
existent au Mont Babor, spécialement sur le versant Nord-Est de
SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1896. 129
la montagne là où le terrain se creuse pour remonter jusqu'à
l'étroit plateau du Tababor, situé à 3 kilomètres du Babor et à
une altitude sensiblement égale. Ce petit massif constitue tout ce
que l'on connaît actuellement de Sapins sur le continent africain.
Le genre A ^ie^, jusqu'à sa découverte, était considéré comme,
ayant son extrême avant-garde en Espagne, dans la Sierra^
Nevada; en Grèce, dans le Péloponèse et peut-être en Sicile.
Aux Monts Babor et Tababor, le Sapin de Numidie croissant
peu serré revêt une apparence analogue à celle que prend
l'Épicéa dans les pâturages de nos montagnes, tronc massif,
dégarni de branches jusqu'à 3 ou 4 mètres et cône de verdure
peu régulier, souvent divisé en plusieurs troncs et plus ou moins
déjeté. A cause de la disposition des rameaux courts, à feuillage
raide, ce cône est naturellement bien plus dense que dans notre
Épicéa, l'arbre présente une très grande analogie avec le Pinsapo
espagnol.
Pendant les explorations botaniques de l'Algérie par
M. Cosson, ce savant apprit un jour d'un officier, le capitaine de
Guilbert, l'existence d'arbres qui paraissaient être des Sapins sur
une montagne située entre Bougie et Sétif.
L'année suivante, 1862, M. Cosson entreprit l'exploration delà
région où l'arbre avait été signalé et découvrit le massif dont nous
avons parlé; le Sapin du Babor lui sembla devoir être rattaché
au Pinsapo sous le nom d'Aô. Pinsapo baborïensis. Un ou deux
ans après, M. de Lannoy, ingénieur des ponts et chaussées de la
province de Constantine se fondant justement sur des différences
botaniques assez sérieuses sépara le Sapin d'Algérie du Sapin
espagnol et lui donna le nom distinct d'A6j>5 numidlca, reconnu
légitime par Carrière sur le vu des échantillons venus d'Afrique
et des jeunes plants issus des graines importées.
Les investigations anatomiques qui forment une branche sinon
nouvelle de la botanique, mais qui du moins se sont fort étendues
depuis quelques années, sont venues apporter des arguments
nouveaux à la différence spécifique établie entre ces deux Sapins
méridionaux.
Les caractères organiques internes du numidica se rappro-
chent même beaucoup plus de ceux du groupe grec Cephalonica,
9
130 PROCES-VERBAUX.
ReginaAmeliœ, etc., que de ceux du Sapin espagnol. Or, ceux-ci
sont reliés par des caractères indiquant une proche affinité au
Sapin commun, Ab. peciinata, et la proche parenté de ces arbres
ne saurait faire doute. L'hybridation facile entre le Pinsapo, le
cephalonica et même le Nordmanniana sont la preuve d'étroites
analogies. M. Donmet-Adanson n'a-t-il pas vu dans son parc de
Baleine des semis de Pinsapo provenant de graines sans doute
hybridées, présenter après quelques années l'apparence du Sapin
pectine, puis pousser subitement des rameaux entièrement carac-
térisés comme Pinsapo au milieu du feuillage souple et nette-
ment distique de branches des années précédentes?
L'origine commune de ces espèces est donc probable. Elles se
sont différenciées au cours des âges et des révolutions de notre
planète, sous l'influence des circonstances locales et climaté-
riques. La forme fossile Abies intermedia, trouvée dans les
terrains tertiaires du Cantal, doit être voisine du type antérieur
de ces espèces.
Les Babors nous montrent encore quelques arbres, des Chênes
Zen {Q.Mirbeckii) assez peu nombreux, de VAcer opulifolium (1),
de vieux Ifs et des buissons tels que les rameaux rampants de
VAmygdalus nana. Dès que la neige fond sur le plateau, le sol
est bientôt percé par les feuilles du Pœonia Russi. Trois semaines
ou un mois plus tard s'ouvre la large fleur éclatante de cette
magnifique plante. A la même époque le sol se tapisse de fleurs
violettes, blanches ou jaunes, de pensées sauvages, et en parti-
culier de Viola gracilis. Sur les pentes, les gazons sont pleins de
fleurs jaunes du Tulipa suaveolens. Plus bas, près des rochers du
Chabet, le Convolvulus mauritaniens, le Câprier sauvage, le
Muflier, le beau Lin vivace à fleurs blanc crème, Linum corym-
biferum, égaient les bords du chemin. L'intérêt pour le visiteur
au Mont Babor est donc de tous les instants^ sur le chemin
comme au but de son excursion. [Applaudissements répétés.)
L'un de MM. les secrétaires annonce de nouvelles présenta-
tions de sociétaires et la séance est levée à 4 heures.
(1) Ou peut-être de Vohtusatum. — Voir Trabut. Revue générale de
botanique, 1889, p. 409.
»■
SÉANCES DES 13 ET 27 FÉVRIER 1896. 131
NOMINATIONS
SÉANCE DU 13 FÉVRIER 1896.
MM.
1. André (Noël), jardinier à Plaisir (Seine-et-Oise), présenté par
MM. Opoix (0.) et Boucher.
2. Bernardon (Claude), rue Escudier, 27, Boulogne (Seine), pré-
senté par MM. Savoye et Lecointre.
3. Glaisse (D'" Henri), 38, rue Boileau (Paris- Auteuil), et 1, rue de
l'Université, à Paris, présenté par MM. Gomont et Huard.
4. Crochetelle (Jules), répétiteur à TEcole de Grignon, École de
Grignon, parNeauphle (Seine-et-Oise), présenté par MM. Ma-
gnier et Mussat.
5. Degaux (François), entomologiste, rue du Marché, 8, à Neuilly-
sur-Seine (Seine), présenté par MM. H. de Vilmorin et Hé-
diard.
6. Héritier (François), négociant, rue de Grenelle, 80, à Paris,
présenté par MM. Detang et Chemin.
7. Julien (Charles), répétiteur à l'Ecole de Grignon, Ecole de Gri-
gnon, par Neauphle (Seine-et-Oise), présenté par MM. Ma-
gnien et Mussat.
8. Lacial (Eugène), marchand de primeurs, rue de Douai, 25,- à-
Paris, présenté par MM. Detang et Chemin.
9. Lagny (Auguste), vice-président du Comice agricole et du Syn-
dicat des Agriculteurs de l'arrondissement de Gien (Chétif-
Puits, commune de Gien (Loiret), présenté par MM. Huard et
Chatenay (A.).
10. Scheiderlin (Louis), jardinier- chef, au château de Roissy-en-
Brie (Seine-et-Marne), présenté par MM. Poulailler et Bro-
chard (E.).
11. SoucHET (Pierrej, horticulteur, rue Sadi-Carnot, 113, Bagnolet
(Seine), présenté par MM. Lignier (Daniel) et Eve.
12. Souchet Saint- Ange (Charles), horticulteur, rue Sadi-Carnot, 18,
Bagnolet (Seine), présenté par MM. Lignier (Daniel) et Eve.
séance du 27 février 1896
MM.
1. AuBOURGH (Victor), jardinier chez M. Hernandez, à Montfermeil,
(Seine-et-Oise), présenté par M. D. Bois.
2. Bourdon (Edouard), ingénieur, 74, faubourg du Temple, Paris,
présenté par MM. Huard et Chatenay (Abel).
132 NOMINATIONS.
3. Bray (Edouard), commissionnaire en fleurs naturelles, 48, rue
de Montmorency, Paris, présenté par MM. Gappe (E.), Cappe
(L.) et Kobichon (A.).
4. BuiGNY (Alfred de), château de Buigny Saint-Maclou, par Abbe-
ville (Somme), présenté par MM. le vicomte d'Applaincourt,
M.-L. de Vilmorin et Delacour (Th.).
5. CoTTEREAU (Charles), 213, rue de Vaugirard, Paris, présenté par
MM. Cottereau père et Niolei.
6. CouLON (Maurice), jardinier, 4, rue de la Tuilerie, Gorbeil (Seine-
et-Oise), présenté par MM. Croux et Opoix.
7. CouRTOY, propriétaire, 24, avenue de Wagram, Paris, présenté
par MM. Thiébaut aîné et Thiébaut (E.).
8. Dupré-Carra (Léon), juge suppléant au Tribunal civil, 9, place
de la Préfecture, La Roche-sur-Yon (Vendée), présenté par
MM. Huard et Chatenay (A.).
9. Fleury (Jules), jardinier chez M. le baron de Saint-Paul, rue
Saint-Denis, à Montmorency (Seine-et-Oise), présenté par
MM. Chatenay (A.) et Sallier'(J.) fils.
iO. Goix (Louis-Félicien), glaïeuliste, 13, rue Paul-Jozon, à Fontaine-
bleau (Seine-et-Marne), présenté par MM. Thiébaut, Legendre,
et Gras (Antoine).
11. JouBERT, percepteur en retraite, à Goudray, par Pont-l'Évêque
(Calvados), présenté par MM. Say (Léon) et Huard.
12. Marc (Pierre), chef du service des plantations de la ville de
Douai, à Douai (Nord), présenté par MM. Bérat (Victor) et
Renault.
13. Marchais (Maxime), à Chatenay (Seine), présenté par MM. Croux
et Huard.
14. Masseron, maraîcher, 60, avenue de Paris, à Gennevilliers
(Seine), présenté par MM. Barbier et Becquerelle.
15. MÉRiGOT (Alphonse), jardinier chez M. Voiray, à Gretz (Seine-et-
Marne), présenté par MM. Poulailler (A.) et Brochard (E,).
16. Musset (Michel), horticulteur marchand-grainier, 23, route de
Francheville, à Sainte-Foy-les-Lyon (Rhône), présenté par
MM. Huard et Chatenay (A.).
17. OisLiNE, propriétaire, La Lapinière, à Meulan (Seine-et-Oise),
présenté par MM. Thiébaut aîné et Thiébaut (E.).
18. Proust (L.), jardinier chez M. Lowe, boulevard Solférino, Rueil
(Seine-et-Oise), présenté par MM. Bauer et Proust.
19. Reisser (J.). chef des cultures de la maison Roger, boulevard
Fontaine, à Amiens (Somme), présenté par MM. Bergman
père et Bergman (Ernest).
20. RocHEREUiL fils (L.), horticulteur, à Dinard (lUe-el-Vilaine), pré-
senté par MM le baron de Kerpezdron et M. de Vilmorin.
LES NEPENTHES ET LEUR CULTURE. 133
21. RuDOLPH (Jules), 7, rue du Chemin-de-Fer, Verrières-le-Buisson
(Seine-et-Oise ), présenté par MM. de Vilmorin (L.), Bergman
(E.) et Bois.
22. Sertin (Edmond), rue Barbes, à Ivry (Seine), présenté par
MM. Chatenay (Abel) et Lévêque.
23. Vilain (Louis), jardinier-chef chez M°^° Heinlz, au château de
Vauréal (Seine-et-Oise), présenté par M. Eustache (R.).
NOTES ET MÉMOIRES
Les Nepenthes et leur culture
Étude botanico-horticole sur les Nepenthes,
par M. Jules Rudolph.
Suite (1).
II
Culture des Nepenthes,
Originaires de lieux généralement marécageux, les Nepenthes
exigent dans nos serres un sol à peu près identique à celui des
lieux où ils croissent spontanément.
La terre doit être capable de conserver une grande humidité,
et en même temps rester perméable. Nous employons de la terre
de bruyère fibreuse en mottes que nous brisons grossièrement;
on y mélange environ un cinquième de sphagnum vivant, haché
menu, et un dixième de charbon de bois pilé ou en très petits
morceaux. •
Les plantes cultivées en pleine terre demandent les mêmes
soins de drainage et le même compost que celles cultivées en
pots; la terre doit même être plus grossièrement concassée; de
toute façon il vaut mieux planter dans un terrain sain que Ton
(1) Voir cahier de janvier, p. 45.
lo'4 NOTKS ET MÉMOIRES.
peut rendre humide par l'arrosage. Chaque année, en mars, on
renouvelle la couche supérieure de lii terre des plantes cultivées
à plein sol.
Les IVepetithes aiment une chaleur élevée et humide; elle est
nécessaire pour donner aux plantes une végétation vigoureuse.
Pendant leur repos, la température doit osciller entre 20 degrés G.
le jour et 1 6 à 1 8 degrés G. la nuit. A partir de février, tout en aug-
mentant le degré de chaleur de la serre, on la rend plus humide
par l'administration de bassinages fréquents. Il faut surtout avoir
soin d'épargner aux plantes un abaissement de température
nocturne et régler soigneusement le chauffage au printemps et
à Tautomne. Mais cette chaleur humide que demandent les
Nepenthes ne doit pas être produite par une atmosphère con-
centrée, étouffée, que la ventilation ne renouvelle pas; il faut
au contraire être pourvu d'un bon système d'aérage et même
pouvoir donner un léger courant d'air pendant les journées
chaudes de l'été. Si Ton n'a pas de serre spéciale, on doit tenir
les Nepenthes près des portes ou des bouches d'air des serres
chaudes ordinaires ou à Orchidées. Pendant la pleine végétation,
la température diurne peut s'élever de 30 à 35 degrés G. avec
beaucoup d'air, et celle de la nuit ne pas s'abaisser en dessous
de 22 à 20 degrés G.
Ce degré de chaleur doit se maintenir jusqu'en octobre avec
une aération large et soutenue. A cette époque, on diminue
graduellement la chaleur de la serre pour arriver en novembre,
qui commence la saison de repos, à la maintenir dans la
moyenne indiquée ci-dessus.
L'humidité est aussi indispensable aux Nepenthes que la cha-
leur et la lumière. Elle doit être donnée continuellement aux
plantes en végétation et par tous les moyens possibles. Après le
rempotage de celles-ci, on doit tenir l'air de la serre très humide.
Pour provoquer ce constant état d'humidité saine qu'ils
demandent, il faut avoir recours, outre les bassinages sur les
LES NEPENTHES ET LEUR CULTURE. 135
feuilles et des arrosements nombreux, à de fréquentes mouil-
lures sur toutes les surfaces d'évaporation de la serre: murs,
tuyaux de chauffage, sentiers, qui doivent être tenus toujours
mouillés.
Celui qui n'a pas de serre spéciale peut très bien cultiver ses
Nepenthes au-dessus des bassins d'eau ; c'est un endroit où ils
viennent admirablement.
La meilleure installation consisterait à donner le plus d'eau
possible : des tringles posées sur des tablettes cimentées et
pleines d'eau serviraient à l'élevage des jeunes plantes et des
boutures de l'année. La partie centrale serait convertie en pièce
d'eau et parsemée d'îlots où des Nepenthes^ plantés en pleine
terre et grimpant sur des arbres morts, donneraient un peu
l'idée de ce qu*ils sont dans leur patrie. Des tuyaux de chauf-
fage circulant sous l'eau réchaufferaient celle-ci au degré
nécessaire. Les plantes suspendues seraient accrochées à la
charpente de la serre. Nous plaçons nos Nepenthes non sus-
pendus sur des pots renversés dans une terrine remplie d'eau, de
telle façon que la partie inférieure du pot soit un peu baignée.
Cette eau doit être renouvelée souvent.
Les autres mouillures consistent à arroser journellement le
sol de la bâche laissé vide entre les plante?, à jeter de l'eau sur
les murs matin et soir, à produire une buée abondante en arro-
sant les tuyaux de chauffage — ceci a pour but de rendre
humide l'atmosphère toujours trop sèche par suite de la chaleur
artificielle.
En somme, de quelque manière que ce soit, donner le plus
d'humidité possible aux Nepenthes. Renouveler souvent cette
humidité, avec une grande aération, c'est contribuer beaucoup
à leur développement et à la beauté des plantes.
LUMIÈRE
La chaleur et l'humidité, sans la lumière, ne donneraient que
des urnes sans couleur et un feuillage anémique. C'est à la
la lumière qu'on doit la vivacité et la beauté de coloris des
ascidies, la verdeur, l'ampleur et la vigueur du feuillage, la
robusticité des tiges qui ne s'étiolent pas, comme cela arrive si
136 NOTES ET MÉMOIRES.
souvent dans les serres sombres et à atmosphère étouffée. Elle
doit être donnée aux Nepenthes autant que cela est possible.
Voici d'ailleurs comment nous procédons:
La serre consacrée à ces plantes a ses pignons exposés Tun
au midi, l'autre au nord, de telle façon que chaque versant
reçoit le soleil une demi-journée et que toutes les plantes en
profitent.
Jusqu'au \^^ avril on ne donne aucun ombrage. Comme
nous l'avons dit, on aère et bassine pendant les journées enso-
leillées. A partir de ce mois, nous posons des claies à jour
prenant environ les 2/3 de la lumière, c'est-à-dire que les
tringles de bois ont 2 centimètres 1/2 de largeur et l'inter-
valle laissé libre entre chacune d'elles près de 1 centimètre. Ces
claies sont mobiles. On les déroule lorsqu'il fait du grand soleil
vers 8 heures 1/2 ou 9 heures du matin au versant est, et de
meilleure heure en été qu'au printemps et en automne. Lorsque
le soleil commence à luire sur le versant ouest, on déroule les
claies de ce côté. Vers 1 heure ou 2 heures de l'après-midi, on
peut relever celles du côté est, et vers 4 heures celles du côté
ouest. Lorsque le temps est couvert, on laisse toutes les claies
relevées.
De cette façon les Nepenthes jouissent d'une lumière vive,
abondante et soutenue et de la somme de soleil qui leur est
nécessaire.
ARROSEMENTS ET BASSINAGES
Les arrosements et les bassinages sur les feuilles ont une
importance capitale dans cette culture.
D'abord sobres au commencement de la remise en végétation
et après le rempotage, les arrosements doivent augmenter au
fur et à mesure de l'accélération de celle-ci. Ils doivent être plus
fréquents qu'abondants de manière à tenir le sol constamment
humide. Cet état doit être plus ou moins prononcé suivant le
degré de force végétative et de santé des plantes. Il est continu
jusqu'en novembre où une diminution, d'abord insensible, leur
prépare un repos indispensable.
Il est naturel que les bassinages doivent être plus abondants
LES NEPENTHES ET LEUR CULTURE. 137
en été qu'au printemps et en automne et plus fréquents les
journées ensoleillées que celles où le soleil fait défaut.
On emploie à cet usage une seringue percée de trous très fins,
qui répandent l'eau en pluie fine.
Il ne faut pas bassiner avant huit heures du matin ni après
trois heures de l'après-midi, car il est préférable que le soleil
puisse faire évaporer l'eau répandue sur les feuilles. L'eau pour
les bassinages et les arrosements doit être à la température de la
serre et l'eau de pluie est la seule bonne pour bassiner parce
qu'elle ne tache pas les feuilles et les urnes.
MOYEN DE FAVORISER LE DEVELOPPEMENT DES URNES
Les Nepenthes sont des plantes sarmenteuses dont chaque
feuille développe à son extrémité une vrille qui, en s'enroulant
une ou plusieurs fois autour d'un appui quelconque, sert à main-
tenir la plante à l'état grimpant.
Mais ce n'est pas là le seul rôle de cette vrille.
On peut remarquer en efi'et chez certaines espèces de TVe-
pejithes que les ascidies terminant les feuilles enroulées autour
d'un corps quelconque sont beaucoup plus grandes et plus
belles que celles auxquelles cet appui a fait défaut. Gela s'explique
en ce que dans ce cas la feuille est maintenue dans une position
favorable au développement de son ascidie.
11 est facile à comprendre que si la feuille prend, par l'âge ou
le poids, la position horizontale naturelle à la majorité des
autres feuilles, le développement terminal de la vrille indispen-
sable à la création de l'ascidie, ne peut plus se former à moins
de conditions culturales très favorables. On peut juger que ce
besoin de s'enrouler est naturel à ces organes par la fréquence
de cas qui présentent des urnes enchevêtrées les unes dans les
autres.
Chez les plantes cultivées à plein sol et qui grimpent sur des
troncs d'arbres morts pourvus de leurs rameaux il est facile de
favoriser cette tendance naturelle en approchant la vrille d'un
support quelconque autour duquel elle s'enroulera; mais on
ne peut satisfaire à cette exigence pour les plantes tenues
en pots et suspendues.
138 NOTES ET MÉMOIRES.
On a recours alors au procédé suivant :
Avant que Ja feuille tende à s'incliner horizontalement, ce
qui arrive quand elle est entièrement développée, on la maintient
le plus verticalement possible avec une ligature de raphia, de
manière à ce que la vrille puisse se développer. Cette position
doit être maintenue jusqu'au moment où la vrille commence à
se contourner.
Mais ces conditions ne sont pas indispensables à toutes les
espèces de Nepenthes pour obtenir le développement régulier
des ascidies. Certaines d'entre elles n'ont besoin d'aucun sup-
port; c'est d'ailleurs une habitude constante pour les espèces à
végétation rapide de produire des urnes en abondance.
Certaines espèces telles que les N. bicalcarata^ Hookeriana.,
dont les feuilles sont grandes ont plutôt besoin du moyen décrit
plus haut pour que les urnes n'avortent pas.
On n'est pas sans savoir que les ascidies sécrètent un liquide
aqueux; ce liquide une fois épuisé, évaporé dans les serres trop
sèches, ne se renouvelle plus; mais d'autre part l'eau des bassi-
nages sur les feuilles séjourne dans ces mêmes ascidies. Il ne
faut pas retirer l'eau et le liquide contenus dans les urnes.
Nous conseillons même de remettre de l'eau si les ascidies
sont vides mais en observant un juste équilibre entre le poids
du liquide et la force de support du pétiole de la feuille.
SAISON DE REPOS DES INEPENTHES
Des plantes à la végétation aussi vigoureuse que celle des
Nepenthes ont besoin, à une certaine époque de l'année, d'un
ralentissement donné à leur vie végétative. On provoque cet
arrêt par une diminution plus ou moins notable des arrosements
qui, tout en maintenant les plantes dans leur état normal, leur
donne un repos indispensable à leur économie. On en prolonge
la durée depuis le commencement de novembre jusqu'à l'époque
delà taille : janvier-février.
Le repos se traduit d'abord par une diminution graduelle des
bassinages sur les feuilles et de l'humidité provoquée artificiel-
lement dans la serre au moyen de l'eau jetée sur les surfaces
LES NEPENTHES ET LEUR CULTURE. 13.9
d'évaporation et par une moins grande abondance d'arrosements
de façon à maintenir la végétation stationnaire.
La taille a pour but de former des plantes naines et compactes
et de fournir, par l'obtention de plusieurs rameaux latéraux, des
feuilles, et partant des urnes nombreuses dans les variétés
cultivées en pots suspendus. Elle se pratique à la fin de janvier,
commencement de février. Les rameaux de Tannée précédente
sont rabattus à 3 yeux au plus de leur point d'attache et toujours
à une certaine distance, 1 ou 2 centimètres environ de Toeil
supérieur qui est plus ou moins rapproché du pétiole, suivant
que les espèces ont leurs mérithalles plus ou moins courls.
On doit opérer avec un instrument bien tranchant, car le bois
est difficile à couper, et recouvrir les plaies de poussière de
charbon de bois.
La taille a pour but aussi de rafraîchir les vieilles plantes
formant des chicots : en pratiquant cette opération on doit tou-
jours chercher à rapprocher un jeune rameau de la base, afin
d'éviter un vide désagréable à l'œil, car, par suite de tailles
successives, les Nepenthes s'allongent et se dégarnissent.
Il ne faut pas tailler sur le vieux bois car il donne rarement
naissance à des bourgeons vigoureux. Les boutures faites en
janvier-février, sont après leur premier rempotage, rabattues en
juillet, à 3 yeux, ce qui dispense quelquefois de la taille en
janvier suivant.
On doit bassiner fréqueinment le bois des plantes taillées afin
de favoriser la sortie des yeux.
Les Nepenthes cultivés comme plantes grimpantes ne sont
pas taillés; on se contente de supprimer les branches trcjip
faibles, mai placées ou inutiles.
On peut à la rigueur les rabattre à une certaine hauteur, lors-
qu'ils sont devenus trop longs ou trop vieux, mais nous conseil-
lons plutôt de les remplacer par des jeunes sujets, à moins que
l'on n'ait le désir de les voir fleurir pour opérer des fécondations.
Il est préférable de multiplier chaque année une certaine quan-
tité d'espèces pour la culture en pots suspendus, car, après
140 NOTES ET MÉMOIRES.
trois OU quatre années de taille, les Ne'penthes ne produisent
plus que des urnes petites, moins colorées et de plus en plus
rares.
REMPOTAGE
Nous pratiquons le rempotage des Nepenthes aussitôt après la
taille. On emploie à cet effet des terrines vernies extérieurement
et percées de beaucoup de trous, dans le genre de celles dont on
se sert pour les Orchidées. Il est loisible de les laisser reposer sur
le sol ou de les suspendre avec des chaînettes ou des fils de fer
à la charpente des serres. L'usage des paniers à Orchidées, à
claire-voie, donne aussi de très bons résultats; après avoir
établi une couche de sphagnum tout autour de l'intérieur du
panier, pour retenir la terre, on opère comme s'il s'agissait de
terrines.
Les arrosements abondants que demandent ces végétaux,
outre le besoin de ces issues sur la surface du pot, obligent encore
à recourir à un drainage très important et bien ordonné.
On dispose au fond du pot un lit de gros tessons propres, haut
d'environ 2 centimètres, au-dessus un second lit de tessons
plus petits, mélangés de un dixième de morceaux de charbon de
bois; une fois le drainage bien établi, sa hauteur doit équivaloir
au moins au quart de celle du récipient. Nous disposons là-dessus
une couche de sphagnum ou de terre de bruyère fibreuse pour
empêcher la terre fine de s'introduire dans les interstices exis-
tants. Le rempotage ne doit pas être trop léger, et la terre doit
pénétrer partout de manière à ne pas laisser de vides.
Arrivé au niveau du pot, on couvre la surface de plaques
de terre fibreuse que Ton place assez irrégulièrement afin de
laisser un libre écoulement à Teau. La grandeur des réci-
pients doit varier suivant l'âge des plantes, et leur force végé
tative, mais dans tous les cas nous conseillons de rempoter plu-
tôt petitement.
Nous rejetons l'emploi des pots profonds, car les racines de
Nepenthes ont une direction presque horizontale.
LES NEPENTHES ET LEUR CULTURE. 141
III
Multiplication des Nepenthes.
SEMIS
La multiplication par graines est la moins employée de toutes,
et pour cause ; l'état de dioïcité de ces végétaux est le plus grand
obstacle pour se procurer des semences; d'autre part si cet état,
chez les Nepenthes, aide à la fécondation croisée, il n'est pas le
conservateur fidèle de leurs caractères spécifiques; la lenteur du
semis et ses risques sont autant de raisons pourrejeter ce moyen
qui n'a d'intérêt que pour l'hybridiste.
Voici comment nous avons réussi :
On emplit des pots ou préférablement des terrines jusqu'à la
moitié de leur hauteur de tessons de pots propres, formant
drain; on dispose au dessus un lit formé de racines fibreuses,
sphagnum, charbon de bois en poudre, le tout mélangé et bien
menu, et placé de telle façon que la surface soit un peu bombée
vers le milieu.
On sème sur ce sol^ mais sans les recouvrir, les graines, qui sont
très fines, allongées, fusiformes. On place sous le pot ou la ter-
rine une soucoupe pouvant tenir 3 centimètres d'eau au moins
que l'on renouvelle souvent, puis on couvre d'une cloche. On
doit toujours maintenir une humidité suffisante et une chaleur
régulière de 25 degrés G. Le semis doit être tenu à mi-ombre.
La germination de ces graines est très capricieuse : elle peut
commencer au bout de deux mois et continuer pendant six. Aus-
sitôt que les jeunes plants ont une feuille, on les repique en
godets, dans un sol identique à celui employé pour le semis et on
replace sous cloche. La végétation est lente au commencement,
et les jeunes plants doivent être l'objet de beaucoup de soins.
BOUTURAGE PAR RAMEAUX
Ce mode de propagation, s'il n'est pas le plus sûr quant à la
réussite certaine, est sans conteste le plus rapide; à une grande
facilité d'exécution il réunit beaucoup de chances de succès et il
est le plus employé pour multiplier les espèces peu rares et pour
f42 NOTES ET MÉMOIRES.
produire en grande quantité. Mais l'application régulière, con-
stante, de ces deux agents, la chaleur et l'humidité, est indispen-
sable pour obtenir un bon résultat.
Voici comment on procède : Nous supposons l'opérateur dis-
posant d'une bâche de serre à multiplication, chauffée intérieu-
rement de manière à produire une chaleur de fond de 28 degrés
à 30 degrés G. , alors que celle de l'air extérieur de la serre doit être
de 22 degrés à 25 degrés G. Gette bâche doit être recouverte
d'une vitrine, de châssis ou de cloches assez grandes pour laisser
toute liberté aux boutures; elles doivent donc avoir 30 à 40 cen-
timètres de hauteur; dans tous les cas on ne peut opérer qu'à
l'étouffée. On dispose sur le sol de la bâche une couche de
3 à 4 centimètres de hauteur de sphagnum bien vivant, aussi
grande que l'exige l'importance de la multiplication, puis on
arrose copieusement avec l'arrosoir à pomme,
Au préalable, on se sera procuré des godets à boutures de
5 centimètres de diamètre dont on aura agrandi le trou de drai-
nage de telle sorte que celui-ci doit présenter un diamètre de
2 à 3 centimètres, ouverture indispensable pour laisser passer le
rameau.
On peut opérer de janvier en mars, mais en général on
bouture les Nepenthes au moment de leur taille — janvier,
février — . Les rameaux doivent être de la végétation de l'année
précédente, non étiolés, mais au contraire courts, aux yeux
rapprochés; on les coupe sur une longueur de5à8 centimètres,
sous une feuille, et toujours à un endroit où le rameau, tout en
n'étant plus herbacé, n'est pas trop ligneux.
Lignifié, le tissu ne laisse plus passage aux racines; trop
tendre, il est sujet à pourrir.
La coupe doit être bien nette. On lie ensemble les feuilles
avec un lien de raphia.
Les godets préparés comme il est expliqué plus haut sont ren-
versés et dans chacun d'eux on passe une bouture, de sorte que
la coupe se trouve reposer sur le lit de sphagnum. Ges godets,
on le voit, ne servent que d'appui pour maintenir les boutures
verticalement. On les place côte à côte. L'opération terminée,
on bassine fortement et on tient à l'étouffée. Les soins ultérieurs
LES NEPENTHES ET LEUR CULTURE, 143
consistent en bassinages répétés trois à quatre fois par jour, de
manière à entretenir l'air ambiant sans cesse humidifié et le
sphagnum toujours imbibé d'eau.
On peut commencer à visiter les b(mtures au bout de un mois
et demi, mais leur enracinement est capricieux et quelquefois
assez lent. On visite après tous les quinze jours. Il faut a voir soin
de lever délicatement les boutures avec le godet, de laisser le
sphagnum adhérent aux jeunes racines qui sont très fragiles; si
les racines sont trop nombreuses pour pouvoir passer par l'ou-
verture du pot, on brise celui-ci adroitement.
Celles qui sont enracinées doivent être empotées en godets de
même grandeur que ceux qui ont servi au bouturage, dans un
sol approprié et placées à l'étouffée et à la chaleur du fond pour
la reprise. Un premier rempotage aura lieu dès que les racines
commenceront à tourner autour du pot, en terrines de 10 centi-
mètres de diamètre. Nous avons réussi de cette façon jusqu'à
85 p. 100 de boutures de Nepenthes.
BOUTURAGE PAR YEUX
Ce procédé est peu employé à cause de sa lenteur; on ne le
pratique que pour multiplier les espèces rares et lorsque Ton
dispose de rameaux pourvus d'yeux sains.
Chaque feuille doit être accompagnée d'un œil à son aisselle
et de la portion de tige qu'elle embrasse, sur une longueur de
2 à 3 centimètres en haut et en bas, cette portion de tige peut
rester entière ou être coupée en deux sur sa longueur. On pré-
pare de petits godets bien drainés et remplis de sphagnum vi-
vant sur lequel on pose cette bouture, l'œil en dessus. On la fixe
au moyen d'une épingle en osier. La partie inférieure du tron-
çon de tige doit être recouverte de mousse pour entretenir une
humidité favorable au départ des racines. On les place sous
châssis, à l'étouffée et on les traite comme les autres boutures.
La reprise est longue — quatre à six mois — et les plantes sont
chétives au commencement de leur végétation.
MARCOTTAGE SUSPENDU
Le marcottage a sur tous les autres moyens de multiplication
le mérite de donner un résultat certain, ce qui compense la lén-'
144 NOTES ET MÉMOIRES.
teur de la réussite. Généralement on ne marcotte que les espèces
trop volumineuses pour être bouturées ou trop rares pour être
risquées avec le bouturage simple.
Voici comment on procède :
Quelque temps avant l'opération, on pratique sous une feuille
une incision annulaire sur la tige à marcotter qui, ici encore, ne
doit être ni ligneuse ni trop herbacée, de manière à ôter environ
2 millimètres d'écorce en largeur et de parvenir jusqu'à l'aubier.
Cette incision a pour but de provoquer une agglomération de
sève, de former un bourrelet propice au développement des ra-
cines. On aide la nalure. Lorsque le bourrelet est en formation,
on dispose autour une petite masse de sphagnum vivant formant
pelote et que l'on maintient à la tige avec des ligatures. Cette
pelote doit être tenue très humide par des bassinages fréquents.
Lorsque le système radiculaire est assez développé et après
avoir fait graduellement des incisions sous la tige opérée, de
manière à commencer le sevrage de la marcotte, on peut séparer
ie nouveau sujet de sa mère, l'empoter et le tenir à l'étoufifée
comme les boutures nouvellement enracinées.
Il va sans dire que cette opération du marcottage ne peut se
faire avec succès qu'au printemps, à la reprise de la végétation.
Nous ne pratiquons pas le marcottage couché qui, tout en
demandant autant de soins, est bien moins préférable que le
marcottage suspendu.
MM. James Veitch, de Chelsea (Angleterre), adressent les observa-
tions suivantes, au sujet de la note de M. Jules Rudolph sur « les
Nepenthes et leur culture ».
1° Les illustrations données ne représentent pas des urnes de
grandeur naturelle; elles ont été réduites pour s'adapter au format
du catalogue de leur établissement;
2° Aucun Nepenthes hybride n'a jamais été obtenu dans les serres
de Glasnevin;
3° Une « erreur regrettable », disent-ils, se rapporte à la dégéné-
rescence supposéo du Nepenthes Maslersiana.
Ces messieurs cultivent ce Nepenthes depuis douze ans et disent
n'avoir jamais observé de dégénérescence tout en le reproduisant
uniquement par la voie du bouturage. {Rédaction.)
la baselle a grandes feuilles 145
La Baselle a grandes feuilles,
[Basella cordifolià),
par iM. le D"" Trabut (1).
Au commencement de 1894, j'ai reça de i\I. de Vilmorin un
petit paquet de graines indéterminées provenant de Chine. Ces
quelques graines semées en avril m'ont donné une magnifique
plante potagère déjà connue, mais peu usitée en France : le
Basella cordifoUa. M. de Vilmorin signale cette Baselle dans
ses Plantes potagères, p. 96, et en fait remonter l'introduction en
France à 1839 : « Cette plante serait certainement préférable
aux autres espèces à cause de l'ampleur de ses feuilles et de
l'abondance de son produit. La culture ne parait pas cependant
s'en être répandue, probablement à cause de la difficulté qu'on
éprouve à la faire germer en France. »
En Algérie, la plante se montre très vigoureuse et se couvre
de fruits à la fin de l'été; il sera donc facile d'en obtenir, à très
bas prix, une énorme quantité.
Les feuilles larges et succulentes de la 'laselle de Chine
donnent à la cuisson une pulpe moins sècbe ^ue celle des Épi-
nards ; associée à un peu d'Oseille, la Baselle '.onstitue un légume
qui plaît à tout le monde.
La Baselle grimpe et doit être ramée, la récolte des feuilles
en est plus facile et la production est extraordinaire. Dans le
jardin de l'Hôpital d'Alger, sur un carré de 50 mètres, il a été
cueilli cet été plus de 350 kilogr. de feuilles. La Baselle prospère
dans les jardins des oasis; à Bi?kra elle a donné de très bons
résultats. En Algérie, la Baselle doit être semée depuis avril. Des
semis successifs pendant tout l'été donneront des plantes très
vigoureuses si elles reçoivent une suffisante quantité d'eau ; il
est avantageux de semer de quinzaine en quinzaine pour avoir
toujours des plantes jeunes.
(1) Déposé le 26 décembre 1895.
^^
10
146 NOTES ET MÉMOIRES.
Les deux premières variétés de Pommes de terre
connues en europe (1),
par M. E. Roze.
En 1877, le Journal de la Société centrale d' Horticulture de
France (t. XI, p. 110) publiait un article du regretté Alphonse
Lavallée sur ïOrigine de la Pomme de terre et son introduction
en Europe. On trouvera dans cet article, bien que ces deux
questions n'y soient traitées que sommairement, des renseigne-
ments qui établissent que la Pomme de terre [Solanam tubero-
sum) a été introduite en Europe au xvi'* siècle par deux voies
ditTérentes, d'un côté par l'Angleterre, de l'autre par l'Espagne.
Or, en compulsant un certain nombre de documents histo-
riques, nous avons été conduit à faire une assez curieuse cons-
tatation, c'est que cette double introduction a doté l'Europe à
cette époque de deux variétés distinctes, qui sont restées fort
longtemps éloignées l'une de l'autre, la première en Angleterre,
l'autre sur le continent européen. Pour faire comprendre la dif-
férence de ces deux variétés, nous ne pouvons mieux les carac-
tériser que comme étant, l'une, une Pomme de terre plus ou
moins longue et jaunâtre ; l'autre, une Pomme de terre oblongue
et rouge. La première était la variété anglaise, la seconde la
variété continentale, et toutes deux avaient la chair blanche.
En 1886, on célébrait en Angleterre le troisième centenaire
de l'introduction de la Pomme de terre, et on publiait à cette
occasion des travaux historiques fort intéressants, notamment
une étude critique des documents anciens relatifs à cette intro-
duction par M. W.-S. Mitchell (2). Alphonse Lavallée, dans son
article précité, faisait remarquer que Parmentier s'était trompé
lorsqu'il disait que la Pomme de terre était originaire de la
Virginie, et que son introduction était due à l'amiral Walter
Raleigh, auquel ce célèbre philanthrope demandait qu'on éri-
geât une statue. Or Parmentier eût été surpris d'apprendre que
(1) Déposé le 23 janvier 1895.
(2) Gardeners' Chronicle, 1886, t. XXV.
LES DEUX PREMIÈRES VARIÉTÉS DE POMMES DE TERRE 147
Walier Raleigh, chargé en efFet de coloniser ia Virginie (1),
n'était personnellement pour rien dans cette introduction,
puisque cet amiral, comme l'établit péremptoirement M. Mit-
chell, n'était jamais allé en Virginie pendant cette période
d'essais infructueux de colonisation anglaise dans l'Amérique
du Nord. Mais on sait que la Pomme de terre a été rapportée
par Hériot, attaché à une de ces expéditions colonisatrices, et
que ce dernier a été ramené, en 1586, avec tous les colons
dénués de ressources, sur un des vaisseaux de l'amiral Drake.
Cet amiral, qui était de retour d'une expédition, avant de faire
voiles vers l'Angleterre, venait en passant prendre des nouvelles
de la colonie. Drake n'a par suite joué, en 1586, d'autre rôle
que celui d'un marin rapatriant de malheureux émigrants (2).
Quant à Hériot, il ne parle de la Pomme de terre, qu'il appelle
Openhauk, que dans le chapitre de son rapport sur la Virginie
où il traite des productions dont faisaient usage les naturels
et les colons. D'un autre côté, la Pomme de terre était cer-
tainement cultivée par le botaniste Gerarde, dans son jardin,
en 1596.
Nous disions plus haut que cette Pomme de terre était une
variété plus ou moins longue et jaunâtre. Voici comment nous
nous sommes assuré de ce fait. Gerarde a publié, en 1597, un
Herball ou Herbier, dans lequel il décrit et figure la Pomme de
terre sous le nom de Patate de Virginie. Le dessin qu'il en donne
représente les tubercules comme étant fort petits. Sa descrip-
tion n'est pas très instructive quant à la couleur de ces tuber-
cules, car il se contente de les décrire ainsi : « La racine, dit-il,
est grosse, épaisse et tubéreuse, ne différant pas beaucoup d'ans
sa forme, sa couleur ou son goût de la Batate, sauf que les ra-
(1) On sait que ce nom a été donné à cette contrée, nouvellement
découverte, en l'honneur du célibat de la reine Elisabeth,
(2) La statue qui a été, en 1853, érigée à Offenbourg (Grand-Duché
de Bade) à l'amiral Drake qui transporta la Pomme de terre en
Europe en 1586, nous semble lui accorder plus de droits à la recon-
naissance publique qu'il n'en a réellement. D'autant plus que c'est
à Charles de l'Escluse, comme nous le verrons plus loin, que FAUe-
magne doit d'avoir possédé la Pomme de terre au xvi® siècle.
148 ÎSOTIÎS ET MÉMOIRES.
cines de la Fatale de Virginie ne sont pas si grandes, ni si
longues : certaines de ces racines sont rondes comme une balle,
d'autres ovoïdes, d'autres plus allongées, d'autres plus courtes. »
Et lorsqu'on se reporte à sa description de la Batate, on ne
trouve que ces mois : « Les racines sont peu nombreuses,
grosses et noueuses, semblables à celles des Pivoines ou plutôt
à celles de l'Asphodèle blanc. » Or les auteurs de l'époque ne
décrivent ces dernières racines que comme étant blanchâtres.
Mais un auteur subséquent, Parkinson (1), s'exprime avec un
peu plus de précision. Il se moque d'abord de ceux qui appellent
les Pommes de terre, Pommes de je musse {Apples of youth);pu\&
il dit dans sa description de la Patate de Virginie : « Les racines
sont plus rondes et bien plus petites que celles de la Patate des
Espagnols (ou Batate); quelques-unes sont beaucoup plus
grosses que les autres; elles sont de la même couleur que celles
des Patates des Espagnols, brun clair (light brown) à l'exté-
rieur et blanche à l'intérieur (2). i> Un peut s'expliquer, en par-
lie, le peu d'attention que Gcrarde avait donné à la couleur des
tubercules, parce que cette teinte brun clair ou jaunâtre est
pour ainsi dire celle de toutes les racines. D'autant plus qu'alors
on appelait racines tous les tubercules.
Sur le continent européen, la Pomme de terre avait dû être
apportée en Espagne, vers 153i, avec les ornements d'or ou
d'argent arrachés aux Incas, et l'on conçoit qu'à côté de ces
trésors, elle ne devait guère attirer l'attention. Dans tous les cas,
aucun auteur espagnol du xvf siècle ne parle de son introduc-
tion, qui a dû se faire sans bruit. On sait seulement que la
Pomme de terre a passé d'Espagne en Italie, et qu'un légat du
Pape l'avait apportée en Belgique. C'est de là qu'elle a été en-
voyée, en 1588, à Vienne, en Autriche, à Charles de l'Escluse,
alors intendant des jardins impériaux, lequel la cultiva et la
répandit en Autriche et en Allemagne ; elle arriva peu après en
Suisse et passa bientôt en France, ainsi que nous l'apprend,
(1) Paradisi in sole Paradisus terrestris (1629).
(2) Parkinson dit de la Batate u que les racines sont d'un brun
pâle [pale hroan) à l'extérieur ».
LES DEUX PREMIÈRES VARIÉTÉS DE POMMES DE TERRE 149
dans les termes suivants, Olivier de Serres, en 1600 (I) : « Cest
arbuste, dict Cartoufle, porte fruict de même nom, semblable à
truffes, et par d'aucuns ainsi appelle. Il est venu de Suisse, en
Dauphiné, despuis peu de temps en çà. » Par fruict, il faut en-
tendre ici tubercules; mais il faut noter aussi le nom de truffes
qu'on leur donnait dans le Dauphiné.
• Il est plus facile d'établir à quelle variété appartenait la
Pomme de terre qui taisait ainsi assez rapidement son chemin
sur le continent. Il existe, en effet, au Musée Plantin, à Anvers,
un dessin colorié de la plante qui porte la date de 1588. D'après
ce dessin, les tubercules étaient oblougs et rouges, gros comme
une noix, et la fleur d'un violet foncé. Du reste, Charles de
l'Escluse en donne une très minutieuse description sous le
nom de Papas des Péruviens {%). Ce célèbre botaniste avait été
frappé de la faculté prolifique de celte nouvelle plante, parce
qu'il avait récolté jusqu'à cinquante tubercules sur un seul
pied. Néanmoins, ces tubercules étaient également en majorité
fort petits, le plus gros ne pesant pas plus de 2 onces,
c'est-à-dire à peu près 50 grammes. Mais la plante était vigou-
reuse , les tiges dépassaient 2 mètres, les fleurs étaient
grandes, violettes, et les fruits d'abord verts, puis blancs étaient
remplis de graines; les tubercules étaient recouverts d'une peau
rougeâtre, mais la chair était ferme et blanche. « Cette
plante, disait de l'Escluse, ne cesse de porter fleur et fruit
jusqu'en automne. » Connaissant l'usage alimentaire que les
Péruviens faisaient de ces Papas, puisqu'il avait publié des
éditions latines des ouvrages des auteurs espagnols qui avaient
écrit sur les productions naturelles du Pérou, après la conquête,
Charles de l'Escluse ne manqua pas de goûter ces Papas de
différente façon et de faire ensuite leur éloge au point de vue
culinaire. Il en distribua de divers côtés, jusqu'à Padoue en
. il) Le Théâtre d'Agriculture et Mesnage des champs (1600;. Par-
mentier avait cru reconnaître le Topinambour, plutôt que la Pomme
de terre, dans la Cartoufle d'Olivier de Serres. Mais il est bien établi
que le Topinambour n'était pas connu en Europe, eu J600. (A. de
Candolle. Origine des plantes cultivées.)
(2; Rariorum plantarum Historia (1601).
150 NOTES ET MÉMOIRES.
Italie, et il constatait avec une sorte de satisfaction « que la
plante était devenue assez vulgaire dans la plupart des jardins
de l'Allemagne, tant elle est féconde ! » Il devait cultiver la
Pomme de terre dans son jardin particulier, à Vienne, en 1588
et, les années suivantes, à Francfort-sur-le-Mein.
Ce qui pi'ouve bien que ce n'est pas la variété anglaise qui
s'est répandue alors dans le continent européen, ainsi que le
croyait Parmentier, c'est que la variété rouge est celle décrite
par tous les auteurs du temps. Il faut noter, cependant, un
autre fait assez intéressant. C'est un cas de variation signalé par
de l'Escluse. « Mon ami Jean Hogeland, dit-il, m'écrivait que
les pieds sortis des graines que je lui avais envoyées, avaient
donné des fleurs blanches, mais qu'il n'avait récolté aucun
tubercule sur ces pieds, qu'il avait pourtant déterrés à la même
époque oii l'on arrache les pieds produits par des tubercules :
cela devait tenir à ce que les tiges n'étaient pas encore assez
mûres. »
Si nous essayons de suivre le cours de cette dernière variété
et de sa variation à fleurs blanches, nous les trouvons toutes
les deux inscrites pour la première fois sur le Catalogue des
plantes cultivées au Jardin royal des plantes médicinales
(aujourd'hui notre Muséum d'histoire naturelle), publié en 1665
par Joncquet. La Pomme de terre ne figurait pas, en eff'et, sur
le Catalogue du même Jardin établi en 1636 par Guy de la
Brosse. Elle était donc arrivée à Paris vers le milieu du
xvif siècle. Mais à cette époque, par suite d'une meilleure cul-
ture qu'au Pérou, les tubercules n'étaient plus si petits, car
Jean Bauhin, en 1651 (1), en signale déjà qui avaient plus de
10 centimètres de longueur. On se demande vraiment comment,
à cette époque, on n'était pas encore frappé des services que
pouvait rendre la Pomme de terre.
Quoi qu'il en soit, la variété anglaise et la variété continen-
tale continuaient toutes deux à gagner sensiblement du terrain.
Nous n'avons pas trouvé de document permettant de saisir le
moment où la variété rouge a passé le détroit et a été portée
(1) Historia plantarum iiniversalis. ♦
LES DEUX PREMIÈRES VARIÉTÉS DE POMMES DE TERRE 151
en Angleterre. Mais Philip Miller s'exprime ainsi en 1768 (1), en
parlant de la Pomme de terre : « Il y en a deux variétés : l'une
qui a des tubercules rouges avec des fleurs violettes, l'autre, qui
a des tubercules blancs avec des fleurs blanches. » Ces derniers
mots indiqueraient que la variété anglaise primitive, à fleurs
violacées, avait également subi une variation dans la culture.
Mais comment la variété anglaise nous est-elle arrivée, car De
Combles, en 1752 (2), parle de deux variétés de Pommes de
terre, l'une rouge et l'autre blanche tirant sur le jaune, et Duha-
mel du Monceau, en 4762 (3), signale de même deux variétés
dont l'une a la peau rouge de pelure d'oignon et dont l'autre
est presque blanche? Cette variété anglaise paraît nous être
venue des Flandres. Car on lit dans une Statistique du Départe-
ment de la Lys, publiée par ordre du Gouvernement français
en 1803 : « Ce ne fut qu'en 1620, époque à laquelle les religieux
Chartreux furent obligés de quitter l'Angleterre, que l'un d'eux,
le P. Robert Glarke, apporta dans ce pays les premières Pommes
de terre. » Toutefois, cette variété anglaise a mis du temps à
nous parvenir, car on n'en signalait la culture à Bruges
qu'en 1704 (4).
Toujours est-il que, vers la moitié du xviii® siècle, les deux
variétés en question existaient des deux côtés du détroit. Mais
sous quelles dénominations? En Angleterre, l'ancien nom potato,
s'appliquant aussi bien à la Batale qu'à la Pomme de terre,
s'était maintenu et subsiste encore. Sur le continent, les
anciennes papas péruviennes ont été successivement désignées
sous des noms différents. Le légat du Pape, en les apportant en
Belgique vers 1587, les connaissait sous le vieux nom italien
Taratouffli qui signifie Trufl'es. C'est le nom écrit sur le dessin
colorié du Musée Plantin et cité également par Charles de
l'Escluse. En Allemagne, ce nr.ot Taratouffli a été traduit de
(1) The Gardeners Dictionary.
(2) Ecole du jardin potager.
(3) Eléments d'Agriculture.
(4) D'après Clos, Quelques documents pour Vhistoire de la Pomme de
terre.
152 NOTES ET MÉMOIRES.
diverses façon?, mais il a subsisté, bien que légèrement modifié^
dans ]e nom allemand actuel Kartoffel, inot qui se retrouve
aussi dans la Car ton fie d'Olivier de Serre?. En France, on l'a
traduit par le mot Truffe, qui se retrouve encore mainlenant
dans certaines régions, notamment dans l'ancien Dauphiné, où
ce nom existait déjà en 1600, comme nous l'avons vu plus haut
et où M. Cliatin nous a dit qu'on l'employait encore, en dési-
gnant toutefois la véritable truffe sous le nom de TruRe noire.
Les botanistes du commencement du xviii^ siècle donnaient
d'abord comme synonyme au Solanmn tuberosum le nom vul-
gaire de Truffe rouge^ ce qui désignait bien notre variété;
puis ils y ont ajouté le second synonyme de Patate, nom qui
avait peut-être accompagné la variété anglaise à son arri-
vée en France. Mais d'où vient notre nom actuel Pomme de
terre et depuis quand a-t-il remplacé les dénominations précé-
dentes?
Vers 1750, nous ne trouvons dans les auteurs que les termes
Truffe ou Patate. Cependant, à cette époque, le nom de Pommes
de terre avait déjà dû être donné aux tubercules du Solarium
tuberosum. Nous le voyons employé pour la première fois par
Frezier, dans sa relation du Voyage au Chili et au Pérou
publiée en 1716. « La nourriture ordinaire des Indiens du
Chili, dit-il, est chez eux des Pommes de terre ou Taupinam-
bourg, qu'ils appellent Papas, d'un goût assez insipide. » Qua-
rante ans après, il est employé couramment dans un journal
d'expériences de cultures rédigé par M. de Villiers-en-Lieu et
imprimé par Duhamel du Monceau dans son Traité de la cul-
twe des terres paru en 1755. Dans le dernier volume de ce
recueil, ce célèbre agronome publiait en 1761, un court mé-
moire sur les Pommes de terre, qu'il désigne aussi bien sous
ce nom que sous celui de Pommes ou de Patates. Il a dû
reconnaître alors que cette confusion de noms, avcî celui de
Truffes, était regrettable, car il ne s'agissait en l'espèce ni
de véritables truffes, ni de véritables patates. Et, en effet,
dans ses Éléments d'Agriculture^ dont la r^ édition parut
en 1762, on lit au Chapitre 4 du Livre IX du IP Volume : Des
cines qu'on cultive pour la nourriture du bétail. Art 1^'". De la
ra
l'ancienne curpokation des maîtres jardiniers. 153
Pomme de (erre que quelques-uns nomment improprement
Patate ou Truffe rouge. C'est donc à Duhamel du Monceau que
l'on doit d'avoir définitivement consacré ce nom de Pommes de
terre, qui a fait abandonner en très peu de temps les deux pre-
mières et fautives dénominations,
L'ancienne corpobation des maîtres jardiniers
de la Ville de Paris,
par M. Georges Gibault (1).
L'organisation du travail, au moyen âge et jusqu'à la fin de
l'ancien régime, était établie dans des conditions qui différaient
singulièrement de nos principes de liberté absolue du commerce
et de l'industrie; ces conditions qui seraient aujourd'hui un
obstacle au développement des affaires, avaient sans doute pour
cause les nécessités du moment : à une époque où la loi ne pou-
vait protéger l'individu, l'intérêt commun devait réunir les
artisans d'une même profession.
Des corpoiations industrielles existaient déjà dans l'empire
romain, elles continuent de subsister au moyen âge et se déve-
loppent même au point de devenir une des principales institu-
tions de l'ancienne société civile ; mais, dans la suite des temps,
le régime des corporations ne répondait plus aux besoins de la
société moderne qui exigent la liberté du travail et des échanges.
Cette institution vieillie était devenue une source d'abus des plus
criants et une entrave au progrès, aussi la Révolution, hostile
à l'esprit d'association, se hâta de la supprimer avec les autres
vestiges de la féodalité.
Pour avoir le droit d'exercer une profession, il a donc fallu,
jusqu'en 1789, faire partie d'une association nommée aujourd'hui
« corporation », mot impropre, puisqu'il n'a peut-être jamais
été employé dans les textes du temps; on disait ordinairement :
(1) Déposé le 25 octobre i89o.
134 NOTES ET MÉMOIRES.
Communauté ou Métier juré dans les actes du xvi^ siècle, Maî-
trises et jurandes au xvu® siècle (1).
C'est ainsi qu'il y eut autrefois une « Communauté des
Maistres Jardiniers de la ville de Paris ».
Dans sa modeste sphère, cette corporation qui nous intéresse
particulièrement, ne possédait pas les richesses et l'influence
des puissantes communautés des merciers, drapiers, épiciers, etc. ;
elle n'avait pas non plus Tancienneté et le nombre comme celle
des bouchers dont les valets formaient une armée qui se signala
souvent dans les émeutes, et surtout dans les sanglants événe-
ments des guerres civiles entre les Armagnacs et les Bourgui-
gnons.
Si les jardiniers jouèrent, dans l'histoire de Paris, un rôle
plus effacé, ils n'en ont pas moins tenu une place utile et hono-
rable dans la vie sociale.
Les « Courtilliers {%) » et les « Maragers (3) » d'autrefois con-
tribuaient pour une part importante à l'alimentation de la ville.
Au nord de Paris s'étendait une plaine immense rendue maré-
cageuse par l'écoulement des eaux qui descendaient des collines
environnantes. Dès le xiii« siècle, cet espace qui s'étendait
depuis l'enceinte des murs de Philippe-Auguste jusqu'au village
de Belleville était couvert de cultures, vignes et jardins maraî-
chers, nécessaires à l'alimentation d'une ville déjà très peuplée.
Sous Charles V, le premier roi qui favorisa l'Horticulture, on
voit s'étendre par suite de lois protectrices (4), ces cultures,
surveillées jour et nuit par des gardes ou « messiers ». En 1402,
une ordonnance de G. de Tignonville, prévôt de Paris, défend
« d'entrer dans les marais et jardinages près Paris, et d'y
(1) René de Lespinasse. Les Métiers et Corporations de la ville de
Paris, t. I; Paris, in-4, 1886.
(2) Jardiniers ; de courtil ou courtille qui était un enclos cultivé
entouré de haies vives ou de palissades ; vers le xv^ siècle, le terme
de jardin commença à prévaloir.
(3) Ancienne forme du mot maraîcher dont le nom moderne fut
consacré défmitivement par La Quintinie, avec l'orthographe « ma-
re chais ».
(4) Ordonnances des rois de France, t. V, p. 529 et t. VI, p. 27.
l'ancienne corporation des MAITRES JARDINIERS. 155
cueillir des fruits, des légumes, et du verjus ». On faisait une
grande consommation de verjus dans la cuisine du temps pour
les sauces, aussi était-il fort recherché par les maraudeurs. Le
Registre criminel du Châtelet[\) des années 1389-1392, men-
tionne plusieurs procès de ces malfaiteurs qui sont en punition
de leurs larcins « condampnez à estre menez au pilory, es haies,
ayans environ leurs testes chappeaux de vigne (2) et plusieurs
grappes de verjus pendues à icelluy chappel ».
Ces cultures s'étendaient surtout sur l'emplacement du quar-
tier actuel du Marais qui fut bâti seulement à la fin du règne de
Henri IV. D'autres appellations ont conservé le souvenir des
jardins qui entouraient Paris : laGourtille,la Couture ou Culture
Sainte-Catherine, etc. ; la Coulture du Temple qui s'étendait
jusqu'à la rue de la Verrerie sous Philippe-Auguste, était encore
affermée, en grande partie, à des jardiniers, sous le règne de
Henri IV (3).
A ces laborieux travailleurs, qui formèrent le premier noyau
de la communauté des Maîtres Jardiniers, revient l'honneur de
la mise en culture de ces marécages improductifs. Ils étaient
singulièrement attachés à leur profession qu'ils exerçaient de
père en fils. « On conserve avec soin, écrivait M. Ysabeau (4),
dans plusieurs familles de maraîchers, les Dulac, Debergue, et
autres, des chartes de Charles V, concédant aux ancêtres de ces
familles, des marais, à la condition de les dessécher pour les
convertir en jardins. Depuis cinq siècles, les familles désignées
sur ces chartes n'ont pas cessé d'exercer de père en fils, sans
interruption, la profession de jardinier (5). »
Un tel fait indique suffisamment que la corporation des jar-
diniers devait former un des éléments les plus honnêtes de la
population du vieux Paris; d'ailleurs, ces traditions, ainsi que
(1) Registre criminel du Chdtelet, t. II, p. 232 et o2o, in-8, Paris,
1861-1864.
(2) C'est-à-dire couronnés de pampres.
(3) Paris à travers les âges, i3^ livraison, in-foL, Paris, 1885.
(4) Article reproduit par le Salon littéraire, 1843, p. 12.
(5) Encore aujourd'hui de nombreux membres de ces familles se
trouvent dans la banlieue parisienne.
156 NOTES ET MÉMOIRES.
les vertus domestiques, se sont heureusement conservées chez
les jardiniers parisiens modernes. Dans cette intéressante classe
de travailleurs les statistiques ne relèvent qu'une proportion
infime de délits et de crimes.
La fondation de la communauté des Maîtres Jardinier» ne
paraît pas ancienne. Vers 1260, Etienne Boileau, prévôt de Paris,
fit rédiger et inscrire sur un registre déposé au Ghâtelet, les
règles pratiquées depuis longtemps déjà par les différents mé-
tiers parisiens. Dans la centaine de corporations qui reçurent
ainsi une sorte d'existence légale, il n'est pas fait mention des
jardiniers.
H est vrai que certains métiers négligèrent de se faire inscrire
et de communiquer leurs statuts, mais des documents décisifs
démontrent que les jardiniers étaient encore très peu nombreux
an xiii^ siècle. Le rôle de la taille, ou contribution imposée
sur les habitants de Paris, en i292 (1), ne mentionne que
6 Gourtilliers, sur une population approximative de 200 à
250,000 habitants. Les contribuables sont désignés rue par rue,
maison par maison, simplement par l'indication de leurs noms
de baptême (2) et de leurs professions.
Nous voyons sur ce rôle : « Outre la porte Montmartre, à
destre (3), Alixandre, le Courtillier » qui est imposé pour 2 sous ;
« A. la Courtille du Temple, Antyaume, 8 sous ».
<( La Grand-Rue devers les Filles-Dieu (4), Hue, 5 sous ».
« A la Pissote Saint-Martin (5), Adam, l'Englais, 5 sous ».
Dans ce rôle de 1292, la plus faible contribution est de 12 de-
niers (6) ou un sou ; la plus forte de 114 livres.
Nos jardiniers étaient donc peu fortunés et en nombre si mi-
nime qu'ils ne pouvaient former une corporation, même en ad-
{]) \\. Guéraud, Bocuments inédits sur Vhisloire de France, Paris,
in-4, 1837.
(2) L'usage des noms de famille commençait à peine.
(3) Emplacement de la rue Tiquetonne.
(4) Près la Porte Saint-Denis.
(5) Derrière le Temple.
(6) Le denier, au xiir siècle, équivaut à peu près à oO centimes de
notre monnaie.
l'aNCIEXNE corporation des MAITRES JARDINIERS. 157
mettant que tous les artisans ne sont pas énumérés sur ce rôle
principalement les plus pauvres qui ne pouvaient payer la taille.
Le rôle d'une taille extraordinaire levée en 1313 (T, pour la
chevalerie du roi de Navarre, fils aîné du roi, ne nous énumère
encore, parmi les milliers de marchands et d'artisans parisiens
que quatre ou cinq jardiniers; cette fois ce ne sont plus les
mêmes, bien qu'il ne se soit écoulé qu'un intervalle de 21 ans.
« A la Cortille, en venant à la Poterne », habitaient « Macy
Gontier, Cousliller (2) » imposé pour 12 sous parisis, et u Ro-
bert l'Ëvesque » pour 6 sous. Dans la rue Saint-Sauveur u Richart
Fouchier, Courteillier » imposé pour 3 sous parisis, et dans la
rue « Aucine » une jardinière, semble-t-il, nommée « Benoîte,
la Courtoise » taxée à 18 deniers.
En l'absence d'une date certaine que les jardiniers du
xvie siècle, eux-mêmes, n'ont pu préciser dans la rédaction défi-
nitive de leurs statuts, on peut présumer que la corporation
s'organisa à la suite de la vive impulsion donnée par Charles V,
à la culture des marais, c'est-à-dire dans la seconde moitié du
xiv^ siècle. Au petit groupe de maraîchers dont nous avons
parlé vinrent se joindre ce que l'on pourrait appeler les fleuristes,
bien que leur nom de « chapeliers de fleurs » semble étranger
à l'Horticulture. On avait conservé, au moyen âge, la coutume
de l'antiquité de porter des couronnes ou coifTures de fleurs dans
les cérémonies, les fêtes et les banquets. Cette simple parure à
laquelle on fait de si fréquentes allusions dans les chansons et
les romans en vers du temps, se composait surtout de Roses et
de Violettes. Pour satisfaire à cette mode, le métier de chapelier
de fleurs existait de très ancienne date ; ses règlements sont in-
sérés dans le recueil d'Etienne Boileau (3). Il n'y avait qu'un
seul prud'homme ou chef de la coi'poration qui était donc peu
nombreuse. Comme métier de luxe elle jouissait d'une certaine
(1) Buchon, Le Livre de la Taille de Paris, en 1313, in-8, 1827.
(2) Dans les anciens textes, l'orthographe de tous les mots varie
beaucoup, suivant l'ignorance ou la fantaisie de Técrivain.
(3) Depping, Le Livre des métiers, Documents inélits sur V histoire de
France, Paris, in-4, 1837.
158 NOTES ET MÉMOIRES.
considération; ses membres étaient exemptés du guet; <r Nus (1)
chapelier de fleurs de Paris ne doit point de guiet (2) parce que
leur mestier est frans et qu'il fu establi pour servir les gentiuz
houmes(3))). Uno douzaine de corporations privilégiées étaient
ainsi dispensées de faire la police de nuit dans Paris. Celle-ci
avait encore le droit de faire travailler la nuit contrairement à
l'usage qui suspendait le travail au dernier coup de l'Angelus ou
du couvre-feu. Il était défendu à la plupart des métiers de tra-
vailler à la lumière parce qu'on était persuadé que leur travail
ne serait pas bon. Mais le travail du dimanche leur était interdit
sauf quand il s'agissait de coiff'ures de Roses et pendant la saison
seulement.
« Quiconque est chapelier de fleurs à Paris, il ne puet (4)
ouvrer (5) ne fère ouvrer au jour du Diemenche de nul chapel,
se ce n'est de chapiau de roses tant seulement, tant corne la
séson des roses durent; et se il le fesoit, il seroit à V. s. de tour-
nois d'amende à poier (6) au Roy. » Un autre article de leurs
statuts montre que les chapeliers de fleurs étaient véritable-
ment des jardiniers-fleuristes qui produisaient eux-mêmes les
fleurs dont ils se servaient. « Nus chapelier de fleurs ne doit ne
ne puet cueillir ne fére cueillir au jour du Diemenche en ses
courtiuz (7) nules herbes, nules fleurs à chapiaus fère, qu'il ne
soit à V sols de tournois parisis à poier au Roy. » Le jardinier
cultivait donc dans ses courtils situés hors de la ville, les fleurs
que sa femme convertissait en guirlandes arlistement tressées
pour la parure. Il devait également cultiver, pour l'approvision-
nement des marchés, les plantes vertes ou aromatiques dont on
faisait un si grand emploi sous le nom de « jonchées ». La
grande salle, pièce principale de toute habitation au moyen
âge, où séjournaient maîtres et serviteurs, était habituellement
(1) Nul.
(2) Guet.
(3) Gentilshommes.
(4) Peut.
(5) Fabriquer.
(6) Payer.
(7) Courtils.
l'ancienne corporation des MAITRES JARDINIERS. 159
jonchée de paille en hiver et d'herbes fraîches en été. D'après
les Cris de Pains, les marchands ambulants du xiii^ siècle
criaient dans les rues : « J'ai jonchure fraische de jagliaus (1),
herbes vertes! ». Il semblerait donc que Ton devait cultiver ou
récolter spécialement pour cet objet les Iris (/ris gennanica
et /. pseudo-acorus).
Il y avait beaucoup de femmes dans ce métier. Le rôle de la
taille de 1292 cite une (( Floreresse de coiffe » et deux autres
marchandes de fleurs; l'une d'elles, « Erembourc, la florière »,
demeurait rue des Jardins (actuellement rue des Billettes) et
était imposée pour 2 sous.
D'après le rôle de 1313, « Denise, la fleurète », rue de Merde-
rel, payait 12 sous parisis;dans la rue a au roi de Sézile »,
« Estienne, le florier », devait 18 deniers parisis.
Dès le xiv^ siècle, il n'est plus parlé de la corporation des
chapeliers de fleurs (2); il est évident qu'ils entrèrent dans la
nouvelle communauté des Maîtres Jardiniers. Désormais, les
bouquetiers qui vendent les fleurs deviendront une corporation
distincte de ceux qui les cultivent.
Le jardinier proprement dit, Thomme de l'art capable de
cultiver les jardins, n'existait pas encore au xiv® siècle; l'état peu
avancé de l'Horticulture le démontre suffisamment (3). Le Ména-
gier de Paris (4), sorte de Maison rustique écrite sous le règne
de Charles V, parle des jardins qije les bourgeois de Paris pos-
sédaient dans l'étroite enceinte des murs; il renferme même un
petit traité de Courtillage qui est bien le plus ancien ouvrage
produit par la littérature horticole française. Nous y voyons que
le goût du jardinage était très vif; la Parisienne se plaisait à
soigner les Rosiers de son jardin; déjà les pots de Marjolaine et
d'Œillet ornaient les fenêtres, mais depuis les temps barbares,
aucun progrès ne s'était manifesté dans l'Horticulture, art qui
exige, pour prospérer, la paix et la sécurité. A l'époque féodale
(1) Glaïeuls, nom populaire encore donné aux Iris.
(2) Depping, Livre des métiers,
(3) On en voit seulement quelques uns dans les châteaux royaux.
(4) Le Ménagier de Paris, 2 vol. in-8, Paris, 1846.
160 NOTES ET MÉMOIRES.
et guerrière, il ne pouvait être question de beaux jardins. Ceux
décrits par le Ménagier se composaient de treilles, de car-
reaux de terre bordés de Sauge et de Lavande, dans lesquels on
ne cultivait guère que des Pois, Fèves, Choux et Oignons; comme
ornement, on avait des Rosiers, des Violettes et des Giroflées,
avec quelques plantes aromatiques et médicinales. Pour de tels
jardins, il n'était nullement besoin d'ouvriers spéciaux; le
simple manouvrier sachant tailler la vigne, suffisait à leur cul-
ture. Les Comptes de dépenses du moyen âge qui nous ont
été conservés, nous apprennent que les travaux des jardins
étaient exécutés, quand il y avait nécessité, par des ouvriers
payés à la journée, souvent même par des femmes.
Ces jardins primitifs ne possédaient ni espaliers, ni couches,
ni légumes d'une culture un peu difficile. Les Melons, Asperges,
Artichauts et Cardons, plantes connues des Romains, avaient été
abandonnés et ne devaient revenir, comme nouveautés étran-
gères, que vers la fin du xv^ siècle, soit d'Italie, soit d'Espagne,
où les Mores avaient laissé une Horticulture assez avancée.
Mais peu à peu, les progrès de la civilisation, les relations
plus fréquentes avec l'Orient et, par suite, les importations suc-
cessives de plantes exotiques, enfin la découverte de l'Amé-
rique et la Renaissance furent les causes puissantes qui devaient
faire sortir l'Horticulture de sa léthargie et amener la création
du métier spécial de jardinier. Les plus anciens horticulteurs
semblent avoir été connus sous le nom bizarre de « préoliers ».
Dans plusieurs sentences et arrêts, les membres de la corpo-
ration sont qualifiés de Maîtres Jardiniers, Préoliers, Maraî-
chers (1).
Cet ancien terme ne se trouve dans aucun des dictionnaires
de fancienne langue française (2) ; il tire peut-être son ori-
gine du « préau », pelouse de gazon qui formait tout le jardin
d'agrément au moyen âge. Le préau qui a précédé le parlerre
(1) Guide des marchands, -p. 271, Paris, in-8, 1766.
(2) Parmi les dictionnaires plus récents, la Grande encyclopédie
du xvuie siècle cite ce nom de préolier et le Dictionnaire de Trévoux
le fait venir de olus, légume.
l'ancienne corporation des MAITRES JARDINIERS. 161
moderne, est d'origine monastique. On appelait ainsi l'espace
compris entre les quatre galeries ou promenoirs du cloître; ce
terrain était couvert d'un gazon bien entretenu; il était divisé en
quatre parties égales par des allées se joignant au centre ; on y
plantait des arbustes et des fleurs, et souvent un arbre élevé
occupait le point central; on le considérait comme un lien entre
le ciel et la terre (I).
Il faut croire que plus tard, lorsque les préaux furent répan-
dus partout, les préoliers qui soignaient ces sortes de parterres,
distinguaient ainsi leur spécialité des autres jardiniers simples
producteurs de légumes.
En 1467, il est fait mention de la communauté des Maîtres
Jardiniers dans une ordonnance rendue par Louis XI (2) pour
l'organisation des métiers de la ville de Paris en une sorte de
milice urbaine divisée «n « bannières », c'est-à-dire en compa-
gnies formées d'hommes exerçant la même profession; il y avait
soixante et une bannières pour la ville, et au cinquantième rang
les «jardiniers, maraîchers » comptaient pour une bannière.
Le plus ancien document concernant les jardiniers parisiens
est une ordonnance de police du 8 février 1473 ; sur 18 articles,
la plus grande partie est consacrée à la surveillance des bois
employés dans le jardinage, comme les perches à treilles et à
vignes, les osiers, les échalas. L'ordonnance fixe minutieusement
le mode de ligature des bottes d'osier, la hauteur et la grosseur
des perches afin que l'acheteur ne soit pas trompé. Le document
expose (3) qu'il est venu à la connaissance de la justice, par la
« complainte » de plusieurs bourgeois de Paris, jardiniers et
marchands maraîchers, que de grandes fraudes et déceptions se
produisent sur les marchés à propos des marchandises ci-dessus
désignées; en conséquence on ordonne à tous les marchands de
ne point mettre en vente «aucun merrien(4) à treilles ou échal-
(1) Albert Lenoir, Architecture monastique, Paris, in-4, 'i8o2.
(2) Ordonnances des rois ch France, t. XVI, p. 671.
(3) Anciens statuts, ordonnances, règlements pour la. Communauté
des Maistres Jardiniers de la ville de Paris, in-4, Paris, Nego, 1697.
(4) Merrain ou bois de construction.
IJ
162 NOTES ET MÉMOIRES.
las et oziers » avant qu'ils ne soient vus et visités par les jurés de
la dite marchandise, sous peine de 40 sols parisis d'amende. On
nous apprend que l'osier de Saint-Marcel vaut mieux que nul
autre : « Et que chacune jarbe d'ozier rond et rouge de Saint-
Marcel, qui est le meilleur, soit bon et loyal et marchand, et
ait au-dessus du lien quatre pieds de tour, etc. »
Pour éviter les vols, « que nul n'apporte à Paris vendre
aucuns plants de vignes, ny arbres antez, s'il n'a certificat de la
justice ou au moins du curé du lieu qu'il les ait pris et levés de
son héritage et non d'autre, et que la vente en soit faite publi-
quement sur le grand pont de Paris (1) et non ailleurs, sur
laditte peine, etc. ». D'après l'article précédent, cette peine
n'était rien moins que la potence ou une amende à la discrétion
de la justice.
L'importance attachée aux bois employés dans le jardinage,
s'explique par ce fait qu'aux xiv®, xv*' et xvi^ siècles, les treilles,
les tonnelles et les pavillons rustiques constituaient la seule
décoration possible des jardins.
En raison de la pauvreté de la flore ornementale (2), on était
obligé d'avoir recours à ces accessoires et au jardinier en incom-
bait la construction. Dans la série des transformations que la
nécessité et la mode ont fait subir à l'Horticulture, le jardinier se
lit d'abord charpentier; plus tard, à l'époque de la vogue des
architectures végétales et des labyrinthes, il devint constructeur
et dessinateur.
On sait que tout aspirant à la maîtrise devait produire un
chef-d'œuvre fait de sa propre main; d'après cette même ordon-
nance de 1473, le chef-d'œuvre exigé des jardiniers consistait
(d) Le Pont-au-Ghange nommé aussi, pour cette raison, Pont-aux-
Arbres.
(2) Olivier de Serres, au xvi'^ siècle, employait encore le Fraisier
comme plante ornementale; pour décorer les tonnelles, outre la
Vigne, on ne connaissait que la Bryone et le Houblon. Les grandes
importations de plantes étrangères ne datent que du xyii« siècle. Aux
Croisades, contrairement à une opinion non fondée^ nous devons
fort peu de plantes ornementales, peut-être la Renoncule asiatique
et la Rose-Trémière.
l'ancienne corporation des maîtres jardiniers. 163
non dans une véritable opération d'Horticulture, mais seulement
à mettre « un quarteron de merrien en bon ouvrage et suffisant,
au dire et rapport des maistres jurez jardiniers », c'est -à-dire à
débiter une certaine quantité de bois pour la construction d'une
treille ou d'une tonnelle. Aussi la hache était-elle considérée,
autant que la bêche, comme l'emblème caractéristique du métier
de jardinier. Un jeton de la corporation, daté de 1556, apparte-
nant à la collection de la Monnaie, représente, au milieu d'une
guirlande de fleurs et de fruits, une main armée de la hache,
avec cette légende : Manus fortis divitias parât (la main vigou-
reuse prépare les richesses).
L'ordonnance de 1473, publiée à son de trompe sur les prin-
cipales places de Paris, par le crieur juré du roi, s'occupait éga^
lementdes intérêts des Maîtres Jardiniers lésés par des hommes
incapables qui offraient leurs services au rabais. « Item, et pour
ce qu'il est venu à la connaissance de la justice, que plusieurs
qui se disent jardiniers vont par les hostels des bourgeois de
cette ville de Paris, marchandans de faire leurs jardins, et qu'il
arrive s )uvent qu'il faut abattre et dépecer les ouvrages qu'ils
ont faits, parce qu'ils ne sont pas bien et suffisamment faits, l'on
defFend que nul jardinier ne soit si hardy, sur peine de 40 sols
d'amende et de tenir prison, d'entreprendre besogne au-dessus
de 5 sols parisis, s'il n'est maistre ou bachelier (1) ». On défen-
dait encore à tout jardinier d'exécuter un travail au-dessus de
5 sols sans avoir donné un gage ou caution que le bourgeois
conservait comme indemnité en cas de malfaçon.
Au XVI® siècle, la communauté des Maîtres Jardiniers paraît
en pleine prospérité ; ses membres figurent, avec les autres corps
de métiers, dans le pompeux cortège qui précédait le roi de
France dans ses entrées solennelles à Paris. C'était un spectacle
magnifique et une fête pour les Parisiens. Le roi avait ordinaire-
ment passé la nuit au prieuré de Saint-Ladre, en haut du fau-
bourg Saint-Denis; à huit heures du matin, placé sur une
estrade, il voyait défiler devant lui les délégués de sa bonne
ville : en tête, les moines mendiants, puis le clergé des paroisses,
(1) Compagnon ou ouvrier d'un maître.
164 NOTES ET MÉMOIRES.
ensuite l'université suivie de son recteur, enfin les corps de la
ville, c'est-à-dire des hommes richement costumés, choisis dans
les différents métiers; les uns portaient avec eux soit les outils,
soit les insignes de leur profession; les autres, organisés militai-
rement en compagnies de piquiers et d'arquebusiers, marchaient
sept par sept, avec fifres et tambourins, tous revêtus de casques
et de cuirasses gravés et dorés (I). Le cortège accompagnait
ensuite le roi jusqu'à Notre-Dame, à travers les rues ornées
d'arcs de triomphe décorés de la main des plus grands artistes.
Le 16 juin 1549, les jardiniers se trouvaient au nombre de cin-
quante (2), pour l'entrée du roi Henri 11, où le contingent de
chacune des plus puissantes corporations arrivait au chiffre de
quatre-vingts, mais d'autres ne comptaient dans les rangs que
cinq membres seulement. Le prévôt de Paris fixait le contingent
de chaque métier dans la convocation absolument obligatoire
qu'il adressait à ses chefs; or l'équipement des hommes consti-
tuait une lourde charge : «... et pour fournir aux fraiz, pourrez
contraindre tous ceulx dudit mestier, tant de la ville que faulx-
bourgs, le fort portant le faible, etc. » (Registres de la ville, Fol.
102.)
A une entrée projetée de la reine Marie de Médicis, en 1610,
les jardiniers devaient fournir vingt-six hommes. Us formaient
alors avec les meuniers, tanneurs, vanniers, etc., une compa-
gnie de cent soixante-quatre hommes commandés par un capi-
taine, le sieur Mailly; un lieutenant et un enseigne, tous deux
cordonniers. La compagnie n'était donc composée que de gens des
petits métiers; c'est qu'en effet les jardiniers n'occupaient qu'un
rang des plus modestes dans la hiérarchie des corporations. Ils
sont classés au cinquième et dernier rang dans les « Rolles
arrêtés au conseil d'État du roy, le 5 juillet 1582 », qui divi-
saient les métiers en catégories, dans un but fiscal : «... lesquels
arts et mestiers Sa Majesté a distingués et séparés, selon la
bonté et valeur d'iceulx en cinq rangs, etc. » Dans le premier
rang, « qui sont des meilleurs mestiers », ditl'édit, on remarque
(1) Entrée de Charles IX dans Paris, in-4, Paris, 1572.
■^ (2) Histoire générale de Paris, t. I, p. 268 (les Armoiries).
l'ancienne corporation des maîtres jardiniers. 165
les drapiers, merciers, épiciers, apothicaires ; enfin dans le cin-
quième rang, <• qui sont les petits mestiers », viennent les jardi-
niers.
Vers la fin du xvi" siècle commence la mainmise de l'Etat
sur les corporations demeurées jusqu'ici dans une grande indé-
pendance. On établit des taxes sur les maîtrises; on oblige les
corporations à présenter leurs statuts et à les faire confirmer.
C'est ainsi que le 25 octobre 1599, la communauté des Maîtres
Jardiniers soumet à l'approbation du roi la rédaction de ses
statuts qui furent publiés à son de trompe le 31 mai 1600, dans
les endroits où vraisemblablement se trouvaient le plus grand
nombre de personnes intéressées à la connaissance de ce docu-
ment. ((.,. sçavoir en la place des Halles, au milieu du marché
aux Poirées, sur le Quai de la Mégisserie et Vallée de Misère, au
dedans delà placeMaubert et au mitandu cimetière Saint-Jean ».
Les 17 articles des statuts de 1599, encore confirmés en 1645,
enregistrés en 1655, restèrent en vigueur jusqu'à la fin presque
sans aucune modification. Parmi les signataires de cette pièce,
on remarque un Pierre Le Nostre, ancêtre probable du grand
architecte de jardins, dont toute la famille était employée comme
jardiniers aux Tuileries, et un Jean le Bouleux, d'une famille
de notables jardiniers; Michel le Bouteux, neveu de Le Nostre,
était directeur de l'orangerie des Tuileries sous Louis XIV.
La communauté fit imprimer ses statuts en 1697, dans un
recueil qui comprenait, en outre, toutes les ordonnances concer-
nant la profession; une autre édition identique porte la date de
1732(1).
La corporation des Maîtres Jardiniers se composait des jurés,
au nombre de quatre, qui étaient les chefs de l'association ; des
maîtres ou patrons qui avaient seuls le droit de commercer; des
compagnons ou ouvriers ; des apprentis ; elle possédait un
bureau rue des Rosiers (2) et employait un clerc, agent salarié
qui tenait la comptabilité ; elle avait son blason ainsi décrit
(1) Anciens statuts, ordonnances, etc., Paris, Gonichon, in-4, 1732.
(2) Ce nom semble indiquer l'ancienne habitation de jardiniers-
fleuristes.
166 NOTES ET MÉMOIRES.
dans r Armoriai (1) de d"Hozier : « De sable, à trois lis de jardin
d'argent, tiges et feuilles de sinople, posés deux en chef et
un en pointe, et un chef d'azur chargé d'un soleil d'or » ; elle
avait aussi son sceau et ses jetons particuliers d'un emploi beau-
coup plus répandu que dans nos Sociétés modernes. Dans un
temps où les illettrés étaient nombreux, les jetons de plomb ou
de cuivre formaient un mode de comptabilité simple et pratique
entre patrons et ouvriers. Un jeton de plomb trouvé dans la
Seine au pont Saint-Michel, en 1858, et attribué à la corpora-
tion (2), représente sur une des faces, deux bêches séparées par
une étoile ou soleil; sur le revers, deux fruits, peut-être des
Pommes.
Les Maîtres Jardiniers exposaient au roi, dans la supplique
qui précédait les statuts de 1599, que certains particuliers cher-
chaient à les troubler et à entreprendre sur leur profession; à
cette cause, ils suppliaient Sa Majesté de ratifier et confirmer les
articles suivants : que nul ne puisse exercer la profession de
jardinier dans la ville, faubourgs et banlieue, qu'il ne soit reçu
maître audit métier, et pour y parvenir ait fait chef-d'œuvre de
sa propre main, etc.
La maîtrise coûtait 200 livres; le brevet 15 livres. Avant que
d'accorder la maîtrise aux compagnons qui présentaient le chef-
d'œuvre, les jurés étaient tenus de s'enquérir de leur bonne vie
et mœurs, des maîtres chez qui ils avaient servi et où ils avaient
fait leur apprentissage.
L'aspirant devait avoir fait deux ans de compagnonnage.
Les enfants des maîtres étaient reçus sans faire aucun chef-
d'œuvre, toutefois après avoir été apprentis le temps de quatre
ans. Nul maître ne pouvait détourner un compagnon travaillant
chez un confrère sous peine de six écus d'amende; avant de
prendre un ouvrier, il devait s'informer si le maître précédent
(1) Armoriai, texte, t. XXV, fol. 160. Le blason et un jeton de la
corporation sont figurés dans Les Métiers et Corporations de la ville de
Paris, t. L
(-2) Arlliur Forgeais, Numismatique des Corporations -parisiennes,
p. 124; Paris, in-8, 1874.
l'ancienne corporation des maîtres jardiniers. 167
en avait été content et pourquoi il était sorti de chez lui. La
veuve jouissait des droits de son mari, pendant le temps de son
veuvage seulement; elle perdait aussi son privilège si elle
« faisait faute à sa viduité »; elle pouvait garder l'apprenti com-
mencé par son mari, mais non en engager un autre.
Le temps de l'apprentissage était fixé à quatre ans. Comme
partout, l'apprenti devait obéissance au patron; celui-ci était
investi vis-à-vis de lui de tous les droits du père de famille; il
pouvait le punir et même le frapper; il faut dire que ce droit
était interdit à la femme du maître. En revanche, l'apprenti,
admis au foyer du patron faisait partie de sa famille et n'y était,
sans doute, pas plus maltraité que dans la sienne propre où il
avait été élevé d'une façon assez rude, suivant l'ancienne cou-
tume.
Tous les maîtres et compagnons étaient tenus de « reconnaître
leurs anciens maistres jurés et leur porter le respect, l'honneur
et révérence qui leur est dû». Les fonctions de jurés-jardi-
niers n'étaient pas une sinécure : ils veillaient à l'obser-
vation des règlements, ils défendaient les droits des maîtres
contre ceux qui entreprenaient sur la profession; ils étaient
obligés u de visiter tous les jours et en tout temps les fruits et
légumes qui sont exposés en vente dans les marchés, de saisir
toutes les marchandises gâtées et indignes d'entrer dans le corps
humain, d'en poursuivre la confiscation et Tamende de 20 francs
contre ceux qui ont commis la contravention » (1); enfin, il leur
était prescrit de faire, plusieurs fois par an, l'inspection des
jardins maraîchers et même de ceux des bourgeois qui vendaient
leurs légumes, visite inquisitoriale que les propriétaires étaient
tenus de rétribuer. Un arrêt du 14 mai 1661 autorise les jurés-
jardiniers à faire quatre visites dans les jardins des bourgeois de
la ville et des faubourgs. Deux de ces visites étaient payées à
raison de cinq sols chacune, les deux autres étaient gratuites.
Leur juridiction s'étendait à la banlieue; un arrêt du Parlement
du 20 janvier 1618 (2) « ordonne que les habitants du village
(1) Delamarre, Traité delà Police, t. I, p. 610.
(2) ColL Lamoignon, t. X, fol. 1004.
168 NOTES ET MÉMOIRES.
du Roulle seront tenuz souffrir d'estre visitez quatre fois l'année
par lesdits maistres jardiniers-préolliers de la ditte ville de
Paris, à la charge qu'ils ne prendront pour chacune visitacion^
que la somme de iO sols tournois ».
Un autre article des statuts de i599 promulgue une défense
plusieurs fois renouvelée dans la suite et à laquelle on paraît
avoir attaché une grande importance, c'est la défense de fumer
les terres avec la fiente de pourceau, les gadoues de Paris, et
de se servir de matière fécale, à moins qu'elle n'ait été déposée
au moins trois ans dans les fosses des voiries et évaporée au grand
air. En cas de contravention, « les choses qui auront été semées
seront labourées et renversées, et celui qui aura fait la faute
condamné en deux écus d'amende (1) ». Cette fumure, dit une
ordonnance de 1697, ne peut produire qu'un mauvais effet et
donner une mauvaise qualité aux grains et légumes. Selon
l'opinion générale, la négligence dans l'observation de ces
règlements « pouvait causer de grandes et dangereuses maladies
parmi le peuple (2) ».
Une étude sur les corporations serait incomplète si l'on ne
parlait des « confréries » qui y étaient toujours annexées. A une
époque où la religion entrait si profondément dans les mœurs,
une association religieuse placée sous le patronage d'un saint,
ne pouvait manquer de se joindre à la corporation qui avait seu-
lement pour but la défense des intérêts matériels. La confrérie
remplissait donc l'office de nos Sociétés de secours mutuels et de
bienfaisance. Les membres étaient tenus de se rendre aux
obsèques des confrères défunts, d'assister aux offices et aux
réunions de la confrérie, etc. Organisée sur le modèle de la
corporation, elle possédait ses dignitaires, ses statuts, sa ban-
nière et ses insignes; elle avait son budget particulier alimenté
par les cotisations, par une partie des amendes levées sur les
membres de la communauté, enfin par des taxes sur les récep-
(1) Delamarre, Traité de la Police, in-foL, Paris, 1722, t. I, p. 60i,
610, et t. IV, p. 286.
(2) Savary, Dictionnaire au commerce, Genève, in-fol., 1723.
l'ancienne corporation des maîtres jardiniers. 169
tiens aux maîtrises. D'après les statuts de 1599, a item, que
iceux maistres jardiniers, après eslre receus au dit mestier bail-
leront à la confrairie leur droit d'iceile, et pour entretenir le
service divin la somme de 32 sols deniers ». Au xvii^ siècle cette
taxe avait été portée à 100 sous; c'est que chaque confrérie
possédait une chapelle particulière dans une église paroissiale,
avec un chapelain qu'elle rétribuait. La fête patronale était
l'occasion d'une fête célébrée avec pompe : grand'messe chantée,
procession, etc.; le soir, un banquet fraternel réunissait joyeu-
sement tous les confrères. Le nom de saint Fiacre est célèbre;
fort populaire au moyen âge, la légende ne séparait jamais
l'ermite irlandais de l'oulil qui lui servait à défricher sa soli-
tude; celte bêche, l'instrument par excellence du métier, l'avait
fait choisir pour le patron des jardiniers.
Un calendrier des confréries de Paris rédigé par J.-B. Le Mas-
son (1), aumônier de Louis XIII, nous apprend qu'en 1621, il
existait 6 confréries de jaidiniers; 4 dans l'intérieur delà ville
et 2 dans les faubourgs. Une des plus importantes semble avoir
été celle qui se réunissait à Saint-Nicolas-des-Ghamps, où les
Maîtres Jardiniers avaient une chapelle concédée en 1599. Par-
ticularité curieuse, d'après ce calendrier, on y fêtait seulement
saint Jacques et saint Christophe, le 25 juillet. A Saint-Martin-
des-Champs et à Saint-Yves (2), on fêtait saint Fiacre le 30 août,
de même au Mont-Sainte -Geneviève se réunissait « une autre
bande de jardiniers »..
Pour les faubourgs on voit une confrérie à Saint-Sulpice et
une autre à Saint-Roch. On signale également d'autres confré-
ries à Saint-Sauveur, à Saint-Eustache, à Saint-Julien-des-
Ménétriers et peut-être à Saint-Médard, sans compter que les
bouquetières fêtaient le môme patron aux Grands-Augustins (3).
Dans la vie commerciale les corporations devaient nécessaire-
ment se trouver en contact; aussi ne cessaient-elles de disputer
(i) Rééilit''^ par l'abbé Valentin Dufour, Paris, in-8, 1875.
(2) Chapelle à l'angle des rues Saint-Jacques et des Noyers.
(3) Arthur Forgeais, Numismatique des Corporations parisiennes,
p. 124.
170 NOTES ET MÉMOIRES.
et de plaider sur leurs droits mal définis ; les savetiers voulaient
travailler dans le neuf, les boulangers vendre des gâteaux
contre le droit évident des pâtissiers, etc. Les jardiniers parais-
sent avoir fait bon voisinage avec les bouquetiers ou bouquetiè-
res et avec les grainiers-flenristes, corporation établie en 1595,
qui était plus riche et d'un rang plus élevé (1). Le nom de
grainetiers était affecté à ceux qui vendaient du sel. Mais les
contestations étaient fréquentes avec les fruitiers, à propos sur-
tout du droit reconnu aux jurés-fruitiers de faire l'inspection
des fruits et légumes sur les marchés de Paris, où trois catégo-
ries de personnes avaient seules le droit de mettre en vente les
produits de leurs jardins, savoir : les Maîtres Jardiniers, qui
avaient le privilège d'occuper le premier rang ou les meilleures
places, les « forains » ou maraîchers de la banlieue et les bour-
geois propriétaires de jardins; dans celte catégorie, il faut noter
les couvents des moines mendiants qui possédaient d'immenses
jardins et se livraient à la culture maraîchère.
Les fruitiers possédaient des statuts depuis 141'2(2). Ils se
nommaient plus anciennement regrattiers, et n'étaient, en
somme, que des revendeurs; ils ne pouvaient se pourvoir que
dans les halles et marchés publics; il était interdit aux regrat-
tiers d'acheter fleurs et fruits pour revendre avec les Maîtres
dans les lieux destinés à ce négoce (3). C'étaient, pour les
légumes, la « Halle à la poirée (4) », et depuis la Halle aux blés
jusqu'à la rue Saint-Honoré et rues adjacentes. On vendait des
arbres et des fleurs, depuis une époque très reculée sur le Pont-
au-Ghange; aux xvif et xviii^ siècles, on voit un marché aux
fleurs se tenir les mercredis et samedis à la Vallée de Misère
(Quai de la Mégisserie) (5). Les jardiniers ne pouvaient sous-
traire leurs marchandises à l'inspection des jurés-fruitiers, ainsi
(1) Guide des marchands, p. 268.
(2) Guide des marchands, p. 265.
(3) Savary, Dictionnaire du commerce (article jardinier).
(4) On appelait Poirée toules espèces de légumes verts.
(5) Livre commode des adresses de Paris pour 1692, réédité par
Edouard Fournier, 2 vol. in-8, 1878 (article du jardinage).
l'ancienne corporation des maîtres jardiniers. 171
qu'il résulte d'un procès que la corporation perdit devant la
cour du Parlement, en 1594 : « Item, deffenses'sont faites à tous
maistres jardiniers et autres de troubler, ne empêcher lesdits
jurez fruictiers en leurs visitacions accoutumées sur toutes sortes
de fruicts, mesme des fruicts savoureux,... et néantmoins lesdits
jurez ne pourront avoir ne faire aucune visitacion sur les
melons, concombres et autres fruicts croissant sur les couches et
parterres (1) ». Les fruitiers étaient soumis à bien des obliga-
tions désavantageuses : il leur était interdit d'acheter pour
revendre « sinon après l'heure du bourgeois passée qui est à
onze heures sonnées pour les jours de marché, afin que le bour-
geois en aye pour son argent (2) »; il leur était défendu d'aller
au-devant des marchands du dehors « et de les empescher
d'amener leurs marchandises aux places publiques, ny achepter
leurs fruicts sur les arbres, sinon la saint Jehan passée, etc.,
pour éviter au monopole qui cause la cherté des dites den-
rées (3) ».
Pour indemniser les jurés-frui'iers, on leur accordait un droit
assez singulier : « Et pour soutenir les frais des jurez qui ne
visitent jamais sans avoir ung sergent avec eulx ou un commis-
saire, ils sont fondés en possession immémorialle de prendre
quelques petits droits sur les marchandises, assavoir d'une
bottée de pommes, une pomme; d'une bottée de cerizes, une
cerize, et ainsi des autres fruicts (4) ».
Les jurés-jardiniers soutinrent encore d'autres procès qui
sont restés mémorables dans les annales de la communauté.
En 1589, ils voulaient empêcher un sieur Rigault de vendre les
fruits et légumes qu'il récoltait sur son héritage, droit qui lui
est reconnu par un arrêt du Parlement, à la charge de subir les
visites des jurés. En 1654, la chambre civile du Châtelet con-
damne Michel Dijon, compagnon jardinier, à payer aux jurés,
« la somme de 10 sols pour une année du droit de visite dû aux
(1) Statuts des fruitiers-regrattiers, art. 24.
(2) Idem, art. 13.
(3) Idem, art. 14.
(4) Idem, art. 6.
172 NOTES ET MÉMOIRES.
deffendeurs ». L'année suivante, le compagnon en appelle au
Parlement qui confirme la sentence, et lui octroie en plus
12 livres de dépens et 60 sols parisis d'amende. En 1655, la
chambre du procureur du roi au Châtelet condamne trente
compagnons, assignés par les jurés, à se faire recevoir maîtres,
et jusqu'à ce, leur fait défense de vendre aucune marchandise
sous peine de confiscation et de 400 livres d'amende.
Avec la seconde moitié du xvii® siècle l'Horticaltare avait fait
de rapides progrès; de ce moment datent le commencement
des espaliers, de la taille des arbres, de la culture forcée, des
serres, elles grandes importations de plantes étrangères, faits
de première importance qui devaient changer la face du jardi-
nage si simple des anciens temps. Outre les maraîchers qui
entouraient Paris de leurs jardins, il y avait de nombreux fleu-
ristes ou « floristes », comme on disait alors; ils étaient groupés
surtout sur l'emplacement des faubourgs Saint-Antoine et Saint-
Martin (1 ). On commençait à appeler du nom de pépiniéristes les
horticulteurs qui élevaient les arbres (2); ils résidaient dans le
faubourg Saint-Marceau et dans la banlieue du sud de Paris. Il
y avait même des « orangistes » ; le grand emploi qui était fait
de l'Oranger dans le parc de Versailles avait mis cet arbre très
en laveur.
Malgré l'état florissant de l'Horticulture, il semble que la
communauté des Maîtres Jardiniers déclinait fortement à partir
de la lin du xvu* siècle. Les exigences du fisc devenaient de plus
en plus onéreuses. Louis XIV avait converti en « office » la
chai-gcdcjuréautrefoislibrement élu par l'assemblée des maîtres
qui (ie venait de la sorte une fonction lucrative achetée à l'Etat
par un [.arlieulier. Les corporations s'endettaient pour racheter
les offices aux tilaaires et, pour subvenir aux nouvelles charges,
augmentaient ie.s droils des maîtrises et des visites des jurés. En
'1699, la commuiiaute des Maîtres Jardiniers rachète les offices
de jurés des jardiniers, en payant aux sieurs Bellard, Totin,
Boivinet et Chevalier la somme de 4,000 livres. On voit pourtant
(i) Livre commode (article du jardinage).
(2) Idem.
l'ancienne corporation des MAITRES JARDINIERS. 173
encore un « inspecteur des jurés >> qui recevait 500 livres de
gages annuels accordés par FEtat. Par suite des charges résultant
des emprunts, les droils de maîtrise avaient été augmentés. Le
brevet coûtait 20 livres; chaque juré recevait 3 livres; huit
anciens qui assistaient alternativement aux réceptions recevaient
30 sols chacun et 20 sols étaient payés au clerc de la commu-
nauté. Les visites avaient été portées à 20 sols pour les maîtres
et à 40 pour les compagnons qui exerçaient seuls le métier.
En 1697, un nouveau règlement avait permis aux compagnons
de vendre sur les marchés (I); ils étaient seulement tenus de se
placer après les maîtres, avec les domestiques des bourgeois et
des religieux mendiants qui venaient vendre leurs légumes, dette
mesure libérale devait sans doute précipiter la décadence de la
corporation; le seul privilège sérieux des maîtres, celui de
commercer, étant partagé par les compagnons, on ne voit plus
bien l'objet de la maîtrise. Cette cause ne devait pas être
étrangère au petit nombre de Maîtres Jardiniers parisiens qui
étaient 1200 seulement (2) au commencement du xvm' siècle. Le
nombre descompagnons devait être considérable.
En 1745, la corporation, de plus en plus endettée, demandait
encore au roi l'autorisation d'emprunter la somme de. 10. 000
livres et d'établir de nouveaux droits pour gager cet emprunt.
La Révolution, qui a délivré les métiers de la servitude des
corporations, n'a pas eu à donner la liberté à la communauté
des Maîtres Jardiniers. Un édit de J776 avait rendu libre l'exer-
cice d'un certain nombre de petites professions : jardiniers,
bouquetières, maîtres de danse, vanniers, etc. Une déclaration
préalable devant le lieutenant de police suffisait à l'artisan qui
désirait fonder un établissement. Aux bouquetières, il suffisait
d'une (( lettre de regrat » pour vendre des fleurs natu-
relles (3).
Pour les jardiniers, bien qu'ils ne fussent plus liés par les
(1) Cette communauté est la seule où les compagnons puissent
commercer avec les Maîtres, dit le Traité de la Police.
(2) Savary, Dictionnaire du Commerce (article jardinier).
(.3) Guide des m,archands,Y>. 173.
j.74 NOTES ET MEMOIRES.
obligations de leur corporation, il est à croire, cependant, que
par suite des intérêts communs et des habitudes acquises, une
sorte de société fraternelle persista jusqu'à la Révolution.
On voit en effet dans les collections une élégante adresse de la
fm du siècle dernier, d'un sieur Regnault, jardinier-fleuriste du
roi, rue du Faubourg-du-Roule, 61, qui s'intitule « Doyen des
jardiniers de Paris depuis l'édit de 1776 ».
Certes l'Horticulture moderne ne ressemble guère au jardi-
nage pratiqué par les Maîtres Jardiniers ; mais comme tous les
arts, avant d'arriver à la période scientifique, ne devait-elle pas
traverser de longs siècles d'enfance remplis par l'empirisme et
les préjugés? Et n'est-ce pas grâce aux efforts de ces nombreuses
générations d'anciens horticulteurs que le progrès s'est accompli
peu à peu? Ils furent nos premiers Maîtres et à ce titre nous
devions accorder un souvenir à leur antique corporation qui
semble revivre sous la forme moderne de nos syndicats de jardi-
niers et de nos sociétés d'Horticulture.
Notice nécrologique sur M. Célestin Debray (I),
par M. DoRMOis.
Le 26 décembre dernier, notre comité de l'industrie a eu la
douleur de perdre subitement, à l'âge de soixante-sept ans, un
de ses plus anciens membres : M. Debray, Célestin, constructeur,
fabricant de pompes et d'appareils d'arrosage. Membre de la
Société nationale d'Horticulture et du comité de l'industrie,
depuis 1863, il était l'un des plus assidus à nos séances et à
nos travaux. Travailleur des plus courageux, après avoir fait
son service militaire dans le 32® de ligne, il avait fondé sa mai-
son en 1 857 ; il fît de nombreux perfectionnements aux appareils
d'arrosage; il inventa notamment une pompe à double effet
qu'il fît breveter.
n obtint un très grand nombre de récompenses aux exposi-
tions universelles d'Horticulture de Paris, des départements,
(1) Déposé dans la séance du 23 janvier 1896.
l'importation des légumes et des fruits en ANGLETERRE. 175
des concours régionaux et comices, soit 240 médailles, prix
d'honneur, médailles d'or et d'argent. Son existence fut rude;
c'est à force de travail, d'intelligence et d'ordre qu'il parvint à
élever une nombreuse famille et à occuper uue place honorable
dans son industrie.
Ses collègues du comité regrettent en lui un ami sincère et
un zélé travailleur.
L'Importation des légumes et des fruits en Angleterre,
par MM. D. Bois et G. Gibault (1).
Il a été publié, dans le Bulletin de Kew, numéro de décem-
bre 1895, une note ayant pour titre Cultivaiion of vegetahles^ des
plus instructives en ce sens qu'elle montre, à l'aide de documents
officiels, la place qu'occupent sur les marchés de l'Angleterre,
les légumes et certains fruits de provenance étrangère et dont
une partie est tirée de la France.
Nous donnons ci après un résumé de cette intéressante étude
de statistique dont nous recommandons la lecture en entier aux
personnes que les questions de commerce extérieur préoccupent
particulièrement.
D'après les documents officiels, il résulte que l'importation des
végétaux alimentaires étrangers augmente considérablement en
Angleterre depuis quelques années.
En 1894, il a été importé :
Oignons 19.126.000 de francs.
Pommes de terre 25.752.275 —
Végétaux divers non spécifiés . . . 27.269.250 —
Pommes 34.735.525 -^
Poires 10.282.900 —
Prunes . ; 7.552.625 —
En 1875^ l'importation des Oignons s'élevait seulement à huit
millions de francs. La plus grande partie vient d'Egypte, d'Espa-
gne et de Hollande. La France en a expédié pour 2,254,050 fr.
en 1894. Il est à noter que l'importation des Oignons de Hollande,
(1) Déposé le 13 février 1896.
176 NOTES ET MÉMOIRES.
autrefois la plus considérable, est en décroissance marquée,
pendant que les expéditions de France, d'Espagne, d'Allemagne
et surtout d'Eg3'pte augmentent sensiblement.
La culture de TOignon était autrefois avantageuse, en Angle-
terre, mais depuis les trois dernières années les prix sont tombés
si bas, par suite de cette concurrence étrangère, que les produc-
teurs ont beaucoup perdu, surtout en 1894. Les Pommes de terre
étaient aussi jadis une importante source de gains pour les jar-
diniers anglais qui cultivaient les variétés hâlives; aujourd'hui,
ils ne peuvent lutter contre les envois d'Algérie, de France, de
Portugal, de Malte, etc., qui menacent également de nuire aux
producteurs des îles de la Manche ; ceux-ci ne commencent à
fournir les marchés anglais que vers la première semaine de
mai. En 1894, la France a expédié en Angleterre, pour une
somme de 7,086,350 francs de Pommes de terre. En 1875, Tim-
portation de végétaux divers non spécifiés dans les statistiques
officielles s'élevait seulement à 3,303,100 francs ; en 1891, elle
était de plus de 27 millions. Ces légumes sont surtout des Pois,
Haricots, Laitues et autres salades. Choux-fleurs, Epinards,
Radis et Navets. Le Danemark, la Hollande, TEspagne, le Por-
tugal^ Madère^ les îles Canaries, mais principalement la France,
dont les envois s'élevaient à 8,638,250 francs en 1894, sont les
pays producteurs.
L'Asperge était autrefois une bonne source de revenus dans
certaines contrées d'Angleterre, mais les importations de Tou-
louse, de Dijon, de Paris et de l'Espagne rendent cette culture
bien moins profitable. Le Concombre donnait, il y a quelques
années, des profils considérables, aujourd'hui on les apporte de
Hollande en si grande quantité et à si bas prix que les maraî-
chers de la Grande-Bretagne renoncent à les" cultiver. Les Radis
étaient aussi très avantageux, maintenant, ils sont envoyés
abondamment, de février à avril, de Paris, Saint-Malo et des îles
de la Manche et devancent complètement les produits anglais
plus tardifs. Enfin on importe encore de Hollande, sur une large
échelle, les Betteraves et les Choux rouges pour conserves qui
étaient récemment très profitablement cultivés en Angleterre.
Les Pommes viennent surtout des Etats-Unis et du Canada;
SUR LE DOMAINE DU VAL. 177
les Poires et les Prunes, de la France. Les maraîchers anglais
ont encore à lutter contre la concurrence de la grande culture.
Les fermes situées près des voies ferrées consacrent de plus en
plus une partie de leurs terres à la production de Choux, Pois à
écosser, Fèves et Navets, pour l'approvisionnement des marchés.
Une grande partie des légumes importés sont des primeurs,
mais la précocité sur les produits anglais n'est pas la cause
unique de celle concurrence désastreuse, puisque les chiffres les
plus élevés des importations se trouvent en juin, juillet et août.
D'après le « Board of Agriculture » (Ministère de l'Agriculture),
les causes d'un pareil état de choses seraient: 1° le loyer trop
élevé des terres; 2° la répugnance de plus en plus grande des
femmes pour le travail de la terre; 3° les tarifs excessifs des che-
mins de fer, pour les petits envois de marchandises; 4° le manque
de connaissances techniques.
RAPPORTS
Sur le domaine du Val et les cultures de M. Jean Sallier,
JARDINIER-EN-CHEF,
par M. Georges Truffaut, rapporteur.
Sur la demande de M. Jean Sallier, jardinier-en-chef du châ-
teau du Val, propriété de M. le comte de Reinach-Genac, la So-
ciété nationale d'Horticulture décida qu'une commission irait
visiter ses cultures.
Le 5 septembre 1895, cette commission nombreuse ayant élu
comme président M. Gharles Joly, vice-président de la Société
nationale dHorticulture, et M. Georges Truffaut, rapporteur,
accompagnée de quelques amis de M. Sallier, se réunissait au
Val, près de Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise).
Le domaine du Val est situé perpendiculairement et à l'extré-
mité ouest de la terrasse de Saint-Germain, dont il est séparé
par la route conduisant de Saint-Germain, à travers la forêt, au
12
178 RAPPORTS.
village de Carrières-sous-Bois. La propriété qui, avec ses diverses
dépendances occupe près de 25 hectares, se trouve, pour la por-
tion principale sur une croupe surplombant et contournant le
village, et qui monte en pente douce jusqu'à la forêt. Les reliefs
naturels ont été fortement modifiés par la création du parc, les
changements de niveau ont été exagérés en beaucoup de points,
et on a pu se servir d'anciennes exploitations de carrières pour
produire des petits ravins artificiels. Le sol, silico-argilo-calcaire,
est d'une fertilité médiocre; peu épais sur beaucoup de points,
il repose sur un sous-sol calcaire siliceux marneux dur. Immé-
diatement au-dessous se trouvent de puissantes assises de cal-
caire marin. L'exploitation de ces couches de calcaire fut la
cause de l'origine même du nom du pays et en quelques rares
endroits, enfin, affleurent le sable siliceux et l'argile plastique.
Les pelouses ont été créées sur des parties déboisées. Réguliè-
rement arrosées, elles sont vastes et assez belles; les plantations
n'ont pas été très importantes, et les essences variées de la forêt
de Saint-Germain constituent presque à elles seules les bou-
quets d'arbres.
Nous avons remarqué comme particulièrement intéressants
un beau Cladrastis iinctoria (Virgilia), un énorme Ailantus
g/andulosa, plus que centenaire, de 5 mètres de circonférence,
des Thuyopsis borealis, Cedrus deodara^ C. Libani^ un beau Tilia
argentea^ Wellingtonia gigantea et Abies Pinsapo. En raison
même de la nature du sol, le verger ne produit que très diffici-
lement de beaux Poiriers et Pommiers; par contre, les arbres à
noyau, Abricotiers, Pruniers, Amandiers, Pêchers y viennent
assez bien, ainsi que la Vigne dont, au moment de notre pas-
sage, nous avons pu admirer de beaux produits.
La propriété du Val était autrefois enclavée dans les domaines
de la couronne de France. C'est sous Henri IV que l'on com-
mença à connaître le Val ; c'était à cette époque un pelit pavil-
lon couvert de tuiles qui servait d'abri pour les chasseurs
égarés. Henri IV l'embellit, puis fît abattre une partie des hautes
futaies qui l'entouraient alors pour démasquer la vue qui plonge
à cet endroit largement sur la vallée de la Seine. Louis XIV ai-
mait beaucoup ce site, et remplaça le pavillon par un coquet
SUR LE DOMAINE DU VAL. 179
château, dont les plans furent dressés par Mansart. Son cachet
particulier est d'être sans étage; il domine le parc d'un côté et
communique par une belle cour d'honneur, entourée de com-
muns, directement avec une des routes de la forêt. Louis XIV en
fît le lieu de rendez-vous de ses somptueuses chasses, et là,
comme au château des Loges il aimait à recevoir sa cour de
favorites.
Le parc, qui fut pris sur la forêt et tracé à la française, était à
cette époque loin d'être remarquable. Nous citerons parmi les
propriétaires qui ont eu la jouissance de ce beau domaine le
maréchal de Beauveau, puis la princesse de Poix. Mais le Val
fut surtout modifié par M'"^ H. Fould qui, vf^rs 1857 et 1858,
commença à restaurer le château et à changer le plan primitif
et le style du parc. Elle embeUit beaucoup les jardins, et grand
amateur de plantes, leur consacra un palais digne d'elles; le jar-
din d'hiver du Val est, en effet, une des belles constructions mé-
talliques de serres de TEurope. Il faut bien dire ici que ces
améliorations ont été en grande partie dues à Tiniliative et à
l'intelligence du dévoué jardinier de M™^ Fould, M. Sallier, qui
consacra, on peut le dire, sa vie à régler et à agrémenter le do^
maine. Actuellement le Val appartient à M. le comte de Rei-
nach-Genac qui continue dignement la tradition des proprié-
taires par diverses constructions, entre autres une splendide ter-
rasse dominant le potager, et la création de ponts facilitant les
communications avec la forêt.
Au point de vue de la disposition d'ensemble, le parc du Val
est distribué d'une heureuse façon; on peut distinguer deux
parties bien nettement tranchées, la partie haute et la basse, qui
sont bien reliées par des chemins curvilignes.
Les futaies de la forêt de Saint-Germain encadrent parfaite-
ment la partie supérieure qui, simplement bordée de sauts de
loup, n'arrêtant pas la vue du visiteur, semble avoir une éten-
due de beaucoup supérieure à la réalité. Le château est placé
perpendiculairement au grand axe du domaine, les surfaces ga-
zonnées déclives qui s'étendent devant sa façade augmentent la
perspective et les percées ménagées dans les bouquets d'arbres
de ceinture, permettent à la vue de s'étendre jusqu'aux collines
i80 RAPPORTS.
de Sannois et d'Argenteuil. Sur la pelouse principale, nous avons
particulièrement admiré un énorme massif en forme d'étoile à
huit branches au centre fortement relevé, entièrement planté en
Géranium Néron. Le coloris rouge intense de cette masse de
fleurs sur le fond vert des arbres était du plus brillant effet.
Partout nous avons admiré des combinaisons florales heureuses
dans les corbeilles qui, semées de place en place, décorent le
parc. Nous citerons le mélange d'Ageralum, à!Abut'don Thomp-
soni et de Salvia, les cordons de Coleus, Bégonia variés et
Achyranlhes, des massifs de Montbrelia, bordés de mosaïque, et
notre cadre ne suffirait pas si nous voulions entrer dans plus de
détails à ce sujet.
Mais il semble difficile de quitter cette terrasse du château,
que nous avons pris comme point d'observation, sans regarder
avec plaisir la décoration florale des appartements. Un superbe
-Carludovica palmata, dans une large potiche de Chine, emplis-
sait presque un vestibule. Parmi d'autres plantes nombreuses,
dans un coin du salon, nous trouvons le beau Cypripedium Domi-
nyanum, et partout en profusion des Panicum variegatum je-
tant une note brillante sur le fond sombre des Palmiers.
Une allée circulaire carrossable entoure la grande pelouse
principale. Un des plus jolis sites est celui qu'offre la vaste pièce
d'eau creusée dans la partie haute du parc. Elle est bien en
rapport avec son cadre, et sert en même temps de réservoir
d'eau. Avant son exécution, l'eau, manquait dans cette zone du
parc, et M'^^ FouUl fit, à grand frais, établir en 1856, à plus
d'un kilomètre et demi de distance, sur le bord de la Seine, une
machine à vapeur de 30 chevaux qui sert exclusivement à éle-
ver l'eau pour le Yal. Une conséquence de ces travaux, fut l'uti-
lisation artistique de l'un des petits ravins inférieurs. On y
établit des enrochements artificiels, très naturellement disposés,
abritant une grotte, et les eaux jaillissantes et rebondissantes
dans ce coin bien ombré produisent le plus heureux effet.
L'allée de ceinture nous fait passer devant une faisanderie et
une vacherie, et nous avons encore Toccasion d'admirer de
belles corbeilles de Bégonia Vernon et variés. Mais en conti-
nuant nous arrivons à dominer, d'une belle terrasse à balus-
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182 RAPPORTS.
Irades bien ombrée, le jardin fruitier et potager qui occupe une
grande surface ; au delà la vue s'étend fort loin. Pour donner une
idée de l'extension des cultures de primeurs, nous dirons seule-
ment que nous avons vu plus de 3,000 Fraisiers en pots, cultivés
en vue d'obtenir des fruits se succédant durant tout le printemps.
Une serre à Vigne adossée à un mur présentait une magnifique
récolte de Black Hamburg. Et ce qui frappa surtout les membres
de la commission, c'était la propreté si grande et l'ordre qui
régnait dans tous les carrés de culture, résultats cependant diffi-
ciles à obtenir avec un nombre presque insuffisant de jardiniers.
Après avoir passé, en suivant une sinueuse allée qui nous
ramenait peu à peu vers la partie basse de la propriété devant
un joli chalet, bien serti dans un coin difficilement utilisable
cependant, où les angles rentrants et les pentes inverses se con-
trarient, nous trouvâmes presque à fimproviste le grand jardin
d'hiver.
S'il est un effet que le créateur du plan ait semblé chercher,
ce sont les surprises et les variétés d'aspect; les points de vue,
cependant, sont importants et nombreux, mais des vallonne-
ments habiles ont servi à souhait, dans ce sens, les architectes
de jardin.
Le grand jardin d'hiver affecte la forme d'un parallélo-
gramme. Une grande galerie circulaire l'entoure et en est sépa-
rée par un vitrage vertical; il y a là dans la galerie près de
400 Camellia en pleine terre, encore de toute beauté. L'hiver on
rentre de magnifiques AznJea qui sont répartis le long des che-
mins d'accès en été. Le centre de cette belle serre, qui couvre
une superficie de 834 mètres sur une hauteur de 17 mètres, est
occupé par une large pelouse de Selaginelln denticulata; quatre
groupes importants des plus belles plantes des régions tropi-
cales y sont distribués. Les Palmiers sont dignement représen-
tés par un splendide Sahal iwibraculifera, les Phœnix senega-
lensis, Caryoia énormes, Ceroxylon niveum, Latania borbonica
desAttalea, des Chama?dorca, Chamxrops staiiracatuha, Thrinax
argentea sont les plus remarquables. Parmi les Gycadées on
voit surtout le Zamia caffra de 3 mètres de hauteur, Dioon edule,
Encephalartos Alstensteini^ Zamia mexicana et Z. glauca.
SUR LE DOMAINE DU VAL. 183
Nous avons vu avec plaisir les Areca sapida et Pandaniis f'urca-
tus qui donnèrent là, pour la première fois, des fruits fertiles en
Europe.
Les Ficus elastica, de plus de 15 mètres de hauteur, avec,
leurs longues racines adventives, intéressèrent aussi vivement
nos collègues qui trouvaient tous des plantes rares et méri-
tantes habilement distribuées parmi les spécimens de grande
dimension. Nous citerons les Corynocarpus lœvigatus, une foule
de Broméliacées intéressantes, un splendide Theoph7^asta Impe-
rialis, des Rhopala et de très nombreuses Aroïdées. Un ruis-
seau décrivant de gracieux méandres entre les Sélaginelles
et bordé de quelques Fougères arborescentes produit le plus
gracieux effet.
L'impression résultant de ce bel ensemble et cette luxuriante
végétation, était une vive admiration pour l'homme qui a su si
bien distribuer et cultiver les nombreux végétaux qui y croissent.
En continuant notre route, en suivant un chemin bordé de
beaux Agave^ nous arrivâmes bientôt à dominer un important
groupe de constructions. Sur un mur de terrasse s'adosse une
serre coupée par deux pavillons, et qui ne mesure pas moins de
iOO mètres de longueur.
En la parcourant, trop rapidement malheureusement, nous
avons pu admirer de splendides Fa/ioJa, entre autres, le superbe
Vanda Loivi, qui montrait à ce moment cinq longues tiges à
fleurs. Dans le même compartiment se trouvaient des Nepenthes
aux nombreuses ascidies, et le rare Pandanus Pancherl.
Les gradins des autres pavillons étaient garnis de nombreux
Coleus qui formaient, par l'association de diff*érentes variétés,
de longues mosaïques, puis des Bégonia Rex. Une serre à Vignes
était remplie de beaux Pélargoniums en fleurs, et on y voyait
aussi un Testudinaria elephantipes et un Dammara orientalis.
Deux serres hollandaises sont disposées parallèlement à la
serre adossée, elles sont séparées et encadrées par des pelouses
garnies de belles corbeilles où nous avons pu admirer l'associa-
tion des Nicotiana colossea, avec des Ahutilon Thompsoni et des
Salvia Ingénieur Clevenad.
Ces serres contiennent une foule de jolies plantes, surtout utili-
J84 RAPPORTS.
séespourla décoration des appartements. On y voit aussi une belle
collection de Broméliacées et des Theophrasta remarquables.
C'était à ce moment qu'allait se terminer notre longue et !;i
intéressante visite, nous étions arrivés auprès de la demeure de
M. Sallier, joliment enguirlandée d'Aristoloches.
Le président de votre commission remercia vivement M. J,
Sallier de son aimable accueil et de labelle réception qu'il avait
faite à vos délégués.
Il convient de dire, en effet, que M. Sallier avait voulu faire
coïncider l'anniversaire de la soixantième année de sa vie horti-
cole avec la réunion de nombre de ses amis. Avant la visite du
domaine il nous avait convié à un splendide repas, offert dans
le meilleur hôtel de Carrières-sous-Bois. M. le maire de Car-
rières assistait à ce déjeuner qui réunissait autour de M. Jean
Sallier et de son fils, le sympathique horticulteur parisien,
MM. Bauer, Boizard, Billard Arthur, Cappe père, Chouvet,
Clerc, Couturier, maire de Bougival, Férard, Gravereau, Ch.
Joly, J. Leroy, Leclerc, Martinet, Paillet fils, Page, Pelletier,
Savoye, Truffaut Georges, Vacherot, Welker père et Zani.
Au dessert, dans une improvisation pleine d'humour, notre
sympathique amphitryon nous avait avoué que le but de cette
réunion était de retrouver non seulement des amis qui lui sont
chers, mais des témoins qui certifieront que lâge, qui avance im-
pitoyablement en égrenant malheureusement nos doyens, ne
l'empêchait pas de continuer l'œuvre de sa vie, l'amélioration
et l'embellissement du beau domaine confié à ses soins.
Les meuibres de votre commission ont été unanimes, et je
suis leur interprète auprès de la Société, à désirer qu'une récom-
pense d'une valeur exceptionnelle soit décernée à notre vaillant
doyen, M. Jean Sallier qui, depuis trente-cinq ans, n'a pas cessé
d'embellir et d'améliorer le beau domaine confié à ses soins, au
plus grand profit de notre art. C'est ainsi, du reste, qu'il a
acquis cette réputation si justifiée de personnifier le bon culti-
vateur aimant ses plantes pour elles-mêmes^ et le plus intelli-
gemment dévoué des jardiniers.
COMPTE RENDU DE L'eXPOSITION d'hORTICULTURE DE CAEN. 185
COMPTES RENDUS D'EXPOSITIONS
Compte rendu de l'exposition d'horticulture de Caen,
par P. QuENAT, délégué (1).
La société d'Horticulture de Caen et du Cavaldos, une des
plus anciennes de France, ayant célébré le 50« anniversaire de
sa fondation en 1885, tenait sa 59^ exposition d'Hurticulture
le 7 novembre dernier jusqu'au 10 inclus. Cette exposition,
plus spéciale aux Chrysanthèmes et aux fruits, avait lieu dans
les salles de l'Hôtel de Ville, parfaitement aménagées à cet effet,
sous la direction des membres du bureau, et notamment de
M. Augis, fils du sympathique jardinier-en-chef du jardin bota-
nique de la ville, à qui fut attribuée une médaille d'aigent pour
cette belle installation.
Le jury était ainsi composé de :
MM. Hérou, Président de la Société d'Horticulture de la Seine-
Inférieure;
Gauchepin, président de la Société d'Horticulture de
Bernay ;
Léon Bessière, président de la Société d'Horticulture de
Lisieux;
Epinette, président de la Société d'Horticulture d'Alençon ;
Roux, président de la Société d'Horticulture du Havre;
Thomin, président de la Société d'Horticulture de Cher-
bourg;
Cabourg, président de la Société d'Horticulture d'Elbœuf;
Tanquerel, secrétaire de la Société d'Horticulture de
Bagneux ;
Crouville, secrétaire de la Société d'Horticulture de Va-
logne;
Yéel, délégué de la Société de Pont-Lévèque.
(1) Déposé le 26 décembre 1895.
186 COMPTE RENDU
Et de votre délégué, qui, par déférence pour la Société natio-
nale d'Horticulture de France, fut nommé président du jury.
En raison de l'importance de Texposition qui occupait deux
grandes salles de THôtel de Ville, l'une affectée aux Chrysan-
thèmes et plantes diverses; l'autre, au contraire, plus spéciale-
ment aux fruits et légumes, le jury dut se diviser en deux sec-
tions. Les Chrysanthèmes, tant en pots qu'en fleurs coupées,
étaient en grand nombre et dignement réprésentés. Au centre
de la grande salle spéciale, se trouvaient trois magnifiques
massifs de plantes en pots d'une belle culture, appartenant à
M. Rosette, horticulteur grainetier à Caen, qui, à l'unanimité du
jury, obtint le grand prix d'honneur, consistant en un objet
d'art offert par M. Formigny de la Londe, président de la
Société. Le même exposant, qui avait, en outre, une belle expo-
sition de Chrysanthèmes en fleurs coupées (JOO variétés), obte-
nait une médaille de vermeil. Parmi les fleurs en pots et fleurs
coupées de cet exposant, nous avons relevé dans les nouveautés
de 1895, les variétés : Amiral Avellan, Annamite (Rozam),
grande fleur jaune de chrome; ^aômei (Lacroix), rouge brique,
revers vieil or; M™® C. Ckampon (Calvat), rose, centre blanc
crème; M. Demay Taillandier (Calvat) incurvé, japonais, rouge,
revers bronzé; Reine d'Angleterre (Calvat), énorme, récurvé,
mauve, revers argenté, etc.
M. de la Crouée, propriétaire amateur, pour des Chrysan-
thèmes en pot, obtenait, à titre de prix d'honneur, la médaille
de vermeil, offerte par M. le Ministre de l'Agriculture.
M. Calvat, de Grenoble, semeur avantageusement connu, avait
envoyé, en fleurs coupées, des semis inédits, parmi lesquels
nous avons relevé les noms de M. R. Oiven, M^"" Maillefert,
M. René de Chezelles, etc.; il obtint pour cette exhibition, une
médaille de vermeil.
Parmi les exposants de fleurs coupées, il faut aussi citer,
M. Couillard, amateur à Bayeux, qui avait deux lots, un de 100 va-
riétés et l'autre de 25; il lui fut accordé, pour chacun de ces
lots, une médaille de vermeil.
M. Lagrave, propriétaire à Libourne, obtenait également une
médaille de vermeil pour un lot de 50 variétés.
DE l'exposition d'horticultlre de caen. 187
M. Secourable, fils, horiiculteur à Caen, qui avait exposé
plusieurs massifs de plantes ornementales, parmi lesquelles,
Areca, Latania borhonica^ Araucaria excelsa compacta, etc., qui
contribuaient très largement à Tornemenlation de la salle se vit
décerner, à l'unanimité, une médaille d'or.
Dans la cour ou jardin de l'Hôtel de Ville, étaient de beaux
lots de Conifères et arbustes à feuillage persistant, parmi les-
quels, deux beaux Lauriers de Portugal pyramidal, présentés
par M. Letellier, pépiniériste à la Maladeie, près Caen; la mé-
daille d'or du Conseil général lui a été accordée pour l'ensemble
de cet exposition.
Dans l'autre grande salle, spécialement affectée aux fruits et
légumes, M. Cassé, propriétaire amateur à Saint-Aubin de
Scellon (Eure), avait une très belle exposition de fruits de pres-
soir, comprenant sur étiquettes : le nom, la qualité, l'époque de
la floraison, le degré de fertilité, l'époque de la maturité, le
degré de vigueur, enfin la densité du fruit et sa richesse en tan-
nin ; celte belle présentation lui valut, à titre de prix d'honneur,
la médaille de vermeil offerte par la Société des Agriculteurs de
France.
M. Laine, horticulteur à Brionne, pour une belle collection
de fruits de table, où se distinguaient de belles Poires Passe
Crassanne et Doyenné du Comice, était récompensé d'une
médaille de vermeil.
De magnififfues Raisins envoyés par M. Charmeux, fils, viti-
culteur à Thomery, lui valurent, à juste titre, une médaille de
vermeil; une autre médaille de vermeil était attribuée à M. Piard,
propriétaire à Cherbourg, pour l'envoi de beaux Raisins deserre.
Les légumes étaient dignement représentés, notamment par
un magnifique lot, appartenant à M. Rosette, horticulteur mar-
chand de graines à Caen, qui pour ce lot de 100 variétés bien
étiquetées, obtenait la médaille d'or. Une médaille de vermeil
fut décernée au même exposant, pour une collection de Pommes
de terre, annoncée de 300 variétés; une autre collection de
Pommes de terre, présentées par M. Daguet, horticulteur à Pont-
Authou (Eure); lui valut également une médaille de vermeil.
Il était alloué une médaille de vermeil à M. Quatravaux, vice-
188 COMPTE RENDU
président de la Société, pour son beau lot de légumes; une
médaille semblable, récompensait M. Jules Laurent, horticul-
teur à Luc-sur-Mer, et M. Dannebay, jardinier chez M. G.'ock à
Gresserons, pour leurs lots de légumes.
Dans les diverses sections se rattachant à l'Horticulture, il
fut attribué une médaille de vermeil à M. Barette, paysagiste à
Caen, pour l'ensemble de son exposition de plans de jardins,
mais notamment pour l'apport de belles pierres de roches, dites
spongieuses et pétrifiées; toutes spéciales pour construction de
rochers de serres, et jardins d'hiver et surtout en considération
de ses récompenses antérieures.
M. Gomptet, à Gaen, qui avait apporté de magnifiques poteries
artistiques et usuelles, était récompensé pour l'ensemble de son
exposition par une médaille de vermeil.
M. Delaunay, de Bernay, qui avait une belle exposition de
coutellerie horticole, avait obtenu précédemment une médaille
d'or; cette récompense lui était confirmée par un rappel de
médaille.
Des certificats de mérite pour semis, ont été accordés à
M. Galvat de Grenoble, pour ses variétés de Ghrysanthèmes,
fleurs coupées, dénommées : E. Rosette, Calvat^ Auslralian
Gold, Ma perfection; à M. Reyd<llet de Valence, pour ses semis
portant les n°^ 306 et 414; enfin, à M. Ghantrier de Bayonne,
pour des semis nommés : Général Mausser, la Tarentaise.
Les opérations du jury terminées, un excellent déjeuner était
offert aux jurés et au bureau; ensuite quelques membres du
jury, sous la conduite de M. Quatravaux, vice-président de la
Société, allèrent au jardin botanique de la ville. Bien que
l'ayant visité il y a trois ans, nous n'en avons pas moins admiré
l'école de botanique, les serres très bien agencées, contenant de
belh'S plantes à feuillage et une collection d'Orchidées, en beaux
spécimens. Malheureusement^ en ce moment, les plus grandes
plantes à feuillage : Palmiers, Bananiers, Gycadées, etc., se
trouvaient remisées sous un hangar improvisé, jusqu'à l'achève-
ment de la réfection complète d'une des grandes serres, dont la
construction a été confiée à un de nos plus intelligents construc
teurs, M. Grenthe, de Pontoise.
DE l'exposition DALEiNÇOA. 189
Le soir, un très beau banquet avait lieu dans la salle de réu
oion d~es sociétés savantes (petit musée de tableaux), où les
membres du jury, le bureau de la Société, et divers exposants
étaient réunis sous la présidence de M. Forrnigny de la Londe,
président de la Société'. Après un discours sur l'historique de la
Société, diverses toats ont été portés au Président de la Répu-
blique, à la presse locale, aux exposants et aux membres du
jury, par M. le secrétaire général de la Préfecture, M. de Lon-
gueniarre_, secrétaire général de la Société, etc., etc. Je ne
terminerai pas ce compte rendu, sans remercier ici, l'honorable
président, M. Formigny de la Londe; son vice-président,
M. Quatravâux; le sympathique secrétaire général M. de Lon-
guemarre, enfin tous les membres du bureau pour la façon
vraiment cordiale avec laquelle les membres du jury ont été
accueillis.
-^ ♦ ■
Compte rendu de l'Exposition d'Alençon,
par M. Chemin.
Messieurs,
Délégué par le conseil de la Société nationale d'Horticulture
de France, je viens vous rendre compte de l'exposition de
légumes, fruits, arbres fruitiers, Conifères et Chrysanthèmes,
que la Société d'Horticulture de l'Orne a tenue à Alençon du 20
au 24 novembre 1895, sous la coupole de la halle au blé habi-
lement aménagée par les soins de M. Lémée-Ilocheron, hor-
ticulteur à Alençon, auteur du plan adopté par la commission
administrative.
Le jury chargé d'apprécier les produits exposés se composait
de neuf délégués, envoyés par les Sociétés correspondantes qui
étaient :
M. Chemin, de la Société nationale d'Horticulture de France ;
M. Semeut, delà Société d'Horticulture de Seine-et-Oise;
M. Vidée, de la Société du département de la Seine-Inférieure ;
(1) Déposé le 26 décembre 1895,
190 COMPTE RENDU
M. Delangle, de la Société de Caen et du Calvados;
M. Ragot, jardinier-chef au Jardin des plantes du Mans, de la
Société d'Horticulture de la Sarthe;
M. Piel, de la Société d'Horticulture de l'arrondissement de
Pont-l'Evèque ;
M. Denier, de la Société d'Horticulture d'Ille-el-Vilaine;
M. Tralong, de la Société d'Horticulture de Lisieux;
M. Minier, de la Société d'Horticulture d'Angers et du Maine-
et-Loire.
Le jury s'est constitué immédiatement en nommant voire
représentant comme président du jury, honneur que je m'em-
presse de reporter sur notre Société.
M. Minier remplissait les fonctions de secrétaire.
Ainsi constitué, le jury a commencé ses opérations sous la con-
duite de MM. Gamond_, secrétaire général ; Croisé, secrétaire-
adjoint, et Fontaine, trésorier.
Disons d'abord que l'exposition présentait un magnifique
aspect.
Nous sommes entrés en fonctions à 10 h. 1/2 en suivant le
programme qui nous était indiqué.
Voici la liste des récompenses principales :
Légumes.
M. Fournage, jardinier, au Merlerault : Grande médaille de
vermeil.
M. Lefeuvre, horticulteur, à Lonray : Grande médaille de
vermeil.
Arbres à fruits et Conifères.
M. Buisson, pépiniériste, à Alençon : médaille d'or.
Fruits de table.
M. de France, propriétaire à Alençon : médaille de vermeil.
M. Captât, maire de Damigny, Vignes, Raisins et vins de la
Chine et du Japon : diplôme d'honneur.
Concours de Chrysanthèmes.
M. Rosette, horticulteur, à Caen : objet d'art, offert par M. le
Président de la République, avec félicitations du jury;
DK l'exposition DU HAVRE. 191
x\[. LegLiernay, propriétaire à Alençon : médaille d'or, offerte
par M. le Ministre de l'Agriculture ;
M. Lefèvre, horticulteur à Alençon : médaille d'or, offerte par
M. le comtede Curial, président de la Société ;
M. Poirier, propriétaire à Alençon : médaille de vermeil,
offerte par M. le comte de Lévis-Mirepoix, député de l'Orne;
M. Lemée-Rocheron, horticulteur à ^Alençon, médaille artis-
tique, offerte par M. Labbé, sénateur de l'Orne.
M. Tellier, horticulteur à Alençon : Grande médaille de vermeil.
M. Du Mesnil de Montehauveau, propriétaire à Alençon,
médaille de vermeil.
Herbiers .
M. Lemée (Ernest), horticulteur à Alençon : médaille de vermeil.
Prix des Dames patronnesses.
MM. Lefèvre et Lemée-Rocheron, médaille de vermeil.
Plan et exécution du jardin^
M. Lemée-Rocheron, horticulteur à Alençon : Grande médaille
de vermeil.
Nos opérations terminées à cinq heures du soir, le banquet
traditionnel réunissait, avec les autorités municipales et mili-
taires, les principaux membres de la Société ainsi que les expo-
sants et les membres dii jury. De chaleureux applaudissements
ont accueilli le discours plein de cordialité qu'a prononcé à cette
occasion le président M. le comte de Curial.
Notre lâche terminée, nous avons quitté avec regret la ville
d'Alençon emportant le souvenir du bon accueil qui nous avait
été réservé.
Compte rendu de l'Exposition du Havre,
par M. D. Bois.
Ayant été désigné pour représenter la Société nationale
d'Horticulture de France à l'exposition de Chrysanthèmes qui
(1) Déposé le 26 décembre.
192 COMPTE RENDU
s'est tenue au Havre, je me suis rendu, le samedi 9 novembre^
au Cercle Franklin, à l'tieure indiquée pour la réunion du jury.
Les jurés étaient :
M. Barbulé, délégué de la Société d'Horticulture et de Bota-
nique du centre de la Normandie, de Lisieux ;
M. Durand, de la Société progressive d'Horticulture et de
Botanique de Vernon;
M. Lafosse, président de la Société d'Horticulture de Dieppe;
M. Le Nourichel, délégué de la Société d'Horticulture de Caen
et du Calvados;
M. Loutreul, délégué de la Société centrale d'Horticulture du
département de la Seine-Inférieure, de Rouen.
M. Léon Mail, secrétaire-adjoint de la Société pratique d'Hor-
ticulture de l'arrondissement d'Yvetot fut désigné pour remplir
les fonctions de secrétaire et la qualité de délégué de notre
grande Société me valut l'honneur de la présidence.
L'exposition était installée dans la salle des fêtes du Cercle
Franklin, vaste pièce bien éclairée oii les lots avaient été dis-
posés avec beaucoup dégoût par M. Victor Planchenault, horti-
culteur au Havre.
Le centre de la salle et la scène étaient occupés par des
collections comprenant de nombreuses variétés soumises à la
culture ordinaire, mais constituant un excellent ensemble
comme choix et comme présentation.
En avant de la scène, et par conséquent bien en évidence,
étaient réunis des groupes de Chrysanthèmes à très grandes
fleurs, remarquables à tous les points de vue et qui ont fait
l'admiration des visiteurs.
De nombreux lots garnissaient enfin le pourtour de la salle,
dont l'aspect général était des plus satisfaisants.
Dans une salle voisine se trouvaient les légumes et les fruits,
ces derniers surtout très abondants, puis les fleurs de Chrysan-
thèmes coupées.
Cette exposition a été un franc succès pour la Société bota-
nique et horticole du Havre. L'ensemble des plantes présentées
était bon, et certains lots, absolument hors de pair, attiraient
l'attention autant par le choix des variétés qui les composaient
DE L EXPOSITION DU HAVRE. 193
que par la perfection de leur culture. C'était le cas, notamment,
pour les présentations de M. Liger et de M. Lecourtois.
Les fruits de table étaient nombreux et beaux. Le jury a con-
staté en outre que l'étiquetage était correct et d'autant plus
intéressant que la plupart des exposants avaient eu le soir;
d'indiquer à côté du nom des variétés, la qualité des fruits, leur
époque^ de maturité, etc., renseignements précieux pour les
amateurs d'Horticulture qui profitent des expositions pour
prendre des notes.
Les fruits à cidre, largement représentés, offraient également
un étiquetage très soigné comprenant la synonymie des variétés,
l'époque de la floraison et celle de la maturité; la densité du
fruit; sa richesse en sucre alcoolisable; le rendement en alcool;
la proportion de tannin; l'acidité. Les lots de MM. Guillemard
et Maille ne laissaient rien à désirer sous ce rapport.
Principales récompenses accordées :
Chrysanthèmes .
Grand prix d'honneur; vase de Sèvres offert par M. le Pré-
sident de la République ; M. Liger, jardinier chez M. Gabain, à
Sainte-Adresse.
Pour la plus nombreuse collection; plantes en pots; Médaille
d'or offerte par M. le Préfet au nom du département et prime de
1 00 francs ; M. Lecourtois, jardinier chez M™® Boutillier, à Sainte-
Adresse ; médaille de vermeil offerte par M. le Préfet au nom du
département et une prime de 25 francs ; à M. Gh. Fauquet et fils,
horticulteurs au Havre.
Pour la plus belle collection de iOO variétés; médaille de
vermeil offerte par M. le ministre de l'Agriculture; M. Loisel,
horticulteur au Havre; médaillede vermeil offerte par la Société;
M. Marical fils^ horticulteur au Havre.
Pour la plus belle collection de 50 variétés; médaille de
vermeil 'offerte par la ville du Havre ; M. Albert Pineau fils,
horticulteux au Havre ; médaille de vermeil offerte par la Société ;
M. Laliure, jardinier cher MM. Outrebon à Etretat.
Pour le plus beau lot de 50 variétés; belle culture; Médaille
d'or offerte parla Société et prime de 50 francs; M. Liger.
13
194 COMPTE RENDU
Pour le plus beau lot de 2ô variétés; belle culture; Grande
médaille de vermeil offerte par la Société; M. Liger.
Fleurs coupées; grande médaille de vermeil offerte par la
Société ; M. Liger.
POMOLOGIE.
Prix d'honneur; objet d'art offert par la Chambre de
commerce ; M. T. Mail, pépiniériste à Bolbec.
Pour la plus nombreuse collection des fruits de table; grande
médaille de vermeil offerte par M. J. Siegfried, député ;
M. Irénée Molin, jardinier chez M™^ Hauser, au Havre.
Pour la plus belle collection de Poilues ; médaille de vermeil
offerte par la ville du Havre ; M. Riaux, jardinier chez M. Déro,
au Havre; médaille de vermeil offerte par la Société; M. Baron,
jardinier au château de Redon, à Bernières.
Pour la plus nombreuse collection de Pommes de table; médaille
de vermeil offerte par la Société; M. T. Mail.
Pour la plus nombreuse collection de Pommes à cidre ; grande
médaille de vermeil offerte par M. Louis Brindeau, député;
M. Camille Guillemard, agriculteur àManéglise; médaille de
vermeil offerte par la Société ; M. T. Mail.
Culture maraîchère.
Grande médaille de vermeil offerte par M. Ca&imir-Périer,
sénateur; M. Bénard, jardinier chez M'^'' Napp, au Havre;
médaille de vermeil offerte par la ville du Havre ; M. Andrieux,
jardinier chez M. Lemarois.
Une grande médaille de vermeil offerte par la ville du Havre
a été décernée à l'unanimité à M. Planchenault, horticulteur au
Havre, organisateur de l'exposition.
A deux heures et demie de l'après-midi, l'ouverture de l'Expo-
sition a eu lieu en présence de M. Salmon, sous-préfet du Havre ;
de M. Gardye, premier adjoint, qii remplaçait M. Brindeau,
maire, absent; de MM. Reine et Lavotte, conseillers municipaux ;
de M. Denis Guillot, conseiller d'arrondissement; de M. Candon,
président de la Société d'Horticulture et de Botanique de
l'arrondissement du Havre, etc.
Après les discours d'usage, le cortège officiel a parcouru les
DU CONGRÈS DE LA SOCIÉTÉ POMOLOGIQUE DE FRANCE. 195
salles de TexposiLion pendant que la musique de la douane
exécutait plusieurs morceaux de son répertoire.
En somme cette exposition était digne de la grande cité
havraiseet son succès a été complet grâce aux efforts des orga-
nisateurs et aux généreux donateurs qui ont mis de nombreuses
récompenses à leur disposition. Les uns et les autres méritent
les plus grands éloges pour l'impulsion qu'ils donnent ainsi à
l'Horticulture dans cette région.
En terminant ce compte rendu sommai'e, je tiens à adresser
mes vifs remerciements à nos confrères havrais et en particulier
à M. Gandon, l'actif président de la Société d'Horticulture et de
Botanique, pour leur excellent accueil.
Compte rendu du Congrès delà Société pomologique de France :
37^ Session ouverte a Versailles le 23 septembre 1895,
sous les auspices
de la Société d'Horticulture du département de Seïne-et-Oise,
par M. Michelin, délégué.
Trois délégués, MM. Croux, Jamin et Michelin ont été désignés
pour représenter la Société nationale d'Horticulture de France
au congrès pomologique de l'année 1895 qui, cette année, devait
se tenir à Versailles, centre des plus importants de culture frui-
tière, qui n'avait pas encore pris son tour dans le roulement des
sessions annuelles qui, depuis trente-sept ans, portent les études
de l'association sur tous les points de la France.
La séance d'ouverture eut lieu dans la salle des fêtes de l'Hôtel
de Ville, le 23 septembre 1895, à dix heures du matin, sous la
présidence de M. le maire de la ville entouré de ses adjoints, de
M. le colonel Meinadier président et des autres membres du
bureau de la Société d'Horticulture locale.
M. le Maire souhaite la bienvenue à toutes les personnes qui
composent l'assemblée et M. le colonel Meinadier reniercie^ en
particulier, les membres du congrès qui représentent le bureau,
196 COMPTE RENDU
d'avoir répondu à l'appel qu'il a fait au nom de la Société de
Versailles.
M. le Maire déclare que la 37° session est ouverte, et il invite
les membres présents à procéder à la constitution du bureau de
la session. Une opération préliminaire est l'inscription, par le
secrétaire général de l'association, des noms et qualités des per-
sonnes présentes.
Sur le désir formellement et unanimement exprimé par l'as-
semblée, les élections sont faites par acclamation: les noms pro-
posés sont acceptés par l'assemblée^, annotés par le secrétaire et
adaptés aux fonctions à remplir; enfin M. le maire proclame les
résultats du vote formulé par l'assemblée. Sont ainsi nommés :
Présidents d'honneur : M. Ed. Lefebvre, maire de Versailles et
M. le colonel Meinadier, président de la Société d'Horticulture.
Président titulaire : M. Ferdinand Jamin.
Vice-Présidents : MM. Charles Baltet, Charles Chevallier,
Joseph Daurel, René Gérard, Félix Sahut.
Trésorier pour la session : M. Silvestre de Sacy.
Secrétaire général : M. Cusin (Louis).
Secrétaires : MM. Gustave Croux,Dauvesse, Amédée Lecointe,
Henri Michelin.
Sur l'invitation de M. le maire, président, les membres qui
composeQt le bureau montent sur l'estrade.
M. Jamin prenant place au fauteuil remercie ses collègues du
nouveau témoignage de sympathie qu'ils lui ont donné après
plusieurs années de collaboration.
Il est décidé qu'une seule et même commission sera chargée
de la dégustation de toutes les espèces de fruits qui seront sou-
mis à l'appréciation du congrès. Cette commission des dégusta-
tions sera présidée par M. Ernest Baltet. MM. Chevallier,
Michelin, Moser et Opoix rempliront les fonctions de secrétaires
auprès d'elle; tous les membres du congrès sont invités à
prendre part aux opérations de cette commission.
La commission administrative chargée de vérifier les comptes
du trésorier sera composée de MM. de Sacy, Delaville, Arsène
Sannier.
Les séances générales auront lieu chaque jour jusqu'à épuise-
DU CONGRÈS DE LA SOCIÉTÉ POMOLOGIQUE DE FRANCE. 197
ment du programme, le matin à dix heures et le soir à trois
heures; chaque séance de l'Assemblée générale sera précédée
d'une séance de dégustation qui aura lieu une heure avant ;
ainsi les dégustations se feront à neuf heures le matin et à deux
heures l'après-midi.
La Société d'Horticulture de Seine-et-Oise avait voulu mettre
à profit la circonstance de la session du congrès pomologique à
Versailles pour organiser dans le chef-lieu du département de
Seine-et-Oise une grande exhibition comprenant tous les produits
de l'Horticulture : les plantes maraîchères, les fruits, les fleurs
et généralement tout ce que produisent les jardins. — Cette
exposition montée sur une grande échelle avait été installée
dans un vaste emplacement qui se prêtait tout particulièrement
à son développement, comme à son caractère grandiose, dans
l'orangerie du parc de Versailles et dans remplacement qui
s'étend en avant des constructions. On y voyait avec intérêt de
belles et nombreuses collections, de même que de fort beaux
spécimens dénotant l'œuvre d'habiles cultivateurs de fruits. Je
n'entrerai pas dans des détails sur cette exposition hors ligne ;
elle n'est que la conséquence du congrès pomologique ; elle ne
doit avoir qu'une mention dans ce rapport où le congrès pomo-
logique doit rester spécialisé ; il en sera rendu compte dans un
rapport descriptif que M. Félix Sahut rédigera avec sa compé-
tence éprouvée et qui, selon le programme habituel, devra être
inséré in extenso dans le bulletin mensuel de la Société pomo-
logique de France (1).
Deux visites horticoles devaient avoir un grand attrait pour
les horticulteurs réunis; celle de l'exposition de l'orangerie et
celle de l'Ecole nationale d'Horticulture organisée par son pre-
mier directeur le regretté M. Hardy, un contemporain et un ami
pour un grand nombre d'entre nous ; les élèves étant en ce
moment en vacances, les séances du congrès eurent lieu dans
une de leurs salles d'étude.
(4) Un compte rendu de cette exposition, rédigé par M. A. Cha-
tenay, a été publié dans le Journal de la Société nationale cVHorticul-
ture de France, cahier de novembre, p. 767. (Rédaction.)
198 COMPTE RENDU
Après tous les préliminaires, M. le président Jamin invite le
groupe des lauréats présents à Versailles à se concerter avant
la prochaine séance pour présenter trois candidats aux élec-
teurs chargés d'élire le lauréat qui recevra la médaille de l'an-
née 1895.
Le niême jour, vers une heure de l'après-midi, la plupart des
merabF'es du congrès se sont réunis à l'Ecole nationale d'Horti-
culture on en l'absence de M. Nanot, directeur, ils ont été reçus
par M. Lafosse, l'un des professeurs chargé du secrétariat ; puis
sous la conduite de M. Louis Rouland, l'un des chefs de cultures
fruitières, ils ont examiné avec un intérêt tout particulier les
arbres nombreux et d'espèces variées qui offrent des spécimens
remarquables aussi bien dans les fruits que dans les arbres de
toutes sortes dressés avec soin, entente et art. Cette visite avait
été faite résolument sous l'ardeur d'un soleil tropical. A lasuite,
une réunion eut lieu dans la salle des séances où un vin d'hon-
neur fut offert par la Société d'Horticulture de Seine-et-Oise
dont les membres ont trinqué avec les invités « à l'avenir de la
Pomologie française. »
SÉANCES DES 23 ET 24 SEPTEMBRE.
Présidence de M. Jamin.
M. Jamin, président, ouvre la seconde séance et donne la parole
à M. Gusin, secrétaire général, qui lit le procès-verbal de la
séance d'inauguration qui est adopté.
M. le secrétaire entretient ensuite l'assemblée sur des détails
administratifs d'ordre intérieur et se rend l'interprète de plu-
sieurs membres du conseil d'administration qui n'ont pu se
rendre à Versailles pour prendre part aux travaux du congrès.
M. Cusin, à cet égard, cite entre autres, les noms de MM. de la
Bastie, président de l'association; Luizet père, vice-président, et
de Vessière, trésorier. Notre secrétaire général donne ensuite un
souvenir aux membres qui sont décédés depuis la dernière réu-
nion et il explique que les vides de toute nature qui se sont pro-
duits ont été comblés par de nouvelles admissions.
Le supplément au catalogue descriptif, publié en 1887, est
DU CONGRÈS DE LA SOCIÉTÉ POMOLOGIQUE DE FRANGE. 199
préparé ; il ne tardera pas à être publié : on attend quelques
renseignements pour faire certaines rectifications dans le texte.
Une proposition est faite par M. Abel Ghatenay tendant à ce
que les commissions de pomologie des Sociétés d'Horticulture
des différentes contrées de la France obtiennent une action plus
efficace auprès de la commission permanente administrative de
Lyon qui publiera les communications qu'elle recevra, sous la
responsabilité des auteurs. On doit espérer des résultats sérieux
du développement des rapports et des études entre la Société
pomologique et les Sociétés affiliées.
M. Arsène Saunier, présent à la séance, annonce qu'il a mission
de la Société d'Horticulture de la Seine-Inférieure pour demander
que la Société pomologique de France tienne ses assises en 1896
à Rouen, ainsi qu'il en a été fait mention l'année dernière. L'as-
semblée donne son approbation et décide que l'administration
de la Société devra s'entendre avec la Société Rouennaise pour
la mise à exécution de ce projet.
M. Michelin, en vertu d'une lettre qu'il a reçue de M. de Coniac,
président de la Société d'Horticulture d'Ille-et-Vilaine, demande
que le congrès se tienne, en 1897, à Rennes.
L'assemblée accueille très favorablement cette ouverture et
décide que la question sera résolue définitivement l'année pro-
chaine, à Rouen. Le congrès ne s'était pas encore tenu à Rennes
et il avait été à Rouen en 1863 et en 1884.
Telles sont les principales observations que M. le secrétaire
général a transmises au nom du conseil d'administration ; on y
ajouterait cette remarque que les finances de la Société sont
dans un état satisfaisant.
Les fruits apportés au congrès ont été soumis à la commission
des dégustations présidée par M. Ernest Raltet; MM. Moser et
Opoix en ont rendu compte à l'assemblée comme rapporteurs.
Noix.
Martin. M. Cusin a déposé quelques spécimens de la Noix
Martin qui a été adoptée. Celte noix provient des cultures de
M. Treyve; elle est remarquable par sa coque singulièrement
parchemineuse.
200 COMPTE RENDU
Pêches.
Blondeau, présentée par M. Boucher. Cette variété très
répandue dans les cultures parisiennes, justifie la bonne réputa-
tion qui la fait cultiver en abondance, et qui la fait adopter par
le congrès, l'an dernier, comme belle, bonne, productive.
Late admirable. Récoltée ch^z M. Grapotle, à Conflans-Sainte-
Honorine. Fruit gros, d'un vert blanchâtre, légèrement maculé
de rouge vineux. Noyau assez gros, allongé, fortement incrusté.
Chair blanche, fine, juteuse, légèrement acidulée, un peu par-
fumée, bonne; mûrit habituellement fin septembre ou commen-
cement d'octobre.
Madame Daurei^ présentée par M. Daurel. Fruit gros ou très
gros, arrondi, à sillon peu accentué, à cavité caudale profonde.
Peau bien duveteuse, jaune, chair nullement ou peu adhérente
au noyau, jaune, fine, fondante, juteuse, bien sucrée.
Bonne variété, tardive, pour le Midi, et dont le semis date
de 1885.
Sea Bagle, présentée par M. Boucher. Fruit trop mûr pour
qu'on puisse le juger.
C'est un très gros fruit de Rivers, ne se colorant que modé-
rément et qui a été rayé en 1885 comme ayant une qualité
insuffisante,
F^Vfworm (Alexis Lepère). Fruit gros, arrondi, fortement coloré
de pourpre au soleil, chair se détachant du noyau, d'un blanc
jaunâtre, pourpre autour du noyau, très juteuse, légèrement
acidulée, bonne ou très bonne. La commission en demande
fadoption.
Pêche nectarine.
Semis présente par le Cercle d'Arboriculture de Seine-et-Oise.
Fruit moyen à peau blanchâtre, légèrement colorée de rose,
chair non adhérente, blanche fine, juteuse, de bonne qualité. A
revoir.
Pêche Pavie.
Semis de M. Brassac de Toulouse, envoyé par l'obtenteur sous
le nom de Tardive de Toulouse.
DU CONGRÈS DE LA SOCIÉTÉ POMOLOGIQUE DE FRANCE. iiOl
La commission ne pense pas que ce fruit doive conserver ce
nom, attendu qu'une Pêche de ce nom a été rayée, il y a long-
temps, par le congrès. Peau jaune, peu ou point colorée de
rouge; chair adhérente, fine, très juteuse, relevée. Pavie à chair
jaune assez bonne ou passable, jugée telle depuis deux ans.
Poires.
Beurré des Carmélites (Maran). Fruit petit ou moyen, de forme
de Bergamotte, à peau épaisse et bronzée, chair mi-fine, fon-
dante, juteuse, sucrée, légèrement acidulée, de bonne qualité.
Bijou, présentée par M. Boucher. Fruit surmoyen, turbiné à
peau jaune légèrement pointillée de gris, à pédoncule très court,
chair blanche mi-fine, fondante, juteuse, bien sucrée, musquée,
de qualité assez bonne. Ce fruit était trop mûr pour être conve-
nablement apprécié.
Joyau de Septembre (Hérault). Fruit de septembre; exemplaire
insuffisamment mùr; de bonne réputation quanta la qualité.
Semis n° 1019 (Ernest Baltet). Fruit assez gros ou surmoyen,
turbiné, régulier au pourtour, peau d'un jaune vif orangé au
soleil, finement pointillée de fauve; pédoncule gros et assez
long. Chair qu'on ne peut apprécier pour insuffisance de
maturité.
Semis n° 1171, du même. Fruit gros, piriforme allongé et
obtus, peau jaune granitée et marbrée de fauve, pédoncule gros
et charnu, de longueur moyenne, planté droit. OEil ouvert peu
enfoncé, chair blanche, assez fine, fondante, juteuse, bien
sucrée, relevée et parfumée, de très bonne qualité.
Semis n° 19000, du même. Fruit moyen, piriforme ventru,
peau d'un vert clair, pédoncule long et arqué, chair blanche
fine, fondante, juteuse, parfumée, bonne ou très bonne.
Semis n" 243 (Tourasse), présenté par M. Charles Baltet. Fruit
surmoyen, piriforme, allongé, peau d'un jaune vif, teintée de
rose au soleil, pédoncule gros et court, œil ouvert, chair assez
fine, mi-fondante, acidulée avec peu de sucre et de parfum. Ce
fruit était piqué.
Semis n° 301 (Tourasse). Fruit gros, piriforme allongé obtus.
Peau d'un jaune citron, bien granitée de bronze; un peu rude,
202 COMPTE RENDU
pédoncule court et charnu planté droit sous un petit pli, chair
blanche assez fine, fondante, juteuse, sucrée, relevée et par-
fumée. Bonne ou très bonne.
Semis ti° 888 (Tourasse). Fruit assez gros, piriforme tronqué,
obliquement creusé vers le pédoncule; peau rude d'un jaune
citron, bien pointillée et plaquée de rouille; pédoncule de force
et de longueur moyenne, œil ouvert, chair blanche, mi-fine,
fondante, très acidulée, peu sucrée, non parfumée, de qualité
passable.
Abricots.
De Boulbon. Cette variété, dont l'identité a été souvent con-
testée, est reconnue comme n'ayant pas les défauts qu'on lui
attribuait. MM. Baltet et Groux reconnaissent qu'elle est très
belle, très bonne, très précoce ; elle est adoptée.
Gros Pélissier. A été jugé par la commission des études
comme très beau et très bon, mûrissant du 2 au 13 août ; il est
maintenu à l'étude.
Sucré de Holub. Incertitude sur l'identité du type présenté;
maintenu à l'étude pour études complètes.
Cerises.
Bigarreau Pélissier. Pas de renseignements nouveaux. A con-
sidérer qu'à la Société de Paris, il a été noté très favorablement,
beau et propre aux expéditions.
Pèches.
Belle du Randin. La Commission des études vient de la juger
seulement bonne le 16 septembre dernier. M. Jamin lui recon-
naît du mérite; maintenue.
Belle Henri Pinaud. Variété répandue dans la région pari-
sienne où elle est très appréciée; maintenue à l'étude; maturité
fin d'août.
Clémence Aubert. Pêche jaune tardive, bonne ou très bonne,
pas assez répandue; maintenue.
Pêche Condor^ Pêche Falcon (Rivers); à étudier encore; main-
tenues.
DU CONGRÈS DE LA SOCIÉTÉ POMOLOGIQUE DE FRANCE. 203
Général Lee. — Variété américaine mûrissant dans la première
quinzaine d'août. Fruit gros, dégusté, bon le 24 août 1895 par la
commission des études ; maintenu.
Gladstone (Rivers). — Maturité, seconde quinzaine de sep-
tembre. Jugée bonne ou très bonne à Lyon; maintenue.
Late admirable. — Au dernier congrès de Lyon il a été jugé
qu'on ne devait pas la confondre avec la Bourdine ; maintenue.
Madame Bernède. — Le 14 septembre à Lyon, reconnue très
grossse et de bonne qualité; maintenue.
Rochon. — Pas de nouveaux renseignements; maintenue.
Saille Worrel. — Jugée très bonne le 20 septembre 1895 par
la commission des études; maintenue.
Sainte Marguerite. — La radiation est demandée et personne
ne s'y oppose; rayée.
Vilmorin. — Adoptée sur la proposition de la commission des
dégustations.
Pêches nectarines,
Cusln. — D'après M. Dambrière le fruit est resté petit, de
couleur moins brillante que celle de la nectarine Précoce de
Croncels, moins juteuse, mais plus sucrée et bien relevée.
M. Gusin en demande la suppression sur le motif que l'arbre
est peu vigoureux ; elle est supprimée du tableau.
De Coosa. — Très belle nectarine, jugée très bonne le 24 août
dernier par la commission des études de Lyon; M. Delaville l'a
jugée de même; maintenue au tableau.
Fine Apple (Ananas) (Semis de Rivers). — Chair jaune, quali-
fiée debonne à la fin d'août dernier. Elle paraît manquer de relevé;
M. Delaville la considère comme très bonne; maintenue.
Poires.
Alexandre Chômer. — Variété fade au goût et dont la radia-
tion est votée.
Anne de Bretagne. — Fruit dont la qualité est insuffisante pour
l'adoption ; rayée définitivement après l'avoir été une première
fois.
Anversoise (Daras de Naghin). — Jugée une première fois
20-4 COMPTE RENDU
bonne ou très bonne, pas de nouveaux renseignements; mainte-
nue à Tetude.
Bergamoite dhiver (Boisselot\ — Volume modeste, fruit
d'hiver que l'insufiisance de sa qualité aurait fait rayer si
M. Pusterle n'avait pas déclaré que la variété était très estimée
à Nantes: maintenue.
Bergawotle la Gautoise \Gaujard\ — Mise à l'étude en 1893;
pas de nouveaux renseisrnements: maintenue à l'étude (fruit
de tin d'hiver).
Bergamotle Sannier (Sannier\ — M. Delaville présentant un
exemplaire qui est d'un bon volume, déclarant que l'arbre est
fertile, produisant les fruits en trochets; citant enfin la qualité
comme très bonne et bien connue comme telle, et la maturité
comme très tardive, propose l'adoption qui est votée après six
ans d'attente.
Béside Saint-Agil. — Maturité janvier, mars; de.mande à être
encore étudiée et plus répandue ; maintenue.
BeiuTé Auguste (Maran\ — Considérée comme de très bonne
qualité par la commission des études; maintenue à l'étude.
Beurre des Carmélites (Maran). — Peu de volume, maturité
en septembre, mérite insuffisant, rayée du tableau.
Beurré Fouqueruii ;Fouqueray\ — Très beau fruit de sep-
tembre qu'on dénonce comme tendant à blettir et ne méritant
que la note de bon au point de vue de la qualité ; rayée.
Comtesse de Paris (Fourcine". — Fruit noté excellent par la
commission des études le 2i novembre 1894, mais sur le tableau
depuis l'année 1893. à étudier; encore maintenue.
Charles Frnesl ^Baltet frères . — Variété de novembre, cul-
tivée depuis longtemps, jugée bonne et plus rarement très
bonne; mais très beau fruit agréablement coloré: l'adoption est
prononcée.
Comte de Larnl/e/iye \Touraièse). — A été jugée très bonne au
congrès de Lyon ; maintenue à l'étude.
Doyenné Gaillard. — A été jugée très bonne à la fin d'octobre,
à Lyon, s^ur des spécimens envoyés de Nantes: maintenue à l'é-
tude.
De la Foresterie (d'Arabrière). — Fruit jugé très bon en dé-
[du congrès de la société POMOLOGIQUE de FRANCE. 205
cembre 1894 à Lyon; des spécimens ont été conservés intacts
jusqu'au 18février; maintenue à l'étude.
Docteur Desportes (Treyve). — Septembre, novembre, bon
volume variant du bon au très bon; à étudier, maintenue.
Doyenné Gabriel (Simon H.). — Maturité niars, époque très
tardive peu connue, passant pour bonne eu égard surtout à l'é-
poque qu'elle atteint ; maintenue à l'étude.
Ferdinand Gaillard (Gaillard). — Fruit de novembre, n'est
qualifié que de bon, d'une chair peu relevée, peu sucrée; main-
tenue à l'étude.
La Gracieuse. — Bons renseignements de M. Jamin. M. de la
Bastie la cultive depuis vingt ans; maintenue à l'étude.
Laure Gilbert. — Pas de nouveaux renseignements ; maintenue
à l'étude.
Le Lectier. — Fruit de décembre, de très bonne qualité, arbre
fertile, et d'une bonne végétation. Variété recommandée, encore
maintenue à l'étude.
Madame Saunier (Saunier). — Maintenue à l'étude, mais
comme mûrissant en octobre et non en septembre.
Madame Lyé Baltet (Baltet). — Maturité annoncée de décem-
bre. On dément l'observation qui a été faite que l'arbre laisse à
désirer et on la maintient à l'étude.
Orpha (Sansaud). — Maturité novembre-décembre. Jugée
très bonne à Lyon à la fin de novembre 1894 et l'arbre passe
pour très fertile, variété pas encore assez répandue; main-
tenue.
Petite Marguerite (André Leroy). — Poire précoce, mûrissant
du 5 au 20 août. Excellents renseignements sur la qualité du
fruit et la fertilité de l'arbre; maintenue.
Président de la Bastie (Boisselot). — Février-mars. Toujours
considéré à Lyon comme très bon jusqu'à la fin de février; mais
pas assez connu ; maintenue à l'étude.
Rousselet de Meylan (de Mortillet). — Commencement d'août;
des plus précoces et de très bon goût, mais qui est très petit et
dont la chair manque de finesse^ de valeur insuffisante ; rayée
du tableau.
Souvenir de Vévêque. — Fruit recommandé à Beauvais. Il ne
206 COMPTE RENDU
paraît connu que de M. Delaville ; restera encore maintenue à
l'étude.
Secrétaire Vigneau (Sannier). — Maturité novembre-décembre.
La commission des études l'a jugée très bonne à la fin d'octobre,
étudier; maintenue.
Iriomphe de Nantes (Maran). — Maturité novembre. Bonne
réputation, mais étude insuffisante; maintenue au tableau.
Iriomphc de Touraine (Clavier). — Maturité décembre-janvier,
manque de renseignements précis ; maintenue à l'étude.
Pommes
Antonowka. — Pomme russe sur l'identité de laquelle on n'est
pas bien fixé ; maintenue.
BulVs. Golden pippin. — Automne et hiver, variété anglaise
jugée très bonne à Lyon à la fin de l'automne. Les renseigne-
ments manquent; maintenue à l'étude.
Calville Duquesne (Duquesne). — On a besoin d'étudier ce
fruit sous le rapport de la qualité ; maintenue à l'étude.
Non pareille ancienne (hiver) ^ Non pareille blanche. On n'est
pas d'accord pour distinguer les deux variétés. A étudier et
maintenues à cet effet à l'étude.
Poulilka. — Variété précoce rapportée de l'Ukraine par
M. Treyve Marie, de Moulins. On ne juge pas encore que sa
qualité réponde à sa beauté. Maintenue à l'étude.
Reinette d'Automne de Wilkenbourg. — Variété, à ce qu'il
paraît, du mois d'août, sur laquelle il ne vient aucun renseigne-
ment depuis la mise à l'étude en 1891. Sa radiation est votée.
Reinette Descardre (Descardre), hiver. — Mise à l'étude en
1894; à étudier encore. Maintenue.
Reinette grise de Browyilees. — Estimée en Angleterre pour
la cuisson; en France n'a pas une qualité suffisante pour le
couteau; est rayée.
Reinette sanguine du Rhin. — Joli fruit et de longue garde;
qualité ne paraissant pas de premier ordre; doutes sur l'identité.
A étudier et pour ce fait maintenue au tableau.
Reinette Semirenko, fin d'hiver. — Identité à fixer; mainte-
nue à l'étude. Pomme russe.
DU CONGRÈS DE LA SOCIÉTÉ POMOLOGIQUE DE FRANCE. 207
Serinka. — Pomme russe, précoce, de fin de juillet, qu'on dit
supérieure en qualité à la Borowitski ; maintenue à l'étude.
Syke house Russet, hiver. — Volume petit ; pas assez élevée
en qualité; rayée.
Titowka. — Pomme russe de fin d'août, l'arbre passe pour
résister aux grands froids ; maintenue à l'étude.
Pi^unes.
Des Béjonnières (André Leroy). — Commencement d'août ;
on s'accorde pour attribuer de la qualité à cette Prune et sans
approfondir si elle est la même que celle Agen doré, l'Assemblée
adopte la Prune des Béjonnières.
Reine Claude Latinois (Latinois). — Mûrissant après la Reine
Claude verte dont elle a les caractères tout en mûrissant de 10 à
15 jours plus tard.
Raisins de table
Chasselas Lacène. — Simple variation paraissant mûrir 8
jours au plus avant le type ; mais ne constituant pas une variété
distincte; ce nom est rayé du tableau.
Gamay Riton. — Pas de nouveaux renseignements; maintenu
à l'étude.
Long noir d'Espagne. — On dit que ce Raisin est très gros,
lâche, très sucré, mais qu'il ne mûrit pas facilement et est sujet
à la coulure; la radiation est prononcée.
Noir hâtif , de juillet. — Maintenu àl'étude.
Perle impériale (Moreau). — A étudier; maintenu.
Tschaous. — Raisin beau et méritant par sa qualité et pou-
vant mûrir en espalier à Paris; adopté; connu aussi sous le nom
de Parc de Versailles.
Terret gris, Terret noir. — Le premier ne serait qu'une varia-
tion du second. Fruits précieux pour le midi de la France; leur
peau dure les rend propres à la conservation au fruitier.
Fruits locaux.
Les Pommes Bouque-Freuve et Croque restent au tableau : la
première est très répandue dans le Midi.
208 COMPTE RENDU
Nouveaux fruits à mettre à Vétude.
Une mesure est à prendre pour aider à la vulgarisation des
fruits nouveaux indiqués comme méritant d'être mis à l'étude:
les obtenteurs qui les présentent devront, pour qu'il en soit fait
mention, s'engager à envoyer des greffons. Les noms des présen-
tateurs et obtenteurs figureront au compte rendu à la suite de
l'indication de chaque fruit nouvellement inséré au tableau. En
indiquant cette mesure on ne fait que rappeler une décision qui
a été prise au congrès de Grenoble.
Cerises.
Guigne hâtive de Pontarnaud. — Guigne noire hâtive de
Werder, maturité fin mai; deux variétés dont il est à propos
d'étudier l'identité.
Poires.
Bési de Caen (origine inconnue). — Fruit moyen, turbiné,
obtus, à peau verdâtre et bien couverte de roux, chair mi-fine
sucrée, parfumée, de très bonne qualité ; maturité mars et avril ;
présentée par M. Hérault d'Angers.
Beurré Hillereau (Grousset, de Nantes). — Fruit moyen ou
surmoyen, cylindrique et bosselé à peau jaune bien recouverte
de fauve; chair très fine, juteuse et parfumée; de très bonne
qualité, maturité septembre-octobre.
Bonne de Beugny. — Fruit originaire de Touraine. Moyenne
ou grosse, turbinée et bosselée; peau d'un jaune vif, granitée,
marbrée de fauve; chair fine et savoureuse, de très bonne qua-
hté. Maturité septembre-octobre.
Charles de Ghélin (Daras de Naghin à Anvers). — Fruit gros,
ou assez gros, chair très fine, juteuse, sucrée, parfumée; de
qualité bonne ou très bonne, maturité janvier-février.
Directeur Hardy (Tourasse). — Fruit gros, piriforme, turbiné,
à peau d'un jaune roux, chair fine, relevée et parfumée; de
qualité très bonne, maturité fin septembre, présentation de
M. Charles Baltet de Troyes.
Dorothée Couvreur (Nicolas Hugué à Mons 1871). — Fruit
moyen arrondi, à peau d'un vert pâle, lavé de fauve, chair
DU CONGRÈS DE LA SOCIÉTÉ POMOLOGIQUE DE FRANCE. 209
fine, parfumée, de qualité très bonne; maturité mi-septembre;
présentation de M. de la Basile, de Bourg.
Fin Juillet (Hérault à Angers). — Fruit moyen et surmoyen,
piriforme, obtus, à peau d'un jaune rouille, chair très juteuse,
sucrée, relevée et parfumée, de qualité très bonne ; maturité fm
de juillet et commencement d'août; présenté par l'obtenteur.
Jeanne d'Arc (Saunier à Rouen). — Fruit surmoyen ou assez
gros, piriforme, chair bonne ou très bonne; maturité décembre-
janvier; présentée par l'obtenteur.
Léon Rey (Rey à Toulouse 1861). — Fruit moyen, court,
turbiné, à peau d'un jaune d'or, tachetée de fauve, chair blanche
fine, très juteuse, parfumée, de très bonne qualité; maturité
octobre; présentée par M. de la Bastie.
Pierre Tourasse (Tourasse, de Pau). — Fruit gros, cour-
tement turbiné à peau d'un jaune vif presque entièrement
recouverte de fauve, chair fine, sucrée, relevée et parfumée, de
très bonne qualité; maturité fin septembre; présentée par
M. Charles Baltet.
Rosée de Juillet (Hérault à Angers). — Fruit sous-moyen
ovoïde, conique, à peau jaune et rouge, chair fine, juteuse,
sucrée, relevée et parfumée, de très bonne qualité ; maturité
mi-juillet; présentée par l'obtenteur.
Pomme.
Teint frais (cultivée en Bretagne sous le nom de Kerlivio
depuis 1860). Fruit gros, arrondi, déprimé, à peau d'un jaune
d'or frais. Chair tendre, juteuse, parfumée, de qualité bonne,
maturité janvier-mars ; présentée par M. Dambrière, à Saven-
nières.
Raishi,
Ischia noir (origine ancienne). Grappe sous-moyenne, cylin-
drique, un peu serrée, à grains noirs sous-moyens, arrondis,
ellipsoïdes, de bonne qualité ; maturité précoce de fin juillet.
Présenté par M. Treyve, de Trévoux.
La radiation du Raisin muscat de Syrie est prononcée par
l'Assemblée.
Quant aux six variétés qui ont été adoptées dans cette ses-
14
210 COMPTE RENDU
sion, la commission des études est invitée à les comprendre
dans le travail actuel de publication du supplément, si elle
possède tout les éléments pour les descriptions; sinon, elle les
ajournera.
Sur la proposition ancienne qui a été faite, il est décidé que
le 38« congrès de la Société pomologique de France aura
lieu en 1896, à Rouen, sous les auspices de la Société d'Horti-
culture de cette ville.
M. Michelin, en vertu d'une lettre qu'il a reçue de M. de
Coniac, président de la Société d'Horticulture dllIe-et-Yilaine,
demande que le congrès se tienne en 1 897, à Rennes. L'assemblée
accueille favorablement cette invitation et déclare que la pro-
position sera définitivement résolue en 1896, à la session de
Rouen.
RÉUNION ADMINISTRATIVE.
Dans une séance consacrée aux intérêts administratifs de
l'association, il a été procédé aux élections nécessaires pour
régulariser la constitution du conseil d'administration et
l'assemblée a pris en même temps connaissance de la situation
de la caisse, par un rapport de M. le trésorier général, lu par
M. Cusin, en l'absence de M. Veyssière; on doit conclure que la
position pécuniaire ne donnera lieu, pour clore l'exercice, à
aucun embarras.
Lauréat.
L'élection du lauréat de la session de 1895 a eu lieu au
moment qui avait été décidé par le congrès. M. Charles Baltet
a fait connaître que le groupe des lauréats anciens, présents à
la session, composée de MM. Jamin, Ernest Baltet, Michelin,
Cusin, Daurel, Défarges, Delaville, Lapierre, Saunier et Charles
Baltet, après en avoir délibéré, présentait, comme ayant rendu
le plus de services à la pomologie :
1° Félix Sahut, président de la Société d'Horticulture et
d'Histoire naturelle de l'Hérault, horticulteur à Montpellier;
auteur d'ouvrages viticoles et pomologiques, lauréat de con-
cours, chevalier de la Légion d'honneur, officier d'Académie;
2" Léon Simon, président de la Société d'Horticulture de
DU CONGRÈS DE LA SOCIÉTÉ POMOLOGIQUE DE FRANCE ill
Meurthe-et-Moselle ; propriétaire des pépinières de Piantières-
les-Metz, lauréat d'expositions départementales, régionales ei
universelles, chevalier de la Légion d'honneur;
3*^ M. Charles Chevalier, secrétaire général de la Société
d'Horticulture de Seine- et-Oise, arboriculteur et pomologue,
auteur de nombreux rapports et d'études spéciales sur la cul-
ture fruitière, un des principaux organisateurs de l'exposition
de Versailles, officier d'Académie.
Tous les membres ayant qualité, réglementairement, pour
prendre part au vote, viennent déposer leur bulletin et le dé-
pouillement du scrutin attrihue la majorité à M. Félix Sahut
dont le nom, proclamé par M. le président, est accueilli par les
applaudissements les plus sympathiques.
L'honorable élu remercie cordialement ses collègues des suf-
frages que leur bienveillante confraternité lui ont accordé, et il
lui est annoncé que, par suite de son élection, il recevra de
M™^ Mas un exemplaire de la pomologie générale, dont le
regretté président de la Société a été l'auteur.
RÉSUMÉ DES DÉCISIONS PRONONCÉES.
Finals adoptés.
Abricot de Boulbon.
Pèche Vilmorin.
Poires Bergamotte Sannier et Charles Ernest,
Prune des Béjonnières.
Raisin Gamay, à jus, rouge, Raisin Tschaous.
Fruits rayés du tableau.
Pèche Sainte-Marguerite.
Pêche nectarine Cusin.
Poires Alexandre Chômer, Anne de Bretagne, Beurré des
Carmélites, Beurré Fouqueray, Rousselet de Meylan.
Pommes Reinette d'automne de V^ilkenbourg.
Reinette grise Brownlees. — Syke house Russet.
Raisin Chasselas Lacène. — > Long noir d'Espagne.
212 compte rendu
Compte rendu de l'Exposition de Chrysanthèmes tenue par la
Société d'horticulture et viticulture de la Côte-d'Or, a
Dijon, DU 13 au 17 novembre 1895 (1),
par M. B. Verlot.
La Société d'Horticulture et Viticulture de la Côte-d'Or a tenu
à Dijon du 13 au 17 novembre 1895, une exposition générale de
Chrysanthèmes.
C'est sous une tente dressée Place-d'Armes, c'est-à-dire au
centre même de la ville, et qui couvrait une surface d'environ
700 mètres que le conseil d'administration, qui ne pouvait
comme les années précédentes, établir ses expositions florales
dans la grande salle philharmonique des anciens Palais géné-
raux, avait groupé les nombreuses et importantes collections
qu'y présentaient presque exclusivement des horticulteurs dijon-
nais et quelques amateurs habitant le département de la Côte-
d'Or.
Le programme comportait 13 concours dont 1 afl'ecté aux
semis, plantes inédites et importations non encore au commerce;
8 aux plantes cultivées en pots et 4 aux fleurs coupées.
Les plantes de semis étaient peu nombreuses. Toutefois on
remarquait quelques nouveautés intéressantes dues notamment
à MiM. Calvat, de Grenoble; de Reydellet,de Valence ;Ghantrier,
de Bayonne et G. Henry-Jacotot fils, de Dijon.
Malheureusement, comme toujours^ les variétés nouvelles ne
sont généralement représentées que par des fleurs coupées, il en
résulte qu'il est difficile de savoir si la plante est de facile cul-
ture, si toutes les fleurs ou capitules du même individu seront de
même forme, dimension et coloris que celui qu'on a sous les
yeux, etc.
Quant aux collections générales cultivées en pots, leur nombre
attestait que ces plantes sont non moins recherchées dans la ca-
pitale de la Bourgogne que partout ailleurs. On remarquait prin-
(1) Déposé lé 9 janvier 1896.
DE l'exposition DE CHRYSANTÈMES DE DIJON. 213
cipalement les collections de MM. G. Henry-Jacotot fils, Steffen-
Blonde et Jacob.
Parmi les collections formées de 100 variétés, nous rappelle-
rons celles de MM. Viennot fils, et Ghorey.
M. Perreaux Michel prenait une part importante au concours
de 50 variétés, et celui de 25 était remarquable par un joli apport
de M. l'abbé Chamson.
Un concours tout particulièrement intéressant était celui
affecté aux Chrysanthèmes duveteux dans lequel M. G. Henry-
Jacotot fils n'en faisait figurer pas moins de 25 variétés présen-
tant à des degrés divers, cette section si curieuse et si élégante
lorsque toutefois on n'est pas obligé de s'armer d'une loupe pour
constater si les ligules de certaines variétés présentées sous cette
rubrique sont bien réellement duveteuses.
Dans le concours de la série des formes grandiflores, MM. G.
Henry-Jacotot fils et Louis Petit présentaient des spécimens bien
développés et fort remarquables, aussi bien sous le rapport de
leur bonne culture que sous celui de la vigueur et du parfait
développement de leurs capitules.
Deux exposants prenaient part au concours ouvert aux spéci-
mens élevés en tige et présentés sous la rubrique de Chrysan-
thèmes capités : MM. G. Henry-Jacotot fils et Chorey.
Enfin rappelons surtout que deux Dijonais exposaient hors
concours, savoir : M. Pingeon, une réunion de 50 variétés, et
M. Lochot, jardinier en chef de la ville de Dijon, une collection
nombreuse de très remarquables variétés cultivées le plus habi-
tuellement pour « la grande fleur», un lot de culture ordinaire,
enfin une série importante de Chrysanthèmes à tige; M. Lochot
est passé maître dans l'art de cultiver ces plantes, ainsi qu'en
témoignait la beauté des exemplaires présentés, et c'est à lui en
particulier qu'on doit la vulgarisation, en Bourgogne, de la cul-
ture des Chr^'santhèmes à tige.
Messieurs, il me serait difficile devant une telle abondance de
Chrysanthèmes présentés à cette exposition spéciale, d'appeler
votre attention d'une façon même superficielle sur ceux qui atti-
raient plus spécialement les regards des nombreux visiteurs. Per-
mettez-moi néanmoins de rappeler les variétés qui m'ont plus
214 COMPTE RENDU
particulièrement intéressé. Je me hâte de dire que je les ai
surtout rencontrées dans les différents lots de MM. G. Henry-
Jacotot fils et Lochot.
Liste de quelques-uns des plu» remarquables Chrysanthèmes qui
ONT ÉTÉ PRÉSENTÉS A l'ExPOSITION TENUE PAR LA SoGlÉTÉ D^HORTi-
CULTURE ET VITICULTURE DE LA CÔTE-d'Or, A DiJON, DU 13 AU 17 NO-
VEMBRE 1895.
A. — En pots. Culture usuelle ou ordinaire.
Ami Mienne {V) (Calvat, 1892). Chinois, fl. rose lilacé.
Antoinette (Calvat, 1892). Japonais, fl. blanc pur.
Audiguier {Monsieur Ed.) (Aud., 1892). Jap., fl. rouge grenat foncé.
Bergman {Monsieur) [Béldiiix). Hybrides, fl. nombreuses jaune d'or.
Bœhmer {Louis) (Henderson). Importé du Japon en 1890, duveteux,
fï. he de vin.
Calvat {Madame) (Calvat, 1894). Jap., blanc pur.
Carnot {Madame) (Calvat, 1893). Jap., blanc pur.
Létaux mon rêve (Délaux), Jap., rouge brun clair h revers acajou
et vieil or.
Chrétien {Jules) (Calvat, 1893). Jap., rouge lie de vin, revers lilas
argenté.
Chrysanlhémiste Délaux (Délaux). Jap., duveteux, brun clair
bronzé.
Circé (Lacroix, 1890). Jap., jaune chamois, marginé rose.
Docteur Gâché (Calvat, 1892). Hybr., brun rouge à revers jaune
d'or.
Borner {Emma). Jap., rose vif plus intense au centre.
Étoile de feu (Crozv, 1893). Jap., rouge cuivré strié jaune d'or,
revers jaune paille.
Falconer {William) (Spaulding). Jap., duveteux, rose lilas, blanc à
la pointe.
■ Yleur lyonnaise (Crozy, 1893). Jap., duveteux, rouge grenat, revers
bronzé.
Gerbe d'or {\\\mor'm, 1892). Pompon, plante naine buissonnante;
fl. jaune canari.
, Grand Napoléon. Jap. rose vif à la base, blanc à l'extrémité.
Isère {L') (Calvat, 1892). Jap., blanc pur à peine rosé sur le revers.
Molyneux [Edivin) (Gamel). Jap., rouge sang à revers doré.
Payne {Messieurs C. Harman) (Calvat, 1893). Hybr., rose he de vin à
revers argenté. ^
Préfet Robert (Calvat, 1892). Chinois, rouge amarante foncé, revers
blanc argenté.. ,
Souvenir dei^elite Madeleine (Calvat, 1892). Jap., large fl. blanc pur.
DE l'exposition DE CHRYSANTÈMES DE DIJON. 215
Seivard [William] (Seward, 1892). Jap., rouge brun foncé velouté,
revers rouge cuivré.
Val d'Andorre (Pertuzès, 1883). Jap., rouge feu brillant.
Yellow Dragon. Importé du Japon en 1883, grande fleur jauiie d'or
lavé de rouge.
B. — En pots. Tiges.
Acrodinideflora fCrozy). Jap., fl. très nombreuses rose vif lilacé.
Belle Paule (Marrouch). Jap., fl. lilas, ligules lignées de blanc à la
base.
Enfant des Deux Mondes (Grozy). Jap,, duveteux, blanc pur.
Pahre {Mélajue). Jap., lilas franc.
Holmes {Monsieur William) (Délaux). Jap., rouge brun cuivré,
centre jaune.
Incendie (Grozy). Jap., rouge cuivré à pointe et revers jaune d'or.
Isaac {Madame) (Grozy). Jap., blanc pur.
Le Verrier (Lacroix). Jap., saumonné cuivré.
Source d'or (Delaux). Jap., jaune d'ocre foncé passant au rouge
cuivré.
Tricher [William]. Hybr., rose vif lilacé, blanc à la pointe et sur
les bords.
Triomphante [la] (de Reydellet). Hybr., rose tendre, centre blanc.
Viviand-Morel [LsLCToix]. Jap., rose foncé lilacé.
Pour donner une idée de la bonne culture de quelques
variétés présentées par M. Henry-Jacotot fils, nous rappellerons
les suivantes qui toutes étaient vigoureuses et bien fleuries, tel
en un mot qu'on est en droit d'attendre de plantes d'exposition.
.NOMBRE DE FLEURS
par pied.
Améthyste (L') 12
Bourgeois [Monsieur] 43
Bride of rose 20
Cactus [Le] (B. L. M. i 12
Dame blanche 10
docteur Tisserand [Ga\\cil 15
Blanchetais [H. de la] 12
Étoile de feu 20
Général Dodds ( Lacroix ^ ^ . 30
G inet [Monsieur] (Calvat . , 18
Barman Payne 12
Jean Tissot (Grozy) 35
216 COMPTE RENDU
NOMBRE DE FLEURS
par pied.
John Salter (Salter) 30
Soleil de la Tronche (Calvat) 35
Souvenir de Madame Rose Musset 10
Surprise (Calvat) 25
Viviand-Morel 20
Dans la série des Chrysanthèmes duveteux, on remarquait
surtout, outre les variétés déjà précitées, les suivantes :
Beauté lyonnaise (Grozy, 1894). Japonais, à capitule rouge brûlé, à
revers chamois.
Gloire lyonnaise et Samuel Gros (Grozy, 1894), à fleur jaune d'or.
Parmi les Chrysanthèmes-tiges exposés par M. Henry-Jacotot
fîlsi^ on admirait les suivants :
NOMBRE APPROXIMATIF
de fleurs
sur le même pied.
Acrocliniœflora 100
Cléopâtre (Lacroix, 1890). Blanc pur. ... 75
Madame Isaac i 00
Madame Apprin (Calvat, 1892). Jap., blanc
lilas oO
Miss Hellyett (Lacroix, 1892). Jap., jaune de
chrome 100
Marie-Thérèse Bergman^ à fleur d'Argyran-
thème 100
Malgré sa longueur, cette énumération ne peut donner qu'une
faible idée de l'intérêt tout particulier qu'offrait cette exposition
qui surpassait de beaucoup en richesse et en élégance, toutes
celles de même nature que cette importante Société a tenues
depuis plusieurs années; aussi l'empressement du public à la
visiter ne s'est-il pas ralenti pendant toute sa durée, son succès
a fait le plus grand honneur à la Société et à sa commission des
expositions.
Je remercie Messieurs les membres du bureau et du conseil
d'administration de l'accueil tout à fait sympathique qu'ils ont
bien voulu faire à votre délégué, et tout spécialement MM. Levè-
que, président de la Société; Barberot, président honoraire et
DE l'exposition DE CHRYSANTHEMES DE DIJON. 217
membre du jury ; Rabutot, Viennot père, Maloir, Morizot et
Lochot.
Voici la liste des lauréats avec l'indication des récompenses
qui leur ont été attribuées par le jury (1).
Prix d'honneur offert par la Société d'Horticulture et viticul-
ture de la Côte-d'Or, M. G. Henry-Jacotot fils, horticulteur à
Dijon, pour l'ensemble de son exposition.
Collections générales.
MM. G. Henry-Jacotot fils, grande médaille d'or;
Steffen-Blonde, horticulteur à Dijon, médaille d'or;
Jacob, jardinier au château de Pouilly près Dijon, grande
médaille de vermeil.
Collection de cent variétés.
M. Viennot fils, horticulteur, à Dijon, grande médaille de ver-
meil offerte par M. Lévèque, président de la Société.
M. Chorey, jardinier chtz M. Muteau, à Chassagne-Fau-
verney, grande médaille de vermeil offerte par la Société d'hor-
ticulture et viticulture de Dôle (Jura).
Collection de cinquante variétés.
M. Perreaux Michel, horticulteur à Dijon, médaille de ver-
meil offerte par M. Ernest Garnot, député de la Gôte-d'Or.
Culture à la grande fleur.
M. Henry-Jacotot fils, médaille de vermeil de P'® classe.
M. Louis Petit, jardinier chez M. Eugster, à Pouilly-sur-Saône,
médaille de vermeil de V^ classe.
(1) Le jury était ainsi composé : MM. Verlot, président; Delvert,
délégué de la Société d'horticulture de Chalon-sur-Saône, secré-
taire ; Barberot, président honoraire de la Société d'horticulture de
la Gôte-d'Or; Jusseaud, délégué de l'Association horticole lyonnaise ;
Docteur Viton, secrétaire général de la Société d'horticulture de
Dôle, et Maloir, secrétaire de la Société d'horticulture de la Côte-d'Or.
Le 'jury était accompagné par MM. Lévêque, président élu de la
Société et Lochot, secrétaire.
^18 COMPTE PENDU DE L'eXPOSITION DE CHRYSANTHÈMES DE DIJON
Chrysanthèmes capités [élevés en tige).
M. G. Henry-Jacotot fils, médaille d'or.
M. Galvat, à Grenoble (11 variétés récemment mises au com-
merce), médaille de vermeil.
Exposants ne concourant pas.
Le Conseil d'administration a attribué à M. Pingeon un objet
d'art offert par M. Magnin, sénateur, gouverneur de la Banque
de France, pour son lot de Chrysanthèmes.
M. Lochot, jardinier-chef de la ville de Dijon. Collection cul-
tivée pour la grande fleur, lot de culture et lot de tiges. Félici-
tations du jury et médaille d'or.
Enfin dans sa séance du 8 décembre 1893, le conseil d'admi-
nistration a approuvé la décision du jury attribuant à M. Lochot
une médaille d'or pour l'ensemble de son exposition de Chry-
santhèmes.
Cette récompense lui a été off'erte par M. Alfred Muteau,
conseiller général de la Côte-d'Or, et par la Société d'horticul-
ture et viticulture de la Côte-d'Or.
REVUE DES PUBLICATIONS FRANÇAISES. 219
REVUE
DES PUBLICATIO?)S FRANÇAISES & ETRANGERES
1. Publications françaises,
par M. D. Bois.
Bulletin du Muséum d'Histoire naturelle.
Deux nouveaux Palmiers du Congo. — M. Henri Hua décrit
dans le Bulletin du Muséum d'Histoire naturelle, n° 8, 1895,
deux Palmiers nouveaux originaires du Congo : un Elxis qu'il
désigne sous le nom à'E. DyOowskii; ce Palmier a été récolté
par M. Dybowski;, à Libreville (Gabon), route de M' Bouët. 11 se
distingue nettement de VF. guineensis (Palmier à huile) par ses
feuilles amples, atteignant plus de 2 mètres de longueur, non
découpées.
L'autre Palmier nouveau est un Podococcus que M. Hua
nomme P. acaulis ; il a été récolté par M. Dybowski dans la forêt,
au bord du lac Awanga.Bas Ogouéet jusqu'à Fernand-Vaz. Les
feuilles en sont très grandes; le pétiole mesure en effet 75 centi-
mètres et le rachis 40 à 50 centimètres; les folioles ont la face
inférieure revêtue de poils bruns. Tandis que le P. Barteri (orme
de larges touffes dans les forêts humides, le P. acaulis pousse
dans des stations relativement sèches.
Comptes rendus de l'Académie des Sciences, 1896, n°2, p. 92.
Une nouvelle station du Pin Laricio en France, dans le Gard.
-^ M. le D*" Bornet a présenté à l'Académie des sciences une note
de M. G. Fabre qui signale une station nouvelle du Pinus Salz-
manni Dunal.
Cette variété du Pin Laricio n'est connue jusqu'ici qu'en deux
points des Gévennes du Languedoc : les environs de Bessèges:
(Gard) et les montagnes de Saint-Guilhem-le-Désert (Hérault).
Dans la première localité, le Pin est répandu sur une aire d'une
vingtaine de kilomètres carrés et y forme des massifs forestiers
220 REVUE DES PUBLICATIONS.
de plusieurs centaines d'hectares. Dans la seconde localité,
Faire est plus réduite; elle ne comprend guère que la forêt
communale de Saint- Guilhem-le-Désert.
80 kilomètres en ligne droite séparent Tune de ces stations de
l'autre; pas un seul pied de Pinus Laricio n'avait été signalé jus-
qu'ici dans ce long intervalle. La nouvelle station que M. Fabre
vient de découvrir est située en pleine Gévenne, à 10 kilomètres
nord d'Anduze, sur le territoire de la commune de Mialet et aux
environs du col d'Uglas ; elle comprend tout un petit recoin de
70 à 80 hectares d'étendue, où le Pinus Salzmanni prospère à
l'état spontané. On est là aux altitudes comprises entre 400 à
500 mètres.
Journal des Roses, janvier 1896.
Floraison tardive des Roses. Dans le n*' de décembre 1895, ce
journal avait donné une liste de Roses qui avaient fleuri dans
d'excellentes conditions pendant le mois de novembre.
Le temps doux ayant continué le mois suivant et même
pendant les premiers jours de janvier, certains Rosiers n'ont pas
cessé de fleurir.
Ainsi, le 3 janvier, jour de la Sainte-Geneviève, il a été coupé
par M. Gochet, à Goubert (Seine-et-Marne), un magnifique
bouquet de Roses, la plupart cueillies en plein carré.
Parmi ces jolies fleurs se trouvaient les variétés suivantes :
Safrano, Ulrich Briinner fils^ Madame Caroline Testout, La
France de 89, De la Reine, Souvenir de la Reine d'Angleterre^
enfin des Turners Criimon Rambler, qui cependant passe pour
ne pas être remontant.
Il y a lieu de citer aussi, mais comme provenant de Rosiers
palissés le long des murs : Gloire de Dijon, Mademoiselle Augus-
tine Guinoisseau, Madame Philémon Cochet et Maréchal JSiel.
Le bouquet ou plutôt la gerbe, était parsemée de magnifiques
branches de Réséda et de Violette de Grimée, également cueillies
en plein carré.
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 221
2. Publications étrangères,
par M. P. Hariot.
The Gardeners'Chronicle. — Parmi les plantes nouvelles
ou peu connues, il faut citer en première ligne le Musa kewensis,
obtenu à Kew en fécondant le AL Mannii par le M. rosacea.
C'est un type bien distinct et qui présente cet intérêt qu'il cons-
titue le premier cas d'hybridation authentique entre deux
espèces de Musa. Les parents qui lui ont donné naissance pré-
sentent entre eux beaucoup d'affinités, et appartiennent à la
section Rhodochlamys, caractérisée par des fleurs peu nom-
breuses, les bractées colorées en rouge foncé et les fruits non
comestibles. Au même groupe de nouveautés appartiennent :
Masdevallia calyptrata, de la Nouvelle-Grenade, espèce voisine
de M. cucullata ; Cirrhopetalum Rothschildianuni du Darjecelling
(Indes anglaises), qui présente des affinités avec C. Colletii de
la même région et est, sans contredit, la plus élégante des
espèces du groupe à fleurs plumeuses ; Cattleya labiata Broo-
meana; Polypodium xiphopteroidœfolium, de Cuba, qui n'a de
rapports qu'avec le P. achillecefolium de l'Equateur et du Brésil ;
Nephrodium dejectum de la Guyane anglaise, à placer près des
N. Leprieurii et tetragonum de la même région.
Quoique les Orchidées tiennent une place considérable parmi
les nouveautés, on trouve encore dans le Gardeners' Chronide &e
nombreuses notes qui leur sont consacrées : les espèces de Dia-
crium, genre dérivé des Fpidendrum et qui comprend les
Z). bicornutum et indivisum de la Trinité ; Trichopilia brevis à fleur
jaune indien rayées de brun avec un large labelle d'un blanc pur
marqué de quelques petites taches purpurines à la base; Houlletia
tigrina, de la Nouvelle-Grenade, à sépales marqués de jaune
verdâtre, tandis que les pétales sont ponctués de cramoisi; Pla-
tyclinis glumacea^ Orchidée des plus élégantes, grâce à ses petites
fleurs disposées en grand nombre en inflorescence qui forme
épi ; Catasetum Christyanum^ etc.
LeJubœa speçtabilis est un des plus beaux palmiers connus;
son stipe peut atteindre 60 pieds de hauteur, couronné par un
â:22 REVUE DES PUBLICATIONS.
bouquet fourni de longues feuilles pinnées. C'est le seul Palmier
originaire du Chili, où il est moins abondant qu'autrefois; il
serait à craindre qu'il en disparût et même de la surface du
globe s'il n'était cultivé dans la Colombie et dans quelques
autres points de l'Amérique du Sud. Le pied qui se trouve à
Lisbonne, dans le jardin royal, paraît être le seul qui ait fleuri
et fructifié en Europe. Le tronc mesure 16 pieds d'élévation sur
14 de diamètre.
Les Yucca sont fréquemment cultivés comme plantes orne-
mentales ; mais on ne sort guère d'un petit nombre d'espèces.
Celle dont parle le Gardeners^ Chronicle est une des moins con-
nues, et cependant c'est probablement la plus remarquable de
toutes. Le Yucca guatemalensis a été introduit du Guatemala et
du Mexique il y a une trentaine d'années environ. Le stipe peut
atteindre 6 pieds de hauteur sur 7 de circonférence à la base.
La tige fleurie ne mesure pas moins de 18 pieds dont trois au
moins sont occupés par l'inflorescence elle-même. Le Y. guate-
malensis appartient à une section du genre dans laquelle les
feuilles sont dentées en scie et qui comprend le Y. rupicola,
aloifolia, yucatana, etc. Il est également connu sous les noms
impropres de Y. Rœzlii et de Dracœna yuccoides ou ensifolia.
A signaler le Cordyline Banksii de la Nouvelle-Zélande; le
Bégonia M^"" Heal, à fleurs cramoisi obtenu par le croisement
du B. socotrana avec un Bégonia tubéreux ; Lycoris aurea, d'une
vive couleur orangée, introduit de Chine dès 1777 par Fother-
gill et peu à peu tombé dans l'oubli; le Linaria vulgaris à fleurs
doubles, duplicature intéressante de la Linaire commune si
répandue dans toute la flore européenne.
Garden and Forest. — Le recueil américain recommande
deux arbustes peu connus : Fothergilla Gardeni, qui habite les
régions montagneuses des Apalaches où il forme des buissons
compacts hauts de trois à cinq pieds. Les feuilles sont caduques,
pétiolées, obovales et marquées au sommet d'un petit nombre
de dents, vertes à la face supérieure, plus pâles et glauques en
dessous. Les fleurs sont disposées en chatons terminaux et
naissent à l'aisselle de bractées caduques.
PUBLICATIO.XS ÉTRAxNGÈRES. :223
L'autre plante est originaire de l'Asie centrale. C'est le Ber-
heris heteropoda, à rameaux inermes, plus rarement épineux.
Ses feuilles rappellent celle de l'Épine-Vinette ordinaire. Les
fleurs sont orangées et très odorantes; les fruits obiongs sont
bleu foncé recouverls d'une pruine glaucescente. Le B. ketero-
poda, grêice à son feuillage pâle, à l'agréable odeur de ses fleurs
et à l'élégance de ses fruits, constitue an des arbriseaux les plus
précieux à utiliser pour l'ornementation des bosquets.
Le Garden and Forest signale un insecte qui cause aux
Etats-Unis de graves dégâts aux diverses espèces d'Ancolies. C'est
un petit diptère, le Phytomyza Aq.uilegiœ qui mine les feuilles
de ces plantes et y construit des galeries. Il est difficile de
l'atteindre et les insecticides restent sur lui sans effet car il
habite dans l'intérieur des feuilles. Le seul remède efficace con-
siste à détruire les feuilles malades.
Revue de l'Horticulture belge. — M. le Comte de Kerchowe
consacre un article, accompagné d'une planche coloriée, aux
Orchidées de la flore belge. Le genre Orchis, à lui seul, fournit
douze espèces sans compter les nombreuses combinaisons
hybrides auxquelles elles peuvent prêter.
Les Carex ne fournissent qu'un petit nombre d'espèces à
l'Horticulture. Mais indépendamment de celles que l'on emploie,
il est probable que la plupart des autres pourraient être utilisées.
L'auteur de l'article, M. Piret, cite les Carex limosa^ europœa,
japonica, baccans^ riparia, paludosa et sylvatica. Le premier de
ces noms nous parait sujet à caution.
Qui connaît actuellement le Sollya heterophylla? cette char-
mante Pittosporée a eu le sort des plantes de la Nouvelle-
Hollande autrefois si choyées, maintenant inconnues. C'est un
arbuste grimpant, à feuilles persistantes, qui se couvre d'une
multitude de fleurs bleu-lilacé. A lire, une note sur le Cocotier
de Seychelles dont la conservation parait maintenant assurée
grâce aux mesures de protection prises par le gouvernement
anglais et un article de M. Burwenich père sur les Anémones.
L'Illustration horticole signale parmi les plantes nouvelles
ou peu connues: le Bégonia tubéreux Madame Joseph Eliat,
224 REVUE DES PUBLICATIONS.
obtenu par M. Charles Van Wambeke, d'une couleur rouge
intense, panaché de lignes et de bandelettes d'un blanc pur;
VHemilelia Lindeni, Fougère arborescente de port nain, intro-
duite du Haut-Pérou.
On confond généralement Drac.œna et Cordyline;\a. distinction
ne repose en effet que sur la constitulion du fruit. On trouvera
des renseignements intéressants sur les meilleures espèces dans
un article de M. Max Garnier.
« Le choix de Roses! » Il n'est pas de sujet qui prête plus à
la discussion, et malgré tout il résulterait de nombreux plébis-
cites de ces dernières années que parmi les hybrides remontant
c'est la Rose Mrs John Laing qui tiendrait le premier rang,
tandis que Catherine Mermet arriverait en tète parmi les Rosiers
Thé.
Journal des Orchidées. — Les Habenaria ne sont connus
dans les cultures que par un petit nombre d'espèces et pour-
tant il n'en existe pas moins de 400 disséminées dans le monde
entier. Ce sont des plantes à tubercules terrestres, à feuilles
caduques dont le Habenaria militaris donnera une idée excel-
lente et avantageuse.
VOdontoglossum aspidorhinum tout récemment décrit présente
une curieuse particularité qui serait jusqu'à présent unique
dans le genre Odontoglossum. Chaque pseudobulbe produit deux
grappes de fleurs à la fois pendant deux ou trois années de
suite, comme dans certains Masdevallia. Voilà donc un Odonto-
glossum nettement remontant.
Il est temps d'appeler l'attention sur la disparition de quelques
Orchidées de la Nouvelle-Grenade; le Cattleya chrysotoxa sera
bientôt un mythe, et n'était leur facilité à se reproduire de
graines là où les forêts ne sont pas détruites par les indigènes,
le Miltonia vexillaria et VOdontoglossum crispum auraient vécu.
Les collectionneurs ne seraient-ils pas un tantinet coupables en
l'occurrence?
Bolletino dalla R. Societa Toscana di Orticultura. — Le
professeur Molon, de l'Ecole d'Agriculture de Milan, publie la
description de deux Poires nouvelles : Re Umberto I et Regina
REVUE DES PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 225
Margharita^ mûrissant de novembre à janvier et pouvant attein-
dre le poids de 500 grammes. Le premier de ces fruits est de
forme ovoïde, à chair un peu cassante, un peu acidulée, très
sucrée, très parfumée; la peau est jaune-citron parsemée de
petits points rugueux. Quanta l'autre, sa forme rappelle celle de
la Passe Crassanne; la peau d'un jaune verdâtre accentué à la
maturité est lavée de vert; la chair est très sucrée avec un peu
d'acidité, beurrée et présente un parfum spécial.
Les amateurs de Camélias pourront lire une longue étude sur
le Camélia, son passé et son avenir.
Wiener illustriste Garten-Zeitung. — M. Beck décrit une
nouvelle espèce de Catasetum trouvée dans une importation. Le
Calasetum semiroseum a des pétales et des sépales blanchâtres
colorés en rouge à la base et marqués de points de la même
couleur au sommet. Le labelle d'un blanc-verdâtre est coloré
en rose-vineux à la base avec l'appendice sacciforme jaune
taché de rouge. La colonne est blanche avec le pied purpurin.
Le recueil viennois renferme encore une note sur VIris Suspall,
hybride des /. susiana et pallida qui présente cet intérêt d'avoir
pour parents des espèces appartenant à deux sections différentes,
et un article sur les Ferraria. La plus ancienne espèce connue
est le F. undulata rapporté du Cap en 1755 et la plus récente le
/^ Welivitschii d'Angola, qui n'existe pas encore dans les cul-
tures,
Gartenflora. — UEremurus bucharicus, recueilli pai-
A. Regel dans la Bucharie Occidentale est une des espèces les
moins connues de ce genre. Par l'ensemble de ses caractères, il
se rapproche de VEremurus Olgœ^ mais il est plus petit dans
toutes ses parties, son inflorescence est plus lâche et ses fleurs
penchées. Il a aussi des points de ressemblance avec VF. an-
gustifolius.
Le Catileya velutina var. punctata dont il est aussi fait men-
tion , se distingue par les macules dont sont parsemées les divisions
du périanthe.
15
226 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES.
PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES
DÉCRITES OU FIGURÉES
DANS LES PUBLICATIONS FRANÇAISES ET ÉTRANGÈRES,
1. Publications françaises,
par M. D. Bois.
Cereus Gumengei Weber. — Basse-Californie. Bulletin du
Muséum dC Histoire naturelle, n^ 8, p. 317.
Cette espèce nouvelle a été dédiée à M. Cnmenge quia exploré
la Basse-Californie en 1895. C'est une plante basse, frutescente,
à rameaux diffus et rigides, hérissés de pointes acérées, formant
un fourré inextricable de 1 à 2 mètres de hauteur. C'est le
Pitaya agria des indigènes, ainsi nommé à cause de la saveur
aigrelette, extrêmement agréable, de son fruit.
Voici les caractères distinctifs du Cereus Cumengei :
Rameaux rigides, diffus, étalés, épais de 6 centimètres;
épiderme vert foncé; 7 à 9 côtes obtuses, sinuées; aréoles
distantes de 3 centimètres, aiguillons forts, rigides, acérés, noirs,
aplatis, pugioniformes; les extérieurs 10 à 12, rayonnants,
longs de 1 à 2 centimètres ; les intérieurs 4, dont l'inférieur deux
fois plus forl et plus long. Fleur nocturne, grande, 25 centimètres
de longueur sur 10 centimètres de diamètre, rose vif en dehors,
blanche en dedans; ovaire vert, épineux; tube inerme, rose
carmin; squames tubaires lancéolées, décurrentes; sépales
lancéolés, étalés, roses; pétales nombreux, étroits, blancs, à
pointe rose. Finit globuleux, de 5 à 6 centimètres de diamètre,
couvert d'aiguillons caducs; chair rouge, d'une acidité très
agréable. Graines longues de i,o à 2 millimètres, obovées,
d'un noir mat, rugueuses.
Cereus Digueti Weber. Basse-Californie. Bulletin du Muséum
d' Histoire naturelle, n° 8, p. 319.
CiQ Cereus nommé Jaca matraka par les indigènes de la Basse-
Californie est nouveau et très distinct; M. le D' Weber le dédie
à M. Diguet, explorateur zélé qui a rapporté d'intéressantes
collections au Muséum.
PUBLICATIOiNS FRANÇAISES. 227
Le C. Digueti croît dans le sable des dunes, dans lequel il
enfonce ses racines tubéreuses, longues de 30 à 40 centimètres,
charnues, s'accroissant à leur extrémité conique, et semblables à
une touffe de racines de Dahlia. De cette touffe de tubercules
naît une tige unique, grêle, rameuse, d'apparence sèche, ressem-
blant à des ramilles de bois mort, de couleur grisâtre; les jeunes
pousses sont d'un vert pâle. Ces rameaux ont 8 côtes obtuses,
aplanies sur le dos, séparées par des sillons étroits; la section
transversale des côtes est presque cunéiforme, c'est-à-dire plus
large sur le dos que sui' les côtés. Aréoles distantes de 10 à
12 centimètres. Aiguillons dont 10 extérieurs et 2 intérieurs,
noirs, courts et apprîmes, longs de 1 à 2 millimètres. D'après
M. Diguet, les fleurs sont nocturnes, blanches, longues d'environ
15 centimètres; fruit rouge, peu épineux, allongé comme un
piment; pulpe rouge, un peu acidulé.
Echinocactus PeninsulaB Weber. — Basse-Californie. Bulletin
du Musf'um d^ Histoire naturelle^ n° 8, p. 320.
Enorme Echinocactus nouveau, haut de 2 mètres et mesurant
50 centimètres de diamètre, connu dans la Péninsule sous le
nom de Visnaga, qui est d'ailleurs donné au Mexique à tous les
Echinocactus, principalement aux espèces de grande taille.
Il appartient au groupe composé des E. Wislizeni, Lecontei,
Emoryi, californicua.
Voici ses caractères essentiels : tige simple, d'abord ovoïde,
plus tard claviforme, côtes 12 à 15, plus tard 20. Sillons larges
et profonds. Aréoles distantes de 4 centimètres, plus rapprochées
dans l'âge adulte. Aiguillons rougeâtres, à pointe jaune; exté-
rieurs M, rayonnants, droits, cylindriques, plus ou moins
annelés; parmi eux les quatre inférieurs sont plus forts et plus
colorés; aiguillons intérieurs 4, annelés, disposés en croix, les
trois du haut droits et cylindriques, celui du bas deux fois plus
long, aplati, crochu, étendu horizontalement; ce dernier est
long de 5 à7 centimètres, tous les autres ont environ 3 centi-
mètres. Les fleurs sont, dit-on. rougeâtres en dehors, jaunes en
dedans. Le fruit et les graines sont^encore inconnus.
228 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES.
Opuntia Alcahes Weber. — Basse-Californie, Bulletin du
Muséum d'Histoire naturelle^ n° 8, p. 321.
Nouvelle espèce dont le nom spécifique Alcahes est le nom
indigène. Elle appartient au groupe des Cylindr opuntia. Elle
est plus trapue que la suivante d'après M. Dig et envahit les
champs non cultivés : tige cylindrique, vert jaurâtre, très
rameuse ; tubercules allongés, saillants, subconfluents en 7 côtes
spiralées. Aiguillons fins, longs de 1 à 2 centimètres; 7à 8 exté-
rieurs, 4 intérieurs, tous revêtus d'une gaine étroite, jaune; à la
partie supérieure de l'aréole, il y a un pinceau de sélules jau-
nâtres. Fleurs jaune verdâtre (Oiguet). Fruit subglobuleux,
épineux, ombilic profond.
Opuntia Cholla Weber. — Basse -Californie. Bulletin du
Muséum, etc., p. 320.
Cylindr opuntia nouveau, désigné par les indigènes sous le
nom de Cholla. Voisin de l'O. proliféra, jTige cylindrique, verte,
rameuse, frutescente, haute d'environ 1 mètre. Tubercules
allongés, peu saillants. Aiguillons longs de 1 centimètre, rayon-
nants, étoiles, avec un ou plusieurs centraux; tous couveris
d'une gaine jaunâtre, lâche et ample; à la partie supérieure de
l'aréole, il y a un pinceau d'aiguillons sétiformes jaunâtres.
Fleur rose, 4 centimètres de diamètre; pétales lancéolés; fruit
tubercule, peu épineux; graine de 3 millimètres de diamètre;
hile ventral, pointu, raphé étroit. La gaine de V Opuntia proli-
féra est deux fois plus grande.
2. Pubiicâtions étrangères
par M. P. Hariot.
Angrœcum Kostschyi Reich. f. — A. de Kostchy. — Afrique
tropicale orientale (Orchidées — Vandées). Bot. Mag. i. 7442.
Tige courte; feuilles larges, obovales, obtuses, ponctuées de
rouge; hampe florale courte, robuste; grappes pendantes à
rachis brun, pauciflores, à bractées triangulaires aiguës; pédi-
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 229
celles recourbés; fleurs blanches, à sépales et pétales étalés ou
réfléchis, lancéolés, acuminés, un peu tordus, apiculés,
marqués de brun au sjmmet; labelle spatule, aplati, cuspidé,
marqué de trois côtes à la base ; éperon très large, grêle, flexueux
011 tordu, brun pâle, fusiforme au sommet; colonne courte,
épaisse, couleur paille; anthère hémispiiérique, à pollinies
oblongues sessiles sur un stipe étroit ; glande oblongue assez
volumineuse.
VAngrœcum Kostschyl est originaire de l'Afrique orientale ou
il paraît être largement répandu. Il a été découvert en 1838 par
Kostscliy qui l'a rencontré croissant sur des Gapparidées, mais la
localité n'est pas exactement connue. 11 a été retrouvé, en 1861,
par Meller au point de jonction du Zambèse avec le Shiveriver;
Grand, en 1861, l'a vu à Gondokoro et Hildebrandt l'a recueilli
en 1876, sur la côte de Zanzibar. Enfin le jardin de Kew l'a reçu
dernièrement du Kilimandjaro.
Catasetum Lemosii Rolfe. — G. de Lemos. — Brésil (Orchi-
dées — Vandées). Bot. Mag., t. 7444.
Pseudo-bulbes allongés, ovoïdes, pâles, sillonnés; feuilles
oblongues, lancéolées, acuminées, ondulées, d'un vert pâle;
hampes ascendantes, à bractées vertes, ovales, lancéolées, acu-
minées; sépales d'un jaune verdâtre pâle, le dorsal dressé,
oblong, lancéolé, aigu ; les latéraux réfléchis, ovales, lancéolés,
aigus; pétales jaune verdâtre, dressés, ovales-oblongs, aigus;
labelle en casque, épais, coriace, verdâtre, trilobé, à lobes laté-
raux quadrangulaires, ou arrondis, incurvés, denticulés, le
moyen de petite dimension, triangulaire, recourbé ; colonne
épaisse, terminée en bec; antennes grêles, défléchies; pollinies
oblongues, de même largeur que la caudicule.
Gette plante a été décrite par D. Barbosa Rodriguez sous le
nom de C. roseum qui avait été donné antérieurement par
Reichenbach à une autre espèce. M. Rolfe y a substitué la
dénomination de C. Lemosii est l'honneur du D"" Lemos, surin-
tendant des écoles de la province de Para. Ce Catasetum est
originaire de l'île de Marajo (Para); on n'en connaît encore
que les pieds mâles.
230 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES.
LaBliocattleya X Schulziana L. Linden. — Lindenia, oc-
tobre 1895, p. 21, t. 489.
Cet hybride est issu du croisement du L. X elegans avec une
des variétés de C. labiala. Un certain nombre de formes sont
déjà sorties de cette hybridation ; celle dont nous parlons ici se
distingue par la forme très élégante et le coloris rose lilacé vif
des sépales et des pétales, par l'ampleur du labelle qui est rouge-
foncé, maculé jusque sur les lobes latéraux.
Masdevallia calyptrata Kranzlin. — M. capuchonné. —
Nouvelle-Grenade (Orchidées) Gardeners' Chronicle^ 46 no-
vembre 1895, p. 577.
Feuilles lancéolées^ obtuses, rétrécies en pétiole aussi long
qu'elles; hampes uniflores, de même taille que les feuilles ou à
peu près; bractée très développée à carène aiguë, embrassant
l'ovaire; coupe florale longue de 2 centimètres, comprimée,
presque close en avant, à lèvre supérieure courte prolongée en
un appendice filiforme long de 3 à 5 centimètres, à ièvre infé-
rieure beaucoup plus longue ; sépales libres seulement au
sommet où ils sont triangulaires et prolongés en appendices cau-
diformes longs de 3 centimètres; coupe orangée ou jaune mêlé
de pourpre ; pétales coupés obliquement au sommet et triangu-
laires; labelle épaissi et légèrement aigu au sommet; gynostème
de même largeur à bords entiers.
En raison de la largeur de sa bractée cette plante doit être
fréquemment confondue avec \q M . cucuUata connu des indigènes
de la Nouvelle-Grenade sous le nom de « la Viuda », la Yeuve.
Selenipedium Sargentianum Rolfe. — S. de Sargent. —
Brésil (Orchidées-Gypripédiées). Bot. Mag. t. 7446.
Feuilles radicales oblongues-lancéolées aiguës, imbriquées à la
base, coriaces, bordées de jaune d'or; hampe lobuste, velue,
rouge-foncé, portant de 2 à 4 fleurs ; gaines solitaires et
bractées de grande dimension, ovales, concaves, herbacées,
obtuses, vertes, velues ; périanthe légèrement velu ; sépales
latéraux soudés en une lame ovale, obtuse, marquée de deux
nervures, striée de rouge, placée sous le labelle, le dorsal
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES 231
oblong, obtus, strié de rouge ; pétales plus larges que les
sépales, en lanière, obtus, un peu tordus, jaune d'or, striés de
rouge sang et munis d'une large marge de même couleur ;
labelle oblong, doré, arrondi au sommet, à bords infléchis limi-
tant une ouverture oblongue, tachés de rouge et ornés à la
partie médiane d'un petit tubercule blanc; staminode pâle.
ovale, pubescent.
Cette jolie plante présente les plus grands rapports avec le S.
Lindleyi qui est plus robuste et de taille plus élevée avec des
feuilles plus longues pouvant atteindre deux pieds, des fleurs
plus nombreuses disposéesen grappe, de couleur pâle ou verdâtre
avec des nervures rouge foncé et sans tubercule.
L'habitat est d'ailleurs diff'érent, le 5. Lindleyi étant localisé
dans la Guyane tamiis que l'autre espèce est spéciale à la pro-
vince de Pernambuco, probablement dans la chaîne des Mon-
tagnes Carivis ou Tabalurga. Le S. Sargenlianum est de beau-
coup le plus beau des deux et peut être considéré comme la
perle du genre au point de vue du coloris des fleurs.
Peut-être l'exploration des régions intermédiaires entre les lo-
calités où croissent ces deux espèces, montrera-t-elle qu'elles ne
sont que des formes géographiques.
ERRATUM
Dans la séance du 23 janvier, M. Véraux a été omis dans Fénu-
mération des membres de la Société qui ont été nommés chevaHers
du Mérite agricole depuis le l^*" janvier 1896.
Le Secret aire -rédacteur- gérant
D. Bois.
Pans. — Imprimerie L. Maretheux, 1, rue Cassette
2, , OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES.
FÉVRIER 1896
Observations météorologiques faites par M. F. Jamin, a Bourg-la-Reine,
PRÈS Paris (altitude : 63°^).
TEMPERATURE
Min.
Max.
— 1,0
0,2
— 0,4
0,3
0,î
2,1
— 5,6
3.2
— 1.5
2,9
- 0,3
2,9
— 1,2
1,1
— 3,8
4,9
— 2,2
10,7
6,3
12,4
5.3
2,7
2,3
3.2
2,1
3,7
5,1
— 1,8
6,2
2,9
— 0,1
— ^^,4
4 2
— 3,8
— 9,4
— 1,6
— 1,0
6,1
13,3
14,9
10,0
8,7
3,0
9,7
8,6
11,9
14
15,7
12.1
ii;o
7,3
0.8
1,1
1,J
6.0
9,6
11,0
HAUTEUR
du baromètre
Matin Soir
778
775
775,0
775,5
778
778
777
774
772
773,
773
774
773
773
774
774,5
767,5
763
738
765, 5
759
763,3
770
768
761
764
768,5
767,5
VENTS
dominants
774
777
777
778
778
777,5
775
772
772,5
775
775,5
774
773
772,5
773,3
774,3
771
766
759
756,5
756, 5
763
768,5
769
764
60,3
763
767,5
764
E.
E.
S. so.
E.
E.
E. ESE.
E. SE.
SE.
S.
S.
sso.
S.
NO.
NNE.
N.
NE.
N.
s.
S.
S.
ESE. S.
E.
ENE.
NE.
NE. NNE.
N.
N.
0.
ÉTAT DU CIEL
Couvert et légèrement bmineux.
Couvert te légèrement brumeux.
Couvert le matin, nuageux l'après
midi, clair le soir.
Clair de grand matin, nuageux.
Couvert.
Couvert.
Couvert.
Couvert le matin, légèrement nuageux
l'après-midi, clair le soir.
Nuageux.
Petite pluie dans la nuit, couvert le
matin, nuageux et légèrement pluvieux
le soir.
Brumeux le matin, nuageux l'après
midi.
Légèrement brumeux le matin, clair
Brumeux le mutin, couvert et légère
ment pluvieux.
Très légèrement nuageux.
Couvert et légèrement brumeux.
Nuageux.
Clair.
Clair le matin et le soir, nuageux.
Nuageux, pluvieux le soir.
Nuageux, légèrement pluvieux l'après-
midi et le soir.
Très nuageux.
Clair.
Clair.
Clair.
Nuageux, il voltige de la neige, clair
le soir.
Légèrement brumeux le matin, nua
geux, couvert le soir.
Nuageux.
Brumeux et légèrement pluvieux le
matin, nuageux.
Couvert et très légèrement brumeux
le matin, couvert l'après-midi, pluie le
soir.
AVIS DIVERS
EXPOSITIONS DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'HORTICULTURE
DE FRANCE
La prochaine Exposition printanière annuelle se Litndiji
du 20 au 25 mai 1896.
Un Congrès horticole aura lieu à la même date.
Exposition de Roses. — Une exposition spéciale de Roses
aura lieu au siège de la Société, 84, rue de Grenelle, les 10 et
11 juillet 1896.
Le programme va être adressé incessamment aux inléress>'s
et paraîtra dans le prochain cahier du journal.
Des questions spéciales aux Roses ont été ajoutées au pr(»-
gramme du Congrès horticole qui se tiendra au mois de mai en
même temps que l'Exposition printanière.
Exposition de Chrysanthèmes, Fruits, Cyclamens, Œillets,
Asters, etc. Cette Exposition se tiendra au Palais de Tlnduslrie,
Champs-Elysées, du 17 au 22 novembre 1896. (Voir ci-après les
règlement et programme.)
Médaille du Conseil d'administration. — Pour Tintroduciion
ou l'oblention de plantes ornementales reconnues mérilanles
après culture en France.
Les horticulteurs français, obtenteurs ou introducteurs de
plantes reconnues méritantes, peuvent adresser au comité com
pètent leur demande en vue de prendre part au concours pour
ce prix. De leur côté, les membres des comités peuvent propo-
ser les plantes qu'ils jugent dignes du même prix. A la fin de
chaque année, il sera désigné, s'il y a lieu, dans le sein de
chaque comité compétent, un membre chargé de faire un
rapport circonstancié sur la ou les plantes qui sont de nature à
déterminer l'attribution de la médaille.
Série III. T. XVIII. Cahier de mars publié le 10 avril 1896. 16
:i34 CONCOURS ouverts devaiNt la société.
OFFRES ET DEMANDES D'EIVIPLOI
Un registre est ouvert aux bureaux de l'agence de la Société pour
l'inscription des offres et des demandes d'emploi.
Le Conseil d'administration prie les sociétaires qui auraient
besoin de jardiniers pour maisons bourgeoises ou d'employés pour
maisons de commerce horticoles de bien vouloir consulter ce registre.
AVIS RELATIF AUX CONCOURS EN SÉANCE
Des concours spéciaux pour les Orchidées auront lieu exi
séance les 23 avril, 25 juin et 26 novembre 1896. Les personnes
qui désireront y prendre part seront tenues d'adresser, huit
jours à l'avance, à l'agent de la Société, rue de Grenelle, 84,
leur demande de participation.
CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ
Concours 'permanent.
Prix Laisné. Pour l'élève le plus méritant de l'École d'Horticulture
des Pupilles de la Seine. (V. le Journal, 3« série, IV, 1882, pp. 631
et 753.)
Concours annuels.
Médaille Pellier. Pour le plus beau lot de Pentslemon.
Prix Joubert de VUiberderie. — Le 10 janvier 1889, le Conseil
d'administration, se conformant au vœu émis par le D»" Joubert
de l'Hiberderie, dans son testament, a ouvert un concours pour
un prix de 2,500 francs à décerner au nom de ce généreux
donateur. Ce prix est destiné à un ouvrage publié récemment
el imprimé ou manuscrit, sur l'Horticulture maraîchère, l'Arbo-
riculture et la Floriculture réunies, considérées dans leurs
usages journaliers et les plus pratiques. Le concours est perma-
nent et le prix peut être décerné chaque année.
Si l'ouvrage présenté au concours est manuscrit, il devra être aussi
succinct que possible et, si son auteur obtient le prix, il sera
tenu d'en faire la publication dans le délai d'un an. (Voyez le
Journal, 3^ série, XI, 1889, p. 5 et 81.)
SOCIETE NATIONALE D'HORTICULTURE
DE FRANCE
EXPOSITION GÉNÉRALE
DE CHRYSANTHÈMES, DE FRUITS, CYCLAMENS, ŒILLETS,
ASTERS, ETC.
Ouverte du 17 au 22 novembre 1896 inclusivement
au Palais de Tlndustrie, aux Champs-Elysées.
RÈGLEMENT ET PROGRAMME
DISPOSITIONS GÉNÉRALES
Conformément à la décision prise par le Conseil d'Adminis-
tration, dans sa séance du 12 mars 1896, une Exposition, des-
tinée à recevoir les Chrysanthèm&s, les Fruits, Cyclamens,
Œillets, Asters et autres fleurs de la saison, sera tenue au
Palais de l'Industrie, aux Champs-Elysées, du 17 au 22 no-
vembre 1896.
Tous les horticulteurs et amateurs français sont invités à
prendre à cette Exposition la plus grande part possible.
Les horticulteurs et amateurs étrangers sont admis dans le
concours pour nouveautés en Fleurs, Fruits et Plantes.
Les récompenses consisteront en médailles d'honneur, mé-
dailles d'or, grandes médailles de vermeil, médailles de vermeil,
grandes médailles d'argent, médailles d'argent, médailles de
bronze et mentions honorables.
Il sera donné un diplôme avecles médailles aux exposants qui
en auront fait la demande à la Société, au plus tard quinze
jours après la fermeture de rBxposition.
Les médailles et prix que la Société pourrait obtenir excep-
236 EXPOSITION GÉNÉRALE DE NOVEMBRE 1896.
tionnellement de la munificence du Gouvernement et de la Ville
de Paris seront considérés comme médailles et prix d'honneur
et décernés au nom du Gouvernement de la République.
Des médailles seront mises à la disposition du Jury pour
récompenser, s'il y a lieu, les apports non prévus au programme
et ceux qui auront le plus contribué à l'ornementation de l'Ex-
position (1).
Toutes les récompenses seront laissées à la libre appréciation
du Jury.
Les médailles d'honneur remplaceront toutes les récompenses
obtenues par le même Exposant.
Les médailles non réclamées une année après le jour de la
distribution des récompenses ne seront plus délivrées et appar-
tiendront de droit à la Société.
Dans les Concours de collections, il ne sera accepté qu'un
spécimen de chaque variété.
La même espèce ou variété de plante ne pourra figurer dans
plusieurs Concours du même Exposant.
Chaque présentation formant un Concours devra être nette-
ment séparée.
Les Concours existeront entre horticulteurs, amateurs, jardi-
niers, instituteurs, directeurs ou jardiniers-chefs des établisse-
ments subventionnés et Sociétés d'Horticulture en nom collectif.
Les lots collectifs seront acceptés et ne pourront concourir
avec les lots individuels.
Ne seront admis avec la mention hors concours que les pro-
duits des jardins publics ou scientifiques (2).
(1) Ne pourront être admis comme Concours imprévus que les
végétaux et produits horticoles non prévus dans le présent pro-
gramme.
(2) D'après une décision du Conseil d'Administration en date du
25 janvier 1883, tout Membre qui a été rayé des contrôles de la
Société ne peut prendre part aux Expositions.
RÈGLEMENT ET PROGRAMME 237
DISPOSITIONS SPÉCIALES
Réception^ installation et enlèvement des Plantes,
Fleurs^ Fruits, etc.
Art. \ "', — Les horticulteurs ou amateurs qui voudront prendre
part à cette Exposition devront adresser, avant le samedi
7 novembre 1896, terme de rigueur^ à M. le Président de la
Société, rue de Grenelle, 84, une demande écrite d'admission,
accompagnée :
i° De rindication des Concours auxquels ils désirent prendre
port. F'ormalité obligatoire ;
2° De la liste nominative et complète des genres, espèces ou
variétés de plantes qu'ils désirent présenter;
3° De l'indication exacte, pour chaque concours, de l'espace
superficiel qu'ils peuvent occuper;
4" De la quantité de carafes pour fleurs coupées et d'assiettes
pour fruits qui leur seront nécessaires.
Ces formalités sont obligatoires.
Art. 2. — Les plantes qui doivent figurer à cette Exposition
seront reçues, les 15 et 16 novembre, de huit heures du matin à
quatre heures du soir.
Les fleurs coupées seront reçues le 16 novembre, et le grou-
pement définitif devra en être terminé avant 4 heures du soir.
Art. 3. — Chaque plante exposée doit être munie d'une éti-
quette portant son nom scientifique (espèce ou variété) écrit
d'une façon lisible ou correcte.
Les plantes de collection dont l'étiquette ne porterait qu'un
numéro et non le nom de la plante seront exclues des Concours
par le Jury d'admission.
Les plantes qui ne sembleraient pas pouvoir rentrer dans l'un
des Concours de ce programme devront être l'objet d'une de-
mande particulière, sur laquelle il sera statué spécialement.
Les plantes présentées comme nouvellement introduites de-
vront être munies d'une étiquette indiquant leur nom et, autant
23S EXPOSITION GÉNÉRALE DE NOVEMBRE 1896.
que possible, le lieu de leur origine et la date de leur introdue-
tion.
S'il s'agit d'une variété nouvelle obtenue de semis, l'Exposant
devra renfermer dans un billet cacheté, joint à la plante, le
nom qu'il propose de lui donner. Ce billet ne sera ouvert que si
la plante^est jugée digne de récompense.
Art. 4. — Il est interdit aux Exposants de placer des pan-
cartes indiquant leurs noms et adresse avant que la décision
du Jury leur ait été communiquée par le Secrétariat de la Société.
Tout contrevenant serait, par ce fait, exclu du Concours.
Art. 5. — MM. les Exposants sont tenus de procéder à l'enlè-
vement des produits exposés, dès le lendemain de la clôture
h partir de huit heures du matin. Ils devront avoir terminé
le 24, à quatre heures du soir. Passé ce délai, la Société se
trouvera dans la nécessité de les faire enlever aux frais des
Exposants.
Aucun enlèvement de produits ne pourra avoir lieu le soir de
la fermeture.
Art. 6. — Les envois devront être adressés franco à M. le
Président de la Commission des Expositions, au Palais de l'In-
dustrie, à Paris, et devront être parvenus le 16, à deux heures
du soir, dernier délai.
Art. 7. — Chaque Exposant devra se trouver à l'Exposition
pour contribuer au placement de ses produits dans les emplace-
ments qui lui seront assignés ; il pourra se faire représenter par
un mandataire. En cas d'absence de l'un et de l'autre, la Com-
mission fera disposer les plantes à l'endroit désigné par elle, aux
frais de l'Exposant. Les Exposants sont tenus de venir recon-
naître leurs emplacements avant le lundi 16 novembre, à
deux heures du soir. Passé ce délai, la Commission disposera
des emplacements de tous les Exposants qui n'auront pas encore
envoyé leurs produits ou reconnu et pris l'engagement de rem-
plir les emplacements qui leur seront accordés.
RKGLEMENT ET PROGRAMME. ^39
§ 2. — Jury.
Art. 8. — Les membres du Jury seront nommés par le
Bureau de la Société.
Le Jury commencera ses opérations le 17 novembre^ à
neuf heures du matin.
MM. les membres du Jury sont admis à exposer, mais ne
peuvent prendre part aux concours (art= 60 du Règlement de la
Société) .
Art. 9. — Le Jury sera dirigé dans son ensemble par le
Président de la Société (art. 58 du Règlement de la Société).
Le Secrétaire-général remplira près du Jury, dans son en-
semble, les fonctions de Secrétaire ; il sera assisté des Secrétaires
de la Société qui le représenteront près de chaque section, et des
membres de la Commission d'organisation, qui seront seuls
chargés de recueillir les observations que les Exposants auraient
à présenter et de donner les renseignements dont le Jury pour-
rait avoir besoin.
Chaque section de Jury devra rédiger et signer le procès-
verbal de ses décisions sur une feuille spéciale préparée à cet effet.
Art. 10. — Aucune personne étrangère à la Commission des
Expositions ne pourra pénétrer dans l'enceinte de l'Exposition
avant les heures où elle sera ouverte au public.
Art. W. — Après le jugement rendu par le Jury, les Exposants
devront placer leurs noms et adresse sur leurs lots, ainsi
qu'une pancarte indiquant la nature de la récompense accordée.
Cette pancarte devra rester sur le lot pendant toute la durée de
l'Exposition, ainsi que le nom et l'adresse de l'Exposant (1).
Art. 12. — Tout Exposant qui refuserait la récompense que le
Jury lui aurait accordée serait privé du droit de participer à
l'Exposition suivante.
(1) Les pancartes indiquant la nature des récompenses accordées
seront à la disposition de MM. les Exposants, qui pourront les récla-
mer au bureau du Secrétariat (au siège de l'Exposition).
240, EXPOSITION GÉNÉRALE DE NOVEMBRE 1896.
§ 3. — Commission d'organisation et de su7'veillance
de r Exposition.
Art. 13. — La Commission des Expositions, constituée en
Jury d'admission, sera chargée de la réception de tous les
produits présentés. Elle aura sur eux un droit absolu de con-
trôle et de placement. Elle fixera, en les modifiant, si cela est
nécessaire, les dimensions de l'espace demandé.
Elle devra, en outre, refuser l'admission de tout ce qui ne
lui paraîtra pas digne de figurer à l'Exposition.
Les Exposants seront tenus de se conformer à toutes les
mesures d'ordre et d'installation qui leur seront indiquées par
la Commission, qui aura le droit de décision dans tous les cas
non prévus au présent Règlement.
Les soins d'entretien et de nettoyage à donner aux végétaux
et produits exposés devront être terminés tous les jours, avant
dix heures du matin.
Art. 15. — Le Secrétariat de la Société, assisté d'un nombre
suffisant de Commissaires nommés par le Conseil, sera chargé
de la surveillance de l'Exposition.
Art. 16. — La Société donnera tous ses soins aux objets
exposés, mais elle ne répond d'aucune perte ni d'aucun dégât.
Aucune autorisation de livraison de Plantes ou de produits
exposés ne sera accordée aux Exposants pendant la durée de
l'Exposition., ni le soir de la fermeture.
Les Exposants seront personnellement responsables des acci-
dents qui pourraient arriver, par leur faute, dans l'enceinte de
l'Exposition.
Tout Exposant reconnaît de fait avoir pris connaissance des
présents Règlement et Programme, et y adhérer.
Approuvé en séance du Conseil, le 12 mars 1896.
Le Secrétaire-général , Le Président,
A. Chatenay. Léon Say.
RÈGLEMENT ET PROGRAMME. 241
PROGRAMME DES CONCOURS
— .'-??5Sb^^^
CHRYSANTHÈMES
CONCOURS ENTRE HORTICULTEURS
Plantes en pots
Collections en belle culture.
1" concours. — La plus belle collection de 100 variétés.
2^ concours. — La plus belle collection de 50 variétés.
3^ concours. — La plus belle collection de 25 variétés.
4® concours. — La plus belle collection de 12 variétés.
5^ concours. — La plus belle collection de 12 variétés à fleurs
duveteuses.
6^ concours. — La plus belle collection de 12 variétés-nou-
velles de l'année 1895.
V concours. — Les 25 plus belles variétés cultivées, à lige
formant tête.
8® concours. — Les 12 plus belles variétés cultivées, à tige
formant tète.
9^ concours. — Le plus beau spécimen cultivé, à lige formant
tête.
10« concours. — Les 25 plus belles variétés cultivées en touffes
basses.
11'^ concours. — Les 12 plus belles variétés cultivées en touffes
basses.
12*^ concours. — Les 6 plus belles variétés cultivées en touffes
basses.
13e concours. — Les 3 plus belles variétés cultivées en touffes
basses.
Chaque Exposant peut prendre part à tous les concours de col-
lections, mais il ne lui sera décerné que la plus haute des récom-
penses qui lui seront attribuées dans le même genre.
2il EXPOSITION GÉNÉRALE DE NOVEMBRE 1896.
4 4^ concours. — Le plus beau spécimen cultivé en toiiiïe basse.
15" concours. — Les 6 plus belles variétés à fleurs blanches,
16^ concours. — Les 6 plus belles variétés à fleurs jaunes.
'17® concours. — Les 6 plus belles variétés à fleurs roses.
18® concours. — Les 6 plus belles variétés à fleurs rouges.
19® concours. — Le plus beau lot de Chrysanthèmes grefl*és
ne dépassant pas 25 plantes.
20® concours. — Le plus beau lot de Chrysanthèmes grefl'és
ne dépassant pas 12 plantes.
'21® concours — Le plus beau spécimen greff'é.
22® concours. — La plus belle collection de 100 variétés cul-
tivées en godets ne dépassant pas0™12 de diamètre.
23® concours. — La plus belle 'collection de 50 variétés cul-
tivées en godets ne dépassant pas 0'°12 de diamètre.
24® concours. — La plus belle collection ne dépassant pas
30 plantes en 10 variétés cultivées spécialement pour les marchés.
Plantes en pots
Culture à la très grande fleur.
^S'' concours. — La plus belle collection de 50 variétés.
26* concours. — La plus belle collection d9 25 variétés.
ST*" concours. — La plus belle collection de 12 variétés.
28® concours. — La plus belle collection de 6 variétés.
29® concours. — Le plus beau spécimen.
Fleurs coupées (1)
Collections en belle culture.
30® concours. — La plus belle collection de 100 variétés.
31® concours. — La plus belle collection de 75 varriétés.
32® concours. — La plus belle collection de 50 variétés.
33® concours. — La plus belle collection de 25 variétés.
34® concours. — La plus belle collection de 12 variétés.
(1) Des carafes sont mises à la disposition de MM. les Exposants
de fleurs coupées.
RÈGLEMENT HT PROGRAMME. iiVA
Fleurs coupées
Culture spéciale à la 1res grande fleur.
35® concours. — La plus belle collection de 75 variétés.
36^ concours. — La plus belle collection de 50 variétés.
37" concours. — La plus belle collection de 25 variétés.
38^ concours. — La plus belle collection de 12 variétés.
39® concours. — La plus belle collection de 6 variétés.
40^ concours. — La plus belle fleur présentant le plus grand
développement.
CONCOURS ENTRE AMATEURS
Plantes en pots
Collections en belle culture.
41" concours. — La plus belle collection de 5 variétés.
42^ concours. — La plus belle collection de 25 variétés.
43® concours. — La plus belle collection de 12 variétés.
44« concours. — La plus belle collection de 12 variétés à
fleurs duveteuses.
45^ concours. — Les 12 plus belles variétés nouvelles de
l'année 1895.
46*" concours. — Les 12 plus belles variétés cultivées à tige
formant tête.
47® concours. — Le plus beau spécimen cultivé à tige formant
têle.
48® concours. — Les 12 plus belles variétés cultivées en touffes
basses.
49e concours. — Les 6 plus belles variétés cultivées en touffes
basses.
50® concours. — Les 3 plus belles variétés cultivées en touffes
basses.
51® concours. — Le plus beau spécimen cultivé en touffe
basse.
52^ concours. — Les 6 plus belles variétés à fleurs blanches.
53® concours. — Les 6 plus belles variétés à fleurs jaunes.
244 EXPOSITION GÉNÉRALE DE NOVEMBRE 1896.
54® concours. — Les 6 plus belles variétés à fleurs roses.
55® concours. — Les 6 plus belles variétés à fleurs rouges.
56° concours. — Le plus beau lot de Chrysanthèmes greffés
ne dépassant pas 12 plantes.
57* concours. — Le plus beau spécimen greffé.
Plantes en pots
Culture à la très grande fleur.
58® concours. — La plus belle collection de 25 variétés.
59^ concours. — La plus belle collection de 12 variétés.
60^ concours. — La plus belle collection de 6 variétés.
61' concours. — Le plus beau spécimen.
Fleurs coupées (1)
Collections en belle culture.
62*= concours. — La plus belle collection de 100 variétés.
63'' concours. — La plus belle collection de 75 variétés.
64® concours, — La plus belle collection de 50 variétés.
65^ concours. — La plus belle collection de 25 variétés.
66® concours. — La plus belle collection de 12 variétés.
Fleurs coupées
Culture spéciale à la très grande fleur.
67^ concours. — La plus belle collection de 75 variétés.
68® concours. — La plus belle collection de 50 variétés.
69® concours. — La plus belle collection de 25 variétés.
70® concours. — La plus belle collection de 12 variétés.
71® concours. — La plus belle collection de 6 variétés.
72^ concours. — La plus belle fleur présentant le plus grand
développement.
(1) Des carafes sont mises à la disposition de MM. les Exposants de
fleurs coupées.
RÈGLEMENT ET PROGRAMME. 245
NOUVEAUTÉS INÉDITES
Non encore au commerce.
TS*" concours. — La ou les plus belles variétés inédites non
encore au commerce ne dépassant pas 25 sujets, présentés soit
en pot, soit en fleur coupée, par les horticulteurs et les amateurs.
Un jury spécial, composé par moitié de membres présentés par
les Exposants et moitié de membres nommés par le Bureau, exami-
nera les variétés inédites non encore au commerce.
Les nouveautés pourront être récompensées par des médailles et
par des certificats de mérite de !>"% 2'^ et 3« classes.
Ce jury se réunira le 17 novembre 1896 à 8 heures précises du
matin.
FRU ITS (1)
74® concours, — Pour un ou plusieurs fruits non encore au
commerce, obtenus de semis par l'exposant.
Les fruits nouveaux ne pourront être récompensés que s'ils ont
été dégustés préalablement par le Comité d'Arboriculture.
75® concours. — Pour la collection de fruits la plus complète
et la plus remarquable par la beauté et la qualité des échantil-
lons {troii fruits au moins de chaque variété et cinq au plus).
76® concours. — Pour la plus belle collection de Poires soi-
gneusement étiquetées.
77® concours. — Pour la plus belle collection de Poires, com-
posée de 30 variétés nommées {il ne sera reçu que quatre échan-
tillons de chacune d'elles).
78® concours. — Pour le plus beau lot de Poires formé de
15 variétés bien étiquetées.
79® concours. — Pour la plus belle collection de Pommes
(trois échantillons de chaque variété au moins et cinq au plus).
{{) Dans les concours de collection de fruits: Poires, Pommes,
Raisins, Fruits secs, il ne sera reçu qu une assiettée de chaque va-
riété.
Mi'i EXPOSITION GÉNÉBALE DE NOVEMBRE 1896.
SO'' concours. — Pour la plus belle collection de Pommes
composée de 50 variétés bien étiquetées.
81° concours. — Pour le plus lot de Pommes formé de
15 variétés bien étiquetées.
82® concours. — Pour la collection la plus belle et la plus
correctement étiquetée de fruits à cidre.
83'' concours. — Pour la plus belle collection de 50 variétés
de fruits à cidre bien étiquetés.
84® concours. — Pour la plus belle collection de fruits bacci-
formes (Pommiers microcarpes).
85^ concours. — Pour le plus beau lot de Pèches.
86® concours. — Pour la plus belle collection de fruits mous
d'arrière-saison.
87® concours. — Pour la plus belle collection de Raisins de
table, composée de 25 variétés nommées.
88^ concours. — Pour le plus bel apport de Chasselas de Fon-
tainebleau, qui ne sera pas moindre de 5 kilogrammes.
89® concours. — Pour la plus belle collection de Raisins de
cuve.
90® concours. — Pour les plus belles corbeilles de fruits.
91^ concours. — Pour la plus belle corbeille d'une seule va-
riété, dans chaque genre de fruit ne dépassant pas 50.
92® concours. — Pour la plus belle ornementation de table
avec fruits frais divers.
93' concours. — Pour la plus belle collection de fruits secs,
tels que Noix, Noisettes, Amandes, Châtaignes, etc., etc.
94® concours. — Pour les fruits cultivés en Algérie et dans le
midi de la France.
95® concours. — Pour la collection de fruits moulés la plus
remarquable présentée par l'auteur.
RÈGLEMENT ET l'KOGRAMME. :247
PLANTES FLEURIES
Plantes en pots
96" concours. — Pour le plus beau lot de Cyclamens variés
ne dépassant pas 100 plantes.
97*^ concours. — Pour le plus beau lot de Cyclamens variés
ne dépassant pas 50 plantes.
98^ concours. — Pour le plus beau lot de 6 Cyclamens variés
remarquables par leur belle culture et leur belle floraison.
99^ concours. — Pour le plus beau lot de Cyclamens variés à
fleurs doubles ne dépassant pas 30 plantes.
100^ concours. — Pour le plus beau lot de Cyclamens variés
à feuillage panaché ne dépassant pas 30 plantes.
ICI® concours. — Pour le plus beau lot d'OEillets variés ne
dépassant pas 100 plantes.
102^ concours. — Pour le plus beau lot d'CËillets variés ne
dépassant pas 50 plantes.
103^ concours. — Pour le plus beau lot d'CEillets cultivés à
grandes fleurs ne dépassant pas 50 plantes.
lOi*" concours. — Pour le plus beau lot de Lilas forcés ne dé-
passant pas 25 plantes.
105^ concours. — Pour le plus beau lot d'Asters variés ne dé-
passant pas 25 plantes.
lOô*" concours. — Pour les plantes fleuries ou à feuillage iné-
dites non encore au commerce.
BOUQUETS ET GARNITURES D'APPARTEMENTS
107^ concours. — Pour les plus beaux bouquets.
108° concours. — Pour les plus beaux bouquets à prix mar-
qués, ne dépassant pas o francs.
109^ concours. — Pour les plus beaux bouquets ou ornemen-
tations diverses faites avec des Chrysanthèmes.
248 EXPOSITION GÉNÉRALE DK NOVEMBRE 189(i.
110" concours. — Pour les plus beaux motifs d'ornements en
fleurs et fruits réunis.
111^ concours. — Pour la plus belle gerbe de Lilas forcé.
Seront admis à cette Exposition, mais ne seront pas soumis à
l'examen du Jury, les ouvrages et publications horticoles relatifs
aux Chrysanthèmes, Fruits et autres plantes exposées.
D'autres produits non prévus au présent programme pourront
être admis à lExposition, si l'emplacement le permet. Dans ce cas,
un avis ultérieur sera adressé aux intéressés en temps utile.
Fait en séance du Conseil, le 12 mars 1896.
Le Secrétaire-général^ Le Président de la Société ^
A. Chatenay. Léon Say.
CHRONIQUE. 249
CHRONIQUE
Modification des arrêtés relatifs à la circulation en
France des produits agricoles et horticoles. — A la suite
des réclamations dont la Société nationale d'Horticulture de
France a pris l'initiative, le ministre de l'Agriculture vient de
modifier ainsi qu'il suit les arrêtés promulgués au début de
l'invasion phylloxérique :
« Les dispositions de l'article premier de l'arrêté ministériel
du 13 juin 1882 et celles de l'article 2 du 15 juin 1882 sont ainsi
modifiées : « Les produits de l'agriculture et de l'horticulture
tels que légumes, fruits et graines de toute nature, fleurs
coupées ou en pots, etc., quelle que soit leur provenance, les
plants, arbustes et tous végétaux autres que la Vigne circulent
librement dans toute l'étendue du territoire de la République
française.
« La même liberté de circulation existe pour les raisins de
table et de vendange, les pépins et lea marcs de raisins.
« Toutefois, si les raisins de vendange et les marcs de raisins
sont à destination d'arrondissements, non autorisés à recevoir
des Vignes provenant d'arrondissements phylloxérés, ils ne de-
vront être accompagnés d'aucun débris de Vignes, de feuilles ou
sarments de Vignes. »
Mort de l'abbé Delavay. — Le journal le Monde des plantes
annonce la mort de l'abbé Delavay, missionnaire au Yunnan,
auquel l'Horticulture doit l'introduction d'un grand nombre de
plantes intéressantes. Cet ardent botaniste a adressé au Muséum
un herbier très important dans lequel M.Franchet a pu trouver
une quantité considérable d'espèces nouvelles.
Les jardins de Kew. — Les jardins de Kew, si justement
renommés tant en Angleterre que sur le Continent pour leur
installation modèle, leur entretien général, aussi bien que pour
les ricbes collections de plantes vivantes, de plantes sèches, de
produits économiques de diverse nature qu'ils contiennent, sont
17
250 CHRONIQUE.
un lieu de rendez-vous général pour les étrangers habitant
Londres et ses environs. Le but de ces visiteurs est, presque
sans exception, le plaisir d'une promenade et une occasion de
passeragréablement le dimanche. Ces jardins remarquables, avec
toutes leurs richesses végétales, sont aussi largement appréciés
et bien fréquentés par le public anglais qui trouve un plaisir
spécial à visiter ce parc où régnent l'ordre et la bonne tenue,
et ces serres contenant des plantes qui feraient honneur à des
établissements horticoles, aussi bien que d'autres d'un intérêt
purement botanique. Les unes comme les autres y sont parfai-
tement cultivées. Le chiffre officiel des visiteurs durant l'année
1895 a été de 1,407,369. Un fait digne de remarque, c'est que
le nombre moyen des visiteurs par année, de 1885 à 1894, est
de 1,416,887. 11 est à noter aussi que là il n'y a ni éléphant ni
dromadaire, ni autruche; que les plantes à elles seules forment
toute l'attraction pour le public qui sait si bien les apprécier.
(G. Schneider.)
Une nouvelle famille de Champignons parasites. —
Dans les aiguilles de Conifères qui lui ont été communiquées
par MM. Fliche et Mer, M. Paul Vuillemin a découvert deux
Champignons parasites qu'il considère comme les représentants
d'une famille nouvelle de l'ordre des Ustilaginées, rappelant à
certains égards les Ascomycètes et les Hyphomycètes : la famille
des Hypostomacées.
Chacun de ce» parasites est le type d'un genre nouveau. Le
premier, Meria Laricls, est l'agent d'une maladie du Mélèze,
décrite récemment par M. E. Mer (Comptes rendus de V Académie
des sciences, 16 décembre 1895). Le second, Hypostomum Fli-
chianum, attaque les Pinus austriaca et montana, aux environs
de Sens, altère les aiguilles dès leur apparition, provoque leur
chute au commencement de la deuxième année et tue les sujets
débiles.
M. Vuillemin donne la description de ces Champignons dans
les Comptes rendus de l' Académie des sciences, n" 9, 2 mars 1896.
Les fleurs pour le marché de Londres. — Les îles Scilly,
qui jouissent d'une température excessivement agréable, ont le
SÉANCE DU 12 MARS 1896. 251
privilège de fournir chaque hiver une grande quantité de fleurs
pour ]e marché de Londres. En raison de l'hiver tout à fait
exceptionnel que nous venons de traverser, ces îles, fortunées
par leur position, ont fourni des quantités énormes de fleurs de
Narcisses. On pourra se faire une idée de l'importance du com-
merce existant déjà, par ce fait que, durant les trois dernières
semaines de février, plus de 30,000 colis de fleurs en ont été
exportées. C'est le il février que la plus grande quantité a été
expédiée; ce jour-là, il en est parti 4,739 colis, d'un poids total
de 10,000 kilos. Ces fleurs sont généralement transportées par
le train poste; mais, en raison de leur grande quantité il a été
plusieurs fois nécessaire de former un train spécial. Malheureu-
sement, si la marchandise a été abondante, il s'ensuit que,
malgré sa beauté, les prix ont été très bas, et n'ont pas compensé
les pertes que les cultivateurs ont eu à subir en raison des
rigueurs exceptionnelles de l'hiver précédent, pendant lequel
leurs produits ne pouvaient être expédiés sur Londres en raison
des gelées continuelles. (G. Schneider.)
PROCES -VERBAUX
SÉANCE DU 12 MARS 1896.
Présidence de HI. Albert TrufTaut, vice-président.
La séance est ouverte à 3 heures en présence de 130 membres;
15 honoraires et 115 titulaires.
En l'absence du secrétaire rédacteur, indisposé, M. le secré-
taire général adjoint donne lecture du procès-verbal de ladernière
séance qui est adopté sans observation.
Après un vote de l'assemblée, M. le président proclame l'ad-
iV. B. — La commission de rédaction déclare laisser aux auteurs
des articles admis par elle à l'insertion dans le Journal la responsa-
bilité des opinions qu'ils y expriment.
252 1»R0CÈS-VERBAUX.
mission de 16 nouveaux membres titulaires et d'une dame pa-
tronnefse.
Il annonce le décès de M. Pierre Verdier, de Nogent, membre
de la Société'depuis l'année 1857.
M. le secrétaire général procède au dépouillement de la corres-
pondance qui comprend :
A. — Correspondance manuscrite :
Lettre de M. Lecoq-Dumesnil qui met à la disposition de la
Société une somme de deux cents francs pour l'acquisition d'une
médaille d'or, grand module, dite médaille d'honneur, à dé-
cerner en son nom à la suite de l'exposition de mai. De vifs
remerciements seront adressés au donateur.
B. — Correspondance imprimée :
4° Lettre de la Société d'Horticulture de Boulogne-sur-Seine,
annonçant qu'une exposition aura lieu à Boulogne-sur-Seine, du
29 août au 2 septembre 1896;
2» Programme de l'exposition que la Société nantaise d'Hor-
ticulture tiendra à Nantes du 30 mai au T'" juin 1896.
C. _ Ouvrages destinés a la Bibliothèque :
1" Feuille d'informations du ministère de V Agriculture, n"* 11
et 12;
^'^ Société d' Agriculture de la Haute-Garonne, séance publique
annuelle du 5 janvier 1896. Allocution de M. le D^ Clos, prési-
dent de la Société;
3° LHybridité en agriculture^ par M. le D' Clos. Brochure de
18 pages;
4» Le Chrysanthème, par M. Baphaël de Noter, vol. in-18, de
36 pages;
5° La Taille des arbres fruitiers, pair M. Raphaël de Noter, vol.
in-18, de 35 pages ;
6" La Mosaïculture, par M. Raphaël de Noter, vol. in -18 de
35 pages ;
7* Les 'Bégonias, par M. [Raphaël de Noter, vol. in-18 de
35 pages.
SÉANCE DU 12 MARS 1896. 253
Une commission composée de MM. Nonin, Chevalier, Hariot
et Vacherot a été nommée pour examiner les ouvrages de M. de
Noter, et en faire l'objet d'un rapport général;
8" Les Fougères, par M, Gh. Maron, 1 vol. de 122 pages.
Objets soumis a l'examen des comités.
Au comité d'arboriculture fruitière :
Par M. Valaud, propriétaire amateur à Liverdy (Seine-et-
Marne), 2 corbeilles de fruits de saison : Poires et Pommes variées.
Ces fruits sont remarquables au point de vue de la conservation
et de le beauté : Les Poires Belle Angevine et Catillac sont sur-
tout très belles. Une prime de 1""^ classe est demandée pour
cet apport.
Au comité de floriculture :
1° Par M. Page, jardinier-en-chef chez M. Robert Lebaudy, à
Bougival, 7 Gloxinias variés, semis de 1895, présentés comme
culture avancée. On propose d'attribuer une prime de 1'® dasee
à ces belles plantes ;
2° Par M. Bergeron, horticulteur eu Vésinet (Seine-et-Oise),
8 Primevères variées, à feuillage monstrueux que le présenta-
teur désigne sous le nom de Primevères André Bergeron. Des
remerciements lui sont adressés;
•S'^ Par M. Thibaut, jardinier chez M. Libreck, rue du Rane-
lagh, 53, Paris, un Chorizema Chandlerl, élégante Léguraineuse
de serre froide pour laquelle on propose l'attribution d'une prime
de 3^ classe.
Au comité des Orchidées :
•P Par M. Buitel, jardinier au château de Mello, 1 Vanilla
planifolia, plante portant 57 gousses; plus 17 fruits détachés
atteignant le maximum de développement et 7 fruits récoltés en
1895, présentés comme point de comparaison. Une prime de
1'^'^ classe, avec félicitations, est demandée spécialement pour la
belle culture.
2'* Par M. Chéron, à Liancourt (Oise), des paniers à Orchidées
S54 PROCES-VERBAUX.
en engrais aggloméré. Ces paniers seront mis à Tessai par plu-
sieurs membres du comité ;
3° Par M. Page, jardinier-en-chef chez M, Lebaudy^ à Bougi-
val : 1 Cypripediwn Leùaudyaiiwn, hybride déjà présenté l'an-
née dernière et auquel un certificat de mérite de 1*^ classe a été
attribué lors de cette présentation ;
1 Cypripedium Calypso, pour lequel une prime de 3^ classe
est demandée ;
\ Oncidium Kramerianum , 1 Cypripedium RothschildianumeÀ
\ Lœlia acuminaia rosea^ plantes pour lesquelles on propose
Tattribution d'une prime de V^ classe;
4° Par MM. Ghantrier frères, horticulteurs à Mortefontaine
(Oise), 1 Fulophiella Elisabethœ. On vote un rappel de prime
de 1''^ classe et des félicitations pour la belle culture;
5° Par M. Thibaud, jardinier chez M. Libreck, à Passy :
1 Dendrobium aggregatum majus, \ Oncidium fuscatum;
\ Phajm grandifolius. Une prime de 2*^ classe est proposée
pour ces plantes et particulièrement pour le Dendrobium aggre-
gatum majus ;
6° Par M. Ghantin, 13, rue de l'Amiral Mouchez, à Paris, 2
tiges florales ôe Lœlia anceps, pour lesquelles des remerciements
lui sont adressés.
L'un de MM. les secrétaires annonce de nouvelles présenta-
tions et la séance est levée à 3 heures 45 minutes.
SÉANCE DU 26 MARS 1896.
Présidence de M. Albert Truffaut, vice-président.
La séance est ouverte à 3 heures. Le nombre des membres qui
ont signé les registres de présence est de 219 : 23 honoraires
et 196 titulaires.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
Après un vote de l'assemblée, M. le Président proclame
l'admission de 7 nouveaux membres.
SÉANCE DU 26 MARS 1896. 255
Il exprime de vifs regrets sur les pertes que la Société vient
d'éprouver par les décès de M. Louis-Alphonse Poulain, de Pon-
tault-Combault (Seine-et-Marne), membre honoraire, qui faisait
partie de la Société depuis l'année 1858, et de M. Etienne-
Charles Duchefdelaville, d'Ivry (Seine), sociétaire depuis 1886.
M. le secrétaire général procède au dépouillement de la cor-
respondance qui comprend :
A. — Correspondance manuscrite :
Lettre de M. Dantin, qui adresse des échantillons de mastic à
greffer, destinés aux sociétaires qui voudraient l'expérimenter.
B. — Correspondance imprimée :
1° Règlement et programme de l'exposition que la Société
d'Horticulture et de Viticulture de la Charente tiendra h Angou-
lème, du 30 mai au 1®'*juin 1896;
20 Programme du concours général de pulvérisateurs organisé
à Bordeaux par la Société d'agriculture de la Gironde. (Les
demandes de renseignements et d'admissions au concours
devront être adressées à M. Maxwell, 9, Cours du XXX Juillet, à
Bordeaux, avant le 1"mai. Les concours éliminatoires auront
lieu du 10 au 15 mai. Le concours défînitit le l®"" juin.)
C. — Ouvrages destinés a la Bibliothèque :
1° Feuille d'informations du ministère de l Agriculture^
n°^ 13 et 14;
2° Annuaire Compte rendu de la Société de secours mutuels
des jardiniers du département de la Seine. Année 1895 ;
3" Résumé des leçons d'Horticulture (année 1895), suivi de la
Fabrication du cidre, par M. Delaville aîné, professeur de la
Société d'Horticulture de Beauvais. Brochure de 128 pages;
4° Les Arbres de la ville de Paris. Traité des plantations
d'alignement et d'ornement dans les villes et sur les routes dépar-
tementales, par M. A. Chargueraud, professeur d'arboriculture
de la Ville de Paris. Ouvrage publié avec l'autorisation et sous
les auspices de la Préfecture de la Seine. 1 vol in-8'' de 332 pages,
orné de 333 figures noires ;
256 PROCÈS-VERBAUX.
5° Etudes sur la végétation dans ses rapports avec Vaération
du sol. Recherches sur les plantations des promenades de Paris,
par M. Louis Mangin. Brochure in-8° de 69 pages, avec 8 figures
noires ;
6° Atlas des meilleures variétés de fruits à cidre ^ par
M. A. Truelle. Vol. in-8'' de 88 pages, accompagnées de
^0 planches en couleur;
7° Quarante-septième livraison du Dictionnaire pratique
d'Horticulture et de jardinage, par M. Nicholson, traduit, mis à
jour et adapté à nos usages par M. Mottet;
8° Cinquième fascicule du Dictionnaire populaire d'Agricul-
ture pratique, par MM. Gaston Percheron et Paul Dubreuil.
Notes et rapports déposés sur le bureau :
4" La Canaigre {Rumex hymeiiosepalus), par M. leD'^ Trabut,
membre correspondant de la Société;
2° Une maladie du Bégonia Rex occasionnée par un Néma-
tode : VHeterodera radicicola, par M. Gh. Julien, maître de con-
férences de pathologie végétale à l'École de Grignon;
3^' Rapport sur l'ouvrage de M. Anatole Cordonnier, Les
engrais pratiques en Horticulture. M. Ernest Bergman, rappor-
teur. Les conclusions du rapport demandant l'insertion dans le
journal et le renvoi à la Commission des récompenses sont
adoptées.
Objets présentés pour être jugés par les comités :
Au comité de culture potagère :
Par M. Hédiard, 21, place de la Madeleine, Paris, des tuber-
cules de ïopitanbour des Antilles [Maranta juncea). D'après le
présentateur, ces tubercules sont désignés sous le nom à'Yérènes
à Porto-Rico; ils sont comestibles et se mangent comme des
Pommes de terre nouvelles; il sont surtout rechej'chés dans les
colonies espagnoles (1). Des remerciements sont adressés à
M. Hédiard.
(1) Cette plante est en réalité le Calathea Allouia Lindl. [Maranta
Allouya Aublet, Phrynium Altouya Roscoe, Monandrian plants of the
Order Scitaminedef PI. 38, [Rédaction).
SÉANCE DU 26 MARS 1896. 257
Au comité de floriculture :
1° Par M. Ghauvart, horticulteur, rueHaxo, 93, Paris, quatre
boîtes de Pâqueretles comprenant les variétés Crête de Coq^ à
pétales (ou à ligules planes), à fleu?'s blanches, à fleurs tuyautées
variées.
Ces plantes sont très belles et le comité propose de leur
attribuer une prime de 2® classe.
2° Par M. Welker, horticulteur à la Gelle-Saint-Cloud, par
Bougival (Seine-et-Oise), 1 pied de Pi'imula verticillata. Cette
espèce intéressante est peu répandue; elle est remarquable par
ses fleurs abondantes et d'un beau jaune. On la multiplie par
graines; les plantes fleurissent l'année même du semis. Le
président du comité dit qu'il a vu, dans les parterres du Muséum,
un certain nombre de pieds en fleurs de cette Primevère. Une
prime de 2® classe est demandée pour cet apport.
S'' Par MM. Vilmorin, Andrieux et C'^, 4, quai de la Mégisserie,
Paris, une collection de Cinéraires hybrides à fleurs striées
variées. Les premières Cinéraires à fleurs striées ont été pré-
sentées au comité par la maison Vilmorin en 1895; elles sont
mises au commerce cette année.
D'après une note qui accompagne ces plantes, cette nouvelle
présentation a pour but de démontrer que cette race est bien
fixée et déjà sensiblement améliorée. Les fleurs striées se repro-
duiraient dans la proportion de 70 p. 100.
Le comité propose d'accorder une prime de P^ classe pour
cette intéressante présentation.
4° Par MM. Veitch et Sons, Royal Exotic Nurseries, Chelsea,
Londres, des fleurs de Primula acaulis, provenant de plantes
cultivées en pleine terre, à l'air libre et sans abri, présentées
pour montrer toute une série de tons nouveaux pour cette
espèce de plante, lesquels varient du bleu pâle au bleu foncé.
Ces fleurs, aux coloris si remarquables, excitent au plus haut
degré l'intérêt des membres du comité. Une lettre sera adressée
à MM. Veitch pour les prier d'envoyer, pour la prochaine
séance, un pied en fleurs, de manière à ce que l'on puisse se
rendre exactement compte de l'importance de cette remar-
258 PROCES-VERBAUX.
quable obtention et accorder une récompense en rapport avec
sa valeur.
5° Par MM. Cappe et fils, horticulteurs au Vésinet (Seine-et-
Oise), un Anthurium Scherzerianum, var. cymbiforme, c'est-à-
dire à spathe en forme de nacelle. Cette variété nouvelle a été
trouvée dans un semis; elle est bien franche et donne chaque
année une floraison analogue. Cette plante remarquable par
son feuillage et par ses belles inflorescences est présentée hors
concours et à titre de curiosité. Le comité adresse à MM. Cappe
de vifs remerciements.
e*» Par M. Chéron, fabricant à Liancourt-Rantigny (Oise), des
pots à fleurs en engrais aggloméré. M. Chéron met des pots à la
disposition des sociétaires qui consentiraient à les expérimenter
et à donner leur appréciation dans un rapport.
V Par M. Thibaut, jardinier chez M. Libreck, un Chorizema
Chandleri, remarquable par ses ûeurs extrêmement nombreuses
et d'un brillant coloris. De vifs remerciements sont adressés au
présentateur.
Au comité des Orchidées :
r Par MM. Dallemagne et C^% de Rambouillet (Seine-et-Oise),
1 Odontoglossum crispum, var. Trianœ ; \ 0. hybride, jaune;
\ 0. crispum, var. Jumelianwn. Une prime de ]'^ classe est
demandée pour l'ensemble du lot, avec félicitations pour
VO. crispwn Jumelianum ;
^« Par MM. Duval et fils, horticulteurs, rue de l'Ermitage à
Versailles.
1 Cattleya Trianxi, var. Marve, dédié à M^^' Marie Duval.
Cette variété nouvelle a été trouvée dans une importation de
1893. D'après les présentateurs elle a déjà fleuri et son labelle
a toujours eu la teinte bleu lavande qui la caractérise. On
propose une prime de T^ classe pour cette belle plante.
\ Odontoglossum Rœzli, var. fonnosum, fleurissant pour la
deuxième fois et provenant d'une importation de 1894. (Prime
de 1'^ classe.)
i Odontoglossum Rossi, var. majus perfectum et 1 0. Rossi
majus violaceum superbum. (Remerciements.)
SÉANCE DU 26 MARS 1896. 259
1 Odontoglossum supposé hybride des 0. triumphans et scep-
tynim. (Prime de 3^ classe.)
i Groupe d'Orcliidées comprenant: Odontoglossum crispum^
Cattleya Trianœi ; Cypripedium Boxalli^ C. Laivrenceanum,
C . Charlesworthiruberrimum: Dendrobium Wardia7ium, D. Lowi ;
Phalœnopsis Schilleriana. (Prime de %^ classe.)
' 3° Par M. Gardoso, 31 boulevard Beauséjour, Paris, 1 Cypri-
pedium Haynaldianum et un Cœlia. (Remerciements.)
i" Par MM. Cappe et fils, horticulteurs au Vésinet (Seine-et-
Oise). Une superbe variété nouvelle de Cattleya Trianœi qu'ils
désignent sous le nom de Semontensis et qui présente des fleurs
d'une ampleur extraordinaire. Un certificat de mérite de
\^^ classe est demandé pour récompenser cet apport;
Les mêmes présentateurs montrent 1 Odontoglossum qu'ils
considèrent comme un hybride naturel et pour lequel on propose
l'attribution d'une prime de 2^ classe.
5° Par M. Opoix, jardinier-en-chef au Palais du Luxembourg.
\ Cymbidium Lowi portant 3 tiges florales et à fleurs d'un coloris
très vif. (Prime de 2^ classe.)
6° Par M. Lesueur, horticulteur à Saint-Gloud (Seine- et-Oise),
1 Odontoglossum triumphans, 1 Mesospinidium vulcanicum gran-
diflorum et 1 Odontoglossum Alexandrse^ var. de Pacho. Une
prime de f^ classe est demandée pour l'ensemble du lot, remar-
quable comme bonne culture :
7° Par M. Ragot, de Villenoy-Meaux, 1 Cattleya Luddeman-
niana, 1 Cœlogyne Sanderiana et 1 Cattleya Trianœi, var.
Schrœderiana. On propose l'attribution d'une prime de 1'® classe
pour Tensemble de ce bel apport, avec félicitations pour le
Cattleya Luddemanniana qui est superbe ;
8° Par M. Ghéron, fabricant de pots à fleurs en engrais agglo-
méré, à Liancourt-Rantigny (Oise), des paniers à Orchidées
présentant une dose d'acide phosphorique garantie être de
17 p. 100. Le comité vote des remerciements à M. Ghéron en
attendant que des expériences viennent donner des indications
précises sur la valeur des objets présentés.
260 PROCÈS- VERBAUX.
Au comité d' arboriculture fruitière :
\'' Par M. Testard, de Senlis (Oise), 1 Cerisier en pot portant
des fruits à maturité. Les fruits sont très beaux pour la saison et
le comité propose d'attribuer une prime de l'® classe pour cet
apport.
2° Par M. B. Maumy fils, 7, place du Marché à Guéret (Creuse),
2 Pommes et 1 Poire à déterminer. La Poire est le Bésides vété-
rans; l'une des Pommes est la Reinette dorée; l'autre, inconnue,
de couleur rouge, est notée bonne;
3° Par M. Croux, pépiniériste à Châtenay (Seine), 31 Pommes
de collection ; fruits conservés. Une commission sera nommée
pour examiner ces fruits et en faire l'objet d'un rapport, après
dégustation.
Au comité des industries horticoles :
1° Par MM. Chéron, à Liancourt (Oise), des pots à fleurs en
engrais aggloméré. Une commission composée de MM. Wiriot,
Lavoivre, et Gennari a été nommée pour en faire l'examen ;
2" Par M. Aubry, rue Vieille-du-Temple, à Paris, un piège à
Guêpes.
Une commission composée de MM. Besnard, Poulailler et
Gochu aété nommée et donnerason appréciation dans un rapport.
Les propositions des comités, relatives aux récompenses à
accorder pour les présentations, sont mises aux voix et adoptées.
MM. Vilmorin-Andrieux et C'®, Opoix, Testard, abandonnent
leurs primes au profit de la Société.
M. le Président adresse de vives félicitations au comité des
Orchidées dans lequel les présentations se font chaque jour plus
nombreuses et plus intéressantes.
Il est heureux d'apprendre à l'assemblée que l'arrêté modi-
fiant les conditions de la circulation des produits horticoles sur
le territoire français vient de paraître (1). Il propose d'adresser
(1) Voir le texte de cet arrêté, p. 249.
SÉANCE DU 26 MARS 1896. 261
à M. le ministre de l'agriculture les remerciements de la Société
qui s'est mise à la tête du mouvement pour obtenir ces modifi-
cations et qui a aujourd'hui la grande satisfaction de voir ses
efforts couronnés de succès grâce à la bienveillance qu'elle a
rencontré en haut lieu.
Sur la proposition de M. le Président, l'assemblée vote, à
l'unanimité, l'adresse suivante que le bureau est chargé de faire
parvenir à M. le ministre de l'agriculture ;
(( La Société nationale d'Horticulture de France adresse à
M. le ministre de l'agriculture ses plus vifs remerciements pour la
sollicitude dont il a fait preuve à l'égard des intérêts horticoles
en provoquant d'importantes améliorations au régime des trans-
ports des végétaux en France. »
M. Julien prend la parole pour analyser une note qu'il a
déposée sur le bureau et quia trait à la maladie du Bégonia Rex,
Cette maladie, dit M. Julien a été signalée en 1892, par
M. Louis Cappe (journal Le Jardin, p. 281). Les Bégonia cul-
tivés à l'Ecole deGrignon étant atteints par cette même maladie,
il a cherché à déterminer la nature exacte du parasite auquel
elle est due, de manière à pouvoir lutter efficacement contre lui.
En examinant avec soin de nombreuses tubérosités qui existaient
notamment sur les racines des pieds dépérissants, il a pu établir
que ce parasite est un nématode, V Heterodera radicicola, qui
d'ailleurs vit sur un grand nombre d'autres plantes.
On peut combattre cette maladie par des fumigations à la
nicotine, qui ont donné de bons résultats à MM. Cappe et fils.
M. Julien préconise aussi Timmersion des racines porteuses
d'anguillules, dans l'eau ordinaire. Un séjour de vingt-quatre à
quarante-huit heures serait à son avis suffisant pour tuer tous
les individus non enkystés. Naturellement des applications à
diverses époques seraient nécessaires pour pouvoir atteindre les
animalcules à l'état de vie active. L'orateur pense qu'en prati-
quant de sérieux arrosages deux jours durant, par mois, sur les
plantes infestées, on réussirait à se débarrasser de cet ennemi»
(Applaudissements.)
262 PROCÈS-VERBAUX.
M. Louis Cappe demande la parole à propos de la communi-
cation qui vient d'être faite. La maladie étudiée par M. Julien
est, dit-il, différente de celle qu'il a observée sur les Bégonia,
laquelle est occasionnée par une sorte de Thrips qui vit sur
les feuilles. On détruit ce parasite par des fumigations à la
nicotine.
M. Louis Mangin résume devant l'assemblée les résultats de
ses recherches sur les plantations des promenades de Paris
établissant les rapports de la végétation avec l'aération du sol :
Sur l'aération du sol
DANS LES promenades ET PLANTATIONS DE PaRIS,
La perméabilité du sol est, à un double point de vue, une des
conditions nécessaires à la végétation ; d'une part, elle assure un
renouvellement d'air suffisant pour favoriser la croissance et ia
multiphcation des racines; d'autre part, elle favorise la circula-
tion de l'eau et empêche la stagnation si préjudiciable à beau-
coup de plantes.
Dans les sols agricoles, le sol, sans cesse ameubli par les tra-
vaux de culture, demeure toujours perméable; dans les sols
forestiers, la nature même de l'humus qui le constitue est favo-
rable à une circulation d'eau et d'air suffisante, aussi les
recherches de Boussingault et Lewy, d'Ebernaayer, de Schlœsing
fils, de Risler ont elles accusé, dans ces divers sols, une faible
quantité d'acide carbonique et une proportion d'oxygène voisine
de 19 ou 20 p. 100. On n'a donc pas à redouter, dans ces sols,
l'influence fâcheuse d'un excès d'acide carbonique, influence
signalée par de Saussure, Bœhm et Jentys.
Dans les plantations des villes, les conditions sont tout autres;
non seulement le sol dans lequel croissent les racines des arbres
n'estjamais remué, mais encore il est exposé au tassement résul-
tant d'une circulation importante, ou recouvert d'un revête-
ment imperméable qui ne laisse, pour la circulation de l'air,
que la faible surface offerte par les grilles disposées au pied
des arbres.
SÉANCE DU 26 MARS 1896. 263
Il y a lieu de se demander si, dans ces conditions, l'aération du
sol est suffisante. Cette question n'ayant été jusqu'ici ]'objet
d'aucune recherche, je me suis proposé de la résoudre et je viens
résumer brièvement les résultats d'une série d'observations
faites, l'année dernière, dans un certain nombre de plantations
de Paris et dans le Jardin du Luxembourg pris comme terme de
comparaison.
Laissant de côté la description de l'appareil et delà méthode
employée, je me bornerai à appeler l'attention sur les points
suivants :
1° Les sols tassés sont moins aérés que les sols bitumés.
Ce résultat est mis en évidence par les chiffres suivants:
LIEU DR LA PRISE d'aIR DATE PROFÔNDEE carS^e OXYGÈNE
MARONNIERS.
Soh bitumés avec grille.
mètres p. 100 p. 100
( ^Q ( 0.50 0.00 20.60
\ 28 mars <
Boulevard Saint-Germain ,\ ^0.90 0.00 20.37
/ . . ( 0.48 0.18 20.07
\ 3 mai. . -^ „ _ _ .
Parvis Notre-Dame .... 25 avril .
0.75 1.15 19.78
0.50 0.00 20.66
0.90 1.04 19.72
Sols tassés 'ians grille.
Avenue d'Antin
ibourg .
. 29 avril.
( 0.40
( 0.75
4.87
4.80
15.14
15.29
^ 22 mai .
0.55
5.58
15.70
' ( 22 mai .
0.60
5.44
15.64
PLATANES.
Sols bitumés avec grille.
Boulevard Saint-Martin
0.50 0.00 20.78
0.90 0.60 20.12
264 PROCÈS-VERBAUX.
Sols tassés sans grille.
( 0.50 5.31 16.04
Boulevard Port-Royal ... 9 mai. . | ^ ^^ ^^^^ ^.^^3
ORMES.
Sols bitumés avec grille.
Boulevard Saint-Michel . . 3 juillet. \ ^' ^^ ^' ^„ ^^"^^
Sols tassés sans grille.
Avenue des Champs-Elysées. 21 mai . \ „
.50 5.33 16.26
.90 5.84 15.93
2° L aération des sols couverts -par le bitume est moindre que
celle des sols protégés par une grille.
Si le sol protégé par le bitume est soustrait au tassement, le
renouvellement de l'air, ne pouvant s'opérer que par la faible
surface couverte par la grille, peut parfois devenir assez faible.
Je citerai à ce sujet les chiffres suivants :
( 20 mai.
Boulevard)
du
Palais.
23 juillet.<
Boulevard^ .^^^^
Diderot. ^
CONDITION
de la prise d'air.
[
■ROFOSDECR
ACIDE
carbonique.
OXYGÈNE
ORMES.
mètres
p. 100
p. 100
Sous la grille . .
0.45
0.90
2.01
2.62
16.82
16.78
Sous le bitume
ai
0.36
3.81
15.33
1™,15 du bordde^
0.65
3.60
1^.74
la grille.
)
0.90
3.19
15.86
Sous la grille . .
0.50
0.70
1.03
1.82
17.86
17.05
Sous le bitume
à)
0.35
0 . 70
10.20
9.09
5.67
7.16
1 mètre du bord>
de la grille. )
ROBINIER.
Sous la grille . .
.j
0.50
0.70
2.71
3.77
17.70
16.25
Sous Te bitume .
.
0.35
4.94
14.91
SÉANCE DU 26 MARS 1896. 265
3° Dans des sols semblables, Varrosage par les cuvettes situées
au pied des arbres, diminue la j)erméabilité de la terre.
L'arrosage par Jes cuvettes situées au pied des arbres a sou-
vent l'inconvénient de déterminer une sorte de colmatage dans
les régions superficielles ou à une certaine profondeur, et la
circulation de l'air est ainsi notablement ariioindrie. L'exemple
suivant met ce fait en évidence.
LIEU DATE ÉTAT DU SOL. PROFONDEDR catbonïï OXYGÈNE
mètres p. 100 p. 100
Sol compact très ) 0.45 0.96 19.17
perméable. . . J O.oo i.l2 19.18
Sol compact peu ]
perméable, ra- / 0.50 3.23 16.71
réfaction consi- ( 0.80 5.31 13.85
Place 1
du I 23 juillet.<
Chàtelet. >
V dérable . . ,
A" L'aération du sol est très inégale dans les plantations des
promenades de Paris. En certains points elle est suffisante ; en
d'autres, elle est faible ou même parfois nulle.
Dans certaines régions, le sol est aussi bien aéré que les sols
agricoles les mieux travaillés, car la proportion d'acide carbo-
nique atteint à peine 1 à 1,5 p. 100 et la quantité d'oxygène
oscille entre 19 et 20 p. 100 : je signalerai dans ce cas le boule-
vard Saint-Michel, bjulevard Saint-Germain, boulevard de la
Contrescarpe, le boulevard du Temple, la place du Parvis-Notre-
Dame, le Marché aux Fleurs, etc.
En d'autres points trop nombreux, l'aération du sol estincom-
plète, la quantité d'acide carbonique, ordinairement égale à 4 ou
5 p. 100, atteint souvent 7 à 8 p. 100 et même 13, 16 et
24 p. 1 00 ; la proportion d'oxygène oscille entre 1 4 et 1 o p. 1 00 ;
elle descend à 10, à 8 p. 100 et même à 3 et à 0 p. 100.
Le boulevard du Palais, certaines régions du boulevard Mont-
parnasse, du boulevard de Port-Royal, du quai d'Orsay, des
Champs-Elysées sont très mal aérés. En particulier au boule-
vard du Palais, en face la Préfecture de police, je n'ai pas trouvé
d'oxygène dans le sol recouvert par le bitume, à \ mètre du bord
de la grille.
18
266 PROCES-VERBAUX.
On le voit, l'aération du sol n'est pas toujours suffisante dans
certaines régions des promenades de Paris, et si l'on songe que de
nombreuses causes de dépérissement, inhérentes au séjour des
villes, viennent encore affaiblir la végétation déjà languissante,
on conviendra que le défaut d'aération doive attirer particulière-
ment l'attention.
On s'est préoccupé, sans avoir de données précises sur l'impor-
tance de l'aération du sol, de remédier aux inconvénients que
présente, pour la végétation, un sol qui n'est jamais remué ou
ameubli.
Parmi les systèmes employés, nous n'avons à signaler que les
drainages d'arrosement réalisés, à 0 ™,50 de profondeur, par un
réseau de tubes en poterie ou par une série de rigoles en bois
(système flamand). Le premier système est très défectueux, car
les tubes en poterie sont brisés ou bouchés au moment oîi ils
devraient servir, le second système est meilleur, mais il est d'une
application trop récente pour qu'on puisse juger de sa valeur.
En tout cas, dans les remplacements qui se produisent au
milieu des anciennes plantations, il n'y a souvent aucun système
de drainage. En outre, jamais le drainage des parties profondes
n'est réalisé et, comme le sous-sol est souvent imperméable, les
arbres sont plantés dans de véritables caisses dépourvues de tout
moyen d'aération et d'écoulement des eaux.
Le problème de l'aération du sol et, conséquemment de la cir-
culation de Teau, a reçu, à Vienne (Autriche), une solution ingé-
nieuse dont nos praticiens pourraient s'inspirer.
Les tranchées ou les trous dans lesquels sont plantés les
arbres renferment des troncs d'arbre (Pin ou Mélèze) dont les
bases viennent s'engager dans les tubes en poterie servant à
l'amenée de l'eau et situés dans l'intervalle des arbres. L'eau
d'arrosage est versée dans un regard situé à égale dislance de
deux arbres et après avoir rempli les tubes en poterie, elle pé-
nètre dans la terre en glissant le long des troncs d'arbre. Dans
les premières années de la plantation, le sol n'est pas encore
tassé et la circulation de l'eau est facile. En outre, les racines
trouvant, à la surface des troncs d'arbre, une humidité constante,
SÉANCE DU 26 MARS 1896. 267
se développent en grande quantité autour de ceux-ci et y
forment un lacis très serré. Lorsque plus tard la perméabilité du
sol diminue par le tassement, la substance ligneuse se décom-
pose et laisse une masse qui devient d'autant plus spongieuse
que la durée de la plantation s'accroît davantage ; la circulation
de l'eau est donc toujours assurée, sans qu'on ait à craindre d'ob-
struction, puisque c'est la substance ligneuse ou la masse résul-
tant de sa décomposition qui sert de véhicule à l'eau.
En résumé, l'absence de drainage des parties profondes, l'exis-
tence d'un drainage d'arrosement défectueux dans les anciennes
plantations, qui oblige à amener l'eau par les cuvettes situées
au pied des arbres, sont des causes de dépérissement qui, jointes
au tassement produit par une circulation importante, ou à
l'existence de revêtements bitumés, diminuent dans une très
grande proportion la perméabilité du sol. L'atmosphère de ce
dernier, devenue stagnante, s'appauvrit en oxygène, s'enrichit
en acide carbonique, et les arbres sont exposés à l'asphyxie ou
à la pourriture des racines causée par les anaérobies qui pul-
lulent dans le sol.
Après cette communication, M. L. Mangin offre à la Société le
mémoire qu'il vient de résumer, et intitulé Etudes suj" la végéta-
tion dans ses rapports avec i aération du sol. — Recherches sur
les plantations des promenades de Paris. Extrait des Annales de la
Science agronomique française et étrangère. — V^ série, t. II, 1896.
M. le Président apprend à l'assemblée que M. Schneider,
membre correspondant de notre Société, vient d'être nommé
chevalier du Mérite agricole,
M. Schneider qui est un de nos compatriotes, est l'un des chefs
de la maison Veitch, de Ghelsea; il est connu par ses nom-
breuses et intéressantes publications horticoles et aussi comme
président de la Société française d'Horticulture de Londres qui
rend tant de services à nos nationaux. Celte nouvelle est
accueillie par de chaleureux applaudissements.
L'un de M\L les secrétaires annonce de nouvelles présenta-
tions de sociétaires et la séance est levée à 3 heures 45 minutes.
^268 NOMINATIONS.'
NOMINATIONS
SÉA^iCE DU 42 MARS 1896.
MM.
1. Bern^isson (Adolphe), horticulteur, grainier-fleuriste, 34, route
de Fontainebleau, Gentilly (Seine), présenté par MM. Hébrard
(A.) et Lambert (E.).
2. Cazin (Albert), juge au tribunal civil de Compiègne, rue des Cor-
deliers, à Compiègne (Oise), présenté par MM. de Maintenant
et Bellair.
3. Chéron (Jean-Baptiste), propriétaire, à Liancourt-sous-Clermont
(Oise), présenté par MM. Opoix (0.) et Bultel (G.).
4. Delmasure (Auguste), grands établissements d'horticulture de
Roubaix-Tourcoing, à Tourcoing (Nord), présenté par MM. P.
Lavignasse et Chatenay (A.).
5. Faguet, à Chevreuse (Seine-et-Oise), présenté par MM. Jobert
(Maxime), Perrier et Fichot (Gh.).
6. Gallot (François), jardinier chef chez M'^^ Hachette, au Plessis-
Piquet, près Sceaux (Seine), présenté par MM. Bourré et Bauer.
7. Gluck (A.), consul général d'Haïti, à Paris, villa Beauséjour, à
Louveciennes (Seine-et-Oise), présenté par MM. Lecointe et
Sallier (J.).
8. GuiLLEMiNOT (Léou), aucieu négociant, 67, rue Madame, Paris,
présenté par MM. Geibel et Opoix.
9. HouDART (Emile), horticulteur, 18, rue de Paris, à Bagnolet (Seine),
présenté par MM. Viard, Ligner et Vitry (D.).
10. Lecœur, cultivateur, à Limours (Seine-et-Oise), présenté par
MM. Hébrard (A.) et Hébrard (L.).
11. LiEM (G.), fabricant d'appareils d'arrosage, 72, rue de Bondy,
Paris, présenté par MM. Bergman père et Bergman (Ernest).
12. NicoD (Charles-Auguste), fleuriste, 83, boulevard Saint-Michel,
à Fontenay-aux-Roses (Seine), présenté par MM. Billiard
(Alexandre) et Moreau (Félix).
13. PoLYSu (Georges), ingénieur chimiste, directeur de fabrique
d'acide sulfurique et d'engrais chimiques du Mans, 74, rue des
Charmes, au Mans (Sarthe), présenté par MM. Chatenay (A.)
et'Huardi
NOMINATIONS. 269
14. Savart (Charles), horliculteiir, 20, rue de Ménilmonlant, à
Bagnolet (Seine), présenté par MM. Ligner et Vitry (D.).
15. TouGHET (Auguste, fils), jardinier, 32, avenue Brézin, à Garches
(Seine-et-Oise), présenté par MM. Sallier et Demilly,
16. WuLVERYCK (Victor\ propriétaire, vice-pré;5ident de la Société
régionale d'Horticulture du Nord, 113, avenue de Dun-
kerqae, à Lille (Nord), présenté par MM. Saint-Léger et Cha-
tenay (A.).
Dame patronnesse.
Gariel (M"*'), 83, boulevard Haussmann, Paris, présentée par
MM. Huard et Vitry (D.j.
SÉANCE DU 26 MARS 1896
1. AssAiLLY (M™« la vicomtesse d"), 12, rue Las-Cases, Paris, pré-
sentée pas MM. Huard et Chatenay.
2. CouRAU (M°i« Ch.), 14, rue de la Garenne, Colombas (Seine), pré-
sentée par MM.Gliatenay (Abel) et Defresne (H.).
MM.
3. Gauthier (Jules), propriétaire, 104, rue de Rivoli, Paris, présenté
par MM. Cayeux, Le Clerc, Chatenay (A.), Liger et Hoïbian.
4. GuYON DES DiGNÈREs (Raoul), cultivatcur d'QEillets, à Pierrefitte
(Seine), présenté par MM. Hoïbian, Liger et Couturier (E.).
o. MoRETTON (Philippe), fleuriste, 24, rue Marbeuf, Paris, présenté
par MM. Cappe père et Cappe fils.
6. Roquet, marchand grainier, 2, quai de la Mégisserie, Paris, pré-
senté par MM. Bornet (D''), Opoix et Hariot.
7. RÉGNIER (Charles), chef de culture chez M. Hahn, 6, quai du
Quatre-Septembre,à Boulogne (Seine), présenté par MM. Bornet
et Hariot.
-70 NOTES KT MÉMOIRES.
NOTES ET MEMOIRES
Rappel d'anciennes expériences sur la culture des plantes
dans la mousse (1),
par M. le D"" D. Clos, correspondant de la Sociélé.
La Société nationale d'Horticulture de France a reçu à
diverses reprises des communications afférentes à la culture des
plantes dans la mousse, et notamment en 1881, de la part de
M. Emile Chaté (séance du 11 août), et de M. Bach (séance du
13 octobre (2).
Mais, dans les Mémoires cT histoire ?i«f?-tre//e de Charles Bonnet,
formant le tome troisième de la collection complète de ses
œuvres (édit. de Neuchâtel, 1779-1783, 18 vol. 8"), il en est deux,
remontant juste à un siècle et demi, sous ce titre : Expériences
sur la végétation des plantes dans d'autres matières que la terre
et principalement dans la Mousse, pp. 203-262. La Société me
permettra de les rappeler ici brièvement.
(( L'idée de faire venir des plantes dans la Mousse, dit le
savant naturaliste et philosophe de Genève, n'est pas de moi;
c'est une découverte qui a été faite à Berlin, et dont j'ai été
informé par une lettre de M. Formey de l'Académie des sciences
de cette ville à une personne de ma connaissance,..; ce fut sur la
fin d'avril 1746 qu'on me fit part de cette lettre; je ne différai
point à répéter l'expérience...
Dès le commencement de mai, je remplis donc de Mousse plu-
sieurs vases de différentes grandeurs : dans les uns je semai du
Blé, de l'Orge, de l'Avoine, des Pois, des Haricots; je plantai
dans les autres des boutures de vigne. J'eus soin de faire la
[\) Déposé le 13 février 4896.
(2) Voir ce Journal, pp= 502-504, 648-650, et aussi le numéro de
janvier 1896, où il est question, pp. 91-93, du Greffage de la Vigne
dans la Mousse sans ligature.
LA CULTURE DES PLANTES DANS LA MOUSSE. i271
même chose dans des vases pleins déterre, afin de pouvoir juger
delà différence des progrès et des produits.
En moins de huit jours, l'Orge semé dans la Mousse avait
crû de deux pouces; les autres graines levèrent pareillement et
firent beaucoup de progrès, le Blé seul ne réussit pas...
La différence entre les progrès des graines semées dans la
Mousse et ceux des graines semées dans la terre, ne fut pas
d'abord bien sensible; mais elle le devint davantage par la
suite; elle se fit surtout remarquer dans les Haricots; ceux de la
Mousse devinrent, à mon grand étonnenient, beaucoup plus
beaux que ceux de la terre... »
TABLE DE COMPARAISON
Temps de maturité.
Mousse. Terre.
Phaseoles. Le 13 août. Le 18 août.
Pois . . . Le 29 juillet. Le 23 juillet.
Orge ... Le 14 et le 30 septembre. A la fin d'août et le 14 sept.
Avoine . . Le 17 août. Le 22 juillet.
Produits d'un f/rain.
Muiisse. Terre,
Phaseoles . 7 ;;
Pois 14 7
Orge 03 32
Avoine. 00 36
Longueur de la plus grande tige.
Mousse. Terre.
Pois 3 pieds i pouce. 2 pieds 0 pouces.
Orge 1 pied 6 pouces. 1 pied 8 pouces 1/2.
Avoinr 1 pied 9 pouces. 1 pied 6 pouces.
y ombre de tuyau jj sortis d'un grain.
Mousse. Terre.
Orge 10 2
Avoine 6 3
11 résulte de ce tableau : « 1 ° que les graines qui ont été semées
dans la Mousse parviennent plus tard à maturité que celles qui
272 NOTES ET MÉMOIRES.
ont été semées dans la terre; 2° que les tiges de celles-là sont
communément plus longues que les tiges de celles-ci ; 3" que
chaque grain des premières pousse un plus grand nombre de
tuyaux que chaque grain des dernières ; 4" que le produit de
celles-là est aussi plus considérable que le produit de celles-ci. »
Mais l'auteur se hâte d'ajouter que ce serait pécher contre la
logique que de tirer des conclusions générales d'une seule expé-
rience, et qu'il se propose de répéter ces essais dans la suite et
d'en mieux assurer le succès. Il fait remarquer qu'une des qualités
de la Mousse est de retenir longtemps l'humidité et de n'en rete-
nir que ce qui est nécessaire pour la végétation, ajoutant : la
Mousse, quelque pressée quelle soit, donne toujours un libre accès
à Vair dans son intérieur. On a beau arroser la Mousse fréquem-
ment, il ne lui arrive point comme à la terre de se durcir. Par
une suite du même principe, les racines doivent pénétrer beaucoup
plus aisé?nent la mousse que la terre ; elles doivent s'y diviser et
s'y subdiviser davantage.
« J'invite surtout les Fleuristes à semer dans la Mousse ; elle
m'a donné des Œillets aussi beaux que ceux qui ont été nourris
delà meilleure terre et dont l'odeur était extrêmement relevée. Je
pense que la plupart des Oignons s'en accommoderont ; j'en juge
par les essais que j'ai commencé de faire sur ceux de Tubéreuse,
de Hyacinthe, de Tulipe, de Narcisse et de Jonquille. J'ai aussi
mis à la même épreuve la Renoncule et l'Anémone... les fleu-
ristes peuvent se promettre d'obtenir de la Mousse de nouvelles
variétés.
Reprenant plus tard ces expériences, Bonnet écrit de la Tubé-
reuse : « Je vis cette plante s'élever dans la Mousse pure à près
de quatre pieds de hauteur, et y porter quarante cloches d'une
beauté et d'un parfum admirables. Je n'avais jamais eu dans la
meilleure terre d'aussi belles Tubéreuses...
J'avais élevé dans de la Mousse pure un Poirier, un Prunier,
un Cerisier, un Pécher. Tous ces arbres avaient paru s'y plaire;
tous y avaient fait des progrès considérables ; et en 1754 j'eus
le plaisir de cueillir sur les arbres des trois premières espèces de
très bons fruits. Des Orangers qui languissaient dans la terre,
reprirent dans la Mousse une nouvelle vie. »
CAUSERIE SUR BISKRA ET SES EiNVIRONS 27o
L'auLeiir fait remarquer que la décomposition de la Mousse
employée s'opère au bout de deux ou trois ans, laissant ainsi
des vides dans lesquels les racines sont à nu et en souffrance, et
qu'il faut avoir soin de la presser de temps en temps, afin de lui
conserver une certaine consistance, d'autant plus fortement que
les plantes exigeront une terre moins légère ; enfin qu'il est bon
de remplacer par de nouvelle Mousse le terreau provenant de la
décomposition de la première.
J'omets, pour cause de brièveté, et comme moins importantes,
les expériences portant sur la culture de la Vigne dans la Mousse.
Causerie sur Biskra. et ses environs, et sur
LA PLAINE D'El-OuTAIA (1),
par M. Léon Duval {Suite) (2).
Parler de Biskra et ne pas parler du jardin de M. Landon
serait un crime de lèse-horticulture; les voyageurs les moins
enthousiastes, les moins connaisseurs en plantes ont maintes
fois exalté leur admiration pour ce superbe jardin. En ce qui
me concerne, j'avoue qu'aujourd'hui encore, à plus d'une année
de distance, j'ai toujours devant mes yeux le spectacle grandiose
de ces végétaux de la flore tropicale qui atteignent là des propor-
tions énormes et dont certains sont de véritables raretés. Sur la
route de Tougourt, M. Landon a créé ce parc plein d'ombre et
de calme où l'eau coule avec une abondance et un pittoresque
charmant; les allées, savamment tracées, sont bordées de Bam-
bous aux tiges élancées, de Bombax (Chorisia speciosa), de
Dracœna, et d'une série de plantes variées, toutes plus charmantes
les unes que les autres. Un délicieux petit bâtiment de style
mauresque est envahi par un Bougainvillea^ dont les bractées,
d'un rose éclatant, forment un bouquet que le soleil rend éblouis-
(1) Déposé le 26 mars 1896.
(2) Voir cahier de février, p. 112.
274 NOTES ET MÉMOIRES.
sant, se détachant sur un fond de verdure légère formé de feuil-
lage du Bamhusa aurea.
A chaque pas on trouve un arbre intéressant, c'est le Figuier
(les pagodes [Ficus religiosa), énorme, dont le tronc bizarre
nous retient pendant de longs instants. Qu'on se figure de
grandes draperies souples, légèrement ondulées, réunies en
faisceaux; il est forr, difficile de décrire cet aspect et certes ces
arbres doivent arrêter constamment les visiteurs, car leur aspect
est bien étrange! Une large terrasse est plantée de Phœnix et de
Gommier.-, on y jouit d'un coup d'oeil superbe sur l'oasis du
vieux Biskra; de-ci de-là, des lonïïes d'Hibiscus Bosa sinensis,
couvertes de leurs grandes fleurs rouges, jettent une note
brillante sur le fond vert foncé de leur feuillage luisant. Des
Lauriers-roses de 8 à 10 mètres de hauteur sont tout prêts à
épanouir leurs nombreux bouquets de fleurs. Plus loin, ce sont
des Metrosideros aux proportions énormes; des Musa de toute
beauté dressent leur tige couronnée de feuilles d'une ampleur
inusitée. Mais ce qu'il y ade plus remarquable, c'est sans contre-
dit les Latania borbonica, qui ont ici une ampleur tout à fait
surprenante, et dont le feuillage, d'un vert intense, a pris des
dimensions considérables qui les fait ressembler à des plantes
cultivées en serre chaude. C'est tout à fait curieux de voir ces
beauxPalmiers, sans aucune tache, frais, vigoureux et de forme
parfaite, émerger du fouillis des grands arbres comme d'im-
menses écrans.
Les Cocos n'y sont pas moins beaux, nous y avons admiré
quelques exemplaires de Cocos Datil, d'une force peu commune
et d'une vigueur telle qu'ils laissent derrière eux tout ce que
nous avons vu jusqu'à présent. Leur frondaison énorme, d'un
vert intense, forme un bouquet compact de 25 ou 30 longues
feuilles gracieusement arquées. C'était pour nous un ravis-
sement dont nous ne pouvions nous lasser, et nous y sommes
revenu à plusieurs reprises. En somme, ce jardin très visité,
très admiré, est une des plus belles choses qu'on puisse voir dans
ce coin d'Algérie créé par un homme de beaucoup de savoir et
de goût. Tel qu'il existe actuellement, il jouit d'une réputation
universelle qui ne fait que croître et avec raison; il nous sera
CAUSERIE SLR BISKKA ET SES ENVIRONS 275
ici permis d'adresser une prière à M. Landon, qui a déjà tant fait
pour la science et pour l'horticulture en créant cet admirable
Eden : c'est d'achever son œuvre en plantant encore à Biskra
d'autres végétaux qui pourront y prendre de belles proportions
notamment dans le genre Palmier. 11 y aura là de bien belles
expériences à tenter et ce serait bien intéressant pour les horti-
culteurs de l'Europe, et même du monde entier, de pouvoir
trouver à Biskra des points de comparaison sur la végétation de
certains végétaux, étant donné que tout s'y prêterait admira-
blement : climat, sol, eau, etc., sans compter l'extrême amabi-
lité du propriétaire^, qui est devenue proverbiale, et auquel, en
notre nom personnel, nous adressons ici nos plus sincères
remerciements et nos félicitations chaleureuses pour le plaisir
que nous avons trouvé à passer de longues heures dans son
idéal paradis de Biskra.
Quitter Biskra sans monter au col de Sfa, cela n'est guère
possible, car c'est de ce point qu'on a la satisfaction de voir
l'horizon s'étendre et se fondre dans une buée transparente don-
nant absolument l'illusion de la mer. Cette impression est telle-
ment vive et tenace que, même devant la réelle impossibilité du
fait, on persiste quand même à en ressentir l'impression; du
reste, nos braves troupiers d'Afrique l'ont éprouvée bien avant
nous, il y a quelque quarante ans, à ce point qu'il fallut leur
faire faire une longue étape pour les convaincre de leur erreur.
De ces hauteurs, l'œil du voyageur peut emhi'asser un vaste
panorama, dont la grande plaine d'El-Outaïa est le sujet prin-
cipal. Cette plaine de 30,000 hectares, paraît fermée de tous
côtés par des montagnes; en réalité, l'erreur n'est pas grande,
car on y pénètre au nord par une vallée très étroite, celle de
rOued-El-Kantara, et l'on n'en peut sortir que par une, appelée
le Col des chiens.
Cette admirable plaine est peu connue de la plupart des Eu-
ropéens, et il nous est très agréable de pouvoir donner quel-
ques détails qui seront sans doute utiles, dans l'avenir, à ceux
qui désireront diriger leurs pas dans ce pays si beau ou à ceux
qui voudraient y tenter la fortune...
La plaine d'El-Outaïa voit déboucher l'Oued Bogatou qui sort
276 NOTES ET MÉMOIRES.
de gorges très profondes vers l'est. L'Oued Bogatoii vient des
environs de Beni-Ferrah, qui est bien un des villages les plus
curieux qu'il soit possible devoir; en eiïet, on y remarque des
jardins étages sur une longueur de 4 ou 5 kilomètres, il y a là de
nombreuses sources d'eau fraîche, qui servent à irriguer en été
ces jardins, dont le pays avoisinant, quoique riche, a un aspect
sauvage et produit un contraste frappant avec ces superbes jar-
dins.
Quoique Beni-Ferrah soit seulement à 50 kilomètres de Biskra^
il y pleut fréquemment, et il y neige même, tandis que dans la
grande plaine d'El-Outaïa, située à environ 30 kilomètres, il y
pleut rarement et il n'y neige jamais.
Les eaux de l'Oued Bogatou n'arrivent dans la plaine qu'à la
suite d'orages ou de fonte de neige, et cependant il y a de l'eau
en tout temps.
Les terrains irrigables par les eaux de cet Oued sont ense-
mencés chaque année en Orge, Escourgeon et en Blé; il suffit de
remuer un peu la terre et qu'une crue survienne pour ense-
mencer, et avec quelques pluies au printemps, la récolte est
splendide; elle tient même du prodige!
Et dire que la quantité de terrain arrosé n'est guère que de
500 hectares attenant pour partie à la halte du chemin de fer,
appelée Ferme-Dufour. Ces terrains sont cultivés par des Arabes
appelés Ouled-Zian^ ceux-ci vivent sous la tente.
Rien n'est plus beau que la vallée de l'Oued Abdi, qui se
trouve à côté et au-dessous. Cet Oued prend sa source dans les
sommets de l'Aurès et sa vallée est superbe lorsqu'on la parcourt
à l'automne ; alors le lit de l'Oued est à sec, et à droite et à gau-
che se trouvent de magnifiques jardins sur une longueur de près
de 50 kilomètres. Ces jardins, admirablement cultivés, sont irri-
gués au moyen de l'eau de sources jaillissant au bord de la
rivière et fort habilement captées par les Romains! Des villages
régulièrement bâtis en pierres à flanc de coteau, correspondent
à chaque source et sur chaque rive; les jardins contiennent,
comme légumes, des Melons, des Courges, des Piments, des To-
mates, des Oignons et des Pommes de terre.
Comme arbres, des Abricotiers séculaires, des Pêchers, des
CAUSERIE SUR BISKRA ET SES ENVIRONS 277
Noyers, des Figuiers, des Grenadiers, des Oliviers, des Mûriers et
le tout littéralement envahi, couvert de Vignes aux grappes
rouges et vermeilles, de l'effet le plus splendide !
Nous n'en finirions pas, si nous voulions tout vous dire sur
cette plaine d'El-Outaïa, et de cette région véritablement mer-
veilleuse. Nous vous étonnerons sans doute quand nous vous
dirons que son sol est formé d'une couche d'alluvions à base de
calcaire, d'une épaisseur moyenne de 10 à 12 mètres. Les puits,
d'une profondeur de 15à 18 mètres, donnent une eau excellente
et fraîche, tandis qu'à Biskra l'eau des puits est à 35 mètres
avec une température de 30 degrés.
Si on voulait dépenser seulement quelques milliers de francs,
pour le barrage, on aiigmenterait le débit de l'eau de plus du
double. Car il paraît certain que du temps des Romains, la
plaine entière était cultivée et par conséquent irriguée.
En résumé, Biskra et ses environs constituent une contrée
excessivement intéressante et digne de toute l'attention des
pouvoirs publics comme aussi des courageux Français qui cher-
chent souvent ailleurs ce qu'ils ont tout près. Si notre très mo-
deste causerie pouvait tomber sous les yeux de ces braves et
excellents compatriotes trop enclins à croire que pour coloniser
il leur faut aller bien loin au delà des grandes mers, et les déci-
der à jeter les yeux sur cette partie de l'Algérie, nous serions
bien heureux d'avoir pu contribuer à la prospérité toujours
croissante de notre belle colonie. Qu'on nous permette, avant de
terminer, de remercier de tout notre cœur, notre excellent ami,
le capitaine Baronnier, car c'est à lui que nous devons les nom-
breux détails concernant les pays dont nous venons de causer,
et sur lesquels nous attirons tout particulièrement l'attention de
nos compatriotes.
278 RAPPORTS.
RAPPORTS
Sur les parcs de Dulamon et de Bourran, créés par
M. L. Le Breton, architecte-paysagiste, a Orléans (Loiret).
M. EuG. Deny, rapporteur.
La Société nationale d'Horticulture de France m'a fait l'hon-
neur de me désigner, au mois d'octobre dernier, pour aller exa-
miner et donner mon appréciation sur les importants travaux
de deux parcs de la région bordelaise, exécutés par notre col-
lègue, M. L. Le Breton, architecte-paysagiste.
Je devais, dans cette visite, me réunir à d'autres délégués de
Bordeaux, et former avec eux la commission d'examen.
Cette commission fut ainsi composée :
MM. Martin-Cahuzac, président de la Société d'Horticulture
de la Gironde, de Treyeran, vice-président de ladite Société, et
tous deux membres de la nôtre ;
MM. Obissier, trésorier de la Société de la Gironde, Jansen,
jardinier-chef de la ville de Bordeaux, Wideman, délégué de la
Société philomathique de Bordeaux, E. Deny, votre délégué,
chargé du rapport de la commission.
n est toujours agréable de pouvoir constater la marche pro-
gressive de l'art des jardins, et l'intérêt qui lui est porté en
France depuis un demi-siècle. Aussi est-ce avec un plaisir nou-
veau que nous parlerons des deux parcs que nous avons eu le
plaisir de visiter.
L'évolution constante de l'art des jardins, qui semble main-
tenant avoir mis à notre portée les éléments nécessaires à l'éta-
blissement définitif des principes à observer, a été marquée par
une période très intéressante. Cette période est celle qui a pré-
cédé l'exécution des grands travaux d'embellissement de la ville
de Paris, et qui a mérité d'être appelée la seconde Renaissance
de l'art des jardins.
(4) Déposé le 13 février 1896.
SUR LES PARCS DE DULAMON ET DE BOURRAN. 279
Elle eut comme principaux interprètes les paysagistes habiles
que M. Alphand, alors chargé de la direction générale des tra-
vaux, sut s'adjoindre comme collaborateurs.
Le genre nouveau, préconisé par ces premiers apôtres de Tart
paysager moderne, avait été lancé dans la voie qu'il devait
suivre désormais, par G. Thouin qui, en 1819, publia un ou-
vrage resté depuis le document le plus caractéristique des ten-
dances de l'époque. Depuis, la civilisation a contribué à donner
à toute chose une tournure nouvelle. Avec la propriété de plus
en plus restreinte, on chercha à donner aux jardins un carac-
tère plus conforme à nos goûts et à nos besoins.
D'intéressantes études faites dans cette voie, ont fait naître
de nouvelles idées qui, épurées et mises ( n jjratique par quel-
ques-uns, ont servi à fîxfr définitivement la méthode nouvelle,
celle qui consiste aujourd'hui à réunir, dans un espace relative-
ment restreint, les scènes les plus variées, réservées exclusive-
ment autrefois aux grands domaines. Cet assemblage de choses
contribua surtout à mettre en harmonie le tracé des allées avec
les piincipaux tableaux du paysage.
On remplaça le luxe des décorations architecturales qui trô-
naient autrefois dans les jardins riches, par des décorations
florales et des plantations exotiques bien plus riches encore.
De même les édicules à silhouette pittoresque prirent place
dans nos scènes paysagères et servirent à les orner.
Les importants travaux d'embellissement qui eurent lieu à
Paris à partir de 1852, trouvèrent un écho en province. C'est là
que nous trouvons M. Le Breton commençant ses essais et s'ins-
pirant des idées de ses devanciers.
Gomme nous le verrons plus loin, le caractère prédominant
des œuvres de M. Le Breton se ressent beaucoup du tracé pré-
conisé par Thouin.
Les deux parcs que nous avons eu le plaisir de visiter, sont
d'une grandeur de conception remarquable. Leur auteur a pu
donner libre cours à son talent d'artiste, sans être arrêté par
toutes les considérations secondaires qui entravent souvent les
plus heureuses conceptions.
Le parc de Dulamon, près Blanquefort, arrondissement de
280
RAPPORTS
FiG. 7. —PARC DE DLL AM ON,
a " « ô«v'
«a> - - -
SUR LES PARCS DE DULAMON ET DE BOURRAN. 281
Bordeaux, a une superficie de 80 hectares environ. Cette pro-
priété s'étend sur le flanc d'un coteau et sur un plateau peu
élevé. Les ressources naturelles du lieu ont sensiblement facilité
la tâche du paysagiste qui, nous le verrons, a su tirer parti de
tout ce qui pouvait contribuer à rendre le parc intéressant.
La forme naturelle du sol, assez mouvementée, se prête très
bien à une conception paysagère. De plus, M. Le Breton a su
conserver au domaine son côlé viticole et joindre ainsi l'a-
gréable à l'utile.
Le château de Dulamon est construit sur le plateau, et jouit
de nombreuses vues tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de la pro-
priété, à cause de sa position privilégiée qui lui permet de do-
miner les environs.
Divers points du parc jouissent du même avantage, et sont
combinés de façon à servir de point de vue.
Le parc d'agrément se trouve coupé en deux parties, par une
longue bande de terrain plantée en Vignes. Cependant, le tracé
des allées n'est pas modifié pour cette raison, et, vue du châ-
teau, la partie basse du parc apparaît, sans qu'on se doute que
le flanc du coteau est occupé par des vignobles, ceux-ci étant
cachés par la crête du coteau.
La partie tasse ou se trouvent les eaux, est limitée à l'est par
la route de Bordeaux, et au midi par un chemin public. Le
terrain est moins irrégulier dans cette partie que dans le reste
du parc, ce qui a permis de créer des scènes aquatiques nom-
breuses et largement conçues.
Quant à la partie nord de la propriété, elle est couverte de
bois de belle venue, traversée par des allées ombragées_, chose
très appréciable dans la région bordelaise.
De ce côté également, la propriété est limitée par une route
importante, bordée à l'extérieur par des vignobles. L'entrée
principale se trouve sur la route de Blanquefort à Bordeaux.
Une grille d'honneur part du carrefour, dit de Dulamon, et
précède l'allée principale. A gauche de l'entrée, apparaît le pavil-
lon du concierge, entouré de plantations ; de là on aperçoit
les ruines grisâtres d'un pont pittoresque, se dessinant sur un
fond sombre de massifs épais.
19
282 RAPPORTS.
Si on suit l'allée principale, qui passe non loin de la rivière
artificielle, on traverse une île de grande étendue en passant
sur deux ponts de forme différente et on arrive au centre de
la partie la plus pittoresque du parc.
Une petite rivière naturelle à pente rapide traversait seule
autrefois la propriété. Son débit étant assez important, M. Le
Breton eut Tidée de s'en servir pour créer de belles cas-
cades se déversant dans un grand lac creusé dans la partie basse
du terrain. A cet effet, il dévia plusieurs petits affluents qui vin-
rent déverser l'eau, soit directement dans la grande pièce d'eau,
par un barrage surmonté d'un pont, soit à l'intérieur d'une grotte
gigantesque. Cette grotte constitue la plus grande curiosité du
parc de Dulamon.
Le détail de son exécution demanderait à lui seul un volume,
si on voulait s'étendre sur la façon dont le travail a été exécuté
d'après les plans de l'architecte. Les proportions sont telles que
l'harmonie d'ensemble du paysage ne se trouve pas dérangée. Si
on avait tenté de construire une grotte de ce genre sur le bord
d'une petite rivière, l'effet produit eût manqué du naturel in-
dispensable à ces sortes de compositions et on n'aurait réussi
qu'à produire une œuvre grotesque.
Tel n'est pas le cas des grottes de Dulamon, car l'étendue de
la pièce d'eau principale et de la rivière qui semble l'alimenter
est proportionnée à la grandeur de la grotte elle-même et l'on
comprend que l'une a été faite pour l'autre.
La promenade que l'on peut faire en bateau est de deux kilo-
mètres environ, aussi les voûtes des divers ponts jetés sur la
rivière artificielle sont-elles suffisamment élevées au-dessus du
niveau de l'eau pour permettre le passage d'un canot. L'accès
des grottes elles-mêmes est possible aux embarcations à voiles
et rien n'est plus pittoresque que de glisser doucement entre les
colonnades de stalactites et stalagmites. Gomme sous toutes les
voûtes élevées, la voix est répétée par de lointains échos, et la
lumière entrant à flots par les larges ouvertures produit de vifs
contrastes de clairs-obscurs sur les roches saillantes. Des sources
naturelles suintant entre les rochers et coulant le long des sta-
lactites viennent tomber dans le lac, tandis que des plantes
SLR LES PARCS DE DULAMON ET DE BOURRAN.
^283
aquatiques enveloppent cà et là de leur parure verte un vieux
Ironcon d'arbre mort ou un rr cher fissuré.
On pénètre dans les grottes par un chemin de rochers partant
de ia grande allée de promenade qui passe an-de$sus.
^84 RAPPORTS.
Le promeneur s'engage dans de sombres galeries, traverse
des ponts rustiques en bois et peut dès lors, perdu entre les
rochers, contempler l'intérieur de la grotte.
Une autre entrée plus large, se trouve à l'ouest, elle prend
naissance sous un tunnel en rochers et conduit également le pro-
meneur dans l'intérieur de la grotte par des passages obscurs,
des ponts escarpés et des galeries qui semblent taillées dans le
roc lui-même. Les passerelles qui relient les diverses massée
rocheuses permettent démonter sur une galerie établie à 8 mè-
tres au-dessus du niveau de l'eau.
Les passages pratiqués en tous sens sont tellement nombreux,
qu'à la première visite, le promeneur se trouve perdu dans un
véritable labyrinthe dont il sort difficilement. Le bas des grottes
est aménagé spécialement pour permettre aux canots d'accoster
et de débarquer les passagers.
Au fond d'une galerie, des aquariums très bien construits
sont égayés par de frétillants poissons aux écailles argentées et
de tous côtés les eaux filtrant entre les rochers, remplissent la
grotte d'un murmure plein de charme.
Enfin, dans l'intérieur d'une roche très élevée et qui sur-
plombe, on a ménagé un kiosque-boudoir, auquel on accède
par un pont coquet s'avançant hardiment au-dessus des ro-
chers.
De ce kiosque, on domine toute la partie basse du terrain et
les plantations du bord des eaux apparaissent sous leurs aspects
les plus pittoresques.
Une galerie très élevée et indépendante des autres se trouve
en communication directe avec les sentiers extérieurs. A l'inté-
rieur sont ménagées des ouvertures permettant à la vue de
s'étendre sur le lac.
Vues des petites îles qui se trouvent à une cinquantaine de
mètres de distance sur le lac, les grottes produisent un effet des
plus agréables. Leur masse blanchâtre se reflète dans Tonde
transparente, double leur volume et, déformant leur silhouette,
forme un tableau des plus imposants.
On se fera une bien faible idée de Timportance de ces grottes,
même en sachant que 6,000 mètres cubes de moellons ont été
SUR LES PARCS DE DULAMON ET DE BOURRAN. 285
employés dans leur construction et que 40,000 kilogrammes de
fer ont servi à former la charpente des masses.
Les voûtes en briques qui soutiennent toutes ces roches, sont
formées de pleins-cintres très solides de 10 à 12 mètres de lar-
geur. Le tout est appuyé sur le bas du coteau et surmonté de
plantations appropriées.
La promenade à pied au bord de la rivière et des lacs est fa-
cilitée par les nombreux sentiers qui les côtoient.
Non loin des grottes, un embarcadère invite à la promenade
sur l'eau, puis des ponts divers permettent l'accès des îles.
L'un d'eux, dit Pont aérien, est formé d'une passerelle légère
d'une seule arche longue de 25 mètres et ayant 9 mètres de flè-
che.
Cette construction hardie est rendue plus grêle encore par
le voisinage immédiat des grands arbres qui semblent la proté-
ger sous leur manteau de verdure.
Deux autres ponts sont également dignes d'une mention spé-
ciale. Le premier a 30 mètres environ. Formé de deux arches
élevées et d'un pont-levis en bois, il se trouve à l'entrée de la
propriété. Une voûte en ruines se dresse à l'une de ses extrémités.
Elle est très réussie, et donne à ce point du parc un caractère
quelque peu moyen âge.
Le second pont, dit du Moulin noii\ passe par-dessus le bar-
rage duquel les eaux de la rivière ancienne se déversent dans le
lac. Ce pont^ mi-maçonnerie et mi-rochers artificiels, est d'un
effet très pittoresque. De vieux Saules l'accompagnent de chaque
côté et complètent la scène aquatique.
Le côté des constructions pittoresques de Dulamon est com-
plété par un kiosque chinois à la toiture bizarre, édifié à l'extré-
mité d'une terrasse.
Ce kiosque est en imitation de bois grume, les interstices rem-
plis de mosaïques de briques sur champ forment un ensemble
original.
Si nous nous transportons du côté du château, nous remar-
quons une longue avenue rectiligne tracée dans l'axe de la
façade nord. Cette avenue présente une particularité intéres-
sante. Elle s'étend sur une longueur de plus de 300 mètres avec
:iSfi RAPPORTS.
15 mètres de largeur à son départ du terre-plein et, diminuant
progressivement, elle arrive à n'avoir plus que 2 mètres à son
extrémité.
Cette disposition spéciale a été employée dans le but de trom-
per l'œil et d'augmenter fictivement sa longueur.
Un grand bassin avec jet d'eau se trouve placé vers son milieu
et l'autre partie de l'allée s'enfonce dans le bois.
Toute la partie nord du parc est formée de massifs forestiers
dont certains groupes isolés se détachent irrégulièrement pour
varier les plans en laissant entre eux un libre passage aux vues
dirigées sur lextérieur. Au milieu du bois, une grande salle de
danse sur un tertre de gazon. Celte salle comporte quatre petits
pavillons aflectés à des jeux divers.
Au nord-ouest, près de la porte de service, sont installés les
serres de culture et le fleuriste au milieu duquel s'élève une
vasque-fontaine artistique. A l'ouest, on remarque également des
serres hollandaises établies sur une terrasse dominant l'oran-
gerie. Non loin de là, une petite éminence du terrain a été agré-
mentée de rochers, cascades, lab3Tirithe, etc., d'où Ton peut jouir
de très jolies vues sur l'intérieur du parc.
Les abords du château sont plantés de corbeilles de fleurs
toujours très bien entretenues et formant sur le tapis vert des
pelouses, les plus agréables conlrasles.
A Test du château et parmi les massifs d'arbres isolés, on a
réservé une place à un petit parc zoologique dans lequel le pro-
priétaire se plaît à élever quelques animaux intéressants.
Nous ne saurions arrêter là notre rapport sur le beau parc de
Dulamon, sans faire l'éloge des plantations, en général très bien
comprises et de très belle venue.
Le parc de Bourran, situé près de Mérignac, non loin du parc
de Dulamon, a fait l'objet de la seconde visite de la commission.
Conçu également dans le style paysager, ce parc fait partie
d'un domaine de vignobles. Le relief du sol est moins accidenté
que celui de Dulamon, mais l'ensemble de la conception, le
place au premier rang parmi les plus belles propriétés de la
région bordelaise.
Gomme dans lejparc de Dulamon, M. Le Breton a su tirer des
SUR LES PARCS DE DULAMON ET DE BOURRAN. 287
circonstances naturelles, des effets paysagers charmants, et
cela dans des conditions économiques qui font honneur à son
talent d'architecte.
Les grands bouleversements de terrain nécessitent toujours
beaucoup de travail, et les effets produits sont presque toujours
inférieurs à ceux que le site naturel eut donné après quelques
transformations peu coûteuses.
La conception de l'ensemble du tracé de M. Le Breton a déjà
été envisagée par nous précédemment, nous n'y reviendrons plus.
Nous ferons remarquer, cependant, que la grande allée de cein-
ture qui englobe le lac, est largement conçue et bien appropriée
à l'ensemble du paysage.
Le parc de Bourran comporte deux parties assez distinctes.
L'une, située à l'ouest, est remarquable par la minutie de sa
composition toute pittoresque. Au contraire, celle située à l'ouest
est plutôt d'un aspect paysager grandiose par l'étendue de ses
pelouses et la surface occupée par les eaux, du grand lac.
Le château se trouve placé sur le coteau et non loin de la
route de Mérignac à Bordeaux. Deux grilles d'honneur donnent
accès sur un parterre à la française précédant l'habitation, sou-
tenue par une vaste terrasse. De cette terrasse, rayonnent les
principales vues sur les points les plus remarquables du parc, et
notamment, sur les eaux du lac. Les vallonnements méritent
une mention spéciale pour la façon dont ils sont réglés par rap-
port au mouvement naturel du sol et des plantations.
Le lac, alimenté par une rivière naturelle, entoure trois
îles. La plus grande est reliée aux berges par une passerelle
suspendue sur des culées de rochers. Sa hauteur est de 4 mètres
environ au-dessus de l'eau et sa largeur de 10 mètres.
La rampe est en bois rustique du meilleur effet. L'une des
pointes de cette île est agrémentée par un temple dédié à
Flore, c'est un très joli petit édicule entouré de corbeilles de
fleurs éblouissantes.
Sur la berge opposée, un embarcadère architectural s'élève
entouré de grands arbres. Non loin de là, sur la grande allée
carrossable, un grand pont à trois arches traverse la rivière.
Ce pont se termine par une porte en ruines artificielles très
288 RAPPORTS.
réussies, une croix en pierre couronne le parapet et deux statues
ornent l'entrée opposée. L'entrée ouest du parc a lieu par une
porte gothique en ruine qui est très curieuse. Cette porte est
l'ancien porche d'une vieille chapelle historique de la région.
Elle a été transportée et reconstituée sous la direction de M. Le
Breton et elle produit le plus heureux effet. Nous avons remar-
qué dans l'axe du portail un superbe Micocoulier de Provence
(Celti's mistralis) conservé malgré sa fâcheuse situation par rap-
port à l'entrée, à cause de sa beauté et de sa rareté dans la
propriété. L'allée d'arrivée est rectiligne sur une certaine lon-
gueur de son parcours. Elle passe non loin des différentes
sources naturelles qui alimentent un petit ruisseau, lequel
passe sous un vieux moulin et de là se déverse dans un ravin
rocheux par une cascade très réussie.
Cette cascade artificielle est formée de gros blocs de rochers
plats et disposés tels qu'on les trouve par strates dans les car-
rières du pays. L'eau se précipite en nappes transparentes, pour
suivre le ravin qui la conduit dans le grand lac du parc.
Cette partie de la propriété est très pittoresque et rien n'a été
négligé pour en augmenter le caractère sauvage.
M. Le Breton, qui est l'un des doyens de nos paysagistes
actuels, exerce depuis plus de cinquante années son art, avec
une autorité incontestable. Ses œuvres, très nombreuses en
France, sont toutes empreintes d'un véritable goût artistique.
S'inspirant des beautés de la nature, il a su les reproduire
avec talent.
Une de ses préoccupations essentielles a toujours été une
tendance à tirer un parti économique des éléments naturels dont
il disposait. Les tâtonnements, qui sont toujours coûteux et
nuisent au résultat final, ont trouvé en lui un adversaire con-
vaincu. En effet, tous ses travaux sont raisonnes sur plan avant
d'être commencés. C'est ainsi, que nous avons pu feuilleter chez
lui un formidable dossier des travaux des parcs de Diilamon et
de Bourran décrits ci-dessus. La grotte du premier, entre autres,
est une étude remarquable; tous les détails sont minutieuse-
ment étudiés par coupe, ainsi que la résistance des matériaux.
Les terrassements sont aussi étudiés sur plan d'avant-métré. Ce
SUR UN OUVRAGE DE M. LÉON DUVAL. 289
travail, très soigné, dénote un artiste soucieux des intérêts qui
lui sont confiés et nous sommes heureux de lui rendre cette
justice.
M. Le Breton s'est, depuis quelques années, adjoint dans ses
travaux, M. Georges Le Breton, son fils, qui est pour lui un col-
laborateur dévoué. La direction des travaux du parc de Bour-
ran lui a été confiée.
Considérant que M. Le Breton a, par les nombreux travaux
qu'il a exécutés et l'importance particulière des deux concep-
tions qu'il nous a été donné de visiter, fait œuvre d'artiste con-
sommé ; de plus, les cinquante années de labeur qu'il a consa-
crées à son art, constituant déjà un témoignage sérieux de son
dévouement à la cause horticole, nous exposons à la Société
nationale d'Horticulture toutes ces considérations en exprimant
le vœu qu'une récompense proportionnée à son mérite lui soit
accordée.
Sur UN OUVRAGE DE M. Léon Duval, « Les Broméliacées »,
par M.O. Opoix.
M. Léon Duval, dans la préface de son ouvrage sur les Bro-
méliacées, nous indique la valeur des genres, espèces et variétés
de cette famille si intéressante pour l'Horticulture; il nous fait
connaître en outre les noms des principaux propagateurs de ces
plantes.
Qu'il nous permette de lui signaler un nom, oublié sans doute :
celui de notre prédécesseur au Jardin du Luxembourg, M. Joli-
bois, qui fut un de ceux qui contribuèrent le plus largement à
répandre le goût de ces plantes.
L'auteur divise son travail en douze chapitres.
Chapitre P^ — Partie historique ayant trait à V introduction des
Broméliacées en Europe.
M. Duval nous indique cette introduction d'Amérique, par Plu-
(i) Déposé le 43 février 1896.
290 P.APPORT
rnier, comme ayant eu lieu vers l'an 1689, et fait savoir que
c'est principalement depuis une quarantaine d'années que la
propagation s'est faite, aussi bien en France qu'en Europe, au
point de vue des collections, par différents horticulteurs méri-
tants, entre autres M. Charles Truffant père, qui le premier en
a donné l'élan dans le commerce.
Chapitre II. — Broméliacées à l'état naturel.
L'appréciation que nous donne l'auteur, de ces plantes à l'état
naturel, est à juste titre méritée.
Chapitre III. — Les Broméliacées comme plantes décoî^atives.
M. Duval en recommande l'emploi soit pour garnir les rocailles,
soit pour garnir les jardins d'hiver. Aux espèces qu'il cite, il
aurait pu ajouter (pour la garniture des rocailles) VjEchmea
spectabilisj JEchmea Mariœ-Reginde, Quesnelia densiflora, etc.
Chapitre IV. — Fécondation.
Le mode indiqué par l'auteur est le m.eilleur qui soit à notre
connaissance; comme il le dit lui-même, rien n'est plus
ennuyeux que les horticulteurs qui ne se rappellent jamais avec
quelle plante ils ont opéré.
Quant aux graines qu'il dit pouvoir conserver leur faculté
Kerminative pendant environ trois ans, nous sommes de son avis ;
au Luxembourg nous avons semé des graines de Paya vieilles
de huit ans qui ont parfaitement levé.
Chapitre V et VI. — Des semis]et des soins à leur donner.
Ces chapitres sont le travail d'un horticulteur habile et d'un
excellent praticien ; tous les soins concernant la fécondation,
les semis, les repiquages, etc.^ y sont excellemment indiqués.
Chapitre VII. — Multiplication.
Est la description des modes de reproduction ordinairement
appliqués à ces plantes.
Chapitre VIII. — Culture générale des Broméliacées.
M. Duval nous dit qu'une Broméliacée qui pousse bien, peut
être rempotée trois fois dans une année. A notre avis, il
aurait été bon de dire ici que les variétés à grand développe-
ment et cultivées en fortes potées, entre autres les Billbergia
Leopoldi, B. vittata, B. rubro marginata, B. zebrina, B. Por-
teana, B. Cappei, se trouveraient mieux d'un rempotage
SUR UN OUVRAGE DE M. LÉON DUVAL. 291
tous les trois ans seulement, dans la crainte de déranger le
développement de la plante.
Le Vriesea Giazioviana, VJEchmea spectabilis, Vj^chmea
Mariœ-Regiïice, plantes à grande végétation, se trouveront
mieux d'un'/empotage tous les deux ou trois ans avec change-
ment de compost à la partie supérieure tous les ans.
Pour ces genres de plantes, nous croyons qu'un rempotage
très serré est préférable.
Le genre de compost préférable, à notre avis, consiste tout
simplement en grosses mottes de terre de bruyère très douce
et très fibreuse dans laquelle on mélange çà et là, en rempo-
tant, quelques poignées bien serrées de sphagnum, principale-
ment près du collet de la plante. Quant à la culture des Bromé-
liacées sous châssis, nous trouvons son système excellent, l'on
peut même encourager la formation de massifs au dehors.
Chapitre IX. — Maladies et huecies.
Les différents moyens de destruction signalés par l'auteur sont
excellents.
Chapitre X, XI et XII. — Ananas.
Les procédés de culture indiqués sont des plus pratiques et
paraissent procurer des résultats satisfaisants.
Quant à l'appréciation de l'auteur sur l'importation de l'Ana-
nas en France, nous n'avons qu'à répondre par le vieux pro-
verbe de nos ancêtres : « Aide-toi, la Providence t'aidera », à
nous donc horticulteurs français de savoir soutenir la lutte I
Nota. — Choix des Broméliacées les plus jolies, leur culture
et leur emploi.
Les descriptions botaniques par M. Heim sont parfaites.
Le choix des variétés indiquées par l'auteur est on ne peut
mieux fait. Les genres sont classés en deux tribus distinctes :
les Broméliées et les Tillandsiées.
Au point de vue de la valeur horticole ainsi que sur la cul-
ture de chaque genre on peut y puiser de très bons renseigne-
ments.
L'auteur fait ressortir la valeur des Vriesea, pour la décora-
tion des appartements, et des serres.
Dans le tableau des hybrides des genres Fr/e^pa et autres, dressé
292 RAPPORTS.
par M. Duval, on peut remarquer, avec satisfaction, le progrès
qui a été acconnpU depuis une dizaine d'années par les horti-
culteurs français et étrangers, où lui-même est classé, parmi
les principaux obtenteurs.
En résumé, l'ouvrage sur les Broméliacées, présenté à la
Société nationale d'Horticulture par M.Léon Duval, mérite d'être
apprécié par elle, surtout à cause des tendances actuelles au dé-
laissement de ces admirables plantes; cet ouvrage ne peut qu'en
encourager la propagation; aussi concluons-nous très sincère-
ment à son renvoi à la commission des récompenses.
Et, après nos meilleures félicitations à l'auteur, nous deman-
dons aussi l'insertion du présent rapport dans le Journal de la
Société.
Sur un ouvrage intitulé « Cours d'arboriculture », par M. Et.
Griffon, professeur a l'École d'Arboriculture de tournai
(Belgique) (1) ;
M. Jamtn (Ferd.), rapporteur.
Dans ce livre de 268 pages, l'auteur, qui est professeur
d'arboriculture, a résumé ses leçons. L'ouvrage est bien imprimé,
bien rédigé, dès lors facile à consulter, et nous le croyons appelé
à rendre des services aux personnes s'occupant d'arboriculture.
Des gravures au nombre d'une centaine aident à l'intelligence
du texte. Peut-être, pour certaines parties qui en sont privées,
en aurions-nous désiré quelques-unes.
L'auteur s'étend peu sur la greffe, peut-être même d'une
manière insuffisante, mais pour de plus grands détails, il
renvoie à l'excellente publication de notre collègue M. Baltet,
L'Art de greffer.
Peut-être aussi aurions-nous désiré que certains autres cha-
pitres, notamment celui qui est relatif à la multiplication, fussent
traités un peu plus longuement.
L'auteur a consacré un dernier chapitre aux diverses maladies
(1) Déposé le 13 février 4896.
LA CONSTRUCTION D'uNE SERRE. 293
et aux nombreuses engeances qui s'attaquent aux arbres frui-
tiers et il indique les moyens de les combattre. Quelques con-
fusions nous paraissent s'être glissées dans ce qui a trait aux
insectes.
Pour nous résumer, Messieurs, nous avons l'honneur de vous
proposer que de vives félicitations v*oient adressées à l'auteur, et
nous vous demandons aussi l'insertion de ce court rapport dans
notre Journal.
♦
Sur des moyens pratiques et nouveaux employés dans la
CONSTRUCTION d'uNE SERRE PAR M. PeRRIER FILS, 164, RUE
M[CHEL-BizoT, ET 25, RUE DES Marguettes A Paris (I);
Al. Henri Vacherot, rapporteur.
Le 30 janvier 1896, une commission composée de MM. Taver-
nier, président; Massé et votre serviteur, rapporteur, ainsi que
de MM. Dupont et Rolland, qui s'étaient adjoints à nous, avait
à examiner une serre construite par M. Perrier, dans la pro-
priété de M. le baron de Bethmann, à Boissy-Saint-Léger.
MM. Savoye, Opoix, Gappe père et fils, Billard, Nonin, Jobert
et Welker fils s'étaient excusés.
Le travail que M. Perrier nous montra, tout en nous ayant
réservé la prirnear et la surprise, supprime un grand incon-
vénient qui jusqu'alors est resté en permanence dans toutes les
serres couvertes de châssis.
La serre qui était l'objet de notre attention est hollandaise,
elle a 30 mètres de longueur et o^^QO de largeur et se trouve
divisée en trois parties : chaude, tempérée et froide. Cette
dernière section en occupe la moitié.
Il est garanti que par le plus grand froid, Ton peut maintenir
une température de 10 à 20 degrés selon le besoin particulier
de chaque compartiment.
Une bâche tenant au mur des pieds-droits en garnit l'intérieur
ainsi qu'une bâche billard formant le milieu.
(1) Déposé le 27 février 1896.
294 RAPPORTS.
lia partie supérieure vitrée reste fixe; il s'y trouve des châssis
d'aération qui ne donnent pas le moindre arrêt à la buée grâce
au moyen indiqué ci-après. Le faîtage étant complètement à
l'extérieur, les verres se croisent en dessous, et alors il n'existe
pas la moindre apparence de fer intérieurement.
La plus grande amélioration réside dans les châssis qui
s'appuient sur les pieds-droits en maçonnerie : tous ceux-ci se
glissent sur un fer cornière cintré, ce qtd permet de découvrir
toute cette partie pour l'aération ou pour le charroi des plantes
et des matériaux.
Ces châssis sont formés par deux montants réunis par une
traverse inférieure à une extrémité, et par une traverse supé-
rieure à l'autre extrémité, c'est-à-dire par une traverse placée
en dessous et une autre en dessus. Cette dernière est disposée de
façon à laisser entre sa partie inférieure et les appuis des petits
bois, un espace suffisant pour le passage des verres qui débor-
dent et font saillie en dehors du châssis, saillie limitée par les
talons des petits bois.
Cette disposition spéciale de la traverse supérieure permet :
1° La suspension ou l'accrochage des châssis au moyen de
pannes ou moyens appropriés placés au-dessus de lui, ce que
M. Perrier nous a démontré dans une travée qu'il avait fait
apporter, afin de nous en prouver le côté pratique pour tous
les genres de serres.
2° Le débordement ou saillie en dehors des feuilles de verre.
Combinaison faisant que l'eau produite par la condensation de
la buée et venant de la partie haute, n'étant arrêtée par aucun
obstacle pendant sa descente, ne s'égoutte pas avant son arrivée
au bas du châssis.
En résumé, la construction de la serre est irréprochable et elle
peut être considérée comme modèle car tout y est bien compris :
procédés nouveaux très pratiques dans le sens de la suppression
d'un des plus grands obstacles à la culture en serres, solidilé,
aération facile et grande lumière.
Pour le prix de revient, M. Perrier nous autorise à dire que la
serre ainsi qu'une bâche chaufi'ée de même longueur sur 'P,70 de
largeur, avec châssis a doubles cornières facilitant l'aération,
SUR LE SÉCATEUR PERFECTIONNÉ DE M. AUBRY. 295
ont été faites pour la somme de 9,200 francs, le tout compre-
nant : serrurerie^ vitrerie et chauffage.
Nous demandons l'insertion du présent rapport au Journal de
la Société, et son renvoi à la commission des récompenses.
Sur le sécateur perfectionné de M. Aubry, coutelier;
M. DoRMOis, rapporteur.
A la séance du comité, le 26 septembre dernier, M. x\ubry a
présenté un sécateur de sa fabrication auquel il dit avoir apporté
un nouveau perfectionnement.
Le comité pour en faire l'examen, l'expérimenter et faire un
Fig. 9. — Sécateur perfectionne de M. Aubry.
un rapport, a nommé une commission composée de MM. Gochu,
Lavoivre, Pradines, Dormois, à qui se sont adjoints MM. Opoix,
jardinier-en-chef du Luxembourg et Vitry, pépiniériste.
Après le temps nécessaire pour l'expérimentation, la commis-
sion s'est réunie le 20 février courant.
L'objet principal du perfectionnement que M. Aubry a apporté
à son sécateur, consiste en une plaque à arrêt formant ressort
sous l'écrou de serrage, dont le but est d'empêcher cet écrou de
se desserrer en taillant.
MM. Opoix, Vitry et les autres membres de la commission qui
ont expérimenté le sécateur ont émis un avis favorable.
296 COMPTE RENDU
Le principe de la plaque à arrêt formant ressort sous l'écrou
est très bon ; mais ce n'est pas une idée nouvelle ; il avait été déjà,
fait des sécateurs avec plaque de serrage à arrêt, sans ressort, et
d'autres avec plaque de serrage à ressort, sans arrêt, la commis-
sion a eu en mains des sécateurs ainsi fabriqués.
M. Aubry a eu la bonne idée de réunir ces deux perfectionne-
ments et de faire un sécateur portant une plaque de serrage à
arrêt formant ressort.
La commission, reconnaissant qu'il a apporté un nouveau
perfectionnement dans la fabrication des sécateurs, émet l'avis
que le présent rapport soit inséré dans le Journal de la Société
et renvoyé à la commission des récompenses.
COMPTES RENDUS
Compte rendu des travaux du comité de floriculture,
PENDANT l'année 1895 (1),
par M. Louis Cappe, secrétaire de ce comité.
Messieurs,
En vous présentant le compte rendu des travaux du comité de
floriculture pendant l'année 1895, j'ai le plaisir de constater que,
malgré la création d'une section spéciale pour les Orchidées,
notre comité a fonctionné aussi régulièrement que par le passé
et à chaque séance des apports plus ou moins nombreux ont été
soumis à son jugement.
Le nombre des présentations diverses s'est élevé à 130, aux-
quelles il a été attribué des récompenses ainsi réparties :
60 primes de 1^« classe dont ]\ avec félicitations;
1 rappel de prime de V^ classe;
34 primes de 2^ classe;
1 3 primes de 3* classe ;
17 ont reçu des remerciements, soit que les présentations
(1) Déposé le 27 février 1896.
DES TRAVAUX DU COMITÉ DE FLORICULTURE EN 1895. 297
aient été faites hors concours soit à cause de leur peu d'impor-
tance.
Dans 5 cas, le comité n'a pu se prononcer vu l'insuffisance
des objets présentés qu'il a demandé à revoir dans de meil-
leures conditions.
Il a été en outre attribué 4 certificats de mérite de 1''' classo
pour des plantes nouvelles. Quatre certificats de mérite en un an !
c'estpeu, et l'on trouvera sans doute que le comité de floriculture
est un peu avare de cette récompense qui ferait tant de plaisir à
ceux qui se donnent la peine d'introduire ou de chercher par la
voie du semis, des espèces ou variétés nouvelles. On peut, du
moins, être certain que les plantes qui en ont été honorées le
méritent à tous égards; ce sont :
1° Cypripedium Leeanwn, var. impériale, magnifique variété
obtenue de semis par M. Page, chef de culture, chez M. Robert
Lebaudy, àBougival(Seine-et-Oise). Cette forme du Cypripedium
Leeanum se distingue du type de l'espèce par une fleur très
grande, un pavillon (sépale supérieur) de la plus grandelargeur
et blanc pur dans presque toutes ses parties.
2* Cypripedium Iris = C. javamco-super biens X ciliolare^
obtenu de semis et présenté par M. Alfred Bleu ; cette plante
avait déjà reçu une prime de l''^ classe l'année précédente; mais
le comité a voulu cette année affirmer sa valeur en lui décernant
un certificat de mérite.
3° Bégonia tubéreux^ var. erecta cristata^ type Vallerand, race
nouvelle très curieuse présentée par MM. Vallerand frères, horti-
culteurs à Bois-Colombes et Taverny. Cette race de Bégonia
tubéreux se distingue par une excroissance bien développée en
forme de crête sur tous les pétales.
4° Vriesea Rex-major = V. Morreno-Barilleti X ^- ^^-^^ pré-
senté par MM. Duval et fils, horticulteurs à Versailles. Ce nou-
veau Vriesea est encore supérieur au V. Bex, par une grande
vigueur, un développement plus grand dans toutes ses parties el
son épi floral bien érigé plus fort que dans le type et d'un beau
rouge sang de bœuf.
20
298 COMPTE RENDU
Passons ensuite à la
Revue des Orchidées.
Le nouveau comité des Orchidées a tenu sa première séance
le 13 juin 1895. Jusqu'à cette date, le comité de floriculture a
continué à juger ces plantes.
Nous ne reviendrons pas sur les concours dont les procès-
verbaux du jury ont été insérés au Journal, nous nous bornerons
à signaler les plantes les plus méritantes.
En suivant par ordre de date, nous remarquons en janvier
les semis de Cypripedium de M. Page comprenant de belles
formes de C. Leeanum et le C. amabile = C. Boxalli X C. Dau-
thieri; puis le nouvel Angrsecum Lioneti {God. Leb.)^ introduit de
la Grande-Gomore en avril 1894 par M|. Legros et présenté par
M. Landry, horticulteur à Paris; cette nouveauté se rattache au
groupe des Angrœçum à petites fleurs ; elle se distingue par une
tige florale érigée tandis que cette tige est retombante chez les
autres espèces.
A la même date, nous avons reçu de MM. Lepetit et iBeranek,
horticulteurs à Neuilly-sur-Seine, le rare Cattleya 0' Brieniana
que le comité apprécie comme une très belle forme de C. Lod-
digesii .
En mars, nous avons eu un joli groupe d'Orchidées d'une cul-
ture irréprochable présenté par M. Doin, amateur à Dourdan et
comprenant entre autres : une très belle forme de Cypripedium
Lathamianum f C. Sallieri Byeanum, un C. Harrisianum
polychromum présentant un cas curieux de dimorphisme, possé-
dant à la fois sur le même pied une fleur panachée-marbrée
et une fleur très pâle; le même envoi contenait le rare lonopsis
paniculata réputé d'une culture très ingrate ; le spécimen
présenté était couvert de fleurs et des félicitations toutes spé-
ciales du comité ont été adressées au présentateur.
MM. Ghantrier, frères, horticulteurs à Mortefontaine et
M. Maron, jardinier-chef au château de Saint-Germain-les-
Gorbeil, présentaient le même jour un Eulophiella Elisabelhde^
cetlt; jolie Orchidée de Madagascar qui a fait tant de bruit à son
apparition, il y a cinq ans.
DES TRAVAUX DU COMITÉ DE FLORICULTURE EN 1895. 299
Viennent ensuite le beau spécimen de Cypripedium Rothschil-
dianum et le Caitleya Schoffieldiana de MM. Duval; le Cattleya
Irianœi^ var, Emilise^ superbe variété aux fleurs du plus beau
blanc, envoyée par M Dallé, horticulteur à Paris.
Nous retrouvons de nouveau les semis de CyprïpedÀum de
M. Page, représentés cette fois par une série de belles variétés
de C Lathamianum, dont une richement colorée.
Puis le rare Cypripedium WalHsii, de l'Ecuador et quelques
Cypripediinn de semis parmi lesquels : C. La?orenceano-Hookerœ
et C. Augustum = C. barbato-Veitchi X Lawrenceanum, envoyé,
par M. Bleu.
M. Duval nous montra cette fois un Cattleya nouveau : le
Cattleya Duvali, reçu dans une importation de C. Schilleriana
et qu'il supposait être un hybride naturel entre les C. labiata
Warneri et C. Loddigesii.
Pour terminer les présentations d'Orchidées, notons un beau
semis de M. Opoix désigné sous le nom de Cypripedium Lawren-
ceano-cî'liolare et une belle variété de Cattleya Mosslse alba,
nommée M. Cahuzac et présentée par M. Piret, horticulteur à
Argenteuil.
Les plantes nouvelles diverses.
Parmi les plantes nouvelles méritantes nous signalerons les
suivantes :
C'est d'abord une jolie Violette de M. Millet, horticulteur à
Bourg-la-Reine, envoyée sans nom, mais dont les fleurs énormes
ressemblent à de petites Pensées;
Puis le Vriesea Elmireana ==: F. splendens X F. cardinalis^
superbe variété, semis de M. M. Duval, ainsi que 3 beaux semis
à' Anthurium Scherzerianum des mêmes présentateurs et
nommés : A. vexillarium, à large spathe rouge foncé ; A. rubis ^
rouge vif, et A. rubro-punctatissimum,k spathe blanche finement
pointillée de rouge.
Les Cinéraires hybrides striées de MM. Vilmorin-Andrleuxet C'®
étaient bien jolies, et formeront une belle race nouvelle quand
les coloris seront bien fixés.
300 COMPTE RENDU
Viennent ensuite les plantes nouvelles ou rares de M. Truffaut,
horticulteur à Versailles, représentées par :
Amaryllis splendens, introduit du Brésil et fleurissant en
Europe pour la première fois.
Arissema fimbriatum, Aroïdée curieuse par son spadice fimbrié
très distinct.
Hœmanthus Kalbreyeri; Rhododendron yunnanense reçu du
Yunnan par le Muséum de Paris, confié à M. Truff'aut il y a
cinq ans et chez qui il fleurit pour la première fois ; Tillandsia
Leiboldiana, introduit du Mexique; puis un Delphinium voisin
du D. tatsienense, introduit du Su-Tchuen (Chine occidentale),
par MM. Vilmorin ; une série de Pentstemon hybrides du
P. Murrayanus, des mêmes présentateurs, ainsi qu'un lot de
Delphinium de semis de MM. Lévêque et fils, horticulteurs à
Ivry-sur-Seine.
Les nouveaux Bégonia de M. Urbain, horticulteur à Clamart,
sont toujours très intéressants ; cette année, le comité a apprécié
ses variétés de B. tubéreux à fleurs doubles, l'une nommée
Président Savoye^ plante très florifère, bien ramifiées, à fleurs
jaunes, bien pleines ; l'autre Coquette de Clamart, aux nombreuses
fleurs d'un rose frais; nous avons également reçu de M. Urbain
cinq variétés nouvelles de Bégonia discolor-Rex, nommées :
Prosper Laugier, Auguste Nonin, Léon Delaville, Souvenir de
Jules Urbain et Docteur Wehlin; ces variétés se distinguent par
une végétation vigoureuse, des tiges ramifiées et un feuillage
souple, se chiff'onnant pour ainsi dire, qualité qui permet de
les emballer sans crainte de les briser.
Mais la plante la plus intéressante de M. Urbain est certai-
nement un B. hybride, à fleurs doubles provenant du croisement
du B, diversifolia X B. double Gloire de Nancy ; ce nouveau
gain possède le feuillage et la fleur double rouge vif du B. Gloire
de Nancy, mais sa floraison se produit sur une face comme chez
le B. diversifolia, ce sera le point de départ d'une série de
Bégonia rappelant par leur port et leur mode de floraison, les
Balsamines à fleurs doubles. Avec M. Dallé, nous voyons pour
la seconde fois le curieux Arissema fimbriatum. Le Cienkowskia
Kirkii de Zanzibar et le Milla biflora, charmante Liliacée aux
DES TRAVAUX DU COMITÉ DE FLORICULTURE EN 1895. 301
fleurs blanches, rappelant en petit celle du Nicotiana af finis,
étaient présentées par M. Trufi'aut.
Nous devons aussi une bonne mention au nouveau Dipladenia
atropurpurea de MM. Sander et C® de Saint-Albans (Angleterre) ;
c'est une excellente introduction aux fleurs pourpre foncé, très
ornementales.
Les semis de Montbretia de M. Welker, horticulteur à la
Gelle-Saint-Cloud présentent une réelle amélioration en compa-
raison avec les anciens types; le comité a remarqué les variétés
nommées Henri Welker^ à fleurs rouges ; Précoce, à fleurs
jaunes, puis les variétés : bicolor, Triomphe de Paris et Marthe
Billard.
Le Pelargonium de M. Moulin, jardinier-chef au château de
Mesnil-Voisin, nommé Marquise d'Argentré, semble aussi très
joli, mais le comité a regretté que cette plante ait été étiolée
en serre, car il n'a pu la juger à sa valeur.
Deux autres Pelargonium à signaler également : un de
M. Gortet à Avon, var. aux fleurs saumonées, déchiquetées sur
les bords et nommée M^^^ Marthe Chaperon; l'autre de M. Pierre
Touret, horticulteur à la Varenne-Saint-Hilaire, plante très flo-
rifère, issue du P. Mistress Parker et nommée Souvenir de La
Varenne.
M. Welker fils, jardinier-chef au château de Beauregard,
nous a présenté une fort jolie collection de Streptoca,rpus^
hybrides de S. kewensis, à grandes fleurs, coloris bien variés
et abondamment fleuris, qui lui ont valu des félicitations toutes
spéciales.
Une nouvelle série Ae Bégonias tubéreux provenant du croise-
ment des B. à grandes fleurs et de ^. multiflores nains a égale-
ment valu des félicitations à M. Urbain.
Avec M. Couturier, horticulteur à Chatou, ce sont encore des
B. tubéreux à fleurs doubles et d'autres à fleurs simples, pana-
chées et striées; parmi les doubles, les suivants sont à signaler:
Souvenir de i¥™^ Couturier, Berthe Delaubé, M^^ BlancheWelsch
et Gloire de Bougival; toutes ces variétés sont à fleurs moyennes
et semblent très florifères.
Les Reines-Marguerites Comète géante, coloris nouveaux de
302 COMPTE RENDU
M. Graveau, horticulteur à Neauphle-le-Ghâteau, sont tout à fait
remarquables; mais le comité a surtout félicité cet habile spé-
cialiste pour Tobtention d'une nouvelle race très vigoureuse dite
« remontante », puis pour une variété de R. M. globuleuse jaune
soufre, coloris tout nouveau. M. Auguste Nonin ne se contente
pas d'être un bon cultivateur de Chrysanthèmes; il nous pré-
sente maintenant une belle série de Dahlia cactus, semis iné-
dits; très joli aussi le nouveau Zinnia élégant, panaché, strié, de
M. Clause, 20, quai de la Mégisserie, ainsi que le Dahlia simple
à fleur d'Anémone présenté par M. Chauré, au nom de M. Benoît
jeune, amateur à Provins; puis le Pois de senteur Cupidon, var.
très naine, point de départ d'une nouvelle race, ce dernier
obtenu par MM. Adiee Burpee et C'^ de Philadelphie.
Un joU lot de Glaïeuls de semis de M. Coûtant, horticulteur à
Douai, parmi lesquels se distinguait la variété Madagascar, au
coloris bleu-violet éclairé feu; ensuite, ce sont les semis de
Bégonia Rex de M. Fontaine, jardinier au château de Gressy
(S.-et-M.), tous très beaux, mais dans lesquels on remarquait spé-
cialement les variétés nommées : Gloire de Gressy ^ M^^ Coclnuy
M. Fortin^i Suzanne Cochin.
M. Alfred Chantrier, jardinier à Bayonne, a soumis au comité
deux nouveaux types de Bégonia semperflorens, très nains, à
feuilles jaunes, l'un à fleurs blanches nommé Perle blanche,
l'autre à fleurs roses nommé Perle rose; le présentateur recom-
mande ces deux variétés qui sont, dit-il, magnifiques en bor-
dures ; mais probablement à cause de la saison avancée (oc-
tobre), le comité n'a pu apprécier ces variétés à leur valeur, ne
trouvant pas la teinte jaune des feuilles assez prononcée.
En octobre, de vifs remerciements ont été adressés à M. Maxime
Cornu qui avait envoyé du Muséum les plantes suivantes : Tri-
cholœna ?'osea,'^Graminée très florifère, originaire du Cap, qui se
plaît sur les rocailles et lieux agrestes.
Solanum Rantoneti, plante d'orangerie, originaire de La Plata,
introduite il y a trente-cinq ans, mais peu répandue.
Colquhounia coccinea de l'Himalaya, et Leonotis Leonurus du
Cap. Les [Chrysanthèmes font ensuite leur apparition; nous
remarquons les superbes variétés aux fleurs énormes de M. Cal-
DES TRAVAUX DU COMITÉ DE FLORICULTURE EN 1895. .303
vat de Grenoble, parmi lesquelles les suivantes ont été remar-
quées : M'^^ J. Smeers, Fleur Grenobloise, n*» 450, n'' 451, Belle
de Gordes, Secrétaire Fiérens, C.-H. Payne, Aurore et n° 504.
Les Pâquerettes doubles à grande fleur, dites Pâquerettes
Catien, de M. Gatien, horticulteur à Vincennes, sont également
très méritantes.
LES PLANTES DIVERSES
Si le comité avait à décerner une médaille pour les plus
belles et les plus nombreuses présentations de Tannée, elle
reviendrait de droit à MM. Vilmorin-Andrieux et C'^. Comme
nous l'attribuions l'année dernière à M. Duval, nous devons
cette année reconnaître que le clou des présentations a été l'en-
semble des différents lots envoyés par ces derniers. Leurs nom-
breux apports étaient tous, en effet, d'une culture irréprochable
et présentaient une grande amélioration sur les anciennes
variétés.
Nous relevons d'abord une collection de Primevères de la
Chine montrant toutes les transformations du feuillage de ce
genre depuis qu'on le cultive, puis des collections de Cinéraires
variées à fleurs simples et à fleurs doubles.
Viennent ensuite de MM. Vilmorin également, une magni-
fique collection de Galcéolaires herbacées appartenant à diffé-
rentes races, puis des Primula obconica à grande fleur frangée
et une collection de Myosotis;
En juin, nous admirons une nombreuse collection de Pents-
temons qui a valu aux présentateurs l'attribution de la Médaille
Pellier, et à la même séance des collections de Mufliers nains,
Viscaria, Coquelourdes, Cam'panula Médium var. Calycanthema,
Godetia variés et Giroflée Quarantaine dont une, la var. Excel-
sior, se distingue par l'ampleur de ses fleurs et la longueur de
ses tiges florales; puis une fort jolie collection d'Iris Kœmpferi;
ce sont ensuite par ordre de date des collections de Pétunias
variés, de Lobelia, Clarkia, Coreopsis et Roses-trémières; en
août, nous trouvons des Zinnia variés. Amarantes et Célosies
et en septembre une nombreuse et splendide collection de Can-
nas à grande fleur.
304 COMPTE RENDU
Après cette longue liste, nous retournons au mois de février
où nous trouvons à signaler un groupe de Violettes présentées
par M. Millet, horticulteur à Bourg-la-Reine et dans lequel
on distinguait : Gloire de Bourg-la-Reine, Explorateur Dybowski^
Amiral Avellan et Princesse de Galles; à une autre séance, le
même nous présentait une collection de Violettes en 20 var,
rares ou nouvelles et choisies dans les différentes sections :
Parme et des Quatre-Saisons;
De MM. Forgeot et G'®, nous avons reçu une collection de
Cinéraires variées, puis des Pétunia « La Neige » en fleurs cou-
pées, un lot d'Amarantes variées, une superbe collection de
Caladium; un lot de Mignardises; race nouvelle, de Pentste-
mon gloxinioides; Papaver et Trachelium cœruleum ; en sep-
tembre, MM. Forgeot ont également présenté 25 variétés de
Cannas en fleurs coupées et une collection de 50 variétés
d'Asters.
Notons en passant les gousses de Vanille envoyées par
M. Bultel, jardinier-chef au domaine de Cirès-lès-Mello (Oise).
Ces gousses mesuraient 20 et 22 centimètres de long et étaient
parfaitement arrivées à maturité ; M. Bultel avait joint à son
envoi une note explicative qu'il est bon de faire connaître :
aussitôt que les gousses commencent à jaunir, il fait à leur
extrémité inférieure une ligature avec du coton pour les empê-
cher de s'écarter puis il les enduit à plusieurs reprises d'huile
d'olive appliquée avec un pinceau; ce procédé, dit-il, conserve
admirablement les gousses en bon état et pendant très long-
temps.
M. Deny, architecte-paysagiste à Paris, a présenté des fleurs
coupées d'Anthurium, provenant soi-disant de la fécondation de
l'A. Andreanum par VA. Scherzerianum; rien ne rappelait dans
ces fleurs l'influence de ce dernier, aussi le comité a-t-il demandé
à voir la plante avant de se prononcer.
Notre regretté collègue, M. Léon Delaville, qui était un des
membres les plus assidus du comité, nous a fait différents ap-
ports, notamment un groupe du joli Boronia heterophylla, aux
fleurs rose foncé; puis une collection en fleurs coupées d'Ané-
mones, Renoncules et Freesia,
DES TRAVAUX DU COMITÉ DE FLORICULTURE EN 1893. 305
Le magnifique Vriesea Luhbersii^ espèce rare, envoyée par
M. Niisson, horticulteur-fleuriste, 10, rue Auber, Paris, dénotait
une très bonne culture; celte Broméliacée est surtout curieuse
par la ramification de son inflorescence.
Les Pivoines de MM. Lévêque et fils étaient superbes et
énormes comme fleurs, bien que les boutons existant sur les
tiges à côté des fleurs épanouies montrassent bien (jue ces fleurs
n'avaient été soumises à aucun traitement spécial; nous men-
tionnerons aussi une belle collection de liose-trémières des
mêmes présentateurs, et neuf variétés d'OEillets de semis de
M. Machard-Grammont, horticulteur à Orléans.
Les diff'érents lots de M. Clause, 20, quai de la Mégisserie,
étaient très soignés, et ses collections de Zinnia variés et les
Amarantes, grandes et naines, étaient d'une culture exem-
plaire; notons aussi ses fleurs coupées de Verveines variées.
Une bonne mention aussi à M. Tréfoux, horticulteur à Auxerre^
pour un lot de Glaïeuls rustiques, dont une variété rose à fleurs
doubles.
A signaler également les différents groupes de Bégonias tubé-
reux de M. Couturier, de Chatou ; les Glaïeuls de semis de
M. David, de Savigny-sur-Orge, et les Œillets de Chine laciniés
doubles, et Heddeiuigii laciniés simples de M. Gravereau.
De M. Mou3seau, jardinier-chef, 23, rue de Constantine à Paris,
nous admirons quatre spécimens magnifiques de Dracxna Mas-
sangeana et fragrans, d'une hauteur de 2"',30, 2™, 40 et 2^,80,
et possédant toutes leurs feuilles depuis la base. Un tel résultat
fait honneur au présentateur, qui dit l'avoir obtenu en semant
sur les pots, deux ou trois fois dans l'année, un mélange de sul-
fate de fer et de corne lorréfiée.
Nous arrivons en septembre, et les Chrysanthèmes précoces
se font déjà remarquer par les envois de M. Lionnet, jardinier au
château de Jouy-en-Josas, et de M. Henri Whir, chef de culture
à la Chevrette, à Deuil, puis les variétés nouvelles de MM. Lé-
vêque.
L'Anémone Tourbillon, nouveauté de 1894, à fleurs blanches
semi-doubles, est toujours curieuse avec ses pétales ondulés;
c'est à M. Georges Boucher, horticulteur à Paris, que nous
306 COMPTE RENDU
devons cette présentation consistant en un spécimen callivé
en pot et abondamment pourvu de Heurs et boutons. Les Dahlia
cactus de M. Paillet sont toujours bien choisis et présentés
admirablement ; nous y avons noté les variétés : GerUy Mrs. Peart^
Gloriosa, Lady Penzance.
Bien choisies également les variétés de Canna florifères de
M. Pichon, horticulteur à Lagny ; on remarquait les variétés
suivantes: Souvenir d'Antonin Crozy.E. Mieg, Comte de Bou-
chaud e t y . Willk in son.
MM. Duval ont exhibé un beau groupe de leurs Vriesea hy-
brides déjà récompensés, mais toujours très beaux.
Une autre présentation fort intéressante était le lot de Nœge-
lia de semis de MM. Vallerand, en coloris variés et d'une très
bonne tenue. MM. Vallerand avaient joint à ce lot de plantes en
pots, envoyé le 28 novembre, une tige, coupée le 9 novembre,
au moment oii s'épanouissaient les premières fleurs et piquée
dans du sable; cette tige n'avait cessé de fleurir, et toutes les
fleurs étaient aussi bien développées que sur les plantes; cette
présentation avait pour but de répondre à ceux qui prétendent
que les Nœgelia ne tiennent pas en fleurs coupées.
Nous terminerons l'année par une remarquable présentation
de Chrysanthèmes en culture retardée, faite par M. Lemaire,
horticulteur à Paris, et très bien réussie, puis par un groupe de
Tulipes et Jacinthes forcées très bien arrivées, du même; enfin
par un Cyclamen de M. Maxime Jobert, le spécialiste bien connu
de Chàtenay. Cette plante, envoyée à titre de curiosité, possé-
dait sur le même tubercule des fleurs blanche?, des fleurs roses et
des fleurs panachées; ce phénomène s'est déjà présenté chez
M. Jobert depuis quatre ou cinq ans, et c'est toujours sur des
plantes provenant de graines récoltées sur des variétés à fleurs
blanches qu'il s'est produit. A quoi est-il dû? Probablement à la
même cause inexplicable qui fait jouer les rameaux de certaines
variétés d'Azalées, de Chrysanthèmes, de Roses même; mais si
l'on peut reproduire par la greffe ou le bouturage ces dernières,
il n'en est pas de même des fleurs difl'érentes qui sont produites
sur un même bulbe de Cychmienf^ous saurons néanmoins plus
tarda quoi nous en tenir à ce sujet, du moins quant à la fixité
I
DES TRAVAUX DU COMITÉ DE FLORICULTURE EN 1895. 307
de cette plante, car un de nos coUègaes s'est chargé d'en ré-
colter séparément des graines, afin de voir si elles reproduiront
des plantes identiques.
Nous avons omis, dans cette revue, de rapporter deux com-
munications faites au comité, Tune par M. Millet, concernant
un procédé de forçage du Muguet, qu'il emploie avec succès :
M. Millet prétend qu'il n'est pas nécessaire d'avoir une tempé-
rature de 25 à 30 degrés pour forcer le Muguet, il suffît de lais-
ser les plants dans les plates-bandes où ils ont végété toute la
saison ; à l'aide de simples réchauds de fumier faits dans les
sentiers autour des coffres qui les entourent, et renouvelés de
façon à maintenir une température de 15 à 18 degrés, le Muguet
fleurit admirablement; le spécimen présenté au niois de février,
à l'appui de cette explication, était très beau et tout en fa-
veur de ce procédé, quand on se rappelle la température rigou-
reuse des mois de janvier et février 1895.
L'autre communication, faite au mois d'avril par M. Georges
Truffant, avait pour but de faire connaître le Galax aphylla,
qui croît spontanément en Amérique, dans la Caroline du Nord,
et en si grande quantité que les fleuristes américains en em-
ploient les feuilles par centaines de mille pour les bouquets et
garnitures en fleurs; ces feuilles, qui rappellent un peu comme
forme et dimension notre Violette, sont d'une texture plus
ferme et si résistantes qu'elles se conservent indéfiniment, au
point que celles présentées étaient coupées depuis environ deux
mois.
Le comité a vivement remercié nos collègues de ces intéres-
santes communications.
Commissions.
Dix commissions ont été, dans l'année, nommées par le co-
mité :
\° Pour visiter la culture de Calcéolaires rugueuses hybrides
de M. Tabar, horticulteur à Montmorency ;
2° Pour étudier différents engrais de la Société des engrais
concentrés;
3° Pour visiter l'établissement de MM.E. Cappe et fils, horti-
308 COMPTE RENDU DES TRAVAUX DU COMITÉ DE FLORICULTURE.
culteurs au Vésinet, et plus spécialement leurs cultures d'Orchi-
dées;
4° Pour la visite de la propriété du château du Val, dont les
cultures sont dirigées par M. Sallier père ;
5° Pour visiter la propriété de M'"^ Gripon, à Limours;
6° Pour visiter la propriété de M. Panhard, à Thiais;
7° Sur la demande de M. Fortin, pour visiter la propriété
dont il a la direction à Antony ;
8° Par M. Maxime Jobert, à Châtenay, pour visiter son éta-
blissement horticole et spécialement sa culture de Cyclamen;
9° Pour visiter la culture de Chrysanthèmes de M. Lionnet,
jardinier-chef au château de Jouy-en-Josas ;
10° Enfin, pour l'attribution de la médaille d'or du conseil
d'administration à l'obtenteur ou introducteur de plantes nou-
velles reconnues méritantes.
Avant de terminer, je dois également mentionner la médaille
d'or offerte par souscription des membres du comité, pour être
distribuée en son nom à l'exposition internationale du mois de
mai 1895. La souscription avait produit 151 francs.
Maintenant, Messieurs, je manquerais à mon devoir ai je ne
me faisais l'interprète des membres du comité de floriculture, en
adressant à son honorable président, M. Savoye, mes plus sin-
cères félicitations pour son assiduité et l'impartialité avec la
quelle il préside nos séances.
SECTION DES CHRYSANTHEMES
RÈGLEMENT DE LA SECTION DES CHRYSANTHEMES
Article premier.
Les membres 'de la Société nationale d'Horticulture peuvent
faire partie de la section à titre de membres actifs, tout en appar-
tenant à l'un des comités qui fonctionnent actuellement dans la
Société.
Les amateurs ou cultivateurs de Chrysanthèmes, français ou
étrangers, non sociétaires, sont également admis à faire partie
de la section à titre de membres associés. Ils devront être pré-
sentés par deux membres déjà inscrits, ou sur leur demande
par le secrétaire-général de la Société, et admis en séance de
la section, par la majorité des membres présents.
Les membres associés ne paieront aucune cotisation et ne
recevront que l'extrait du bulletin qui concerne les travaux de
la section.
Ils auront voix délibérative pour juger les apports, mais les
membres actifs, seuls, auront droit de vote pour les élections
annuelles du bureau et des commissions.
Les membres associés pourront assister à toutes les séances
de la section, et auront droit d'entrée gratuite dans les exposi-
sitions spéciales de Chrysanthèmes organisées par la Société.
310 section des chrysanthèmes.
Art. 2.
Les travaux de la section sont dirigés par un bureau composé
d'un président, deux vice-présidents, un secrétaire, un ou deux
vice-secrétaires, un délégué au conseil, et un délégué à la com-
mission de rédaction.
Les membres du bureau sont renouvelés chaque année en
séance générale de la section à la majorité des membres présents.
Us sont rééligibles.
Art. 3.
Une commission dite de classification sera désignée chaque
année en même temps que le bureau et de la même façon, afin
d'établir et tenir au courant, une classification générale des
variétés recommandables de Chrysanthèmes.
Cette comniission sera composée d'un nombre de membres
indéterminé auxquels s'adjoindront le président et le secrétaire
de la section.
Art. 4.
La section peut s'affilier directement aux sociétés ou sections
spéciales de Chrysanthèmes françaises ou étrangères. Celles-ci
pourront également être admises comme correspondantes de la
section aux conditions et avec les droits énumérés au règlement
général de la Société (art. I^""). Ces droits seront néanmoins
limités aux publications, réunions, expositions ou congrès, spé-
cialement réservés aux Chrysanthèmes.
Art. 5.
Tous les documents émanant de la section seront insérés dans
le Bulletin sous une rubrique spéciale. Ils devront comme tous
les autres documents être renvoyés à la commission de rédaction.
Art. 6.
La section examine tous les envois relatifs aux Chrysanthèmes
faits à la Société et peut proposer à titre de récompense des
primes de r% 2^ et 3^ classes, ainsi que des certificats de mérite
qui seront ratifiés en séance ordinaire de la Société.
RÈGLEMENT DE LA SECTION DES CHRYSANTHÈMES. 311
Elle peut en outre proposer de décerner des médailles dont
l'attribution sera soumise, avant d'être définitive, à la sanction
de la commission des récompenses et du Conseil d'administration
de la Société.
Art. 7.
Les programmes relatifs aux expositions ou congrès spéciaux
de Chrysanthèmes seront renvoyés au préalable à l'examen de
la section.
Celle-ci pourra présenter au bureau de la Société, avant
chaque exposition spéciale, une liste de candidats aux fonctions
de juré, qu'elle choisira parmi les personnes les plus compé-
tentes.
Art. 8.
Tous les cas non prévus dans le présent règlement seront régis
par le règlement général de la Société.
Bureau.
Président : M. Nonin, route de Paris, 16, Châtillon (Seine).
Premier vice-président : M. Delavier, rue Saussure, t, Paris.
Deuxième vice-président : M. Cordonnier, à JBailleul (Nord).
Secrétaire : M. Chargueraud, route de Saint-Mandé, 49, Cha-
renton (Seine).
Vice-secrétaire : M. Lionnet, à Jouy-en-Josas (Seine-et-Oise).
Deuxième vice-secrétaire ; M. Yvon fils, route de Châtillon, 44,
à Malakoff (Seine).
Délégué au Conseil : M. Nonin, route de Paris, 16, à Châtillon
(Seine).
Délégué à la rédaction : M. Chargueraud, route de Saint-
Mandé, 49, à Charenton (Seine).
312 SECTION DES CHRYSANTHÈMES.
Liste des nienibres.
MM.
Balu, château de Bois-Boudran, par Nangis (Seine-et-Marne).
Bergman (Ernest), Ferrières-en-Brie (Seine-et-Marne).
BoRiES, boulevard Saint-Germain, 179, à Paris.
BouTREUx, rue de Paris^ 85, à Montreuil (Seine).
Bruant, horticulteur à Poitiers (Vienne).
Calvat, horticulteur, à Grenoble (Isère).
Chargueraud, route de Saint-Mandé, 49, à Charenton (Seine).
Chauré (Lucien), rue de Sèvres, 14, à Paris.
Cordonnier, à Bailleul (Nord).
Cornu (M.), rue Guvier, 27, à Paris.
CouiLLARD, rue Saint-Loup, 28, à Bayeux (Calvados).
Coûtant, rue de Canteleu, 29, à Douai (Nord).
Crozy, rue de la Guillotière, 206, à Lyon (Rhône).
Dallé, rue Pierre Charron, 29, à Paris.
David (E.), Grande-Rue, 53, à Savigny-sur-Orge (Seine-et-Oise).
Debrie-Lachaume, rue Royale, 10, à Paris.
DÉLAUx, Saint-Martin-du-Touch, par Toulouse (Haute-Garonne).
Delavier, rue Saussure, 2, à Paris.
DuPANLOUP, quai de la Mégisserie, 14, à Paris.
Fatzer, à Quessy, par Tergnier (Aisne).
GÉRAND, route de Montrouge, à Malakoff (Seine).
HouLET, à la Versine, par Creil (Oise).
Jarry-Desloges. boulevard Haussmann, 89, à Paris.
Krastz, rue de Reuilly, 115, à Paris.
Launay, rue des Chêneaux, 6, à Sceaux (Seine).
Legros, avenue de Reuilly, 28, à Charenton (Seine).
Lemaire fils, rue Friand, 26, à Montrouge, Paris.
Lévêque, rue du Liégat, 69, à Ivry (Seine).
Lionnet, à Jouy-en-Josas (Seine-et-Oise).
Martin, avenue de l'Aima, 12 bis, à Paris.
Massé, horticulteur à Lagny (Seine-et-Marne).
Morel, propriétaire, 38, rue de Laborde, à Paris.
NoNiN, route de Paris, 16, à Châtillon (Seine).
OuDOT, chez M. Victorien Sardou, à Marly-le-Roi (Seine-et-Oise).
LISTE DES MEMBRES 313
PiENNES, quai de la Mégisserie, 14, à Paris.
Reydellet (de), à Valence (Drôme).
Robert (G.), Vallée-aux-Loups, par Ghâtenay (Seine).
Rosette, rue de Vaucelles, 88, à C;ien (Calvados).
Vacherot fH.), rue de Paris, .53, à Boissy-Saint-Léger (Seine-et-
Oise).
Vilmorin (H. de), rue de Bellechasse, 17, à Paris.
Welker (G.), château de Beauregard par Le Ghesnay (Seine-et-
Oise).
Whir, à la Chevrette par Deuil (Seine-et-Oise).
YvoN père, route de Ghâtillon, 44, à Malakoff (Seine).
YvoN fils, route de Ghâtillon, 44, à Malakoff (Seine).
3t
314 SECTION DES CHRYSANTHÈMES.
MÉMOIRE
Etude sur la culture et la végétation des Chrysanthèmes (1),
par M. Georges Truffaut.
L'extension soudaine et considérable et les étonnantes amélio-
rations obtenues en peu d'années dans la culture des Chrysan-
thèmes resteront pendant longtemps un des meilleurs exemples
à citer des rapides progrès de l'Horticulture moderne. Il a suffi
de quelques tentatives nouvelles au point de vue cultural, pour
assurer, à un genre qui languissait méconnu au milieu des innom-
brables plantes de nos jardins, une vogue sans cesse croissante.
Les effets immédiats de cette vogue ont été de faire subir aux
types primitifs de Chrysanthèmes une véritable transformation.
Nous devons à cet égard payer un vif tribut d'admiration à cette
pléiade de semeurs français qui, par leur habileté dans les
sélections et par leurs méthodes de semis nous ont doté de nom-
breuses variétés à la fois remarquables par leur port élégant et
la beauté de leurs fleurs.
Nous devons reconnaître qu'au point de vue de la culture
nous avons été obligé d'emprunter la plupart de nos procédés
actuels aux praticiens anglais et belges. Actuellement, nous
pouvons le dire, nos spécialistes, et en particulier ceux du Nord,
des environs de Paris et de Lyon, n'ont rien à envier à leurs
collègues étrangers et nous présentent chaque année, dans les
expositions spéciales, d'admirables produits.
Mais, il faut se rendre compte que ces cultivateurs de Chry-
santhèmes ont acquis petit à petit un ensemble de connaissances
spéciales et pratiques, fruit de l'expérience que ne peuvent avoir
nombre d'horticulteurs, en particulier ceux que leur commerce
local oblige à produire à bas prix un nombre considérable de
plantes variées; et aussi, du reste, la majorité des jardiniers de
maisons bourgeoises.
(1) Déposé le 9|janvier 1896.
LA CULTUHK ET LA VÉGÉTATION DES CHHYSANTUÈMES. 315
C'est surtout à leur intention et dans l'idée de leur épargner
des expériences et des écoles toujours coûteuses que nous avons
tenté d'exposer la théorie de la culture des Chrysanthèmes.
Ces plantes sont très exigeantes en éléments azotés et en
matières minérales et leur puissance végétative est très consi-
dérable. Si Ton vient à considérer une bouture enracinée de
Ghysanlhème placée après son sevrage dans un milieu fertile, on
peut d'abord constater que l'activité vitale de la plante est
presque exclusivement consacrée à la formation de nombreuses
racines, organes d'absorption destinés à assurer l'alimentation
en eau et la nutrition du jeune sujet.
Aussitôt ces racines développées, elles absorbent par osmose
l'eau qui circule dans le sol et qui contient en dissolution les
cléments minéraux nécessaires à la formation de son squelette
minéral, si l'on ose hasarder cette expression. Cette eau contient
en outre l'azote indispensable à l'élaboration des divers tissus où
il se juxtapose et entre en combinaison avec les substances
hydrocarbonées produites par l'action chlorophyllienne. Quand
un poids suffisant d'azote et d'éléments minéraux, poids directe-
ment proportionnel au nombie des appareils de reproduction, se
trouve fixé dans les tissus de la plante,, il se produit alors ce si
curieux phénomène qui a reçu le nom de migration. Certains
organes de la plante, jusque-là ayant joué le rôle de soutien et
de laboratoire d'assimilation, les tiges et les feuilles s'appau-
vrissent aux dépens des supports, des boutons, des enveloppes
florales, puis des fleurs et des fruits.
Il est nécessaire toutefois, pour que cette migration s'opère,
qu'une petite quantité supplémentaire d'aliments, qui pourraient
être appelés de compensation, soit pendant cette période mise à
la disposition de la plante.
Comme exemple spécial prouvant l'influence de la migration,
au moment de la floraison d'un Chrysanthème, 100 grammes de
matière sèche de tige, qui contenaient pendant la période de
croissance jusqu'à 6 et 8 grammes de matières minérales, n'en
contiennent plus que 2 gr. 78. Par contre, le même poids de
fleurs sèches en renferme 5 gr. 'I'2.
Au point de vue de la nature des matières minérales indispen-
310 SECTION nKS CHRYSANTHÈMES.
sables à la vie des Chrysanthèmes, l'analyse nous a montré
qu'elles comprenaient les corps suivants par ordre d'importance :
l*" Chaux ; ^^ acide phosphorique; 3" potasse; 4" soude ; 5" ma-
gnésie; G'' azote; 7" silice; 8° acide sulfurique; 9° oxyde de fer et
de manganèse; 10° chlore.
On trouve en abondance dans les fleurs de l'azote, de l'acide
phosphorique, de la magnésie et de la potasse ; dans les feuilles,
de la chaux ol de la silice en grande quantité dans les racines.
Il est donc nécessaire que le sol puisse fournir aux Chrysan-
thèmes ces différents corps pour que leur croissance soit assurée.
Sinon on devra y ajouter des engrais complémentaires qui rem-
pliront dès lors le même but.
Comme résultat pratique de la constatation des phénomènes
de migration, nous concluons, au point de vue des engrais, que
pendant la première phase de la végétation, celle où la plante
accumule ses réserves, Talimentalion exclusivement azotée qui
activerait une formation de tissus trop peu doués de matières
minérales ne doit pas être exagérée et qu'au contraire, au mo-
ment de la migration, et jusqu'à l'épanouissement des fleurs qui
absorbent dans leurs tissus une notable [)roportion de matières
azotées, il y a avantage certain à fournir aux Chrysanthèmes
plus d'az')te assimilable.
Les arrosages doivent être pendant toute la vie de ces plantes
très fréquents. Pour la formation d'un sujet pesant en vert
1,180 grammes et portant 58 fleurs, le calcul indique une quan-
tité minimum de 93 litres d'eau pour assurer seulement la for-
mation de la matière sèche de la plante, sans compter la
quantité nécessaire pour parer aux pertes d'eau dues à i'évapo-
ration spontanée et au drainage.
Voyons quel était le mode de culture des Chrysanthèmes
suivi anciennement et actuellement encore en faveur dans les
jardins botaniques et chez les cultivateurs peu avancés.
Une fois la bouture reprise, on laissait la plante croître natu-
rellement. Elle émettait bientôt un grand nombre de branches
latérales qui se ramifiaient rapidement à leur tour ; en outre, les
bourgeons souterrains produisaient des drageons qui peu à peu
dev«='naient dea branches* Chacun de ceç axes se.terminant par
LA (:LI.ILK1> l>l LA VLohi.'.ii"^ iM:.n t.u;. i SANTilLMLS. -Mi
une fleur, il est. facile de concevoir que les exigences alimentaires
de la plante étaient d'autant plus grandes que ceux-ci étaient
plus nombreux. En outre et surtout dans des pots, moins leur
alinienlaùofj était, susceptible d'être parfaitement assurée.
Avec C3 système de culture, on obtenait des plantes touffues,
très ramifiées, d'apparence grêle, portant de petites feuilles et
de nombreuses [jeliles fleurs soutenues par des pédoncules mous
et dont peu étaient capables de mûrir leurs semences.
La nécessitéjd'obtenir de belles fleurs a d'abord fait modifier
ceMe manière primitive de procéder.
On cherche d'abord à mettre à la disposition des plantes un
sol spécialement préparé dont la nature physique convienne aux
racines et qui en outre soit riche en éléments nutritifs utiles.
Puis, on ne choisit pour le bouturage que des variétés amé-
li »rées, aptes à produire de grandes fleurs. Une fois les boutures
reprisiis, elles sont rempotées dans de grands pots. Quand la
bouture a atteint une quinzaine de centimètres de hauteur, on la
pince et suivant la vigueur de la variété et pour obtenir de très
gr(js>es fleurs, on ne laisse se développer qu'une, deux ou trois
branches latérales (jui sont tuteurées el écartées. Aussitôt que
les racines garnissent les parois des pots, on procède au rempo-
tage définitif dans un vaste pot. Après le premier pincement, il
a fallu supprimer avec soin tuts les boui'geons axillaires (^ui .-e
• iéveloppaient et les drageons, puis, quand les racines sont déve-
loppées on commence à fournir réguliéiement, à faibles doses,
un peu d'engr-ais azoté soluble et ceci jusqu'à l'épanouissement
des fleurs.
Si toutes les exigences alimentaires de la plante ont été satis-
faites, ce traitement assure la formation de très belles fleurs.
Ma!s ce mode de culture produit des sujets d'apparence peu satis-
faisante au point de vue esthétique ; il est nécessaire toutefois et
indispensable dans le cas de la production indusiriejle de fleuis
coupées, de choix. On a pu, dans ces dernières années, obtenir des
plantes de Chiysanthèmes d'un port élégant, garnies de belles
fleurs de dimensions moyennes qui ont obtenu auprès du public
un très vif succès.
Pour arriver à ces résultats, il faut premièrement choisir des
318 SECTION DES CHRYSANTHÈMES.
boutures de plantes et de variétés vigoureuses. Quand elles ont
atteint une longueur d'une douzaine de centimètres, on les
pince, et sur les six ou huit bourgeons axillaires qui produisent
chacun une branche, on en conserve seulement quatre qui for-
meront la base de la charpente. Aussitôt que ces ramifications
ont 20 centimètres on les pince de nouveau, et sur chacune, à
nouveau, on ne conserve que deux ou trois branches. Ce pince-
ment doit être opéré au plus tard avant le 15 juillet, sous peine
de voir la floraison compromise. On tuteure aussitôt les jeunes
branches, ce qui permet de donner à la plante sa forme défini-
tive. A partir de ce moment, il ne faut plus considérer chaque
rameau que comme une tige florale destinée à porter une seule
fleur, et par conséquent la traiter comme dans le cas précé-
dent (culture en vue de grandes fleurs). De cette façon, on réussit
à obtenir, si Talimentation a été harmonieusement assurée, des
sujets de plus d'un mètre de diamètre, portant de 40 à 60 fleurs
de 12 à !5 centimètres, en moins de onze mois de culture.
Nous avons déjà et d'une manière assez vague parlé des exi-
gences alimentaires des Chrysanthèmes. 11 nous a semblé utile
de nous rendre compte du poids de chacun des éléments sous-
traits au sol par une plante possédant toutes les qualités d'un
sujet facilement vendable et pouvant être considérée comme un
type moyen.
Le Chrysanthème que nous avons choisi appartenait à la va-
riété G. Dayer; il mesurait 75 centimètres de hauteur, 60 à
70 centimètres de diamètre et portait 28 fleurs de 12 centi-
mètres.
Cette [liante pesait 1,180 grammes, ainsi répartis :
Racines 120 grammes.
Tiges 440 —
Feuilles 411 —
Fleurs (28) 209 —
L'élude de ces difl'érents organes nous a montré que les
racines contenaient 56 p. 100 de matière sèche et 15,636 de
cendres p. 1 00 de matière sèche.
LA CULTURE ET LA VÉGÉTATION DES CHRYSANTHÈMES. 319
CENDRES
MATIERE SECHE
DE
MATIERE SECHE
P. 100
P. 100
Tiges
.... 39.0
2.780
Feuilles . . . .
.... 13.0
9.885
Fleurs
.... 8.0
5.114
Dans notre Chrysanthème nous trouvons donc
MATIÈRE SECHE. MATIERES MINERALES.
Racines 67s 20
Tiges . 171 60
Feuilles 53 43
Fleurs 16 72
Total 308 05
10£
'51
4
77
5
30
0
86
21^4^
La plante que nous avons soumise à l'analyse contenait donc
871 grammes d'eau, 308 gr. 95 de matière sèche, renfermant
21 gr. 44 de matières minérales.
Les analyses de M. Griffith et les nôtres nous ont donné pour
la composition centésimale des Chrysanthèmes les chiffres sui-
vants :
Azote p. 1000 de matière sèche : 4s 67
Potasse 16.23 p. 100, de cendres.
Soude 10.30 —
Chaux 26.28 —
Magnésie . 10.22 —
Acide phosphorique 19.52 —
Acide sulfurique 4.65 —
Sihce 0.99 —
Oxyde de fer et manganèse . . 3.66 —
Chlore 3.60 —
Ce qui donne, pour la composition des 21 gr. 44 de cendres de
la plante étudiée :
320 SECTION DES CHRYSANTHÈMES.
Potasse 3.481 p. 100, deceadres.
Soude 2.228 -
Chaux 0.637 —
Maguésie 2.192 —
Acide phosi)lioritiat' 4.187 —
Acide siilluriqu.' 0.1)95 —
Silice l.27.i. —
Oxyde de fer (-t, nuinganèse . . 0.78;5 —
Chlore. 0.772 —
Azote l.4;i() —
Nous connaissons donc exactement la nature et la quantité
d'éléments qui ont été indispensables pour assurer la fuiniation
de notre Chrysanthème. Pour rendre ce travail complet, il fal-
lait se lendrc compte de l'aptitude qu'avait eu la terre dans
laquelle cette plante avait crû, à lui fournir ces divers clémei.ts
et voir si les engiais qui y avaient été incorporés l'avaient été
d'uue manière judicieuse et en paiiiculi^'r s'ils avaient été uti-
lisés par la plante.
Le rempotage définitif avait été exécuté dans un pot de
25 centimètres de diamèlre, cubant (3,910 centimètres cubes, la
tene employée était un mélange de terreau de feuilles, \ partie
pour 4 parties de terre franche silico-argileuse, peu riche en
humus. En déJuisant le volume (75 c. c.) occupé par les ra-
cines, et en défalquant le poids correspondant de terre, nous
voyons que la ttM're franche employée pesait 6 kil. 550, et le
terreau de feuilles 956 grammes = 7 kil. 506 qui contenaient :
leric lianche .... ^.^ , _.._.. ,,
n, , . u >. ^.^- ^ ^^^' d eau.
lerreau de feuilles. . 0.2b
TM..es. j ,,„;
Il restait à l'état sec, à la disposition des racines :
Terre franche .... 4.260 î^raninies. ) , ,,„ , ,
rr j f -11 A aaf, c 4.949 gr. de terre.
Terreau de feuilles. . 0 689 — ) °
Dans l'étude préalable (1893) de ces sols, nous avcms déjà
montré ce qu'ils étaient susceptibles, pour un poids connu, de
fournir en un temps déterminé d'azote nitrique, c'est-à-dire so-
luble et absorbable par les racines, et d'un minimum d'acide
LA CULTURE ET LA VÉGÉTATION DES CHRYSANTHÈMES. 3til
phosphorique et de potasse immédiatement utile et absorbable.
Ce qui nous a permis d'établir que pour l'azote nitrique :
I.a terre franche avait produit . . 08 570
Le terreau de feuilles 0 220 = 0 810
Acide phospho7ique utile.
Terre franche 1 o33
Terreau de feuilles 0 275 = 1 808
Potasse utile.
Terre franche 8.903
Terreau de feuilles 0.680 = 9 592
La terre n'a donc pu fournir assez d'azole a la plante pour
subvenir à ses besoins, 810 milligrammes pour ! gr. 450, et pas
assez d'acide phosphorique, 1 ^v. 808 pour 4 gr. 187, et nous
avions donc raison de lui donner des engrais contenant de Ta-
zote et du phosphore, mais en admettant que nous ayons donné
de la potasse, nous aurions eu grand tort, car la terre en four-
nissait 9 gr. 592, alors que les plantes n'en exigeaient que
3 gr. 481 .
Ainsi donc, dans cet exemple de culture, l'emploi d'engrais
azotés et phosphatés a été des plus utiles, il est évident que,
suivant la nature et le volume de terre mis à la disposition des
plantes, ces conclusions pourraient devenir tout autres. Ceci
démontre péremptoirement, ce qui est une, chose depuis long-
temps étjblie d'ailleurs, que l'établissement d'une formule
fixe d'engrais pouvant donner dans tous les sols, pour toutes les
cultures et les vai'iélés, d'excellents résultats est une utopie.
Cette idée est fausse au point de vue scientifique et au point de
vue économique de la croissance des plantes.
Ceci ne veut pas dire que les Chrysanthèmes n'exigent pas
d'engrais complémentaires. Au contraire, dans les trois quarts
des cas on peut répondre affirmativement Mais, et nous insis-
tons tout particulièrement sur ce point, il nous semble que si
l'on peut fournir à ces plantes un sol très riche en élén ents
nutritifs utiles, cette question devient moins importante. Nous
conseillerons donc à nos lecteurs d'essayer l'emploi du mélange
322 SECTION DES CHRYSANTHÈMES.
suivant pour les rempotages; il donne en pratique de superbes
résultats :
Terreau de feuilles 1 partie.
Terreau de couches fait i —
Sable quartzeux à gros grains .... 1 —
Terre franche (ressemblant au loam des
Anglais) 4 —
Gendres de bois non lavées 1/3
On le prépare avant l'hiver sur une aire et on le saupoudre
d'environ I p. 100 de phosphate précipité de chaux. Si on prend
soin de l'arroser à l'engrais humain de temps à autre, et de le
recouper au moment des gelées, on a une terre d'une fertilité
extrême.
Si l'on dispose de terres moins riches ou que Ton n'ait pas le
temps de les préparer, il faut recourir aux engrais complémen-
taires. Gomme source d'azote, la bouse de vache donne d'excel-
lents résultats, elle doit être très diluée; le nitrate de soude en
solution à 1 p. 1000, et le sulfate d'ammoEiiaque à la même dose,
mais seulement si la terre est calcaire. Pour l'acide phospho-
rique, ajouter du phosphate ammoniaco-magnésienà la terre de
rempotage, 5 à 10 pour 1000, ou une solution de phosphate
d'ammoniaque au millième. Jamais de phosphate de potasse si le
terrain n'est pas calcaire. Le rôle des autres éléments et leur
apport plus ou moins nécessaire est assez difficile à discuter,
nos connaissances ne sont pas encore assez précises à ce sujet.-
Mais, et nous terminerons par ces quelques remarques en ma-
nière de conclusion : u Gultivateurs de Ghrysanthèmes, soignez
surtout et composez avec soin vos terres de rempotages, ne vous
fiez pas aux formules d'engrais complets, mais assurez-vous,
dans le cas où vous auriez reconnu leur utilité, de la valeur
propre des divers engrais complémentaires, « purs » et peu
coûteux, par des expériences personnelles, et surtout sur vos
sols habituels. ^>
LA CULTURE ET LA VÉGÉTATIOX DES GHKYSANTHÈMES. 323
RAPPORT
Sur LES CULTURES DE CHRYSANTHÈMES DE M. LiONXET,
JARDINIER-CHEF AU CHATEAU DE JoUY-EN-JoSAS (Seine-Ct-Oise),
par M. NoNiN (1).
Sur la demande de M. Lionnet, jardinier-chef au château de
Jouy-en-Josas, une Commission composée de MM. Bauer, Bel-
lair, Grelet, Gauthier, Leclerc, xMichel, Martinet, Nonin, Savoye,
Tavernier, Vacherot (Henri), et de M. Lesueur, adjoint à la
commission, s'est réunie le 30 novembre dernier pour visiter
ses cultures de Chrysanthèmes.
MM. Bauer, Bellair, Michel et Martinet, empêchés, s'étaient
excusés.
La Commission s'est constituée en nommant M. Savoye, pré-
sident et Nonin, rapporteur.
Environ deux cents Chrysanthèmes garnissaient une serre à
deux versants, de 23 mètres de long, sur 5 mètres de large.
Cette serre, construite spécialement pour la culture du Chrysan-
thème, posée au ras du sol, a les côtés, formant pieds-droits,
complètement vitrés de châssis mobiles, ce qui permet de
donner la quantité d'air et de lumière nécessaire à la bonne
santé de ce genre de plantes, pendant les mois d'octobre et de
novembre. Disposées sur trois rangs de chaque côté, séparés
par un large sentier de plain pied, l'ensemble de toutes ces
plantes en pleine floraison était ravissant. Cultivées en touffes
basses, le feuillage bien vert cachant le bord des pots, indice de
la bonne santé des sujets ; en somme culiure irréprochable.
A notre avis, M. Lionnet obtient ses touffes naines et bien
ramifiées, par des pincements répétés et donnés jusqu'en juillet.
Cette manière d'opérer a l'avantage, tout en donnant des
fleurs de bonnes dimensions, conservant bien les caractères qui
(1) Déposé le 23 janvier 1896.
LA fU'LTURI-: ET LA VKGÉTATION DES OlKYSANTHÈMES. 325
distinguent la variété, de présenter à l'œil, la forme la plus gra-
cieuse que Ton puisse donner à un pied fleuri de Chysanthème.
Toutes ces plantes en variétés bien choisies, de coloris assez
variés, avaieiit une belle tenue, sans presque le secours de
tuteurs.
Quelques plantes avaient été cultivées dans le but d'obtenir
de grosses fleurs, avec cinq à six branches portant des capitules
de 20 à 11 centimètres de diamètre. Nous avons remarqué la
variété Waban au superbe coloris rose mauve vif, aux pétales
contournés d'une forme unique, absolument réussie. Egalement
la variété le Colosse Grenoblois ^ aux énormes capitules.
Mais, ce qui a surtout attiré l'attention de la Commission, ce
sont les variétés suivantes, cultivées en forts spécimens : Ma-
dame Carnot, blanc pur, avec 40 fleurs de plus de 20 centimètres
de diamètre; Etoile de Lyon, blanc rosé, avec près de 60 fleurs;
Florence Davis, blanc à centre vert et William H. Lincoln, jdiune
foncé; avec chacun 100 fleurs. Puis, dépassant le tout, formant
fond de la serre, un magnifique IVilliam Tricher, au coloris
rose tendre, avec plus de 150 fleurs.
Ces plantes vraiment remarquables, dénotent une culture
raisonnée et prouvent que M. Lionnet tient à conserver sa juste
renommée de cultivateur émérite.
Aussi, la Commission a-t-elle été unanime à demander que
la plus haute récompense lui soit accordée, ainsi que l'insertion
du présent rapport au journal de la Société.
326 RliVUE DES PUBLICATIONS.
REVUE
DES PUBLICATIONS FRANÇAISES & ÉTRANGÈRES
1. Publications françaises,
par M. D. Bois.
Comptes rendus des séances de l'Académie des sciences.
Maladies de la Pomme de terre causées "par des Bactériacées. —
Dans une note qu'il a présentée à l'Académie des sciences le
^ mars 1896, M. Roze démontre que les tubercules de la Pomme
de terre ne sont pas à l'abri des actions nocives des Bactériacées.
Aux Etats-Unis, où sévit depuis quelques années une maladie
particulière appelée le Patato Scah ou Gale de la Pomme de
terre, MM. Thaxter et Bolley ont observé dans les tubercules
malades, la présence d'une Bactériacée, VOospora Scabies
Thaxter, qui vit aux dépens de la pelure de ces tubercules et
désagrège les parties qu'elle peut envahir.
D'un autre côté, on a remarqué, parmi les Pommes de terre
apportées aux Halles de Paris et dans les fournitures faites à
l'Assistance publique, qu'un certain nombre de tubercules pré-
sentaient çà et là de petites perforations subérifîées : il en est
résulté qu'ils ont été disqualifiés sous le nom de tubercules
piqués. M. Hoze a eu à sa disposition quelques-uns de ces tuber-'
cules, appartenant à la variété dite Saucisse, qui, à la consom-
mation, avaient été reconnus comme ayant un assez mauvais
goût. Toute la récolte d'un champ, à Epone, d'où provenaient
ces tubercules s'est trouvée dans le même état.
En étudiant à de forts grossissements les parties malades,
M. Roze constata la présence dans les noyaux des cellules voi-
sines des perforations subérifîées, un grand nombre de corpus-
cules extrêmement petits qu'il put reconnaître pour un Micro-
PUBLICATIONS FRANÇAISES. 327
coccus incolore, qu'il désigne sous le nom de Micrococcus
nuclei (1).
Une seconde espèce de Micrococcus a été observée par
M. Roze dans les tubercules de la variété Richters Imperator.
M. Henry de Vilmorin disait de cette variété, en 1888, que
c'était une Pomme de terre d'une extrême vigueur, très produc-
tive et riche en fécule, mais qu'on lui reprochait de se conserver
assez mal et de se gâter à l'intérieur sans que rien trahisse
extérieurement la maladie, ce qui est surtout dangereux quand
les tubercules ainsi attaqués sont employés pour la semence.
Des tubercules de cette variété rejetés après inspection comme
avariés ont été examinés par M. Hoze qui y a constaté des
Colonies d'un Micrococcus qui remplissait les cellules des îlots
malades situés dans l'épaisseur du parenchyme et qu'il a
nommé M. Imperatoris, en le considérant comme étant la véri-
table cause de la maladie spéciale de la variété Richter's
Imper ator (2).
Journal de la Société d'Horticulture pratique du Rhône.
n° du 29 février 1896.
Eboutonnage des Chrysanthèmes ,^diT M. G. Chabanne, p. 69. —
On sait que l'éboutonnage est l'une des opérations les plus indis-
pensables dans la culture du Chrysanthème pour la grande fleur.
Il doit, dit M. Chabanne, être pratiqué avec méthode et dès le
premier jour de l'apparition de l'inflorescence.
Dans la culture lyonnaise à la grande fleur et à taille courte, l'in-
florescence se montre ordinairement dans la première quinzaine
de septembre. Le nombre des boutons est variable; il peut y en
avoir trois, quatre, cinq et plus. Celui du centre est toujours
d'une taille plus grande que ceux de la périphérie qui lui sont
d'abord accolés. La grosseur de ces boutons, au moment de
(1) Des tubercules de la variété Shaw également piqués et refusés
dans une fourniture faite à l'Assistance publique contenaient égii-
lement le Micrococcus nuclei .
(2) M. Roze a pu constater l'envahissement des cellules du paren-
chyme d'un tubercule sain d'Iinperator par le Micrococcus Imperatoris
déposé sous répiderme.
3^8 REVUK DES PUBLICATIONS.
l'apparition de l'inflorescence ne dépasse pas celle d'un grain de
chènevis. C'est à ce moment où tous les boutons sont soudés à
celui du centre qu'il faut éboutonner.
Cette opération qui consiste à enlever tous les boutons laté-
raux pour ne conserver que celui du centre est très délicate et
demande à être faite avec soin, car l'inflorescence gorgée de
sève est fort tendre et se briserait facilement à ce moment.
On prend un greffoir bien tranchant, on passe la main libre
sous l'inflorescence pour le soutenir et l'on tranche la moitié des
boutons. On peut également se servir d'une pointe de fer ou de
bois bien effilée avec laquelle on éborgne tous les boutons
latéraux.
L'une ou l'autre de ces opérations suffit pour faire périr tous
les boutons lésés, et, quelques jours après, lorsque leurs pédon-
cules ont grandi, on peut facilement les enlever sans blesser en
aucune façon la tige principale.
Toute la sève se porte alors sur le bouton central, qui grossit à
vue d'oeil et donne la vraie grande fleur.
Si l'on attend au contraire, afin de choisir le bouton le mieux
constitué, que les boutons latéraux se soient détachés de celui
du centre et que leurs pédoncules aient atteint plusieurs centi-
mètres de longueur, on ne peut obtenir de grosse? fleurs.
Chaque jour perdu amène un rapetissement sensible des pétales
(nous en avons fait l'expérience) et une semaine de retard suffit
pour que le bouton conservé ne donne plus que la demi-grande
fleur. D'autre part, si l'éboutonnage n'est pas fait dès l'appa-
rition de l'inflorescence, un des boutons latéraux peut prendre
toute la nourriture et faire avorter le bouton central. On en est
alors réduit à conserver ce bouton qui ne peut donner qu'une
demi-grande fleur ; encore celle-ci est-elle toujours portée sur
une tige déviée à partir de son point d'attache sur la tige prin-
cipale et trop grêle à ce même point pour porter une grosse
fleur.
M. Chabanne fait suivre cette note d'une liste des meilleures
variétés à cultiver à la grande fleur.
PUBLICATIONS FRANÇAISES. 329
Revue générale de botanique, janvier 1896.
Recherches expérimentales sur la Miellée, par M. Gaston Bon-
nier. — D'un travail très intéressant sur la miellée ou substance
sucrée qui se produit sur les parties végétatives des plantes, et.
surtout des arbres, en certaines circonstances, M. Gaston Bon-
nier déduit les conclusions suivantes :
1" Bien que les Aphidiens et les Cochenilles soient le plus
souvent la cause de la miellée, il existe cependant des miellées
d'origine végétale;
2° L'origine directe de ces dernières matières sucrées est
démontrée par l'observation au microscope. On voit la sub-
stance sucrée apparaître en fines gouttelettes par les orifices
stomatiques;
3° La production de la miellée de pucerons peut se maintenir
pendant toute la journée et se ralentit la nuit. La miellée directe
se produit au contraire pendant la nuit, et cesse ordinairement
dans la journée; son maximum de production est au lever du
jour;
4° Les conditions qui favorisent la production de la miellée
végétale sont les nuits fraîches intercalées entre des journées
chaudes et sèches. L'élévation de l'état hygrométrique et l'obs-
curité favorisent la production de la miellée, toutes les autres
conditions restant égales;
o'' On peut provoquer artificiellement la sortie du liquide
sucré, par les stomates des feuilles pouvant produire de la
miellée, en plongeant les branches dans l'eau et en les mettant
à l'obscurité dans de l'air saturé. Dans ces conditions, les
feuilles peuvent produire de la miellée, alors que les branches
restées sur les mêmes arbres n'en produisent pas;
6° Bien que les Abeilles puissent aller recueillir n'importe
quelle substance sucrée, lorsqu'elles n'ont rien de mieux à leur
disposition, elles vont toujours butiner, quand elles en ont le
choix, là où la substance sucrée est la meilleure. Lorsque la
floraison des plantes mellifères est abondante, elles délaissent la
miellée, surtout celle produite par les pucerons. Elles y buti-
nent, an contraire, les jours où iljy a disette de fleurs mellifères;
22
330 BEVUE DES PUBLICATIONS.
7" La composition chimique des rnieliées est très variable.
Celle des miellées d'origine végétale se rapproche plus de la
composition chimique des nectars que celle des miellées de
pucerons.
Revue des sciences naturelles appliquées, n° de décembre <89o.
Maladies des Violettes, par M. Louis Belle, professeur départe-
mental d'agriculture des Alpes-Maritimes. — Certaines com-
munes des Alpes-Maritimes retirent d'assez beaux bénéfices de la
culture des Violettes pour le commerce de la fleur coupée et pour
la parfumerie.
Depuis quelques années, les producteurs sont fort alarmés par
l'apparition de maladies qui menacent de ruiner complètement
cette branche importante de la production florale. Des planta-
tions sont atteintes sérieusement dans plusieurs régions, notam-
ment à Vence et à Grasse.
Deux maladies principales sévissent sur les Violettes : l'une
est due à un Champignon para^^ile, le Phyllosticta violfe ; l'autre
est occasionnée par des Acariens appartenant au genre Tétra-
nyque. Dans les deux cas, ce sont les feuilles qui sont atteintes.
La maladie cryptogamique débute généralement par un petit
point blanc cerclé de noir qui s'étend rapidement et se dessèche
à l'intérieur. Souvent les tissus attaqués sont complètement
détruits et les feuilles présentent alors des trous circulaires de
différentes grandeurs qui semblent avoir été faits à l'emporte-
pièce. Les trous, en s'agrandissant, finissent par se joindre et la
feuille disparaît en partie ou en totalité . Sous l'influence de
circonstances météorologiques spéciales, la maladie peut se déve-
lopper très rapidement et détruire la plupart des feuilles en une
quinzaine de jours. On ne peut que recommander l'essai de
composés cuivriques contre le Phyllosticta. Les résultats seront
d'autant plus satisfaisants que les applications auront été faites
préventivement.
Les Tétranyques qui attaquent les Violettes sont semblables à
' déterminent sur la Vigne l'affection désignée sous le
iladie rouge. Ces Acares, par leurs piqûres, provo-
essèchement des feuilles. L'absence des feuilles ne
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES 331
permet pas aux fleurs de se développer et la récolte est nulle.
On arrive à détruire ce parasite par le traitement suivant :
i° Fauchage immédiat après la floraison et incinération des
feuilles pour détruire les œufs de ïétranyques;
2° Application de l'un des insecticides suivants :
Première formule :
Savon noir dur 3 kil.
Pétrole 3 —
Eau 94 litres.
Deuxième formule :
Savon noir dur 4 kil.
Pétrole 4 —
Eau 92 litres.
On doit faire quatre opérations espacées chacune de quatre
jours.
3° Fumure énergique de la plante et couverture s'il est pos-
sible avec des feuilles mortes ou des branches d'arbres. On
obtiendrait certainement une meilleure émulsion du pétrole en
ajoutant d'abord un peu d'alcool ou savon.
2. Publications étrangères,
par M. P. Hariot.
The Garden. — Si nous voulons signaler quelques nouveau-
tés, nous devons nous adresser au Physalis Franchetiy Solanée
japonaise qui rappelle notre Alkékenge. Ses fruits sont beaucoup
plus gros, puisqu'ils atteignent la grosseur d'un œuf; ils sont
d'une belle couleur orange ou vermillon-orangé, renfermés dans
une enveloppe transparente résultant d'un accroissement du
calice. Au Japon, les fruits de ce Physalis sont usités dans l'ali-
mentation en guise de Tomate. En Europe, les jardins en tire-
ront une bonne plante ornementale de plus. C'est aussi une
plante nouvelle que le Calochortus luteus concolor; jolie petite
Liliacé e, appartenant à un genre peu représenté actuellemen
dans les cultures.
332 REVUE DES PUBLICATIONS.
Si nous nous arrêtons aux Orchidées, nous les trouverons re-
présentées par de nombreuses notes, parmi lesquelles nous
n'aurons que l'embarras du choix : les amateurs de Phalaniopsis
pourront lire d'intéressants détails sur les principales espèces
et leur culture : le Phalœnopsis amabilis, introduit de Java en
1838; le P. Esmeralda, de la Cochinchine; le P. grandiflora,
de Bornéo (1848); le P. intermedia, qui est resté rare et qui
pourrait bien être un hybride naturel entre les P. rosea et ama-
bilis, introduit des Philippines en 1867; P. Luddemanniana, de
la même région; le P. Schilleriana, le plus fréquemment cul-
tivé, et le P. Stua7-tiana, connu depuis 1881. Les mêmes ré-
tlexions peuvent s'appliquer au Cattleya crispa, d'origine bré-
silienne et à ses meilleures variétés, telles que Buchananiana
plus développé que le type dans toutes ses parties, delicatissima,
à fleurs plus petites et d'un blanc pur; superba, qui porte bien
son nom et remarquable par la richesse de son coloris.
Tout le monde connaît ces charmantes Fougères à frondes
dorées ou argentées à leur face inférieure, les Gymnogramma.
Mais en dehors des G. chrysophylla ei argentea, on se doute peu
qu'il existe d'autres espèces jouissant des mêmes propriétés. Ce
sont parmi les plantes à frondes dorées : Gymnogramma Alstei-
nii, peut-être forme horticole du suivant; G. chrysophylla, de
l'Amérique méridionale et des Antilles, qu'on a pu appeler sans
exagération The King of the Gnld Ferns, le roi des Fougères
dorées; G. decomposita, hybride naturel du précédent et du
G.Pearcei; G.grandiceps, Laucheana, très belles espèces des plus
ornementales, Lhermimeri, Martensi, triangularis, fréquemment
cultivés et originaires de Californie; sulphurea, à face inférieure
des frondes parsemée d'une poussière jaune -soufre brillant;
calomelanos, lype des plus variables qui est répandu depuis les
Antilles jusque dans les îles de l'Afrique occidentale tropicale.
Les Gymnogramma à frondes argentées, sont moins nombreux.
Le plus connu est le G. argentea, de Natal et de la Réunion,
dont une variété présente celte particularité d'avoir son feuil-
lage recouvert d'une poussière jaune. Puis viennent : G. Pearcei
et joerumana,^du Pérou,^^. schizophylla, de la Jamaïque et tar-
tarea, de rAmérique^tropicale»
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 333
Parmi les plantes de serre qu'il est rare de rencontrer dans
les cultures françaises, il faut citer au premier rang le Lapage-
ria rosea, cette merveilleuse Liliacée volubile du Chili. Pourquoi
ne le voil-on pas plus souvent? Serait-ce en raison des difficultés
que présente sa végétation? Nous ne le croyons pas. Le type à
fleurs roses est surtout remarquable avec ses grandes fleurs
tubuleuses qui rappellent jusqu'à un certain point celles des
Cereus. Il en est de même de VEucharis amazonica, presque un
mythe pour les jai'diniers français, tandis qu'en Angleterre on
le cultive en grand poui* le marché.
Les Renoncules sont des végétaux éminemment polymorphes,
depuis celles qui se rencontrent partout au bordjdes chemins ou
dans les prairies, jusqu'à celles qui ornent les pelouses des mon-
tagnes ou se plaisent au sein des eaux. Le Garden leur consacre
un article. Il recommande celles qui vivent dans les lieux hu-
mides, telles que le Ranunculus arjuatilis, excellent pour em-
bellir les pièces d'eau, Lingua, qui croît avec vigueur au bord
des rivières, Lyallii, de la Nouvelle-Zélande, espèce géante au
point de vue des dimensions des fleurs ei des feuilles; les es-
pèces alpines, parmi lesquelles il en est d'absolument déli-
cieuses : R. parnassifolius, glacialis, alpestrls^ pyremeus, riifie-
foliuSy Thora; celles qu'on peut employer en bordures ou en
massifs : R. aconitifolius, très élégante et connue sous le nom
de bouton d'argent, tandis que le R. acris et sa variété à fleurs
doubles sont fréquemment cultivés sous la désignation de bou-
ton d'or.
Il serait téméraire de vouloir énumérer les nombreuses es-
pèces de Lis qui sont susceptibles d'être utilisées comme plantes
d'ornement. On ne peut cependant passer sous silence les LlUum
auratum et speciosum, les deux plus beaux représentants du
genre; dans le sous-genre Martagon, le plus abondamment
pourvu, les L. Martagon et chalcedonicum, Szowitzianum, tes-
taceum, etc. ; dans les formes à fleur longuement tubuleuse :
L. Harrisii ou Lis des Bermudes ; dans celles à fleur en forme de
coupe : L. elegans, croceum, etc.
Nous signalerons encore parmi les nombreuses notes que ren-
ferme le Garden, celle qui est relative à la poire de Riha. C'est
334 REVUE DES PUBLICATIONS.
une nouvelle variété sans pépins qui joint à cette particularité, des
qualités de premier ordre. Le frait est conique, jaune verdàtre,
plus ou moins ponctué de brun rouge cannelle. La chair est
blanche, très juteuse, richement parfumée. La maturité a lieu en
novembre, quelquefois à la fin d'octobre et peut, si les conditions
sont favorables, être reculée jusqu'au milieu de décembre.
Gardeners' Chronicle. — Les plantes nouvelles ne sont pas
nombreuses. C'est tout au plus si dans le vrai sens du mot, nous
pouvons signaler une Orchidée, le Luddemania triloba et le
Synandrospadix vermiloxkus de la famille des Aroïdées. La
première de ces plantes est originaire de la Colombie où elle a été
découverte par le consul Lehmann. Elle est remarquable aussi
bien au point de vue ornemental qu'au point de vue botanique.
Son inflorescence qui peut atteindre deux pieds est pendante et
porte de nombreuses fleurs orange foncé. Les sépales sont teintés
de brun et le labelle nettement trilobé présente à sa base une
tache purpurine. La culture qui lui convient est celle des Aci-
neta. L'autre plante, le Synandrospadix^ croît dans la province
de Tucuman, dans la République Argentine. Son feuillage est
celui d'un Richardia tandis que la fleur rappelle le Taccarum
Warmingianum. La racine est un tubercule volumineux.
Il nous faut encore noter comme nouveautés horticoles deux
Orchidées: Lœlia anceps var. lineata qui, par Tensemble de ses
caractères, ne s'éloigne en rien du groupe auquel il appartient
si ce n'est que les sépales sont parcourus à leur base par des
lignes couleur chocolat qui tranchent d'une façon originale sur
le fond blanc; Lœlia Finckeniana var. Schroderœ qui serait un
hybride naturel des L. anceps alba et L.albida et ressemble par
plusieurs de ses caractères à la dernière espèce. Ses fleurs sont
d'un blanc pur sans la moindre trace de taches cramoisies comme
dans le type. Puisque nous parlons d'Orchidées, il ne sera pas
inutile de mentionner une curieuse anomaUe du Cypripedium
insigne dans laquelle le sépale supérieur ainsi que l'inférieur
sont exactement semblables de forme et de maculature. C'est
un cas de ce que les botanistes appellent une pélorie.
La rose nouvelle Enchantress est un hybride de rosiers Thé et
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 3:^5
de Bengale, à fleurs nombreuses couleur crème. Quant au Bégonia
incompara bilis il semble constituer une remarquable acquisition
obtenue dans le sud de l'Irlande, en croisant le B. pobjpetala avec
le B. Frœbeli. Les feuilles sont élégantes, duveteuses dans leur
jeunesse; les inflorescences très développées, puisqu'elles
peuvent atteindre deux pieds, sortent bien du feuillage et sont
composées de nombreuses fleurs de teinte écarlate.
Les Cannas florifères ont faitde grands progrès depuis quelques
années. M. Année, le premier, s'est livré à la fécondation artifl-
cielle en vue d'obtenir des formes nouvelles; il a été suivi dans
cette voie par Lierval, Bihorel, M. Crozy, la maison Vilmorin.
Tout récemment MM. Dammann et Sprenger ont créé un nou-
veau type, les Cannas italiens « ilalian Cannas » en fécondant le
Canna Madame Crozy par le C. flaccida espèce originaire du
sud des Etats-Unis. La première plante obtenue Italia a des
fleurs d'un beau vermillon-doré qui rappellent celles d'un Cat-
tleya ou d'un Iris du Japon.
Les Tilleuls forment un petit groupe bien tranché composé
d'une quinzaine d'espèces dont six sont européennes, quatre
américaines et cinq asiatiques. De ces dernières, trois ne sont pas
encore cultivées. Les espèces europL^ennes sont certainement les
mieux connues mais on ne rencontre pas aussi souvent qu'elle le
mérite une des plus remarquables le TiUa dasystyla ou euchlora
qui se distingue par ses larges feuilles d'un vert luisant. Il fleurit
en juillet et garde son feuillage bien plus longtemps que les
espèces ordinaiies. Le Tilia dasystyla est originaire du Caucase
d'où il a été introduit, il y a une vingtaine d'armées.
Parmi les Conifères qui poussent en buisson, les Cephalotaxus
viennent au meilleur rang. Dans ces espèces, le C. drupacea est
remarquable par ses fruits dont la forme rappelle celle d'une
Prune. Nous sommes heureux que le Gardeners Chronicle signale
comme caractère distinctif des Cephalotaxus, caractère des plus
faciles à saisir en l'absence de fleurs et de fruits, celui qu'a fait
connaître il y a quelques années le professeur Van Tieghem. Il
suffit de couper un fragment de rameau pour constater la pré-
sence d'un canal résineux qui en occupe le milieu.
« De nouveaux fruits pour Noël ». Sous ce titre on conseille
336 REVUE DES PUBLICATIONS.
l'usage d'un certain nombre de fruits exotiques que l'on pourrait
obtenir à cette époque avancée : ce sont ceux de VAberia caff'ra,
Bixacée de Natal et du Cap qui rappellent l'Abricot mais d(mt le
jus d'abord très acide s'adoucit à la maturité et développe un
arôme absolument exquis; ceux du Cocos australis ou campes-
tris. Palmier répandu du Brésil à la Plata et qui résiste au cli-
mat d'Antibes. Ses fruits sont ronds, jaune-d'or et renferment
une pulpe dont le goût est des plus agréables. On peut aussi mW-
liser l'Ano/jfl C he rima lia donl la culture donne de bons résultats
dans les serres à plantes demi-tropicales. Les fruits du Clieri-
molia sont de la grosseur d'une Poire et très estimés partout où
on les rencontre.
Des fruits aux fleurs considérées comme matières alimentaires
il n'y a qu'un pas facile à franchir. Nous y trouvons les Bassia
de l'Inde qui contiennent une grande quantité de sucre; les Vio-
lettes qui servent en Turquie, en Egypte, en Roumanie à confec-
tionner des sorbets. Les fleurs des Hemerocallis, du Lilium
Thunbergii sont en Chine l'objet d'une importante consomma-
tion ; celles du Quassia amara infusées dans le vin sont usitées
comme stomachiques à la Jamaïque. Les condiments ont au
premier rang le Safran et le clou de Girofle. Les boutons du
Câprier, de la Capucine, du Zygophyllum Fabago sont d'un usage
fréquent, confits au vinaigre. Les fleurs de la Reine des Prés
communiquent au vin im bouquet agréable. Les pétales de Rose
servent en Chine de condiment et ceux du Nénuphar jaune
entrent en Turquie dans la recette d'une boisson.
La géographie botanique n'est pas oubliée et un bon article est
consacré à la flore de la région du fleuve Amour qui présente
de grandes différences avec celle des parties voisines de la
Sibérie. Les Conifères, les Tilleuls, les Poiriers, des Noyers, des
Frênes, des Noisetiers, des Bouleaux y forment une association
d'arbres des plus intéressante à côté du Dimorphanthus , des
Bcrberis, Actinidia, FvonymuSj Lonicera, Philactelphus, des
Spirées, du Deutzia pa?'viflora etc. Les végétaux herbacés ne
comptent pas moins de HO espèces spéciales à cette région.
Une petite note, bonne à lire, renferme l'analyse d'un travail
du Rév. Henslowsur les plantes de la Bible. Ce n'est pas d'au-
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 337
jourd'hui que la question a été soulevée. Et pourtant si Ton est
à peu près d'accord sur ie Cèdre, on ne Test guère sur THyssope
dont parlent les livres saints. Le Saule des rives du Jourdain
serait probablement \e Populus euphratica et la couronne d'épines
aurait été tressée avec les rameaux épineux du Paliurus.
Revue de l'Horticulture belge et étrangère. — L'histoire des
végétaux les mieux connus l'est souvent fort peu. Il en est ainsi
de VOdontogJossum ciirosmum qui portait dès 1825 le nom
étrange de Cidtlanzina pendilla et en 1838, à sa première intro-
duction celui d'Oncidium Galeottianum.
A lire dans le recueil belge un article sur le Nepenthes mixta^
le produit du croisement des N. Curtisil et Northiana obtenu
à l'établissement Veitch. C'est une des meilleures plantes du
genre par son port, sa vigueur, la grandeur et la coloration
des ascidies.
« Le Peuplier suisse blanc dit « Eucalyptus »; sous ce titre
quelque peu ambigu, est recommandé un Peuplier qui n'est blanc
que par la couleur de son écorce. Ce serait une race du vieux
Peuplier suisse abandonné dans la culture rémunératrice, que
la rapidité de sa croissance a fait comparer à V Eucalyptus.
N'oublions pas VAllamanda violacea, très belle plante de serre
introduite autrefois, disparue comme tant d'autres, puis réintro-
duite en 1889.
A l'Illustration horticole, signaler un charmant CaMiwm qui
porte dignement son nom de C. lilliputiense. Ce serait une plante
originaire du Venezuela, constituant une petite touffe à feuillage
réduit, panaché comme celui du C. argyrites et parsemé de
maci]les et de figures irrégulières du blanc le plus pur. Encore
une autre Aroïdée ! le Philodendron Devansayanum remar-
quable par le coloris rouge vif de ses feuilles jeunes tandis que
les organes adultes sont d'un beau vert clair, luisant.
Journal des Orchidées. — Une intéressante communication
de M. de Lansberge, nous apprend qu'à Menton les Lcvlia,
Cattleya, le Lycaste Skinner'u le Vauda cœrulea, tous les Cypri-
pedium poussent merveilleusement en plein air et y fleurissent
338 REVUE DES PUBLICATIONS.
abondamment. Il en est de même des Cymbidium eburneum^ et
Odontoglossum Rossi majus. Ces derniers y poussent comme des
Choux.
Le nom correct du Lœlia Rotlischildiana serait, parait-il,
L. Amanda ou mieux L;eliocattleya, puisqu'on le considère géné-
ralement comme un hj^bride bigénérique. A lire quelques lignes
consacrées à la culture des HouUetia à propos d'une note sur le
H. tigrina, très belle espèce à coloris curieusement moucheté.
Lindenia. Quand on s'attaque à la priorité des dénominations
botaniques, on ne sait vraiment pas où l'on devra s'arrêter. Ne
voilà-t-il pas qu'il va falloir débaptiser le Saccolabium Blumei
qui ne date que de 1841, tandis que Blume qui découvrait cette
belle Orchidée en 1 823 la faisait connaître sous le nom de Rhyn-
chostylis refusa. Et le joli Vanda Batemanni qui va devenir Stau-
rops'is lissochiloides, en souvenir de la désignation qui lui a été
imposée par Gaudichaud liès 1826.
A noter un superbe Cattleya Aliciœ dédié à Son Altesse la
princesse de Monaco. C'est une plante encure unique à labelle
d'un pourpre brillant qui tranche vivement sur le fond blanc
des divisions florales,
Gartenflora. Le recueil allemand consacre une planche co-
loriée aux Phyllocactus kermesinus magnus et Hildmanni^ ce
dernier à fleur jaune pâle issu d'un croisement opéré entre le
P. Wrayii et crenatas Haageanus.
On trouve un long article relatif à VEchidnopsis Dammatiiana,
Asclépiadée du groupe des Stapelia. On en connaissait déjà deux
espèces d'Abyssinie (dont une un peu douteuse). La plante
découverte par M. Schweinfurth aux environs de Souakim con-
stitue une troisième espèce dont l'intérêt sera, comme chez les
végétaux analogues, plutôt botanique qu'horticole.
Quant à ceux qui s'intéressent aux Cannas, ils pourront lire
une note relative aux Cannas à fleurs d'Orchidée? ou Cannas
italiens dont nous avons déjà parlé précédemment.
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 339
PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES
DÉCRITES OU FIGURÉES
DANS LES PUBLICATIONS FRANÇAISES ET ÉTRANGÈRES,
1, Publications françaises,
par M. D. Bois.
Perezia sonchifolia Baker. — Bévue horticole, 16 mars 1896,
p. 134.
Cette Composée dont la Revue horticole donne une figure colo-
riée aélé décrite par M. Baker dans \e Flora Bimsiliensis,Y[, 3,SS0.
M. Ed. André l'a trouvée dans l'Uruguay en septembre 1890 ;
il fut frappé de l'élégance de son feuillage disséqué^ à lobes
dressés et contournés de la façon la plus gracieuse. L'ensemble
de la plante, constellé de jolis ca[)itu!es blancs était si séduisant
que l'idée lui vint d'en importer des graines en France.
Les graines, semées à l'automne levèrent bien et donnèrent
des touffes qui furent hivernées sous châssis et qui fleurirent
l'été suivanL
Le Perezia sonchifolia est une plante annuelle, ou bisannuelle
suivant l'époque du semis. Les feuilles radicales sont étalées,
oblongues, profondément découpées en lobes ayant une partie
plane et une partie redressée ou contournée, à pointes cuspidées,
glabres ou tomenteuses; les feuilles caulinaires, plus petites,
sont alternes, sessiles, un peu embrassantes. Les tiges sont
dressées, simples sur les parties faibles, le plus souvent rameuses^
à rameaux divariqués, terminés par des capitules nombreux,
blancs, à ligules imbriquées comme les pétales d'un Camellia
double, lorsqu'elles ont atteint leur plein développement. Les
graines (achaines) sont pourvues d'aigrettee soyeuses et blan-
ches; elles mûrissent facilement à l'automne.
Les capitules paraissent d'abord radiés, grâce à la ligule de
la lèvre supérieure de la corolle formant un seul rang marginal
ou collerette.
340 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES.
Le centre présente un point noir formé par les étamines, au
haut desquelles on voit poindre les stigmates blancs du style
non encore saillant. Le centre du capitule est alors jaune, par
l'écarlement de la lèvre inférieure de la corolle plus petite que
la supérieure. Quand les autres fleurs surgissent^ la ligule du
second rang presse sur la lèvre inférieure jaune des fleurs du
premier rang et la repousse en arrière pour prendre sa place.
Un troisième rang se développe de la même manière et ainsi de
suite de manière à ce que l'ensemble de ces ligules blanches,
imbriquées, présente l'aspect d'une fleur pleine, blanche.
On cultivera celte plante soit comme plante annuelle en la
semant sur couche au printemps et la repiquant en mai dehors,
soit directement en place en avril. Elle fleurira alors de mai eu
octobre. Si l'on veut semer en automne, il faudra hiverner les
plantes sous châssis froid : mises en place eu mai, elles fleuriront
plus tôt.
2. Publications étrangères
par M. P. Harioi.
Aloe Luntii Baker. A. de Lunt. — Sud de l'Arabie (Liliacées)
Bot. Mag. ,t. 7448.
Tige courte; feuilles formant d'abord une rosette, rappro-
chées, distiques, ensiformes, recourbées, vert pâle, sans macule,
canaliculées au-dessus de leur base, sans aiguillons; pédoncule
floral, dressé, raide, dépassant les feuilles; inflorescence en
grappes terminales, étalées, portant de petites bractées; pédon-
cules courts articulés au sommet, ceux de la partie supérieure
ascendants, les autres penchés; périanlhe cylindrique à tube
rougeàtre, allongé, plus long que les lobes qui sont linéaires-
oblongs, dressés; étamines saillantes à anthères peu déve-
loppées; pollen rouge.
Cet Aloès tout à fait distinct a été recueilli dans la province
d'Hadramant, par M. Lunt, attaché à une expédition scienti-
fique qui parcourait alors cette région. Par ses fleurs largement
PUBLICATIONS ETRANGERES. 341
tabulées, il se rapproche des Gasteria ; il en diffère cependant
en ce qu'elles ne sont pas dilatées, globuleuses à la base.
Bartholina pectinata Br. B. pectine. — Cap de Bonne-
Espérance (Orciiidées — Ophrydées) Bot. AJag., t. 7450.
Plante herbacée, grêle, poilue, naissant de tubercules ohlongs,
feuille solitaire, sessile, fixée sur le sol, orbiculaire, convexe,
amplexicaule et bilobée à la base; hampe uniflore; fleur large
entourée de bradées oblongues, en capuchon, ne dépassant pas
la moitié de l'ovaire qui est recourbé ; sépales dressés, linéaires-
lancéolés, herbacés, poilus; pétales dressés, plus larges que les
sépales, linéaires ou lancéolés, dressés ou recourbés en faux,
de couleur blanche; labelle de grande dimension, semi-circu-
laire ou flabelliforme, profondément trifide, à segments dé-
coupés en 17-23 lanières étalées; éperon de même longueur que
l'ovaire; anthère dressée, étroite, aiguë, n'atteignant pas la
moitié de la longueur des pétales; pollinies oblongues, à cau-
dicule grêle; stigmate de petite dimension renflé.
Le Bartholina pectinata est depuis longtemps connu des
botanistes, puisque Thunberg et Linné en ont déjà fait mention;
il a été introduit en Angleterre par Masson en 1787. Malgré
cela, il est à peu près inconnu des amateurs d'Orchidées. Long-
temps, on a pensé qu'il constituait un genre monotype, mais
M. Bolus a récemment découvert une seconde espèce, le
B. Fthelœ.
C'est une des plus curieuses plantes de la famille des Orchi-
dées. Au Cap, elle porte le nom de Spider Orchid, « Orchidée
Araignée », en raison des découpures délicates et filiformes de
son labelle.
Buddleia Colvilei Hook. f. et Thoms. — - B. de Colvile. — -
Sikkim Himalaya (Loganiacées). Bot. Mag., t. 7449.
Arbuste ou arbrisseau, à rameaux et à feuillage jaune ferru-
gineux, tomenteux; feuilles lancéolées, acuminées, crénelées,
serrées, glabres quand elles ont acquis tout leur développement,
courtement pétiolées; panicules terminales oblongues', pen-
dantes, multiflores ; fleurs à lobes du calice pubescents, ovales,
342 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES.
légèrement accuminés; corolle rose-pourpre ou carminée, à
tube cylindrique, un peu dilaté au sommet^ poilu intérieure-
ment, deux fois plus long que le calice, à lobes arrondis, enrou-
lés sur les bords; gorge de Id corolle blanche; anthères
oblongues ; ovaire pubescent, capsules oblongues contenant des
graines marquées de trois sillons.
Le B. Colvilei est le plus ornemental de tous les arbrisseaux
qui croissent dans la région de l'Himalaya. Il est impossible de
se faire une idée de la beauté de ses fleurs et du cachet qu'elles
communiquent au paysage. Malgré les soins apportés à sa cul-
ture, son coloris est beaucoup plus pâle en Europe.
Cette belle Loganiacée habite les parties élevées des monta-
gnes vers 10 à 12 mille pieds.
Bulbophyllum carinatum Cogniaux, B. caréné. Bornéo (Or-
chidées). Lindenia 2^ séiie, 1 , 4 et 5^ liv7\ p. 33, t. 495.
Rhizomes largement rampants, couverts d'écaillés aiguës, im-
briquées ; pseudobulbes comprimés, plans-convexes, échancrés
au sommet, surmontés d'une feuille qui est réfléchie, ovale-cor-
dée, acuniinée, à pointe repliée en-dessous, d'un vert intense
à la face supérieure, réticulée; pédoncule très court, portant
deux fleurs, couvert de bractées membraneuses blanchâtres;
pédicelles réfractés, munis à la base d'une grande bractée caré-
née; ovaire arqué à six sillons profonds; sépales membraneux,
triangulaires, acuminés, de même longueur, à dos caréné-ailé
dans les deux tiers supérieurs, pourpre foncé un peu violacé et
bariolé de blanc jaunâtre; pétales dressés, plans, membraneux,
triangulaires, acuminés largement, pourpre violacé très foncé
rayés de blanc, longs de 25 millimètres sur 12 de largeur; labelle
à onglet mince, étroit, flexible, blanc-poupré, à limbe trulli-
forme, pourpre très foncé, finement bariolé de blanc-jaunâtre, à
base arrondie-cordiforme, à oreillettes basilaires à peine recour-
bées en dessous, à lobe terminal fortement recourbé ; la face
inférieure du limbe est largement ailée; colonne pourpre-
foncé, très courte, pédicellée, à ailes étroites, dentées.
Le B. carinatum a beaucoup de rapports avee le B. reti-
eulatum de la même région qui en diffère par ses pseudobulbes
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 343
ovoïdes, ses feuilles d'un vert moins foncé, par ses fleurs d'une
autre couleur, par ses pétales non acuminés.
Streptocarpus Wendlandii Hort. Dammann. — S. de Wend-
land. — Transvaal (Gesnôracées Cyrtandrées). — Bot. Mag,,
t. 7447.
Plante acaule, hérissée; feuille unique, radicale, sessile,
ample, ovale, arrondie aux deux extrémités, ondulée-crénelée
sur les bords, vert sombre à la face supérieure qui est profon-
dément nervée, d'un rouge pourpre en dessus avec des poils
blancs clairsemés; hampe robuste, bifide, à rameaux multi-
flores disposés en panicule, chargés de poils et de glandes;
pédicelles allongés, solitaires ou géminés ; fleurs penchées, larges;
corolle à tube infundibuliforme recourbé, glanduleux, pubes-
cent, à limbe dont les deux lobes postérieurs sont ovales,
arrondis, vioJacés, tandis que les trois antérieurs sont plus
longs, blancs, marginés de violet; filets des étamines glandu-
leux au sommet ; pas de staininocles; stigmate pelté.
Le S. "Wendlandii surpasse en beauté et en dimensions toutes
les autres espèces de ce genre. Il est originaire liu Transvaal
d'où il a été importé et décrit pour la première fois en 1891. Il
a déjà donné, par croisement avec le ^. Dunnii , naissance au
S. Dyeyn dont les dimensions du feuillage et de l'inflorescence
sont encore plus remarquables que celles des parents. Les
feuilles ont presque deux pieds de longueur et l'infloresence
forme une masse de fleurs rouge-pourpre brillant atteignant
également deux pieds.
Le Secrétaire-rédacteur-géranty
D. Bois.
Pans. — Imprimerie L. Mabetheux, 1, rue Cassette
344
OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES.
MARS 1896
Observations MÉiÉOROLOorQUEs faites par M. F. Jamin, a Bourg-la-Rsine
PRÈS Paris (altitude : 63°^).
TEMPERATURE
lin.
Max.
7,7
11,9
3,7
10,6
4,3
9,7
3,9
10,8
3.5
10,5
4,2
13,0
9,1
12,0
10,2
15,1
9,9
14,1
6,2
11,8
0.5
11,9
5,6
10,3
3.3
1J
2,3
13,5
1,5
12,5
4,3
17,2
7,1
15,1
7.3
17,5
8,2
13,9
0,2
15,1
2,3
19,2
2,2
22,7
3,4
24,1
5,0
22,9
5,6
22,1
7,5
15,1
6,2
13.0
■ 0,5
9,1
1,6
8,9
3,3
11,3
3,3
*,-?
HAUTKUR
du baromètre
Matin
Soir
761
755
753
754
742
741
739, 5
741,5
752, 5
756
759, 5
761,5
764,5
764,5
764,5
764
763,5
761,5
768
769,5
767
768
762,5
762,5
761
759,5
759
760
762
762,5
761,5
762, 5
764,5
761,5
756,5
754
759
763
764
761,5
m
761
761,5
763
763
762
759
757
757
757
758
763
763,5
764,5
759,5
753
753
753
759, 5
762
763
764
VENTS
dominants
so.
sso.
SS(3. 0.
0.
0.
0.
NO. 0.
NNE.
0.
SSO. NE.
SSE.
E. NE.
SE.
SE.
OSO.
0.
s. 0.
N. so.
SE.
SSE.
S.
SSE.
S. 0. •
0.
o.
0.
N. NNE.
N.
NE.
ETAT DU CIEL
Couvert, quelques éclaircies, pluie le
soir.
Nuageux de grani matin, clair
Très nuageux le matin, grand vent et
pluie abondaute l'après-midi, couveri
le soir.
Nuageux le matin, légèrement plu-
vieux, grand vent.
Nuageux et légèrement pluvieux.
Couvert, quelques éclaircies laprès-
midi. ^
Couvert, pluie laprès-midi et le soir
Pluie presque toute la nuit et le ma-
tin, nu.igeux.
Pluie et grandi vent presque toute la
nuit et nne partie de la matinée, nua-
geux, pluie abondante le soir.
Nuageux.
Nuageux.
Très pluvieux.
Nuageux, clair le soir.
Clair de grand matin, nuageux.
Brumeux le matin, nuageux.
Nuageux, petite pluie le soir.
Nuageux.
Couvert, pluie abondaute le soir
Très nuageux.
Brouillard le matin, clair dans le mi
lieu de la Journée et le soir, nuageir
l'après-midi.
Clair le matin et le soir, nuageux dans
la journée.
Clair de grand matin et le soir, nua-
geux dans la journée.
Nuageux.
Nuageux, clair le soir.
Nuageux, pluvieux le soir.
Petite pluie le matin, nuageux, grand
vent et grêle.
Nuageux.
Couvert le mati.i, pluie et grêle
1 apres-midi, pluie mêlée de neige le soir
Nuageux.
Très nuageux.
Couvert, >(uelques éclaircies et très
petite pluie laprès-midi.
AVIS DIVERS
Séance du 9 juillet 1896. — En raison des pré-
paratifs de l'Exposition de Roses qui sera ouverte les 10, 11 et
12 juillet, la séance du 9 de ce mois aura lieu le jeudi 2 juillet.
EXPOSITIONS DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'HORTICULTURE
DE FRANCE
La prochaine Exposition printanière annuelle se tiendra
du 20 au 25 mai 1896.
Un Congrès horticole aura lieu à la même date.
Exposition de Roses. — Une exposition spéciale de Roses
aura lieu au siège de la Société, 84, rue de Grenelle, les 10, Il
et 12 juillet 1896.
Des questions spéciales aux Roses ont été ajoutées au pro-
gramme du congrès horticole qui se tiendra au mois de mai en
même temps que l'exposition printanière.
Exposition de Chrysanthèmes, Fruits, Cyclamens, Œillets,
Asters, etc. Cette exposition se tiendra au Palais de l'Industrie,
Champs-Elysées, du 17 au 22 novembre 1896. (Voir ci-après les
règlement et programme.)
Médaille du Conseil d'administration. — Pour l'introduction
ou l'obtention de plantes ornementales reconnues méritantes
après culture en France.
Les horticulteurs trançais, obtenteurs ou introducteurs de
plantes reconnues méritantes, peuvent adresser au comité com-
pétent leur demande en vue de prendre part au concours pour
ce prix. De leur côté, les membres des comités peuvent propo-
ser les plantes qu'ils jugent dignes du même prix. A la fin de
chaque année, il sera désigné, s'il y a lieu, dans le sein de
chaque comité compétent, un membre chargé de faire un
rapport circonstancié sur la ou les plantes qui sont de nature à
déterminer l'attribution de la médaille.
Série III. T. XVIII. Cahier d'avril publié le 5 mai 1896. 23
3i6 CONCOLltS OUVKRTS hEVANT LA SOCIÉTÉ.
OFFRES ET DEMANDES D'EMPLOI
Un registre est ouvert aux bureaux de l'agence de la Société pour
l'inscription des offres et des demandes d'emploi.
Le Conseil d'administration prie les sociétaires qui auraient
besoin de jardiniers pour maisons bourgeoises ou d'employés pour
maisons de commerce horticoles de bien vouloir consulter ce registre.
AVIS RELATIF AUX CONCOURS EN SÉANCE
Des concours spéciaux pour les Orchidées auront lieu en
séance les 25 juin et 26 novembre 1896. Les personnes qui dé-
sireront y prendre part seront tenues d'adresser, huit jours
à l'avance, à l'agent de la Société, rue de Grenelle, 84, leur
demande de participation.
CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ
Concours annuels.
Médaille Pellier. Pour le plus beau lot de FcnlsLeinon.
Prix Joubert de VHiberderie. — Le 10 janvier 1889, le Conseil
d'administration, se conformant au vœu émis par le D"" Joubert
de l'Hiberderie, dans son testament, a ouvert un concours pour
un prix de 2,500 francs à décerner au nom de ce généreux
donateur. Ce prix est destiné à un ouvrage publié récemment
et imprimé ou manuscrit, sur l'Horticulture maraîchère, l'Arbo-
riculture et la Floriculture réunies, considérées dans leurs
usages journaliers et les plus pratiques. Le concours est perma-
nent et le prix peut être décerné chaque année.
Si l'ouvrage présenté au concours est manuscrit, il devra être aussi
succinct que possible et, si son auteur obtient le prix, il sera
tenu d'en faire la publication dans le délai d'un an. (Voyez le
Journal, 3« série, XI, 1889, p. o et 81.)
CONCOURS DE DAHLIAS, DE GLAÏEULS ET DE BÉGONIAS. 3i7
PROGRAMME DES CONCOURS
DE DAHLIAS, DE GLAÏEULS ET DE BÉGONIAS
QLI AUKOXT LIEU
DANS LA SÉANCE DU 10 SEPTEMBRE 1890
Concours de Dahlias, de Glaïeuls et de Bégonias,
(Séance du jeudi 10 septembre 1896). Les personnes qui désirent
prendre part à ces concours devront adresser à M. le président
de la Société, rue de Grenelle, 84, avant le 2 septembre, une
demande indiquant la superficie à occuper ainsi que le nombre
des carafes pour fleurs coupées dont elles pourraient avoir
besoin.
L'installation devra être terminée le jeudi 10 septembre, avant
onze heures du matin. La Société mettra à la disposition du
Jury le nombre de médailles nécessaires.
Les divers concours ouverts en vue des Dahlias, des Glaïeuls
et des Bégonias sont les suivants :
DAHLIAS.
1'^ Concours. — Pour la plus belle et la plus nombreuse
collection de Dahlias à grandes fleurs, en variétés nommées.
'2*= Concours. — Pour la plus belle collection de Dahlias à
fleurs de Cactus et décoratifs.
3*= Concours. — Pour la collection la plus méritante de Dahlias
lilliputiens.
4^ Concours. — Pour la plus belle collection de Dahlias à
fleurs simples.
5* Concours. — Pour les nouveautés non encore au com-
merce.
6' Concoure. —Pour le plus bel apport de nouveautés en tous
genres.
7" Concours. — Pour la plus belle collection de trente varié-
lés, au moins, cultivées en pots.
348 concours de dahlias, de glaïeuls et de bégonias.
glaïeuls.
Q'^ Concours. — Pour la plus belle collection de Gladiolus y^
gandavp.nsis .
10*= Concours. — Pour la plus belle collection de Gladiolus X
nanceiamis.
bégonias.
l^'' Concours. — La plus belle collection de Bégonias bulbeux
à fleurs doubles, ne dépassant pas Copiantes.
2^ Concours. — Le plus beau lot de Bégonias bulbeux à fleurs
simples, ne dépassant pas 25 plantes.
3* Concours. — La plus belle collection de Bégonias bulbeux
race niultiflore, ne dépassant pas T6 plantes.
4^ Concours. — La plus belle collection de Bégonias bulbeux,
à fleurs striées ou panachées, ne dépassant pas 25 plantes.
5*^ Concours. — Le plus beau lot de Bégonias bulbeux erecta
crhtata, ne dépassant pas ^d plantes.
6"' Concours. — La plus belle collection de Bégonias bulbeux
à fleurs doul-les, en fleurs coupées.
7^ Concours. — La plus belle collection de Bégonias bulbeux,
à fleurs simples, en fleurs coupées.
8*" Concours. — La plus belle collection de Bégonias Rex, ne
dépassant pas 25 plantes.
9* Concours. — La plus belle collection de Bégonias ligneux,
une potée de chaque variété.
10® Concours. — Les nouveautés dans chaque genre, ne
dépassant pas 3 plantes.
SOCIETE NATIONALE D'HORTICULTURE
DE FRANCE
EXPOSITION SPÉCIALE
DE ROSES
Ouverte du 1 0 au 1 2 juillet 1896 mclusivemeni
à FHôtel de la Sociélé, 84, rue de Grenelle.
RÈGLEMENT ET PROGRAMME
DISPOSITIONS GENERALES
Conformément à la décision prise par le conseil d'adminis-
tration, dans sa séance du 12 mars dernier, une exposition, con-
sacrée spécialement aux Roses, sera tenue à Thôtel de la Sociélé,
du iO au 12 juillet 1896.
Tous les horticulteurs et amateurs français sont invités à
prendre à cette exposition la plus grande part possible.
Les horticulteurs et amateurs étrangers sont admis dans les
concours pour nouveautés.
Les récompenses consisteront en médailles d'honneur, mé-
dailles d'or, grandes médailles de vermeil, médailles de vermeil,
grandes médailles d'argent, médailles d'argent, médailles de
bronze et mentions honorables.
Il sera donné un diplôme avec les médailles aux exposants qn^
en auront fait la demande à la Société, au plus tard quinze
jours après la fermeture de l'exposition.
Les médailles et prix que la Société pourrait obtenir excep-
tionnellement de la munificence du Gouvernement et delà Ville
350 EXPOSITION SPÉCIALE DE ROSES.
de Paris seront considérés comme médailles et prix d'honneur
et décernés au nom du Gouvernement de la République.
Des médailles seront mises à la disposition du jury pour
récompenser, s'il y a lieu, les apports non prévus au programme
et ceux qui auront le plus contribué à l'ornementation de l'expo-
sition (1).
Toutes les récompenses seront laissées à la libre appréciation
du jury.
Les médailles d'honneur remplaceront toutes les récompenses
obtenues par le même exposant.
Chaque exposant peut prendre part à tous les concours de collec-
tions, mais il ne lui sera décerné que la plus haute des récompenses
qui lui seront attribuées dans le même genre de concours, ne dif-
férant entre eux que par le nombre de spécimens.
Les médailles non réclamées une année après le jour de la
distribution des récompenses ne seront plus délivrées et appar-
tiendront de droit à la Société.
Dans les concours de collections, il ne sera accepté qu'un
spécimen de chaque variété.
La même espèce ou variété ne pourra figurer dans plusieurs
concours du même genre, ne différant entre eux que par le nombre
de spécimens.
Chaque présentation formant un concours devra être nette-
ment séparée.
Les concours existeront entre horticulteurs, amateurs, jardi-
niers, instituteurs, directeurs ou jardiniers-chefs des élablisse-
menls subventionnés et Sociétés d'Horticulture en nom collectif.
Les lots collectifs seront acceptés et ne pourront concourir
avec les lots individuels.
Ne seront admis avec la mention hors concours que les pro-
duits des jardins publics ou scientifiques. ; , ■■
D'après une décision du conseil d'administration en date du
2^ janvier 1883, tout membre qui a été rayé des contrôles de la
Société ne peut prendre part aux expositions qu'elle organise.
(1) Ne pourront être admis comme concours imprévus, que les-
formas ou genres non prévus dans le présent programme.
RKGLKMEM" tT PHOGHAMME. 351
DISPOSITIONS SPECIALES
§ 1*'. — Réception^ installation et enlèvement des plantes^
fleurs, etc.
Art. i'^'. — Les horticulteurs ou amateurs qui voudront
prendre part à celte exposition devront adresser, avant le
jeudi 25 juin 1896, terme de rigueur, à M. le président de la
Société, rue de Grenelle, 84, une demande écrite d'admission
accompagnée :
1" De Vind'ication des concours auxquels ils désirent prendre
part. Formalité obligatoire;
2" De la liste nominative et complète des genres qu'ils dési-
rent présenter;
3° De l'indication exacte pour chaque concours, de l'espace
superficiel qu'ils peuvent occuper;
^° De la quantité de carafes pour fleurs coupées qui leur
seront nécessaires.
Ces formalités sont obligatoires.
Art. 2. — Les plantes qui doivent figurer à celte exposition
seront reçues, les 8 et 9 juillet, de sept heures du malin à six
heures du soir.
Les fleurs coupées seront reçues jusqu'au 10 juillet, à huit
heures du matin, el le groupement ^définitif devra en être ter-
miné avant neuf heures.
Art. 3. — Chaque plante exposée doit être munie d'une éli-
quetle portant son nom scientifique (espèce ou variété) écrit
d'une façon lisible et correcte.
Les plantes de collection dont l'éliquetle ne porterait qu'un
numéro et non le nom de la plante seront exclues des concours
par le jury d'admission.
Les plantes qui ne sembleraient pas pouvoir rentrer dans
l'un des concours de ce programme devront être l'objet d'une
demande particulière, sur laquelle il sera statué spécialement.
Les plantes présentées comme nouvellement introduites
3-;2 EXPOSITION SPÉCIALE DE ROSES.
devront être munies d'une éliquetle indiquant leur nom, et
autant que possible, le lieu de leur origine et la date de leur
introduction.
S'il s'agit d'une variété nouvelle obtenue de semis, l'exposant
devra renfermer dans un billet cacheté joint à la plante, le
nom qu'il propose de lui donner. Ce billet ne sera ouvert que si
la plante est jugée digne de récompense.
Art. 4. — Il est interdit aux exposants de placer des pan-
cartes indiquant leurs noms et adresse avant que la décision
du jury leur ait été communiquée par le secrétariat de la
Société. Tout contrevenant serait, par ce fait, exclu [du concours.
Art. 5. — MM. les exposants sont tenus de procéder à l'enlè-
vement des produits exposés, dès le lendemain de la clôture
à parlir de huit heures du matin. Ils devront avoir terminé
le 14, à quatre heures du soir. Passé ce délai, la Société se
trouvera dans la nécessité de les faire enlever aux frais des
exposants.
Aucun enlèvement de produits ne pourra avoir lieu le soir de
la fermeture.
Art. 6. — Les envois devront être adressés franco à M. le
président de la commission des expositions, au siège de la
Société, rue de Grenelle, 84, à Paris, et devront être parvenus
le 9 à six heures du soir, dernier délai.
Art. t. — Chaque exposant devra se trouver à l'exposition
pour contribuer au placement de ses produits dans les emplace-
ments qui lui seront assignés; il pourra se faire représenter par
un mandataire. En cas d'absence de l'un et de l'autre, la com-
mission fera disposer les plantes à l'endroit désigné par elle,
aux frais de l'exposant. Les exposants sont tenus de venir
reconnaître leurs emplacements avant le mercredi 8 juillet, à
quatre heures du soir. Passé ce délai, la commission disposera
des emplacements de tous les exposants qui n'auront pas encore
envoyé leurs produits ou reconnu et pris l'engagement de rem-
plir les emplacements qui leur sont accordés.
RÈGLEMENT ET PROGRAMME. 353
§ 2. — Jury,
Art. 8. — Les membres du jury seront nommés par le
bureau de la Société.
Le jury commencera ses opérations le i 0 juillet à neuf heures
du matin.
MM. les membres du jury sont admis à exposer, mais ne
peuvent prendre part aux concours (art. 60 du Reglemeiit de la
Société).
Art. 9. — Le jury sera dirigé dans son ensemble par le
président de la Société (art. 58 du Règlement de la Société).
Le secrétaire -général remplira près du Jury, dans son
ensemble, les fonctions de secrétaire : il sera assisté des secré-
taires de la Société qui le représenteront près de chaque section,
et des membres de la commission d'organisation qui seront seuls
chargés de recueillir les observations que les exposants auraient
à présenter et de donner les renseignements dont le jury pour-
rait avoir besoin.
Chaque section de jury devra rédiger et signer le procès-
verbal de ses décisions sur une feuille spéciale préparée à cet
eiïet.
Art. 10.' — Aucune personne étrangère à la commission des
Expositions ne pourra pénétrer dans l'enceinte de l'exposition
avant les heures où elle sera ouverte au public.
Art. 11. — Après le jugement rendu par le jury, les exposants
devront placer leurs noms et adresse sur leurs lots, ainsi qu'une
pancarte indiquant la nature de la récompense accordée. Celte
pancarte devra rester sur le lot pendant toute la durée de
l'exposition, ainsi que les noms et adresse de l'exposant (1).
Art. 12. — Tout exposant qui refuserait la récompense que le
jury lui aurait accordée, serait privé du droit de participer à
l'exposition suivante.
(1) Les pancartes indiquant la nature des récompenses accordées
seront à la disposition de MM. les exposants, qui pourront les récla-
mer au bureau du secrétariat (au siège de l'exposition).
354 EXPOSITlOiN SPÉCIALE Dli: ROSES.
§ 3. — Commission d'orgamsation et de surveillance
de r ex position.
Art. 13. — La commission des expositions, constituée en
jury d'admission, sera chargée de la réception de tous les
produits présentés. Elle aura sur eux un droit absolu de con-
trôle et de placement. Elle fixera, en les modifiant, si cela est
nécessaire, les dimensions de l'espace demandé.
Elle devra, en outre, refuser l'admission de tout ce qui ne
lui paraîtra pas digne de figurer à l'exposition.
Les exposants seront tenus de se conformer à toutes les
mesures d'ordre et d'inslallalion qui leur seront indiquées par
la commission, qui aura ie droit de décision dans tous les cas
non prévus au présent règlement.
Les soins d'entretien et de nettoyage à donner aux végétaux
et produits exposés devront être terminés tous les jours, avant
dix heures du matin.
Art. 15. — Le secrétariat de la Société, assisté d'un nombre
suffisant de commissaires nommés par le conseil, sera chargé
de la surveillance de l'exposition.
Art. 16. — La Société donnera tous ses soins aux objets
exposés, mais elle ne répond d'aucune perle ni d'aucun dégât.
Aucune autorisation de livraison de plantes ou de produits
exposés ne sera accordée aux exposants pendant la durée de
l'exposition^ ni le soir de la fermeture.
Les exposants seront personnellement responsables des acci-
dents qui pouiraient arriver, par leur faute, dans l'enceinte de
l'exposition.
Tout exposant reconnaît de fait avoir pris connaissance des
présents règlement et progi^amme^ et y adhérer.
Approuvé en séance du conseil, le 12 mars 1896.
Le Secrétaire général, Le Président,
A. Ghatenay. Léon Say.
REGLEMENT ET PROGRAMME. IJoO
PROGRAMME DES CONCOURS
I. - ROSIERS EN POTS
CONCOURS ENTRE AMATEURS
1" concours. — Collection de 50 Rosiers liges, varié?,
hybrides remontants, en fleur?.
2® concours. — Collection de 25 Rosiers liges, variés, hy-
brides remontants, en fleurs.
a*" concours. — Collection de 50 Rosiers tiges, thé, noisette,
hybrides de thé et de noisette, en fleurs.
4*^ concours. — Collection de 50 Rosiers variés, hybrides
remontants, grefl'és rez terre ou francs de pieds, en fleurs.
5^ concours. — Collection de 25 Rosiers variés, hybrides
remontants, greffés rez terre ou francs de pieds, en fleurs.
e*" concours. — Collection de 50 Rosiers variés, thé, noisette,
hybrides de thé et de noisette, francs de pieds ou greffés rez-
terre, en fleurs.
7"^ concours. — Collection de ^5 Rosiers variés, thé, noisette,
hybrides de thé et de noisette, greffés rez-terre ou francs de
pieds, en fleurs.
S" concours. — Le plus beau massif de 25 Rosiers, greffés
rez terre ou francs de pieds, d'une seule variété, bien fleuris.
9*" concours. — Collection de 25 Rosiers Polyanlha variés,
bien dénommés, en fleurs.
10** concours. — Le plus beau lot de 25 Rosiers Polyantha
de semis, en fleurs.
Il'' concours. — Collection de Rosiers types ou espèces
botaniques, fleuris ou non.
12° concours. — Collection de Rosiers à fleurs simples ou
semi-doubles, en fleurs.
. 13^ concours. — Pour 15 spécimens de Rosiers variés, remar-
quables par leur culture et leur floraison.
356 EXPOSITION SPÉCIALE DE ROSES.
14^ concours. — Pour 6 spécimens de Rosiers variés, remar-
quables parleur culture et leur floraison.
15* concours. — Pour 3 spécimens de Rosiers variés, remar-
quables par leur culture et leur floraison.
lô*" concours. — Pour un Rosier spécimen remarquable par
sa culture, son développemeut et sa floraison.
CONCOURS ENTRE HORTICULTEURS
La commission ne disposant que d'un espace absolument limité,
les exposants sont priés d'indiquer bien exactement et aux dates
fixées plus haut, la superficie qu'ils pourraient occuper. Il leur
sera fait connaître après la clôture des admissions s'ils peuvent
compter sur tout ou partie des emplacements demandés.
17^ concours. — Collection générale de Rosiers tiges, variés,
en fleurs.
18'' concours. — Collection de 100 Rosiers tiges, varias,
hybrides remontants, en fleurs.
lO*" concours. — Collection de 100 Rosiers tiges, variés, thé,
noisette, hybrides de thé et de noisette, en fleurs.
20* concours. — Collection générale de Rosiers greff'és rez
terre ou francs de pieds, en fleurs.
2P concours. — Collection de 100 Rosiers grefl'és rez terre
ou francs de pieds, hybrides remontants, en fleurs.
22* concours. — Collection de 100 Rosiers greffés rez terre
ou francs de pieds, thé, noisette, hybrides de thé et de noisette,
en fleurs.
23* concoui's. — Collection de 50 Rosiers Polyantha variés,
bien dénommés, en fleurs.
24* concours. -^ Le plus beau lot de Rosiers Polyantha de
semis, en fleurs.
2.5* concours. — La plus belle corbeille de Rosiers nains
d'une même variété, en 50 spécimens, avec ou sans bordure
d'une ou plusieurs autres variétés.
' 26* concours. — Le plus beau lot de 50 Rosiers nains, en
10 variétés reconnues les meilleures pour le marché.
RÈGLEMENT ET PROGRAMME. 357
27* concours. — La plus belle collection de Rosiers sarmen-
leux, remontants ou non, en fleurs.
28^ concours. — Collection de Rosiers types ou espèces bota-
niques, fleuris ou non.
29° concours. — Collection de Rosiers à fleurs simples ou
semi-doubles, en fleurs.
30'' concours. — Pour 12 spécimens de Rosiers variés, remar-
quables par leur culture et leur floraison.
31* concours. — Pour 6 spécimens de Rosiers variés, remar-
quables par leur culture et leur floraison.
32* concours. — Pour 3 spécimens de Rosiers variés, remar-
quables par leur culture et leur floraison.
33** concours. — Pour un Rosier spécimen remarquable par
sa culture, son développement et sa floraison.
II. - ROSES COUPÉES
CONCOURS ENTRE AMATEURS
Les Roses coupées devront sans exception être présentées dans
des tubes, flacons ou carafes remplis d'eau.
Les fleurs fanées devront être enlevées ou renouvelées chaque
matin par les soins des exposants. Faute par eux de procéder à
ce travail en temps utile, la commission se réserve le droit de
le faire exécuter par ses soins.
34^ concours. — Collection générale de Roses, dans tous les
genres.
35* concours. — Collection de 100 variétés de Roses, dans
tous les genres.
36* concours. — Collection de 50J variétés de Roses, dans
tous les genres.
37* concours. — Collection de 25 variétés de Roses, dans
tous les genres. ''-■ :' ''v^J'J
^58 EXPOSITION SPÉCIALE DE ROSES.
38® concours. — Collection la plus remarquable de Roses
nouvelles des trois dernières années.
39® concours. — ^ Collection de 50 variétés de Roses thé,
noisette, hybrides de thé et de noisette.
40® concours. — Collection de 25 variétés de Roses thé,
noisette, hybrides de thé et de noisette.
41® concours. — La plus belle collection de Roses types ou
espèces botaniques.
42" concours. — La plus belle collection de Roses simples
ou semi-doubles dans tous les genres.
43® concours. — Les 50 plus belles variétés de Roses, re-
marquables par la grosseur des fleurs, leur forme et leur coloris
(deux fleurs de chacune).
44® concours. — Les 25 plus belles variétés de Roses remar-
quables par la grosseur des fleurs, leur forme et leur coloris
{deux fleurs de chacune).
45® concours. — Les 12 plus belles variétés de Roses remar-
quables par la grosseur des fleurs, leur forme et leur coloris
(deux fleurs de chacune).
46^ concours. — Les 6 plus belles variétés de Roses remar-
quables par la grosseur des fleurs, leur forme et leur coloris
{deux fleurs de chacune).
CONCOURS ENTRE HORTICULTEURS
47® concours. — Collection générale de Roses, dans tous les
genres.
48® concours. — Collection de 200 variétés de Roses, dans
tous les genres.
49^ concours. — Collection de 100 variétés de Roses, dans
tous les genres.
50® concours. — Collection de 50 variétés de Roses, dans tous
les genres.
51® concours. — Collection de 25 variétés de Roses, dans
tous les genres.
52* concours. — Collection de 200 variétés de Roses thé,
noisette, hybrides de thé et de noisette.
RÈGLEMENT ET PROGRAMME. 3o9
53** concours. — Collection de 100 variétés de Roses, thé,
noisette, hybrides de thé et de noisette.
54" concours. — Collection de 50 variétés de Roses, thé, noi-
sette, hybrides de thé et de noisette.
55* concours. — Collection de 25 variétés de Roses, thé, noi-
selle, hybrides de thé et de noisette.
56*= concours. — Collection la plus remarquable de Roses
nouvelles des trois dernières années.
57' concours. — Collection la plus remarquable de Roses
Polyantha variées.
58*= concours. — Collection la plus remarquable de Roses du
Bengale.
5*.)« concours. — La plus jolie collection de Roses sarmen-
teuses.
QO" concours. — Douze Roses d'une même variété, remar-
quables par leur ampleur, forme et coloris.
61*^ concours. — Les 50 plus belles variétés de Roses, remar-
quables par la grosseur des fleurs, leur forme et leur coloris
(deux fleurs de chacune).
62" concours. — Les 25 plus belles variétés de Roses, remar-
quables par la grosseur des fleurs, leur forme et leur coloris
(deux fleurs de chacune).
63* concours. — Les 12 plus belles variétés de Roses, remar-
quables par la grosseur des fleurs, leur forme et leur coloris.
64* concours. — Les 6 plus belles variétés de Roses, remar-
quables par la grosseur des fleurs, leur forme et leur coloris.
III. - ROSES DE SEMIS
65' concours. — Roses de semis obtenues par l'exposant et
non encore livrées au commerce. En fleurs coupées ou en pots.
Dans le premier cas, on est prié d'apporter de très longues tiges.
360 EXPOSITION SPÉCIALE DE ROSES.
IV. — CONCOURS DIVERS
66*" concours. — Garnitures de tables, bouquets, cou-
ronnes, etc., en Roses.
67° concours. — La plus belle gerbe de 1 2 à 24 Roses va-
riées, à longues tiges, variétés spéciales pour les fleuristes.
68'' concours. — Tableaux, aquarelles, dessins artis-
tiques, etc., en Roses.
69' concours. — Herbiers. — Collections botaniques. —
Insectes nuisibles aux Rosiers. — Publications et dessins des-
criptifs de la Rose. — Ouvrages se rapportant aux Rosiers.
Les publications et ouvrages spéciaux seront admis à l'exposi-
tion, mais non soumis à Texamen du jury. Sur la demande des
auteurs, les ouvrages inédits pourront ensuite être renvoyés à
des rapporteurs ou à des commissions désignées par la Société.
CHRONIQUE. 36J
CHRONIQUE
Disposition autorisant l'importation des plantes
vivantes en Russie. — Le minisire de rAgriculture vient
d'être informé qu'une disposition législative insérée dans le
n° 27 (8/20 mars 1896) du Bulletin des lois de l'empire russe
a autorisé l'importation des plantes vivantes en Russie.
Celte décision, résultant du congrès de Saint-Pétersbourg, va
ouvrir un important débouché aux produits des horticulteurs et
des pépiniéristes français.
Enseignement spécial pour les voyageurs natura-
listes. — Comme les années précédentes, des levons pour les
voyageurs auront lieu en 1896, au Muséum d'histoire naturelle.
Elles commenceront le mardi 21 avril à 10 heures du matin,
dans l'amphithéâtre de la galerie de zoologie, et continueront
les jeudis, samedis et mardis suivants, à la même heure. Nous
relevons parmi les leçons annoncées :
16 mai. — M. E. Bureau : Botanique [Phanérogames).
23 mai. — M. Gréhant : Hygiène.
2 juin. — M. Max. Cornu ; Fiantes vivantes.
4 juin. — M. le colonel Laussedat : Utilisation de la photo-
graphie dans la construction des cartes et plans.
6 et 9 juin. — M. Davanne : Photographie en voyage.
Dans des conférences pratiques faites dans les laboratoires ou
«ur le terrain, les auditeurs seront initiés à la récolte ou à la
préparation des collections, aux relevés et aux opérations pho-
tographiques.
Les Fraises de provenance française sur le marché de
Manchester. — L'année 1895 a été mauvaise pour la vente, à
Manchester, des Fraises de provenances françaises.
Cette mévente paraît devoir être attribuée à deux causes :
L'une accidentelle, a été la douceur exceptionnelle de la tem-
pérature des mois de mai, qui a eu pour conséquence de hâter
l'apparition, sur les marchés, des Fraises de culture anglaise.
L'autre, aujourd'hui permanente et avec laquelle nos produc-
24
362 CHRONIQUE.
teurs devront compter de plus en plus, réside dans la grande
extension qu'a prise cette culture en Angleterre, surtout dans
le comté de Kent, qui, vers le 15 juin, normalement, produit
pour le marché une Fraise Ananas, grosse, ferme, juteuse et
d'un beau rouge, mais inférieure, comme parfum, à ses simi-
laires de Bretagne, bien que celles-ci ne soient considérées
que comtne un pis-aller dès l'apparition des Fraises anglaises,,
plus agréables à l'œil et mieux présentées comme emballage.
Dans ces conditions, nos producteurs agiront sagement en
s'attachant à produire pour le marché de Manchester, une
Fraise hâtive qui, dès le milieu de juin, devra chercher un
autre débouché. Sans pouvoir préciser d'une manière exacte et
en chiffres, l'étendue de terrain consacré à la culture de la
Fraise, cette étendue paraît, depuis trois ou quatre ans, avoir
augmenté d'environ trois cents hectares dans toute l'Angleterre.
La culture maraîchère est également en progrès très sensible
en dépit des arrivages de légumes frais venant d'Espagne.
Je termine en recommandant à nos expéditeurs, pour la
campagne de 1896, de surveiller le marché et de soigner les
emballages qui parfois laissent à désirer.
(Communiqué par M. H. de Surrel, vice-consul de France.)
[Moniteur de V Horticulture, 10 avril 1896.)
Curieux phénomène présenté par les fleurs de l'Ono-
thera (Œnothera) suaveolens. — Dans une communication
qu'il a faite à la Société Botanique de France, M.-E. Roze a
signalé une particularité très curieuse que présentent les fleurs
de VOnothera suaveolens.
« J'avais cultivé, cette année, dit-il, quelques pieds de VOno-
thera suaveolens Hesï^ dont les grandes fleurs jaunes, odorantes»
ne s'ouvrent qu'à la fin du jour et ne restent ouvertes que pen-
dant la nuit et une partie de la journée suivante pour se flétrir
assez promptement. Après une belle et chaude journée de juillet,
je m'étais, vers huit heures du soir, à un moment où la fraîcheur
du crépuscule commençait à se faire sentir, arrêté à considérer
les fleurs nouvellement épanouies d'un pied de cet Onothera^
pour en respirer l'odeur suave : je ne fus pas peu surpris de voir^
ciiHONiQUi:. 303
comme par une sovle de déleiUe, s'ouvrir brusquement un des
boulons de ces fleurs. Je remarquai alors, sur d'autres raineaux
de la plante, que les boutons les plus développés présentaient
un certain écartement entre leurs segments calicinaux, surtout à
leur base, et qu'un faible obstacle empêchait seul l'épanouisse-
ment de la fleur : cet obstacle résultait de l'adhérence entre
eux des muerons des quatre segments du calice. Je restai quel-
que temps en observation et j'arrivai bientôt à constater qu'à
un certain moment, paraissant céder à la pression interne de la
corolle, les muerons se détachaient subitement, les pétales se
déroulaient de même, et les segments calicinaux se rabattaient
rapidement sur le tube du calice. J'assistai à d'autres épanouis-
sements de Heurs qui me permirent de faire les mêmes consta-
tations... Je réussis parfois même à provoquer l'épanouissement
de la fleur, en coupant avec l'ongle les muerons encore soudés
entre eux. Si cette opération n'était pas suivie d'un succès immé-
diat, elle n'en hâtait pas moins l'épanouissement floral. Du
reste, je dois dire que la rapidité du phénomène m'a paru
dépendre de deux conditions principales : une grande chaleur
pendant le jour, une très sensible fraîcheur dans la soirée... »
Cette observation intéressant*; fera certainement cultiver
davantage VOnothera suaveolens déjà répandu dans nos jardins
pour ses nombreuses fleurs Jaunes très agréablement odorantes.
Ce serait un spectacle fort amusant de voir après le dîner,
pendant l'été, les fleurs s'ouvrir brusquement; et, comme les
rameaux coupés et mis dans l'eau continuent à fleurir, un bou-
quet sur une table donnerait lieu à un véritable divertissement.
Asperges d'Australie en Ang^leterre. — S'il faut en croire
quelques journaux anglais, une révolution concernant la pro-
duction de l'Asperge pour la consommation de Londres, pou-
vant sérieusement affecter les cultures françaises est en cours de
préparation. 11 ne s'agit rien n:oins que de l'introduction en
grandes quantités de l'Asperge provenant des cultures austra-
liennes. Il y a quelque temps un essai avait déjà eu lieu, et une
cargaison d'Asperges provenant de Victoria fut reçue à Londres;
mais comme celles-ci avaient voyage sous l'influence dt? plu-
364 CHRONIQUE.
sieurs degrés de gelée, leur décomposilion commença aussitôt
qu'elles furent soumises à l'action delà chaleur. Depuis lors, le
gouvernement de Victoria, pour créer un débouché à ses produits,
a fait à Melbourne des expériences sérieuses, qui, sans être positi-
vement concluantes, ont donné des résultats excellents, vu que les
Asperges renfermées dans un endroit froid, hors d'atteinte de la
gelée, se sont conservées en excellentes conditions pendant sept
semaines. Il y a tout lieu de croire que la solution du problème
est proche, ce qui sera bientôt démontré définitivement, car
quelques cargaisons d'essai de ces Asperges sont en ce moment
en route pour Londres, et, si le résultat est favorable, ce sera
pour les colons australiens une source importante de revenus,
car l'Asperge est, dit-on, très abondante à Victoria, à l'époque
où elle est rare et très chère à Londres, et au moment où, jus-
qu'à ce jour, il y a eu un écoulement assuré pour l'Asperge
française. (G. Schneider).
Le R. P. Delavay. — Nous avons annoncé, dans le cahier de
mars, la mort du R. P. Delavay, missionnaire apostolique en
Chine, bien connu par ses recherches botaniques dans le Yunnan,
dont il explora pendant treize années les parties les plus inac-
cessibles.
M. Franchet (1) consacre à ce remarquable collecteur qui fut
aussi un véritable savant, un article qui fait connaître l'impor-
tance de son œuvre. Désigné pour la mission du Yunnan occi-
dental, il ne pouvait souhaiter un plus beau champ d'explora-
tion ; il allait rencontrer là les plus hautes montagnes de la
Chine, les cUmats les plus variés, des forêts nombreuses et enfin
un pays presque vierge de culture. Que pouvait souhaiter de
plus un botaniste?
On peut aisément concevoir ce que devait faire dans un tel
pays un homme préparé comme l'était le R. P. Delavay. Quel-
ques chiffres en donnent une idée.
De 1885 à 1896, le Muséum a reçu du R. P. Delavay 7,300 nu-
méros de plantes, représentant près de 3,500 espèces et plus de
(1) Journal de botanique, d6 avril 1896.
CUROxMQUE. 36')
100,000 parts d'herbier; on doit évaluer à 2,500 le nombre des
espèces nouvelles pour la flore de la Chine, découvertes par lui.
Aucune exploration n'a donné un semblable résultat, surtout
si l'on considère que le champ d'exploration visité par le
R. P. Delavay égalait à peine en étendue la moitié d'un de nos
départements.
D'une part, l'état des échantillons, toujours admirablement
choisis pour l'étude, c'est-à-dire récoltés en fleurs, en fruits et
souvent avec racines ; les soins apportés à la rédaction des éti-
quettes, portant toutes un numéro et mentionnant toujours la
provenance exacte, l'indication dn terrain, l'allitudo, la couleur
de la fleur, etc., etc., font des collections du R. P. Delavay le
plus parfait modèle qu'on puisse citer d'une collection d'herbier.
Primula acaulis à fleurs bleues. — Les Primula acaulis à
fleurs bleues de la maison J. Veitch et fils, ont fait sensation à
Londres durant les mois de mars et avril ; il est bien rare
aujourd'hui de voir une nouveauté acceptée avec un tel enthou-
siasme par le public. Il est vrai que le bleu est une couleur
que l'on recherche et que l'on voudrait voir dans toutes les
fleurs y compris la Rose et le Dahlia. La variété des teintes sera
pour beaucoup dans la popularité dont jouiront ces charmantes
plantes, car il existe toute une série de tons distincts, allant du
bleu pâle de la Lavande au bleu foncé de la Gentiane. Quelques
fleurs ont été exposées à la séance de la Société nationale d'Hor-
ticulture de France du 26 mars, et leurs coloris remarquables
y avaient également excité l'intérêt des membres présents. Quatre
plantes en fleurs avaient été envoyées de Londres pour être pré-
sentées à la séance du 9 avril; il est regrettable que ces spéci-
mens étant arrivés trop tard, la présentation n'ait pu en être
faite. Ces plantes sont absolument rustiques, d'un port élégant,
très florifères et d'une culture facile; elles ne sont en aucun
point plus délicates que les Primevères des bois dont elles sont
issues. (G. Schneider).
Nouvelles de Belgique. — La Société royale d'Horticul-
ture d'Anvers, à l'occasion de sa dernière Exposition printa-
366 CHRONIQUE
nière, a inauguré un système dont voici les grandes lignes :
1° création d'une série de sections dans lesquelles chaque expo-
sant compose son apport au mieux de ses intérêts ou au gré de
sa fantîiisie; 2° institution de quelques rares concours spéciaux
pour des plantes dont la culture est quelque peu négligée au-
jourd'hui ou qui mérite d'être encouragée d'une manière toute
spéciale; 3° création de certificats de mérite pour la culture ou
la floraison.
Ce système a produit les meilleurs résultats en ce qui con-
cerne les sections I et III et a permis d'organiser une exposition
plus riche et plus artistique que les années précédentes. Les
concours institués pour 25 Cinéraires, 25 Calcéolaires et 15 Can-
nas, malgré les récompenses élevées qui avaient été allouées,
n'ont pas réuni de concurrents.
Un horticulteur bruxellois, M. De Langhe-Vervaene, a obtenu
une nouvelle race de Cyclome^i persicumpapilioi(Bn\sse\shesi^->.
Ces superbes gains, à première vue, font songer aux Primula
sinensis : les pétales, entièrement frisés, sont élargis et étalés
au lieu d'être réfléchis comme dans la forme ordinaire; les fleurs
paiaissent ainsi beaucoup plus grandes. Il y en a de toutes les cou-
leurs qu'on trouve habituellement chez les Cyclamens de Perse;
en outre, quelques variétés ont des fleurs bordées de jaune ou
de blanc. Ces « Brussels best » semblent destinés à une vogue
certaine; ces jolies fleurs seront recherchées par les fleuristes.
A l'Exposition printanière de la Société royale d'horticulture
d'Anvers, M. Jules Hye a exposé un groupe de dix-huit Odonto-
glossum appartenant aux variétés les plus distinguées et les plus
rares et représentant une valeur considérable. Signalons, à titre
exceptionnel, les 0. Capart'umum, Cavallianum^ Mulus Hoefon-
deanum, Peetersi^ Mas sang e an wn, Albertianum. Le même orchi-
dophile présentait une splendide variété du fameux Milloniop-
sis Bleui, iwec, huit énormes fleurs. Cet envoi d'un choix rigoureux
a obtenu une récompense exceptionnelle : une œuvre d'art de
200 francs. La qualité a été jugée plus digne d'encouragement
que le nombre, et c'est justice.
CHRONIQUE 367
Depuis quelque temps, certains exposants donnent des soins
particuliers au côté artistique de leurs apports. C'est ainsi qu'un
anversois, M. Florent Pauwels, a composé un groupe de plus de
cent superbes plantes ornementales les plus variées, disposé en
fer-à-chevai et dont les deux branches encadraient une merveil-
leuse collection de soixante-quinze Orchidées. Celles-ci se déla-
■chaient sur un fond de mousse bien verte et étaient entremêlées
à de petits exemplaires de Crotons, d'Adiantum, de Pteris et d'As-
paragus. Çà et là, dans le groupe, étaient accrochés des paniers
d'Orchidées ou de Népenthes. L'avalanche des riantes fleurs se
reflétait dans des glaces. Les visiteurs ont été unanimes à
louer ce remarquable arrangement. Ces essais méritent d'êlre
«ignalés et encouragés. Cn. de Bosschere.
368 PROCÈS-VERBAUX.
PROCÈS- VERBAUX
SÉANCE DU 9 AVRIL 1896.
Présidence de HI. Ferdînand Jaiiiiu, vice-président.
La séance est ouverte à 3 heures.
Le nombre des membres qui ont signé les registres de pré-
sence est de 175 : 18 honoraires et 157 titulaires.
Il est donné lecture du procès-verbal de la dernière séance,
qui est adopté :
M. Chargueraud demande la parole à propos de la communi-
cation de i\I. Mangio, relatée dans le procès-verbal.
Dans sa communication, dit-il, M. Mangin déclare que, frappé
du dépérissement des arbres dans Paris, il a entrepris des
recherches pour connaître la cause de ce dépérissement et qu'il
a pu constater sur certains points, notamment sur le boulevard
du Palais pour les Ormes et boulevard Arago pour les Allantes,
que les arbres dépérissants se trouvent dans un sol dont l'aéra-
tion est insuffisante, chose dont il a pu se rendre compte, grâce
à un appareil spécial imaginé par lui.
Il nous a indiqué, comme pouvant être de nature à améliorer
les conditions défavorables actuelles, un mode de plantation pra-
tiqué dans une ville étrangère et qui consiste à disposer dans le
trou creusé pour recevoir l'arbre, quatre poutres ou troncs
d'arbres disposés en croix, lesquels facilitent l'écoulement de
l'eau et par suite l'aération du sol.
Eh bien, Messieurs, il y a plus de trente ans, alors que
M. Decaisne était professeur de culture au Muséum, que la
direction des travaux de Paris et particulièrement le service des
promenades et plantations, qui se préoccupe toujours si active-
ment de l'entretien des arbres dans Paris, demandait déjà à
N. B. — La commission de rédaction déclare laisser aux auteurs
des ai ticles admis par elle à l'inserlion dans le Journal la responsa-
bilité des opinions qu'ils y expriment.
SÉANCE DU 9 AVRIL 1896. 369
M. Decaisne de lui signaler la cause du dépérissement de quel-
ques arbres. Il y avait donc à cette époque des arbres dépé-
rissants.
M. Decaisne fît connaître à l'Administration quelques-unes des
causes nuisibles à la végétation, et le défaut d'aération était de
ce nombre.
Il est^ en effet, dit M. Chargueraud, très facile de se rendre
compte de l'état défavorable d'un milieu tel que celui que pré-
sentent certains boulevards de Paris, et pour cela, l'emploi d'un
appareil spécial n'est pas nécessaire.
Les plantations sont faites sur des trottoirs qui ont des revête-
ments imperméables: dallages, bitume, asphalle, etc., qui
empêchent la pénétration facile de l'eau et de l'air.
Même sur les emplacements où les trottoirs ne sont pas recou-
verts, le durcissement du sol qui résulte du passage de nombreux
piétons rend la surface du sol également imperméable.
Aussi, dès cette époque, la ville de Paris s'est-elle préoccupée
de remédier à cet inconvénient par des installations de drainages
qui, en facilitant Tarrosage, permettent l'aération du sol. C'est
dans le même but que des grilles en fonte ont été disposées au
pied des arbres, et certaines de ces grilles mesurent jusqu'à
deux mètres de diamètre.
Il est donc bien évident que l'insuffisance de l'aération du sol
est un fait constaté depuis longtemps.
Les causes du dépérissement des arbres dans Paris sont
nombreuses, et elles sont bien connues de l'administration qui
malheureusement ne peut pas toujours y remédier.
Ces causes tiennent d'une part au sol ; de l'autre, au milieu
extérieur. Dans Paris, d'une manière générale, l'étendue de sol
dont disposent les plantations est insuffisante pour assurer une
bonne végétation pendant de longues années. C'est là, on peut
le dire, la cause principale du dépérissement des arbres. On peut
ajouter que les fouilles ou tranchées nécessiiées par les travaux
de voirie ont une action très nuisible lorsque ces fouilles ou
tranchées sont pratiquées dans le voisinage immédiat des arbres
Une cause également très importante est enfin le défaut d'aéra-
tion .
370 PROCÈS-VERBAUX.
Le milieu extérieur est aussi très défavorable, Tair étant
chargé d'éléments nuisibles : fumée, poussière, etc. Mais, le
défaut de lumière est extrêmement préjudiciable et c'est lui qui,
sur un grand nombre de voies, détermine l'étiolement d'arbres,
plongés constamment dans l'ombre projetée par de hautes cons-
tructions.
Malgré toutes ces causes de dépérissement, les plantations de
la ville de Paris sont encore les plus belles du monde. C'est un
fait admis, reconnu par tous.
Après un vote de l'assemblée, M. le président proclame
i'admission de 3 nouveaux membres.
Il annonce que le conseil d'administration a admis à l'hono-
rariat M. François, de Blidah, qui remplissait les conditions
exigées et que, sur la proposition du comité de floriculture, il a
décerné la médaille du conseil d'administration à M. Duval,
horticulteur, rue de l'Ermitage à Versailles, pour ses nombreuses
obtentions de plantes ornementales d'un grand mérite.
Le conseil d'administration a en outre décidé, sur la proposi-
tion du comité de floriculture, qu'un concours de Bégonias aura
lieu en même temps que les concours de Dahlias et de Glaïeuls.
M. le secrétaire général procède au dépouillement de la cor-
respondance qui comprend :
A. — CORBESPONDANCK IMPRIMÉE.
1** Circulaire de la direction de l'exposition nationale et colo-
niale de Rouen annonçant que, pendant la durée de cette Expo-
sition (16 mai — 15 octobre 1896), il sera organisé sept concours
temporaires des produits de l'Horticulture, auxquels pourront
prendre part tous les amateurs, horticulteurs, jardiniers, insti-
tuteurs résidant en France ou dans les colonies.
Le premier de ces concours aura lieu du 16 au 21 mai.
Les exposants n'auront aucun loyer à payer pour la place
qu'occuperont dans ces concours leurs fleurs, légumes et
fruits.
S** Règlement et programme de l'exposition d'Horticulture
qui se tiendra à Soissons, du 24 au 28 juin 1896.
SÉANCE DU i) AVRIL 1896. 371
3" Règleinenl et programme de l'exposition d'Horticulture
qui se tiendra à Vitry-sur-Seine, du 19 au 27 septembre 1896.
4° Résultat des concours de la 164*^ exposition horticole tenue
à Anvers (Belgique), du 29 au 31 mars 1896.
5° Liste des certificats décernés par la Société néerlan-
daise d'Horticulture et de Botanique, dans sa réunion du
14 mars 1896.
6° Règlement et programme de l'exposition d'Horticulture qui
se tiendra au Havre du 16 au 19 mai 1896.
B. — Ouvrages destinés a la bibliothèque.
1° Feuille d'informations du Ministère de V Agriculture, n"^ 15
et 16.
2° Compte rendu du congrès contre le Black-Hot, tenu à Bor-
deaux le 7 décembre 1895, broch. in-8°, 91 p.
3° Compte rendu de V exposition de Versailles, 21-25 sep-
tembre 1895, par M. Félix Sahut, broch. in-8°, 16 p.
4° Les cultures de Ferrières-en-Brie , par M. Félix Sahut,
broch. in-8^ 13 p.
5" Le greffage des Eucalyptus. — Liste des variétés de fruits
les plus avantageuses à cultiver dans la région de Montpellier. —
Le greffage des Chrysanthèmes. — Notices nécrologiques^ par
M. Félix Sahut,
6° Excursion à Saint-Emilion, par M, Eugène Delaire, broch.
in-8«, 16 p.
7'' Le^ Orchidées en Afrique, par M. L. Guillochon; broch.,
14 p.
8" Les Orchidées; travaux mensuels, par M. L. Guillochon;
vol., de 88 p.
M. Bleu a été chargé de faire l'examen de ce livre.
9" Le Jardin de V Herboriste, par M. H. Gorrevon; 1 vol. de
258 p., avec 112 fig. noires.
M. Hariot a été désigné comme rapporteur.
G. — Notes déposées sur le bureau.
1" Travaux à exécuter dans les pépinières, par M. Binant ;
M. Ausseur-Sertier a été désigné pour examiner cette note.
372 PROCÈS-VERBAUX.
2° Moyen de détruire ou d'éloigner les escargots des haies et
bocages, par M. G.-D. Huet.
3° Moyen d'empêcher les plantations d'Oignons d' être arrachées
par les lombrics par M. G.-D. Huet.
M. le secrétaire général annonce que le conseil d'administra-
tion a adopté le programme de l'exposition de Roses qui aura
lieu dans l'hôtel de la Société, les 10, il et 12 juillet 1896. En
raison de l'encombrement des locaux qui résultera des prépara-
tifs de cette exposition, la séance qui devrait avoir lieu le 9 du
même mois se tiendra le jeudi 2 juillet.
D. — Objets présentés pour être jugés par les comités.
Au comité de culture potagère :
Par M. Testard, de Senlis (Oise), 2 pots de Fraisiers; va-
riété /)' Morère. Ces plantes sont très belles et bien garnies de
fruits; elles ont été obtenues de filets repiqués en pots, fin
juillet 1895 et mis en végétation au 25 décembre, dans une
serre ayant une température de 15 à 20 degrés. Une prime de
2° classe est proposée pour cette présentation.
Au comité d'arboriculture fruitière :
Par M. Testard, de Senlis (Oise), 1 Cerisier en pot, variété
anglaise, portant 88 cerises à maturité. Le comité, estimant que
cet arbre a été soumis à une excellente culture et jugeant les
fruits comme étant d'une belle grosseur, vote un rappel de la
prime de l"*® classe qui a été décernée au même présentateur,
pour le même objet, dans la séance précédente.
Au comité de floriculture :
1" Par MM. Vilmorin, Andrieux et G'°, 4, quai de la Mégisserie,
Paris. Un lot de plantes alpestres k floraison vernale compre-
nant : Chrysosplenium aller ni folium L., France; Saxifraga atro-
purpu?'ea Koch, Tyro\;P?'imula marginata Curt., Hautes-Alpes;
P. cortusoidesL.j Sibérie, Japon, Caucase; P. farinosa L., var.
spectabilis; P. Palinuri Petagn., Cap Palinuri; Lycopodium
Selago L., Alpes; Thlaspi vulcanorum Lamotte, Auvergne;
SÉANCE DU 9 AVRIL 1896. 373
Genùana verna L., Alpes ; Androsace lactiflora Fisch., Sibérie;
Corydallls ochroleuca Koch, Italie; Hutchinsia alpîna R. Br.,
Alpes; Myosotis rupicola Sm\lhf Rég. boréales tempérées; plus
un lot de Tulipa Greigi Rgl., du Turkestan. Une prime de
S** classe est demandée pour cet intéressant apport.
2" Par les mêmes présentateurs : 24 Cinéraires hybrides
doubles, variées. Dans une note qui accompagne ces plantes
MM, Vilmorin et C'*' disent que cette collection de Cinéraires
doubles a été obtenue par graines et non par division de touffes.
Les fleurs sont grandes et de coloris très variés. Le comité pro-
pose l'attribution d'une prime de l""^ classe.
3* Par les mêmes présentateurs : 3 pieds en fleurs ô'Incarvil'ea
Delavayi Franch. Yunnan. Cette belle plante a été présentée
pour la première fois, au comité, en 1892 (Prime de 2° classe);
4° Par M. Mousseau, 25, rue de Conslanline, Paris, 1 Clivia
supcrba. Le comité regrette que cette plante ne soit pas accom-
pagnée d'une note de présentation. Dans ces conditions, il ne
peut que réserver son jugement et adresser des remerciements à
M. Mousseau (I).
Au comité des Orchidées :
\° Par M. Verdier (Eugène), 37, rue de Clisson, Paris, 1 Sele-
nipedium hybride, nouveau, qu'il désigne sous le nom de S. Ver-
c?ierï. Cette belle plante est issue du croisement du 5. Wallisii par
le C. Rœzlii; elle rappelle, assez bien, le S. grande dont on la
distingue aisément par son coloris plus pâle, très délicat. Une
prime de l^"" classe est demandée pour cette présentation;
2® Par M. Thibault, jardinier chez M. Libreck, 53, rue du
Ranelagh, Paris : -1 Cattleya citrina, très beau; 1 Angrœcum
Lioneii; 1 Catasetum Hookei^œ; 1 Ly caste Skinneri et 1 Micros-
tylis sp., remarquable par son feuillage brun métallique. On
(i) Les présentateurs sont instamment priés de joindre aux objets
qu'ils soumettent au jugement des comités, une note indiquant les
particularités qui motivent leur présentation. Cette note doit être
signée très lisiblement et doit, en outre, indiquer l'adresse de la
personne qui fait la présentation ou au nom de laquelle la présenta-
tion est faite.
374 PROCÈS-VERBAUX.
propose d'altribuer une prime de 1'^ classe pour l'ensemble de
cette présentation ;
3° Far M. Maxime Jobert, 21, Chemin des Princes à Ghâtenay
(Seine) : 1 Cyp7npedium, présenté comme un hybride nouveau
dont les parents sont inconnus. Celte plante rappelle quelque
peu le C. superciliare ; on propose de décerner une prime
de 3*^ classe à son présentateur;
4° Par M. Auguste Chantin, 83, rue de l'Amiral Mouchez,
Paris : 1 Cattleya Mendeli et 1 Selenipedium grande (prime
de 2*" classe);
5° Par M. Chéron de Liancourt (Oise) : I panier à Orchidées
en engrais aggloméré et dont toutes les parties sont démon-
tables. (Renvoyé pour être soumis à l'expérimenlalion.)
Au comité d' arboriculture d'ornement et forestière :
Par M. le D"" Sauvaigo, de Nice, des fruits de Corypha austra-
lis, récoltés sur un superbe exemplaire cultivé à Nice.
La fructification de ce beau Palmier est encore un fait
rare dans le littoral de la Provence. Le comité adresse de vifs
remerciements à M. le D"" Sauvaigo. Ces fruits prendront place
dans les collections de la Société.
Les propositions des comités, relatives aux récompenses à
décerner pour les présentations sont adoptées.
MM. Teslard, Vilmorin, Andrieux et C", abandonnent leurs
primes au profit de la Société.
M. Huard, trésorier, donne lecture de son rapport sur l'état
des finances de la Société (Comptes de l'exercice 1895).
L'Assemblée, consultée, approuve à l'unanimité les comptes
qui lui ont été exposés, avec la plus grande clai té, par l'hono-
rable trésorier, auquel M. le Président adresse de chaleureux
remerciements de la part de la Société toute entière. Des remei-
ciements sont également adressés à M. P. Lebœuf, trésorier
adjoint et à M. Laffunt, agent général, qui contribuent à la
bonne tenue des comptes de la Société.
SÉANCE DU 23 AVRIL 1896. 375
M. Je secrétaire général dit que c'est par erreur que la lec-
ture du budget de l'année 1896 a été portée à l'ordre du jour
de cette séance, le budget ayant été approuvé en décembre.
Il donne lecture du rapport de la commission de contrôle.
M. le président, et ensuite M. le secrétaire général, expliquent
à l'assemblée que certains relèvements d'évaluations qui ont été
l'objet de critiques de la part de la commission de contrôle, ne
sont pas, comme a pu le croire la commission, de simples majo-
rations; ils sont au contraire, le résultat d'une nouvelle estima-
tion, rendue nécessaire par l'augmentation considérable qui s'est
produite, depuis plusieurs années, dans l'actif de la Société, au
point de vue de son matériel et surtout de sa bibliothèque,
aujourd' hui l'une des plus importantes qui existent parmi les
bibliothèques horticoles.
M. Delessart, rapporteur de la commission de contrôle pour
l'année 1894, prend la parole et dit qu'il s'associe avec énergie
aux explications de M. le secrétaire général, en ce qui concerne
les chiffres de la valeur du mobilier et de la bibliothèque, tels
qu'ils sont portés au bilan de la Société. Il est constant, en fait,
ajoule-t-il, que, notamment, la bibliothèque de la Société aug-
mente de valeur, chaque année, par de nombreux dons et des
acquisitions. Les chiffres indiqués sont plutôt inférieurs à la
valeur réelle des objets qu'ils représentent.
L'un de MM. les secrétaires annonce de nouvelles présenta-
tions et la séance est levée à 4 heures.
SÉANCE DU 23 AVRIL 1896.
PRÉSIDENCE DE M. Albert Truffant, vice-président.
La séance est ouverte à 2 h. 45, en présence de 135 membres :
Il honoraires et 124 titulaires.
M. le Président prononce l'allocution suivante :
Messieurs,
J'ai la triste mission de vous annoncer la grande perle que
vient de faire la Société. Notre éminent et dévoué président,
376 PROCÈS- VERBAUX.
M. Léon Say est mort, il a été enlevé presque subitement
à l'afTection des siens, au respect et à l'amitié de tous ceux qui
ont pu apprécier ses grandes qualités.
Ce matin même, le bureau au complet, sauf M. Henri de Vil-
morin en ce moment en Algérie et excusé par dépèche, a assisté
à ses obsèques. Une place avait été réservée à notre association
qui était représentée par plus de cent de ses membres.
La volonté formelle du défunt nous a seule empêché de
déposer des couronnes sur sa tombe et d'y exprimer les regrets
que sa mort nous cause à tous.
Je n'essaierai pas, Messieurs, de retracer en ce moment la vie
de l'illustre défunt; une plume autorisée écrira pour notre
Journal la biographie de cet homme de bien, de ce savant qui a
rendu tant de services.
Il me suffira de rappeler, combien il aimait, au milieu de ses
multiples occupations, à venir s'intéresser et présider les travaux
de noire Société ; la façon spirituelle, si française et si élégante
avec laquelle il savait faire ressortir et apprécier les résultats du
travail des horticulteurs, et aussi le dévouement dont il a tou-
jours fait preuve chaque fois que nous avons fait appel à son
concours.
L'urbanité de son caractère, sa simplicité étaient proverbiales;
nul mieux que lui ne savait recevoir et faire les honneurs de nos
expositions aux personnages officiels et aux amateurs d'Horti-
culture.
Sa mémoire honorée restera longtemps parmi nous.
Je vous propose, Messieurs, de remettre à la prochaine
réunion toutes les questions à l'ordre du jour et de lever la
séance en signe de deuil.
Cette proposition est adoptée à l'unanimité,
La séance est levée à 3 heures.
UNE MALADIE DU BEGONIA REX. 377
NOiMINATIONS
SÉANCE DU 9 AVRIL 1896.
MM.
1. Gaudon (Jacques), au château de Courances par Milly (Seine-et-
Oise), présenté par MM. Fortin (Casimir) et Savoye père.
2. PoiLON (Gustave), 16, rue Borglièse, à i\euilly-sur-Seine (Seine),
présenté par MM. Lesueur (V.) et Lesueur (E.).
3. Vallerand (Gaston), horticulteur, 23, rue de Boissy à Taverny
(Seine-et~Oise), présenté par MM. Vallerand (E.) et Cappe ( E.).
NOTES ET MÉMOIRES
Une maladie du Bégonia Rex, causée par un Nématode :
LHetecodera radicicola (1),
par M. Gh. Julien.
Maître de conférences de pathologie végétale à l'École de Grignon (2).
Avant de donner un aperçu sur la marche générale de l'affec-
tion, ainsi que sur la nature du parasite qui l'occasionne, nous
croyons bon de rappeler que cette maladie a déjà été signalée à
l'attention des horticulteurs-floriculteurs dans le Jardin^ par
M. Louis Cappe, horticulteur au Vésinet (Seine-et-Oise).
En 1892, M. Louis Cappe (3) écrivait, que le Bégonia Rex
était l'objet de l'attaque d'un insecte très petit, de forme
allongée, d'abord blanc chez les jeunes sujets, pour devenir d'un
jaune grisâtre chez les insectes adultes.
Ce prétendu insecte aurait aussi été observé par M. Massé, un
amateur enthousiaste de Lagny.
(1) Déposé le 26 mars 1896.
(2) Travail effectué au laboratoire de botanique de M. le profes-
seur Mussat.
(3) Le Jardin. Maladie des Bégonia Rex, année 1892, p. 281.
25
378 NOTES ET MÉMOIRES.
« Cet insecte, disent-ils, parcourt le limbe des feuilles en
suivant les nervures qu'il pique dans sa course; les endroits
attaqués prennent une teinte terne, brunâtre, quelquefois lui-
sante, tantôt, ressemblant à la rouille; les feuilles complètement
développées deviennent cassantes, les jeunes feuilles sont arrê-
tées dans leur développement, se recroquevillent, les tissus des
pétioles se désagrègent, et une belle plante peut, en quelques
jours, perdre toutes ses feuilles qui se détachent soit au milieu,
soit à l'extrémité du pétiole. Le mal ne s'arrête pas au feuillage,
la plante entière se ressent de ce brusque arrêt dans la végéta-
lion, et les racines elles-mêmes en souffrent; c'est ainsi qu'on
peut remarquer, à la suite de la chute des feuilles, de petites
boursouflures à l'extrémité et même sur toutes les parties des
racines.
« C'est en vain que l'on essaierait de remettre en bon état les
plantes arrivées à celte extrémité. »
Comme à l'École nationale d'agriculture de Grignon nous
avons eu à souffrir de ravages survenus dans nos cultures de
Bégonias, il m'a paru intéressant d'examiner de près quel-
ques-unes des nombreuses tubérosités qui s'observaient constam--
ment sur les racines des pieds dépérissants.
A un premier examen, c'est-à-dire en décembre 1895, je pus
constater à l'aide d'un grossissement convenable que dans l'in-
térieur de ces sortes de nodosités, et de place en place, il exis-
tait de toutes petites poches globuleuses, transparentes, à l'inté-
rieur desquelles je pouvais distinguer des corps de forme
elliptique, munis d'une membrane limitante avec un contenu;
granuleux au centre. Mais, à ce moment, c'est là tout ce que je
pouvais dire de ces corps étrangers qui se trouvaient comme
noyés dans le tissu radiculaire hypertrophié.
Depuis, je fis plusieurs observations, mais toujours sans en
apprendre rien de plus, et ce n'est que tout dernièrement,,
le 10 mars courant, que je pus me prononcer cette fois sur la
véritable cause de la maladie du Bégonia Rex.
Il s'agit là, non pas du parasitisme d'an insecte comme le
disent MM. Cappe et Massé, mais bien au contraire de ces néma-
todes, ou petits vers miscroscopiques que tout le monde désigne
L.NE -MALADIE ]>L BECjUMA HEX. 319
de|)iiis longtemps sous le nom un peu vague (Vanguillules, et
qui vivent aux dépens des plantes en causant parfois dans les
cultures de très graves dommages.
L'espèce observée par moi est : VHelerodera radkicola, dont
l'histoire n'est plus à faire aujourd'hui, car elle a été très bien
étudiée par M. Garl Millier et décrite dans un ouvrage alle-
mand datant de iSSi.
Ce nématode attaque \me foule de plantes, et pour ne citer que
les espèces intéressantes où il s'est déjà montré, nous relève-
rons de l'excellente étude des maladies vermiculaires des plantes
cultivées, par M. Ed. Prillieux (1), celles qui y sont rapportées.
« Magnus, d'abord, signale ces anguillules sur le Dodarlia
orientalis, puis Greefs sur le Poa anima, le Trilicum repens^ et
diverses espèces de Sediim.
« M Warming en observa sur les racines de VElymus arena-
rius^ sur celles du Linaria vulgaris et du Raphanus Baphanis-
trum.
(( Licopoli, sur diverses Grassulacées, sur la Vigne {Vitis
Labrusca)^ la Chicorée, le Pissenlit, la Carotte, l'Angélique, une
Euphorbe {VEuphorbia Cyparissias) et sur YErythrina crkta-
galli.
« M. Max. Cornu indiqua des galles produites sur les racines
de Sairifoin, et contenant ce qu'il considéra comme des kystes
d'une nouvelle espèce d'anguillule.
« Puis M. Jobert attira l'attention sur une maladie du Caféier,
qui serait due à des nématodes attaquant les racines.
« M. Cornu en retrouve de semblables sur diverses Rubiacées
cultivées dans les serres.
« Enfin, M. Frank a observé des renflements analogue* sur
des racines de Dracœna, de Coleus, de Balisier, de Laitue, de
Poirier, et on lui doit d'intéressantes expériences qui ont soli-
dement établi l'identité des nématodes qui attaquent toutes ces
plantes précitées ».
(1) Annales de la science agronomique. Année d88o, t. Il, p. 25
et suivantes.
380 NOTES ET MÉMOIRES.
Nous ajouterons donc à cette liste déjà longue, les Bégonias à
feuillage ornemental [Bégonia Rex et hybrides).
Les plantes malades montrent sur leurs racines de nombreuses
galles, dont la grosseur varie ordinairement entre celle d'une
tête d'épingle et celle d'un pois ordinaire.
Sur le rhizome, ainsi que sur le pétiole des feuilles, le mal est
représenté par des excroissances irrégulières 'de forme, mame-
lonnées, de dimensions'variables el simulant bientôt des sortes
de chancres par suite de la décomposition du tissu hypertrophié
qui commence à se produire dans les petites dépressions. Celte
décomposition s'observe également dans les tubérosités radicu-
laires, et, dans un cas comme dans l'autre, la pourriture ne tarde
pas à gygner les tissus sains de la tige ou de la racine.
Dans une coupe de tissu ainsi hypertrophié en galle, on
trouve des kystes remplis d'oeufs ou d'anguillules filiformes en
voie d'éclosion.
Ces kystes ont la forme d'un petit ballon de chimiste, mais un
ballon dont le col est terminé par une tète de nématode armée
d'un stylet. C'est le corps de la femelle rempli d'œufs.
Les œufs s'y développent à l'intérieur de la galle, puis les
larves éclosent et sortent au dehors en traversant les tissus
décomposés de la racine gonflée, pour aller infester de nouveaux
pieds.
M. Frank a vu au printemps les larves pénétrer dans les parties
jeunes des racines; elles s'enfoncent plus ou moins profondé-
ment dans l'écorce, et même au delà jusque dans le cylindre
central; puis bientôt le gonflement se produit dans tous les
points où elles se logent, les cellules grandissent et se multi-
plient; le parenchyme s'hypertrophie de façon à former une
tubérosité charnue qui est la galle dans laquelle se développent
les Helerodera.
Les kystes observés par nous mesuraient de O^'^jôOO à
0°'°',900 ballon et col compris.
Les œufs de l'intérieur, de forme ellipsoïdale, présentaient
comme dimensions : 0"™,092 pour le grand axe et 0™'",032 pour
le petit.
Et les larves vermiculaires que nous trouvions çà et là voya-
UNE MALADIE DU BEGONIA REX. 381
géant dans la coupe microscopique mesuraient en longueur
depuis 0""%400 jusqu'à 2 millimètres.
A
O%i400
.j:^.ô
00
<.
^'K^
jZ^^o .
IJM
Figu.-es U à io.lHeterodera radicicola en divers états.
Eifiii, nous avons eu la chance d'observer des larves en train
de se changer, les unes en femelles, les autres en mâles et
présenter les formes qui sont données par les figures ci-jointes :
382 NOTES ET MÉMOIRES.
Le mal étant maintenant connu et rapporté à sa véritable
cause, il nous sera dès lors permis de rechercher un procédé pra-
tique pour le combattre efficacement.
M. Louis Gappe dit avoir obtenu de bons résultats en prati-
quant, deux à trois fois par semaine, des fumigations de nico-
tine dans la serre.
Nous croyons pouvoir recommander l'emploi des divers insec-
ticides connus et particulièrement du sulfure de carbone qui
s'est montré efficace dans nombre de cas analogues.
En tout cas, c'est au départ de la végétation qu'il conviendra
d'appliquer les traitements, puisque c'est à ce moment que nous
avons pu suivre l'évolution des œufs enkystés, c'est-à-dire les
voir se transformer en larves d'abord, puis en animalcules
sexués mâles et femelles ensuite. Or, c'est surtout à l'état de vie
active que nos anguillules auront à souffrir du traitement, car il
ne faut point oublier que les kystes ou femelles pondeuses sont
noyés dans les tissus et que, par conséquent, pour les détruire à
cet état, on porterait du même coup préjudice aux racines et
partant à la plante tout entière.
Du reste, d'après ce que j'ai pu constater par observation
directe, l'immersion des racines, porteuses d'anguillules, dans
l'eau ordinaire pendant un séjour de vingt-quatre à quarante-
huit heures serait suffisante pour tuer tous les individus non
enkystés.
Par conséquent, il y a lieu d'expérimenter, je crois, dans ce
sens, et il est à espérer qu'en pratiquant l'immersion convena-
blement prolongée des plantes infestées, on réussirait à se
débarrasser de cet ennemi de nos plantes ornementales. Ce
serait un traitement à la portée de tout le monde et qui aurait
l'avantage d'être ni coûteux, ni difficile à mettre à exécution.
M. Kùhn recommande bien de recourir à des plantes-pièges,
mais c'est un procédé qui ne peut avoir son application en horti-
culture; d'abord, parce qu'il fait perdre du temps, et on ne peut
d'autre part songer à venir cultiver des salades au milieu de nos
plantes de serre.
J'aurai l'avantage cette année d'essayer le procédé par immer-
sion à l'eau concurremment avec les injections insecticides sur
LA CANAIGRE. 38U
■des plantes présentant les premiers symptômes de la maladie,
■et aussitôt mes expériences terminées, je me ferai un plaisir d'en
■communiquer les résultats à la Société nationale d'Horticulture.
La Ganaigre,
{Rumex hymenosepalus),
par M. le D^ Trabut (1).
La Canaigre est une Patience originaire du sud de la Cali-
fornie, de TArizona et du nord du Texas.
Cette grande Oseille couvre, dans ces régions, d'immenses
étendues; elle végète pendant l'hiver, puis disparaît pendant la
période de sécheresse. La racine, tubéreuse, rappelle celle du
Dahlia, mais elle renferme de très fortes proportions de tanin.
Des usines préparent déjà, sur les lieux, des extraits tanniques
-très estimés. La station expérimentale de l'Arizonaa publié deux
•notes intéressantes de M. Gulley sur cette plante industiielle
(1892 et 1893).
Depuis, je poursuis l'étude de rnci'liîn.-ilniion de la Ganaigre
^n Algérie où celte Polygouée jt.u.iii avuic tonvc un climat qui
.lui convient.
Frappé de l'ampleur du feuillage de la Ganaigre et de son
abondance j'ai fait préparer les feuilles de la Ganaigre à la ma-
nière de l'Oseille et j'ai obtenu un mets très acceptable.
G'est une Oseille- E pinard ayant la plus grande ressemblance
avec la Patience ordinaire qui est trop peu utilisée.
Je ne pense pas que ce légume nouveau soit appelé à prendre
une grande place dans la consommation, cependant il doit être
signalé, et, par sa rusticité, il mérite une place dans les jardins
■des cultivateurs des pays méridionaux.
La Ganaigre est légèrement laxative, elle peut à ce point de
vue être recherchée comme un aliment hygiénique.
La culture de la Ganaigre est fort simple; les rhizomes tubé-
(1) Déposé le 26 mars 1896.
384 RAPPORTS.
risés se plantent à 60 centimètres dans un terrain ameubli. La
plante persiste plusieurs années.
On peut aussi multiplier la Canaigre de graines, il convient
alors de semer en pépinière et de repiquer les jeunes plantes
la deuxième année. La Canaigre est certainement plus intéres-
sante comme plante industrielle et, à ce point de vue, elle ne
manquera pas d'attirer l'attention des agriculteurs des bords de
la Méditerranée.
RAPPORTS
Sur un ouvrage de M. Anatole Cordonnier intitulé :
LES Engrais pratiques en horticulture (1),
par M. Ernest Bergman, rapporteur.
Notre collègue, M. Anatole Cordonnier, de Bailleul, est l'au-
teur d'une excellente petite brochure dans laquelle il traite, en
théoricien et en praticien, des engrais chimiques en horticulture ,
s'appliquant spécialement à la culture fruitière sous verre^
aux arbres en pots et à la culture du Chrysanthème à grande
fleur, où il est passé maître.
L'auteur, après avoir fait l'historique des engrais, en avoir
examiné les avantages et les inconvénients, s'est trouvé, dit-il,
en face d'un problème à résoudre qu'il énonce ainsi : « Trouver
une formule d'engrais remplaçant avantageusement le fumier,
pouvant être incorporé au sol sans endommager les racines
non susceptible d'être enlevé par l'eau des arrosements, et ce-
pendant mettant à la portée des plantes une nourriture abon-
dante, substantielle et variée, assimilable au fur et à mesure de
leurs besoins, une nourriture qui leur plaise réellement et
qu'elles puissent digérer volontiers, par conséquent. »
C'est à la suite de différents essais qu'il a trouvé et baptisé
1) Déposé le 26 mars 1896.
SUR UN OUVRAGE DE M. A. CORDONNIER. 385
deux mélanges d'engrais : L'Engrais des Grapperies, s'appli-
quant surtout aux Vignes et aux arbres fruitiers, « l'Engrais
Papillon spécial aux Chrysanthèmes. M. Cordonnier nous fait
ensuite une comparaison fort intéressante entre la culture frui-
tière sous verre en France et à l'étranger, puis donne des
conseils pour la plantation et la conduite des Vignes, Pêchers
et autres arbres fruitiers en pots, Chrysanthèmes, conseils qu'on
ne saurait mieux faire que de suivre, étant donné les ma-
gnifiques résultats obtenus annuellement par l'auteur, tant dans
son premier établissement de Roubaix que dans sa nouvelle ins-
tallation modèle de Bailleul.
M. Cordonnier termine sa brochure par la culture du Chry-
santhème, puis par quelques indications sur l'emploi et les
résultats des engrais en culture maraîchère ou potagère.
En somme, brochure que liront avec fruit tous ceux qui s'occu-
pent de la culture des arbres fruitiers ou autres plantes avec
accompagnement d'engrais. Elle est d'autant plus utile que
les résultats constatés ont été obtenus, par l'auteur lui-même, sur
une grande échelle et non par des expériences de laboratoire
sur deux ou trois végétaux. Tous ceux qui ont pu visiter les éta-
blissements de Roubaix et Bailleul savent quel grand pas M. Cor-
donnier, a fait faire à la culture fruitière française sous verre;
c'est ce qui nous engage à demander l'insertion du présent
rapport dans notre Journal et son renvoi à la commission des
récompenses.
386 REVUE DES PUBLICATIONS.
REVUE
DES PUBLICATIONS FRANÇAISES a ÉTRANGÈRES
1. Publications françaises,
par M. D. Bois.
Bulletin de la Société des Agriculteurs de France. — Session
de 1896, 2« fascicule.
Sur la cultwe des Champignons de couche, note de M. Gostan-
tin, p. 471. — Deux maladies principales attaquent le blanc de
Champignon : le vert-de-gris et le chanci; ces affections sont
dues à deux parasites : le Myceliophthora lutea et le Clitocybe
candicans ou le Pleurotus mutilas.
Afin de se rendre compte de l'importance économique des
maladies du blanc, MM. Gostantin et Matruchot ont opéré de la
manière suivante : ils ont lardé dans des meules : i° du blanc
non malade provenant de champignonnistes; 2° moitié blanc
sain -|- moitié blanc vert-de-grisé; 3° moitié blanc sain -|- moi-
tié blanc atteint de chanci; i*" blanc atteint de chanci seul;
5® blanc atteint de vert-de-gris seul.
Des essais ont été faits, les uns en carrière de champignon-
niste, les autres dans un hangar.
Les résultats en carrière ont été les suivants :
RECOLTE
par mètre.
Blanc sain, seul 1»^560
Blanc sain -f blanc vert-de-grisé 0 4~5
Blanc sain -f blanc chancié 0 900
Blanc chancié, seul 0 260
Les résultats sous un hangar ont été les suivants :
rUBUCATIONS FRANÇAISES. 387
RÉCOLTK
par mètre.
Blanc <aiii 4- l^^^iïi*^ ^■'^rt-de-grisé .... O** 870
Blanc sain + blanc chancié 0 400
Blanc vert-de-grisé, seul 0 000
Blanc chancié, seul 0 025
Ort voit, d'après les chiffres précédents, quelle est l'impor-
tance considérable de ces parasites du mycélium au point de vue
du rendement.
Pour obvier à ces maladies, les champignonnistes ont recours
à deux procédés : 1°ils n'achètent que du blanc frais; â"* ils ont
recours très fréquemment au blanc vierge.
Le blanc frais leur permeî, en partie seulement, de re-
connaître les maladies, par la vue et par l'odeur; mais bien
souvent les parasites leur échappent, et le rendement diminue
de plus en plus, ils disent que le blanc s'use. C'est pour cela
qu'ils ont recours au blanc vierge, nom sous lequel ils désignent
celui qui s'est développé spontanément par germination d'une
spore ou semence du Champignon de couche.
Le blanc que Ton peut obtenir par la germination des spores
doit donc être identique au blanc vierge. Ce blanc, MAL Gos-
tantin et Matruchot l'ont obtenu depuis deux ans déjà, et, de
plus, ils réalisent son développement en milieu stérilisé.
L'expérience en grand paraît avoir pleinement vérifié que le
blanc stérilisé est un blanc de premier ordre. Des essais faits en
carrière par MM. Costantin et Matruchot ont donné les résultats
suivants :
Une meule de 6 mètres, ensemencée avec du blanc stérilisé, a
donné des volées régulières tous les dix jours :
RÉCOLTE
i'e volée ^1^900
2° — 8 300
3« — 5 050
4e — 4 100
Récolte totale 21^350 pour 6 mètres.
Récolte au mètre : 3 kil. o60.
Il n'y a pas eu un seul Champignon malade dans la meule.
388 REVUE DES PUBLICATIONS.
Pendant la même année ou les années précédentes, les ré-
coltes obtenues avec des blancs de champignonnistes ou de grai-
netiers ont été de 2 kilogrammes au mètre, 0 kil. 860, 4 kil. 560 :
un blanc a donné une récolte nulle. Ces essais prouvent une
supériorité marquée du blanc stérilisé.
Le blanc levé à l'aide du blanc stérilisé a donné :
Blanc de 1" rapport, en cave S'' 250 au mètre
— — sous un hangar . . . . o 050 —
— — dans une serre .... 4 950 —
Le blanc de 2^ rapport, en carrière, a donné. 3 150 au mètre.
Afin de faire comparer le blanc stérilisé au blanc vierge,
MM. Gostantin et Matruchot se sont adressés aux champignon-
nistes de profession, et en particulier aux membres du Syndicat
des champignonnistes de France, afin de faire des essais en grand.
Un de ces praticiens a lardé 100 mètres de meules avec du
blanc de 2® rapport, et a obtenu 5 kilogrammes par mètre.
Sauf un très petit nombre d'insuccès, dus souvent à la mau-
vaise qualité du fumier et à la malveillance des ouvriers,
presque tous les résultats ont été bons ou très bons. Un champi-
gnonniste de Lille, qui a opéré sur mille mises, déclare qu'a-
près une première culture en cave, le blanc stérilisé donne le
rendement que l'on obtient avec les meilleurs blancs vierges.
Relativement à la sélection, les premiers résultats obtenus
semblent se confirmer : les Champignons blancs donnent, par
la germination de leurs spores, un mycélium reproduisant des
Champignons blancs, etc. Parmi la descendance d'un gros
Champignon, on a obtenu un Champignonpesant 460 grammes.
Comptes rendus de rAcadémie des Sciences, 23 mars 1896.
Sur deux nouvelles Bactériacées de la Pomme de tef^e^ par
M. Ë. Roze, p. 750. — Nous avons, dans le dernier cahier du
Journal, analysé une note de M. Roze sur les maladies de la
Pomme de terre causées par des Bactériacées (voir p. 326). La
méthode de culture, qui a permis à l'auteur de constater l'habi-
tat d'un Micrococcus dans les tissus gangrenés de la Pomme de
terre, Richter's Imperator, a eu ce même résultat de forcer.
PUBLICATIONS FRANÇAISES. 389
pour ainsi dire, deux autres espèces du même genre à déceler
leur présence dans le parenchyme de tubercules de Pommes de
terre plus altérés et déjà envahis par des Mucédinées parasites,
qui ne permettaient pas d'en soupçonner l'existence.
M. Roze désigne la première de ces espèces sous le nom de
Micrococcus flavidus, en la considérant comme pouvant être la
cause d'une maladie de la Richters Imperator, autre que celle
produite par le M. Imperatoris précédemment décrit, mais plus
rare, car, dans tous ses essais de culture, M. Roze n'a pu obtenir
ce Micrococcus que sur un seul tubercule.
La seconde espèce serait, au contraire, plus répandue, car
elle est apparue sur des tubercules avariés de diverses variétés :
Violette grosse, Blâue Riesen, Czarine, Hillner frvhe Kartoffel,
et surtout la Victor. Pour rappeler la couleur de ses colonies
blanchâtres, M. Roze lui donne le nom de 3J, albidus.
L'auteur signale la grande influence non seulement de l'air
humide sur la sortie des colonies de Micrococcus, mais de l'eau
elle-même, et il en conclut que la conservation des Pommes de
terre, pendant l'hiver, exige des milieux aussi peu humides que
possible, si toutefois elles ne sont pas elles-mêmes déjà préala-
blement contanniinées dans le sol des cultures par ces Micro-
coccus,
Comptes rendus de l'Académie des Sciences, 23 mars 1896.
Sur la végétation dans une atmosphère viciée par la respiration.
Note de iM. Louis Mangin, p. 747. — De Saussure, Bœhm,
M. Jentys ont déjà mis en évidence l'influence nocive de l'acide
carbonique sur la végétation, mais ils n'ont pas tenu compte de
la diminution de pression de l'oxygène; M. Mangin a pensé que
de nouvelles recherches sur ce sujet n'étaient pas inutiles.
Au lieu de soumettre les plantes à l'action d'une atmosphère
artificielle, il a utilisé la respiration des sujets en expérience
pour modifier la composition de l'air, au moyen d'un dispositif
analogue à celui que MM. Brown-Séquard et d'Arsonval ont
employé dans leurs recherches sur la toxicité de l'air expiré par
les animaux.
390 REVUE DES PUBLICATIONS.
Les résultais des premières expériences^ exécutées pendant
l'hiver sur des graines et des tubercules, sont concordants.
Diminution de l'activité resjnratoire . — Aussitôt que les graines
ou les tubercules passent de la vie ralentie à la vie active,
raccumulalion de l'acide carbonique et l'appauvrissement en
oxygène provoquent, toutes choses égales d'ailleurs, une dimi-
nution de l'activité respiratoire. C'est ce que l'auteur montre
dans un tableau où le n° 1 désigne des plantes vivant dans un
milieu contenant de 1 à 3 p. 100 d'acide carbonique, tandis que
pour les plantes du n° 2, cette proportion varie de 2 à i et
5 p. 100.
La conséquence naturelle de cette diminution de l'activité
respiratoire est un ralentissement notable de la croissance
signalé déjà par Bœhm et par M. Jentys. Voici quelques-uns des
chiffres obtenus par M. Mangin.
POIDS FRAIS
no 1. no 2.
Cresson alénois 35o6 23^1
Orge, plantes entières 41 0 40 0
— tiges et feuilles 12 0 3 0
Pois 53 5 42 o
Modification du phénomène respiratoire. — Dans une atmos-
phère viciée, la nature des phénomènes d'oxydation est changée,
car le rapport Go- des gaz absorbés ou dégagés augmente chez
les individus qui séjournent dans l'air enrichi en acide carbo-
nique, appauvri en oxygène.
Le séjour, dans une atmosphère viciée, diminue dans une
proportion considérable, parfois de moitié, la quantité d'oxy-
gène employée à des réactions autres que la formation d'acide
carbonique, et, par suite, la nutrition des plantes est profondé-
ment troublée.
M. Mangin se propose, en étendant ces recherches à un grand
nombre de plantes et particulièrement aux arbres, d'établir la
part qui revient, dans ces troubles nutritif», à l'accumulation de
Tacide carbonique et à la diminution de l'oxygène.
On voit déjà, par ces résultats, l'importance des observations
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 391
sur l'analyse de l'atmosphère du sol dans les terres non remuées
et, principalement, dans les plantations des villes.
2. Publications étrangères
par M. P. Hariot.
The Garden. — Les Masdevallia ont été, au début des premières
introductions, les plus goûtées de toutes les Orchidées. On
peut dire sans trop exagérer qu'elles ont valu leur poids d'or.
Aujourd'hui elles sont un peu délaissées, malgré la bizarrerie et
l'originalité de leurs fleurs. Le Garden leur consacre un article
et donne la liste des espèces les plus recommandables telles
que Masdevallia amahilis, du Pérou, introduit en 1874, Davisi, de
la même région (1875), Harryana de la Nouvelle-Grenade (1859),.
igiiea, de même origine (1871), Lindeni (1872), Veitchi, im-
porté du Pérou en 1868. Le Masdevallia ChimœiYi appartient
à une section spéciale et doit être compté parmi les plus beaux
représentants du genre, ainsi que le Masdevallia tovarensis
si remarquable par ses fleurs d'un blanc pur. Les Cœlogyne
sont plus populaires ; on les rencontre plus fréquemment. Le
Cœlogyne cristata est bien certainement une des Orchidées les
plus ornementales; rien n'égale la beauté de ses fortes touffues
couvertes de fleurs. C'est une des espèces les plus anciennement
introduites du nord de l'Inde, en 1837, en compagnie du Cœlo-
gyne barbata ; le C. ocellata a fait son apparition en Europe,,
en 1822 et le C. Massangeana, de l'Àssam, en 1879. Dans l'in-
tervalle, les cultures se sont enrichies des C. speciosa^ de Java,
en 1845; asperata, de Bornéo, la même année; corrugata, de
l'Inde, en 1864.
Les Hippeaslrum sont en Angleterre l'objet d'une culture toute
particulière ; il ne faudrait pas croire cependant que nos horti-
culteurs français ne fussent capables de la pratiquer avec succès,
témoin les obtentions remarquables de M. Trufl'aut. Une note
est consacrée à VBippeastnun brachyandrum et aux espèces voi-
sines. La première mention de cette joHe plante a été faite en
1883, par M. Baker, d'après un spécimen provenant de la Repu-
392 REVUE DES PUBLICATIONS.
blique argentine; les fleurs dressées, en entonnoir, sont roses au
sommet et marquées de cramoisi foncé à la base. On peut re-
commander encore les Hippeastrum advenum, chilense, roseum,
Herberilanum^ pratense, bifidum eiBagnoldi tous originaires du
Chili.
Les roses de Noël [Chnslmas Roses) jouissent en Angleterre
d'unefaveur toute marquée. Aussi n'est il pas étonnant qu'on ait
recherché l'obtention de variétés aussi ornementales que possible.
VHeileborus n'iger altifolius ou maximus commence à fleurir
en octobre et donne ses fleurs sans interruption jusqu'après le
jour de Noël ; VH. Jiivernis ou Saint Brigids Christmas Rose,
cultivé en Irlande, est une des plus belles variétés, à fleurs
délicates d'un blanc absolument virginal qui tranche agréable-
ment sur le ton vert pâle des tiges. A signaler encore les
variétées the Riverstun qui paraît être le produit d'un croisement
entre les deux précédents et the Bath d'origine autrichienne.
Les Années [Inuld) sont bien peu connues dans nos cultures et
pourtant leur éclatante floraison devrait les placer au premier
rang des plantes vivaces à fleurs jaunes; elles se multiplient
avec la plus grande facilité et ne demandent presque pas de
soins. Nous ne parlons pas de la grande Aunée, plante médicinale
dont la racine aromatique entre dans la composition du Vermuth
di Torino; mais nous recommanderons les Inula Oculus-Christiy
Hookeri, grandiftora et tout spécialement VInula glandulosa^
qu'on rencontre bien rarement, bien qu'il ait été introduit du
Caucase dans les premières années de ce siècle.
Les Chrysanthèmes précoces sont de plus en plus recherchés
et à juste titre. En les combinant avec les variétés dont la flo-
raison peut être retardée, on arrivera à être approvisionné
depuis la fin du mois d'août jusqu'au mois de mars de l'année
suivante, c'est-à-dire pendant six mois. Il est bien peu de plantes
qui présentent de pareils avantages. Mais à mesure que le nombre
des obtentions augmentera, le choix raisonné s'imposera. C'est
ce que l'on peut déjà faire maintenant en ne recommandant aux
amateurs qu'un petit nombre de variétés qui aient fait leurs
preuves. Le Garden donne une liste de 20 formesjaponaises, douze
chinoises, où nous remarquons : Madame Carmiaux, Madame
PUBLICATIONS ÉTRAxNGÈRES. 393
Marie Masse, Madame Léon Carnot, Surpasse Gustave Griinerwaldj
Ambroise IJiomas, Ladie Wright, Préfet Cassagneau parmi les
premières, Lyon, Blushing bride, Alice Butcher, Liltle Bob, etc.
parmi les secondes.
Les arbrisseaux et arbustes sont largement représentés. Dans
une liste d'espèces ou variétés récompensées en 1895 nous avons
à citer le Lilas double la Tour d'Auvergne à fleurs d'abord
pourpres puis lilacées, Philadelphus Boule d'argent obtenu en
croisant le P. Lemoinei avec une variété à fleurs doubles du vul-
gaire Seringat, le Sorbus Aucuparia à fruits jaunes, le Robinia
neo-mexicana découvert en 1851, introduit récemmentet qui n'a
donné ses premières fleurs en Europe qu'en 1 891 , VAbies Doiiglasii^
glauca pendula, le Rhododendron à. feuilles i^ouvpres trouvé dans
un semis de R. ponticum, etc. Il n'est pas superflu de rappeler
la valeur ornementale de ïHippophae au feuillage gris argenté
et aux fruits orangés et le délicieux parfum du Daphne Meze-
reum qui développe ses fleurs roses le long des rameaux avant
l'apparition des feuilles.
On a dit, il y a longtemps pour la première fois, et la chose est
universellement admise, que les fleurs jaunes sont, sinon de toutes
les plus brillantes, du moins les plus voyantes, aussi leur nombre
est-il respectable dans les jardins. Les arbrisseaux qui présentent
celte coloration jouissent en même temps de cette particularité
que la plupart d'entre eux entrent en floraison au premier prin-
temps : le Cornouiller de nos bois, le Mahonia, et V /lamamelis
arborea du Japon, le Jasminum nudiflorum^ les superbes Forsy-
thia également d'origine asiatique.
Les végétaux grimpants se prêtent à de nombreuses applica-
tions artistiques que l'auteur d'un article spécial résume en
quelques pages. Les « Climbers » y sont étudiés d'après leur vi-
gueur qui permet de les faire grimper sur des arbres ou sur des
buissons, d'en édifier des pergolas ou des berceaux, d'après leur
rareté ou le renom ornemental qu'ils ont acquis. Sont tout
spécialement recommandés dans l'un et l'autre cas, les Clematis
montana et Viticella^ le Vitis Coigneticey les Rosiers grimpants,
le Smilax aspera, les Passiflores, Glycines, les Jasmins, les
Lardizabala, Bomarea^ Rhynchospermum^ Lapageria^ etc.
26
394 HKVLl': DES l'UlUJCATIO.NS.
A lire d'intéressanls renseigoemenls sur la culture des Ste-
phanotis, des F ucharis eisuv les jardins rie marais « Bog Garden ».
The Gardeners' Chronicle. — Quelques pkntes nouvelles ou
peu connues à signaler : Asplenium Perk'msi, de la Guyane
anglaise, voisin de l'A. rulaceum, mais s'en distinguant par son
port plus lâche, ses pinnicules moins développées, la fragilité et
la teinte de ses frondes; Vigna slrobilophora, Légumineuse de
grande taille, du Mexique, à racine tubéreuse, à feuilles trifo-
liolées, à fleurs nombreuses teintées de rose pâle sur l'étendard,
tandis que la carène et les ailes sont colorées en pourpre; Mas-
devallia Curlei^ bybiide provenant du croisement du 37. macrura
avec le M. tovarensis ; Hakea multilineata, var., charmante Pro-
téacée,de Victoria, à épis de fleurs carminées au centre, passant
graduellement au vert pâle à l'extrémité des styles.
Le Cypripedium TruffaïUi mérite une mention spéciale. C'est
une superbe plante, probablement un hybride naturel des
C. villosum et Boxalli atratum. Les feuilles rappellent celle du
C. Sanderianum ; les pétales sont ciliés, spatules, bien plus
larges que ceux du C. villosum, tachetés à leur base de pourpre
foncé; le labelle est jaune citron à la base et pourpre foncé
dans le reste de son étendue. Il a été importé avec un lot de
C. Boxalli.
C'est en 1856 que James Veitch envoya à Lindley le premier
hybride artificiel d'Orchidées, le Calanlhe Dominii. A cette époque
on connaissait quelques hybrides naturels parmi les espèces
Indigènes mais les genres exotiques n'ont réellement fait parler
d'eux que pi us tard et ils se sont largement rachetés. La première
plante qui se soit trouvée dans ce cas parait être le Phalœnopsls
inlermedia, introduit en un pied unique dès 1853 et dont Lindley
avait soupçonné, sans pouvoir l'affirmer, la nature hybride.
A propos d'Orchidées, il est toujours intéressant d'appeler
l'attention sur les anomalies qu'elles peuvent présenter. C'est
ainsi qu'un Lxlia et VOdontoglossum Andersonianum ont été
rencontrés, avec des pseudobulbes ramifiés, qu'un Cattleya
labiaia a été remarqué avec des pseudobulbes munis tantôt d'une
seule feuille, tanlôt de deux feuilles. Ce dernier cas prête à plu-
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 395
sieurs hypothèses : est-ce l'effet d'un excès de vigueur et de
végétation? est-ce un retour à une première condition? est-ce
le résultat d'un croisement ancien avec dissociation et retour
vers les t3'pes générateurs ?
Parmi les nombreux articles et notes que renferme le Garde-
ners'Chronicle, nous signalerons quelques considérations sur la
flore de l'Altaï de la Sibérie occidentale, flore caractérisée parles
Caragana, les Rosa platyacantha ei Gebleriana, des Ribes, deux
lamarix, le Cotoneaster uniflora, des Lonicera, le Rhododendron
dahuricum^ des Juniperus^ etc., pour les arbustes; des iris, Pri-
mevères, Gentianes, Tulipes, Lis, Fritillaires, Saxifraga crassi-
folia, Viola altaica regardé quelquefois comme le prototype de la
Pensée des jardins, Anémones, etc., parmi les plantes herbacées ;
des réflexions qui ne manquent pas d'intérêt sur les jardins sau-
vages « Wild Gardens » et leur composition, où sont recom-
mandées nombre de plantes vivaces : les Salicaires, les Epilobes,
l'Aconit en compagnie des Belianthus, des Narcisses, des Ané-
mones, des Fougères, etc. Oreocome Candol/ei, Ombellifère dont
nous ne soupçonnions pas la valeur ornementale, etc.
Qu'est-ce que le Cèdre de l'Afrique centrale? Et d'abord
existe-t-ilun Cèdre dans cette région? Quoique ce ne soit pas un
Cedrus, la Gonifère découverte par M. Whyte sur le plateau de
Mlange n'^n constitue pas moins un fait des plus intéressants.
Elle appartient au genre Widdringloma, très voisin des Cyprès,
et elle est le premier représentant de cette famille, constaté avec
-certitude dans le sud de l'Afrique. •
VAristolochia gigas Sturtevantiei^t regardé comme une plante
<\m demande le séjour dans la serre; il en est du moins ainsi en
France et en Angleterre. Aux Etats-Unis cette Aristoloche paraît
devoir être plus robuste et moins fragile, car elle pousse parfai-
tement et donne ses fleurs en plein air dans les jardins de la
Présidence, à Washington.
Nous constatons avec plaisir que le jardin d'Acclimation du Bois
de Boulogne est très favorablement jugé par le recueil anglais.
Il est con)paré à un établissement composite dans lequel le Royal
Bolanic elle Zoological Garden se coudoieraient avec une teinte
de South Kensington^ aussi remarquable, au point de vue du règne
396 REVUE DES PUBLICATIONS.
végétal que du règne animal. Il n'y manque rien : « muséums,
lecture-roomsy concert-halls and the inévitable Café >.
Garden and Forest. — Le journal américain signale deux
végétaux indigènes dont l'un est caractéristique d'une région,
VOpuntia arborescens, le Tasago des Mexicains, qui croît dans le
sud-ouest des Etats-Unis; ses fleurs varient du jaune verdâtre,
au rose, au pourpre et au magenta. Son bois réticulé est utilisé
pour la fabrication d'objets légers, d'articles de fantaisie, de
caisses, de cadres. L'autre est le Populus heterophylla^àxx sud de
TAlabama et de la vallée du Mississipi. C'est un arbre qui atteint
90 pieds d'élévation sur 2 à 3 pieds de diamètre; introduit en
Europe à la fin du siècle dernier, il ne se rencontre, selon toutes
probabilités, que très rarement dans les cultures.
Les Stuartia sont des arbustes voisins des Camellia dont ils
diffèrent surtout par leurs feuilles caduques. Deux espèces sont
originaires des Etats-Unis, les autres sont asiatiques. L'une
d'elles, le Stuartia pseudo- Camellia est très ornemental; son
feuillage est vert sombre; ses fleurs sont larges, de texture
délicate, à pétales blancs sur lesquels tranche la teinte purpu-
rine des étamines.
Kew Bulletin. — Le Pourridié, qui fait tant de ravages en
Europe, est remplacé, à la Nouvelle-Zélande, par un Champignon
croissant sur les racines des arbres fruitiers où il cause des
dégâts importants. M. Massée a donné à ce cryptogame le nom
de Rosellinia radiciperda, et il a pu en étudier les difl'érentes
formes.
Revue de l'Horticulture belge et étrangère. — Le Lilium
nepalense est une des plus belles espèces du genre; ses fleurs
sont grandes (12 centimètres de largeur), colorées en jaune
pâle et largement marquées de pourpre extérieurement à la
base. C'est une espèce voisine du L. sulphureum, introduite en
1825, puis réintroduite par le général Gollett en 1889. Les Nerine
sont peu cultivés de nos jours, à l'exception du Lis de Guernesey
[Nerine sarniensis), originaire du Gap et naturalisé dans une
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 397
des îles normandes depuis environ deux siècles. Ce sont de jolies
plantes bulbeuses où tous les coloris sont représentés, depuis le
blanc jusqu'au rouge écarlate avec des dimensions florales
variant de 4 à 18 centimètres.
L'Illustration horticole. — Iris parvar? Quel nom bizarre,
ne peut-on manquer de dire et que peut-il bien vouloir signi-
fier? Il rappelle tout simplement dans sa barbarie, qu'il a été
imaginé pour un croisement des Iris paradoxa et variegafa tout
comme le Cypripedium concolaivre remet en mémoire les C. con-
color et Laivrenceanum.
Le Cypripedium insigne Luciani fait partie de ces formes à
fleurs jaunes qui font une apparition assez fréquente depuis
quelque temps. Le pédoncule lui-même est d'un vert jaunâtre
et non brun sombre comme dans le type.
A signaler encore : Dracœna Rigoutsi issu du D.australis, qui
ne difl'ère de la variété aureostriata que par la disposition inverse
des panachures; Rodriguezia Lindeni, nouvelle espèce d'Orchidée
voisine du R. pubescenSy mais à fleurs plus larges et dont toutes
les parties sont complètement glabres; Verscha/feltia splendida,
des Seychelles, aux larges feuilles échancrées au sommet, au
tronc recouvert d'épines noires et longues, fixé au sol par de
solides racines adventives.
Journal des Orchidées. — Sous le nom de Cypripedium perdu
il est question du C. Fairieanum dont l'habitat n'a plus été
retrouvé depuis 1866, date de sa seconde introduction, la pre-
mière ayant eu lieu en 1857. Actuellement il est une des plus
rares espèces du genre.
V Odontoglossum prœsians vrai est-il bien connu? 11 semble
résulter de l'étude du texte de Reichenbach et des plantes qui
ont reçu ce nom qu'on en est réduit à faire des suppositions
plus ou moins plausibles. Il en sera probablement ainsi tant
que l'herbier de Reichenbach ne pourra pas être consulté.
A lire un article sur les Orchidées rustiques américaines,
ayant rapport aux vingt-huit espèces trouvées aux environs de
Chicago, dont cinq Cypripedium et une note relative] aux Epi
308 PEVUE DES PUBLICATIOxXS.
dendrum à larges bulbes et à grandes grappes, dont deux espèces,,
les E. cnemidophorum et syringothyrsus présentent des pseu-
dobulbes n'ayant pas moins de 1™,50 de hauteur.
Lindenia. Sont figurés le Lœlïa autumnalis, var. alba; des
Catasetum variés appartenant aux C. splendens el macrocarpuniy
le Cypripedium Lavrenceo-Regnieri de M. Bleu, plante élégante et
d'un coloris très agréable. L'origine de cet hybride est la même
que celle du C. concolawre avec lequel il ne peut cependant pas
être confondu.
Bulletino délia R. Societa toscana di Orticultura. — M. An-
giolo Pucci entreprend une liste par ordre alphabétique de tous
\es Cypripedium connus, avec l'indication pour les hybrides des
plantes qui leur ont donné naissance.
La Rose Preciosa dont le recueil italien annonce la prochaire
mise au commerce et un hybride de Thé provenant du croise-
ment du Thé Aiphetos et de l'hybride remontant Madame Pier-
son. Les fleurs sont rose carmin velouté passant au cramoisi et
rappellent un peu celles de la Rose William Francis Benneti.
Gartenflora. — Le Bombax macrocarpum, du Mexique, est
une des plante de serre les plus ornementales, mais elle fleurit
rarement. Les fleurs sont de grandes dimensions atteignant plus
de 20 centimètres de longueur, à pétales jaune verdâtre, à longues
étamines dont les filets sont jaune d'or à la base et carmin à la
partie supérieure. C'est une des plus belles espèces du genre,
voisine des Pachira alba et aquatica, mais qui leur est supé-
rieure en ce que les fleurs et les feuilles se développent en même
temps. Ces dernières sont formées de 7 à 11 folioles oblongues,,
acuminées décroissant de longueur du sommet de la base.
l'L'BLICATIONS THANÇAISES. 399
PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES
DÉCRITES OU FIGURÉES
DANS LES PUBLICATIONS FRANÇAISES ET ÉTRANGÈRES,
1. Publications françaises,
par iM. D. Bois.
Baccharis trimera D C. Revue horticole, ]'' avril 1896, p. 153,
fig. 50, 51, 52.
Petit arbuste originaire de la République Argentine et du
Brésil, pouvant atteindre 2 mètres de hauteur, remarquable par
ses rameaux bordés de trois expansions longitudinales ailées,
réticulées, veinées, çà et là interrompues, dépassant souvent
I centimètre de largeur. Les feuilles sont réduites à l'état de
petites écailles. Les fleurs, disposées en petits capitules sessiles,
flosculeux, blancs ou blanchâtres, sont disposées en épis inter-
rompus, les mâles plus gros et globuleux, les femelles oblongs
et plus petits.
L'auteur de l'article de la [Revue horticole cultive ce curieux
aibuste en Touraine, où il a passé l'hiver de 1895-1896 sans
souffrir; mais il faut, dit M. André, en réserver la culture pour
la région de l'Oranger. La plante produira, sur les rochers, des
effets pittoresques qui ne seront pas à dédaigner.
Chirita hamosa, R. Br. Revue horticole, 16 avril 1896, p. 184,
pi. coloriée.
Nous avons appelé l'attention sur cette curieuse Gyrtandracée
en parlant des plantes nouvelles exposées par M. Joanni Sallier
à l'exposition internationale du mois de mai 1895 (V. Journal,
1895, p. 424), puis dans la. Revue des publications françaises
[loc. cit.. p. 793). Il est donc inutile que nous rappelions de
nouveau ses caractères.
400 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES.
Salix Humboldtiana Wiild., var. fastigiata. Revue 'horticole^
16 avril 1896, p. 177, fig. 58, 59, 60.
Le Salix Humboldtiana est répandu dans toute l'Amérique
interlropicale, depuis le Mexique jusqu'à LaPlata; on le ren-
contre dans la zone torride et jusqu'à une altitude de 3,000 mè-
tres. On en dislingue plusieurs formes : Tune ressemble à un
Saule pleureur à branches moins recourbées; l'autre a les
rameaux étalés oju pendants; la troisième est tout à fait fastigiée
comme noire Peuplier d'Italie. Cette dernière forme, dit M. Ed.
André, est la plus cultivée; on en fait parfois des avenues.
Le Salix Humboldtiana a été introduit de Colombie en France
en 1876, par M. E. André, qui réussit à le conserver vivant, en
plaçant dans des fioles remplies d'eau^ des boutures qui émirent
des racines au cours du voyage et furent replantées avec succès
à l'arrivée.
Le pied- mère, qui existe au Golfe Juan, dans le jardin de la
villa Colombia, a aujourd'hui 10 mètres de hauteur et appar-
tient à la forme à rameaux fasligiés, que M. Ed. André désigne
sous le nom de fastigiata et dont voici les caractères :
Petit arbre de 8 à 10 mètres de hauteur ou plus. Branches et
rameaux strictement dressés fastigiés. Ecorce des jeunes scions
luisante, jaune, verdâtre, parfois légèrement rubescente; yeux
saillants, aigus, longs, couchés sur les rameaux ordinairement
rougeâtres. Feuilles caduques, d'un beau vert, persistant long-
temps sur l'arbre, constamment et finement serrulées, larges de
4 à 8 millimètres, longues de 8 à 12 centimètres, longuement
et régulièrement acuminées au sommet, brusquement atténuées
à la base sur un pétiole court, parcourues en dessous par une
nervure médiane saillante pâle et par des nervures pennées et
réticulées, se réunissant en un filet antémarginal. Fleurs
Ce joli arbre, dit M. André, mérite d'être répandu dans
toutes les régions où le thermomètre ne descend pas au-dessous
de — 8 degrés pendant l'hiver. Ailleurs, il gèlerait. Son feuillage
reste vert pendant très longtemps et, cette année, l'exemplaire
dont il est question dans l'article que nous venons d'analyser,
portait encore toutes ses feuilles en janvier.
PUBLICATIONS FRANÇAISES. 101
Thuyopsis Standishii Gordon. Revue horticole, l*"^ avril 1896,
p. 160, pi. coloriée.
Petit arbre introduit et propagé en Europe par M. John
Standish, des pépinières de Bagsliot, au commencement de 1861 ,
par l'entremise de Robert Fortune, qui le découvrit près de
Yeddo (Japon).
M. le D'E. Bailly, auteur de l'article que nous résumons, donne
une description très complète de cette plante qui, à première vue,
ressemble plus au Thuya Lohbïi qu'au Ihuyopsis dolabrata. Il
diffère du premier par son port ramassé et trapu, par son écorce
crevassée, d'un roux terne, son cône plus renflé, aux valves
épaisses, d'un vert pâle rayé de plus foncé, enfin par les graines,
au nombre de trois, réunies à l'aisselle de chaque valve, ellip-
tiques, comprimées, entourées d'une aile étroite. D'un autre
côté, le Thuyopsis dolabrata s'éloigne du T. Standishii par
ses feuilles plus grandes, plus blanches en dessous, et par ses
cônes beaucoup plus gros, de forme irrégulière, dont les valves
portent à leur insertion cinq graines et non trois.
Le T. Standishii peut atteindre de 10 à 15 mètres de hauteur;
son port est compact, irrégulièrement pyramidal, un peu confus
et buissonneux. Moins brillant que le T. dolabrata, il ne lui cède
pourtant pas de beaucoup en beauté et reste un des meilleurs
arbres delà famille des Conifères que nous ait fournis le Japon. Il
possède sur ce dernier certains avantages fort appréciables : sa
végétation est plus régulière et sa croissance plus rapide que
dans cette espèce. Sa prestance vigoureuse et son beau feuillage
compact, luisant, d'un vert gai, fortement doré au printemps,
lui assurent les suffrages des amateurs de beaux arbres verts
résineux.
A Nouan, près Gien (Loiret), le Thuyopsis Standishii a résisté
sans perdre une seule feuille au long hiver 1890-1891, et, d'un
autre côté, les gelées de 4 à 5 degrés du mois de mai 1892 n'ont
pas eu davantage prise sur lui. Une bonne terre franche, pro-
fonde, fraîche, largement défoncée, lui convient, mais si on peut
l'additionner d'un quart au plus de terre de bruyère, l'arbre
viendra mieux encore.
i02 PLANTES NOUVELLES OU l'EU CONNUES.
2. Publications étrangères,
par M. P. Hariot. i
Alberta magna E. Meyer. — A. grand. — Natal. (Rubiacées).
Bot. Mag., t. 7454.
Arbre ou arbrisseau presque entièrement glabre, à rameaux
lisses, à feuilles obovales-oblongues, obtuses, très entières,
coriaces, luisantes, atténuées en pétiole court et épais, munies
d'une grosse nervure très proéminente et de nervures secondaires
plus faibles au nombre de 8 à 10 de chaque côté; stipules
foliaires triangulaires, aiguës, persistantes; panicules florales
amples, terminales, légèrement pubescentes, à rameaux opposés
dont les inférieurs sont défléchis, accompagnées de bractées de
petite dimension et persistantes ; fleurs dressées, à lobes du calice
ovales dont deux plus grands et accrescents ; corolle carminée
à tube légèrement renflé au sommet, à lobes peu développés et
triangulaires; anthères sessiles, velues à la face dorsale; lobes
du calice fructifère, foliacés, dilatés, obovales, réticulés.
VAberta magna est le type d'un petit genre qui croît dans
l'Afrique centrale et à Madagascar ; il est dédié à Albert le Grand ,
le célèbre évêque de Cologne. Il forme un buisson ou un petit
arbre remarquable par la beauté de ses fleurs et son feuillage
toujours vert. C'est une plante qui demande la serre tempérée ;
elle fleurit dans le courant du mois de février.
Asarum maximum Hemsley. — A. très grand. —Chine. '(Aris-
tochiacées). Bot. Mag., t. 7456.
Plante herbacée robuste et glabre à feuilles de grande dimen-
sion, longuement pétiolées, largement ovales, aiguës, cordi-
formes à la base, à lobes basilaires divariqués et se recouvrant,
vert foncé à la face supérieure, plus pâles inférieurement, mar-
quées d'une côte et de nervures proéminentes; fleurs presque
sessiles, de grande taille, à périanthe obconique à la base, muni
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 403^
plus haut d'un anneau circulaire et épais, dilaté au sommet en
trois lobes qui donnent à la fleur une forme campanulée; lobes-
arrondis, pourpre-noir à la face interne et munis à la base d'un
disque jaune, fongueux; gorge marquée de rugosités transver-
sales, pourpres; anthères subsessiles, oblongues, pourvues d'un
appendice obtus; styles courts et connés, à stigmates oblongs et
couronnés.
Le genre Asarum est remarquable par le polymorphisme que
présente la forme du périanthe, des étamines et des slvles tout
en gardant un faciès à peu près semblable. VA. maximum diflère^
de toutes les autres espèces par le disque fongueux qui forme
une sorte de couronne au centre de la fleur. Il est originaire de
la région du Yang-tse-Kiang, et sa racine est usitée aans la
médecine chinoise.
Catasetum punctatum Rolfe. — G. ponctué. — Brésil. (Orchi-
dées). Lindenia l. cit. p. 35, t. 496.
Pseudobulbes fusiformes, oblongs: feuilles de grandes dimen-
sions, oblongues-spatulées, apiculées au sommet, atténuées à la
base; hampe penchée portant de 40 à M fleurs étalées, pédicel-
lées, odorantes; sépales un peu étalés, concaves, jaune pâle
un peu verdâtre, couverts de points brun pourpré; pétales
dressés-étalés, obovales, obtus, réfléchis aux bords, de même
couleur que les sépales mais à macules plus larges et plus nom-
breuses ; labelle charnu, en forme de casque, jaune orangé,
plus pâle au sommet, trilobé, à lobes latéraux frangés-ciliés, le
terminal très court, tronqué, jaune orangé vif; colonne blanchâ-
tre, munie antérieurement de deux longues antennes divergentes
au sommet.
Espèce dioïque voisine du Catasetum albovirens non encore
introduit.
Dendrobium Hildebrandii. Rolfe. — D. dHildebrand. —
Burma. (Orchidées-Epidendrées). Bot. Mag.^ t. 7463.
Tige allongée, robuste, comprimée, sillonnée, flexueuse,
feuillée à la base ; feuilles linéaires, oblongues, coriaces, caduques^
iOi PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES.
pourvues au sommet de deux lobes obtus et inégaux ; gaines papy-
racées, persistantes; grappes axillaires, trois ou quatre flores,
recourbées, à pédoncules courts ; bractées courtes, tubuleuses,
serrées contre les pédicelles; sépales et pétales étalés, linéaires-
oblongs, un peu tordus, obtus ou apiculés; labelle large, tubi-
forme, incurvé, plus long que large, coloré en jaune primevère, à
tube pubescent, marqué d'une gibbosité dorsale; limbe plan,
cordé, à bords denticulés; disque velu; anthère pubescente,
fîmbriée au bord.
Ce nouveau Dendi'obium, originaire des montagnes des Shan-
States dans le Birman oriental, croît à 1 ,500 pieds de hauteur. Il
forme des masses énormes sur l'une desquelles on a pu compter
jusqu'à 1,500 fleurs. Il est très voisin du D. signatnm du Siam
et est très variable dans la nuance de ses fleurs. M. Hildebrand a
recueilli des formes appartenant à trois types distincts au point
de vue du coloris : sépales et pétales d'un vert pâle avec labelle
jaune soufre; sépales et pétales crème rosé et labelle jaune;
sépales et pétales comme dans le premier cas, mais marqués de
deux taches chocolat à la gorge.
Gazania pygmaea Sonder. — G. nain. — Afrique^sud-orienlale.
(Composées). Bot. Mag„ t. 7455.
Plante herbacée vivace, à feuilles étroites, linéaires-lancéolées,
obtuses, très entières ou marquées d'un petit nombre de dents
distantes l'une de l'autre, rarement subpinnatifîdes, vertes en
dessus, légèrement scabres aux bords, tomenteuses à la face infé-
rieure; scapes habituellement sans feuilles; capitules de grande
dimension, à involucre campanule dont les bractées sont
linéaires, libres ou réunies en tube et libres au sommet; fleurs
à rayons blancs avec des bandes pourpres ou violacées sur la
partie dorsale médiane; disque jaune d'or; achaines à filaments
allongés, flexueux et à aigrette subulée, denticulée.
Le genre Gazania j un des plus embarrassants pour le botaniste,
renferme environ 25 espèces et est exclusivement africain. Il
habite surtout l'Afrique sud-orientale, et un de ses représentants
a été rencontré en Abyssinie. La difficulté de détermination des
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES 405
espèces provient de la variation que présente le feuillage entier
ou pinnatifide et dans le cas particulier du G. pygmœa, du degré
de confluence des bractées de l'involucre qui peuvent être libres
ou soudées en une coupe d'apparence campanulée. Le G. pyg-
mœa occupe une large étendue de territoire découvert par
Burchell dans le Bechuanaland en 181 1, il a été retrouvé dans
le Transvaal, le Matabeleland et la république d'Orange. Malgré
sa découverte ancienne, il n'a été introduit en Europe qu'en 1893
par M. Max Leitchlin.
Musa rubra Wailich . — Bananier rouge. — Pégu . (Scitaminées-
Musées). Bot. Mag., t. 7451.
Plante stolonifère, à tige grêle, haute de 6-7 pieds; feuilles
oblongues acuminées, pétiolées ; épi dressé, chargé de fleurs
nombreuses, à rachis légèrement pubescent; bractées larges,
ovales, obtuses, concaves, colorées en rose tendre, sauf le som-
met qui est jaune d'or; fleurs mâles réunies par 3-5 à l'aisselle
de chaque bractée, jaunâtres; calice dressé, à dents jaune d'or ;
corolle acuminée, ovale, beaucoup plus courte que le calice ;
fleurs femelles à ovaire trigone ; fruits sessiles, fusiformes-
trigones; graines petites, globuleuses-déprimées, luisantes.
Le Musa rubra est une espèce asiatique qui a été décrite
d'après des échantillons d'origine incertaine cultivés au jardin
botanique de Calcutta. Il a été introduit sous le nom de Musa
rosea, espèce toute différente.
Spathoglottis Kimballiana Hort. Sander.— S. de Kimball —
Bornéo. (Orchidées-Dendrobiées). Bot. Mag., t. 7433.
Plante élevée, à pseudobulbes recouverts par les débris des
feuilles anciennes ; feuilles longues de deux pieds, étroites,
linéaires-lancéolées, largement atténuées-acu minées, par-
courues par 5 à 7 nervures; bractées concaves, rougeàtres;
fleurs de grandes dimensions; sépales et pétales semblables,
oblongs, obtus, jaune d'or intérieurement ; sépales parsemés
extérieurement de petites stries rouges; labelle à lobes latéraux
iOG PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES.
développés ea forme d'oreilles, incurvés, striés de rouge à la
^Jase, lobe moyen étroit, glabre, pourvu à sa base de deux lobules
arrondis et bidentés, tronqué et dilaté au sommet.
Le ^\ Kimballiana a de telles affinités avec les S. gracilis de
Bornéo, S. aurea du mont Ophir et 5. Wraxji de Pérak qu'on
peut se demander s'ils ne seraient pas tous des formes apparte-
nant à la même espèce. Il faudrait de nombreux échantillons de
comparaison pour pouvoir émettre un jugement certain. Dans
les S. aurea et gracilis la face extérieure des sépales est arrondie ;
dans le S. Kimballiana, elle est striée de rouge ; dans les deux
premières espèces les lobes latéraux et les lobules du labellesont
poilus, tandis que dans l'autre ils sont glabres. Le S. Wrayi se
rapprocherait surtout du S. Kimballiana par la glabréité de son
labelle mais les lobes latéraux sont linéaires au lieu d'être auri-
culés.
Stanhopea Haseloviana Reich. f. — S. d'Haselov. — Pérou.
(Orchidées-Vandées). — Bot. Mag., t. 7452.
Pseudobulbes en forme d'ampoules; feuilles pétiolces, obloii-
gues-lancéolées, acuniinées, marquées de 7 nervures; grappes
florales 3-5 flores, à pédoncule tacheté de noir ainsi que les
bractées qui sont concaves et les sépales ; fleurs de très grande
'dimension; sépales elliptiques-arrondis et pétales pâles à la face
interne, parsemés de grandes taches rouges, irrégulièrement
crénelés aux bords, les latéraux réfléchis, le dorsal plus étroit,
arqué; pétales dressés ou réfléchis, obovales-oblongs, acuminés,
rose pâle; labelle allongé, flexueux, à peine onguiculé, tacheté
de pourpre, à segments latéraux en forme de cornes, le moyen
largement onguiculé, ovale-arrondi, obtus, cuspidé ; colonne
maculée de pourpre, étroitement ailée au-dessus du milieu, à
sommet divisé en lobes aigus.
Le Stanhopea Haseloviana se rapproche surtout du S. oculata
dont les sépales et les pétales présentent la même disposition de
maculature. Mais daris celte dernière espèce les dimensions sont
plus petites, les bractées longuement acuminées, les ovaires très
allongés, les sépales et les pétales étroits et jaune pâle ; de plus
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 407
le labelle ne présente pas la double flexion de celui du S. Hase-
loviana.
C'est une plante originaire du nord du Pérou où elle a été
recueillie par Warscewicz. Elle peut être signalée parmi les
espèces d'Orchidées qui possèdent les plus grandes fleurs à côté
du Sobralia inacrantha, du Coryanthes Fielditign, du Sfanhopea
tigrina.
Le Secréiaire-7'édacteur-géranty
D. Bois]
Pans. — Imprimerie L. Maretheux l, rue Cassette
408
OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES.
AVRIL i896
Observations météorologiques faites par M. F. Jamin, a Bourg-la-Reine,
PRÈS Paris (altitude : 63°*).
TEMPÉRATURE
Min.
Max.
2,6
2,0
11,9
9,1
0,2
9,9
2,1
0,0
3,1
3,1
6,1
12,0
14,7
16,1
16,2
20,2
9,9
4,8
-4,3
16,6
13,8
13,2
8,2
]4,4
4,0
14,7
- 0,9
12,3
— 6,4
9,3
12,9
16,0
8,3
6,2
1,9
15,7
18,4
19,8
8,7
2,9
3,6
4,3
2,9
16,1
19,0
20,1
17,1
15,9
0
20,5
3,8
6,5
- 9,1
19,9
24,7
22,3
8,9
17,3
3,6
16,9
HAUTEUR
du baromètre
Matin
Soir
763,3
764
762
762,5
763,0
764,5
765
765
766, 5
767
768
765
766
766,5
767,5
767, 5
767,5
767
767,0
767,5
768,5
761
760
757
761,0
766,5
763
761
763
768,5
ib/,o
766,5
763
770
772,5
763,5
772,5
771
771
771
765
764
767,5
770
769
767
765
764,5
766,5
765
765
767
763
766,5
766
760,5
758,5
758
757
739
VENTS
dominants
SE.
N.
N.
N.
NE.
NE.
N.
NNE.
NE.
N.
SO. 0.
N. 0.
NNE. N.
SE.
N.
NO.
N.
NO.
NU.
NE.
NE. E. N.
NE.
0. NO. N.
N.
oso.
ONO.
SO. 0.
S.
OS.
N.
ETAT DU CIEL
Couvert, pluvieux l'après-midi.
Couvert, quelques éclaircies, pluvieux
raprès-midi.
Légèrement brumeux le matin, nua-
geux.
Nuageux.
Pluvieux de grand matin, nuageux
Pluie le matin, nuageux.
Nuageux.
Légèrement brumeux de grand matin,
clair le matin, couvert.
Couvert, éclaircies le soir.
Couvert, éclaircies le soir.
Clair de grand matin, nuageux le
matin, couvert, quelques gouttes de
pluie.
Nuageux et grand vent, quelques
gouttes de pluie l'après-midi.
Clair de grand matin et le soir
nuageux dans la journée.
Clair de grand matin, nuagaux, pluie
abondante l'après-midi.
Nuageux.
Couvert le matin et le soir, éclair-|
cies dans la journée.
Très nuageux, presque clair le soir
Nuageux.
Clair le matin, nuageux l'après-midi,
couvert le soir.
Nuageux.
Clair.
Clair.
Nuageux, clair le soir.
Couvert le matin, nuageux, clair le
soir.
Couvert de grand matin et le soir
nuageux dans la journée.
Très nuageux, petite pluie le soir.
Nuageux, clair le soir.
Couvert et pluvieux le matin, éclair
cies dans le milieu de la journée et
pluie plus abondante l'après-midi et le
soir.
Très nuageux, un peu ae pluie Taprès
midi.
Clair de grand matin, nuageux
averse l'après-midi.
AVIS DIVERS
Séance du 9 juillet 1896, — Eii raison des pré-
paratifs de l'exposition de Roses qui sera ouverte les 10, 11 et
12 juillet, la séance du 9 de ce mois aura lieu le jeudi 2 juillet.
EXPOSITIONS DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'HORTICULTURE
DE FRANGE
Exposition de Roses. — Une exposition sptciale de Roses
aura lieu au siège de la Société, 84, rue de Grenelle, les 10, 1 1
et 12 juillet 1896.
Exposition de Chrysanthèmes, Fruits, Cyclamens, Œillets,
Asters, etc. Cette exposition se tiendra au Palais de l'Industrie,
Champs-Elysées, du 17 au 22 novembre 1896.
Médaille du Conseil d'administration. — Pour l'introduction
ou l'obtention de plantes ornementales reconnues méritantes
après culture en France.
Les horticulteurs français, obtenteurs ou introducteurs de
plantes reconnues méritantes, peuvent adresser au comité com-
pétent leur demande en vue de prendre part au concours pour
ce prix. De leur côté, les membres des comités peuvent propo-
ser les plantes qu'ils jugent dignes du même prix. A la fin de
chaque année, il sera désigné, s'il y a lieu, dans le sein de
chaque comité compétent, un membre chargé de faire un
rapport ciftonstancié sur la ou les plantes qui sont de nature à
déterminer l'attribution de la médaille.
Série III. T. XVUI. Cahier de mai publié le lu juin 1896.
410 CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ.
OFFRES ET DEMANDES D'EIYIPLOI
Un registre est ouvert aux bureaux de Tagence de la Société pour
l'inscription des offres et des demandes d'emploi.
Le Conseil d'administration prie les sociétaires qui auraient
besoin de jardiniers pour maisons bourgeoises ou d'employés pour
maisons de commerce horticoles de bien vouloir consulter ce registre.
AVIS RELATIF AUX CONCOURS EN SÉANCE
Des concours spéciaux pour les Orchidées auront lieu en
séance les 25 juin et 26 novembre 1896. Les personnes qui dé-
sireront y prendre part seront tenues d'adresser, huit jours
à l'avance, à l'agent de la Société, rue de Grenelle, 84, leur
demande de participation.
CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ
Concours annuels.
Médaille Pellier. Pour le plus beau lot de Pentslemon.
Prix Joubert de VHiberderie. — Le 10 janvier 1889, le Conseil
d'administration, se conformant au vœu émis par le D"" Joubert
de l'Hiberderie, dans son testament, a ouvert un concours pour
un prix de 2,500 francs à décerner au nom de ce généreux
donateur. Ce prix est destiné à un ouvrage publié récemment
el imprimé ou manuscrit, sur l'Horticulture maraîchère, l'Arbo-
riculture et la Floriculture réunies, considérées dans leurs
usages journaliers et les plus pratiques. Le concours est perma-
nent et le prix peut être décerné chaque année.
Si l'ouvrage présenté au concours est manuscrit, il devra être aussi
succinct que possible et, si son auteur obtient le prix, il sera
tenu d'en faire la publication dans le délai d'un an. (Voyez le
Journal, 3^ série, XI, 1889, p. 5 et 81.)
CHRONIQUE. 41 1
CHRONIQUE
Le transport des primeurs (Vœux de la Société des Agri-
culteurs de France). — Au sujet de la question si importante du
transport par chemins de fer des fruits et des produits maraî-
chers, la Société des Agriculteurs de France a formulé les vœux
suivants :
Considérant que, grâce aux facilités de transport, les marchés
des grandes villes étrangères ont été abordés avec succès par les
producteurs des divers pays; que les Italiens, notamment, ont
organisé un système de wagons permettant de transporter à
longues distances des fruits et des primeurs; que, dans le cou-
rant de l'année dernière, plus de 5,000 tonnes de légumes frais
venant d'Italie ont ainsi traversé la France et ont été embarqués
à destination de l'Angleterre, dans nos divers ports;
Considérant que les wagons actuellement en usage sur nos
diverses lignes de chemins de fer, pour le transport des pri^
meurs, sont impropres à ce service, qu'ils ne sont ni aérés ni
suspendus;
Qu'une des causes du développement de ce genre de culture
en Italie a été la création d'un matériel spécial permettant aux
produits itahens de circuler sans avarie à des distances considé-
rables.
Émet le vœu que les Compagnies de chemins de fer construi-
sent un matériel aéré et suspendu analogue à celui mis en ser-
vice sur les réseaux étrangers, et que, pour les Compagnies
jouissant de la garantie, l'État les autorise à engager cette
dépense.
En ce qui touche les modifications dans l'horaire des Irains de
la Compagnie Paris-Lyon-Méditerranée, demandées par la
Société d'Agriculture de Vaucluse :
Attendu qu'elles se résument dans cette idée générale, égale-
ment apphcable à tous les réseaux, que le service des trains
établis pour le transport des fruits et légumes ne soit plus seu-
lement organisé dans le but exclusif de desservir le marché de
412 CHRONIQUE.
Paris, mais qu'à côté de cette préoccupation légitime, on songe
à organiser, comme l'ont fait nos concurrents étrangers^ des
trains spécialement destinés à l'exportation ; qu'on fera ainsi
cesser l'encombrement qui existe, à certaines périodes de
l'année, sur le marché des Halles de Paris et qui déprécie les
produits français sans aucun avantage pour les consommateurs,
Emet le vœu : que le service des trains établis pour le trans-
port des fruits et légumes frais sur le réseau de la Compagnie
Paris-Lyon-Méditerranée soit amélioré dans le but de rendre
possible l'exportation sur les marchés de Londres et de Bel-
gique; que la marche des trains, et notamment celle du
train 7O04, soit accélérée, et qu'uu nouveau train, aligné de
façon à correspondre avec les paquebots partant le soir pour
l'A-ngleterre, soit créé au moins pendant la saison des primeurs.
Empoisonnement du bétail par les Pommes de terre. —
Le Journal Lyonliorticole annonce que M. Gornevin a fait, dans
la dernière séance de la Société d'Agriculture, Sciences et Indus-
tries de Lyon, une communication sur les empoisonnements du
bétail par les Pommes de terre verdies, les pousses printanières
et les tiges.
Des cas récents d'empoisonnement se sont produits dans le
département de l'Isère; et ils sont tous dus à la solanine renfer-
mée dans la Pomme de terre. Le tubercule en renferme des pro-
portions minimes; mais les fanes, les baies, les feuilles en con-
tiennent de notables quantités; on en trouve également beau-
coup dans les pousses et dans les épluchures. Et, en général,
plus une partie est verte, chlorophyllée, plus elle est dange-
reuse. Le verdissement de l'enveloppe du tubercule se produit
lorsqu'on ne butte pas assez les Pommes de terre ou qu'on les
laisse trop longtemps sur le sol après l'arrachage. Cette année,
les empoisonnements ont été causés par les épluchures.
M. Lavirotte a signalé un cas d'empoisonnement par les
Pommes de terre qui se produisit, il y a quelques années, dans
les prisons.
Remède contre le Puccinia Dianthi, parasite des
Œillets de poète. — Les Œillets de poète du jardin botanique
CHRONIQUE. 413
du parc de laTète-d'Or à Lyon étaient attaqués depuis plusieurs
années par un Champignon parasite, le Puccinla Diantlil. Les
pulvérisations de sulfate de cuivre sur les végétaux attaqués
n'avaient produit aucun effet, et l'on était prêt à abandonner la
culture de ces OEillets. Sur le conseil de M. Gérard, les graines
de la récolte (ces plantes sont traitées comme bisannuelles au
parc de la Tête-d'Or), ont été plongées dans une solution de
sulfate de cuivre au centième, puisséchées à Tair libre. Le semis
n'a pas produit un seul pied contaminé.
[Journal de la Soc. cV Horl. pratique du Rhône.)
Statistique horticole du département de la Seine. - —
D'après un rapport de M. Vincey, professeur départemental
d'agriculture, la superficie réservée à l'Horticulture, dans le
département de la Seine, comprend sur 27,298 hectares de terre
en culture :
Pommes de terre, 3,970 hectares. — Choux, 742. — Haricots et
Pois verts, 786. — Asperges, 579. — Fraisiers, 142. — Cultures
florales et ornementales, 260. — Potagers-maraîchers, 930. —
Jardins, 3,282. — Pommiers et Poiriers, 284. — Pêchers et
Abricotiers, 218. — Pruniers et Cerisiers, 181. — Framboisiers
et Groseilliers, 163. — Pépinières, 473. — Lilas à forcer, 120. —
II existe 296 champignonnières dans les carrières souterraines
du gypse, du calcaire grossier et de la craie blanche; elles sont
situées, pour la plus grande partie, au sud de Paris dans l'arron-
dissement de Sceaux.
Concours ouverts par la Société des Agriculteurs de
France. — La Société des Agriculteurs de France ouvre deux
concours xîour les deux sujets suivants, qui sont du domaine de
l'Horticulture :
Culture fruitière sous verre. — Un prix sera décerné pen-
dant la session de 1897, pour rétablissement de culture fruitière
sous verre, créé en France, et considéré comme le plus impor-
tant et le mieux agencé pour obtenir la quantité, la qualité
et la beauté des fruits.
Un prix agronomique consistant en un objet d'art pourra être
décerné.
AiA CHRONIQUE.
La demande de concours, accompagnée d'une note explica-
tive, devra être adressée au siège de la Société, avant le l"*"" juil-
let 1896.
Engrais appliqués à ï HorticMlture et à la Pomologie.
— Un prix sera décerné, pendant la session de la Société,
en 1898, à l'auteur d'une étude pratique sur les engrais appli-
qués à l'Horticulture et à la Pomologie.
Les mémoires devront être manuscrits ou à Tétat d'épreuves
d'imprimerie. Ils devront être déposés, au plus tard, le 1'^ sep-
tembre 1897.
Jus de tabac employé pour la destruction des insectes
nuisibles aux végétaux. — L'administration de l'Agriculture
a reçu les plaintes d'horticulteurs au sujet du jus de tabac qui ne
donnait pas les résultats attendus, et qui émettaient l'avis que
les matières destinées à dénaturer ce produit avaient dû nuire
à son efficacité. La Régie, saisie de la question, a fait savoir que
les jus de tabac qu'elle met à la disposition des agriculteurs sont
dénaturés au moyen d'une faible dose de goudron; mais que
d'importantes quantités de ces jus sont achetées par des négo-
ciants dans le but de les revendre après manipulation.
La Régie a profité de l'occasion pour informer l'administration
de l'Agriculture que la situation allait se modifier complètement
par la mise en vente, dans tous les débits et entrepôts de France,
d'un nouveau produit fabriqué parles manufactures. Ce liquide,
dosé à un taux régulier de nicotine, est cinq ou six fois plus
riche en nicotine que les jus ordinaires : il est exempt de ma-
tières termentescibles et peut se conserver indéfiniment en vase
clos. Le public pourra se le procurer librement comme le tabac.
Le liquide sera logé dans des bidons en fer-blanc soudés, munis
d'une étiquette portant, avec l'indication sommaire du mode
d'emploi, la marque de fabrique de la Régie ainsi que la conte-
nance et le prix des bidons.
Ces récipients, de trois calibres différents, seront vendus :
Le bidon de :
5 litres 16 fr. aux débitants et 18 fr. aux consommateurs.
1 litre 3 fr. 50 — 4 fr. —
1/2 litre 2 fr. » — 3 fr. —
CHRONIQUE. 415
La mise en vente du jus de tabac titré, dans les entrepôts et
les débits, constitue une innovation qui sera certainement
accueillie avec faveur. Elle dispensera les acheteurs des forma-
lités auxquelles ils ont été astreints jusqu'ici et leur permettra
de se procurer tout de suite, sans déplacement, les produits qui
leur seront nécessaires. De plus, grâce au titrage du liquide à
un taux fixe, les consommateurs pourront désormais, au moyen
de dilutions dont il leur sera facile do graduer la richesse à leur
gré, faire du nouveau jus un emploi méthodique auquel ne se
prêtent pas les jus ordinaires.
Prix de fruits et de légumes au XVIIF siècle. — Malgré
les malheureuses destructions faites à l'époque de la Révolu-
tion, nos Archives communales et départementales sont encore
riches en documents variés fort intéressants pour l'étude de la
vie privée de nos ancêtres.
Dans les Archives de l'Eur-et-Loire, nous trouvons, dans un
registre de la dépense journalière d'un seigneur de Tachainville,
à la date du 16 au 22 août 1789 : 2 litrons de Haricots, 8 sous;
2 Citrons, 10 sous; 2 Artichauts, 10 sous; 1 cent de Mirabelles,
6 sous; 1 Melon, 18 sous; 1 litron de Pois, 5 sous; 3 Artichauts,
12 sous; 1 autre Melon, 1 livre.
Dans les Archives de l'Hôtel-Dieu de Soissons, en l'année
1720 : 2 Melons, 22 sous; 200 iNoix, 7 sous ; 3 bottes de Salsifis,
8 sous. Dans les années 1741-1748: 1 Melon, 6 sous; 1 Artichaut,
18 deniers; bottes d'Asperges, 4 à 10 sous; de Salsifis, 3 sous.
En 1757, une charge de Pommes de Reinette, au mois de jan-
vier, 50 sous; 1 botte d'Asperges, le 25 avril, 10 sous et 6 sous le
11 juin; notons, en passant, une voiture de terreau, 25 sous.
Janvier 1767, 50 Poires, 20 sous.
Fin novembre 1773, 200 Pommes de Reinette pour 2 francs;
même année, 12 Artichauts, 32 sous; 1 Melon, 27 sous.
Dans le même document, on voit qu'un jardinier employé aux
jardins de l'Hôtel-Dieu de Soissons, recevait, en 1773, un
salaire de 12 sous par jour. (G. Gibault.)
U6 PROCÈS-VERBAUX.
PROCÈS -VERBAUX
DES SÉANCES DU 28 MAI ET DU 23 AVRIL 1896.
PRÉSIDENCE DE M. Albert Truffant, vice-président.
La séance est ouverte à 2 h. 45 en présence de 111 membres :
12 honoraires et 99 titulaires.
La séance du 23 avril ayant été levée en signe de deuil par
suite du décès de notre regretté président, M. Léon Say, et celle
du 2*^ jeudi de mai n'ayant pu avoir lieu en raison de l'ouver-
ture de l'exposition printanière, l'ordre du jour se trouve très
chargé. Comme d'autre part, les procès-verbaux des dernières
séances ont été insérés dans le Journal, et que chacun a pu en
prendre connaissance, M. le président propose de n'en donner
lecture que si le désir en est manifesté. Il met aux voix l'adop-
tion de ces procès-verbaux dont la rédaction n'a été l'objet
d'aucune observation. L'adoption est votée.
Après un vote de l'assemblée, M. le Président proclame
l'admission de 11 nouveaux membres titulaires.
Il exprime de vifs regrets sur les pertes que la Société a
éprouvées par les décès de :
MM. Aile/ (Adrien), Golleau, Durenne, Écorcheville, Cour-
meaux et Vélard, de Paris; de M. E.-R, Deforges, ancien maire
de Châtillon, membre de la Société depuis l'année 1864; du
Frère Bertrandus, directeur de rétablissement de Saint-Nicolas,
à Igny (Seine-et-Oise), membre de notre Société depuis 1874;
de M. Cochel-Scipion, membre honoraire, qui faisait partie de
notre association depuis 1853. M. Gochet-Scipion était vice-
président de la section des Roses et prenait part, il y a huit
jours à peine, aux travaux du congrès horticole. Il dirigeait le
Journal des Roses, et était considéré, à juste titre, comme l'un
N. B. — La commission de rédaction déclare laisser aux auteurs
des articles admis par elle à l'insertion dans le Journal la responsa-
bilité des opinions qu'ils y expriment.
SÉANCE DU 28 MAI 1896. Ml
des rosiéi'istcs français les plus compétents. Sa mort laissera un
grand vide dans notre Société.
M. le secrétaire général donne lecture de la correspondance
qui comprend :
A. — CORnESPONDANGE MANUSCRITE :
l" Lettre de M. le Ministre de l'Agriculture adressant l'amplia-
tion du décret qui approuve les nouveaux statuts de notre
Société;
%" Lettre de M. le Ministre de l'Agriculture informant que,
par un arrêté, en date du 16 mai 1896, il a approuvé le nou-
veau règlement administratif de notre Société;
^° Lettre de M. le Ministre du Commerce, de l'Industrie, des
Postes et des Télégraphes, annonçant qu'il est informé qu'un
comité vient de se former à Hambourg, sous la présidence du
Bourgmestre, en vue d'organiser, dans cette ville, en 1897, une
exposition internationale d'Horticulture. Le comité a l'inten-
tion de présenter au public un tableau complet de l'industrie du
jardinage et de la culture des plantes dans une exposition qui
se tiendra sans interruption pendant tout le cours de l'été.
Le programme de cette exposition et les conditions d'admis-
sion et de concours seront ultérieurement arrêtés par le comité.
4° Lettre de M. le Préfet de police, demandant l'avis de la
Société relativement aux inconvénients que peut présenter
l'établissement d'une briqueterie dans un centre horticole. Le
bureau recevra avec plaisir les communications qui pourront
lui être faites à ce sujet.
5° Lettres de diverses Sociétés demandant la nomination d'un
délégué pour faire partie du jury dans les expositions qu'elles
vont ouvrir. Le bureau a désigné comme délégués : à l'exposi-
tion de Nancy, M. Hariot; de Soissons, M. Deny; de Nemours,
M. Boucher; de Chartres, M. Yacherot.
B. — Correspondance imprimée :
1° Circulaire de l'exposition millénaire de Budapest, annon-
çant l'envoi d'une publication intitulée le Millénaire Hongrois ;
il 8 PROCÈS- VERBAUX.
> Programme de l'exposition qui se tiendra à Neuilly-sur-
Marne, du 12 au 14 septembre 18D6 ;
3° Supplément au programme de l'exposition d'Horticulture
qui se tiendra à Versailles, du 30 mai au 2 juin 1896;
4° Règlement et programme de l'exposition d'Horticulture
qui se tiendra à Montpellier, du fO au 27 mai 1896;
5" Règlement et programme de l'exposition qui se tiendra à
Chartres, du 10 au 15juin 1896.
6" Programme de l'exposition qui se tiendra à Nancy, du 4
au 7 juillet 1896.
7° Règlement et programme de l'exposition qui se tiendra à
Bourbonne-les-Bains, du 25 au 28 juillet 1896.
C. — Ouvrages destinés a la Bibliothèque :
1° Feuille d' in format ions du Ministi^'re de' T Agriculture, n°^ 17,
18, 19, 20, 21, 22,23.
2° La lutte contre les maladies parasitaires, pRV M. Louis Man-
gin. Broch. in-8" de 7 pages (Extrait de la Revue de Viticulture).
3*^ Dichogamie protérandre chez le Â'e?2rm(Howea) Belmoreana,
par M. Jules Daveau. Broch. in-8°, 2 p. (Extrait du Journal de
Botanique.)
3^ Dictionnaire d'Horticulture de M. Nicholson, traduit par
M. Mottet, 48 et 49^ livraisons, plus le tome 111% broché.
4° Mémoires de V Académie des Sciences, Belles- Lettres et Arts
de Lyon, tome III, Lyon, 1895.
5^ Annales de la Société d' Agriculture , Sciences et Lidustries de
Lyon. Septième série, tomes II et III, 1894 et 1895.
6° Annales de la Société botanique de Lyon. 2% 3^ et 4^ tri-
mestres 1895.
7° Boletim de Agricultura Mineria y Jndustrias. Mexico, 1895.
8° Les Nouvelles Flores de France. Étude bibliographique, par
M. le Docteur Saint-Lager. Brochure in-8'' de 31 pages.
9° La Vigne du mont Ida et le Vaccinium,\)diV M. le D"" Saint-
Lager." Brochui^e in-8'' de 37 pages.
\{)o Aux paysans. Confidences et Conseils, ipsiV un des leurs.
Broch. anonyme. Alençon, 1896. 28 pages.
11° Promenades horticoles au parc de Gand et dans les plan-
SÉANCE DU 28 MAI 1896. 419
iatlons puhliqiies m général, par M. Hubert Van Huile. Brochure
de 127 pages. Gand, 1893.
12° Pauvres Tilleuls. Leur remplacement par de gros Ormes,
par M. H. Van Huile. Gand, 1883.
13° l'he composition of expired air an its effects upon animal
Life, par MM. Billings, Wheir Mitcheli et Beegey. Institution
Smithsonnienne des États-Unis.
D. — Notes, Rapports et Comptes rendus déposés sur le bu-
reau :
1" Les Pommes Dean s Codlin et Deans' Codlin, par M. Ferd.
Jamin.
2° Note sur la culture de V Epiphijllum, par M Dumont, horti-
culteur à Vanves (Seine).
3° Note sur la manière de traiter les Cerisiers en espalier, par
iM. Marché, jardinier chez M. Lhommedieu, à Ghâtillon-sous-
Bagneux (Seine).
4° Compte rendu du concours d'Orchidées tenu dans la séance
du 23 avril 1896, par M. Libreck.
5° Rapport sur les cultures de Phalienopsis de M. Régnier, hor-
ticulteur à Fontenay-sous-bois, M. Léon Du val, rapporteur. Les
conclusions demandant l'insertion du rapport dans le Journal et
le renvoi à la commission des récompenses sont adoptées par
l'assemblée.
6° Rapport sur les pots « dits en engrais » de M. Ghéron,
MM. Gennari, Lavoivre et Wiriot, rapporteurs.
7° Compte rendu du Congrès des Amis des arbres, réuni à
Nice, du 10 au 20 mars 1896, par M. Th. Villard.
E. — Objets préseintés pour être jugés par les Comités.
Au comité des Orchidées :
1° Par M. Lesueur, horticulteur, 65, quai Président-Carnot, à
Saint-Cloud (Seine), deux Odontoglossum crispum, l'un appar-
tenant à la variété Pacho. l'autre à la variété 7 rianœ. Ces plantes
remarquables par leur belle culture, sont très admire'es, et le
comité propose l'attribution d'une prime de 1'"* classe avec féli-
citations à leur présentateur.
420 PROCÈS-VERBAUX.
2° Par M. A. Bleu, 48, avenue d'Italie, Paris, le X L:vlio-
Cattleija fastuosa, hybride nouveau issu du Ladia purpurata
fécondé par le Cattleya Mossùe^ var. Roezlii, semis de 1889. Un
certificat de mérite de T^ classe est demandé pour cette superbe
plante.
3° Par M. Piret, 9, boulevard de Sannois, à Argenteuil(Seine-
et-Oise), 1 Cattleya Mossix alba, var. Madame Cakuzac, pour
lequel on propose une prime de 1'^ classe, et 1 Cattleya Mossiœ
grandifhra, var. Piret, d'une si grande beauté que le Comité
demande l'attribution d'un certificat de mérite de P^ classe.
Au comité d' arboriculture fruitière :
Par M. Enfer, chef jardinier au domaine de Pontcharlrain
(Seine-et-Oise), 2 boîtes de Raisins forces, variétés Chasselas de
Fontainebleau, Muscat d'Alexandrie et Lady Doicnes Seedling.
Les ceps qui ont produit ces Raisins ont été chauffés le 25 dé-
cembre 1895 et ont donné leurs premiers produits (Chasselas de
Fontainebleau) le 26 avril 1896. C'est donc une réussite superbe
et dans un temps aussi court que possible. La serre dans laquelle
sont cultivées ces Vignes est adossée; elle a 4 mètres de hau-
teur sur 4 mètres de largeur. Le comité propose d'accorder une
prime de l'"® classe avec félicitations au présentateur de ces
beaux fruits.
Au comité de floriculture :
1° Par M. Desvaux, jardinier au grand séminaire de Versailles,
\ pied de Primevère des jardins trouvé dans un semis et dont les
fleurs, plus curieuses que belles, sont colorées en jaune verdâtre.
(Remerciements.)
2° Par MM. Vilmorin, Andrieux et C'% 4, quai de la Mégisse-
rie, Paris, une belle collection de plantes alpines, comprenant
37 espèces et variétés au nombre desquelles on peut remar-
quer : les Achillea rupestris, lomentosa, umbellata; VAndrosace
laciea; VAsperula rupestris\ V Arnica rnontana; ÏArteniisia Mu-
tellina ; V Aster alpinus ; le Botrychium Lunaria ; le Carex bal-
densis ; le Corydalis ophiocarpa, curieuse espèce originaire de
l'Himalaya; les Dianthus alpinus, cœsius, cruentus et neglectus;
SÉANCE DU 28 MAI 1896. 421
ÏErinus alpinus; le Gijpsophila cerastoides ; les Linaria lequi-
triloba, petite plante de la Corse, origan'ifoUa et repens^ var.
alba\ VŒnotherapumila, de l'Amérique septentrionale ; \ePoten-
tiUa grandiflora : les Saxifraga stel/aris, cuneifolia, Aizoon,
Aizoon, var. angustlfolia et v. minuta, Andrewsii, dentata et
crus/ata; le TriUium stglosuin\le?> Viola elallor el sudetica^ e\c.
Pour cette très intéressante présentation, le Comité demande
l'attribution d'une prime de T® classe avec félicitations.
30 pgj. jyjue Louise Dayot, de Paimpol (Côtes-du-Nord), 2 boîtes
de Pensées, fleurs coupées. M. Legros fait remarquer, au nom
de M^^*^ Dayot, que ces fleurs auraient été plus belles si elles
n'avaient pas eu à subir la période de sécheresse si défavo-
rable que nous venons de traverser; il explique en outre l'ab-
sence de coloris brillants, tels que le jaune, par le soin que l'on a
pris d'éliminer les variétés qui se retrouvent toujours trop
abondantes dans les semis, les plantes présentées étant des
porte-graines.
Une prime de %^ classe est proposée pour cet apport ; mais des
remerciements seront seulement adressés à M^'*^ Dayot, qui ne
fait pas partie de la Société.
A la section des Roses :
Par M. E. Verdier, 37, rue Clisson, Paris, la Rose Souvenir de
Madame F. Verdier, nouveauté mise au commerce en 1894-
1895. Fleurs coupées sur des plantes en pots. Cette superbe
fleur, dit le représentant de la section , a des liens de parenté
avec les Roses Baronne Prévost et Baronne de Rothschild; c'est
une de nos plus belles et de nos meilleures variétés de Roses
hybrides remontantes . Des remerciements sont adressés à
M. E. Verdier.
Au comité des industries horticoles :
1° Par M. Rudolph, 74, rue Amelol, Paris, des tuyaux métal-
liques pour l'arrosage, qui seront examinés par une commission
spéciale composée de MM. Quénat, Blanquier et H. Lebœuf.
2° Par M™^ Cafl'enne, 38, quai des Gélestins, Paris, des éti-
quettes en aluminium. Une commission, composée de MM. Borel,
422 PROCÈS-VERBAUX.
Reinié et Lavoivre, est chargée d'examiner ces étiquettes et de
donner son appréciation dans un rapport.
Les propositions des comités, relatives aux récompenses à
accorder aux présentateurs, sont mises aux voix et adoptées.
MM. Vilmorin-Andrieux et C'*" abandonnent leur prime au pro-
fit de la Société.
SÉANCE DU 23 AVRIL 1896.
M. le président annonce qu'il va être procédé aux travaux de
la séance du 23 avril, levée en signe de deuil par suite du décès
de M. Léon Say.
Après un vote de l'assemblée, il proclame l'admission de
4 nouveaux membres titulaires dont la présentation avait été
faite dans la séance du 9 avril.
M. le secrétaire général donne lecture de la correspondance
qui comprenait une seule pièce : une liste des certificats et men-
tions honorables décernés, par le comité de floriculture de la
Société néerlandaise d'Horticulture et de Botanique, dans la
réunion du 11 avril 1896.
Notes et Rapports déposés sur le bureau :
1° La Gourtilière [Gryllus Gryllotalpa L. , Gryllotalpa vnlgaris
Latr.), ses mœurs, moyens de destruction, par M. Decaux.
2° Les fruits et les légumes aux Halles centrales de Paris pen-
dant l'année 1895, par MM. D. Bois et G. Gibault.
S^ Rapport sur un manuscrit intitulé : « Traité d'Arboricul-
ture fruitière », par M. Binant (Louis); M. Ausseur-Sertier, rap-
porteur.
4"» Compte rendu de l'exposition de Ledeberg-Gand, par
M. de Bosschere.
Sur la demande de M. le président, l'assemblée adopte les
propositions des comités relatives aux récompenses à attribuer
aux présentations faites dans cette séance. En conséquence, il
est décerné :
1" Une prime de l'^'' classe avec félicitations à M. Truffaut, hor-
ticulteur, 40, rue des Chantiers, àVersailleSi pour un Hortensia
SÉANCE DU '23 AVRIL 1896. 423
Oiaksa remarquable par sa bonne culture et la beauté des
fleurs (1); une prime de 2^ classe au même pour un Anthwium
Scherzenanum, var. salnioneum, plante nouvelle inédite; et une
autre prime de :2*' classe pour un Vriesea longebracteata (2).
M. Trufl'aut présentait en outre un Anthurmm Scherzerianum^
var. album, plante nouvelle, inédite.
2° Une prime de 2^ classe à M'^^ veuve Gassicr, rue Sainte-
Apolline^ à Suresnes (Seine), pour une collection d'Auricules
(fleurs coupées), provenant de ses semis.
M. Lecœur (Georges), cultivateur à Limours (Seine-et-Oise),
ayant présenté une collection de 12 variétés de Haricots en
grains, qu'il déclarait avoir obtenues par métissage, le comité de
culture potagère, ne pouvant se prononcer sur cet apport sans
une étude préalable, a prié le présentateur de cultiver ces variétés
pour en faire Fobjet d'une nouvelle présentation et de demander
la nomination d'une commission pour les juger sur place.
M. Jamin (Ferd. ) demande la parole, pour une rectification à
propos des Pommes Dean's Codlin et Deans' Codlin qui ont été
l'objet d'une confusion dans le supplément au catalogue de la
Société pomologique de France.
Il dépose sur le bureau une note qui rétablit les choses.
M. Mangin (Louis) off're à la Société une brochure qu'il
vient de publier, intitulée : « La lutte contre les maladies parasi-
taires. » Il rappelle que, l'an dernier, il a recommandé, pour
combattre les maladies parasitaires, l'emploi du naphtolate de
soude (3), produit qui exerce sur les Champignons une action
(1) Une inflorescence mesurée par nous n'avait pas moins de
25 centimètres de diamètre. Les fleurs stériles présentaient, en
général, une largeur de o centimètres. (Réd.)
(2) Cette rare espèce est originaire du Venezuela. Dans son
Handbook of Bromeliaceœ, M. Baker la désigne sous le nom de
Tillandsia long Ibracieata^ sous lequel il l'a décrite dans le Journal of
Botany, 1888, p. 81. C'est une espèce voisine du T. splendens, mais
à inflorescence plus large et à sépales oblongs obtus, au lieu d'être
aigus. (Réd.)
(3 ' Voir Tournai, 1895* p. 164;
424 PROCÈS-VERBAUX.
toxique au moins égale à celle des sels de cuivre et, dans certains
cas, même supérieure.
Malheureusement, le produit fabriqué dans des conditions où
il n'était pas identique à lui-même a donné lieu à des accidents,
des brûlures dues à une alcalinité parfois considérable et très
variable. M. Mangin s'est attaché à faire disparaître ces incon-
vénients par la préparation de diverses combinaisons du naphtol.
Ces combinaisons sont : le naphtolate de soude et de chaux,
légèrement alcalin ; le naphtolate de cuivre et le naphtolate de
fer^ rigoureusement neutres et, par suite, absolument inoffensifs
pour les plantes.
Il recommande tout particulièrement le naphtolate de cuivre,
qui se présente sous forme de poudre impalpable, ayant une
action très énergique.
M. Mangin répond ensuite aux observations faites par M. Char-
gueraud, dans la séance du 9 avril, au sujet du dépérissement
des arbres dans Paris (1).
« Dans la séance du 9 avril dernier, dit-il, xM. Ghargueraud a
contesté à la fois la priorité et l'opportunité des recherches que
j'ai publiées sur l'aération du sol dans les plantations pari-
siennes.
« Je regrette que notre confrère n'ait pas cru devoir suivre,
en la circonstance, l'usage qui consiste à prévenir un aute-ur des
objections que soulève son travail, d'autant plus que, dans ma
note, j'avais évité avec soin toute allusion personnelle,
« Si depuis trente ans, le défaut d'aération du sol a été réelle-
ment constaté, les résultats que j'ai obtenus, en divers points de
Paris, montrent que les progrès réalisés dans la culture des
plantations d'alignement ont été bien faibles, sinon nuls.
« En disant que « M. Decaisne fit connaître à l'administration
quelques-unes des causes nuisibles à la végélation et le défaut
d'aération était du nombre », et en ajoutant :« Il est donc bien
évident que l'insuffisance de l'aération du sol est un fait constaté
(1) Voir Journal, i896< Cahier d'avril, p. 368.
SÉANCE DU 23 AVRIL 1896. 425
depuis longtemps, » M. Chargueraud confond Ténoncé d'une
hypothèse et la constatation d'un fait.
« L'idée exprimée par M.Decaisne sur le défaut d'aération du
sol et reprise après lui par un certain nombre de personnes est
une hypothèse, très plausible, il est vrai, depuis les travaux de
Saussure, mais à laquelle manquait la consécration expérimen-
tale.
« Or, on sait que i\l. Decaisne n'a jamais publié de recherches
sur ce sujet. Personne, d'ailleurs, avant moi, n'a publié de résul-
tats expérimentaux sur^^l'aération du sol dans les plantations des
villes.
« M. Chargueraud dit, autre part, dans sa note : « Il est très
facile en effet de se rendre compte de l'état défavorable d'un
milieu tel que celui que présentent certains boulevards de Paris,
et pour cela, l'emploi d'un appareil spécial n'est pas néces-
saire. »
(( J'ignore comment le professeur d'arboriculture de la ville de
Paris expose, dans son cours, le procédé destiné à faire connaî-
tre l'aération du sol, je sais seulement que les physiologistes
qui se sont occupés de cette question iBoussingault, Ebermayer,
Rissler, WoUny, etc., n'ont encore trouvé pour la résoudre que
la méthode jugée peut-être légèrement par M. Chargueraud.
Tous ont extrait l'atmosphère du sol par un appareil spécial et
ont analysé les gaz obtenus, par le procédé banal que tout le
monde connaît. J'ai suivi la même voie que mes devanciers, car
je ne connaissais pas, et j'ignore encore le procédé facile qui
permet à M. Chargueraud de se rendre compte du défaut d'aé-
ration du sol sans l'emploi d'un appareil spécial.
« J'ose espérer que notre confrère ne voudra pas tenir plus
longtemps secrète une méthode qui supprime les procédés de
mesure reconnus indispensables par des physiologistes comme
Boussingault ou des forestiers comme Ebermayer. »
M. Chargueraud demande la parole.
Il ne conteste pas, dit-il, les travaux de M. Mangin et recon-
naît leur importance au point de vue scientifique. Ce qu'il a
voulu établir, par ses observations, faites en séance publique et
28
426 PROCÈS- VERBAUX.
auxquelles aurait pu répondre M. Mangin, s'il avait été présent,
c'est que le défaut d'aération du sol, dans les plantations de la
ville de Paris, n'est pas une constatation nouvelle : que la pré
sence de gaz nuisibles dans le sol est un fait connu depuis long-
temps, et il cite, comme preuve, la préoccupation, montrée
depuis vingt ans au moins par l'administration, pour remédier,
autant que possible, à cet état de choses. Les travaux de M. Man-
gin, faits en vue d'indiquer la proportion des gaz nuisibles,
viennent corroborer ce que l'on savait déjà, et ont, de plus,
l'avantage de préciser les choses : ils pourront avoir leur utilité.
M. Mangin demande à dire quelques mots.
M. le Président lui fait remarquer qu'à la suite de la réponse
de M. Chargueraud, la discussion lui semble close. Il le prie de
ne pas faire dégénérer la question et de rester dans le fond
du sujet, en évitant les allusions personnelles, les communica-
tions faites en séance, devant avoir pour unique but notre ins-
truction mutuelle.
M. Mangin dit qu'il veut simplement démontrer la nécessité
d'expériences scientifiques pour la culture des arbres dans les
villes, par le fait de l'extrême variabilité de l'aération du sol.
C'est ainsi qu'il a pu constater l'absence d'oxygène en sol non
bitumé, boulevard du Palais, tandis que, boulevard Saint-Ger-
main, un sol bitumé, avec grille, renfermait 20 p. 100 d'oxygène,
et était, par conséquent, aussi aéré qu'un sol en pleine campagne.
Personne ne demandant la parole, l'un de MM. les secrétaires
annonce de nouvelles présentations de sociétaires, et la séance
est levée à 3 h. 35 minutes.
NOMlINATlOlNS. \^2.1
NOMINATIONS
SÉANCE DU 23 AVRIL 1896.
MM.
1. Barbier (Henéj, maison Barbier frères et tils, pépiniériste,
16, route d'Olivel, à Orléans (Loiret), présenté par MM. Cha-
tenay (Abel) et Boucher (Georges).
2. Martin (Donatien-Louis), jardinier chez M. Ferrier, 8, rue du
Docteur-Blanche, à Auteuil, Paris, présenté par MM. Cour-
montagne et Chenu.
3. Peschard (Auguste) spécialité d'outillage pour l'horticulture, 8 et
10, quai de la Mégisserie, à Paris, présenté par MM. Schneider
et Théry (A.).
4. Stremsdoerfer, ingénieur constructeur d'appareils pour chauffage
de serres, 110, rue de Bagnolet, à Paris, présenté par MM. Cha-
tenay (Abel) et Sallier fils (.1.).
Séance du 28 mai 189o.
MM.
1. Bernon (Pierre), jardinier chez M. Cesselin, à Farcy-les-Lys, par
Dammarie-les-Lys (Seine-et-Marne), présenté par MM. Rabier
et Balochard (Jules).
2. BoiviN, pépiniériste horticulteur, à Louveciennes (Seine-et-Oise),
présenté par MM. Chatenay (Abel) et Huard.
3. Filleul-Brohy (Georges), 3, avenue Victor-Hugo, à Paris, pré-
senté par MM. Paignard et Duval (Léon).
4. Graindorge ;Auguste-Maurice), horticulteur, 10, rue Adélaïde-
Lahaye, Bagnolet (Seine), présenté par MM, Ligner (Daniel) et
Houdart (Emile).
D. Gros (François), jardinier chez M. Raffard, 23, avenue de la
Princesse^, au Vésinet (Seine-et-Oise), présenté par MM. Cappe
père et Cappe fils.
6. Jean (Louis), 4, place du Petit-Pont, à Paris, présenté par
M. Roy.
7. Lefèvre (Adolphe-Gabriel), 6, rue du Marais, Malakoff' (Seine),
présenté par MM. Beurdeley et Ledran.
8. Luneau (Joseph), 12, rue Giordano-Bruno, à Paris, présenté par
MM. Beurdeley et Ledran.
9. Pëtitprètre (Raymond), jardinier chez M. le baron G. de Roths-
child, 23, avenue Marigny, à Paris, présenté par MM. Houlet
et Boizard.
10. Rontz (Michel), rue Chauveau, à Neuilly-sur-Seine (Seine), pré-
senté par MM. Saison-Lierval et Sallier (J.) fils.
11. Souchet (Frédéric), 23, Grande-Rue, Pré-Saint-Gervais (Seine),
présenté par MM. Loiseau (Léon) et Boudin (Pierre).
\dH NOTES ET MEMOIRES.
NOTES ET MÉMOIRES
LA COURTILIERE
yGryllus GryUotalpa Lin. Gryllotalpa vulgaru Latr.)
SES MOEURS, MOYENS DE DESTRUCTION (1),
par M. Decaux,
Membre de la Société entomologique de P'rance.
Un assez grand nombre de lettres, nous étant parvenues de
diverses parties de la France : Vendée, Landes, Nièvre, et tout
récemment de notre collègue M. Charles Rolland (Yonne), et des
environs de Paris, nous signalant les immenses dégâts causés
par la CourtUière, nous espérons être utile aux agriculteurs en
leur faisant connaître, succinctement, la manière de vivre de cet
insecte et les moyens à employer pour le détruire et préserver
les semis de ses atteintes.
Tous les agriculteurs connaissent ce gros Orthopth'e^ de
45 millimètres de long, soyeux, de couleur brune, ayant six pattes
robustes, particulièrement les deux premières, qui sont com-
primées et dilatées avec les tibias trigones, palmés, ayant l'ex-
trémité découpée en quatre dents très fortes et tranchantes,
nommé Courtilière ou taupe-grillon, si nuisible à l'agriculture
et à la culture maraîchère, particulièrement aux semis sous
verre et aux couches destinées à Tobtention des primeurs. Les
pépiniéristes et les sylviculteurs redoutent comme un fléau la
présence de cet insecte dans les semis d'arbres. La Courtilière a
la mauvaise habitude de miner le terrain dans toutes les direc-
tions, ses galeries soulèvent au dessus du sol les graines qui ont
germé et leur exposition à l'air les dessèche et les fait périr.
Les mœurs delà Courtilière ont été successivement étudiées
par de savants observateurs : Linné, Fabricius, Rœsel, Féburier,
Bouché, BruUé, E. Blanchard, E. Brehm, Curlis, le colonel Gou-
reau, D'' Laboulbène, D*" Boisduval, etc. qui ont tracé chacun
(1) Déposé le 23 avril 1896.
LA COURTILIÈRE. 429
une histoire de ses habitudes, qui diffèrent sur plusieurs points
essentiels, ce qui s'explique par la difficulté de suivre à l'état
libre les mœurs d'un insecte qui passe la plus grande partie de
sa vie enfoncé sous terre et dont les métamorphoses complètes
exigent vingt-quatre mois au minimum et peuvent atteindre
vingt-huit et quelquefois trente-six mois dans la zone pari-
sienne. -
Pour connaître plus intimement les mœurs de la Gourtilière,
nous avons élevé (non sans de grandes difficultés) cet insecte en
captivité, en caisses d'environ 1 mètre de côté sur 50 centimètres
Fig. 10. — La Gourtilière.
de profondeur, recouvertes d'une toile métallique, et suivi ses ha-
bitudes depuis la ponte jusqu'à l'insecte parfait. En outre, grâce
à l'obligeance de l'habile jardinier-chef du château de Baga-
telle (Bois de Boulogne), nous avons pu étudier et compléter sur
place toutes nos observations; nous lui adressons nos meilleurs
remerciements.
Mœurs. — Dans nos caisses d'élevage, l'accouplement a eu
lieu la nuit à partir du 15 avril ; à la fin d'avril, le nid contenait
250 à 300 œufs environ, de la grosseur d'une graine de Colza,
ovales, brillants, d'un jaune ocreux; le 15 mai des larves étaient
nées et continuaient à vivre en société; ce n'est que vers le
1" juin, c'est-à-dire environ cinq semaines après la ponte, que
les jeunes Courtilières se sont définitivement séparées.
Pour établir son nid, la femelle creuse d'abord une galerie
verticale s'enfonçant à 25 ou 30 centimètres de profondeur,
ensuite cette galerie forme un coude d'environ 5 centimètres,
conduisant au nid proprement dit, qui est creusé en forme de
cornues ayant 5 à 7 centimètres de long et 3 à 5 centimètres de
large ; un mucus abondant expectoré par la Gourtilière agglutine
430 NOTES ET MÉMOIRES.
la terre et la rend imperméable; l'intérieur du nid est lisse. La
ponte terminée, la femelle bouche rentrée du nid et se tient en
embuscade dans une petite loge perpendiculaire à la galerie
conduisant à l'extérieur dont elle bouche l'entrée avec son
corps.
En naissant^ les jeunes larves sont privées d'ailes et ressemblent
à leurs parents ; elles sont blanches d'abord ; plus tard, elles
deviennent gris jaunâtre ; ce n'est qu'à la fin de la deuxième
année qu'elles seront pourvues d'ailes.
Plusieurs auteurs : Gurtis, Boucha et autres prétendent que les
parents dévorent 80 à 90 p. 100 de leurs enfants et que c'est
dans ce but que la mère se tient en embuscade près du nid. Nos
observations nous ont démontré le contraire; la mère prend le
plus grand soin de ses petits, sa vigilance près du nid a pour
but d'empêcher les mâles d'approcher. Dans un premier essai,
une bonne partie des jeunes larves ayant disparu, nous sup-
posâmes que les pères seuls pouvaient être soupçonnés d'un pareil
forfait; dans nos autres essais, les faits ont confirmé cette hypo-
thèse, il a suffi de relirer les mâles de la caisse, aussitôt après la
ponte, pour obtenir un succès complet. Bien qu'il ne nous ait
pas été donné de surprendre la mère portant la nourriture à sa
progéniture dans le nid, il est présumable qu'elle doit le faire.
Il est certain que les jeunes Courtilièresne quittent le nid, qu'a-
près la première mue, c'est-à-dire trois semaines environ après
leur naissance, il est bien difficile d'admettre qu'elles vivent
tout ce temps sans manger! Aussitôt après l'abandon du nid,
nous avons surpris les jeunes larves, en compagnie de leur
mère, mangeant, pendant la nuit, les jeunes feuilles de salade
plantées dans nos caisses.
Nourriture. — La Courtilière, à l'état libre, sort de sa galerie
pour chasser les insectes pendant la nuit, ou pour s'accoupler;
elle ne s'attaque guère aux plantes et mange relativement peu
comparativement à sa taille, ce qui expliquerait la lenteur de sa
croissance
A quoi servent les galeries? — En dehors du trou vertical
conduisant à son nid, la Courtilière creuse à quelques centimètres
du sol de nombreuses galeries dans toutes les directions, se
LA COURTILIÈRE, 431
croisant et aboutissant de différeijls côtés au trou vertical. De
nombreux auteurs s'attachent à démontrer que toutes ces
galeries sont construites par la Courtilière pour pouvoir pour-
suivre les insectes dont elle. fait sa nourriture. A notre avis ces
galeries sont construites par la Courtilière dans un but de con-
servation ; si on la poursuit avec le doigt, elle avance ou recule
à volonté dans sa galerie, puis tout à coup, trouvant une
bifurcation, elle vous échappe. Gomme exemple à Tappui de
notre manière de voir, nous citerons une caisse contenant des
Courtilières de tous âges et nourries avec des feuilles de salades
apportées; il n'existait ni plantes, ni proies vivantes dans la
caisse, cependant la surface était sillonnée de galeries semblables
aux autres caisses. Le plan de ces galeries est toujours à peu
près le même : que Tinsecte soit en captivité ou en liberté.
Toutes les Courtilières d'une même ponte n'arrivent pas en
même temps à leur entier développement; dans nos caisses,
laissées en tous temps à l'air libre et convenablement arrosées,
elles ont cessé de manger chaque année, et sont restées engour-
dies à 30 ou 35 centimètres de profondeur, du commencement
d'octobre au 15 avril. Les plus avancées se sont reproduites
vingt-cinq mois après leur sortie de l'œuf; les dernières ont mis
vingt-huit mois; et quelques exemplaires n'ont pondu qu'après
trente-cinq mois.
Les femelles ne meurent pas après la ponte; nous leur avions
attaché un fil aux pattes postérieures pour les reconnaître, elles
vivaient encore en septembre. Ces fils ayant disparu pendant
l'hivernage, il ne nous est pas possible d'affirmer si elles pondent
une seconde fois au printemps, mais cette hypothèse est très
admissible.
Nous avons trouvé, dans 1» parc du château de Bagatelle,
quelques tas de plusieurs mètres cubes de feuilles réduites en
terreau, que nous avons fait remuer plusieurs fois. Les feuilles
de la saison précédente contenaient très peu de Courtilières, et
pas un seul nid ; celles de deux ans en contenaient des cen-
taines et un grand nombre de nids placés à diverses profon-
deurs, de 30 à 60 centimètres ; nous avons constaté des œufs
et des jeunes larves, depuis la fin d'avril jusqu'au 1®"" septembre.
432 NOTES ET MÉMOIRES.
l{(''shtance. — Dans un pot. à fleurs rempli de terreau bien
arrosé, nous avons enfermé six Gourtilières de grande taille;
deux mois après elles étaient toutes bien vivantes, le terreau de
feuilles de deux ans avait suffi à leur nourriture.
Des Gourtilières mises dans un pot rempli de sable sec, avec
des feuilles de salade, De tardent pas à périr faute d'humidité
pour leurs téguments, tandis que cet insecte "^/it plusieurs mois,
avec la même nourriture, dans un pot dont le sable est saturé
d'eau et forme un petit marais.
Conclusion. — En liberté, la Courtilière vit particulièrement
d'insectes qu'elle chasse en sortant la nuit, et ne mange les ra-
cines et les feuilles des plantes que lorsqu'elle manque de proies
vivantes. En théorie, elle pourrait passer pour un insecte utile;
malheureusement, en pratique, les nombreuses galeries qu'elle
trace en tous sens, avec ses pattes antérieures, coupant et ren-
versant les jeunes plantes et les semis, en font un insecte des
plus nuisibles qu'il faut détruire sans trêve ni merci.
Moyens de destruction. — Il a été préconisé plusieurs moyens
plus ou moins pratiques pour détruire la Courtilière.
En Allemagne, on enfonce en terre des pots à fleurs conte-
nant un peu d'eau, les Gourtilières viennent y tomber et s'y
noyer pendant la nuit.
En France, on recommande de rechercher les trous condui-
sant aux nids, puis d'y verser de l'huile, de l'eau pétrolée ou
autres liquides; on espère détruire ainsi la mère et la cou-
vée (1).
Noua allons indiquer plusieurs moyens de préservation et de
destruction, que nous avons expérimentés avec succès, dans les
potagers et dans la grande culture.
Procédé de préservation . — Le chiffon (à défaut la mousse de
tourbe) imprégné de 10 p. 100 de pétrole, enfoui comme engrais
et employé à raison de 1/2 à 1 kilogramme par mètre carré, pré-
(1) Depuis plus de trois ans, m'écrit M. Gh. Rolland, je cherche à
débarrasser une propriété (de 15,000 mètres) qui est iufestée de Gour-
tilières. J'ai employé l'huile qui est impuissante contre la quantité.
Les capsules de M. Paul Jamain, de Dijon, n'ont produit aucun effet
appréciable. De même pour FAlma-Mater, etc.
LA COURTILIÈRE. 433
serve les semis des attaques de la Courtilière, des vers blancs, des
vers gris et autres insectes vivant en terre. De nombreuses expé-
riences nous ont démontré que ces insectes ne pouvaientpas vivre
dans le voisinage immédiat de ce foyer continu d'émanations in-
fectes pendant des années. On fera bien de l'employer pour tous
les semis de plantes rares, d'arbres, de fleurs ayant de la valeur.
Procédés de destruction {pièges). — Des paillassons arrosés
chaque jour en été, et disposés près des planches cultivées,
peuvent servir de pièges où la Gourtilière vient se réfugier pour
passer le jour ; e/i les soulevant on détruit les insectes qui s'y
trouvent.
En établissant, dans les coins du potager, une ou plusieurs
fosses (bétonnées), de 40 à 50 centimètres de profondeur, sur \ ou
2 mètres carrés de surface, dans lesquelles on jette les plantes
provenant des sarclages ; la fermentation de ces plantes attire les
Courtilières ; une fois par mois, de mai à septembre, on vide cette
fosse-piège avec une fourche ; en secouant les herbes on trouve,
dans le fond, un grand nombre de Courtilières de tous âges, qu'il
est facile d'écraser.
Pour les grands espaces envahis, un moyen qui nous a permis,
depuis trente ans, de détruire un nombre considérable de Cour-
tilières, consiste à disposer, comme pièges_, vers le commence-
ment de septembre, des tas d'un ou plusieurs mètres cubes de
fumier de cheval sortant de l'écurie, près des terres infestées
par cet insecte. Les Courtilières viennent se réfugier dans ces
pièges bien chauds, pour y passer l'hiver ; de décembre à février,
on retourne ce fumier, et l'on détruit les Courtilières qui s'y
trouvent à moitié engourdies.
Le même piège peut s'employer pendant l'été, en creusant un
trou de 50 centimètres de long sur 30 centimètres de largeur et
profondeur, entre les planches cultivées et infestées; on remplit
ces trous de fumier frais bien tassé et arrosé; deux fois par se-
maine, on enlève et éparpille le fumier avec une fourche; on y
trouve chaque fois des Courtilières qu'on écrase.
En employant ces pièges au château de Bagatelle, M. Pré-
castel estime avoir détruit 4 à 5,000 courtilières en 1893.
Nous nous sommes assuré que le crapaud, chassant toute la
434 NOTES ET MÉMOIRES.
nuit, dévore un grand nombre de Courtilières, et autres insectes
des plus nuisibles; sa protection et son introduction dans les
jardins potagers s'impose. Dans une précédente étude (le vers
gris, etc., feuille des Jeunes naturalistes^ n° 275), nous avons
indiqué le moyen de le propager sans frais, à l'infini, dans la
grande culture.
Les fruits et les légumes aux Halles centrales de Paris
PENDANT l'année 1895 (1),
par MM. D. Bois et G. Gibault. «
Sans contredit, les Halles centrales comptent parmi les plus
intéressantes curiosités de la capitale et les touristes manquent
rarement de visiter ce que l'on a si bien nommé le « ventre
de Paris ». On a souvent décrit l'aspect pittoresque de cet
immense marché, peut-être unique au monde; on a dépeint les
montagnes de denrées alimentaires qui débordent jusque dans
les rues voisines, le fourmillement de la foule affairée, l'activité
humaine qui s'y déploie, les types populaires qu'on y rencontre,
enfin tous ces tableaux variés qui donnent aux Halles une phy-
sionomie caractérisée.
Sans nous arrêter à la description d'un spectacle connu de
tous, nous nous proposons seulement de donner ici un aperçu
du mécanisme, beaucoup moins familier, de la vente des fruits
et des légumes sur le carreau des Halles et l'état exact de la
consommation, des prix et de la provenance de ces produits de
l'Horticulture, pendant l'année 1895, renseignements et statisti-
tiques puisés aux sources officielles, c'est-à-dire dans le Rapport
annuel sur les services municipaux de r approvisionnement de
Paris, publié par le bureau de l'approvisionnement à la Pré-
fecture de la Seine.
Paris est a[)provisionné de fruits et légumes par les cultiva-
teurs et maraîchers du département de la Seine et des départe-
(1) Déposé le 23 avril 1896.
FRUITS ET LÉGUMES AUX UALLES CENTRALES DE PARIS. 435
ments limitrophes, par des expéditeurs qui adressent leurs
denrées des départements situés en dehors du rayon ordinaire
d'approvisionnement, et aussi par l'Algérie et l'étranger (Bel-
gique, Espagne, Iles Canaries).
Pour l'établissement des statistiques sur la vente des fruits et
des légumes, le document officiel distingue la vente en gros et
celle sur le « carreau forain ».
Vente en gros.
La vente en gros des fruits et légumes se fait dans le pavillon
n" 6. Elle commence à 4 heures du matin pendant les mois
d'avril, mai, juin, juillet et août et à 5 heures, pendant les mois
de janvier, février, mars, septembre, octobre, novembre et
décembre. Elle est close, pour la criée, à la fin des enchères;
pour la vente à l'amiable, à 10 heures du matin, du 16 avril au
31 octobre, et à 11 heures, du 1^"" novembre au 15 avril.
Les fruits et légumes sont divisés en trois catégories servant
de base à la perception du droit « d'abri ».
Dans la T^ catégorie, qui paie 1 franc par 100 kilogrammes,
nous citerons : Abricots en caisse ou en panier. Ananas, Arti-
chauts, Asperges, Cassis, Cerises, Champignons, Fraises, Gro-
seilles, Haricots verts, Pèches, Pois verts, Tomates, Truffes.
La 2* catégorie paie un droit d'abri de 50 centimes par 1 00 kilo-
grammes : Aubergines, Carottes de primeur, Choux-fleurs,
Choux-verts, Concombres, Fèves, Haricots à écosser, Navets de
primeur. Oignons, Oranges, Poires, Pommes, Pommes de terre
de primeur. Salades, etc.
La 3^ catégorie ne comprend que le Cresson qui paie 25 cen-
times par 100 kilogrammes. Le Raisin est taxé d'un droit d'oc-
troi de 5 fr. 70 c. les 100 kilogrammes.
Pendant l'année 1895, la vente en gros des fruits et des légumes
s'est élevée à 12,251,810 kilogrammes, en légère diminution sur
l'année précédente.
On a constaté des diminutions importantes dans les envois,
sur les denrées suivantes :
Fraises, Raisins en caisses et en paniers. Pois verts et Arti-
436 NOTES ET MÉMOIRES.
chauls originaires de France. Mais il existe des augmentations
sur les Asperges, Pêches en caisses et en paniers, Abricots en
paniers, de France, et sur les Raisins en caisse et les Artichauts
d'Algérie.
Dans la %*= catégorie, il y a diminution sur les Choux-fleurs de
France, les Oranges d'Espagne et les Pommes d'Italie.
Augmentation sur les Pommes de terre d'Algérie, les Endives
de Belgique et les Mandarines d'Espagne.
Apports par lignes de chemins de fer : Orléans 2,227,405 kilo-
grammes; Nord, 1,039,865; Lyon, 5,190,215; Est, 820,130;
Ouest, 1,128,875.
Répartition des apports français et étrangers des 1" et
2e catégories :
France : 5,581,045 kilogrammes; Algérie, 693,230; Belgique,
193,515; Espagne, 827,435; Iles Canaries, 120,360. Sont en
augmentation, l'Algérie, la Belgique et les Iles Canaries.
Prix maximum et miniîïiiim des principales espèces de fruits et
de légumes [d'après les renseignements fournis par les facteurs
et commissionnaires.)
Désignation des espèces. Quantités.
Abricots en caisse ... La caisse de bkilogr. .
— en panier . . . Les 100 kilogr
Amandes — ....
Artichauts Le cent
Asperges La botte ,
Cerises Les 100 kilogr
Cresson Le panier de 240 bottes.
Endives Les 100 kilogr
Fraises La corbeille de 3 kilogr.
Groseilles Les 100 kilogr
Haricots verts de b'rance. — ....
— — d'Espagne. — ....
Pêches en caisse .... La caisse de 1 kilogr. ,
— en panier. . . . Les 100 kilogr
Pois verts — ....
Pommes de terre nou-
velles . — .... 36 52 30 49
Prix
niaxuiiUBi.
Diiniiuuiii.
5 30
4 20
63 8j
47 36
81 10
60 45
27 97
11 78
11 96
0 96
81 48,
44 94
21 o2
8 86
69 84
59 59
4 02
2 55
55 20
45 20
112 48
71 09
215 60
150 56
13 03
3 65
82 58
52 94
60 99
51 98
FRUITS ET LÉGUMES AUX HALLES CENTRALES DE PARIS. 437
Désignation des espèces. Quantités.
Prix
niaxiniuiii. mmimuin.
Prunes Les 100 kilogr
Raisins de B'rance (autres
que ceux de Thomery). —
Raisins d'algérie .
— d'Espagne ,
— de serre .
— de Tiiomery
Tomates de France
— des Iles.
120 3() 77 11
Les 100 kilogr.
103 79
127 f>2
129 75
0 58
(j 54
75 96
184 88
100 45
99 07
102 67
4 21
4 04
63 01
87 26
Provenances.
Les denrées de la T® catégorie ont été expédiées par les
départements suivants :
Asperges. — Vaucluse, Pyrénées-Orientales, Yonne.
Melons. — Vaucluse, Bouches-du-Rhône.
Arricots (en paniers). — Vaucluse, Gard, Puy-de-Dôme.
PÊCHES (en caisses et en paniers). — Pyrénées-Orientales, Var,
Rhône, Isère, Ardèche, Tarn-et-Garonne.
Amandes. — Bouches-du-Rhône, l'Algérie, Gard, Vaucluse, Var,
Hérault.
Raisins (en caisses et en paniers). — Hérault (Lignac), Tarn-
et-Garonne (Moissac), Lot-et-Garonne (Port-Sainte-Marie), Nièvre
(Pouilly), Algérie, Ardèche, Gard, Var, Vaucluse, Espagne.
Période d'hiver : Thomery (Seine-et-Marne).
Fraises. — Garpentras, Pernes-Monteux (Vaucluse) pour les
grosses Fraises et Hyères (Var) pour les petites Fraises.
Cerises. — Var (SoUiès-Pont), Rhône (Ampuis et Lyon) et
Yonne.
Prunes. — Pyrénées -Orientales, Gard, Hérault, Tarn-et-
Garonne, Lot-et-Garonne, Gironde, Corrèze et Dordogne.
Pois verts. — Algérie, Var, Vaucluse, Lot-et-Garonne, Gi-
ronde, Tarn-et-Garonne.
Tomates. — Gard, Lot-et-Garonne, Haute-Garonne.
Artichauts. — Algérie, Var, Vaucluse, Pyrénées-Orientales.
Prunf:aux. — Lot-et-Garonne.
438 NOTES ET MÉMUIKES.
Celles de la -2'^ catégorie, par les départements suivants :
Cuoux-FLEURS. — Var, Vàucluse, Bouches-du-Rhône.
Poires. — Eure, Maine-et-Loire, Sarthe, Oise, Rhône,
Ardèche.
Salades. — Var, Bouches-du-Rhône.
Oignons et Échalotes. — Lol-et-Garonne, Oise, Seine-et-
Marne et Seine-et-Oise.
Citrons et Mandarines. — Espagne, Algérie.
Oranges. — Espagne, Algérie, Var.
Pommes de terre. — Algérie, Bouches-du-Rhône, Vaucluse,
Yonne, Loire, Eure-et-Loir.
Carottes et Navets. — Seine-et-Marne, Oise, Seine-et-Oise,
Calvados.
Pommes. — Puy-de-Dôme, Eure, Calvados, Maine-et-Loire.
Poireaux. — Vaucluse, Bouches-du-Rhône, Bretagne.
Endives. — Belgique, Nord.
Bananes. — Iles Canaries.
Au 31 décembre 1894, il existait aux Halles, 7 factoreries,
9 facteurs et 23 commissionnaires.
Les Tentes à l'amiable tendent de plus en plus à prendre de
l'extension sur le marché depuis que la grosse Fraise de Car-
pentras a remplacé la petite Fraise de Bordeaux qui se vendait
exclusivement à la criée. Celte grosse Fraise trouve un écoule-
ment facile en raison des bas prix de vente.
11 a été saisi, en 1895, 64,226 kilogrammes de denrées
reconnues impropres à la consommation.
Les quantités réexpédiées peuvent être évaluées approximati-
vement à 394,950 kilogrammes, ce qui représente 5,32 p. 100
des introductions totales. La majeure partie des réexpéditions
est faite sur l'Angleterre, les villes d'eaux, le nord et l'est de la
France. Ces denrées consistent surtout en Asperges, Raisins
en caisses. Abricots et Pêches en caisses. Cerises, Prunes, Hari-
cots verts. Pois verts. Artichauts, etc.
Le système des wagons à étagères, imaginé pour le transport
des fruits, principalement de la Fraise de Carpentras, a fonc-
tionné en 1895 avec succès et a donné les meilleurs résultats.
FKLITS ET LÉGUMES AUX HALLES CENTRALES DE PARIS. 439
Beaucoup de petits producteurs de Moissac (Tarn-et-Garonne\
qui ne Tavaient pas encore expérimenté, ont profité des avan-
tages qu'il offre en groupant leurs variétés de Raisins et en
diminuant leurs frais généraux.
Un facteur a installé, cette même année, à Port-Sainte-Marie
(Lot-et-Garonne) une conserve de Raisins semblable au procédé
adopté à Thomery, qui a parfaitement réussi, et cet exemple a
été suivi par d'autres propriétaires de la contrée, qui ont ainsi
prolongé leurs envois de Chasselas jusqu'en novembre et
décembre.
Carreau forain.
Le marché des fruits et légumes appelé « Carreau forain » se
tient sous certaines voies couvertes des Halles centrales, sur les
trottoirs bordant les pavillons desdites Halles et dans les rues
avoisinantes.
A l'exception des jardiniers-maraîchers et des horticulteurs,
à qui des places fixes sont concédées, les marchands forains sont
placés, suivant leur tour d'arrivée, sur les points du Carreau
réservés à chaque nature de denrées.
Les ventes ont lieu de 3 à 8 heures du matin, du l^"" avril
au 30 septembre, et de 4 heures à 9 heures du 1®'" octobre au
31 mars.
La vente des Pois et Haricots verts commence à H heures du
soir du 15 mai au 31 octobre.
La vente des fleurs coupées à minuit, la veille des principales
fêtes patronales. Elle commence, les autres jours, aux mêmes
heures que les produits du Carreau.
Les ventes à la criée sont peu importantes^ elles représentent
seulement 0,006 p. 100 des introductions totales.
Les forains (abrités et non abrités) doivent payer un droit de
place qui varie de 30 à 40 centimes par place et par jour. Les
sommes perçues de ce chef par la ville, se sont élevées, en 1895,
à 486,754 francs. Le droit de poids public est de 20 centimes.
par 100 kilogrammes.
On évalue à un dixième des apports les quantités de mar-
440
NOTES ET MEMOIRES.
chandises réexpédiées. Enfin, les marchandises saisies pour
cause d'insalubrité ont peu d'importance; au nombre de 370,
les saisies portent sur une quantité de 5,o00 kilogrammes de
Choux, Melons et fruits avariés.
Le commerce des fruits et légumes sur le Carreau forain est
infiniment plus important que celui de la vente en gros, qui
consiste surtout en primeurs. La totalité des apports s'est élevée,
en 1895, à 238,614,750 kilogrammes.
Prix maximum ei minimum des principales denrées
(d'après les i^enseignements fournis par les facteurs.)
Artichauts . . .
Asperges ....
Carottes ....
Champignons. .
Choux
Choux-tleurs . .
Haricots verts .
iNavels
Poireaux ....
Pois verts. , . .
Pommes de terre
Prix
maximum
minimum
fr.
c.
fr. 0.
La pièce .
... 0
38
0 11
La botte .
... 4
54
0 92
—
... 0
40
0 18
Le kilogr.
... 1
64
1 O.S
Le cent .
... 13
32
6 73
—
... 39
92
18 89
Le kilogr.
... 0
70
0 27
La botte .
. . . . 0
32
0 lo
—
. . . . 0
52
0 27
Le kilogr.
... 0
30
0 20
Les 100 kilo
gr . . 13
•iO
7 54
FRUITS :
Cerises .
Fraises .
Framboises
Groseilles
Melons. .
Pêches. .
Poires . .
Pommes .
Raisins ordinaires
Raisins de Thomei
Le kilogr,
La pièce .
Le kilogr.
0 97
0 50
1 14
0 66
0 74
0 58
0 39
0 31
3 02
1 20
0 58
0 13
1 07
0 24
1 52
0 22
1 59
0 79
7 01
2 71
FHinS ET LKi.lMiiS AL\ I1ALL[;> CIC \ i llAI-hS iU': FAUls. i\\
Provenances.
211,821,850 kilogiamnies de marchandises amenées sur le
Carreau ont été fournies par Jes maraîchers des environs de
Paris et Jes cultivateurs des départements de la Seine, Seine-
et-Oise, Oise et Seine-et-Marne.
L'étranger n'a rien expédié sur le Carreau pendant l'année 1895.
Les chemins de fer ont transporté à destination des Halles :
26,792,900 kilogrammes environ de denrées provenant des
départements des Côtes-du-Nord, Finistère, Ille-et-Vilaine, Loi-
ret, Eure-et-Loir, Indre-et-Loire. Gironde, Lot-et-Garonne,
Vaucluse, Bouches-du-R,hône, Var, Alpes-Maritimes et de
l'Algérie.
Les principales denrées expédiées de ces départements sont les
Choux- fleurs, de RoscofF, Angers, Cherbourg, Sainl-xMalo et
Gravelines;
Choux verts et Choux brocolis du Mans et d'Angers;
Salades diverses et Radis d'Orléans;
Pois verls de Villeneuve-sur-Lot, d'Agen, de Bordeaux;
Fleurs coupées an Var et des Alpes-Maritimes;
Polsy Haricots et Pommes de terre de l'Algérie.
Parmi les produits amenés aux Halles, il est utile de
signaler les apports venus par le chemin de fer sur route
d'Arpajon aux Halles centrales. (Distance d'environ 37 kilo-
mètres.)
Ces apports ont été, en 1895, de 3,695,830 kilogrammes,
transportés par 394 trains composés de 756 wagons, renfermant
411,099 colis.
Les denrées apportées par cette voie se composaient principa-
lement de Fraises, de Pois verts, de Tomates, de Haricots verts,
de Potirons et de Pommes de terre. Ces trains de denrées ne cir-
culent dans Paris que de I heure à 4 heures du matin. Ceux
arrivant aux Halles après 3 heures doivent s'arrêter place
Sainte-Opportune.
Le prix du transport des fruits, légumes, Pommes de terre, à
destination des Halles est, pour 1 ,000 kilogrammes : d'Arpajon,
20
442 NOTES ET MÉMOIRES.
U fr. 82; de Montlhéry, 12 fr. 30; de Lonjumeau, 9 fr. 42; de
la Gare du Pont-d'Antonj^ 6 fr. 55.
On apporte des Yiolettes et fleurs diverses de La Ville-du-Bois,
Longponl, Marcoussis, Montlhéry et Yillebousin.
Des Roses, de Bourg-la-Reine, Fontenay-aux-Roses, Malakofl",
Montrouge et Sceaux.
Des Fraises d'Antony, Châtenay, Chàtillon, Fontenay-aux-
Rosés, Gentilly, Lonjumeau^ Marcoussis, Palaiseau et Sceaux.
Des moyens de transport perfectionnés font que, chaque
année, les produits horticoles arrivent plus abondants et à des
prix plus abordables pour le consommateur. Une transforma-
tion complète est en voie de réalisation; les légumes, les fruits
et les fleurs, nous étant apportés de régions diverses à climat
plus chaud ou plus froid que le nôtre, de manière que les
mêmes produits arrivent sur notre marché successivement et,
presque sans interruption, pendant une grande partie de l'année.
Les Pommes Dean's Cooliin et Deans' Godlln (1),
par M. F. Jamin.
A la page 297 de son catalogue, paru en 1887, la Société
pomblogique de France donne une description exacte de la
Pomme Dean's Codlin, obtenue à Gheshunt, Herts, Angleterre,
nommée et introduite par moi, non pas en 1844, comme l'article
le mentionne par erreur, mais en 1849.
Dans le supplément du catalogue ci-dessus, tout nouvellement
paru, la Société pomologique, revenant sur sa première décla-
ration, attribue l'obteniion de ce truit à M. Ed. Deans, de Jed-
burgh, localité du nord de l'Angleterre.
La Société se trompe. Il se peut que M. Deans (tenir compte
de la différence d'orthographe) ait obtenu, de son côté, une
Pomme à laquelle il a donné son nom, mais celle-ci n'a rien à
faire avec l'autre variété.
(1) Déposé le 28 mai 1896.
LES POMMES DëAN'S GODLIX ET DEANS' CODLIN 443
Dans la 5*^ édition du Manuel des Fruits, paru en 1887, M. R.
Hogg parle, en effet, de la Pomme Deans' Godlin, de Jedburgh ;
mais la description qu'il en donne ne saurait s'appliquer à la
Dean's Godlin, de Gheshunt. La 3"^ édition du même ouvrage,
parue en 1 866, ne parle pas de ce fruit ; quant à la 4", je n'ai pu
m'en rendre compte, ne la possédant pas.
Je crois devoir joindre, à la présente rectification, la traduc-
tion d'un certificat que m'ont envoyé ALM. Paul et Son, les hor-
ticulteurs bien connus de Gheshunt, de mème'qu'une attestation
de leur contremaître, M. G. Gâter, tous fort au courant de
l'origine de la Pomme Dean's Godlin.
Certificat de Mi)J. Paul et Soti.
Nous, par ces présentes, certifions que M. F. Jamin était em-
ployé dans notre établissement en 1849.
Retournant en France, il demanda à notre voisin, M. Dean,
des greffes d'un Pommier de semis, dont les fruits précoces,
d'une jolie couleur jaune, et alors dans toute leur beauté, l'a-
vaient frappé.
M. Jamin, trouvant que cette Pomme appartenait au groupe
des Codlin's, proposa, pour faire honneur à l'obtenteur, de lui
donner le nom de Dean's Godlin, sous lequel il la répandit.
Signé : Paul et Son,
Gheshunt, 26 mai 1896.
Attestation de M. G. Gâter.
Je me souviens parfaitement qu'en 1849, M. Jamin, alors em-
ployé aux anciennes pépinières de Gheshunt, et sur le point de
retourner en France, emporta des greffes d'un Pommier prove-
nant d'un semis fait par M. Dean.
Signé : G. Gâter,
depuis quarante-huit ans employé de MM. Paul et Son.
444 RAPPORTS.
RAPPORTS
Sur les cultures de Phal-enopsis de M. Rkgnier (1);
M. Léon Duval, rapporteur.
En février 1896, sur la demande de M. Régnier, notre col-
lègue, horticulteur à Fontenay, une commission composée
de MM. Cahuzac, Garden, Lesueur (Victor), Duval (Léon), Doin,
s'est transportée à l'établissement sis rue de Marigny, pour y
examiner une série de Phalœnopsis variés, collectée par M. Ré-
gnier. La commission s'étant constituée, a nommé M. Martin
Cahuzac son président et nous a fait l'honneur de nous désigner
comme son rapporteur.
S'il est souvent fastidieux pour une commission d'avoir
à visiter des cultures n'offrant qu'un intérêt relatif^ c'est tout
autre chose lorsque qu'elle se trouve en présence de plantes fort
belles, bien cultivées ou du moins bien rétablies, collectées par
le cultivateur lui-même; il est en effet bien rare de trouver en
France un homme qui ait au risque de sa vie ou tout au moins
de sa santé, tenté la périlleuse aventure d'aller à plusieurs
reprises vers les pays où croissent les jolies Orchidées qui
font l'objet de ce rapport. Nous aunn^ le soin d'y revenir tout
à l'heure, quand nous vous aurons dit notre impression sur les
plantes que nous étions appelés à juger.
Dans uue serre ayant environ 15 mètres de longueur sur
5 mètres de largeur, et bien disposée |)onr cette culture, nous
nous sommes trouvés en face d'environ neuf cents Phalœnopsis
amabilis et grandi ftora, et environ trois cents Schilleriana;
toutes ces plantes parfaitement établies et pleines de vigueur,
portaient de nombreuses grappes de fleurs élégamment disposées
et dont les formes harmonieuses constituent peut-êtie l'ensemble
le plus distinct et le plus original de toute la famille des Orchi-
dées pourtant si riche et si ornementale.
(1) Déposé le 28 mai 1896.
SUR LES CLLfURES DE PHAL.ENOPSIS DE M. RÉGNIER. 445
Les Phal^nopsis ont cela de particulier que pour les personnes
les moins familières avec les Orchidées, elles représentent pour
ainsi dire l'idéal et donnent une idée juste de l'étrange beauté
de ces enfants des pays tropicaux 1 Nous pûmes admirer ainsi de
splendides grappes de P. Schilleriana, composées de plus de
cent fleurs; des variétés de grandiflora de forme et de grandeur
extraordinaire; des plantes de la variété leucorrhoda, de toute
beauté : des variétés à fond saumon et jaunâtre, d'autre rosées :
en somme de ces perles que les amateurs acquièrent à grand
prix et qui, heureusement pour Timporlaleur, le dédommagent
un peu de ses peines et de ses dépenses.
Les membres de la commission ont trouvé la culture bonne,
rationnelle, et très remarquable comme résultats, puisqu'en
somme ces plantes avaient été importées par notre collègue, au
printemps de 1895, vers le 27 février. Il nous appartenait comme
rapporteur de demander quelques explications à M. Régnier sur
ses voyages, car nous estimions qu'elles devaient être intéres-
santes, et voici ce que nous avons pu noter pour l'histoire de
certaines importations. En 1881, M. Régnier partit une première
fois; son voyage dura juste un an, jour pour jour; pendant ce
temps il explora la Cochinchine, l'Annam, le Cambodge, le
Laos, le Siam et les Philippines, d'où il rapporta des Phal^nopsis
mnabilis, et grandiflora^ Schilleriana, puis des Vanda Sande-
riana, Hookerse; du Laos, des Aerides Sanderiana [nous en avons
vu un exemplaire mesurant 1°',6o de hauteur chez M. Rpgnier);
c'est aussi de là que sont venus les célèbres Ct/pripedium caU
losum grandi florum, Hegnieri, Sanderianum^ Rothschlldianum,
Argus, Godefroyœ, nlveum; VHahenaria militaris; le Calanthe
Regnieri, etc., etc.
Notre collègue fit un second voyage en 1894-95 ; il visita
les Célèbes, où il récolta près de 2,500 Vanda Sanderiana
qui ont été engloutis dans un naufrage; puis il visita succes-
sivement les îles Philippines et toutes les îles des environs,
pour en rapporter les beaux Phalœnopsis que nous avons été
admirer chez lui. Ce n'est pas sans peine et sans d'énormes dif-
ficultés qu'on peut amener ces jolies Orchidées en Europe; d'une
part il faut souvent les aller chercher sur des arbres dont la
446 RAPPORTS.
hauteur dépasse 40 à 45 mètres ; les indigènes préposés à ces
recherches ne veulent pas toujours y monter et ce n'est qu'à force
de piastres qu'on arrive à les encourager. Une fois recueillies, les
plantes arrivent souvent à terre ayant subi de nombreuses avaries
et n'étant plus transportables, de sorte que, lorsque le voyageur
atteint Marseille, qui se trouve à un mois de distance de l'endroit
où se collectent les Phalœno'psis, il y en a beaucoup de perdus.
La température dans ces contrées est très variable : de 16°,
la nuit, elle monte souvent dans le jour à 30 ou 35; ajoutons
que le pays est fort malsain. Si nous voyons les résultats, nous
serons étonnés de voir combien les collecteurs sont exposés à
perdre leurs récoltes : c'est ainsi que, sur 16,000 Phalsenopsïs
collectés, M. Régnier n'a pu en sauver que douze ou quinze
cents, soit à peine la dixième partie.
La commission avait donc deux tâches à remplir : celle d'ap-
précier la beauté des plantes en culture et leur belle floraison,
et celle de signaler les mérites réels d'un homme courageux,
ayant payé de sa personne, pour aller chercher au loin, et
rapporter en Europe, à ses risques et périls, les merveilleuses
plantes qui vont orner les serres des amateurs et des horticul-
teurs. Seul ou à peu près seul, M. Régnier, a pénétré dans des
régions inconnues, et a pu attacher son nom à des plantes dont
l'introduction en Europe reste comme une signature rigou-
reuse de l'Horticulture militante de notre pays. Il suffit de se
reporter à la liste, que nous donnons plus haut et sur tous
les catalogues ou ouvrages traitant des Orchidées pour y
retrouver les noms des plantes introduites par notre collègue.
C'est pourquoi la commission demande pour M. A. Régnier,
horticulteur et coUecteur déplantes, une haute récompense.
CONGRES DES AMIS DES ARBRES. 44/
COMPTES RENDUS
Compte rendu du concours dOrcuidées (1)
séance du 23 avril 1896,
par M. LiBRECK.
Un seul lot a été présenté au concours d'Orchidées du 23 avril.
La mort de notre président, M. Léon Say, a été la cause du peu
d'abondance des présentations.
Ce lot unique appartenait à M. Bert, de Bois-Colombes; il
comprenait entre autres belles plantes : deux Catileya Luwreri'
cea«a admirables; un Lœlia elegans; un Ada aurantiaca, très
fleuri; un Cattleya Schrœderiana; les Epidendrum radicans et
arachnoglossum. Pour ces plantes, bien fleuries et bien culti-
vées, le Jury a accordé à M. Bert, une médaille de vermeil.
Congrès des Amis des Arbres réuni a Nice
DU 10 au 20 Mars 1896 (2),
M. Tb. Villard, rapporteur,
Délégué par la Société Nationale d'Horticulture de France.
Avant de se rendre à Nice, le Congrès des Amis des Arbres
avait convoqué ses membres à Hyères, le 10 mars, pour assister
à l'inauguration de l'exposition organisée par la Société d'Horti-
culture et d'Agriculture d'Hyères.
J'ai eu ainsi l'occasion de recevoir à Hyères quelques-uns des
membres de la Société des Amis des Arbres et notamment
M. Demontzey, son président, et M. E. Cacheux, son vice-pré-
sident.
La Société des Amis des Arbres avait exposé à Hyères les
(1) Déposé le 28 mai .1800.
(2) Déposé je 28 mai 1890.
448 COMPTE RENDU
tableaux de ses plus intéressants travaux. Le jury a décerné :
une médaille d''or à la Société des Amis des Arbres et une
médaille d'argent à la seclion spéciale de Nancray (de cette
Société).
Après quelques visites locales en rapport avec la mission, les
membres du congrès, présents à Hyères, se sont dirigés vers
Nice, où, retenu par mes fonctions de président de la Société
d'Horticulture et d'Agriculture d'Hyères pendant l'exposition,
je n'ai pu les accompagner, tout en me rendant à Nice avant la
fin du congrès.
M. le vice-président de la Société a bien voulu me commu-
niquer le procès-verbal du compte rendu du congrès que je
reproduis ci-après, comme étant ce qu'il peut être intéressant
de retenir de cette réunion.
Compte rendu du Congrès des Amis des Arbres, réuni d Nice
du 10 au 20 mars 1896.
Le Congrès des Amis des Arbres réuni à Nice le 10 mars der-
nier a été fort intéressant, non seulement au point de vue des
communications qui y ont été faites, mais encore à celui des
excursions auxquelles il a donné lieu.
Les séances du congrès ont été présidées par M. Demonlzey,
membre correspondant de l'Institut, assisté de M. le D"" Jeannel,
président d'honneur et fondateur de la Société des Amis des
arbres.
Après l'ouverture du congrès faite Par M. le président,
M. Cacheux fît le compte rendu des documents qu'il avait reçus
à son occasion, et il résuma les travaux accomplis par les
membres de la Société depuis qu'elle a transféré son siège
à Paris.
Les membres du conseil d'administration, divisés en comités
spéciaux, ont beaucoup contribué à l'augmentation de la pros-
périté de la Société; le comité de jurisprudence a fait approuver
la Société par le Ministère de l'Intérieur, le comité de propa-
gande a fait de nombreuses et importantes recrues; le comité
DU CONGRÈS DES AMIS DES ARBRES. 449
de publication a puissamment aidé à la rédaction du bulletin
dont l'intérêt continue à s'accroître.
Les membres de la Société ont continué à planter des arbres
ou à provoquer leur plantation. Plus de 400,000 arbres à haute
tige ont été plantés par eux.
Messieurs les membres du clergé et messieurs les instituteurs
ont rendu de grands services à la cause des arbres. Deux
instituteurs ont créé des jardins botaniques avec des graines
fournies gratuitement par M. de Vilmorin, vice-président de la
Société. Le directeur d'un orphelinat s'est adressé à la Société
pour obtenir la plantation d'arbres dans la cour de son établis-
sement. Les membres correspondants de la Société ont égale-
ment fait l'envoi de nombreux documents, dont le comité direc-
teur profitera pour développer l'aclion de la Société, une fois
que?es bases seront bien établies.
Parmi les ouvrages envoyés se trouvent le beau volume de
M. Baltet, intitulé V Horticulture dans les cinq parties du monde;
Les beaux arbres de la Normandie, par M. Gadeau de Ker-
ville ; le compte rendu des fêtes de l'Arbor Day et les docu-
ments officiels qui rendent compte de l'établissement du jour de
la fête des Arbres en Amérique, etc., etc.
La Société fait l'échange de ses publications avec de nom-
breuses Sociétés françaises et étrangères et tous les jours elle
étend le cercle de ses relations; il faut espérer qu'elle arrivera
à diminuer, dans un délai très rapproché, la surface des terrains
stériles que l'on pourrait utiliser par un reboisement intelli-
gent.
Parmi les communications qui ont été faites au congrès, nous
citeions celles : 1° de M. Demonlzey, qui a fait une étude très
approfondie de l'organisation d'un syndicat modèle de reboise-
ment et qui en a étudié les statuts; 2° de M. le D'" Jeannel qui a
exposé le parti que l'on pouvait tirer de l'armée en l'employant,
dans certains cas, à la plantation d'arbres; 3° de M. le comman-
dant Tatin qui a énuméré les divers cas où l'action des institu-
teurs pouvait être utile au but de la Société; i" l'importante
communication de M. Guinaud sur les avantages des Sociétés
locales des Amis des Arbres analogues à celle qu'il a créée
450 COMPTE RENDU
à Nanciay ; 5° la conférence de M. Cotard sur le reboisement et
rulilisation des eaux.
Les excursions organisées par la Société ont été les suivantes:
la visite de l'Exposition d'Horticulture et d'Agriculture d'Hyères,
celles du beau jardin de M. Villard à Garqueyranne, des pro-
priétés de M. le comte de Ghambrun et de M. le comte de Gré-
zalle, sous la conduite de son président.
Le congrès a visité le camp de Yillefranche dont les arbres
ont été plantés, grâce à l'initiative de M. le D"" Jannel, par les
troupes; enfin elle alla admirer les reboisements du Mont-Borron
exécutés il y a une vingtaine d'années sous la direction de
M. -Demontzey.
GOMFTE REM)U DE l'ExPOSITION INTERNATIONALE DU GeRCLE
HORTICOLE Van Houtte, a Ledeberg-lez-Gand (1),
par M. Gu. de Bosschere, membre correspondant de la Société.
Gette exposition, la seconde du même genre, a obtenu un
grand et légitime succès. Les apports de plantes ornementales,
de spécimens de culture, de plantes de serres chaudes, d'Azalées
et de Rhododendrons, d'Orchidées et d'Anthurium, étaient fort
nombreux et généralement très méritants.
Le Cercle avait construit, sur la place du Progrès, un vaste
local en bois qui n'a cependant pas suffi à abriter les nombreux
envois; la salle des mariages, la salle des fêtes et la cour de la
maison communale ont été envahies à leur tour. Gette disper-
sion des plantes dans quatre locaux différents a nui beaucoup au
succès d'ensemble de l'exposition. Gertaines plantes, comme les
Orchidées, par exemple, ont été tellement à l'étroit, que c'était
vraiment dommage. La place a fait défaut et malgré des efforts
très louables, la commission n'a guère réussi à donner à son
grand salon ce cachet artistique qui fait le charme de la plu-
part des expositions françaises.
[i] Déposé le 23 avril 1800.
DE l'exposition INTERNAT. DU CERCLE HORT. VAN flOUTTE. 451
Nous n'entreprendrons point une relation quelque peu com-
plète, de tout ce qu'il y a eu d'intéressant à cette fête florale:
cela nous conduirait trop loin. Nous nous bornerons à citer par-
ticulièrement les nouveautés et les semis. Cependant, il nous
faut attirer l'attention sur le nombre considérable de plantes du
Gap et de la Nouvelle-Hollande exposées par plusieurs horticul-
teurs; sur le succès que la réapparition de ces vieilles fleurs a
obtenu et sur la beauté décorative de la plupart des espèces
présentées : Acacia en nombreuses espèces, Genista elegans,
Grevillea rosmarinifolia^ Erica arborea, E. arborea cucullata,
Grevillea alpestris^ Boronia Mollini, Leptosfermum buUatum^
Brachysema acuminatum, Diosma fragrans, Lithospermum frii-
ticosum, etc.
De jolis Rhododendrons sont le R. Countess of Hacldinglon et
Edgeworthi que nous trouvons dans une belle collection de
plantes fleuries de M. Van Dxiessche-Leys ; les R. de V Himalaya
et leurs hybrides de M. J. Baumann, les R. Dalhousiœ^ Vicloria-
num, Marchmiess, Rosy Bell^ Countess of Sefton, roseiim odora-
tum, sont les plus distingués. Ce dernier est un hybride entre un
Azalea et un Rhododeiidroti. Le R. tonkinense, présenté par
M. y. Guvelier, est issu de graines provenant du Tonkin; ses
fleurs sont blanches avec une large marge bleu clair; le
R, Balhousiœ roseum, avec des fleurs roses délicieuses; le
R. annamense^ espèce de VAnnam^ à fleurs odorantes, moyennes,
blanches avec macules jaunes; R. magnlflorum; Rridal, Bouquet^
semis, grande fleur rosée à macule noirâtre, très odorante;
sont autant de Rhododendrons dignes d'une mention spéciale.
M. Maertens-Beys, exposait un lot de R. Jacconnii bien fleuris
en jolis petits exemplaires; ces Rhododendrons conviendraient
parfaitement comme bordures.
Les Azaléas de l'Inde, en grands exemplaires, provenaient de
l'établissement Ad. d'Haene et de M. Jos. Vervaene. Les nou-
veautés les plus intéressantes à' Azalea indica de ce dernier,
habile semeur, sont : Merveille de Ledeberg, double, carmin
foncé, à macules noires, avec reflets changeants métalliques, très
beau; Spitfire, vermillon feu, double, macule noire, extra;
M. Debulle, rouge carmin, simple, macule pourpre ; Prince
452 COMPTE RENDU
Albert^ rose laque, forme ronde, fines macules pourpre noir,
simple; M. Kerr, simple, laque vif, macule cramoisi. Le premier
prix pour le plus beau semis d'Aso/ea mdica double a été obtenu
par le même exposant avec VA. M. iMillaui, pourpre laque, fine
macule noire; le même prix pour la fleur simple, encore par
M. Jos, Vervaene, avec Madame M'iUaut, rose cerise vif à reflets
bleuâtres et blancs quand on le voit par transparence, variété
distincte très belle. Gomme branche fixée, non au commerce,
salmonea est remarquable avec sa fleur simple, rose orangé,
strié de rouge avec un large bord blanc.
M. Eug. de Cock obtient le 2^ prix avec une variété sans nom
à large fleur bien ronde, blanc pur, deux corolles l'une dans
l'autre, le centre accidenté de stries roses et de macules ver-
dàtres, extra.
Parmi les variétés de branches fixées de M. Jos. Vervaene, les
plus jolies sont Madame Carnot, Ami V. Cuvelier^ Madame Ro-
main De Smet et Madame J. Vervaene.
MM. Jos. De Coster, Jean de Kneef et Delaruye-Gandon, expo-
saient de très méritantes collections de bonnes variétés d'Azalea
indica.
M. Vervaene-Verraert était seul exposant pour les Rhododen-
drons hybrides nouveaux; les meilleures nouveautés sont Sou-
venir de Dominique Vervaene, blanc rosé avec forte macule
pourpre noir à la base, plus clair en haut; Printemps, blanc un
peu bleuâtre à l'épanouissement, devenant presque blanc, ma-
cule noire; Ch. de Bosschere, rose vif, à macule noire.
Les Rhododendrons de pleine terre étaient bien fleuris, mais
toutes variétés anciennes en grands cxemplaii-es, les Azaliia
mollis étaient nombreux, mais non dénommés. La maison Louis
De Smet exposait un lot à tiges bien fleuri; MM. De Smet
frères en avaient aussi un beau lot ; M. Toefî'aert exposait un lot
d'Azalea sinensis et hybrides de coloris brillants et de fleurs de
grandes dimensions.
Parmi les plantes nouvelles, signalons, parmi celles de
M. Jules De Cock : les Myriolepis Scortechini, Juniperus japo
nica aureo picta, Geonoma Schmiti, Eriocnema Sanderiana.
IM. A. De Smet présentait un Diane/la tasmanica fol. var.;
DE L EXPOSITION INTERNAT. DU CERCLE HORT. VAN HOUTTE. -453
M. E. Delaruye, un bel exemplaire de Nephthytis piclurata;
M, A. Rigouts, un superbe Dracœna Rigoutsi, issu de D. aiis-
tralis.
Le Drarunm cannu'folia aurro slrlaia et le Corypha australis
fol. var. de M. Jules De Gock ; le Pleris Buchneri de M. Arthur
Van den Heede, ainsi que le Draca^na cannxfolia variegata de
M. Arthur De Smet sont de bonnes nouveautés.
11 y avait à cette exposition de beaux envois d'Orchidées de
M. Ch. Vuyisteke, Jules Hye-Leysen, Jules De Cock et De Smet
frères. Parmi les plus belles de M. Vuyisteke, mentionnons
Odontoglossum Iriumpkans^ luteo purpureum, ientaculaium,
radiatum, macrospiliim et muliis ; Cattleya amethystoglossa;
MasdevaUia ignea pulchra, une nouvelle introduction. —
M. Jules Hye a obtenu sept premiers prix avec ses Orchidées,
parmi lesquelles il faut citer hors de pair : Odontoglossum nobile,
abondamment maculé; Pescatorei album, aussi rare qu'élégant;
heterodon, très rare; nevadense, elegans, Andersoni et nobilhis,
une variété étonnante, qui a obtenu un succès colossal; Cypr'i-
pedium triumphans (Sallieri-Byeanum X œnanthum superhum,
uu hybride superbe; Cyp. Hyeanum, une fleur de dimensions
et de beauté exceptionnelles; Cyp. Albertiamnn, ornatum,
Flouringo^ Minerva ; Milloniopsis X Bleuiy avec douze très
grandes fleurs, et un raiwissainl £piphro7iitis Veitcki^ MM. De Smet
frères avaient de jolis Odontoglossum crispum ; M. Jules De
Cock de bonnes variétés de Cypripedium, entre autres exul,
Haynaldianum, Elliotianum et nitens. M. Jules Hye avait encore
un beau Vanda Wallicliii provenantdes cultures de xM. Beaucarne ;
un second exemplaire de même provenance est entre les mains
de M. de la Devansaye.
De beaux Palmiers, de grandes Fougères arborescentes, des
Fougères herbacées de serre, des Pandanus étaient représentés
par des envois de valeur, de MM. De Smet frères, Rigouts,
Pynaert, etc.
Les Aroïdées étaient nombreuses, surtout les Anthurium, expo-
sés par MM. Arthur De Smet, Dallière, Vervaene-Verraert, etc.
Les variétés les plus remarquables sont : Secrétaire E. Fierens^
Comtesse de Kerchove, Souvenir de Liévin Spae, carneum^ mais
454 COMPTE RENDU DE L'EXPOSITION DU CERCLE VAN HOUTTE.
surtout Madame Wal/em, dont la spathe, au moment de l'épa-
nouissement, est blanche, passe ensuite au rose pâle, pour finir
par du rose saumoné; M. Régnier, Victoria. Sang gaulois, Reine
des Pays-Bas, ilgrinum, La Reine ^ Congolais. — A signaler, d'une
manière toute particulière, les splendides Cnladium de la
Société anonyme horticole Louis Van Houtte.
11 y avait aussi de beaux Araucaria de MM. B. Spae et
Delaruye, des Draccena variés de MM. Pierre Parrè, De Rense
frères, de jolies Conifères de MM. Kerckworde et Fréd. Burve-
nich, père.
Des Glivias, d'un admirable coloris, étaient ceux de MM. Fortie
et G. Van Herzele ; une remarquable nouveauté avec les divi-
sions striées de blanc était présentée par M. Gh. Vermeire.
Les plantes bulbeuses et tubéreuses n'étaient guère nom-
breuses ; il y avait de bons Amaryllis de M. Ch. Vuylsteke, des
Cyclamen de MM. Botelberge fils et Schaetzaert; des Gloxinia de
M. E. Delaruye; des Jacinthes, des Tulipes et des Narcisses de
la Société anonyme horticole Van Houtte.
Il y aurait beaucoup à citer encore, mais ce que nous avons
dit de l'exposition de Ledeberg suffira, pensons-nous, pour
donner une idée de son importance. Ajoutons toutefois encore
que le prix d'honneur du Roi a été remporté par MM. De Smet
frères, les deux autres prix d'honneur par MM. Jules de Gock et
Ernest Delaruye. Ce dernier, le secrétaire du Cercle Van Houtte,
a droit à de sincères éloges pour l'infatigable activité qu'il a
déployée dans les multiples travaux d'organisation de cette belle
exposition. Nous sommes heureux aussi de pouvoir signaler au
monde horticole le dévouement et l'urbanité de xM. Botelberge,
le président du Cercle.
L'exposition a été honorée de la visite de S. A. R. le Prince
Albert de Belgique, des ministres et des autorités provinciales et
communales.
PUBLICATIONS FRANÇAISES.
REVUE
DES PUBLICATIOiNS FRANÇAISES ft ÉTRANGÈRES
1. Publications françaises^
par M. D. Bois.
Annales de la Société d'Horticulture de Maine-et-Loire, 1895,
3*^ et i" trimestres.
Effets du froid pendant l'hiver 1894-1895. Note de M. Gaston
Ailard, p. 221 . — Nous ne pouvons, à notre grand regret, repro-
duire en entier cette intéressante note qui montre le degré de
rusticité de certains végétaux dans les environs d'Angers. Elle
sera consultée avec giand profit par toutes les personnes qui dé-
sirent se livrer à des introductions d'arbres et d'arbrisseaux dans
cette région favorisée où, comme on le sait, M. Ailard a créé
l'Arboretum de la Maulevrie, si riche en végétaux ligneux.
En mettant en parallèle les hivers 1879-1880, 1894-1895, il
ressort que, pendant le dernier hiver, bon nombre de végétaux
ont été atteints, mais que très peu ont été détruits, tandis qu'il
n'en a pas été de même en 1879-1880.
Les végétaux qui ont, en généi^l, le moins bien résisté à
l'hiver 1894-1895 ou qui ont été détruits proviennent de la région
méditerranéenne, de certaines parties de la Chine, du Népaul,
du Chili, de la Nouvelle-Hollande ; ceux qui, au contraire, ont le
mieux résisté, sont originaires du nord de la Chine, du Japon
et de l'Amérique septentrionale.
Comptes rendus de l'Académie des Sciences, 4 mai 1896.
Sur la cause première de la maladie de la gale de la Pomme de
terre {Potato Scab des Américains). Note de M. E. Roze, p. 1012.
Les savants qui ont étudié cette maladie, aux Etats-Unis, ne sont
pas d'accord sur les parasites qui la produisent. Le D'" Thaxter
l'attribue à une Mucédinée qu'il a désignée sous le nom
456 REVUE DES PUBLICATIONS.
d'Oospora Scabies; le D' Bolley à un Bacleriiim qu'il n'a pas
nommé spécifiquement.
M. Roze a pu obtenir la contamination de tubercules de
Pomme de terre Marjolin, absolument sains au moment de la
plantation, par des tubercules galeux appartenant à la variété
Merveille d'Amérique.
Il a été conduit, après une étude attentive, à attribuer la cause
première de cette maladie à un Micrococcus qu'il désigne sous le
nom de M. pellucidus. L'action vitale de ce Micrococcus se mani-
feste de telle façon qu'il semble ne pouvoir se multiplier sur les
tubercules qu'exclusivement aux dépens de leur épiderme ou de
leur peau dont il mortifie les cellules en servant pour ainsi dire
d'introducteur aux autres parasites qui profitent du substratum
favorable qu'il leur a préparé.
Revue Horticole, P' mai 1896.
Lbi Bananier rast'iqae. — Musa japonica. Note de M. J. Sal-
lier fils, p. 202. Figure noire. — Cette espèce, encore rare dans
les jardins, a été introduite en Angleterre, il y a quelques années,
par MM. James Veitch, sous le nom de Musa Basjoo. Elle est ori-
ginaire de Hakodaté, Île Yéso (Japon septentrional), région où
le thermomètre descend jusqu'à — 32 degrés l'hiver, mais par
contre atteint jusqu'à -|-42 degrés pendant l'été, ce qui permet
la culture du Riz.
Le port de la plante est plutôt celui du M. paradisiaca, avec
stipe nu, lisse et droit, que celui du M. Ensete ; il est drageon-
nant. Les feuilles semblent plus résistantes que celles du
M. Ensete, mais sont cependant déchirées par les vents vio-
lents.
Ce qui est particulièrement intéressant dans cette espèce, c'est
son degré de rusticité, qui lui permet de résister à nos hivers du
centre de la France, aussi bien que certaines plantes vivaces de
pleine teire, Tritoma, Gynerium, etc. Elle redoute l'humidité
plus que le froid en hiver.
M. J. Sallier conseille de iva,i[er \di M . japonica comme les Tri-
toma et les Gynerium. Avant l'hiver, couvrir la souche de feuilles
sèches et, par prudence, d'un paillasson formant toit, destiné à
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 457
éloigner l'eau des pluies. En avril, par un temps sec, découvrir
et nettoyer la base des tiges qui seule a été conservée. En été,
arrosages et paillis.
2. Publications étrangères
par M. P. Hariot.
The Garden. — Les Orchidées fournissent encore matière à
toute une série de notes et d'articles qu'on consultera toujours
avec fruit. Le mode de culture, les conditions de végétation, le
choix des meilleures espèces ou variétés et leur introduction y
sont soigneusement indiqués. Il en est ainsi pour les Cymbidium
et les Oncidium. Dans le premier de ces genres on recom.mande
tout particulièrement les Cymbidium affine, de V\ndiQ\ eburneum
introduit de Chine en 1846; ,^i^a>zteM//i, découvert au Népaul
par Wallich en 1837; jfi^ooAe?'?Vz/7i</», très voisin du précédent,
mais à fleurs plus larges et plus richement colorées, originaire
de l'Himalaya; Lowianum, introduit de Burmah en 1878, et le
ligrinum delà même région d'où il a été apporté en 1864.
Dans les Oncidium de la section marranthum, les meilleures
espèces à cultiver sont les suivantes : Oncidium macrantinun,
découvert en 1780 par Mathews, dans la Cordillère de l'Ecuador,
importé seulement en 1838 et qui a fleuri pour la première
fois en Angleterre en 1868; chrysodiscum; serratum; superbiens,
le mieux connu de la section après l'O. macranthum et loxense,
un des plus élégants.
LesZygopetalum sont surtout connus par le Z. Gautier i qui a
fait son apparition en Europe il y a près de trente ans, et le Mac-
kayi. A côté de ceux-ci, il en est d'autres qui méritent aussi d'être
cultivés, tels que les : Burkei, de la Guyane anglaise; brachype-
talum de la province de Minas Geraes, maxillare du Brésil et
de Demerara. Le croisement de certaines de ces plantes a
donné naissance à des hybrides remarquables : Zygopetalum,
Clayi intermédiaire pntre les Z. maxillare eicriyvitum, qui lui ont
donné naissance; Sede ni, qui provient de la fécondation du -Z.
maxillare par le Mackayi.
Les Cypripediumsonl peut-être, de toutes les Orchidées, celles
30
458 ftEVUÈ DES PUBLICATIONS.
qui ont fourni le plus d'hybrides. Il n'existe que bien peu d'es-
pèces qui ne soient susceptibles de se prêter à leur formation. Le
Cypripedium Sedeni qui résulte du croisement du C. lungifolinm
avec le C. Schlimi, a donné naissance à des hybrides secon-
daires, tels que Cypripedium Lemoinierianum ^ dont l'origine
exacte n'est pas certaine mais qui est attribuée au C. calurum ;
cardinale^ produit du C. Sedeni eX du Scklimi albiftorum^ etc. Un
des représentants les plus étranges de ce dernier genre est bien
le Cypripedium caudatiim, introduit du Pérou en 1847. Parmi
les variations qui lui appartiennent, il faut signaler : les Cypri-
pedium caudatum roseum; Lindeni, qui parait n'être que le ré-
sultat d'une monstruosité et qu'on a élevé au rang de genre,
sous le nom d' Cfropedium, et WaUisii. Cette dernière plante est
quelquefois regardée comme une espèce distincte.
Parnci les plus remarquables découvertes faites dans le do-
maine de la botanique par les voyageurs et les naturalistes russes,
il n'en est pas qui puissent lutter avec celle des Eremurus. Ces
superbes plantes ont tout pour elles : la vigueur, la dimension
et l'élégance des fleurs. Elles ont toutes les qualités voulues
pour lesfaireaccueillir dans tous les jardins, depuis YE. robustus,
le plus anciennement cultivé, dont les épis n'ont pas moins de
neuf pieds de hauteur; VE. spectabilis, à fleurs jaune pâle; le
Bungei, de stature plus humble, jaune foncé; le himalaicus,
à fleurs blanches sur lesquelles tranche agréablement la nuance
jaune des étamines jusqu'à V Eremurus Olgœ aux épis qui ne dé-
passent guère deux pieds et se couvrent d'une profusion de
fleurs lilas ou purpurines.
Les Eremurus sont des Liliacées. A une petite famille voisine,
celle des Hœmodoracées, appartiennent les Bœmanthus, dont le
nombre s'est sensiblement accru depuis quelques années et dans
la nature, et dans les collections. Une des dernières espèces
introduites est le Hdemanthus Katharinœ^ originaire du cap de
Bonne-Espérance. Son feuillage d'un vert-pomme foncé est
encore rendu plus ornemental par un réseau de nervures et de
veines beaucoup mieux marqué que dans la plupart des autres
espèces. Les inflorescences sont larges et colorées en rouge
écarlate orangé.
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 459
Les jardins d'hiver et les orangeries comptent au nombre des
végétaux exotiques les plus capables de les orner, les Lapageria.
Ce sont de superbes plantes grimpantes qui demandent peu de
soin et poussent, là où elles se plaisent — car elles sont capri-
cieuses — avec une vigueur à nulle autre pareille. Leurs longues
branches chargées de fleurs forment des grappes du plus gra-
cieux effet. Malgré toute leur valeur, elles ne sont que rarement
cultivées en France.
C'est parmi les Clématites non grimpantes qu'il faut placer le
Clematis integrifolia Durandi dont l'obtention remonte à plus de
vingt années. Ce serait un hybride des Clematis integrifolia et
lanughiosa. Les feuilles sont larges, simples et les fleurs d'un
beau bleu foncé ! Ce n'est d'ailleurs pas la première espèce dans
la production de laquelle entre le Clematis integrifolia. Le Cle-
matis Hendersoni ne serait qu'un hybride des 67. integrifolia et
Viticella connu dès 1835; avec le Cl. recta il aurait donné nais-
sance au CL cœrulea o^/o/a/a, auquel la suavité de son parfum a
fait donner aussi dans quelques jardins le nom de Cl. aroma-
tica. Il est probable également qu'une origine hybride analogue
doit se rencontrer aussi dans les Clematis intermedia rosea et
diversifolia cœrulea. Il faut encore recommander parmi les Clé-
matites à tiges dressées, non grimpantes les Clematis recta d'Eu-
rope, tubulosa et Davidiana de Chine.
Parmi les plantes destinées à l'ornementation des parterres,
les Hudôeckia devraient tenir un bon rang. Ce sont de fort jolies
Composées à ajouter à tant d'autres plantes delà même famille.
Og ne connaît guère que le Rudbeckia laciniata. D'autres espèces
ne le dépareraient en rien en végétant à ses côtés. Ce sont les
R. speciosa^ hirta, columnaris, californica, maxima dont les tiges
peuvent atteindre presque 3 mètres de haut, et purpurea, plus
connu sous le nom d'Echinacea purpurea. Cette dernière plante
est une des plus belles Composées qu'on puisse imaginer.
Les parterres se trouveront bien de la présience de V Anémone
upennina, charmante petite espèce d'Italie et de Corse, très
voisine par l'ensemble de ses caractères de la Sylvie des bois
des environs de Paris> mais à fleurs bleues; de VHelleborus cor-^
siens, remarquable par ses feuilles coriaces, épineuses sur les
160 REVUE DES PUBLICATIONS.
bords, à fleurs d'un blanc verdâlre; du Physalis Francheti^
plante japonaise voisine de l'Alkekenge de France, mais à enve-
loppe du fruit d'un jaune orangé brillant , beaucoup plus
développée.
Qui connaît maintenant — sinon de souvenir — le Polygonum
sachalinense, la Sachaline dont on a tant parlé il y a quelques
années? Sans parler de ses propriétés alimentaires, ses qualités
ornementales étaient à peu près nulles, il n'en est pas de même
d'un de ses congénères, le Polygonum cuspidatum, excellente
plante, de premier ordre pour la décoration des pelouses et qui
se reproduit avec la plus grande facilité et une incroyable
abondance.
The Gardeners' Chronicle. — Ce sont encore des Orchidées
qui constituent l'appoint des plantes nouvelles ou peu connues :
BiilbophylliDn multiflorum et orthoglossum^ le premier déjà
décrit sous le nom d'odontostylls ; E pidendrum elegantulum,
remarquable hybride issu du croisement de VE. Wallisii avec
VE. Endresio- Wallisii, qui se rapproche par l'ensemble de ses
caractères et par son port de la seconde espèce, tandis que ses
fleurs rappellent la première de ces plantes ; Zygopelalum Per-
renoudi, hybride des Z. intermedium et maxillare Gautier i, dont
les divisions florales sont teintées de vert-olive et le labelle, très
développé, coloré en violet brillant; Odontoglossum Wilckea-
num Pitts Variety, qui se rapproche beaucoup des grandes
formes de VO. elegans ; Masdevallia Shutlryana hybride des
M. Harryana et Shuttleworthii.
L'hybridation est le grand agent de production des Orchidées,
qu'il s'agisse d'hybrides obtenus artificiellement ou de ceux qui,
formés naturellement, arrivent dans les importations. La pre-
mière en date des Orchidées qui se trouvent dans le second cas
parait être le Lœlia irrorata. En 1859, Reichenbach en soupçon-
nait la nature hybride et insistait sur ses points de ressemblance
avec le Lcelia Schilleriana et le Cattleya intermedia; un peu plus
tard le même doute venait à l'esprit du célèbre orchidophile à
propos du Lœlia eè/.syja^Aa. Les remarques faites à ce sujet par Rei-
chenbach ne manquaient pas que d'être suggestives et montraient
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES ACii
les nombreuses et intimes affinités qui unissent les L;rlia aux
Cattleya. Peu de temps après, le Caltleya guatemalensis était
découvert par Skinner et de suite son origine hybride paraissait
probable par suite d'un croisement naturel entre les Cattleya
Skinneri et Epidendrum aiimniincum qui croissaient ensemble
dans la localité visitée par le collecteur. En 1868, le monde hor-
ticole fait connaissance avec d'autres hybrides naturels. Ce sont
les Milionia festiva, Odontoglossum Andersonirmum, le premier
hybride connu dans ce beau genre, trouvé dans une importa-
tion d'O. crispum, 0. miilus, intermédiaire entre les 0. luteo-
purpureum eiglorîosiim; plus tard apparaissent les Odontoglossum
Denisonke, Coradinei et le Phalœnopsis Veitchiana, que Reichen-
bach considérait comme le produit naturel du croisement du
P. rosea et Schilleriana. En 1875, un troisième Phalœnopsis
hybride se rencontre dans des importations de P. (iphrodite et
Schilleriana, c'est le P. leucorrhoda. Quand au P. intermedia^
son origine a été démontrée artificiellement.
Puisque nous en sommes à parler de croisement, citons le cas
très intéressant des Rhododendron Numaei Eos. La première de
ces plantes est le résultat d'une fécondation opérée entre deux
types très différents de Rhododendron; d'un côté, le groupe des
hybrides de R. javanico-jasminijlorum , de l'autre YAzalea
indica. Pour faire du produit obtenu un gain horticole en«".or.e
plus précieux et plus méritant on l'a crqisé avec le Rhododen-
dron multicolor variété Curiisii. C'est un exemple des plus inté-
ressants de ces hybrides à nature complexe que l'on crée
chaque jour comme en se jouant. La deuxième plante de même
nature est le Rhododendron Eos; issu des H. malayanum et java-
nicum. L'influence du R. malayanum qui a fourni son pollen st
fait surtout sentir dans la forme et dans la couleur des fleuis et
à un moindre degré daiis le feuillage.
A citer parmi les plantes intéressantes, le Dombeya ou Astra-
psea Wallichii, superbe Sterculiacée éminemment ornementale
avec ses longues ombelles florales axillaires du plus beau rouge,
introduit de Madagascar dès 1820; Klugia Notoniana, curieuse
Gesnéinacée voisine des Cyrtandra et des Streptocarpus. C'est une
fort jolie plante, originaire du Deccan et de Geylan, annuelle.
162 REVUE DES PUBLICATIONS.
avec de larges feuilles, des grappes nombreuses de fleurs du
plus beau bleu gentiane, marquées de jaune soufre à la gorge,
qui ne sont pas sans rappeler celles des Utrïcularia. La multi-
plication se fait facilement par boutures.
« Les Lis japonais comme objet de commerce et d'alimenta-
tion», tel est le titre d'un article qui ne manque pas d'intérêt.
D'après les travaux les plus récents, le Japon ne renferme pas
moins de soixante-dix espèces de Lis avec de nombreuses variétés.
Les/lmo, race indigène confinée au nord, consomment les bulbes
du L'ilium GJehm; on utilise aussi ceux des L. auratum et surtout
L. tigrinum et concoloi\ variété pulchellum. L'analyse chimique
montre qu'ils contiennent une assez forte proportion de fécule,
environ 19 p. 100, ainsi que de l'azote, de la dextrine et du
glucose, ce qui en explique la valeur alimentaire. Quant à
l'exportation, elle atteint des chiff'res considérables. C'est
l'Angleterre qui en reçoit le plus; en 1892, elle n'a pas reçu
pour moins de 18,000 yens de bulbes, tandis que la France ne
compte que pour 281 yens; l'Allemagne et Hong-Kong en reçoi-
vent environ pour2, 000 yens, les Etals-Unis pour 9,000 et l'Aus-
tralie pour 610.
Sait-on ce que peut rapporter un Sorbier? le Gardeners Chro-
nicle signale un Sorbier, dans le département de Saône-et-Loire,
qui a fourni en 1888, 18 hectolitres de fruits vendus 405 francs.
Garden and Forest. — Le recueil américain consacre quel-
ques notices à un certain nombre de plantes nouvelles et peu
connues. Nous trouvons dans ce cas le Lippiâ iodantha^ espèce
encore inédite, originaire des environs de Cuarnavaca, au Mexi-
que. C'est une Verbénacée des plus remarquables, formant un
buisson atteignant dix pieds de hauteur; ses fleurs, répandues à
profusion sur les rameaux, sont jaunes, entourées de bractées
colorées en pourpre. Il faut encore citer le Nolina recurvata,
Liliacée gigantesque appartenant à un genre représenté par une
douzaine d'espèces réparties du Texas au Mexique méridional et
à la Basse-Californie; le tronc, dilaté à la base en tubercule, est
couronné par les feuilles, du centre desquelles sort une inflores-
cence en panicule large et étalée.
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 463
Deux autres arbustes méritent encore d'être signalés ; le
Viburnum erosum et le Rhododendron mucronulalum. Cette der-
nière plante peut à la rigueur être considérée comme une variété
du Rhododendron damncum; elle est comme lui originaire du
sud de la Sibérie, de la Mandchourie russe et du nord de la
Chine. Comme le R. dauricum, elle appartient au groupe des
espèces à feuilles caduques qui fleurissent avant l'apparition des
feuilles.
Quant au Viburnum. erosum, on le rencontre en quelques points
du Japon, à Formose, dans le sud et le centre de la Chine et en
Corée. Il appartient à un petit groupe d'espèces Nord-Améri-
caines et asiatiques caractérisées par la présence de petites sti-
pules linéaires. Ses feuilles sont fortement dentées, atténuées aux
deux extrémités; les fleurs apparaissent en mai, formant des
corymbes lâches et pubescents et sont colorées en blanc ver-
dâtre; le fruit est une baie rouge, l'écorce est de couleur orange
ou rouge foncé.
L'Illustration horticole appelle l'attention sur le Calla Elliot-
tiana, qui sans être absolument nouveau, n'en est pas moins
une plante des plus ornementales avec sa spathe richement
colorée en jaune clair lustré. Ce coloris lui est commun avec le
Calla Pentlandi, mais les feuilles sont maculées comme celles du
C. albo maculata, comme lui originaire du Natal.
Le mêmejournal recommande encore aux amateurs de plantes
délicates à feuillage, le Sonerila Madame Paul du Toict, issu de
S. viargaritœ et orienialis. La face supérieure des feuilles est-
vert clair zonée d'argent et parsemée de petits points de même
couleur d'où partent des poils minuscules qui lui donnent un
aspect duveteux; la face inférieure est vert de mer pâle, nuancée
de rose, avec les nervures teintées de lie de vin.
A signaler encore le Gazania pygmœa, à fleurs blanches striées
de pourpre en dessous qui alternera dans les bordures avec le
jaune doré du Gazania splendens.
464 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES.
PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES
DÉCRITES OU FIGURÉES
DANS LES PUBLICATIONS FRANÇAISES ET ÉTRANGÈRES,
1. Publications françaises,
par M. D. Bois.
Caraguata conifera, Ed. André (Broinéliacées!. Remip Horti-
cole, l'"" mai Î896, p. 208. Planche coloriée.
Cette belle Broméliacée a été découverte en 1882, à Zamora
(Ecuador méridional), par M. Hugo Poortman. M. Ed. André la
décrivit dans ses Broméliacée Aïidreanœ, p. 47, d'après des
échantillons d'herbier.
Des graines envoyées par M. Poortman, quelques-unes seule-
ment germèrent et donnèrent naissance à des sujets, dont la
première floraison eut lieu à Lacroix, en 1892. Un pied fleuri
fut présenté le 28 juillet de cette même année, à la Société na-
tionale d'Horticulture de France.
Voici la description du Caraguata conifera, que le D' Mez,
dans sa Monographie des Broméliacées, enregistra sous le nom
de Guzmania conifera, cet auteur faisant rentrer le genre Cara-
guata dans le genre Guzmania.
« Feuilles radicales lancéolées aiguës, longues de 60 à 80 cen-
timètres, larges de 6 à 8 centimètres an milieu, vert foncé, lisses.
Hampe forte, droite, égalant à peu près les feuilles, garnie de
feuilles bractéales lancéolées aiguës. Inflorescence en épi simple,
conique, très dense, longue ordinairement de 10 à 15 centi-
mètres, large de 8 à 10 centimètres vers la base. Bractées flo-
rales très imbriquées, deltoïdes, sillonnées, rouge vermillon vif,
jaune d'or au sommet. Galice beaucoup plus court que les brac-
tées, à lobes oblongs aigus, longs de 25 millimètres, lisses. Co-
rolle grande, jaune paille, dépassant légèrement les bractées,
longue d'environ 6 centimètres, à lobes obtus, longs de 15 mil-
limètres. Capsule cylindrique, apiculée, longue de 4 centi-
mètres. ))
PUBLICATIONS FRANÇAISES. 465
Celte plante doit être cultivée en bonne serre tempérée, avec
un peu plus de chaleur lorsqu'elle marque fleur. Un compost de
terre de bruyère et de sphagnum riaché, dans des pots petits
ou moyens, lui convient parfaitement. La floraison a une très
longue durée. M. Ed. André cite l'exemple d'une plante qu'il
possède, et qui est en excellent état de fraîcheur depuis plus de
six mois.
Cypripedium callosum. Le Jardin, .5 mai 1896, p. 102, pho-
tographie en couleurs.
Cette espèce est originaire de la Cochinchine. C'est une plante
très recherchée en raison de sa floribondité et de la facilité de
sa culture. Elle a été figurée plusieurs fois, et nous ne reprodui-
rons pas sa description que l'on trouve dans les ouvrages trai-
tant des Orchidées.
Ce qui fait le principal intérêt de la planche du Jardin, c'est
qu'elle est l'application d'un nouveau procédé pour la photo-
graphie en couleurs. Sans être encore la perfection, elle montre
cependant que de grands progrès ont été réalisés, et que l'on
peut espérer pour l'avenir.
Euphorbia Fournieri Rebut. — Revue horticole, 16 mai 1896,
p. 2^6, fig. 84 (figure noire) (Euphorbiacées) (1).
Espèce cactiforme introduite de Madagascar par M. Fournier,
de Marseille.
<( C'est une plante glabre, à tige ligneuse à la base, haute de
3 à 6 décimètres, cylindrique en bas, grise, s'élargissant en un
renflement charnu, pentagonal, vert, à cinq côtes amincies,
pourvues d'une crête épaisse, courte, subligneuse, laciniée,
rousse; alternant avec ces angles sont des parties méplates, vert
foncé, portant les cicatrices arquées des pétioles tombés,. entre
chacune desquelles est une macule verticale vert clair. Feuilles
alternes, insérées horizontalement^ longuement pétiolées, à
(1) Cette plante ne serait-elle pas VE. lophogona Lamk? Voir Pro-
dromus systematis naturaiis regni vegetahilis, vol. 15, 2® partie, p. 78.
(D. B.)
406 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES.
pétiole arrondi, rouge brun, déprimé et vert en dessus; à limbe
obovale-oblong, longuement décurrent sur le pétiole; à nervure
médiane saillante et arrondie en dessus, un peu enfoncée en
dessous, à nervures primaires presque rectangulaires, subégales
et parallèles, arrêtées avant le bord etglaucescentes sur le fond,
d'un beau vert lustré. Inflorescences axillaires, solitaires ou
en glomérules pauciflores, entourées de bractées scarieuses,
ovales cucullées, mucronées, enfermant des fascicules de poils
glanduleux, lacérés. Fleurs non observées. Capsule oblongue,
crustacée, renfermant quelques graines arrondies à surface
chagrinée, brun roux. »
VEuphorbia Fournier'i doit être cultivé en serre tempérée
chaude. On le multiplie facilement à l'aide des graines qu'il
produit en abondance.
Palisota Maclaudi Cornu. (Famille des Commélynées.)
Bulletin dp la Société botanique de France^ 1896, t. I-II, p. 20.
Espèce nouvelle, adressée au iMuséum, en 1894, par le
D*" Maclaud, chargé de mission dans les territoires de la Côte
d'Ivoire.
Le P. Maclaudi est très voisin d'une espèce connue déjà et de
la même région, le P. thyrsiflora Benth, dont il diffère par ses
feuilles plus étroites et bien plus longues, pétiolées assez longue-
ment ; les poils des gaines et des pétioles noirs et non fauves;
sa tige plus ligneuse ; par ses entre-nœuds plus allongés ; les
bractées des rameaux de l'inflorescence; la tige de l'inflorescence
non laineuse ; les fleurs pourpres au sommet des pétales et des
sépales, tandis que les rameaux de la grappe florale sont d'un
blanc pur; la grande étamine à filet aplati et ailé.
Dans les serres du Muséum les tiges atteignent 1™, 30 de hau-
teur; elles sont dressées, rigides. Des entre-nœuds, très longs,
partent des feuilles réunies en verticille^ de trois en général au
niveau du nœud. Elles portent au sommet une ou deux inflores-
cences en grappe très décomposée formée de petites cimes
scorpioïdes recourbées qui portent des fleurs d'un pourpre noir;
ces fleurs sont fermées une grande partie de la journée; elles
s'ouvrent dans le milieu du jour et présentent alors des corolles
PUBLICATIONS FRANÇAISES. 467
violettes parfaitement étalées. La plupart des fleurs tombent
peu après leur épanouissement.
Schœnlandia gabonensis Cornu. (Famille des Pontédériacées.)
Bulletin de la Société botanique de France^ 1896, t. 1-2, p. 21.
Cette plante nouvelle a été adressée au Muséum, en 1887, par
M. Pierre, jardinier en chef du Jardin d'essai à Libreville (Ga-
bon). Elle fleurit au mois de mai 1888, dans la serre chaude où
elle continue à prospérer.
M. Cornu a cherché les diff'érences et les analogies de cette
plante avec les espèces du genre Monochorla^ genre de la famille
des Pontédériacées dont elle se rapproche le plus et il a trouvé des
diff'érences assez grandes pour justifier une séparation géné-
rique. Il établit pour elle le genre Schœnlandia qu'il dédie au
moDOgraphe de l'ouvrage de MM. Engler et Prantl : Die natûr-
lichen P/lanzenfamilien .
La plante est franchement terrestre^ acaule, à souche formée
d'articles renflés en tubercules aplatis et superposés. Les feuilles
sont cordiformes aiguës; d'une couleur verte avec des reflets
métalliques bleuâtres. Les nervures sont de deux natures en
dehors de la nervure médiane très saillante; elles sont alterna-
tivement fortes et faibles, équidistantes ou à peu près. Elles sont
réunies transversalement par de petites nervures plus ou moins
régulières, mais nombreuses. L'inflorescence naît du tubercule;
elle n'est pas enveloppée dans une spathe caulinaire. Elle est
formée de fleurs solitaires nées sur des rameaux courts à l'ais-
selle de bractées et portant eux-mêmes souvent une bractée.
Toutes ces parties sont colorées en violet pâle.
Le périanthe est formé de parties réellement libres; le tube
est nul. Ces parties sont régulières; les trois intérieures plus
pâles que les autres. Les étamines sont au nombre de six, toutes
égales et à déhiscence apicale, ce qui parait un caractère unique
dans la famille. L'ovaire est à trois loges renfermant deux ovules
anatropes. Le style, placé dans une dépression au centre, est
relativement grêle et long, terminé par un très court stigmate
trifide. Le fruit est une sorte décapsule mince, papyracée, unilo-
culaire par avortement. 1 renferme une grosse graine unique
168 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES.
présentant à son sommet une sorte de capuchon cylindrique,
spongieux, qui laisse une cicatrice large et brunâtre. L'embryon
est exalbuminé, caractère spécial dans la famille. Les pédoncules
floraux se recourbent* vers le bas après la floraison, après la
chute du périanthe. Les fruits sont rares dans les cultures.
La plante cultivée dans des pots, comme les plantes terrestres,
se développe très bien et fleurit toute l'année; elle sera une
acquisition précieuse, car elle constitue un type bien distinct
dans la famille des Pontédériacées. Elle fournit d'abondantes
fleurs. Elle est ornementale par son feuillage d'une jolie couleur.
La culture en est très facile.
Stanhopea X bellaerensis (Hybride horticole). Revue horti-
cole, 16 mai '1896, p. 231 , planche coloriée.
Cet hybride tire son nom des collections d'Orchidées du Bel-
Air, à Olivet, près d'Orléans, où il a été obtenu par M. Georges
Mantin. Il est issu du .S', insignis Frost, croisé par le .S. oc.iilata
Lindl. La fécondation a été faite en juillet 1888, le semis en
mai 1889 et la première floraison a été observée en '1894.
M. G. Mantin donne de la plante une longue description que
nous ne pouvons reproduire en entier et de laquelle il ressort
qu'elle est, dans toutes ses parties, parfaitement intermédiaire
entre ses parents. «^Elle tient du S', insignis par sa couleur géné-
rale et par ses taches, et du S. oculata par la forme générale du
labelie et par les yeux qui se trouvent de chaque côté de la base
de l'hypochile, lequel est devenu par l'intluence du N. insignis,
beaucoup plus lourd d'aspect; les ailettes du gynostème sont
également intermédiaires entrescelles des deux parents. Il n'est
pas jusqu'au nombre des fleurs qui n'accuse l'influence égale
du porte-graines et du porte-pollen. »
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 469
2. Publications étrangères,
par M. P. Hariot.
Bégonia umbraculifera Hooker. — B. umbraculifère — Bré-
sil (Bégoniacées). Bol. Mag., t. 7457.
Tiges allongées, robustes, simples; feuilles supérieures alter-
nes, distiques, largement pétiolées, réniformes ou orbiculaires,
peltées, denticulées; stipules de grande dimension, ovales,
caduques; cymes florales dichotomes, multiples, à pédoncules
allongés, soudés à la base de i'entre-nœud ; fleurs polygames mo-
noïques, colorées en rose ; les mâles à deux sépales orbiculaires,
à androcée comprimé, formé d'anthères plus larges que les
filets ; fleurs femelles à cinq sépales ovales dont deux extérieurs
plus grands; ovaire à trois loges, à placentas entiers; trois styles
libres et courts; stigmates réniformes, bilobés,papilleux sur toute
leur surface; capsule à trois ailes; fleurs hermaphrodites à pé-
rianthe, styles et stigmates semblables à ceux des fleurs femelles,
à étamines insérées sans ordre à la base et à la surface de l'ovaire
formé de deux à cinq loges.
C'est une très remarquable espèce et la seconde seulement
dans laquelle les fleurs hermaphrodites aient été observées.
L'autre espèce est le B. frigida, également brésilien, dans lequel
l'ovaire des fleurs femelles est infère et triquètre, tandis que
celui des fleurs hermaphrodites est formé de 3 à 4 carpelles
supères entourés d'un petit nombre d'étamines hypogynes. C'est
du //. dichotoma, dsins la section Wageneria,que le B. umbracu-
lifera se rapproche le plus, quoique par l'ensemble de ses carac-
tères sa place soit difficile à marquer.
Bifrenaria tyrianthina Reich. f. — B. à fleurs pourpres. —
Brésil (Orchidées-Vandées). Bot. Mag., t. 7461.
Pseudobulbes de grande taille, ovoïdes, trigones, feuilles ses-
siles, elliptiques oblongues, pédoncule robuste, décurvé, portant
de trois à cinq fleurs; bractées enformede spathes, tubuleuses et
brunes; pédicelles épais ; fleurs larges, rouge pourpre, à pétales
470 REVUE DES PUBLICATIONS.
et sépales légèrement crispés sur les bords; sépales oblongs-
arrondis, le dorsal dressé, les latéraux beaucoup plus grands et
plus larges, soudés à leur base avec le pied de la colonne en un
long appendice droit et obtus; pétales un peu plus courts que le
sépale dorsal, obovales, cunéiformes à la base; làbelle beaucoup
plus court que les sépales, à tube en entonnoir, à lobes latéraux
arrondis, le terminal plus large, recourbé, hérissé intérieure-
ment de poils blancs, colonne très courte, prolongée en un long
pied hérissé ; pollinies à pieds libres.
Le Bifrenaria tyrlanthina a été d'abord décrit et cultivé comme
un Lycasle. Lindiey supposait qu'il ne formait qu'une variété à
fleur pourpre du B. inodora avec lequel il est étroitement allié,
mais les difl^érences signalées entre les deux plantes sont suffi-
samment accentuées pour le maintenir comme espèce. II se rap-
proche également du B. Han'isoïiiœ, dans lequel les pollinies
sont presque sessiles et les fleurs d'un brun pâle. On le rencontre
quelquefois dans les cultures sous le nom de B. Dalkmagneiy
Hort. Linden.
Hechtia argentea Hort. Beaucarne. — H. argentée. — Mexi-
que. (Broméliacées-Pitcairniées). Bot. Mag.y t. 7460.
Plante acaule ; feuilles nombreuses, ensiformes, rigides,
coriaces, récurvées, formant par leur réunion une rosette serrée,
argentées sur les deux faces, insensiblement atténuées de la
base au sommet qui est acuminé, pourvues aux bords de grands
aiguillons cornés et pâles; pédoncule allongé; feuilles bractéi-
formes nombreuses, ovales- lancéolées, entières, scarieuses et
apprimées ; fleurs en glomérules globuleux et sessiles; bractées
primaires petites, ovales, scarieuses, les florifères ovales, brunes,
scarieuses, aussi longues que les fleurs ; sépales ovales aigus ;
pétales oblongs, obtus, bls^ncs à peine plus longs que le calice;
tleurs femelles à ovaire ovoïde, à trois stigmates sessiles, falci-
formes, à étamines rudimentaires.
Les Hechtia se distinguent de toutes les autres Broméliacées
par leurs fleurs petites, subunisexuées et blanches. Tous sont
originaires du Mexique et du sud des Etats-Unis; l'espèce pré-
sente est la plus ornementale avec ses larges rosettes de feuilles
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 471
couvertes d'écaillés argentées. Elle ne fleurit que rarement.
V Ihchtia argentea a été signalé pour la première fois à
l'exposition de Bruxelles de 1864, mais il est resté à peu près
inconnu jusqu'à ce jour.
Scutellaria formosana Brown. S. de Formose. Chine. (La-
biées-Népétées). Bot. Mag., t. 7458.
Petit arbrisseau dressé, à rameaux tétragones, très glabres ou
blanchâtres violacés; feuilles courtement pétiolées, ovales ou
ovales-lancéolées, acuminées, très glabres, marquées de dents
peu nombreuses et éloignées les unes des autres, atténuées à la
base, glanduleuses-ponctuées à la face inférieure et parsemées de
quelques poils; grappe terminale, dressée, sans feuilles, lâche;
fleurs opposées, àbractées petites, plus courtes que les pédicelles
ou les égalant à peine; calice pubérulent, à lobes ovales; cas-
que peu développé, presque orbiculaire; tube de la corolle, qui
est dressée et glanduleuse-pubescente, pourvu intérieurement,
au-dessous du milieu, d'un anneau de poils étoiles, renflé au*
dessus du milieu; limbe d'un beau violet, à lèvre supérieure
entière, l'inférieure à lobes latéraux petits, celui du milieu sen-
siblement orbiculaire; filets des étamines poilus; loges des
anthères ciliées.
De toutes les espèces asiatiques de Scutellaria, le Scutellaria
javanensis est celui qui se rapproche le plus de celui-ci. La
plante de Java s'en distingue par ses feuilles godronnées, dentées
en scie, hispidules, ainsi que les grappes de fleurs qui sont rose-
lilas ou écarlates, son calice fructifère beaucoup plus long.
Le Secrétaire-rédacteur-gér^ant y
D. Bois.
Pans. — Itoprimerie L. Mabetheux 1, rue Cassette.
472
OBSERVATIONS METEOROLOGIQUES.
iMAI 1896
Observations météorologiques faites par M. F. Jamin, a Bourg-la-Relne,
PRÈS Paris (altitude : 63™).
1
TEMPÉP
ATURE
HAUTEUR
du baromètre
VENTS
1
ÉTAT DU CIEL
•<
Q
Min.
Max,
Matin
Soir
dominants
1
-i.2
13,9
762,3
763 , 3
NO.
Nuageux, averse avec grt-le laprès-
midi.
2
2,6
10,4
766, 3
766, 5
NE.
Nuageux, presque clair le soir.
3
4,0
17,5
766,3
767
NE.
Couvert et légèrement pluvieux le
matin, nuageux.
4
:; , 3
18,1
768
768
NE.
Clair de grand matin, nuageux.
5
i,2
19,0
768
765
NE.
Clair le matin, nuageux.
6
5,0
21,0
763
765,3
ENE.
Nuageux.
7
7,3
23,0
766.3
764, 5
NE.
Nuageux.
8
8,4
''3,2
763
761
NE.
Nuageux, clair le soir.
9
7,3
23 '2
762
762
NE.
Clair. 1
10
6,6
24,4
762,3
762,3
ENE.
Clair.
M
8.8
26,8
763
766,5
ENE.
Clair.
12
9,8
28,2
767,3
768
NNE.
Clair.
d3
9,3
22,6
768,3
767,0
NE.
Clair le matin et le soi r. nuageux dans
la journée.
1'.
6,3
28,6
763
763
NNE.
Clair le matin et le soir, nuageux dans
la journée.
15
3,2
28,7
764,3
764
N. NNE.
Nuageux.
16
~i,i
16,0
763
763,3
N.
Très nuageux.
n
4,9
19,1
766,5
763,3
NE.
Couvert le matin, nuageux, clair le
soir.
18
6,1
24,1
766, 5
764,3
NE.
Clair de grand matin et le soir, nua-
geux dans la journée.
19
9,3
27,1
764, 5
762, 3
N.
Nuageux.
20
9,1
20,1
761.3
761,3
0. NO.
Nuageux, un peu de pluie et de grêle
l'après-midi.
21
6,7
17,1
763
763
N.
Nuageux.
22
3,3
16,7
762
761
0.
Couvert, légèrement pluvieux et nua-
geux le soir.'
23
9,2
19,3
762
764
0.
Petite pluie dans la unit el dans la
matiûée, nuageux.
24
10,1
16,9
763,3
708
NE.
Brumeux et pluvieux le matin, éclair-
cies l'après-midi.
23
7. 3
19,8
769 ^
767,3
ENE. NE.
Nuageux, clair le soir.
2fi
"î,^
22,9
763.3
764
NNE.
Clair, nuageux le soir.
27
10,2
23.3
763
762
NE.
Couvert, pluvieux l'après-midi.
28
12,4
22,4
763
763,5
NE.
Coups de tonnerre de grand matin,
nuageux.
29
10,2
22,1
764
762
NE.
Clair, nuageux le soir.
30
10,3
19,3
762,5
764,5
NE.
Clair de grand matin, couvert.
31
9,2
23,3
764,5
762
E.
Clair.
CONGRES DE 1897
QUESTIONS A LÉTUDE
Arboriculture fruitière.
1. Da choix des espèces et des meilleures variétés fruitières à
planter sur les routes. Premiers essais faits en France et résul-
tats obtenus.
Floriculture.
2. Culture des fleurs par les enfants et par les ouvriers.
Physiologie végétale.
De l'influence de la sélection :
1° Dans le bodturage;
2° Dans le grefl'age .
Section des Orchidées.
4. Des résultats obtenus par l'hybridation dans les Orchidées,
5. De la dégénérescence de certaines espèces d'Orchidées.
Section des Roses.
6. Elude comparative des différents sujets propres au grefl'age
des Rosiers.
7. De la classification des Rosiers au point de vue botanique.
8. Classement des tneilleures variétés de Rosiers dans les sec-
tions : Hybrides remontants, Thés, Noisettes, Bourbons, Hybri-
des de Thés, Rugosa, Provins, etc.
Entomologie.
9. Etude des mœurs du ver des Pommes, (Carpocapsa) et des
moyens de le détruire.
10. Etude des maladies parasitaires qui attaquent les Com-
posées horticoles et des moyens de les combattre.
Série III. T. XVIII. Cahier de juin publié le 10 juillet 1896. 31
AVIS iJlVKliS
AVIS DIVERS
Concours de Fuchsias. — Le Conseil d'administration de la
Société a décidé, sur la proposition du Comité de floriculture,
que des Concours pour les Fuchsias auront lien dans la séance
du '10 septembre 1896, en même temps que les Concours de
Dahlias^ de Glaïeuls et de Bégonias dont le programme a été
publié dans le Journal, cahier d'avril, p. 347.
Les concours ouverts pour les Fuchsias sont les suivants :
l®*" Concours : Nouveautés. — 2^ Concours. — Le plus beau
lot {Belle culture) ne dépassant pas 25 plantes. — 3"^ Concours :
La plus belle collection de 20 vainétés.
EXPOSITIONS DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'HORTICULTURE
DE FRANGE
Exposition de Roses. — Une exposition spéciale de Roses
aura lieu au siège de la Société, 84, rue de Grenelle, les 10, 11
et 12 juillet 1896.
Exposition de Chrysanthèmes, Fruits, Cyclamens, Œillets,
Asters, etc. Cette exposition se tiendra au Palais de l'Industrie,
Champs-Elysées, du 17 au 22 novembre 1896.
Médaille du Conseil d'administration. — Pour l'introduction
ou l'obtention de plantes ornementales reconnues méritantes
après culture en France.
Les horticulteurs français, obtenteurs ou introducteurs de
plantes reconnues méritantes, peuvent adresser au comité com-
pétent leur demande en vue de prendre part au concours pour
ce prix. De leur côté, les membres des comités peuvent propo-
ser les plantes qu'ils jugent dignes du même prix. A la fin de
chaque amée, il sera désigné, s'il y a lieu, dans le sein de
chaque Ciiiité compétent, un membre chargé de faire un
rapport circonstancié sur la ou les plantes qui sont de nature à
déterminer l'attribution de la médaille.
CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ 475
OFFRES ET DEIYIANDES D'EMPLOI
Un registre est ouvert aux bureaux de l'af^ence de la Société pour
l'inscription des offres et des demandes d'emploi.
Le Conseil d'administration prie les sociétaires qui auraient
besoin de jardiniers pour maisons bourgeoises ou d'employés pour
maisons de commerce horticoles de bien vouloir consulter ce registre.
AVIS RELATIF AUX CONCOURS EN SÉANCE
Un concours spécial pour les Orchidées aura lien en
séance le 26 novembre 1896. Les personnes qui désireront y
prendre part seront tenues d'adresser, huit jours à l'avance,
à l'agent de la Société, rue de Grenelle, 84, leur demande
de participation.
Concours de Dahlias, de Glaïeuls, de Bég-onias et de
Fuchsias. — - (Séance du jeudi 10 septembre 1896). Les per-
sonnes qui désirent prendre part à ces concours devront adresser
à M. le président de la Société, rue de Grenelle, 84, avant le
2 septembre, une demande indiquant la superficie à occuper
ainsi que le nombre des carafes pour fleurs coupées dont elles
pourraient avoir besoin.
L'installation devra être terminée le jeudi 1 0 septembre, avant
onze heures du malin. La Société mettra à la disposiiion du
Jury le nombre de médailles nécessaires. Le programme de ces
divers concours a été publié dans le yoi^ma/, cahier d'avril, p. 347.
CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ
Concours annuels.
Médaille Pellier. Pour le plus beau lot de Pentsiemon.
Prix Jouhert de rUiberderie. — Le 10 janvier 1889, le Conseil
d'administration, se conformant au vœu émis par le D"" Joubert
(le l'Hiberderie, clans son testament, a ouvert un concours pour
un prix de 2,500 francs à décerner au nom de ce généreux
donateur. Ce prix est destiné à un ouvrage publié récemment
et imprimé ou manuscrit, sur l'Horticulture maraîchère, l'Arbo-
riculture et la Floriculture réunies, considérées dans leurs
usages journaliers et les plus pratiques. Le concours est perma-
nent et le prix peut être décerné chaque année.
Si l'ouvrage présenté au concours est manuscrit, il devra être aussi
succinct que possible et, si son auteur obtient le prix, il sera
tenu d'en faire la publication dans le délai d'un an (Voyez Je
Journal, 3^ série, XI, 1889, p. o et 81.)
476 CHRONIQUE.
CHRONIQUE
Les primeurs àRoscoff et à Saint-Pol-de-Léon. — M. Le
Saout a publié, dans le n° du l®"" juin de la Revue Horticole^ une
note intéressante sur les récoites faites dans cette partie de la
Bretagne, surnommé le j)ay$ des jyrimeurs, et qui ont été, cette
année, particulièrement précoces grâce à la douceur delà tem-
pérature hivernale. C'est ainsi que des Pommes de terre ayant
atteint la moitié de leur grosseur normale ont pu être récoltées
le 18 mars^ dans une plate-bande très bien exposée, mais abso-
lument à Tair libre. La récolte des Choux-fleurs a été exception-
nellement bonne et précoce et a dépassé 11 millions de kilo-
grammes. Les Artichauts ont donné une bonne récolte, en avance
de plus de trois mois sur l'année dernière et d'un mois et demi
au moins sur les années ordinaires. De nombreux achats ont été
faits dès la fin du mois de mars.
Les eaux d'égouts et les champs d'épandage des envi-
rons de Paris. — Des 450,000 mètres cubes d'eau polluée
débités journellement par les collecteurs d'égouts de la capitale,
150,000 sont épurés par les territoires d'épandage de Genne-
villiers et d'Achères et 300,000 sont encore déversés, à Glichy,
dans la Seine. Dans le projet d'assainissement de la ville de
Paris, des champs d'irrigation doivent être établis pour la totalité
des eaux d'égouts et exécutés avant le milieu de l'année 1899,
Pour cette date, le cube prévisionnel d'eau employée, à épurer
par le sol avant son déversement dans le fleuve, sera annuelle-
ment de 160 millions de mètres cubes. A raison d'un volume
d'épuration de 40,000 mètres cubes par hectare et par an, c'est
une surface d'au moins 4,000 hectares qui deviendra nécessaire
pour la purification des eaux d'égout de la capitale.
Pour des raisons d'ordre hypsométrique et géologique, la ré-
gion très généralement choisie pour l'établissement des champs
d'épuration est celle du Nord-Ouest.
Les territoires d'épandage, actuellement en cours d'exécution,
CHRONIQUE. 477
se divisent en quatre gronpes : Gennevilliers, presqu'île, pour
800 liectares ; Achères, parc agricole et environs, pour 1 ,300 hec-
tares; Méry-sur-Oise et environs, pour 1,300 hectares, et Triel,
presqu'île, pour 600 hectares.
Deux régimes généraux seront appliqués à ces 4,000 hectares
d'irrigation épuratrice : celui de la culture directe ou par fer-
miers, sur environ 1,700 hectares possédés en propre par la
ville, et celui de la culture libre, chez les propriétaires privés,
qui utilisent l'eau que l'administration leur donne en quantité,
temps et durée qu'il leur convient d'accepter, sur 2,300 hec-
tares.
A l'époque présente, une surface d'environ 1 ,200 hectares de
cultures diverses en terrains sablo-siliceux des alluvions
anciennes dont sont composés les méandres de la vallée de la
Seine, est complètement aménagée pour l'irrigation ordinaire
aux eaux d'égout. La presqu'île de Gennevilliers, dans sa partie
arrosée, comprend 776 hectares, qui épurent annuellement
33,001/130 mètres cubes d'eaux vannes, soit en moyenne
43,865 mètres cubes par hectare et par an. La production la
plus importante y est la Pomme de terre hâtive, suivie de Poi-
reaux ou de Choux, qui occupe le sol durant huit mois de
l'année et utilise annuellement 21,120 mètres cubes d'eau
d'égout seulement par hectare.
Le Choux en première et unique récolte emploient 23,600 mè-
tres cubes par an et par hectare; les Poireaux, 27,937 mètres
cubes; les Artichauts, 42.480; les Asperges, 9,440 seulement;
rOseille, 37.760 ; les pépinières 37.660.
La prairie permanente réclame l'énorme volume annuel de
près de 170,000 mètres cubes par hectare. La Luzerne suit de
près avec un cube d'épuration de 144,389 mètres cubes.
Au parc agricole d'Achères, au droit de la ferme de Fromain-
ville, 400 hectares sont déjà aménagés et reçoivent l'irrigation
épuratrice, à raison moyenne du volume légal de 40,000 mètres
cubes à l'hectare et par an.
Dans ces deux territoires d'épandage, les eaux d'égout, filtrant
en profondeur et latéralement dans les rigoles d'irrigation, ne
sont aucunement en contact avec la partie aérienne des récoltes.
478 CHRONIQUE.
Elles ne répandent pas d'odeur dans l'atmosphère. En outre,
des drainages très profonds conduisent à la rivière les eaux de
la nappe souterraine, après leur épuration à travers la couche
filtrante des terrains d'irrigation. Cette purification, que l'on sait
être due à la présence dans le sol de ferments nitrificateurs des
matières organiques, est si complète que les eaux de drainage
des champs d'épuration sont aussi claires que l'eau de roche.
Dans les sols arides où on les conduit, les irrigations portent
avec elles la fécondité et la richesse. Il n'est pas rare de leur
voir quintupler le produit brut et décupler le produit net de la
terre.
D'après cette courte étude des résultats obtenus par l'applica-
tion partielle du plan projeté, on peut conclure que le pro-
gramme des travaux d'assainissement de la capitale a l'avantage
de satisfaire d'une façon complète aux nécessités de l'hygiène
générale, tout en réservant les besoins de l'agriculture. {Extrait
d'une communication de M. Paul Vincey, ingénieur agronome,
'professeur départemental d' Agriculture de la Seine.)
Rliododendrons en Angleterre. — En Angleterre, où les
fleurs à l'air libre ont un intérêt tout spécial pour les artisans,
qui se déplacent volontiers pour faire quelques lieues afin
d'admirer les beautés de la nature, il y a ce que l'on appelle : les
Rhododendron Sundays (Dimanches aux Rhododendrons), ainsi
nommés, parce qu'en cette occasion plusieurs des grands sei-
gneurs ouvrent leurs parcs au public qui en jouit mais n'en abuse
pa-^. C'est ainsi que le 30 mai et le 7 juin, le comte de Darnley a
permis à des milliers de visiteurs de s'extasier devant sa magni-
fique collection de ces superbes plantes dont la floraison cette
année a été des plus remarquables. Dans le parc de Windsor et
les environs, les Rhododendrons sont merveilleux. Dans le cours
d'une des promenades les plus attrayantes et les plus agréables
qu'il m'ait été donné de faire, j'ai remarqué, dans une propriété
privée, à Sunningdale, un sujet isolé de R. ponticum mesurant
50 mètres de circonférence et 5 mètres de hauteur. Cette plante,
littéralement couverte de jolies fleurs de couleur mauve, for-
mait un objet qu'il est impossible d'oublier. Il y a également,
CUROMQUE. 479
dans la même propriété, plusieurs kilomètres d'avenues plantées
de chaque côté avec des R. ponticum et R. cataicbiense, géants
dont l'effet est absolument féerique.
(G. Schneider.)
La dimension des graines et l'aptitude germinative.
— Des expériences conduites sur des Radis, Tan dernier, par
M. B. T. Galloway pour élucider l'importance qu'a la grosseur
de la graine pour le succès de la germination, ont conduit à
l'entière confirmation des résultats déjà acquis. Les graines les
plus volumineuses germent plus vite et, dans une plus grande
proportion, produisent plus vite des denrées marchandes.
Le tableau qui suit résume les données pour cent graines de
chaque catégorie.
NOMBRE
NOMBRE
de radis
VARIÉTÉS
de plants
marchands
Radis nec plus ultra (grosse graine) .
94
94
— (petite graine)..
58
54
Radis de Prusse (^Tosse graine). . .
90
85
— (petite graine) . . .
78
63
Le Commerce des Noisettes à Trébizonde. — Le Bulletin
de la Société de Géographie de Lille donne des renseignements
intéressants sur l'importance du commerce de ce fruit, auquel on
ne s'attendait guère à voir un grand marché presque réservé.
Dans tout le district environnant Trébizonde la récolle des Noi-
settes est considérable : pour la seule année 1891, on peut
l'évaluer à 312,000 quintaux turcs, autrement dit, au total
énorme de 17,472,000 kilogrammes. On classe les Noisettes, re-
cueillies dans ce pays, en trois qualités distinctes : les Noisettes
rondes, les oblongues et celles qui sont en forme d'amande :
ces dernières sont les plus rares et les plus recherchées.
Le Houx en Angleterre, — Le Houx commun {Ilex Aqui-
folium) a une végétation extraordinaire dans bien des parties
(le l'Angleterre où il est fréquemment employé avec avantage
pour former des haies impénétrables défiant les ravages d i
temps et tenant à l'écart les visiteurs dangereux. C'est ainsi qu--
480 CHRONIQUE.
dans la magnifique propriété du duc de Sutherland à Trentham
(Comté de Sta(Tor(J), on peut voir des haies d'une santé luxu-
riante, mesurant plus de cinq mètres d'épaisseur à leur base sur
quatre mètres de hauteur.
Dans la piopriété de M. H.-J. de Salis, à Portnall Park, près
de Virginia Water (comté de Surrey) oii se trouvent également
des haies de mêmes dimensions, il existe une avenue de Houx
maintenus en forme de cônes tronqués, mesurant près de huit
mètres de haut et douze mètres de circonférence à leur base.
Ces sujets, d'une végétation vigoureuse et d'une santé exception-
nelle, croissent en compagnie de Rhododendrons géants ; ils ne
laissent rien à désirer comme apparence générale et ont un
aspect des plus imposants. (G. ScnNEiDER.)
Formalités à remplir pour introduire dans le Caucase
des plants d'origine française. — Toute personne résidant
au Criucase qui dé-ire importer des plants de Fiance, doit faire
parvenir au président de la Commission du phylloxéra, à Tiflis,
une demande dans laquelle elle indiquera, le plus exactement
possible, le nombre et la nature des planls qu'elle se propose de
faire venir, la localité d'origine et le port russe par lequel ils
seront importés. Si la commission du phylloxéra accorde l'au-
torisation, elle donne les instructions nécessaires à la douane.
L'expéditeur peut alors envoyer les plants demandés en les
accompagnant d'un certificat signé par le maire de sa commune
et visé par le Consulat russe dans la circonscription duquel est
compris le département d'origine.
SÉANCE DU 11 JUIN 1896. 481
PUOCÈS -VERBAUX
SÉANCE DU 11 JUIN 189 6.
PRÉSIDENCE DE M. H. de Vilmoriii, premier vice-président.
La séance est ouverte à 3 heures.
Les registres de présence ont reçu les signatures de 13 mem-
bres honoraires et de 137 membres titulaires.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté sans
observation.
Après un vote de l'assemblée, M. le Président proclame l'ad-
mission de 27 membres titulaires nouveaux. Il annonce que le
conseil d'administration a admis, dans la séance de ce jour,
4 Dames palronnesses.
Il exprime de vifs regrets au sujet des pertes que la Société
vient d'éprouver par les décès de M. Constant Lesueur, membre
honoraire, de M. Marchai,, membre honoraire, qui tous les deux
faisaient partie de la Société depuis l'année 1861 ; de M. Eléonor
Parisot, membre honoraire, sociétaire depuis l'année 1866.
M. le secrétaire général adjoint annonce les démissions de
M. Henry, de Marcigny;de M. Imbrizek,de Paris, et de M. H. Ga-
gnet, d'x\ubervilliers.
Il apprend à l'assemblée que le conseil d'administration a
accueilli favorablement une proposition du comité de floricul-
ture ayant pour but d'ouvrir des concours pour les Fuchsias^
concurremment avec ceux qui auront lieu dans la séance du
10 septembre 1896 et qui seront consacrés aux Dahlias, Glaïeuls
et Bégonias (1).
Il donne lecture de la réponse adressée à M. le Préfet de
.(1) Le programme des concours ouverts pour les Fuchsias est
publié dans ge cahier du Journal, voir avis divers, p. 474).
iV. B. — La commission de rédaction déclare laisser aux auteurs
des articles admis par elle à l'insertion dans le Journal la responsa-
bilité des opinions qu'ils y expriment.
482 PROCÈS-VERBAUX.
police, au nom de la Commission (1) qui a été chargée de donner
son avis sur les dangers que peut présenter l'établissement d'une
briqueterie dans un centre horticole.
Voici cette réponse :
« Monsieur le Préfet,
« Vous avez bien voulu nous demander notre avisa propos de
l'établissement d'une briqueterie qui désiie s'installer dans le
voisinage de plantations et de cultures importantes situées sur
le territoire de Clamart.
« Nous nous empressons de vous transmettre les observations
que nous croyons devoir faire à ce sujet.
« Il est absolument certain que les briqueteries dites « Fla-
mandes » constituent un réel danger pour les cultures environ-
nantes. Le rayonnement intense de la chaleur, qui est considé-
rable dans les établissements de ce genre, agit directement sur
les végétaux les plus rapprochés tandis que les fumées et vapeurs
formées à une très petite élévation et composées de gaz délé-
tères rasent le sol, jusqu'à des distances qui atteignent souvent
sept à huit cents mètres, en brûlant toutes les jeunes pousses
qu'elles atteignent.
« Les dangers sont bien moins grands, si les briques sont
mises à cuire dans des fours à parois épaisses qui suppriment le
rayonnement de la chaleur et dont les fumées sont rejetées
au dehors par des cheminées hautes de 25 à 30 mètres, précé-
dées d'un conduit horizontal de suffisante longueur, il est évi-
dent que, dans ce cas, les fumées peuvent se disséminer facile-
ment dans l'atmosphère et perdre la plus grande partie de leurs
propriétés malsaines.
« Néanmoins, lorsque la température est lourde, ces fumées,
indépendamment de l'acide carbonique et de Toxyde de r^arbone
peu dangereux, sont chargées de gaz acide sulfureux, d'acide
chlorydrique, elc, gaz pour la plupart plus lourds que l'air
(1) Cette commission élail composée de MM. Jamin (Ferd.j, Croux
el Chalenay.
SÉANCE DU 11 JUIN 1896. 483
et qui retombent sur le sol, après avoir décrit une parabole
plus ou moins longue, et peuvent encore brûleries végétaux qui
en ressentent le contact.
« Il faut donc, croyons-nous, prescrire l'installation de che-
minées très élevées et la construction de fours vastes et à
parois le plus épaisses possible.
« Dans tous les cas, on peut être assuré que des dommages
pour les plantations résulteront toujours du voisinage immé-
diat de ces établissements.
« Il importe donc aussi de n'autoriser l'installation de bri-
queteries qu'à des distances de plantations ou de culture d'au-
tant plus grandes que les fumées devront, d'après le système
employé, s'échapper plus près de terre.
« Veuillez, Monsieur le Préfet^ agréer l'assurance de mon pro-
fond respect.
« Le Secrétaire général,
« Abel Chatenay. »
M. le secrétaire général adjoint procède au dépouillement de
la correspondance qui comprend :
A. — Correspondance manuscrite.
1° Lettre de M. A. Truffant demandant la nomination d'une
commission pour visiter ses cultures. Ont été désignés pour faire
partie de cette commission : MM. Paillet père, Chatenay, Sal-
lier père, Sallier fils, Savoye, Opoix, Cappe, Nanot, Bergman
père, Martinet, Brochard, Deny, Clerc (Léopold), Quénat, Thié-
baut aîné.
2° Lettre de M. Etienne Saloinon, de Thomery, annonçant la
création, sous sa présidence, d'un syndicat ayant pour titre :
« Syndicat central des primeuristes français » ayant pour objet
la défense des intérêts des producteurs de fruits et de légumes
de primeur.
« Notamment :
« 1® D'examiner toutes les mesures et réformes de nature à
modifier favorablement la vente des produits des adhérents au
484 PROCÈS- VERBAUX.
syndicat, sur le marché parisien et sur les marchés étrangers.
« 2° De réclamer des pouvoirs publics la suppression de la
concurrence, regrettable à tous égards, qui leur est faite par
l'Ecole nationale d'Horticulture de Versailles.
« Cette Ecole, contrairement à toutes les autres, semble être
dans la nécessité de produire commercialement, pour assurer son
existence. Non seulement ce mode d'opérer constitue une con-
currence désastreuse pour les primeuristes grevés de tous frais
et qui luttent avec leurs propres ressources; mais aussi nuit à
l'enseignement scientifique, expérimental et démonstratif; seules
raisons d'être de nos Ecoles nationales en général et de l'Ecole
d'Horticulture de Versailles, en particulier. »
B. — Correspondance imprimée :
\o Programme des Concours de l'Exposition d'Horticulture qui
se tiendra à Tournai (Belgique) du 20 au 23 septembre 1896 ;
2° Règlement et programme de l'Exposition qui aura lieu à
Neuilly- sur-Seine du 4 au 9 juillet 1896;
S'' Circulaire relative à l'Exposition qui se tiendra à Hambourg
en 1897.
G. — Ouvrages destinés a la Bibliothèque :
']" Feuille d'informations du ministère de l' Agriculture , n°' 24
et 25.
2° Le Jardin du Crest. Notes sur les végétaux cultivés en plein
air au château du Crest, près Genève, par M. MarcMicheli; 1 vol.
grand in-8° de 229 pages, avec un plan et des figures noires dans
le texte. Genève, 1896.
3° Nouvelle méthode de culture intensive des plantes en appar-
tement, par M. Henri Bloudeau ; \ vol. in-12de 330 pages. Paris,
Octave Doin, éditeur, 8, place de l'Odéon. Don de l'éditeur
4° Sols, terrains et composts utilisés par V Horticulture, par
M. G. Trufl'aut; 1 vol. in-18, cartonné toile, de 350 pages. Paris,
Octave Doin, éditeur. M. Mussat a été chargé d'examiner ce livre
et d'en faire l'objet d'un rapport.
SÉANCE DU 11 JUIN 1896. 485
5° Instructions sur la culture des Chrysanthèmes à la grande
fleur ^ par M. V. Viviand-Morel, rédacteur en chef du journal
Lyon- Horticole, deuxième édition; 1 brochure in-18 de 48 pages
avec figures noires. Paris, Octave Doin, éditeur.
6° La Tunisie^ histoire, description, agriculture, industrie,
commerce; 4 volumes in-8°. Paris, 1896,
7° Les vieux arbres de la Normandie, par M. Henri Gadeau de
Kerville; 1 vol. in-8° de 410 pages avec 61 photogravures. Paris,
1895.
8*^ Les principales maladies des Citrus en Floride, par
MM. Walter T. Swingle et Herbert J. Webber. Washington,
1896; brochure in-8° de 40 pages et 8 planches.
Notes, Rapports et Comptes rendus déposés sur le bureau :
1° Listes de Chrysanthèmes groupés par la section des Chry-
santhèmes;
2" Etude historique sur le Haricot commun [Phaseolus vul-
garis), par M. G. Gibault;
3° Notice 7iécrologique sur M. LéonSay, par M. Delessard;
4° Allocution prononcée sur la tombe de M. Cochet Scipion,
horticulteur à Grisy-Suisnes, le 29 mai 1896, par M. Vilry, vice-
président de la Société ;
5° Rapport de la Commission du prix Joubert de rHiberdei^ie,
par M. Ferd. Jamin ;
6^ Compte rendu des travaux du Comité cl arboriculture frui-
tière, année 1895, par M. Alf. Nomblot.
Comptes rendus de C Exposition d'Horticulture, tenue du 20
au 25 mai, dans le jardin des Tuileries :
Partie florale, par M. D. Bois;
Orchidées, par M. Léon Duval.
Végétaux ligneux de plein air, par M. Maurice de Vilmorin;
Culture maraîchère, par M. Chouvet;
Enseignement horticole et architecture de jardins, par M. C.
Marcel ;
Industries horticoles, par MiM. Anfroy, Pradines et Cochu.
486 procès-verbaux.
Objets soumis a l'examen des Comités :
Au Comité de floriculture :
1° Par MM. Vilmorin, Andrieiix etC'^, 4 quai de la Mégisserie,
Paris : quatre potées d'une nouvelle variété de Capucine noni-
mée Caméléon, aux fleurs diversement panachées de jaune et de
rouge sur fond brun, présentation pour laquelle le comité pro-
pose l'attribution d'une prime de ^"^ classe;
Une collection de Clarkia pulchella, comprenant les variétés :
double blanc, double rose, double rouge^ double carné, double mar-
giné, double violet, integripetala, integripetala limbata, pul-
cherrima, double nain blanc, double nain rouge sang, double nain
violet (prime de 2*' classe) ;
Des Eucharidiumgrandiflo7nim,a.Yec la. variété à fleurs blanches
(prime de 3® classe);
VŒillet cyclope rouge cuivré, plante trapue à fleurs d'un
coloris puissant (prime de 2® classe);
Œillet mignardise double, à fond rouge, variété fixée se re-
produisant exactement par le semis (prime de 2* classe) ;
Des Chrysanthèmes des jardins [Chrysantkemum coronarium),
double nain blanc et double nain jaune (prime de 3® classe);
Ties Chrysanthèmes à carène [Chrysanthemum carinatum), hy-
brides doubles variés (prime de 3® classe);
Des Pavots d'Islande [Papaver croceum), double blanc, double
jaune et double rouge orangé, charmantes plantes qui se repro-
duisent exactement par le semis (prime de 3^ classe);
Une collection de Coguelourdes (prime de 2" classe) ;
Une collection de Viscaria, renfermant, entre autres variétés,
le V. oculata nain bleu, d'un coloris très particulier (prime de
2^ classe);
Une collection de Thlaspi {Iberis umbellata et amara) (prime
de 2® classe);
Une collection de Mufliers (Antirrhinum majus), variétés
naines (prime de 2« classe) ;
Une collection de Lobelia iÇ'rmif s, comprenant de nombreuses
variétés différant par le port plus ou moins compact des plantes
et par le coloris des fleurs, qui présentent tous les tons compris
SÉANCE DU 11 JUIN 1896. 487
entre le bleu pâle et le bleu intense, le blanc, le violet, le pour-
pre (prime de 1'® classe).
Une collection de plantes alpestres et alpines, conaprenant les
37 espèces ou variétés dont les noms suivent : Campanula Por-
tenschlagiana R. et S., de la Dalmatie; C. harbata L.,des Alpes;
C. thrgsoides L., du Dauphinc; Geraniumarmenum Boiss., d'Ar-
ménie; Sempervivum Z-a^^e?'^ Schnitzp, des Alpes; S. arachnoi-
deum L. ; .S. Lehmanni ISchott., des Alpes; S. pseudcpiliferum^
des Alpes; S. flagelliforme Fisch., de Sibérie; Sedum corsicum
Dub., Corse; ^S". villosum L,, des monts Dore; Phyteuma Char-
??ie/u VilL, du Dauphiné; Bupleurum longifolium L., du Puy-de-
Dôme; Paradisia Liliaslrum Bert., des prair-ies alpines; Heu-
chera sanguinea Eug., du Nouveau-Mexique; H. sanguineo-ame-
ricana M. de Vilmorin (Hybride des H. sanguinea et americana^
obtenu aux Barres (Loii-el), en 1893), à fleurs rose carné; Doro-
nicum austriacum Jacq., Monl-Dorc; Dianthus sylvestris Wulf.,
des régions subalpines; D. atrorubens AIL, Alpes; Dracocepha-
lum Rnyschiana L., du Daupbiaé; Epilobiurn collinum Gmel., de
l'Auvergne; Silène rupestris L., du Mont-Dore; Bruckenthalia
spiculifolia Rchb., de l'Europe australe; Lychnis Flos-jovis
i.aink., des Alpes; Ahine striata Gren., des Hautes-Alpes;
Lilium monadelphitm Bieb., du Caucase; L. Pomponium L., var.
luteum Hort. ; Leonlopodium atpinum Cass. (L'Edelweiss), des
Hautes-Alpes ; le Papaver croceum Ledeb., avec ses jolies va-
riétés album et fulvum; Erigeron aurantiacus Regl., du Tur-
kcstan ; Linum campannlatum L., de la France méridionale;
Armeria cephalotes Hook., de l'Afrique septentrionale; Orobus
niger L,, des régions subalpines. Pour l'ensemble de cet apport,
remarquable à tous les points de vue, le comité propose une
prime de l'^ cla'=se avec félicitations.
^" Par M. Simon aîn^, borticulteur, 99, rue de Montrouge, à
Malakoiï (Seine), deux Pelargonium zonale nouveaux, présentés
comme particulièrement propres à la garniture des corbeilles.
La première variété, nommée Gloire de Malakoff, est issue du
P. Gloire de Corbeny ; c'est une plante assez baute, très rami-
fiée de la base, à feuilles vert foncé, largement zonées de
brun. Les ombelles, très denses, longuement pédonculées, pré.
488 PROCÈS- VERBAUX.
sentent des fleurs grandes, à pétales arrondis, de couleur sau-
mon vif vers le centre, et veinés de saumon rosé sur fond
blanc vers la périphérie. L'onglet des pétales est blanc. La se-
conde variété; nommée Emilie Simon, a été obtenue parle croi-
sement des i^. Jules Chrétien et La Fraîcheur; c'est une plante de
végétation mo3'enne, à feuilles larges, peu zonées, à ombelle
forte, dense, portée par un robuste pédoncule. La fleur, très
grande, a les deux pétales supérieurs allongés, maculés de blanc
à l'onglet; les inférieurs, arrondis, sont de couleur rose tendre.
Le comité propose une prime de 2^ classe pour cette présenta-
tion.
3° Par M. Hermès fils, horticulteur à Charleville (Ardennes)
wn Anthurium Scherzerianmn à inflorescence monstrueuse (1),
[Remercieinents.)
Au Comité de culture potagère :
1° Par M. Gottereau, 189, rue de Javel, à Paris, 1 Chou-fleur
Scheidecker, variété très appréciée des maraîchers parisiens. La
plantation a été faite dans les premiers jours de mars, en pleine
terre, sous châssis à froid. Une prime de 3^ classe est demandée
pour cet apport.
2° Par M. Urbain, horticulteur, 42, rue de Sèvres, à Glamart
(Seine), 4 Artichauts blancs de Laon améliorés, remarquables
par leur volume, récoltés sur des plants de l'année dernière et
qui se sont développés en plein carré, sans culture spéciale et
sans arrosage, malgré la sécheresse. Cette nouvelle variété a été
obtenue par une longue et patiente sélection. Le comité propose
d'accorder une prime de 1" classe à M. Urbain.
3° Par M. Chemin, maraîcher à Genlilly (Seine), 6 Concombres
blancs améliorés de Pains, 5 Concombres verts anglais, très beaux
(1) Cet Anthurium était remarquable par ce fait que le spadice
avait donné naissance à des sortes de spathes ou expansions colorées
en rouge vif, dont les dimensions étaient d'autant plus grandes qu'elles
étaient situées plus près de la base. L'inflorescence présentait, à la
base, une large spathe. '^uisune douzaine d'appendices spathiformes
étages à des hauteurs diiiV' rentes sur le spadice. Cette monstruosité
pouvait être observée sur deux plantes envoyées par M. Hermès.
SÉANCE DU 11 JUIN 1896. 489
et 6 Choux-fleurs appartenant à la variété Gi^os Salomon, qui
ont atteint un développement superbe malgré la saison peu
favorable. Cette présentation est si remarquable que l'on pro-
pose d'attribuer une prime de l'^ classe avec félicitations à
M. Chemin.
4" Par M. Lambert, chef de culture potagère à l'hospice de
Bicêlre, une collection de Choux comprenant diverses variétés
de Chou de Milan, le C. Joanet hâtif, les C. Cœur de bœuf très
gros et petite ces Choux sont si beaux qu'une prime de l""" classe
est demandée pour leur présentateur.
5" Par MM. Vilmorin-Andrieux et C'% 4, quai de la Mégisserie,
à Paris, une collection considérable de Chicorées et de Scaroles,
remarquables par leur ampleur et la perfection des types et pour
laquelle il est proposé une prime de l'"^ classe avec félicitations.
6° Par M. Edouard Lefort, amateur, à Meaux, 10 variétés de
Fraises dont il est l'oblenteur : Belle de Meaux améliorée, Sou-
venir de Bossuet, Edouard Lefort, Général Raoult, Le Czar^
La Czaiine, plus une variété nouvelle : Lucie Faure, et trois
autres nouveautés encore innommées. Une prime de T^ classe
est demandée pour M. Lefort.
Au Comité d' arboriculture d.' ornement :
\^ Par MM. Croux et fils, au Val d'Aulnay près Sceaux (Seine),
des rameaux fleuris d'Andromeda pulverulenta, Carpenteria
californica, superbe Philadelphée de la Californie rappelant
quelque peu le Seringat mais à fleurs beaucoup plus grandes ;
Deutzia Watereri; Hedysarum multiju^um^ aux élégants épis de
fleurs rouges; Kalmia glauca; Robinia Decaisneana rubra;
Ligustrina pekinensis pendula et L. japonica; présenidLiion pour
laquelle une prime de 1'"'' classe est proposée.
2° Par M. Maurice de Vilmorin, un rameau de Rosa Watsoniana
Crépin, espèce qui a été décrite et figurée dans le Journal Garden
and Forest, en 1890, vol. IV, p. 477, fig. 59. Cet arbrisseau, dit
le présentateur, a été importé il y a une dizaine d'années du
Japon, son pays d'origine, à Albany (Etat de New-York), d'où
il se répandit dans les collections américaines. On l'avait d'abord
rattaché au Rosa mulHflora; mais, M, Crépin qui s'est attaché
32
490 PROCÈS-VERBAUX.
spécialement à l'étude des Roses, la classa comme espèce dis-
tincte près du R. anemonxflora. Quoique très rustique et fleu-
rissant abondamment, elle ne produit pas de graines, ce qui
peut faire supposer que c'est une forme anormale depuis long-
temps cultivée, ce qui est d'autant plus probable qu'on ne l'a
jamais rencontrée à l'état spontané.
Le Rosa Watsoniana est une plante à rameaux grêles, demi-
couchés ; il* est d'un très grand intérêt comme curiosité scien-
tifique, mais n'a qu'une faible valeur au point de vue horticole.
Les fleurs, d'un rose pâle, sont réunies en nombre considérable
en inflorescences pyramidales ; elles sont très odorantes, mais
de dimensions si réduites qu'elles mesurent à peine 1 centimètre
et demi de diamètre. La plante est plutôt intéressante par son
feuillage constitué par des folioles espacées, longues, très étroites
et divergentes. Des remerciements sont adressés à M. Maurice
de Vilmorin.
Au Comité des Orchidées :
\° Par M. Ragot, amateur à Villenoy, près de Meaux (Seine-
et-Marne).
1 Catlleya Mossiœ à fleur de couleur foncée, et % Cattleya
Mossiœ, var. Reineckiana, pour lesquels une prime de T^ classe
est demandée.
^i^Par M. Doin, amateur, à Dourdan (Seine-et-Oise), 1 Lœlia
purpurata^ var., auroi^ea, plante d'une grande beauté et dont le
comité propose de reconnaître la valeur par l'attribution d'un
certificat de mérite de i""® classe; 1 Cattleya gigas, var. Sande-
riana^ superbe variété pour laquelle une prime de l""^ classe est
proposée; les Cattleya Mossiœ chiriquensis, Pescatorea cerina,
Saccolabium miniatum et Ornithocephalus grandiflorus, qui sont
l'objet d'une demande de prime de r^ classe.
3° Par M. Gautier, jardinier chez iM. le D"" Fournier, à Neuillj'-
sur-Seine, 1 Las lia grandis tenebrosa (prime de V classe),
4° Par M. Piret, horticulteur à Argenteuil (Seine-et-Oise),
\ Cattleya Mossiœ alha^ var. M. Treyeran (certificat de mérite
de l""^ classe) et 1 C. Mossiœ alba, var. Emiliœ (prime de
l""** classe).
SÉANCE DU li JUIN J89G. 491
o** Par M. Bert, horticulteur à Bois-Colombes, ] Caltleya
Mendeli, portant 16 fleurs et 1 Cœlogyne pandurata (prime de
1'® classe pour la culture).
6" Par M. Thibault, jardinier chez M. Libreck, à Passy,
1 Agcniisia (Acacalli?) cyanea portant 12 fleurs sur 3 hampes
(prime de 1""® classe avec félicitations pour la culture) ; 1 Masde-
vallia Lindeni, \ M. Harryana, var., et 1 M. Harryana, var.
atrosanguinea, I Nanodes Medusœ et 1 Odontoglossiim (Miltonia)
vexillarium, var. amabile (prime de 2^ classe).
Les propositions des comités, relatives aux récompenses à
accorder pour les présentations, sont mises aux voix et adoptées.
MM. Vilmorin Andrieux et G'^ abandonnent leurs primes au
profit de la Société.
M. Delessard donne lecture d'une notice nécrologique sur
M. Léon Say, que le conseil d'administration de la Société lui a
demandé de rédiger et qui sera imprimée dans le prochain
cahier de notre Journal. L'assemblée écoute^ avec un profond
recueillement, l'éloge funèbre de notre regretté Président, et
c'est en termes émus que M. H. de Vilmorin adresse à M. Deles-
sard les remerciements de la Société.
M. le Président annonce que la commission du prix Joubert
de l'Hiberderie a terminé l'examen des ouvrages que lui ont
été soumis, et qu'une somme de 1,000 francs a été décernée à
M. Pierre Passy, pour un traité sur l'Horticulture générale.
M. le secrétaire général adjoint annonce de nouvelles présen-
tations de sociétaires, et la séance est levée à 4 heures 20 mi-
nutes.
492 PROCÈS-VEKBAUX.
SÉANCE GÉNÉRALE DU 25 JUIN 1896
Présidence de M. Tisserand,
Conseiller d'État, Directeur général de l'Agriculture,
Délégué officiel de M. Méline, Président du Conseil des Ministres,
Ministre de l'Agriculture.
La séance est ouverte à 2 heures, en présence d'une nom-
breuse assemblée, comprenant, en outre des personnes invitées,
170 membres de notre Société.
La salle, ornée avec goût, présente une véritable profusion
de richesses florales, grâce aux nombreuses Orchidées appor-
tées pour le concours spécial qui a eu lieu avant la séance (1),
grâce aussi à de remarquables présentations de plantes annuel-
les, de plantes alpines et d'Iris /{œmpferi. Ces présentations
ont été examinées par les comités, dont les décisions seront
communiquées dans la séance du 2 juillet, la Société étant
réunie aujourd'hui seulement en vue de la distribution solen-
nelle des récompenses.
M. le Président ouvre la séance et prononce le discours sui-
vant :
Mesdames, Messieurs,
Je dois, tout d'abord, vous exprimer des regrets, ceux de
M. le Président du Conseil, que la confiance de M. le Président
de la République a placé à la tête du gouvernement du pays et
de l'Agriculture.
L'honorable M. Méline, qui a déjà donné à l'Agriculture tant
de gages de son dévouement, eût été heureux de venir, dans
cette enceinte, vous donner un nouveau témoignage du haut
intérêt qu'il porte à votre grande Société, applaudii aux succès
de vos lauréats et vous remercier tous, au nom du gouverne-
ment de la République, des efforts que vous ne cessez de faire
(1) Le compte rendu de ce Concours sera publié prochainement.
SÉANCE GÉNÉRALE DU 25 JUIN 1896. 493
pour les progrès de l'Horticulture et pour lui conserver le rang
qu'elle doit occuper dans le monde horticole.
Empêché par d'urgentes affaires, il a voulu qu'un de ses
collaborateurs, un de vos vice-présidents honoraires vint le
remplacer ici pour vous dire que, s'il n'était pas à cette place en
personne, il était parmi vous de cœur, et que vous pouviez tou-
jours compter sur sa sympathie, sur son zèle et sur tout son
concours pour vous aider dans la noble et grande tâche que la
Société nationale d'Horticulture de France s'est toujours assi-
gnée.
Permettez-moi encore, Mesdames et Messieurs, de mêler à
l'éclat et aux joies de cette fête, un souvenir douloureux, en
rendant un juste hommage à la mémoire de l'homme illustre qui
occupa pendant tant d'années ce fauteuil, et dont la parole était
si captivante, et les conseils si utiles et toujours empreints de ce
sens élevé que donne la science profonde et une appréciation
exacte des besoins de la pratique. Je sais que je vais raviver votre
douleur, en vous rappelant le vide profond laissé au milieu de
vous, par Léon Say, mais je réponds, j'en suis sûr, à votre cœur,
et je sens que vous me saurez gré de ce dernier et solennel hom-
mage rendu à celui qui s'est toujours montré si dévoué et si
bienveillant pour tous et si soucieux de la gloire de votre
Société.
Maintenant, Mesdames, Messieurs, permettez-moi de vous
féliciter de vos succès et des résultats que vous avez obtenus de
vos travaux et de vos efforts.
La Société nationale d'Horticulture de France devait réussir
avec les hommes ardents pour le progrès qui la fondèrent.
Elle devait croître en force et en grandeur sous l'impulsion de
ceux qui la dirigèrent. Elle devait continuer à prospérer de plus
en plus avec les hommes que je vois réunis ici et qui, suivant les
traditions de travail et d'esprit libéral de leurs pères, tiennent si
haut et si ferme le drapeau de l'Horticulture française. Chaque
année, elle multiplie ses encouragernents, augmente le nombre
et l'importance de ses concours, et à voir l'afQuence énorme des
visiteurs qui viennent admirer ses magnifiques expositions.
494 PROCÈS-VERBAUX.
d'autre part, à voir Témulatioa féconde qu'elle provoque parmi
les horticulteurs, on peut juger de l'influence qu'elle a conquise
et du rang qu'elle occupe en Europe.
Mais aussi quels résultats admirables, et comme nous sommes
loin de l'horticulLure, telle que nous l'ont dépeinte les écrivains
du commencement de ce siècle, telle que nous l'avons vue nous-
mêmes, Mesdames, Messieurs, le goût des fleurs et des belles .
plantes s'est répandu d'une prodigieuse façon, des jardins se
sont créés de tous les côtés, des établissements d'Horticulture
ont été ouverts sur tous les points de la France, une grande
école a été fondée pour les enfants de nos horticulteurs dans les
jardins créés par La Quintinie pour le plaisir du Roi Louis XIV.
Lesbeau.v parcs se sont multipliés pour embellir la campagne et
les villes; des chercheurs intrépides ont visité loutes les parties
du globe pour accroître le nombre et la vaiiété de nos plantes
d'ornement ou d'utilité; de nombreuses variétés ont été créées à
force de soins et de patience. La matière végétale a été pétrie et
a obéi pour ainsi dire à l'intelligence de nos horticulteurs!
Le nombre des établissements horticoles, à Paris, atteignait à
peine, en 1870, le chiffre de 340. Actuellement, on les compte
par milliers.
La production totale de l'Horticulture française qui était, en
1842, de 157 millions de francs, et, en 1862, de 315 millions, doit
approcher aujourd'hui de 600 millions, et occupe une population
totale, chefs de maisons, ouvriers et leur famille, de 548,000 per-
sonnes.
Le commerce international des produits de l'Horticulture a fait
des progrès qui ont suivi cette évolution.
Les exportations de fruits de table ont passé de 20 millions,
en 1879, à près de 40 millions, en nombre rond, en 1895.
Celles de légumes verts, salés et confits, qui étaient de
13 millions en 1879, sont presque le double en 1895.
Enfin les plantes d'arbres et d'arbustes et de plantes d'orne-
ment, qui fournissaient 826,000 francs à l'exportation en 1879,
ont atteint le chiffre de 2 millions l'an dernier.
Ces résultats remarquables sont en grande partie votre œuvre;
SÉANCE GÉNÉRALE DU 25 JUIN 1896. 495
ils sont les indices d'une grande vitalité, d'une grande énergie
dans la population horticole.
Nous avons le droit d'en être fiers : c'est aussi un encourage-
ment pour l'avenir et il reste, vous le savez, beaucoup encore à
faire, bien des progrès nouveaux à accomplir.
Dans ce siècle de concurrence à outrance, on ne doit jamais
s'arrêter! des rivaux menacent sans cesse vos débouchés et
cherchent à conquérir une place sur les marchés étrangers où
vous régnez en maîtres!... Il vous faut les combattre pour con-
server vos positions, en améliorant de plus en plus la qualité de
vos produits : car n'oubliez jamais que quand un marché est
encombré de marchandises, les produits ordinaires sont seuls
délaissés et voient leurs prix avilis, tandis que la qualité est
recherchée et obtie;nt de hauts prix I... Soyez toujours en éveil,
rendez-vous compte des besoins de l'étranger, de leurs ten-
dances, suivez leurs marchés et leurs expositions. C'est un
bonheur pour nous de pouvoir reconnaître que les membres les
plus distingués de la Société ont fait de louables efforts sous ce
rapport, en se rendant à l'étranger pour étudier la production
horticole des contrées les plus rapprochées et les plus loin-
taines et faire profiter l'Horticulture française du fruit de leurs
observations.
Le Gouvernement de la République, notre dévoué et sympa-
thique ministre m'a chargé de vous en donner l'assurance, ne
négligera rien pour seconder vos efforts.
Yous savez ce qu'il a déjà fait pour protéger vos produits, il
fera plus si c'est nécessaire. Il a multiplié les encouragements à
l'Horticulture et s'occupe d'élargir les cadres de l'enseignement
horticole. Pour les relations internationales, il ne cesse de tra-
vailler à accroître vos débouchés, à aplanir les formalités pour
la transmission de vos produits tant à l'intérieur qu'à l'extérieur,
à améliorer les conditions de transport de vos denrées. H espère
pouvoir vous faire bénéficier plus largement de l'institution des
colis postaux, etc., etc.
Dans ces conditions l'avenir sera à vous comme le présent vous
appartient, si vous persévérez dans la voie féconde où vous vous
496 PROCÈS-VERBAUX.
êtes engagés : continuez donc à faire œuvre d'initiative, conti-
nuez à encourager le progrès par vos expositions, par vos utiles
Congrès, par vos publications et par vos exemples et vous aurez
encore bien mérité de la Pairie!...
Après ce discours, plusieurs fois interrompu par les chaleu-
reux applaudissements de l'assemWée, M. Bois donne lecture du
rapport de la commission des récompenses, et les lauréats
viennent tour à tour recevoir des mains du Président ou de celles
des membres du bureau, les médailles qui leur ont été accor-
dées.
M. Ghatenay fait ensuite connaître quelques récompenses
exceptionnelles qui ont été décernées, à différents litres^ et pro-
clame les noms des lauréats du prix Joubert de l'Hiberderie et de
la médaille du conseil d'administi'ation de la Société.
La remise d'une grande médaille d'or à M. Charles Joly,
comme récompense de sa collaboration active et incessante au
Journal de la Société, vaut une véritable ovation à notre dévoué
vice-président honoraire.
M. Chatenay donne ensuite lecture du préambule du compte
rendu de l'Exposition de mai 1896, puis, M. Chouvet, secrétaire
général adjoint, procède à l'appel des lauréats de cette expo-
sition.
Pendant la séance, plusieurs morceaux de musique ont été
exécutés par un orchestre, sous l'habile direction de M. Ch.
Bailly.
La séance a été levée à 4 heures.
NOMINATIONS. — SÉANCE DU 11 JUIN 1896. 497
NOMINATIONS
SÉAXGE DU 11 JUIN 1896.
MM.
1. Beaulincourt (M'"^ la comtesse de;, 157, boulevard Haussmann,
à Paris, présentée par MM, Vitry (D.) et Villard (Th.).
2. Bezard (Charles', fabricant de pompes de jardins, 68, rue du
Chemin- Vert, à Paris, présenté par MM. Lebœuf, Hébrard (A.)
et Bezard.
3. BouDRY (Frédéric;, juge d'instruction, à Valenciennes (Nord),
présenté par MM. Huard et Chatenay (A.).
é. Cachon, fabricant de kiosques et berceaux, 36, boulevard de la
République, à la Garenne-de-Colombes (Seine), présenté par
MM. Quénat, Hébrard (A.) et Lebœuf (H.j.
o. Chapuis (François), inventeur mécanicien, 10, rue de Lourmel, à
Paris, présenté par MM. Huard et Lebœuf (P.).
6. Charliat (G.), fleuriste, 38, faubourg Poissonnière, cà Paris, pré-
sentée par MM. Cappe père et Cappe fils.
7. Gonilhergues (M'"^ Raymond), 9, rue Ganneron, à Paris, pré-
sentée par MM. L. Dallé et Chatenay i'A.).
8. Degupper (Victor), maison Delvaux, 18, rue Royale, à Paris, pré-
senté par MM. Thiébaut aîné et Thiébaut (Emile).
9. Eylé, constructeur mécanicien, 6, impasse de FOrillon, à Paris,
présenté par MM. Chatenay (A.) et Huard.
10. Filleul Brohy, 36, rue Saint-Didier, à Paris, présenté par
MM. Huard et Lebœuf (P.).
11. Flèche, horticulteur, 102, rue Saint-Denis, à Asnières (Seine),
présenté par MM. Chouvet (E.) et Savoye.
12. Hennuy (Emile), horticulteur, fruits et primeurs, 13 bis, rue
Barbes, Grand-Monlrouge (Seine), présenté par MM. Chemin
(G.) et Detang (E,).
13. Kahn (Jules;, directeur du refuge du Plessis-Piquet, au Plessis-
Piquet (Seine), présenté par MM. Pailletpère et Chatenay (A.).
14 Lapointe, 7, rue Saint-Sébastien, à Paris, présenté par M. Hé-
brard (A.).
lo. Lëleu (E.j, Directeur du Jardin des Plantes et jardins publics de
Rouen, 114, rue d'Elbeuf à Rouen (Seine-Inférieure), pré-
senté par MM. G. Boucher, Chatenay (A.) et Renard.
16. Leuret (André), flenriste, 128, boulevard Haussmann, à Paris,
présenté par MM. Lange et Lemaitre (A.).
17. Leuret (Charles), fleuriste, 18, boulevard Malesherbes, présenté
par MM. Lange et Leuret (Louis).
498 NOMINATIONS.
18. Maire (Xavier), 5, rue d'Argout, à Paris, présenté par MM. P.
Lebœuf, Ghatenay (Abel) et Bergman (Ernest).
19. Maurel (A.) et fils, Manufacture de caoutchouc, 140, rue de
Rivoli, à Paris, présentée par M. Hébrard (A.).
20. Merland (Charles), au château de la Brossardière, près la Roche-
siir-Yon ( Vendée j, présenté par MM. Dupré-Carra et Lebœuf
(Paul).
21. Pellorce (Ed.), ingénieur constructeur, 14, rue de Flndustrie, à.
Courbevoie (Seine), présenté par M. Hébrard (A.).
22. Pessoz, négociant, produits exotiques, lo8, rue de Rivoli, à Paris,
présenté par MM. Legros (G.) et Schneider.
23. Renaud (Adrien), fabricant de coutellerie et de greffoirs, 14, rue
de Gonstantine, à Lyon (Rhône), présenté par MM. Besnard
(F.) et Ghatenay (A.). i
24. RoussKT (J.-B.l, manufacturier. Saint- Victor-sur-Loire (Loire),
présenté par MM. Hébrard (A.), Willemain et Brochard (E.).
25. Saint (Gharles), de la Société Saint frères, manufacturiers,
4, rue du Pont-Neuf, à Paris et 54, rue de la Boétie, à Paris,
présenté par MM. Ghatenay et Huard.
26. SÈVE (Gabriel), fabrique et constructions agricoles et horticoles,
127-129, rue Saint-Denis, à Paris, présenté par MM. Peschard
et Yallerand.
27. Viala (Pierre), professeur de viticulture à Flnslitut national
agronomique, directeur de la Revue de Vitlculiure, 5, rue Gay-
Lussac, à Paris, présenté par MM. Bornet et Mangin.
Dames patronnesses.
finies
1. Hugo de Bethmann (baronne), 31, rue Pauquet, à Paris, présentée
par MM. Th. Villard et D. Vitry.
2. DÉROULÈDE (A.), 59, avenue Victor-Hugo, à Paris, présentée par
MM. Th. Villard et D. Vitry.
3. Lazard (Elie), 155, boulevard Haussmann, à Paris, présentée par
MM. Th. Villard et D. Vitry.
4. Christian de Verneuil (comtesse), 248, rue de Rivoli, à Paris, pré-
sentée par M""" veuve Bassot et M. Ghatenay 'A.).
PROCÈS-VERBAL. 499
DISTRIBUTION DES RÉCOMPENSES
DU 2o JUIN 1896.
PROCÈS-VERBAL DE LA SÉANCE TENUE
LE JEUDI 4 JUIN 1896 PAR LA COMMISSION DES RÉCOMPENSES,
SOUS LA PRÉSIDENCE DE M. Cil. Joly.
La séance est ouverte à 1 h. 25 de l'après-midi.
Étaient présents : MM. Joly, Cliatenay, Vitry, Eugène Verdier,
Mussat et Bois, membres de la Commission; M. le D'' Bornet,
Président du Comité scientifique; M. Niolet, Président du Comité
de culture potagère; M. Goulombier, Président du Comité d'arbo-
rîcullure fruitière; M. Tavernier, vice- président du Comité de
floriculture; M. ïouret, Président du Comité de l'art des jar-
dins; M.Hanoteau, Président du Comité des industries horticoles.
Conformément au règlement, les fonctions de secrétaire ont
été remplies par M. D. Bois, secrétaire-rédacteur de la Société.
Les demandes de récompenses, que la Commission avait à exa-
miner, se répartissaient dans les quatre catégories suivantes :
1° longs et bons services; 2° publications horticoles; 3° belles
cultures et beaux produits; 4** matériel horticole.
Les résolutions suivantes ont été prises :
1° RÉCOMPENSES ACCORDÉES POUR LONGS ET BONS SERVICES I
M. Lecoeur (Félix-Benoît), membre de la Société, né le
10 juin 1827, est jardinier du pensionnat des Dames de Sainte-
Glotilde, rue de Reuilly, 101, à Paris, depuis le 17 juillet 1845.
M""*" la supérieure du pensionnat, sœur Saint-Louis de Gonzague,
lui a délivré une attestation dans laquelle elle dit être heureuse
de témoigner que, pendant cinquante et un ans, il s'est conduit
de façon à mériter toute l'estime des supérieures de la maison,
par l'honorabilité de sa conduite. Comme horticulteur, M. Lecœur
s'est toujours montré très habile, on ne peut plus soigneux et
absolument désintéressé dans la manière dont il s'est acquitté
500 DISTRIBUTION DES RÉCOMPENSES.
du travail confié à ses soins. La Connmission des récompenses
est heureuse de décerner une médaille d'or à ce digne serviteur.
M. Arlet (Oscar), membre de la Société, est chef jardinier
chez M. Chandon de Briailles, depuis le '14 mars 1859. Il y a
cinq ans, la Société nationale d'Horticulture de France lui
décerna une médaille d'argent pour ses trente-deux années de
services. Une récompense plus élevée est demandée pour
M. Arlet. Dans un certificat qui accompagne la demande,
M. Chandon de Briailles atteste que le candidat est entré au
service de M. le comte Paul Chandon de Briailles, son père, et
que depuis le mois de juin 1895, il est passé à son service dans
les môme^5 conditions de chef jardinier. « Il n'a, dit-il, comme
toujours, qu'à se louer des services de M. Arlet et à reconnaître
l'intérêt qu'il apporte constamment au développement de l'Hor-
ticulture. » Une médaille de vermeil est accordée à M. Oscar
Arlet.
M. Arnoult (Bazile), membre de la Société, né le 14 juin 1833,
est au service de M"'^ Truelle, à Savigny-sur-Orge (Seine-et-Oise),
en qualité de maître-jardinier, depuis le 1^' octobre 1868.
lyjme Xruelle certifie que, pendant ces vingt-sept années, elle
n'a eu qu'à se louer de son travail comme de son caractère.
« M. Arnoult, dit-elle, entend très bien ia tenue du jardin et
parfaitement la culture des fleurs. » Elle est heureuse de rendre
un hommage mérité à ses longs services et à son dévouement.
La Commission des récompenses décerne une grande médaille
d'argent à M. Bazile Arnoult.
M. Berthereau (Joseph), né le 26 décembre 1846, est entré au
service de M'^^ West, propriétaire à .Palaiseau (Seine-et-Oise),
jen qualité de jardinier, le l^' août 1870. M'"'' West, qui fait partie
de notre Société, atteste que, depuis cette époque, elle a tou-
jours été extrêmement satisfaite des services de M. Berthereau,
interrompus pendant la guerre et repris en mars 1871. Pendant
ces vingt-cinq années^ il a considérablement amélioré les pro-
duits de son jardin, qui ont été l'objet de récompenses à deux
expositions de la Société nationale d'Horticulture et à l'Exposi-
PROCÈS- VERBAL. 501
tion universelle de 1889. M™" West espère que M. Berthereau
obtiendra la récompense qu'il mérite de toutes façons, car,
dit-elle, c'est un homme aussi honnête et consciencieux qu'habile
en son métier de jardinier. Une médaille d'argent est accordée
à M. Joseph Berthereau.
M. Francin (Nicolas-Joseph), membre de la Société, est entré
au service de Sa Majesté le roi D(»n Francisco d'Asis, au château
d'Épinay (Seine), le l*''" septembre 1872, en qualité de maître-
jardinier. Dans un certificat, M. José Polomino, grand maître
de la maison de Sa Majesté, dit que, depuis cette époque,
M. Francin a donné toute satisfaction et que, par sa conduite
irréprochable, son excellent travail et son dévouement, il est
digne de la plus grande estime et considération. La Commission
des récompenses reconnaît les mérites de M. Francin en lui
décernant une médaille d'argent.
2° Récompenses accordées pour des publications horticoles :
M. Opoix, jardinier-en-chef au palais du Luxembourg, a publié
un petit livre intitulé « La Culture du Poirier », qui a été exami-
ner par M. Chevallier. Dans son rapport {wo'ir Journal, janvier
•1896, p. 64), notre honorable collègue dit que « le petit traité
de M. Opoix est un très bon guide pour les commençants, pour
les amateurs et pour les garçons jardiniers qui y puiseront tous
les bons principes de culture et de taille du Poirier. » Dans sa
séance du 20 décembre 1895, le Comité d'arboriculture fruitière,
après avoir lu et approuvé le rapport de M. Chevallier, en a
voté le renvoi à la Commission des récompenses qui décerne
une médaille d'argent à M. Opoix.
M. Duval (Léon) est l'auteur d'un ouvrage ayant pour titre
« Les Broméliacées », que M. Opoix a été chargé d'examiner.
Dans son rapport (voir Journal, mars 1896, p. 289), le jardinier-
en-chef du palais du Luxembourg passe en revue les différents
chapitres du livre pour la rédaction desquels il ne trouve à adres-
ser que des éloges. « En résumé, dit-il, l'ouvrage sur les Bromé-
liacées, présenté à la Société nationale d'horticulture, mérite
502 DISTRIBUTION DES RÉCOMPENSES.
d'être apprécié par elle. » Une médaille d'argent est accordée
à M. Léon Duval.
3° RÉCOMPENSES ACCORDÉES POUR BELLES CULTURES ET BEAUX
PRODUITS :
M. Sallier (Jean), jardinier-en-chef au château dn Vàl, pro-
priété de M. le comte de Reinach-Cenac a demandé la nomination
d'une commission qui s'est réunie le 5 septembre 1895, au Val,
près Saint-Germain-en-Laye, pour visiter ses cultures.
Dans un rapport, rédigé par M. Georges Truiïaut (voir Journal
février 1896, p. 177), la commission donne une description et le
plan de la propriété qui, avec ses dépendances, occupe près de
25 hectares et qui était autrefois enclavée dans les domaines de
la couronne de France. C'est sous Henri IV que l'on commença
à connaître le Val; c'était à cette époque un petit pavillon cou-
vert de tuiles qui servait d'abri pour les chasseurs égarés.
Louis XIV aimait beaucoup ce site et remplaça le pavillon par
un coijuet château dont les plans furent dressés parMansart.
On peut citer, parmi les propriétaires qui ont eu la jouissance
de ce beau domaine, le maréchal de Bauveau, puis la princesse
de Poix. Mais le Val fut surtout modifié par M™^ Fould qui, vers
1857 commença à restaurer le château et à changer le plan pri-
mitif et le style du parc. Elle embellit beaucoup les jardins, et,
grand amaleurde plantes, leur consacra un palais digne d'elles :
le jardin d'hiver du Val est, en effet, une des plus belles construc-
tion métalliques de serres de l'Europe, et il renferme un grand
nombre de plantes rares et précieuses.
Ces améliorations ont été, en grande partie, dues à l'initiative
et à l'intelligence du dévoué jardinier de M"'® Fould, M. Sallier,
qui consacra, on peut le dire, sa vie à régler et à embellir ce
domaine, puisque depuis plus de trente-cinq ans, il n'a cessé de
s'en préoccuper.
La Société est heureuse de décerner une médaille d'or à
M. Jean Sallier, qui personnifie le bon cultivateur aimant les
plantes pour elles-mêmes, et le plus intelligemment dévoué des
jardiniers.
PROCÈS -VERBAL. TiOS
M. L. Le Breton, père, membre de la Société, archiviste pay-
sagiste à Orléans, a demandé à notre Société de désigner une
commission pour examiner et donner son appréciation sur les
travaux de deux parcs qu'il a exécutés dans la région bordelaise.
La Commission, par Torgane de M. Deny, rapporteur (voir
Journal, mars 1896, p. 278), déclare que les deux parcs qu'elle
a eu le plaisir de visiter sont d'une grandeur de conception re-
marquable.
L'un deux, le parc de Dulamon, près Blanqueforl, arrondis-
sement de Bordeaux, a une superficie de 80 hectares environ ;
l'autre, le parc de Bourran, situé près de Mérignac, non loin du
précédent, doit être placé au premier rang parmi les plus belles
propriétés de la région bordelaise.
Dans les deux cas, M. Le Breton a su tirer le meilleur parti
des circonstances naturelles pour obtenir des effets paysagers
charmants, et cela, dans des conditions économiques qui font
honneur à son talent d'architecte.
« M. Le Breton, dit le rapport, est l'un des doyens de nos
paysagistes actuels ; il exerce, depuis plus de cinquante ans, son
art, avec une autorité indiscutable. Ses œuvres, très nombreuses
en France, sont toutes empreintes d'un véritable goût artistique. »
La Commission des récompenses lui décerne une médaille
d'or.
M. Régnier (Alexandre), horticulteur, 44, avenue Marigny, à
Fontenay-sous-Bois (Seine), est bien connu, non seulement
comme habile cultivateur, mais encore pour les introductions
d'Orchidées qu'il a faites à la suite de deux voyages en Cochin-
chine et dans l'Archipel malais. M. Duval (Léon), au nom d'une
commission nommée à l'efret de visiler l'établissement de
notre collègue et tout spécialement les Phalxnopsisvéco\ié\^^diT
lui, a déposé, dans la séance du 28 mai, un rapport des plus
élogieux sur la beauté des plantes et leur belle culture. La com-
mission, y est-il dit, est heureuse de signaler les mérites réels
d'un homme courageux, ayant payé d« sa personne pour entre-
prendre de longs voyages en vue de rapporter en Europe, à ses
risques et périls, de merveilleuses plantes, parmi lesquelles un
504 DISTRIBUTION DES RÉCOMPENSES.
bon nombre d'espèces et de variétés nouvelles pour l'Horticul-
ture.
Reconnaissant la justesse de ces éloges, la Commission des
récompenses n'hésite pas à accorder une grande médaille de
vermeil à M. Régnier, ardent collecteur d'Orchidées.
M. Maluchine, directeur de l'hôtel du Bazar slave, à Moscou,
a adressée notre Société, en septembre 1893, une collection de
Pommes russes qui fut étudiée par une commission spéciale,
désignée à cet effet, et qui valut une grande médaille de ver-
meil à l'envoyeur {y o'w Journal, 1894, p. 46 et 352).
M. Maluchine a fait, en 1895, un second envoi qui a vivement
intéressé notre Comité d'arboriculture fruitière. On lui vote un
rappel de la grande médaille de vermeil accordée l'année pré-
cédente.
M. Jobert (Maxime), horticulteur à Ghâtenay (Seine), s'est fait
une spécialilé dans la culture des Cyclamens. Une commission
composée de huit membres a été chargée de visiter son établis-
sement et de donner son appréciation.
Dans un rapport rédigé par M. Welker fils et inséré dans le
Journal (janvier, 1896, p. 57), il est dit qu'au moment de la
visite de la commission, M. Jobert ne cultivait pas moins de 45 à
18,000 pots de Cyclamens, répartis dans huit serres différentes
et environ cent châssis, et que les plantes dénotaient une culture
parfaite et bien comprise. Une race, que l'on pourrait désigner
sous le nom de race Maxime Jobert a été créée par sélection et
renferme des plantes bien supérieures aux Cyclamens du com-
merce par leur vigueur et l'ampleur de leur feuillage argenté
rappelant quelque peu celui du Bégonia Rex. La Commission,
dit encore le rapport, a été unanime à reconnaître que
M. Jobert a porté la culture des Cyclamens au plus haut degré
de perfection. Une médaille de vermeil est décernée à cet habile
horticulteur.
M. Lionnet, jardinier-en-chef au château de Jouy-en-Josas
(Seine-et-Oisç), qui s'est fait une réputation dans la culture des
Chrysanthèmes, a soumis à l'examen d'une commission nommée
par notre Société, les plantes confiées à ses soins.
PROCÈS-VERBAL. 505
Dans le rapport rédigé par M. Nonin, président de la section
des Chrysanthèmes (voir Journal, mars 1896, p. 323), il est dit
que la Commission a admiré environ deux cents Chrysanthèmes
qui garnissaient une serre à deux versants. Ces plantes, cultivées
en touffes basses, avaient le feuillage bien vert, indice de la
bonne santé des sujets, et cachant le bord des pots « en somme,
culture irréprochable ».
Quelques plantes avaient été cultivées dans le but d'obtenir de
grosses fleurs, avec cinq ou six branches portant des capitules
de 20 à 27 centimètres de diamètre. Mais ce qui a surtout attiré
l'attention de la Commission, ce sont les variétés suivantes, cul-
tivées ou forts spécimens : Madame Carnot, avec 40 fleurs de plus
de 20 centimètres de diamètre; Etoile de Lyon^ avec près de
60 fleurs ; Florence Davis et William H. Lincoln^ avec chacune
100 fleurs et enfin William Tricher avec plus de 150 fleurs.
« Ces plantes, dit le rapporteur, dénotent une culture rai-
sonnée et prouvent que M. Lionnet tient à conserver sa juste
renommée de cultivateur émérite ». Une médaille de vermeil
est accordée à M. Lionnet.
M. Parrain, membre de la Société, jardinier-en-chef chez
M'^^Gripon, à Limours (Seine-et-Oise) a demandé la nomination
d'une commission pour visiter les cultures dont il a la direction
et notamment une série de Coleus de semis. Le 16 août 1895,
cette commission se rendit au lieu indiqué, et M. Lionnet
rédigea, en son nom, un rapport (voir Journal, janvier 1896,
p. 69) établissant qu'une dizaine de variétés de Coleus furent
remarquées comme étant très intéressantes au point de vue du
coloris. La Commission remarqua en outre de très beaux
Glaïeuls et, après une visite au potager, qui était très bien
tenu, revint près du château pour examiner les massifs, ornés
avec goût. Une médaille d'argent est décernée à M. Parrain;
4° RÉCOMPENSES ACCORDÉES POUR MATÉRIEL HORTICOLE :
M; Perrier fils, 164 bis, rue Michel-Bizot, Paris, a établi, dans
la propriété de M. le baron Belhmann, à Boissy-Saint-Léger, une
33
506 DISTRIBUTION DES KEGOMPENSES.
serre qui a été soumise à l'examen d'une commission dont M. Ya
cherotaété nommé rapporteur. Le rapport (voir Journal, mars
1896, p. 293), signale les modifications apportées à la disposi-
tion habituelle des serres en faisant ressortir un certain nombre
de perfectionnements. La Commission des récompenses accorde
une médaille d'argent à M. Perrier fils.
M. Aubry, coutelier, a présenté, dans la séance du 26 sep-
tembre 1894, au Comité des industries, un sécateur perfectionné
fabriqué par lui. 11 ressort du rapport publié par M. Dormois
au nom de la Commission chargée de juger ce sécateur (voir
Journal f mars 1896, p. 295), que l'objet principal du perfection-
nement consiste en une plaque d'arrêt, formant ressort sous
l'écrou de serrage, et dont le but est d'empêcher ce dernier de
se déserrer pendant le fonctionnement de l'outil. Une médaille
d'argent est accordée à M. Aubry.
Les attributions de réconipenses indiquées ci-dessus ont été
approuvées par le Conseil d'administration dans sa séance du
'Il juin.
-^^^ :
récompenses accordées a différents titres, par le conseil
d'administration de la Société et par la Commission du
PRIX JoUBERT DE l'HiBERDERIE.
Sur la proposition de la Commission de rédaction et afin de
récompenser la collaboration active et incessante au Journal
de la Société, de M. Charles Joly, vice-président honoraire, le
Conseil d'administration a voté en sa faveur l'attribution d'une
grande médaille d'ur.
Le concours ouvert tous les ans, en vue du prix Joubert de
l'Hiberderie, avait donné lieu dans le courant de l'année 1895 à
plusieurs présentations d'ouvrages, La Commission spéciale,
chargée d'exanjinec ces tiMvaux, a décidé d'accorder à M. Passy,
arboricuUcur au Désert de llclz, près S.'nnl-GeiMiaiii e.!-Lnyr, an
prix de 1,OUO franc?, pour son iiilei cs.^liîiI h ailé sur !'llorlit:ul-
ture gciiéiale.
RÉCOMPENSES ACCORDÉES A LA SUITE DE CONCOURS DIVERS. 507-
Des remerciements ont été votés à M. de Noter, 46, rue Groix-
des-Petils-Ghamps, Paris.
Enfin, la médaille d'or, dont le Conseil d'administration dis-
pose, chaque année, en faveur de l'obtenteur ou l'introducteur
le plus méritant de plantes nouvelles, a été décernée, sur la
proposition du Comité de fioriculture, à M. Léon Duval, horti-
culteur à Versailles, qui a été l'objet d'un ra[>port très élogieux
du Comité.
RECOMPENSES ACCORDEES
A LA SUITE DE CONCOURS DIVERS
CONCOURS D ORCHIDEES
DU 27 FÉVRIER i8l>6.
Médaille de Vermeil.
M. Magot, à Villenoy, près Meaux Seine-et-Marne .
Médaille d'Argent.
M. Duval et fils, 8, rue de TErmitage, à Versailles.
Médailles de Bronze.
M. Gluck, villa Beauséjour, à Louveciennes i Seine-et-Oise^
M. Faroult, 82, rue de Paris, -à Sarcelles (Seine-et-Oisej.
evard Saint Michel, à Paris.'
CONCOURS D'ORCHIDÉES
DU 23 AVRIL 180(3.
Médaille de Vermeil.
M. P]tienne Bekt, 68, rue Victor-Hugo, à Colombes Seine .
508 DISTRIBUTION DES RÉCOMPENSES.
CONGRÈS HORTICOLE
DES 26 ET 27 MAI 1896
4e QUESTIOiN
« De rinfluence de la sélection dans le bouturage. »
Des remerciements ont été adressés à :
M. MÉiNÉTROT.
oe QUESTION
« Histoire et culture des Cattleya et Lœlia ;>.
Grande Médaille d'Argent.
M. GuiLLOCHON, rue de TErmitage, à Versailles 'Seine-et-Oise).
Te QUESTION
« Du choix des arbres les plus convenables pour les plantations
d'alignement dans les villes. »
Grandes Médailles de Vermeil.
Mi Chargueraud, 49, route de Saint Mandé, à Charenton (Seine).
M. Van Hulle, à Gand (Belgique).
Grande Médaille d'Argent.
M. Large, à Albigny-sur-Saône (Rhône;.
Médaille d'Argent.
M. LozET, 14, rue Bertrand, à Paris.
PRÉAMBULE. 509
PRÉAMBULE DE LA DISTRIBUTION DES RÉCOMPENSES AUX LAURÉATS
DE l'exposition DE MAI J896,
par m. Abel Chatenay, secrétaire général.
Mesdames, Messieurs.
Les efforts considérables nécessités par TExposition Interna-
tionale de 1895, laquelle, vous avez tous pu le constater, a fait
ajouter une victoire de plus à la liste, déjà bien longue, inscrite
au Livre d'or de notre Société, pouvaient nous faire craindre,
avec quelque apparence de raison, de voir nos exposants habi-
tuels, prendre celte année, un repos légitimement gagné.
Il ne paraît pas, en effet, ni normal ni possible de suivre, sans
arrêts, la grande voie du progrès, hérissée de difficultés sans
nombre, dans laquelle on ne peut se maintenir que grâce à un
labeur incessant et à des prodiges de travail et de persévérance,
sans cesse renouvelés. Et pourtant, vous en avez été témoins,
jamais la valeur des produits exposés n'a été aussi marquée, et
si la caractéristique d'une fête de ce genre pouvait être formulée
par une simple phrase, on pourrait résumer ainsi les apprécia-
tions des connaisseurs sur l'Exposition dernière : absence com-
plète de médiocrités.
C'est là une constatation des plus satisfaisantes pour l'Horti-
culture parisienne, qui tient à honneur de maintenir intacte la
réputation qu'elle s'est si légitimement acquise par son expé-
rience et son travail.
Si nous voulions examiner en détail les apports nombreux
soumis à l'examen du Jury, et citer les choses remarquables qu'il
nous a été donné d'admirer, nous serions certes aussi embarrassé
que celui-ci a dû l'être, lorsqu'il s'est agi de classer par ordre
de mérite les riches collections et les groupes magnifiques de
plantes fleuries ou remarquables par leur feuillage, disséminés
dans les vastes tentes du jardin des Tuileries, ainsi que dans les
parterres qui les entouraient.
Un des caractères bien accusés de notre race, c'est d'exalter
outre mesure les travaux, les progrès accomplis à l'étranger,
510 DISTRIBUTION DES RÉCOMPENSES.
alors que nous n'apprécions jamais à son vrai mérite tout ce
qui se fait chez nous.
Il semble que nous prenions plaisir à considérer, avec un
verre grossissant, nos petites imperfections, inhérentes hélas ! à
tout ce qui existe sur la machine terrestre.
L'Horticulture française n'a pas échappé à ce travers, et nous
entendons, tous les jours, vanter autour de nous les expositions
qui ont lieu chaque année, au delà de la frontière, et nous les
donner comme exemples.
N'avoiis-nous donc jamais eu l'occasion de comparer ou bien
ne possédons- nous pas la science d'apprécier les choses à leur
juste valeur?
Nous pouvons, il me semble affirmer, sans être taxés d'exa-
gération ni de complaisance vis-à-vis de nous-mêmes, que nous
sommes les maîtres dans la culture d'un bon nombre de végé-
taux et que nous savons les présenter aussi bien que qui que
ce soit.
Beaucoup d'entre vous ont souvent pu visiter les floralies
étrangères; où donc ont-ils rencontré ces magnifiques collec-
tions de plantes annuelles, au port si varié et à la culture si
parfaite, ces Rhododendrons et Azalées de pleine terre en
exemplaires uniques?
Existe-t-il quelque part une culture de Rosiers semblable à
celle que nous admirons tous les ans avec tant de plaisir?
Et lesGloxinias, lesCaladium, les Pélargoniums, les Bégonias,
n'ont-ils pas trouvé, chez nous, des maîtres incontestés qui ont
su les cultiver, les améliorer, sans craindre de rivaux?
Les Conifères, les arbustes à feuillage persistant, sont toujours
représentés dans nos expositions par des exemplaires d'une
perfection absolument inconnue ailleurs que dans notre pays,
et les Orchidées ainsi que les plantes rares, que contiennent les
serres de nos horticulteurs réputés et de nos amateurs, peuvent
rivaliser sans crainte avec les collections bien connues dont
nous entendons si souvent célébrer les mérites.
Je pourrais, sans grandes difficultés, allonger cette énuméra-
tion; mais je me contenterai d'ajouter que, sous le rapport de
l'organisation matérielle, et au point de vue du goût qui préside
nu-.AMnui.r;. oll
généralement à l'agencement de toutes les merveilles que nous
venons récompenser aujourd'hui, nous ne craignons personne.
Une innovation heureuse avait pris place parmi les concours
auxquels notre dernière exposition printannière donnait lieu.
Les amateurs et les fleuristes avaient été conviés à participer à
une exposition spéciale de bouquets ou gerbes à la main. A
côté des fleuristes de profession, une quantité considérable de
dames et de jeunes filles, appartenant au meilleur monde,
avaient répondu à notre appel et présentaient, malgré l'espace
de temps très limité qui leur était accordé, des oeuvres où le
bon goût de la composition le disputait à la légèreté d'exécution.
Plus de trente récompenses étaient attribuées à ce concours
nouveau, qui pourra, dans l'avenir, alors que la préparation en
aura été moins précipitée, réunir de nombreux éléments d'attrac-
tion et décider bon nombre d'amateurs à se mêler plus étroite-
ment à nos luttes pacifiques.
Un autre fait saillant, que nous pouvons encore citer, c'est
l'extension considérable que continue de prendre, dans nos expo-
sitions, la partie industrielle. Le matériel horticole, rassemblé
sous les quinconces des Tuileries, offrait aux visiteurs un vaste
champ d'études, aussi intéressant par la variété des objets
(xposésque parle perfectionnement auquel sont arrivés, dans
leurs limites d'actions réciproques, la plupart de nos collègues
(le l'Industrie.
Je ne m'étendrai pas plus longuement sur les mérites ou les
particularités de notre dernière exposition printanière. Vous
avez tous pu admirer les magnifiques échantillons qui s'y trou-
vaient réunis, et avec vous plus de cent mille visiteurs ont con-
sacré, une fois de plus, la faveur qui s'attache à nos exhibitions
annuelles.
M. le Président de la République, accompagné de sa famille,
et M. le Ministre de l'Agriculture ont égabment tenu à affirmer,
en cette occasion, la sollicitude dont ils ont fait si souvent
preuve envers notre Société, et le respect ainsi que la considéra-
tion avec lesquels ils ont été reçus parn^.i nouï^, doivent nous
faire espérer qu'ils ont emporté de leur visite le meilleur souve-
nir.
512 DISTRIBUTION DES RÉCOMPENSES.
La présence, dans cette salle^ du sympathique Directeur de
l'Agriculture, M. Tisserand, délégué par M. le Ministre de l'Agri-
culture pour présider la solennité d'aujourd'hui, nous est un sûr
garant de l'intérêt que prennent les pouvoirs publics à nos
travaux, et je suis assuré d'être votre interprête à tous, en
adressant à notre Président nos remerciements les plus chaleu-
reux pour le grand honneur, en même temps que pour le plaisir,
que nous cause en cette circonstance sa venue au milieu de nous.
DÉGISIONS DU JURY
JURY SPÉCIAL pbur Vattribution des Prix dlionneur.
Tous les Présidents de Section réunis, après avoir entendu
les propositions de chacun deux, attribuent :
GRAND PRIX D'HONNEUR
Objet d'art donné par M. le Président de la République.
A MM. Lévêque et fils, 69, rue du Liégat, à Ivry (Seine), pour
Rosiers.
Prix d'Honneur. Objet d'Art donné par M. le Ministre de
l'Instruction publique et des Beaux-Arts.— MM. Croux et fils, vallée
d'Aulnay, par Ghatenay (Seine), pour Rhododendrons et ArWstes.
Prix de M. le Ministre de l'Agriciillure. — MM. Vilmorin-
AndrieUx et G^^ 4, quai de la Mégisserie, Paris, pour Plantes an-
nuelles.
Prix flu Conseil général. — MM. Vallerand frères, 28, ave-
nue Faidherhe, à Bois-Colombes (Seine), pour Gloxinias.
Prix de la Ville de Paris. — Société des Jardiniers-Horti-
culteurs du département de la Seine, pour Légumes.
lYlÉDAILLES D'HONNEUR
Prix des Dames Patronnesses. — M. Pache, de la maison
Naturelle et C'% 4, rue des Jardins, à Gannes, pour Bouquets et Gar-
nitures.
HORTICULTURE. 513
Prix de MM. de Vilmorin. — M. Moser, 1, rue Saint-Simpho-
rien à Versailles (Seine-et-Oise), pour Rtiododendrons et Azalées.
Prix de M. Lecocq-Duniesiiil. — MM. Duval et fils, 8, rue
de TErmitaife, à Versailles (Seine-et-Oise), pour Plantes de serres.
Prix de M. Robert Lebaudy. — M™<^ veuve Antoine Chantin
et ses enfants, 32, avenue de (".hùtillon, Paris, pour Plantes à feuil-
lage.
Prix du maréchal Vaillant. — MM.Dallemagne et G'%2,rue
du Bel-Air, à Rambouillet (Seine-et-Oise), pour Orchidées.
Prix du docteur Andry. — MM. Chantrier frères, à Morte-
fontaine, par Plailly (Oise), pour Plantes de serres et Crotons.
Prix Joubert de l'Hyberderie. — M. Dreux, ingénieur, à
Prestes (Seine-et-Oise), pour Grilles et Pompes.
Le Jury adresse ses plus vives félicitations à M. Opoix, jardinier
en chef du Luxembourg, pour son magnifique lot de Plantes de
serre variées.
MM. Martre et ses fils, pour Chauffage. (Voir page 529.)
§ V\ PLANTES DE SERRE
A. — PLANTES NOUVELLES
Premier Concours. — Une ou plusieurs plantes fleuries ou à feuil-
lage introduites le plus récemment en Europe.
Grande médaille de vermeil donnée par M. Robert Lebaudy.
M. SalUer, 9, rue Delaizement, à Neuilly (Seine).
Médaille de vermeil. M. Piret, 9, boulevard Sannois, à Argenteuil
(Seine-et-Oise), pour Caitleya.
Médaille d'argent. MM. Chantrier frères, déjà nommés, pour Eeli-
conia iUustris.
Remerciements. M, Régnier, 44, avenue Marigny, à. Fontenay-sous-
Bois (Seine), pour Orchidée.
2" Concours. — Une ou plusieurs plantes fleuries ou à feuillage
introduites directement en France.
Médaille d'or. Mme veuve Antoine Chantin et ses enfants, déjà
nommés, pour Billbergia Cliantini.
Médaille d'argent. M. Boivin, à Louveciennes (Seine-et-Oise\ pour
Bégonia tubéreux, Madaine Maudrot.
514 HORTICULTURE.
3^ Concours. — Lot de plantes hybrides dont les parents seront
indiqués.
Médaille d'or. MM. Duval et fils, déjà nommés, pour Vriesea de
semis.
Remerciements. M. Mantin, château du Bel-Air, à Olivet (Loiret),
pour Cypripedium de semis.
Remerciements. M. Auguste Ghantin, 83, rue de TAmiral-Mou-
chez, Paris, pour Rosier Madame Renée Berge.
U^ Concours. — Une ou plusieurs plantes fleuries ou à feuillage,
ligneuses ou herbacées, obtenues de semis par l'Exposant, et non
encore dans le commerce.
Médaille d'or. M. Mantin, déjà nommé, pour Cattleya X Mantini.
Médaille d'or. M. Viard, à Langres (Haute-Marne), pour Cinéraire
blanc pur.
Grande médaille de vermeil. M. Robert Lebaudy, à Bougival (Seine-
et-Oise"). pour Anthianum riibrum giqanleum.
Médaille de vermeil, prix fondé par M. INIorot. M. Plet, horticul-
teur au Plessis-Piquet Seine:, pour Bégonias multiflores.
Médaille de vermeil. M. Tabar, 38, rue Grétry, à Montmorency
iSeine-et-Oiseï, pour Galcéolaires hybrides de rugosa.
Grande médaille d'argent. M. Rollé, 163 bis, avenue de GUchy, Paris,
pour Pelarqonium zonale Mademoiselle Lucie Faure.
Grande médaille d'argent. M. Laine, jardinier, à Viry (Seine-et-
Oise), pour Canna Italia.
Grande médaille. M. Bleu, 48, avenue d'Italie, Paris, pour Laelia
purpurata X Roezli.
Médaille d'argent. M. Bleu, déjà nommé, pour Laelio- Cattleya.
Médaille d'argent. M. Bleu, déjà nommé, pour Cupripedlum de
semis.
Médaille d'argent. MM. Gappe et fils, au Vésinet (Seiue-et-Oise),
pour semis àw. Bégonia décora.
Médaille d'argent. MM. Chantrier frères, déjà nommés, pour Cro-
ton Warneri.
Médaille d'argent. M. Hézard, 30, rue des Bois, à Fontainebleau
(Seine-et-Marne, pour Pelarqonium zonale Capitame Hézard.
Des remerciements sont adressés à : MM. Vallerand frères, pour
Bégonia tubéreux moucheté de blanc; MM. Duval et fils, pour
Anthurium ; M. Hézard, pour Coleus; M. Lemaire, pour Ghry-
santhèmes; M. Bleu, pour Bertolonia.
B. — BELLE CULTURE
5^ Concours. — Une plante fleurie ou à feuillage que la belle cul-
ture aura fait arriver le plus près possible de son maximum de dé-
veloppement.
Médaille d'argent. MM. Delahaye frères et Dallière, 26, rue d'En-
traigues, à Tours (Indre-et-Loire), pour Vriesea Claziovana.
Médaille d'argent M™<^ Leroy, 1, rue de la Reine-Henriette, à
Colombes (Seine), pour Agave panaché.
6° Concours. — Quatre plantes fleuries ou à feuillage 1 s plus re-
marquables par leur forme et leur développement.
Médaille d'argent. M. Piret, déjà nommé, pour Cattleya Mossise var.
HORTICULTURE. 515
7° Concours. — Huit plantes fleuries ou à feuillage ornemental
remarquables par leur développement.
Médaille de vermeil. MM. Ghantrier frères, déjà nommés.
D. — PLANTES DE SERRE EN COLLECTIONS
12« Concours. — La plus belle collection de vingt-cinq plantes de
serre chaude.
Médaille d'or. M™^ veuve Antoine Chantin et ses enfants, déjà
nommés.
Grande médaille de vermeil. M. Sallier, déjà nommé.
Grande médaille d'argent. M. Garreau (Emile), 61, route des
Gardes, à Bellevue t-eine-et-Oise).
Concours imprévu. — Médaille de vermeil. M. Sallier (J.), déjà nommé,
pour Bougainvillea.
Médaille d'argent. M. Sallier (J.), déjà nommé, pour Boronia.
13« Concours. — La plus belle collection de quarante plantes de
serre tempérée.
Médaille d'or. M. Truffault, 40, rue des Ctiantiers, à Versailles
(Seine-et-Oise).
15^ Concours. — La plus belle collection de cent Orchidées exo-
tiques en fleurs.
Médaille d'or donnée par M. Martin-Gahuzac. M. Bert, 68, rue
Victor-Hugo, à Bois-Colombes (Seine).
Grande médaille de vermeil. MM. Dallemagne et C'^, déjà nommés.
16^ Concours. — La plus belle collection de cinquante Orchidées
exotiques en fleurs.
Médaille d'or* MM. Dallemagne et C'^, déjà nommés.
Médaille de vermeil. M. Dallé, 29, rue Pierre-Charron, Paris,
17* Concours. — La plus belle collection de vingt-cinq Orchidées
exotiques en fleurs.
Médaille d'or. MM. Dallemagne et C'<^, déjà nommés.
Médaille d'or. MM. Duval et fils, déjà nommés.
Grande médaille de vermeil. M. Mantin, déjà nommé.
Médaille de vermeil. M. Garden, 4, avenue de Bellevue, à Bois-
Colombes (Seine).
Médaille d'argent. M. Piret, déjà nommé.
Médaille d'argent. M^^e veuve Antoine Chantin et ses enfants, déjà
nommés.
18« Concours. — La plus belle collection de douze Orchidées exo-
tiques en fleurs.
Remerciements du Jury. MM. Dallemagne et C'e, déjà nommés.
516 HORTICULTURE.
19^ Concours. — Le plus beau lot d'Orchidées ne dépassant pas
cinquante plantes.
Médaille d'or. MM. Cappe et fils, déjà nommés.
Médaille d'or. M. Garden, déjà nommé.
Médaille d'or. M. Robert Lebaudy, déjà nommé.
Médaille d'or. M. Régnier, 44, avenue de Marigny, à Fontenay-
sous-Bois (Seine^.
Grande médaille de vermeil. MM. Dallemagne et G'^, déjà nommés.
Médaille d'argent. M. Nonin, 20, avenue de Paris, à Ghàtillon-sur-
Bagneux (Seine^i.
20« Concours. — La plus belle collection de vingt-cinq Cypripedium
en fleurs.
Remerciements. M^^e veuve Antoine Chantin et ses enfants, déjà
nommés.
23'^ Concours. — Le plus beau lot de Nepenthes.
Remerciements. MM. Chantrier frères, déjà nommés.
25^ Concours. — Le plus beau lot de cent Gloxinias [Ligeria] variés.
Médaille d'or. MM. Vallerand frères, déjà nommés.
Médaille d'or, M. Robert Lebaudy. déjà nommé.
26^ Concours. — La plus belle collection de Tydœa, Nœgelia, Achi-
menes et autres Gesnériacées, à l'exception des Gloxinias {Ligeria).
Grande médaille de vermeil. MM. Vallerand frères, déjà nommés
pour Streptocarpus.
Médaille de vermeil. M. Robert Lebaudy, déjà oommé.
30^ Concours. — Le plus beau lot de Broméliacées fleuries.
Médaille d'or. MM. Duval et fils, déjà nommés.
31* Concours. — La plus belle collection de cinquante Bégonia
rbizomateux à feuilles ornementales.
Grande médaille d'argent. M. Chantin (Auguste), déjà nommé.
Médaille d'argent. MM. Cappe et fils, déjà nommé.
34« Concours. — La plus belle collection de vingt Aro'ïdées, à
Texception des Caladium.
Médaille d'or. MM. Chantrier frères, déjà nommés.
Médaille de vermeil. M°i« veuve Antoine Chantin et ses enfants,
déjà nommés.
36*^ Concours. — La plus belle collection de vingt Anthurium
Scherzerianum.
Médaille d'or. MM. Duval et fils, déjà nommés.
37® Concours. — La plus belle collection de dix Anthurium Scher-
zerianum.
Médaille de vermeil. MM. Duval et fils, déjà nommés.
HORTICULTURE. 517
38* Concours. — La plus belle collection de Caladium.
Médaille d'or. M. Perrette, jardinier chez Mme ja baronne de Bus-
sière. à Bellevue (Seine-et-Oise).
39' Concours. — La plus belle collection de quarante Caladium.
Grande médaille de vermeil. M. llobert Lebaudy, déjà nommé.
40® Concours. — Le plus beau lot de vingt-cinq Caladium.
Médaille d'argent. M^^ veuve Antoine Chantin et ses enfants,
déjà nommés.
41e Concours. — Le plus beau lot de Sonerila et Bertolonia ne dé-
passant pas cinquante plantes.
Grande médaille de vermeil. MM. Chantrier frères, déjà nommés.
Grande médaille de vermeil. M. Bleu, déjà nommé.
44® Concours. — La plus belle collection de Grotons [Codiœum).
Médaille d'ur. MM. Chantrier frères, déjà nommés.
47® Concours. — La plus belle collection de Dracdsna à feuillage
coloré.
Médaille de vermeil. MM. Chantrier frères, déjà nommés.
49® Concours. — La plus belle collection de Fougères arbores-
centes, en forts exemplaires.
Médaille d'argent. M°»e veuve Antoine Chantin et ses enfants,
déjà nommés.
54'' Concours. — La plus belle collection de cinquante Palmiers.
Médaille dor. M™*^ veuve Antoine Chantin et ses enfants, déjà
nommés.
60® Concours. — La plus belle collêciion de plantes (Jites carni-
vores : Sarracenia^ Cephalotus, Dionœa^ Bai'lingtonia, Drosera, Droso-
phyllum.
Médaille d'argent. MM. Chantrier frères, déjà nommés.
63® Concours. — Le plus beau lot de Cactées fleuries.
Médaille d'or. M. Simon, 42, rue des Epinettes, à Saint-Ouen (Seine).
74® Concours. — La plus belle collection de Bégonia tubéreux, à
fleurs simples.
Médaille d'argent. M. Plet, déjà nommé,
75® Concours. — Le plus beau lot de Bégonia tubéreux, de semis,
à fleurs simples.
Médaille dor. MM. Vallerand frères, déjà nommés.
Grande médaille d'argent. M. Couturier, 22, rue des Galèchesj à
Chatou (Seine-et-Oise).
518 HORTICULTURE.
78« Concours. — Le plus beau lot de Bégonia tubéreux, de semis,
à fleurs doubles.
Médaille d'argent. M. Couturier, déjà nommé.
80*= Concours. — Le plus beau lot de cinquante Coleus.
Médaille d'argent. MM. Billard et Barré, 20, rue de Chatenay, à
Fontenay-aux-Roses (Seine).
81^ Concours. — Le plus beau lot de cent Galcéolaires her-
bacées.
Grande médaille de vermeil. MM. Vilmorin-Andrieux et G'^ déjà
nommés.
82^ Concours. — Le plus beau iot de cinquante Galcéolaires her-
bacées.
Grande médaille d'argent. M. Tabar, déjà nommé.
83® Concours. — Le plus beau lot de Calceolaria rugosa hybrides
ne dépassant pas cinquante sujets.
Médaille d'argent. MM. Vilmorin-Andrieux et C'% déjà nommés.
85^ Concours. — Le pins beau lot de cinquante Cinéraires doubles
ne dépassant pas cinquante sujets.
Médaille de vermeil. MM. Vilmorin-Andrieux et G-e, déjà nommés.
87« Concours. — La plus belle collection de cent Pelargonium à
grandes fleurs simples, doubles ou de fantaisie.
Médaille d'or. M. Boutreux, 89, rue de Paris, à Montreuil-sous-
Bois (Seine).
90*= Concours. — La plus belle collection de soixante Pelargonium
zonale et inquinans à fleurs simples.
Médaille d'or. MM. Poirier et fds, 4, rue de la Bunne-Aventure, à
Versailles (Seine-et-Oise.
Grande médaille de vermeil. M. Nonin, déjà nummé.
92» Concours. — La plus belle collection de soixante Pelargonium
zonale et inquinans à fleurs doubles.
Grande médaille d'argent. MM. Poirier et fils, déjà nommés.
95° Concours. — Le plus beau lot des meilleurs Pelargonium pour
massifs.
Grande médaille de vermeil. MM. Poirier et fils, déjà nommés.
100^ Concours. — La plus belle collection de Verveines fleuries.
Médaille de vermeil. M. Boutreux, déjà nouuné.
HORTICULTURE. 519
105*^ Concours. — Le plus beau lot de Petwiia pour massifs.
Médaille de vermeil. MM. Vilmorin-Andrieux et G'^, déjà nommés.
Grande médaille d'argent. MM. Dupanloup et G'", 14, quai de la
Mégisserie, Paris.
Médaille d'argent, prix fondé par M. et M"^« Ghauvlère. M. Tabar,
déjà nommé.
lOS*^ Concours. — La plus belle collection de trente Amaryllidées.
Grande médaille d'argent. M. Hézard, déjà nommé.
112^ Concours. — La plus belle collection de soixante Azalées de
l'Inde.
Médaille d'or. M. Boyer, horticulteur, à Gambais-lès-Houdan
(Seine-et-Oise).
Coûcours imprévu. — Médaille dor. M. Urbain, 42, rue de Sèvres, à
Glamart (Seine), pour Bégonia x discolor-Rex de pleine terre.
§ 2. PLANTES DE PLEINE TERRE
F. — PLANTES NOUVELLES
124*^ Concours. — Une ou plusieurs plantes fleuries ou à feuillage,
ligneuses ou herbacées, obtenues de semis par l'Exposant et non
encore dans le commerce.
Médaille d'or. M. Moser, déjà nommé, pour Azalées de semis.
Médaille d'or. M. Moser, déyi nommé, pour Rhododendrons de semis.
Médaille d'argent. MM. Groax et filSj déjà nommés, pour Rhodo-
dendrons de semis.
Des remerciements sont adressés à M. Delimoges, 66, rue Barbés,
au Petit-lvry (Seine), pour Iris germanica de semis.
G. — BELLE CULTURE
126^ Concours. — Quatre plantes fleuries les plus remarquables
par leur forme et leur développement.
Grande médaille de vermeil. M. Moser, déjà nommé.
H. — CULTURE SPÉCIALE
13Û« Concours. — La plus belle collection de plantes marchaudès
fleuries.
Grande médaille do vermeil. MM. Cruux et fils, déjà nommés.
3*20 HORTICULTURE.
133* Concours. — Le plus beau lot à'Hydrangea paniculata ne dé-
passant pas vingt plantes.
Médaille d'or. M. Pailiet. vallée de Ghàlenay, par Sceaux (Seine).
I. — PLANTES EN COLLECTIONS
435^ Concours. --- La plus belle collection de cinquante Coni-
fères.
Médaille de vermeil. M. Defresne ^Honoré) fils, pépiniériste, à
Vitry-sur-Seine (Seine).
136^ Concours. — La plus belle collection de vingt-cinq Coni-
fères.
Médaille d'or. MM. Groux et fils, déjà nommés.
Médaille d'or. M. Defresne (Honoré) fils, déjà nommé.
137® Concours. — La plus belle collection de douze Conifères à
feuillage panaché.
Médaille d'argent, offerte par M. le Ministre de rAgriculture.
M. Defresne (Honoré) fils, déjà nommé.
139® Concours. — La plus belle collection de cinquante arbres ou
arbustes, à feuillage persistant, vert ou panaché.
Médaille d'or. MM. Croux et fils, déjà nommés.
Médaille de vermeil. M. Pailiet, déjà nommé.
141e Concours. — Le plus beau lot de vingt-cinq arbres ou ar-
bustes à feuillage décoratif, non persistant.
Grande médaille d'argent. M. Pailiet, déjà nommé.
1Â7° Concours. — La plus belle collection de cinquante Rhododen-
drons.
Médaille dor. MM. Groux et fils, déjà nommés.
148"^ Concours . — La plus belle collection de vingt-cinq Rhodo-
dendrons.
Médaille d'or. M. Moser, déjà nommé.
149« Concours. — La plus belle collection d'Azalœ pontica et
mollis fleuris, ne dépassant pas cinquante variétés.
Médaille d'or. M. Moser, déjà nommé.
ISO-^ Concours. — Le plus beau lot de Kalmia fleuris, formé de
quinze plantes.
Médaille d'argent. MM. Croux et fils, déjà nommés.
155^ Concours. — La plus belle collection de Clématites fleuries,
groupées par sections.
Médaille d'or. M. Christen,.6, rue Saint-Jules, a Versailles (Seine--
et-Oise).
Médaille d'or. M. Boucher, 64, avenue d'Italie, Paris,
HORTICULTURE. o2i
158^ Concours. — La plus belle collection de cent cinquante Ro-
siers haute tige, en fleurs.
Médaille d'or. MM. Lévêque et fils, déjà nommés.
Médaille d'or. MM. Jupeau et gendre, 133, route de Fontaine-
bleau, à Gentilly-Bicêtre (Seine).
Grande médaille de vermeil. M. Rothberg, 4, rue Saint-Denis, a
Gennevilliers (Seine).
Grande médaille d'argent. M. Boucher, déjà nommé.
ISD'^ Concours. — La plus belle collection de soixante-quinze Ro-
siers haute tige, en fleurs.
Médaille d'or. MM. Lévêque et fils, déjà nommé.
Grande médaille de vermeil. MM. Jupeau et gendre, déjà nommés.
Grande médaille d'argent. M. Rothberg, déjà nommé.
180^ Concours. — La plus belle collection de cinquante Rosiers-
thé, haute tige, en fleurs.
Médaille d'or. MM. Lévêque et fils, déjà nommés.
Médaille d'or. M. Rothberg, déjà nommé.
Grande médaille de vermeil. MM. Jupeau et gendre, déjà nommés.
161^ Concours. — La plus belle collection de cent cinquante Ro-
siers basse tige, greffées ou francs de pied, en fleurs.
Médaille d'or. MM. Lévêque et fils, déjà nommés.
Médaille de vermeil. MM. Jupeau et gendre, déjà nommés.
162'' Concours. — La plus belle collection de soixante-quinze Ro-
siers basse tige, grefl'és ou francs de pied, en fleurs.
Médaille d'or, donnée par M"*' veuve et M'i^ Hardy. MM. Jupeau
et gendre, déjà nommés.
Grande médaille de vermeil. M. Boucher, déjà nommé.
Médaille de vermeil. MM. Lévêque et fils, déjà nommés.
Grande médaille d'argent. M. Rothberg, déjà nommé.
163^ Concours. — La plus belle collection de cinquante Rosiers
thé basse tige, en fleurs.
Grande médaille de vermeil, MM. Jupeau et gendre, déjà nommés*
Grande médaille d'argent. MM. Lévêque et fils, déjà nommés.
Grande médaille d'argent. M. Rothberg, déjà nommé*
164^ Concours* — La plus belle collection de cinquante Rosiers
grimpants*
Grande médaille de vermeil, prix fondé par M. Destouches
M. Christen, déjà nommé.
Grande médaille d'argent. M. Rothberg, déjà nommé.
Grande médaille d'argent. M. Boucher, déjà nommé.
166^ Concours. — Le plus beau lot de Rosiers variés ne dépassant
pas cent sujets.
Grande médaille de vermeil MM. Lévêque et fils, déjà nommés.
Grande médaille d'argent. M. Boucher, déjà nommé.
Médaille d'argent. MM. Jupeau et gendre, déjà nommés.
Médaille d'argent. M. Rothberg, déjà nommé.
34
522 HORTICULTURE.
Concours imprévu. — Médaille d'argent. MM. Lévêque et fils, déjà
nommés, pour Rosiers Volyanlha.
168^ Concours. — La plus belle collection de vingt Pivoines
ligneuses.
Médaille d'or. M. Paillet, déjà nommé.
Grande médaille d'argent. MM. Lévêque et fils, déjà nommés.
Concours imprévu. — Médaille d'argent. M. Defresne (Honoré) fils,
déjà nommé, pour Conifères à feuilles glauques.
170- Concours. — La plus belle collection de Cannas ne dépassant
pas soixante-quinze plantes.
Grande médaille de vermeil. MM.Dupanloup et CJ^, déjà nommés.
Grande médaille d'argent. MM. Billard et Barré, déjà nommés.
Médaille d'argent. MM. Vilmorin-Andrieux et G'*^, déjà nommés.
Concours imprévu. — Médaille d'argent. MM. Dupanloup et C'-^, déjà
nommés, pour Canna.
176^ Concours. — La plus belle collection d'Ins germanica et
variétés.
Médaille d'argent. M. Delimoges, 66, rue Barbés, au Petit-lvry
(Seine).
179^ Concours. — La plus belle collection de cinquante CEillels.
Médaille d'argent. M. Nonin, déjà nommé.
181*^ Concours. — Le plus beau lot d'OEillets ne dépassant pas
cent plantes.
Grande médaille de vermeil. M. Régnier, déjà nommé.
183*^ Concours. — Le plus beau lot de Giroflées Quarantaines.
Grande médaille d'argent. MM. Cayeux et Le Clerc, 8, quai de la
Mégisserie, Paris.
184'' Concours. — La plus belle collection de Giroflées {Cheiranthiis
Cheir-i), deux exemplaires pour chaque variété.
Grande médaille d'argent. MM. Vilmorin-Andrieux et C^e, déjà
nommés.
Concours imprévu. — Médaille d'argent. MM. Vilmorin-Andrieux et C'«",
déjà nommés, pour Primevères, Ancolies, Mimulus et Pavots.
189° Concours. — Le plus beau lot de Reseda (cinquante pots).
Médaille d'argent, donnée par M^'^ Breton. MM. Machet aîné et
Josem, à Châlons-sur-Marne (Marne).
191*^ Concours. — Le plus beau lot de Pensées, en cent cinquante,
plantes variées.
- -Grande médaille d'argent. MM. Vilmorin-Andrieux et C'e, déjà
nommés. ■
Grande médaille d'argent. MM. Cayeux et Le Clerc, déjà nommés.
HORTICULTURE. 5^23
195® Concours. — La plus belle collection de plantes annuelles el
bisannuelles fleuries.
Médaille d'or. MM. Vilmorin-Andrieux et C'^, déjà nommé.
196^ Concours. — La plus belle disposition d'un massif ou d'une
corbeille de plantes fleuries, annuelles et vivaces.
Médaille d'or. MM. Vilmorin-Andrieux et G'c, déjà nominr.
Médaille d'argent. MM. Yvoq et fils, 44, route de Châtillon, m
Malakoff (Seine).
199»^ Concours. — Le plus beau lot d'Orchidées de pleine terre, deux
exemplaires pour chaque variété. •
Médaille d'argent, offerte par M. le Ministre de rAgriculturo.
M. Dugourd, 16, rue Auguste-Barbier, à Fontainebleau ^Seine-
et-Marne).
201^ Concours. — Le plus beau lot de Muguets, ne dépassant pn>
cent plantes.
Médaille de bronze. M. Fortin, jardinier, à Antony (Seine'.
202« Concours. — Le plus beau lot de Capucines,
Médaille d'argent. MM. Vilmorin-Andrieux et Cïc, déjà nommés-
Concours imprévu. — Médaille d'argent. M. Welker. rue Saint-Pierre,
à la Celle-Suint-Cioud (Seine-et-Oise), pour Vhlox divaricala.
FLEURS COUPEES
211'^ Concours. — La plus belle coflection de cinquante Pivoine<î.
Médaille de vermeil. M. Dessert, horticulteur, à Chenonceaux
Indre-et-Loire).
Grande médaille d'argent. M. Paillet, déjà nommé,
212^ Concours. — La plus belle collection de cinquante Iris.
Médaille d'argent. M. Delimuges, déjà nommé.
214" Concours. — La plus belle collection de plantes bulbeuses
diverses.
Médaille d'or. MM. Vilmorin-Andrieux et C'«, déjà nommés.
Grande médaille de vermeil. M. Thiéoaut aîué, 30, place de la
Madeleine, Paris.
Médaille de vermeil. M. Dingeon, 17, rue Tronchet, Paris.
215" Concours. — La plus belle collection de plantes herbacées
diverses. . .
Médaille de bronze. M. Dugoiu'd. déià nommé.
hurticl'lturl:.
L. — BOUQUETS ET GARNITURES D'APPARTEMENT
221<= Concours. — Les plus belles gerbes variées.
Grande médaille de vermeil. M^'e Scocard,
222"^ Concours. — Le plus beau lot de bouquets variés, montés ou
non.
Médaille d'or. M. Gornil.
223"^ Concours. — Les plus belles garnitures de jardinières et de
suspensions d'appartement, bûches rustiques ornées de plantes à
leui linge, etc.
Médaille de vermeil. M^^ Veuve Antoine Ghantin et enfants, déjà
nommés.
227^ Concours. — Le plus beau groupement de fleurs dans des
vases ou objets d'art.
Médaille d'honneur des Dames patronnesses. M. Pacbe, de la
maison Naturelle et Qi*^, de Cannes, déjà nommé.
Médaille d'argent. M. Lelièvre, 83, boulevard Richard-Lenoir, Paris.
§ 3. ARBORICULTURE ET FRUITS
^29^ Concours, — Le plus beau lot d'arbres et arbustes fruitiers,
en pots, portant leurs fruits à maturité.
Médaille de vermeil. M. Grémont, 17, rue des Noyers, à Sarcelles
Seine-et-Oise).
Médaille d'argent. M. Millet fils, horticulteur, à Bourg-la-Reine
(Seine).
232'= Concours. — La plus belle collection de fruits mûrs forcés.
xMédaille dor, prix fondé par M. Joubert de l'Hiberderie. M. Parent,
■2, rue du Yieux-Chemin-de-Paris, à Rueil (Seine-et-Oise).
233'' Concours. — Le plus beau lot de fruits comestibles conservés
frais, ù l'exception de Raisins.
Médaille d'argent. M. Chorier, 17, rue du Helder, Pari?.
236^ Concours. — La plus belle collection d'arbres fruitiers élevés
en pois, de force à fructifier.
Médaille d'or. M. Bruneau, horticulteur-pépiniériste.
HORTICULTURE.
§4. CULTURE MARAICHERE
239^ Concours. — Une ou plusieurs plantes légumières obtenues
de semis par l'Exposant, non encore dans le commerce.
MédHille d'argent, donnée par M. Ilébrard (Laurent;. M. Millet fils,
déjà nommé.
Les Haricots et les Pois de M. Lecœur sont renvoyés au Comité.
241^ Concours. — Le plus beau lot d'ensemble de Légumes et Sa-
lades forcés et de saison. Dix exemplaires au plus pour chaque
variété.
Médaille d'or. MM. Vilmorin-Andrienx et C'o, déjà nommés.
Médaille d'or. Société des Jardiniers-Horticulteurs du département
de la Seine, déjà nommée.
Médaille de vermeil. M, Lambert, chef jardinier à l'hospice de
Bicétre iSeine).
Médaille d'argent. M. Legrand, 2, rue Reuon, à Vincennes Seine).
242^ Concours. — La plus belle collection de Salades. Dix exem-
plaires au plus pour chaque variété.
Grande médaille de vermeil. MM. Yilmorin-Andrieux et C'«, déjà
nommé.
Grande médaille d'argent, offerte par M. le Ministre de l'Agricul-
ture. M. Lambert, déjà nommé.
244^ Concours. — Le plus beau lot de Melons variés autres que
les Cantaloups.
Médaille d'argent. M. Grémont, déjà nommé.
245^ Concours. — Les quatre plus belles bottes d'Asperges.
Médaille d'or. M. Chevalier, 12, rue de Traverse, à Argenteuil
(Seine-et-Oise).
Médaille d'or. Société d'horticulture et de viticulture d' Argenteuil.
246« Concours. — La plus belle collection de Pommes de terre à
châssis, plantes entières, tiges et tubercules adhérents.
Grande médaille d'argent. MM. Yilmorin-Andrieux et G'^^, déjà
nommés,
247* Concours. — Le plus beau lot de Pois forcés, ne dépassant
pas trois pots pour chaque variété.
Grande médaille de vermeil. MM. Vilmorin-Andrieux et G'^, déjà
nommés.
248^ Concours. — Le plus beau lot de Haricots forcés, ne dépas-
sant pas trois pots pour chaque variété.
Grande médaille d'argent. MM, Vilmorin-Andrieux et C'^, déjà
nommés.
526 HORTICULTURE.
254° Concours. — La plus belle collection de Fraisiers en pots,
nvec fruits à maturité, ne dépassant pas trois pots pour chaque
variété.
Médaille d'or. M. Millet fils, déjà nommé.
255® Concours. — Les plus belles corbeilles de Fraises, en variétés
distinctes.
Médaille d'argent. M. Millet lils, déjà nommé.
256« Concours. — Le plus beau lot d'Ananas, à l'état de maturité
(six plantes au moins).
Grande médaille de vermeil. M. Crémont, déjà nommé.
§ 5. INSTRUCTION HORTICOLE
260^ Concours. — Herbiers.
Grande médaille d'argent, offerte par M. le Ministre de l'Agricul-
ture. Ecole communale de Ferriéres-en-Brie : M. Deshayes,
instituteur, à Ferrières-eu-Brie (Seine-et-Marne).
Médaille de bronze. M. Delmas, 18, rue de la Harpe, Paris.
261'' Concours. — Collection d'Histoire naturelle pouvant servir à
l'enseignement horticole.
Grande médaille de vermeil. M. Decaux, 8, rue du Marché, à
Neuilly-sur-Seine (Seine).
Médaille"^d'arirent. M. Dubois, jardinier au château de la Versine,
par Greil (Oise).
262° Concours. — Collection de plantes ou dessins pouvant servir
à l'enseignement horticole.
Médaille de vermeil. MM. Plauszewski, 7, avenue Niel, Paris.
Médaille d'argent. M. Duquenne, allée de Longchamps, au Per-
reux (Seine).
Médaille de bronze. M. Deliège, instituteur, à Betheny, par Reims
(Marne,;.
Concours imprévu. —Médaille de vermeil. M. Costantin, 57, rue Claude-
Bernard, Paris, pour culture pure du blanc de champignon.
Des remerciements sont adressés à : M. Bourguignon, pour le journal
La Revue Horticole; — M. Ctiauré, pour le journal Le Moniteur d'Horti-
culture; — M. Martinet, pour les journaux Le Jardin et Le PetitJardin
Illustré.
HORTICULTURE. 527
6. ARCHITECTURE DES JARDINS
265^ Concours. — Plans et maquettes de parcs et jardins, exé-
cutés par l'auteur pendant les cinq dernières années.
Ce concours comprend : 1° le plan de Tétat des lieux avec les
cotes de nivellement; 2° le plan-étude avec profils; 3** le plan après
l'exécution; 4*^ une note descriptive de l'œuvre traitée ; 5° la liste
des plantations.
Objet d'art, offert par le Comité de l'art des jardins : M. Touret,
10, rue de Longchamps, Paris.
Grande médaille de vermeil. M. Redon, déjà nommé.
267^ Concours. — Projets dépares et jardins en cours d'exécution.
Ce concours comprend : 1° le plan de l'état des lieux avec les
cotes de nivellement; 2° le projet avec profils; 3° une note des-
criptive du projet; 4° un état des plantations.
Grande médaille d'argent, M. Paillet, déjà nommé.
269^ Concours. — Projets-études sur sujets divers non exécutés.
1° Un état des lieux avec cotes de nivellement (parcs et jardins);
2*» un projet-étude avec profils ou coupes; 3° le rendu; 4° une note
descriptive du projet; 5° un état des plantations.
Médaille de bronze.M. Masson,à Combs-la-Ville (Seine-et-Marne).
270^ Concours. — Constructions rustiques en bois ouvré, kios-
ques, ponts, etc.
Médaille d'or. M. Plançon, 27, rue de l'Aigle, à Garennes-Colombes
(Seine).
Rappel de médaille d'or. M. Dubois, déjà nommé.
Grande médaille de vermeil. M. Philippon, à Robinson, par Sceaux
(Seine).
Grande médaille de vermeil. M. Dorléans, 13, rue du Landy, à
Clichy (Seine).
Grande médaille d'argent. M. Siry, rue du Château, à Garenne-
Colombes (Seine).
Médaille d'argent. M. Lozet, 97, avenue d'Orléans, Paris.
Médaille de bronze. M. Sertet.
Médaille de bronze. M. Cachon, 36, boulevard de la République,
à Garennes-Colombes (Seine).
Médaille de bronze. M. Marchai, 21, rue Massare, à Vincennes
(Seine).
Médaille de bronze. M. Ponchon, 63, avenue Niel, Paris.
271® Concours. — Constructions rustiques en ciment : kiosques,
ponts, grottes, rochers, et tout ouvrage en ciment servant à l'orne-
mentation des jardins.
Grande médaille de vermeil. M. Monnier, 151, avenue de Paris,
Plaine Saint-Denis (Seine).
528 HORTICULTURE.
Grande médaille d'argent. MM. Gomba/. et Cie. '9. rue Denfert-
Rochereau, à Boulogne (Seine").
Grande médaille d'argent. M. Chaumeton, .5 625, boulevard Victor-
Hugo, Parc de Neuilly (Seine).
Grande médaille d'argent. M. Dubrulle, 19, rue Godefroy, Paris.
Grande médaille d'argent. M. Perego, 2, rue des Sablons, Passy-
Paris.
272" Concours. — Statues, vases et groupes pour rornementation
des jardins.
Médaille d'or. MM. Dubos et Gi% 6. rue Coignet, à Saint-Denis
(Seine).
Rappel ae médaille d'or. Val d'Osne.
Médaille d'argent. M. Personne, 10, rue Royale, Paris,
Médaille d'argent. M. Chapal, à Tussey, par Vaucoulenrs (Meuse;..
Médaille de bronze. M°ie veuve Millet, 62 et 64, rue de la Roquette,
Paris.
273^ Concours. — Jardinières, cache-pots, aquariums, poteries et
faïences artistiques.
Médaille d'argent. MM. Labaume et Gérôme, 29, rue Lemercier,
Paris.
Médaille de bronze. M. Decupper (Victor), faïencerie artistique,
18, rue Royale, Paris.
CONCOURS SPÉCIAUX DE BOUQUETS ET GERBES
Amateurs.
Médaille dor. M^^ E. Dolfus.
Grande médaille de vermeil. W^^ Lazare.
Grande médaille de vermeil. M™'' Villard (Abeille).
Grande médaille de vermeil. M™'' la Comtessse de Savigny de
Moncorps.
Médaille de vermeil. M^e Villard (Jacques).
Médaille de vermeil. M^^ Eustis (Célestine).
Médaille de vermeil. M"e Roussel (G.),
Médaille de vermeil. M^^ Déroulède (André).
Granile médaille d'argent. M^e Valentino.
Médaille d'argent. M"" Villard (Abeille).
Médaille d'argent. M'i® Molinos (G.).
Médaille d'argent. M™e la baronne de Bourgoing.
Médaille d'argent. M'i^ Molinos (M.).
Médaille d'argent. M^e Eustis (Lydia).
Médaille d'argent. MH*^ Sichel Dulong (L.).
Médaille d'argent. M"« Villard (Th.).
Médaille de bronze. M^^ Klingelhœfer (A.)
Médaille de bronze. Mi'e ViHemer.
Mention honorable., M'i^ Lairaud (M.).
Mention honorable. M^e Hébert (M.).
Mention honorable. M^i^ Hébert (F.).
Mention honorable. M^e Lairaud (A.).
Mention honorable. M^^ Lairaud (M.).
Mention honorable. M^e Chevalier (H.).
Mention honorable. M^^^ Hébert (M.).
INDUSTRIES HORTICOLES. 529
Mention honorable. M™" Moiirot (G.).
Mention honorable. M^*^ de Soulange (S.).
Mention honorable. M™^ Colin.
Mention honorable. M™^ Hébert (F.).
Mention honorable. M^® Hébert (E.).
Concours imprévu. — Médaille d'argent. M. Mathian, pour porte-bou-
quets.
Fleuristes.
Médaille d'or. M. Bérard(J.).
Grande médaille de vermeil. M. Vallée (Léon).
Grande médaille de vermeil, M. Landras (Louis).
Médaille de vermeil. M^^ Hardouin (E.).
Médaille de vermeil. M°ie Freling.
Médaille d'argent. M. Yardon.
Médaille de bronze. M^'^ Zagrodzka.
Des remerciements sont adressés à ^L Delavier pour ses Plantes de serre
qui ont concouru à l'ornementation de l'Exposition.
Des remerciements sont adressés à MM. Chassin et Monnier pour leurs
constructions rustiques, qui ont servi à l'ornementation de l'Exposition.
INDUSTRIES HORTICOLES
Première Section
Concours : 274^ au 278^.
MM. Blanquier, Président.
DuviLLARD, Secrétaire.
Chemin.
CocHa.
M. DoRMOis, Conducteur du Jury.
Hors concours. Membres du Jury :
MM. Blanquier,
Durand Vaillant,
Cochu. '
Hors concours. Déjà Lauréats d'un grand prix d'honneur :
P. Lebœuf et Guion.
MM. Martre et ses fils, lo, rue du Jura, Paris. Pour chauffage à
basse pression, bonne construction, nouveaux tuyaux en cuivre
et chaudières forgées en acier. Médaille d'honneur.
530 INDUSTRIES HORTICOLES.
M. Carpentier, 16, rue Turbigo, Paris. Ensemble de son exposition.
Rappel de médaille d'or.
M. Ferry, 67, rue de Pontoise, à TIsle-Adam (Seine-et-Oise). En-
semble de son exposition. Médaille d'or.
MU. Perrier fils, 164, rue Michel-Bizot, Paris. Nouvelle chaudière
verticale à éléments multiples. Médaille d'or.
MM. Perrier fils, déjà nommés. Pour serre de culture. Grande mé-
daille de vermeil.
MM. Ozanne et fils, M, rue Marqfoy, Paris. Ensemble de son expo-
sition. Grande médaille de vermeil.
M. Ricada, 28, rue du Vieux-Versailles, à Versailles (Seine-et-Oise).
Ensemble de son exposition. Grande médaille de vermeil.
M. Brochard fils, 40, boulevard Richard-Lenoir, Paris. Ensemble de
son exposition. Médaille de vermeil.
M. Moutier, 13, rue des Coches, à Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-
Oise). Serre en fer à double vitrage. Médaille de vermeil.
Société des Verreries de Dorigny (Nord). M. Miennot, 146, rue La-
fayette, Paris. Serre en verre par dalles. Grande médaille d'ar-
gent.
M. Marchai, déjà nommé. Claies et paillassons. Grande médaille
d'argent.
M. Philippon, déjà nommé. Ensemble de son exposition. Grande mé-
daille d'argent.
M. Maillard, place de l'Eglise, à Choisy-le-Hoi (Seine-et-Oise). En-
semble de son exposition. Médaille d'argent.
M. Leduc, constructeur, à Andilly, par Montmorency (Seine-et-Oise).
Serre d'amateur. Médaille d'argent.
MM. Sève et C^^ 10, 12, 14, rue Hudri, à Courbevoie (Seine). Claies
et paillassons. Médaille d'argent.
M. Mathian, 25, rue Damesme, Paris. Ensemble. Chauffage et serre.
Médaille d'argent.
M. Boutard, 280, rue de Paris, à Montreuil (Seine). Châssis de couche.
Médaille d'argent.
M. Zehren frères, 144, boulevard de la Villette, Paris. Vanne nou-
velle. Médaille d'argent.
M. Meslier, 137, Grande-Rue de Paris, à Sarcelles (Seine-et-Oise).
Chaudière en fonte. Médaille d'argent.
M. Dedieu, 7, ruelle Gandon, Paris. Chaudière verticale. Médaille
d'argent.
MM. Odam et Hallay, 131, rue d'Avron, Paris. Chaudière en cuivre
tubulaire. Médaille d'argent.
M. Alexandre, à Villiers-sur-Marne (Seine-et-Oise). Paillassons. Mé-
daille d'argent.
MM. Saint frères, 4, rue du Pont-Neuf, Paris. Toile pour ombrage
instantané. Médaille d'argent.
M. Siry, déjà nommé. Claies et paillassons. Médaille d'argent.
M. Dorléans, déjà nommé. Claies et paillassons. Médaille d'argent.
M. Girardot, 36, rue Picpus, Paris. Serre de culture. Médaille de
bronze.
INDUSTRIES HORTICOLES. 531
M. Bernard, 7, rue Sablonville, à Neuilly (Seine). Serre d'amateur.
Médaille de bronze.
M. Moine, 24, rue Emile-Lepeu, Paris. Vannes. Médaille de bronze.
Deuxième Section.
Concours : 279^ au 281^
MM. Hanoteau, Président.
Pradines (Léon), Secrétaire.
Durand-Vaillant.
M. Lebœuf, Conducteur du Jury.
M. Brochard (E.) (ils, déjà nommé. Châssis, serres à vij?Res, appa-
reils d'arrosage, raidisseurs, pour ensemble de son Exposition.
Médaille de vermeil.
M. Lotte, 181, rue de Charenton, Paris. Echelles à coulisse, sysième
de sûreté. Médaille de vermeil.
M. Vidal-Beaume, 66, avenue de la Reine, à Boulogne (Seine).
Pompes, manège, et jets tournants pour pelouses. Médaille de ver-
meil.
MM. Allez frères, 1, rue Saint-Martin, Paris. Ensemble de leur expo-
sition. Grande médaille d'argent.
M. Aubry, 131, rue Vieille-du-Temple, Paris. Coutellerie horticole.
Ensemble de son exposition. Grande médaille d'argent.
M. Broquet, 121, rue Obeikampf, Paris. Pompes, manèges. Grande
médaille d'argent.
M. Eon, 13, rue des Boulangers, Paris. Instruments de précision.
Grande médaille d'argent.
M. Lerch, 61, boulevard Richard-Letioir, Paris. Echelles à coulisse,
système de sûreté. Grande médaille d'argent.
MM. Taufflieb et Ghaussard, 12, quai de la Mégisserie, Paris. En-
semble de leur exposition. Grande médaille d'argent.
M. Beaume fils, 53, lue de Ghàteaudun, Paris. Tondeuses et pulvé-
risateurs. Médaille d'argent.
M™*' Cafîenne, 38, quai des Célestins, Paris. Etiquettes aluminium et
zinc. Médaille d'argent.
M. Debray fils, 27, rue Folie-Méricourt, Paris. Pompes. Médaille
M. Dufour, 48, faubourg Saint-Denis, Paris. Vaporisateurs. Médaille
d'argent.
M. Gennari, 31, passage Gardinet, Paris. Etiauettes. Médaille d'ar-
gent.
M. Hirt (Albert), 56, boulevard Magenta, Paris. Pompes. Médaille
d'argent.
M. Jollivet, à Saint-Prix (Seine-et-Oise). Porte-fruits perfectionnés.
Médaille d'argent.
M. Lavaud, 14, rue Fontaine, Paris. Porte-pots, gradins articulés et
échelles. Médaille d'argent.
532 INDUSTRIES HORTICOLES.
M. Maurice, k Chàteau-du-Loir (Sarthe). Ratissoires et bacs. Médaille
d'argent.
M. Méténier, 15, rue Tronchet, Paris. Corbeilles à fleurs. Médaille
d'argent.
M. Nègre, 21, avenue du Maine, Paris. Pompes. Médaille d'argent.
M. Quéroy et Allouard, 72, rue du Chemin-Vert, Paris. Tuyaux
métalliques. Médaille d'argent.
M. Ricada, déjà nommé. Vaporisateurs. Médaille d'argent.
M. Renaud, 43, boulevard de Strasbourg, Paris. Escaliers articulés.
Médaille d'argent.
M. Bay, 10, cour des Petites-Écuiies, Paris. Echenilloirs, cueille-
fleurs. Médaille de bronze.
M. Bourceret, 67, rue du Théâtre, Paris. Echelles. Médaille de
bronze.
M. Buzelin, 81, rue de Paris, aux Lilas (Seine). Pompes. Médaille de
bronze.
M. Eylé, 54, galerie des Prônes, Palais-Royal, Paris. Pompes et
appareils d'arrosage. Médaille de bronze.
M. Floucaud, 65, rue de Bagnolet, Paris. Appareils d'arrosage. Mé-
daille de bronze.
M. Hirt aîné, 11, faubourg Saint-Honoré, Paris. Pompes. Médaille de
bronze.
MM. Maurel et fils, 148, rue de Rivoli, Paris. Appareils d'arrosage.
Médaille de bronze.
M. Motte, 23, rue Vicq-d'Azir, Paris. Raccords pour tuyauterie.
Médaille de bronze.
M. Pescheux, 44, rue de Lévis, Paris. Porte-fruits et outillage pour
l'horliculture. Médaille de bronze.
M. Renaut, 14, rue de Constantine, à Lyon (Rhône). Coutellerie hor-
ticole. Médaille de bronze.
M. Sabot, 52, rue Pergolèse,^Paris. Echelles. Médaille de bronze.
M. Tissot et C'^, 31, rue des Bourdonnais, Paris. Seringues et arro-
soirs. Médaille de bronze.
Troisième Section.
Concours : 282 à 285.
MM. Appert, Président.
Reinié, Secrétaire.
Anfroy.
M. HÉMAR (J.-H.), Conducteur du Jury.
M. Dreux, constructeur, à Presles (Seine-et-Oise). Ponts, kiosque et
grille. Médaille d'honneur : Prix Joubert de l'Hyberderie.
M. Sohier, 121, rue Lafayette, Paris. Grille. Rappel de médaille d'or.
M. Anfroy fils, à Andilly, par Montmorency (Seine-et-Oise). Paniers
à Orchidées. Grande médaille de vermeil.
INDUSTHIES nOHTICOLES 533
M. Maiisiol), 19, rue de Versailles, à Bougival (Seine-et-Oise). Bars
et meubles de jardin. Grande médaille de vermeil.
Val d'Osne. M. Hanoteau, 58, boulevard Voltaire, Paris. Meubles de
jardins et ensemble de son exposition. Grande médaille de ver-
meil.
M. Méry, à Noiiilles (Oise). Bacs. Grande médaille de vermeil.
M. Chapal, déjà nommé. Bacs et grilles. Grande médaille de ver-
meil.
M. Wiriot, 29, boulevard Saint-Jacques, Paris. Poteries usuelles.
Grande médaille d'argent.
MM. Thioloa et Mariette, 10, quai du Louvre, Paris. Kiosque, sièges
et grillages. Grande médaille d'argent.
M. Radot, à Essonnes (Seine-ot-Oise). Poteries usuelles. Médaille
d'argent.
M. Willernain, l, rue Scbomer, Paris. Bancs. Kiosque. Médaille d'ar-
gent.
M. Rousset, à Saint-Victor (Loire). Clôtures et kiosque. Médaille
d'argent.
M. Grelie, 63, boulevard de Belleville, Paris. Tente-abri. Médaille
d'argent.
M. Lavaud, déjà nommé. Meubles de jardins et grilles. Médaille
d'argent.
M. Billot, 10, rue Primatrice, Pari,s. Pots à fleurs. Médaille d'argent.
M. Peschard, 8 et 10, quai de la Mégisserie, Paris. Ensemble de son
exposition. Médaille d'argent.
M, Lelarge, à Boissy-Saint-Léger (Seine-et-Oise). Caisses à fleurs.
Médaille d'argent.
M. Maurice (A.), déjà nommé. Bacs et caisses. Médaille d'argent.
M^'^ Loyre, 9, rue du Ranelagh, Paris. Bacs. Médaille d'argent.
MM. Ghéron et fils, à Liancourt (Oise). Poteries usuelles. Médaille
d'argent.
M. Durand, 16, cité des Fleurs, Paris. Colliers d'arbres. Médaille de
bronze.
M. Bourceret, déjà nommé. Caisses et bacs. Médaille de bronze.
M. Toutain, 1, passage d'Austerlitz, Paris. Tuteurs. Médaille de
bronze.
M. Figus (Ulysse), 121, rue de Charonne, Paris. Bacs et caisses.
Grande médaille de bronze.
M. Laluisant (de), .3, route de la Révolte, à Neuilly (Seine). Bacs.
Médaille de bronze.
M. Lozet, déjà nommé. Grillage. Médaille de bronze.
M. Lavoivre (E.), 71, rue du Bac, Paris. Porcelaines. Médaille de
bronze.
M. Lapointe. Mention honorable.
534
COMPTE RENDU DE l' EXPOSITION DE 1896,
partie florale. 535 .
Compte rendu de l'Exposition d'Horticulture
TENUE DU 20 AU 25 MAI DANS LE JaRDIN DES ÏUILERIES (1);
[partie florale)^
par M. D. Bois.
S'il est impossible de comparer l'Exposilion printanière de
1896 avec l'Exposition internationale de 1895, en ce qui concerne
la présentation de plantes nouvelles, on peut dire cependant
que notre fête horticole a eu, comme ensemble, un succès consi-
dérable.
La partie florale comprenait, en distrayant les Orchidées, les
Rosiers, Rhododendrons, Azalées et les plantes ligneuses d'or-
nement qui font l'objet de comptes rendus spéciaux, une impor-
tante catégorie de lots, disposés en corbeilles sur le bord des
allées de la tente principale et sur la terrasse des Feuillants.
L'ensemble de la grande tente présentait un coup d'oeil vraiment
superbe, comme l'on peut s'en faire une idée par la photogravure
qui en est donnée page 534. La disposition, tout en étant
agréable à l'œil, permettait, en général, le facile examen des
plantes, condition essentielle dans une exposition qui, avant
tout, doit être un lieu d'étude.
L — Plantes de serres.
A. Plantes nouvelles.
Dans le premier concours, ouvert pour une ou plusieurs plan-
tes fleuries ou à feuillage, introduites le plus récemment en
Europe, une grande médaille de vermeil a été décernée à
M. Joanni Sallier, rue Delaizement, à Neuiliy (Seine). Dans l'im-
portant lot de cet horticulteur figuraient des plantes très inté-
ressantes, encore peu répandues, comme le Boronia elatior^ Ru-
tacée australienne à port de grande Bruyère, aux fleurs en grelot,
rose carminé, agréablement parfumées ; le Canna Italia, nou-
velle variété dont il a été beaucoup question dans ces derniers
(1) Déposé le 11 juin 1896.
53(i COMPTE RENDU DE L'eXPOSITION DeJ1896.
temps; le Chirita hnmosa, que le même exposant avait présenté
l'année dernière sous le nom de Rottlerahamosa^ et dont il a été
publié une bonne figure coloriée, dans le numéro du 16 avril de
la Revue Horticole; le Phlox divaricata, aux élégantes et nom-
breuses fleurs bleues; le Richardia Elliottiana^ espèce remar-
quable qui se distingue du Richardia africana par sa spathe
d'un beau jaune et ses feuilles tachetées de blanc comme celles
du R. albo maculata; diverses variétés de Streptocarpus kewen-
sis ; le SchismatogloUis siamensis^ élégante Aroïdée au feuillage
panaché de blanc sur fond vert lustré; V Asparagus Sprengeri^
au feuillage très décoratif rappelant quelque peu celui de
VA. falcatus; le Palisota Barteri, Commélynée des plus orne-
mentales par ses gros bouquets de fruits de couleur rouge corail
d'une très longue durée; le Maranla major ^ plante que M. Sal-
lier recommande particulièrement pour l'ornement de nos de-
meures. Placée depuis six mois dans un appartement, elle se
serait comportée comme un Aspidistra. Les feuilles à long pétiole
brunâtre ont le limbe plan, étalé horizontalement, muni de ner-
vures latérales un peu saillantes ; le Ficus elastica variegata ;
le Senecio leucostachy s ^ espèce introduite de l'Uruguay par
M. Ed. André, et dont le feuillage tomenteux bJanchâtre est élé-
gamment découpé ; le Stenandrium Lindeni^ Acanthacée à feuilles
bordées et veinées de jaune verdâtre sur un fond vert foncé à la
face supérieure, pourpres en-dessous; VAbutilon Savitzi, ipeiile
plante à feuilles blanc jaunâtre, maculées de vert près du point
d'attache du pétiole; le Philodendron crassipede, aux feuilles
coriaces, ayant limbe en forme de fer de lance porté par un
pétiole très dilaté dans la partie moyenne et canaliculé; un lot
de Bégonias à feuillage ornemental, dans lequel nous avons
remarqué les variétés Gloire du Vésinet^ Henriette Lusseau, à
feuillage blanc satiné; le Bougainvillea glabra Sanderiana cou-
vert d'un nombre considérable de fleurs aux bractées brillam*
ment colorées.
MM. Chantrier frères, horticulteurs à Mortefontaine, par
Plailly (Oise), ont obtenu une médaille d'argent, dans ce même
concours, pour un bel exemplaire à' Heliconia illustns rubricau-
lis^ au feuillage veiné de rose et de rouge vif.
PARTIE FLORALE. 537
- Le deuxième concours avait pour objet une ou plusieurs
plantes fleuries ou à feuillage introduites directement en France.
La plus remarquable des présentations de cet ordre était cer-
tainement W^chmea (Billbergia) Chantrni exposé par M™^ Y® An-
toine Chantin et ses enfants, 32, avenue de Châlillon, Paris,
auxquels il a valu une médaille d'or. h'yE. Chantini est une fort
belle espèce à feuillage zébré comme celui de VyEchmea fasciata
[B. rhodocyanea) mais formant une rosette plus ti-apue.
Une médaille d'argent a été décernée à M. Boivin, horticul-
teur à Louveciennes,pour un nouveau Bégonia tuberculeux, dit
Printanier, désigné sous le nom de Madame Maudrot; les fleurs
de cette plante ont une dimension moyenne et sont colorées en
jaune saumoné.
Dans le troisième concours « Plantes hybrides dont les pa-
rents seront indiqués », MM. Duval et fils, horticulteurs, rue de
l'Ermitage, à Versailles, ont obtenu une médaille d'or pour un
Vriesea de semis : V. Poelmani, issu du V. gloriosa^ croisé par
le V. Van Geertii, remarquable par son inflorescence à bractées
d'un rouge cramoisi.
Le quatrième concours « une ou plusieurs plantes obtenues
de semis par l'exposant, et non encore dans le commerce » avait
déterminé plusieurs apports remarquables : M. Viard, horti-
culteur, à Langres, a obtenu une médaille d'or pour une nou-
velle variété de Cinéraire hybride à grande fleur d'un blanc
pur; M. Robert Lebaudy, propriétaire à Bougival, s'est vu décer-
ner une grande médaille de vermeil pour un Anthurium rubrum
gigayiteum, plante issue de l'A. Andreanum, remarquable par
ses dimensions et l'ampleur des spalhes, colorées en rouge sang
veineux. M. Plet, horticulteur au Plessis-Piquet (Seine), présen-
tait des Bégonias tuberculeux multiflores doubles, qui lui ont
valu une médaille de vermeil. On distinguait parmi les variétés
exposées: Marie Ladent, à fleurs vermillon;/. Bouille, rou^-e
cerise; Triomphe des multiflores^ rose; Gloire du Plessis, Ulanc
jaunâtre. M. Tabar, horticulteur, 38, rue Grélry, à Montmo-
rency, montrait une belle collection de Galcéolaires hybrides de
Calceolaria rugosa, présentant des coloris très variés et pour
lesquelles une médaille de vermeil lui a été décernée.
35
o38 COMPTE RENDU DE l'eXPOSITION DE 1896.
Nous avons encore à citer, dans ce concours : le Pelargo-
nium zonal'u var. Mademoiselle Lucie Faure, à fleurs rose ten-
dre, pour lequel une grande médaille d'argent a été accordée à
M. Rollé;, 163 bis, avenue de Glichy, à Paris; une très intéres-
sante série de variétés de Bégonias exposées par MM. Cappe et fils
iiorticulteurs, au Vésinet, les unes issues du /J. décora croisé
par le B. Louis Cappe, les autres sorties du B. décora hybride
par le B. Bex, Maurice Brevet. Dans ce dernier groupe, on remar-
quait les variétés : Paul Hariot^ à feuilles vert brunâtre au
centre et argentées sur les bords; Ami P'^ge^ Roger Brevet^ James
H. Laing, etc. Notons enfin : le Canna Italia, qui a valu une
grande médaille d'argent à son présentateur, M. Laine, jardinier
à Yiry (Seine-et-Oise); le Croton Warneri, à feuilles panachées
de vert et de jaune dans le jeune âge, de vert et de rouge dans
les feuilles adultes, variété très ornementale, et pour laquelle une
médaille d'argent a été obtenue par les présentateurs : MM. Ghan-
trier frères; le Pelargonium zonale, var. Capitaine Hézard, à
fleurs rouges, exposé par M. Hézard, horticulteur, 38, rue du
Bois, à Fontainebleau, auquel une médaille d'argent a été
décernée.
Le Jury a adressé des remerciements à MM. Vallerand frères
qui présentaient des Bégonias tuberculeux mouchetés de blanc;
à MM.Duval et fils pour des Anthurium Scherzerianum Duvali et
Manritianuîn; à M. Hézard, pour des Coleiis à feuillage pourpre
brun; à M. Lemaire, 26, rue Priant, Paris, pour les Chrysan-
thèmes Zowi^ Lemaire et Enfant de Paris; à M. Bleu, 48, ave-
nue d'Italie, à Paris, pour Bertolonia.
B. — Belle culture.
Les trois concours (o% 6^ et 7®) ouverts pour les planter remar-
quables par leur développement avaient déterminé quatre ap-
ports. Une médaille d'argent a été décernée à MM. Delahaye
frères et Dallière, 24, rue d'Entraigues, à Tours, pour un Vriesea
Glaziovana^ en fleurs, mesurant près de 4 mètres de hauteur. Un
Agave americana panaché, a valu une médaille d'argent à
M™" Leroy, 1, rue de la Reine-Henriette, à Colombes (Seine);
PARTIE florall:. 539
-enfin MM. Ghantrier frères ont obtenu une uiédaille de vermeil
pour un lot comprenant un superbe Cyanophyllum magnifi-
ciim; un heaiu. Miconia Hooker'iana, remarquable par ses feuilles
ovales, longues de plus de 20 centimètres, bullées, vertes, avec
les nervures principales argentées; le Pandanus pacifiais; le
Dichorisandra Sieberti, à feuilles d'un vert bronzé portant une
bande longitudinale blanc verdâtre de chaque côté de la ner-
vure médiane.
D. — Plantes de serre en collections.
Cette partie du programme comprenait un nombre considé-
rable de concours en tète desquels nous devons citer celui ouvert
pour la plus belle collection de 25 plantes de serre chaude;
^jme ye Antoluc Ghantiu et ses enfants ont obtenu la plus haute
récompense, une médaille d'or. Les mêmes exposants se sont
vu attribuer : une médaille de vermeil pour 20 Aroïdées autres
que Caladiuin; une médaille d'argent pour une collection de
25 Caladium; une médaille d'argent pour un lot de Fougères
arborescentes en forts exemplaires; une médaille d'or pour une
collection de 56 Palmiers, comprenant entre autres espèces : les
Licuala peltata, Chamicrops stauracantha, Ceroxylon niveum,
Areca Baiieri^ Thrinax elegans^ etc., puis un Phœnix indéter-
miné, à feuilles glauques et à divisions très espacées sur le
rachis.
Une grande médaille d'argent a été décernée à M. Ganeau,
61, l'oute des Gardes, à Bellevue (Seine) pour sa collection de
plantes de serre chaude.
Le 13® concours, ouvert, pour la plus belle collection de
plantes de serre tempérée avait déterminé un très bel apport de
M. Truffaul, horticulteur, 40, rue des Ghantiers, à Versailles,
auquel il a valu une médaille d'or. On remarquait dans ce lot,
deux Hydrangea Otaksa portant chacun une cinquantaine d'in-
florescences; le Filicium decipiens, Burséracée indienne à feuil-
lage élégamment découpé; VHelico7iia aureostriata, \e Phijl-
lotœnium Lindeni, le Nephthytis libericaj Aroïdée remarquable
par ses fruits d'un beau jaune, se succédant sur la plante pen-
540 COMPTE RENDU DE l'EXPOSITION DE 1896.
dant x^resque toute Tannée; le ravissant />ava//ia fidjiensis plu-
mosa; et toute une série de Broméliacées en fleurs.
MM. Chanlrier frères, de Mortefontaine, exposaient un lot de
Nepenihes, pour lequel des remerciements leur ont été adressés
(60'' concours).
Ces mêmes exposants ont obtenu :
Une médaille d'argent pour une intéressante collection de
plantes dites carnivores, comprenant une dizaine d'espèces de
Sarracenia^ le Cepkalotus folliciilaris, le Dïonsea muscipula ou
Attrape-mouche, le Drosera capensis;
Une médaille d'or (34'^ concours), pour un superbe lot
d'Aroïdées dans lequel on remarquait : VAnthurium, Comtesse de
^Rottermund, à spathe très ample, blanche et à spadice orangé;
VA. Goliath, à spathe mesurant plus de 20 centimètres de lon-
gueur, de couleur vermillon et carmin foncé; l'A. John Laing,
aux grandes spathes carminées; l'A. Andreanum album, VA.
Eduardïi, hybride issu de TA. cryslallmum croisé par l'A. signa,
tum^ remarquable par son feuillage à limbe très développé, d'un
vert foncé, glacé de violacé satiné, avec les nervures plus pâles;
le Nephthytis picturata; VAlocasia Martin Cahuzac, à pétioles
pourpres zones de rouge sombre et à limbe des feuilles vert
foncé, veiné réticulé de blanc argenté ;
Dans le 41 ^concours, ouvert pour le plus beau lot ôe Sonerila
et Berlolonia, MM. Chantrier frères se sont vu décerner une
grande médaille de vermeil, pour une collection comprenant une
douzaine d'espèces et variétés remarquables par leur bonne cul-
ture et le brillant coloris de leur feuillage. Dans ce même lot se
trouvaient deux plantes peu connues : V Aphelandra macedoina, a
feuilles vert noirâtre avec la nervure médiane argentée, et le
Dichorisandra metallicapicta iiigra, à feuilles vert bronzé, ayant
la nervure médiane noirâtre.
M. Bleu, 48, avenue d'Italie, Paris, a également reçu une
grande médaille de vermeil pour le même objet. M.' Bleu pré-
sentait deux Bertolonia, obtenus par lui : 7)7""^ Carnot. à feuilles
d'un bel ovale, à fond vert olive clair, régulièrement recouvert
de nervures rose violacé métallique, entre lesquelles sont semées
de grosses ponctuations de même couleur; et /?. Souvenir du
PARTIE FLORALE. 541
Comte de Gomer, ayant la même forme de feuille, mais à ner-
vures et à ponctuations très richement colorées en rose rougeâtre
très vif.
A côté de ces plantes se trouvaient les variétés suivantes, éga-
lement très jolies, obtenues aussi par M. Bleu, mais plus répan-
dues : Marie Thérèse de la Devansaye , Comte de Kerchove,
jyme £^ Pynaert, sericea picta, argyroneura^ puis une variété
innommée et par conséquent inédite.
On remarquait dans ce même lot : les Sonerila La France^ Voie
lactée, amœna^ parisiensis (métis des S. picta et punctata, de
Madagascar), guttidata; les trois premiers isf^u-; des anciens
Sonerila asiatiques [S. Hendersonil marmorata et S. Baronne de
Marche), fécondés l'un et l'autre par le S. parisiensis. Ce sont
donc trois hybrides véritables.
Les feuilles des variétés La France et Voie lactée peuvent
atteindre \o centimètres de longueur sur 9 à 10 centimètres de
largeur.
M. Bleu exposait encore des Bégonia, dont deux sont aussi de
véritables hybrides : l'un désigné sous le nom de B. cordata, pour
rappeler la forme en cœur de sa feuille, est issu du B. impe-
rialis, croisé par le B. stigmosa; l'autre, le B. nigro sparsa, aies
mêmes parents; il est remarquable par ses feuilles ornées de
larges macules brunes.
MM. Chan trier frères, déjà cités, ont encore obtenu :
Une médaille d'or (44^ concours) pour une collection de Gro-
tons [Codiœum variegatum), présentant les panachures les plus
diverses et les plus brillantes;
Une médaille de vermeil (47® concours), pour un lot de
Dracsena à feuillage coloré comprenant de nombreuses variétés.
Les Gloxinia [Sinningia speciosa), pour lesquels le ^o*^ con-
cours avait été ouvert, avaient donné lieu à deux apports d'une
merveilleuse beauté et qui ont valu une médaille d'or aux deux
exposants : MM. Yallerand frères, horticulteurs, 28, avenue
Faidherbe, à Bois-Golonibes (Seine), et M. Robert Lebaudy, pro-
priétaire à Bougival.
On remarquait dans le lot de MM. Vallerand frères, toute une
série de variétés inédites, désignées seulement par des numéros
542 COMPTE RENDU DE L'ëXPOSITIÛN DE 1896.
d'ordre, parmilesquelles nous avons noté: n" 739, fleur violette
à Jarge gorge blanche, réticulée de pourpre; 641, gorge blan-
che, réticulée de rouge et à divisions violet foncé, bordées de
violet pâle; 743, gorge blanche,. réticulée de rouge et divisions
violet foncé. Les anciennes variétés comme virginalis^ blanc pur ;
Pluton, rouge feu; Virgile, rose pur, uniforme; Roi des rouges;
Dante; Dalila; SéducAeur: etc., formaient une immense cor-
beille qui excitait, comme toujours, l'admiration des visiteurs de
Texposition.
MM. Yallerand frères ont obtenu, dans le 23^ concours, une
grande médaille de vermeil pour un lot de Strepiocarpus variés,
et Gesnériacées autres que Gloxinia. M. Robert Lebaudy rece-
vait une médaille de vermeil pour le môme objet. Le lot de ce
dernier exposant renfermait un groupe du ravissant Sainlpaulia
ionantha.
Un lot de Broméliacées en fleurs, à juste titre très remarqué,
était exposé par M3L Duval et fils, horticulteurs, rue de l'Er-
mitage, à Versailles, auxquels une médaille d'or a été décernée
(30^ concours). On pouvait noter parmi les espèces intéressantes
qui composaient ce lot : le Tillandsia ( Vriesea) longibracleata ;
VEncholirion roseu?n, les Vriesea Andreana^ Leopoldiana, Hen-
rici^ Rex, Leodiensis, elegans, splendens major, Witteana,
Kramero-fulglda, etc. ; les Nidularium Meyendorfii et striatum;
les Caraguata Zahni, cardïnalis et lingulata splendens, etc.
Les Bégonia rhizomateux, à feuillage ornemental, sont tou-
jours du nombre des plantes les plus précieuses pour orner les
serres et les appartements; il était juste qu'un concours leur fut
réservé (31^ concours). Deux exposants ont présenté des lots
récompensés chacun par une grande médaille d'argent. Le pre-
mier lot, exposé par MM. Cappe et fils, horticulteurs au Vési-
net, comprenait les B. rajah, Louis Cappe, Gloire du Vési-
net, etc., un grand nombre d'autres plantes de choix. Le second,
présenté par M. Chantin (Auguste), horticulteur, 83^ rue de
l'Amiral-Mouchez, Paris, était constitué par des variétés de pre-
mier ordre, dans un parfait état de végétation.
VAnthwnum Scherzerianum et ses variétés faisait l'objet des
W et 37' concours. Dans le 36'' concours, MM. Duval et fils, de
PARTIE FLORALE. 543
Versailles, ont obtenu une médaille d'or pour une importante
collection, dans laquelle nous avons noté les variétés Baron de
llotkschild^ liex^ Rex rubrorum, album perfectum, Imperator,
triumphans, iXiobe, Staridard^ perfectiim, Professeur Witimack,
formas um, etc.
Un lot présenté dans le 37® concours a valu une médaille de
vermeil aux mêmes présentateurs qui exposaient comme consti-
tuant la plus belle collection de 10 variétés : les A . Rothschildia-
num, niveum, Mariœ, rubro punctatiim, rosewn, parisiense, ele-
ganSj etc.
xM. Perretle, jardinier chez M™*" la baronne de Bussière, à Bel-
levue (Seine-et-Oise) avait un lot de Caladium d'une rare beauté
et pour lequel une médaille d'or (38^ concours) lui a été accor-
dée. M. Robert Lebaudy, de Bougival, présentateur d'une col-
lection de 40 variétés (39' concours), a obtenu une médaille de
vermeil.
Les Cactées fleuries ont maintenant leur place marquée dans
nos expositions printanières. Cette année, M. Simon, horticul-
teur, rue des Epinettes, 42 à Saint-Ouen (Seine), présentait dans
le concours, ouvert pour ces plantes, une collection de Plnjllo-
caclus d'une si grande beauté que le jury lui a décerné une
médaille d'or. Le lot comprenait des variétés déjà connues et
quelques-unes d'obtention nouvelle comme : Lucien Gros, à
fleurs très grandes, rouges, avec la base des pétales violacée;
M. Chevrier^ à très grande fleur rose de Chine; roseus splendi-
dus, rose carné; Explorateur Dybowski, à fleurs rouges exté-
rieurement et à face intérieure lilas; M. Hanichabalet vermillon
clair avec les bords des pétales teintés de rouge ; Etoile de Saint-
Ouen, rouge vermillon éclatant; Président Eélix Fauve, à
pétales vermillon avec le centre rouge et les bords lilas. Un
énorme pied de la xdinéié Incomparable portait une trentaine de
fleurs.
Les' Bégonia tuberculeux faisaient l'objet des concours 74, 75
et 78. Une médaille d'or a été décernée à MM. Vallerand frères,
horticulteurs à Bois-Colombes pour leur lot de variétés à fleurs
simples, obtenues de semis, remarquables par leurs fleurs de
dimensions vraiment extraordinaire?, présentant des coloris très
544 COMPTE RENDU DE l'eXPOSITION DE 1896.
francs et très variés : blanc, rose, rouge, rouge noirâtre, sau-
moné, jaune.
M. Plet, du Plessis-Piquet, a obtenu une médaille d'argent
pour une collection de variétés à fleurs simples; M. Couturier,
horticulteur, 22, rue des Calèches à Chatou (Seine-et-Oise), une
grande médaille d'argent pour des variétés à fleurs simples
obtenues de semis, et une médaille d'argent pour des variétés
à fleurs doubles également obtenues de semis.
Les Culeus n'étaient représentés que par un seul lot, qui a valu
une médaille d'argent à ses exposants : MM. Billard et Barré,
horticulteurs, 20, rue de Châtenay, à Fontenay-aux-Roses (Seine).
Les Calcéolaires herbacées se répartissaient dans les concours
81 et 82. La singulière conformation de leurs fleurs, la richesse
et la diversité de leurs coloris leur assurent toujours un grand
succès dans nos expositions. MM. Vilmorin-Andrieux et C'« ont
obtenu une grande médaille de vermeil pour une collection de
100 plantes, et M. Tabar, 38, rue Grétry à Montmorency, une
grande médaille d'argent pour leur lot de 50 plantes.
Les Calcéolaires rugueuses hybrides montrent chaque année
un certain degré d'avancement dans la voie du perfectionne-
ment; nous avons cité, dans la partie de ce compte rendu relative
aux plantes nouvelles, un lot intéressant de M. Tabar; nous
avons à en noter un autre qui a valu une médaille d'argent à
ses présentateurs : MM. Vilmorin et G*^.
Les Cinéraires hybrides à fleurs doubles étaient représentées
par un lot de 50 plantes pour lequel les exposants, MM. Vil-
morin et C'®, ont obtenu une médaille de vermeil.
Une collection de 100 Pelargonium à grandes fleurs, simples,
doubles ou de fantaisie, faisait l'admiration des visiteurs. Elle
était exposée par M. Boutreux, horticulteur, 89, rue de Paris,
à Montreuil-sous-Bois (Seine), auquel une médaille d'or a été
décernée. Ce lot constitué par des plantes de choix comprenait
entre autres variétés : Victor Boutreux^ à grandes fleurs violettes;
Captain Reick, à très grandes fleurs rouge éclatant, maculées
de foncé et à pétales bordés de blanc; cucuUatum, petite fleur
double au coloris bizarre, violet clair veiné de noir; J.-B. Say,
lilas, à centre blanc; Richard Cœur de Lion, violet maculé de
PARITE FLORALE. 5-45
noir; Beauté des Darnes^ superbe fleur d'un rose franc; Triomphe
de Davis, rouge; Mademoiselle Bert/ie Delaire, belle variété aux
grandes fleurs blanc pur maculées de carmin ; Monsieur Clouei.,
rouge saline; Mademoiselle Réjane^ aux fleurs d'un blanc pur;
Sénateur Krantz\ Madame la baronne Edmond de Rothschild,
Galathée, etc.
Les Pelargonium zonale et inquinans donnaient lieu à trois
concours : 90, 92 et 95®. M. Poirier, horticulteur, 12, rue de la
Bonne-Aventure, à Versailles, a obtenu une médaille d'or pour
une collection de 60 variétés à fleurs simples, une médaille de
vermeil pour un lot comprenant les meilleures variétés pour
corbeilles et une grande médaille d'argent pour une collection de
60 variétés à fleurs doubles. M. Nonin, horticulteur, 20, avenue
de Paris, à Ghàtillon-sous-Bagneux (Seine), s'est vu décerner une
grande m.édaille de vermeil pour un beau lot de variétés à fleurs
simples.
On pouvait noter dans les lots de M. Poirier, parmi les variétés
à fleurs simples, rouges : Bijou, Etincelle, Paul-Louis Courier,
Paul Crampel, Victor Bart, Alcide Pasquier; parmi les Roses :
Monsieur A. Poirier, Avenir, Docteur Bonnefoy, Madame de
Lavesvre^ Madame Letessier ; au nombre des blancs : Marguerite
de Laijres, Docteur Hansen, Madame Âœchlin-Swartz; dans les
tons saumonés : Mistress Hall, Golden stand, Admiration.
La collection de M. Nonin comprenait aussi des variétés de
premier choix, telles que : Secrétaire Châtenay, à très grande
fleur rouge pourpre foncé ; Professeur Chargueraud, à grandes
fleurs de forme régulière, de couleur rouge cramoisi; Ville de
Poitiers, à très grandes fleurs rouge garance; Madame Jules
Chrétien, dont les fleurs à centre blanc cerclé de violet bleu, sont
en outre largement bordés de rouge éblouissaiit; Henner, à
fleurs saumonées, teintées de rose sur le centre des pétales;
Alfred Maury, superbe variété à fleurs orange jaunâtre; Madame
Elisa Gattel, variété nouvelle à fleur rose carminé brillant, en
ombelles énormes.
M. Boulreux, de Montreuil, exposait une collection de
Verveines en fleurs (100® concours) pour laquelle une médaille
de vermeil lui a été accordée.
5i6 COMPTE RENDU DE l'eXPOSITION DE 1896.
Les Pétunias pour massifs faisaient l'objet du 105" concours
dans lequel MM. Vilmorin ont obtenu une médaille de vermeil;
MM. Dupanloup et C'^, marchands-grainiers, H, quai de la
Mégisserie, à Paris, une grande médaille d'argent, et M. Tabar,
déjà nommé, une médaille d'argent.
M. Hézard, dont nous avons déjà eu l'occasion de citer le
nom, a été récompensé d'une médaille d'argent, pour la présen-
tation d'un beau lot d'Bippeasirum [Amaryllis) viltatum, su-
perbe plante bulbeuse, trop délaissée.
Les Bégonias hybrides, issus des B. discolor et Rex, sont, on
le sait, une des spécialités de M. Urbain, horticulteur, 42, rue de
Sèvres, à Clamart (Seine), qui est parvenu à créer toute une série
de variétés à feuillage presque aussi ornemental que celui du
B. Rex, et qui ont le grand mérite de supporter la culture en
plein air. Parmi les variétés qui composaient un lot exposé par
cet habile semeur, on pouvait remarquer : Docteur Vehlin^ Sou-
venir de Jules Urbain^ Madame Prosper Laugier, Auguste Nonin,
Léon Delaville^ qui ont valu une médaille d'or à leur présenta-
teur.
Il nous reste encore à citer, parmi les plantes de serres, le
superbe lot présenté hors concours, par M. Opoix, jardinier-en-
chef du Palais du Luxembourg, et dans lequel figuraient de
nombreuses Orchidées, des Caladium, des Anthurium^ et des
Croton d'une culture irréprochable.
II. — Plantes de pleine terre.
Les concours ouverts dans cette section, et au nombre d'une
centaine, avaient déterminé de nombreuses et très intéressantes
présentations. En suivant l'ordre du programme, nous trouvons :
le ITO*" concours, institué pour la plus belle collection de Cannas
ne dépassant pas soixante-quinze plantes, et auquel trois expo-
sants prenaient part. MM. Dupanloup et G'% 14, quai de la
Mégisserie, Paris, ont obtenu une grande médaille de vermeil;
MM. Billiard et Barré, 6 et 20, rue de Châtenay, à Fontena}'-
aux-Roses (Seine), une grande médaille d'argent; et MM. Vilmo-
PARTIE FLORALK. 547
rin-Andrieux et G'°, 4, quai de la Mégisserie, une médaille d'ar-
gent.
Le lot de MM. Dupanloup et G'- comprenait entre autres
variétés : Antoine Chantin, Monsieur Laforcade, E. Renan, Ma-
dame Crozy, Madame Camille Dugas, Ingénieur Pierrache,
Comte de Bouchaud, et un beau groupe de la variété Reine
Charlotte.
Parmi les nouveautés exposées par MM. Billiard et Barré
nous avons remarqué : A. de Montebello, plante vigoureuse à
feuillage glauque, à grandes fleurs orange carminé et à gorge
jaune; Madame Barré, à feuillage ample et lustré et à grandes
fleurs jaune abricot foncé; Sir Trevor Lawrence; Mine d'or;
Alex. Billiard; Doyen J. Liabaud ; Monsieur Petit; Madame
Perrin des Isles^ et la superbe variété Léon Vassilière, à large
feuillage pourpre et à grandes fleurs d'un brillant rouge cocciné.
MM. Vilmorin-Andrieux et G''' présentaient entre autres varié-
tés nouvelles : Souvenir d'Antoine Crozy, à feuillage vert et à
[leurs larges, rouge écarlate, bordées de jaune d*or ; aurea^
plante trapue, à feuilles vertes et à fleur jaune pur; Papillon, à
fleurs rose écarlate; Provençal, plante trapue, à feuillage vert,
à fleurs rouge écarlate; Madame la baronne P. Thénard, plante
robuste, à feuillage vert, à fleurs orangées, passant au sau-
moné, etc.
Une belle collection dLris germanica (176^^ concours) a fait
attribuer une médaille d'argent à M. Delimoges, 66, rue Barbes
au Petit-Ivry (Seine).
Les Œillets étaient répartis dans les concours 179^ et 181^
Une grande médaille de vermeil a été décernée à M. Régnier,
44, avenue xMarigny, à Fontenay-sous-Bois (Seine), pour un lot
comprenant les superbes variétés Amiral Avellan, Baron Al-
phonse de Rothschild et Désiré. M. Nonin, que nous avons déjà
cité, a obtenu une médaille d'argent, pour une collection de
50 variétés.
Les collections de plantes annuelles, bisannuelles et vivaces
de plein air, de la maison Vilmorin-Andrieux et G'% 4, quai de
la Mégisserie, Paris, étaient comme toujours fort belles et ont
■valu de nombreuses récompenses à leurs présentateurs. Il leur
548 COMPTE RENDU DE l'eXPOSITION DE 1896.
a été accordé, par ordre d'importance : une médaille d'or pour
une collection de plantes annuelles et bisannuelles fleuries; une
médaille d'or, pour la disposition d'un massif ou d'une corbeille
de plantes fleuries, annuelles et bisannuelles; une médaille d'or
pour une collection de plantes bulbeuses diverses; une grande
médaille d'argent pour un lot de 150 Pensées; une grande
médaille d'argent pour une collection de Giroflées; une médaille
d'argent pour Primevères, Ancolies, Mimulus et Pavots ; une
médaille d'argent pour une collection de Capucines.
Nous ne pouvons, dans ce rapide compte rendu, énumérer
toutes les plantes intéressantes qui composaient les lots expo-
sés par la maison Vilmorin, toujours à la recherche des plantes
nouvelles et qui ne cesse de poursuivre l'amélioration des an-
ciens types cultivés. Il nous suffira, pensons-nous, de citer, au
milieu des ravissantes fleurs, telles que les Linaires, Schizan-
thuSy Clarkia, Pétunia, Lobelia, Pois de Senteur, Zinnia,
Gilia, Pieds d'alouette, etc., la Digitale à fleur de campanule,
monstruosité que le semis reproduit dans une grande propor-
tion et qui porte sur la fleur terminale de l'inflorescence. Cette
fleur, qui devient presque régulière, atteint de très grandes
dimensions ; nous en avons mesuré une qui n'avait pas moins de
6 centimètres de diamètre. Notons encore, les Capucines aux
coloris les plus variés, allant du jaune pâle presque blanc, jus-
qu'au brun noir, et passant par tous les tons du jaune ; les
Pavots d'Orient, à bractées et hybrides, aux grandes fleurs si
ornementales; les Pavots-tulipes; le Papaver umbrosum; les
CoqueUcots japonais pompon, aux fleurs pleines, présentant les
coloris les plus divers; les Pensées à grandes macules et pana-
chées striées, etc.
MM. Gayeux et Le Clerc, horticulteurs marchands-grainiers,
6 et 8, quai de la Mégisserie, à Paris, ont obtenu : une grande
médaille d'argent pour leurs Giroflées Quarantaines; une grande
médaille d'argent pour un lot de cent cinquante Pensées. Ces
mêmes exposants montraient en outre un lot de Mimuîes
hybrides à grandes fleurs; le Broiuallia major et une variété
naine du Bégonia semperflorens.
Une médaille d'argent a été décernée à M. Machet aîné et
PARTIE FLORALE. 549
Josem, liorliculteursàChâlons-sur-Marne, pour un lot de Réséda.
Une collection de plantes vivaces, a valu une médaille d'ar-
gent à MM. Yvon et fils, horticulteurs, 44, route de GhâLillon, à
Malakoff (Seine) ; elle comprenait un bon nombre d'espèces
méritantes telles que le Vlscaria vulgaris flore pleno, des Anco-
lies variées, le Verbascum phœniceum, le Dodecatheon meadia à
fleurs blanches et à fleurs roses, des Primula japonica^ de colo-
ris très divers, etc.
Des Orchidées indigènes : Ophrys, Orchis Epipaciis, Cepha-
lanthera, Limodorum, etc., étaient présentées par M. Dugourd,
horticulteur, 16, rue Auguste-Barbier, à Fontainebleau, qui a
été récompensé d'une médaille d'argent. Le même exposant a
obtenu une médaille de bronze pour une collection de plantes
herbacées diverses.
Notons enfin, pour terminer, ce qui est relatif à cette section,
la présentation d'un très beau lot de Phlox divaricata, par
M. Welker, horticulteur, rue Saint-Pierre à la Celle-Saint-
Cloud (Seine-et-Oise), et un lot de Muguet à grande fleur, qui a
fait décerner une médaille de bronze à son exposant, M. Fortin,
d'Antony (Seine).
R. Fleurs coupées.
En énumérant les récompenses accordées dans les concours
du groupe précédent, nous avons eu l'occasion de citer quelques-
unes des décisions du jury charge de juger les fleurs coupées;
il nous reste encore à citer l'attribution d'une grande médaille
de vermeil, à M. Thiébaut aîné, horticulteur-grainier, place de
la Madeleine, Paris, dans le lot duquel on pouvait remarquer
une importante collection de Tulipes ordinaires; 125 variétés
de Tulipes Darwin ; des Tulipes Dragonnes ; de nombreuses
variétés de Renoncules et d'Anémones; 125 variétés dePyrèthre
des jardins; des Ixias variés; les Camassia Fraseri ei esculenta ;
de nombreux Iris, etc.
M. Dingeon, horticulteur-grainier, 19, rue Tronchet, Paris, a
été récompensé d'une m.édaille de vermeil pour une collection
également composée de fleurs coupées.
550 COMPTE RENDU DE l'eXPOSITION DE 1896.
Bouquets et Garnitures d'appartements.
La médaille d'honneur des Dames patronnesses a été décernée
à M. Pache, 4, ruedes Jardins, à Cannes (Àlpes-Marilimes), pour
arrangement de fleurs et de feuillages dans des vases ou objets
d'art. Ces groupements, faits avec un goût parfait, ont été
très admirés des visiteurs de l'exposition.
Les autres prix consistaient en une médaille d'or accordée à
M. Gornil, pour un lot de bouquets variés; une grande médaille
de vermeil, obtenue par M^^^ Scocard, pour gerbes variées; une
médaille de vermeil, attribuée à M™'^ V^*^ Antoine Cliantin et ses
enfants, pour bûches rustiques, ornées de plantes à feuillage ;
enfin, une médaille d'argent, décernée à M. Lelièvre, pour grou-
pement de fleurs dans des vases.
Concours spéciaux de bouquets et gerbes.
Sur l'initiative de M. Yillard, président de la commission des
expositions, la Société nationale d'Horticulture inaugurait, celte
année, des concours de bouquets entre amateurs et profession-
nels ; le programme de ces concours, bien qu'ayant paru très
tardivement, avait déterminé l'envoi d'un nombre de bouquets
et de gerbes relativement considérable : 80 bouquets d'amateurs
et 30 bouquets de fleuristes. 11 ressort de cette expérience, qu'il
y a possibilité d'ajouter ce nouvel attrait à nos expositions.
Les Dames patronnesses de la Société, constituaient pour ces
concours^, de même que pour les précédents, un jury dont la
compétence en matière de goût, ne saurait être discutée. Les
récompenses suivantes ont été accordées :
Concours entre amateurs.
Médaille d'or : M"*' E. Dolfus.
Grandes médailles de vermeil : M'^*' Lazare, M"*" Yillard (Abeille),
M""^ la comtesse de Savigny.
PARTIE FLORALE. ool
Médailles de vern^eil : M"'^ Villard (Jacques), M"^ Eustis (Hé-
lestine), M"'' Roussel, M™'' Deroulède (André).
Grande médaille d\irgent : M"" Yalenlino.
Médailles d'argent : M"" Villard (Abeille), M"^ Molinos (G.),
M'^Ma baronne de Bourgoing, M"' Molinos (M.), M"'^ Eustis (Ly-
dia), M"« Sichel Dulong, M"^ Villard (Th.).
Médailles de bronze : W^" Klingelœfer (A.), M"'' Villemer.
Mentions honorables : W^^ Lairaud (M.), M"*' Hébert (M.),
M"'' Hébert (P.), M"« Lairaud (A.), W^ Chevalier (H.), M"" Hé-
bert (M.), M'"*^ Mourot (G.), M"'^ de Soulanges (S.), M'"'^ Colin.
Concours entre fleuristes.
Médaille d'or : M. Bérard (J.)
Grandes médailles de vermeil : M. Vallée (Léon), M. Landras
(Louis).
Médailles de vermeil : W^" Hardouin (S.), M™'^ Freilng.
Médaille d'argent : M. Vardon.
Médaille de bron-ze : M""^ Zagrodzka.
L'arrangement des fleurs en bouquets et dans les vases exige
un art que nos Dames françaises possèdent au plus haut degré
et qui n'est pas sans ajouter un grand charme dans notre exis-
tence. En maintenant sur ses programmes d'expositions les
concours dont il vient d'être question, notre Société provoquera
une émulation qui ne pourra certainement qu'aider au dévelop-
pement du sens artistique, en même temps qu'il sera des plus
profitable à l'Horticulture.
552 compte rendu de l'exposition de 1896.
Compte rendu de l'Exposition de mai 1896,
« Les Orcuidées »
par M. Léon Duval.
Tous les ans, l'aspect que présente certaines parties de TEx-
position se modifie et ofl're aux visiteurs un attrait nouveau. On
sait bien qu'on tient, à la Société nationale, à faire mieux chaque
foi«. ou du moins à faire autrement; est-on parvenu à réaliser
l'idéal pour les Orchidées? Non! répondrons-nous tranchement,
car le problème à résoudre est plus compliqué qu'on ne pense,
et tous ceux qui sont passionnés pour ces belles plantes, tous
ceux qui savent combien elles sont délicates dans leurs formes
et originales dans leurs aspects si variées et leurs allures si
sauvages, voudraient les voir disposées tout autrement qu'on ne
l'a fait jusqu'à ce jour. Je suis de ceux qui voudraient qu'on dis-
posât ces plantes dans un endroit très éclairé, bien aéré, sans
courant d'air cependant, et de façon à ce quelles soient présen-
tées par leurs propriétaires en groupes très peu serrés, bien
choisies, et surtout disposées de telle sorte que l'amateur aussi
bien que le banal visiteur aient la possibilité de les étudier
chacune, en admettant toutefois que MM. les exposants veuillent
bien consentir à n'apporter que la quintescence de leurs cultu-
res. Je voudrais que les lois fussent bien séparés par des espaces
suffisants, pour qu'on ne confonde pas le lot de M. X... avec
celui de M.Z...; je voudrais bien d'autres choses encore, mais
pourquoi le dire ici? Peut-être trouvera-t-on que le titre de
noire article ne comporte pas une assez longue dissertation sur
la manière plus ou moins heureuse de présenter les Orchidées,
et c'est pourquoi, sans plus nous en préoccuper, nous ferons le
tour des lots présentés aux Tuileries, en commençant par :
M. Dallemagne et C''', très bel apport, très nombreuses plantes,
trop nombreuses même, car beaucoup ont certainement échappé
à notre examen, placées qu'elles étaient hors de la portée de
nos yeux et un peu dans une demi-obscurité produite par les
grandes Fougères... cependant nous avons noté un très remar-
quable Catlltya Mendtli, aux divisions presque blanches et
LES ORCHIDÉES. 553
nommé virginalis ; de très beaux Lœlia purpurata, en forts exem-
plaires; de bons Odontoglossum crispum^ sans cependant y re-
trouver ces belles races dites de Patcho, devenues très rares... ;
en revanche un beau Wilckeanum d'une grande valeur, et sur-
tout quelques luteo purpureum d'un bon coloris et d'une belle
forme; un beau Cattleya Mendeli de riche couleur, des Lselia
grandis tenebrosa^ de jolis Masdevallia, dont un surtout, la va-
riété Harryana, était présenté sous l'aspect d'une touffe superbe
bien digne d'attention, des Cattleya Mossiœ en assez grand nom-
bre, et un curieux et joli Blfrenaria Dallemagneana, qui nous a
beaucoup intéressé.
Dans le lot de M. Garden, se trouvaient des choses excellentes :
Odontoglossum crispum, de bonne forme et aux rameaux opu-
lents, de bons Cattleya Mossise, un entre autres, de très belle cou-
leur et de forme excellente, des Cattleya Mendeli très beaux,
bien choisis et pour ainsi dire irréprochables...
M. Mantin avait tenu à prouver qu'il est amateur passionné
des Orchidées; son groupe composé des choses les plus jolies et
les plus exquises était un choix de plantes plutôt rares que très
décoratives : mais concbien il retenait les vrais amateurs qui n'ont
pas assez souvent l'occasion d'admirer dans les expositions, ce
que dédaigneusement certains nomment des plantes botaniques I
Les Onciditim, les Epidendrum^le^ Maxillaria, et tant d'autres
se trouvaient là, en compagnie d'autres charmantes plantes,
telles que Cyp. Lawrenceanum et superciliare^ Oncidium sphace-
latum, superbe. Habenaria militaris bien cultivé. Mais surtout le
beau Cattleya Mantini dont notre zélé collèguepeut être fier, car
c'est un des plus beaux hybrides qu'on ait obtenu dans les cultures
françaises. Cette plante issue du croisement du Cattleya Boivrin-
giana par le C. aurea est assurément une des plus jolies choses
qu'on puisse voir; d'une végétation très vigoureuse, ses grands
pseudo-bulbes, terminés par de larges feuilles, supportent des
bouquets de 5 à 11 fleurs du plus riche pourpre amarante. La
gorge est souvent enrichie de jaune d'or rappelant ainsi l'inter-
vention du C. aurea. C'est, en somme, un gain de tout premier
ordre, et les nombreux amateurs et horticulteurs, qui ont défilé
devant les deux plantes n'ont pas ménagé leurs compliments à
3G
554 COMPTE RENDU DE l'EXPOSITION DE 1896.
l'heureux obtenteur d'un hybride qui fait le plus grand honneur
à la science horticole.
M. Dallé avait un très joli lot de Cattleya parmi lesquels des
Mendeli, des Mossix, des Lxlia purpura! a et elegans. En somme,
la qualité et la quantité étaient pour ainsi dire irrépro-
chables.
Notre collègue M. Régnier a rapporté de ses voyages à Manille,
des choses excellentes, et il présentait quelques Phalœnopsis
amabilis remarquables, un entre autres, se faisait remarquer par
sa gorge richement ornée et qui lui donnait une valeur très
grande; il avait en outre une très belle variété de l'excellent
Aerides Godefroyanwn.
M. Bert, qu'on trouve toujours dans nos expositions, avec de
bonnes choses, bien cultivées, présentait de très bons Oncidiinn
Marschallianwn : de beaux Cattleya Mossix, appartenant à une
race spéciale aux divisions amples et à la gorge richement
colorée; un bon Cattleya Mendeli, un Odontoglossum Fdivardij
aux fleurs d'un coloris très intense, a été aussi très remarqué un
bien joli Angrœcum Lioneii.
De MM. Gappe et fils, un joli lot bien composé et très varié,
comprenant: Cattleya Mossiœ, Lœlia purpurata^ très jolis Cypri-
pedium, une énorme potée de Cattleya Skinneri très bien cultivé,
un joli Selenipedium Dominyanum, qu'on ne voit plus assez,
quelques jolis exemplaires de Dendrobium^ entre autres un thyr-
siflorum portant 12 ou 15 grappes et un excellent Oncidium
Marshallianum ; mais surtout un charmant hybride de Cypri-
pedium résultant du croisement du C. Halli par le C . Boxalli
villosum.
Dans le lot de M. Page, nous pourrions à peu près tout citer,
car non seulement M. Page, cultive parfaitement les collections
très riches de M. R. Lebaudy, mais c'est aussi un semeur et un
semeur heureux. Il nous présentait ses beaux hybrides de Cyp.
philippinense et Veitchi bien connus dans le commerce sous le
nom de Youngianum^ mais bien supérieurs ici à ceux connus
sous ce nom; de très beaux Ldelia purpurata; d'excellents Catt-
leya Mendeli elMossiœ unbeaupied de Cattleya Acklandiœ; des
Cattleya labiata Warneri qui deviennent de plus en plus rares.
LES ORCHIDEES. 555
et le joli Cyp. Druryi, si coquet et qui a produit des hybrides si
excellents.
Dans le lot de M. Piret, comme toujours, nous retrouvons de
jolies variétés à fleurs blanches, qu'il nomme quelquefois un peu
vite, ce qui fait qu'on retrouve parfois la même plante sous
deux noms différents; mais, à cela près, la valeur de ces jolies
variétés de Cattleija Mosside nVn reste pas moins assez grande,
et c'est avec plaisir que nous avons revu le C. Mossise variabilis,
qui en son temps avait fait assez de bruit : il reste encore une
des plus curieuses variétés qui existent; vu aussi une belle forme
de Catileya Mossiœ bien colorée, rappelant la race du Mossiœ
Imperialis, inlvodmte en 1888 par nous, et depuis, devenue si
rare.
jj^me yeuve Ghantin avait, comme de coutume, présenté ses
plantes dans son lot de plantes vertes ; quelques bonnes espèces
s'}^ trouvaient en Cypripedium, Odontoglossum et Caitleya.
Nous ne pouvons adresser que des éloges à M. Dieu, auquel
nous arrivons parce que nous Voulons lui consacrer une place
suffisante. Son" apport était bien remarquable, et ses hybrides
de Catileya bien dignes d'attirer l'attention des amateurs, et de
leur prouver, une fois déplus, qu'il n'est pas besoin de traverser
la Manche pour trouver des plantes dignes de leur admiration
et de leurs... collections.
Nous ne pouvons pas tout citer; mais, quoi de plus joli, de
plus véritablement beau que le Caitleya Parthenia! La nature
n'a jamais rien créé d'aussi charmant, d'aussi harmonieux que
celte délicieuse plante; mais les nouveaux hybrides de notre col-
lègue semblaient attirer encore plus le public connaisseur :
c'étaient trois plantes de Lœlio-Cattleya, issues des croisements
opérés entre Lœlia purpurata et Cattleya Mossiœ. A divers titres,
ces plantes sont des hybrides de tout premier ordre. Grande jVé-
gétation, floraison abondante, ampleur des fleurs et richesse de
coloris. Ces belles plantes n'ont pas dit leur dernier mot, et c'est
quand on sera fatigué de recevoir du pays d'origine les espèces
déjà connues qu'on se passionnera pour ces beaux gains qui,
eux, sont d'une obtention si difficile et si longue... Il n'y en
aura pas, hélas, pour tous ceux qui en désireront, et là le
556 COMPTE RENDU DE l'eXPOSITION DE 1896.
semeur trouvera un dédommagement de son talent et de sa
patience. Nous ne connaissons rien de plus beau non plus que
le Miltonia Bleuana. L'exemplaire présenté par notre collègue,
quoique joli, ne pouvait donner une idée de la magnificence de
cette plante ; il faut la voir comme nous favons vue chez M. Jules
Hye, le célèbre amateur gantois, avec sept ou huit tiges portant
des fleurs énormes, d'un coloris si charmant! C'est une pure mer-
veille! Heureux M. Bleu qui a la satisfaction de penser que seul
il a pu féconder et récolter, et enfin voir fleurir les produits de
deux Odontoglossurriy que nul n'a jamais pu ni féconder ni par
conséquent semer.
Enfin, M. Nonin, qui tient à prouver qu'il sait cultiver les Or-
chidées aussi bien que les Chrysanthèmes, présentait un joli
groupe de CattleyaMossise eiMendeli.
Puis MM. Duval et fils, une collectien de plantes où l'on trou-
vait un beau Cattleya Mossiœ, à la gorge d'un pourpre intense;
'de bonnes formes de Cypripedium Lawrenceanum, un Dendro-
bium Brymerianum appartenant à la variété, longues barbes, et
un Cypripedium villosum aureum d'un jaune intense, marginé
de blanc pur.
Que ceux de nos collègues dont nous oublions de citer les
plantes nous pardonnent; nos notes ont été prises de façon
à ménager un peu la place qu'on veut bien nous accorder ici,
largement c'est vrai, mais sans en abuser; disons aussi que les
Orchidées ont figuré dans des décorations de corbeilles et des
colonnes originales agrémentées de feuillage; qu'un des expo-
sants de bouquets et corbeilles en avait su tirer un parti excel-
lent dans une sorte de sujet décoratif bien compris, et nous au-
ronstoutdit sur cesbelles plantes, qui ont le don d'attirer la foule,
de la retenir et de provoquer, de sa part, des réflexions que
chaque jour on voit devenir |plus nettes et plus justes. Pour
notre part, c'est avec une réelle satisfaction que nous avons en-
tendu les conversations du public, qui se rend enfin compte que
les Orchidées sont des plantes comme les autres, et qu'avec un
peu d'attention, de soin et les conseils du praticien, on peut
les cultiver tout aussi bien que d'autres plantes. C'est pourquoi,
devant l'importance toujours plus grande que prennent ces
VÉGÉTAUX LIGNEUX DE PLEIN AIR. 557
plantes, nous émettons le vœu de voir faire des efforts pour don-
ner aux exposants les moyens de présenter leurs plantes dans
les meilleures conditions de lumière, d'espace et de confor-
table possible, de façon à ce qu'ils n'hésitent pas à apporter
leurs produits les plus rares et les plus délicats, comme aussi
leurs exemplaires bien cultivés. C'est en pratiquant ainsi qu'on
arrivera à donner à nos expositions, en ce qui concerne les Or-
chidées, une importance de jour en jour plus grande, qui ne
tardera pas à établir d'une façon absolue notre réputation en
Europe. Les efforts de nos horticulteurs, les sacrifices de nos
amateurs, tout doit engager la Société nationale à entrer dans
cette voie de progrès.
Compte rendu de l'exposition d'horticulture (i )
( Végétaux ligneux de plein air)
par M. Maurice de Vilmorin
Naturellement plus restreinte dans son développement que le
Concours international de 1 895 l'exposition de mai 1 896 a montré
dans son ensemble une moyenne remarquable dans la haute
qualité des apports. Ce fait très sensible dans la catégorie des
plantes herbacées et de serre ne l'est pas moins dans la classe
des végétaux ligneux.
En quelle exposition solennelle a-t-on vu des lots plus parfaits
de Conifères à feuillage diversement coloré, d'arbustes à feuilles
persistantes, en formes variées et en exemplaires de première
dimension, plus de beaux exemplaires de Rosiers nains, à tige
ou grimpants?
Certes, l'impression un peu instinctive éprouvée par nos visi-
teurs dès l'entrée sur le terrain de l'exposition n'était pas
démentie par l'examen plus recueilli et leur satisfaction a été
partagée de tous points par les connaisseurs.
Dès les premiers pas après le pavillon d'entrée, le visiteur se
{i) Déposé le il juin 1896.
558 COMPTE RENDU DE L'EXPOSITION DE 1896.
trouvait en présence de lots très remarquables de la maison
Croux et fils : en face, un groupe restreint mais composé de très
beaux exemplaires de Rhododendrons, à droite un grand massif
concave présentant en amphithéâtre de beaux exemplaires d'ar-
bustes à feuilles persistantes et enfin à gauche des Conifères pré-
sentant les plus beaux contrastes de couleur et de forme; le vert
et la forme surbaissée et compacte, avec VAbies excelsa Remonti;
une forme globuleuse compacte avec un exemplaire remarquable
de Thmjopsis borealis; la forme colomnaire avec un sujet dirigé
en hauteur du Jiimperus [Virg.) tripariila. Le bleu était donné
par VAbies concolor violacea, le Cupressus Laœson'iana monu-
mentalis glauca, enfin la note dorée éclatait avec le Cupr. Lawso-
nianaaurea, le Retinospora squarrosa Veitchii^ le Thuya occiden-
talis lutcscens, le Juniperus sinensis variegata^ etc.
A ce massif où les teintes dorées étaient, somme toute, prédo-
minantes, était opposé, par un heureux contraste, un lot de
Conifères glauques de M. Honoré Defresne fils, Cèdres de l'Atlas
bleuâtres, Abies pungens du Colorado.
N'est-il pas remarquable, à ce propos, que la coloration
bleuâtre du feuillage des Conifères se produise dans des cir-
constances analogues de lieu, de croissance et d'état d'atmos-
phères, chaînes montagneuses en pays demi-tropicaux, atmos-
phères débordantes de lumière et parfois presque desséchées
comme celles du Colorado, delà Californie méridionale et de
l'Algérie.
Auprès de ces arbres à feuillage glauque, se trouvaient aussi
des arbres à rameaux panachés : B'iota orientalis albo spica,
Thuyopsis borealis variegata, etc.
Un lot important de Conifères était exposé d'autre part par
M* H. Defresne fils à la porte d'entrée faisant face au grand
bassin des Tuileries.
Bien étagées, contrastant de forme et de couleur, ces Conifères
offraient non seulement un bel aspect, mais des éléments tout
particuliers d'étude et de comparaison.
La forme irrégulière et retombante du Juniperus Bermudiana
tranchait avec la forme élancée du Cupressus Lawsoniana strïcta
glauca du Séquoia gigantea pendula, du Juniperus excelsa
VÉGÉTAUX LIGNEUX DE PLEIN AIR. 559
strictada Thuya gigantea viridis, etc., ou avec les formes arron-
dies du Biota orientalis et en particulier de sa forme japonaise
à rameaux filiformes avec la forme globuleuse du Thuyopsis
borealis compacte, etc.
Les Sapins à feuillage bleuâtre présentaient une gamme
variée dé tons depuis VAbies Engclmanni glauque, VA. nobilis,
le Cyprès de Lawson glauque jusqu'à VAbies Kosteriana qui
paraît être une sélection remarquable par l'intensité de sa colo-
ration dans l'espèce assez variable du Picea pungens.
Le Juniperus sinensis aurea et mascula, \e Juniperus tnpartUa
offraient des exemplaires où se pouvait suivre la transforma-
tion du feuillage juvénile en feuillage écailleux^ tandis que les
Biota orientalis montraient la transformation de la forme de
leurs rameaux, très ramifiés dans Vorienlalis vert, ou dans le
semper aurea; plus courts et plus gros dans le Defresneana;
tout-à-fait filiformes dans le type si caractéristique du filifera.
Le polymorphisme de cette espèce est d'ailleurs étonnant,
puisque c'est elle encore qui se cache et réapparaît parfois sous
la forme de quelques soi-disant Retinospora.
En face du loi de Conifères de M. Honoré Defresne fils et
formant îlot au pied de l'escalier de pierre conduisant à la ter-
rasse, se trouvait un massif carré d'arbres feuillus, à feuillage
décoratif, exposé par M. Paillet fils, de Ghâtenay.
Le fond du massif, composé de forts et beaux sujets d'Aune
(incana) lacinié, de Hêtres pourpres de Prunus Pissardl, faisait
un fond pour les sujets de moindre taille, Négondo argenté et
Négondo doré, Reine Claude à feuillage panaché doré, et surtout
pour de nombreuses formes de VAcer polymorpkum du Japon,
les unes à feuillage bronzé, les autres à feuilles finement ou
curieusement découpées. L'ensemble de ce massif était excel-
lent.
Au pied et des deux côtés de l'escalier de pierre, M. Paillet
avait encore un lot important d'arbres et arbustes à feuillage
persistant.
Sur un fond de sujets de belles dimensions, Magnolias, Houx,
Troènes, se détachaient des exemplaires très variés, les uns verts
les autres panachés : Phillyrea, Ligustrum mucrophyllum, mar-
560 COMPTE RENDU DE l'eXPOSITION DE 1896,
ginatumaureum, llex Doringtoniensis^ à étroites feuilles bronzées.
Ilex cornuta^ Buxus Fortunei obcordata, Buxus citrifolia, à
longues feuilles espacées, étroites et, sur le devant du massif,
Olearia Hastiif Andromeda jàponica variegata, etc.
La série des arbustes à feuillage persistant nous ramène au
massif de M. Groux, situé à droite de l'entrée de la tente- princi-
pale.
Ce massif, composé d'exemplaires hors ligne comme choix,
dimensions et perfection, était une des attractions de l'exposition,
et n'a pas peu contribué à l'obtention, par son présentateur, de la
plus haute récompense qui ait été décernée par le jury de
l'exposition. Plusieurs de ces exemplaires, élevés sur tige avec
tête ronde très régulière, étaient de vrais chefs-d'œuvre de taille
et de culture.
C'est ainsi qu'un Elœagnus pungem, atteignait les dimensions
peu communes de 3 mètres de hauteur sur 1^,60 de large; un
Osmanthus ilicifolius, 2 mètres de haut sur 1 de large ; un
Evomjmus, duc d'Anjou, 3 mètres sur 1 de base; un Evonymus
jàponica elegans marginata alba, 2°',25 de hauteur; un Ligustrum
Jucidum,é\ewé sur lige, portait une tète ronde en boule de 2 mè-
tres de diamètre; un Buxus arb. macrophylla roiundifolia formait
une touffe compacte, haute de 2", 50. Dans les Houx, Laurocc-
rasus lusitanica, dont la nature comporte des dimensions encore
plus fortes, se trouvaient des exemplaires plus développés, mais
peut-être moins inusités que ceux dont nous venons de faire
mention.
Parmi les sujets moins développés, mais remarquables par leur
panachure ou leur port, il convient encore de mentionner les
Phillyrea \anéSf Evonymus radicans Carrierei, Elœagnus Simoni
variegata aurea, fort joli, avec ses tons dorés rabattus discrète-
ment de gris, etc.
Avant de pénétrer dans les tentes où sont exposés les lots de
Rhododendrons, Azalées, Clématites, Pivoines et Roses, le groupe
extérieur des Rhododendrons exposés par M. Croux,,se présente
aux visiteurs entre les deux portes d'accès de la grande tente. Ce
groupe, assez restreint, se composait seulement de 7 plantes très
fortes et très belles.
VÉGÉTAUX LIGNEUX DE PLEIN AIR.
561
562 COMPTE RENDU DE l'eXPOSITION DE 1896.
Un massif plus considérable garnissait le devant de la terrasse
située au fond de Ja grande tente (voir fig. 18). Les 20 ou
25 beaux sujets groupés en cet endroit, comprenaient un beau
mélange de plantes à tons soutenus, comme Dunlap S'mg,
cyaneum; des coloris éclatants tels que M. Berlin^ Michaël Wa-
terer, Ctjnlhia, un des plus charmants dans la gamme des roses
frais et beaucoup de clairs : Mademoiselle Marie Van Houlte,
Athènes, Mademoiselle Masson, Lady Roll, Snow /lake, etc.
Enfin, un double massif flanquait l'entrée de la grande tente
à l'intérieur, et comprenait encore un bon nombre de sujets bien
fleuris, de taille à peine inférieure à celle des exemplaires des
précédents massifs. Parmi ces plantes, on pouvait noter : The
Queen,A. de Germiny, Mrs Heyinans Earl, ofShannon^ Fred. Wa-
terer, Flora [Byls), Mrs Bour, Star ofAscot^ lom Pouce et une fort
jolie plante, semis de M. Groux, très florifère, à fleurs moyennes,
rouge grenat, en bouquets très nombreux et bien arrondis.
M. Groux a donné à cette nouveauté de grand effet, le nom de
Président Félix Faure. Nous retrouvons encore la maison Groux
et d'assez nombreuses variétés de Rhododendrons, dont quel-
ques-uns provenant de ses semis, dans un concours de 50 plantes
de marché, en vue duquel des sujets de dimensions naturellement
beaucoup plus restreintes ont été disposés dans une des plates-
bandes de bordure de la tente.
A ces plantes sont joints des Glématites à grande fleur, Rosiers
grimpants. Azalées, Genista Andreana, etc., le tout composant un
fort agréable ensemble. Sur les ailes de ce corps d'armée étaient
disposés 15 sujets assez forts de Kalmias, de variétés diverses.
La maison Moser devait à elle-même de contribuer au succès
de l'exposition par l'envoi de ses magnifiques Rhododendrons
et ses Azalées rustiques. Elle n'y a pas manqué et les connaisseurs
ont été tout particulièrement [intéressés par les nouveautés
remarquables qu'elle a présentées au jugement du jury et du
public amateur.
Les Rhododendrons de semis, en sujets hauts de 40 à 60 centi-
mètres, c'est-à-dire bien jugeables, se trouvaient groupés, dans
la plate-bande de bordure (nord) de la tente, près du salon de la
Gommission des expositions. Toutes n'ont pas encore reçu de
VÉGÉTAUX LIGNEUX DE PLEIN AIR. 363
noms. Le n° 283ii est peut-être le plus remarquable, avec des
fleurs extrêmement grandes, blanc très faiblement nuancé de
rosé et une macule jaune verdàlre ; ce sera un des plus parfaits
de la série blanche. Citons encore Madame Halphen^ à immense
fleur rose pâle carminé; Mademoiselle Gabrielle Colaco, rose
carné paie; Comte Horace de Choiseul, à macule brune sur fond
blanc; le n" :2329, rose lilas, à macule pourpre, etc. Quarante
belles plantes de fortes dimensions garnissaient les deux côtés
larges de la grande tente sur un tiers au moins de sa longueur.
Parmi celles-ci, 4 sujets d'une dimension peu commune ont été
récompensés à part, comme exemple de belle culture, par le jury
compétent.
Devant ces Rhododendrons et à leur suite sur la face sud
s'étendait une riche collection d'Azalées rustiques, A. mollis et
poniica, comprenant plusieurs nouveautés. Parmi celles-ci, il
convient de slgnailer Madame Schlumberge?', jaune, demi-double,
fleur assez grande, très odorante; Mademoiselle Alice Colaço,
rose carné, demi-double ; Madame Haeber, rose pâle, fleur
légèrement odorante, demi-double. Entremêlées à ces nou-
veautés, les plantes plus anciennes et toujours si admirées
Alphonse Laval lé e^ Comte de Quincy^ allaclarens, salmonea, etc.
À côté de ces plantes étincelantes, d'autres espèces et variétés
du genre, maintenant- répudié des botanistes, de VAzalea^
ofî*raient de beaux contrastes par la dimension moindre, le
coloris ou la forme de leurs fleurs, VAzalea glauca stricta, à
petite fleur blanche, le pontica partita, à fleurs moyennes,
munies d'un immense style rose; le pontica pulchella roseola^
également à très long style, etc.
Le mélange de ces jolies espèces donnait beaucoup de variété
aux massifs de plantes de terre de bruyère sans leur retirer de
leur éclat.
A la suite des deux plates-bandes de M. Moser et se faisant
face, au milieu de la tente se trouvaient les deux lots à peu près
égaux en importance des Clématites fleuries de MM. Christen,
de Versailles, et Georges Boucher de Paris. L'exposition de
M. Christen se trouvait sur la plate-bande du côté de la terrasse
des Feuillants (Nord) et elle était accompagnée de Rosiers grim-
564 COMPTE RENDU DE l'eXPOSITION DE 1896.
pants dont nous parlerons tout à l'heure. Les Clématites de
M. Ghristen, très bien cultivées et aussi garnies de feuillage
qu'elles peuvent l'être, sont maintenues sur carcasses ou tuteurs
bas. Parmi les plus belles, on voyait : Madame Ed. André, la
plus proche du coloris rouge franc; La Gaule blanche, avec les
étamines violettes; Daniel Deronda, Jeanne d'Arc, Madame Bois-
selot, Jackmanni alba, M. Gladstone, Ville de Paris, etc., et les
fleurs plus légères de la section des Viticella.
Dans le lot de M. Boucher, à côté de ces variétés à grandes
fleurs se rattachant aux patens, lanuginosa, Jackmanni, se re-
marquaient les petites fleurs en grelot des plantes sorties de
l'espèce américaine coccinea et des espèces affines. Puis, au
milieu du lot, la curieuse variété. Madame Boucher, à fleurs
très doubles, arrondies, violet lam.é de vert.
Tuteurées un peu pins longuement que les plantes de
M. Ghristen, les Clématites de M. Boucher n'en faisaient pas
moins un très bel effet, bien que la fleur dominât un peu trop le
spectateur.
A quelques pas plus loin, celui-ci se penchait avec plaisir vers
un petit lot de Rosiers nains exposé par M. A. Chantin, succes-
seur de la maison Jamain. Ce petit massif était composé de
sujets d'une seule variété nouvelle : Madame Bené Berge, Rp^dir-
tenant à la série des hybrides remontants et issu de la Rose
Merveille de Lyon. Bien garnie de feuillage, portée par une tige
droite et ferme, cette fleur globuleuse, rose tendre satiné, rap-
pelle un peu par son ensemble la Baronne de Bothschild ou
Thyra Hammerich.
L'autre lot de Rosiers placé dans la grande tente était celui de
M. Ghristen. Ces Rosiers, très bien cultivés et taillés pour la
forme dite grimpante, mais qui pourront parfois s'appeler plus
justement à long bois, étaient bien garnis de branches florifères
sur toute leur longueur et choisis parmi les variétés les mieux
adaptées à ce traitement et dans toutes les sections. A côté d'un
sempermrens covam^ Félicité Perpétue, d'un alpina hybride
comme Madame Sa7icy de Parabère, d'un rugosa pur ou d'un
rugosa croisé comme Madame Georges Bruant ^ de polyantha,
de lutea^ on voyait des thés et des hybrides de noisette, tels que :
VÉGÉTAUX LIGNEUX DE PLEIN AIR. 565
Madame Alfred Carrière, Bennet Scodling, Président Chandon,
William Allen Richardsony etc., donnant de belles formes demi-
doubles à côte' de fleurs, petites ou presque simples des séries
précédentes. L'ensemble est parfait et le détail d'un lot sem-
blable est plein d'intérêt.
C'est sous les deux tentes de la terrasse que trône la reine des
fleurs : les apports de MM. Lévèque et fils, Jupeau, Boucher,
Rothberg sont très considérables et tels que dans bien peu de
solennités horticoles on en a vu d'aussi satisfaisants.
Et pourtant, il faut le dire, malgré la diversité des formes
hautes ou naines, de la grandeur et des coloris de la fleur, une
étendue un peu considérable de massifs de Roses, sans mélange
d'aucune autre plante, n'est jamais très satisfaisante pour l'œil,
dans son ensemble.
Si les Roses sont à haute tige et qu'on ne soit pas tout proche
d'elles, la ligne indéfiniment multipliée de leur support peu déco-
ratif ne laisse pas d'être assez monotone. Si les Rosiers sont en
forme naine, le feuillage en cache assez mal le terrain, surtout
quand il s'agit des Rosiers thé. Malgré toute sa beauté, la Rose
est donc un élément assez difficile à mettre en œuvre dans la
décoration générale d'une exposition. Les catégories les plus
faciles à utiliser sont, h mon avis, les f(»rmes grimpantes de
toutes sections, maintenues par des tuteurs ou des carcasses et
les hybrides remontants en forme naine, parce qu'ils ont à la
fois abondance de feuillage et 'gamme très variée dans le ton
clair ou sombre des couleurs.
Les Rosiers thés en forme naine sont un peu grêles. Les tons
les plus soutenus, tels que Princesse de Sagan, Souvenir de Thé-
rèse Levet, ne sont pas encore assez sombres pour bien contraster
avec les demi-tons exquis de cette série, tous charmants, qu'il
faut voir de tout près et qui perdent de leur eff'et s'ils sont vus
mélangés et à distance.
Pour exposer cette série le plus avantageusement au point de
vue de la pure décoration, il faudrait peut-être recourir à divers
procédés artificiels, faire des lois restreints en plantes de taille
un peu inégale, ou en massifs bombés avec interposition de
Sélaginelles, ou autre fond vert sur le sol, pour faire ressortir à
566 COMPTE RENDU DE l'eXPOSITION DE 1896.
la fois la valeur du coloris des fleurs et aussi celui du jeune
feuillage parfois si agréablement lavé de rouge.
Pour l'exposition des Rosiers à lige, le problème est encore
plus difficile. Quelles sont les plantes vertes qui pourraient être
intercalées entre les pots contenant les Rosiers? Ceux-ci sont
parfois tout proches. Cependant des feuillages verts, présentant
des lames arquées au milieu des fûts verticaux et desséchés de
rÉgianlier, seraient une grande satisfaction pour l'œil.
Queiciues plantes vertes ou grimpantes pourraient sans doute
masquer la vue des dessous de massifs; en faisant écran depuis
le sol jusqu'aux deux tiers de la hauteur des tiges, il y a quelque
chose à faire, et, malgré la difficulté^. quelque chose à obte-
nir.
Dans le cas actuel, le défaut inhérent à l'aspect des purs lots
de Rosiers, était atténué par la présence, le long des parois des
deux tentes, de Rosiers grimpants, et aussi par le mélange de
quelques corbeilles de Pivoines, Hydrangea, etc.
La maison Lévêque et fils avait apporté des lots nombreux et
choisis pour correspondre aux divers concours ouverts par le
programme. Ces lots occupaient la grande tente longue de la
terrasse, à partir du niveau de la tente latérale, soit dans la
plate-bande centrale ou la plate-bande latérale (Sud). Parmi les
variétés les plus jolies du lot des Rosiers-tiges, on pourrait nom >
mer : Souvenir de Marie Detreij, Perle des Jardins, Baron Gus-
tave Chandon, Jean Ducher, Souvenir d'un ami, Mademoiselle
Marie van Houtie, Lamarck à fleurs jaunes^ Letty cotes parmi
les Thés; et parmi les Hybrides remontants : Jean Sonpert,
Mademoiselle Eugénie Verdier, Alph. Bleu, Marquise Adèle de
Murinais, Pride of Waltham, Anna de Diesbach, Her Majesty,
toutes variétés qui pour être parfois d'assez vieilles amies, n'en
sont pas moins vues avec plaisir au milieu de leurs jeunes
sœurs.
Voici d'ailleurs quelques variétés d'obtention nouvelle ayant
déjà subi avec succès l'épreuve d'une année de culture au plein
air et que nous avons remarquées dans les lots de Rosiers nains.
Thés : Mademoiselle Françoise de Kerjégu, blanche, avec une
faible nuance rosée ; Souvenir de Laurent Guillot, rose de Chine ;
VÉGÉTAUX LIGNEUX DE PLEIN AIR. 567
Louis Lévêque, couleur abricotée ; Madame Hélohe Manlhi,]di\\nQ
citron à centre plus foncé.
W, Viroch Hijos, rose carnainé, nuancé de tons cuivrés; Miss
G. WaïTen, rouge carmin.
Hybrides de Thé : Charlotte Giilemot, beau blanc ivoire ; Sou-
venir de Madame Eugène Verdicr, blanche, globuleuse, tons
jaune safran au cœur; Souvenir du Président Carnot, rose chair,
avec un très beau et long bouton.
Parmi les Hybrides remontants nains, superbe lot situé dans
la plate-bande centrale, au milieu des beautés déjà connues,
Charles Lffebvre, Marie Baumann, Capitaine Christy^ Wkite Ba-
roness, Louis van Houtte, on remarquait une belle nouveauté à
fleur rouge vermillon foncé, étiquetée Général Armenkoff, parais-
sant tout à fait digne de se classer avec ses devancières.
Nous ne suivrons pas les lots de la maison Levêque, ni ceux
des autres rosiéristes dans leur subdivision en concours, puis-
que, aussi bien, cei tains de ces apports n'étaient séparés sur le
terrain que par la limitation très temporaire de rubans enlevés
après le passage du jury, et que l'état des Rosiers, leur réparti-
tion en tiges et nains, hybrides, thés et autres races, est tout ce
qui frappe et intéresse le public visiteur.
A la suite des Rosiers de la maison Lévêque^ se trouvaient ceux
de M. Rothberg, de Gennevilliers.
Les Rosiers tige de cet exposant étaient bien étoffés et à point;
à gauche, dans la plate-bande de bordure, les Rosiers nains,
hybrides remontants, thés et races diverses^ réunis en collection
assez nombreuses, formaient un ensemble intéressant. Réunis
dans un coin du lot, le groupe des Pohjantha, miniature, Cécile
Bru7îner, Perle d'or, Mademoiselle Camille de Boçhetaillé, Made-
moiselle Auguste Moite, montraient leurs légères panicules de
fleurs petites, mais bien doubles et gracieuses.
Mais le plus intéressant, à mon avis, de l'exposition de M. Roth-
berg consistait dans son lot de Rosiers grimpants en sujets très
bien taillés pour présenter de tous côtés des branches florifères
sur les supports en fer qui les maintenaient. Aucun lot de Ro-
siers ne présentait autant de variété dans le choix des races.
Dans les Rosiers à fleurs simples qui font toujours un très joli
568 COMPTE RENDU DE l'eXPOSITION DE i896.
effet au milieu des doubles, on remarquait le R. grandiflora (mos-
chata);\e Rosier capucine jaune et le rouge {B . lutea) ; des Rosiers
rugueux (/?.rw^osa); parmi les doubles et demi-doubles: Madame
Sancy de Parabère {alpina hybride), le blanc de Fortune
{Banksiœ hybride de lœvigaia] Lorcle'j [gallica hybride d'ar-
vensis), Princesse Marie et Félicité Perpétue [sempervirens
hybrides à'indica) Crimson rambler [multiflora croisé par gal-
lica?) Décorative, hybride de noisette, etc.
Chacune de ces espèces apportant quelque chose de sa nature
soit dans sa végétation, son feuillage, la forme des boutons ou
le coloris des fleurs, il en résulte une diversité des plus atta-
chantes; chacune de ces variétés portant sur elle-même un peu
de l'inscription de son état civil.
C'est dans la grande lente transversale (Nord-Sud) que se
trouve l'exposition de MM. Jupeau et gendre et de M. Georges
Roucher. Les Rosiers de ces exposants suffisent à garnir entière-
ment cette grande tente, et la vue se repose à son extrémité
(Sud) sur les Rosiers grimpants de M. Roucher, s'élevant assez
haut le long des parois de la tente, de chaque côté de la porte
de sortie.
Au milieu de la plate-bande centrale, un massif rond de
Rosiers-tiges est composé de très fortes plantes, surtout dans la
section des thés de M. Jupeau et gendre.
Parmi ces Rosiers, se font remarquer par leur joli coloris :
Camoens, Madame de Watteville, Beauté inconstante, Maré-
chal Niel, Bougêre, Henri Brichard, et parmi les hybrides remon-
tants : Ulricq Brunner , Caroline Testut , Princesse Louise,
Violette Bouyer,Jean Liabaud, Reine des jardin s, \airiéié panachée
se rattachant sans doute aux Provins par son origine. Des Rosiers-
tiges occupent aussi les plates-bandes latérales tandis que la
grande plate-bande centrale, là où elle se branche sur la tente
longue, est garnie de Rosiers-nains en lots séparés de thés et
hybrides. Là encore se renouvelle sans conteste la remarque
qu'à l'état de Rosiers-nains les hybrides remontants se présentent
beaucoup mieux que les thés.
Une allée courbe sépare du lot de M. Jupeau les Rosiers de
M. G. Boucher. Ceux-ci sont tous de grandes formes et d'une
VÉGÉTAUX LIGNEUX DE PLEIN AIR. 569
façon générale très développés et vigoureux. Un massif principal
sur la plate-bande du milieu comprend une grande majorité de
Rosiers de la section des hybrides remontants : à ceux-ci s'ajou-
tent, dans une certaine proportion, des Rosiers mousseux.
C'est une heureuse inspiration, car outre la grâce de leur
bouton et de leurs fleurs demi- ouvertes, cette variété dérivant
presqu'entièrement du Rosier cent-feuilles, jouit d'un admirable
feuillage qui rehausse encore l'effet compact et bien fourni du
massif.
Latéralement, se trouvent des Rosiers-tiges contenant une plus
forte proportion de Rosiers thé. Enfin dans les encoignures de la
tente se trouvent de très beaux sujets de Rosiers grimpants
élevés sur tuteurs simples, ce qui obUge à des soins particu-
liers de direction, et très garnis de branches florifères et de
feuillage.
Ces Rosiers grimpants sont pris dans les sections thé, noisette
et leurs hybrides : Madame Alfred Carrière^ Cheshunt hybride
Max Singer, William Allen Richardson, Climbing Captain
Ckristy^ Reine Marie Henriette, etc., races spécialement adap-
tées à cette culture.
Après le Rhododendron, les Clématites à grandes fleurs et les
Roses, que peut-il rester dans la série des végétaux ligneux
florifères ?
Il faut que cette série soit bien riche, car il nous reste à parler
d'une plante qui peut rivaliser avec toutes celles-là pour la gran-
deur, la beauté et l'éclat de ses fleurs, la Pivoine en arbre, dont
MM. Paillet et Lévèque nous présentaient des massifs resplen-
dissants.
C'est au haut de l'escalier reUant la grande tente à la tente
longue de la terrasse que se trouvaient les Pivoines de M. Paillet,
formant, d'une part, un massif large de 4^50 environ sur 5 ou
6 mètres et composé de sujets atteignant au moins \ mètre de
hauteur, et, d'autre part, sur la plate-bande correspondant à l'es-
trade du concours des bouquets, une série de plantes moins
développées. Dans ces deux massifs, les plus beaux coloris, les
plus belles formes réunies à proximité se faisaient valoir récipro-
quement ; trois Hydrangea paniculata dominant les plantes les
37
370 COMPTE RENDU DE l'exPOSITION DE 1896.
plus basses faisaient, par leurs toDS d'un blanc mat, valoir les bril-
lantes couleurs des Pivoines.
Parmi celles-ci, les moins belles ne sont pas les variétés
simples, où le nombre et le coloris des étamines à anthères d'or
mat tranchent si bien sur le salin des grands pétales. Mais
cette beauté frappante est moins durable que celle des fleurs
doubles, et l'on ne peut guère imaginer rien de plus beau qu'une
fleur bien épanouie de variétés telles que fragrans maxima plena,
avec son beau rose cuivré, ou Gloria Belgarum, d'un beau rose
soutenu avec des refiels lilacés.
C'est dans la grande tente et à côté des Ancolies si gracieuses
de M. Nonin, que M. Lévèque avait installé son massif de
Pivoines en arbre. Ce lot comprenait uniquement des plantes
jeunes, hautes de 40 centimètres environ. Planté serré, un massif
de cette nature produit un effet éblouissant et des plantes de cet
âge, en pot, offrent pour la création de corbeilles temporaires
les éléments les plus brillants qu'on puisse imaginer.
Il conviendrait même, pour la décoration extérieure, de tem-
pérer leur éclat par l'adjonction de plantes vertes à feuillage
lé^er ou découpé,
Mais dans un lot d'exposition qui peut être mis a proximité de
massifs de Pélargoniums zonales ou de Bégonias tuberculeux,
l'excès de coloris n'est pas à craindre. Dans le lot de M. Lé-
vèque, le mélange d'assez nombreux coloris très clairs rehaus-
sait encore l'éclat et la fraîcheur des plantes voisines.
Comme M. Paillet, M. Dessert, de Chenonceaux, avait
apporté des rameaux fleuris de Pivoine arborée : Souvenir de
Ducher, Victoire d'Alma^ Souvenir d'Etienne Méchin et autres
très belles variétés, d'obtention récente, indiquant assez le mérite
de sa collection.
Le dernier lot dont il nous appartient de rendre compte est
un lot à' Hydrangea paniculata grandlflora^ très heureusement
disposé en massif circulaire, un peu bombé, autour du socle
rond d'une statue, à la rencontre des deux tentes principales
de la terrasse.
Composé de cinquante plantes environ, portant chacune de cinq
à six tiges hautes de \ mètre et terminées par des inflorescences
CULTURE MARAÎCHÈRE. 571
fournies et bien à point, ces plantes faisaient Tadmiralion de»
visiteurs et grand honneur à la bonne culture qui les avait
amenées à date fixe à l'état de spécimens aussi parfaits.
Ici se termine la tâche de compte rendu qui nous incombe. Si,
dans notre rapport, la louange a tenu une part tout à fait pré-
pondérante en regard de la critique, il ne faut croire ni à un
parti pris ni à un excès d'indulgence du rapporteur. La section
des végétaux ligneux à l'exposition était, dans son ensemble,
composée d'éléments excellents et qui ont été bien mis en œuvre.
La critique se tait parce qu'elle n'avait rien à dire.
Compte rendu de l'Exposition d'Horticulture
« Culture maraîchère (1) »,
par M. E. Chouvet.
De toutes les branches de l'Horticulture, la culture maraîchère
est certainement celle qui, depuis quelques années, est le plus en
progrès. Devant les besoins de la consommation qui désire avoir
des légumes frais en toutes saisons, même en plein hiver, les
commissionnaires faisant venir des pays aux hivers cléments les
légumes manquants sur nos marchés, deviennent déplus en plus
nombreux. On aurait pu croire que les envois de ces produits
restreindraient les cultures de nos environs. C'est le contraire qui
s'est produit. Devant la poussée générale de bien-être produit
par la consommation de légumes frais en toutes saisons, les cul-
tures se sont considérablement étendues, non en augmentant
d'une manière sensible le grand nombre de marais qui entourent
Paris, mais |)ar l'emploi des irrigations par les eaux d'égouts et
l'obtention de nouvelles races rustiques semées et repiquées en
bonne saison, les cultivateurs de la seconde zone de nos environs
ont créé de vastes cultures en plein champs sans arrosages.
Tous ces efforts sont couronnés de succès et cet hiver, notam-
(1) Déposé le 11 juin 1896.
572 COMPTE RENDU DE l'eXPOSITION DE 1896.
ment, qui a été il est vrai exceptionnellement doux, les légumes
frais ont abondé sur nos marches à des prix très avantageux,
les mettant à la portée des plus modestes ressources. D'ici
quelques années, l'étendue de ces terrains se trouvera notable-
ment augmentée par l'emploi de plus en plus généralisé des
irrigations par les eauxd'égouts : aussi est-il des plus intéressant
de suivre les efforts, résultant de ce nouvel état de choses, sur la
sélection et l'amélioration des variétés de légumes.
L'exposition faite cette année par notre Société, offrait un
large champ d'études et d'utiles comparaisons.
En tête des exposants, il faut citer en première ligne la maison
Vilmorin-Andrieux et C'®, dont le lot d'ensemble, ainsi que les
diverses collections de Salades, Pommes de terre, de Pois et
Haricots forcés, se distinguaient parla perfection de leur culture
et leur irréprochable étiquetage. Devant la collection d'ensemble,
comprenant les plantes cultivées ou forcées dans nos environs,
augmentées d'un grand nombre de variétés provenant des cul-
tures de MM. Yilmorin-Andrieux et G*' dans divers endroits de
la France, c'était surtout devant les légumes remarquables par
leur développement que s'arrêtait le plus grand nombre de
visiteurs, admirant les Fèves d'Agua Duke à cosses énormes, de
40 centimètres de longueur, contenant 6 à 7 grains bien déve-
loppés; des Poirées à cardes, à pétioles et à côtes remarquables
par leur ampleur ; des Artichauts camus de Bretagne aux énormes
pommes, de forme globuleuse, aplaties au sommet; des Poi-
reaux de Rouen et surlout des Poireaux jaune du Poitou, à pied
énorme comme diamètre et longueur de la partie blanche, etc..
Venaient ensuite, accompagnées de toutes les plantes employées
comme assaisonnement ou condiment : Cochlearia, Basilic, Cres-
son, Pourpier, Estragon, Cerfeuil,, etc. . . ; les collections complètes
.de Radis aux racines bien nettes, parmi lesquelles les variétés à
forcer, à court feuillage; de Salades, Laitues et Romaines d*été
et d'hiver; de Choux, de Piments, etc., etc.. Tout citer serait
reproduire le catalogue de la maison. J'indiquerai cependant,
comme pouvant renseigner un certain nombre de nos collègues,
les variétés de Pommes de terre forcées : Caillou blanc; Early
rose; Royal ash leaved kidneij^ à feuille d^ ortie; Mafjolin; Qua-
CULTURE MARAÎCHÈRE. o73
raniaine de la Halle ; Flocon de neige ; Belle de Fontenay et
Prince de Galles. Toutes productives et très hâtives.
Après le lot de la maison Vilmorin-Andrieux et C'% venait
l'exposition de la Société des Jardiniers-maraîchers du dépar-
tement de la Seine. Leur lot comprenait les variétés en vente à
l'époque sur nos marchés : Chou-fleur demi-dur de Paris^ à
grosse pomme, à grain fin et blanc; de beaux Choux cœur de
bœuf; des Salades, etc., lot absolument remarquable par la
beauté des produits exposés.
Les maraîchers de Paris, comme tous les producteurs de
légumes, sélectionnent et améliorent constamment leurs produits ;
mais quand ils ont fixé une nouvelle variété, répondant mieux
à leur vente, ils devraient lui donner un nom pour empê-
cher la confusion. On pouvait remarquer, sous le nom de
Navet des Vertus Marteau, de belles bottes de Navet à racines
cylindriques se terminant en cône obtus; du moment que le
Navet a perdu son renflement de la partie inférieure qui lui a fait
donner le nom de Marteau, il semblerait bon de lui donner un
nom empêchant de le confondre avec la variété type. La même
remarque pouvait s'appliquer à diverses variétés de Laitues,
Scaroles, etc.. Si on comparait certaines des variétés exposées
par la Société des Maraîchers de la Seine avec celles portant le
même nom dans le lot de la Maison Vilmorin-Andrieux et C'% on
était frappé des difTérences très sensibles entre des variétés
portant le même étiquetage. La Société des Maraîchers de la
Seine, dont les magnifiques produits sont un des succès de nos
expositions, devrait mieux soigner son étiquetage. Les expo-
sitions sont faites pour l'instruction du public, pour permettre de
propager les bonnes variétés ; or, un étiquetage mal fait va contre
les idées de vulgarisation qu'entend faire la Société nationale
d'Horticulture de France, par ses expositions.
M. Lambert, jardinier-en-chef de l'hospice de Bicêtre, exposait
un très beau lot d'ensemble de légumes forcés et de saison, dé-
notant de la part de M. Lambert une culture soignée et bien
entendue. L'étiquetage était bon; on pourrait signaler peut-
être l'abus de certains noms locaux n'appartenant pas à des
variétés franchement caractérisées et n'offrant guère sur les
r;7 4 COMPTK RENDU DE T/EXPOSITION DE 1896.
variétés généralement connues, que des variations insignifiantes
ou qu'une substitution de noms. Telles que : Chicorée frisée de
Walter Scott, Laitue gloire de Beau fort, Laitue jaune des mar-
chés, etc...
M. Legrand, amateur à Vincennes, exposait un lot de légumes,
principalement de salades, bien cultivés, francs et bien étique-
tés. Les amateurs de collections de légumes sont trop rares pour
ne pas féliciter hautement M. Legrand de son exposition.
Après les collections de légumes, pour ne pas dire avant, ce
qui attire le plus les regards des visiteurs, ce sont les Asperges.
Les expositions de la Société d'Horticulture et de Viticulture
d'Argenteuil et de M. Chevalier, horticulteur dans la même loca-
lité, étaient absolument hors de pair.
La Société d'Horticulture et de Viticulture d'Argenteuil. avait
envoyé onze bottes d'Asperges, égales en beauté : Tune d'elles
contenait trente-cinq Asperges, pesant 9 kilogrammes. Les qua-
tre bottes, formant le lot de M. Chevalier, étaient aussi belles.
L'exposant remettait aux visiteurs une petite brochure de
32 pages, contenant, sur la préparation du terrain, le choix des
griffes, la plantation et les travaux d'entretien, d'utiles rensei-
gnements. Excellente petite brochure de vulgarisation, avec un
plan pour la disposition des ados et se terminant par un calen-
drier, indiquant les soins à donner, tous les mois, aux Asperges
en pleine terre ou forcées.
M. Millet, horticulteur àBourg-la-Reine, exposait une magni-
fique collection de Fraisiers en pots, comprenant environ cent
vingt, des meilleures variétés, toutes bien chargées de fruits.
Deux très belles corbeilles de Fraises, Marguerite Lebreton et
Quatre Saisons améliorée, de M. Millet.
Excellent lot d'étude et d'exposition. M. Millet, un de nos plus
habiles semeurs, avait accompagné sa présentation d'un lot im-
portant de Fraisiers de semis. Certaines variétés de Fraisiers,
comme beaucoup de plantes se multipliant par fragmentation,
dégénèrent assez rapidement; il faut toujours recourir au semis
pour la régénération. Aussi, faut-il féliciter M. Millet de ses suc-
cès et de sa persévérance à produire de nouvelles variétés.
Après avoir cité les beaux Melons de M. Crémont, j'aurais
CULTURE MARAÎCHÈRE. 575
terminé mon compte rendu ; mais je tiens à signaler dans l'ins-
truction horticole une exposition qui se rapporte si étroitement
à la culture maraîchère que je désire l'indiquer pour finir. Il
s'agit du blanc de Champignon de couche, préparé à l'Institut
Pasteur, à Paris, et exposé par M. Gostantin, maître de confé-
rences à l'École Normale supérieure. Le blanc exposé était de
deux sortes :
1^ Du blanc de semis stérilisé, produit entièrement nouveau,
obtenu par la germination des spores ou graines de Champignons,
livrable en mises, ayant la forme d'un petit rouleau, conte-
nues dans un tube de verre ;
2° Du blanc de semis normal, ou blanc vierge en galettes.
Le mode de préparation du blanc, par Tlnstitut Pasteur,
présente de grands avantages. Il permet d'employer dn blanc
pur, exempt de maladies (vert-de-gris, goutte, môle, etc.). On
n'emploie, pour sa préparation, que des Champignons choisis,
permettant de créer par sélection des races de choix. Enfin, ce
blanc, ainsi préparé, permet d'employer du blanc vierge, d'une
race choisie et reconnue, en quantité illimitée et pendant toute
l'année. Ce sont là de nouveaux et très grands avantages, le
blanc de première qualité étant une des principales conditions de
bonne réussite.
Quant à la culture en elle-même, malgré tous ces avantages,
sera-t-elle rendue beaucoup plus facile? Si on peut éviter des
maladies comme la rouille, provenant d'un excès d'humidité, à
moins que le fumier et la terre employés au gobetage aient été
également stérilisés, pourra-t-on éviter des maladies comme la
m(Me, dont l'origine n'est pas connue?
En appelant l'attention de nos collègues sur la préparation du
blanc par l'Institut Pasteur (I), j'espère que plusieurs désire-
ront l'essayer, et qu'ils voudront bien rendre compte à notre
Société des résultats obtenus.
Si, comme cela est à espérer, ce blanc, ainsi préparé, donne
lieu aune amélioration sensible de la culture de ce comestible
(1) Pour tous renseignements, écrire à Flnstitut Pasteur, service
du Blanc de Champignon, 2o, rue Dutot, Paris.
576 COMPTE RENDU DE l'eXPOSITION DE 1896.
si estimé, notre exposition de 1896 aura marqué d'une date nou-
velle, le progrès toujours poursuivi pour l'amélioration de nos
cultures maraîchères.
(( Enseignement Horticole et Architecture des Jardins »,
par M. C. Marcel (1).
De toutes les branches de l'Horticulture figurant à l'exposi-
tion, nous devons avouer, à notre grand regret, que l'enseigne-
ment horticole est celle à laquelle le public semble attacher le
moins d'importance.
Il est vrai que, pour les profanes, cette partie de l'exposition
manquait du charme dont toutes les autres étaient parées.
Que peuvent faire au passant ces fleurs séchées entre des
feuilles de papier? elles n'ont plus ni éclat ni parfum; ces
vilaines chenilles empaillées, ces insectes épingles, quelle hor-
reur I Et cependant, cet enseignement devrait avoir pour nous
autant d'importance que la pratique, dont la théorie est la sœur
jumelle, comme le dit un vieux proverbe. A part quelques per-
sonnes amies de la science et du progrès, on ne comptait cette
année que peu d'exposants. Les instituteurs, qui l'année dernière
avaient pris une si large part à l'exposition, ont semblé la dé-
laisser cette année; sauf cependant M. Deshayes, instituteur à
Ferrières-en-Brie, et M. Deliège, instituteur à Betheny, près de
Reims.
M. Decaux remporte le 1^' prix, une grande médaille de ver-
meil pour ses magnifiques études. Nous remarquons, parmi les
lots qu'il expose, une collection de Limax ou Hélix (Escargots),
les plus nuisibles à l'horticulture; à côté, dans plusieurs boîtes,
l'exposant à réuni tous les Carabes français (50 espèces envi-
rons). Carabes^ Procrustes^ Calosomes, etc., s'y trousrent réunis.
Les Carabes, qui forment la plus grande famille de l'ordre des
Coléoptères, sont tous, à part quelques rares espèces, amis du
(1) Déposé le 11 juin 1896.
ENSEIGNEMENT HORTICOLE ET ARCHITECTURE DES JARDINS. 577
cultivateur et ennemis des molusques, hannetons, vers et larves
nocturnes de toutes sortes.
Pour bien faire comprendre le rôle bienfaiteur des carabes,
M. Decaux nous montre, dans une vitrine spéciale, quelques indi-
vidus vivants dévorant à belles mandibules des hannetons et
autres insectes; le fond de la boite est jonché de pattes, d'élytres
et de corselets.
Dans une autre boîte, nous pouvons voir vivantes de nom-
breuses Cassides vertes, écloses en septembre et conservées en
cet état en leur procurant des feuilles d'Artichaut dont elles
dévorent le parenchyme. Les larves, que Ton pouvait également
étudier, présentent un caractère particulier : leur corps est mou
et plat et, pour se garantir de leurs nombreux ennemis, elles se
forment un bouclier en se recouvrant de leurs propres excré-
ments. Ce moyen est aussi employé par d'autres insectes, entre
autres par la larve du Criocère de l'Asperge. Ce singulier tra-
vail leur est facilité par une conformation spéciale de la partie
postérieure de leur corps.
Dans un autre carton, des Otiorhynchus ligustici, également
pleins de vie, capturés depuis cinquante-huit jours, rongeaient
pendant la nuit des feuilles et des bourgeons de Pivoines, de
Vigne et d'autres plantes, permettant ainsi de constater les
dégâts que peuvent causer ces charançons.
Chaque genre d'insecte est accompagné d'une note descrip-
tive sur sa vie, ses mœurs ainsi que sur les moyens de destruc-
tion les plus pratiques.
C'est ainsi que M. Decaux préconise surtout les parasites na-
turels aux dépens des insectes nuisibles.
Le même exposant nous présente aussi des graines et des
capsules d'une variété de Coton herbacé, qui lui a été envoyée
de Samarkand et susceptible d'être cultivée avec succès dans la
région de l'Oranger, en France, en Algérie et en Tunisie. Enfin
des galles produites en Tunisie sur le Tamarix articulata, par un
insecte ÏAmbliopalpis olivierella. Ces galles, très riches en tan-
nin, 40 p. 100, servent à préparer les cuirs dits maroquins.
La propagation de ces galles sur les plantations de Tamarix
pourrait faire l'objet d'une culture spéciale et rémunératrice en
578 COMPTE RENDU DE L'EXPOSITION DE 1896.
Algérie. C'est ce que s'est efforcé de démontrer M. Decaux,dans
une note qui accompagne ses échantillons.
Monsieur Decaux fils nous présente une collection intéres-
sante d'insectes vésicants; ces insectes, dont le type le plus
commun est la Canlharide^ possèdent certaines propriétés
médicales.
Dans le lot de M. Deshayes, nous trouvons une collection
bien établie des principaux insectes de la région, un herbier et
des travaux d'élèves.
Ces collections, réunies en majeure partie par les élèves, sont
instructives au plus haut point; elles les initient à la connais-
sance des sujets, et forment leur mémoire.
Une grande médaille d'argent, offerte par M. le Ministre de
l'Agriculture, est décernée à l'Ecole communale de Ferrières-
en-Brie, justifiant ainsi le dévouement qu'apporte à l'enseigne-
ment horticole son zélé instituteur.
M. Deliège, instituteur à Betheny, reçoit une médaille de
bronze pour son exposition composée d'un plan de ferme et
d'ouvrages horticoles concernant l'instruction de ses élèves.
M. Dubois, garçon jardinier au château de Laversine, expose
une très intéressante collection de fleurs d'Orchidées séchées et
collées sur des feuilles de papier; le jury a beaucoup apprécié
ce genre de collection et à récompensé l'auteur par une médaille
d'argent.
Les dessins pouvant servir à l'enseignement horticole étaient
représentés par quelques exposants. Citons les phototypies de
plantes de M. Plauzewski, destinées a être réunies en volume et
pour lesquelles il obtient une médaille de vermeil. Les aqua-
relles d'Orchidées de M. Duquenne, à qui le jury décerne une
médaille d'argent.
Signalons une innovation présentée par M. Martinet, direc-
teur du Le Jardin. Il s'agit de planches obtenues directement
par la photographie en couleur. M. Martinet a su^ le premier,
mettre en pratique ce genre de reproduction; les quelques spé-
cimens exposés avaient un intérêt tel, qu'ils permettent d'espé-
rer, dans un avenir prochain, une application plus générale de
ce procédé.
KNSElGNlilMENT HORTICOLE ET ARCHITECTURE DES JARDINS. ^Û9
D'autres journaux horticoles, la Revue horticole et le Moni-
teur d'horticulture, étaient repre'sentés : le premier, par ses ma-
gnifiques chromolithographies; le second, par une collection
de jolis dessins et de planches coloriées.
Une médaille de vermeil est accordée à M. Costantin, pour son
intéressant travail de pasteurisation du blanc de Champignon.
Le résultat recherché par l'auteur de cette découverte est de
préserver le mycélium des parasites qui le détruisaient jusqu'à
ce jour, et qui étaient cause que les champignonnistes étaient
obligés de revenir fréquemment au blanc vierge pour larder
leurs couches.
Plusieurs expériences très sérieuses ont démontré l'avantage
du procédé innové par M. Costantin et promettent d'obtenir
bientôt des résultats tout à fait satisfaisants.
Architecture des jardins.
La partie de l'exposition réservée à l'architecture des jardins
a également été visitée de tous ceux qu'intéresse l'art si délicat
d'imiter la nature et de créer des paysages artificiels.
L'ensemble de cette exposition doit être étudiée sous deux
formes distinctes : la première, la plus attrayante, était composée
de tableaux destinés à donner une idée plus vraie et plus riante
des scènes conçues par le paysagiste; elle a beaucoup contribué
à attirer les amateurs pour lesquels les plans sont moins com-
préhensibles que les vues perspectives.
En plus de cet avantage, nous sommes heureux de reconnaître
que les aquarelles les plus en vue possédaient un autre attrait;
elles représentaient quelques vieux parcs qui sont les types des
créations de l'époque de la rénovation de l'art des Jardins.
Le pare du château de Soupir, entre autres, créé de 1858 à
1863 par l'architecte Pigny, nous était représenté dans toute sa
beauté. Si cette reproduction est exacte, elle est tout à l'honneur
du paysagiste qui conçut le projet, et ne peut que servir de
modèle à ses jeunes imitateurs.
Une vue à vol d'oiseau du domaine de Dampont (Seine-et-
Oise) donne une idée de la configuration de ce ^f\rc et r?e ?es
580 COMPTE RENDU DE L'EXPOSITION DE 1896.
environs. Egalement de création ancienne, nous retrouvons en
lui la même réunion d'idées artistiques, aussi est-il très compré-
hensible que les jeunes paysagistes cherchent à reproduire ces
œuvres et à s'en inspirer.
C'est avec plaisir que nous refaisons connaissance avec un
coin de paysage pris dans le parc de Vrilly (Marne).
Ce parc, créé en 1878, est surtout remarquable par ses eaux
et ses grands arbres qui donnent à la propriété un charme par-
ticulièrement imposant.
Enfin cette première partie de l'exposition, réservée à l'art des
Jardins, celle qui est toute à l'honneur du peintre de paysage
ou de l'aquarelliste, est complétée par de nombreux dessins de
détails représentant des projets dont quelques-uns sont exé-
cutés.
En général, ces tableaux artistiques, dont les sujets sont la
reproduction de la nature dans ses charmantes manifestations,
sont fort goûtés du public qui passe.
Les sous-bois aux voûtes verdoyantes percées çà et là par les
rayons du soleil ; le port majestueux des grands arbres, dont les
troncs semblent être les piliers de la toiture de feuillage qui les
couronne; les cascades et les ruisseaux coulant dans un vallon
ombragé et pittoresque, sont autant de scènes que les visiteurs,
même les plus profanes aux choses de l'art des Jardins, goûteront
toujours avec plaisir.
Dans la seconde partie, celle réservée aux dessins techniques,
nous retrouvons également quelques vieux figurants des précé-
dentes expositions, au milieu desquels se confondent quelques
projets nouveaux. M. Touret, classé le premier avec un objet
d'art, présente une collection de plans parmi lesquels celui de
Dampont et celui d'un jardin de ville assez bien conçu, puis quel-
ques autres projets et plans-études.
M. Redont obtient une grande médaille de vermeil pour son
exposition de plans et de dessins. Les parcs de Soupir, d'Aude-
lain, Vrilly, Ttiuiny et quelques autres sont généralement bien
présentés.
Vient ensuite M. Paillet, qui nous présente quelques plans
inédits avec profils ; des projets de transformation de vieux
ENSEIGNEMENT HORTICOLE ET ARCHITECTURE DES JARDINS. HSl
parcs, des édicules et constructions rustiques bien dessinés,
pour lesquels il lui est décerné une grande médaille d'argent.
Enfin M. Masson, de Combs-la-Ville, expose une série de plans
levés, avec leurs plans-études, et obtient une médaille de bronze.
Ces diverses expositions ne sont pas dépourvues d'un certain
intérêt au point de vue de leur conception générale.
Nous constatons avec plaisir que le tracé des voies de prome-
nade est généralement harmonieux et bien compris. L'emplace-
ment de la scène principale est étudié et parait bien accompagné
par les plantations avoisinantes. L'élément décoratif apporté
parles plantations devient de jour en jour plus important dans
l'art des jardins. Les pépiniéristes qui s'efforcent d'obtenir des
nouvelles variétés de végétaux, d'acclimater et d'embellir les
espèces moins rustiques, deviennent alors de précieux auxiliaires
pour le paysagiste, et cette collaboration permet de fonder de
très belles espérances sur l'avenir de l'art des Jardins en France.
L'intérêt apporté par chacune de ces œuvres serait beaucoup
augmenté si l'exposant se décidait à les accompagner d'une note
explicative et indiquant clairement au visiteur la date de l'exé-
cution des travaux, ou, s'il y a lieu, les transformations exé-
cutées par l'auteur à une œuvre qui n'est pas sienne.
Laissons maintenant cette partie de l'exposition et jetons un
coup d'œil sur l'ornementation des jardins. Cette industrie si
intéressante, qui comprend la construction des édicules rustiques
et des divers ornements artificiels des jardins, les treillages et
les rocailles artificielles, était représentée à l'exposition par des
apports nombreux.
Nous sommes heureux de faire cette constatation, car elle
indique sûrement que cette industrie devient de plus en plus
prospère. Les ornements artificiels, qui ne jouent plus dans les
jardins actuels qu'un rôle secondaire, étaient au contraire très
prisés dans les jardins anciens. Les jardins réguliers en particu-
liers étaient remplis de portiques en treillage, de nombreuses
statues et d'ornements divers très étudiés.
Les premiers jardins paysagers héritèrent de ce goût artifi-
ciel avec la prétention d apporter au site un intérêt de plus.
C'est ainsi que les ruines, les tombeaux, les obélisques cou-
582 COMPTE RENDU DE l'eXPOSITION DE 1896.
vertes de maximes, devinrent les sujets de curiosité des beaux
jardins de l'époque.
Aujourd'hui la vogue de ces sortes d'ornementations a disparu,
les portiques en treillage eux-mêmes ne sont plus guère em-
ployés. On s'est appliqué avec raison à conserver aux paysages
artificiels leur caractère de simplicité; aussi les constructions
rustiques employées à cet effet, sont-elles généralement peu
chargées d'ornements et motivées par un but utilitaire.
Parmi les divers lots exposés, plusieurs se distinguaient par
l'élégance et le soin apportés à leur construction, tout en res-
tant suflisamment rustiques. Les kiosques en bois, ceux de forme
hexagonale ou octogonale, étaient les plus fréquents.
Le bois dont ils sont construits est écorcé et a subi plusieurs
préparations spéciales, ce qui lui donne une couleur foncée et
assure sa conservation pendant un très long temps.
La forme des toitures en chaume qui couronnent ce genre de
kiosque, a beaucoup d'importance : car, suivant qu'elles sont
plus ou moins larges ou surbaissées, elles font varier la silhouette
de l'édicule; or la silhoutte et les proportions d'un kiosque sont
importantes à envisager car elles attirent l'attention, surtout
lorsqu'elles terminent un point de vue.
M. Plançon remporte une médaille d'or pour l'ensemble de
son exposition comprenant des kiosques élégamment construits,
des abris pour oiseaux aquatiques, des ponts en bois rustique et
équarri.
M. Dubois expose un joli petit kiosque un peu surélevé et
auquel on accède par trois marches ; cette disposition permet
d'augmenter la hauteur du point de vue et de masquer la base
de l'édicule par des rochers ou des plantations; un rappel'de
médaille d'or est accordé à cette exposition.
MM. Philippon et Dorléans remportent chacun une grande
médaille de vermeil. Leurs lots sont plus variés que les précé-
dents. Un banc couvert, de forme allongée, et un berceau en
treillage destiné à orner une partie française, sont très bien com-
pris et très élégants dans leur genre. M. Dorléans expose, en
outre, des abris rustiques, claies,, paillassons et autres acces-
soires pour la couverture des serres.
ENSEIGNEMENT BORTICOLE ET ARCHITECTURE DES JARDINS. 583
Une grande médaille d'argent est accordée à M. Siry, pour ses
kiosques champignons et sa barrière rustique d'un assez bon goût.
Enfin, citons encore les apports de MM. Lozet, Sertet, Pon-
chon, Gachon, comprenant quelques abris rustiques pour oiseaux
aquatiques.
Avant de terminer ce compte rendu, notons le coin de rocher
aux Orchidées, à l'un des angles de la grande tente et ou les visi-
teurs se trouvaient attirés.
Les Orchidées si curieuses et si éclatantes, avaient trouvé là
un cadre dignes d'elles.
M. Ghassin avait déployé son talent de rocailleur dans la
construction d'un rocher avec chute d'eau, tombant dans une
rivière aux bords rocheux.
M. Monier, à qui le jury a décerné une grande médaille de
vermeil, a contribué également à l'arrangement de cette partie,
et les blocs de rochers habilement groupés, produisaient un très
bon effet.
Des grandes médailles d'argent ont été attribuées à MM. Gom-
baz et G^'' de Boulogne, pour plants et maquettes de rochers.
M. Ghaumeton et M. Dubrulle présentent chacun un petit
rocher et quelques ouvrages en ciment réussis, tels que champi-
gnons-sièges, troncs d'arbres.
Les bétons agglomérés sont utilisés par M. Dubos et G^% pour
la fabrication d'ornements de jardin, statues, balustrades, vases,
d'une grande solidité et d'un effet similaire au marbre, sont
récompensés par une médaille d'or.
Un rappel de médaille d'or est enfin accordé à la fonderie du
Val-d'Osne, pour ses belles statues, toutes reproductions de
chefs-d'œuvres de sculpture.
Tels sont, en résumé, les résultats de cette partie de l'exposi-
tion, ainsi que nos impressions les plus générales sur l'enseigne-
ment et l'architecture des jardins. Nous ne saurions trop insister
sur l'importance du rôle joué par l'enseignement horticole dans
la marche progressive de l'Horticulture et nous espérons voir
croître, chaque 'année, le nombre des exposants, ce qui sera
la meilleure preuve de la propagation de l'enseignement théo-
Hque en Horticulture.
584 COMPTE RENDU DE l'eXPOSITION DE 1896.
Compte rendu de l'Exposition d'Horticulture
« Indust?nes Horticoles (3® section) » (1),
par M. Anfroy.
Chargé de vous donner un aperçu sur les divers produits
exposés dans cette section, j'ai étudié ce qu'il pouvait y avoir
de nouveau offrant un intérêt général et jai pu remarquer,
qu'au point de vue de la bonne et belle fabrication, les divers
lots ne laissaient rien à désirer; mais nous devons constater
qu'il n'y a rien d'absolument nouveau ; du reste les différents
genres de produits rentrant dans la section, sauf toutefois les
grilles, ne s'y prêtent guère!
Le prix d'honneur (médaille d'or off'erte par M. Joubert, de
l'Hiberderie), a été attribué à M. Dreux, qui exposait des grilles,
kiosque, tout en fer forgé, dont la fabrication artistique était fort
bien soignée; nous en dirons autant des grilles de M. Sohier, qui
obtint un rappel de médaille d'or.
Rentrant dans un autre ordre de construction, M. Chapal nous
présente ses clôtures de grande propriété, où le fer allié au bois
fournira une clôture solide et d'un bon eff'et (grande médaille de
vermeil.)
Chez MM. Thiolon et Mariette (grande médaille d'argent),
nous retrouvons les différents types de grilles employés couram-
ment; de même chez M. Lavaud, nous avons noté divers modèles
très pratiques et très économiques.
Pouf les Paniers à Orchidées, nous trouvons M. Anfroy fils,
dont la fabrication soignée a obtenu une grande médaille de ver-
meil; à signaler, un nouveau système qui, par la forme triangu-
laire de ses bois, ramène les racines de la plante à l'intérieur.
MM. Chéron et fils exposent des Pots et des Paniers en poterie
pour Orchidées; une application d'engrais dans la composition
de la terre permet, au dire des exposants, de fournir de la nour-
riture aux plantes qu'ils contiennent.
Les exposants pour la poterie usuelle sont : MM. Wiriot, Kadot
(1) Déposé le 11 juin 1896.
PARTIE DES ARTS ET INDUSTRIES. o8o
et Billot; chaque maison, bien connue du reste, a son génie de
fabrication dans lequel elle se maintient.
M. Lavoivre expose différents modèles de poterie artistique :
jardinières, cache-pots en porcelaine et en faïence décorée et
émaillée.
Les bacs, en grand nombre, étaient présentés par MM. Man~
sion (grande médaille de vermeil), Méry (grande médaille de
vermeil), Maurice Lelarge, M"*" Loyre,Figus (Ulysse), de Laluisant
Bourceret et Peschard ; rien de nouveau à signaler sur les didc-
rents types.
La Société du Val-d'Osne (grande médaille de vermeil).
MM. Willemin, Lavaud et Mansion exposaient un grand nombre
de meubles de jardins, fauteuils, chaises, etc., qui viennent bien
à propos pour permettre de nous reposer après avoir noté, pour
n'oublier personne, la tente-abri en bois découpé de M. Gielle.
Compte rendu de l'Exposition
Partie des Arts et Industries (Concours 274° au 278"*),
par M. GocHU (Eugène) (1).
Favorisée par un temps magnifique, notre belle exposition de
mai dernier, installée aux Tuileries, ne le cédait en rien aux
précédentes.
• Les Arts et Industries horticoles brillaient par leurs appoils
nombreux; chaque exposant avait redoublé d'entrain pour
donner à cette grande réunion un aspect généralement satis-
faisant.
Cent quatre-vingt-treize exposants avaient envoyé des cons-
tructions et objets divers se rattachant à l'Horticulture; un bon
nombre avaient apporté des modifications nouvelles.
Il est juste de constater que cette grande branche de Poutillage
horticole, marche dans une voie de réel progrès.
(1) Déposé le 11 juin 189G.
38
586 COMPTE RliîNDLi DE L'eXPOSITION DE 1896.
Vingt-six constructeurs exposaient des serres d'amateurs et
d'horticulteurs, pour divers genres de culture, ainsi que des
grilles, ponts^ kiosques, châssis et bâches de plusieurs mo-
dèles.
M. Dreux, avec ses grilles, ponts, kiosques, avait une belle
exposition et d'une exécution soignée.
M, Ferry nous montrait une serre hollandaise en fer à châssis
mobiles glissants, d'une très heureuse idée; ainsi que des cré-
maillères mobiles permettant de monter et descendre à volonté
les tablettes de bâches à châssis.
M. Carpentier, rien de nouveau à ses fermes de serres en fer,
qui peuvent s'articuler pour changer, suivant les besoins, les
degrés et formes d'une serre.
M. Perrier fils exposait des serres en fer d'horticulture, avec
nouvelles dispositions des châssis mobiles avançant sous les
pannes avec attaches mobiles les retenant.
MM. Ozanne et fils présentaient une grande serre hollandaise
en fer, avec perfectionnement d'agencement pour capter la buée ;
ainsi que serres adossées en fer démontables pour espaliers d'une
construction bien comprise.
M. Eugène Gochu (membre du jury), avec sa nouvelle serre en
fer à double vitrage, nous montre que la partie recevant le
double vitrage est en bois et isolée du fer pour en assurer la
durée. Ses nouveaux coffres et bâches sont démontables sans
l'emploi de boulons ni clavettes.
M. Brochard présente des serres adossées en fer pour espalier;
ces constructions sont bien composées et d'une bonne fabrication ;
même remarque pour ses châssis en fer.
M. Moutier a appliqué le double vitrage à une serre hollan-
daise en fer, en le dévêtissant de l'intérieur; ses autres construc-
tions en serre adossée et de culture sont de bonne fabrication.
M. Leduc expose une grande serre hollandaise en fer; pour
ventiler au faîtage, il ouvre ses châssis dans le sens de la lon-
gueur, en les relevant au moyen de chaînettes, s'enroulant sur
un arbre.
M. Bernard emploie un fera U directement placé sous chaque
fermes pour emmener la buée.
PARTIE DES ARTS ET INDUSTRIES. 587
M. Boutard présente des serres d'horticulteurs, en bois et fer,
ainsi que des châssis à embases avec un fer nouveau.
Rien de nouveau à signaler dans les constructions de
MM. Bergerot et C^S Sohier, Bellard, Michelin, Guillot-Pelletier,
dont l'éloge n'est plus à faire.
MM. Girardot, Dauré, Finot et Rouart, exposaient des serres
en bois pour divers genres de cultures.
Les châssis de M. Velard sont toujours appréciés.
Ceux de MM. Sève et G^^ ont leurs assemblages avec des
équerres en fer.
Les appareils de chauffage se distinguaient par leurs amélio-
rations et leurs perfectionnements, qui laissent bien loin derrière
eux nos anciennes installations.
Cette industrie, représentée par plus de quinze constructeurs,
nous a montré tout ce qui se fait de plus pratique et de plus
économique.
Parmi eux, citons MM. Lebeuf et Guion, qui avaient une expo-
sition remarquable avec leurs nouveaux t3^pes de chaudières à
vapeur à basse pression, ainsi que leurs séries de chaudières ver-
ticales et horizontales en fer et en cuivre.
MM. Martre et fils exposaient une série d'appareils à basse
pression, des chaudières en cuivre et en acier forgé, le tout d'une
parfaite exécution.
Les nouvelles chaudières de M. Perrier fils, à éléments multi-
ples, méritaient l'attention pour les services qu'elles peuvent
rendre en facilitant l'augmentation à volonté de la puissance de
ces chauffages.
MM. Blanquier (membre du jury), Ricada, Durand-Vaillant
(membre du jury), Malhian, avec leurs séries d'appareils en
fonte, cuivre et acier, donnaient un ensemble satisfaisant de
bonnes constructions.
Les maisons Glinard,Dedieu,Grodet, Meslier, HodamkHallay,
Zehern avaient des appareils très soignés. ,
M. Maillard exposait des chauffages au pétrole pouvant rendre
des services dans les petites constructions. '
Plusieurs fabricants exposaient de très beaux échantillons de
588 NOTES ET MÉMOIRES.
claies, de plusieurs systèmes ainsi que des paillassons et paniers
d'Orchidées.
La maison Henry Lebeuf avait un choix très grand et d'une
fabrication soignée.
Les produits de M. Anfroy fils étaient aussi très remarqués.
MM. Marchai, Dorléans, Plançon, Siry, Sève et G'% Gachon
avaient aussi une très belle exposition.
M. Philippon avait un kiosque en treillage d'un fort .bon goût.
Avant de clore ce compte rendu, un dernier mot s'impose.
L'emplacement si joli, du Jardin des Tuileries, était un peu res-
treint cette année et donnait un aspect un peu confus. Les allées
de circulation, trop entrecoupées entre elles et pas assez directes,
rendaient difficiles aux visiteurs leurs recherches dans les
diverses parties de cette industrie.
En raison du nombre toujours croissant des exposants, nous
espérons que la Commission d'organisation nous viendra en aide
pour agrandir un peu ce cercle.
NOTES ET MEMOIRES
Allocution prononcée par M. Vitry, vice-président de la
Société nationale d'Horticulture de France, sur la tombe
DE M. Cochet Scipion, horticulteur a Grisy-Suisnes, le
29 mai 1896 (1).
Messieurs,
Je viens, au nom de la Société nationale d'Horticulture de
France, devant cette assistance nombreuse, dont la présence
est plus éloquente que mes paroles, saluer la dépouille mortelle
de notre sympathique collègue Scipion Cochet ; je viens lui
apporter les regrets qu'éprouve, par sa perte, notre association
tout entière.
(1) Déposé le 11 juin 1896.
SUR LA MANIÈRE DE TRAITER LES CERISIERS. 589
Enlevé subitement à l'affection des siens, rien ne faisait présa-
ger une fin aqssi prompte. Hier encore, il était au milieu de
nous dans un congrès qui réunissait tous ceux qui ont souci du
développement de l'Horticulture française.
Travailleur infatigable, horticulteur distingué, homme d'nn
grand cœur, il comptait au nombre des horticulteurs émérites
qui sont l'honneur de notre Société.
Ai-je besoin de vous retracer ses travaux, sa vie?... Ils sont
tous connus de vous.
Ses nombreuses récompenses — surtout celles de l'Exposition
universelle de 1867 — ses distinctions honorifiques, les progrès
qu'il a fait réaliser dans la culture de la Rose, culture éminem-
ment nationale, l'établissement d'horticulture créé par ses an-
cêtres, auquel il a donné une si grande extension, le Journal
des Roses, qu'il a fondé en 1877, sont une preuve de sa passion
pour cette culture.
H faisait partie de notre Société depuis 1853, et était membre
honoraire depuis 1879. H ne rencontra parmi nous que des ami-
tiés; je pourrais ajouter, qu'il honorait notre Société. Son sou-
venir sera toujours vivace dans notre cœur ; son nom sera ins-
crit sur le livre d'or de notre Société, à la suite des horticulteurs
les plus distingués dont nous déplorons la perte.
Que sa famille, qui perpétuera son nom, reçoive ici nos plus
vifs sentiments de sympathie et de gratitude.
Cochet Scipion, au nom de la Société nationale d'Horticulture
de France, au nom de tes amis, au nom de tes confrères^ qui
ont pu, mieux que personne, apprécier tes qualités, je te salue,
repose en paix.
Note sur la manière de traiter les Cerisiers
EN espalier,
par M. Marché (1).
l\ existe, dans le jardin dont la direction m'est confiée, un
mur de 60 mètres de long, entièrement garni seulement avec
(1) Déposé le 28 mai 1896.
590 RAPPORTS.
8 pieds de Cerisiers, de dix à douze ans de plantation, disposés
en palmette éventail. Plusieurs de ces palmettes atteignent un
développement de ^2 k ii mètres de longueur, le mur n'ayant
environ que 2™, 50 de hauteur.
Ces Cerisiers sont en cinq variétés : Anglaise^ Montmorency^
Reine Bortense, Belle Royale et Bigarreau Napoléon.
Chacun de ces arbres a 7 séries de branches; les branches
sous-mère sont placées de 28 à 29 centimètres l'une de l'autre
avec les coursonnes très rapprochées ; pour maintenir ainsi ces
coursonnes, j'opère par pincements répétés : le premier pince-
ment, en herbacé, est opéré au-dessus de 5 ou 6 feuilles, au
moment de la formation du noyau, qui a lieu du 25 avril au
l^"" mai.
Je fais le deuxième pincement du 25 mai au l*'" juin, en le
rétrogradant sur la 3* ou 4* feuille du premier pincement. Un
troisième pincement est souvent effectué en juillet. J'éclate
alors, sur le pincement précédent, la dernière pousse; de cette
façon je refoule la sève à la base, et j'obtiens une quantité de
bouquets de mai, et mes coursonnes restent garnies très près de
la branche-mère.
Grâce à ces trois opérations successives, il arrive que j'ai très
peu de chose à faire sur mes arbres à l'époque de la taille, ce
qui évite les coupes répétées d'où résulte la gomme, c'est-à-dire
la perte des coursonnes.
RAPPORTS
Sur les Pots dits « en engrais » de M. Chéron (1),
par MM. Gennari, Lavoivre et Wtriot.
A la séance du comité des industries horticoles du 26 mars
dernier, une commission a été nommée pour examiner les pots
(1) Déposé le 28 mai 1896.
su H LES POTS DITS <c EN ENGRAIS » DE M. CUÉRON. 591
de M. Ghéron, commission composée de M. Gennari, Lavoivre
et Wiriot.
Ces pots dits « en engrais » et contenant, d'après M. Ghéron,
17 p. 100 d'acide phosphorique, ayant été remis à d'aulres
comités, nous laisserons au comité scientifique le soin de les
examiner sous le rapport de leur composition et de Tassimi-
labilité du phosphate à cet état, et au comité de floriculture
celui d'étudier leurs qualités au point de vue de la végétation
des plantes.
Nous retiendrons seulement Texamen de leurs qualités en
tant que poteries.
Ge n'est pas la première fois que des pots contenant des
engrais ont été présentés à la Société : en 1876, notamment, des
pots nutritifs, dans la composition desquels entrait de la bouse
de vache, ont été présentés par M. Kœnig et Foltzer (1), et il en
existe des échantillons dans les collections de la Société : ces
pots ne paraissent pas avoir été longtemps employés; mais ils
avaient du reste, sur ceux qu'on présente maintenant, cette diffé-
rence qu'ils n'étaient pas cuits, ce qui permettait l'emploi
d'engrais plus assimilables, mais qui, par contre, donnait des pots
trop fragiles pour un emploi courant.
Les pots de M. Ghéron sont presque blancs, la terre en est
très poreuse, peut-être trop pour certaines cultures à cause des
arrosages très fréquents qu'on serait obligé de faire et aussi à
cause des mousses qui s'y attachent plus vite que sur les autres.
Ils sont de formes très variées pour s'accommoder au genre de
culture exigé par chaque espèce de plantes; ils sont solides,
mais nous n'avons pu étudier leur résistance aux agents atmos-
phériques pour l'étude de laquelle il faudrait leur laisser passer
au moins un hiver aux intempéries.
Nous pensons que ces poteries, si la plus grande activité de
végétation annoncé par M. Ghéron est sanctionnée par la pra-
tique et peut compenser l'excédent de prix occasionné par l'in-
troduction du phosphate dans la pâte, pourront rendre de bons
services à l'Horticulture et faciliter le travail aux jardiniers qui
(Il Voir note de ^\. Cli. Joly, Journal de la Sociélé, 1877, p. 172,
59^ REVUE DES PUBLICATIONS.
ont hâte de voir croître leurs plantes au plus vite, surtout
aujourd'hui que le proverbe « time ismoney » est de plus en
plus vrai.
Le jury de la dernière exposition ayant accordé une médaille
d'argent à M. Chéron pour ses produits, nous ne pouvons présen-
tement demander une nouvelle récompense, mais nous deman-
dons au moins l'insertion du présent rapport au Journal de la
Société.
REVUE
DES PUBLICATIONS FRANÇAISES 8: ÉTRANGÈRES
f. Pubiicâtions françaises,
par M. D. Bois.
Comptes rendus de l'Académie des sciences, 26 mai 4896.
Etude physiologique des Cyclamens de Perse. Note de MM. Alex.
Hébert et G. Truffant, p. 1212. — Les Cyclamens font partie de^
nos plus belles plantes d'ornement; ils sont recherchés spéciale-
ment pour l'éclat de leurs Ûeurs, et c'est à la production intensive
de ces dernières que vise l'horticulteur.
L'un des auteurs de la note ayant réussi à modifier très heureu-
sement la culture des Azalées par l'emploi de matières fertili-
santes, il était naturel d'espérer qu'on obtiendrait de même une
floraison abondante des Cyclamens, en opérant dans des sols
plus riches et avec des engrais plus abondants qu'on ne le fait
d'ordinaire.
Dans cet ordre d'idées, MM. Hébert et Truffant ont effectué
des essais, en employant comme sol un mélange contenant un
tiers de terreau de couches et deux tiers d'un compost phosphaté
très fertile ; en outre, pendant leur période végétative, les Cycla-
mens cultivés dans ce milieu recevaient, une fois par semaine,
de l'engrais humain dilué.
Les engrais ont provoqué une augmentation considérable du
PUBLICATIONS FRANÇAISES. 593
poids de matière végétale élaborée ; les plantes obtenues avaient
un poids presque double de celui des plantes ordinaires.
Les auteurs ont recherché si ce résultat correspondait à une
différence de composition chimique des végétaux en expérience.
Il ressort des tableaux donnant le dosage des principaux élé-
ments et de composition centésimale d'une plante, qu'il n'existe
pas de différences essentielles dans la composition des différents
organes, ni dans la quantité relative des divers éléments. Dans
les deux cas, les Cyclamenssont remarquables par leur pauvreté
extrême en acide phosphorique et par leur abondance relative
en soude.
Mais, si les engrais ont produit sur ces plantes leur effet ordi-
naire d'augmentation du poids de matière végétale élaborée, on
remarque que cet accroissement porte uniquement sur les feuilles,
et que le poids et le nombre des fleurs se trouvent diminués
proportionnellement.
En résumé, disent les auteurs, on voit que les méthodes habi-
tuellement employées dans la grande culture ne conviennent
pas toujours quand il s'agit de la production des fleurs. Si la
distribution des matières fertilisantes détermine bien toujours
une production abondante de matière végétale, cette production
porte, dans le cas étudié par eux, sur les feuilles et non sur les
fleurs, et, par suite, est contraire aux intérêts de l'horticulteur.
Revue générale de botanique, n°' du 15 avril et du 15 mai 1896.
Action de la lumière et de quelqut^s agents extérieurs sur le
dégagement des odeurs, par M. Eugène Mesnard. — Conclusions
des recherches faites par M. E. Mesnard, dans les laboratoires
de la Sorbonne, sous la direction de M. Gaston Bonnier :
1° C'est la lumière et non l'oxygène, comme on le croit com-
munément, qui est la principale cause de la transformation et de
la destruction des substances odorantes; mais ces deux agents
semblent, dans beaucoup de circonstances, combiner leurs
efforts de façon à produire une action maximum.
2° L'action de l'oxygène est lente, régulière et elle donne par-
fois, à notre sens olfactif, l'illusion d'une augmentation de la
puissance adorante des parfums.
594 REVUE DES PUBLICATIONS.
La lumière agit avec plus de rapidité, et il est plus rare de
constater qu'elle puisse produire une augmentation passagère
de l'intensité des odeurs.
3" L'action de la lumière se fait sentir de deux manières diffé-
rentes : d'une pari, elle agit comme puissance chimique capable
de fournir l'énergie à toutes les transformations par lesquelles
passent les produits odorants, depuis leur élaboration jusqu'à
leur résinification totale; d'autre part, elle exerce une action
mécanique qui joue un rôle important dans la biologie des
plantes et permet d'expliquer, en somme, le mode de dégage-
ment périodique du parfum des fleurs.
4° L'intensité du parfum dégagé par une plante, dépend de
l'état d'équilibre qui s'établit, à toute heure de la journée, entre
la pression de l'eau dans les cellules, qui tend à rejeter au
dehors les huiles essentielles contenues dans l'épiderme, et
l'action de la lumière qui combat cette turgescence.
5° La lumière et la force osmotique qui règlent la turgescence
des cellules, sont deux forces de grandeur variable et de sens
contraire; de même qu'un simple arrosage suffit à augmenter
la turgescence des cellules, de même l'interposition d'un simple
écran de verre, l'arrivée d'un nuage ou d'un temps couvert et
pluvieux, suffisent à atténuer considérablement l'effet produit
par la lumière ; dans les deux cas, l'intensité du parfum aug-
mente.
Si la plante est exposée à la lumière diffuse, la turgescence
des cellules peut se localiser et elle se produit, par exemple,
plus vite et d'une manière plus complète, dans une partie
abritée par un écran de verre ou par un écran opaque; si la
plante est exposée à la lumière solaire directe, la turgescence
complète ne se produit nulle part.
ô'^ En réalité, c'est l'irritabilité du protoplasma qui est la
cause primordiale de la variation d'intensité du parfum des
fleurs, et l'expérience prouve qu'une insolation subite (Tubé-
reuse), ou le simple contact (Basilic), suffisent à provoquer cette
irritation et à déterminer, par suite, une variation notable dans
l'état d'équilibre de la plante et une augmentation presque
subite de l'intensité du parfum.
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 595
7° Les alternances régulières du jour et de la nuit détermi-
nent des valeurs maxima et minima de l'intensité des parfums,
modifiées souvent, il est vrai, par l'inconstance du temps, mais
qui constituent néanmoins une véritable périodicité dans le
dégagement des odeurs. 11 existe des plantes plus sensibles que
d'autres, certaines Orchidées, par exemple, chez lesquelles cette
périodicité se produirait d'une façon beaucoup plus marquée.
8° Par suite de l'opposition continuelle qui s'établit, dans les
cellules, entre la lumière et la force osmotique, on conçoit, sans
peine, qu'il est nécessaire que, dans tous les cas, ces deux forces
se modifient dans la même proportion. Or, dans les régions
méditerranéennes, en Algérie et en Tunisie, par exemple, où la
sécheresse est relativement grande, il n'est pas douteux que
l'excès de lumière ne devienne nuisible.
1. Publications étrangères
par M. P. Hariot.
Revue de l'Horticulture belge et étrangère. — Les phéno-
mènes de duplication sont toujours le résultat de transforma-
tions opérées dans quelques parties de la fleur; ils sont du
domaine des monstruosités. Il est plus rare, croyons-nous, de
les voir apparaître sous une influence parasitaire et pathologi-
que. C'est cependant ce qui est arrivé à un Cnttleya labiata
autumnalis, dont une fleur présentait une véritable duplicature
due à la fréquence d'un insecte bien connu des cultivateurs
d'Orchidées, VIsosoma Caftleyœ.
Les Palmariums vont bientôt s'enrichir d'une nouveauté, le
Juania australis^ Palmier des plus rares encore, qui pendant
longtemps ne fût connu que par quelques fragments dispersés
dans les herbiers. C'est le Chanta des îles Juan Fernandez, abso-
lument spécial à ce petit coin du globe et qui vient dêtre
introduit de graine. Le Juania constituera certainement un petit
arbuste d'ornement, grâce à son feuillage qui rappelle celui des
Ceroxylon. Dans la région où il croît, le thermomètre descend
souvent au-dessous ^de zéro, [aussi peut-on déjà le considérer
ri96 REVUE DES PUBLICATIONS.
comme rustique dans le domaine de l'Oranger et dans la France
maritime.
Les croisements entre Orchidées donnent souvent naissance à
des produits fort dissemblables. On en connaît déjà de nombreux
exemples dans le genre Cypripedium. M. Pynaert en signale
un cas nouveau avec le Cypripedium. garidavense, qui a la même
origine que le C. Alice, puisque tous deux sont issus des C. Stonei
et Spicerianum.
Journal des Orchidées. — Le Cypripedium insigne est une
des Orchidées les plus populaires. Depuis l'introduction du tj^pe
en 1819, de nombreuses variétés en ont été signalées. Les plus
belles sont sans contredit les C. i. Chantini et Maulei. Depuis
quelques années les formes à fleurs claires teintées de jaune ont
fait leur apparition, avec les C citratum et Luciani, très voisines
l'une de l'autre; Lindeniœ et Dallemagnei, qui se rapprochent
également beaucoup; Madouxiœ, Sanderae, Margaritce^ Moorte-
beekiense. Dans les formes à coloris pâle, il faudrait encore
signaler le C. immaculatum, qui ne présente aucune tache.
Le sphagnum peut-il être récolté indifféremment à toute
époque de l'année? Il résulte d'observations nombreuses, que la
récolte du sphagnum doit se faire au printemps. A cette sais (m,
ses tiges sont courtes et compactes, d'un vert clair mêlé de vert
très pâle; il continue à croître à la surface des pots et il garde sa
coloration jusqu'à la fin de l'automne.
Lindenia. — A noter un excellent article de M. Cogniaux sur
le Cattleya maxima^ son origine, ses caractères botaniques, la
distinction de ses variétés. D'utiles indications pour la classifica-
tion des variétés sont tirées de la longueur des pseudo-bulbes, des
pédoncules du nombre des fleurs. Les pseudo bulbes sont courts,
les pédoncules peu allongés et pauciflores dans les variétés
Alba,Aphlebia, Backousei, Marckeltiana et Malouana; les mêmes
organes sont allongés et les fleurs nombreuses dans les Hrubyana,
gigantea et ftoribunda. Au point de vue botanique, il fait partie des
Cattleyœ labiatœ à labelle entier et à pseudo-bulbes portant une
seule feuille. Le même recueil figure encore le Gongora porten-
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 597
losa rosea, le Cattleya Maniinil, qui tient des C. Dowiana et
Bowringiana, ses parents, et surtout du second.
Wiener illustrirte Garten-Zeitung. — M. Beck, directeur du
Jardin botanique de Vienne, fait connaître un nouveau croise-
ment des Cypripedium Spicerianum et Harrisianum, auquel il
donne le nom de C.palatiniun, après avoir indiqué les caractères
qui le distinguent des produits de même origine, les C. Sava-
geanum^ Pitcherianum et Adonis.
Gartenflora. — Le recueil allemand signale une variété à
grandes fleurs du joli Primula flojibunda, sous le nom de gran-
diflora. On sait que le P. florihunda, originaire de l'Inde, appar-
tient à une même section que le Primula verlicillata^ également
à fleurs jaunes et encore plus ornemental. 11 insiste également
sur les caractères qui doivent faire passer le Ceratozamia Kat-
zeriana dans le genre Zamia.
Kew Bulletin. — MM. Baker et Hemsley continuent à décrire
les plantes nouvelles de l'herbier de Kew et en signalent, dans
les deux dernières décades consacrées surtout à des végétaux
de Bornéo et des Gélèbes, quelques-unes dont l'introduction se-
rait à désirer. On y trouve des Bégonias, des Clématites, des
Strobilanthes, des Podocarpus et bon nombre de Fougères. A
joindre, une décade de nouvelles Orchidées de Bornéo, de la
Nouvelle-Guinée, des Fidji, du Brésil et du Mexique, décrites par
M. Rolfe. Quelques-unes sont déjà importées : Restrepia san-
guinea, Dendrobium quadrilobum^ Epidendrum atrorubens^ Ma-
codes Sanderimia, et le curieux Lanium subulatum. .
Sir Trevor Lawrence a rencontré des pseudo-bulbes de Dendro-
bium attaqués par une larve. Il est probable qu'on a afl'aire au
Diaxenes Dendrobii; l'autre espèce du genre, le D. Taylovi^
attaque les Phalœnopsis.
The Garden. — Le goût du jour est de sacrifier aux Orchidées,
aussi toutes les publications horticoles sont-elles prodigues de
renseignements à leur égard. Au Garden, il nous faut choisir
598 REVUE DES PUBLICATIONS.
parmi les pages qui leur sont consacrées : les unes rappellent le
Cattleya Walkeriana, espèce brésilienne introduite vers 1840 et
qui a reçu encore de Lindley, le nom de Cattleya hulbosa;
d'autres .ont trait à VOdontogldssum citrosmum^ si remarquable
par l'odeur de citron qu'il répand et dont les cultures euro-
péennes ont été enrichies, importé du Guatemala et du sud du
Mexique, en 1840, ou bien encore au Cattleya Lawrenceana, de
la Guyane anglaise, réintroduit en i884. Peu de Cattleya
peuvent lutter avec cette espèce, qui est certainement une des
plus jolies et des plus distinctes.
D'autres articles visent des genres tout entiers, en signalant
leurs espèces les plus recommandables. De ces genres quelques-
uns sont bien connus et la plupart de leurs représentants par-
tout cultivés. Ce sont, par exemple, les Oncidium et les Colax.
Les premiers sont loin d'être tous cultivés, car on n'en connaît
pas moins de deux cent cinquante espèces botaniques réparties
dans l'Amérique tropicale, depuis le Brésil et la Bolivie jusqu'aux
Antilles et au Mexique. Il en est quelques-uns qu'on doit ren-
contrer partout où Ton trouve des Orchidées: Oncidium Papiiio,
bien vieille espèce et toujours belle, introduit de la Trinité en
1823; Oncidium sar codes ^ du Brésil, 1848; 0. cucullalum,
espèce très polymorphe dont l'une des formes nuhigenum croît
jusqu'à 14.000 pieds d'élévation dans les Andes du Pérou et de
la Nouvelle-Grenade; 0. Marshallianum, du Brésil d'où il a été
importé en 1866; 0. Jonesianum^ apporté en 1883 du Paraguay
et qui s'est rapidement répandu; 0. concolor, des environs de
Rio, 4837, et 0. ampiiatum^ de l'Amérique centrale, où il a
été récolté vers 183^.
Quant aux Colax, ils sont loin d'être aussi nombreux en
espèces puisqu'on n'en compte guère que vingt-cinq. Doit-on
maintenir le genre Colax? il y a tendance actuellement à le
faire rentrer tout simplement dans les Ly caste, La seule espèce
cultivée est le C. jugosus qui par la forme de ses fleurs semble
s'éloigner non seulement des Lycaste, mais encore de toutes les
autres Orchidées. On le rencontre dans les régions chaudes du
Brésil et sa culture s'accommode de celle des Cattleya.
Les Bollea, ne sont également pour la plupart des Orchido-
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 599
philes que les représentants d'une section du genre Zygopetalum.
Croissant en touffes feuillées, ils manquent presque entièrement
de pseudo-bulbes, et leurs fleurs se développent sur des scapes
dressés ou horizontaux. On cultive principalement les : Bollea
cœlestis à labelle violet maculé de blanc, introduit de Colombie
en 1878; B. Lalindei, très voisin du précédent, mais à labelle
jaune orangé ; il est, comme le suivant, originaire de la Nouvelle-
Grenade; B. Patini à labelle jaune; B, Lawrenceana^ de
Colombie, dont le labelle d'un riche pourpre foncé est marginé
de blanc et maculé de jaune; B. Schrœderiana^ tout à fait dis-
tinct et nouvtau. Les fleurs sont de grande dimension, à divi-
sions incurvées et presque blanches avec une légère teinte
pourprée à peine appréciable; le labelle est voilé de pourpre.
Des Cochlioda, on ne cultive guère que le C. Noezliana, qui n'a
été que tout récemment introduit du Pérou. Les espèces de ce
genre ont été quelquefois comprises dans le genre Mesospini-
dium, qui est en effet très voisin, mais doit cependant en être sé-
paré et présente d'étroites affinités avec les Odontoglossum.
Les plantes à oignons tiennent une large place dans les co>
lonnes du Garden. On sait combien, en Angleterre, on apprécie
les Narcisses, tandis qu'en France ces jolies plantes sont à peine
connues. « Le passé, le présent et l'avenir du Narcisse », tel est
le titre d'une causerie de M. F. W. Burbidge à « la Daff'odil
Conférence ». Tous les poètes l'ont chanté, depuis Homère et
Sophocle, jusqu'au Tennyson, le poète-lauréaL Les hypogées
égyptiennes ont gardé pendant plus de 3000 années des fleurs
de Narcissus Tazetta. C'est d'ailleurs cette dernière espèce qui
est le Narcisse des Poètes et non le Narcissus poeticus : c'est
du moins ce qui ressort des recherches les plus récentes. Actuel-
lement le Narcisse, avec ses nombreuses espèces et variétés, est
abondamment cultivé en Angleterre; aux îles Scilly, il est
l'objet d'un trafic considérable qui se chiffre annuellement par
plusieurs centaines de tonnes. Les soins que devra prendre
l'industrie future, devront, avant tout, consister dans une sélec
tion plus sévère des formes culturales.
De vingt ou trente espèces admises par les botanistes, il n'en
est guère que cinq qui soient fréquemment cultivées. Ce sont :
600 REVUE DES PUBLICATIONS.
le Daffodil ou Narcissus 'pseudo-Narcissus^ d'Europe; le i\ar-
cissus poeiicus^ également européen; le ^V. Tazetta d'Europe et
d'Asie; la Jonquille, Narcissus Jonqu'dla, de l'Europe méridio-
nale, et le N, Iriandrus, \e Angels Tears des cultivateurs anglais,
de la même région. Les trois premiers ont donné naissance à de
nombreuses formes ou races et à des hybrides.
Les hybridateurs ont eu pour objectif, dans le genre Narcissus j
comme dans tous les autres : d'améliorer les variétés déjà exis-
tantes ; d'augmenter nos connaissances relatives aux phéno-
mènes de l'hybridation; de vérifier et de corriger, par l'expéri-
mentation, les données antérieurement acquises et quelquefois
restées douteuses. C'est ainsi qu'il a été reconnu que les A^. in-
comparabilis et odorus étaient réellement des hybrides, prove-
nant le premier du croisement des N. pseudo- Narcissus et poe-
ticus, le second des A^. pseudo- Narcissus et Jonquilla. L'expé-
rience directe a également appris que le N. muticus, fécondé
par le N. poeticus, donnait une plante analogue au N. Bernardi
des Pyrénées; que le N. major et le N. Jonquilla croisés pro-
duisaient une forme du N. odorus; que le N. biflorus était
intermédiaire entre les TV. poeticus et Tazetta^ qui lui ont donné
naissance. On pourrait encore citer d'autres exemples tout aussi
intéressants. Le plus récent est celui du N. Johnstoiii, plante
portugaise, qui est le produit d'un croisement entre les N. trian-
drus et pseudo -Narcissus.
Il est intéressant de signaler qu'en faisant intervenir des
formes à fleurs blanc-pur du N . pseudo-Narcissus, dans le croise-
ment avec le N. poeticus, on obtient non seulement de N. incom-
parahilis à fleurs blanches, mais aussi des spécimens à fleurs
entièrement jaunes. Quant à la stérilité des hybrides de Nar-
cisses, elle n'est pas toujours absolue, tant s'en faut, et dans
bien des cas le croisement a produit des graines parfaitement
conformées.
Ce sont encore des plantes à oignons que les Perce-Neige, les
GalanthuSf dont le type indigène est capable de fournir des
sous-bois délicieux comme ceux que figure le Garden. L'impres-
sion que produisent ces tapis immaculés est, pour employer l'ex-
pression anglaise « of Chaste beauty >).
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 601
On peut encore noter V Amaryllis Belladona, aux longues
hampes, qui se naturalise avec la plus grande facilité dans les
jardins de la Californie; VOrnithogalum arabicum ou Lis de
Bethléem, qui croît abondamment à l'état spontané dans le
midi de la France et dont les inflorescences composées de larges
Ûeurs blanc jaunâtre ne manquent pas d'élégance. Au même
groupe on peut rapporter VOrnithogalum thijrsoides, du Cap,
depuis très longtemps introduit, puisqu'on le cultivait dès
l'année 1605. Cette plante est intéressante encore par ce fait que
le type étant à fleurs blanches a produit des formes à fleurs
jaune pâle et jaune d'or.
Le jardin de M. Leitchlin, à Baden-Baden, est une source
inépuisable de plantes nouvelles. 11 convient d'y signaler, l'Iris
Aspasia, de la section de l'/m reticidata, à fleurs très larges,
de coloris tirant sur le violet; Iris reticulata, à fleur blanc pur,
du Kurdistan ; Galanthus caucasiens grandis^ une des plus belles
plantes du genre; Fritillaria latifolia nobilis, de culture fa-
cile, etc. C'est encore de Baden-Baden que provient une char-
mante petite plante alpine, VAy^drosace lanuginosa^ Leitchlini,
qui doit être considéré comme une forme remarquable par la
largeur de ses fleurs et l'intensité de son coloris.
Le Chrysanthème est devenu, depuis quelquesannées, la fleur
d'hiver à la mode. Au jardin d'hiver, dans les appartements, on
le rencontre partout. Comme fleurs coupées c'est encore le
Chrysanthème qui rend les plus précieux services pour la déco-
ration. Aussi n'est-il pas inutile d'indiquer quelles sont les meil-
leures variétés à cultiver dans ce dernier but. Pour le mois d'oc-
tobre, on tirera un excellent parti des : Roi des Précoces, Comtesse
Foucher de Careil, Madame Louise Leroy, M. Backmann; en
novembre, on pourra utiliser : Source d'or, Mademoiselle La-
croix, Arsène Clibran, Viviand Morel; en décembre, on em-
ploiera : L. Canning, Golden Gem^ Lincoln, etc. D'ailleurs le
choix à opérer parmi ces jolies plantes ne saurait être imposé
d'avance, tous les goûts étant dans la nature.
Les Davallia comptent parmi les Fougères les plus gracieuses,
celles qui sont le plus susceptible d'imprimer un caractère
ornemental. Nombreuses sont les espèces; mais parmi elles, nous
39
602 REVUE DES PUBLICATIONS.
pouvons en recommander quelques-unes, telle que : B. cana-
riensis, qui s'avance jusqu'en Portugal; D. tenuifolia, Mooreana,
fœniculacea, margïnata, retusa^ elegans, Mariesi^ etc.
Les Noyers sont, avant tout, des arbres doués de qualités orne-
mentales. Je ne veux pas parler du Noyer d'Europe, qui cepen-
dant ne manque pas d'un certain cachet, mais des espèces amé-
ricaines telles que : \QJuglansnigra, qui a produit, par croisement
avec le Noyer commun, le Juglans Vilmoriniana; le /. cinerea,
très voisin du précédent; les J. californica et rupestris. Le Japon
peut fournir aux plantations les J. Sieboldiana et cordiformïs ; le
premier a reçu également, en raison de la forme de ses feuilles,
le nom de J, ailantifolia.
Les dendrologues, qui se plaignent — et ont souvent raison
en cela - — du déboisement des forêts, ne pourront que féliciter
le commissaire de l'Afrique centrale anglaise, M. Johnston, d'un
de ses premiers actes administratifs. Ce haut fonctionnaire a
déclaré propriété de la couronne les grandes forêts de Cèdres du
mont Mlarye. Quel que soit le but auquel il ait obéi, on ne peut
que le louer.
Signalons, pour finir, quelques bonnes plantes qu'on devrait
cultiver plus qu'on ne le fait : tout d'abord VHeuchora sanguinea,
admirable Saxifragée américaine au coloris fulgurant; le Lepto-
syne marilima^ jolie Composée à fleurs jaunes, à feuilles fine-
ment découpées, originaire de Californie; les Tricyrtis hirta et
nigra, curieuses Liliacées japonaises, qu'on ne rencontre guère
en dehors des jardins botaniques.
Gardeners' Chronicle. — Peu de plantes nouvelles ou peu
connues. Deux Orchidées seulement sont dans ce cas. Ce sont
les Cœlogyne Rumphii Lindl. et uniflora Lindl. A propos de la
première de ces espèces, qui a été retrouvée, après avoir été
perdue pendant longtemps, il faut faire remarquer que la des-
cription en avait été faite par Lindley, d'après un dessin et les
indications de Kumphius. Des échantillons en existaient dans
l'herbier de Buitenzorg, et c'est [seulement cette année qu'un
collecteur anglais, M. Pereira, vient^de la^découvrir à Sumbava.
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES 003
Par l'ensemble de ses caractères, elle se rapproche des Cœlogyne
speciosa et Micholitziana.
Quant au Cœlogijne uniflora, c'est une fort jolie plante à
fleurs couleur primevère, tachées de jaune orangé, et rappelant
celles du C. fimbriata. Elle n'est pas seulement intéressante au
point de vue horticole, mais encore pour les botanistes. Lindley
l'avait d'abord décrite sous le nom de Cœlogyne; plus tard, il en
fît un Panisea, basant ce nouveau genre sur la forme spéciale du
labelle. M. Krânzlin s'est assuré que le labelle ne présentait rien
de caractéristique et qu'il fallait, pour cette plante, en revenir à
la première dénomination. Il est probable que les auîres espèces
du genre Panisea devront subir le même sort. Quant au lieu de
croissance du Cœlogyne unifiora, il n'est pas positivement
connu.
D'où sortent les Cinéraires des jardins? La question ne paraît
pas encore avoir été résolue. Aussi est-il intéressant de recher-
cher quelles sont leurs affinités avec les espèces voisines. De ces
espèces, la plus rapprocliée par ses caractères est le Senecio
multiflorus D C, qui a encore reçu les noms de Cineraria mul-
tïflora, Senecio Webbii, Doronicum Webbii et Bourgœi. C'est
une plante de la région montagneuse de laGrande-Canarie, d'où
elle a été réintroduite. Les jeunes plantes sont remarquables par
l'épaisseur de leurs tiges, surtout si on les compare avec des Ciné-
raires de même condition et de même âge. Les fleurs sont lilas
avec le centre foncé. Les bractées involucrales sont parsemées
de poils qui n'ex.istent pas sur les espèces voisines cultivées, Des
processus piliformes se rencontrent également sur les achaines
dans certains individus.
Le Gardeners' Chronicle signale un certain nombre d'arbustes
intéressants : Nuttalia cerasiformis, qui ne manque pas d'une
certaine élégance ; Berberis buxifolia ou dulcis, charmante Ber-
béridée du Chili et de la Terre de Feu, qui se couvre d'une multi-
tude de fleurs jaune foncé, auxquelles succèdent des baies
arrondies recouvertes d'une pruine glauque; Rhododendron Las-
combei, appartenant à une section caractérisée par son inflores-
cence lâche et peu fournie, ses grandes fleurs plus développées
que dans ies Rhododendron arboreum et cataïubiense et qui
604 REVUE DES PUBLICATIONS.
comprend les Rh. Aucklandi, Thomsoni, ainsi que quelques autres
espèces. L'hybridation des Rh. Thomsoni et Fortunei a produit
le Rh. Lascombei, remarquable par ses grandes fleurs roses avec
des taches de couleur cannelle. Il faut encore noter une char-
mante variété du Prunus pseudo-Cerasus, importée du Japon,
à fleurs semi-doubles, blanches, nuancées de vert, à centre rose
pâle, et VUlinus alaia qui, lui, n'est pasune nouveauté, car onle
connaît en Europe depuis 1820. L'Ubnus alata ou Whahoo est
remarquable par les longues ailes subéreuses qui courent le long
de ses rameaux et donnent à l'ensemble du végétal un aspect des
plus étranges. C'est un arbre qui paraît confiné au sud des
États-Unis, dans la vallée du Mississipi.
Les Catalpa tiennent le premier rang parmi les arbres d'orne-
ment. Des sept espèces connues, deux sont chinoises, deux ori-
ginaires de l'Amérique du Nord et les autres des Antilles. Les
espèces américaines sont celles que l'on plante le plus fréquem-
ment; l'une d'entre elles, le C. bignonioides, a été introduite
en 1726. L'autre, le C. speciosa^ confondue longtemps avec le
C, bignonioides, n'a été importée que récemment. Des deux
espèces asiatique, C. Kœmpferi et Bungei, la seconde est rare-
ment cultivée, et l'on rencontre souvent sous son nom des formes
C. Rœmpferi ou bignonioides. On a croisé les C. speciosa et de
Kœmpferi et donné naissance à une fort belle plante dont les
fleurs forment d'énormes panicules : c'est le Catalpa J . C. Teas,
du nom de Toblenteur.
Garden and Forest. — Le recueil américain a signalé quel-
ques plantes nouvelles: Lavatera insularis, du Mexique, sur les
îlots des Goronados; les fleurs sont jaunâtres veinées et rayées
de pourpre; Thrinax microcarpa, Palmier originaire de la Flo-
ride, rapporté par Gurtis au Thrinax argentea, mais qui est
certainement nouveau et bien caractérisé par la petitesse de
ses fruits; Mose Mistress Pierpont Morgan, qui paraît être un
lusus du Thé Madame Gusin; les feuilles sont plus larges que
celles de cette dernière variété; quant aux fleurs, elles sont
rouge cerise, teintées de jaune citron à la base des pétales.
Les Palmiers communiquent à la végétation forestière du sud
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 605
des États-Unis une marque spéciale, sans laquelle elle aurait
beaucoup de' traits de ressemblance avec la flore habituelle de
l'hémisphère nord. Le plus connu de ces Palmiers est le Sabal
Palmetlo, des États du Sud-est, dont la présence dans cette
région constitue un fait intéressant de géographie botanique,
car c'est le Palmier arborescent qui s'avance le plus loin au Nord;
le Sabal mexicana, du Texas, est également arborescent; il en
est de même du Washingtonia du sud de la Californie, dont les
premiers missionnaires jésuites ont utilisé les qualités ornemen-
tales pour l'embellissement de leurs missions. L'Oreodoxa regia
se rencontre dans le sud de la Floride, dont il constitue un des
plus beaux ornements végétaux ; c'est encore en Floride qu'on
trouve le genre Pseudophœnix et des Thrinax, qui ne sont pas
.encore bien connus.
Eu égard à l'immensité du territoire qu'elle embrasse, il ne faut
pas trop s'étonner des surprises que réserve l'exploration
botanique des États-Unis. C'est ainsi que le Nymphœa tetra-
gona a été recueilli près d'une station de la ligne du Nord
Pacifique. On ne connaissait jusqu'alors celte Nymphéacée qu'en
Chine et en Sibérie.
Revue de l'horticulture belge et étrangère. — Le Tropœolum
pentaphyltum ou Capucine tubéreuse, est maintenant bien peu
connu; bien des jardiniers n'ont Jamais vu ses longs rameaux
couverts de fleurs rouges du plus charmant efl^et. M. Pynaert
rappelle, au sujet de cette plante, qu'on peut greffer les Capucines
délicates sur des tubercules d'espèces vigoureuses, telles que le
Tropœolum tuberosurn. On a pu obtenir des greffes des T. azureum,
brachyceras, pentaphyllum et trïcolor sur un j?eul tubercule.
Le Canarina campanulala est à peu près inconnu de nos jours.
C'est une Campanulacée — originaire des Canaries — à corolle
charnue, jaune purpurin, veiné de lignes foncées. On la rencon-
trait autrefois dans tous les jardins d'hiver et les serres tem-
pérées, où elle fleurit en hiver. Bien peu cultivées également les
Salicaires! Ce n'est pas la difficulté et les exigences culturales
qui en sont la cause, puisque l'une d'elles, le Lythrum Salicaria
croît partout au bord des eaux.
606 REVUE DES PUBLICATIONS.
Les Cupfiea se prêtent, on ne peut mieux, à rornementation
des massifs pendant Ja belle saison, aussi ne saurait-on les trop
recommander. Les uns sont ligneux comme les C. ignea, e?mnens,
strigulosa^ cordata ; d'autres, en plus grand nombre, sont her-
bacés, tels que les C. lanceolafa et miinata.
L'Illustration horticole. — Le Tecoma Smithii est une des
meilleures plantes grimpantes obtenues, ces dernières années,
en croisant le T. capensis avec le T. velutina. C'est, comme
plante de serre froide une des meilleures acquisitions de date
récente. Un fait intéressant, c'est que les graines reproduisent
exactement la plante qui, en Australie, fleurit neuf mois de
l'année, tandis qu'en Europe elle est automnale.
La vitalité des graines nous réserve encore bien des surprises.
Qui se douterait que des graines de Coleus, oubliées au fond
d'un tiroir_, ont parfaitement levé après six années et donné
naissance à plusieurs variétés !
Journal des Orchidées. — Les semeurs se sont surtout
attachés à croiser des espèces différentes, dans le but de pro-
duire des fleurs aussi distinctes et originales que possible, il
serait bon, cependant^, de ne pas négliger la fécondation directe
d'une fleur par son propre pollen ou par celui d'une autre fleur
de la même espèce. En sachant choisir ses types, on pourrait
arriver à de très beaux résultats, par exemple obtenir des Odon-
toglossum brillamment maculés, des Cattlei/a blancs, pourprés,
marbrés, ou bien encore des plantes florifères et vigoureuses.
Un succédané du sphagnum — c'est une mousse d'un beau
vert glauque, abondante dans les bois siliceux, le Leucobryum
glaucum. On emploie avec avantage ses pelotes vert émeraude
pour surfacer les pots et les paniers des Vanda, Angrœcum,
Aerides, Phalœnopsis, etc.
Wiener illustriste Garten-Zeitung. — M. Beck von Man-
nagetta, décrit un hybride nouveau obtenu par M. Lesemann,
de Vienne, en croisant le Crinum Makoyanum avec VHippe-
astrum solandriflorum. Le Crinum Leseman7ii se rapproche de la
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 607
première de ces espèces par son coloris, et de la seconde par la
forme des divisions du périanlhe. Le même botaniste fait con-
naître également un nouveau Zamia, le Zamia insignis, de la
section Chigua D. G. et voisin des Z. Litideni, pi^asina et Van-
Houttei.
La Clematis Viticella a, donné, par croisement, naissance à un
certain nombre de plantes dont les plus connues sont : le Cl. Hen-
dersoni, auquel a participé le Cl. integrifolia; le Cl. francofur-
tensis, le Cl. Vilicella venosa, dans l'obtention duquel est entré le
CL florida, le Cl. Jackmanni, issu des Cl. Viticella Hendersoni
et lanuginosa.
Gartenflora, Le genre Malus a donné à l'ornementation des
plantes, comme le Malus spectabilis, que fait rechercher la grâce
de sa floraison ivernale et les Pommiers microcarpes si curieux
avec leurs petits fruits de taille et de coloris variés. On vient de
mettre au commerce une variété du Pommier ordinaire carac-
térisé par ses feuilles plus ou moins panachées de jaune : le
Pyrus Malus aurta.
Le Taurus de Gilicie est l'habitat de nombreuses plantes qu'il
y a tout intérêt à faire connaître et à introduire dans les cul-
tures de plantes alpines. On peut citer parmi elles : Arum Bios-
coridis spectabile, Colchicum cillcÀcum., Crocus zonatus, Stern-
bergia macraniha, Sedum Sempervivum, Anchonium helichrysi-
folium, Crucifère à laquelle les Turcs ont donné le nom de Kar
Simbyl ou Jacinthe des Neiges; Michauxia Tchihatckeiuii, Gam*
panulacée des plus ornementales; Macrotomia cephalotes, Borra-
ginée qui ne manque pas non pins de valeur décorative. On
pourra joindre deux jolies Liliacées, les Asphodeline Balansœ
eiisthmocajya.
608 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES.
PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES
DÉCRITES OU FIGURÉES
DANS LES PUBLICATIONS FRANÇAISES ET ÉTRANGÈRES.
1. Publications françaises,
par M. D. Bois.
Amorpha canescens Nutt. (famille des Légumineuses). Revue
Horticole^ 15 juin 1896, p. 280^ planche coloriée.
Arbrisseau rustique introduit en Angleterre, dès 1812, mais
cependant, actuellement presque inconnu dans les jardins de
l'Europe.
Bentinckia nicobarica Hort. Sander (famille des Palmiers).
Revue Horticole, l^"- juin 1896, p. 249, fig. 93.
Cette espèce nouvelle a été exposée à Paris, l'année dernière,
par M. Sander, horticulteur à Saint-Albans (Angleterre), qui
l'avait reçue des îles Nicobar, situées à l'extrémité de la mer des
Indes, dans les eaux de Tlndo- Chine. L'auteur de l'article con-
sacré h cette plante, M. Ed. André, dit n'avoir encore vu que de
jeunes exemplaires, qui rappellent le port d'un Kentia ou plutôt
de certains Geonoma. genre d'ailleurs assez voisin des Ben-
tinckia^ mais sa couleur vert pâle le distingue à première vue
ainsi que d'autres caractères qui s'affirmeront avec le temps.
Ses folioles sont inégalement découpées, soit qu'elles restent
légèrement soudées avant leur complet développement, soit
que leur nature même rende cette inégalité d'insertion frappante
en laissant entre elles des intervalles variés et caractéristiques
le long du rachis. Comme le Cocptier, le Lodoicea et plusieurs
Pandanus qui croissent à l'état spontané dans des conditions
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 609
climatériques analogues, le Bentinckia nicobarica, exige la serre
chaude humide.
Angraecum Fournierae Ed. André (famille des Orchidées).
Revue Horticole, \^' juin 1896, p. 236, planche coloriée.
Cette plante nouvelle a été reçue de Madagascar par M. Four-
nier chez qui elle a fleuri l'année dernière à La Cavalière, près
Marseille. Elle est dédiée à M"^' Louis Fournier. C'est une
petite espèce qui rappelle quelque peu les Angraecum citratum et
modestum, mais qui diff'ère de l'un et de l'autre par un certain
nombre de caractères. Voici d'ailleurs la description qu'en donne
M. Ed. André :
« Plante naine. Feuilles sessiles, distiques, équitantes comme
celles de certains Phalienopsis, relevées en lobe d'oreille, en
ellipse courte, obtuse (0",12 >< 0"',05), à sommet mucroné en
bec oblique, de consistance charnue, à surface luisante^ vert
olive suffusé de brun rouge avec bord plus foncé, plus pales et
rosées en dessus. Racines adventives nombreuses, blanches, très
longues. Inflorescences en grappes pendantes, grêles, longues
de 40 à 50 centimètres; rachis cylindrique, rose, portant des
fleurs blanches, alternes, distantes, accompagnées chacune à la
base, d'une fine bractée aiguë. Pédoncule ovarien étalé, violacé,
long de 20 à 25 millimètres. Lobes du périanthe étalés ou un
peu décurves, subégaux, ovales aigus, longs de 20 millimètres,
larges de 5 à 7; labelle oblong, acutiuscule, un peu contracté au
milieu; gynostème blanc. Cette gracieuse espèce est d'une cul-
ture facile en bonne serre chaude humide.
610 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES.
2. Publications étrangères,
par M. P. Hariot.
Cœlogynae unîflora Lindley. — C. uniflore — Orchidées. —
GardenersChronirAe, 1896, n° 487, p. 516.
Bulbes agrégés, fusiformes, sillonnés, chagrinés, luisants,
donnant naissance à deux feuilles; feuilles linéaires, ou lan-
céolées-linéaires, longues de 15 centimètres, larges de 5 à 8 mil-
limètres; scapes uniflores; pédoncule court, naissant entre deux
feuilles jeunes; bractée ovale, acuminée, écailleuse, carénée,
aiguë, plus longue que le pédoncule et l'ovaire marqué de six
ailes; sépales ovales, acuminés, larges de 1 centimètre et demi,
de teinte jaune pâle ainsi que les pétales qui sont de même lon-
gueur et plus étroits; labelle sensiblement égal, brièvement
onguiculé, à lobes latéraux oblongs, aigus, peu développés, le
moyen beaucoup plus grand, cunéiforme^ obovale, obtus, émar-
giné à la partie antérieure, de couleur jaune primevère et mar-
qué de trois taches orangées à la base ; gynostème occupant le
tiers du labelle.
La patrie de cette plante, depuis longtemps décrite par Lindley
d'abord comme Cœlogyne puis comme Panisea, est restée
inconnue.
Comanthosphace japonica Moore. — G. du Japon — Japon
(Labiées-Satureinées). Bot. Mag., t. 7463.
Petit sous-arbrisseau à rameaux tétragones et à inflorescence
plus ou moins blanc tomenteux ; feuilles pétiolées, ovales ou
ovales lancéolées, serrées; inflorescence formée de faux-verti-
celles niultiflores disposés en grappe raide, dressée, accompa-
gnée de bractées; bractées de large dimension, membraneuses,
arrondies, concaves, pourvues d'un bec ou acuminées, très cadu-
ques; fleurs brièvement pédonculées, jaunâtres; calice tubuleux
à dents très courtes, obtuses, non nerviées ; corolle légèrement
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 611
pubescerite, à tube exsert marqué intérieurement d'un anneau
de poils, à lobes postérieurs du limbe, courts, arrondis, dressés,
les latéraux un peu plus grands, l'antérieur hémisphérique
défléchi, dépassant les autres du double; étamines défléehies, à
filets très glabres ; anthères petites, globuleuses.
Le genre Comanthosphace a été créé pour quatre plantes japo-
naises décrites d'abord par Miquel comme des Elsholtzia, puis
rapportées plus taid aux Pogostemoii. Ce dernier genre est en
effet très voisin, mais le Comanthosphace s'en distingue par la
corolle à cinq lobes et bilabiée, à lèvre inférieure hémisphérique
et proéminente, tandis qu'elle est fendue en quatre parties
égales dans les Pogostemon.
Dipodium paludosum Reioh. f. — D. des Marais. — Pénin-
sule Malaise (Orchidées). — Bot. Mag., t. 7464.
Tige rigide, robuste, dressée ; feuilles distiques, dressées-
étalées, raides, ensiformes, aiguës, carénées; gaines marquées
de côtes et imbriquées; scape allongé, dressé; grappe lâche;
bractées petites, ovales; ovaire allongé; fleurs longuement pé-
donculées, blanches, maculées de pourpre; sépales et pétales de
même forme, linéaires oblongs, obtus, étalés puis réfléchis:
labelle de même longueur que les sépales, étroitement lancéolé,
concave, aigu, bidenté à la base, glabre sur le dos, poilu sur les
bords; colonne courte, épaisse, à côtés arrondis, pubescente
dans la région basilaire qui est excavée; anthère petite, termi-
nale, à poUinies fixées sur une glande orbiculaire, à caudicules
prolongés en éperon à l'insertion des pollinies.
Le genre Dipodium est remarquable en ce sens que les espèces
y forment deux groupes absolument distincts par le mode de
végétation, le port, le feuillage etl'inflorescence, mais présentant
la même structure florale. Il a été établi parR. Brown, pour une
Orchidée australienne à racine charnue et à tige feuiilée ; Rei-
chenbach y a ajouté deux espèces malaises ayant les caractères
de celle qui vient d'être décrite plus haut.
Le Dipodium paludosum est originaire de la péninsule malaise,
où Griffith l'a découvert en 1841 ; on l'a retrouvé à Pérak. 11
612 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES.
croît dans les mêmes localités que les Nepenikes, les Hypericum,
et le Lycopodium cernuum.
Incarvillea Delavayi Bur. et Franchet. — I. de Delavay. —
Chine (Bignoniacées-Técomées). — Bot. Mag.,i. 7462.
Plante très glabre, à tige courte, dressée, robuste; feuilles
longues d'un pied environ, linéaires oblongues, pinnées à rachis
épais, à folioles presque opposées, sessiles, lancéolées obtuses,
crénelées-lobulées, les supérieures confluentes, fortement nerviées
à la face inférieure, au nombre de 8-10 paires éloignées l'une
de l'autre; scape allongé, robuste, nu, pluriflore au sommet;
bractées sétacées; fleurs de grande dimension à peine pédon-
culées; calice tubuleux, profondément côtelé, pubérulent, à
dents acuminées; corolle rose, à tube recourbé, à lobes du
limbe arrondis, ondulés sur les bords; loges des anthères
glabres.
Cette superbe plante, qui appartient au genre asiatique Incar-
villea, a été découverte par l'abbé Delavay, dans les pâturages
montagneux du Yunnan, à une altitude de 8 à 11,500 pieds. De
la même région, MAI. Bureau etFranchet ont décrit, ainsi que du
ïhibet, 8 autres espèces, ce qui porte à 10 les espèces connues
actuellement. En 1876, on n'en connaissait qu'une seule espèce.
Massonia jasminiflora Hort. Burchell. — M. à fleur de
jasmin. — République Orange (Liliacées). — Bot. Mag., t. 7465.
Feuilles au nombre de deux_, naissant en même temps que les
fleurs, étalées, couchées sur le sol, suborbiculaires, lisses, glabres,
vertes, marquées de nombreuses stries longitudinales; fleurs
blanches, odorantes, disposées en ombelle centrale, sessile, à
pédoncules courts ; bractées membraneuses, blanches, vertes au
sommet, les antérieures ovales, plus courtes que le tube du
périanthe ; périanthe à tube subcylindrique, à lobes ovales
lancéolés, étalés, deux fois plus courts que le tube ; étamines
incluses, à filets linéaires, soudés à la base.
Le genre Massonia créé par Thunberg est entièrement confiné à
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 613
la colonie du Cap. On en connaît une trentaine d'espèces qui ne
sont que très rarement cultivées. L'espèce dont nous venons de
parler n'était connue que par un seul échantillon d'herbier quand
elle a été introduite récemment de la république d'Orange. Il est
probable que c'est la plante sur laquelle Salisbury a fondé son
genre Podocallis.
Sternbergia macrantha, J. Gay. — S. à grande fleur. Asie
occidentale (Amaryllidées). Bot. Mag., t. 7459.
Bulbe globuleux, large, à tuniques extérieures membra-
neuses, colorées en brun ; feuilles en rosette, paraissant au prin-
temps, en forme de lanières, obtuses, dressées, glaucescentes, à
peine carénées; fleurs automnales, jaunes et inodores, à pédon-
cule court, caché dans laspathe; spathe univalve, membraneuse,
cylindrique à sa partie inférieure, fendue au sommet; tube du
périanthe cylindrique allongé; limbe à lobes oblongs, légère-
ment aigus, plus longs que le tube; étamines deux fois plus
courtes que le limbe; fruit oblong; graines globuleuses.
Cette jolie Amaryllidée qui a reçu pncoreles quatre noms : S.
C/usiana, stipitala, grandiflora et latifolia, est la plus belle
espèce connue du genre Sternbergia. Son aire géographique
s'étend de Smyrne à l'ouest de la Perse, à Jérusalem et à la
péninsule du Sinaï. Elle se distingue du S. luiea par ses fleurs
plus larges, son long tube, par ses feuilles qui naissent au prin-
temps. Nul doute que cette plante, qui n'a été que récemment
introduite, ne se répande rapidement.
Thrinax microcarpa Sargent. — T. à petits fruits. — Floride
(Palmiers). — Garden and Forest, 1896, n° 426, p. 162.
Fleurs solitaires, sans bractées, articulées ; périanthe en
forme de cupule, blanc, à six lobes ovales, courts, aigus, larges;
étamines au nombre de six, insérées à la base du périanthe ;
ovaire ovale, sessile, uniloculaire, de couleur orangée, graduel-
lement atténué en style ; ovule solitaire, basilaire, dressé ; fruit
pisiforme, petit, de teinte fauve, présentant à sa base les débris
614 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES.
persistants du périanthe, à péricarpe crustacé; graines globu-
leuses, déprimées à la base ; arbre élancé, élevé de 20 à 30 pieds ;
feuilles terminales, orbiculaires, coriaces, vert pâle, blanc
argenté à la face inférieure, plus ou moins tomenteuses dans leur
jeune âge, plissées, multifides; rachis court, légèrement convexe,
atténué et arrondi au sommet; ligule orbiculaire, concave;
pétioles grêles, flexibles, biconvexes, sans aiguillons; gaine
allongée, brun-luisant ; spadice allongé, placé entre les feuilles,
composé, à rameaux de premier ordre courts, grêles, comprimés,
dressés et divergents, ceux de second ordre florifères, grêles,
penchés ; spatbes coriaces, allongées, aiguës, profondément
divisées au sommet, tomenteuses à la face supérieure et à la
partie médiane; bractées aiguës, scarieuses, caduques.
Ce curieux Palmier a été découvert par A. H. Gurlis, en 1879,
à No Namer et Boca Chica, en Floride.
Utricularia ianthina Hook. f. — U. à fleurs violettes. —
Brésil (Lentibulariées). — Bot. Mag., t. 7466.
Feuille longuement pétiolée,réniforme, très entière, ondulée;
scape portant 6-8 fleurs, plus long que le pétiole; bractées tri-
partites, beaucoup plus courtes que les pédicelles, à divisions
lancéolées; fleurs amples, à sépales semblables, obtus, cymbi-
formes; corolle violet pâle, à lèvre supérieure hémisphérique,
l'inférieure formée de deux labelles dont le supérieur est
dressé, arrondi, convexe, marqué de deux raies dorées lon-
gitudinales, tandis que l'inférieur, beaucoup plus développé,
oblong transversalement, a ses côtés arrondis et sa partie
médiane plissée ; éperon allongé, incurvé, inclus dans le pli
du labelle inférieur, ouvert au sommet; ovaire ovoïde, stig'
mate bilabié; à lèvre supérieure plus petite que l'inférieure
qui est plissée.
V Utricularia ianthina est très voisin, par l'ensemble de tous
ses caractères, de V Utricularia reniformis de la même région;
et il n'en difl'ère que par la couleur de ses fleurs qui sont violettes
au lieu d'être roses. L'habitat des deux plantes est cependant
tout difl'érent, tandis que VU. reniformis croît dans des prairies
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES 615
à Sphagnum, l'autre habite exclusivement Taisselle des feuilles
du Vriesea Glaziovi. Son importation présente les plus grandes
difficultés ainsi que celle d'autres espèces qui croissent exacte-
ment dans les mêmes conditions.
Le Secrétaire-)'édacteur-gérantf
D. Bois.
Paris. — Imprimerie L. Maretheux, 1, rue Cassette.
6 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES.
JUIN 1896
Observations météorologiques faites par M. F. Jamin, a Bourg-la-Reine,
PRÈS Paris (altitude : 63°*).
26
TEMPERATURE
Min.
1,3
13,1
12,3
13,2
14,3
10,2
9,0
12,3
13,4
13,0
13.8
10,9
12.2
16,0
16,7
lo,9
16,3
14,7
12,4
12,5
8,4
8,4
13,1
11,3
13.5
11,3
9,4
10,2
15,2
Max.
30,5
32,1
25,7
28,1
24,9
26,1
21,8
21,7
20,0
20,8
18,7
27,1
27,9
30,3
26,5
29,1
24,8
24,5
23,9
25,2
24,4
26,1
28,6
29,3
24,1
19,9
22,9
26,0
24,0
23,5
HAUTEUR
du baromètre
Matin Soir
761,
756
756
760
760
759
756
753
748
749,
754
765
763,5
760,5
759
758
758,5
763
768
769,5
768
767
761
764
759,5
763,5
765
764
766
763,5
757,5
756
758
759,5
758
754
749
750
750
763
764,5
760,5
759. 5
758
758
759,5
767
769
769
767
765,5
764,5
700,5
762,5
763,5
765
763
769
763,5
VENTS
dominants
S. SE.
S. 0. NE,
S. SE.
S.
0.
0. so.
SSE.
SE.
SE.
S.
0.
E.
E.
SE.
SE.
SE. SO.
• N.
NNO. NO.
N.
ONO.
N.
S. N. E.
N.
N.NNO.
NO. NNE.
NNE. NE.
N.
N.
SO. 0.
ÉTAT DU CIEL
Clair, légèrement nuageux l'après
midi.
Nuageux, orage et quelques fortes
averses l'après-midi.
Nuageux, orage et pluie assez abon-
dante Taprès-midi.
Nuageux, quelques coups de tonnerre,
petite averse le soir.
Nuageux.
Nuageux, quelques coups de tonnerre
et un peu de pluie le soir.
Nuageux, coups de tonnerre et pluie
assez abondante Taprès-midi et le soir
Nuageux, quelques averses, pluie phi!
continue le soir.
Nuageux, plusieurs averses.
Nuageux, pluie continue à partir de
cinq heures du soir.
Pluie et grand vent toute la nuit el
une grande partie de la matinée, nua
geuK.
Nuageux, clair le soir.
Nuageux.
Nuageux.
Couvert, quelques éclaircies.
Nuageux.
Nuageux le matin, couvert l'aprè
midi, pluie assez abondante le soir.
Clair de grand matin, nuageux.
Couvert, quelques éclaircies, très légè-|
rement pluvieux le soir.
Légèrement nuageux.
Couvert le matin, nuageux.
Très légèrement nuageux.
Très légèrement nuageux.
Nuageux.
Coups de tonnerre et petite pluie dans
la nuit, couvert, orage violent et pluie
déluvienne par moment mêlée de grêle
raprès-midi, nuageux.
Couvert le matin et le soir, nuageux
dans la journée.
Légèrement nuageux le matin, clair
Couvert, éclaircies dans le milieu de
la journée, quelques coups de tonnerre
pluie le soir.
Nuageux.
Clair le matin, nuageux laprès-midi
pluvieux le soir.
1
AVIS DIVERS 617
AVIS DIVERS
EXPOSITIONS DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'HORTICULTURE
DE FRANGE
'Exposition de Chrysanthèmes, Fruits, Cyclamens, Œillets,
Asters, etc. — Celte exposition se tiendra au Palais de l'Indus-
trie, Champs-Elysées, du 17 au 22 novembre 1896.
Médaille du Conseil d'administration. — Pour l'introduction
ou l'obtention de plantes ornementales reconnues méritantes
après culture en France,
Les horticulteurs français, obtenteurs ou introducteurs de
plantes reconnues méritantes, peuvent adresser au comité com-
pétent leur demande en vue de prendre part au concours pour
ce prix. De leur côté, les membres des comités peuvent propo-
ser les plantes qu'ils jugent dignes du même prix. A la fin de
chaque année, il sera désigné, s'il y a lieu, dans le sein de
chaque comité compétent, un membre chargé de faire un
rapport circonstancié sur la ou les plantes qui sont de nature à
déterminer l'attribution de la médaille.
OFFRES ET DEMANDES D'EMPLOI
Un registre est ouvert aux bureaux de l'agence de la Société pour
Tinscription des offres et des demandes d'emploi.
Le Conseil d'administration prie les sociétaires qui auraient
besoin de jardiniers pour maisons bourgeoises ou d'employés pour
maisons de commerce horticoles de bien vouloir consulter ce registre.
Série III. T. XVIII. Cahier de juillet publié le 10 août 1896. 40
618 CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ
AVIS RELATIF AUX CONCOURS EN SÉANCE
Un concours spécial pour les Orchidées aura lieu en
séance le 26 novembre 1896. Les personnes qui désireront y
prendre part seront tenues d'adresser, huit jours à l'avance,
à l'agent de la Société, rue de Grenelle, 84, leur demande
de participation.
Concours de Dahlias, de Glaïeuls, de Bégonias et de
Fuchsias. — (Séance du jeudi 10 septembre J896). Les per-
sonnes qui désirent prendre part à ces concours devront adresser
à M. le président de la Société, rue de Grenelle, 84, avant le
2 septembre, une demande indiquant la superficie à occuper
ainsi que le nombre des carafes pour fleurs coupées dont elles
pourraient avoir besoin..
L'installation devra être terminée le jeudi 10 septembre, avant
onze heures du malin. La Société mettra à la disposition du
Jury le nombre de médailles nécessaires. Le programme de ces
divers concours a été publié dans le Journal, cahier d'avril, p. 347.
CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ
Concours annuels.
IdédaiUe FelUer. Pour le plus beau lot de Pentslemon.
Prix Joubert de VHiberderie. — Le 10 janvier 1889, le Conseil
d'administration, se conformant au vœu émis par le D^ Joubert
de THiberderie, dans son testament, a ouvert un concours pour
un prix de 2,500 francs à décerner au nom de ce généreux
donateur. Ce prix est destiné à un ouvrage publié récemment
et imprimé ou manuscrit, sur l'Horticulture maraîchère, l'Arbo-
riculture et la Floricuiture réunies, considérées dans leurs
usages journaliers et les plus pratiques. Le concours est perma-
nent et le prix peut être décerné chaque année.
Si l'ouvrage présenté au concours est manuscrit, il devra être aussi
succinct que possible et, si son auteur obtient le prix, il sera
tenu d'en faire la publication dans le délai d'un an. (Voyez le
Journal, 3^ série, XI, 1889, p. 5 et 81.)
CHRONIQUE. 619
CHRONIQUE
Programme du Sb'' Congrès des Sociétés savantes. —
L'ouverture du 35^ Congrès des Sociétés savantes est fixée au
mardi 20 avril 1897. Parmi les nombreuses questions proposées
par les diverses sections on peut citer, comme étant particulière-
ment intéressantes pour l'Horticulture :
Section des sciences.
6° Recherche de documents anciens sur les observations-
météorologiques en France et sur les variations des cultures.
13° A quelles altitudes sont ou peuvent être portées, dans les
Alpes et les Pyrénées, les cultures d'arbres fruitiers, de prairies
artificielles, de céréales et de plantes herbacées alimentaires?
14'' De l'importance fortuite et de la naturalisation d'espèces
végétales.
Il est indispensable que le texte des mémoires parvienne au
l^"" bureau de la Direction du Secrétariat et de la comptabilité,
au ministère de l'Instruction publique, avant le 30 janvier pro-
chain.
Utilisation des eaux d'égout de l'Asile d'aliénés de
Vaucluse. — Dans la séance du 25 juin de la Société nationale
d'Agriculture, M. Vincey, professeur départemental d'agricul-
ture de la Seine, a appelé l'attention sur l'utiUsation des eaux
d'égout de cet asile. A l'asile de Vaucluse (Seine-et-Oise), petite
cité de 1,200 personnes, fonctionne le système du « tout à
l'égout ». Les eaux d'égout, sur un premier terrain, sont en quel-
que sorte épurées, puis, reprises par un système de drainage
bien entendu, elles servent à de nouvelles irrigations sur des
terrains situés plus bas. Ces irrigations et drainages sont com-
binés de telle sorte qu'on arrive à la plus parfaite épuration
hygiénique et à la plus complète utilisation agricole. Les eaux
épurées de drainage sont beaucoup plus pures que celles de la
rivière, qui pourtant servent à l'alimentation de l'établissement,
20 CHRONIQUE.
à tel point qu'aujourd'hui il est question de s'en'servir de préfé-
rence à ces dernières.
Exploration scientifique de l'île Formose. — M. Har-
mand, minisire de France au Japon, annonce la formation à
Tokio d'une mission scientifique destinée à explorer l'île de For-
mose, encore très mal connue. Pour cette œuvre, la Diète japo-
naise a voté une somme de 5,883 yens (le yen vaut 5 fr. 16). La
mission, composée exclusivement de Japonais, a pour but d'étu-
tudier la géologie, la minéralogie, l'ethnographie, la botanique,
la zoologie, l'agriculture et la sylviculture de la grande île.
Culture d'Orchidées sur des troncs de Fougères. — Le
Gardeners' Chronicle du 27 juin, page 785, recommande la cul-
ture de certaines Orchidées, sur des troncs des Fougères arbo-
rescentes. L'auteur de l'article aurait obtenu les meilleurs
résultats avec les Cattleya citrina^ marginaia^ Trianœi; Cœlogyne
cristata et autres espèces ; Dendrobium amœnum, Farmeri^
chî'ysotoxum; Lœlia ancepsy acuminata, autumnalis^ Dlgbyana ;
Lycaste Skinneri ; Maxillaria grandiflora picta ; Miltonia
cuneaia et spectabilis ; Odontoglossum Cervantesii, citrosmum^
maculatum, Rossi ; Oncidium Cavendishianum, Lanceanum^
tigrinum ;
Ces plantes, disposées à la surface de troncs de Dicksonia
antarctica et associées ou non à des Fougères et des Bégonias, ont
mieux réussi que dans les pots et dans les paniers ordinaires et
présentaient en outre un aspect beaucoup plus décoratif, rappe-
lant leur manière de croître dans leur pays d'origine.
Les troncs doivent être fixés dans des pots, de manière à les
faire tenir debout, ou bien maintenus par les deux extrémités au
pilier de fer de la serre. L'auteur, recommande d'arroser d'en
haut avec une pomme d'arrosoir, de manière à ce que l'eau
découle le long de la tige et arrive à toutes les racines sans tou-
cher les feuilles ni les fleurs.
Introduction du Platane d'Orient en France. — Le Pla-
tane, on le sait, est connu depuis la plus haute antiquité; mais
CHRONIQUE. 621
son introduction en Europe est relativement assez moderne puis-
qu'elle ne remonte qu'à 1558; on assure même que ce fut
Nicolas Bacon, père du célèbre chancelier, qui le fit venir en
Angleterre en 1561. Peu après, en 1576, de Lécluse le reçut de
Constantinople pour le jardin de Vienne. Enfin on a admis long-
temps qu'il a été introduit en France, en 1734, par Louis XV,
qui en aurait confié à Buffon le premier pied qu'on cultiva au
jardin du Roi.
Il résulte des travaux de M. le professeur L. Crié, de Rennes,
et d'une étude historique publiée récemment par M. Maurice
Bourges sur la ville de Fontainebleau, dont M. Glotaire Duval a
fait Tobjet d'une communication à la Société botanique de
France, dans la séance du 24 avril <896, que le Platane a été
planté pour la première fois en France, non pas à Paris, comme
on le croit généralement, mais à Touvoie, près du Mans (Sarthe),
et dans un des jardins du palais de Fontainebleau, à une époque
beaucoup plus reculée que celle ci-dessus désignée.
Cicatrisation des plaies des arbres par l'acide chlorhy-
drique. — D'après M. Dachy, cet acide, plus connu sous le nom
à'esprit de sel, donne les meilleurs résultats pour la destruction'
du puceron lanigère. Il est plus efficace et surtout moins dan-
gereux que le pétrole ; aussi l'emploie-t-il de préférence. « On
connaît les mœurs du puceron lanigère, dit M. Dachy; or, quel
ne fut pas mon étonnement, en remarquant, après un premier
essai, que toutes les plaies lavées avec l'acide muriatique étaient
non seulement débarrassées de l'insecte, mais que sous son
influence la cicatrisation s'opérait facilement. »
Après un certain nombre d'expériences concluantes, M. Dachy
a reconnu que l'acide muriatique employé seul n'avait pas
d'efl'et s'il pleuvait peu après l'emploi, et que la grande séche-
resse provoquait une évaporation trop prompte. Il a imaginé
d'associer Tacide à l'onguent de Saint-Fiacre, en prenant de la
terre argileuse compacte, mélangée avec une égale quantité de
bouse de vache, le tout délayé avec de l'acide, de manière à
obtenir un liquide pouvant être étendu au pinceau, mais plutôt
épais que trop clair. Il suffit, pour appliquer le remède,"de
62ii CHRONIQUE.
nettoyer les plaies en mettant au vif les parties intactes,
et à les badigeonner. [Bulletin de la Société d'Horticulture
d'Epernay.)
Réglementation des Halles centrales de Paris. — Une
loi, promulguée le 13 juin 1896, porte la réglementation des
Halles centrales ; en voici le texte :
Art. r'". — Les Halles centrales constituent un marché de
première main, à la criée ou à l'amiable, des denrées alimen-
taires de gros et de demi-gros. Ces ventes s'opèrent selon les
règles prévues par la présente loi et par le règlement d'adminis-
tration publique qui sera rendu pour son exécution.
Le carreau est réservé, dans le périmètre des Halles, aux pro-
priétaires de légumes et fruits vendant leur propre marchandise,
à l'exclusion des regrattiers.
A titre transitoire, quelques pavillons resteront réservés à la
vente au détail et aux commerces spéciaux de triperie et de
charcuterie qui lui sont assimilés.
Art. 2. — Toute personne pourra recevoir des producteurs et
expéditeurs de denrées alimentaires mandat de procéder à leur
vente, pourvu qu'elle satisfasse aux conditions suivantes :
4° Jouir de la nationalité française et des droits civils qui y
sont attachés;
2*» N'avoir subi aucune condamnation pénale ou disciplinaire
portant atteinte à l'honorabihté;
3° Être inscrite sur la liste dressée à cet effet, par le tribunal
de commerce après enquête et avis de la préfecture de police;
4° Justifier de la concession d'un poste par la ville de Paris
et du versement à la caisse municipale égal au montant des
droits d'abri payés par le poste pendant l'exercice précédent,
sans toutefois que le cautionnement puisse être inférieur à
5,000 francs.
Art. 3. — Il est expressément interdit aux mandataires des
expéditeursd'acquérirpourleur propre compte les denrées qu'ils
sont chargés de vendre ou des denrées similaires et, d'une
manière générale, d'en faire le commerce par eux-mêmes ou
par personnes interposées, et cela même en dehors des Halles;
CHRONIQUE. 0^23
de posséder à Paris ou en province et à l'étranger aucun maga-
sin ou entrepôt. Ils ne doivent être rémunérés que par la com-
mission librement débattue entre eux et leurs mandants.
Art. 4 — Ils sont tenus, sous les peines de droit : ■
1" De se conformer à toutes les prescriptions des règlements
administratifs et des ordonnances de police concernant les
Halles, et notamment de se soumettre aux formalités du contrôle
prescrites par l'article 7 ci-après et le règlement d'administration
publique.
2" De compléter ou de reconstituer, dans les huit jours de
l'avis qu'ils auront reçu du receveur municipal, le cautionnement
dontii est parlé à l'article 2, paragraphe 4, et qui est spéciale-
ment affecté à la garantie des créances de la ville de Paris,
d'abord, et de celles des expéditeurs en second ordre.
Art. 4. — En cas d'infraction à ces prescriptions ou de man-
quements à leurs devoirs professionnels, les mandataires seront
passibles de peines disciplinaires qui sont :
L'avertissement;
La suspension pour un mois au plus ;
La radiation définitive.
Les deux premières peines sont prononcées par le préfet de la
Seine ou le préfet de police, suivant les attributions qui leur
sont conférées par l'article 8, et la dernière, sur leur proposition,
par le Ministre de l'intérieur.
Art. 6. — Sera puni des peines portées à l'article 406 du Gode
pénal, le mandataire convaincu d'avoir faussé ou tenté de fausser
les enchères par quelque moyen que ce soit, ou d'avoir proclamé
ou tenté de proclamer un cours supposé.
La même peine sera appliquée au mandataire convaincu
d'avoir altéré le prix réel d'une vente ou le montant des frais
tarifés sur les livres, carnets volants, prévus par la loi et le
règlement d'administration publique.
Art. 7. — Le règlement d'administration publique prévu pour
l'exécution de la présente loi, indiquera pour chaque pavillon
comment sera organisé le contrôle administratif. Les dispositions
communes à tous les pavillons seront :
1" Chaque poste possédera un livre à souches muni de deux
624 CHRONIQUE,
volants dont les mentions seront concordantes; le premier volant
accompagnera le lot jusqu'à la sortie du pavillon et sera ensuite
remis par le fort à l'inspecteur principal ; le second destiné à
l'expéditeur, énoncera, outre le prix de la vente, les frais tarifés
(transport, octroi, décharge, manutention par le service des
forts, droits d'abri), ainsi que le montant de la Commission qui
devra comprendre tous les frais accessoires; dans le cas où plu-
plusieurs ventes seraient faites le même jour, au nom du même
expéditeur, les volants destinés à l'expéditeur pourront être
remplacés par un bordereau récapitulatif reproduisant toutes les
mentions des st)uches.
â'' Après la conclusion de chaque vente, le prix énoncé sur le
volant sera proclamé à haute voix;
S° Toute marchandise vendue devra sortir immédiatement du
pavillon:
4° Les mandataires seront tenus de conserver pendant trois
ans le livre à souches et toutes autres pièces de comptabilité.
Art. 8. — La préfecture delà Seine répartit les emplacements
entre les mandataires des expéditeurs, en raison de l'importance
de la marchandise qu'ils sont chargés de vendre, sous cette seule
réserve que le préfet de police détermine, pour chaque pavillon^
la surface minima indispensable à la vente des marchandises et
à l'exercice du contrôle dans le poste ; elle a dans ses attribu-
tions la perception des droits municipaux et le poids public.
La préfecture de police assure le maintien du bon ordre au
point de vue de la loyauté des transactions, de la salubrité des
denrées et de la liberté de la circulation. A cet effet, un com-
missaire de police sera spécialement affecté aux Halles centrales
et tous les inspecteurs et agents placés sous ses ordres auront le
droit de verbaliser.
Elle a dans ses attributions, l'affichage du cours des ventes et
la détermination des heures en dehors desquelles toute opération
sera considérée comme nulle, et du minimum des lots.
Art. 9. — Une commission supérieure sera chargée d'adresser,
au moins une fois par an, au Président de la République, un
rapport sur la situation des Halles centrales, les abus qui peuvent
s'y commettre et les réformes qu'ils comportent.
CHRONIQUE. , 625
Ce rapport sera inséré au Journal officiel.
La Commission sera présidée et convoquée par le Ministre de
l'Intérieur. Elle comprendra :
Six membres appartenant au conseil municipal et élus par lui ;
Deux membres élus par les conseillers généraux de la Seine
qui représentent les cantons suburbains et pris parmi eux ;
Deux membres appartenant au conseil général de Seine-et-
Oise et élus par lui ;
Deux membres du conseil général de Seine-et-Marne et élus
par lui;
Huit membres désignés par le Ministre de l'Agriculture; cinq
membres désignés par le Ministre du Commerce ; quatre membres
désignés par le Ministre de l'Intérieur.
Art. 10. — Les facteurs et commissionnaires en exercice
auront trois mois, à partir du jour de la publication au Journal
officiel du règlement d'administration publique, pour se mettre
en mesure de satisfaire aux obligations des paragraphes 1 , 2 et 3
de l'article 2; à cette condition, ils auront un droit de priorité
à la concession d'un poste.
Art. 11. — Sont et demeurent abrogées toutes les dispositions
contraires à la présente loi.
Beaux exemplaires d'Orchidées. — Au dernier meeting
horticole de la Chambre syndicale des Horticulteurs belges et de
la Société royale d'Agriculture et de Botanique de Gand, il a été
présenté quatre Orchidées d'une floraison exceptionnellement
remarquable : Oncidium macranthum hastiferum, avec 40 grandes
fleurs jaunes à labelle blanc; Cypripedium Veitchi,Sivec 15 fleurs;
Cypripedium Charles Canham, exemplaire de très fortes dimen-
sions, avec 20 fleurs bien épanouies; Caltleya Mossiœ alba
Wagneri^ spécimen splendide comme santé, culture et floraison,
avec 18 magnifiques fleurs.
Ces quatre superbes spécimens appartiennent à l'orchido-
phile renommé, M. Jules Hye-Leysen. (Ch. de Bosschere.)
Cattleya labiata Warneri. — Il vient de fleurir, au parc
royal de Laeken, huit exemplaires de cette belle variété, avec
179 fleurs portées sur 58 scapes! Une de ces plantes avait
62C) CHRONIQUE.
40 fleurs. Il convient de faire remarquer que la culture des
Orchidées dans les serres du roi des Belges, est une des plus par-
faites de la Belgique. M. le directeur Henri Koight mérite de
sincères éloges pour les brillants résultats qu'il obtient et dont
les meetings de UOrchidéenne de Bruxelles fournissent chaque
mois des preuves irrécusables. (Cn. de Bosschere.)
L'Exposition Internationale de Bruxelles en 1897. — Il
y aura, à l'occasion de cette exposition, à laquelle la France a
adhéré officiellement, muq expo fiiti on permanente d'Horticulture,
de mai en novembre, comprenant des concours pour les collec-
tions et des exemplaires isolés d'arbres et d'arbustes, les Rosiers,
les plantes vivaces, les plantes herbacées et sous-ligneuses, les
plantes annuelles, les plantes décoratives, de serre ou d'oran-
gerie, pouvant passer en plein air, les mois de mai à octobre.
Expositions temporaires.
I. Exposition dCinauguration (mai). — Le programme com-
prend deux sections : 1° plantes exposées en dehors des con-
cours, c'est-à-dire des envois composés au gré des exposants et
formés de plantes de choix, variées, remarquables par leur
rareté, leur floraison et leur culture; 2"* plantes exposées en
concours : Palmiers, Miscellanées, Plantes fleuries, Fougères
arborescentes, Orchidées, plantes diverses.
II. Exposition de Roses cueillies.
III. Exposition générale (juillet). — Le programme com-
prend deux sections comme pour l'exposition de mai. Il y
aura des concours pour les plantes d'introduction, les semis, la
culture et la floraison, les collections générales, les collections
(Orchidées, Palmiers, Pandanées, Scitaminées, Fougères etLyco-
podiacées, Gycadées, Conifères, Aroïdées, Marantacées, Lilia-
cées, Broméliacées, Plantes diverses de serre, Industrie hor-
ticole, Plantes d'appartement.
IV. Exposition de Chrysanthèmes (octobre). — Concours
spéciaux de floraison, concours spéciaux de culture, Chrysan-
thèmes greffé», fleurs de Chrysanthèmes. (Ch. de Bosschere.)
Le Tulipier de Virginie ou Tnlip Tree des Anglais (Lirio-
dendron tuUpifera), ce superbe représentant de. la flore de
CHRONIQUE. 627
l'Amérique septentrionale orientale, d'où il fut introduit en
Europe en 1688, se rencontre fréquemment en Angleterre en
excellentes conditions.
Il n'est pas rare de voir des sujets de dimensions extraor-
dinaires; c'est ainsi que, vers la fin de juin, j'ai pu admirer à
Horsham, un spécimen parfait comme forme et comme santé,
ayant de î% à 24 mètres de hauteur*
Des sujets de dimensions semblables existent également à
Learmington où, comme l'arbre précité, ils produisent annuelle-
ment et eu grandes quantités, leurs charmantes et très intéres-
santes fleurs, au coloris singulier et au parfum pénétrant. Cet
arbre superbe^ à feuillage caduc, qui par le faciès a beaucoup
de rapport avec un Platane érigé, appartient à la famille des
Magnoliacées ; il prospère surtout dans une position un peu pro-
tégée; ses racines se plaisent dans un sol profond, substantiel
et naturellement humide. (G. Schneider.)
Le commerce des fleurs en Angleterre. — Les fleurs na-
turelles sont aujourd'hui très largement employées aux enterre-
ments en Angleterre ; les obsèques de Sir Augustus Harris, qui ont
eu lieu à West Brompton, Londres, le 24 juin dernier, en font foi.
Les tributs floraux en cette occasion solennelle étaient aussi
remarquables qu'ils étaient nombreux, et se composaient de
croix, couronnes, ancres, lyres, colonnes décapitées et autres
dessins, formés en grande partie avec des Lis blanc, des Roses,
Odontoglossums, Cattleyas, Muguet, etc., représentant, autant
que l'on a pu en juger, une somme de 2,500 livres sterling, soit
63,500 francs. Lorsque l'on songe que cette cérémonie n'était
point nationale et n'avait rien d'officiel, il y a là matière à
réflexion pour les fleuristes et pour les cultivateurs de fleurs
blanches, les fleurs de couleurs diverses étant rarement em-
ployées en pareille occasion en Angleterre. (G. Schneider.)
Victoria régla. — La première fleur de cette superbe plante
aquatique s'est épanouie, dans les serres des jardins de la Société
Royale de Botanique à Regent's Park, Londres, le 25 juin, c'est-
à-dire un bon mois plus tôt que les années précédentes.
(G. Schneider.)
628 PROCÈS-VERBAUX.
PHOCÈS -VERBAUX
SÉANCE DU 2 JUILLET 1896.
PRÉSIDENCE DE M. Albert Truffaut, vice-président.
La séance est ouverte à 3 heures.
Les sociétaires présents sont au nombre de 122 : 15 membres
honoraires et 107 membres titulaires.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. le Président proclame l'admission d'une dame patronnesse
et de 10 membres titulaires, dont 5 présentés dans la séance du
25 juin.
Il annonce que deux sociétaires viennent d'être l'objet de dis-
tinctions honorifiques :
M™'' Heine, dame patronnesse, a été promue officier de la
Légion d'honneur, et M. Bruant (François-Georges), horticul-
teur à Poitiers, a été nommé chevalier du même ordre.
Cette bonne nouvelle est accueillie par des applaudissements
répétés.
Il apprend que, d'après une décision du conseil d'administra-
tion, la Société sera convoquée pour le jeudi 8 octobre, en vue
de l'élection d'un président en remplacement du regretté
M. Léon Say. Une réunion préparatoire aura lieu le dimanche
4 octobre.
Il annonce que depuis la séance du 11 juin, la Société a enre-
gistré avec regret la perte de trois de ses membres : M™° Bâillon,
dame patronnesse; MM. Chardon (Charles-Armand) et Dumon-
thier (Adolphe-Désiré), membres titulaires, de Paris.
N. B. — La commission de rédaction déclare laisser aux auteurs
des articles admis par elle à l'insertion dans le Journal la responsa-
bilité des opinions qu'ils y expriment.
SÉANCE DU 2 JUILLET 1896. 6^9
M. le secrétaire général proclame le résultat du concours
d'Orchidées tenu dans la séance du 25 juin (1). Les récompenses
suivantes ont été accordées :
Médaille d'or : M. Jacob.
Grande médaille de vermeil : M. Opoix.
Grande médaille d'argent : M. Duval.
Médailles d'argent ; MM. Bert, Piret et Ragot.
Il donne ensuite lecture des questions que le conseil d'admi-
nistration a décidé de porter au programme du Congrès horti-
cole de 1897 (2).
Il procède au dépouillement de la correspondance qui com-
prend ;
A. — Correspondance manuscrite :
1° Lettre de M. le Ministre de l'Instruction publique annon-
çant que la Société aura à sa disposition un local dans le Palais
de l'Industrie pour son exposition de Chrysanthèmes;
2° Lettre de M. le Ministre de Tlnstruction publique accom-
pagnant l'envoi du programme du 35® Congrès des Sociétés
savantes, dont la séance d'ouverture est fixée au mardi 20 avril
1897 (2) ;
3® Lettre de M. Poisson, propriétaire à Auteuil, demandant la
nomination d'une commission pour visiter son jardin. MM. Ur-
bain, Hoibian, Poiret-Delan, Boizard, Fortin, Savoye, Chenu
sont désignés à cet effet.
B. - Correspondance imprimée :
1** Règlement et programme du concours agricole, horticole
et viticole, qui se tiendra à Saint-Étienne du 2 au 7 septembre
1896.
20 Programme de l'exposition d'Horticulture qui aura lieu à
Bougival les 8, 9 et 10 août 1896.
(1) Voir Compte rendu, p. 699.
(2) Voir programme, cahier de juin, p. 473.
(3) Voir questions posées, p. 619.
6J0 ■ PROCÈS-VERBAUX.
3'* Circulaire annonçant qu'une exposition internationale
d'Horticulture et de viticulture se tiendra à Bayonne du 5 au
8 septembre 1896.
G. — Ouvrages destinés a la Bibliothèque :
1° Feuille d'informations du ministère de l'Agriculture, n°* 26
et 27.
2* Lamarck botanlsLe; sa contribution à la méthode dite natu-
relle^ par M. D. Clos. (Extrait des Mémoires de l'Académie des
Sciences, Inscriptions et Belles-Lettres de Toulouse, 1896.)
Broch. in-8° de 24 pages.
3° Notes on the synonymy of t/ie ISorlh American Mink, with
description of a new subspecies, par M. Outram Bangs. Boston,
1896. Broch. de 6 pages, avec 2 planches noires.
4° Discours prononcés à la séance générale du Congrès des So-
ciétés savantes, par MM. Grandidier et Guieysse.
5° Histoire naturelle des plantes de Madagascar, par MAI. H.
Bâillon et E. Drake del Gastillo, fascicules 38, 39 et 40.
6° La Flore littorale du Portugal, par M. Jules Daveau. (Ex-
trait du Bulletin de l'Herbier Boissier.) Genève, 1896. Brochure
de 1 06 pages.
D. — Notes, Rapports et Comptes rendus déposés sur le
BUREAU :
1° Note sur une maladie de l'Bydrangea paniculata grandi-
flora, par M. F. Decaux.
2° Groupements de Chrysanthèmes, par la section des Chry-
santhèmes.
3° Rapport sur un ouvrage de M. R. de Noter, intitulé : Les
Palmiers de serre froide, par M. A. Chantin. Les conclusions de
ce rapport sont les suivantes :
« Pour nous résumer, nous nous contenterons de répéter que
ce livre nous paraît avoir été écrit hâtivement, par une personne
qui connaît surtout l'Algérie et le Midi de la France, qui a beau-
coup vu, qui éveille notre curiosité, mais ne la satisfait pas.
SÉANCE DU 2 JUILLET 1896. 631
Nous trouvons, en somme, que ce livre manque de développe-
ments dans beaucoup de parties et qu'il pourrait être amendé
dans d'autres. Nous sommes d'avis que la Société doit réserver
son jugement jusqu'à l'apparition de la prochaine édition. »
4" Rapport sur une collection de Pommes de M. Croux^ par
M. Michelin.
5** Rapport sur le mastic Dantin, par M. Hanoteau. Ce rapport
sera joint à ceux qui doivent être publiés sur le même objet.
6° Compte rendu du Concours d'Orchidées du 25 juin 1896,
par M. Belin.
7° Compte rendu de V Exposition de la Société d' Horticulture
de Soissons, par M. Ch. Joly.
M. le Président annonce qu'avant de statuer sur les proposi-
tions de récompenses faites par les comités pour les objets qui
leur ont été soumis dans la séance de ce jour, il va mettre aux
voix les décisions prises au sujet des présentations faites le
25 juin et renvoyées à aujourd'hui à cause de la distribution des
récompenses.
Après un vote de l'assemblée, il est accordé :
1° Une prime de d'*" classe, avec félicitations et un certificat
de mérite de \^^ classe à M. Louis Urbain, horticulteur, 42, rue
de Sèvres, à Clamart (Seine), pour plusieurs pieds d'un Bégonia
à fleurs doubles, obtenu de semis par le présentateur, et qui
sera mis au commerce sous le nom de R. 17"' Lucie Faure.
2° Une prime de 1" classe à MM. Vilmorin-Andrieux et G^®,
4, quai de la Mégisserie, Paris, pour une collection de plantes
sub-alpestres, comprenant les Sempervivum acuminatum Schott.,
Tyrol; antarcticum Jord., des Hautes-Alpes; Rraunii Funk.,
du Tyrol; murale Boresiu, France; les Sedum pallidum Bieb., du
Caucase; pulchellum Michx., de l'Amérique septentrionale, et
spurium Bieb., de la même région; les Hieracium flexuosum
Kit., de la Hongrie, et aurantiacum L., des Alpes; le ravissant
Androsace sarmentosa Wall., de l'Himalaya; le Campanula
alliariœfolia Willd., du Caucase; VCEnothera fruticosa L., de
l'A^iérique septentrionale; le Spiriea pahnata Thunb., du Ja
63:2 PROCÈS-VERBAUX.
pon; VAconitum Anthova L., des Alpes; ÏAllium narcissiflonim
Vill., des Alpes; le Dianthus monspessulanus L., à fleurs lilas,
du Mont-Dore; VErodium Manescavi Boub., des Pyrénées; le
Silène Saxifraga L., des Alpes; le Géranium Endressi Gay, des
Pyrénées-Orientales; le Scutellaria lupulina L., de l'Asie bo-
réale, et enfin une variété du Viola Munbyana Boiss.
3° Une prime de 2° classe aux même présentateurs, pour une
superbe collection de Godetia, comprenant: G. Scliamini Niver-
tiana; rubicunda splendens double; Whitneyi Duchesse d'Albany,
pyramidal carmin, Brillant, Duc de Fife, Duchesse de Fife, Du-
chesse d'Albany nain, écarlate vif, grandiflora maculata nain,
Lady Albemarle, grandiflora maculata.
3° Une prime de 2° classe aux mêmes, pour un lot de Giroflées
Quarantaines, comprenent 16 variétés, dites à grandes fleurs;
8 variétés de la race des remontantes; 5 variétés de Quaran-
taines, dites Victoria, ^^ rnfin une nouveauté désignée sous le
nom de Quarantaine d'été Excelsior.
4° Une prime de l""® classe, avec félicitations, à M. Lemaire,
horticulteur, 26, rue Friant, à Paris, pour une collection d'/m
Kdemjoferi provenant du Japon et comprenant un nombre consi-
dérable de splendides variétés à fleurs simples ou doubles, de
grandes dimensions, et présentant les coloris les plus brillants
et les plus variés.
b"* Une prime de \'^ classe, avec félicitations, à MM. Duval et
fils, horticulteurs, rue de l'Ermitage à Versailles, pour des Vriesea
hybrides obtenus dans leur établissement.
L'un, le V. Poelnianï, est issu du V. gloriosa Duval, croisé par
le F. Van Geerti Duval ; il a été présenté, pour la première fois^
à l'exposition de mai 1896. MM. Duval et fils considèrent cette
plante comme l'une de leurs meilleures obtentions; ils l'ont
dédiée à M. Poëlman, horticulteur à Gand, grand amateur de
Broméliacées. Cet hybride est caractérisé par une inflorescence
très forte, épaisse, portée par un pédoncule rigide. La couleur
des bractées est le rouge brillant rehaussé de jaune d'or. Les
inflorescences ont une très grande durée (deux ou trois mois).
Le grand mérite de cette plante est d'être plus robuste que la
plupart des hybrides de Vriesea. *
SÉANCE DU 2 JUILLET 1896. 633
Deux autres Vriesea hybrides étaient présentés pour montrer
combien l'hybridation peut modifier l'aspect général de ces
plantes : l'un, le F. Henrici [splendida X splendens) n'a plus
aucune trace des zébrures du feuillage du V. splendens; en
dehors de cela, Tintervenlion de cetie espèce n'est guère visible
que dans les bractées. L'autre, le V. Elmireana^ qui a aussi pour
ascendant le V. splendens, mais celte fois croisé par le F. cardi-
nalis, est intermédiaire entre les parents : l'inflorescence, tout
en conservant la forme en lame de sabre, est devenue rouge
cerise, couleur qui n'existe pas dans les Vriesea appartenant à la
catégorie des splendens, lesquels d'ailleurs sont fort difficiles à
croiser par d'autres types (voir Du val, Broméliacées^ p. 143 et
suivantes).
La cinquième plante présentée par MM. Duval et fils était le
Vriesea a Le Sphinx », elle est le résultat d'un croisement
opéré en 1889 sur le V . fenestralis par le V. splendens major de
Veitch. Quatre plantes seulement purent être conservées et elles
présentèrent des caractères végétatifs si différents de ceux des
ascendants, que sans l'avoir vue fleurir, M, Duval la désigna,
en 1893^ sous le nom spécial qu'elle porte depuis cette époque.
Le port et la vigueur de la plante, la couleur des feuilles sont
modifiés à un tel point qu'il n'est presque plus possible de
reconnaître en elle le V. fenestralis. La première floraison vient
enfin d'avoir lieu en 1896, c'est-à-dire sept années après la fécon-
dation. L'inflorescence, sans être très décorative, est bizarre et
très intéressante par la modification profonde qu'ont subi les
bractées, modification telle que cette plante constituera un
excellent type pour de nouvelles hybridations.
6° Une prime de 2^ classe à M. Boucher, horticulteur-pépi-
niériste, 164, avenue d'Italie, Paris, pour une série de rameaux
fleuris d'arbrisseaux d'ornement : Rhus Cotinus atropurpurea,
Cytisus schifjkaensis, Spirœa Bumalda rziberrima, Margaritse
Qi Antonij Waierer^ Tamarix odessana, Colutea melanocalyx.
V Des remerciements à M. Rosette, grainier, 88, rue de Vau-
celles, à Gaen, pour deux pots de Fraisiers et une caisse de Fraises
d'une variété nouvelle, nommée Louis Gautier. Cette nouveauté,
dit le présentateur, est d'une vigueur et d'une fertilité exces-
41
634 PROCÈS-VERBAUX.
sives; « la semaine dernière, une commission nommée par la
Société centrale d'Horticulture du Calvados, constatait qu'un
pied portait 228 fruits et qu'il n'était pas rare de trouver dans la
planche des Fraises ayant 0™,06 à O'^.O? de face, c'est-à-dire
0™,20 à 0°^,22 de circonférence ». M. Rosette ajoute que la ca-
ractéristique de ce Fraisier est que les filets, non séparés du
pied-mère, donnent en août-septembre une deuxième récolte
abondante (Pour la description du fruit, voir Revue Horticole^
16 septembre 1895, p. 428).
Le comité de culture potagère ^ne M. Rosette de faire, à
l'automne, une présentation de filets et demande la nomination
d*^une commission pour juger du nombre des fruits que la variété
est capable de produire comme seconde récolte.
8° Des remerciements à M. Maxime Cornu, professeur de cul-
ture au Muséum d'histoire naturelle^ pour quatre pieds d'Oseille
Pahouine, utilisée au Gabon comme notre Oseille ordinaire dont
elle tient la place.
E. — Objets soumis a l'examen des comités (séance du 2 juillet) :
Au comité d'arboriculture fruitière :
\° Par M. Gorion (Toussaint), propriétaire à Ëpinay (Seine),
des Groseilles à grappe appartenant aux variétés Cerise et Ver-
saillaise blanche, remarquables par la beauté des grappes et la
grosseur des baies et pour lesquelles une prime de 3^ classe est
demandée.
2** Par M. Lemaire, horticulteur, 26, rue Priant, Paris,
54 Pèches de la variété Précoce Alexander, fruits beaux, bien
colorés, mais cueillis avant d'avoir atteint leur complet dévelop-
pement. Une prime de 2^ classe est proposée pour cet apport.
Au comité de floriculture :
1° Par M. Gh. Jouan, jardinier en chef chez M. le comte Pozzo
diBorgo, au château de Montretout, Saint-Gloud (Seine-et-Oise),
11 pieds d'un Pelargonium obtenu, en 1894, du P. Louis Courier .
croisé par une variété non indiquée. La plante est naine, très
ramifiée, floribonde et à fleurs de couleur rouge groseille; le
SÉANCE DU 2 JUILLET 1896. 6.35
présentateur la désigne sous le nom de P. Madame la Comtesse
Charles Pozzo di Borgo. On propose de décerner une prime de
3® classe pour cette variété.
2° Par MM. Vilmorin-Andrieux et C'^, 4 quai de la Mégisserie,
Paris, une collection de Pétunias comprenant de nombreuses
et belles variétés appartenant aux races suivantes : P, hybrida
superbissima, à grande fleur blanche^ à grande fleur frangée,
maculée, double à grande fleur blanc pur, double à grande fleur
frangée. D'après une note des présentateurs, ces plantes sont
soumises à l'examen du Comité de floriculture pour montrer la
stabilité des formes reproduites par le semis et le résultat obtenu
par la sélection. Les spécimens présentés ne sont pas le produit
d'une culture spéciale, mais ont été choisis dans des lots de
porte-graines.
Le Comité adresse ses félicitations unanimes à MM. Vilmorin-
Andrieux et C'% et demande qu'une prime de 1'^ classe leur soit
attribuée pour cet apport.
Les mêmes présentateurs montrent 1 pied de Bégonia à fleur
de Campanules, variété nouvelle, très curieuse, dont on demande
un nouvel apport de plusieurs spécimens pour bien en juger la
valeur.
3° Par M. Lemaire, horticulteur, 26 rue Priant, Paris, quel-
ques variétés d'Iris Kœmpferi, différentes de celles présentées à
la dernière séance (prime de ]'"'' classe).
Le même présentateur montre des Hortensia dont les fleurs
sont devenues bleues par la culture dans le compost suivant :
Ardoise pilée 10 p. 100.
Sulfate de fer 3 —
Ammoniaque 1 —
Terre de bruyère ou terre franche 86 —
Une prime de S** classe est demandée pour cette intéressante
présentation.
Au Comité d'arboriculture d'ornement :
1** Par M. Boucher, pépiniériste, avenue d'Italie, Paris, des
rameaux de Sambucus racemosa, appartenant aux variétés ele-
gans^ laciniata^ ornata^ pteridifolia, serratifolia, tenuifolia, les
636 PROCÈS-VERBAUX.
Spircea Bumalda Antony Walerer et ruberrimay le Spirœa Mar-
garitx, le Rhus Cotinus atropurpurea, le Colutea melanocalyx^
le Tamarix odessana^un Symp koricarpos mdéierm'mé, orginaire
du Colorado (prime dr^ %^ clas?e).
2° Par M. Mainguet (Henri), 11, rue Mot, à Fontenay-sous-
Bois (Seine), des rameaux fleuris de Gomphocarpus fruticosuSy
Asclépiadée rustique dans le midi de la France (Remerciements).
Au comité des Orchidées :
Par M. ïhiébault, jardinier chez M. Libreck, Paris : 1 Odon^
toglossum Schliperianum, 1 Promenœa citrina et deux Micros-
tylis indéterminés (prime de l""^ classe avec félicitations pour
les Microsiylis).
A la section des Roses :
1° Par M. Gh. Baltet, horticulteur à Troyes, 4 rameaux fleuris
de la Rose Turners* Crimson Rambler. C'est la première fois que
cette remarquable variété est présentée à la section des Roses.
Les intlorescences, très développées, dénotent une excellente
culture. Les fleurs sont très pleines et d'un superbe coloris. Une
prime de 2® classe est demandée pour cet apport.
2° Par M"^ veuve Ledéchaux et fils, rosiéristes à Villecresnes
(Seine-et-Oise), des fleurs coupées de la Rose François Coppée,
variété nouvelle, mise au commerce le 1" novembre 1895, par
les présentateurs. Cette Rose appartient au groupe des Hybrides
remontantes; c'est une excellente plante, à fleurs très odorantes,
ayant quelque ressemblance avec la Rose Bijou de Couesnon,
(prime de 2® classe).
Les propositions des Comités, relatives aux récompenses à
accorder pour les présentations, sont mises aux voix et adoptées.
MM. Vilmorin-Andrieux et C® abandonnent leurs primes au
profit de la Société.
M. le Prési/ient, ayant reçu une lettre par laquelle M. Vincey
demandait à prendre la parole pour une communication, prie
notre collègue de monter à la tribune.
M. Vincey n*est pas présent dans la salle.
SÉANCE DU 2 JUILLET 1896. ' 637
La parole est donnée à M. Julien.
Le 26 mars dernier, dit-il, nous avons eu l'honneur de dépo-
ser sur le bureau de la Société nationale d'Horticulture de France,
un mémoire ayant trait à une maladie du Bégonia Rex et de ses
variétés, dans lequel nous rapportions la mort prématurée de ces
plantes ornementales à la présence d'un nématode (1).
De nouvelles observations faites, non plus sur le Bégonia Rex^
mais sur des pieds malades de Bégonias tubéreux, que M. Va-
cherot, horticulteur à Boissy-Saint-Léger, a bien voulu nous
adresser, sont venues confirmer pleinement nos premières asser-
tions. C'est ainsi que, par l'examen au microscope, nous avons
pu constater qu'il s'agissait encore ici du même parasite, « VHe-
terodera radicicola ».
Sur le rhizome tubéreux de ces Bégonias malades, on retrouve
les mêmes hypertrophies de tissu que celles qui ont été observées
sur le Bégonia Rex. Mais ici, l'irritation causée par le nématode
se manifeste en outre par une production exagérée de bourgeons
adventifs; de sorte que, par la suite, on a autant de rameaux
aériens étroitement serrés les uns contre les autres et qui, en
raison de leur développement complémentaire, demeurent plus
ou moins rabougris, indépendamment du tort causé au rhizome
par le parasite lui-même (voir fig. 19 et 20),
Ce caractère extérieur est à prendre en considération pour re-
connaître rapidement, à un moment donné, les pieds fortement
anguillulés, dont il faut se débarrasser le plus vite possible si
on veut diminuer les chances de multiplication et de contami-
nation.
Tandis que, sur le rhizome, les galles de tissu hypertrophié
arrivent à atteindre la grosseur d'une petite noisette, sur les
racines grêles et déliées de ce rhizome, on n'aperçoit guère, çà et
là, que quelques petites nodosités dont le volume varie entre
celui d'une tête d'épingle et celui d'un grain de mil.
Ajoutons enfin qu'à l'époque où nous examinions ces galles,
( I ) Journal de la Société Nationale d'Horticulture de France, avril 1896,
page 377 et suivantes.
638 PROCÈS-VERBAUX.
c'est-à-dire vers le 12 juin, nous avons constaté, tout comme en
mars dernier, dans l'intérieur des tissus ainsi h^^pertrophiés, de
FiG. 19.
Bégonias tubéreux malades, plantes vues de face avec rhizome entier.
nombreux kystes (femelles pondeuses) remplis d'oeufs, des larves
vermiculaires, ainsi que des individus arrivés à l'état parfait, les
uns mâles, les autres femelles.
SÉANCE DU 2 JUILLET 1896. 639
Il paraît donc certain pour nous, que cette espèce de nématode
a plus d'une génération par an et qu'elle se rapproche en cela
FiG. 20.
Bégonias tubéreux malades, plantes vues de face avec rhizome sectionné
de l'anguillule dévastatrice {Tylenchus devaslator) de la Jacinthe,
de \a Cardère, etc., qui se multiplie pendant toute la durée de
la végétation de sa plante nourricière.
640 PROCÈS-VERBAUX.
Pourtant, au dire de M. Vacherot, l'espèce en question se
montrerait surtout active à deux époques distinctes de l'année :
au départ de la végétation d'abord, puis à l'automne qui suit.
Quoi qu'il en soit, nous conseillerons, avec M. Vacherot, d'arra-
cher et de brûler sur place tous les pieds de Bégonia tubéreux
reconnus malades d'après les caractères purement extérieurs
sus-indiqués, et de ne jamais prélever de rhizomes secondaires
sur les pieds infestés si on ne veut pas multiplier la plante et le
mal tout à la fois.
Malheureusement cette manière de faire a l'inconvénient de ne
pas mettre complètement à l'abri de l'invasion des nématodes,
car il faut bien reconnaître que dans le début de la maladie, un
certain nombre de pieds attaqués par le parasite peuvent tout
d'abord passer inaperçus à l'œil le plus observateur et qu'on
peut ainsi entretenir le mal d'une année à l'autre dans les cul-
tures.
D'ailleurs cet inconvénient s'accentue dans les cultures de
Bégonia Rex, où Ton ne reconnaît les pieds malades qu'à leur vé-
gétation plus ou moins languissante.
Aussi pensons-nous que, dans les cultures importantes, il y au-
rait intérêt à recourir, comme on l'a déjà tant de fois recom-
mandé, à l'emploi du sulfure de carbone à haute dose (40 à
50 grammes par mètre carré) dans le sol qui est appelé à porter
ces plantdB vivaces par rhizome. Pourtant on reproche à ce pro-
cédé de nuire à la bonne venue des plantes dans l'année même
qui suit l'opération, d'où perte de temps.
Nous croyons donc devoir rappeler qu'il pourrait être intéres-
sant d'expérimenter le procédé à l'eau, déjà recommandé par
nous.
En entretenant une humidité constante au pied des plantes et
en ayant soin d'exagérer cette humidité une ou deux fois par mois
deux ou trois jours durant, on doit constituer un milieu éminem-
ment défavorable aux vers nématoïdes, puisque l'expérience
nous apprend qu'on tue infailliblement ces anguillules par une
immersion des organes envahis dans l'eau ordinaire pendant
quarante-huit heures.
Quant à la maladie qui a été signalée par M. Louis Cappe,
SÉANCE DU 2 JUILLET 1896.
641
horticulteur au Vésinet, dans le Jardin (1), elle nous paraît bien
due à un hémiptère du genre Thrips.
Seulement ce parasite, d'après les observations mêmes de l'au-
teur et d'après les échantillons qu'il a bien voulu soumettre à
notre examen, ne paraît vivre que sur les parties aériennes de
plantes diverses et particulièrement sur les feuilles.
Cet insecte d'abord blanc, puis d'un jaune grisâtre, mesure de
O'^'.SiS à 0°^'^,880 de long (voir fig. 21 et 22).
Il salit les plantes de ses déjections et mortifie plus ou moins
vite par succion de la sève les tissus des organes. Pourtant nous
È,
>f
Fig. 21.
Insecte à l'état larvaire
ffrossi 100 fois environ.
F"^"
Fig. 22.
Insecte ailé
grossi 100 fois environ.
ne croyons pas qu'il ait jamais pu produire des boursouflures sur
les racines et qu'il ait causé rapidement la mort des plantes.
Il est donc vraisemblable que, dans -la maladie signalée par
M. Louis Gappe, il y avait une simple coïncidence dans la pré-
sence du parasite des feuilles avec le parasite bien autrement
dangereux des parties souterraines, VHeterodera.
Du reste, on se débarrasse assez facilement de cet insecte de
nos serres soit par des fumigations à la nicotine, soit par des
pulvérisations d'alcool méthylique (esprit de bois) au centième,
soit enfin par l'emploi de divers autres insecticides.
(i) Le Jardin, Maladie du Bégonia Rex, année 1892, page 281
642 PROCÈS-VERBAUX.
A la suite de celte communication, M. Henri Vacherot vient
exposer les résultats qu'il a obtenus dans le traitement des diffé-
rentes maladies des Bégonias et du Puceron lanigère.
Comme complément des recherches de M. Julien, sur les ma-
ladies des Bégonias, je crois de mon devoir, dit-il, de vous
signaler les procédés par lesquels je suis arrivé à combattre
ces deux maladies différentes.
La première est due à ïHeterodera radicicola, si bien étudié,
et représenté par M. Julien dans le Journal de la Société natio-
nale d'Horticulture de France (avril i896, page 377).
Ayant conservé quelques tubercules attaqués par ces néma-
todes afin de pouvoir les étudier, j'eus l'avantage d'en remettre
quelques-uns à M. Julien, qui reconnut la même maladie que
celle qui s'attaque aux racines des Bégonias et à d'autres plantes.
Pour les Bégonias tubéreux, il n'est donc pas possible d'es-
pérer détruire, par un insecticide quelconque, les œufs renfermés
dans les kystes et les larves qui se trouvent à l'intérieur des
nodosités produites par VHeterodera radicicola ; néanmoins, des
soins attentifs ont pu, chez moi, l'anéantir.
La maladie est facile à reconnaître : les plantes attaquées pro-
duisent une ramification étonnante de tiges que l'on pourrait
être tenté d'utiliser comme boutures, et cela d'autant plus qu'il
se forme de petits tubercules à leur base. En agissant ainsi, on
propagerait malheureusement le mal, car cette nouvelle géné-
ration de plantes formerait en même temps une nouvelle géné-
ration de nématodes, chaque sujet portant une quantité d'œufs
microscopiques.
Il faut donc, lorsqu'une plante se trouve atteinte de cette
façon, l'empoter, ne prélever aucune bouture, et à l'automne,
au moment de mettre les tubercules au repos, enlever jusqu'au
tissu ferme toutes les tubérosités gonflées et attendries par la
présence des œufs qu'elles renferment, puis avoir soin de brûler
tous les déchets.
Au printemps, au moment de la mise en végétation, il est
utile de procéder à la même opération,, et comme la maladie ne se
transporte pas facilement d'un tubercule à l'autre sans le boutu-
SÉANCE DU 2 JUILLET 1896. 643
rage, et que VHeterodera ne produit pas plus de deux générations
dans le courant d'une année, l'on peut aisément s'en débarrasser
lorsqu'il s'agit de Bégonias tubéreux. Tout porte à croire que,
pour les espèces rhizomateuses, la même méthode de culture
donnerait un résultat analogue.
La seconde maladie est due à deux insectes presque imper-
ceptibles, différents par leurs formes, mais aussi terribles par
leurs ravages.
Le premier, de forme allongée, est d'une teinte marron clair,
àl'état d'adulte, il pique par traînées les tiges, les pétioles et les
nervures des feuilles.
Le second, de forme arrondie^ ressemble à une petite araignée
et attaque les feuilles dans toutes leurs parties.
Ces deux sortes de thrips font des dégâts considérables sur
tous les Bégonias, les Gloxinias, etc.; et leur destruction est
d'autant plus difficile qu'ils sont presque toujours sous les
feuilles.
J'ai trouvé que la buée de nicotine ne détruisait pas suffisam-
ment ces petits parasites et que les pulvérisations au jus d«
tabac, même à des doses très fortes, ne les anéantissaient pas.
Après bien des expériences de différents genres, je suis arrivé
à ajouter de l'alcool à la nicotine, et, pour employer celui qui
me revenait le meilleur marché, j'adoptai l'esprit de bois.
J'opère toujours en pulvérisation avec l'insecticide composé
comme suit : eau, \0 litres; nouveau jus de tabac riche en nico-
tine étendu de cinq fois son volume d'eau, ou encore ancienne
nicotine à seize degrés, quatre décilitres; esprit de bois, 1 dé-
cilitre; cristaux de soude du commerce, 15 grammes. C'est alors
par l'évaporation de l'alcool que l'on arrive à atteindre tous
les insectes cachés.
Je fais ma première pulvérisation le soir, puis dès le lendemain
matin, une deuxième. Avant que le soleil ne donne, un fort bas-
sinage est nécessaire pour finir de nettoyer les plantes.
Deux opérations de ce genre, faites à quelques jours d'inter-
valle, détruisent radicalement toutes espèces de thrips et de
pucerons.
On peut se demander s'il est bien nécessaire de mettre de la
644 PROCÈS-VERBAUX.
nicotine avec l'alcool. La raison qui me fait adopter cette ma-
nière de faire est que la nicotine empêche l'alcool d'attaquer les
parties les plus tendres des plantes.
Quant au puceron lanigère, l'alcool le foudroie, surtout
lorsqu'il est associé de la manière suivante : esprit de bois,
1 litre; eau, 1 litre; savon noir, 50 grammes.
Il est absolument nuisible de mettre de la nicotine, qui a le
défaut d'empêcher l'adhérence du liquide sur la partie laineuse
dont est revêtu ce puceron.
On étend ce liquide à l'aide d'un petit pinceau de crin, avec
lequel on peut atteindre facilement toutes les cavités des nodo-
sités produites par les piqûres et sans avoir à craindre le moindre
préjudice pour les arbres. Toutefois, il est nécessaire que le
travail soit fait avant la pousse des feuilles. Pendant la végétation
il faut ménager soigneusement l'extrémité des jeunes pousses.
Il est toujours bon de faire un lavage à l'eau, à l'aide d'une
seringue, pour enlever la matière gluante produite par la des-
truction des pucerons.
En terminant, je vous engage vivement. Messieurs, à appli-
quer avecla plus grande confiance ces procédés de destruction,
car ils m'ont donné des résultats excellents.
La parole est ensuite donnée à M. Decaux, qui appelle l'atten-
tion sur une maladie de VHydrangea paniculata causée par une
nouvelle variété du Tetranychus Telarius^ qu'il désigne sous le
nom d'Hydrangew. L'orateur dépose sur le bureau une note
dans laquelle il donne une étude complète de cet acarien avec
l'indication des procédés de destruction, note qui sera insérée
dans le Journal {]).
Une discussion s'engage entre MM. Decaux, Boizard et Va-
cherot, et il en résulte que les Acariens résistent aux pulvérisa-
tions d'insecticides ordinairement en usage.
La séance est levée à 4 h. 20 minutes.
(1) Voir page 67(5.
SÉANCE DU 23 JUILLET 1896, 645
SÉANCE DU 23 JUILLET 1896.
Présidence de M. Ferdinand Jamin, vice-président.
La séance est ouverte à 2 h. 30 minutes, en présence de 133
membres : 14 honoraires et 119 titulaires.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. le président exprime de vifs regrets sur les pertes que la
Société a éprouvées par le décès de M. Kuntz, de Paris^ sociétaire
depuis l'année 1891, et de M. Emile Vial, de Nice, qui faisait
partie de la Société depuis l'année 1884.
M. le secrétaire général adjoint procède au dépouillement de
la correspondance, qui comprend :
A. — Correspondance manuscrite:
1° Lettre de M. Chauré, vice-président de la Société de Topo-
graphie de France, priant d'informer les membres de notre
association que, le dimanche 26 juillet, M. Paul Vincey, pro-
fesseur d'agriculture du département de la Seine, fera une
excursion-promenade publique à travers les champs d'épuration
des eaux d'égout de la Ville de Paris (Herblay, Parc d'Achères,
Forêt de Saint-Germain). Départ de Paris, gare Saint-Lazare, à
1 h. 55 pour Frette-Montigny.
2° Lettre de M. Nanot, directeur de l'École nationale d'Hor-
ticulture de Versailles, adressant les états des notes des élèves
boursiers de notre Société.
Ces notes sont les suivantes :
M. Martin, élève de 3° année, et dont les études seront terminées
le 1^'août 1896: Conduite, très bonne; assiduité, très bien; tra-
vail théorique, bien; travail pratique, bien.
M. Monnier, élève de 2^ année : Conduite, très bonne ; assiduité,
très bien; travail théorique, assez bien ; travail pratique, bien.
M. Faure, élève de l*"® année: Conduite bonne; assiduité,
très bonne; travail théorique, bien, travail pratique, assez bien.
646 PROCES-VERBAUX.
M. Mouzagol, élève de l""" année : Conduite, bonne; assiduité,
très bonne; travail théorique, assez bien; travail pratique, bien.
3* Lettre de la Société d'Horticulture de la Haute-Marne,
demandant un délégué pour l'Exposition, qu'elle tiendra à
Saint-Dizier. M. Hariot est désigné pour remplir ces fonctions.
4® Demande de commission pour examiner une serpette,
inventée par M. Huré. MM. Moser, Chargueraud, Kerpezdron,
Lapierre, Boucher, Bertrand, sont choisis pour faire partie de
cette commission.
S*" Lettre de M. le Ministre du Commerce, communiquant une
note sur le commerce des fleurs à Sainte-Marie-de-Scilly, et qui
sera insérée dans le journal (1).
B. — Correspondance imprimée :
1° Programme de l'Exposition de Chrysanthèmes^ etc., qui se
tiendra à Bourges du 7 au 12 novembre 1896.
2° Programme de l'Exposition qui aura lieu à Sedan, les 15,
16 et 17 août 1896.
3° Circulaire de TAssociation horticole de l'arrondissement de
Beaune, informant que l'Exposition, qui devait avoir lieu à
Beaune, du 18 au 22 septembre, sera avancée à la date du 4 au
7 septembre.
4° Lettre du Cercle d'Arboriculture et de Viticulture de Seine-
et-Oise, informant que l'assemblée générale du Cercle aura lieu
le dimanche 19 juillet, à 3 heures, à l'hôtel de ville de Montmo-
rency.
5° Règlement et programme de l'Exposition internationale
d'Horticulture, qui aura lieu à Bayonne, du 5 au 8 septembre 1896.
go Programme de l'exposition générale de Roses, qui aura lieu
à Coulommiers, du 19 au 21 septembre 1896.
C. — Ouvrages destinés a la bibliothèque :
1° Exposition universelle de 1889 à Paris. Rapport du Jury
international. Groupe VI, 3^ partie, classe 52.
(1) Voir page 674.
SÉANCE DU 23 JUILLET 1896. 647
2*^ 50^ livraison du Dictionnaire pratique d'Horticulture, de
M. Nicholson, traduit et mis à jour par M. Mottet.
3° La Nouvelle Galles du Sud. La colonie mère des Australiens,
par M. Villeval-Abin, 1896. Un-vol. in-8°, avec figures noires.
1° Annales du Conservatoire des Arts et Métiers, 2^ série,
tome VII.
5° Feuille d'informations Aw ministère de l'agriculture, n^^ 28,
29, 30 et 31.
6° Les Routes fruitières, ^diV M. Gh. Baltet, brochuredeS pages.
T° Exposition universelle d' Anvers ^\H^ A; Groupe XX, classe 64,
(Sylviculture).
Rapport de M. Hubert van Huile, Bruxelles, 1896.
D. — Notes, rapports et comptes rendus déposés sur le
BUREAU : .
1° Note sur le Perce-oreille et le Cloporte, leurs mœurs,
moyens de destruction, par M. F. Decaux.
2° Etude sur la culture et la végétation du Cyclamen de Perse^
par MM. Alex. Hébert et Georges Truffaut.
3° Rapport sur la culture du Pêcher en serre froide, de
M. Alexis Lepère. M. Opoix, rapporteur. Les conclusions deman-
dant l'insertion du rapport dans le journal et son renvoi à la com-
mission des récompenses sont adoptées.
4" Rapport sur un nouveau modèle de tuyau métallique
flexible, de M. Rudolph. M. Blanquier, rapporteur. Les conclu-
sions demandant l'insertion de ce rapport dans le journal et son
renvoi à la Gommission des récompenses sont adoptées.
5° Rapport sur le jardin de M. Poisson, propriétaire à Auteuil,
M. Hoibian, rapporteur. Les conclusions demandant l'insertion
du rapport dans le journal et le renvoi à la Gommission des
récompenses sont adoptées.
6° Gompte rendu de l'Exposition de mai 1896, 2* section
(concours 279 à 281), par M. Pradines.
T Compte rendu de l'Exposition de Roses, tenue dans l'hôtel
de la Société, du 10 au 12 juillet 1896, par M. D. Bois.
8° Gompte rendu de l'Exposition de Nemours, par M. Georges
Boucher.
648 PROCÈS-VERBAUX.
9° Compte rendu de l'Exposition tenue à Nancy, le 14 juillet
1896, par M. P, Hariot.
D. — Objets soumis a l'examen des comités :
Au comité de culture potagère :
Par M. Hoibian, horticulteur grainier, 16, quai de la Mégis-
serie, Paris, une Echalottequi se reproduit par bulbilles comme
rOgnon rocambole. [Remerciements).
Au comité d'arboriculture fruitière :
1° Par M. Enfer, chef jardinier de Pontchartrain (Seine-et-
Oise), des Raisins forcés appartenant aux variétés Lady Doione's
Seedling et Muscat d'Alexandrie. Ces raisins ont été chauffés
depuis les premiers jours de février; ils sont très beaux, mais
imparfaitement mûrs. Une prime de 2^ classe est proposée pour
cet apport.
2° Par M. Alexis Lepère fils, de Montreuil, une corbeille de
Pêches et Brugnons, comprenant 4 Pêches Cumberland et
28 Brugnons Précoce de Croncels. Ces fruits ont été récoltés
dans une serre non chauffée; ils sont très beaux (prime de
1^® classe).
M. Ferdinand Jamin dit que le Brugnon précoce de Croncels,
obtenu en même temps que le B. Early Bivej's, est de beaucoup
supérieur à cette variété. Il est plus hâtif, plus vigoureux, etc; il
supporte même la culture en plein venl.
MM. Coulombier et Ernest Bergman appuient l'observation de
M. Jamin.
3° Par M. Nomblot (Alfred)^ de la maison Bruneau, de Bourg-
la-Reine, 6 variétés de Cerises : Belle magnifique, dePlanchoury^
Montmorency, de Bourgueil^ Griotte de Sauvigny, Griotte de la
Madeleine, Transparente, et la Prune Favorite hâtive de Hivers,
Celte présentation est faite hors concours. (Remerciements.)
Au comité de floriculture :
1° Par M. David, horticulteur à Savigny-sur-Orge (Seine-et-
SÉANCE DU tî3 JUILLET 1896. 649
Oise), 8 variétés de Glaïeuls, obtenues par le croisement des
Gladiolus gandavensis et nanceianus (prime de 2^ classe).
2° Par MM. Vilmorin-Andrieiix et C'% 4, quai de la Mégisserie,
Paris, une collection de Célosies à panache, grandes et naines,
de coloris variés; une collection de Célosies, crêtes de coq,
naines, en plantes choisies dans des lots de porte-graines (prime
de P^ classe).
3" Par M. Lemaire, horticulteur, 26, rue Priant, Paris, 3 su-
perbes potées de Lilium lancifolium ruhrum (prime de 2° classe
pour la belle culture).
Au comité des Orchidées :
1° Par M. Massé, horticulteur, boulevard Charpentier, à
Lagny, 2 Cattle-ya Mossiœ, dont 1 très beau, à fleurs blanches
avec le labelle jaune, et 1 Cattleya Mendeli. Le comité propose
l'attribution d'une prime de V^ classe pour le Cattleya à fleurs
blanches.
2° Par M. Gauthier, jardinier chez M. le D'" Fournier, rue
Saint-James, à Neuilly (Seine), I Vanda cœridea, 1 Cattleya
Gaskelliana presque blanc, et 1 Vanda Denisoni (prime de
2e classe).
3° Par M. Belin, horticulteur, 22, route de Sannois, à Argen-
teuil, une bonne variété de Cattleya Leopoldi et \ Cypripediwrt
Curtisii (prime de 2® classe pour le C. Leopoldi).
4^ Par M. Eug. Poirier, chez M. Cardoso, \ Cypripediunv
nobilius, hybride issu du C, Haynaldianum, croisé par le C. La-
thamianum. Le comité émet des doutes sur l'origine de cette
plante (prime de 3® classe).
5° Par M. Opoix, jardinier, en chef du palais du Luxembourg,
I superbe Vanda gig&ntea, 1 Odontoglossum Schliperianum et
I Cypripedium hybride nouveau, issu du C. Askburtoniœ croisé
par le C. harhatum, et que le présentateur désigne sous le nom
de C. Ashburtoniœ-barbatum (prime de l""® classe).
.6° Par M. Bert, horticulteur à Bois-Colombes, 1 Oncidium:
hybride, du Brésil, et 1 Dendrochilum (prime de 2® classe^.
650 PROCÈS-VERBAUX
A^i comité d' arboriculture d'ornement :
Par M. Moser, horliculteur-pépiniériste, rue Saint-Sympho-
rien, à Versailles, les Acer Negundo argentea robusla, Guichardi,
à feuilles entièrement jaunes, foliis argenteis variegatis, foliis
aureo marginatis et foliis aureo marginatis elegans. Cette der-
nière variété est nouvelle, et c'est ia première fois qu'elle est
présentée à la Société. Le feuillage en est très ample, largement
panaché de jaune au début de la végétation, panachure qui
devient d'un blanc pur sur les feuilles adultes (prime de S** classe).
M. Chargueraud fait observer que depuis l'introduction du
Prunus Pissardi, les Negundo à feuilles panachées ont pris une
place de plus en plus grande dans les jardins où leur feuillage
et celui de ce petit arbre se font valoir mutuellement. On obtient
une végétation beaucoup plus belle, en rabattant chaque année
les Negundo, qui émettent alors des pousses très vigoureuses.
Les propositions des comités relatives aux récompenses à
accorder pour les présentations, sont adoptées par l'assemblée.
MM. Alexis Lepère, Vilmorin-Andrieux et G'^ et Opoix, aban-
donnent leurs primes au profit de la Société.
M. Duval demande la parole; il dit, qu'ayant vu, avec sur-
prise, chez un de ses amis, des pieds de Tomate cultivés en
petits godets dans une serre à Orchidées, il avait appris que
cette plante éloignait les Fourmis, qui, on le sait, sont des
ennemis très redoutables. Un essai fait dans ses cultures, lui a
donné un résultat si satisfaisant qu'il s'empresse d'en faire part
à la Société. Des feuilles de Tomate jetées dans une fourmilière
font disparaître immédiatement ces insectes.
M. Savoye demande ce que deviennent ces Fourmis. N'y a-t-il
pas à craindre de les retrouver à quelques mètres de l'endroit
jd'où on les a éloignées?
M. Chargueraud dit que ce n'est pas la première fois que Ton
préconise l'emploi de la Tomate pour éloigner et même détruire
des insectes. On est allé jusqu'à prétendre qu'en plantant cette
Solanée le long des espaliers^ on peut arriver à détruire le
puceron lanigère.
xXOMINATIONS. — SÉANCES DES 25 JUIN ET 2 JUILLET 1896. 631
Pour ce qui est des Fourmis, il croit que le meilleur moyen de
s'en débarrasser est de déposer dans les endroits infestés, des
éponges imbibées de miel, et de plonger ces éponges dans l'eau
bouillante lorsque les insectes s'y sont réfugiés.
M. le secrétaire général adjoint annonce de nouvelles présen-
tations de sociétaires.
La séance est levée à 3 h. 20 minutes.
^
NOMINATIONS
\
SÉANCE DU 25 JUIN 1896.
MM.
1. BouLoux (Jean), jardinier chez M. Delessart, quai de la Borde, à
Ris-Orangis, par Corbeil (Seine-et-Oise), présenté par MM. De-
lessart et Lepère fils.
2. EviLLOT, à Châtenay (Seine), présenté par MM. Touret (Eugène) et
Lemée (H.).
3. Prud'homme, propriétaire, 160, faubourg Saint-Honoré, à Paris,
présenté par MM. Thiébaut aîné et Prud'homme (G.).
4. Théven-Guéléran (Léon), à Us (Seine-et-Oise), présenté par
MM. Touret (Eugène) et Lémée.
S.. Viennot (L.), ingénieur des Arts et Manufactures, agent général
de la Société des Verreries de Dorignies, 146, rue Lafayette, à
Paris, présenté par MM. Huard et Ghatenay.
SÉANCE DU 2 JUILLET 1896.
MM.
1. Batardy, 115, rue Monge, à Paris, présenté par MM. Cottant et
Huard.
2. BouRET, boulevard des Deux-Gares, au Bas-Meudon (Seine-et-
Oise), présenté par MM. Huard et Ghatenay.
3. GoFFiGUEz (Julien), jardinier-chef de l'Ecole d'Horticulture, Orphe-
linat Saint-Philippe à Fleury-Meudon (Seine-et-Oise), pré-
senté par MM. Opoix et Lesueur.
4. Lambarot (Laurent), jardinier, 103, boulevard du Centre, à Péant-
Champigny (Seine), présenté par MM, Truffaut (Albert) et
Truftaut (Georges).
5. NicoLLE (Alphonse), 13, rue de Paris, à Verrières-le-Buisson (Seine-
et-Oise), présenté par MM. Verlot et Bourderioux.
Dame Patronnesse.
Gaston GuiGNARD (M'*'^), 167, boulevard Malesherbes, à Paris, pré-
sentée par MM. Villard et Vitry.
652 EXPOSITION DE ROSES.
EXPOSITION DE ROSES
10, li ET 12 JUILLET 1896
DECISIONS DU JURY
ROSIERS EN POTS
Concours entre horticulteur a.
Médaille d'honneur offerte par M. le Ministre de l'Agriculture,
à MM. Lévêque et tils, pour l'ensemble de leurs concours.
17® concours. — Collection générale de Rosiers tiges, variés,
en fleurs.
Médaille de vermeil. — M. Jupeau (Léon), 133, route de
Fontainebleau, Kremlin-Bicètre (Seine).
Médaille d'argent, offerte par M. le Ministre de l'Agriculture.
— M.Rothberg, horticulteur, 2, rue Saint-Denis, à Gennevilliers
(Seine).
19^ concours. — Collection de 100 Rosiers tiges, variés, thé,
noisette, hybrides de thé et de noisette, en fleurs.
Médaille de vermeil. — MM. Lévêque et fils, horticulteurs,
69, rue du Liégat, à Ivry (Seine).
20® concours. — Collection générale de Rosiers greff'és rcz
terre ou francs de pieds, en fleurs.
Médaille de bronze. — M. Rothberg, déjà nommé. \
28® concours. — Collection de Rosiers types ou espèces bota-
niques, fleuris ou non.
Médaille de vermeil. — M. Cochet-Cochet, horticulteur, à
Coubert (Seine-et-Marne).
ROSES COUPÉES
Concours entre amateurs.
35^ concours. — Collection de 100 variétés de Roses, dans
tous les genres.
Grande médaille de vermeil. — M. David (Emile), amateur,
33, Crand'rue à Savigny-sur-Orge (Seine-et-Oise).
Médaille de vermeil. — M. Pelit-Humbert, amateur, 26, rue
de la Boucherie, à Crépy-en-Valois (Oise).
DÉCISIOxNS DU JURY. 6o3
39* concours. — Collection de 30 variétés de Roses thé,
noisette, hj'brides de thé et de noisette.
Grande médaille d'argent. — M. Petit Humbert, déjà nommé.
Concours entre horticulteurs.
47® concours. — Collection générale de Roses, dans tous les
genres.
Médaille d'or. — M. Rothberg, déjà nommé.
Médaille de vermeil. — M. Jupeau, déjà nommé.
Grande médaille d'argent, offerte par M. le Ministre de
FAgriculture. — M. Cochet, horticulteur à Suisnes, par Grisy-
Suisnes (Seine-et-Marne).
Grande médaille d'argent. — ^^MM, Lévêque et fils, déjà nommés.
48^ concours. — Collection de 200 variétés de Roses, dans
tous les genres.
Grande médaille de vermeil. — M. Buatois (Emmanuel),
horticulteur, 3, rue Hugues-Aubriot^ Dijon (Côte-d'Or).
Médaille de vermeil. — Boucher, horticulteur, 164, avenue
d'Italie, à Paris.
Grande médaille d'argent. — MM. Lévêque etlils, déjà nommés.
Grande médaille d'argent. — M. Lecointe (Amédée), pépinié-
riste-horticulteur, 24, rue des Creux, à Louveciennes (Seine-et-
Oise).
49" concours. — Collection de 10O variétés de Roses, dans
tous les genres.
Médaille d'argent, offerte par M. le Ministre de l'Agriculture.
— M. Gravier, pépiniériste, 41, boulevard Lamouroux, à Vitry
(Seine).
Médaille de bronze. — MM. Lévéque et fils, déjà nommés.
50^ concours. — Collection de 50 variétés de Roses, dans tous
les genres.
Remerciements. — MM. Lévêque et lils, déjà nommés.
52* concours. — Collection de 200 variétés de Roses thé,
noisette, hybrides de thé et de noisette.
Médaille d'or. — M. Buatois, déjà nommé.
Médaille de vermeil. — M. Cochet, déjà nommé.
53^ concours. — Collection de 100 variétés de Roses thé,
noisette, hybrides de thé et de noisette.
Médaille de vermeil. — M. Rothberg, déjà nommé.
Grande médaille d'argent. — M. Dubreuil (F.), 146, route de
Grenoble, à MontpJaisir (Lyon).
654 EXPOSITION DE ROSES.
54* concours. — Collection de 50 variétés de Roses thé, noi-
sette, hybrides de thé et de noisette.
Médaille d'argent. — M. Gravier, déjà nommé.
Médaille de bronze. — M. Lecointe, déjà nommé.
b^^ concours. — La plus jolie collection de Roses sarmen-
teuses.
Médaille de bronze. — M. Boucher, déjà nommé.
Médaille de bronze. — M. Cochet, déjà nommé.
60" concours. — Douze Roses d'une même variété, remar-
quables par leur ampleur, forme et coloris.
Médaille d'argent . — M. Cochet, déjà nommé.
Médaille de bronze. — MM. Lévêque et fils déjà nommé.
Remerciements. — M. Buatois, déjà nommé.
61^ concours. — Les 5.0 plus belles variétés de Roses, remar-
quables par la grosseur des fleurs, leur forme et leur coloris
(deux fleurs de chacune).
Médaille de bronze. — M. Buatois, déjà nommés.
62® concours. — Les 25 plus belles variétés de Roses, remar-
quables par la grosseur des fleurs, leur forme et leur coloris
(deux fleurs de chacune).
Médaille de bronze. — M. Lecointe, déjà nommé.
67° concours. — La plus belle gerbe de 12 à 24 Roses va-
riées, à longues tiges, variétés spéciales pour les fleuristes.
Médaille de vermeil. — M. Landras, 12, faubourg Saint-
Honoré, à Paris.
69'' concours. — Herbiers. — Collections botaniques. —
Insectes nuisibles aux Rosiers. — Publications et dessins des-
criptifs de la Rose. — Ouvrages se rapportant aux Rosiers.
Les publications et ouvrages spéciaux seront admis à l'Exposi-
tion, mais non soumis à l'examen du Jury. Sur la demande des
auteurs, les ouvrages inédits pourront ensuite être renvoyés à
des rapporleu.'s ou à des commissions désignée? par la Société.
Médaille d'argent. — M. Lucet (Emile), 52, rue de la Grosse-
Horloge, à Rouen (Seine-Inférieure.
i
LÉON SAY
NUI 11. h sUK A. LEUiN sAÏ. hoô
NOTES ET MEMOIRES
NOTICE SUR M. LÉON SAY (1),
par M. Delessard.
Messieurs et chers Collègues,
Nous avons perdu un de nos plus éminents Présidents et moi
j'ai perdu un ami. Désigné par le Conseil de notre Société, pour
rendre un dernier hommage à la mémoire de M. Léon Say,
puisse ma faible voix rappeler ici l'homme distingué, le collègue
aimable, le Président dévoué que nous avons possédé pendant
de trop courtes années.
Des voix plus autorisées que la mienne, ont célébré les mé-
rites de l'homme politique, appelé, sans nul doute, à jouer dans
l'avenir, un grand rôle dans le gonvernement de notre pays,
l'illustre économiste enfin, dont la lumineuse parole éclairait
les discussions les plus ardues en matière d'impôts et de réfor-
mes fiscales.
De la vie si bien remplie de ce grand citoyen, de ce grand
serviteur de la France, Je ne retiendrai ici qu'un seul Irait qui
s'impose au souvenir reconnaissant de tous les patriotes, c'est la
participation effective de notre ministre des finances, de 1871,
à l'œuvre si complexe et si difficile de la libération de notre ter-
ritoire. Que son nom soit donc à jamais glorifié, à côté de celui
de M. Thiers, proclamé à juste titre le libérateur du territoire.
Mais ici, dans la région sereine de nos assemblées et de nos
études, lequel d'entre nous n'a gardé souvenance de ses paroles
aimables, de ses discours si pleins d'enseignements et de conseils
pratiques.
Son éloquence naturelle, colorée, primesautière, conquérait
tous vus suffrages et j'entends encore les applaudissements nour-
ris dont vous avez salué sa dernière allocution.
(l) Déposé le 11 juin.
656 , NOTES ET MÉMOIRES.
Rappellerai-je encore ses entretiens familiers, lors de nos
réunions intimes, dans ces agapes fraternelles, qui précédaient
l'ouverture de nos Expositions. Les membres de notre Bureau et
ceux du jury doivent en av()ir gardé un souvenir attendri.
M. Léon Say élait né en 1827; après de fortes études classi-
ques au collège Bourbon, appelé tour à tour Bonaparte, Foiî-
tanes et Gondorcet, pour garder enfin ce dernier titre, il com-
mença sous les auspices d'un père éminent, ses éludes des
questions économiques et financières où il est passé un maître
incontesté. Collaborateur du Journal des Débats^ rédacteur en
chef du journal l'Economiste français, écrivain de Isl Bévue des
Deux Mondes, il aborda avec succès tous les genres de l'éco-
nomie politique : libre-échangiste convaincu, il a été en butte à
des attaques passionnées qui n'ont jamais ébranlé ses convictions ;
il a pu avoir des adversaires, mais jamais d'ennemis.
Mais au milieu des soucis de la vie militante, il subit, comme
tous les hommes supérieurs, l'attraction de la nature. Au milieu
de tous ses travaux, et ils étaient mulliples, il aimait à se retirer,
chaque année, dans cet admirable domaine, qu'on appelle le
château de Stois, situé sur les bords de l'Oise, et qui est devenu
aujourd'hui la propriété de son cousin, M. le Comte de Monte-
bello, notre ambassadeur à Saint-Pétersbourg. Là, au milieu
de parterres de fleurs et d'arbres séculaires, il aimait à con-
verser avec le jardinier-chef, qui est aussi un de nos socié-
taires.
Il pensait, comme Bernard Palissy, qui fut, en son temps,
un habile naturaliste, que la plus grande délectation que
l'homme puisse rêver en ce monde, est celle d'avoir un beau jar-
din. Il en possédait lui-même un délicieux dans le minuscule
parterre de son modeste hôtel de la rue Fresnel, n° 21 : car ses
occupation» ne lui permettaient guère de vivre longtemps en
dehors de Paris.
Le pasteur éminent que vous avez entendu le jour de ses obsè-
ques, au Temple de l'Oratoire, et qui d'un accent ému, célébrait
le chrétien convaincu, nous a révélé encore mille traits de la
bonté de son cœur, de sa charité intelligente et active; n'est-ce
pas à son iniciative que nous devons cette œuvre si humanitaire
NOTICE SUR M. LÉON SAÏ. 657
de l'assistance parle travail, inauguré àla mairie du XVP arron-
dissement, et dont Texenjple a été suivi par d'autres adminis-
trations municipales?
Ses conférences aux réunions de la Ligue pour le repos du
dimanche, sont des chefs-d'œuvre dignes d'être méJités.
Placé à la tête de notre Société, que l'autorité de son nom
grandissait devant les pouvoirs publics, il trouvait toutes les
portes ouvertes quand il s'agissait de défendre nos intérêts,
d'obtenir des tarifs plus avantageux des Compagnies de chemins
de fer, pour le transport des produits horticoles.
Avec quelle bonne grâce, quelle urbanité, il faisait les hon-
neurs de nos Expositions à nos deux Présidents de la République
et à M™®* Garnot et Félix Faure; comme il rehaussait l'éclat de
nos plantes, par l'élégance de ses descriptions et la finesse de
ses remarques !
Pour lui, la Société d'Horticulture était un délassement, un vrai
plaisir, comme il me le disait; il regrettait seulement de ne pou-
voir y être aussi assidu qu'il Peut souhaité, car, par une mal-
heureuse coïncidence, les jours de nos séances tombaient le
même jour que celle de l'Académie française qui l'avait appelé
dans son sein comme une des illustrations et des gloires littéraires
de la France.
Oui, Messieurs, il aimait notre Société; il était fier de son titre
de Président de la Société d'Horticulture de France... et elle
était tellement dans son cœur et dans sa pensée, qu'il en parlait
devant notre Chambre des députés.
Je ne puis oublier les paroles qu'il laissa échapper dans le
mémorable discours prononcé par lui à la séance de la Chambre
des députés, le 10 février 1894 et dont il a bien voulu m'adresser
un exemplaire, et c'est par là que je finirai. Messieurs, car aucun
éloge ne pourrait en traduire ni l'expression chaleureuse ni le
sentiment exquis.
« Tenez, Messieurs, disait-il, je suis président d'une Société de
jardiniers, de la Société d'Horticulture de France, je suis heu-
reux de me trouver à côté de ces jardiniers, ce sont des botanistes
qui pourraient avoir leur place à l'Académie des sciences, qui
ont des connaissances en chimie agricole extrêmement élevées,
ft58 NOTES ET MÉMOIRES.
une science piofonde de la manière d'élever les plantes, et toutes
sortes de connaissances botaniques qui m'étonnent et me font
un grand plaisir. »
La Société d'Horticulture a toujours manifesté sa profonde
gratitude envers son président; je n'en veux pour témoignage
que la présence des nombreux membres qui se pressaient, émus
et recueillis devant sa demeure mortuaire, et qui, par une déli-
cate attention, furent désignés pour prendre la tête du cortège
funèbre.
Puissent les regrets de la Société tout entière adoucir la dou-
leur de la digne compagne qui reste seule et inconsolée!
Je suis bien sûr d'être votre interprète à tous en lui offrant le
respectueux hommage de noire ardente sympathie.
Étude historique sur le Haricot commun
[Phaseoluf: vulgaris) (1 ),
par M. Georges Gibault.
Dans l'histoire généralement si mal connue des plantes culti-
vées, le Haricot est un des végétaux qui présentent le plus
d'incertitude sur ses origines. D'où vient-il? Etait-il connu en
Europe avant la découverte de l'Amérique? D'où vient ce nom
de Haricot qui s'est substitué récemment à l'ancien I^aséole? Et
enfin pourquoi ce légume considéré de nos jours comme un
des meilleurs de nos jardins, ne paraît-il apprécié que depuis le
xvir siècle seulement?
Autant de problèmes intéressants dont il est difficile de donner
la solution juste, sauf sur le point bien établi aujourd'hui de la
culture très ancienne de cette plante, dans l'Ancien comme dans
le Nouveau-Monde.
Le Haricot fait partie du petit nombre de plantes cultivées
qui n'ont jamais été retrouvées à l'état sauvage (^2). On ne peut
(1) Déposé le 11 juin 1896.
(2) Avec le Haricot, on cite comme exemples de plantes cultivées
en voie d'extinction ou éteintes hors des cultures : la Fève, le Pois
ÉTUDE HISTORIQUE SUR LE HARICOT COMMUN. 639
donc faire que des suppositions sur son habitat primitif. Les
uns, qui sont peut-être dans le vrai, lui assignent comme
patrie, les régions chaudes de l'Asie. Les autres, d'après la
haute autorité de M. de Gandolle, semblent pencher pour une
origine américaine, et, à Tappui de cette thèse, ils signalent ce
fait indéniable que les Péruviens cultivaient de nombreuses
espèces de Haricots avant la découverte de l'Amérique, et encore
ceci, qu'au xvi^ siècle, le nombre des variétés s'est élevé subite-
ment dans les jardins de l'Europe et qu'en même temps tous les
auteurs ont commencé d'en parler; enfin que la majorité des
espèces du genre Phaseolus se trouve dans l'Amérique méridio-
nale (I).
Malgré ces arguments du savant auteur de VOrigine des
plantes cultivées^ il est aujourd'hui permis de croire, d'après des
preuves multiples et des découvertes faites depuis la publication
de son ouvrage, à la probabilité d'une origine asiatique pour le
Haricot, ou tout au moins à sa culture dans l'Ancien-Monde
depuis l'antiquité la plus reculée.
Les Haricots américains décrits et figurés par les botanistes de
la Renaissance étaient-ils des variétés d'une espèce primitive
qui, partie d'un point inconnu du globe, avec les premières
migrations humaines, se serait répandue à l'époque préhisto-
rique sur les deux hémisphères? Cela est probable, attendu que
les botanistes modernes reconnaissent une espèce unique dans
les nombreuses variétés naines, volubiles, à grains colorés, du
Phaseolus vulgaris, et que, d'autre part, on ne possède pas
d'exemple d'une plante alimentaire répandue sur une aire aussi
vaste, sans l'intervention de l'homme.
chiche, la Lentille, le Tabac, le Blé, le Maïs et FErs. La mise en
culture de ces plantes aujourd'hui disparues de la nature sauvage
remonte aux premiers âges de la civilisation. « Excepté le Tabac,
dit M. de Caiidolle, toutes ces espèces ont des graines remplies de
fécule, qui sont recherchées par les oiseaux, les rongeurs et divers
insectes, sans pouvoir traverser intactes leurs voies digestives. C'est
probablement la cause, unique ou principale, de leur infériorité
dans la lutte pour l'existence. »
(1) De Candolle. Origine des plantes cultivées, 3® édit., p. 27o.
660 ÎSOTES ET MÉMOIRES.
Gomme le Maïs et la Patate, le Haricot était donc cultivé
simultanément dans les deux parties du globe, qui ont vécu
pourtant dans une ignorance réciproque de leur existence
jusqu'à la découverte de Christophe Colomb (1492). Cette intro-
duction de végétaux alimentaires est aussi difficile à expliquer
que l'origine des races humaines qui peuplaient l'Amérique. Il
faut admettre nécessairement des communications préhisto-
riques entre l'Ancien et le Nouveau-Monde, et ne serait-ce pas le
cas de rappeler le souvenir de cette mystérieuse Atlantide qui,
si elle a réellement existé, aurait pu servir de pont naturel
entre les deux continents?
Quoiqu'il en soit, le Haricot n'existe plus, sans doute, dans la
nature sauvage; c'est là un indice certain d'une culture fort
ancienne. Grâce à l'archéologie, nous pouvons en avoir une
preuve matérielle^ pour l'ancien monde, comme sa présence
dans les sépultures péruviennes avait démontré son antiquité en
Amérique. Nous voulons parler des Haricots découverts dans
les fouilles de M. Schliemann en Asie Mineure (1871-1882). Que
ce célèbre archéologue ait ou non retrouvé, comme il l'a pré-
tendu, l'emplacement de la ville de Troie, illustrée par le poème
d'Homère, il n'en a pas moins mis au jour les vestiges de sept
villes qui se sont succédées sur la colline d'Hissarlik. Dans la
seconde, une des plus anciennes, qu'il appelle la «Cité brûlée »,
enfouie sous plusieurs mètres de décombres et dont les habitants
se servaient encore d'instruments de pierre polie, on a recueilli
quantité de grains carbonisés qui témoignent d'un état agricole
assez avancé chez ce peuple préhistorique, dit M. Virchow, qui a
déterminé ces espèces de graines. C'étaient, parmi des Légumi-
neuses telles que le Pois, la Fève de marais, la Gesse cultivée,
le Pois chiche, l'Ers, le Dolique à œil noir, « le Haricot blanc
vulgaire, Phaseolus vulgaris albus mêlé à quelques Ph. vulg.
glaucoides^ Alefeld, et à quelques Ph. vulg. ochraceus,Sa.\i^ et à
un Ph. vulg. Pardiis carneus, v. Mart. (Haricot panaché) (1) ».
Notons que la découverte au même endroit d'épis de Maïs
(variétés jaunes et rouges à quatorze rangées de grains) renver-
(1) Schliemann. Ilios, ville et pays des Troyens, 1885, p. 368.
ÉTUDE HISTORIQUE SUR LE HARICOT COMMUN. 661
sait également l'opinion commune de l'origine américaine de
cette Graminée (Voir Origine des plantes cultivées^ 3^ édition,
p. 3M).
D'un autre côté, on n'a pas rencontré le Haricot dans les
restes des végétaux carbonisés trouvés dans la vase des cités
lacustres de la Suisse, de la Savoie et de la Lombardie. Pour-
tant les populations lacustres de l'époque du bronze et même de
la pierre polie (4,000 ans environ avant J.-C), cultivaient déjà
la Fève, le Pois et la Lentille (1 ).
M. Victor Lorel, dans sa Flore Pharaonique^ ne cite pas non
plus le Haricot dans son énumération des plantes découvertes
dans les sépultures ou figurées sur les monuments de l'ancienne
Egypte où l'on remarque cependant toutes nos Légumineuses
alimentaires.
Il faut croire que ce légume est resté cantonné dans certaines
régions de l'Asie jusqu'à l'époque gréco-romaine.
Au iv** siècle avant notre ère, Théophraste, le premier des
botaaistes grecs, mentionne un Dolichos dont on peut se.
demander si ce n'est pas notre Haricot à rames.
On est plus certain du Smilax de Dioscoride; c'est le nom,
Smilax hortensis, que donneront les botanistes du xvi® siècle,
à cette plante que Linné appellera plus tard Phaseolus vulgaris.
Le Phaséolos ou Phaselos, qui vient ensuite, est certainement le
Haricot, puisque ce nom signifie une barque ou un navire, allu-
sion évidente à la forme en carène de la gousse et de la graine.
Fait également probant, c'est de ce nom grec que sont dérivés,
par corruption, la plupart des dénominations populaires du
Haricot : le Phasioula des Grecs modernes, Fagiuolo desHaliens,
Frizole des Espagnols, Fayol des Provençaux, etc. ; nous le
retrouvons même dans le nom de l'une de nos meilleures
variétés : le Phaseolus latin s'étant successivement déformé en
Fasiolwn, Fasiol, Fagéol et finalement en Flageolet.
Les Grecs nommaient aussi Lobos, le Haricot que l'on mangeait
en vert (^2). Le nom arabe du Haricot Loubiâ viendrait-il de
(1) Oswald Heer. Die Pflanzen der Pfalhbauten.
(2) Daremberg et Saglio. Dict. des Antiquités, article > Cibaria x.
662 NOTES ET MÉMOIRES.
ce terme qui servit plus tard à désigner les gousses de cette
Légumineuse?
Virgile cite le Phaseolus qu'il accompagne de Tépithète mépri-
sante de vile (vil). On peut s'étonner de ce qualificatif s'il s'agit
du Haricot, sachant que les Romains se délectaient des Lupins
et des Pois chiches beaucoup moins savoureux. Il est vrai que
l'adjectif vile possède encore le sens de commun, abondant,
mais peut-être le poète voulait-il désigner les graines d'un
Vicia ou d'un Lathyrus dont on se nourrissait en cas de
disette.
Au i^'' siècle de notre ère, Goliimelle, l'auteur latin qui s'est
étendu le plus longuement sur les jardins, donne la recette
d'une sorte de conserve dans laquelle entraient les Haricots
verts, faseoli virides; il ne cultivait pas cette plante dans ses
jardins (1). L'agronome Pallade, qui écrivit plus tard, parle deux
fois du Faselus, qu'il place avec le Millet, le Panic et le Lupin,
plantes de grande culture, sans le mentionner dans ses articles
spéciaux sur le jardinage (2). Le semis automnal indiqué par les
auteurs latins, pourrait inspirer des doutes sur l'identité de leur
Phaseolus, Toutefois, il était encore possible, en Italie, avec le
semis en septembre^ d'obtenir des jeunes gousses vertes pour
confire dans le vinaigre ou la saumure, seule préparation culi-
naire qui semble usitée pour le Haricot, chez les Romains.
Il faut descendre ensuite au ix® siècle, pour retrouver le
Fasiolum parmi les plantes que Gharlemagne recommande de
cultiver dans ses domaines (Gapitulaire De Villis, art. 70). A la
même époque, TAbbayede Saint-Gall cultivait le Haricot sous le
nom de Fasiolo, à côté de la Livèche et du Baume-Goq, dans le
jardin des plantes médicinales des moines (3).
L'abbesse Hildegarde, au xii' siècle, dans son traité De Physica,
mentionne l'ancien nom allemand du Haricot « Vichbona ». On
le trouve encore dans le poème latin De laudibus divinœ
sapientiœ de l'anglais Neckam qui préfère, dit-il, la Fève « nour-
(1) Dere ruslica, liv. XII, 9 ; xi, i et ii, 10.
(2) De re rustica, lit. X, 42 et xi, i.
(3) All?ert Lenoir. Architecture monastique, 1852, t. II, p. 394.
ÉTUDE HISTORIQUE SUR LE HARICOT COMMUN. 663
rissant davantage et moins indigeste que le Pois, Lupin, Len-
tille, Haricot et Vesce » (1).
Il est également bien décrit au xni^ siècle, dans l'ouvrage
encyclopédique de Vincent de Beau vais. Au temps des Croisades,
l'Horticulture brillait d'un vif éclat chez les Maures d'Espagne.
Ils possédaient, plusieurs siècles avant les contrées du nord de
l'Europe, le Melon, l'Asperge, l'ArticIiaut et naturellement le
Haricot (2). Ibn-el-Beïthâr, botaniste arabe de Malaga, qui
mourut à Damas en 1248^ donne dans son Traité des Simples,
un résumé de tous les auteurs qui avaient parlé avant lui du
Haricot ; il en distinguait plusieurs variétés, dont l'une se man-
geait avec sa gousse, à l'état frais. C'est l'espèce, dit-il, appelée
en grec Smilax (3).
A partir du xiir siècle, on constate qu'en France, le Haricot
entrait dans l'alimentation, mais dans une mesure assez faible.
Il était alors connu sous le nom de « Pois blanc ». Pendant tout
le Moyen âge la Fève et le Pois étaient beaucoup plus recherchés,
soit à l'état sec, soit à l'état frais.
Maintes fois il est fait mention, dans la littérature du temps,
des purées de Fèves et de Pois et surtout des Pois au lard, un
des mets les plus goûtés. Cependant le Pois blanc, qui n'est autre
que le Haricot, se rencontre parfois dans les descriptions de
repas assez fréquentes dans les fabliaux en vers à la mode au
xiir siècle :
Pois à l'huile et fèves pilées,
Fèves frazées (écorcées) et blancs pois,
Pois chaus, pois tèves (tièdes) et pois frois,
Pois conraez (préparés) et civotés (assaisonnés) (4)... etc.
Dans un règlement du Dauphin Humbert II, pour la table de
(1) Thomas Wright. Rerum brilannicariim medii œvi scriptores,
London, 1863, t. V.
(2) Livre de l'Agriculture d'Ibn-el-Awam, traduit par Clément-
MuUet, 2 vol. 1865.
(3) Traduit dans les Notices et Extraits des manuscrits de la Biblio-
thèque Nationale, t. XXVI, p. 245.
(4) Fabliaux des xii«-xui« siçcîes, édités par]Barbazan, t. tV, p, 93.
664- NOTES ET MÉMOIRES.
son palais de Grenoble, en 1336, nous voyons figurer : «Lundi,
un potage d'une purée de pois blancs, fèves oii giceroles ; ven-
dredi, deux potages de pois blancs ou de pois chiches avec choux
et raves (1) ».
D'après les savantes recherches de M. Léopold Delisle (2), en
Normandie, la mine de Pois blancs (mesure qui variait de 4 à
8 boisseaux), coûtait 10 sous, en 1405; le setier 27 sous, en 1412;
et le quartier (4 boisseaux) 15 deniers, à Evreux, en 141 8. Il est
à remarquer que l'ancien nom de Pois ou Fève blanche s'est
conservé jusqu'à nos jours en Normandie, pour désigner le
Haricot. A Nîmes, vers 1690, la Uvre de « Fèves blanches »
coûtait un sol (3). D'ailleurs, à une époque plus récente, alors
que le mot Haricot s'employait ordinairement, on n'avait pas
encore abandonné l'ancien usage. Quelques livres de jardinage
du milieu du xviir siècle décrivent la culture du « Pois d'ha-
ricot » et aussi du « Haricot ou Fève blanche ».
Vers la fin du xV siècle, on commence à rencontrer comme
synonymes du Pois blanc les mots dérivés du Phaselus latin :
Faséole, Fasiol, Fazeaulx, etc. Et ici, nous sommes obligés de
contredire formellement l'assertion de M. de Gandolle, qui
affirme n'avoir jamais trouvé une mention d'un Fasceolus ou
autre nom analogue dans Pierre de Crescence, ni dans les au-
teurs du XV® siècle (Voir Origine des plantes cultivées, 3* édition,
p. 272). Une erreur aussi remarquable ne peut être attribuée
qu'à un examen trop rapide et incomplet de ces ouvrages. En
ce qui concerne Crescence, célèbre agronome italien de Bologne,
qui écrivait vers l'an 1300, on peut constater que la première
édition latine imprimée de son Ttaité d'agriculture (4) antérieure
à la découverte de l'Amérique, et certainement conforme aux
manuscrits primitifs, consacre un chapitre entier aux Haricots
[De Faseolis) et les éditions gothiques qui se succédèrent, en
(i) Société archéologique de la Brome, t. X Ml, 1883, p. 440. .
(2) Etudes sur la condition de la classe agricole, Evreux, 1851.
(3) Albert Puech. Les ISîmois dans ta seconde moitié du xvii« siècle,
1888, p. 440.
(4} Hw^aHum commodorum libri. Aug. y indeUcorum, 1471.;...
ÉTUDE HISTORIQUE SUR LE HARICOT COMMUxN. 665
particulier, celles de 1516 (Voir liv. III, chap. V), 1517, 1548,
reproduisent ce texte d'une façon identique.
Il en est de même pour les livres d'histoire naturelle imprimés
ou publiés au xv^ siècle, que M. de Gandolle n'a pas, sans doute,
suffisamment compulsés. Aucun d'eux n'oublie de parler et de
décrire les Faséoles, d'une manière si précise qu'il est impos-
sible d'attribuer ce nom à un Vicia, Lathyrus, ou Légumineuse
alimentaire autre que le Haricot. Nous nous contenterons de
citer le De honesta voluptate de Platine, le Grand herbier en
françois, le Jardin de Santé et le De natura stirpium de Jean
Ruel, le plus ancien des botanistes français.
Le Haricot est également figuré dans les miniatures qui
décorent les marges d'un merveilleux manuscrit de la Biblio-
thèque nationale (Ms. latin 9474) connu sous le nom de Livre
d'Heures d'Anne de Bretagne. L'artiste qui a peint ce chef-
d'œuvre n'a pas représenté moins de trois cents espèces de
plantes vulgaires des champs et des jardins. Les plantes figurées
dans ce véritable herbier sont accompagnées de leurs noms scien-
tifiques et populaires : Faberole et Faverolle (petite Fève), pour
le Haricot commun. La figure de cette espèce, dit M. Jules
Camus (1), dans un monument de 1508, est intéressante au point
de vue historique, car, selon Alphonse de Gandolle « on n'est
pas complètement sûr que le Phaseolus vulgaris fût connu en
Europe avant la découverte de l'Amérique ».
D'après les différents témoignages que nous venons d'exposer,
la question doit être définitivement tranchée dans le sens de
l'affirmative.
Jusqu'à l'apparition du remarquable ouvrage de Pierre de
Crescence, le nom isolé du Phaseolus rencontré dans quelques
auteurs avait suffi au moins pour constater sa présence dans les
cultures du Moyen âge. Au seuil de la Renaissance, les rensei-
gnements deviennent plus nombreux et plus développés. On
commence à parler assez longuement de ce légume, à décrire
les procédés de culture et ses propriétés alimentaires. Un examen
attentif de tous les passages concernant le Haricot, dans les
[i) Journal de Botanique, octobre 1804.
43
666 NOTES ET MÉMOIRES.
livres du xvi'' siècle et dans les auteurs plus anciens ci-dessus
désignés, permet d'en dégager les conclusions suivantes :
Il semble que, dans les anciens temps, la culture du Haricot
était beaucoup moins répandue en France qu'en Italie et surtout
en Lombardie.
On distinguait déjà de nombrpuses variétés qni ne paraissent
pas avoir été connues sous des noms particuliers. C'étaient des
variétés à graines blanches, rouges, rousses et jaunes; on appe-
lait cependant « Fèves peintes » les Haricots à rames, à grains
colorés qui servaient à la décoration des tonnelles.
Contrairement à l'usage actuel, ce légume était considéré
exclusivement comme une plante de grande culture ; il se mon-
trait peu dans les jardins et on devait le consommer le plus sou-
vent en grains secs.
Au point de vue alimentaire, il possédait une fort mauvaise
réputation qu'il partageait avec la Lentille. Dans la science du
Moyen âge, les ouvrages sur les plantes et les jardins étaient en
même temps des livres de médecine où les propriétés médicales,
véritables ou supposées, des végétaux se trouvaient beaucoup
plus longuement décrites que les procédés de culture. Or, les
préceptes hygiéniques de tous les vieux auteurs sont peu favo-
rables aux Faséoles ; il en résulte que l'usage alimentaire des
Haricots devait être abandonné aux classes pauvres.
L'ouvrage de P. de Grescence traduit en français par ordre de
Charles V qui s'intéressait beaucoup à l'agriculture, sous le titre
de lÂvre des prouffitz champestres et ruraux, résume assez bien
l'opinion générale de nos ancêtres sur le Haricot :
<( Les Fasiols sont assez connus; les uns sont blancs, les autres
rouges. Ils demandent telle terre que le panic et entre le panic
et le millet on peut les semer à profit. On les sème aussi dans
les jardins avec les choux et les oignons. On doit les nettoyer
souvent des herbes et on cueille les cosses l'une après l'autre
quand elles sont mûres et on les met sécher au soleil. Ils engen-
drent enflure, ventosités, grosses humeurs et grande fumée qui
remplit la tête et fait songes très horribles, mauvais et cor-
rompus. »
Al voir l'unanimité de ces appréciations sur le Haricot on pour-
ÉTUDE HISTORIQUE SUR LE UARICOT COMMUN. H67
rait se demander si les variétés cultivées alors ne possédaient
pas réellement les propriétés très indigestes que leur attribuait
l'ancienne médecine. Mais il n'y avait là, sans doute, qu'une
exagération et un préjugé admis comme une vérité scientifique.
La Lentille était également proscrite pour le même motif, celui
de donner d'horribles cauchemars.
Ecoutons J.-B. Porta, dans sa Magie naturelle : « Pour ne pas
avoir de songes obscurs et tumultueux, abstenez-vous surtout
de Lentilles et de Faséoles ou Pois à visage {pisa a fade) ( \ ) qu'on
appelle en latin Similaces horienses ».
Aussi, pour corriger « l'humidité » prétendue du Haricot,
qui était la cause de ces accidents fâcheux, recommandait-on de
lui faire subir une décortication préalable (mesure bonne en
elle-même), de le préparer avec un assaisonnement très épicé de
Poivre, Rue, Cumin, Origan, et l'usage du vin pur pendant le
repas : « Et doibt-on boyre après lesdilz phasolz le vin tout pur
et sans eaue », dit Platine.
Malgré cette défaveur, l'usage alimentaire du Haricot se répan-
dait de plus en plus. Il était très employé en Italie, au xvi® siècle.
(( Si lu veux manger des Pois et des Faséoles, va à Crémone »,
Ut-on dans un roman burlesque italien de 1517, oi^i Rabelais a
puisé plusieurs inspirations (2). Autre indice, la classification de
G. Bauhin nommait le Haricot nain : Phaseolus parvus Italiens.
De là viennent probablement les noms de Fève lombarde et Fève
de Rome, autres synonymes du Faséole, que l'on trouve assez
fréquemment dans les vieux livres de jardinage.
La mise en culture de nombreuses variétés d'origine améri-
caine paraît avoir amélioré considérablement ce légume, au
point même que plusieurs le considéraient comme une nouveauté.
C'est ce que nous voyons dans l'ouvrage de Matthiole : u Les
phasiols sont ordinaires en Italie tant es champs que jardins.
Bouillis et enfarinez en huile ou beurre, y adjoustant du poivre
et du verjus, c'est un manger commun. Et y en a de plusieurs
1 ij On trouvait une certaine ressemblance entre le grain du
Haricot et la face humaine. Voir Bruyerinus. De re ciharia, p. 443.
(2 . Hlsfolre macaronlque de Merlin Coccaie.
668 -NOTES Eï MÉMOIBKS.
espèces qui sont aussi distinguées par diversité de couleurs. Car
il y en a de blancs, de rouges, de jaunes, etc. lesquels ont esté
cogneus des anciens, encores qu'aucuns estiment que ce soit une
graine nouvelle en Italie. On sème les blancs par les champs. Les
rouges, les jaunes, et ceux qui sont de diverses couleurs servent
à couvrir les treilles et à donner ombre es jardins et leur
ombrage est aussi plaisant que celuy de la vigne, oubelon, cou-
leuyrée {Bi^yonia dioicd) coloquinte et liseron »> (1).
En France, la culture du Haricot s'étendait également. Le
secrétaire de Jérôme Lippomaho, ambassadeur de la Piépublique
de Venise à Paris, témoigne qu'il était abondant sur les mar-
chés; il écrivait en 1577 : « Les légumes à Paris y sont à foison,
spécialement les Pois blancs et verts » (2).
. Cependant la culture potagère du Haricot était encore peu
importante, d'après les auteurs contemporains. Le botaniste
Dalechamps dit que les Phasiols se sèment dans les champs; il
paraît n'en connaître qu'une variété qui a, dit-il, « les grains
tout blancs, excepté le nombril qui est noir ». Olivier de Serres
cite une seule fois les « Fasiols » avec les « ciches » (Pois chi-
ches) Légumineuse cultivée seulement dans les champs. D'après
la Manon rustique de Ch. Estienne, « les Phaséols viennent es
terres chaumières ou mieux es lerres^ grasses. Us engraissent les
champs où ils sont ». Le même auteur signale un autre emploi
tout à fait inattendu du Haricot: « Les Damoyselles qui sont
soigneuses de leur beau teinct, peuvent distiller une eau fort
singulière des phaséols à se faire belles ». C'est aux Italiens,
inventeurs des parfums, liqueurs et autres produits des alambics,
que l'on était redevable de celte belle découverte; Mathiole
décrit l'opération avec force détails.
L'extension de la culture du Haricot, en France, est démontrée
par son apparition dans les registres des dîmes et. redevances
féodales. Les droits prélevés par les seigneurs et les ecclésias-
tiques sur les productions des terres de leurs vassaux ou de leurs
paroissiens s'acquittaient ordinairement en nature. Ils portaient
(1) Matthiole. Cowme«^ai/-c.s. .Lyo.n,.d542. p. 190._ ,r ■;
\1^ Urlalioiis des ainlias-^adeurs vcniiicns, l. If, p. o7o. -
KTUDE HISTORIOIK SLH LE HARICOT COMMUN. IJOl)
surtout sur les céréales, les Pois et les Fèves cultivés en plein
champ; cependant ils pouvaient s'étendre à d'autres végétaux
lorsque la culture d'une plante nouvelle prenait une certaine
importance. C'est ainsi que l'on a constaté la présence de la
Pomme de terre ou du Topinambour, dans la grande culture,
en Lorraine et dans les Pays-Bas, dès les premières années
du xviii^ siècle. Pour le Haricot, on remarque une redevance de
deux boisseaux de Pois blancs, en 1548, sur un registre de la
seigneurie de Surin (1). Ce fait encore rare devient dans la suite
de plus en plus fréquent sur les livres de cens (2) conservés dans
nos Archives départementales où, jusqu'ici, le Pois et la Fève
avaient seuls figuré.
Enfin au milieu du xvii" siècle, on commençait à apprécier à
sa juste valeur les qualités alimentaires du Phaseolus vulgaris
que les anciens préjugés reléguaient autrefois au dernier rang
des légumes. Il n'était j>as encore connu sous son nom actuel de
Haricot. On employait alors les noms de Féverolle et de Feve-
rotte, qui pouvaient prêter à une confusion avec la petite Fève
{Faba minor). On l'appelait aussi Fève de Turquie et Fève ro-
maine.
Le mot Haricot existait cependant dans l'ancienne langue
française dès le xiv^ siècle {Voir Ménagier de Paris), mais seule-
ment pour désigner un mets ou ragoût soit de mouton ou d'autre
viande, accommodé avec des légumes, Navets et Oignons princi-
palement, le tout lié par une sauce ou « roux ». C'est ce que
l'on nomme aujourd'hui dans les restaurants, un navarin. Un
Compte de dépenses de l'Archevêché de Rouen, en 1391, en par-
lait dans ce sens : « pour saffren à jaunir le haricot, 4 de-
niers » (3).
Quant à l'origine de ce mot, il est probable qu'il se rattache à
l'ancien français haligote^ morceau, pièce; harigoter, mettre en
pièces. On sait que le ragoût connu sous le nom de Haricot de
(1) Archives départementales. Cher D. 118 et E. 1388.
(2) Registres des rentes foncières en argent et en natur
féodale.
3 Robillard de B.i^aurepaire. Notes etdociiments, \\.3Si\
670 NOTES ET MÉMOIRES.
mouton se compose de morceaux de viande coupes assez menus.
Litlré dit que Haricot pouvait être primitivement un terme spé-
cial de boucherie et désigner un certain morceau.
Le haricot ragoût aurait-il donné son nom au légume avec
lequel on l'accommodait fort souvent?
La priorité du nom semble l'indiquer. Mais on a proposé
d'autres étymologies pour le Haricot légmne. U en est même de
ridicule, par exemple celle de Ménage dans son Dictionnaire;
selon lui, Haricot serait une modification successive de faha
(Fève) en fabaricus^ fabarïcotus.faricotus^ Haricot.
L'orthographe primitive du Haricot légume, était, en général,
Aricot. — Le R. P. Feuillée, décrivant un Phaseolus trouvé
par lui au Pérou, écrivait encore en 1725, « il a les semences
assez semblables à celles de nos Aricots noirs (!) ». Ceci semble-
rait indiquer une autre origine; c'est pourquoi M. de Gandolle
proposait l'étymologie assez vraisemblable de Araco, nom italien
qui se trouve dans Malthiole et dans Durante, au xvi® siècle, où il
paraît désigner une Gesse, peut-être le Laihijrus Ochrvs. On
pourrrait ajouter à cette hypothèse le mol A nacok, nom indi-
gène de l'un des Phaseolus d'Amérique cultivés et décrits par
Ch. de l'Escluse (2;.
La consonnance de ces deux noms, voisine de Haricot, pour-
rait avoir une certaine importance. Rien de plus commun que
les altérations de mois par suppression ou transposition de
lettres. On en possède des exemples bien plus extraordinaires.
Mais il faut observer que les noms de ces Légumineuses employés
seulement par quelques botanistes n'ont jamais été connus du
vulgaire. Baricot était également un fruit exotique peu répandu
qui n'a pu jouer aucun rôle dans la question présente (3).
Le nom de Haricot appliqué à l'ancien Faséole est plutôt d'ori-
gine populaire; il fut d'abord consacré par l'usage général avant
d'être admis dans les livres des savants. Ceci explique l'erreur
dans laquellvi est tombé M. de CandoUe lorsqu'il prétend que le
(1) Journal des Observations, t. HI, p. 54.
(2) Exoticorum libri., Uv. II, cap. xiii et xxi.
(3) Bordelon. Diversitez curieuses, 1697, t. II, p. 64.
ÉTUDE HISTORIQUE SUR LE HARICOT COMMUN. 671
célèbre botaniste Tournefort s'est servi le premier du mot
Haricot dans ses Éléments (1694) et ses Institutiones (1719). Voir
Origine des plantes cultivées, p. 274. Ayant négligé de se
livrer à des recherches dans les livres plus populaires de jardi-
nage, M. de Gandolle a ignoré qu'on le trouve, et même avec
l'orlhographe actuelle, plus de quarante ans auparavant dans le
Jardiniei' français de Bonnefons (1) qui consacre un chapitre
aux « petites Fèves de Haricot ou Callicot ou bien Fèverottes ».
Le nom absurde de Callicot n'était autre que le mot Haricot
complètement dénaturé par la prononciation des paysans des
environs de Paris. Cette déformation ne peut se comprendre
que par un usage assez prolongé du mot Haricot dans les classes
populaires et rurales.
H faudrait donc revenir ;i la première hypothèse, celle qui
attribue l'origine du nom du Haricot légume à l'ancien terme
de cuisine. C'est, du reste, une transposition de num parfaite-
ment explicable par suite de l'association habituelle du mets et
du légume. Bonnefons, dans un autre ouvrage, sorte de traité
de cuisine intitulé Les Délices de la campagne (1656), décrivait
les préparations culinaires du légume en question, en lui donnant
seulement le nom de Fèverotte et en ajoutant cette phrase qui
nous semble une indication de plus pour l'origine du Haricot
légume : « Elles se mangent en Haricots à la nouveauté, c'est-
à-dire avec la cosse ».
En 1670, nous trouvons dans le Jardinier hollandois de Van
der Groen : « Fèves de Turquie qu'on appelle en France, Ari-
cots ». Le nom populaire du Phaseolus vulgaris était désormais
fixé. Mais la prévention contre ce légume avait été si forte que
jusqu'à la fin du xvii*' siècle, on ne voit pas qu'il ait figuré sur
les tables bien servies. Le Cuisinier français de La Varenne
(1651) et les autres livres de cuisine postérieurs, ne le men-
tionnent pas, mênje à l'état de Haricot vert, dans leurs menus
interminables où paraissent cepemlant des légumes peu recher-
chés comme la Fève de marais, la Lentille et le Topinambour.
Au siècle suivant, il s'était fait un revirement complet à son
(1) Le Jardinier françois, 1651, p. 207.
672 NOTES ET MÉMOIRES.
égard. Pour en donner une idée, citons ce passage pris dans un
auteur du temps :
. « Les Haricots sont plus sains que les autres Fèves et même
que les Pois. Quelques-uns estiment que ce sont les meilleurs de
tous les légumes (1). »
On ne compte plus alors les préparations culinaires du Hari-
cot : Haricols verts à la crème, au blanc, frits ; Haricots blancs à
la Maître d'Hôtel, à Is, poulette, à l'oignon, etc.
Avec la culture, le nombre des variétés augmentait à l'infini.
Nous ignorons malheureusement les noms des plus anciennes. On
a vu que les vieux auteurs se contentaient de les désigner parla
couleur des graines. Le Jardinier hollandais (1670) nomme une
variété nommée « Princesse » ; originaire de Zélande (Hollande),
elle est encore très répandue dans ce pays ainsi qu'en Flandre
et en Belgique. On comptait une centaine de variétés à l'époque
de la Révolution. Parmi les plus estimées nous remarquons :
Variétés à rames : Haricot cossu; de Soissons; Mignon blanc;
Blanc sans parchemin (le meilleur); Lentille; Jaune tendre;
Rouge commun; Pois rouge.
Variétés naines: Haricot nain blanc commun; Nain blanc
hâtif; Hollande; Hâtif de Laon ; Nain blanc de Périgord; Fla-
gellé (un des meilleurs); jaune précoce; Blanc suisse; Nain
jaune hâtif sans parchemin (2).
D'après le Bon Jardinier de 1792 :
Haricot de Soissons; Blanc sans parchemin; Mignon blanc;
Pois rouge; Nain blanc de Hollande; Hâtif de Laon ; Jaune hâtif
sans parchemin; Nain suisse blanc, rouge, noir, varié, etc.
Citons encore parmi les anciennes variétés : Rognon de Gaux;
Petit Haricot rouge (fOrléans: Prédome ou Prudhomme; Haricot
grivelé; Haricot de Prague autrement dit Haricot à la Reine,
parce qu'il fut présenté à la reine vers 1740. Et enfin, Haricot à
confire de Hollande, en allemand .ScAi^er/ Bohne ou Haricot sabre.
Originaire du Nord, cette variété était encore peu répandue en
France au milieu du siècle dernier, mais la Hollande et les pays
(1) Delamarre. Traité de la Police, 1722, t. H, p. 454.
(2) Le Berryais. Traité des Jardins, M S9, i. II, p.. 230.
ÉTUDE HISTORIQUE SUR LE HARICOT COMMUN. 673
voisins en faisaient une grande consommation. Les Anglais
faisaient grand cas de la variété hâlive de Battersea. Le Haricot
nain hâlif de Laon, aujourd'hui Flageolet, ne paraît avoir
porté ce nom particulier que depuis les premières années
de ce siècle. D'après un auteur (1) le nom véritable était Fa-
geolet, comme venant de l'italien Fagiulo. Mais d'autre part, on
a contesté l'étymoiogie de Flageolet dérivée d'une déformation
de Phaseolus,
Nous résumons ainsi cette esquisse de l'histoire du Phaseolus:
'1° Le Haricot, un des plus anciens légumes, était cultivé en
Asie Mineure aux époques préhistoriques. Il est certain qu'il
existait en Europe au Moyen âge, et par conséquent avant la
découverte de l'Amérique. L'hypothèse de l'origine américaine
de cette Légumineuse doit êcre abandonnée.
2° Le Haricot n'a pris place dans la culture potagère qu'au
milieu du xvii° siècle seulement. Par suite de préjugés ou
d'autres causes obscures, jusqu'à celte époque il avait été consi-
déré comme un légume très médiocre.
3° C'est en 1651 , que l'on constate dans un livre populaire de
jardinage, la plus ancienne mention du nom moderne Haricot
donné au Phaseolus vulgans qui portait auparavant différents
noms.
4° Il est probable, sinon certain, que l'origine de cette der-
nière dénomination doit être attribuée, par transposition de
nom, à l'ancien terme de cuisine Haricot.
(I) Louis Dubois. Pratique du Jardinage, iS2S, p. 44
674 notes et mémoires.
Le commerce des fleurs a Sainte-Marie de Scilly (1).
ViCE'CONSULAT DE FrANCE A FaLMOUTH.
Falmouth, le 18 juin 1896.
Monsieur le Ministre,
Depuis un certain nombre d'années, il se fait un commerce
assez considérable de fleurs entre les Iles Sorlingues et les prin-
cipaux marchés du Royaume-Uni.
C'est le Narcisse, qui donne lieu principalement à ce com»
merce, dont l'importance peut être mesurée par le fait que près
d'un quart de l'île principale (Sainte-Marie) est consacré à la
culture des fleurs.
C'est ainsi que cette île, dont les dimensions sont, comme
Votre Excellence le sait, évaluées à environ 600 hectares carrés,
a pu, dans ces dernières années, exporter des quantités de fleurs
coupées qui se chiff'rent comme ci-après :
En 1887 100 tonnes.
— 1888 188 —
— 1889 198 —
- 1890 289 ~
— 1891 232 —
— 1892. 337 —
-- 1893 466 —
— 1894 . 404 —
— 1895 440 —
Comme on le voit, le trafic dont il s'agit a suivi une marche
ascendante presque constante depuis 1887, époque à laquelle il
a pris un certain développement, et la saison actuelle a été plus
prolifique encore.
Yoici, en efl'et, pour les premiers mois de cette année, les
résultats déjà connus :
En janvier 46 tonnes.
— février 322 —
— mars 170 —
(1) Copie d'une lettre communiquée à la Société nationale d'Hor-
ticulture de France par M. le Ministre du Commerce.
LE COMMERCE DES FLEURS A SAINTE-MARIE DE SCILLY. 675
De fortes quantités ont également été exportées en avril et en
mai.
Il faut environ 200 boîtes de fleurs pour peser une tonne
chaque boîte contient de 40 à 60 bouquets d'une douzaine de
fleurs chacun.
Le plus important fermier de l'île Sainte-Marie consacre
12 hectares à la seule culture do Narcisse: aussi a-t-il pu expor-
ter jusqu'à 1000 boîtes par semaine.
Le prix du transport, de Scilly aux différents marchés où les
fleurs sont expédiées, est très onéreux, puisque l'on paye,
notatmment, huit schelings et six pence ou 10 fr. 60, le quintal
anglais (environ 51 kilogr.) de Sainte-Marie à Londres, alors
que le prix de transit d'une tonne de houille, du Pays de Galles
à Constanlinople, par exemple, n'est pas supérieur à ce chiffre.
De la somme de 8/6, 60 centimes sont exigibles à titre de
droit de port, par le propriétaire actuel de domaine; une somme
de 3/6 est perçue par la compagnie de vapeur faisant le service
entre l'île Sainte-Marie de Penzance, le premier port sur la côte
ouest de l'Angleterre proprement dite; le reste, soit 4/6, est
payé à la compagnie du chemin de fer qui relie Penzance à
Londres.
Le fret entre Sainte-Marie et Penzanoe est considéré surtout
comme excessif ; aussi se propose- t-on de faire des démarches
pour arriver à une réduction dans le tarif de la compagnie à
vapeur à laquelle il vient d'être fait allusion.
Bien que les autres îles du groupe des Sorlingues n'ait pas
donné au commerce des fleurs un développement aussi considé-
rable, la culture du Narcisse s'est maintenant répandue &ur tous
les points habités, et comme résultat, les légumes consommés
dans les îles Scilly (Pommes de terre, Navets, Choux et Choux-
fleurs) doivent, à présent, être en très grande partie, importés
de la métropole.
Toutes les principales variétés du genre Narcisse ont été
essayées; l'on mentionne, notamment, un cultivateur qui, à lui
seul, a fait des expériences avec 450 sortes différentes. Néan-
moins, la masse des fleurs expédiées peut se réduire à une dou-
zaine de variétés.
676 NOTES ET MÉMOIRES.
On a recours à des moyens artificiels, fort pratiques, pour
accélérer la croissance des Qeurs avant que la récolte de mars
ne soit suffîsammant avancée pour les besoins de l'exportation.
L'un de ses moyens, très en vogue, consiste dans l'emploi
d'une sorte de serre chaude ambulante, sous la forme d'une
charpente vitrée, mesurant 40 pieds en longueur sur 12 en lar-
geur, montée sur roulettes, et pourvue d'un calorifère placé à
l'intérieur. Le tout est mis en mouvement sur des rails qui
s'étendent d'une extrémité d'un champ à l'antre, et les lits de
fleurs, eux-mêmes, sont disposés, quant à leurs dimensions, de
façon à s'adapter à la serre mobile dont il s'agit.
L'opération dure deux ou trois semaines; après ce laps de
temps, grâce à une chaleur artificielle, maintenue à un certain
degré, les fleurs sont, en général, suffisamment épanouies pour
pouvoir être coupées et expédiées. La charpente est alors dé-
placée puis mise en position sur un autre lit, où elle est laissée
pendant le temps nécessaire, et ainsi de suite.
En ce qui regarde le coût d'une semblable exploitation, entre-
prise sur une assez grande échelle, on calcule que pour mettre
en culture de Narcisses 40 hectares de terrain, il faut un capital
d'environ i 250.000.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l'hommage du profond
respect avec lequel j'ai l'honneur d'être, de Votre Excellence, le
très humble et très obéissant serviteur.
A. Degardin.
Note sur une maladie de l' Hydrangea pcmiculata
grandiflora (1),
par M. J. Decaux,
membre rie la Société entomologique de France.
L'art et la science ont contribué depuis cinquante années à
faire de l'Horticulture une branche des plus importantes de notre
activité française.
(1) Déposé le 2 juillet 1896.
NOTE SUR UNK MALADIE DE l'hYDRANGEA PAMCULATA. (>77
L'exposition organisée par la Société nationale d'Horticulture
de France, qui s'est ouverte le 20 mai 1896, au jardin des Tui-
leries, a été, à cet égard, une manifestation des plus intéres-
santes; elle oflrait aux visiteurs émerveillés de nombreuses
plates-bandes de fleurs et feuillages éblouissants et variés; des
Orchidées en profusion, étagées sur une véritable montagne
entourée de Fougères arborescentes et de Palmiers; un peu plus
loin l'œil était charmé par un massif d'Hydrangea paniculata
grandiflora de toute beauté. Notre attention (comme entomo-
logiste), fut attirée par une maladie attaquant les feuilles de ces
belles plantes; en effet, un assez grand
nombre de leurs feuilles étaient mar-
brées par des taches couleur de rouille
de formes diverses, en nombre plus ou
moins considérable. Avec une grande
bienveillance, M. Paillet, l'habile obten-
teur de ces plantes, voulut bien m'au-
toriser à recueillir quelques feuilles
contaminées, me facilitant ainsi, l'étude
des caractères de cette maladie; je l'en
remercie sincèrement. ^^^- -'^
Vues à la loupe, ces.taches sont occa- Tetranychm Telwrim Lia.
sionnées non par une Cryptogame, comme on aurait pu le sup-
poser, mais par un microscopique acarien : le Tetranychus Te-
larius , var. Hydrangese?
Le Tetranychus Telarius (Linné), pullule sous les feuilles de
beaucoup de plantes atteintes de la maladie appelée Grise par
les jardiniers; sa description est bien connue : il est ovalaire,
jaunâtre, avec une tache d'un jaune orangé de chaque côté du
dos; la tète est petite, terminée par un petit bec; il a huit pattes
munies de petites soies raides ayant chacune un petit crochet;
on voit aussi sur les côtés du corps d'autres petites soies sem-
blables,.mais plus courtes.
he Tetranychus que nous avons trouvé sur VHydrangea^à.i^Qve
par plusieurs caractères du T. Telarius type ; il est à peu près de
la même taille, mais son corps est moins arrondi, plus elliptique,
sa couleur est d'uu verdàtre pâle assez transparent, les taches
678 NOTES ET MÉMOIRES.
da dos sont noirâtres. (Est-ce une espèce nouvelle? pour le dis-
tinguer, nous le désignerons sous le nom de variété Hydrangeée,
qui rappelle la plante, sur laquelle il a été trouvé.)
D'après Linné, le Telranychus Telarius {acarus tisserand), se
trouve sur les feuilles des plantes qui n'ont pas assez d'air,
comme celles qui sont renfermées dans les serres; il les recouvre,
dit-il, *< d'un tissu de fils parallèles qui les étouffent ». Les
feuilles à' Hydrangea mises à notre disposition, bien qu'elles
eussent passé un temps relativement long dans une serre forcée
de chaleur, ne présentaient rien d'anormal sous le rapport des
fils tissés par l'insecte. Notre Tetravychus, comme toutes les
espèces de ce genre, établit sous les feuilles, un léger réseau de
fils de soie, qui lui sert à se cramponner à l'aide de ses petites
griffes, et sur lequel il court avec une grande rapidité.
Différentes espèces de Tétranyques étant très répandues dans
les cultures où elles s'attaquent à la plupart de nos plantes et
arbrisseaux cultivés, soit à l'air libre, soit en serre, il me parait
intéressant de faire connaître les principaux caractères de leurs
mœurs, l'horticulteur, mieux renseigné sur leurs moyens
d'attaque, pourra avec plus de certitude, en déduire les pro-
cédés de destruction à employer.
Mœurs. — Les ] etranyckus passent l'hiver, engourdis sous la
forme d'insectes parfaits; ils se réfugient sous les écorces, dans
les crevasses des plantes, sous les détritus, partout où ils trou-
vent un endroit à leur convenance pour s'abriter ; à la fin de
mars ou au commencement d'avril, ils se réveillent, se rendent
sur les plantes qu'ils ont choisies et procèdent à de nouvelles
générations.
La ponte a lieu sur la face inférieure de la feuille, les œufs
de la var., Hydrangeae, sont sphériques, roses, collés à la feuille
par un mucus sécrété par l'insecte; la fécondité des Tetranychus^
en général est effrayante d'activité; en effet, à l'air Hbre, huit à
douze jours après la ponte, selon la température, les jeunes
sujets sont aptes à ge reproduire ; il est facile de comprendre
que le dessous des feuilles est bientôt envahi par un nombre
incalculable de Tétranyques de tous les âges et de tous les
sôxes.
NOTE SUR UNE MALADIE DE L HYDRANGEA PANICULATA. 679
Les taches couleur de rouille couvrant, en partie, le dessus
des feuilles d'Hydrangca, sont dues à la piqûre de ces acariens
et à l'altération consécutive du parenchyme de la feuille pro-
duite non seulement par les piqûres répétées, mais aussi par
la salive dégorgée dans la plaie par le T. Hydrangese. On
aperçoit aussi, sous les feuilles d'Hydrangea, un grand nombre
de taches noires microscopiques; elles sont produites par les
déjections et les cadavres des générations successives, qui,
dans l'espace de peu de jours, se sont succédées à la même
place.
Dans le cas particulier des Hydrangea exposés, dont la florai-
son en mai a nécessité la serre forcée, le T., var., Hydrangeœ,
trouvant des conditions de chaleur exceptionnelles, s'est multi-
plié avec une rapidité inconnue à l'air libre; j'estime que
chaque génération a pu se reproduire en six à sept jours, puis-
qu'on trouvait en même temps, sous les feuilles : des œufs, des
larves et des adulles.
D'une façon générale, les piqûres des acariens sur les feuilles
provoquent leur dessèchement, la nutrition est moins active;
la plante souffre, ses fleurs sont moins belles, cependant elle
n'en meurt pas, au bout de quelque temps, elUe donne de
nouvelles pousses; si, pendant ce temps, l'horticulteur ne
vient pas au secours des parties contaminées, les nouvelles
pousses auront le même sort, le préjudice deviendra inquiétant
pour la plante, qui de plus en plus épuisée^ ne donnera que des
fleurs chétives et mal venues l'année suivante, et finira par
périr, si elle a été trop fortement attaquée.
La nature toujours prévoyante a donné aux Tetranychus plu-
sieurs ennemis qui les dévorent et contribuent à diminuer les
effets de leur effrayante fécondité.
Nous avons trouvé sur chaque feuille d'Hydrûngea conta-
minée, plusieurs petites larves et nymphes d'un insecte hymé-
noptère, très probablement un Chalcidien? il nous a été impos-
sible de le nommer, n'ayant pu, malgré nos soins, obtenir
réclusion de l'insecte parfait. Les nymphes se sont toutes dessé-
chées en même temps que les feuilles. Nous avons pu observer
que les larves de cet hyménoptère se nourrissent des jeunes T.,
680 NOTES ET MÉMOIRES.
var., Hydrangex, qu'elles déchirent à belles mandibules et
doivent en faire une consommation considérable.
Nous avons aussi remarqué un acarien du genre Gamasus, dé-
vorant les cadavres des 7. var. Hydrangex et très probablement
aussi les insectes vivants. Cette Gamase très voisine, de l'espèce
qu'on trouve accrochée aux poils de divers insectes, dans le but
bien connu, de se faire transporter dans les endroits qui lui
conviennent, a pu être amené sur V Hydrangea par un insecte
mellifère.
D'après les observations de M. leD' Boisduval, VOribates geni-
culata, fait aussi la chasse aux Acariens, aux Thrips, etc., dont
il mange les œufs et les larves. Ce petit acarien n'est pas inconnu
des horticulteurs; son corps est arrondi, un peu globuleux, d'un
noir assez brillant, garni sur les côtés de soies de la même cou-
leur, le corselet est distinct de l'abdomen, muni de deux petites
pointes. Les pattes sont plus longues que le corps, d'une couleur
noire avec les cuisses des deux paires antérieures renflées. On le
rencontre assez souvent aux environs de Paris, dans les lieux frais.
Les parasites sont de précieux auxiliaires, et il est certain
qu'à l'air libre ils retardent dans une grande proportion la
propagation des Tetranychus ; mais l'effrayante fécondité de ces
Acariens est tout à fait hors de proportion avec celle des Chalci-
diens ei autres insectes parasites observés; il est de toute néces-
sité pour l'horticulteur d'intervenir et d'employer les insecticides
pour combattre efficacement ces innombrables ennemis.
Malgré sa compétence incontestée, nous ne saurions partager
la manière de voir de notre regretté maître, M. le D"" Boisduval,
{Essai sur VEnt. horticole 1867, p. 86). « On a, dit-il, proposé
différents moyens pour détruire la Grise, mais hâtons-nous de le
dire, aucun n'a réussi ». La science a fait de grands progrès
depuis 1867 et nous possédons aujourd'hui un choix d'insecti-
cides éprouvés, qui permet d'engager avec de grandes chances
de succès, la lutte contre la Grise, les Chenilles, les Pucerons et
autres lai'ves d'insectes vivant à découvert sur nos plantes cul-
tivées. Est-on bien sûr, que les insuccès constatés, chaque année,
par les horticulteurs proviennent uniquement de la valeu'r des
substances employées?
NOTE SUR UNE MALADIE DE l'hYDRANGEA PANICULATA. 681
D'après nos observations personnelles, le traitement par les
insecticides demande, pour être efficace, sur la Grise, certaines
précautions essentielles, que nous allons résumer.
Les pulvérisations (que nous trouvons moins dispendieuses
que les arrosages) doivent être faites de bas en haut pour bien
mouiller le dessous des feuilles ; nous devons rappeler que les
Tetranychus et autres Acariens se tiennent uniquement sur le
dessous de la feuille et qu'une pulvérisation faite sur la plante et
le dessus des feuilles ne peut avoir aucun effet. Il est indispen-
sable de faire 3 ou 4 pulvérisations espacées chacune de trois
jours; nous avons remarqué que les œufs d'Acariens ne sont pas
détruits par les insecticides employés à une dose inoffensive pour
la plante. En outre, il est difficile, pour ne pas dire impossible,
d'atteindre avec une seule pulvérisation, tous les insectes existant
sur la plante ; on sait qu'il suffît d'une femelle fécondée ayant
échappé, pour reconstituer en peu de temps une nouvelle colo-
nie dévastatrice.
Un grand nombre d'insecticides sont préconisés chaque jour,
à la quatrième page des journaux. Evidemment, chaque com-
merçant recommande son produit comme bien plus sûr et plus
économique que ceux de ses concurrents ; il en résulte pour
l'agriculteur une confusion et un manque de confiance qu'il
serait bon de faire cesser. Notre rôle doit se borner à faire con-
naître la formule des insecticides le plus souvent employés,
sans prendre parti dans cette lutte pacifique.
Cependant sans marquer nos préférences, nous n'ignorons pas
que tous les produits recommandés sont loin d'avoir la même
valeur. On rendrait un véritable service aux agriculteurs en leur
faisant connaître les résultats obtenus par de nombreuses expé-
riences répétées par un grand nombre de praticiens expérimentés
sur la valeur des divers produits employés. Ce beau et utile
résultat est très possible; pour l'obtenir, il suffirait aux milUers
d'horticulteurs, membres de la Société nationale d'Horticulture
de France, d'adresser à la Section des Sciences de la Société, une
courte note relatant les essais qu'ils ont tentés avec tel ou tel
produit et les résultats obtenus, bons ou mauvais. On peut pipévoir
qu'avant peu, le groupement de ces milliers d'observations
44
682 NOTES ET MÉMOIRES.
permettrait de se rendre un compte assez exact des produits à
employer dans un cas déterminé ; dès lors, les agriculteurs
mieux renseignés ne reculeraient plus à traiter leurs plantes au
début de la maladie, encouragés par le succès, ce traitement
deviendrait à peu près général, le nombre des insectes nuisibles
serait bientôt réduit dans de grandes proportions et leurs dégâts
ne seraient plus appréciables.
Les principaux insecticides sont :
La nicotine, le pétrole, l'esprit de bois_, le sublimé corrosif, le
pyrèthre, la fleur de soufre, la chaux, la suie, les cendres de
bois, les composés cupriques, les arsénites, la Digitale, la Jus-
quiame, le Datura stramonium, le Delphinium grandiflorum, etc.
Pour projeter les liquides on se sert d'un pulvérisateur et pour
les poudres d'un soufflet.
Le poison a son maximum d'effet par contact avec l'insecte.
Formules,
V La nicotine s'emploie le plus souvent diluée avec de l'eau
et ramenée à un degré;
S'' L'esprit de bois et la benzine s'emploient purs : contre la
Cochenille, les Pucerons lanigères, les Kermès; on trempe un
pinceau de blaireau dans l'un de ces liquides et on badigeonne
les insectes qui se trouvent imbibés et meurent. Ces liquides
s'évaporent promptement et ne font pas de mal à la plante.
3° Le sublimé corrosif a une grande action sur les insecteS;,
mais il a le défaut d'altérer le feuillage?
4° L'essence insecticide de Mohr s'obtient :
Poudre de pyrèthre 500 grammes.
Alcool ammoniacal 500 —
On fait digérer pendant 4 jours, puis on ajoute 4 litres d'eau
chaude et on laisse le tout en vase clos pendant 4 à 5 jours. On
filtre sur un linge en pressant le résidu avec les mains.
La décoction ainsi obtenue s'emploie avec une lessive de
savon faite avec 30 grammes par litre d'eau.
Pour opérer sur les insectes, on mélange dans la proportion
de 30. gi:ammes de décoction par litre de lessive.
NOTE SUR UNE MALADIE DE L HYDRANGEA PANICULATA. 683
5° Pétrole 8 litres.
Eau 4 —
Savon vert . 500 grammes.
On ajoute l'eaa de savon toute bouillante au pétrole, en battant
ce mélange pendant quelques minutes, jusqu'à ce que l'émulsion
prenne consistance de crème.
Cette émulsion est ensuite étendue d'eau dans la proportion
de 12 à 20 parties, contre une partie d'émulsion.
6^ Eau 25 litres.
Savon vert 250 grammes.
Sulfure de potassium .... 100 —
7° Arsenic de cuivre (vert de Scheele). 350 grammes.
Eau 150 à 400 litres.
Additionner d'un peu de dextrine pour donner de la viscosité à la
composition.
Contre les Cryptogames et aussi les insectes.
1""^ Formule :
8° Bouillie Bordelaise.
Sulfate de cuivre. ..... 3 kilogrammes.
Chaux grasse en pierre. . 1 kil. 500
Eau • 405 litres.
2° Formule :
Sulfate de cuivre 2 kilogrammes.
Chaux grasse en pierre. . 1 —
Eau 105 litres.
On doit verser le lait de chaux dans la solution de cuivre et
ne pas faire l'inversé.
9° Bouillie sucrée (Procédé Michel Perret) :
Dans 80 litres d'eau, délayer 2 kilogrammes de chaux éteinte.
Délayer ensuite dans 10 litres d'eau, en agitant, 2 kilogrammes
de mélasse du commerce et mélanger avec le lait de chaux.
Ajouter enfin 2 kilogrammes de sulfate de cuivre préalablement
dissous dans 10 litres d'eau.
On peutremplacer la chaux par 3 kilogrammes de cristaux de
soude.
684 NOTES ET MÉMOIRES.
10° Eau céleste :
Sulfate de cuivre 1 kilogramme.
Ammoniaque ...... 1 litre 4/2.
Eau 100 à 200 litres.
Pour préparer ce liquide, on dissout le sulfate de cuivre dans
10 litres d'eau chaude. Après refroidissement, on verse l'ammo-
niaque à 22 degrés Baume. On Tétend avec 100 à 200 litres
d'eau. Il faut avoir soin de ne pas l'employer immédiatement,
car il peut rester de rammoniaquelibre, qui brûlerait les feuilles.
11° Solution ammoniacale de carbonate de cuivre.
Carbonate de cuivre . . . 250 grammes.
Ammoniaque ...... 2 litres.
Eau 125 à 200 —
On dissout le carbonate de cuivre dans un litre d'eau, on y
ajoute l'ammoniaque, et après dissolution complète on porte la
quantité d'eau à 125 ou 200 litres.
12° Autre formule (inoffensive pour les feuilles) :
Carbonate de cuivre. . . 150 grammes.
Ammoniaque 500 —
Eau 225 litres.
On dissout le carbonate de cuivre, comme dans la première
formule, et on ajoute la quantité d'eau voulue.
Préservation préventive.
Il serait bon de multiplier les expériences avec les alcaloïdes
végétaux obtenus de : Delphinium grandiflorum^ Datura Stramo-
nium; Jusquiame noire; Digitale, etc.
Dans un mémoire remarquable, mon éminent maître, M. le
D"* Laboulbène [Bull, des séances de la Soc. nat. d'Agriculture de
France, n° 3, p. 217-229, 1893), a appelé l'attention sur les
alcaloïdes végétaux, qui constituent des poisons, mais qui ont la
propriété de ne pas durer trop longtemps à l'état toxique, éprou-
vant des oxydations, et perdant leur pouvoir redoutable. Ces
alcaloïdes sont énergiques pendant un temps suffisant pour ré-
sister aux insectes.
SUR 31 VARIÉTÉS DE POMMES. 685
Après divers essais, ce savant observateur préconise des ma-
cérations obtenues avec ies feuilles, les fleurs et les graines du
Delphinium grandiflorum (L.), plante vivace ; j'ai obtenu des
effets analogues avec les plantes citées plus haut, dont il suffira
de cultiver quelques mètres carrés dans les jardins pour obtenir
une abondante récolte.
On fait macérer les plantes vertes, feuilles, fleurs et graines,
pendant 3 ou 4 jours dans 100 litres d'eau légèrement acidulée
avec 10 grammes d'acide chlorhydrique, pour faciliter la disso-
lution des alcaloïdes.
Trois ou quatre pulvérisations faites, de bas en haut, avec ce
liquide, sous les feuilles et les jeunes pousses des plantes et
arbrisseaux; la première, aussitôt l'apparition des feuilles, la
seconde à 10 ou 15 jours d'intervalle afin d'immuniser les feuilles
à mesure de leur développement, puis de mois en mois lorsque
la plante est arrivée à son complet développement.
Nous serons heureux si, par la publication de cette courte
notice, nous pouvions provoquer de nouvelles observations et de
nouvelles expériences pour arriver rapidement à déterminer les
meilleurs procédés de destruction des maladies de nos plantes
cultivées.
RAPPORTS
Rapport sur 31 variétés de Pommes présentées par M. Croux,
EXAMINÉES, PAR MM. MaUVOISTN, GoRION ET MiCHELIN (1)
M. Michelin, rapporteur.
1. Belle des Buits. — Moyenne, méplate, un peu colorée, peu
sucrée, chair blanche, un peu pâteuse; passable.
2. Bretonneau. — Moyenne, côtelées, fond, jaune unicolore,
peau très fine, chair blanche un peu pâteuse, peu sucrée, ayant
peu de goût, beau fruit; passable.
(1) Déposé le 2 juillet'1896.
686 RAPPORTS.
3. Clnygate Pcarmain. — Bonne moyenne grosseur, cylin-
drique, côtelée, li'gèreinenl lavée de rouge au soleil, fond jaune;
chair blaricliâlre, sucrée, un peu juteuse. Bonne eu égard à la
saison laidive.
4. Coœwel. — Petite, mé})late, fond jaune, légèrement lavé de
roux; chair jaunâtre, ferme, juteuse; sucrée, un peu parfumée,
bonne.
5. De ta Chapelle. — Moyenne, fond jaune, carminé à l'inso-
lation; chair blanche, pâteuse, médiocre.
6. Douce des dames. — Grosse, roussâtre; unicolore, chair
blanc verdâlre, un peu ferme, un peu juteuse et légèrement
acidulée; goût assez agréable.
7. De Neige. — Moyenne; fond jaune, unicolore; chair blanche,
sucrée, assez fondante, juteuse; assez bonne.
8. De Sycula. ■ — Petite, méplate, légèrement lavée de rou-
geâtre; chair blanche, ferme, assez sucrée, assez juteuse; assez
bonne.
9. Esopus Spitzemburg. — Moyenne, méplate, fond jaune;
chair blanche, un peu juteuse, un peu sucrée; passable.
10. Fédérale. — Gros fruit, un peu méplate, à fond jaune
verdâtre, un peu lavé de roux ; chair blanche, légèrement ver-
dâtre, légèrement acidulée; assez bonne.
M, Fallawater. — Moyenne, ronde, fond vert, légèrement lavé
de brun; chair blanc verdâtre, pâteuse, sans goût; médiocre.
12. Incomparable de Moss. — Assez grosse, fond jaune très
légèrement strié de carmin; chair blanche, mauvaise.
13. Impériale. — Moyenne, méplate, couleur fond jaune,
légèrement lavée de rouge carminé; chair blanche, manquant
de goût ; médiocre.
14. Ivanhoé. ■ — Fruit assez gros, un peu côtelé à la partie
supérieure; fond jaune, légèrement lavé derougeâtre; chair très
ferme, blanche, un peu cassante, assez juteuse, moyennement
sucrée ; de très longue garde ; assez bonne.
15. Jacquin. — Fruit gros, un peu cylindrifjue, côtelé à la
partie supérieure; chair blanche, ferme, presque cassante. Suffi-
samment sucrée et juteuse. Beau fruit ; assez bon.
16. Jaune de Puszta. — Petite, ronde, légèrement côtelée à la
SUR 31 VARIÉTÉS DE POMMES. 687
partie supérieure. Fond jaune; très légèrement lavé de rouge
pâle, marbrée de jaune à l'intérieur; chair ferme, serrée; mé-
diocre.
'17. Kandil Sinape. — Cylindrique, un peu en pointe, couleur
jaune verdâtre; chair blanche, assez sucrée, ayant peu de goût;
passable.
18. Lombard. — Moyenne, un peu élevée, fond jaune, unico-
lore, un peu côtelée à la partie supérieure, chair blanche, ferme;
médiocre.
19. Macucker. — Moyenne, ronde, jaune, unicolore ; chair
blanche, un peu ferme, peu sucrée; passable.
20. Ontario. Grosse, méplate, lavée etstriée d'un rouge terne;
beau fruit; chair jaunâtre assez sucrée; bonne.
21. Occonée Greening. — Grosse, méplate, fond jaune unico-
lore; chair blanche, un peu pâteuse, un peu parfumée; passable.
22. Pearmain de Uabbaye de Lamb, — Moyenne; fond jaune^
très légèrement lavé de rougeâtre à l'insolation ; chair blanc
verdâtre, assez sucrée, un peu parfumée; assez bonne.
23. Roux Brillant. — Petite, un peu méplate; fond jaune, uni-
colore; peau fine; chair blanche, ferme, suffisamment juteuse et
sucrée; assez bonne.
24. Reinette jaune sucrée. — Assez grosse, ronde, verdâtre,
unicolore ; chair blanche ; mauvaise.
25. Reinette de Fresland. — Fruit moyen; peau très fine;
fond jaune, légèrement carminé à l'insolation; chair blanche,
pâteuse; mauvaise.
26. Reinette Menoux. — Moyenne, ronde; fond jaune; chair
jaunâtre, pâteuse, sans goût; médiocre.
27. Reinette de Midelbourg . — Moyenne, cylindrique, côtelée
à la partie supérieure; chair blanche, jaunâtre, pâteuse, sucrée,
un peu parfumée, assez de goût; passable.
28. Reinette Dorée de Dietz. — Bonne moyenne grosseur, fond
jaune, lavé et strié de rouge; chair jaunâtre, fine, ferme,
sucrée, parfumée; bonne.
29. Red fall pippin. — Moyenne, cylindrique, lavé et strié
de rouge sur toute la superficie; chair blanche, verdâtre, pâ-
teuse; médiocre.
688 COMPTE RENDU
30. Sans pareille de Mac à féi, — Moyenne, fond verdâtre,
légèrement lavé de roux d'un côté ; chair fortement verdâtre,
ferme, modérément sucrée ; médiocre.
31. Titus pippin. — Moyenne, ronde; fond jaune verdâtre,
légèrement lavé de rouge à l'insolation ; chair ferme parfumée;
bonne.
. La dégustation a eu lieu le 31 mars 1896. Par le compte rendu
qui précède, on voit que les trente et une Pommes examinées
ont été présentées au comité à une époque très tardive, mais le
même jour et sans qu'il pût être tenu compte de la maturité nor-
male de chaque variété.
En outre, ces fruits avaient subi plusieurs transports pour
figurer dans des expositions, conditions qui ne pouvaient que
leur être défavorables.
On peut dire que dans leur ensemble, ils étaient trop mûrs et
que si le présent rapport est un document méritant d'être con-
sulté, on ne peut y trouver l'expression d'un jugement définitif
sur les trente et une variétés de Pommes qui ont été dégustées
avec la plus grande attention.
COMPTES HENDUS D'EXPOSITIONS
Compte rendu de l'exposition de mai 1896 (1)
(2e Section, 279^, 280^, 281« Concours)
par M. Pradines.
Pompes et Appareils d'arrosage.
Cette partie de l'exposition était importante et présentait les
appareils les plus variés, depuis les machines élévatoires jus-
qu'aux appareils d'arrosage à brouette et aux pulvérisateurs.
(l)|Déposé le 23 juillet 1896.
I
DE l'exposition DE MAI 1896. 689
Nous avons remarqué le lot de M. Vidal Beaume, qui com-
prenait des Pompes-manèges. Cet exposant a obtenu la médaille
de vermeil pour ses jets tournants pour pelouses qui présentaient
un réel perfectionnement.
M. E. Rrochard fils a également obtenu une médaille de ver-
meil pour 'ses tuyaux d'arrosage et ses seringues à pulvériser.
MM. Broquet, Debray, Hirt, Nègre et Quéroy et Allouard,
ont obtenu aussi des récompenses pour leurs appareils perfec-
tionnés.
Reste à signaler MM. Buzelin, Eylé, Floucaut, Hirt aîné et
Morel et fils, qui exposaient des pompes et appareils d'arrosage
d'une bonne fabrication.
M. Motte nous a présenté des raccords pour tuyauterie très
bien compris.
M. Tissot et C'« exposaient des seringues et arrosoirs de
serres.
Instruments de précision, Vaporisateurs ^ Pulvérisateurs.
M. Eon nous montrait une belle collection de thermomètres,
baromètres, àminima et maxima et à indicateurs électriques, et
hygromètre terrestre, ainsi que son nouveau baromètre anéroïde,
d'une grande précision (Grande médaille de vermeil).
MM. Beaume fils, Dufour, et Ricada, ont obtenu une médaille
d'argent pour le perfectionnement de leurs appareils pulvérisa-
teurs et vaporisateurs.
Instruments de jardinage, coutellerie, quincaillerie horticole.
Porte-fruits et Echelles.
A signaler : M. Lotte, qui a obtenu une médaille de vermeil
pour ses échelles à coulisses avec son nouveau système de déclan-
chement très bien compris.
MM. Lerch, Lavaud, Renaud, Bourceret et Sabot, qui ont eu
aussi des récompenses pour le perfectionnement de leurs
échelles à coulisses, articulées et pliantes.
MM. Allez frères, Taufflieb et Chaussard, ont obtenu une
grande médaille d'argent pour l'ensemble de leur exposition.
690 COMPTE RliNDU
M. Aubr}^ exposait sa belle collection d'instruments de jardi-
nage ainsi que son sécateur à lame démontable.
MM. Renant, Bay, Monlezun et Ballée, avaient de belles col-
lections de coutellerie horticole.
M. Pradines (membre du Jury, hors concours) exposait tous
ses modèles de coutellerie horticole.
M°^° Caffenne exposait ses nouvelles étiquettes en aluminium.
MM. Gennari, Acker et Lefebvre, exposaient des éliquettes en
toile, celluloïd et zinc.
M. Méténier présentait différents outils de jardinage et des
jardinières.
M. Maurice exposait des ratissoires et des bacs.
. Citons encore : M. Jollivet pour ses porte-fruits et porte-raisin,
bien conslruits.
M. Barbou et fils, pour des porte-fruits tournants.
M. Maître, pour des sacs à raisin avec attaches en fîl de zinc,
et M. Pescheux, qui exposait de petits ouvrages en fer pour
étagères; tuteurs à Fraisiers, porte-pots, bien faits et à bas prix.
Compte rendu de l'Exposition de Roses
TENUE dans l'hôtel DE LA SOCIÉTÉ, DU 10 AU 12 JUILLET 1896 (i),
par M. D. Bois.
La section des Roses de la Société nationale d'Horticulture de
France a ouvert, pour la première fois, une exposition spéciale
de Roses.
Il s'agissait, en somme, d'une expérience, et, pour juger du
résultat obtenu, il est nécessaire de tenir compte des nombreuses
difficultés que l'on rencontre dans l'organisation de toute chose
nouvelle.
Il est bien ésâdent, par exemple, qu'un grand nombre de
rosiéristes, horticulteurs et amateurs, se sont trouvés pris un peu
à rimpt'oviste et que beaucoup d'entre eux n'ont pas eu le temps
(1) Déposé le 23 juillet 1896.
DE l'exposition DE ROSES. 691
nécessaire pour le choix et la préparation de lots destinés aux
concours.
Si l'on ajoute à ces conditions défavorables, la tenue de l'ex-
position à une époque peut-être un peu tardive en raison de la
température élevée de la saison, et l'influence d'une chaleur
excessive pendant les jours qui ont précédé son ouverture, Ton
conviendra que, si l'essai tenté n'a pas donné un résultat abso-
lument parfait, il a été très satisfaisant, en ce sens qu'il a donné
des indications précieuses, grâce auxquelles on est en droit
d'espérer, pour l'avenir, un succès en rapport avec les mérites
de la plus belle et de la plus recherchée de nos fleurs.
L'exposition tout entière occupait la grande salle et le vesti-
bule de l'Hôtel de la Société.
Les Rosiers tiges, disposés en corbeilles au centre de la grande
salle, semblaient bien dégarnis de la base et l'ensemble eût cer-
tainement gagné par l'association de plantes fleuries ou à feuil-
lage, de basse stature, qui auraient masqué les tiges, d'un effet
peu ornemental et par trop monotone.
Les Roses coupées, relativement nombreuses, étaient placées
sur des tables occupant le pourtour de la salle et du vestibule. Ces
fleurs, en général fort belles, et renouvelées chaque jour, consti-
tuaient certainement le principal attrait de l'exposition.
Certains lots étaient remarquables par leur étiquetage, et nous
devons signaler, sous ce rapport, celui de M. Cochet, horticulteur
à Grisy-Suisne (Seine-et-Marne), où l'étiquette de chaque Rose
portait le nom de ;'obtenteur de la variété ainsi que la date de
l'obtention.
Le groupement des variétés dans les catégories mal définies
des Rosiers Hybrides remontants, Bourbons, Noisettes^ etc., etc.,
laissait malheureusement, comme toujours, une large place à
l'arbitraire et montrait, une fois de plus, la nécessité d'un classe-
ment rigoureux admis par tous. La section des Roses a évidem-
ment, dans cette question, un sujet d'études de la plus haute
importance et d'une grande urgence ; car, si l'on n'y porte
remède, il est bien évident que le fâcheux état de choses actuel
ne fera que s'aggraver d'année en année, en raison du nombre
des variétés qui s'accroît sans interruption.
692 COMPTE RENDU
Si nous passons à l'examen des lots présentés, nous signalerons
par ordre d'importance :
Les collections de MM. Lévêque et fils, 69, rue du Liégat, à
Ivry-sur-Seine, comprenant des Rosiers tiges, greffés rez de terre,
francs de pied, et des Roses coupées constituant un choix de
variétés méritantes appartenant aux groupes des Thés, Hybrides
de Thés, Bengales^ Noisettes, Polyantha, Ile Bourbon, Hybrides
remontants, etc.
La diversité des formes et du coloris de Roses est telle que l'on
peut avoir une appréciation différente sur chacune d'elles;
il est, en outre, bien difficile de dresser une liste des variétés les
plus remarquables sans faire intervenir d'autres particularités
comme l'époque de la floraison, le degré de floribondité, l'adap-
tation à un climat déterminé, etc. ; aussi n'en noterons-nous
dans ce compte rendu qu'un très petit nombre, choisies parmi
celles dont les mérites sont bien connus :
Dans les R. Thé : Catherine Mermet, à grande fleur rose pâle ;
Comtesse Rizza du Parc, d'un rose superbe ; Etoile de Lyon, de
couleur jaune pâle avec le centre plus vif; G. Nabonnand, rose
pâle, nuancé de jaune ; Grâce Darling, à pétales blanc crème,
nuancés de rose ; Madame Honoré Defresne, jaune foncé;, à reflets
cuivrés ; Madame Hoste, Madame Martin Cahuzac, etc. — Dans
les Hybrides DE Thé : Augustine Guinoiseau (la France à fleurs
blanches) et la France à fleurs roses, deux superbes variétés bien
connues, précieuses pour former des corbeilles ; Caroline Testout^
que les exposants recommandaient comme étant continuelle-
ment en fleurs et excellente pour la culture forcée : les fleurs en
sont grandes et d'un beau rose foncé. — Dans les Iles Bourbon :
Kron/prinzessin Victoria, à grandes fleurs jaune soufre ; Made-
moiselle Favart, d'un rose clair satiné. — Dans les Hybrides
remontants : Anna de Diesbach, grande fleur d'un rose vif su-
perbe ; Baronne de Rothschild, toujours au nombre des plus
belles ; Bijou de Couasnon, rouge velouté ; Général Korolkow,
rappelant la R. Général Jacqueminot parle coloris, mais à fleurs
plus pleines ; Mabel Morison, très grande fleur blanc pur ; Prési-
dent Mas, d'un coloris très particulier se rapprochant beaucoup
du violet; Souvenir de William Wood, presque noire, etc.
DE l'exposition DE ROSES. 693
Les lots de M. Rothberg, 2, rue Saint-Denis, à Gennevilliers
(Seine), comprenaient aussi de nombreuses et intéressantes
variétés, au milieu desquelles on remarquait surtout, par leur
beauté et leur fraîcheur: le ravissant Turners' crimson Rambler
(du groupe des Polyantha) aux bouquets de fleurs rouge
éclatant; Souvenir de la Malmaison^ Madame Pierre Oger^
Louise Odier, Mistress Paul^ Kronprinzessin Victoria (de la sec-
tion des Iles Bourbon) ; Docteur Grill, Beauté de V Europe, Ca-
therine Mermet, Maréchal Niel (du groupe des Thés) ; Cramoisi
supérieur, Sanglant^ Némésis, Bengale Nabonnand, la Rose verte
(du groupe des Bengales) ; Madame Alfred Carrière, L'Idéale,
Triomphe des Noisettes, William Allen Richardson (du groupe
des Noisettes) ; Mademoiselle Suzanne Rodocanachi, Prosper
Laugier, Baronne de Rothschild, Jean Liahaud, Madame Pernet
Ducher, Victor Hugo, Marguerite de Roman (dans les Hybrides
remontants).
M. Jupeau, horticulteur, 135, route de Fontainebleau, au
Kremlin-Bicètre (Seine), prenait part à plusieurs concours et
montrait aussi de bien belles choses, parmi lesquelles nous
citerons, pour n'en énumérer que quelques-unes : les Hybrides
remontants A //9/io??5e Soupert, aux grandes fleurs rose vif, Henry
Ledéchaux, Louis Van Houtte, Merveille de Lyon, Madame Anna
Moreau;\es jolis Thés Ernest Metz, Sunset; les Hybrides de Thé
Vicomtesse de Folkestone, Kaiserin Augusta Victoria, etc.
Un lot très intéressant au point de vue botanique était exposé
par M. Cochet-Cochet, rosiériste, à Coubert (Seine-et-Marne). Con-
sidérant que, dans l'état actuel de l'Horticulture, Fétude et la con-
naissance parfaite des principales espèces du genre Rosa devient
une nécessité^ cet exposant a eu l'heureuse idée de créer une
collection d'espèces typiques, en s'adressant aux établissements
qui pouvaient posséder quelques-unes d'entre elles et en faisant
venir les autres de leur pays d'origine. Après cinq années, il est
parvenu à groupe)* 50 espèces et principaux hybrides intéres-
sants.
Ces plantes figuraient à l'Exposition des Roses, munies d'éti-
quettes parfaitement rédigées, indiquant non seulement le nom
scientifique admis, mais les principaux synonymes avec leur nom
694 COMPTE RENDU
d'auteur, la pairie et la distribution géographique de chaque
espèce, ainsi que la date de la première description ou de l'in-
troduction dans les cultures.
Principales espèces ou formes présentées par M. Cochet-Cochet
Rosa anemonseflora Fortune. 1847.
Habitat : Asie (Chine, d'où il a été introduit).
R. blanda Ait, 1789, Willd.
Syn. : R. fraxinifolia Gmel., R. Woorfà? Lindley, 1820.
Habitat : L'Amérique du Nord (à Menzies), la baie d'Hudson. A
l'état subspontané, l'Europe.
R. alba Linné, 1753.
Habitat : Europe, France.
Nota : M. Crépin le croit le produit du R. galUcaeiduR. canina^ L.
R. alpina Lin., 1753.
Habitat : Europe (France, les Alpes).
R. gigantea CoUett, 1888, introduit en sec, en juin 1888.
Habitat : Les Shay Hills (entre les royaumes de Siam et de Burma.
Chine (province d'Ichang, d'après le D'" Henry).
Observations : Cette plante paraît délicate en Europe, où nous la
cultivons depuis quatre ans. Elle est peut-être la forme spontanée
du Jaune aurore de Fortune.
R. Watsoniana Crépin, 1887.
Habitat : Probablement le Japon. Patrie certaine, inconnue.
Observations : Cette curieuse plante est délicate en France. Elle
résiste cependant aux gelées même assez intenses. Ce pied est âgé de
cinq ans (1).
R. cinnamomea Lin., 1762.
Habitat : Europe, Asie, Caucase.
Nota : C'est le type du Rosier de mai. Rosier du Saint-Sacrement.
R, cinnamomea, var. davurica ??
Nota : Est-ce bien R. Maximowicziana de M. Crépin (Primitiœ
monogr. rosarum, f. 3, p. 36-37).
R. g'ymnocarpa Nuttall, 1849.
Habitat : Amérique du Nord, Entre les 50^ 0135*^ degrés de latitude.
Californie. Ile Vancouver.
(1) M. Maurice de , Vilmorin a présenté cette espèce à la Société
nationale d'Horticulture, voir journal, cahier de juin, p. 489.
\
DE l'exposition DE ROSES. 695
R, laxa Retzius, 1803 (non Lindley), var. Frœbeli?
Habitat : Dzoungarie et Turkestan.
Nota : Cette forme de R. laxa nous semble différer du type que
nous cultivons.
R. ?ii7ida Willd. , 1809.
Syn. : R. rubrispina, R. hlanda Pursh.
Habitat : L'Amérique du Nord. Terre-Neuve.
R. berberifolla Pallas., Syn. : R. simplicifolia Salisb., Hultemia ber^
berifolia (Dumort).
Habitat : Perse. Tartarie chinoise. Turquie.
C'est le seul Rosier à feuilles simples.
R. sulphurea Ait., 1789. Syn. : R, hemispherica (Herm).
Habitat : Asie Mineure. Arménie. Perse ?
Nota : La plante présentée est la forme spontanée à fleurs simples
du il. sulfurea découverte en Galatie, par M. Tchihatcheff, en 1849, et
décrite par Boissier, sous le nom de R. Rapini.
Cette plante, telle que nous la possédons, ne semble pas spécifique-
ment très distincte du R. lutea (Miller).
R. cUnophylla Thory. 1827. — R. involucrata Roch.
Habitat : Inde. He Formose.
Nota ; A donné naissance par son croisement avec le R. berbe-
rifolia, au R. Hardyi (Tprésenté ici comme hybride).
fi. Hardy i Paxt.
Nota : Cette plante est un hybride entre les JR. berbevifolia Pallas
et cUnophylla Thory. Ses feuilles, à folioles souvent soudées entre
elles, sont très intéressantes à étudier,
R, Jaune Aurore de Fortune (Fort.), Syn. Beauty of Glazinwood.
Nota : Cette plante, introduite de Chine par Fortune, est peut-être
peu éloignée, spécifiquement, du R. gigantea.
fi. damascena Miller, 1768. Rosier de Damas, Rosier Bifère, Rosier
de Puteaux.
Habitat : Syrie?
Nota : On pense que cette plante fut introduite en Europe par
Thibault IV, comte de Brie, au retour de l'avant-dernière croisade.
fi. gallica Lin., Syn. : fi. austriaca Krantz. Rosier de Provins.
Habitat : France, Europe. Environs de Provins (Le Berry, d'après
M. 0. Legrand).
Nota : Trè^ cultivé, anciennement, aux environs de Provins, pour
la pharmacie.
R.rugosa Thmih. Syn. : R. kamtschatica Vent. : R. ferox Lindley.
Habitat : Chine, Corée, Iles Sakalin, Kamtschatka.
696 COMPTE RENDU
Nota : Le Rosa rugosa, sans stipules de Thunberg, n'a jamais été
retrouvé. Nous sommes convaincu que les 3 formes ci-dessous :
ruffosa, kamtschatica et ferox viennent d'une même espèce.
Le rugom kamtschatica prend une grande extension horticole à
cause de ses qualités décoratives et de sa grande rusticité.
R. Wichuraiana Crépin, 1887.
Habitat : Le Tonkin.
Nota: Les feuilles sont d'autant plus luisantes qu'il fait plus chaud.
il. parviflora Ehrh., 1789, Syn.rfi. humilis Marsh., 1785. Rosier de
Pensylvanie.
Habitat : Amérique du Nord, à l'état subspontané ; l'Europe, sous
le nom de Rosa baltica.
R. Banhsiœ R. Br., 1811.
Habitat : Asie (Chine).
Nota .-Le spécimen présenté est le curieux Banksiœ à fleurs simples.
R. carolina Lin., 1753.
Habitat : L'Amérique du Nord,
H. lœvigata Mich., 1803, Syn. : R. sinica.
Habitat : Ile Formose, Japon, Chine, Amérique du Nord?
Nota : A été introduite dernièrement, sous le nom de R. Camellia.
R. microphylla Roxburg, 1820. Rose Châtaigne.
Habitat : Chine, Japon, Inde?
Nota : Plante remarquable par ses fleurs et par ses aiguillons
ascendants.
R. villosa Lin., Syn. : R. pomifera Herraann, 1762.
Habitat : Europe (France, Asie, Caucase, Perse. Remarquable par
ses fruits, dont on peut faire des confitures.
R. rubrifolia Vill., 1779, Syn. : R. ferniginea, Vill., 1789.
Habitat : Europe (France-les-Alpes).
Nota : Très décoratif par son feuillage glauque.
R.rubiginosa Lin., 1767 (vulgairement Églantier odorant).
Habitat : Europe, France.
. Nota : La forme présentée est spontanée dans la Brie.
il. sempervirens Lin., 1753.
Habitat : Europe, Nord de l'Afrique.
Nota : Ce spécimen provient de graines récoltées en Espagne, à
Bilbao (Biscaye).
il. moschata Herm., 1762. Syn. : il. Brunonii Lindley, 1820. Rosa
ahyssinica R. Br.
Habitat : Asie, Inde, Abyssinie.
DE l'exposition DE ROSES. 697
Nota : Plante al teignant de grandes dimensions, très décorative.
Existe à Tétai subspontané sur les bords de la Méditerranée, même
à Heurs semi-doubles.
R. setigera Mich., 1803. Syn. : R. ruUfolia R. Br.; R. Cursor
Rafinesque?
Habitat : Amérique du Nord (Louisiane, Géorgie, Caroline, Texas,
Arkansas, Missouri, etc. (Torrey, Flora of North America),
Nota : C'est la forme spontanée du Rosier des prairies (hort.).
Rosier à feuilles de ronce.
R. indica Lindley, 1820 (non Linn.), var.
Habitat : Asie, Chine, Inde.
Nota : La forme spontanée du spécimen présenté a donné nais-
sance aux plantes connues sous le nom de Rosiers à odeur de Thé
(vulg. Thé).
R. semperflorens Curtis, 1794. Syn. : R. diversifolia Vent., 1799.
Rosier du Bengale.
Habitat : Asie, Chine.
On doit, à notre avis, maintenir cette plante comme espèce dis-
tincte.
R. chinensis Jacquin.
Habitat : Asie, Chine.
Nota : Doit-on considérer cette forme comme spécifiquement dis-
tincte du R, semperflorens Curtis? C'est notre avis.
R. Lawranceana Lindley. Rosier de Miss Lawrance.
Nota : Sommes-nous en présence d'une espèce ou d'une simple
forme fixée?
R. tomentosa Lin., 1800.
Habitat : Europe. La forme présentée est spontanée dans la Brie.
R. aijreshirea (Comté d'Ayreshire en Angleterre),
Plante d'origine obscure. Probablement un hybride dont le
fi. arvensis Huds. est un ascendant.
fi. parvifolia Willd. Syn. : Pompon Saint- François.
Habitat : La France (environs de Provins, de Dijon).
Nota : C'est une forme naine, du R. gallica.
R. de Kasanhjk.
Cette plante est cultivée en grand auprès des monts Balkans pour
l'essence de Roses. C'est une forme du R. damascena?
R. Fendleri Crépin.
La forme présentée ici semble différer de celle décrite par M. Cré-
pin, d'après l'échantillon de l'herbier royal de Berlin,
698 COMPTE RENDU
R. PissanU (Pissard).
R. Nutkana Presl., 1851.
Habitat : L'Amérique du Nord.
M. Buatois, hoi licnlteur, 3, rue Hiigues-Aubriot, à Dijon, pré-
sentait une belle collection de fleurs coupées malheureusement
un peu fatiguées par ie voyage.
Les visiteurs ont aussi admiré les lots de M. David, de Savigny-
sur-Orge (Seine-et-Oise) et de M. Petit Hun bert, 26, rue de la
boucherie, à Grépy-sur-Valois (Oise), qui prenaient part aux Con-
cours entre amateurs.
N')us pourrions encore nous étendre sur la desci'iption de
plusieurs autres coUeclious très remarquables, comme celles de
yi. Boucht^r, horticulteur, 164, avenue d'Italie, Paris ; de
M. Cochet, horticulteur à Suisnes, par Grisy, Suisnes (Seine-et-
Marne).
Ce dernier exposant avait de superbes groupes des Roses Maré-
chal IS'iel, Maman Cochet^ etc. On pouvait remarquer dans son
lot, qiiehiues plantes curieuses comme la Bose Châtaigne {R.
microphijl/a), la Rose à crêtes {R. centifoUa, var. crlstata) : la
première à réceptacle couvert d'aiguillons; la seconde ayant
trois divisions du calice munies d'appendices moussus formant
des sorte* de crêtes; la Rose Roger Lamblin : de la dimension
d'un Œillet, noirâtre, avec les pétales déchiquetés au som/net,
bordés de blanc et munis d'une ligne médiane longitudinale de
même couleur.
M. Lecointe,24, rue des Creux,àLouveciennes(Seine-et-Oise);
M. Dubreuil, 146, route de Grenoble, à Lyon; M. Gravier, pépi-
niériste, boulevard Lamouroux^ à Vitry-sur-Seine, avaient aussi
de beaux apports.
Nous citerons, pour terminer, les belles gerbes de Roses variées
de M. Landras, fleuriste, 12, faubourg Saint-Honoré, Paris, et
une collection d'insectes nuisibles aux Rosiers, présentée par
M. Lucet (Emile), de Rouen.
1
DU CONCOURS d'orchidées. 699
Compte rendu
DU CONCOURS d'Orchidées de la séance du 25 juin 1896,
par M. Belin (1).
Conduit par M. Savoye, le jury chargé déjuger les Orchidées
qui avaient été apportées à ce concours, se composait de
MM. Chenu, président, Balu, Libreck, Macé, Nonin et votre ser-
viteur.
Six concurrents seulement prenaient part à ce concours; mal-
gré ce nombre d'exposants, relativement restreint, nos favo-
rites étaient bien représentées.
M.Jacob, l'habile chef de cultures d'Armainvilliers, présentait
de superbes hybrides :
Le Caltieya armainvillierensis alba, hybride du C. Mendeliy^
C. gigas, est un gain superbe ; le Lœlio-Cattleya Jacobiana, hy-
bride de C. Mendeli X Lœliapurpurata est une plante de mérite ;
le Lœlio'Caitleija Canhamiana, hybride de C. Mossise X Lœlia
pwyurata possède une fleur qui a conservé le labelle du Z. pur-
purata, tandis que les sépales et les pétales sont ceux du Mossise.
Le même présentateur avait un lot d'Fpidendrum vitellium
majiis, comme Ton en voit rarement; ces plantes, d'une vigueur
extraordinaire, avaient de fortes hampes garnies de nombreuses
fleurs.
Une médaille d'or a été décernée à M. Jacob pour ce magni-
fique apport.
i M. Opoix, jardinier chef au Luxembourg, présentait un
L groupe de plantes réellement méritantes : plusieurs Vanda trico-
f^ lor et suavis en très forts exemplaires, d'une rare beauté comme
culture et floraison; parmi les nombreux hybrides de Cypri-
pedium de cet exposant, nous avons remarqué les C. Dayanum
X Swanianum et C. Dayanum X Veitchii (il est regrettable que
l'obtenteur n'ait pas nommé ces plantes); une forte touffe de
(1) Déposé le 2 juillet 1896.
700 COMPTE RENDU
Cypripedium Veitchi avec 18 fleurs; un fort exemplaire de
Ly caste Deppeiy etc.
Une médaille de vermeil a été accordée à M. Opoix.
M. Duval, horticulteur à Versailles, a obtenu une médaille
d'argent pour la belle collection^ d'Orchidées qu'il présentait.
Nous avons noté dans son lot : un superbe Oncidium crispum^
les Cypripedium fowighianum et Laivrenceanum , de bonne
culture; un Lselia purpurata\ VAnguloa Cloiuesii, toujours cu-
rieux; VOdontoglossum Roezli; un Catlleya Mossiœ^ à pétales et
sépales très foncés, et nombre d'autres bonnes plantes.
Une médaille d'argent a été également décernée à M. Ragot,
qui nous fait admirer un Catasetum, hybride de Bungerothi;
la plante, bien cultivée, avait une hampe florale avec 9 fleurs
énormes.
Très belle aussi, la collection présentée par M. Bert, horticul-
teur à Bois-Colombes, qui a obtenu une médaifle d'argent;
citons parmi les plantes les plus remarquables : un Oncidium
pulvinatum portant une hampe garnie de nombreuses fleurs; le
délicieux Cattleya Acklandiœ; les Dendrobium thyrsiflorum^
Lselia pur pur ata, Lselia grandis tenebrosa, Saccolabium guttatunij
Brassia verrucosa] le gracieux Cochlioda ISœtzliana.
M. Piret, horticulteur à Argenteuil, présentait un Cattleya
Mossiœ alba Wagneri; le même présentateur nous montrait, en
outre, un Cattleya Mossix, auquel il a donné le nom de Belini;
cette plante est, croyons-nous un hybride naturel. Une médaille
d'argent a été décernée k M. Piret pour ces deux plantes.
En résumé, ce concours d'Orchidées a été très remarquable,
autant par les beaux hybrides que par les plantes d'élite qui y
étaient présentées.
\
DE l'exposition DE SOISSONS. 701
Compte rendu
DE l'Exposition de la Société d'Horticulture de Soissons (1 ),
par M. Gh. Joly.
Le 24 juin dernier, s'est ouverte l'Exposition de la Société de
Soissons.
En même temps, avait lieu à côté d'elle un concours régional,
embrassant les départements de l'Est de la France, et renfermant
tous les produits et tous les animaux que nous sommes habitués
à voir dans les concours de Paris.
La ville, à cette occasion, avait fait enguirlander et pavoiser
ses principales rues; un temps superbe favorisait cette fête lo-
cale, et l'Exposition d'Horticulture, admirablement disposée par
notre collègue M. Deny, se trouvait bornée, d'un côté, par le
jardin de l'hôtel de ville, de l'autre par un parc improvisé par
M. Deny, et où l'on jouissait de la perspective des collines voi-
sines.
Au milieu, une grande tente renfermant les plantes fleuries.
L'ensemble formait un coup d'œil ravissant et affirmait, une fois
de plus, la bonne organisation de la Société de Soissons. Prési-
dée par un homme exceptionnel, M. Em. Deviolaine, dont le
nom est synonyme d'intelligence et de dévouement, la Société
compte dans son sein des hommes qui luttent d'obligeance et de
zèle pour faire prospérer l'œuvre commune.
A leur tête, se trouve le digne président de la Commission de
l'exposition, M. Ch. Wattieaux.
Chacun apporte son concours, sans qu'on ressente aucune de
ces jalousies ou de ces luttes qui divisent les Sociétés d'autres
villes. Puis, à côté de toutes ces bonnes volontés, se trouve un
homme aussi intelligent que modeste, un professeur rare,
M. Lambin, qui, depuis 1868, se consacre à répandre dans le dé-
partement de saines notions de culture.
n a, comme moyen principal d'enseignement, un jardin-école,
un véritable modèle pour y faire des cours et des conférences
(1) Déposé le 2 juillet 1896.
702 COMPTE RENDU
pratiques; c'est à lui que le département doit les progrès réali-
se's dans la culture, et dont nous avons eu la preuve dans les
magnifiques légumes que nous avons eu à juger.
Si nous jetons un coup d'œil dans la tente de l'Exposition,
nous y voyons, dans le centre, un merveilleux lot de plantes
annuelles, disposé par MM. DenaifFe et fils, de Garignan (Ar-
dennes).
C'est une petite merveille de goût et de culture, qui a valu à
l'Exposition un grand prix d'honneur.
A côté, le prix d'honneur de M. le Président de la République
a été donné au lot de Raisins forcés et de Pêches des forceries de
l'Aisne, à Quessy.
Tout autour de la tente, se trouvaient les expositions ordi-
naires de plantes vertes et de plantes tleuries de tous genres,
dont la liste serait trop longue et offrirait peu d'intérêt.
En dehors, deux collections d'arbres fruitiers formés avaient
été apportés par M. D. Bruneau, de Bourg-la-Reine, grand prix
d'honneur du Conseil général, et par M. Croux,du Val-d'Aunay,
médaille d'or, puis les objets d'art et d'industrie horticole ordi-
naires. La pluie habituelle des médailles a été accordée aux
divers exposants, et le banquet traditionnel a réuni, le soir, les
autorités de la ville, les membres du jury et quelques expo-
sants.
Tous ont fêté le nouveau succès de la Société de Soissons qui
a accueilli ses hôtes avec la plus charmante hospitalité.
Compte rendu des travaux
DU COMITÉ d'arboriculture FRUITIÈRE PENDANT l'aNNÉE 1895 (1),
par Alfred Nomblot, vice-secrétaire du comité.
Durant l'année 1895, le comité d'arboriculture fruitière a fonc-
tionné d'une façon aussi régulière qu'intéressante et les
22 séances, assidûment fréquentées par les membres, dont le
(1) Déposé le 11 juin 1896.
DES TRAVAUX DU COMITÉ d'aRBORICULTURE FRUITIÈRE. 703
nombre des présents s'est élevé parfois jusqu'à quarante, ont
un intérêt vif et croissant, ainsi que le prouvera l'abondance des
matières ci-dessous résumées.
Les présentations, au nombre de 60, dont 35 comme fruits de
collection ou beaux fruits, et 25 comme fruits nouveaux, ont
été récompensées par 11 primes de 1''° classe, '14 de 2° et 7 de
3'^; d'autres ayant été faites hors concours ont valu des remer-
ciements à leurs auteurs. Des ouvrages déposés sur le bureau,
des insecticides ou autres produits industriels à l'usage des arbo-
riculteurs ont été l'objet d'études par des membres choisis à cet
effet, lesquels ont eu souvent l'avantage, par des rapports élo-
gieux, mais justifiés, de conclure à leur renvoi à la commission
de rédaction et à celle des récompenses. Enfin, les commissions
de visites de cultures et les expériences dues à l'initiative privée
ont, elles aussi, apporté leur contingent d'éléments et contribué
à faire du comité d'arboriculture fruitière, non seulement un
lieu intéressant au point de vue technique, mais aussi, agréable
par Ja diversité des questions traitées. Tel serait, Messieurs, très
brièvement mon rapport, si je n'avais pas, d'abord, au nom du
comité, à exprimer le vœu devoir la marche progressive de nos
études s'accentuer de plus en plus, chaque année, par le con-
cours de tous, et ensuite à faire ressortir (chose très importante)
l'époque de maturité des fruits étudiés, en en faisant une liste
résum.ée, dans l'ordre des présentations.
Le 10 janvier, M. Brochard père nous a montré des Pommes
Calville et des Poires Doyenné d'hiver remarquables par leur
grosseur et leur bel état de conservation.
A la séance du 24, nous avons examiné des fruits de semis :
d'abord 2 Pommes de M. Espaullard qui ont été dégustées et
reconnues bonnes; elles étaient de belle grosseur; ensuite 1
n'' '1448, Poire de semis de M. E. Baltet, a ODtenu la mention
passable; elle était petite, de forme conique et à chair sucrée
avec un léger parfum.
Le 14 février, la Poire Alexandre lll de M. La Barrière, de
Charleville, est jugée bonne: elle est piriforme et amincie au
pédoncule qui est droit et long, l'œil est peu enfoncé et entouré
d'un cercle plissé; la peau est de couleur jaune verdatre ; la
'Î04 COMPTE RENDU
chair est blanc jaunâtre, fine, mi-fondante, assez juteuse et
sucrée.
Dans la 2' séance du mois, M. Pichon, de Lagny, nous a pré-
senté des Pommes Faro, en faisant ressortir que cette variété,
par son degré de rusticité, est recommandable pour la culture
en plein champ aussi bien que dans les jardins : elle a été notée
bonne.
M. Gorion a apporté, à la réunion du 14 mars, un panier
composé des Pommes : Calville blanc et Cayiada blanc et des
Poires : Belle Angevine, Beurre Bretonneau et Bergamote
Esperen; tous ces fruits étaient bien conservés.
Le 28 mars et le 11 avril les Poires Doyenné d'hiver de
M. Jamet, de Ghambourcy, dans un très bon état de conserva-
tion, témoignaient de leur longue durée.
Dans les séances des 25 avril et 9 mai, les Pommes Calville et
Faro de MM. Gorion et Pichon montraient la possibilité qu'il y a
de garder ces fruits pendant un temps considérable. Plusieurs
membres de rassemblée ont fait observer qu'il ne faut pas, pour
vies Pommes, attacher une trop grande importance à la durée de
leur conservation, plusieurs variétés pouvant aller d'une année
à l'autre : il serait préférable de savoir pendant combien de
temps elles conservent leur qualité.
Avec la séance du 13 juin, les magnifiques Pèches, prove-
nant des cultures forcées de M. Parent, de Rueil, ont fait leur
apparition, ce sont : Grosse Mignonne hâtive et Brugnon Ga-
lopin.
Le 27 du même mois, M. Lapierre, de Montrouge, a intéressé
l'assemblée en présentant la Guigne Bamon Olivat, obtenue par
M. Gharazé, horticulteur à la Pyramide, près d'Angers ; l'arbre est
vigoureux et fertile, le fruit, de grosseur moyenne, est noir et de
bonne quahté.
Dans la séance du 11 juillet, MM, Letellier et fils, de Gaen,
nous ont présenté un rameau, avec fruits, de Groseilles à
maquereau sans épines; ce gain, obtenu dans les cultures de
M. Lefort, de Meaux (Seine-et-Marne), était fort intéressant, mais
l'assemblée a demandé que sa culture soit continuée pour qu'on
puisse mieux l'apprécier.
DES TRAVAUX DU COMITÉ d'ARBORICULTURE FRUITIÈRE. 705
M. Gorion a apporté des Groseilles à grappes : Cerise et Blanche
de Hollande.
M. Alexis Lepère, suivant son habitude, nous a fait admirer
de superbes Pêches : Précoce du Canada^ Précoce Alexander,
Waterloo; ces fruits avaient été obtenus en serre non chauffée.
Le 25 juillet, M. Isabeth, jardinier à Presles (Seine-et-Oise),
présentait 12 belles Pèches Grosse Mignonne hâtive, provenant
d'une serre légèrement chauffée.
M. Chouvet nous a apporté un Brugnon provenant du Brugnon
Lord Napier récolté entre 2 Amsden et semé par M. Grozy, de
Lyon ; ce fruit, de grosseur moyenne et de bel aspect, a été
reconnu bon.
M. Croux, du Val-d'Aulnay, a envoyé 6 jolies petites Pommes
comme étant tout à fait hâtives, très agréablemeut colorées ; elles
ont été notées assez bonnes pour la saison : elles ont beaucoup
d'analogie avec V Astrakan rouge, variété aussi de 1''^ hâtiveté.
Avec le mois d'août, les présentations prennent de l'impor-
tance. Notons d'abord, à la séance du 8, les Pèches Précoce de
Hivers^ Précoce Michelin et le Brugnon Précoce de Croncels de
M. Ausseur-Sertier; — puis l'Abricot Faviot, de Fobtenteur du
même nom, présenté par M. Jamin : ce fruit est de grosseur
moyenne, à chair fine, juteuse, sucrée et de bonne qualité.
Le Brugnon Lucien Baltet, présenté par M. Ch. Baltet comme
provenant d'un semis de Brugnon Précoce de Croncels, est de
quelques jours plus hàtif que ce dernier : il est de bonne gros-
seur, richement coloré en rouge, à chair juteuse, sucrée et légè-
rement acidulée; c'est un bon fruit.
M. Bagnard nous a montré de beaux Brugnons Précoce de
Croncels et la Cerise non moins jolie, Belle de Franconville.
Les fruits suivants sont présentés le 22 du même mois : 1° par
M. Gautier (de Vitry) : les Poires Souvenir du Congrès, Bon
Chrétien William, Clapjos Favorite, D^ Jules Guyot;
2° Par M. Taulier, de Beauvais, 2 Pommes de semis ressem-
blant quelque peu au Borowitsky ; elles sont légèrement acidu-
lées, juteuses, sucrées, bonnes.
3° Par M. Enfer, jardinier au château de Pontchartrain, du
Raisin Blach, Lady Dorvne's Seedling et Muscat d'Alexandrie.
706 COMPTE RENDU
4** Par M. Ausseur-Sertier, 2 Brugnons Lord Napier;
5° Par M. Alexis Lepère, des Pêches, La trance. Grosse Mi-
gnonne hâtive et Pêches de semis, des Brugnons Felignies^ Lord
Napier. de semis, et des Poires Précoce de Trévoux. La Pêche
La France est un gain de M. Boussey de Montreuil: elle promet
beaucoup;
6° Par M. Georges Boucher, avenue d'Italie, Paris, des Pêches
de semis de la variété Alexis Lepère; ce gain, obtenu par
M. Louis Grognet, de Vitr}^ mûrit ses fruits queL^ues jours plus
tôt que la Grosse Mignonne hâtive: la chair est vineuse, sucrée,
juteuse; en un mot le fruit est beau et bon;
7° Enfin un lot de Pommes de Russie.
Les présentations suivantes furent faites le 12 septembre : Par
M. Alexis Lepère, les Pêches Lord Palmerston, Saille Morel, Sea
Bagfe, Alexis Lepère et Belle Bausse;
Par M. Gautier, de Vitry, des Brugnons Jaune de Padoue et
des Pêches Belle Henri Pinault et Alexis Lepère;
Par M. Rémy père, de Pontoise, 4 Pêches de semis; elles
étaient grosses, juteuses, agréablement acidulées, mais peu
colorées; notées bonnes, mais sans aspect.
Le 27 septembre, M. Ausseur-Sertier nous apporta 6 Pêches
Vilmorin et 4 Brugnons Violet^ fruits déjà connus, ils ont été
dégustés et trouvés très bons.
M. Griveau, jardinier au pensionnat des Frères de Saint-
Martin, près Tours, nous montra '2 grappes d'un nouveau Chas-
selas, obtenu par lui; ce Raisin paraît gagner par le développe-
ment des grappes; il est bon.
M. Bertaut, de Rosny-sous-Bois, présenta une Pêche de semis
qui était de belle forme et de bonne grosseur, très colorée, à
chair d'un blanc jaunâtre lavée de rouge, juteuse^ légèrement
acidulée; elle fut notée très bonne.
M. Touret, jardinier, boulevard de la Marne, à la Varenne-
Saint-Hilaire, a})porta les Pêches Belle Impériale^ SaLvay, Téton
de Vénus et Lord Palmerston; toutes très belles.
Dans la séance du 10 octobre, l'Assemblée examina d'abord un
apport de M. Boucher constitué par 20 Pèches Baltet, 2 Marquises
deBrissacQi^ Brugnons Vineux de Monzco^^rf ; ce lotétait superbe.
DES TRAVAUX DU COMITÉ D ARBORICULTURE FRUITIÈRE. 707
M. Templier présenta 2 grappes de Raisins de semis, ressem-
blant beaucoup au Gromier du Cantal; il était beau, mais les
membres présents demandèrent un nouvel apport pour le mieux
juger.
Enfin, M. Potrat intéressa le Comité par la présentation de
bonnes Poires appartenant aux variétés suivantes : Duchesse
d'Angoulême, Bergamote Crassane, Bergamote Esper en, Doyenné
d'hiver, Beurré Diel, Directeur Alphond, Beurré Bachelier et
Passe Crassane.
Le 24 octobre, M. Gorion présenta les Poires Curé, Passe
Colmar, Saint-Germain Vaiiquelin, Triomphe de Jodoigne et
Charles Ernest; les Pommes Rambour d'Amérique et Reinette
de Hollande; des Pèches Salivay ; tous ces fruits beaux et inté-
ressants.
M. Jourdan apporta une corbeille de Raisins, Chasselas de
i'ontainebleau, beau et bien doré.
M. Espaullard mit sous nos yeux un lot composé des Poires
Duchesses d'Angoulême, Beurré Clairgeau, Soldat Laboureur,
Messire Jean et Beurré Diel, puis 3 Coing, 12 Nèfles et 6 Pom.mes
Beinette grise.
Pour clore la séance, M. Templier souuiit à l'Assemblée de
beau Raisin Bibïer du Maroc.
Pour la séance du 28 novembre, M"'^ Lausezeur et fils, horti ■
culteurs à Rennes, ont envoyé une Poire trouvée dans un semis
de M. Gy, agriculteur à Palud Carnac (Morbihan); ce fruit est
gros; la peau est rugueuse, d'un gris verdâtre; la chair, d'un
blanc verdâtre, est fine, fondante, juteuse, sucrée et de bonne
qualité.
Le 12 décembre, M. Mainguet fils, de Fontenay-sous-Bois,
présenta de belles et monstrueuses Pommes Calville blanc.
M. Lecomte, de Bornel, apportas Poires Belle Angevine, éga-
lement très grosses.
Deux présentations ont été faites le 26 décembre, dernière
séance de Tannée : 4° par M. Enfer, jardinier-chef au château de
Pontchar train, qui montra 2 boîtes de raisin provenant de culture
retardée et appartenant aux variétés Lady Dawnes Seedling et
Muscat d'Alexandrie;
708 SECTION DE CHRYSANTHÈMES.
2° Par M. Passy, du Désert de Retz, près Chambourcy, qui
présenta, en très bel état, la petite collection suivante : Poires
Passe Crassane, Belle Angevine, Doyenné d'hiver; Pommes
Calville blanc. Reinette blanche du Ca^iada et Calville pourpre
d'Anjou.
SECTION DES CHRYSANTHEMES
GROUPEMEiNTS DE CHRYSANTHÈMES,
par la Section des Chrysanthèmes.
Dans le but de guider les amateurs de Chrysanthèmes, au mi-
lieu du nombre considérable de variétés mises au commerce
depuis quelques années, la Section a décidé de commencer ses
travaux de classement des variétés les plus méritantes cultivées
au moins depuis une année.
Une commission de classement nommée à cet effet, se réunit
le quatrième jeudi de chaque mois.
Les membres habitant l'étranger ou un point éloigné de la
France, ne pouvant s'y rendre veulent bien nous envoyer leurs
listes. Nous les en remercions. Nos remerciements s'adressent,
notamment, à M. Harman-Pa^^ne, le sympathique et infatigable
chrysanthémiste, secrétaire de la National Chrysanthemum
Society de Londres.
Une récapitulation des voix obtenues par chaque variété est
faite en séance ; ce sont donc les variétés ayant obtenu le plus
de suffrages qui sont admises.
Il est bien entendu que ces groupements devront être revus
chaque année, de manière à remplacer certaines variétés par
les obtentions nouvelles plus méritantes.
Ordre des groupements.
\° Les 20 plus belles variétés à fleurs duveteuses.
2° Les 30 meilleures variétés très précoces, pour formation de
(1) Déposé le 2 juillet 1896.
GROUPEMENTS DE CHRYSANTHÈMES. 709
massifs en plein air et fleurissant du 1 •"•" septembre au 10 octobre.
3° Les 50 meilleures variétés naines à grandes fleurs, formant
touff'es basses.
4° Les 100 meilleuresvariétés pour culture à très grandes fleurs,
5° Les 30 variétés les plus tardives, fleurissant du 20 novembre
au 20 décembre.
6°Les20variétésseprêtantmieuxàlacultureàtigeformanttéte.
7" Les 10 meilleuresvariétés pour être cultivées en spécimens.
Premier groupement.
Les 20 plus belles variétés à fleurs duveteuses.
Abbé P. Arthur (Sautai).
Beauté Lyonnaise (Crozy).
Charles Bonamy (Crozy).
Chysanthémiste Delaux(Delaux).
Delaux-mon-Réve (Delaux).
Dragon (Lacroix).
Enfant des Deux-Mondes (Crozyj.
Esaù.
Gloire Lyonnaise (Crozy).
Harry Wonder.
Ida (Crozy).
Louis Boehmer. (Japon).
Mistress D. Ward (P. et M.).
P. Marieton (Sautel;.
Poëte Crousillat (Sautel).
Papa Berlin (Sautel).
Toffa (B. L. M.).
Vaucanson (Testout).
William Falconer (Spaulding).
Zaïde (Chantrier).
Deuxième groupement.
Les 30 meilleures variétés très précoces, pour formation de massifs
en plein air et fleurissant du 1®'^ septembre au 10 octobre.
A. Lejeune (Delaux).
Amiral Avellan (Crozy).
Boule d'Or (Rozain).
Charles Joly (Delaux).
Coquetterie (Crozy).
Eugène Farez (Delaux).
Frédéric L'Usmayer (Delauxj,
Gloire de Mézin (Delaux).
Gustave Grumerwald (Delaux).
J. P. Sthal (Rozain).
L'Abbé Morlot (Del.).
Madame Carmiaux (Del.).
Madame Casimir-Périer (Del.)
Madame Caslex-Desgranges (B.]
Madame Cave (Del.).
Madame Georges Menier(Del. ».
Madame Jules Moquet (Del.).
Madame Marie Massé (Del.).
Madame Paul Nansot (Del.).
Madame Regnault de Molmain
(Del.).
Molière (Rozain).
Monsieur Albert Galy (Del.).
Monsieur Bachman (Del.).
Monsieur Bournisien (Del.).
Monsieur B. Yung (Del.).
Monsieur Ghauvry (Del.).
Monsieur le ministre Constant
(DeL).
Monsieur Lévêque père (Del.).
Président Ed. Barre (Del.).
Vice-président Hardy (Del.).
710
SECTION DES CHRYSANTTEMES.
Troisième groupement.
Les 50 meilleures variétés naines à grandes fleurs formant
touffes basses.
Amiral Ave 11 an (Galvat).
Boule dOr (Galvat.).
Baronne Berge (B. L. M.).
Col. W. B. Smith (Spaulding).
GhrysanLliémiste Delaux (Del.).
Charles Davis (Davis).
Coniinandant Blu-set (Galî).
G. Harman Payne (Cal.).
Enfant des deux Mondes (Grozy).
Edwn Molyneux (Canell).
Etoile de Feu (Grozy).
Eda Pras (Dorner).
Florence Davis (Davis).
Gloire de Provence (Sautel).
Georges SV. Ghilds (Am.).
Jules Chrétien (Cal.).
Le Colosse Grenoblois (Gai.).
Louise (CaL).
Le Verrier (L. Lacroix.).
L'Aigle des Alpes (Cal.).
Lucile Mathieu de la Drôme (de
Reydellet).
La Bidassoa (Ghantrier).
Léviathan (L. Lacroix).
L'Isère (Galvat).
Louis Boehmer (Japon).
Madame Ghapuis-Parent (Parent) .
Madame Laillaut (Bruant).
Madame Antoinette Cordonnier
(Galvat).
Madame Lucien Chauré (de Rey-
dellet).
Madame Garnot (Galvat).
Madame Sarlin (Bruant).
Madame Eymard Duvernay (Gal-
vat).
Madame Rozain (Rozain).
Mistress Henri Robinson (Am.).
Mistress G. Harman-Payne (Gal-
vat).
Monsieur Catros-Gérand (Hoste''.
Monsieur Ghenon de Léché (Gal-
vat).
Monsieur Robert Whitaker (Ra-
gioneri).
Phœbus (L. Lacroix).
Philadelphie (Aust.)
Président Caruot (Galvat).
Rose Whynne (Owen).
Reine d'Angleterre (Galvat).
Souvenir de Petite Amie (Gal-
vat).
Surprise (Cal.).
Thomas Wilkins (Davis).
Viviand Morel (L. Lacroix).
Viscounstess Hambleden (Owen).
William H. Lincoln (Japon).
William Tricher (Am.).
William Seward (Seward).
PUBLICATIONS FRANÇAISES. 711
REVUE
DES PUBLICATIONS FRANÇAISES 8: ÉTRANGÈRES
1. Publications françaises,
par M. D. Bois.
Les routes fruitières. Extrait d'une note de M. Ch. Baltet.
Le déparlement du Nord se préoccupe, en ce moment, de la
plantation d'arbres Fruitiers sur le bord des routes et des che-
mins ruraux qui le sillonnent.
Certaines contrées ont, en outre, adopté l'arbre fruitier sur le
sol de la petite vicinalité.
L'utilité des plantations routières, même en Ormes, Peupliers,
Frênes, Érables, etc., n'est plus à démontrer; leur cause est
gagnée. De savants économistes, des ministres célèbres en ont
encouragé la réalisation. L'arbre est planté, on l'a émondé tous
les dix ans, et à partir de sa cinquantième ou soixantième année
— plus ou moins — il est livré au marchand de bois. On recom-
mence l'opération en se bornant à modifier la nature de l'essence
végétale.
Différentes régions ont cependant cherché à y substituer des
sujets qui produisent un bénétice chaque année ou à peu près;
par exemple, le Mûrier, dans le Midi ; le Noyer, vers le Sud-Est;
le Châtaignier, au centre ; le Cerisier à Kirsch, sur les coteaux
de l'Est; le Poirier ou le Pommier à cidre, en Normandie, en
Bretagne, en Picardie.
Ce sont des efforts individuels ou isolés; mais les résultats
sont tels, que les administrations doivent y puiser leurs inspira-
tions et créer ces sérieux capitaux terriens, solidement assis,
à gros intérêts, fréquemment renouvelés.
Nos voisins l'ont si bien compris que la Suisse, la Belgique, le
Luxembourg emboîtent le pas à l'Allemagne, à la Bavière, au
Wurtemberg, à la Saxe qui, depuis longtemps, alimentent ainsi
le chapitre des recettes.
712 REVUE DES PUBLICATIONS.
Les États allemands n'ont-ils pas ouvert des écoles de voyers-
jardiniers, de cantonniers -arboriculteurs, organisé des cours
publics dans les campagnes, créé des pépinières, acheté à l'in-
dustrie privée et distribué de jeunes plants aux communes?
Dès la vingtième année de plantation, la moyenne du produit
par arbre est évaluée de 15 à 25 francs. Il est facile de le con-
stater en Alsace-Lorraine, où ces routes- vergers s'arrêtent net à
nos frontières. (Le revenu y atteint actuellement 150,000 francs
par an). Ce chiffre doit fatalement augmenter, puisque de
vingt-cinq à quarante ans, l'arbre fruitier aura rapporté, pen-
dant cette nouvelle période, une somme totale de 150 à 200 fr.
Ce sont des chiffres officiels.
Une objection soulevée par les adversaires du projet est rela-
tive au maraudage. D'abord, ne l'excitons pas, acceptons des
espèces ornementales comme le Tilleul, l'Erable, le Peuplier,
auprès des centres populeux. En pleine route, le rapt d'un fruit
par le voyageur assoiffé fera plus de bien et moins de tort que
les ravages des insectes sur le feuillage des arbres forestiers.
D'ailleurs, si vous vendez la récolte, aussitôt la défloraison, le
cantonnier, qu'il soit acquéreur ou intéressé à l'affaire, saura la
surveiller et la faire respecter.
Le pays vignoble ne devrait-il pas tenter le passant en lui pré-
sentant à la portée de la main des grappes appétissantes?
Eh bien! on n'y touche pas.
Voulez-vous grimper sur un Cerisier à kirsch, au risque de
culbuter, ou abattre une Pomme à cidre? Au premier coup de
dent, vous jureriez de ne plus recommencer.
Il est bien entendu que nous ne cherchons pas les fruits de
luxe, mais des fruits de marché, d'économie ménagère ou indus-
trielle, bons au pressoir, au séchage, à la distillation.
Il ne suffit pas que l'arbre élève son branchage, droit, ^rigé,
ou couronné en boule; il importe que sa végétation tardive
échappe aux gelées printanières, que sa floraison résiste aux
ardeurs du soleil, aux nuages de poussière et que le fruit brave
l'action des vents et des bourrasques.
Depuis longtemps nous en étudions la nomenclature, soit par
nos voyages et nos relations avec les pomologues de tous les
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 713
pays, soit pratiquement dans nos écoles fruitières et nos pépi-
nières. Nature du sol, qualité de l'arbre, choix de» l'espèce, tout
le succès est là. Que les administrations et les planteurs ne l'ou-
blient pas!
2. Publications étrangères,
par M. P. Hariot,
The Garden. — Les plantes bulbeuses jouent un rôle considé-
rable dans l'ornementation des jardins anglais, rôle dont nous
ne pouvons nous rendre compte en France qu'en lisant la presse
horticole d'Angleterre. On y trouve à chaque pas des articles
consacrés aux Narcisses, ces plantes préférées de tous les ama-
teurs d'outre-Manche. Et ce ne sont pas, croyez-le bien, les
variétés les plus rares qui sont le plus recherchées; on se con-
tente d'une prairie de Narcissus poeticus, à la floraison virginale,
au parfum délicieux et énervant, qui produit le plus charmant
effet dans un coin du jardin sauvage. On y discute la question
des Narcisses et de leurs usages artistiques : les touffes isolées ne
sont point sans mérite, mais des groupes formés de ces joUes
plantes produisent une impression qu'on ne peut oublier.
La Goutte de Neige, le Galanthus n'est pas non plus délaissé :
on aime à reposer sa vue sur un champ de ces jolies petites Ama-
ryllidées. C'est tout d'abord le vieux Galanthus nivalis, qui se ren-
contre encore un peu partout dans les jardins de la campagne;
puis viennent les nombreuses espèces introduites depuis quel-
ques années de l'Asie Mineure et de la Grèce, telles que les Galan-
thus Eliuesi^ Alleni^ Ikariœ, Cassaba. Au point de vue de la
beauté et de la nuance du feuillage, du faciès de la fleur c'est
le Galanthus Ikarise qui doit tenir le premier rang; au point de
vue général, il faut accorder la prime à une forme du G. niva-
lis qui, en raison de la largeur de ses feuilles, rentre dans le
groupe du G, caucasicus. On lui a donné le nom de G. nivalis ou
caucasicus grandis. Les fleurs sont très larges, d'un blanc pur et
portées sur des hampes de plus d'un pied de haut. Le Galanthus
plicatus est originaire de la même région, la Grimée, mais il est
714 KEVUE DES PUBLICATIONS.
tout différent; ses feuilles plissées sont plus larges et ses fleurs
plus petites.*
Les Tulipes partagent avec la Goutte de Neige et les Narcisses
les faveurs des amateurs anglais. A quelque point de vue qu'on
se pose, elles ont leur place dans tous les jardins. Les uns pré-
fèient les Tulipes à fleurs jaunes, d'autres les Tulipes Perroquet,
d'autres enfin savent faire un choix judicieux de variétés d'après
l'efl'et qu'on doit leur faire produire. Le t3'pe de la Tulipe jaune,
c'est le Tulipa sylvestris si abondant dans les vignes d'une grande
partie de la France. Toutes les Tulipes à fleurs jaunes sont
ornemenlales au premier chef. 11 faut citer parmi elles : Tulipa
Kaufmanniaiia, de l'Asie centrale; 7'. Grisebach'iaaa, introduit de
l'Herzégovine en 1884, et qui n'est probablement qu'une forme
géographique du T. sylvest/is; T. altaica de Sibérie; T. austra-
lis, des montagnes de la Perse, caractérisé par soil périanthe en
forme d'entonnoir; 2 . edulis du Japon, rarement cultivé; T. ele-
gans lutea, qui passe pour le produit d'un croisement des T. sua-
veolens et Gesneriana. Malgré l'ancienneté de leur culture dans
les jardins européens, ces deux dernières espèces n'avaient pas
donné d'hybrides : le T. Gesneriana a été introduit de Gonstanti-
nople en 1566, et le T. suaveolens était déjà connu en 1603. On
peut encore signaler : Tulipa iliensis, tie l'Asie centrale, introduit
en 1879; T. Kesselringi de la même région; 7. Orphanidea, de
Grèce et primulina de l'est de l'Algérie ; T. pubescens, proba-
blement line forme à larges feuille du /'. suaveolens. Une des
Tulipes jaunes les plus gracieuses, est, sans contredit, le Tulipa
retroflexa^ hybride probable des 7. acuminala et Gesneriana,
caractérisé par ses six divisions florales de même longueur, dont
les trois extérieures sont recourbées dans leur moitié supérieure.
Il ne faut pas oublier non plus le 1 idipa persica, e\ce\\QnlQ plante
àrocailles; triphylla, d'un jaune verdâtre, à feuilles couchées;
Gesneriana lutea, plus connu sous le nom de Golden Eagle (aigle
d'or); Battalinij uniflora, Billietiana, originaire de Savoie et
dédiée au cardinal Billiet, archevêque de Ghambéry; vitellina.
Nous ne nommons pas de nombreuses formes horticoles, dont
rénumération nous entraînerait trop loin, telles que 7é/a, Golden
Beauty, Butter Cup, Yellow Bose^ Chrysolora, etc.
i
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 715
Quelle est l'origine de la Tulipe Perroquet « Parrot Tulip ? »
On l'a attribuée au croisement du Tulipa acuminata avec d'au-
tres espèces, telles que T. elegans^ relroflexa et fulgens. Il sem-
blerait plutôt probable qu'on ne doit y voir qu'une forme mon-
strueuse. Quoi qu'il en soit, parmi les variétés qui en sont issues,
les suivantes sont les plus recommandables : Admiraal van
Constantinople^ Café brun. Café pourpre^ carminea, lutea major ^
Margraaf van Baden, une des plus belles à fleurs jaune d'or,
striées et maculées d'écarlate; perfecta; preciosa; rubra major ;
violacea lutea, à très grandes fleurs flammées de jaune et de
pourpre.
Ceux qui ne s'attachent pas à telle ou telle race, à telle ou
telle nuance, trouveront d'utiles indications et pourront faire un
chuix raisonné dans une liste comprenant les meilleures variétés
appartenant aux principales teintes que comprend la gamme
des couleurs : écarlate, cramoisi, rose foncé; orange, jaune,
magenta, blanc pur, blanc crème; jaune nuancé, genre du Tu-
lipa Billietiana.
Les amateurs de plantes à oignons liront encore avec intérêt
quelques lignes consacrées au Tigridia pavonia alba immaculata,
curieuse variété nouvelle, très distincte de la forme blanche
ordinaire en ce que l'intérieur du périanthe est entièrement
dépourvu des points que l'on remarque chez toutes les autres
variétés du Tigridia pavonia. La même plante a encore fourni
récemment une variété jaune à fleurs doubles plus curieuse et
intéressante que belle.
Il y a une vingtaine d'années que le Lilium Parryi a été
découvert aux environs de San Bernardino dans le sud de la
Californie par le D"" Parry. C'est une belle plante à fleurs en
entonnoir, jaune pâle légèrement pointillé de pourpre foncé;
les anthères sont brunes et tranchent agréablement sur le fond
du périanthe. Comme les Lis de l'Amérique septentrionale qui
ont des bulbes rhizomateux, le Lilium Parryi exige un compost
tourbeux. Il a déjà donné naissance à un hybride avec le Z.
pardalinum : le croisement obtenu tient le milieu entre les
parents; les fleurs sont orangées, ponctuées de brun.
Si nous nous arrêtons maintenant aux Orchidées, nous trou-
716 REVUE DES PUBLICATIONS.
vons un article intéressant consacré au genre Cyrtopodium qui
fournit à nos serres un certain nombre d'espèces parmi les-
quelles il faut noter : Cyrtopodium Andersoni des Antilles; C.
bracteatum introduit en Europe en 1847; C. cardiochilum de
Costa-Rica; C. punctatum du Brésil; C. Saint- Legerlanum qui
n'est probablement qu'une variété du précédent, mais à fleurs
plus larges et plus colorées. Il a été récolté au Paraguay et
introduit vers 1886.
Parmi les Orchidées les plus remarquables par leur confor-
mation florale, les Cycnoches viennent au premier rang. Le Cyc-
noches chlorochilon est l'espèce la plus connue; elle est origi-
naire de Démérara et d'autres régions du sud de l'Amérique
d'où elle a été importée vers 1838.
Les Lœlia-Cattleya qui sont si recherchés actuellement et
que l'on produit artificiellement comme à plaisir, ont un ancêtre
des plus respectables dans le Lœlia elegans que l'on s'accorde à
considérer comme un hybride naturel des Cattleya gutiata Léo-
poldi et Lœlia purpurata. Ces deux plantes croissent ensemble
dans l'île de Sainte-Catherine au Brésil où François de Vos
recueillit le premier spécimen du Lœlia elegans en 1847. Gomme
la plupart des Orchidées, ce Lœlia compte de nombreuses formes
ou variétés dont la plus connue est sans contredit le L. elegans
Jurneri.
« Un jardin sub-tropical dans le Dorsetshire ». Sous ce titre on
trouve un aperçu de la végétation sous-tropicale acclimatée sur
un point de l'Angleterre. Les Acacias y viennent à merveille,
principalement VAcacia dealbata en compagnie d'Eucalyptus,
du Quercus glabra^ du Paulownia, du Gingko, du Citharexylon
quadrangulare, du Plagiantlius betulinus, des Azara, Ben-
tfiamia, Carpenteina, Choisya, du superbe Frnbothrium cocci-
neum de Magellan, des Escallonia, Garrya, Olearia^ etc. Ajoutez
à cela de nombreux Bambous, le Chamœrops excelsa^ les Phœnix
reclinata et dactylifera. Les plantes grimpantes abondent :
Clematis balearica, Eccremocarpus, Clianthus, Kennedya, La-
pageria, Plumbago capensis, Bougainvillea, etc. Un jardin de
rocailles placé à proximité du jardin tropical renferme une
bonne partie de la flore alpine avec d'importantes collections
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 717
d'Andjwsace, de Saxifrages, de Diayitfius, de Gentianes, de Cam-
panules, le Primula Palinuri une des pins belles Primevères
connues, les Muscari odorum et moschatum, etc.
Au nombre des plus belles plantes de nos parterres il faut pla-
cer les Pentstemon. dont les différentes espèces sont essentielle-
ment ornementales, que l'on s'adresse au Pentstemon azureus,
au P. Jeffrayanus ou à d'autres comme les P. barbatm plus connu
sous le nom de Cheione^ campanulatiis, glaber, glaucus^ HarLwegi^
heterophyllus, Murrayanus^ ou bien encore aux P. procerus ou
ovatus. Chacun a ses mérites. Une des espèces les plus remar-
quables sous tous les rapports est bien certainement le Pents-
temon Cobœa du Texas, qui avec le P. Hartwegi, a dû jouer un
rôle important dans l'obtention des plus belles formes hor-
ticoles.
Le Brugmansia arborea ou Datura en arbres était autrefois de
tous les jardins. On aimait ses grandes fleurs ; on se plaisait au
parfum délicat qu'elles répandent. Il a donné naissance à une
forme remarquable par ses fleurs jaunes, le B. chlorantha ou
flava. Comme toutes les autres espèces du genre, à l'exception
toutefois du B. sanguinea^ il se multiplie facilement de boutures.
Le Bosa microcarpa convient à merveille à la décoration des
Pergolas; il est ornemental en tout temps et pendant l'hiver ses
petits fruits écarlates ne sont pas sans attraits. On peut y asso-
cier, dans les régions où les gelées ne sont pas excessives, le
Bosa inoschata, le Rosa hevigala ou sinica à grandes fleurs
simples, d"un beau blanc et le Rosier Banks. La rose à petits
fruits est originaire de la Chine d'où elle a été introduite vers
1820. Elle est très voisine du Rosier multiflore et dans quelques
jardins elle a été quelquefois confondue avec lui. Puisque nous
parlons de Pergolas, signalons en passant celle qui existe au
vieux couvent des Capucins, à Amalfî, dans le sud de l'Italie. A
un but d'agrément, elle en joint un autre utilitaire, car elle est
essentiellement formée de vignes qui produisent un vin d'excel-
lente qualité. On a groupé autour de la vigne, des Wistaria, des
Rosiers grimpants, des Clématites, des Jasmins, des Chèvre-
feuilles dont l'ensemble produit l'effet le plus ravissant.
Prenons au hasard parmi les nombreuses plantes peu connues
718 REVUE DES PUBLICATIONS.
qu'il est bon de recommander et parmi celles que Ton a oubliées :
V Helianthus debilis réclame sa place au soleil; il est peu cultivé
chez nous en dehors du midi de la France où on le connaît
plutôt sous le nom A' H. cucumerifoUus; il en est de même de
VHelianthus argophyllus qui rappelle noire Soleil commun avec
des feuilles argentées, soyeuses.
La Ficaire à fleurs blanches n'est pas une trivialité, tant s'en
faut, tant on est habitué à voir les belles fleurs jaune doré du
type; elle sera certainement recherchée, aussi bien que V Ané-
mone sylveslris, plante sauvage sur nos coteaux jurassiques et
qui, en plus petit, n'est pas sans aiialogie avec les Anénomes du
Japon. Aux jardins alpins, il est de toute nécessité de rencontrer
le Draba olympica, petite Crucifère des montagnes de l'Asie
mineure, dont une forme se retrouve dans les montagnes de
la Corse, et le Mor'isia hypogœa, curieuse Crucifère, à feuilles
appliquées contre le S(»l, dont les pédoncules fructifères, se réflé-
chissent, se contournent en enfoitçant le fruit dans le sol.
Parmi beaucoup d'autres, on peut encore signaler le Cytisus
Ardoini, une Papilioiiacèe, à peu près spéciale aux Alpes-Mari-
times, à tiges longues de 3 à 4 décimètres, couchées, radicantes
eldifl'uses, à feuilles formées de trois folioles; à fleurs axillaires,
jaunes, constituant des grappes allongées. Puis c'est le Melit-
tis rnelissophyllum que tous les amateurs de plantes vivaces
devraient cultiver. On le rencontre dans tous les bois, où ses
grandes fleurs rouges ou blanches ponctuées de rouge, et très
élégantes le font remarquer.
« Nomenclature of plants ». The Garden reproduit une commu-
nication du professeur Dyer, faite à l'Association anglaise pour
l'avancement des Sciences, et relative à la nomenclature des
plantes. Le botaniste anglais s'élève contre des modifications ridi-
cules qui avaient été proposées récemment et qui ne tendaient
à rien moins qu'à changer les noms d'un grand nombre de
plantes anciennement connues et décrites depuis longtemps.
Ainsi le genre Aspidium que tout le monde connaît «'t (^ui a été
créé par Swartz devrait être remplacé par celui de Dryopteris
préféré par Adanson! Mais que gagnerait-on au changement?
Le genre Banksia, familier à tous les botanistes, devrait dispa-
\
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 719
raître comme Protéacée, puisqu'il a été antérieurement appliqué
an genre, Pimelea et reba()ti.sé « rechrislened » Sirmuellera !
On comprend que le remède serait pire que Je mal et que la
systématique, déjà tant attaquée, ne pourrait qu'être un peu plus
ridiculisée.
The Gardeners' Chronicle. — Parmi les plantes nouvelles ou
peu connues il faut signaler : ErijtJironium Jolinsoni, du sud de
rOrégon, à fleurs rose lila>; Diacrium hicoimutam, dont les fleurs
sont d'un blanc pur, nombreuses et très odorantes; Sobralia
Brandtiœ, d'origirje inconnue, à fleurs pourpres, à labelle plus
coloré avec un disque oi'angé; Cenoloplion vitellinum, que
Lindley avait nommé Amomum vi'ellinum, d'après un spécimen
cultivé d'origine inconnue. Cette plante que l'on supposait origi-
naire de Ceylan a été récemment retrouvée à PenangHill, ce qui
a permis de l'étudier de plus près. Il est probable que le genre
Cenolophon, fondé sur une espèce peu connue des Célébes et très
voisin des Alpinia, devra être r'uni a ces derniers comme section
anormale. Il tant encore placer au rang des nouveautés le
Meconopsis cmnbrica à fleurs doubles. Ici la duplication a pour
cause la transformation en pétales des étamines.
Les Rubiacées ont fourni à nos serres d'a'Imirables plantes. Au
nombre des plus belles se place sans contredit et au premier rang
le Posoqueria macropus^ espèce voisine du P. longiflora, mais suffi-
samment di-lincte. Par l'ensemble des caractère-, le Posoqueria
se rapproche du Gmdenia, dont il exige le mode de culture. Il
est diifîcile de se faire une idée de la beauté de cet arbrisseau, qui
joint à reb'gance des fleurs le charme du parfum le plus exquis.
On a recherché l'origine du nom de cette plante dans la langue
caraïbe, où il signifierait poison.
Les arbrisseaux de pleine terre sont bien nombreux; aussi
n'est-il pas toujours facile de faire un choix parmi eux. Les
Rosacées en fournissent une Ijonne partie, et parmi elles nous
recommaitderons, avec le Gardeners'' Chronicle^ le Prunus Jac-
■quemonti de l Himalaya, du Tliibet, et de l'Afghanistan, qui se
couvre dans le courant de mai d'une multitude de fleurs rose
clair; Prunus humilis, de la Chine et voisin du précédent, mais
720 REVUE DES PUBLICATIONS.
sa floraison est un peu plus tardive; Cratœgus mollis^ générale-
ment confondu avec le C. coccinea et, comme ce dernier, ori-
ginaire de l'Amérique du Nord. Il atteint une hauteur de
30 pieds; ses feuilles sont finement pubescentes, tandis qu'elles
sont glabres dans le Cratœgus coccinea dont les fleurs sont plus
petites et la floraison plus tardive d'une dizaine de jours. Le
Magnolia Kobus du Japon est également un arbuste qui n'est
pas sans mérites; ses fleurs sont blanches, plus petites et d'un
blanc plus pur que celles du M. conspicua, mais plus grandes
que celles du 31. siellata. Parmi les arbres verts, le Juniperus
pachyphlœa mérite une place à part pour son feuillage d'un
glauque intense qui en fait une des espèces les plus distinctes et
les plus intéressantes du groupe.
A propos de (conifères, signalons les difî'érences qui existent
dans les fleurs femelles du Wellingtonia et du Séquoia. Dans
le Wellingtonia gigantea les bractées florales sont graduellement
atténuées en une longue pointe ; dans le Séquoia sempervirens,
au contraire, les bractées sont larges, arrondies au sommet et
terminées par une pointe courte et peu développée.
Il est toujours intéressant de suivre les modifications que la
culture est susceptible de faire subir à une plante. Le Tulipa
Kolpakowskiana en fournit un bon exemple : au bout de la
première année, les divisions sont pointues, étroites, les étamines
plus longues que le pistil ; après trois années de culture, la fleur
est beaucoup plus large, à divisions arrondies, à étamines plus
courtes que le pisiL
M. Wittrock nous iHii assister à l'apparition des Pensées à
grandes fleurs dans « A contribution to the history of Pansies ».
La Pensée sauvage est pour la première fois décrite par
Brunfels en 1533 etparFuchs en 1542, qui dit qu'elle n'était pas
seulement connue à l'état sauvage, mais encore cultivée comme
plante d'ornement en Allemagne. On la connaissait sous le
nom à'Herba trinitatis^ et c'est Ruellius qui l'appela Pensée.
Dodoens la décrivit comme Viola tricolor. En 1629, Parkinson
figure une forme à fleurs doubles cultivée en Angleterre. Glusius,
en 1583, décrit le Viola lutea cultivé par Ganerarius, à Nurem-
berg. En 1613, Bishop, à Eichsteet, en cultivait quatre variétés à
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 721
grandes fleurs. Dans les premières années de ce siècle, les variétés
obtenues en Angleterre provenaient toutes des Viola tricolor
et lutea. Une circonstance favorable à la création de nouvelles
variétés réside dans ce fait que les hybrides de la section
Melanium du genre Viola sont habituellement fertiles, tandis que
dans les autres sections la stérilité est la règle habituelle. L'intro-
duction du Viola altaîca, que l'on rencontrait déjà dans les
jardins en '1816, a pu jouer un certain rôle dans la production
des nouvelles variétés de Pensées à grandes fleurs; mais ce rôle
n'a pas dû être fort important et il serait téméraire de l'exagérer.
Quoi qu'il en soit, de 1827 à 1833 on comptait 200 variétés de
Pensées en Angleterre, et Darwin n'en mentionnait pas moins
de 400 en 1835.
Les productions végétales de la Perse sont intéressantes à
étudier. Les districts d'Ispahan, de Yezd et de Kerman fournissaient
chaque année au commerce 250,000 livres d'opium. VAssafcetida
ne compte pas pour moins de 130,000 livres; l'essence de Roses
se chifl're par 1000 miskalS;, qui correspondent à peu près à
140 onces. Il ne faut pas oublier non plus le ^e^ne\ dont l'usage
est si général en Orient dans la toilette féminine, et le Ring qui
sert pour teindre les cheveux en noir. Le Bing est une plante
annuelle qui appartient probablement au genre Indigofera. Les
Dattes sont aussi l'objet d'un certain commerce ; la fécondation
des Dattiers s'effectue à la main, et un Dattier mâle fournit son
pollen à environ quarante Dattiers femelles.
La flore de la banlieue de Smyrne ne manque pas d'intérêt.
Le Pavot commun y abonde, mais avec un coloris cramoisi
intense qu'on ne rencontre pas en Europe. Les Anémones y sont
communes, mais ce sont les plantes bulbeuses qui servent de
caractéristique à la végétation. C'est ainsi que le Galanthus
nivalis y parait sous de nombreuses formes ainsi que le
G. Ehoesii^ qui, dans la région montagneuse élevée revêt une
forme plus luxuriante, à fleurs plus larges qui a reçu le nom de
G. cassabarensis. Près de Smyrne, on trouve encore le G. un-
guiculata très florifère et portant souvent deux fleurs sur chaque
hampe ; le G. Ikariœ ; le Leucoium œstivum et de nombreux
Chionodoxa^ cette perle de la flore de l'Asie Mineure. Il paraît
r^^ REVUE DES PUBLICATIONS.
même que le Ch. Luciliœ ou sardensis s'hybiide avec le Scilla
bifoJla et donne une plante de tous points intermédiaire en
les parents.
Comme tant d'autres planles, TOEillet est sujet à une maladie
parasitaire d'origine bactérienne, qui a été récemment signalée.
Cette affection siège dans les feuilles, mais elle nuit à la crois-
sance de toutes les parties de la plante et gène la production
des fleurs; elle a pour cause une bactérie qui pénètre dans les
tissus par les ouvertures des stomates ou par les piqûres des pu-
cerons; certaines variétés sont plus sensibles que d'autres; la
maladie ne se ti-ansmet pas naturellement ou artificiellement à
des plantes appartenant à d'autres familles; les feuilles doivent
être tenues au sec et préservées des pucerons; on ne doit arroser
que les ra(-ines et exceptionnellefuent le feuillage, en ayant soin,
dans ce dernier cas, d'employer de Teau tenant en dissolution
une petite quantité de carbonate d'ammoniaque,
Lindenia. — A signaler une no(e consacrée au Cattkj/a X
Maniini, su|)erbe hybride obtenu par M. Mantin, en f- coudant le
C. Botoringiana, var. floribunda colorata par le C. Dowiana,
var. aurea. Le croisement a été opéré en octobre 1^89; les
graines semées en novembre 1890, ont commencé à lever en
mars '1891. C'est en octobre 1894, qu'a eu lieu la première flo-
raison. Il se rapproche davantage du C Bowringiana, dont il
possède les organes végétatifs, la double feuille des pseudo-
bulbes, l'infloï'escence, la couleur vive des organes floraux; du
C. Duîoiana, il se rapproche par l'ampleur des fleurs, la confor-
mation et la coloration du labelle. A noter encore une planche
renfermant 8 variétés du Cypripedium insigne monlanum avec
descriptions comparatives.
Revue de l'horticulture belge et étrangère. — Les Prime-
vères bleues de Veitch eut fait ^en^^ation quand on les a annon-
cées ; leurs pétales sont colorés de tous les tons du bleu, depuis le
bleu lavande pâle jusqul,au violet foncé. Déjà il existe un certain
nombre de variétés de ces jolies plantes qui seront bientôt popu-
laires.
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES "--^
Le « Jardin à bon marché », tel est le titre d'un article très
sagement conçu et où nous trouvons d'excellentes recomman-
dations, ne serait-ce que celle de ne pas faire <!e mosaïculture
« rêve insensé des enthousiastes de r odieuse symétrie ».
L'Illustration horticole. — A signaler parmi les plantes nou-
velles le Leucoium carpathicwn à fleurs blanches plus grandes
que celles du L. vernum. Dans cette Amaryllidée, le bout des
segments du périanthe est jaune dans le type, tandis qu'il est d'un
beau vert dans une variété. Notons encore une fort jolie plante
Ylpomœa Kerberi, Convolvulacée voisine du Mina lobaia, mais
fleurissant bien plus facilement.
« Une fleur merveilleuse » est bien celle dont se sont occupés,
non seulement la presse horticole, mais encore certains organes
de la presse politique. Cette fleur merveilleuse n'est autre que
YOdontDfjlossum crispum augustum, qui a été vendu la somme
respeclablede 7,8:5 francs! Les divisions sont grandes, d'un blanc
nacré et marquées de macules rouge lie-de-vin; le labelle est
blanc maculé de rouge brun, strié de jaune.
Journal des Orchidées. — Le nombre des Orchidées bleues,
— rareté longteiii[)s comparable à un merle blanc — commence
à augmenter. L'an dernier on faisait connaître le Sobralia Lin-
dmi, à labelle nuancé de bleu; plus récemment, c'étaient des
Catl!ef/a du groupe Trianœ, avec un labelle bleu lavande; der-
nièrement on signalait un Caîtleya Laurenceana Vinckei, à
fleurs bleues. Bientôt, si cela continue, les Caîtleya n'auront
plus rien à envier au Vanda cœrulea.
Wiener illustrirte Garten-Zeitung. — Le recueil autrichien
signale une nouvelle Fougère Pnlypodium Schneideri, hybride
obtenu chez M. Veitch en croisant le P. vnlgare elegantissimum
avec le P. aureum. C'est le premier cas constaté, croyons-tious,
d'un hyl'ri'le de Fougères entre une espèce indigène et une autre
exotique. M. Sprenger signale et décrit de nouveaux Cannas à
fl.Hirs d'Orchidées du type du Canna Itulia. Il n'y a pas moins de
vingt-deux variétés nouvelles.
724 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES.
Gartenflora. — Le Dendrobium speciosissimum est encore peu
connu; il a fait son apparition en 1895, introduit de Bornéo.
L'ensemble de ses caractères le rapproche du /). formosum dont
il est très voisin.
Dans une série d'articles consacrés à des plantes alpines nou-
velles ou rares, M. Vocke, de Zurich, signale V Alopecurus lanatus,
aussi laineux qu'un Leontopod'>'um; Draba olympica et hispanica;
Arabis neglecta de la région des Tatras et pedemontana qui n'est
cultivé que très rarement ; parmi les Saxifrages : Saxifraga
Rocheliana, luteo-viridis^ média, des Pyrénées, cochlearis, cata-
launica, nevadensis, erioblaste^ glabella ; parmi les Gérania-
cées : Erodhim supracanum et cheilanthifolium.
PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES
DÉCRITES OU FIGURÉES
DANS LES PUBLICATIONS FRANÇAISES ET ÉTRANGÈRES.
f. Publications françaises,
par M. D. Bois.
Billbergia Binoti R. Gérard [species nova). Journal de la
Société d' Horticulture pratique du Rhône^ 30 juin 1896, p. 184.
Photogravure.
Cette plante, originaire de la Sierra des Orgues (Brésil), a été
envoyée au jardin botanique de Lyon, il y a quelques années,
par M. Binot, horticulteur à Pétropolis, près de Rio-de-Janeiro.
Elle a fleuri pour la première lois dans les serres de la ville de
Lyon, au printemps de 1895; mais c'est seulement depuis la
publication de la monographie des Broméliacées de M. G. Mez,
que M. Gérard s'est cru en droit de la considérer comme inédite.
Elle appartient au sous-genre Eubillbergia Mez, et, en raison
de la petitesse des bractéoles des fleurs du sommet de l'inflores-
cence, doit se placer près du B. Reichardti Wawra et du B. spe-
ciosa Thunb., plus pi'ès cependant de la seconde plante que de
la première. Il dépasse l'une et l'autre en beauté.
Les feuilles, en rosace, sont vert clair sur la face inférieure
PUBLICATIONS FRANÇAISES, 725
qui présente vers la base une multitude de ponctuations roses;
elles montrent, sur toute leur longueur, de fines stries blanches
alternant avec d'autres stries vertes d'égale largeur; leur face
supérieure est presque lisse, d'un vert foncé, sauf dans la partie
inférieure où elles sont teintées de lie de vin sur une longueur
de 5 à 10 centimètres ; leur longueur varie entre 50 et 60 centi-
mètres. Les bords des feuilles portent de petites épines brunâ-
tres, espacées d'un centimètre et demi vers le milieu de l'organe,
plus rapprochées vers le sommet.
L'inflorescence, aussi longue que les feuilles, est pendante.
Le rachis, arrondi et rouge tendre à la base, va se décolorant peu
à peu et n'est plus que rose chair vers le sommet où il est pro-
fondément sillonné. 11 porte d'abord deux ou trois bractéoles sté-
riles, d'un beau rouge cocciné, larges de 3 centimètres et longues
de 9; viennent ensuite de 5 à 3 bractées fertiles, espacées de 2 à
3 centimètres et dont les dimensions diminuent progressivement
à mesure qu'elles s'insèrent plus haut. De l'aisselle de chacune
de ces bractées naît un rameau rouge puis rose, biflore, se termi-
nant par une bractée stérile étroite et allongée. Au delà de cette
première partie, le rachis se termine par un épi sinueux com-
prenant de six à dix fleurs portées sur des entre-nœuds de plus en
plus courts. Ces fleurs mesurent 7 centimètres et demi de lon-
gueur; elles ont le calice long de 3 centimètres, rouge cocciné, à
divisions terminées par un mucron violet. La partie libre de la
corolle est verte, sauf vers la pointe des pétales qui porte une
macule bleu foncé. Les étamines ont les filets verts. Le pollen
est orangé.
Laeliocattleya Andreana Gh. Maron. Revue Horticole, 16 juil-
let 1896, p. 328, planche coloriée.
Cette Orchidée a été décrite pour la première fois, par M. Maron
dans la /?ei'we korticole, année 1895, p. 401; mais pendant le
cours des deux années qui se sont écoulées, les exemplaires
cultivés par l'auteur, ont pris une fermeté de tissus, une beauté
de feuillage, un développement des pseudo-bulbes, une élégance
et une durée des fleurs qui lui assur une place honorable dans
les collections.
726 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES.
1. Publications étrangères
par M. P. Hariot.
Catasetum Randii Uolfe. — G. de Rand — Brésil (Orchidées-
Vandées, Bot. Mag., t. 7470.
Psftudobulbes oblongs; feuilles oblongues-lancpolées, acu-
minées; scape ascendant, pourvu de plusieurs gaines courtes et
obtuses, grappes de flfiurs mâ!es dressée, mulliflore; fleurs
mâles, à pétales et sépales sensiblement de même forme, étalés,
lancéolés, aigus, à bords ondulés, incurvés, d'un vert pâle
maculé de pourpre; labelle petit, infère, trilobé, à lobes latéraux
courts, fimbriés, pourvu à sa base entre les lobes latéraux d'une
crête comprimée dressée et de lamelles fimbriées; lobe terminal
étroit, linéaire, dirigé en avant, dilaté à la base, fimbrié sur les
bords, puis entier, tronqué et denticulé au sommet; disque
chargé de longues soies disposées en pinceau à la base; colonne
en massue, lisse; antennes défléchies, incurvées; anthère
pourvue d'un long bec, à pollinies obovoïdes, à caudicule
linéaire, à glande orbiculaire; fleurs femelles subglobuleuses, à
sépales et à pétales oblongs, recourbés, à labelle supère urcéolé
hémisphérique, à colonne très courte, épaisse et renflée.
Cette espèce est très voisine du C. Garneltianum^ également
originaire de la vallée de l'Amazone. A l'exception de son port
plus développé, de son périanthe plus maculé, des appendices
du labelle plus complexes, le C. Randii peut être considéré
comme une forme luxuriante du C. Garnettianum. Il appar^
tient à la section Mijanthus telle que la comprerjd.Al. Rolfe :
plantes dioïques avec antennes défléchies, labelle dirigé en avant
dans les fleurs maies et en arrière dans les femelles.
Le C. Randii a été découvert dans le haut Amazone près de
Manaos, par M. Rand de Para, à qui l'on doit déjà le C. Lemosii.
Hypocyrta pulchra N. E. Brown-H. élégant. — Nouvelle Gre-
nade (Gesnéracées-Cyrtandrées). Bot. Mag., t. 7468.
Plante entièrement hérissée; lige dressée, robuste, annelée;
feuilles pétiolées, ovales, aiguës, arrondies ou subcordiformes à
ADDITION AU COMPTE RENDU DE l'eXPOSITION DE MAI 1896. 727
la base, dentées en scie; face supérieure vert-brun bullée, char-
gée de petites soies insérées sur des tubercules blancs et globu-
leux, parcouru par 10-12 nervures, arquées, plus pâles; face
inférieure rouge, hérissée, réticulée, marquée de nervures et de
veines proéminentes; pétiole lisse, solide; pédoocules solitaires,
axillaires, dressés, robustes, épaissis au sommet, plus longs que
les pétioles; sépales larges, ovales, colorés en vermillon,
côtelés; corolle dépassant deux fois le calice, renflée, velue, à
tube jaunâtre et gibbeux à la base, resserré à la gorge, à lobes
au nombre de cinq, recourbés, de teinte vermillon; 4 étarnines,
à filt-ts tordus dans le haut, dilatés dans le bas et confluents en
une gaine fendue en arrière insérée à la base de la corolle:
anthères didymes.
Des vingt espèces connues d'Hypocyrta aucune n'é.£cale VH.
puhhra par la beauté du coloris. C'est une plante originaire de
la Nouvelle-Grenade d'où elle a été récemment inlroiluite et qui
a fleuri pour la première fois en Europe au mois de juin 1895.
Addition au Compte rendu de l'Exposition de mai 1896.
Par suite d'une omission, il n'a pas été question dansle compte
rendu de la dernière exposition printanière, d'un lot d^Azalées
de rinde qui a valu une médaille d'or à ses présentateurs,
MM. Boyer et fils, horticulteurs à Gambais-lès-Houdan (Seine-
et-Oise). Ce lot était remarquable, malgré la saison avancée pour
ces plantes. Il se composait de soixante variétés de choix et d'une
culture excellente, plusieurs d'obtention récente.
Le Secrétaire-rédacteur-gérant ^
D. Bois.
Pai'is. — Imprimerie L, Maretheux, 1, rue Cassette.
728
OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES.
JUILLET 1896
Observations météorologiques faites par M. F. Jamin, a Bourg-la-Reine,
PRÈS Paris (altitude : 63™).
—
TEMPÉRATURE
HAUTEUR
==?i
^
H
^^
du baromètre
VENTS
ÉTAT DU CIEL
<
Min.
Max.
Matin
Soir
dominants
i
1
1
11,6
19,6
763,5
763,5
0.
!
Couvert, rares éclaircies.
2
13,6
19,7
762,5
761
Oi\0.
Nuageux le matin, pluv. Taprès-midi.
3
13,5
22,9
762
761,5
sso.
Nuageux, fréquentes petites averses,!
pluie plus abondante le soir.
4
16,5
25,9
764
765, 5
so.
Pluie presque toute la nuit, nuageux
le matin, presque clair ensuite. i
5
14,2
25,8
766,5
766,5
NO.
Nuageux le matin, clair.
6
11,3
30,5
766,0
763
NE.
Clair.
7
13,1
33,9
761
758,5
E. SE.
Clair le matin, nuageux Taprès-midi,
orage et pluie le soir. {
8
17,3
33,1
760
762
0.
Nuageux.
9
16,2
35,4
762
760,5
OSO.
Nuageux.
10
18,9
30,0
768,5
765,5
0.
Nuageux le matin et le soir, claii
Taprès-midi. i j
Ij
15.4
29,3
766
767
NNE.
Nuageux. 1 :
12
14,2
31,3
766,5
767
NE.
Clair. 1 '
13
13.1
32,4
767,5
765
NNE.
Clair, nuageux le soir. 1
l/i
12,1
34,2
764,5
765,5
NE.
Légèremeut nuageux.
Nuageux de grand matin, couvert, ora-
15
13,6
21,3
761
759
SO.
geux et pluvieux le reste de la journée.'
16
16,1
22,2
762,5
763, 5
SO.
Couvert. 1
n
14,4
22,0
764
767
NNO. N.
Couvert et légèrement pluvieux,;
éclaircies dans le milieu de la journée.' ]
18
13,2
23,9
767
767,5
NNE.
Couvert le matin, nuageux l'après-j ;
midi, clair le soir. j
19
10,2
28,7
767,5
765,5
NE.
Couvert le matin, clair. j
20
11,1
31,0
764,5
759, 5
NE.
Clair le matin, légèrement nuageux.
21
16,3
34,7
759
760
NO.
Nuageux, couvert le soir. j
22
16,6
26,2
761,5
764,5
NO.
Nuageux, clair le soir. j
23
7,3
25,2
764,5
763,5
NE.
Clair de grand matin, nuageux. j
24
9,5
28,6
762
761,5
SO.
Nuageux le matin, clair.
25
9,1
31,6
758,5
761
SE.
Nuageux le matin, clair.
26
14,7
27,0
757 .5
759
SO.
Nuageux, orageux et pluvieux le ma-
tin, orage des plus violents l'après-midij
avec pluie diluvienne et grêle ayantj
causé de grands dégâts à Paris dans les'
Ve, XIP, XIIP et XIV° arrondissements
de même que dans les communes envi-l
ronnantes. Le Parc de Moutsouris et lej
Muséum d'histoire naturelle ont été par^
ticulièrement maltraités, clair ie suir.j
27
10,8
24,5
762
763
0.
Nuageux.
28
14,5
29,0
764
76è,5
NO.
Très nuageux, presque clair le soir.
29
12,9
26,6
762,5
760
SSE.
Couvert le matin, nuageux l'après-
midi, clair le soir. ^
30
12,5
25,2
758,5
757,5
0. NO.
Nuageux le matin, quelques coups ddL
tonnerre et pluie presque continue ddll
3 à 7 heures du soir. ■
31
14,9
25,6
758
758,5
NO. N.
Nuageux, pluie assez abondante le soirJH
AVIS DIVERS. 729
AVIS DIVERS
EXPOSITIONS DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'HORTICULTURE
DE FRANGE
Exposition de Chrysanthèmes, Fruits, Cyclamens, Œillets,
Asters, elc. — Celte expo-ilion se liendra au Palais de l'Indus-
trie, Champs-Elysées, du 17 au 22 novembre 1896.
\
SOUSCRIPTION OUVERTE PAR LA SOCIETE
Le bureau de la Société nationale d'Horticulture de France a
décidé, dans la séance du 27 août, d'ouvrir une souscription
pour venir en aide aux sociétaires, horticulteurs et jardiniers,
victimes de l'ouragan du 26 juillet dernier.
Les souscriptions seront reçus à l'agence de la Société, 84, rue
de Grenelle.
♦•
Médaille du Conseil d'administration. — Pour l'introduction
ou l'ubiention de plantes ornementales reconnues méritantes
après culture en France.
Les horticulteurs français, obtenteurs ou introducteurs de
plantes reconnues méritantes, peuvent adresser au comité com-
pétent leur demande en vue de prendre part au concours pour
ce prix. De leur côté, les membres des comités peuvent propo-
ser les plantes qu'ils jugent dignes du même prix. A la fin de
chaiiue année, il sera désigné, s'il y a lieu, dans le sein de
chaque comité compétent, un membre chargé de faire un
rapport circonstancié sur la ou les plantes qui sont de nature à
déterminer l'attribution de la médaille.
OFFRES ET DEIVIANDES D'EIYIPLOI
Un registre est ouvert aux bureaux de ra;.îence de la Société pour
l'inscription des oflres et des demandes d'emploi.
Le Conseil d'administration prie les sociétaires qui auraient
besoin de jardiniers pour maisons hourgeoises ou d'employés pour
maisons de commerce horticoles de bien vouloir consulter ce leL'istre.
Série III. T. XVIII. Cahier d'août publié le 10 septembre 1896. 4'
"30 00NC013RS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ.
AVIS RELATIF AUX CONCOURS EN SÉANCE
Un concours spécial pour les Orcliidées aura lieu ea
séance le 26 novembre 1896. Les personnes qui désireront y
prendre part seront tenues d'adresser, huit jours à l'avance,
à l'agent de la Société, rue de Grenelle, 84, leur demande
de participation.
Concours de DaMias, de Glaïeuls, de Bégonias et de
Fuchsias. — (Séance du jeudi 10 septembre 1896.) Les per-
sonnes qui désirent prendre part à ces concours devront adresser
à M. le président de la Société, rue de Grenelle, 84, avant le
2 septembre, une demande indiquant la superficie à occuper
ainsi que le nombre des carafes pour fleurs coupées dont elles
pourraient avoir besoin.
L'installation devra être terminée le jeudi 10 septembre, avant
onze heures du malin. La Société mettra à la disposition du
Jury le nombre de médailles nécessaire. Le programme de ces
divers concours a été publié dans le Journal, cahier d'avril, p. 347.
CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ
Concours annuels.
Médaille Pellier. Pour le plus beau lot de Pentstemon.
Prix Joubert de VEiberderie. — Le dO janvier 1889, le Conseil
d'administration, se conformant au vœu émis par le D"" Joubert
de l'Hiberderie, dans son testament, a ouvert un concours pour
uu prix de 2,500 francs à décerner au nom de ce généreux
donateur. Ce prix est destiné à un ouvrage publié récemment
et imprimé ou manuscrit, surTHorticulture maraîchère, l'Arbo-
ricullure et la Floriculture réunies, considérées dans leurs
usages journaliers et les plus pratiques. Le concours est perma-
nent et le prix peut être décerné chaque année.
Si l'ouvrage présenté au concours est manuscrit, il devra être aussi
succinct que possible et, si son auteur obtient le prix, il sera
tenu d'en faire la publication dans le délai d'un an. (Voyez le
Journal, 3« série, XI, 1889, p. o et 81.)
CHRONIQUE/ 731
CHRONIQUE
École nationale d'Horticulture de Versailles. — Les exa-
mens pour l'admission à l'École nationale d'Horticulture et l'ob-
tention des bourses de séjour auront lieu à Versailles^, à l'école
même, le deuxième lundi d'octobre. (Le programme est envoyé
gratuitement à toute personne qui en fait la demande au direc-
teur de l'école.)
L'École d'Horticulture, dont les preuves sont déjà faites, et
dont la réputation est pleinement justifiée par son excellent
enseignement théorique et pratique à la hauteur des conditions
modernes de l'existence, est une des rares écoles qui puisse
garantira ses élèves un avenir honorable et avantageux.
Chaque année, le directeur reçoit de nombreuses offres d'em-
ploi émanant de commerçants, d'horticulteurs ou de riches pro-
priétaires; les fonctions administratives — en France ou aux
colonies — sont également ouvertes aux élèves, direction de
jardins municipaux ou professorat horticole.
Les pouvoirs publics, reconnaissant l'importance de l'école, et
sa haute mission pour le développement de la richesse nationale,
encouragent les candidats par l'institution de bourses de séjour;
l'initiative privée et collective a manifesté la même sollicitude :
chaque année, la Société d'Horticulture de France accorde une
bourse à un candidat, fils d'un de ses membres.
Les élèves se trouvent ainsi placés dans des conditions spécia-
lement avantageuses pour s'instruire et pour grossir le nombre
des savants praticiens qui assurent, chaque année, tant à l'étran-
ger qu'en France, les progrès de l'Horticulture nationale.
Par décision ministérielle du 19 août 1896, et conformément
aux propositions du conseil des professeurs, le diplôme a été
attribué aux élèves ci-après :
l^"" Lenient, 2^ Perronne, 3^ Fauchère, 4® Billaudelle, 5*^ Des-
barats, 6*^ Lécolier, T Thibault, 8'^ Mirlaud, 9« Lelàche, 10^ ^x
sequo Lafon, Prétrel, 12^ Monloup, 13^ Belîenger, 14^ Grandjean,
15« Choquet, 16*' Charrier, 17^ Robin, 18^ Laisné, 19'= Wendling.
732 CHRONIQUE.
20** Martret, 2I* Martin, 22« Ronzeaud, 23'^ Lassalmonie, 24*= Fau-
connier qui ont obtenu la moyenne exigée, et Milliand, Vivet,
Thérouin, Lecherf mis hors classement.
Il a été accordé, en outre, un stage d'une année aux élèves
Lenient et Perronne, classés les deux premiers, une médaille
d'argent à chacun des élèves Fauchère et Billaudelle, classés
S*" et 4^, et une médaille de bronze à l'élève Desbarats, classé 5*.
Palissag-e du Pêcher. — M. Dachy, jardinier, près Epernay,
préconise un système de palissage qui, dit-il, est appelé à rendre
de grands services aux cultivateurs de Pêchers. Son procédé
consiste à enrouler en spirale, autour de chaque latte du treil-
lage, un mince fil de fer galvanisé, en laissant une dislance de
10 à 12 centimètres entre chaque révolution du fil. Ce fil doit
être fixé de place en place, à l'aide de petites pointes qu'on en-
fonce dans la latte. Il est nécessaire de ne pas serrer trop, et
de laisser, au contraire, le fil assez lâche pour pouvoir passer
facilement les jeunes rameaux. Avec ce système, le palissage
s'opère très rapidement et sans ligatures.
L'ouragan du 26 juillet. — Un ouragan d'une violence
extrême s'est abattu sur Paris le 26 juillet, et a causé d'impor-
tants^dégâls dans les jardins, principalement au parcMontsouris
et au Muséum. Dans ce dernier établissement, on a à déplorer la
:perte de nombreux arbres qui ont été déracinés ou brisés. Des
végétaux rares ou précieux ont été détruits dans l'Ecole de
botanique et dans les carrés réservés. Les corbeilles de Pélar-
goniums, de Bégonias, les Chrysanthèmes, les Glaïeuls, etc.^
en un mot toutes les plantes qui décoraient les parterres ont
été hachées par la grêle. Plus de douze cents vitres ont été
brisées dans les serres.
Les Fruits en Angleterre. — La culture fruitière, tant sous
verre^qu'enjjlein air, a, durant ces dernières années, pris des-
proportions^vraiment prodigieuses en Angleterre. Outre les éta-
blissements^oùla^Vigne et les Pèches sont cultivées sur une très
grande^échelle^pour le marché, bon nombre de vergers plus ou
moins vastes ont été établis. Le plus important de toute l'An-
CHRONIQUE. 733
gleterre est assurément celui de Lord Sudley à ïoddington,
dans le comté de Gloucester. Son étendue est de 500 acres, soit
environ 200 hectares; il est planté principalement en Pommiers
et Pruniers. Son rendement est tel, que, dans les bonnes années,
son propriétaire en lire jusqu'à 10,000 livres sterling ou
250,000 francs de profit. (G. Schneider.)
Le Muguet en Angleterre. — Tout comme le Spirxa ou
Hoteia japonica, le Muguet est à présent vendu en fleurs en
Angleterre en toute saison. C'est ainsi qu'à l'occasion du ma-
riage de la princesse Maud de Galles avec le prince Charles de
Danemark, cérémonie qui a eu lieu à Londres, le 23 juillet der-
nier, cette charmante fleur printanière disputait la palme avec
les Roses et les Orchidées. Le Muguet est la fleur favorite de la
princesse, aussi fut-il largement utilisé pour la décoration de
la chapelle; les grilles de l'autel étaient garnies de doubles
festons composés exclusivement de Muguet et de verdure,
tandis que sur l'autel même se trouvaient deux larges vases
remplis de cette même fleur.
Les autres fleurs employées, en cette circonstance, étaient des
Roses rouges et blanches, des Orchidées et des Eucharis amazo-
nica. Les Muguets sont conservés dans une chambre frigori-
fique, d'où ils sont tirés selon les besoins; ils épanouissent leurs
jolies fleurs presque sans soins, ce qui ne les empêche pas de se
bien vendre. (G. Schneider.)
Kew Gardens. — Les travaux d'édification du grand jardin
d'hiver tempéré, dans les jardins de Kew, marchent rapi-
dement. Lorsque cette construction, sera terminée, elle se com-
posera, comme l'avait désiré feu le prince Albert, mari de [la
reine d'Angleterre, d'un pavillon central, flanqué d'une serre
de forme octogonale et d'une longue aile de chaque côté.
Sa longueur sera de 200 mètres 'environ (600 pieds anglais),
c'est-à-dire une fois plus longue que la grande serre à Palmiers.
On aura de là, une vue superbe sur l'avenue centrale qui] se
montrera sur toute sa longueur. Une des ailes est déjà terminée
«t donne une idée de ce que sera le bâtiment lorsqu'il sera
complètement achevé. Cette serre est plantée d Araucarias de
734 CHRONIQUE.
diverses espèces, de grands Rhododendrons de l'Himalaya, de
Fuchsias énormes, de Fougères arborescentes d'Australie et
de Nouvelle-Zélande, d'Acacias, d'Eucalyptus et autres végétaux
ne réclamant guère que l'abri du verre. (G. Schneider.)
Le Jardin zoologique d'Anvers au point de vue horti-
cole. — Tout le monde connaît et apprécie comme elle le
mérite l'importante collection d'animaux que possède la Société
royale de zoologie d'Anvers; peu de personnes, toutefois,
se font une idée de la valeur des plantations du magnifique
jardin, aussi bien au point de vue décoratif que sous le rapport
des collections. Les parcs de cette importance ne sont pas si
nombreux en Belgique pour qu'il ne nous soit permis d'y attirer
l'attention spéciale du monde horticole.
Ses proportions ne sont pas excessives; mais on a su y créer
des points de vue charmants, faire des percées qui donnent de la
perspective et produisent l'illusion^ ce qui dénote, de la part de
l'architecte, une connaissance approfondie de l'art paysager.
Les collections déplantes sont nombreuses. Celle d'Agave ren-
ferme des spécimens remarquables : A. Victoriœ-Beginœ (A. Cow-
sideranti), rare et peu connu; Beguini, nouveau; Ponettii, id.;
Ousselghemiana ; mitrœformn; cœrulescens, excellente variété;
univittaia obscura; Gilbeiji^ une des dernières nouveautés ; Bil-
?7iowû?ii,id. Entre ces Ap'ciue se trouve un superbe exemplaire de
Fourcroija Lindeni; des spécimens fort beaux d'Euphorbia cœru-
lescens^ grandis^ mamillaris, grandicornis ^ etc. A côté de celle
intéressante collection, nous avons les plantes de terre de Bruyère,
telles que les Andromeda^ Skimmia, Vaccinium, Rhododendron,
Kalmia^ Azalea, Ledum, etc. La collection d'Ericacées comprend
tous les hybrides connus en Belgique ; signalons les espèces et
les variétés, anciennes ou nouvelles, les plus méritantes :
Erica tetrallxalba et mollis, cinerea, rubens.vulgaris.decumhens,
alba i^obusta^ Scarlii^ nana, vulgarls jjaUida et foliis aureis ^
Mackogi; Empetrum scoticum et tomentosum; Menziesia empe-
trif orrais, etc. Plus loin, nous trouvons encore: Andromeda tetra-
gona^ Ammyrsine Lyoni^ Pernettya angustifolia, etc. Ces diverses
collections sont réunies en un seul groupe parsemé de blocs de
cnRONiQUE. 735
laitier dont la couleur brunâtre fait bon effet entre la verdure
de ces plantes.
Le jardin possède une belle collection de plantes vivaces com-
prenant 247 espèces parmi lesquelles nous citerons : les Cypri-
pedium Calceolus et speciabile, qui y fleurissent tous les ans,
Spigelia marylandica, plusieurs belles variétés d'/ri^ Kœmpferi,
de beaux spécimens de Liatris spicaia, de nombreuses espèces
de Siatirp, le Spirxa Bumalda Anthony Waterer et le Phlox
Snow-baV.
Le rocher où se cultivent les plantes alpines est très artistique-
ment composé; la collection de ces plantes est aussi fort intéres-
sante. On y trouve des Primevères du Caucase, Campanula
Zoysii, V Edelweiss, Aquilegia Berfoloni, Gentiana gelida,
asclepiadea, Acœna microphylla, Scutellaria alpina^ Erica me-
diterranea, Aster alpinus^ Lavandiila pinnata, un bel exemplaire
deJuniperus tamariscifoUa, plusieurs jolies espèces d'Epimedium
et de Saxifrages. Dans un petit ruisseau prospèrent et fleurissent
en leur temps les Nymph^ea rosea, alha eiMarliacea chrojnatella
foL marmoratis.
Un Héliotrope du Pérou, en arbre, excite la curiosité de tous
les visiteurs; il mesure environ S'^jSO de hauteur sur 2 mètres de
large; il provient d'une bouture faite en 1849; cinq de ses des-
cendants mesurent aujourd'hui 1°',oO; tous se couvrent annuel-
lement de fleurs.
Un groupe décoratif d'un bel effet, se compose de grands
exemplaires de Chamseropjs Forfunei, Phœnix tennis, Areca
Baneriy Chamœrojos excelsa et excelsa pumila, Musa Ensete^
Dracœna indivisa et australis aureo-Iineafis, Phormium Colensoi.,
Fourcroya Lindeni, Caladium esculentum, etc. Le fond de ce
groupe est très accidenté, semé de grosses racines rustiques,
enjolivé d'une multitude de petites plantes à feuillage coloré
et de fleurs.
Parmi les beaux arbres — ils sont nombreux — il faut citer
un énorme Ailantus glandulosa chargé de grappes de fruits
rouge cuivré, un gigantesque Platanus occidentalis heureuse-
ment bien isolé, un JFraxinus excelsior aucub:efùiia, un Ulmus
Dampierii aurea, etc.
736 CHRONIQUE.
Il y a dans le jardin de jolies corbeilles de Bégonia tubéreux,
'Quarantaines géantes, Roses-trémières en excellentes variétés,
Pétunias doubles frangés, Cannas à grandes fleurs, Pélargonium
zonale, var., Foucard, Heliotropium^ etc. Un très beau massif se
compose de Tritomas (Knipkofia), Lilium auratum^ Montbretia
crocosmiœflora et Gladiolus.
S'il y a des éloges à décerner pour la bonne tenue du Jardin
zoologique d'Anvers, ils reviennent en droite ligne à Tintelli-
gent jardinier, M. L. Blockx, en qui le directeur, M. F. L'Hoëst,
trouve un précieux auxiliaire. (Gh. De BosscnÈRE.)
Exposition internationale d'Horticulture de Ham-
bourg, en 1897. — Depuis la publication du programme
français de l'Exposition d'Horticulture, les travaux prépara-
toires ont prodigieusement avancé.
Le comité d'organisation annonce un fait fort important pour
tous ceux oui ont en vue de faire des consignations à la section
française de l'exposition.
C'est que la maison de Worms et C'«, du Havre et de Bordeaux,
a généreusement consenti au transport de tous les objets destinés
à l'exposition ne dépassant pas une tonne^, franco de port, aller et
retoui', etde ceux plus lourds à la moitié du tarif ordinaire. Cette
Compagnie expédie des vapeurs de Bordeaux, La Palice,
Tonnay-Charenle, Brest et du Havre à Hambourg et retour.
Les donateurs ont encore augmenté de beaucoup le nombre
des prix d'bonneur.
SÉANCE DU 13 AOUT 1896. 737
PROCÈS -VERBAUX
SÉANCE DU 13 AOUT 1896.
Présidence de M. Ferd. Jamin, Vice -Président de la Société.
La séance est ouverte à 2 h. 45.
Les registres de présence ODt reçu les signatures de 16 mem-
bres honoraires et de 127 membres titulaires.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. le Président proclame l'admission de 6 nouveaux membres
titulaires.
Il exprime de vifs regrets sur les pertes que la Société a
éprouvées par les décès de MM. Albert Delaage et Arthur Dau-
chez de Beaubert, de Paris; de M. Jacques-Louis Despierre, de
Saint-Denis (Seine), membre de la Société depuis Tannée 1884;
de M. Joseph-Alexis Lepère, sociétaire depuis Tannée 1852.
M. Jamin rappelle les mérites de notre regretté collègue,
M. Alexis Lepère, dont les obsèques auront lieu demain à Mon-
treuil.
M. le secrétaire général adjoint annonce que le Conseil
d'administration a désigné comme jurés, pour les concours
de Dahlias, Glaïeuls, Be^gonias et de Fuchsias, du 10 sep-
tembre prochain : MM. Férard, Thiébaut aîné, Dubois, Welker
fils, Poiret-Delan, Cayeux, Page père et Gravereau.
Il procède au dépouillement de la correspondance qui com-
prend :
A. — Correspondance manuscrite :
1" Lettre de M. Calvat, de Grenoble, demandant la nomina-
tion d'une commission pour visiter ses cultures de Chrysan-
iV. B. — La commission de rédaction déclare laisser aux auteurs
des articles admis par elle à Tinserlion dans le Journal la responsa-
bilité des opinions qu'ils y expriment.
738 PROCÈS-VERBAUX.
thèmes. MM. Bruant, de Poitiers; Rosette, de Gaen; et Nonin^
de Paris, sont choisis pour composer cette commission ;
2° Lettre de M. François Joseph, de Brunoy, demandant la
nomination d'une commission pour juger des fruits de table.
MM. Ausseur-Serlier, Jost, Mauvoisin, Gorion, sont désignés à
cet effet;
3° Lettre de M. G ravereau, horticulteur à Neauphle-le-Château
(Seine-et-Oise), demandant la nomination d'une commission
pour visiter ses cultures de Reines Marguerites et de Zinnias.
Font partie de cette commission : MM. E. Ghouvet, E. Thié-
baut, Sallier fils, Férard, Boizard, Bellair, Lange, Jullien,
g Urbain père, Fichot père, Fortin, Michel, Roquet, Pichon;
4° Lettre du jardinier en chef du Refuge au Piessis-Piquet,.
demandant que la Société veuille bien faire examiner les cul-
tures potagères et fruitières qui sont confiées à ses soins. Sont
, désignés à cet effet : MM. Chemin, Curé, Duvillard, Paillet père,
Jost et Bertrand ;
5" Lettre de l'Association pomologique de l'Ouest, annonçant
qu'un Congrès pomologique se tiendra à Rouen, cette année.
M. Michelin y représentera notre Société;
6** Lettres de Sociétés d'Horticulture, demandant l'envoi de
délégués aux expositions qu'elles vont ouvrir.
La Société aura pour représentants: au Vésinet, M. Poiret-
Delan; à Villemomble, M. Massé; à Boulogne-sur-Seine, M. Truf-
fant père; à Limoges, M. Deny.
B. — Correspondance imprimée:
1° Programme de l'Exposition que la Société d'Horticulture
d'Orléans et du Loiret tiendra à Orléans, du 26 au 29 sep-
tembre 1896;
20 Programme de l'Exposition de Raisins frais, organisée à
l'occasion de l'Exposition industrielle de Montpellier et qui aura
lieu du 10 au U septembre 1896 ;
3° Programme du 26^ Concours, ouvert par la Société régio-
nale d'Horticulture de Chauny, entre les élèves des écoles pu-
bliques des cantons de Chauny, Coucy et La Fère (année 1896);
SÉANCE DU 13 AOUT 1896. 73^
4" Liste des certificats de mérite accordés par le Comité de
floriculture de la Société néerlandaise d'Horticulture (séances
des 13 juin et M juillet 1896).
C. — Ouvrages destinés a la bibliothèque :
1° Feuille d'informations du Ministère de l'Agriculture, n°^ 32»
33 et 34 ;
2° 51^ livraison du Dictionnaire pratique d'Horticulture, de
M. Nicholson, traduit et mis à jour par M. Mottet.
3° VÉcole d'Horticulture « Vilvorde » en Danemark, par
M. Ed. Pynaert, broch. in-8° de 12 pages.
•4° Chermotheca italica, continens exsiccata in situ coccidarum
plantis precipue cultis, etc., etc., par MM. Antonio Berlese et
Leonardi Gustavo^ l^"" fascicule.
Rapports et comptes rendus déposés sur le bureau :
Rapport sur quatre ouvrages de M. de Noter :
La Taille des arbres fruitiers^ M. Ch. Chevallier, rapporteur ;
h' Escargot, son histoire, etc., M. Hariot, rapporteur ;
Les Bégonias et la Mosaïcultwre, M. H. Vacherot, rapporteur.
Ces rapports sont renvoyés à la commission de rédaction.
Compte rendu des travaux du Comité des Orchidées (année
1895), par M. L. Duval, secrétaire du Comité.
Compte rendu de l'Exposition de Chartres, par M. Vacherot.
Objets soumis -a l'examen des comités :
Au comité d'arboriculture fruitière :
1° Par M. Paullard, de Fontenay-sous-Bois (Seine), U Pè-
ches appartenant à une variété nouvelle, obtenue de semis,
cultivée depuis trois ans. Ce fruit, que le présentateur désigne
sous le nom dQ Pêche Paullard, a été examiné avec le plus gran d
intérêt; il est plutôt gros, de belle forme, d'un beau coloris, à
chair non adhérente au noyau ; la chair est fine, juteuse, sucrée,
légèrement acidulée, en un mot, bonne. Cette Pèche est issue
"40 PROCÈS-VERBAUX.
d'une variété américaine, probablement de la P. Précoce de
Halle.
M. PaulJard montrait, en outre, une corbeille de superbes
Cerises^ appartenant à la variété Belle magnifique. Une prime
de première classe, avec félicitations, est demandée spéciale-
ment pour la nouvelle variété de Pèche.
2° Par M. Ausseur-Sertier, pépiniériste à Lieusaint, 6 Pêches
appartenant à la variété Précoce Michelin, Cette Pêche, dit le
représentant du comité, maintient sa bonne réputation de beau
et bon fruit à chair très fine, non adhérente au noyau, juteuse,
sucrée. Elle a, en outre, le grand mérite de mûrir après la Pré-
coce de Halle et la Grosse Mignonne hâtive, c'est-à-dire à une
époque de l'année où les Pêches sont rares, les variétés améri-
caines ayant cessé de produire et les Pêches de Montreuil n'étant
pas encore arrivées à maturité. Cette présentation est faite hors
concours. Des remerciements sont adressés à M. Ausseur-Sertier.
3° Par M. Michelin, secrétaire du comité, 3 Pêches Précoce
Michelin, offertes pour la dégustation. (Remerciements.)
4° Par M. Gorion (Toussaint), d'Epinay (Seine), une corbeille
de Prunes récoltées sur un arbre franc de pied, issu de la variété
Reine-Claude violette. Cette Prune constitue une variété nou-
>velle, bien distincte, recommandable par sa beauté, sa qualité
et l'époque de sa maturité. Après dégustation, elle a été jugée
bonne. L'obtenteur la désigne sous le nom de Gloire d'Epinay.
Une prime de 2^ -classe est demandée pour cet apport. Une
autre Prune violette, obtenue de semis et présentée aussi par
M. Gorion, a été notée médiocre.
5° Par M. Nomblot, de la maison Désiré Bruneau, pépiniériste
à Bourg-la-Reine (Seine), une intéressante collection de Prunes
composée des variétés Reine-Claude d'Althan, Reine-Claude
d'Oullins. de Monsieur violette hâtive, Kirke's, de Montfoi^t,
Jefferson, Petite Mirabelle, Bleue de Belgique, Orange Plum.
Ces fruits sont présentés hors concours et seulement comme
sujet d'études (remerciements).
Au comité de floriculture :
1° Par M. Félix Breuil, jardinier chez M. Mirbeau, à Carrières-
SÉANCE DU 13 AOUT J896. 741
sous-Bois (Seine-et-Oise), des rameaux fleuris de Pieds d'alouette
vivaces hybrides, provenant d'un semis fait en février et une
inflorescence de Canna à déterminer. Les Delphinium sont très
beaux; certaines variétés ont des fleurs remarquables parleur
ampleur et leur superbe coloris (prime de 2" classe).
2° Par M. Emile Sadarnac, jardinier chez M. Doin, château de
Semont, par Dourdan (Seine-et-Oise), un petit lot de fleurs
coupées de Pétunias à fleurs doubles striées, frangées (prim e
de 3^ classe).
3° Par M. Gravereau, horticulteur à Neauphle-le-Ghâteau
(Seine-et-Oise), 3 boîtes de fleurs coupées de Reines- Marguerites
appartenant à Ja race des Comètes géantes et présentant difl'é-
rents coloris : blanc, rose, rose liséré de blanc, violet et blanc,
jaune soufre, blanc passant au rose ou La Fiancée (nouveautés
de 1895). Deux coloris nouveaux : rouge et violet, obtenus cette
année, complètent la série (prime de 1" classe).
Le même présentateur soumet à l'appréciation du comité une
boite de Reines-Marguerites Comètes chinoises, à fleurs simples
et à très longues ligules; il pense obtenir, par une culture et
une sélectic'U suivies, un résultat comparable à celui qu'ont
donné les Dahlias simples (Remerciements).
4° Par M. Clause, grainier, 20, quai de la Mégisserie, Paris,
quelques pieds (VAgeratum mexicanum crispum album^ présenté
comme variété nouvelle [Remerciements].
5° Par M. David, jardinier à Savigny-sur-Orge (Seine-et-Oise)
12 inflorescences de Glaïeuls issus d'un croisement des Gladiolus
gondavensis et nanceianus (prime de 2^ classe).
6° Par M. Henry, 29, rue Mongenot, à Saint-Mandé .(Seine),
1 Bégonia semperflorens atroparpurea, variété Ve?mon et 1 Bégo-
nia semperflorens issu de semis du B. versaillensis supposé
croisé par le B. castanxifolia alba. Ce dernier a les fleurs d'un
blanc légèrement rosé (Remerciements).
Au comité des Orchidées :
1° Par M. Cordoso, 31, boulevard Beauséjour, à Paris,
(M. Eugène Poirier, jardinier), 3 Cypripedium : Madame Elise
Cardoso^ Charlesworthi et macrop ter uni [primé de 2® classe).
/ 42 PROCÈS-VERBA UX.
:â° Par MM. Duval, horticulteurs, rue de l'Ermitage, à Ver-
sailles :
:2 exemplaires de VOdontoglossum (Miltonia) vexillarium, var.
superbum. Cette variété, dit le présentateur, est remarquable
par sa floraison tardive et ses fleurs presque aussi belles que
celles de la variété Leopoldianum, si renommée, dont elles ne
difi'èrent que' par les dimensions plus réduites et le coloris moins
accentué. Ce n'en est pas moins une plante des plus ravissantes.
1 Oncidium macranthum;
1 Oncidium Saint Legerianum, encore rare dans les cultures
et d'un joli coloris;
] Odontoglossum crispum, à fleurs portant de nombreuses ma-
cules rougeâtres;
1 Cypripedium hybride issu des C . Chantini et Laiurenceanum ;
1 Oncidium Lanceanum ;
\ Odontoglossum (Miltonia) oexillarium, var. Lehmanni. Une
prime de 1'^'' classe, avec félicitaiions, est demandée pour l'en-
semble de cette présentation, et particulièrement pour ['Oncidium
Saint Legerianum et les Odontoglossum vexillarium superbum.
3° Par M. 0. Doin, château de Semont, par Dourdan (Seine-
et-Oise), un beau Phajus Humbloti portant cinq tiges florales
(prime de 2« classe).
Au comité d'arboriculture d'ornement et forestière :
Par M. Chargueraud, professeur d'arboriculture de la ville de
Paris, des rameaux fleuris ou non fleuris d'espèces et de variétés
de Robinia cultivées dans l'École d'arboriculture de Saint.
Mandé : Robinia hispida et sa variété grandiflora; R. neo-mexi-
cana^ petit arbre buissonnant fleurissant pendant presque toute
l'année, à fleurs roses; R. pseudo-acacia, var. semperfiorens , en
fleurs pendant toute l'année et qui, pour cette raison, devrait
toujours être préféré au type de l'espèce; R. pseudo-acacia,
var. undulala (crispa) qui, dans les premiers mois de sa végéta-
tion ne diffère pas du Robinier ordinaire, mais dont les feuilles
deviennent crispées vers la fin du mois de juin ou le commence-
ment de juillet; R. pseudo-acacia coluteoides {caraganœfolia?],
arbre en forme de boule comme le R. umbraculifera, mais qui
SÉANCE DU 27 AOUT 1896. 743
porte des fleurs tandis que cette variété ne fleurit pas; les R.
pseudo-acacia, foliis aureis et foliis argenteo varicgatis, variétés à
feuilles panachées, mais qui deviennent vertes lorsque les arbres
sont vigoureux; les/?, sophorœfolia, amoiyhcefolia, mimosdefolia
(mio'ophylla), à feuilles composées de folioles très petites
(Remerciements). M. Ghargueraud dit que l'on peut obtenir une
floraison prolongée des Robinia hispida en taillant quelques
branches au printemps. Les nouveaux rameaux qui naissent
portent des fleurs à la fin de Tété.
Les propositions des comités relatives aux récompenses à
accorder pour les présentations sont mises aux voix et adoptées.
M. le secrétaire général adjoint annonce de nouvelles présen-
tations de sociétaires.
La séance est levée à 3 h. 30.
SÉANCE DU 27 AOUT 1896.
Présidence de M. Albert Truffaut,
PUIS DE M. Ferdinand Jamin, Vice-Présidents de la Société.
La séance est ouverte à 3 heures, en présence de 150 socié-
taires : 14 membres honoraires et 136 membres titulaires.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
Après un vote de l'Assemblée, M. le Président proclame l'ad-
mission de trois membres titulaires.
11 exprime de vifs regrets sur les pertes que la Société a
éprouvées par les décès de M. Louis-Rosa Leconte, de Ville-,
monble et de M. Eiie-Abel Carrière, ancien chef des pépinières
du Muséum d'Iiistoire naturelle, rédacteur en chef de la Revue
horticole, auteur de nombreux ouvrages botanico-horticoles et
qui faisait partie de notre société depuis Tannée 1866.
L'Horticulture française, perd en M. Elie-Abel Carrière l'un de
ses représentants les plus éminents. Jusqu'à son dernier jour,
notre regretté collègue a déployé une activité extraordinaire
pour faire connaître par ses écrits, les nouveaux procédés de
744 , PROCÈS-VERBAUX.
culture, ainsi que les plantes, nouvelles ou intéressantes. Son
rôle a été considérable et son nonn figurera au nombre de ceux
de nos contemporains qui ont le plus fait progresser l'Horticul-
ture.
M. Edouard André a prononcé, au nom de la Société d'Horti-
culture, quelques paroles d'adieu sur la tombe de M. Carrière :
cette allocution sera publiée dans le Journal (I).
M. le Président annonce quepardécretendate du 10 août 1896,
M. Vassillière (Léon), inspecteur général de l'Agriculture, a été
nommé directeur de l'Agriculture, en remplacement de M. Tis-
serand, nommé conseiller-maître à la Cour des comptes. Par le
même décret, M. Tisserand, a été nommé directeur honoraire.
Il apprend à l'Assemblée qu'un certain nombre de distinc-
tions honorifiques ont été accordées à divers titres à plusieurs
membres de la Société.
M. Abel Chatenay, notre dévoué secrétaire général, a été
nommé chevalier de l'ordre d'Albert le Valeureux, de Saxe, à la
suite de l'exposition internationale d'Horticulture de Dresde oii
il était délégué par le gouvernement français.
Ont été nommés dans l'ordre du Mérite agricole :
Au grade d'officier :
MM. Prillieux, professeur à l'Institut national agronomique ;
G(dleu, jardinier en chef du jardin botanique de Rennes ;
Au grade de chevalier :
MM. Chevallier (Charles), à Noisy-le-Roi ;
Danzanvilliers, horticulteur à Rennes;
Deshayes (Auguste), horticulteur à Soissons;
Jarry (Louis-Clément), horticulteur à Limoges ;
Levazeux, horticulteur à Mayenne ;
Leleu, jardinier en chef du jardin des plantes de Rouen :
Plançon (Marie-Constant), industriel à la Garenne-Co-
lombes (Seine).
(1) Voir paise 758.
SÉANCE DU 27 AOUT 1896. 745
M. le secrétaire général procède au dépouillement de la cor-
respondance qui comprend :
A. — Correspondance manuscrite :
1° Lettre de M. Massion, notaire à Paris, informant la Société
que M. Audiffred lui a légué, par testament, une somme de
3.000 francs.
2° Lettre de M. le Président du Conseil général de la Seine,
demandant la participation de la Société à une souscription
ouverte pour venir en a.ide aux victimes de Touragan du
26 juillet. Il sera répondu qu'une souscription a été ouverte par
notre Société et que la somme recueillie sera distribuée par ses
soins entre les sociétaires qui ont été atteints par le fléau.
3° Lettres de Sociétés d'Horticulture demandant des délégués
pour les expositions qu'elles \ont ouvrir.
MM. Chargueraud et Verlot sont désignés pour représenter la
Société : le premier à l'exposition de Coulommiers; le second à
celle de Neuilly-sur-Marne.
4° Lettre de M. Pichon, de Lagny, demandant la nomination
d'une commission pour visiter ses cultures de Cannas florifères
et de Géranirums zonales. La commission sera composée de
MM. Savoye, Sallier fils, Fortin (Léon), Proust, Bauer, Lefièvre
et Michel.
5^* Lettre de MM. Massé et fils, demandant une commission
pour examiner leurs collections de Cannas florifères et de Géra-
niums zonales. MM. Billard, Gappe, Duval (Léon), Nonin, Jobert
(Maxime), Sallier père, Page, Robert, sont désignés à cet efl'et.
6° Lettre de M. Arnoult(Basile), de Savigny-sur-Orge, deman-
dant la nomination d'une commission pour juger ses cultures de
Bégonias. MM. Vallerand, Urbain père, Hoibian, Vacherot sont
chargés de cette mission.
Ouvrage destiné a la Bibliothèque :
Catalogue du jardin d'essais de Tunis, 1896. Don de M. Dy-
bowski.
48
746 procès-verbaux.
Notes déposées sur le bureau :
i® Sw les plus grosses Roses de France, par M. ïh. Denis, de
"Villeurbanne {Fthône), (note adresîîée à la section des Roses) ;
2° Le Haricot dans les Flandres, au xvV siècle, par M. E.
Roze;
3° Classement des Chrysanthèmes {su'de), par la Section des
Ghysanthènies.
M. Ferdinand Jamin donne lecture de l'allocution qu'il a pro-
noncée sur la tombe de notre regretté collègue, M. Alexis Lepère,
et qui sera insérée dans le prochain cahier de notre journal (().
Un discours, prononcé par M. Delessard, au nom des élèves de
M. Alexis Lepère, sera également publié.
Objets soumis a l'exame\ des comités :
Au Comité de culture potagère :
1° Par M. Rosette, grainier à Gaen, une caisse de Fraises de
la variété Louis Gautier, présentation faite pour répondre au
désir exprimé parle comité, dans la séance du 25 juin dernier
(voir journal, cahier de juillet, p. 633).
Ces fruits, dont quelques-uns sont arrivés à maturité, sont
restés attachés aux filets qui les ont produits; c'est, dit le pré-
sentateur, le commencement de la 2*" récolte qui se continuera
jusqu'aux gelées et qui est obtenue non sur le pied-mère, mais
sur les filets non séparés de la plante qui leur a donné nais-
sance. Une prime de 2^ classe est demandée pour cet apport.
2° Par M. Giliard, agriculteur à Mégrine, près Tunis (Tunisie),
de superbes touffes d'Échalote de Jersey. Cette Échalote a été
plantée en décembre 1895 et récoltée en juillet 1896. La plan-
tation a été faite en terre préparée à la charrue et à la lierse, sur
lignes distantes de 50 centimètres et les plantes à 25 centimètres
sur Tes lignes. Les pieds présentés ne sont pas exceptionnels,
mais représentent une bonne moyenne. Le rendement a été de
(ij Voir page 735.
SÉANCE DU 27 AOUT 1896. 747
22,000 kilogrammes à l'hectare. Le poids de chaque pied varie
entre 150 et 450 grammes. (Remerciements.)
3° Par M, Legrand, amateur, 2, rue Renon, à Vincennes, une
variété d'Ognon rose, présentée hors concours comme recom-
mandable pour la longue durée de sa conservation. (Remercie-
ments.)
Alt Comité d' arboriculture cVorfiemp-nt et forestière :
1° Par MM. Groux et fils, pépiniéristes au Val-d'Auînay, près
Sceaux, des rameaux fleuris d'arbres et d'arbrisseaux compre-
nant les espèces suivantes : Cassia marijlandioa, Hijdrangea
paniculata grandiflora, Rœlreuteria paniculata, Leycesteria for-
mosa, Oxydendrum arboreiim, Robinia neo-mexicana^ Robinia
pseudo-acacia y var. semperflorens (prime de 3" classe).
2<^ Par M. Charles Baltet, horticulteur-pépiniériste à Troyes,
des rameaux fleuris de 26 variétés d' Hibiscus syriacus à fleurs
simples, doubles ou pleines, présentant les coloris les plus
divers (prime de 2^ classe).
3° Par M. Ghargueraud, professeur d'arboriculture de la Yille de
Paris, des rameaux fleuris d'arbres cultivés dans l'École d'arbo-
riculture de Saint-Mandé, présentation faite en vue de montrer
qu'il est possible d'avoir^ dans les parcs, des arbres fleurissant au
commencement de septembre : Robinia neo-mexicayia, R. pseudo-
acacia var. semperflorens^ Robinia fiispida, Sophora japonica et
sinensis Rhus Osbeckii. (Remerciements.)
Au Comité d'arboriculture fruitière :
'l°Par MM. Groux et fils, pépiniéristes au Yal-d'ÂuInay près
Sceaux (Seine), une collection de Prunes comprenant 18 variétés
présentées sous les noms suivants : Altesse, Aulumn compote.
Chabot^ Dame Aubert violette, de Saint-Martin, Drap d'or
d'Esperen, Fellomberg, Golden Gage, Grand-duc, Jérusalem,
Merigon, Pond's seedling, Prince Engelbert, Prune de délices,
Quetsche d'Italie, Rademakers, Reine-Claude violette, Tardive
musquée, Tinomphe de Fauson (prime de 2® classe).
2° Par M. Ledoux, de Fontenay-sous-Bois (Seine), 8 Pommes
748 PROCÈS-VERBAUX.
Grand Alexandre sur lesquelles ont été dessinées les armes de
Russie et remarquables parleur volume extraordinaire ; des
Pommes Ménagère et Transparente de Croncels (prime de
2^ classe).
3° Par Al . Houdart, propriétaire à Saint-Maur-les-Fossés (Seine),
les Pèches Henri Pinaut, Alexis Lepère, Bourderie, 2 Brugnons
et une Pèche de semis que le présentateur désigne sous le nom
de Belle de Saint- Maur. A la dégustation le fruit de cette nou-
velle variété a été jugé assez bon (prime de 3^ classe).
4° Par M. Gorion, amateur, à Epinay (Seine), les Poires
Duchesse d'Angoulème, Doijenné du Comice, Beurré Spence,
Beurré d'Amanlis, Doyenné Boussock (prime de 3*" classe).
5° Par M. Michelin, 7 Prunes de l'Abbaye d'Arton, excellente
variété comme fruit de table. (Remerciements.)
6° Par M. Gautier, pépiniériste à Vitry (Seine), 14 Pêches
Alexis Lepère et les Vo'ires Bon chrétien William et Beurré de
Mortillet (prime de 3*" classe).
7° Par M.Charles Baltet, horticulteur-pépiniériste à Troyes,
une Pêche de semis très grosse, de belle forme, bonne, mais à
étudier. (Remerciements.)
Au comité de floriculture :
1° Par M. Yacherot (Henri), horticulteur à Boissy-Saint-Léger
( Seinc-et-Oise); une boîte de fleurs de Bégonias tuberculeux,
comprenant des variétés nouvelles à fleurs doubles, obtenues
par le présentateur et qui n'ont pas encore été mises dans le
commerce (prime de Viciasse).
2° Une boîte renfermant quinze variétés nommées, de pre-
mier choix (prime de 2^ classe).
M. Vacherot demande la parole au sujet de sa présentation ;
il fait remarquer que les plantes de son obtention sont très per-
fectionnées; le même pédoncule, d'une tenue irréprochable, por-
tant des fleurs énormes : cinq fleurs mâles doubles et deux
femelles; la fleur du milieu atteint de 10 à 15 centimètres de
diamètre sans aucun traitement spécial. En général, ces nou-
veaux Bégonias multiflores à grosses fleurs donnent des tiges
florales portant 3 fleurs doubles et 2 fleurs simples.
\
SÉANCE DU 27 AOUT 1896. 749
Les variétés nommées renfermées dans la seconde boîte sont
les suivantes : Jeanne d^Arc, M. Henri Lesire^ Major Hope,
Albert Crousse, Ami Sallier, Baronne Hottinguer^ M. W.
M. Ramsboltom, M . Bichat, Mistress Hall, Triomphe de Nancy,
Miss Travers, Madame Léon Simon, etc.
2° Par M. Auguste Nonin, horticulteur, 20, avenue de Paris,
à Cliàtillon-sous-Bagneux (Seine), 20 Géraniums zonales obtenus
de semis faits en janvier 1896 et qui se distinguent des variétés
connues par leurs fortes ombelles, leur bonne tenue, la forme
des fleurs ou leurs coloris nouveaux (prime de 2^ classe).
3° Par M. Legrand, amateur, 2, rue Renon à Vincennes, des
fleurs coupées de Reines-Marguerites pyramidales saumonées et
jaune soufre. [Remerciements.)
i° Par MM. Gappe et fils, horticulteurs au Vésinet (Seine-et-
Oise), une terrine d'un Bégonia semperflorens nouveau, que les
présentateurs se proposent de mettre au commerce, au printemps
prochain, sous le nom de Bégonia Triomphe des Belvédères. Cette
terrine contient 3 plantes arrachées de pleine terre et n'ayant
subi aucune préparation spéciale. MM. Cappe et fils ont tenu à
montrer ainsi ce Bégonia pour que le comité puisse se rendre
compte de l'efl'et qu'il produit en plein soleil. Une corbeille
plantée à l'entrée de leur établissement produit, disent-ils, un
eff'et extraordinaire. C'est le Bégonia le plus noir comme feuil-
lage qui ait été obtenu depuis l'apparition du B. Vernon. Les
fleurs sont d'un rouge assez vif pour ressortir sur le fond du
feuillage (prime de \^^ classe).
5° Par MM. Vilmorin-Andrieux et C^% 4, quai de la Mégisserie,
Paris :
'!'' 40 variétés de Gladiolus gandavensis, remarquables par la
vigueur àes hampes, la grandeur des fleurs et la richesse des
coloris (prime de l*"® classe) ;
2<> 23 variétés de Dahlias simples, choisies parmi les meilleures
(prime de 2^ classe);
3** Une collection de Reines-Marguerites Comètes et Japonaises
(prime de 3" classe);
4" Le Phijsalis Francheti^ plante nouvelle, mise au commerce
par la maison Veitch de Londres. Cette espèce est vivace, de
750 PROCÈS-VERBAUX.
pleine terre sous le climat de Paris, avec simple couverture; les
tiges en sont très robustes et portent des fruits beaucoup plus
gros que ceux du P. Alkekengi. [Remerciements.)
5° VHellanlhus Maximiliani Schrad. Les spécimens présentés
ont été obtenus de semis faits en pleine terre le 10 mars dernier;
ils montrent que par sa facile culture, la petitesse de sa taille
ainsi que par son abondante floraison, cette élégante Composée
pourrait rendre de grands services pour l'ornementation des
parterres. \J Heliantlius Maximiliayiiesl originaire de l'Amérique
du Nord (M. H. de Vilmorin l'a récoltée dans l'Etat d'Ottawa, en
1890); ses tiges, peu élevées, sont très rameuses dès la base et
portent de nombreux capitules à demi-fleurons jaune orangé.
L'un des grands mérites de cette plante vivace est de fleurir
4 ou 5 mois après le semis (prime de S^ classe).
6° Par M. David (Emile), 53, Grande rue, à Savigny-sur-Orge
(Seine-et-Oise), 22 tiges fleuries de Glaïeuls de semis obtenus
par le croisement des Gladiolus gandavensis et nanceianus
(prime de 2^ classe).
T Par M. Gravereau, borticulleur à Neauphle-le-Ghâteau
(Seine-et-Oise), 3 variétés nouvelles de Reines-Marguerites :
1° une variét-é naine, bleu noir, légèrement voilée de blanc au
centre, désignée sous le nom de Reine-Marguerite naine à fleur
de Scabieuse; 2" la variété Excelsior, violet évêque, que le pré-
sentateur a déjà annoncée, il y a quelques années, et qui sera tou-
jours très rare, parce qu'elle ne produit qu'un petit nombre de
graines. C'est un lype accentué, à grosse fleur, des variétés à
ligules en aiguille; 3° une variété naine également à ligules en
aiguille, mais de couleur rouge sang (prime de 3* classe).
S"" Par M. Crétier (Jacques), horticulteur, place des Tanneries,
à Moulins (Allier), une nouvelle variété ôe Pklox decussata qu'il
désigne sous le nom de Rayonnant, à fleurs roses, munies de
cinq larges rayons blancs (prime de 3*^ classe).
9° Par MM. Croux et fils, pépiniéristes, à Cliâtenay près Sceaux,
V Anémone japonica, var. Whii^wing. [Remerciements.)
10° Par M. Lemitre, au château de Savigny-sur-Orge (Seine-
et-Oise), un Regonia semperflorens à fleurs blanches. [Remercie-
ments.)
SÉANCE DU 27 AOUT 1896. 751
11^ Par M. Sallier fils, horticulteur, 9, rue Delaizement à
NeuilIy-sur-Seine, une fleur d'Aristolochia gigas, var. Sturte-
vanii^ mesurant 53 centimètres de longueur, 51 centimètres de
largeur et un appendice caudal de I mètre (prime de reclasse).
Au comité des Orchidées :
î*' Par M. Doin, château de Semont, près Dourdan (Seine-et-
Oise), un Vanda cœrulea, var. maxima^ remarquable parsa belle
culture et le superbe coloris des fleurs (prime de l""^ classe avec
félicitations).
2° Par MM. Cappe et fils, horticulteurs au Vésinet (Seine-et-
Oise), 1 Cypripedium insigne montanum à fleurs d'un coloris très
pâle, que les présentateurs désignent sous le nom de vesinetense
et pour lequel on propose l'attribution d'un certificat de mérite
de l""^ classe.
3° Par M. Lecoulteux fils, horticulteur à Igny (Seine-et-Oise),
un Lœlia crispa (prime de 2^ classe).
4° Par M. Trufl'aut, horticulteur, 40, rue des Chantiers, à Ver-
sailles, 1 Lœlio-Cattleya Andreana, hybride obtenu par M.Ma-
ron, issu du Cattleya bicolor croisé par le Lœlia elegans. Cette
plante est aussi remarquable par sa vigueur et la facilité de sa
floraison, que par la beauté de ses fleurs (Rappel de la prime de
1'*' classe accordée l'an dernier) ; 1 Cycnoches chlorochilony pla-nie
introduite en Europe par le botaniste allemand Moritz, qui en-
voya les premiers spécimens de Maracaybo (Venezuela), en
i836. Malgré son introduction ancienne, cette Orchidée est peu
répandue dans les cultures. Le présentateur conseille de la cul-
tiver dans la serre aux Caltleya^ en terre fibreuse et de lui don-
ner des arrosages abondants au moment oii elle entre en végé-
tation; lorsque la plante a terminé son développement, il
convient de la placer en serre moins chaude, près du verre, pour
qu'elle reçoive le plus de lumière possible; les arrosages doivent
être modérés pendant la période de repos. La multiplication de
cette espèce se fait par division des pseudo-bulbes, au moment
de l'entrée en végétation (prime de S*" classe).
5° Par M. Maron, chef jardinier chez M. Fournier, à Marseille,
i02 PROCES- VERBAUX.
le Lœlio-Caltleya velutino-elegans^ hybride nouveau, issu du
Cattleya veluttna, croisé par le Lœlia elegans. Un certificat de mé-
rite de \"' classe est demandé pour cette belle plante, que le
€omité regrette de ne pas voir dans un état de fraîcheur plus
parfait. Le présentateur est prié delà soumettre de nouveau à
l'appréciation de la Société.
A la section des Chrysanthèmes :
Par M. Lemaire fils, rue Priant, Paris, 10 potées de Chrysan-
thèmes en fleurs, à floraison précoce, variétés présentées sous
les [noms de : Gustave Grunewald, Madame Carmiaux, Louis-
Lemaire (prime de ^'^ classe).
Les propositions des Comités, relatives aux récompenses à ac-
corder pour les présentations, sont mises aux voix et adoptées.
MM. Yilmorin, Andrieux et C^% abandonnent leurs primes au
profit de la Société.
M. le Président donne la parole à M. Dybowski, directeur de
l'Agriculture à Tunis, qui désire montrer aux horticulteurs pari-
siens l'intérêt qu'il y aurait pour certains d'entre eux à aller
s'établir en Tunisie.
Le climat de la Tunisie est le même que celui de l'Algérie,
c'est-à-dire très favorable à la culture; mais ce qui constitue
une grande supériorité, c'est qu'en Tunisie les produits ne sont
frappés d'aucun droit et que le phylloxéra n'y existe pas.
La ville de Tunis, qui compte 30,000 Européens, n'est alimen-
tée que par les cultures faites par les Maltais et les Siciliens;
personne ne sait obtenir des légumes comme aux environs de
Paris; on aime beaucoup les fleurs et on a de la peine à s'en
procurer. M. Dybowski estime qu'avec une mise de fonds de
cinq à six mille francs on pourrait créer un établissement horti-
cole donnant de réels bénéfices. La culture des primeurs pour
l'exportation pourrait être tentée dans l'avenir. On a des Tomates
en plein hiver, presque sans abri, simplement le long d'un mur.
On peut se procurer du fumier en abondance et à très bon
(jompte.
SÉANCE DU 27 AOUT 1896. 753
Il existe à Tunis un jardin d'essais qui possède un nombre
considérable de plantes, fruitières, ornementales et forestières
et dont le but est de fournir aux colons les végétaux qui pour-
raient leur être utiles. 175.000 pieds d'arbres seront vendus cette
année, et, pour donner une idée du bas prix auquel se fait la vente,
l'orateur dit que des arbres fruitiers, greffés de l'année précé-
dente, sont cédés à raison de 20 centimes le pied. Cette pépinière
rend les plus grands services à la colonie, car, pour protéger
les vignobles contre le phylloxéra, une loi défend l'introduction
des plantes vivantes en Tunisie.
M. Dybowski engage vivement les horticulteurs qui seraient
désireux d'aller en Tunisie, à adresser une demande à la Direc-
tion de l'Agriculture à Tunis; il se fera un véritable plaisir de
leur donner le plus grand appui. On ne donne pas !e terrain,
mais on facilite autant que possible rinstallation descolons.il
existe, à 4 ou 6 kilomètres de Tunis, des terrains avec de l'eau en
abondance. Aux environs de la ville on pourrait faire de la cul-
ture à l'eau d'égout.
iVI. Truffaut remercie M. Dybowski de son intéressante com-
munication; il appelle son attention sur l'importance que pré-
senterait pour l'Horticulture l'abolition de la loi qui empêche
l'introduction des plantes vivantes en Tunisie II est aujour-
d'hui démontré que le phylloxéra ne vit que sur la Vigne et il
est vraiment regrettable de voir la prohibition s'étendre à tous
les végétaux, quels qu'ils soient.
M. Dybowski répond que 31. Truffaut prêche un convaincu,
mais qu'il faut compter avec les propriétaires de vignobles non
atteints par le phylloxéra, qui tiennent à se mettre à l'abri de
l'invasion du terrible puceron. D'ailleurs, Tinterdiction n'est
pas aussi formelle qu'on pourrait le croire ; il est possible, en
elTet, d'expédier des plantes en Tunisie, à la condition de les
adresser au jardin d'essais où elles restent en observation pen-
dant quelques mois et sont ensuite remises aux destinataires.
Le jaidin d'essais cultive d'ailleurs un nombre considérable de
plantes qui sont vendues aux colons à des prix aussi réduits que
possible.
734 NOMINATIONS.
M. Jamin fait observer que les interdictions de la nature de
celle qui existe pour la Tunisie sont des plus préjudiciables aux
affaires et sans efficacité pour la protection des vignobles :
n'a-t-on pas vu, en Algérie, le phylloxéra envahir les provinces
de Philippevilleetd'Oran où les expéditions de plantes vivantes
étaient absolument interdites?
M. le secrélaire générai adjoint annonce la présentation d'un
nouveau membre.
La séance est levée à 4 heures 30 minutes.
NOMINATIONS
SÉANCE DU 13 AOUT 1896.
MM.
1. Blanchard, entrepreneur de jardins, 21, rue Saint-Biaise, à Paris,
présenté par MM. Hoibian et Chenu.
2. Caplat (Victor), propriétaire, maire de Damigny, près Alençon
(Orne), présenté par MM. E. André et H. de Vilmorin.
3. Gravereau (Jides), propriétaire à THay (Seine), présenté par
MM. Coulombier et Lepère (A.) fils.
4. Leroux, pharmacien, à Saint-André-de-l'Eure (Eure), présenté
par MM. Vauvel et Cochet-Cochet.
0. LozET (Julien), quai des Grands-Augustins, 25, à Paris, présenté
par MM. Hariot et Chargueraud.
6. Minier, jardinier au château du Grip, à Durtal (Maine-et-Loire),
présenté par MM. Trufîaut (G.) et Sallier (J).
SÉANCE DU 27 AOUT 1896.
MM.
1. Edde (Louis), jardinier, àMontigny-Beauchamps, villa des Bleuets
(Seine-et-Oise), présenté par M. Abel Chatenay.
2. Lombard, industriel, demeurant à Septveilles, par Provins (Seine-
et-Marne), présenté par MM. Ballu et Balochard.
3. Pagot, jardinier-chef, au potager du Dauphin, à Meudon (Seine),
présenté par MM. Chouvet (E.) et Sallier (J.) fils.
OBSÈQUES DE M. ALEXIS LEPERE. iOO
NOTES ET MÉMOIRES
Allocution pko.noncée aux obsèques de M. Alexis Lepère (1),
par M, Ferd. Jamin.
Mesdames, Messieurs,
Au nom de la Société nationale d'Horticulture de France,
permettez moi de dire quelques mots d'adieu au regretté collègue,
au professeur émérite, au praticien habile, que nous venons de
perdre.
Alexis Lepère était entré dans notre Société en 1852. Son stage
y a donc été de quarante-quatre ans. Il aimait venir à nos
séances qu'il contribuait à rendre intéressantes par de magni-
fiques apports de fruits récoltés sur les arbres dont il avait la
direction. Tout récemment encore, à notre séance du 23 juillet,
il nous donnait à admirer une splendide tîorbeilles de Pèches
Cumberland et de Brugnons Précoce de Croncels. '
Son désintéressement était absolu; toujours il abandonnait au
profit de la Société les primes qui, à la suite de ses brillantes
présentations, lui étaient justement attribuées.
Fils d'un praticien qui s'était fait un grand nom dans la culture
des Pèches, Alexis Lepère comprit de bonne heure qu'il devait
marcher sur les traces de son père. Déjà, alors qu'il n'était que
tout jeune homme, il avait collaboré à un traité sur la taille du
Pêcher auquel travaillait celui-ci, traité qui fît époque et dont
il dessina les planches.
Alexis Lepère n'était pas né pour les affaires ; c'était un
artiste ; aussi, en dehors de toute idée mercantile, il soignait et
dressait des arbres fruitiers, non seulement dans notre pays,
mais encore et surtout à l'étranger où il tenait haut le drapeau
de l'arboriculture française. De tous côtés on le demandait, il
avait une clientèle nombreuse dans l'Allemagne du nord, mais
il allait pratiquer son art dans nombre d'autres pays et jusqu'en
Russie.
(1) Lu en séance, le 27 août 1896.
756 NOTES ET MÉMOIRES.
Après la guerre néfaste de 1870-71, il ne voulait plus retourner
en Allemagne; toutefois, à lasaite d'appels réitérés et pressants
où l'on invoquait l'existence de vieilles et cordiales relations qui ,
après tout, n'avaient rien à voir avec Bellone, il se décida à
reprendre ses voyages, Jamais pourtant on ne pût le persuader
de retourner à Postdam où antérieurement à l'année précitée, il
donnait ses soins aux espaliers des jardins royaux.
Alexis Lepère était fort recherché comme professeur. Possé-
dant parfaitement son sujet, doué d'une élocution facile, ses audi-
teurs prenaient plaisir à l'écouter et à profiter de son enseigne-
ment. L'Association polytechnique pour la section de Vincennes
l'avait choisi pour le cours d'arboriculture à faire à ses élèves,
et il professait également avec le même succès dans d'autres
associations.
On doit à Alexis Lepère d'avoir obtenu et répandu plusieurs
variétés de Pêches méritantes qui aujourd'hui sont l'objet de
demandes importantes.
Depuis plusieurs années, notre regretté collègue était officier
du Mérite agricole, quant à sa nomination de chevalier, elle
remonte aux premiers temps de la création de l'ordre. Ses
travaux lui avaient valu aussi des distinctions à l'étranger.
L'existence d'Alexis Lepère a été dignement remplie; il a
honoré notre cher pays, et il a droit à la reconnaissance de ses
concitoyens. Au nom de la Société nationale d'Horticulture de
France, j'adresse à ce cher et regretté collègue, un suprême et
afi'ectueux adieu.
. ^
Discours prononcé sur la tombe de M. Alexis Lepère,
LE 14 AOÛT 1896,
par M. Delessard (1).
Messieurs, et chers collègues des Sociétés nationale d'Horti-
culture de France, de Montreuil-sous-Bois et de Vincennes.
Permettez-moi, comme un des anciens élèves et admirateurs de
(1) Déposé le 27 août 1896.
DISCOLHS PRONONCÉ SUR LA TOMBE DE M. ALEXIS LEI'ÈRE. 737
celui que vous pleurez, et aussi au nom de sa famille, de remer-
cier chaleureusement noire émitient vice-président, M. Jamin
de Fhommage si éloquent et si délicat qu'il vient de rendre à la
mémoire d'Alexis Lepére. II y a quinze jours à peine, Messieurs,
à la suite d'un rapport d'un savant professeur du Luxembourg,
M. Opoix, sur la merveilleuse serre que plusieurs d'enlre nous
ont eu le bonheur d'admirer, deux de nos honorables Présidents,
MM. Jamin et Bergman, se faisant les interprètes de l'assemblée,
ont proclamé tour à tour, dans des termes élogieux^ qu'ils con-
sidéraient Alexis Lepère comme le premier cultivateur du Pécher
en France. Des applaudissements unanimes éclatèrent dans la
salle, et moi, aussi ému que les autres, je m'approchai de lui :
Eh bien, lui dis-je, mon cher Lepère, vous devez être bien heu-
reux aujourd'hui. Il me serra les mains avec effusion, sans pou-
voir répondre, tant l'émotion paralysait sa voix, car, Messieurs,
Lepère était modeste et timide à l'excès, à tel point que jamais,
si ce n'est dans des circonstances solennelles, il ne parait sa poi-
trine de celle croix d'olficier du Mérite agricole si justement
décernée. Si une lidélilé à certains souvenirs qu'il eut le tort,
parfois, de ne pas conserver dans l'intimité de son cœur, lui sus-
citèrent quelques inimitiés, je ne saurais oublier qu'il fut, à sa
manière, un patriote et un bon Français. Qui donc, plus que lui,
a contribué à répandre en Europe nos procédés de culture et
nos meilleures espèces a'arbies fruitiers? La Pêclie Lepère est
devenue internationale, si je puisme servir de cette expression...
Tenez, Messieurs, lorsque je compulsais ses papiers privés, je
lisais avec émotion de nombreuses lettres émanées des plus
grands noms historiques de l'aristocratie étrangère, elles étaient
toutes conçues dans les termes de la plus amicale cordialité; oui
Messieurs, cet hunpble ouvrier de Montreuil, ce tailleur d'arbres,
comme on l'appelait, était reçu à la table des princes et des
grands seigneurs... tant il est vrai que le talent et la vertu sont
une noblesse aussi.
C'était un brave, un excellent cœur, aimant à rendre service,
et d'un désintéressement dont je le raillais souvent, car, dans sa
carrière si bien remplie, il n'oublia qu'une seule chose, c'est de
s'enrichir. Vous tous qui m'entourez, vous le savez, iLaima et
758 NOTES ET MÉMOIRES.
fui aimé, je n'en veux pour témoignage que le constant dévoue-
ment de celte vieille domestique qui, après avoir fermé les 3^eux
du père, et servi le fils avec la même fidélité, a recueilli son
dernier soupir.
Et maintenant, reçois nos derniers adieux, mon cher Lepère.
La France te sera reconnaissante d'avoir fait aimer son nom
au dehors, et nous, tes anciens élèves et amis, que tes leçons ont
instruits et charmés si souvent, nous garderons précieusement,
dans nos cœurs attristés, le souvenir d'une existence consacrée
tout entière au bien, à la science et à l'humanité. Que ton nom
soit à jamais honoré dans cette ville qui t'a vu naître. Digne fil&
et continuateur d'un père vénéré, encore une fois, adieu.
Discours prononcé sur la tombe de M. E.-A. Carrière,
par M. Edouard André.
Messieurs,
Je suis chargé, par la Société nationale d'Horticulture de-
France, par la Direction et la Rédaction de la Revue horticole^
de venir déposer sur la tombe de M. Carrière un affectueux
hommage et un dernier adieu.
Carrière est mort ! C'est un cri qui va douloureusement reten-
tir dans le monde horticole. Aucun nom n'était plus justement
populaire que le sien. Beaucoup d'entre nous pleurent en lui
un ami dont la fidélité défiait les années ; tous nous perdons un
maître vénéré, un guide sûr, un conseiller incomparable.
Quand onécrira sa biographie, le lecteur sera confondu de ce
qu'ira fallu d'énergie à cette robuste nature, ,que la maladie,
plus encore que la vieillesse, a eu tant de peine à abattre, pour
arriver à ce savoir incontesté, à cette autorité supérieure qui
ont placé Carrière à la tête des praticiens et des écrivains hor-
ticoles de son temps.
Son^œuvre est^énorme. Sorti des humbles rangs de cette popu-
lation^ d'ouvriers agricoles qui sont le fond solide et la source
féconde où se revivifie sans cesse le sang de notre race, il entra
\
DISCOURS PRONONCÉ SUR LA TOMBE DE M. E.-A. CARRIÈRE. 759
tout jeune comme jardinier au Muséum, suivit les cours de
sciences naturelles et physiques sans cesser le travail manuel,
y devint chef du service des pépinières, et acquit rapidement les
connaissances générales qui ont fourni à tous ces écrits une base
scientifique nette et sûre. C'est ainsi que son Traité général des
Conifères, resté jusqu'en ces dernières années le livre classique
des végétaux de celle famille, unit les enseignements de l'homme
d'expérience à une rectitude descriptive où le botaniste exercé
paraît à chaque page.
Un des publicistes les plus féconds que l'Horticulture contem-
poraine ait produits, Carrière a formé toute une génération
d'adeptes qui ont puisé les plus saines traditions dans ses mul-
tiples écrits. Il succéda à M, Barrai comme rédacteur en chef de
la Revue horticole^ le 16 juin 1866. Pendant ces trente années,
soit seul, soit depuis quinze ans avec l'aide de celui qui a le
douloureux privilège de parler aujourd'hui de lui, le cœur serré
et l'âme pleine de tristesse en face de la séparation éternelle,
Dieu sait ce qu'il a dépensé d'utiles préceptes, de descriptions
nouvelles, de conseils pratiques sur toutes les parties de l'Horti-
culture I
Sous l'aspect un peu fruste, voulu, d'un homme que l'appa-
rence extérieure touche peu, Carrière recelait un c(feur d'or. Tous
ceux qui l'ont connu appréciaient sa mâle franchise, son dédain
des conventions mondaines, sa bienfaisance inépuisable, sa pas-
sion des humbles et des déshérités de la fortune. Si tous ceux
qu'il a obligés étaient ici, nous serions légion autour de sa tombe.
Mais ce philosophe dur à lui-même, doux au prochain, il a
fallu qu'il connût à son tour l'amertume de la souffrance humaine
dans sa plénitude.
Ses deux enfants, deux charmantes petites filles qui avaient
adouci sa rude enveloppe, qui lui avaient ouvert un coin de ciel
sur la terre, il les perdit successivement. Nulle consolation ne
put guérir ce cœur ulcéré. Sa vie était désormais brisée. H en
parlait, il les pleurait sans cesse. Il a toujours décliné depuis ce
temps; il disait qu'une partie de lui-même s'en était allée avec
ces êtres si chers, et il gémissait, comme le poète :
Qu'il faille ici-bas mourir plus d une fois.
760 NOTES ET MÉMOIRES.
Nous respections tous cette grande douleur, sans chercher à
l'atténuer; c'eût été tâche vaine.
Puis, il fut frappé d'une cruelle maladie. Il perdit la compagne
de sa vie, et bientôt nous le vîmes s'affaiblir, puis s'éteindre le
17 août, à soixante-dix-neuf ans, en dépit des soins éclairés et
des dévouements qui l'entouraient.
Notre vieil ami n'est plus, mais sa mémoire vivra en nous. Il
léguera aux hommes de son temps_, que passionne cette aimable
science des jardins qui eut le meilleur de sa vie, un souvenir sans
tache et la réputation d'un des maîtres de l'Horticulture au
XIX siècle. Il laissera plus encore : la trace d'un homme indul-
gent, charitable, toujours prodigue de soi, et c'est son meilleur
titre à nos regrets, car, parmi les qualités humaines, celle qui
domine toutes les autres, c'est la bonté.
Étude sur la cultcre et la végétation des Cyclamen
DE Perse (1),
par MM. Alex. Hébert et Georges Truffaut.
Étude sur les Cyclamen de Perse.
Les Cyclamen de Perse, ces jolies Primulacées actuellement
si abondamment répandues et utiles au point de vue de l'art du
fleuriste, de la décoration des appartements et des serres, sont
depuis longtemps connus et appréciés par les horticulteurs. C'est
en France, à Lille, en 1731, que fut importé de Palestine le pre-
mier pied de C3'clamen. Exposé dans un groupe de plantes
variées, il attira l'attention à un tel point, que la plante unique
fut immédiatement achetée par un grand amateur de fleurs, le
moine Reynlkens de l'Abbaye de Saint-Pierre à Gand (Belgique),
pour la somme énorme, pour l'éppque, de 6 livres de gros (envi-
ron 65 francs de notre monnaie actuelle). De cette plante, pro-
viennent en grande partie les innombrables Cyclamen qui se
(1) Déposé le 23 juillet 1890.
ÉTUDE SUR LA CULTURE ET LA VÉGÉTATION DES CYCLAMEN. 761
trouvent aujourd'hui partout répandus. Ces plantes eurent une
vogue considérable à la fin du xvi^ siècle. Tous les ouvrages de
botanique publiés à cette époque, le Fbrilegium, en particulier,
citent les Cyclamen et en distinguent de nombreuses variétés.
Tournefort décrivit plusieurs formes, entre autres le Cyclamen
folio angustissimo^ C. auriculato flore albo; il parle longuement
d'une variété très recherchée, le C. persicum byzantin. Puis, ces
plantes retombèrent dans l'oubli, jusqu'aux premières années
de ce siècle; en 1844, M. de Jonghe, de Bruxelles, publia la
première monographie du genre Cyclamen, avec des détails sur
leur culture et leur multiplication. En France, vers 1849, un
horticulteur parisien distingué, M. Fournier, remit ce beau
genre en honneur et en exposa très souvent; il semble avoir
cultivé beaucoup de formes distinctes.
Vers 1850, M. Decaisne publia une étude botanique sur les
Cyclamen et donna, dans la Revue horticole^ de très justes con-
seils sur leur culture et leur multiplication. Mon grand-père,
feu Charles Truffant, développa et améliora la culture de ces
belles plantes; dans son établissement de Versailles, il produi-
sait annuellement, vers 1856, plus de deux mille Cyclamen se
vendant au moins 100 francs le cent. Après quelques années de
vogue, ces plantes subissant Tinfluence du goût qui portait les
amateurs vers les végétaux à feuillage ornemental, se virent
délaissées, et il faut arriver jusqu'aux années 1876-78, pour
constater, à nouveau, une période de vogue qui, du reste, per-
siste encore actuellement. Nous avons, dans les environs de Paris,
des spécialistes habiles qui sont arrivés à livrer, en très grandes
quantités, d'admirables produits; ces variétés subissent l'in-
fluence d'une sélection de plus en plus soignée, mais la culture,
en ces dernières années, ne paraît plus subir de changements
notables.
Nous avons cru le moment venu d'étudier la culture de ces
plantes, afin de savoir s'il ne serait pas possible, au moyen d'une
nutrition plus complète, soit par l'usage d'engrais complémen-
taires, d'augmenter les rendements actuels au point de vue de
la quantité et de la qualité des fleurs; ceci étant le point presque
exclusif de la culture des Cyclamen. Le desideratum des horti-
49
762 NOTES ET MÉMOIRES.
cuUeurs, à cet égard, peut se formuler en peu de mots. Obtenir
beaucoup de fleurs sur une petite plante trapue et à tissus con-
sistants.
A l'état de nature, les Cyclamen de Perse se rencontrent dans
les régions tempérées, montagneuses, dans des situations sèches.
Ils croissent, de préférence, dans les terres siliceuses mélangées
d'un peu d'humus et redoutent l'humidité stagnante. Leur flo-
raison a normalement lieu au printemps; les pédoncules floraux
supportent, peu de temps après, des capsules arrondies et polys-
permes et s'inclinent vers le sol en se recourbant, de manière à
cacher les fruits sous le feuillage. Les graines qui tombent sur le
sol, dans des conditions favorables, germent, et donnent nais-
sance à de jeunes plantes qui, immédiatement après l'apparition
de leurs premières feuilles, renflent la base de leurs tiges en un
rhizome discoïde qui, devenant de plus en plus volumineux, à
mesure que la plante vieillit, sert pendant la période de repos,
de magasin de substances alimentaires de réserve qui assurent
les besoins du végétal pendant la durée de la saison sèche et de
l'hiver. Au printemps, les Cyclamen produisent de nouvelles
feuilles disposées en rosettes et, à ce moment, fleurissent, si les
plantes ont accumulé dans leurs tissus tous les éléments néces-
saires pour assurer la formation des organes reproducteurs, puis
des semences.
Il faut, en général, trois années à dater du moment de la ger-
mination, avant de voir apparaître les fleurs.
La culture primitive des Cyclamens était basée sur les indica-
tions de la croissance naturelle. On cultivait ces plantes entiè-
rement à froid dans des terrains silico-hamifères; on les hiver-
nait sous châssis pendant l'hiver et on obtenait les fleurs au
printemps. Il nous semble intéressant, à cet égard, d'établir un
parallèle entre le mode de culture suivi par mon grand-père,
vers 1860, et celui que mon père, s'inspirant d'idées anglaises,
introduisit en France vers 1878.
Dans le premier mode de culture, on semait les graines au
mois de juin ou juillet, en lignes, sous châssis froid et dans un
mélange de terreau de feuilles et de terre de bruyère. La durée
moyenne de la germination était de trois semaines. Les jeunes
ÉTUDE SUR LA CULTURE ET LA VÉGÉTATION DES CYCLAMEN. 763
plantes, qui étaient tenues soigneusement ombrées, étaient peu
à peu liabituées à l'air. A l'automne, les petits tubercules avaient
déjà la grosseur d'un Pois; à ce moment, on commençait le pre-
mier repos qui durait jusqu'en avril. On les repiquait alors dans
le même mélange de terres, à 6 à 8 centimètres en tous sens;
par les belles journées chaudes, on bassinait les plantes avec
soin en les tenant aérées et ombrées et on les amenait au repos
naturellement à fin juin. Les Cyclamens, tenus bien secs, étaient
à nouveau repiqués à 12 centimètres. La végétation repartait
en août pour s'arrêter à fin d'octobre. Pendant l'hiver, on
s'attachait surtout à éviter la pourriture; puis, au mois de
février, les plantes se couvraient de fleurs. Les tubercules, à ce
moment, avaient un diamètre moyen de 5 à 6 centimètres et
étaient vendables. Quand les feuilles étaient desséchées, on enle-
vait les tubercules de terre et on coupait les racines à 5 centi-
mètres de longueur.
Les tubercules conservés, en vue de la floraison hivernale,
étaient rempotés dans des godets de 12 centimètres. On les pla-
çait dehors, sans châssis, jusqu'à ce que les feuilles et les bou-
tons se montrassent; à ce moment, on les sortait dehors à
l'ombre et dès le mois d'octobre, il suffisait de les placer sur la
tablette d'une serre chaude pour jouir de leur floraison.
Ainsi donc, on obtenait ces Cyclamens en deux années et
demie de culture, et il était indispensable de leur faire subir
quatre périodes de repos, ce qui impliquait la nécessité d'un
matériel fixe de châssis uniquement utilisé pour la culture de
ces plantes.
Le deuxième mode de culture, celui actuellement suivi, est
beaucoup plus rapide, tout aussi pratique et donne, au point
de vue de la beauté des plantes, des résultats identiques.
On sème les graines au mois de décem.bre, dans des terrines
à semis bien drainées, peu profondes, dans un mélange de
terre de bruyère sableuse et de terreau de feuilles; les terrines
sont placées dans une serre chaude, aussi près du verre que
possible. La germination est rapide, de dix à, douze jours ; quand
les jeunes plantes sont trop serrées on les repique dans d'autres
terrines plus grandes, à 6 centimètres sur 6 centimètres, dans un
764 NOTES ET MÉMOIRES.
mélange de terreau de feuilles, de terre de jardin silico-argileuse
et de sable; on les conserve en serre tempérée en combattant
énergiquement l'araignée rouge etlethrips et en se débarrassant
des pucerons par des fumigations jusqu'au mois de mai. Les
fumigations préventives sont des plus utiles à cette époque ; les
cultivateurs de Cyclamen ont souvent remarqué qu'une piqûre
d'insecte effectuée sur un pédoncule floral jeune, affecte son
développement régulier au point de faire, au moment de la
floraison, soit avorter la fleur, soit tout au moins produire ces
pédoncules recourbés que l'on observe fréquemment. On les
rempote alors dans des godets, dans un mélange de terreau de
feuilles, de terre de bruyère et de terre silico-argileuse, puis on
place ces pots sur une couche chauff'ant peu et sous châssis. On
habitue progressivement les plantes à l'air en les protégeant
du soleil avec soin. On peut dire à cet égard que peu de plantes
sont aussi délicates au point de vue des arrosements. Les Cycla-
men poussent alors vigoureusement. L'arrosage de ces plantes
est des plus délicats et demande de très grands soins. Il faut,
pendant les belles soirées et les nuits d'août, enlever les châssis
et les claies et laisser les plantes à l'air.
L'emploi d'engrais organiques, tels que la bouse de vache et
l'engrais humain en solutions très étendues, donne de bons résul-
tats quand les applications sont peu fréquentes et faibles. Au
mois d'octobre, avant les gelées, on rentre les Cyclamen dont
les boutons sont apparents, dans des serres tempérées aussi
sèches que possible, car la pourriture de la base des pétioles et
des pédoncules floraux est surtout à craindre. Puis, au commen-
cement de novembre, la floraison commence et est dans tout son
éclat en décembre.
Le cultivateur a donc obtenu, en une année à peine et sans
donner de repos, un résultat identique au précédent. Ce mode
de culture réalise sur l'ancien un progrès évident. Mais il con-
vient de faire remarquer que cette obtention rapide de beaux
Cyclamen est assez difficile ; ces plantes sont, en effet, des plus
capricieuses, particulièrement soumises aux phénomènes d'ata-
visme et d'hérédité, et par suite, les résultats des semis sont
des plus inégaux ; on aurait donc pu penser que cette culture
i
ÉTUDE SUR LA CULTURE ET LA VÉGÉTATION DES CYCLAMEN. 765
actuelle était encore susceptible d'améliorations, c'est avec cette
idée que nous avons entrepris l'étude physiologique qui suit (1).
Nous avons cherché à déterminer la composition de plantes
d'une race de Cyclamen de Perse, qui nous a paru représenter
dans son ensemble le type moyen le plus pur et le plus amélioré
de l'espèce C. pei'sicum. Ces plantes étaient de dimensions
moyennes (poids: 92 gr. 5, moyenne de 16 plantes), de race
anglo-hollandaise et portaient de nombreuses fleurs de forme
régulière et d'un blanc parfaitement pur.
Ces Cyclamen provenaient de semis faits en décembre puis
repiqués en terrines en serre tempérée, rempotés en petits pots
au printemps suivant sous châssis froid dans un mélange de ter-
reau de feuilles peu décomposé et de terre siliceuse. Pendant leur
période d'activité végétative, ces plantes avaient reçu quelques
arrosages d'une très petite quantité de bouse de vache diluée
dans un grand volume d'eau.
En résumé ces Cyclamen avaient été élevés dans un sol
meuble, très perméable, peu riche en éléments immédiatement
utilisables par les plantes et avaient reçu à faible dose seule-
ment un engrais organique surtout azoté.
Le tableau suivant donne les résultats des analyses de ces
Cyclamen.
POIDS
des
'a
AZOTE P. 100
GENDRES
P. 100
DIVERS ORGANRS
des plantes.
EAU
"S
--^^-
.^^^
.-^^
v^.^^
Etat
normal.
Etat
sec.
p. 100
H
<
de
matière
normale.
de
matière
sèche.
de
matière
normale.
de
matière
sèche.
Fleurs .
gr.
T. 06
gr.
0.7.J
89.4
10.6
0.209
1.98
0.996
9.40
Feuilles.
22.68
2.25
90.1
9.9
0.340
3.44
0.651
6.58
Tiges .
39.62
3. OU
92.3
7.;»
0.141
1.89
1.216
16.22
Tuberc.
23.06
2.62
88.7
11.3
0.1.53
1.36
1.730
15.31
92.42
8.62
^ (1) Comptes rendus de l'Académie des sciences, t. CXXII, p. 1212,
fl896.
766
NOTES ET MEMOIRES.
Composition des cendres.
p. 100.
Silice 17.20
Chlore 7.96
Acide sulfiirique 7.15
Acide phosphorique 0.22
Oxyde de fer et alumine 10.60
Chaux 4.36
Magnésie 3.32
Potasse 23.30
Soude 12.82
Si nous considérons un seul plant de Cyclamen à l'état nor-
mal, les chiffres ci-dessus nous donnent les compositions, centé-
simale et totale, suivantes :
COMPOSITION
centésimale. totale,
gr. c. gr. c.
Poids total 100.00 92.42
Eau 90.46 83.60
Matière sèche 9.54 8.82
Azote 0.199 0.1845
Cendres 1.196 1.1062
Silice 0.205 0.1902
Chlore 0.095 0.0880
Acide sulfurique 0.085 0.0790
Acide phosphorique . . . 0.0026 0.0024
Oxyde de 1er et alumine. 0.126 0.U72
Chaux . 0.052 0.0482
Magnésie 0.045 0.0422
Potasse 0.278 0.2577
Soude 0.153 0.1418
Ces chiffres nous montrent que les Cyclamen, au point de
vue de leur constitution chimique, se rapprochent surtout des
Orchidées terrestres.
Ils renferment une fraction considérable d'eau et relativerïient
aux aulres plantes peu de matières minérales et d'azote. Leurs
cendres sont particulièrement pauvres en acide phosphorique;
les Cyclamen sont les plantes les plus pauvres en acide phos-
phorique que nous connaissions. Ils sont également pauvres en
ÉTUDE SUR LA CULTURE ET LA VÉGÉTATION DES CYCLAMEN. 767
chaux et en magnésie, mais proportionnellement plus riches que
les autres plantes en chlore, en soude, en silice et en oxyde de
fer.
De ceci nous concluons que les Cyclamens de Perse étant très
peu exigeants pour leur alimentation azotée et minérale, il
semble rationnel de constituer pour leur culture un milieu con-
venable, surtout au point de vue physique. Les éléments azotés
et minéraux, indispensables pour assurer la formation de leurs
tissus, se trouveront, en effet, dans le plus grand nombre des
cas, en quantité suffisante dans le sol. Si toutefois et dans des
conditions de terrain déterminées on jugeait utile l'addition
d'engrais complémentaires, ainsi que le pense le D' Griffith (1),
on pourra essayer l'application de solutions à un demi-millième
d'un mélange de nitrate de soude, de chlorure de sodium et
d'une petite quantité de sulfate de fer.
Mais, à notre avis, le choix des terres, où les Cyclamen sont
appelés à croître, doit beaucoup plus préoccuper le praticien que
la question des engrais. Le mélange de terreau de feuilles et de
terre silico-argileuse, que nous avons indiqué déjà, semble bien
approprié aux besoins de ces plantes.
Nous avions cherché par des expériences directes à nous
rendre compte de l'influence des engrais complémentaires, orga-
niques ou chimiques sur la végétation du Cyclamen. Dans une
série importante d'expériences nous avions obtenu tout d'abord,
pendant la première période de croissance, une végétation luxu-
riante, mais au point de vue horticole, le résultat final avait été
déplorable ainsi qu'on le verra plus loin. Nous nous sommes
donc attachés à rechercher les causes de cette non-réussite, le fait
nous semblant tout à fait curieux. Nous avions obtenu une pre-
mière série de plantes magnifiques, de race pure et une compo-
sée de Cyclamen très inférieurs au point de vue floral.
Le poids relatif des divers organes des deux différentes séries
de Cyclamen, les plantes de race pure, les bonnes et les mau-
vaises obtenues dans notre essai sont inscrits dans le tableau
suivant :
(1) Griffith. Spécial manure for garden crops.
768
NOTES
ET
MEMOIRES.
CYCLAMEN
Bons.
Mauvais.
p. 100 en poids
p. 100 en poids
Fleurs . .
7.64
^95
Feuilles .
24.54
34.32
Tiges . .
. . .
42.87
39.22
Tubercules
et
racines
24.95
24.50
On voit que la principale diflerence porte sur les fleurs qui
sont relativement bien plus nombreuses sur les bons Cyclamen,
tandis que les feuilles, au contraire, sont en proportion moin-
dres que dans les plantes anormales.
Ces Cyclamen anormaux avaient été semés et cultivés dans
les mêmes conditions que ceux que nous avons déjà étudiés;
mais ils avaient cru dans un sol de nature toute diff*érente, formé
d'un tiers de terreau de couches et de deux tiers d'un compost
obtenu en mélangeant une certaine quantité de vieille terre de
bruyère, de terre silico-argileuse, de terreau de couches et un
peu de phosphate de chaux précipité, le tout arrosé de temps à
autre avec de l'engrais humain. En outre, les Cyclamens culti-
vés dans ce mélange ont reçu pendant leur végétation active,
une fois par semaine, un arrosage à l'engrais humain dilué.
Ces plantes nous ont donné à l'analyse les résultats suivants :
POIDS
des
DIVERS ORGANES
des plantes.
EAU
lo
AZOTE I
\ 100
CENlîRES
P. 100
Etat
normal.
Etat
sec.
p. 100
H
<
de
matière
normale.
de
matière
sèche.
de
matière
normale.
de
matière
sèche.
Fleurs .
3.33
0.40
88.0
12.0
11.278
2.32
1.338
11.15
Feuilles.
58.33
5.25
91.0
9.0
0.205
2.95
0.818
9.09
Tiges .
66.66
5.00
92.5
7.5
0.123
1.64
1.587
21.16
Tuberc.
41.66
6.00
85.6
14.4
0.112
0.78
0.996
6.92
169.98
16.65
ÉTUDE SUR LA CULTURE ET LA VÉGÉTATION DES CYCLAMEN.
Silice 23.45
Chlore 10.45
Acide sullurique 8.00
Acide phosphorique 0,19
Oxyde de fer et alumine 10.10
Chaux 4.40
Magnésie 2.55
Potasse 28.20
Soude 8.98
769
Si nous considérons un seul plant de Cyclamen normal, les
chiffres ci-dessus nous donnent les compositions, centésimale et
totale, suivantes :
COMPOSITION
centésimale. totale.
Poids total
100.00
169.98
Eau
90.20
9.80
153.23
Matière sèche
16.65
Azote
0.172
0.2928
Gendres
1.176
1.9950
Silice
0.275
0.122
0.4678
Chlore
0.2084
Acide suif uri que
0.094
0.1596
Acide phosphorique . . .
0.0021
0.0037
Oxyde de fer et alumine.
0.119
0.2014
Chaux
0.051
0.029
0.0877
Magnésie
0.0508
Potasse.
0.331
0.5625
Soude
0.105
0.1791
Ces analyses nous montrent que la composition chimique de
ces Cyclamen ne diffère pas dans de grandes proportions de
celle de bonnes plantes.
Celles-ci renferment un peu plus d'azote, et notamment plus
de chlore, de magnésie et de soude ; mais moins de silice et de
potasse; enfin nous retrouvons encore la même pauvreté carac-
téristique en acide phosphorique.
Ayant pu établir par des analyses de terres que dans l'un et
l'autre cas, les Cyclamen ont eu à leur disposition, au point de
vue chimique, toutes les substances nécessaires à la formation
770 NOTES ET MÉMOIRES.
de leurs tissus, nous croyons pouvoir dire que la cause de la
non-réussile de la culture des Cyclamen anormaux est dû à
l'emploi d'un mélange de terres non approprié aux exigences
surtout physiques de ces plantes et aussi beaucoup trop riche
en éléments immédiatement assimilables, qui ont favorisé une
production rapide de tissus parenchymateux dans les cellules
desquelles l'équilibre de composition n'a pu s'établir à temps pour
permettre la formation, et par suite la migration des réserves
destinées à assurer une floraison et une fructification parfaites
à l'époque normale.
La question des eaux d'arrosage joue un rôle important pour
la réussite de la culture des Cyclamens; on a pu voir combien
ces plantes sont pauvres en chaux et en magnésie, l'emploi d'eau
calcaire ou magnésienne est absolument à condamner.
En résumé, les conclusions pratiques de cette étude rapide sur
la culture et la végétation des Cyclamen sont les suivantes :
I. Sous l'influence des engrais, les Cyclamen augmentent bien
le poids total de matière végétale élaborée ; mais cet accroisse-
ment porte sur les feuilles et diminue proportionnellement le
nombre des fleurs, allant ainsi à l'encontre du but poursuivi par
l'horticulteur.
II. On ne peut espérer réussir la culture de ces plantes qu'en
agissant, au point de vue physique, sur le sol dans lequel elles
végètent. Ce sol doit toutefois renfermer une proportion suffi-
sante de substances alimentaires. En pratique, le mélange de
terreau de feuilles et de terre silico-argileuse réussit bien.
m. Si on pense, à cause de la pauvreté dn sol, devoir ajouter
des engrais complémentaires, nos analyses indiqueraient l'em-
ploi d'un mélange de nitrate de soude, de chlorure de sodium
et de sulfate de fer en solution à un demi-millième.
IV. Une augmentation des éléments utiles aux Cyclamen,
offerte artificiellement en surabondance ne pourra améliorer ni
la beauté ni la quantité des fleurs. La sélection amène seule à
ce but, et une nutrition impropre par surabondance peut souvent
modifier désavantageusement, en peu de mois, les caractères
héréditaires propres à la race.
. -^^^ — ^
INSECTES NUISIBLES A L'hORTICULTURE. 771
Insectes nuisibles a l'horticulture,
par iM. F. Decaux (1).
Le Perct'-oreille {Forficula anricularia L.) — Le Cloporte {Oniscus
asellus L.). — Leur mœurs. Moyens de destruction,
Les horticulteurs des environs de Paris ont eu particulière-
ment à se plaindre, cette année, des dégâts causés par le Perce-
oreille (Forfîcida auricularia^ Lin.). D'après les renseignements
qui m'ont été donnés, dans certains endroits, ces insectes ont
dévoré les bourgeons des Pêchers; dans d'autres, différentes
fleurs : Œillets, Dahlias, etc. D'un autre côté, M. Lucien Ghauré,
le S3'mpatbique directeur du Moniteur (Thorticulture^ nous a
transmis les doléances de jardiniers se livrant à la culture du
Chrysanthème japonais. « C'est pendant la nuit, paruît-il, que
le Perce-oreille mange les bourgeons des jeunes plantes; ses
dégâts sont considérables. Que doit-on faire pour détruire cette
bestiole? »
Dans une note (Moniteur d'horticulture, 10 octobre 1893),
nous avons conseillé aux horticulteurs plusieurs procédés de
destruction. Malheureusement, depuis cette époque, d'autres
renseignements me sont parvenus de différentes parties de la
Fiance. On se plaint, non seulement du Perce-oreille, mais
encore du Cloporte [Oniscus asellus^ Lin.). Enfin, M. Delachaume,
instituteur à Fresnay-FEvèque (Eure-et-Loir), appelle l'atten-
tion sur les dégâts commis par le Perce-oreille dans les champs
ensemencés en betteraves et en céréales de sa localité. Mon
aimable correspondant demande de lui indiquer les mœurs de
cet insecte.
Ayant eu l'occasion, depuis plusieurs années, d'étudier la
manière de vivre du Perce-oreille et du Cloporte aux environs
de Paris, j'espère être utile aux agriculteurs, en faisant connaître
les renseignements qu'il m'a été possible de recueillir dans les
ouvrages des savants auteurs qui se sont occupés de ces
(1) Déposé le 23 juillet 1896.
772 NOTES ET MÉMOIRES.
insectes, D*" Boisduval, colonel Goureau, etc., en les complé-
tant par mes observations personnelles, sur les mœurs de ces
insectes et les moyens de destruction qui m'ont le mieux
réussi.
Le Perce-oreille {Forficula auricularia (Linné).
Tout le monde connaît la Forficule, sous le nom vulgaire de
Perce-oreille ou Pince-oreille. On en compte une vingtaine
d'espèces d'Europe, d'Orient, du Sénégal et d'Amérique. La
Forficula auricularia est la seule espèce européenne qui soit
nuisible à l'Horticulture et à l'Agriculture.
Longueur, 12 à 15 millimètres, non compris la pince qui
varie de 5 à 7 millimètres. Corps d'un brun de poix plus ou
moins foncé, selon le temps qui s'est écoulé depuis la dernière
mue; corselet plus clair sur les bords, antennes et pattes testa-
cé plus ou moins clair; élytres bordées de testacé pâle; extré-
mité des ailes de couleur testacée et formant une sorte de tache
à l'extrémité des élytres; antennes de 13 à 14 articles granu-
leux ; pinces brunes à l'extrémité, moins foncées à la base, à
branches presque droites et mutiques chez les femelles, dilatées
à l'origine et fortement arquées chez les mâles. L'un et l'autre
sexe dégagent une odeur particulière désagréable et très forte,
quand ils sont agglomérés en colonies.
La Forficule est répandue dans toute l'Europe; elle est très
commune aux environs de Paris. Cet insecte vit en société, vole
très bien le soir lorsqu'il veut se transporter d'un endroit à un
autre. Pendant le jour il se tient caché sous les pierres, sous les
écorces, dans l'aisselle des feuilles, sous la mousse, dans le
calice des fleurs, dans la tige de quelques plantes fistuleuses,
entre les tuteurs et les arbres, souvent aussi en plein soleil, sur
les fleurs d'Ombellifères.
Les fruits sucrés sont plus particulièrement de leur goût;
aussi les trouve-t-on le plus souvent sur les Poires mûres, les
Abricots, les Pêches, les Prunes. Il n'est pas rare d'en rencontrer
jusque dans le noyau des Pêches, lorsque le fruit se fend un peu
à la maturité, comme cela a lieu dans certaines variétés. Très
INSECTES NUISIBLES A L'hORTICULTURE. 773
souvent aussi on en trouve dans les grappes de Raisin. Ces
Orthoptères ne bornent pas là le dommage qu'ils nous causent :
on a vu, par les renseignements de M. Delachaume, qu'en cer-
taines années ils pouvaient aussi s'attaquer aux Betteraves et
aux céréales (Eure-et-Loir). Mais heureusement la propaga-
tion considérable de la Forficule dans la grande culture est un
fait anormal, qui ne se continuera probablement pas l'année
prochaine ?
Avant la maturité des fruits, on trouve souvent ces insectes,
leurs larves ou leurs nymphes, occupés à manger les jeunes bou-
tons à fruits dont la sève sucrée remplace la pulpe de la drupe,
qui doit plus tard former la nourriture presque exclusive de
l'insecte parfait. Ce sont plus particulièrement les boutons à
fleur du Pêcher et les jeunes pousses des Œillets, des Dahlias,
des Chrysanthèmes, qui ont à soulTrir de leur voracité, et cela
au point de compromettre souvent la fructification des uns et la
floraison des autres.
Quand on touche ou que l'on dérange des Forficules, elles
relèvent la partie postérieure de l'abdomen en écartant les
branches de la pince terminale et prennent ainsi un air redou-
table qui en impose aux enfants; mais qui n'a rien de sérieux,
pas plus du reste que la crainte généralement répandue de les
voir s'introduire dans la conque de l'oreille, où elles peuvent
chercher à se réfugier, mais où elles ne sauraient vivre à cause
de la partie grasse du cérumen, qui ne tarderait pas à les
asphyxier; on sait d'ailleurs que la membrane du tympan
s'opposerait à leur pénétration plus avant.
Quand l'été a été chaud et favorable, les Forficules atteignent
vite leur entier développement et, en septembre ou en octobre,
on peut en observer l'accouplement : celui-ci a lieu, comme
chez les papillons. La ponte se fait toujours au printemps
suivant, dès le commencement d'avril. Les œufs sont blancs,
lisses et allongés, de 1 à 2 millimètres de longueur; on les trouve
sous les pierres, sous les écorces, etc., agglomérés en paquets
de dix, vingt ou trente. La femelle ne quitte pas ses œufs, ce qui
a fait dire qu elle les couvait, opération qui ne saurait avoir lieu
que par un développement de température bien difficile à com-
774 NOTES ET MÉMOIRES.
prendre chez les animaux respirant par des trachées! Je crois
tout simplement que la femelle, comme je Tai déjà remarqué
pour la Gourlilière [Grillotalpa vulgaris), garde ses œufs contre
la voracité des autres insectes ou même celle de ses congénères,
ainsi qu'elle le fait encore pour les petits qui, dans les premiers
jours qui suivent leur naissance, se réfugient autour d'elle au
moindre danger.
Dans le courant du mois de mai, de un mois à six semaines
après la ponte, les jeunes sortent de l'œuf, mais tellement gros
et allongés que l'on a de la peine à concevoir comment ils ont
pu être contenus dans une si petite enveloppe. Ces jeunes sont
presque blancs, et on n'aperçoit que la place des yeux qui soit
un peu plus colorée; au bout de quinze jours, au commence-
ment de juin, ils ont déjà 4 millimètres de longueur (non com-
pris les pinces); ils sont d'un testacé pâle avec les yeux et une
grande partie des mandibules noirâtres. A cet âge, les jeunes
Forficules ne se sont pas encore beaucoup éloignées de leur mère ;
ce n'est que vers la fin de juin (probablement après avoir subi
une première mue) que l'on commence à les rencontrer voya-
geant isolément à la recherche de leur nourriture et qu'on ne
trouve plus de vieilles mères dans les colonies de cet insecte.
Leur taille est d'environ 5 millimètres, non compris la pince :
celle-ci est droite; les antennes n'ont que huit articles et la cou-
leur générale de tout le corps est d'un brun clair uniforme. Les
mouvements des jeunes Forficules sont assez lents et leurs tégu-
ments ont peu de consistance.
Bien que les Forficules soient très communes, on ne sait pas
encore combien elles subissent de mues. Leur métamorphose,
est incomplète, c'est-à-dire que, à l'exception des ailes et des
élytres, les jeunes sont, au sortir de l'œuf, presque semblables à
leurs parents. Ce n'est qu'après avoir changé de peau trois ou
quatre fois, que ces larves passent à l'état de nymphe. Celle-ci
diffère de la larve par la présence des rudiments des ailes et des
élytres, le nombre des articles des antennes, qui est déjà de onze
ou de douze, et enfin par sa couleur plus foncée.
L'instinct social que nous venons de remarquer chez les jeunes
Forficules persiste malgré la disparition de la mère; pendant
INSECTES NUISIBLES A LHORTICULTURE. 775
tout le reste de l'année on les trouve vivant en colonies plus ou
moins nombreuses et dans lesquelles on rencontre souvent des
débris d'insectes (chenilles et cocons de Bombyx dispar, élytres
de hannetons, etc.), qui attestent que ces insectes sont quel-
quefois polyphages. Selon Degéer, les Forficules mangeraient
même les individus morts de leur propre espèce.
Les Forficules, sauf de rares exceptions, n'ont qu'une seule
génération par an.
Selon M. le colonel Goureau, le nom de Perce-oreille aurait
été donné à cet insecte, à cause de la pince qui termine son corps
et qui ressemble au petit instrument dont les bijoutiers se servent
pour percer les oreilles. Quant à celui de Forficule, il vient
du mot latin Forficula, qui signifie une petite tenaille.
Les Forficules, en attaquant les fruits mûrs et en mangeant ou
entamant les bourgeons alors que, gonflés de sève, ils préparent
la récolte de l'année suivante, causent de très grands dégâts; il
est donc indispensable, pour les horticulteurs, de leur faire une
guerre incessante, surtout pendant l'été. Malheureusement, on
connaît peu de moyens pratiques pour empêcher leur multipli-
cation. Les arrosages avec la bouillie bordelaise, la nicotine et
autres produits toxiques, de même que les poudres insecticides
répandues sur les plantes, n'ont donné aucun résultat dans mes
essais répétés plusieurs fois à trois semaines d'intervalle. C'est,
à mon avis, du temps et de l'argent perdus; ces insectei, cachés
pendant le jour, n'ont rien à craindre de ces procédés. Ce n'est
qu'isolément et en leur tendant des pièges qu'on peut les dé-
truire.
Destruction. — Nous savons, par les mœurs des Forficules, que
ces insectes ne sortent que la nuit et craignent la lumière du
jour; il faut profiter de cette particularité pour leur ménager des
abris artificiels, où ces insectes viendront se réfugier à l'appro-
che du jour. Une foule de procédés plus ou moins ingénieux
peuvent être employés. Je recommanderai les suivants :
On fait, avec des tiges vides de Roseau, de Sureau, de quel-
ques grandes Umbellifères ou de Topinambour, de petites bottes
que l'on suspend à proximité des arbres que l'on veut protéger,
• les Perce-oreille s'y réfugient pour y passer le jour; on peut
776 NOTES ET MÉMOIRES.
alors les atteindre et en détruire un grand nombre en secouant
ces pièges au-dessus d'un baquet plein d'eau où ils se noient.
Lors de la maturité des fruits, on peut placer des ergots de
mouton ou de porc le long des espaliers; on peut encore faire
de petits fagots avec de la paille, de la mousse et des brindilles
qu'on suspend le long des espaliers ou autour des Œillets, des
Dahlias et des Chrysanthèmes.
Des pots à fleurs renversés, dont le fond est garni de mousse,
attirent les Perce-oreille; chaque matin on visite ces divers
pièges, il suffit alors de les secouer pour faire tomber une quan-
tité de Perce-oreille, qu'on n'a plus que la peine d'écraser.
Un piège, qui nous a bien réussi, consiste à enduire de graisse
une feuille de papier qu'on froisse pour lui donner des plis ; on
la dépose à proximité des plantes attaquées et on la recouvre
avec un vieux paillasson qu'on a préalablement arrosé. Les
Perce-oreille attirés par cet appât et peut-être bien aussi par la
fraîcheur que donne le paillasson, viennent en grand nombre se
réfugier sous cet abri; il est alors facile de les détruire.
Si les Forfîcules continuaient à se développer aux dépens des
Betteraves et céréales, dans la grande culture, on obtiendrait
leur destruction en conservant 1;i terre infestée, libre de toutes
récolte pendant l'hiver et en agissant de la manière suivante :
Les feuilles de Betterave devront être laissées comme pièges,
par petits tas sur la terre, après l'arrachage. Fin novembre ces
feuilles seront secouées, il en tombera un grand nombre de For-
fîcules engourdies qu'on écrasera.
Les éteules des céréales devront être arrachées avec la herse
à dents de fer (en novembre), recueillies en tas et brûlées. Les
Forfîcules se cachent dans l'intérieur du chaume pour passer
l'hiver.
On complétera leur destruction en donnant deux ou trois
labours pendant l'hiver, en décembre, janvier et février, pour
ramener à la surface les Forfîcules enterrées ; leur engourdisse-
ment les empêchera de s'enfoncer à nouveau dans la terre et
l'humidité les fera périr.
Observation. — Nous savons que les Forfîcules s'accouplent en
septembre ou en octobre, et que la ponte n'a lieu qu'au mois
INSECTES NUISIBLES A L'HORTICULTURE. 777
d'avril. Les femelles fécondées passent l'hiver cachées sous les
écorces, dans les fentes des arbres, des murs, sous les détri-
tus, etc... Nous pouvons profiter de ces observations pour attirer
ces femelles avant l'hiver, dans des pièges disséminés dans
diverses parties du jardin, à proximité des lieux fréquentés par
ces insectes.
Les pièges qui m'ont donné le meilleur résultat consistent à
préparer des bottes ou fagots faits avec des branches d'arbres
feuillues ou des plantes inutiles, sèches ou à moitié sèches. Ces
pièges devront être mis en place vers le 10 ou 15 septembre, et
laissés sans y toucher pour qu'ils collent à la terre. Par une
belle journée de décembre ou janvier, on secoue ces bottes sur
une toile, il en tombe une quantité d'insectes engourdis : Perce-
oreille, Cloportes, Charançons, Attises, etc., des plus nuisibles
à l'Horticulture, et qu'il est très facile d'écraser.
Nous ferons remarquer que tous ces insectes ont pour mission
de propager leur espèce en pondant un grand nombre d'oeufs
au printemps; chaque insecte détruit de cette façon représente
donc toute une colonie supprimée.
Ennemis naturels. — Les Perce- oreille sont peu recherchés
parles oiseaux insectivores; nous leur connaissons cependant
deux ennemis assez sérieux, que les agriculteurs et les jardiniers
feront bien de respecter, ce sont :
La Musareigne [Sorex araneus) : elle ressemble beaucoup à
une souris, avec le museau beaucoup plus allongé; ce petit
animal nocturne se promène après la chute du jour, dans les
jardins, à la recherche des insectes, des Lombrics, des Limaces,
des Perce-oreille et des Cloportes, pour se nourrir.
Depuis trente ans, nous ne cessons d'appeler l'attention des
agriculteurs sur l'utilité de protéger le vulgaire Crapaud^ d'en
faciliter la reproduction et la multiplication dans les cultures,
en leur ménageant quelques fossés ou bas-fonds partout où le
terrain permet de retenir les eaux pluviales, du mois de février
à la fin d'avril; le crapaud viendra en février y pondre plusieurs
milliers d'œufs ; il est indispensable de nourrirles jeunes têtards^
en leur procurant quelques débris de viande, fraîche ou ava-
riée, ou des petits animaux morts : rats, taupes, etc., pendant
50
778 NOTES ET MÉMOIRES.
les deux mois qu'ils passent sous cette forme. Sans celte précau-
tion, les têtards s'entre-dévorent et, d'une éclosion de plusieurs
milliers de têtards, il en arrive à peine o à 10 p. 100 à l'état de
crapauds.
Les crapauds chassent toute la nuit; leur nourriture consiste
uniquement en insectes nocturnes : perce-oreille, vers gris,
limaces, lombrics, charançons, etc.; comment se fait-il que, dans
les campagnes, on ait pour le crapaud une répulsion irraisonnée,
qui va jusqu'à la destruction de ce précieux ei inoffensif animal?
Cloporte (O)ùscus asellus Lin.)
Ce petit Crustacé de l'ordre des Isopodes, de la section des
Ptprygibrayiches est connu de tout le monde.
Ces insectes fuient la lumière et recherchent les endroits
humides. Ils fréquentent les lieux retirés et sombres : les caves,
les celliers; on les rencontre dans les fentes des murs, des
châssis, sous les écorces des arbres, sous les pierres, sous les
pots, sous les plantes, dans les buis ; dans les serres chaudes^ non
seulement ils se réfugient sous les pots ou dans quelque coin
peu éclairé, mais ils pratiquent dans les paniers ou corbeilles à
Orchidées des galeries au milieu de la mousse ou du sphagnum^
d'où il est fort difficile de les déloger.
Les Cloportes sont nocturnes ; c'est pendant la nuit qu'ils
commettent leurs déprédations, ils se réunissent ordinairement en
sociétés assez nombreuses. Pendant longtemps on a cru qu'ils
se nourrissaient uniquement de matières végétales et animales
en état de décomposition, il est bien démontré aujourd'hui qu'ils
mangent^galement les plantes vertes, surtout les Orchidées ddiTïS,
les serres chaudes ; ils en sont plus avides que des autres plantes.
Dans les jardins, lorsqu'une plante herbacée est de nature à
s'étaler en rosace sur un pot et à le recouvrir en partie, comme
certaines Primulacées, Cinéraires, Saxifrages, etc., il n'est pas
rare de la voir dépérir et mourir de langueur. Si on dépote la
plante, on ne tarde pas à s'apercevoir que le collet des racines
est rongé par une famille de jeunes Cloportes.
Le Cloporte est d'une couleur ardoisée plus ou moins brune
INSECTES NUISIBLES A l'hORTICULTURE. 779
en dessus, blanchâtre en dessous, de forme ovalaire; sa tête est
petite, distincte du premier anneau et pourvue de deux antennes
coudées. Les pattes ou pieds sont au nombre de "sept paires,
terminées chacune par un petit ongle dont l'insecte se sert pour
s'accrocher et grimper le long des murs et des pots de jardins.
Chez les femelles il existe sous le ventre une membrane formant
une espèce de poche destinée à contenir les œufs pendant l'incu-
bation; ces œufs restent ainsi adhérents à la mère jusqu'au
moment de l'éclosion comme cela a lieu chez la femelle de
l'écrevisse [Astacus fluviatilis) . Les branchies sont renfermées
dans les premières écailles placées sous la queue ; les appendices
du bout de la queue sont d'inégale longueur; les deux latéraux
étant beaucoup plus grands que les intermédiaires.
Les petits Cloportes, quelques jours après leur naissance, sont
presque blancs; ils ont un segment thoracique de moins, et
n'ont par conséquent que six paires de pattes.
Le Cloporte, lorsqu'on le saisit, se roule en boule en se
repliant sur lui-même, pour abriter sa partie ventrale qui est la
plus sensible aux agents extérieurs; dans cet état il est arrondi
comme un pois. C'est à cette particularité qu'il doit son nom :
Cloporte, qui ferme sa porte.
Les Crustacés isopodes ou Cloportes ne meurent pas comme
les insectes après l'accouplement et la ponte, ils vivent plu-
sieurs années et continuent de grossir. Ils paraissent n'avoir
qu'une génération par an. Ils ont peu d'ennemis; les oiseaux
qui fréquentent nos jardins en sont peu friands. Les Crapauds,
les Grenouilles, les Musareignes, les Hérissons et les Scolopen-
dres s'en accommodent assez bien et en détruisent une certaine
quantité. Le jardinier agira sagement en protégeant ces petits
animaux.
Destruction. — Dans les serres, où les Cloportes sont plus à
craindre qu'ailleurs, à cause des Orchidées ei autres plantes d'un
prix élevé qu'on y cultive, on les prend ordinairement avec
des Pommes de terre évidées et creusées en godet, disposées de
place en place comme de petites cloches; le matin on les visite,
et presque toujours on y trouve des Cloportes qui sont venus
s'y cacher pour y passer la journée.
780 NOTES ET MÉMOIRES.
Un piège qui permet d'en détruire un grand nombre con-
siste à disposer, dans un ou plusieurs coins de la serre, des petits
tas de mauvaises herbes ou plantes provenant des sarclages,
qu'on arrose de temps en temps, pour les maintenir légèrement
humides (sans excès); après quelques jours, ces plantes com-
mencent à fermenter, les Cloportes attirés par ces abris, et peut-
être aussi par une nourriture de leur goût, viennent en grand
nombre s'y cacher pour passer la journée. Le matin, on soulève
délicatement ces petits tas, et on les secoue sur un linge ; les
Cloportes se laissent tomber et il est alors facile de les écraser, ou
de les précipiter dans un baquet rempli d'eau, pour les noyer.
Les mêmes pièges peuvent servir quinze à vingt jours et souvent
plus longtemps, avec le mêm,e succès, on change les herbes
lorsqu'elles sont complètement pourries. Ces petits tas d'herbes
ne sont peut-être pas très décoratifs dans une serre bien tenue.
Ils rendent de bons services, c'est là une raison suffisante.
Dans les jardins, en laissant des tas de mauvaises herbes et de
plantes provenant des sarclages, dans les allées, c'est par cen-
taines qu'on trouve les Cloportes, en soulevant ces herbes après
quatre ou cinq jours de séjour. On renouvelle la chasse, deux
fois par semaine, avec le môme succès^ pendant trois semaines.
D'une façon générale, le Cloporte a les mêmes habitudes que
le Perce-oreille; il chasse la nuit, se cache pendant le jour;
cependant il est bon de remarquer qu'il a besoin d'un peu plus
d'humidité à cause de ses téguments bien plus mous. On peut
employer, pour le détruire, les })ièges que nous avons indiqués,
pour attirer le Perce-oreille : tiges vides de roseau, etc. ; pots à
fleurs renversés, dont le fond est garni de mousse humide et
d'une boule de papier graissé; paillassons humides recouvrant
une ou plusieurs feuilles de papier enduites de graisse, qu'on
froisse pour leur donner des plis; ils donneront de bons résul-
tats.
Ce que nous avons déjà dit, des insecticides, pour la destruc-
tion du Perce-oreille, s'applique au Cloporte, c'est, à notre avis,
du temps et de l'argent perdus, ils ne peuvent donner que des
résultats insignifiants.
SUR LA CULTURE DU PECHER EN SERRE FROIDE. 781
RAPPORTS
Rapport sur la culture du Pécher
EN serre froide, DE M. Alexis Lepère fils, a Montreuil (Ij ;
M. 0. Opoix, rapporteur. ■
Le 25 juin, M. Alexis Lepère fils, arboriculteur, demandait à
la Société nationale d'Horticulture, qu'une commission fût
nommée pour examiner sa culture de Pêchers en serre froide;
et le 27 du même mois MM. Goulombier père, G. Boucher,
Viennot et 0. Opoix se réunissaient à cet effet à Montreuil.
M. Nomblot ne put assister à la réunion :
M. Abel Ghatenay, notre sympathique et dévoué secrétaire
général s'était adjoint à la commission. M. Goulombier fut
nommé Président et les fonctions de rapporteur me furent
confiées.
Avant de vous parler de la culture des Pêchers en serre, nous
jugeons utile de vous donner quelques détails sur la forme de la
serre dans laquelle se pratique cette culture.
Gette serre est en fer (constructeur M. Grenthe) ; elle a
12 mètres de longueur sur 5 mètres de largeur et 4 mètres de
hauteur, sa forme est celle d'un A; elle est à deux versants
droits, et munie d'une porte à chaque extrémité ; les murs sont
en brique de 11 centimètres d'épaisseur, et mesurent 33 centi-
mètres de hauteur au-dessus du sol pour supporter la charpente
de la serre et le vitrage.
L'aération se fait par le haut et le bas, à l'aide d'un méca-
nisme dont le fonctionnement est très ingénieux, de manœuvre
facile et ne pouvant donner lieu à aucune complication.
Dans le bas des deux côtés versants, il y a des gouttières des-
tinées à recevoir les eaux de pluie provenant du toit de la serre,
qui sont conduites dans deux réservoirs ronds, en bi'iques,
placés à l'intérieur de la serre, à 6 mètres de distance d'axe en
[[) Déposé. le 23 juillet 1896.
782 RAPPORTS.
axe et reliés entre eux par un caniveau en briques. La partie
supérieure des réservoirs est de quelques centimètres en contre-
bas du sol et complètement dérobée à l'œil.
Ces eaux sont à la température de la serre et servent à l'arro-
sage et aux soins des Pêchers.
Les contre-espaliers sur lesquels sont palissés les Pêchers
sont éloignés de 40 centimètres du vitrage, ce qui permet à l'air
de circuler entre les vitres et les arbres. Ils se composent de fils
de fer horizontaux et de petites tringlettes en bois placées verti-
calement et distancées de 0,10 centimètres d'axe en axe.
Cette serre contient 20 Pêchers aux formes différentes ; les
branches de charpente sont distancées d'au moins 50 centi-
mètres les unes des autres.
Nous avons remarqué des formes en U, simples ou doubles, en
candélabres, etc. ; toutes d'une régularité parfaite et plus gra-
cieuses les unes que les autres. M. Lepère cultive dans cette serre
20 variétés de Pêchers, depuis la variété Alexander, jusqu'à la
Pêche Tardive d'octobre', beaucoup d'arbres sont surgreffés avec
des semis à l'étude. Parmi les variétés cultivées nous citerons :
Alexander^ Précoce de Haie, Cumberland^ Doivning, Waterloo,
Grosse mignonne hâtive, Belle Impériale, Alexis Lepère, etc.
Dans les Brugnons, nous devons citer : Précoce de Croncels,
De Felignies, Brugnon Vineux de Monicourt, et un semis de Bru-
gnon de Felignies qui présentait de très belles apparences et qui
est également à l'étude en ce moment.
Tous les membres de la commission reconnaissent que
M. Lepère est un semeur émérite et infatigable, obtenteur de
variétés de grande valeur, entre autres, des Pêches Alexis Lepère j
Vilmorin^ Coulomhier, etc.
La Pêche Alexandre était mûre au moment de notre visite
et la variété Waterloo était prête à lui succéder.
Nous estimons que cette serre contenait environ i ,200 fruits
et l'ensemble produisait vraiment un bien bel effet. Un Pêcher
Belle Impériale de trois ans, en candélabre et de forme très
régulière, en portait pour sa part environ 140. M. Lepère se
réservait du reste le plaisir de nous présenter des fruits de sa
culture à nos réunions de la Société d'Horticulture.
SUR LE NOUVEAU MODÈLE DE TUYAU MÉTALLIQUE FLEXIBLE. 783
Il nous a fait remarquer que, pour le parfait équilibre des
sujets, il relie entre elles toutes les extrémités des branches
extérieures de charpente de chaque sujet.
En résumé, l'aspect des deux espaliers est des plus satisfai-
sants ; les fruits sont superbes ; les Pêchers sont d'une bonne
venue, bien formés, bien équilibrés, il n'y manque pas de cour-
sonne : en un mot, les arbres sont d'une culture irréprochable.
La Commission est unanime à reconnaître que M. Alexis Lepère
fils est le digne successeur de son père, qui a laissé un si grand
nom en Horticulture.
Aussi adresse-t-elle tous ses éloges à l'intelligent et infatigable
maître pour les progrès qu'il fait réaliser à l'arboriculture frui-
tière, en demandant l'insertion du présent rapport dans le
Journal de la Société et son renvoi à la commission des récom-
penses.
.^^ _
Rapport sur le nouveau modèle de tuyau métallique flexible
de m. rudolph (1)^
par M. Blanquier, rapporteur.
A la séance du Comité du 28 mai 1 896, M. G. -H. Rudolph, 74, rue
Amelot, à Paris, a présenté un nouveau modèle de tuyau métal-
lique flexible , pour être expérimenté et faire l'objet d'un rap-
port. Le Comité des industries horticoles a nommé, à cet effet,
une commission composée de MM. Quénat, président, Henry
Lebœuf, et Blanquier, rapporteur.
Ce tuyau a été branché sur un tuyau de la ville, chez M. Henry
Lebœuf; il est resté quarante-huit heures sous une pression de
'6^ 1/2. La commission s'est réunie le 15 juin dernier, à deux
heures et demie pour les expériences.
Ce tuyau flexible mesuraitO'^j^O de diamètre intérieur,etlepoids
du mètre était de 70 grammes ; son prix est de 5 fr. 15 le mètre.
Détail de fabrication. — Ce tuyau, en métal ou en cuivre, est
fabriqué avec des bandes préparées à la machine, laminées et
(1 ) Déposé le 23 juillet 1896.
784
RAPPORTS.
cannelées; elles viennent ensuite, sur une deuxième machine,
s'enrouler sur un mandrin en spirale, qui donne le diamètre;
les cannelures préparées sur les bandes s'agrafent d'elles-
mêmes, et sont munies d'une lame de caoutchouc pour faire
FiG. 24.
Tuyau simple (tarif I).
FiG. 25.
Tuyau double (tarif II).
FiG. 26.
Coupe du tuyau et du raccord montés sur prise de gaz.
oint. La pression garantie est de 10 kilogrammes pour 0™,01
carré.
Avantage du tuyau flexible. — Dans l'expérience, nous avons
enroulé à 0°','I5 de diamètre, le tuyau sous pression ; il ne s'est
produit aucune fuite ni gerçure. On peut marcher dessus sans
aucune crainte de l'aplatir; il est très lisse à l'intérieur, sans
aucune garniture de caoutchouc qui puisse s'altérer.
SUR l'insecticide le lysol. 785
Son prix est relativement inférieur à celui en caoutchouc, et
sa durée est plus grande, car il ne se coupe pas comme le
caoutchouc mal roulé. Dans le cas où il se produirait une ger-
çure, à un endroit quelconque, on peut le couper et le rac-
corder par une bague ligaturée comme les raccords de chaque
extrémité ou le souder.
Résumé. — La commission est d'avis que ce tuyau flexible,
par sa légèreté et sa flexibilité, est plus avantageux que le
tuyau en caoutchouc; elle demande l'insertion de ce rapport
dans le Journal et le renvoi à la commission des récompenses.
Sur l'insecticide le Lysol,
par M. Venteclaye (1).
Le 22 mars 1895, le comité m'a remis du Lysol, pour être
expérimenté comme insecticide.
Je viens vous donner les résultats que j'ai obtenus en opérant
contre les quatre sortes d'insectes les plus répandus.
Le puceron vert d'été et la grise ont été combattus par des
pulvérisations de Lysol coupé au 1/200; cette opération a assez
bien réussi.
Pour le Kermès, l'insecticide coupé 1/100 a donné de bons
résultats.
Quant au puceron lanigère, après avoir employé le Lysol à
dose double de celle indiquée, c'est-à-dire au 1/100, le résultat a
été nul. Je dois dire cependant que j'ai opéré après la taille, car
nous étions fin mars, et après avoir enlevé les vieilles écorces,
les loupes causées par l'insecte et les mousses. Le liquide a été ré-
pandu au pinceau sur toutes les parties de l'arbre. Malgré tous
ces soins, l'insecte s'est montré plus abondant que l'année pré-
cédente. La cause en est-elle au temps qui a été plus favorable
à la reproduction, je ne saurais le dire; en tout cas l'insecticide
n'a pas donné le résultat que nous en attendions.
(1) Déposé le 12 décembre 1895.
786 RAPPORTS.
Après lecture de ce rapport, le comité d'arboriculture fruitière
en a demandé l'insertion dans le journal et le renvoi à la Com-
mission des récompenses.
Sur le mastic Dantin,
par M. Hanoteau, rapporteur (1).
La commission composée de MM. Hanoteau, Garnot, Bourette,
Borel, Jollivet, Anfroy et Gennari, s'est distribué les échantillons
remis par M. Dantin, afin de faire séparément des expériences.
D'après les observations recueillies, ce mastic qui a beaucoup
d'analogues, se comporte bien sur les branches coupées pendant
les froids et les temps humides. Peut-être pendant les grandes
chaleurs a-t-il une tendance à couler. Néanmoins, la Commis-
sion est d'avis qu'on peut le recommander aux arboriculteurs.
^o—
Sur le mastic Dantin (2),
par M. DuvAL.
Le mastic de M. Dantin, que j'ai été chargé d'expérimenter,
offre l'aspect de celui de Lhomme-Lefortet s'emploie de la même
manière. Il se durcit en quelques instants et la chaleur des rayons
solaires ne le fait ni couler ni fendiller; en un un mot, je le con-
sidère comme excellent.
Le comité d'arboriculture fruitière, après avoir lu ce rapport,
en a voté le renvoi à la Commission des récompenses.
Sur le mastic et le mastic-vernis Dantin, expérimenté
A LA maison Désiré Bruneau (3),
M. Alfred Nomblot, rapporteur.
Le 28 mars 1895, une boite de mastic Dantin et un flacon en
verre de mastic-vernis du même nom, nous étaient remis à titre
d'expérimentation.
(1) Déposé le 2 juillet 1896.
(2) Déposé le 12 décembre 1895.
(3) Déposé le 12 décembre 1895.
SUR LE JARDIN DE M. POISSON. 787
Les essais que nous avons faits avec le mastic, tant pour des
greffes en fente que pour la cicatrisation des plaies, ont par-
faitement réussi; d'où nous pouvons conclure: 1° qu'il ne
renferme aucun principe nuisible ou contraire à la bonne v.égéta-
tion; 2° que son emploi est facile, et que, tout en permettant le
développement des parties avec lesquelles il est en contact, il se
maintient longtemps sans couler sous l'intluence des rayons
solaires de Tété, pas plus qu'il ne se dessèche et tombe par mor-
ceaux. C'est, croyons-nous, un bon mastic pour les usages de
l'amateur.
Quant au mastic vernis, beaucoup plus liquide que le premier,
bien qu'il nous ait donné de bons résultats, il ne nous plaît pas
autant. Étant trop liquide, son emploi à la spatule est difficile;
employé au pinceau, il oblige à de nombreux et ennuyeux net-
toyages.
Après avoir lu ce rapport, le comité d'arboriculture fruitière
en a voté le renvoi à la Commission des récompenses.
Rapport
SUR LE jardin DE M. PoiSSON, PROPRIÉTAIRE A AUTEUIL '(1),
par M. HoiBiAN, rapporteur.
Sur la demande de M. Poisson, une commission composée de
MM. Savoye, président, Urbain père, Chenu, Fortin et Hoibian,
rapporteur, s'est rendu villa Montrouge, avenue de Boufflers,
Auteuil.
C'est avec intérêt que la commission a visité cette propriété
de 1,550 mètres de superficie. Elle est entourée d'arbustes variés,
devant lesquels sont plantés, tout du long, des Fusains d'une rare
beauté, taillés en haie. Une bordure de plantes variées : Géra-
niums divers, Bégonia semperflorens fleurit tout autour. Les
allées, bien tracées, se coupent d'une manière agréable à l'œil.
Deux petites pelouses, qu'on nous dit ne point avoir été refaîtes
depuis douze ans, forment un tapis vert. Le fond est constitué
{i) Déposé le 23 juillet 1896.
788 RAPPORTS.
par des Agrostis; tous les ans on sèinr douze kilogrammes de
gazon par-dessus avec une bonne couclie de terreau. Les soins
ne manquent pas, et dès qu'une mauvaise herbe paraît, elle
est arrachée de suite.
En entrant, la vue se porte sur une partie de mosaïque en talus et
formant des panneaux ; le milieu est planté de différentes variétés
de Sempervivum se détachant admirablement, d' Alternanthera
entourés de Pyrethrum selaginoides, d'Fcheveria glauca et d'un
autre rang de Pyrethrum. L'effet produit est magnifique.
En avançant, on remarque à droite, devant le perron, une cor-
beille de Rhododendrum variés, avec une bordure de Saxifrage
mousse, et, de distance en distance, des Hépatiques.
Un petit rocher laissant tomber un filet d'eau dans un bassin.
Le rocher est garni de Sedum album et autre? espèces.
Une corbeille en relief de Bégonia semperflorens elegans, do-
minés par un magnifique Musa ensete. Les Bégonias sont entou-
rés d'Alterjianthera, un rang de Mesembryanthcmum cordifolium
panaché, un rang de Pyrethrum et un autre d'Echeveria
glauca.
En face, une autre corbeille de Géranium Marie Nicolle, en-
tourés d'un rang de Centaurea candidissima^ et d'une autre de
Pyrethrum selaginoides.
En montant, et pour terminer la propriété, s'élève un bouquet
d'arbres et d'arbustes, devant lequel un rang de Fusains forme
haie. Deux rangs de Coleus, bordés d'un rang de Pyrethrum,
tiennent toute la largeur de la pelouse; une chaîne d'Alternan-
thera, dont les mailles sont remplies de Mesembryanthem^um cor-
difolium panaché, le tout encadré d'un rang d'Echeveria
glauca.
Cette partie est admirable, surtout vue de la maison. Sur cette
pelouse, sont dispersés \ Gleditschia inermis, 1 Negundo panaché
et quelques plantes vivaces, telles q\ie Ti^itoma, Gymnothrix
latifolia, etc.
Cette propriété, un vrai bijou, fait le plus grand honneur à
M. Poisson, qui ne néglige rien pour l'embellir, et à M. Blan-
chard, son jardinier, qui ne vient que de temps en temps pour la
soigner.
COMPTE RENDU DES TRAVAUX DU COMITÉ DES ORCHIDÉES. 789
La commission est unanime pour demander l'insertion de son
rapport dans le Journal de la Société et son renvoi à la com-
mission des récompenses.
Sur la demande de Al. Poisson, la récompense est destinée au
jardinier.
♦
COMPTES RENDUS
Compte rendu des travaux du comité des Orchidées,
ANNÉE 1895 (1),
par M. L. Duval, secrétaire du comité.
Le comité des Orchidées s'est réuni pour la première fois
dans la grande salle des séances de la Société, en attendant qu'il
soit mis à sa disposition une salle spéciale. Cette séance donna
lieu à divers échanges d'idées entre les membres présents, qui
tous, prirent l'engagement de concourir, dans toute la force
du mot, au succès de leurs préférées en s'engageant à en pré-
senter à toutes les séances, et à prouver par leur exactitude
et leurs apports répétés, qu'ils sont dignes de la sollicitude
que la Société leur a témoignée en organisant le comité spécial
des Orchidées. A cette séance, nous avons pu voir, présenté
par M. Truffant: i Dendrobium Phalœnopsis, var. Sckœderiana
avec une tige portant 27 fleurs de toute beauté, puis un groupe
de très beaux Odontoglossum crispum appartenant à la race
dite de^Patcho qui devient extrêmement rare dans les cultures,
un très joli Odontoglossum Pescatorei dont les fleurs très grandes
étaient de forme irréprochable. On présentait encore un très
bel Odontoglossum vexillarium portant 27 tiges à fleurs et un
Cypripedium Lebaudyanum, hybride du C. lœvigatum X
C. Haynaldianum. C'est à M. Page, l'habile cultivateur et
semeur d'Orchidées, qu'était due cette remarquable présenta-
tion ; M. Truffant présentait aussi un Phajus Blumei, mais
(1) Déposé le 13 août 1896.
790 COMPTE RENDU
d'un type tout spécial et qui a été très remarqué. Dans sa
séance du 27 juin, le comité qui se trouvait en présence du con-
cours d'Orchidées, n'a eu à appliquer qu'un certificat de mérite
de première classe pour le beau Lfelio-Cattleya obtenu par
M. Jacob, jardinier des serres à Orchidées, à Gretz-Armainvilliers,
chez M. le baron de Rothschild. Ce Lœlio-Cattleya est un
hybride provenant du croisement du Lœlia purpurata X Catl.
Mendeli; il a reçu le nom de Lœlio-Cattleya armainvillierensis;
les divisions de la fleur sont de belle dimension et d'une déli-
catesse très grande; le labelle est large, marginé de blanc pur;
la gorge peu colorée. C'est une très belle plante, tout à fait dis-
tincte, et très digne de figurer à côté des meilleures obtentions
des semeurs anglais.
Dans la séance du M juillet, M. Doin présentait son superbe
pied de Grammatophyllum EUisi qui portait cinq fortes tiges à
fleurs; c'est un exemplaire d'une rare beauté. Un gentil Prome-
nœa citrina, couvert de nombreuses fleurs, était présenté par
M. Godefroy-Lebœuf. Les beaux Odontoglossum crispum sont
très rares; M. Bert en a présenté un échantillon de toute beauté
dont la forme des fleurs était irréprochable, avec le labelle orné
elles sépales largement maculés. On voit assez rarement XeGram-
matophyllum Measuresianum (vrai); M. Duval nous en a présenté
un bel exemplaire portant trois tiges à fleurs. Un Cypripedium
hybride portant le nom de Vigerianum sjolendens, était apporté
par M. Mantin, qui nous montrait son si curieux Stanhopea^
hybride {insignis X oculata), nommé S. belaerensis. Le même
présentait encore quelques Cypripedium hybrides et M. Dallé,
quelques Cattleya et Cypripedium.
La séance du 25 juillet était peu riche en plantes, malgré
quelques bons apports. M. Opoix, qui est un de nos bons
semeurs, présentait plusieurs de ses hybrides; entre autres :
Cypripedium Roch Jolibois, issu du croisement du Cypri-
pedium Lowi par le C. Curtisii, C'est une très jolie plante
dont l'aspect tient bien des deux parents et dont les ama-
teurs seront heureux de posséder un exemplaire, car il est bien
distinct. Un joli Cattleya Dowiana et deux Cypripedium étaient
présentés par M. Dallé. M. Duval avait apporté quelques bons
DES TRAVAUX DU COMITÉ DES ORCHIDÉES. 791
Odontoglossum crispum^ un Chysis la^vis et un groupe du joli
Cypripedium Charlesworthi, composé de variétés très distinctes,
dont deux avaient les sépales dorsaux de dimensions énormes et
d'autres d'une coloration intense, puis le très rare Cypripedium
insigne Wallacei^ certainement la plus belle variété de la section
dite des Chantini. M. Régnier avait ce jour-là un Aerides
nommé Mantini, et M. Mousseau un assez joli Vanda cœrulea^
toujours si agréable à voir, à cause de la couleur si rare de ses
fleurs dont aucune Orchidée ne peut approcher.
A la séance du 8 août, un beau Cypripedium Sanderianum
a été présenté par M. Fournier, de Marseille. v M. Maron, le
semeur heureux de Cattleya^ montrait un hybride sous le
nom de Lœlio-Cattleya Andreana, et provenant du Cattleya
bicolor X Lœlia elegans. C'est une jolie plante, dont le mérite
est incontestable sans cependant être ce qu'on appelle une
variété à grand eff'et. M. Low présenta un Dendrobium si mal
arrivé et si abîmé qu'il fut impossible au comité de se prononcer.
Un très joli Cattleya crispa et le fameux Cattleya Rex étaient
présentés par M. Dallé. On voit trop rarement le Cattleya Rex^ et
la plupart des échantillons présentés donnent une très mauvaise
idée de cette plante qui a donné lieu à tant de récits. ïl serait
à souhaiter qu'il fût plus souvent apporté aux séances du
comité qui pourrait alors se faire une opinion exacte sur cette
plante.
Le 22 août on présenta un Peristeria elata « Fleur du
Saint-Esprit », devenu rare dans les cultures, quoique d'une
culture très facile.
Un joli Oncidium divaricatum, à grandes tiges, et un Cattleya
supposé hybride de gigas et à'aurea^ connu dans le commerce
sous le nom de Hardy ana Gardeniana. Le présentateur de cette
dernière plante, M. Garden, la reçut dans une importation de
Cattleya gigas. La plante se distingue des autres gigas par son
labelle dont la gorge est richement réticulée de jaune d'or, à la
manière du Cattleya aurea. Un très joli Oncidium Lanceanum
complétait la série des plantes présentées ; sa culture remar-
quable était l'œuvre de M. Opoix.
A la séance du 12 septembre, M. Mantin apporta un Cypri-
792 COMPTE RENDU
pedium, connu dans le commerce sous le nom de C. Leyse-
nianum du nom de Madame Jules Hye Leysen. C'est un hybride
du C.barbatum WarneriyC^C. bellatulum. Cette très jolie plante
a les sépales rosés, pointillés finement et rayés de rose; le sépale
dorsal est large, bien dressé, le labelle (sabot) est d'une jolie cou-
leur rose foncé. L'ensemble de la fleur rappelle la forme générale
du Cyp7npedium Warneri, mais cependant très amplifié par le
Cypripedium bellatulum. Un certificat de mérite a été attribué
à ce joli gain. Plusieurs autres jolis gains, dus à notre habile ama-
teur, figuraientà cette séance, entre aiuires>: Selenipedlum Duvali^
hybride très curieux du S. longifolium X '^. Lindleyanum ; un
Cypripedium Acis invenum, issu du C. insigne gracile X C,
Lawrenceanum coloratum; enfin un Stanhopea belaerensis, var.
colorata^ issu du Stanhopea insignis X Stanhopea ^ oculata ; enfin
plusieurs Cijpripedium de moindre valeur et un Spathoglottis
Fortunei.
■ Un joli Milionia spectabilis, var. bicolor, était présenté par
M. Doin, ainsi qu'un beau Vanda cœrulea, les Cyjyripedium
Orphanum et Arthurianum, un Saccolabium guttatum et un bon
Ly caste Skinneri alba.
Un joli Cypripedium, appelé Madame Elise Cardozo, et un
groupe de Dendrobium Phalœnopsis Schrœderiandi superbes,
étaient présentés par M. Régnier. Notre semeur émérite,
M. Opoix, montrait un Cypripedium hybride, sans nom, et pa-
raissant issu d'un croisement entre les C. Loivianuîn et vexilla-
rium et un Ldelia elegans purpurea très beau de couleur. Un
bon Miltonia Morelliana, et un Cypripedium hybride étaient
apportés par M. Bert. Un Cattleya gigas et un Odontoglossum
grande ont valu des remerciements à M. Garden et au jardinier
de l'Orphelinat des Frères de Passy. Un joli Vanda Kimballiana
et un Angrœcum artkulatum étaient présentés par M. Dallé.
M. Duval soumettait au comité tout un groupe de Vanda Kim-
balliana.
Dans la séance du 26 septembre, il fut présenté par M. Dan-
zanvillers, horticulteur à Rennes, une fleur de Cattleya blanc
que le Comité supposa appartenir au speciosissima . M. Mantin
montrait un admirable hybride, le Cattleya Mantini^ issu
DES TRAVAUX DU COMITÉ DES ORCHIDÉES, 793
du Cattleya Boivringiana yC^ Cattleya aurea. Cette plante portait
des fleurs si belles, si colorées, que son heureux propriétaire
la nomma Cattleya Mantini, var. colorata. Les divisions de
la fleur sont du plus joli rose violacé; le labelle est d'un
rouge violacé intense ; la gorge, du plus beau pourpre foncé,
rehaussé de lignes dorées allant jusqu'au fond, donne à cette
partie de la fleur une richesse de ton inconnue dans les Cat-
tleya. M. Jacob présentait deux Cattleya hybrides, provenant
du C. yuttata Leopoldi X C- Mendeli et bien intermédiaires.
Ces hybrides, tout à fait remarquables, .ont reçu un certificat
de mérite.
M. Garden présentait un Cypripedium hybride du C. Harrisia-
rnis X nitens, plus un Cattleya maxima, en bonne variété et
ayant une excellente floraison. Un groupe d'Orchidées très variées
était présenté par MM. Cappe et fils; on y remarquait surtout
trois forts Cypripedium Charlesvorthi^ dont les pédoncules très
longs et les sépales dorsaux bien étalés firent l'admiration du
Comité. M. Doin avait envoyé son rare Lœlia Dayana, dont les
divisions très colorées et très grandes font de cette plante une
vraie rareté.
La séance du 10 octobre a été assez riche en apports. M. Bleu
présentait un Cypripedium hybride au deuxième degré
(C. bellatulum X C- barbato-Veitchi), plante très remarquable
et distincte pour laquelle il fut donné un certificat de mérite de
l'-^ classe; un joli hybride du C. Reynieri X C. Lawrenceanum
et un autre hybride au deuxième degré [C. callosum X C. bar-
bato-Veitcki) ; enfin un très beau Cattleya Parthenia, qui. fait
tant d'honneur à notre grand semeur français.
M. Maron envoya un Lxlio-Cattleya, hybride du L. purpu-
ratà X Cattleya Loddigesii. M. Mantin présentait le Lœlio-Cattleya
\ bellaerensis, hybride du Lœlia elegans X Cattleya yuttata, plus
run Lselio-Cattleya Behrensiana, var. iyiversa, hybride issu du
, Cattleya Loddigesi croisé par le Lœlia elegans, enfin un bien joli
Cypripedium Charlesworihi.
Un bon Cypripedium Behrensianum et un Cypripedium Alice
Gayot, un Bradshavianum, un joli Cattleya labiata un Lœlia
51
794 COMPTE RENDU
prœstans plus un Odontoglossum madrense^ étaient présentés par
MM. Gappe et fils.
Le jeudi 24 octobre les apports ont été moins nombreux,
un groupe d'Orchidées était présenté par M. Dallé; il compre-
nait d'abord 1 Caitleya floribunda, 1 C. aiirea^ C. labiata, et un
Luddemanniana, plus les Vanda insignis et cœrulea. Un très
beau Cattleya Mantini, var. aurea, était présenté par M. Mantin
ainsi qu'un Lœlio-Cattleya hellaerensis (LœUa elegans X C. gut-
tata)^ fort joli, Lxlio-Cattleya Behrensiana^ var. inversa, sous-
var. aurea^ et enfin un Lœlia pumila, très joli. M. Garden nous
avait apporté un Epidendrum^ dont il ne connaissait pas le
nom, et un Cattleya floribunda; M. Gardoso deux C. labiata
autumnalis.
Dans la séance du 12 décembre, M. Dallemagne a apporté
un très bel Odontoglossum o^ispum d'une couleur remarquable,
qu'il a nommé crispum Cahuzianum^ et aussi plusieurs jolies
plantes, entre autres 1 Vanda Sanderiana, Cypripedium Lucie-
7iianwn, Catasetum macrocarpum^ Masdevallia Lindeni, AnseUia
africana, plus quelques Odontoglossum crispum et un hybride.
M. Sallier de Neuilly présentait un hybride, le Phajo-Calanthe,
issu du Phajus grandifohns y^ Calanthe Regnieri. M. Gardoso
avait de jolis Cypripedium Charlesmorthi, nitens superbum ;
M. Régnier, de beaux Phalœnopsis amabilis.
Dans la dernière séance du 26 décembre, 1 beau Cattleya
Trianai portant 7 fleurs et un Lœlia anceps, blanc, étaient
apportés par M. Bert.
M. Gardoso présentait un Zygopetalum.
M. Garden montrait un Ly caste Skinneri alba, portant deux
fleurs d'une blancheur irréprochable.
Tel est le résumé des séances du comité des Orchidées
depuis son fonctionnement On pourra trouver qu'il pou-
vait faire plus, et que les apports auraient pu être encore
plus nombreux, étant donné le nombre toujours croissant
des amateurs en France, et l'importance des capitaux engagés.
On serait aussi en droit de se demander pourquoi certains
grands amateurs ou horticulteurs s'abstiennent d'apporter au
comité leurs jolies plantes, tandis que d'autres n'y manquent
\
DE L EXPOSITION DE NEMOURS. 795
jamais. Ce sont questions qu'il ne faut pas encore aborder, et que
le temps se chargera de résoudre à la satisfaction de tous.
Lorsqu'on sera convaincu que le comité a surtout pour but
de mettre en relief les mérites des bonnes plantes ; que ses juge-
ments sont empreints de la plus grande équité; que tous ses
membres sont soucieux du devoir qui leur incombe et qu'ils
apportent à l'examen des plantes la plus grande attention.
Une chose bien faite pour satisfaire les amis des Orchidées et, en
même temps, honorer la Société d'Horticulture de France, est
le nombre croissant des semeurs français et la supériorité de
leurs apports. Les nombreux gains si remarquables dont nous
donnons la liste au cours de notre compte rendu en sont la
preuve, et en citant les Bleu, les Mantin, les Page, les Maron,
les Gappe, les Opoix et d'autres, nous songeons qu'il y a à peine
dix ans que la plupart de ces habiles semeurs s'occupent des
Orchidées, et que l'avenir nous révélera d'autres semeurs et
aussi d'autres gains et que le comité des Orchidées pourra, con-
tinuant ses travaux en y apportant toute son énergie et son
action, grouper autour de lui toutes les bonnes volontés et con-
tribuer ainsi, non seulement à développer en France le goût des
belles plantes dont nous nous occupons ici, mais à donner un
appoint important aux nombreux et intéressants travaux de la
Société.
— ♦^
Compte rendu de l'Exposition de Nemours (1),
par M. Georges Boucher, délégué.
Le 23 juin, la coquette ville de Nemours était doublement en
fête : la Société d'Horticulture de Melun et Fontainebleau
ayant fait coïncider son exposition avec la fête patronale de
Saint-Jean.
Installée sur la promenade du Champ de Mars, bordant le
Loing, l'exposition formait un ensemble des plus agréable, grâce
aux heureuses dispositions prises par ses organisateurs et en
(1) Déposé le 23 juillet 1895.
796 COMPTE RENDU
particulier par M. Pipault, qui en avait dirigé tous les détails.
Les membres du Jury, gracieusement reçus par M. le marquis
de Paris, président de la Société, et par M. Duval, secrétaire
général, ont examiné avec un vif intérêt les différents lots
exposés. Le Jury se composait de :
MM. Barre, président de la Société d'Horticulture de Dammartin,
nommé président;
Becquet, pépiniériste, de la Société de Provins;
Carré, horticulteur, à Troyes;
Fisson, horticulteur, de la Société de Saint-Germain ;
Gouchault (Auguste), horticulteur, à Orléans;
Le Gallet, jardinier, de la Société de Meaux;
Lelièvre, horticulteur, de la Société d'Argenteuil ;
Pellieux, jardinier, de la Société de Goulommiers;
Force, vétérinaire à Nemours;
Darley-Renault, mécanicien, à Nemours.
Yotre délégué remplissant les fonctions de secrétaire.
Les récompenses suivantes ont été accordées :
Prix d'honneur : Objet d'art, offert par M. le Président de la
République, à M. Nicol, jardinier chez M. Boulet, à Nemours,
pour ses plantes de serre, Géraniums, Grotons, le.tout d'une très
belle culture.
Prix d'honneur : Objet d'art offert par M. le marquis de Paris,
président de la Société, à M. Pipault, amateur, à Nemours, pour
une splendide collection de plantes grasses, Cactées, etc., ainsi
qu'une médaille de vermeil pour la bonne organisation qu'il a
donnée à l'exposition.
Grand diplôme d'honneur : A M. Louis, jardinier chez M. le
marquis de Paris, exposant hors concours, pour son magnifique
lot de plantes de serre.
Grandes médailles d'or : A M. Baudrier-Duché, maraîcher à
Nemours, pour son bel apport de légumes ;
A M. René Liébault, pépiniériste, àBourron, pour son joli lot
de Fusains verts et panachés, Conifères et autres arbustes à
feuillage persistant.
DE L EXPOSITION DE NEMOURS. 797
A M. Bellanger, jardinier chez M. Glienailler, à Nemours, pour
ses plantes de serre. .
Médailles d'or : A M. Hézard, horticulteur, à Fontainebleau,
pour ses plantes de serre, Gloxinias, Géraniums, etc. ;
A M. Lasserre, horticulteur, à Fontainebleau, pour Géraniums
de semis, Glaïeuls, plantes variées;
A M. Plaisant, horticulteur, à Nemours, pour Bégonias, Géra-
niums de semis et variétés.
M. Buffeteau, maraîcher à Bagneaux, recevait la médaille
d'honneur de vermeil, offerte par M. le Ministre de l'Agriculture.
Trois grandes médailles de vermeil ont été attribuées :
A M. Aubin, horticulteur, à Nemours, pour Roses coupées;
A M. Bigot, jardinier à Nemours, pour légumes ;
A M. Lechevallier, jardinier chez M. le comte de la Tour du
Pin, au château de Nanteau, pour plantes de serre et légumes.
M. Pierre, instituteur, à La Celle, obtenait une médaille de
vermeil, pour ses légumes et ses cahiers d'élèves ; ainsi que
M. Bougreau, jardinier chez M. Richemont, à Fromonville, pour
ses plantes de serre variées.
Médaille d'argent : A M. Gruet, à Nemours pour ses légumes
de belle culture.
L'industrie horticole était représentée principalement par
M. Darley-Renault, constructeur, à Nemours, qui exposait des
charrues pour Vignes, destinées à la petite et à la grande culture.
Le tout de construction très bien comprise. Un diplôme d'honneur
a récom.pensé cet exposant, hors concours, comme membre du
jury.
Trois grandes médailles de vermeil : A M. Masson, paysagiste,
à Gombs-la-Ville ;
A M. Muzard, treillageur, à Avon;
A M. Gona, constructeur, à Nemours.
Palme de vermeil : A M. Petit-Berthault, apiculteur, à Nemours.
Différentes médailles ont en outre été accordées pour des lots
de moindre importance.
Nous avons ensuite passé une agréable soirée. Au Champagne,
dans une allocution pleine d'à propos, M. le marquis de Paris
798 COMPTE RENDU
leva son verre à Theareuse réunion du jour et à la bonne confra-
ternité horticole. Tous mes remerciements ji M. le Président et
aux membres du bureau de la Société, pour leur cordial accueil.
Compte rendu de l'Exposition
DE LA Société centrale d'Horticulture de Nancy
LE 4 juillet 1896,
par M. P. Hariot (1).
Messieurs,
Une exposition de la Société centrale d'Horticulture de Nancy
est toujours un régal pour l'amateur. C'est qu'on y trouve à
foison les plantes nouvelles, les semis inédits, les améliorations
récentes obtenues dan& certains groupes de végétaux tels que les
Glaïeuls, les Bégonias, etc. Aussi, est-ce avec un vif plaisir que
j'ai accepté la délégation que la Société nationale avait bien voulu
me confier.
C'est dans ce cadre merveilleux de la Pépinière que la Société
centrale d'Horticulture de Nancy avait installé son exposition
dont l'ouverture avait été fixée au 4 juillet. Malgré les rafales de
pluie et de vent qui n'avaient cessé de souffler la nuit précédente
et dont on avait pu craindre un instant les suites fâcheuses, tout
était prêt à heure dite, et le Jury entrait en fonction à neuf heures
du matin.
Sous la tente était disposée la majeure partie des lots. Tout
d'abord les plantes nouvelles présentées hors concours par la
maison Lemoine. Dans ce groupe intéressant au plus haut point
et où tout serait à citer, nous avons particulièrement remarqué :
un Glaïeul à fleurs jaunes auquel les obtenteurs donnent le nom
de Gladiolus luteus. C'est un curieux hybride auquel ont pris part
un Glaïeul de la race Lemoinei et le Gladiolus an g us lus ^ plante du
Cap, peu connue de nos jours etrarement cultivée. La singularité
du coloris et la précocité feront rechercher cette nouveauté lors-
qu'elle sera mise au commerce. Nombreux sont les Delphiniums
(1) Déposé le 23 juillet 1896.
DE L EXPOSIÏIO-X DE NANCY. 799
vivaces, tous plus beaux les uns que les autres ; les Potentilles et
les Ceanothus à fleurs doubles.
Parmi les végétaux exotiques récemment introduits et dont
beaucoup ne se rencontrent pas encore dans les cultures, nous
signalerons : Disanthus cercidifolius du Japon, dont la position
systématique ne parait être exactement connue ; Russelia inter-
media, produit du croisement des R.juncea eisarmeiifosa; Loni-
cera Hildehrandi à large feuillage dans lequel on hésiterait à re-
connaître un Chèvrefeuille; Ligustrum Walkeri; Fraxinus Ber-
landieri; Symphoricarpos Heyeri à feuillage glauque et cratœ-
goides; Fraxinus rhynchopkylla; Eleutherococcus senticosus^
Araliacée voisine des Sciadophyllitm ; Lonicera Morrowii ;
Dvnorphotheca Eckloni; Ixianthes retzioides ; Hypericum densi-
florum chargé de fleurs jaune d'or et produisant le meilleur effet;
Erigeron speciosus major, bonne amélioration du type ; Cuphiea
Llavœ; Primula Poissoni, petite Primevère d'origine chinoise et
rappelant les espèces du groupe du japonica; Primula imperialis,
plante étrange, superbe et rarissime dont le spécimen nancéien
constitue très probablement le seul connu actuellement en Europe ;
Cephalaria alpina à fleurs jaune pâle, une habitante des Alpes
du Dauphiné qu'il serait bon d'accueillir dans les jardins, etc.
C'est encore dans les nouveautés qu'il nous faut placer les
apports de M. Crousse. Les Bégonias tubéreux sont superbes de
tenue, de vigueur et de tons. Parmi les semis inédits, dont la plu-
part seraient à décrire, il convient de signaler avant tout le
n° 1964 à fleurs doubles, rose clair, rappelant celles d'un Pavot,
le n"* 2027 d'un coloris rouge feu vif, etc. D'une manière
générale, les formes à fleurs doubles sont aussi belles que pos-
sible; celles à fleurs simples se font remarquer par la largeur de
leur corolle.
M. Crousse présentait en outre un certain nombre de végétaux
compris sous la rubrique « plantes nouvelles et rares », tels que
Physalis Francheti, plus curieux que beau, Lourya campanulata
dont le feuillage rappelle, à s'y méprendre, celui d'un Aspidistra ;
Adiantum C laesianum et linealum, d'obtention toute récente; un
Bégonia double à fleurs panachées; Dracœna bellula; Trades-
cantia Reginœ, etc.
800 "COMPTE RENDU
Pour en finir avec les nouveautés, rappelons le Canna Italia
présenté par M. Yergeot, de Nancy. Malgré tout le bruit fait autour
de cette plante, nous ne croyons pas qu'elle devienne jamais
populaire comme les Cannas à grandes fleurs de Grozy ou même
comme le Canna Konigin Charlotte. De ce dernier, nous avons
vu avec plaisir un fort joli lot dont la disposition nous a vivement
intéressé. Chaque toufte de Canna était entourée de Montbretia
dont le feuillage effilé et gracieux formait une élégante garniture.
Dans cet ensemble le Canna donnait son coloris, le Montbretia
sa verdure.
Sous la tente se trouvaient encore les plantes à feuillage et les
plantes de serre. C'est encore dans les apports de M. Crousse que
nous avons remarqué de beaux spécimens, vigoureux et bien
nommés : Rohdea macrophylla, Pritchardia Wuylstekiana,
Corynocarpus Lrvigata, Anthurium Aygustini^ etc.; parmi les
Orchidées, représentées d'ailleurs par un seul lot : Cypripedium
Youngianum, Lœlia tenebrosa et de très beaux Phajiis Bumhloti
avec une variété carmineum.
Les autres lots, de MM. Biaise et Blaison, horticulteurs à Nancy,
se tenaient dans une bonne moyenne. Malheureusement, et le cas
n'est que trop fréquent dans les expositions — Torthographe
latine avait été outrageusement traitée. Que dire de Basillirion,
Phormium thenax, etc., pour ne citer que les négligences les
plus anodines. Il serait temps, à une époque où les traités élé-
mentaires d'Horticulture se trouvent entre toutes les mains,
d'être un peu plus sérieux et d'être exact sans être pédant.
Une excellente idée, qu'on ne peut qu'approuver^ est celle qui
avait présidé à la disposition d'un petit lot de M. Blaison. Il
s'agissait de montrer aux amateurs quelles sont les meilleures
« plantes décoratives pour jardinières d'appartements ». Tous
les végétaux étaient dans les conditions indiquées et nécessitées
par le titre même du concours : bien formés et trapus. Les Ficus
Pearcei^ Dorycpterispalmata,Jusiicla nana, Croton Ostersii,Siro-
bilanthes Dyerianus., etc., sont à citer parmi beaucoup d'autres.
Dans le parc même de la pépinière, sur les pelouses, étaient
disséminés les massifs de Pelargonium zonale^ peltatum et à
grandes fleurs, d'Hortensias, de Pétunias, de Fuchsias. Rien de
DE l'kXPOSITIOxN DE NANCY. 801
spécial à dire de la plupart d'entre eux, sauf cependant pour les
Fuchsias représentés par des spécimens bien faits, bien fleuris et
vraiment méritants à cette époque de l'année, en raison surtout
de la sécheresse qui n'a cessé de régner. Les types étaient bien
choisis, principalement les meilleures formes anglaises pour le
marché.
Autour de la tente avaient pris place les arbres et arbustes
d'ornement de M. MûUer, de Nancy ; les légumes de MM. Thou-
venin de Nancy, et Adam de Maxéville.
Les fleurs coupées nous ramènent sous la tente. Peu d'ap-
ports de Roses : MM. Soupert et Lamesch, de Dommeldange
(Luxembourg). Le lot de M. Gerbaud, de Nancy, composé de
plantes vivaces, en fleurs coupées, est des plus intéressant et on
s'y arrête sans regret pour regarder : Morina longiflora, char-
mante Dipsacée trop rarement cultivée ; Campanula Mariesi;
OEnothera Youngiana el fruticosa; Sanguisorba canadensis ;
Achillea macrophylla ; Anemoiie rivularis ; Lychnis dioica à
fleurs doubles ; Lij c finis (los-Cuculi Ad. Muss, charmante dupli-
cature de la plante vulgaire de nos prairies; Lilium candidum
sanguineum^ le Lis virginal à tiges colorées, à fleurs veinées de
rouge, ce qui produit un singulier eff"et, etc.
Hors concours étaient présentés des rameaux d'arbres et
arbustes d'ornement que nous devions revoir sur pied, en grande
partie, dans les pépinières de Plantières-les-Metz.
De nombreuses récompenses, mises à la disposition des
membres du jury, ont été distribuées; nous relevons les prin-
cipales :
Grand prix d'honneur : Vase de Sèvres, offert par M. le Prési-
dent de la République : M. Grousse, de Nancy, pour l'ensemble
de son exposition.
Premier prix d'honneur: Vase de Sèvres, offert par M. le
Ministre des Beaux-Arts : M. Blaison, de Nancy.
Deuxième prix d'honneur : Médaille d'or, offerte par M. le
Ministre de l'agriculture : M. Biaise, de Nancy.
Médaille d'or du Conseil général de Meurthe-et-Moselle :
M. Thouvenin, de Nancy, pour ses légumes.
802 COMPTE RENDU
Médaille d'or, offerte au nom de la ville de Nancy : M. Bal-
thazar, de Nancy, pour l'ensemble de son exposition.
Médaille d'or des Dames patronnesses : M. Lamesch, de Dom-
meldange (Luxembourg), pour ses Roses.
Médaille d'or : M. Millier, de Nancy, pour ses arbres et
arbustes d'ornement.
Médaille d'or : M. Adam, de Maxeville, pour ses légumes.
Le jury a, en outre, attribué à M. Jouin, chef des Pépinières
de la maison Simon (Louis), de Plantières, une médaille de ver-
meil du Ministre de l'agriculture ; à MM. Lemoine et fils, de
Nancy, et Soupert, des diplômes d'honneur pour leurs exposi-
tions hors concours.
Un déjeuner offert par M. et M'''^ Léon Simon, réunissait les
membres du jury à la suite de leurs délibérations, déjeuner
empreint de la plus franche et de la plus aimable cordialité. Sui-
vant une tradition charmante, le Président de la Société avait,
auparavant, tenu à fixer — sur le papier — les traits de ses
convives et un photographe qui, pour ne pas être du métier, n'en
est pas moins habile — un des enfants de M. Léon Simon —
s'était chargé de mener la tâche à bonne fin.
Le soir, sous la présidence de M. le Préfet de Meurthe-et-
Moselle, un banquet réunissait, dans les salons du Grand Hôtel,
les membres du bureau de la Société, les membres du jury, les
exposants, heureux de se retrouver encore ensemble pendant
quelques instants.
Le lundi 6 juillet, nous répondions à l'aimable invitation de
M. Léon Simon, et nous passions quelques heures trop courtes
— il faudrait plusieurs jours — au milieu des collections de
Plantières, sous la conduite de M. Jouin, l'habile et sympathique
chef de culture, et de ses fils. Après avoir visité Metz, resté
français de cœur au sein du deuil et d'angoisses sans cesse
renouvelées, nous reprenions le chemin de la France, tout en
remerciant encore M. le Président de la Société centrale d'horti-
culture de Nancy et M""" Léon Simon, de l'amabilité et du charme
de leur réception.
GROUPEMENTS DE GRYSANTHÈMES. 803
SECTION DES CHRYSANTHÈMES
GROUPEMENTS DE CHRYSANTHÈMES,
par la Section des Chrysanthèmes.
Pour ce groupement, de beaucoup le plus important, la sec-
tion des Chrysanthèmes a reçu 24 listes, dont 21 de 100 noms
chacune. C'est une preuve de l'intérêt que prennent les connais-
seurs, amateurs et cultivateurs, à nous aider de leurs lumières
et du résultat de leurs observations, dans une question aussi
délicate : le choix des meilleures variétés.
Aussi pour ne pas recommander spécialement les variétés qui
ont obtenu quelques voix de plus que certaines autres et établir
la même valeur entre toutes, la section a décidé, pour rester
dans son programme, de publier simplement la liste des 100 va-
riétés admises.
Cependant, nous pouvons dire que le maximum des voix obte-
nues a été de 22 suffrages.
En résumé, toutes ces variétés sont des'plantes de premier
ordre et également recommandables, chacune en son genre.
Quatrième groiipemeiit.
Groupement des 100 meilleures variétés pour culture à très
grandes fleurs.
Alcazar. Commandant Blusset.
Amiral Avellan. Comte Horace de Ghoiseul.
A. P. Arthur. Deuil de Jules Ferry.
Arthur Gui. Directeur Tisserand.
C. B. Whitnall. Duchesse of York.
Charles Davis. Eda Pras.
G. Harman-Payne. Edwin Molyneux.
Colonel W.-B. Smith. E. Forgeot.
(1) Déposé le 27 août 1896.
804
SECTION DES CHRYSANTUEMES.
Ella May.
Etoile de Lyoïi^
Florence Davis.
Fratelli Caltaneo.
George W. Childs.
Globe d'or.
Gloriosum.
Good Gracious.
Graphie.
Harry Wonder.
Henry Jacotot fils.
Héroïne d'Orléans.
Holborn Dragon.
International.
John H. Taylor.
Julius Rohers.
L'Aigle des Alpes.
Le Colosse grenoblois.
Le Drac.
Le Moucherotte.
Leviathan.
Lilian B. Bird.
Lilian Russe.
L'Isère.
Louise.
Madame A. Chataing.
Madame A. Cordonnier.
Madame A. Nonin.
Madame A. Roux.
Madame Galvat.
Madame Carnot.
Madame Ghapuis Parent.
Madame E. Duvernay.
Madame E. Rey.
Madame E. Teston.
Madame Fleurdelis.
Madame Garbe.
Madame Leblanc.
Madame Marins Ricoud.
Madame Paul Lacroix.
Madame Philippe Rivoire.
Madame Rozain.
Madame Sarlin.
Madame Taulier.
Mademoiselle Marie Hoste.
Mademoiselle Thérèse Panckouke.
Mademoiselle Thérèse Rey.
Miss B. N. Robinson.
Miss Ethil Addison.
Mistress E. D. Adams.
Mistress G. J. Béer.
Mistress Harman Payne.
Mistress Henri Robinson.
Monsieur Catros Gérand.
Monsieur Ghénon de Léché.
Monsieur de Mortillet.
Monsieur G. de Clermont.
Monsieur H, J. Jones.
Monsieur J. Allemand.
Monsieur Panckouke.
Monsieur W. E. Boyce.
Niveus.
Phébus.
Philadelphia.
Président Carnot.
Président W. Smith.
Raffaello Mercatelli.
Reine d'Angleterre.
Richard Dean.
Rose Wynne.
Saturne.
Secrétaire général Delaire.
Souvenir de Jambon.
Souvenir de l'Exposition de Gre-
noble.
Souvenir de Madame Bullier.
Thomas H. Brown.
Van den Heede.
Viviand Morel.
Volcanic.
Waban.
Walter Surman.
William H. Lincoln.
William Seward.
William Tricker.
LES PLUS GROSSES ROSES DE FRANCE. 805
SECTION DES ROSES
Les plus grosses Roses de France (1),
par M. Th. Denis, de Villeurbanne (Rhône).
Depuis quelques années, l'art et la science ont fait de notables
progrès dans la culture du genre Rosier, notamment, par la voie
de la fécondation artificielle et des semis successifs.
Aujourd'hui, ce qui constitue une branche importante de
l'Horticulture est la floriculture chaudement encouragée par la
Société nationale d'Horticulture de France, les Sociétés lyon-
naises et celles des différents départements.
n est de notre devoir de signaler ici, aux amateurs, les va-
riétés de Roses qui, en France, produisent les plus grosses tleurs.
De ce nombre sont :
Dans la Section dite des hybrides remontantes :
R. Paul Neyron, fleur très grande, pleine d'un beau rose,
d'une forme parfaite, ayant été obtenue de semis, par M. Levet
père, horticulteur à Lyon. — Grande médaille de la Société
nationale d'Horticulture de France. La plus grosse Rose connue
en France.
R. Anna de Dieschbach, fleur très grande, semi-pleine, pétale
très large, d'un rose vif.
R. Madame Bail, fleur très grande, pleine, d'un beau rose vif.
R. Charles Lefehre, fleur grande, pleine, bien faite, d'un
rouge violet ombré, pourpre superbe.
R. La Reine^ fleur grande, globuleuse, d'un beau rose, odo-
rante.
R. La France, fleur grande, bien faite, d'un blanc argenté à
l'intérieur et d'un rose glacé à l'extérieur, odorante.
R. Jeanne Liabaud, fleur très grande, pleine, bien faite, d'un
carmin foncé, pourpre superbe.
R. Comtesse d^Oxford, fleur très grande, pleine, bien faite,
d'un carminé vif.
(1) Déposé le 27 août 1896.
806 section des roses.
Section des Iles Bourbon :
B. Souvenir de la Malmaison ^ fleur grande, d'un blanc car-
min, bouton parfait, pour bouquet et garniture d'appartement,
peu odorante.
Mais le Rosarium, le plus beau et le plus complet en belles et
nombreuses variétés, c'est toujours celui du Parc de la ville
de Lyon. Bien étiqueté, confié pour la culture à M. Buisson,
jardinier en chef, l'intelligent praticien, dont on ne saurait assez
vanter les massifs et les corbeilles de Roses d'amateurs.
Il serait nécessaire que, pour l'avenir, les Sociétés savantes
d'Horticulture et de Rosiéristes, nomment dans leur sein un
comité chargé spécialement de classer et de décrire chaque
année, avant leur mise au commerce, les nouvelles variétés
obtenues de semis, en respectant, l>ien entendu, les noms pro-
posés par les obtenteurs.
Yoici l'aveu confidentiel d'un indiscret ami, connaisseur
compétent de vieilles et belles Roses. Un jour, M. Joséphin
Soulary, poète lyonnais, étant en promenade avec quelques
amis, au jardin botanique de la ville, un amateur lui demanda
s'il aimait les Roses nouvelles ou s'il préférait les vieilles Roses.
— Ah quelle question vous posez à un cœur épris. Je dis-
tingue seulement les belles Roses fraîches des Roses fanées,
mais je trouve que les femmes sont mieux partagées que la
Reine des fleurs, parce que, lorsque la beauté passe, elles ont
encore le cœur, l'esprit et la vertu, pour se faire aimer.
Ayant vu que nous avions afl'aire à des amateurs et à des
artistes connaisseurs, nous leurs fîmes l'analyse de tous les
caractères d'une belle Rose, depuis la Rose Gent-feuilles à
l'odeur la plus suave et la plus délicieuse, jusqu'à la Rose inodore.
Un amateur ne tolérera pas facilement dans une collection,
une variété dont le caractère ne répondrait pas aux règles de la
perfection, notamment celles relatives à la forme et à la pureté
des coloris. Ces derniers doivent, en toute occasion, être le prin-
cipal guide de l'amateur dans le choix des variétés qu'il veut
introduire dans sa collection.
PUBLICATIONS FRANÇAISES. 807
REVUE
DES PUBLICATIONS FRANÇAISES a ÉTRANGÈRES
1. Publications françaises,
par M. D. Bois.
Bulletin du Muséum d'Histoire naturelle, année 4896, n° 6.
Plantes de VAsip orientale, parvenues récemment au Muséum^
par M. A. Franchet, p. 277.
M. Ghaffanjon a envoyé à l'herbier du Muséum, à la fin de
l'année 1895, deux importantes collections de plantes. La pre-
mière, en grande partie formée dans les massifs montagneux de
l'Alatau, au voisinage du lac Issik-Koul, c'est-à-dire dans l'une
des régions de l'Asie centrale les plus riches en plantes spéciales.
La deuxième collection provient d'une région moins élevée,
plus désertique. L'une des plantes les plus rares est le Kaufman-
tiia Semenoivi Regel, Primulacée très peu connue, qui n'a été
trouvée qu'une fois, et que l'herbier du jardin impérial de Saint-
Pétersbourg est probablement seul à posséder.
M. Badinier a envoyé une collection de plantes de l'île de
Hong-Kong, comprenant environ 1,500 numéros.
Enfin le P. Farges a fait un récent envoi du Tchen-Kéou-tin,
au nord-est de la province de Setchuen, région où la végétation
est moins sèche que dans l'Yunnan, mais où les arbres et les
arbrisseaux sont très abondants, sous des formes qui déroutent
au premier abord. La place systématique de plusieurs de ces
végétaux demeure encore indécise; c'est le cas, par exemple, du
Davidia involucrata Baill. ; du Tetracentron sinense Oliv. ; de
VEucomia ulmoides Oliv., plante à caoutchouc qui est une Ma-
gnoliacée pour M. Oliver, et dans laquelle M. Bâillon était plutôt
disposé à voir une Hamamélidée. C'est encore dans cette région
que croît le Pteroceltis Tatarinovi, arbre curieux, de ia famille
des Celtidées, à peine connu jusqu'ici.
808 REVUE DES PUBLICATIONS.
Le dernier envoi du P. Farges renferme de nombreuses
espèces nouvelles, parmi lesquelles M. Franchet décrit seule-
ment aujourd'hui : le Paulownia Fargesii Franch., espèce à
fleurs blanches, et le Populus Fargesii Franch., remarquable^
par ses feuilles cordiformes qui atteignent O^'j^O à 0"^,25 de lon-
gueur, et dont les capsules, fait unique dans le genre, sont cou-
vertes d'une laine épaisse, blanche.
Bulletin de la Société de Viticulture, Horticulture et Sylvi-
culture de l'arrondissement de Reims.
Les Pêches précoces et le sur greffage, par M. Dubarle, août,
p. 677.
Au jardin-école de la Société, dit M. Dubarle, nous avions
groupé jadis à peu près toutes les variétés de Pêches réellement
recommandabies, et en particulier celles mûrissant dans le cou-
rant de juillet et commencement d'août; en un mot, la série des
précoces. Comme lorsqu'il s'est agi d'étendre les collections
fruitières de tous genres, la Société avait particulièrement en
vue la facile et sûre propagation des variétés de Pêches d'un
intérêt reconnu, et paraissant bien adaptées au sol crayeux, par
la distribution gratuite de greffons reproducteurs scrupuleuse-
ment choisis. A cet effet, le coursonnement était ménagé par
des opérations d'été peu multipliées et de circonstance, quitte à
sacrifier un peu la production pour assurer nombre de ra-
meaux supplémentaires d'une bonne moyenne, aux yeux bien
constitués. Le peu de ferveur des intéressés à nous suivre dans
cette voie de progrès a sans doute contribué, pour une part, à
la disparition de plusieurs d'entre eux au point que Précoce
Béatrice, P. de Haïe, fruit excellent, P. Louise, P. Alexander,
P. de Harper, P. de Savoie, P. de Schlœsser, P. Rivers, de pre-
mier ordre, etc., sont devenues, elles-mêmes, de moins en moins
prodigues de bons rameaux greffons, après avoir attendu plus de
dix ans dans le jardin ceux qui devaient venir les réclamer. Mais
passons et arrivons à la plus précoce de toutes, la Pêche Amsden,
qui a présenté de curieuses particularités autour de nous, en
surgreffage. Yoici de quoi il s'agit : au lieu de greffer directe-
PUBLICATIONS FRANÇAISES. 809
ment ÏAmsden sur le sujet Amandier pour l'établissement de
palmettes à plusieurs séries, nous avons préféré, guidé par nos
études expérimentales, établir d'abord la première série de
branches charpentières avec des variétés demi-hâtives, et surtout
tardives, aux caractères aussi tranchés que possible quant aux
fruits. Notre plan consistait à pratiquer le surgreffage de chacune
d'elles, au nombre d'une vingtaine, avec la variété en question,
après quatre ou cinq années d'établissement de la première série,
et vers l'endroit de la branche mère centrale où devait être établi
le second étage. L'exécution intégrale de ce projet date donc de
plusieurs années déjà, les sujets ayant été plantés en 1884.
Améliorer la P. Amsden qui, quoique très juteuse, est assez
peu savoureuse sur Amandier dans nos terrains crayeux ; atté-
nuer le grave défaut commun aux variétés d'origine américaine,
d'une chair très fortement adhérente au noyau, telles étaient les
raisons qui justifiaient ces expériences mieux connues avec les
variétés du genre Poirier.
Placée sur Grosse-Mignotine, Baltet père^ Madeleine blanche^
George IV, Nivette veloutée, Galande, Sanguine, etc., et en pro-
duction depuis cinq ans, les surgreffes d' Amsden ont fourni des
fruits qui, toutes conditions égales, se montrent sensiblement
plus savoureux sur les deux premières que sur toutes les autres,
alors que l'adhérence au noyau est beaucoup moindre sur
Nivette, Galande et Sanguine, et pourtant toutes les variétés
énumérées sont à noyau libre ou à peine adhérent. Que conclure
de ces résultats considérables à ce double point de vue, sinon
que l'influence d'une variété de Pêche sur une autre variété est
très variable tant sur la nature de la chair que sur la liberté du
noyau, et que, pratiquement, il n'y a pas de règle sûre et pré-
cise à en tirer.
Mais où cette influence parait s'exercer d'une façon véritable-
ment curieuse, c'est lorsque nous la voyons se produire sur la
coloration de la chair. Ici, greffée directement sur sujet, les
fruits de cette Pêche de juillet;, même ceux placés sur le devant
des branches principales, présentent une chair d'autant plus
verdâtre qu'on se rapproche davantage du noyau. Eh bien, le
surgreffage a eu pour effet, sauf sur la P, Galande, de rendre
52
810 REVUE DES PUBLICATIONS.
cette chair notablement plus blanche, sans toutefois que la qua-
lité ait paru s'améliorer sensiblement. Une exception plus re-
marquable encore s'est produite sur la P. Sanguine. Celle-ci a,
en effet, communiqué intégralement à la chair de VAmsden
sa couleur sanguinolente, au point de croire à une erreur, s'il
n'existait pas une différence de cinq à six semaines dans la
maturité des deux variétés Sanguine et Amsden. Notons que
cette remarquable influence, dans ce cas particulier, s'exerce
sur VAmsden, alors que les fruits de la P. Sanguine n'ont encore
que la grosseur d'une noix, sans toutefois paraître retarder d'un
jour la précocité de la P. américaine.
2. Publications étrangères,
par M. P. Hariot.
The Garden. — Les Iris ont été beaucoup plus cultivés qu'ils
ne le sont aujourd'hui. Dans certaines parties de la Grande-Bre-
tagne, en Irlande surtout, ils ont conservé plus longtemps que
partout ailleurs les faveurs des amateurs. On y rencontre encore
des collections d'Iris comprenant depuis Vlris germanica jus-
qu'aux formes naines. Les Iris d'Allemagne considérés générale-
ment comme des formes obtenues par semis deVhis ger^manica,
sont plutôt^des produits hybrides résultant de croisements dont
l'origine est assez obscure, avec d'autres espèces, telles que les /m
sambucina, squalens et pallida. On y trouve des nuances superbes,
des richesses de conformation florale devant lesquelles n'ont
qu'à s'incliner les Lœlia^ les Catlleya et bien d'autres Orchidées
qu'on cultive à grands frais. L'Iris germanica se plaît sur les
toits; c'est d'ailleurs dans cette situation qu'on le rencontre le
plus fréquemment chez nous. Au Japon, le même habitat semble
plaire à Vlris tomiolophia. Vlris florentina, encore au même
groupe, est caractérisé par ses fleurs blanc pur. et l'odeur parti-
culière de ses racines. Vlris albicans (Princesse de Galles) s'en
rapproche également beaucoup; mais ses fleurs sont plus larges
et son feuillage plus développé.
Les Iris nains conviennent admirablement pour tracer des bor-
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES 811
dures, entre autres VIris pumila et ses nombreuses variétés, les
/m chamxiins^ olbiensis, niidicaulis, etc. Et ce n'est pas seule-
ment l'élégance de la fleur qu'il faut chercher dans VIris; Todeur
que répandent certains d'entre eux n'est pas, tant s'en faut, à
dédaigner : l'/riv gramînifoUa exhale un parfum de Pèche des
plus agréables; les Tris sambucina eisqualem rappellent à s'y
méprendre l'odeur du Sureau.
Si les /m ne sont plus guère de mode chez nous, il n'en est pas
de même des Œillets, qui depuis quelques années ont vu s'accen-
tuer la faveur dont ils avaient joui autrefois. Sur ce point, nous
pouvons lutter avec nos voisins. The Garden nous fournit d'inté-
ressants renseignements sur l'Œillet en Ecosse. Les maladies
parasitaires qui sévissent fréquemment sur les OEillets cultivés
en Angleterre, y sont rares, ;V Helminthosponum y est même tout
à fait inconnu. Quant aux variétés allemandes, françaises et an-
glaises, leurs qualités sont passées en revue d'une façon générale.
C'est aux premiers que le premier rang devrait être donné, au
point de vue de l'ensemble ; les variétés françaises, du moins
sous le climat de l'Ecosse, sont vigoureuses, se tiennent bien,
mais sont défectueuses comme qualité florale. Les meilleures sont :
Comtesse de Paris, Hardouin Mansarde Honoré de Balzac. Les
formes anglaises posséderaient de nombreux avantages, quoique
l'auteur de cette note reconnaisse qu'en certain cas elles ne
donnent pas tout ce qu'on en pourrait désirer.
Les Narcisses, nous avons eu déjà l'occasion de le dire, sont
l'objet d'un incroyable engouement en Angleterre. C'est ainsi
que dans le Derbyshire, une collection n'en contient pas moins
de 232 espèces et variétés, quelquefois représentées par de
nombreux spécimens : le Narcissus Empress y figure pour
2,500 bulbes; VEmperor pour 1,600, On peut se figurer l'efî'et
produit quand cette multitude de plantes est en fleur. Une des
plus jolies variétés est le Narcisse /. B. M. Camma, qui doit être
considéré comme un des meilleurs représentants à fleurs
blanches du groupe des Ajax. Il faudrait en citer bien d'autres,
qui toutes présentent des qualités de premier ordre, telles que :
Barri conspicuus^ Barri albus, cernuus pulcher, arnabilis, Mau-^
rice de Vilmorin^ Duchess of Westminster, Queen Sophia^ etc.
812 REVUE DES PUBLICATIONS.
Puisque nous en sommes à parler de plantes bulbeuses, signa-
lons en passant le Lachenalia Nelsoni, plante issue du L. tricolor,
mais beaucoup plus méritante, caractérisée par ses fleurs jaune
serin; le Lilium Harrisi, plus connu eous le nom de Lis des Ber-
mudes, espèce des plus ornementales, dont la culture en plein air
est à recommander; la plantation devra être faite à l'automne.
Le Lilium elegam ou Thunbergianum et ses variétés constitue un
petit groupe de jolies espèces obtenues au Japon et en Hollande.
Les formes douées du plus riche coloris, sont les fulgens, van
Houttei et Horsmani; le staminosum est remarquable par la du-
plication de ses fleurs; la variété Alice Wilson est nuancée de
rouge sur jaune. Il faut encore noter marmoratum aureum ou
guttatum^ à fleurs nettement ponctuées, brevifoliiim, dont le
feuillage est vert sombre et le coloris floral rouge saumoné.
Les Orchidées fournissent encore un important appoint aux co-
lonnes du journal anglais. Les Trichopilia y sont l'objet d'un
article consacré à la culture et à la désignation des meilleures
espèces, de celles qui doivent se rencontrer chez tous les ama-
teurs de ces jolies plantes. Les Trichopilia crispa et suavi's sont les
plus connus; leur introduction est d'ailleurs ancienne, puisque le
premier est arrivé de Gosta-Rica en Européen 1849, et que le se-
cond était déjà cultivé depuis Tannée précédente. Le T, tortilis
est moins populaire et pourtant il y a plus de soixante années qu'il
a été introduit du Mexique. Les Trichopilia fragrans de la Nou-
velle-Grenade et Galeottiana du Mexique, sont encore plus rares.
Le premier est une des plus belles espèces du genre; ses fleurs,
d'un blanc pur, à labelle rappelant la fleur du Dipladenia boli-
viensis^ répandent une odeur délicieuse. Le second a des fleurs
jaunes avec un labelle blanc ponctué de jaune et de cramoisi.
Au nombre des plus curieuses des Orchidées, les Anguloa tien-
nent un rang distingué par la conformation de leurs fleurs.
L'A. Cloiuesiesi celui qu'on rencontre le plus souvent; l'A. ebur-
nea beaucoup plus rare, a les divisions florales presque entière-
ment blanches; l'A. Ruckeri a des fleurs d'un jaune rougeâtre
dontla nuance d'ailleurs est des plus variables; dans l'A. uniflora
les fleurs sont blanc pur ou blanc taché de pourpre brunâtre. On
connaît un certain nombre d'hybrides obtenus entre les Anguloa :
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 813
A. dubiaque l'on suppose être un produit de croisement naturel
entre les A. uniftora et Cloivesi, avec le coloris du second et le
port général du premier; A. media^ obtenu par hybridation arti-
ficielle entre lesA. Clowesiet ^wcA^ri. Les fleurs sont jaune pâle,
entièrement teintées de pourpre en. dedans; le labelle est de
nuance cannelle foncé, marqué d'un disque jaune et de raies
transversales purpurines rougeâtres.
Les Angreecum seront toujours recherchés pour la beauté et
l'élégance de leurs fleurs et tout particulièrement VAngrœcum
sesquipedale introduit en 1857 par le Révérend Ellis. C'est une
des plantes les plus extraordinaires, dont la structure florale,
les conditions de végétation ont depuis longtemps fixé l'attention
du botaniste. On sait à quoi tient la perpétuité de cette espèce
dans son pays natal : la longueur de son éperon exige pour que
la fécondation puisse s'opérer, le concours de Papillons à trompes
proportionnées. La vie de la plante et celle de Tinsectesont donc
intimement et réciproquement liées l'une à l'autre.
On peut encore signaler parmi les Orchidées intéressantes et
méritantes à divers titres, le Dendrobium Findleyanum, une des
espèces les plus recherchées de ce joli genre, qui a été introduite
du Burmah en 1877; le Cattleya Warneri, du groupe labia(a,&e
rapprochant par la pluparrt de ses caractères du C. Gaskeliana
et originaire du Brésil d'où il a été importé en 1 859 ; le Microstylis
metaUica, peu cultivé, comme d'ailleurs la plupart des espèces
de ce genre, qu'on ne rencontre guère que chez quelques ama-
teurs. Le Microstylis metaUica se distingue à son feuillage lustré,
métallique, pourpre foncé à la face supérieure, cramoisi rosé en
dessous. Quant aux fleurs elles sont insignifiantes, rose pourpre
sur les sépales et les pétales avec un labelle blanc ou rose pâle.
On peut joindre à ces plantes le Bollea Schrœderiana^ charmante
espèce à grandes fleurs blanches sur le fond desquelles tranche
le labelle pourpre violacé.
Tout n'est pas encore dit dans le genre Bégonia et pourtant
que de joHes plantes on a déjà obtenues! la découverte du
Bégonia socotrana y a opéré une véritable révolution et de suite
on a vu tout le parti qu'il y avait à en tirer dans les croisements.
Le premier hybride obtenu , en partant de la plante découverte par
814 REVUE DES PUBLLCATIONS.
Balfour à Socotora en 1880, est le B. John Heale résultant de
la fécondation du type par une variété tubéreuse appelée B. Vis-
countess Bonetnile' le B. Adonis vint peu de temps après, issu
d'un tubéreux fécondé par John Heale; le B. Winier Gem suivit
bientôt ainsi que le B. Success. Mais les deux plus beaux gains
à la formation desquels ait concouru le B. socolrana sont certai-
nement Gloire de Lorraine, Triomphe de Nancy^ Trioiwphe de
Lorraine qui ont été incontestablement le triomphe des habiles
semeurs de Nancy. Le B. Gloire de Lorraine provenait d'un croi-
sement entre les B.-socoirana et Dregei effectué en 1891 ; les
deux autres espèces ont dans leur parenté probablement le B.
Boezli. Quant au Bégonia Gloire de Sceaux, de MM. Thibaut et
Keteleêr, la participation du B. socotrana à son obtention, en
collaboration avec le B. subpeltata, laisse quelques doutes.
Dans tous les jardins on rencontre des lagetes ; il est peu de
plantes qui soient restées aussi populaires, qu'on s'adresse au
T. patula et à ses nombreuses variétés ; au T. erecta qui n'a pas
été aussi prolifique entre les mains des jardiniers; au T. signala
si florifère et si précieux dans l'ornementation par la masse de
fleurs qu'il produit et au T. lucida, une des meilleures plantes
automnales en raison du riche coloris orangé de ses fleurs. C'est
du T. patula, comme nous l'avons dit plus haut, que sont sorties
le plus grand nombre de formes horticoles telles que : à fleurs
doubles; ranunculoides ; aurea et aurea nana; pygmœa, lutea à
fleurs jaunes. Mais la plus belle de toutes est sans contredit celle
qui a reçu le nom de Légion d'honneur, si remarquable par les
larges taches brunes situées à la base des ligules et dont l'en-
semble offre quelque ressemblance avec une étoile.
11 n'y a pas que les Rosiers d'origine horticole qui doivent être
appelés à l'ornementation des jardins. Sans vouloir rejeter les
Rosiers thé, les noisettes, les hybrides remontants, il n'est pas
inutile de temps à autre de rappeler qu'il est dans la nature, des
espèces qui ne doivent pas être dédaignées et qui méritent d'être
bien accueillies.
C'est ainsi que l'on peut recommander le Rosa Wichuraiana,
du Japon. Ce Rosier se rapproche beaucoup du Rosa muliiflora,
mais ses rameaux ont une tendance à ramper que ne présente
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 81o
pas ce dernier. Il se couvre de fleurs d'un blanc pur dont l'odeur
n'est pas sans analogie avec celle du Rosier Banks. Un autre
Rosier est leBosa macrantha, dont le nom même indique la large
dimension des fleurs. Le Rosa mac^antha est certainement le
plus joli de tous ceux à fleurs simples et blanches. Il est préfé-
rable au Rosier blanc simple de Paul, à cause de l'eff'et produit
par ses étamines brillamment colorées qui tranchent sur le
blanc des pétales. Si nous jetons un coup d'œil sur les arbres et
les arbrisseaux, nous n'aurons que l'embarras du choix pour
noter au passage : Spirœa flagelliformis, une des meilleures
espèces du genre, même en les supposant réduits à une douzaine.
Cytisus Adami, ce bizarre hybride obtenu en '1825 par Adam
de Vitry, et sur lequel on trouve des fleurs de C.purpureus, d'au-
tres de C. Laburnum, d'autres enfin de coloris intermédiaire entre
les deux espèces; Hypericum Moserianum irictor qui constitue
une excellente amélioration du type; les Magnolia, ces char-
mants végétaux, qu'on ne saurait manquer d'aimer, depuis les
M.stelluta, conspicAia, /ro/^ws jusqu'aux Lennei, Fmseri, glauca^
grandi flora, etc. Le Xanthoceras sorbifolia, dont l'introduction
par l'abbé David fit jadis sensation, n'est pas aussi cultivé qu'il
devrait l'être, et pourtant il est rustique et résiste à nos plus
grands hivers. Ce sont encore des plantes à recommander que:
le Rhododendron Falconeri, un allié du R. grande dont il difl'ère
cependant par le feuillage et le port plus compact, avec des
fleurs blanc crème teintées de lilas à la base; le Dapline Cneo-
rum un des plus jolis arbustes de la flore européenne; le Cornus
florida ; V Ulmus americana, dont le port rappelle celui d'un
Chêne, avec des rameaux pendants quelquefois même aussi
pleureurs que ceux du Salix babylonica; V^Esculus califor-
nica, aux longues inflorescences en épis. Le port de cet
arbuste est des plus variables dans son pays natal; tantôt il
forme un buisson ne dépassant pas 10 pieds de hauteur, tantôt,
au contraire, c'est un arbre ramifié, ayant 2 ou 3 pieds de
diamètre à la base et s'élevant jusqu'à 40 pieds. D'une façon
comme d'une autre, VyEsculus californica fleuri est très orne-
mental; les fleurs sont blanches ou rose pâle, avec des anthères
de couleur orangée; les feuilles sont luisantes, à folioles pétio-
816 REVUE DES PUBLICATIONS.
lées ; les fruits sont lisses, non épineux. Pour ceux qui admettent
le genre Pavia c'est le Pavia califormca.
Parmi les végétaux herbacés dont nous trouvons de longues
listes, nous retenons au passage : Arenaria montana, charmante
petite Garyophyliée de l'Ouest et du Centre de la France, dont on
pourrait faire des bordures; le Ranunculus aconitifolius de la
région montagneuse, cultivé depuis longtemps sous le nom de
Bouton d'argent, mais dont The Garden recommande la variété à
fleurs doubles ; le Campanula isopJujUa alba qui sera du meilleur
effet dans la garniture des suspensions en société du C. gracilis,
également gracieux, mais dont il diff'ère par son port plus diffus,
ses rameaux plus ou moins retombants, ses feuilles habituelle-
ment velues, ses fleurs largement campanulées; Vlris d'Alle-
magne à fleurs doubles présentant douze divisions florales ;
le Chrysobactron Rossii, Liliacée de la Nouvelle-Zélande, à long
épi de fleurs jaune d'or qui fera merveille au Jardin alpin, etc.
Bulletino délia R. Societa toscana d'Orticultura. — 11 est
signalé, d'après le Nuovo giomale botanico, deux nouveaux Lis
originaires de la Chine. Le Lilium chinense a des tiges hautes de
40 centimètres, scabrespubescentes, portant jusqu'à 110 feuilles
sessiles, linéaires, acuminées, récurvées, très légèrement canali-
culées dans le haut. Les divisions florales sont allongées, obtuses,
charnues, rouge orangé, parsemées de macules elliptiques,
pourpre foncé.
L'autre espèce, le Lilium Blondit, est extrêmement voisine de
la précédente dont elle diffère surtout par ses feuilles beaucoup
moins nombreuses, le coloris des fleurs un peu rose et les ma-
cules plus abondantes.
Wiener illustrirte Garten Zeitung. — A noter une nouvelle
Pensée, originaire de Bosnie et décrite sous le nom de Viola
Beckiana. C'est une espèce, à grandes fleurs rappelant, d'une
façon générale, les Viola lutea et calcarata, des montagnes de
France. Les fleurs sont bleu-lilacé ou jaunes, distinctement
veinées.
♦
PUBLICATIONS FRANÇAISES. 817
PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES
DÉCRITES OU FIGURÉES
DANS LES PUBLICATIONS FRANÇAISES ET ÉTRANGÈRES.
1. Publications françaises,
par M. D. Bois.
Euphorbia Qarad Deflers. Plantes nouvelles de V Arable,
Bull. bot. de France, 1896, fasc. 4, p. 230.
Belle Euphorbe cactiforme à port caractéristique, qui paraît
localisée dans la région des collines désertiques formant les pre-
miers contreforts du puissant massif du Gebel Sabor, sur la
frontière méridionale du Yemen. Elle est disséminée, par pieds
isolés ou par bouquets, au milieu des buissons presque impéné-
trables d'^. polyacantha Boiss., qui couvrent de vastes espaces
de terrain sur les plateaux rocheux de basse altitude.
Cette plante porte les noms arabes de Qarad, Qaradh et quel-
quefois Sabtah. Sa tige atteint 2 à 2 mètres et demi de hauteur
et mesure 10 à 20 centimètres de diamètre à la base; elle est
simple dans sa plus grande longueur et ne se ramifie que dans
son quart supérieur; elle est cylindrique, sous -ligneuse. Les
rameaux sont hexagones, munis d'aiguillons d'un vert glauque
et incurvés-ascendants comme ceux de ÏF. candelabrum ; les
feuilles, épaisses sur les angles, sont décidues; les coussinets sont
globuleux-tuberculeux, verticaux, hexagones; les aiguillons
stipulaires sont courts, divariqués, dressés; les fleurs naissent
en cimes axillaires biflores.
Ruellia heterotricha Deflers. Plantes nouvelles de l'Arabie,
Bull. Soc. bot. de France, 1896, fasc. 4, p. 220.
Arbuste originaire des monts El-Areys, près Serrya, de 4 à
500 mètres d'altitude. La tige, rameuse, atteint de 40 à 80 centi-
mètres de hauteur. Les feuilles, pétiolées, sont opposées, ovales
obtuses ou orbiculaires, souvent cordiformes à la base, velues.
818 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES.
blanchâtres à Ja face inférieure, à limbe mesurant 2 à 5 cen-
timètres de long sur autant de largeur. Les fleurs, très belles,
sontaxillaires, solitaires ou géminées; la corolle, de 5 à 6 centi-
mètres de long, est rose, pubescente.
Cette plante rsippeWe \e Rue llia patula, mais s'en distingue par
son indumentum composé, ses feuilles plus larges, à base cordi-
forme et non cunéiforme, ses fleurs plus grandes, son calice à
lobes ovales-lancéolés et non linéaires. Elle a aussi certains
rapports avec le R. grandifloraYorsk., mais se reconnaît à sa tige
plus élevée, ses fleurs plus petites, axillaires et non terminales,
Je calice à divisions plus larges, la corolle, rose au lieu d'être
blanche, les graines orbiculaires au lieu d'être réniformes.
2. Publications étrangères
par M. P. Hariot.
Coffea stenophylla G. Don. — Caféier à feuilles étroites. —
Sierra-Leone (Rubiacées-Ixorées). — Bot. Mag., t. 7475.
Feuilles à pétiole court, ovales ou oblongues- lancéolées,
obtuses et ternninées par un appendice caudiforme, très glabres,
luisantes, marquées de nervures grêles et glanduleuses à leur
point d'insertion; stipules triangulaires- ovales, acuminées;
fleurs axillaires et terminales portées par des pédoncules très
courts; bractées linéaires; calice à bords très courts et denti-
culés; corolle à tube beaucoup plus petit que les lobes qui sont
au nombre de 6-10, linéaires, étoiles et d'un beau blanc;
6-10 étamines à filets dressés, anthères linéaires-subulées, fruit
globuleux.
Le Coffea stenophylla est une des espèces indigènes de
l'Afrique occidentale qui; au point de vue commercial, doivent
arriver à lutter avec le Café d'Arabie. Découvert depuis long-
temps déjà, il n'a été décrit qu'en 1834, par Don, et regardé
depuis par Benlham comme une variété du Coffea arabica. Il est
plus fréquemment cultivé à Sierra-Leone que le café de Libéria,
auquel il est de beaucoup supérieur comme arôme.
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 819
Cochlioda Noezliama Rolfe. — C. de Noezl. — Pérou
(Orchidées-Vandées). Bot. Mag., t. 7374.
Pseudo-bulbes nombreux et rapprochés, ovoïdes-oblongs, com-
primés, rugueux; feuille sessile, linéaire- oblongue , obtuse,
carénée; hampe dressée, pourvue de nombreuses gaines; grappe
allongée, penchée, lâche et multiflore; bractées deux fois plus
courtes que les pédicelles; fleurs roses; sépales larges, ovales,
aigus, le dorsal dressé, les latéraux recourbés ou presque
retournés; pétales plus étroits, lancéolés, dressés; labelle plus
court que les sépales, à angle dressé, soudé avec la colonne, à
lobes latéraux arrondis, réfléchis, à lobe médian cordiforme;
disque muni de deux callus linéaires-oblongs; colonne légère-
ment incurvée; anthère arrondie, pourvue d'un bec peu saillant,
à poUinies oblongues, portées par un pied obovale, légèrement
épaissi.
Le genre Cochlioda comprend cinq espèces, toutes originaires
du Pérou, et qui présentent de nombreux points de ressemblance
avec les Mesospinidium et les Odontoglossum. Le C. Noezliana
a été découvert par John Noezli, en 1891, dans une localité où
croît le C. vulcanica. Cette dernière espèce avait été découverte
en 1871, par Spruce, sur le volcan de Tunguragua, où elle croît
à plus de 10,000 pieds d'élévation parmi les scories rejetées par
le- volcan.
Cornus corynostylis, Koehne. — Cornouiller à styles en mas-
sues. — Himalaya (Cornées). — Gartenflora, 1896, 11, p. 286,
t. 51, f. 4.
Rameaux plus ou moins tétragones, à peu près glabres;
feuilles opposées, ovales ou ovales-oblongues ou oblongues-
elliptiques, acuminées, vertes à la face inférieure et quelquefois
blanchâtres et couvertes de quelques poils apprîmes, marqués de
5 à 8 nervures sur chaque face; corymbes de fleurs subgiandu-
leux, blancs soyeux ; sépales égalant la moitié de l'ovaire; pétales
assez grands, étroits; style remarquable par sa dilatation en
forme de massue, de même longueur que les filets des étamines.
Cette plante asiatique a été souvent prise et décrite pour le
820 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES.
Coryius macrophylla qui appartient à une autre section caracté-
risée par ses noyaux creusés d'une petite cavité.
Erythronium Johnsoni Bolander. — G. de Johnson — Sud
de l'Orégon (Liliacées-Tulipées) — Gardeners' Chronicle, 488,
p. 548, f. 83.
Bulbe long de deux lignes, formé d'un petit nombre d'enve-
loppes, produisant des rejetons à sa base; scape long de 40
à 12 lignes; segments floraux acuminés, les trois intérieurs
appendiculés ou auriculés; feuilles au nombre de deux, lan-
céolées, fortement marbrées : anthères d'un beau jaune brillant;
tllets des étamines courts et dilatés. Fleurs rose clair à la face
extérieure, jaune orangé intérieurement, passant au pourpre
foncé.
Cette nouvelle espèce d' Erythronium a été recueillie dans le
sud de rOrégon par M. Johnson.
Masdevallia corniculata, var. inflata Veitch. — M. corniculé,
var. à corolle dilatée. — Nouvelle-Grenade (Orchidées-Epiden-
drées). —Bot. Mag., t. 7376.
Feuille oblongue, obtuse, rétrécie en pétiole sillonné et caréné;
bractée développée, de même longueur que le tube du périanthe,
cymbiforme,rostrée, verte; corolle orangée, àtube dilaté, urcéolé,
marqué de 6 côtes extérieurement et ponctué de rouge à l'inté-
rieur; lobes dorés, à base triangulaire, prolongés en longs fila-
ments; pétales dressés, charnus, lancéolés, à base inégale,
dentés au sommet; labelle de même longueur que les pétales,
lancéolé, muni d'un onglet court et épais, obscurément trilobé ;
disque papilleux, denticulé au sommet; colonne grêle; anthère
tronquée, bidentée ; ovaire à trois ailes ondulées.
Le Masdevallia corniculata appartient à un petit groupe
d'espèces caractérisées par la tige portant une feuille et une fleur
solitaires ; ses fleurs largement engainées, ses larges bractées
vertes situées sous les fleurs. On ne connaît, jusqu'à présent, que
trois représentants de ce groupe : M. cucullata, macroura et
corniculata, tous trois natifs de la Nouvelle-Grenade. Le M. cor-
niculata a été introduit, en 1877, par M. Backhouse. Quant à la
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 821
variété inflata, elle diffère du type par son coloris plus pâle, la
ponctuation du périanthe moins prononcée, les lobes plus larges
qui sont d'un beau jaune doré et non orangés, bordés de jaune
comme dans le M. corniculata.
Oncidium Godseffianum ^Krànzlin. — 0. de Godseff. — (Or-
chidées-Vandées). Gardeners^ Chronkle 1896, 495, p. 754.
Pseudo-bulbes allongés, cylindriques, lisses, longs de 12 centi-
mètres et plus, épais de 1 centimètre; rugueux; feuilles au
nombre de deux, linéaires-lancéolées, aiguës; panicule longue-
ment pédicellée, penchée; rameaux distiques, chargés de fleurs
serrées; bractées très petites et triangulaires ; sépale dorsal cu-
cuUé, cunéiforme, obové, les latéraux soudés ensemble dans
leur quart inférieur puis libres; pétales obovales, onguiculés,
obtus; labelle onguiculé, à lobes latéraux falciformes, le moyen
largement cordiforme, légèrement bilobé au sommet ; deux
callus, l'un marqué de plusieurs petits tubercules, luisant et
situé à l'angle et entre les lobes latéraux, l'autre plus large
placé sur le disque du lobe moyen et parcouru par trois lignes
chargées de tubercules; gynostème à ailes linéaires, légèrement
denticulées en avant. Fleurs jaunes, rayées de pourpre, ne
dépassant pas 2 centimètres de largeur à leur entier développe-
ment sur un centimètre et demi de hauteur, et devant être
comptées parmi les plus petits des nombreux représentants du
genre Oncidium, A placer près de VOncidium pubes, quoique ce
dernier appartienne à une autre section, celle des Tetrapetala
tandis que le Oncidium Godsef/ianiun doit être rangé parmi les
Petitapetala.
Ostrowskia magnifica Regel. — 0. magnifique. — Asie cen-
trale (Gampanulacées). — Bot. Mag., t. 7472.
Racine tubéreuse; tige haute de 3-5 pieds, simple, robuste,
fistuleuse; feuilles brièvement pétiolées, verticillées, ovales,
dentées ; fleurs larges, dressées, disposées en grappe terminale
pauciflore ; calice à tube turbiné muni de sillons qui alternent
par paires, avec les divisions du limbe, à 5-9 lobes linéaires-
lancéolés; corolle largement campanulée, à tube pourvu de
822 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES.
1 5-24 côtes, à 5-9 lobes courts et larges, à 5-9 étamines ; étamines
à filets courts, dilatés à la base et poilus ; anthères linéaires-
allongées, tordues à la fin; ovaire à 5-9 loges à style épais, à
stigmates au nombre de 5-9, linéaires, recourbés, soudés en
colonne fusiforme; capsule de consistance papyracée, turbinée,
déhiscente par des pores latéraux oblongs; graines ovoïdes,
comprimées, étroitement ailées.
VOstrowskia constitue une des plus remarquables découvertes
botaniques faites dans l'Asie centrale par Albert Regel. La loca-
lité précise est le Khamat de Dharwar dansleBokhara oriental
où la plante croît à une altitude de 7,000 pieds. Intimement allié
aux Campanules, le genre Ostroivskia s'en distingue par les feuilles
verticillées, les nombreuses divisions du calice et la déhiscence
des capsules par des pores en nombre double de celui des
sépales.
Pittosporum eriocarpum Roy le. — P. à fruits hérissés. —
Himalaya (Pittosporées). — Bot. mag,, t. 7473.
Arbre de petite taille; rameaux verticillés; feuilles jeunes
floconneuses, tomenteuses ainsi que l'inflorescence; feuilles
ovales oblongues ou oblongues-obovales, obtuses ou aiguës,
cunéiformes à la base, tomenteuses sur les deux faces puis
glabres à la face supérieure, à côtes et à nervures au nombre
de 12-15 saillantes; panicules multiflores brièvement pédon
culées, disposées au sommet des rameaux; fleurs portées par
des pédoncules courts; sépales ovales ou ovales lancéolés,
tomenteux ; corolle jaune, à pétales soudés en un tube quatre
fois moins long que les sépales; ovaire tomenteux; capsule glo-
buleuse, tomenteuse, polysperme, à valves ligneuses.
Le genre Pittosporum renferme un certain nombre d'espèces
d'arbrisseaux dont la culture est à recommander pour les oran-
geries, telles que les P. Tobira de la Chine et du Japon, crassi-
foliurn, undulatum d'Australie, tenuifolium, le plus robuste de
tous, de la Nouvelle-Zélande et eriocarpum de l'Himalaya. Ce
dernier habite les provinces de Kumaon et de Garwhal et se
rencontre à une altitude de 5,000 pieds. "
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 823
Olyra concinna Hook. f. — 0. coquette. — Costa Rica (Gra-
minées-Panicées). — Bot. Mag., t. 7469.
Plante naine, formant des touffes serrées, très glabres ; chaumes
filiformes, simples, feuilles, recourbés et pendants ; feuilles
serrées, distiques, petites, ovales, cuspidées-acuminées, à bords
inégaux, arrondies à la base, ciliées sur les bords, à côte mince,
à nervures très nombreuses; gaines beaucoup plus courtes que
le limbe, bi-auriculées au sommet, à oreillettes inégales; ligule
arrondie et courte; épis axillaires et terminaux, courts, à rachis
filiforme et raide ; épillets au nombre de trois, dont 2 femelles
à peine pédicellés, le mâle solitaire, inséré à la base de l'épi et
longuement pédicellé, épillets mâles avec une seule glume
oblongue obtuse, uninerviée, trois étamines et glumelle binerviée
de la longueur de la glume ; épillets femelles à trois glunies
dont deux lancéolées, acuminées, trinerviées, herbacées, la troi-
sième plus courte à peine stipitée, obtusiuscule, coriace, pâle, rou-
lée sur les bords, à peu près de même longueur que la glumelle.
Les Olyra, à l'exception d'une seule espèce, sont originaires
de l'Amérique; ils sont remarquables par la variété de leur
feuillage^ de leur port, de leur inflorescence et la disposition des
organes reproducteurs dans les épillets. VOkjra concinna se
rapproche surtout de l'O. polypodioides de la haute vallée de
l'Amazone qui, avec un faciès identique, diffère du tout au tout
par son inflorescence et ses épillets.
Le Secrétaire-rédacteur-gérant y
D. Bois.
Paris. — Imprimerie L. Maretheux, 1, rue Cassett».
824
OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES.
AOUT 1896
Observations météorologiques faites par M. F. Jamin, a Bourg-la-Rel\e,
PRÈS Paris (altitude : 63™).
TEMPERATURE
Min.
15, i
14,9
12,3
9,9
15,1
12,3
8,5
13,2
9,6
11,1
13.3
15;2
13.4
11,3
14,5
9,2
9,1
9,0
13,2
12,5
11,3
14,4
10,0
14,3
15,2
11,5
9,4
9,5
5,9
7,0
8,1
Max.
HAUTEUR
du baromètre
Matin Soir
25,0
25,6
25
29,2
25,3
22,9
23,0
16,0
21,0
22,6
25,3
25,6
25,3
26,2
25,3
25,8
26,0
25,8
25,1
25,7
26,9
23,6
22,7
22,8
22,0
17,8
18,9
19,3
23,3
27,2
28.1
760
762
762,5
761,5
760,5
762
764,0
761,5
760,5
762,5
765,5
767,5
767
765
761,5
:65
764
763,5
759
758,5
760,5
761
766,5
766
761
755,5
756,5
765
768
762
760
761
762
761
760,
762
764
763
760,5
762
764,5
767,5
767,5
765,5
761,5
762
764, 5
764,5
761
758
759,5
759,5
766,5
766,5
764
756
757
761
767
765
760
760
VENTS
dominants
NO.
NE. ENE.
NE.
NE. E.
NE.
NE. NO.
SO.
0. NO.
N.
N.
N.
N.
NNO.
E.
• N.
0.
NE.
ENE.
NE.
N.
ONO.
N.
NO.
NO.
0.
0.
N.
N. NNE.
NE.
E.
SO.
ETAT DU CIEL
Nuageux.
Nuageux le matin, clair.
Légèremeut nuageux.
Légèrement nuageux.
Nuageux.
Couvert le matin, très nuageux i'après
midi, quelques gouttes de pluie, clair
le soir.
Très nuageux, couvert le soir et petite
pluie.
Petite pluie toute la nuit, pluie plus
abondante jusqu'à 3 heures de Taprès
midi, couvert.
Brumeux le matin, nuageux, orage et
pluie l'après-midi, presque clair le soir
Brumeux de grand matin, nuageux,!
quelques averses l'après-midi.
Nuageux, clair le soir.
Nuageux le matin et le soir, couvert
dans la journée.
Nuageux.
Nuageux.
Nuageux.
Nuageux.
Nuageux, clair le soir.
Couvert le matin, nuageux, un peu
de pluie.
Nuageux. i
Nuageux. j
Très nuageux, pluie le soir. j
Nuageux. i
Très nuageux, petite pluie Taprès
midi.
Très nuageux.
Couvert, pluie presque continue
laprès-midi.
Très nuageux.
Très nuageux et pluvieux.
Nuageux et légèrement pluvieux.
Clair de grand matin, nuageux.
Nuageux.
Nuageux, un peu de pluie le soir.
AVIS DIVERS. 825
AVIS DIVERS
EXPOSITIONS DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'HORTICULTURE
DE FRANCE
Exposition de Chrysanthèmes, Fruits, Cyclamens, Œillets,
Asters, etc. — Celte exposition se tiendra au Palais de l'Indus-
trie, Champs-Elysées, du 17 au 22 novembre 1896.
Modificalion an programme de l'Exposition de Chrysanthèmes.
Par suite d'une modification au programme publié dans le
cahier de mars 1896, p. 235, les 5% 15^ 16^, 17"' et 18*= concours
ouverts pour les Chrysanthèmes en pots, seront ouverts également
pour les fleurs coupées de Chrysanthèmes, concours entre
horticulteurs et concours entre amateurs.
SOUSCRIPTION OUVERTE PAR LA SOCIETE
Le bureau de la Société nationale d'Horticulture de France a
décidé, dans la séance du 27 août, d'ouvrir une souscription
pour venir en aide aux sociétaires, horticulteurs et jardiniers,
victimes de l'ouragan du 26 juillet dernier.
Les souscriptions sont reçues à l'agence de la Société, 84, rue
de Grenelle-
Médaille du Conseil d'administration. — Pour l'introduction
ou l'obtention de plantes ornementales reconnues méritantes
après culture en France.
Les horticulteurs français, obtenteurs ou introducteurs de
plantes reconnues méritantes, peuvent adresser au comité com-
pétent leur demande en vue de prendre part au concours pour
ce prix. De leur côté, les membres des comités peuvent propo-
ser les plantes qu'ils jugent dignes du même prix. A la fin de
chaque année, il sera désigné, s'il y a lieu, dans le sein de
chaque comité compétent, un membre chargé de faire un
rapport circonstancié sur la ou les plantes qui sont de nature à
déterminer l'attribution de la médaille.
Série III. T. XVIII. Cahier de septembre putyîijé le 10 octobre 1896. 52
826 AVIS DIVERS.
Avis à MM. les semeurs de Chrysanthèmes.
L'époque de floraison des Chiysanlhèmes commençant avec
octobre, la section des Chrysantlièmes vient d'adopter, pour
l'année 1896, le règlement suivant :
Pour qu'une variété nouvelle puisse obtenir un certificat de
mérite, elle devra être présentée dans les conditions indiquées
ci-après :
Variétés obtenues de semis.
Présentées en pois : Une potée fleurie.
Présentées en fleurs coupées : Deux fleurs de la même variété,
avec branches et feuilles.
Variétés obtenues par accident fixé.
Présentées en pois : une potée fleurie de la variété nouvelle et
une potée fleurie de la variété type.
Présentées en fleurs coupées : deux fleurs de la variété nouvelle
et également deux fleurs avec branches et feuilles de la variété
type.
Le nom donné à la variété devra être mis sous enveloppe
cachetée; l'enveloppe ne sera décachetée que si la variété est
récompensée.
Les présentateurs sont priés de bien vouloir accompagner leur
envoi d'une note explicalive indiquant : i*^ l'origine de la variété
(donner les noms des parents si possible); 2" la hauteur totale
de la plante; S" le mode de culture auquel la variété a été
soumise (culture en pots ou en pleine terre).
Pour les présentations de variétés connues, la section ne
jugera que la culture ou la collection: ces présentations pour-
ront être récompensées par des primes.
Toute personne faisant ou non partie de la Société ou de la
Section, a le droit de l'aire des présentations.
Jours des séances de la section, pour 1896 :
8 octobre, 25 octobre;
12 novembre, 17 novembre (exposition au Palais de l'In-
dustrie), 26 novembre;
10 décembre, 24 décembre.
Les envois devront être rendus, le jour de la séance, 84, rue
de Grenelle, avant une heure de l'après-midi.
Un jury spécial, composé d'exposants, jugerales nouveautés
inédiles à l'Exposition des Chrysanthèmes (voir le programme).
De plus, des médailles récompensant les lots, des certificats
de mérite seront attribués à chaque variété qui pourrait le mé-
riter. Pour cela deux branches fleuries avec feuilles ou une plante
fleurie en pot seront également exigées.
— — - — ^
AVIS DIVERS. 827
OFFRES ET DEIYIANDES D'EMPLOI
Un registre est ouvert aux bureaux de l'agence de la Société pour
l'inscription des offres et des demandes d'emploi.
Le Conseil d'administration prie les sociétaires qui auraient
besoin de jardiniers pour maisons bourgeoises ou d'employés pour
maisons de commerce horticoles de bien vouloir consulter ce registre.
AVIS RELATIF AUX CONCOURS EN SÉANCE
Un concours spécial pour les Orchidées aura lieu en
séance le 26 novembre 1896. Les personnes qui désireront y
prendre part seront tenues d'adresser, huit jours à l'avance,
à l'agent de la Société, rue de Grenelle, 84, leur demande
de participation.
CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ
Concours annuels.
Médaille Pellier. Pour le plus beau lot de Pentslemon.
Prix Joubert de VHiberderie. — Le 10 janvier 1889, le Conseil
d'administration, se conformant au vœu émis par le D"" Joubert
de IHiberderie, dans son testament, a ouvert un concours pour
ui! prix de 2,b00 francs à décerner au nom de ce généreux
donateur. (]e prix est destiné à un ouvrage publié récemment
el imprimé ou manuscrit, sur rilorticulture maraîchère, l'Arbo-
riculture et la Floriculture réunies, considérées dans leurs
usages journaliers et les plus pratiques. Le concours est perma-
nent et le prix peut être décerné chaque année.
Si l'ouvrage présenté au concours est manuscrit, il devra être aussi
succinct que possible et, si son auteur obtient le prix, il sera
tenu d'en faire la publication dans le délai d'un an. (Voyez le
Journal, 3" série, XI, 1889, p. o et 81.)
828 CHRONIQUE.
CHRONIQUE
Cattleya à fleurs doubles. — M. Gh. Maron signale, dans la
Hevue horticole, la floraison d'un Cattleya intermedia qui,
depuis deux années, donne des fleurs monstrueuses. La fleur
observée cette année présentait un ovaire d'abord uniloculaire à
son point d'attache sur le pédoncule et qui, au milieu de sa
longueur, se contournait et semblait se diviser en deux pour
porter deux fleurs parfaites, mais soudées entre elles par les
deux sépales inférieurs et latéraux.
Association pour la vente des produits agricoles et
înaraîchers. — Nous avons signalé les efl'orts faits par les agri-
culteurs anglais, avec le concours des Compagnies de chemins
de fer, pour remédier partiellement aux eff'ets de la crise agri-
cole en supprimant autant que possible les intermédiaires entre
le producteur et le consommateur. Des progrès notables ont été
accomplis dans cette voie.
Au mois de mars dernier, en eff'et, se constituait, avec le titre
deB7itish Produce supply Assocîacion, une compagnie a3^ant pour
but d'organiser à Londres un bureau central qui devait recevoir
et faire vendre les envois de province. En outre, ce bureau était
chargé de favoriser la constitution d'associations locales qui
grouperaient les denrées de chaque région et en assureraient
l'expédition à Londres.
Voici quelques renseignements sur le fonctionnement d'une
de ces associations locales^ celle de Sleaford, la première qui se
soit fondée. Le capital constitué se monte à 125,000 francs. Une
moitié a été fournie par la Société centrale et l'autre par les fer-
miers de la région. Le comité de cette association se charge
de grouper chaque jour à Sleaford, pour les expédier à Londres,
les produits des fermes situées dans un rayon d'environ 20 kilo-
mètres autour de la ville. Dans ce but, des courriers parcourent
chaque matin des routes déterminées et recueillent les denrées
qui leur sont apportées.
CHRONIQUE. 829
L'association ne s'engage pas à acheter toutes les denrées qui
lui seront offertes. Elle réglera ses achats d'après les besoins du
marché de Londres. Sur les profits, après avoir versé 5 p. 100
d'intérêt aux actions, ou distribuera 40 p. 100 du restant aux
membres de l'association, au prorata de leurs ventes, et 60 p. 1 00
entre l'association centrale, les employés et les membres du
comité. Lorsqu'un réseau de Sociétés analogues aura été établi en
Angleterre, des bureaux de vente pourront être constitués dans
les villes les plus importantes.
Les promoteurs de cette entreprise comptent pouvoir donner
aux fermiers, en échange de leurs produits, un prix plus élevé
que celui qu'ils reçoivent actuellement des intermédiaires.
Le grand mât de Kew Gardons. — Le superbe mât que,
depuis trente-cinq ans, tous les visiteurs admirent dans les jar-
dins de Kew, a été importé de l'île de Vancouver, en 1861. Ce
spécimen unique d'Abies Douglasii, droit comme une flèche,
mesure 48 mètres de hauteur; il provient d'un arbre mesurant
54 mètres au moment où il fut abattu et comptant environ deux
cent cinquante années. Une certaine portion de sa base ayant
donné des inquiétudes sérieuses au sujet de sa conservation,
l'amputation fut décidée et la partie attaquée fut remplacée avec
succès par un morceau de Pitchpin de même longueur; Après
celte opération, le mât a été remis en place, le 4 février dernier.
(G. Schneider.)
Le Beaumontia grandiflora. — Quoique l'introduction en
Europe de cette magnifique liane, originaire de Ghittagongetdu
Sylliet, date de 1820, sa floraison dans nos serres est toujours
une chose assez rare pour qu'on la remarque. Dans son numéro
du 8 mai 1886, le Gardeners' Chronicle en publia une excellente
gravure d'après des fleurs reçues des jardins de Lord Cowper.
Cette année, c'est M. R. Maries, horticulteur à Lytham, et frère
de M. Ch. Maries, ex-collecteur de MM. J. Veitch and Sons, qui
est l'heureux possesseur d'une plante superbe portant trente-huit
ombelles de toute beauté. Ce sujet est cultivé dans une serre
intermédiaire, c'est-à-dire ayant une température de 10 à 12 de-
grés centigrades en hiver. • (G. Schneider.)
830 CHRONIQUE.
Un cep de Vigne extraordinaire. — Il est peu d'étrangers
avant visité l'Angleterre qui ne connaissent la Vigne deHampton
Court, fameuse plutôt par son grand âge et les dirneusions
extraordinaires de son tronc que par son remlement annuel.
Mais peu de personnes ont eu l'occasion de voir la superbe Vigne
de Manresa House, près de Putney ; la cause en est probablement
que le premier établissement est public, tandis que le secondest
privé. A part l'âge, la Vigne de Manresa House, qui, comme celle
de Hampton Court, appartient à la variété Black Hamburgh,est
peut-être plus intéressante parce qu'elle se trouve en meilleures
conditions de santé, et que ses dimensions sont bien supérieures.
M. Davis, (jui en est le gardien fidèle, planta ce cep il y a
trente-deux ans, contre un mur, à l'extérieur, dans un but déco-
ratif. Sa végétation devint si puissante, qu'une des branches fut
couchée et introduite dans une serre construite contre un mur
de 4 mètres de hauteur. Celte serre fut bientôt de trop pelites
dimensions et dut èlre agrandie ; elle mesure à présent 67 mètres
de long et est complètement couverte par sept branches qui,
disposées horizontalement et à égales distances, sont couvertes
chaque année de fruits d'aspect et de qualité irréprochables.
Cette année, on compte 951 grappes, pesant en moyenne une
livre et demie, superbes de coloris et bien garnies. Environ
2,000 grappes ont été enlevées peu après la floraison pour
permettre aux autres d'atteindre leur parfait développement.
La Vigne qui décore cette serre, avec ses sept rangées de grappes
disposées régulièrement et dont le tronc ressemble presque à
celui d'un arbre forestier, offre un coup d'œil inoubliable.
(G. Schneider.)
Les sexes dans le Nuttallia, le Gymnocladus et l'Idesia.
— La Revue horticole, dans sa chronique du 16 septembre
p. 419;, consacre quelques lignes à un cas d'hermaphrodisme
du i\utf allia cerasiformis, observé par M. Jouin dans les pépi-
nières Simon-Louis, à Plantières-lès-Metz.
Déjà, sous la signature de M. L. Henry, le Jardin {n" du
5 mai 1896, p. 99) avait signalé ce fait et rappelé que Bentham
et Hooker donnent l'espèce- comme polygame-dioïque [Gênera
SÉANCE DU 10 SEPTEMBRE 1896. 831
Planta) um, I, p. 661). Dans cet article, M. Henry signalait, en
outre, avec indications précises à l'appui, deux autres espèces
ligneuses cliez lesquelles il a remarqué des faits de même ordre :
le Gijmnocladus canadensis [GuUandina dioica) et Vldesiapoly-
carpa.
Ces trois espèces : NultalUa cerasiformis^ Gymnocladus cana-
dciu'is et Idesia polycarpa, presque toujours considérées comme
dioïques, seraient donc, en réalité, polygames ou polygames-
dioïques.
^
pnocÈs-viinoAUX
SÉANCE DU 10 SEPTEMBRE 1896.
Présidence de M. H. de Mlmorin, Premier Vice-Président
DE LA Société.
La séance est ouverte à 2 h. 30 minutes.
Les registres de présence ont reçu les signatures de 1 7 membres
honoraires et de 160 membres titulaires.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. le Président proclame l'admission de 2 membres titulaires
nouveaux.
Il adresse de vifs remerciements aux sociétaires qui ont pris
part aux concours de Dahlias, Fuchsias et Bégonias, ouverts ce
jour, en exprimant le regret que le public ne soit pas admis à
visiter leurs nombreux et superbes apports qui constituent une
véritable exposition d'un grand intérêt.
Lecture est donnée de la liste des récompenses accordées à la
suite de ces concours :
y. B. — La commission de rédaction déclare laisser aux auteurs
des articles admis par elle à l'insertion dans le Journal la responsa-
bilité des opinions qu'ils y expriment.
832 procès-verbaux.
Concours du 10 septembre 1896 (1)
Dahlias.
l^"" Concours. — Dahlias, fl. coupées, médaille de vermeil à
MM. Vilmorin-Andrieux et C'e.
I^*" Concours. — Dahlias, fl. coupées, médaille d'argent à
M. Mohn.
2° Concours. — Dahlias Cactus, grande médaille d'argent à
M. Nonin.
2" Concours. — Dahlias Cactus, grande médaille de vermeil à
M. Paillet.
2*^ Concours. — Dahlias Cactus, médaille d'argent à M. Welker.
2*^ Concours. — Dahlias Cactus, remerciements à M. Molin.
3^ Concours. — Dahlias Lilliput, grande médaille d'argent à
MM. Vilmorin-Andrieux et C'^
3^ Concours. — Dahlias Lilliput, grande médaille d'argent à
M. Welker.
3° Concours. — Dahlias Lilliput, médaille de bronze à M. Nonin.
4' Concours. — Dahlias à fleurs simples, médaille de vermeil
à MM. Vilmorin-Andrieux et C'^
4* Concours. — Dahlias à fleurs simples, médaille de bronze
à M. Molin.
5^ Concours. —Dahlias. Nouveautés, remerciements à MM. Vil-
morin-Andrieux et C'^
5^ Concours. — Dahlias. Nouveautés, grande médaille d'argent
à MM. Billiard et Barré.
5^ Concours. — Dahlias. Nouveautés, remerciements à M. Go-
rion.
6' Concours. — Dahlias Cactus, en pots, médaille de vermeil
à M. Nonin.
6' Concours. — Dahlias Cactus, de semis, médaille d'argent,
pour le semis n» 1, à M. Nonin.
— Dahlias Lillip., de semis, médaille d'argent à M. Welker.
Fuchsias.
1" Concours. — Fuchsias, médaille de vermeil à M. Nonin.
(d) Le compte rendu de ces concours sera publié ultérieurement
SÉANCE DU 10 SEPTEMBRE 1896. 833
Bégonias.
\^^ Concours. — Bégonias à tubercules, médaille de vermeil à
M. Vallerand.
2® Concours. — Bégonias à tubercules, à fleurs simples, grande
médaille de vermeil à M. A'allerand.
'1°'' Concours. — Bégonias à tubercules, à fleurs simples, grande
médaille d'argent à M. Urbain.
2^ Concours. — Bégonias à tubercules, à fleurs simples, médaille
d'argent à M. Vacherot.
2^ Concours. — Bégonias à tubercules, à fleurs simples, grande
médaille d'argent à M. Plet.
— Bégonias multiflores, grande médaille d'argent à
M. Urbain.
i'' Concours. — Bégonias à tubercules, striés, médaille d'argent
à M. Vallerand.
5® Concours. — Bégonias à tubercules, var. crntata^ médaille
de vermeil à M. Vallerand.
ô'' Concours." — Bégonias à tubercules. Fleurs coupées, doubles,
remerciements à M. Vallerand.
6^ Concours. — Bégonias à tubercules. Fleurs coupées, doubles,
remerciements à M. Plet.
7^ Concours. — Bégonias à tubercules. Fleurs coupées, simples,
remerciements à M. Plet.
7® Concours. — Bégonias à tubercules. Fleurs coupées, simples,
remerciements à M. Vallerand.
8^ Concours. — Bégonia discolor X R<^Xj médaille de bronze
à M. Urbain.
9^ Concours. — Bégonias ligneux, médaille d'argent à M. Ur-
bain.
9*^ Concours. — Bégonia Vernon compact, médaille de bronze
à MM. Vilmorin-Andrieux et C'^
10« Concours. — Bégonia Diadema-Rex X décora, médaille de
vermeil à MM. Cappe et fils.
10° Concours, — Bégonias. Nouveautés, grande médaille de ver-
meil à M. Arnoult.
10' Concours. — Bégonias. Nouveautés, grande médaille d'ar-
gent à M. Urbain.
834 PROCÈS" VERBAUX.
10^ Concours. — Bégonias. Nouveaulés, médaille d'argent, à
M. Piet.
16^Goncour5. — iiégonias ponctués, nouveaux, grande médaille
de vermeil, à M. A'^allerand.
Félicitations à iMM. Cayeux et Le Clerc, hors concours comme
membres du Jury.
M. le Président annonce les décès de M. Imbault (de Paris),
membre honoraire, qui faisait partie de la Société depuis l'année
•186! ; de M. Haulreux (de Paris), et de M. Savoye (François) fils
(de Bois-Colombes). Il adresse les condoléances de la Société aux
familles de nos regrettés collègues.
M. le secrétaire général-adjoint annonce que MM. Michelin,
Croux et Vitry ont été désignés par le conseil d'administration
pour représenter la Société au congrès pomologique de Rouen.
Il procède au dépouillement de la correspondance qui comprend:
A. — Correspondance manuscrite :
1'^ Lettre de M. Lecœur, cultivateur à Limours (Seine-et-Oise),
demandant la nomination d'une commission pour visiter ses
cultures de Haricots. MM. Chemin, Lambert et Legrand sont
désignés à cet effet.
2," Lettre de Al. Gentilhomme, horticulteur à Vincennes,
demandant la nomination d'une commission pour visiter ses
cultures de Bruyères. Sont désignés pour faire partie de cette
Commission : MM. Savart (Victor), Savart (Léon), Tavernier,
Baudrand (Jean), Bories, Debrie (Edouard), Vacherot (H.), Bil-
lard (Arthur), Fichet, fils.
3° Lettre de M. Lemaire, horticulteur, 26, rue Friant, Paris,
demandant la nomination d'une commission pour visiter ses
cultures de Chrysanthèmes. La commission sera composée de :
MM. Nonin, Yvon père, Yvon fils, Launay, Gérand, Piennes,
Whir.
B. — Correspondance imprimée :
1° Programme de l'exposition que la Société horticole du
Loiret tiendra à Orléans du 14 au 19 novembre 1896 ;
SÉANCE DU 10 SEPTEMBRE 1896. 835
2° Programme de l'exposition que la Snciélé d'Horticulture de
l'arrondissement de Valognes tiendra à Valognes du 14 au
17 novembre prochain.
3** Liste des certificats de mérite accordés dans la séance du
8 août par le comité de floriculture de la Société néerlandaise
d'Horticulture et de Botanique.
G. — Ol'vrages destinés a la Bibliothèque :
52'' livraison du Dictionnaire pratique d'Horticulture, de
M. Niclioison, traduit, mis à jour et adapté à nos usages par
M. Mollet.
2" Introduction du Platane en France, par M. Clotaire Duvaî.
Brochure in-8 de 7 pages (Extrait du Bulletin de la Société
d'Horticulture de Melun-Fontainebleau).
3° Feuille d'informations du Ministère de l'Agriculture, j.°' 37
et 38.
D. — Rapports déposés sur le bureau :
'1° Rapport sur les cultures fruitières du Refuge du Plessis-
Piquet [Seine), M. Pailletpère, rapporteur.
51° Rapport sur les cultures maraîchères du Refuge du Plessis-
Piquet {Seine), M. Curé, rapporteur,
3° Rapport sur les cultures fruitières de M. Joseph- François,
de Brunoy, AI. Gorion, rapporteur.
4° Rapport sur les cultures de Reines-Marguerites et de Zinnias
de M, A. Gravereau, M. Emile Thiébaut, rapporteur.
Les conclusions de ces quatre rapports, demandant l'insertion
dans le J'ournal et le renvoi à la commission des récompenses,
sont adoptées par l'asseniblée.
Objets soumis a l'examen des comités :
Au comité de culture potagère :
Par M. Jourand, horticulteur marchand-grainier à Civray
(Vienne), une variété de Fraise Quarantaine améliorée, que le
présentateur déclare avoir obtenue dans ses cultures et qu'il
considère comme étant très vigoureuse et très remontante. Le
comité adresse des remerciements à M. Jourand.
836 PROCÈS-VERBAUX.
Au comité d' arboriculture fruitière :
1° Par M.Girgean (de Gonflans-Sainte-Honorine), 8 grappes de
Raisin Chasselas doré de Fontainebleau et 3 grappes de Raisin
Frankent hal récoMées sur des Yignes cultivées en plein air, le
long d'un mur (prime de 2*" classe).
2° Par M. Savart (Charles) (de Bagnolet, Seine), 12 Poires
Beurré magnifique^ récoltées sur des arbres cultivés en espalier
(prime de 3® classe).
3*^ Par M. Orive (de Yilleneuve-le-Roi), une Poire Triomphe de
Vienne [Remerciements).
' 4° Par M. Templier (de Saint-Germain-en-Laye), une caisse de
Prunes Reine-Claude Latinois [Remerciements).
Au comité de fiariculture :
\° Par M. Enfer (Victor), jardinier au château de Pontchar-
train (Seine-et-Oise), un lot de Bégonia ascoiiensis, variété à
fleurs d'un rouge corail et à port relativement dense et trapu,
sa hauteur ne dépassant jamais 45 centimètres ; remarquable,
en outre, par son extrême floribondité. Le présentateur considère
ce nouveau Bégonia comm.e supérieur à la variété Berthe de
Chateauroger (prime de 2*^ classe).
2° Par MM. Le Goûteux et fils, horticulteurs-grainiers à Igny
(Seine-et-Oise) :
Un lot d'Œilleis de Chine cultivés pour la production de la
graine (prime de 2^ classe);
Un lot de Dahlias à fleurs simples, semis de l'année, unicolores
et striés et un lot de Dahlias à fleurs de Cactus, doubles et semi-
doubles, semis de l'année 1895, cultivés pour la production de
la graine [Remerciements).
S'* Par M. Glergeon (Léon), jardinier chez M. Thomas, à Bel-
levue (Seine-et-Oise), une superbe potée deStreptocarpus Wen-
dlandi. Les graines ont été semées le 12 mars 1895 et les jeunes
plantes réunies par quatre dans les pots. La floraison a com-
mencé le 25 juillet 1896. Le représentant du comité fait remar-
quer que le groupement de quatre plantes par pot est des plus
heureux, puisqu'il permet d'obtenir des vases bien garnis de
feuillage avec plusieurs inflorescences (prime de 1" classe).
I
SÉANCE DU 10 SEPTEMBRE 1896. 837
4^ Par M. Welker, père, horticulteur à la Celle-Saint-Gloud,
un lot composé de nombreuses et superbes variétés de Mont-
bretia remarquables par l'ampleur de leurs fleurs et l'extrême
diversité des coloris (prime de '1''' classe).
5° Par M. Buisson (Jean), horticulteur à Gourbevoie (Seine),
deux potées d'un Bégonia issu de semis du B. versailtensis
(prime de 3" classe).
Les propositions des comités relatives aux récompenses à
accorder pour les présentations sont mises aux voix et adoptées.
M. Girgean abandonne sa prime au profit de la Société.
M. le Président donne la parole à M. Decaux, qui fait la com-
munication suivante :
La Mouche des Orchidées [Isosoma orchidxarum Meig).
Moyens de combattre cet insecte.
Les renseignements succincts, que j'ai l'honneur de présenter,
ont pour but d'appeler l'attention de mes collègues et tout par-
ticulièrement celle des orchidophilesy sur les observations qu'il
m'a été possible de faire sur les mœurs et moyens de destruction
d'un insecte de l'ordre des Diptères, VIsosoma orchidsearum
(Meig.), dont les dégâts dans les serres contenant des Cattleija
et Lœlia^ sont malheureusement trop connus.
Pour combattre un insecte nuisible avec des chances de
succès, il est de toute utilité de le bien connaître ; il m'a paru
intéressant de faire passer sous les yeux des nombreux membres
présents à la séance : des Isosoma orchidœarum mâles et femelles,
morts et vivants, à l'état d'insectes parfaits, des larves et des
nymphes obtenus d'éclosions en captivité ; des tiges contami-
nées montrant les galeries creusées par les larves et les trous de
sortie de l'insecte à l'état parfait (mouche); et enfin des tiges
attaquées sur lesquelles j'ai pratiqué, il y a trente-quatre jours
de larges incisions, qui ont détruit les larves à l'intérieur; il est
bon de vous faire remarquer, que la plante ne semble pas en
avoir souff'ert et se porte à merveille.
838 PROCÈS-VERBAUX.
Ce minuscule insecte, importé en France avec le Cattleya
Mossiœ (?), trouvant dans nos serres les conditions propres à son
existence, s'y est propagé d'une façon désastreuse, et cause aux
diverses espèces d'Orchidées des dégâts souvent considérables.
On constate assez facilement la présence de cet insccle dans
les jeunes pousses qui deviennent légèrement bulbiformes à la
partie inférieure ; on peut encore s'assurer de leur présence dans
la lige, en pressant la partie gonflée entre les doigts, on sent
.alors qu'elle est creuse et cède sous la pression.
On sait bien peu de chose sur les mœurs de cet insecte, à part
quelques lignes publiées par mon savant ami M. Kiinckel d'Her-
culais, pour signaler sa présence dans les serres, en France
{Bull, de la Soc. Enlom. de France^ 1879) et une note de notre
distingué collègue M. Otto Ballif, qui attire l'attention des
orchidophiles sur les dangers d'introduire dans les serres des
Cattleya contaminés par VIsosoma [Moniteur d'Horticulture,
10 juillet 1892). Je n'ai rien pu trouver, sur les mœurs de cette
bestiole, dans les nombreux auteurs qu'il m'a été possible de
consulter en France.
Dans une note plus étendue, je me propose de décrire ulté-
rieurement la larve et la nymphe restées inédites et faire con-
naître les nouvelles observations, que je compte faire sur les
mœurs de VIsosoma orchidœarum, en multipliant les pontes de
cet insecte en captivité et en l'élevant jusqu'à l'insecte parfait.
Il serait intéressant de connaître combien cet insecte a de
générations dans une année; si son activité de propagation se
conserve pendant l'hiver ; le nombre d'œufs pondus par une
femelle? Je compte beaucoup sur la bienveillance de mes collè-
gues, pour les prier de vouloir bien noter la date, toutes les fois
qu'ils trouveront cette mouche vivante dans leurs serres, et m'en
informer. Qu'ils se rassurent, je me ferai un devoir de ne pas
indiquer leurs noms, dans la crainte, trop justifiée, de nuire à
leurs intérêts.
Mœurs.
D'après mes observations sur une ponte récente obtenue en
captivité, vers le 10 juillet, j'ai trouvé, en ouvrant plusieurs
SÉANCE DU 10 SEPTEMBRE 1896. 839
liges, des larves complètement développées et une nymphe en
formation le 19 août suivant; une première éclosion a eu lieu le
21 août vers dix heures du malin, une autre le 25 août, puis le
27 août et enfin aujourd'hui 10 septembre vers 9 h. et demie du
matin, ce qui indiquerait, que tous les insectes d'une même
ponte, au moins en captivité, n'arrivent pas à l'état parfait en
même temps, et que les éclosions peuvent se succéder pendant
vingt jours. Les éclosions qu'il nous a été donné d'observer
(19 insectes) ont toujours eu lieu le matin, de 9 1/2 à 1 1 heures.
Cette mouche est peu active, cependant elle vole^ assez lourde-
ment il est vrai, jusque vers 4 à o heures en été.
Dans les serres, nous avons surpris des mâles (un peu plus
légers) volant à la recherche d'une femelle, et des femelles
fécondées cherchant une tige convenable pour y déposer leurs
œufs.
Le nombre des femelles écloses, en captivité, a été de treize
pour six mâles, est-ce un hasard, ou cette proportion se repro-
duit-elle en liberté?
Nous avons pu observer un accouplement en captivité, le
rapprochement des sexes est normal ; il a eu lieu vers 2 h. et
demie de l'après-midi, par un beau temps, sur une plante
exposée au soleil.
Le travail de la ponte est assez long, il doit durer plusieurs
jours ; c'est à l'aide de sa tarière enfoncée dans l'épiderme de
la tige, que la femelle introduit, le plus souvent, deux œufs dans
un même trou, puis elle recommence l'opération sur la même
tige, espaçant cette nouvelle ponte de un demi-centimètre à
un centimètre de la première; généralement, elle passe ensuite
sur une autre tige, lorsqu'elle a le choix, pour continuer sa
ponte jusqu'à épuisement. Les pontes que j'ai observées ont été
faites pendant le moment le plus chaud de la journée, de midi
à 4 heures, en été.
En résumé : de nos observations commencées il y a huit à
dix ans, interrompues et reprises, selon le noanque ou l'abon-
dance de tiges contaminées mises à notre disposition, on peut
admettre que les œufs éclosent 6 à 8 jours après la ponte, que
la larve peut arrivera son complet développement en 27 ou
840 PROCÈS-VERBAUX.
30 jours et que la nymphe demande 15 à 20 jours pour donner
l'insecte parfait; c'est-à-dire que toutes les métamorphoses
depuis la ponte exigent de 45 à 60 jours en moyenne ; du moins,
pendant l'été et en captivité; dans une serre, en liberté, il peut
se faire que le temps nécessaire soit encore moindre.
Moyens de destruction.
Les orchidophiles ont l'habitude de supprimer les tiges conta-
minées (qu'il faut brûler). C'est un moyen radical, qui peut
donner de bons résultats, mais qui a l'inconvénient de ne pas
être économique, surtout lorsqu'il s'agit de plantes de choix.
Nous nous sommes demandé s'il n'y aurait pas possibilité de
tuer les larves dans la tige, sans détruire cette dernière? A cet
effet, nous avons entrepris un certain nombre d'expériences,
qui permettent d'espérer des résultats satisfaisants :
Dans une première expérience : sur des tiges contaminées de
Cattleija Mossi'œ, nous avons enfoncé, dix ou douze fois, une
aiguille fine dans les diverses parties ,011 nous supposions la pré-
sence des larves; la lige n'a nullement souffert de cette opéra-
tion et a continué à pousser ; mise en observation sous une cloche
en gaze, il en est sorti un seul insecte, et en ouvrant la jeune
pousse, nous avons constaté la présence de trois larves mortes
dans leurs galeries.
Dans une autre expérience, désirant nous rendre compte du
degré de résistance de ces plantes, nous avons fortement incisé
deux tiges contaminées avec une aiguille à dissection; après
trente-quatre jours, vous pouvez vous rendre compte, de visu,
que ces tiges sont en parfaite santé, j'ajouterai que les larves
ont été tuées dans leurs galeries et qu'aucune éclosion ne s'est
produite. Cette expérience me paraît probante ; elle permet d'es-
pérer que les piqûres répétées avec une aiguille fine pourraient
détruire les larves dans leurs galeries, sans inconvénient pour la
vitalité de la tige attaquée.
Une injection de nicotine pure (0,oO centigrammes) faite avec
une seringue de Pravaz, dans la partie attaquée par la larve, a
tué cette dernière dans une première expérience; mais dans une
SÉANCE DU 10 SEPTEMBRE 1896. 841
seconde expérience, l'injection n'ayant probablement pas pé-
nétré dans la galerie habitée par la larve, celle-ci a continué son
évolution et a donné l'insecte parfait.
On réussirait plus sûrement en injectant 50 grammes de sul-
fure de carbone dans la tige malade, en prenant soin de bou-
cher, le plus promptement possible, le trou fait par la seringue
de Pravaz, avec un peu d'argile ou un mastic quelconque, pour
empêcher les vapeurs de s'échapper à l'extérieur. Les vapeurs
toxiques dégagées par le sulfure de carbone pénétreront au tra-
vers des cloisons de la tige contaminée et feront périr les larves
dans leurs diverses galeries. Je n'ai pu tenter cette expérience,
faute de tiges contaminées en nombre suffisant; les orchido-
philes agiront sagement, en essayant ce procédé. Je leur serais
obligé de bien noter ce qui arrivera pour la santé de la tige
expérimentée et de me le faire connaître. On sait que le sulfure
de carbone attaque fortement la chlorophylle des plantes, mais
à cette dose minime en est-il ainsi?
Les Diptères, en général, sont attirés parles matières sucrées;
VIsosoma Orchiddearum n'est pas insensible à cette friandise. On
peut en détruire un bon nombre au moment des éclosions; se
rappeler qu'une femelle détruite avant la ponte, c'est une quan-
tité de larves supprimées du même coup. En suspendant dans
les serres infestées, des planches recouvertes d'une couche
liquide de mélasse ou de miel commun, on y trouvera des
hoaoma Orchidœarum engluées.'
Je voudrais espérer que mes patientes observations, bien
qu'incomplètes, pourront aider les horticulteurs à diminuer les
dégâts de cette maudite mouche; je profite de l'occasion qui
m'est offerte ici, pour faire un chaleureux appel, non seulement
aux orchidophiles, mais encore aux horticulteurs de la Société
en général. Gomme je l'ai déjà exprimé, pour mes observations,
il me manque presque toujours des matériaux en quantité suffi-
sante, il me serait très agréable de recevoir des tiges conta-
minées, non seulement de Cattleya, de Dendrobium et autres
Orchidées à Vétat frais, mais aussi de plantes ou arbustes atta-
qués par les insectes, avec les insectes qui les dévorent; rien de
plus facile à m'adresser dans une petite boîte, par la poste,
53
842 PROCÈS-VERBAUX.
comme échantillon sans valeur; l'expéditenr peut rester ano-
nyme ou se faire connaître, à son choix.
La mouche Isosoma Orchidxarum n'est malheureusement
pas la seule espèce d'insecte nuisible à ces précieuses et magni-
fiques plantes.
J'ai commencé l'étude des mœurs d'un Goléoptère, que je sup-
pose nocturne, le Diaxenes DeMdrobii (Gahan), dont j'ai obtenu
deux éclosions de tiges de Dendrobium nobile provenant d'im-
portation (Birmanie).
Un autre Goléoptère Xyleborus peyforans, a été signalé der-
nièrement par M. Otto Ballif (toujours si bien renseigné, lors-
qu'il s'agit d'Orchidées), comme perforant les tiges de Dendro-
bium Phalœnopsis, originaire de la Nouvelle-Guinée [Moniteur
d'Horllculture, 25 juillet 1896, p. 169.)
Ge Goléoptère n'est pas spécial aux DendroUwn, ni à la Nou-
velle-Guinée,]'dX eu occasion d'observer une partie de ses mœurs,
en le faisant éclore, en captivité^ de tiges de cannes à sucre, qui
m'ont été envoyées de Vile de la Barbade (Antilles), où il
commet des dégâts considérables dans cette riche culture, en
perforant cette plante de nombreux trous de sortie. Dès lors,
les cannes perforées fermentent et ne sont plus utilisables.
S'il arrivait que le Xyleborus perforans vint à s'acclimater dans
nos serres aux dépens des Dendrobium, le meilleur moyen pour
le détruire consisterait à le rechercher à l'état d'insecte parfait,
au moment des éclosions.
M. le Président annonce deux nouvelles présentations de
sociétaires.
La séance est levée à 4 heures.
SÉANCE DU 24 SEPTEMBRE 1896.
Présidence de M. Albert TrufTaut, Vice-Président de la Société.
La séance est ouverte à 3 heures, en présence de 147 socié-
taires : 13 membres honoraires et 134 membres titulaires.
SÉANCE DU 24 SEPTEMBRE 1896. 843
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. Après
un vote de l'Assemblée, M. le Président proclame l'admission
d'un membre titulaire nouveau.
Il annonce le décès de M. Auguste Boutard, membre hono-
raire, qui faisait partie de la Société depuis l'année 1850.
M. le secrétaire général procède au dépouillement de la cor-
respondance, qui comprend :
A. — Correspondance manuscrite :
1° Lettre de M. le iMinistre du Commerce, de l'Industrie, des
Postes et des Télégraphes, ayant pour objet les mesures relatives
à r importation des Pommiers en Roumanie. Cette lettre est ainsi
conçue :
(( Monsieur le Président,
« Le Ministre des Domaines de Roumanie vient de mettre les
agriculteurs en garde contre le danger (jue présente l'introduc-
tion dans le royaume, de Pommiers attaqués par l'insecte Schi-
zoneura tanigera et par YAnthononms pomorum.
« En vue d'éviter que ces parasites ne se répandent en Rou-
manie, le gouvernement a décidé que les pépiniéristes étrangers
devront produire, au moment de la vente, des certificats éta-
blissant que les arbres fruitiers qu'ils importent proviennent
d'une pépinière dont les plants ne sont pas attaqués par ces
deux insectes.
« J'ai l'honneur de vous communiquer ces renseignements
qui intéressent les horticulteurs français dont les produits
seraient, d'après l'avis publié au Journal officiel Roumain, par-
ticulièrement sujets à la contamination.
(c Recevez, Monsieur le Président, etc. »
2° Lettre de M. Yincey, professeur d'agriculture du déparle-
ment de la Seine, qui offre à la Société un exemplaire entoilé de
la carte agronomique de Vaucluse (Seine-et-Oise). Des remer-
ciements seront adressés au donateur.
3® Lettre de M. le Consul d'Allemagne, annonçant l'envoi du
844 PROCÈS- VERBAUX.
programme de TExpositioa d'Horticulture qui aura lieu à Ham-
bourg en 1897.
B. — Correspondance imprimée :
Règlement du Concours de Fruits, Vins, etc., qui aura lieu à
Montmorency, le 18 octobre 1896.
C. — Ouvrages destinés a la BiBLioTnÈQUE :
Feuille d'informations du Ministère de V Agriculture^ n° 40.
D. — Notes, Rapports et compte rendu déposés sur le
BUREAU :
Groupements de Chrysanthèmes, par la section des Chrysan-
thèmes :
Note sui' les Champignons comestibles et vénéneux qui croissent
à l'état spontané dans les jardins et les champs de la région
lyonnaise, par M* Th. Denis.
Rapport sur les cultures de Cannas et de Pélargoniums zonales
de M. Pichon [de Lagny); M. Lefièvre^ rapporteur.
Rapport sur les cultures de Chrysanthèmes de M. Lemaire^
horticulteur, 26, rue Priant, Paris; M. Yvon fils, rapporteur;
Rapport sur les cultures de Régonias à tubercules, à fleurs
doubles, de M. Arno?</f, jardinier chez M"'^ Truelle, à Savigny-
sur-Orge; M. Yacherot, rapporteur.
Rapport sur Vouvrage de M. Correvon « Le Jardin de V Herbo-
riste »; M. P. Hariot, rapporteur.
Les conclusions des commissions sont mises aux voix et adoptées.
En conséquence, ces 4 rapports seront insérés dans le Journal
et renvoyés à la commission des récompenses.
Compte rendu de V Exposition de Saiyit-Dizier {H au te- Marne) y
par M. P. Hariot.
M. le Président annonce que la séance du 8 octobre aura lieu
et qu'il ne sera fait aucune modification aux habitudes de la
Société, les fêtes qui seront données à Paris à l'occasion de la
visite du Tzar devant être terminées la veille.
SÉANCE DU 24 SEPTEMBRE 1896. 843
L'élection du Président de la Société, qui devait avoir lieu
le 8, ne se fera que le jeudi 22, ainsi que cela a été décidé dans
la dernière séance du conseil d'administration. La réunion pré-
paratoire aura lieu le dimanche 18 octobre.
Il ajoute que le bureau de la Société, s'inspirant des senti-
ments qui animent tous les Français, a décidé d'offrir, au nom
de la Société nationale d'Horticulture de France, une corbeille
de fleurs à l'impératrice de Russie. Des démarches seront faites
auprès de l'ambassade en vue de la réalisation de ce projet.
E. — Objets soumis a l'examen des comités :
Au comité de culture potagère :
l*" Par M. Eugène Lambert, chef de culture potagère à l'hos-
pice de Bicêtre (Seine) :
6 variétés de Carottes : grelot, demi-longue de Guérande^
demi-longue Nantaise, demi-longue obtuse^ rouge pointue, très
courte parisienne, très courte à châssis, pour lesquelles le comité
demande l'attribution d'une prime de 3^ classe;
8 variétés de Potirons : rouge vif d'Etampes brodé, rouge vif
d'Etampes uni, jaune brodé de Paris, vert brodé de Paris, Girau-
mon turban vert, rubané, galeux et rouge vif uni. Ces Potiron?
sont très gros, bien francs. Une prime de 1" classe est demandée
pour leur présentateur;
16 variétés de Laitues d'une beauté exceptionnelle (prime de
1^'^ classe).
Des félicitations sont votées à M. Laniberl, pour l'ensemble de
sa présentation.
2° Par M. Edouard Lefort, amateur à Meaux, un Fraisier en
pot présenté hors concours comme variété nouvelle, remontante,
à gros fruit, obtenue d'un semis fait en 1895. La plante porte à
la fois des fruits mûrs et en divers état de développement, des
fleurs et des boutons.
D'après la note de présentation, ce Fraisier et ses coulants
produisent des fruits pendant toute l'année. Le premier filet
porte des Fraises au bout d'un mois et les autres quioze jours
après. (Remerciements,)
846 PROCÈS-VERBAUX.
Au comité d'arboriculture fruitière :
1° Par M. Bongibault, jardinier en chef au château de Saint-
Rémy-des-Landes, par Rambouillet, les Poires Doyenné du
Comice^ Beurré d'Hardenpont^ Beurré Stcrckmans ^ Triomphe de
Jodoigne^ Beurré Clairgeau, Colmar d'Arenberg, fruits 1res
beaux, mais quelque peu défectueux comme caractères et pour
lesquels une prime de ^^ classe est demandée.
2° Par M. Henry Henry, de Maintenon (Eure-et-Loir), une
collection de Poires à déterminer. L'envoi n'étant accompagné
d'aucun renseignement, le comité déclare ne pouvoir satisfaire à
la demande de M. Henry.
3" Par M. Jules Labitte, président de la Société d'agriculture
de Glermont (Oise), une collection de Poires composée de
3 Doyenné du Comice, 3 Passe Crassane, 2 Bergamote Esperen^
2 Doyenné d'Alençon, 3 Duchesse d'Angoulême, 3 Beurré Diel,
8 Louise-Bonne Sannier. Cette collection provenant d'arbres
cultivés en plein air, sans aucun abri, est remarquable par la
beauté et la finesse des fruits (prime de 2^ classe).
4° Par M. Templier, propriétaire à Saint-Germain-en-Laye
(Seine-et-Oise), la Prune Reine Claude tardive (Latinois), fruit
très bon, très tardif, très méritant. (Remerciements.)
Au comité des Orchidées :
1° Par M. Louis Dallé, horticulteur, 29, rue Pierre-Charron, à
Paris, i Vanda cœrulea portant de nombreuses fleurs d'un très
beau coloris; 1 Cattleya aurea; \ Odontoglossum Alexandrœ et
1 0. grande. Une prime de 1'*^ classe est demandée pour l'en-
semble de la présentation.
2" Par M. Lavanchy, jardinier- en-chef au jardin de la Faculté
de médecine, 12, rue Cuvier, Paris, 1 Oncidium Lanceanum
et 1 0. incurvum (prime de S'' classe).
3° Par M. Poirier, jardinier chez M. Cardoso, boulevard Beau-
séjour^ Paris, les Cypripedium Bradshavianum (Laivrenceanum
X Spicerianum)^ p)olystigmaticum {venustum X Spicerianum),
Umlaiiftianum [Laivrenceanum X Chantini) et une espèce sans
nom ayant quelque analogie avec le C. œnanthum superbum
(prime de 2^ classe).
SÉANCE DU 24 SEPTEMBRE 1896. 847
4° Par M. Thibault, jardinier chez M. LibrecJi; à Passy, les
Habenaria carnea^ nivea et nivea var., le Phalœnopsis Loivi et
VAngrœcum falcaium. Une prime de l*"® classe est demandée
pour celte présentation et des félicitations sont volées pour la
belle floraison et la bonne culture des Habenaria.
5° Par M. .1. Ragot, amateur à Villenoy, près Meaux, un
superbe Miltouia Bluntii Lubbersiana (hybride naturel) pour
lequel on propose ratlribution d'une prime de 1'® classe;
\ Cyprlpedium œnanthum ; les Odontoglossum arachnoïdes^
bajihicanthum^ crispum et crispum (variété à fleurs maculées)
(prime de 2® classe).
Au comité de floriculture :
r Par xM. Ch. Le Coûteux et fils, horticulleurs-grainiers à
Igny (Seine-et-Oise), une nouvelle variété de Salvia splendens
issue de la variété Ingénieur Cfavenad, semis fait en 1893. Cette
plante, que les présentateurs désignent sous le nom de M. Le
Coûteux, est caractérisée par son inflorescence très compacte,
restant toujours dense pendant la floraison qui, d'après les pré-
sentateurs, a une durée beaucoup plus longue que celle du type
tout en étant aussi plus hâtive. La plante est plus naine que les
autres variétés de Salvia splendens et sera par cela même
recherchée pour la culture en pots; d'après MM. Le Coûteux et
fils, elle se reproduit fidèlement par graines. (Une prime de
l*"^ classe est demandée pour cet apport.)
Les mêmes présentateurs soumettent à l'appréciation du
comité un Bégonia nouveau, obtenu de semis, qu'ils désignent
sous le nom de Gloire d'Ignij et qui est issu du croisement du
B. versaillensis par le B. Vernon. (Remerciemenis.)
2° Par M. Welker, horticulteur, rue Saint-Pierre, à la Celle-
Saint-Cloud (Seine-et-Oise), des fleurs à' Helianthus cucumeri-
folius hybride, sorte de Soleil que le présentateur recommande
tout particulièrement pour l'ornement des jardins et qui se prête
parfaitement à la culture comme plante annuelle (prime de
2'= classe) ;
Des fleurs de Montbretia^ cueillies sur des plantes obtenues de
graines semées au commencement de l'année. (Remerciements.)
848 PROCÈS-VERBAUX.
Le comité prie M. Welker de présenter de nouveau ces plantes,
l'année prochaine ;
3° Par M. Thibault, jardinier chez M. Libreck, à Passy, les
Bertolonia : Président Léon Say, Souvenu^ du Comte de Gomei\
Baron de Rothschild et un Sonerila^ remarquables par leur feuil-
lage superbe. Une prime de 1" classe est demandée pour ce bel
apport ;
4° Par M. Pichon, horticulteur à Lagny (Seine-et-Marne),
40 variétés de Cannas à grandes fleurs et aux coloris les plus
divers comprenant des nouveautés des années 1892 à 1895 et
cinq variétés obtenues en 1896 (prime de 1'<^ classe).
"o" Par M. Gh. Baltet, horticulteur à Troyes, des fleurs à' Aster
appartenant à 60 espèces ou variétés. Pour cette belle collection
comprenant les meilleurs représentants de l'un des genres de
plantes les plus précieux pour la décoration automnale de nos
jardins, le comité propose l'attribution d'une prime de 2® classe.
6° Par M. Dugourd, horticulteur, 16, rue Auguste-Barbier, à
Fontainebleau (Seine-et-Marne), un Aster nouveau, obtenu d'un
semis fait en 1894 et auquel le présentateur donne le nom de
Triomphant de Fontainebleau. C'est une variété très floribonde
et qui sera précieuse pour la confection des bouquets (prime de
2° classe).
7° Par M. Jules Lefièvre, jardinier-en-chef chez M'^" Lefèvre
au château de Couches, par Lagny (Seine-et-Marne), un lot de
fleurs coupées de Bégonias à tubercules, à grandes fleurs variées
portées par des pédoncules robustes et rigides qui les main-
tiennent bien droites sur les plantes (prime de %^ classe).
8° Par M. Benary, horticulteur à Erfurt, une nouvelle espèce
d'Echeveria, VF. Purpusi, nommé ainsi par M. Schumann pour
rappeler le nom du collecteur qui l'a découvert.
Cette plante a été trouvée à une hauteur de 8^000 pieds, sur le
montWhitney, dans la Sierra Nevada de la Californie. En raison
de cette altitude, on peut supposer qu'elle résistera à nos hivers
et c'est sur cette qualité que le présentateur tient surtout à atti-
rer l'attention du comité. Les feuilles sont largement spatulées,
munies dans leur jeune âge d'un curieux appendice mucroné,
recourbé en hameçon; au soleil, elles sont bien poudrées. Les
SÉANCE DU 24 SEPTEMBRE 1896. 849
fleurs sont de couleur rouge orangé et jaune. Le comité adresse
des remerciements au présentateur et le prie de faire une nou-
velle présentation l'an prochain, lorsqu'il connaîtra exactement
le degré de rusticité de la plante;
9° Par MM. Cayeux et Le Clerc, grainiers, quai de la Mégisse-
rie, 8, à Paris, V Asparagus Sprengeri^ plante introduite de
l'Afrique du Sud il y a deux ans environ et qui est recomman-
dable pour l'ornement des serres, les suspensions et les décora-
tions florales, en hiver. Son feuillage fin, ses longs rameaux qui
peuvent être associés à ceux du Medeola asparagoides, sa facile
culture en font une plante que les fleuristes pourraient adopter.
Elle donne des pousses qui peuvent atteindre i™.oO et plus de
longueur. (La présentation ayant été faite hors concours, des
remerciements sont adressés à MM. Cayeux et Le Clerc.)
Au comité d'arboriculture d'ornement :
Par MM. Simon-Louis frères, horticulteurs à Plantières-Ies-
Metz (Alsace-Lorraine), 10 rameaux avec fruits appartenant aux
plantes suivantes : Quercus pedunculata, variétés crispa^ foiiis
argenteo-marginatis, foiiis atropurpureis, pectinafa^ concordia
et pendula; Gymnocladus canadensis foiiis variegatis, intéres-
sante variété à feuillage bien panaché; Gleditschia Fontanesiana
(Reçu de M. Jacquemet-Bonnefond, d'Annonay, en 1861 ; n'est
pas le même que le G. macrantha que M. Lavallée rattache au
G. Fontenaysii de Spach) ; G. triacanthos (pour comparer avec
le précédent) (prime de .S*" classe).
A la section de Chrysanthèmes :
1° Par M. Louis Lemaire, horticulteur, 26, rue Priant, Paris,
les Chrysanthèmes Gustave Grunerwald (exemplaire qui figurait
à l'Exposition du mois de mai dernier ; Henri Yvon (dimorphisme
de la variété Gustave Grunerwald), Louis Lemaire (dimorphisme
de la variété Gustave Grunerwald), Madame Carmiaux^ Surpasse
Grunerwald^ Ulrich Brunner, Marquis d'Ayguesvives, L'Isère,
Madame Jules Moquet, Madame Ed. Rey, Reine d' Angleterre ,
Monsieur A. Lejeune (prime de i^^ classe).
850 NOMINATIONS.
2° Par M. Liger-Lîgneau, horticulteur, faubourg Madeleine,
107, à Orléans, deux Chrysanthèmes nouveaux, inédits.
Le premier, désigné sous le nom de Madame Liger-Ligneau,
est une variété précoce qui donne d'abondants et énormes capi-
tules jaune clair brillant. Le port en est nain et rigide. C'est
une obtention d'autant plus estimable qu'il n'existait jusqu'à ce
jour aucune variété précoce présentant ce coloris. Le comité,
estimant que cette superbe nouveauté est appelée à un grand
avenir, principalement pour la culture en pots en vue de l'appro-
visionnement des marchés et pour la formation des corbeilles
d'été, lui décerne un certificat de mérite de V'^ classe.
Le second, présenté sans nom, sous le n° 2, ne donne lieu à
aucune décision du comité qui émet le vœu qu'une présentation
de plusieurs exemplaires soit faite dans une prochaine séance.
Les propositions des comités relatives aux récompenses à
accorder pour les présentations sont mises aux voix et adoptées.
MM. Labitte et Simon-Louis frères abandonnent leurs primes
au profit de la Société.
M. le secrétaire général adjoint annonce la présentation de
nouveaux sociétaires.
La séance est levée à 3 h. 45 minutes.
NOMINATIONS
SÉANCE DU 10 SEPTEMBRE 1896.
MM.
i. Declais (Emile), architecte-paystigiste, route de Rouen, 45, àDar-
nétal (Seine-Inférieure), présenté par MM. Poulailler (A.) et
Beaucantin.
2. GosTE d'Espagnag (Henri), château de Saint-Bauzille, par Béziers
(Hérault), présenté par MM. Chatenay (A.) et Gtiouvet (E.).
SÉANCK DU 24 SEPTEMBRE 1896.
M.
1. Wangler (Joseph fils), pépiniériste, à Meaux (Seine-et-xMarne),
présenté par MM. Paillet père, Testard et Opoix.
LE HARICOT DANS LES FLANDRES AU XVl^ SIÈCLE. 851
NOTES ET MÉMOIRES
Le Haricot dans les Flandres au xvi^ siècle,
par M. E. Roze('I).
Vers le milieu du xvr siècle, les Flandres tenaient déjà en
grand honneur de se livrer à des cultures soignées de plantes
potagères, médicinales ou curieuses à divers titres. En dehors
des témoignages de cette passion pour l'Horticulture que l'on
trouve dans plusieurs auteurs de cette époque, la preuve en
résulte d'un ouvrage flamand que le célèbre botaniste Dudoens
(de son nom lalinisé Dodoneus) avait publié en 1 554, sous le titre
de Cruydtboeck. Cet ouvrage n'aurait pu être apprécié en France
comme il le méritait, si, par suite d'heureuses circonstances,
Charles de l'Escluse (2), à peine âgé de trente ans, n'avait, pour
ses débuts dans la carrière scientifique qu'il devait illustrer plus
tard, traduit ce Cruydtboeck en langue française. Cette traduc-
tion fut pubHée à Anvers, en 1557, sous le titre de : Histoire des
plantes par Remberl Dodoens^ nouvellement traduite de bas Aie-
man en François par Charles de l'Escluse.
Dans sa très intéressante Etude historique sur le Haricot com-
mun (3), M. G. Gi.bault nous a fait connaître les phases diverses
de l'histoire de ce légume. Nous y remarquons que c'est parti-
culièrement au xvi^ siècle que la culture du Haricot commençait
à se répandre en Italie et en France. Un chapitre de la traduc-
tion du Cruydtboeck nous apprend, avec certains détails qui ne
nous paraissent pas manquer d'intérêt, ce qu'en disait Dodoens,
vers le milieu du xvi° siècle, et nous semble pouvoir contribuer
(I) Déposé le 27 août 1896.
(2^ Né à Arras en 1526, il avait fait ses études à Gand et à l'Uni-
versité de LoLivain de 1544 à 1548, puis en Allemagne jusqu'en 1551,
et à MontpelUer jusqu'en 1554.
(3) Voir : Journal de la Société, 3° série, t. X\IU, p. 658 (juillet 1896).
852 NOTES ET MÉMOIRES.
à expliquer les passages du mémoire de notre savant confrère
relatifs à cette époque.
Le chapitre xix du Livre IV, qui traite des Haricots, est inti-
tulé : Phaséoles [Phaseolus). Il est accompagné d'une gravure
sur bois qui représente très nettement notre Phaseolus vulgaris.
Le texte qui suit fait la matière de tout ce chapitre :
« Des Phaseoles. — La Forme, Les Phaséoles ont les tiges
longues, menues, croissans fort haut, et grimpans quand elles
peuvent estre soustenues de quelque estache, ou long baston,
autour desquelles elles s'enveloppent comme le Houblon, car
autrement se couchent par terre, et ne portent point de fruict.
Les fueilles sont larges, bien près semblables aux fueilles de
Lyarre, et croissent communément trois à trois comme le
Treffle (1).Les fleurs sont tantost blanches, tantost rouges (2),
après lesquelles passées vient en leur lieu de longues siliques
qui parfois sont courbes, là ou le fruict est contenu, plus petit
que la Fève commune, au reste plat et foruié bien près comme
un rognon, de couleur maintenant rouge, maintenant jaune,
tantost blanche, tantost noire et aucune fois grivolé et semé de
diverses couleurs. Ce fruict est bon et plaisant à menger, et de
faict avant qu'il soit meur on le met cuire avec sa silique, et on
le mange ainsi. ,
« Le lieu. En ce pais on plante les Phaseoles aux jardins, ilz
ayment terre fertile, et lieux bien exposez au soleil.
« Le temps. On les plante en Avril^ après que les gelées et
grandes froidures sont passées : car à leur premier sortir ilz ne
peuvent nullement souffrir le froid. Ils sont meurs en Aoust et
en Septembre.
« Les noms. Geste espèce de Fèves s'appelle en Grec phaseolos,
(1) Ceci doit s'entendre des trois folioles, comparées aux feuilles
simples, non lobées, du Lierre, et dont la réunion forme ce que nous
appelons aujourd'hui la feuille du Phaseolus, qui a quelque rapport
avec la feuille trifoliolée du Trèfle.
(2) Parmi nos variétés actuelles, on ne signale que des fleurs de
couleur blanche, jaune ou lilas, et non rouges {Les Plantes potagères
par Vilmorin-Andrieux et C^").
LE HARICOT DANS LES FLANDRES AU XVI*' SIÈCLE. 853
dolichos^ et Smilax kêpaia : en Latin Faseolus^ Dolichus et
Smilax hortensis : Les siliques ou fruit s'appellent loboi, c'est
en Latin Siliquœ et Lobïa : de Serapio Lubia : en François Pha-
seoles : en haut Aleman luelsch Bonen (1) : en bas Aleman
Roomsche boonen (5).
a Le tempérament. Les Phaseoles sont de tempérament quel-
que peu chaud et humide, selon les Médecins Arabes.
« Les vertus et opérations. Les Phaseoles donnent asses louable
nourriture, sans exciter ventosités, comme aucuns autres
Légumes, et lâchent tout doucement le ventre, ainsi queHippo-
crate et Diodes escrivent. Les siliques avec le fruict, avant
qu'elles soient meures, cuictes et mengées, provoquent l'urine,
et font songer songes turbulents, comme dit Dioscoride (3). »
S'il nous est permis de tirer une conclusion de la citation de
ce texte, nous croirons pouvoir dire qu'on ne connaissait encore
dans les Flandres, au milieu du xvi^ siècle, que le Haricot à
rames, mais que cette plante potagère y était représentée par
plusieurs variétés, qu'elle y était estimée, qu'on l'y cultivait dans
les jardins, et qu'on savait déjà faire usage pour l'alimentation
du Haricot vert.
(1) D'après les lexiques allemands, on écrirait aujourd'hui wàlsch
Bohne, ce qui pourrait se traduire par Fève française ou italienne.
Les données historiques font supposer que le synonyme doit être
Fève italienne.
(2) C'est le uom hollandais qu'on donne encore maintenant au
Haricot de Soissons à rames {Roomsche hoon) et qui a pour synonyme
haricot de Rome.
(3) Il n'est pas besoin de dire qu'il ne faut tenir, que peu de
compte de ces anciennes opinions médicales.
854 RAPPORTS.
RAPPORTS
Rapport sur les cultures MARAÎcnÈRES du Refuge
DU Plessis-Piquet (Seine);
M. Curé, rapporteur (1).
Sur la demande du directeur de la Société du Refuge du
Plessis-Piquet, la Société d'Horticulture nommait, dans sa séance
du 13 août 1896, une commission chargée de visiter les cul-
tures potagères de cet établissement.
Cette commission était composée de MM. Chemin, Duvillard
et Curé. Elle s'est réunie le 18 août, à 2 h. et demie; tous les
membres étaient présents.
Après une bienveillante réception faite par MM. Kahn, Meyer
et Bord, directeur, instituteur et jardinier-chef de la maison, la
commission a nommé rapporteur M. Curé.
Avant d'entrer dans la description de la culture qui nous inté-
resse tout particulièrement, nous avons pensé qu'il était utile
de donner grosso modo, la description de la propriété, le but de
l'œuvre et le fonctionnement de la maison.
La propriété est située en bas du village de Plessis-Piquet.
C'est une dépendance des immenses propriétés que le duc du
Maine possédait à Sceaux et aux environs, au commencement
du siècle dernier. C'était une sorte de petite cour, où les enfants
légitimés de Louis XIV luttèrent un instant contre la Régence
pendant la minorité de Louis XV.
L'entrée principale donne accès à une grande cour d'honneur,
bordée par deux corps de bâtiments reliés ensemble et formant
angle droit. A gauche, une grille et l'entrée du jardin. A l'autre
extrémité du jardin, en face du château et de la cour est
l'immense orangerie, transformée en ateliers de charronnage,
de menuiserie et le logement du jardinier-chef.
Entre ces deux corps de bâtiments, un grand jardin d'agré-
(1) Déposé le 10 septembre 1896.
LES CULTURES MARAÎCHÈRES DU REFUGE DU PLESSIS-PIQUET. 855
ment planté et dressé à la française. Les plates-bandes sont
admirablement bien garnies de plantes annuelles et de Rosiers à
tige. Le tout bien entretenu et soigné avec goût. A la suite de ce
jardin, on remarque un jardin botanique qui contient déjà quel-
ques collections, et qu'on complétera probablement lorsqu'on
possédera des ressources suffisantes.
Ce jardin servira à l'instruction des élèves, car nous sommes
ici dans une école d'Horticulture.
Cette propriété a une contenance de dix-huit hectares, et est
très accidentée. Elle appartient actuellement à une société phi-
lanthropique d'Israélites.
Le but de L'œuvre.
La société a pour but de recueillir, d'élever et de moraliser
les enfants abandonnés du sexe masculin appartenant au culte
israélite.
Elle accepte ceux qui lui sont confiés par l'autorité adminis-
trative et judiciaire.
Elle donne à ses pupilles Tinstruction primaire et l'éducation
religieuse, et leur enseigne des professions manuelles, principa-
lement l'agriculture, avec les industries qui s'y rattachent. La
société ayant été reconnue comme association de bienfaisance,
a les droits de puissance paternelle.
Les élèves recueillis sont âgés de dix ans au moins et quinze
ans au plus; ils doivent, pour être reçus, être orphelins, aban-
donnés ou moralement abandonnés.
A dix-huit ans, en quittant le Refuge, chaque élève reçoit
comme patron, un membre du conseil d'administration qui est
chargé de le surveiller.
Fonctionnement de la maison.
Tous les services sont centralisés entre les mains du directeur,
qui reçoit les instructions du conseil d'administration.
La journée est divisée de manière à donner simultanément
l'instruction primaire aux plus jeunes, et, aux plus grands, une
instruction secondaire qui est au moins équivalente au pro-
856 RAPPORTS.
gramme des écoles secondaires de la ville de Paris. L'instruction
professionnelle est théorique et pratique.
L'établissement peut contenir cinquante-cinq élèves; il y en a
actuellement quarante-cinq.
D'après un rapport que nous avons sous les yeux, émanant
du trésorier, un enfant coûte à l'œuvre 1,100 francs; c'est à peu
près le coût d'un élève de l'école d'Horticulture de Yillepreux,
d'après un rapport du regretté M. Rousselle, qui était l'année
dernière rapporteur du budget de cette école.
Nous ferons observer ici à l'honorable trésorier de l'œuvre qui
cite un rapport de l'Assistance publique, d'où il ressort que les
élèves, à Villepreux, coûteraient environ 1,500 francs, qu'il faut
défalquer de ce chiffre les frais faits pour agrandissements,
achat de matériel, etc. Nous qui connaissons l'école de Ville-
preux depuis sa fondation, et qui la visitons encore quelquefois,
nous savons les améliorations qui ont été faites et l'important
matériel horticole que possède l'établissement. La production
que nous ne saurions estimer, n'ayant pas les documents sous
les yeux, doit déjà représenter un chiffre respectable. Enfin
diverses raisons nous font trouver le rapport de M. Rousselle
comme étant celui qui se rapproche le plus de la vérité.
En somme, l'école du Plessis-Piquet est bien établie et fonc-
tionne admirablement. Elle est appelée à rendre de très grands
services aux enfants malheureux. C'est une de ces œuvres pri-
vées auxquelles on ne peut qu'applaudir et dont on doit féliciter
les philanthropes fondateurs.
Néanmoins_, nous exprimerons un petit regret, qui s'adresse
également aux œuvres privées similaires appartenant à d'autres
cultes. C'est de ne les voir admettre que des enfants appartenant
à tel ou tel culte, tandis que nous ne voyons, dans tous ces
enfants, que des Français qui feront plus tard de bons soldats et
d'excellents citoyens.
Nous arrivons maintenant à l'examen des cultures maraîchères.
L'école ne fait pas que de la culture maraîchère proprement
dite. Nous rencontrons, dans les parties basses, des prés et des
champs de Betteraves pour nourrir le bétail que la maison possède
pour ses besoins.
LES CULTURES MARAÎCnÈRES DU REFUGE DU PLESSIS-PIQUET. 857
Nous voyons ensuite des Pommes de terre, des Haricots en
divers états de développement et de différentes variétés, des
Asperges, des Fraisiers, etc., le tout bien cultivé et d'une pro-
preté irréprochable.
Nous arrivons à la culture maraîchère proprement dite.
L'installation est bien comprise, les carrés ont environ 18 à
20 mètres de longueur, les planches l'^jSo de largeur. L'arro-
sage se fait à l'arrosoir; on puise l'eau dans des tonneaux en
ciment placés de distance en distance. Elle est fournie par une
concession d'eau de Seine, de Ghoisy-le-Roi, qui se déverse dans
un réservoir situé en haut de la propriété; une canalisation
la distribue dans le marais. Le directeur nous a déclaré n'en pas
avoir suffisamment pendant les sécheresses. Nous lui avons fait
remarquer qu'il serait facile d'établir une pompe sur un bon
puits, et la faire mouvoir par un moteur à pétrole. C'est proba-
blement ce qui sera fait plus tard.
Quant aux plantes cultivées, si nous n'avons rien trouvé
d'extraordinaire, nous pouvons dire que le travail est bien fait,
et toutes les cultures d'une propreté remarquable. Ce qui est
déjà un grand point pour une école d'apprentissage.
Nous examinons, en passant, diverses espèces de Choux :
Choux milans, Choux rouges, Choux de Bruxelles et Choux-fleurs.
Des Laitues et Romaines, assez passables, après la sécheresse
de l'été. Des Chicorées de 3Ieaux, de Rouen, de la Scarole, le
tout en bonne végétation; des Poireaux, des Pissenlits, des
Panais et des Carottes bien cultivées, semées en rayons et éclair-
cies à point pour devenir belles. Des Navets qui ont un peu
manqué d'eau. Tous les condiments : Persil, Cerfeuil, Estragon,
Civette, etc. Nous trouvons ensuite des Tomates qui nous pa-
raissent êlre de la variété que les cuUivaleurs de Montlhéry cul-
tivent. Elles étaient bien taillées, bien palissées et chargées de
beaux fruits, commençant à mûrir. Après, vient un beau carré
de Melons qui sont très beaux comme fruits et d'une végétation
remarquable pour la saison. Nous avons regretté que, suivant
l'usage de beaucoup de maisons particulières, les jardiniers
plantent ensemble plusieurs variétés, lesquelles ne manquent
jamais de dégénérer par les croisements. II y a ici, de magni-
858 RAPPORTS.
fiques Cantaloups, donl Técorce est devenue brune par le voi-
sinage de la variété Noir des Carmes. Nous ne saurions trop
recommander aux jardiniers d'éviter de planter au même endroit
et à la même époque, différentes variétés de ces Gucurbilacées.
Nous avons ensuite visité la ferme et la basse-cour. II y a
quatre vaches pour fournir le lait nécessaire à la maison. Le
suirplus est vendu aux environs; deux chevaux pour les besoins
de l'exploitation; de nombreuses volailles qui prennent leurs
ébats dans un parc entouré de grillage, outre celles de la cour
de la ferme. Et tout cela soigné par les élèves.
De là, nous revenons au château, oîi nous visitons les classes
qui sont confortablement installées comme meubles, tableaux,
dessins, en un mot, tout ce qui est nécessaire à l'enseignement
primaire et secondaire. M. Finstituteur nous donne quelques
renseignements sur l'instruction qu'il donne et sur sa manière
d'opérer. Il a des moniteurs pour les plus jeunes élèves, et lui
s'occupe plus particulièrement des grands.
Nous qui visitons les classes depuis bien longtemps, comme
administrateur des caisses des écoles, nous ne pouvons que lui
adresser de chaleureuses félicitations.
Nous avons admiré, en quittant l'établissement, un superbe
Cèdre du Liban, qui n'a guère de rival que celui du Muséum.
11 existe, à l'autre extrémité de la propriété, un grand étang,
très poissonneux où la maison élève de nombreux canards.
Cet étang est alimenté par les eaux du village et des collines
environnantes. Le directeur nous a appris qu'il existe des réser-
ves dans les actes de propriété, pour celte eau. On n'a pas le droit
d'y placer de pompe, on ne peut que puiser l'eau à l'arrosoir,
parce que l'étang alimente d'autres propriétés situées plus bas,
provenant assurément du domaine que nous avons cité au com-
mencement de ce rapport.
Notre impression générale, en quittant la maison est qu'on
fera de bons horticulteurs dans cette école; seulement le maté-
riel horticole est trop restreint. Nous estimons que la Société ne
reculera pas devant l'achat du matériel nécessaire et indispen-
sable pour l'enseignement de cette partie si intéressante du
programme de l'œuvre.
i
LES CULTURES FRUITIÈRES DU REFUGE DU PLESSIS-PIQUET. 859
Nous adressons nos compliments à Thabile directeur pour
l'administration en général, et toutes nos félicitations au jardi-
nier-chef pour les soins et la bonne tenue de ses cultures.
Nous demandons, en terminant, pour donner de la publicité à
cette œuvre et à renseignement agricole et horticole, qu'on y
donne, que ce rapport soit inséré au Journal de la Société natio-
nale d'Horticulture de France.
Rapport sur les cultures fruitières du Refuge
DU Plessis-Piquet (Seine),
M. Paillet père, rapporteur (1).
Sur la demande de M. Kahn, directeur du Refuge du Plessis-
Piquet, à Plessis-Piquet (Seine), vous avez nommé une commis-
sion chargé de visiter les cultures fruitières qui se trouvent dans
cet établissement hospitalier et de vous en rendre compte.
Cette commission, composée de M. Jost, arboriculteur, demeu-
rant à Bourg-la-Reine, de M. Bertrand, arboriculteur, demeu-
rant à Sceaux, et de M. Paillet, arboriculteur, demeurant à
Robinson, près de Sceaux, s'est réunie, le 18 août dernier à 2 h.
et demie, au Refuge du Plessis-Piquet.
Cette commission a bien voulu me charger de faire son rap-
port, et je viens vous rendre compte de sa mission.
Les cultures du Refuge du Plessis-Piquet sont situées sur une
étendue de deux hectares environ, sur un sol argilo-sableux de
première qualité.
Les plantations consistent en : Poiriers, Pommiers, Vignes,
Pruniers, Cerisiers, Abricotiers, Pêchers.
Tous ces arbres servent d'école et de sujets pour les cours
d'arboriculture donnés aux enfants de cet établissement.
Le produit des récoltes de fruits sert à l'alimentation des en-
fants, du personnel, et le surplus est vendu.
Nous avons été accompagnés dans notre visite par le très ha-
(d) Déposé le 30 septembre 1896.
860 RAPPORTS.
bile jardinier en chef M. Bord, délégué à cet effet par le direc-
teur M. Kahn qui, de son côté, accompagnait la commission
nommée pour visiter les cultures potagères de cet établisse-
ment.
Je vais procéder par ordre pour indiquer toute l'importance
de ces cultures fruitières qui sont considérables.
1° Poiriers :
Ces arbres sont représentés un peu sous toutes les formes :
Palmettes grandes formes, Palmettes Verrier, losange, etc.
Nous avons admiré un lot de magnifiques pyramides et fu-
seaux au nombre d'environ 50 sujets, ayant de 3 à 4 mètres de
hauteur. Des Palmettes grandes formes au nombre d'environ 50,
des Palmettes Verrier de 3 à 5 branches, au nombre d'environ
300, des formes losanges au nombre d'environ 350 sujets.
Il existe en outre un mur d'une longueur de 412 mètres, le
long duquel se trouve une plantation de Poiriers, en variétés
d'hiver. Doyenné d'hiver et Beurré d'Arenberg.
â** Pommiers :
Les Pommiers sont également représentés sous plusieurs
formes, et nous en avons remarqué qui sont conduits sur un
seul fil, dit « forme cordon », au nombre de plus de 200, for-
mant une longueur de 800 mètres.
Un mur de 400 mètres de longueur est garni de beaux arbres,
forme Verrier, à 5 branches, en variétés Calville blanc^ Reinette
du Canada et Grand Alexandre^ des Pommiers forme losange
au nombre de plus de 100.
L'attention de la commission a été attirée par la conduite
toute particulière d'une forme en cordon adoptée pour le Pom-
mier, laquelle consiste à conduire l'arbre sur deux ou trois fils
horizontaux, au lieu d'un seul, comme cela se pratique ordi-
nairement.
Le fil du milieu est placé à 40 centimètres au-dessus du sol,
et les deux autres à 10 centimètres d'écartement et en contre-bas
de celui du milieu; ces deux derniers fils sont placés à 30 centi-
mètres du sol, et servent à conduire et à recevoir de chaque côlé
les coursonnes, qui produisent les boutons à fruits; la branche
charpentière, conduite sur le fil du milieu, ne sert plus alors
LES CULTURES FRUITIÈRES DU REFUGE DU PLESSIS- PIQUET. 861
que de canal pour alimenter de sève lesdites coursonnes situées
de chaque côté de la branche charpentière.
Les Pommiers dirigés ainsi, offrent un certain avantage pour
les variétés à grande végétation qui ne peuvent utiliser toute
lew sève, et qui, conduites sur un seul fil, et lorsque surtout les
sujets sont plantés à une trop courte distance des uns des autres,
comme cela arrive souvent, présentent l'inconvénient de s'en-
chevêtrer les uns dans les autres.
Les Pommiers dirigés sous cette forme, offrent également un
autre avantage; c'est celui d'avoir leurs fruits mieux exposés au
soleil et à l'air; ils sont plus facilement placés et se développent
mieux; mais pour les variétés peu vigoureuses, cette forme sur
double ou triple cordon serait inutile à employer, un seul fil,
au maximum deux fils seraient suffisants.
Nous avons remarqué euviron 350 Pommiers dirigés de la
sorte, et représentant une longueur d'environ 700 mètres. Ces
Pommiers étaient en parfaite santé^ beaux, vigoureux et chargés
de fruits superbes. Nous avons observé notamment des Reinettes
du Canada d'une grosseur peu commune.
Ce système nouveau de conduire les Pommiers, est dû à
M. Fauquet, arboriculteur à Gorbeil, qui est le conseiller de
l'administration du Refuge, en ce qui concerne les cultures.
3° Vignes :
Notre attention a été appelée d'une manière toute particulière
sur de superbes espaliers de Vignes, cultivées en forme palmette,
dont les séries sont espacées entre 25 et 30 centimètres, d'une
végétation luxuriante et garnies de Raisins superbes, bons et
bien sains.
Ces Vignes, au nombre de plus de 500, sont plantées contre
un mur dépassant plus de 300 mètres de longueur, dont moitié à
40 centimètres les unes des autres, pour former des palmettes
superposées, et les autres à 80 centimètres pour former des pal-
mettes ordinaires.
Les Vignes cultivées sont presque toutes du Chasselas de Fon-
tainebleau,- et quelques petites parties en variétés Frankenthal
et Mourillon noir (Madeleine noire).
4° Pêchers :
862 RAPPORTS.
Les Pêchers sont cultivés en espaliers de formes diverses,
grandes formes et forme Verrier, à 2, 3, 4 et 5 brandies, au
nombre de 60 sujets et le long d'un mur de 130 mètres.
50 Pruniers, Cerisiers :
Ces arbres sont représentés également sous différentes formes,
beaucoup du système Cossonnet, et cultivés le long d'un mur
d'une longueur de 112 mètres.
En outre des arbres énumérés ci-dessus, il existe dans une
autre partie de cette école fruitière des arbres cultivés à tige, au
nombre de plus de 150 sujets.
En résumé, les cultures fruitières du Refuge du Plessis-Piquet
comprennent environ 850 Poiriers, 660 Pommiers, 60 Pêchers,
510 Vignes, 26 Pruniers et Cerisiers. Au total, plus de 2,000 arbres
conduits, dirigés sous des formes diverses, qui reçoivent annuel-
lement les soins de taille et de culture.
Tous ces arbres appartiennent aux meilleures variétés connues ;
ils sont tous d'une belle végétation, garnis de beaux fruits bien
sains, et conduits avec intelligence et talent par l'habile jardi-
nier, M. Bord.
Le jardin fruitier-école du Refuge du Plessis-Piquet est assu-
rément un des plus beaux, des mieux conduits et des plus im-
portants que votre commission connaisse et qui existe, tant par
le nombre des sujets cultivés que par la manière dont les arbres
sont dirigés et cultivés.
La commission ne peut passer sous silence, bien que ce soit
en dehors de sa mission, de vous faire connaître que, dans cet
établissement, il existe une petite école de botanique pour l'ins-
truction pratique des enfants.
Cette école est composée d'un certain nombre de végétaux
soigneusement étiquetés avec des étiquettes à tige de fer et
plaque en zinc, indiquant le nom de la plante, la famille et le
genre auquel elle appartient.
Ces étiquettes sont faites et fabriquées par les enfants du Re-
fuge.
Je dois dire, à ce sujet, que cet établissement possède des
ateliers de serrurerie, de menuiserie, de charronnage pour l'in-
struction des enfants, et presque tous les objets indispensables
LES CULTURES FRUITIÈRES DU REFUGE DU PLESSIS-PIQUET. 863
au jardin : brouettes, cofTre?, etc., ainsi qu'une partie de l'en-
tretien de l'établissement sont faits par les enfants.
Votre comnaission a aussi été émerveillée par la visite du joli
fleuriste qui existe dans cet établissement.
Ce fleuriste a une étendue d'environ un hectare; il est admi-
rablement disposé, avec beaucoup de goût, en style dit : (( à la
française»; ses plates-bandes sont garnies de plantes très va-
riées, telles que Phlox, Bégonias, Géraniums, Héliotropes, Salvia
Coleus, et, entre autres plantes, des Gaura aux nombreuses et
élégantes fleurs étaient d'un efl'et superbe.
Le milieu des plate-bandes est planté avec des collections de
Rosiers sur tige.
Toutes ces plantes étaient disposées pour produire leur efl'et
d'ensemble; et, au moment où votre commission visitait ce
fleuriste, il était dans toute sa beauté et d'un effet féerique en
raison de la profusion des fleurs.
Les membres de la commission demandent l'insertion du
présent rapport dans le Journal de la Société, et son renvoi à la
comfflission des récompenses.
Cette demande de récompense pour la Société du Refuge du
Plessis-Piquet, se justifie non seulement par l'importance des
cultures, par la manière savante avec laquelle les arbres de ce
jardin-école sont conduits, mais à cause du but pour lequel ce
jardin a été créé, car il sert à l'enseignement gratuit de l'agri-
culture, et principalement de l'arboriculture pour les enfants
abandonnés, qui se destinent en grande partie à l'étude de ces
deux sciences. Ces enfants, devenus des hommes, seront des
propagateurs de l'Horticulture et de TArboricullure dont ils
répandront le goût partout où ils iront se fixer; ils enseigneront
l'Arboriculture à nos populations agricoles qui ont tant besoin
d'en connaître, les principes; leur apprendront à mieux cultiver
leurs arbres fruitiers et à les tailler d'une manière raisonnée.
Il en résultera un profit pour chacun et un progrès pour l'édu-
cation nationale.
La commission, inspirée de ces réflexions, a pensé que de tels
efl'orls, faits dans rintérêt de la vulgarisation de l'Horticulture et
de l'Arboriculture, imposaient, à titre d'encouragement et de
864 RAPPORTS.
mérite, une récompense exceptionnelle, et c'est pour ces motifs
qu'elle vous la demande pour la Société du Refuge.
Inutile de dire que la Commission a été reçue de la manière
la plus gracieuse et la plus sympathique par M. Kahn, l'aimable
directeur du Refuge du Plessis-Piquet ; il nous a exprimé tout
le plaisir qu'il ressentait de voir la Société nationale d'Horticul-
ture de France s'intéresser à l'œuvre, en envoyant une commis-
sion pour juger les cultures et apprécier tous les efforts faits
dans l'intérêt de l'Horticulture. Il nous a prié de remercier
sincèrement la Société.
M. le Directeur nous a faitsavoir qu'il se ferait un grand plai-
sir délaisser visiter la propriété, l'établissement et les cultures
du Refuge du Plessis-Piquet, à toutes personnes que cela inté-
resserait et qui seraient envoyées par la Société nationale
d'Horticulture de France. Nous avons pris acte de cette offre
gracieuse pour la porter à la connaissance de la Société.
Rapport sur les cultures de Reines-Marguerites, Zinnias, etc.,
DE M. Auguste Gravereau, cultivateur- grainier a Neauphle-
le-Chateau,
par M. Emile Thiébaut, rapporteur (1).
Le 26 août dernier, une commission se réunissait à Neauphle-
le-Ghâteau, sur la demande de Al. Gravereau, notre collègue,
pour visiter ses cultures. Cette commission, qui comprenait
MM. Reliair, Férard, Fichot, Fortin, Lange, E. Thiébaut et
Urbain fils, choisit M. Lange pour président, me réservant
l'honneur de vous faire part de ses décisions, comme rapporteur.
MM. Ghouvet, Boizard, Michel, Julien, Pichon, Roquet et
J. Sallier s'étaient fait excuser.
Je ne m'écarterai pas, j'en suis sûr, de la pensée de chacun des
membres de la commission en disant tout d'abord que cette
visite a été pour chacun un véritable plaisir, les cultures de
(1) Déposé le 10 septembre 1896.
SUR LES CULTURES DE REINES-MARGUERITES. 865
M. Gravereau étant admirablement soignées et propres, et les
plantes cultivées fort belles et très intéressantes.
Nous avons d'abord admiré plusieurs Tots, par couleurs sépa-
rées, de Zinnias à grande fleur qui étaient parfaits comme gros-
seur, forme de fleur et pureté de coloris. Les couleurs les plus
remarquables étaient le blanc, le jaune d'or, le rouge et le
cocciné.
Un peu plus loin se trouvait un très beau lot en mélange, dans
lequel les divers coloris se trouvaient parfaitement associés.
M. Gravereau cultive également une race naine de ces mêmes
Zinnias et possède en outre un Zinnia très nain, à grande
fleur, sortant bien du feuillage, qui paraît plus franc et mieux
fixé que le nain Tom Pouce annoncé il y a quelques années.
Nous avons ensuite remarqué de belles planches de Glaïeuls
dont les variétés tardives montraient encore leurs fleurs; notam-
ment : Mademoiselle Virginie Garniei\ Obélisque^ Madame Gra-
vereau, Mademoiselle Pelletier, M. Hardy, Théo, Michel Stro-
goff. Madame Férard, Madame Thiéhaut, Ami Bérat, Lucien
Chauré, etc., etc.
La commission a ensuite examiné la superbe collection de
Reines-Marguerites que M. Gravereau possède et dont malheu-
reusement nos lecteurs ne pourront se faire une idée par la des-
cription forcément aride que nous allons faire des variétés.
Cette collection comprend d'abord la Reine des Félibres, variété
très hâtive, à fleur J)lanche; les Reines des Halles^ par couleurs
séparées, qui n'ontd'autre valeur que leur précocité pour la fleur
coupée; puis les Pyramidales imbriquées ou. Victoria, qui forment
pour ainsi dire le fond du genre et dont la commission a admiré
les nombreux coloris et particulièrement le rouge sang et l'écar-
late.
Viennent ensuite les Pyramidales à fleur de Pivoine, dont les
fleurs sont très gracieuses et qui comprennent aussi toutes les
nuances; une nouvelle, le Vieux rose, a surtout attiré notre
attention par sa délicatesse.
Nous avons remarqué ensuite : les Pyramidales imbriquées
pompon, dont le nom de pompon indique la forme, et qui seront
probablement bientôt éclipsées par les Princesses que M. Grave-
866 RAPPORTS.
reau cultive avec beaucoup de soin depuis quelques années
et qui sont encore une amélioration dans ce genre ctiarmant;
les Pyramidales à grande fleur couronnée et les Pyramidales
couronnées pompon, toujours par couleurs séparées; enfin les
Pyramidales Victoria à aiguilles^ race curieuse et peu cultivée
dont les coloris rose carmin et rouge sang sont surtout fort jolis.
Nous passons maintenant aux races demi-naines comprenant :
les Lillipul, parmi lesquelles la commission a remarqué un joli
bleu nouveau et un curieux blanc à centre bleu qui oflre à l'œil
tout juste le contraire d'une Reine-Marguerite couronnée; puis les
Reines-Marguerites Triomphe des Marcjiés qui sont une fort belle
acquisition pour la culture en pots, les plantes se tenant très
bien et étant extrêmement florifères; ces variétés n'étaient pas
encore parfaitement fixées et, jusqu'à ce jour, reproduisaient
deux coloris, l'un rouge cuivré, l'autre rouge cuivré à liseré
blanc. M. Gravereau les a cultivées avec beaucoup de soin pour
les séj)arer et il a presque entièrement réussi.
Notre attention a été attirée, un peu plus loin, par une planche
couverte, presque au niveau du sol, d'une quantité de petites
fleurs noiiâlres qui, en nous en approchant, nous ont paru rap-
peler l'aspect des Scabieuses. C'est une acquisition curieuse que
cette nouveauté qui prend du reste le nom de R.-M. très naine à
fleur de Scabieuse^ et qui pourra servir à faire des bordures régu-
lières, car la plante est bien compacte et vraiment très naine.
Nous nous sommes trouvés ensuite en présence des R.-M. naines
à grandes fleurs, dont les diverses couleurs sont bien jolies,
surtout le rouge garance; puis des naines à fleur de Chrysanthème
pour lesquelles la gamme des nuances s'étend du blanc pur au
rose, au rouge et au violet en passant par tous les intermé-
diaires possibles; la collection était vraiment complète et
superbe; un joli coloris chamois et un magenta se faisaient
surtout remarquer parmi les plus récents.
Notuns encore les naines à fleur de Pivoine, qui ont donné
naissance à l'écarlate foncé {Triomphe) qui est si jolie.
M. Gravereau nous a fait encore remarquer deux de ses nou-
veautés; R.-M. naine à aiguilles, l'Excelsior bleu et VExcelsior
rouge sang, qui sont de bonnes acquisitions..
SUR LES CULTURES DE REINES-MARGUERITES. 867
Nous arrivâmes enfin devant les lots de R.-M. Comète, et la
commission tout entière ne se lassa pas d'admirer les exem-
plaires splendides que nous réservait cette variété.
Grâce à des efï'orts constants, dignes d'éloges, M. Gravereau a
réalisé de grands perfectionnements dans celte race de Reines-
Marguerites. Il a commencé à cultiver, en 1888 la R.-M. Comète
demi-nuance rose^ à liseré blanc, la première apparue et venant
d'Allemagne. Ce coloris donna naissance à une dizaine d'autres,
dans la race demi-naine, qui sont aujourd'hui très bien fixés et
dont nous avons pu admirer toute la beauté.
Dans la même année il obtint la R.-M. Comète géante: blanche
qui, à son tour, donna naissance à cette belle série à fleurs
monstrueuses comprenant le jaune pâle, le rose, le rose à liseré
blanc. L'an dernier est apparue La Fiancée, charmante variété
à fleur blanche passant au rose.
Cette année, M. Gravereau aoblenu encore le violet eX \erouge,
et dans la série des demi-naines le rouge foncé.
La commission a adressé à M. Gravereau toutes ses félicita-
tions. C'est un habile semeur qui nous a déjà gratifiés de belles
nouveautés et qui cherche toujours, comme tout bon cultivateur
doit le faire, à perfectionner sans cessée II a en ce moment à
l'étude, une R.-M. Comète chinoise à fleur simple. La commission
l'a beaucoup engagé à la travailler encore, car cette plante, bien
fixée, pourrait nous réserver plus tard une agréable surprise.
Les cultures de M. Gravereau s'étendent sur une superficie de
plus de 4 hectares 1/2 de terrain en trois endroits différents :
2 hectares sont occupés par les Reines-Marguerites et le reste par
les Zinnias, Phlox, Pensées, etc., etc.
En raison des très réels mérites des cultures de M. Gravereau,
la commission demande que le présent rapport soit renvoyé à la
commission de rédaction, puis à la commission des récompenses.
868 rapports.
Rapport sur les cultures fruitières
DE M. Joseph François, arboriculteur a Brunoy,
M. GoRiON, rapporteur (1).
Sur la demande de M. Joseph François, arboriculteur à Bru-
noy (Seine-dt-Oise), une commission composée de MM. Mauvoi-
sin, Ausseur-Serlier, Jost et Gorion, a été nommée par la Société
nationale d'Horticulture, pour visiter ses cultures le 1 9 août 1896 ;
MM. Duval et Lanoelle se sont adjoints à la commission. Après
avoir nommé M. Mauvoisin, président et M. Gorion, rapporteur, la
commission a examiné avec intérêt un jardin de la contenance
de 13,000 mètres, entouré de murs abrités par des auvents vitrés,
et garnis, suivant la position, de Vignes, Pêchers, Poiriers et
Pommiers. Ce jardin renferme, en outre, des contre-espaliers de
2 m. 50 de hauteur, disposés sur 44 lignes de 70 mètres de lon-
gueur, comprenant 3,500 Poiriers, forme Verrier à 4 branches, de
5 ans, dans lesquels on remarque les variétés : Duchesse^ Wil-
liam, Louise Bonne^ Beurré d'Amanlis, Beurré Biel, Fondante
des Bois, Bonne d'Ezée, Doyenné du Comice, Passe Crassane^
etc., d'une vigueur extraordinaire, donnant de très beaux fruits,
grâce à la bonne culture qui leur est appliquée. Le sol est paillé
partout avec du fumier de cheval, et le terrain a été défoncé à
i m. 20 de profondeur. Les contre-espaliers sont plantés à
2 mètres les uns des autres, en lignes transversales, et le terrain
ayant une pente de 6 centimètres par mètre au midi, il n'y a
pas d'ombre dans les rangs; l'ensemble comprend 1,500 arbres,
nombre qui se trouve porté à 5,000 en y ajoutant les espaliers
et les quenouilles des plates-bandes.
Votre commission étant satisfaite en tout point de sa visite,
demande l'insertion du rapport dans le Journal de la Société et
son renvoi à la commission des récompenses.
Déposé le 10 septembre 1896.
sur les cultures de bégonias a tubercules. 869
Rapport sur les cultures
DE BÉGONIAS A TUBERCULESj'a FLEURS DOUBLES, DE M. ArNOULT ;
M, Henri Vacherot, rapporteur (1).
Le dimanche 6 septembre 1896, à 10 heures et demie, une
commission composée de MM. Hoibian, président, Vallerand
(Eugène), Vallerand (Clément), Urbain fils, Vacherot, rapporteur
et de M. David qui s'y était adjoint, se réunit chez M""^ Truelle
à Savigny-sur-Orge, pour visiter les cultures de Bégonias à
tubercules, à fleurs doubles de M. Arnoult (Bazile), jardinier,
La commission a admiré sept corbeilles garnies de Bégonias
dans l'ordre suivant :
Première corbeille : au centre, Suzanne Hachette, ensuite,
Rosa Bonheur, Madame Arnoult et autour, Reine Isabelle.
Deuxième : Cérès, Miss Lucas, Agnès Sorel et nana compacta
floribuncla.
Troisième : Madame Ernest Tourtel, Marie Madeleine et
Octavie M al le t.
Quatrième : Docteur Gaillard, Coquette de Bois-Colombes.^
Lafayette et Beauté de Savigny.
Cinquième : Blanche Duoal, Marie- Madeleine.^ Sceptre d'or
et virginalis.
Sixième : Marquise de Tréoise, entouré de variétés à fleurs
doubles, abricotés (plantes de semis).
Septième : Victor Robin, Madame Moser et Jules Lequin.
La disposition de toutes ces variétés était excellente ; mais la
composition des troisième et cinquième corbeilles produisait un
effet absolument merveilleux.
L'ensemble prouve une fois de plus que les Bégonias peuvent
rendre de réels et indispensables services pour l'ornementation
des propriétés.
Toutes les variétés nommées ci-dessus sont assurément très
bonnes, mais les dernières obtentions de M. Arnoult arrivent à
la plus haute perfection.
(1) Déposé le 24 septembre 1896.
870 RAPPORTS.
Dans une partie du jardin, sous de grands arbres, quelques
milliers de semis placés en planches, et d'un éclat incomparable
ont produit aux membres de la commission une surprise sai-
sissante.
Ces plantes, obtenues de semis faits en 1895-1896, ont des
fleurs aux teintes les plus variées, de dimensions énormes,
portées sur des pédoncules rigides; résultat obtenu, sans aucune
culture spéciale.
Grâce à une grande pratique et à des études de croisements
longtemps poursuivies, M. Arnoult est arrivé à obtenir les
plantes les plus parfaites dans une proportion de quatre-vingt-
dix pour cent de variétés à fleurs doubles.
Dans une serre, un choix de plantes enlevées de pleine terre,
rassemblait des merveilles, présentant les coloris les plus variés
et, chose inconnue jusqu'à ce jour, une variété à fleurs doubles
striées de rouge sur fond jaune crème.
Bien que la commission n'ait à s'occuper que des Bégonias,
permettez-nous de dire que la propriété de M™' Truelle est fort
belle et d'en citer quelques curiosités.
Un Peuplier d'Italie, d'une grosseur colossale est placé à
l'angle d'une rivière; un Sycomore qui a germé en cet endroit,
a aujourd'hui la taille d'un arbre d'une quarantaine d'années;
un peu plus bas, de l'autre côté du Peuplier, il existe un Frêne
de même force.
Nous avons également remarqué sur une pelouse, un Pinus
Strobus(9[n du Lord), de treize mètres de hauteur, dont la base
est très bien garnie.
Un massif de Cyperiis Papyrus et Cyj'). aUernifolius était de
toute beauté, ainsi qu'un Acacia lophantha et un superbe Jusli-
cia coccinea.
Nous demandons que le présent rapport soit renvoyé à la
commission des récompenses et son insertion dans le Journal de
la Société.
sur les cultures de cannas et pelargoniums zonale. 871
Rapport sur les cultures de Cannas et Pelargoniums zonale
DE M. PicnoN, horticulteur, 39, rue Saint-Denis, a Lagny,
(Seine-et-Marne),
par M. Jules Lefièvre (1),
Sur la demande de M, Pichon, horticulteur à Lagny (Seine-
et-Marne), une commission composée de MM. Bauer, Dupanloup,
Fortin, Lefièvre (Jules), Michel (Edouard), Proust (Eugène),
Savoye, Sallier fds, à laquelle s'était adjoint M. Urbain (Louis),
s'est réunie le 6 septembre pour visiter ses cultures de Cannas
et de Pelargoniums zonales.
MM. Bauer, Dupanloup, Michel (Edouard), J. Sallier fils, em-
pêchés, s'étaient excusés.
La commission s'est constituée en nommant M. Savoye, prési-
dent et'M. Lefièvre (Jules)^ rapporteur.
M. Pichon cultive les Cannas depuis 1889, et les Pelargoniums
zonales depuis 1878. Il s'est fait une spécialité dans ces deux
genres et a acquis une juste renommée.
Nous avons admiré, en entrant dans l'établissement, un magni-
fique massif de Cannas contenant 85 plantes variées. Les der-
nières pluies avaient un peu endommagé les fleurs qui, malgré
cela, étaient encore fort belles. Après avoir passé en revue ces
jolies plantes, nous sommes entrés dans une serre adossée, où
étaient réunis 450 spécimens du même genre en 62 variétés, pro-
venant des races Crozy et Vilmorin, toutes de grand mérite. Nous
nous bornerons à citer parmi les plus remarquables, les sui-
vantes, qui obtiendront certainement et conserveront longtemps
les faveurs des amateurs : Ami Jules Chrétien, dont les fleurs
mesuraient 15 centimètres de long sur 5 de large, Roi des rouges,
Vice-Président Luizet, Comte de Bouchaud^ Souvenir d'Antoine
Crozy, J. Farguhar, L. E. Bàlly, Eclatant, Incendie et Italia;
cette dernière plante, qui portait un épi avec six fleurs bien épa-
nouies a particulièrement attiré l'attention de la commission;
(1) Déposé le 24 septembre 1896.
872 RAPPORTS.
c'est une variété qui dépasse en grandeur de fleur et en grosseur
d'épi tout ce que l'on connaissait jusqu'à ce jour dans ce genre.
Ces plantes étaient en pots et d'une culture excellente; la florai-
son était belle et abondante. Les semis de cette année, fort
beaux, comprenaient plusieurs variétés à grandes fleurs.
Nous avons remarqué en passant, un superbe lot d'OEillels
tige de fer, bien fleuris et en très bon état de culture, ainsi qu'un
semis de Dahlias simples provenant de graines récoltées dans
l'établissement sur la variété Etoile de Lyon; ces plantes avaient
de grandes fleurs et étaient très variées comme coloris.
Deux serres à deux versants abritaient les Pélargoniums
zonales ; chacune d'elles en contenait environ deux cents, répartis
en 135 variétés extra : Président Félix Faure^ Paul Crampel,
Renommée Lyonnaise, Monsieur Bruant^ Madame Auguste
Nonin, Gloire de Finance, Madame Poirier, Eugénie Tabard,
peltatum, Pierre Crozy, etc.; ils étaient disposés sur les bâches
et formaient un ensemble admirable. C'était un merveilleux spec-
tacle de voir ces grosses inflorescences en boule portées par de
robustes pédoncules, les tenant bien droites (aucune plante
n'avait de tuteur). Les fleurs innombrables cachaient entière-
ment le feuillage.
L'établissement de M. Pichon n'est aucunement comparable
aux autres établissements modernes. Les serres, ainsi que tout
le matériel existant, ont été construits par les mains de l'horti-
culteur, comme cela se pratiquait à l'époque de leur création ;
nous sommes heureux d'en faire l'observation, car nous avons été
surpris de voir d'aussi belles choses obtenues avec un matériel
aussi primitif, ce qui démontre doublement les grandes capacités
du travailleur.
En présence de ces résultats, la commission demande, à l'una-
nimité, le renvoi de ce rapport à la commission des récompenses
et l'insertion dans le Journal de la Société.
SUR l'ouvrage de m. correvôn. 873
Rapport sur l'ouvrage de M. Correvôn intitulé :
Le Jardin de V herboriste (1),
par M. P. Hariot, rapporteur.
Les simples ont été autrefois beaucoup plus en honneur qu'ils
le sont aujourd'hui. Les médicaments empruntés au Règne
végétal ont à peu près exclusivement dominé pendant de longs
siècles dans la pratique de l'art de guérir. On peut même dire,
sans être taxé d'exagération, qu'à un moment donné toutes les
plantes guérissaient ou, pour être plus juste, avaient la préten-
tion de guérir.
Aujourd'hui, on est bien revenu de ces propriétés d'antan,
auxquelles nos pères attachaient tant d'importance et ce n'est
plus que le sourire aux lèvres, qu'on les voit exposées ou
discutées. Il faut l'avouer, ceux qui restent incrédules n'ont pas
tout à fait tort.
Devant les conquêtes de la chimie moderne, les simples ont
dû s'effacer. Ceux dont les vertus réellement héroïques ont été
reconnues, ont gardé leur rang et le garderont dans la pratique
médicale. La Belladone, la Digitale, l'Aconit, etc., ont agi de
tous temps et agiront toujours, quoiqu'on s'attache de plus en
plus à employer directement les principes actifs auxquels ces
plantes doivent leurs propriétés. Mais à côté de celles-là, que
d'autres dont les vertus sont anodines et ne reposent sur rien de
fondé !
Ce sont ces plantes qui dominent de beaucoup par leur
nombre, dans le livre de M. Correvôn et, sous ce point de vue,
\ l'ouvrage du distingué botaniste de Genève présente de l'intérêt.
On peut se rendre compte, en le lisant, de la profondeur de la
crédulité humaine, du besoin de soulagement — envers et
contre tout — que nécessitent les maux dont Thumanité a été de
tous temps assaillie.
D'ailleurs, M. Correvôn habite un pays où la croyance aux
simples est légendaire, comme dans toutes les contrées monta-
i
(1) Déposé le 24 septembre 1896.
55
874 COMPTE RENDU
gneuses. C'est ainsi que VAllium Victorialis y est réputé comme
une panacée universelle, à laquelle les montagnards consacrent
le meilleur coin de leur jardin ; que les Astranlia, ces jolies
Ombellifères fréquemment cultivées pour l'ornementation des
parterres, sont réputés diurétiques et antiscrofuleux ; que les
Carlines passent pour efficaces dans le traitement des rhuma-
tismes, etc.
Tout en restant de tous points incrédule, nous n'en avons pas
moins lu avec plaisir le « Jardin de l'herboriste ». Le médecin et
le pharmacien pourront y relever quelques erreurs, qui dispa-
raîtront facilement au milieu de la masse des documents. Le
lettré y lira quelques pièces de vers gracieuses et qui ne manquent
vraiment pas d'inspiration.
En un mot, dans le livre de M. Correvon, tous les goûts trou-
veront à se salisfaire. Aussi croyons- nous devoir renvoyé! ce
rapport à la commission des récompenses.
COMPTES RENDUS
Compte RENDU de l'exposition de Chartres (Eure-et-Loir) (1),
par M. Henri Va^herot.
Messieurs,
Ayant eu l'honneur d'être désigné pour représenter la Société
nationale d'Horticulture de France à l'exposition de Chartres,
qui a eu lieu le 10 juin 1896. je viens vous rendre compte de ma
mission.
Le jury était composé de :
MM. le marquis de Paris, délégué de la Société d'Horticulture
de Melun et Fontainebleau : Président.
Trufîaut, de la Société d'Horticulture de Scine-et-Oise :
Seo'élaire.
(i) Déposé le 13 août 1896.
DE l'exposition DE CHARTRES. 875
MM. Blanchard, de la Société d'Horlicullure de l'arrondisse-
ment d'Étampes (Seine-et-Oise).
Croisé, de la Société d'Horticulture de l'Orne.
Delanoue, de la Société tourangelle d'Horticulture.
Dumas, de la Société horticole d'Orléans et du Loiret.
Caillot, de la Société d'Horticulture de Loir-et-Cher.
Gauguin, de la Société horticole d'Orléans et du Loiret.
Henry, chef de culture au Muséum d'histoire naturelle, à
Paris.
Hézard, de la Société d'Horticulluie de Melun et Fontai-
nebleau.
Lelellier fils, de la Société centrale d'Horticulture de Caen
et du Calvados.
Minier, delaSocirté d'Horticulture d'Angers et de Maine-
et-Loire.
Ragot, de la Société d'Horticulture de la Sarthe.
et Vacherot, votre serviteur.
L'exposition d'Horticulture avait lieu en même temps que le
Concours régional agricole et hippique; elle se tenait à l'extré-
mité d'une promenade, près la place Drouaise dont elle occupait
une partie; cet emplacement, peu favorable, avait été habile-
ment tranformé par M. Eugène Hurtault, dessinateur paysagiste
chartrain.
Deux tentes renfermaient les produils les plus variés, et se
trouvaient séparées par une allée garnie de Conifères et de
Vignes greiïées.
L'entrée de l'exposition était décorée par des plantes vertes,
Anthémis, Hortensias et Géraniums, ce qui formait en même
temps accompagnement pour la première tente.
L'intérieur de celle-ci était dessiné dans un style français. Le
centre était occupé par un magnifique lot d'Orchidées, de
M.Duval,de Versailles, puis par des lots splendides de Pélar-
goniums à grandes fleurs et de Pétunias appartenant à divers
exposants.
Des plantes vertes, etc., garnissaient les angles et dans les
bas-côtés étaient installés des lots de légumes.
876 COMPTE RENDU
La seconde tente renfermait aussi des lois absolument remar-
quables. M. ïrutïaut, de Versailles, en avait garni le centre par
un groupe d'Orchidées fort jolies. "Des plantes vertes, des Azalées,
des Pélargoniums à grandes fleurs et Pélargoniums zooales
étaient disposés en corbeilles, ainsi que les lots du jardin
extérieur.
M'^^ Charlotte Cheroute, fleuriste à Chartres, avait une exposi-
tion des plus réussies, car tout le tiavail d'utilisation de la fleur
coupée était fait avec le talent le plus exercé.
Au dehors, le jardin, ayant une forme demi-circulaire, était
garni, au fond, par une superbe collection de Conifères en
jeunes spécimens. Une petite tente abritait des plans de jardins
ainsi qu'une superbe collection de Pivoines et d'Iris en fleurs
coupées, de M. Millet, de Bourg-la-Reine.
L'industrie horticole complétait celle parlie.
Sur une pelouse et adossés à la seconde tente, étaient dispo*
ses des groupes de plantes certes, de Géraniums, de Roses en
fleurs cuupées et sur pieds, et de superbes produits maraî-
chers.
Les principales récompenses fureit décernées dans l'ordre
suivant :
Objet d'art, offert par M. le Président de la République :
M. Edouard Cheroute, horticulteur à Charires,
Objet d'art, offert par M. le duc de la Rochefoucauld : M. Ché-
ron flis, pépiniériste à Dreux.
Médaille d'or : M. Vassori, pépiniériste à Chartres.
Médaille d'or : M. Macé-Macé, horticulteur à Chartres.
Médaille d'or : M. Gérondeau, maraîcher à Lèves.
Diplôme d'honneur, objet d'art et félicitations du jury :
M. Albert Cheroute, horlieulleur à Chartres.
Diplôme d'honneur, objet d'art : M. Duval, horticulteur à
Versailles.
Médaille d'or, donnée par M. Laurent : M. Maisonnier, horti-
culteur à Chartres.
Médaille de vermeil grand module, donnée par M. le Ministre
de l'agriculture : M. Millet, horticulteur à Bourg-ia-Reine.
DE L EXPOSITION DE CHARTRES. 877
Médaille de vermeil grand module, donnée par M. le Préfet
d'Eure-et-Loir : M"*" Charlotte Gheroute, à Chartres.
Médaille de vermeil grand module, donnée par M. le comman-
dant Blot : M. Esnbt, primeuriste à la Guéroulde (Eure).
Médaille de vermeil grand module, donnée par M. Mathieu :
M. Hamard, jardinier au château de Beaurouvres.
Médaille de vermeil, donnée par M"''' la comtesse Foucher de
Careil : M. Boulanger, jardinier au château de Doussville.
Médaille de vermeil, donnée par M. le marquis de Gouvion-
Sainl-Cyr : M. Vigneron, rosiériste à Olivet (Loiret).
Médaille de vermeil, donnée par M. le marquis de Montuel :
M. Villard, à Chartres, pour Roses coupées.
Industrie,
Médaille de vermeil grand module, donnée par les sénateurs
et les représentants d'Eure-el-Loir : M. Eugène Hurtault fils,
architecte-paysagiste^ à Chartres.
Médaille de vermeil, donnée par M. Mil ne-Edwards : MM, Vil-
lette frères, serruriers à Chartres.
Médaille de vermeil, donnée par M. le marquis de Ponloi,
M. Fontaine, menuisier à Dijon.
Médaille de vermeil, donnée par M. le président de la Sociélé,
M. Oury, artiste peintre à Chartres.
Médaille de vermeil : M. Hardouin, quincaillier à Chartres.
Diplômes d'honneur et félicitations du jury : MM. Truffant,
horticulteur à Versailles, et Salomon, viticulteur à Thomery, qui
exposaient hors concours.
Le soir, un banquet était offert aux membres du jury, et à
dix heures nous nous séparions en emportant les meilleurs sou-
venirs de cette excellente journée.
878 compte rendu
Compte rendu de l'Exposltion de la Société horticole
DE LA Haute-Marne, tenue a Saint-Dtzier (1),
par M. P. Hariot.
Messieurs,
La Société horticole, vilicole et forestière de la Haute-Marne a
eu rheureuse idée, dès sa fondation, de ne pas borner à Chau-
mont, où est son siège social, la tenue de ses expositions.
Tantôt c'est à Yassy, à Langres, à Bourbonne, aujourd'hui
c'était à Saint-Dizier qu'elle avait invité les exposants. Nous ne
saurions trop louer cet excellent exemple de décentralisation qui,
d'ailleurs, se retrouve dans quelques autres centres liorticoles.
Le 22 août dernier, vous m'aviez délégué pour représenter la
Société nationale d'Horticulture de France près de sa sœur de la
Haute-Marne. H y a quelques années déjà, vous m'aviez fait cet
honneur en m'envoyant à Ghaumont.
Le jury entrait en fonctions à 8 heures du matin, sons la pré-
sidence de votre délégué assisté d'un autre de nos confrères de
la Société de Paris, M. Tillier, qui représentait la Société horti-
cole, vigneronne et forestière de l'Aube. Dire que nous avons eu
à juger des proJuits merveilleux, que nous nous sommes trouvés
en présence de nouveautés sans nombre, ce serait certainement
exagérer et vous auriez peine à le croire. Loin de nous l'inten-
tion de vouloir critiquer, en quoi que ce soit, les exposants et
leurs louables intentions, car nous avons rapporté la meilleure
impression de ce que nous avons été appelé à voir. D'habiles
horticulteurs s'étaient rendus à l'appel de la Société de la Haute-
Marne, et de non moins intelligents jardiniers 'de maison bour-
geoise. Nous ne devons pas en être étonnés, Saint-Dizier est
en effet, le centre de l'industrie du fer dans le Nord-Est de la
France : les grandes fortunes y sont fréquentes et, par suite,
la recherche de l'élégance, du confortable, des beaux jardins.
Sous les grands arbres de la promenade du Jard, à laquelle la
Marne, qui roulait à cette époque des eaux fort peu limpides,
formait une barrière naturelle, étaient disposés les lots des ex-
(i) Déposé le 24 septembre 1806.
DE l/ EXPOSITION DE SATNT-DIZIER. 879
posants. En première ligne brillait l'apport de M. Lucien Bolut
— un nom bien connu des horticulteurs — de Ghaumont; puis
venaient à peu de distance MiVI. Brégot, Garsault, Milliez et
Poignault, de Saint-Dizier; Lapone, de Chamouilley, etc. Ce qui
nous a surtout surpris c'est la beauté des lots de légumes. On sait
d'avance — les exceptions sont tellement rares qu'elles ne
peuvent que confirmer la règle — en arrivant dans une expo-
sition de province, que les légumes y seront mal ou pas repré-
sentés. Il n'en est pas de même ici et nous pouvons affirmer, sans
être taxé d'exagération, que les lots que nous avons vus h Saint-
Dizier pouvaient dignement soutenir la comparaison avec ceux
de notre exposition de printemps. 11 faut ajouter de suite que les
producteurs se trouvent dans des conditions spéciales de réussite
que ne peuvent réaliser, la plupart du temps, les maraîchers
de profession. L'hôpital de Saint-Dizier et l'asile départemen-
tal d'aliénés disposent en effet de ressources en personnel et en
engrais que l'on ne peut que difficilement rencontrer ailleurs.
L'exposition de ces deux établissements était de toute beauté.
Signalons encore les arbres et arbustes à feuillage présentés
en rameaux et les fruits de M. Antony Millier, de Nancy; les
bouquets et les couronnes d'une élégance achevée et d'un bon
goût parfait de M"'^ Lucien Bolut^ de Ghaumont, la femme du
sympathique secrétaire général de la Société; les Bégonias de
semis, présentés hors concours par M. Grousse, de Nancy, qui
faisait partie du jury. L'éloge de ces plantes n'est plus à faire.
L'instruction horticole était représentée par le lot intéressant
de M. Lesourd, instituteur, qui avait apporté un matériel assez
complet d'enseignement horticole : insectes, herbiers, minéraux
et plantes en pots susceptibles d'entrer dans la composition d'un
jardin botanique.
Il ne faut pas oublier que la Haute-Marne est un département
viticole. Aussi avons-nous dû déguster des vins du cru et des
eaux-de-vie sous la haute direction de M. Guerrapain, pro-
fesseur départemental d'agriculture. Sans vouloir en médire,
avouons qu'ils ne feront oublier ni la Gôte-d'Or, ni les coteaux de
la Charente. Les vins champagnisés étaient même représentés :
on fait aujourd'hui du Champagne à peu près partout. S'il en est
880 COMPTE RENDU DE L'EXPOSITION DE SATNT-DIZIER.
longtemps ainsi il n'y a qu'en Champagne qu'on n'en fera pas.
M. Van der Gucht, de Bar-sur-Aube, avait envoyé les produits
de son industrie, et nous avons tous reconnu que ces vins cham-
pagnisés se laissaient boire avec plaisir.
Le jury, disposant d'un assez bon nombre de récompenses, a
décerné les prix suivants :
Grand prix d'honneur, objet d'art offert par le Président de
la République : M. Lucien Bolut, horticulteur à Ghaumonl;
Prix d'honneur; objet d'art offert par M. le ministre de l'Ins-
truction publique : M. Voire, jardinier à l'asile départemental,
pour ses légumes;
Médailles d'or grand module : MM. Antony Muller, de Nancy,
pour ses fruits ; M. Brégot, horticulteur à Saint-Dizier; M. Gar-
sault, jardinier à Saint-Dizier; M. Laporte, jardinier à Gha-
mouilley; M. Milliez, de Saint-Dizier, pour l'ensemble de leur
exposition ;
Médaille d'or grand module : M. Lucien Gordebard, jardinier
à l'hôpital de Saint-Dizier, pour ses légumes;
Médailles d'or : M. Poignault, horticulteur à Saint-Dizier ;
M. Lesourd, instituteur;
Médailles de vermeil : M. Muller, de Nancy, pour ses bran-
ches d'arbustes d'ornement; M"'^ L. Bolut, pour ses bouquets,
corbeilles et couronnes; M. René Lemoine, de Ghalons,pour ses
Géraniums de semis ; M. Depaquis, pour ses plantes de marché;
M. Van der Gucht pour ses champagnes.
Il nous faut accorder une mention à M. Arbeaumont, de Vitry-
le-François, qui avait présenté hors concours, des Gonifères, des
Palmiers et des arbres fruitiers pour plantations routières et
chemins vicinaux.
Le soir un banquet, où n'a cessé de régner la plus franche cor-
dialité, réunissait, sous la présidence de M. le maire de Saint-
Dizier et de M. Dubé, le vénérable président de la Société horti-
cole de la Haute-Marne, les membres du jury et bon nombre de
sociétaires. En qualité de président du jury, nous avons dû, au
nom de nos collègues^ remercier la Société de la Haute-Marne,
de la bienveillance avec laquelle elle nous avait reçus, et la
féliciter du succès de son exposition, ce que nous avons fait de
grand cœur.
GROUPEMENTS DE CHRYSANTHEMES.
881
SECTION DES CHRYSANTHÈMES
GROUPEMENTS DE CHRYSANTHEMES,
par la Section des Chrysanthèmes.
Ciiiquîèiiie groupement.
Les 30 variétés les plus tarcliv
au 20 d
Alcazar (Siîiith).
C. B. Whittnall (Am.).
Cyrus M. Gormick (Am.).
Docteur Louis Lacroix (Syn.
Meyerbeer). (E. Lacroix).
Ella May (Am.).
Etoile de Lyon (Boucharlat).
Harry H. Whidcner (HilL).
Henry Perkins (Owen).
Henry Yvon (de Reydellet.)
Lady Ganing (Am.).
La Meije (Galvat).
L'Ami Gayeux (de Reydellet).
Le Moucherotte (Galvat).
Lilian B. Bird (Japon).
Lord Brooke (P. et M.).
Madame Galvat (Galvat).
Madame Paul Lacroix (L. La-
croix).
es, fleurissant du 20 novembre
écembre.
Mademoiselle Marie Hoste (L.
Lacroix).
Mademoiselle Marie Recoura
(Galvat).
Mademoiselle Thérèse Panckouke
(Galvat).
Miss G. H. Bâtes (Spaulding).
Mislress Maria Simpson (Hill.).
. Monsieur Maurice Dallé (de Rey-
dellet).
Secretary Farson (Vaughan).
Souvenir de Madame Bullier (De-
laux).
Triomphe de Saint-Laurent (Gal-
vat).
Waitor W. Gowles (Harrisson).
William H. Lincoln (Japon).
Xavier Jouvin (Galvat).
Yellow Dragon (Japon).
Sixième groupement.
Les 20 variétés se prêtant mieux à la culture à tige formant tête.
Ghenon de Léché (Galvat).
Gommandant Blusset (Galvat).
Eda Pras (Dorner).
Etoile de Lyon (Boucharlat).
Fair Maid of Guernesey (Down-
ton).
Florence Davis (N. Davis).
Gloriosum (Waterer).
Holborn Dragon (Garter).
Jules Toussaint (Delaux).
Le Verrier (Louis Lacroix).
Louis Bœhmer (Japon).
Madame F. Bergman (Delaux).
Mistress Harman Payne (Galvat).
Monsieur R. ^Yhilaker (Ragio-
neri).
Pecularity (Thorpe).
Heine d'Angleterre (Galvat).
Source d'or (Delaux),
Sylphide (Louis Lacroix).
William Lincoln (Japon).
William Tricker (Amérique).
882 SECTIONS DES CDRYSANTEÈMES.
Septième groupement.
Les 10 meilleures variétés pour Aire cullivées en spécimens.
Colonel W. Smith (Spaulding). Mistress G. J. Béer (Am.).
Etoile de Lyon (Boucharlat). Reine d'Angleterre (Calvat).
Fair Maid of (iuernesey (Down- Viviand Morel (Louis Lacroix)
ton). William Lincoln (Japon).
Florence Davis (N. Davis). William Tricker (Am.).
Le Colosse Grenoblois (Caîvai).
Avant de clore ce travail de groupements pour l'année 1896,
nous ne saurions trop remercier les Chrysanthémistes qui ont
bien voulu nous prêter leur concours en nous envoyant des
listes.
Voici les noms de ces dévoués collaborateurs :
MM. G. Harman Payne (Angleterre), Georges Birde (Suisse),
Bruant (Poitiers), Galvat (Grenoble), Rosette (Gaen), Cordon-
nier (Roubaix), Beney-Lamând et Musset (Lyon), Gharmet (Lyon),
Louis Lacroix (Toulouse), Liger-Ligneau (Orléans), Lefebvre
fils (Saint-Just) (Eure), Jarry-Desloges (Ardennes), H. Moreau
(Seine-Port), Balu (Bois-Boudran).
De Paris : MM. Maxime Cornu, Yvon, Boutreux, Géraxd,
Lionnet, Whir, Lauxay, Bernard, Welker fils, Paul Oudot,
NONIX.
i
sur les cultures de crrysantrèmes. 883
Rapport sur les cultures de Chrysanthèmes
DE M. Louis Lemaire, horticulteur, rue Priant, 26, Paris;
M. H. YvoN fils, rapporteur (1).
Sur la demande de M. Louis Lemaire, horliculleur, une
commission composée de MM. Gérand, Launay, Nonin, Piennes,
Yvon père; Yvon fils et de M. Bernaud, adjoint à la commission,
s'est réunie le 13 septembre dernier pour visiter ses cultures de
Chrysanthèmes.
M. Whn% empêché, s'était excusé.
La commission s'est constituée en nommant M. Yvon père,
président; M. Yvon fils, rapporteur.
En entrant dans l'établissement de M. Lemaire, un véritable
champ de Chrysanthèmes s'est offert à notre vue. En effet
7,000 mètres de terrain étaient occupés par 30,00D Chrysan-
thèmes, cultivés sans exception dans des pots de 16 à 18 centi-
mètres de diamètre; Avant d'examiner ces plantes en détail,
nous remarquâmes, non sans plaisir, leur vigueur, leur bonne
tenue et leur régularité.
M. Lemaire vendant ses Chrysanthèmes sur les marchés de
Paris, ne cultive qu'environ 35 ou 40 variétés, représentant il est
vrai ce qui a paru de plus beau jusqu'à ce jour comme coloris,
grandeur des fleurs, tenue des plantes, en un mot, les variétés
irréprochables sous tous les rapports.
Comment, direz-vous peut-être, s'y prend-il pour abriter des
pluies et des gelées 30,000 pots de Chrysanthèmes? — Ceci a été
prévu et si ces plantes sont sélectionnées comme variétés, elles
ont encore un avantage, celui-ci dû à l'intelligence et aux
besoins de leur maître : elles fleurissent par saisons successives
depuis septembre. C'est ainsi que nous pûmes voir un carré de
6,000 potées de la variété Gustave Grunerwald, ayant 40 cen-
timètres de hauteur, couvertes de boutons et de fleurs ; ces
dernières sans éboutonnage atteignant 12 à 15 centimètres de
(1) Déposé le 24 septembre IS96.
884 RAPPORTS.
diamètre. Aujourd'hui, tous les spécialistes ou amateurs de
Chrysanthèmes, conoaissent cette magnifique variété naine, d'un
beau rose argenté qui, bientôt, sera à floraison perpétuelle pour
ceux qui auront pu prévoir ses besoins et obvier à ses caprices;
M. Lemaire ne nous en a-t-il pas tnontré un massif magnitique,
en fleurs ayant 15 centimètres de diamètre, à l'Exposition du
mois de mai dernier? Nous avons pu voir ces mêmes plantes
qui furent exposées, sur une tige, en mai dernier, rabattues à
20 centimètres de hauteur, couvertes de boutons et en pleine
floraison.
De la variété Gustave Grunerwald, M. Lemaire a obtenu par
dimorphisme deux variétés qu'il a fixées : Tune rouge cuivre
mordoré teintée de jaune nommée Louis Lemaire; l'autre, jaune
clair, teinté de rose, nommée, Henri Yvon; ces deux variétés ont
les mêmes caractères et sont identiques, sauf comme coloris, à la
variété Gustave Grunerwald dont elles proviennent. Ces 3 variétés,
de même que la suivante, sont appelées à rendre de grands
services pour la formation des massifs d'été.
Comme pendant à la variété ci-dessus, M. Lemaire nous a
montré 1,500 potées de la variété Madame Carmlaux, en pleine
floraison; cette variété, encore peu répandue, donne de magni-
fiques fleurs d'un beau blanc, quelquefois teinté rose; quelques
fleurs prises au hasard, mesuraient 15 centimètres de diamètre
sans éboutonnage; cette variété relativement naine est, comme la
précédente, des plus florifères.
Pour faire suite aux plantes ci-dessus nommées, 800 potées
de la variété Circé, couvertes de boutons, commençaient à
montrer leur joli coloris chamois rappelant celui de la variété
VAutomne, et 400 pots de Méduse, même coloris que la précé-
dente, un peu plus foncé, devaient être en fleurs au bout de
quelques jours. 500 pots de la variété le Marquis dWyguesinves
commençaient à fleurir et leurs énormes boutons promettaient
des fleurs de première grandeur.
D'un autre côté, les variétés Ulrich Brunner, carmin violacé
(300 pots). Madame Edouard Rey, beau rose argenté (800 pots):
A. Lejeune, carmin ligné blanc (800 pots); Surpasse Grunenvald,
rose foncé (20O pots), étaient couvertes de gros boutons et seront
SUR LES CULTURES DE CHRYSANTHÈMES. 88o
en pleine floraison vers la fin de septembre. Toutes ces plantes
hautes de 40 à 60 centimètres, portaient chacune de 6 à 10
branches et avaient un feuillage vert foncé des plus fournis,
dénotant des soins les plus suivis et une étude des plus appro-
fondies des besoins de chacune d'elles.
Pour fleurir en octobre, les YRnéiès Monsieur A . de Lacviviet%
terre de sienne, revers or; Madame F. Bergman, blanc; Député
Ravarin, rose carminé argenté; l'Isère, blanc saumoné;
Monsieur Catros Gérand, vieil or; Reine d'Angleterre mauve;
William Tricher, magnifique rose vif, ensemble 3.000 plantes
environ étaint en gros boutons et commençaient à montrer leur
coloris.
Parmi les variétés que l'on pourrait nommer de saison,
c'est à-dire, fleurissant vers la Toussaint; M.Lemaire nous mon-
tra 1 ,000 potées de la variété Edivin Molyneux, beau rouge à
revers doré ; ces plantes, hautes de 50 à 60 centimètres, avaient
chacune de 6 à 12 branches rigides, terminées par un énorme
bouton; le feuillage d'un vert noir était des plus fournis, et la
Commission a été unanime à reconnaître dans ces plantes,
offrant une régularité presque parfaite, un modèle de culture
pour les plantes de marchés. Nous avons remarqué ensuite
IjOOO pots de William Lincoln, magnifique jaune, qui ne le
cédaient en rien à leurs voisins; couvertes d'énormes boutons,
ces plantes avaient 40 centimètres de hauteur et portaient cha-
cune de 8 à iî branches; 1,500 magnifiques potées de Viviand
Morel, superbe rose, que nous avons vues ensuite, n*ont fait
qu'augmenter notre admiration; mais où nous avons été agréa-
blement surpris, c'est devant un carré de 4,000 pots de la variété
Comte Lurani, très beau rose pâle glacé blanc; ces plantes
portant chacune 8 ou 10 branches, avaient 35 centimètres de
hauteur et étaient couvertes d'un feuillage magnifique descen-
dant jusque sur les pots; un bouton isolé terminait chaque
branche: des plantes alignées au cordeau, comme hauteur,
n'offriraient pas une régularité plus parfaite.
En poursuivant notre visite, nous avons remarqué quelques
variétés tardives pour fleurir en décembre et janvier; ici 1,000
pots de la variété Docteur Louis Lacroix {synonyme Meyevheev)f
886 RAI>PPORTS.
carmin foncé, très difticile à cultiver, demande 1res peu d'eau;
à côlé 1,000 potées delà variété Lady Caning, blanc; toutes ces
plantes étaient trapues et d'une vigueur exceplionnelle.
Une variété, Ro/Jaelio MercaielU, qui est d'une végélation
délicate, donnant généralement un bois grêle et des feu'iles
jaunes, nous est apparue superbe, le feuillage vert dénotant une
bonne végélation. Nous nous sommes demandé quelle pouvait
bien être cette poudre grisâtre qui se trouvait à la surface des
pots et qui n'est pas sans contribuer à la végétation luxuriante
de ces magniliques Chrysanthèmes I iMais, ne poussons pas plus
loin nos investigations : ceci est le secret professionnel; que
ceux qui désireraient en savoir plus long que nous s'adressent
à M. Lemaire.
Dans une plate-bande réservée, M. Lemaire nous montra une
centaine de variétés nouvelles, des meilleurs semeurs, qui
étaient à l'étude. Si parmi ces dernières, quelques-unes rem-
plissent les conditions exigées, elles entreront dans la collection
sélect et figureront par centaines l'an prochain sur les marchés
de Paris, le^ autres seront rejetées impitoyablement.
Que dire après cela? — 1,500 potées de la variété Monsieur
Catros Gérand^ vieil or ; — 400 Colonel W. S77iith, jaune ombré;
— 300 Souvenir de Jambon, rouge et or; — 800 Commandant
Blusset, pourpre carminé; — 500 Glorlosiun, jaune clair; —
400 La Candeur, blanc pur; — 1.000 Edwin Molyneux, rouge
et or (seconde saison), etc., etc ne le cédaient en rien à leurs
voisins et n'ont fait que confirmer notre pensée : que de travail
et de soins pour mener d'une façon aussi parfaite une aussi
grande quantité de Chrysanthèmes. Quand on songe que ces
plantes avaient subi trois rempotages successifs; qu'elles ont été
cultivées les pots sur terre sans jamais prendre racine en des-
sous du pot; quand on se représente la quantité d'eau consom-
mée, et le reste..., ce qu'il a fallu supprimer de boutons inter-
médiaires, on est d'avis que le succès obtenu est le juste couron-
nement d'une somm3 aussi considérable de travail.
Aussi, la commission a-t-elle été unanime à demander qu'une
haute récompense soit accordée à M. Louis Lemaire, ainsi que
l'insertion du présent rapport au Journal de la Société.
PUBLICATIONS FRANÇAISES. 887
REVUE
DES PUBLICATIONS FRANÇAISES & ÉTRANGÈRES
1. Publications françaises,
par M. D. Bois.
Journal dAgriculture pratique- — La nutriùon des Légumi-
neuses. Analyse des notes publiées par xVl. L. Grandeau, dans les
numéros des 3 et 10 septembre 1896.
On sait que le rôle des nodosités des Légumineuses dans la
fixation de l'azote atmosphérique parles plantes de cette famille
a été mis en lumière par le magistral travail d'Hellriegel et
Wilfarth. Mais un point d'une importance pratique considérable
restait à éclaircir : à savoir si toutes les bactéries spéciales con-
courent indifféremment à la formation des nodosités chez les
diverses espèces de Légumineuses ou si, au contraire, chacune
de ces plantes exige, pour son alimentation azotée, une bactérie
particulière. La question est résolue dans ce dernier sens par
M. le D"" Nobbe, directeur de la station agronomique de Tha-
rand. Cette solution donne au cultivateurla possibilité d'obtenir,
à volonté, par l'inoculation du sol avec la ou les bactéries con-
venablement choisies, la croissance de telle Légumineuse à la
végétation de laquelle ses champs se montraient réfractaires. Un
milieu entièrement dépourvu d'azote devient fertile pour les
Légumineuses, lorsqu'on l'inocule à l'aide de bactéries obtenues
par les cultures pures de ces microorganismes.
C'est ce que démontrent les eypériences concluantes de
iMM. Nobbe et Hilner, résumées par M. Crandeau.
Les expériences ont porté sur les espèces suivantes, apparte-
nant aux six groupes principaux des Légumineuses cultivées :
Pois, Vesce velue, Lathijrus sylvestris, TrèUe, Luzerne, Robi-
nier Faux-Acacia, Lupin bleu, AnthylHde, Serradelle. On avait
disposé pour chaque plante cinq vases dont le sol devait être
inoculé avec des cultures pures de bactéries provenant de nodo-
888 REVUE DES PUBLICAT-IONS.
sites de chacun des genres de Légumineuses cultivées. On possé-
dait également une série de vases témoins, dont le sol ne recevait
aucune inoculation.
Les Pois, par exemple, dans un sol inoculé, ont produit une
masse de substance verte 24,61 fois plus considérable que celle
de la même plante dans le sol non inoculé et fixé 53 fois plus
d'azute. Le nombre des fruits a été 67 fois plus considérable
que dans celui du vase non inoculé, et le nombre des graines
53,6 fois plus grand.
De l'ensemble de ces expériences, il résulte que Tinoculation
ne réussit à coup sûr que lorsque les plantes sont inoculées avec
les bactéries provenant de nodosités de végétaux de même
espèce qu'elles. L'influence de Tinoculation se traduit, avant
tout, par un développement vigoureux des plantes ; elle est ma-
nifeste sur la production des fleurs et des fruits.
Il est nécessaire que les graines, à la première période de leur
croissance, rencontrent dans le sol une alimentation azotée
suffisante, pour leur permettre d'attendre la formation des
podosités sous l'influence de l'inoculation.
Si la plante, après avoir consommé l'azote de la graine, ne
trouve pas dans le sol l'aliment azoté nécessaire, elle souffre de
la faim et produit difficilement les nodosités indispensables pour
assurer son parfait développement. Les nodosités mettent un
temps très difl'érent, suivant les espèces cultivées, à faire sentir
leur influence sur le développement des plantes. Compté à dater
du jour de l'inoculation, le temps qui s'est écoulé avant que
cette influence soit devenue visible, a été, pour le Haricot,
quatorze jours ; pour le Pois, dix-neuf; pour la Vesce, vingt-sept;
pour le Robinier, quarante-six; pour le Lathyrus, soixante.
Le fait de la spécificité des bactéries pour le développement
des nodosités est déjà devenu en Allemagne le point de départ
d'une industrie nouvelle. De même qu'on fabrique des levures
sélectionnées, on prépare aujourd'hui des cultures de bactéries
pures de Pois, de Tièfle, etc. Ces bouillons de culture sont livrés
à l'agriculture, à l'état de gelées épaisses, sous le nom géné-
rique de nitragine^ avec indication spéciale de l'espèce de Légu^
mineuses à l'inoculation desquelles ils correspondent.
PUBLICATIONS ETRANGERES 889
La dépense qu'entraîne la préparation (sorte de pralinage des
semences avec ces bouillons) des graines nécessaires pour l'en-
semencement d'un hectare est d'environ 16j francs. Des essais,
assez nomxbreux déjà, d'inoculalion du sol à l'aide de la niira-
gine, permettront bientôt d'être fixé sur ce nouveau mode de
fertilisation du sol.
2. Publications étrangères,
par M. P. Hariot.
The Gardeners' Chronicle. — En fait de nouveautés et de
plantes peu connues nous avons à signaler : Oncidium Godsef-
fianum, espèce qui à première vue rappelle VO. pubes^ mais qui
■ s'en distingue, entre autres caractères, par les sépales divisés, le
lobe moyen du labelle plus long que large, les fleurs moitié
moins grandes ; Lœlia piirpurata M'^ de Crawshay, distinct du
type par son labelle qui est nuancé de blanc à la base avec la
partie médiane pourpre velouté passant au rose ; Tulipa Bata-
lini, de Bokhara, à fleurs jaune citron, à étamines glabres à la
base ; Tulipa Maximowiczii^ à fleurs rouge cramoisi, à feuilles
dressées et linéaires; Brodidea Hoiuelli lilacina^ la plus jolie
plante du genre à fleurs nombreuses disposées en ombelle et d'un
beau bleu lilas ; Philadelphus, Coulteri, du nord du Mexique,
récemment introduit en Europe par M. Lemoine et diff'érent de
toutes les espèces du genre, à l'exception du P. mexicanus, par
son feuillage persistant; les fleurs sont larges, d'un blanc crème,
teintées de rose pourpre à la base et disposées en corymbes ter-
minaux. Il faut encore citer le Cornus Kousa du Japon, très orne-
mental avec ses larges bractées blanches et très voisin du Cornus
pragifera plus connu sous le nom de Benthamia; deux nouvelles
fRoses hybrides : M^^ Anthony Waterer obtenue en croisant le
Rosa rugosa avec la Rose Général Jacqiieminot, à fleurs semi-
doubles, et Daivson rose, originaire de VAimold arboretum, qui
sort d'une fécondation opérée entre le Rosa multïflora et le
Général Jacqueminot. Par l'ensemble de ses caractères floraux
cette Rose n'est pas sans analogie avec le Rosier Crimson
rdmbler.
56
890 REVUE DES PUBLICATIONS.
Les amateurs de Rhododendrons trouveront parmi les espèces
ou variétés encore nouvelles ou qui ne fleurissent que rarement,
les Rhododendron Falconeri X niveimi, à fleurs formant des télés
serrées, rose lilas, marquées de cramoisi foncé à la base de la
corolle; R. Lascombei sple7idens^ W. T. et France Thiselton Dyer,
tous trois issus d'un croisement entre les R. Fortune'i et Thoni-
soni; R. Falconeri eximium à fleurs plus larges que celles du
type; R. kewense^ hybride des R. Aucklandi et liookeri. L'annét;
a été tout particulièrement favorable, en Angleterre, à la floraison
des Rhododendrons soit en pleine terre, soit en serre tempérée.
Les Bégonias fimbriés croissent chaque jour en nombre et en
qualité, et selon toute probabilité il en sortira des variétés
remarquables ; aussi signalerons-nous une fort belle plante, le
Bégonia Duchess of Fife, à larges fleurs rose pale frangées de
rose carmin.
Les Rhamnus, peu nombreux dans la flore européenne, con-
stituent un des appoints importants de la flore de l'Amérique
du Nord, qui n'en comprend pas moins de vingt-trois espèces,
répandues depuis les bords de l'Atlantique et surtout du Paci-
fique jusqu'à une altitude de 7,000 pieds dans les sierras de
Californie. Chaque espèce a pour ainsi dire un centre d'habitat
qu'elle ne dépasse pas, à l'exception du Rhamnus alnifolia qui
traverse tout le continent. 11 est peu de pays où les Fougères indi-
gènes soient autant cultivées et où elles ont été l'objet d'autant
de travaux qu'en Angleterre. Lovve a décrit dans ses Britisk
Ferns, 1,859 variétés dont 34 pour le Capillaire commun, 16 pour
ïAsplenium Adiantum nigrum, 313 pour la Fougère femelle,
450 pour la Scolopendre, 75 pour le Polypode, etc. Il faut bien
reconnaître que la plupart de ces variétés ne sont qu'acciden-
telles, que beaucoup d'entre elles n'ont jamais été trouvées
qu'une seule fois et que les caractères sur lesquels elles sont
établies ne sont pas toujours faciles à saisir.
Dans un précédent numéro du Journal de la Société d'Horti-
culture, nous avons eu l'occasion de dire quelques mots de la
flore des environs de Smyrne, flore qui ne manque pas d'intérêt
et caractérisée principalement par la présence de nombreuses
plantes à Oignons. Les Tulipes y sont nombreuses, c( ofTuHpsthe
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 891
name is Légion », et revêtent tous les coloris imaginables aven
les Tulipa undulatifolia^ de la région montagneuse, 0/'/3/i««i(/ea,
jaune primevère, Biebersteiniana jaune foncé, montana rouge
brillant, Haagei^ rouge brique, bithinica, un vrai bijou avec ses
fleurs rouge lilacé ou magenta rayé de jaune, Sprengeri, cramoisi
foncé, etc. Les Scilles y sont représentées par quelques jolies
espèces, entre autres les Scilla bifolia Whittallii et iaurica,
formes plus gracieuses encore que le type; les Crocus présentent
d'innombrables variétés, mais qui n'ont pas encore été suffisam-
ment étudiées. Les Colchiques, les Sternbergia, les Fritill.aii'es y
ont également des représentants tels que le Sternbergia ma-
crantha à grandes fleurs jaune serin, le Colchicum lœtum d'un
blanc pur, les Friiillaria dasyphylla, jaune foncé, et Flwesii, à
fleurs vertes marquées de cramoisi, etc.
M. Wittrock, dont nous signalions dernièrement les contribu-
tions à l'histoire des Pensées, continue ses intéressantes recher-
ches. Il en résulte que les Pensées cultivées dans nos jardins
sont le produit de croisements entre plusieurs espèces de Viola.
Le type original est le Viola tricolor, mais il faut citer parmi les
autres espèces qui ont contribué à la production des nombreuses
formes actuellement répandues le Viola lutea indigène comme le
V. tricolor. La plupart présentent des fleurs à éperon court
comme les parents qui leur ont donné naissance; quelques-unes
sont caractérisées par un long éperon, comme les Viola cornuta
des Pyrénées et calcaraia des Alpes. Il faut ranger au premier
rang des plantes que l'on devra de préférence employer dans
les hybridations, les V. calcaraia. et altaica à souche vivace, à
larges fleurs et dont la culture est facile. On pourra également
essayer le V. latisepala, récemment introduit de la péninsule des
Balkans. L'auteur propose d'appeler les Pensées de jardins,
Viola X hortensis grandi flora, appellation dont l'ensemble indi-
que la nature hybride, l'obtention dans les cultures, les larges
dimensions de la fleur.
L'arrivée de l'homme dans un pays contribue puissamment à
changer les caractères de la flore de ce pays. C'est ce qui a été
étudié, en ce qui concerne la Nouvelle-Zélande, par M. Thomas
Kirk, qui s'occupe de la flore de cette contrée depuis une tren-
892 REVUE DES PUBLICATIONS.
taine d'années. Plus de 500 espèces exotiques y ont été plas ou
moins naturalisées et cela depuis les bords de la mer jusqu'aux
parties les plus élevées des montagnes. Quelques-unes de ces
plantes sont en certains points aussi abondantes que les espèces
originelles. Le remplacement de plantes de grande taille et
vigoureuses, comme le Phormium tenax, les Aciphylla, le Cype-
rus ustulatus, le Pteris esculenta^ etc., paraît à première vue
impossible et pourtant le fait est exact. Ces végétaux ont dû se
retirer; ils ont été vaincus dans la lutte pour la vie par les Gra-
minées introduites d'Europe et les Trèfles. Quelques Graminées
indigènes peuvent soutenir la lutte et se mêler aux nouvelles
arrivées, au grand plaisir des éleveurs d'animaux. Parmi les
végétaux ligneux capables de déplacer et de remplacer la végé-
tation primitive, M. Kirk mentionne l'Acacia, l'Ajonc, le Genêt
à balais, le Rosa rubiginosa, certains Eucalyptus, VAlbizzia
lophanta, VEpacris purpurascens, etc.
D'ailleurs, cette facilité d'introduction de certains végétaux
dans une contrée a depuis longtemps été* signalée. C'est ainsi
que l'Oranger cultivé dans la Floride s'y est développé d'une
façon merveilleuse, et la production en 1893 n'était pas moindre
de deux billions d'oranges. La multiplication s'y fait surtout
par semis, malgré l'opinion souvent émise et reconnue fausse,
que les graines d'Oranger semées ne produisaient que des
oranges amères. Il est probable que, quand des Orangers à fruits
amers sont sortis d'un semis de pépins d'orange, c'est que les
graines du premier avaient été accidentellement mêlées à celles
du second. Les croisements entre espèces y donnent de bons
résultats, et si les hybridations artificielles sont fertiles, il est
parfaitement permis de croire que celles qui ont été opérées
naturellement peuvent l'être aussi. Il en est de même en ce qui
concerne l'Orange amère, dont les graines redonnent toujours
par le semis des Oranges amères.
Ne pourrait-on pas modifier un peu la façon de disposer les
Orchidées dans les serres? les faire concourir, par exemple, avec
d'autres plantes, à des motifs d'ornementation. Le Gardeners'
C/ironfcZe indique \Q?>\YonQ,?> àe Fouyères arborescentes ,eïïivQdi\xiYQ?>
du Dicksonia antarctica, comme s'y prêtant admirablement. Les
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 893
touffes d'Orchidées sont placées en différents points, entremêlées
de Bégonias et de Fougères. Un grand nombre de Cattleya, de
Dendrobium, de Lœlia, de Lycaste, d'Odontoglossum, d'Oncidium,
se prêtent à celte ornementation, ainsi que les Bégonias Gloire
du Vésiuet, smaragdina, Madame Patti, la plupart des Adiantum,
des Gymnogramma et des Pteris. Une figure jointe à l'article
permet de se rendre compte de l'effet produit.
Sait-on quelle est la composition chimique de l'Abricot? Nous
trouvons à ce sujet des indications qui peuvent intéresser. Une
tonne de ces fruits enlève au sol près de 4 livres et demie de
potasse. 21 livres d'acide phosphorique et 39 livres d'azote. Les
cendres de la pulpe sont excessivement riches en potasse, dont
elles contiennent environ 59 p. 100; elles renferment également
44 p. 100 d'acide phosphorique. L'Abricot contient aussi dans
ses tissus de la magnésie et du fer. Le jus est riche en sucre qui
s'y trouve dans une proportion d'environ 13 p. 1 00. Les matières
albuminoïdes ne comptent guère que pour un et demi p. 100 du
poids de la pulpe.
Le Gardeners' Chronicle consacre un article biographique à
Roxburgh, un des principaux botanistes à qui nous devons les
connaissances que nous possédons sur la flore des Indes orien-
tales. Roxburgh, parti pour Madras en 1776, fut successivement
botaniste du gouvernement, poste dans lequel il remplaça Kœnig
en 1785, et surintendant du jardin botanique de Calcutta à la
mort du colonel Robert Kyde, arrivée en 1793.11 revint défini-
tivement en 1813 et mourut à Edimbourg en 1815.
S'il est utile de rappeler le nom des grands botanistes qui ont
apporté à l'Horticulture l'appoint de leurs découvertes et de leurs
travaux, il n'est pas moins bon de faire connaître ceux de nos
contemporains qui se sont le plus distingués dans les diverses
branches de l'art horticole. C'est ainsi que nous trouvons avec
plaisir dans les colonnes du journal anglais, les noms des horti-
culteurs ou des botanistes qui ont reçu dernièrement la Médaille
de Veitch à la Société royale de Londres. L'un de ces noms nous
intéresse particulièrement, celui de M. Henri Lévêque de Vilmo-
rin. Tous ceux qui aiment les fleurs, qui s'intéressent de près ou
de loin à leur perfectionnement, à l'art des sélections et des
894 REVUE DES PUBLICATIONS.
croisements, applaudiront à la haute distinction accordée à celui
que le Gardeners' Chronicle n'hésite pas à appeler le « chief
authority on horticulture in France », dont a V expérience en
matirre horticole n'est frobablement surpassée par aucun des
horticulteurs vivants. » Ce jugement sera certainement et unani-
mement ratifié en France. Le Second nom qui nous intéresse,
est celui du professeur Sargent, l'éminent dendrologue américain,
directeur && V Arnold arb or etum^ qui a fait connaître une quan-
tité d'arbres et d'arbustes d'ornement. Les deux autres lauréats
étaient MM. F. W. Burbidge, curator du jardin botanique du
Trinity Collège de Dublin, et Malcolm Dunn, directeur des jar-
dins de Dalkeith -Palace, qui tous deux ont rendu des services
signalés à l'horticulture scientifique et à l'art forestier.
Signalons, pour terminer cette revue, deux bonnes plantes peu
connues '.l'une est V Frinacea pungens, petit sous-arbrisseau de la
région méditerranéenne, à rameaux épineux et à fleurs bleu-
pourpre ; l'autre est le liosa hispida, espèce voisine du Rosier
pimprenelle, mais d'origine douteuse. Elle a probablement été
obtenue dans les cultures où elle fait fort bonne figure, avec ses
grandes fleurs colorées en jaune crème.
Garden and Forest. — On recommande vivement pour la
décoration des parcs, le Leucothoe recurva des monts AUéghanys.
C'est un arbrisseau remarquable par ses tiges cendrées, hautes de
trois à quatre pieds, son écorce rouge orangé, ses feuilles
aiguës et allongées, ses grappes de fleurs blanches et penchées.
Introduit dans V Arnold arboretum en 1885, il n'est encore que
rarement cultivé en Europe.
M. Christ, le savant floriste de Bâle, donne quelques rensei-
gnements sur les formes que peut revêtir en Europe le Picea
excelsa. Le type se présente généralement avec ses branches
horizontales ou obliques ascendantes; une autre forme rappelle
le Peuplier d'Italie. Dans une autre, les branches sont courtes et
donnent à l'arbre l'aspect d'une colonne. On rencontre encore
dans la nature une forme naine, une autre à tronc fourchu et
enfin la plus remarquable de toutes qui est stolonifère. Les
branches inférieures couchées sur le sol s'enracinent de place
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 893
en place et produisent un nouveau plant, dont les branches à
leur tour se comportent comme les premières.
Comme plante nouvelle, à signaler le Clematis Suksdorfti, qui
ressemble extérieurement au C. tigusiicifolia, dont il paraît
différer surtout par ses carpelles plus petits et moins nombreux.
Les feuilles sont à cinq folioles glabres ; les sépales sont réfléchis
ou étalés, blancs et pubescents à la face inférieure.
Revue de l'horticulture belge et étrangère. — Les Ayithu-
rium hybrides issus du Scherzerianum se sont déjà singulière-
ment éloignés du type, quoique les premiers semis eussent
donné peu d'espoir. Depuis, les efforts se sont portés sur Faug-
mentation de la dimension de la spathe et la diversité du coloris.
D'une manière générale, on peut dire que la fécondation ne
s'opère utilement qu'au moyen du pollen de la même espèce
pris sur un autre sujet, ou bien encore par l'adjonction d'un
pollen étranger appartenant à une autre espèce du même
genre.
Le Pteris longifoUa, var. Mariesi, est une des meilleures
Fougères pour la serre froide comme pour la serre chaude. Elle
est essentiellement décorative et forme plusieurs couronnes
dont l'ensemble est fort élégant. Les frondes sont moins érigées,
gracieusement arquées et garnies de pinnules plus étroites et
plus pâles que celles du type.
A lire une note intéressante sur les bouquetières de Paris, sur
les règlements qui, aux siècles passés, régissaient leur commerce.
On y voit qu'il était défendu d'employer l'Acacia dans les bou-
quets, de vendre des Bluets et de faire des couronnes le jour de
la Fête-Dieu et les autres jours de fêtes « sans mettre du vert
dessous ».
L'Illustration horticole. — Les Bertonerila sont, comme le
nom composé qu'ils portent l'indique, des hybrides formés par
le croisement des Sonerila et des Bertolonia. Ce sont de mignonnes
Mélastomacées qui réunissent les qualités des deux genres. Une
des plus belles est sans contredit le B. Madame Cahuzac à face
supérieure des feuilles d'un vert émeraude très riche, nerviée et
896 REVUE DES PUBLICATIONS.
maculée d'argent, tandis que la face inférieure est vert pâle
nuancée de rose avec des nervures teintées lie devin.
Les Orchidées n'ont pas le monopole des grands prix de vente ;
voici que le Ravenala madagascariensis n'a plus rien à leur envier.
Un bel exemplaire de l'arbre du voyageur a été acquis derniè-
rement par miss Helen Gould pour la somme respectable de
7,000 livres soit 175,000 francs. Le spécimen haut de 10 mètres
serait âgé d'environ un siècle.
On vient de signaler une nouvelle maladie des Cyclamens.
C'est un Champignon, le Thielavia basicola qui attaque les
racines des semis. On a recommandé comme remède préventif^
d'arroser fortement, d'exposer les plantes davantage au soleil et
d'arroser moins. Pour les plantes cultivées en pots, il faut em-
ployer une terre moins grasse, plus sablonneuse et ne pas fumer»
Journal des Orchidées. — Faut-il séparer génériquement
Cypripedium et Selenipedium'l Les avis sont partagés; M. Rolfe
regarde le genre Selenipedium comme tout à fait distinct : l'ovaire
y est triloculaire avec placentation axile, tandis que dans les
Cypripèdes, il est uniloculaire avec placentation pariétale. Au
point de vue horticole, la distinction est facile à faire; il en est
de même de l'hybridation qui fournit encore un argument en
faveur de l'autonomie générique. Les Selenipedium et les Cypri-
pedium peuvent se croiser, mais les plantes qui proviennent de
l'hybridation n'ont jamais pu arriver à fleurir.
Gartenflora. — xM. Harms décrit un nouveau Zephyranthes
du Brésil auquel il donne le nom de Z. Tauhertiana. Les feuilles
sont linéaires, longues de 20 à 30 centimètres sur 4 à 5 milli-
mètres seulement de largeur; la hampe est haute de 20 à
27 centimètres au-dessous de l'insertion de la spathe qui est
brune et peut atteindre 4 centimètres de largeur. Les fleurs
sont solitaires, de grandes dimensions et colorées en rose pâle-
M. Koehne continue son étude sur quelques Cornus et décrit
une nouvelle espèce, le Cornus corynostylis, originaire de
l'Himalaya. Il y a été récolté il y a déjà longtemps, mais était
confondu avec le C. macrophylla. Il est caractérisé par des
PUBLICATIONS FRANÇAISES. 897
rameaux quadrangulaires, glabres, des feuilles acuminées, ellip-
tiques, oppose'es, vertes à la face inférieure, des sépales étroits
et assez longs, un style renflé en massue.
PLANTES jNOUVELLES OU PEU CONNUES
DÉCRITES ou FIGURÉES
DANS LES PUBLICATIONS FRANÇAISES ET ÉTRANGÈRES.
1. Publications françaises,
par M. D. Bois.
Deutzia Fargesii Franch. {sp. nova.), Journal de Botanique,
i'' septembre 1896, p. 281.
Très élégante espèce récoltée dans le Set-chuen oriental par
le R. P. Farges. C'est un arbuste grêle, à épiderme rougeâtre, à
feuilles brièvement pétiolées, de 6 à 7 centimètres de long,
obtuses à la base, longuement acuminées, un peu épaisses,
glauques, glabres sur les deux faces, avec des dents un peu
écartées, calleuses et rougeàtres. Les fleurs, en inflorescences
.corymbiformes, sont petites, mais assez nombreuses, d'un blanc
de lait. Plante voisine du D. staminea.
Deutzia setchuenensis Franch. {sp. nova.), loc. cit., p. 282.
Arbuste du groupe du D. staminea, récolté dans le Set-chuen
oriental par le R. P. Farges. Les rameaux en sont divariqués, à
écorce grisâtre ; les feuilles, très brièvement pétiolées, sont petites
(3 centimètres de longueur); elles sont lancéolées, acuminées,
arrondies à la base, à face supérieure d'un vert foncé et portant
des poils étoiles, à face inférieure glaucescente. Les fleurs sont
petites, blanches, en inflorescence brièvement corymbiforme,
pauciflore, à calice ayant les dents peu apparentes, largemen-t
triangulaires.
898 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES.
Sedum nobile Franch. {sp. nova.)^ loc. cit., p. 285.
Très belle espèce récoltée dans le Yan-nan par le R. P. Dela-
vay. Les tiges sont épaisses, à nombreux rameaux floraux fasti-
giés, constamment uniflores et formant au sommet de la tige
une sorte d'ombelle. Les rameaux, anciens persistants, sout
ascendants dans la portion supérieure de la tige, horizontaux
dans la partie inférieure, disposition qui ne se retrouve dans
aucune autre espèce décrite jusqu'ici. Les feuilles sont éparses,
oblongues-linéaires, brièvement obtuses. Les fleurs sont rou-
geâtres, à pétales mesurant 6 millimètres de longueur. Les ra-
meaux florifères ont de 5 à 6 centimètres de longueur.
Sedum platysepalum Franch. [sp. nova.), loc. cit., p. 289.
Espèce très florifère, récoltée dans le Yun-nan par le R. P.
Delavay, caractérisée par ses fleurs jaunâtres, relativement
grandes (10 à 12 millimètres de long sur 5 millimètres de large
à la base), élargies à la base, campanulées, rapprochées en
petites cimes très compactes, ayant de larges sépales verdâlres,
ovales lancéolés. Les feuilles paraissent rentrer dans le type de
celles du iS". multicaule.
Sedum primuloides Franch. {sp. nova.), loc. cit., p. 287.
Très intéressante espèce récoltée dans le Yan-nan par le R. P..
Delavay. Son port est celui du -S. pachyclados k\\.Qh.,àeVk{^\id,-
nislan, mais elle se distingue par ses rameaux beaucoup plus
épais, rap proches, fastigiés comme ceux duS«x//?Y/^ai?ocAe/«rt7?a;
par ses feuilles scabres-papilleuses et surtout par ses pédoncules
uniflores et ses fleurs une fois plus grande (les pétales ont 7 à
8 millimètres de longueur), à larges pétales blancs, ciiiés-frangés.
Vernonia flexuosa Sims, Revue horticole, 1" septembre 1896,
p. 402, planche coloriée.
Cette plante est originaire du Brésil austral, et, d'après
M. Ed. André, serait presque rustique, comme espèce vivace,
sous le climat de la France moyenne, avec une couverture de
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 839
feuilles pendant l'hiver. Les feuilles sont linéaires lancéolées,
entières ou un peu sinuées, dentées, scabres poilues sur les deux
faces. Les inflorescences sont peu nombreuses, en cimes scor-
pioïdes. Les capitules, multitlores, sont pourprés ou blancs.
Sans être une espèce brillante, le F. flexuosa n'en est pas moins
une plante ornementale d'un certain intérêt.
2. Publications étrangères.
par M. P. Hariot.
Acanthephippium Mantinianum L. Lind. et Ccgn. — A. de
Mantin — Philippines (Orchidées-Epidendrées). — Lindenia^
1896, p. 78.
Port robuste, pseudobulbes de grande dimension, dépassant du
double de ceux de l'A. bicolor; fleurs étalées^ munies de brac-
tées ventrues, vert fortement teinté de brun pourpre, longues
de 3 centimètres ; sépales luisants sur les deux faces, d'un jaune
un peu nuancé de vert, à face interne ornée inférieurement de
nombreux et gros points pourpres, tandis que la partie supé-
rieure est d'un pourpre foncé, avec sept bandes longitudinales
d'un blanc jaunâtre; pétales un peu plus courts que les sépales
et de même couleur, sauf dans la partie inférieure qui est plus
blanche, à onglet très large, puis ovales, rhomboïdes, arrondis
au sommet; labelle luisant, d'un blanc de cire avec quelques
points pourpres à l'extérieur, tandis qu'à la face interne, la
partie épaissie du disque est d'un jaune orangé, avec des sillons
ponctués ou lignés de pourpre vif; colonne blanche, avec la
partie relevée du pied marquée intérieurement de cinq lignes de
points d'un pourpre vif.
Espèce voisine à' Acanthephippium bicolor Lindl., de Geylao.
Agave laxifolia Baker. — A. à feuilles lâches. — Mexique
(Amaryllidées). Bot. Mag.^ t. 7477.
Tige courte; 20 à 30 feuilles formant une rosette lâche,
oblongues-lancéolées, épaisses, coriaces, d'un vert sale à la face
900 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONN'UES.
supérieure, vert pâle à la face dorsale, terminées par une petite
épine brune et piquante, bordées de spinules deltoïdes, brunes
au sommet; pédoncule floral robuste, allongé; fleurs disposées
en panicule lâche formée de rameaux corymbiformes; bractées
peu développées, deltoïdes; pédicelles articulés, allongés ; ovaire
cylindrique ; tube du périanthe infundibuliforme ; lobes du limbe,
de couleur verte, lancéolés, à base deltoïde; étamines 2 à 3 fois
plus longues que le limbe ; anthères linéaires, de grande taille.
Cet Agave, iniroduil comme variété de l'A. mexicana, diffère
de toutes les formes de cette espèce par ses feuilles disposées en
rosette lâche, vertes sur les deux faces, même dans leur jeunesse,
et par ses spinules plus petites. Il appartient à la section Rigidx^
au voisinage de V Agave excelsa.
Cyrtochilum micranthum Krânzlin. ~ G. à petites fleurs. —
Brésil (Orchidées-Vandées). Gardenei^s' Chy^onicle, i99,p. 63.
Fleurs petites, longues à peine de deux centimètres ; sépales et
pétales vert jaunâtre au sommet, marqués de grandes taches
brunes; labelle blanc à labase, jaune du milieu jusqu'au sommet,
taché d'une large macule brune et relevé de lignes marginées
de violet; lobes latéraux du labelle bien développés, arrondis ;
lobe médian obovale arrondi au sommet, à lignes formant sur le
disque quatre dents égales placées entre les lobes ; ailes du gynos-
tème à peu près nulles.
Espèce originaire du Brésil et voisine du C. maculatum Lindl.
dont elle rappelle les formes à petites fleurs.
Epidendrum xipheroides Krânzlin. — E. à port d'E. xiphères
— Brésil (Orchidées-Epidendrées). — Gard. Chr., 499, p. 63.
Pseudobulbes développés, ovoïdes ou subpiriformes, longs
de 7 centimètres sur 3 de diamètre, portant deux feuilles
au sommet; feuilles linéaires acuminées, cartilagineuses, cana-
liculées, longues de 20 centimètres sur I de large ; grappe
grêle, pauciflore; bractées à peu près nulles; ovaires briève-
ment pédicelles, couverts de cicatrices hyalines serrées; sépales
lancéolés, aigus, les latéraux plus larges ; pétales linéaires.
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 901
élargis au sommet, de même longueur; lobes latéraux du
labelle courts, obtus; lobe moyen largement oblong, presque
carré, à bords ondulés; gynostème soudé à sa base avec le
labelle, largement marginé dans le haut; sépales et pétales vert
foncé, lignés de pourpre; labelle doré à la partie antérieure;
gynostème blanchâtre.
Cette espèce nouvelle originaire du Brésil rappelle par la plu-
part de ses caractères VEpidendrum xlp hères Rchb.
Episcia densa G. H. Wright — E. dense — Démérara (Gesné-
racées-Cyrtandrées), Bot. Mag., t. 7481.
Tige robuste, courte, pubérulente rouge-sang ainsi que les
pétioles, la face inférieure des feuilles et les sépales exté-
rieurement; feuilles longuement pétiolées, ovales-oblongues,
subaiguës, crénelées-serrulées, arrondies ou subcordées à la
base, d'un vert gai à la face supérieure et poilueS; glabres en
dessous et marquées d'une côte et de nervures épaisses;
pétiole semi-cylindrique; fleurs rassemblées en petites grappes
axillaires; pédoncules et pédicelles courts; bractées petites;
calice urcéolé, à segments oblongs, obtus, verts à la face
interne, le postérieur plus petit, libre, les autres soudés;
corolle subcylindrique, velue, couleur paille, gibbeuse à la base
puis un peu dilatée; lobes au nombre de cinq, étalés, plans,
arrondis, couleur primevère à la face interne ; étamines
incluses; filets très glabres; anthères cohérentes deux à deux
au sommet; ovaire velu; stigmate capité, à deux lobes.
VF. densa appartient à la section C entras olenia^ caractérisée
par les étamines courtes, les fleurs serrées, les sépales étroits,
le tube de la corolle gibbeux à la base. Il est voisin du ^. ery-
thropus de la Nouvelle-Grenade. VE. densa a été introduit, en
1895, de Démérara 011 il a été découvert sur lesborJsde la rivière
Masouria, par M. Jenman, directeur du jardin botanique de
Georgetown.
Phaleria ambigua Hook. f. — P. ambiguë. — Java (Thymc-
léacées-Phalériées). — Bot. Mag., t. 7471.
Arbrisseau grimpant, glabre, à rameaux bruns et lisses;
902 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES
feuilles courtement pétiolées, elliptiques, cuspidées-acuminées
au sommet, aiguës à la base, marquées de six nervures sur les
deux faces et de veines très grêles, vert foncé à la face supérieure,
vert pâle inférieurement ; capitules axillaires et pseudo-termi-
naux, sessiles, à fleurs serrées et nombreuses; folioles de l'invo-
lucre ovales-oblongues, obtuses et vertes; fleurs blanches,
nuancées de jaune pâle, pubérulentes; tube du périanthe grêle,
à peine dilaté supérieurement; limbe à lobes largement ovales,
arrondis au sommet; 8 étamines à ftlets filiformes, glabres ou
légèrement pubescents à la base, plus longues que le limbe,
insérées quatre à la gorge et quatre aux bords de la corolle ,
dressées.
Les espèces de Phaleria sont d'une détermination très difficile
en herbier; les botanistes de Buitenzorg peuvent seuls, avec les
matériaux qu'ils ont à leur disposition, arriver à élucider l'étude
de ce genre.
Le Ph. ambigua fleurit au mois de mai et, comme les Daphne,
dont il est voisin, répand une odeur délicieuse.
Posoqueria macropus Martius. — P. à grand pied. — Brésil
(Rubiacées-Gardéniées). — Bot. Mag., t. 7467.
Rameaux, pétioles et face inférieure des feuilles, panicule et
calice pubescents; feuilles courtement pétiolées, ovales, aiguës
acuminées, vert-clair à la face supérieure, gonflées entre les
nervures qui sont profondément enfoncées dans le parenchyme,
vert pâle inférieurement et à nervures saillantes; stipules trian-
gulaires, aiguës ou longuement acuminées; panicule multiflore;
bractées petites; lobes du calice courts et obtus; tube de la
corolle velu à l'ouverture; limbe à lobes linéaires oblongs,
arrondis au sommet, contournés à gauche, fleurs d'un blanc pur,
très odorantes.
Les Posoqueria constituent des buissons ou de petits arbres
originaires de l'Amérique tropicale, à grandes feuilles luisantes
et coriaces. Le P. macropus est une des deux espèces décrites qui
aient des feuilles pubescentes ; l'autre est leP.pa/ws^màfeuilles
étroites.
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 903
Le P. macropus Irouwé d'abord à Minas, a depuis été recueilli
à Campos, à Rio et dans l'île de Sainte-Catherine d'où il a été
publié sous le nom de P. mult'ifiora.
Sobralia Brandtiae Kranzlin. — S. de Madame Brandt. —
Patrie inconnue (Orchidées-Néottiées). — Gardeners' Chro-
nicle, 490, p. 608.
Tiges atteignant 1 mètre; feuilles distiques étroitement engai-
nantes; gaines lisses; limbe lancéolé acuminé, long de 20 cen-
timètres sur 4-0 centimètres de largeur au milieu, rigide,
marqué de cinq nervures ; fleurs à bractées courtes qui en
embrassent seulement la base; sépales linéaires; pétales deux
fois plus larges, linéaires, oblongs longs de 6-7 centimètres ;
labelle long de 9 centimètres, étroitement cunéiforme à la base,
fortement dilaté antérieurement et prolongé en deux petits lobes
acutiuscules divergents, ondulé, crispé sur les bords; gynostème
grêle, pourvu au sommet d'un long appendice en forme de corne,
réfléchi et excavé à la face inférieure. Fleurs pourpres, à labelle
plus coloré; disque du labelle orangé.
Cette Orchidée, dont l'origine certaine est inconnue, n'est pas
seulement intéressante par sa valeur ornementale; elle l'est sur-
tout par l'ensemble de ses caractères qui ne concordent avec
aucune des divisions et subdivisions établies par Lindley dans
le genre Sobralia, divisions qui d'ailleurs devront être révisées et
rétablies sur de nouvelles bases. Le Sobralia Brandtiœ doit se
placer au voisinage des 5. macrantha et violacea.
RECTIFICATION
La lettre dont il est question dans le cahier d'août du Journal,
p. 738, ¥ alinéa, et par laquelle il était fait une demande de
commission pour visiter les cultures du Refuge du Plessis-Piquet,
a été adressée à la Société, non par le jardinier de cet établisse-
ment, mais par le directeur, M. Kahn.
/.e Secréiaire-rédactew-gérant^
D. Bois.
Paris. — Imprimerie L. Mauethkux, 1, rue Cassette.
904 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES.
SEPTEMBRE 1896
Observations météorologiques faites par M. F. Jamin, a Bourg-la-Rslne,
PRÈS Paris (altitude : 63°^).
TEMPÉRATURE
HAUTEUR
i
s
■s.-i- .
du baromètre
VENTS
ÉTAT DU CIEL
<
Q
1
Min.
Max.
Matin
Soir
dominants
12,2
22,2
759,3
760
S.
Nuageux, petite pluie le soir.
2
11,3
19,3
757
738,5
S.
Petite pluie toute la nuit, couvert le
matin, nuageux.
3
9,7
23,4
761
761
s.
Nuageux.
4
9,4
26,0
760,5
760
s. so.
Très nuageux, légèrement pluvieux le
5
15,2
22,0
756
756,5
SO. 0.
soir.
Nuageux, plusieurs averses.
6
15,3
21,8
758
761,5
NNO.
Très nuageux, quelques averses.
7
10,9
22,7
761,5
760,5
E.
Brumeux le matin, nuageux.
8
13,3
26,2
759
756
S
Nuageux, très petite pluie le soir.
9
15,9
25,1
756,5
757
s.
Nuageux.
10
14,9
21,6
755
738
so.
Pluie abondante dans la nuit et de
grand matin, très nuageux, pluie dilu-
vienne dans raprès-midi avec cyclone à
Paris ayant causé de grands dégâts dans
les 6e, Icr^ 4e et 10e arrondissements et
même des accidents mortels.
11
11,4
20,4
758,5
760,5
NO. SSO.
Couvert, nombreuses averses, quel-
ques éclaircies.
12
12,5
22,7
760,5
756
SO.
Couvertetpluvieux le matin, nuageux.
13
14,5
21,5
756
761,5
SSO.
Orage et pluie abondante dans la nuit,
averses nombreuses et fortes laprès-
niidi, éclaircies.
l/i
14,1
19,9
732
757
SSO.
Nuageux et pluvieux.
15
17,1
23,1
760,3
763
so.
Couvert et légèrement pluvieux, quel-
ques rares éclaircies.
16
17,3
22,3
763
768
0.
Pluie assez abondante dans la nuit,
couvert le matin, nuageux l'après-midi,
cJair le soir.
n
8,8
23,6
761
763
s.
Nuageux.
18
12,7
22,6
761
738
s.
Nuageux, pluie continue à partir de
neuf heures du soir.
19
13,4
20,2
739
739,5
0.
Pluie une partie de la nuit, couvert le
matin, nuageux et averse l'après-midi.
20
8,5
17,9
757,5
736
0.
Très nuageux et légèrement pluvieux.
21
8,5
18,5
760
737
N. NE. SE.
Nuageux, pluie continue à partir de!
huit heures du soir.
22
11,9
16,0
756
731
SO.
Pluie toute la nuit et presque toute
la journée, nuageux le soir.
23
13,1
18,9
736
738
so.
Grand vent dans la nuit, très nuageux
le matin, belles éclaircies Taprès-midi,
quelques averses.
24
10,3
16,9
761,5
761
so.
Nuageux.
23
10,3
13,9
740,5
744
so. SE. NO.
Pluie presque continue à partir de
quatre heures du matin, grand vent.
26
10,3
13,9
756
759,5
N. 0.
Grand vent dans la nuit, couvert,
petite pluie fine et continue à partir de
quatre heures du soir.
27
12,8
21,0
761
749
NO. 0. S.
Nuageux,
28
11,0
18,0
760,5
763,5
0X0. N.
Nuageux, clair le soir.
29
4,4
17,1
766,3
768
NO. 0.
Nuageux, presque clair le soir.
30
3,5
17,7
769
771
NO.
Brumeux le matin, nuageux, clair le
soir.
AVIS DIVERS. 90{
AVIS DIVERS
EXPOSITION DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'HORTICULTURE
DE FRANGE
Exposition de Chrysanthèmes, Fruits, Cyclamens, Œillets,
Asters, Arbres fruitiers, Légumes. — Celte exposition se
tiendra au Palais de l'Industrie, Champs-Elysées, du 17 au
22 novembre 1896.
Modification au prograuiiuc de TExposilion de Chrysanthèmes*
Par suite d'une modification au programme publié dans le
cahier de mars 1896, p. 235, les 5% 15% 16% 17° et 18° concours
ouverts pour les Chrysanthèmes en pots, seront ouverts égale-
ment pour les fleurs coupées de Chrysanthèmes, concours entre
horticulteurs et concours entre amateurs.
EXPOSITION INTERNATIONALE D'HORTICULTURE
DE HAMBOURG
La Société nationale^ d'Horticulture de France a institué un
comité destiné à servir d'intermédiaire entre les horticulteurs
français qui désireraient participer, l'an prochain, à l'exposition
horticole de Hambourg, et la commission d'organisation de cette
exposition.
En attendant que ledit comité soit constitué définitivement,
les personnes qui voudraient obtenir des renseignements pourront
s'adresser au secrétariat de la Société, 84, rue de Grenelle.
De nombreux prix sont mis à ia disposition du comité de
l'Exposition d'Horticulture de Hambourg, pour les différents
concours. On ne compte, actuellement, pas moins de 300 mé-
dailles d'or, 2,600 médailles d'argent, un grand nombre de
médailles de vermeil et des prix en espèces pour une somtïie de
30,000 marks.
^ ^
Série III. T. XVIII. Cahier d'octobre publié le 10 novembre 1896. 57
906. AVIS DIVERS.
Médaille du Conseil d'administration. — Pour l'introduction
ou l'obtention de plantes ornementales reconnues méritantes
après culture en France.
Les horticulteurs français, obtenteurs ou introducteurs de
plantes reconnues méritantes, peuvent adresser au comité com-
pétent leur demande en vue de prendre part au concours pour
ce prix. De leur côté, les membres des comités peuvent propo-
ser les plantes qu'ils jugent dignes du même prix. A la fm de
chaque année, il sera désigné, s'il y a lieu, dans le sein de
chaque comité compétent, un membre chargé de faire un
rapport circonstancié sur la ou les plantes qui sont de nature à
déterminer l'attribution de la médaille. •
OFFRES ET DEMANDES D'EIYIPLOI
. Un registre est ouvert aux bureaux de l'agence de la Société pour
l'inscription des offres et des demandes d'emploi.
Le Conseil d'administration prie les sociétaires qui auraient
besoin de jardiniers pour maisons bourgeoises ou d'employés pour
maisons de commerce horticoles de bien vouloir consulter ce registre.
AVIS RELATIF AUX CONCOURS EN SÉANCE
Un concours spécial pour les Orchidées aura lieu en
séance le 26 novembre 1896. Les personnes qui désireront y
prendre part seront tenues d'adresser, huit jours à l'avance,
à l'agent de la Société, rue de Grenelle, 84, leur demande
de participation.
♦ «
CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ
Concours annuels.
Médaille Pellier. Pour le plus beau lot de Pentstemon.
Prix Joubert de VHiberderie. — Le 10 janvier 1889, le Conseil
d'administration, se conformant au vœu émis par le D"^ Joubert
de FHiberderie, dans son testament, a ouvert un concours pour
un prix de 2,b00 francs à décerner au nom de ce généreux
donateur. Ce prix est destiné à un ouvrage pubhé récemment
et imprimé ou manuscrit, sur l'Horticulture maraîchère, l'Arbo-
riculture et la Floriculture réunies, considérées dans leurs
usages journaliers et les plus pratiques. Le concours est perma-
nent et le prix peut être décerné chaque année.
Si l'ouvrage présenté au concours est manuscrit, il devra être aussi
succinct que possible et, si son auteur obtient le prix, il sera
tenu d'en faire la publication dans le délai d'un an. (Voyez le
Journal, 3^ série, XI, 1889, p. 5 et 81.)
AVIS DIVKRS. 907
COURS PUBLICS ET GRATUITS D'HORTICULTURE
ou DE SCIENCES
SE RATTACHANT A L'HORTICULTURE
PROFESSÉS DANS PARIS
MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE
Culture. — M. Maxime Cornu, professeur. (Cultures coloniales de
l'Afrique tropicale et australe.) Semestre d'hiver : lundis, mercredis
et vendredis, à 9 heures du matin.
Physiologie végétale appliquée à Vagriculture. — M. Dehérain^, pro-
fesseur (Terres arables et amendements). Semestre d'été : mardis et
samedis, à 2 heures.
Physique végétale. — M. Georges Ville, professeur. (Conditions
physiques et chimiques qui déterminent, favorisent et règlent la
production des végétaux. Histoire de l'absorption de l'azote de l'air
par les végétaux.) Mardis et samedis, à 3 heures.
Botanique (Classification). — M. Bureau, professeur. (Étude des
familles vivantes de Dicotylédones apétales). A partir du mois de
mai ; lundis, mercredis et vendredis, à 1 heure.
Botanique (Organographie). — M. Van Tieghem, professeur (Élé-
ments de botanique générale.) Semestre d'hiver : mardis, jeudis et
samedis, à 8 heures et demie du matin.
CONSERVATOIRE DES ARTS ET MÉTIERS
Chimie agricole. — MM. Schlœsing père et fils, professeurs. (Etude
des éléments de l'atmosphère qui concourent à la nutrition des
plantes.) Mercredis et samedis, à 9 heures du soir, à partir du 4 no-
vembre.
Agriculture. — M. Grandeau, professeur. (Mise en valeur et culture
des terrains pauvres.) Mardis et vendredis, à 9 heures du soir, à par-
tir du 6 novembre.
JARDIN DU LUXEMBOURG
(Pavillon de la Pépinière).
Arboriculture fruitière et Ploriculture. — M. Opoix, professeur.
Lundis, mercredis et vendredis, à neuf heures du matin. Ce cours,
qui comprend des leçons théoriques et pratiques, commencera vers
le 20 janvier 1897. Tous les quinze jours, une leçon sera consacrée
à la Ploriculture.
ÉCOLE MUNICIPALE ET DÉPARTEMENTALE
D'ARBORICULTURE
Arboriculture d'alignement et d'ornement. — M. Chargueraud, pro-
fesseur. Le vendredi, à partir du 20 novembre, à 8 heures du soir,
dans l'amphithéâtre de la Société nationale d'horticulture, 84, rue
de Grenelle, Des leçons pratiques auront lieu, le dimanche, à partir
du 22 novembre, de 8 heures à M heures du matin; le lieu de réu-
nion sera indiqué à la fin de la leçon précédente. Des certificats
d'aptitude sont décernés aux élèves, après examen.
908 AVIS DIVERS.
CHAMBRE SYNDICALE DES OUVRIERS JARDINIERS
DU DÉPARTEMENT DE LA SEINE
Culture potagère. — M. Duvillard, professeur.
Arboriculture fruitière et Floriculture. — M. X..., professeur.
Botanique. — M. Hariot, professeur.
Géométrie, arpentage. — M. Boniface, professeur.
Ces cours ont lieu : le premier à Arcueil, chez M. Duvillard; le
second le samedi, de 8 à 9 heures du soir (le lieu où il se fera sera
indiqué prochainement); le troisième, le jeudi, de 8 à 9 heures
du soir à la mairie du IV« arrondissement de Paris; le quatrième,
au siège social du Syndicat, 13, rue Aumaire, le mardi, à 8 heures
du soir.
Des leçons pratiques et des herborisations ont lieu, le dimanche,
et sont annoncées dans les leçons précédentes.
SYNDICAT DE SAINT-FIACRE
Boulevard Montparnasse, 126.
Culture potagère et d'ornement. — M. Debureau, professeur.
Arboriculture fruitière. — M, Lépine, professeur.
Application des engrais chimiques à V Horticulture. — M. de La Bou
laye, professeur.
Ces cours ont lieu le vendredi, à 8 heures du soir.
ASSOCIATIONS DIVERSES
Cours d'Horticulture.
Arboriculture fruitière : (Association polytechnique), 26, rue Henri-
Chevreau (Belleville). M. G. Chevalier, professeur ; le samedi, à
8 heures du soir.
— (Association philotechnique), mairie de la rue Drouot.
M. Célestin Duval, professeur; le dimanche, à 2 heures.
— (Association philotechnique), lycée Charlemagne, M. Gros-
demange, professeur; le mercredi, à 8 heures et demie du soir.
Floriculture. — (Union française de la Jeunesse), boulevard Saint-
Marcel, 66. M. Gourlot, professeur; le lundi, à 9 heures du soir.
Horticulture populaire. — (Association polytechnique), école com-
munale de la rue Foyatier (Montmartre). M. Theulier, professeur; le
dimanche, à 10 heures du matin.
Agriculture générale. — (Association philotechnique), mairie de la
rue Drouot. M. le D'" Genevoix, professeur; le dimanche, à 10 heures
du miatin.
Cours de Botanique.
Plantes ornementales et utiles les plus intéressantes. — (Union fran-
çaise de la Jeunesse), boulevard Saint-Marcel, 66. M. Gérome, pro-
fesseur; le lundi, à 8 heures du soir.
Organographie et physiologie végétales. — (Association philotech-
nique), lycée Charlemagne. M. Duclos, professeur; le mardi, à
8 heures et demie du soir.
Botanique. — (Association philotechnique), boulevard Montpar-
nasse, 80. M. leD^" Berge, professeur; le vendredi, à 8 heures 1/4 du
soir.
CHRONIQUE. 909
Cours d^ Arpentage et de Nivellement.
Levé des plans, etc. (Association philotechnique), boulevard Mont-
parnasse, 80. M. Grimaud, professeur; le dimanche, à 9 heures du
matin.
— (Association philotechnique), lycée Condorcet, M. Hervé,
professeur; le mercredi, à 8 heures et demie du soir.
— (Association philotechnique), lycée Gharlemagne, MM. Weisse
et Denis, professeurs; le dimanche, à 10 heures et demie du matin.
CHRONIQUE
Principales variétés d'arbres fruitiers cultivées dans
les provinces du Rhin. — En vue de guider les pépiniéristes
français qui, pour placer leurs produits, parcourent presque
chaque année les plus importantes villes de l'Allemagne et notam-
ment celles de la province du Rhin, la Feuille d'informations du
ministère de V Agriculture signale les principales variétés d'arbres
recherchées dans ce pays et les époques de plantation adoptées
par la grande culture.
Les variétés d'arbres fruitiers recommandées sont :
a) Climat de Blé d'hiver. — 1° Pommes : Calville de Graven-
stein, Reinette Ananas, Reinette d'Orléans, Reinette musquée ^
Reinette du Canada; 2° Poires : Williams, Beurré d'AmanliSj
Joséphine de Malines.
b) Climat du Seigle d'hiver. — 1° Pommes : Astrakan blanche^
Borovitski, Pearmain d'été. Cardinal blanc flammé, Reine des
Reinettes^ Reinette Harbert, Reinette de Landsberg, Grosse Rei-
nette de Cassel , Reinette grise d'hiver , Belle-fleur rouge ;
2° Poires : Madeleine, Louise-Bonne d'Avranches, Beurré
Hardy, Bergamotte de Gansel, Beurré Diel, Suprême Coloma,
Curé.
c) Climat des fruits d'été. — Pommes : Reinette dorée d'été.,
Court-fendu plat, Reinette des Vergers., Reinette de Champagne^
Rother Eiserapfel (Pomme de fer rouge), Gros Bohn; 2*» Poires :
Beurré gris d'été, Kuhfuss (Pied de vache), Bellissime d'hiver^
Kamper Venus, Martin-Sec.
910 CHRONIQUE.
Pour les Prunes : Mirabelle de Metz, Klrke, Beine-Claude,
Beine-Claude d'Althan, Wangenheim, Quetsche commune.
Pour les Cerises : Boburger maiherzkirsche (Guigne de mai de
Boburga), May Duke, Gros Bigarreau noir. Guigne Lucien, Gros
Gobet, Beine Hortense.
D'autres variétés se rencontrent encore dans cette province,
dans les jardins d'agrément, parmi les arbres d'espalier, mais
elles y sont moins répandues. La culture fruitière, en effet, n'a
guère séduit les amateurs de jardins en ce pays que depuis
l'introduction de la taille française par un horticulteur français,
qui montra, par la pratique, ce qu'elle pouvait donner, même
sous le climat d'Allemagne, quand elle était bien conduite.
Les plantations se font, pour les terres bien drainées, de pré-
férence pendant la deuxième quinzaine d'octobre et pas plus
tard; pour les terres humides ou de hautes altitudes, comme
celles de l'Eifel, du cercle de Malmédy, on attend le printemps,
au moment où les bourgeons commencent à gonfler.
Origine hybride du Lilas Varin (Syring-a duhia) . —
M. J. Poussât a publié dans le Bulletin de la Société centrale
d'Horticulture de Nancy, p. 122, une note intitulée : Une syn-
thèse en Horticulture, de laquelle* il résulte que le Lilas Varin
[Syringa dubia) est le produit hybride des Syringa vulgaris et
persica. Certains auteurs avaient émis depuis longtemps cette
opinion ; mais ce n'était alors qu'une simple hypothèse, que les
travaux de MM. Lemoine, les habiles horticulteurs de Nancy, ont
changée en certitude.
Il y a quelques années, MM. Lemoine eurent l'idée de féconder
le Lilas de Perse à feuilles laciniées [Syringa persica) avec une
des formes à fleurs doubles du Lilas commun (S. vulgaris). Ce
croisement couronné de succès détermina une production de
graines d'où sortirent des Lilas Varin (S. dubia) se distinguant
seulement de celui que nous connaissons par des fleurs semi-
doubles, tout en conservant les caractères particuliers du type
de cette pseudo-espèce.
Encre indélébile pour les étiquettes en zinc. — Le
Journal de la Société d'Horticulture pratique du Bhône indique
CHRONIQUE. 911
la formule suivante, employée au Parc de la Tête-d'Or, à Lyon,
pour obtenir un étiquetage inaltérable sur zinc :
Bichlorure de platine 1 gramme.
Eau 10 —
Gomme arabique 1 —
Pour obtenir un beau noir ne s'altérant pas et ne s'oxydant
jamais, il faut, avant d'écrire, décaper les plaques de zinc avec
quelques gouttes d'acide sulfurique dans un verre d'eau. Aucun
autre acide ne doit être employé, car les oxydes produits ne
seraient pas solubles dans l'eau, et les plaques resteraient
tachées.
Après avoir bien essuyé la plaque, on exécute l'inscription
soit avec une plume d'oie, soit avec une plume d'acier, mais ces
dernières sont rapidement usées par le chlorure qui les attaque
et les détruit.
Des étiquettes au chlorure de platine, faites pour l'arbusterie
du Parc, et datant du printemps 1886, seraient, parait-il, aussi
nettes qu'au moment de leur fabrication.
Fuchsias rustiques chez MM. Lemoine et fils, à Nancy.
— Dans une visite que nous avons faite cet été à l'établissement
de MM. Lemoine, nous avons remarqué les variétés de Fuchsias
rustiques, résultant du croisement du F. Riccartoni avec les
variétés simples et doubles à grandes fleurs : Brame, Elysée^
Télégraphe, Volontaire, Enfant prodigue, Profusion, Espérance,
et Nestor. Ces Fuchsias peuvent être laissés en pleine terre, sous
un abri de feuilles bien entendu et ils repoussent en touffes au
printemps suivant. La couleur des sépales est généralement
rouge; la corolle, simple ou double, présente plusieurs tons de
violet et de bleuâtre; les fleurs n'atteignent pas encore les di-
mensions de celles des belles variétés qui composent les collec-
tions actuelles, mais leur nombre est beaucoup plus considé-
rable.
Une autre série^ plus récente, est constituée par les hybrides
du F. myrtifolia. L'établissement en possède 4 ou 5 variétés à
feuillage fin et gracieux, à fleurs extrêmement nombreuses et
réunissant toutes les qualités requises pour les plantes de marché.
912 CHRONIQUE.
Ces plantes, rentrées l'automne en serre froide, y fleurissent
encore pendant une bonne partie de l'hiver.
Une autre plante qui, après la floraison estivale, donne, dans
les mêmes conditions, des échantillons couverts de fleurs, est le
F. Gerbe de corail (Lem.). C'est une plante produite par le croi-
sement du F. venusta par le F. boliviana. Tous les rameaux
supérieurs portent, aux aisselles des feuilles, de longues fleurs à
grand tube de couleur corail, à lobes de même teinte et à large
corolle corail. Les fleurs sont si nombreuses qu'on croit avoir
aff'aire à une inflorescence en grappe pyramidale; la floraison
se prolonge très avant dans la saison, en serre froide ou tem-
pérée.
Une autre plante, de même origine, Corne d'abondance^ est
cultivée côte à côte avec celle-ci. (Ch. de Bosschere.)
Le Cannas Italia et Austria. — Les Cannas italiens obtenus
par le croisement des Cannas deCrozy avec l'espèce américaine^
C. flaccïda des marais de la Floride, se trouvent, dans le même
établissement, au centre d'un grand massif. Les fleurs atteignent
de très grandes dimensions; Italia a le centre orange clair avec
une large bordure jaune ponctuée d'orange; Austria est d'un
jaune clair avec quelques fines ponctuations d'un rouge pâle. Si
chaque inflorescence portait cinq ou six fleurs ouvertes à la fois,
l'effet serait magnifique, mais celles-ci ne s'épanouissent que
successivement et l'effet y perd. La culture sous verre permettra
probablement d'obtenir ce desideratum.
(Ch. de Bosschere.)
Héliotrope géant. — Dans le même établissement encore,
nous avons vu deux planches &' Héliotropes géants cultivés comme
plantes annuelles. Les personnes qui, comme nous, voient ce
spectacle pour la première fois en sont réellement stupéfaites et
charmées. Ce ne sont pas des Héliotropes ordinaires, ni par
leur stature ni par leur origine. Celle-ci mérite d'être rappelée.
11 y a une dizaine d'années, fut introduite par l'intermédiaire
d'une maison anglaise ïHeliotrojnum incanum, espèce de haute
taille, à larges feuilles blanchâtres et à inflorescences assez mai-
gres et insignifiantes qui ne devait faire qu'un passage éphémère
CHRONIQUE. 913
dans les cultures. MM. Lemoine l'ont croisée avec les belles varié-
tés diHeliotropium peruviamim et ils ont obtenu cette superbe
race qu'ils améliorent d'année en année. Nous avons eu sous les
yeux des plantes vigoureuses atteignant en une saison 60 centi-
mètres et même 1 mètre, couvertes d'inflorescences de 30 et
même de 40 centimètres de diamètre, et ce sont des semis de ce
printemps, comme nous l'apprend M. Lemoine fils; la couleur
varie du gris blanchâtre au lilas, au mauve, au violet, au bleu,
à l'indigo et au purpurin. (Gh. de Bosschere.)
Les fruits des fêtes franco-russes. — Les tables où l'em-
pereur et l'impératrice de Russie ont pris place pendant leur
séjour en France ont pu donner une bonne idée des productions
de notre horticulture à nos augustes visiteurs.
Les forceries de l'Aisne ont fourni pour ces fêtes; 50 grappes
de Raisin Muscat cV Alexandrie pesant 65 kilogrammes;
50 grappes de Black Alicanie du poids de 95 kilogrammes; des
grappes de Gros Colman de 3 kilogrammes l'une.
Montreuil et Bagnoletont fourni des Pèches Salway, Comtesse
de Paris^ Ballet^ superbes comme volume et comme coloris.
Les Poires ont été tirées de Fontenay-sous-Bois et Montmo-
rency ; elles comprenaient les variétés : Crassane, Duchesse,
Beurré Diel et des Doyenné du Comice pesant 800 à 900 grammes
l'un.
Rosny a fourni les Pommes Calville blanc, Belle Joséphine et
Grand Alexandre. Cette dernière variété, originaire de Russie,
produit des fruits d'un volume considérable.
Les Pêches, Poires et Pommes portaient dans leur pelure
même les armes de la Russie, ce qui avait été obtenu en pla-
çant sur les fruits, quelques jours avant leur maturité, une enve-
loppe en papier dans lequel le dessin des armes de Russie avait
été découpé. La lumière en pénétrant par les découpures a coloré
les parties de la pelure des fruits soumises à son influence.
Horticulteurs en Allemagne. — D'après la statistique
officielle, faite le 14 juin 1895, il existait dans l'empire d'Alle-
magne 14,845 horticulteurs, chefs d'établissements, y compris
les fleuristes, les pépiniéristes et les bouquetiers. A ce nombre
914 CHRONIQUE.
de chefs, il convient d'ajouter 63,745 surveillants, ouvriers,
volontaires, etc., s'occupant uniquement d'Horticulture. En
outre, 5,800 chefs de famille s'occupaient d'une manière acces-
soire d'Horticulture et avaient 37,753 subordonnés; enfin, il y
avait encore 3,563 locataires dans la même condition avec
51,705 ouvriers. Au total 24,208 chefs et 143,203 ouvriers.
(Illustration horticole, 15 oct. 1896.)
Loyer des terrains en culture du vieux Paris. —
Nous remarquons dans les Documents inédits sur VHistoire de
France^ publiés par M. le vicomte d'Avenel, les curieux prix sui-
vants pour le loyer des terrains en culture de l'ancien Paris.
En 1230, sur l'emplacement du Faubourg-Montmartre et de
la rue Bergère, on payait un loyer annuel de 73 centimes de
l'are, pour les terres en cultures.
En 1254, près de la rue actuelle de FAncienne-Gomédie,
32 centimes de l'are.
En 1303, entre le Ghâtelet et les Tuileries, 9 centimes de l'are.
En 1309, Village du Roule et Faubourg Saint-Honoré, 1 cen-
time de l'are.
En 1630, emplacement du Faubourg-Montmartre, terrain en
jardin maraîcher, 2 fr. 65 de l'are.
En 1646, Chaussée d'Antin, jardin maraîcher, 3 fr. 38 de l'are;
En 1750, Faubourg-Montmartre et rue Bergère, 2 fr. 78 de
l'are.
En 1763, Faubourg-Montmartre, 5 fr. 26 centimes de l'are.
En 1764, près le boulevard Montparnasse, 3 fr. 16 de Tare.
En 1769, au même endroit, dans plusieurs documents, les
prix varient depuis 4 fr. 12 centimes de l'are, jusqu'à 1 fr. 25 et
descendent même à 34 centimes de Tare. (G. Gibault.)
Valeur alimentaire de la Fève. — D'après une note de
M. Balland, publiée dans les Comptes rendus de V Académie des
Sciences, numéro d'octobre, 1896, p. 551, la Fève, surtout après
décortication, représente une denrée alimentaire des plus azotées.
Les Fèves d'Egypte à l'état normal, renferment en effet 26.51 de
matière azotée p. 100 et à l'état sec, 29.72 p. 100. Les Fèves de
Bresse et de Lorraine, également très riches en éléments nutritifs,
CHRONIQUE. 915
sont cependant un peu inférieures aux précédentes. La valeur
nutritive de la Fève est d'ailleurs établie depuis longtemps.
La préférence donnée en France à la Fève d'Egypte, par les
fabricants de farine de Fève et de Fèves décortiquées, est justifiée
par l'état de siccité de cette denrée, sa richesse en azote, sa
forme qui se prête bien à la décortication mécanique et aussi
par Tabsence de plus en plus remarquée, sur les grands marchés,
des Fèves de Bourgogne, de Bresse et de Lorraine. Sur
28,241,456 kilogrammes de Fèves importées en France en 1895,
il en est venu 23,630,575 kilogrammes d'Egypte, 1,154,202 ki-
logrammes d'Algérie et 1,164,256 kilogrammes de Tunisie. Le
reste a été fourni par l'Autriche, la Turquie, l'Allemagne, l'Es-
pagne et les Pays-Bas.
Transport des produits destinés aux Expositions. —
Les Compagnies de chemins de fer du Nord, de l'Est, de l'Ouest,
d'Orléans, de Lyon, du Midi et de l'Etat, viennent d'introduire
dans leurs tarifs de grande et de petite vitesse concernant les
produits et objets divers admis aux Expositions d'Horticulture et
de l'industrie, les dispositions suivantes :
Pour les plantes autres que celles qui sont vivaces et pour les
fleurs coupées envoyées aux Expositions et qui, en raison de
leur nature périssable, ne sont pas renvoyées à leur point de
départ, il sera remboursé à l'expéditeur, sur la production du
récépissé et d'un certificat du Président de l'Exposition consta-
tant que les plantes n'ont pas été vendues, ni expédiées, 50 p. 100
de la taxe appliquée au départ. Cette remise n'est pas appli-
cable aux frais accessoires. Le délai pendant lequel la détaxe
pourra être réclamée est limitée à deux mois.
Prodxiits horticoles « Fin de siècle » en Angleterre. —
Décidément les productions « Fin de siècle » en tous genres
sont... surprenantes. Fleurs, fruits et légumes de dimensions et
de poids extraordinaires ont leur tour, et l'émulation entre culti-
vateurs est telle qu'aucun producteur, si fortuné qu'il soit ou si
favorisé par la nature qu'il ait été, ne peut se croire certain de
conserver le premier rang, et court grands risques d'être sur-
passé par son voisin à la saison suivante. Ainsi à Peebles, où
916 CHRONIQUE.
un Club des Poireaux, le Peebles Leek Club, existe et tient une
exposition annuelle, le T"" prix a été décerné à l'apport d'un culti-
vateur, composé de six Poireaux, pesant ensemble 16 livres et
6 onces anglaises, soit près de 8 kilogrammes. Le même exposant
était également le possesseur da Poireau le plus remarquable de
toute l'exposition ; ce spécimen unique pesait 3 livres, 12 onces
anglaises, soit 1 kil. 700. Ces légumes étaient le résultat d'une
culture en tranchées, analogue à celle qui est pratiquée sur une
très grande échelle pour le Céleri.
D'autre part, l'Oignon s'est montré également remarquable en
son genre ; un spécimen de la variété Ailsa Craig, cultivé par
M. Bowerman, jardinier à Hackwood Park, près Basingstoke,
a dépassé de beaucoup tout ce que l'on connaissait jusqu'à ce
jour. Cet Oignon mesurait sur le terrain 55 centimètres de circon-
férence, et lorsque plus tard il fut nettoyé et débarrassé de sa
tunique extérieure, ce bulbe modèle pesait 3 livres 9 onces
anglaises, soit 1 kil. 600.
Et voici qu'un cultivateur d'Aberbeeg, Montmouthshire, qui
n'ayant produit ni la Groseille à maquereau phénoménale, ni le
Champignon gigantesque, s'estime heureux d'être le possesseur
de Soleils [Helianthus] de race peu commune. Certaines de ses
plantes mesurent 3 mètres de hauteur, et portent jusqu'à qua-
rante fleurs, ayant en moyenne quarante deux centimètres de
diamètre et des feuilles de 48 centimètres de large I
(G. Schneider.)
La Pomme en Angleterre. — Soit comme fruit de dessert,
soit comme fruit culinaire, la Pomme d'Angleterre joue un rôle
très important. C'est probablement de tous les fruits cultivés
celui dont la consommation est le plus élevée. Sa culture dans
le pays même est très étendue, ce qui n'empêche pas que l'An-
gleterre soit largement dépendante pour son approvisionnement,
de ses colonies et de l'Amérique. La récolte dans le Royaume-Uni
est estimée, pour cette saison, à une bonne demi-moyenne récolte
seulement. Heureusement pour nos ménagères, qu'il n'en manque
pas ailleurs. Le surplus, au Canada, apprêté pour l'exportation,
se monte à 3,500,000 barriques, et la qualité du fruit est annoncée
j
SÉANCE DU 8 OCTOBRE 1896. 917
comme tout à fait supérieure. La maison Garcia, Jacobs et C'% à
elle seule, en a vendu, la semaine dernière, 3,600 barriques ; mais
ce sont surtout les variétés tardives qui sont très goûtées comme
étant de provenance étrangère. En variétés hâtives, la production
du pays est suffisante et, comme qualité, égale ou plutôt dépasse
celle des fruits américains, ce qui est bien prouvé par le prix
peu élevé que ceux-ci réalisent sur les marchés de Londres et de
Liverpool, où ils ont été vendus à des prix variant de 9 à 1 1 francs
la barrique. De 20,000^ à 30,000 barriques sont débarquées à
Londres chaque semaine, venant de Nova Scotia seulement.
(G. Schneider.)
PROCES -VERBAUX
SÉANCE DU 8 OCTOBRE 1896.
Présidence de M. Ferdinand Jamin, Vice-Président
DE LA Société.
La séance est ouverte à 3 heures, en présence de 100 socié-
taires : 1 0 membres honoraires et 90 membres titulaires.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
Après un vote de l'assemblée, M. le président proclame l'ad-
mission de deux membres titulaires.
M. le secrétaire général procède au dépouillement de la
correspondance, qui comprend :
A. — Correspondance imprimée :
1° Règlement et programme de l'Exposition de Chrysanthèmes,
qui aura lieu à Bordeaux du 5 au 15 novembre;
2" Circulaire annonçant qu'un concours international de pomo-
logie se tiendra, sous les auspices du Syndicat Pomologique de
jV, B. — La commission de rédaction déclare laisser aux auteurs
des articles admis par elle à l'insertion.dans le Journal la responsa-
bilité des opinions qu'ils y expriment.
918 PROCÈS-VERBAUX.
France, pendant l'Exposition agricole, à Segré (Maine-et-Loire),
du 14 au 18 octobre 1896;
3° Circulaire de la Société régionale d'Horticulture du nord
de la France, annonçant qu'une Exposition partielle se tiendra à
Lille (Palais Rameau), les 18 et 19 octobre 1896 ;
4* Palmarès de l'Exposition d'Horticulture, tenue à Tournai
(Belgique) du 20 au 23 septembre 1896.
B. — Ouvrages destinés a la bibliothèque :
\° Des moyens de hâter la ïiitrification des substances ren-
fermant de l'azote et^ par suite, de le rendre plus promptement
assimilable, par M. Poiret (Congrès horticole de 1893). Broch.
in-8°, de 26 p. (Extrait du Journal de la Société nationale
d" Horticulture de France.)
2° Histoire physique, naturelle et politique de Madagascar^
publiée par M. Alfred Grandidier. Vol. X, Histoire naturelle des
Mammifères, par MM. A. Milne Edwards, A. Grandidier et
H. Filhol. Tome V. — Atlas. — II, 4^ partie, 41<= fascicule.
Paris, 1896.
3° Feuille d'informations, publiée par le Ministère de l'Agri-
culture.
C. — Rapports et comptes rendus déposés sur le bureau :
Rapport sur les cultures de M. Massé, horticulteur à Lagny
(Seine-et-Marne), M. Duval fils, rapporteur. Les conclusions
demandant l'insertion dans le Journal et le renvoi à la commission
des récompenses, sont adoptées par l'assemblée.
Compte rendu du concours de Dahlias, Bégonias, et Fuchsias,
tenu dans la séance du 10 septembre 1896, par M. A. Gravereau.
Compte rendu de l'Exposition d'Horticulture tenue à Cou-
lommiers, du 19 au 21 septembre 1896, parM.A. Chargueraud.
D. — Objets soumis a l'examen des comités :
Au comité de culture potagère :
Par M. Martin (G.), horticulteur, marchand-grainier, à la
Broche, par Digoin (Saône-et-Loire), 2 Melons d'une variété qu'il
i
SÉANCE DU 8 OCTOBRE 1896. 019
a obtenue en croisant le Melon Gressent par le gros Cantaloup.
Ce fruit est très plein, de bonne conservation, à chair rouge,
juteuse, de bonne qualité (prime de 3^ classe). Le même présenta-
teur montrait, en outre, une variété de Pomme de terre provenant
d'un mélange de graines appartenant à diverses variétés, semées
en 1886. D'après M. G. Martin, cette Pomme de terre serait aussi
hâtive que la Quarantaine et aurait l'avantage d'être plus produc-
tive. (Le comité demande qu'une présentation nouvelle soit faite
au printemps prochain pour que l'on puisse se rendre compte de
la hâtiveté de la variété.)
Au comité d'arboriculture fruitière :
i° Par M. Pierre Passy, Désert de Retz, par Saint-Germain-en-
Laye (Seine-et-Oise), 2 caisses de Poires contenant 19 Doyenné
du Comice et 14 Duchesse d'Angoulême, fruits superbes, pour la
présentation desquels une prime de 1'® classe est demandée.
2° Par M. Ausseur-Sertier, pépiniériste à Lieusaint (Seine-et-
Marne), 6 Pêches, remarquables par leur tardiveté. Ces fruits
sont de grosseur moyenne, à chair juteuse, légèrement teintée de
rouge vineux autour du noyau, lequel est plutôt gros, non adhé-
rent à la chair. En résumé, cette Pêche, un peu duveteuse, assez
colorée sur fond blanc jaunâtre, est de bonne qualité pour la
saison. Cette présentation ayant été faite hors concours, des
remerciements sont adressés à M. Ausseur-Sertier;
3° Par M. Carnet, pépiniériste au Mesnil-Amelot (Seine-et-
Oise), 4 Pommes issues d'un semis de pépins appartenant à la
variété Châtaignier. Ces fruits sont beaux; mais comme ils ne
sont pas arrivés à maturité, le comité se réserve de les décrire
ultérieurement;
4° Par M. Mathurin Jego, jardinier à Saint-Paul, près Nantes,
3 grappes de Raisin récoltées sur des Vignes qu'il a obtenues
d'un semis de Chasselas fait en 1885. Ce Raisin est parvenu à la
Société le l®'' octobre, dans un état trop avancé pour qu'il ait
été possible de le conserver jusqu'à la séance de ce jour.
11 a été dégusté, au moment de la réception, par un membre
du comité qui a trouvé les grappes énormes, pesant chacune
près de 1 kilogramme; lesgrains étaient moyens, très serrés; ici
920 PROCÈS-VERBAUX.
qualité a été trouvée passable. (Le comité engage l'obtenteur à
ciseler son Raisin et à le présenter dans de meilleures conditions,
l'année prochaine.)
Au comité de floricullure :
Par M. Martin, horticulteur-marchand grainier, à la Broche,
par Digoin (Saône-et-Loire), des fleurs de Zinnia de coloris
variés [Remerciements).
Au comité des Orchidées :
1° Par M. Thibault, jardinier chez M. Libreck, un Miltonia Mo-
reliana et un Cypripedium bellatulum d'une végétation remar-
quable (prime de 2^ classe) ;
2** Par M. Lesueur, horticulteur à Saint-Cloud (Seine),
\ Cattleija iabiata portant quatre fleurs de grandes dimensions
et d'un coloris très foncé, superbe. Cette variété, que le présen-
tateur désigne sous le nom de « Le Tsar », excite au plus haut
point l'admiration des membres du comité qui lui décernent
un certificat de mérite de r® classe.
A la section des Chrysanthèmes :
Par M. Louis Lemaire, horticulteur, 26_, rue Friant, Paris, les
Chrysanthèmes Souvenir de masœur^ A. Lejeune, Méduse, Globe
d'or^ Monsieur Catros Gérand^ Madame A. Sabatier, Madame E.
Rey, Empereur de Russie^ Madame Liger-Ligneau, Madame
Gustave Henry, L Isère ^ La Candeur, Madeleine Peret, Pierre
Coconnier, Edivin Molyneux, plantes superbes pour lesquelles
une prime de 1" classe est demandée.
Les propositions des comités, relatives aux récompenses à
accorder pour les présentations, sont mises aux voix et adoptées
par l'assemblée.
M. Ferdinand Jamin fait la communication suivante :
Procédé pour obtenir en peu de temps des fruits des
NOUVEAUTÉS DE PoiRIER.
Tout récemment, lors de la session pomologique, qui, cette
année, s'est tenue à Rouen, quelques collègues et votre serviteur
i
SÉANCE DU 8 OCTOBRE 1896. 92i
ont fait une visite à l'établissement de M. Sannier, le semeur
bien connu.
M. Sannier nous a entretenu d'un procédé qu'il emploie avec
grand avantage et qui lui permet de juger promptement ses
nouveautés; non seulement il ne fait pas mystère de ce procédé,
mais encore il nous a engagé à en faire l'objet d'une communi-
cation à la Société nationale d'Horticulture de France. Voici en
quoi il consiste :
M. Sannier fait en sorte d'avoir toujours sous la main un cer-
tain nombre de sujets-tiges du Cognassier commun [Cydonia
vulgaris), arbres qui doivent présenter 3 à 5 ramifications à la
hauteur de 1 m. 70 environ.
Lorsqu'un tout jeune sujet de semis s'annonce bien : bois
nourri, absence plus ou moins complète d'épines, beau feuil-
lage, etc., M. Sannier le coupe au-dessus du sol et le divise en
autant de tronçons qu'il veut en faire de greffes, greffes qu'il
pose en août sur les ramifications du Cognassier, rabattues à une
faible distance du tronc. La greffe qu'il emploie est celle en
couronne, à cette exception que la jeune branche est incisée
longitudinalement; l'écorce en est ensuite soulevée pour per-
mettre l'introduction du greff'on, après quoi il ligature et enduit
de mastic à greff'er. La réussite est toujours des plus satisfai-
santes.
Les greff'es ainsi faites se développent au printemps suivant
et la fructification arrive à la troisième ou au plus tard à la qua-
trième année. Si la nouvelle variété ne semble pas d'un mérite
suffisant, le sujet n'est pas perdu pour cela, la nouvelle char-
pente sera utilisée pour un congénère.
Il n'est 4)as inutile de faire remarquer que depuis longtemps
on a préconisé et employé dans le même but, la greffe sur de
jeunes plants de Cognassier, mais les résultats obtenus n'ont
jamais été, que nous sachions, bien brillants. ^
La séance est levée à 3 h. 30 minutes.
58
922 PROCÈS-VERBAUX.
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE EXTRAORDINAIRE DU 22 OCTOBRE 1896.
Présidence de M. H, de Vilmorin, Premier Vice-Président
DE LA Société.
La séance est ouverte à 3 heures.
Les registre de présence ont reçu les signatures de 408 socié-
taires : 31 membres honoraires et 377 membres titulaires.
M. le Président propose de procéder immédiatement à l'élec-
tion du Président de la Société afin de permettre aux nombreuses
personnes qui se sont dérangées pour prendre part au vote, de
vaquer ensuite à leurs affaires. Les travaux ordinaires de la
Société auront lieu pendant le dépouillement du scrutin.
Cette proposition ayant été favorablement accueillie, les
sociétaires présents viennent tour à tour déposer leur bulletin
dans une urne qui est ensuite emportée par MM. Gh. Joly,
E. Bergman et E. Ghargueraud désignés comme scrutateurs.
Le résultat du vote est le suivant :
Nombre de votants : 324.
Majorité absolue : 163.
Ont obtenu :
M. Viger 303 voix
M. H. de Ghoiseul 42 —
M. H. de Vilmorin 1 —
Bulletins blancs : 8
En proclamant, M. Viger Président, M. H. de Vilmorin dit
que la Société nationale d'Horticulture doit se féliciter du choix
qu'elle vient de faire. M. Viger a donné des preuves de l'intérêt
qu'il portera notre Société comme amateur d'Horticulture et
personne n'a oublié les marques de bienveillance qu'il nous a
prodiguées comme ministre de l'Agriculture. Le passé de notre
Président nous fait espérer que son élection marquera dans nos
annales une nouvelle ère de prospérité. {Applaudissements
répétés.)
assemblée générale exïraordin. dtj 22 octobre 1896. 923
Travaux ordinaires de la Société.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté sans
observation.
M. le Président exprime de vifs regrets sur les pertes que
l'Horticulture a éprouvées par les décès de Petit Bergonz, de
Paris, membre de la Société depuis 1885; de x\I. Gharollois,
sociétaire depuis 1866; de M. Bataline, membre correspondant,
directeur du Jardin botanique de Saint-Pétersbourg, auteur de
publications sur la flore de l'Asie centrale; de M. le baron von
Mueller, de Melbourne (Australie), qui ne faisait pas partie de
notre Société, mais dont on doit déplorer la perte comme étant
l'un des botanistes qui ont le plus contribué à faire connaître la
flore de l'Australie, si riche en plantes ornementales.
L'assemblée ratifie les nominations de membres d'honneur et
de membres correspondants faites par le conseil d'administra-
tion dans sa dernière séance.
En conséquence, M. le Président proclame :
Membre d'honneur : M. Vassillière, directeur de TAgriculture
au ministère de l'Agriculture.
Membres correspondants : M. Gouanon, inspecteur général de
l'Agriculture; M. Marchand, chef du 3^ bureau au ministère de
l'Agriculture.
M. le secrétaire général fait savoir que le bureau delà Société
a institué une commission qui servira d'intermédiaire entre 'les
horticulteurs français et le comité d'organisation de l'exposi-
tion internationale d'Horticulture qui doit s'ouvrir à Hambourg
en 1897.
Il annonce que la bourse dont la Société disposait cette année,
pour l'École nationale d'Horticulture de Versailles, a été accordée
à M. Bâillon fils, à la suite des examens d'entrée.
Il procède au dépouillement de la correspondance, qui com-
prend :
A. — Correspondance manuscrite :
1^ Lettre de la Société impériale d'Horticulture de Russie,
924 PROCÈS-VERBAUX.
adressée à la Société à l'occasion des fêtes franco-russes, et ainsi
conçue :
Saint-Pétersbourg, 27 septembre (9 octobre) 1896.
« Messieurs,
« C'est aujourd'hui que notre Auguste Empereur a quitté le
sol hospitalier de la France, et les membres de la Société impé-
riale d'Horticulture de Russie sentent un désir absolu de tendre
leurs mains aux membres de la Société nationale d'Horticulture
de France pour, dans une étreinte toute fraternelle, leur dire un
simple a Merci ».
« Merci pour l'accueil vraiment unique, par sa grandeur,
qu'a reçu notre jeune et loyal Monarque qui, ayant traversé
toute l'Europe, est venu au cœur de la France annoncer la
devise de son règne « La Paix ».
a Merci aux dignes cultivateurs français qui ont prodigué
toutes les splendeurs de leur superbe végétation pour la déposer
aux pieds et en emplir les bras de notre belle et admirable sou-
veraine.
« Et ce (( Merci », Messieurs, recevez-le sans arrière-pensée
comme vous étant dû et de tout cœur et sans partage!
« Pour la Société :
« Le Président général à la suite de Sa Majesté VEmpereury
« Spéransky. »
La lecture de cette lettre soulève les applaudissements les
plus chaleureux de l'Assemblée.
Sur la proposition de M. le Président, faite au nom du bureau
de la Société, l'assemblée décide l'envoi de la réponse suivante
à la Société impériale d'Horticulture de Russie :
« Monsieur le Président,
« Les membres de la Société nationale d'Horticulture de
France, aujourd'hui réunis en assemblée générale, profondé-
ment touchés des marques de sympathie qui leur sont adressées
par leurs collègues de Russie, à l'occasion des fêtes données en
J'honneur 'de Leurs Majestés Impériales, constatent avec joie,
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE EXTRAORDIN. DU 22 OCTOBRE 1896. 925
combien cet événement mémorable est appelé à resserrer le?
liens d'amitié, déjà si grands entre les deux nations, et viennent
à leur tour transmettre aux Membres de la Société impériale
d'Horticulture de Russie, l'expression de leurs vifs sentiments
d'amitié et de dévouement. »
2" Lettre de la Présidence de la République, annonçant que
M. le Président de la République vient d'accorder à la Société
un objet d'art qui sera offert comme prix d'honneur à l'Exposi-
tion du mois de novembre.
3° Lettre de M. le Ministre de l'Agriculture, annonçant qu'il
vient d'accorder à la Société 2 médailles d'or petit module et
2 médailles d'argent grand module destinées à être décernées
lors de son prochain concours, au nom du Gouvernement de la
République.
B. — Correspondance imprimée :
Règlement de l'Exposition de Chrysanthèmes et fleurs de
saison, qui aura lieu à Cannes du 13 au 15 novembre prochain.
B. — Ouvrages destinés a la Bibliothèque :
Feuille d'informations du Ministère de V Agriculture^ n°^ 42,
43 et 44.
L'œuvre pomologique de la Société centrale d' Horticulture de
la Seine-Inférieure^ par M. A. Hénon. 1 volume in-8 de 104 p.
Rouen, 1896.
Notes, rapports et comptes rendus déposés sur le bureau :
1° Les Promenades et Jardins publics de la ville de Lille, par
M. Ch. de Bosschere;
S"* Sur les Champignons comestibles qui croissent à l'état
spontané dans la région Lyonnaise, par M. Th. Denis, ex- chef des
cultures du jardin botanique de la ville de Lyon, en retraite;
3° Allocution prononcée sur la tombe de M, CharoUois, le
21 octobre 1896, par M. Michelin; ^
4° Rapport sur V ouvrage de M. Marc Micheli, intitulé : Le
Jardin du Cresi, par M. Philippe de Vilmorin;
926 PROCÈS-VERBAUX.
5° Rapport i sur les cultures de Bruyères de M. Gentilhomme^
horticulteur à Vincennes^ par M. Gh. Fichot;
6° Rapport sur les cultures de Haricots de M. Lecœur, de
Limours^ par M. E. Lambert;
7° Rapport sur les Arrosoirs présentés par M. Fourcade
Tompes; M. Lavoivre, rapporteur.
Les conclusions des rapports de MM. Fichot et Lambert,
demandant l'insertion de ces rapports dans le Journal et leur
renvoi à la commission des récompenses, sont adoptées par
l'assemblée.
8° Compte rendu des travaux du Comité des industries horti-
coles pendant Vamiée 1895, par M. G. Ozanne, secrétaire du
comité;
9° Compte rendu du Concours cantonal et régional de Ville-
monble, par M. Massé ;
10° Compte rendu de l'Exposition d'Horticulture du Vésinet,
par M. Poiret-Délan.
E. — Objets soumis a l'examen des comités :
Au comité de culture potagère :
Par M. Edouard Lefort, amateur à Meaux, 6 pieds d'un Frai-
sier à gros fruits, remontant. Les plantes portent 3 successions
de coulants montrant à la fois des fruits mûrs, d'autres en voie
de développement, des fleurs et des boulons. La production est
ininterrompue pendant toute l'année. Cette nouvelle variété est
d'une vigueur extraordinaire et donne des coulants comme les
Fraisiers des quatre saisons. La présentation étant faite hors
concours, le comité adresse des remerciements à M. Lefort.
M. H. de Vilmorin dit que la présentation de cette variété est
extrêmement intéressante en ce qu'elle marque une étape dans
l'amélioration du Fraisier. On a pensé, pendant longtemps, que
l'obtention d'une variété remontante à gros fruit était une utopie.
La mise au commerce de la Fraise inépuisable montra qu'il ne
fallait pas désespérer absolument. Malheureusement, cette
variété fructifiait très irrégulièrement, et ce n'est que dans ces
dernières années qu'un résultat plus satisfaisant a été obtenu.
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE EXTRAORDIN. DU 22 OCTOBRE 1896. 927
Il semble qu'aujourd'hui on approche du but poursuivi, c'est-
à-dire l'obtention de beaux fruits pendant toute l'année. Il y a
tout lieu d'espérer que le desideratum depuis si longtemps
formulé est à la veille d'être un fait acquis.
Au comité d'arboriculture fruitière :
1° Par M. Jourdain, de Maurecourt (Seine-et-Oise), une cor-
beille de Raisin Chasselas doré de Fontainebleau^ très beau et
très sain pour la saison. Une prime de \^^ classe est demandée
pour cet apport;
2° Par M. Théodule Moreau, cultivateur à Fontenay-sous-Bois
(Seine), 15 Poires Doyenné d'hiver très saines, bien caractérisées
et d'une grosseur extraordinaire. Le comité adresse des félici-
tations au présentateur et demande qu'une prime de \^^ classe
lui soit attribuée;
3° Par M. Pierre Touret, horticulteur, 68, boulevard de la
Marne, à la Varenne-Saint-Hilaire, les Poires Beurré Clairgeau,
Doyenné d'Alençon, Nouveau Poiteau, Curé (plein vent), Berga-
motte Espéren, Passe-Crassane^ Beurré Diel, présentées comme
fruits obtenus dans un terrain très sec (prime de 2^ classe);
4° Par M. Théveny, peintre de fruits, 18, rue de la Mairie, à
Antony (Seine), une collection de fruits moulés. Ces fruits sont
très admirés; la reproduction est si fidèle que la plupart d'entre
eux pourraient être pris pour des fruits naturels. (Des remer-
ciements sont adressés à M. Théveny.)
5*" Par M. Enfer, jardinier-en-chef, au domaine de Pontchar-
train (Seine-et-Oise), les Poires Triomphe de Jodoigne^ Beurré
d'Arenberg, Beurré Diel, Figue d'Alençon, Bergamotte Crassane^
Duchesse de Mouchy, Jamineite, présentées comme étant les
meilleures variétés à cultiver dans les sols très humides (prime
de 2^ classe) ;
6° Par M. Huau, d'Ozouer-la-Ferriére, une Pomme Grand
Alexandre^ très grosse et très belle (Remerciements).
T Par M. Charles Baltet, horticulteur à Troyes, les Pommes
Candile Sinape et Remette verte de Simirenko, variétés russes'
présentées pour la première fois comme provenant de culture
françaises (Remerciements et félicitations).
928 PROCÈS-VERBAUX.
Au comité de flor [culture :
i° Par M. Dugourd, 16, rue Auguste-Barbier, à Fontainebleau
(Seine-et-Marne), 12 espèces et variétés à' Aster dont 9 obtenus
de semis faits de 1894 à 1896, et le Solidago Idevigata. JJne prime
de 3* classe est proposée pour la présentation de ces plantes
intéressantes ;
2° Par M. Bergman, de Ferrières-en-Brie (Seine-et-Marne), un
pied à' Heterocentron roseum (Heeria rosea), élégante Mélasto-
macée produisant d'abondantes fleurs qui, bien qu'introduite en
Europe il y a longtemps, ne se trouve que rarement dans les
cultures. La plante est présentée pour montrer ce que l'on peut
obtenir de cette espèce en la soumettant à une bonne culture.
Une prime de 2^ classe est demandée pour le présentateur ;
3° Par M. Lemaire, horticulteur, 26, rue Friant, à Paris,
2 Lilium lancifolium : var. album et rubrum et 1 Lilium auratum,
var. Wittei. Ces Lis ont été soumis à la culture retardée et ont
montré leurs fleurs plus de deux mois après l'époque nor-
male de la floraison (prime de 2® classe) ;
4° Par M. A. Truffant, horticulteur, 40, rue des Chantiers, à
Versailles :
12 espèces de variétés de Nepenthes et particulièrement le
N. cincia couvert d'ascidies de grande dimension, puis les
TV. Curtisii superba^ mixta (en fleurs), Henry ana coccinea^ Mas-
tersii^ Rafflesiana, Siewartii, Dicksoniana^ Sedeni, Chelsoni^
Anerleyensis, plantes superbes, pour la présentation desquelles
une prime de l""^ classe est demandée. Le comité adresse en
outre des félicitations à M. TrufTaut ;
Les Jfeliconia illustris rubricaulis^ Dœmonorops longipes et
Licuala grandis^ présentés comme spécimens de plantes rares et
de bonne culture (prime de \^^ classe) ;
Une très belle potée de Phrynium variegatum, plante à feuil-
lage ornemental d'un grand mérite (prime de 1"* classe).
5° Par MM. Cayeux et Le Clerc, horticulteurs -grainiers,
8, quai de la Mégisserie, Paris, 2 plantes d'une nouvelle variété
d'Aster, désignée sous le nom de Boule fleurie. C'est une plante
rustique, basse, très compacte, se formant bien en touffe et
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE EXTRAORDIN. DU 22 OCTOBRE 1896. 929
d'une grande floribondité. Les présentateurs en recommandent
la culture pour Tapprovisionnement des marchés (prime de
2® classe).
Au comité des Orchidées :
1° Par M. Beranek, 36, rue de Babylone, à Paris, 1 Vanda
cœrulea, plante importée au mois de mai 4 896(prime de 3® classe) ;
2° Par M. Poirier, jardinier chez M. Cardoso, 31, boulevard
Beauséjour, à Paris, 1 Cyprlpediuni Behrensianum, hybride
issu du C. /o grande, croi:=é par le C. Boxalli; 1 C Enfîeldense
(G. Lawreuceanum X G. Hookeri); C. Patersoni (G. Lowi X
G. Dayanum); C. Sénateur Montefiore (G. marmorophyllum X
G. Spicerianum) (prime de 2» classe pour l'ensemble de la pré-
sentation);
3° Par M. Gourmontagne, 68, rue Raynouard, à Paris,
2 Cattleya labiala autumnalis^ 2 Odontoglossum grande, 1 Tr^i-
chosma suavis et 1 Selenipedium (prime de 2^ classe) ;
4° Par M. Martin, jardinier chez M. Février, 5, boulevard
Montmorency, Paris, 1 Cypripedium callosum superhum d'une
grande beauté, et pour la présentation duquel une prime de
!''« classe est demandée.
S*' Par M. Treyeran, amateur à Floirac, près Bordeaux,
1 Lœlio-Cattleya, résultant du croisement du Lœlia purpurata
par le Cattleya aurea. Le comité ajourne son jugement à la
prochaine floraison.
6° Par M. Lesueur, 65, quai Président-Carnot, à Saint-Gloud
(Seine-et-Oise), 8 superbes variétés de Cattleya labiata autum-
nalis, dont une désignée sous le nom de lilacina (prime de
l""^ classe avec félicitations);
7° Par M. A. Truffaut, horticulteur, 40, rue des Chantiers, à
Versailles, \ lot de belles variétés de Cattleya labiata autumnalis
(prime de 1'® classe);
8° Par M. Dallé, horticulteur, 29, rue Pierre-Gharron, à Paris,
1 Vanda Lowi^ d'une végétation remarquable ; 1 Vanda Veitchi
et 4 Cattleya aurea, var. chrysotoxa superbe (prime de l""" classe
avec félicitations).
930 ALLOCUTION FAITE SUR LA TOMBE DE M. CHAROLLOIS.
Au comité des industries horticoles :
Par M. Chéroa fils, fabricant de poteries à Liancourt (Oise),
6 jardinières et vases à fleurs en tubes creux à base d'engrais,
présentation pour laquelle le comité propose l'attribution d'une
prime de 2® classe.
Les propositions des comités, relatives aux récompenses à
accorder pour les présentations^, sont mises aux voix et adoptées.
M. le secrétaire général annonce la présentation de nouveaux
membres.
La séance est levée à i h. 20.
NOMINATIONS
SÉANCE DU 8 OCTOBRE 1896.
MM.
1. HuEBER (J.), 30, boulevard du Roi, à Versailles (Seine-et-Oise),
présenté par MM. Chatenay (Abel) et Huard.
2. PiLLOis (Raymond), jardinier-chef, château de Chamant, près
Senlis (Oise), présenté par MM. Testard (A.) et Chatenay (A.).
-♦
Allocution prononcée sur la tombe
DE M. GhAROLLOIS, le 21 OCTOBRE 1896,
par M. Michelin (1).
Mesdames, Messieurs,
Réunis autour de cette tombe, nous devons un éternel adieu à
ce digne collègue qui, pendant sa longue vie, a été l'objet d'une
vive sympathie, d'une douce et constante confraternité, que
jamais le plus léger nuage ne vint assombrir.
Pendant trente ans, nous avons travaillé ensemble dans
(1) Déposé le 22 octobre 1896.
ALLOCUTION FAITE SUR LA TOMBE DE M. CHAROLLOIS. 931
notre comité, et j'ai été le témoin de ses efforts pour se rendre
utile, de son dévouement pour la science horticole qu'il culti-
vait avec autant dégoût que de connaissances.
Son savoir en horticulture n'avait d'égal que sa modestie; il
était étendu et ce qu'il savait, il le devait à lui-même et à ses
habitudes laborieuses.
Au début de sa carrière, cultivateur maraîcher, il sut gou-
verner sagement et habilement sa barque et élever dignement
sa nombreuse famille, en donnant un libre cours à ses études
horticoles.
Il s'instruisit sur les branches dans lesquelles il n'avait pas eu
l'occasion de s'exercer et grâce aux aptitudes dont il était natu-
rellement doué, il devint, au milieu de nous, un des plus com-
pétents membres, au point de vue de l'Arboriculture fruitière et
de la Pomologie. Dans la culture de son jardin, il montra qu'il
avait du goût pour les fleurs et qu'il connaissait les soins pra-
tiques qu'elles exigent.
Toujours prêt pour le travail, il fut un modèle d'exactitude
aux réunions de notre comité, où il ne manquait jamais d'as-
sister, aussi fréquentes qu'elles pussent être; enfin, pendant
plusieurs mois, il prit avec moi une part active à l'installation
de la collection des fruits moulés, dont il était conservateur
adjoint.
Depuis quelques mois, la santé de notre sympathique collègue
avait commencé à péricliter, elle avait paru déjà ébranlée lors-
qu'il eut le chagrin de perdre la compagne de sa vie, et son
absence parmi nous se prolongeant, nous avait alarmés.' Un acci-
dent de voiture vint le frapper; il ne put s'en remettre, et à la
suite, la mort, dans sa quatre-vingt-deuxième année, vint l'en-
lever à l'affection de ses enfants et à l'attachement de ses col-
lègues, au nom desquels j'accompUs un devoir d'amitié en lui
adressant le dernier adieu.
932 NOTES ET MÉMOIRES.
NOTES ET MÉMOIRES
Les promenades et jardins publics de la ville de Lille,
par M. Ch. de Bosschere (1).
Depuis trois ans, époque de la retraite de M. Jadoul, les
divers jafdins publics urbains et suburbains de Lille constituent
un service unique rattaché à la direction des travaux munici-
paux. Un crédit annuel de 95,000 francs y est affecté.
Il comprend le Jardin botanique, le Jardin-École d'arboricul-
ture, les promenades et jardins publics proprement dits : Jardin
Vauban, divers squares, le bois de la Deule, etc., formant un
vaste ensemble de promenades.
Jardin botanique. — Celui-ci se trouvait autrefois dans la
ville. Depuis dix-huit ans environ, il est transféré dans la banlieue
de Saint-Maurice, un emplacement qui nous semble trop à
l'écart et dans un voisinage peu agréable, celui du grand cime-
tière municipal. La contenance du jardin est de 4 hectares. Le
principal intérêt réside dans les collections de serre très riches
en végétaux de toutes sortes, dont beaucoup d'espèces peuvent
être considérées comme des raretés.
Au moment d'une visite que nous y avons faite récemment,
beaucoup d'espèces étant cultivées à l'air libre, les serres se
trouvaient transformées en serres chaudes et tempérées.
Dans la masse des plantes intéressantes, nous avons remarqué :
une série de Cycadées en grands exemplaires comprenant plu-
sieurs Stangeria paradoxa et Boivenia serrulata, plantes rares
dans les cultures; puis :
Burbidgea nitida fleuri, à fleurs rouge orangé, réunies au
sommet des tiges formant des touffes élégantes;
Calamus ciliaris^ joli Palmier concurrent du Cocos Weddel-
liana par la légèreté de ses frondes finement découpées et ciliées ;
(1) Déposé le 22 octobre 1896.
LES PROMENADES ET JARDINS PUBLICS DE LILLE. 933
Au vitrage d'une petite serre cliaude sont suspendues : une
série de Platycerlum; de jolies Broméliacées naines des genres
Anoplophytum et Tillandsia, cultivées sur blocs de bois, entre
autres le rare et curieux T. usnnoides enroulant ses tiges grêles
sur un fragment de branche.
Dans la même serre se voient des Anœctochilus, notamment
VA. Rollissoni en larges touffes superbes, des Cocos nucifera
(noix germant et développant les premières feuilles, de nom-
breuses Aroïdées, telles que Alocasia, Cyrtosperma, Aglaonema,
Curmeria, etc., formant un groupe de plantes à belles feuilles
que complètent une série de Dichorisandra divers, dont le joli
D. musaica, des Bertolonia et Sonerila.
Nous y trouvons également les deux Nephthytis connus dans
les serres : le N. picUrrala recherché pour la belle panachure de
ses feuilles, et le N. liherica, moins brillant par son feuillage,
mais néanmoins très curieux par les agrégats de ses gros fruits
orange qu'il porte en tout temps.
Dans une autre serre, notre attention est appelée sur des
groupes de Cryptogames vasculaires, Fougères et Lycopo-
diacées. Les premières, très nombreuses, comprennent quelques
spécimens intéressants, entre autres des Marattiacées, des Hyme-
nophyllum, des Actinopteris radiata, simulant quelque Latanier
minuscule, les Rhipidopteris peltata et gracillimay de même que
le Gymnogramma lanata, curieux par ses pétioles laineux et
flexueux.
Les Lycopodiacées forment une riche collection, sans doute la
plus complète du continent, avec cinquante-quatre espèces de
Sélaginelles récemment revues, dont quelques formes particu-
lièrement curieuses, des Lycopodium pinifolium en grands
exemplaires, le Psilotum triqnetrum de la Nouvelle-Hollande,
tous représentés à profusion. Il nous semble que cette dernière
plante pourrait sortir des jardins botaniques et rendre des ser-
vices à l'Horticulture commerciale comme plante d'appar-
tement.
Comme plantes carnivores, nous trouvons vingt-cinq variétés
de Nepenthes, dont le toujours rare N. Veitchi en plusieurs
exemplaires, des Cephalotus, Dionées, plusieurs />ro^e?'a curieux,
934 NOTES ET MÉMOIRES.
tels que D. binata^ capensis^ des Sarracenia variés et le Droso
phyllum lusitanicum.
L'entrée d'une serre chaude est agrémentée d'une façon ori-
ginale par des Pothos celatocaulis^ Aroïdée bizarre par la dis-
position imbriquée de ses feuilles, des Marcgravia dubia et des
Ficus barbala, plantes offrant la même disposition de feuilles,
lîxant leurs racines adventives sur des supports mousses appli-
qués contre les montants de la charpente. De la voûte retombent
des Gloriosa nombreux, dont le G. superba aux curieuses fleurs
ondulées, des Vanilles, des Ceropegia fleuris, d'espèces di-
verses.
Nombreuse aussi la collection des Dioscorées qui renferme
toutes les formes à feuillage coloré connues dans les serres : D.
anœctockilus, argyrea, chrysophylla, melanoleuca , discolor,
illustrata, enroulant leurs tiges sur un faisceau de tuteurs ou
grimpant le long des charpentes. A côté sont des espèces sans
attrait pour l'horticulteur mais ayant un intérêt scientifique :
D. sinuata, pentaphylla et quantité d'autres dont Tune, non
dénommée, porte à l'aisselle des feuilles d'énormes bulbilles
noirâtres.
Nous avons noté encore comme plantes intéressantes, le
Baobab [Adansonia digitata), Antiaris toxicàna^ Gnetum Gne-
mon, Theobroma Cacao^ Bombax Ceiba, des Dillenia aurea, pen-
tagyna, speciosa, qui forment des arbres d'une beauté rare, et
toute une collection de Pipéracées dont quelques-unes fort
belles.
En plein air, près des serres, voici des plantes de serre froide,
rangées en planches, où nous trouvons de nombreux représen-
tants de la flore australienne et de l'Afrique du Sud, parmi les-
quels le curieux Testudinaria elephantipes, dont le tronc est
formé de masses polyédriques ligneuses, qui lui donnent un
aspect bizarre. Non loin de là, nous avons le groupe des Coni-
fères de serre ; Araucaria, Atkrotaxis, Dammara, Podocarpus,
Fitz-Roya, Torreya, Frenela, etc., la plupart représentés par
un assez grand nombre d'espèces.
La plus grande partie du terrain occupée par l'École de bota-
nique, est coupée par une allée centrale, oii l'on voit une suite
LES PROMENADES ET JARDINS PUBLICS DE LILLE. 935
de bassins circulaires à compartiments pour la culture de
plantes aquatiques.
Il n'y a ici que des plantes herbacées, les arbres étant groupés
en massifs sur des pelouses d'une partie d'agrément et formant
le cadre du jardin.
Cette partie paysagiste permet d'isoler ou de grouper une
foule de végétaux intéressants pour le public.
En avant de l'École, sont installées des plates-bandes où sont
réunies, chaque année, les plantes propres à la décoration des
jardins dans la région du Nord, représentées par un spécimen
de chaque espèce ou variété, et comprenant les plantes grim-
pantes, les plantes à feuilles et à fleurs ornementales, de serre
et de plein air.
Jardin-École d'arboriculture. — Celui-ci est installé dans
les promenades, à l'extrémité du Jardin Vauban; il a une super-
ficie d'environ 4,000 mètres carrés. 11 comprend de nombreuses
variétés des diverses essences fruitières, en fort beaux exem-
plaires, dénotant une habile direction. Ce qui nous a tout parti-
culièrement intéressé, c'est la collection d'arbres fruitiers,
Pommiers, Poiriers, Pêchers, cultivés en pots et chargés de
beaux fruits.
L'administration municipale de Lille a institué des cours
publics et gratuits d'arboriculture fruitière, qui se donnent dans
ce jardin et qui sont régulièrement suivis par les amateurs et les
jardiniers. Ce cours comprend dix-huit leçons consacrées à l'or-
ganisation du jardin fruitier, au greffage, à la taille (les leçons
se donnent seules au palais Rameau), à la culture du Poirier,
du Pommier, du Pêcher, de l'Abricotier, du Prunier, du Cerisier,
de la Vigne, ainsi qu'aux opérations d'été.
Jardin Vauban. — Le Jardin Vauban est le plus vaste de
Lille, sa superficie est de 7 hectares. Il fut exécuté d'après les
plans de l'émlnent architecte-paysagiste Barillet-Deschamps.
C'est sans doute le plus beau des jardins de province. Tous les
éléments qui peuvent concourir à la beauté pittoresque s'y ren-
contrent : une grotte, une rivière alimentée par la Deule avec
passages à gué, un chalet de chèvres, ravissante construction
rustique abritant un troupeau de chèvres du Thibet ; on y a
936 NOTES ET MÉMOIRES.
organisé une vente permanente de lait pour les promeneurs. Au
rond point s'élève un kiosque où se donnent, dans la journée et
le soir, des concerts.
L'entretien du Jardin Vauban est parfait, la décoration florale
luxueuse et l'objet des combinaisons les plus diverses, aussi
bien dans la composition des corbeilles que dans la plantation
des bordures des massifs d'arbustes, formées d'une double
rangée de plantes.
Nous avons relevé quelques compositions de corbeilles, à
savoir :
1°Des Nicotiana colossea fol. var. et des Galcéolaires Gloire
de Versailles^ avec un tapis d'Iresine acuminata épingles; la
bordure est formée de trois rangs composés d'un mélange de
Bégonia versaillensis , B. fulgens ^ Centaurea candidissima,
Pelargonium zonale, Monsieur Poirier^ sur fond de Lobelia
Erinus bleu; cette bordure faisait un grand effet à cause des
tons doux qui s'harmonisaient parfaitement.
2° Bégonias à tubercules, h fleurs de Chrysanthème, nouveauté
à fleurs rose saumoné émergeant d'un massif serré de Bégonia
multiflore nain Petit Henri^ variété très florifère à petites fleurs
rouge brique. Bordure double filet d' Alternanthera jaune piqué
çà et là de Bégonia Bruanti pygmea et de Lobelia bleu à œil
blanc {fair maid of Moray). Cette corbeille off'rait une masse
constamment fleurie et d'une grande originalité.
3° Abutilon Sawitzi, pieds de deux ans disséminés sur un
tapis de Pelargonium Harinj Hioioer. Bordure bleue et rose en
Ageratum et Bégonia, le fond en Abutilon megapotamicum, fol.
var.
Dans les autres corbeilles, nous rencontrons des Cannas flori-
fères, des plantes de serre diversement associées, des mélanges
de plantes fleuries parmi lesquelles beaucoup de Bégonias de la
série à fleurs doubles des Multiflores : Madame Ernest Toiirtel,
Octavie Mallet, Gloire d'Austerlitz, Madame Courtois, sont des
plus jolies variétés.
Sur les pelouses, de nombreuses plantes isolées ou en groupes,
dont : un groupe de Sciadophyllum pulchrum, magnifique
Araliacée à grandes feuilles digitées, luisantes, des Solanum, des
i
SUR LES CULTURES DE M. MASSÉ. 937
Dahlias, etc. Près de la rivière, quelques belles touffes de Cype-
rus Papyrus, de Polygonum tomentosum, espèce nouvelle à
feuillage blanc.
Dans une rampe, sur le flanc d'un massif, est aménagée une
scène tropicale obtenue par de grands Musa Ensete, Pal-
miers, etc., disséminés çà et là sur le gazon.
Les autres squares de Jussieu, Ruault, d'Iéna, du palais des
Beaux-Arts et du palais Rameau, sont également l'objet d'une
ornementation florale soignée, mais faite avec moins de re-
cherche qu'au Jardin Vauban, Ce dernier a la primeur des
nouveautés; lorsqu'elles y ont été cultivées pendant une ou deux
saisons, elles passent ensuite dans les autres jardins.
Le mérite de la bonne tenue des jardins de la ville de Lille, le
succès du cours public d'arboriculture et l'intérêt que pré-
sentent les collections du Jardin botanique, reviennent, en ma-
jeure partie, à l'intelligent directeur, M. Saint-Léger, un des
plus brillants élèves de l'École d'Horticulture de Versailles.
RAPPORTS
Rapport sur les cultures
DE M. Massé, horticulteur a Lagny (Seine-et-Marne);
M. H. DuvAL fils, rapporteur (1).
Sur la demande de notre collègue, M. Massé, le dimanche
6 septembre, une commission nommée par la Société nationale
d'Horticulture s'est rendue à Lagny, pour y visiter ses cultures.
MM. Billard, Cappe père, Duval (H.), Driger, Jobert, Nonin,
Page, étaient présents. MM. Robert, Sallier fils et Vacherot,
s'étaient excusés de ne pouvoir prendre part aux travaux de la
commission.
Après avoir nommé M. Cappe, président et M. Duval (H.), secré-
(1) Déposé le 8 octobre d890.
938 RAPPORTS,
taire rapporteur, la commission a commencé la visite des cul-
tures de notre collègue.
C'est d'abord une très grande collection de Cannas florifères
qui a attiré nos regards; ces plantes préparées pour une exposi-
tion étaient bien cultivées et les variétés bien choisies. Nous
devons citer parmi les plus jolies Mine cUor^ Mademoiselle Bérat,
Sir 7 revor Lawrence, Jtalia y (nouveauté). Reiiie Charlotte ^ Mon-
sieur L. Vassillière, Ami Gillard, etc., etc.
Une autre partie du jardin était garnie de Chrysanthèmes cul-
tivés en pots, pour la grande fleur ; les plantes étaient naines,
bien ramifiées et couvertes de boutons. Nous avons vu quelques
belles plantes de Léviathan, Colosse Grenoblois, Monsieur Calbat^
Mistress Barman Payne, Souvenir de Monsieur Bullier, Madame
Camot, soit un choix de très bonnes variétés.
Dans une petite serre hollandaise, notre attention a été attirée
par une collection de Pélargoniums zonales en fleurs.
Ces plantes étaient très bien cultivées et bien fleuries, malgré
la mauvaise saison. Nous devons citer Monsieur Bruant^ Fleur
Poitevine, Johanni Sallicr^ Triomphe des parterres, Exposition
de Lyon, Deuil national, comme variétés méritantes.
M. Massé possède aussi une belle et nombreuse collection
d'Orchidées, réunie dans trois serres, et composée de Cypripe-
dium, Cattleya, Oncidium, Odontoglossum, etc., etc.
Ce n'était pas une bonne époque pour la floraison des Orchi-
dées, nous avons cependant vu en fleurs, un joli Lœlia Dayana
vrai, les Cypripedium, Curtisi, œnanthum, Lawrenceanum, Spi-
cerianum, etc., et quelques Odontoglossum crispum.
La perle de la collection est, sans contredit, le magnifique
Cattleya Mossiœ, var. Monsieur Massé, plante que notre collègue
a présentée récemment à l'une de nos réunions et voisine du
Cattleya Mossise Wagnerii. C'est une très jolie variété, et ce qui
ne gâte rien, une plante d'une grande valeur.
Une serre de plantes à feuillage et une serre à multiplier, de
nombreux châssis de couche servant à la culture des Primevères,
Cinéraires, et Cyclamens, ces derniers très bien cultivés; puis des
planches de Dahlias variés. Rosiers, et diverses autres plantes
cultivées pour la fleur coupée, terminent l'ensemble de l'Etablis-
SUR LES CULTURES DE BRUYÈRES DE M. GENTILHOMME. 939
sèment où tout est d'une propreté méticuleuse et d'un arrange-
ment parfait.
Depuis le printemps dernier, M. Massé a fait construire un
magasin pour la vente de ses produits, et l'installation de ce
magasin ainsi que celle des salles et hangars de travail n'a rien
à envier à ce qui se fait de mieux dans ce genre.
La montre du magasin, coquettement garnie de plantes vertes
et fleuries et de travaux de bouqueterie pouvait rivaliser avec
certains magasins de Paris.
La Commission a reçu le plus charmant accueil de M. Massé
ainsi que de M™^ Massé, sa dévouée collaboratrice; l'impression
qu'elle a ressentie de sa visite est telle qu'elle demande l'inser-
tion du présent rapport dans le Journal de la société et son renvoi
à la commission des récompenses.
Rapport sur les cultures de Bruyères
DE M. Gentilhomme, horticulteur, rue Defrance, 146,
A Vincennes.
M. FiCHOT, rapporteur (1).
Sur'la demande de M. Gentilhomme, une commission, nommée
par la Société d'Horticulture de France, s'est réunie le 14 sep-
tembre 1896, pour visiter ses cultures de Bruyères ou Erica,
Cette commission était composée de MM. Baudrand, Bories,
Billard (Arthur), Debrie (E.), Fichot (Ch.), Savart (Léon), Savart
(Victor), Tavernier et Vacherot.
MM. Debrie, Savart (Léon) et Vacherot s'étaient fait excuser.
Après avoir nommé MM. Tavernier, président, et Fichot rap-
porteur, cette commission, sous la conduite aimable de M. Gentil-
homme, a pu admirer une culture remarquable par la belle vé-
gétation et la quantité de plantes cultivées dans l'établis-
sement.
La première partie que nous avons visitée était une collection
(1) Déposé le 22! octobre 1896.
940 RAPPORTS.
intéressante, comprenant 5,000 plantes, en 85 espèces ou varié-
tés, dont 12 à'Epacris.
La commission a remarqué les Erica de pleine terre, en
45 espèces et variétés, dont certaines sont rencontrées dans les
bois des environs de Paris.
Une autre partie du jardin comprenait 34 lignes de châssis de
l'",72 de longueur : 12 de ces lignes étaient remplies à'E. ven-
tricosa, Cavendisliii^ bruniades, cubica, diverses variétés de
mammosa, tricolor eiampullacea, en tout 4,000 plantes environ.
Ces plantes, qui sont délicates, sont toujours placées dans des
coffres, pour être abritées pendant les pluies, ou les chaleurs,
par des châssis ou des toiles.
Les autres lignes de châssis étaient garnies de boutures de
l'année E. hyemalis, Wibnoreana, qui promettaient de belles
plantes pour l'avenir.
Aucun espace n'était resté libre ; les entre-deux des serres
étaient garnis d'^. persoluta, en 4 variétés, âgées de deux et
quatre ans et au nombre de 3,500 plantes.
Mais, où la commission est restée émerveillée, c'est dans un
terrain voisin des serres, divisé par carrés et par planches de
1",50, comprenant :
1° Un carré de 350 E. monadelpha en fleurs ;
2** Un carré d'environ 4,700 E, Wilmoreana en 4 variétés
dont l'ordinaire, glauca, superba, et calyculata^ variété très ori-
ginale, obtenue dans l'établissement, il y a cinq ans;
3° Un carré contenant des E. du Cap. tels que candidissima,
margaritacea, prœstans, etc. (2,500 plantes de deux et trois ans,
bien préparées à fleurir) ;
4° Enfin, un grand carré de 160 mètres de longueur sur
20 mètres de largeur, contenant : 12,000 E. globularis majoi\
19,000 E. hyemalis, âgés de deux ans et 2,000 de trois ans,
600 E. campanulata et 1 ,500 Wilmoreana âgées aussi de trois
ans.
Ce carré, par la fraîcheur et la verdure des plantes, ressemblait
à une pelouse relevée par la couleur rose de 2,500 E. gracilis
autumnalis, en fleurs à moitié épanouies, contenues dans une
planche de 1™,50 de largeur qui bordait ce dernier carré.
SUR LES CULTURES DE BRUYÈRES DE M. GENTILHOMME. 941
D'après le chiffre approximatif que nous avons jugé et que
M. Gentilhomme a bien voulu nous dire, il est cultivé dans cet
établissement environ 70,000 Einca ou Bruyères, en plantes
bonnes à vendre, et autant de jeunes plantes.
Nous croyons savoir qu'il n'y a aucun établissement en France
et à l'étranger, où il soit cultivé tant de plantes de cette famille.
M. Gentilhomme s'attache à travailler économiquement et
à produire beaucoup; aussi perfectionne-t-il sans cesse son
matériel, qui se compose de vingt-huit serres hollandaises de
30 mètres de longueur, 600 châssis de l'",72 pour coffres, d'un
moteur à gaz s'allumant par l'électricité, adapté à un ancien
manège, et qui lui donne l'eau bien distribuée dans toutes les
serres et les carrés de plantes.
Nous avons remarqué un système d'abri, simple et peu coûteux,
qui lui permet de laisser ses plantes dehors, jusqu'à la fin d'oc-
tobre : il consiste en piquets de fer, dont la hauteur est de 1™,25
sur lesquels il adapte des bancs de sapin de 4 mètres de lon-
gueur, et qui servent à supporter les paillassons : par ce moyen
la couverture se fait rapidement.
Sur la demande de la commission qui avait trouvé utile de
faire connaître le mode de culture pratiqué par M. Gentilhomme,
cet habile horticulteur s'est empressé de nous satisfaire en nous
donnant les indications suivantes : •
On peut faire des boutures de Bruyères toute l'année et, cepen-
dant, les mois de septembre à mai sont les plus favorables ; en
été, les chaleurs, généralement fortes, nuisent à la reprise.
Les boutures doivent être prises sur les jeunes plantes de
l'année, le bois étant plus tendre, et coupées en petits rameaux
de 2 centimètres à 3 centimètres de longueur; après avoir retiré
quelques feuilles de la base on repique dans des terrines ou
caisses de bois que l'on couvre de verres.
La chaleur de la couche, dans une serre à multiplication, doit
être de 20 à 25 degrés.
Lorsque les boutures sont reprises, ce qui a lieu au bout de
i mois à \ mois et demi, selon les variétés, on leur donne de l'air
graduellement, et ensuite on le transporte dans une serre froide,
pour qu'elles ne s'étiolent pas.
942 RAPPORTS.
Du 15 mai au 15 juin, on fait la division des boutures qui sont
empotées dans des pots de 6 à 8 centimètres, selon la vigueur
de la plante en terre de Bruyère.
Aussitôt ces plantes reprises, il est nécessaire de les pincer,
pour les faire ramifier ; on pince une seconde fois les variétés
vigoureuses.
Dans le courant de mars et avril de la deuxième année, on
rempote une seconde fois ces plantes, qui seront fortement tas-
sées, en pots de 12 à 15 centimètres.
Vers le 15 mai, on choisit^ s'il est possible, un temps pluvieux
ou couvert pour les sortir des serres, ou pour enlever les châssis
si ces plantes sont dans des coffres; dans le courant de juin,
on les place à demeure en plein soleil, les pots enterrés jusqu'au
deux tiers de leur hauteur, et suffisamment écartés.
Il est très important de pincer, à la fin de mai, l'extrémité des
rameaux des variétés vigoureuses.
Pour les plantes âgées de plusieurs années, il est nécessaire
que celles qui ont des rameaux allongés, soient rabattues de
quelques centimètres de la taille de l'année précédente.
La Bruyère demande h être placée dans une serre bien éclairée
et aérée, principalement les variétés qui fleurissent au prin-
temps, et dont le bouton se forme en hiver.
Elle ne demande pas de chaleur, mais le thermomètre ne doit
pas descendre au-dessous de zéro.
Certaines variétés sont sujettes à prendre le blanc, surtout au
printemps ; un léger soufrage tous les quinze jours suffit pour
les garantir de cette maladie.
En outre des Bruyères, M. Gentilhomme cultive les Adiantum
pour la feuille coupée, et s'occupe du forçage des Azalées et
Rhododendrons. La commission lui adresse des félicitations pour
la bonne tenue de son établissement et pour ses belles cultures;
elle demande l'insertion du présent rapport dans le Journal de
la Société et son renvoi à la commission des récompenses.
SUR LES CULTURES DE UARICOTS DE M. LECOEUR. 943
Rapport sur les cultures de haricots
DE M. Lecceur, a Limours (Seine-et-Oise),
M. E. Lambert, rapporteur (1).
Le jeudi 1 0 septembre 1 896, 31. Lecœur, cultivateur à Limours
(Seine-et-Oise), adressait une demande à la Société nationale
d'Horticulture, afin qu'il fût nommé une commission pour
examiner ses cultures de Haricots, et, le 18 du même mois,
MM. G. Chemin, E. Lambert et Legrand se rendirent à Limours
à cet effet. M. G. Chemin, maraîcher émérite et toujours si dé-
voué lorsqu'il s'agit de se rendre utile à l'Horticulture, fut nommé
président. M. E. Lambert, rapporteur, assisté de M. Legrand,
dont les apports de Haricots ont été si souvent appréciés par le
comité de culture potagère.
Avant de vous entretenir des importantes cultures de M. Le-
cœur, il est bon de vous éclairer sur la valeur du terrain et sur
les produits de cette contrée de Seine-et-Oise. Tout d'abord et à
première vue, sur la ligne même du chemin de fer entre Saint-
Rémy-les-Chevreuse et Limours en apercevant ces parties boi-
sées, cette irrégularité du sol parfois très accidenté, ces rochers
de grès et de meulière, placés çà et là avec un air de défi jeté
au cultivateur, l'on ne croirait pas rencontrer, à peu de distance,
des plaines à perte de vue, les unes semées de céréales dont la
moisson, bien médiocre, a dit son dernier mot, mais dont la cul-
ture est délaissée par la majorité des cultivateurs, vu l'insuffi-
sance du rendement et les dures épreuves, trop fréquemment
répétées, d'une sécheresse persistante qui a épuisé les cours d'eau
dont on voit encore le fond recouvert d'une vase desséchée qui
se réduit en poussière à l'approche du pied.
Après l'abandon forcé des céréales dans ces terres argileuses,
on les a remplacées par une grande culture de Haricots, et les
efforts incessants des intéressés ont été récompensés par une
plus-value de production , c'est ainsi que la charmante petite
ville de Limours avait organisé, pour le 4 octobre, un concours
(1) Déposé le 22 octobre 1896.
944 RAPPORTS.
spécial du Haricot Ghevrier, que les cultivateurs ont adopté
comme la variété la plus favorable, en raison de son rendement
et de ses qualités culinaires.
Mais arrivons à notre but, et commençons par adresser nos
félicitations à M. Lecœur sur la persistance dont il fait preuve,
pour prouver à l'Agriculture moderne combien est favorable,
tant par le rendement que par la facilité de culture, la variété
nouvelle dont il se déclare Tobtenteur et l'expérimentateur depuis
près de quatre ans.
C'est ainsi que le 11 juillet 1895, après en avoir bien sélec-
tionné la race, M. Lecœur présentait au comité quatre pots de
son Haricot dont la production paraissait fort appréciable; mais
le comité crut reconnaître en cette variété le Haricot vert éme-
raude nain ou vert de Vaudreuil et engagea l'intéressé à renou-
veler son apport dans le courant de l'année 1896. On a pu
constater aussi dans le compte rendu de l'Exposition du 20 mai
dernier, que les membres du Jury des cultures potagères avaient
renvoyé un lot de cette variété de Haricot au comité pour y être
étudié.
Le 18 septembre, M. Lecœur a présenté à la commission deux
champs de son Haricot, l'un d'une contenance de 1,500 mètres
(semis du 2 juin), d'une parfaite levée régulière et surtout très
franc. L'autre champ non moins vaste, semé un mois pl'us tard,
présentait le même aspect et la grande régularité de sa pousse
dénotait une fermeté qui ne se dément pas au point de vue de
l'affranchissement de cette nouvelle variété extrêmement naine
et qui porte le nom de son obtenteur. La cosse de ce haricot est
très droite, ressemblant à une cosse de Pois; le grain, d'un joli
vert, de forme oblongue, renflé, est très régulier; sa teinte et sa
résistance à la cuisson sont à noter en sa faveur, pour l'avenir
de sa culture, mais à notre point de vue, il ne rivalisera jamais
avec le Haricot vert Ghevrier. Seul le cultivateur peut, par son
expérience personnelle, faire l'évaluation de la production en
cultivant à égales proportions l'un et l'autre de ces deux
types.
Nous avons cependant pu observer un pied ayant 53 cosses
contenant 152 grains avec une moyenne de quatre à cinq grains
TRAVAUX DU COMITÉ DES INDUSTRIES HORTICOLES 945
par cosse. La récolle de ce Haricot à l'état d'aiguille est impos-
sible, vu son parchemin et sa précocité à prendre le grain.
En résumé, après avoir examiné une collection de trente-cinq
variétés de Haricots à l'étude, la commission conclut que M. Le-
cœur fait de grands efforts pour améliorer la culture du Haricot
et qu'il y a lieu de lui adresser des félicitations; elle demande
l'insertion de son rapport dans le Journal de la Société et son
renvoi à la commission des récompenses (1).
COMPTES RENDUS
Compte rendu
DES travaux du Gomité des Insdustries horticoles,
PENDANT l'année 1895,
par M. Gaston Ozanne, secrétaire (2).
Pendant l'année 1895, le comité des Industries horticoles a
examiné plusieurs présentations qui lui ont été faites, et que
nous rappelons ci-après :
M. Mousseau, 23, rue de Gonstantine, à Paris, a présenté un
coupe-gourmands pour rosiers, pour lequel le comité a voté une
prime de 3^ classe.
MM. Besnard père, fils et gendres, constructeurs de pulvérisa-
teurs, rue Geoffroy-Lasnier, à Paris, ont soumis un pulvérisa-
teur perfectionné pour l'emploi de l'acide sulfurique. Une com-
mission, composée de MM. Henri Lebœuf, Gennari, Blanquier,
Bourette et Garnot, après avoir examiné et expérimenté cet
appareil, a déposé un rapport qui a été envoyé à la commission
de rédaction et à la commission des récompenses.
M. Faverial, 85, faubourg Saint-Denis, a déposé un échantil-
lon de soufre de la mine d'Apt; le comité s'est déclaré incom-
(1) Au concours de Haricots, à Limours, M. Lecœur a obtenu un
3« prix, médaille de vermeil et un 14^ prix, médaille d'argent.
(2) Déposé le 22 octobre 1896.
946 COMPTE RENDU
pètent et a prévenu le présentateur que le soufre avait été envoyé
au comité scientifique.
M"^ veuve Motte, fabricant de pompes, 23, rue Vicq-d'Azir, à
Paris, présente un modèle de raccord à bascule pour les tuyaux
d'arrosage. Mx\I. Grenthe, Besnard, Debray et Lavoivre, ont
examiné cet appareil et ont fait un rapport qui a été envoyé à
la commission de rédaction et à la commission des récompenses.
M. Aubry, fabricant de coutellerie, 131, rue Yieille-du-Temple,
à Paris, à présenté un sécateur dont il a perfectionné le système
de serrage de la vis. Une commission composée de MM. Dormois,
Pradines, Gochu et Lavoivre a été nommée pour se rendre
compte de ce perfectionnement. Le rapport de cette commission
a été envoyé à la commission de rédaction et à la commission des
récompenses.
M. Anfroy, fabricant de claies, à Andilly, a déposé un panier
à Orchidées dont il a perfectionné la fabrication ; le comité à
demandé pour M. Anfroy une prime de ^"^ classe.
Le comité a aussi examiné diverses propositions concernant
les expositions; il a adopté une nouvelle nomenclature compor-
tant 35 concours, qui sera proposée au conseil comme devant
donner une légitime satisfaction aux nombreux et divers indus-
triels qui prennent part aux expositions organisées par la
Société.
Nous rappelons aussi que c'est grâce aux efforts faits par
notre Comité, que l'administration de l'octroi a décidé que les
expositions qui auront lieu dans le Jardin des Tuileries seront
reconnues comme entrepôts, ce qui évitera à nos Industriels
tous les ennuis qu'ils avaient précédemment au sujet des droits
d'octroi (Décret du 3 avril 1895).
Nous avons eu à regretter la mort de l'honorable M. Larivière
dont M. Lavoivre a fait la notice biographique qui a paru dans
le Journal de la Société.
Pour terminer, constatons que les séances ont été aussi inté-
ressantes que suivies régulièrement par les quarante-trois
membres composant le Comité des Industries horticoles.
du concours de dahlias et bégonias. 947
Compte rendu du Concours de Dahlias et Bégonias
TENU dans la séance DU 10 SEPTEMBRE '1896,
par M. A. Gravereau (1).
La Société nationale d'Horticulture de France avait organisé
pour la séance du jeudi 10 septembre, un concours pour Dahlias
Bégonias et Glaïeuls. L'époque trop tardive pour les Glaïeuls
n'avait pas permis, même aux exposants habituels s'y préparant
spécialement, de faire des apports; aussi faisaient-ils complète-
ment défaut. Mais les Dahlias et Bégonias nous offraient une
exposition fort réussie.
Le jury, conduit par M. Tavernier, se composait de
Mx\L Poiret Délan, président; Gravereau, secrétaire; Thiébaut
aîné, Férard, Page, Dubois, Gayeux (Ferdinand), Welker (Cons-
tant).
Le l^"" concours pour la plus belle et la plus nombreuse col-
lection de Dahlias à grandes fleurs, réunissait deux concurrents :
1° La maison Yilmorin qui a obtenu une médaille de vermeil,
exhibait de belles et nombreuses variétés, parmi lesquelles on
pouvait admirer : Papa Victor. Marocco, Polypherme, le Favori^
Toison d'or, etc.
2° M. Molin, de Lyon, a reçu une médaille d'argent. Sa collec-
tion, assez intéressante, n'avait pas été favorisée par le transport.
Le 2^ concours, pour la plus belle collection de Dahlias à
fleurs de Cactus et décoratifs, était très intéressant. Quatre con-
currents prenaient part à ce concours, c'étaient :
M. Paillet (de Sceaux), qui a obtenu une grande médaille de
vermeil. Son lot, hors de pair, présenté à la mode anglaise, pro-
duisait un effet ravissant; les fleurs étaient réunies par six dans
la même carafe et étagées en triangle par un appareil de fil de
fer : trois à la base, deux au milieu, et une au sommet. Cette
disposition, tout en permettant d'admirer chaque fleur séparé-
ment, offre un ensemble gracieux et décoratif.
Parmi les variétés présentées, nous citerons : Robert Canneli^
(1) Déposé le 8 octobre 1896.
948 COMPTE RENDU
Apollo, Mistress Peart {blanc) ^Matchless {marronnolr) , Lady Pen-
zance^ Beauly of Arundel, Mayor Haskms, Ernest Glasse, etc.,
toutes très méritantes.
M. Nonin, l'habile horticulteur de Châtillon, qui s'adonne aussi
spécialement à la culture des Dahlias Cactus et décoratifs, a
obtenu, dans le 7* concours, pour la plus belle collection de 30
variétés au moins, cultivées en pots, une médaille de vermeil pour
un splendide lot de Dahlias Cactus en pots, le seul ainsi présenté.
Nous avons noté dans cet intéressant apport : Auguste Nonin,
rouge vermillon; Madame Nonin y rose hortensia; Aaùmn, jaune
pur.
Ce même exposant a reçu une grande médaille d'argent,
dans le 2** concours pour sa collection de cette même race en
Pleurs coupées; et dans le 6® pour nouveautés non encore au
commerce, une médaille d'argent, pour un magnifique semis
inédit, portant le n° 1 , et classé dans la série des Cactus.
M. Welker obtint une médaille d'argent et M. Molin des
remerciements.
Dans le ^^ concours, Dahlias Lilliput, MM. Yilmorin-Andrieux
et Welker ont été récompensés chacun d'une grande médaille
d'argent. On rencontrait dans leurs lots à peu près les mêmes
variétés ; signalons Pompon changeant^ Baron de Hirsch,
Constant Welker , Lucien Bailleau^ Paul Michel^ Monsieur Isoré,
Monsieur A. Graver eau.
Dans ce même concours, M. Nonin a obtenu une médaille de
bronze.
Dans le 4® concours, pour la plus belle collection de Dahlias
à fleurs simples, la maison Vilmorin a obtenu une médaille de
vermeil. Parmi les variétés les plus méritantes, citons : Varia-
bilis, Attraction, iMiss Helyett, etc., etc.
M. Molin, de Lyon, a reçu une médaille de bronze.
MM. Billiard et Barré, de Fontenay-aux-Roses, exhibaient de
nombreux semis à fleurs simples érigées, remarquables par la
richesse de coloris et la largeur des fleurs. Certaines variétés
présentaient même des capitules semi-doubles, très curieux
par leurs longues ligules à peine développées et pour ainsi dire
chifl^onnées. Ce magnifique apport, classé dans le 5" concours,
i
DU CONCOURS DE DAHLIAS ET BÉGONIAS. 949
nouveautés non encore au commerce, a valu une grande mé-
daille d'argent à MM. Billiard et Barré.
Dans ce même concours de nouveautés, MM. Molin et Gorion
se sont vu adresser des remerciements.
Avant de terminer i'énumération des exposants, dans les
différents concours de Dahlias, nous ne devons pas oublier le
splendide lot présenté hors concours par MM. Gayeux et Le Glerc,
marchands-grainiers. C'est le triomphe de la grande fleur car
on juge de suite l'excellente culture qui a présidé à ce magni-
fique résultat, et on reconnaît en même temps la sélection judi-
cieuse et raisonnée des variétés. La nouvelle variété « Gloire de
Paris », au coloris violet velouté, dépasse 20 centimètres de
diamètre. Cette belle obtention du semeur Baudrillier détient
encore le record de la grande fleur. Très intéressante aussi
leur présentation de Dahlias à fleurs de Cactus, parmi lesquels
nous citerons seulement la variété allemande Die untergleich-
liche, pourpre noir. Leurs collections à fleurs simples, etLilliput
ont été aussi très admirées. MM. Gayeux et Le Clerc ont reçu
les vives félicitations du jury.
Une culture quelque peu délaissée de nos jours et que le
comité de floriculture cherche à relever, est celle des Fuchsias.
Seul, M. Nonin en présentait un lot bien cultivé. Le jury lui a
décerné une médaille de vermeil, en l'engageant à étudier les
variétés à fleurs érigées.
Les Bégonias rehaussaient dignement l'éclat du roi d'automne.
La plus importante exposition était celle de MM. Vallerand
frères qui, dans les différents concours auxquels ils ont pris
part, ont obtenu : '
Médaille de vermeil, au l^'" concours, pour la plus belle collec-
tion à fleurs doubles.
Grande médaille de vermeil, au 2^ concours, pour le plus beau
lot à fleurs simples.
Médaille de vermeil, au 10® concours, nouveautés, pour une
série à fleurs ponctuées. Les appréciations étaient partagées sur
la valeur de ce gain, car on dirait qu'une goutte d'eau a dégradé
la teinte des pétales.
950 COMPTE RENDU
Médaille d'argent, au 4'' concours, pour Bégonias à fleurs
panachées.
Et enfin, médaille de vermeil, au S*" concours, pour Bégonias
cristata. Cette race nouvelle, rappelle un peu les anomalies de
l'inflorescence de l'Amarante crête de coq, et comme les goûts
et les couleurs sont difficiles à discuter, les appréciations sont
très différentes sur la valeur de cette nouveauté.
M. Plet, du Plessis-Piquet, a reçu une grande médaille d'ar-
gent pour Bégonias à fleurs simples, et pour ses nouveautés à
fleurs doubles une médaille d'argent.
Le lot de M. Urbain, de Glamart, renfermait de fort belles
plantes. Sa nouveauté à fleurs doubles. Mademoiselle Lucie
Faure, a obtenu une grande médaille d'argent. Ses hybrides de
B. versaillensis X Schmidti, deVernon X versaillensis, qui ren-
ferment d'excellentes plantes pour la garniture des corbeilles
ont reçu une médaille d'argent. Pour sa race double multiflore,
il lui a été décerné une grande médaille d'argent. La nouveauté
Coquette de Clamart a été très admirée. Une nouvelle série, inter-
médiaire entre les grosses fleurs et les multiflores, a^été récom-
pensée d'une médaille d'argent. Et, enfin, ses discolor-Rex lui
ont valu une médaille de bronze.
M. Arnoult, de Savigny-sur-Orge, ne présentait qu'un seul
pied de Bégonias à tubercules, à fleur double, jaune pâle strié de
rouge, à tige rigide. Gel apport inédit, et très admiré, a obtenu
une grande médaille de vermeil.
L'intéressante nouveauté de M. Vacherot, « Abondance de
Boissy », et déjà primée, a valu une médaille d'argent à son
exposant.
MM. Vilmorin-Andrieux présentaient une forme naine et com-
pacte du Bégonia Vernon, se reproduisant de graines; ils ont
reçu une médaille de bronze.
Très intéressant et magnifique le lot de Bégonias à feuillage,
de MM. Gappe et fils du Vésinei, qui attiraient les regards de tous
les visiteurs. C'étaient des hybrides de B. décora, croisé par
B. Diadema-Rex. Dans les premiers, citons : Monsieur Emile
Cappe^ Ami Page^ Secrétaire Bois, Albert Truffaut, Chantrier;
dans les seconds : Claudine, Schmidt^ Monsieur Henri Martinet^
DE l'exposition d'horticulture de coulommiers. 931
Président Demolaine. Les présentateurs ont reçu pour leurs
belles obtentions, une grande médaille de vermeil.
Pour les concours de Bégonias en fleurs coupées, le jury a
adressé ses remerciements aux exposants qui y ont pris part;
mais, après avoir récompensé les mêmes plantes en pots, il a
déclaré ne considérer cette présentation que comme un com-
plément décoratif de leurs lots d'ensemble.
Tel est le compte rendu de ce concours, qui avait pris l'im-
portance d'une véritable exposition et qui était digne d'être
admiré par de plus nombreux visiteurs.
Compte rendu de l'Exposition d'Horticulture, tenue
k GoulH)mmiers, en septembre 1Ç96,
par M. A. Chargueraud, délégué (1).
Messieurs,
La Société d'Horticulture de l'arrondissement de Coulommiers
tenait une exposition générale d'Horticulture à Coulommiers,
les 19, 20 et 21 septembre.
Délégué comme juré pour représenter notre Société à cette
exposition, j'ai l'honneur de vous rendre compte de ma
mission.
Cette expositi,on se tenait sur une des belles promenades de
la ville, avenue Yictor-Hugo. Cette grande avenue, qui est large
de 35 mètres, ornée de deux lignes de beaux Marronniers en
très bon état, offrait un emplacement bien favorable pour une
exposition horticole.
Une assez vaste tente rectangulaire, parfaitement ornéi3, était
installée au centre de cette promenade et contenait tous les
fruits et la plus grande partie des végétaux et fleurs présentés.
La disposition intérieure était bien conçue : à l'entrée, et occu-
pant environ la moitié de la tente, les groupes de plantes et les
{\) Déposé le 8 octobre 1896.
952 COMPTE RENDU
corbeilles de fleurs étaient heureusement disposés pour être
bien en vue et constituer une belle décoration d'ensemble.
Les fruits, bien rassemblés et régulièrement disposés pour en
faciliter l'appréciation et les comparaisons, occupaient l'autre
moitié de la tente.
Parallèlement à cette tente principale, une installation de
moindre importance abritait les produits de la culture maraî-
chère et d'autres présentations rentrant surtout dans l'ensei-
gnement horticole, puis des objets d'art et industrie, et enfin
les nombreux, utiles et intéressants produits de l'agriculture.
Formant entrée à l'exposition on remarquait les lois de plantes
vertes et les arbres fruitiers.
Les fruits, Poires, Pommes, Pêches, Raisins, etc., formaient
la partie la plus importante et intéressante de cette exposition.
De très nombreux et beaux lots de ces différents fruits étaient
présentés.
Le plus important de ces lots, comme nombre de variétés
présentées, était celui de M. Baltet, horticulteur à Troyes ;
il comprenait plus de cinq cents variétés de fruits divers en
Poires, Pommes, etc., et quelques variétés inédites de semis.
L'une des présentations les plus remarquables et intéressante
par la beauté des fruits et le bon choix des variétés, était exposée
par M. G. Boucher, horticulteur à Paris, qui avait présenté, parmi
ses lots, une collection composée exclusivement par des fruits
adoptés par le Congrès pomologique.
L'étiquetage était aussi très intéressant; car, avec les noms, il
donnait les synonymes, la quiilité, l'époque de maturité, l'ori-
gine, etc.
Plusieurs autres collections de fruits étaient également très
remarquables par la beauté des exemplaires et le bon choix des
variétés.
Parmi les plus beaux et les bons fruits connus, nous avons
noté parmi les Poires : Doyenné du Comice^ Doyenné Boussock,
Beurré Hardy ^ Charles Ernest, Fondante des bois. Parmi les
Pommes : Calville blanc, Reinette du Canada, Reine des Rei-
nettes^ en parfait état ; Transparente de Croncels^ Bedfordshire
Foundling ; ^d^rmi les très grosses : Grand Alexandre^ Belle
DE l'exposition d'horticulture de coulommiers. 953
Dubois^ Monstnieuse de Nikita; quelques belles Pêches : Alexis
Lepère^ Bonoworier, Reine des Vergers^ Belle de Choisy, et de
très beaux Brugnons de Félignies.
Parmi les Raisins : Chasselas doré et Chasselas rose Royaly
Madeleine blanche, Muscat gris, Madeleine noire et Frankenthal.
Les végétaux des pépinières étaient représentés par deux beaux
lots d'arbres fruitiers formés et en jeunes suje : Poirier, Pom-
miers, Pêchers, Abricotiers, Pruniers, etc.
Un beau massif, précédant l'entrée de la tente, était composé
de Conifères et d'arbustes à feuillage persistant: Lauriers-cerise,
Houx, Fusains^ Troènes.
Plusieurs très beaux lots de fleurs de saison étaient très re-
marquables et concouraient puissamment à l'ornementation de
l'exposition.
Nous avons noté particulièrement un bel apport de Dahlias de
différentes sortes : à grandes fleurs, à fleurs de Cactus, à fleurs
intermédiaires dits décoratifs, les Lilliputs et ceux à fleurs
simples, si élégants, présentés par MM. Cayeux et Le Clerc,
marchands grainiers à Paris.
Les visiteurs étaient nombreux et s'arrêtaient devant les boites
contenant surtout les variétés de Dahlias aux fleurs mons-
trueuses, énormes, arrondies : Gloire de Paris ^ sir Richad Wal-
lacCy Colosse, etc.
... Ça n'a pas de poésie, le Dahlia!... — c'est la Pomme de
terre des fleurs!... — est la réflexion humoristique que nous
avons entendue là, dans un groupe d'élégantes Columériennes —
et que nous croyons devoir rapporter comme indication pour les
spécialistes qui rechercheraient l'exagération du volume dans
les fleurs.
Plusieurs beaux lots d'Aster et autres plantes vivaces de
pleine terrC;, comprenaient de nombreuses et belles variétés de
plantes de dimensions diverses, aux coloris assez difl'érents, per-
mettant de composer des groupes fleuris d'un effet des plus
agréables, très ornemental à cette époque de l'année.
Nous citerons, choisies parmi les différents lots d'Aster, les
variétés suivantes : Nouse-Anglise, Amellus, amelloides, Bessa-
rabicusj speciosissimus, formosissimus, turbinellus, cœspitosus,
60
954 COMPTE RENDU
roseus^ Tradescanti, multiflorus, etc., dans les tons bleus, vio-
lacé-bleuâtre, roses, blanc rosé et blanc.
— Une revision des noms des variétés d'Aster serait bien
utile pour permettre aux amateurs de fixer leur choix avec
certitude ~ car les mêmes variétés portent parfois des noms
différents^ selon les exposants. — D'autres plantes vivaces : He-
lianlhus lœtifloinis, H. orgyalis, Bolton'ia glastifolia^ Rudbeckia
speciosa,\es Anémones du Japon, variétés blanches et roses; le
Desmodium penduliflorum aux grandes panicules rouge violacé
foncé, le Plumbago Larpentœ aux fleurs bleues, etc., montraient
qu'une ornementation des plus agréables à l'aide de ces plantes
de pleine terre est bien facile.
Enfin quelques arbustes : le Buddleia Lindleymia, les Ceano-
thus, Cleroderidron^ etc., fournissaient aussi des fleurs de coloris
variés permettant de combiner de belles décorations. *
Les Roses étaient aussi de la fête, surtout les hybrides de Thés.
Dans un beau groupe de Clématites à grandes fleurs, encore bien
variées pour la saison, nous avons remarqué les variétés
Madame T. Atidré, Monsieur Baron Veillard et Kermesina à
fleurs rouges et roses. Plusieurs beaux groupes de plantes de
serres attiraient l'attention. Parmi les plus beaux végétaux, on
remarquait de forts sujets de Phœnix, de Kentia^ des CocoSj des
Dracœna, des Araucaria et un beau sujet d'Alsophila australis
avec ses frondes élégantes, des Anthurium et des Bromé-
liacées.
Une grande corbeille était composée de Caladium du Brésil
contenant de nombreuses et belles variétés en très bon état
témoignant d'une excellente culture.
Les plantes potagères, les légumes étaient bien représentés
par des collections assez nombreuses en variétés bien choisies et
bien cultivées.
Nous avons noté une Carotte remarquable par ses dimensions
et sa bonne conformation, elle portait le nom de Carotte rouge
demi-courte obtuse de Guérande^ elle présentait un diamètre de
12 centimètres sur seulement 15 centimètres de longueur; elle
était bien obtuse, très réguUève.
L'instruction horticole comprenait les herbiers, les collections
DE l'exposition d'uohticulture de goulommiers. 055
d'histoire naturelle, animaux et insectes utiles et nuisibles; les
plans de jardins étaient bien représentés.
En résumé, Messieurs, cette exposition était très intéressante
par le choix, la beauté et la variété des produits horticoles réunis
et aussi particulièrement par la bonne organisation et la bonne
disposition de l'ensemble. Aussi avons-nous été heureux
d'adresser nos plus vives félicitations à M. Delamarre, notre col-
lègue qui est secrétaire de la Société de Goulommiers, et l'un de
nos doyens parmi les organisateurs des expositions horticoles.
Le jury était composé de M. Paulin Levau, délégué de la
Société d'horticulture de Melun et Fontainebleau; M. Massé^
délégué de la Société d'Horticulture de Meaux; M. Charbonnier
Isidore, délégué de la Société de Provins; M. Torcy, délégué
de la Société horticole de Botanique de Melun; M. Mavré,
professeur à l'école d'agriculture de Wagnonville ; de M. Opoix,
jardinier chef au Luxembourg, nommé secrétaire, et de votre
délégué qui a eu l'honneur d'être désigné président du jury.
Les principales récompenses qui ont été accordées sont les sui-
vantes :
Prix d'honneur : Médaille d'or, offerte par M. le ministre de
l'agriculture, à M. Gh. Baltet, horticulteur, à Troyes, pour l'en-
semble de ses magnifiques apports de fruits et de fleurs coupées.
Grande médaille d'or, offerte et accordée par les Dames Pa-
tronnesses, à MM. Gayeux et Le Glerc, horticulteurs grainiers, à
Paris, pour leurs belles collections en fleurs coupées de Dahlias
variés.
Grande médaille d'or offerte par la ville de Goulommiers à
M. Pellieux, jardinier chez M. G. Goulet à Ghaumes, pour l'en-
semble de son exposition et particulièrement ses beaux Galadiums,
ses Bégonias et son beau lot de fruits.
M. G. Boucher, horticulteur à Paris, a obtenu la grande mé-
daille d'or offerte par M. A. de Rothschild, pour sa magnifique
collection de fruits, ses arbres fruitiers, ses Glématites et ses
fleurs coupées d'Aster.
Une grande médaille d'or a été attribuée à M. Pecquenard,
jardinier au manoir du Buisson, pour son bel apport de plantes
de serres et son beau lot de Raisins.
956 COMPTE RENDU
Une grande médaille d'or a été décernée à l'abbé Bédé, api-
culteur à Mouvaux, pour ses produits apicoles et son outillage
spécial.
Enfin une grande médaille d'or offerte par M. Brodard, maire
de Coulommiers, vice-président de la Société, a été attribuée à
M. Hue, jardinier à Châtres, pour l'ensemble de son exposition
comprenant des légumes, des fruits et des fleurs coupées.
Deux médailles d'or offertes par M. Josseau, président de la
Société, ont été attribuées, l'une à M. L. Gazonnois, jardinier au
château de Ghailly, pour ses lots de plantes fleuries ; Pélargo-
niums. Pétunias, Œillets, Cannas, etc.
La seconde médaille d'or, à M. Sarget, jardinier à Coulom-
miers, pour ses beaux fruits et sa collection de légumes.
Trois médailles d'or offertes par M. Abel Leblanc, vice-prési-
dent de la Société, ont été décernées, l'une à M. Plateau, apicul-
teur, pour ses produits spéciaux, l'autre à M. Gâteau, jardinier à
Faremoutiers, pour ses très belles corbeilles de fruits. Poires,
Pommes et Raisins, la troisième médaille à M. Lecouvreur, maire
des Chapelles-Bourbon, pour ses remarquables collections de
fruits.
De nombreuses autres médailles de vermeil, d'argent, etc.,
ont été aussi accordées à d'autres exposants, et elles étaient
toujours bien justiflées par la valeur et la beauté que présen-
taient tous les produits récompensés.
Messieurs, en terminant ce rapide compte rendu de cette belle
exposition, permettez-moi d'adresser ici mes plus sincères remer-
ciements à MM. les représentants de la Société d'Horticulture de
Coulommiers, MM. les vice-président, Abel Leblanc et Brodard,
à MM. Plaisant, Ragot et à tous les membres actifs de cette
Société, avec une mention spéciale à M. le maire de la ville et à
M. L. Delamarre, secrétaire général de la Société pour l'accueil
bien cordial qui a été fait à votre délégué.
Après lesjopérations du jury, le soir, au banquet traditionnel
ofl'ert aux jurés, assistaient M. le sous-préfet, M. le maire et
MM. les conseillers municipaux de Coulommiers, de nombreux
toasts ont été portés ; je veux rappeler ici celui qui a été demandé
pour le prompt rétablissement de M. Josseau, le très sympa-
DU CONCOURS CANTONAL ET RÉGIONAL DE VILLEMOMBLE. 957
thique président de la Société, retenu chez lui par une indispo-
sition et qui, pour la première fois depuis trente-cinq ans, s'est
trouvé enr)pêché de présider cette fête horticole.
Compte rendu du Concours cantonal et régional
de villemomble, le 29 aout 1896,
par M. Massé (1).
Le 29 août la Société de Villemomble ouvrait un concours
d'Horticulture dans la salle des Ecoles.
Rendez-vous était donné chez le nouveau président de la
Société, M. Dessoudeix, qui nous reçut avec la plus grande
amabilité.
Le jury était ainsi composé :
MM. Ferret, délégué de la Société de l'Union horticole de
Nogent-sur-Marne; Gatineau, délégué de la Société du Raincy;
Welker père, délégué de la Société de Bougival; Vigneau,
délégué du Cercle pratique de Montmorency ; Lehèvre, délégué
de la Société de Vincennes; Thierval,, juré suppléant, en rem-
placement de M. Binet, de la Société de Goulommiers (absent);
Massé père; secrétaire, M. Vigneau.
L'ensemble de l'Exposition ne laissait rien à désirer. Tous les
exposants avaient apporté, dans l'arrangement de leurs lots, un
entrain remarquable en vue do donner le plus grand éclat a
cette fête horticole. Nous ne pouvons qu'adresser nos félicitations
aux membres organisateurs et aux exposants.
Le jury, après une visite d'ensemble^ revint ensuite à chaque
lot présenté en procédant au classement par la quantité de
points obtenus selon la valeur du produit exposé. Après ce
classement, les récompenses suivantes ont été décernées :
1'*'' Section, — Horticulture.
Prix d'honneur, médaille d'or : MM. Dalphin (de Villemomble) ;
Paillet (de Ghâtenay), ex œquo.
(1) Déposé le 22 octobre 1896.
958 COMPTE RENDU
M. Dalplîin, horticulteur, à Villemomble, pour un superbe
massif de Pelargonium peltaUim, semis oi^tenu par l'exposant
qui lui a donné le nom de : Souvenir du commandant Berthaut.
M. Dalphin avait entouré son massif d'une mosaïque en Eche-
î;eWa dénotant beaucoup de savoir-faire. Venait ensuite une col-
lection de Rosiers-tiges en pleine floraison, un massif de Pétunias
d'une remarquable culture.
M. Paillet, pépiniériste, à Châlenay, avait un très beau lot de
conifères, et un apport de Dalhias en fleurs coupées d'une grande
beauté, parmi lesquels nous avons remarqué : Grand-duc Alexis
de Russie, Oban, Monsieur Douglas^ Le Siam, Mistress Peart^
Francis, Fell (nouveauté pour 1897), Maurice Paillet, Matchless
(Nouveautés 1896), Henri Freeman, Maid of Kent.
Nous n'avons pas besoin de dire que les Dalhias Paillet sont
uniques dans leur genre.
2° Prix d'honneur, médaille d'or: M. G. Lecomte, horticulteur,
à Villemomble, ensemble de ses apports et d'un beau lot de
Bégonias à tubercules.
l'^'" Prix, grande médaille de vermeil: M. Marion (de Gagny),
2® Prix, médaille de vermeil, ex œquo entre : M. Duval (de
Versailles), pour l'ensemble de ses plantes toujours si appréciées
de Crotons, Vriesea.
M. Rocher (de Villemomble), pour ces bouquets, couronnes et
garnitures.
2^ Section. — Jardiniers de maisons bourgeoises.
Prix d'honneur, médaille d'or: M. David, chef-jardinier chez
M. Garnier, à Villemomble, pour l'ensemble de ses apports dans
lesquels nous avons remarqué des pots de Vigne variété Fran-
kenthal.
2® Prix, médaille d'or : M. Gérard, jardinier-chef chez
M. Ducarre, à Villemomble, pour l'ensemble d'un magnifique lot
de plantes vertes de bonne culture.
S"" Section. — Garçons jardiniers.
^cr Pfix, petite médaille vermeil: Daverdin, garçon jardinier
chez M-. Poroquin, à Villemomble.
DE l'exposition DU VÉSINET (SEINE-ET-OISE). 959
4® Section. — Maraîchers et cultivateurs.
I®"" Prix, grande médaille d'or : M. Bertrand, cultivateur, à
Rosny.
6'' Section. — Industrie.
Diplôme d'honneur : M. Foulcaud, fabricant de pompes, à
Paris. Diplôme de mérite, M. Paul Rain (de Villemomble).
Les Dames Patronnesses désirant offrir aussi une récompense
au lot le plus méritant, ce prix, une médaille d'or, a été décerné
ex œquo entre M. Dalphin, de Villemomble, déjà nommé et
M. Baillet, de Ghâtenay, déjà nommé.
Le soir, un banquet réunissait exposants et membres du jury.
Nous garderons un bon souvenir de la charmante réception qui
nous a été faite, et nous adressons à M. le président et à MM. les
membres du bureau nos sincères remerciements.
Compte rendu de l'Exposition du Vésinet (Seine-et-Oise),
Par M. Poiret Délan (1).
Ayant eu l'honneur d'être désigné pour représenter la Société
nationale d'Borticulture de France, comme juré à l'exposition
du Vésinet, qui a eu lieu du 11 au 14 septembre dernier, je
viens vous rendre compte de la mission qui m'a été confiée.
Les membres du jury se sont rendus le 11 septembre, à dix
heures du matin, à la mairie du Vésinet, lieu de rendez-vous.
Le jury était composé, pour la partie horticole, de :
MM. Auxance, de Bougival ; Gauthier, jardinier-chef de Tria-
non, à Versailles; Hirmiger, délégué de la Société de Nogent-
sur-Marne ; Fisson, de la Société de Saint-Germain-en-Laye ;
Mauvoisin , de la Société de Seine-et-Oise ; Gauthier, de la
Société de Neuilly-sur-Seine ; Jacob, jardinier au Vésinet, et
Poiret Délan.
(1) Déposé le 22 octobre 1896.
960 COMPTE RENDU
Pour la partie industrielle :
MM. Vidal-Baume, de la Société de Boulogne-sur-Seine ;
Plançon, de la Garenne- Colombes ; Michon, du Vésinet.
La Société d'Horticulture qui a organisé cette exposition n'a
que dix-huit mois d'existence; c'est la première exposition
qu'elle organisait et l'on peut dire qu'elle a assez bien réussi
pour ses débuts.
L'exposition était installée sur une vaste pelouse, à deux
minutes de la gare ; elle était entourée de bosquets naturels qui
lui donnaient un aspect des plus agréables.
Je crois bien qu'il n'y a que le joli pays du Vésinet dans la
banlieue parisienne, qui puisse s'offrir un semblable emplace-
ment. Le jardin avait été dressé, je crois, par le président de la
Société, M. Auxance. Quelques corbeilles de fleurs et plantes
qui étaient disposées en avant de la tente, contenaient des
Rosiers-tiges, des Cannas florifères, des MusaEnsete, Bégonias et
diverses autres plantes ; un rocher était garni de plantes pour
rocailles. A droite et à gauche de la tente, se trouvaient deux
beaux lots de Conifères. Sous la tente, en face l'entrée principale,
se présentait un magnifique lot de Pelargonium zonale variés.
Derrière ce lot se trouvait un très fort Latania borbonica, d'une
très bonne culture, entouré de Bégonia Rex.
Dans les angles se trouvaient des plantes vertes : à gauche
des plantes d'amateurs et à droite des plantes marchandes.
Nous avons remarqué un lot de Bégonias à tubercules, bien
variés et à très larges fleurs de toute beauté.
Le fond de la tente était tracé à la française et les plates-
bandes étaient garnies de légumes et de plantes diverses, telles
que Cannas, Pelargonium zonale, Bégonias, etc. Les bas-côtés
étaient garnis de fruits et de fleurs coupées.
La partie industrielle, qui était largement représentée, se trou-
vait en entrant, dans le jardin, à droite et à gauche de la
tente.
Les récompenses ont été accordées dans l'ordre suivant.
Je ne citerai ici que les principales :
Le grand prix d'honneur, deux vases de Sèvres, offerts par
M. le Président de la République, à M. Foucard, horticulteur, à
DE L EXPOSITION DU VÉSINET (SEINE-ET-OISE). 961
Chatou, pour ses lots de Bégonias à tubercules, simples et dou-
bles de semis, Bégonias variés, Pelargonium zonale simples et
doubles^ variés, plantes vertes et Musa Ensete.
2° prix d'honneur, médaille offerte par M. le ministre de
l'agriculture, à M. Lecointe, pépiniériste, à Louveciennes, pour
ses arbres fruitiers formés, et fruits.
3^ prix d'honneur, médaille offerte par le conseil général, à
M. Guibert, instituteur, à Roquencourt, pour herbiers, collec-
tions d'insectes et travaux scolaires.
4« prix d'honneur, médaille offerte par MM. les Sénateurs à
MM. Lévêque et fils, horticulteurs, à Ivry-sur-Seine, pour leur
belle collection de Roses (fleurs coupées).
5® prix d'honneur, un objet d'art, offert par M. Brevet, maire
du Vésinet, à M. Poiffait, marchand -grainier, au Vésinet,
pour ses collections de graines, Graminées, céréales et ses
poteries.
Cinq médailles d'or ont été obtenues par :
M. Lecointe, déjà nommé, pour ses Conifères, arbustes variés.
Rosiers et plantes de rocailles.
M. Deseine, pépiniériste, à Bougival, pour ses magnifiques
corbeilles de Poires et Pommes.
MM. Domage et fils, horticulteurs, au Pecq, pour Bégonias à
tubercules, doubles, Bégonias variés, Reines-Marguerites, Pétu-
nias et Cyclamens.
M. Thinard, jardinier, au château du Belley, pour sa collec-
tion de Dahhas, Cannas florifères et surtout pour son Bégonia
double à fleur rose (nommé Rose de France), j'ai compté sur
cette plante vingt-quatre fleurs (nouveauté superbe).
M. Hardy, jardinier, allée du Lac-Inférieur, au Vésinet, pour
ses légumes variés et ses Reines-Marguerites.
Quatre médailles d'or, pour la partie industrielle, ont été
accordées à :
M. Moutier, à Saint-Germain-en-Laye, pour ses serres.
M. Rigaut, serrurier, à Croissy, pour ses serres.
M. Bourdier, rocailleur, à Chatou, pour son rocher et travaux
en ciment.
M. Baume fils, à Paris, pour ses travaux d'art en fer forgé.
962 COMPTE RENDU DE l'EXPOSITION DU VÉSINET
Il a été décerné d'autres médailles en vermeil, argent et
bronze.
Un grand diplôme d'honneur a été offert à M. Auxance, hor-
ticulteur, au Vésinet, pour' ses corbeilles de Cannas, OEillels,
Rosiers, Goléus exposés hors concours, et pour le plan du
jardin.
2*^ Diplôme d'honneur offert à M. Ragoût, horticulteur, au
Vésinet, pour ses Pélargoniums et ses Cyclamens (hors con-
cours).
3® Diplôme d'honneur, à M. Vidal-Baume^ constructeur, à
Boulogne-sur-Seine, pour ses appareils d'arrosage et tondeuses
(hors concours, membre du jury).
¥ Diplôme d'honneur à M. Plançon, à la Garenne-Colombes,
constructions rustiques, claies et paillassons (hors concours,
membre du jury).
5* Diplôme d'honneur à M. Lafon, quincaillier, au Vésinet,
pour ses ustensiles de jardins (hors concours).
Le soir, à sept heures, un banquet réunissait les membres du
jury et un grand nombre d'exposant. Ce banquet était présidé
par M. Auxance, président de la Société, et nous avons été heu-
reux d'y voir MM. les adjoints. M. le maire s'était excusé pour
cause de santé.
Votre délégué, au nom du jury, a pris la parole pour remer-
cier ces Messieurs de l'accueil sympathique qui nous a été fait,
et nous nous sommes quittés, en souhaitant à cette jeune
Société de persévérer dans la bonne voie où elle est entrée.
PUBLICATIONS FRANÇAISES. 963
REVUE
DES PUBLICATIONS FRANÇAISES & ÉTRANGÈRES
f. Publications françaises,
par M. D. Bois.
Comptes rendus des séances de la Société de Biologie
(10 juillet 1896). Extrait d'une note de M. Mangin : Les maladies
circulai!' es de la Jacinthe.
Dans le Midi de la France, les bulbes des Jacinthes sont enva-
his par une maladie qui a causé de grands ravages dans les cul-
tures de celte plante.
L'examen des bulbes a révélé à M. Mangin l'existence de deux
parasites animaux. Ce sont : TAnguillule de la Jacinthe ou Ty-
lanchus Hyacinthii, déjà signalée, en 1881, par M. Prillieux (1),
et un Acarien, le Cepophagus echiriopus, découvert par Fumouse
et Robin, sous le nom de Tyroglophus echinopus.
La section transversale des oignons attaqués montre, au milieu
des écailles saines, un certain nombre d'écaillés jaune fauve ou
brunes, qui dessinent des arcs plus ou moins longs et méritent
bien, aux maladies causées par les parasites cités plus haut, le
nom de Maladies circulaires^ créé par M. Sorauer. M. Prillieux
avait recommandé d'arracher et de détruire tous les bulbes
envahis. En ce qui concerne les anguillules, le procédé est peu
pratique à cause de la difficulté de reconnaître leur présence
qui, dans beaucoup de cas, n'est pas indiquée par des caractères
extérieurs. Même la production de la gomme que M. Prillieux
signalait comme un indice de la maladie ne peut être considérée
comme un phénomène pathologique, la formation de la gomme
étant normale et s'observant chez les individus sains comme
chez les malades.
(1) Prillieux. La maladie vermiculaire des Jacinthes, Bulletin de
la Société nationale d'Horticulture^ 1881, 3<^ série, t. III, p. 253.
964 REVUE DES PUBLICATIONS.
Le Cepophagus ecliinopiis, au contraire, est toujours facile à
reconnaître, parce que les tissus déchirés prennent une teinte
brune. Pour détruire les plantes atteintes, il faut les séparer des
plantes saines; pour cela, on coupe transversalement le sommet
des bulbes, et si la section est blanche, le bulbe est sain; si elle
offre des zones ou des arcs bruns, le bulbe est réputé malade.
Selon M. Mangin, ce procédé est défectueux, d'abord parce que
la présence des amas de gomme brune peut donner dans un
bulbe sain l'illusion de la maladie; d'autre part, les régions fai-
blement envahies parlesanguillules ne se distinguent à l'œil par
aucun caractère extérieur.
M. Mangin propose l'emploi du sulfure de carbone. Un peu
avant l'époque de la plantation, on disposera les oignons sur
des claies, dans des caisses en bois ou dans des armoires conte-
nant des soucoupes remplies de sciure de bois imprégnée de
sulfure de carbone; au bout de six heures^ on enlèvera les
bulbes pour les aérer et faire disparaître les vapeurs toxiques.
Cette durée est suffisante pour tuer les parasites et insuffisante
pour endommager les plantes. D'autre part, on pourra, après la
plantation des bulbes, injecter le sulfure de carbone dans le sol
au moyen d'un pal; des essais établiront la dose qu'il ne faut
pas dépasser.
Journal de la Société de statistique de Paris. — Le coût de
la vie à Paris, à diverses époques. Prix des légumes et des fruits,
de 1832 à nos jours, par M. G. Bienaymé (octobre 1896, p. 384).
Les comptes de l'administration hospitalière moderne offrent
des renseignements continus sur les végétaux qui entrent pour
la plus grande part dans la dépense alimentaire.
On y voit que les légumes frais, de 1832 à 1859, ont monté
assez régulièrement de 9 à 20 centimes le kilogramme ; que de
1860 à 1885, ils ont subi de grandes oscillations et que depuis
ils n'ont presque pas cessé de descendre aux chiffres initiaux de
8 et 9 centimes. Par cette dernière variation, il se trouve que les
prix de la période décennale la plus récente ont baissé davan-
tage que les autres produits végétaux et même que tous les
objets consommés dans les hôpitaux de Paris.
PUBLICATIONS FRANÇAISES. 965
Les Pommes de terre, qui font un article distinct, ont, de 1833
à 1860, monté plus régulièrement de 3 à 10 centimes le kilo-
gramme. Ensuite, jusqu'en 1882, elles ont. oscillé largement
quoique moins que les autres légumes frais, entre 6 et 13 cen-
times, mais dès lors une baisse peu interrompues les a ramenées
à 6 ou 7 centimes, c'est-à-dire aux prix de 1840.
Les légumes de saison, plus chers et moins susceptibles de
grandes variations, apparaissent, de 1833 à 1835, avec des prix
de 35 et 37 centimes le kilogramme, lesquels ne se retrouvent
qu'en 1860. Probablement, durant cette lacune de la statistique,
il y a eu mélange avec les légumes frais dont la valeur a dû être
relevée d'autant. Quoi qu'il en soit, les chiffres qui reprennent
en 1860, pour ne plus s'interrompre, vont de 33 à 41 centimes —
les 50 centimes de 1870 sont exceptionnels — et les points cul
minants de la série se montrent en 1883 et 1887. Gomme pour
les autres légumes, une baisse vient ensuite et elle dure encore
avec le bas prix de 29 et 30 centimes.
A part les légumes frais ou de saison figurent ceux d'entre eux
qui sont conservés, tels que les Haricots, Pois, Lentilles. Le kilo-
gramme de Haricots secs, peu au-dessus de 20 centimes entre
1832 et 1836, avait après cette époque dépassé 30 centimes, puis
était descendu au-dessous pour y remonter et s'y tenir jusqu'à
la fin. On ne constate donc pas pour les plus usuels des farineux
la baisse remarquée dans la période dernière pour les légumes
frais. De l'allure de ceux-ci s'écartent davantage les Pois cassés
et les Lentilles sèches dont, depuis 1832, la ligne des prix on-
dule de 25 à 45 centimes le kilogramme, pour les uns et de 27 à
57 centimes pour les autres.
Les fruits frais, de 1836 à 1857, ont eu graduellement les
prix de 17 à 35 centimes le kilogramme et après en hausse et en
baisse (26 centimes en 1858 et 44 centimes en 1859). Ils ont
moins monté jusqu'en 1847 (32 à 48 centimes), mais alors une
hausse brusque (57 à 75 centimes, 63 et 65 centimes) s'est mani-
festée pour, en 1882, s'atténuer (52 à 56 centimes passant par 45
et 46 centimes en 1858 et 1884). C'est à partir de 1890 qu'une
baisse régulière s'est établie, de 48 à 42 centimes.
966 REVUE DES PUBLICATIONS.
Revue des Deux-Mondes (i" octobre 1896). Extrait d'un ar-
ticle de M. G. de Varigny : L Algérie en 1896.
L'extension du commerce des primeurs est un fait qui frappe
tous les yeux dans notre colonie d'Algérie. Capitalistes grands
et petits, cultivateurs, maraîchers, se consacrent de plus en plus
à la production des primeurs. Les terrains autrefois sans valeur
et longtemps en friche des nombreux villages qui bordent le
golfe et les côtes d'Alger sont aujourd'hui métamorphosés en
champs de culture intensive.
De janvier à, avril, Maison-Carrée, Fort-de-l'Eau, Husseïn-
Dey, Rovigo, expédient à Paris, Lyon, Marseille et aux grandes
villes du nord près de 100,000 colis d'Artichauts de primeurs.
D'octobre à décembre et d'avril à mai, 200,000 colis de Haricots
verts récoltés à Guyotville, Husseïn-Dey et Zéralda partent pour
la France. On n'estime pas à moins de 50,000 colis l'exportation
des petits Pois, laquelle, commençant en décembre, dure jusqu'en
mai, où les produits similaires du Midi font leur apparition sur
nos marchés. Husseïn-Dey, Kouba, Birkadens, Birmandreis et
Guyotville sont les centres principaux de cette production et
aussi de celle des Pommes de terre nouvelles dont, de février
en juin, on récolte en moyenne 5,000 tonnes. Pour les fruits,
Blida, Boufarik et Staouéli sont les centres de la production des
Oranges, des Citrons et des Mandarines dont, de novembre à
mars, 100,000 fardeaux font, sur nos marchés, concurrence aux
produits étrangers. En mai, 20,000 colis d'Amandes, et du
5 juillet au 15 août, 175,000 fardeaux de Raisins viennent encore
d'Algérie, permettre aux consommateurs impatients d'attendre
l'apparition, sur le carreau des Halles, des Amandes et des
Raisins de France. Les champs de primeurs conquis sur les
landes et sur les sables, soigneusement épierrés sont engraissés
à peu de frais par les déchets des fabriques avoisinantes ou par
les détritus d'Alger. Ils sont cultivés avec un art savant qui
règle, presqu'à jour fixe, la maturation et la récolte des pro-
duits ; irrigués au moyen d'écluses qui limitent à une intelligente
surveillance le pénible travail de l'arrosage. La plupart des
ouvriers agricoles sont d'origine étrangère : Mahonnais, Maltais
KEVUE DES PUBLICATIONS. 967
et Espagnols. Les Français n'y figurent guère que comme pro-
priétaires de pelits champs qu'ils cultivent, ou surveillants des
exploitations qui exigent une importante main-d'œuvre. Le
labeur, dépensé sur une lande jusque-là en friche, convertit un
hectare de terre, dont la primitive valeur était nulle, en un ca-
pital dont le revenu annuel atteint et dépasse, en certaines loca-
lités, 1,500 francs.
Par ce qu'est déjà ce commerce, on peut juger ce qu'il sera ;
par les résultats obtenus pour le maraîchage aux États-Unis, on
peut apprécier ce qu'il est appelé à devenir. Il y a trois ans,
cette industrie, dans le sud des États-Unis, rémunérait déjà un
capital de 500 millions de francs. Sur une superficie de
90,000 hectares, elle faisait vivre une population de 217,000
hommes, de 9,000 femmes et de 1 5,000 enfants, dont les salaires
s'élevaient à 60 millions. Elle écoulait sur les marchés des villes
du nord pour 400 millions de produits, laissant aux producteurs
un revenu net de 20O millions de francs. L'Europe est un bien
autre consommateur que le nord et l'ouest des Etats-Unis,
et, pour se faire attendre, l'expansion du commerce des pri-
meurs n'en est pas moins certaine pour qui sait observer et
noter les progrès simultanés et soutenus que font en France les
industries ayant pour but d'accroître le confort général.
2. Publications étrangères,
par M. P. Hariot.
The Garden. — Si les Orchidées exotiques ont leur mérite
incontestable et incontesté, il s'en faut de beaucoup que les
espèces terrestres en soient absolument dépourvues. Et au pre-
mier rang nous ne devons pas hésiter à placer les Cijpripedium,
dont quelques-uns sont réellement rustiques et demandent très
peu de soins pour vivre et prospérer. Est-il dans la flore euro-
péenne une plante plus admirable que le Cyp?npedium Cal-
ceolus^ en qui revit quelque chose de la flore privilégiée des tro-
piques? Il est fâcheux que cette superbe Orchidée soit aussi
rare, et que les localités où on la rencontre soient à la veille de
disparaître, grâce à la rapacité des collecteurs. Pais ce sont
968 REVUE DES PUBLICATIONS.
d'autres espèces américaines ou asiatiques qui s'adaptent encore
mieux que le Calceolus aux exigences de ce climat: Cypripedium
spectabile^ le plus beau de tous ; C. parviflorum, qui rappelle le
Calceolus, mais avec des fleurs plus larges; C moniammi, petite
espèce à fleur pourpre foncé avec un labelle blanc ; C. gutta-
ium de Sibérie, dont le labelle blanc est parsemé de taches
rose purpurin; C. acaule, etc. Le C. candïdum à labelle d'un
blanc pur et originaire du Nord de l'Amérique, n'a guère d'in-
térêt que pour le botaniste ; le C. californicum présente de
grandes difficultés de culture; le C. arietinum est une curieuse
espèce sans valeur pour l'amateur d'Orchidées. Signalée pen-
dant longtemps comme spéciale à l'Amérique du Nord, cette
dernière plante a été récemment retrouvée en Chine.
Les plantes bulbeuses et leurs alliées sont toujours recher-
chées en Angleterre, aussi les journaux de ce pays sont-ils abon-
damment renseignés en ce qui les concerne. Aujourd'hui nous
y trouvons des indications relatives au Lilium testaceum, qui
mérite une mention spéciale pour le coloris nankin de ses fleurs,
coloris qui n'est que bien rarement représenté chez les Lis et
même dans tout le règne végétal. C'est un hybride des Lilium
candidum et chalcedonicum dont il se partage à peu près exacte-
ment les caractères par moitié. Sa floraison est de dix jours
environ plus tardive que celle du Lis blanc et ses fleurs en
possèdent l'agréable parfum.
Les Tigridia sont bien peu cultivés de nos jours, en dehors,
tout au moins, du type qu'on rencontre encore de temps à autre.
Une des plus belles variétés du T, pavonia est sans contredit
celle qui a reçu le nom de flava. Depuis la première introduc-
tion de la plante en 1796, on avait vu apparaître les variétés à
fleurs blanches, roses, lilas, jaune foncé ou conchiflora; mais
aucune d'elles ne peut lutter avec celle à coloris jaune pâle,
quoiqu'en 1836 déjà, l'hybridation opérée entre les 7. pavonia
et conchiflora eût donné naissance au T. Watkinsoni, qui devait
probablement se rapprocher de la nouvelle variété. De nou-
veaux succès attendent certainement les expérimentateurs qui
essaieront de 'croiser le T. pavonia avec d'autres espèces voi-
sines, telles que les 1\ lutea^ Prïnglei, Van Houttei, etc.
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 969
Qui connaîl, en dehors des vieux jardins, les Hémérocalles?
leur culture est de la plus haute simplicité, leur multiplication
également. VHemerocallis flava qui semble avoir été jadis le
plus répandu^ n'est pas aussi robuste que d'autres espèces du
même genre. VB. Dumortieri s'en distingue par ses fleurs jaune
orangé qui rappellent le coloris de celles de VH. Mlddendorfiana.
Quant à VH. fulva, il atteint de plus grandes dimensions et ses
fleurs se reconnaissent à leur couleur fauvd et à leur absence
d'odeur. Il faut encore signaler VH. Kwanso très ornemental
avec ses feuilles panachées et 1'^. aurantiaca major le plus beau
de tous, à tous les points de vue.
Les Stenomesson [Coburgia] et les Cyrtanthus sont presque
actuellement des mythes tant ils sont relégués dans un passé
déjà bien lointain. Et pourtant leurs espèces ne manquent ni de
charme ni d'élégance. Le Stenomesson innarnalum est remar-
quable par ses fleurs jaunes longuement tubuleuses, à tube
rouge incarnat. Le Cyrtanthus Hulloni, originaire du Gap, tan-
dis que les Stenomesson sont américains, a des fleurs plus petites,
plus nombreuses, entièrement rouges. D'autres espèces de ces
deux genres d'Amaryilidées tiendraient diocnement leur place en
leur voisinage, par exemple les Stenom^isson Inteo vlride, tri-
choneurum, coccineum, suspensum ; les Cyrtanthus Mac Keni,
Mac Owani, obliquus^ lutescens, angustifolhis^ coccineus et un
superbe hybride, le C. hybridus.
Plus connu est le Gladioliis Colvillei qui sous sa forme à fleurs
blanches « La Fiancée » est universellement cultivé au point de
vue de la fleur coupée. Peu de plantes peuvent lutter avec lui
pour la pureté du coloris et pour la grâce décorative.
Nous aurons encore l'occasion de revenir avec le journal an-
glais sur les Narcisses à propos des hybrides du Narcissus trian-
drus. Cette dernière plante est originaire de l'Espagne et du
Portugal. Le premier hybride naturel auquel elle ait contribué à
donner naissance, en cam^digniQ &\i N. pseudo-îWircissus, rappe-
lait le N. Johnstoni. Puis on a obtenu artificiellement une forme
:i fleurs blanches en faisant intervenir le N. mmophylUis; mais
(•■tille dernière obtention présente l'inconvénient de ne pas être
safflsamment rustique. On est également arrivé à de boas résul-
61
970 REVUE DES PUBLICATIONS.
tais en utilisant les iV. cernuus poeticus, et le A'. Emperor. Les
teintes de ces hybrides varient du blancivoire au soufre, en pas-
sant par le coloris crème; les fleurs sont pendantes comme celles
des Fuchsias.
La Rose est la fleur par excellence en tous pays. De tous
temps on Ta recherchée et, avant que les superbes variétés que
nous possédons n'eussent fait leur apparition, on l'admirait sous
d'autres formes. Les Roses moussues ont fait les délices de nos
pères, mais la beauté, la perpétuelle floraison des Thés, des
hybrides remontants, des hybrides de Thés les ont peu à peu
fait oublier. 11 ne faudrait pas cependant en faire fi complète-
ment, et il ne serait pas déplacé ni déplaisant de trouver au
jardin quelques variétés, qui seront toujours bonnes, telles que :
Blanche Moreau, cristata, Célina, Comtesse de Murinais, Salet^
Madame W, Paul, Gloire des Mousseuses, Madame Edouar^d
Ory, etc.
Puisque nous en sommes aux Roses, n'oublions pas ceux qui
les produisent. C'est à ce point de vue, que nous signalerons un
article reproduit par The Garden et relatif à la culture des Roses
en France. Nous y trouvons d'intéressants renseignements sur
l'établissement Cochet, sa création en 1799 par Christophe
Cochet, jardinier de l'Amiral de Bougainville, ses développe-
ments successifs jusqu'à nos jours, la liste des gains obtenus.
Il ne saurait nous déplaire de voir un recueil de l'importance
du Garden^ reconnaître la valeur de nos horticulteurs français.
Les Roses sont également l'objet d'un commerce important et
qui s'accroît chaque jour, dans la région de la Rivière de Gènes.
Les consuls anglais de San Remo et de Bordighera signalaient
récemment l'extension que prend cette industrie. La côte est
littéralement dessinée par les cultures de Roses et d'CEillets.
Les Oliviers, les Palmiers et les Orangers y sont cultivés pour
la vente; mais depuis quelques années, la tendance dominante
est de leur substituer la culture des Rosiers; en somme, toute
l'industrie à laquelle ils donnaient lieu est actuellement assez
précaire et concentrée en un petit nombre de mains.
Comme toujours, les plantes à recommander soit pour leur
nouveauté, soit pour leur mérite véritable, sont assez nom-
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 971
breuses. Nous citerons parmi les arbres et arbustes, le Cupressus
nutkensisy découvert en 1794, dans le Nootka Sound par Archi-
bald Menzies, le même qui introduisit VArauca?ia imhricaia.
Mais ce n'est qu'en 1850 qu'il vint en Angleterre, par l'intermé-
diaire du Jardin botanique de Saint-Pétersbourg. Cette superbe
conifère qui atteint, dans l'Amérique du Nord, sa patrie, jusqu'à
100 pieds d'élévation, a déjà donné d'intéressantes variétés :
pendula à branches horizontales incurvées aux extrémités;
glauca, plus vigoureux que le type dont il ne se distingue que
par la teinte glauque de son feuillage : argenteo-variegata^ aureo-
viridis et lutea, dont le nom indique suffisamment le caractère
distinctif. C'est encore comme arbuste de première valeur qu'il
faut signaler le Daphne Blagayana, le plus remarquable des
Daphne européens. Il est peu de plantes qui se prêtent aussi bien
que lui à la décoration des rocailles. Ses grandes fleurs qui ont
le parfum de l'oranger, sont placées au centre d'une sorte d'enve-
loppe formée par les feuilles. Il est originaire de la Carniole. Les
Véroniques arbustives de la Nouvelle-Zélande tiennent égale-
ment un rang distingué dans l'ornementation des parterres et
des jardins d'hiver. Nous recommanderons parmi les meilleures
espèces, en allant des plantes naines à celles qui sont de stature
plus élevée : V. for^mosa, Lyalli^ taxifolia, anomala^ glauca cœ-
rulea^ cupressoides, carnulosa, vernicosa^ parviflora, elliptica,
Traver si, Marie Antoinette, salicifolia^ Blue Gem, etc.
Les végétaux herbacés proprement dits abondent, aussi de-
vons-nous nous borner à quelques-uns d'entre ceux des moins
connus : le Primula impenalis, superbe espèce à fleurs jaunes,
qui n'a de rapports avec aucune autre, et qui est toujours restée
rare dans les cultures; le Dimorphoteca Eckloni, élégante Com-
posée du Cap ; le Pratia angulala, Lobéliacée à fleurs blanches,
excellente pour la formation des bordures, etc. Mentionnons éga-
lement parmi les plantes grimpantes, le Solanum jasminoides,
qui rappelle la- vulgaire Douce- amère, mais avec des fleurs
blanches plus larges.
The Gardeners' Chronicle. — A signaler comme plantes nou-
velles ou peu connues : Lœlia purpurata Ashivorthiana, distinct
972 REVUE DES PUBLICATIONS.
du type par le superbe coloris de ses pétales latéraux rayés de
blanc, et par leur largeur extraordinaire; Fpidendrum xiphe-
roides, du Brésil, très voisin de VF. xipheres, mais s'en distin-
guant par la dimension de ses pseudobulbes, ses fleurs plus
petites et diversement colorées; Cyrtochilum micranthum^ éga-
lement du Brésil, rappelant les formes à petites fleurs du C. ma-
culatum^ dont il difî'ère du reste par les caractères tirés du label le
qui a les lobes latéraux bien développés et le lobe médian
obovale arrondi au sommet; Odontoglossum luteo-purpureum
Ashworthianum, très belle variété, qui doit prendre place au
premier rang des espèces du genre; Cattleya X super-Forbesi ^
hybride des C. superbà elForbesi; par son port et les caractère s
généraux de la fleur, il rappelle la dernière de ces espèces, tan-
dis que dans le coloris, la forme du labelle et la consistance de s
fleurs, l'influence du C. superba se fait sentir. Les sépales et les
pétales sont blanc crème, teintés de rose et nuancés de vert à
l'extrémité ; quant au labelle, il est ample et brillant et tient des
deux espèces qui ont donné naissance à cette plante remar-
quable.
Parmi les nouveautés, nous pouvons encore placer VAgave
ferox^ qui vient de fleurir pour la première fois, ce qui a permis
d'en compléter la description. Le pédoncule floral atteint envi-
ron 25 pieds de hauteur et porte des fleurs jaune verdâtre.
C'est encore une plante intéressante et qui mérite une men-
tion, que la suivante : Cytisus Frivaldskyanus^ découvert aux
Balkans, dans la fameuse passe de Sbipka (d'où son nom erroné
de- C. schtpkaensis); quoiqu'il ne possède pas les qualités orne-
mefilales de la plupart des Cytisus anciennement décrits, il nen
mérite pas moins d'être cultivé. Il foi'me un petit buisson à
branches habituellement couchées sur le sol ; les feuilles sont tri-
foliolées, acuminées, glabres à la face supérieure, marquées de
poils apprîmes inférieurement. Par son inflorescence, il rappelle
le Cytisus capitaius, mais ses fleurs sont blanc jaunâtre. Ne
manquent pas non plus d'intérêt: Rhododendron Smirnowii, une
des plus curieuses espèces dont les jardins ont fait l'acquisition
en ces dernières années ; originaire du Caucase, d'où il a été in-
troduit en '1886, il a fleuri pour la première fois en 1893; il est,
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 973
SOUS certains rapports, tout à fait distinct des autres Rhododen-
drons cultivés, sauf du 7?. Cngerni; sa, taille est remarquable-
ment naine en comparaison des dimensions de son feuillage
et de ses fleurs, aussi pourra-t-on, par croisement, obtenir de
nouveaux types de plantes à port compact et nain, tout en
possédant des fleurs bien développées; les feuilles sont, dans
leur jeune âge, recouvertes d'une poussière blanche; quant aux
fleurs, elles sont rouge pourpre éclatant; Rhododendron Vaseyi,
de l'Amérique du Nord, différant par l'ensemble de ses carac-
tères des autres espèces à feuilles caduques de ce pays, il
représente le groupe auquel appartiennent, au Japon, le B. rhom-
bicum et une eu deux autres formes voisines; Rhododendron
rhombicvm, encore extrêmement rare en Europe^ faisant partie
du groupe Azalea (pour les botanistes qui ne regardent les Aza-
lées que comme une subdivision des Rhododendrons) et voisin
du charmant R. Schlippenbachii; Reseda alba, plante de la
région méditerranéenne où elle abonde, mais qui n'en est pas
moins une quasi-nouveauté en floriculture. Son feuillage fine-
ment découpé, ses longues grappes couvertes de fleurs blanches,
en un mot l'élégance de son ensemble, auraient dû le faire re-
chercher depuis longtemps.
Les Roses hybrides de Thé avaient été appelées les « Roses de
l'avenir » ; on peut dès maintenant les dénommer les « Roses du
présent ». A leur tête brillent La France, Madame Caroline Testout
Qi Duchesse d'Albony. Mais il faut bien avouer que cette qualifi-
c ation d'hybride de thé est quelque peu hasardée, pour certaines
d'entre elles du moins. La Rose Za/>awce est rapportée au groupe,
mais la parenté en est absolument inconnue, quoique les pré-
somptions paraissent être favorables au croisement supposé.
D'ailleurs, en fait d'hybridation entre les diverses espèces de
Rosiers, nos connaissances sont encore bien faibles et l'avenir
nous réserve bien des surprises. Lord Penzance, qui s'est occupé
de la question, croit pouvoir dire que les différentes laces de
Rosiers, les plus distinctes en apparence par leur mode de végé-
tation, leur feuillage, leur rusticité et les autres caractères, sont
susceptibles de produire, en se croisant, des individus tout à fait
distincts des parents qui leur ont donné naissance. On comprend
974 REVUE DES PUBLICATIONS.
après cela combien il est difficile de rechercher les origines des
hybrides et de les déterminer. Lord Penzance a obtenu de bons
résultats en" hybridant ensemble le Rosa rubiginosa^ le « Siveet
Briar », avec les Roses à fleurs jaunes, telles que le Persian
Yelloiv, le Rosa Fglanteria. Son attention s'est portée sur l'ob-
tention d'hybrides remontants de coloris nouveaux, en croisant
les Roses jaunes dont nous venons de parler avec les Roses
Jacqueminot et Jean Che?yin, mais les résultats obtenus jusqu'ici
ne présentent rien de remarquable. Il paraît en être de même des
expériences faites en partant de la Rose Erinnerung an Brody
d'origine hongroise, à teintes bleuâtres. Rien dans le feuillage
n'indiquait une participation évidente fournie par ce Rosier.
La Rose bleue, que recherche Lord Penzance, est encore à
trouver.
Nous avons déjà eu l'occasion de signaler les recherches faites
aux Etats-Unis sur la reproduction des Aurantiacées par le
semis. Les résultats affirmatifs donnés par l'Oranger se sont
étendus aux autres espèces de la famille. Il parait avéré
aujourd'hui que le Citron, le Limon, la Mandarine, le Pam-
plemousse, le Citrus japonica et même le Cltrus trifoliata se
reproduisent exactement et invariablement de graines. Il en est
de même des Aurantiacées à feuillage panaché, dont le semis
n'altère en quoi que ce soit les caractères.
La culture des Pommiers aux États-Unis a appelé l'attention
sur la composition chimique des parties constituantes de ces
arbres. On comprend toute l'importance que présente la question
en raison des soins culturaux, de la qualité et de la quantité des
engrais à employer. L'analyse a porté sur cinq variétés à deux
époques différentes, le 25 mai et le 20 septembre. Les variétés
étudiées sont les suivantes : Duchess of Oldenburg, Tetolsky,
Wealthy, fameuse et Northern Spy. La composition des feuilles
varie dans d'assez fortes proportions aux deux périodes d'expé-
rimentation. Au 25 mai, elles contiennent en moyenne 72 p. 100
d'humidité; 25,37 de matières organiques; 2,33 de cendres et
2,94 d'azote organique; au 20 septembre l'eau diminue ainsi que
l'azote et on trouve alors 60 p. 100 d'eau ; 35,83 de matières orga-
niques; 3,46 de cendres et 2,48 d'azote. Quant à la composition
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 975
des cendres elle est également variable avec la période de
l'année: acide phosphoriqae 10,47 en mai et 5,82 en septembre;
potasse 10,82 et 11,63; chaux 17,40 et 27,91; magnésie 9,77 et
4,81 ; fer 1,49 et 1,41 ; silice 1,07 et 1,14. Seuls ces deux der-
niers corps, peu importants il est vrai, ne varient que dans des
limites peu sensibles.
L'analyse du fruit n'est pas moins intéressante. Il contient, en
moyenne, 86,98 d'eau; 12,74 de matières organiques; 0,28 de
cendres; 0,0428 d'azote. Quant à la composition de ces cendres
elle est la suivante : acide phosphorique 8,98; potasse 55,26;
soude 2,61 ; fer 1,72; chaux 4,38; magnésie 4,27; silice 0,60.
En partant de ces considérations, on a calculé que le sol où se
faisaient les cultures de Pommiers exigeait, pour pouvoir rap-
porter dans des ccynditions normales, les quantités suivantes de
principes fertilisants, par acre (40 ares 467) : Duchesse d'Olden-
burg, 7 livres 36 d'azote, 4 1. 34 d'acide phosphorique, et 25 1. 98
de potasse ; Wealthy, 8 l. 22 d'azote, 51.18 d'acide phosphorique,
36 1. 23 de potasse; Fameuse, 11 l. 22 d'azote, 5 l. 04 d'acide
phosphorique, 39 1. 46 de potasse; Northern Spy, 9 l. 01 d'azote,
6 1. 38 d'acide phosphorique, 29,57 de potasse.
Les monstruosités qui apparaissent dans le règne végétal sont
toujours bonnes à étudier; elles éclairent la science sur l'origine,
sur le mode d'apparition des organes. Nous signalerons à ce point
de vue une pélorie fournie par un Catlleya Mossiœ. L'individu
en question présentait un périanthe h. quatre divisions disposées
en deux verticilles, de telle sorte que deux sépales alternaient
avec le même nombre de pétales. Quant à ces derniers, ils avaient
revêtu la forme de labelles. La colonne était, comme c'est l'ha-
bitude en pareil cas, droite avec une anthère terminale, mais
imparfaite. Ce sont aussi des monstruosités, mais provoquées
par la main de l'homme, que les arbustes contournés et nanisés,
auxquels se complaît l'imagination japonaise. En Europe, on a
beau faire, ce ne sera jamais là notre idéal.
On signale, en Angleterre, une nouvelle maladie qui sévit sur
les Pélargoniums, principalement FesMy*M5, Trentham Rose, Henri
Jacoby ; d'autres variétés, au contraire, ne paraissent pas atteintes,
par exemple Trenthamplnk, Niphetos, Tom Thumby Raspail, etc.
976 REVUE DES PUBLICATIONS.
Ce sont les liges qui sont le siège de la maladie que le docteur
Cooke a reconnu comme causée par un petit Champignon, auquel
il a donné le nom de Fusarium Pelargonii. Les tiges atteintes
meurent et noircissent à la base juste au niveau du sol; sur
les parties mortes, on remarque de petits points de couleur pâle
quelquefois carnés, ne dépassant pas un diamètre d'une ligne. En
ies examinant on trouve qu'ils sont comme gélatineux; au
microscope cette exsudation se montre comme entièrement
•formée par les spores du Fusarium.
Garden and Forest. — Le D'" Christ avait, dans un précédent
numéro, commencé une étude relative aux formes de quelques
Conifères d'Europe. Le distingué botaniste conclut de ses obser-
vations, que les formes signalées dans le Picea ne sont que des
modifications de développement. Il faut toutefois en excepter la
variété medioxima du nord de l'Europe et de l'Engadine qui
diffère du type par des caractères qui lui donnent quelque
ressemblance avec VAbies pectinata. Quant à cette dernière
espèce elle est très uniforme dans son port et on ne peut guère
en séparer que la forme alpestris à rameaux courts et dressés de
telle sorte que la face inférieure des aiguilles, avec sa coloration
blanche, présente un singulier aspect à l'œil. On rencontre
encore la forme en candélabre et des variations à feuilles aiguës
qui ont été décrites sous le nom d'Abies Apollinis et Reginse-
Amaliœ. Quant à la distribution géographique de ces deux Coni-
fères elle est différente. Le A'cea appartient au nord de l'Europe;
VAbies est au contraire un arbre de la région tempérée monta-
gneuse. Le premier couvre le nord de l'Europe depuis l'Oural, se
retrouve dans les Vosges, le centre de la France et disparaît
dans les Pyrénées sans entrer en Espagne; l'autre a son centre
de végétation dans les montagnes de l'Allemagne, dans les Alpes,
s'étendant des Pyrénées aux Carpalhes, dans la Grèce et la
Turquie d'Europe.
La culture de l'Ananas a pris une grande extension en Floride.
Cet État n'a pas exporté, dans une seule année, moins de trois
millions de fruits, récoltés sur une superficie de 2.389 acres de
territoire. Les variétés cultivées appartiennent au Cayenne lisse,
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 977
au rouge d'Espagne et à V Enville City. La première donne le
produit le plus recherché; la seconde a des fruits de petites
dimensions mais bien parfumés.
Les noms de fiantes d'origine indienne, tel est le titre d'une
série de notes que les amateurs d'étymologie ne liront pas sans
intérêt; quelques-uns de ces noms sont restés adoptés, tels que :
Mahagoni (Swietenia iMahagoni), Maize (Maïs); Nopal; Sallan
(Gaultheria Shailon) ; Senega (Polygala Senega) ; Tomato;
Tobacco j etc. Ces recherches sont toujours utiles et rendent à la
science des services beaucoup plus signalés cfu'on ne l'avait cru
pendant longtemps et dont on s'aperçoit chaque jour.
Comme arbustes et arbres à signaler le Deutzia Lemoinei que la
presse horticole du monde entier a célébré comme il le mérite; le
Viburnum cassinoides, le plus ornemental des Viburnum améri-
cains, qui occupe à l'état naturel une région étendue depuis
Terre-Neuve jusqu'au Saskatchawan, dans le nord et, dans le
sud jusqu'à New-Jersey. Les fleurs blanchâtres ^forment des
cimes auxquelles succèdent des fruits d'abord vert pâle qui
passent au rose clair et finalement au bleu noir. Le Castanea
dentata est encore à signaler. Il appartient à la catégorie peu
nombreuse des arbres de première grandeur remarquables par
la beauté de leurs fleurs. Celles-ci qui sont de couleur crème
tranchent sur le vert foncé des feuilles qui présentent encore
cet avantage de n'avoir que rarement à souffrir des attaques
des insectes ou des parasites végétaux. Ajoutez à cela que les
fruits en sont abondants et agréables à manger.
Lindenia. — A noter V Odontoglossum rubiginosum, vraisem-
blablement hybride naturel produit entre les 0. crispum et
Sceptrum; ce même croisement a déjà produit YO.Barvenglense
qui est tout à fait distinct delà nouvelle plante; Acan/hephippium
Mantinianmn, des Philippines, espèce voisine d'A. èico/or, mais
s'en distinguant par son port plus robuste, ses fleurs d'une couleur
assez différente; Cœtogyne lurida; Polystachya villosa de Mada-
gascar; Odontoglossum augustum, spectabile, e(c.
Les Odontoglossum comptent parmi les genres dont les
espèces sont le plus difficiles à classer. M. Cogniaux rappelle à
978 REVUE DES PUBLICATIONS.
ce sujet les classifications successives de Lindley et dePfîtzer, et
fait remarquer que le caractère tiré de la couleur des fleurs,
pour distinguer ces sections, est bien faible.
Revue de l'horticulture belge et étrangère. — Un singulier
procès s'est présenté récemment devant les tribunaux belges. Le
polymorphisme des Orchidées est connu de tous ceux qui cul-
tivent ces belles plantes ; il a donné lieu à la contestation qui
s'est dénouée devant le tribunal de commerce de Bruges. Un
Cypripedium avait été acheté 1 ,000 francs en raison des qua-
lités particulières que présentaient ses fleurs. L'année sui-
vante, la plante n'avait plus donné la même fleur, d'où le
vendeur fut sommé par l'acheteur de la reprendre. Le vendeur
répondait qu'il ne devait aucune garantie, puisque la plante avait
été achetée en fleurs. Le tribunal a donné gain de cause au«
demandeur et condamné les défendeurs au payement du prix
« attendu que les défendeurs, qui sont importateurs d'Orchidées,
devaient connaître ces variations possibles et que^ s'ils voulaient
se mettre à l'abri de cette éventualité, ils auraient dû le stipuler
en termes exprès, ou bien faire une vente conditionnelle ».
Le Graptophyllum picturatum est-il une espèce propre ou
bien doit-il être rapporté au G. hortense, quelquefois cultivé
comme Justicia picta? il est difficile de se prononcer. Tout ce
qu'on peut dire, c'est que le G. picturatum est fort joli et que son
coloris attire les regards grâce à la façon dont les panachures
sont disposées à la face supérieure des feuilles.
11 faut encore recommander, avec le journal belge ï Amaryllis
Madame T. Feyerick, dédié par Madame la comtesse douairière
de Kerchove de Denterghem à sa petite-fille. C'est le résultat
d'un croisement opéré entre les A. acuminata et Alcide. Les
fleurs sont d'un rouge superbe et mesurent jusqu'à 32 centimètres
de diamètre.
lilustration horticole belge et étrangère. — Nous signalerons
avec V Illustration le Olivia Prince Albert, résultat d'un croise-
ment entre le C. Madame Donner et le C. Chevalier Henderyx ;
c'est une plante vigoureuse, donnant de très grandes fleurs mar-
PUBLICATIONS FRANÇAISES. 979
quées d'une large bande centrale d'an beau blanc qui leur donne
un aspect des plus agréables; le Rlugia Notoniana, charmante
Gesnéracée, voisine des Cyrtandra el des S treptocayy us, remar-
quable avec ses grappes de fleurs bleu gentiane, tachées de jaune
sauf à la base de chaqne division.
Nous relevons parmi les nouveautés de 1896, dans les
meilleures variétés de Pélargoniums à fleurs simples : Brennus^
fleurs grandes et amarante vif; Madame Coralie Bajac^ à centre
blanc avec pétales bordés de rose carmin vif se dégradant en
violet tendre ; Adolphe Brisson^ garance pourpré, maculé de
rose sur les pétales supérieurs.
Gartenflora. — Vanda Kimbaliana, var. Lacknerœ, tel est le
nom d'une belle variété nouv«lle caractérisée par ses fleurs
entièrement blanches à divisions latérales plus développées que
dans le type, à labelle plus large, arrondi et non émarginé à
son sommet.
PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES
DÉCRITES OU FIGURÉES
DANS LES PUBLICATIONS FRANÇAISES ET ÉTRANGÈRES.
1. Publiccitions françaises,
par M. D. Bois.
Aralia atropurpurea Franch. (Araliacese, Gornacese Gaprifo-
liaceœ novae e flora sinensi). Journal de, Botanique^ 16 sep-
tembre 1896, p. 301.
Plante herbacée, vivace, récoltée au Yun-nan, par le R. P.
Delavay. G'est une élégante espèce bien caractérisée parmi ses
congénères par ses feuilles triternatiséquées, à grandes folioles
cordiformes, Ibnguement pétiolulées, d'un vert foncé à la face
supérieure, glauques en-dessous, finement dentées. Les fleurs,
d'un pourpre noirâtre, forment des ombelles simples qui termi-
nent de très longs pédoncules.
980 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES.
A. stipulata Franch., loc. cit., p. 304. — Yun-nan. R. P.
Delavay.
Arbrisseau ou petit arbre de 5 à 6 mètres, voisin de l'A. chinensis
dont il paraît néanmoins distinct par la forme étroite et très
longuement acuminée des folioles et surtout par la présence à
la base des pétioles de toutes les feuilles, de grandes stipules
ressemblant à celles qui accompagnent les feuilles des Rosiers.
D'après une note du R. P. Delavay, les jeunes pousses de cet
arbre sont comestibles et très recherchées par les Chinois, qui
donnent à cette plante le nom de Tse-lao-pao.
A. tomentella Franch., loc. cit., p. 304. — Yun-nan. R. P.
Delavay.
Arbre du groupe de VA. chinensis, caractérisé par ses feuilles
toujours simplement pinnées, à folioles très grandes, mesurant
de 10 à 20 centimètres de longueur et de 6 à 10 centimètres de
largeur.
Dipelta yunnanensis Franchet. (Araliaceae, Gornacese et
Caprifoliacese novœ e flora sinensi). Journal de Botanique,
\^' octobre 1896, p. 309. Yun-nan. R. P. Delavay.
Arbrisseau grêle de 3 à 4 mètres de hauteur, à feuilles
ressemblant à celles des Diervilla (Weigelia) de nos jardins,
mais plus étroites et non dentées. Les fleurs se développent au
sommet de courts rameaux axillaircs et sont ordinairement
disposées par deux à l'extrémité de pédicelles très fins et assez
longs. Le calice est fendu antérieurement dans toute sa longueur;
ii est découpé en cinq lobes profonds, aigus et un peu inégaux.
La corolle, longue «de 3 à 4 centimètres, d'un blanc de lait,
élégamment veinée de brun, quelquefois légèrement teintée de
rose vers le sommet, est bilabiée, avec la portion antérieure de
la base du tube renflée en forme de sac; elle est velue en dedans
et insensiblement dilatée depuis la base jusqu'au limbe; celui-ci,
irrégulier, a les deux lobes supérieurs plus petits et plus courts
et le lobe inférieur plus large et plus développé en avant. Les
étamines, au nombre de quatre, ont les filets glabres. Le style
est inclus. L'ovaire est quadriloculaire, à loges antérieure et
PUBLICATIONS FRANÇAISES. 981
postérieure multiovulées, à loges latérales 1-2 ovulées. Le fruit
est une drupe velue, contenant deux graines; il est accompa-
gné de deux bractées latérales qui prennent un développement
considérable, deviennent membraneuses ou coriaces et s'étalent
l'une par rapport à l'autre dans une direction horizontale, de
façon à simuler les deux ailes étalées d'un papillon. Cet élégant
arbrisseau a été figuré dans la Revue Horticole, 1891, p. 247.
Epiphronitis Veitchi Movi. Revue Horticole, 16 octobre 1896,
p. 480, planche coloriée.
Hybride bigénérique obtenu dans l'établissement horticole
J. Veitch et fils, à Londres, par M. Seden à qui l'on doit tant de
belles obtentions. Il a été produit par un Sophronitis grandiflora^
du Brésil, croisé par VEpidendrum radicans, du Mexique.
L'influence du Sophronitis grandiflora est prépondante au
moins en ce qui concerne les fleurs, tandis que VEpidendrum
radicans se retrouve dans les tiges, un peu allongées, mais
beaucoup moins que celles de la plante porte-graines.
On peut dire que la fleur est une forme supérieure du
Sophronitis grandiflora, avec l'addition d'une belle tache
cramoisie sur les lobes du périanthe, une marque jaune plus
étendue sur le disque du labelle plus fortement ponctué de
cramoisi, et deux callus moins développés. Si la couleur du
Sophronitis a persisté, la structure particulière de ses fleurs a
presque entièrement disparu, car le labelle est plan et abso-
lumentadné au long gynostème; on, n'y retrouve que les pétales
plus larges, les lobes latéraux du labelle moins denticulés et la
légère modification de la crête. La grappe est plus courte et
moins multiflore que celle de VE. radicans. M. Ed. André a fait
peindre cette très intéressante Orchidée dans les serres de la
Cavalière, habilement dirigées par M. Maron.
Heptapleurum Delavayi Franch. [Araliaceœ Comaceœ et
Caprifoliacex novœ e flora sinensi). Journal de Botanique,
16 septembre 1896, p. 307). — Yun-nan. R. P. Delavay.
• Plante très ornementale, à inflorescence en grappe sitnplement
composée, formée de très petites fleurs sessiles, alternes, rup-
982 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES.
pelant l'inflorescence de VH. rugosum Miq., de Java; c'est la
première fois que ce groupe d' Hep tap leur iim est signalé sur le
continent asiatique. Les folioles, au nombre de 4-6, sont un peu
épaisses, coriaces, penninerves, glabres et d'un vert noirâtre à
la face supérieure, blanches tomenteuses en dessous.
H. Fargesii Franch., loc. cit., p. 306. — Setchuen, ait.
1,400 m. (Chine orientale). R. P. Farges.
Abrisseau glabre, ayant le port de 1'^. venulosum Seem.,
présentant comme lui des feuilles digitées, à o folioles, et de
petites fleurs, mais s'en distinguant nettement par le style en
colonne.
Lonicera yunnanensis Franch., loc. cit., p. 310. — Yun-nan.
R. P. Delavay.
Espèce du groupe Caprifolium, à tige grimpante, à feuilles
glabres, glaucescentes, un peu coriaces, à fleurs jaunes, en
grappes courtes enveloppées à la base par les deux feuilles
supérieures qui constituent une sorte d'involucre. Cette espèce
est voisine du L. parvifiora, originaire de TAmérique; elle s'en
distingue surtout par la forme de sa corolle, dont le tube n'est
point gibbeux à la base, mais présente seulement un léger ren-
flement au-dessous du milieu; par ses étamines à flîets glabres,
très saillantes en dehors de la corolle.
L. Delavayi Franch., loc. cit., p. 310. — Yun-nan. R. P.
Delavay.
Comme la précédente, cette nouvelle espèce appartient au
groupe Caprifolium; elle est intermédiaire entre le L. macran-
tha Wall, et le L. longiflora DC. Le tube de ses fleurs est presque
une fois plus long que celui du L. macrantha; de plus, il est
glabre.
Le L. Delavayi se distingue facilement du L. longiflora par
ses feuilles tomenteuses en dessous, cordiformes à la base. La
fleur est d'un blanc jaunâtre, odorante, à tube mesurant 5 à
6 centimètres de long et à limbe ayant environ 2 centimètres.
La baie est d'un bleu noirâtre.
PUBLICATIONS FRANÇAISES. 983
L. stephanocarpa Franch., loc, cit., p. 316. — Se-tchuen
oriental. H. P. Farges.
Très remarquable espèce du groupe Xylosteum, caractérisée
par des feuilles ovales lancéolées pouvant atteindre de 5 à
7 centimètres de long et de 2 à 3 centimètres de large; de
grandes tleurs blanches, qui ressemblent à celles d'un Dier-
villa, mesurant 3-4 centimètres de long; des bractées ayant
3-4 centimètres de long. La baie atteint près de 2 centimètres
de diamètre; elle est couronnée par un large calice persistant,
large de près d'un centimètre.
En plus des espèces ci-dessus indiquées, M. Franchet décrit,
dans sa note, plusieurs espèces nouvelles du genre Lonicera^
moins intéressantes pour l'Horticulture. De ce nombre, sont :
L, adenophofa^ Fargesii, tatsienensis, retusa, cyanocaiya, seti-
fera^ infimdibulum, irichopoda, stenosiphon ; les quatre pre-
mières appartenant au groupe Ckamœcerasus, les cinq autres
au groupe Xylosteum.
♦-
RECTIFICATION
Une erreur s'est glissée dans la liste des récompenses accordées à
la suite des concours de Dahlias, Bégonias, etc., du 10 septembre,
publiée dans le dernier cahier du Journal. A la page 833, 10® con-
cours ouvert pour les Bégonias, une médaille de vermeil est indiquée
comme ayant été décernée à MM. Cappe et fils, horticulteurs au
Vésinet (Seine-et-Oise), pour un lot de Bégonia décora X Diadema-
Rex. Cesi une grande médaille de vermeil, que MM. Cappe et fils ont
obtenue pour cette intéressante présentation.
Le Secrétaire-rédacteur-gérant y
D. Bois.
Paris. — L. Marethkux, imprimeur, 1, rue Cassette.
984
OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES.
OCTOBRE 1896
Observations météorologiques faites par M. F. Jamin, a Bourg-la-Reine,
PRÈS Paris (altitude : 63"»).
21
TEMPERATURE
Min.
6,1
5,1
9,2
7,3
9,2
13,9
10,5
13,3
13,8
7,5
5, G
2,3
2,2
Max.
18,0
17,6
18,2
17,0
16,2
17,4
19,3
23,0
16,1
14,6
14,0
9,4
9,4
8,3
5,3
11,1
7,9
8,9
7,0
10,3
8,9
11,5
3,3
1,2
12,1
12,0
7,2
9,8
4,1
5,7
12,1
10,4
0,4
10,0
8,0
12,8
5,2
5,9
4,1
12,2
12,3
10,0
6,1
10,1
2,6
^,9
7,7
13,1
HAUTEUR
du baromètre
Matin
Soir
770,5
768,5
7b6,5
763,5
763
758,5
763
732,5
758,5
761,5
762,5
760
757
760
760
759,5
758,5
759
757
757
756,5
753,5
756
758,5
762
764,5
764
763,5
764,5
760
752,5
751,5
752
753
749,5
749
745,5
744
745
746,5
745,5
747
751,5
756,5
754,5
760
761
756
752,5
753, 5
754
^57
7;/J
756
7611
755,5
752
753,5
752
751
751,5
751
VENTS
dominants
iN.
NE.
0.
0.
0.
SO.
so.
SO.
0.
0. sso.
so.
ENE. N.
NNE. SO.
NO. 0.
N. NO. 0.
SO. NO.
ONO. NO.
0.
0. SO.
s. 0.
0. NNO.
S.
SO.
oso.
SO.
s.
ESE.
S.
ETAT DU CIEL
Brumeux le matin, nuageux, clair le
soir.
Brumeux le matin, Iégèr/»ment nua
ux, clair le soir.
Brumeux le matin, nuageux.
Brumeux le matin, très nuageux, pluie
abondante à partir de 9 h. du soir.
Nuageux, deux petits grains, dont un
avec grêle.
Nuageux.
Cou ve r t, nuageux le soir, clair ensuite
Clair de grand matin, nuageux.
Brumeux et pluie continue de 4 h. du
matin à 7 h. du soir.
Pluie abondante dans la nuitettoutela
matinée, pluvieux le re?te de la journée
Nuageux le matin, pluie presque con-
tinue l'après-midi, couvert le soir.
Brumeux le matin, quelques éclaircies
et légèrement pluvieux.
Nuageux, pluie le soir.
Bruineux de grand matin, pluie con-
tinue de midi à 8 h. du soir.
Légèrement brumeux le matin, nua-
geux, pluie continue à partir de 8 h. du
soir.
Grand vent et pluie continue jusqu'à
2 h. de l'après-midi, couvert.
Pluie presque toute la niiit, couvert,
quelques éclaircies, pluie de nouveau
le soir.
Pluie dans la nuit et dans la matinée
nuageux.
Nuageux.
Pluie dans la matinée, très nuageux,
pluie de nouveau le soir.
Pluie presque toute la nuit et la ma
tinée, nuageux et pluvieux le reste de
la journée.
I\uageux.
Brumeux le matin avec averses, nua-
geux, autre averse l'après-midi, clair le
soir.
Nuageux le matin, couvert l'après
midi, petite pluie le soir.
PI lie abondante dans la nuit et dans
la matinée, nuageux.
Nuageux, presque clair le soir.
Nuageux.
Brumeux le matin, nuageux, pluie le
soir.
Pluie presque toute la nuit, nuageu
le m itin, presque clair le reste de laiJ
journée.
Brumeuxlematin, couvert et pluvieux
Pluie dans la nuit, nuageux.
. AVIS DIVERS. 98o
AVIS DIVERS
Exposition internationale d'Horticulture de Hambourg (1" mai
au 30 septembre 1897). — Élant donnée Timportance de celte Expo-
sition et sur la demande de M. le Consul général de France en
cette ville, la Société nationale d'Horticulture de France a consliluc
dans son sein un comité destiné à servir d'intermédiaire entre les
intéressés français et le Comité organisateur de Hambourg.
Les horticulteurs, jardiniers, amateurs, etc., de tous pays, ainsi
que les industriels dont les produits se rattachent au jardinage, sont
instamment invités à exposer.
Dès à présent, il y a d'assuré :
300 Médailles «l'or,
2,(>00 :Uédailles d'argent,
un grand nombre de Médailles de vermeil et des prix en espèces
pour une somme de 37,000 francs.
L'Exposition se divisera en :
i. Exposition permanente, qui aura iieu en plein air et sous les
Halles, depuis Touverture de l'exposition, au commencement de m;ii
1897, jusqu'à sa fermeture à la fin de septembre 1897.
2. Exposition de printemps, du 1" au 7 mai 1897.
3. Exposition spéciale de plantes, fleurs coupées et légumes, du
30 mai au 3 juin 1897.
4. Exposition spéciale de plantes, fleurs coupées et arbustes en
tiges coupées, du 2 au 6 juillet 1897.
5. Exposition spéciale de plantes, fleurs coupées et fruits, du
30 juillet au 3 août 1897.
6. Exposition générale d'automne, du 27 aoùtau5 septembre 1897.
7. Exposition générale de fruits, du 17 au 30 septembre 1897.
La date du 1" janvier 1897 est le dernier délai pour les demandes
d'admission à 1 Exposition permanente (Conifères, plantes vertes et
à feuilles caduques, arbres'fruitiers, plantes herbacées vivaces, etc.,
et tous les articles d'industrie horticole).
Les autres demandes d'admission sont reçues : pour LExposition
de printemps, jusqu'au l<^^"mars 1897; pour les Expositions spéciales
quinze jours avant leur ouverture; pour l'Exposition d'automne,
jusqu'au 2 août 1897, et pour TExposition de fruits, jusqu'au l^"" sep-
tembre 1897.
Les démarches nécessaires seront faites auprès des compagnies Je
chemins de fer, en vue d'obtenir des réductions sur les expéditions
faites pour l'Exposition.
On peut annoncer, dès à présent, que la maison 'Worms et C''°,
armateurs au Havre et à Bordeaux, transporteront gratis à l'aller et
au retour de ces deux ports les plantes ou objets destinés à l'Expo-
Série IIL T. XVIII. Cahier de novembre pubUé le 10 décembre 1896. 62
986 AVIS DIVERS.
sition. De plus, dans certains cas une réduction de 50 p. 100 sera
accordée aux personnes accompagnant des plantes de valeur.
Pour plus amples renseignements s'adresser à MM. Worms et C'^,
au Havre ou à Bordeaux.
Toutes les demandes d'admission, catalogues et renseignements
divers peuvent être adressées au Comité, 84, rue de Grenelle, Paris,
qui s'empressera d'y répondre dans le plus bref délai possible.
Médaille du Conseil d'administration. — Pour rintroduction
ou l'obieniion de plantes ornementales reconnues méritantes
après culture en France.
Les horticulteurs français, obtenteurs ou introducteurs de
plantes reconnues méritantes, peuvent adresser au comité com-
pétent leur demande en vue de prendre part au concours pour
ce prix. De leur côté, les membres des comités peuvent propo-
ser les plantes qu'ils jugent dignes du même prix. A la fin de
cha;]ue année, il sera désigné, s'il y a lieu, dans le sein de
chaque comité compétent, un membre chargé de faire un
rapport circonstancié sur la ou les plantes qui sont de nature à
déterminer l'attribution de la médaille.
OFFRES ET DEIVIANDES D'EIYIPLOI
Un registre est ouvert aux bureaux de l'agence de la Société pout
l'inscription des offres et des demandes d'emploi.
Le Conseil d'administration prie les sociétaires qui auraient
besoin de jardiniers pour maisons bourgeoises ou d'employés pour
maisons de commerce horticoles de bien vouloir consulter ce registre.
GONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ
Concours annuels.
Uédaille Pellier. Pour le plus beau lot de Pentsiemon.
Prix Joubert de VHiberderie. — Le 10 janvier 1889, le Conseil
d'administration, se conformant au vœu émis par le D"^ Joubert
de IRiberderie, dans son testament, a ouvert un concours pour
un prix de 2,500 francs à décerner au nom de ce généreux
donateur. Ce prix est destiné à un ouvrage publié récemment
et imprimé ou manuscrit, sur l'Horticulture maraîchère, l'Arbo-
riculture et la Floriculture réunies, consid&rées dans leurs
usages journaliers et les plus pratiques. Le concours est perma-
nent et le prix peut être décerné chaque année.
Si l'ouvrage présenté au concours est manuscrit, il devra être aussi
. succinct que possible et, si son auteur obtient le prix, il sera
tenu d'en faire la publication dans le délai d'un an. (Voyez le
Jtmrnal, 3*= série, XI, 1889, p.o et 81.)
■ i^ — -'
AVIS DIVERS. 987
COURS PUBLICS ET GRATUITS D'HORTICULTURE
ou DE SCIENCES
SE RATTACHANT A L'HORTICULTURE
PROFESSÉS DANS PARIS
MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE
Culture. — M. Maxime Cornu, professeur. (Cultures coloniales de
l'Afrique tropicale et australe.) Semestre d'hiver : lundis, mercredis
et vendredis, à 9 heures du matin.
Physiologie végétale appliquée à Vagriculture. — M. Dehérain, pro-
fesseur. (Terres arables et amendements.) Semestre d'été : mardis et
samedis, à 2 heures.
PhyMque végétale. — M. Georges Ville, professeur. (Conditions
physiques et chimiques qlii déterminent, favorisent et règlent la
production des végétaux. Histoire de l'absorption de l'azote de l'air
par les végétaux.) Mardis et samedis, à 3 heures.
Botanique. (Classification.) — M. Bureau, professeur. (Étude des
familles vivantes de Dicotylédones apétales.) A partir du mois de
mai : lundis, mercredis et vendredis, à 1 heure.
Botanique. (Organographie.) — M. Van Tieghem, professeur. (Élé-
ments de botanique générale.) Semestre d'hiver : mardis, jeudis et
samedis, à 8 heures et -demie du matin.
CONSERVATOIRE DES ARTS ET MÉTIERS
Chimie agricole. — MM. Schlœsing père et fils, professeurs. (Etude
des éléments de l'atmosphère qui concourent à la nutrition des
plantes.) Mercredis et samedis, à 9 heures du soir, à partir du 4 no-
vembre.
Agriculture. — M. Grandeau, professeur. (Mise en valeur et culture
des terrains pauvres.) Mardis et vendredis, à 9 heures du soir, à par-
tir du 6 novembre.
JARDIN DU LUXEMBOURG
(Pavillon de la Pépinière).
Arboriculture fruitière et Ploriculture. — M. Opoix, professeur.
Lundis, mercredis et vendredis, à neuf heures du matin. Ce cours,
qui comprend des leçons théoriques et pratiques, commencera vers
le 20 janvier 1897. Tous les quinze jours, une leçon sera consacrée
à la Ploriculture.
ÉCOLE MUNICIPALE ET DÉPARTEMENTALE
D'ARBORICULTURE
Arboriculture d' alignemoit et d'ornement. — M. Ghargueraud, pro-
fesseur. Le vendredi, à partir du 20 novembre, à 8 heures du soir,
daus l'amphithéâtre de la Société nationale d'horticulture, 84, rue
de Grenelle. Des leçons pratiques auront lieu, le dimanche, à partir
du 22 novembre, de 8 heures à 11 heures du matin; le lieu de réu-
nion sera indiqué à la lin de la leçon précédente. Des certificats
d'aptitude sont décernés aux élèves, après examen.
988 AVIS DIVERS.
SYNDICAT DE SAINT-FIACRE
Boulevard Montparnasse, 126.
Culture iwtagère et d'ornement. — M. Debureau, professeur.
Arboriculture fruitière. — M. Lépine, professeur.
Applicalion des engrais chimiques à l'Horticulture. — M. de La Bou-
laye, professeur.
Ces cours ont lieu le vendredi, à 8 heures du soir.
ASSOCIATIONS DIVERSES
Cours d'Horticulture.
Arboriculture fruitière. — (^Association polytechnique), 26, rue Henri-
Chevreau (Belleville). M. G. Chevalier, professeur ; le samedi, à
8 heures du soir.
— (Association philotechnique), mairie de la rue Drouot.
M. Célestin Buval, professeur; le dimanche, à 2 heures.
— (Association philotechnique), lycée Charlemagne, M. Gros-
demange, professeur; le mercredi, à 8 heures et demie du soir.
— (OEuvre des familles du IV« arr.), mairie du !¥•= arr. M. L.
Vauvel, professeur; le samedi, de 8 heures et demie à 10 heures du
soir.
(Des leçons pratiques auront lieu le dimanche aux endroits et aux
heures qui seront indiqués par le professeur.)
Floriculture. — (Union française de la Jeunesse), boulevard Saint-
Marcel, 66. M. Gourlot, professeur; le lundi, à 9 heures du soir.
— (Association philotechnique), section du lycée Charle-
magne, 14, rue Charlemagne. M, Pollet, professeur; le lundi à
8 heures et demie du soir.
Horticulture populaire. — (Association polytechnique), école com-
munale de la rue Foyatier (Montmartre). M. Theulier, professeur; le
dimanche, à 10 heures du matin.
Agriculture générale. — (Association philotechnique), mairie de la
rue Drouot. M. le D'"Genevoix, professeur; le dimanche, à 10 heures
du matin.
Cours de Botanique.
Plantes ornementales et utiles les plus intéressantes. — (Union fran-
çaise de la Jeunesse), boulevard Saint-Marcel, 66. M. Gérome, pro-
fesseur; le lundi, à 8 heures du soir.
Organographie et physiologie végétales. — (Association philotech-
nique), lycée Charlemagne. M. Duclos, professeur; le mardi, à
8 heures et demie du soir.
Botanique. — (Association iDhilotechnique), boulevard Montpar-
nasse, 80. M. le D'' Berge, professeur; le vendredi, à 8 heures 1/4 du
soir.
— Œuvre des familles du IV^ arr,), mairie du IV^ arr. M. Hariot,
professeur; le samedi de 8 à 9 heures du soir.
CHRONIQUE. 989
Cours d'Arpentage et de Nivellement.
Levédesplans, etc. — (Associalioi)philotechniqiie), boulevard Mont-
parnasse, 80. M. Grimaud, professeur; le dimanche, à 9 heurr's du
matin.
— (Association philotechnique), lycée Condorcet, M. Hervé,
professeur; le mercredi, à 8 heures et demie du soir.
— (Association philolechiiique), lycée Charlemagne, MM. Weisse
et Denis, professeurs; le dimanche, à 10 heures et demie du matin.
Géométrie et dessin de jardins. — (Œuvre des familles du IV^ arr.),
mairie du IVc arr. M. Bonifas, professeur; le mardi, de 8 heures et
demie à 10 heures du soir.
CHRONIQUE
Un procédé de maturation artificielle des Tomates. —
Les Tomates mûrissant difficilement lorsque l'arrière-saison est
pluvieuse et pourrissant sur pied, M. Chemin indique un procédé
qui obvie à ces inconvénients : on arrache les pieds de Tomates
dont les fruits ont atteint une grosseur normale et on couche
horizontalement sous châssis les pieds, tiges et fruits de Tomates
que l'on étend sur un lit de feuilles bien sèches. De cette façon,
les fruits parviennent à maturité sans rien perdre *de leur
saveur. (Revue scientifique, 14 novembre 1896.)
Une Glycine énorme à Rouen. — Cette Glycine {Wistaria
sinensis), tapisse toute une façade de Y Hôtel de la Rose, à Rouen.
La tige a une forme méplate-arrondie et un contour de 68 cen-
timètres à 1 mètre du sol, et la principale branche, 61 centimètres
de circonférence à la même hauteur. Cette magnifique plante
volubile, que la Nature décrit et figure d'après M. Gadeau de
Kerville, serait âgée de cinquante-cinq à soixante ans. (La Nature,
14 novembre 1896.)
En l'honneur de la Pomme de terre. — L'Association des
jardiniers irlandais célébrera le 9 décembre, à Dublin, le troi-
sième centenaire de l'introduction de la Pomme de terre en
Irlande. A cette occasion, il y aura une Exposition des différentes
variétés de ce légume, conférences relatives à sa culture, etc.
990 CHRONIQUE.
Le Prim^la obconica, plante vénéneuse. — On sait que
certains inconvénients résultent, pour les jardiniers, de la ma-
nipulation du gracieux et floiibond Primula obconica. Selon
M. Van den Heede (Journal de la Société régionale d' HorticuU
iure du Nord de la France]^ chaque fois qu'un jardinier voudra
travailler cette plante, il lui suffira, auparavant, de se passer les
mains à la glycérine ou mieux à la vaseline boriquée, pour
empêcher l'action irritante des poils urticants.
Le Chrysantlième en Angleterre. — Chaque année, le
Chrysanthème gagne en faveur populaire en Angleterre, et les
nombreuses expositions qui lui sont consacrées attestent le culte
dont cette plante est l'objet spécial sur toute l'étendue des Iles
Britanniques. Dans Londres même, chaque Parc a son exposi-
tion individuelle où les résultats de ses cultures sont soumis à
l'appréciation du public qui y est admis sans avoir à payer aucun
droit d'entrée. Il suffit, pour montrer combien cette faveur est
appréciée par les habitants de la grande métropole, de repro-
duire ici le rapport du Parc de Battersea, se rapportant à la
journée du dimanche 18 octobre, pendant laquelle plus de six
mille personnes ont visité la serre où il n'y avait absolument
que des Chrysanthèmes bien fleuris et bien étiquetés; les uns
cultivés pour la production des grandes fleurs, tandis que les
côtés de la serre, ses chevrons et les cadres de ses portes étaient
ornés de la verdure et des fleurs charmantes, quoique petites,
des variétés pompons, avec lesquelles ils étaient agréablement
tapissés. (G. Schneider.)
Décès du D'' Trimen. — L'Horticulture en général, et en par-
ticulier l'Horticulture anglaise, vient de faire une perte sérieuse
en la personne de M. le D"" Henry Trimen, décédé récemment et
à un âge peu avancé. Après de brillantes études, il occupa avec
distinction le poste de premier assistant à la section botanique
du ftlusée britannique, de 1869 à 1880, date à laquelle il fut
nommé Directeur des Jardins botaniques de Ceylan. Dans cette
position élevée, il eut maintes fois l'occasion de se rendre utile
et agréable à ses confrères; il n'est pas de voyageur horticole,
ayant eu des rapports avec lui, qui n'ait à louer son amabiUté et
CERONIQUE. 991
sa grandeur d'âme. Le D'' Trimen, né à Londres en 1843, était un,
homme d'une éducation peu commune; c'était aussi un travail-
leur infatigable, comme les ouvrages qu'il laisse en font foi.
Outre les nombreux rapports dont il est l'auteur, adressés aux
Sociétés scientifiques et littéraires dont il faisait partie, il contri-
bua puissamment au développement de l'Horticulture. De 1872
à 1879, il fut éditeur du Journal of Botany, et parmi ses travaux
littéraires les plus importants, on peut compter la part active
qu'il prit dans la production d'un ouvrage en quatre volumes,
intitulé Médicinal Plants, publié de 1875 à 1880, et dont il traita
la partie botanique; en 1885, il publia son Systematic Catalogue
of the Plants of Ceylon^ et son Handbook of the Flora of Ceylon,
publié en 1893, forme un digne corollaire à sa carrière active.
(G. SCDNEIDER.)
Lœlio-Cattleya X illuminata. — Un superbe hybride pré-
senté au meeting de VOrchidrenne de Bruxelles, en octobre der-
nier, par M. Cahuzac, de Bordeaux ; il est issu du Lœlia purpiirala
et du Cattleya labiata ; il a les sépales et les pétales de ce dernier
et le labelle du premier. - (Gh. de Bosscuere.)
Cattleya Le Czar L. Lind. — Un hybride naturel trouvé
dans une importation de Cattleya labiata autumnalis , faite par
l'établissement horticole de Moortebeek-lez-Bruxelles ; il provient
d'un croisement entre le C. labiata P et le C. granulosa c? ; il
présente les feuil'es, les sépales et les pétales de la mère, les
pseudobulbes et le labelle du père. Ge labelle est d'une admi-
rable forme, d'un superbe coloris où se voit l'influence de la
mère; il est finement bordé de blanc, ce qui relève beaucoup
son cachet; le coloris des divisions florales reflète sensiblement
la nuance vert olive de celles du C. granulosa.
(Ch. de Bossghfre.)
Matcli franco-belge pour les 12 plus belles variétés de
Cattleya labiata autumnalis, entre MM. Dallemagne et G^% de:
Rambouillet, et Lucien Linden et G*°, de Moortobeek-Iez-
Bruxelles. La première manche a eu lieu le 25 octobre dans les
locaux de V Horticulture Internationale; elle s'est terminée ai
l'avantage de rétablissement belge.' Les plus belles de ces .
992 CHRONIQUE.
\^ variétés seront reproduites en une double planche de la Lin-
dcnia; les orchidophiles pourront juger alors de leur valeur.
La seconde manche aura lieu à Rambouillet, le dimanche,
8 novembre. (Ch. de Bosschere.)
Exposition Internationale d'Horticulture à Anvers
en 1899. — En l'année 1899, la ville d'Anvers fêtera le
troisième centenaire de la naissance d'un de ses plus illustres
enfants, le peintre Antoine van Dyck. A cette occasion, la
Société royale d^ Horticulture et d' Agriculture d'Anvers se pro-
])o=e d'organiser une grande Exposition qui aura lieu, à l'époque
de ces fêtes, au mois d'août. (Gn de Bosschere.)
Installation de chauffage. — L'établissement horticole de
iMM. De Smet frères, à Ledeberg-Gand, comprend 40 serres qui
claient, jusqu'il y a trois mois, chauffées au moyen de 12 ther-
mosiphons. Ces \'l chaudières viennent d'être remplacées par
une seule avec retour de flamme, construite par M. Aug. Vande
Pulte-Van Petegham ; elle mesure 3™, 50 de long sur \ mètre de
Il rge; la surface de chauffe est fournie par 100 tuyaux de 0'",07
de diamètre. Le système des tuyaux en comprend 4,000 mètres
qui parcourent toutes les serres, passant quelquefois sous les
chemins : ils sont alimentés, dans ces parties, au moyen de
siphons.
Les gros tuyaux {main pipes), tant à l'aller qu'au retour,
ainsi que la chaudière elle-même, sont pourvus d'un enduit
calorifuge, ce qui diminue dans une notable mesure la perte de
chaleur par rayonnement, et prévient l'excès de température
qui devrait inévitablement se produire en certains endroits au
grand détriment des plantes placées dans leur voisinage immé-
diat. L'installation permet de donner à chacune des 40 serres la
température voulue aussi bien dans les serres chaudes que dans
les serres tempérées et froides.
Il faut nécessairement un tirage des plus actifs pour un chauf-
fage de celte importance; il est assuré par une cheminée de
25 mètres de hauteur! La chaudière offre un précieux avantage;
on y brûle de la houille dite « charbon menu-graineux » qui
CHRONIQUE. 993
revient à 9 francs au lieu de 14 à 15 francs que l'on payait pour
la houille utilisée dans les anciens systèmes.
(Gn. DE BOSSCHERE.)
La vitalité des graines. — M. G. de Candolle, en présentant
quelques considérations sur ses expériences relatives à la durée
de la vitalité des graines, à TAssociation britannique pour
l'avancement des Sciences, a cité quelques faits curieux qu'il est
intéressant de rappeler. G'est ainsi qu'il a mentionné le fait
observé en Grèce, qu'après avoir enlevé des déblais dans une
mine d'argent restée depuis longtemps inexploitée, on a vu appa-
raître toute une flore qui provenait évidemment de graines ense-
velies sous les déblais, lesdites graines n'a\ant pu rester enfouies
moins de 1,500 ans.
Un autre auditeur, M. Seward, paléo-botaniste distingué,
pense que les graines recouvertes par les glaciers de la période
glaciaire ont pu conserver leur vitalité, et germer des siècles
plus lard, après le retrait des glaciers. [Revue scientifique.)
Calvitie expérimentale. — Au Congrès de l'Association bri-
tannique pour l'avancement des Sciences, en septembre dernier,
M. le D"" Morris, directeur adjoint au Jardin botanique de Kew,
a fait connaître les effets singuliers du Tamarinier sauvage, le
Jumbai^ ou Leuciena glauca, de l'Amérique tro{)icale, qui existe
aussi à la Jamaïque et aux Bahamas. Gette plante fourragère
rend les animaux chauves, au moins en partie. Les chevaux y
laissent leur crinière, et par surcroît leur queue. Même effet sur
les mules et les ânes. Les porcs perdent leurs soies jusqu'à la
dernière. Sur le bœuf, la chèvre, le mouton, on n'observe aucun
de ces effets; du reste, la santé de ces différentes espèces n'est
nullement atteinte, malgré la détérioration d'une partie de leur
individu. [Revue scientifique.)
Chrysanthèmes de plus d'un an. — La Société royale
d'Horticulture et d'Agriculture d'Anvers ouvre, àt l'occasion de
chacune de ses expositions de Chrysanthèmes, des concours
spéciaux pour des exemplaires de la « fleur automnale », âgés
de plus d'un an. Nous. avons relevé, cette année, dans la collée-
994 CHRONIQUE.
tion d'nn des horticulteurs-exposants, M. F. Vermeulen, les
spécimens que voici :
Souvenir de Toulon^ plante de 2 mètres de diamètre, 75 fleurs
de 20 centimètres; — Amiral Avellan, 15 fleurs de 20 centimè-
tres de diamètre et 15 centimètres de haut; — Monsieur Benja-
min Girnud^ exemplaire de 1 mètre de haut, 75 centimètres au-
dessus de la cuvette, 100 fleurs de 10 centimètres de diamètre;
— Colonel \V. B. Smith, 50 fleurs de 20 centimètres de diamè-
tre; Reine d'Angleterre^ 50 fleurs de 25 centimètres; — Madame
Taulier, plante de 1°',50 de diamètre, 75 fleurs de 15 centi-
mètres; — Florence Davis, exemplaire de 1°^,50 de diamètre,
75 fleurs de 15 centimètres; — Monsieur Ad. Giraud, plante
de 1"',75 de diamètre, 75 centimètres au dessus de la cuvette,
60 fleurs de 20 centimètres; — G. W. Childs, plante de 1 mètre
de diamètre, 1 mètre de haut, pot compris, 50 fleurs de 25 centi-
mètres; — William Seicard, exemplaire de 1 mètre de diamè-
tre, 50 fleurs de 20 centimètres; — Mistress Irwing Clarke,
30 fleurs de 27 centimètres de diamètre, 15 centimètres de haut;
— Monsieur Demay Taillandier, 30 fleurs de 25 centimètres de
diamètre et 17 centimètres de haut. (Ch. de Bosschere.)
Polygonum baldschuanicum Rgl. — Plante nouvelle qui,
toujours à l'établissement Lemoine, a vivement attiré notre
attention. L'exemplaire se trouve au pied d'un vieux tronc
d'Orme détruit par l'un des derniers hivers; il y a été mis aa
mois de juin de Tannée dernière et a très bien fleuri; ensuite
il a passé l'hiver en place sans le moindre abri, et sa floraison
a commencé au mois de juin de cette année pour se prolonger
jusque fin septembre.
L'introduction de cette plante en France est due au Muséum
d'Histoire naturelle de Paris; dès 1895, la Société nationale
d'Horticulture de France lui décernait une prime de f^ classe (1).
Elle ne sera mise au commerce pour la première fois que cet
automne.
Elle croit naturellement dans le Turkestan (Boukhara oriental)
(1) Voir Journal de la Société, 1893, p. 607.
CHRONIQUE. 995
OÙ on la trouve à nne altitude de 1 ,200 à 1 ,700 mètres et où elle a
été découverte en 1882, par M. Regel fils. Après avoir été d'abord
signalé sous le nom à'Atraphaxis^ species nova, ce Polygo)ium a
reçu son nom définitif, et a été décrit et figuré en 1883 par le
D^Ed. Regel dans le V1II'= volume des Actes du Jardin botanique
de Saint-Pétersbourg. Le Muséum le possède depuis 1892. C'est
une espèce vivace dont la tige, ligneuse dans le bas, est robuste
et s'élève facilement à 4 ou 5 mètres Les feuilles sont d'un beau
vert, cordiformes ou hastées. Les fleurs, d'un blanc légèrement
rosé, forment de longues grappes composées, d'un bel effet,
tantôt dressées, tantôt retombantes; leur ensemble présente
l'aspect d'une multitude de guirlandes garnissant le treillis dont
la plante a fait son support. Prises isolément, ces panicules
blanches se prêtent merveilleusement au travail des bouque-
tières, leur élégance et leur légèreté permettant d'en faire un
emploi constant.
A ces fleurs doivent succéder des fruits ailés, d'abord blancs,
puis d'un blanc rosé, eux-mêmes décoratifs. La plante est par-
faitement rustique à Nancy: l'hiver détruit la plus grande partie
des tiges, mais de nouvelles pousses partent du sol au printemps.
(Gh. de Bossgeiere.)
Emploi du Poly^onatum multiflorum pour le forçage
hivernal. — Le Sceau de Salomon, charmante Liliacée de nos
bois, est, paraît-il, employé avec succès à l'étranger pour le for-
çage hivernal. De grandes quantités de rhizomes sont annuelle-
ment importés, pour cet usage, de l'Allemagne ou de la Hollande.
Ce forçage n'a pas encore été pratiqué chez nous, au moins
commercialement. La Mevue horticole signale le Sceau de Salomon
aux professionnels, qui en trouveraient un écoulement facile et
rémunérateur. Cette plante, aux fleurs décoratives et au beau
feuillage, qu'il ne faut pas confondre avec le P, vulgare, moins
ornemental, apporterait un élément nouveau parmi les plantes
hivernales.
996 PROCÈS-VERBAUX.
PPiOCÈS-VEUBAUX
SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 1896.
Présidence de M. Alger, Président de la Société.
La séance est ouverte à 3 heures 15 minutes, en présence de
199 sociétaires : 20 membres honoraires et 179 membres titu-
laires.
M. Henri de Vilmorin, premier vice-président de la Société,
procède à l'installation de M. Viger au fauteuil de la prési-
dence : il prononce les paroles suivantes :
« Messieurs,
« La séance que nous tenons aujourd'hui marquera une date
mémorable dans les annales de la Société, puisque c'est aujour-
d'hui que prend place parmi nous et à la tête de notre bureau,
le nouveau Président que vous vous êtes donné dans la dernière
séance.
« Vous vous souvenez, Messieurs, de nos élections, du calme
et de l'entente parfaite avec lesquelles elles se sont accomplies,
et de l'unanimité presque absolue à laquelle a été prise votre
décision. Il n'était pas surprenant que l'accord se fît complet
entre nous tous sur le nom de notre nouveau Président, car
c'était — je ne crains pas de le dire en sa présence — un ami
déjà ancien de l'Horticulture qui était proposée vos suffrages.
« Tous, vous vous êtes souvenus des nombreuses marques
d'intérêt, de sympathie et de dévouement que M. Viger a prodi-
guées à la cause horticole pendant ses nombreux ministères.
Aussi voudrez-vous aujourd'hui lui exprimer, par ma voix, toute
votre reconnaissance pour son acceptation de la présidence de
notre Société, et toute votre confiance dans le développement
iV, B. — La commission de rédaction déclare laisser aux auteurs
des articles admis par elle à l'insertion dans le Journal la responsa-
bilité des opinions qu'ils y expriment.
SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 1896. 997
des destinées de notre association sous sa judicieuse et bienveil-
lante conduite.
vc Nous avons la bonne fortune de le posséder en ce moment,
soulagé du fardeau du pouvoir, et nous sommes heureux de lui
souhaiter la bienvenue et de lui apporter l'assurance de tout
notre empressement et de toute notre bonne volonté pour le
seconder dans la lâche qu'il a bien voulu assumer pour assurer
la prospérité et le développement de la Société nationale d'Hor-
ticulture de France. » {Applaudissements .)
M. Viger prend à son tour la parole et prononce le discours
suivant :
« Messieurs,
« Je dissimulerais certainement mon impression si je ne vous
disais pas avec quel plaisir j'ai accepté le mandat dont vous
m'avez honoré.
« C'est avec bonheur que j'ai accueilli le vote, pour ainsi dire
unanime, par lequel vous avez sanctionné la présentation de
votre bureau.
« Laissez-moi vous en exprimer toute ma gratitude. Car vous
m'avez donné un tém,oignage de confiance dont je suis fier et
que je tâcherai de justifier par un dévouement absolu, une
attention persévérante à la défense des intérêts de l'Horticulture
nationale.
« Vous auriez pu rencontrer facilement parmi vous, Mes*
sieurs, des amateurs éclairés, des praticiens éminenls ou des
savants distingués, pour les mettre à votre tête. Mais vous avez
eu la délicate pensée de venir chercher, dans la retraite, un an-
cien ministre de l'Agriculture — et je tiens à ajouter : de l'Hor-
ticulture, — pour indiquer bien nettement que dans le monde
horticole, parmi tant de belles plantes, on cultive avec soin la
fleur de la reconnaissance pour les services rendus, si modestes
qu'ils soient.
« Mais si j'apprécie à sa haute valeur l'honneur que vous me
faites, j'en mesure également tout le danger, si depuis 1826^
date de votre fondation, je parcours la liste de vos présidents
998 PROCES-VERBAUX.
OÙ figurent des hommes qui ont laissé une trace si profonde
dans la science, dans la diplomatie, dans l'armée ou dans le
gouvernement du pays.
« Qui pourrait, en effet, avoir la prétention de remplacer
l'éminent homme d'Etat, le célèbre orateur, l'administrateur
consommé qui vient de consacrer à la direction de vos travaux
les douze dernières années de sa laborieuse carrière. Nul ne
saurait égaler cette grâce de langage, cette exquise courtoisie,
cette simplicité charmante, qui étaient comme la parure de sa
puissante intelligence.
c( J'imagine d'ailleurs, Messieurs, que la bienveillance que
m'avait témoignée Léon Say pendant mon passage au ministère
de l'Agriculture n'a pas été étrangère à votre vote. Il m'avait en
effet souvent entretenu de vos intérêts, et entente s'était facile-
ment établie entre nous, car tous deux nous aimions passionné-
ment l'Horticulture.
c( C'est sous ses auspices, Messieurs, que je me place,
j'essaierai de l'égaler en dévouement à votre Association, et je
suis persuadé d'être votre interprète fidèle en évoquant cette
grande mémoire et en rappelant que son souvenir sera toujours
vivant parmi nous.
« Nous aurons, Messieurs, de grandes questions à débattre,
car la date de 1900 en se rapprochant de nous rappelle que
l'Horticulture française devra prendre une large part dans cette
manifestation imposante du travail international. Notre Société,
depuis près d'un siècle, a le monopole des grandes expositions
d'Horticulture qu'elle a organisées pour la première fois en
1881 . Le succès a répondu à ses efforts, et notre système d'orga-
nisation nous a conquis une notoriété des plus légitimes. Aussi
tous les gouvernements se sont^ls empressés de sanctionner la
supériorité de la Société en pareille matière en lui demandant
son concours qu'elle s'est empressée de leur donner. Pour ma
part, je n'ai eu qu'à me féliciter de l'œuvre accomplie par votre
Commission, Messieurs, lors de l'exposition de Saint-Pétersbourg
âont les conséquences pratiques ont été si importantes pour
l'horticulture française. Favoriser la participation de THorticul-
tuie française aux grandes expositions, tant en France 'qu'à
SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 1896. 999
l'Etranger, c'est accomplir une œuvre utile, non seulement au
développement du goût artistique en Horticulture, mais c'est'
également favoriser le développement commercial de l'Horticul-
ture.
« C'est dans cet ordre d'idées que je me suis placé, Messieurs,
lorsque j'ai abrogé les formalités du certificat d'origine pour le
remplacer par la liste publiée au ministère de l'Agriculture, des
horticulteurs français autorisés à expédier leurs produits sans
certificat. Cette mesure, bien accueillie en France par les horti-
culteurs, produirait tout son effet utile si les gouvernements
étrangers, adhérant à la convention de Berne, autorisaient leurs
agents des chemins de fer et des douanes à considérer la liste
en question comme remplaçant le certificat d'origine.
« H en serait de même pour les tarifs de chemins de fer : leur
abaissement pour les plantes transportées en grande vitesse ou
en vitesse accélérée nous permettrait, comme cela se passe en
Belgique, d'exporter nos produits horticoles dans les pays
voisins. Car, jusqu'ici, nous n'avons que des tarifs de pénétra-
tion chez nous.
« Enfin, on a signalé, à diverses reprises, une des plus regret-
tables anomalies de la loi de 1889 sur le recrutement de
l'armée — je veux parler de l'oubli des ouvriers horticoles
parmi les ouvriers d'art appelés à concourir pour obtenir la
dispense de deux années de service. — Il n'est pas de pro-
fession manuelle où le tour de main artistique, la tradition
du goût, soient plus utiles à conserver que parmi nos jeunes
jardiniers. Et il serait utile de le rappeler aux pouvoirs pu-
blics.
« Les considérations de cet ordre ne doivent pas rester étran-
gères à votre Société, Messieurs. Je sais que votre but est sur-
tout de développer parmi nos horticulteurs et nos amateurs le
goût de la science horticole et d'appliquer à la culture des
plantes toutes les découvertes des sciences. Mais à côté de cette
mission que vous vous êtes donnée et que vous accomplissez
avec tant de compétence et de fruit, il est une œuvre plus
modeste, qui est comme le corollaire de la première. Veiller sur
les intérêts commerciaux de l'horticulture, c'est encore contri-
1000 PROCÈS-VERBAUX.
buer à l'art, car la vente facile des beaux produits développe
Témulation dans la production.
« Nous travaillerons ensemble, Messieurs, à atteindre ce
double but avec d'autant plus d'audace et de dévouement, qu'en
accroissant le patrimoine de l'Horticulture, nous apportons, nous
aussi, noire concours utile à la culture de ce sol français, dont
la mise en valeur est un élément de force et de garantie d'indé-
pendance pour la Patrie. » (Applaudissements répétés.)
Il est donné lecture du procès-verbal de la dernière séance
qui est adopté sans observation.
M. le Secrétaire général fait part du décès de M. Marie-Emile
Gimer, membre de la Société depuis l'année 1885.
Il annonce que, dans la séance de ce jour, le Conseil d'admi-
nistration a accordé l'honorariat à M. Fichet.
Il procède au dépouillement de la correspondance qui com-
prend :
A. — Correspondance imprimée :
l'* Circulaire annonçant que l'Exposition de Chrysanthèmes,
qui devait se tenir à Namur (Belgique) les 8 et 9 novembre, est,
sur la demande des exposants, ajournée aux 15 et 16 du même
mois;
2° Listes des cerlifîcàls de mérite accordés dans la réunion
du 12 septembre du comité de floriculture de la Société néer-
landaise d'Horticulture et de Botanique.
B. — Ouvrages destinés a la Bibliotiièoue.
1° Feuille d'informations du Ministère de C Agriculture., n°^ 43
et46;
2° Catalogue du J 3^ Concours général et 14^ Congrès. porno-
logique, tenus du 5 au 11 octobre 1896, par l'Association pomo-
logique de l'Ouest.
3° Liste des récompenses accordées à la suite du / 3^ Concours
général et du 14^ Congrès pomologigue, tenus à Rouen par
l'Association pomologique de l'Ouest.
SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 1896. 1001
4° La Tulipe, son histoire et sa culture, par M. Polman Mooy,
de Haarlem, brochure de 24 pages (don de l'auteur).
5° Observations complémentaires sur la ponte et les mœurs du
Hanneton, par M. Xavier Raspail. Broch. de 18 p. (Extrait des
mémoires de la Société zoologique de France. 1896.)
6® Annuaire général horticole^ publié par le Syndicat central
des Horticulteurs de France. Année 1897. Paris, Librairie horti-
cole du Jardin.
7° La Mosaïculture pratique^ par M. A. Maumené^ 1 vol. de
109 p., Paris, 1896.
u. — Notes, Rapports et Comptes rendus déposés sur le
BUREAU :
1° Notice biographique sur M. Alexis Lepère, par M. Delessard.
2° Rapport sur l'ouvrage de M. L. Guillochon, intitulé Calen-
drier mensuel du cultivateur d'Orchidées, par M. A. Bleu.
Les conclusions demandant l'insertion de ce rapport dans le
Journal de la Société et son renvoi à la commission des récom-
penses sont mises aux voix et adoptées.
3° Rapport sur une visite à l'établissement de M. Truffant,
horticulteur, rue des Chantiers, à Versailles, M. H. Martinet, rap-
porteur.
Les conclusions demandant l'insertion de ce rapport dans le
Journal et son renvoi à la commission des récompenses sont
adoptées.
4° Compte rendu de l'Exposition de Chrysanthèmes tenue à
Lyon, par M. H. Martinet.
5° Compte rendu de l'Exposition d'Horticulture de Limoges,
par M. Eug. Deny.
D. — Objets soumis a l'examen des comités :
Au comité de culture potagère :
1° Par M. Martin, horticulteur à la Broche parDigoin (Saône-
et-Loire), quatre variétés de Pommes de terre, obtenues de semis
faits en 1886, 1887 et 1888, présentées comme étant très pro-
ductives. L'une d'elles, Je n" 1, plantée le 11 avril, serait si
63
1002 PROCÈS-VERBAUX,
hâtive que la récolte aurait pu en être faite le 2 juillet. Le
comité demande qu'une prime de 3^ classe soit accordée pour
cet apport; il invite M. Martin à faire une nouvelle présentation
de la variété n" 1, l'an prochain, au mois de juillet (1).
2° par M. Hédiard, négociant, place de la Madeleine, à Paris,
une variété de Haricot nain, tacheté de noir, très productif, et
un Piment nommé Café, de saveur très accentuée (cette pré-
sentation étant faite hors concours, des remerciements sont
adressés à M. Hédiard),
Ail Comité d' Arboricultwx fruitière :
, 1° par M. Espaullard (Emile), de Fontenay-sous-Bois (Seine),
28 Pommes Calville très belles, très saines et bien caractérisées
(prime de 1''® classe);
2° Par M. Théodore Moreau, de Fontenay-sous-Bois (Seine),
8 Pommes Reinette du Canada, blanches, très grosses et très
belles (prime de 2® classe).
Au comité de floriculture :
1° Par M. Sadarnac, jardinier au château de Semont, près
Dourdan (Seine-et-Oise), un Sfreptocarpus polyanthus, en fleurs,
dont la feuille mesure 70 centimètres de longueur et 53 centi-
mètres de largeur. {Remerciements.)
2^ Par M. Truffant, horticulteur, rue des Chantiers, à Ver'
sailles, deux Myrsiphyllum {Medeola) asparagoides, garnis de
fleurs naturelles, et tels qu'ils ont été employés en guirlandes,
sur les glaces du palais de Versailles, pendant les fêtes données
en l'honneur des souverains russes. Ces plantes proviennent de
semis faits en janvier 1896. (i?e7?ierc/e?ïie?z?5.)
Au comité d'arboriculture d'ornement et forestière :
Par MM. Ch. Baltet, horticulteur à Troyes, une collection de
fruits, d'arbres et d'arbrisseaux d'ornement comprenant les
(1) Une de nos sociétés correspondantes, la Société d'Horticulture
de Vichy-Gusset (Allier), a adressé un rapport élogieux sur les cul-
tures de M, Martin.
BÉANGE DU 15 NOVEMBRE 1896. 1003
espèces suivantes : Cotonéasler horizontal; Gotonéaster tomen^
teux (à greffer sur Aubépine) ; Troène d'Italie, forme du T. con^-
mun, se reproduisant par le bouturage ; Troène de Quihou»
inflorescence de %^ saison; Lyciet de Ghine (très fertile); Bondnc
du Canada {Cymnocladus catiadensis) ; Épine dite Azerole jaune
Cratcegus Loddigesiana) ; Rosier rugueux [Hosa rugosa), var.
rouge et blanche ; Gognassier du Japon [Chœnomeles japonica), à
gros fruits; Maclure épineux. Le présentateur dit avoir fait une
éducation de ver à soie du Mûrier avec la feuille de Maclure. Le
comité demande qu'une prime de 3° classe soit accordée à
M. Gh. Baltet pour l'ensemble de son apport.
Au comité des Oi'cMdées ;
V Par M. Bleu, 48, avenue d'Italie, Paris, 2 Lselia juvenîlisj
issu du Lœlia Pervinii^ croisé par le Lxîia Pinelii (prima
de l"*^ classe).
1 Lœlio-Cattleya amœna amethystina, hybride issu du Lselia
Perrinii, croisé parle Cattleya Loddigesii (prime de 1'* classe).
2° Par M. Maxime Jobert, 21, chemin des Princes, à Ghâ-
tenay (Seine), 4 Cypripedium de semis dont les ancêtres sont
inconnus (prime de 2® classe).
3° Par M, Duval et fils, horticulteurs, 8, rue de l'Ermitage, à
Versailles, le Cypripedium Hay Wood^ hybride obtenu dans
l'établissement de M, Veitch, et issu du C. Druryi, croisé par le
C. Veitchi.
Gette présentation étaht faite hors concours, des remercie*
ments sont adressés à MM. Duval et fils.
4° Par M. Eugène Poirier, jardinier chez M. Gardoso, le
Cypripedium Emile Gayot {C. Harrisianum X C, insigne) et U
C. maculatuvi (C , tonsuijhyi C. Leeanum) {iprime de 3^ classe),
5' Par M. Dallé^ horticulteur, 29, rue Pierre-Charron à Paris,
\ Valida Boxalli lamellata , var. Dalleana^ plante superbe,
bien cultivée; \ Dendrobium formosum giganteum^ les Oncidîum
tigrinum et Gravesianum et 1 Qdontoglossum bictoniense (prime
de V^ classe).
Çf"" Par M. Libreck, 53, rue du Ranelagh^ à Paris, 1 Calanthe
vestita et le C. vestita^ var, luteo-oculata (prime de 2" classe).
i004 PROCÈS-VERBAUX.
7" Par M. Bert, horlicuîleur à Colombes (Seine), 3 Cypripe-
diuni callosum sufterbum^ pour lesquels on propose l'attribuLion
d'une prime de 1" classe.
4 Barker'ia Skinneri et le curieux Restrepia antennifei'a
(prime de 5* classe).
A la section des Chrysanthèmes :
V Par M. Calvat, amateur, à Grenoble (Isère), \ô variétés
inédites de Chrysanthèmes. Le Comité propose lattribution de
cerliîîcats de mérite au 7 variétés suivantes :
Madame Edmond Boger, coloris nouveau, soufre pâle forte-
ment teinté de vert (Certificat de mérite de 1'' classe avec félici-
tations :
Congrès de Bourges^ fleur très épaisse, rouge amarante foncé,
coloris rare jusqu'à ce jour (Certificat de mérite de i- - classe avec
félicitations :
Madame A. Bousseau^ d'un superbe rose carminé (Certificat de
caérite de 1*^ classe);
Mojisieur G. Chabanms. d'un coloris distinct, jaune ocre Cer-
tificat de mérite de 4^* classe);
Marfa, de couleur jaune chamois avec le centre de la fleur
ro'Jge cuivré Certificat de mérite de r- classe.;
Madinu L. Lieber, fleur énorme, rose mauve, à revers des
ligules argenté (Certificat de mérite de 1^' classe ;
Topaze orientale, fleur globuleuse, jaune canari, à revers
jaune soufre. 'Certificat de mérite de l'^- classe .
i° Par M. Lemaire, horticulteur, 26. rue Priant, à Paris, une
variété nouvelle de Chrysanthème, nommée /.-^. Frow, issue
par dimorphisme de la variété Viviand Mord. La fleur est
énorme, d'un coloris nouveau, fond jaune lavé de vieux rose.
(Certificat de mérite de <"* classe) ;
3' Par M. Enfer, jardinier-chef au domaine de Pontchartrain
(Seine-et-Oise;. un lot de <0 variétés de Chrysanthèmes à très
grandes fleurs [Prime de l'*classej;
Un lot de fleurs coupées (Prime de 2* classe; :
4' Par M. Leffitte. horticulteur-fleuriste, route de Bordeaux
à Pau-Billère, un lot de fleurs couples de Chrysanthèmes. Le
SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 1896. 4''J05
Comité invile M. Laffitte à représenter ces fleurs dans de
meilleures conditions.
Les décisions de la section, relatives aux présentations faites
le 22 octobre, n'ayant pu être communiquées à temps pour être
ratifiées en séance, sont soumises à l'assemblée.
Ces présentations étaient les suivantes :
r^ Par M. Lemaire, horticulteur, 26, rue Friant, Paris, un
lot de 19 variétés nouvelles, remarquables : Mademoiselle P.
Besson, rose carminé à centre argenté; Sourenir de ma Sœur,
très beau coloris lilas à revers de ligules gris perie ; Madame
Gustave Henri ^ variété précoce à fleurs d'un beau blanc;
Calvat's A. Gold, d'un jaune superbe; plus doaze exemplaires
superbes de la variété Edicin Molyneux. La section propose
d'accorder une prime de T- classe pour l'ensemble de la pré-
sentation, et des félicitations pour la bonne cullure des douze
plantes appartenant à la variété Edicin Mohjneux.
2° Par M. Kagout, horticulteur, Le Vésinet Seine-et-Oise),
un fort spécimen de Chrysanthème Le Verrier (Prime de
3^ classe).
3^ Par M. Xonin. horticulteur, 20, avenue de Paris, à Chà-
tillon-sous-Bagneux Seine), 3 variétés inédites de Chrysai:-
thèmes obtenues de semis par le présentateur : Comtesse de
Beaulaincourt, Son Altesse le prince Hussein Kamil et Lutèce.
On propose d'attribuer un certificat de mérite de 1^- classe à
chacune de ces variétés.
M, Nonin présentait, en outre, quelques autres de ses obten-
tions déjà au commerce : Monsieur Legouvé, Madame Charles
Ârastz, Madame Dessallihres et Madame Paul Oudot.
4^ Par M. Bernard, jardinier chez M""' E. Teston, rue du Pon-
ceau, à Chàtillon-sous-Bagneux (Seinej, deux variétés nouvelles
obtenues de semis. La section prie M. Bernard de loi représenter
ces deux variétés l'année prochaine.
0** Par M. Vacherot, horticulteur à Boissy-Saint-Léger ^Seine-
et-Oise), un lot de Chrysanthèmes cultivés en godets (prime de
3« classe;;
e*' Par M. Calvat, de Grenoble Isère), des fleurs coupées
(deux branches de chaque variété), d'an certain nombre de
it^6 PROCÈS-VERBAUX.
belles variétés nouvelles qu'il a obtemiês de semis. La section a
remarqué surtout les variiHés Jubilé^ Président Nonin et 3fon-
siéUr Màsaânge de Louvrex, pour chacune desquelles il demande
rallributiott d'iin eerlificat de mérite de 1"* classe; plusieurs
variétés avaient- «oûfferl dans le Voyage et étaient quelque peu
fanées;
7" Un iot de fleurs coupées de Chrysanthèmes au sujet duquel
là section n'a aucun jugement à formuler, l'envoi n'ayant été
IrfeCômpâgùé d'aucune indication et même sans le nom du pré-
èenlateuf.
Lès propositions des comités relatives aux récompenses à
àeeorder pour les présentations sont mises aux voix et adoptées
par l'assemblée.
M. Vachérot abandonnesa prime au profit de la Société.
M. Decaux demande la parole. Il appelle l'attention de la
Société sur deux insectes trouvés dans les Noix véreuses : le
Siphonellà 7iiicis et la chenille da Carpocapsa pomonmia. 11 fait
passer sous les yeux de l'assemblée une boite contenant ces
insectes sous leurs divers états : larves, nymphes et insectes par-
faits.
Bàtts ûïie note plus étendue, notre collègue fera connaître de
nouvelles observations sur les mœurs de ces curieux insectes.
M« le secrétaire général adjoint annonce la présentation de
nouveaux sociétaires et la séance est levée à 4 heures 20 mi-
nutes.
SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 1896.
Présidence de M. Vig-erj Président de la Société.
La séance est ouverte à 3 heures.
Les registres de présence ont reçu les signatures de 188 socié-
taires : 17 membres honoraires et 171 membres titulaires.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté :
M. le ï^résîdent dit que l'Exposition d'automne, ouverte par
notre Société, a obtenu tin très grand succès. L'affluence des
SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 1896. 1007
visiteurs a été considérable, et nous avons tout lieu d'être satis-
faits.
Le Clief de l'État, suivant une tradition, depuis longtemps
établie, est venu visiter l'Exposition, le jour de son ouverture; il
a été intéressé à un tel point, qu'il a fait, le lendemain même,
une nouvelle visite afin de pouvoir mieux examiner les plantes
et féliciter les exposants.
-M. le Président du conseil, ministre de l'Agriculture, retenu
par ses occup^ations parlementaires, n'a pu accompagner M. le
Président de la République, le jour de l'ouverture de l'Exposi-
tion, mais il a tenu à montrer combien il s'intéressait à notre
fête en venant, dès le lendemain, admirer les produits si remar-
quables de notre Horticulture. Nous avons également été hono-
rés d'une visite de IVI. le iMinistre du Commerce.
M. le Président annonce qu'à Toecasion de cette Exposition,
M. le Ministre de l'Agriculture a fait les nominations suivantes
dans Tordre du Mérite agricole :
M. Michel (Edouard), chef de culture de la maison Vilmorin-
Andrieux.et C^% a été nommé officier de cet ordre;
MM. Yvon (Jean-Baptisté), horticulteur à Malakoff (Seine), et
Harman Payne, de Londres, membre associé de la section des
Chrysanthèmes et membre du jury de la dernière Exposition,
ont été nommés chevaliers du mêm,e ordre.
M, Martinet, qui est allé à Londres pour assister au cinquante-
naire de la Société nationale de Chrysanthèmes, a été chargé de
remettre à M. Harman Payne la croix de chevalier du Mérite
agricole et de lui adresser les félicitations de notre Société.
Mi le secrétaire général proclame le résultat du concours
d'Orchidées qui a eu lieu avant la séance.
Le Jury était composé de MM. Bleu, Dallemagne, Beraneck,
Godefroy-Lebœuf et Lefèvre.
Les récompenses suivantes ont été accordées [i) :
Une grande médaille dé vermeil à M. Bert (Etienne), horti-
culteur, 68, rue Victor-Hugo, a Colombes (Seine) ;
(1) Un compte rendu de ce concours sera publié prochainement.
1008 PROCÈS-VERBAUX.
Une grande médaille de vermeil h. M. Lebaudy (Robert), ama-
teur, 24, rue de Mesmes, à Bougival (Seine-et-Oise) ;
Une médaille de vermeil k MM. ûiival et fils, hoftlculteurs,
8, rue de l'Ermitage, à Versailles; ' ' r^
Une médaille de vermeil à M. Robert (Georges), jardinier-
chef, chez M. de Là Rochefoucauld, à la Vallée-aux-Loups, par
Chatenay (Seine) ;
Une 'médaille d'argent à M. Truffaut (A.), horticulteur, .40,
rue des Chantiers, à Yersailles'; ^-^
Une médaille d 'argent à M. Ragot, amateur, à Villenoy, près
Meaux (Seine-et-Marne).
Des remerciments ont été adressés à M. Verdier (Eugène),
37, rue de Glisson, à Paris.
M. le secrétaire général annonce le décès de M. Boisbunel, de
Rouen. M. Boisbunel ne faisait pas partie de notre Société ;
mais nous devons un juste tribut de regrets à ce pomologue
émineht, à cet habile semeur auquel Tarboriculture fruitière
doit l'obtention de fruits d'un grand mérite, tels que les Poires
Passe 'Crassane ^Olivier de Serres, Prince Napoléon^ etc.
Il donne lecture d'une partie du procès-verbal de la séance du
Conseil général de la Seine inséré dans le Bulletin municipal offi-
ciel du 0 novembre, relative à la souscription de notre Société,
en faveur des sinistrés, par la grêle du 26 juillet i896 :
« M. Bellan, syndic. — Messieurs, la Société nationale d'Hor-
ticulture de France a adressé à votre Bureau la somme de
277 francs, produit d'une souscription faite parmi ses membres
en faveur des sinistrés par la grêle du 26 juillet dernier. . - .
« Nous remercions vivement la Société nationale d'Horticulture
de sa généreuse initiative. Cette somme sera distribuée, confor-
mément aux intentions des donateurs, au mieux desdntérêts des
victimes de la grêle. » ' • '
n procède au dépouillement de la correspondance qui com-
prend : -
SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 1896. 1009
A. — Correspondance manuscrite :
Lettre de M. le maire du YIP arrondissement de Paris adres-
sant ses remerciements pour le versement de la somme de
50 francs que notre Société a fait au profit de la Caisse des
Ecoles.
B. — Correspondance imprimée :
1° Circulaire de la Société d'Horticulture de Sedan, annonçant
qu'une Exposition partielle et une conférence auront lieu à
Sedan dans les salons de l'Hôtel de Ville, le dimanche 29 novem-
bre, à deux heures du soir;
2° Programme provisoire de l'Exposition internationale d'Hor-
ticulture qui aura lieu à Gand (Belgique), en avril 1898.
C. — Publications destinées a la Bibliothèque :
1° Feuille d^ in formations du ministère de V Agriculture, n°* 48
et 49.
2° Le Ver à soie, son élevage, son cocon, par M. J. de Loverdo,
4 vol. petit in-8° de 214 p.
3° Résidus industriels employés comme engrais, par M. A. Lar-
balétrier, 1 vol. petitin-8° de20Op.,
4" Procédés d^ conservation des produits et denrées agricoles,
par M. A. Desmoulins, \ vol, petit in-8° de 169 p.
Ces 3 volumes font partie de l'Encyclopédie scientifique des
Aide-mémoire, publiée sous la direction de M. Léauté, membre
de l'Institut.
5° Dictionnaire pratique d'Horticulture et de Jardinage, de
M. Nicholson, traduit;^ mis à jour et adapté à nos. usages par
M. Mottet (o5^ livraison) ;
6° La digestion de Paris, approvisionnement, assainissement,
par M. Paul Vincey, ingénieur agronome, professeur départe-
mental d'agriculture de la Seine (extrait des mémoires de la
Société nationale d'Agriculture de la Seine), Paris, 1896;
7° Culture de la.Vigm en Côte-d'Or, par M. Durand, directeur
professeur de l'Ecole., de Viticulture de Beaune^ et M. J. Gui-
1010 rROCÈS-VERBAUX
chard, professeur spécial de Viticulture ù Nuits-Saint-Georges,
1 vol. de 321 p., avec carte géologique de la Côte, 27 planches
hors texte et 105 figures dans le texte. Beaune, 1896;
8° Les Landes et les Dunes de Gascogne^ par M. G. Grandjean,
inspecteur adjoint des forêts, 1 vol. in-8° de 92 p. et 10 fig.,
Paris ;
9° Résultat des concours de r Exposition de Chrysanthèmes
tenue à Anvers (Belgique), les 8, 9 et 10 novembre 1896;
10" Catalogue général de l'Exposition nationale du Millénaire
de Budapest, groupe 6 (Agriculture), par MM. Mudrony, Rath
et Micseh, édition française. Budapest, 1896.
11° Le Chrysanthème. Histoire, physiologie et culture en
France et à l'étranger, par M. H.-L. de Vilmorin, Paris, 1896.
Brochure grand in-S" de 28 p. (Extrait de la Revue internationale.)
D. — Notes et comptes rendus déposés sur le bureau :
i° Note sur les Noix véreuses, par M. F. Decaux;
2" Recherches' sur les Oiseaux^ les Insectes, les Vers, les Arach^
nides utiles et nuisibles à Vagrimdture, par M. Géry, instituteur
à jeufosse, par Bonnières (Seine-et-Oise) ;
3° Statuts de la Société protectrice scolaire des oiseaux et ani-
maux utiles à ragriculture , avec tal>leaux annexes (Ecole de
Jeufosse) (Seine-et-Oise), par M. Géry, instituteur;
4° Compte rendu de l'Exposition d'automne de la Société
nationale d' Horticulture de France (partie florale), par M. P.
Hariot;
5° Compte rendu de VExposition d'automne (partie fruitière),
par M. A. Chatenay.
E. —' Objets soumIs a l'examen des comités i
Au comité de floriculture :
\^ Par MM. Duval et fils, horticulteurs, 8^ rue de l'Ermitage à
"Versailles, 3 fortes potées d'Asparagus Sprengeri Regel, de
Natal. Dans une note qui accompagne ces plantes, les présen-
tateurs disent que, dès 1894, ils en ont acquis un certain nombre
-d'exemplaires de la maison Dammann, qui' a mis cette nouvelle
NOTICE SUR ALEXIS LEPÈRE FILS. iOll
espèce dans le commence, il y a 2 ou 3 ans. MM. Duval et fils
pensent qu'ils possèdent les plus forts exemplaires qui existent
dans les cultures françaises.
\j'A. Sprengcri, ajoutent-ils, est une plante de serre froide ou
tempérée-froide, qui pourra figurer avec avantage en plein air
pendant l'été. MM. Duval et lils ont présenté cette plante pour
la première fois, eri mai 1896, à l'Exposition de Versailles. Le
comité propose d'attribuer une prime de ^""^ classe pour celte
présentation.
2" Par MM. Chéron et fils, de Liancourt (Oise), des pots qui,
selon la note des présentateurs, ne verdissent pas lorsqu'ils sont
placés dans un milieu humide. Ces pots sont mis gracieusement
à la disposition des sociétaires qui désireraient les expérimenter.
Ali comité d' arboriculture d'ornement et forestière :
Par M. G. Boucher, horticulteur, 1ô4, avenue d'Italie, Paris,
des rameaux d'Ulmus campestris, var. suberosa, variété de
l'Orme commun dont l'écorce des rameaux est dilatée en expan-
sions subéreuses très développées. (Remerciements.)
Les propositions des comités relatives aux récompenses à
accorder pour les présentations sont adoptées par l'assemblée.
La séance est levée à 3 h. 15 minutes.
NOTES ET MÉMOIRES
NOTICE SUR ALEXIS LEPÈRE, FILS,
par M. Delessard (1).
Messieurs,
La Quintinie, qui reçut au xvii° siècle le titre de préfet des
jardins de Versailles, se plaignait, dans la préface de son ou-
vrage, de ce qu'on avait le malheur, à son époque, de ne trouver
(1) Déposé le 12 novembre 1896.
1012 NOTES ET MÉMOIRES.
que peu de maîtres pour enseigner la science de la culture, et
aussi peu de disciples pour l'apprendre.
Le temps et avec lui le progrès ont marché depuis le siècle
de Louis XIV, qu'on a appelé si justement le grand siècle ; cette
science de THorticulture, dont l'enfantement a été si lent et si
ardu, on peut l'affirmer en cette fin de siècle, elle est sur le
point d'atteindre les dernières limites de la perfection.
Parmi les plus fervents disciples ou plutôt parmi les maîtres
incontestés, il fant placer Alexis Lepère, fils, dont la perte ré-
cente est un véritable deuil pour notre Société.
Lepère (Alexis-Joseph- Gabriel) est né à Montreuil-sous-
Bois, dans cette cité qu'on s'était pbj jadis à dénommer Mon-
treuil-les-Pêches, comme étant le lieu où cette culture avait pris
naissance, s'était développée depuis les temps les plus reculés,
et qui avait produit les Pépin, les Girardot, les Malot, les
Beausse, les Bonouvrier, les Vitry, les Chevalier, et toutes ces
nombreuses familles de cultivateurs émérites dont il serait trop
long de citer les noms et les œuvres.
Je rappellerai seulement que l'un des plus anciens fut un jar-
dinier, nommé Pépin, qui eut l'insigne honneur d'être appelé,
en 1765, pour enseigner la culture spéciale du Pêcher dans le
potager royal de Versailles.
Désigné par le conseil de notre Société, pour rendre un der-
nier hommage à la mémoire de notre cher collègue, j'envisa-
gerai son œuvre sous ses diverses faces, car ses travaux furent
multiples pendant un demi-siècle.
Donc, dans cette courte notice, nous aurons à présenter suc-
cessivement quatre phases de la carrière d'Alexis Lepère, savoir :
4** Lepère, horticulteur;
2" Lepère, professeur et conférencier;
3® Lepère, à l'Institut polytechnique;
4* Les travaux de Lepère à l'étranger.
§ 1 ^^. — Lepère horticulteur.
Alexis Lepère eut son père pour professeur et maître. C'est dans
cet admirable clos modèle, création paternelle, qu'il reçut les
premières notions de l'arboriculture fruitière, cette science qu'il
NOTICE SUR ALEXIS LEPÈRE FILS. 1013
devait, plus tard, conduire à ce degré de perfection que vous
avez pu connaître et apprécier.
Ses semis, ses greffes, ses sur-greffes, ont produit ces sélec-
tions remarquables que notre comité d'arboriculture a eu
maintes fois l'occasion de récompenser. N'a-t-il pas doté notre
nomenclature des Pêches Vilmorin, Çoulombiei\ la France et
Fig. 27. — Alexis Lepère fils.
autres? Dans ces derniers temps, il avait fait construire cette
serre merveilleuse qui a fait l'objet du savant rapport dû à la
plume du professeur Opoix, et qui a été transcrit dans les an-
nales de notre Société. Ce rapport nous apprend comment Le-
père était arrivé, sans l'aide du chauffage, à produire ces admi-
rables fruits dont les spécimens ont été soumis à l'examen de
notre comité.
Cultivateur émérite, grâce à ses procédés de taille raisonnée,
il a fait avancer la science. Mais le Pécher, bien qu'il eût ses préfé-
rences, n'a pas été le seul bat de ses études, il les a étendues
aux autres branches de la culture fruitière. Les Poiriers, les
1014 NOTES Eï MÉMOIRES,
Pommiers ont été, a. leur tour, l'objet de ses préoccupations
constantes, et on peut dire hardiment, qu'ils ont trouvé en lui
un maître attentif et éclairé. Les arbres de ses jardins, dressés
par lui, sont là pour en fournir la preuve et l'enseignement.
Ses travaux, en France, lui ont valu d'innombrables médailles
d'or, il a été membre du jury de presque toutes les Expositions
de France, de Belgique, de Hollande et d'Allemagne.
Alexis Lepère a surtout tenu à rester partout et toujours le
digne représentant de Montreuil, son pays natal, car, quoique
en aient pu dire ses détracteurs, il est toujours resté un patriote
et un bon Français.
§ 2, — Jvepèrey professeur et conférencier.
Lepère ne s'est pas borné à ses œuvres personnelles, il fut un
propagateur et un initiateur. A l'exemple de son père, il réunissait
certains jours, notamment les dimanches, dans ses jardins de
Montreuil, les amateurs, les jardiniers et surtout les élèves du
cours du Luxembourg. Le sécateur ou la serpente en main, il dé-
veloppait les principes de la taille du Pêcher, taille en sec et en
vert, palissage, ébourgeonnemeut et pincer^ent. Tous ceux de
nos collègues qui ont suivi ces leçons, en ont^ai>dé un enseigne-
ment inoubliable. Ce n'est pas tout, il avait organisé, avec le
concours de MM. Joliboiset Opoix, des Visites-promenades dans
divers jardins d'expériences, notamment à Puteaux, dans l'Ile
Rothschild, dans les cultures de MM. de Vilmorin, à Bièvres, et
dans d'autres lieux qu'il serait trop long d'énumérer.
11 n'a jamais hésité à sacrifier ni son temps ni ses peines pour
divulguer le résultat de ses études, pour vulgariser cet enseigne*
iTient pratique qui a tant contribué à augmenter le nombre des
amateurs et des professionnels, comme aussi à étendre la cuL
ture de nos espèces fruitières, source féconde de bénéfices pour
nos jardiniers français. Une grande part de leurs succès doit en
revenir à Lepère,
§ 3. — Lepère à V Institut 2^ oly technique.
Un de nos plus distingués savants et professeurs, dont la perte
fut vivement ressentie dans notre pays, M, Henri de La Pomme*
NOTICE SUR ALEXIS REPERE FILS. 1015
raye, avait fondé à Paris, avec le concours d'hommes de lettres
et de professeurs éminents, des conférences populaires destinées
à vulgariser l'enseignement pratique pour les adultes, de toutes
les branches de la science au point de vue spécialement utili-
taire. Il fît appel à toutes les personnalités qui pouvaient l'aider
dans son entreprise. Lepèrefutun des premiers à offrir son con-
cours désintéressé, et ouvrit des conférences sur l'arboriculture
fruitière à Paris, Montreuil, Yincennes et autres localités. Point
n'est besoin de dire quels nombreux auditeurs suivirent ces
leçons, ni les applaudissements qui saluèrent l'excellent profes^
seur,
L'Association polytechnique se montra touchée et reconnais^
santé du dévouement de Lepère. Aussi, lors de ses obsèques, un*
des professeurs de l'Institut est venu apporter sur Ba tombe
ouverte le témoignage de la gratitude et de la reconnaissance
émue de ses collègues.
§ 4. — Travaux de Lepère à V étranger (l),
A la suite de l'Exposition de 1855, Alexis Lepère vit commen-
cer pour lui une ère nouvelle : son nom et sa renommée avaient
pénétré à l'étranger. A partir de 1862, de grands propriétaires
d'Allemagne le firent appeler pour lui confler l'installation et la
direction de leurs jardins fruitiers. Deux ans plus tard, ses en*
vois indigènes remportaient les grands prix aux Expositions de
Gotha, Goftitz, Berlin, Straslund, Brandebourg, et Hambourg,
Il créa plus de quarante jardins en Mecklembourg-Schwerin et
Strœlitz, en Poméranie, en Siiésie, dans le duché de Nassau,
en Ost-Prusse,à Sans-Souci, Potsdam et Babelsbei*g, à Oraniem^^
baum, près Saint-Pétersbourg, etc. Il m'a été donné de lire les
nombreuses et cordiales lettres que lui adressaient les princes,
les grands-ducs souverains, parmi lesquels je citerai les grands^
ducs de Mécklembourg, le prince Metterni<îh, la grande duchesse
Hélène de Russie, le prince de Reuss, le prince AVittgenstein, le
(1) N. B. — Cette partie de notre notice, a été empruntée à, un
opuscule publié sous le voile de l'anonyme en 18.77, et intitulé :
Alexis Lepère fils, ses travaux à Vétranger.
J016 NOTES ET MÉMOIRES.
roi de Saxe, Aristanchi Bey, ambassadeur de Turquie, etc. Tou-
tes ces correspondances témoignent en quelle haute estime ces
grands personnages tenaient Alexis Lepère, et appréciaient ses
mérites.
Il fut en dehors de son pays particulièrement honoré et sym-
pathique.
Il ne faut pas croire cependant que ses succès furent facile-
ment remportés ; il eut à lutter contre les routines et les jalou-
sies de ses émules. « Jamais, lui disait-on, vous n'arriverez à
donner des formes régulières à vos arbres, surtout au Pêcher,
sous le climat rigoureux de l'Allemagne ! » Mais Lepère, qui était
un novateur, fit promptement des tours de force avec ses arbres
en leur imprimant toutes les sortes de formes pratiquées en
France. En présence de faits aussi palpables et tangibles, il n'y
avait plus de doute, plus de contestation possible. Les adver-
saires durent s'incliner devant la réalité. C'est ainsi que Lepère
conquit la première place et la conserva toute sa vie, en dépit
des détracteurs et des envieux qui ne pouvaient pardonner à un
Français une aussi éclatante supériorité.
J'ai fini cette notice rétrospective : il nous a paru à tous que
Lepère, qui fut une valeur dans notre Société qui compte tant de
savants et d'hommes supérieurs, ne pouvait disparaître sans
qu'il restât trace de sa mémoire et de ses travaux. Les médailles
qu'il a recueillies dans tous nos concours, dans toutes les Expo-
sitions de France et de l'étranger, ont hautement affirmé ses
mérites et l'importance de ses découvertes. La croix d'officier
du mérite agricole lui fut décernée aux applaudissements una-
nimes de ses collègues et de ses élèves devenus ses amis. Nous
espérions qu'une plus haute distinction serait venue prochaine-
ment décorer la poitrine de cet honnête travailleur. C'était l'af-
faire du temps et l'heure en eût certainement sonné pour notre
regretté collègue; mais un mal impitoyable qui le minait depuis
plusieurs années est venu renverser toutes nos espérances, et
Lepère aur^ disparu sans connaître cette joie suprême. Pour
nous qui l'avons connu, cet honneur n'eût rien ajouté à ses qua-
lités personnelles, ni à l'estime affectueuse que nous lui avions
vouée de son vivant.
-♦^
SUR l'ouvrage de m. marc micheli. 1017
RAPPORTS
Rapport sur l'ouvrage de M. Marc Micheli, intitulé : Le Jardin
du Crest. — Notes sur les végétaux cultivés en plein air au
Château du Crest, près Genève (1),
par M. Philippe de Vilmorin (2).
M. Micheli vient de publier le catalogue complet des collec-
tions réunies en ses jardins du château du Crest, près de Genève.
La plupart des botanistes et des horticulteurs connaissent, au
moins de réputation, ces collections célèbres, composées unique-
ment de végétaux cultivés en plein air. Il est inutile d'insister
sur l'importance capitale de cette condition. Les Orchidées et
autres plantes tropicales, en vogue depuis quelques années, ne
sont pas d'un intérêt pratique et immédiat pour la décoration
de nos jardins. Les soins minutieux et coûteux exigés par la
culture en serres chaudes ou tempérées en font des objets de
luxe, peu à la portée de la masse des amateurs.
Les jardins de M. Micheli ne renferment pas moins de
2,000 espèces de végétaux, vivant tous en plein air sous le climat
de Genève, et comprenant 700 Monocotylédones et 1,300 Dicoty-
lédones (plantes annuelles, bisannuelles ou vivaces, arbres ou
arbustes).
On est stupéfait de cette prodigieuse variété, surtout si l'on
songe que l'immense majorité de ces plantes se recommande par
quelque mérite ornemental. C'est une mine immense de richesses
pour l'Horticulture.
En rapport direct avec les jardins botaniques les plus éloignés,
avec les missionnaires et les voyageurs des pays encore peu
explorés, M. Micheli reçoit, de première main, les plus précieuses
introductions. Il a fait de son jardin une sorte d'école expéri-
mentale 011 les mérites de chaque plante nouvelle sont examinés,
(1) Genève, 1896. 1 vol. in-8°, 230 pages, 8 planches,
(2) Déposé le 22 octobre 1896.
64
1018 RAPPORTS.
suivis d'année en année, et appréciés toujours au point de vue
particulier de la résistance au climat.
Une statistique intéressante, due à M. Micheli, nous donne le
nombre proportionnel de plantes fournies par les différents pays
d'origine.
Il révalue à 25 p. 100 pour l'Europe, la Sibérie et les côtes de
la Méditerranée; 11 à 15 p. 100 pour l'Orient, dans les limites
assignées par le Flora orientalis, de Boissier; à 5 p. 100 pour
l'Asie centrale; 5 p. 100 pour l'Himalaya; 5 p. 100 pour l'Inde
tempérée; 10 p. 100 pour la Chine et le Japon ; 12 p. 100 pour
l'Amérique du Nord; 6 p. iOO pour le Mexique et les régions
tempérées australes; 3 p. 100 pour l'Australie et la Nouvelle-
Zélande; 9 à 10 p. 100 pour le cap de Bonne-Espérance.
Les savantes et patientes observations, faites sur des plantes
d'origines si diverses, sont éminemment utiles au botaniste;
aussi ne saurait-on assez louer M. Micheli, en publiant la longue
liste de ses collections, d'avoir accompagné chaque article d'une
noie culturale du plus haut intérêt.
Toutes les plantes mentionnées sont actuellement vivantes,
cultivées et observables dans les jardins du Crest : C'est un pèle-
rinage qu'aucun botaniste, aucun horticulteur consciencieux ne
doit manquer l'occasion de faire.
Je n'entreprendrai pas la description de la propriété de
M. Micheli, de son joli château, entièrement tapissé de plantes
grimpantes et fièrement campé sur un monticule, ni du pano-
rama splendide qui l'entoure. Je ne veux même pas essayer de
rendre les splendeurs des parterres, lorsque le printemps et le
soleil ouvrent et font éclater les milliers de corolles. C'est un
spectacle inoubliable, mais impossible à peindre.
Il est plus facile de rendre compte des procédés de culture
employés au Crest et dont M. Micheli, dans l'introduction de ses
« notes », donne un résumé succinct. Le problème était celui-ci :
dans un espace assez restreint, aménager des habitats conve-
nables pour des plantes dont la rusticité et les exigences varient
dans des limites encore assez étendues. Yoici, d'après M. Micheli
lui-même, comment ce résultat a été obtenu :
« Les plantes les plus nombreuses sont cultivées dans les plates-
SUR L OUVRAGE DE M. MARC MICEEU. 1019
bandes d'un parterre dessiné à la française, dans les bosquets et
sur les pelouses pour les arbres ou arbustes, sur des rocailles
pour les plantes de montagne. Les plus délicates, et surtout les
espèces bulbeuses, sont placées en pleine terre, dans des casiers
en ardoise fortement drainés, dans lesquels on peut faire varier
la composition du sol. Celles qui craignent le froid sont recou-
vertes, en hiver, de châssis volants qu'on retire en été. Des massifs
spéciaux de terre de bruyère, orientés au nord, reçoivent les
Eîricacées, les plantes analogues, quelques Lis et les Cijpriijedium
rustiques, Enfin des bassins remplis de terre, au fond desquels
circule un filet d'eau, donnent une végétation luxuriante aux
plantes qui demandent des terrains humides, telles que certains
Iris, quelques Spirées, les Astilbe, les Cimicifuga, etc. »
Il est évident que la répartition des plantes, dans ses diffé-
rentes catégories, demande une connaissance approfondie des
besoins physiologiques de chaque végétal, science délicate et
difficile que M, Michelise plaît à reconnaître chez son illustre et
regretté compatriote Boissier, le fondateur de VHortus Boissie-
rianus. Il nous semble que, sur ce point, M. Micheli ne le cède en
rien à Boissier, car, sans cette science unie à des ?cins constants,
comment aurait-il pu arriver au splendide résultat que nous
constations tout à l'heure, c'est-à-dire à la culture en plein air
de plus de 2,000 plantes ornementales provenant de tous les
coins du globe.
La longue liste de ces végétaux, accompagnée de références,
d'indications de planches, de notes sur l'origine et la culture,
forme essentiellement le volume publié par M. Micheli. Sous
une forme très résumée, il présente le fruit de longues années
d'études et de recherches. Aussi l'exemplaire de cet ouvrage,
dont l'auteur vient de faire don à la Société nationale d'Horti-
culture, est41 pour notre bibliothèque une très précieuse acqui-
sition.
L'énumération des diff'érents genres y est faite en deux listes
alphabétiques, comprenant l'une les Dicotylédones, et l'autre les
Monocotylédones. Les Gymnospermes sont volontairement
laissées à l'écart ainsi que les Cryptogames.
Parmi les Dicotylédones, nous remarquons quelques genres
1020 RAPPORTS.
très nombreux : les Aster, avec 18 espèces et les Campanula
avec 35, entre autres, deux espèces nouvelles, le C. Caldesiana
Christ. (Apennin), et la C. mirabilis Alboff (Caucase).
Les yénmones comptent 10 espèces, les Primula, 19; les Vero-
nica, 17; les Aquilegia^ 14; les Belphiniiim, 18; les Saîvia, 12;
les Pœonia, 13 {sans les hybrides), etc., etc.
Unique dans son genre, VOstrowskia magnifica Regel (Gampa-
nulacée de l'Asie centrale), se recommande par son port superbe
et ses fleurs de 10 centimètres de diamètre, sur des tiges élevées
de 2 mètres.
Les rocailles sont couvertes par de très nombreuses espèces
de Saxifraga, Sediim, Sempervivum, Umbilicus, Fryngium et
toute rénorme série des plantes de montagnes.
Les végétaux grimpants sont également en grand nombre. Je
me bornerai à citer la collection des Clématites comprenant
17 espèces, sans compter tous les hybrides horticoles; les Co)i~
volvulus et les 6 espèces d'Ipojnœa, parmi lesquelles VI. pandu-
rata Mey., se recommande par sa rusticité absolue et l'extrême
vigueur de son développement.
Les arbustes sont également fort bien représentés au Crest. La
collection des Spirœa comprend 29 espèces ; les Syrhiga en
comptent 8, les Berberis, 11 ; les Cotoneaster, 5; les Cratœ^
gusy 1 1 .
Dans le genre Hedysarum il faut noter VH. multijugum
Maxim., encore peu répandu, et dans le genre 7'amarix, le
1\ hispida Willd., originaire de la région Caspienne et très
remarquable par sa floraison tardive (septembre-octobre).
Pour en finir avec les Dicotylédones, je citerai les Azalea
(6 espèces) et \es Rhododendron (14 espèces), sans parler des
Azaleodendron sur lesquels M. Micheli ne se prononce pas encore.
Enfin le Cercidiphyllum jajjonicum Sieb. et Zucc, bel arbre de
l'île de Yéso, convenant parfaitement aux terrains frais.
Les Monocotylédones tiennent une large place dans les collec-
tions du Crest.
Les Graminées, il est vrai, y sont peu nombreuses et les Orchi-
dées rustiques se réduisent à VArethusa bulbosa Z., et à une
douzaine de Cypripediwn. Mais les grandes familles des Ama-
SUR l'ouvrage de m. marc micheli. 1021
ryllidées, des Liliacées et des ïridées apportent un contingent
imposant.
Dans la première, les Alslrœmeria (8 espèces), les Galanthus
(8 espèces), Narcissus (9 espèces), Zephyranthes (6 espèces),
Sternhergia^ Pancraiium, Lycoris, etc.
Parmi les Liliacées, le genre Fritillaria arrive en tète avec
39 espèces, les Tulipa viennent ensuite (33 espèces), puis les
Caloc.hortus (20 espèces).
Parmi les Lilium (29 espèces), il convient de mentionner spé-
cialement le L. sulphureum Baker, espèce rustique donnant au
mois d'août 8 à 10 fleurs de 20 centimètres de diamètre, portées
sur des hampes de 2 mètres.
Je passe sous silence les autres genres très nombreux de cette
famille pour arriver de suite aux ïridées qui sont pour ainsi dire
le bouquet de ce magnifique feu d'artifice.
Cette dernière famille ne compte pas moins de 250 représen-
tants dont 130 pour le seul genre Iris. Ce genre est divisé,
d'après la méthode de Baker, en 8 sections dans le détail des-
quels il serait trop long d'entrer.
A côté des Iris, notons 32 espèces de Gladiolus, d'Europe,
d'Orient, de l'Afrique australe ou hybrides de jardin ; 4 espèces
d'Anthobjza, 18 de Crocus, 3i de Nerine^ 5 de Sisyrinchiiim,
6 de Watsonia, etc., etc.
Un petit nombre d'espèces, il est vrai, appartenant à cette
famille, exigent la culture en serre. L'importance de la col-
lection a seule décidé M. Micheli à faire rentrer ces quelques
exceptions dans le cadre de son ouvrage.
Dans leur ensemble, les collections du Château du Crest n'en
restent pas moins une vivante et triomphale démonstration de la
variété énorme des plantes rustiques cultivables sous nos climats.
C'est là une constatation consolante pour tous ceux qui aiment à
retrouver autant que possible, dans les jardins, la spontanéité
de la nature.
102Î2 RAPPORTS.
Rapport sur l'ouvrage de M. L. Guillocqon, intitulé :
Calendrier mensuel du Cultivateur d'Orchidées,
par M. A. Bleu (1).
La culture suivant la marche ascensionnelle des immenses
progrès accomplis en tous genres, principalement pendant la
seconde moitié de notre siècle, ne veut plus rien laissera la rou-
tine ou au hasard; elle a compris depuis longtemps déjà qu'à la
pratique il était indispensable de joindre la science, sans laquelle
on ne peut se diriger qu'à tâtons. C'est, en effet, une science
d'autant plus difficile qu'elle exige une observation de tous les
instants, le végétal comme l'animal ayant son existence propre
et ses besoins que l'observateur seul peut saisir.
La culture des Orchidées est peut-être celle qui réclame le
plus rigoureusement la constante attention du praticien, non
que la majorité des représentants de cette famille soit plus déli-
cate que les autres végétaux, ce qui serait plutôt le contraire,
mais parce que leur modus vivendi difîère à peu près complè-
tement.
Cette culture, si justement en faveur, a déjà inspiré un grand
nombre de traités destinés à guider ses familiers et surtout ceux
qui, séduits par l'irrésistible attrait des charmes si remarquable-
ment variés de cette famille, tendent à le devenir, mais, jusqu'à
présent, aucun n'avait pensé à tracer ou rappeler ainsi le travail
de chaque jour. C'est cette lacune que vient combler l'ouvrage
de M. L. Guillochon.
Partant de ce principe et conformément au titre de son traité,
il commence par le mois de janvier, c'est-à-dire vers la fm de
l'époque dû repos.
Ainsi qu'il est généralement admis, l'auteur est d'avis que
pour cette cuUure, il y a une réelle utilité à disposer d'une serre
chaude, d'une serre tempérée et d'une serre froide.
Il introduit d'abord l'amateur dans la serre chaude et lui fait
admirer avec un enthousiasme communicatif les plantes en
(1) Déposé le 12 novembre 1896.
SUR l'ouvrage de m. l. guillochon. 1023
fleurs ; puis, faisant la revue des espèces qu'elle renferme, il lui
signale leurs besoins spéciaux : surfaçage, rempotage, sans
omettre la composition du substmlum qu'il trouve le plus conve-
nable, et termine enfin par les soins généraux consistant en
distribution de lumière, aération, humidité et chaleur.
Passant ensuite successivement dans la serre tempérée et la
serre froide — précaution très prudente pour éviter les incon-
vénients d'une brusque transition d'un milieu chaud et humide
au froid extérieur, — il procède de la même manière.
Chaque mois est ainsi méthodiquement traité en s'attachant
de préférence aux espèces que la facilité de la culture et de la
floraison rendent plus particulièrent recommandables aussi bien
à l'amateur qu'à l'horticulteur marchand.
A l'occasion, il ne néglige pas de rappeler que le cultivateur
soucieux de conserver la bonne santé de ses plantes doit tenir
les serres propres et combattre sans cesse les insectes et autres
ennemis des Orchidées, en indiquant des moyens de les détruire.
Comme on le voit, rien de ce qui peut assurer le succès n'a
été omis dans ce petit livre. Conçu et écrit au point de vue
exclusivement pratique, l'auteur a su conserver la concision et
la brièveté que comporte un pareil ouvrage pour bien remph'r
son but.
En outre, pour faciliter les recherches soit au sujet de la
floraison d'une espèce quelconque ou de sa culture, il a eu
l'excellente pensée de dresser un tableau placé avant la table
des matières dans lequel il mentionne les pages où ces questions
sont traitées.
Nous estimons que le travail de M. L. Guillochon est appelé
à rendre de réels services et en lui adressant nos félicitations,
nous demandons l'insertion de ce rapport dans le Journal de la
Société et son renvoi à la Commission des récompenses.
1024 REVUE DES PUBLICATIONS.
REVUE
DES PUBLICATIONS FRANÇAISES a ÉTRANGÈRES
1. Publications françaises,
par M. D. Bois.
Comptes rendus des séances de l'Académie des sciences,
11° 16 (19 octobre 1896). — Extrait d'une note de M. E. Roze :
Nouvelles observations sur les Baclériacées de la Pomme de terre.
Dans les comptes rendus du \^^ semestre 1896, M. Roze avait
indiqué le rôle important que jouent plusieurs Microcoques dans
certaines maladies dont sont affectés les tubercules de la Pomme
de terre. Aujourd'hui, il signale de nouvelles constatations
faites sur le même sujet.
M. Roze a d'abord remarque que, dans Tété, par une tempé-
rature dépassant 20 degrés, des tubercules sains, plongés pen-
dant un jour ou deux dans l'eau, sont très souvent envahis par
le Bacillus Amylobacter. Ce Bacille continue à se développer
dans les tubercules, même lorsque ceux-ci sont retirés de l'eau,
et il ne reste bientôt plus que leur enveloppe épidermique, tout
le parenchyme ayant été détruit par la fermentation butyrique.
Ensuite vient la curieuse observation d'une association para-
sitaire formée sur les tubercules de Pomme de terre, par un
Microcoque et un Bacille. Des tubercules qui présentaient, lors
de leur récolte, des taches brunâtres sur leur épiderme, furent
placés sous cloche humide. Bientôt, sur la surface coupée de
plusieurs de ces tubercules, M. Roze vit sortir un mucus blan-
châtre qui était celui du Micrococcus albidus, presque toujours
associé au Bacillus sublilis.
L'action désorganisatrice du Microcoque se produirait de la
manière suivante : après s'être fixé sur les membranes des cellules
qui contiennent la fécule, il agit sur elles par suite d'une disso-
lution lente sur les points mêmes de fixation; puis, a lieu la
pénétration et l'envahissement des cellules et la désorganisation
PUBLICATIONS FRANÇAISES. 1025
des grains de fécule qui se présentent, à l'examen microscopique,
fissurés par l'action spéciale du Bacille. Une dizaine de jours est
nécessaire au Microcoque, seul, pour accomplir son œuvre de
destruction. Dans son association avec le Bacille, l'action est
plus rapide. Sur les tubercules coupés, on voit alors le paren-
chyme, d'abord couvert d'un mucus blanchâtre, se creuser et
s'affaisser peu à peu, avec dégagement d'acide butyrique très
caractérisé.
La conclusion pratique des expériences de M. Roze serait que
l'humidité et une chaleur un peu élevée exercent une action
funeste sur les tubercules de Pommes de terre, en favorisant le
développement des micro-organismes qui s'attaquent à cette
précieuse Solanée.
Journal d'Agriculture pratique. — Perles résultant pour
V Agriculture française du mauvais traitement des fumiers, par
M. Grandeau. (22 octobre 1896, p. 589.)
Il n'est peut-être pas de questions plus importantes pour la
masse des cultivateurs que celles qui ont trait à la production,
à la conservation et à l'emploi du fumier d'étable. M. Grandeau
a voulu jeter une vue d'ensemble sur ce point capital d'écono-
mie rurale et montrer la valeur énorme que présente la pro-
duction annuelle du fumier et les pertes colossales qu'inflige à
nos exploitations rurales l'insuffisance des soins apportés à sa
conservation, soit par incurie, soit par ignorance du mode de
traitement à lui appliquer.
L'évaluation de la production annuelle du fumierde ferme peut
aujourd'hui se faire assez exactement au moyen de calculs ingé-
nieux auxquels on peut accorder toute confiance. Ed. Lecouteux,
et après lui^ Girardin, ont été conduits, d'après la pratique, à
admettre le nombre rond de 25 tonnes de iumier par 1 ,000 kilo-
grammes de poids vif, sur l'ensemble du bétail d'une exploita-
lion. Autrement dit, on obtient le poids du fumier frais produit
annuellement dans une ferme, en multipliant, par 25, le poids
vivant de l'ensemble des animaux de la ferme. Le poids vif du
bétail français, d'après la statistique de 1882^ a été fixé à
6,240,000 tonnes. Comme il a peu varié depuis cette époque,
1026 REVUE DES PUBLICATIONS.
M. Grandeau admet un chiffre rond de 6,250,000 tonnes, qui
multipliées par 25, donnent 160 millions de tonnes de fumier.
Il est évident qu'il faut défalquer de ce chiffre les déjections
laissées dans les champs, sur les chemins, etc. En admettant un
tiers de perte, la quantité serait encore de 1 20 millions de tonnes.
Or, la valeur vénale de cette masse considérable peut-être fixée
approximativement d'après les quantités d'azote, d'acide phos-
phorique et de potasse qu'elle renferme, en appliquant à ces
dernières le cours commercial des trois principes fertilisants
(soit 1 fr. 50 pour le kilogramme d'azote; 30 centimes pour le
kilogramme d'acide phosphorique et autant pour le kilogramme
de potasse).
D'après ces données, le- fumier, produit annuellement en
France, vaut un milliard deux cents millions! Ce calcul assigne
une valeur de 10 francs au quintal métrique de fumier et il
n'y est tenu aucun compte de la magnésie, de la chaux ni des
matières organiques si importantes par leur rôle sur l'ameublis-
sement du sol. Le fumier abandonné à lui-même, perd, comme
chacun sait, une partie de son poids d'autant plus considérable
qu'il demeure plus longtemps exposé au contact de l'air. Yôlcker,
en Angleterre, a constaté des déperditions d'azote s'élevant à
33 p. 1 00 du poids de ce corps et 49 p. 1 00 de celui des matières
organiques. Wolff et Holdefleiss ont trouvé des pertes allant de
5 à 24 p. 100 du poids de l'azote et de 15 à 30 p. 100 de la
substance organique. Divergences qui se comprennent aujour-
d'hui que l'on sait que la destruction des substances azotées ou
non est due à la présence de micro-organismes et est plus ou
moins active suivant leur nombre, la température, l'humi-
dité, etc.
La perte qui résulte de l'insuffisance des soins donnés au
fumier se chiffre par des sommes énormes. En admettant que
la déperdition de l'azote ne dépasse pas, en moyenne, 25 p. 100,
ce chiffre s'élèverait encore annuellement à 225 millions de francs,
minimum qui, dans la pratique, doit être dépassé. Dans des
expériences faites à la Station de Halle, le fumier d'une richesse
exceptionnelle en azote, a perdu, en 4 mois d'exposition sans
soins, à l'air, jusqu'à 55 p. 100 de sa teneur en azote.
PUBLICATIONS FRANÇAISES. 1027
Le traitement sulfurique du fumier, bien conduit, peut réduire
cette perte à un chiffre insignifiant. M. Grandeau se propose de
résumer les expériences faites à ce sujet à la Station de Halle,
avec les détails nécessaires pour guider les cultivateurs dans
l'importante question de la conservation du fumier.
Nord-Horticole. — Le Chrysanthème. (Numéro spécial au
Chrysanthème, novembre 1896.)
Au moment de la floraison des Chrysanthèmes, le Nord-Hor-
ticole a voulu consacrer à cette plante un supplément dont la
rédaction appartient aux notables chrysanthémistes français
et étrangers.
Le mérite d'avoir, le premier, cherché à améliorer par le
semis les variétés de Chrysanthèmes existantes, revient, parait-il,
au capitaine Bernet, de Toulouse. Yers 1886, on voit poindre la
vogue de cette fleur orientale. On ne connaissait pas en France,
à cette époque, les variétés à grandes fleurs. M. Anatole Cor-
donnier, de Bailleul, est le premier qui les a cultivées et expo-
sées. Auparavant, les Anglais, seuls, avaient fait des progrès
dans cette voie, par la culture intensive et en suivant les pro-
cédés en usage au Japon. Citons parmi les autres semeurs fran-
çais : M. Calvat, de Grenoble, avec ses variétés Mistress C. Har-
man Payne, le Colosse Grenoblois, etc. ; puis ensuite M. de Rey-
dellet,de Valence, un vétéran, qui commença à cultiver le
Chrysanthème en 1875; M. L. Lacroix, de Toulouse, avec la
fameuse variété Viviand Morel', Qic
Classement de Chrysanthèmes. — Par suite de l'absence
d'une règle fixe dans la nomenclature, il se prépare une inextri-
cable confusion. Semeurs et amateurs réclament une méthode
de classement, simple, claire et commode. Le classement alpha-
bétique absolu, aujourd'hui suivi, offre l'inconvénient de disperser
aux quatre coins de l'index les variétés du même groupe. H y a
9 variétés du nom de David, 11 du nom de Chandon de Briailles,
sans compter les innombrables « Souvenirs » de ceci et de cela,
d'un tel ou d'une telle. Et le nombre des variétés augmente
chaque jour; 3,00.0 depuis 1890 ! Un mode de classement ima-
10^28 REVUE DES PUBLICATIONS.
giné par M. de Meiilenaere mettrait fin à l'anarcliie qui menace,
s'il était adopté partout. Quelques exemples: pour toute variété
dédiée à une personne, on tiendrait compte seulement du nom
de famille; par exemple: Cassagneau (Madame Mathilde);
Chandon (souvenir de Madame Paul). On classerait de même
toute variété contenant un nom propre : Gaules (Reine des).
Pour les autres, on ne tiendrait compte que du premier substan-
tif : Reine des abeilles, Grandiflorum superbum.
Le bouton couronne et le boulon terminal. — Les Chrysan-
thèmes produisent deux sortes de boutons : le bouton couronne
et le bouton terminal. Le premier se distingue du bouton ter-
minal en ce qu'il se présente entouré d'une couronne de bour-
geons, tandis que le second est entouré seulement d'un nombre
plus ou moins grand d'autres boutons, suivant les variétés. Toute
plante de Chrysanthème produit au moins deux boutons cou-
ronne. Le premier fait son apparition en mai-juin : c'est lui qui
produit la ramification de la plante. Le deuxième se montre en
août; dans les variétés japonaises et réflexes, c'est lui qui pro-
duira la meilleure fleur; il doit donc être pris, c'est-à-dire isolé
par la suppression des bourgeons qui l'entourent, de façon à se
trouver seul à l'extrémité de la branche. Les variétés Madame
E . Rey, Mistress C. Harman Paijne, Souvenir de Petite amie
produisent 3 boutons couronne et même 4 dans la variété
M. Chéno7i de Léché., et ce dernier produit la plus belle fleur.
En général, on ne doit pas prendre de bouton couronne avant
le 5 août. Le bouton terminal est le dernier produit par le Chry-
santhème; il se montre vers le dO septembre. Lorsqu'il fait son
apparition, entouré de ses satellites, on doit l'isoler par la sup-
pression de ceux-ci au moyen d'un pincement fait avec Textré-
mité de l'index et en prenant soin de ne pas heurter avec l'ongle
le bouton que l'on cherche à isoler. C'est toujours, bien entendu,
le bouton du centre qui doit être conservé. Les variétés duve-
teuses et incurvées produisent les meilleures fleurs par le bouton
terminal. L'ébourgeonnement doit se faire de grand matin et il
est bon d'attendre que les boutons soient suffisamment déve-
loppés.
PUBLICATIONS FRANÇAISES. 1029
Les Chrysanthèmes précoces. — La National Chrysanthemum
Society exposait à Londres certaines variété d'origine française,
dans les trois premiers jours de septembre. En France, on
n'apprécie pas encore le Ghrj^santhème hâtif. C'est à tort que les
semeurs français ont renoncé à l'améliorer. Qu'ils songent aux
sommes qu'ils manquent ainsi de recueillir en Angleterre. Sous
tous les climats anglais ou français, pour avoir les Chrysan-
thèmes précoces en fleurs à partir du 20 juin environ, il faut les
bouturer, de décembre à février. Si l'on désire obtenir des fleurs
assez volumineuses et trois floraisons, il est plus sur de ne con-
server que cinq à six tiges par pied. Les boutures exigent beau-
coup d'air, de lumière, des soufrages et des sulfatages à la bouillie
bordelaise neutre assez fréquents. Aucune variété précoce ne
fleurit sur bouton couronne, mais sur terminal. Les personnes
qui désirent faire remonter leurs plantes devront ménager des
bourgeons assez vigoureux au-dessous des premières branches
fleuries. Quant au sol favorable, il doit être parfaitement amendé
et surtout riche en éléments minéraux, chaux et magnésie.
Le Chrysanthème en Belgique. — L'ère des Expositions de
Chrysanthèmes en Belgique date de 1886. Ce furent d'emblée
des fleurs à la mode, après avoir été consacrées telles de l'autre
côté de la Manche. Aussi, lorsqu'en 1889, les principales Sociétés
belges organisèrent des Expositions extraordinaires à l'occasion
du centenaire de Blanchard, il y eut un cri d'admiration pour
saluer les progrès réalisés dans l'obtention des nouveautés. En
4891, aux expositions d'Anvers, Gand et Bruxelles, des Edward
Molyneux mesuraient 1 5 à 20 centimètres ; une Superbe Flore^ 16 ;
des Madame John Laing, 26. Aujourd'hui on arrive, pour le
moins, à 35 centimètres, en étalant les pétales.
Le Chrysanthème à grande fleur dans le Sud-Est de la
France. — Il ne se cultive guère, dans cette région, qu'en pleine
terre. Fin septembre, on l'abrite avec une toile fixée sur une
charpente légère. Les intempéries et l'humidité ont, cette
année, occasionné bien des déceptions. Citons quelques noms de
variétés qui ont le mieux résisté : Amiral Avellan; Baronne
J030 REVUE DES PUBLICATIONS.
Berge; Baronne de Buffières : Le Colosse grenoblois; Lucien
Chaurêj etc.
Les Chrysanthèmes aux Jardins Royaux de Keio. — Les
Jardins Royaux de Kew possèdent une assez belle collection.
Nous citerons parmi les variétés cultivées pour la grande fleur :
les japonaises qui priment : Avalanche; Col. W. B. Smith;
Edouard Audiguier. Gomme incurvées, Empress of India; John
Salter. Gomme reflex, Alice Bird. Gomme anémones, J. Thorpe,
Gomme frangées, Monsieur Holmes.
Le Chrysanthème en Nouvelle-Zélande. — Depuis quelques
années, la fleur populaire d'automne a fait de grands progrès
dans cette colonie éloignée. Le président de l'une des Sociétés
les plus prospères a récemment organisé un plébiscite ayant
pour but de déterminer les 36 meilleures variétés japonaises en
culture. La variété Viviand Morel est arrivée en première ligne
avec 846 points ; puis viennent : Florence Davis; Mademoiselle T,
Chas. Rey;Col. W. B.Smith; Viscountess Hambledon^eic,
Insectes utiles et nuisibles aux Chrysanthèmes. — Les insectes
nuisibles sont nombreux. Un insecte, entre autres, connue des
amateurs du nord sous le nom de Mouche verte est un hémiptère
[Lygus canipestris) ; il est armé d'un long rostre, avec lequel il
pique les tiges des Ghrysanthèmes pour en sucer la sève, ce qui
les affaiblit, les déforme, et quand la piqûre a lieu dans le jeune
bouton ou à sa base, la fleur est compromise. Cet insecte ou
punaise mesure de 6 à 7 millimètres de longueur ; il est oblong,
d'un jaune un peu verdâtre, pubescent, Téeusson un peu plus
clair, la partie postérieur du corselet plus sombre. Le meilleur
moyen de détruire ces insectes et leurs larves consiste à secouer
les tiges de Ghrysan thèmes sur un plateau de bois enduit de gou-
dron ou glu quelconque.
Mais il est aussi un insecte utile qu'il faut se garder de détruire :
c'est un diptère de l'espèce nommée Syrphus. Les Syrphes sont
des mouches d'assez grande taille, ornées de bandes ou de taches,
se confondant à première vue avec les guêpes et les abeilles. Les
PUBLICATIONS FRANÇAISES. 1031
larves ayant l'apparence d'un asticot sont les auxiliaires de
l'Horticulture ; elles sont de couleur blanc verdâtre, allongées, et
font leur nourriture des pucerons auxquels elles font une guerre
acharnée.
Revue Horticole, 16 novembre 1896. — La culture fruitière
en Suisse.
A l'occasion d'un Congrès pomologique tenu à Genève le
24 septembre dernier, M. Ch. Baltet publie un article sur l'arbo-
riculture fruitière de la Suisse qui mérite d'être étudié. Les
accidents géographiques du sol de THelvétie : plaines, versants
des montagnes, plateaux, etc., produisant des résultats extrê^
moment variés.
Au premier rang, la réputation est acquise aux fruits du
Valais, viennent ensuite ceux du Vaudois et du canton de
Genève, puis Fribourg, Thurgovie, Zurich et le Tessin. Quel-
ques Pommes à citer : Aargauer Herrenapfel; Blanche à côtes;
De Prince] Hansuli; Palmapfel et Sauergrauech; Pomme Rose;
Uster Apfel. Le paysan qui fait du cidre semble délaisser
l'analyse des fruits à cidre et trouve son contingent avec les
Pommes Reine des Reinettes; Reinette de Caux; Reinette d'Os-
nabruck ; de Châtaigner; Saint-Nicolas, etc. classées parmi
les bons fruits dits à couteau, tout aussi bien qu'avec Boh-
napfel, Breitacher, Waldhôfler, de la série cidrière d'outre-
Rhin, cette dernière variété tient souvent la tête au tableau
des fruits de pressoir; Gelber Jacobs Apfel est recherchée en
Thurgovie. Parmi les fruits de dessert on remarque : Trans-
parente de Zurich et De lait. Notre Reinette Ananas est féconde
dans le Valais. Déjà à 1,000 mètres d'altitude fructifient les
Pommes russes Boroiuitzky., Antonoivka, etc., et quelques types
canadiens.
A signaler parmi les variétés locales de Poirier: Barbeyron;
Gelbmostler et Guntershauser; Lederbirne et Schwarzwalder,
rustiques à l'altitude de 1,200 mètres; Theilersbirne produisant
jusqu'à deux pièces de cidre par arbre; de Maude.
Toutes nos Poires de table font aussi merveille en Suisse. Le
climat privilégié du Valais facilite la maturation des Pêches
1032 REVUE DES PUBLICATIONS.
tardives, des Pommes de Calville blanche, en plein vent, et da
Raisin Malvoisie. Le Cerisier constitue un bon arbre de rapport»
La distillation assure le placement des bonnes sortes à Kirsch,
par exemple : Noix commune; des Avants; de Montreux ; à
Queue rouge; Péguegnette. Aux portes de Lausanne, la Guigne
Chevanne est accaparée par les usines à conserves. Un Bigarreau
noir, Napoléon (?), réussit aux altitudes élevées; de même la
Cerise du Riglii. La consommation directe, le séchage et l'alam-
bic utilisent les récoltes de Prunes, On affirme que les pruneaux
de la Quetsche de Baie, de la Berudje, de la Méchelette, combat-
tent l'importation des pruneaux de Serbie. Le Prunier de Bacon
fructifie à 1,000 mètres d'altitude. L'Abricotier vient bien dans
les endroits abrités, près des habitations et sur certains versants.
On remarque de beaux vergers d'Abricotiers près de Saxon-les-
Bains, dans la vallée du Rhône; la vente des fruits n'y chôme
jamais. M. Ballet cite encore le Grenadier sauvage à Sion; le
Cognassier de Portugal. Quant aux menus fruits, on retrouve nos
bonnes sortes de Groseilles : Fertile, Versaillaise, de Hollande.
La Vigne, en treille, en espalier et même en vignoble sur les
bords du lac de Genève, dans le Valais, etc., est largement
cultivée. Le Chasselas est la base des vins blancs de Suisse. On
retrouve notre Chasselas doré sous le nom de Fendant-Roux, et
souvent Gut-Edel; il attire les négociants en Raisins dont le
canton de Vaud et le Valais font un grand commerce.
2. Publications étrangères^
par M. P. Hariot.
The Garden. — Nous avons à signaler quelques bonnes <
monographies: ceUesdes genres Osmaiithus, ffydîangea, Quercus,
Aralia, Prunus, Saccolabium.
Le genre Osmanthus est surtout connu par l'O. ilicifolius,
arbuste des plus ornementaux, que son feuillage coriace, élégant
et persistant, a fait rechercher depuis longtemps dans les cultures.
Mais il est d'autres espèces qui ne sont pas moins méritantes,
par exemple V Osmanthus fragrans, de la Chine et du Japon, qui
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 11)33
produit le meilleur effet dans les serres froides et dans les oran-
geries. Dans son pays natal, ses feuilles sont fréquemment
employées pour communiquer au thé une odeur agréable. Une
autre espèce, V Osmanlhus Aquifolium, est fréquemment planté
en Chine et au Japon autour des habitations où il atteint les
dimensions d'un arbre. Le botaniste Sargent a signalé des
individus qui ne mesuraient pas moins de 30 pieds d'élévation
sur un pied de diamètre. Quant à VOsmanthus ilicifolius, en
dehors du type bien connu, on en a décrit quelques formes
horticoles, telles que aureo-marginahis, à feuilles bordées de
jaune crème; argenteo-marginatus, à feuillage argenté sur les
bords ; lalifolius-marginatus^ à feuilles plus larges que dans les
formes précédentes et marginées blanc-crème; purpurascens^ à
feuillage teinté de pourpre, surtout à la face inférieure, quand
il est jeune. Il faut encore recommander VOsmanthm rotundi^
folius, l'un des plus distincts du genre en même temps qu'il en
est le plus petit dans ses dimensions, et VOsmanthus myrtifolius.
Ce dernier est une plante intéressante en ce sens qu'il se
rapproche de ÏO. ilicifolius par ses feuilles inférieures tandis que
celles de la partie supérieure rappellent le Myrte. C'est un petit
arbuste toujours vert et compact, avec des feuilles d'un vert
foncé, épineuses.
Les Chênes sont, ajuste titre, considérés comme des arbres
précieux au premier chef et dans l'ornementation des parcs et
au point de vue des services qu'on en peut retirer industriel-
lement. Les espèces américaines sont surtout nombreuses et
intéressantes, et beaucoup d'entre elles ont été introduites en
Europe : les Quercus rubra du Texas et palustris du Missouri,
coccinea de la Floride, tincioria et alba qui tous deux se ren-
contrent dans le Massachusetts et s'étendent le premier jusqu'au
Tennessee, tandis que le second ne s'arrête que dans la Floride.
Sur les 300 espèces actuellement connues, quelques-unes ont été
acclimatées en Angleterre avec succès, par exemple, les Quercus
Suber et llex, les Chênes vert et Liège de l'Europe méridionale,
le Quercus Cerris de l'Europe orientale, le Quercus rubra et
quelques autres espèces du nord de l'Amérique. Quant aux
espèces indigènes dans les Iles Britanniques, elles se réduisent à
65
1034 REVUE DES PUBLICATIONS.
deux qui comprennent de nombreuses formes, les Que?'cus
sessiliflora et pedunculaia. Le . dernier est le plus répandu,
dispersé depuis la plaine jusqu'à i, 500 pieds d'élévation, tandis
que dans les Alpes il s'élève jusqu'à 3,000 pieds et à 5,000 sous
le climat plus chaud de la Grèce. Le Q. sessiliflora domine dans
le nord de l'Angleterre et dans le pays de Galles. Il est donc
plus septentrional que le Q. pedunculaia et s'élève jusqu'à
4,000 pieds dans les Alpes et 6,000 sur l'Etna. Ces deux Chênes,
les plus communs en Europe, doivent-ils être considérés comme
des espèces distinctes ou bien au contraire faut-il seulement les
regarder comme les deux formes extrêmes d'un même tj'pe le
Quercus Robur? C'est à cette dernière opinion que tendent à se
rallier la plupart des botanistes anglais.
Les Hydrangea sont des végétaux doués au plus haut degré
de qualités ornementales, dont une dizaine d'espèces sont
fréquemment cultivées. Ils sont originaires de l'Amérique et de
l'Asie. Aux espèces américaines appartiennent les : Hydrangea
arhorescens, à fleurs blanches disposées en panicules corymbi-
formes; If, radiata, intimement allié au précédent auquel
semblent le réunir de nombreuses formes intermédiaires ou
hybrides; H. guercifolia^ des régions élevées du nord de la
Caroline et de la Géorgie. C'est un petit arbuste qui peut
atteindre jusqu'à 15 pieds, remarquable par la beauté de ses
fleurs et de son feuillage. Les feuilles rappellent celles du Quercus
rubra\ les fleurs, disposées en une large panicule thyrsoïde,
sont blanches.
C'est parmi les espèces asiatiques qu'on rencontre la plus
fréquemment cultivée de toutes, Y Hortensia. Parmi ses variétés
il îs.uinoier VBydî^angea Hortensia, ySiF. Lindleyi,kt\eur s stériles ^
rose pâle disposées, au bord de l'inflorescence; VH. ydiV.japonica
' rosea, à fleurs toutes stériles, de même couleur et plus petites
que celles de la variété précédente ; VH. var. slellaia à fleurs
d'abord rose pâle,- puis foncées, en grande partie stériles;
' VH. var. acuminata, dont les fleurs stériles ont Une teinte bleue
des plus agréables, tout en pouvant être fréquemment colorées
en rose. La variété Otaksa ne présente de fleurs stériles qu'à la
partie extérieure du corymbe ; dans la variété nigra ou cyano-
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 1035
clada les rameaux sont remarquables par leur coloris pourpre
foncé presque noir; la variélé Thomas Hogg est caractérisée par
ses fleurs d'un blanc absolument pur.
Ce sont encore des espèces asiatiques que les : ffijdrangea
paniculato., originaire du Japon, dont l'inflorescence forme de
longues panicules dressées, dans lesquelles les fleurs stériles sont
limitées à un petit nombre; H. pubescens, à corymbes d'un
blanc pur, introduit des environs de Pékin par le D^ Breilsch-
neider; //. Thimbergii, également japonais, mais de petite taille
et plus intéressant au point de vue botanique qu'horticole; //.
pellolaris ou scandcris, espèce remarquable, originaire du Japon,
où elle couronne le tronc des arbres de ses rameaux grimpants et
entrelacés; H. altissïma, de l'Himalaya, introduit en 1839, mais
rare dans les cultures.
Les Aralia rustiques ne sont pas aussi fréquemment cultivés
qu'ils devraient l'être. Ils sont originaires du nord de l'Amé-
rique et de l'Asie septentrionale d'où ils n'ont été introduits
qu'à une date relativement récente, puisqu'en 1842 on n'en con-
naissait encore qu'une seule espèce en Europe, YAmlia spinosa.
Ce dernier est natif de l'Amérique du Nord, où il forme un buis-
son ou bien un arbre de petites dimensions. Il est le type d'une
section qui possède des représentants au Japon et en Mand-
chourie et qui peuvent, à la rigueur, être considérés comme ne
constituant que des formes d'une même espèce, à répartition
géographique étendue et fort peu difl'érentes entre elles. VAra-
lia chinensis ou Dimorphanthus mandschuricus ne se distingue
de la plante américaine que par ses folioles plus larges, plus
grossièrement dentées, plus glauques et pubescentes à leur face
inférieure. Les Acnnihopnnax sont aussi asiatiques. L'A. richn-
folium atteint au Japon 90 pieds de haut sur 9-12 de diamètre;
il ne paraît pas avoir été connu en Europe avant l'année 1874j
provenant du jardin de Saint-Pétersbourg où il a été probable-
ment apporté du Japon par Maximowicz. L'A. sessiliflonnu est
encore plus nouveau, originaire de la Chine, de la Mandchourie
et du Japon, et caractérisé par ses fleurs qui forment un capi-
tule sphérique, sessile et terminal. Quant à l'A. spinosuni, fré-
quemment cultivé sous le nom ô! Aralia pentaphylla variegata-j
1036 REVUE DES PUBLICATIONS.
il a été importé du Japon en 1874. Aux Araliacées appartiennent
encore les : Faisia horrida^ dont la distribution géographique
est intéressante, puisqu'on l'a trouvé à la fois au Japon et dans
les Montagnes-Rocheuses, eijaponica, une des espèces les plus
connues et qu'on rencontre le plus souvent dans les orangeries;
Eleutherococcus senticosus, de la Chine et probablement d'autres
parties de l'Asie septentrionale et d'introduction récente. Ses
tiges sont couvertes de poils verts et raides, qui ne sont pas
assez ligneux pour pouvoir être assimilés à des épines dans les
individus jeunes. Ces poils s'étendent aussi au pétiole, à la ner-
vure médiane et aux autres nervures de la face inférieure des
feuilles.
Le Garden appelle encore l'attention sur une plante qui con-
stitue un des plus remarquables représentants de la flore japo-
naise, i'Helwmgia japonica. Dans cette singulière Araliacée, les
fleurs naissent au milieu de la face supérieure des feuilles; elles
sont vertes et plus intéresantespour le botaniste que pour l'hor-
ticulteur.
Le Prunier Mume^ le Munie des Japonais, est certainement un
des arbustes les plus gracieux que nous ait donnés l'Extrême
Orient. Sa floraison hâtive, sa floribondité, la variation de son
coloris l'ont fait rechercher dès son introduction. Est-il un Pru-
nus proprement dit? Doit-on au contraire le placer parmi les
Armeniaca? On peut soutenir Tune et l'autre opinion, surtout si
l'on admet que les Abricotiers ne peuvent être séparés généri-
quement des Pruniers. En laissant à part les Pruniers propre-
ment dits, en ne prenant que les sections Amygdalus et Arme-
niaca, nous trouvons un certain nombre d'arbres ou d'arbustes
qui ne manquent pas d'intérêt, au point de vue de l'utilité ou de
l'agrément. C'est tout d'abord l'Amandier, le Pécher, l'Abrico-
tier, sur les mérites desquels tout le monde est fixé. L'arbori-
culture d'agrément est heureuse de rencontrer dans ce joli
groupe de végétaux des plantes comme le Prunus Davidiana^ à
fleurs blanches ou roses, introduit de Chine par l'abbé David et
décrit en \ 872 par le regretté Carrière ; les Prunus incana et nana,
plus connus sous le nom d' Amygdalus , originaires l'un de l'Asie
Mineure, l'autre du nord de la Russie, tous deux charmants au
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 1037
premier printemps avec leurs rameaux couverts de fleurs roses;
le Prunus ou Amygdalus orientalis, remarquable par son feuil-
lage argenté et connu dans les cultures depuis 1756; le P, Si-
moni, introduit de Chine en 1872, par M. Eugène Simon, dont les
fruits rouge foncé sont curieux et jolis, mais à peine comestibles;
le P. MumCf qui ne paraît être que cultivé au Japon, tandis
qu'il serait natif de la Corée; le P. iomentosa^ dont tous les
organes sont recouverts, principalement les feuilles, d'une pu-
bescence veloutée; le P. triloba ou Aimjgdalopsis, introduit de
Chine par Fortune en 1857 et que la beauté de ses fleurs a rapi-
dement popularisé; le P. dasycarpa^ à fruit noir ou pourpre,
dont l'origine est inconnue, mais qui est probablement le résul-
tat d'un croisement; le P. brigantiaca om Abricotier de Briançon,
qui fournissait jadis la fameuse Huile de marmotte, obtenue par
expression de son noyau.
Parlons maintenant un peu d'Orchidées! Les Saccolabium
constituent un des genres les plus élégants et les plus gracieux
de toute la famille. Leurs longues grappes retombantes,
chargées de fleurs sont jolies à l'excès. Les espèces les plus
fréquemment cultivées sont : Saccolabium ampullaceum, natif
du Sikkim et de quelques autres parties de l'Inde, connu
depuis 1839, à fleurs roses; S. bellinum, charmante espèce
importée du Burmah depuis une dizaine d'années, à fleurs ver-
dâtres, marginées de brun chocolat, à labelle blanc marqué de
jaune au centre; S. Blumei, un des plus connus et qu'on ren-
contre dans presque toutes les collections, à fleurs blanc rosé,
ponctuées de pourpre-magenta; S. cœleste^dn Siam, blanchâtre,
teinté de bleu pâle sur le labelle et à l'extrémité des segments;
S. giganteum, blanchâtre, ponctué de rose avec un labelle strié
de pourpre foncé; S. Hendersonianum, de Bornéo, très distinct
de tous les autres par ses tiges, les unes dressées, les autres hori-
zontales et ses inflorescences également dressées portant des
fleurs rose avec labelle blanc. Les S. violaceum et Harrisonianum
sont très voisins du S. giganteum dont ils ne se distinguent
guère que par la nuance des fleurs.
Les Orchidées ne se plaisent pas seulement dans les serres à
Orchidées, mais le séjour des serres à cultiver la Vigne parait ne
1038 REVUE DES PUBLICATIONS.
pas leur être désagréable. Dans ces conditions le Dendrohium
nobile donne d'excellents résultats, de même que les D. infundi^
biilum et Jamesianum. D'autres espèces à longs pseudo-bulbes
comme les D. IJevoyiianum, formosum et eburneum, doivent de
Dréférence être cultivées dans la serre aux Orchidées de l'Inde.
On pourra encore traiter dans la serre à Vignes les plantes du
sud du Mexique, du Guatemala, des régions montagneuses de
Costa-Rica : Odonloglossum grande et hisleayi, 0. citrosmum^
Trickopilïa^ Pilumna, Pensteria elata.
L'apparition des hybrides remontants et des hybrides de thé a
fait délaisser, à quelques exceptions près, les Rosiers de Bengale,
pourtant si florifères et si vigoureux. Ils ne devraient cependant
pas être dédaignés comme ils le sont, et on pourrait sans incon-
vénient réserver une bonne place à ces jolies plantes comme
Madame Laurelte Messimy, Reine Mab^ Madame Eugène Resal
issue d'un semis de Laurette Messimy , ce qui ne l'empêche pas
d'en être très distincte avec ses fleurs cramoisi suffusées de jaune
bronzé et doré, Bûcher à coloris blanc pur, Cramoisi supérieur^
cramoisi velouté, etc.
Qu'est-ce que le lîosa polyantha? Pour les botanistes, c'est,
sans contestation aucune, un simple synonyme de /?. multiflora,
par conséquent un nom qui doit disparaître. Pour les rosiéristes
c'est tout à la fois le Rosier muUiflore et un nom collectif qu'ils
appliquent à des formes assez mal déterminées dont la plupart
proviennent du croisement du R. multiflora avec d'autres
espèces. Quoi qu'il en soit, ce sont de jolies plantes, mignonnes
et gracieuses au possible qu'on ne saurait trop recommander,
par exemple : Perle d'Or, Gloire des Polyantha, Anne Marie de
Montravel, Cécile Brunner, Étoile d'Or, Pâquerette, Clotilde
Soupert, etc.
A ceux qui n'admettent pas dans leur jardin seulement les
Rosiers remontants, mais aussi les espèces spontanées, quand
elles sont méritantes, nous signalerons le Rosa Wichuraiana, du
Japon, voisin du Rosa multiflora, mais présentant ce curieux
caractère de s'étaler sur le sol. Ses longs rameaux le rendent
éminemment propre à la décoration des jardins de rocailles.
Les Narcisses occupent toujours une large place dans les
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 1039
journaux anglais. Nous y revenons aujourd'hui avec le Narcissus
iriandrus. C'est une plante originaire du Portugal et de l'Espagne
occidentale d*où elle a été importée en quantité durant ces der-
nières années. Malgré cela elle est depuis longtemps cultivée
dans les jardins et depuis plus longtemps encore connue des
botanistes. Parkinson a décrit et figuré le Narcissus triandras
en 1629, elle Botanical Magazine en faisait mention, en 1787,
d'après un» échantillon provenant d'un établissement d'horticul-
ture anglais. Peu de temps après, on en signalait deux hybrides,
produits probables de croisement avec le N. Jonquilla sous Je
nom de N. iiuians et trilobus. Une des plus belles formes de
cette plante est celle qui est connue sous le nom de pulchellus;
elle se distingue de toutes les autres par le coloris de la coupe
qui est .plus pâle que celui des segments du périanthe, et quoi-
qu'elle se soit rencontrée à l'état spontané en Portugal, il est pro-
bable qu'elle est également le résultat d'une hybridation. Quant
au N. triandrus signalé en Bretagne, aux îles Glénans, nous
croyons qu'il appartient à yne autre espèce qui n'a encore été
rencontrée que sur ce point du globe, le Narcissus reflexu.s.
Toujours beaucoup de plantes recommandées; signalons dans
la quantité : Phiksia buxifolia, charmant petit arbuste du
détroit de Magellan dont les fleurs rappellent celles du Lapageria;
on ne saurait se faire une idée de la beauté de cette plante quand
elle est fleurie; Helianthemum Tuberaria, de la région médi-
terranéenne, à fleurs d'un jaune brillant et passagères; Papaver
pilosuni, vivace, remarquable par ses longues inflorescences
rouge orangé ou saumoné; Genisia iinctoria elata, variété très
ornementale du Genêt des prés ; Exogonium Purga^ Convoi vulacée
à larges fleurs violet pourpre, dont les tubercules arrondis pro-
duisent le Jalap du commerce; la petite Pervenche à fleurs
doubles, aussi robuste, mais plus gracieuse que le type qui pro-
duit un si agréable eflet dans l'ornementation des sous-bois;
Thalictrum aquilegifolium, de la région montagneuse, qu'on ne
cultive plus guère malgré ses bouquets de fleurs plumeuses
blanches, purpurines ou roses: Desfontainea spinosa, curieux
petit arbuste des régions australes, aux larges fleurs rouges, aux
feuilles épineuses semblables à celles du Houx; Myosotidium
1040 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES.
nobile, un Myosotis géant, de la Nouvelle-Zélande; Silphium laci-
niatum, Composée de haute taille, qui malgré ses feuilles laci-
niées, n'est pas sans présenter quelque analogie avec les Helian-
thus; Asier bcssarabicus, fréquemment cultivé sous le nom d'Aster
Amellus mais à feuilles plus grandes, à fleurs plus larges que
celles de cette dernière plante dont il n'est peut-être qu'une forme.
PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES
DÉCRITES OU FIGURÉES
DANS LES PUBLICATIONS FRANÇAISES ET ÉTRANGÈRES.
f. Publications françaises,
par M. D. Bois.
Carrierea calycina Franch. {gen. ??oy.).(Bixace8e-Placourtie9e),
Bévue horticole, 1" novembre 1896, p. 497, fig. noire.
Arbre de 15 mètres, que le R. F. Farges a récemment décou-
vert en Chine, dans les parties N.-E. de la province de Se-Tchuen.
M. Franchet a dédié ce nouveau genre à M. Carrière. C'est à une
altitude de 1,400 mètres que cet arbre a élé rencontré; il était
en fleurs le 6 juin 1894; son port rappelle VIdesia, mais il est
plus grand. Les feuilles, probablement caduques, sont alternes, à
long pétiole grêle ; le limbe est de consistance coriace, luisant en
dessus, ovale ou légèrement panduriforme, obtus au sommet ou
brusquement terminé par un acumen oblique. L'inflorescence est
terminale et consiste en une grappe simple, pauciflore. Les sépales
sont blancs, couverts sur les deux faces de petits poils étoiles; ces
sépales, au nombre de 5, constituent la seule enveloppe de la
fleur qui est hermaphrodite, à étamines fort nombreuses (80à 1 00).
Le fruit est une capsule longue de 5 à 6 centimètres, profondé-
ment trifide. Le Carrierea se place à côté du genre PoHothyrsis,
créé par M. Oli^ver; des graines fraîches ont été distribués à
plusieurs collectionneurs et, avant peu, on le possédera vivant
dans les jardins.
PUBLICATIONS FRANÇAISES. ' 1041
Erythrina Constantiana Marc Micheli (Légumineuses), Revue
horticole, 16 novembre 1896, p. 5^4; pi. coloriée.
Plante nouvelle dédiée par M. Marc Micheli qui en donne
la description à M. A. Constant propriétaire de l'unique exem-
plaire connu dans la villa Niobé, au golfe Juan (Alpes-Maritimes).
L'origine de celte Erythrine est inconnue. Semée avec beaucoup
d'autres plantes en 1880, elle n'a fleuri qu'en 1896. C'est aujour-
d'hui un bel arbre de 10 mètres de haut^ à feuillage d'un vert
foncé, très épais et persistant; à folioles de 15 à 18 centimètres
dé long, arrondies, de consistance un peu coriace. Les inflores-
cences, en grappes serrées, sont longues de 15 centimètres envi-
ron. Les fleurs, groupées dans la moitié supérieure, sont au
nombre de 20. L'étendard, long de 5 à6 centimètres et large
de 3, est d'un écarlate éclatant. Le légume, long de 16 à 18 cen-
timètres. Cette espèce est très voisine de VF. caffra; elle s'en
distingue par son calice bilabié, l'étendard presque glabre, les
graines rouges. VF. Constanticma constitue un arbre remar-
quable qui pourra être utilisé dans la région méditerranéenne
oii il supportera quelques degrés de froid.
Pbalaenopsis leucorhoda Rchb. fils (Orchidées), Revue horti-
cole, l^" novembre 1896, p. 500, pi. coloriée.
Belle espèce introduite des Philippines, en 1875, dans les
serres de M. Low, à Clapton (Angleterre). Reichenbach pensait
qu'elle était un hybride entre le Ph. amabilis, comme plante
pollinifère, et le Ph. Schilleriana, comme plante séminifère.
D'après M. Ed. André, qui en donne la description,, cette
Orchidée présente des caractères dérivant bien de ces deux,
espèces. Fleurs de la forme et de la grandeur du Ph. amabilis.
Couleur de fond blanc lavé de rose très délicat; sépales jau-
nâtres à l'extérieur, les latéraux intérieurement tachés de rouge
à la base; pétales allongés; divisions latérales du labelle striées
de rose à la base ; callus doré et ponctué de rouge foncé. La
culture de cette charmante plante se fera en serre chaude
humide.
1042 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES.
2. Publications étrangères,
par M. P. Hariot,
Akebia lobata Decaisne. — A. à feuilles lobées. — Chine et
Japon (Berbôridées-Lardizabalées). — Bot. Mag., t, 7485.
Arbuste grimpant, élevé, très glabre ; rameaux cylindriques,
à écorce brune, marqués de lenticelles; feuilles pétiolées, à
3 folioles, nées ainsi que les grappes, de bourgeons latéraux;
folioles pétiolulées, largement ovales, obtuses, lobées-crénelées,
rétuses au sommet et apiculées, d'un vert pâle; grappes grêles,
penchées ou pendantes; fleurs mâles petites, nombreuses, ser-
rées, d'un pourpre pâle, à court pédoncule; bractées subulées ;
sépales ovales ; anthères subsessiles, à loges linéaires-extrorses ;
fleurs femelles peu nombreuses, beaucoup plus grandes, large-
ment pédicellées, sépales concaves, coriaces, pourpres ; 6 sta-
minodes peu saillants; 3-6 carpelles verts ; stigmates pourpres;
baies oblongues, obtuses, polyspermes, à graines noires entou-
rées d'une pulpe aqueuse.
VA. lobata est originaire du Japon et de la Chine dans le
Kiang-Su, le Sze-Chuen et le Hupeh. Il est probable que les
Akebia guercifolia et dematifolia du Japon n'en sont que des
variétés. Il diff'ère de ri4 . quinata D C. , introduit depuis un siècle
environ, par ses rameaux plus ligneux, ses feuilles à trois folioles
crénelées et ses fleurs plus petites.
Aspidistra typica Bâillon. — A. typique. — Tonkin?.(Lilia-
cées-Aspidistrées.) — B, M., t. 7484.
Feuilles longuement pétiolées, elliptiques-lancéolées, acumi-
nées, un peu inégales à la base, d'un vert gai sur les deux faces,
marquées de 7 nervures, avec des veines transversales très nom-
breuses ; pétiole canaliculé, arrondi sur le dos, grêle; fleurs
nombreuses, longuement pédonculées, à pédoncule robuste
couché ou genouillé, flexueux, engainé, maculé de pourpre ;
gaines éparses, courtes, ovales, obtuses, jaunâtres; fleurs pour-
vues de deux bractées situées sous le périanthe, largement
ovales, aiguës, étalées, panachées de pourpre; périanthe épais,
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 1043
coriace, globuleux, à six segments peu profonds, ponctué de
pourpre paie à l'extérieur, pourpre intense intérieurement, à
lobes ovales, obtus, dressés, imbriqués au sommet; 6 anthères
petites, sessiles à la base du périanthe ; ovaire brièvement
3-Ioculaire, à loges bi-ovulées; style court, épais, surmonté
d'un stigmate ombelliforme lobé à la marge. Cette remarquable
espèce se distingue de toutes ses congénères par le nombre des
pièces florales qui est toujours trimère tandis qu'il est de quatre
dans les autres. Il est vrai qu'on a décrit une forme trimère de
ÏAspidistra lurida^ mais normalement cette espèce, comme le
A. punctata est tétramère.
Clematis Addisonii Britton. — Cl. d'Addison. —Amérique du
Nord (Renonculacées). — Garden and Forest, IX, 442, p. 324,
f. 43.
Buisson vigoureux, glabre, dressé ou étalé ; feuilles inférieures
simples ou rarement 2-3 lobées, ovales-elliptiques, sessiles, à
base élargie et embrassante, d'un vert bleu à la face supérieure,
glauques en dessous, beaucoup plus longues que les supérieures
qui portent des vrilles et sont 3-4 lobées; fleurs solitaires sur
de robustes pédoncules terminaux ou axillaires, rétrécies au
sommet, pourpre-violet foncé excepté aux extrémités qui sont
jaunes ; fruits vésiculeux, orbiculaires, pubescents et plu-
meux.
Le Cl. Addisonii est une espèce rare, originaire des Monts
Alléghanys, depuis le sud-est de la Virginie jusqu'au Tennessee
et à la Géorgie. Ce sera une bonne acquisition pour la flore des
rocailles.
Cœlogyne lurida L. Lind. et Cogn. — C. jaunâtre. — Patrie
inconnue? (Orchidées-Epidendrées.) — Lindenia 1896, XII,
p. 11, t. 802.
Plante entièrement glabre ; pseudobulbes grêles, atténués lon-
guement au sommet, munis d'une feuille membraneuse, lancéolée,
allongée, acuminée, longue de 15 centimètres sur 4; pétiole un
peu raide, canaliculé en avant ; scapes dressés, 6-7 flores ; pédon-
cules comprimés, maculés de brun; pédicelles filiformes, étalés,
1044 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES.
rougeâtres; bractées aiguës, égalant l'ovaire; ovaire linéaire,
droit, trigône et sillonné, pourpre; sépales de même longueur
que les pétales et à peu près de couleur jaune-verdàtre, purpu-
rins à la partie inférieure ; label le égalant les sépales, trilobé, à
onglet dressé, pourpre, à lobes Ijlancs et peu saillants, l'antérieur
étalé à onglet jaunâtre, long et large, émarginé au sommet,
dilaté de chaque côté en deux lobules dressés, arrondis, légère-
ment fîmbriés aux bords; gynostème blanchâtre, de même lon-
gueur que les sépales, marqué de deux ailes dans le haut;
anthère imparfaitement biloculaire.
Le C. lurida appartient au groupe des espèces à fleurs dispo-
sées en grappe dressée, qui ne comprend qu'un petit nombre de
plantes assez récemment découvertes et dont on ne cultive guère
que le C. ocellata.
Delphinium Zalil Aitch. et Hemsley. — D. Zalil. — Afghanistan
(Renonculacées.) — Gard. Chroji., 1896, 505, p. 238, i 48.
Vivace, dressé, haut de deux pieds, rapidement glabre; tiges
simples ou peu rameuses, pâles, brillantes, striées; feuilles
grêles, celles de la base longuement pétiolées, toutes découpées,
pinnatipartites, à divisions linéaires, rigides; fleurs jaunes,
glabres extérieurement, en grappes lâches, à pédoncules pubes-
cents; éperon atténué au sommet, de même longueur que les
sépales; pétales plus étroits que les sépales, bifides, poilus ou
barbus à l'intérieur; filets des étamines dilatés, un peu poilus au
sommet; gynécée glabre; fruits formés de trois follicules
glabres, oblongs, marqués de cinq côtes longitudinales, réti-
culés; graines presque carrées, ornées de lamelles transversales
et fimbriées.
Le C. Zalil est voisin du D. ochroleucum dont il se distingue
entre autres caractères à ses fleurs glabres. Il est commun dans
l'Afghanistan et le Karessan, où il forme en certains points le
fond de la végétation à 3,000 pieds de hauteur. On l'y connaît
sous le nom de Zalil. Ses fleurs exportées en Perse et dans le
nord de l'Inde y sont usitées comme produit tinctorial et comme
substance médicinale.
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. i045
Epidendrum glumibracteum Rchb. f. — E. à bractées gluma-
cées. — (Orchidées-Epidendrées.) — Gard. Chron., 1896, 504,
p. 210.
Tiges grêles à la base, puis s'épaississant, longues de 25 cen-
timètres sur 1.5 de largeur, portant deux feuilles linéaires, ensi-
formes, acuminées, coriaces, longues de 35 centimètres; grappe
naissant du pseudobulbe non encore arrivé à maturité, pluri-
flore, portant 7-10 fleurs disposées sur deux rangs; bractées,
glumacées, triangulaires, acuminées, égalant le pédicelle; pédi-
celle et ovaire longs de 7-8 centimètres; sépales et pétales
linéaires-lancéolés, aigus, recourbés aux bords; labelle de
même longueur, adné au gynostème, à lobes latéraux partagés
en deux, la partie postérieure large et crénelée au bord exté-
rieur, l'antérieure linéaire, marquée de deux dents ; lobe médian
linéaire ovale, aigu au sommet; disque pourvu de deux tuber-
cules; fleurs odorantes, vertes, à labelle blanc.
Reichenbach le rapprochait de VE. clavatum ; il ressemble
davantage à une forme grêle de VF. ciliare) et ses fleurs rap-
pellent un peu celles de VE. falcatum.
Eranthemum reticulatum Hort. — E. réticulé — Mélanésie?
(Acanthacées — Justiciées.) — Bot, Mag.^ t. 7480.
Sous-arbrisseau très glabre ; feuilles ovales lancéolées, obtuses,
rétrécies en pétiole ailé, à marges ondulées, les jeunes plus
étroites, élégamment réticulées de jaune et de vert luisant, ner-
viées de jaune soufre quand elles sont âgées; fleurs en grappes
axillaires et terminales, dressées; pédicelles pourvus de bractées
petites et subulées; seg-menls du calice égaux, étroits; corolle
hypocratériforme à tube au moins deux fois plus long que le
calice; limbe aplati, subbilabié, blanc, tacheté de rouge sang à
rorifice ; lobes arrondis au sommet, les deux postérieurs oblongs,
les trois antérieurs plus grands et plus larges; filets des éta-
mines assez courts; anthères oblongues, d'un brun roux.
Quoique cette plante soit cultivée depuis longtemps, sa patrie
n'est pas encore exactement connue. Il y a tout lieu de croirQ
qu'elle est originaire des îles de la Mélanésie. On la connaît éga-
1016 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES
lement sous les noms dUEranthemum aureo-reticulatum et Schom-
burgkii.
Habenaria Elwesii J. D. Hooker. — H. d'Elwes — Nilghiries
(Orchidées-Ophrydées.) — Bot. Mag., t. 7468.
Plante d'un vert gai; tubercules oblongs; tigefeuillée; feuilles
dressées, ovales ou elliptiques lancéolées, acuminées; gaines
lisses; grappe de fleurs lâche; bractées de même longueur que
les fleurs, lancéolées, acuminées, concaves, marcescentes ; fleurs
vert jaunâtre, à sépales latéraux ovales lancéolés acuminés^
défléchis ; pétales à base élargie, profondément découpés en
lanières allongées subulées, divariquées, falciforraes, poilues;
labelle très glabre, à limbe linéaire, divisé en trois segments
allongés, filiformes, beaucoup plus longs que le limbe; éperon
grêle, de même longueur que le pédicelle ; colonne large, obtuse.
L'^. Elwesii n'est pas précisément une espèce horticole, mais il
n'en mérite pas moins d'être signalé comme ayant été la pre-
mière espèce du groupe Ate^ originaire de Tlnde, qui ait été
cultivée en Europe. Le type de ce groupe est le H. barhata
Wight. Il se rapproche de 1'^. digitata, qui en diffère par ses fleurs
beaucoup plus grandes, ses pétales velus à divisions beaucoup
plus longues. La seule autre espèce qui ait également des
pétales velus est ÏII. barbala.
Haemaria Dawsoniana J. D. Hooker. — H. de Dawson. -Burma
(Orchidées-Néottiées.) — B. J/.,t. 7486.
Tige robuste, nue à la base ; feuilles ovales, aiguës, rétrécies
en pétiole rose, très glabres, vert jaunâtre à la face supérieure
qui est nerviée et réticulée de rouge sang, roses en-dessous;
scape vert pâle ; grappe et ovaires poilus; gaines lancéolées;
fleurs en épis, munies de bractées plus courtes que l'ovaire et
lancéolées; branches teintées de rose; périanthe blaiic; sépales
ovales obtus, les latéraux étalés ; pétales linéaires falciformes,
presque soudés au sépale postérieur ; labelle blanc, dilaté en
sac à la base, à onglet linéaire; limbe stipité, bilobé, à lobes
oblongs, tronqués, divariqués; sac bilobé; colonne claviforme,
jaune doré; anthère munie d'un bec.
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 1047
Le genre Hœmaria, dont on ne connaît bien que deux espèces,
est originaire de l'Asie. Ces deux espèces II. discolor et VH, Dawso-
niana sont très étroitement affines, à ce point que Reichenbach
considérait la dernière comme une variété de VH, discolor. L'on en
fit plus tard V Anœctochilus Dawsonianus. Le genre Anœctochilus
ne se distingue d'ailleurs des Hœmaria que par de très légers
caractères.
Lourya campanulata Bâillon. — L. campanule. — Cochin-
chine. (Hœmodoracées-Ophiopogonées.) — B. M.^ t. 7482.
Rhizome court; feuilles radicales, largement pétiolées, oblon-
gaes-lancéolées, acuminées aux deux extrémités, légèrement
plissées par des nervures saillantes ; pétioles membraneux,
pourvus de gaines à leur base ; fleurs en grappes courtes,
serrées, bractées ovales, acuminées, membraneuses; pédoncules
courts; périanthe largement ouvert et marcescent, à 6 lobes
disposés sur deux rangs, à peu près égaux, étalés, jaunâtres,
les extérieurs largement ovales, les intérieurs oblongs-ovales,
à ouverture presque entièrement fermée par une membrane
horizontale qui porte les anthères; 6 anthères dressées, oblon-
gues, biloculaires ; ovaire infère, obconique, déprimé, 3-loculaire ;
stigmate petit, en forme de pyramide, trilobé; ovules peu nom-
breux, dressés; baies ovoïdes, bleues.
Le L, campanulata est une plante des plus remarquables qui,
avec le faciès des Curculigo et des Pelio$anthes^ en diffère par
ses étamines, ses ovules basilaires, son fruit bacciforme.
Le Secrétaire-rédacteur-gérant f
D. Bois.
Paris. — L. Maretheux, imprimeur, 1, rue Gassettj.
1048
OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES.
NOVEMBRE 1896
Observations météobologiques faites par M. F. Jamin, a Bourg-la-Relne,
PRÈS Paris (altitude : 63°^).
TEMPÉRATURE
HAUTEUR
'
î
'
V ^^
du baromètre
VENTS
ÉTAT DU CIEL
<
1
Min.
Max.
Matin
Soir
dominants
4,9
11,3
732,5
754, 5
SSE.
Couvert, petite pluie fine et presque
continue à partir de 4 ti. del'aprés-midi.
2
4,2
7,3
755
756 , 5
SE.
Brumeux.
3
4,1
8,7
758
762,5
NO.
Bruineux le matin, couvert.
4
— 0,9
10,2
766
767,5
N. NE.
Légèremeut brumeux le matin, nua-
geux.
5
— 0.3
8,0
769
770,5
ENE.
Nuageux, très petite pluie, couvert.
6
— 0,7
7,3
768,5
744, 5
NE.
Nuageux.
1
- 1,0
9,9
763
757
ENE.
Presque clair.
8
0,6
10,1
749
750
S.
Pluie continue de 4 h. à 11 h. du matin,
brumeux et légèrement pluvieux. Pluie
de rectief et continue à partir de 9 h. du
soir.
9
0,5
6,8
757,5
767,5
ENE.
Pluie et vent toute la nuit et la ma-
tinée, couvert.
10
— 1.9
6,7
770
769,5
NE.
Légèrement nuageux.
11
- 3,0
9,8
770
767,5
■ NNE.
Clair le matin, nuageux Taprès-midi,
couvert le soir.
12
3,1
10,0
765
762, 5
SE.
Nuageux.
13
0,7
7,3
761,5
760, 5
S.
Brouillard intense le matin, légère-
ment nuageux l'après-midi, couvert et
légèrement brumeux le soir.
l'j
1,9
8,7
760
754
S.
Brumeux le malin, pluvieux l'après-
midi, couvert et pluie plus abondante
le soir.
13
1,4
13,3
752,3
751
0.
Pluie toute la nuit, pluvieux et ora-
geux, clair le soir.
16
2,1
5,7
732,5
756
NNE.
Nuageux, couvert et pluvieux le soir.
n
1,2
5,4
757,5
758,5
N.
Brouillard intense le matin, couvert,
pluie tout le soir.
18
0,7
3,8
759,5
762
N.
Couvert, éclaircies le soir suivies
d'une petite pluie.
19
3,4
9,0
762
765
SE. NO.
Brumeux le matin, très nuageux.
20
— 1,1
9,3
765,5
768,5
S.
Petite pluie dans la nuit, nuageux.
21
- 0,3
9,0
770
775
NO.
Nuageux, petite pluie le soir.
22
3,1
7,0
775
777
NE.
Brumeux le matin, très nuageux.
23
- 0,7
4,5
775
775
NE.
Brumeux le matin et le soir, nuageux
l'après-midi.
24
— 1,1
3,9
775
773,5
NE.
Brumeux le matin, très nuageux.
23
0,8
2,9
771,5
768
NE.
Légèrement brumeux le matin, clair
le soir.
2fi
— 1,2
1,6
765,5
761,5
NE.
Nuageux, clair le soir.
21
- 3,7
1,^
760,5
756
NE.
Clair, couvert le soir.
28
— 4.0
- 0,4
757
738
E. N\E.
Couvert le matin, clair.
29
— 3,7
3,5
763
768
NE.
Clair le matin et le soir, légèrement
nuageux l'après-midi.
30
-3,9
3,0
768,5
767
E.
Clair.
AVIS DIVERS
ANAL" AIRE
DE LA
SOCIÉTÉ NATIONALE D'HORTICULTURE DE FRANCE
POUR l'année 1897.
Le Conseil cradminisiralion a décidé de faire suivre, dans l'An-
nuaire de 1897, les noms de chacun des Membres de la Société,
d'une mention indiquant d'une façon exacte leur qualité ou profes-
sion, ainsi que leurs titres, cultures spéciales, etc.
^UESTIOX.XAIKE
Nom... Prénoms... Qualité...
{f résident ou Secrétaire i.h Sociétés horticoles, etc.)
Domicile.
{Indiquer s'il y a j^lusieurs domiciles.)
Profession :
Horticulteur, pépiniérists, marchand-grainier, fleuriste, architecte-
paysagiste,, arboriculteur, jardinier, agriculteur, etc.
Fabricant de serres, de chauflages, de pompes, poterie, coutel-
lerie, quincaillerie horticole, etc.
Jardinier chef, chef de cultures, garçon jardinier, etc.
Professions diverses.
{Indicaliojî, en deux lignes au plus, des principaur. produits se rap-
portant principalement à t Horticulture.]
Titres honorifiques français :
Légion d'honneur [Grade).
Mérite agricole [Officitr ou Chevalier).
Ofticier de l'Instruction publique ou d'Académie.
Cultures spéciales :
[Indication, en deux lignes au plus, des cultures spéciaks' de V Établis-
sement.)
Les personnes qui n'ont pas encore renvoyé leurs réponses à ce
questionnaire sont priées de les faire parvenir au siège de la Société.
L'Annuaire devant paraître en février, il ne pourra être tenu compte
des renseignements qui parviendront après le 2o janvier (dernière
limite).
f
Médaille du Conseil d'administration. — Pour rintroduction
ou l'obLention de plantes ornementales reconnues méritantes
après culture en France.
Les horticulteurs trançais, obtenteurs ou introducteurs de
plantes reconnues méritantes, peuvent adresser au comité com-
pétent leur demande en vue de prendre part au concours pour
ce prix. De leur côté, les membres des comités peuvent propo-
ser les plantes qu'ils jugent dignes du même prix. A la fin de
chaque année, il sera désigné, s'il y a lieu, dans le sein de
chaque comité compétent, un membre chargé de faire un
rapport circonstancié sur la ou les plantes qui sont de nature à
déterminer l'attribution de la médaille.
— -♦
Série III. T. XVIII. Cahier de décembre pubUé le 10 janvier 1897. 66
1050 AVIS DIVERS.
OFFRES ET DEMANDES D'EMPLOI
Un registre est ouvert aux bureaux de l'agence de la Société pour
l'inscription des offres et des demandes d'emploi.
Le Conseil d'administration prie les sociétaires qui auraient
besoin de jardiniers pour maisons bourgeoises ou d'employés pour
maisons de commerce horticoles de bien vouloir consulter ce registr<3.
CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ
Concours annuels.
Médaille Pellier. Pour le plus beau lot de Pentslemon.
Prix Joubert de VUiberderie. — Le 10 janvier 1889, le Conseil
d'administration, se conformant au vœu émis par le D"" Joubert
de THiberderie, dans son testament, a ouvert un concours pour
un prix de 2,500 francs à décerner au nom de ce généreux
donateur. Ce prix est destiné à un ouvrage publié récemment
et imprimé ou manuscrit, sur l'Horticulture maraîchère, l'Arbo-
riculture et la Floriculture réunies, considérées dans leurs
usages journaliers et les plus pratiques. Le concours est perma-
nent et le prix peut être décerné chaque année.
Si l'ouvrage présenté au concours est manuscrit, il devra être aussi
succinct que possible et, si son auteur obtient le prix, il sera
tenu d'en faire la publication dans le délai d'un an. (Voyez le
Journal, 3« série, XI, 1889, p. 5 et 81.)
^
COURS PUBLICS ET GRATUITS D'HORTICULTURE
ou DE SCIENCES
SE RATTACHANT A L'HORTICULTURE
PROFESSÉS DANS PARIS
MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE
Culture. — M. Maxime Cornu, professeur. (Cultures coloniales de
l'Afrique tropicale et australe.) Semestre d'hiver : lundis, mercredis
et vendredis, à 9 heures du matin.
Physiologie végétale appliquée à l'agriculture. — M. Dehérain, pro-
fesseur. (Terres arables et amendements.) Semestre d'été : mardis et
samedis, à 2 heures.
Physique végétale. — M. Georges Ville, professeur. (Conditions
physiques et chimiques qui déterminent, favorisent et règlent la
production des végétaux. Histoire de l'absorption de l'azote de l'air
par les végétaux.) Mardis et samedis, à 3 heures.
Botanique. (Classification.) — M. Bureau, professeur. (Étude des
familles vivantes de Dicotylédones apétales.) A partir du mois de
mai : lundis, mercredis et vendredis, à 1 heure.
Botanique. (Organographie.) — M. Van Tieghem, professeur. (Élé-
ments de botanique générale.) Semestre d'hiver : mardis, jeudis et
samedis, à 8 heures et demie du matin.
AVIS DIVERS. 1051
CONSERVATOIRE DES ARTS ET MÉTIERS
Chimie agricole. — MM. Schlœsing père et fils, professeurs. (Etude
-des éléments de Tatraosplière qui concourent à la nutrition des
plantes.) Mercredis et samedis, à 9 heures du soir, à partir du 4 no-
vembre.
Agriculture. — M. Grandeau, professeur. (Mise en valeur et culture
des terrains pauvres.) Mardis et vendredis, à 9 heures du soir, à par-
tir du 6 novembre.
JARDIN DU LUXEMBOURG
(Pavillon de la Pépinière).
Arboriculture fruitière et Floricullure. — M. Opoix, professeur.
Lundis, mercredis et vendredis, à neuf heures du matin. Ce cours,
qui comprend des leçons théoriques et pratiques, commencera vers
le 20 janvier 1897. Tous les quinze jours, une leçon sera consacrée
à la Floriculture.
ÉCOLE MUNICIPALE ET DÉPARTEMENTALE
D'ARBORICULTURE
Arboriculture d'alignement et cC ornement. — M. Chargueraud, pro-
cesseur. Le vendredi, à partir du 20 novembre, à 8 heures du soir,
daus lamphithéàtre de la Société nationale d'horticulture, 84, rue
<le Grenelle. Des leçons pratiques auront lieu, le dimanche, à partir
du 22 novembre, de 8 heures à 11 heures du matin ; le lieu de réu-
nion sera indiqué à la fin de la leçon précédente. Des certificats
d'aptitude sont décernés aux élèves, après examen.
CHAMBRE SYNDICALE DES OUVRIERS JARDINIERS
DU DÉPARTEMENT DE LA SEINE
Culture 'potagère. — M. Duvillard, professeur ; Arcueil (Seine),
"25, rue Berthollet, chez M. Duvillard ; les 10 janvier, 14 février,
14 mars, 11 avril, 16 mai et 13 juin^ à 2 heures de l'après-midi.
Arboriculture fruitière et Floriculture. — M. Louis Henry, pro-
fesseur; école communale, 23, rue Gujas, Paris; le jeudi, à 8 heures
du soir. Des leçons pratiques auront lieu dans les pépinières de
M. Defresne, à Vitry (Seine), dans le courant de février et mars.
Botanique. — M. P. Hariot, professeur; 23, rue Gujas, Paris; le
samedi à 8 heures du soir.
Des herborisations compléteront ce cours.
Géométrie, arpentage. — M. Bonifas, professeur; au siège du
-Syndicat, 13, rue Aumaire, Paris; le mardi, à 8 heures du soir.
SYNDICAT DE SAINT-FIACRE
Boulevard Montparnasse, 126.
Culture potagère et d'ornement. — M. Debureau, professeur.
ArboricuUure fruitière. — M. Lépine, professeur.
Application des engrais chimiques à l'Hoiticulture. — M. de La Bou-
laye, professeur.
Ges cours ont lieu le vendredi, à 8 heures du soir.
1052 AVIS DIVERS.
ASSOCIATIONS DIVERSES
Cours d'Horticulture.
ArboricuUiire fruitière. — (Association polytechnique), 26, rue Henri-
Chevreau (Belleviile) ; M. G. Chevalier, professeur; le samedi, à
8 heures du soir.
— (Association philotechnique), mairie de la rue Drouot :
M. Célestin Duval, professeur; le dimanche, à 2 heures.
— (Association philotechnique), lycée Charlemagne ; M. Gros-
demange, professeur; le mercredi, à 8 heures et demie du soir.
— (Œuvre des familles du IV« arr.), mairie du ÏV arr. ; M. L.
Vauvel, professeur; le samedi, de 8 heures et demie à 10 heures du
soir.
(Des leçons pratiques auront lieu le dimanche aux endroits et aux
heures qui seront indiqués par le professeur.)
FloricuJture. — (Union française de la Jeunesse), boulevard Saint-
Marcel, 66 ; M. Gourlot, professeur; le lundi, à 9 heures du soir.
— (Association philotechivque), section du lycée Charle-
magne, 14, rue. Charlemagne; M. PoUet, professeur; le lundi à
8 heures et demie du soir.
Horticulture populab'e. — (Association polytechnique), école com-
munale de la rue Foyatier (Montmartre) ; M. Theulier, professeur; le
dimanche, à 10 heures du matin.
Agriculture générale. — (Association philotechnique), mairie de la
rue Drouot; M. le Di'Genevoix, professeur; le dimanche, à 10 heures
du matin.
Cours de Botanique.
Plantes ornementales et utiles Ipsplus intéressantes. — (Union fran-
çaise de la Jeunesse), boulevard Saint-Marcel, 66 ; M. Gérome, pro-
fesseur; le lundi, à 8 heures du soir.
Organographie et physiologie végétales. — (Association philo tech-
nique), lycée Charlemagne ; M. Duclos, professeur; le mardi, à
8 heures et demie du soir.
Botanique. — (Association philotechnique), boulevard Montpar-
nasse, 80; M. le D"" Berge, professeur; le vendredi, à 8 heures 1/4 du
soir.
Cours d'Arpentage et de Nivellement.
Levé des plans, etc. — (Association philotechnique), boulevard Mont-
parnasse, 80; M. Grimaud, professeur; le dimanche, à 9 heures du
matin.
— (Association philotechnique), lycée Condorcet , M. Hervé,
professeur; le mercredi, à 8 heures et demie du soir.
— (Association philotechnique), lycée Charlemagne; MM. Weisse
et Denis, professeurs; le dimanche, à 10 heures et demie du matin.
SOCIÉTÉ NATIONALE D'HORTICULTURE
DK FRANGE
EXPOSITION GÉNÉRALE DE 1897
qui sera ouverte du 2 au 7 Juin inclusivement
RÈGLEMENT ET PROGRAMME
DISPOSITIONS GÉNÉRALES
La Société nationale d'Horticulture de France, « en confor-
mité de ses statuts et règlements », invite MM. les horticulteurs,
amateurs, architectes de jardins, jardiniers, instituteurs, direc-
teurs de jardins publics et scientifiques et les Sociétés d'Horti-
culture en nom collectif, à prendre part à l'Exposition générale
des produits de THorticulture qu'elle tiendra en 1897, à Paris,
du mercredi 2 au lundi 7 Juin inclusivement.
Les artistes et les industriels seront admis à exposer les
produits se rapportant à l'Horticulture.
Les récompenses consisteront en prix d'honneur (objets
d'art et médailles d'honneur);, médailles d'or, grandes
médailles de vermeil, médailles de vermeil, grandes médailles
d'argent, médailles d'argent, médailles de bronze, mentions
honorables et certificats de mérite de r% 2^ et 3° classe.
Il sera donné un diplôme avec les médailles aux Exposants
qui en auront fait la demande à la Société, au plus tard
quinze jours après la fermeture de l'Exposition.
Les médailles d'or et objets d'art que la Société pourrait ob-
tenir exceptionnellement de la muniticence du Gouvernement
et de la Ville de Paris seront considérés comme médailles et prix
d'honneur.
1054 PROGRAMME DE L'exPOSITION
Des prix consistant en médailles pourront être prélevés sur
la subvention accordée, à titre d'encouragement, par M. le
Ministre de l'Agriculture et décernés au nom du Gouvernement
de la République.
Des médailles seront mises à la disposition du Jury pour
récompenser, s'il y a lieu, les apports, non prévus au pro-
gramme et ceux qui auront le plus contribué à l'ornementation
de l'Exposition (I).
Enfin, à l'occasion de cette Exposition, la Société décernera
les récompenses qu'elle est dans l'habitude d'attribuer, chaque
année, aux personnes qui s'en seront rendues dignes et qui
auront obtenu des Rapports favorables émanant d'une Com-
mission spéciale : aux jardiniers, pour leurs longs services
dans la même maison; aux auteurs d'ouvrages spéciaux sur
THorticulture ; aux inventeurs d'instruments ou d'appareils
nouveaux; aux propagateurs de nouvelles méthodes; enfin, à
toutes les personnes qui auront contribué au perfectionnement
de l'art des jardins.
Avant l'ouverture de l'Exposition, la Société fixera le nombre
des objets d'art et médailles d'honneur qu'elle mettra à la dis-
position du Jury, qui pourra élever, modifier ou augmenter le
nombre des récompenses ofi^ertes dans chaque concours.
Les médailles d'honneur remplaceront toutes les récompenses
obtenues par le même Exposant.
Dans les genres de plantes où il y a plusieurs Concours ne
différant entre eux que par le nombre de sujets, le même Expo-
sant ne pourra recevoir qu'une seule des médailles qui lui
auront été attribuées.
Chaque présentation formant un Concours devra être nette-
ment séparée.
Les Concours existeront entre horticulteurs, amateurs, jar-
diniers, instituteurs, directeurs ou jardiniers- chefs des éta-
blissements subventionnés et Sociétés d'Horticulture en nom
collectif.
Les lots collectifs seront acceptés et ne pourront concourir
avec les lots indi^'iduels.
Ne seront admis avec la mention hors concours que les pro-
duits des jardins publics ou scientifiques.
(1) Ne pourront être admis coœme Concours imprévus que les végétaux et
produits horticoles non prévus dans le présent programme.
DU 2 AU 7 JUIN 1897 lOoa
Les autres présentations non soumises aux délibérations du
Jury ne porteront aucune inscription autre que le nom et
l'adresse de l'Exposant, et ne pourront recevoir aucune récom-
pense (1).
DISPOSITIONS SPÉCIALES
§ le''. — Réception, installation et enlèvement des plantes,
produits et instruments horticoles.
Art. 1^^ — Les horticulteurs, amateurs, jardiniers, institu-
teurs, directeurs de jardins publics et scientifiques, et les indus-
triels qui voudront prendre part à cette Exposition devront
adresser, avant le lundi 17 mai 1897, — terme de 7'igueur, — à
M. le Président de la Société, rue de Grenelle, 84, une demande
écrite d'admission, accompagnée : \° de la liste nominative et
complète des sortes de plantes et des objets quils désirent présen-
ter ;^° de r indication des Concours auxquels ils désirent pretidre
part, et 3^ de l'indication exacte, pour chaque Concours, de V espace
superficiel quils peuvent occuper.
Ces formalités sont obligatoires.
Art. 2. — Les plantes, arbres, fruits et légumes qui doivent
figurer à cette Exposition seront reçus à partir du cinquième
jusqu'au deuxième jour avant l'ouverture, de 6 heures du matin
à 6 heures du soir, et le groupement des présentations devra
être terminé la veille de l'ouverture, avant 5 heures du soir,
terme de rigueur.
Seules les fleurs coupées seront reçues le jour de l'ouverture,
et leur placement devra être terminé ce même jour, à 8 heures
du matin, terme de rigueur.
Art. 3. — Chaque plante exposée devra être munie d'une
étiquette portant son nom scientifique (espèce ou variété) écrit
d'une façon lisible et correcte.
Les plantes de collection dont l'étiquette ne porterait qu'un
numéro et non le nom de la plante seront exclues des Con-
cours par le Jury d'admission.
Les plantes qui ne sembleraient pas pouvoir rentrer dans l'un
(4) D'après une décision du Conseil d'Administration en date du 25 jan-
vier 1883, tout Membre qui a cLc rayé des contrôles de la Société ne peut
prendre part aux Expositions.
1056 PROGRAMME DE L EXPOSITIOxV
des Concours de ce programme devront être l'objet d'une de-
mande particulière, sur laquelle il sera statué spécialement.
Les plantes présentéescomme nouvellement in troduitesdevront
être munies d'une étiquette indiquant leur nom et, autant que
possible, le lieu de leur origine et la date de leur introduction.
S'il s'agit d'une variété nouvelle obtenue de semis, l'Exposant
devra renfermer dans un billet cacheté, joint à la plante, le nom
qu'il propose de lui donner. Ce billet ne sera ouvert que si la
plante est jugée digne de récompense.
Art. 4. — Les produits de l'industrie spécialement appliqués à
l'Horticulture et admis par la Commission seront reçus tous les
jours, à partir du septième jusqu'au deuxième jour avant l'ouver-
ture, de 6 heures du matin à 6 heures du soir.
Les frais d'installation de ces produits sur l'emplacement qui
leur sera affecté, de quelque nature qu'ils soient, seront entière-
ment à la charge des Exposants, qui devront procéder eux-mêmes
à celte installation, sous la direction de la Commission d'orga-
nisation. Les Exposants seront pécuniairement responsables des
dégâts occasionnés par leur installation.
Art. 5. — Les envois devront être adressés franco à M. le
Président de la Commission des Expositions, au local de
V Exposition d'Horticulture à Paris, et devront être parve-
nus la veille de l'ouverture de l'Exposition, avant midi, dernier
délai.
Art. 6. — Chaque Exposant devra se trouver à l'Exposition
pour contribuer au placement de ses produits dans les emplace-
ments qui lui seront assignés ; il pourra se faire représenter par
un mandataire. En cas d'absence de l'un et de l'autre, la Com-
mission fera disposer les plantes à l'endroit désigné par elle,
aux frais de l'Exposant. Les Exposants sont tenus de venir
reconnaître leurs emplacements deux jours avant l'ouverture
de l'Exposition. Passé ce délai, la Commission disposera des
emplacements de tous les Exposants qui n'auront pas encore
envoyé leurs produits ou reconnu et pris rengagement de rem-
plir les emplacemenis qui leur sont accordés.
Art. 7. — MM. les Exposants seront tenus de procéder à
l'enlèvement des produits exposés, sous la surveillance de la
Commission des Expositions, dès le lendemain de la clôture,
avant 9 heures du matin. Faute par eux de procéder immé-
DU 2 AU 7 JUIN 1897 1057
diatement à cet enlèvement des objets exposés par eux, la So-
ciété se trouvera dans Ja nécessité de le faire faire à leurs frais.
Art. 8. — Les médailles non réclamées une année après le
jour de la distribution des récompenses, ne seront plus délivrées
et appartiendront de droit à la Société.
§ 2. — Jury.
Art. 'P^ — Les membres du Jury seront nommés par le
Bureau de la Société.
Le Jury commencera ses opérations :
1" Le Jury des Industries horticoles, le mardi 1" juin, à midi;
2° Le Jury pour les Végétaux, le mercredi 2 juin, à 9 heures
du matin;
3*^ Le Jury pour les Bouquets et Ornementations (Dames pa-
tronnesses), le mercredi 2 juin, à 9 heures du matin.
MM. les Membres du Jury seront admis à exposer, mais ne
pourront prendre part aux concours (art. 60 du Règlement).
Art. 2. — Le Jury sera dirigé dans son ensemble par le
Président de la Société (art. 59 du Règlement de la Société).
Le Secrétaire général remplira près du Jury, dans son en-
semble, les fonctions de Secrétaire ; il sera assisté des Secrétaires
de la Société qui le représenteront près de chaque section, et
des membres de la Commission d'organisation, qui seront seuls
chargés de recueillir les observations que les Exposants auraient
à présenter et de donner les renseignements dont le Jury pour-
rait avoir besoin.
Art. 4. — Aucune personne étrangère à la Commission des
Expositions ne pourra pénétrer dans l'enceinte de l'Exposition
avant les heures où elle sera ouverte au public.
Art. 5. — Après le jugement rendu par le Jury, les Expo-
sants devront placer leur nom et leur adresse sur leurs lots,
ainsi qu'une pancarte indiquant la nature de la récompense
accordée. Cette pancarte, seule, devra rester sur le lot pendant
toute la durée de TExposition, ainsi que le nom et l'adresse de
l'Exposant (1).
1) Les pancartes iiuliquanl la naUire des récompenses accordées seront à la
disposition de MM. les Exposants, qui pourront les réclamer au bureau du
Secrétariat (au siège de l'Exposition).
1058 PROGRAMME DE l'eXPOSITION
Art. 6. — Tout Exposant qui refuserait la récompense que le
Jury ]ui aurait accordée serait' privé du droit de participer à
l'Exposition suivante.
§ 3. — Commission cC organisation et de surveillance
de r Exposition.
Art. \^\ — La Commission des Expositions, constituée en
Jury d'admission, sera chargée de la réception de tous les pro-
duits présentés. Elle aura sur eux un droit absolu de contrôle et
de placement. Elle fixera, en les modifiant, si cela est nécessaire^
les dimensions de l'espace demandé.
Elle devra, en outre, refuser l'admission de tout ce qui ne lui
paraîtra pas digne de figurer à l'Exposition.
Les Exposants seront tenus de se conformer à toutes les
mesures d'ordre et d'installation qui leur seront indiquées par
la Commission, qui aura le droit de décision dans tous les cas
non prévus au présent Règlement.
Les soins d'entretien et de nettoyage à donner aux végétaux
et objets exposés devront être terminés tous les jours, avant
9 heures du matin.
Art. 2. — Le Secrétariat de la Société, assisté d'un nombre
suffisant de Commissaires nommés par le Conseil, sera chargé
de la surveillance de l'Exposition.
Art. 3. — La Société donnera tous ses soins aux objets
exposés, mais elle ne répond d'aucune perte ni d'aucun dégât.
Aucune autorisation de livraison de plantes ou de produits
exposés ne sera accordée aux Exposants pendant la durée de
i Exposition^ ni le soir de la fermeture.
Les Exposants seront personnellement responsables des acci-
dents qui pourraient arriver, par leur faute, dans l'enceinte de
l'Exposition.
Tout Exposant reconnaît de fait avoir pris connaissance des
présents Règlement et Programme^ et y adhérer.
Approuvé en séance du Conseil, le 17 décembre 1896.
Le Secrétaire général j Le Président^
Chatenay (Abel). Viger.
DU 2 AU 7 JUIN 1897 lOSîf
Dans les Concours de collections, il ne sera accepté qu'un spé-
cimen de chaque variété.
La même espèce ou variété de plante ne pourra figurer dans plu-
sieurs Concours similaires du même Exposant.
Dans les concours de collections où le nombre de végétaux est
fixé, Messieurs les Exposants seront tenus de ne présenter que le
nombre indiqué au programme.
Toute demande de participation à TExposition constitue l'engage-
ment de faire figurer à l'Exposition les Végétaux ou Produits qui
ont fait l'objet de la demande.
Si, par un cas de force majeure, un Exposant se trouvait dans
l'impossibilité absolue de faire figurer les Végétaux ou Produits pour
lesquels il a demandé un emplacement, il devrait en faire la décla-
ration à M. le Président de la Société, le plus tôt possible, et, dans tous
les cas, toujours au plus tard deux jours avant la date fixée pour l'ouver-
ture de r Exposition.
La Société ouvre les Concours suivants :
§ 1. — PLANTES DE SERRE
A. — PLANTES NOUVELLES (1)
Dans ces concours, le jury pourra accorder des médailles d"or, des médailles
de vermeil (grand et petit module), des médailles d'argent (grand et
petit module), etc.
Premier Concours. — Une ou plusieurs plantes fleuiries ou à-feuil-
lage, introduites le plus récemment en Europe.
2« Concours. — Une ou plusieurs plantes fleuries ou à feuillage,
introduites directement en France.
3^ Concours. — Lot de plantes hybrides dont les parents seront
indiqués.
4® Concours. — Une ou plusieurs plantes fleuries ou à feuillage,
ligneuses ou herbacées, obtenues de semis par l'Exposant, et non
encore dans le commerce.
B. — BELLE CULTURE (1)
5^ Concours. — Une plante fleurie ou à feuillage que la belle cul-
ture aura fait arriver le plus près possible de son maximum de dé-
veloppement.
1" prix : Grande médaille d'argent.
2« — Médaille d'aro^ent.
(1) Ces Concours sont ouverts pour chaque genre de plantes séparément
1060 PROGRAMME DE l'eXPOSITION
6° Concours. — Quatre plantes fleuries ou à feuillage, les plus re-
marquables par leur forme et leur développement.
1" prix : Médaille de vermeil.
2e — — d'argent.
7^ Concours. — Huit plantes fleuries ou h feuillage ornemental,
remarquables par leur développement.
lei" prix : Grande médaille de vermeil.
2e — — — d'argent.
8^ Concours. — La plus belle collection de vingt plantes à feuil-
lage ornemental, remarquables par leur développement.
fer prix : Médaille d'or.
2e — — de vermeil.
3e — — d'argent.
9^ Concours. — La plus belle collection composée de vingt
plantes diverses, fleuries.
1er prix : Médaille d'or.
2« — — de vermeil.
3e — — d'argent.
C. — CULTURE SPÉCIALE (1)
10*^ Concours. — La plus belle collection de cinquante plantes
fleuries ou à feuillage, cultivées en vue de l'approvisionnement des
marchés, à l'exclusion des Orchidées.
le'- prix : Médaille d'or.
2e — — de vermeil.
3e — — d'argent.
D. — PLANTES DE SERRE EN COLLECTIONS
11*^ Concours. — La plus belle collection de cinquante plantes
de serre chaude.
lei- prix : Médaille d'or.
2e — Grande médaille de vermeil.
3* — Médaille de vermeil.
12^ Concours. — La plas belle collection de vingt-cinq plantes de
serre chaude.
1er prix : Grande médaille de vermeil.
2e — — — d'argent.
3e — Médaille d'argent.
13« Concours. — La plus belle collection de quarante plantes de
serre tempérée.
fer prix : Médaille d'or.
2e — — de vermeil.
3e — — d'argent.
(1) Ces concours sont ouverts pour chaque genre de plantes séparément.
DU 2 AU 7 JUIN 1897 1061
14® Concours. — La plus belle collection de trente plantes de serre,
à feuillage coloré, panaché, maculé, etc., autres que Bégonia, Cala-
dium, Crotons, Dracseivi et Maranta.
'1<^'' prix : Médaille d'or.
2'= — Grande médaille de vermeil.
3*^ — Médaille d'argent.
15^ Concours. — La plus belle collection de cent Orchidées exo-
tiques, en fleurs.
lei- prix : Médaille d'or.
2e — — de vermeil.
16*" Concours. — La plus belle collection de cinquante Orchidées
exotiques, en fleurs.
1'='' prix : Grande médaille de vermeil.
2<^ — Médaille d'argent,
17^ Concours. — La plus belle collection de vingt-cinq Orchidées
exotiques, en fleurs.
l<^i' prix : ^Médaille de vermeil.
2e — Grande médaille d'argent.
3" — Médaille d'argent.
18° Concours. — La plus belle collection de douze Orchidées exo-
tiques, en fleurs.
ler prix : Grande médaille d'argent.
2e — Médaille d'argent.
19^ Concours. — Le plus beau lot d'Orchidées ne dépassant pas
cinquante plantes.
l«r prix : Médaille d'or.
2e — — de vermeil.
3^ — — d'argent.
20*^ Concours. — La plus belle collection de vingt-cinq Cypripedium,
en fleurs.
le"" prix : Médaille de vermeil.
2e — Grande médaille d'argent.
21° Concours. — La plus belle collection de douze Cypripedium, en
fleurs.
1er pfix : Grande médaille d'argent.
2e — Médaille d'argent.
22^ Concours. — La plus belle collection de Nepenthes.
1er prix : Grande médaille de vermeil.
2° — Médaille d'argent.
23^ Concours. — Le plus beau lot de Nepenihes.
1er prix : Médaille de vermeil.
2e — — d'argent.
24<^ Concours. — La plus belle collection de soixante Gloxinias
[Ligeria).
le»' prix : Médaille d'or.
2e — — de vermeil.
3e — — d'argent.
1062 PROGRAMME DE L'EXPOSITION
25« Concours. — Le plus beau lot de cent Gloxinias [Ligerla], variés.
1^' prix : Médaille d'or.
2'^ — — de vermeil.
3« — — d'argent.
26^ Concours. — La plus belle collection de Tydœa, Nsegelia, Achi-
menes et autres Gesnériacées, à l'exception des Gloxinias [Ligeria).
lef prix : Médaille de vermeil.
2c — — d'argent.
27*^ Concours. — Le plus beau lot d'Ixoras.
l"^'" prix : Grande médaille d'argent.
2^ — Médaille d'argent.
28® Concours. — Le plus beau lot de Bouvardias.
l^r prix : Grande médaille d'argent.
2c — Médaille d'argent.
29^ Concours. — La plus belle collection de Broméliacées, fleuries
ou non fleuries.
Ici- prix : Médaille d'or.
2° — " — de vermeil.
3c — — d'argent.
30^ Concours. — Le plus beau lot de Broméliacées, fleuries.
Icf prix : Grande médaille de vermeil.
2c — Médaille de vermeil.
3° — — d'argent.
31® Concours. — La plus belle collection de cinquante Bégonia
rhizomateux, à feuilles ornementales.
le prix : Médaille d'or.
2c — — de vermeil.
3c — — d'argent.
32® Concours. — La plus belle collection de vingt-cinq Bégonia
rhizomateux, à feuilles ornementales {Rex^ etc.).
Jcf prix : Médaille de vermeil.
2c — — d'argent.
33® Concours. — La plus belle collection de vingt-cinq plantes
grimpantes de serre, en fleurs ou non.
ici" prix : Grande médaille de vermeil.
2e — Médaille d'argent.
34® Concours. — La plus belle collection d'Aroïdées, à l'excep-
tion des Caladium.
1®»' prix : Médaille d'or.
2c — — de vermeil.
35® Concours. — - La plus belle collection de vingt Aro'idées, à
l'exception des Caladium.
1er prix : Médaille de vermeil.
2c — — d'argent.
DU 2 AU 7 JUIN 1897 1063
36^= Concours. — La plus belle collection de vingt Anthurium
Scherzeriamim.
1<^'' prix : Médaille d'or.
2e — —de vermeil.
S»^ — — d'argent.
37^ Concours. — La plus belle collection de dix Anthurium Scher-
zerianum.
1^'' prix : Médaille de vermeil.
2c — — d'argent.
38^ Concours. — La plus belle collection de Caladium.
1er pj-ix : Médaille d'or.
2c — Grande médaille de vermeil.
59*^ Concours. — La plus belle collection de quarante Caladium.
1er prix : Médaille d'or.
2e — — de vermeil.
3e — — d'argent.
40® Concours. — Le plus beau lot de vingt-cinq Caladium.
1er prix : Médaille de vermeil.
2e — — d'argent.
41® Concours. — Le plus beau lot de Sonerila et Bertolonia, ne dé-
passant pas cinquante plantes.
1er prix : Grande médaille de vermeil.
2e — — — d'argent.
42« Concours. — Le plus beau lot d'Aïiœctochilus, ne dépassant pas
Tingt plantes.
1er prix : Médaille de vermeil.
2 e — — d'argent.
43'' Concours. — La plus belle collection de vingt-cinq Marantacées,
1er prix : Médaille de vermeil.
2e — — d'argent.
44® Concours. — La plus belle collection de Crotons [Codiseum).
1er prix : Grande médaille de vermeil.
2e — — — d'argent.
45e Concours. — La plus belle collection de vingt-cinq Crotons
{Codixum).
1er prix : Médaille de vermeil.
2e — — d'argent.
46® Concours. — La plus belle collection de Dracaena.
1er prix : Médaille d'or.
2e — — de vermeil.
3e — — d'argent.
47® Concours. — La plus belle colleclion de Bracdena à feuillage
•coloré.
1er prix : Grande médaille de vermeil.
2e — Médaille darofent.
1064 PROGRAMME DE l'eXPOSITION
48^ Concours. — La plus belle collection de vingt Dracœna.
1^1' prix : Médaille de vermeil.
±' — — d'argent.
49'= Concours. — La plus belle collection de P'ougères arbores-
centes, en forts exemplaires.
le- prix : Médaille d'or.
2c — — de vermeil.
3c — — d'argent.
50^ Concours. — La plus belle collection de Fougères translucides,
telles que. Todea, Trichomanes, etc.
1" prix : Médaille de vermeil.
2c — — d'argent.
51^ Concours. — La plus belle collection de Fougères herbacées,
de serre.
ici- prix : Médaille d'or.
2c — — de vermeil.
3c — — d'argent.
52*^ Concours. — Le plus beau lot de Fougères herbacées, de serre.
1er prix ; Grande médaille de vermeil.
2c — Médaille d'argent.
53*= Concours. — La plus belle collection de Sélaginelles.
le prix : Médaille de vermeil.
2c — — d'argent.
54<= Concours. — La plus belle collection de cinquante Palmiers.
1" prix : Médaille d'or.
2c — Grande médaille de vermeil.
3e — — — d'argent.
55c Concours. — La plus belle collection de trente Palmiers.
Ic" prix : Médaille d'or.
2c — — de vermeil.
3c — — d'argent.
56^ Concours. — La plus belle collection de quinze Palmiers.
1er prix : Médaille de vermeil.
2e — — d'argent.
57- Concours. — Le plus beau lot de vingt--€inq Palmiers, cultivés
en plein air dans le midi de la France.
1er prix : Médaille d'or.
2c — — de vermeil.
3c — — d'argent.
58® Concours. — La plus belle collection de Cycadées.
1er jifix : Médaille d'or.
2c — — de vermeil.
3c — — d'argent.
59^ Concours._^ — La plus belle collection de Pandanées.
1er pi-ix : Médaille d'or.
2c — — de, vermeil.
3c — — d'arofent.
DU 2 AU 7 JUIN 1897 1065
60* Concours. — La plus belle colleciion de plantes dites carni-
vores : Sarracenia^ Cephalotus, Dionsea, Durlingtonia, Brosera, Droso-
phyllum.
Ic'" prix ; Médaille de vermeil.
2° — — d'argent.
61^ Concours. — La plus belle collection d'Eiiphorbia cacti-
formes.
1^' prix : Grande médaille de vermeil.
2c — Médaille d'argent.
62^ Concours. — La plus belle collection de soixante Cactées,
fleuries ou non fleuries.
1er prix : Médaille d'or.
2c — —de vermeil.
3^ — Grande médaille d'argent.
63^ Concours. — Le plus beau lot de Cactées fleuries.
i'^i" prix : Grande médaille de vermeil.
2c — Médaille d'argent.
64« Concours. — La plus belle collection d'Araliacées.
l'^'" prix : Grande médaille de vermeil.
2° — Médaille d'argent.
65*^ Concours. — La plus belle collection d'Echeveria.
1er prix ; Grande médaille d'argent.
2<= — Médaille d'argent.
€6*^ Concours. — La plus belle collection d'Agaves.
1^' prix : Médaille de vermeil.
2c — — d'argent.
€7« Concours. — La plus belle collection d'Aloe.
lo' prix : Médaille de vermeil.
2c — — d'argent.
68^ Concours. — Le plus beau lot d'Aloe, en fleurs.
ici' prix : Médaille de vermeil.
2c — — d'argent.
69"^ Concours. — La plus belle coUeclion de Yucca.
1er prix : Médaille de vermeil.
2c — — d'argent.
70" Concours. — La plus belle collection de Phormium.
Ic' prix : Médaille de vermeil,
2c — — d'argent.
71*' Concours. — Le plus beau lot de Phormium, variés.
le prix : Médaille de vermeil.
2c — — d'argent.
72® Concours. — Le plus beau lot d'Araucaria, variés.
1er prix : Grande médaille de vermeil.
2c — _• — d'argent.
W 3c — Médaille d'argent.
67
1066 PROGRAMME DE l'exPOSITION
73« Concours. — La plus belle collection de plantes industrielles,
de serre.
l*^"" prix : Médaille de vermeil,
2'= — — d'argent.
74« Concours. — La plus belle collection de Bégonia tubéreux, à
fleurs simples.
Icr prix : Médaille d'or.
2« — — de vermeil.
3^^ — — d'argent.
75*^ Concours. — Le plus beau lot de Bégonia tubéreux, de semis,
à fleurs simples.
It^i" prix : Grande médaille de vermeil.
2c — — — d'argent.
76*^ Concours. — La plus belle collection de cent Bégonia tubé-
reux, à fleurs doubles.
l»^'" prix : Grande médaille de vermeil.
2^ — Médaille d'argent.
77« Concours. -- La plus belle collection de cinquante Bégonia
tubéreux, à fleurs doubles.
1^'" prix : Médaille de vermeil.
'2^ — — d'argent.
78« Concours. — Le plus beau lot de Bégonia tubéreux, de semis,
à fleurs doubles.
IT prix : Grande médaille de vermeil.
2^ — Médaille d'argent.
79« Concours. — La plus belle collection de Cannas, ne dépassant
pas soixante-quinze plantes.
Ici- prix : Médaille d'or.
2c — — de vermeil.
3c — — d'argent,
80^ Concours. — La plus belle collection de Cannas, ne dépassant
pas cinquante plantes.
1er prix : Grande médaille de vermeil.
2c — Médaille d'argeut.
81° Concours. — La plus belle collection de Cannas, ne dépassant
pas vingt-cinq plantes.
Ici- prix : Médaille de vermeil.
2c — — d'argent.
82e Concours. — Le plus beau lot de Cannas, ne dépassant pas
cinquante plantes.
1er prix : Médaille de vermeil.
2c — — dargent.
83^ Concours. — La plus belle collection de cinquante Coleus.
1er prix : ^lédaille de vermeil. ^
2c — — dargent. W
DU 2 AU 7 JUIN 1897 1067
84« Concours. — Le plus beau lot de cinquante Coleus.
1er prix : Grande médaille d'argent.
2« — Médaille d'argent,
85e Concours. — Le plus beau lot de cent Galcéolaires her-
bacées.
!'-''■ prix : Médaille d'or.
2° — — de vermeil.
Z^ — — d'argent.
86<^ Concours. — Le plus beau lot de cinquante Galcéolaires her-
bacées.
l^^"" prix : Médaille de vermeil.
2^ — Grande médaille d'argent.
3e — Médaille d'argent.
87^ Concours. — Le plus beau lot de Calceolaria rugosa hybrides,
ne dépassant pas cinquante sujets.
l^f prix : Grande médaille d'argent.
2^ — Médaille d'argent.
88^ Concours. — Le plus beau lot de cinquante Cinéraires simples,
variées.
1er prix : Grande médaille de vermeil.
2c — — — d'argent.
89« Concours. — Le plus beau lot de cinquante Cinéraires doubles,
ne dépassant pas cinquante sujets.
1er prix : Grande médaille de vermeil.
2e — — — d'argent.
90^ Concours. — Le plus beau lot de cinquante Cinéraires hy-
brides, naiues.
1er prix : Grande médaille de vermeil.
2e — — — d'argeut.
9ie Concours. — La plus belle collection de cent Pelargonium à
grandes fleurs simples, doubles ou de fantaisie.
1er prix : Médaille d'or.
2e — — de vermeil.
3e — — d'argent.
92° Concours. — La plus belle collection de soixante Pelargonium
à grandes fleurs, simples, doubles ou de fantaisie.
lei-prix : Grande médaille de vermeil.
2e — — — d'argent.
93* Concours. — La plus belle collection de trente Pelargonium à
grandes fleurs simples, doubles ou de fantaisie.
lef prix : Grande médaille d'argent.
2e — Médaille d'argent.
94e Concours. — La plus belle collection de soixante Pelargonium
zonale et inquinayis, à fleurs simples.
1er prix : Médaille d'or.
2e — — de vermeiL
3e — — d'argent.
1068 PROGRAMME DE l'eXPOSITION
95« Concours. — La plus belle collection de trente Pelargonium
zonale et inqumans, à fleurs simples.
l'^r prix : Médaille de vermeil.
Oc — — d'argent.
96« Concours. — La plus belle collection de soixante Pelargonium
zonale et inquinans, à fleurs doubles.
1er prix : Médaille d or.
2^ — — de vermeil.
3c — — d'argent.
97'^ Concours. — La plus belle collection de trente Pelargonium
zonale et inquinans, à fleurs doubles.
lo- prix : Médaille de vermeil.
3"= — Grande médaille d'argent.
3c — Médaille d'argent.
98® Concours. — Le plus beau lot de cinquante Pelargonium zonale
et inquinans, à feuilles panachées.
1<^'^ prix : Médaille de vermeil.
2^ — — d'argent.
99*^ Concours. — Le plus beau lot des meilleurs Pelargonium pour
massifs.
1^'' prix : Grande médaille de vermeil.
2c — — — d'argent.
3c — Médaille d'argent.
100*^ Concours. — 'La plus belle collection de soixante Pelargonium
à feuilles de Lierre, vertes ou panachées, à fleurs simples ou dou-
bles.
1er prix : Médaille de vermeil.
2" — Grande médaille d'argent.
3c — Médaille d'argent.
101® Concours. — La plus belle collection de trente Pelargonium à
feuilles de Lierre, vertes ou panachées, à fleurs simples ou doubles.
1er prix : Grande médaille d'argent
2c — Médaflle d'argent.
102® Concours. — Le plus beau lot de Pelargonium à feuilles de
Lierre.
jcr prix : Grande médaille d'argent.
2c — Médaille d'argent.
103^ Concours. — La plus belle collection de Lantana, fleuris.
1er prix : Grande médaille d'argent.
2e — Médaille d'argent.
104<* Concours. — La plus belle coflection de Verveines, fleuries.
1er prix : Grande médaille d'argent.
20 — Médaille d'argent.
105® Concours. — Le plus beau lot de Verveines, fleuries.
1er prix : Grande médaille d'argent.
2c — Médaifle d'argent.
DU 2 AU 7 JUIN 1897 1069
106^ Concours. — La plus belle collection d'Héliotropes.
1"^'" prix : Grande médaille d'argent.
2c — Médaille d'argent.
107'^ Concours. — Le plus beau lot d'Héliotropes.
1'^'' prix : Grande médaille d'argent.
2c — Médaille d'argent.
108° Concours. — La plus belle collection de soixante Petimla, en
variétés nommées, fleuries, simples ou doubles.
le- prix : Grande médaille d'argent.
2c — Médaille d'argent.
109^ Concours. — Le plus beau lot de Pelunia pour massifs.
le- prix : Grande médaille d'argent.
2° — Médaille d'argent.
IIO** Concours. — Le plus beau lot de Pentstemon.
lc,f prix : Médaille de vermeil.
2c — — d'argent.
111* Concours. — La plus belle collection de vingt-cinq Fuchsia.
1er prix : Médaille de vermeil.
2c — — d'argent.
112* Concours. — La plus belle collection de trente Amaryllidées.
1er prix : Médaille d'or.
2c — — de vermeil.
3e — — d'argent.
113® Concours. — Le plus beau lot ô." Hmantophyllum ou Clivia,
leurs.
le prix : Grande médaille de vermeil.
2c — — — d'argent.
3c — Médaille d'argent.
114^ Concours. — La plus belle collection de vingt-cinq Bruyères :
Erica ou Epacris.
1er prix : Médaille de vermeil.
2c — — d'argent.
115^ Concours. — Le plus beau lot de Bruyères : E7'ica ou Epacris.
ici" prix : Grande médaille d'argent.
2c — Médaille d'argent.
116*^ Concours. — La plus belle collection de soixante Azalées de
llnde.
ici- prix : Médaille d'or.
2c — Grande médaille de vermeil. -
117° Concours. — La plus belle collection de trente Azalées de
l'Inde.
Ici- prix : Médaille d'or.
2e — — de vermeil.
3e — — d'argent.
1070 • PROGRAMME DE l'eXPOSITION
118° Concours. — Le plus beau lot de cinquante Azalées de l'Inde.
1er prix : Médaille d'or.
2e _ — de vermeil.
3« — — d'argent.
119^ Concours. — La plus belle collection de Rhododendrons de
l'Himalaya.
l"" prix : Grande médaille de vermeil.
2c — Médaille d'argent.
120^ Concours. — La plus belle collection de plantes de la Nou-
velle-Hollande.
1^'' prix : Grande médaille de vermeil.
2*^ — — — d'argent.
121*^ Concours. — La plus belle collection d'Orangers, Citronniers,
Cédratiers et Myrtes, en fleurs.
l^f prix : Médaille de vermeil.
2^ — — d'argent.
122^ Concours. — La plus belle collection de plantes officinales de
serre.
1er prix : Grande médaille d'argent.
2^^ — Médaille d'argent.
E. — CONCOURS ENTRE AMATEURS
123° Concours. — La plus belle collection de plantes de serre,
fleuries ou non, à quelque genre qu'elles appartiennent, présentées
par des amateurs.
1" prix : Médaille d'or.
2*' — — de vermeil.
3<^ — — d'argent.
124° Concours. — Le plus beau lot de plantes de serre, présentées
par des amateurs.
l<^r prix : Grande médaille de vermeil.
2c — — — d'argent.
3c — Médaille d'argent.
§ 2. — PLANTES DE PLEINE TERRE
F. — PLANTES NOUVELLES (1)
Dans ces concours, le Jury pourra accorder des médailles d'or, des mé
dailles de vermeil (grand et petit module), des médailles d'argent (grand
et petit module), etc.
125® Concours. — Une ou plusieurs plantes fleuries ou à feuil-
lage, introduites le plus récemment en Europe.
(1) Ces concours sont ouverts pour chaque genre de plantes séparément.
DU 2 AU 7 JUIN 1897 1071
126*' Concours. — Une ou plusieurs plantes fleuries ou à feuillage,
dntroduites directement en France.
127® Concours. — Lot de plantes hybrides dont les parents seront
indiqués.
128*' Concours. — Une ou plusieurs plantes fleuries ou à feuillage,
ligneuses ou herbacées, obtenues de semis par l'Exposant et non
encore dans le commerce.
129" Concours. — Le plus beau lot de vingt-cinq plantes ligneuses,
fleuries ou à feuillage, rares ou d'obtention récente.
130° Concours. — Le plus beau lot de douze plantes ligneuses,
fleuries ou à feuillage, rares ou d'obtention récente.
131^ Concours. — Le plus beau lot de vingt-cinq plantes herba-
cées, fleuries ou à feuillage, rares ou d'obtention récente.
132'^ Concours. — Le plus beau lot de douze plantes herbacées,
fleuries ou à feuillage, rares ou d'obtention récente.
G. — BELLE CULTURE (i)
133° Concours. — Une plante fleurie ou à feuillage que la bonne
culture aura fait arriver le plus près de son maximum de dévelop-
pement.
!«'■ prix : Grande médaille d'argent.
2e — ^Médaille d'argent.
134® Concours. — Quatre plantes fleuries les plus remarquables
par leur forme et leur développement.
lef prix : Médaille de vermeil.
2e — — d'argent.
135® Concours. — Huit plantes fleuries les plus remarquables par
leur forme et leur développement.
l'^'' prix : Grande médaille de vermeil.
2c — Médaille de vermeil.
3e — — d'argent.
136® Concours. — La plus belle collection de vingt plantes à
feuillage ornemental, remarquables par leur développement.
i"'' prix : Médaille d'or.
2e — — de vermeil.
3e — — d'argent.
137® Concours. — La plus belle collection composée de vingt
.plantes diverses, fleuries, à quelque catégorie qu'elles appartiennent.
i^'' prix : Médaille d'or.
2^ — — de vermeil.
3e — — d'arg-ent.
(1) Ces concours sont ouverts pour chaque genre de plantes séparément.
1072 PRuGRAMMl<] DE LEXPOSITION
H. — CULTURE SPÉCIALE (1)
138^ Concours. — La plus belle collection de* plantes marchandes^
fleuries.
l'^''' prix : Médaille d'or.
2'^ — Grande médaille de vermeil.
3e — Médaille d'argent.
139® Concours. — La plus belle collection de cinquante plantes
fleuries ou à feuillage, spécialement cultivées pour l'approvisionne-
ment des marchés.
1er prix : Médaille d'or:
2e — Grande médaille de vermeil.
3e — Médaille d'argent.
140^ Concours. — Le plus beau lot d'Hydrangea Hortensia, ne dé-
passant pas vingt-cinq plantes.
ler prix : Grande médaille d'argent.
2e — Médaille d'argent.
141^ Concours. — Le plus beau lot d' Hydrangea paniculata, ne dé-
passant pas vingt plantes.
ler prix : Grande médaille d'argent.
2e — Médaille d'argent.
142^ Concours. — Le plus beau lot d'arbustes en fleurs (hors
saison), ne dépassant pas trente sujets.
1er prix : Médaille de vermeil. *
2e — — d'argent.
L — PLANTES EN COLLECTIONS
143^ Concours. — La plus belle collection de cinquante Coni-
fères.
lei' prix : Médaille d'or.
2e — Grande médaille de vermeil.
3e — — — d'argent.
144® Concours. — La plus belle collection de vingt-cinq Coni-
fères.
1er prix : Grande médaille de vermeil.
2e — — — d'argent.
145^ Concours. — La plus belle collection de douze Conifères à
feuillage panaché.
lei* prix : Grande médaille d'argent.
2® — Médaille d'argent.
146® Concours. — La plus belle collection de cent Conifères, en
petits exemplaires ne dépassant pas 0°',75 de hauteur.
ler prix : Grande médaille de vermeil.
2* — Médaille de vermeil.
3e — — d'argent.
(l)Ges concours sont ouverts pour chaque genre de plantes séparément.
DU 2 AU 7 JUIN 1897 1073
147" Concours. — La pins belle collection de cinquante Conifères,
en petits exemplaires ne dépassant pas O'^Jo de hauteur.
1er prix : Médaille de vermeil.
2« — — d'argent.
148« Concours. — La plus belle collection de Bambous.
1er prix : Médaille de vermeil.
2e — — d'argent.
149^ Concours. — La plus belle collection de cinquante arbres ou
arbustes, à feuillage persistant, vert ou panaché.
l<^r prix : Médaille d'or.
2° — Grande médaille de vermeil.
3e — — — d'argent.
150^ Concours. — Le plus beau lot de vingt-cinq arbres ou ar-
bustes à feuillage persistant, vert ou panaché.
1er prix : Médaille de vermeil.
2° — — d'argent.
151® Concours. — Le plus beau lot de vingt-cinq arbres ou ar-
bustes à feuillage décoratif, non persistant.
l^"" prix : Médaille de vermeil.
2*^ — — d'argent.
152° Concours. — Le plus beau lot de cinquante arbustes à
feuilles persistantes, ne dépassant pas 1 mètre de hauteur.
l*"'" prix : Médaille de vermeil.-
2e — Grande médaille d'argent.
153« Concours. — Le plus beau lot de vingt-cinq arbustes à
feuilles persistantes, ne dépassant pas 1 mètre de hauteur.
le"" prix : Grande médaille d'argent.
2e — Médaille d'argent.
154^ Concours. — La plus belle collection d'arbres pleureurs.
1er prix : Médaille de vermeil.
2e — — d'argent.
155® Concours. — Le plus beau lot de douze Magnolia à feuilles
persistantes.
lei' prix : Grande médaille de vermeil,
2e — Médaille de vermeil.
3e — — d'argent.
156*^ Concours. — Le plus bel apport de six Lauriers d'Apollon
remarquables par leur forme et leur développement.
1er prix : Grande médaille de vermeil.
2e — — — d'argent.
3e — Médaille d'argent.
157^ Concours. — La plus belle collection d'Erables japonais.
lei" prix : Médaille de vermeil.
2e — — d'argent.
158^ Concours. — La plus belle collection d'Aucuba.
1er prix : Médaille de vermeil.
2e — — d'argent.
1074 PROGRAMME DE l'eXPOSITIOX
159*^ Concours. — La plus belle collection de tieiUe-cinq Hhodo-
dendrons.
l*"' prix : Médaille d'or,
:2^' — Grande médaille de vermeil.
160*^ Concours. — La plus belle collection de vingt Rhododen-
drons.
l^'" prix : Médaille d'or,
2<^ — — de vermeil.
3e — — d'argent.
lei*» Concours, — Le plus beau lot de Rhododendrons ne dépas-
sant pas 0™,7d de hauteur (surface limitée à 15 mètres).
i^'' prix : Grande médaille de vermeil,
2^ — — — d'argent,
162^ Concours, — La plus belle collection de cinquante Azalea
ponlica et mollis, fleuris.
!'''■ prix : Médaille d'or.
2e — — de vermeil.
3e — Médaille d'argent.
163® Concours. — La plus belle collection de vingt-cinq Azalea
pontica et mollis, lleuris.
le»" prix : Grande médaille de vermeil.
2e — — — d'argent.
164^ Concours. — Le plus beau lot de Kalmia, fleuris, formé de
quinze plantes.
le'' prix : Médaille de vermeil.
2e — — d'argent.
165® Concours. — La plus belle collection de Fougères de plein
air.
1er pi-ix : Médaille d'or.
2e — — de vermeil.
3e — — d'argent.
166'^ Concours. — La plus beau lot de Fougères de plein air.
le»" prix : Grande médaille de vermeil.
2e — Médaille d'argent.
167<^ Concours. — La plus belle collection d'arbres ou arbustes
d'ornement, lleuris.
1er prix : Médaille de vermeil.
2e — — d'argent.
168"^ Concours. — Le plus beau lot d'arbres ou arbustes d'orne-
ment, fleuris.
le»' prix : Grande médaille de vermeil.
2e — Médaille d'argent.
169® Concours. — La plus belle collection de Clématites, fleuries,
groupées par sections.
le»" prix : Médaille d'or.
2e — — de vermeil.
3e — — d'argent.
DU 2 AU 7 JUIN 1897 1075
170'^ Concours. — La plus belle collection de vingt-cinq Clématites,
fleuries.
i'^^ prix : Grande médaille de vermeil.
2c — Médaille d'argent.
171^ Concours. — Le plus beau lot de Clématites, fleuries, ne dé-
passant pas cinquante sujets.
l^'' prix : Médaille d'or.
2« — — de vermeil.
3e — — d'argent.
172« Concours. — La plus belle collection de deux cents Rosiers
haute tige, en fleurs.
4er prix : Médaille d'or.
2e — Grande médaille de vermeil.
'J« — — — d'argent.
173° Concours. — La plus belle collection de cent Rosiers haute
tige, en fleurs.
1«'' prix : Médaille dor.
2« — — de vermeil.
3« — Grande médaille d'argent.
174« Concours. — La plus belle collection de cinquante Rosiers-
thé, haute tige, en fleurs.
1er prix : Médaille d"or.
2« — — de vermeil.
3e — • — d'argent.
175^ Concours. — La plus belle collection de deux cents Rosiers
basse tige, greffés ou francs de pied, en fleurs.
l*"" prix : Médaille d'or.
2'î — — de vermeil.
3e — — d'argent.
176*^ Concours. — La plus belle collection de cent Rosiers basse
tige, greffés ou francs de pied, en fleurs.
ler prix : Grande médaille de vermeil.
2^ — — — d'argent.
3'= — Médaille d'argent.
177^ Concours. — La plus belle collection de cent Rosiers-thé,
hasse tige, en fleurs.
ler prix : Médaille d'or.
2e — — de vermeil.
3e — — d'argent.
178e Concours. — La plus belle collection de cinquante Rosiers-
thé, basse tige, en fleurs.
1er prix : Grande médaille de vermeil.
2e — — — d'argent.
3e — Médaille d'argent.
179^ Concours. — La plus belle collection de cinquante Rosiers
grimpants.
1er prix : Médaille d'or.
2e — — de vermeil.
3e — — d'argent.
1076 PROGRAMME DE l'eXPOSITION
180'' Concours. — La plus belle collection de vingt-cinq Rosiers^
grimpants.
J"^'' prix : Grande médaille de vermeil.
2° — — — d'argent.
3" — Médaille d'argent.
181^ Concours. — Le plus beau lot de Rosiers variés, ne dépassant
pas cent sujets.
l«^>' prix : Grande médaille de vermeil.
2*^ — — — d'argent.
182^ Concours. — Les dix plus belles variétés de Rosiers mises,
au commerce depuis cinq ans.
l^'' prix : Médaille de vermeil.
2^ — Grande médaille d'argent.
3c — Médaille d'argent.
183® Concours. — La plus belle collection de vingt-cinq Pivoines
ligneuses.
1*"'" prix : Grande médaille d'argent.
2c — Médaille d'argent.
184^ Concours. — La plus belle collection de cinquante Pivoines
herbacées, officinales ou paradoxales.
1er prix : Grande médaille de vermeil.
2c — — — d'argent.
185^ Concours. — La plus belle collection de Liliacées, fleuries.
fer prix : Grande médaille d'argent.
2c — Médaille d'argent.
186® Concours. — La plus belle collection de GlacUolus cardinaliSf
ramosus, etc.
1er pi^ix : Grande médaille d'argent.
2c — Médaille d'argent.
187« Concours. — La plus belle collection d'Iris germanica et
variétés.
1er prix : Grande médaille de vermeil.
2c — Médaille d'argent.
188*^ Concours. — La plus belle collection d'Iris Xiphiu7Ji et SiUlreSy
à bulbe.
1er prix : Grande médaille d'argent.
2e — Médaille d'argent.
189® Concours. — La plus belle collection de cent Œillets.
1®"" prix : Grande médaille de vermeil.
2c — — — d'argent.
3e — Médaille d'argent.
190^ Concours. — La plus belle collection de cinqi'.ante Œillets.
1er prix : Médaille de vermeil.
2c — -.. d'argent.
191® Concours. — La plus belle collection de vingt-cinq Œillets
mignardise.
1er prix : Grande médaille d'argent.
2c — Médaille d'argent.
DU 2 AU 7 JUIN 1897 1077
192° Concours. — Le plus beau lot d'Œillets, ne dépassant pas
■cent plantes.
1«,'" prix : Médaille de vermeil.
2e — — d'argent.
193° Concours. — La plus belle collection de Giroflées Quaran-
taine [Matlhiola mmua, incana, Sfra?ca), deux exemplaires pour chaque
variété.
!«■■ prix : Médaille de vermeiL
2c — — d'argent.
194° Concours. — Le plus beau lot de Giroflées Quarantaine.
!<=■• prix : Grande médaille d'argent.
2« — Médaille d'argent.
195° Concours. — La plus belle collection de Giroflées [Cheiranthus
€hiiri), deux exemplaires pour cliaque variété.
le'" prix : Grande médaille d'argent.
2c — Médaille d'argent.
196° Concours. — Le plus beau lot d'Auricules variées {Primula
Aurlcula).
-Ic'" prix : Médaille de vermeil.
2e — — d'argent.
197° Concours. — Le plus beau lot de Primevères du Japon [Pri-
mula japonica).
let" prix : Grande médaille d'argent.
2c — Médaille d'argent.
198° Concours. — Le plus beau lot de Primula cortiisoides, eu
variétés.
icf prix : Médaille de vermeil.
2e — — d'argent.
199° Concours. — La plus belle collection de Reseda, ne dépassant
pas cinquante pots.
lei' prix : Grande médaille d'argent.
2e — Médaille d'argent.
200° Concours. — Le plus beau lot de Reseda (cinquante pots).
1^ prix : Grande médaUle d'argent.
2e — Médaille d'argent.
201° Concours. — Le plus beau lot de Reseda (vingt-cinq pots).
Prix : Médaille d'argent.
202° Concours. — Le plus beau lot de Pensées, en cent cinquante
plantes variées.
Je'- prix : Grande médaille de vermeil.
2e — — — d'argent.
3e — Médaille d'argent.
203° Concours. — Le plus beau lot de Pensées réunies par cou-
leurs, ne dépassant pas cent plantes.
ler prix : Grande médaille de vermeil.
2e — _ — d'argent.
3e — Médaille d'argent.
1078 PROGRAMME DE l'eXPOSITION
204« Concours. — La plus belle collection de plantes vivaces, fleu-
ries ou à feuillage.
1er prix : Médaille d'or.
2e — — de vermeil.
o^ — — d'argent.
205e Concours. — Le plus beau lot de plantes vivaces fleuries, ou à
feuillage.
l^ï" prix : Grande médaille de vermeil.
2e — — — d'argent.
3^ — Médaille d'argent.
206'^ Concours. — La plus belle collection de plantes annuelles et
bisannuelles, fleuries.
1er prix : Médaille d'or,
2e — Grande médaille de vermeil.
3e — — — d'argent.
207^ Concours. — La plus belle disposition d'un massif ou d'une
corbeille de plantes fleuries, annuelles et vivaces.
1er prix : Grande médaille de vermeil.
2° — — — d'argent.
208^ Concours. — La plus belle collection de plantes aquatiques,
deux exemplaire* pour chaque variété.
1er prix : Graude médaille de vermeil.
2e — — — d'argent.
209^ Concours. — La plus belle collection de plantes vivaces pour
rocailles.
1er prix : Médaille de vermeil.
2° — — d'argent.
210e Concours. — Le plus beau lot d'Orchidées de pleine terre, deux
exemplaires pour chaque variété.
1er prix : Médaille de vermeil.
2e — — d'argent.
211e Concours. — La plus belle collection de plantes alpines, deux
exemplaires pour chaque variété.
ier prix : Médaille de vermeil.
2° — — d'argent.
212e Concours. — Le plus beau lot de Muguets, ne dépassant pas
cent plantes.
1er prix : Médaille de vermeil.
2e — — d'argent.
213** Concours. — Le plus beau lot de Capucines.
1er piix : Médaille de vermeil.
2e — — d'argent.
214^ Concours. — La plus belle collection de plantes ligneuses-
pour rocailles.
1er prix : MédaiUe de vermeil.
2e — — d'argent.
DU 2 AU 7 JUIN 1897 1079
215^ Concours. — Les plus beaux motifs de mosaïculture.
1^'' prix : Médaille de vermeil.
2^ — Grande médaille d'argent.
3^ — Médaille d'argent.
216*^ Concours. — La plus belle collection de plantes spécialement
employées dans la mosaïcuUure.
1<^'' prix : Médaille de vermeil.
2^ — — d'argent.
217^ Concours. — La plus belle collection de plantes industrielles :
textiles, tinctoriales, oléagineuses, etc.
!'"■ prix : Grande médaille d'argent.
2e — Médaille d'argent.
218® Concours. — La plus belle collection de plantes officinales.
1^1- prix : Grande médaille d'argent,
2e — Médaille d'argent.
J. — CONCOURS POUR AMATEURS
219* Concours. — La plus belle collection de plantes fleuries ou.
non, à quelque genre qu'elles appartiennent, présentées par des ama-
teurs.
lei" prix : Médaille d'or.
2c — — de vermeil.
3e — — d'argent.
220® Concours. — Le plus beau lot déplantes de pleine terre pré-
sentées par des amateurs.
1°'" prix : Médaille d'or.
2e — _ de vermeil.
3e — — d'argent.
K. — FLEURS COUPÉES (1
221® Concours. — La plus belle collection de cent Roses.
lei- prix : Médaille de vermeil.
2e — Grande médaille d'argent.
3® — Médaille d'argent.
222® Concours. — La plus belle collection de cent Pivoines.
1er prix : Grande médaille de vermeil.
2e — — — d'argent.
(1) MM. les Exposants de fleurs coupées devront indiquer dans leur de-
mande la quantité de carafes qui leur sera nécessaire.
Ils sont tenus de remplacer leurs apports aussi souvent que cela sera
nécessaire.
Dans les concours de collections dont le nombre n'est pas limité,
MM. les Exposants ne pourront disposer de plus de dix carafes pour une
même variété.
1080 PROGRAMME DE l'eXPOSITION
223^ Concours. — La plus belle collection de cinquante Pivoines.
U'' prix : Médaille de vermeil.
2^ — Grande médaiiîe d'argent.
224« Concours, — La plus belle collection de cinquante Iris.
l^ï" prix : Grande médaille d'argent.
2e — Médaille d'argent.
225*^ Concours. — La pins belle collection d'Anémones et de Re-
noncules,
le'- prix : Grande médaille d'argent.
2« — Médaille d'argent.
226® Concours. — La plus" belle collection de plantes bulbeuses,
diverses.
lei- prix : Médaille d'or.
2e — — de vermeil.
3e — — d'argent.
227® Concours. — La plus belle collection de plantes herbacées,
diverses.
lei- prix : Médaille de vermeil.
2e — — d'argent.
228® Concours. — La plus belle collection de plantes ligneuses.
lei prix : Médaille de vermeil.
2e — — d'argent.
229® Concours. — La plus belle collection de fleurs coupées pro-
Yenant des cultures du midi de la France.
le»' prix : Médaille de vermeil.
2e — — d'argent.
L. — BOUQUETS ET GARNITURES D'APPARTEMENT
230® Concours. — La plus belle garniture en fleurs d'un salon.
lei" prix : Médaille d'or.
2e — — de vermeil.
231® Concours. — La plus belle ornementation de table.
1er prix ; Médaille d*or.
2e — — de vermeil.
3e — — d'argent.
232® Concours. — La plus belle ornementation en fleurs et fruits
de motifs ou sujets divers pour tables et buffets.
1er pT-ix : Grande médaille de vermeil.
2e — — — d'argent.
233® Concours. — Les plus belles gerbes variées.
1er prix : Médaille d'or.
2e — — de vermeil.
3e — — d'argent.
DU ^ AU 7 JUIN 1897 1081
234e Concours. — Le plus beau lot de bouquets variés, montés ou
non.
i^^r prix : Médaille dor.
2e — — de vermeil.
3^ — — d'argent.
235"^ Concours. — Les plus belles garnitures de jardinières et de
suspensions d'appartement, bûches rustiques oruées de plantes à
feuillage, etc.
le prix : Médaille d'or.
2e — — de vermeil.
3e — — d'urgent.
236^ Concours. — Les plus beaux bouquets à la main (petits
bouquets).
le'" prix : Grande médaille de vermeil.
2e — Médaille dargent.
237« Concours. — Le plus beau sujet décoratif en fleurs d'Orchidée s
!«'■ prix : Médaille d'or.
2'- — — de vermeil.
3e — — d'argent.
238'^ Concours. — Le plus beau lot de plantes pour suspensions.
lei* prix : Grande médaille de vermeil.
2e — Médaille d'argent.
239^ Concours. — Le plus beau groupement de fleurs dans des
vases ou objets d'art.
le'- prix : Grande médaille de vermeil.
2e — Médaille d'argent.
240^ Concours. — La plus belle collection de petites plantes vertes
décoratives, ne dépassant pas 50 centimètres de hauteur, employées
pour les garnitures de jardinières, corbeilles, suspensions, etc.
1er prjx ': Médaille de vermeil.
2e — — d'argent.
241. Concours spéciaux. — Bouquets et Gerbes présentés par des
amateurs.
Les di?positioQs particulières concernant les présentations faites par les
Amateurs seront communiquées, en temps utile, aux personnes suscep-
tibles de participer à cette exposition.
§ 3. — ARBORICULTURE ET FRUITS
242« Concours. — Le plus beau lot d'arbres et arbustes fruitiers,
en pots, portant leurs fruits à maturité.
1er prix : Médaille d'or.
2e — — de vermeil.
68
1082 PROGRAMME DE l'eXPOSITION
243^ Concours. — La plus beau lot de Vignes en pots, avec Raisins
à maturité.
ici' prix : Médaille d'or.
2e — — de vermeil.
3e — — d'argent.
244® Concours. — Le plus beau lot de Raisins forcés.
1er prix : Médaille d'or.
2e — — de vermeil.
3e — — d'argent.
245^ Concours. — La plus belle colleclion de fruits mûrs, forcés.
lei- prix : Médaille d'or.
2e — — de vermeil.
3e — — d'argent.
246° Concours. — Le plus beau lot de fruits comestibles, conservés
frais, à Texception de Raisins.
1®'' prix : Grande médaille de vermeil.
2e — — — d'argent.
247^ Concours. — Le plus beau lot de Raisins, conservés frais.
lei' prix : Grande médaille de vermeil.
2e — Médaille d'argent.
248^ Concours. — La plus belle collection de fruits exotiques,
comprenant au moins vingt variétés.
1er prix : Grande médaUle de vermeil.
2° — — — d'argent.
3e — Médaille d'argent.
249^ Concours. — La plus belle collection d'arbres fruitiers élevés
en pots, de force à fructifier.
ier prix : Grande médaille de vermeil.
2e — _. — d'argent.
3e — Médaille d'argent*.
250^ Concours. — La plus belle collection de fruits d'Algérie et
des colonies françaises.
1er prix : Grande médaille de vermeil.
2e — — — d'argent.
3e — Médaille d'argent.
§ 4. — CULTURE MARAICHERE
Dans les concours 251, 232, 253, des médailles de toute nature seront
mises à la disposition du Jury.
251^ Concours. — La plante légumière le plus récemment intro-
duite en France.
252^ Concours. — Une ou plusieurs plantes légumières obtenues
de semis par l'Exposant, non encore dans le commerce.
DU 2 AU 7 JUIN 1897 1083
253^ Concours. — Une ou plusieurs plantes légumières obtenues
par l'Exposant, pendant les cinq dernières années, qui seront recon-
nues très recommandables et qui, bien que dans le commerce, n'au-
raient encore obtenu aucune récompense dans les Expositions.
254^ Concours. — Le plus beau lot d'ensemble de Légumes et Sa-
lades forcés et de saison. Dix exemplaires au plus pour chaque
Tariété.
ler prix : Médaille d'or.
2e — Grande médaille de vermeil.
255^ Concours.— La plus belle collection de Salades. Vingt exem-
plaires au plus pour chaque variété.
1er prix : Médaille de vermeil.
2e — — d'argent.
256e Concours. — Les plus beaux Melons Cantaloups, arrivés à
maturité.
Jer pi'ix : Médaille de vermeil.
2e — — d'argent.
257e Concours. — Le plus beau lot de Melons variés, autres que
les Cantaloups.
lei- prix : Médaille de vermeil.
2e — — d'argent.
258® Concours. — Les quatre plus belles bottes d'Asperges.
1er prix : Grande médaille de vermeil.
2e — — — d'argent.
3e — Médaille d'argent.
259® Concours. — La plus belle collection de Pommes de terre à
châssis, plantes entières, tiges et tubercules adhérents.
lei" prix : Médaille d'or.
2e — — de vermeil.
3e — — d'argent.
260* Concours. — Le plus beau lot de Pois, forcés, ne dépassant
pas trois pots pour chaque variété.
lei" prix : Médaille de vermeil.
2e — — d'argent.
261® Concours. — Le plus beau lot de Haricots, forcés, ne dépas-
sant pas trois pots pour chaque variété.
1er prix : Médaille de vermeil.
2e — — d'argent.
262e Concours. — Le plus beau lot de Carottes à châssis.
le' prix : Grande médaille d'argent.
2e — Médaille d'argent.
263® Concours. — Le plus beau lot de Navets à châssis.
1er prix : Grande médaille d'argent.
2e _ Médaille d'argent.
264e Concours. — Le plus beau lot de Choux-fleurs (au moins
quatre spécimens de chaque variété).
1er ppix : Grande médaille de vermeil.
2e — Médaille d'argent.
1084 TROGRAMME DE L'EXPOSITION
265^ Concours. — La plus belle collection de Choux pommés.
•le'' prix : Médaille de vermeil.
2'- — — d'argent.
266^ Concours. — La plus belle collection de Solanées comes-
tibles : Tomates, Aubergines, Piments, etc.
Ici- prix : Médaille de vermeil.
2e — — d'argent.
267° Concours. — La plus belle collection de Fraisiers, en pots,
avec fruits à maturité, ne dépassant pas trois pots pour chaque
variété.
jer prix : Médaille d'or.
2c — — de vermeil.
3e — — d'argent.
268*^ Concours. — Les plus belles corbeilles de Fraises, en variétés
distinctes.
lei- prix : Grande médaille de vermeil.
2e — — — d'argent.
3e — Médaille d'argeut.
269® Concours. — Le plus beau lot d'Ananas, à l'état de maturité
(six plantes au moins).
lei" prix : Médaille d'or.
2e — — de vermeil.
3e — — d'argent.
27Û« Concours. — Le plus beau lot de Champignons, en meule
et avec mode de culture.
1er prix : 'Grande médaille d'argent.
2e — Médaille d'argent.
271'^ Concours. — La plus belle collection de légumes exotiques.
le'- prix : Médaille de vermeil.
2e — — d'argent.
272*^ Concours. — La plus belle collection de légumes d'Algérie et
des colonies françaises.
1er prix : Médaille de vermeil.
2e — — d'arijent.
§ 5. — INSTRUCTION HORTICOLE
273'^ Concours. — Herbiers.
l*^'' prix : Médaille de vermeil.
2e — — d'argent.
274"^ Concours. — Collection d'Histoire naturelle pouvant servir
l'enseignement horticole.
ler prix : Médaille de vermeil.
2® — — d'argent.
DU 2 AU 7 JUIN 1897 1085
275^ Concours. — Collection de plantes ou dessins pouvant servir
à renseignement horticole.
l"^!" prix : Médaille de vermeil.
2" — — d'argent.
276^ Concours. — Collection de plantes artificielles pouvant ser-
vir à l'enseignement.
Ici- prix : Médaille de vermeil.
28 — — d'argent.
277^ Concours. — Collection de fruits et de légumes imités.
1er prix : Médaille de vermeil.
2c — — d'argent.
Les ouvrages concernant THorticulture, les publications horticoles,
pourront figurer à l'Exposition. Ils ne seront pas soumis à l'examen
du Jurv.
§ 6. — ARCHITECTURE DES JARDINS
278^ Concours. — Plans et maquettes de j>arcs et jardins, exé-
cutés par l'auteur pendant les cinq dernières années.
Ce concours comprend : 1° le plan de Télat des lieux avec les
col es de nivellement; 2° le plan-étude avec profils; 3° le plan après
l'exécution; 4° une note descriptive de l'œuvre traitée ; 5° la liste
des plantations.
1er prix : Médaille d'or.
2e — — de vermeil.
279^ Concours. — Plans et maquettes de constructions et édicules
divers, exécutés par l'auteur pendant les deux dernières années.
Ce concours comprendra les plans et coupes.
1er prix : Grande médaille de vermeil.
2e — Médaille de vermeil.
3e — — d'argent.
280e Concours. — Projets de parcs etjardins en cours d'exécution.
Ce concours comprend : 1° le plan de l'état des lieux avec les
cotes de nivellement; 2° le projet avec profils; 3° une note des-
criptive du projet; 4° un état des plantations.
1er prjx : Médaille d'or.
2e — — de vermeil.
3e — — d'argent.
281° Concours. — Projets de constructions et édicules divers en
cours d'exécution.
Ce concours comprendra les plans et coupes.
1er prix : Médaille de vermeil.
2e — ■ — d'argent.
282e Concours. — Projets-études sur sujets divers non exécutés.
1° Un état des lieux avec cotes de nivellement (parcs et jardins);
1086 PROGRAMME DE l'eXPOSITION
2° un projet-étude avec profils ou coupes; 3° le rendu; i" une note
descriptive du projet; o° un état des plantations.
1er prix : Grande médaille de vermeil,
2e — Médaille de vermeil.
S*' — — d'argent.
§ 7.>- INDUSTRIES HORTICOLES
le SECTION
2 MÉDAILLES d'oR. — MÉDAILLES DE VERMEIL ET d'aRGENT
283^ Concours. — Constructions rustiques en bois ouvré, kios-
ques, ponts, elc.
284^ Concours. — Constructions rustiques en ciment : kiosques,
ponts, grottes, rochers, et tout ouvrage en ciment servant à l'orne-
mentation des jardins.
285'' Concours. — Statues, vases et groupes pour Toruementatioa
des jardins.
2« SECTION
3 MÉDAILLES d'oR — MÉDAILLES DE VERMEIL ET d'aRGENT
286° Concours. — Serres de culture, en fer.
287^ Concours. — Serres de culture, en bois.
288'^ Concours. — Serres d'amateurs, en fer.
289*' Concours. — Serres d'amateurs, en bois.
290'^ Concours. — Châssis et cofîres.
291'' Concours. — [^Cloches et vitreries.
3e SECTION
2 MÉDAILLES d'oR — MÉDAILLES DE VERMEIL ET d'aRGENT
292° Concours. — Grillages de toute nature.
293° Concours.' — Clôtures en fer et grilles.
294° Concours. — Ponts en fer.
295° Concours. — Kiosques et tonnelles, en fer.
296° Concours. — Treillages de clôtures, en bois.
297° Concours. — Ameublements de jardins, chaises, bancs, tentes-
abris.
298° Concours. — Contre-espaliers, palissades.
299® Concours. — Abris d'espaliers, chaperons de murs.
4° SECTION
2 MÉDAILLES d'or — MEDAILLES DE VERMEIL ET d'aRGENT
300° Concours. — Chauffages de serres petites et moyennes.
301° Concours. — Chauffages de grandes serres et jardins d'hiver.
302^ Concours. — Chauffages mobiles.
DU 2 AU 7 JUIN 1897 1087
303*= Concours. — Claies à ombrer, stores, en bois.
304'^ Concours. — Paillassons, bâches et toiles.
5« SECTION
1 MÉDAILLE d'or — MEDAILLES DE VERMEIL ET d'aRGENT
305" Concours. — Paniers à Orchidées.
306^ Concours. — Jardinières, cache-pots, aquariums, poteries et
faïences artistiques.
307« Concours. — Poteries usuelles.
308° Concours. — Caisses et bacs.
309*= Concours. — Instruments de physique et de précision, ther-
momètres, baromètres, hygromètres, etc.
310^ Concours. — Alambics.
311^ Concours. — Instruments de jardinage, quincaillerie horti-
cole, pièges.
312° Concours. — Echelles, chariots, brouettes.
313^ Concours. — Coutellerie horticole.
314* Concours. — Tondeuses et rouleaux.
315° Concours. — Fruitières et porte-fruits.
316^ Concours. — Raidisseurs, auteurs.
6e SECTION
1 MÉDAILLE D'OR — MÉDAILLE DE VERMEIL ET d" ARGENT
317° Concours. — Pompes.
318° Concours. — Appareils d'arrosage.
319° Concours. — Arrosoirs.
320° Concours. — Pulvérisateurs, vaporisateurs, seringues d'ar-
rosage.
RÉCOMPENSES
Les produits et objets exposés ne pourront motiver une récom-
pense que lorsqu'une expérimeatation ne sera pas nécessaire pour
en apprécier la valeur.
MM. les Exposants industriels pourront exposer trois années de
suite leurs produits ou objets récompensés d'une médaille d'or, sans
que ces produits ou objets soient soumis de nouveau, pendant cette
période, au jugement du Jury.
iV. B. — MM. les Exposants sont prévenus à nouveau que leurs
demandes d'admission devront indiquer :
i° L'emplacement qui leur est nécessaire {longueur et largeur);
2° La section dans laquelle ils veulent concourir;
3° La liste exacte des objets qu'ils désirent exposer, en les clas-
sant dans leur section respective.
Les demandes qui ne rempliront pas ces conditions ne seront pas
acceptées.
1088 CURONIQUE.
CHRONIQUE
Section scientifique de l'Exposition générale d'Horticul-
ture de Hambourg-, en 1897. — L'année prochaine s'ouvrira à
Hannbourg une 1res importante exposilion internationale de
plantes, fleurs, fruits, légumes, plans de jardins, bouquets et
garnitures, etc., qui seront groupés en une exposition perma-
nente (mai-septembre) et six expositions partielles ou spéciales.
De Tiombreux concours auxquels des prix de grande valeur sont
destinés, seront organisés à l'occasion dé chacune de ces ex'po-
sitions (1).
Il y a aussi une section scientifique. Celle-ci comprendra tout
ce qui concerne les maladies des plantes cuUivées quelle qu'en
soit la cause, les remèdes à employer, etc.; — les plantes et les
animaux nuisibles de l'Horticulture, de la culture maraîchère, de
la pomologie, de la sylviculture, en tenant compte éventuelle-
ment des espèces exotiques; leur destruction; — les plantes ei
les animaux utiles à la culture des plantes : a) les principaux
insectes qui interviennent dans la fécondation des fleurs; b) les
champignons utiles; c) les ennemis des animaux et des plantes
nuisibles; — les modifications de conformation des plantes par le
forçage, etc.; — la comparaison des engrais des plantes; — les
tyi^es sauvages de nos plantes de culture ; — les principales
plantes utiles exotiques en exemplaires conservés; — les collec-
tions morphologiques et biologiques; — les résultats d'obser-
vations scientitiques sur la pollinisation; — les moyens scien-
tifiques pour renseignement horticole, l'architecture paysagiste,
la pomologie, l'étude des animaux et des plantes nuisibles, de
la pollinisation par les insectes, etc. ; — les tableaux, modèles,
préparations miscroscopiques sur verre, etc.; — Vexposé gra-
phique de la valeur nutritive des fruits et des légumes.
Les prix consisteront en médailles d'or et d'argent et en prix
d'honneur, ces derniers ofl'erts pai* des particuliers et des Socié-
(1) Voir cahier de novembre, p. 985.
CQRONIQUE. 1089
tés de Hambourg; quelques-uns de ces prix d'honneur ont une
valeur de 300, 400 et 500 marcs.
La section scientifique s'ouvrira le 28 mai 1897. Les inscrip-
tions devront être prises avant le P'" mars.
Expériences sur la valeur comparée des matières
propres à assurer la conservation des fruits. — Voici le
résumé d'intéressantes expériences faites pour étudier la valeur
des divers procédés employés pour réaliser la conservation des
fruits avant leur expédition dans les villes :
1° Les fruits enveloppés de papier de soie ?e sont parfaite-
ment conservés jusqu'à la fin de l'expérience ; la maturité s'est
poursuivie régulièrement, les fruits ont conservé une saveur et
une apparence irréprochables;
2° Dans la paille de bois, produit nouveau composé de
copeaux très longs et très étroits de Sapin ou de Peuplier, les
Poires et les Pommes étaient bien conservées, mais cependant
étaient inférieures à celles du lot précédent ;
3"* Dans la paille d'orge, le fruit n'avait pas de taches ni de
saveur désagréable, mais il avait perdu de sa fraîcheur, et sa
maturité était moins avancée que dans les lots n° 1 et 2;
4° Les Poires et les Pommes conservées dans le regain de
fourrage possédaient un arrière-goùt de foin prononcé; elles se
tachaient et pourrissaient;
0° La sciure de bois donne de très mauvais résultats; les fruits
étaient piqués, flétris, sentaient le bois et étaient^ en somme,
invendables;
6° Dans la menue paille de blé, les Poires étaient assez bien
conservées, par contre les Pommes étaient flétries; les unes et
les autres avaient pris goût de moisi ;
7° Dans les feuilles sèches, les Pommes étaient assez bien
conservées, quoique un peu flétries ; les Poires étaient très
tachées et très flétries ;
8° Les fruits qui avaient été abandonnés sur les tablettes d'un
fruitier étaient assez bien conservés; mais placés dans une
chambre chauffée, c'est le lot (jui a le plus soufl'ert de la flétris-
sure;
1090 CHRONIQUE.
9" Les lots enfouis dans le sable étaient parfaits, mais moins
avancés en maturité que tous les autres lots; c'est la meilleure
méthode lorsque l'on veut conserver des fruits pendant très
longtemps; avant de les enfouir dans le sable, il est préférable
de les envelopper dans un papier de soie.
[Gazette agricole.)
Le Cattleya labiata, var., d'un pourpre très intense, pré-
senté au dernier meeting de Bruxelles, mérite d'être signalé à
l'attention des orchidophiles à cause des nombreuses stries pâles
dont toutes les divisions sont marquées, ce qui est encore assez
rare dans ce genre d'Orchidées. Ce qui fait supposer que la
marbrure sera constante, c'est que la plupart des feuilles et les
scapes sont tachetés de rouge lie de vin.
(Gn. DE BOSSGHERE.)
Choix de plantes de serre à floraison hivernale. — On se
plaint, non sans raison, de l'uniformité des garnitures florales
des serres à cette époque de l'année : c'est ce qui nous engage
à dresser la liste des espèces actuellement en fleurs chez M. Le-
moinier, amateur, et chez M. Ad. Van den Heede, horticulteur,
à Lille. Chez le premier, il nous faut citer : Serre chaude, Alla-
manda Hendersoni, plante grimpante aux très grandes fleurs
jaune d'or; Centropogon Luc'ianus^ belles fleurs d'un rouge très
vif, floraison abondante ; Allamanda nerufolia, fleurs petites ;
Ruellia macrantha, fleurs bleu de ciel ; Adam'ia verskolor ;
Anthurium Andreanum, de semis; Aphelandra Rœzli, très flori-
bond; Bougainvillea glabra Sanderiana; Cestrum aurantîacum ;
Clerodendron Balfouri, macrosiphon et Kœmpferi; Cochliosiema
Jacobianum; Euphorbia jacquiniœHora, la plus gracieuse des
plantes en hiver; Medinilla Curtisii, mignonne espèce; Justi-
cia flava et velutina rosea; Pavonia Makoyana et Wioti\ Plum-
bago coccinea; Poinsettia pidcherrima; Scutellaria Mociniana^
superbe; Manettia bicolor, gracieuse plante grimpante.
Serre tempérée froide : A but ilon variés; Amaryllis crispa;
Eupalorium deltoideum; Bouvardia variés; Brachysema aciimi-
nata; Correa variés; Ciiphea plaiycentra; Eriostemon scabi^m
et linifolium; Metrosideros semperflorens; Lasiandra macrantha;
Sparmannia af ricana; Veronica diosmœfolia; Veronica Hender-
CHRONIQUE. 109Î
soni; Jasminum splendens^ flore pleno ; Slephanophysum lanceo^
latum; Toxicophlœa spectahilis ; Heterocentrum glandulosum;
Raphiolepis indica ; Rogiera gratissima ; Sericobonia ignea ;
Penlas carnea; Browailia speciosa ; Cyclamen persicum; Salvia
Ingénieur Clevehmd, etc., etc.
Orcqidées : Lœlia anceps ; Cypripedium divers; PhaUcnopsis
amahilis; Calanthe Veitchi; Fpidendrum prismatocarpum, Oncl-
dium divers, etc.
Chez xM. Ad. Van den Heede : Blllhergia amœna; Ruscus andro-
gyniis : Peristrophe speciosa^ jolies fleurs violetles de forme très
originale; Peperomia verticillata; Chorozema ilicifoUa Lowi ;
Erica scabriuscula; Viburnum Tinus; Vriesea Duvali; Erica
pnestans alba: Agathea cœlestis ; Medinilla Curtinl; Vriesea
splendens major ; Cyclamen persicum major; Primula ohonica;
Convallaria majalis ; Ani.hurium Scherzerianum et Rothschil-
dianum; Manetlia bicolor; Erica globularis et hyemalis; Phylica
ericoides; Cinéraires et Primevères de la Chine.
Orchidées : Cattleya labiata autumnalïs; Reslrepia antenni-
fera (25 fleurs ouvertes en même temps); Mesospinidium vulca-
nicum, très belle variété; Cypripedium. divers; Dendrobium
Phahenopsis Schrœderœ; Odontoglossum crispum ; Angrœcum
eburneum .
Ajoutons une très curieuse Aroïdée, le Stenospermation vit-
tatum, aux fleurs blanches, en forme de demi-sphère, et au
feuillage très agréable. (Cn. de Bosschere).
S- A. R. la princesse Clémentine de Belg-ique a coupé
elle-même, dans les splendides serres du domaine royal de
Laeken, une superbe branche de Cattleya labiata autumnalis^ aux
pâles nuances très distinguées, destinée au dernier meeting de
VOrchidéenne; l'envoie princier a obtenu un certificat de mérite
de 1^' classe. (Gh. de Bosschere.)
Le Poirier de la reine Jeanne à Toulon. — Le dernier
ouragan qui s'est abattu récemment sur Toulon a renversé le
doyen des Poiriers, connu dans la contrée sous le nom de Poirier
de la reine Jeanne^ parce qu'il datait de près de six siècles. C'est
dans la propriété de M. Chabaud, ancien jardinier de la marine.
1092 CHRONIQUE.
que se trouvait cet arbre vénérable qui mesurait 3"^, 60 de
circonférence. En relation avec la plupart des sociétés botaniques
de France et d'Europe, M. Chabaiid s'était enquis de la plus
grande dimension atteinte par les Poiriers et nulle part on n'a pu
lui signaler un de ces arbres qui, pour l'âge et la dimension, pût
-réaliser avec celui-ci. [La Nature^ 5 décembre 1896.)
L'Hortensia en Angleterre. — La côte occidentale de
l'Angleterre paraît être une région très propice pour la culture
deVHi/drangca hortensis ou Hortensia commim, qui ne supporte
laculture en plein air que dans les endroits favorisés. L'exemple
le plus frappant de sa végétation pour ainsi dire spontanée, est
un magnifique spécimen qui, durant l'été dernier, faisait l'admi-
ration de tous les visiteurs, à Perranwell, dans le comté de
Gornwall. Ce sujet, planté il y a trente-cinq ans à la place
qu'il occupe aujourd'hui, fleurit abondamment chaque saison
et portait, cet été, 723 ombelles de magnifiques fleurs, les unes
blanc pur, les autres présentant les jolies nuanres roses et
bleues qu'on leur connaît, non seulement sur une seule et
même plante, mais encore dans une même ombelle. Cette
variabilité de coloris est due à la nature du sous-sol qui est
légèrement ferrugineux. Ce sujet remai-quable n'est l'objet
d'aucune attention spéciale et ne reçoit chaque saison simple-
ment qu'un surfaçage de terreau de feuilles de 4 à 5 centimètres
d'épaisseur. (G. Schneider.)
L'ordre du Mérite agricole en Angleterre. — Nous avons
grand plaisir à signaler un événement des plus agréables qui a
eu lieu le 26 novembre dernier à Londres, lorsqu'au banquet
annuel de la Société nationale des Chrysanthémistes anglais,
les insignes de chevalier de l'Ordre du mérite agricole ont été
remis à M. C. Harman Payne, le sympathique secrétaire de la
Société pour la correspondance étrangère, par M. Martinet,
directeur du journal Le Jardin. C'est, croyons-nous, la première
fois que cette distinction honorifique a été accordée à une per-
sonne de nationalité anglaise, l'on a fait preuve de goût en la
lui remettant en présence d'une assemblée sympathique de
150 personnes.
CHRONIQUE. 1093
Outre les insignes de l'Ordre, M. Martinet avait été également
chargé de remettre à M. Payne, une lettre de M. le Président du
Conseil, ministre de TAgriculture, ainsi que les compliments et
félicitations de la Société nationale d'Horticulture de France,
gracieusement exprimés dans une lettre du nouveau Président,
M. Viger. Cette preuve d'entente cordiale a été appréciée, non
seulement par le nouveau chevalier, mais aussi par l'Assemblée
tout entière, qui a témoigné sa satisfaction, en adoptant à l'una-
nimité une proposition émanant du président du bantjuet, ayant
pour objet l'envoi d'une adresse de remerciements et de félicita-
tions à la Société nationale d'Horticulture de France (1). Toutes
les personnes avec lesquelles nous sommes en rapports et qui
connaissent particulièrement M. Harman Payne, sont d'avis que
M. le Président du Conseil et ministre de l'Agriculture ne pou-
vait faire un choix plus judicieux en décernant cette récompense
à celui qui a tant lait pour les cultivateurs et surtout pour les
obtenleurs français de Chrysanthèmes, ainsi que pour la Société
française d'Horticulture de Londres, dont il est un des membres
les plus militants et les plus dévoués. (G. Schneider.)
Succédané du Thé. — Un des derniers numéros de Meehans
Monlkbj, fait connaître que les feuilles de Solldago odora sont
employées dans plusieurs parties de la Pennsylvanie pour rem-
placer le Thé. L'usage en est particulièrement fréquent dans les
familles allemandes de l'intérieur. Ce Thé constitue un article
de commerce. Il s'agit sans doute du Solidago fragrans Willd;
espèce très répandue dans divers États de l'Amérique septen-
trionale. [Illustration horticole, 15 novembre 1896.)
Concombres et Tomates en Ang-leterre. — M. G. Munro,
un des principaux commissionnaires du marché des fruits de
Covent Garden, a évalué le nombre des Concombres fournis
chaque jour au marché de Londres, depuis mars jusque juillet,
à 50,000. Les quantités de Tomates amenées sur le même
(Ij Cette adresse est parvenue à la Société en même temps que
deux lettres, Tune de M. Edwi[i Saunders, Président de la National
Chrysanlemum. Society, l'autre de M. Herbert Fowler. (Voir procès-
verbal de la séance du 24 octobre, p. 1099.)
1094 CHRONIQUE.
marché, depuis mars jusqu'en novembre, sont évaluées à plus
de deux millions de kilogrammes. Celte masse de fruits ne
représenterait pas même un dixième de ce qui est consommé en
Angleterre. {Illustration horticole, 15 novembre 1886.)
Vanda cœrulea, var. Pauwelsiae. — C'est assurément la
plus remarquable variété qui se soit jamais trouvée dans une
collection européenne : la grappe se compose de neuf énormes
fleurs dont rien ne peut donner une idée de l'admirable coloris
bleu intense. Si elle n'eût été dédiée au propriétaire lui-même,
M. Florent Pauwels d'Anvers, par les membres du jury de
VOrchidcenne, c'est var. meleagris qu'il eût fallu l'appeler, tant
le réseau de veines est bien marqué. (Ch. de Bosscqere.)
Les balcons fleuris, à Bruxelles. — Les concours de
« balcons fle»uris » institués dans la capitale belge, prennent
chaque année une importance croissante. Le nombre des concur-
rents s'est élevé, en 1896, à près de 500. C'est surtout dans la
bourgeoisie aisée, parmi les commerçants et les industriels que
l'on rencontre le plus grand nombre d'adhérents. Les concours
de 1896 étaient divisés en façades^ galeries^ balcons et fenêtres.
Sous le rapport de l'esthétique des progrès marquants ont été
accomplis. On remarquait parmi les espèces grimpantes : le
Cobœa, les Capucines, le Lierre, les Pelargonium lateripes, les
Liserons, les Phaseolus, le Houblon, la Yigne vierge.
En certains endroits, les Dalhia simples, les Canna, les
Helianthus produisaient grand efl'et. Ailleurs, c'étaient des
Palmiers, les Dracœna, les Aralia. Enfin les Pelargonium, les
Bégonia et les Pétunia donnaient une note gaie par leur abon-
dante floraison.
Une remarque intéressante a été faite, qui établit l'importance
de la culture dés fleurs au point de vue moralisateur.
Dans les ménages d'ouvriers où les plantes sont en faveur,
régnent l'ordre et la propreté; le cabaret est délaissé.
Aussi est-il à souhaiter qu'une propagande active soit faite en
vue de répandre et de populariser le goût de la culture des
plantes dans les classes laborieuses.
{Revue de l Horticulture belge, 1" décembre 1896.)
-♦^
SÉANCE GÉNÉRALE DU 10 DÉCEMBRE 1896. 1095
PKOCÈs-vi^:nBAUX
SÉANCE GÉNÉRALE DU 10 DÉCEMBRE 1896.
DISTRIBUTION SOLENNELLE DES RÉCOMPENSES
Présidence de iM. Vîger, Président de la Société.
La séance est ouverte à 2 heures 30 minutes en présence de
■244 sociétaires et de nombreux invités.
M. le Président prononce un discours fréquemment inter-
rompu par les applaudissements de l'assemblée et qui sera publié
dans le prochain cahier du journal.
M. Bois, secrétaire-rédacteur, donne lecture du procès-verbal
de la Commission des récompenses et les lauréats viennent
recevoir les médailles qui leur ont été accordées.
M. Gliatenay, secrétaire général, lit ensuite le préambule du
Compte rendu des Expositions de juillet et novembre 1896, puis
il est procédé, par M. Ghouvet (Emile), secrétaire-général-adjoint,
à l'appel des lauréats de ces Expositions et des divers concours
qui ont eu lieu dans le second semestre de l'année 1896.
La séance est levée h 4 heures 20 minutes.
Un orchestre, sous l'habile direction de M. Ch. Bailly, a
exécuté plusieurs morceaux de musique pendant la séance.
SÉANCE GÉNÉRALE DU 24 DÉCEMBRE 1896.
Présidence de M. Viger, Président de la Société.
La séance est ouverte à 2 heures 15 minutes, en présence de
257 sociétaires : 23 membres honoraires et 234 membres titu-
laires.
M. le Président annonce que, conformément au règlement de
N. B. — La commission de rédaction déclare laisser aux auteurs
des articles admis par elle à l'insertion dans le Journal la responsa-
bilité des opinions qu'ils y expriment.
1096 PROCÈS-VERBAUX.
la Société, il va être procédé aux élections pour le renouvelle-
ment partiel, annuel, du bureau, du Conseil d'administration et
la nomination de la Commission de contrôle ; il propose d'ouvrir
immédiatement les scrutins et de renvoyer les travaux ordi-
naires de la Société au temps pendant lequel se fera le dépouil-
lement des votes. Cette proposition est adoptée.
Les scrutins sont ouverts pour la nomination de deux vice-
présidents, de deux secrétaires, de quatre conseillers et des
cinq membres de la Commission de contrôle.
Lorsque tous les membres présents ont déposé leurs bulletins
de vote dans les urnes, celles-ci sont emportées par les scruta-
teurs qui vont procéder au dépouillement des votes.
M. le Président dit qu'avant de passer aux travaux ordi-
naires de celte séance, il convient de procéder tout d'abord à
ceux de la séance du 10 décembre, qui, en raison de la distri-
bution solennelle des récompenses, ont été renvoyés à aujour-
d'hui.
Séance du 10 décembre 1896.
Le procès-verbal de la séance du 26 novembre est lu et adopté
sans observation :
A. — Notes, rapports et comptes rendus déposés sur le
BUREAU :
'1° LHorticullure dans la Nouvelle-Galles du Sud (Australie)»
par iMM. D. Bois et G. Gibault.
"2° Su7' les Orchidées indigènes les plus remarquables de la
région de IFst, par M. Th. Denis;
3° Rapport sur les cultures de M. de Reydellet, clirysanthé-
miste, à Valence (Drôme); M. Rosette, rapporteur.
4° Rapport sur les cultures et les obtentions de M. Calvat^
chrysanthémiste, à Grenoble; M. Nonin, rapporteur.
Les conclusions de ces deux rapports demandant l'insertion
dans le Journal et le renvoi à la commission des récompenses,
sont mises aux voix et adoptées.
SÉANCE GÉNÉRALE DU 24 DÉCEMBRE 1896. 1097
5° Compte rendu du Congrès de la Société pomologique de
l'Ouest, tenu à Rouen le 1 octobre 1896, par M. Michelin, dé-
légué de la Société.
B. — Ouvrages destinés a la Bibliotbèque :
1° Feuille d^ in formations du ministère de V Agriculture , n°' 50
et 51.
2"^ Le moineau franc dans le département de la Seine, par
M. Paul Viiicey, ingénieur-agronome, professeur départemental
d'agriculture. Paris, 1896. Broch. de 10 p.
3<* L ouragan du 26 juillet 1896 dans le département de la
Seine, par xM. Paul Yincey. Pari?, 1896. Broch. de 12 p.
Objets soumis a l'examen des Comités :
Sur la proposition de M. le Président, l'assemblée sanctionne,
par un vote, les propositions de récompenses des différents Comi-
tés. En conséquence il est accordé :
'1° Deux primes de P® classe à M. Régnier (A.), horticulteur,
avenue Marigny, 44, à Fontenay-sous-Bois (Seine) : l'une pour
quatre Phalœnopsis amabilis, l'autre pour un lot de Vanda
Boxalli (variétés diverses), de ses importations.
^'^ Une prime de 1'"'' classe à MM. Duval et fils, horticulleur.s
rue de l'Ermitage, 8, à Versailles, pour 2 Cgpripedium Artàu-
rianum et 1 G. CharleswortJii.
Une prime de 2^ classe aux mêmes présentateurs, pour 1
Odontoglossum Ruckerianum, 1 0. crispum et I 0. crispum, var.,
supposé 0. Eugenes.
3° Une prime de \^^ classe à M. Doin, amateur, château de
Semont, près Dourdan (Seine-et-Oise), pour 1 Cymtidium Hoo-
kerianum, var. grandiflorum, plante qui n'avait pas encore ele
présentée au Comité.
Des félicitations au même présentateur pour 1 Odontoglossum
madrense (Syn. : 0. maxillare) et ! 0. crispum, présentés hors
concours.
4° Une prime de P'° classe à MM. Vallerand frères, pour 4
variétés de IVœgelia obtenues en 1895 et qui seront mises au
commerce au printemps de 1897, savoir: Délices cVautomne,
1098 PROCÈS-VERBAUX.
Souvenir de Jules Vallerand, Gerbe lumineuse, Madame Jean
Page. Ces plantes sont remarquables par leur brillant coloris
et leur belle culture.
Une prime de 3" classe aux mêmes présentateurs, pour un lot
d'Apheîandra Roezlii, superbe Acanthacée, propre à la décoration
des appartements oi^i règne une température modérée.
5° Une prime de r'' classe à M. Pierre Passy, au Désert de
Retz, par Sainl-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise), pour 3 Poires
Doyenné d'hiver et 5 Passe Crassane, remarquables par leur
beauté et leur extrême finesse;
6" Une prime de 2° classe à M. Enfer, jardinier-en-chef au
château de Pontchartrain (Seine-et-Oise), pour Raisins Muscat
d'Alexandrie et Ladu Downe's Seedling, conservés sur pied, en
serre. Les Vignes sur lesquelles ont été cueillis ces Raisins n'ont
été chaufïees qu'au moment de la floraison, pour assurer la
fécondation, et ensuite en hiver pour combattre l'humidité qui-
aurait pu nuire à la conservation des fruits.
SÉANCE DU 24 DÉCEMBRE.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. le Président exprime de vifs regrets au sujet des pertes que
la Société a éprouvées par les décès de M. Hatret, du GranJ-
Montrouge (sociétaire depuis 1884); de M. Méry, de Neuilly-
Plaisance (sociétaire depuis 1892), et de M. Amand, de Paris
(sociétaire depuis '1894).
Il se fait riuterprète de la Société, pour adresser des félici-
tations à notre collègue, M. Lucien Chauré, qui vient d'être
nommé Officier de l'instruction i)ublique. [Applaudissemenls.)
11 soumet à l'assemblée une proposition du Conseil d'adminis-
tration consistant à nommer :
M. Keteleér, membre d'honneur de la Société ;
M. Jamin (Ferdinand), vice-président honoraire ;
M. Harman Payne, membre correspondant.
Cette proposition est aJoptée à l'unanimité. {Applaudisse-
ments.),
SÉANCE GÉNÉRALE DU 24 DÉCEMBRE 1896. 1099
M. le Secrétaire général procède au dépouillement de la cor-
respondance qui comprend :
A. — Correspondance manuscrite :
Lettre de M. Edwin Saunders, président de la National
Chrysanthemum Society de Londres, exprimant les remercie-
ments et les sentiments de gratitude de cette Société, en réponse
aux félicitations adressées, à l'occasion de la nomination de
M. Harman Payne comme Chevalier du Mérite agricole.
Lettre de M. Herbert Fowler, accompagnant une adresse
envoyée par la National Chrysanthemum Society de Londres,
exprimant les meilleurs souhaits pour la continuation des excel-
lentes relations qui existent entre les horticulteurs des deux
nations.
B. — Correspondance imprimée :
Programme de l'Exposition qui aura lieu à Caen (Calvados) du
31 juillet au 3 août 1897.
Annonce d'une Exposition qui aura lieu à Nîmes (Gard), du
11 au 21 juin 1897.
G. — Ouvrages destinés a la bibliothèque :
1° Feuille d'informations du ministère de V Agriculture^ n°^ o2
et 53;
2° Les Confréries de jardiniers de Troyes et de la banlieue^ par
M. Louis Morin, Troyes, 1896, broch. de 30 p. ;
3® Agenda horticole pour 1897, par M. Louis Henry. Librairie
horticole du Jardin (M. Hariot est chargé d'examiner cet
ouvrage et d'en faire l'objet d'un rapport);
4** Le Mosaiculturè pratique^ par M. A. Maumené. Librairie
horticole du Jardin, Paris, 1896 (M. Page, rapporteur) ;
5° Nouvelle méthode de culture intensive des plantes en appar-
tements, par M. H. Bioudeau, Paris, 1896 (M. Philippe de
Vilmorin^ rapporteur) ;
6° Le traitement des bois en France, nouvelle édition, par
M. Gh. Broillard;
1100 PROCÈS-VERBAUX,
1° Smithsonian Contributions lo Knowledge, vol. 30, 31 et 32,
3 vol. m-k. Washington, 1895;
8° Melhods for the détermination of organic matter in air, by
David Hendricks Bergey. Washington, 1896 ;
9" An Index to the Gênera and sjjecies to the Foraminiferay
by Davies Sherborn, Washington, 1896.
10° Argon a new constituent of the otmospher, by Lord Ray-
ieigh and prolessor William Ramsay, Washington, 1896.
11° 71ie Handbook Horticulture and Viticulture of Western
Australia, by A. Despeissis, Perth (Australie), 1895.
■\î° Land régulations for the Colony of Western Australlay
Penh, 189i.
D. — Notes et Rapports déposés sur le bureau :
1° Note sur une excursion en Algérie^ par M. Martin père.
(Renvoyée à la commission de rédacticm.)
2" Rapports siir les travaux du Comité scientifique de la
Société nationale d'Horticulture de France (année 1896), par
M. P. Hariol.
3° Rapport sur les plans du parc du Grand-Bochet, à Artennes
[Aisne), présentés à la Société par M. Redont; M. ïouret, rap-
porteur. Les conclusions de ce rapport, demandant l'insertion
dans le Journal et le renvoi à la Commission des récompenses,
sont mises aux voix et adoptées par l'assemblée.
Objets soumis a l'examen des Comités :
Au Comité des Orchidées :
1° Par M. Ferrier, 5, boulevard Montmorency, à Pari?, 1 Lœlia
prxslans, d'importation (prime de 2'' classe).
2° Par M. Courmontagne, jardinier, 68, rue Raynouard,
Paris, 1 Cattieya Percivaliana et 1 Cypripedium Leeanum (prime
de 3® classe).
3° Par M. Régnier, horticulteur, avenue Marigny, à Fontenay-
sous-Bois iSeinej, 1 Saccolabium considéré comme une espèce
nouvelle. Première floraison a'une plante importée par le pré-
sentateur (prime de 3^ classe).
SÉANCE GÉNÉRALE DU 24 DÉCEMBRE 1896. 1101
Les propositions relatives aux récompenses à accorder pour
les présentations, sont mises aux voix et adoptées.
La parole est donnée à M. Huard, qui soumet à la sanction
de l'assemblée un projet de budget pour l'année 1897.
M. le Président met aux voix les propositions de notre hono-
rable Trésorier, que le Conseil d'administration a approuvées
dans sa dernière séance.
Le projet de budget est adopté à Tunanimilé.
M. H. de Vilmorin dit qu'il croit être l'interprète de l'assem-
blée tout entière, en adressant de chaleureux i-emerciements à
notre excellent Trésorier, qui s'occupe avec tant de sollicitude
des inlérèts de notre Société. [Applaudissements répétés.)
M. TrufTaul propose d'étendre ces remerciements â notre
dévoué Trésorier-adjoint, M. Lebœuf, qui seconde si bien
M. Huard. [Applaudissements,)
M. le secrétaire général-adjoint annonce les présentations de
nombreux sociétaires.
La séance estsuspendue en attendant le dépouillement complet
des votes non encore achevé.
A la reprise de la séance, M. le Président fait connaître les
résultats des élections qui sont les suivants :
Pour la nomination de deux vice-présidents :
Nombre de volants, 240; majorité absolue, \2\ voix.
Ont obtenu : M. H. Defresne, 227 voix; M. Nanot, 192 voix;
M. Ghargueraud, 9 voix; M. Mussat, 8 voix; M. Bergman père,
6 voix; voix diverses : 23.
En conséquence, MM. H. Defresne et Nanot sont élus vice-
présidents pour les années 1897 et 1898.
Pour la nomination de deux secrétaires :
Nombre de votants, 240; majorité absolue, 121 voix.
On obtenu : M. Bergman (Ernest), 219 voix; M. Duval (Henri),
104 voix; M. Vacherot, 91 voix; M. Ozanne, 44 voix; voix
diverses^ 5; bulletins nuls, 2; bulletin blanc, 1.
1102 PROCÈS-VERBAUX.
En conséquence, M. Bergman (Ernesl) est élu secrétaire pour
les années 1897 et 1898. Un scrutin de ballottage est nécessaire
pour le second secrétaire à élire.
Pour la nomination de quatre conseillers :
Nombre de votants, 239; majorité absolu, 120.
Ont obtenu : M. A. Truffant, 215 voix; M. Martinet, 214 voix;
M. Grenthe, 212 voix; M. Quénat, 181 voix: M. Chemin,
30 voix; M. Duvillard, 16 voix; M. Doin, 12 voix; M. Ghauré,
8 voix; M. Redont, 6 voix; voix diverses, 18; bulletin blanc, 1.
En conséquence, MM. A. TrufTaut, Martinet, Grenthe et Qué-
nat sont proclamés conseillers pour les années 1897, 1898, 1899
et 1900.
Dans la nomination de la commission de contrôle :
Nombre de votants, 240; majorité absolue, 121 voix.
Ont obtenu : M. Méon, 234 voix; M. Panhard, 234 voix;
M. Robert, 234 voix; M. Sylvestre de Sacy, 233 voix; M. Henne-
cart, 232 voix; M. Brochard, 1 voix; bulletins blancs ou
nuls, 6.
En conséquence, MM. Méon, Panhard, Roberl, Sylvestre de
Sacy et Hennecart sont élus membres de la commission de con-
trôle pour l'année 1897.
11 y a lieu de procéder à un nouveau tour de scrutin pour
l'élection de deux conseillers; l'un pour trois ans, en rempla-
cement de M. Bergman; l'autre pour deux ans, en remplace-
ment de M. Defresne; MM. Bergman et Defresne étant appelés
à d'autres fonctions.
Le scrutin de ballottage pour l'élection d'un secrétaire a lieu
en même temps.
Scrutin de ballottage pour l'élection d'un secrétaire :
Nombre de volants, 174 (majorité relative).
Ont obtenu . M. Vacherot, 112 voix; M. Duval (Henri),
28 voix; M. Ozanne, 25 voix; bulletins nuls^ 5; bulletins
blancs, 3.
En conséquence, M. Vacherot est élu secrétaire pour les
années 1897 et 1898.
SÉANCE GÉNÉRALE DU 24 DÉCEMBRE 1896. 1103
Scrutin pour l'éleclion de '2 conseillers, en remplacement de
"MM. Defresne et Bergman (Ernesl), appelés à d'autres fonctions:
Nombre de votants, 171 ; majorité absolue, 86 voix.
Ont obtenu : M, Duvillard, 183 voix; M. Doin, 118 voix;
M. Chemin, 25 voix; M. Deny, o voix; voix diverses, 22; bulle-
tins blancs, 4 ;
En conséquence, M. Duvillard est élu conseiller pour trois ans;
M. Doin conseiller pour deux ans.
Par suite des élections qui viennent d'avoir lieu, le Bureau et
le Conseil d'administration de la Société se trouvent ainsi con-
stitués pour l'année 1897 :
Bureau.
Président MxM. Viger.
Premier Vice-Président . Vilmorin (Henri Lévêque de).
Vice-Présidents Yitry ^Désiré), Lévéque, Defresne
(Honoré), Nanot.
Secrétaire général. . . . Cuatenay (Abel).
Secrétaire - général - ad - Chouvet (Emile).
joint
Secrétaires Sallier (Joanni), Cappe fils, Berg-
man (Ernesl), Vacherot.
Trésorier ........ Huard.
Trésorier- adj oint , . . . Lebœuf (Paul)."
Bibliothécaire Bois (D.).
Bibliothécaire-adjoint . . Hariot.
Conseil d'Administration.
Pour une année . .... MM. Paillet (père), Poiret-Delan,
Hébrard (Laurent), Thiébaut
aîné.
Pour deux années. . . . Doin, Mussat, Villard, Leroy
(Isidore).
Pour trois années . . . . Coulo.^îbier, Verdier (Eugène),
Duvillard, Opoix.
-Pour quatre années . . . Truffaut (Albert), Martinet,
Grentqe, Quénat.
Commission de Contrôle.
MM. MÉoN, Panuard, Robert, Sylvestre de Sacy, Hennecart.
La séance est levée à 4 heures 10 minutes.
11U4 DISCOURS DE M. VIGER.
DISTRrBUTION SOLENNELLE DES RÉCOMPENSES
SÉANCE DU 10 DÉCEMBRE 1896
DISCOURS DE M. YIGER,
PRÉSIDENT DE LA SOCIETE
Mesdames, Messieurs,
Vous regretterez, j'en suis sûr, autant que moi l'absence de
M. le Ministre de J'Agricullure. M. Méline, qui s'intéresse si
vivement à toutes les branches du travail national, sera le
premier, soyez-en persuadés, à regretter aussi de r.e pouvoir
présider cette fête de l'Horticulture française. Mais comme le
général d'armée, le Président du conseil est à son poste de
combat, au Parlement, défendant le budget de l'Agriculture,
notre budget, puis-je dire, car la Société nationale en reçoit
sa part, qu'elle utilise au mieux des intérêts horticoles.
Cependant, si nous ne possédons pas parmi nous le général,
tout occupé de diriger les manœuvres de la tactique parle-
mentaire, nous aurions éprouvé une vive satisfaction de le
voir suppléé par un de ses meilleurs aides de camp. Tous les
amis de l'Agriculture ont vu avec tristesse M. Tisserand quitter
la haute situation qu'il a si dignement occupée durant de
longues années, mais ils ont été très heureux de le voir rem-
placer par M. Yassillière. Nos sympathies sont acquises à cet
aimable et distingué fonctionnaire ; elles s'éveillent d'autant
plus vives dans noire milieu que nous avons vu M. le Directeur
de l'Agriculture à l'œuvre comme inspecteur général^ non seu-
lement dans les nombreux concours agricoles qu'il a organisés,
mais encore dans la direction de cette mémorable exposition de
Pétersbourg dont son ancien ministre aurait tenu à le féliciter
de nouveau dans cette séance solennelle.
Malheureusement, le même motif retient à la Chambre des
députés et le Ministre et son Directeur de l'Agriculture. Mais
nous avons une atténuation à nos regrets, en voyant parmi
nous, pour représenter notre Ministère, M. Marchand, mon
DISCOURS DE M. VIGER. 1105
ancien et excellent collaborateur, qui, depuis tant d'années,
contribue à l'organisation de nos concours agricoles avec un
infatigable dévouement.
Mesdames, Messieurs,
M. le Secrétaire général, avec sa compétence habituelle, va
vous lire son rapport sur nos expositions de Roses et de Chrysan-
thèmes; je m'en voudrais de déflorer son sujet; je veux seule-
ment, avant de lui donner la parole, vous dire avec quelle fierté
j'ai enregistré vos succès.
Rose et Chrysanthème, fleur d'été et fleur d'automne, ont
apporté l'une et l'autre leur contingent d'éloges aux horticul-
teurs habiles qui les avaient exposés. Certes, Messieurs, le
public élégant qui se pressait pour admirer ces massifs aux
riantes couleurs, rendait justice à vos efforts. Mais combien nos
gracieuses parisiennes qui, comme autant de fleurs animées,
circulaient autour de vos plantes, auraient lémoif,mé plus d'inté-
rêt encore à nos exposants si elles avaient pu mesurer la somme
de travail, d'ingéniosité emmagasinée dans chaque nouvelle
espèce par des générations d'horticulteurs.
Quels trésors de science, d'art, de patience, n'a-t-il pas fallu
mettre au jour pour arriver à faire de la Rose canine, parure de
nos buissons, les éclatants hybrides dont la forme et les nuances
ravissent les yeux.
Quelles applications persévérantes de toutps nos méthodes de
culture n'a-t-il pas fallu tenter pour faire de l'humble plante
apportée du Japon par Pierre Blancard, ce triomphant Chrysan-
thème qui offrait s^s fleurs si variées d'aspect et de nuances aux
yeux ravis des visiteurs?
Toutes ces plantes : Chrysanthèmes, OE'Uets, Cyclamens, ces
fruit*, ces légumes, ces arbustes font vivre des milliers de tra-
vailleurs honnêtes et robustes, amis du progrès, qui mettent
à profit toutes les nouvelles découvertes de la science pour
aicroitre et perfectionner leurs moyens de production.
Le commerce des plantes se chiffre par une somme considé-
rable, bien près d'un milliard, je crois, et les progrès incessants
réalisés ne peuvent que l'augmenter dans l'avenir.
1106 COMMISSION DES RÉCOMPENSES.
Aussi, Messieurs, le gouvernement de la République ne sau-
rait rester incliiïérent à l'œuvre que nous accomplissons, il vous
en a donné maintes preuves; la plus éclatante de toutes est le
gracieux intérêt, la si cordiale bienveillance que nous témoigne
le chef de l'Etat. Sa présence à nos fêtes horticoles, celle des
membres du gouvernement, sont pour vous tous un précieux
encouragement et la juste récompense de notre dévouée com-
mission d'organisation. Mais je ne veux pas renouveler ici les
éloges qu'elle mérite, des milliers de visiteurs et de visiteuses
l'ont déjà fait.
A chaque exposition elle acquiert de nouveaux titres à notre
reconnaissance et je lui offre volontiers ce témoignage au nom
de la Société nationale d'Horticulture de France.
PROCES-VERBAL DE LA SEANCE
TENUE
LE MARDI 10 NOVEMBRE 1896,
PAR LA COMMISSION DES RÉCOMPENSES
sous LA PBÉSIbENCE DE HI. Cil. Joly.
La séance est ouverte à 2 heures.
Sont présents : MM. Joly, Ghatenay, Vitry, Bergman (Ernest),
Chargueraud, Bois, membres de la commission; M. Niolet,
président du comité de culture potagère; M. Coulombier, pré-
sident du comité d'arboriculture fruitière; M. Savoye, président
du comité de floriculture.
Conformément au règlement, les fonctions de secrétaire sont
remplies par M. D. Bois, secrétaire-rédacteur de la Société.
La commission' a à examiner treize demandes de récom-
penses : l'une faite pour une publication; les autres émanant
des comités de culture potagère, d'arboriculture fruitière,
de floriculture, de la section des Chrysanthèmes et du comité
des arts et industries, sur la proposition de commissions dont
les rapports ont été publiés dans le Journal de la Société,
SÉANCE DU 10 DÉCEMBRE 1896. 1107
Les résolutions suivantes sont prises :
1** Récompense accordée pour une publication :
M. Correvon (H.), directeur du jardin alpin d'acclimatation
de Genève, a publié un petit livre, intitulé : Le Jardin de VHer-
boriste^ dont M. Hariot a été chargé de faire l'examen, et au
sujet duquel il a rédigé un rapport inséré dans le Journal, cahier
de septembre, p. 873.
Notre collègue, tout, en insistant sur le peu d'importance des
simples en thérapeutique, aujourd'hui où l'on se sert de prin-
cipes actifs dont les propriétés sont plus certaines, fait ressortir
néanmoins l'intérêt du livre de M. Correvon, qui montre le
nombre des plantes que notre pauvre humanité a recherchées
pour soulager les maux dont elle est assaillie. Parmi les espèces
citées, il en est qui sont employées dans l'ornementation des
jardins; d'autres sont encore usitées pour leurs propriétés médi-
cales dans le pays de l'auleui", où la croyance aux vertus]^des
simples est légendaire.
Une médaille d'argent est décernée à M. H. Correvon pour son
intéressant ouvrage.
2° Récompense accordée à la suite d'un rapport émanant du
comité de culture potagère :
M. Lecœur, cultivateur à Limours, est l'obtenteur d'une
variété nouvelle de Haricot dont il expérimente la culture depuis
quatre ans.
Une commission, chargée de visiter ses cultures, a publié, par
l'organe de M. Lambert, un rapport, inséré dans notre Journal,
cahier d'octobre p. 943, dans lequel eile fait ressortir les mérites
de ce Haricot, qu'elle considère cependant comme inférieur au
Haricot vert Chevrier.
Les membres de la commission ont pu voir une collection de
35 sortes de Haricots que M. Lecœur cultive comparativement,
en vue d'obtenir une variété bien adaptée à la région qu'il
habite. En vue d'encourager les efTorts persévérants de
1108 COMMISSION DES RÉCOMPENSES.
M. Lecœur, la commission des récompenses n'hésite pas à
lui accorder une médaille d'argent.
S° Récompenses accordées à la suite de rapports émanant du
comité d'arboriculLure fruitière.
Le Refuge du Plessis-Piquet (Seine) n'est pas seulement inté-
ressant par l'importance de ses cultures et la manière dont elles
sont dirigées, mais encore à cause du but pour lequel il a été
créé, car il sert à l'enseignement gratuit de l'Horticulture et
principalement de l'arboriculture fruitière, pour les enfants
abandonnés appartenant à la religion Israélite. Cette propriété,
qui appartient à une œuvre philanthropique, a une contenance
de 18 hectares ; elle est placée sous la direction de M. Kahn.
Les cultures fruitières, les plus considérables, comprennent
environ 850 Poiriers, 660 Pommiers, 60 Pêchers, 510 Vignes,
26 Pruniers et Cerisiers, soit en tout plus de 2,000 arbres appar-
tenant aux meilleures variétés connues et soumis à diverses
formes.
M. Paillet père, rapporteur de la commission chargée de
visiter ces cultures (voir Journal, cahier de septembre, p. 859),
dit qu'au moment de la visite, tous ces arbres étaient d'une
belle végétation, garnis de beaux fruits, bien sains, et con-
duits avec intelligence et talent par l'habile jardinier, M. Bord.
Noire collègue, si compétent en ces matières, ajoute que ce
jardin-fruitier-école est un des plus importants qui soient connus.
L'attention de la commission a été attirée par la conduite
toute particulière d'une forme en cordon adoptée pour le Pom-
mier.
Ce système nouveau de conduire les Pommiers est dû à
M. Fauquet, aiboriculteur à Corbeil, qui est le conseiller de
l'administration du Refuge, en ce qui concerne les cultures.
11 existe une petite école de Botanique pour l'instruction des
élèves; un jardin potager; un jardin fleuriste d'environ un hec-
tare, disposé avec beaucoup de goût et garni de plantes variées.
La Commission des récompenses estimant que les. efforts faits
par la Société du Refuge du Plessis-Piquet, dans un but philan-
SÉANCE DU 10 DÉCEMBRE 1896. 1109
thropique, dans l'intérêt de l'Horticulture et particulièrement de
l'arboriculture fruitière, méritent une récompense exception-
nelle, lui décerne une médaile d'or.
Le jardin de M. Joseph François, arboriculteur à Brunoy
(Seine-et-Oise) a une contenance de 13,000 mètres; il est entouré
de murs abrités par des auvents vitrés, garnis, suivant leur
exposition, de Vignes, Pêchers^ Poiriers et Pommiers.
Ce jardin renferme en outre des contre-espaliers disposés sur
44 lignes ayant chacune 70 mètres de longueur, comprenant
3,500 Poiriers appartenant aux variétés des meilleures et
dirigés sous forme de palmette Verrier à 4 branches.
En résumé, dit M. Gorion, rapporteur de la Commission, qui
a visité ce jardin (voir Journal, cahier de septembre, p. 868),
les cultures de M. Joseph François ne comprennent pas moins de
5,000 arbres d'une vigueur extraordinaire et donnant de très
beaux fruits, grâce à l'excellente culture qui leur est appliquée.
La commission voulant donner à M. François Joseph une
récompense en rapport avec ses mérites, lui accorde une
médaille d'or.
Récompenses accordées à la suite de Bappo?'ts émanant du
comité de floricidture.
Une commission s'est rendue, le 26 août dernier, chez M. Gra-
vereau, horticulteur à Neauphle-le-Ghâteau (Seine-et-Oise), en
vue de visiter ses cultures de Reines-Marguerites, Zinnias etc.
Dans un rapport rédigé par M. Emile ïhiébaut et inséré dans le
Journal (cahier de septembre, p. 864), la commission déclare
avoir éprouvé un véritable plaisir à examiner ces cultures, tant
elles étaient admirablement soignées et propres et les plantes
cultivées, belles et intéressantes.
Ces cultures sont réparties sur 4 hectares et demi de ter-
rain dont 2 hectares consacrés aux Reines-Marguerites.
Des Zinnias à grandes fleurs et disposés par coloris, étaient
parfaits comme forme, grosseur de fleur, et comme pureté de
coloris.
1110 COMMISSION DES RÉCOMPENSES.
Mais la partie la plus remarquable de l'établissement était
celle consacrée à la culture des Reines-Marguerites dont M. Gra-
vereau possède une superbe collection comprenant les variétés
les plus belles, appartenant aux races les plus diverses, et un bon
nombre de nouveautés qu'il a obtenues et que la commission
considère comme de bonnes acquisitions. Les perfectionnements
que M. Gravereau a apportés à la race des Reines-Marguerites
Comètes, notamment, sont dignes des plus grands éloges. Une
méd*aille d'or est décernée à cet habile semeur.
M. Gentilhomme possède, à Yincennes, un établissement qui»
d'après la commission qui a été chargée de le visiter (voir Rap-
port de M. Fichot^ Journal, cahier d'octobre 939), est celui de la
France et de l'étranger où l'on cultive le plus grand nombre de
plantes appartenant au genre Bruyère.
Non seulement M. Gentilhomme produit beaucoup de plantes^
mais il s'attache à les produire économiquement et, dans ce but^
apporte à son matériel les perfectionnements nécessaires.
Les espèces ou variétés cultivées sont au nombre de 85, dont
12 (ïEpacris, et la Commission n'estime pas à moins de
70,000, le chiffre des plantes qui étaient bonnes à vendre au
moment de la visite, avec un nombre égal de plantes jeunes.
Une grande médaille de vermeil est accordée à M. Gentilhomme
pour la bonne tenue de son établissement et pour ses cultures^
si intéressantes et si bien faites.
M. Pichon, horticulteur à Lagny (Seine-et-Marne), cultive les
Canna à grandes fleurs depuis l'année 1889 et les Pelargo-
nium zonale depuis 1878. Il s'est fait une spécialité dans la
culture de ces deux sortes de plantes et il a acquis une juste
renommée.
Sur sa demande, une commission s'est rendue chez lui pour
visiter ses cultures; elle a publié dans le Journal, cahier de
septembre, p. 871 (M. Lefièvre, rapporteur), un rapport dans
lequel elle prodigue ses éloges, non seulement pour le choix
des variétés de plantes cultivées, mais aussi pour la culture par-
faite à laquelle elles étaient soumises.
SÉANCE DU 10 DÉCEMBRE 1896. 1111
La commission a admiré un superbe massif de Canna, com-
prenant 85 variétés. Une serre renfermait 450 plantes du même
genre, en 62 variétés de grand mérite.
Deux serres à deux versants abritaient les Pélargoniums et
renfermaient chacune 200 plantes, en 135 variétés de choix,,
d'une culture irréprochable, avec des inflorescences énormes et
formant un ensemble admirable.
M. Pichon a créé lui-même, de toutes pièces, le matériel de
son établissement, ce qui augmente encore les mérites de cet
habile horticulteur, auquel une médaille de vermeil est accordée.
M. Poisson, propriétaire à Auteuil, a demandé à la Société, la
nomination d'une commission pour visiter son jardin.
Cette commission, qui a eu M. Hoibian pour rapporteur
(voir Journal, août, p. 787), a été charmée de sa visite.
■ La propriété a 1,550 mètres de superficie ; elle est bien des-
sin ie et son entretien est parfait. C'est, dit le rapport, un vrai
bijou, (a siut le plus grand honneur à M. Poisson, qui ne néglige
rien pour l'embellir et à M. Blanchard, jardinier, qui ne vient
que de temps en temps pour la soigner. Une grande médaille
d'argent est décernée à M. Blanchard.
Le dimanche 6 septembre, une commission s'est réunie chez
^jme Ti-uelle, à Savigny-sur-Orge (Seine-et-Oise), pour visiter les
cultures de Bégonias à tubei'cules, à fleurs doubles, de M. Ar-
noult. Dans son rapport, rédigé par M. H. Vacherot (voir Jour-
nal, cahier de septembre, p. 869), la commission dit avoir
admiré 7 corbeilles garnies de Bégonias, dont la disposition était
excellente. Ces Bégonias comprenaient un choix des m.eilleures
variétés connues, plus un certain nombre d'obtentions de
M. Arnoult, qui arrivent à la plus haute perfeclion.
Dans une autre partie du jardin, nos collègues ont pu voir
plusieurs milliers de plantes de semis, aux coloris les plus
variés et aux fleurs de dimensions énormes, portées sur des
pédoncules rigides. Une serre renfermait un choix de plantes
relevées de pleine terre et, chose inconnue jusqu'à ce jour, une
variété à fleurs doubles, striées de rouge sur fond jaune crème.
1112 COMMISSION DES RÉCOMPENSES.
Grâce à une grande pratique et à des études de croisements,
M. Arnoult est arrivé à obtenir les plantes les plus parfaites
dans la proportion de 90 p. 100. La commission des récom-
penses accorde une grande médaille d'argent à cet habile jar-
dinier.
M. iMassé, horticulteur à Lagny (Seine-et-Marne), possède un
établissement dans lequel il a réuni une importante collection
de Canna à grandes fleurs, constituée par des variétés de
choix ; des Chrysanthèmes cultivés en pots pour la grande
fleur; de nombreuses variétés de Pélargoniums très bien
cultivées. Une commission, nommée pour visiter cet établisse-
ment et qui a eu M. H. Duval fils pour rapporteur (voir Journal,
octobre, p. 937), a ressenti la meilleure impression de cette
visite.
Une nombreuse et belle collection d'Orchidées était réunie
dans trois serres et présentait quelques plantes en fleurs, mal-
gré l'époque peu favorable. Parmi ces plantes, on remarquait
surtout le Cattleya Mossiœ^ var. M. Massé, voisin de la variété
Wagneri, Orchidée très belle et d'une grande valeur.
La commission a vu, en outre, une serre garnie de plantes à
feuillage ornemental; de nombreux châssis de couches, servant
à la cuKure des Primevères, Cinéraires et Cyclamens ; une col-
lection de Dahlias, de Rosiers, etc. Elle déclare, dans son rap-
port, que tout était d'une propreté méticuleuse et d'un arrange-
ment parfait dans l'établissement de M. Massé, auquel la com-
mission des récompenses décerne une grande médaille d'argent.
Récompenses accordées ô, la suite d'un mjjport émanant
de la section des Chrysanthèmes,
M. Lemaire, horticulteur, 26, rue Friant, à Paris, a demandé
la nomination d'une commission pour visiter ses cultures de
Chrysanthèmes.
Dans un rapport que M. Yvon fils a rédigé au nom de cette
cou^mission (voir Journal, cahier de septembre, p. 883), il est
dit que ces cultures portent sur 7,000 mètres de terrain qui, au
SÉANCE DU 10 DÉCEMBRE 1896. 1113
moment de la visite, étaient occupés par 30,000 Chrysanthèmes
en pots de 16 à 18 centimètres de diamètre, très vigoureux,
d'une bonne tenue et d'une grande régularité.
M. Lemaire, vendant ses plantes sur les marchés de Paris, ne
cultive guère que de 30 à 40 variétés représentant ce qui a paru
de plus beau comme coloris, grandeur de fleur et tenue des
plantes. Ces Chrysanthèmes sont à floraison successive.
Le rapport de la commission, des plus instructifs, donne
l'énuméralion des principales variétés cultivées chez M. Lemaire,
avec l'indication de leur époque de floraison.
M. Lemaire ne se contente pas de bien faire; il cherche à
faire de mieux en mieux, et, dans ce but, cultive une centaine
de variétés nouvelles, des meilleurs semeurs, en vue de faire
entrer dans sa collection seiect celles qu'il en jugera dignes
et qui figureront par centaines, l'an prochain, sur les marchés
de Paris.
Nos collègues ont été unanimes pour reconnaître, dans les
Chrysanthèmes de M. Lemaire, un modèle de culture pour les
plantes de marchés. La commission des récompenses est heu-
reuse de reconnaître les mérites de cet habile horticulteur en
lui décernant une médaille d'or.
Réconrpenses accordées à la suite de rapports émanant
du comité des arts et industries.
M. Rudolph, 74, rue Amelot, à Paris, est l'inventeur d'un
tuyau d'arrosage métallique, flexibie, qui a été expérimenté par
une commission dont M. lilanquier a été le rapporteur (voir
Journal, cahier d'août, p. 783).
Ce tuyau, sous pression, a été enroulé à un diamètre de
lo centimètres. Il ne s'est produit aucune fuite ni gerçure.
D'après le rapport de la commission, on peut marcher dessus
sans crainte de l'aplatir ; il est très lisse à l'intérieur, sans au-
cune garniture de caoutchouc qui puisse s'altérer. Son prix est
relativement inférieur à celui, des tuyaux en caoutchouc et sa
durée serait plus grande. Une gi-ande médaille d'argent est ac-
cordée à M. Rudolph. , .;
70
1114 PRÉAMBULE DE LA DISTRIBUTION DES RÉCOMPENSES
M. DanLln, grande rue de la Guillolière, 237, à Lyon, a inventé
un masiic à grefTer dont il a adressé des échantillons à la
Société, pour expérimentation. MM. Hanoteau, Garnot, Bou-
rette, Borel, Jollivet, Anfroy et Gennari, du comité des arts et
industries; M. Duval (Célestin) et Nomblot (Alfred), du comité
d'arboriculture fruitière ont, chacun de leur côté, fait des essais
dont les résultats sont consignés dans trois rapports insérés
dans le Journal, cahier d'août, p. 786.
D'après les observations recueillies, ce masiic, qui a beaucoup
d'analogues, se comporte bien pendant les temps froids et les
temps humides, il se maintient longtemps sans couler sous
l'influence de la chaleur, en été, et, en séchant, ne se fendille
pas pour tomber ensuite par morceaux. En un mot, il est
considéré comme bon. La commission des récompenses dé-
cerne une médaille d'argent à M. Dantin.
Les attributions de récompenses indiquées ci-dessus ont été
approuvées par le conseil d'administration, dans la séance du
12 novembre 1896.
Préambule de la Distribution des Récompenses
DU 10 décembre 1896.
par M. A. Cuatenay, secrétaire général.
Mesdames, ^Messieurs,
Les deux expositions dont je vais essayer de dégager devant
vous les points principaux et les faits les plus saillants, avaient
pour but de montrer au public les améliorations réalisées prin-
cipalement dans la culture de deux fleurs estimées aujourd'hui,
l'une et l'autre, à juste titre, comme celles appelées à rendre Je
plus de service dans la décoration et l'ornementation de nos
jardins et de nos appartements : idi Rose et le Chrysanthème.
La première, depuis un temps immémorial, peut être consi-
dérée comme la fleur nationale par excellence.
Elle concourt aux décorations estivales de nos parterres ; elle
DU 10 DÉCEMBRE 1896. 1115
joue un grand rôle dans l'ornementation florale, dont ne sau-
raient actuellement se passer les fêtes et les cérémonies de
toutes sortes; elle est la joie du plus humble fo^Jer, tant sous la
forme du bouquet destiné aux anniversaires des fêtes familiales
que sous celle du modeste pot de fleurs, venant par sa fraî-
cheur et son éclat, apporter un peu de gaieté à la fenêtre ou sur
le bureau du travailleur.
Le Chrysanthème est entré bien plus récemment dans les
goûts du public, et c'est seulement depuis un petit nombre
d'années que les améliorations obtenues chez nous dans la cul-
ture de cette plante, ont pula faire parvenir au rang qu'elle
occupe maintenant.
Si nous comparons, en effet, ce qu'étaient les Chr\'santhèmes,
désignés par nos pères sous le nom de fleurs de cimetières, avec
les spécimens splendides, de formes et de nuances si diverses
que nous admirons aujourd'hui, nous devons louer sans réserve
le travail et les eflorls dont nos habiles horticulteurs ont fait
preuve dans cette transformation, étonnante à tous les points
de vue.
Aux teintes neutres et sombres pour la plupart des premiers
Chrysanthèmes, ont succédé les coloris les plus frais et les plus
variés.
Les petites fleurettes uniformes d'autrefois, emblèmes de tris-
tesse, ont été remplacées par les fleurs les plus riches, aux
formes multiples et aux dimensionsinconnues jusqu'à ce jour.
Si les variétés de Pioses actuellement cultivées sont innom-
brables, les sortes de Chrysanthèmes, dont nous voyons s'ac-
croître de jour en jour le nombre, sous l'impulsion d'une cul-
ture portée à son plus haut degré d'intensité, paraissent devoir
à ce titre, les égaler sinon les dépasser à bref délai.
Enhn, la mode s'est emparée des dernières, comme elle avait
adopté les premières, et en organisant des expositions spéciale-
ment consacrées à chacune de ces deux plantes, la Société
nationale d'Horticulture s'est évidemment pénétrée du senti-
ment partagé par tous ceux qui aiment les fleurs, ainsi que vien-
nent l'attester les visiteurs de plus en plus nombreux qui se
pressent dans nos floralies.
1116 PRÉAMBULE DE LA DISTRIBUTION DES RÉCOMPENSES
L'Exposition de Roses, tenue dans votre liôtel en juillet der-
nier, était la première de ce genre organisée à Paris par notre
Société.
Le succès n'a peut-être pas été aussi vif que nous l'eussions
désiré, et cela pour plusieurs raisons, auxquelles l'expérience
nous permettra de remédier dans l'avenir.
Néanmoins, un assez grand nombre d'exposants avaien t
répondu à notre appel, et, pendant plusieurs jours, de nom-
breux amateurs de Roses ont pu admirer les produits si beaux
de nos meilleurs établissements horticoles des environs de Paris.
Quant à l'Exposition de Chrysanthèmes, on peut affirmer
hautement qu'elle a été de tous points supérieure à ses devan-
cières.
Votre commission d'organisation avait utilisé cette année, de
la façon la plus remarquable, les salles du premier étage du
Palais de l'Industrie, malheureusement condamné à disparaître
prochainement, et si nous n'avons pu obtenir dans ce local, une
disposition d'ensemble flatteuse pour le premier coup d'oeil, il
n'en est pas moins vrai que chacune des salles si richement
garnies de nos magnifiques fleurs d'automne, renfermait des
éléments d'attraction considérables, où les connaisseurs, ainsi
que les simples curieux, pouvaient étudier longuement les tré-
sors réunis par les meilleurs spécialistes, accourus des points les
plus éloignés de la France, pour lutter avec nos collègues les
plus réputés de Paris et des environs. Je citerai même dans cet
ordre d'idées, le fait particulier et très symptomatique, de l'en-
voi fait à notre exposition par le chef de culture des jardins
royaux d'Italie, qui a obtenu plusieurs certificats de mérite, pour
ses intéressantes variétés nouvelles de semis.
M. le Président de la République, accompagné de M"'^ et
M^^^ Faure, de M. le Ministre du commerce, et de nombreux
personnages officiels, a tenu à se rendre à notre invitation ;
mais il ne pouvait, dans cette première visite, se rendre compte,
même de la façon la plus imparfaite, de la richesse et de la
beauté des plantes présentées.
Aussi s'est-il empressé de revenir officieusement le lendemain
faire une nouvelle promenade à travers notre exposition, au
DU 10 DÉCEMBRE 1896. 1117
cours de laquelle il s'est entretenu, avec sa bonne grâce accou-
tumée, des fleurs qui l'intéressaient, auprès des exposants qui se
trouvaient alors dans les salles du Palais.
Notre nouveau Président, M. Viger, qui avait inauguré si
souvent déjà nos fêtes horticoles en qualité de Ministre de
l'Agriculture, faisait cette fois les honneurs de l'Exposition,
et guidait le Chef de l'Etat, avec son amabilité habituelle.
Faut-il ajouter que Taffluence était aussi grande, le soir à la
lumière électrique, que dans le milieu de la journée, et le public
aussi empressé, le sixième jour que le premier?
Du reste, la température a été clémente à notre égard, et
le froid qui se serait vivement fait sentir dans ces salles peu
protégées contre les rigueurs de l'hiver, ne s'est manifesté que
d'une façon presque insensible.
Aussi les fleurs se sont-elles conservées, jusqu'au dernier jour,
dans un état de fraîcheur admirable.
Je ne veux pas finir cette étude rétrospective sans citer les
beaux fruits, les légumes, ainsi que les plantes variées. Cycla-
mens et OEillets, dont les apports relativement considérables
ont également montré la perfection de culture, à laquelle sont
arrivés nos horticulteurs parisiens.
En terminant, je suis heureux de constater que les vœux
exprimés ici l'an dernier, relativement à l'organisation dans
notre Société, d'une section spéciale de Chrysanthémistes,
ont été réalisés, et je suis convaincu que cette création a été
pour beaucoup dans le succès que nous venons constater et
récompenser aujourd'hui.
EXPOSITION DE NOVEMBRE 1896
DÉGISIONS DES JURYS
CHRYSANTHÈMES
GRAND PRIX D'HONNEUR
Objet d'art donné par M. le Président de la République.
A M. NONIN (Auguste),
avenue de Paris, 20, Châtillon (Seine).
Pour Chrysanthèmes.
CONCOURS ENTRE HORTICULTEURS
Plantes en pots.
Collections en belle culture
Premier Concours. — La plus belle collection de cent va-
riétés.
Médaille d'or. M. Nonin (Auguste).
Grande médaille de vermeil. M. Patrolin, avenue de la Gare,
à Bourges (Cher).
Grande médaille de vermeil. M. Boutreux, rue de Paris, 89,
à Montreuil (Seine).
Grande médaille de vermeil. MM. Vilmorin-Andrieux et G'^,
4, quai de la Mégisserie.
Médaille de vermeil. M. Delavier, rue Saussure, 2, Paris.
Grande médaille d'argent. MM. Lévêque et fils, rue du Lié-
gat, 69, Ivry (Seine).
Médaille d'argent. M. Defresne fils, à Vitry (Seine).
Médaille d'argent. M. Gérand, à Malakofî (Seine).
2® Concours. — La plus belle collection de cinquante va-
riétés.
Médaille de vermeil. M, Boutreux.
Grande médaille d'argent. MM. Vilmorin-Andrieux et G»«.
Médaille d'argent. M. Gérand.
Médaille d'argent. MM. Lévêque et fils.
Médaille d'argent. MM. Yvon et fils.
3^ Concours. — La plus belle collection de vingt-cinq va-
riétés.
CQRYSANTllÈMES. 1119
Médaille de vermeil. MM. Yvon et fils, Malakoff (Seine;.
Grande médaille d'argent. MM. Duval et fils.
Médaille d'argent. M. Launay, rue des Ghêûeaux, à Sceaux
(Seiue).
Médaille d'argent. MM. Lévêque et fils.
Médaille d'argent. MM. Vilmorin- Andrieux et C'".
4'' Concours. — La plus belle collection de douze variétés.
Médaille de vermeil. MM. Duval et fils, rue de l'Ermitage, à
Versailles (Seine-et-Oise).
Grande médaille d'argent. MM. Vilmorin-Andrieux et G'^.
Médaille d'argent. M. Paillet, à Chàtenay, par Sceaux (Seine).
5^ Concours. — La plus belle collection de douze variétés à
fleurs duveteuses.
Grande médaille de vermeil. M. Nonin.
Médaille de vermeil. MM. Vilmorin-Andrieux et G'^.
7« Concours. — Les vingt-cinq plus belles variétés cultivées,
à tige formant tête.
Médaille d'or. M. Boutreux.
Grande médaille de vermeil. MM. Yvon et fils.
9'^ Concours. — Le plus beau spécimen cultivé, à tige for-
mant tète.
Grande médaille de vermeil. M. Cordonnier, à Bailleul (Nord).
Médaille d'argent. MM. Yvon et fils.
10^ Concours. — Les vingt-cinq plus belles variétés culti-
vées en touffes basses.
Grande médaille de vermeil. M. Ragoût, route de Plaine,
Vésinet ^ Seine-et-Oise).
Grande médaille de vermeil. MM, Vilmorin-Andrieux et O^.
Grande médaille d'argent. MM. Yvon et fils.
11^ Concours. — Les douze plus belles variétés cultivées en
touffes basses.
Médaille d'argent. MM. Vilmorin-Andrieux et C'e.
Médaille d'argent. MM. Yvon et fils.
12*' Concours. — Les six plus belles variétés cultivées en
touffes basses.
Médaille d'argent. MM. Yvon et fils.
Médaille de bronze. M. Ragoût.
Médaille de bronze. MM. Vilmorin-Andrieux et G'^.
13" Concours. — Les trois plus belles variétés cultivées en
touffes basses.
Médaille d'argent. M. Ragoût.
Médaille d'argent. MM. Vilmorin-Andrieux et C'«>.
Médaille de bronze. MM. Yvon et fils.
1120 EXPOSITION DE NOVEMBRE 1896.
14° Concours. — Le plus beau spécimen cuUivé en touffe
basse.
Médaille d'argent. MM. Duval et fils.
Médaille de bronze. MM. Yvon et fils.
15'^ Concours. — Les six plus belles variétés à fleurs blanches.
Médaille d'argent. MM. Vilmorin-Andrieux et C'c.
16° Concours. — Les six plus belles variétés à fleurs jaunes.
Médaille de vermeil. MM. Vilmorin-Andrieux et C'"^.
17® Concours. — Les six plus belles variétés à fleurs roses.
Médaille d'argent. MM. Vilmorin-Andrieux et G'^.
18° Concours. — Les six plus belles variétés à fleurs rouges.
Médaille d'argent. MM. Vilmorin-Andrieux et C'«".
19° Concours. — Le plus beau lot de Chrysanthèmes greffés
ne dépassant pas vingt-cinq plantes.
Grande. médaille de vermeil. M. Bernard, rue du Ponceau,
Ghâtillon (Seine).
20° Concours. — Le plus beau lot de Chrysanthèmes grefîés
ne dépassant pas douze plantes.
Médaille d'argent. M. Bernard.
21° Concours. — Le plus beau spécimen grefîé.
Médaille d'argent. M. Bernard.
22° Concours — La plus belle collection de 100 variétés
cultivées en godets ne dépassant pas 0™,12 de diamètre.
Médaille d'or. M. Vacherot, rue de Paris, à Boissy-Saint-
Léger (Seine-et-Oise).
24° Concours. — La plus belle collection ne dépassant pas
cinquante plantes en dix variétés cultivées spécialement pour
les marchés.
Médaille de vermeil. M. Gourbron, rue du Point-du-Jour, 28,
à Billancourt (Seine).
Plantes en pots.
Culture à la très grande fleur.
25° Concours. — La plus belle collection de cinquante va-
riétés.
Grande médaille de vermeil. MM. Vilmorin-Andrieux et C'e.
Médaille de vermeil. M. Nonin (Auguste).
Médaille d'argent. M. Dépérier, clos du Cèdre, par Ecouen
(Seine-et-Oise).
CHRYSANTHÈMES. 1121
26^ Concours. — La plus belle collection de vingt-cinq va-
riétés.
Médaille d'argent. MM. Vilmorin-Andrieux et Ci«.
27e Concours. -^ La plus belle collection de douze variétés.
Médaille d'argent. MM. Vilmorin-Andrieux et Cïe.
28« Concours. — La plus belle collection de six variétés.
Médaille d'argent. MM. Vilmorin-Andrieux et C'<î.
Médaille d'argent. M. Ragoût.
29-" Concours. — Le plus beau spécimen.
Remerciements. M. Ragoût.
Fleurs coupées.
Collections en belle culture.
30'^ Concours. — La plus belle collection de cent variétés.
Grande médaille de vermeil. MM. Lévêque et fils.
Grande médaille d'argent. M. Rosette, à Caen (Calvados^.
Médaille d'argent. M. Torcj'-Vannier, rue de la Juiverie, à
Mehm Seine-et-Marne .
30^ Concours bis. — Les six plus belles variétés à fleurs
blanches..
Grande médaille d'argent. M. Couillard, rue Saint-Loup, à
Baveux Calvados;. ,
Grande médaille d'argent. M. Rosette.
SI'' Concours 6ts. — Les six plus belles variétés à fleurs jaunes.
Grande médaille d'argent, avec félicitations. M. Rosette.
32^ Concours. — La plus belle collection de cinquante
variétés.
Médaille de vermeil. MM. Lévêque et fils.
Médaille d'argent. M. Launay.
32^ Concours bis. — Les six plus belles variétés à fleurs roses.
Grande médaille d'argent, avec félicitations. M. Rosette.
33*^ Concours. — La plus belle collection de vingt-cinq
variétés.
Médaille d'argent. M. de Reydellet, à Valence (Drôme\
Médaille de bronze. M. Dépérier.
33" Concours bis. — Les six plus belles variétés à fleurs
rouges.
Grande médaille d'argent. M. Rosette.
1122 EXPOSITION DE NOVEMBRE 1896.
34"^ Concours bis,— La plus belle collection de douze fleurs
duveteuses.
Grande médaille d'argent. M. Conillard.
Grande médaille d'argent. M. Rosette.
Concours imprévu.
Médaille d'argent. M. Paillet.
Fleurs coupées.
Culture spéciale à la très grande fleur.
35*^ Concours. — La plus belle collection de soixante-quinze
variétés.
Grande médaille de vermeil. M. Rosette.
Médaille de vermeil. MM. Vilmorin-Andrieux et Cie.
Grande médaille d'argent. M, Molin. place Bellecour, 8, à
Lyon (Rhôue .
36« Concours. — La plus belle collection de cinquante va-
riétés.
Médaille de vermeil. MM. 'Vilmorin-Andrieux et C'^.
Médaille d'argent. M.-Goulas, avenue Augier, à Croissy Seine-
et-Oisei.
37^ Concours. — La plus belle collection de viogt-cinq va-
riétés.
Grande médaille d'argent. M. Yernier, à Thomery 'Seine-et-
Marne .
38® Concours. — La plus belle collection de douze variétés.
Médaille d'argent. M. Calvat, à Grenoble :Isère\
Médaille de bronze, M. Méténier, rue Tronchet, lo, à Paris.
39^ Concours. — La plus belle collection de six variétés.
Médaille d'argent. M. Calvat.
40® Concours. — La plus belle Qeur présentant le plus grand
développement.
Médaille d'argent. M. Calvat.
CONCOURS ENTRE AMATEURS
Plantes en pots.
Collections en belle culture.
41° Concours. — La plus belle collection de cinquante va-
riétés.
Grande médaille de vermeil. M. Lenaerts, rue de Chartres,
23, à Neuilly (Seine).
Médaille d'argent. M. Audin, à Suresnes ;;Seine).
CURYSANTHÈMES. 1123
42<^ Concours. — La plus belle collection de vingt-cinq va-
riétés.
Médaille de vermeil. M. Lavaud, à Villeneuve-Saint-Georges
Seine-et-Oise .
48c Concours. — Les douze plus belles variétés cultivées en
touffes basses.
Grande médaille de vermeil. M. Constant, boulevard Natio-
nal. 118, à Clichy -Seine^.
50^ Concours. — Les trois plus belles variétés cultivées en
touffes basses.
Médaille de broQze. M. Germond, à Ghampigny 'Seine-et-Oise;.
51^ Concours. — Le plus beau spécimen cultivé en touffe
basse.
Médaille de bronze. M. Lavaud.
Remerciements. M. Germond.
56*^ Concours. — Le plus beau lot de Chrysanthèmes greffés
ne dépassant pas douze plantes.
Médaille d'argent. M. Auger, rue Blomet, 102, à Paris.
57'^ Concours- — Le plus beau spécimen greffé.
Médaille de vermeil. M. Auger.
Plantes en pots.
Culture à la très grande fleur.
58® Concours. — La plus belle collection de vingt-cinq va-
riétés.
Grande médaille de vermeil. M. Oudot, à Marlj'-Ie-Roi .Seine
et-Oise .
Fleurs coupées.
Collections en belle culture.
*63^ Concours. — La plus belle collection de soixante-quinze
variétés.
Médaille d'argent. M. Cahuzac, rue Friedland, 30, à Paris.
64*^ Concours. — La plus belle collection de cinquante va-
riétés.
Grande médaille de vermeil. M. Ragueneau, à Saint-Avertiû
près Tours Indre-et-Loire.
Médaille d'argent. M. Couillard.
Médaille de bronze. M. Lovis, avenue des ^louliaeaux. à
Billancourt Seine i.
1124 EXPOSITION DE NOVEMBRE 1896.
65^ Concours. — La plus belle collection de vingt-cinq va-
riétés-
Médaille de bronze. M. Germond.
Médaille de bronze. M. Moreau, rue Lecourbe, 86, à Paris.
Remerciements. M™^ Gamichon.
66'^ Concours. — La plus belle collection de douze variétés.
Remerciements. M. Pannellier.
Fleurs coupées.
Culture spéciale à la très grande fleur.
68« Concours. — La plus belle collection de cinquante va-
riété?.
Médaille d'or. M. Oudot.
Grande médaille de vermeil. M. Cuuillard.
CO" Concours. — La plus belle collection de vingt-cinq va-
riéu's.
Grande médaille de vermeil. M. Cordonnier.
Le Jury regrette que, pour ce lot, toutes les plantes ne
soient pas étiquetées.
Médaille de bronze. M. Sadarnac, château de Semont, par
Dourdan ^Seine-et-Gise\
71« Concours. — La plus belle collection de six variétés.
Remerciements. M. Germond.
72^ Concours. — La plus belle fleur présentant le plus
grand développement.
Médaille d'argent. M. Cordonnier.
Remerciements. M. Germond.
Remerciements. M. Morières.
Le Jury adresse ses plus sincères remerciements à M^e la
comtesse de Beaulaincourt, pour ses belles imitations de
Chrvsanthèmes.
NOUVEAUTES INEDITES
non encolle dans le commerce.
IZ'^ Concours. — La ou les plus belles variétés inédites non
encore au commerce ne dépassant pas vingt-cinq sujets, pré-
sentés soit en pots, soit en fleurs coupées, par les horticul-
teurs et les amateurs.
Médaille d'or du Ministre de TAgriculture. M. Calvat.
Grande médaille de vermeil. M. Nonin (Augustel.
Médaille de vermeil. M de Reydellet
CHRYSANTHÈMES. 1125
Médaille de vermeil. M. Héraud, à Pont-d'Avigaoa (Gard).
Médaille de vermeil. M. Scalarandis, à Monza (Italiei.
Grande médaille d'argent. M. Ghantrier, à Bayonne (Basses-
Pyrénées).
Médaille d'argent. M. Moriéres, à Viarose-Moissac (Tarn-et-
Garonne).
Remerciements. M^^ Garmichon.
Certificats de mérite de première classe.
M. Calvat, pour la variété M^e Lucie Faure.
— — Czariiia.
— — Laurence Zédé.
— — Madame Bergier.
— — Madame Deis.
— — Madame Xavier-Rey-Jouvin.
— — Wertlier.
M. Iléraud, — Ernest Verdet.
JVl. Nonin (A.), — Pierre Cottant.
IM. Quétier, — Léocadie Gentils.
M. de Reydellet, — A/^c Filleul Bro;j.
M. Scalarandis, — Louis Sirtori.
— — Madame Thérèse C/iarvet.
— — Piéynont.
Le Jury regrette que M. Héraud n'ait présenté qu'une tleur
de la variété Louise Héraud et l'engage à représenter cette
variété l'an prochain.
Il regrette également que M. Moriéres n'ait présenté qu'une
fleur de la variété Joseph Moriéres et que M. Cordonnier n'ait
présenté qu'une fleur d'une variété ne portant qu'un numéro.
FRUITS
1¥ Concours. — Pour un ou plusieurs fruits non encore
au commerce, obtenus de semis par l'exposant.
Mention honorable. M. Baltet, faubourg CronceJs, à Troyes
(Aube).
75'' Concours. — Pour la collection de fruits la plus com-
plète et la plus remarquable par la beauté et la qualité des
échantillons [trois fruits au moins di chaque variété et cinq au
plus).
Médaille d'or du Ministre de l'Agriculture. MM. Croux et fils.
vallée d'Aulnay, par Sceaux ^Seine,.
Médaille de vermeil. M. Defresne fils.
77" Concours. — Pour la plus belle collée Idu de Poires,
composée de trente variétés nommées.
Grande médaille d'argent. M. Valaurl, à Liverdy (Seine-et-
Marne.
Grande médaille d'argent. M. Mauiois Gabriel , à Pontearré,
par Melun ;^Seine-et-Marne).
1126 EXPOSITION DE NOVEMBRE 1896.
78'' Concours. — Pour le plus beau lot de Poires formé de
quinze variétés bien étiquetées.
Grande médaille d'argent. M. Passy, désert de Retz, par Saint-
Germain-en-Laye.
Médaille trargent. M. Orive, à Yilleneuve-le-Roi, par Ablon
(,Seine-et-Oise).*
79^ Concours. — Pour la plus belle collection de Pommes.
Médaille d'or. M. Baltet.
81*^ Concours. — Pour le plus beau lot de Pommes formé de
quinze variétés bien étiquetées.
Mention honorable. M. Baltet.
84" concours. — Pour la plus belle collection de fruits bac-
ciformes (Pommiers microcarpes).
Mention honorable. M. Baltet.
87° concours. — Pour la plus belle collection de Raisins
de table, composée de vingt-cinq variétés nommées.
Médaille d'or. M. Salomon, à Thomery (^Seine-et-Marne).
Mention honorable. M. Sanlelli.
88® concours. — Pour le plus bel apport de Chasselas de
Fontainebleau, qui ne sera pas moindre de o kilogrammes.
Grande médaille de vermeil. M. Salomon.
Grande médaille de vermeil. M. Masle, à .Maurecourt ! Seine-
et-Oise),
90° concours. — Pour les plus belles corbeilles de fruits.
Médaille d'or. M. Passy.
Grande médaille de vermeil, M. Lambert, à Montesson (Ssine-
et-Oise).
Médaille de vermeil. M. Pathouot, à Corbigny '^Nièvre).
Grande médaille d'argent. M. Orive.
Grande médaille d'argent. ^I. Masle.
Grande médaille d'argent. M. Valand.
Médaille d'argent. M. Leuilier, à Gretz, pur Armainvilliers
(Seine-et-Marne).
Médaille de bronze. M. Aulonne, à Combault, par Pontault
Seine-et-Marne).
Mention honorable. M^e Michéa.
91^ concours. — Pour la plus belle corbeille d'une seule
variété, dans chaque genre de fruit, ne dépassant pas 50 exem-
plaires.
Grande médaille de vermeil. M. Passy.
Médaille d'argent. M. Leuilier.
Concours imprévus.
Médaille d'or. M. Leconte, pour arbres fruitiers formés, ave-
nue du Maine. 32, Paris.
Médaille de vermeil. M. Paillet, pour arbres formés.
CHRYSANTHÈMES. 1127
Médaille d'argent. M. Boucher, pour arbres formés, avenue
d'Italie, 164, à Paris.
Médaille d'argent. M. Paillet, pour arbres verts et Conifères.
Médaille d'argent. M. Boucher, pour Clématites et Fusains.
Médaille de bronze. MM. Laurent et Cï^ pour Pmus strobus
excelsa, var. zebrina, à Limoges Haute-Vienne).
PLANTES FLEURIES
Plantes en pots.
96'^ Concours. — Pour le plus beau lot de Cyclamens variés
ne dépassant pas cent plantes.
Grande médaille d'argent du Ministre de l'Agriculture. M. Jo-'
bert, chemiu des Princes, à Chatenay i^Seine).
97^ Concours. — Pour le plus beau lot de Cyclamens variés
ne dépassant pas cinquante plantes.
Médaille de vermeil. M. Vacherot.
Médaille d'argent. AL Jobert.
Médaille de bronze. M. Bourgouin, avenue de Lutèce, à la
Garenne-Colombes (Seine;.
98^ Concours. — Pour le plus beau lot de Cyclamens variés
remarquables parleur belle culture et leur belle floraison.
Médaille de bronze. M. Jobert.
99"^ Concours. — Pour le plus beau lot de Cyclamens variés
à fleurs doubles ne dépassant pas trente plantes..
Médaille de vermeil. M. Jobert.
Mention honorable. M. Lambert-Lequin, à Clamart (Seine).
100® Concours. — Pour le plus beau lot de Cyclamens variés
à feuillage panaché ne dépassant pas trente plantes.
Médaille de bronze. M. Jobert.
101° Concours. — Pour le plus beau lot d'Œillets variés ne
dépassant pas cent plantes.
Médaille de vermeil. MM. Lévêque et fils.
Médaille de vermeil. M. Nonin (Aug.).
Grande médaille d'argent. M. Régnier, avenue Marigny, 44,
à Fontenay-sous-Bois i^Seine;.
102° Concours. — Pour le plus beau lot d'Œillets variés ne
dépassant pas cinquante plantes.
Grande médaille d'argent. MM. Lévêque et fils.
Mention honorable. M. Régnier.
1128 EXPOSITION DE NOVEMBRE 1896.
103'' Concours. — Pour le plus beau lot d'OEillels cultivés à
grandes fleurs ne dépassant pas cinquante plantes.
Médaille de bronze. M. Régnier.
109^ Concours. — Pour les plus beaux bouquets ou orne-
mentations diverses faites avec des Chrysanthèmes.
Médaille d'argent. M. Calvat.
Médaille d'argent. M. Vouette, M. Ernest Renan, à Issy (Seine).
Concours imprévus.
Grande médaille de vermeil. M. Régnier, pour Orchidées.
Grande métlaille de vermeil. M. Mantin, ^ouv CattLeya Man-
tini, rue du Colisée, 11, à Paris.
Médaille il'argent. M. Nonin (A ), pour Catlleya labiaia.
Médaille d'argent. M. Sallier, pour PhysaUs Francheti, rue
Delaizement, 9, à Neuilly iSeine-.
Médaille d'argent. M. Trutfaut, pour Hydrangea Otaksa mons-
truosa, rue des Chantiers, 40, à Versailles (Sehie-et-Oise).
Médaille d'argeut. M. Vouette, pour Plantes de serres.
CULTURE maraîchère
Grande médaille de vermeil. M. Lambert, pour lot de légumes,
à l'hospice de Ricêtre ^ Seine .
Grande médaille d'argent du Ministre de l'Agriculture. M. Ri-
gault (Hyacinthe), pour collection de Pommes de terre, à
Groslay i^Seine-et-Oise).
Médaille de bronze. M. Massé, pour Ghoux-lleurs, à Rueil
(Seine-et-Oise\
Des remerciements sont adressés :
à M. Martinet, pour le journal le Jardin et pour tableaux
de fleurs et fruits reproduits par la photographie
en couleurs;
à M. Chauré, pour le journal le Moniteur de V Horticulture;
à M. Cordonnier, pour brochures sur les Chrysanthèmes ;
à M. Thibault, pour brochures horticoles.
Exi'usniuN Dr: nosi-s. 1129
EXPOSITION DE ROSES
iO, 11 ET 12 JUILLET 1895
DECISIONS DU JURY
R0S5ERS El^^ POTS
Concours entre horliculfeurs.
Médaille d'honneur offerte par M. le Minisire de rAgriciilture,
ù MM. Lévêque et lils, pour l'ensemble de leurs concours.
IT*" concoLir.-. — Collection générale de Rosiers tige?, variés,
en fleurs.
Médaille de vermeil. — M, Jupeau (Léon), 13o, route de
Fontainebleau, Kremlin-Bicètre (Seine).
Médaille d'argent, olTerle par M. le Minisire de TAgriculture.
— M.Rothberg, horticulteur, 2, rue Saint-Denis, à Gennevilliers
(Seine).
'19° concours. — Colieclioii de 100 Rosiers tiges, var-iés : thé,
noisette, hybrides de thé et de noisette, en fleurs.
Médaille de vermeil. — MM. Lévèque et fils, hort,iculteurs,
GO, rue du Liégat, à Ivry (Seine).
"20" concours. — Collection générale de Rosiers greffes rez
terre ou francs de pieds, en fleurs.
Médaille de bronze. — M. Rothberg, déjà nommé. ■
^H" concours. — Collection de Rosiers types ou espèces bota-
niques, fleuiis ou non.
Médaille de vermeil. — M. Cochet-Cochet, horliciiUeur, à
Coubert (Seine-et-Marne).
ROSES COUPÉES
Concours entre amateurs.
35^ concours. — Collection de 100 variétés de Rose^, dans
tous les genres.
Grande médaille de vermeil. — M. David (Emile), amateur,
oo, Grande-Rue, à Savigny-sur-Orge (Seine-et-Oise).
Médaille de vermeil. — M. Petit-Uumberl, amateur, 20, rue
de la Boucherie, à Crépy-en-Valois (Ois':').
1130 EXPOSITION DE JUILLET 1896.
39® concours. — Collection de 50 variétés de Roses thé,
noisette, hybrides de thé et de noisette.
Grande médaille d'argent. — M. Petit-Humbert, déjà nommé.
Concours entre horticulteurs.
47® concours. — Collection générale de Roses, dans tous les
genres.
Médaille d'or. — M. Rothberg, déjà nommé.
Médaille de vermeil.— M, Jupeau, déjà nommé.
Grande médaille d'argent, offerte par M. le Ministre de
TAgriculture. — M. Cochet, horticulleur à Suisnes, par Grisy-
Suisnes (Seine-et-Marne).
Grande médaille d'argent. — MM. Lévèque et fils, déjà nommés.
48^ concours. — CoUeclion de 20O variétés de Roses, dans
tous tes genres.
Grande médaille de vermeil. — M. Baalois (E.), horticul-
teur, 3, rue Hugues-Aubriot;, Dijon (Côte-d'Or).
Médaille de vermeil. — Boucher, horticulteur, 164, avenue
d'Italie, à Paris.
Grande médaille d'argent. — MM. Lévèque ethls, déjà nommés.
Grande médaille d'argent. — M. Lecointe (Amédée), pépinié-
riste-horticulteur, 24, rue des Creux, à Louveciennes (Seine-et-
Oise).
49*^ concours. — CoUeclion de 10O variétés de Roses, dans
tous les genres.
Médaille d'argent, offerte par M. le Ministre de l'Agriculture.
— M. Gravier, pépiniériste, 41, boulevard Lamouroux, à Vitry
(Seine).
Médaille de bronze. — MM. Lévèque et flls, déjà nommés.
50® concours. — Collection de 50 variétés de Roses, dans tous
les genres.
Remerciements. — MM. Lévèque et fils, déjà nommés.
52® concours. — Collection de 200 variétés de Roses thé,
noisette, hybrides de thé et de noisette.
Médaille d'or. — M. Buatois, déjà nommé.
Médaille de vermeil. — M, Cochet, déjà nommé.
53® concours. — Collection de 100 variétés de Roses thé,
noisette, hybrides de thé et de noisette.
Médaille de vermeil. — M. Rothberg, déjà nommé.
Grande médaille d'argent. — M. Dubreuil (F.), 146, route de
Grenoble, à Montplaisir (Lyon).
EXPOSITION DE ROSES. 1131
54® concours. — Collection de 50 variétés de Roses thé, noi-
sette, hybrides de thé et de noisette.
Médaille d'argent. — M. Gravier, déjà nommé.
Médaille de bronze. — M. Lecointe, déjà nommé.
59*= concours. — La plus jolie collection de Rosiers sarmen-
teux.
Médaille de bronze. — M. Boucher, déjà nommé.
Médaille de bronze. — M. Cochet, déjà nommé.
60° concours. — Douze Roses d'une même variété, remar-
quables par leur ampleur, leur forme et leur coloris.
Médaille d'argent . — M. Cochet, déjà nommé.
Médaille de bronze. — MM. Lévêque et fils, déjà nommés.
Remerciements. — M. Buatois, déjà nommé.
61'' concours. — Les 50 plus belles variétés de Roses, remar-
quables par la grosseur des fleurs, leur forme et leur coloris
(deux fleurs de chacune).
Médaille de bronze. — M. Buatois, déjà nommé.
62'- concours. — Les 25 plus belles variétés de Roses, remar-
quables par la grosseur des fleurs, leur forme et leur coloris
(deux fleurs de chacune).
Médaille de bronze. — M. Lecointe, déjà nommé.
67" concours. — La plus belle gerbe de 12 à 24 Roses va-
riées, à longues liges, variétés spéciales pour les fleuristes.
Médaille de vermeil. — M. Landras, 12, faubourg Saint-
Honoré, à Paris.
69® concours. -*- Herbiers. — Collections botaniques. —
Insectes nuisibles aux Rosiers. — Publications et dessins des-
criptifs de la Rose. — Ouvrages se rapportant aux Rosiers.
Médaille d'argent. — M. Lucet (Emile), 52, rue de la Grosse-
Horloge, à Rouen (Seine-Inférieure).
1132 CONCOURS DE DAULIAS, BÉGONIAS. ETC.
CONCOURS D'ORCHIDÉES
DU 25 JUIN 1896.
Médaille d'or.
M. Jacob, jardlûier au domaine d'Armainvilliers, par Gretz
(Seine-et-Marne).
Grande médaille de vermeil.
M. Opoix, jardinier en chef du Luxembourg, 64, boulevard
Saint-Michel, Paris.
Grandes médailles d'argent.
M. Duval, 8, rue de l'Ermitage, à Versailles (Seine-et-Oise).
Médailles d'argent.
M. Ragot, à Yillenoy, par Meaux (Seine-et-Marne),
M. Bert, horticulteur, 68, rue Yictor-Hugo, a Colombes
(Seine).
M. Piret, horticulteur, boulevard de Sannois, à Argenteuil
(Seine-et-Oise).
CONCOURS DE DAHLIAS, BÉGONIAS, ETC.
DU 10 SEPTEMBRE 1896.
Grandes médailles de vermeil.
M. Paillet, horticulteur pépiniériste, vallée de Chatenay, près
Sceaux (Seine),
Pour Dahlias Cactus.
M. Vallerand (E.), horticulteur, rue de Boissy, à Taverny
(Seine-et-Oise),
Pour Bégonias.
MM. Cappe et fils, horticulteurs au Vésinet (Seine-et-Oise),
Pour Bégonias hybrides {décora X Diadcma-Rrx).
M. Arnoult, jardinier chez M. Truelle, à Savigny-sur-Orge
(Seine-et-Oise),
Pour Bégonias nouveaux.
M. Vallerand, déjà nommé.
Pour Bégonias ponctués nouveaux. '
DU 25 JUIN 1896. 1133
Médailles de vermeil.
MM. Vilmorin-Andrieux et CV% quai de la Mégisserie, Paris,
Pour Dahlias, fleurs coupées.
MM. Vilmorin-Andrieux et C'", déjà nommés,
Pour Dahlias simples.
M. Nonin, 10, roule de Paris, à Ghâtilion-sous-Bagneux (Seine),
Pour Dahlias Cactus en pots.
M. Nonin, déjà nommé,
Pour collection de Fuchsia.
M. Valierand, déjà nommé,
Pour Bégonias.
M. Valierand, déjà nommé.
Grandes médailles d'argent.
M. Nonin, déjà nommé.
Pour Cactus.
M. Vilmorin, déjà nommé.
Pour Dahlias lilliput.
Grandes médailles d'argent.
M. Welker, horticulteur à la Gelle-Saint-Cloud, par Bougival
(Seine-et-Oise),
Pour Dahlias lilliput.
MM. Billiard et Barré, horticulteurs à Fontenay-aux-Roscs
(Seine),
Pour Dahlias, nouveautés.
M. Plet, au Plessis-Piquet (Seine),
Pour Bégonias simples.
M. Urbain, 42, rue dé Sèvres, àClamart (Seine),
Pour Bégonias multiflores.
M. Urbain, déjà nommé,
Pour Bégonias nouveaux.
Médailles d'argent.
M. Molin, 8, place, Bellecour, à Lyon (Rhône),
Pour Dahlias, Heurs coupées.
H.'J4 CONCOURS DE DAHLIAS, BÉGONIAS, ETC.
M. Welker, déjà nommé,
Pour Dahlias Cactus.
M. Nonin, déjà nommé,
Pour Dahlias de semis, n° 1.
M. Welker, déjà nommé,
Semis de Dahlia lilliput.
M. Urbain, déjà nommé,
Pour Bégonias simples.
M. Vacherot, rue de Paris, 53, à Boissy-Saint-Léger (Seine-et-
Oise),
Pour Bégonias simples.
M. Vallerand, déjà nommé,
Pour Bégonias striés.
M. Urbain, déjà nommé.
Pour Bégonias ligneux.
Al. Plet, déjà nommé,
Pour Bégonias nouveaux.
Médailles de bronze.
M. Nonin, déjà nommé,
Pour Dahlias lilliput.
M. Molin, déjà nommé,
Pour Dahlias simples.
M. Urbain, déjà nommé,
Pour Bégonia discolor X Rex.
MM. Yilinorin-Andrieux et G'% déjà nommés,
Pour Bégonia Vernon compact.
Remerciements. •
M. Molin, déjà nommé,
Pour Dahlias Cactus.
MM. Vilmorin-Andrieux et C'% déjà nommés.
Pour Dahlias, nouveautés.
M. Gorion, propriétaire àEpinay (Seine),
Pour Dahlias, nouveautés.
DU 25 JUIN 1896. 4135
M. Val lerand, déjà nommé,
Pour Bégonias, fleurs coupées, doubles.
M. Plet, déjà nommé,
Pour Bégonias, fleurs coupées, doubles.
M. Plet, déjà nommé,
Pour Bégonias, fleurs coupées, simples.
M. Vullerand, déjà nommé,
Pour Bégonias, fleurs coupées, simples.
CONCOURS D'ORCHIDÉES
DU 26 NOVEMBRE 1896.
Grande médaille de vermeil.
M. Bert(EI.), 68, avenue Victor-Hugo, à Colombes (Seine),
Pour un petit lot d'Orchidées exotiques.
M. Lebandy (R.), amateur, 24, rue de Mesmes, à Bougival
(Seine-et-Oise),
Environ 2:j variétés de Cypripedium, la plupart provenant
de semis.
Médaille de vermeil.
MM. Duval et fils, horticulteurs, 8, rue de TErmitage, à Ver-
sailles (Seine-et-Oise),
Un groupe d'Orchidées variées.
Un groupe de Cypripedium variés.
M. Robert (G.), jardinier, chez le duc de La Rochefoucaud, à
la Vallée-aux-Loups, près Châtenay (Seine).
Environ 40 plantes.
Médailles d'argent.
M. Trniïaut (A.), 40, rue des Chantiers, à Versailles (Seine-et-
Oise).
M. Ragot, à Villenoy, près Meaux (Seine-et-Marne).
Remerciements.
M. Verdier (Eug.), 37, rue de Clisson, Paris.
— ♦
J13G NOTES l-T .MEMOIIU-.S.
NOTi:S KT MI^MOIUE?;
Sur les iNOix véhel'Sss. — Quelques comsidérations sur les
INSECTES PAHASITES UTILES, POSSIBILITE DE LES PROPAGER,
par y. F. Decaux.
On sait bien peu (io chose-; sur certains Diptères qni consli-
iuenl la tribu de> Héléromr/zides de l^'allen, fin genre Slphonella
de Mncquart. Par leur cxlrêrne petilesse, ils échappent pour
ain>i dire à la vue, et ont éhulé h:;s recherches des observateurs.
Le hasard seul semble devoir nous apprendi'e ce que des moyens
directs d'ol)serva!iOn n'ont pu éclaircir, et c'est aussi le hasard
qui est venu à mon sec uirs. Je ne suis pas à même de jeter un
grand jour sur Thistoire des Diplères de ce groupe, pris en gé-
néral; mais peut-ê'.rele fait particulier que j'ai pu étudier amè-
nera-t-il d'autres observations.
Vers le 25 septembre 1893, dans des Noix vertes achetées an
marché de Neuilly-sur-Seine (provenance inconnue), j'ai trouvé,
en les ouvrant, des ver-^ de taille différente, devant être rappor-
tés à des chenilles de Carpocapsa pomonana (lïiibner), fait très
commun et bien connu, dont j'ai eu, pour ma pari, plusieurs
fois la bonne fortune de mener à bien, toutes les métamorphosis
jusqu'à la sortie du papillon, au printemps (ce qui du reste
n'offre ancune difficulté). En examinant un cerlain nombre de
ces Noix véreuses, avec soin, j'y rencontiai, à ma grande sur-
prime,-des larves et des pupes de Diplères. Ces Noix, mises en
observation dans une boîle vitrée, me donnèrent, au bout de
quelques jours, l'éclosion de \d.SiphonellaNucisiy{ivv\s)[^\.VcvrU
a décrit et fi,;ui'é la larve, la nynq)he, et l'insecte parfait dans
les Annfdes de la Société Énlomolorjiquc de France, I8'j9, p. 39,
PLI).
Larve. — Longueur alignes, blanche, glabre, assez molle, corps
composé de onze srgmcnl?, d(tnt le dernier semble se terminer
SUR LES .NOIX VÉREUSES. 1137
en iDoinle. Tète, très étroite, rétractile, pca saillante en dehors
du premier segment, mandibules composées de deux petits cro-
chets noirs, rétractiles, dont Ja partie arquée peut devenir sail-
lante, et permet à la larve, en les écartant et les rapprochant,
de ronger la substance qui doit la nourrir.
La larve est dépourvue d'organes de locomotion, mais son
corps se dilate, sur les côtés, en un léger bourrelet qui a sans
doute pour but de faciliter ses mouvements.
Nymphe. — Après sa premièi e métamorphose, la larve se pré-
sente sous la forme d'un ellipsoïde allongé, d'un brun rougeâtre,
de consistance écaHleuse. E(i fendant longitudinalement cette
coque, on aperçoit la nymphe, montrant toutes les parties qui
constituent l'insecte parfait. Les pattes reposent sur la poitrine,
les jambes sont repliées sur les cuisses, les pattes postérieures
sont recouvertes par les ailes, qui fc dirigent vers l'abdomen.
Insccle parfait. — Longueur une ligne ; tête noire, avec la
face fauve, antennes brun-noir, trompe noire; tout le corps
D )ir, llîorax et écusson mats et criblés de points serrés très
apparents; abdomen luisant; pattes noires ; balanciers noirs ;
ailes 1res hyalines; nervure costale finement ciliée.
La découverte de la Siphonella Nucis, dans des Noix, à Mont-
«le-Marsan, remonte au mois d'octobre 1838, elle est due au
hasard, comme nous l'apprend mm regretté et éminent maître,
M. Ed. Perris, auquel je resterai reconnaissant toute ma vie,
pour les précieux conseils qu'il a bien voulu me donner, lors de
mes premiers essais d'élevage d'insectes en captivité, il y a bien-
tôt quarante ans.
Le rôle joué par la Siphonella Ahicis., dans les Noix primitive-
ment habitées par une larve d'insecte, est loin d'être défini.
Voici comment s'exptitne, sur ce sujet, l'habile observateur de
Mont- de- Mais an:
(( Ayant ouvert les Noix, je fus ravi de trouver dans l'une
d'elles des insectes parfaits, des nymphes et des larves de la
mên^.e espèce. Ces larves vivaient sur l'amande de la Noix qui se
trouvait largement enlamée sur plusieurs points, et qui cepen-
dant n'avait perdu que la moitié à peu près de son volume. Ce
résidu élait saupoudré d'excréments assez gros et noirâtres,
1138 NOTES ET MÉMOIRES.
comme on en rencontre souvent quand on ouvre des Noix véreu-
ses, et sur les côtés il y en avait aussi un tas assez considérable,
entremêlé de lilaments soyeux. Je n'eus garde d'attribuer ces
excrémenis aux larves de la SipJioneUa ; ils étai*>nt beaucoup
trop gros et trop nombreux, et d'ailleurs, ces filaments dont j'ai
parlé ne me paraissaient pas être leur ouvrage. Je pensais donc
que la Noix avait d'abord été habitée par un autre insecte, quel-
que Gurculionide probablement, et je fus confirmé dans cette
opinion en voyant la Noix percée, près du bile, d'un trou circu-
laire, et qui était évidemment le résultat d'une corrosion dont la
Siphonelle n'était certainement pas l'auteur. Le fait de la pré-
sence de Diptère dans le même fruit où s'étaitdéveloppé l'insecte
primitif, porterait d'abord à croire que le premier vivait para-
site sur le second ; mais il était évident, par les brèches faites à
l'amande, aux excréments qui encombraient la Noix, et enfin au
trou dont j'ai parlé, que celui-ci avait parcouru toutes les pha-
ses de son existence, que même il avait pris son essor. Je me
suis donc arrêté à l'idée qu'après Tissue du premier habitant de
la Noix, la mère des larves que j'ai observées avait pénétré dans
ce fruit et lui avait confié le soin de nourrir sa postérité. Les
larves devaient être dans le principe au nombre de onze, et
comme il restait un peu plus de la moitié de la Noix, on voit, en
faisant la part de ce qu'avait pu consommer l'insecte qui les
avait précédées, qu'elles ne sont pas douées d'une voracité bien
remarquable. Il résulte également de ce qui précède que leur
développement est assez rapide, et qu'un mois et demi environ
suffit à leur croissance et à toutes leurs métamorphoses. »
Plus récemment, à l'une des séances de la Société Entomolo-
gique de France y i873, p. 65, M. Perris émit l'avis que les Sipho-
nella Nucis pourraient bien être les vidangeuses de chenilles de
Microlépidoplères.
Plus favorisé que mon cher maître, qui ne paraît avoir eu
qu'un nombre restreint de Noix habitées parldiSiphonella Nucis ^
pour faire ses études, mes observations ont porté sur une cin-
quantaine de Noix ouvertes, depuis la fin de septembre jusqu'à
la fin d'octobre 1892.
Nous ferons remarquer que la description de la larve, de la
SUR LES NOIX VÉREUSES. 1139
nymphe et de l'insecte parfaU., citée plus haut, se rapporte en
tous points aux insectes que j'ai observés, c'est donc bien à la
même espèce qu'il faut attribuer nos observations respectives,
en oulre, un grand nombre d'autres caractères concordent à le
démontrer. Dans mes Noix, habitées par la Siphonel/a Nucis, se
rencontraient des résidus saupoudrés d'excréments noirâtres,
des fils soyeux retenant des tas d'excréments desséchés, souvent
la substance de Tamande prenait par places une teinte brunâtre,
quelquefois couverte de moisissure, une partie variant du quart
au tiers de l'amande, était dévorée, et dans 3 ou 4 Noix, la
larve d'insecte, cause de tous ces dégâts, avait disparu, laissant
5, 7 et 8 pupes de Diptère. S'il en était toujours ainsi, l'hypo-
thèse admettant la Siphonella Nucis comme introduite par le
trou, fait au hile de la Noix par la larve d'insecte pour s'échap-
per, serait toute naturelle.
Mais en continuant minutieusement nos observations sur les
autres fruits, nous avons trouvé une douzaine de Noix, conte-
nant chacune, en même temps, de 5 à 8 larves ou pupes de Dip-
tère et une chenille, bien vivante, de Carpocapsa pomonana ;
ces dernières, mises en observation, nous ont donné, par éclo-
sion, le papillon, au printemps ; cette espèce est bien la vulgaire
Carpocapsa pomonana (Hubner), il ne peut plus y avoir de
doute à cet égard. Un nombre égal de Noix, contenant chacune
des larves de Diptère et une chenille morte, paraissant desséchée
et vidée; dans d'autres, particulièrement dans la partie de
l'amande noirâtre ou moisie, des débris de chenilles desséchées.
L'hypothèse de l'entrée delà Siphonella Nucls, femelle, parie
trou fait au hile de la Noix, par la sortie de la chenille, se sou-
tient difficilement devant des faits matériels répétés, de la pré-
sence, dans le même fruit, de la chenille et des larves ou pupes
de Siphonella. Nous n'avons jamais rencontré plus d'une che-
nille par fruit, et nous n'avons pas remarqué de trou de sortie,
sur les Noix habitées, en même temps, par les deux espèces d'in-
sectes.
Pour apprécier la partie dévorée par la chenille, nous avons
observé séparément un grand nombre de Noix véreuses, prove-
nant du département de la Somme, contenant chacune une
1140 NOTES ET MÉMOIRES.
chenille de Carpocapsa pomonana, sans larves ou pnpes de
diptère; les dégâts sont identiques et la partie consonamée
varie du 1/4- au 1/3 de l'amande. On rencontre les mêmes
excréments, les mêmes fils, des parties d'amandes noircies et
décomposées, et de la moisissure. On peut donc admettre que
dans les deux cas, c'est à la chenille seule, qu'on doit attribuer
les dégâts causés à Tamando.
Il reste l'hypothèse que la Siph. Nucis, vivrait en vidangeuse
des excréments de la chenille, cela n'est pas impossible, puisque
les entomologistes admettent que plusieurs larves de Coléoptères
vivent de cette façon sous les écorces habitées par les Scolytes.
Pour ma part, je n'ai pas eu occasion de m'assurer positivement
du fait; ce que je sais et que je dois faire remarquer, c'est que
les Lœmophlœus Juniperi (Grouv.) admis comme vidangeurs
par un grand nombre d'entomologistes, sont de précieux des-
tructeurs de larves d'insectes lignivores, à l'état de larve et sous
forme d'insecte parfait. J'ai pu m'en assurer chaque printemps,
pendant dix années, dans la lutte que j'avais entreprise contre
les PhLros'inus Aubei (Per.) et Phi. thuyir (Per.), Coléoptères du
grou[)e des Scolytes, dont les larves minent et font périr les Gu-
pressinées : Thuya, Séquoia, etc., à la pépinière de la ville de
Paris, à Auteuil.
Parmi les hypothèses faites et à faire sur la façon de vivre
des larves de Siphonella Nucis (Perris), il est un fait incontesté,
c'est que ces larves exigent bien peu de nourriture pour opérer
toutes leurs métamorphoses.
Le Journal de la Sociétr nationale cV Horticulture de France
est répandu dans toutes les parties de la France et de l'Europe.
Je fais appel à ceux de nos collègues habitant un pays de grande
culture du Noyer, plus particulièrement, du Centre et du Midi,
pour les prier de vouloir bien exi;miner sur place, les Noix
véreuses tombées avec l'enveloppe verte (de septembre à octo-
bre\ de les ouvrir après s'être assuré qu'il existe ou qu'il
n'existe pas de trou vers le hile de la Noix et de noter le nom-
bre : de celles habitées par des larves ou des pupes de Diptère,
en même temps qu'une chenille vivante; de celles où les che-
nilles ont été trouvées mortes ; et enfin, de celles oîi la chenille
SUR LES NOIX VEREUSES.
Jlil
ayant disparu, il reste les Diptères. Avec ces informations et
l'appréciation des remarques de nos collègues, nous saurons
bientôt, j'ose l'espérer, ce qu'il faut penser de la présence de la
Siphonella Nucis, dans ces Noix, et si elle doit être considérée
comme un insecte neutre, c'est-à-dire ne faisant ni bien ni mal
à cette riche culture, ou si elle vit en parasite de la chenille, et,
par conséquent, doit être admise comme un auxiliaire utile à
propager.
En effet, s'il était démontré par un grand nombre de faits,
qu'on peut trouver une chenille et des larves de Siphonelles
FiG. 28.
Upho)iella Nucis (Perris), très grossie.
dans l'intérieur de Noix n'ayant aucune trace de trou permet-
tant l'entrée de ce Diptère, il serait difficile de continuer à
admettre que ces insectes s'introduisent dans les Noix aban-
données par la chenille, pour se nourrir des produits de la
digestion. Dans ce cas, l'hypothèse d'une ponte faite en été
dans l'ombilic des jeunes Noix contenant une chenille, ne serait
pas inadmissible, la petite galerie creusée par la cheni'le, pour
entrer dans le cœur de la Noix, permettrait aux larves de la
Siphonelle de s'introduire dans le fruit, à mesure de leur éclosion.
C'est une loi assez générale, ii en est ainsi, pour un grand nom-
bre d'Hyménoptères parasites du genre des Chalcidiens et des
Braconites, dont l'évolution totale peut s'accomplir normalement
en 45 à 60 jours, et dans certains cas, être retardée jusqu'à
l'année suivante.
1142 NOTES ET MÉMOIRES.
Quelle que soit l'hypothèse admise, il est suffisamment démon-
tré que la Siphonella Nucis n'a encore été rencontrée que dans
des Noix habitées ou ayant été habitées par la chenille de Car-
pocajjsa pomonana ; que ses* dégâts sont nuls pour l'agriculteur,
soit qu'elle ronge l'amande déjà avariée par la chenille, soit
qu'elle vive en vidangeuse des produits de la digestion de
celle-ci ; et qu'elle deviendrait un insecte utile, s'il était prouvé
par la suite, qu'elle vit en parasite de la chenille même ; cette
hypothèse pourrait bien être la vraie !
L'innocuité de la Siphonella étant démontrée, nous avons tenté
un nouvel essai d'adaptation de parasites transportés à grande
distance.
Du grand nombre de Noix véreuses mises en observation dans
nos caisses vitrées (1892), nous avons recueilli 150 à 200 Sipho-
nella Nucis^ bien vivantes, que nous avons enfermées dans un
tube à large ouvei'ture, rempli au 1/3 de fines rognures de
papier. Ce tube, placé dans une petite boîte en bois, a été
envoyé par la poste, comme échantillon sans valeur à un ami
habitant les environs de Périgueux (472 kilomètres), qui s'est
empressé, suivant notre conseil, de leur donner la liberté dans
sa propriété plantée de plusieurs Noyers.
Il me paraît intéressant défaire remarquer dans l'intérêt de la
propagation des insectes parasites utiles, que parmi les Noix
que mon aimable ami m'a adressées l'année dernière et cette
année, j'ai trouvé deux fruits contenant une chenille accompa-
gnée de larves de SipJioiiella Nucis. Ce fait a surtout son impor-
tance, au point de vue de la propagation obtenue en trois ou
quatre ans et méritait d'être signalé.
Nous avons montré par de nombreux exemples, depuis trente
ans, que l'homme peut se servir, avec succès, de ces auxiliaires
naturels (les parasites) et les propager où ils n'existaient pas,
même à des distances assez considérables.
Pour éviter des désillusions, nous avons le devoir de prévenir
l'agriculteur, qu'il ne doit pas exiger des parasites utiles plus
qu'ils ne peuvent donner : leur mission a un but déterminé :
« Arrêter l'extension exagérée des insectes frugivores et ligni-
vores, ennemis de notre richesse agricole. » L'observation a
SUK LES AUlX VEHEUStilS. Ili3
démontré qu'il existe dans la nature une loi immuable d'équi-
libre, qui ne permet pas aux parasites d'anéantir l'espèce d'in-
secte dont ils sont les ennemis naturels, aussitôt que par leur
multiplication, il y a péril pour cette première espèce ; d'autres
insectes parasites polyphages, trouvant dans cette abondance
une nourriture facile pour leur progéniture, viennent déposer
leurs œufs dans les larves déjà parasitées : aussitôt éclos, les
derniers arrivés dévorent amis et ennemis etramènent en quel-
ques années l'équilibre momentanément détruit.
Pour expliquer l'apparition et la disparition des fléaux d'in-
sectes, ennemis de nos récoltes, presque tous les entomolo-
gistes, jusqu'à nos jours, ont eu recours à une théorie qui a fait
son temps et qui devrait être modifiée selon la connaissance
que nous avons acquise des mœurs des insectes. Elle se résume
en ceci: « multiplication graduelle des parasites jusqu'à ce
qu'ils aient presque anéanti l'espèce dont ils sont les ennemis
naturels, puis, disparition brusque de ceux-là, lorsque les
femelles ne trouvent plus un nombre suffisant d'insectes pour y
déposer leurs œufs, elles meurent sans postérité ».
Eh bien, les choses ne se passent pas aussi simplement que
cela dans la nature : non seulement l'équilibre se rétablit par
les parasites polyphages; mais pour empêcher la trop grande
extension de ces derniers, qui finiraient par détruire toutes les
autres espèces, la nature leur a donné des ennemis que j'appel-
lerai des parasites au troisième degré. Il m'a été donné de pour-
suivre une suite d'expériences à l'air libre, pendant dix années,
sur lalarved'un Goléoptère de l'ordre des Charançons, le /*/ij//o-
nomus Rumicis^ qui s'enveloppe, pour se transformer, dans une
coque de soie, dont les mailles sont ajourées et permettent
d'apercevoir tous ses mouvements; cette larve a pour ennemi
naturel un Hyménoptère du groupe des Chalcidiens^ VEido-
phus ramicorjiis, L.; les larves parasitées sont recherchées par un
autre hyménoptère aptère (ayant l'aspect d'une Fourmi), d\i
genre Pezomachus, très probablement une nouvelle espèce,
voisine de ïhortensis (?), qui introduit sa tarière au travers des
mailles de la coque et dépose un seul œuf dans le corps de la
larve de Pliyionomus déjà parasitée : cet intrus se nourrit des
1144 rSUTES ET MÉMOIRES.
parasites au premier et au deuxième degré. Un fait digne de
remarque, c'est que, pour se transformer, la larve de Pezoma-
chiis se construit une coque ayant la forme d'un petit cylindre,
arrondi aux deux bouts, avec les peaux de ses victimes, qu'elle
triture avec ses mandibules et réduit en une pâte analogue à du
parchemin. Le plus curieux, c'est que cette coque est libre dans
le cocon du Phytononms et suit toutes les inclinaisons qu'on veut
bien lui donner.
Très rares, pendant les premières années de mes observations,
les coques parasitées par le Pezomachus n'ont dominé que des
femelles (par éc'osion). Ce fait inexplicable m'a t:ngagé à per-
sévérer pour obtenir et connaître le mâle, qu'on suppose ailé,
et sur lequel on a établi une véritable légende. C'est ainsi que
j'ai été amené à poursuivre mes expériences pendant dix années
sans interruption. Ma patience a enfin été récompensée. J'ai
obtenu deux mâles pour cinquante-cinq femelles; ils sont
aptères, semblables aux femelles, sauf une taille moindre et
l'absence de tarière. En outre, le nombre de coques parasitées
par des Pezomachus ) s' éiami graduellement développé vers la sept
ou huitième année, j'ai été agréablement surpris de constater
dans mes boites à éclosion, que plusieurs coques de ces para-
sites, au troisième degré, contenaient elles-mêmes des larves
d'un petit Chalcidien, du genre Pleromalus (non encore déter-
miné); parasite au quatrième degré sur la même larve de Pkyto-
no)nus, laquelle a pu établir son cocon ajouré, bien que dévoré
en partie par VFulophus ramicornis ; ces deux premiers para-
sites ont été dévorés par la larve du Pezomachus, qui a pu éta-
blir sa curieuse coque libre dans celle du Phytonome, tout en
s'enfermant avec cinq à sept œufs déposés sous la peau par la
tarière du Pteromalus, resté maître du champ de bataille. On
croit rêver, en constatant toutes ces évolutions successives dans
l'espace de deux à deux mois et demi, et l'on est en droit de se
demander où peuvent s'arrêter les combinaisons d'équilibre
créées par la nature (1)?
(1) Cette notice était rédigée et prête pour l'imprimerie, lorsque
j'ai eu connaissance dun mémoire publié par M. le D'' Laboulbène, sur
SUR LES NOIX VÉREUSES. 1J45
M. le D'' Laboulbène a pu observer les Sijjhonella Nucis (Perns)
et Carpocapsa pomonana, dans des Noix provenant da départe-
ment de l'Ain, que M. le professeur Charles Robin lui a envoyées
en octobre 1868. Cet éminent entomologiste, après avoir minu-
tieusement détaillé l'état intérieur de la Noix : partie rongée,
déjections, filaments soyeux, etc., en tous points semblables
aux observations déjà énoncées, s'exprime ainsi au sujet des
chenilles :
« Je trouvai deux vers blanchâtres, de taille moyenne, à têle
écailleuse et pourvus de seize pattes, qui étaient certainement des
chenilles. Je leur attribuai les fils de soie et les déjections,
sous forme de grains, qui remplissaient les Noix attaquées. Le
trou du hile de la Noix était aussi produit par ces chenilles au
moment où elles sortaient du fruit pour se métamorphoser au
dehors.
« Mais il y avait aussi, indépendamment des deux chenille^,
un grand nombre de pupes d'un roux marron, et qui ne pou
valent appartenir qu'à un insecte diptère, les pupes se trou-
vaient partout dans la cavité de la Noix gâtée. Au bout d'une à
deux semaines, il en est sorti une quantité de petites mouches
noires se rapportant à la Siphonella Nucis (Perris).
(( Je n'ai pas vu les larves de la Siphonella, mais M. Ch.
Robin les a remarquées dans les Noix véreuses. J'ai confié à
M. Faliou les deux chenilles dont j'ai parlé; l'une d'elles, après
s'être chrysalidée, a produit la Carpocapsa pomonana.
(c A mon avis, la larve de la Siphonella Nucis vit de matières
gâtées, peut-être des excréments d'autres larves, et elle n'est
pas redoutable au même titre que la Carpocapsa pour les
dégâts qu'elle cause. M. Perris a parfaitement dit qu'elle n'est
point parasite : elle vit des dégâts de la Carpocapsa, qui est,
en définitive, l'auteur, principal des dégâts et qui rend les Noix
véreuses. »
les insectes des Noix véreuses. Annales ch la Soc. entom. de France,
1871, p. 29o. Je considère comme une bonne fortune, de faire con-
naître un résmné des observations d'un de nos entomologistes les
plus autorisés.
72
1146 NOTES ET MÉMOIRES.
La présence de la Siphonella Nucïs dans les noix véreuses,
remarquée, pour la première fois, dans le département des
Landes par M. Perris, en septembre 1838, puis une seconde fois
trente années plus tard, venant du département de l'Ain, par
M. le D"" Laboulbène, et enfin une troisième fois, avec un nouvel
intervalle de vingt-cinq ans, par moi, provenant du marché de
Neuilly-sur-Seine, est un fait peu ordinaire et presque aussi
incompréhensible que les mœurs de cette bestiole, dont la pré-
sence dans les Noix reste une hypothèse à démontrer, et néces-
site de nouvelles observations.
La seconde partie du travail si estimable de M. le D'' Laboul-
bène, de beaucoup la plus importante, concerne la synonymie de
la Sijphonella Nucis (Perris), qui doit prendre rang parmi les
espèces du genre.
COMPTE RENDU DE l'eXPOSITION d'aUTOMNE. 1147
COMPTES RENDUS
Compte rendu de l'Exposition d'automne
DE LA Société nationale d'Horticulture de France.
Les nouvelles variétés de Chrysanthèmes,
par M. Fatzer (I).
La tâche d'un jury, toujours délicate, devient particulièrement
difficile quand il doit juger des nouveautés devant recevoir, s'il
y a lieu, des certificats de mérite. Ces certificats constituent à la
plante qui en est l'objet un état civil, une forte recommanda-
tion auprès du public acheteur; donc ils engagent un peu la
responsabilité des juges, et le renom de compétence de la
société au nom de laquelle ils sont décernés, vis à vis de l'étran-
ger qui achètera telle ou telle nouveauté parce qu'elle a obtenu
un certificat. Mais viennent les déboires à la floraison, on en
rendra responsable, non les juges, ceux-ci n'étant, en somme,
dans ce cas, que les mandataires anonymes de la Société, mais
la Société elle-même qui est connue, et qui a, elle, décerné les
certificats.
En ces dernières années, on s'était surtout préoccupé de la
seule dimension des fleurs, ce qui est une erieur complète.
Puis on commença à tenir compte aussi d'autres facteurs,
plus importants peut-être, c'est-à-dire le coloris, la forme, la
duplicature, la consistance des ligules et le port, sans lesquels
un grand diamètre n'est qu'un défaut.
Prenons, par exemple, une des plus belles variétés que nous
possédions, Madame Carnol\ cette fleur est d'un blanc superbe
ses larges ligules retombent gracieusement et celles du centre
s'incurvent et s'enchevêlrent, donnant à 1 ensemble un caractère
spécial, une forme admirable. L'épaisseur est en rapport du
diamètre. Mais prenons cette même variété ayant reçu une cul-
ture mal comprise, le diamètre y sera, oh ! combien! mais les
(1) Déposé le 26 novembre 1896.
iJ48 COMPTE RENDU
ligules geronl tabulées, partant étroites, se tenant horizontale-
ment, le centre ne se sera pas développé, et la fleur, large comme
une assiette, mais tout aussi plate, fera perdre à la variété son
caractère spécial sans lequel on ne saurait lui attribuer aucune
valeur.
Si maintenant on élimine les coloris défectueux, b-s fleurs
creuses et les tiges trop faibles, à l'avenir on rejettera aussi les
variétés dont les tiges ne seront pas garnies de feuilles jusqu'à la
fleur.
Le nombre des nouveautés à l'Exposition de novembre était
assez restreint, personne ne songera à s'en plaindre. Les semeurs
ont compris que les avalanches de variétés d'il y a quelques
années ne servaient qu'à déconsidérer leurs produits et, la con-
currence américaine aidant, ils se sont attachés surtout à la
qualité.
Avec le système des certificats, introduit en France cette
année, et qui a donné à l'étranger semeur, en Amérique princi-
palement, de si heureux résultats, ce nombre tendra encore à
diminuer, car, petit à petit, l'acheteur fixera son choix de préfé-
rence sur les variétés certifiées. L'art du semeur en sera rendu
plus difficile, il est vrai, mais le résultat commercial n'en sera
que plus brillant, et les nouveautés françaises arriveront à occu-
per, d'une façon indiscutable, cette première place que les
semeurs américains avaient presque réussi à leur enlever.
Plusieurs des fleurs coupées n'étaient plus très fraîches, cela
tenait à l'époque vraiment trop tardive de l'Exposition qui
devrait avoir lieu, au plus tard, au commencement de la seconde
semaine de novembre, l'ensemble y gagnerait.
Nous De citerons dans ce compte rendu que les variétés les
plus marquantes. Il nous faut mentionner, d'une façon toute
spéciale, le lot incomparablement beau de .M. Galvat, de Gre-
noble. Ce facile princeps, parmi les semeurs, présentait dix-sept
semis, tous de haut mérite, et qui émerveilleront certainement
le monde chrysanthémisle, si leur obtenteur les livre simultané-
ment au commerce.
En voici la nomenclature et la description sommaire :
DE LEXFOSITIOX D AUTOMNE. 1149
Madame Bergier. — Japonais incurvé, fleur très pleine, rose
tendre éclairé de blanc. Certificat T^ classe, Paris.
Congrès de Bourges. — Japonais, très grande fleur, ama-
rante pourpre. Certificat 1''° classe, Paris.
Czarina. — Japonais incurvé, grande fleur à larges ligules,
s'incurvant sur le centre, très joli coloris lilas. Certificat P"° classe,
Paris.
Directeur Liéber. — Japonais incurvé, longues ligules, coloris
mauve nacré très frais. Certificat l""® classe, Paris.
Madame A. Brun. — Japonais incurvé, larges ligules érigées,
coloris blanc lilacé, stries lilas.
Madame Deis. — Japonais incurvé, fleur très pleine, coloris
blanc et centre crème, longues ligules retombantes. Certificat
l^"*" classe, Paris.
Madame Edmond Boger. — Japonais incurvé, fleur massive,
très pleine, coloris jaune citron verdâtre, le centre vert clair,
larges ligules. Le coloris tout à fait nouveau de cette variété la
faisait remarquer de tous. Certificat r« classe, Paris.
Madame Xavier Bey Jouvin. — Japonais incurvé, très jolie
fleur, coloris mauve pâle, très frais, très larges ligules, tige
bien rigide, munie defeuillesjusqu'à la fleur. Certificat i'"^ classe,
Paris.
Madame Ferlât. — Incurvé, grande fleur coloris blanc pur.
Mademoiselle Laurence Zédé. — Japonais incurvé, très grande
fleur, coloris lilas, revers des ligules blanc, ligules très larges.
Certificat '|r« classe, Paris.
Mademoiselle Lucie Faure. — Japonais incurvé, superbe fleur
à coloris blanc, centre crème, une des meilleures variétés du
lot. Cerîificat de r^ classe, sous le nom de Calvafs distinction,
changé après la visite de M. le Président de la République.
Marfa. — Japonais incurvé, jaune orange éclairé rouge. Cer-
tificat V^ classe, Paris.
Président Nonin. — Japonais incurvé, magnifique variélé,
coloris jaune chamois, ligules très larges. Certificat 1''° classe,
Paris.
Souvenir de Madame F. Bosette. — Japonais incurvé, coloris
pourpre foncé, larges ligules.
UoO COMI'Tt: RENDU
Topaze orientale. — Japonais incurvé, grande fleur, coloris,
jaune paille. Certificat de 1""^ classe, Paris.
Werther. — Japonais incurvé, coloris amarante, ligules
larges. Certificat de l*"*^ classe, Paris.
Fatzer. — Japonais incurvé, très joli coloris rose teinté lilas,
revers des ligules argenté.
En M. Auguste Nonin, nous avons un semeur débutant sous
d'heureux auspices. Pointez sur Grenoble, M. Nonin, et pour
l'instant ne regardez pas vos enfants trop avec l'œil du père!
Les nouveautés de M. Nonin étaient toutes représentées par
dris plantes en pots, cultivées avec la maestria que l'on connaît.
Il est évident qu'il serait très difficile aux semeurs éloignés des
c ntres d'exposition de présenter ainsi des plantes, celles-ci
nécessitant un emballage assez compliqué. Mais combien cela
S3rait désirable. Dans cet apport, nous trouvons des variétés
davenir :
Comtesse de Beaulaincourt. — Japonais, fleur immense bien
pleine, jaune foncé, très longues ligules, plante vigoureuse, excel-
lente variété que l'on reverra souvent. Certificat de 1'"'' classe,
Paris.
Pierre Cottant. — Japonais incurvé, jaune d'or, pourtour
orange. Certificat de V" classe, Paris.
Son Altesse le Prince Hussein Kamil. — Japonais, fleur très
haute, coloris jaune soufre. Certificat de l''^ classe, Paris.
Lutèce. — Japonais, forme de perruque, coloris rose mauve.
Certificat de 1" classe, Paris.
Monsieur Villard. — Incurvé, larges ligules, coloris bronze
doré.
Madame Ca?'rey. — Japonais, forme rayonnante, coloris
blanc pur.
De Valence, M. de Reydellet avait apporté, lui aussi, une
partie de ses semis, en plantes portant plusieurs fleurs :
Madame Fillieul-Broy . — Japonais, grande fleur, longues
ligules de coloris violet pâle, à revers argenté. Certificat de
fe classe, Paris.
Madame Ferdinand Couillard. — Japonais, blanc violacé.
Madame Maxime Johert. — Japonais, jaune orange clair.
DE l'exposition d'automne. 1151
M. Héraud, de Pont-d'Avignon, un débutant, obtient un certi-
ficat de l''"' classe pour la variété Ernest Verclet, et en aurait
reçu autant pour Louise Héraud^ s'il avait présenté les deux
fleurs exigées par le règlemeût.
M. Modères, à Viarose-Moissac, ne s'était pas conformé au
règlement et n'avait présenté qu'une seule fleur de ses semis au
lieu des deux exigées. A citer dans cet apport : Joseph Morières,
japonais, grande fleur^ coloris violet bordé de blanc.
M. Quétier, d'Orléans, exposait, sous le nom de Léocadîe
Gentils, un accident fixé de la variété duveteuse, Enfant des
deux Mondes. Léocadie Gentils est une très jolie fleur jaune
canari pâle, duveteuse, comme la variété dont elle est issue.
Certificat de 'P^ classe, Paris.
M. Scalarandis, jardinier du roi d'Italie, à Monza, avait
envo3'é une assez grande quantité de semis, dont plusieurs
sortaient de l'ordinaire tanl par leur forme gracieuse que par
les coloris tout à fait nouveaux.
Louis Sirlori. — Japonais, larges ligules retombantes, coloris
marron, avec des reflets d'or, superbe. Certificat de 1'"^ classe,
Paris.
Madame Thérèse Charvet. — Japonais, coloris rose, d'une
fraîcheur remarquable, avec des ligules argentées. Certificat de
P'^ classe, Paris.
Piémont. — Japonais incurvé, coloris blanc strié de rose.
Certificat de 1'® classe, Paris.
Nous terminerons cet exposé, en conseillant aux semeurs de
travailler ferme sur les coloris, qui, en langage de jardinier,
s'appellent les « Rouges », et de nous donner à l'avenir le moins
possible de ces fausses teintes mauve violacé dont il existe déjà
un nombre suffisant et qui sont d'une valeur marchande plus
que discutable.
Les semeurs devraient aussi s'attacher à ne présenter aux
Cîipositions que des fleurs ayant atteint un certain développe-
ment. Les fleurs provenant de plantes, n'aj^ant subi aucun
éboutonnage, sont presque impossibles à apprécier. Avec une
fleur moyenne, le caractère spécial de la variété et son coloris
apparaissent déjà mieux, et le jury se rendra compte plus facile-
1152 COMPTE RENDU
ment de ce qu'une culture intensive pourrait en tirer. N'en
déplaise à ceux qui n'en sont pas partisans, la grande fleur est
de plus en plus en vogue, et si notre marché accepte encore, ce
que nous trouvons très justifié, des variétés qui sont très jolies,
1res décoratives, mais dont les fleurs restent de dimensions ordi-
naires, le marché étranger ne veut absolument que celles ca-
pables d'atteindre un grand développement. Semeurs français,
inspirez-vous de cette condition sine qua non de l'acheteur
étranger, envoyez-lui seulement des variétés indiscutables et ne
cherchez pas à vouloir lui imposer vos goûts et votre manière
de voir, vous y perdriez votre clientèle. Cherchez à vous créer
de nouveaux débouchés, il est plus facile de former de nouveaux
clients que de ramener une clientèle perdue, faites-vous aider
en cela par notre presse horticole très lue et très considérée à
l'étranger, travaillez pour l'exportation. A condition que vos
produits soient de tout premier choix, vous arriverez facilement
à les rendre indispensables à l'étranger, en agissant ainsi, vous
aurez la double satisfaction de faire œuvre de bons patriotes et
Je voir remplir votre coffre-fort.
Compte rendu de l'Exposit[On de novexMbre 1896, de la
Société natiOxNale d'Horticulture de France,
Les Chrysanthèmes et autres Plantes ornementales^
par M. P. Hariot.
Il y a peu d'années encore, le grand public ne connaissait
guère le Chrysanthème que par le titre du roman passablement
fantaisiste de Pierre Loli. Depuis, les temps ont bien changé ; le
Chrysanthème est devenu la fleur à la mode ; il a accaparé les
faveurs des petits et des grands, et le jour où s'ouvre chaque
année l'Exposition spéciale consacrée à son culte, est devenu iln
jour férié. C'est un nouveau vernissage auquel se rend le monde
élégant et que le Snobisme est en passe d'adopter.
Voudrait-on encore d'autres preuves de l'engouement doat jouit
actuellement le Chrysanthème? On les trouverait dans ce fait
DE L EXPOSITION D AUTOMNE. 1153
qu'en France, deux Sociétés de Chrysanthèmes ont été récem-
ment fondées, sans compter la section spéciale de la Société
nationale d'Horticulture.
Il n'y a pas beaucoup plus d'un siècle que le Chrysanthème a
été introduit chez nous. Longtemps il est resté délaissé, et ce
n'est qu'en ces dernières années qu'il est devenu l'objet d'une
culture particulière. Le capitaine Bernet, de Toulouse, paraît
être le premier qui chercha à améliorer, par le semis, les varié-
tés déjà existantes. Puis vinrent Pertuzès, le D"" Audiguier, Si-
mon Délaux, Lacroix, de Reydellet, Boucliarlat aîné, Rozain-
Boucharlat, Ghantrier, Saute!, et d'autres, dont les noms sont
maintenant dans toutes les bouches, dont les gains font chaque
année la joie et le désespoir des amateurs.
Les débuts de la Chrysanthémie ne laissaient guère présager
ce qu'elle serait un jour. Combien maigres de formes, peu ri-
ches de coloris étaient les premières variétés ! De là aux fleurs
géantes qui nous laissent dans la stupéfaction, quel pas il y a eu
à faire, que de progrès ont été accomplis!
En Angleterre, aux Etats-Unis, les semeurs de Chrysanthèmes
ont bientôt été légion; mais c'est avec fierté que nous constatons
le rôle joué par les cultivateurs français qui détiennent le pre-
mier rang dans cette lutte pacifique.
En même temps que le Chrysanthème se modifiait, qu'il s'em-
bellissait, il devenait indispensable de le faire connaître au pu-
blic. Des expositions s'organisaient de toutes parts et un grand
nombre de Sociétés françaises consacrent chaque année quel-
ques journées d'automne à cette' exhibition nouvelle. La Société
nationale d'Horticulture a donné, suivant son habitude, le bon
exemple. Successivement, au Pavillon de la ville de Paris, dans
l'Hôtel de la rue de Grenelle, elle a tenu à montrer au grand
public, toujours fanatique et amoureux de nouveautés, les pro-
grès qui s'accomplissent annuellement dans cette branche de la
culture florale. L'honorable rapporteur de l'Exposition de 1895,
se faisant l'écho de nombreux visiteurs, exprimait le vœu « qu'à
l'avenir, les expositions d'automne qu'organisera la Société,
soient faites sur un emplacement plus vaste ». Que demande-
rons-nous à notre tour? Le Palais de l'Industrie va bientôt tom-
1154 COMPTE RENDU
ber sous la pioche des démolisseurs, après bientôt un demi-siècle
d'existence. Oia se réfugieront Fan prochain les Chrysanthèmes ?
En 1894, 26 concours étaient consacrés au Chrysanthème; dans
l'exposition qui vient d'avoir lieu du 17 au 22 novembre, il n'y
en avait pas moins de 73, qui presque tous ont été remplis, et
encore a-t-il fallu, au dernier moment, en ajouter quelque-)
autres.
Les horticulteurs de profession avaient à choisir entre 40 con-
cours; les amateurs entre 32. Un concours spécial était réservé
aux plus belles variétés inédites non encore mises au commerce.
Des certificats de mérite de première classe, si recherchés des
spécialistes, étaient, outre les récompenses habituelles, mis à
la disposition du jury.
Le Chrysanthème primitif ne s'est pas modifié seulement au
point de vue de la dimension de ses fleurs, sous l'influence de la
culture ; mais ces fleurs elles-mêmes ont tellement varié dans
leur forme, dans la disposition des organes qui les constituent,
qu'il a fallu leur appliquer une véritable classification. C'est
ainsi que sont nées les formes à ligules incurvées ou récurvées,
laciniées (J/. Frémy,elc.)^en gv'iïïe {Colosse Grenoblois, eÏQ,.)\ les
chevelus caractérisés par des ligules filiformes, les alvéolés ou
anémoniflores dans lesquels les fleurs centrales sont en forme
de tubes plus ou moins allongés, les tubuliflores ou tubulés à
fleurons tubuleux ou à \)Q\ï\Q\\g\i\és[Gloirercajonnante, etc.). Les
ligules, dilatées et élargies à leur sommet, servent à caractériser
les variétés à fleurs spatulées. Dans certains cas, ces organes
restent rudimentaires, et les capitules se développent peu : on a
aff'aire aux formes dites j;o??jjjons.
Depuis quelques années, on a vu apparaître, à la surface des
ligules, des productions spéciales sous forme de poils ou de
duvet. De là sont nés les Chrysanthèmes à fleurs duveteuses, re-
présentés actuellement par de fort jolies plantes : Alphéus
Hardy, Enfant des deux Mondes^ William Falconev, Annie
Manda, Hairy Wonder, pour ne citer que les plus connus.
L'époque de floraison s'est également ressentie des soins cul-
turaux,des sélections, et les variétés précoces ont fait leur appa-
rition.
DE l'exposition d'automne. 1155
L'expérience a montre', en outre, que toutes les variétés ne se
comportaient pas de la même façon au point de vue du port gé-
néral, de ce qu'on appelle ï architecture de la plante. Certaines
se prêtent à l'obtention de très grandes fleurs; d'autres, au con-
traire, gagnent à être cultivées comme plantes décoratives; il en
est qui s'accommodent mieux de la cultureentouffesbassesouen
petits godets.
Que dire du coloris? sinon que la plupart du temps, ni la
plume, ni la palette, ne sont capables de le traduire. Il faudrait
imaginer une terminologie nouvelle pour arriver à le faire com-
prendre. Et encore serait-on bien sûr d'être exact?
Ne pouvait-on pas faire pour le Chrysanthème ce qui réussit
pour tant d'autres végétaux? Ne pouvait-il s'accommoder delà
greffe?... Les résultats obtenus sont encourageants, quoique
jusqu'ici le Chrysanthème greffe ait été avant tout un objet de
curiosité. La greïïe sur Anthémis a réussi, et nous avons vu
indiquer comme sujet la vulgaire Armoise.
Dans une exposition, les plantes en pots doivent occuper la
place d'honneur. C'est en les voyant qu'on peut seulement se
rendre compte de la belle culture, des procédés spéciaux de
tel ou tel exposant. Les concours consacrés à la plus belle
collection de cent variétés, de cinquante, de vingt-cinq et de
douze ont été bien remplis. Nous n'y trouvons pas moins de
vingt-cinq exposants. C'est M. Nonin qui tient la tête et obtient
le grand prix d'honneur, offert par M. le Président de la Répu-
blique.
Dans le lot de M. Nonin, les plantes irréprochables de tenue,
de choix judicieux et de culture, présentent de nombreuses
nouveautés. Les variétés suivantes sont particulièrement remar-
quées : Madame Philippe Rivoire, un des plus beaux blanc pur;
Hairij Wonder, le plus marqué des duveteux, d'un beau coloris
rose chair ; Princesse Ena, également très duveteux; Oceana,
variété américaine à ligules jaunes; Tkalia, rose chair; Mistress
Henri Robinson^ d'un beau blanc lustré ; Monsieur Legouvé,
Monsieur Jarrij -Desloges, etc.
Pifis viennent les lots de MM. Boutreux, Yilmorin, Yvon,
Patrolin, Delavier, Ragoût, de Reydellet, Levêque, Duval, De-
1156 COMPTE RENDU
fresne,etc.M.Boutreuxrésisteàrentraînennent général qui pousse
les horticulteurs à cultiver les Chrysanthèmes en vue de la
grande fleur. Les plantes sont gracieuses de forme, les coloris
sont bons. Remarqués : Waban, rose de forme si originale ;
Zaïd, duveteux méritant; Monsieur Catros-Gérand, et un Chry-
santhème chevelu, Marquise de Clermont-Tonnerre , le seul que
nous ayons vu dans toute Texposition.
Les plantes de M. Duval présentaient un énorme spécimen de
la variété William Lincoln, d'un beau jaune pur.
Dans le lot de AI. de Reydellet, un de nos bons semeurs, tout
le monde a remarqué sa superbe obtention de l'an dernier;
Lucile Mathieu de la Drôme, belle variété, vigoureuse, d'un
jaune superbe^ plante d'avenir que l'on retrouvait d'ailleurs dans
plusieurs lots. A signaler encore dans cette présentation : Ma-
dame Desblanc, rose pâle; Monsieur Gérand, lilas, à fleurs énor-
mes, etc.
MM. Vilmorin-Andrieux et G'" présentent toute une série de
lots sur quelques-uns desquels nous aurons à revenir.
Les plantes de M. Yvon sont fortes, à larges têtes bien arron-
dies et présentées d'une façon intéressante qui en fait bien res-
sortir la forme et la floribondité, et par-dessus tout, la régula-
rité. Les rameaux de la périphérie sont maintenus par un cer-
cle métallique sur lequel ils sont attachés, ceux du centre étant
disposés méthodiquement.
Les spécimens les plus remarquables sont : gloriosum, Van
den Hedde^ Colonel W. Smith, Reine d'Angleterre, Viviand
Morel, le Verseau, Monsieur Whitaker, un superbe Madame
Carnot, Monsieur Catros-Gérand, très belle variété vieil or,
à longues ligules tordues, etc.
Le lot de M. Patrolin, composé de forts exemplaires, a été,
paraît-il, d'abord cultivé en panier. Cette culture de demi-pleine
terre donne aux plantes de la force, mais, de l'avis des- con-
naisseurs, leur enlève de la solidité pour le transport. Les meil-
leures variétés Je ce lot sont : Monsieur L. Dabat, Miss Libbie
Allen, G, W. Childs, etc.
Cette dernière plante, qu'il est difficile de bien réussir, est
présentée en un spécimen de toute beauté, par M. Levéque,dans
DI-: l'exposition d'automne. 1137
le lot duquel nous remarquons, en outre, Madame Carnot et
RpÀne dWnglelerre.
Les fleurs des plantes de M. Ragoût sont en général solides.
Nous avons remarqué : Souvenir de VExposilion de Grenoble^
Fleur lyonnaise, Madame E y mard-Diivernay ^ etc. Les plantes de
iM. Gérand sont très bien présentées en formes naines. Les
variétés suivantes sont particulièrement intéressantes : Deuil de
Jules Ferry, Monsieur Gérand, Robert Laire, Souvenir de ma
sœur, Emile A' on in, etc.
Dans le lot de M. Launay, à signaler : Gloire de Provence ^
Phébus, Mistress Henri Robinson, Madame Auguste Nonin, etc.
Il faut encore citer les concours pour la plus belle collection
de variélés à fleurs duveteuses, à tiges formant lêtes, cultivées
en touffes basses et pour les plus beaux spécimens des deux der-
niers procédés de culture. Ce sont les mêmes exposants que pré-
cédemment, plus M. Cordonnier qui obtient le prix destinée
récompenser l'exposant du plus beau spécimen formant tête,
et M. Oudot, qui expose de fort belles variétés à fleurs duveteuses.
Certaines plantes naines de la maison Vilmorin sont remar-
quables par leur port compact et par l'abondance des fleurs :
acrocliniœflora, gerbe d'or, etc.
Les concours consacrés aux six plus belles variétés d'un même
coloris sont judicieux et intéressants au possible. Ils permettent
de se rendre compte des nuances infinies par lesquelles pusse une
couleur donnée. Aussi y avait-il eu foule devant certains de ces
lots où les pl'js belles variétés à fleurs blanches coudoyaient
les plus belles variétés à fleurs jaunes, à fleurs roses, à fleurs
rouges.
Le concours pour la plus belle collection de 100 variétés
cultivées en godets ne dépassant pas 12 centimètres n'avait
attiré qu'un seul exposant. Ce mode de culture est charmant et
donne d'excellents résultais. Rien n'est gracieux comme ces
jolies petites plantes qui se prêtent à mer\eille à la décoration
des appartenients. Dans le lot unique de M. Vacherot, nous
signalerons, comme s'adaptant le mieux à cette culture, les va-
riétés suivantes : M'^ Isaac Priée, Phébus^ W. Lincoln, Mar-
guerite Riche, Duchess of York, Monsieur Panckoucke, Wilfred
1158 COMPTE RENDU
Marshall^ parmi les jaunes; Souvenir de petite Amie, Madame
Carnot. Madame H. Robinson, Mademoiselle Marie Jambon,
Enfant des deux Mondes \idivm\ les blancs; M. Catros-Gérand,
Madame Chapuis-Parent, William Falconer, Louis Bœhmer,
Madame Auguste Nonin, Madame Eugène Testou, Améthyste,
Madame Demay Taillandier, Miss Ethel Addison, William
Seward, Madame Picard-Marix, Hairg Wonder dans les autres
teintes. D'une manière générale, ces plantes sont très réussies,
on ne leur souhaiterait qu'un peu moins de hauteur.
Egalement un seul exposant pour les concours de Chrysan-
tlièmes greffés, M. Bernard, qui, continue ses présentations.
Quelques-unes des variétés exposées ont trois années de greffe
et sont très vigoureuses avec des fleurs larges et bien déve-
loppées. 11 ressort des différents essais qui ont été faits jusqu'ici
que les variétés délicates gagnent en vigueur à être greffées^
tandis que celles qui sont vigoureuses acquièrent les mêmes
dimensions que si elles provenaient de boutures faites dans les
meilleures conditions.
La plus belle colleclion de cinquante plantes en six variétés,
cultivées spécialement pour le marché, vaut à son exposant,
M. Gourbron, une médaille de vermeil. Les plantes sont bien
cultivées et bien présentées.
Nul doute que M. Lemaire n'eût remporté, s'il n'avait élé
membre du jury, une récompense que méritait le joli pot qu'il
présentait. Ce sont des plantes naines, de commerce, trapues»
bien faites et bien fleuries.
Les concours que nous venons de passer en revue étaient
consacrés à la belle culture. Dans la culture à la très grande
fleur et pour les plantes présentées en pots, c'est la maison
Vilmorin qui l'emporte. L'ensemble des lots est bien réussi et
bien à point; nous y remarquons : Madame Gustave Henri,
Antoinette, Colosse grenoblois, Madame Demay Taillandier, Ma-
dame H. de la Blanchetais, superbe variété jaune pâle; Golden
Wedding d'un très beau jaune forcé, Minerva, Lord Brooke, etc.
Puis viennent les lots de MM. Nonin, Ragoût et Dépérier.
Les fleurs coupées lienuent une place impurlante aussi bien
en collection de belle culture, ([ue de culture spéciale à la très
DE l'exposition d'automne. 1159
grande fleur. Les lots de MM. Lévêque, Rosette, Couillard, de
Reydellet, Torcy-Vannier, se font remarquer dans le premier
groupe; ceux de MM. Rosette, Vilmorin, Calvat, dans le second.
Les plantes de M. Lévêque étaient parfaitement présentées, de
telle façon qu'on croyait avoir affaire à un massif de plantes en
godets. Les variétés La Savoie, Edward Halch^ Monsieur de
Brugère sont particulièrement belles.
Dans le lot de M. de Reydellet, nous remarquons : Olive
Oclée, Nièce Catherine, Monsieur Bromead^ Bellem^ Comtesse de
Camerata; dans celui de M. Rosette, qui concourait aussi pour
les variétés duveteuses et les collections disposées par coloris :
Vallée de Gestein, Fernand Denis, The Queen, Vicomte Boger
de Chazelles, Monsieur J. Lerois, Charles Davis, Lady Ban-
do Ip h.
M. Couillard se présentait dans les mêmes concours avec
William Seivard, Madame Fleurdelix, Gloire Lyonnaise, le
Colosse Grenoblois, etc.
M. Calvat est de plus en plus le roi des semeurs, et les plantes
qu'il présenlait étaient de toute beauté.
La maison Vilmorin avait adopté un mode de présentation
qui faisait parfaitement ressortir les nuances des fleurs expo-
sées, dont on pouvait saisir les moindres détails, grâce au
fond de velours noir sur lequel elles étaient disposées. Il ne
suffît pas, en effet, d'exposer ; il faut savoir exposer. C'est un
art qui ne s'enseigne pas et une affaire de goût.
N'oublions pas M. Ïorcy-Vannier, qui présentait des plantes
cultivées normalement sanséboutonnage. C'est un desrareshor-
ticulteurs restés Odèles aux anciens errements. Ses plantes
étaient à coloris très variés.
Des concours, analogues aux précédents, étaient à la disposi-
tion des amateurs. Comme plus haut, nous en trouvons de
réservés à la plus belle collection de 50 et de 25 variétés, de 12
et de 3 variétés cultivées en touffe basse, au plus beau spécimen
en touffe basse, au plus beau lot de Chrysanthèmes greffés, à
la culture^ à très grande fleur, aux fleurs coupées.
Les principaux exposants, pour les plantes en pots, sont
MM. Oudot, Lenaerts et Auger. L'exposition de M. Lenaerts est
1160 COMPTE RENDU
l'indice d'une bonne culture ; malheureusement les plantes étaient
un peu serrées, en raison du manque d'emplacement. Remar-
quées dans son lot, les variétés : Souvenir cV Antoine Crozy, au
coloris carminé foncé, Ada Spaulditig, Chas H. Cw^tis, Lucile
Mathieu de la Drame, etc.
Pour les fleurs coupées, M. Oudot arrive le premier. Sa pré-
sentation est d'une ampleur peu commune. Quelques variétés
sont remarquables par leur développement : J/o>?siei<r Gruyer,
Van den Heede^ Comtesse de La Rochefoucauld, J. P. Kendal
également présenté en pot. Lord Brooke, et un superbe spécimen
d'une des variétés les plus difficiles à obtenir en bon état, le
Chrysanthème Abbé P. Arthur, duveteux à fleurs blanches.
Le lot de M. Ragueneau renferme également de très beaux
exemplaires en bon état de fraîcheur et de conservation : Mon-
sieur Chénon de Léché, Chipeta, Julian Hilpert, Victor Gar-
rand^ Florence Davis, etc.
Dans la présentation de M. Cordonnier, composée de plantes
à très grandes fleurs, il faut signaler Madame Carnot qui a
obtenu le prix réservé à la plus belle fleur, ayant acquis le plus
grand développement.
L'expoàition de M. Cordonnier était, d'ailleurs, intéressante à
divers points de vue. Elle permettait de comparer une même
plante, telle que Souvenir de petite Amie cultivée comme
plante décorative et comme plante à grande fleur ; de se rendre
com.pte des variations de coloris que peuvent présenter des
fleurs issues du premier bouton couronne, du second, du troi-
sième, etc. En outre, les plantes miniatures attiraient, à juste
titre, l'attention. H y a un débouché nouveau pour l'utilisation
du Chrysanthème dans l'ornementation, avec ces petits spéci-
mens hauts de vingt centimètres au plus, formés d'une tige ter-
minée par une fleur relativement large.
Les Chrysanthèmes à fleurs simples feront-ils leur chemin?
Sans doute, ils n'auront pas la vogue qu'ont eu les plantes culti-
vées à grande fleur; mais pour la confection des bouquets ils
tiendront utilement leur rang. Dans le joli lot exposé par
M. Paillet, il y avait beaucoup de variétés à signaler. Les sui-
vantes sont des plus décoratives : Angèle, dont la fleur n'est
DE L EXPOSITION D AUTOMNE. H61
pas sans analogie avec un Dahlia Cactus, Edmond, à ligules
roses, spatulées, violet pourpre au sommet, etc.
Parmi les formes curieuses, à divers titres, il est bon de noter:
acrocliniœflora, charmante plante du rose le plus gai, à ligules
allongées, étroites, plus ou moins laciniées; Florence Davis, dont
le centre a une tendance à garder une coloration verdâtre;
Mistress Gordon Dexter et Sldder Haggard, à fleurs mi-partie
ligulées, mi-parti alvéolées, le cenlre entièrement formé de tubes,
la périphérie de ligules, ce qui communique à l'ensemble de la
fleur un aspect singulier. Nous n'avons remarqué qu'un seul
spécimen de Chrysanthèmes chevelus. Ce sera un oubli facile à
réparer l'an prochain.
Gomme les années précédentes, l'Exposition du 17 novembre
1896, tout en étant plus spécialement consacrée au Chrysan-
thème, avait ouvert ses portes aux plantes de saison, les
Cyclamens et les Œillets. Deux exposants principaux se dispu-
taient les récompenses attribuées aux cinq concours de Cycla-
mens, MM. Jobert et Vacherol. Outre les plus beaux lots de
Cyclamens variés en 50 et 100 spécimens, nous avons à signaler
un lot de Cyclamens variés à fleurs doubles. Sans doute, il est
intéressant de constater la duplicature de ces jolies plantes,
mais nous ne croyons pas que leurs qualités décoratives aient
beaucoup à y gagner. Les Cyclamens à feuillage panaché sont
bien curieux et, quoique née d'hier, cette race nouvelle se pré-
sente sous des auspices favorables.
Trois concours sont réservés aux Œillets en lots de 100, de
50 plantes ainsi qu'aux Œillets à grandes fleurs. Nous retrou-
vons là nos meilleurs cultivateurs de la région parisienne,
MM. Lévèque, Nonin et Régnier.
Un concours spécial, le 109% avait trait aux plus beaux
bouquets ou ornementations diverses, faites avec des Chrysan-
thèmes. Deux exposants seulement, qui ont été classés sur le
même rang, y avaient répondu, MM. Galvat et Vouette.
Une exposition se passerait difficilement de concours im-
prévus et celle-ci se trouvait dans le cas de celles qui l'ont pré-
cédée. M. J. Sallier montrait au public, qui semblait y prendre
goût, les curieux fruits vésiculeux et orangés, semblables à des
73
1162 COMPTE RENDU
ballons, du Physalis Francheti, Solanée du Japon, autour de
laquelle on a fait quelque bruit. M. Truffant avait apporté de
superbes Hydrangea Otahsa monstruosa, aux inflorescences
vraiment monstrueuses.
Malgré Ja température quelque peu sibérienne qui régnait
dans les salles d'exposition, le 17 novembre au matin, les or-
chidopliiles n'avaient point manqué d'apporter quelques-unes
de leurs plantes favorites. C'était M. Nonin, avec des Cattleya
labiata; M. Régnier, qui arborait des Vanda Boxalli, de son
introduction, assez variés pour qu'on puisse, à la rigueur, y
délimiter des variétés, tout au moins au point de vue du coloris,
et des Phalœnopsis, également introduits par lui. Presque tous
appartenaient au P. amabilis type, des Philippines ; d'autres
étaient représentés par la variété Dayana et le P, grandiflora
de Bornéo, qui n'en diff'ère que par les dessins entièrement
jaunes du labelle.
Ce n'est pas sans un véritable plaisir qu'on a pu voir le
Cattleya Mantini, exposé par son obtenteur, M. Martin. C'est
une admirable plante, qui se partage à peu près également les
caractères des deux parents qui lui ont donné naissance, les
C. Bowringiana et aurea.
Signalons enfin les plantes de serre de M. Vouette.
En résumé, l'Exposition des Chrysanthèmes a été de tous
points réussie et intéressante à tous les points de vue : elle
montre éloquemment qu'en France nous savons cultiver le
Chrysanthème et que l'habileté de nos semeurs est capable de
lui faire donner tout ce qu'on peut en attendre. Le rang élevé
qu'occupe la Chrysanthémie française est maintenant hors de
doute, comme le reconnaissait lui-même, il y a quelques jours,
un des plus éminents chrysanthémistes anglais, M. Harman
Payne.
DE l'exposition d'automne. 1163
Compte rendu de l'Exposition d'automne 1896,
(les fruits et les plantes potagères)
1° Partie fruitière,
par M. A. Ghatenay (1).
Les fruits exposés cette année dans les salles du Palais de l'In-
dustrie se ressentaient, notamment au point de vue du nombre,
de la période si fertile en cyclones et tempêtes, que notre région
a traversée depuis le commencement de septembre. Effective-
ment, la plupart des jardins fruitiers des environs de Paris ont
été dévastés par du terribles ouragans qui se sont succédé à
cette époque et^ soit hachés par la grêle, soit jetés à terre par le
vent, les fruits, déjà bien diminués sur les arbres par la séche-
resse du commencement de l'été, sont devenus d'une extrême
rareté.
Néanmoins les visiteurs pouvaient encore admirer, à notre
exposition d'automne, des échantillons de choix, lesquels, s'ils
étaient moins nombreux qu'à l'habitude, ne le cédaient en riea,
sous le rapport de la finesse et de la beauté, à ceux qui nous ont
été montrés dans les années les plus favorables.
Je vais donner ici rapidement, et d'après l'ordre des concours,
un compte rendu de cette partie si intéressante de notre dernière
exposition.
Je citerai d'abord en première ligne, les fruits nouveaux qui,
cette année, étaient représentés par un envoi important de
M. Charles Baltet, le pomologue bien connu, à qui nous devons
déjà de si beaux gains.
Naturellement ces nouveautés ne pouvaient être jugées séance
tenante et demandent une étude longue et approfondie avant
que de pouvoir être appréciées à leur juste valeur. J'ai remarqué
dans le lot de M. Baltet de très belles Poires qui devront, si leur
qualité répond à leur apparence, être appelées à un réel succès.
Le Concours le plus important de ceux prévus au programme
(i) Déposé le 26 novembre 1896.
1164 COMPTE RENDU
et qui élait relatif à la collection générale de toutes les sortes
de fruits, était rempli par MM. Groux et H.Defresne.
M. Groux a remporté la médaille d'or du Ministre de l'Agricul-
ture, pour une collection très importante, comprenant 100 va-
riétés de Poires, 100 variétés de Pommes, et un bel apport de
Raisins variés, de plein air, à complète maturité.
M. H. Defresne, de son côté, avait exposé un très joli lot,
moins nombreux que le précédent, mais fort bien composé, qui
lui a valu une médaille de vermeil . Ses Raisins étaient très beaux,
et l'on y pouvait remarquer une variété de Pêche, la Pêche
Qiietier, dont l'apport au 22 novembre ne laissait pas que de
témoigner en faveur des services que peut rendre cette variété si
tardive.
Dans le 77' concours, MM. Valaud et xMaurois étaient récom-
pensés, l'un et l'autre, par une médaille d'argent pour leurs lots
de 30 variétés de Poires en fort beaux spécimens.
MM. Passy et Orive prenaient part au 78*^ concours qui devait
comprendre 15 variétés de Poires, et obtenaient : M. Passy,
une grande médaille d'argent, et M. Orive, une médaille d'ar-
gent.
■ Les Pommes étaient représentées d'une façon extrêmement
remarquable, par une importante collection de M. G. Ballet, ne
renfermant pas moins de 200 variétés, toutes bien choisies et
offrant un grand intérêt pour les amateurs. On remarquait, dans
ce lot, à côté de nos meilleures sortes pour la table, une collec-
tion de Pommes baccifères, un choix spécial de fruits, dits : à
deux fins, des variétés nouvelles d'importation russe, très jolies
de formes et de coloris, etc.
Le tout, étiqueté d'une façon irréprochable, a valu à M. Ballet
une médaille d'or.
Les Raisins qui faisaient l'objet des 85^ et 86® concours, ne
pouvaient être bien abondants à cette époque tardive. Pourtant
M. Salomon nous en a fait admirer un fort joli lot de cinquante
variétés de choix, récompensé d'une médaille d'or, ainsi qu'un
bel apport de Chasselas de Fontainebleau, qui lui a fait obtenir
une grande médaille de vermeil, tandis que, de son côté, M. Masle
s'est vu attribuer également une grande médaille de vermeil,
DE l'exposition d'automne. 116o,
pour une présentation magnifique de ses Chasselas aux grains
dorés et appétissants.
M. Sanlelli obtenait une mention honorable pour une petite
collection de 15 variétés de Raisins divers.
Le concours le mieux rempli était certainement celui relatif
aux corbeilles de fruits, auquel avaient pris part un grand
nombre d'exposants.
C'est là qu'il fallait admirer ces magnifiques Poires de Doyenné
d'hwei\ Doyenné du Comice, Beurré d'Arenberg^ Belle angevine,
Passe Crassane, Olivier de Serres et les Pommes de Calville blanc
et Reinette du Canada, toutes plus belles les unes que les autres,
et comme grosseur, et comme finesse ou coloris.
Aussi les récompenses suivantes étaient-elles, à ce titre, juste-
ment accordées :
Médaille d'or, à M. Passy;
Grandes médailles de vermeil, à MM. Lambert et Passy;
Médaille de vermeil, à M. Palhouot;
Grandes médailles d'argent à MM. Masie, Orive et Valaud ;
Deux médailles d'argent, à M. Leullier;
Médaille de bronze, à M. Aulonne, et mention honorable à
M"^ Michéa.
Quelques beaux lots d'arbres fruitiers et d'agrément avaient
pu trouver place, dans une petite partie du rez-de-chaussée du
Palais.
Nous devons ici admirer sans réserve la culture remarquable
d'un de nos amateurs, M. Leconte, dont les arbres fruitiers
formés étaient irréprochables, non seulement comme vigueur et
bonne coDduite de formes, mais aussi, et c'est là, malheureuse-
ment, un des points souvent trop négligés dans les jardins, sous
le rapport de la mise à fruit, grâce à l'équilibre parfait régnant
dans toutes les parties de ses arbres, et aux soins raisonnes de
taille et de pincements dont les branches et les coursonnes
avaient été l'objet.
M. Leconte a remporté une médaille d'or doublement méritée
à ces divers points de vue.
Deux médailles d'argent ont été décernées à M. Paillet, qui
exposait un joli lot d'arbres fruitiers formés ainsi qu'une petite
1166 COMPTE RENDU
collection fort bien composée de Conifères et d'arbustes à
feuilles persistantes.
Deux autres médailles d'argent ont été attribuées à M. G. Bou-
cher pour ses beaux apports d'arbres fruitiers et de Clématites
fleuries.
Enfin MM. Laurent et C'% de Limoges, ont reçu une médaille
de bronze, pour une Conifère nouvelle qu'ils présentaient : Pinus
Strobus excelsa zebrina^ remarquable effectivement par une
panachnre zébrée, très rare dans les végétaux. Seulement, dans
le cas présent, il est à craindre que cette panachure, très visible
sur les jeunes plantes exposées, ne devienne difficile à distinguer
lorsque l'on aura devant soi des plantes ayant pris de Fâge et
de la force.
En résumé, l'arboriculture fruitière figurait d'une façon fort
honorable à cette exposition où les Chr^^santhèmes avaient pris,
moralement et matériellement, une si grande place, et les
témoignages d'admiration n'ont pas été épargnés aux beaux
apports de fruits, devant lesquels s'empressaient les amateurs
et les gourmets.
2° Partie potagère.
Trois exposants seulement présentaient des lots de légumes,
pour lesquels le programme n'avait pu prévoir de concours.
M. Lambert, chef de cultures à l'hospice de Bicêtre, dont les
travaux sont d'autant plus remarquables, qu'il n'a pour aides
que des vieillards et de malheureux aliénés, avait réuni un
ensemble de légumes de saison, composé de variétés choisies.
Dans son lot important de Cueurbitacées, composé de 8 va-
riétés de Potirons et 9 variétés de Giraumons^ on pouvait remar-
quer parmi d'autres sortes de son obtention, un nouveau Potiron
provenant de la variété Gros jaune de Paris, fécondé par le
Giraumon Turban ou Bonnet Turc, qui ne pesait pas moins de
45 kilogrammes.
Un lot de Carottes variées, \\ variétés de Chicorée frisée, bien
distinctes, des Laitues, des Céleris de toutes sortes, parmi les-
quels, une variété panachée bien caractérisée, une collection
DE l'exposition DE LIMOGES. 1167
remarquable de Choux, d'énormes Scorsonères, des Poireaux
variés, des Pommes de terre Négresse et Truffe, des Ignames et
Topinambours, elc, composaient un apport intéressant déno-
tant une excellente culture et valant à son auteur une grande
médaille de vermeil.
M. Rigault (Hyacinthe), qui exposait 70 variétés de Pommes
de terre absolument parfaites comme types et comme grosseur,
a obtenu la grande médaille d'argent du Ministre de l'Agricul-
ture.
-Enfin M. Massé a reçu une médaille de bronze pour un petit
lot de Choux-fleurs bien cultivés.
Compte rendu de l'Exposition d'Horticulture
TENUE A Limoges,
du 25 AU 28 septembre 1895,
par M. EuG. Deny (1).
Délégué par la Société nationale d'Horticulture de France
pour la représenter à l'Exposition d'Horticulture et d'Arboricul-
ture de Limoges, j'ai pu constater de visu la bonne organisation
de cette exposition régionale.
Les principales sociétés d'Horticulture de France avaient éga-
lement envoyé leurs délégués, et tous étaient d'accord pour
admirer la quantité et la valeur des produits exposés.
Après avoir nommé à l'unanimité M. Chevalier, architecte-
paysagiste à Tours, comme président, le jury s'est divisé en sec-
tions et a commencé ses opérations.
L'exposition était installée au Champ-de-Juillet,otson ensem-
ble était d'un efîet très attrayant. Depuis l'entrée, située en face
du cours Jourdan, jusqu'à hauteur de l'Esplanade, s'étendaient
les lots d'arbres et d'arbustes ligneux groupés avec art et de
façon à permettre d'examiner chaque individu séparément. Le
concours des industries horticoles et des ouvrages d'art, serres,
(1) Déposé le 22 novembre 1896.
1168 COMPTE RENDU
volières, instruments, etc., était installé de l'autre côté du Champ-
de-Juillet.
La tente, destinée à abriter les plantes délicates, les fleurs et
les fruits, avait 800 mètres carrés de surface ; elle avait été montée
sur l'Esplanade par les soins de M. Lemasson, architecte du
Gouvernement et de la ville de Limoges. Les entrées étaient for-
mées par deux portiques en bois surmontés d'un écusson aux
armes de la ville. Les produits de Flore et de Pomone se trou-
vaient placés dans un cadre digne d'eux.
Le grand prix d'honneur, offert par le Président de la Répu-
bUque, a été décerné à MM. Laurent et Goyer, horticulteurs à
Limoges, dont les lots étaient aussi beaux que nombreux. Nous
avons beaucoup admiré parmi ceux-ci une importante collection
de Conifères, des Arbres fruitiers-tiges très bien formés, des
Rosiers en nombreuses variétés et aussi des Légumes remarqua-
bles par leur grosseur et leur belle apparence.
M. Duprat, de Bordeaux, a remporté également un prix d'hon-
neur, sous forme d'objet d'art, pour l'ensemble de son lot de
plantes de serre très bien cultivées. Les Orchidées faisaient sen-
sation et ont longuement arrêté Fadmiration des membres du
jury.
Les Rosiers en pots de M. J.-B. Faure, de Limoges, ont pro-
duit un excellent effet. Cet exposant a pris part avec succès à
douze concours différents : des Chamœrops excelsa, de 4 à
5 mètres de hauteur, un lot intéressant de plantes de serres,
de Dracœna^ de Cannas et même 8 arbres fruitiers, lui ont
valu plusieurs premiers prix, des médailles d'or, de vermeil et
d'argent.
Les collections de fruits étaient très largement représentées à
FExposition de Limoges. ^2,600 assiettes, contenant les variétés
les plus diverses de Poires, Pommes, Pêches, donnaient une
bonne idée de toute l'importance qu'on accorde à la culture
fruitière dans la région. Les lots des amateurs faisaient une
grande concurrence à ceux des pépiniéristes. C'est M. Boucher,
de Paris, qui a remporté l'objet d'art offert par M. Teisserenc
de Bort, président de la Société, pour son beau lot de fruits
rigoureusement étiquetés.
DE L EXPOSITION DE LIMOGES. 1169
Les fruits du vignoble tenaient une place convenable à côté
de ceux du jardin fruitier. Le lot de Raisins de table et de cuve
de M. Plazanet, de Plazayac (Dordogne), lui a valu une grande
médaille de vermeil.
La partie la plus intéressante pour nous, était constituée par
l'exposition des plans de parcs et jardins. Un concours avait été
organisé sous la direction de M. Lemasson, architecte de la
ville. Plusieurs architectes-paysagistes de Paris et de la région
de Limoges y avaient pris part; aussi, l'examen des divers pro-
jets présentait-il une étude intéressante. Le ]^inistre des Beaux-
Arts et celui de l'Instruction publique, avaient encouragé cette
partie de l'exposition en offrant un objet d'art. Nous espérons
que le Ministre des Beaux-Arts ne s'arrêtera pas en si bonne
voie et qu'il favorisera de la même façon les concours de plans
de jardins organisés chaque année par notre Société nationale.
C'est M. Delannoy, de Lille, qui a profité de cette heureuse ini-
tiative. Ses plans étaient les mieux conçus et les plus étudiés.
Un paysagiste de Limoges, M. Jarry Clément, a obtenu une
médaille d'or, le projet qui lui a valu cette récompense fait
preuve de beaucoup de talent, malgré une petite imperfection
dans le tracé de la pièce d'eau.
Non moins intéressant, était le concours de bouquets et de
fleurs coupées.
MM. Bruant, de Poitiers; Cayeux et Le Clerc, de Paris, ont
mérité chacun une médaille de vermeil. M*"*" Golse-Gandy avait
décoré une table avec un luxe empreint de beaucoup de sens
artistique.
M. Faure s'était également distingué par des surtouts de table
et des bouquets encadrant richement un service apporté par
l'un des plus grands hôtels de Limoges.
M. Guillot-Pelletier, constructeur de serres à Orléans, a
obtenu une médaille d'or pour ses serres perfectionnées. Dans la
même section, MM. Tauflieb et Chaussard, d'Issoudun, ont
exposé des grilles et des barrières intéressantes et bien cons-
truites, ce qui leur a valu une médaille de vermeil.
Les travaux en treillage de M. V. Georges, ont mérité égale-
ment une médaille de vermeil.
1170 COMPTE RENDU
Enfin, notre ami Charles Baltet, l'un de nos plus féconds
publicistes horticoles, a vu ses intéressantes publications récom-
pensées par un bel objet d'art.
M. Brochart, de Paris, avait une exposition intéressante,
mais, étant membre du jury, il a été classé hors concours.
Hélas, tous ces apports et tout ce labeur ont été perdus pour
les exposants, car, par une cruelle fatalité, le public n'a pas pu
venir les apprécier.
En effet, le jury venait à peine de terminer ses travaux, qu'un
orage épouvantable, comparable au cyclone qui s'abattit le
10 septembre dernier sur Paris, passa sur l'exposition. Une
rafale s'étant engoufrée sous la tente, renversa tout : brisa les
parois de la charpente comme des allumettes, bousculant les
tables chargées d'assiettes de fruits, hachant les massifs et
détruisant en un instant tout le labeur et toutes les richesses
abritées sous latente.
Après un sauve-qui-peut général, les exposants reviennent
pour essayer de sauver leurs plantes les plus rares; mais il est
dangereux de s'aventurer sous les décombres, car au milieu de
la charpente chancelante de l'exposition, des poutres et des
planches, retenues par des lambeaux de toile se balancent et
risquent de causer des accidents plus déplorables encore.
Parmi les exposants dont les pertes sont les plus considérables,
citons : M. G. Boucher, de Paris; M. Duprat, de Bordeaux;
M. Bruant, de Poitiers ; MM. Planchon et MM.J.-B. et Math. Faure.
Les organisateurs de l'exposition sont navrés de ce désastre et
déplorent d'autant plus la catastrophe que celle-ci est survenue
avant que le public ait pu pénétrer dans l'enceinte et admirer
toutes les merveilles qui y étaient réunies.
La nouvelle Société, qui avait fait de grandes dépenses, a subi
de la sorte, des pertes considérables; aussi le banquet et la fête du
nuit, quidevaient avoirlieulesoirmême,ont-ilsétécontremandés.
Cependant, les malheureux exposants recevront les prix que
le jury avait eu !e temps de leur décerner, et cette consolation
sera bien minime à côté de toute la somme de travail et de
dépenses nécessitées pour cette belle exposition.
♦
DE l'exposition DE CHRYSANTHÈMES DE LYON 1171
Compte rendu
DE l'Exposition de Chrysanthèmes
TENUE A Lyon, du 16 au 24 novembre 1895,
par M. H. Martinet,
délégué de la Société (1).
Ayant eu l'honneur d'être délégué par la Société nationale
d'Horticulture de France à l'Exposition de Chrysanthèmes du
mois de novembre dernier, j'aurais dû déposer ce rapport depuis
quelque temps déjà sur le bureau de la Société.
En ayant été tout d'abord empêché par diverses circonstances
j'ai cru devoir attendre Tépoque de la rtoraison des Chrysan-
thèmes pour redonner à mon sujet l'actualité qui, dans le cou-
rant de l'été, lui aurait fait défaut.
Il n'est point inutile, en ce qui concerne la culture des Chry-
santhèmes, de jeter, de temps en temps, un coup d'œil en
arrière; c'est le meilleur moyen de mesurer le chemin parcouru
et de rendre justice à chacun.
On sait que l'horticuUure lyonnaise revendique la priorité au
sujet d'un mode de culture spécial de nos belles favorites.
Nous n'avons pas la prétention de nous ériger en juge suprême
dans ce débat qui, jusqu'à un certain point, pourrait diviser les
cultivateurs et amateurs du Nord au Midi de la France. Nous
nous contenterons d'exprimer une opinion sincère sur les plantes
que nous avons eu à juger.
A dire vrai, les nombreux spécimens qui composaient la plus
grande partie des collections avaient été soumis à un procédé de
culture bien particulier à la région lyonnaise. Les plantes
trapues, d'une hauteur variant de 0°',40 à 'l°',00, portaient en
général de trois à cinq fleurs de très grandes dimensions.
Pour exprimer exactement ma pensée, je dirai que ces plantes
tenaient le milieu entre les sujets portant sur de très longues
tiges de une à trois fleurs énormes, très recherchées par les fleu-
ristes, et les plantes dites spécimens, couvertes de dix à trente
demi-grandes fleurs et même plus.
(1) Déposé le 12 novembre 1896.
1172 COMPTE RENDU
Il serait trop long d'entrer dans tous les détails du procédé
de culture qui permet d'obtenir ces plantes. Il n'est pas inutile,
toutefois de faire remarquer qu'elles proviennent généralement
de boutures faites tard en saison, en février-mars.
Nous ne pouvons, sous peine d'élargir trop considérablement
le cadre de ce compte rendu, décrire spécialement chacun des
lots; on pourrît voir, d'ailleurs, dans la liste des principales
récompenses que nous donnerons plus loin, quels sont ceux des
exposants qui se sont plus particulièrement distingués.
Nous devons toutefois une mention spéciale aux cultures de la
ville de Lyon, à la tête desquelles est, on le sait, placé un des
vétérans les plus distingués de l'horticulture française, M. J. Chré-
tien, qui est très bien secondé par son excellent che^'de cultures
M. Choulet. Le lot présenté hors concours par le fleuriste de la
ville de Lyon était absolument remarquable et offrait des pro-
duits bien caractérisés de la culture dont nous venons de parler
etau perfectionnement de laquelle M. Choulet a attaché son nom.
Empressons-nous d'ajouter que les lots exposés par les prin-
cipaux exposants n'étaient pas moins remarquables, entre
autres ceux de MM. Molin, Rozain-Boucharlat, Crozy, Beney,
Lamand et Musset, etc.
Les spécimens à grandes fleurs n'étaient pas les seuls repré-
sentés à l'Exposition. Certains exposants tels que MM. Léonard
Lille, tenant à protester sans doute contre ce que la culture à
grandes fleurs a d'artificiel, avaient apporté une importante
collection de plantes qui, bien que soumises à la culture ordi-
naire, n'étaient point dépourvues de charme.
Les variétés à fleurs simples ou semi-doubles, si élégantes et
si gracieuses, étaient fort admirées dans un lot intéressant pré-
senté par MM. Rivoire père et fils.
Nous avons gardé pour la bonne bouche la description des
variétés nouvelles. Elles étaient très nombreuses, nous allions
dire trop nombreuses, car ne doit-on pas regretter cet envahis-
sement de nos collections par de nouvelles venues qui ne
diffèrent pas ou très peu de nos bonnes variétés anciennes? Si
nous avons eu à déplorer bien des cas de ce genre, nous avons
eu néanmoins la satisfaction d'admirer des obtentions bien
DE l'exposition DE CHRYSANTHÈMES DE LYON 1173
remarquables et tout à fait hors de pair. Nous citerons, dans
la quantité, les variétés suivantes :
De M. Molin, de L3'on :
Auguste Ferrouillat. — Japonais; lie de vin, revers roses.
Paul Sigrist. — Tubuleux ; mordoré, intérieur des ligules
brique.
Madame Veuve Philibert Molin. — Japonais ; incurve duve-
teux; blanc légèrement rosé.
Madame Tanesse. — Japonais incurve ; blanc crémeux,
légèrement rosé.
Clu^y s anthémis te Molin. — Japonais incurve ; ligules enroulées
en spirale; jaune d'or.
Monsieur Viger. — Japonais ; jaune chrome.
De M. Calvat, de Grenoble:
Madame Ed. Roger. — Globuleux à ligules petites très incur-
vées ; vert clair. Cette nouveauté, curieuse par sa couleur vert
pâle, a été très remarquée et a obtenu un véritable succès.
Proviseur Poirier. — Japonais, incurve globuleux; ligules
pourpre jaune, à revers lavés de rouge.
Vicomte Roger de Chézelles. — Japonais ; jaune un peu
bronzé.
Monsieur Delamotte. — Japonais à larges ligules jaune bril-
lant.
CalvaCs AustralianGold. — Jaune canari clair.
La France. — Japonais ébouriffé, à centre pas très plein; lie
de vin, revers gris perle.
Madame X. Rey-Jouvin. — Japonais duveteux; mauve clair.
De M. Crozy de Lyon :
Général Duchesne. — Japonais ; cramoisi, rayé et marginé
de jaune d'or.
Paul Sigrist. — Japonais réflexe, pourpre foncé.
Président Gérard. — Japonais; pourpre lie de vin, à revers
gris perle.
Souvenir de Madame Crozy. — Japonais incurve ; jaune pâle,
lavé de rose mauve.
Mignonnette. — Chevelu ; jaune soufre.
Séduction. — Chevelu ; blanc à l'extrémité des ligules roses.
1174 COMPTE RENDU
De M. Rozain-Boucharlat:
Marginatum. — Japonais récurve ; rose lilacé, à ligules bor-
dées de blanc et marquées de jaune à l'extrémité, revers blancs ;
capitules jaunes au centre et rayés de blanc.
Général Duchesnç. — Japonais récurvé plat; cramoisi foncé,
velouté ; revers plus clairs.
De M. de Reydellet:
Mademoiselle Alice Delvert. — Japonais rose glacé.
De M. Auguste Parent, de Chambéry :
Rupestris. — Semi-tubuleux en forme de parasol ; violet,
bords et extrémités des ligules argentés.
Douce noire, — Japonais récurvé, demi-sphérique ; rouge
violacé, revers argent rosé.
De M. Bonnefonds, de Moissac:
Amateur Solié. — Japonais globuleux ; brun pourpre clair ;
revers jaunes ; extrémité des ligules or.
De M. Alfred Ghantrier, de Bayonne, plusieurs bonnes nou-
veautés, malheureusement non dénommées.
Remarquons, en passant, un fait regrettable, c'est que dans
des lots différents se trouvaient de nouveaux gains fort diffé-
rents, portant le même nom, tel que : Paul Sigrist, de M. Molin
et Paul Sigrist de M. Crozy. La plupart de ces nouveautés
étaient présentées sous forme de plantes portant plusieurs
fleurs qui, bien mieux que les fleurs coupées uniques que l'on
voit généralement dans les expositions, permettent de juger la
valeur de la plante.
Les exposants pouvaient, néanmoins, présenter leurs nou-
veautés à l'état de fleurs coupées.
A notre avis, on devrait pousser la chose plus loin encore et
ne jamais juger une nouveauté qu'à l'état de plante fleurie; ce
serait peut-être le meilleur remède à porter à la confusion qui
commence, qui a commencé depuis longtemps déjà, à régner
dans les collections.
L'Exposition, qui était très importante et occupait un vaste
pavillon dressé spécialement pour la circonstance, sur le cours
du Midi, près de la gare de Perrache, n'était pas uniquement
consacrée aux Chrysanthèmes. On pouvait y admirer encore
PUBLICATIONS FRANÇAISES. 1173
quelques beaux produits des cultures lyonnaises, notamment un
joli lot de Cyprlpedium insigne de MM. Gombet et Biessy, des
Cyclamens de Perse bien fleuris, des mêmes exposants; de
MM. Rivoire, Brevet, etc., des Œillets, des Primevères de Chine,
des Bruyères et jusqu'à des Roses coupées.
Un concours spécial de garnitures de tables avait été égale-
ment annexé à l'Exposition ; les succès en ont été pour
MM. Combet et Biessy, Molin et M°^^ Ludin.
Ainsi qu'on peut en juger parce rapide exposé, cette Exposi-
tion très réussie a été un des principaux événements horticoles
de la saison dernière. L'honneur en revient à la Société prati-
que d'horticulture du Rhône qui l'avait organisée et, en parti-
culier, à son savant président, M. Gérard, puissamment secondé
par M. Chabanne, l'infatigable secrétaire de la Société.
Votre délégué, qui avait l'honneur de remplir les fonctions de
secrétaire général du jury, invité à prendre la parole aux aga-
pes qui ont réuni, autour des autorités de la ville de Lyon, la
plupart des jurés et des horticulteurs de la région s'est fait un
devoir de constater le succès de l'Exposition et les progrès réa-
lisés depuis ces dernières années dans la culture du Chrysan-
thème.
REVUE
DES PUBLICATIONS FRANÇAISES a ÉTRANGÈRES
1. Publications françaises,
par M. D. Bois.
Journal d'agriculture pratique, 19 et 26 novembre 1896. —
Conservation du fumier d\Hable^ par M. Grandeau (Swî'^e) (1).
La condition essentielle pour assurer la conservation du fumier,
c'est-à-dire pour empêcher la déperdition de l'azote auquel il
doit la plus grande partie de sa valeur, est de s'opposer à la
(4) Voir cahier de noyembre, p. 1025.
1176 REVUE DES PUBLICATIONS.
production de Tammoniaque à Fétable. Les microorganismes
transformant avec une extrême rapidité en ammoniaque, le
principal composé azoté de l'urine, l'urée.
Afin de faire constater que seul le contact de solutions 1res
étendues d'un acide énergique (acide sulfurique ou phospho-
rique), tue les bactéries qui détruisent l'urée, MM. Stutzer,
Burri et Herfeld ont appliqué la méthode bactériologique à
l'étude de l'action des principaux moyens employés jusqu'ici
pour la conservation du fumier : plâtre, kaïnite (1), etc. Les
ensemencements de bactéries dans un liquide nutritif composé
de purin ou d'urine et préalablement additionné des sub-
stances prétendues conservatrices, ont donné les résultats sui-
vants :
Le plâtre ne peut être considéré comme un moyen de conser-
vation; il ne fixe pas l'ammoniaque déjà formée dans le purin;
même à une dose énorme, il ne s'oppose pas à la production de
carbonate d'ammoniaque aux dépens de l'urée.
La kaïnite ralentit seulement la production de l'ammoniaque.
Le phosphate précipité est absolument sans action, même à la
dose de 10 p. 100 dans le bouillon de culture.
Quant aux résultats du superphosphate titrant 12.65 p. 100
d'acide phosphorique, ils ont été des plus importants, car ils
montrent la possibilité d'enrayer totalement la formation de
l'ammoniaque. L'acide empêche à la fois la déperdition de
l'azote et sa transformation en acide nitrique. Il n'y a pas lieu
de s'inquiéter de cet arrêt dans la nitrification, il est même tout
à fait favorable puisqu'on n'a pas à craindre l'influence funeste
des bactéries dénitrifiantes, le nitrate qui leur sert d'aliment ne
s'étant pas formé. La présence de la chaux et des autres bases
existant dans le sol aura vitje fait de neutraliser son acidité, et
la nitrification s'opérera au plus grand profit des récoltes.
Le fumier conservé par le traitement sulfurique, est un fumier
idéal. Dans les essais de culture de Halle, 94 p. 100 de fazote,
(1) La kaïnite est un minéral découvert en 1865, dans les salines
de Galicie, où il se trouve en grande quantité ; on l'emploie comme
engrais à cause de sa richesse en potasse. {Note de la Rédaction.)
PUBLICATIONS FRANÇAISES. 1177
90 p. 100 de l'acide phosphorique et 95 p. 100 de la potasse, ont
été utilisés par la végétation. Il reste à connaître les moyens
pratiques d'application des acides sulfurique et phosphorique
au traitement du fumier. C'est ce que M. Grandeau se propose
d'examiner prochainement.
Société nationale d'Agriculture de France. Extrait des
Mémoires, tome GXXXVIII. La Digestion de Paris, par M. Paul
Vincey.
Dans son approvisionnement, comme dans son assainisse-
ment, la fonction digestive de Paris est extrêmement intéressante
à envisager au double côté saniiaire et agricole. C'est à cesecond
point de vue que se place M. Vincey.
Dans le cycle de la fonction alimentaire des villes et des indi-
vidus, c'est toujours de l*élément minéral terrestre que l'on part.
La vie animale est absolument inapte à assimiler directement
la matière minérale. La plante seule a la faculté de transformer
les corps minéraux en matière organique. Les végétaux sont
donc des intermédiaires indispensables entre la matière miné-
rale et le monde animal.
Paris, au point de vue de l'alimentation, s'approvisionne de
produits organiques par l'agriculture. Il les consomme, les assi-
mile plus ou moins et les restitue sous la form' organique éga-
lement. Les produits usés de la digestion urbaine sont des
matières encombrantes et dangereuses par leur nature orga-
nique même, et qu'il importe de transformer en matières miné-
rales. Tantôt on a recours à des opérations d'ordre chimique ;
ainsi, dans le traitement industriel des vidanges, on y transforme
les produits azotés-protéiques en sels ammoniacaux. Dans
d'autres circonstances, qui paraissent devoir se généraliser,
c'est à un phénomène biologique que l'on fait appel pour miné-
raliser la matière organique. On sait qu'il existe dans le sol des
microorganismes spéciaux qui, tout à fait à l'encontre des
plantes phanérogames, ont une fonction digestive qui a pour
résultats l'ingestion de la matière organique et l'excrétion de
la matière minérale. D'où le système de l'épuration terrienne
des eaux vannes chargées des détritus delà digestion citadine.
il78 REVUE DES PUBLICATIONS.
On sait que parmi les quatorze éléments essentiels à l'exis-
tence des végétaux et des animaux, quatre seulement : l'azote,
le phosphore, le calcium et le potassium, ont une importance
capitale pour l'agriculture. Les êtres vivants qui les utilisent ont
besoin d'en consommer une grande quantité et, d'autre part,
la terre cultivée n'en renferme que des proportions fort limi-
tées. M. Yincey établit donc dans son étude la comptabilité des
principes de la fertilisation agricole dans la fonction digestive
de Paris — d'un côté les entrées, c'est-à-dire l'approvisionne-
ment, d'un autre côté l'assainissement ou les excréta.
Pour son alimentation humaine annuelle, la ville de Paris a
prélevé, en '1895, sur l'agriculture, en chiffres ronds, plus de
seize millions et demi de kilogrammes d'azote, environ six mil-
lions de kilogrammes d'acide phosphorique et non moins de
cinq millions et demi de kilogrammes de potasse. Un habitant
moj^en de Paris consomme journellement 18 grammes d'azote,
7 grammes d'acide phosphorique et 6 grammes de potasse. Il y
a lieu aussi de faire figurer, tout au moins la consommation des
grands animaux : les 100,050 chevaux, les 6,844 vaches lai-
tières consomment annuellement 6,828,51 6 kilogrammes d'azote,
2,1 82,389 kilogrammes d'acide phosphorique et 3,655,609 kilo-
grammes de potasse.
La presque totalité des matières fertilisantes contenues dans
les denrées alimentaires des hommes et des animaux doit se
retrouver, à la sortie de Paris, dans les excréta, à savoir : les
eaux d'égout, les vidanges, les gadoues et les fumiers. Un habi-
tant moyen de Paris a produit journellement, en 1895, 1 1. 146
de vidanges et 1 1. 137 de gadoues. Un animal a produit jour-
nellement 22 kilogrammes de fumier. On trouve, en somme, que
la totalité des excréta renferme :
23,239,144 kilogrammes d'azote.
8,173,582 — d'acide phosphorique.
9,242,340 — de potasse.
En fixant aux principes fertilisants la valeur commerciale de
1 franc pour l'azote, 0 fr. 25 pour l'acide phosphorique et de
0 fr. 30 pour la potasse, il en résulte la valeur suivante, pour
les quatre excréta réunis :
PUBLICATIONS fhan(^;aisls. il7'J
Eauxd'égout. . . . lu, 815,787 fr. Soit : 06 p. 100.
Vidanges 4,152,472 — 14 —
Gadoues 2,966,720 — H —
Fumiers 5,119,949 — 19 —
Total . . . 28,053,934 fr.
Bulletin mensuel de la Chambre de commerce française de
Milan; octobre-novembre 1896, p. 706. — Les Fruits et les
Légumes en Egypte et en Syrie.
Ce bulletin do la Chambre de commerce de nos compatriotes
de Milan contient une intéressante traduction d'un Rapport de
M. G. Maldifassi, qui reçut mission, l'an dernier, d'étudier quels
commerces pouvaient être considérés comme susceptibles de
développement entre l'Italie et l'Egypte, la Palestine et la Syrie.
Document écrit naturellement au point de vue des intérêts
italiens; mais qui démontre que certains produits de l'Horti-
culture européenne pourraient trouver de nouveaux débouchés
dans ces régions. D'après ce rapport, actuellement la concurrence
française pour l'importation des Pommes de terre en Egypte
gagne du terrain sur l'Italie, par suite de la supériorité de nos
produits. Celte indication, que le délégué italien constate avec
chagrin pour son pays est à noter. En connaissance de cause, il
serait possible aux producteurs français de profiter de ce ren-
seignement.
— Dans un pays comme l'Egypte, où l'hiver n'existe pas et
où, au moins dans le Delta, la terre est fertile au point de
donner trois récoltes en une année, on peut facilement penser
que fruits et légumes ne manquent pas : il en est en effet ainsi. De
même en Syrie et en Palestine où la variété des climats et des
terres dépasse toute imagination.
Cependant, spécialement en Egypte et à Damas, fruits et
légumes n'ont pas la saveur désirée par les européens, et aussi
certains fruits manquent; par exemple le Raisin en Egypte, et
les Cerises, tant en Egypte qu'en Syrie. Parmi les légumes qui
abondent, il faut citer les Oignons et les Tomates, dont l'Egypte
a une assez forte exportation. C'est donc l'abondance et la variété
de la consommation que demande surtout la clientèle des hôtels
1180 REVUE DES PUBLICATIONS.
qui fait rechercher les fruits et les légumes européens. (In
demande beaucoup, par exemple, les fruits acides, qui re()rG-
senlent dans la seule Egypte un commerce de 250,000 francs (et
en voie d'augmentation). Naples expédie déjà desPomnies; le
délégué italien a constaté des traces de ces envois jusqu'à
Damas. Les Châtaignes con-rommées sont toutes italiennes, et il
ne reste qu'à en provoquer une plus grande consommation. On
demande enfin des Poires d'hiver, des Noix, Noisettes, Amandes
et Raisin conservé, ce derniei", au moins dans les premiers mois
d'hiver.
L'Italie aurait un champ de lutte avantageux dans les Pis-
taches, que fournit aujourd'hui Alep (Syrie), et qui se vendent en
Egypte pour la consommation populaire, ainsi que les Amandes
de Pin, fournies par Smyrne, et qui ont dans tout le Levant une
large consommation pour la pâtisserie. La Sicile, qui produit des
Pistaches, etPise et Ravenne qui ont des Pinèdes à fruits, doivent
savoir qu'elles peuvent trouver dans le Levant un débouché à
leurs produits respectifs, le jour où la demande diminuerait sur
leurs marchés habituels d'Occident.
En ce qui concerne les légumes, les Pommes des terre, qui se
consomment largement en Egypte, représentent drjà une large
importation qui augmente chaque année : de 5.200 tonnes en
1890, on est monté à 7.000. C'est un commerce vif et plus avan-
tageux notamment d'octobre à février et qui se fait, en général,
par envoi de la marchandise en consigne, pour être vendue au
mieux., emballée en sacs de 100 kilogrammes et avec paiements
à 30 Ou 60 jours.
A Naples nous avions conquis (ne pas oublier que c'est un
Italien qui parle) une place dominante dans cette importation
égyptienne sur la concurrence française et sur celle moins forte
deTrieste. Mais tandis que nous envoyions en 1894 en Egypte
presque 4,000 tonnes de Pommes de terre contre 3,200 aux
autres pays, nous avons^, en 1895, perdu du terrain en faveur de
la France.
Il ne servirait à rien de nier que la victoire de nos voisins est
due à la bonne qualité de leur Pommes de terre (de Pertuis, je
crois), de couleur claiie et grosses, qui sont très appréciées et
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRKS. liSl
pour lesquelles on paie un prix plus élevé que pour celles
italiennes (de '20 à '25 centimes en plus). Naples, au contraire,
envoie des Pommes de ter-re petites, à la peau obscure et, si
j'ai été bien informé, moins savoureuses. Cela fait peine à voir que
l'on doive le commerce des Pommes de terre que nous faisons
avec l'Egypte au seul avilissement de nos prix; combien y a^t-il
ensuite d'éternels pleureurs, quémandeurs, quiimputent au gou-
vernement, aux tarifs de transport et à d'autres causes, toutes
éloignées de la vérité, la faute des faibles commerces, alors qu'ils
devraient la reconnaître seule en eux-mêmes!
2. Publications étrangères,
par M. P. Hariot.
The Gardeners' Chronicle. — Panni les plantes nouvelles ou
peu connues, nous avons à signaler : Didymocarptis malaycnuis,
absolument inédit, puisque la description n'en doit paraître
que prochainement au Dotanical Magazine; les feuilles sont
d'un beau vert, couvertes de poils blancs et soyeux qui commu-
niquent au feuillage un aspect argenté; les fleurs sont jaune-
primevère pâle avec deux étamines fertiles. Le Didymocarpus
malayamis a été découvert à Pénang, par M. Gurtis; Adiantum
màlaliense, plante très intéressante de la section Heiuirdia qui
ne comprenait que trois espèces originaires de la Guyane et qui
tout en rappelant par ses caractères extérieurs V Adiantum Ken-
dalli de la Jamaïque, en diffère du tout au tout ; Campanula
Zoysii, charmante petite plante des Alpes d'Autriche et rarement
cultivée, à grandes fleurs bleues, remarquables en ce que le tube
de la corolle est anguleux, étranglé et renversé près du sommet
qui se termine par cinq lobes triangulaires, courts et connivents,
dont la face interne est hérissée de poils ; Delphiniwn Zalil,
curieuse espèce de l'Afghanistan et de la Perse bien caractérisée
par ses longues grappes de fleurs jaunes; Cirrhopetaliim gvaveo-
lens, originaire de la Nouvelle-Guinée, que son odeur désagréable
éloignera certainement des cultures; EjJidendrumylumlbracteum,
décrit déjà en 1863 parReichenbach, maisd'une façon absolument
•1182 REVUE DES PUBLICATIONS.
insuffisante. Par l'ensemble de ses caraclères, celte Orchidée se
rapproche des Fpidendrum cillare et falcatum.
M. Baker, poursuivant ses études sur les Monocotylédones, com-
mence la publication d'une monographie du genre Brodiœa, qui
comprend un assez grand nombre de Liliacées bulbeuses amé-
ricaines, étroitement affines les unes des autres et dont la
nomenclature a été longtemps loin d'être nettement fixée. Les
auteurs anciens les ont partagées en plusieurs genres, tels que :
Milla, Brodiœa, Tnteleia, Callipvora, Hesperoscordum, Diche-
lostemma elSeubertia, M. Baker, en 1870, les avait réunis en deux
genres : Brodiœn, avec trois étamines fertiles, et Milla, dans lequel
les six étamines sont uniformes et fertiles. En 1879 le D'" Sereno
Watson maintenait le genre Milla pour la plante qui avait servi
àCavanillesà sa création générique; en 1866, M. JamesBritlen fit
observer que le genre Hookera de Salisbury était antérieur au
Brodiœa de Smith, et M. Olto Kuntze a tout récemment proposé
d'appeler du nom de Hookera toutes les plantes antérieurement
connues sous la dénomination de Brodiœa et de Milla, à l'excep-
tion du Milla uniflora. Enfin, en 1886, le D'' Greene, décrivant les
espèces du nord de l'Amérique, reconnaît les trois genres Hookera,
Brodiœa et Triteleia et propose le nouveau genre Behria.
M. Baker, classe comme il suit les Brodiœa. Dans une première
série, caractérisée par trois étamines fertiles, les trois autres
n'étant plus représentées que par des staminodes, il admet deux
groupes. Le premier de ces groupes, à ombelles lâches, à fleurs
relativement larges, à tube du périanlhe brun et opaque [Hookera
Greene) comprend neuf espèces: B. grandiflora Smith, égale-
ment connu sous le nom de Hookera 'coronaria Salisb., de la
Californie et de l'Oregon; B. californica Lindl., de la vallée du
Sacramento, différent du précédent par ses fleurs plus nom-
breuses portées sur une hampe plus longue; B. minor S.- Watson,
du sud de la Californie ; B. terrestris Kellogg, de San-Francisco
et de rOrégon ; B. stellaris S. Watson, très rare espèce décou-
verte en 1881 à Mendocino; B. leptandra Greene, découvert en
1887 àCalistoga en Californie ; B. rosea Greene, de Lake County;
B. filifolia J. Watson, de la vallée de Son-Bernardino où il a été
recueilli par MM. VaseyetW.G. Bright; B. OrcutiiGveene, de San-
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 1183
Diego, que le Gnrdeners'' Chronicle figure pour la première fois.
Le deuxième groupe renferme deux espèces caractérisées par des
fleurs plus petites, plus délicates, réunies en une ombelle serrée
{Brodiœa Greene p. p.) : B. multiflora Bentb., connu aussi sous
le nom de B. parvlflora T. G., de la région montagneuse du
centre de la Californie, de l'Orégon et de l'Utah; B. congesta
Smith, qui s'étend de la Californie centrale jusqu'à la Colombie
anglaise. Le B. pulchella Salisb. lui ressemble beaucoup, mais
il a six étamines fertiles.
Deux groupes constituent également une seconde série, carac-
térisée par la présence de six étamines toutes fertiles. Dans le
premier de ces groupes, qui a pour caractéristicjue les fleurs dis-
posées en ombelle dens.e et le tube du périanthe oblong, à peu
près aussi long que le limbe, sont réunies 6 espèces : B. pulchella
Greene; B. capitata Benth., dont la distribution géographique
s'étend de la Californie centrale à l'Utah et au Nouveau-Mexique,
avec une variété jjauciflora de la Sarova; B. uisularis Greene,
des îles de la côte de Californie; B. Douglasii S. Walson, appelé
également Milla et Trilfleia grandiflora, de la Colombie anglaise
et du Missouri oriental; B. HoioeUl S. Walson, de l'Orégon et
du territoire de Washington ; B. Palmeri S. Walson, de la baie
de Los Angeles en Californie. La deuxième section, caractérisée
par son ombelle lâche, ses pédicelles articulés au sommet, ses
ovaires nettement pédoncules, renferme 8 espèces de l'Amérique
du Nord, qui toutes ont été comprises dans le genre Triteleia :
B. taxa S. Walson, très abondant dans les régions centrales
de la Californie et qui, d'après le professeur Greene, doit être
considéré comme la plus belle et la plus brillante espèce de tout
le genre; B. candida Greene, de la Sierra-Nevada de Californie,
où il a été découvert, en 1866, par M. Sarphan; B. peduncularis
S. Watson, répandu de San-Francisco jusque dans le nord de la
Californie; B. Bridgesii S. Watson, du centre de la Californie,
dans la région des Séquoias; B. Bendersoni S. Watson, de TOré-
gon,où il a été recueilli en 1884 parM. J.Henderson; B. Lemmonse
S. Watson, trouvé par M. Lemmon dans les montagnes du nord
de l'Avigara; B. crocea S. Watson, des montagnes de l'extrême
nord de la Californie oîile découvrit le professeur.Wood en 1868,
1184 REVUH DES PUBLICATIONS.
el B. graciiis S. Watson, commun dans la forêt de Pins de la
Sierra-Nevada de Californie. Par son aspect extérieur, il a
quelque ressemblance avec le Gagea lutea d'Europe. A signaler
encore, parmi les végélaux intéressants de la flore européenne :
Rhododendron hirsutum, à fleurs doubles, qui a été trouvé
presque en même temps par deux personnes différentes, en deux
localités éloignées Tune de l'autre. L'observation a fait décou-
vrir la présence d'insectes microscopiques dans l'ovaire, insectes
qui ont dû y établir leur séjour à la période embryonnaire.
L'expérience directe a d'ailleurs démontré que la fréquence d'un
insecte élaitsusceptible d'amener la production de fleurs doubles.
C'est aussi une nouvelle Orcbidée hybride que nous avons à
signaler pariTii les représentants de la flore des Orchidées ter-
restres des Alpes-Maritimes. On connaissait déjà, dans cette
région, deux Serapias hybrides : le premier, supposé provenant
d'un croisement entre les Serapias Lingua et Orcliis papilionacea ;
le second, croissasit au milieu des ^. longipeiala et Orchls laxi-
flora. Quant au troisième il est, selon toute vraisemblance, un
hybride des Serapias longipetala et Orchis globosa. Les pétales
et les sépales sont colorés en rouge ch'jcolaf, le sépale dorsal
ovale, le labelle trilobé, blanc, lign^j et taché de pourpre. Le
nouvel Orchiserapias a été trouvé à Saint-Césaire, près de
Grasse, et ne paraît pas avoir encore été décrit jusqu'à ce jour.
Lindenia. — A signaler : Calilega Trianx, var. Iniperaior, à
fleurs superbes : sépales ol pétales d'un rose très vif, à labelle
frangé sur les bords, rouge pourpre ardent jusqu'au fond de la
gorge; Cypripedium. Lebaudijanum, issu de deux espèces abso-
lument distinctes et toutes deux méritantes, C . philippinense du
même groupe que les C.jn'xskins et Roilischild'ionum et C.llag-
naldianum, appartenant à un autre groupe, qui n'a d'analogue
que le C. Lowei ; Cœlogyne lurida, de toute nouvelle introduc-
tion puisqu'il n'a fleuri, pour la première fois en Europe, qu'au
mois de mai dernier. Y a-l-i! synchronisme, c'est-à-dire florai-
son simultanée de toutes les plantes d'une même espèce? C'est
ce qu'il y aurait lieu de croire d'apiès les observations fait( s par
M. Massard, à Java Ce savaiît a remarqué nue toutes les fleurs du
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 1185
De7id7^ohiii77i crume7iatums'é\)RY]ou\éssiien[\e même matin «comme
en réponse à un coup de baguette magique », les boutons avan-
cés s'accroissant lentement, ceux qui étaient en retard se hâtant
et cela, dans les conditions de végétation les plus variables, que
la plante croisse dans son gîte habituel ou qu'elle soit cultivée.
Il en est de même du G rammafophyllum speciosum, qui ne fleurit
pas tous les ans, mais dont les touffes portent des milliers de
fleurs.
Revue de l'horticulture belge et étrangère. —VHardenbergia
ou Kennedija macrophylla était déjà cultivé au jardin de la Mal-
maison. C'est donc une vieille plante, ce qui explique pourquoi
on la rencontre si rarement de nos jours. Ses tiges sont ligneuses
et volubiles; ses fleurs forment de longues grappes dressées,
violet bleuâtre, variant d'ailleurs du rose pâle au bleu le plus
foncé et poinliliées de petites taches jaune d'or; son feuillage
est luisant et persistant.
D'autres plantes, qui tendent aussi à disparaître, ce sont les
Pivielea, ces charmants arbustes de la Nouvelle-Hollande. Un
fait intéressant, signalé autrefuis par Carrière, et relatif à ces
jolies plantes, est le suivant : lorsqu'on sème les graines en pots
ou en terrines, elles lèvent mal ou pas du tout; les sème-t-on,
au contraire, en pleine terre, la germination se fait parfaite-
ment.
L'Illustration horticole. — Quelle est l'origine du Réséda?
D'après le II. Henslow, il proviendrait du Reseda Phyfeuma,
espèce commune en France et en Algérie, mais inodore ou quel-
quefois à odeur peu agréable.
Le Cyclamen s'est déj^. passablement modifié depuis quelques
années. De nouveaux semis ont donné naissance à une forme qui
paraît n'avoir pas encore été obtenue : les fleurs sont complète-
ment fimbriées sur leur pourtour et les pétales disposés de telle
sorte que la fleur elle-même est devenue méconnaissable.
A signaler une maladie qui attaque les OEillets Souvenir de la
Malmaison et causée par un petit Champignon VOvidaria
lychnidicola. On a obtenu de bons résultats en pulvérisant tous
H8G REVUE DES PUBLICATIONS. '
les dix ou quinze jours, sur les plantes malades, une solution
diluée de permanganate de potasse. Il faut encore noter dans le
même ordre d'idées le Bacterium. Dianthi, microbe qui s'attaque
à toutes les races d'OEillets, mais surtout aux délicates.
Le Journal des Orchidées continue l'étude monographique
du genre Epidendrum composé d'environ 400 espèces, toutes
amcricainss, desquelles une soixantaine seulement sont cultivées.
Il comprend les genres Barkeria elNaiiodes qui y ont été réunis,
tandis que les F. hicormitum et bigibberosum en ont été séparés
sous le nom de Diacrium. Les caractères de section ont été tirés
de la forme des tiges, de celle des pseudobulbes et du labelle et
de la disposition de Tinflorescence. La première section, à tiges
minces, cylindriques, portant 2-4 feuilles vers le sommet et à
labelle étalé, appliqué contre la colonne, mais non soudé entiè-
rement, répond à l'ancien genre Barkeria et comprend parmi
les espèces cultivées : E. cijclotellum^ elegans, Lindleyanum,
mclanocaulon, Skinneri , spectabiie . Dans une seconde section, se
trouvent des plantes à pseudobulbes renflés, portant à leur
sommet 2-3 feuilles et à colonne libre à son sommet, avec le
labelle entier nous avons affaire aux EJ. Brasavolœ, prismato-
carpiwi, polybulbon, varicosum et vitellinum.
Wiener Illustriste Gartenzeitung. — M. Sprenger, s'occu-
pant du genre Freesla, pense que les plantes cormues sous ce
nom doivent être partagées en quatre classes caractérisées par
la longueur et la couleur des feuilles, la direction des tiges, la
grandeur et le coloris des fleurs. Ainsi, on aurait le Freesia
réfracta à feuilles étroites et à petites fleurs; le F. odorata k
feuilles larges, couchées, à fleurs moyennes blanches ou jaune
pâle; F. Leitchtlini à feuilles larges, vert sombre, à tiges cou-
chées, à fleurs moyennes, jaune pâle ou jaune d'or; F. xanthus-
pila, à feuilles larges, vert clair, à tiges élancées, à fleurs
grandes ou trè? grandes, et à long tube.
Gartenflora. — Le recueil allemand recommande comme
plante grimpante décorative et rustique en Allemagne le Puera-
PUBLICATIONS FRANÇAISES. 1187
ria Thim/jprgiann.G'esi nne Légiimineuse de grande dimension, à
larges feuilles composées de trois folioles et à fleurs violettes dis-
posées en longues grappes, ayant d'étroites analogies avec celles
des Glycines. Le P. Thunhergiana est originaire du Japon d'où il
a été introduit par Siébold, qui l'avait décrit sous le nom de
Pachyrrhizus, quoi qu'au siècle dernier Thunberg l'eut déjà fait
connaître sous la dénomination de Dolichos hirsutus.
PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES
DÉCRITES ou FIGURÉES
DANS LES PUBLICATIONS FRANÇAISES ET ÉTRANGÈRES.
1. Publications françaises,
par M. D. Bois.
Aster Bietii Franch. (sp. nov.). — Yun-nan, région du
Mékong, vei's la frontière du Se-tchuen. (Prince Henri d'Orléans,
1895). Journal de botanique, 16 novembre 1896, p. 373 (Com-
posées).
Petite espèce à très grand capitule, comme les trois suivantes,
dont elle se distingue bien par ses feuilles beaucoup plus petites,
plus nombreuses sur la tige; ses bractées plus étroites, la colo-
retion en roux foncé des poils de l'aigrette, qui sont unisériés.
L'A. Bieiïi s'élève à 30 centimèti-es de hauteur; la tige est
simple et porte un capitule unique de 8 centimètres de diamètre,
à ligules étroites, linéaires, d'un bleu violacé ; le disque, jaune,
est roux à l'état sec. Cet Aster est ainsi appelé du nom de
Monseigneur Biet, évêque de Diana, vicaire apostolique du
Thibetf infatigable promoteur des recherches d'histoire natu-
relle dans la Chine occidentale.
Aster Delavayi Franch. (sp. nov.). — Yun-nan. Journal de
botanique, 16 novembre 1896, p. 374 (Composées).
Espèce très voisine de l'A. Viimorini; elle a été trouvée à
1188 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES.
une alLilude de 3,300 mèti'es. Son caractère le plus remarquable
est la coloration en pourpre brun ou en violet noir des fleurons
qui constituent le disque. Les capitules constamment uniques
sur la lige, ont un diamètre de 8 à 9 centimètres. Les ligules très
étroites, parfois bisériées, de l'A. Vilmoi^ini et de l'A. Delavay'i^
établissent la transition, déjà signalée d'ailleurs, entre les Aster
et les Erigeron.
Aster staticefolius Francb. (sp. nov.). — Yun nan, Journal
de hotanique, 16 novembre 1896, p. 370 (Composées).
Espèce voisine surtout de l'A. balang ensis ^ww etFranch. Elle
babite à une altitude de 3,200 mèlres; sa, tige sous-frulescenle
est souvent décombante et radicanle, de 20 à 30 cenlimèlres de
longueur. Elle porte de nombreux capitules à ligules d'un bleu
violacé, de 3 à 4 centimètres de diamètre ; sa floribondité est
surtout remarquable.
Aster Vilmorini Franch. (sp. nov.). — Se-Tchuen occid. Jour-
nal de botanique, 16 novembre 1896, p. 373 (Composées).
Plante à tige de 0,30 à 0,70 centimètres, très i-emarquable par
ses grands capitules qui, avec leurs rayons d'un pourpre bleuâtre,
dépassent quelquefois 7 centimètres de diamèlre; les feuilles
sont minces, molles, étroites; les capitules uniques ou souvent
au nombre de deux, portés par un long pédoncule nu.
Ce bel Aster a fleuri chez M. Maurice de Vilmorin, dont les
cultures sont aujourd'hui riches en plantes de la Chine; les
graines lui avaient été envoyées par le R. P. Sonlié. La plante
paraît aimer les bois couverts.
Aster yunnanensis Franch. (sp. nov.). — Yun-nan, Journal
de botanique, 16 novembre 1896, p. 375 (Composées).
Cette plante à tige élevée, monocéphale ou à 2-3 capitules,
diffère de l'A. Delavayi et de l'A. Vilmorini, dont elle a le port et
les grandes fleurs, par ses ligules et les bractées de Tinvolucre
plus larges et surtout par la brièveté de l'aigrette.
Les Aster Bielii, Vilmorini, Delavayi et xjunnanemis appar-
tiennent aux plus hauts sommets de In Chine occidentale et
PUBLICATIONS FRANÇAISES. 1189
seraient probablement une excellente acquisition pour la cul-
ture, à cause do la très grande dimension des capitules qui
dépasse de beaucoup celles des espèces du genre Aster ancien-
nement connues. L'un deux, tout au moins, VA. Vilmorini
supporte bien le climat de Paris. L'A. Delavaiji est particulière-
ment dé.-irable, à cause de l'intensité décoloration de ses ligules
et des fleurons du disqtie qui sont noirs.
Cucurbita Andreana Naudin (Gucurbitacées). — Uruguay.
Revue horticole, 1" décembre 1896, p. 542, fig. noires, 184, 185,
186 et 187.
Celte Courge a été introduite en Europe par M. Edouard
André, ce qui justifie son nom de C. Andreana. Par ses longues
tiges radicantes aux nœuds, ses feuilles marbrées de blanc, ses
fleurs, son fruit obovoïde, bariolé de blanc ou de jaune sur
fond vert, elle se trouve avoir des ressemblances avec les trois
anciennes Courges économiques, mais elle diflere de nos espèces
classiques par la petitesse des graines, les feuilles à lobes peu
saillants, le volume de ses fruits qui arrivent à peine à la taille
d'un petit Melon. Ce fruit très amer n'est pas mangeable. Le
rôle du C. Andreana sera, en Horticulture, celui de la Courge
vivace, servant à couvrir des treillis ou des haies, et comme
plante de curiosité ou de fantaisie.
Dioscorea Fargesii Franch. (sp. nov.). — Se-Tchuen. Revue
horlicole, l*''' décembre 1896, p. 549 (Dioscorées).
Ce nouveau Dioscorea alimentaire, de la Chine occidentale, se
rencontre à une altitude moyenne de 1,400 mètres, sous le 32°, 5
de latitude Nord, ce qui indique que la plante supportera bien
le plein air dans le Midi de la France, tout au moins dans les
Alpes-Maritimes. C'est le R. P. Farges, missionnaire, qui a
envoyé en 1894, sous le nom de Maô-yu-tsé , des bulbilles
aériennes de ce Dioscorea à M. Maurice de Vilmorin.
Le D. Fargesii se rapproche beaucoup par l'ensemble de ses
caractères du D. pentaphylla L., dont les tubercules sont aussi
comestibles. Sa tige est volubile, couverte, ainsi que le pétiole,
d'une villosité courte, parfois roussâtre; les bulbilles aériennes,
1190 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES
sphériques, sont grosses comme des petits pois. Il appartient au
petit groupe d'espèces de Dioscorées dont les feuilles sont co)ii-
posées (au moins en apparence) et formées de 3 à 5 folioles dis-
tinctes, comme celles de la Yigne vierge. On en connaît une
douzaine d'espèces dans ce groupe; elles sont encore insuffisam-
ment étudiées, surtout au point de vue de leurs qualités alimen-
taires.
Laelia autumnalis, var. Fournieri (Orchidées). — Revue horti-
cole^ 4^' décembre 1896, p. 547, fig. noire 188; planche coloriée.
Ravissante variété reçue directement du Mexique par M. Louis
Fournier qui la cultive dans ses serres de la Cavalière, à Saint-
Barnabe, près Marseille. C'est une forme géante du L. a. atroru-
bens. Aucune des formes diverses du L. autumnalis n'égale en
beauté cette variété absolument hors de pair. Comme toutes les
autres, elle est d'une culture facile: température modérée, rem-
potages un peu haut, peu d'arrosages en hiver.
Ruellia Makoyana. Hort. Mak. (Acanthacées). — Revue horti-
cole, 16 décembre 1896, p. 576; planche coloriée.
Jolie Acanthacée de serre tempérée et une des meilleures intro-
ductions de MM. Jacob-Makoy et G'% à Liège.
C'est en 1893 qu'ils reçurent la plante du Brésil, expédiée par
M. Binot, de Pétropolis. La plante forme des touffes rameuses à
feuillage remarquable par son coloris; il est d'un pourpre vineux
en dessous, mais la face supérieure est d'un beau vert olive
velouté sur lequel se détachent les nervures primaires en arêtes
de poisson, d'un blanc argenté. Les fleurs sont sessiles, solitaires
dans l'aissejle des feuilles, d'un beau rouge carminé, à 5 lobes
étalés, à tube long de 4 centimètres. C'est une espèce à recom-
mander tout spécialement. Elle se multiplie facilement de bou-
tures et le double mérite décoratif de son feuillage et de sa
brillante floraison, qui se renouvelle presque toute l'année, sur-
tout en automne, est de nature à la rendre populaire. Cette
plante sera une bonne ressource pour la décoration des jardi-
nières en appartement.
PUBLICAilOiNS EiKA>.Gt:Ub:S. llii'l
2. Pubiicâtions étrangères,
rar M. P. Hariot.
Acalypha Sanderi N. E. Brow n. — A. de Sander. — Archipel
Bismarck (Polynésie) (Kuphorbiacées). — Gard, Ckron., 1896,
510, p. 392.
Buisson vigoureux, haut de 10 à 15 pieds; feuilles divergentes,
à pétioles pubescenls, longues de 20 à 23 cent, avec le pétiole,
ovales, aiguës, légèrement acuminées, arrondies et émarginées
à la base, à bords dentés en scie; face supérieure vert brillant,
parsemée de quelques poils, plus pâles en dessous et glabres,
excepté sur la côte et à la base des nervures principales; fleurs
mules inconnues; fleurs femelles, en épis axillaires et denses,
penchées; bractées petites, aiguës, portant à leur aisselle 3-5
fleurs; segments ovales aigus, verts, ciliés, marqués de poils
blancs; ovaire trigone, blanc pubescent; styles divisés à leur
base en longs stigmates filiformes rose brillant.
Acanthephippium ebarneum Kranzlin. — A. couleur d'ivoire
— (Orchidées — Epidendrées) — Gard, chron,^ 1896,506, p. 266,
Bulbes subtélragones, longs de 6-8 cent, sur 2 de largeur,
d'un pourpre foncé ; feuilles pétiolées, plissées, lancéolées, aiguës,
longues de 20 cent.; grappe biflore, à bractées cymbiformes,
acuminées, pellucides; ovaire pourpré; sépale dorsal obtus,
les latéraux prolongés à la partie postérieure en un faux éperon
genouillé un peu moins long que l'ovaire, soudés avec le dorsal
sauf au sommet, colorés en blanc ivoire sur les deux faces et
ponctués de rose intérieurement et à la base ; pétales de même
longueur et obtus; labelle à lobes latéraux dressés à peine
séparés du lobe moyen, colorés en jaune pâle avec quelques pe-
tites ponctuations; crête orangée; gynostème blanc.
L'A. eburneum se dislingue de l'A. Curtisi par son éperon
presqu'aussi long que l'ovaire et genouillé; par son périanthe
blanc et non rosé; par son labelle à lobes peu distincts et non
trilobé ; par son disque taché et muni de cinq callus.
1192 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES.
Adonis amurensis Reg. et Radde. — A. de l'Amour. — Mand-
chourie et Japon. — Bot. Mag., t. 7490.
Plante herbacée, vivace, robuste, glabre ou parsemée de
quelques poils épars; tige ne portant pas de feuilles à la base,
longuement engainée, feuillée dans le haut; feuilles formées de
2-3 feuilles confluentes, les caulinaires pétiolées (celles de la
partie supérieure sessiles), amples, presque orbiculaires dans
leur pourtour, triséquées,à segments pinnatiséqués, à pinnules
étroites, oblongues, pinualifides; pétiole robuste, muni d'une
gaine allongée, menbraneuse; fleurs brièvement pédonculées,de
grande dimension; sépales oblongs, obtus; pétales au nombre
de 20-50, dépassant un peu les sépales, étroitement obovales ou
subspatulés, versicoîores ; carpelles subglobuleux à style allongé,
recourbé, pubescents à la maturité.
V Adonis amurensis a été découvert dans les monts Bareya,
dans les provinces de l'Amour, qui font partie de l'Asie russe;
depuis il a été retrouvé à Sachaline, à Yézo et dans le nord de
Nipon au Japon. Maximowicz, qui l'a le premier décrit, le con-
sidérait comme une variété de Y Adonis apenninn, mais il doit
sansaucundoute former une espèce bienspéciale quipartage avec
quelques autres une curieuse disposition foliaire qui fait qu'en
l'éalité le pétiole est un axe portant deux ou trois feuilles.
V Adonis amurensis est fréquemment figuré dans les livres japo-
nais, probablement d'après des variétés horticoles.
Cyrtanthus Huttoni Baker. — C. de Hutton. — Gap
(Amaryllidées). — Bot. Mag., t. 7488.
Bulbe globuleux, à membranes extérieures brunes, membra-
neuses; feuillesaunombre de 4 environ, naissant en même temps
que les fleurs, cunéiformes, glabres, vertes, subdressées, plus
courtes que la hampe; hampe robuste, cylindrique, allongée;
ombelles à 6-10 fleurs; spathe à deux valves ovales, brunes,
membraneuses; pédiceiles allongés; périanthe étroit, infundi-
buliforme, rouge, jaune intérieurement, à lobes ovales, deux
fois plus courts que le tube; étamines à filets très courts insérés
à la gorge du tube ; style allongé.
Le nouveau Cyrtanthus est beaucoup plus robuste que le C.
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. H93
angustifoliiis, mais à fleurs moins larges que le C. obliquus. Il
provient du Gap où il a élé découvert par M. Hutton.
Dendrobium Jennyanum Kranzlin. — D. de Jenny. — (Or-
chidées-Épidendrées) — Gard, ckr., 1896, 508, p. 329.
Espèce des Indes orientales très voisine du D. undulatum
dont il difl'ère par ses sépales plus larges, non tordus, non
ondulés aux bords, mais simplement réfléchis ; par ses pétales
plus larges à peine tordus et non ondulés ; par son labelle large,
horizontal, à lobes latéraux très développés, le médian étant
court et légèrement acuminé au sommet. Les fleurs sont jau-
nâtres avec un labelle orné à sa base de veines couleur chocolat
et de callus blancs, étroits à leur base. Elles sont deux fois plus
grandes que celles des />. undulatum et Mlrbelianum. Quant à la
plante elle-même elle est de taille plus élevée.
Gongora Sanderiana Kranzlin. — G. de Sander. — Pérou
(Orcliidées-Yandées) — Gard, chron., 1896, 512, p. 456.
Caractères généraux du G. portentosa dont il diffère par son
mésochile plan de la base au milieu et se relevant de ce point
jusqu'au sommet ; par son labelle moins élevé quand on le voit
de côté, par son coloris jaunâtre ou brun, maculé de nombreuses
taches roses spécialement sur les pétales jaunes blanchâtres et
sur la colonne. Les fleurs, qui sont odorantes, sont plus grandes
que celles du Gongora portentosa qui sont en outre blanches ou
rose chair, tachetées de points de couleur pourpre plus ou moins
intense.
Phajus mishmensis Reichb. f. — P. des monts Mishmi — Hi-
malaya oriental (Orchidées — Épidendréesj. Bot. Mag., t. 7479.
Tiges feuiilées dressées, allongées, à peine bulbeuses à la
base, feuiilées dans le haut; feuilles alternes, elliptiques-ovales
ou lancéolées, acuminées, pourvues de cinq nervures; scapes
axillaires, grêles, allongés, dressés, à fleurs nombreuses et
lâches ; fleurs dressées-étalées, roses ; bractées de même longueur
que les pédicelles qui sont grêles, lancéolées, acuminées, con-
caves, herbacées^ caduques; sépales et pétales linéaires-oblongs,
75
1194 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES.
aigus^ recourbés au sommet ; lobes latéraux du labelle amples,
arrondis, recourbés, le terminal court, aplati, trilobulé, à lo-
bules obtus avec le médian bifide; éperon grêle, incurvé, moitié
plus court que les sépales; disque muni d'une crête ciliée; co-
lonne grêle, dilatée au-dessus du milieu, bilobée au sommet.
Le port et le mode de végétation des Pliajus sont des plus
variables. Dans le P. Wallichii^ le scape est latéral; dans le
P. callosus, il est terminal. Dans le P. mishmensis, il y a un ou
plusieurs scapes d'origine axillaire, tandis que dans le P. albus,
les caractères sont tels que Reichenbach avait cru devoir placer
cette plante dans le genre Thunia.
Le P, mishmensis a été découvert dans les monts Misbmi,
dans le Haut Assam, par Griffith, et décrit par Lindley comme
un Limatodes. On l'a retrouvé depuis dans le Sikkim et dans le
bas Burmah.
Pilocarpus Jaborandi Holmes. — P. Jaborandi. — Pernam-
buco. — (RutacéRs Zantboxylées). — ^. M., t. 7483.
Rameaux, ramules et pétioles hérissés; feuilles alternes, por-
tant 4-5 paires de folioles opposées, coriaces, elliptiques ou
oblongues, obtuses ou émarginées, marquées de points glandu-
leux, d'un vert luisant à la face supérieure, d'un vert jaunâtre
inférieurement; grappes de fleurs grêles, recourbées; pédoncules
pourvus de petites bractées vers leur milieu; fleurs petites, à
5 divisions; calice à tube hémisphérique, à limbe très court
obtus, 5-lobé ; pétales lancéolés, aigus, roses, marqués de jaune
aux bords et à la base; disque ondulé, glanduleux; car-
pelles 3-5, à téguments un peu coriaces, arrondis au sommet,
ornés sur les faces de sillons concentriques; graines ovoïdes,
noires, luisantes.
Le nom de Jaborandi a été appliqué à plusieurs plantes médi-
cinales du Brésil appartenant à des familles diff'érentes. Sur la
vue des feuilles en mauvais état envoyées de Pernambuco au
professeur Gublsr, Bâillon reconnut un Pilocarpus. Plus tard
M. Holmes, sur des matériaux plus complets, put établir qu'on
avait aff'aire à une espèce nouvelle, confondue jusque-là avec le
Pilocarpus pennatifolius, par plusieurs botanistes.
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. Ij95
Polystachya villosa Cogn. — P. velue — Madagascar (Orchi-
dées— Vandées). Lindenia, 1896, p. 78.
Pseudobulbe rond et plat en forme de disque, large de 6 à
7 centimètres, surmonté de deux feuilles membraneuses, co-
riaces, dressée?, lancéolées-spatulées, aiguës, assez longuement
atténuées inférieurement, d'un pourpre violet, longues de 8 à
9 centimètres, larges de 2 centimètres; pédoncule commun ar-
qué ou flexueux, grêle, arrondi, d'un pourpre violet foncé,
brièvement et densement velu, un peu rameux, long d'environ
3 décimètres ; bractées membraneuses, réfléchies, ovales, acu-
minées, légèrement velues; ovaire velu, vert teinté de pourpre ;
sépales et pétales dressés, un peu charnus, obtus, nuance vieil
or ; les sépales un peu plus foncés, veinés de rouge, légèrement
velus, en dehors, le dorsal ovale-oblong, les latéraux ovales-
triangulaires; pétales un peu plus courts, oblongs spatules;
labelle supère, un peu charnu, étroitement onguiculé, large-
ment ovale, trilobé, jaune faiblement teinté de rouge, à lobes
latéraux largement arrondis marqués de fines veines rouges di-
rigées vers le bas; lobe terminal un peu émarginé et à peine
apiculé au sommet; disque muni vers le centre de deux légères
côtes finement velues; colonne très courte.
Sansevieria Roxburghiana Schult. — Indes Orientales
(Hœmodoracées — Ophiopogonées). — Bot. Mag.^ t. 7487.
Feuilles longues de 5 pieds à 2 pieds 1/2, étroites^ linéaires,
ensiformes, raides, dressées, atténuées de la base au sommet
qui est obtus, arrondi, marquées de 7-9 côtes, concaves à la
face supérieure excepté au sommet^ striées, vertes et fasciées de
rouge, étroitement marginées ; hampe plus courte que les
feuilles; gaines apprimées, acuminées ; grappe allongée, grêle,
raide, cylindrique, à fleurs un peu serrées, fleurs disposées en
fascicules le long du rachis qui est arrondi; fascicules 3-6 flores;
pédicules courts pourvus de bractéoles à la base ; périanthe
jaune verdâtre, à tube grêle plus long que les lobes qui sont
linéaires, obtus, recourbés.
Roxburgh paraît être le seul botaniste qui ait signalé cette
1196 PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES.
curieuse plante, il y a environ un siècle, sous le nom de
Sanseviera zeylanica. Peut-être est-ce la même plante que Will-
denow a décrit comme iS. lanuginosa.
Cette plante est cultivée et utilisée en raison de ses fibres qui
servent à la préparation de cordages, à la façon des Aloes et des
Agaves.
Sarcochilus hainanensis Hook. f. — S. de l'île de Hainau. —
Sud de la Chine (Orchidées-Vandées). — Bot. Mag., t. 7489.
Tige allongée, radicante, robuste ; feuilles linéaires oblongues,
obtuses, à gaines courtes; grappes tournées du même côté
étalées et recourbées, comprimées, portées par des pédon-
cules épais; bractées adnées au rachis, courtes, imbriquées sur
deux rangs, obtuses, charnues; fleurs à périanthe étroit, fal-
ciforme, jaune d'or; sépales et pétales semblables, étroitement
linéaires, falciformes, connivents; labelle petit, saccilbrme, pubé-
rulent, à lobes latéraux petits, triangulaires, obtus, le terminal
épais, conique, obtus, muni intérieurement à sa base d'une petite
écaille obtuse, à sac largement conique, arrondi au sommet,
bilobé, velu intérieurement à la base; colonne courte; anthère
hémisphérique; pollinies oblongues.
Le genre Sarcochilus est largement représenté dans Test de
l'Asie. Trente-cinq espèces, dont la moitié sont nouvelles ont été
signalées dans la flore de l'Inde anglaise et réparties dans neuf
sections difl'érentes. La section Cuculla^ à laquelle appartient le
S. hainanensis est une des mieux caractérisées par ses grappes
disposées sur un rachis comprimé, avec des bractées pectinées,
imbriquées et persistantes.
Solanum cernuum Vellozo. — Morelle penchée. — Sud du
Brésil (Solanées). — Bot. Mag., t. 7491.
Arbuste haut de 6-8 pieds, à tronc robuste, dressé, rameux au
sommet; rameaux épais recouverts de poils flexueux, bruns,
abondants ainsi que sur le pétiole, la nervure principale, les
lameaux et les ramules de l'inflorescence; feuilles larges,
oblongues ou ovales, acuminées, ondulées, arrondies à la base
et rétrécies en un pétiole court et épais, lisses à la face supérieure
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. 1197
et pourvues de chaque côté de 6-10 nervures, nerviées à la face
inférieure, tomenteuses et blanchâtres, les plus jeunes pubes-
centes-étoilées sur chaque face ; grappes suboppositifoliées,
recourbées, courtement pédonculées et à rameaux épais; fleurs
nombreuses, très courtement pédonculées, blanches; calice court
subcampanulé à 4-5 lobes inégaux, renflé après Tanthèse et alors
recouvrant le fruit; corolle à o pétales; anthères oblongues ;
ovaire poilu au so'mmet; baie globuleuse hérissée.
Cette plante remarquable par ses longs poils flexueux, qui lui
donnent l'aspect d'un torion, a reçu des Portugais le nom de
« Boisa de Pastor » et de « Braco de Preguica ». Elle est origi-
naire des provinces de Rio et de Minas Geraes, où elle croît dans
les forêts. Elle est usitée au Brésil pour ses propriétés sudori-
fiques.
Dunal lui avait donné le nom de Solanum juhatum^ qui doit
disparaître devant la dénomination plus ancienne qui lui avait
été imposée par Yellozo.
1198
OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES.
DÉCEMBRE 1896
Observations météorologiques faites par M. F. Jamin, a Bourg-la-Relne,
PRÈS Paris (altitude : 63™). *
TEMPÉRATURl
m.
Max.
5,9
3,6
1,4
6,0
2,5
7,7
7,0
9,3
7,2
9,9
7,0
9,1
6,8
9,0
0,5
7,7
2,5
9,0
0,1
9,1
1.2
7,1
4,1
6,8
3,1
8,6
4,0
7,4
2,5
7,0
1,6
1,1
1,0
•
7,0
0.6
2,6
0
2,0
0,1
1,9
9 0
2,9
3,2
0,1
0,8
0,1
0,1
1,8
0
3,8
1,8
4,0
3,4
9,7
0,9
6,9
5,6
9,0
0 0
6,1
5,0
10,2
HAUTEUR
du baromètre
Matin
Soir
762
758
757
753
753,5
753
748
739,5
745
741,5
741
739
739
752,5
758,5
756
763
758
761
762
761,5
761,5
762,5
758
758,5
748,5
736,5
743,5
749
755
757,5
753
754,5
748,5
747,5
761,5
765
764,5
763,5
767,5
762
751,5
747
756
764,5
766
767,5
766
765,5
771,0
773,5
771,5
765
772
774
759, 5
768
770,5
768
768
767,5
769,5
VENTS
dominants
E.
E. SO.
SO.
SO.
SO.
0. NO.
SE.
SO.-
SO.
s.
s.
0.
0.
NO.
N. s.
N.
NE.
NNO. N.
N.
NO. SO.
N.
NE.
NO.
N.
SO. SE.
SE.
SO.
NE.
S.
SE.
ETAT DU CIEL
Nuageux le matin, couvert l'après-
midi, pluvieux le soir.
Couvert, pluie le soir.
Brouillard intense le matin et le soir,
couvert l'après-midi.
Pluie dans la nuit et presque toute la
journée, abondante surtout l'après-midi.
Couvert le matin et le soir, nuageux
Taprès-midi.
Pluie dans la nuit, nuageux, pluie le
soir, grand vent.
Grand vent toute la nuit, très nuageux
le matin, couvert et pluvieux.
Nuageux.
Pluie dans la nuit et le matin, nuageux.
Nuageux le matin, couvert et légère
ment brumeux. ,
Couvert, nuageux le soir.
Très nuageux le matin, couvert, pluie
le soir.
Nuageux le matin, couvert l'après
midi, pluie le soir.
Pluie dans la nuit et presque toute
la journée, grand vent.
Couvert, un peu de pluie l'après-midi,
très nuageux le soir.
Nuageux de grand matin, couvert et
pluvieux le matin, un peu de neige et
de pluie l'après-midi.
Brouillard des plus intenses.
Couvert.
Couvert, un peu de neige l'après-midi.
Couvert, quelques éclaircies le matin,
Couvert et brumeux le soir.
Neige dans la nuit, couvert.
Couvert et brumeux.
Couvert.
Neige assez abondante dans la nuit
couvert.
Couvert, pluie le soir.
Couvert, presque clair le soir.
Pluie dans la nuit et presque toute
l'après-midi, couvert.
Couvert le matin, très nuageux l'après-
midi.
Couvert.
Pluie abondante dans la nuit, couvert,
éclaircies le soir.
TABLE ALPHABÉTIQUE
DES MATIÈRES
CONTENUES DANS LE TOME XVIII (1896) DE LA 3^ SÉRIE
DU JOURNAL
DE LA SOCIfiTI?. NATIONALE D'HORTICULTURE DE FRANCE
N. B. — Dans cette table, les titres d'articles, noms de plantes et d'au-
teurs qui sont cités dans la Revue des publications et dans celle des
plantes nouvelles ou peu connues, sont précédés d'un astérisque (*) ;
les noms d'auteurs sont en petites capitales, tandis que les noms latins
Ce plantes, les noms de variétés et les titres d'ouvrages sont en italiques.
Pages
Abies numidica; M. Maurice
DE Vilmorin 128
Abricots du Cap en Angle-
terre 101
' Acalypha Sanderi N.-E.
Brown 1191
* Acanthephipjy'ium chur-
rîCMm Kranzlin llOi
* Acanthephippium Manti-
niaaura L. Lind. et Cogn. 899
* Action de la lumière et de
quelques agents exté-
rieurs sur le dégagement
des odeurs; M. Eugène
Mesnard 593
* Adonis amurensis Reg. et
Radde f 1192
Aération du sol' dans les
promenades et planta-
tions de Paris ; M. L.
Mangin. 262
* Agave laxifolia Baker .
* Akebialobata Becàisne.
* Alberta magna E. Meyer
Algérie en 1896 (L'}; M. G
DE VaRIGNY
* Allard (Gaston). — Effets
du froid pendant Fhiver
1894-1895
Allocution prononcée aux
obsèques de M. Alexis Le-
père, par M. Ferd. Jamin.
Allocution prononcée sur la
tombe de M. Charollois,
par M. Michelin
Allocution prononcée sur
la tombe de M. Cochet
Scipion, par M. Vitry. .
* Aloe Luntii Baker. . . .
Amasonia erecta, var. late-
bractcata Hook. f. . . .
* Amorpha canescens Nutt.
Pages
899
1042
402
966
455
930
0»»
340
95
608
1200
TABLE DU VOLUME POUR 1896.
Pages
* Ananas (sa cul ture en Flo-
ride) 97G
André (Edouard). — Dis-
cours prononcé sur la
tombe de M. E.-A. Car-
rière 758
Anfroy. — Compte rendu
de l'Exposition de mai de
la Société nationale d'Hor-
ticulture (Industries hor-
ticoles, 3* section.) ... 384
* Angrœciini Four nier œ Ed.
André 609
* Angrsecum Kotschyi Reich.
f 228
Annuaire de la Société;
Questionnaire 1040
Anthurium Scherzerianum,
var. ci/mbiforme (variété
nouvelle), 2o8
Anthurium Scherzerianum,
var. salmoneum (variété
nouvelle). . 423
* Aralia atropiirpurea Fr. . 979
* Aralia stipulata Franch. 980
* Aralia tomentellafrânch. 980
Arbres fruitiers cultivés
dans les provinces du
Rhin. (Principales varié-
tés d') 909
Arnoult. — Rapport sur ses
cultures de Bégonias, par
M. Henri Vacherot. . . 869
Arrêtés relatifs à la circula-
tion en France des pro-
duits agricoles et horti-
coles (Modifications aux). 249
Artichaut blanc deLaonamé-
/ioré (variété nouvelle). . 488
* Asarum maximum Hems-
ley
Asparagus Sprengcri. 849,
Asperges d'Australie en An-
gleterre
Pages
402
1010
363
i042
* Aspidistra typica Bâillon.
Association pomologique de
l'Ouest; 12"^ Concours et
13^ Congrès, tenus à Laval
(Mayenne), du 3 au 6 oc-
tobre 1895; M. Michelin 70
Association pour la vente
des produits agricoles et
maraîchers en Angle-
terre 828
* Aster Bietii Franch. (sp.
nov.) 1187
Aster Boule fleurie (variété
nouveUe) 928
* Aster Delavayi Franch, (sp.
nov.). 1187
* Aster stalicefolius Franch.
(sp. nov.) 1188
Aster Triomphant de Fontai-
nebleau (y a.rié[é nouvelle). 848
* Aster yHmorini Franch.
(sp. nov.) 1188
* Aster yunnanensis Franch.
(sp. nov.) 1188
Atlas des plantes de jardins
(volume de texte de 1') ;
protestation de M. D.
Bois 118
Aubiy. — Rapport sur son
sécSteur perfe3tionné ;
M. Dormois 295
Autorisation d'importer des
plantes vivantes en Rus-
sie 361
TABLE DU VOLUME POUR 1896.
1201
Pages
Pages
Avis divers, 5,97, 233, 315,
* Bégonia umbraculifera
409, 474, 617, 729, 825,
Hooker
469
905, 985,
1049
Belin. — Compte rendu du
* Baccharis trimera D. G. .
399
Concours d'Orchidées de
* BacLériacées de la Pomme
la séance du 25 juin 1896.
699
déterre; M. E. Roze. . .
1024
*Belle (Louis). — Maladie
* Balcons fleuris à Bruxel-
des Violettes
330
les
1094
* Bentinckia nlcobarica Hort.
Baltet (Ch.). — Compte
Sander
608
rendu de l'Exposition de
Bergman (Ernest). — Rap-
Strasbourg
80
port sur un ouvrage de
* Baltet (Ch.). — La cul-
M. Anatole Cordonnier,
ture fruitière en Suisse.
1031
intitulé : Les engrais pra-
* BaltetiCIi.). — Les routes
tiques en Horticulture . .
384
fruitières
711
* Bifrenaria tyrianthina
* Bananier rustique (Un
Reich.f
469
[Musa japonica) ; M. J.
*Billbergia Binoti R. Gérard.
724
Sallier
456
Biskra (Causerie sur), par
*Bartolina pectinata Br. . .
341
M. LéonDuvAL. . . 112,
273
Baselle à grandes feuilles
Blanquier. — Rapport sur
(La) ; par M. le D'^ Trabut.
145
le nouveau modèle de
Beaumontia grandiflora (Le).
829
tuyau métallique flexible
Bégonia à fleur de campa-
de M. Rudolph
783
nulle (variété nouvelle).
635
Bleu (A.). — Rapport sur
Bégonia Mademoiselle Lucie
un ouvrage deM.L. Guil-
• Faure (variété nouvelle).
631
lochon, intitulé : Calen-
Bégonia Rex (iMaladie du) ;
drier mensuel du Cultiva-
M. Julien 261,
637
teur d'Orchidées
1022
Bégonia Rex (Maladie du) ;
* BiENAYMÉ (G.). — Le coût
M. Louis Cappe. . . 262,
641
de la vie à Paris, à diver-
Bégonia Rex (Maladie du) ;
ses époques ; Prix des
M. H. Vagherot
642
légumes et des fruits de
Bégonia semperflorens , Gloire
1832 à nos jours. . . .
964
d'Igny (^variété nouvelle).
847
Bois(D.). —Chronique, 14,
Bégonia semperfl., Triomphe
99, 249, 361, 411, 476,
des Belvédères ( variété
619,731, 828, 909,989,
1088
nouvelle)
749
Bois (D.). — Compte rendu
*Begoma S'jcotrana et ses
de l'Exposition de Roses
hybrides
814
tenue dans FHôtel de la
1202
TABLE DU VOLUME POUR 1896.
Pages ;
Société, du 10 au 12 juil-
let 4896 690
Bois(D.). — Compte rendu
de TExposition du Havre. 191
Bois (D.). — Compte rendu
de l'Exposition de mai de
la Soc. nat. d'Horticul-
ture (partie florale) . . . 535
Bois (D.). — Compte rendu
des travaux de la Société
en 1895 7
Bois (D). — Plantes nouvelles
ou peu connues décrites
ou figurées dans les pu-
blications françaises; 226,
339, 399, 464, 608, 724,
817, 897, 979, 1040, 1187
Bois (D.). — Procès-verbal
de la séance du 4 juin
1896 de la Commission
des récompenses. . . . 499
Bois (D). — Procès-verbal
de la séance du 10 no-
vembre 1896 de la Com-
mission des récompenses. 1106
Bois (D.). — Protestation au
sujet du volume de texte
de l'Atlas des plantes de
jardins 118
Bois (D). — Revue des pu-
blications françaises, 91,
219, 326, 386, 455, 592,
711, 807, 887, 963, 1024, 1175
Bois(D.) et GiBAULT (G.). —
Les fruits et les légumes
aux Halles centrales de
Paris pendant l'année
1895 434
Bois(D.) et GiBAULT (G.). —
Pages
L'importation des légu-
mes et des fruits en An-
gleterre
* BoNNiER (Gaston). — Re-
cherches expérimentales
sur la Miellée
BosscHERE Ch. de). — Chro-
nique, 100, 101, 102, 103,
365, 625, 626, 734, 912,
913, 991, 992, 993, 1084,
1085,
BosscHERE (Ch.). — Compte
rendu de l'Exposition in-
ternationale du Cercle
horticole Van Houtte, à
Ledeberg-lez-Gand . . .
BosscHERE (Ch. de). — Les
promenades et jardins
publics de la ville de
Lille
Boucher (Georges). — Com-
pte rendu de l'Exposition
de Nemours
Breton (L. Le); architecte-
paysagiste, créateur des
parcs de Dulamon et
Bourran
* Buddleia Colvilei Hook. f.
et Thoms ........
* Bulbophyllum carinatum
Cogniaux
Bureau de la Société pour
l'année 1897
Calvitie expérimentale. . .
Canaigre (La), par M. le
D' Trabut
Candolle (C. de). — Vitalité
175
329
1094
450
932
C3innd.sltaUaetAiistria{les).
278
341
342
1103
993
383
993
912
TABLE DU
VOLUME POUR '1896. 1203
Pages
Pages
Cappe (Louis). — Compte
Cattleya; Le premier hybride
rendu des travaux du Go-
belge
102
mité de Floriculture pen-
D
Causerie sur Biskra, par
dant l'année 1895. . . .
20»)
M. Léon DuvAL . . 112,
273
Cappe (Louis). — Maladie
Cèdres de l'Atlas; M. Mau-
du Bégonia Rex ....
641
rice DE Vilmorin
125
* Caraguata conifera Ed.
Cep de Vigne extraordi-
André
464
naire (Un)
Cepophagus echiiwpus; Aca-
830
Carrière (E.-A.). — Dis-
cours prononcé sur sa
rien produisant une ma-
tombe, par M. Edouard
ladie de la Jacinthe. . .
963
André
7o8
* Cereus Cumengei Weber .
226
* Carrier ea calycina Franch.
1040
* Cereus Bigueti Weber . .
226
* Catasetiim Lemosii Rolfe. .
229
Cerise Gloire d'Epinay (va-
* Catasetumpunclatum'RoMe.
403
riété nouvelle)
740
* Catasetum Randii Rolfe . .
726
Cerisiers en espaliers; ma-
Cattleya labiata autumnalis,
nière de les traiter, par
var., lilacina (variété nou-
M. Marché
589
velle)
929
* Chabanne (G.). — Ebou-
Cattleya labiata Warneri. .
625
tonnage des Chrysan -
Cattleya Mossiœ alba, var.,
thèmes
327
Emilix (variété nouvelle).
490
Champignons parasites
Cattleya Mossiœ alba, var,,
(Une nouvelle famille de).
250
Madame Cahuzac (variété
* Champignons de couche
nouvelle)
420
(Sur la culture des) ;
Cattleya Mossise alba, var..
M. COSTANTIN
386
Monsieur Treyeran (va-
Champs d'épandage des en-
riété nouvelle)
490
virons de Paris et les
Cattleya Mossise grandiflora,
eaux d'égouts (Les). . .
476
var., Piret (variété nou-
Chargueraud (A.). — Compte
velle)
420
rendu de l'Exposition
Cattleya Trianœi, var., ilfari^
d'Horticulture de Cou-
(variété nouvelle). . . .
258
lommiers
951
Cattleya Trianœi, var., Se-
Chargueraud. — Observa-
montensis (variété nou-
tions au sujet de la com-
velle)
259
.municationdeM. Mangin
Catleya à fleurs doubles.
sur le dépérissement des
— M. Ch. Maron ....
828
arbres dans Paris . 368,
425
Cattleya Le. Csar L. Lind. .
991
CharoUois; allocution pro-
1204
TABLE DU VOLUME POUR 1896.
Pages
iioncée sur sa tombe, par
M. Michelin 930
CHATENAY(Abel). — Gompte
rendu de TExposition de
novembre 1896. (Les
fruits et les légumes). . 1163
GiiATENAY (Abel). — Préam-
bule de la distribution
des récompenses aux
lauréats de l'Exposition
de mai 1896
Ghatenay (Abel). — Préam-
bule de la distribution
des récompenses du 10
décembre 1896
Ghemin. — Gompte rendu de
l'Exposition d'Alençon.
Ghemin. — Un procédé de
maturation artificielle des
Tomates
Ghênes remarquables en
Angleterre
Ghéron. — Rapport sur ses
Pots dits u en engrais » ;
MM, Gennari, Lavoivre
et WiRiOT 590
Ghevallier (Gh.), — Rap-
port sur un livre de
M. Opoix intitulé « La
culture du Poirier ». . . 64
* Chirita hamosa R. Br. . . 399
Ghouvet (E.). — Gompte
rendu de l'Exposition de
mai de la Société natio-
nale d'Horticulture (cul-
ture maraîchère) .... 571
Chronique; M. D. Bois; 14,
99,249,361,411,476,619,
731, 828, 909, 989, 1088
509
1114
189
989
103
Pages
1027
309
* Ghrysanthème (Le) . . .
Ghrysan thèmes (Règlement
de la section des). . . .
Ghrysanthèmes (Liste des
membres de la section
des) 312
Ghrysanthèmes; Étude sur
leur culture et leur végé-
tation, par M. Georges
Truffaut . ....... 314
Ghrysanthèmes de plus d'un
an à la Société d'Horticul-
ture d'Anvers 993
Ghrysanthème en Angle-
terre (Le) 990
Ghrysanthèmes (Groupe-
ments de) ; parla section
des Ghrysanthèmes. . . 708
Ghrysanthèmes (Groupe-
ments de) 803
Ghrysanthèmes (Groupe-
ments de) 881
Ghrysanthème Calvat''s a
Gold (variété nouvelle) . 1005
Ghrysanthème Comtesse
de Beaulaincourt (variété
nouvelle) 1005
Ghrysanthème Congrès de
Bourges (variété nou-
velle) .... 1004
Ghrysanthème J. B. Yvon
(variété nouvelle). . . . 1004
Ghrysanthème Jubilé (va-
riété nouvelle) 1006
Ghrysanthème Lut^ce (va-
riété nouvelle) 1005
Ghrysanthème Madame A.
Bousscau (variété nou-
velle) 1004
TABLE DU VOLUME POUR 1896.
Pages
Chrysanthème Madame Ed-
mond Roger (variété nou-
velle) 10u4
Chrysanthème Madame Gus-
tave Henri (variété nou-
velle) lOOo
Chrysanthème Madame L.
Lieber (variété nouvelle). 1004
Chrysanthème Madame Li-
ger-Ligneau (variété nou-
velle)
Chrysanthème Mademoùelle
P. Besson (variété nou-
velle)
Chrysanthème Marfa (va-
riété nouvelle)
Chrysanthème Monsieur G.
Chabannes (variété nou-
velle)
Chrysanthème Monsieur
Massange de Louvrex (va-
riété nouvelle)
Chrysanthème Pmzde?2i No-
mn'(variété nouvelle) . .
Chrysanthème Son Altesse le
prince Hussein Kamil (va-
riété nouvelle) lOOo
Chrysanthème Souvenir de
Ma Sœur (variété nou-
velle) lOOo
Chrysanthème Topaze orien-
tale (variété nouvelle). . 1004
Cicatrisation des plaies des
arbres par Facide chlo-
rhydrique
Cidre ; sa fabrication à
Francfort
* ClematisAddisoniiBT'dton. 1043
Cloporte (Le); M. Decaux . 778
850
100:
1004
1004
1006
1006
621
15
1^05
Pages
819
58o
Clos (D" D.). — Rapport
d'anciennes expériences
sur la culture des plantes
dans la Mousse
Cochet (Scipion). — Allocu-
tion prononcée sur sa
tombe par M. Vitry. .
Cochlioda Noezliana Rolfe.
CoGHu (E.). — Compte rendu
de l'Exposition de mai de
laSociété nationale d'Hor-
ticulture. (Industries hor-
ticoles (Concours 274 à
278) '.
* Cœlogyne liirida L. Lind. •
et Cogn. 1043
Cœlogyne unifîora Lin -
dley 610
* Coffea stenophyllaG. Don. 818
Comanthosphace japonica
Moore 610
Comité d'Arboriculture frui-
tière ; ses travaux pendant
l'année 1895; M. Alfred
NOMBLOT
Comité des Industries horti-
coles; Compte rendu de
ses travaux, pendant
l'année 1895; M. Gaston
OZANNE
Comité des Orchidées ;
Comple rendu de ses travaux
pendant l'année 1895 ;
M. L. DuvAL
Commerce des fleurs à
Sainte - Marie - de - Scilly
(Le) ; M. A. Degajidin, ...
Commerce des fleurs en
Angleterre (Le) 62
02
945
89
674
1206
TABLE DU VOLUME POUR 1896.
Pages
Commerce des Noisettes à
Trébizonde (Le) .... 479
Commission des Récom-
penses :
— Procès-verbal de la séance
du4juinl896;M. D.Bois. 499
— Séance du 10 novembre
1896; M. D. Bois . . . . HOO
Compte rendu de l'Exposi-
tion de Limoges; M. Eug.
Deny 1167
Compte rendu de l'Expo-
sition d'Alençon ; M. Che-
min 189
Compte rendu de l'Exposi-
tion d'Horticulture de
Caen; M. P. Quenat. . . 185
Compte rendu de l'Exposi-
tion de Chartres i Eure-
et-Loir) ; M. Henri Va-
GHEROT 874
Compte rendu de l'Exposi-
tion d'Horticulture, tenue
à Coulommiers, en sep-
tembre 1896; M. A. Char-
GUERAUD 9ol
Compte rendu de l'Exposi-
tion de Chrysanthèmes de
de la Société d'Horticul-
ture de la Côte-d'Or, à
Dijon; M. B. Verlot. . . 212
Compte rendu de l'Exposi-
tion du Havre; M. D. Bois. 191
Compte rendu de l'Exposi-
tion de Lyon ; M. Marti-
net 1171
Compte rendu de l'Exposi-
tion de la Société centrale
Pages
d'Horticulture de Nancy,
par M. P. Hariot ....
Compte rendu de l'Exposi-
tion de Nemours par
M. Georges Boucher. . .
Compte rendu de l'Exposi-
tion du Raincy ; M. Savoye
père
Compte rendu de l'Exposi-
tion de la Société horti-
cole de la Haute-Marne,
tenue à Saint-Dizier ; M. P.
Hariot
Compte rendu de l'Exposi-
tion de la Société d'Horti-
culture de Soissons;
M. Ch. JoLY
Compte rendu de l'Exposi-
tion de Strasbourg ;
M. Ch. Baltet
Compte rendu de l'Exposi-
tion (lu Vésinet (Seine-et-
Oise) ; M. Poiret Délan. .
Compte rendu du Concours
cantonal et régional de
Villemomble; M. Massé .
Compte rendu de l'Exposi-
tion de mai 1896 de la
Société nationale d'Hor-
ticulture :
— Partie florale ; M. D. Bois.
— Les Orchidées ; M. L. Du-
VAL
—Végétauxligneux de plein
air ; M. M. de Vilmorin .
— Cultures maraîchères ;
M. E. Chouvet
— Enseignement horticole
et Architecture de jar-
(98
<95
?01
80
959
957
Do::i
557
571
TABLE DU VOLUME POUR 1890.
Pages
dins ; M. C. Marcel . . . 576
— Industries horticoles
(3^ section); M. Anfroy. 584
— (Concours 274 à 278);
M. E. CocHu u8o
— Pompes et appareils dar-
rosage ; Instruments de
précision ; Instruments
dejardinage;M.PRADiNEs. 688
Compte rendu de l'Exposi-
tion de novembre 1896 :
— Les nouvelles variétés de
Chrysanthèmes ; M. Fat-
ZER 1147
— Les Chrysanthèmes et
autres plantes ornemen-
tales ; M. P. Hariot. . . 1152
— Les Fruits ; M. A. Chate-
NAY H63
Compte rendu de TExposi-
tion de Roses tenue dans
l'Hôtel de la Société, du
10 au 12 juillet 1896 ;
M. D. Bois 690
Compte rendu de l'Exposi-
tion internationale du
Cercle horticole Van
Houtte, à Ledeberg-lez-
Gand; M. Ch. de Boss-
chere 430
Compte rendu des travaux
de la Société en 1895, par
M. D. Bois 7
Compte rendu des travaux
du Comité d'Arboricul-
ture fruitière pendant
l'année 1895; M. Alfred
NOMBLOT 702
Compte rendu des travaux
1207
Pages
du Comité de Floricul-
ture pendant l'année
1895; M. Louis Cappe . .
Compte rendu des travaux
du Comité des Orchidées
pendant Tannée 1895;
M. L. DuvAL
Compte rendu des travaux
du Comité des Industries
horticoles, pendant l'an-
née 1895; M. Gaston
Ozanne
Compte rendu du Concours
de Dahlias et Bégonias,
tenu pendant la séance
du 10 septembre 1896 ;
M. A. Gravereau ....
Compte rendu du Concours
d'Orchidées du 23 avril
1896 ; M. Librecr ....
Compte rendu du Concours
d'Orchidées de la séance
du 25 juin 1896 ; M. Belln.
Compte rendu du Congrès
des Amis des Arbres
réuni à Nice, du 10 au
20 mars 1896 ; M. Th.
ViLLARD
Compte rendu du 37^ Con-
grès de la Société pomolo-
gique de France; M. Mi-
chelin
Concombres en Angleterre
Concours cantonal et régio-
nal de Villemomble :
compte rendu, M. Massé.
Concours de Dalhias et Bé-
gonias,tenu danslaséance
du 10 septembre 1896;
296
■89
945
947
699
447
195
1093
937
1208
TABLE DU VOLUME POUR 1896.
Pages
Compte rendu ; M. A.Gra-
VEREAU
Concours de Dahlias, Fuch-
sias etBégonias,du 10 sep-
tembre 1896. (Palmarès)
Concours d'Orchidées du 27
février (Palmarès) . . .
^ du 2 juillet 1896 (Palma-
rès)
— du 26 novembre 1896
(Palmarès)
Concours d'Orchidées du
23 avril 1896 ; Compte
rendu; M. Libreck . . .
Concours d'Orchidées du
25 juin; Compte rendu;
M. Belin
Concours ouverts parla So-
ciété des Agriculteurs de
France pour 1897 et 1898
Congrès des Amis des Arbres
réuni à Nice du 10 au 20
mars 1896 ; M. Th. Vil-
lard
Congrès horticole de 1896.
Récompenses accordées
aux auteurs de mémoires
Congrès horticole de 1897 ;
questions à l'él-ade . . .
Conseil d'adm.-«istration
pour Tannée 1897. . . .
* Conservation du fumier
d'étable ; M. Grandeau. .
Cordonnier (Anatole). —
Rapport sur son ouvrage :
Les engrais pratiques en
Horticulture: M. Ernest
94'
1132
120
1132
1135
699
413
447
508
473
1103
1 1 75
* Cornus corynostylis Kœhne
384
819
Pages
153
41
Corporation (des Maîtres
Jardiniers de la ville de
Paris); M. Georges Gi-
BAULT
Correvon (H.). — Les Jar-
dins alpins. ......
Correvon. — Rapport sur
son ouvrage intitulé : Le
Jardin de VHerboriste, par
M. P. Hariot 873
* CosTANTiN. — Sur la cul-
ture des Champignons de
couche 386
CouANON (M.), nommé mem-
bre correspondant, de la
Société 923
Cours publics et gratuits
d'Horticulture ou de scien-
ces se rattachant à l'Hor-
ticulture, professés dans
Paris 907, 987, 1050
Courlilière (La) ; ses mœurs,
moyens de destruction,
par M. Decaux 428
* Coût de la vie à Paris, à
diverses époques (Le) ;
Prix des légumes et des
fruits, de 1832 à nos jours;
M. G. BlENAYMÉ 964
* Cucurbita Andreana Nau-
din(Sp.nov.). ..... 1189
Culture de la Vigne aux en-
virons de Paris (La). . . 14
Culture d'Orchidées surdes
troncs de Fougères . . . 620
Culture des plantes dans la
Mousse (Rappel d'ancien-
nes expériences sur la),
par M. le D-" D. Clos. . . 270
TABLE DU VOLUME POUR 1896.
Pages
1031
854
Culture fruitière en Suisse
(La); M. Gh. Baltet. . .
Curé. — Rapport sur les
cultures maraîchères du
Refuge du Piessis-Piquet
(Seine)
*Gyclamens dePerse (Etude
physiologique sur les);
MM. Alex. HÉBERT et G,
Truffaut 592
Cyclamens de Perse; étude
sur leur culture et leur
végétation, par MM. Alex.
HÉBERT et Georges Truf-
faut 760
Cycnoches chlorochilon . . .
Cypripedium Asburtoni-bar-
batum (Hybride nouveau)
* Cypripedium callosum . .
Cypripedium CrossiDayanum
superbum (Hybride nou-
veau)
Cypripedium Gautieri (Hy-
bride nouveau)
Cypripedium Harrisiano-Spi-
cerianum (Hybride nou-
veau)
Cypripedium Harrisii-villo-
sum (Hybride nouveau) .
Cypripedium Hay Wood . .
Cypripedium (Hybrides nou-
veaux)
Cypripediums, Hybrides obte-
nus par M. Jules Hye-Ley-
SEN
Cypripedium insigne monta-
nurn, var. vesinetense (va-
riété nouvelle)
Cypripedium Nilssoni (Hy-
751
MO
100
?51
bride nouveau) .....
Cypripedium nobilius (Hy-
bride nouveau). . . 111
Cypripedium villosum, var.
Truffauti (variété nou -
velle)
* Cyrtanthus Huitoni Baker.
Cyrtochilum micranth u m
Kranzlin
Cytisus Fnvaldskyanus. . .
Dangers que peut présenter
l'établissement d'une bri-
queterie dans un centre
horticole. (Lettre à M. le
Préfet de la Seine) . . .
Dantin (M.) son mastic ; Rap-
■ M. Hanoteau. .
M. DUVAL . . .
Vi. Alfred Nomblot
■lestin). — Notice
ique par A. Dor-
). — Insectes nui-
l'Horticulture. .
La Courtilière,
1rs, moyens de
on
■ La Mouche des
:s
). — Les Noix
Decaux. — Maladie deVHy-
drangea paniculata cau-
sée par le Tetranychus
Telarius
Decaux (J.). — Note sur une
maladie de VHydrangea
paniculata grandiflora . .
Decaux (F.). — Plantes mel-
76
1209
Pages
24
649
24
1086
900
972
482
port par M. Hanoteau. .
786
649
— par M. DuvAL . . .
id.
46o
— par M. Alfred Nomblot
Debray (Gélestin). — Notice
nécrologique par A. Dor-
id.
110
MOIS
174
Decaux (F.). — Insectes nui-
24
sibles à l'Horticulture. .
Decaux. — La Courtilière,
ses mœurs, moyens de
771
29
destruction
Decaux. — La Mouche des
428
24
Orchidées
837
1003
Decaux (F.). — Les Noix
véreuses
1136
644
676
1210
TABLE DU VOLUME POUR 1896.
Pages
99
249
000
19
26
105
lifères
Décès de l'abbé Delavay .
Décès du D"" Trimen . . .
Décès de MM. Dolley, Li-
baude (Gh.), Moreau
(Louis-François), Debray.
— de MM. Cassier (Jean-
Pierre), Evelin Wadding-
ton, Moisy, Prudhomme
(Henry), Bienfait ....
— de MM. Delaville (Léon),
Clavier, Pernel, de Noail-
les (le comte)
— de MM. Flandre (Jeaii-
Bapliste), Touchet (Au-
guste), Colville Barklay,
Marquette (Ernest), Dam-
pierre (le marquis de) .
— de M. Verdier (Pierre) .
— de MM. Poulain (Louis-
Alphonse), Duchefdela-
ville (Etienne-Charles) .
— de M. Léon Say ....
— de MM. Allez (Adrien),
GoUeau, Durenne, Ecor-
cheville, Courmeau, Vé-
lard, Deforges (E.-R.),
Bertrandus (Frère), Co-
chet-Scipion 416
— de MM. Lesueur (Cons-
tant). Marchai, Parisot
(Eléonor) 481
— de M"^^ Bâillon, MM. Char-
don (G. -A.), Dumonthier
(A.-D.) 628
— de MM. Kuntz et Vial
(Emile) 645
— de MM. Delaage (Albert),
Dauchez de Beaubert (Av- ,
119
252
375
Pages
thur), Despierre (Jacques-
Louis), Lepère (Joseph-
Alexis) 747
— de MM. Carrière (Elie-
Abel), Leconte (Louis-
lîosa) 743
— de MM. Imbault, Hau-
treux, Savoye (François). 834
— de M. Boutard (Auguste). 843
— de MM. Petit-Bergonz,
Gliarollois,Bataline,Muel-
1er (baron von) 923
— de M. Ginier (Marie-
Emile) 1000
— de M. Boisbunel .... 1008
— de MM. Hatret, Méry,
Amand 1092
Degardin (A.). — Le com-
merce des fleurs àSainte-
Marie-de-Scilly 674
Delavay (abbé) ; sa mort, 249, 364
Delessard. — Discours pro-
noncé sur la tombe de
M. Alexis Lepère, le 14
août 1896 756
Delessard. — Notice sur
■ Alexis Lepère tils. , . . 1011
Delessart. — Notice sur
M. Léon Say 655
* Delphinium Zalil Aitch. et
Hemsley 1044
* Dendrobium HUdebrandii
Rolfe 403
* Dendrohhim Jennyanum
Kranzlin 1193
Deny (Eug.). — Compte
reudu de l'Exposition de
Limoges 1167
Deny (Eug.). — Rapport sur
TAHLE DU VOLUME POUR 1896.
Pages
Jes parcs de Dulamon et
de Bourran, créés par
M. L. Le Breton, archi-
tecte-paysagiste, à Or-
léans [Loiret;
Denis (Th.) (de Villeur-
banne, Rhône). — Les
plus grosses Roses de
France. .
Destruction du Gastrophysa
raiphanl
* Deutzia Fargesii Francii. .
* Deutzia setchiienensis
Franch
Digestion de Paris (La), par
M. P. ViNCEY
Dimension des graines et
l'aptitude g8rminative(La)
* Dioscorea Fargesii Franch
Sp.nov)
* Dipelta yunnanensis
Franch.
* Dipodium paiudosum
Reichb. f.
Discours prononcé à l'occa-
sion de la distribution des
récompenses du 10 dé-
cembre 1896; M. ViGER .
Discours prononcé sur la
tombe de M. Alexis Le-
père, le 14 août 1896, par
M. Delessard ......
Discours prononcé sur la
tombe de M. A. Carrière,
par M. Edouard-André .
Distinctions honorifiques :
19,25,267,628,744,1007,
Distribution des récompen-
ses du 25 juin 1896. . .
278
805
15
897
897
1177
479
1189
980
611
1104
766
758
18,
1098
499
1211
Pagks
Dyuowski. — Communica-
tion surTHorticulture en
Tunisie . 752
Dormois. — Notice nécrolo-
gique sur M. Célestin De-
bray. , 174
Dormois. — Rapport sur le
sécateur perfectionné de
M. Aubry 295
* DuBARLE. — Les Pêches
précoces et le surgreffage 808
Duval(H.) fils. —Rapport
sur les cultures de M.
Massé 937
Duval (Léon). — Causerie
sur Biskra . . . . 112, 273
Duval (Léon). — Compte
rendu de TExposition de
la Société nationale d'Hor-
ticulture, mai 1896 (Les
Orchidées) 552
Duval (L.). — Compterendu
des travaux du Comité
des Orchidées, pendant
Tannée 1895 789
Duval (Léon). — Médaille
d'or du Conseil d'admi-
nistration 507
Duval (Léon). — Rapport
sur son ouvrage « Les
Broméliacées », par M. 0.
Opoix 289
Duval (Léon).— Rapport sur
les cultures de Phalœnop-
sis de M. Régnier .... 444
Duval. — Rapport sur le
mastic Dantin 786
Eaux d'égouts et champs
d'épandage des environs
1212
TABLE DU VOLUME POUR 1896.
Pages
de Paris (Les) 476
* Éboiitonnage des Ghry-
saiitlièmes ; M. G. Gha-
BANNE 327
Echeveria Perpusi Schuman
(Espèce nouvelle). , . . 848
* Echinocactus Peninsidœ
Weber 227
École nationale d'Horticul-
ture de Versailles. ... 731
* Effets du froid pendant
l'hiver 1894-1895; M. Gas-
ton Allard 455
* Elscis DyhoiDskii Henri
Hua 219
Élection de M. Viger comme
Président de la Société
d'Horticulture de France. 922
Élections pour 1897. . . . HOl
Empoisonnement du bétail
par les Pommes de terre. 412
Encre indélébile pour les
étiquettes en zinc. . . . 910
* Epidendrum glumibractea-
tum Rchb. f 1045
* Epidendrum xipheroides
Kranzlin 900
* Epiphrmiitfs VçUchi Hort. 981
* EpisciadeJîsaC.-n. \\ri^h\. 901
* Eranthemum reticulatum
Hort 1045
* Erytfirina Cm^tantiana
Marc Micheli 1041
* Erythronium Johnsoni Bo-
lander. 820
Étiquettes en zinc (Encre in-
délébile pouy les). ... 910
Étude botanico - horticole
sur les Nepenthes, par
Pages
133
M.Jules Rudolphe. . 45
Etude historique sur le Ha-
ricot commun; M. Georges
Gibault 658
Etude sur la culture et la
végétation des Chrysan-
thèmes, par M. Georges
Truffaut 314
Étude sur la culture et la
végétation des Cyclamens
de Perse, par MM. Alex.
HÉBERT et Georges Truf-
faut; 760
* Euphorbia Fournierl Re-
but 465
* Euphorbia Qarad Deflers. 817
Exportation des Pommes à
cidre en Allemagne. . . 15
Exposition d'Alençon;
Compte rendu; M. Che-
min 189
Exposition de Chartres ;
Compte rendu; M. Henri
Vacherot . . 874
Exposition de Chrysan-
thèmes de la Société
d'Horticulture de la Côte-
d'Or; Compte rendu; M. B.
Verlot 212
Exposition de la Société
d'Horticulture de Nancy;
Compte rendu; M. P. Ha-
riot 798
Exposition de la Société
d'Horticulture de Sois-
sons ; Compte rendu ;
M. Ch. JoLY 701
Exposition de la Société
horticole de la Haute-
TABLE DU VOLUME POUR 1896.
1213
Marne à Saint- Dizier;
Compte rendu; M. P.Ha-
RIOT
Exposition de Limoges;
M. Eug. Deny. ..*...
Exposition de Lyon ; Compte
rendu; M. Martinet. . .
Exposition de mai de la So-
ciété nationale d'Horti-
culture ; Comptes rendus
— Partie florale; M. D. Rois.
— Les Orchidées ; M. L.
DUVAL
Pages
878
1167
1171
535
552
— Végétaux ligneux de
plein air; M. M. de
Vilmorin
— Culture maraîchère; M.
E. Ghouvet
— Enseignement horticole
et architecture de jardins;
M. C. Marcel
— Industries horticoles (3^
section); M. Anfroy. . .
— Concours 274 à 278; M.
E. COCHU
Exposition de mai 1896 de
la Société nationale d'Hor-
ticulture (Récompenses
accordées)
Exposition de Nemours ;
Compte rendu; M. Georges
Boucher ...
Exposition de novembre
1896; Palmarès
Comptes rendus :
— Les nouvelles variétés de
Chrysanthèmes; M. Fat-
ZER
— Les Chrysanthèmes et
557
571
576
585
51:
795
1118
1147
Pages
autres plantes ornemen-
tales; M. D. Hariot. . . 1152
— Les fruits; M. A. Cha-
TENAY H 63
Exposition de Roses tenue
par la Société nationale
d'Hort. ; juillet 1896 ;
Compte rendu; M. D. Bois. 690
Exposition de Roses tenue
à la Société nationale
d'Hort.; juillet 1896; Ré-
compenses décernées par
le jury 1129
Exposition de Strasbourg;
Compte rendu; M. Ch.
Baltet 80
Exposition d'Horticulture de
Caen ; Compte rendu ;
M. Quenat ....... 185
Exposition d'Horticulture
de Coulommiers; Compte
rendu; M. A. Chargue-
raud 951
Exposition du Havre;
Compte rendu; M. D. Bois. 191
Exposition du Raincy ;
Compte rendu ; M. Sa-
voye, père 87
Exposition du Vésinet
(Seine-et-Oise) ; Compte
rendu ; M.Poiret-Délan . 959
Exposition internationale
de Bruxelles en 1897 (L'). 626
Exposition internationale
d'Horticulture de Ham-
bourg, en 1897. 985, 1082 736
Exposition internationale
du Cercle horticole Van
Houtte, à Ledeberg-lez-
1^214
TABLE DU VOLUME POUR 1896.
Pages
Gand; Compte rendu;
M. Ch. DE BOSSCHERE. . . 450
Exposition de Roses du 10
au 12 juillet 1896; Règle-
ment et Programme. . . 349
Fatzer. — Exposition d'au-
tomne 1896. Nouvelles
variétés de Chrysan -
thèmes. ........ 1147
Fêtes franco-russes (Les
fruits aux) 913
Fève; sa valeur alimentaire. 914
Ftghot. — Rapport sur les
cultures de Bruyères de
M. Gentilhomme .... 939
Fleurs pour le marché de
Londres 250
* Floraison tardive des Roses 220
Forçage hivernal du Polygo-
natum mullifïonim. . . . 995
Formalités à remplir pour
introduire dans le Cau-
case des plantes d'origine
française 480
* Fothergilla Gardeni . . . 222
Fourmis; leur destruction. 650
FoussAT (J.). — Sur Tori-
gine hybride du Lilas
Varin 910
Fraises de provenance fran-
çaise sur le marché de
Manchester 361
Fraise Lucie Fauve (variété
nouvelle) 489
Fraise Louis Gautier (variété
nouvelle) 633, 746
Fraisier remontant, à gros
fruit (variété nouvelle),
845, 926
Pagks
* Franghet (A.). — Plantes
de FA^iie orientale, par-
venues récemment au
Muséum
François (Joseph). — Arbo-
riculteur à Brunoy : Rap-
port sur ses cultures frui-
tières, par M. GoRiON . .
Fruits des fêtes franco-
russes (Les)
Fruits en Angleterre (Les).
* Fruits (valeur comparée
des" matières propres à
assurer leur conserva-
tion)
Fruits et légumes en Egypte
et en Syrie (Les) ....
Fuchsias rustiques chez
MM. Lemoine et fils, à
Nancy
* Fumiers (Pertes résultant
pour l'agriculture fran-
çaise du mauvais traite-
ment des); M. Grandeau.
*Fusarium Pelargonii (Cham-
pignon causant la ma-
ladie des Pélargoniums).
* Galanthus (Les)
Gastrophysa raphani ; sa
destruction. ......
* Gazania pygmœa Sonder .
Gennari. — Rapport sur les
pots dits « en engrais »
de M. Chéron
Gentilhomme. -^ Rapport
sur ses cultures de Bru-
yères; M. FiCHOT
Germination (Intluence
exercée par divers agents
80'
868
913
732
1083
1179
911
1025
975
713
15
404
590
939
TABLE DU VOLUME POUR 1896.
Pages
chimiques sui la). ... 99
GiBAULT (G.). Voir Bois (D. '.
GiBAULT (G.^. — Chronique.
415, 914
GiBAULT (Georges). — Etude
historique sur le Haricot
commun 0138
GiBAULT (Georges). — L'an-
cienne corporation des
Maîtres Jardiniers de la
Ville de Paris 153
Giroflée Quarantaine d'été
Excelsior (variété nou-
velle) 632
Glycine énorme à Rouen
(Une) 989
* Gongora Sanderiana Kran-
zlin 1193
GoRiox. — Rapport sur les
cultures fruitières de
M. Joseph François, ar-
boriculteur à Brunoy . . 868
GoRTON, voir Michelin . . .
* Grandeau. Conservation
du fumier d'étable . . . 1025
Grandeau (L.). — La nutri-
tion des Légumineuses . 887
* Grandeau. — Pertes ré-
sultant pour l'Agriculture
française du mauvais
traitement des fumiers . 1025
Gravereau (A.^. — Compte
rendu du Concours de
Dalhias et Bégonias tenu
dans la séance du 10 sep-
tembre 1896 947
Gravereau (Auguste). —
Rapport sur ses cultures
de Reines-Marguerites,
Zinnias, etc., par M. Emile
Thiébaut.
* tîreffage de la Vigne dans
la mousse sans ligature .
Griffon (Et.). — Rapport sur
son ouvrage intitulé :
Cour fi d'Arboriculture;
M. Perd. Jamix
* Grosdemange. — Greffage
de la Vigne dans la
mousse sans ligature . .
(luillochon (L.). — Rapport
sur son ouvrage intitulé :
Calendrier menmel du Cul-
tivateur d^ Orchidées, par
M. A. Bleu
Hahenaria carnea
— nivea
* Hahenaria Ehvesii J. D.
Hooker
* Hœmaria Daivsoniana J.
D. Hooker
Halles (Loi sur les) ....
Halles Centrales, les fruits
et les légumes pendant
Tannée 1895, par MM. D.
Bois et G. Gibault . . .
Halles Centrales, nouvelle
réglementation
Hanoteau. — Rapport sur le
mastic Dantin .....
Haricot (dans les Flandres
au xvi« siècle) ; M. E.
Roze . .
Haricot; (étude historique
sur le); Georges Gibault.
Hariot (P.). — Compte
rendu de l'Exposition de
la Société centrale d'Hor-
1215
Pages
804
91
292
91
1022
847
847
1046
104G
16
434
622
786
851
658
1216
TABLE DU VOLUME POUR 1896.
Pages
798
878
ticiilture de Nancy . . .
Hariot (P.). — Compte ren-
du de l'Exposition de la
Société horticole de la
Haute-Marne, tenue à
Saint-Dizier
Hariot (P.)- — Compte
rendu de l'Exposition de
novembre 1896 (Les Chry-
santhèmes et autres plan-
tes ornementales). . . . llo2
Hariot (P.). — Rapport sur
Touvrage de M. Correvon
intitulé : Le Jardin de V her-
boriste 873
Hariot (P.). — Plantes nou-
velles ou peu connues
décrites ou figurées dans
les publications étran-
gères, 95, 228, 340, 402,
469, 610, 726, 818, 899,
1042.
Hariot (P.). — Revue des
publications étrangères,
93,221,331,391,457,590,
7Î3, 810, 889, 967, 1032.
* Hébert (Alex.) et G. Truf-
fant. — Etude physiolo-
gique des Cyclamens de
Perse
Hérert (Alex.) et Georges
Truffaut. — Etude sur la
culture et la végétation
des Cyclamens de Perse.
* Hechtia argentea Hort.
Beaucarne
Helianthus Maximiliani . .
Héliotrope géant
* Heptapleiirum Delavayi
1191
1181
592
760
470
750
913
Pages
Franch 981
* Heptapleurum Fargem
Franch 982
Heterodera radicicola; Né-
matode cause d'une ma-
ladie du Bégonia Rex;
M. Ch. Julien, 261, 377. 637
HoiBiAN : Rapport sur le jar-
din de M. Poisson . . . . 787
Horticulteurs en Allemagne
(Statistique des) .... 913
Houx en Angleterre (Le) . . 479
Hybrides nouveaux d'Or-
chidées 101
Hydrangea paniculata grari-
diflora (note sur une ma-
ladie de 1') ; M. J. Degaux . 676
* Hypocyrta pulchra N. E.
Brown-H 726
Importation des fruits et
des légumes en Angle-
terre (L');par3/i¥. D. Bois
et Gibault 175
* Incarvillea Delavayi Bur.
et Franchet 612
Influence exercée par di-
vers agents chimiques
sur la germination
99
Insectes parasites utiles,
possibilité de les pro-
pager; M. F. Degaux . . 1136
Insectes nuisibles à l'Horti-
culture, par M. F. Degaux. 771
Introduction du Platane
d'Orient en France. . . 620
Isosoma Orchidsearum (mou-
che des Orchidées); M.
Degaux 837
Jamin (Ferd.). — Allocution
TABLE DU VOLUME POUR 1896.
Pages
prononcée aux obsèques
de M. Alexis Lepère. . .
Jamin (Ferd.). — Les Pom-
mes Dean's Codlin et
Deans' Codlin
Jajiix (Ferd.). — Observa-
tions météorologiques :
— janvier 1896
— février 1896 ....
— mars 1896
— avril 1896
— mai 1896
— juin 1896
— juillet 1896
— août 1896
— septembre 1896. . ,
— octobre 1896 . . . .
— novembre 1896 . . .
— décembre 1896 . . .
Jamin (Ferd.). — Procédé
pour obtenir en peu de
temps des fruits des nou-
veautés de Poirier. . . .
Jamin (Ferd.). — Rapport
sur un ouvrage intitulé
« Cours d'Arboriculture »
par M. Ed. Griffon, profes-
seur à l'Ecole d'Arbori-
culture de Tournai (Bel-
gique)
Jamin (M. Ferd), nommé
vice-président honoraire
de la Société
Jardins alpins (Les) par
M. H. CORREVON
Jardin zoologique d'Anvers
au point de vue horticole
(Le)
Jobert (Maxime). — Rapport
755
442
96
232
344
408
472
616
728
824
904
984
1048
1198
921
292
1098
41
734
1217
Pages
sur ses cultures de Cycla-
mens, par M. Welker
fils ... 67
JoLY (Ch.). — Compte rendu
de l'Exposition de la
Société d'Horticulture de
Soissons 701
Joly (Charles) (grande mé-
daille d'or pour sa colla-
boration active et inces-
sante au Journal de la
Société) 496, 506
* Juania australis 595
Julien, maladie du Bégonia
Rex 261, 637
Julien (Ch.). Une maladie du
Bégonia Rex, causée par
un Nématode : VHetero-
dera radicicola 377
Jus de tabac employé pour
la destruction des insectes
nuisibles aux végétaux . 414
Keteleêr (M.), nommé mem-
bre d'honneur de la So-
ciété 1098
Kew (Les Jardins de) . . . 249
Kew Gardens 733
* Lselia autumnalis, var.
Fournieri (variété nou-
velle) 1190
LspJia jyvenilis (Hybride
nouveau) 1003
Lœlia Pinelli, var. fastuosa
(variété nouvelle), ... 110
Lselia purpurata, var. au-
rorea (variété nouvelle) . 490
Lselio-Cattleya amœna ame-
thystina (Hybride nou-
veau) 1003
1218
Lœlio-CaWet/a A7uircana
Ch. Maron
Lœlio-Cattleya Andreana . .
Lœlio-Cattleya fastuosa (Hy-
bride nouveau)
Lxlio-Caltleya X illuminata.
* Lœlio-Cattleya X Schul-
ziana L. Linden
Lœlio-Cattleya velutino ele-
gans (Hybride nouveau) .
Lambert (E.). — Rapport
sur les cultures de
Haricots de M. Lecœur .
Lavoivre; voir Gennari.
Lecœur. — Rapport sur ses
cultures de Haricots, par
M. E. Lambert
Lefièvre (Jules). — Rapport
sur les cultures de Cannas
et de Pélargoniums
zonales de M. Pichon, hor-
ticulteur à Lagny (Seine-
et-Marne
Légion d'honneur (nomina-
tions dans l'ordre de la).
18,
Lemaire (Louis). — Rapport
sur ses cultures de Chry-
santhèmes, par M. Yvox
(H.) fils
Lemoine et fils, à Nancy;
(Leurs Fuchsias rusti-
ques)
Le mont Babor, Cèdres de
l'Atlas, Sapin du Babor;
M. Maurice de Vilmorin .
Lepère (Alexis); Allocution
prononcée à ses obsèques
par M, Fërd. Jamln . . .
TABLE DU VOLUME POUR 1896,
Pages Pages
Lepère (Alexis). — Discours
prononcé sur sa tombe
fol par M. Delessard .... 756
Lepère (Alexis), fils. — No-
420 tice nécrologique par
991 M. Delessard lOH
Lepère (Alexis, fils). —
230 Rapport sur sa culture du
Pêcher en serre froide;
752 M. 0. Opoix 781
Les routes fruitières ;
M. Ch. Baltet 711
943 Lettre de la Société impé-
riale d'horticulture de
Russie, à l'occasion du
voyage en France des
943 Souverains russes . . . 924
L'Hortensia en Angleterre. 1092
LiBRECK. — Compte rendu
du Concours d'Orchidées
du 23 avril 1896 .... 447
Lilas Varin {^yringa dvhia) ;
son origine hybride . . . 910
Lionxet. — Rapport sur les
cultures de M. Parrain,
028 jardinier- chef, chez
M°i° Gripon, à Limours
(Seine-et-Oise 69
Lionnet; ses cultures de
883 Chrysanthèmes 323
Liste desmembres delà sec-
lion des Chrysanthèmes . 312
911 Loisur les Halles (La). . . 16
* Lonicera Delavay iFrduch. 982
* Lcmicera slephanocarpa
123 Franch
Lonicera yunnanensia Fr.
* Lourya campanulata Bail-
755 Ion
983
982
1047
TABLE DU VOLUME POUR 1896.
Pages
Lysol ; insecticide ; Rapport
de M. Ventecl.\ye ....
* Maladie de ia gale de la
Pomme do terre ; M. E.
ROZE
Maladies de la Pomme de
lerre, causées par des
P>actériacées; M. Roze. .
Maladie de VHydrangea pa-
nlculala grandiflora (note
sur une), par M. J. De-
CAUX
* Maladie des Pélargo-
785
4o3
320
670
975
330
niums
* Maladies des Violettes,
M. Louis Belle
Maladie du Bégonia Rex :
M. Julien. . . 261, 377, 637
M. Louis Cappe. . . 262, 641
M. H. Vagherot 642
Mangin (L.). — Emploi de
naphtolate de soude pour
combattre les maladies
parasitaires 423
* Mangin. — Les maladies
circulaires de la Jacinthe. 963
Mangin (L.). — Réponse
aux observations de
M. Chargueraud au sujet
du dépérissement des
arbres dans Paris . . . 424
Mangin (Louis). — Sur l'aé-
ration du sol dans les
promenades et planta-
tions de la ville de Paris. 262
* Mangin (Louis). — Sur la
végétation dans une at-
mosphère viciée par la
respiration ..'..... 389
1219
Pages
Maniéré de traiter les Ceri-
siers en espaliers (note
sur le), par M. M\rché , r)89
Marcel (G.) . — Compte
rendu de l'Exposition de
mai de la Société natio-
nale d'Horticulture. (En-
seignement horticole et
architecture de jardins). t)70
Marchand (M.). — Nommé
membre correspondant
de la Société 923
Marchp:. -7- Note sur la ma-
nière de traiter les Ceri-
siers en espaliers .... 389
Martinet. — Compte rendu
de l'Exposition de Lyon. 1171
* Masdevallia calyptraia
Kranzlin 230
* Masdevallia corniculata,
var. inflata Veitch . . . 820
Massé. — Compte rendu du
concours cantonal et ré-
gional de Villemomble . 937
Massé. — Rapport sur ses
cultures, par M. H. Duval
fils 937
* Massoniajasminiflora Hort.
Burchell 612
Mastic Dantin (sur le) :
Rapport par M. Hanoteau 786
par M. Duval 786
par M. Alfred Nomblot . 786
* Matières propres à assu-
rer la conservation des
fruits (leur valeur com-
parée) 1089
Mauvoisin, voir Michelin .
Médaille d'or du Conseil
1220
TABLE DU VOLUME POUR 1896.
Pages
d'Administration accor-
dée à M. Duval (Léon) .
370, 507
Mérite agricole (nomina-
tions dans Tordre du), .
18, 25, 267, 744, 1007
* Mesnard (Eugène). — Ac-
tion de la lumière et de
quelques agents exté-
rieurs sur le dégagement
des odeurs 593
* Maladies circulaires de la
Jacinthe (Les); M. Mangin. 963
Micheli (Marc). — Rap-
port sur son ouvrage in-
titulé : Le Jardin du Crest,
par M. Philippe de Vil-
morin 1017
Michelin. — Allocution pro-
noncée sur la tombe de
M. Charolfois 930
Michelin. — Compte-rendu
du 37« Congrès de la So-
ciété pomologique de
France 195
Michelin. — Rapport sur
31 variétés de Pommes
présentées par M. Croux;
examinées par MM. Mau-
voisiN, GoRioN et Michelin. 685
Michelin. — Sur le 12« Con-
cours général et 13"^ Con-
grès de l'Association po-
mologique de l'Ouest,
tenus à Laval (Mayenne),
du 3 au 6 octobre 1895 70
Mlcrococcus alhidm, flavidus
et [mperatoris, Bactéria-
cées produisant une ma-
Pages
ladie des Pommes de
terre 327
* Miellée (Recherches expé-
rimentales sur la); M. G.
BONNIER 329
Modifications des arrêtés
relatifs à la circulation
en France des produits
agricoles et horticoles . 249
Mont Babor. Cèdres de
l'Atlas. Sapin du Babor,
par M. Maurice de Vil-
morin 125
Mouche des Orchidées (La) ;
M. Degaux 837
Muguet en Angleterre (Le). 733
Mousse; son emploi dans la
culture par M. le D"" D.
Clos 270
* Musa japonica; M. L Sal-
uer 456
* Musa kewensis 221
* Musa rubra Wallich . . > 405
Nœgelia, variétés nouvelles. 1097
Naphtolate de soude (son
emploi pour co mbattre les
maladies parasitaires) ;
M. L. Mangin
* Narcisses (Les)
JSegundo foliis aureo mar-
ginatis elegans (variété
nouvelle). .
Nepenthes et leur culture
(Les), par M. Jules Ru-
dolph 45,
Noisettes; leur commerce
à Trébizonde
Noix véreuses; M. F. De-
gaux
423
599
650
133
479
1136
Pages
NoMBLOT (Alfred). — Compte
rendu des travaux du
Comité d'Arboriculture
fruitière pendant Tannée
1895 702
NoMBLOT (Alfred). — Rap-
port sur le mastic et
le mastic-vernis Dantin,
expérimentés à la mai-
son Désiré Bruneau. . . 786
NoNiN. — Rapport sur les
cultures de Chrysan-
thèmes de M. Lionnet,
jardinier-chef au châ-
teau de Jouy-en-Josas. 323
Notice nécrologique sur
M . Gélestin Debray ;
M. DoRMOis 174
Notice nécrologique sur
M. Léon Say; M. Deles-
SART 655
Notice sur Alexis Lepère
fils, par M. Delessart. . 1011
Nominations dans l'Ordre
du Mérite agricole, 18,
25, 267, 744 1007
Nominations de nouveaux mem-
bres : C]
Séance du 9 janvier 1896. 30
— du 23 janvier 1896. * 32
— du 13 février 1896. 131
— du 27 février 1896. 131
— du 12 ,mars 1896. 268
— du 26 mars 1886. 269
— du 9 avril 1896. . 377
— du 23 avril 1896 . 427
— du 28 mai 1896. . 427
— du 11 juin 1896. . 497
— du 25 juin 1896. . 651
ME POUR 1896.
1221
Pages
Séance du 2 juillet 1806 .
651
— du 13 août 1890 .
754
— du 27 août 1896. .
754
— du 10 septembre .
1896
850
— du 24 septembre.
1896
850
— du 8 octobre 1896.
930
Nutrition des Légumineuses
(La); L. Grandeau . . .
887
Observations météorologi
-
ques ; M. Jamin (Ferd.) :
— janvier 1896 . . .
96
— février 1897
232
— mars 1896 .
344
— avril 1896 .
408
— mai 1896 .
472
— juin 1896. .
616
— juillet 1896.
728
— août 1896 .
824
— septembre 1896. .
904
— octobre 1896 . . .
984
— novembre 1896 . .
1048
— décembre 1896. .
1198
Odontoglossum vexUlarium
super bum (variété nou-
velle)
742
Œillets de poètes ; remède
contre lePicccinia Dianthi,
leur parasite
412
Œnothera suaveolens; cu-
rieux phénomène pré-
senté par ses fleurs ;
M. E. Roze
362
* Olyra concinna Hook. f. .
823
* Oncidhim Godseffianum
Krànzlin
821
Onothera suaveolens (Œno-
thera) ; curieux ph
éno-
1222
TABLE DU VOLUME POUR 1896.
Pages
mène présenté par ses
Heurs ; M. E. Roze. . .
Oospora scabies Thaxler, Ba-
tériacée produisant la
maladie des Pommes de
terre
Opoix (0.). — Rapport sur
la culture du Pêcher en
serre froide, de M. Alexis
Lepère fils, à Montreuil.
Opoix; Rapport sur son li-
vre intitulé (( La culture
du Poirier » ; M. Gh. Che-
vallier
Opoix (0.). — Rapport sur
un ouvrage de M. Léon
362
326
Duval,
Les Bromélia-
* Opuntia Alcahes Weber .
Opuntia Cholla Weber. . .
Orchidées cultivées sur des
troncs de Fougères. . .
Orchidées (Nouveaux hybri-
des)
Origine hybride du Lilas
Varin {Syringa dubia) . .
Oseille Pahouine
* Ostrowskia magnifica Regel.
Ouragan du 26 juillet (L').
OzANNE (Gaston) . — Compte
rendu des travaux du
Comité des Industries
horticoles, pendant l'an-
née 1895
Paillet père . — Rapport
sur les cultures fruitières
du Refuge du Plessis-
Piquet (Seine)
* Palisota Maclaudi Cornu .
m
(i4
289
228
::28
d20
101
910
634
821
732
945
8o9
466
Palmarès de l'Exposition
de Chrysanthèmes (no-
vembre 1896)
Palmarès de l'Exposition
de mai 1896
Palmarès de TExposition
de Roses (10-12 juillet
1896)
* Palmiers du Congo (Deux
nouveaux)
Payne (M. Barman) (nommé
membre correspondant
de la Société
Pêche Belle de Saint-Maur
(variété nouvelle) ....
Pêche Paullard (variété
nouvelle)
Pêcher; sa culture en serre
froide selon les procédés
de M. Alexis Lepère tils,
à Montreuil; M. 0. Opoix.
Pêcher; son palissage. . .
Pèches précoces et le sur-
greffage (Les) ; M. Du-
BARLE
*Pélargoniums (Maladies
des)
Pelargonium zonale Emilie
Simon (variété nouvelle).
Pelargonium zonale Gloire
de Malakoff (variété nou-
velle)
Pelargonium zonale Madame
la comtesse Charles Pozzo
di Borgo (variété nou-
velle)
* Pensées (Leur origine bo-
tanique) 730,
Pages
732
1118
512
1129
219
1098
748
739
781
732
808
975
487
634
891
TABLE DU VOLUME POUR 1896.
Pages
772
339
Perce-oreille, M. Decaux
* Perezia souchifolia Baker
Perrier fils. — Rapport sur
les moyens pratiques et
nouveaux employés clans
la construction de sa
serre ; M. Henri Vacherot. 293
* Phojus mishmensis Rchb. f . 1 193
Peuplier pyramidal à feuil-
les persistantes 109
* Phalœnopsis kucorhoda
Rchb fils. ..,,... 1041
* Phaleria ambiyua Hook f. 901
* Philadelphiis CouUerl. . . 889
P/ilox decussata Rayonnant
(variété nouvelle) .... 750
Phyllosticta violœ, Champi-
gnon produisant la ma-
ladie des Violettes . . . 330
PiCHON. — Rapport sur ses
cultures de Cannas et de
Pélargoniums zonales,
par M. Jules Lefièvre. . 871
* Pilocarpus Jahorandi Hol-
mes 1194
* Pin Laricio ; une nouvelle
station dans le Gard . . 219
* Pittosporum enocarpum
Royle 822
Plaies des arbres; cicatri-
sation par l'acide chlor-
hydrique 621
Plantation de Pommiers
sur les routes lu
* Plantes de TAsie orientale
parvenues récemment au
Muséum;M. A.Fhanchet. 807
Plantes mellifères; M. De-
GAUX 99
1223
Pages
Plantes nouvelles ou peu
connues, décrites ou fi-
gurées dans les publica-
tions françaises; M. D.
Bois. 226, 339, 399, 464,
608, 724, 817, 897, 979,
1040, 118"
Plantes nouvelles ou peu
connues, décrites ou figu-
rées dans les publica-
tions étrangères; M. P.
Hariot. 9o, 228, 340, 402,
469, 610, 726, 818, 899,
1042,
Platane d'Orient; son in-
troduction en France. .
* Podococcus acaulis Henri
Hua
PoiRET DÉLAX. — Compte
rendu de TExposition du
Vésinet (Seine-et-Oise) .
Poisson (M.), propriétaire à
Auteuil; rapport sur son
jardin; M. Hoibian . . .
Polygonatum multiflorum ;
son emploi pour le for-
çage hivernal 995
Polygonum baldschiianicum
Rgl
* Polystachya viUosa Gogn .
Pommes de terres; cause de
rempoisonnement du bé-
tail
* Pomme de terre (Nou-
velles observations sur
les Bactériacées de la) ;
M. E. RozE
* Pomme de terre (Sur
deux nouvelles Bactéria-
1192
620
219
959
787
994
1195
412
1024
1224
TABLE DU VOLUME POUR 1896.
Pages
388
455
146
927
916
cées de la); M. E. Roze .
* Pomme de terre (Sur la
cause première de la
maladie, la gale de la). —
Potato Scab des Améri-
cains; M. E. Roze. . . .
Pomme de terre; les deux
premières variétés con-
nues en Europe; M. E.
Roze
Pomme Candile Sinape . .
Pomme en Angleterre (La).
Pomme Reinette verte de
Simirenko 927
Pommes à cidre en Alle-
magne (Exportation des). 15
Pommes Dean's Godlin et
Deans'Codlin, par M. F.
Jamin 442
* Pommier (Analyse chimi-
que des diverses parties
de l'arbre) 974
Pommier; sa plantation sur
les routes . 16
Pommiers; mesures rela-
tives à leur importation
en Roumanie 843
* Posoqueria macropus Mar-
tius
Potato Scab, Gale de la
Pomme de terre ....
Pots dits « en engrais )> de
M. Ghéron (Rapport sur
les); MM. Gennari, La-
VOIVRE et WiRIOT ....
Pradines. — Gompte rendu
de l'Exposition de mai
1896 (Pompes et appa-
reils d'arrosage; instru-
902
327
590
Pages
ments de précision ; ins-
trument de jardinage) . 688
Préambule de la distribu-
tion des récompenses aux
lauréats de l'Exposition
de mai 1896; M. Abel
Ghatenay 509
Préambule de la distribu-
tion des récompenses du
10 décembre 1896; M A.
Chatenay 1114
Primeurs à Roscoff et à
Saint-Pol-de-Léon (Les). 476
Primeurs; leur transport . 411
Primevères de Ghine
géantes (variétés nou-
velles) 108
Primula acaulis à fleurs
bleues (variétés nou-
velles) 257, 365
Primula floribunda (Présen-
tation du) 109
Principales variétés d'ar-
bres fruitiers cultivées
dans les provinces du
Rhin 909
Prix de fruits et de légu- ^
mes au xvni^ siècle. . . 415
Prix Joubert de l'Hiberderie
décerné à M. P. Passy .
491, 506
Procédé de maturation ar-
tificielle des Tomates
(Un) 989
Procédé pour obtenir en
peu de temps des fruits
des nouveautés de Poi-
riers; M. Ferd. Jamin . . 921
Procès-verbal de la séance
TABLE DU VOl^yME POUR 18%.
Paces
duiJGin de la Commis-
sioii des réeompêiises ;
Pages
,99
1106
18
2o
104
118
2ol
2-â4
368
M. D. Bois .......
Séance du 10 novem-
bre 1896
Procès-verbaux :
Séance da 0 janvier 1896.
— du 22 janvier 1896.
— du 13 février 1896.
— du 27 février 1896.
— du 12 mars 1896 .
— du 26 mars 1896.
— du 9 avril 1896.
— du 23 av. 1896.375, 422
— du 28 mai 1896 . 416
— du H juin 1896 . 481
— du 25 juin 1896 . 492
— du 2 juillet 189Ô. 628
— du 23 juillet 1895. 645
— du 13 août 1895. 737
du 27 août 1895.
— du 10 septembre
1896
— du 24 septembre
1896
— du 8 octobre
189G
— du 22 octobre
1896. .....
— du 12 novembre
1896. .....
— du 26 novembre
1096
— du 10 décembre
1896. . . 1095,
— du 2i décembre
1896. . . 1095, 1098
Produits horticoles >« Fin
de siècle'» en Angleterre. 915
743
831
842
917
922
997
1005
1096
Programme de l'Exposition
générale de 1897, qui
sera ouverte du 2 au
7 juin 1053
Programme de l'Exposition
générale de Ghi'ysan»
thèmes, de fruits, Cycla-
mens,CEillets, Asters, etc.,
ouverle du 17 au 22 no- •
vemivre 1896 3-35
Programme des Concours
de Dalhias, de Glaïeuls et
de Bégonias du 10 sep-
tembre 1896 347
Promenades et jardins pu-
blics d© la ville de Lille,
par M. Ch. de Bossghere. 932
Publications périodiques
reçues en 1895 34
Pucchîia Dicmlhl ; parasite
des Œillets de Poète ; son
remède 412
QuENAT (P.). — Compte
rendu de l'Exposition
d'Horticulture de Gaen. 185
Rapport sur 31 variétés de
Pommes présentées par
M. Croux, examinées par
MM. Mauvoisin,Gorion et
Michelin (M. Michelin,
rapporteur) 685
Piapport sur la culture du
Pêcher en serre froide,
de M. Alexis Lepère fils,
à Montreuil; M. 0. Opoix. 781
Rapport sur le domaine du
Val et les cultures de
M. Jean Sallier,jardinier-
en-chef; M. Georges Truf-
77
1226
TABLE DU VOLUME POUR 1896.
Pages
FAUT 177
Rapport sur le jardin de
M. Poisson, propriétaire
à Auteuil ; M. Hoibia>-. . 787
Rapport sur le mastic Dan-
tin, par M. Hanoteau. . . 786
— Par M. DuvAL ..... 786
— Par M. Alfred Nomblot . 786
— Rapport sur le nouveau
■ modèle de tuyau métal-
lique flexible de M. Ru-
dolph ; M. Blaxquier . . 783
Rapport sur les cultures de
Bruyères de M. Gentil-
homme, horticulteur à
' Vincennes : M. Fichot. . 939
Rapport sur les cultures de
Bégonias à tubercules, à
fleurs doubles, de M. Ar-
noult;M.HenriVACHEROT. 869
Rapport sur les cultures de
Cannas et de Pélargo-
niums zonales de M. Pi-
chon, horticulteur à La-
gny (Seine-et-Marne), par
M. Jules Lefièvre. ... 871
Rapport sur les cultures de
Chrysanthèmes de M.
Lionnet, jardinier- chef
au château de Jouy-en-
Josas (Seine-et-Oise) ;
M. NoNiN 323
Rapport sur les cultures de
Chrysanthèmes de M.
Louis Lemaire ; M. H.
YvoN fils 883
Rapport sur les cultures de
Cyclamens de M. Jobert
(Maxime), horticulteur à
Pages
Chatenay (Seine) ; M. Wel-
ker fils - 67
Rapport sur les cultures de
Haricots de M. Lecœur, à
Limours (Seine-et-Oise);
M. E. Lambert 943
Rapport sur les cultures de
M. Massé, horticulteur à
Lagny (Seine-et-Marne) ;
M. H. DuvALfils 937
Rapport sur les cultures de
M. Parrain, jardinier-
chef, chez M™« Gripon, à
Limours (Seine-et-Oise),
par M. Lio^NET 69
Rapport sur les cultures de
Phalsenopsis de M. Ré-
gnier; M. LéonDuvAL. . 444
Rapport sur les cultures de
Reines-Marguerites, Zin-
nias, etc., de M. Auguste
Gravereau , cultivateur-
grainier à Neauphle-le-
Chàteau, par M. Emile
Thiébaut 864
Rapport sur les cultures
fruitières de M. Joseph
François, arboriculteur à
Brunoy; M. Gorion. . . 868
Rapport sur les cultures
fruitières du Refuge du
Plessis-Piquet (Seine);
M. PAiLLETpère. .... 8o9
Rapport sur les cultures
maraîchères du Refuge
Plessis - Piquet (Seine) ;
M. Curé 854
Rapport sur les Pots dits
(c en Engrais » de M. Ché-
I
TABLE DU VOLUME POUR 1896.
Pages
ron; MM. Gennari, La-
VOIVRE et WiRIOT ....
Rapport sur le sécateur per-
fectionné de M. Aubry;
M. DORMOIS
Rapport sur les moyens
pratiques et nouveaux
employés dans la cons-
truction d'une serre par
M. Perrier fils; M. Vache-
rot (Henri). ......
Rapport sur les parcs de
Dulamon et de Bourran,
crééspar M. L. Le Breton,
architecte - paysagiste , à
Orléans (Loiret) ; M. Eug.
Deny
Rapport sur l'insecticide le
Lysol, par M. Venteclaye.
Rapport sur l'ouvrage de
M. Gorrevon, intitulé : Le
Jardin de VHerboriste, par
M. P. Hariot
Rapport sur l'ouvrage de
M. L. Guillochon, inti-
tulé : Calendrier mensuel
du Cultivateur d'Orchidées ;
M. A. Bleu
Rapport sur l'ouvrage de
M.MarcMicheli, intitulé :
Le Jardin du Crest, par
M. Philippe de Vilmorin.
Rapport sur un livre de
M. Opoix, intitulé : « La
culture du Poirier » ;
M. Gh. Ghevallier. .- . .
Rapport sur un ouvrage de
M. Anatole Gordonnier,
intitulé : Les Eugrais pra-
o90
295
293
278
785
873
1022
1017
64
1227
Pages
tiques en Horticulture ;
M. Ernest Bergman . . . 384
Rapport sur un ouvrage de
M. Et. Griffon, intitulé :
« Gours d'Arboriculture » ;
M. Ferd. Jamin 292
Rapport sur un ouvrage de
M. Léon Duval « Les Bro-
méliacées » ; M. 0. Opoix. 289
Récompenses accordées à
différents titres par le
Gonseil d'administration
de la Société et par la
Gommission du prix Jou-
hert de THiberderie. . . 506
Réduction des tarifs de
chemins de fer en Angle-
terre en faveur des pro-
duits agricoles 16
Réglementation des Halles
centrales de Paris. . . . 622
Régnier ; rapport sur ses
cultures de Phalœnopsis,
par M. Léon Duval. . . 444
Reine - Marguerite Comète
Chinoise à fleurs simples
(variété nouvelle). . . . 741
Reine- Marguerite la Fiancée
(variété nouvelle). . . . 741
Reine-Marguerite naine à
fleur de Scabieuse (variété
nouvelle) 750
Remède contre le Puccinia
Dianihi, parasite des
Œillets de poète" .... 442
Réponse à la lettre de la
Société impériale, d'Hor-
ticulture de Russie,
adressée à l'occasion du
1228
TABLE DU VOLUME POUR 1896.
Pages f
voyage en France des
Souverains Russes . . .
Revue des publications
étrangères; M. P. Hariot;
9o,228,340, 402, 409,610.
726, 818, 899,1042,
Revue des publications
françaises; M. D. Bois;
91, 219,326,386,455,092,
711,807,887,963, 1024,
* Rhododendron Smirnoicii.
Rhododendrons en Angle-
terre
Rosa Watsoniana
Rose François Coppée (va-
riété nouvelle)
Rose Souvenir de Madame
E. Verdier (variété nou-
velle)
Roses; règlemenl et pro-
gramme de l'Exposition
spéciale de Roses. . . .
Roses de France (les plus
grosses), par M. Th. Denis,
de Villeurbanne (Rhône).
Roumanie (Mesures rela-
tives à rimportation des
Pommiers en) . . , . .
RozE (E.). — Curieux phé-
nomène présenté par les
fleurs de FOnothera sua-
veolens .
* RozE (E.). — Maladies de
la Pomme de terre cau-
séespardes Bactériacées.
• RozE (E.). — Sui- deux
nouvelles Bactériacées de
la Pomme de terre . . .
RozE (E.). — Les deux pre-
Pagks
mières variétés de Pom-
924 mes de terre connues en
Europe 146
* RozE (E.). — Sur la cause
première de la maladie
1181
de terre 455
RozE (E.). — Le Haricot
dans les Flandres au xvi*'
1175 siècle 851
972 * Roze (E.). — Nouvelles
observations sur les Bac-
78 tériacées de la Pomme
489 de terre 1024
RuDOLPHE (Jules). — Les Ne-
636 penthes et leur culture
45, 133
Rudolphe. — Rapport sur
421 son nouveau modèle de
tuyau métall ique flexible ;
M. Blanquier 783
349 * RueUiaheterotrichaBeûers 817
* Ruellia Makoyana Hort.
Mak 1190
805 Rumex hymenosepalus (La
Canaigre); M. le D"* Tra-
but 383
843 * Salix HumboldtianaWiUd.,
var. fo.siigiata 400
Sallier (Jean). — Rapport
sur ses cultures au do-
362 maine du Val , par
M. Georges Truffaut. . 177
* Sallier (Joanni). Un Bana-
326 nier rustique. ..... 456
Salvia splendens, M. Le Coû-
teux. (Variété nouvelle). 847
388 1 * Sanseviera Rqxburghiana.
I Schult 1195
TABLE DU VOLUME POUR 1896.
Pages
Sapin de Babor; M. Maurice
DE Vilmorin 125
* Sarcochilus hainanensis
Hoolv. f 119G
* Savoye, père. — Comple
rendu de TExposilion du
Raincy 87
Say (Léon) ; notice biogra-
phique sur sa vie, par
M. Delessard 655
ScimEiDER (G.). (Chronique).
17, 103,249,250, 363,365,
479, 480, 627, 733, 734,
829, 830, 916, 917, 900,
991, 1086, 1091
* Schœnlandia • gabonensis
Cornu 467
* Scutellaria formosana
Brown 471
Section des Chrysanthèmes
(sa constitution défini-
tive) 19
Section des Roses sa cons-
titution) 105
* Sedum noh'de Franch. . 898
* Sedum "platysepalum
Franch 898
* Sedum primuloides Franch . 898
* Selenipedium Sargentla-
num Rolfe 230
Selenipedium Verdieri (hy-
bride nouveau; 373
Sexes dans le Niittalia, le
Gymnocladus et Vldesia
(Les) 830
Siphonella Nucis (Insecte
parasite des noix); M. F.
Decaux 1136
* Sohralia Brandlise Krànz-
lin.
* Solanum cermium Vellozo.
* Solidago odora. (Succé-
dané du Thé)
* Spathoglottis Klmballuvia.
Horf. Sander
* Stanhopea X hellaiîrensis.
(Hybride horticole). . .
* Stanhopea Uascloviana
Reichb. f
Statistique horticole du dé-
partement de kl Seine. .
Sternbergia macrantha.
J. Gay
* Sircptocarpiis J\'endlandH.
Hort. Damman
Syndicat central des pri-
meuristes français. . .
Tttranychus Telarius, var.
Hydrangex, acarien pro-
duisant une maladie de
rHydrangea paniculata.
Thiébaut (Emile). — Rap-
port sur les cultures de
Reines-Marguerites, Zin-
nias, etc., de M. Auguste
Gravereau, cullivateur-
grainier à Neauphle-le-
1-229
Pagks
903
1196
1093
405
468
406
413
613
343
483
677
Château
864
* Thrinax microcarpa S ar-
gent
613
* Thuyopsis Standishii Gor-
don .
401
Tisserand. Discours pro-
noncé dans la séance gé-
nérale du 25 juin 1896. .
492
Tomates en Angleterre. .
1093
Tomates ( un procédé de
maturation artificielle
1230
TABLE DU VOLUME POUR 1896,
Pages
des) 989
Tournesol ou grand Soleil;
son utilité 101
Trabut (D^»). — La Baselle
à grandes feuilles . . . . 145
Trabut (D"). — La Canaigre
[Rumex hymenosepalus) . 383
Trimen (Le D""); son décès. 990
Transport des primeurs
(Le) . . 4U
* Trapseolum (Leur greffe
sur espèces tubéreuses). 605
Truffaut (Georges). —
Etude sur la culture et la
végétation des Chrysan-
thèmes 314
Truffaut (Georges). — Rap-
port sur le domaine du
Val et les cultures de
M. Jean Sallier, jardinier-
en-chef 177
Truffaut (G.). — Voir Hébert
(Alex.)
Truffaut (Georges) et Hébert
(Alex.). — Etude sur la
culture et la végétation
des Cyclamens de Perse. 760
* Tulipa (Les) 514
* Tulipa Maximowiczii . . . 889
Tulipier de Virginie (Le). . 626
Tuyau métallique flexible
de M. Rudoph; Rapport
par M. Blanquier. . . . 783
Tylanchus Hyacinthii; an-
guillule produisant une
maladie de la Jacinthe. . 963
Tyroglyphiis echinopus, aca-
rien produisant une ma-
ladie de la Jacinthe. . . 963
Utilité du Tournesol ou
grand Soleil
* Ulricularia ianthinaEooli.
f
Vacherot (Henri) . — Compte
rendu de LExposition de
Chartres
Vacherot (H.). — Maladie
des Bégonias.
Pages
101
614
874
642
Vacherot (Henri). — Rap-
port sur les cultures de Bé-
gonias à tubercules, à
fleurs doubles, de M. Ar-
noult
Vacherot (Henri). — Rap-
port sur les moyens pra-
tiques et nouveaux em-
ployés dans la construc-
tion d'une serre par M.
Perrier fils
Valeur alimentaire de la
Fève
* Vanda cœrulea, var. Pau-
welsise
* Varigny (C. de). — L'Al-
gérie en 1896.
Vassillière (M.), nommé
membre d'honneur de la
Société
Vassilière (M.). (Sa nomina-
tion aux fonctions de Di-
recteur de l'Agriculture).
Venteclaye. — Rapport sur
l'insecticide le Lysol . .
Végétation dans une atmo-
sphère viciée par la res-
piration; M. Louis. Man-
GIN
Verlot ( B. ). — Compte
869
293
914
1094
966
923
744
785
389
TABLE DU VOLUME POUR 1896.
Pages (
1231
Pages
rendu de l'Exposition de
Chrysanthèmes de la So-
ciété d'Horlicullure de la
Côte-d'Or
* Yernonia flexuosa Sims. .
ViGER.— Discours prononcé
à l'occasion de la distri-
bution des récompenses
du 10 décembre 1896. .
ViGER. — Discours prononcé
à l'occasion de son ins-
tallation au fauteuil de la
présidence de la Société.
Viger(M.), élu président de
'la Société nationale d'Hor-
ticulture de France. . .
Vigne (sa culture aux envi-
rons de Paris)
ViLLARD (Th.). — Compte
rendu du Congrès des
amis des Arbres, réuni à
Nice du 10 au 20 mars
1896
Vilmorin (H. dei. — Discours
pour l'installation de M.
Viger au fauteuil de la
présidence de la Société.
Vilmorin (Maurice de). —
Compte rendu de l'Expo-
sition de mai de la Société
nationale d'Horticulture
(végétauxligneuxde plein
air)
Vilmorin (Maurice de}. — Le
Mont Babor, Cèdres de
212
898
1104
99'
922
14
996
bo7
l'Atlas, Sapin de Babor .
ViLM0Ri\ (Philippe de). —
Rapport sur l'ouvrage de
M. Marc Micheli, intitulé :
Le Jardin du Crest . . .
" ViNCEY (Paul). — La di-
gestion de Paris ....
Violette La France (variété
nouvelle)
Vitalité des graines (La). .
ViTRY. — Allocution pro-
noncée sur la tombe de
M. Scipion Cochet. . . .
Vriesca Le Sphinx. (Hybride
nouveau)
Vriesea longebracteata. . .
Vriesea Poelmani (Hybride
nouveau)
VuiLLEMiN (Paul); sa décou-
verte d'une nouvelle fa-
mille de Champignons
parasites. .......
Welker fils. — Rapport sur
les cultures de Cycla-
mens de M. Jobert (Maxi-
me), horticulteur à Châ-
lenay (Seine)
WiRioT ; voir Gennari.
Xyleborus perforans. . . .
YvoN (H.) fils. — Rapport
sur les cultures de
Chrysanthèmes de M.
Louis Lemaire
* Zephyranthes Taubertiana.
12o
1017
1171
123
993
o88
633
423
632
oO
67
842
883
896
Le Secrélaire-rédacteur-géranty
D. Bois.
Paris. — L. Maretheux, imprimeur, 1, rue Cassette.
SOCIÉTÉ NATIONALE D'HORTICULTURE DE FRANCE
CONGRÈS HORTICOLE
de 1896
PREMIERE SEANCE
TENUE LE JEUDI 21 MAI, A LUOTEL DE LA SOCIÉTÉ
Présidence de M. Albert Truffaut, vice-président de la Société.
La séance est ouverte à deux heures et demie en présence de
225 membres.
Sont pré-ents au bureau MM. Chatenay, Jamin, et M. Ernest
Bergman, secrétaire du Congrès.
M. LE Président présente les excuses de M. H. de Vilmorin
empê hé d'assi>lei^ à la séance et souhaite la bienvenue aux
membres présents.
li rappelle que, depuis le dernier Congrès, la Société natio-
nale d'Horiicullure a éprouvé une perte douloureuse dans la
j.ersonne de son président, le regretté M. Léon Say. M. Léon Say
avait, à diverses repiises, rendu de signalés services à l'H »rti-
cuilure, et l'assemblée sera certainement unanime pour lui ailres-
ser un dernier adieu au moment d*«^ntreprendre les travaux de la
présente session. (Assentiment général.)
M. LE Président, avant d'ouvrir la discussion sur les questions
soumises au Congrès, donne lecture de la liste des récompenses
1
accordées aux auteurs des mémoires préliminaires qui ont été
imprimés et distribués aux membres inscrits du Congrès.
Ces récompenses sont les suivantes :
5® Question.
M. GuiLLOcnoN (de Versailles), grande médaille d'argent.
7^ Question.
M. Charguerald (de Paris), grande médaille de vermeil.
M. Van Hulle (de Gand), grande médaille de vermeil.
M. Large (d'Albigny), grande médaille d'argent,
M. Lozet fils, médaille d'argent.
L'ordre du jour appelle la discussion de la l""^ question, ainsi
conçue :
« Du greffage de la Pomme de terre. »
La parole est donnée à M. Lefort.
M. Lefort déclare qu'il pratique depuis plus de dix ans le
greffage de la Pomme de terre. Cette greffe, maintenant à la
portée de tout le monde, se fait en mars et avril.
« L'on prend des tubercules donnant de grosses pousses qu'on
laisse se développer et durcir à l'air ; on choisit pour greffons des
pousses de même grosseur, et on réunit celles-ci aux premières
par la greffe en fente, en coupant la tige à une distance de 2 à
4 centimètres du tubercule. Pendant une quinzaine de jours, les
pieds greffés doivent être tenus frais, sans arrosements, résultat
que l'on obtient en les couvrant de mousse que l'on rafraîchit
tous les jours. Se servir de terre glaise pour la greffe et non de
mastic.
« Planter les tubercules dans des pots, sous cloches ou sous
châssis; les tenir à l'étouffée les premiers jours, et donner de
l'air ensuite; un mois après planter en place et maintenir encore
sous cloche pendant quelque temps.
u C'est sur la tige greffée que partiront les tubercules qui seront
— III —
petits ou moyens la première année; ce n'est que deux ou
trois ans après le greffage que l'on récoltera des Pommes de
terre atteignant le volume normal et définitif.
<<: L'avantage de la greffe est de pouvoir rendre les Pommes de
terre industrielles, comestibles, sans qu'elles cessent de donner
un grand rendement, et aussi de les rendre plus précoces
lorsqu'on les greffe sur la variété Marjolin.
« J'ai présenté plusieurs fois aux séances de la Société nationale
d'Horticulture de France, des tubercules greffés, et le 12 juil-
let 1894, j'ai montré des variétés bien modifiées par la greffe.
L'une était YEarly rose, dont la chair est devenue jaune et la
tige basse, 20 à 25 centimètres; le développement est si rapide,
que la récolte se fait en deux mois et demi, après la plantation.
L'autre variété était la Richters Imperator, ^vQÏÏée sur Marjolin
Testard, qui a pris une chair bien jaune; elle est aussi très basse
de tige, 30 à 35 centimètres, ce qui permet de planter très près,
le plus à 50 centimètres de dislance. Elle est très précoce et
donne près de deux kilos par pied.
« C'est une récolte considérable, en juillet. Le tubercule est un
peu moins féculent que celui de la Richters Imper ator.
(( Cette année je présenterai à la Société nationale, la Pomme
de terre Institut de Beauvais, à chair jaune, greffée sur Pomme
de terre Hollande. »
M. Lefort présente, à l'appui de ces observations, un certain
nombre d'échantillons de Pommes de terre qu'il soumet à l'exa-
men de l'assemblée.
M. Ravenel exprime l'opinion que les résultats obtenus par
M. Lefort sont purement accidentels et ne sauraient se reproduire
régulièrement,
M. Lefort répond qu'il poursuit ses essais depuis plusieurs
années. Autrefois, il faisait des greffes à l'emporte-pièce, ce qui
ne réussissait pas; il a, depuis, obtenu des succès en pratiquant
la greffe en fente. En procédant ainsi, si l'on greffe un*» Ponime
de terre rouge sur une jaune, on obtient des produits, les uns
tîTiarbrés, les autres plus rouges, d'autres plus jaunes, 'mais,
dahs Ions les cas, on peut constater une modification sen-
sible du tubercule.
M. Ravenel dit qu'il a pratiqué la greiïe de la Pomme de
terre et qu'il n'a jamais pu obtenir par ce moyen de nouveaux
tubercules.
M. TniRiON demande à poser une question : M. Lefortadit que
les Pommes de terre poussaient soit au-dessus soit au-dessous
de la greffe; il serait intéressant de savoir si, dans les deux cas,
les tubercules ont subi les mêmes modifications.
4l. Lefort répond que la sève se partage, pour ainsi dire, et
que, si l'on a greffé une variété ronge sur une variété jaune, on
obtient un produit marbré, panaché. Le changement est donc
profond. Ces greffes ayant été cassées par accident, les Pommes
de terre ont été récoltées et on a pu constater que la modifica-
tion avait eu déjà le temps de se produire.
M. LE Président remercie M. Lefort de sa communication; il
le prie de vouloir bien ronsigner, dans une note détaillée, le
procédé qu'il emploie et les résultats vraiment extraordinaires
qu'il déclare avoir obtenus. Cette note pourra être publiée et
des expériences pourront être répétées en vue de reproduire les
-singuliers phénomèmes physiologiques que l'orateur vient de
signaler.
L'ordre du jour appelle la discussion de la 2® question, ainsi
conçue :
« Des appareils à employer pour le chauffage des serres sui-
vant les combustibles (bois, charbon, pétrole, gaz, etc.). »
Personne ne demandant la parole, il est passé à la question
survante, ainsi conçue :
'« Du rôle de l'électricité dans la végétation. »
Personne ne demandant la parole, il est passé à la question
suivante, ainsi conçue :
« De l'influence de la sélection dans le bouturage. »
M. LE Président donne connaissances des observations sui-
vantes qui ont été présentées par M. Louis Ménélrot :
« Lorsque, par la voie des semis, on a obtenu une plante
nouvelle ou rare, très mérilanle sous tous les rapports par sa
nature supérieure à ses congénères, et que cette plante fait
partie des végétaux semi-ligneux ou herbacés, ou bien même
des espèces à bois dur et sec, tels que les Rosiers, etc., rien
n'est plus facile que d'avoir recours à son bouturage, pour
la multiplier abondamment et fixer ainsi, par ce moyen, un
reproducteur de premier rang ])armi les porte-graines de choix.
Mais aussi, bien souvent, cette bouture supérieure produit des
graines se rapportant au type beau et franc tandis que d'autres,
produites sur la même bouture, ont des tendances à retourner
au type commun.
« Ce n'est donc qu'après des sélections répétées des plantes
les plus méritantes, par la voie du bouturage, que l'on parvient
à en fixer les variétés les plus belles, si distinctes des anciennes
plantes par les semis provenant de ces plantes de choix. »
Cette quatrième question est des plus intéressantes. Il est cer-
tain que les hoiticulteurs habiles savent reconnaître les meilleures
branches pour le bouturage et produire ainsi des sujets plus
vigoureux que les autres. Le choix des boutures joue donc un
rôle important dans la reproduction des végétaux, et il serait
avantageux de connaître les observations pratiques qui auraient
pu être faites à ce sujet.
M, Jamin exprime le regret que M. Ménétrot ne soit pas pré-
sent; il aurait pu, sans doute, donner d'intéressants détails
touchant l'influence qu'il attribue au choix de la bouture sur la
variété. L'orateur déclare que, a priori^ il considère un pareil
résultat comme absolument extraordinaire. On conçoit que le
choix de la bouture puisse exercer une influence sensible sur la
vigueur du sujet, mais sur la nature de son espèce, cela paraît
impossible.
M. LE Président appuie l'observation de M. Jamin.
M. CouiLLARD espérait que cette question serait traitée d'une
façon beaucoup plus étendue par le Congrès, car elle en vaut
la peine. Il rappelle que M. Cordonnier a déjà soutenu une
théorie relative à l'influence qu'exerce le choix des bonnes
boutures sur la production des bonnes plantes. L'orateur dé-
clare avoir fait à ce sujet des expériences concluantes; il est
certain qu'en faisant une sélection sévère des boutures, on
obtient des plantes de choix; mais^ quant à obtenir par ce pro-
cédé des variétés nouvelles, il n'en est rien, bien que cette thèse
ait été défendue. Tout ce que l'on peut affirmer, c'est que les
bonnes boutures donnent des plantes plus robustes et plus aptes
à supporter la culture intensive.
M. Barbier fait observer que l'on obtient des résultats diffé-
rents par le bouturage et par la grefl^e. Il a pu se convaincre
que certaines plantes, après avoir été reproduites trois ou
quatre fois par bouturage, ne donnaient plus rien. Il a fallu
changer de système : on s'est servi du grefl'age, et l'on a ainsi
obtenu des individus plus vigoureux et plus florifères qui ont
ensuite servi pour produire de nouvelles boutures.
On peut poser comme une règle générale qu'il y a toujours
intérêt à choisir comme boutures les rameaux les plus vigou-
reux, en ce qui concerne les arbustes de pleine terre. Reste à
savoir si, en produisant des sujets trop vigoureux, on ne diminue
pas la floraison de la plante. Il y aurait beaucoup à dire à ce
sujet. Chacun sait qu'en ce qui touche le Lilas, par exemple,
l'augmentation de la vigueur de la plante a pour conséquence
une diminution de la floraison. Il est possible, cependant, que le
même phénomène ne se produise pas pour toutes les espèces.
L'orateur déclare ne pas vouloir insister, n'étant pas préparé
à discuter la question au fond; mais il demande qu'elle soit
maintenue à l'ordre du jour du prochain congrès, afin de pou-
voir poursuivre les études qu'il a entreprises et en apporter le
résultat au Congrès.
M. LE Président constate dès à présent que, de l'avis des
membres présents, la sélection des boutures peut influer sur la
qualité des produits mais ne saurait, en aucun cas, modifier la
variété, ce qui paraîtrait, du reste, inexplicable, à première vue.
M. LE Président invite les membres du Congrès à préparer
des mémoires touchant cette intéressante question pour le
Congrès de l'an prochain.
M. Thirion rappelant les paroles prononcées par M. Jamin, à
savoir que le choix des boutures peut influer sur la vigueur,
mais non sur la variété, demande à lui poser une question qu'il
serait, mieux que personne, à même de résoudre.
N'est-il pas vrai, comme on l'a prétendu, que certaines
variétés de Poiriers auraient été obtenues par suite d'un accident
survenu au sujet auquel on aurait emprunté la greff'e ?
M. Jamin répond que le fait est exact et qu'on a cité même des
cas assez nombreux, mais que cette question a trait au grefl"age
et non au bouturage que vise seulement la quatrième question.
M. TiiiRiON estime qu'il y a là une analogie sur laquelle il
serait utile d'insister. Il y a des variations qui ont été attribuées
au grefl^age. Un accident étant survenu au sujet qui produisait
les grefl'es, on avait pensé que, dans ce cas, l'accident se trouvait,
en quelque sorte, perpétué par le grefî'age.
M. LE Président fait observer que la question du greff"age, qui
présente, d'ailleurs, un très grand intérêt, n'est pas en discus-
sion en ce moment. Seul, le bouturage est en cause et, pour le
bon ordre des travaux du Congrès, il importe de ne pas laisser
s'égarer le débat et de ne pas sortir des questions inscrites au
programme.
— VIII —
M. Jamin, en réponse aux observations de M. Thirion, dit que
le phénomène signalé par lui a été observé assez souvent; il se
produit, dans la nature des espèces, des changements parfois
inexplicables; — c'est ainsi que l'on a pucons'aler que le Pêcher
pouvait devenir Brugnon et réciproquement. Des variaiions du
même genre se produisent pour le Poirier, notamment pour le
Doyenné gris, qui n'est qu'une forme du Doyenné ordinaire] il y
a donc là des constatations exirêmempnt cuiieuses à faire; mais,
comme le dit M. le président, il ne faut pas mêler les questions,
et celle-ci devra faire l'objet de mémoires spéciaux et d'une
discussion distincte.
M. Raquet, en présence du désir des congressistes de main-
tenir au programme la quatrième question, demande qu'on
ajoute à son libellé actuel ces mots '< et le greflage ». Sur la
question du choix des greffons, l'orateur aura à présenter des
observations de nature à intéresser le Congrès.
Un membre estime que le grefîage et le bouturage sont choses
distinctes qui ne doivent pas êl^e comprises dans la même ques-
tion. Il demande, en conséquence, que l'addition proposée par
M. Raquet fasse l'objet d'une question séparée.
M. LE Président constate que cette proposition ne soulève
aucune opposition, lî est donc décidé que la que.-tion du boutu-
rage et celle du grefïage feront l'objet d'une discussion distincte.
L'ordre du jour appelle la discussion de la 5^ question ainsi
conçue :
« Histoire et culture des Cattleya et Ldelia. »
M. LE Président rappelle qu'un mémoire fort bien fait a été
déposé, sur celle question, par Al. Guillof bon, à qui il adresse
les lélicilations de la Commission du Congrès, exprimant le
regret qu'il ne soit pas présent pour fournir au Congrès quelques
explications verbales.
— IX
M. Georges Grignan dépose sur le bureau du Congrès un
mémoire qu'il avait préparé et qu'il n'a pas adressé à la com
mission spéciale parce qu'il excède la limite des quinze pages
imposée par le règlement.
L'orateur estime que la question posée au Congrès exigerait
de très longs développements. Parmi les Orchidées, qui présen-
tent déjà une nomenclature très étendue, les Caitleya et les Lselia
ont une très grande importance au point de vue horticole ; les
fleurs en sont très belles et leur emploi se répand de jour en
jour comme fleurs coupées; en outre, ces genres ne comportent
aucune espèce dédaignée, comme cela se produit pour beaucoup
d'autres plantes. En somme, ce sont des plantes dont le rôle en
Horlicullure a été très important déjà dans le passé et le sera
davanlage encore dans l'avenir.
L'orateur, analysant le mémoire qu'il dépose, entre dans
quehjues détails relatifs à la classification des Catileya et des
LœUa. Il expose que ces deux genres présentent de nombreuses
analogies; quelques auteurs ont cependant établi entre elles
une distinction qui est maintenant admise, d'une manière géné-
rale, par tous les botanistes. Mais il est certain qu'il existe une
transition formée par un certain nombre d'individus qui réunis-
sent les deux genres et l'on peut prévoir qu'ils se trouveront abso-
lument confondus, dans un avenir qui n'est certainement pas
très éloigné.
M. Guillochon, l'auteur du mémoire préliminaire soumis au
€ongrès, a déclaré qu'il n'entendait pas s'occuper de l'hybrida-
tion. L'hybridation présente cependant, au point de vue de
l'avenir, une extrême importance. Il existe déjà 180 hybrides
connus entre les Cattleya et les Ldelia; avant qu'il soit longtemps,
il sera devenu impossible de les dénommer et de désigner avec
précision leur origine. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'on obtien-
dra, dans l'avenir, des hybrides qui feront disparaître tout ce qui
aété fait jusqu'ici. Déjà on en peut admirer un certain nombreà
l'exposition qui a lieu en ce moment; en Belgique, on en pro-
duit un très grand nombre; chaque année, il en apparaît de
nouveaux et leur nombre atteindra peut-être, dans quelqi|ei
2
années, le chiffre de 300; déjà, à Iheure actuelle, les hybrides
tendent à l'emporter sur les types primitifs.
Dans ces conditions, il y a lieu d'appeler l'attention des horti-
culteurs sur ces plantes, qui sont appelées au plus grand avenir;
leur valeur horticole est déjà d'ailleurs suffisamment connue
pour qu'il soit nécessaire d'insister davantage.
M. LE Président fait observer à M. Grignan que son mémoire
n'ayant pas été envoyé en temps utile ne peutplus être imprimé ;
il pourra l'être cependant si son auteur veut le représenter
l'année prochaine.
M. Georges Grignan répond qu'il le soumet à la commission
de rédaction qui le fera publier dans le Journal de la Société,,
si elle le juge opportun.
M. LE Président dit qu'il importe de distinguer entre le
Congrès et la Société. Pour le Congrès, le mémoire, si intéres-
sant qu'il puisse être, a été présenté ti'op tard pour être imprimé.
Si M. Grignan désire l'adresser à la Société, il sera examiné par
la Commission spéciale qui l'appréciera et décidera s'il y a, ou.
non, lieu de l'imprimer dans le Journal.
M. le Président ajoute que la question de l'hybridation des
Orchidées est des plus intéressantes. L'hybridation est une
science qui a marché à pas de géant depuis quelques années et
il est certain, comme on vient de le dire, que les espèces primi-
tives ne tarderont pas à disparaître. Si le Congrès le juge à
propos, on pourrait donc proposer pour le prochain Congrès
une question ainsi conçue :
« Des résultats obtenus par l'hybridation dans les Orchidées »,.
ce qui est approuvé.
La parole est donnée à M. Georges Truffant.
M. Georges Truffaut dit qu'il a eu l'occasion de poser, dans
les journaux spéciaux, au sujet de la culture des Cattleya, des
1
XI
questions touchant la dégénérescence que subissent ces plantes
et qui est bien connue des horticulteurs. A quoi tient cette dégé-
nérescence? Existe-t-il un moyen de l'entraver? Ce sont là des
questions qui sont toujours restées sans réponse. Le fait est que
les Cattleya ne se conservent pas et qu'on n'en maintient les col-
lections qu'en les renouvelant fréquemment.
Il" y a là un phénomène extrêmement curieux, au sujet
duquel l'orateur a entrepris? des recherches. Ayant constaté que
les Cattleya dégénéraient dans nos serres, il supposa que ces
plantes ne trouvaient pas, sous nos climats, les conditions
d'existence qu'elles rencontrent dans leur pays d'origine et
qu'il s'agissait peut-être là d'une question de nutrition. Il fut
procédé à des analyses sur des pseudo-bulbes arrivant du Brésil
et sur des pseudo-bulbes provenant de serres. Les résultats
furent à peu près identiques et il fut reconnu que la compo-
sition chimique était sensiblement la même; les pseudo-bulbes
du Brésil contenaient seulement une légère proportion d'acide
phosphorique en plus.
De là à conseiller une alimentation plus riche en phosphates,
il n'y a qu'un pas, et cependant la question est si complexe et
si délicate que l'on ne saurait se prononcer sans hésitation à cet
égard. Au fond, il paraît certain que la différence réside dans
une variation de l'azote, dans l'alimentation de la plante, et il
est très probable que l'on ne pourra jamais, dans nos pays, lui
fournir l'azote sous la forme oi^i elle le rencontre dans son pays
d'origine. Sous les régions tropicales, en effet, les pluies sont
très riches en ammoniaque, et c'est sous cette forme qu'elles
fournissent aux plantes l'azote nécessaire à leur alimentation.
Peut-être pourrions-nous arriver aux mêmes résultats ou à des
résultats analogues par l'emploi du carbonate d'ammoniaque,
mais il est impossible de donner une indication précise à ce
sujet.
En somme, la dégénérescence des Cattleya est un fait connu,
et il serait intéressant de savoir si elle se produit partout dans
les mêmes conditions et s'il existe un moyen d'y remédier. L'ora-
teur conclut en demandant que la question soit maintenue au
programme pour l'année prochaine.
— XII —
M. LE Président fait observer que la question qui vient d'être
traitée est une question nouvelle. Tous les horticulteurs savent
que certaines Orchidées, et notamment les Cattleya^ doivent être
renouvelées dans les serres au bout d'un nombre d'années assez
restreint, et il y aurait un grand intérêt à ce que ces questions
de dégénérescence fussent étudiées avec soin. On peut inscrire
au programme du piochain Congrès une question conçue en
ces termes : « De la dégénérescence chez certaines espèces
d'Orchidées. » {Assentiment général.)
M. Mangin avoue ne posséder aucune connaissance spéciale
en ce qui concerne la culture des Orchidées; mais les faits qui
viennent d'être exposés lui rappellent certains phénomènes
analogues qu'il demande la permission de rappeler. On sait que
certaines plantes peuvent vivre dans des engrais exclusivement
minéraux et que d'autres ont besoin de matières purement orga-
niques; or, un fait singulier a été constaté ces dernières années
en Allemagne : c'est que certains arbres, notamment le Pin et
le Hêtre, ne peuvent vivre que s'il se forme sur leur racine une
sorte de Champignon qui finit par faire partie intégrante de
l'arbre et lui permet d'absorber les matières nécessaires à sa
nutrition. De sorte que si l'on plante des Hêtres ou des Ormes
dans un terrain où les Champignons parasites ont été préalable-
ment détruits, ces arbres ne poussent pas.
Il y a lieu de se demander si un phénomène analogue ne se
produit pas en ce qui concerne les plantes épiphytes. L'orateur
appelle l'attention du Congrès sur ce point, pour la discussion
de l'année prochaine.
M. LE Président, sans vouloir rien préjuger de la question,
fait remarquer, en qualité de praticien, que les racines des
Orchidées sont des racines aériennes, visibles, sur lesquelles on
n'a jamais constaté la présence d'aucun Champignon. Dans tous
les cas, la question pourra être reprise et examinée au Congrès
prochain.
— XIH —
L'ordre du jour appelle la discussion de la ô'^ question, ainsi
conçue :
« Résumé pratique des conditions favorables à la végétation. »
Personne ne demandant la parole, il est passé à la question
suivante, ainsi conçue :
« Du choix des arbres les plus convenables pour les planta-
tions d'alignement dans les villes. »
Sur cette question, trois mémoires préliminaires ont été publiés.
M. Van Huile, l'auleur de l'un d'eux, esl présent dans la salle.
M. Van Hulle déclare n'avoir rien à dire de nouveau; si des
objections sont faites au mémoire qu'il a présenté, il est prêt à
les discuter..
M. Decaux dit que la question des insectes joue un grand rôle
dans la plantation des arbres dans les villes. Certaines espèces
sont plus attaquée* que d'autres. Il y a aussi, pour toutes les
espèces, des conditions générales d'entretien qu'il convient
d'observer avec soin.
Les chenilles ne constituent pas un danger sérieux, car il est
toujours possible de procéder à un échenillage et, dans tous les
cas, le dégât produit ne porte généralement que sur l'année;
mais il est d'autres parasites infiniment plus redoutables. L'ora-
teur a pu constater, à la suite d'une longue expérience, que la
plupart du temps, les insectes n'attaquent sérieusement les
arbres que quand ils sont blessé-s, c'e^t-à-dire déjà malades.
Alors, l'humidité pénètre dans le bois, il se produit une fermen-
tation de la couche superficielle, les insectes y pénètrent, pais
s'enfoncent dans le cœur de l'arbre, qui se trouve perdu en
quelques années.
L'orateur cite, en exemple, des observations qu'il a prises sur
des arbres du B -is de Boulogne: 2 arbres sur o sont atteints de
plaies qui sont dues soit à des causes accidentelles, soit à la
malveillance; c'est là une proportion énorme, et il serait néces-
saire de se préoccuper de cette situation si l'on ne veut pas voir
se perdre nos plus belles plantations. En prenant soin de panser
les plaies des arbres avec du goudron, qui empêche la fermen-
tation du bois et la pénétration des insectes, on conserve avec la
plus grande facilité les Ormes et les Marronniers qui sont les
plus beaux ornements de nos promenades. Le remède est simple
et peu coûteux, il est à souhaiter qu'on prenne la peine de
l'appliquer.
Un des membres présents indique comme espèces rustiques les
plus convenables pour les plantations d'alignement : le Marron-
nier, le Tilleul, le Frêne, le Châtaignier, TOrme et le Platane, et,
en particulier, ces deux dernières espèces, qui résistent le mieux
à toutes les températures. Quant à la question des insectes, elle
est fort intéressante, mais l'orateur fait observer qu'elle ne figure
pas au programme, où il n'est question que du choix des arbres
les plus convenables à de bonne plantations.
La parole est donnée à M. Martinet pour le dépôt d'une pro-
position.
M. Martinet appelle l'attention des membres du Congrès sur
une question qui présente un grand intérêt, sinon pour eux
directement, du moins pour leurs enfants; il s'agit du bénéfice
de la réduction de service que procure l'article 23 de la loi mili-
taire, aux élèves d'un certain nombre d'écoles nationales, énu-
mérées dans le texte et qui sont : les grandes écoles de l'État
qui préparent les jeunes gens qui se destinent aux carrières
libérales, les écoles d'arts et métiers, les écoles de commerce
reconnues et approuvées par l'État, l'Ecole des mines de Saint-
Étienne, les écoles nationales d'agriculture de Grignon, Rennes
et Montpellier, etc. Seuls les élèves de ces écoles et les jeunes
gens qui, en qualité d'ouvriers d'art, ont subi avec succès
certaines épreuves spéciales, peuvent bénéficier [d'une dispense
partielle du service militaire.
L'Horticulture ne participe dans aucune mesure à cette faveur,
et les jeunes gens qui se destinent à la carrière horticole doivent,
dans tous les cas, accomplir leurs trois ans de service militaire.
Il y a là une inégalité évidente, car THorticulture est, au même
titre que les autres, une branche de notre industrie nationale.
Depuis quelques années, il est vrai, grâce à une tolérance qui
n'a rien d'obligatoire, un certain nombre de jeunes horticul-
teurs ont été admis à subir les examens d'ouvriers d'art;
mais, tout récemment, un jeune homme s'est vu refuser l'accès
de cet examen, sous prétexte que les dessinateurs de jardins,
ne sont pas des ouvriers d'art, n^étant ni architectes ni jar-
diniers.
Dans ces conditions, il a paru à l'Union commerciale des hor-
ticulteurs de France^ qui s'est réunie ce matin, qu'il y avait lieu,
pour le Congrès, d'émettre un vœu eu vue d'obtenir l'assimilation
de notre École nationale d'Horticulture de Versailles aux autres
écoles, au point de vue de la dispense partielle obtenue par
leurs élèves.
Les résolutions adoptées par l'Union commerciale et soumises
au Congrès sont les suivantes :
Considérant que les diplômes accordés aux élèves méritants
des grandes écoles de l'Etat, des écoles d'arts et métiers, des
écoles des mines, des écoles supérieures de commerce, des
écoles nationales d'agriculture, etc., permettent aux jeunes gens
se destinant aux carrières libérales, à l'industrie, au commerce,
à l'agriculture, etc., de bénéficier des dispositions de l'article 23
de la loi militaire du 16 juillet 18S9;
Considérant que l'Horticulture, qui n'est pas comprise dans
les catégories énumérées ci dessus, a, tout autant que les autres
industries nationales, besoin d'hommes instruits, dont les études
ne peuvent être interrompues sans inconvénients pendant trois
années consécutives ;
« Émet le vœu : que les élèves diplômés de l'École nationale
d'Horticulture de Versailles, soient assimilés à ceux des écoles
nationales d'agriculture de Grignon, Rennes, Montpellier, etc.,
et participent, dans la même mesure, au bénéfice de l'ar-
ticle 23 de la loi militaire du 16 juillet 1889. »
Nous espérons, conclut M. Martinet, que le Congrès sera
— XVI —
unanime, comme l'a été l'Union commerciale, pour appuyer ce
vœu auprès des autorités compétentes. {Applaudissements.)
' M. LE Président fait observer que le vœu présenté ne vise que
les élèves de l'École nationale d'Horticulture de Versailles; ces
jjBunes gens sont, évidemment, très digues d'intérêt, et tout le
monde approuvera la mesure que l'on propose en leur faveur;
mais ils ne sont pas les seuls; est-ce qu'il ne serait pas juste de
faire bénéficier tous les élèves horticulteurs de l'article %i de la
loi militaire, qui confère la dispense partielle, après examen,
à tous les ouvriers d'art? Un jardinier peut tout aussi bien être
considéré comme un ouvrier d'art qu'un menuisier ou un
serrurier. «
M. le Président propose donc au Congrès, d'appuyer le vœu
de M. Martinet, en y ajoutant un paragraphe pour demander
que l'Horticulture soit comprise au nombre des industries qui
fournissent des candidats aux examens d'ouvriers d'art.
M. Martinet ne s'oppose pas, en principe, à cette addition.
Déjà l'on peut invoquer des précédents dans le sens de la propo-
sition de M. le président; mais il ne s'agit pas là d'une mesure
générale; les avis sont partagés, dans les jurys départemen-
taux, certains acceptent les jardiniers comme ouvriers d'art^
d'autres s'y refusent. On peut dire que la porte est entr'ouverte ;
il y aurait peut-être intérêt à l'ouvrir toute grande, et à insérer
une formule précise dans la loi qui, jusqu'à présent, a laissé
aux jurys leur liberté d'appréciation.
M. Bruant estime qu'il est imprudent de soulever cette ques-
tion. Si^ comme le dit M. Martinet, la porte est déjà entr'ouverte,
n'est-il pas à craindre que, si une solution contraire intervient,
elle se ferme complètement et pour longtemps? Mieux vaudrait
peut-être profiter d'une tolérance, que de solliciter une décision
ferme, qui risque d'être défavorable.
M. Martinet ne méconnaît pas la valeur de cette objection. Si
^une réclamation en faveur des élèves de TÉcole nationale d'Hor-
ticulture de Versailles a des chances d'être accueillie, parce
qu'il s'agit là d'une simple question d'assimilation à d'autres
écoles, il n'en sera peut-être pas de mêiue en ce qui touche
l'assimilation aux ouvriers d'art.
M. LE Président dit qu'on parle de porte entr'ouverte, mais
que, dans la réalité des chose?, la porte n'est pas entr'ouverte
le moins du monde, en ce moment. Les ouvriers relieurs,
doreurs, serruriers, menuisiers etc., qui ont l'intention de passer
l*examen d'ouvriers d'art, font une demande qui est examinée
par un Conseil départemental spécial, qui l'accepte ou la rejette.
Or, jusqu'à présent, l'Horticulture ne figure pas au nombre des
industries pouvant jouir du bénéfice de l'article 23 de la loi
militaire. Il ne faut pas oublier que, pour obtenir le changement
de cet état de choses, ce n'est pas une faveur ni une tolérance
administrative qu'il s'agit d'obtenir, mais bien une modification
de la loi militaire elle-même que peut seul voter le Parlement. Il
ne s'agit donc pas de pousser une porte enir'ouverle, il s'agit
d'enfoncer une porte fermée. Il est très juste et très naturel de
demander pour les élèves de l'école de Versailles la même faveur
qui est accordée aux élèves d'autres écoles, mais il y a d'autres
horticulteurs, également intéressants et auxquels il n'y a aucune
raison de refuser le bénéfice de l'article 23.
M. Bruant rppète que formuler une telle demande, c'est
reconnaître que les horticulteurs n'ont actuellement aucun droit
à cette faveur. Userait préférable de ne pas soulever la question
et de continuer à profiter, quand on le pourra, des interpréta-
tions bienveillantes des jurys. {Approbation.)
M. Chauré, au moment où il va être procédé au vote sur le
vœu de M. Martinet, demande qu'on ajoute le texte même de
l'article 23 de la loi militaire. Beaucoup de personnes ignorent,
en efl'et, quelles sont les dispositions de l'article visé.
M. Martinet répond que rien n'est plus facile et que cette addi-
tion sera faite.
LOI MILITAIRE
Art. 23. En temps de paix, après un an de présence sous les
drapeaux, sont envoyés en congé dans leurs foyers, sur leur
demande, jusqu'à la date de leur passage dans la réserve :
1** Les jeunes gens qui contractent l'engagement de servir
pendant dix ans dans les fonction-s de l'instruction publique,
dans les institutions nationales des sourds-muets ou des jeunes
aveugles, dépendant du ministère de l'intérieur, et y rempliront
effectivement un emploi de professeur, de maître répétiteur ou
d'instituteur.
Les instituteurs laïques, ainsi que les novices et membres des
congrégations religieuses vouées à renseignement et reconnues
d'utilité publique, qui prennent l'engagement de servir pendant
dix ans dans les écoles françaises d'Orient et d'Afrique subven-
tionnées par le gouvernement français;
S'^ Les jeunes gens qui ont obtenu ou qui poursuivent leurs
études en vue d'obtenir :
Soit le diplôme de licencié es lettres, es sciences, de docteur
en droit, de docteur en médecine, de pharmacien de l""^ classe,
de vétérinaire ou de titre d'interne des hôpitaux, nommé au
concours dans une ville où il existe une faculté de médecine î
soit le diplôme délivré par l'École des chartes, l'École des
langues orientales vivantes et l'École d'administration de la
marine;
Soit le diplôme supérieur délivré aux* élèves externes par
l'Ecole des ponts et chaussées, l'Ecole supérieure des mines,
l'Ecole du génie maritime ; soit le diplôme supérieur délivré par
l'Institut national agronomique, l'Ecole des haras du Pin, aux
élèves internes, les écoles nationales d'agriculture de Grand-
jouan, de Grignon et de Montpellier, l'Ecole des mines de Saint-
Etienne, les écoles des maîtres ouvriers mineurs d'Alais et de
Douai, les école? nationales des arts et métiers d'Aix, d'Angers
etdeChâlons, l'Ecole des hautes études commerciales et des
écoles supérieures de commerce reconnues par l'Etat;
Soit l'un des prix de Rome, soit un prix ou médaille d'Etat
dans les concours annuels de l'Ecole nationale des beaux-arts,
du Conservatoire de musique et de l'Ecole nationale des arts
décoratifs ;
3° Les jeunes gens exerçant les industries d'art qui sont dési-
gnés par un jury d'état départemental, formé d'ouvriers et de
patrons. Le nombre de ces jeunes gens ne pourra, en aucun cas,
dépasser un demi pour cent du contingent à incorporer pour
trois ans ;
4° Les jeunes gens admis, à titre d'élèves ecclésiastiques, à
continuer leurs études en vue d'exercer le ministère dans l'un
des cultes reconnus par l'Etat.
En cas de mobilisation, les étudiants en médecine et de phar-
macie sont versés dans le service de santé.
Tous les jeunes gens énumérés ci-dessus seront rappelés pen-
dant quatre semaines dans le cours de l'année qui précédera
leur passage dans la réserve de l'armée active. Ils suivront en-
suite le sort de la classe à laquelle ils a[>partiennent.
Des règlements d'administration publique détermineront : les
conditions dans lesquelles sera contracté l'engagement décennal
visé aux paragraphes -P^" ; les justifications à produire parles
jeunes gens visés aux paragraphes 2^" et 4^, soit au moment de
leur demande, soit chaque année, pendant la durée de leurs
études; la nomenclature des industries d'art qui donneront lieu
à la dispense prévue au paragraphe 3% le mode de répartition
de ces dispenses entre les départements, le mode de constitution
du jury d'Etat pour les ouvriers d'art ainsi que les justifications
annuelles d'aptitude, de travail et d'exercice régulier de leur
profession, que les jeunes gens dispensés, sur la proposition du
jury, devront fournir jusqu'à Vêige de vingt-six ans.
Les mêmes règlements fixeront le nombre des diplômes supé-
rieurs à délivrer annuellement, en vue de la dispense du service
militaire par chacune des écoles énumérées au troisième alinéa
du paragraphe 2®, et définiront ceux de ces diplômes qui ne
sont pas définis par la loi; ils fixeront également le nombre
des prix et des médailles visés au quatrième alinéa du même
paragraphe.
XX
M. LE Président met aux voix le vœu déposé par M. Martinet.
Ce vœu est adopté à l'unanimité.
M. le Président dit qu'il est prêt à retirer sa proposition addi-
tionnelle, si elle n'est pas appuyée par l'Assemblée.
M. Michelin espère que cette proposition pourra être être uti-
lement reprise plus tard. Pour le moment, il y a des chances
d'obtenir la dispense pour l'Ecole nationale d'Horticulture de
Versailles, parce que c'est là une simple question de justice. Il
faut se contenter de cela; dans un avenir plus ou moins éloigné,,
et après que cette porte aura été ouverte, on s'occupera de récla-
mer une nouvelle satisfaction.
M. LE Président, tout en regrettant que sa proposition n'ob-
tienne pas l'assentiment du Congrès, déclare la retirer.
M. le Président annonce qu'il reste inscrit à l'ordre du jour,
trois questions proposées parla section des Roses.
Sur sa proposition, la discussion de ces questions est renvoyée
à demain à deux heures.
Personne ne demandant plus la parole, la séance est levée à
quatre heures.
DEUXIEME SEANCE
TENUE LE VENDREDI 22 MAI, A l'hOTEL DE LA SOCIÉTÉ
Présidence de M. H. de Vîlmorîn, premier vice -président.
La séance est ouverte en présence de 123 membres.
Sont présents au bureau : MM. Lévéque, Vitry, vice-prési-
dents de la Société; M. E. Bergman, secrétaire du Congrès.
La séance est ouverte à deux heures un quart.
M. LE Président, retenu hier par une indisposition, s'excuse
de n'avoir pu assister à la séance d'inauguration du Congrès.
M. Ernest Bergman, secre^a/re, donne lecture du procès-verbal
de la précédente séance.
Le procès-verbal est adopté sans observations.
L'ordre du jour appelle la discussion de la première question
du programme proposée par la section des Roses.
Cette première question est ainsi conçue :
« De la classification dcb Rosiers aupointde vue botanique. »
M. LE Président dit que c'est là une question à la fois très
étendue et d'une extrême importance. Les Roses de nos jardins
proviennent de types très divers, plus ou moins modifiés, sans
parler des hybrides. Mais cette question des origines, très inté-
ressante, ne saurait être traitée sans avoir été sérieusement pré-
parée à l'avance. La classification dont il s'agit doit servir de
base aux travaux de la section spéciale des Roses. Si elle veut
élever un édifice solide, la première chose à faire est de dresser
une statistique, un catalogue raisonné de notre matériel de
Roses. Ce catalogue ne peut être que le résultat d'un travail mé-
thodique, après consultation des ouvrages spéciaux.
Si donc per.-onne n'a de mémoire préparé à déposer, la dis-
cussion de la première question sera renvoyée à la session pro-
chaine.
Personne ne demandant la parole, il est passé à la discussion
de la deuxième question ainsi conçue :
« Classement des meilleures variétés de Rosiers dans les sec-
tions : Hybrides remontants, Thés, Noisettes, Ile Bourbon, Hy-
brides de Thé, Rugosa, Provins... etc. »
Un travail de M. Thomas a été publié à ce sujet dans le fasci-
cule des mémoires préliminaires.
M. E. Bergman ajoute que depuis cette publication, M. Alcide
Barsac a fait parvenir un autre travail, dans lequel il propose un
— XXII —
classement par ordre de mérite des Hybrides remontants et des
Hybrides de Thé.
M. Lévéque rappelle que la section des Roses, de la Société
nationale d'Horticulture, fondée il y a fort peu de temps, n'a pas
eu le temps de travailler encore beaucoup et, en conséquence, il
serait peut-être bon et prudent de ne soumettre celte question du
classement au Congrès que lorsque la section sera en mesure de
lui soumettre une liste pouvant servir de base de discussion.
Actuellement, on ne se trouve en présence. que de listes présen-
tées par les auteurs de mémoires et qui sont l'expression de leur
opinion personnelle, de leurs goûts, de leurs idées; il est permis
de supposer qu'un grand nombre de personnes pourront trouver
une liste meilleure qui pourra être plus utilement discutée par
le prochain Congrès.
M. LE Président estime que la manière de procéder proposée
par M. Lévéque présente l'avantage de permettre de comprendre
dans le travail de l'an prochain toutes les variétés nouvelles qui
ne figurent pas dans le travail de M. Thomas.
M. Chargueraud demande que, dans l'établissement de la liste
dont il est question, il soit tenu compte des différences de cli-
mat, c'est-à-dire des espèces qui conviennent le mieux au Nord,^
au Centre et au Midi. Telle espèce qui réussit mal sous tel cli-
mat est excellente sous tel autre. Il y a là un point de vue inté-
ressant.
M. Lévéque appuie l'observation de M. Chargueraud. Il est
certain que beaucoup de Roses, excellentes à cultiver en Angle-
terre ne le sont pas à Paris, et que d'excellentes Roses du climat
de Paris réussissent mal à Nice" ou à Cannes. La section des Roses
n'entend nullement se montrer exclusive, et il appuie la proposi-
tion de M. Chargueraud.
Un membre fait observer qu'il ne suffit pas d'indiquer aux
amateurs qu'un Rosier appartient à telle ou telle espèce, il faut
— XXÎfT —
aussi lui faire connaître les qualités qu'il possède et qui sont de
nature à répondre à ses désirs : port de la plante, feuillage,
fécondité, etc. Il ne suffit pas de dire d'un Rosier qu'il est
sarmenteux, il faut dire s'il est beau et florifère.
M. LE Président répond que ces indications sont toujours
données lorsqu'on fait la description d'une plante ; il est d'usage
d'indiquer si elle convient mieux en bordure, en massif, etc..
On peut faire de même pour les Rosiers et indiquer si telle
espèce est remontante, grimpante, florifère, odorante, à cou-
leurs vives, etc..
Le même membre croit que, pour répondre à ce desideratum,
le mieux serait de dresser une liste des belles Roses sous forme
de dictionnaire. Outre les qualités physiques de la plante, on
pourrait indiquer les espèces délicates qui sont sujettes à la
rouille. Tous ces renseignements sont très utiles pour les ama-
teurs, qui pourront ainsi choisir en parfaite connaissance de
cause les Rosiers qu'ils désirent.
M. Baltet insiste pour que l'on donne surtout des renseigne-
ments pratiques touchant la culture de chaque variété. Tout le
monde sait que, sur cinquante variétés nouvelles mises en vente
sur les marchés, c'est à peine si, au bout de dix ans, il en est
quatre ou cinq qui aient fait preuve de réels mérites et qui
restent appréciées des connaisseurs. Mais avant tout, le plus im-
portant est de bien fixer la classification.
C'est là le point de départ. On confond très souvent avec les
espèces ce qui n'est, à proprement parler, que des tribus. Où
commencent et où finissent les Hybrides de Thé? Et les. Ile
Bourbon? Combien d'hybrides sont ainsi dénommées impropre-
ment puisqu'ils se reproduisent par graine. Il serait urgent de
mettre de l'ordre dans toutes ces dénominations et de com-
mencer le travail par la base, c'est-à-dire réellement par le
commencement.
M. LÉvÊQUE approuve l'idée émise par M. Baltet. Ce qu'il. y a,*
en effet, de plus important, c'est de procéder à une classifica-
— XXIV —
lion rigoureuse des bonnes variétés de fond telles que la France^
Paul Neyron, etc., en indiquant aux amateurs les sortes les
plus convenables pour le grand air, pour les jardins confinés,
tels que ceux des villes; les variétés sarmenteuses, remontantes,
grimpantes, etc., etc.. C'est là un travail long et difficile à faire,
qui ne pourra pas être présenté avant Tannée prochaine.
M. SciPioN CocDET estime que le plus important, c'est la clas-
sification. Il faut être fixé. On dit que la Gloire de Dijon n'est
pas un Thé. Pourquoi ne soutiendrait-on pas que c'est un
Provins?
M. LE Président estime également que la classification, au
point de vue botanique, constitue le point capital. Rien n'em-
pêchera ensuite d'indiquer les qualités culturales de chaque
espèce. Cette classification est chose difficile à établir; il faut
attacher autant d'importance à l'aspect de la plante qu'à son
histoire et il pourrait bien se faire que telle plante qui paraît, à
première vue, se rattacher à une série, fût reconnue à l'examen
et après étude de son histoire, appartenir à une autre. Le cata-
logue à dresser comprend donc deux parties bien distinctes : la
partie scientifique, botanique proprement dite, et la partie pra-
tique, relative à l'utilisation des plantes au point de vue horti-
cole, décoratif, artistique, etc., etc..
La première partie est la plus importante pour les spécia-
listes, la seconde présente un bien plus grand intérêt pour les
amateurs.
M. Magny demande que, dans le tableau à dresser, on indique
pour chaque variété la plus ou moins grande facilité de boutu-
rage. C'est un point qui n'intéresse pas les spécialistes, qui sont
instruits à cet égard; mais qui a de l'importance pour les ama-
teurs.
M. LE Président dit qu'il sera tenu compte de l'observation
de M. Magny.
— XXV —
L'ordre du jour appelle la discussion de la 3^ question conçue
en ces termes :
« Des maladirs particulières aux Rosiers, des insectes nui-
sibles et des moyens de les combattre. »
Sur cette question, un travail de M. Decaux a été imprimé
dans le fascicule des mémoires préliminaires.
Un autre travail, qui paraît très complet, vient d'être adressé
au bureau. Il émane de M. Nicolas, de Lyon. Il est trop volumi-
neux pour qu'on puisse en donner lecture et il serait fort diffi-
cile de l'analyser; mais le Congiès peut décider de l'envoyer à
la section des Roses, qui en fera le dépouillement et y prendra
ce qui lui paraîtra utile.
M. Ernest Bergman ajoute que la section des Roses pourra, si
elle le juge à propos, renvoyer ce travail au Conseil en en
demandant l'insertion au Journal à la siiile des travaux du
Congrès. Le mémoire de M. Nicolas paraît fort intéressant, et
son auteur est, du reste, un vieux praticien connu et apprécié de
tout le monde.
, Sur la proposition de M. le Président, le Congrès prononce le
renvoi du mémoire de M. Nicolas à l'examen de la section des
Roses.
M. Decaux lit et développe les points principaux de son
mémoire.
M. MussAT demande la permission de faire une courte digres-
sion en disant un mot au sujet de la classification. Il croit que
cette œuvre présentera de très grosses difficultés, mais qu'il est
indispensable de l'accomplir, en remontant à l'origine de chaque
espèce, européenne ou extra-européenne. L'orateur croit qu'il
serait également utile de modifier le langage usuel, notamment
en ce qui concerne l'emploi du mot Hybride. On se sert con-
stamment de ce mot et il est très probable cependant que nous
cultivons très peu d'hybrides de Rosiers, et que la plupart de
nos Rosiers sont, non pas des hybrides, mais des métis, ce qui
n'est pas du tout la même chose.
Celte digression faite, J'orateur aborde la question des para-
sites. Le plus répandu et le plus connu de tous sous le climat de
Paris, est, dit-il, celui connu sous le nom de Blanc des Rosiers
et dont le nom scientifique est Erysiphe pannosa.
C'est lui qui produit cette trame légère qui semble faite de fils
d'araignée et qui, à un moment donné, devient pulvérulente.
En s'occupant de ce parasite à un point de vue exclusive-
ment pratique, on constate qu'il a, dans son existence, plu-
sieurs phases, dont deux sont particulièrement distinctes. Dan&
la première, quand il commence à se former sur les jeunes
pousses, il est dans la période de formation des spores et est,
à ce moment, attaquable par une foule de procédés. Depuis
longtemps, on a préconisé, pour sa destruction, la fleur de
soufre. Elle donne, en effet, de bons résultats, mais à la condi-
tion expresse d'être employée pendant la première phase de
développement du parasite. Plus tard, en effet, l'aspect de ce
dernier se modifie; la trame devient, de blanc, jaunâtre, et l'on
voit apparaître sur la feuille de petits points jaunes de la gros-
seur, ou à peu près, d'une minuscule tête d'épingle. A partir de
ce moment, on peut affirmer que le soufrage est beaucoup
moins efficace. En conséquence, il serait nécessaire de recom-
mander aux amateurs de pratiquer cette opération dès l'appa-
rition du parasite, c'est-à-dire au printemps. Si elle devient
ultérieurement beaucoup moins efficace, cela tient à ce que les
spores reproductrices se trouvent alors renfermées dans une
sorte de petite boite absolument close et, conséquemment, im-
pénétrable.
M. Léa^êque dit que le parasite signalé par M. Mussat n'est
autre chose que la rouille. L'orateur déclare avoir employé, pen-
dant deux ans, la fleur de soufre sans aucun résultat; il n'a
obtenu de succès qu'avec la bouillie bordelaise appliquée à
l'envers des feuilles. Toutefois, ce procédé présente Tinconvé-
nient de produire sur les feuilles des taches d'aspect désagréable.
— XXVII —
M. MussAT conseille^ pour obvier à cet inconvénient, de
substituer à la bouillie bordelaise la préparation à base de
mélasse dont on a beaucoup parlé dans ces derniers temps. Elle
a l'avantage d'être très tenace et invisible sur les feuilles.
L'orateur ajoute que le parasite blanc dont il a parlé n'est
pas précisément la rouille dont parle M. Lévèque, et qui est une
espèce du genre Puccinia. Les parasites du Rosier sont, d'ail-
leurs, extrêmement nombreux et variés.
Dans la rouille, les taches se produisent à l'envers des feuilles ;
lorsqu'il s'agit de VErysiphe pannosa, les taches s'observent
aussi bien à la face inférieure qu'à la face supérieure. Les deux
parasites paraissent, d'ailleurs, se développer d'une façon
identique, et tous deux peuvent être détruits par les sels de
cuivre.
En somme, les amateurs n'ont pas à se préoccuper d'établir
une distinction qui n'aurait, pour eux, aucun inte'rêt pratique.
M. Magny, en vue d'éviter les taches sur les feuilles, préconise
l'emploi, en vaporisation, d'une liqueur contenant du sulfate de
cuivre et du carbonate de soude, qui remplit, comme la chaux ^
le rôle de base, sans altérer aucunement le tissu des feuilles. La
mélasse, qui donne d'ailleurs de bons résultats, présente l'incon-
vénient, de laisser sur les feuilles un dépôt poisseux qui bouche
les pores de l'épiderme et empêche la respiration de la plante.
Il ne faut donc l'employer que dans une proportion rai-
sonnée.
M. LE Président, tout en reconnaissant l'inconvénient que
présentent les préparations qui tachent les feuilles, surtout pour
la vente en fleurs coupées, fait observer que le fait de laisser des
taches visibles, est parfois un avantage, car il permet de bien
apercevoir les parties traitées et de ne négliger ainsi aucun point
malade. Dans tous les cas, l'horticulteur «, le choix parmi les
nombreuses préparations analogues à la bouillie bordelaise.
M. Decaux rappelle qu'il a parlé, dans son mémoire, de
l'emploi de la fleur de soufre ; il croit devoir ajouter que ce
XXVIII
procédé lui a surtout réussi quand il Ta employé, non le matin,
mais au grand soleil.
L'orateur déclare avoir remarqué également que tous les
Rosiers plantés en terrain sec et bien aéré donnaient des plan-
talions vigoureuses et généralement exemptes de cryptogames.
M. Lévêque confirme le fait.
M. Uecaux dit que pour le Peronospora sparsa^ pour le
Ruggine rosœ et pour le iJothidea ?osœ, la fleur de soufre donne
de bons résultats et paraît réussir mieux que la bouillie borde-
laise.
M. LE Président fait observer que le mode d'action n'est pas
le même.
M. Lévêque répèle que, pour le blanc du Rosier, la bouillie
bordelaise lui a toujours bien réussi et qu'il ne lui reproche que
les taches qu'elle laisse sur les feuilles.
M. Decaux répond qu'il est facile, dans ce cas, d'employer le
saccharate qui n'attaque pas la chlorophylle ni, en particulier,
les bourgeons sensibles. On peut encore se servir de cloches en
osier, — ce qui est très peu coûteux — et procéder à des fumi-
gations de tabac qui tuent piesque tous les parasites qui
attaquent le Rosier. Mais c'est une fumii^ation qu'il faut faire
pour chaque plante si les pulvérisations ne suffisaient pas.
M. LE Président dit que c'est là un procédé commode, sans
doute, pour un jardin de peu d'étendue, mais qui serait diffici-
lement applicable à une plantation de 150 à 200,000 Rosiers.
M. Decaux répond qu'il a toujours procédé ainsi et que c'est
un système qu'on peut toujours essayer.
M. Millet communique au Congrès quelques observations
qu'il a pu recueillir dans l'exercice de la culture forcée des
Roses.
— XXIX —
En ce qui concerne le puceron, il est facilement détruit par
l'eau légèrement nicotinée ou par l'eau de savon, qui ne tache
pas le feuillage.
Les chenilles font parfois de grands dégâts ; c'est en parti-
culier la nuit qu'elles travaillent, vers dix heures ou dix heures
et demi. Il suflit de visiter les plantes avec une lanterne et de
tuer les animaux.
En ce qui concerne les Champignons parasites, on les détruit
ou on prévient facilement leur apparition dans les serres par
l'emploi de la fleur de soufre. Une seule fois, un Rosier dit
« Pompon de mai », atteint d'une espèce de Champignon rose, a
résisté pendant deux ou trois ans à la fleur de soufre et n'a été
guéri que par la bouillie bordelaise employée avec infiniment
de précautions.
L'oraleur signale enfin une cryptogame qui lui est inconnue et
qu'il considère comme bien plus dangereuse. Elle est a[»parue,
pour la première fois, sur une collection de Rosiers Bolzaris
dont la floraison magnilique était estimée à 1,500 francs envi-
ron. La récolte fut complètement détruite en 48 heures.
Dans celte maladie, les feuilles prennent une couleur violacée,
analogue à celle de la Vigne vierge en automne ; le lendemain,
elles tombent, les rameaux deviennent noirs et tout est perdu.
L'oialeur répète qu'il ignore la nature, l'origine et le traite-
ment de cette maladie. Il a sulfaté et soufré ces Rosiers, rien n'a
réussi ; il a soumis les feuilles ainsi attaquées à l'examen de
plusieurs botanistes, mais il n*a pu obtenir de réponse précise.
Il serait heureux de savoir si qiiel(|ue membre du Congrès a
eu l'occasion d'obsei'ver cette maladie et connaît le moyen de la
guérir, car elle cause les plus grands ravages.
IM. Pierre Cochet demande à M. Miilet s'il n'avait pas préala-
blement employé des engrais chimiques.
M. Millet répond négativement.
M. Lévêoue dit qu'il a perdu, en quarante-huit heures, beau-
coup de Rosiers nouveaux atteints d'une maladie du même
genre. Il attribue les effets produits à l'action de l'araignée
rouge ou de l'araignée grise.
M. Millet répond que, chez lui, il lui est impossible d'attribuer
la maladie à cette cause.
M. Maître a obtenu de très bons résultats par l'emploi du
fsulfate de cuivre; en Is mélangeant à la terre, dans la propor-
tion de cent kilos à l'hectare, lia détruit tous les vers blancs.
Il a également bien réussi par l'emploi de la paille sulfatée à
l'aide d'une solution à 15 ou 20 p. 100.
En ce qui concerne le ver blanc, l'orateur a fait des expé-
riences en vases clos, avec de la terre sulfatée et non sulfatée.
Au bout de huit jours, les vers blancs placés dans la terre
sulfatée étaient malades.
Pour les parasites de l'écorce des arbres, on peut employer
une solution de sulfate de cuivre, ou encore un mélange de
fleur de soufre et de savon noir. Peut-être ce dernier remède
n'esl-il pas radical mais il est certain qu'il nuit considérablement
au développement des Champignons parasites.
Certaines plantes favorisent le développement j des crypto-
games, c'est un fait qui a été reconnu par la Société d'Horticul-
ture; on peut citer, notamment, l'Epine-vinette, qui exerce
son influence jusque dans un rayon d'une cinquantaine de
mètres.
L'orateur conclut, en disant qu'il n'a pas la prétention d'indi-
quer des remèdes absolus, mais seulement de fournir quelques
renseignements utiles et pratiques.
M. Ernest Bergman, à propos de la destruction du ver blanc,
dit que, au Domaine de Ferrières, on a essayé l'emploi du
Botrytis tenelta. Il a le regret d'annoncer que les résultats ont
été tout à fait mauvais... non pour le ver blanc, mais pour les
jardiniers. {Rires.)
Sur quinze ou vingt vers blancs recueillis, un seul_, en
'tnoyenne, est atteint. Les autres n*ont rien.
XXXI —
M. LE Président confirme Tobservation de M. Bergman. Le
Bolryiis est évidemment un parasite funeste au ver blanc; mais
il y a trop de chances pour que, dans l'immense étendue de la
ierre, Je danger et ia victime ne se rencontrent pas.
M. Ernest Bergman dit que, pour réussir, il faudrait prendre
isolément chaque ver blanc et le mettre en contact avec le
Botrytis.
M. Maître répète que ses observations lui ont permis de cons-
tater la nocuité du sulfate de cuivre pour le ver blanc.
M. CotnET répond que le procédé est connu depuis longtemps
€t qu'il ne donne pas de résultats certains.
M. Bazin, répondant à M. Decaux,qui a préconisé l'emploi de
chiffons de laine pour la destruction du ver blanc, déclare avoir
vu employer des déchets de laine, procédé qui n'a donné qu'un
résultat : c'est que les vers blancs n'ont jamais été mieux
portants. (Rires.)
M. LE Président estime que l'emploi des déchets de laine ne
saurait présenter d'inconvénients, même si les vers blancs les
mangent : car pendant ce temps, ils ne mangent pas la plante.
(^Soiu'u^es.)
M. Decaux rappelle qu'il n'a pas parlé de déchets, mais de
chiffons de laine et qu'il a, en outre, conseillé de les imprégner
de pétrole, produit qui constitue un poison violent pour le ver
blanc.
L'orateur recommande particulièrement pour cet emploi les
chiffons qui servent au nettoyage des machines et notamment
des locomotives. Ces chiffons n'ont aucune valeur dans l'indus-
trie et donnent d'excellents résultats.
C'est de ces chifTons que l'orateur a eu l'idée de se servir pour
la première fois qu'il a institué ses expériences. _
— XXXTI
M. Bazin remercie M. Maître de ses renseignements, il re-
commandera désormais remploi du pétrole.
M. LE Président, constatant que personne ne demande plus la
parole, annonce que l'ordre du jour est épuisé. Il invite les me m-
bres du Congrès, qui auraient des questions à faire inscrire au
programme de Tannée prochaine, à les déposer immédiatement
afin qu'elles puissent être préalablement soumises à l'approba-
tion du Conseil de la Société.
M. Baltet propose la question suivante :
« Elude comparative des différents sujets propres au greffage
des Rosiers ».
M. Decaux, rappelant les ravages faits dans les friîits par le
petit ver, extrêmement commun, connu sous le nom de « Ver
des Pommes » et dont le nom scientifique est Carpocapsa, pro-
pose d'inscrire au programme upe question relative à l'étude
des mœurs de cet animal et des moyens de le détruire.
Cetle question est fort importante, car sur uiie production
fruitière totale annuelle de 250 millions, on a pu constaler, cer-
taines années, que le ver des Pommes occasionnait une perte
de plus de 50 p. 100.
M. LE Président croit que le Conseil inscrira d'autant plus
volontiers cetle intéressante question au programme, qu'elle
prés^^nte l'avantage d'être à peu près la seule qui ait trait à la
pomologie.
Aucune proposition nouvelle n'étant faite, M. le Président
remercie les membres qui ont bien voulu assister aux séances
du Congrès, el, en leur donnant rendez-vous à Tannée pro-
chaine, déclare close la session de 1896.
La séance est levée à 4 heures.
Paris. — Imprimerie L. Maretheux, 1, rue Cassette.
SOCIETE NATIONALE D'HORTICULTURE DE FRANCE
CONGRÈS HORTICOLE DE 1896
CINQUIÈME QUESTION
HISTOIRE ET CULTURE
DES GATTLEYA ET L/ELIA
M. L. GUILLOCHON
Chef de culture chez M. L. Duval.
Faire retracer clairement et d'une manière aussi concise que
possible l'histoire des Cattleya et des Lœlia, en notant les
époques les plus remarquables de leur introduction en Europe
ou de leur découverte dans les pays d'origine, tel a été, nous
pensons, le désir de MM. les membres du Congrès en mettant
au programme cette question « Histoire et culture des Cattlei/a
et Lœlia ».
Nous avons bien pensé, pendant le cours de ce travail, de
parler des hybrides artihciels qui ont été obtenus dans ces deux
genres; mais, nous n'avons pas donné suite à notre idée
craignant que cela nous entraînât trop loin, la place nous
étant limitée; mais nous proposons pour le Congrès de l'an
prochain la question suivante : « Histoire des hybrides arti-
ficiels de Cattleya et Lxlla ».
Cet historique, avec dates à l'appui, montrerait les différentes
phases par lesquelles est passé ce genre de croisements et les
progrès que Ton a accomplis depuis les premiers essais d'hybri-
dation, ce qui serait de nature à intéresser les nombreux ama-
teurs qui se passionnent pour la culture des représentants de
cette belle et intéressante famille : les Orchidées.
1
Historique.
L'un des premiers Cfilllei/a connus par la science botanique
et l'HorticMlture fut, d'après nos recherches, le 6'. maxima dont
des spécimens secs furent envoyés du Pérou en 1777 par Ruiz et
Pavon. L'herbier de ces deux explorateurs fut acquis par M. Lam-
bert et c'est à l'aide de ces échantillons que Lindley en donna
une première description en 1831.
Nous arrivons maintenant jus(iu'en 1804, année pendant
laquelle fut découvert par Humboldt, lors de son exploration
du cours de l'Orénoque, le Catlleya superba^ qui fait aujour-
d'hui les délices des amateurs, bien qu'il soit assez rebelle à la
culture.
Les communications étant peu rapides à ces époques, et de ce
fait les voyages longs et difficiles, surtout lorsqu'il s'agissait de
se rendre dans des contrées inexplorées jusqu'alors, les envois
d'Orchidées se ralentirent et cessèrent même jusqu'en 1818,
année qui fut marquée par une seconde découverte du C . superba
par le botaniste Martius, qui a fait beaucoup pour l'étude de la
llore brésilienne et dont l'herbier a été acquis par le gouverne-
ment belge cette même année.
C'est aussi dans \ù courant de l'année 1818 que William
Cattley, de Barnet, qui possédait une des plus belles collections
connues à cette époque reçut de Swainson, des échantillons de
Mousses et de Lichens qui étaient calés, afin qu'ils ne se déran-
geassent pas pendant le voyage, avec des rhizomes de Catlleya.
M. Cattley trouvant ces plantes bizarres, les mit en végétation
et il eut la bonne fortune d'en avoir une en fleurs quelque
temps après. Une fleur fut envoyée au célèbre botaniste Lindley
qui fonda, en le lui dédiant, le genre Caltieya.
Le premier Caitleya introduit dans les cultures européennes
fut le Catlleya Loddigesu reçu par MM. Loddiges, de Hackney,
de Rio de Janeiro. Il fut alors nommé Epidendrum violaceum.
Ce nom lui resta jusqu'à ce que Lindley fondant le genre
Catlleya à l'aide du C. labiata vers 1821 en fît la seconde des
espèces alors connues en le dédiant aux introducteurs, MM. Lod-
diges.
C'est en 1823 que le Ç, citrina fut introduit en Angleterre par
les soins de la Société royale d'Horticulture de Londres; mais
pourtant la première mention du C. citrina se trouve dans
V Histoire naturelle du Mexique, par le jésuite Hermandez. Deux
botanistes hispano-américains, La Llave et Lexarza, l'ont décrit
comme étant un Sobralia, faute bien excusable si l'on consi-
dère les moyens d'études primitifs que ces auteurs avaient à
leur disposition.
Ils observèrent cette belle Orchidée épiphyte dans les mon-
tagnes du voisinage de Valladolid; on l'y appelle Taizinguarl,
nom plus euphonique que celui de Corticoatzontecoxachi/l, que
les indigènes donnent à cette même plante.
Forbes importa du Brésil, la même année, le C. Forbesii qui
lui fut dédié.
Le C. intermediaï[\i\m^ov\,é, en 1824, parle capitaine Graham,
«nvoyépar M. Harrisson, de Rio de Janeiro, au Jardin botanique
de Glascow où il fleurit pour la première fois deux ans après.
Il n'est pas certain, mais d'après nos recherches nous pensons
que c'est en 1826, que le C. pumila qui a donné lieu à de nom-
breuses variétés fut découvert par Gardner; et aussi le Lœlia
<:rispa qui fait aujourd'hui partie de toute collection et qui est
devenu une plante absolument commerciale; il a été envoyé de
Rio de Janeiro à la Société royale d'Horticulture de Londres par
sir Henry Chamberlain.
Le D' Lindley le décrivit l'année suivante et le nomma
C. crispa, à cause de la bordure crispée de son labelle.
L'année 1832 fut marquée par la vente de la collection de
M. William Cattley, dont une partie fut achetée par M. Knight
et quelques spécimens du célèbre mais toujours rare C. labiata
passèrent le détroit; ce qui procura aux amateurs de l'époque le
plaisir de voir cette rarissime plante en fleurs dans les serres de
M. Pescatore, à la Celle-Saint-Cloud.
C'est aussi pendant l'année 1832 que le comte Karwinsky
trouva au Mexique, dans le voisinage de Oaxaca, le Lxlia albida
et c'est à ce même collectionneur que l'on doit le L. furfu-
racea introduit en Angleterre vers 1838.
Le jardin de la Société royale d'Horticulture de Londres à
Chiswick fut à l'ordre du jour en 1834, pour la première belle
floraison du C. intermedia qui avait été importé en 1824.
Nous arrivons maintenant jusqu'en 1835, année pendant
laquelle MM. Loddiges, de Hackney, et quelque temps après
iMM. Low et G'® de Clapton, importèrent le Lselia anceps. Il était
alors très abondant dans le voisinage de Orizaba et Cordoba où
il est appelé parles indigènes^/ Toro.
L'on pourrait dire que l'année 1836 marque un pas de fait
dans la culture des Orchidées, si l'on remarque les variétés
introduites pendant le cours de cette année et qui sont aujour-
d'hui les principales plantes cultivées en vue du commerce pour
la fleur coupée.
D'abord et en première ligne le C. Mossiœ, introduit par
M. George Green, de Liverpool, qui le reçut de la Guayra, Ve-
nezuela. Il fleurit pour la première fois dans la collection de
M. Moss, à Otterpool, prés Liverpool, auquel il fut dédié par sir
W.-J. Hooker.
Cette même variété fut importée dans le courant des années
qui suivirent par M. Parker, de Hornsey Nurseries, et autres. A
différentes époques, il est apparu dans les collections françaises
et anglaises des variétés blanches ou d'un rose très pâle d'une
fixité assez remarquable pour les nommer. Nous citerons : C,
Mossiœ, var. vestalis ', var. variabilis, de Piret; var. Reineckiana
de Reineck; var. candida, de Van-Houtle; var. Wageneri de
Wagener.
C'est encore en 1836 que le Lœîia autumnalis fut reçu de
Mexico par M. Taylem, de Parkfîeld, près de Liverpool. Peu de
temps après il était envoyé à M. Barker de Birmingham, par son
collecteur Ross et, plus tard importé, en quantité, par MM. Loddi-
ges, MM. Low et C'^ et d'autres établissements d'importation.
Pendant le cours de cette même année, M. Harrison intro-
duisait le C. Harrisonïœ et de la province de Minas Geraes, par
Young, le Lœlia cinnaharina dans l'établissement duquel il fleu-
rit pour la première fois et par M. G. Ure Skinner le C Skin-
nevi qui fut trouvé à Métagalpa par le D^'Oersted et àCosla-Rica
par Warscewicz.
Eu 1837, M.\J. Low et G^°, de Clapton (Angleterre) importaient
I
du district d'Orizaba et dédièrent à M. Barker, de Birmingham,
une nouvelle variété de Lœlia anceps qui prit le nom de L. an-
ceps^ var. Barkeriana.
La première floraison du L. cinnab arina ewilien dans le cours
de cette année chez M. Young, son introducteur. Le L. glauca
fut envoyé en Angleterre par M. Henchmann qui l'avait trouvé
dans le voisinage de Xalapa. Harlweg le rencontra dans la
même localité et l'envoya à la Société royale de Londres en
1837. Ure Skinner l'importa plus tard du Guatemala.
L'année 1838 est marquée par un nouvel envoi de C. citrinay
d'Oaxaca, au duc de Bedford, à Woburn, et par l'introduction du
C. bicolor par MM. Loddiges, de Hackney.
Le C. superba qui avait été découvert à deux reprises diffé-
rentes en 18Ô4 et en 1818 fut introduit dans les cultures par sir
Robert Schomburgk, qui envoya à MM. Loddiges quelques
plantes collectées dans la Guyane anglaise.
C'est dans le cours de cette même année 1 838, que le C. pumila
fleurit, pour la première fois^ dans la collection de M. John All-
card qui l'avait reçu d'Essequibo, dans la Guyane anglaise.
C'est sur cette floraison, qu'il fut figuré dans le Botanical Maga-
zine et reçut le nom de C. pumila.
Le D"" Lindley écrit dans le Botanical Register (année 1838,
tome II) : Le Lœlia Perrini est connu depuis plusieurs années ;
il a été introduit de Rio de Janeiro par M. Harrison, de Liver-
pool, et dédié au jardinier de cet amateur, un nommé M. Perrin.
La variété nivea apparut quelques années après dans la collec-
tion du consul Schiller, de Hambourg.
Le L. superbiens fut découvert en 1839, par M. G. Ure Skin-
ner au Guatemala. Voici ce que le collecteur dit à ce sujet :
« La première fois que je vis le L. superbiens, c'était en 1839,
dans le village de Sumpango, au Guatemala. Les indigènes le
cultivaient devant les portes de leurs demeures.
« Plus tard, en 1840, je me suis mis à la recherche de son lieu
natal et le découvris enfin après une excursion de trois jours,
dans les barancas à environ vingt lieues au nord de la ville de
Guatemala.
«La matinée du jour où je fis cette excursion (27 novembre), le
— 6 —
sol était couvert de gelée blanche. Cependant les Lœlia n'avaient
pas souffert aux endroits abrités, mais ailleurs ils présentaient
pourtant une apparence rabougrie. »
La même année, il fut importé du Brésil le L. flava qui fleurit
pour la première fois dans la collection de M. G. Lemon, à Con-
clew, dans le Cornwall.
Le C. Aclandiœ fui dédié par le D"" Lindley à lady Acland, de
Kiilerton, près Exeter, où il a été introduit en 1839.
En 1840, M. Barker, de Birmingham, fit connaître, le premier^
au D"" Lindley le L^elia rubescens. Celte plante avait été achetée
quelque temps auparavant à M. Knight. Harlweg la découvrit
de nouveau la même année dans une localité appelée Rélatalen
au Guatemala.
C'est en 1842 que le C. max'una fut réimporté par Hartweg
qui l'envoya à la Société royale d'Horticulture de Londres, où il
fleurit en 1844 et mourut quelque temps après ; et c'est par les
soins de cette même Société que le Z. superbiens fut introduit
dans les cultures. Il fleurit pour la première fois dans la collec-
tion de MM. Wray, à Oakfield, près Cheltenham en 1844; année
pendant laquelle fut décrit le C. Lawrenceana^ par Robert Schom-
burgk, pendant une exploration dans la région de Roraimo,
Guyane anglaise.
Le L. Dlgbyana fut introduit pour la première fois en 1846 du
Honduras, Amérique centrale, par M™' Donnell qui envoya
des plantes à M. Vincent Digby, de Minterne, dans la collection
duquel il fleurit pour la première fois et auquel il fut dédié.
L'on est assez peu d'accord sur la date de la première intro-
duction du Léelia purpurata, qui est aujourd'hui l'une des Orchi-
dées les plus cultivées.
Van-Houtte dans sa Flore dit ceci : « Le Lœlia purpurata fut
découvert en 1846 par M. François de Vos dans l'île de Sainte-
Catherine sur la côte du Brésil. Ce collecteur au service de
M. Ambroise Verschaff'elt, introduisit la plante à l'état vivant
dans les serres de son patron d'où elle a passé dans le commerce
horticole. C'est par un exemplaire venu de Gand quele D"" Lindley
la décrivit comme une espèce distincte. »
MM. Veitch dans leur « Manual of Orchidaceous plants »
laissent en effet le mérite de celte introduction à M. de Vos,
mais donnent l'année 1847 comme en étant la date; de plus ils
ajoutent que la première floraison en Angleterre a eu lieu chez
MM. Backhouse, de York.
Selon le Pescaiorea, le L. purpnrata aurait été primitivement
introduit du Brésil par M. Brys, de Bornhem, et nommé
C. Brijsiana. Quoi qu'il en soit, c'est aujourd'hui une plante
éminemment commei'ciale et de toute heauté lors de sa floraison.
C'est par ce même collecteur, François de Vos, que le
L. elegans fut découvert dans l'île de Sainte-Catherine et c'est
encore celte même année 1847 que MM. Loddiges, de Hackney
reçurent le premier C. lohata chez lesquels il fleurit l'année
même de son introduction. Il fut décrit par Reichenbach sous le
nom de Lœlia Boothiatia, qui le dédia à M. Lorentz Booth, de
Flottbech, près Hambourg, dans la collection duquel était la
plante qui avait servi à la description.
Le Cattleya Warsceiviczii Rchb. (gigos André), fut découvert
en 1848 dans la province de Medellin (Nouvelle-Grenade); mais
un accident survenu en passant la rivière Magdalena, détruisit
une grande partie des plantes et celles qui purent être sauvées
et envoyées périrent par la suite.
C'est à l'aide de ces quelques spécimens qu'il fut figuré et
décrit par Reichenbach dans le Xenia Orchidacea sous le nom
de C. Warscewiczii.
Plus tard, quelques plantes étaient reçues de M. Triana par
Linden, qui figura cette variété dans ['Illustration horticole. De
Frontiuo l'on importa la variété hnperlcdis. et d'Amalfi sur la
Cordillère centrale, l'on introduisit la forme connue dans les
cultures sous le nom de C. gigas Sanderiana.
La même année, il fut fait par Lelon un second envoi de
C Walkericnia; envoi qui fut plus heureux que le premier, dont
les plantes avaient péri quelques jours après leur arrivée.
Introduit en 1849 de Bahia par M. Morel, de Saint-Mandé, le
Lœlia grandis, Ûeuvit ipoav la première fois en 1850 dans les
serres de cet orchidophile; mais il disparut de l'arène horti-
cole jusqu'en 1865, époque à laquelle il fut réintroduit à la
fois chez M. Hug Low et au Jardin de Kew, envoyé par M. Wil-
— 8 —
liams. C'est sur les fleurs de Kew que le Botanical Magazine
publia la première figure coloriée.
L'année 1850 fut marquée par la découverte à Gosta-Rica du
C. Doivlana, par Warscewicz, qui envoya ses plantes à M. M.
Low; mais elles arrivèrent en mauvaises conditions.
Le C. giittata, var. Leopoldii, fut introduit la même année par
VerschafTelt, de Gand, qui l'avait reçu de son collecteur de Vos.
Il le dédia à Léopold l'"", alors roi des Belges, en le nommant
C. guttata, var. Leopoldii. La variété Prïnzii^ mieux connue sous
le nom de C. ameihystoglosm apparut pour la première fois dans
la collection de iM. Reichenheim, de Berlin, et fut dédiée sur la
demande de cet amateur, par Reichenbach à M. Prinz, qui la
lui avait envoyée du Brésil.
C'est en 1853 que le C. luteola fut signalé parle Gardeiiers'
ChronicJe ; M. Veitch prétend qu'il était en culture quelque temps
avant chez MM. Backhouse, de York, et aussi à l'établissement
Booth à Hambourg. Il fleurit pour la première fois en 1857 chez
M. Rollisson, de Tooting.
M. Jonghe reçut du Brésil en 1854, envoyé par le voyageur
Libon, un LœUa qui lui fut dédié et devint le L. Jongheana. Il dispa-
rut des cultures jusqu'en 1 872, époque à laquelle il fleurit de nou-
veau chez MM. Thibaut et Keteleer, alors horticulteurs à Sceaux.
Ce fut en 1855 que le C. maxima qui n'était alors représenté
que par quelques exemplaires dans certaines collections, devint
une plante horticole qui fleurit normalement dans la collection
de M. Fournier, à Nonsuch-Park.
Dans le courant de l'année 1 857, le /,. elegans, var. Schilleriana
apparut dans la collection du consul Schiller, de Hambourg.
Peu de temps après, l'établissement Van-Houtte l'introduisait et,
en 1859, il était envoyé par MM. Backhouse, de York, à M. Wil-
liam Hooker, de Kew. L'on prétend que c'est un hybride naturel
ayant pour parents le C. Aclandiœ et le C. guttata.
A cette même époque M. Linden, introduisit en Belgique,
le L. Lindlegana^ collecté à Sainte-Catherine.
C'est en 1858 que le L. xanthina fut envoyé du Brésil par
MM. Backhouse, de York. Son nom vient du grec xanthos qui
veut dire jaune, et qui rappelle la couleur de ses fleurs.
— 9 —
En 1859, MM. Backhouse, de York, communiquèrent à sir Wil-
liam Hooker, de Kew, un C. Sckilleriatia dont les fleurs dif-
féraient du type original parla couleur; il fut figuré et décrit
sous le nom de C. Schilleriana, var. concolor. C'est aussi cette
même année que le L. elegans, var. Turneri apparut dans la
collection de M. A. Turner, de Pendlebury, près Manchester.
Nous avons vu que le C.guttata, var. Leopoldii fut importé en
1850 chez M. Verschaffelt, de Gand; mais en Angleterre celte
variété ne fit son apparition qu'en 1860, c'est-à-dire dix ans
après, dans la collection de M. S. Coventry, à Chirley, et de là
passa dans la collection de M. Warner, à Brownfield, près
Chlemsford.
C'est aussi durant cette année et chez ce même amateur,
M. Warner, que le C. lahuiia, var. Warneri fleurit pour la pre-
mière fois et il lui fut dédié.
En i863, Williams fit un nouvel envoi aux jardins royaux de
Kew du toujours rare L. Lindleyana.
L'année 1864 fait époque dans l'introduction et l'histoire des
Catlleya et Lxlia. L'on pourrait dire qu'elle marque le point de
départ de la culture rationnelle des Orchidées en général: les
importations deviennent, à partir de cette époque, plus abon-
dantes, et les plantes sont mieux collectées; les amateurs, plus
nombreux se mettent en relations avec les capitaines au long
cours pour qu'ils leur rapportent des plantes.
C'est à ce nouvel essor de la culture que l'on doit l'apparition,
en Angleterre, du C. Trianxi qui fut envoyé à M. Rucker^, de
W^est Hill, par un correspondant qu'il avait à la Nouvelle-Grenade.
Quelques plantes fleurirent l'année d'après leur introduction
et furent soumises au jugement du D"" Lindley qui vit là une
nouvelle espèce et lui donna le nom de C. quadricolor. Batemann
en donna une description dans le Gardeners'Chronide,
Mais quelques années avant le même Cattleya avait été reçu
en Belgique, chez M. Linden, et avait été dédié par le professeur
Reichenbach à M. Triana, célèbre botaniste de Bogota, qui fut
longtemps consul de Colombie à Paris.
Une description en ayant été faite dans le Botanische Zeiiung
de 1860 l'on garda le nom de Trianxi qui avait la priorité.
— 10 —
C'est en 1865, que le L. grandis fut importé en plus grande
quantité, à la fois par MM. Low et C'*" et par Williams qui
envoya sa récolte aux jardins royaux de Kew.
Dans le cours de la même année il fut reçu à l'établissement
Ijnden, envoyés par le collecteur Ghiesbrecht^ de forts exem-
plaires de C. citrina et c'est à partir de cette époque que cette
splendide espèce — que l'on se plaît à appeler la Tulipe du
Mexique — fut représentée à un assez grand nombre d'exem-
plaires dans les cultures.
Ils avaient été collectés en abondance sur les Chênes qui
couvrent les versants froids de la Cordillère du Mechoacan.
Le C. Doioiana fut réimporté cette même année par M. Arce,
un indigène qui collectait pour M. Ure-Skiner, lequel vendit
les plantes reçues à M. Yeitch.chez lequel elles fleurirent pour la
première fois.
Il fut dédié au capitaine Dow de la marine anglaise en
raison du zèle et du soin qu'il apportait, pendant la traversée,
dans le transport des végétaux qui lui étaient confiés.
Le C. Eldorado fut importé par M. Linden en 1866 de la région
du Rio Negro, au Brésil, et une des premières plantes qui fleu-
rirent en Europe, fut exposée à Paris en 1867. Néanmoins il
continua à être rare et ce ne fut qu'en 1874, grâce à un envoi
important de M. Binot, qu'il se répandit dans les cultures.
Gustave Wallis qui collectait des plantes dans la Nouvelle-
Grenade pour le compte de M, Linden découvrit, en 1868, le
C. aurea.
Nous arrivons maintenant jusqu'en 1870, année pendant
laquelle le C.Mendeli fut introduit par MM. Low, de Clapton^ et
un peu après par MM. Backhouse, de York, et dédié à M. Sam
Mendel, de Manley Hall, près de Manchester. Il fleurit pour la
la première fois, en 1871, à Tottenhamm chez M. John Day
Le C. velutinaa. été décrit la même année d'après une plante
qui fleurit dans la collection de M. Joseph Brown, de Desdury ;
il est supposé être un hybride naturel entre le C. Walkeriana
et le C. Schilleriana.
M. Rolfe, de Kew, qui reçut de M. Moore de Glasnevin un
racème de quatre fleurs ne pense pas qu'il y ait là un hybride.
— li —
C'est en 1872 que le C. aurea fut importé à un assez grand
nombre d'exemplaires par M. Barther, lequel voyageait dans
FÉlat d'Antioquia pour MM. Backhouse, de York.
Rœzl importa en 1874, 6,000 plantes de C./aOiaia, wav. Rœzlii;
mais malheureusement elles furent perdues par la mauvaise
culture à laquelle l'on soumettait encore les Orchide'es à cette
époque. Voici d'ailleurs ce qu'écrit à ce sujet, en 1883, M. Rei-
chenbach fils :
« En ce temps-là, la culture n'était pas comprise comme elle
l'est aujourd'hui et les Cattleya étaient rempotés aussi souvent
que des Coleus, mais avec des résultats bien différents, car bien
peu résistaient à ce traitement.
« Cependant quelques cultivateurs réussirent à établir et à
faire fleurir ladite plante ; j'ai là une lettre de M. Mills, jardi-
nier de Lord Rendlesham qui m'envoya en automne 1875, la
première fleur de C. labialaydii. Rœzlii, épanouie en Europe et
qui surpassait de beaucoup les spécimens secs que j'avais reçus
de Rœzl, d'abord, puis dernièrement de M. Sander. »
Une nouvelle importation de C. Eldorado, plus importante
que celle faite par Linden en 1866, rendit populaire, en 1876,
cette plante qui se trouva depuis lors dans toutes les collec-
tions.
C'est dans le courant de cette année que M. Godefroy Lebeuf
acheta, dans deux établissements parisiens diff'érents, deux
plantes de C. labiata absolument pareilles; l'une pour 25 francs,
l'autre pour 1,000 francs.
Elles furent envoyées dans une vente à Londres et firent
2,500 francs; puis, revenues sur le continent, elles furent
vendues à un amateur français 5,000 francs. — C'est prouver la
vogue que ce Cattleya aiVSiil atteinte et justifier l'engouement des
collecteurs partis à sa recherche.
Le L. Dormaniana, qui paraît être un hybride entre le C. bico-
/or auquel il ressemble par ses pseudo-bulbes grêles et le L.jm-
mila qui le rappelle par les larges membranes dont est pourvue
la colonne, fut découvert au Brésil, en septembre 1879, sur les
montagnes de Rio de Janeiro par M. Henri Blunt, qui envoya les
plantes à M. BuUen, de l'établissement Woodlands, à Lewisham.
— 12 —
Il a été dédié à M. Charles Dorman, de Sydenham, dans la collec-
tion duquel il fleurit pour la première fois en 1880.
Cette même année 1879, le L. autumnalis, var. atrorubens fut
introduit par MM. Backhouse, de York.
Nous arrivons maintenant jusqu'en 1882, année pendant
laquelle MM. Sander et G'^, de Saint-Albans (Angleterre), intro-
duisirent le C, Percivaliana, qui leur fut envoyé du Venezuela
par leur collecteur Arnold.
A la mise au commerce de cette nouvelle variété, MM. Sander
l'annoncèrent comme devant fleurir en hiver. On ne les crut pas,
et ils furent l'objet de vives et acerbes critiques, car voici ce
qu'écrit dans le journal rOrchidophile, année 1883, page 472,
un collaborateur qui signe du pseudonyme Bisa :
« M. Sander doit se trouver bien satisfait et peut avec raison
braver la critique sévère qui fut faite de cette plante lors de son
introduction, il y a quelques années. Bien peu de personnes à ce
moment-là, voulaient croire à sa floraison hivernale comme elle
était annoncée ; cependant elle se trouve en boutons même très
avancés dans toutes les collections où elle a été admise. Chez
MM. Veitch, elle est en boutons ainsi que chez M. William Bull
et James, de Norwood, et dans les cultures de M. Percival, à
Southport, les fleurs sont prêtes à s'épanouir. »
Ce splendide Cattleya aux fleurs toujours brillantes et abon-
dantes a été dédié à l'amateur précité, M. Percival.
Si, comme nous l'avons dit précédemment, l'année 1864 fait
époque dans l'introduction des Caltleya et des Lselia, nous
pouvons dire aussi que l'année 1883 marque le point de départ
de la culture en grand pour la fleur coupée.
En Angleterre, mais surtout en Belgique par les établissements
Peeters, Vincke, Miteau, pour ne citer que les principaux. En
France, les cultures de MM. Bert, Garden, Truff'aut, Dallemagne
établies depuis peu, Duval , fournissent la fleur coupée d'Orchidée
dans toutes les villes d'Europe et principalement à Paris, la ville
où Ton aime tant les fleurs.
La culture prend alors un nouvel essor, l'on ne cultive plus
en tâtonnant ; l'on construit des serres spéciales pour chaque
genre de plantes afin de produire vite et bien et pouvoir
— 13 —
répondre aux nombreuses demandes de fleurs; en résumé, la
culture se vulgarise. C'est l'ère des grandes importations; de
grands établissements entretiennent toute une armée de collec-
teurs dans les pays oîi croissent à l'état naturel les Cattleya et
les Lœlia.
C'est ce qui justifie l'envoi important de C. Trianxi, fait par
David Barker qui le trouva vers Ibagné, où il est très abondant
et dans lequel plusieurs belles variétés sont trouvées. Encore
plus récemment il fut collecté par Carder, près de Popayan.
Ce Cattleya polychrome et éminemment polymorphe, a donné
naissance à quelques sous-variétés, que nous nous contenterons
de citer. C. Trianœi, var. Schroderx, dédiée à la baronne Von
Schroder; var. chocoensis qui fut découvert par Rœzl dans les
états de Cauca et non pas de Choco comme son nom l'indique;
var. Busselliana; var. Doysoni, dédiée à M. Dogson ; var. Roliis-
sonni. Dans la var. alba^ la fleur est blanche dans toutes ses
parties; le plus bel exemplaire connu se trouve actuellement
dans les serres du Parc de la Tète d'Or, à Lyon.
C'est dans le courant de cette même année 1883, que
MM. Sander et C'% de Saint-Albans, introduisirent le C. Gas-
kelliana qui fleurit la première fois dans leur établissement et
fut mis en vente au printemps de cette année à la salle Stevens
de Londres. Il a été dédié à M. Holbrook Gaskel, de Woolton, près
Liverpool.
Le C. Boicrinyiana fut importé en 1884 de l'Amérique centrale
oîi il a été trouvé sur les roches près des ruisseaux. Il a été dédié
par Veitch à M. Bowring, un amateur d'Orchidées, de Forest
Farm, près Windsor.
L'année 1886 fut marquée par la mise au commerce du
remarquable C. Mossiœ, var. alba de M. Piret, d'Argenteuil.
Celte splendide variété diff'ère du C. Mossiœ, var., Wayeneri.
Celte plante est passée dans la collection de MxM. Veitch, à
Chelsea.
C'est en 1887, qu'apparut en Angleterre et en Amérique le
Lœlia Gouldiana, envoyé à Reichenbach par Sander, ainsi que
par MM. Silbrecht et Wodley, de New- York, et dédié à l'Américain
Jay Gould par Reichenbach.
— 14 —
La variété foncée de L. grandis, le L. grandis tenebrosa fut
introduite à diverses reprises, mais c'est en 1 889 qu'elle est deve-
nue moins rare grâce aux importations de M. Binot, un collec-
teur français établi au Brégil.
C'est en 1890 que l'infatigable Bungeroth^ collecteur de l'Hor-
ticulture internationale de Bruxelles, retrouva le district où
croissait le C. tabiata, toujours resté rare, et qu'il envoya en Bel-
gique des échantillons secs, en même temps qu'un grand nombre
d'importations. On lui donna alors le nom de C. labiaia, var.
Warocqueana.
Quelque temps après, la maison Sander, de Saint-Albans,
(Angleterre) importait la même plante en grande quantité et lui
donnait le nom de C. labiata aulumnalis auquel elle ajoutait le
qualificatif de vera^ assurant que c'était là le old C. labiata de
\An(\\ey.
Discussion s'ensuivit; chacune de ces maisons revendiquant
la priorité de la réintroduction du vieux et célèbre C. labiata.
/«6/è i?'ce. Et comme toute chose se termine en ce bas monde,
l'on finit par s'accorder en nommant la plante C. labiata autum-
nalis (Syn. Wa?'ocqueana). — D'une Orchidée des plus rares
elle devenait grâce aux importations de ces deux maisons, une
des plus populaires.
M. Linden père avait découvert dans ses voyages, il y a
quarante ans, un Caltleya dont il parlait avec enthousiasme, pour
l'introduction duquel il fit les plus grands efforts, mais sans
succès.
Wallis, sur les indications de M. Linden fut assez heu-
reux pour voir la plante dans sa patrie, mais il échoua dans ses
tientatives pour l'introduire à l'état vivant.
M. Linden fils fut plus heureux, et c'est en 1891, qu'il mit au
commerce ce Cattleya qu'il nomma Rex^ et que Ton signale
en fleurs, dans le cours de cette année, chez M. Warocque, en
Belgique, et chez M. Statter, de Manchester.
L'Horticulture internationale fit, en 1892, une seconde intro-
duction du C. Rex; les plantes avaient été collectées par Ellner.
Sa floraison a été signalée, durant le cours de cette année, dans
les collections anglaises de Polett et de-EUis. La Société royale
— \'6 —
d'Horticulture de Londres lui décerna, à celte époque, un cer-
tificat de mérite de 1''^ classe.
Le Cattleya Alexandrœ fut introduit en 1892 par M. Linden,
directeur de l'Horticulture internationale à Bruxelles; M. Roife,
de Kew, en donne, dans le G ardeners' Chronicle , une descript'on
quelque peu élogieuse, étant connu le peu de beauté de l'inflo-
rescence ; par contre M. Watson, de Kew, écrit dans le Garden and
Foresl^ au sujet de cette nouvelle variété : « Je me montre
méfiant à son égard; une plante de cette espèce a fleuri récem-
ment à Kew, probablement pour la première fois en Europe.
Elle appartient à la classe des Guttata et, si j'en juge par la
plante qui a fleuri ici, ce serait une des moins belles de cette
section.
« La fleur atteint huit centimètres de diamètre comme celle du
C. gultata, var. Leopoldii; les pétales et les sépales sont d'un
vert obscur avec quelques taches rougeâtres; le labelle est
rose mauve. Comme de juste, la plante de Kew est peut-être la
variété la plus mauvaise qui existe et le collecteur qui a peint et
décrit cette découverte comme une beauté multiflore n'a peut-
être jamais rien vu d'aussi laid que la première fleur qui vient
de s'épanouir en Angleterre. Nous !'( spérons. »
C'est là que nous arrêterons l'histoire des Cattleya et des
Lœlia; les années 1893, 1894 et 1895 n'ayant pas été marquées
par l'introduction de nouveautés dans ces deux genres. Néan-
moins de grands arrivages ont donné lieu à des transactions
commerciales importantes. Nous citerons notamment les nom-
breuses importations de C. Mossiœ mises en vente l'année
dernière sur le continent; ces plantes furent reçues par MM. Go-
defroy-Lebœuf et Lavignasse, de correspondants établis au
Venezuela.
Culture .
Les Cattleya et les Lirlia peuvent se diviser en deux catégories
bien distinctes : les Cattleya et Lœlia de serre chaude ou tout au
moins qui réclament une assez haute température, de 15 à
25 degrés centigrades; ce sont les C, Triandei; C Mendeli;
— 16 —
C. labiata; C.Walkeriana; C. Eldorado; C. crispa; Lselia pur-
purata; L. grandis et en général tous les Lcvlia à longs pseudo-
bulbes tels que : L. amethystina; L. amethystoglossa; L. interme-
dia, etc., et pour la deuxième catégorie : Cattleya et Lselia de
serre tempérée : C. ciirina, C. Mossiœ, C. pumila et ses variétés;
L. anceps^ L. aiUumnalis, etc., etc.
Pour obtenir une bonne végétation des Orchidées en général
et des Cattleya et Lœlia en particulier, il faut bien se pénétrer
de trois choses : 1° Que ces plantes réclament pour végéter con-
venablement, un air absolument pur, ce qui entraine à aérer
aussi souvent que possible, c'est-à-dire chaque fois que la tem-
pérature extérieure excède 10 degrés centigrades et que, dans la
serre, le thermomètre marque plus de 25 degrés.
2° De la lumière en abondance, sans cependant, en été (ou
pour être plus précis depuis mars jusqu'en octobre dans la
région parisienne), laisser frapper directement les rayons du
soleil sur les plantes. L'on devra, par conséquent, avoir recours
à un système d'ombrage pendant ce laps de temps.
3° Qu'une humidité constante d'entourage est indispensable ;
on la provoquera à l'aide de bassinages fréquents entre les pot?,
sur les tablettes, et en arrosant deux ou trois fois par jour les
chemins de la serre.
Quant aux plantes elles-mêmes, Ton devra tenir le plus grand
compte de la saison de repos pendant laquelle l'on suspendra
presque complètement les arrosages, excepté toutefois pour les
Lœlia à longs pseudo-bulbes, dont le compost devra être tou-
jours un peu humide, ces plantes n'ayant pas de réservoir de
sève comme les Cattleya à une feuille de la section des La-
biata.
Pendant la saison d'hiver l'on diminuera sensiblement les
arrosages aux racines, mais l'on maintiendra, à l'aide de
fréquents bassinages, Thumidité d'entourage, afin d'empêcher
l'aridité qui ne tarderait pas à se produire par la chaleur sèche
développée parles tuyaux de chauffage.
L'été étant l'époque de végétation de presque tous les
Cattleya ou Lœlia, soit qu'ils poussent, soit qu'ils fleurissent, les
arrosages devront être abondants et copieux pour les diminuer
— 17 —
insensiblement à l'automne, au fur et à mesure que la végétation
se termine.
Ce sont là, il est vrai, des règles générales qui souffrent excep-
tion. Gest au cultivateur intelligent de surveiller ses plantes;
de savoir reconnaître ce dont chacune a besoin : de tenir
compte de sa végétation ; en somme d'en être le médecin et de
lui faire suivre un traitement se rapprochant, autant que possible,
des conditions qu'elle a à subir dans son pays d'origine.
D'ailleurs, il existe des traités spéciaux et très savants de cul-
ture, auxquels nous renvoyons le lecteur pour les mille et un
détails indispensables à connaître pour cultiver les Orchidées avec
succès.
Le rempotage se fait de préférence au printemps, ou, pour être
plus précis, au moment du départ de la végétation et après la
floraison.
Après cette opération, les arrosages seront distribués judicieu-
sement jusqu'à l'apparition des racines dans le nouveau matériel
mis à leur disposition.
La nature coriace de leurs feuilles fait que les Cattleya et Lœl'ia
sont peu sujets aux maladies et aux insectes. Pourtant, afin d'évi-
ter le spot^ cette tache noire qui se produit sur les feuilles, l'on
devra éviter l'humidité froide, la nuit, et chauffer un peu le soir,
même en été, si l'on prévoit une nuit froide, de manière à enle-
ver l'excès d'humidité. (1 )
Pour le pou (ce petit insecte blanchâtre qui s'attache à la
face inférieure des feuilles), l'on s'en débarrassera facilement en
lavant toutes les parties des plantes attaquées avec une éponge
douce imprégnée d'eau contenant environ i/20 de nicotine.
D'ailleurs, si l'on veut éviter la présence de ces insectes dans
les serres, on pourra, à litre de remède préventif, vaporiser. La
vaporisation consiste à disposer le soir, dans la serre, un réci-
pient rempli de charbon de terre incandescent ; sur ce charbon
(1) Pour plus de détails sur cette maladie, le lecteur n'aura qu'à
se reporter à l'intéressante communication faite par M. Georges
Truffant. Séance du 24 octobre 1895, Bulletin de la Société naiio-
nale cV Horticulture de France, année 1893, page 685.
2
.--. 18 -^
on verserai ou 2 litres de jus de tabac, suivant la grandeur
de la serre. Pour une serre à deux pentes de 25 mètres de long,
3 mètres de large, 2 mètres de haut, 1 litre et demi à 2 litres
de jus de tabac à 12 degrés suffiront. Ce liquide se vaporise
immédiatement et remplit la serre de nicotine.
Cette opération répétée une fois par semaine, régulièrement,
sera suffisante pour empêcher tout envahissement d'insectes.
La vaporisation ne nuit en rien à la santé des plantes et à la
durée des fleurs de Cattleya et de Lœlia. Nous n'avons jamais
fait enlever, dans les serres dont nous avons la direction, les
plantes en fleurs et nous ne nous sommes jamais aperçu d'une
action nuisible sur ces dernières.
SEPTIEME QUESTION
DU CHOIX DES ARBRES
LES PLUS CONVENABLES
POUR LES PLANTATIONS D'ALIGNEMENT
DANS LES VILLES
PAR
M. A. CHARGUERAUD
Le choix des arbres les plus convenables pour les plantations
d'alignement dans les villes doit être bien fait, en raison du but
qu'on veut atteindre et en considération des diverses causes
locales qui peuvent être déterminantes dans certains cas.
Le but des plantations d'alignement étant surtout de concourir
à l'ornementation et à l'assainissement des villes, on peut dire
que ce but sera atteint si les arbres sont bien portants, beaux,
suffisamment variés et assez nombreux.
D'une manière générale, les essences qu'il convient de choisir
de préférence, pour les plantations dans les villes, doivent pré-
senter les caractères essentiels suivants :
Ces essences doivent être : rustiques, robustes et vigoureuses,
de reprise facile et d'une végétation assez rapide, au moins dans
leur jeunesse, se formant bien et d'une assez longue durée nor-
.male de végétation.
Nous entendons par arbres rustiques ceux qui ont une résis-
tance bien reconnue aux froids et aux autres conditions clima-
tériques habituelles connus pour la localité.
Par arbres robustes et vigoureux ceux qui résistent mieux
— 20 —
aux conditions un peu défavorables qui résultent ordinairement
plus ou moins de la situation même que doivent occuper ces
arbres dans les villes : défaut d'étendue, de profondeur, d'aéra-
tion du sol; coups et blessures aux tiges, le défaut de lumière,
d'air; les poussières, fumées, etc.
Les arbres à reprise facile, à végétation rapide dans leur jeu-
nesse, se formant naturellement assez bien, sont préférables,
parce qu'ils donnent plus tôt et plus sûrement le résultat qu'on
attend de ces plantations.
Il faut éviter les essences qui peuvent présenter des inconvé-
nients par l'odeur particulière de leurs fleurs, par la présence de
leurs fruits ou graines, comme cela a lieu pour les Peupliers du
sexe femelle (suisse ou autre espèce).'
(Tout le monde sait en effet l'inconvénient que présente, dans
les villes surtout, le duvet cotonneux qui s'échappe en si
grande abondance de ces arbres, en mai, au moment de la matu-
rité et de la dissémination des graines.)
Enfin les arbres à choisir doivent être agréables par leur
aspect, leur port, leur feuillage; les fleurs augmenteront encore
leur attrait; ils doivent en outre être d'une durée de végétation
suffisante.
Un assez grand nombre d'arbres déjà bien connus présentent
ces principaux caractères essentiels qu'on doit rechercher. — Le
choix devra en être fait en raison des causes locales détermi-
nantes.
Les causes principales diverses qui peuvent déterminer le
choix parmi les essences qui présentent les caractères voulus
sont les suivantes :
1^ Les conditions climatériques locales.
2° La nature et l'étendue du sol de l'emplacement destiné à
la plantation ;
3° La longueur et la largeur de la voie ou de l'emplacement ;
4*^ La hauteur et la proximité des constructions qui bordent
les plantations;
5° Des considérations d'ordre esthétique ;
6° Enfin une variété suffisante dans l'ensemble des essences
d'une même ville.
— 21 —
La nature et l'étendue du sol doivent déterminer le choix,
parce que certains arbres résistent mieux que d'autres à un sol
limité, comme étendue ou profondeur, à un sol médiocre, un
peu calcaire, ou se desséchant plus ou moins, etc., etc.
Dans les sols un peu calcaires, on choisira de préférence les
Vernis du Japon ou Allantes, les Érables : Sycomore ou Plane,
les Noyers noirs, etc.
La longueur et la largeur plus ou moins grandes de la voie ou
de l'emplacement devront déterminer le choix des arbres à grand
développement, ou à développement moindre selon les condi-
tions. Les arbres à grand développement, Platanes, Ormes, seront
réservés pour les grands emplacements; les arbres à développe-
ment moindre, les Erables, les Tilleuls argentés pour les empla-
cements moins grands, enfin pour les emplacements restreints,
on pourra choisir le Robinia boule, l'Orme en boule [Ulmus
umbraculifera)oVi d'autres variétés analogues comme dimensions.
Certaines conditions locales particulières pourront déterminer
le choix d'essences supportant mieux la taille que d'autres.
Si les arbres doivent être soumis à des formes régulières symé-
triques ou à la française, on devra choisir les essences qui se
soumettent le mieux à ce genre de formes particulières, en sup-
portant les tontes ou tailles annuelles répétées; ce sont les
Ormes, les Tilleuls, et particulièrement le [T'ilia corallina) à
cause de l'écorce rouge qui recouvre les jeunes rameaux qui pro-
duisent alors un très joli effet. Les Erables Plane et Sycomore
peuvent aussi être utilisés, mais moins avantageusement que les
Ormes et les Tilleuls.
Il faut aussi, dans certains cas, tenir compte de l'architecture
des bâtiments devant lesquels seront les arbres, afin de choisir,
pour planter, ceux qui par leur aspect, leur forme, pourront le
mieux concourir à l'ornementation générale d'ensemble.
Les arbres élevés, élancés, à rameaux érigés redressés, le Peu-
plier d'Italie, le Populus Bolleana^ les Ormes fastigiés, le Robinia
pyramidal, etc. , pourront être plantés devant lesbâtiments à lignes
horizontales.
Les arbres se formant plutôt en tète ou dôme arrondis, les
Paulownias, les Marronniers, les Vernis, les Sophoras, etc., se-
00
ront choisis pour planter devant les bâlimenls à lignes verlicales
élevées.
Sur les emplacements assez larges, là ou plusieurs lignes pa-
rallèles d'arbres peuvent être plantées, on pourra augmenter
l'effet ornemental par le rapprochement, sur les lignes parallèles,
d'arbres de formes différentes, ou de feuillage, de fleurs, de
coloris différents.
Exemples :
Sur un plateau comportant trois ou quatre lignes d'arbres :
Premier exemple. — Ligne centrale : Orme.
Ligne latérale : Érable Plane.
Deuxième exemple. — Ligne centrale : Tilleul argenté.
Ligne latérale : Érable à feuilles pourpres.
Troisième exemple . — Ligne centrale : Marronnier blanc.
Ligne latérale : Marronnier rouge de Briot.
Il faut aussi tenir grand compte qu'une variation suffisante,
bien comprise dans les essences utilisées pour les voies princi-
pales et les voies secondaires qui se croisent ou aboutissent les
unes dans les autres, augmente considérablement l'attrait et
l'agrément de ces plantations. — Autant que possible les places
plantées le seront en essences différentes que les voies qui y
aboutissent.
Les variations qu'on peut ainsi obtenir portent surtout sur le
faciès, le port, l'aspect d'ensemble de l'arbre; la forme, les di-
Hoensions et le coloris du feuillage et aussi quelquefois des fleurs.
Enfin, il faut éviter la monotonie qui résulte de plantations
d'une même essence trop répétée sur des voies très rapprochées
ou qui se communiquent.
Après le choix de l'essence, qui doit toujours être bien fait en
raison des considérations générales connues, et des causes locales
particulières bien appréciées, le choix des sujets a une grande
importance pour la reprise et la bonne venue régulière de la
plantation.
Choix des sujets. — Les jeunes sujets à choisir, pour planter
à racines nues, devront avoir environ 5 mètres de hauteur et
être âgés de six à huit ans, leur état général devra être la
représentation d'une bonne végétation (fig. 1 et 2).
Exemples d'un jeune Marronnier et d'un jeune Platane bien constitués,
à choisir pour les plantations d'' alignement dans les villes.
Marronnier.
Jeune sujet bien préparé, bien constitué,
à choisir pour les plantations d'alignement
dans les villes.
Tige. Hauteur totaie , . o^^Q
Tige nue . 3^aft_
FiG. 2. — Platane.
Jeune sujet bien préparé, bien constitué,
à choisir pour les plantations d'alignement
dans les villes.
Tige. Hauteur totale . . 6^,00 ^
Tige nue ....... . 3««»,50 j^
— 24 —
Ils devront avoir une lige de 18 à 24 centimètres de circon-
férence environ, mesurée à 1 mètre du sol et de 20 à 26 centi-
mètres au-dessus du collet, au ras du sol.
A hauteur égale, les Marronniers, les Paulownias devront
avoir la tige plus grosse que le Platane, les Ormes, les Érables.
Ils devront avoir une tige droite, saine, lisse, sans plaies ni
nodosités, d'une hauteur voulue, environ 3 mètres à S'^.bO sans
branches et d'une grosseur bien proportionnée à la longueur.
S'il existe des branches au-dessous de 3 mètres, elles devront
être faibles ou avoir déjà été raccourcies. Les jeunes branches
placées assez haut, qui commencent la charpente devront être
régulièrement disposées ou réparties sur le prolongement de la
tige, bien équilibrées entre elles, et bien en rapport comme
développement, grosseur et longueur avec le prolongement de
la tige qui devra toujours être prédominant.
Les opérations nécessaires de tailles, de raccourcissement
et d'enlèvement progressif des branches latérales ont dû être
pratiquées successivement, en temps utile, sur les jeunes sujets,
pour favoriser l'élévation voulue de la jeune tige nue et assurer
la bonne disposition du commencement de leur charpente
définitive.
Si le choix des essences ou des variétés nécessite l'emploi
d'arbres greffés, il conviendra toujours de choisir des sujets
greffés au ras du sol.
Il peut y avoir exception pour le Marronnier rouge (var. de
Briot) qui pourra être pris greffé (la greffe en écusson est préfé-
rable à la greffe en fente) à hauteur voulue, 3 mètres à 3°',o0,
parce que cette variété présente de réelles difficultés pour la
formation rapide, droite et régulière de sa tige, à cause de la
bifurcation,, à peu près constante, de son rameau de prolon-
gement.
Enfin, dans le cas où il conviendrait, pour des emplacements
restreints, de planter des arbres de petit développement, se for-
mant en tête arrondie, tels que : Robimaumbraculifera,Acerpla-
tanoides, var. compacta^ Ulmus umhraculifera, Catalpa Bungei
nana, ces arbres seront choisis, greffés sur tige d'environ
3 mètres de hauteur.
— 25 —
La distance de plantation des arbres d'alignement, entre eux,
doit être fixée, en raison de la connaissance du développement
normal connu de l'essence plantée. En général, cette distance
varie, selon les essences, entre 5 et 10 mètres.
La distance de plantation varie aussi, selon que les arbres
sont sur une ligne simple ou sur plusieurs lignes parallèles
contiguës.
Exemple : Platane. Sur une ligne 8 mètres.
— Sur deux lignes 10 —
— Sur trois lignes ou plus. .12 —
LISTE, PAR ORDRE ALPHABETIQUE, ET DESCRIPTION SOMMAIRE DES
PRINCIPALES ESSENCES d'aRBRES A UTILISER DANS LES VILLES
(a paris et dans LE CENTRE DE LA FRANCE).
Acacia. Faux-Acacia. Robinier. Rohinia pseudo-acacia L. — Grand
arbre à végétation rapide dans sa jeuoesse. Branches et rameaux
cassants, épineux.
Feuilles alternes, composées, donnant un ombrage léger.
Feuillaison: vers le 15 mai.
Fleurs blanches, en grappes, à odeur très agréable.
Floraison vers le 15 juin.
Peu exigeant sur la nature du sol.
Robinia pseudo-acacia, var. monophylla. — Cette variété de Robi-
nier est très recommandable pour les plantations d'alignement.
Feuilles plus grandes que celles des autres Robiniers, quelques -
fois simples ou composées de 3 ou 5 folioles, la foliole terminale
généralement plus large.
Robinia pseudo-acacia, var. Bessuniana. — Bonne variété de Robi-
nier, se formant assez naturellement bien.
Robinia pseudo-acacia, var. umhraculifer'a. — Variété de Robinier
se formant bien en tête arrondie, s'élevant peu. A employer sur les
petits emplacements.
Doit être greffé à hauteur voulue sur Robinier commun.
Ailante. Vernis du Japon. AUanlus glandulosa Desf. — Grand
arbre à végétation rapide dans sa jeunesse.
— 26 —
Feuilles alternes, 1res longues, composées de folioles larges, den-
tées à la base.
Feuillaison : vers le lo mai.
Fleurs monoïques, quelquefois polygames, réunies en panicules
dressées, d'un blanc vordàtre, à odeur fade, généralement reconnue
comme désagréable.
Floraison: fm juin.
Peu exigeant sur la nature du sol.
Érable plane. Acer platanoides L. — Arbre se formant bien.
Feuilles opposées, ordinairement à cinq lobes.
Feuillaison: commencement de mai.
Fleurs jaunâtres, réunies en corymbes dressées.
Floraison : fin avril.
Arbre rustique résistant assez au terrain un peu sec et calcaire.
On pourrait aussi utiliser VAcerplata7ioides,var. Schioedleri, àont les
jeunes pousses, au printemps : rameaux et feuilles, sont d'un beau
rouge, d'un très joli effet.
Érable Sycomore. Acer pseudo-platanus L. — Arbre se formant
bien; feuilles opposés, d'un vert foncé dessus, un peu glauque
dessous, plus épaisses que celles de l'Erable plane.
Feuillaison : commencement de mai.
Fleurs réunies en grappes pendantes, jaunes-verdâtres.
Floraison : mi-mai.
Peu exigeant sur la nature du sol.
On peut aussi utiliser une variété de Sycomore à feuilles pourpres
en dessous, Acer pseudo-platanus, var. purpurea. On peut produire
un contraste agréable en planlation en lignes parallèles avec le
Tilia argenlea.
Marronnier d'Inde. M. commun. .Esculus Hippocastanum L. — L'un
des plus beaux et des meilleurs arbres d'alignement.
Arbre se formant bien, vigoureux.
Feuilles opposées, digitées, d'un beau vert.
Feuillaison : commencement d'avril.
Fleurs nombreuses, réunies en beaux thyrses ou grappes dressées,
blanches ou légèrement tachetées de rose.
Floraison : commencement de mai.
Marronnier commun à fleurs doubles, ^scm/ws Hippocastanum, var.
flore pleno. — Cette variété est très recommandable pour la planta-
tion dans les villes, parce qu'elle a l'avantage de ne pas donner de
graines.
Marronnier rouge de Briot. jEscuIus rubicunda, var. Brioti. — Cette
variété de Marronnier est très jolie avec ses fleurs d'un beau rouge
vif.
— 27 —
Elle peut être utilisée pour produire un contraste très agréable,
étant plantée en lignes parallèles, contiguës, avec le Marronnier
blanc.
Noyer noir. Juglam nigra L. — Grand arbre à feuilles alternes,
composées.
Feuillaison : en mai.
Recommandable parce qu'il résiste assez au terrain un peu sec et
calcaire.
Orme commun. Ulmus campestris L. — C'est un des plus ancien-
nement employés et un des meilleurs arbres d'alignement.
Assez vigoureux, se formant bien.
Feuilles simples, dentées, rudes.
Feuillaison : commencement de mai.
Fleurs petites, agglomérées, rougeàtres.
Floraison : commencement d'avril, fin mars.
Les jeunes sujets pour les plantations d'alignement doivent être
choisis bien semblables d'aspect et de végétation, à écorce aussi
lisse que possible. (Dans les serais d'Orme en pépinière on trouve
fréquemm'ent des sujets dissemblables.)
On utilise avantageusement dans les plantations les variétés
d'Orme suivantes :
Orme de Clemmer. Orme de Dumont. Orme de Belgique. — Va-
riétés peu distinctes entre elles, mais recommandables; se formant
bien et à végétation régulière.
L'Orme boule. Ulmus umbraculifera est une variété de petite di-
mension, se formant bien en tête arrondie, et qui peut être utilisée
pour les petits emplacements.
L'Orme de Wealhley. Ulmus Weathleyi est une variété à forme
pyramidale, qui peut aussi, dans certains cas, être utilisée avanta-
geusement dans les villes, sur les emplacements de peu de largeur.
Paulownia. Paulownia imperialis S. Z. — Bel arbre à végétation
rapide, se formant en dôme élargi.
Feuilles très grandes, cordiformes, opposées.
Feuillaison : fin mai.
Fleurs bleu violacé, grandes, campanulées, réunies en pani-
cules terminales, dressées, odorantes.
Floraison : mi-mai.
Peu exigeant sur la nature du terrain.
Peuplier sui«e. Populus monilifera Ait. — Arbre vigoureux, à
végétation rapide, surtout dans les sols un peu frais.
Ne planter dans |les villes que des individus du sexe mâle, afin
d'éviter le duvet cotonneux des fruits des sujets femelles.
— 28 —
Platane commun. Platanus orientalis L. — L'un des arbres d'a-
lignement les plus répandus dans les villes.
Bel arbre vigoureux, à végétation rapide, supportant bien les
opérations de tailles et d'élagages.
Peu exigeant sur la nature du sol, mais venant surtout très
vigoureusement dans les sols un peu frais.
Feuilles alternes, lobées.
Feuillaison : commencement de mai.
Platane d'Occident. Platanus occidentalis L. — Ne diiïère pas sensi-
blement du Platane d'Orient, au point de vue de son utilisation dans
les plantations d'alignement. Les feuilles sont plus larges et moins
profondément lobées.
Sophora du Japon. Sophora japonica L. — Arbre rustique, robuste,
peu exigeant sur la nature du sol. Se formant en tète élargie.
Feuilles alternes, composées. Donne un couvert léger.
Feuillaison : mi-mai.
Fleurs blanchâtres, réunies en grandes panicules dressées.
Floraison : fin août.
Tilleul ordinaire. Tilia platyphylla Scop. — C'est un des arbres
les plus anciennement employés.
On l'utilise moins actuellement parce que, en général, il perd ses
feuilles trop tôt en saison.
Cet arbre supporte bien les tailles et tontes annuelles, pour
formes symétriques ou à la française.
Feuillaison : fm avril.
Floraison : mi-juin. Fleurs très agréablement odorantes.
Le Tilia platyphylla, var. corallina est un arbre tout particulière-
ment recommandable pour soumettre aux formes symétriques, à
cause de la coloration rouge vif de l'écorce des jeunes rameaux qui
produit un très bel effet.
Tilleul argenté. Tilia argentea Desf. — Espèce très recomman-
dable, à végétation vigoureuse, se formant bien en ovoïde.
Feuilles vertes en-dessus, blanches cotonneuses en dessous.
Feuillaison : fm avril. Ne perdant pas ses feuilles avant l'automne.
Fleurs blanc-jaunâtre, très odorantes.
Floraison : mi-juillet.
Tilleul d'Asie. Tilia cuchlora G. K. — Bel arbre, se formant bien,
vigoureux.
Feuilles bien vertes, luisantes, de longue durée sur l'arbre, ne
tombant pas avant l'automne.
Feuillaison : fm avril.
Floraison : mi-juin, fleurs très odorantes.
— -Zd —
Un assez grand nombre d'arbres, espèces ou variétés, pourraient
être ajoutés à cette liste. Nous mentionnerons seulement : le Cedrela
sîne)ms, le Pterocarya caucasica, le Sovbiis hybrida, le Fraxinus excel-
sior, var. monophylla, le Catalpa syringœfolia, le Corylus Colurna, le
^egundo californicum, le Broussonetia papyrifera, le Gleditschia iner-
mis, le Quercus Cerris, le Diospyros Lotus, etc. etc.
Dans le midi de la France, dans quelques villes de la région mé-
diterranéenne, notamment à Toulon, Hyères,Nice, etc., on trouve les
essences suivantes :
Dattier : Phœnix dactylifera, P. canariensis.
Eucalyptus : diverses espèces [amygdalina, colossea).
Casuarina tenuissima.
Acacia spectabilis, var. excelsa.
Schinus Molle.
Ceratonia Siliqiia.
Brachychiton acerifolium.
Ficus Roxburghii; F. macrophylla.
Magnolia grandiflora.
Ligustrum japonicum.
RESUME
LISTE DES PRINCIPAUX ARBRES A UTILISER
DANS LES PLANTATIONS D'ALIGNEMENT, DANS LES VILLES,
GROUPÉS PAR ANALOGIE (POUR EMPLOI).
Arbres de grandes dimensions.
Platane commun Platanus orientalis L.
— d'Occident — occidentalis L,
Orme champêtre Uimus campestris L.
— var. de Clemmer , . — — var. de Clemmer Hort.
— var. deDumont. . . — — var. de DumontHort.
— var. de Belgique . . — — var. de Belgique Hort.
Marronnier d'Inde .... Msculus Hippocastanum L.
— var. à fleurs pleines. — — Yàv. flore pleno Hort.
Vernis du Japon Ailanius glandulosa Desf.
Peuplier suisse Populus monilifera Ait.
— 30 —
Arbres de dimensions moyennes.
Tilleul de Hollande .... Tilia platyphijlla L.
— argenté — argentea Desf.
— d'Asie — euchlora L.
Marronnier rouge de Briot. JEsculus rubicimda, var. Brioli Hort.
Robinier-Faux acacia . . . Rob'mia pseudo-acacia L.
— à une feuille .... — — \ av. 7no7iophijlla Uort.
— de Besson — — var. Bessoniana Hort.
Érable Sycomore Acer pseudo-platamis L.
— var.àfeuillespourpres — — var. purpureus Hort.
— plane . — platanoides L.
— var. de Scliwedler. . — — var. Schwedlem Hort.
Paulownia Paulownia imperialis S. Z.
Noyer noir Juglans nirjra L.
Sophora Sophora japonica L.
Arbres de petites dimensions, se formant en boule.
Robinier boule ..,,.. Rol)iniapseudo-acacia,\aii\umbracuHfera
Hort.
Orme boule Ulmuscampesti'is^ysLT.umbraculiferaHori^
Érable globe Acer platanoides, var. globosum Hort.
Catalpa boule Catalpa Butigeiiiajia lloit.
Arbres fastigiés.
Peuplier d'Italie Populiis nigra, var. fastigiata Hort.
— de.BoUe — alba, yht. Bolleana Eoii.
Robinier fastigié ..... Robiniapseudo-acaeia,wa.r.fastigiataEor{.
Orme de Weathley .... Ulmus campeslris, var. Weathleyi Hort.
— pyramidal — — war. pyramidalis Hori,
Arbres à utiliser pour formes symétriques
ou à la française.
Orme champêtre et variétés.
Tilleul de Hollande.
— à^écorce rouge (corallina).
•Érable Sycomore.
— plane.
Arbres pour terrain médiocre, un peu sec ou calcaire.
ÉrableîSycomore.
Vernis^du Japon.
Noyer^noir.
Sophora.
Peupliers.
Platanes.
Pterocaryas.
Marronniers.
Tilleuls.
— ôi —
Arbres pour terrains un peu frais.
Les plantations d'alignement de la ville de Paris comprennent
environ 100,000 arbres.
Les principales essences employées sont les suivantes :
Platanes 30,000
Marronniers 20,000
Ormes . . . . , 18,000
Ailantes 10,000
Érables 8,000
Robiniers . 5,000
Tilleuls 3,000
Paulownias 2,000
96,000
Essences diverses en petit nombre^:
Noyers d'Amérique, Négundos, Gédreliers, Planeras, Frênes,
Pterocaryas, Chênes, etc., etc.
SEPTIÈME QUESTION
DU CHOIX DES ARBRES
LES PLUS CONVENABLES
POUR LES PLANTATIONS D'ALIGNEMENT
DANS LES VILLES
PAR
H. VAN HULLE
Professeur honoraire à l'École d'Horticulture de l'État, à Gand (Belgique).
Cette question est avant tout pratique, en ce sens que c'est
moins le raisonnement théorique, l'étude purement scientifique,
que l'expérience des faits, qui doivent aider à la résoudre; elle
est de plus d'intérêt public, attendu que, de nos jours, ce ne sont
plus seulement les grandes villes qui ont leurs plantations d'ali-
gnement, mais que, jusque dans les moindres petites communes,
on songe à avoir un bout de boulevard, de promenade publique,
ou de square.
Dans les temps les plus reculés, on avait la coutume de
planter des arbres le long des principales voies 'publiques ; ces
plantations eurent pour but d'indiquer mieux le chemin le soir
ou l'hiver par les temps de neige, de procurer de l'ombre en été
et de produire, lors de l'abatage, un certain rapport en argent.
La civilisation progressant et les goûts devenantplus raffinés, on
en vint graduellement à l'idée de planter des lignes d'arbres
non seulement à la campagne mais jusque dans les villes. Peu à
peu, on ajouta des essences d'ornement aux espèces forestières;
ensuite vinrent des massifs, des parterres, des pelouses : les parcs
publics existaient sans qu'on s'en fût douté.
— 33 —
Ces jardins primitifs tombèrent bientôt à tel point dans le
goût du public, qu'on demanda à avoir de l'ombre, des pelouses
et même des fleurs jusqu'au milieu des villes, pour que la classe
ouvrière aussi bien que la classe aisée pût jouir des charmes
de la nature et ainsi se moraliser. Enfin la création de prome-
nades et jardins publics devint un véritable engouement.
Il y a lieu de s'en féliciter. Cet engouement a surtout com-
mencé à s'accentuer à la suite des remarquables travaux d'em-
bellissement, exécutés à Paris et dans ses environs au temps des
Haussmann, Alphand, Barillet et autres enfants de France, à la
mémoire desquels nous aimons à rendre ici un juste tribut
d'hommages. Pendant près d'un quart de siècle nous avons pu
essayer de les imiter au petit pied en notre qualité d'inspecteur
des plantations et d'auteur du Parc de Gand. Que de fois, pen-
dant cette longue série d'années, nous sommes-nous posé cette
question : « Quelle essence convient-il de plantei* ? » Nous avouons
humblement ne pas avoir toujours pleinement réussi dans notre
choix. Par contre, nous avons pu faire quelques expériences;
c'est ce qui nous enhardit à traiter la septième question de ce
Congrès.
Choix des arbres.
Le choix des arbres doit être considéré à deux points de vue :
fl)relativementà l'essence, comme espèce ; b) relativement au sujet
comme plant. Occupons-nous d'abord du premier point et pre-
nons pour base le tableau ci-contre, en faisant observer au sujet
de ce tableau : 1° que nous divisons les arbres en arbres de grand
et de moyen développement naturel, ainsi qu'en résineux; 2" que
les premiers numéros de chaque catégorie donnent les essences
les plus recommandables pour arbres de boulevards, les numéros
qui suivent celles propres à d'autres plantations d'alignement;
3° que leur choix ou la préférence à leur accorder pourra se
modifier d'après l'examen des conditions locales ou spéciales,
indiquées par abréviations, que le cas comporte. Voici ce tableau.
N. B. Les essences suivies de un ou
CONDITIONS SUFFISANTES
d'existence.
PARTICULARITÉS
de deux * indiquent celles qui se prê-
tent le mieux au recépage pour culture
en buisson ou taillis, sous-bois, dans les
NATURE
EXPOSITION
MODE
de
REMARQUES
parcs.
du sol.
végétation.
complémentaires.
1. Platane d'Occident
se. pe.
abr.
ex.
fe sp.; po.py.
{Platamis occidentalis L.).
2. Erable à fruit laineux
ma. se.
ouv.
ex.
fesp.;po.py.
{Acer triocarpum Mich.).
3. Orme gras
ma. se.
ouv.
ex.
gr. ra.;po.dé.
{Ulmiiscamp.L. var. latifoliaHorl.).
4. Tilleul argenté.
fe. fr.
ouv.
ra.
fe sp.; po. dé.
{Tilia argentea Vent.).
5. Robinier*
se. sh.
ouv.
ra.
ép. gr. ra.; po. dé
[Rohinia pseudo-acacia L.).
6. Erable Sycomore
fr. fe.
ouv.
ra.
gr.ra.; po.py.
[Acer pseudo-Plat anus L.).
7. Marronnier d'Inde
se. pe.
ouv.
ra.
fl.,'ap.; po. dé.
{Msculus Hippocastanum L.).
8. Hêtre commun* .
ma. se.
ouv.
le.
gr.ra.;po.dé.
{Fagus sijtvatica Linn.).
9. Frêne commun **
fr. to.
ouv.
ex.
gr.ra.; po.py.
{Fraxinus exceltior Linn.).
0. Cbêne d'Amérique . .
se.
abr.
ra.
gr.ra.; po.py.
{Quercus rubra Linn.).
1. Châtaignier ordinaire **
se. pe.
abr.
le.
se.ge.;po. dé.
{Caslanea vesca Gœrtn.).
2. Noyer d'Amérique
se. pe.
ouv.
le.
fe sp.;po. py.
{Juglans nigra Linn.).
3. Peuplier du Canada
ma. se. to.
ouv.
ex.
gr.ra.; po.py.
{Populus ranadensis Desf.
4. Peuplier monilifère
fr. me.
ouv.
ra.
gr. ra.;po. dé.
[Populus monili fera Ait.).
5. Ailante
ma. se.
ouv.
ra.
a. sp.; po. py.
{Ailantus glandulosaAit.).
6. Chêne ordinaire **
ma. se.
ouv.
le.
gr.ra.;po.dé.
{Quercus pedunculata L.).
1. Orme ordinaire *
ma. se.
ouv.
ra.
gr.ra.; po.py.
{Vlmus campestris Linn.).
2. Erable plane
fe. se.
ouv.
ra.
gr.ar.; po.py.
[Acer platanoides Linn.).
3. Tilleul ordinaire *
fe. fr.
ouv.
ra.
po.dé.; po. dé.
{Tilia pi atyphy lia Scop.).
4. Peuplier d'Italie
se. pe.
ouv.
ex.
po. ch.
{Populus dilatata Ait.).
5. Charme commun **
ma. sh.
ouv.
ex.
gr.ra.; po.dé.
{Garpinus Betulus Linn.)
6. Marronnier rouge
fe. se.
abr.
le.
fl. ap.; po. dé.
{JEsculus rubicunda Herb.).
7. Hêtre noir
ma. se.
ouv.
le.
fe sp.; po.dé.
{Fagus sylvatica purp. Hort.)»
N. 6. Les essences suivies de un ou
de deux * indiquent celles se prêtant
le mieux au recépage pour culture en
buisson, taillis, sous-bois dans les
parcs.
8. Chêne chevelu
[Quercvs CerrisLinn.).
9. Bouleau *
[Betula alba Liiin.).
10. Saule blauc **
{Salix alba Linn.).
il. Aulne blanc
[Alnus incana Willd.).
12. Sorbier des oiseleurs * .
[Sorbus Aucuparia L.}.
13. Saule Marceau **. . . .
[Salix Caprea L.).
14. Noyer cultivé
[Jvglans regia Linn.).
RÉSINEUX.
1. Mélèze
[Larix cvropsea DC.).
2. Epicéa
[Albies excelsa DC).
3. Pin sylvestre
[Pimis sylvesMs LiJin.).
4. Pin noir d'Autriche . .
(Pinus austriaca Hort.).
5. Pin de Weymouth . . .
[Pinus Strobus Linn.).
CONDITIONS SUFFISANTES
D EXISTENCE.
NATURE
du sol.
fe. pe.
ma. se.
fe. to.
fe. to.
na.se.sh,
fe. to.
fe. fr.
ma. fr.
ma.se.sh
ma. se,
ma. se.
ma. se.
EXPOSITION
abr.
ouv.
ouv.
ouv.
ouv.
ouv.
abr.
abr.
ouv.
ouv.
ouv.
abr.
MODE
de
végétation.
ra.
le.
ra.
ex.
le.
ra.
le.
ra.
le.
le.
le.
le.
PARTICULARITÉS
REMARQUES
complémentaires.
fe sp.; po.py
fesp.;po. py
gr.ra.; po.py
gr.ra.;po.dé
fr. col.; po.py
gr.ra.; po.py
se.ge.;po.dé
gr.ra.; po.py
gr.ra.; po.py
gr.ra.; po.py
gr.ra.;po.dé
gr.ra.;po.dé
ABREVIATIONS.
Sol: fe, fertile; fr., frais; ma., maigre; pe., perméable; se, sec; sh., schis-
teux; to., tourbeux.
Exposition : ouv., ouverte; abr., abritée.
Végétation : ra., rapide, le., lente.
Particularités : ép., épineux; fe sp., feuillage spécial; fl. ap., fleurs appa-
rentes; fr. co., fruits colorés; fr. te., fruits tentants; gr. ra., grand rapport;
po. ch., port en chandelle; po. dé., port déprimé; po. py., port pyramidal,
se. ge., sensible aux gelées.
— 36 —
Le tableau ci-devant ne renferme que des espèces; mais
celles-ci peuvent avoir donné lieu à une race améliorée due au
hasard ou au travail des chercheurs. Il va de soi que, le cas
échéant, on donnera la préférence à cette race. Faisons remar-
quer aussi que les autres renseignements donnés sont loin d'être
absolus : ainsi telle essence désignée comme se contentant
d'une terre maigre, réussira encore mieux dans une terre meil-
leure. Au surplus, le plus expérimenté constate trop souvent que
contre toute attente l'essence employée ne réussit guère. Voir
ce que nous rapportons à ce sujet page 40 à la fin du chapitre
Distribution.
Pour ce qui est du choix de l'arbre comme plant, il faut être
d'une grande sévérité et porter toute son attention non sur la
force, l'âge, la grosseur des sujets qu'on a à planter, mais sur
leur bonne constitution. Nous entendons par là ceux qui sont
sains avant tout, bien formés, c'est-à-dire trapus, gros à leur
base, courts de tige et à bonne flèche ; ceux-là, même jeunes,
sont, contrairement à l'opinion de beaucoup de planteurs, à
préférer aux sujets trop forts. Quant aux plants fluets, malin-
gres, souffreteux, condamnons-les sans pitié.
Mais revenons au choix de l'essence. Ce qui doit nous préoc-
cuper d'abord, c'est leur emplacement.
Situation.
Puisque la question vise la plantation d'arbres d'alignement
dans les villes, c'est là la première chose à examiner. Mais toutes
les villes sont loin de se trouver dans les mêmes conditions. Dans
toutes l'air est moins pur qu'à la campagne et les arbres y ont
moins de chance de réussir complètement. Généralement, on
attribue ce fait à la densité de la population sur un périmètre
relativement restreint. Cette densité y est bien pour quelque
chose, mais pour beaucoup moins que les industries qui s'exer-
cent dans ces villes. Ainsi, laissant de côté la question du sol et
surtout du sous-sol, — qui sont très défavorables à Paris, par
exemple, — il sera plus facile de faire réussir les arbres des bou-
levards dans cette ville immense, qu'à Roubaix et Tourcoing,
— 37 —
petites villes du département du Nord. C'est qu'à Paris, il existe
proportionnellement peu d'usines nuisibles, tandis qu'à Roubaix
des centaines de cheminées ne cessent de vomir leur fumée
sale et crasseuse et d'empoisonner ainsi l'atmosphère.
Les effets de cet état de choses ne sont pas trop aperçus par
le vulgaire, mais l'homme qui s'occupe d'arboriculture s'en
rend très bien compte: l'écorce des plants n'a pas sa couleur
fraîche naturelle, le feuillage non plus ne garde pas longtemps
sa belle verdure, le tout se couvre d'une couche de crasse noi-
râtre. Or, cette couche finissant par boucher plus ou moins les
pores respiratoires, plus vite on la verra se former, plus on aura
la preuve de l'impureté de l'air dans la ville où on aura à planter
el plus il importera de faire un meilleur choix des essences.
Dans l'occurrence, il faudra donner la préférence à celles à
écorce lisse et à feuillage glabre. Sous ce rapport VAucubajapo-
nica est à citer: il réussit encore quelque peu dans les squares
jusque dans l'air épais de Londres. Mais en fait d'arbres lequel
choisir? Le Platane est sans contredit le plus recommandable.
Viendraient ensuite les essences dans l'ordre de leur numérotage
au tableau ci-devant en tenant compte du sol où il faut planter
et du but qu'on désire atteindre; c'est d'après ces considérations
qu'on réglera l'espacement.
Espacement.
C'est un point assez important de bien arrêter d'avance de
combien on espacera les arbres les uns des autres. Notre avis a
toujours été que, généralement, on plante trop serré : il n'est pas
rare de rencontrer jusqu'à des quadruples rangées d'arbres à
grand développement séparés entre eux de cinq à six mètres
seulement. Dans ce cas, les branches ne peuvent acquérir que
3 mètres de longueur et chaque couronne ou cime n'a à sa
disposition que 6X6 = 36 mètres carrés. Or, un seul de ces
arbres en liberté étant capable d'allonger ses branches jusqu'à
6, 8 et même 10 mètres d'étendue, ce serait au moins à
7 -|- 7 = 14 mètres les uns des autres qu'il faudrait planter.
Alors chaque pie 1 aurait par la suite 1 4 X 14 = 1 96, en chiffres
— 38 —
ronds 200 au lieu de 36 mètres carrés à sa disposition, C6 qui ne
serait guère de trop.
Est-il étonnant, lorsqu'on n'a pas laissé l'espace voulu, que
non seulement les plantations exigent plus d'élagages soignés,
donc plus de frais d'entretien, mais que, malgré ces soins,
elles réussissent moins bien et ne sauraient jamais former
ces spécimens remarquables de développement et de port
naturel qui caractérisent les plantations suffisamment espacées?
La figure ci-contre donnera une idée de la façon dont on
pourrait procéder pour arriver, après quelques années — tout
en ayant planté assez dru dans le principe — à avoir des arbres
espacés convenablement. Les grands ronds indiquent les arbres
à conserver, les petits ceux à supprimer successivement; nous
expliquerons au prochain chapitre comment on y procédera.
Un simple coup d'œil sur notre dessin montre qu'au moins les
trois quarts des arbres devront disparaître. Si cependant, dès le
principe, on plantait aux grandes distances indiquées plus haut,
la plantation paraîtrait bien nue et ne pourrait être approuvée
par personne. ,G'est pour éviter cet inconvénient que nous pro-
posons d'avoir recours à une combinaison sur laquelle nous
i^llons nous arrêter un moment.
Distribution.
Nous l'avons déjà fait observer : quelque soin que l'on ait
pris pour faire un bon choix d'essence, le résultat ne répond
pas toujours à l'attente. D'autre part, ainsi que nous venons de
le dire, réserver, dès le début, les distances qui ne deviendront
nécessaires que de longues années plus tard, laisserait trop de
vides : on n'aurait ainsi pas assez vite de l'ombrage, un des buts^
principaux de la plantation. Ces considérations nous ont sug-
géré une autre plantation qui offrirait surtout cet avantage de
pouvoir essayer quatre essences à la fois, quitte à ne laisser
subsister définitivement que celle qui semblerait le mieux se
plaire dans la situation. Qu'on veuille bien nous suivre sur le
dessin ci-contre.
~ 39
DESSIN DE BOULEVARD INDIQUANT t
Sujets à planter au début (A. B. C. D.)-
— à arracher ultérieurement (A. B. C).
— à rester définitivement à la suite (D. D.]-
— 40 —
Nous avons supposé, dans le dessin de la page 39, un boule-
vard de 40 mètres de largeur, soit 6™, 50 pour chaque trottoir,
6 mètres pour chaque voie latérale et 15 mètres pour l'allée du
milieu; dans chacune des quatre lignes d'arbres ceux-ci se trou-
vent à 7 mètres les uns des autres. Les mêmes quatre lettres
différentes se rapportent toujours aux mêmes quatre essences
différentes, choisies au mieux; toutes sont plantées en même
temps et distribuées ainsi : rien n'empêchera de choisir A et B
dans la deuxième et même dans la troisième série, G et D dans
la première série de notre tableau.
Si tout marche à souhait, c'est-à-dire si chacune des quatre
essences se développe comme on s'y était attendu, il sera plus
que temps de faire une première éclaircie dès que les branches
commenceront à s'entrecroiser, en arrachant — pour les utiliser
ailleurs, s'il y a lieu — tous les pieds marqués A. Trois, quatre
ans après, ce sera le tour aux BB à disparaître et finalement aux
ce. Il ne subsistera alors que les plants DD, lesquels, se trou-
vant à 1 4 mètres les uns des autres et pouvant ainsi étendre leurs
branches sur plus de 7 mètres en certains sens, ne tarderont
pas à former une voûte de verdure imposante sans que les
arbres aient besoin, dans la suite, d'être mutilés par la hache de
l'élagueur.
Mais supposons un instant que l'essence D, destinée à rester,
se développe le moins bien et qu'au contraire l'une des essences
A, B, G, prévues comme devant disparaître, végète bien; rien
n'empêcherait de conserver celle-ci — dût-on avoir recours à
une déplantation — et de supprimer successivement les autres.
Pareille distribution présente donc les avantages suivants :
1° d'avoir de la garniture, de l'ombre aussitôt que possible;
2° de servir en quelque sorte de pépinière pour l'obtention de
sujets à moitié formés et utilisables ailleurs ; 3" de constituer
une expérience comparative permettant de faire le meilleur
choix des essences avec le plus de certitude.
Que de fois ne se trompe-t-on pas sous ce dernier rapport! En
voici un exemple. Lorsqu'en 1883 nous fûmes chargé de la
replantation à la machine de la place d'Armes, à Gand, en gros
Ormes, ce fut considéré comme un travail de telle importance
— 41 —
qu'on fit venir en consultation, de Paris, M. Chevalier, à cette
époque et peut-être encore aujourd'hui attaché au service des
plantations. Son avis était — se basant sans doute sur ce qu'il
avait expérimenté à Paris et aux environs — qu'avec des Ormes
nous aurions eu 20 à 25 p. 100 de perte. Notre avis — que nous
avons eu de la peine à faire prévaloir après celui de M. Chevalier
— était^ au contraire, que dans la situation où il s'agissait de
replanter, aucune autre essence n'offrait autant de chances de
réussite que l'Orme. La suite nous a donné pleinement raison,
car nous n'avons pas perdu un seul des 99 arbres transplan-
tés et la brochure ci-jointe donne en détail les péripéties par
lesquelles a passé le travail en question.
Tout cela pour prouver combien les essences peuvent être
capricieuses et par conséquent combien, parfois, un bon choix est
difficile à faire.
Préparation du sol.
La préparation du sol peut avoir quelque chose de commun
avec le choix des essences, l'avis général étant que, pour telle
espèce, le sol doit être autrement préparé que pour telle autre.
Cela est vrai au fond; en pratique, nous le déconseillons cepen-
dant. Certes si on veut absolument faire réussir une plante
dans un terrain qui, par sa nature, ne lui convient pas, il est
indispensable d'améliorer, de changer même complètement la
€omposilion du sol. Qu'un amateur agisse de la sorte, soit; il
ne se demande pas ce que cela va lui coûter: pourvu qu'il arrive
à un résultat peu lui importe le reste. Mais pour un petit pro-
priétaire ou même pour une grande administration publique
serait-il intelligent de raisonner de la sorte? Non, car si l'un
ne doit pas compromettre ses revenus, l'autre ne doit pas
gaspiller les deniers des contribuables. Au surplus, pourquoi
planter des essences capricieuses, exigeantes, alors qu'il en
existé qui ne demandent que des soins élémentaires. Prenons
donc pour règle de choisir les essences d'après la nature du sol
et non de modifier celui-ci d'après une essence qui serait mal
choisie.
Le choix arrêté au mieux, un profond défoncement général
est le point capital, pour ainsi dire le seul à observer. Tout
arbre pousse mieux dans un sol, même médiocre, mais profon-
dément remué, que dans une terre riche mais reposant sur un
sous-sol dur et imperméable. Il suffit donc, dans la grande majo-
rité des cas, de faire un défoncement complet et de s'inquiéter
beaucoup moins d'amender le sol. Non pas que ce dernier
travail puisse être nuisible, mais parce qu'il peut être superflu,
et fort coûteux. Par contre, nous recommandons de se pourvoir
d'un tas de bon compost, substantiel et meuble, pour en jeter quel-
ques pelletées sur les racines, en plantant: les nouvelles fibrilles
radiculaires s'y formant très aisément, la reprise de l'arbre est
plus assurée. Après, les racines trouveront bien leur chemin et
par suite leur nourriture.
Soins ultérieurs.
La plantation et le choix étant faits dans de bonnes conditions,
cela ne suffit pas pour ne plus avoir à s'en occuper dans la
suite, pour les arbres dans les villes plus spécialement. Il faut
d'abord empêcher qu'on ne piétine ou ne durcisse trop la terre
autour du plant afin que l'air, la chaleur, l'humidité puissent
pénétrer dans le sol et y vivifier les racines : l'emploi de
grillages est donc indispensable. Il importe aussi d'éviter que
le vent ou la malveillance ne viennent secouer, tourmenter les
plançons : il faut donc avoir recours aux tuteurs, aux corsets.
Après, si la pluie se fait trop attendre, il faut bien y suppléer par
des arrosements et des bassinages, et cela d'autant plus, qu'entre
deux lignes de hautes constructions, le dessèchement est plus
rapide qu'en plein champ. Enfin, si la maigreur du sol est telle
que les arbres manquent de vigueur, il faut bien l'engraisser :
rien de tel, dans ce cas» que l'administration d'une bonne dose de
purin par un temps de pluie. Qu'on ne se récrie pas à cause du
parfum propre à cet engrais et peu du goût des citadins : on a
recours à ce procédé à Gand et avec le meilleur succès pour
certains arbres; on fait ce travail la nuit, et le lendemain l'odeur
s'est as.sez dissipée pour que personne ne songe à s'en plaindre.
r^ 43 —
Dans les villes, les soins que nous venons d'énumérer sont
d'une nécessité indiscutable et doivent être appliqués alors^même
que le choix des arbres ne laisserait rien à désirer. Aussi, à
quels déboires faul-il s'attendre lorsque ce choix a été mal fait!
Ajoutons que dans les villes, les arbres les mieux en place sont
plus exposés qu'ailleurs à souffrir, à être tués même. Disons
quelques mots à ce sujet.
Insectes, fuites de gàz.
Si certains philosophes prétendent que rien n'est créé inuti-
lement, il est un fait certain que les arboriculteurs ne peuvent
partager cet avis par rapport aux insectes. De tous, les plus à
redouter dans les villes, ce sont les vers et les chenilles. Que de
remèdes n'a-t-on pas préconisés! tous infaillibles en théorie, mais
inefficaces en pratique. C'est qu'ici, autant |que pour tout état
morbide, il aurait fallu prévenir au lieu de devoir songer à guérir;
or, prévenir c'est éviter, écarter les causes du mal. Ces causes pro-
viennent soit de la mauvaise constitution des arbres, soit de leur
essence propre, soit du mauvais air et poussière qui les entoure,
soit du manque d'air, d'entassement, de plantation trop serrée.
A la suite de ces causes, les arbres deviennent maladifs et, par
cela même, plus sûrement la proie des insectes, ceux-ci attaquant
beaucoup moins les individus solides et bien portants.
Que faire? Il est toujours recommandable d'écheniller régu-
lièrement, bien que ce travail ne soit pas aussi indispensable
qu'on le prétend. Ce qui tend à le prouver, c'est qu'on échenille
tous les ans à peu près de la même façon et que, cependant, une
année on n'a presque pas de chenilles, tandis qu'une autre
année le feuillage est littéralement mangé. Les arbres se rennet-
lent assez vite d'une de ces attaques, qui n'est jamais qu'acci-
dentelle et de peu de durée.
Les autres insectes sont plus à craindre ; pour s'en débarrasser,
commençons par faire cesser, dans les limites du possible, les
causes indiquées tout à l'heure, en même temps et surtout,
appliquons assez souvent l'engrais liquide ; la vigueur des
arbres ne tardera pas à se manifesteç ,et avec elle la mauvaise
— 44 —
engence disparaîtra d'elle-même. C'est ce que l'expérience nous
a démontré à Gand, dans diverses circonstances.
Pour ce qui est des fuites du gaz d'éclairage, aucun arbre ne
saurait y résister. Le cas échéant, il suffira de boucher les fuites
— donc ici encore de faire cesser les causes — pour faire cesser
les effets désastreux. Malheureusement, on arrive toujours trop
tard : un arbre attaqué visiblement est perdu sans merci. Les
fuites de gaz sont désastreuses pour le service des planta-
lions dans les villes, car, quelque bien que l'on ait fait le choix
des essences et des sujets, quelque satisfaisant que soit l'état de
leur santé, un beau matin, on peut remarquer par-ci par-là des
arbres qui boudent pour mourir bientôt après. Les vides qui en
résultent sont fort difficiles à boucher convenablement, à moins
qu'on n'ait un stock d'arbres à moitié formés à sa disposition.
On aura cette ressource si on a adopté le mode de plantation
dont nous avons parlé page 38 : c'est un des arguments que
nous avons fait valoir ci-devant en sa faveur.
Elagages.
Nous avons cité comme une des causes de l'état maladif des
arbres de ville, le défaut de bon air; l'élagage peut y remédier
jusqu'à un certain point. Il y a même des cas où il faut bien
élaguer régulièrement tous les deux ans sous peine de n'avoir
rien qui vaille : c'est lorsqu'on a planté trop dru, cas dans lequel
les branches s'enchevêtrent et finissent par dépérir. Elaguer
avant que ce mal ne se soit produit, avant qu'on ne soit obligé
de faire de larges plaies, cela s'impose donc en quelque sorte.
Hâtons-nous de dire qu'il vaut mieux ne pas devoir y recourir,
ce qui sera possible en adoptant le mode de distribution que
nous avons préconisé ci-devant.
Mais on pourrait nous demander, ne faut-il pas élaguer du tout
les arbres suffisamment distancés? Peu ou point, vu que ^espace
etl'airneleur manquent pas. Il suffira, s'il y a nécessité, de main-
tenir l'équilibre entre leurs principales branches. Or, ce besoin
se présentera rarement, la nature se chargeant elle-même de
faire périr non toutes les branches, — comme c'est le cas quand
— 45 —
l'air manque trop — mais celles-là seulement qui sont trop
.faibles pour soutenir la lutte pour l'existence.
En résumé, l'élagage a son mauvais et son bon côté : il vaut
mieux n'élaguer que le moins possible ; mais en sylviculture, et
plus encore pour les arbres des villes, une taille rationnelle a ses
avantages. Si malgré cette taille, par suite d'épuisement, ou à
cause de fuites de gaz ou autres accidents, une replantation gé-
nérale ou partielle devenait nécessaire, voici, à cet égard, quel-
ques considérations.
Replantations.
Déjeunes sujets sont plus faciles à se procurer et reprennent
mieux ; par contre, ils paraissent, dans le principe, bien mes-
quins dans une plantation d'alignement dans les villes et exigent
plus de protection. Que la ville ait ses pépinières à elle, où elle
n'aura qu'à choisir, recommande-t-on. Il est plus facile de don-
ner ce conseil qu'à en tirer parti, car, il n'arrive pas toujours
qu'on ait une plantation à faire juste au moment où telle série
d'arbres est à point dans une pépinière ordinaire, et, de plus, ce
serait difficile d'y aller prendre au chariot transplanteur des
forts pieds.
Suivre la distribution expliquée ci-devant, c'est former un
autre genre de pépinière où, sans frais d'entretien spéciaux, on
formera des spécimens hors ligne. Et comme on peut à peu près
prévoir vers quelle époque les trois quarts des arbres en question
devront disparaître, on peut, entre temps, avoir pris ses disposi-
tions pour une nouvelle plantation à faire. Ainsi, on est assuré
d'avance d'être pourvu, quand le moment sera venu, d'une
marchandise introuvable dans aucune pépinière, à n'importe
quel prix et offrant toutes garanties de reprise.
Ce n'est pas là un mince avantage ; mais il y en a un autre,
celui d'avoir presque toujours en réserve de forts sujets quasi
formés lorsque, par fuites de gaz ou autres accidents, des arbres
périssent par-ci par-là et qu'il s'agit de les remplacer. De
jeunes plants feraient tache; il leur serait, du reste, impossible
de rattraper jamais leurs aînés.
— 46 —
Nous avons essayé de faire ressortir dans ce qui précède com-
bien la question du choix des arbres pour les plantations d'ali-
gnement dans les villes est complexe et combien la Société
nationale d'Horticulture de France a été bien inspirée en la por-
tant au programme de son Congrès de 1896. Nous serions heu-
reux si notre travail pouvait contribuer en quelque chose à la
solution de cet intéressant problème.
SEPTIÈME QUESTION
DU CHOIX DES ARBRES
LES PLUS CONVENABLES
POUR LES PLANTATIONS D'ALIGNEMENT
DANS LES VILLES
PAR
Julien LOZET fils.
En adressant ce mémoire relatif à la question posée par la
Société nationale d'Horticulture de France pour le Congrès
de 1896, nous n'avons pas la prétention d'apporter une solution
nouvelle, exempte de reproches ou de critique.
Avant nous, d'illustres arboriculteurs, et de nos jours, les
Baltet, les Jamin, les Groux , les Lévêque, les Bellair, les
Chargueraud et autres Grands Maîtres de l'Horticulture, ont
traité et traitent tous les jours cette question du choix des
arbres pour les plantations d'alignement, avec toute la netteté
désirable, acquise d'une longue expérience et d'une pratique
continuelle.
Mais nous avons à cœur, en prenant part à ce travail, de
stimuler l'émulation parmi les jeunes arboriculteurs contempo-
rains. Nous réclamons donc toute l'indulgence de ceux qui
seront chargés de nous apprécier dans ce petit opuscule, dont
les éléments sont formés d'une réunion de notes et de principes
que nous avons élaborés en vue de cette question.
Pour entrer immédiatement dans le vif de notre sujet, et arri-
ver à réduire à quinze pages l'exposé de notre réponse, nous
— 48 —
passerons, à regret, quelques commentaires sur les causes qui
déterminent les plantations d'alignement dans les villes. Tou-
tefois il en est une sur laquelle nous nous arrêterons un peu,
car nous l'avons considérée comme très importante, et de
laquelle découle précisément le choix que nous avons fait parmi
les arbres destinés aux plantations des villes.
Nons voulons parler de l'hygiène.
L'application de l'hygiène par les plantations de végétaux
augmente de jour en jour, au bénéfice de la santé publique.
La compétence administrative, l'expérience et l'esprit d'inven-
tion, joints aux données de la science, assurent les résultats
qu'on est en droit d'en espérer.
Dans les centres populeux tels que Lille, Lyon, Marseille,
Bordeaux et notamment Paris, où l'agglomération humaine
est exagérée par rapport au volume atmosphérique, Tair qui s'y
trouve condensé, ne circule pas facilement à travers les habi-
tations trop resserrées; puis échauffé, dénaturé par les exhalai-
sons et les miasmes de certaines industries et déjections ani-
males, il n'a plus ses propriétés vivifiantes. L'acide carbonique
domine, l'oxygène n'y est plus qu'en faible partie.
On sait que les phénomènes chimiques essentiels de la respi-
ration consistent dans la soustraction à chaque inspiration
{seize fois envi?'on par minute) d'une certaine quantité d'oxygène
de l'air, et dans chaque expiration d'une certaine quantité
d'acide carbonique versée dans l'atmosphère.
L'importance de ces modifications n'échappera pas, pensons-
nous, à nos lecteurs.
L'air atmosphérique contient 20,9 p. 100 d'oxygène.
L'air expiré au sortir du poumon n'en contient plus que 16,03
p. 100. La respiration enlève donc 4,87 p. 100 d'oxygène à Tair
atmosphérique.
En ce qui concerne l'acide carbonique, Tair normal eii con-
tient de deux à, quatre dix-millièmes de son volumej et l'air
expiré du poumon en renferme 4,34 p. 100 en volume, qui sont
versés dans l'atmosphère. ; : j .;; . • i '
Insensibles, lorsqu'on respire à rair libre, où réquilibre se
411 —
rétablit continuellement, ces modifications sont rapidement
manifestes quand on respire dans un espace limité. Dans ces
conditions, la diminution progressive de l'oxygène, et l'augmen-
tation constante de l'acide carbonique exhalé, ne lardent pas à
rendre l'air dangereux à respirer et même absolument irrespi-
rable, c'est-à-dire incapable d'entretenir la vie. H est facile de
prévoir aussi que l'appauvrissement de l'air en oxygène, et la
production de raci(|e carbonique s'effectueront plus rapidement
dans un milieu donné, si les êtres qui l'habitent ont une respi-
ration plus active c'est-à-dire absorbent dans un même temps,
plus d'oxygène et dégagent plus d'acide carbonique.
Un milieu malsain, un air vicié, accroissent encore d'une
manière indisculable, les éclosions des maladies contagieuses :
rougeole, scarlatine, variole et enfin la phtisie.
Rien donc de plus important que cette question de l'hygiène
dans les villes, et elle doit influer considérablement sur le choix
des arbres !
Que font les médecins, lorsqu'ils ont à traiter un de ces
malades dont nous cillons plus haut l'affection? Ils l'éloignent
de l'air vicié, l'envoient à la campagne^ dans les montagnes,
dans les forêts de Sapins, etc., puis au bout de peu de temps, le
malade revient avec une santé bien améliorée. Quel est donc le
phénomène qui l'a ainsi métamorphosé? Ce n'est pas autre
chose que l'air purifié par l'action bienfaisante des végétaux.
En effet, les végétaux respirent aussi, et, par cela même,
purifient l'atmosphère.
Sans vouloir nous étendre dans des détails anatomiques et
physiologiques, sur ce phénomène de la respiration végétale,
nous passerons cependant en revue quelques points essentiels,
que nous croyons utile de rappeler, pour bien préciser les
considérations dont nous nous sommes pénétré pour effectuer
le choix des arbres destinés aux plantations d'alignement dans
les villes.
La vie végétale est entretenue au moyen de substances en
partie puisées dans le sol. Ces substances montent par endos-
mose, et constituent la sève, qui, parcourant toutes les parties
du végétal, arrive en dernier lieu aux organes foliacés. C'est là,
4
— 50 —
qu'au moyea de la respiration, la sève se fortifie, en même
temps qu'elle purifie l'atmosphère.
Voici comment :
Les feuilles de tous les végétaux sont recouvertes dans
l'étendue du parenchyme, d'un nombr e incalculable de stomates
ou pores. La sève modifiée après soa. trajet ascensionnel, ne
contient plus, lorsqu'elle arrive aux feuilles^ que des éléments
qui, mis au contact de l'air par les stomates, s'unissent à ceux
de l'atmosphère. Alors le gaz acide carbonique se décompose
dans le végétal, le carbone s'y fixe, et l'oxygène est rejeté dans
l'air à qui il donne l'élément vivifiant.
Ceci dit, nous concluons donc que les plantations d'aligne-
ment sont des moyens d'assainissement très simples et très effi-
caces; qu'elles ont une supériorité sur les squares et jardins
publics, en raison de leur étendue; et enfin qu'il sera toujours
plus facile défaire une plantation d'alignement que de créer un
square.
Mais pour donner à ces plantations toute l'efficacité hygié-
nique qu'on est en droit d'attendre, il faut qu'elles soient faites
avec raisonnement, et que le choix des sujets qui les composeront
soit laissé à des hommes compétents, pénétrés des principes
physiologiques que nous exposions précédemment.
Si nous ajoutons encore qu'il y a lieu de tenir compte du
plaisir que peut éprouver l'habitant des villes à se promener
sous l'ombrage d'un beau feuillage, et à jouir de l'aspect que
peuvent présenter certains arbres au point de vue ornemental,
nous aurons rapidement fait comprendre que le choix des arbres
d'alignement doit être circonscrit à ceux qui possèdent une
bonne végétation hâtive ei prolongée; un feuillage très ample
et bien pourvu de stomates; et enfin d'un faciès ornemental
le plus agréable possible.
En disant une végétation prolongée, nous voudrions dire, une
végétation constante, parce que n'étant pas arrêtée à la saison
la plus dangereuse, l'action purificatrice des arbres serait égale-
ment constante.
— 51 —
Mais quels arbres, nous dira-t-on, voulez-vous donc adopter
pour remplir ce but?
Kh bien, les Pins, les Sapins, les arbres à feuilles persis-
tantes!
Ces arbres ne rendraient-ils pas de réels services hygiéniques?
N'est-ce pas dans les bois de Sapins qu'on exile les poitrinaires,
les phtisiques? Puis, en choisissant bien les espèces, n'arrive-
rait-on pas à un effet ornemental majestueux?
Nous savons que nous ne rencontrerons pas beaucoup
d'adeptes dans cet ordre d'idées; mais qu'on essaie, nous
sommes persuadé de l'approbation de bien des gens. Bien
entendu, nous n'avons pas la prétention de prescrire cette sorte
de plantation dans l'intérieur d'une ville, sur un trottoir; non.
Mais autour, sur ces emplacements qui servent de promenades,
de cours, etc., généralement les terrains de ces endroits sont
formés de remblais et constituent un sol propice à une belle
végétation.
Nous ajouterons, qu'en dehors des arbres exclusivement fores-
tiers ou d'ornement, on pourrait encore faire choix, sans être
taxé d'utopie, de certains arbres fruitiers. De même que pour les
arbres verts, nous n'entendons pas vouloir introduire à l'intérieur
des villes ce genre de plantations d'alignement, mais bien en
dehors de l'espace bâti, sur les remparts, les terrasses, les cours.
Les arbres fruitiers sont doués d'une respiration chlorophyl-
lienne très accentuée, leur action hygiénique serait donc efficace.
Dans certaines régions, cette idée, propagée par de tenaces pra-
ticiens, a donné d'excellents résultats. La production fruitière
est devenue une ressource pour ces régions, et les villes trouvent
en elle un moyen de soulager certaines misères.
La collection des Poiriers et Pommiers à cidre, fournit dans
cette circonstance de jolis sujets à la fois vigoureux et fertiles.
Indépendamment du feuillage ample, du faciès élégant et de
l'effet ornemental, qui doivent guider dans le choix des arbres,
il faut encore avoir égard à leur dimension, leur rusticité, leur
degré de végétation suivant le climat et le sol dans lesquels ils
auront à vivre. On devra observer encore que dans les villes on
— S2 —
ne dispose pas toujours d'un sol bien profond; les arbres à
racines traçantes devront avoir la priorité sur ceux à racines
pivotantes.
Le choix des arbres est aussi subordonné aux conditions de
plantation. Pour une plantation neuve, le choix devra se faire
parmi des sujets ayant subi une bonne préparation culturale
dans la pépinière.
Il faudra examiner si ces arbres ont été multipliés et élevés
d'après le mode qui leur est propre, puis repiqués et trans-
plantés, puis enfin si la tige est bien formée.
Le repiquage et la transplantation, assurent la réussite d'une
planlalion. Ces deux opérations concourent à la constitution
d'un appareil radicellaire permettant une facile déplantation et
la reprise certaine des arbres.
Dans les villes importantes, l'administration a à sa disposition
des terrains suffisants où, par des sacrifices sérieux, elle peut
faire travailler et préparer en pépinière les arbres qui lui seront
nécessaires, là, alors, l'examen que nous imposions plus haut
devient moins rigoureux, parce que la compétence des ouvriers
employés à ces travaux assure presque toujours le succès.
A Paris, les pépinières de la ville sont tenues dans des condi-
tions exceptionnelles, et aujourd'hui il est rare de voir un arbre
mal dirigé.
Il y a également quelques pépiniéristes chez lesquels on peut
s'adresser les yeux fermés lorsqu'on a un choix d'arbres à faire,
le travail qui s'y fait journellement fait leur réputation.
Maintenant, pour une plantation âgée, pour une restauration
de plantation, un remplacement, le choix des arbres devra
porter sur des espèces supportant bien la transplantation, ou
ayant été préparées en vue de cette opération, par des transplan-
tations successives en mottes, et des cernages bien compris.
La plantation d'alignement, faite avec des arbres âgés, est
très coûteuse, et nous ne la préconiserons que d'autant que le
but que Ton veut atteindre l'exigera.
Telles sont, très rapidement énumérées, les quelques considé-
rations que nous avons cru devoir signaler avant d'exposer le
— 53 —
choix que nous conseillons de faire pour les plantations d'aligne-
ment dans les villes.
Comme nous devons restreindre noire travail, nous avons
établi un tableau, dans les colonnes duquel nous indiquons les
principales espèces d'arbres, avec les renseignements suscep-
tibles d'intéresser le planteur.
A la suite de ce tableau, nous avons fait une description de
chacune des espèces qui y sont indiquées, et le lecteur pourra se
repérer au moyen des chiffres portés dans la première colonne.
Notre travail ainsi présenté pourra peut-être rendre quelque
service à ceux qui sont spécialement chargés des plantations
d'alignement dans les villes. C'est le but que nous désirons
atteindre et nous nous estimerons très honoré et heureux d'avoir
pu faire quelque chose d'utile pour nos contemporains, si nous
avons réussi.
{Voir le tableau, pages suivantes.)
Tableau indicatif des arbres à choisir i
Q
o
b
s-
1
3
4
NOMS
des
ESPÈCES
MODE DE Ri
:produgtion
HABITUEL
di
MENSIONS
LE PLUS
GROSSEUR
de la tige
à l™,50 du
sol.
HAUTEUR
totale
de la tige.
HAU-
de la
depiî
tige
SEMIS
BOUTLRE
GREFFE
Ailanle . . .
Bouleau . . .
Gédrèle . . .
Erable . . .
Semis.
Semis.
Semis.
Semis.
Bouture.
Bouture.
Bouture.
))
Greffe.
))
»
Marcotte.
»
)■>
m: c.
0 15
0 12
0 15
0 18
m. c.
2 »
2 »
2 25
2 50
m. '
1 \
1 t
1 1
1 î
5
Eucalyptus .
»
Bouture.
»
Marcotte.
Variable.
Id.
I
6
Févier. . . .
Semis.
»
»
»
0 15
2 »
1
7
8
Frêne ....
Gainier . . .
Semis.
Semis.
>»
Greffe.
))
»
Marcotte.
0 15
0 15
2 »
2 »
l
1
9
If
Semis.
Bouture.
Greffe.
»
1 50
1,
dO
11
12
13
Liquidambar.
Marronnier .
Micocoulier .
Négondo . .
Semis.
Semis.
Semis.
Bouture.
Bouture.
Greffe.
»
))
Marcotte.
»
»
0 15
0 18
0 15
0 15
2 »
2 »
2 »
2 »
1
1
1
1
14
Noyer. . . .
Semis.
))
Greffe.
))
0 18
2 50
1
15
16
17
18
19
Orme ....
Paulownia. .
Pavia ....
Peuplier. . .
Pin et Sapin.
Semis.
))
Semis.
Semis.
Semis.
»
Bouture.
Bouture.
Bouture.
))
Greffe.
Greffe.
))
Greffe.
»
»
0 18
0 18
0 12
0 20
2 50
2 »
1 90
2 50
1 50
1
1
1
1
1
20
Platane . . .
»
Bouture.
))
»
0 20
2 50
1
21
Robinia . . .
Semis.
Bouture,
))
»
0 15
2 »
1
22
23
24
25
Sophora . . .
Sorbier . . .
Tilleul . . .
Virgilier . .
Semis.
Semis.
Semis.
Bouture.
Greffe.
Greffe.
Greffe.
M
))
»
Marcotte.
0 15
0 15
0 18
0 15
2 »
1 80
2 »
2 »
1
1
1 1
1
(1) G'est-à-dire d
epuis le commencement de la charpente
I
')S plantations d'alig^nement clans les villes.
SOL
I us les sols, même les plus mauvais,
Id. Id. Id.
pmes sols que l' Allante,
us sols. Affectionne les sols argi-
ileux.
'us sols un peu humides des con-
jtrées chaudes.
Irrains légers, siliceux, argileux.
Is compacts, légers, humides,
importe quel sol. Pas difficile.
rrains frais, ombragés, substan-
tiels.
Terrains un peu humides.
ïs substantiels, humides.
lUs les sols.
lus terrains, même les sols secs et
3alcaires.
Isde consistance moyenne, légers
humides.
us les sols, sauf les légers et secs.
Is secs.
;mes sols que le Marronnier.
lshumidesetcompacts,solslégers.
us sols suivant les variétés.
Is de consistance moyenne, un peu
humide.
us sols, même les siliceux grave-
leux.
Id. Id.
Id. Id.
ils argileux, calcaires et siliceux,
^me sols que le Sophora et le Ro-
binier.
CLIMAT
Nord et Midi.
Id.
Comme TAilante.
Nord et Midi.
Absolument chaud.
Tous climatSjIe Nord moins
favorable.
Tous climats, plutôt Nord.
Id.
Tous les climats.
Tous climats tempérés.
Nord et Midi.
Absolument méridional.
Partout.
Nord et Midi.
Tous climats.
Climat tempéré.
To us cl Uii-ls.
Tous climats.
Climat du Nord préférable.
Sous climats.
Id. Id.
Id.
Id.
Id.
Id.
Id.
Id.
Id.
Id.
NOTA
Cet arbre est bon pour le litto-
ral méditerranéen et l'A-lgérie.
La marcotte n'est employée
que lorsqu'on veut faire de cet
arbre un arbrisseau.
Les Sapins préfèrent un sol
compact, argileux. Les Pins
végètent un peu partout, no-
tamment le Pinus' sylvestris.
— ob —
DESCRIPTION DES ESPECES
1. Allante {Ailantus glandulosa] ou encore Vernis du Japon. (Fa-
mille des Zanlhoxylées.) — Originaire de la Chine, fut introduit en
Europe au moyen de graines envoyées par un explorateur, le P.
d'Incarville (1751). Arbre dioïque'. Très beau feuillage vert luisant.
Pour les plantations dans les villes, ne faire que le choix du sexe
mâle, le sexe femelle ayant linconvénient de sécréter un liquide
aqueux au moment de la floraison. Très bon arbre se plaisant
dans les plus mauvais terrains. Végétation tardive.
2. Bouleau (B^iw/rt) (Famille des Bétulacées). — Originaire d'Europe,
d'Asie et d'Amérique. Ce genre contient beaucoup d'espèces et ne
semble pas être recherché pour les plantations d'alignement dans
les villes. Cependant les organes foliacés et l'épiderme des Bétu-
lacées sont recouverts d'une quantité incalculable de stomates qui
leur donnent une force de respiration très grande. Le Bouleau n'est
pas difficile sur les terrains, nous en connaissons qui végètent sur
des sols absolument pierreux. Il brave les grands froids et comme
effet ornemental il lient sa place. Nous voudrions le voir employer
plus souvent, car nous le considérons comme bon arbre d'aligne-
ments. Parmi les bonnes variétés nous indiquerons : le Boni au blanc
(Betulaalba) à feuillage très léger mais abondant; le Bouleau pleureur
[Betula alha pendula), très joli. Ces deux variétés atteignent 15 mètres
de hauteur, et en juillet, lors de leur floraison font bel effet, avec-
leurs feuilles moyennes, aiguës, dentées et d'un beau vert.
3. Cédréle {Cedrela} (Famille des Méliacées). Originaire de Chine.
Arbre à beau feuillage, et ressemblant en plusieurs points à l'Al-
lante. Du reste, il demande la même culture, et se plaît dans les mêmes
terrains. Il est encore peu répandu, mais peut rendre les mêmes
services que l'Allante. L'espèce unique est le Cedrela sinensis.
4. Érable {Acer) (Famille des Acérinées). — Originaire d'Amérique,
d'Asie, d'Afrique et d'Europe.
Les nombreuses espèces d'Érables sont d'un bon effet dans
les plantations quelles qu'elles soient. Elles constituent une res-
source abondante pour l'alignement dans les villes. La multiplica-
tion des Érables est généralement facile, de même que l'élevage
en pépinière. Ils aiment tous les terrains et toutes les exposillons.
Une terre franche un peu humide leur convient cependant mieux.
Ce sont des arbres de première et deuxième grandeur, à feuillage
compact et très différencié suivant les espèces. Nous ne citerons
que les principales ayant rapport aux plantations d'alignement dans
les villes.
1» Erdble Sycomore {Acer pseiido-pla(anus). — Espèce d'un port
assez régulier, à feuillage d'un beau vert clair, et large. Floraison en
grappe.
2* Erable plane {Acer platanoides). — Espèce plus rustique, se
formant bien ; floraison en corymbes. Prospère dans le climat cen-
tral de la France(A Tinconvénient de sécréter un liquide visqueux).
Ces deux espèces servent aussi de porte-greffe pour les variétés.
S** Erable jaspé {Acer striatum). — Ce qui distingue cet arbre, c'est
son écorce jaspée de vert, rouge, blanc, jaune. Feuillage épais et
trilobé; floraison en grappes. Se greffe sur le Sycomore, mais il vaut
mieux selon nous le marcotter pour éviter la défectuosité de la
greffe.
4" Erable de Tarlarie {Acer talaricum . — Espèce à moins grand
développement, remarquable par sa floraison en grappes rougeâtres
qui tranche admirablement sur le feuillage cordi forme, d'un vert
foncé.
5° Érables à feuilles panachées :
1° Acer Lèopoldi; variété du Sycomore, très ruslique, feuillage
panaché de jaune.
2'^ Ac^r Schwedleri; variété de rÉra.ble plane, aussi très rustique;
feuillage pourpre. '
Enfin pour les terrains absolument mauvais, secs et rocailleux,
nous signalerons spécialement l'Acer moaspessulanum, ou Érable de
Montpellier dont l'habitat sétend du Dauphiné au Languedoc. .
5. Eucalyptus (Famille des Myrtacées.) — Originaire de l'Australie.
Nous ne signalons cet arbre, dans notre choix, que pour l»^s con-
trées sud de la France et l'Algérie ; cet arbre a une végétation
constante et rapide et a la propriété d'assainir les localités insa-
lubres. Son périmètre de végétation comprend toute la côte sud
méditerranéenne et la région hispano-française.
Les] espèces les plus appréciées sont VEucalyptus robusta, et
YEucalyptus ylobidus, dont les dimensions atteignent des proportions
considérables. A Hyères, on en voit mesurant 30 mètres de haut, et
3 mètres de circonférence.
6. Févier {Gleditschia) (Famille des Légumineuses). — Origine :
Amérique. Cet arbre assez élevé, est remarquable par son feuil-
lage léger, ses épines et ses gousses pendantes. Comme les Robi-
niers, le Févier aime les terrains riches, mais croît assez bien dans
les sols légers. Nous citerons particulièrement les Gleditschia tria-
canthos, inermis et javanica : ces deux derniers sans épines. Les
Féviers viennent à toutes les expositions; mieux aux bonnes.
— o8 —
7. Frêne (Fraxinus) (Famille des Oléacées). — Bel arbre de
deuxième grandeur, à feuillage opposé, ailé, d'un beau vert. Aime les
sols argileux, mais prospère, et s'élève rapidement dans les terrains
légers, peu profonds et frais. Les nombreuses espèces de Frênes
sont une abondante ressource pour toutes les plantations. Nous
choisissons parmi elles ;
Le Frêne commun {Fraxmus excelsior) atteignant 20 mètres.
Le Frêne à une feuille {Fraxinus monophylla) très rustique.
Le Frêne vert {Fraxinus atrovirens), remarquable par l'abondance
de son feuillage crépu et d'un beau vert foncé.
Le Frêne Orne {Fraxmus Ornus) d'un aspect ornemental très
recherché. Enfin, dans les Frênes (ï Amérique {Fraxinus americana),
les variétés juglandifolia et sambucifolia ; à feuilles de Noyer et de
Sureau.
8. Gainier {Cercis) (Famille des Légumineuses). — Orginaire
d'Europe et d'Amérique. Ce bel arbre conviendrait pour de petites
plantations d'alignement ; se prête bien à la tonte et son feuillage
bien vert succède aux fleurs roses réunies en bouquets sur toute la
surface des branches. Les deux lypes principaux que nous choisi-
rons sont :
Le Cei'cis siliquastrum ou Gainier commun, dit aussi Arbre de
Judée,
Le Cercis canadensis ou Gainier du Canada. — Les Gainiers sont
peu difficiles sur le terrain et le climat.
9. If {Taxas) (Famille des Conifères). — Origine : Asie, Afrique.
Nous avons choisi cet arbre vert, en raison de sa végétation constante
et de sa beauté ; en effet, le Taxus baccata, ou If commun, s'élève de
8 à 10 mètres et supporte bien la tonte ; il est très branchu, à
feuilles linéaires, d'un vert sombre.
Il est en outre très rustique, se plaît dans toutes les terres, pré-
fère cependant les sols frais et ombragés.
Nous voudrions le voir adopter plus fréquemment dans l'aligne-
ment. Il est très répandu, c'est vrai, dans les cimetières, et c'est peut-
être la raison pour laquelle on le délaisse.
Une variété, le Taxus verticdlata, mérite aussi rattentioB ; elle
diffère du Taxus baccata en ce que les feuilles sont rapprochées en
verticille.
Les Taa?MS se reproduisent de semisj/marçottes et boutures.
10. Liquidambar (Li^wîdawiôar) (Famille des Balsamifluées)/ —
Origine : Amérique.
Arbre atteignant^ 42 mètres, dont toutes les parties sont aroma-
tiques. Feuillage d'un vert tendre, devenant rougêàtie à Fautorime,
Deux espèces :
— so-
lo Liquidambar styraciflua, 2° Liquidambar orientais, cette dernière
plus rustique. Les Liquidambar aiment toutes terres humides. Leur
élevage en pe'pinière demande de grands soins.
H. Marronnier {jEscuIus hippocastanum) (Famille des Hippocas-
tanées. — Origine : Asie, Amérique, Europe.
Arbre unique par son port majestueux, son feuillage épais, sa
floraison, sa végétation. Trop connu pour nous étendre sur une
description à son sujet, nous dirons qu'il est l'arbre par excellence
pour les plantations d'alignement des villes. Nous ne voyons rien
à lui reprocher, sauf peut-être la perte de son feuillage un peu
hâtive. Les deux variétés les plus estimées sont : VyEsculus hippo-
castanum à fleurs blanches, et VjEscuIus rubiamda, à fleurs rouges.
Les terrains substantiels humides sont 1res favorables au bon déve-
loppement des Marronniers.
12. Micocoulier [Celtis] (Famille des Celtidées). — Origine :
Europe, Asie, Afrique, Amérique. Arbie de 16 mètres et plus, du
climat du Midi ; belle écorce lisse et longs rameaux flexibles, avec
lesquels ont fait les perpignans (fouets de cocher). Feuillage, sem-
blable à celui de lOrme. Très rustiques et aptes à l'alignement.
Deux espèces ;
Le Celtis auslralis, Micocoulier de Provence. S
Le Celtis oc cidentaliSf Micocoulier de Virginie. — Nous y ajouterons
encore le Celtis cordata, dont le feuillage épais et velu rentre dans
la catégorie que nous recherchons.
13. Négondo {Négundo) (Famille des Acérinées). — Origine : Asie,
Amérique. Bon arbre d'alignement, de deuxième grandeur, se plaît
dans les sols fertiles, et végète encore bien dans les sols secs. Deux
variétés.
Le Negondo à feuilles de Frêne (Négundo fraxinifolium).
Le Negondo panaché {Négundo frax. variegata),
14. Noyer (Juglans) (Famille des Juglandées). — Origine : Europe,
Asie, Amérique.
Arbre de première grandeur, donnant par son feuillage épais un
puissant ombrage, et possédant une force de respiration très grande.
, Nous préférons avec, la variété comestible : Juglans regia, la, série
des Noyers d'Amérique. ;:
Le Jugions nigra, rustique et résistant bien aux intempéries^ avec
les sous-variétés crassa, acuta, oblonga.
Les Noyers aiment les bons terrains, cependant ils se dévelop-
pent parfois dans des sols calcaires un peu humides.
Le Juglans nigra, est le type sur lequel on greffe les variétés.
L'émanation qui s'exhale des Noyers est un inconvénient qui
nécessite leur plantation en dehors de l'intérieur des villes.
— 60 —
d5. Orme (n?7u/s) (Famille des Llmacées). — Origine: Europe, Asie
et Amérique.
Arbre d'alignement par excellence, rustique, et d'autant plus
élancé qu'il est dans un sol plus substantiel. Les nombreuses espèces
d'Ormes permettent d'en faire des choix très remarquables.
Pour ce qui nous intéresse ici, nous prendrons :
VOrme cham])être {Ulmus campestris), le plus connu. Il semblerait
qu'on ne connaisse que celui-là.
VOrme pédoncule [Ulmus pedunculata] digère du commun par ses
feuilles plus grandes et moins rugueuses.
VOrme d'Amérique [Ulmus americana), d'un plus bel effet orne-
mental que rOrme champêtre, et plus élevé que lui.
Les Ormes se développent à peu près bien dans tous les sols et à
toutes les expositions, ils redoutent cependant l'excès de sécheresse.
16. Faulownidi [Paulownia imperialis) [famille desScrophularinées).
— Origine : Asie.
Le Pauloicnia imper ialis, est unique dans son genre. L'arbre s'élève
peu, mais donne un feuillage abondant, large, cordiforme, et des
fleurs bleuâtres, en panicule, d'un bel effet. Se multiplie de bou-
tures.
17. Pavia [Pavia] (Famille des Hippocastanées). — Origine : Amé-
rique.
Bons petits arbres pour petites avenues; aspect analogue au Mar-
ronnier, et même culture. Deux espèces très bonnes :
Le Pavia rubra, ou Pavier rouge, le Pavier lutea ou Pavier jaune. Se
greffent aussi sur Marronnier.
18. Peuplier [Populus] (Famille des Salicinées). — Origine : Europe,
Asie, Afrique, Amérique. Arbres de différentes grandeurs, à feuil-
lage très ample. Nous préférons les espèces suivant^^s :
Populus alba ou Peuplier blanc à large tête;
Populus virginiana^ Peuplier suisse, très connu;
Populus canadensis, Peuplier du Canada; feuillage très large;
Populus fastigiatay Peuplier d'Italie; particulièrement estimé pour
les voies de halage.
19. Pin. Sapin. — Nous ne noterons ici que les espèces végétant
bien dans le climat européen, tout en tenant conipte que ces arbres
aiment de bons terrains.
DANS LES PINS.
p. ausiriaca, syîveslris, Pinea, Sirobus.
DANS LES SAPLNS.
;,.. Les Abies Nord7naniana, Pinsapo, canadensis.
La inultiplication et l'éducation de ces Conifères demandent àgsez
- 01 —
de soins en pépinière, si l'on veul avoir de beaux sujets. La ^TefTe
•est dans ce cas un puissant auxiliaire. La transplantation des Pins
et des Sapins demande aussi des soins très minutieux.
20. Platane [Platanus] (Famillle des Platanées). — Origine : Asie,
Amérique.
Très bel et f^rand arbre, à larges feuilles, écorce nue, lisse.
Les deux espèces connues, et que Ton confond souvent Fune avec
Tautre, sont très propres pour les plantations d'alignement. Ce sont:
le Platanus occidentalls, et le Platanus onenialis.
Les Platanes sont très rustiques, et supportent très bien les trans-
plantations dans un âge déjà avancé. Aussi les recommanderons-
nous spécialement lorsqu'on aura à faire des plantations d'arbres
âgés ou des remplacements.
Ils supportent en outre l'élagage sans souffrance.
21. Robinier [liobinia) (Famille des Légumineuses). — Origine :
Amérique.
Les Robiniers, autrement dit les Acacias, sont trop connus pour en
faire une longue description. Leur feuillage léger et épais les met
en tète des arbres d'alignement; leur rusticité est également
reconnue.
Le Robinia pseudo-acacia,
Le Robinia Bessoniana,
Le Robinia Decaisneana,
Le Robinia nnibracuUfera^
sont les quatres variétés que nous choisissons de préférence.
Les Robiniers sont peu difficiles sar le choix du sol.
22. Sophora {Styphnoloblum) (Famille des Légumineuses). — Ori-
j,'ine : Asie.
Arbre de grandeur moyenne, à beau feuillage luisant et penné.
Même culture que les Robiniers, se plaît dans les terrains secs et
légers.
Nous n'en connaissons qu'une espèce, le Sophora japonica, que
nous reconnaissons apte à rendre des services sérieux dans l'aligne-
ment.
Une variété, le Sophora pendula, est plutôt un arbre d'ornemen-
-tation.
23. Sorbier {Sorbus) (Famille des Pomacées). — Origine ; Asie,
Afrique, Amérique.
Joli petit arbre de 8 mètres, feuilles pennées, un peu cotonneuses.
Très rustique, malheureusement encore peu propagé dans l'aligne-
ment, où son effet ornemental en toutes saisons le fait toujours
distinguer.
— 62 —
Le Sorbus Aucupana, est la variété que nous voudrious voir
répandue, pour les plantations de moyenne dimension.
Le Sorbier aime tous les terrains. On le greffe sur Aubépine.
24. Tilleul {Tilia) (famille des Tiliacées). — Origine : Europe, Asie,.
Amérique.
Encore un des meilleuri arbres d'alignement : beau feuillage ; fleurs
odorantes. Se plaisant partout. Supportant bien la tonte. Parmi
les bonn^es espèces, citons :
Le Tilia europœa, ou Tilleul d'Europe, à feuilles larges,
Le Tilia platyphy lia, ou Tilleul de Hollande, à feuilles plus larges
et velues ;
Le Tilia a>'gentea ou Tilleul argenté : feuillage d'un beau vert] en
dessus et duveteux blanc en dessous.
Tous c^s arbres sont d'une végétation précoce et résistent bien
aux grands froids, tls viennent très bien en pleine terre fraîche et
sablonneuse. Leurs fleurs, très recherchées, répandent une odeur
agréable.
2o. Virgilia {Virgilia lutea CladrasUs) (Famille des Légumineuses).
— Origine : Amérique.
Cet arbre, dont on obtient de beaux sujets par la greffe sur
Sophora, ne nous paraît pas être apprécié, car on le voit peu ou pas
dans les plantations des villes. Cependant, son feuillage ailé,
large, d'un beau vert foncé, et ses fleurs en grappes d'un beau
blanc, le font toujours remarquer. Atteint 5 et 7 mètres, avec son
écorce bien lisse. Le Vii-giUa lutea doit prendre place parmi les bons
arbres d'alignement dans les villes.
S'il nous était encore permis de prolonger notre travail nous
voudrions citer encore d'autres arbres d'une valeur incontestable.
Tels le Lirio'leivlron talipifera, le Quercus suber, etc.. dont l'action
végétative influerait efficacement sur l'assainissement de l'air.
Mais nous devons nous arrêter, faute d'espace, car nous avons
déjà un peu empiété, malgré la brièveté de nos renseignements, sur
les quinze pages accordées.
SECTION DES ROSES
SECTION DES ROSES
DEUXIÈME QUESTION
DU CLASSEMENT
DES
MEILLEURES VARIÉTÉS DE ROSIERS
DANS LES DIVERSES SECTIONS
PAR
M. D. THOMAS
Greffier de la justice de paix, à Neuilly-en-Thelle (Oise),
Rosiériste-amateur,
Secrétaire de la spotion horticole, Membre de la section des Roses.
La section des Roses, adjointe à la Société nationale d'Horticul-
ture de France, ne pouvait mieux faire, dès sa première année
de création, que de faire ajouter au programme du Congrès hor-
ticole, qui aura lieu au mois de mai prochain, lors de l'exposi-
tion horticole, trois questions.
La deuxième posée, traitant du classement des meilleures
variétés de Rosiers dans les diverses sections, a un très grand
intérêt pour les rosiéristes, et principalement pour les amateurs-
rosiéristes. Aujourd'hui que le goût pour la reine des fleurs est
arrivé à un haut degré de perfection, il n'est pas rare de trouver,
dans certains catalogues, plus de deux mille Rosiers dénommés.
Comment est-il possible à un amateur, peu versé dans la science
des Roses, de faire un beau et bon choix? C'est pourquoi l'auteur
du présent mémoire, pour se conformer à la deuxième question
posée, a fait le classement des meilleures variétés de Rosiers de
la manière ci-après, tout heureux qu'il serait s'il était arrivé à
rendre un ser\ice à certains rosiéristes :
— 66 —
I. — Hybrides remontants.
Série la plus riche en variétés. Ces Rosiers sont généralement
vigoureux et propres à tous les genres de culture. Us réus-
sissent dans presque tous les terrains, et supportent très bien
nos hivers rigoureux. Ils demandent une taille courte pour
les variétés faibles et délicates, et longue pour les variétés vigou-
reuses.
Blanc pur.
Élisa Boëlle.
Mabel Morisson,
White Baronnets,
Blanc nuancé.
Alba Floïihunda.
Captain Christy.
Climbimj Cap. Christy (sarmen-
leux).
Julius Finger.
Merveille de Lyon.
Trince&se Béatrice,
Jaune.
Gloire lyoïinai^e.
Rose clair.
Baronne de Rothschild.
Baronne Prévost.
Her Majesty (fleur énorme).
Regierwigstrat Stockert.
Souvenir de la Reine d'Angleterre.
Rose vif foncé.
American Beauty.
Anna de Diesbach.
La Reine.
Madame Eugène Verdier.
Magna Charta.
Faut Neyron (la plus grosse des
fleurs).
IJlricq Brunner, fils.
Souvenir de Madame Eugène Ver-
dier.
Triomphe de VExposition.
Rouge carmin, écarlate,
vermillon, cramoisi, noirâtre
Bijou de Couasnon.
Crown Prince.
Fisher Holmes.
GéJîéral Jacqueminot.
Gloire de Margottin.
L'Ami Loury.
Lord Raglan.
Marie Baumann.
Professeur Chevreul.
Eugène Fiirst.
Géant des Batailles.
Prince Eugène de Beauharnais^
Abel Carrière.
Deuil du Prince Albert.
Empereur du Maroc.
La Rosière.
Lord Macaulay.
Monsieur Boncenne.
Reynolds Holle.
Souvenir d'Alphonse Lavallée.
Souvenir de Victor Verdier.
Souveiîir de William Wood.
Gloire de Bûcher.
Prince Noir.
Reine des Violettes.
Rayé et panaché.
Panaché d'Angers.
— 67 —
II
Thé.
La Rose Thé est originaire de la Chine; elle fut introduite
en France en 1810, et la Rose Thé jaune fut apportée vers 1824.
Les Rosiers-Thé, très frileux, doivent être couverts ou buttés
pour l'hiver et abrités de l'humidité. La taille doit être moyenne,
sauf pour les variétés sarmenteuses, qui doivent être taillées à
long bois.
Blanc pur. blanc rosé. etc.
Devoniensis.
Étendard de Jeanne d'Arc.
Elle Beauvilain.
Honourable Edith Giff'ord.
Innocente Pirola.
Maréchal Robert.
Niphetos (très frileuse; doit être
rentrée pour l'hiver; culture en
caisse).
Fiametla ^ahonnand.
Princesse Vera.
The Bride.
Zelia Pradel.
Rubens.
Francisca Priés.
G. Nabonjiand.
Souvenir de S. A. Prince.
Jaune clair et jaune foncé.
Beauté de r Europe (sarmenteux).
Belle Lyonnaise.
Château des Bergeries.
Étoile Polaire.
Comtesse Anna Thun.
Coquette de Lyon.
Madame lalDuchesse d'Auerstaëdt
(sarmenteux).
Buchesse Marie Salviati.
Jeanne d'Arc.
Gloire des Cuivrées.
Ketten frères.
Louis Lévêque (189o).
Madame Chaurry.
Mada m e Chédame-Guin o iseau .
Madame Falcut.
Madame Hoste.
Maréchal Niel (sarmenteux, lait-
ier les extrémités seulement).
Perle des jardins.
Perle de Lyon.
Sunset.
Tour Bertrand.
Comte de Sembuy.
Docteur Grill.
Francisca Kr a (jer.
Gloire de Dijon (sarmenteux .
Jean Ducher.
Luciole.
Madame Bérard (sarmenteux).
Madame de Watleville (forme tu-
lipe très curieuse).
Madame Paul Marmy.
Madame Welche.
Marie Van Houtte (très recom-
mandable).
Madame Honoré Defresne.
Reine ISathalie de Serbie.
Safrano (sarmenteux, tailler les
extrémités seulement).
Souvenir de Gabriel Drevet.
Souvenir de Paul Neyron.
Stéphanie et Rodolphe.
— OfS
Rose.
Anna Olivier.
Archiduchesse Marie immacitlaia.
Belle Mâconnaise,
Calherine Mermei.
Souvenir d'un ami.
Comtesse Riza du Parc.
Edouard Pailler on,
Gaston Chandon.
Grâce Darling.
Homère.
Marie d'Orléans.
Madame Scipioii Cochet.
Marquise de Vivens (se tient mal,
mais a une odeur 1res agréa-
ble).
Pauline Lahonté.
Souvenir de Victor Hugo.
Souvenir du rosiériste Rambaux.
Vicomtesse Polhestone ,
Rouge.
Alphonse Karr.
André Schivartz.
Rardoii Job (curieuse).
Reautê inconstante.
Curt Schultheis.
Comtesse de Breteuil.
Léon XIII.
Maman Cochet.
Madame Cusin.
Papa Gontier.
Reine Marie -Henriette (sarmen-
teux).
IV. — Noisette.
Rosiers originaires d'Amérique. Philippe Noisette sema des
graines qui produisirent diverses variétés qu'il envoya, en 1814,
à Louis Noisette, horticulteur à Pari?, sous le nom de : Noisette.
Les pieds doivent être garantis des gelées ; la taille doit être
modérée ou longue, suivant la vigueur des variétés.
Blanc.
Aimée Vibert.
V Abondance.
Marie Robert (rose vif marbré).
Jaune.
Jaune clair et foncé.
Adclina Viviand Morel.
Céline Forfstier.
Madame Carnot.
Bouquet d'or.
Vldéale.
Ophirie.
Rêce d'or.
Solfatare.
Triomphe des Noisettes {Rose).
Unique jaune.
William Allen Uichardson (sar^
menteux).
IV bis. — Hybrides de Noisette.
H- ■al'' de ?ieige.
Coquet'e d s Alpes.
Madame Alfred Carrière.
— 0\^
V. — Ile Bourbon.
La Rose Ile Bourbon fut introduite de Tîle Bourbon en France,
en 18l9.Lafloraison est plus belle et plus abondante en automne
qu'en e'ié. Elle ne demande qu'un léger abri et qu'une laille
courte, sauf pour les variétés vigoureuses.
irloire cVOlivet.
Mistress Bosanquet.
Souvenir de la Maimaison.
Madame Pierre 0<jer.
Hermosa.
VI. — Hybrides de Thé.
La culture des hybrides de Thé est la même que celle des
Rosiers Thé.
Camoëns.
Carmen Sylva.
Madame Caroline Testa al.
La France (Guillot 1868 .
La France de 1889.
Lady Mary Fitzvilliani.
Mademoiselle AugusUne Gui'ioi-
seau ou la France à fleurs blan-
ches.
Kaiscrin Autjusla Victoria.
Souvenir du Prcsideni Carnot
'1895;.
W. F. Bennet ; belle en bouton
qui est très allongé .
Vif. — Rugosa.
Rosier originaire de la Chine el du Japon. Très rustique, ne
gèle pas. Tailler les extrémités seulement.
Comte d'Epremesnil ■ lilas violacé ,.
Madame Georges Bruant blanc,
très bonne rose .
Rugosa Alba blanc .
Rugosa Rubra (rouge).
Blanc double de Coubert fCochet).
Belle Poitevine (Bruant .
Calocarpa ( Bruant;.
Souvenir de Chris' ophe Cochet
(Cochet .
VIII. — Provins.
Ce Rosier était principale nent cultivé, autrefois, aux environs
70
de Provins, d'où vient ce nom de Provins. Très rustique. Taille
modérée.
Belle des jardins.
Œillet flamand.
Œillet parfait.
Panaché d'Angers.
Tricolore de Flandre.
IX. — Rosiers moussus.
Ces Rosiers proviennent d'un accident ou d'un semis d'une va-
riété cent feuilles. Très rustiques, résistent aux hivers ordinaires.
Taille modérée, suivant la vigueur des variétés.
Blanche double.
Blanche Moreau.
Cristata (rose).
Deuil de Paul Fontaine (rouge).
Princesse de Vaudemont (rose
clair).
William Lobb (carmin nuancé).
X. — Rosiers de Damas.
Madame Hardy (blanc pur).
Xf. — Rosiers pleureurs ou sarmenteux.
Variétés rustiques. Taille : on ne doit retrancher que le bois
mort.
Bijou de Lyon.
Félicité Perpétue (blanc rose).
Madame Sancy de Parabère (rose)
Malton frouse).
XII. — Rosiers multiflores nains.
Princesse Wilhelmine dex Pays-
Bas (blanc).
Perle d'or (jaune).
Gloire des Polyantha.
Marie Pavie.
Clotilde Soupert (de 1889).
XII bis. — Rosier multiflore sarmenteux.
Crimson Rambler (de Turner).
XIII. — Rosiers du Bengale.
Ces Rosiers produisent dans un jardin un magnifique effet,
— 71
par leurs feuilles vertes et leurs nombreuses fleurs qui se succè-
dent. Peu rustiques. Taille courte.
Laurette Messinny.
Madame Eugène Resal (1895).
Eugène de Beauharnais ou Prince
Eugène.
Viridiflora, ou Rose verte (curio-
sité).
Nota. — Il y a encore, parmi les nouveautés annoncées ces
dernières années, de bonnes variétés de Roses; mais, avant de
les classer, il est prudent de les laisser apprécier par le public
amateur de Roses.
TROISIEME QUESTION
SUR
LES PRINCIPAUX ENNEMIS
DES ROSIERS
MOYENS DE LES COMBATTRE
PAR
M. F. DECAUX,
Membre de la Société entomologique de France.
Nous devons reconnaître qu'en Angleterre, en Allemagne et
aux Étals-Unis, surtout, l'entomologie pratique et appliquée
ont acquis un développement à la hauteur des progrès accom-
plis.
Chez nous, le peu de cas que semble faire le public pour ces
sortes de travaux, en éloignent bien des observateurs ; beaucoup
d'entomologistes possèdent de précieux documents sur la vie et
les métamorphoses d'une foule d'insectes, mais ils négligent de
les publier, dans la crainte, hélas I peut-être trop réelle, de ne
pas être écoutés et de donner des conseils inutiles. Malgré cette
sorte d'indifférence, nous avons la c(>nviction qu'on finira, tôt ou
tard, par reconnaître son erreur; car si Ton parvient un jour à
donner des moyens réellement praticables pour se débarrasser
d'un insecte nuisible, ce sera bien certainement par la connais-
sance à fond des mœurs de cet insecte.
Depuis longtemps un grand nombre de mes collègues, mem-
bres de diverses sociétés d'Horticulture souhaitaient de posséder
quelques renseignements sur les mœurs des insectes et les ma-
ladies cryptogamiques, qui attaquent les Rosiers, c'est pour
répondre à leur désir, que nous avons rédigé, aussi succincte-
— ra-
ment que possible, cette notice, dans l'espoir qu'elle pourra leur
rendre quelques services.
Les espèces d'insectes pouvant vivre aux dépens des Rosiers
sont nombreuses (150 environ) et très anciennement con-
nues des entomologistes; heureusement qu'un grand nombre de
ces espèces sont polyphages, et ne s'attaquent aux Rosiers
que dans des cas restreints et particuliers. Nous nous bornerons
à énumérer les espèces qu'il nous a été permis d'observer le plus
souvent, depuis une dizaine d'années, et les moyens de destruc-
tion que nous avons expérimentés pour leur destruction. Ce
travail nous a été facilité par les observations de nos devan-
ciers (1) et tout particulièrement par l'œuvre consciencieuse de
notre regretté maître, le D"" Boisduval.
La classe des insectes, telle qu'elle est réduite aujourd'hui, se
compose d'êtres offrant les' caractères suivants :
Tous subissent des métamorphoses, c'est-à-dire qu'à la sortie
de l'œuf, ils sont à l'état de larves, plus tard à l'état de nym-
phes, et, en dernier lieu, à l'état parfait.
Tous ont six pattes, de deux à quatre ailes, au moins dans les
(1) Réaumur (de), 1734. Insectes, etc.
Hubner, 1706, Sammlung Europaisclier Schmetterlin^e, Augsburg.
Treitschke, 1825. Die Schmettedinge von Eiiropa. Leipzig.
Godard, 1821. Histoire naturelle des Lépidoptères de France.
Duponchel, 183 t. Hist. Nat. des Lépidopt. (suite de l'ouvrage [de
Godard).
Guénée, 1845. Species général des Lépidopt. (suite à Bufîon).
Bruand-d'Uselle.. 1847. Monographie des Lépidoptères nuisibles à
l'agriculture.
Ratzeburg, Die Forstinseclen, etc. Berlin, 3 vol. in-4<', pi. coloriées.
Blanchard (Emile), 1857, Zoologie agricole, avec figures.
Curtis (John), 1860. Farm, insects, etc. London.
Dubois (Alphonse), Traité d'entomologie horticole. Bullelin de la
fédération des Soc. d'' Horticulture de Belgique.
Goureau (Le Colonel), 1862, Les insectes nuisibles, etc.
Boisduval (D''), 1867. Essai sur VEntomologie horticole (avec
125 figures).
Fallou (Jules), 1895. Catalogue des insectes nuisibles aux Rosiers.
Bulletin de la Soc. centrale d'Apiculture (2 planches coloriées).
mâles, une tète bien distincte, munie d'une paire d'antennes et
de deux yeux.
Ordre des Coléoptères.
Insectes à quatre ailes, dont les supérieures sont coriaces et
renferment, comme sous des étuis, les inférieures qui sont mem-
braneuses et pliées en travers.
Melolontha vulgaris. Fabr. (Hanneton commun). — Tout le
monde connaît le Hanneton, et nous croyons inutile d'en donner
ci la moindre description. Les larves [vers blancs) causent les
plus grands dégâts dans les jardins, les champs et les prairies;
elles dévorent les racines des plantes herbacées et des jeunes
arbres, et trop souvent les plantations de Rosiers qu'elles font
périr. L'insecte adulte ronge les feuilles au printemps.
Destruction. — Tous les moyens préconisés jusqu'ici, Botryti$
tenella ou insecticides de toutes sortes, n'ont donné, appliqués en
grand, que des résultats incertains. Les jardiniers ont pour
habitude, lorsqu'ils voient jaunir une plante ou un Rosier, de
fouiller au pied et même de l'arracher, au besoin, pour déterrer
le ver blanc et le détruire. Ils connaissent aussi la prédilection
de cette larve pour la Laitue, et sèment cette plante comme
piège, pour attirer ces terribles ennemis; lorsqu'on s'aperçoit
que ces plantes sont envahies, on retourne le terrain et on met
à découvert des larves de différentes grosseurs qu'on s'empresse
d'écraser. Malheureusement, ces moyens ne sont que de légers
palliatifs !
Le seul moyen radical de destruction, est le kannetonnage
pratiqué en grand, chaque année.
Procédé de préservation. — Le chiffon de laine ou de coton (1)
(à défaut la mousse de tourbe) imprégné de 1 0 p . 1 00 de pétrole,
enfoui comme engrais et employé à raison de 1/2 à \ kilo par
mèlre carré^ préserve les semis, les Rosiers, les pépinières, des
attaques des vers blancs, des vers gris et autres insectes vivant
(1) Decaux. Comptes rendus deVAcad. des Sciences, 26 octobre 1891,
p. 568.
en terre. De nombreuses expériences nous ont démontré que
ces insectes ne pouvaient pas vivre dans le voisinage immédiat
de ce foyer continu d'émanations infectes pendant plusieurs
années.
Cetonia aurata Fabr. (Cétoine dorée). — Elle est d'un beau
vert bronzé très brillant en dessus et d'un vert cuivreux en
dessous. Ses élytres sont marquées de quelques petites taches
blanches, éparses. Lorsqu'on la saisit elle fait souvent la morte.
On la trouve en mai et juin sur les fleurs en ombelles et très
souvent cachée dans les fleurs de Pivoines et des Roses; elle
entame un peu ces dernières fleurs et détruit les étamines de
celles que l'on réserve pour graines.
La larve de cette Cétoine vit dans le terreau des arbres creux :
nous l'avons trouvée dans du marc de Pomme abandonné dans
un cellier.
On peut en détruire un grand nombre, en secouant les fleurs
et les Rosiers sur un parapluie renversé, le matin de préférence ;
on peut encore les recueillir à la main sur les fleurs.
Cetonia stictica Fabr. — Elle est moitié plus petite que la
Cétoine dorée, noire en dessus et en dessous, avec un reflet
bleuâtre; elle est, en outre, marquée de points blancs sur les
élytres et le corselet. Elle paraît en mai, nuit peu aux Rosiers,
mais cause des dégâts en mangeant les étamines des fleurs de
Poiriers et de Pommiers.
Mêmes moyens de destruction que la Cétoine dorée.
Gnorimus nobilis Lin. Trichie noble. — On voit aussi, de
temps en temps, sur les Roses, un Coléoptère d'un vert ou d'un
cuivreux brillant, un peu plus petit, plus massif que la Cétoine
dorée, avec les élytres chagrinées, les pattes longues; c'est le
Gnorimus nobilis; il a les mêmes mœurs que la Cétoine dorée,
et doit être détruit de la même manière.
Phyllopertha horticola Lin. (Hanneton horticole). — Ce très
petit Hanneton n'a que 9 à 10 millimètres; sa tête et son cor-
selet sont d'un vert brillant, avec les élytres d'un jaune fauve.
Les pattes sont noires. Il éclôt en mai et juin. Dans les jar-
dins, il dévore les pétales et les étamines des fleurs de Pom-
miers, Pruniers, Rosiers, etc. Il y a une quinzaine d'années, on
cultivait encore la Rose pour la pharmacie, sur les coteaux de
Puleaux et de Suresnes, il nous est arrivé plusieurs fois de cons-
tater, qu'une grande partie de la récolle était dévorée par ce
petit Hanneton, nous avons trouvé jusqu'à 8 à 1*2 insectes dans
une seule Rose.
Les larves sont quelquefois fort nuisibles dans les potagers;
elles rongent les racines des Crucifères et les font périr. 11 n'est
pas rare d'en rencontrer dans les pots à fleurs : Cortusa Mat-
thioU, Ariemisia glacialis, etc. M. leD'' Boisduval rapporte, qu'en
1863, il lui est né quatre individus sortis d'un pot de d'Fscal-
lonia cultivé en serre, dont les racines étaient dévorées par les
larves de cet insecte.
Le moyen le plus pratique de destruction est encore de faire
lâchasse à l'insecte parfait, le matin sur les fleurs et de secouer
les arbres envahis, sur un drap étendu.
Ordre des Lépidoptères .
Les entomologistes désignent par le nom de Lépidoptères
tous les insectes appelés vulgairement papillons. On les recon-
nait aux caractères suivants : Quatre ailes recouvertes sur les
deux faces^ de petites écailles colorées semblables à une pous-
sière farineuse; une trompe plus ou moins longue, roulée en
spirale entre deux palpes plus ou moins relevés.
Tous les Lépidoptères, sans exception, proviennent de larves
appelées chenilles, qui se distinguent de toutes les autres larves
en ce qu'elles n'ont jamais moins de dix, ni plus de seize pattes.
Les chenilles arrivées au terme de leur croissance, se changent
en chri/salides, desquelles, après un temps plus ou moins long,
sortent des insectes parfaits en tout semblables à leurs père et
mère.
Les papillons, à l'élat parfait, ne font aucun mal aux cultures.
Il n'en est pas de même à l'état de chenilles ( l ) ; sous cette forme,
(1) M. le Conseiller Demaze, dans un ouvra^'c {Supplices, prisojisét
grâces en France), nous apprend que les chenilles, à différentes
époques, ont encouru les foudres de rexcommunication. En H20;
ils causent de très grands ravages et deviennent les ennemis
acharnés des rosiéristes et des agriculteurs.
Bombyx neustria Lin. Bombyx livrée (1). — Nous ne savons
pas pourquoi Linné a donné le nom de neustria à ce Bombyx,
on pourrait croire qu'il est particulier à la Normandie, tandis
qu'il n'est que trop commun dans toute l'Europe.
La chenille vit sur tous les arbres fruitiers et sur les arbres
forestiers et aussi sur toutes les espèces de Rosiers. Les petites
chenilles écloseot au printemps, au moment de l'évolution des
bourgeons. Le papillon éclôt versie commencement de juillet; la
femelle dépose ses œufs par anneaux autour des petites branches.
Les jardiniers donnent à ces brasselets le nom de bagues^ et
savent très bien les trouver, au moment de la taille, et les
détruire par le feu.
Orgia anliqua Lin. — Le mâle de ce petit Bombyx a 25 à
30 millimètres d'envergure ; ses ailes supérieures sont d'un brun-
roux, avec deux bandes transversales, sinuées, d'une couleur plus
foncée, et dont l'extérieure, plus large, se termine en bas par
une lunule d'un blanc pur. Ses ailes inférieures sont d'un jaune-
roux.
La femelle est aptère; elle est de la grosseur d'une araignée
moyenne, d'une couleur grisâtre.
La chenille est très commune à l'automne , sur les arbres frui-
tiers et sur les Rosiers. Elle porte des poils aigrettes grisâtres,
implantés sur des tubercules. Pour se métamorphoser, cette
chenille file une coque blanchâtre, molle, entremêlée de poils.
révêque do Laoïi les excommunia pour se venger de leurs dévas-
tations, et, on lol6, l'official de Troyes prononça contre elles la sen-
tence suivante : « Parties ouïes, faisant droit sus la requeste des
habitants de Villenoxe, admonestons les chenilles de se retirer dans
six jours et à défaut de ce faire, les déclarons maudites et excom-
muniées.'
(1) Tous les papillons, ennemis des Rosiers, ont été figurés par
plusieurs auteurs, et, tout spécialement, par Duponchel et le D^" Bois-
duval. Ce dernier donne, en outre, de bonnes figures : du Hanneton,
des Cétoines et des Tenthrèdes dont il sera parlé plus loin; nous
nous dispenserons de les figurer à nouveau.
Les œufs passent l'Iiiver, et les chenilles éclosent en mai;
l'insecte parfait paraît en juin, pour la première époque; il a
plusieurs généralions.
Orgia go)WstiginaOchi. — Le mâle a 30 à 31 millimètres d'en-
vergure; ses ailes supérieures sont d'un brun-marron, avec trois
lignes transversales d'un brun-noirâtre; ses ailes inférieures sont
d'un noir-brun; la frange est blanchâtre, entrecoupée de noir.
La femelle est absolument sans ailes, d'une couleur sombre;
elle a les mêmes mœurs que la précédente ; ses œufs, ronds, d'un
blanc-verdâtre, sont pondus sur sa coque jaunâtre, on peut faci-
lement les détruire à la main.
Famille des Noctuides.
Les Noctuelles ont pour caractères généraux : nne trompe
bien prononcée, roulée en spirale entre des palpes comprimés.
Chenilles pourvues généralement de seize pattes égales.
Acronycta psi Lin. Noctuelle psi. — Envergure 34 à 35 milli-
mètres; ailes supérieures d'un gris blanchâtre avec plusieurs
lignes noires; ailes inférieures gris luisant chez le mâle. La
femelle est semblable, mais un peu plus grande.
La chenille est d'une couleur noirâtre, avec une gibbosité
pyramidale sur le onzième anneau. Parvenue à sa grosseur, elle
file une coque dans les gerçures des écorces des arbres; la
chrysalide passe l'hiver, et le papillon éclôt depuis le mois de
mai jusqu'au mois d'août.
Cette espèce est très commune en automne, sur les arbres frui-
tiers et les Rosiers, aux environs de Paris; elle est moins ré-
pandue dans les départements du Nord et du Midi. Elle est très
visible et d'autant plus facile à trouver que sa couleur est bien
tranchée.
Acronycta tridens Fabr. — Ressemble beaucoup à la précé-
dente et a les mêmes mœurs.
Noctua tœniocampa Bdv. — Envergure, 28 à 30 millimètres ;
ailes supérieures d'un gris testacé, uniforme ; ailes inférieures
grisâtres avec la frange plus claire. Antennes pectinées chez les
mâles, filiformes chez les femelles.
— 79 —
Chenilles noires-violacées. Vit ordinairement sur le Chêne, se
rencontre souvent en juin et juillet, dans les jardins, sur les
Rosiers qu'elle dépouille de leurs feuilles.
Le papillon paraît en mars et avril.
Famille des Géomètres.
Les Géomètres ont pour caractères principaux : un corps
grêle; des ailes grandes relativement au corps, d'une texture
assez mince et peu solide. Les chenilles des Géomètres, appelées
Aiyenteiises ]^a.rRéa.umur, ont une manière de marcher qui les fait
reconnaître au premier coup d'œil. Comme elles n'ont des pattes
qu'aux deux extrémités, elles sont obligées, lorsqu'elles veulent
avancer, de rapprocher et d'écarter successivement la queue et
la tête, en arquant leurs corps à chaque pas qu'elles font; il en
résulte qu'au lieu d'avancer par ondulations, comme les autres
chenilles, elles font des enjambées de la moitié de leur longueur.
Le corps de ces chenilles ressemble très souvent à une petite
branche sèche. Elles se tiennent des heures entières cram-
ponnées et immobiles dans une position verticale.
Amphidasis betularia Traits. — Mâle, envergure 45 milli-
mètres; ailes blanches fortement pointillées de noir; antennes
pectinées.
Femelle plus grande, 56 millimètres; de la couleur du mâle.
La chenille se rencontre de juillet jusqu'en octobre, sur le
Bouleau; elle est commune sur les Rosiers; elle est verte, brune
ou jaunâtre, cylindrique et très allongée; sa tête est échancrée
dans le haut en forme de cœur. A la fin de l'été elle s'enfonce
en terre pour se changer en chrysalide. Le papillon sort au
printemps suivant.
Hijberïiia defoliaria Lin. — Mâle, envergure 40 à 45 milli-
mètres; ailes supérieures d'un jaune roux, pointillé de noirâtre,
avec deux bandes transversales d'un roux ferrugineux, bordées
de noir; les ailes inférieures sont d'un blanc-grisâtre, bordées
de jaune; les antennes sont pectinées.
La femelle est aptère, et ressemble à une araignée ; elle a le
corps gros ; sa couleur est jaunâtre, avec trois rangées de points
noirs sur le dos.
— .<so —
La chenille est excessivement commune; elle vit en mai et
juin sur les arbres foi*estiers, fruitiers et sur les Rosiers, qu'elle
dépouille d'une grande partie de leur verdure; c'est de là que
lui est venu le nom à' effeuillante. Elle est d'un rouge ferrugineux,
avec une bande latérale d'un jaune citron. Dans le commence-
ment de juin, elle descend des arbres et entre en terre pour se
métamorphoser. L'éclosion des papillons a lieu fin octobre jus-
qu'en février; dès qu'elles sont écloses, les femelles grimpent
sur les arbres pour s'accoupler. Les œufs sont pondus à la base
des bourgeons, passent l'hiver, et les petites chenilles naissent
en même temps que les premières feuilles.
On a préconisé d'entourer le bas des Rosiers, au mois d'oc-
tobre, d'un large cercle de goudron ou autre substance gluante;
les femelles, qui sont aptères, sont empêtrées dans ce cercle de
goudron. Nous devons faire observer que, pour être efficace, ce
procédé demande des soins et une main-d'œuvre considérables;
il est indispensable de renouveler chaque semaine la matière
gluante qui se dessèche, et cela pendant deux mois et demi au
moins.
C heimatobia brumata Lin (1). — Elle est plus petite que îa
précédente; les ailes supérieures sont gris-roussâtre, traversées
par quatres petites lignes d'une teinte plus foncée; les ailes
inférieures sont d'un gris-roussâtre un peu plus pâle.
La femelle n'a que deux petits moignons d'ailes impropres
au vol; elle est d'un gris-noirâtre, avec le corps épais et rac-
courci.
Cette Géomètre est encore plus commune que la précédente,
elle a les même mœurs.
Cidaria fulvata Treits. Géomètre fauve. — Envergure 23 à
25 millimètres; ailes supérieures d'un beau jaune, avec une
bande médiane d'un brun-fauve; inférieures d'un jaune très
pâle, avec la frange d'un jaune plus foncé. Femelle semblable.
La chenille est d'un vert clair sur le dos, et d'un ^^ert plus
(1) Pour plus de renseignements sur les mœurs, voir : Decaux,
La Cheimatobia brumata, ses invasions, etc.. Journal d'Agriculture
pratique, n" 32, du 9 août 1894.
— 81 —
foncé sur les côt<'s. Ces deux couleur sont séparées par nne
ligne blanche. -Cette chenille vit sur les Rosiers,- dont elle ronge
les feuilles et quelquefois les jeunes boulons à fleurs au p'.'in-
temps et au mois d'août. Elle se métamorphose en juin, entre
les feuilles retenues par quelques fils de soie; sa chrysalide
est verte, à l'exception de l'enveloppe des ailes qui est
blanche.
L'éclosion du papillon a lieu en juillet; il vole sans s'éloigner
du Rosier qui a nourri sa chenille.
Nous nous bornerons à mentionner, sans les décrire, les
noms d'un assez grand nombre de chenilles polyphages qu'on
rencontre quelquefois sur les Rosiers, et qui occasionnent, par
leur voracité, des dégâts souvent considérables; ce sont :
FaMILLK des BOMBYCIDES.
Pavonia minor Lin. ; Boinbtjx quercus Lin.; B. prun'i Lii). ;
B. chrysorrhœa Lin.; B. dispar Fabr. ; Liparis aiuiflua
Bdv.;
Famille des Noctuides.
N oc tua rumicis Lin. ; N. golhica Lin. ; Cosmia a f finis Och^on. ;
Noctua pyramidea Ochs. ;
Famille des Géomètres.
Amphidasis Idrlaria Lin.; A. pilosaria Treits. ; Amphidasis
prodomaria Treits. ; Odontoptera dentaria Bdv. ; Eurymena
dolahraria Hubn. ; Boarmia rhomboidaria Wien. ; Hibernia pro-
gemmaria Treits.; Geometra radiata Hubn.; Cldaria derivata
Treits. ; C. iruncata Hubn. ;
Famille des Tortrigides ou Tordeuses.
Cette famille de Microlépidoptères comprend les petits papil-
lons qui composaient le grand genre Tortrix de Linné, Pyralis
Fabricius.
Les Tordeuses ou Pyrales ont pour caractère saillant : des
ailes supérieures croisées sur le dos, ce qui leur donne un faciès
tout particulier. Leurs chenilles, pourvues de seize pattes, rou-
6
— 82 —
lent, plient et lient les feuilles des arbres ou des plantes dont
elles se nourrissent, à l'aide de quelques fils de soie; elles en
font des cornets, des rouleaux ou des paquets dont elles rongent
l'intérieur et dans lesquels elles se tiennent cachées depuis leur
sortie de l'œuf jusqu'à leur dernière métamorphose.
Tortrix Bergmanniana Lin. — Envergure 15 millimètres;
ailes supérieures jaunes, marquées de trois raies métalliques
plombées; ailes inférieures noirâtres.
Cette Pyrale est un ennemi très redoutable pour les rosiéristes.
Sa chenille vit sur presque toutes les variétés de Roses. Elle
cause de grands dommages et nuit à la floraison de ces arbustes.
Elle se tient à l'extrémité des jeunes pousses, entre les feuilles
qu'elle roule et lie avec quelques fils de soie; placée dans ce
paquet, dont elle augmente la dimension à mesure que la végé-
tation se développe, elle ronge tranquillement les feuilles
tendres et les boutons qui commencent à se former. Il arrive
souvent qu'elle ne mange qu'une partie du bouton et qu'elle
laisse le pédoncule intact; dans ce cas, on n'a que la moitié ou
le tiers d'une Rose. A la fin d'avril, on commence à s'apercevoir
de la présence de cette chenille; elle croît assez rapidement;
vers les derniers jours de mai, elle arrive à sa grosseur. Elle est
assez allongée, d'un vert jaunâtre. Pour se métamorphoser,
elle tapisse l'intérieur de son habitation avec un peu de soie, et,
au bout de quatre à cinq jours, elle est changée en chrysalide.
Le papillon éclôt à la fin de juin ou dans les premiers jours de
juillet; on le voit, à cette époque, voltiger au crépuscule, autour
des Rosiers. Les œufs sont pondus isolément, au mois de juillet,
à la base des rameaux où ils passent l'hiver.
Avec un peu d'attention, il est facile de détruire une grande
partie des chenilles de cette pyrale, soit en entr'ouvrant les
feuilles réunies, soit en les pressant avec les doigts pour les
écraser dans leur domicile.
Tortrix Forskaelana Lin. — Il y a des localités, dans la Brie,
où cette petite Tortrix (U millimètres d'envergure, d'un jaune
soufre), est aussi commune que la précédente. Elle parait à la
même époque et vit de la même manière.
Tortrix ?'osana Hubn. Pyrale des Roses. — Envergure, 20 mil-
— 83 —
limètres; ailes supérieures d'un brun grisâtre; inférieures jaune
d'ocre pâle, avec le bord abdominal noirâtre.
Les Rosiers de la Brie ont surtout à souffrir de cette Tordeuse,
qui a les mêmes mœurs que les précédentes.
Tortrix Hoffmanseggana Hubn. — Cette pyrale de 14 milli-
mètres d'envergure est jaune fauve, un peu doré dans la pre-
mière moitié. La chenille, d'un vert clair, se trouve aux environs
de Paris et en Normandie; elle ne vit pas exclusivement sur les
Rosiers, on la trouve aussi sur les Poiriers; elle se comporte
de la même manière que la Tortrix de Bergmann.
Penthina ocellana Hubn. — Envergure, 18 à 20 millimètres;
ailes supérieures, noir-brun, depuis la base jusqu'à la moitié de
leur surface, avec la partie intermédiaire blanche, portant trois
petites taches d'un gris bleuâtre ; ailes inférieures grises.
La chenille est d'un roussâtre sale, marquée sur le dos et sur
les côtés, de petites lignes longitudinales noirâtres. Elle
n'attaque que les boutons de Rose, dans l'intérieur desquels
elle se tient cachée pour les dévorer sans être inquiétée. Le
plus ordinairement, la métamorphose a lieu dans le bouton
même, qui cesse de s'accroître, jaunit et se fane, ainsi que le
pédoncule; mais lorsque le bouton vient à se détacher et à
tomber par une cause ou par une autre, la pebite chenille se
métamorphose à terre, en réunissant quelques débris de végé-
taux avec des fils de soie. Le papillon éclôt à la fm de juin; il
est très commun dans les jardins, on le voit voltiger le soir
autour des Rosiers, en compagnie des Pyrales de Bergmann et
de Forskael.
Lorsqu'un jardinier voit les boutons de ses Rosiers jaunir, il
doit, vers la fm de mai, et même encore dans les premiers jours
de juin, les enlever et les brûler pour empêcher la multiplica-
tion de cette funeste Pyrale.
Penthina ochroleucana. — Envergure, 18 millimètres; ailes
supérieures brun-noir et partie blanc-jaunâtre ; inférieures,
gris-noirâtre avec frange plus claire.
La chenille, d'un vert clair, vit en mai, dans les jeunes
feuilles de Rosa centifolia.
Le papillon, très commun, parait deux fois: en juin et en
— 84 —
août. La chenille lie un paquet de feuilles entre lesquelles elle
se chrysalide.
Lampronia morosa Zeller. — Envergure, 12 millimètres;
ailes supérieures d'un brun-terne, avec une tache distincte d'un
jaune pâle; inférieures, brun-grisâtre.
La chenille vit pendant l'hiver dans les bourgeons non déve-
loppés des Rosiers. Lorsque les bourgeons commencent à
paraître, on peut déjà remarquer la petite chenille abritée
dans la gaine formée par la stipule de la feuille où elle ronge
la jeune pousse à l'intérieur, la flétrissant ainsi que les bou-
tons naissants. Les bourgeons attaqués se reconnaissent par
le petit tas d'excréments noirâtres qui s'accumulent au milieu.
Vers le 15 du mois d'avril, les chenilles ont atteint leur complet
développement. Adulte, cette chenille est cylindrique, d'un
jaune terne. Elle se transforme en terre, dans un petit cocon de
soie blanchâtre. Le papillon paraît à la fm d'avril et au com-
mencement de mai, volant par essaims le matin, au soleil, au-
tour des Rosiers.
Il existe encore un assez grand nombre d'autres pyrales Poly-
phages, que l'on rencontre souvent sur les Rosiers, Poiriers,
Pommiers, etc., et qui ont la même manière de vivre aux
dépens des Rosiers; ce sont :
Torlrix contaminana Lin. Pyrale contaminée; 7. ameriana
Lin. Tordeuse des Roses; T. cynosbana Fabr. Pyrale des Églan-
tiers; Penthina variegana Hubn. Tordeuse variée; Tortrix hol-
mania Fabr. Tordeuse Holmoise; Diurna fagella Gurtis; Tortrix
heparana Wien. Tordeuse hépatique; Tortrix acerana Hubn.
Genre Tinea Latreille. Teigne.
Chenilles vermiformes vivant isolément, dans des fourreaux,
ou logées entre les larves de l'épiderme des feuilles, ou quel-
quefois entre les feuilles liées ensemble par des fils de soie.
Coleophora griphipennella Bouché (1). — Envergure 9 milli-
(1) De nombreux renseignements, sur les mœurs de ces microsco-
piques papillons n'ont été fournis par mon savant et regretté ami,
M. J. Fallou.
— »0
mètres; ailes supérieures d'un brun doré avec leur frange grise;
inférieures d'un brun noirâtre.
La chenille vit sur les Rosiers et Églantiers, confectionne son
fourreau avec le bord d'une feuille de Rosier; celui-ci est aplati
et d'un jaune verdâtre. On la trouve d'octobre à mai ; le papillon
tout Tété.
Tischeria angustkolella Dup. — Envergure 7 millimètres;
ailes supérieures d'un jaune luisant doré avec deux bandes
brunes; inférieures noirâtres. Le dessous du corps est blanc
argenté.
On trouve la chenille en octobre sur les Rosiers et Églantiers;
elle mine une grande plaque d'un brun blanchâtre. Le papillon
paraît depuis avril jusqu'en juillet.
Tischeria marginea H. v. y. — Chenille en avril et août; elle
mine la feuille du Rosier et de la Ronce, en forme d'ammonite,
et produit des taches blanches.
Nepticula angulifasciella Stt. — Envergure 7 millimètrs; ailes
supérieures noires, avec une tache d'un blanc argenté; infé-
rieures grises; abdomen gris foncé.
Ce joli papillon paraît en juin, quelquefois en mai ; l'œuf est
déposé sur le revers de la feuille du Rosier, tout près de la
nervure principale.
La chenille mine une galerie très entortillée; lorsqu'elle a
suffisamment mangé, elle quitte la feuille, cherche quelque coin
propre à y subir ses transformations, file un cocon ovale, d'un
vert foncé, et passe ainsi l'hiver.
Nepticula anomalella Schrk. — Envergure 5 millimètres;
bronzé très clair; mêmes mœurs que la précédente.
Nepticula centifoliella Stt. — Envergure 4 millimètres; ailes
supérieures d'un joli brun doré teint de pourpre passé au
milieu; inférieures grises.
La chenille a les mêmes mœurs que les espèces précédentes.
Elle mine les feuilles de Rosa centifolia. C'est en octobre que la
chenille, qui est de couleur d'ambre, tourne deux fois les bords
de la feuille pour se métamorphoser. Le papillon ne sort qu'au
printemps suivant.
Pterophorus rhododactylus Wallgr. — La chenille est velue,
— 80 —
d'un vert clair; elle se tient cachée sons un tissu attaché le long
du pédoncule et sous la fleur des Rosiers cultivés et sauvages.
Elle entame le côté inférieur du bouton en y creusant un trou,
ce qui empêche le développement de la fleur; se métamorphose
en juin. Le papillon vole en juillet, après le coucher du soleil.
Ordre des Hyménoptères.
Tribu des Tenthrédines ou mouches a scie.
Ce qui caractérise surtout les larves de ces Hyménoptères,
appelées fausses chenilles, parce qu'elles vivent en plein air
comme les chenilles, c'est qu'elles ont toujours de 18 à 22 pattes
et une tête munie de deux yeux ; tandis que les chenilles
n'ont jamais plus de 16 pattes et n'ont pas d'yeux. Les fausses
chenilles ont les mêmes mœurs que les véritables chenilles; elles
dévorent les feuilles et les jeunes pousses des Rosiers, etc..
Hylotoma rosarum Fabr. — Les amateurs de Roses voient,
chaque année, leurs Rosiers dévorés par la larve de cette fausse
chenille, qui ne laisse que les nervures des feuilles. Cette larve
ne produit pas de papillon, mais une mouche à quatre ailes,
longue de 7 à 8 millimètres, très commune au mois de mai et
au moi d'août ; son corps est jaune ferrugineux, avec les antennes,
la tête, le dos et la poitrine d'un brun noir; elle butine sur les
fleurs du voisinage et voltige, le matin et le soir, autour des
Rosiers.
Lorsque la femelle est fécondée, elle se promène sur les
branches du Rosier qu'elle a choisi, et lorsqu'elle a trouvé un
emplacement convenable, elleécarle les deux valves qui cachent
sa tarière, pratique une petite entaille dans l'écorce en faisant
jouer ses deux lames de scie. Lorsque cette besogne, qui ne dure
guère plus d'une minute, est achevée, elle dépose un œuf
enduit d'une liqueur mousseuse acre qui empêche les fibres de
l'écorce de se rejoindre. Elle recommence ce manège pour termi-
ner sa ponte en changeant de rameau, ou même de Rosier. C'est
le matin, jusqu'à dix ou onze heures, qu'elle se met à travailler;
plus tard, elle disparait et va se reposer sur les Ombellifères,
pour revenir, sur les cinq heures du soir, continuer sa besogne.
— 87 —
Les œufs éclosent au bout de huit à dix jours, et les petites
larves se répandent sur les feuilles; elles ont dix-huit pattes;
leur tête est jaune avec les yeux noirs; le corps est jaune. Ces
larves croissent rapidement; celles qui proviennent de la ponte
du mois de mai quittent les feuilles en juin et s'enfoncent dans
la terre, oi^i elles restent vingt-huit à trente jours. L'insecte
parfait éclôt en août pour s'accoupler et produire une nouvelle
génération que l'on trouve sur les Rosiers jusqu'en octobre et
qui passe l'hiver en terre, enfermée dans une coque.
M. le D'' Boisduval rapporte un mo^^en de desti'uction de cette
Tenthrède, découvert par M. Margottin. L'habile rosiériste a
remarcjué que VHylotome abandonne les Rosiers, vers le milieu
de la journée, pour se nourrir des fleurs de Persil. Cette décou-
verte lui suggéra l'idée de planter des pieds de cette Umbellifère
dans ses cultures, et sur cette plante, il détruisit, chaque jour,
des centaines de ces mouches (1,500 en six semaines).
Tenthredo difformis Panzer. — Cette mouche à scie est un
peu plus petite que la précédente; elle est entièrement noire,
avec les pattes blanches. Cette espèce se montre aussi en mai,
pour la première époque, et en août, pour la seconde; la larve
vit sur les Rosiers d'une autre façon. La femelle fait à la nervure
médiane, au-dessous des feuilles, plusieurs petites entailles dans
chacune desquelles elle dépose un œuf. L'éclosion a lieu au bout
de huit à dix jours. Les petites larves grandissent rapidement,
elles sont pourvues de vingt pattes, et se tiennent constamment
appliquées à la face inférieure des feuilles qu'elles rongent et
percent par le milieu. L'insecte parfait éclôt en août et procède
à une seconde génération.
Emphytus cinctx Lin. — Cette espèce s'éloigne de toutes
les autres par les mœurs de sa larve ; elle vit dans l'intérieur
des tiges du Rosier, dont elle ronge le canal médullaire. La
mouche est noire avec les pattes ferrugineuses et l'abdomen
marqué d'une ceinture blanche. En mai, la femelle fait une petite
entaille aux pousses encore herbacées du Rosier, dans laquelle
elle introduit un ou plusieurs œufs.
Pour sa destruction, il faut couper les pousses du Rosier dont
le sommet commence à se flétrir et les brûler.
— 88 —
Athalia rosœ Lin. — Il ne faut pas confondre cette mouche
à scie avec l'Hylotome des Rosiers, décrite plus haut; elle est
un peu plus petite, 7 millimètres, d'une couleur ferrugineuse,
avec la lêle et le corselet noirs.
Les femelles déposent leurs œufs dans une petite entaille
qu'elles font à la nervure médiane des feuilles du Rosier. Les
larves ont une manière de manger qui les distingue des autres
espèces : elles rongent le parenchyme en laissant toutes les
nervures et Tépiderme d'un côté complètement intacts.
Emphylus rufocincta Klug. — La mouche est d'une couleur
noire avec les jambes et les tarses d'un jaune-rougeâtre et l'ab-
domen marqué d'un anneau rouge.
La larve vit à la face inférieure des feuilles des Rosiers, sa
couleur est d'un vert foncé. Au repos, elle se tient contournée en
spirale. Elle a deux générations comme la T. dlfformis et paraît
aux mêmes époques.
Lijda Inanida de Villers. — On trouve la larve de cet Hymé-
noplère sur les Rosiers, de juin à août. Elle ronge les feuilles et
vit solitaire dans un fourreau très cuiieux qu'elle sait se cons-
truire avec des lanières détachées des feuilles et enroulées en
spirale. En août, elle s'enfonce en terre et passe l'hiver dans
une petite loge. L'insecte parfait éclôt fin avril.
Cemonus unicolor Panzer. — D'après mon cher maître, le
D' Laboulbène {Annales Soc. entom.y 1875, p. 133-134), cet in-
secte creuse profondément de longues galeries dans les tiges du
Rosier, si bien qu'une portion du végétal ainsi forée laisse dessé-
cher les greffes au-dessous desquelles elles s'étendent.
Pour atténuer les dégâts que cause cet insecte, M. lo D*" La-
boulbène conseille d'enduire de coaltar l'extrémité coupée des
Églantiers destinés à être greffés : de la sorte, le Cemonus uni-
color femelle ne pourra choisir ces tiges pour y établir ses nids.
Mcgachile centunculaire Réaumur (j). — A la fin de mai, on
voit paraître cette abeille. Elle nidifie soit en terre, soi^- dans le
vieux bois. Le principal ouvrage consiste dans la construction
(1) Réaumur a donoé les détails les plus intéressants sur la
manière dont leurs travaux sont exécutés.
— so-
dés cellules. En toute hâte, l'abeille s'envole et se pose sur une
feuille de Rosier dont elle découpe un lambeau; en faisant sa
dernière morsure, elle le roule en cornet entre ses pattes et
disparaît avec lui dans le lointain, elle revient bientôt pour re-
commencer l'opération. Chaque cellule est remplie de miel et
pourvue d'un œuf. L'insecte parfait ne sortira qu'au printemps
suivant.
Cynips rosœ Linné. ■ — Longueur 5 millimètres; noir avec
les pattes et l'abdomen d'un jaune-roussàtre. A la fin du prin-
temps, la femelle pond une dizaine d'œufs dans une petite entaille
qu'elle fait aux rameaux des Rosiers. La petite plaie se bour-
soufle, et la galle singulière qui résulte de la piqûre est à
l'automne de la grosseur d'une Nèfle. Celte galle chevelue est
désignée sous le nom de Bédegar. U faut les arracher au com-
mencement de novembre et les brûler pour anéantir les Cynips
qu'elles renferment.
Aphis rosse Linné. — Le puceron vert à cornicules noires, qui
paraît depuis le mois de mai jusqu'en septembre, est tellement
connu des horticulteurs qu'il n'a besoin d'aucune description. U
se tient en colonies serrées sur les jeunes tiges, à la base desbou-
tons, crispe les feuilles, épuise la sève des jeunes branches, les
atrophie et nuit à la floraison.
Les œufs, pondus avant l'hiver, éclosent au printemps, on
peut compter huit ou neuf générations pendant l'année. Dès la
troisième génération paraissent les femelles ailées, qui ont pour
mission de propager leur espèce sur d'autres Rosiers.
On détruit ce puceron par des pulvérisations avec de la nico-
tine à un degré ; ou en saupoudrant les Rosiers avec un mélange
de 2/3 de cendres de bois tamisées fines et 1/3 soufre en poudre ;
ou en badigeonnant les pucerons avec un pinceau de blaij'eau
trempé dans de la benzine, ou de l'esprit de bois; ces liquides
s'évaporent promptement et ne font aucun mal aux Rosiers.
Aphis rosarum Kalt. Puceron des feuilles de Rosier. — Il est
assez petit, d'un jaune verdâtre, légèrement chagriné. U vit en
petites colonies^ uniquement sous les feuilles de Rosier, et plus
spécialement sur les Rosiers que l'on force en hiver. Il ne
résiste pas aux fumigations de tabac.
Aspidlotus rosœ Bouche. Kermès rosse. — Ce petit insecte,
connu sous le nom de Pou du Rosier^ a la forme d'une coque
oblongue, membraneuse, brune, pointillée de fauve ; elle rougit
les doigts quand on Técrase.
Les Kermès vivent en groupe sur la tige et les branches du
Rosier, et se nourrissent de la sève qu'ils aspirent à l'aide d'un
suçoir qu'ils implantent dans l'écorce. La ponte a lieu en avril
et mai, la femelle meurt sur place, après avoir pondu 200 à
300 œufs qui éclosent au bout de trente jours.
On détruit ces insectes en faisant la taille de bonne heure et en
nettoyant les branches restantes avec une brosse imbibée de
nicotine, avant l'évolution des bourgeons.
En Allemagne, on emploie une glu composée de deux parties
de poix et une d'huile commune, que l'on étend à l'état tiède
sur la tige et les rameaux du Rosier. Nous n'avons pas expéri-
menté ce procédé, qu'on dit excellent?
Cryptogames
Erysiphe pannosa Fr. Oïdium leucoconium Desm. — Cette
maladie est provoquée par un Champignon microscopique; elle
est caractérisée par des taches blanches, pulvérulentes qui
recouvrent l'une et l'autre surface des feuilles, plus ordinaire-
ment la supérieure. Ces taches sont composées de filaments
rampants qui naissent d'un même point, s'étalent en rayon-
nant et couvrent les feuilles dont elles arrêtent le développe-
ment.
Pour combattre le hlanc des Rosiers, il faut avoir recours
au soufrage répété pendant le printemps, et opérer pendant le
moment le plus chaud de la journée.
Un terrain sec et une plantation vigoureuse, bien aérée, voit
rarement cette Cryptogame se développer.
Peronospora sparsa Berk.
Il apparaît sous forme de taches brunes, sur la face supérieure
des feuilles de Rosier, dont la face inférieure devient grippée.
Ruggine rosœ Lev.
Les feuilles attaquées du Rosier à cent feuilles ont leur face
— 91 —
inférieure comme déprimée par de petites pustules d'une belle
couleur ferrugineuse.
Dothïdea rosse Fr.
Il apparaît sous forme de taches pointillées sur les feuilles des
Rosiers.
Moyens supplémentaires de destruction.
(particulièrement pour la culture en grand.)
A l'état de papillons, on peut détruire un grand nombre de
noctuelles, de tordeuses et de tinéides, en plaçant au pied des
Rosiers des vases vernissés remplis au tiers d'eau miellée. Ces
papillons, très friands de sucre, se précipitent dans les terrines
et s'y noient.
On peut détruire un grand nombre de chrysalides, en multi-
pliant les labours, au pied des Rosiers, soit un en novembre, un
en décembre, un en janvier et un en février; chaque labour
ramènera un grand nombre de chrysalides à la surface du sol,
où elles seront dévorées par les oiseaux, ou détruites par les
intempéries.
Pour détruire les chenilles, les larves de tenthrèdes et autres
insectes vivant à découvert sur les feuilles et les branches des
Rosiers; les pulvérisations faites, de bas en haut, avec la nico-
tine à 1 degré ou la bouillie sucrée faible, composée de i kilo-
gramme de sulfate de cuivre, i kilogramme de mélasse du
commerce et 1 kilogramme de chaux éteinte, dissous dans
100 litres d'eau, répétée à dix jours d'intervalle, donnent un
excellent résultat.
Pour les chenilles du groupe des tordeuses, les larves de
tenthrèdes, qui vivent dans l'intérieur des bourgeons et des
branches de Rosiers, et les cryptogames, les pulvérisations et
autres procédés recommandés sont souvent insuffisants. Après
de nombreuses expériences, nous avons adopté un moiJe pra-
tique de fumigation de tabac, qui donne de très bons résultats
en plein air.
Pour opérer, on monte sur des cerceaux en osier, une cloche
en toile gommée ou en calicot huilé, qui enveloppe la tète du
— 92 —
Rosier et qu'on rabat au-dessous, contre la tige, en ne laissant
qu'une petite ouverture pour laisser passer le tube du soufflet
fumigateur. Ce tube doit avoir environ 50 centimètres et a pour
objet de refroidir la fumée, qui autrement pourrait nuire à la
plante. Huit à dix minutes suffisent pour asphyxier ces perni-
cieux insectes. Avec une douzaine de ces cloches grossières et
peu coûteuses, on opère sans arrêt, Rosier par Rosier, arrivé
au douzième, on peut enlever à mesure, la première cloche, et
continuer.
TABLE
Pages.
5^ Question. — Histoire et culture des Cattleya et des Ldelia.
Mémoire de M. Guillochon 1
l"" Question. — Du choix des arbres les plus convenables pour
les plantations d'alignement dans les villes.
Mémoire de M. Chargueraud 19
Mémoire de M. Van Huile 32
Mémoire de M. Julien Lozet tîls 47
SECTION DES ROSES
2® Question. — Du classement des meilleures variétés de Rosiers
dans les diverses sections.
Mémoire de M. D. Thomas 65
3e Question. — Sur les principaux ennemis des Rosiers. Moyens
de les combattre.
Mémoire de M. F. Decaux 72
Règlement du Congrès 93
Questions à traiter 96
CONGRÈS D'HORTICULTURE DE 1896
A PARIS
REGLEMENT
Article premier.
Le Douzième Congrès organisé par la Société nationale
d'Horticulture de France se réunira à Paris, pendant la durée
de TExposition horticole qui aura lieu au mois de mai 1896.
Art. 2.
Les séances du Congrès se tiendront dans THôtel de la
Société, rue de Grenelle, 84, à 2 heures de Taprès-midi.
La première séance aura lieu le jeudi 21 mai.
La deuxième, le vendredi 22 mai.
Art. 3.
Le Bureau de la Société, assisté de celui de la Commission
d'organisation du Congrès, dirigera les travaux et les séances,
réglera Tordre dans lequel les questions seront traitées. Il
pourra, avec l'assentiment de l'Assemblée, s'adjoindre des
Membres honoraires.
Art. 4.
Le Bureau sera saisi de toutes les propositions, questions et
documents adressés au Congrès dont le programme ci-joint
comprend des questions d'Horticulture, de Science, de Com-
merce et d'Industrie horticoles.
Art. 5.
Les questions proposées cette année pourront, sur la de-
mande des membres du Congrès qui désireraient les traiter,
être prorogées à l'année suivante, si la Société le juge utile.
Art. 6.
Il peut être présenté au Congrès des questions autres que
celles du programme; les personnes qui veulent les traiter en
séance doivent, par avance, en prévenir le Président.
— 94 —
ART. 7.
Les orateurs ne pourront occuper la tribune plus d'un quart
d'heure, à moins que l'Assemblée n'en décide autrement.
Art. 8.
Les dames sont admises aux séances et pourront prendre
part à la discussion.
Art. 9.
Les personnes qui ne peuvent assister aux séances, et désire-
raient cependant que leur travail fût communiqué au Congrès,
devront l'adresser, franc de port, au Président de la Société,
rue de Grenelle, 84.
Art. 10.
Toute discussion étrangère aux études poursuivies par la
Société est formellement interdite.
Art, 11.
Des médailles d'Or, de Vermeil, d'Argent et de Bronze,
mises par le Conseil à la disposition de la Commission, seront
attribuées par celle-ci, s'il y a lieu, aux auteurs de mémoires
préliminaires, traitant des questions mises au programme et
jugés les plus méritants.
Ces mémoires écrits en langue française, devront parvenir
au siège de la Société avant le 1" avril 1896. Ils seront impri-
més et distribués par les soins de la Commission avant la
réunion du Congrès, si elle le juge utile.
Art. 12.
Les mémoires présentés au Congrès ne devront pas excéder
quinze pages du journal de la Société.
Art. 13.
Les Travaux généraux du Congrès pourront être publiés par
les soins de la Société.
Art. 14.
. Des excursions horticoles pourront être organisées par les
soins de la Société.
Art. 15.
Toute personne, française ou étrangère, qui désirera faire
partie du Congrès, quelle soit ou non membre de la Société
nationale d'Horticulture de France, devra renvoyer le plus tôt
possible au Président, rue de Grenelle, 84, à Paris, la carte ci-
incluse dûment remplie et affranchie.
— U5 —
Art. 10.
Les Sociétés correspondantes de la Société nationale d'Horti-
culture de France peuvent déléguer, pour les représenter au
Congrès, un de leurs membres qui jouira de la réduction de
place et aura son entrée à l'Exposition.
Art. 17.
Les Membres du Congrès n'ont aucune cotisation à payer.
Ils reçoivent à titre gracieux tous les documents se rappor-
tant aux travaux du Congrès.
Art. 18.
Une carte d'admission pour les séances du Congrès est en-
voyée à tous les Membres adhérents ne faisant pas partie de la
Société. Les membres de la Société entreront sur la présenta-
tion de leur carte de Sociétaire.
Art. 19.
Tout cas non prévu par le présent règlement sera soumis au
Bureau, qui statuera.
LA COMMISSION d'oRGAXISATION DU CONGRES :
H. DE Vilmorin, Président.
Bergman (Ernest), Secrétaire^
Bellair, Membre.
Bois(D.), —
CflARGUERAUD, —
Defresne (Honoré), —
Duval(Léon), Membre,
Hébrard (Alex.), —
HUARD, —
Lebœuf (Paul), —
MUSSAT, —
Truffaut (Albert), —
Approuvé en séance du Conseil, le 5 décembre 1895..
Le Secrétaire général, Le Président,
A. CHATENAY. Léon SAY.
N. B. — LaCommission rappelle à ses collègues de la Société que
les grandes Compagnies de chemins de fer français veulent bien
accorder une réduction de moitié sur le prix des places à ceux
d'entre eux qui se rendent à Paris pour le Congrès. Cette faveur
s'applique seulement aux Membres de la Société nationale d'Horti-
culture de France.
QUESTIONS A TRAITER
1. — Du greffage de la Pomme de terre.
2. — Des appareils à employer pour le chauffage des serres,
suivant les combustibles (bois, charbon, pétrole, gaz, etc.).
3. — Du rôle'de Télectricité dans la végétation.
4. — De l'influence de la sélection dans le bouturage.
5. — Histoire et culture des Cattleya et Lielui.
6. — Résumé pratique des conditions favorables à la végé-
tation .
7. — Du choix des arbres les plus convenables pour les
plantations d'alignement dans les villes.
SECTION DES ROSES
1° — De la classification des Rosiers au point de vue bota-
nique.
2" — Classement des meilleures variétés de Rosiers dans les
sections : Hybrides remontants^ Thé, Noisette^ lie Bourbon,
Hybrides de thé, Rugosa^ Provins, etc.
3" — Des maladies particulières aux Rosiers, des insectes
nuisibles et des moyens de les combattre.
Pans. — Imprimerie de la Cour d'appel, L. Marethelx, dir., I, rue Cassette.
Botanical Garden Librar
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